Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. La terre était informe et vide; il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme, mais l'Esprit de Dieu planait au-dessus des eaux. Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière d'avec les ténèbres. Dieu appela la lumière jour et il appela les ténèbres nuit. Il y eut un soir et il y eut un matin: ce fut un jour. Dieu dit: Qu'il y ait une étendue entre les eaux pour séparer les eaux des eaux. Dieu fit donc cette étendue, sépara les eaux qui sont au-dessous de l'étendue d'avec les eaux qui sont au-dessus. Il en fut ainsi. Dieu appela l'étendue ciel. Il y eut un soir et il y eut un matin: ce fut un deuxième jour. Dieu dit: Que les eaux qui sont au-dessous du ciel s'amassent en un seul endroit, et que la (partie) sèche apparaisse. Il en fut ainsi. Dieu appela terre la partie sèche, et il appela mers la masse des eaux. Dieu vit que cela était bon. Puis Dieu dit: Que la terre se couvre de verdure, d'herbe porteuse de semence, d'arbres fruitiers donnant sur la terre des fruits selon leur espèce et ayant en eux leur semence. Il en fut ainsi. La terre produisit de la verdure, de l'herbe porteuse de semence selon son espèce et des arbres donnant du fruit et ayant en eux leur semence selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon. Il y eut un soir et il y eut un matin: ce fut un troisième jour. Dieu dit: Qu'il y ait des astres dans l'étendue céleste, pour séparer le jour et la nuit; que ce soient des signes pour (marquer) les temps, les jours et les années; que ce soient des astres dans l'étendue céleste pour éclairer la terre. Il en fut ainsi. Dieu fit les deux grands astres, le grand pour dominer sur le jour, et le petit pour dominer sur la nuit; (il fit) aussi les étoiles. Dieu les plaça dans l'étendue céleste, pour éclairer la terre, pour dominer sur le jour et sur la nuit, et pour séparer la lumière d'avec les ténèbres. Dieu vit que cela était bon. Il y eut un soir et il y eut un matin: ce fut un quatrième jour. Dieu dit: Que les eaux se mettent à grouiller d'êtres vivants, et que sur la terre des oiseaux volent sous l'étendue céleste. Dieu créa selon leur espèce les grands monstres marins et tous les êtres vivants qui nagent, et dont les eaux se mirent à grouiller; (il créa aussi) tout oiseau ailé selon son espèce. Dieu vit que cela était bon. Dieu les bénit en disant: Soyez féconds, multipliez-vous et remplissez les eaux des mers; et que les oiseaux se multiplient sur la terre. Il y eut un soir et il y eut un matin: ce fut un cinquième jour. Dieu dit: Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce, bétail, reptiles, animaux terrestres, chacun selon son espèce. Il en fut ainsi. Dieu fit les animaux de la terre selon leur espèce, le bétail selon son espèce, et tous les reptiles du sol selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon. Dieu dit: Faisons l'homme à notre image selon notre ressemblance, pour qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. Dieu créa l'homme à son image: Il le créa à l'image de Dieu, Homme et femme il les créa. Dieu les bénit et Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui rampe sur la terre. Dieu dit: Voici que je vous donne toute herbe porteuse de semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre fruitier porteur de semence: ce sera votre nourriture. À tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel, à tout ce qui rampe sur la terre et qui a souffle de vie, je donne toute herbe verte pour nourriture. Il en fut ainsi. Dieu vit alors tout ce qu'il avait fait, et voici: c'était très bon. Il y eut un soir et il y eut un matin: ce fut un sixième jour. Ainsi furent achevés le ciel, la terre et toute leur armée. Le septième jour toute l'œuvre que Dieu avait faite était achevée et il se reposa au septième jour de toute l'œuvre qu'il avait faite. Dieu bénit le septième jour et le sanctifia, car en ce jour Dieu s'était reposé de toute l'œuvre qu'il avait créée. Voici les origines du ciel et de la terre, quand ils furent créés. Lorsque l'Éternel Dieu fit la terre et le ciel il n'y avait encore aucun arbuste de la campagne sur la terre, et aucune herbe de la campagne ne germait encore: car l'Éternel Dieu n'avait pas fait pleuvoir sur la terre, et il n'y avait point d'homme pour cultiver le sol. Mais une vapeur s'éleva de la terre et arrosa toute la surface du sol. L'Éternel Dieu forma l'homme de la poussière du sol; il insuffla dans ses narines un souffle vital, et l'homme devint un être vivant. Puis l'Éternel Dieu planta un jardin en Éden, du côté de l'orient, et il y mit l'homme qu'il avait formé. L'Éternel Dieu fit germer du sol toutes sortes d'arbres d'aspect agréable et bons à manger, ainsi que l'arbre de la vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Un fleuve sortait d'Éden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras. Le nom du premier est Pichôn; c'est celui qui contourne tout le pays de Havila, où l'on trouve de l'or d'excellente qualité ainsi que le bdellium et la pierre d'onyx. Le nom du second fleuve est Guihôn; c'est celui qui contourne tout le pays de Kouch. Le nom du troisième fleuve est Hiddéqel; c'est celui qui coule à l'orient de l'Assyrie. Le quatrième fleuve, c'est l'Euphrate. L'Éternel Dieu prit l'homme et le plaça dans le jardin d'Éden pour le cultiver et pour le garder. L'Éternel Dieu donna ce commandement à l'homme: Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. L'Éternel Dieu dit: Il n'est pas bon que l'homme soit seul; je lui ferai une aide qui sera son vis-à-vis. L'Éternel Dieu forma du sol tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel. Il les fit venir vers l'homme pour voir comment il les appellerait, afin que tout être vivant porte le nom que l'homme lui aurait donné. L'homme donna des noms à tout le bétail, aux oiseaux du ciel et à tous les animaux des champs; mais, pour l'homme, il ne trouva pas d'aide qui fût son vis-à-vis. Alors l'Éternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme qui s'endormit; il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. L'Éternel Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise à l'homme et il l'amena vers l'homme. Et l'homme dit: Cette fois c'est l'os de mes os, La chair de ma chair. C'est elle qu'on appellera femme, Car elle a été prise de l'homme. C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. L'homme et sa femme étaient tous les deux nus et n'en avaient pas honte. Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que l'Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme: Dieu a-t-il réellement dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin? La femme dit au serpent: Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: Vous n'en mangerez pas et vous n'y toucherez pas, sinon vous mourrez. Alors le serpent dit à la femme: Vous ne mourrez pas du tout! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux qui connaissent le bien et le mal. La femme vit que l'arbre était bon à manger, agréable à la vue et propre à donner du discernement. Elle prit de son fruit et en mangea; elle en donna aussi à son mari qui était avec elle, et il en mangea. Les yeux de tous deux s'ouvrirent; ils prirent conscience du fait qu'ils étaient nus. Ils se firent des ceintures avec des feuilles de figuier cousues ensemble. Alors ils entendirent la voix de l'Éternel Dieu qui parcourait le jardin avec la brise du soir. L'homme et sa femme allèrent se cacher devant l'Éternel Dieu, parmi les arbres du jardin. L'Éternel Dieu appela l'homme et lui dit: Où es-tu? Il répondit: J'ai entendu ta voix dans le jardin et j'ai eu peur, parce que je suis nu; je me suis donc caché. L'Éternel Dieu dit: Qui t'a appris que tu es nu? Est-ce que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger? L'homme répondit: C'est la femme que tu as mise auprès de moi qui m'a donné de l'arbre, et j'en ai mangé. Alors l'Éternel Dieu dit à la femme: Pourquoi as-tu fait cela? La femme répondit: Le serpent m'a induite en erreur, et j'en ai mangé. L'Éternel Dieu dit au serpent: Puisque tu as fait cela, Tu seras maudit entre tout le bétail Et tous les animaux de la campagne, Tu marcheras sur ton ventre Et tu mangeras de la poussière Tous les jours de ta vie. Je mettrai inimitié entre toi et la femme, Entre ta descendance et sa descendance: Celle-ci t'écrasera la tête, Et tu lui écraseras le talon. Il dit à la femme: Je rendrai tes grossesses très pénibles, C'est avec peine que tu accoucheras. Tes désirs (se porteront) vers ton mari, Mais il dominera sur toi. Il dit à l'homme: Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger, Le sol sera maudit à cause de toi; C'est avec peine que tu en tireras ta nourriture Tous les jours de ta vie, Il te produira des chardons et des broussailles, Et tu mangeras l'herbe de la campagne. C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, Jusqu'à ce que tu retournes dans le sol, D'où tu as été pris; Car tu es poussière, Et tu retourneras à la poussière. L'homme donna à sa femme le nom d'Ève: car elle a été la mère de tous les vivants. L'Éternel Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau, dont il les revêtit. L'Éternel Dieu dit: Maintenant que l'homme est devenu comme l'un de nous pour la connaissance du bien et du mal, évitons qu'il tende la main pour prendre aussi de l'arbre de vie, en manger et vivre éternellement. L'Éternel Dieu le renvoya du jardin d'Éden, pour qu'il cultive le sol d'où il avait été tiré. Après avoir chassé l'homme, il mit à demeure à l'est du jardin d'Éden, les chérubins et la flamme de l'épée qui tournoie, pour garder le chemin de l'arbre de vie. L'homme connut Ève sa femme; elle devint enceinte et accoucha de Caïn. Elle dit: J'ai mis au monde un homme avec (l'aide de) l'Éternel. Elle accoucha encore de son frère Abel. Abel devint berger de petit bétail et Caïn cultivateur. Au bout d'un certain temps, Caïn apporta des fruits du sol comme offrande à l'Éternel. Abel, lui aussi, apporta des premiers-nés de son petit bétail avec leur graisse. L'Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande; mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn ni sur son offrande. Caïn fut très irrité, et son visage fut abattu. L'Éternel dit à Caïn: Pourquoi es-tu irrité, et pourquoi ton visage est-il abattu? Si tu agis bien tu relèveras la tête, mais si tu n'agis pas bien, le péché est tapi à ta porte, et ses désirs (se portent) vers toi: mais toi, domine sur lui. Cependant Caïn adressa la parole à son frère Abel et comme ils étaient dans les champs, Caïn se dressa contre son frère Abel et le tua. L'Éternel dit à Caïn: Où est ton frère Abel? Il répondit: Je ne sais pas; suis-je le gardien de mon frère, moi? Alors Dieu dit: Qu'as-tu fait? La voix du sang de ton frère crie du sol jusqu'à moi. Maintenant, tu seras maudit loin du sol qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère. Quand tu cultiveras le sol, il ne te donnera plus sa richesse. Tu seras errant et tremblant sur la terre. Caïn dit à l'Éternel: (Le poids de) ma faute est trop grand pour être supporté. Tu me chasses aujourd'hui loin du sol arable; je devrai me cacher loin de ta face, je serai errant et tremblant sur la terre, et si quelqu'un me trouve il me tuera. L'Éternel lui dit: Si quelqu'un tue Caïn, on le vengera sept fois. Et l'Éternel mit un signe sur Caïn pour que ceux qui le trouveraient ne le frappent pas. Puis Caïn sortit de la présence de l'Éternel et partit habiter dans la terre de Nod à l'est d'Éden. Caïn connut sa femme; elle devint enceinte et accoucha de Hénok. Il bâtit ensuite une ville et donna à cette ville le nom de son fils Hénok. À Hénok naquit Irad, Irad engendra Mehouyaël, Mehouyaël engendra Metouchaël, et Metouchaël engendra Lémek. Lémek prit deux femmes appelées l'une Ada et la seconde Tsilla. Ada accoucha de Yabal: c'est lui l'ancêtre des éleveurs nomades. Le nom de son frère était Youbal: c'est lui l'ancêtre de tous ceux qui jouent de la harpe et du chalumeau. Tsilla, de son côté, accoucha de Toubal-Caïn, qui forgeait tous les outils de bronze et de fer. La sœur de Toubal-Caïn était Naama. Lémek dit à ses femmes: Ada et Tsilla, écoutez ma voix! Femmes de Lémek, prêtez l'oreille à ma parole! J'ai tué un homme pour ma blessure Et un enfant pour ma meurtrissure. Caïn sera vengé sept fois, Et Lémek soixante-dix-sept fois. Adam connut encore sa femme; elle enfanta un fils et l'appela du nom de Seth, car (dit-elle) Dieu m'a donné une autre descendance à la place d'Abel que Caïn a tué. À Seth aussi il naquit un fils qu'il appela du nom d'Enosch. C'est alors que l'on commença à invoquer le nom de l'Éternel. Voici le livre de la postérité d'Adam. Le jour où Dieu créa Adam, il le fit à la ressemblance de Dieu. Homme et femme il les créa, il les bénit et les appela du nom d'Homme, au moment où ils furent créés. Adam, âgé de 130 ans, engendra (un fils) à sa ressemblance, selon son image, et il lui donna le nom de Seth. Les jours d'Adam, après la naissance de Seth, furent de 800 ans; et il engendra des fils et des filles. La durée totale de sa vie fut de 930 ans; puis il mourut. Seth, âgé de 105 ans, engendra Enosch. Seth vécut, après la naissance d'Enosch 807 ans et il engendra des fils et des filles. La durée totale de sa vie fut de 912 ans; puis il mourut. Enosch, âgé de 90 ans, engendra Qénân. Enosch vécut, après la naissance de Qénân 815 ans et il engendra des fils et des filles. La durée totale de sa vie fut de 905 ans; puis il mourut. Qénân, âgé de 70 ans, engendra Mahalaleél. Qénân vécut, après la naissance de Mahalaleél 840 ans et il engendra des fils et des filles. La durée totale de sa vie fut de 910 ans; puis il mourut. Mahalaleél, âgé de 65 ans, engendra Yéred. Mahalaleél vécut, après la naissance de Yéred 830 ans et il engendra des fils et des filles. La durée totale de sa vie fut de 895 ans; puis il mourut. Yéred, âgé de 162 ans, engendra Hénok. Yéred vécut après la naissance d'Hénok 800 ans et il engendra des fils et des filles. La durée totale de sa vie fut de 962 ans; puis il mourut. Hénok, âgé de 65 ans, engendra Mathusalem. Hénok, après la naissance de Mathusalem, marcha 300 ans avec Dieu et il engendra des fils et des filles. La durée totale de sa vie fut de 365 ans. Hénok marcha avec Dieu; puis il ne fut plus, parce que Dieu l'enleva. Mathusalem, âgé de 187 ans, engendra Lémek. Mathusalem vécut, après la naissance de Lémek, 782 ans et il engendra des fils et des filles. La durée totale de sa vie fut de 969 ans; puis il mourut. Lémek, âgé de 182 ans, engendra un fils. Il lui donna le nom de Noé, en disant: Celui-ci nous consolera de la peine que nous causent nos durs travaux manuels sur le sol que l'Éternel a maudit. Lémek vécut, après la naissance de Noé, 595 ans et il engendra des fils et des filles. La durée totale de sa vie fut de 777 ans; puis il mourut. Noé, âgé de 500 ans, engendra Sem, Cham et Japhet. Lorsque les hommes eurent commencé à se multiplier à la surface du sol, et que des filles leur furent nées, les fils de Dieu virent que les filles des hommes étaient belles, et ce fut parmi elles qu'ils choisirent leurs femmes. Alors l'Éternel dit: Mon Esprit ne restera pas toujours dans l'homme, car celui-ci n'est que chair, et ses jours seront de 120 ans. C'était l'époque où il y avait des géants sur la terre, après que les fils de Dieu furent venus vers les filles des hommes, et qu'elles leur eurent donné des enfants: ce sont là les héros des temps anciens. L'Éternel vit que la méchanceté de l'homme était grande sur la terre; et que chaque jour son cœur ne concevait que des pensées mauvaises. L'Éternel regretta d'avoir fait l'homme sur la terre, et son cœur fut affligé. L'Éternel dit: J'effacerai de la surface du sol l'homme que j'ai créé, depuis l'homme jusqu'au bétail, aux reptiles et aux oiseaux du ciel; car je regrette de les avoir faits. Mais Noé obtint la faveur de l'Éternel. Voici la postérité de Noé. Noé était un homme juste et intègre parmi ses contemporains; Noé marchait avec Dieu. Noé engendra trois fils: Sem, Cham et Japhet. La terre était corrompue devant Dieu, la terre était pleine de violence. Dieu vit que la terre était corrompue; car toute chair avait une conduite corrompue sur la terre. Alors Dieu dit à Noé: J'ai décidé de mettre fin à tous les êtres vivants; car la terre est pleine de violence à cause d'eux; je vais donc les détruire avec la terre. Fais-toi une arche de bois de gopher; tu disposeras cette arche en cellules, et tu la couvriras d'un enduit, en dedans et en dehors. Tu la feras comme suit: l'arche aura 300 coudées de longueur, 50 coudées de largeur et 30 coudées de hauteur. Tu feras à l'arche une ouverture d'une coudée disposée tout en haut; tu placeras la porte de l'arche sur le côté; et tu feras un (étage) inférieur, un second et un troisième. Et quant à moi je vais faire venir le déluge sur la terre, pour détruire toute chair qui sous le ciel a souffle de vie; tout ce qui est sur la terre périra. Mais avec toi j'établirai mon alliance; tu entreras dans l'arche, avec tes fils, ta femme et tes belles-filles. Tu feras aussi entrer dans l'arche deux animaux de chaque espèce vivante, pour qu'ils survivent avec toi: tu prendras un mâle et une femelle. Un couple de chaque espèce, oiseau, bétail, reptiles du sol, viendra vers toi afin de survivre. Et toi, prends de tous les aliments que l'on mange, et fais-en des provisions auprès de toi, pour que cela te serve de nourriture ainsi qu'à eux. C'est ce que fit Noé. Il agit en tout point comme Dieu le lui avait ordonné. L'Éternel dit à Noé: Entre dans l'arche, toi et toute ta famille; car j'ai vu que devant moi tu es juste parmi tes contemporains. Prends auprès de toi sept couples de toutes les bêtes pures, le mâle et sa femelle; un couple des bêtes qui ne sont pas pures, le mâle et sa femelle, sept couples aussi des oiseaux du ciel, mâle et femelle, afin de garder en vie leur descendance sur toute la surface de la terre. Car dans sept jours, moi je vais faire venir la pluie sur la terre quarante jours et quarante nuits, et j'effacerai de la surface du sol tous les êtres que j'ai faits. Noé agit en tout point comme l'Éternel le lui avait ordonné. Noé avait 600 ans, lorsque le déluge survint sur la terre. Noé entra dans l'arche, avec ses fils, sa femme et ses belles-filles, pour échapper à l'eau du déluge. D'entre les bêtes pures et les bêtes qui ne sont pas pures, les oiseaux et tout ce qui rampe sur le sol, il entra dans l'arche auprès de Noé des couples, un mâle et une femelle, comme Dieu l'avait ordonné à Noé. Sept jours après, les eaux du déluge vinrent sur la terre. L'an 600 de la vie de Noé, le deuxième mois, le 17 jour du mois, en ce jour-là toutes les sources du grand abîme jaillirent, et les écluses du ciel s'ouvrirent. Il y eut de la pluie sur la terre quarante jours et quarante nuits. Ce jour même Noé, Sem, Cham et Japhet, fils de Noé, la femme de Noé et ses trois belles-filles entrèrent dans l'arche avec tous les animaux selon leur espèce, tout le bétail selon chaque espèce, tous les reptiles qui rampent sur la terre selon leur espèce, tous les oiseaux selon leur espèce, tout ce qui vole et qui a des ailes. Il entra dans l'arche, auprès de Noé, des couples de toute chair ayant souffle de vie. Il en entra, mâle et femelle, de toute chair, comme Dieu l'avait ordonné à Noé. Puis l'Éternel ferma (la porte) sur lui. Le déluge dura sur la terre pendant quarante jours. Les eaux montèrent et emportèrent l'arche, qui fut soulevée au-dessus de la terre. Les eaux grossirent et montèrent énormément sur la terre, et l'arche flotta sur la surface des eaux. Les eaux étaient de plus en plus grosses sur la terre. Toutes les hautes montagnes qui sont sous le ciel furent couvertes. Les eaux couvrirent les montagnes et les dépassèrent d'une hauteur de quinze coudées. Tout ce qui se mouvait sur la terre expira, tant les oiseaux que le bétail et les animaux, tout ce qui pullulait sur la terre, et tous les êtres humains. Tout ce qui était animé d'un souffle de vie dans les narines et qui était sur la terre sèche, mourut. Dieu effaça tous les êtres qui étaient à la surface de la terre: ils furent effacés de la terre. Il ne resta que Noé et ce qui était avec lui dans l'arche. Les eaux grossirent sur la terre pendant cent cinquante jours. Dieu se souvint de Noé, de tous les animaux et de tout le bétail qui se trouvaient avec lui dans l'arche; Dieu fit passer un vent sur la terre, et les eaux s'apaisèrent. Les sources de l'abîme et les écluses du ciel furent fermées, et la pluie cessa de tomber. Les eaux se retirèrent de la terre peu à peu, et les eaux diminuèrent au bout de cent cinquante jours. Le septième mois, le 17 jour du mois, l'arche s'arrêta sur les montagnes d'Ararat. Les eaux allèrent en diminuant jusqu'au dixième mois. Le dixième (mois), le 1 du mois, les sommets des montagnes apparurent. Au bout de quarante jours, Noé ouvrit la fenêtre qu'il avait faite à l'arche. Il lâcha le corbeau, qui sortit et revint à plusieurs reprises, jusqu'à ce que les eaux aient séché sur la terre. Il lâcha (aussi) la colombe pour voir si les eaux avaient baissé à la surface du sol. Mais la colombe ne trouva pas de perchoir pour ses pattes et revint à lui dans l'arche, car il y avait (encore) de l'eau à la surface de toute la terre. Il tendit la main, la prit et la fit rentrer auprès de lui dans l'arche. Il attendit encore sept autres jours et lâcha de nouveau la colombe hors de l'arche. La colombe revint à lui sur le soir, elle tenait dans son bec une feuille arrachée à un olivier. Noé sut ainsi que les eaux avaient baissé sur la terre. Il prit encore patience sept autres jours, puis il lâcha la colombe. Mais elle ne revint plus à lui. L'an 601, le 1 du 1 mois, les eaux avaient séché sur la terre. Noé écarta la couverture de l'arche: il regarda, et voici que la surface du sol avait séché. Le second mois, le 27 jour du mois, la terre était sèche. Alors Dieu parla à Noé en ces termes: Sors de l'arche, toi, ta femme, tes fils et tes belles-filles. Fais sortir avec toi les animaux de tout genre qui sont avec toi, tant les oiseaux que les bêtes et tous les reptiles qui rampent sur la terre: qu'ils pullulent sur la terre, qu'ils soient féconds et se multiplient sur la terre. Noé sortit, ainsi que ses fils, sa femme et ses belles-filles. Tous les animaux, tous les reptiles, tous les oiseaux, tout ce qui rampe sur la terre, selon leurs genres, sortirent de l'arche. Noé bâtit un autel à l'Éternel; il prit de toutes les bêtes pures et de tous les oiseaux purs, et il offrit des holocaustes sur l'autel. L'Éternel sentit une odeur agréable, et l'Éternel dit en son cœur: Je ne maudirai plus le sol, à cause de l'homme, parce que le cœur de l'homme est disposé au mal dès sa jeunesse; et je ne frapperai plus tout ce qui est vivant, comme je l'ai fait. Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l'été et l'hiver, le jour et la nuit ne cesseront pas. Dieu bénit Noé, ainsi que ses fils, et leur dit: Soyez féconds, multipliez-vous et remplissez la terre. Vous serez un sujet de crainte et de terreur pour tout animal de la terre, pour tout oiseau du ciel, pour tout ce qui rampe sur le sol et pour tous les poissons de la mer: ils sont livrés entre vos mains. Tout ce qui rampe et qui vit vous servira de nourriture: je vous le donne comme je l'ai fait des végétaux. Pourtant, vous ne mangerez pas de chair avec sa vie, (c'est-à-dire) avec son sang. Mais aussi, je réclamerai votre sang (c'est-à-dire) votre vie, je le réclamerai à tout animal; et je réclamerai à chaque homme la vie de l'homme qui est son frère. Celui qui verse le sang de l'homme Par l'homme son sang sera versé. Car Dieu a fait l'homme à son image. Et vous, soyez féconds et multipliez-vous, peuplez la terre et multipliez-vous sur elle. Dieu parla encore à Noé et à ses fils avec lui, en disant: Quant à moi, j'établis mon alliance avec vous et avec votre descendance après vous, avec les êtres vivants qui sont avec vous, tant les oiseaux que le bétail et tous les animaux de la terre, avec tous ceux qui sont sortis de l'arche, avec tous les animaux de la terre. J'établis mon alliance avec vous: (il n'arrivera) plus que toute chair soit retranchée par les eaux du déluge, et il n'y aura plus de déluge pour détruire la terre. Dieu dit: Voici le signe de l'alliance que je place entre moi et vous, ainsi que tous les êtres vivants qui sont avec vous pour les générations à venir: je place mon arc dans la nuée, et il sera un signe d'alliance entre moi et la terre. Quand j'aurai rassemblé des nuages au-dessus de la terre, l'arc paraîtra dans la nuée, et je me souvint de mon alliance entre moi et vous, ainsi que tous les êtres vivants, et les eaux ne se transformeront plus en déluge pour détruire toute chair. L'arc sera dans la nuée, et je le regarderai pour me souvenir de l'alliance perpétuelle entre Dieu et tous les êtres vivants qui sont sur la terre. Dieu dit à Noé: Tel est le signe de l'alliance que j'établis entre moi et toute chair qui est sur la terre. Les fils de Noé, qui sortirent de l'arche, étaient Sem, Cham et Japhet. Cham fut le père de Canaan. Les trois fils de Noé repeuplèrent la terre. Noé se mit à cultiver le sol et planta une vigne. Il but du vin, s'enivra et se découvrit au milieu de sa tente. Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père et le raconta au dehors à ses deux frères. Alors Sem et Japhet prirent le manteau, le mirent tous deux sur leurs épaules, marchèrent à reculons et couvrirent la nudité de leur père; comme leur visage était détourné, ils ne virent pas la nudité de leur père. Lorsque Noé se réveilla de son vin, il apprit ce que lui avait fait son fils cadet. Il dit alors: Maudit soit Canaan! Qu'il soit l'esclave des esclaves Pour ses frères! Il dit encore: Béni soit l'Éternel, Dieu de Sem, Que Canaan soit leur esclave! Que Dieu mette Japhet au large! Qu'il demeure dans les tentes de Sem, Et que Canaan soit leur esclave! Noé vécut encore 350 ans après le déluge. La durée totale de sa vie fut de 950 ans; puis il mourut. Voici la postérité des fils de Noé, Sem, Cham et Japhet. Des fils leur naquirent après le déluge. Les fils de Japhet furent: Gomer, Magog, Madaï, Yavân, Toubal, Méchek et Tiras. Les fils de Gomer: Achkenaz, Riphat et Togarma. Les fils de Yavân: Élicha, Tarsis, Kittim et Dodanim. C'est par eux qu'ont été peuplées les îles des nations dans leurs pays, selon la langue de chacun, selon leurs clans dans leurs nations. Les fils de Cham furent: Kouch, Mitsraïm, Pouth et Canaan. Les fils de Kouch: Seba, Havila, Sabta, Raema et Sabteka. Les fils de Raema: Saba et Dedân. Kouch engendra aussi Nimrod; c'est lui qui, le premier, fut un vaillant sur la terre. Il fut un vaillant chasseur devant l'Éternel; c'est pourquoi l'on dit: Comme Nimrod, vaillant chasseur devant l'Éternel. Il régna d'abord sur Babel, Erek, Akkad et Kalné, au pays de Chinéar. De ce pays-là sortit Assour; il bâtit Ninive, la ville de Rehoboth, Kalah et Résen, la grande ville entre Ninive et Kalah. Mitsraïm engendra les Loudim, les Anamim, les Lehabim, les Naphtouhim, les Patrousim, les Kaslouhim, d'où sont sortis les Philistins, et les Kaphtorim. Canaan engendra Sidon, son premier-né, et Heth; et les Yebousiens, les Amoréens, les Guirgasiens, les Héviens, les Arqiens, les Siniens, les Arvadiens, les Tsemariens, les Hamathiens. Ensuite, les clans des Cananéens se disséminèrent. Les limites des Cananéens allèrent depuis Sidon, du côté de Guérar, jusqu'à Gaza, et du côté de Sodome, de Gomorrhe, d'Adma et de Tseboïm, jusqu'à Lécha. Ce sont là les fils de Cham, selon leurs clans, selon leurs langues, dans leurs pays, dans leurs nations. Il naquit aussi des fils à Sem, père de tous les fils de Héber et frère de Japhet l'aîné. Les fils de Sem furent: Élam, Assour, Arpakchad, Loud et Aram. Les fils d'Aram: Outs, Houl, Guéter et Mach. Arpakchad engendra Chélah, et Chélah engendra Héber. Il naquit à Héber deux fils: le nom de l'un était Péleg, parce que de son temps la terre fut partagée, et le nom de son frère était Yoqtân. Yoqtân engendra Almodad, Chéléph, Hatsarmaveth, Yerah, Hadoram, Ouzal, Diqla, Obal, Abimaël, Saba, Ophir, Havila et Yobab. Tous ceux-là furent fils de Yoqtân. Ils habitèrent depuis Mécha, du côté de Sephar, jusqu'aux montagnes de l'orient. Ce sont les fils de Sem, selon leurs clans, selon leurs langues, dans leurs pays et selon leurs nations. Voilà les clans des fils de Noé, selon leurs lignées dans leurs nations. C'est à partir d'eux que les nations se sont réparties sur la terre après le déluge. Or, toute la terre parlait un même langage avec les mêmes mots. Partis de l'orient, ils trouvèrent une vallée au pays de Chinéar, et ils y habitèrent. Ils se dirent l'un à l'autre: Allons! faisons des briques et cuisons-les au feu. La brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de mortier. Ils dirent (encore): Allons! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet (touche) au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas disséminés à la surface de toute la terre. L'Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. L'Éternel dit: Voilà un seul peuple! Ils parlent tous un même langage, et voilà ce qu'ils ont entrepris de faire! Maintenant il n'y aurait plus d'obstacle à ce qu'ils auraient décidé de faire. Allons! descendons: et là confondons leur langage, afin qu'ils n'entendent plus le langage les uns des autres. L'Éternel les dissémina loin de là sur toute la surface de la terre; et ils cessèrent de bâtir la ville. C'est pourquoi on l'appela du nom de Babel, car c'est là que l'Éternel confondit le langage de toute la terre, et c'est de là que l'Éternel les dissémina sur toute la surface de la terre. Voici la postérité de Sem: Sem, âgé de 100 ans, engendra Arpakchad, deux ans après le déluge. Sem vécut, après la naissance d'Arpakchad, 500 ans et il engendra des fils et des filles. Arpakchad était âgé de 35 ans quand il engendra Chélah. Arpakchad vécut, après la naissance de Chélah, 403 ans et il engendra des fils et des filles. Chélah était âgé de 30 ans quand il engendra Héber. Chélah vécut, après la naissance de Héber, 403 ans et il engendra des fils et des filles. Héber, âgé de 34 ans, engendra Péleg. Héber vécut, après la naissance de Péleg, 430 ans et il engendra des fils et des filles. Péleg, âgé de 30 ans, engendra Reou. Péleg vécut, après la naissance de Reou, 209 ans; et il engendra des fils et des filles. Reou, âgé de 32 ans, engendra Seroug. Reou vécut, après la naissance de Seroug, 207 ans et il engendra des fils et des filles. Seroug, âgé de 30 ans, engendra Nahor. Seroug vécut, après la naissance de Nahor, 200 ans et il engendra des fils et des filles. Nahor, âgé de 29 ans, engendra Térah. Nahor vécut, après la naissance de Térah, 119 ans et il engendra des fils et des filles. Térah, âgé de 70 ans, engendra Abram, Nahor et Harân. Voici la postérité de Térah: Térah engendra Abram, Nahor et Harân. Harân engendra Loth. Harân mourut en présence de son père Térah, au pays de sa naissance, à Our-des-Chaldéens. Abram et Nahor se marièrent, la femme d'Abram se nommait Saraï, et la femme de Nahor Milka, fille d'Harân, père de Milka et père de Yiska. Saraï était stérile: elle n'avait point d'enfants. Térah prit son fils Abram, son petit-fils Loth, fils d'Harân et sa belle-fille Saraï, femme de son fils Abram. Ils sortirent ensemble d'Our-des-Chaldéens, pour se rendre au pays de Canaan. Ils arrivèrent à Harân et ils y habitèrent. La durée de la vie de Térah fut de 205 ans, et Térah mourut à Harân. L'Éternel dit à Abram: Va-t'en de ton pays, de ta patrie et de la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai; je rendrai ton nom grand. Deviens donc (une source) de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, Je maudirai celui qui te maudira. Toutes les familles de la terre Seront bénies en toi. Abram partit, comme l'Éternel le lui avait dit, et Loth partit avec lui. Abram était âgé de 75 ans, lorsqu'il sortit de Harân. Abram prit sa femme Saraï et son neveu Loth, avec tous les biens qu'ils possédaient et le personnel qu'ils avaient acquis à Harân. Ils sortirent pour se rendre dans le pays de Canaan. Ils arrivèrent donc au pays de Canaan. Abram traversa le pays jusqu'à l'endroit (nommé) Sichem, jusqu'au chêne de Moré. Les Cananéens (habitaient) alors dans le pays. L'Éternel apparut à Abram et dit: Je donnerai ce pays à ta descendance. Abram bâtit là un autel à l'Éternel qui lui était apparu. Puis il leva son camp de là pour se rendre dans les montagnes, à l'est de Béthel; il dressa sa tente (entre) Béthel à l'ouest, et Aï à l'est. Il bâtit là un autel à l'Éternel et invoqua le nom de l'Éternel. Abram repartit, en se rendant par étapes vers le Négueb. Il y eut une famine dans le pays, et Abram descendit en Égypte pour y séjourner, car la famine s'appesantissait sur le pays. Lorsqu'il fut près d'arriver en Égypte, il dit à sa femme Saraï: Voyons donc, je sais que tu es une belle femme. Aussi, quand les Égyptiens te verront, ils diront: C'est sa femme! Alors ils me tueront et te laisseront la vie. Tu vas dire que tu es ma sœur, afin que je sois bien traité à cause de toi, et grâce à toi j'aurai la vie sauve. Lorsqu'Abram fut arrivé en Égypte, les Égyptiens virent que la femme était fort belle. Les ministres du Pharaon la virent aussi et en firent l'éloge au Pharaon; alors la femme fut emmenée dans le palais du Pharaon. Quant à Abram, il le traita bien à cause d'elle; et Abram reçut du petit et du gros bétail, des ânes, des serviteurs et des servantes, des ânesses et des chameaux. Mais l'Éternel frappa le Pharaon et sa maison de grandes plaies à cause de l'affaire de Saraï, femme d'Abram. Alors le Pharaon appela Abram et lui dit: Qu'est-ce que tu m'as fait? Pourquoi ne m'as-tu pas déclaré qu'elle était ta femme? Pourquoi as-tu dit: C'est ma sœur? Aussi l'ai-je prise pour ma femme. Maintenant, voilà ta femme, prends-la et va-t'en! Le Pharaon donna l'ordre à ses gens de le laisser partir, lui et sa femme, avec tout ce qui lui appartenait. Abram remonta d'Égypte vers le Négueb, lui, sa femme et tout ce qui lui appartenait. Loth l'accompagnait. Abram était très riche en cheptel, en argent et en or. Il se rendit par étapes du Négueb jusqu'à Béthel, à l'endroit où il avait dressé sa tente au commencement, entre Béthel et Aï, à l'endroit où était l'autel qu'il avait fait précédemment; et là, Abram invoqua le nom de l'Éternel. Loth, qui accompagnait Abram, avait aussi du petit et du gros bétail, ainsi que des tentes. Le pays était insuffisant pour qu'ils restent ensemble, car leurs biens étaient si considérables qu'ils ne pouvaient rester ensemble. Il y eut querelle entre les bergers des troupeaux d'Abram et les bergers des troupeaux de Loth. Les Cananéens et les Phéréziens habitaient alors le pays. Abram dit à Loth: Qu'il n'y ait pas, je te prie, de dispute entre moi et toi, ni entre mes bergers et tes bergers; car nous sommes frères. Tout le pays est devant toi. Sépare-toi donc de moi: si (tu vas) à gauche, j'irai à droite; si (tu vas) à droite, j'irai à gauche. Loth leva les yeux et vit toute la plaine du Jourdain qui était entièrement irriguée. Avant que l'Éternel détruise Sodome et Gomorrhe c'était, jusqu'à Tsoar, comme un jardin de l'Éternel, comme le pays d'Égypte. Loth choisit donc pour lui toute la plaine du Jourdain et partit vers l'est. C'est ainsi qu'ils se séparèrent l'un de l'autre. Abram habita dans le pays de Canaan; et Loth habita dans les villes de la plaine et dressa ses tentes en direction de Sodome. Les gens de Sodome étaient fort mauvais et pécheurs envers l'Éternel. L'Éternel dit à Abram, après que Loth se fut séparé de lui: Lève donc les yeux et, de l'endroit où tu es, regarde vers le nord et le midi, vers l'est et l'ouest; car tout le pays que tu vois, je te le donnerai, à toi et à ta descendance, pour toujours. Je rendrai ta descendance comme la poussière de la terre, en sorte qu'on ne pourra pas plus la compter que l'on ne peut compter la poussière de la terre. Lève-toi, parcours le pays en long et en large, car je te le donnerai. Abram dressa ses tentes et vint habiter aux chênes de Mamré, à côté d'Hébron. Il bâtit là un autel à l'Éternel. Au temps d'Amraphel, roi de Chinéar, d'Aryok, roi d'Ellasar, de Kedorlaomer, roi d'Élam, et de Tideal, roi de Goyim, il arriva que ces rois firent la guerre à Béra, roi de Sodome, à Bircha, roi de Gomorrhe, à Chineab, roi d'Adma, à Chémeéber, roi de Tseboïm, et au roi de Béla, c'est-à-dire Tsoar. Tous ceux-là opérèrent leur liaison dans la vallée de Siddim, qui est la mer Salée. Pendant douze ans, ils avaient été les vassaux de Kedorlaomer, et la treizième année, ils s'étaient révoltés. Mais, la quatorzième année, Kedorlaomer et les rois qui étaient avec lui arrivèrent et battirent les Rephaïm à Achteroth-Quarnaïm, les Zouzim à Ham, les Émin à Chavé-Qiryataïm, et les Horiens dans leurs montagnes de Séir, jusqu'au chêne de Paraân, qui est près du désert. Puis ils s'en retournèrent, arrivèrent à Eyn-Michpath, qui est Qadech, et battirent les Amalécites sur tout leur territoire, ainsi que les Amoréens établis à Hatsatsôn-Tamar. Alors sortirent le roi de Sodome, le roi de Gomorrhe, le roi d'Adma, le roi de Tseboïm, et le roi de Béla, c'est-à-dire Tsoar, et ils se rangèrent en bataille contre eux dans la vallée de Siddim: contre Kedorlaomer, roi d'Élam, Tideal, roi de Goyim, Amraphel, roi de Chinéar, et Aryok, roi d'Ellasar: quatre rois contre cinq. La vallée de Siddim était couverte de puits de bitume; le roi de Sodome et (celui) de Gomorrhe s'enfuirent et y tombèrent; le reste s'enfuit vers la montagne. Les vainqueurs prirent tous les biens de Sodome et de Gomorrhe, et toutes leurs provisions; puis ils s'en allèrent. Ils prirent aussi, avec ses biens, Loth, fils du frère d'Abram, et ils s'en allèrent. (Loth) habitait à Sodome. Un rescapé vint l'annoncer à Abram, l'Hébreu; celui-ci demeurait aux chênes de Mamré l'Amoréen, frère d'Échkol et frère d'Aner, qui avaient fait alliance avec Abram. Dès qu'Abram eut appris que son neveu avait été capturé, il arma 318 de ses plus braves (serviteurs), nés dans sa maison et il poursuivit les rois jusqu'à Dan. Il divisa sa troupe, pour les attaquer de nuit, lui et ses serviteurs; il les battit et les poursuivit jusqu'à Hoba, qui est au nord de Damas. Il ramena tous les biens; il ramena aussi Loth, son frère, avec ses biens, ainsi que les femmes et le peuple. Après qu'(Abram) fut revenu vainqueur de Kedorlaomer et des rois qui étaient avec lui, le roi de Sodome sortit à sa rencontre dans la vallée de Chavé, qui est la Vallée du Roi. Melchisédek, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin: il était sacrificateur du Dieu Très-Haut. Il bénit Abram et dit: Béni soit Abram Par le Dieu Très-Haut, Maître du ciel et de la terre! Béni soit le Dieu Très-Haut, Qui a livré les adversaires entre tes mains! Et Abram lui donna la dîme de tout. Le roi de Sodome dit à Abram: Donne-moi les personnes, et prends pour toi les biens. Abram répondit au roi de Sodome: Je lève la main vers l'Éternel, le Dieu Très-Haut maître du ciel et de la terre: je ne prendrai rien de tout ce qui est à toi, pas même un fil ni une bride de sandale, pour que tu ne puisses pas dire: J'ai enrichi Abram. Rien pour moi, seulement ce qu'ont mangé les jeunes gens et la part des hommes qui sont allés avec moi, Aner, Échkol et Mamré; eux, ils prendront leur part. Après ces événements, la parole de l'Éternel fut adressée à Abram dans une vision en ces termes: Sois sans crainte, Abram! Je suis moi-même ton bouclier, et ta récompense sera très grande. Abram répondit: Seigneur Éternel, que me donneras-tu? Je m'en vais sans enfants, et l'héritier de ma maison, c'est Éliézer de Damas. Il ajouta: Tu ne m'as pas donné de descendance, et celui qui est né dans ma maison sera mon héritier. Mais l'Éternel lui adressa la parole et dit: Ce n'est pas lui qui sera ton héritier, mais bien celui qui sortira de tes entrailles qui sera ton héritier. Il le mena dehors et dit: Contemple donc le ciel et compte les étoiles, si tu peux les compter. Il ajouta: Telle sera ta descendance. Abram crut en l'Éternel qui le lui compta comme justice. Il lui dit encore: Je suis l'Éternel, qui t'ai fait sortir d'Our-des-Chaldéens pour te donner ce pays en possession. Abram répondit: Seigneur Éternel, à quoi reconnaîtrai-je que je le posséderai? Il lui dit: Prends une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et une jeune colombe pour me les offrir. Il prit tous ces (animaux), les coupa par le milieu et mit chaque moitié l'une vis-à-vis de l'autre, mais il ne partagea pas les oiseaux. Les oiseaux de proie s'abattirent sur les cadavres; et Abram les chassa. Au coucher du soleil, Abram fut accablé de sommeil et aussi de frayeur dans l'obscurité profonde. L'Éternel dit à Abram: Sache que tes descendants seront des immigrants dans un pays qui ne sera pas le leur; ils y seront esclaves, et on les maltraitera pendant quatre cents ans. Mais je jugerai la nation dont ils auront été les esclaves, et ils sortiront ensuite avec de grands biens. Toi, tu mourras en paix, tu seras enseveli après une heureuse vieillesse. À la quatrième génération, ils reviendront ici; car c'est alors seulement que la déchéance morale des Amoréens aura atteint son comble. Quand le soleil fut couché, l'obscurité devint profonde; alors une fournaise fumante et des flammes passèrent entre les animaux partagés. En ce jour-là, l'Éternel conclut une alliance avec Abram en disant: Je donne ce pays à ta descendance; depuis le fleuve d'Égypte jusqu'au grand fleuve, (à savoir) l'Euphrate, le pays des Qéniens, des Qeniziens, des Qadmonéens, des Hittites, des Phéréziens, des Rephaïm, des Amoréens, des Cananéens, des Guirgasiens et des Yebousiens. Saraï, femme d'Abram, ne lui avait pas donné d'enfant. Elle avait une servante égyptienne dont le nom était Agar. Saraï dit à Abram: Puisque l'Éternel m'a empêchée d'enfanter va donc vers ma servante; peut-être aurai-je un fils par elle. Abram écouta la voix de Saraï. Alors Saraï, femme d'Abram, prit sa servante égyptienne Agar, et la donna comme femme à Abram, son mari, après qu'il eut habité dix ans dans le pays de Canaan. Il alla vers Agar, et elle devint enceinte. Quand elle se vit enceinte, elle regarda sa maîtresse avec mépris. Alors Saraï dit à Abram: L'outrage qui m'est fait retombe sur toi. C'est moi-même qui ai mis ma servante dans ton sein; et, maintenant qu'elle se voit enceinte, elle me regarde avec mépris. Que l'Éternel soit juge entre toi et moi! Abram répondit à Saraï: Ta servante est entre tes mains; agis à son égard comme tu le trouveras bon. Alors Saraï la maltraita, et (Agar) prit la fuite loin d'elle. L'ange de l'Éternel la trouva près d'une source d'eau dans le désert, près de la source qui est sur le chemin de Chour. Il dit: Agar, servante de Saraï, d'où viens-tu et où vas-tu? Elle répondit: J'ai pris la fuite loin de Saraï, ma maîtresse. L'ange de l'Éternel lui dit: Retourne chez ta maîtresse et humilie-toi devant elle. L'ange de l'Éternel lui dit: Je multiplierai beaucoup ta descendance, et on ne pourra la compter tant elle sera nombreuse. L'ange de l'Éternel lui dit: Te voici enceinte; Tu vas accoucher d'un fils, À qui tu donneras le nom d'Ismaël; Car l'Éternel t'a entendue dans ton humiliation. Il sera comme un âne sauvage, Sa main sera contre tous, Et la main de tous sera contre lui; Il demeurera face à tous ses frères. Elle appela l'Éternel qui lui avait parlé, du nom de: Atta-El-Roï, car, dit-elle: Ai-je (rien) vu ici après qu'il m'a vue? C'est pourquoi l'on a appelé ce puits le puits de Lahaï-roï; il est entre Qadech et Béred. Agar donna un fils à Abram; et Abram appela Ismaël le fils que Agar lui avait donné. Abram était âgé de 86 ans lorsque Agar lui donna Ismaël. Lorsqu'Abram fut âgé de 99 ans, l'Éternel apparut à Abram et lui dit: Je suis le Dieu Tout Puissant. Marche devant ma face et sois intègre. J'établirai mon alliance avec toi, et je te multiplierai à l'extrême. Abram tomba face contre terre et Dieu lui parla en ces termes: Pour moi, voici mon alliance avec toi: Tu deviendras le père d'une foule de nations. On ne t'appellera plus du nom d'Abram, mais ton nom sera Abraham, car je te rends père d'une foule de nations. Je te rendrai extrêmement fécond, je ferai naître de toi des nations, et des rois sortiront de toi. J'établirai mon alliance avec toi et ta descendance après toi, dans toutes leurs générations: ce sera une alliance perpétuelle, en vertu de laquelle je serai ton Dieu et celui de tes descendants après toi. Je te donnerai, et à tes descendants après toi, le pays dans lequel tu viens d'immigrer, tout le pays de Canaan, en possession perpétuelle, et je serai leur Dieu. Dieu dit à Abraham: Toi, tu garderas mon alliance, toi et tes descendants après toi, dans toutes leurs générations. Voici comment vous garderez l'alliance que je traite avec vous et avec ta descendance après toi: tout mâle parmi vous sera circoncis. Vous vous circoncirez comme signe d'alliance entre vous et moi. À l'âge de huit jours, tout mâle parmi vous sera circoncis, dans (toutes) vos générations, qu'il soit né dans la maison ou qu'il soit acquis à prix d'argent de la part d'un étranger qui n'est pas de ta descendance. On devra circoncire celui qui est né dans ta maison et celui qui est acquis avec ton argent; ce sera dans votre chair (la marque d') une alliance perpétuelle. Un mâle incirconcis, qui n'aura pas subi la circoncision dans sa chair, sera retranché du milieu de son peuple: il aura rompu mon alliance. Dieu dit encore à Abraham: Pour ce qui est de ta femme Saraï, tu ne l'appelleras plus Saraï; mais son nom sera Sara. Je la bénirai et je te donnerai d'elle aussi un fils; je la bénirai et elle donnera naissance à des nations; les rois de plusieurs peuples sortiront d'elle. Abraham tomba face contre terre; il rit et dit en son cœur: Naîtrait-il un fils à un homme de 100 ans? et Sara, âgée de 90 ans, accoucherait-elle? Puis Abraham dit à Dieu: Oh! qu'Ismaël vive devant ta face! Mais Dieu dit: Certainement, ta femme Sara va te donner un fils; et tu l'appelleras Isaac. J'établirai mon alliance comme une alliance perpétuelle avec lui et sa descendance après lui. À l'égard d'Ismaël, je t'ai entendu: je le bénirai, je le rendrai fécond et je le multiplierai à l'extrême; il engendrera douze princes, et je ferai de lui une grande nation. Mais en ce qui concerne mon alliance, je l'établirai avec Isaac que Sara te donnera à cette époque-ci de l'année prochaine. Lorsqu'il eut achevé de lui parler, Dieu s'éleva au-dessus d'Abraham. Abraham prit son fils Ismaël, tous ceux qui étaient nés dans sa maison et tous ceux qu'il avait acquis au prix de son argent, tous les mâles parmi les gens de sa maison, il les circoncit le jour même, comme Dieu le lui avait dit. Abraham était âgé de 99 ans, lorsqu'il fut circoncis. Son fils Ismaël était âgé de treize ans, lorsqu'il fut circoncis. Ce jour même, Abraham fut circoncis, ainsi que son fils Ismaël. De même, tous les hommes de sa maison, nés dans sa maison, ou acquis à prix d'argent des étrangers, furent circoncis avec lui. L'Éternel lui apparut aux chênes de Mamré, tandis qu'il était assis à l'entrée de sa tente, pendant la chaleur du jour. Il leva les yeux et regarda: trois hommes étaient debout près de lui. Quand il les vit, il courut à leur rencontre, depuis l'entrée de sa tente, se prosterna en terre et dit: Seigneur, si je peux obtenir cette faveur de ta part, ne passe pas, je te prie, loin de ton serviteur. Qu'on apporte donc un peu d'eau, pour vous laver les pieds! Reposez-vous sous cet arbre. J'irai prendre un morceau de pain, pour vous réconforter; après quoi, vous passerez (votre chemin); ainsi vous ne serez pas passés en vain chez votre serviteur. Ils répondirent: Oui, fais comme tu l'as dit. Abraham alla vite dans sa tente vers Sara et dit: Vite, trois mesures de fleur de farine; pétris et fais des gâteaux. Abraham courut vers le bétail, prit un veau tendre et bon, et le donna à un jeune serviteur, qui l'apprêta vite. Il prit encore de la crême et du lait, avec le veau qu'on avait apprêté, et il les mit devant eux. Il se tint lui-même à leurs côtés, sous l'arbre, et ils mangèrent. Alors ils lui dirent: Où est ta femme Sara? Il répondit: Elle est là, dans la tente. L'un d'entre eux dit: Assurément, je reviendrai vers toi l'année prochaine: voici que Sara, ta femme, aura un fils. Sara écoutait à l'entrée de la tente qui était derrière lui. Abraham et Sara étaient vieux, d'un âge avancé, et Sara n'était plus en état d'avoir des enfants. Elle rit en elle-même en disant: Maintenant que je suis usée, aurais-je encore des désirs? Mon Seigneur aussi est vieux. L'Éternel dit à Abraham: Pourquoi donc Sara a-t-elle ri en disant: Est-ce que vraiment je pourrais avoir un enfant, moi qui suis vieille? Y a-t-il rien qui soit étonnant de la part de l'Éternel? L'année prochaine, au temps fixé, je reviendrai vers toi, et Sara aura un fils. Sara mentit: Je n'ai pas ri, dit-elle, car elle éprouvait de la crainte. Mais il dit: Si, tu as ri! Ces hommes se levèrent pour partir et regardèrent du côté de Sodome. Abraham les accompagna pour prendre congé d'eux. Or l'Éternel avait dit: Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire? Abraham deviendra certainement une nation grande et puissante, et en lui seront bénies toutes les nations de la terre. Car je l'ai choisi afin qu'il ordonne à ses fils et à sa famille après lui de garder la voie de l'Éternel, en pratiquant la justice et le droit; ainsi l'Éternel accomplira pour Abraham ce qu'il avait dit à son sujet. L'Éternel dit: Ce qu'on reproche à Sodome et Gomorrhe est si énorme, et leur péché si grave que je vais descendre et voir s'ils ont agi tout à fait comme je l'entends dire; et si cela n'est pas, je le saurai aussi. Les hommes se détournèrent de là et se rendirent à Sodome. Mais Abraham se tint encore en présence de l'Éternel. Abraham s'approcha et dit: Feras-tu aussi succomber le juste avec le méchant? Peut-être y a-t-il cinquante justes au milieu de la ville: les feras-tu succomber aussi et ne pardonneras-tu pas à cette localité à cause des cinquante justes qui sont au milieu d'elle? Loin de toi de faire une chose pareille: mettre à mort le juste avec le méchant, en sorte qu'il en serait du juste comme du méchant, loin de toi! Celui qui juge toute la terre n'agira-t-il pas selon le droit? L'Éternel dit: Si je trouve dans Sodome cinquante justes au milieu de la ville, je pardonnerai à toute cette localité, à cause d'eux. Abraham reprit et dit: Voici donc que j'ai osé parler au Seigneur, moi qui ne suis que poussière et cendre. Peut-être des cinquante justes en manquera-t-il cinq: pour cinq, détruiras-tu toute la ville? Et l'Éternel dit: Je ne la détruirai pas, si j'en trouve là quarante-cinq. Abraham continua de lui parler en ces termes: peut-être s'en trouvera-t-il là quarante. L'Éternel dit: Je ne ferai rien à cause de ces quarante. Abraham dit: Que le Seigneur ne s'enflamme pas (de colère), et je parlerai encore. Peut-être s'en trouvera-t-il là trente. L'Éternel dit: Je ne ferai rien si j'en trouve là trente. Abraham dit: Voilà que j'ai osé parler au Seigneur. Peut-être s'en trouvera-t-il là vingt. L'Éternel dit: Je ne (la) détruirai pas, à cause de ces vingt. Abraham dit: Que le Seigneur ne s'enflamme pas (de colère), et je ne parlerai plus que cette fois-ci. Peut-être s'en trouvera-t-il dix. L'Éternel dit: Je ne (la) détruirai pas, à cause de ces dix. L'Éternel s'en alla, lorsqu'il eut achevé de parler à Abraham, et Abraham retourna chez lui. Les deux anges arrivèrent à Sodome sur le soir. Loth était assis à la porte de Sodome. Quand Loth les vit, il se leva (pour aller) à leur rencontre et se prosterna la face contre terre. Puis il dit: Mes seigneurs, détournez-vous, je vous prie, (pour entrer) dans la maison de votre serviteur et passez-y la nuit; lavez-vous les pieds; vous vous lèverez de bon matin et vous poursuivrez votre route. Non, répondirent-ils, nous passerons la nuit sur la place. Mais Loth les pressa tellement qu'ils firent un détour chez lui pour entrer dans sa maison. Il prépara pour eux un festin et fit cuire des pains sans levain, et ils mangèrent. Ils n'étaient pas encore couchés que les gens de la ville, les hommes de Sodome, entourèrent la maison, depuis les jeunes gens jusqu'aux vieillards, la population de tous les quartiers. Ils appelèrent Loth et lui dirent: Où sont les hommes qui sont entrés chez toi cette nuit? Fais-les sortir vers nous pour que nous les connaissions. Loth sortit vers eux à l'entrée (de la maison) et ferma la porte derrière lui. Il dit: Mes frères, je vous en prie, ne faites pas le mal! Voici, je vous en prie: J'ai deux filles qui n'ont pas connu d'homme; je vous en prie, je vous les amènerai dehors, et vous leur ferez ce qu'il vous plaira. Seulement, ne faites rien à ces hommes, puisqu'ils sont venus à l'ombre de mon toit. Ils dirent: Retire-toi! Ils dirent (encore): Celui-ci est venu tout seul comme immigrant, et il veut faire le juge! Eh bien, nous te ferons pire qu'à eux. Puis, pressant Loth avec violence, ils s'avancèrent pour briser la porte. Les anges étendirent la main, firent rentrer Loth auprès d'eux dans la maison et fermèrent la porte. Ils frappèrent d'aveuglement les gens qui étaient à l'entrée de la maison, depuis le (plus) petit jusqu'au (plus) grand, de sorte qu'ils se donnèrent une peine inutile pour trouver la porte. Les hommes dirent à Loth: Qui as-tu encore ici? Gendres, fils et filles, et tout ce qui t'appartient dans la ville, fais-les sortir de cet endroit. Car nous allons détruire cet endroit, parce que devant l'Éternel ce qu'on reproche à ses habitants est énorme. L'Éternel nous a envoyés pour détruire la ville. Loth sortit pour parler à ses gendres qui avaient épousé ses filles et leur dit: Levez-vous, sortez de ce lieu, car l'Éternel va détruire la ville. Mais, aux yeux de ses gendres, il parut plaisanter. Quand l'aube se leva, les anges insistèrent auprès de Loth en disant: Lève-toi, prends ta femme et tes deux filles qui se trouvent ici, pour ne pas succomber avec la ville fautive. Mais il s'attardait; alors les hommes le saisirent par la main, lui, sa femme et ses deux filles, car l'Éternel voulait l'épargner; ils le firent sortir et le laissèrent en dehors de la ville. Après les avoir fait sortir dans les environs, l'un d'eux dit: Échappe-toi, pour ta vie; ne regarde pas derrière toi et ne t'arrête pas dans toute la plaine; échappe-toi vers la montagne, de peur que tu ne succombes. Loth leur dit: Oh! non, je t'en prie Seigneur! Je t'en prie: ton serviteur a obtenu ta faveur et tu as montré la grandeur de ta bienveillance à mon égard, en me conservant la vie; mais moi je ne puis m'échapper vers la montagne, sans que le malheur s'attache à moi: je mourrai! Je t'en prie, voici cette ville assez proche pour que je m'y réfugie, et elle est petite. Oh! que je puisse m'échapper jusque là… n'est-elle pas petite? … et que je reste en vie! Alors il lui dit: Voici: par considération pour toi en cette circonstance, je ne bouleverserai pas la ville dont tu parles. Vite, échappe-toi jusque là, car je ne puis rien faire jusqu'à ce que tu y sois arrivé. C'est pour cela que l'on a donné à cette ville le nom de Tsoar. Le soleil se levait sur la terre lorsque Loth entra dans Tsoar. Alors l'Éternel fit pleuvoir du ciel sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu venant de l'Éternel. Il bouleversa ces villes, toute la plaine, tous les habitants des villes et les plantes du sol. La femme de Loth regarda en arrière et devint une statue de sel. Abraham se leva de bon matin, pour aller à l'endroit où il s'était tenu en présence de l'Éternel. Il porta ses regards du côté de Sodome et de Gomorrhe, et sur tout le pays de la plaine, et il vit s'élever de la terre une fumée, comme la fumée d'une fournaise. Lorsque Dieu détruisit les villes de la plaine, Dieu se souvint d'Abraham et retira Loth du cataclysme lorsqu'il bouleversa les villes où Loth avait habité. Loth monta de Tsoar pour habiter avec ses deux filles, dans la montagne, car il craignait de rester à Tsoar. Il habita dans une caverne. Alors l'aînée dit à la cadette: Notre père est vieux, et il n'y a point d'homme dans le pays pour venir vers nous, selon l'usage naturel. Viens, faisons boire du vin à notre père et couchons avec lui, afin de donner une descendance à notre père. Elles firent donc boire du vin à leur père cette nuit-là; et l'aînée alla coucher avec son père: il n'avait sa connaissance ni quand elle se coucha, ni quand elle se leva. Le lendemain, l'aînée dit à la cadette: J'ai couché la nuit dernière avec mon père; faisons-lui boire du vin encore cette nuit, et va coucher avec lui, afin de donner une descendance à notre père. Elles firent boire du vin à leur père encore cette nuit-là, et la cadette se releva pour coucher près de lui: il n'avait sa connaissance ni quand elle se coucha, ni quand elle se leva. Les deux filles de Loth devinrent enceintes de leur père. L'aînée enfanta un fils qu'elle appela Moab: c'est le père des Moabites qui existent encore aujourd'hui. La cadette enfanta aussi un fils, qu'elle appela du nom de Ben-Ammi: c'est le père des Ammonites qui existent encore aujourd'hui. Abraham partit de là pour le pays du Négueb; il s'établit entre Qadech et Chour, puis séjourna à Guérar. Abraham disait de sa femme Sara: C'est ma sœur. Abimélek, roi de Guérar, fit enlever Sara. Alors Dieu vint vers Abimélek dans un rêve nocturne et lui dit: Tu vas mourir à cause de la femme que tu as enlevée, car elle est mariée. Abimélek, qui ne s'était pas approché d'elle, répondit: Seigneur, est-ce que tu vas tuer une nation même si elle est juste? Lui-même ne m'a-t-il pas dit: C'est ma sœur, tandis qu'elle-même disait de lui: c'est mon frère? J'avais un cœur intègre et des mains innocentes quand j'ai fait cela. Dieu lui répondit dans le rêve: Je sais bien, moi aussi, que tu avais un cœur intègre quand tu as fait cela: aussi t'ai-je moi-même empêché de pécher contre moi. C'est pourquoi je n'ai pas permis que tu la touches. Maintenant, rends la femme de cet homme; car c'est un prophète, il priera pour toi, et tu vivras. Mais si tu ne la rends point, sache que tu mourras avec tout ce qui t'appartient. Abimélek se leva de bon matin; il appela tous ses serviteurs et leur raconta toutes ces choses; et ces gens furent saisis d'une grande crainte. Abimélek appela aussi Abraham et lui dit: Qu'est-ce que tu nous as fait? Et quel péché ai-je commis contre toi, que tu nous aies amenés, mon royaume et moi, à commettre un si grand péché? Tu as commis envers moi des actes qui sont inadmissibles. Puis Abimélek dit à Abraham: Quelle intention avais-tu pour agir de la sorte? Abraham répondit: Je me disais qu'il n'y avait sans doute aucune crainte de Dieu en cet endroit, et que l'on me tuerait à cause de ma femme. De plus, il est vrai qu'elle est ma sœur, fille de mon père; seulement, elle n'est pas fille de ma mère et elle est devenue ma femme. Lorsque Dieu m'a fait errer loin de ma famille, j'ai dit (à Sara): Fais-moi la faveur, dans tous les endroits où nous irons, de dire que je suis ton frère. Abimélek prit du petit et du gros bétail, des serviteurs et des servantes, et les donna à Abraham; il lui rendit aussi sa femme Sara. Abimélek dit: Voici mon pays devant toi, habite où il te plaira. Il dit à Sara: Je donne à ton frère mille (pièces) d'argent; cela te sera un voile sur les yeux pour tous ceux qui sont avec toi, ainsi ton honneur sera sauf. Abraham pria Dieu qui guérit Abimélek, sa femme et ses servantes, et elles purent enfanter. Car l'Éternel avait frappé de stérilité toute la maison d'Abimélek, à cause de Sara, femme d'Abraham. L'Éternel intervint en faveur de Sara, comme il l'avait dit, et l'Éternel agit pour Sara selon sa parole. Sara devint enceinte et donna un fils à Abraham dans sa vieillesse, au temps fixé dont Dieu lui avait parlé. Abraham appela Isaac, le fils qui lui était né, celui que Sara lui avait donné. Abraham circoncit son fils Isaac, âgé de huit jours, comme Dieu le lui avait ordonné. Abraham était âgé de cent ans, à la naissance de son fils Isaac. C'est alors que Sara dit: Dieu a fait de moi la risée (des gens); quiconque l'apprendra rira à mon sujet. Elle ajouta: Qui aurait dit à Abraham que Sara allaiterait des enfants? Cependant, je lui ai donné un fils dans sa vieillesse. L'enfant grandit et fut sevré. Abraham fit un grand festin le jour où Isaac fut sevré. Sara vit rire le fils que l'Égyptienne Agar avait donné à Abraham. Elle dit à Abraham: Chasse cette servante et son fils, car le fils de cette servante n'héritera pas avec mon fils Isaac. Cette parole déplut fort à Abraham, à cause de son fils. Mais Dieu dit à Abraham: N'aie pas de déplaisir, à cause du garçon et de ta servante. Accorde à Sara tout ce qu'elle te demandera; car c'est par Isaac que tu auras une descendance qui porte ton nom. Je ferai aussi une nation du fils de ta servante; car il est ta descendance. Abraham se leva de bon matin; il prit du pain et une outre d'eau qu'il donna à Agar et plaça sur son épaule; (il lui remit) aussi l'enfant et il la renvoya. Elle s'en alla et s'égara dans le désert de Beér-Chéba. Quand l'outre d'eau fut épuisée, elle laissa l'enfant sous l'un des arbrisseaux, pour aller s'asseoir vis-à-vis, à une portée d'arc, car elle disait: Que je ne voie pas mourir l'enfant! Elle s'assit donc vis-à-vis (de lui) et se mit à sangloter. Dieu entendit la voix du garçon; et l'ange de Dieu appela Agar du haut du ciel et lui dit: Qu'as-tu, Agar? Sois sans crainte, car Dieu a entendu la voix du garçon, là où il est. Lève-toi, prends le garçon, saisis-le par la main; car je ferai de lui une grande nation. Dieu lui ouvrit les yeux, et elle vit un puits d'eau; elle alla remplir l'outre d'eau et fit boire le garçon. Dieu fut avec le garçon, qui grandit, habita dans le désert et devint tireur à l'arc. Il habita dans le désert de Parân et sa mère lui procura pour femme une Égyptienne. En ce temps-là, Abimélek, accompagné de Pikol, chef de son armée, vint parler en ces termes à Abraham: Dieu est avec toi dans tout ce que tu fais. Jure-moi donc ici, par (le nom de) Dieu, que tu ne tromperas ni moi, ni mes enfants, ni mes petits-enfants, et que tu auras pour moi et le pays dans lequel tu as séjourné la même bienveillance que celle que j'ai eue pour toi. Abraham dit: Je le jurerai. Mais Abraham fit des reproches à Abimélek au sujet d'un puits d'eau dont s'étaient emparés de force les serviteurs d'Abimélek. Abimélek répondit: J'ignore qui a fait cette chose-là: tu ne m'en avais pas fait rapport, et moi je ne l'apprends qu'aujourd'hui. Alors Abraham prit du petit et du gros bétail, qu'il donna à Abimélek; puis ils conclurent tous deux une alliance. Abraham plaça à part sept jeunes brebis du troupeau, et Abimélek dit à Abraham: Qu'est-ce que ces sept brebis que tu as placées à part? Il répondit: Tu accepteras de ma main ces sept brebis, comme attestation que c'est moi qui ai creusé ce puits. C'est pourquoi on appelle cet endroit Beér-Chéba; car c'est là qu'ils prêtèrent serment l'un et l'autre. Ils conclurent donc une alliance à Beér-Chéba. Après quoi, Abimélek se leva avec Pikol, chef de son armée, et ils retournèrent au pays des Philistins. Abraham planta un tamaris à Beér-Chéba, et il invoqua le nom de l'Éternel, Dieu d'éternité. Abraham séjourna longtemps dans le pays des Philistins. Après ces événements, Dieu mit Abraham à l'épreuve et lui dit: Abraham! Il répondit: Me voici! Dieu dit: Prends donc ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac; va-t'en dans le pays de Moriya et là, offre-le en holocauste sur l'une des montagnes que je t'indiquerai. Abraham se leva de bon matin, sella son âne et prit avec lui ses deux jeunes serviteurs et son fils Isaac. Il fendit du bois pour l'holocauste et partit pour se rendre à l'endroit que Dieu lui avait indiqué. Le troisième jour, Abraham, levant les yeux, vit l'endroit de loin. Alors il dit à ses jeunes serviteurs: Vous, restez ici avec l'âne; le jeune homme et moi nous irons là-haut pour adorer, puis nous reviendrons auprès de vous. Abraham prit le bois pour l'holocauste, le chargea sur son fils Isaac et prit dans sa main le feu et le couteau. Ils marchèrent tous deux ensemble. Alors Isaac adressa la parole à son père Abraham et dit: Mon père! Il (lui) répondit: Me voici, mon fils! (Isaac) reprit: Voici le feu et le bois; mais où est l'agneau pour l'holocauste? Abraham répondit: Mon fils, Dieu va se pourvoir lui-même de l'agneau pour l'holocauste. Et ils marchèrent tous deux ensemble. Lorsqu'ils furent arrivés à l'endroit que Dieu lui avait indiqué, Abraham y construisit l'autel et disposa le bois. Il ligota son fils Isaac et le mit sur l'autel, par-dessus le bois. Puis Abraham étendit la main et prit le couteau pour égorger son fils. Alors l'ange de l'Éternel l'appela du ciel et dit: Abraham! Abraham! Il répondit: Me voici! L'ange dit: N'étends pas ta main sur le jeune homme et ne lui fais rien; car j'ai reconnu maintenant que tu crains Dieu et que tu ne m'as pas refusé ton fils, ton unique. Abraham leva les yeux et vit par derrière un bélier retenu dans un buisson par les cornes; alors Abraham alla prendre le bélier et l'offrit en holocauste à la place de son fils. Abraham donna à cet endroit le nom de Adonaï-Yireéh. C'est pourquoi l'on dit aujourd'hui: Sur la montagne de l'Éternel, il sera pourvu. L'ange de l'Éternel appela Abraham une seconde fois du ciel et dit: Je le jure par moi-même, – oracle de l'Éternel – parce que tu as fait cela, et que tu n'as pas refusé ton fils, ton unique, je te comblerai de bénédictions et je multiplierai ta descendance, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est au bord de la mer. Ta descendance aura le contrôle de ses ennemis. Toutes les nations de la terre se diront bénies par ta descendance, parce que tu as écouté ma voix. Abraham s'en retourna vers ses jeunes serviteurs, puis ils se levèrent pour aller ensemble à Beér-Chéba, car Abraham habitait à Beér-Chéba. Après ces événements, on fit à Abraham un rapport en ces termes: Milka elle aussi a enfanté des fils à ton frère Nahor: Outs son premier-né, Bouz, son frère, Qemouel, père d'Aram, Késéd, Hazo, Pildach, Yidlaph et Betouel. Betouel a engendré Rébecca. Ce sont là les huit fils que Milka a enfantés à Nahor, frère d'Abraham. Sa concubine, nommée Reouma, a elle aussi eu des enfants: Tébah, Gaham, Tahach et Maaka. La vie de Sara fut de 127 ans: telles furent les années de sa vie. Sara mourut à Qiryath-Arba, c'est-à-dire à Hébron, dans le pays de Canaan; et Abraham vint pour faire les funérailles de Sara et pour la pleurer. Puis Abraham se releva en laissant le corps de sa femme et parla aux Hittites en ces termes: Je suis un immigrant et un résident temporaire chez vous; donnez-moi une propriété funéraire chez vous, pour que je puisse ensevelir le corps de ma femme et l'éloigner de ma présence. Les Hittites répondirent à Abraham: Écoute-nous, mon Seigneur! Tu es un prince de Dieu au milieu de nous; ensevelis le corps de ta femme dans celle de nos tombes que tu choisiras; aucun de nous ne te refusera sa tombe pour ensevelir le corps de ta femme. Abraham se leva et se prosterna devant les gens du pays, devant les Hittites. Il leur parla ainsi: Si c'est votre volonté que j'ensevelisse le corps de ma femme et l'éloigne de ma présence, écoutez-moi et présentez ma requête à Ephrôn, fils de Tsohar. Qu'il me cède la grotte de Makpéla qui lui appartient, au bout de son champ; qu'il me la cède contre sa valeur en argent, afin qu'elle me serve de propriété funéraire au milieu de vous. Ephrôn siégeait parmi les Hittites. Ephrôn, le Hittite, répondit à Abraham, en présence des Hittites et de tous ceux qui entraient par la porte de sa ville: Non, mon Seigneur, écoute-moi! Je te donne le champ et je te donne la grotte qui s'y trouve. Je te la donne, sous les yeux des fils de mon peuple: ensevelis le corps de ta femme. Abraham se prosterna devant les gens du pays. Il parla en ces termes à Ephrôn, en présence des gens du pays: Écoute-moi à ton tour! Je donne le prix du champ: accepte-le de ma part; et j'y ensevelirai le corps de ma femme. Mais Ephrôn répondit à Abraham: Mon Seigneur, écoute-moi! Une terre de 400 sicles d'argent, qu'est-ce que cela entre toi et moi? Ensevelis le corps de ta femme! Abraham entendit Ephrôn et lui pesa l'argent qu'il avait mentionné, en présence des Hittites: 400 sicles d'argent ayant cours dans le commerce. Ainsi le champ d'Ephrôn à Makpéla, vis-à-vis de Mamré, le champ et la grotte qui s'y trouve, tous les arbres situés dans les limites du champ, devinrent la propriété d'Abraham, sous les yeux des Hittites et de tous ceux qui entraient par la porte de la ville. Après cela, Abraham ensevelit sa femme Sara dans la grotte du champ de Makpéla, vis-à-vis de Mamré, c'est-à-dire Hébron, dans le pays de Canaan. Le champ et la grotte qui s'y trouve demeurèrent à Abraham comme propriété funéraire (achetée) aux Hittites. Abraham était vieux, (il avait atteint) un âge avancé, et l'Éternel l'avait béni en tout. Abraham dit à son serviteur, le plus ancien de sa maison, qui administrait tous ses biens: Tu vas mettre ta main sous ma cuisse, et je te ferai jurer par l'Éternel, le Dieu du ciel et le Dieu de la terre, de ne pas prendre pour mon fils une femme parmi les filles des Cananéens au milieu desquels j'habite. Mais tu iras dans mon pays et dans ma patrie prendre une femme pour mon fils Isaac. Le serviteur lui répondit: Peut-être la femme ne voudra-t-elle pas me suivre dans ce pays-ci; devrai-je ramener ton fils dans le pays que tu as quitté? Abraham lui répondit: Garde-toi d'y ramener mon fils! L'Éternel, le Dieu du ciel, qui m'a fait quitter ma famille et ma patrie, lui qui m'a parlé et qui m'a juré de donner ce pays à ma descendance, lui-même enverra son ange devant toi; et c'est là-bas que tu prendras une femme pour mon fils. Si la femme ne veut pas te suivre, tu seras dégagé de ce serment que je te fais faire. Seulement, tu ne ramèneras pas mon fils là-bas. Le serviteur mit sa main sous la cuisse d'Abraham, son seigneur, et lui prêta serment au sujet de cette affaire. Le serviteur prit dix chameaux parmi les chameaux de son seigneur et il partit, ayant à sa disposition tous les biens de son seigneur. Il se leva et se rendit en Mésopotamie, à la ville de Nahor. Il fit agenouiller les chameaux à l'extérieur de la ville, près d'un puits d'eau, au moment où, le soir, sortent celles qui vont puiser (de l'eau). Puis il dit: Éternel, Dieu de mon seigneur Abraham, fais-moi, je te prie, rencontrer aujourd'hui (ce que je cherche) et agis avec bienveillance envers mon seigneur Abraham! Me voici placé près de la source d'eau, et les filles des gens de la ville sortent pour puiser de l'eau. Que la jeune fille à laquelle je dirai: Penche ta cruche, je te prie, pour que je boive, et qui répondra: Bois, et je donnerai aussi à boire à tes chameaux, soit celle que tu auras destinée à ton serviteur Isaac! Ainsi je reconnaîtrai que tu agis avec bienveillance envers mon seigneur. Il n'avait pas encore fini de parler que sortit, sa cruche sur l'épaule, Rébecca, fille de Betouel, et petite-fille de Milka et de Nahor, frère d'Abraham. C'était une très belle jeune fille; elle était vierge, et aucun homme ne l'avait connue. Elle descendit à la source, remplit sa cruche et remonta. Le serviteur courut à sa rencontre et dit: Donne-moi, je te prie, quelques gorgées d'eau de ta cruche. Elle répondit: Bois, mon seigneur! Et elle s'empressa d'incliner sa cruche et de lui donner à boire. Quand elle eut achevé de lui donner à boire, elle dit: Je puiserai aussi pour tes chameaux, jusqu'à ce qu'ils aient assez bu. Elle s'empressa de vider sa cruche dans l'abreuvoir et courut pour puiser encore au puits, elle puisa pour tous les chameaux. L'homme s'interrogeait en silence à son sujet, pour savoir si l'Éternel faisait, oui ou non, réussir son voyage. Quand les chameaux eurent fini de boire, l'homme prit un anneau d'or, du poids d'un demi- sicle, et deux bracelets du poids de dix (sicles) d'or, pour ses poignets. Il dit: De qui es-tu la fille? déclare-le moi, je te prie. Y a-t-il pour nous dans la maison de ton père de la place pour passer la nuit? Elle répondit: Je suis la fille de Betouel, le fils que Milka a donné à Nahor. Elle ajouta: Il y a chez nous de la paille et du fourrage en abondance, et aussi de la place pour passer la nuit. Alors l'homme s'inclina et se prosterna devant l'Éternel, en disant: Béni soit l'Éternel, le Dieu de mon seigneur Abraham, qui n'a cessé d'exercer sa bienveillance et sa fidélité envers mon seigneur! L'Éternel a guidé mes pas jusque dans la maison des frères de mon seigneur. La jeune fille courut raconter tout cela chez sa mère. Rébecca avait un frère, nommé Laban. Laban courut dehors vers l'homme, près de la source. Il avait vu l'anneau et les bracelets aux mains de sa sœur et il avait entendu les paroles de sa sœur Rébecca qui disait: Ainsi m'a parlé cet homme. Il vint donc vers l'homme, qui se tenait auprès des chameaux, vers la source. Il lui dit: Viens, (toi qui es) béni de l'Éternel! Pourquoi restes-tu dehors? J'ai déblayé la maison et une place pour les chameaux. L'homme entra dans la maison. Laban fit décharger les chameaux et donna de la paille et du fourrage aux chameaux, et de l'eau pour laver les pieds à l'homme et aux gens qui l'accompagnaient. Puis on plaça devant lui de quoi manger. Mais il dit: Je ne mangerai pas, avant d'avoir dit ce que j'ai à dire. Parle! dit Laban. Alors il dit: Je suis le serviteur d'Abraham. L'Éternel a grandement béni mon seigneur, qui est devenu un homme important. Il lui a donné du petit et du gros bétail, de l'argent et de l'or, des serviteurs et des servantes, des chameaux et des ânes. Sara, la femme de mon seigneur a dans sa vieillesse enfanté un fils à mon seigneur; c'est à ce fils qu'il a donné tout ce qui lui appartient. Mon seigneur m'a fait prêter serment, en (me) disant: Tu ne prendras pas pour mon fils une femme parmi les filles des Cananéens dans le pays desquels j'habite; mais tu iras dans ma famille et dans mon clan prendre une femme pour mon fils. J'ai dit à mon seigneur: Peut-être la femme ne me suivra-t-elle pas… Il m'a répondu: l'Éternel, devant qui j'ai marché, enverra son ange avec toi et fera réussir ton voyage; tu prendras pour mon fils une femme de mon clan et de ma famille. Tu seras dégagé du serment que je t'impose, quand tu auras été dans mon clan; si jamais on ne t'accorde pas la jeune fille tu seras dégagé du serment que je t'impose. Je suis arrivé aujourd'hui à la source et j'ai dit: Éternel, Dieu de mon seigneur Abraham, si tu daignes faire réussir le voyage que j'accomplis, me voici placé près de la source d'eau: que la jeune fille qui sortira pour puiser, à qui je dirai: Donne-moi à boire, je te prie, un peu de ta cruche, et qui me répondra: Bois toi-même, et je puiserai aussi pour tes chameaux! – que cette jeune fille soit la femme que l'Éternel a destinée au fils de mon seigneur! Avant que j'aie fini de parler en mon cœur, voilà Rébecca qui sort, sa cruche sur l'épaule; elle descend à la source et puise. Je lui ai dit: Donne-moi à boire, je te prie. Elle s'est empressée d'incliner la cruche qu'elle portait et elle a dit: Bois, et je donnerai aussi à boire à tes chameaux! J'ai bu, puis elle a aussi donné à boire aux chameaux. Je lui ai demandé: De qui es-tu la fille? Elle a répondu: Je suis la fille de Betouel, la petite-fille de Nahor et de Milka. J'ai mis l'anneau à son nez et les bracelets à ses poignets. Puis je me suis incliné et prosterné devant l'Éternel, et j'ai béni l'Éternel, le Dieu de mon seigneur Abraham, qui m'a fidèlement conduit à prendre la fille du frère de mon seigneur pour son fils. Maintenant, si vous voulez agir avec bienveillance et fidélité envers mon seigneur, déclarez-le moi; sinon, déclarez-le moi, et je retournerai à droite ou à gauche. Laban et Betouel répondirent en ces termes: Cette affaire vient de l'Éternel, nous ne pouvons rien te dire pour ou contre. Rébecca est là devant toi; prends(-la) et va, et qu'elle devienne la femme du fils de ton seigneur, comme l'Éternel l'a dit. Lorsque le serviteur d'Abraham entendit leurs paroles, il se prosterna en terre devant l'Éternel. Le serviteur sortit des objets d'argent, des objets d'or et des vêtements, qu'il donna à Rébecca; il fit aussi des largesses à son frère et à sa mère. Après quoi, lui et les gens qui l'accompagnaient mangèrent et burent, et ils passèrent la nuit. Le matin, quand ils furent levés, le serviteur dit: Laissez-moi repartir vers mon seigneur. Le frère et la mère dirent: Que la jeune fille reste avec nous quelque temps encore, une dizaine de jours; ensuite, tu pourras partir. Il leur répondit: Ne me retardez pas, puisque l'Éternel a fait réussir mon voyage; laissez-moi repartir pour aller vers mon seigneur. Alors ils répondirent: Appelons la jeune fille et consultons-la elle-même. Ils appelèrent donc Rébecca et lui dirent: Veux-tu aller avec cet homme? Elle répondit: Oui. Ils laissèrent alors partir leur sœur Rébecca et sa nourrice avec le serviteur d'Abraham et ses gens. Ils bénirent Rébecca et lui dirent: Toi notre sœur, Deviens des milliers de myriades! Que ta descendance ait Le contrôle de ceux qui te haïssent! Rébecca se leva avec ses jeunes servantes; elles montèrent sur les chameaux et suivirent l'homme. Le serviteur prit Rébecca et partit. Cependant Isaac était revenu du puits de Lahaï-roï et il habitait dans le pays du Négueb. Un soir qu'Isaac était sorti pour méditer dans la campagne, il leva les yeux et vit des chameaux qui arrivaient. Rébecca leva (aussi) les yeux, vit Isaac, sauta à bas du chameau et dit au serviteur: Qui est cet homme dans la campagne qui vient à notre rencontre? Le serviteur répondit: C'est mon seigneur. Alors elle prit son voile et se couvrit. Le serviteur raconta à Isaac tout ce qu'il avait fait. Isaac conduisit Rébecca dans la tente de sa mère Sara. Il prit Rébecca qui devint sa femme, et il l'aima. C'est ainsi qu'Isaac fut consolé après (la perte de) sa mère. Abraham prit encore une femme nommée Qetoura. Elle lui donna des fils: Zimrân, Yoqchân, Medân, Madian, Yichbaq et Chouah. Yoqchân engendra Saba et Dedân. Les fils de Dedân furent les Achourim, les Letouchim et les Leoumim. Les fils de Madian furent Epha, Épher, Hénok, Abida et Éldaa. Ce sont là tous les fils de Qetoura. Abraham donna tout ce qui lui appartenait à Isaac. Quant aux fils de ses concubines, il leur fit des dons et, de son vivant, il les envoya loin de son fils Isaac du côté de l'orient, dans le pays d'Orient. La durée de la vie d'Abraham fut de 175 ans. Puis Abraham expira. Il mourut après une heureuse vieillesse, âgé et rassasié (de jours), et il fut réuni à ses ancêtres décédés. Isaac et Ismaël, ses fils, l'ensevelirent dans la grotte de Makpéla, dans le champ d'Ephrôn, fils de Tsohar, le Hittite, vis-à-vis de Mamré. C'est le champ qu'Abraham avait acheté aux Hittites. Là furent ensevelis Abraham et sa femme Sara. Après la mort d'Abraham, Dieu bénit son fils Isaac qui habitait près du puits de Lahaï-roï. Voici la postérité d'Ismaël, fils d'Abraham, que l'Égyptienne Agar, servante de Sara, avait donné à Abraham. Voici les noms des fils d'Ismaël, avec le nom de leurs lignées: Nebayoth, premier-né d'Ismaël, Qédar, Adbeél, Mibsam, Michma, Douma, Massa, Hadad, Téma, Yetour, Naphich et Qedma. Ce sont là les fils d'Ismaël; ce sont là leurs noms avec leurs campements et leurs agglomérations. Douze princes (étaient à la tête) de leurs peuplades. La durée de la vie d'Ismaël fut de 137 ans. Il expira et mourut, et il fut réuni à ses ancêtres décédés. (Les Ismaélites) demeurèrent depuis Havila jusqu'à Chour, qui est en face de l'Égypte, en allant vers l'Assyrie. Ismaël s'établit en face de tous ses frères. Voici la postérité d'Isaac, fils d'Abraham. Abraham engendra Isaac. Isaac était âgé de quarante ans, quand il prit pour femme Rébecca, fille de Betouel, l'Araméen, de Paddân-Aram et sœur de Laban, l'Araméen. Isaac supplia l'Éternel en faveur de sa femme, car elle était stérile, et l'Éternel entendit sa supplication. Sa femme Rébecca devint enceinte. Les enfants se heurtaient dans son sein, et elle dit: Qu'est-ce qui m'arrive? Elle alla consulter l'Éternel. L'Éternel lui dit: Deux nations sont dans ton ventre, Deux peuples se sépareront au sortir de tes entrailles; Un de ces peuples sera plus fort que l'autre, Et le plus grand sera assujetti au plus petit. Au terme de sa grossesse, on vit que des jumeaux (se trouvaient) dans son sein. Le premier sortit entièrement roux, comme un manteau de poil; et on lui donna le nom d'Ésaü. Après cela, sortit son frère, dont la main tenait le talon d'Ésaü; et on lui donna le nom de Jacob. Isaac était âgé de soixante ans lorsqu'ils naquirent. Ces garçons grandirent. Ésaü devint un habile chasseur, un homme de la campagne; mais Jacob fut un homme tranquille, qui restait (volontiers) sous les tentes. Isaac aimait Ésaü, parce qu'il avait du goût pour le gibier; et Rébecca aimait Jacob. Un jour que Jacob faisait cuire un potage, Ésaü revint de la campagne, accablé de fatigue. Ésaü dit à Jacob: Laisse-moi, je te prie, manger de ce roux, de ce roux-là, car je suis fatigué. C'est pour cela qu'on a donné à Ésaü le nom d'Édom. Jacob dit: Vends-moi aujourd'hui ton droit d'aînesse. Ésaü répondit: Me voici sur le point de mourir, à quoi me (sert) ce droit d'aînesse? Alors Jacob dit: Prête-moi d'abord serment. Il lui prêta serment et vendit son droit d'aînesse à Jacob. Alors Jacob donna à Ésaü du pain et du potage de lentilles. Il mangea et but, puis il se leva et s'en alla. C'est ainsi qu'Ésaü méprisa le droit d'aînesse. Il y eut une famine dans le pays, outre la première famine qui avait eu lieu au temps d'Abraham, et Isaac alla vers Abimélek, roi des Philistins, à Guérar. L'Éternel lui apparut et dit: Ne descends pas en Égypte, demeure dans le pays que je te dirai. Séjourne dans ce pays-ci; je suis avec toi et je te bénirai, car c'est à toi et à ta descendance que je donnerai toutes ces terres; je tiendrai ainsi le serment que j'ai prêté à ton père Abraham. Je multiplierai ta descendance comme les étoiles du ciel; je donnerai à ta descendance toutes ces terres. Toutes les nations de la terre se diront bénies en ta descendance. En effet, Abraham a écouté ma voix, il a observé mon ordre, mes commandements, mes prescriptions et mes lois. Ainsi Isaac resta à Guérar. Lorsque les gens de l'endroit posaient des questions sur sa femme, il disait: C'est ma sœur. Il craignait de dire que c'était sa femme, de peur d'être tué par les gens de l'endroit, parce que Rébecca était belle. Comme son séjour se prolongeait, il arriva qu'Abimélek, roi des Philistins, regardant par la fenêtre, vit Isaac qui badinait avec sa femme Rébecca. Abimélek fit appeler Isaac et dit: C'est donc ta femme! Comment as-tu pu dire: C'est ma sœur? Isaac lui répondit: J'ai parlé ainsi de peur de mourir à cause d'elle. Abimélek lui dit: Qu'est-ce que tu nous as fait? Peu s'en est fallu que quelqu'un du peuple n'ait couché avec ta femme, et tu nous aurais rendu coupables. Alors Abimélek fit passer un ordre à tout le peuple, en ces termes: Celui qui touchera à cet homme et à sa femme sera puni de mort. Isaac sema dans ce pays et il récolta cette année le centuple, car l'Éternel le bénit. Cet homme devint riche et il alla s'enrichissant de plus en plus, au point d'être vraiment fort riche. Il avait un cheptel de petit bétail, un cheptel de gros bétail et un grand nombre de serviteurs; aussi les Philistins devinrent jaloux de lui. Tous les puits qu'avaient creusés les serviteurs de son père, au temps d'Abraham, son père, les Philistins les comblèrent et les remplirent de terre. Alors Abimélek dit à Isaac: Va-t'en de chez nous, car tu es beaucoup plus puissant que nous. Isaac partit de là et campa dans le vallon de Guérar, où il habita. Isaac creusa de nouveau les puits d'eau qu'on avait creusés du temps de son père Abraham, et que les Philistins avaient comblés après la mort d'Abraham. Il les appela des mêmes noms dont son père les avait appelés. Les serviteurs d'Isaac creusèrent encore dans le vallon et y trouvèrent un puits d'eau vive. Les bergers de Guérar cherchèrent querelle aux bergers d'Isaac en disant: L'eau est à nous! Il donna donc au puits le nom d'Esèq, parce qu'on s'était disputé avec lui. Ses serviteurs creusèrent un autre puits, au sujet duquel on chercha aussi une querelle; et il l'appela Sitna. Il leva le camp de là et creusa un autre puits, pour lequel on ne chercha pas querelle; et il l'appela Rehoboth, car, dit-il, l'Éternel nous a maintenant mis au large, et nous prospérerons dans le pays. Il remonta de là à Beér-Chéba. L'Éternel lui apparut cette nuit-là et dit: Je suis le Dieu d'Abraham, ton père; sois sans crainte, car moi je suis avec toi; je te bénirai et je multiplierai ta descendance, à cause de mon serviteur Abraham. Isaac bâtit là un autel et invoqua le nom de l'Éternel. Il y dressa sa tente, et ses serviteurs y creusèrent un puits. Abimélek se rendit auprès de lui depuis Guérar, avec Ahouzath, son ami, et Pikol, chef de son armée. Isaac leur dit: Pourquoi venez-vous auprès de moi puisque vous me haïssez et que vous m'avez renvoyé de chez vous? Ils répondirent: Nous voyons bien que l'Éternel est avec toi. C'est pourquoi nous disons: Qu'il y ait un serment entre nous, c'est-à-dire entre toi et nous, concluons avec toi une alliance en vertu de laquelle tu ne nous feras aucun mal, de même que nous ne t'avons pas maltraité, que nous t'avons fait seulement du bien et que nous t'avons laissé partir en paix, toi qui maintenant es béni de l'Éternel. Isaac leur fit un festin; ils mangèrent et burent. Puis ils se levèrent de bon matin et se prêtèrent serment l'un à l'autre. Isaac les laissa partir, et ils le quittèrent en paix. Ce même jour, des serviteurs d'Isaac vinrent lui faire rapport sur le puits qu'ils avaient creusé, et lui dirent: Nous avons trouvé de l'eau. Isaac l'appela Chibea. C'est pourquoi on a donné à la ville le nom de Beér-Chéba, jusqu'à aujourd'hui. Ésaü, âgé de quarante ans, prit pour femmes Judith, fille de Beéri, le Hittite, et Basmath, fille d'Elôn, le Hittite. Elles furent un sujet d'amertume pour Isaac et Rébecca. Isaac devenait vieux, et ses yeux s'étaient affaiblis au point qu'il ne voyait plus. Alors il appela Ésaü, son fils aîné, et lui dit: Mon fils! Il lui répondit: Me voici! Isaac reprit: Je suis vieux, je ne connais pas le jour de ma mort. Prends donc maintenant tes armes, ton carquois et ton arc, va dans la campagne et chasse-moi du gibier. Fais-moi un régal comme je l'aime et apporte-le moi à manger, afin que je te bénisse moi-même avant de mourir. Rébecca écoutait tandis qu'Isaac parlait à son fils Ésaü. Ésaü s'en alla dans la campagne, pour chasser du gibier et pour le rapporter. Alors Rébecca dit à son fils Jacob: Voilà ce que j'ai entendu. Ton père parlait à ton frère Ésaü et disait: Apporte-moi du gibier et fais-moi un régal que je mangerai, et je te bénirai devant l'Éternel avant ma mort. Maintenant, mon fils, écoute ma voix (et fais) ce que je te commande. Va me prendre au troupeau deux bons chevreaux; j'en ferai pour ton père un régal comme il (l') aime. Tu (le) porteras à manger à ton père, afin qu'il te bénisse avant sa mort. Jacob répondit à sa mère Rébecca: Oui, mais mon frère Ésaü est velu, tandis que moi je ne le suis pas. Peut-être mon père me tâtera-t-il, et je passerai à ses yeux pour un trompeur; je ferai alors venir sur moi la malédiction et non la bénédiction. Sa mère lui dit: Que cette malédiction, mon fils, (retombe) sur moi! Écoute seulement ma voix et va me prendre (les chevreaux). Il alla les prendre et les apporta à sa mère, qui fit un régal comme son père l'aimait. Ensuite Rébecca prit les vêtements d'Ésaü, son fils aîné, les plus beaux qui se trouvaient à sa portée dans la maison, et les fit mettre à Jacob, son fils cadet. Elle couvrit de la peau des chevreaux ses mains ainsi que son cou qui était glabre. Puis elle mit le régal et le pain qu'elle avait préparés dans les mains de son fils Jacob. Celui-ci vint vers son père et dit: Mon père! Isaac dit: Me voici! qui es-tu, mon fils? Jacob répondit à son père: Je suis Ésaü, ton fils aîné; j'ai fait ce que tu m'as dit. Lève-toi, je te prie, assieds-toi et mange de mon gibier, afin que tu me bénisses toi-même. Isaac dit à son fils: Comme tu as vite fait d'en trouver, mon fils! Jacob répondit: C'est que l'Éternel, ton Dieu, a fait venir le gibier vers moi. Isaac dit à Jacob: Approche donc, et que je te tâte, mon fils, (pour savoir) si oui ou non tu es bien mon fils Ésaü. Jacob s'approcha de son père Isaac, qui tâta et dit: La voix est la voix de Jacob, mais les mains sont les mains d'Ésaü. Il ne le reconnut pas, parce que ses mains étaient velues, comme celles de son frère Ésaü, et il le bénit. Il dit: C'est bien toi mon fils Ésaü? Il répondit: Oui. Isaac dit: Sers-moi, et que je mange du gibier de mon fils, afin que je te bénisse moi-même. Jacob le servit, et Isaac mangea; il lui apporta aussi du vin, et il but. Alors son père Isaac lui dit: Approche donc et donne-moi un baiser, mon fils. Il s'approcha et lui donna un baiser. Isaac sentit l'odeur de ses vêtements; puis il le bénit en ces termes: Oui, l'odeur de mon fils Est comme l'odeur d'un champ que l'Éternel a béni. Que Dieu te donne de la rosée du ciel Et des ressources de la terre, Du blé et du vin nouveau en abondance! Que des peuples te soient asservis, Et que des nations se prosternent devant toi! Sois le maître de tes frères, Et que les fils de ta mère se prosternent devant toi! Maudit soit celui qui te maudit, Béni soit celui que te bénit. Isaac finissait de bénir Jacob, et Jacob avait à peine quitté son père Isaac, que son frère Ésaü revint de la chasse. Il fit aussi un régal qu'il porta à son père. Il dit à son père: Que mon père se lève et mange du gibier de son fils, afin que tu me bénisses toi-même. Son père Isaac lui dit: Qui es-tu? Il répondit: Je suis ton fils premier-né, Ésaü. Isaac fut saisi d'un grand trouble, d'un trouble extrême, et dit: Qui est donc celui qui a chassé du gibier et me l'a apporté? J'ai mangé de tout avant que tu viennes, et je l'ai béni. Aussi sera-t-il béni. Lorsqu'Ésaü entendit les paroles de son père, il poussa un grand cri, extrêmement amer, et dit à son père: Moi aussi bénis-moi, mon père. Isaac répondit: Ton frère est venu avec ruse et il a pris ta bénédiction. Ésaü dit: Est-ce parce qu'on lui a donné le nom de Jacob qu'il m'a supplanté deux fois? Il avait (déjà) pris mon droit d'aînesse, et maintenant il a pris ma bénédiction. Il ajouta: N'as-tu pas de bénédiction en réserve pour moi? Isaac répondit à Ésaü: Voilà, je l'ai établi ton maître, je lui ai donné tous ses frères pour serviteurs, et je l'ai pourvu de blé et de vin nouveau: que puis-je donc faire pour toi, mon fils? Ésaü dit à son père: Tu n'as donc que cette seule bénédiction, mon père? Moi aussi, bénis-moi mon père! Ésaü se mit à sangloter. Son père Isaac lui répondit: Voici! Ta demeure sera (privée) des ressources de la terre Et de la rosée du ciel, d'en haut. Tu vivras de ton épée, Et tu seras asservi à ton frère; Mais en errant librement çà et là Tu briseras son joug de dessus ton cou. Ésaü prit Jacob en aversion, à cause de la bénédiction dont son père l'avait béni. Ésaü disait en son cœur: Les jours du deuil de mon père approchent, et je tuerai mon frère Jacob. On rapporta à Rébecca les paroles d'Ésaü, son fils aîné. Elle fit alors appeler Jacob, son fils cadet, et lui dit: Voici que ton frère Ésaü veut tirer vengeance de toi, en te tuant. Maintenant, mon fils, écoute ma voix! Lève-toi, va te réfugier chez mon frère Laban, à Harân. Tu resteras auprès de lui quelque temps, jusqu'à ce que la fureur de ton frère soit calmée. Quand la colère de ton frère se sera détournée de toi, et qu'il aura oublié ce que tu lui as fait, alors je te ferai revenir. Pourquoi serais-je privée de vous deux le même jour? Rébecca dit à Isaac: Je suis dégoûtée de la vie, à cause des filles de Heth. Si Jacob épouse une Hittite, une des filles du pays comme celles-là, à quoi me sert la vie? Isaac appela Jacob, le bénit et lui donna cet ordre: Tu n'épouseras pas une Cananéenne. Lève-toi, va à Paddân-Aram, chez le père de ta mère, et prends là-bas une femme parmi les filles de Laban, le frère de ta mère. Que le Dieu Tout-Puissant te bénisse, te rende fécond et te multiplie, afin que tu deviennes une foule de peuples! Qu'il te donne la bénédiction d'Abraham, à toi et à ta descendance avec toi, afin que tu possèdes le pays où tu habites comme immigrant, et que Dieu a donné à Abraham! Isaac fit donc partir Jacob qui se rendit à Paddân-Aram, auprès de Laban, fils de Betouel, l'Araméen, frère de Rébecca, mère de Jacob et d'Ésaü. Ésaü vit qu'Isaac avait béni Jacob et l'avait envoyé à Paddân-Aram pour y prendre femme, et qu'en le bénissant il lui avait donné cet ordre: Tu n'épouseras pas une Cananéenne. Or Jacob avait obéi à son père et à sa mère, et il était parti pour Paddân-Aram. Ésaü vit ainsi que les Cananéennes déplaisaient à son père Isaac. Alors Ésaü se rendit auprès d'Ismaël. Il prit pour femme Mahalath, fille d'Ismaël, fils d'Abraham, et sœur de Nebayoth, en plus de ses (autres) épouses. Jacob partit de Beér-Chéba et s'en alla à Harân. Il atteignit un endroit où il passa la nuit, car le soleil était couché. Il prit l'une des pierres de l'endroit, il la plaça sous sa tête, et il se coucha à cet endroit. Il eut un rêve. Voici qu'une échelle était dressée sur la terre, et son sommet touchait au ciel; et les anges de Dieu y montaient et y descendaient. Or l'Éternel se tenait au-dessus d'elle; il dit: Je suis l'Éternel, le Dieu d'Abraham, ton père, et le Dieu d'Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je te la donnerai à toi et à ta descendance. Ta descendance sera (innombrable) comme la poussière de la terre; tu t'étendras à l'ouest et à l'est, au nord et au sud. Toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta descendance. Voici: je suis moi-même avec toi, je te garderai partout où tu iras et je te ramènerai dans ce territoire; car je ne t'abandonnerai pas, avant d'avoir accompli ce que je te dis. Jacob s'éveilla de son sommeil et dit: Certainement, l'Éternel est présent dans cet endroit, et moi, je ne le savais pas! Il eut de la crainte et dit: Que cet endroit est redoutable! Ce n'est rien moins que la maison de Dieu, c'est la porte des cieux! Jacob se leva de bon matin; il prit la pierre qu'il avait placée sous sa tête, il l'érigea en stèle et versa de l'huile sur son sommet. Il donna le nom de Béthel à cet endroit, mais la ville avait d'abord porté le nom de Louz. Jacob fit un vœu en disant: Si Dieu est avec moi et me garde sur la route où je vais, s'il me donne du pain à manger et des habits pour me vêtir, et si je retourne en paix à la maison de mon père, alors l'Éternel sera mon Dieu. Cette pierre que j'ai érigée en stèle, sera la maison de Dieu. Je te donnerai la dîme de tout ce que tu me donneras. Jacob se remit en marche et s'en alla au pays des fils de l'Orient. Il aperçut un puits dans la campagne et tout à côté trois troupeaux de petit bétail étaient campés, car c'était à ce puits qu'on abreuvait les troupeaux. Or la pierre qui bouchait l'ouverture du puits était grande. Tous les troupeaux se rassemblaient là; on roulait la pierre de l'ouverture du puits, on abreuvait le petit bétail et l'on remettait la pierre à sa place sur l'ouverture du puits. Jacob dit aux bergers: Mes frères, d'où êtes-vous? Ils répondirent: Nous sommes de Harân. Il leur dit: Connaissez-vous Laban, fils de Nahor? Ils répondirent: (Oui) nous le connaissons. Il leur dit: Comment va-t-il? Ils répondirent: Bien! Voici sa fille Rachel qui arrive avec le petit bétail. Il dit: Voici qu'il fait encore grand jour; il n'est pas temps de rassembler le troupeau; abreuvez le petit bétail, puis allez et faites-le paître. Ils répondirent: Nous ne le pouvons pas, tant que tous les troupeaux n'ont pas été rassemblés; c'est alors qu'on roule la pierre de l'ouverture du puits et qu'on abreuve le petit bétail. Il leur parlait encore lorsque survint Rachel avec le petit bétail de son père; car elle était bergère. Lorsque Jacob vit Rachel, fille de Laban, frère de sa mère, et le petit bétail de Laban, il s'approcha, roula la pierre de l'ouverture du puits et abreuva le petit bétail de Laban. Puis Jacob donna un baiser à Rachel, et se mit à sangloter. Jacob déclara à Rachel qu'il était parent de son père, qu'il était fils de Rébecca. Elle courut l'annoncer à son père. Dès que Laban eut entendu la nouvelle de (l'arrivée de) Jacob, fils de sa sœur, il courut au-devant de lui, le serra contre lui et l'embrassa. Il le conduisit dans sa maison, et Jacob raconta tout à Laban. Alors Laban lui dit: Certainement, tu es de mes os et de ma chair. Jacob resta un mois chez Laban. Puis Laban dit à Jacob: Parce que tu es mon parent, me serviras-tu pour rien? Déclare-moi ce que tu veux comme salaire. Or, Laban avait deux filles: le nom de l'aînée était Léa, et le nom de la cadette Rachel. Léa avait les yeux délicats, mais Rachel était d'une très grande beauté, et Jacob aimait Rachel. Il dit: Je te servirai sept ans pour Rachel, ta fille cadette. Laban dit: J'aime mieux te la donner à toi plutôt que de la donner à un autre homme. Reste chez moi! Ainsi Jacob servit sept années pour Rachel. Elles furent à ses yeux comme quelques jours, parce qu'il l'aimait. Ensuite Jacob dit à Laban: Donne-moi ma femme, car mon temps (de service) est accompli, et je veux aller vers elle. Laban réunit tous les gens de l'endroit et fit un festin. Le soir, il prit sa fille Léa et l'amena vers Jacob, qui alla vers elle. Laban donna sa servante Zilpa pour servante à sa fille Léa. Le matin venu, (Jacob vit) que c'était Léa. Alors il dit à Laban: Qu'est-ce que tu m'as fait? N'est-ce pas pour Rachel que j'ai servi chez toi? Pourquoi m'as-tu trompé? Laban dit: Cela ne se fait pas chez nous de donner la cadette avant l'aînée. Achève la semaine avec celle-ci, et nous te donnerons aussi l'autre pour le service que tu feras encore chez moi pendant sept autres années. Jacob fit ainsi et acheva la semaine avec Léa; puis Laban lui donna pour femme sa fille Rachel. Laban donna sa servante Bilha pour servante à sa fille Rachel. Jacob alla aussi vers Rachel, qu'il aimait plus que Léa; et il servit encore chez Laban pendant sept autres années. L'Éternel vit que Léa n'était pas aimée, et il la rendit féconde, tandis que Rachel était stérile. Léa devint enceinte. Elle accoucha d'un fils, à qui elle donna le nom de Ruben; car, dit-elle, l'Éternel a vu mon humiliation, et maintenant mon mari m'aimera. Elle devint encore enceinte et accoucha d'un fils. Elle dit: L'Éternel a entendu que je n'étais pas aimée, et m'a aussi donné celui-ci. Elle lui donna le nom de Siméon. Elle devint encore enceinte et accoucha d'un fils. Elle dit: Cette fois enfin, mon mari s'attachera à moi, car je lui ai enfanté trois fils. C'est pourquoi on lui donna le nom de Lévi. Elle devint encore enceinte et accoucha d'un fils. Elle dit: Cette fois, je célébrerai l'Éternel. C'est pourquoi elle l'appela du nom de Juda. Elle cessa alors d'enfanter. Lorsque Rachel vit qu'elle ne donnait pas d'enfant à Jacob, elle fut jalouse de sa sœur. Rachel dit à Jacob: Donne-moi des fils, sinon je vais mourir! La colère de Jacob s'enflamma contre Rachel, et il dit: Suis-je donc à la place de Dieu qui t'empêche d'être féconde? Elle dit: Voici ma servante Bilha; va vers elle; qu'elle accouche sur mes genoux, et que par elle j'aie aussi des fils. Elle lui donna pour femme sa servante Bilha; Jacob alla vers elle et Bilha devint enceinte et enfanta un fils à Jacob. Rachel dit: Dieu m'a rendu justice, il a aussi entendu ma voix et m'a donné un fils. C'est pourquoi elle lui donna le nom de Dan. Bilha, servante de Rachel, devint encore enceinte et enfanta un second fils à Jacob. Rachel dit: J'ai lutté auprès de Dieu contre ma sœur et j'ai vaincu. Elle lui donna le nom de Naphtali. Léa, voyant qu'elle avait cessé d'enfanter, prit sa servante Zilpa et la donna pour femme à Jacob. Zilpa, servante de Léa, enfanta un fils à Jacob. Léa dit: Le bonheur est venu! Et elle lui donna le nom de Gad. Zilpa, servante de Léa, enfanta un second fils à Jacob. Léa dit: Que je suis heureuse! Oui, les filles me diront heureuse. Et elle lui donna le nom d'Aser. Ruben sortit au temps de la moisson des blés et trouva des mandragores dans les champs. Il les apporta à sa mère Léa. Alors Rachel dit à Léa: Donne-moi, je te prie, des mandragores de ton fils. Elle lui répondit: Est-ce peu que tu aies pris mon mari, pour que tu prennes aussi les mandragores de mon fils? Alors Rachel dit: Eh bien! il couchera avec toi cette nuit en échange des mandragores de ton fils. Le soir, comme Jacob revenait des champs, Léa sortit à sa rencontre et dit: C'est vers moi que tu viendras, car, pour t'avoir j'ai donné comme prix les mandragores de mon fils. Il coucha donc avec elle cette nuit. Dieu exauça Léa qui devint enceinte. Elle enfanta un cinquième fils à Jacob. Léa dit: Dieu m'a donné mon salaire, à moi qui ai donné ma servante à mon mari. Et elle lui donna le nom d'Issacar. Léa devint encore enceinte et enfanta un sixième fils à Jacob. Léa dit: Dieu m'a fait un beau cadeau; cette fois mon mari habitera avec moi, car je lui ai enfanté six fils. Et elle lui donna le nom de Zabulon. Ensuite, elle accoucha d'une fille à qui elle donna le nom de Dina. Dieu se souvint de Rachel, il l'exauça et la rendit féconde. Elle devint enceinte et accoucha d'un fils. Elle dit: Dieu a enlevé mon déshonneur. Elle lui donna le nom de Joseph en disant: Que l'Éternel m'ajoute un autre fils! Lorsque Rachel eut accouché de Joseph, Jacob dit à Laban: Laisse-moi partir, pour que j'aille chez moi, dans mon pays. Donne-moi mes femmes et mes enfants, pour lesquels je t'ai servi, et je m'en irai; car tu sais toi-même quels services je t'ai rendus. Laban lui dit: J'aimerais obtenir ta faveur. Je pressens d'une manière occulte que l'Éternel m'a béni à cause de toi; fixe-moi ton salaire, et je te le donnerai. Jacob lui dit: Tu sais toi-même comme je t'ai servi, et ce qu'est devenu ton troupeau grâce à moi; car le peu que tu possédais avant moi s'est beaucoup accru, et l'Éternel t'a béni depuis que j'ai mis le pied chez toi. Maintenant, quand travaillerai-je aussi pour ma famille? Laban dit: Que dois-je te donner? Jacob répondit: Tu ne me donneras rien. Si tu consens à faire ce que je vais te dire, je ferai paître encore ton petit bétail, et je (le) garderai. Aujourd'hui je passerai parmi tout ton petit bétail. Mets à part tout agneau tacheté et marqueté et tout agneau de couleur foncée, parmi les moutons, de même, parmi les chèvres, tout ce qui est marqueté et tacheté. Ce sera mon salaire. Mon honnêteté répondra pour moi demain, quand tu viendras voir mon salaire; tout ce qui ne sera pas tacheté et marqueté parmi les chèvres, et foncé parmi les agneaux, ce sera de ma part un vol. Laban dit: Eh bien! qu'il en soit comme tu l'as dit. Ce même jour, il mit à part les boucs rayés et marquetés, toutes les chèvres tachetées et marquetées, toutes celles où il y avait du blanc, tout ce qui était foncé parmi les moutons. Il les remit entre les mains de ses fils. Puis il mit (une distance de) trois journées de marche entre lui et Jacob qui faisait paître le reste du petit bétail de Laban. Jacob prit des branches vertes de peuplier, d'amandier et de platane; il y pela des bandes blanches, mettant à nu le blanc qui était sur les branches. Puis il plaça les branches qu'il avait pelées, dans les auges, dans les abreuvoirs, où venait boire le petit bétail, juste en face des bêtes qui entraient en chaleur en venant boire. Les bêtes entraient en chaleur près des branches et elles faisaient des petits rayés, tachetés et marquetés. Jacob séparait les agneaux et il plaçait les bêtes en face de ce qui était rayé et de tout ce qui était foncé parmi les bêtes de Laban. Il se fit ainsi des troupeaux à part, qu'il ne réunit pas au bétail de Laban. Toutes les fois que les bêtes vigoureuses entraient en chaleur, Jacob plaçait les branches dans les auges, sous les yeux des bêtes, pour qu'elles entrent en chaleur près des branches. Quand les bêtes étaient chétives, il ne les plaçait pas; de sorte que les chétives étaient pour Laban, et les vigoureuses pour Jacob. Cet homme s'enrichit de plus en plus; il eut du petit bétail en abondance, des servantes et des serviteurs, des chameaux et des ânes. Jacob entendit les propos des fils de Laban, qui disaient: Jacob a pris tout ce qui était à notre père et c'est avec cela qu'il s'est acquis toute cette richesse. Jacob remarqua que le visage de Laban n'était plus envers lui comme auparavant. Alors l'Éternel dit à Jacob: Retourne au pays de tes pères, dans ta patrie, et je serai avec toi. Jacob fit appeler Rachel et Léa qui étaient aux champs près de son petit bétail. Il leur dit: Je remarque que le visage de votre père n'est plus envers moi comme auparavant; mais le Dieu de mon père a été avec moi. Vous reconnaissez vous-mêmes que j'ai servi votre père de toutes mes forces. Or votre père s'est joué de moi et a changé dix fois mon salaire; mais Dieu ne lui a pas permis de me faire du mal. S'il disait: Les tachetées seront ton salaire, toutes les bêtes faisaient des petits tachetés, et s'il disait: Les rayées seront ton salaire, toutes les bêtes faisaient des petits rayés. Dieu a arraché son troupeau à votre père et me l'a donné. Au temps où les bêtes entraient en chaleur j'ai levé les yeux et vu en songe que les mâles qui couvraient les femelles étaient rayés, tachetés et mouchetés. L'ange de Dieu m'a dit en songe: Jacob! J'ai répondu: Me voici! Il a dit: Lève les yeux et regarde: tous les mâles qui couvrent les femelles sont rayés, tachetés et mouchetés; car j'ai vu tout ce que Laban t'a fait. Je suis le Dieu (de) Béthel, où tu as oint une stèle, où tu m'as fait un vœu. Maintenant, lève-toi, quitte ce pays et retourne au pays de ta naissance. Rachel et Léa lui répondirent: Avons-nous encore une part et un héritage dans la maison de notre père? Ne sommes-nous pas considérées par lui comme des étrangères, puisqu'il nous a vendues et qu'il a mangé notre argent? Toute la richesse que Dieu a arrachée à notre père nous revient à nous et à nos fils. Fais maintenant tout ce que Dieu t'a dit. Jacob se leva et fit monter ses fils et ses femmes sur les chameaux. Il emmena tout son troupeau et tous les biens qu'il avait acquis, le troupeau dont il avait fait l'acquisition à Paddân-Aram. Il s'en alla chez son père Isaac, au pays de Canaan. Laban était allé tondre son petit bétail. Rachel vola les téraphim de son père; quant à Jacob, il trompa Laban, l'Araméen, en ne l'avertissant pas de sa fuite. Il prit la fuite, avec tout ce qui lui appartenait; il se leva, traversa le fleuve et se dirigea vers les monts de Galaad. Le troisième jour, on avertit Laban que Jacob avait pris la fuite. Il prit avec lui ses frères, le poursuivit sept journées de marche et le rejoignit dans les monts de Galaad. Mais Dieu vint vers Laban, l'Araméen, dans un rêve nocturne, et lui dit: Garde-toi de dire quoi que ce soit à Jacob. Laban atteignit donc Jacob. Jacob avait dressé sa tente sur la montagne; Laban dressa (aussi la sienne) avec ses frères, sur la montagne de Galaad. Alors Laban dit à Jacob: Qu'as-tu fait? Pourquoi m'as-tu trompé et as-tu emmené mes filles comme des prisonnières de guerre? Pourquoi as-tu pris la fuite en cachette, m'as-tu trompé et ne m'as-tu pas averti? Je t'aurais laissé partir dans la joie et avec des chants, avec le tambourin et la harpe. Tu ne m'as pas permis d'embrasser mes fils et mes filles! Cette fois tu as agi en insensé. J'ai le pouvoir de vous faire du mal; mais le Dieu de votre père m'a dit hier: Garde-toi de dire quoi que ce soit à Jacob! Maintenant que tu es parti pour de bon parce que tu languissais vraiment après la maison de ton père, pourquoi as-tu volé mes dieux? Jacob répondit à Laban: J'avais de la crainte à la pensée que tu me déroberais peut-être tes filles. Mais celui auprès duquel tu trouveras tes dieux y laissera la vie! En présence de nos frères, examine (ce qui t'appartient) chez moi et prends-le. Jacob n'avait pas connaissance que Rachel les avait volés. Laban entra dans la tente de Jacob, dans la tente de Léa, dans la tente des deux servantes, et il ne trouva rien. Il sortit de la tente de Léa et entra dans la tente de Rachel. Rachel avait pris les téraphim, les avait mis sous le bât du chameau et s'était assise dessus. Laban fouilla toute la tente et ne trouva rien. Elle dit à son père: Que mon seigneur ne s'irrite pas, si je ne puis me lever devant toi, car j'ai ce qui est habituel aux femmes. Il chercha et ne trouva pas les téraphim. La colère de Jacob s'enflamma, et il chercha querelle à Laban. Il prit la parole et dit: Quel est mon crime, quel est mon péché, que tu me poursuives avec tant d'ardeur? Quand tu as fouillé toutes mes affaires, qu'as-tu trouvé de toutes les affaires de ta maison? Montre-le moi ici devant mes frères et tes frères, et qu'ils servent d'arbitres entre nous deux. Voilà vingt ans que j'ai passés chez toi; tes brebis et tes chèvres n'ont pas avorté, et je n'ai pas mangé les béliers de ton troupeau. Je ne t'ai pas rapporté de bête déchirée: c'est moi qui en étais responsable. Tu me réclamais (la valeur de) ce qu'on me volait de jour et de ce qu'on me volait de nuit. J'étais là, dévoré par la chaleur pendant le jour et par le froid pendant la nuit, et le sommeil fuyait de mes yeux. Cela me fait vingt ans passés dans ta maison; je t'ai servi quatorze ans pour tes deux filles, et six ans pour ton petit bétail, et tu as changé dix fois mon salaire. Si le Dieu de mon père, le Dieu d'Abraham, la Terreur d'Isaac, n'avait été pour moi, tu m'aurais maintenant laissé partir les mains vides. Dieu a vu mon humiliation et la peine de mes mains, et hier il a prononcé son arbitrage. Laban répliqua et dit à Jacob: Ces filles sont mes filles, ces fils sont mes fils, ce troupeau est mon troupeau, et tout ce que tu vois est à moi. Et que puis-je faire aujourd'hui pour mes filles, ou pour leurs fils qu'elles ont mis au monde? Maintenant viens, concluons toi et moi une alliance, et qu'il y ait un témoin entre toi et moi! Jacob prit une pierre et l'érigea en stèle. Jacob dit à ses frères: Ramassez des pierres. Ils prirent des pierres et firent un monceau; et ils mangèrent là sur le monceau (de pierres). Laban l'appela Yegar-Sahadouta, et Jacob l'appela Galed. Laban dit: Ce monceau est aujourd'hui témoin entre toi et moi! C'est pourquoi on lui a donné le nom de Galed. (On l'appelle) aussi Mitspa parce que Laban avait dit: Que l'Éternel veille sur toi et sur moi, quand nous nous serons l'un et l'autre perdus de vue. Si tu maltraites mes filles et si tu prends encore d'autres femmes, nous n'aurons point affaire à un homme, prends-y garde, c'est Dieu qui sera témoin entre toi et moi. Laban dit à Jacob: Voici ce monceau, et voici cette stèle que j'ai posée entre toi et moi. Ce monceau est témoin et cette stèle est témoin que je ne dépasserai pas ce monceau dans ta direction, et que tu ne dépasseras pas ce monceau et cette stèle dans ma direction pour faire du mal. Que le Dieu d'Abraham et de Nahor, que le Dieu de leur père soit juge entre nous. Jacob prêta serment par la Terreur d'Isaac, son père. Jacob offrit un sacrifice sur la montagne et invita ses frères à manger un repas; ils mangèrent donc ce repas et passèrent la nuit sur la montagne. Laban se leva de bon matin, embrassa ses fils et ses filles, et les bénit. Ensuite Laban partit pour retourner chez lui. Jacob poursuivit son chemin; et des anges de Dieu le rejoignirent. En les voyant, Jacob dit: C'est le camp de Dieu! Et il donna à cet endroit le nom de Mahanaïm. Jacob envoya devant lui des messagers à son frère Ésaü, au pays de Séir, dans la campagne d'Édom. Il leur donna cet ordre: Voici ce que vous direz à mon seigneur Ésaü: Ainsi parle ton serviteur Jacob: J'ai séjourné chez Laban et je m'y suis attardé jusqu'à présent; j'ai des bœufs, des ânes, du petit bétail, des serviteurs et des servantes, et j'envoie l'annoncer à mon seigneur, pour obtenir ta faveur. Les messagers revinrent auprès de Jacob en disant: Nous sommes allés vers ton frère Ésaü; il est aussi en marche à ta rencontre, avec quatre cents hommes. Jacob fut tout saisi de crainte et d'angoisse. Il partagea en deux camps les gens qui étaient avec lui, ainsi que le petit et le gros bétail, et les chameaux. Il dit: Si Ésaü vient à battre l'un des camps, le camp qui restera pourra s'échapper. Jacob dit: Dieu de mon père Abraham, Dieu de mon père Isaac, Éternel, qui m'as dit: Retourne dans ton pays et dans ta patrie, et je te ferai du bien! Je suis trop petit pour toute la bienveillance et pour toute la fidélité que tu as témoignée à l'égard de ton serviteur; car j'ai passé ce Jourdain avec mon bâton et maintenant je forme deux camps. Délivre-moi, je te prie, de la main de mon frère, de la main d'Ésaü! Car je crains qu'il ne vienne, et qu'il ne me frappe, ainsi que la mère et les enfants. Et toi, tu m'as dit: Je te ferai du bien et je rendrai ta descendance comme le sable de la mer qui est innombrable. C'est là que Jacob passa la nuit. Il prit de ce qui était venu en sa possession pour faire un présent à son frère Ésaü: deux cents chèvres et vingt boucs, deux cents brebis et vingt béliers, trente femelles de chameaux, avec leurs petits qu'elles allaitaient, quarante vaches et dix taureaux, vingt ânesses et dix ânes. Il les remit à ses serviteurs, troupeau par troupeau séparément, et il dit à ses serviteurs: Passez devant moi et mettez un intervalle entre chaque troupeau. Il donna cet ordre au premier: Quand mon frère Ésaü te rencontrera et te demandera: À qui es-tu? Où vas-tu? et à qui appartient ce (troupeau) devant toi? Tu répondras: À ton serviteur Jacob; c'est un présent qu'il envoie à mon seigneur Ésaü. Le voici lui-même qui nous suit. Il donna le même ordre au second, au troisième et à tous ceux qui suivaient les troupeaux: C'est ainsi que vous parlerez à mon seigneur Ésaü, quand vous le trouverez. Vous direz: Voici ton serviteur Jacob qui vient aussi derrière nous. Car il (se) disait: Je l'apaiserai par ce présent qui va devant moi; ensuite je le verrai en face, et peut-être m'accueillera-t-il favorablement. Le présent passa devant lui, et il resta cette nuit-là dans le camp. Il se leva la même nuit, prit ses deux femmes, ses deux servantes et ses onze enfants, et passa le gué de Yabboq. Il les prit, leur fit passer le torrent et le fit passer à ce qui lui appartenait. Jacob resta seul. Alors un homme se battit avec lui jusqu'au lever de l'aurore. Voyant qu'il ne pouvait le vaincre, il le frappa à l'articulation de la hanche; et l'articulation de la hanche de Jacob se démit pendant qu'il se battait avec lui. L'homme dit: Laisse-moi partir, car l'aurore se lève. (Jacob) répondit: Je ne te laisserai point partir sans que tu me bénisses. L'homme lui dit: Quel est ton nom? Il répondit: Jacob. (L'homme) reprit: Jacob ne sera plus le nom qu'on te donnera, mais Israël; car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu as été vainqueur. Jacob l'interrogea en disant: Je t'en prie, indique-moi ton nom. Il répondit: Pourquoi demandes-tu mon nom? Et il le bénit là. Jacob donna à cet endroit le nom de Péniel; car, dit-il, j'ai vu Dieu face à face, et mon âme a été préservée. Le soleil se levait lorsqu'il passa Penouél. Jacob boitait de la hanche. C'est pourquoi, jusqu'à ce jour, les fils d'Israël ne mangent pas le tendon qui est à l'articulation de la hanche; car Dieu atteignit Jacob à l'articulation de la hanche, au tendon. Jacob leva les yeux et vit arriver Ésaü accompagné de quatre cents hommes. Il répartit les enfants entre Léa, Rachel et les deux servantes. Il plaça en avant les servantes avec leurs enfants, ensuite Léa avec ses enfants, et ensuite Rachel avec Joseph. Lui-même passa devant eux et se prosterna en terre sept fois, jusqu'à ce qu'il soit tout près de son frère. Ésaü courut à sa rencontre; il l'embrassa, se jeta à son cou et lui donna un baiser; et ils pleurèrent. Ésaü, levant les yeux, vit les femmes et les enfants et dit: Qui sont ceux que tu as là? (Jacob) répondit: Ce sont les enfants que Dieu dans sa grâce a donnés à ton serviteur. Les servantes s'approchèrent, elles et leurs enfants, et se prosternèrent. Léa et ses enfants s'approchèrent aussi et se prosternèrent; ensuite Joseph et Rachel s'approchèrent et se prosternèrent. Ésaü dit: À quoi destines-tu tout ce camp que j'ai rencontré? Jacob répondit: À obtenir la faveur de mon seigneur. Ésaü dit: Je suis dans l'abondance, mon frère, garde ce qui est à toi. Alors Jacob répondit: Non, je t'en prie, si j'ai obtenu ta faveur accepte de ma main mon présent, car c'est pour cela que j'ai regardé ta face comme on regarde la face de Dieu, et tu m'as bien accueilli. Prends donc mon cadeau qui t'a été offert, puisque Dieu m'a comblé de grâces, et que j'ai tout (ce qu'il me faut). Il insista tant auprès de lui qu'Ésaü accepta. Ésaü dit: Partons, mettons-nous en route; j'irai devant toi. Jacob lui répondit: Mon seigneur sait que les enfants sont délicats, et que j'ai avec moi des brebis et des vaches qui allaitent; si l'on forçait leur marche un seul jour, tout le petit bétail périrait. Que mon seigneur passe devant son serviteur; et moi, je suivrai lentement, au pas du troupeau qui me précèdera, et au pas des enfants, jusqu'à ce que j'arrive chez mon seigneur, à Séir. Ésaü dit: Je veux au moins laisser avec toi une partie de mes gens. Jacob répondit: Pourquoi cela? Que j'obtienne seulement la faveur de mon seigneur! Le même jour, Ésaü s'en retourna par le chemin de Séir. Jacob partit pour Soukkoth. Il bâtit une maison pour lui et fit des huttes pour son troupeau. C'est pourquoi l'on a donné à cet endroit le nom de Soukkoth. Jacob arriva sain et sauf à la ville de Sichem qui est dans le pays de Canaan. Il campa devant la ville à son arrivée de Paddân-Aram. Il acheta aux fils de Hamor, père de Sichem, la pièce de terre où il avait dressé sa tente, pour cent qesita. Il y plaça un autel, qu'il appela El-Elohé-Israël. Dina, la fille que Léa avait enfantée à Jacob, sortit pour voir les filles du pays. Sichem, fils du Hévien Hamor, prince du pays, la vit, l'enleva, coucha avec elle et la déshonora. Il s'attacha de toute son âme à Dina, fille de Jacob; il aima la jeune fille et sut parler à son cœur. Sichem dit à son père Hamor: Donne-moi cette fille pour femme. Jacob apprit qu'il avait déshonoré sa fille Dina, mais comme ses fils étaient aux champs avec son troupeau, Jacob garda le silence jusqu'à leur arrivée. Hamor, père de Sichem, sortit auprès de Jacob pour lui parler. Les fils de Jacob arrivaient des champs lorsqu'ils apprirent (la chose). Ces hommes furent consternés et se mirent dans une grande colère, parce que Sichem avait commis une infamie en Israël, en couchant avec la fille de Jacob, ce qui était inadmissible. Hamor leur adressa la parole en ces termes: Mon fils Sichem s'est épris de toute son âme pour votre fille; donnez-la lui pour femme, je vous en prie. Vous pourrez vous lier par mariage avec nous; vous nous donnerez vos filles et vous prendrez pour vous les nôtres. Vous habiterez avec nous, et le pays sera à votre disposition; restez, pour y commercer et y acquérir des propriétés. Sichem dit au père et aux frères de Dina: Pour obtenir votre faveur je donnerai ce que vous me direz. Exigez de moi une forte dot et beaucoup de cadeaux, et je donnerai ce que vous me direz; mais donnez-moi la jeune fille pour femme. Les fils de Jacob répondirent avec ruse à Sichem et à son père Hamor, parce que Sichem avait déshonoré leur sœur Dina. Ils leur dirent: C'est pour nous une chose impossible que de donner notre sœur à un homme incirconcis, car ce serait un déshonneur pour nous. Nous ne consentirons à votre désir qu'à la condition que vous deveniez comme nous, et que tout mâle parmi vous soit circoncis. Nous vous donnerons alors nos filles et nous prendrons vos filles pour nous; nous habiterons avec vous, et nous deviendrons un seul peuple. Mais si vous ne voulez pas nous écouter et vous faire circoncire, nous prendrons notre fille et nous nous en irons. Leurs paroles eurent l'assentiment de Hamor et de Sichem, fils de Hamor. Le jeune homme ne tarda pas à faire la chose, car il avait de l'affection pour la fille de Jacob; il était le plus considéré de tous ceux de la maison de son père. Hamor et son fils Sichem se rendirent à la porte de leur ville et parlèrent ainsi aux gens de leur ville: Ces hommes sont paisibles à notre égard; qu'ils restent dans le pays et qu'ils y commercent, le pays est bien assez vaste pour eux. Nous prendrons leurs filles pour femmes, et nous leur donnerons nos filles. Mais ces hommes ne consentiront à habiter avec nous, pour devenir un seul peuple, qu'à la condition que tout mâle parmi nous soit circoncis, comme ils le sont eux-mêmes. Leur cheptel, leurs biens et toutes leurs bêtes ne seront-ils pas à nous? Acceptons seulement leur condition pour qu'ils restent avec nous. Tous ceux qui sortaient pour se rendre à la porte de sa ville écoutèrent Hamor ainsi que son fils Sichem, et tous les mâles qui étaient venus à la porte de la ville furent circoncis. Le troisième jour, pendant qu'ils étaient souffrants, les deux fils de Jacob, Siméon et Lévi, frères de Dina prirent chacun leur épée, arrivèrent dans la ville (qui se croyait) en sécurité, et tuèrent tous les mâles. Ils passèrent aussi au fil de l'épée Hamor et son fils Sichem; ils reprirent Dina de la maison de Sichem et sortirent. Les fils de Jacob se jetèrent sur les morts et pillèrent la ville, parce qu'on avait déshonoré leur sœur. Ils prirent leur petit et leur gros bétail, leurs ânes, ce qui était dans la ville et ce qui était à la campagne; ils capturèrent et pillèrent toutes leurs richesses, leurs enfants et leurs femmes, ainsi que tout ce qui se trouvait dans les maisons. Alors Jacob dit à Siméon et à Lévi: Vous me causez du souci, en me rendant odieux aux habitants du pays, aux Cananéens et aux Phérésiens. Je n'ai, moi, qu'un petit nombre d'hommes; ils se rassembleront contre moi, ils me frapperont, et je serai détruit, avec ma famille; ils répondirent: Va-t-on traiter notre sœur comme une prostituée? Dieu dit à Jacob: Lève-toi, monte à Béthel et habites-y; là tu feras un autel au Dieu qui t'apparut, lorsque tu étais en fuite devant ton frère Ésaü. Jacob dit à sa famille et à tous ceux qui étaient avec lui: Ôtez les dieux étrangers qui sont au milieu de vous, purifiez-vous et changez de vêtements. Nous nous lèverons et nous monterons à Béthel; là je dresserai un autel au Dieu qui m'a répondu au jour de ma détresse et qui a été avec moi pendant le voyage que j'ai fait. Ils donnèrent à Jacob tous les dieux étrangers qui étaient entre leurs mains ainsi que leurs boucles d'oreille. Jacob les enfouit sous le térébinthe qui est près de Sichem. Ensuite ils partirent. La terreur de Dieu se répandit sur les villes environnantes et l'on ne poursuivit pas les fils de Jacob. Jacob arriva, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à Louz qui est Béthel, dans le pays de Canaan. Il bâtit là un autel, et il appela cet endroit: El-Béthel; car c'est là que Dieu s'était révélé à lui lorsqu'il était en fuite devant son frère. Débora, nourrice de Rébecca, mourut; elle fut ensevelie au-dessous de Béthel, sous le chêne qu'on a appelé du nom de Chêne-des-Pleurs. Dieu apparut encore à Jacob, après son arrivée de Paddân-Aram, et il le bénit. Dieu lui dit: Ton nom est Jacob, Mais on ne te donnera plus Ce nom de Jacob. Ton nom sera Israël. Il lui donna ainsi le nom d'Israël. Dieu lui dit: Je suis le Dieu Tout-Puissant. Sois fécond et multiplie-toi, Une nation et une foule de nations Naîtront de toi, Et des rois sortiront de tes reins. Le pays que j'ai donné à Abraham et à Isaac Je te le donnerai, Et à ta descendance après toi Je donnerai ce pays. Dieu s'éleva au-dessus de lui à l'endroit où il lui avait parlé. Jacob plaça une stèle à l'endroit où Dieu lui avait parlé, une stèle de pierre, sur laquelle il fit une libation et versa de l'huile. Jacob donna le nom de Béthel à l'endroit où Dieu lui avait parlé. Ils partirent de Béthel, et il y avait encore une certaine distance jusqu'à Éphrata, lorsque Rachel accoucha. Elle eut un accouchement pénible; et pendant les douleurs de l'accouchement, la sage-femme lui dit: Sois sans crainte, car tu as encore un fils! Comme elle allait rendre l'âme, car elle était mourante, elle l'appela du nom de Ben-Oni; mais son père l'appela Benjamin. Rachel mourut et fut ensevelie sur le chemin d'Éphrata, qui est Bethléhem. Jacob plaça une stèle sur son tombeau: c'est la stèle funéraire de Rachel, (qui existe) encore aujourd'hui. Israël partit et planta sa tente au-delà de Migdal-Éder. Pendant qu'Israël demeurait dans ce pays, Ruben alla coucher avec Bilha, concubine de son père, et Israël l'apprit. Les fils de Jacob étaient douze: Fils de Léa: Ruben, premier-né de Jacob, Siméon, Lévi, Juda, Issacar et Zabulon. Fils de Rachel: Joseph et Benjamin. Fils de Bilha, servante de Rachel: Dan et Nephthali. Fils de Zilpa, servante de Léa: Gad et Aser. Ce sont là les fils de Jacob, qui lui naquirent à Paddân-Aram. Jacob arriva auprès de son père Isaac, à Mamré, à Qiryath-Arba, qui est Hébron, où Abraham et Isaac avaient immigré. La durée de la vie d'Isaac fut de 180 ans. Il expira. Il mourut et fut réuni à ses ancêtres décédés, âgé et rassasié de jours. Ses fils Ésaü et Jacob l'ensevelirent. Voici la postérité d'Ésaü, qui est Édom. Ésaü prit ses femmes parmi les Cananéennes: Ada, fille d'Elôn, le Hittite; Oholibama, fille de Ana, fille de Tsibeôn, le Hévien; et Basmath, fille d'Ismaël, sœur de Nebayoth. Ada enfanta à Ésaü Éliphaz; Basmath accoucha de Réouel; et Oholibama accoucha de Yeouch, Yaelam et Qorah. Ce sont là les fils d'Ésaü, qui lui naquirent dans le pays de Canaan. Ésaü prit ses femmes, ses fils et ses filles, toutes les personnes de sa maison, son cheptel, tout son bétail, et tout le bien qu'il avait acquis au pays de Canaan, et il s'en alla vers un (autre) pays, loin de son frère Jacob. Car leurs biens étaient trop considérables pour qu'ils restent ensemble, et le pays où ils avaient séjourné était insuffisant à cause de leur cheptel. Ésaü s'établit dans la montagne de Séir. Ésaü, c'est Édom. Voici la postérité d'Ésaü, père d'Édom, dans les monts de Séir. Voici les noms des fils d'Ésaü: Éliphaz, fils de Ada, femme d'Ésaü; Réouel, fils de Basmath, femme d'Ésaü. Les fils d'Éliphaz furent: Témân, Omar, Tsepho, Gaetam et Qenaz. Timna était la concubine d'Éliphaz, fils d'Ésaü; elle enfanta à Éliphaz Amalec. Ce sont là les fils de Ada, femme d'Ésaü. Voici les fils de Réouel: Nahath, Zérah, Chamma et Mizza. Ce sont là les fils de Basmath, femme d'Ésaü. Voici les fils d'Oholibama, fille de Ana, fille de Tsibeôn, femme d'Ésaü: elle enfanta à Ésaü Yeouch, Yaelam et Qorah. Voici les chefs des fils d'Ésaü. Voici les fils d'Éliphaz, premier-né d'Ésaü: le chef Témân, le chef Omar, le chef Tsepho, le chef Qenaz, le chef Qorah, le chef Gaetam, le chef Amalec. Ce sont là les chefs d'Éliphaz, dans le pays d'Édom. Ce sont les fils de Ada. Voici les fils de Réouel, fils d'Ésaü: le chef Nahath, le chef Zérah, le chef Chamma, le chef Mizza. Ce sont là les chefs de Réouel, dans le pays d'Édom. Ce sont là les fils de Basmath, femme d'Ésaü. Voici les fils d'Oholibama, femme d'Ésaü: le chef Yeouch, le chef Yaelam, le chef Qorah. Ce sont là les chefs d'Oholibama, fille de Ana, femme d'Ésaü. Ce sont là les fils d'Ésaü et ce sont là leurs chefs. Ésaü, c'est Édom. Voici les fils de Séir, le Horien, anciens habitants du pays: Lotân, Chobal, Tsibeôn, Ana, Dichôn, Etsér et Dichân. Ce sont là les chefs des Horiens, fils de Séir, dans le pays d'Édom. Les fils de Lotân furent: Hori et Hémam. La sœur de Lotân fut Timna. Voici les fils de Chobal: Alvân, Manahath, Ebal, Chepho et Onam. Voici les fils de Tsibeôn: Ava et Ana. Cet Ana trouva les sources chaudes dans le désert, quand il faisait paître les ânes de Tsibeôn, son père. Voici les fils de Ana: Dichôn et Oholibama, fille de Ana. Voici les fils de Dichân: Hemdân, Échbân, Yitrân et Kerân. Voici les fils d'Etsér: Bilhân, Zaavân et Aqân. Voici les fils de Dichân: Outs et Arân. Voici les chefs des Horiens: le chef Lotân, le chef Chobal, le chef Tsibeôn, le chef Ana, le chef Dichôn, le chef Etsér, le chef Dichân. Ce sont là les chefs des Horiens, leurs chefs dans le pays de Séir. Voici les rois qui ont régné dans le pays d'Édom, avant qu'un roi règne sur les Israélites: Béla, fils de Beor, régna sur Édom, et le nom de sa ville était Dinhaba, Béla mourut; et Yobab, fils de Zérah, de Botsra, régna à sa place. Yobab mourut; et Houcham, du pays des Témanites, régna à sa place. Houcham mourut; et Hadad, fils de Bedad, régna à sa place. C'est lui qui battit Madian dans la campagne de Moab. Le nom de sa ville était Avith. Hadad mourut; et Samla, de Masréqa, régna à sa place. Samla mourut; et Saül, de Rehoboth-du-Fleuve régna à sa place. Saül mourut; et Baal-Hanân, fils d'Akbor, régna à sa place. Baal-Hanân, fils d'Akbor, mourut; et Hadar régna à sa place. Le nom de sa ville était Paou, et le nom de sa femme Mehétabeél, fille de Matréd, fille de Mézahab. Voici les noms des chefs d'Ésaü, selon leurs clans, selon leurs territoires et d'après leurs noms: Le chef Timna, le chef Alva, le chef Yetéth, le chef Oholibama, le chef Éla, le chef Pinôn, le chef Qenaz, le chef Témân, le chef Mibtsar, le chef Magdiel, le chef Iram. Ce sont là les chefs d'Édom, avec leurs habitations, dans le pays qu'ils possédaient. C'est là Ésaü, ancêtre d'Édom. Jacob habita dans le pays de Canaan, où son père avait séjourné. Voici la postérité de Jacob. Joseph, âgé de dix-sept ans, faisait paître le petit bétail avec ses frères; tout jeune garçon, il était auprès des fils de Bilha et des fils de Zilpa, femmes de son père. Or, Joseph rapportait à leur père leurs mauvais propos. Israël aimait Joseph plus que tous ses (autres) fils, parce qu'il l'avait eu dans sa vieillesse. Il lui avait fait une tunique multicolore. Ses frères virent que leur père l'aimait plus qu'eux tous, et ils le prirent en haine. Ils ne pouvaient lui parler avec amitié. Joseph fit un rêve et le rapporta à ses frères, qui le haïrent encore davantage. Il leur dit: Écoutez donc ce rêve que j'ai fait! Nous nous trouvions au milieu des champs à lier des gerbes; et voilà que ma gerbe se dressa et se tint debout, et que vos gerbes l'entourèrent et se prosternèrent devant elle. Ses frères lui dirent: Est-ce que tu prétends régner sur nous? À moins que tu ne prétendes être notre maître? Et ils le haïrent encore davantage, à cause de ses rêves et à cause de ses paroles. Il fit encore un autre rêve qu'il raconta à ses frères. Il dit: Voilà que j'ai fait encore un rêve! Le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi. Il le raconta à son père et à ses frères. Son père le gronda et lui dit: Que signifie ce rêve que tu as fait? Prétends-tu que nous viendrons, ta mère, tes frères et moi, nous prosterner en terre devant toi? Ses frères éprouvèrent de la jalousie à son égard, mais son père garda (le souvenir de) cet incident. Les frères de Joseph s'en étaient allés, pour faire paître le petit bétail de leur père à Sichem. Israël dit à Joseph: Tes frères font paître (le troupeau) à Sichem. Viens, je veux t'envoyer vers eux. Il répondit: Me voici! Israël lui dit: Tu vas aller voir si tes frères vont bien, et si le petit bétail va bien. Tu m'en rapporteras des nouvelles. Il l'envoya ainsi de la vallée d'Hébron, et Joseph se rendit à Sichem. Un homme le trouva en train d'errer dans la campagne. L'homme le questionna en disant: Que cherches-tu? Il répondit: Je cherche mes frères; dis-moi, je te prie, où ils font paître (leur troupeau). L'homme dit: Ils sont partis d'ici; car je (les) ai entendus dire: Allons à Dotân. Joseph suivit les traces de ses frères et les trouva à Dotân. Ils le virent de loin; et, avant qu'il se soit approché d'eux, ils complotèrent de le faire mourir. Ils se dirent l'un à l'autre: Voilà le maître rêveur qui arrive. Venez maintenant, tuons-le et jetons-le dans une des citernes; nous dirons qu'une bête féroce l'a dévoré, et nous verrons ce que deviendront ses rêves. Ruben entendit cela, et il le délivra de leurs mains. Il dit: Ne nous en prenons pas à sa vie. Ruben ajouta: Ne répandez pas de sang; jetez-le dans cette citerne qui est dans le désert, et ne portez pas la main sur lui. C'était pour le délivrer de leurs mains, afin de le ramener à son père. Lorsque Joseph fut arrivé auprès de ses frères, ils le dépouillèrent de sa tunique, la tunique multicolore qu'il avait sur lui. Ils le prirent et le jetèrent dans la citerne. Cette citerne était vide: il n'y avait point d'eau. Ils s'assirent ensuite pour manger un morceau. Ayant levé les yeux, ils virent une caravane d'Ismaélites venant de Galaad; leurs chameaux étaient chargés d'aromates, de baume et de ladanum qu'ils transportaient en Égypte. Alors Juda dit à ses frères: Quel intérêt avons-nous à tuer notre frère et à cacher son sang? Venez, vendons-le aux Ismaélites et ne mettons pas la main sur lui, car il est notre frère, notre chair. Et ses frères l'écoutèrent. Puis, au passage de trafiquants madianites, ils tirèrent Joseph et le firent remonter de la citerne. Ils vendirent Joseph pour vingt (pièces) d'argent aux Ismaélites qui l'emmenèrent en Égypte. Ruben revint à la citerne; et voilà que Joseph n'y était plus. Il déchira ses vêtements, retourna vers ses frères et dit: L'enfant n'y est plus! Et moi, où irai-je? Ils prirent alors la tunique de Joseph, égorgèrent un bouc et plongèrent la tunique dans le sang. Puis ils envoyèrent la tunique multicolore à leur père, en lui faisant dire: Nous avons trouvé ceci! Reconnais donc si, oui ou non, c'est la tunique de ton fils. Jacob la reconnut et dit: C'est la tunique de mon fils! une bête féroce l'a dévoré! Joseph a été mis en pièces! Jacob déchira ses vêtements, mit un sac sur ses reins et porta le deuil de son fils pendant de longs jours. Tous ses fils et toutes ses filles se levèrent pour le consoler; mais il refusa toute consolation. Il disait: C'est dans le deuil que je descendrai vers mon fils au séjour des morts! Et il pleurait son fils. Les Madianites vendirent Joseph en Égypte à Potiphar, chambellan du Pharaon, commandant des gardes. En ce temps-là, Juda s'éloigna de ses frères et se retira vers un homme d'Adoullam, nommé Hira. Là, Juda vit la fille d'un Cananéen, nommé Choua; il la prit pour femme et alla vers elle. Elle devint enceinte et accoucha d'un fils, auquel il donna le nom de Er. Elle devint encore enceinte et accoucha d'un fils, auquel elle donna le nom d'Onân. Une fois de plus, elle accoucha d'un fils auquel elle donna le nom de Chéla; Juda était à Kezib quand elle accoucha. Juda prit pour Er, son premier-né, une femme du nom de Tamar. Er, premier-né de Juda, était mauvais aux yeux de l'Éternel, et l'Éternel le fit mourir. Alors Juda dit à Onân: Va vers la femme de ton frère, épouse-la, comme beau-frère, et suscite une descendance à ton frère. Onân, sachant que cette descendance ne serait pas à lui, (se) souillait à terre lorsqu'il allait vers la femme de son frère, afin de ne pas donner de descendance à son frère. Ce qu'il faisait était mauvais aux yeux de l'Éternel qui le fit aussi mourir. Alors Juda dit à sa belle-fille Tamar: Reste veuve dans la maison de ton père, jusqu'à ce que mon fils Chéla soit grand. Car il (se) disait: Celui-là aussi va mourir comme ses frères. Tamar s'en alla et resta dans la maison de son père. Bien des jours s'écoulèrent, et la fille de Choua, femme de Juda, mourut. Lorsque Juda fut consolé, il monta à Timna, vers ceux qui tondaient son petit bétail, lui et son ami Hira, l'Adoullamite. On le rapporta à Tamar, en disant: Voici ton beau-père qui monte à Timna, pour tondre son petit bétail. Alors elle retira ses habits de veuve, elle se couvrit d'un voile (dont) elle s'enveloppa et s'assit à l'entrée d'Enaïm, sur le chemin de Timna; car elle voyait que Chéla était devenu grand, alors qu'elle-même ne lui était pas donnée pour femme. Juda la vit et la prit pour une prostituée, parce qu'elle avait le visage couvert. Il l'aborda sur le chemin et dit: Allons, je vais venir vers toi. Car il n'avait pas reconnu que c'était sa belle-fille. Elle dit: Que me donneras-tu pour venir vers moi? Il répondit: Je t'enverrai un chevreau de mon petit bétail. Elle dit: À condition que tu me donnes un gage, jusqu'à ce que tu l'envoies. Il répondit: Quel gage te donnerai-je? Elle dit: Ton cachet, ton cordon et le bâton que tu as à la main. Il (les) lui donna. Puis il vint vers elle, et elle devint enceinte de lui. Elle se leva et s'en alla; elle retira son voile et remit ses habits de veuve. Juda envoya le chevreau par l'intermédiaire de son ami l'Adoullamite, pour reprendre le gage des mains de la femme. Mais il ne la trouva pas. Il questionna les gens de l'endroit, en disant: Où est cette courtisane qui (se tenait) à Enaïm, sur le chemin? Ils répondirent: Il n'y a pas eu ici de courtisane. Il retourna auprès de Juda et dit: Je ne l'ai pas trouvée, et même les gens de l'endroit ont dit: il n'y a pas ici de courtisane. Juda dit: Qu'elle garde ce qu'elle a! Ne nous exposons pas au mépris. Voilà que j'ai envoyé ce chevreau, mais toi tu ne l'as pas trouvée. Environ trois mois après, on vint rapporter à Juda: Ta belle-fille Tamar s'est prostituée, et la voilà même enceinte à la suite de sa prostitution. Alors Juda dit: Faites-la sortir, et qu'elle soit brûlée. Comme on l'amenait dehors, elle envoya dire à son beau-père: C'est de l'homme à qui ces (objets) appartiennent que je suis enceinte; reconnais, je t'en prie, à qui sont ce cachet, ces cordons et ce bâton. Juda les reconnut et dit: Elle est plus juste que moi, puisque je ne l'ai pas donnée à mon fils Chéla; et il ne la connut plus. Quand elle fut au moment d'accoucher, on vit que des jumeaux (se trouvaient) dans son sein. Pendant l'accouchement il y en eut un qui présenta la main; la sage-femme la prit et y attacha un fil cramoisi en disant: Celui-ci sort le premier. Mais il retira la main, et son frère sortit. Alors la sage-femme dit: Quelle brèche tu t'es ouverte! Elle lui donna le nom de Pérets. Ensuite sortit son frère, qui avait à la main le fil cramoisi; et on lui donna le nom de Zérah. On fit descendre Joseph en Égypte; et l'Égyptien Potiphar, chambellan du Pharaon, commandant des gardes, l'acheta aux Ismaélites qui l'y avaient fait descendre. L'Éternel fut avec Joseph; celui-ci réussissait (à tous égards), il était dans la maison de son maître égyptien. Son maître vit que l'Éternel était avec lui: tout ce qu'il entreprenait, l'Éternel le faisait réussir entre ses mains. Joseph obtint la faveur de son maître dont il assurait le service et qui l'avait établi comme intendant sur sa maison en remettant entre ses mains tout ce qui lui appartenait. Dès que Potiphar l'eut établi comme intendant sur sa maison et sur tout ce qui lui appartenait, l'Éternel bénit la maison de l'Égyptien, à cause de Joseph; et la bénédiction de l'Éternel (reposa) sur tout ce qui lui appartenait, aussi bien dans la maison qu'aux champs. Il abandonna entre les mains de Joseph tout ce qui lui appartenait et, avec lui, il ne s'occupait plus de rien, sinon de la nourriture qu'il mangeait. Or, Joseph était d'une très grande beauté. Après ces événements, il arriva que la femme de son maître porta les yeux sur Joseph et dit: Couche avec moi! Il refusa et dit à la femme de son maître: Voici qu'avec moi mon maître ne s'occupe de rien dans la maison et qu'il a remis entre mes mains tout ce qui lui appartient; il n'y a personne de plus grand que moi dans cette maison, et il ne m'a rien interdit, sauf toi, parce que tu es sa femme. Comment ferais-je un aussi grand mal et pécherais-je contre Dieu? Elle avait beau en parler jour après jour à Joseph, il n'écoutait même pas ses propositions de coucher auprès d'elle pour s'unir à elle. Un jour, il entra dans la maison pour faire son ouvrage. Il n'y avait là, dans la maison, personne des gens de la maison; alors elle le saisit par son vêtement en disant: Couche avec moi! Il lui abandonna son vêtement dans la main et s'enfuit au dehors. Lorsqu'elle vit qu'il lui avait abandonné son vêtement dans la main et qu'il s'était enfui dehors, elle appela les gens de sa maison et leur parla en ces termes: Voyez, il nous a amené un Hébreu pour se jouer de nous. Il est venu vers moi pour coucher avec moi; mais je me suis mise à crier très fort. Quand il a entendu que j'élevais la voix et que je criais, il a abandonné son vêtement à côté de moi et s'est enfui dehors. Elle posa le vêtement de Joseph à côté d'elle, jusqu'à ce que son maître rentre à la maison. Alors elle lui parla de la même manière, en lui disant: L'esclave hébreu que tu nous as amené est venu vers moi pour se jouer de moi. Comme j'ai élevé la voix et que j'ai crié, il a abandonné son vêtement à côté de moi et s'est enfui dehors. Après avoir entendu les paroles de sa femme, qui lui disait: Voilà ce que m'a fait ton esclave! le maître de Joseph fut enflammé de colère. Il le fit mettre en prison, à l'endroit où les prisonniers du roi étaient enfermés: Joseph resta là, en prison. L'Éternel fut avec Joseph et il étendit sur lui sa bienveillance. Il lui fit obtenir la faveur du chef de la prison. Le chef de la prison confia à Joseph tous les prisonniers qui étaient dans la prison, et tout ce qui s'y faisait passait par lui. Le chef de la prison ne supervisait rien de ce que Joseph avait en main, parce que l'Éternel était avec lui: l'Éternel faisait réussir ce qu'il faisait. Après ces événements, il arriva que l'échanson du roi d'Égypte et le panetier offensèrent leur seigneur, le roi d'Égypte. Le Pharaon indigné contre ses deux chambellans, le grand échanson et le grand panetier, les fit mettre aux arrêts dans la maison du chef des gardes, dans la prison, à l'endroit où Joseph était enfermé. Le chef des gardes les confia à la surveillance de Joseph, qui était de service auprès d'eux. Ils passèrent un certain temps aux arrêts. Au cours d'une même nuit, l'échanson et le panetier du roi d'Égypte, qui étaient enfermés dans la prison, firent tous les deux un rêve, chacun le sien, pouvant recevoir une explication distincte. Joseph vint au matin vers eux, les regarda et les vit tout tristes. Alors il questionna les chambellans du Pharaon, qui étaient avec lui aux arrêts dans la maison de son maître, et il leur dit: Pourquoi avez-vous mauvaise mine aujourd'hui? Ils lui répondirent: Nous avons fait un rêve, et il n'y a personne pour l'expliquer. Joseph leur dit: N'est-ce pas à Dieu qu'appartiennent les explications? Racontez-moi donc (votre rêve). Le grand échanson raconta à Joseph le rêve qu'il avait fait et lui dit: Dans mon rêve, voilà qu'il y avait un cep de vigne devant moi. Ce cep avait trois sarments. Quand il eut bourgeonné, sa fleur se développa, et ses grappes donnèrent des raisins mûrs. La coupe du Pharaon était dans ma main. Je pris les raisins, je les pressai dans la coupe du Pharaon, et je mis la coupe dans la main du Pharaon. Joseph lui dit: Voici l'explication: Les trois sarments sont trois jours. Encore trois jours, et le Pharaon relèvera ta tête et te rétablira dans ta charge; tu mettras la coupe du Pharaon dans sa main, comme tu le faisais d'habitude, lorsque tu étais échanson. Mais souviens -toi de moi, quand tu seras heureux, et agis, je te prie, avec bienveillance envers moi; rappelle-moi au souvenir du Pharaon et fais-moi sortir de cette maison. Car j'ai été enlevé du pays des Hébreux et ici même je n'ai rien fait pour être mis au cachot. Le grand panetier, voyant que c'était une explication favorable, dit à Joseph: Moi, dans mon rêve, il y avait aussi trois corbeilles de pain blanc sur ma tête. Dans la corbeille la plus élevée il y avait de tout ce que fait un panetier pour la nourriture du Pharaon. Or, les oiseaux la mangeaient dans la corbeille au-dessus de ma tête. Joseph répondit en ces termes: Voici l'explication: Les trois corbeilles sont trois jours. Encore trois jours, et le Pharaon relèvera ta tête au-dessus de toi, te fera pendre à un bois, et les oiseaux mangeront ta chair. Le troisième jour, jour (anniversaire) de la naissance du Pharaon, il fit un festin pour tous ses serviteurs, et il releva la tête du grand échanson et la tête du grand panetier, au milieu de ses serviteurs: il rétablit le grand échanson dans sa fonction; et celui-ci mit la coupe dans la main du Pharaon, mais il fit pendre le grand panetier, selon l'explication que Joseph leur avait donnée. Le grand échanson ne se souvint pas de Joseph. Il l'oublia. Au bout de deux ans, le Pharaon fit un rêve: il se tenait près du fleuve. Sept belles vaches grasses montèrent du fleuve et se mirent à paître dans le marais. Puis sept autres vaches laides et maigres montèrent derrière elles du fleuve et se tinrent à leurs côtés sur le bord du fleuve. Les vaches laides et maigres mangèrent les sept belles vaches grasses. Et le Pharaon s'éveilla. Il se rendormit et fit un deuxième rêve. Sept épis gras et beaux montaient sur une même tige. Puis sept épis maigres et brûlés par le vent d'est poussaient après eux. Les épis maigres engloutirent les sept épis gras et pleins. Et le Pharaon s'éveilla. Voilà le rêve. Le matin, le Pharaon eut l'esprit agité et fit appeler tous les magiciens et tous les sages de l'Égypte. Le Pharaon leur raconta ses rêves. Mais personne ne put les expliquer au Pharaon. Alors le grand échanson prit la parole et dit au Pharaon: Je vais rappeler aujourd'hui le souvenir de ma faute. Le Pharaon était indigné contre ses serviteurs et il m'avait fait mettre aux arrêts dans la maison du chef des gardes, ainsi que le grand panetier. Nous avons fait, lui et moi, un rêve dans une même nuit, chacun un rêve susceptible d'être expliqué. Il y avait là avec nous un jeune Hébreu, esclave du chef des gardes. Nous lui avons raconté et il nous a expliqué nos rêves; à chacun il a expliqué son rêve. Tout est arrivé exactement selon l'explication qu'il nous avait donnée: le Pharaon me rétablit dans ma charge et il fit pendre l'autre. Le Pharaon fit appeler Joseph. On le fit sortir en hâte du cachot. Il se rasa, changea de vêtements et se rendit vers le Pharaon. Le Pharaon dit à Joseph: J'ai fait un rêve. Personne ne peut l'expliquer, mais j'ai appris que tu peux expliquer un rêve qui t'est raconté. Joseph répondit au Pharaon: Ce n'est pas moi! c'est Dieu qui donnera une réponse favorable au Pharaon. Le Pharaon dit alors à Joseph: Dans mon rêve, je me tenais sur le bord du fleuve. Sept vaches grasses et de belle apparence montèrent du fleuve et se mirent à paître dans le marais. Puis sept autres vaches montèrent derrière elles, chétives, d'apparence fort laide et efflanquées: je n'en ai jamais vu d'aussi laides dans tout le pays d'Égypte. Les vaches efflanquées et laides mangèrent les sept premières vaches qui étaient grasses. Elles entrèrent dans leur panse, sans qu'on puisse reconnaître qu'elles y étaient entrées; et leur aspect était aussi laid qu'auparavant. Alors je m'éveillai. J'ai encore vu ceci en rêve: sept épis pleins et beaux qui montaient sur une même tige. Puis sept épis racornis, maigres, brûlés par le vent d'est qui poussaient après eux. Les épis maigres engloutirent les sept beaux épis. Je l'ai dit aux magiciens, mais personne ne m'a indiqué (ce que cela signifiait). Joseph dit au Pharaon: Le rêve du Pharaon est une seule et même chose; Dieu indique au Pharaon ce qu'il va faire. Les sept belles vaches sont sept années: et les sept beaux épis sont sept années: c'est le même rêve. Les sept vaches efflanquées et laides qui montaient derrière les premières, sont sept années; et les sept épis vides, brûlés par le vent d'est, seront sept années de famine. Ainsi, comme je viens de le dire au Pharaon, Dieu a montré au Pharaon ce qu'il va faire. Voici que viennent sept années de grande abondance dans tout le pays d'Égypte. Sept années de famine les suivront; et l'on oubliera au pays d'Égypte toute cette abondance: la famine réduira le pays à rien. Après cela on ne pourra plus rien remarquer de l'abondance dans le pays, tellement cette famine sera accablante. Si le rêve s'est répété deux fois au Pharaon, c'est que la chose est arrêtée de la part de Dieu, et que Dieu se hâtera de l'exécuter. Maintenant que le Pharaon découvre un homme intelligent et sage, et qu'il l'établisse sur le pays d'Égypte. Que le Pharaon agisse et qu'il nomme des fonctionnaires sur le pays, pour lever un cinquième (des récoltes) de l'Égypte pendant les sept années d'abondance. Qu'ils rassemblent tous les vivres de ces bonnes années qui vont venir; qu'ils fassent, sous l'autorité du Pharaon, des réserves de froment et de vivres dans les villes, et qu'ils en aient la garde. Ces vivres seront en dépôt pour le pays, en vue des sept années de famine qu'il y aura dans le pays d'Égypte, afin que le pays ne soit pas consumé par la famine. Cette parole plut au Pharaon et à tous ses serviteurs; et le Pharaon leur dit: Pourrions-nous trouver un homme comme celui-ci, ayant en lui l'Esprit de Dieu? Le Pharaon dit à Joseph: Dès lors que Dieu t'a fait connaître tout cela, il n'y a personne qui soit aussi intelligent et aussi sage que toi. C'est toi qui sera à la tête de ma maison, et tout mon peuple dépendra de tes ordres. Le trône seul m'élèvera au-dessus de toi. Le Pharaon dit à Joseph: Vois, je te donne (autorité) sur tout le pays d'Égypte. Le Pharaon ôta son anneau de sa main et le mit à la main de Joseph; il le revêtit d'habits de fin lin et lui mit un collier d'or au cou. Il le fit monter sur le char qui venait en second derrière le sien; et l'on criait devant lui: Abrék! C'est ainsi que le Pharaon lui donna (autorité) sur tout le pays d'Égypte. Le Pharaon dit encore à Joseph: Je suis le Pharaon! Et sans ta permission personne ne lèvera la main ni le pied dans tout le pays d'Égypte. Le Pharaon appela Joseph du nom de Tsaphnat-Paenéah. Il lui donna pour femme Asnath, fille de Poti-Phéra, prêtre d'Ôn. Joseph sortit alors pour (prendre autorité) sur le pays d'Égypte. Joseph était âgé de trente ans lorsqu'il se présenta devant le Pharaon, roi d'Égypte; il sortit de la présence du Pharaon, et parcourut tout le pays d'Égypte. Pendant les sept années d'abondance, le pays travailla à plein. Joseph rassembla tous les vivres de ces sept années dans le pays d'Égypte; il mit les vivres dans les villes, mettant dans l'intérieur de chaque ville les vivres des champs environnants. Joseph amassa du froment comme le sable de la mer; la quantité en était si considérable que l'on cessa de compter, parce que c'était impossible. Avant la (première) année de famine, il naquit à Joseph deux fils, que lui enfanta Asnath, fille de Poti-Phéra, prêtre d'Ôn. Joseph donna au premier-né le nom de Manassé, car (dit-il), Dieu m'a fait oublier toute ma peine et toute la maison de mon père. Il donna au second le nom d'Éphraïm, car (dit-il), Dieu m'a rendu fécond dans le pays de mon humiliation. Les sept années d'abondance qu'il y eut au pays d'Égypte vinrent à leur terme, et les sept années de famine commencèrent à venir, comme Joseph l'avait annoncé. Il y avait famine dans tous les pays; mais dans tout le pays d'Égypte, il y avait du pain. Quand tout le pays d'Égypte fut aussi affamé, le peuple cria au Pharaon pour avoir du pain. Le Pharaon dit à tous les Égyptiens: Allez trouver Joseph et faites ce qu'il vous dira. La famine régnait dans tout le pays. Joseph ouvrit toutes les réserves et vendit du blé aux Égyptiens. La famine devenait de plus en plus forte dans le pays d'Égypte. De tous les pays on arrivait en Égypte pour acheter du blé auprès de Joseph; car la famine était devenue forte dans tous les pays. Jacob vit qu'il y avait du blé en Égypte. Alors Jacob dit à ses fils: Pourquoi vous regardez-vous les uns les autres? Il dit: J'apprends qu'il y a du blé en Égypte; descendez-y, pour nous en acheter là-bas, afin que nous puissions survivre et que nous ne mourions pas. Dix frères de Joseph descendirent pour acheter du froment de l'Égypte. Jacob n'envoya pas avec eux Benjamin, frère de Joseph, car il disait: Il pourrait lui arriver un accident. Les fils d'Israël vinrent pour acheter du blé, au milieu de ceux qui venaient dans cette intention; car c'était la famine dans le pays de Canaan. Joseph était donc le gouverneur dans le pays; c'est lui qui faisait vendre du blé à tout le peuple du pays. Les frères de Joseph vinrent et se prosternèrent devant lui la face contre terre. Joseph vit ses frères. Il les reconnut, mais se comporta à leur égard comme un inconnu; il leur parla avec dureté et leur dit: D'où venez-vous? Ils répondirent: Du pays de Canaan, pour acheter des vivres. Joseph reconnut ses frères, mais eux ne le reconnurent pas. Joseph se souvint des rêves qu'il avait faits à leur sujet, et il leur dit: Vous êtes des espions; c'est pour repérer les points faibles du pays que vous êtes venus. Ils lui répondirent: Non, mon seigneur, tes serviteurs sont venus acheter des vivres. Nous sommes tous fils d'un même homme; nous sommes sincères! Tes serviteurs ne sont pas des espions. Il leur dit: Nullement; c'est pour repérer les points faibles du pays que vous êtes venus. Ils répondirent: Nous, tes serviteurs, nous sommes douze frères, fils d'un même homme du pays de Canaan; or le petit est aujourd'hui avec notre père, et il y en a un qui n'est plus. Joseph leur dit: C'est ce que je vous disais, vous êtes des espions. Voici l'épreuve à laquelle je vais vous soumettre: Par la vie du Pharaon! vous ne sortirez pas d'ici tant que votre petit frère ne sera pas venu. Envoyez l'un de vous pour chercher votre frère; quant à vous, vous irez en prison. Vos paroles seront mises à l'épreuve, pour savoir si vous dites la vérité; sinon, par la vie du Pharaon! vous êtes des espions. Et il les fit mettre ensemble aux arrêts pendant trois jours. Le troisième jour, Joseph leur dit: Faites ceci et vous vivrez. Je crains Dieu! Si vous êtes sincères, que l'un de vos frères reste en prison dans la maison d'arrêt; et vous, partez, emportez du ravitaillement pour votre famille à cause de la disette et amenez-moi votre petit frère, afin que vos paroles soient vérifiées et que vous ne mouriez pas. C'est ce qu'ils firent, tout en se disant l'un à l'autre: Oui, nous avons été coupables envers notre frère; car nous avons vu la détresse de son âme, quand il nous demandait grâce, et nous ne l'avons pas écouté. C'est pour cela que cette détresse nous arrive. Ruben, prenant la parole, leur dit: Ne vous disais-je pas: Ne commettez pas un crime contre cet enfant? Mais vous n'avez pas écouté. Maintenant son sang (nous) est réclamé. Ils ne savaient pas que Joseph comprenait, car il y avait entre eux un interprète. Il s'éloigna d'eux, pour pleurer. Puis il revint leur parler; il prit parmi eux Siméon et le fit mettre en prison sous leurs yeux. Joseph ordonna qu'on remplisse de froment leurs bagages, qu'on remette l'argent de chacun dans son sac, et qu'on leur donne des provisions pour la route. C'est là ce qu'il fit pour eux. Ils chargèrent leur blé sur leurs ânes et partirent de là. L'un d'eux ouvrit son sac pour donner du fourrage à son âne, au caravansérail, et il vit son argent qui était à l'ouverture de sa besace. Il dit à ses frères: Mon argent m'a été rendu; le voici encore dans ma besace. Alors le cœur leur manqua; ils se firent part les uns aux autres de leur trouble en disant: Qu'est-ce que Dieu nous a fait? Ils arrivèrent chez leur père Jacob, au pays de Canaan, et lui racontèrent tout ce qui leur était arrivé. Ils dirent: L'homme, qui est le seigneur du pays, nous a parlé avec dureté et nous a accusés d'espionner le pays. Nous lui avons dit: Nous sommes sincères, nous ne sommes pas des espions. Nous sommes douze frères, fils de notre père; l'un n'est plus et le petit est aujourd'hui avec notre père au pays de Canaan. Alors l'homme qui est le seigneur du pays nous a dit: Voici comment je reconnaîtrai si vous êtes sincères. Laissez auprès de moi l'un de vos frères, prenez (ce qu'il faut ) à votre famille à cause de la disette; allez, et amenez-moi votre petit frère. Je reconnaîtrai ainsi que vous n'êtes pas des espions et que vous êtes sincères; je vous rendrai votre frère, et vous pourrez commercer dans le pays. Lorsqu'ils vidèrent leurs sacs, la bourse d'argent de chacun était dans son sac. Ils virent, eux et leur père, leurs bourses d'argent, et ils furent saisis de crainte. Leur père Jacob leur dit: Vous me privez de mes enfants! Joseph n'est plus, Siméon n'est plus, et vous prendriez Benjamin! C'est sur moi que tout cela (retombe). Ruben dit à son père: Tu feras mourir mes deux fils, si je ne te ramène pas Benjamin; remets-le entre mes mains, et je te le ramènerai. Jacob répondit: Mon fils ne descendra pas avec vous; car son frère est mort, et il reste seul; s'il lui arrivait un accident dans le voyage où vous vous engagez, vous feriez descendre mes cheveux blancs avec douleur dans le séjour des morts. La famine s'appesantissait dans le pays. Quand ils eurent fini de manger le blé qu'ils avaient apporté d'Égypte, Jacob dit à ses fils: Retournez, achetez-nous un peu de vivres. Juda lui répondit: Cet homme nous a solennellement avertis: Vous ne reverrez pas mon visage, à moins que votre frère ne soit avec vous. Si donc tu veux envoyer notre frère avec nous, nous descendrons et nous t'achèterons des vivres. Mais si tu ne veux point l'envoyer, nous ne descendrons pas, car cet homme nous a dit: Vous ne reverrez pas mon visage, à moins que votre frère ne soit avec vous. Israël dit alors: Pourquoi avez-vous mal agi à mon égard, en déclarant à cet homme que vous aviez encore un frère? Ils répondirent: Cet homme nous a interrogés avec insistance sur nous et sur notre parenté, en disant: Votre père vit-il encore? avez-vous un frère? Et nous avons répondu à ces questions. Pouvions-nous savoir qu'il dirait: Faites descendre votre frère? Juda dit à son père Israël: Laisse partir le garçon avec moi. Nous nous lèverons, nous irons et ainsi nous pourrons survivre et ne pas mourir, toi, nos enfants et nous. C'est moi qui me porte garant de lui; tu le réclameras de ma main. Si je ne le ramène pas auprès de toi et si je ne le replace pas en ta présence, je serai pour toujours coupable envers toi. D'ailleurs, si nous n'avions pas tardé, nous aurions eu maintenant deux fois le temps d'être de retour. Leur père Israël leur dit: Puisqu'il en est ainsi, faites donc ceci. Prenez dans vos bagages des spécialités du pays, pour en porter un présent à cet homme, un peu de baume et un peu de miel, des aromates, du ladanum, des pistaches et des amandes. Prenez avec vous une double somme d'argent et remportez l'argent qu'on avait remis à l'ouverture de vos besaces, peut-être par inadvertance. Prenez votre frère et levez-vous pour retourner vers cet homme. Que le Dieu Tout-Puissant fasse que cet homme ait compassion de vous, et qu'il laisse revenir avec vous votre frère et Benjamin! Et moi, si je dois être privé de mes enfants, que j'en sois privé! Ces hommes prirent le présent; ils prirent avec eux une double somme d'argent, ainsi que Benjamin; ils se levèrent, descendirent en Égypte et se présentèrent devant Joseph. Quand Joseph vit avec eux Benjamin, il dit à son intendant: Fais entrer ces hommes dans la maison, tue et apprête; car ces hommes mangeront avec moi à midi. L'homme fit ce que Joseph avait dit et conduisit ces hommes dans la maison de Joseph. Ils eurent de la crainte lorsqu'ils furent conduits à la maison de Joseph et ils dirent: C'est à cause de l'argent remis la première fois dans nos besaces qu'on nous emmène; c'est pour se jeter sur nous, se précipiter sur nous et pour nous prendre comme esclaves avec nos ânes. Ils s'approchèrent de l'intendant de la maison de Joseph et lui adressèrent la parole à l'entrée de la maison. Ils dirent: Pardon! mon seigneur, nous sommes déjà descendus une première fois pour acheter des vivres. Puis, quand nous sommes arrivés au caravansérail, nous avons ouvert nos besaces et (retrouvé) chacun son argent à l'ouverture de sa besace, exactement le poids de notre argent. Nous le rapportons avec nous. Nous avons aussi apporté avec nous d'autre argent, pour acheter des vivres. Nous ne savons pas qui avait remis notre argent dans nos besaces. Il répondit: Soyez en paix et sans crainte! C'est votre Dieu, le Dieu de votre père, qui vous a donné un trésor dans vos besaces. Votre argent m'est parvenu. Et il fit sortir Siméon vers eux. Cet homme les fit entrer dans la maison de Joseph; il leur donna de l'eau, et ils se lavèrent les pieds; il donna (aussi) du fourrage à leurs ânes. Ils préparèrent leur présent, en attendant que Joseph vienne à midi; car ils avaient entendu (dire) qu'ils prendraient là leur repas. Quand Joseph fut arrivé à la maison, ils lui offrirent dans la maison le présent qui était entre leurs mains, et ils se prosternèrent à terre devant lui. Il s'informa de leur santé et dit: Votre vieux père dont vous avez parlé, va-t-il bien? Vit-il encore? Ils répondirent: Ton serviteur notre père, va bien; il vit encore. Ils s'inclinèrent et se prosternèrent. (Joseph) leva les yeux; et, voyant son frère Benjamin, fils de sa mère, il dit: Est-ce là votre petit frère, dont vous m'avez parlé? Il ajouta: Que Dieu te fasse grâce, mon fils! Joseph coupa court, car il brûlait de tendresse pour son frère, et il avait besoin de pleurer; il entra dans sa chambre et y pleura. Après s'être lavé le visage, il ressortit et, faisant des efforts pour se contenir, il dit: Servez le repas. On le servit à part, ses frères à part, et les Égyptiens qui mangeaient avec lui (aussi) à part, car les Égyptiens ne pouvaient pas manger avec les Hébreux, parce que les Égyptiens ont cela en horreur. Les frères de Joseph s'assirent en sa présence, le premier-né selon son droit d'aînesse, et le plus jeune selon son jeune âge; et chacun faisait part de son étonnement à son voisin. Joseph leur fit porter des portions de ce qui était devant lui, et la portion de Benjamin faisait bien cinq fois leurs portions à eux tous. Ils burent tout leur soûl avec lui. (Joseph) donna cet ordre à l'intendant de sa maison: Remplis de vivres les besaces de ces gens, autant qu'ils en pourront porter, et mets l'argent de chacun à l'ouverture de sa besace. Tu mettras aussi ma coupe, la coupe d'argent, à l'ouverture de la besace du petit, avec l'argent de son blé. L'intendant fit ce que Joseph lui avait dit. Le matin, dès qu'il fit jour, on laissa partir ces gens avec leurs ânes. Ils étaient sortis de la ville et n'en étaient guère éloignés, lorsque Joseph dit à son intendant: Lève-toi, poursuis ces gens et rattrape-les. Tu leur diras: Pourquoi avez-vous rendu le mal pour le bien? N'est-ce pas dans cette (coupe) que boit mon seigneur et avec elle qu'il devine l'avenir? Vous avez mal fait d'agir ainsi. L'intendant les rattrapa et leur répéta ces paroles. Ils lui répondirent: Pourquoi mon seigneur parle-t-il de la sorte? Tes serviteurs ne risquent pas de commettre une telle action alors que nous t'avons rapporté du pays de Canaan l'argent que nous avons trouvé à l'ouverture de nos besaces; comment aurions-nous volé de l'argent ou de l'or dans la maison de ton seigneur? Que celui de tes serviteurs sur qui on trouvera quelque chose meure, et que nous soyons nous-mêmes esclaves de mon seigneur! (L'intendant) répondit: Bien, je vous prends au mot! Celui sur qui se trouvera (quelque chose) sera mon esclave; et vous, vous serez quittes. Chacun se hâta alors de descendre sa besace à terre et de l'ouvrir. L'intendant (les) fouilla, commençant par le plus grand et finissant par le plus petit; et la coupe fut trouvée dans la besace de Benjamin. Ils déchirèrent leurs vêtements, chacun rechargea son âne, et ils retournèrent à la ville. Juda et ses frères arrivèrent à la maison de Joseph, où il était encore, et ils tombèrent à terre devant lui. Joseph leur dit: Quelle action avez-vous faite? Ne saviez-vous pas qu'un homme comme moi a le pouvoir de deviner l'avenir? Juda répondit: Que dire à mon seigneur? Comment parler? Comment nous justifier? Dieu a trouvé tes serviteurs en faute. Nous voici esclaves de mon seigneur, aussi bien nous que celui sur qui la coupe a été trouvée. Alors Joseph dit: Je ne risque pas d'agir de la sorte! L'homme sur qui la coupe a été trouvée sera mon esclave; mais vous, remontez en paix vers votre père. Alors Juda s'approcha de lui et dit: De grâce, mon seigneur, que ton serviteur puisse adresser la parole à mon seigneur, et que ta colère ne s'enflamme pas contre ton serviteur! car tu es comme Pharaon. Mon seigneur a questionné ses serviteurs, en disant: Avez-vous un père ou un frère? Nous avons répondu à mon seigneur: Nous avons un vieux père, et un petit (frère), enfant de sa vieillesse, son frère est mort; il est donc le seul qui soit resté de sa mère, et son père l'aime. Tu as dit à tes serviteurs: Faites-le descendre vers moi, et que je le voie de mes propres yeux. Nous avons répondu à mon seigneur: Le garçon ne peut quitter son père; s'il le quitte, son père mourra. Tu as dit à tes serviteurs: Si votre petit frère ne descend pas avec vous, vous ne reverrez plus mon visage. Lorsque nous sommes remontés auprès de ton serviteur, mon père, nous lui avons rapporté les paroles de mon seigneur. Notre père a dit: Retournez, achetez-nous un peu de vivres. Nous avons répondu: Nous ne pouvons pas descendre; mais, si notre petit frère est avec nous, nous descendrons, car nous ne pouvons pas voir le visage de cet homme, à moins que notre petit frère ne soit avec nous. Ton serviteur, notre père, nous a dit: Vous savez que ma femme m'avait enfanté deux fils. L'un est parti de chez moi, je pense qu'il a sans doute été mis en pièces, car je ne l'ai pas revu jusqu'à présent. Si vous me prenez encore celui-ci, et qu'il lui arrive un accident, c'est dans le malheur que vous ferez descendre mes cheveux blancs au séjour des morts. Maintenant, si je reviens auprès de ton serviteur, mon père, et si le garçon n'est pas avec nous, comme son âme est attachée à la sienne, il mourra, en voyant que le garçon n'est pas là. Tes serviteurs auront fait descendre avec douleur dans le séjour des morts les cheveux blancs de ton serviteur, notre père. Car ton serviteur s'est porté garant pour le garçon, en disant à mon père: Si je ne le ramène pas auprès de toi, je serai pour toujours coupable envers mon père! Maintenant je t'en prie: Que ton serviteur reste à la place du garçon, comme esclave de mon seigneur; et que le garçon remonte avec ses frères. Comment pourrai-je remonter auprès de mon père, si le garçon n'est point avec moi? Ah! que mon regard ne s'arrête pas sur le malheur qui atteindra mon père! Joseph ne pouvait plus se contenir devant tous ceux qui se tenaient auprès de lui. Il s'écria: Faites sortir tout le monde d'auprès de moi! Et il ne resta personne avec Joseph quand il se fit reconnaître par ses frères. Il se mit à sangloter. Les Égyptiens l'entendirent, et la maisonnée du Pharaon l'entendit. Joseph dit à ses frères: Je suis Joseph! Mon père vit-il encore? Mais ses frères ne purent lui répondre, car ils étaient épouvantés de se trouver en face de lui. Joseph dit à ses frères: Je vous en prie, approchez-vous de moi. Alors ils s'approchèrent. Il dit: Je suis Joseph, votre frère, que vous avez vendu pour être mené en Égypte. Maintenant, ne vous affligez pas et ne soyez pas fâchés de m'avoir vendu (pour être conduit) ici, car c'est pour (vous) garder en vie que Dieu m'a envoyé devant vous. Voilà deux ans qu'il y a la famine dans le pays; et pendant cinq années encore, il n'y aura ni labour, ni moisson. Dieu m'a envoyé devant vous pour vous assurer un reste dans le pays et pour vous permettre de survivre par une grande délivrance. Maintenant donc, ce n'est pas vous qui m'avez envoyé ici, mais c'est Dieu; il m'a établi père du Pharaon, seigneur de toute sa maison et gouverneur de tout le pays d'Égypte. Hâtez-vous de remonter auprès de mon père; vous lui direz: Ainsi a parlé ton fils Joseph: Dieu m'a établi seigneur de toute l'Égypte; descends vers moi, sans tarder. Tu habiteras dans le pays de Gochên, et tu seras près de moi, toi, tes fils, et tes petits-fils, ton petit et ton gros bétail, et tout ce qui est à toi. Là, je te pourvoirai de tout, car il y aura encore cinq années de famine; et ainsi tu ne seras pas dépossédé, ni toi, ni ta famille, ni rien de ce qui est à toi. Vous voyez de vos yeux, et mon frère Benjamin voit de ses yeux que c'est bien moi qui vous parle. Vous décrirez à mon père toute ma gloire en Égypte et tout ce que vous avez vu. Hâtez-vous de faire descendre mon père jusqu'ici. Il se jeta au cou de son frère Benjamin et pleura; et Benjamin pleura à son cou. Il donna aussi un baiser à tous ses frères, en pleurant. Après cela, ses frères s'entretinrent avec lui. Le bruit se répandit dans la maison du Pharaon que les frères de Joseph étaient arrivés: cela plut au Pharaon et à ses serviteurs. Le Pharaon dit à Joseph: Dis à tes frères: Faites ceci. Chargez vos bêtes. Partez, allez au pays de Canaan; prenez votre père et vos familles, et venez auprès de moi. Je vous donnerai ce qu'il y a de bon au pays d'Égypte, et vous mangerez les meilleurs produits du pays. Tu as ordre (de leur dire): Faites ceci: prenez dans le pays d'Égypte des chariots pour vos enfants et pour vos femmes; faites(-y aussi) monter votre père et venez. Ne regrettez pas vos affaires, car ce qu'il y a de meilleur dans tout le pays d'Égypte sera pour vous. Les fils d'Israël firent ainsi. Joseph leur donna des chariots, sur l'ordre du Pharaon; il leur donna aussi des provisions pour la route. Il leur donna à tous des vêtements de rechange et il donna à Benjamin trois cents (pièces) d'argent et cinq vêtements de rechange. Voici ce qu'il envoya à son père: dix ânes chargés de ce qu'il y avait de meilleur en Égypte, dix ânesses chargées de froment, de pain et de ravitaillement, à l'intention de son père pour la route. Puis il laissa partir ses frères qui s'en allèrent. Il leur dit: Ne vous querellez pas en chemin! Ils remontèrent d'Égypte et arrivèrent au pays de Canaan auprès de leur père Jacob. Ils lui déclarèrent: Joseph vit encore, et même c'est lui qui gouverne tout le pays d'Égypte. Mais le cœur de Jacob resta froid, parce qu'il ne les croyait pas. Ils lui répétèrent toutes les paroles que Joseph leur avait dites. (Jacob) vit les chariots que Joseph avait envoyés pour le transporter. C'est alors que l'esprit de leur père Jacob reprit vie; Israël dit: C'est assez! mon fils Joseph vit encore! j'irai le voir avant de mourir. Israël partit avec tout ce qui lui appartenait. Il arriva à Beér-Chéba et offrit des sacrifices au Dieu de son père Isaac. Dieu parla à Israël dans des visions nocturnes. Il dit: Jacob! Jacob! (Israël) répondit: Me voici! Et (Dieu) dit: Je suis Dieu, le Dieu de ton père. Ne crains pas de descendre en Égypte, car c'est là que je te ferai devenir une grande nation. C'est moi qui descendrai avec toi en Égypte et c'est moi qui t'en ferai aussi remonter; et Joseph te fermera les yeux de sa propre main. Jacob quitta Beér-Chéba. Les fils d'Israël transportèrent leur père Jacob, ainsi que leurs enfants et leurs femmes, sur les chariots que le Pharaon avait envoyés pour son transport. Ils prirent aussi leur cheptel et les biens qu'ils avaient acquis dans le pays de Canaan. Ainsi Jacob se rendit en Égypte avec toute sa descendance. Il emmena avec lui en Égypte ses fils et ses petits-fils, ses filles et ses petites-filles, et toute sa descendance. Voici les noms des fils d'Israël, qui vinrent en Égypte. Jacob et ses fils. Premier-né de Jacob: Ruben. Fils de Ruben: Hénok, Pallou, Hetsrôn et Karmi. Fils de Siméon: Yemouel, Yamîn, Ohad, Yakîn et Tsohar; et Saül, fils de la Cananéenne. Fils de Lévi: Guerchôn, Qehath et Merari. Fils de Juda: Er, Onân, Chéla, Pérets et Zérah; mais Er et Onân moururent au pays de Canaan. Les fils de Pérets furent Hetsrôn et Hamoul. Fils d'Issacar: Tola, Pouva, Yob et Chimrôn. Fils de Zabulon: Séred, Elôn et Yahleél. Voilà les fils que Léa enfanta à Jacob à Paddân-Aram, outre sa fille Dina. Ses fils et ses filles faisaient en tout 33 personnes. Fils de Gad: Tsiphyôn, Haggui, Chouni, Etsbôn, Eri, Arodi et Areéli. Fils d'Aser: Yimna, Yichva, Yichvi et Beria; et Sérah, leur sœur. Fils de Beria: Héber et Malkiel. Voilà les fils de Zilpa, que Laban avait donnée à sa fille Léa. Elle les enfanta à Jacob. En tout 16 personnes. Fils de Rachel, femme de Jacob: Joseph et Benjamin. Il naquit à Joseph, au pays d'Égypte, Manassé et Éphraïm, que lui enfanta Asnath, fille de Poti-Phéra, prêtre d'Ôn. Fils de Benjamin: Béla, Béker, Achbel, Guéra, Naaman, Ehi, Roch, Mouppim, Houppim et Ard. Voilà les fils de Rachel, qui naquirent à Jacob. En tout 14 personnes. Fils de Dan: Houchim. Fils de Nephthali: Yahtseél, Gouni, Yétser et Chillém. Voilà les fils de Bilha, que Laban avait donnée à sa fille Rachel. Elle les enfanta à Jacob. En tout 7 personnes. Les personnes qui vinrent avec Jacob en Égypte et qui étaient issues de lui, étaient en tout 66 personnes, sans compter les femmes des fils de Jacob. Fils de Joseph qui lui étaient nés en Égypte: deux personnes. Le total des personnes de la famille de Jacob qui vinrent en Égypte était de 70. (Jacob) envoya Juda devant lui vers Joseph pour le précéder vers Gochên. Ils arrivèrent au pays de Gochên, et Joseph attela son char et monta en Gochên, à la rencontre de son père Israël. Dès qu'il parut, il se jeta à son cou et pleura longtemps à son cou. Israël dit à Joseph: Que je meure maintenant, puisque j'ai vu ton visage et que tu es encore en vie! Joseph dit à ses frères et à la famille de son père: Je vais monter avertir le Pharaon, et je lui dirai: Mes frères et la famille de mon père, qui étaient au pays de Canaan, sont arrivés auprès de moi. Ces gens sont des bergers de petit bétail, car ce sont des éleveurs; ils ont amené leur petit et leur gros bétail ainsi que tout ce qui est à eux. Quand viendra le moment où le Pharaon vous appellera et dira: Quelles sont vos occupations? Vous répondrez: Tes serviteurs sont éleveurs, depuis notre jeunesse jusqu'à présent, comme l'étaient nos pères. De cette manière, vous habiterez dans le pays de Gochên, car tous les bergers de petit bétail sont en horreur aux Égyptiens. Joseph alla informer le Pharaon et lui dit: Mes frères et mon père sont arrivés du pays de Canaan, avec leur petit et leur gros bétail, et tout ce qui est à eux, et les voici dans le pays de Gochên. Il prit cinq de ses frères et les présenta au Pharaon. Le Pharaon dit aux frères de Joseph: Quelles sont vos occupations? Ils répondirent au Pharaon: Tes serviteurs sont bergers de petit bétail, comme l'étaient nos pères. Ils dirent encore au Pharaon: Nous sommes venus pour immigrer dans le pays, parce qu'il n'y a plus de pâturage pour le petit bétail de tes serviteurs, car la famine s'appesantit sur le pays de Canaan; permets donc maintenant à tes serviteurs d'habiter au pays de Gochên. Le Pharaon dit à Joseph: Ton père et tes frères sont venus auprès de toi. Le pays d'Égypte est à ta disposition; installe ton père et tes frères dans la meilleure partie du pays. Qu'ils habitent dans le pays de Gochên; et, si tu reconnais qu'il y a parmi eux des hommes de valeur, place-les comme administrateurs de mon cheptel. Joseph fit venir son père Jacob et le présenta au Pharaon; et Jacob bénit le Pharaon. Le Pharaon dit à Jacob: Quel est le nombre des années de ta vie? Jacob répondit au Pharaon: Les années de ma vie nomade sont de 130 ans. Les années de ma vie ont été peu nombreuses et mauvaises, et elles n'ont pas atteint les années de la vie de mes pères durant leur vie nomade. Jacob bénit encore le Pharaon et se retira de la présence du Pharaon. Joseph installa son père et ses frères, et leur donna une propriété dans le pays d'Égypte, dans la meilleure partie du pays, au pays de Ramsès, comme le Pharaon l'avait ordonné. Joseph pourvut à l'entretien de son père, de ses frères et de toute la famille de son père, selon le nombre des enfants. Il n'y avait plus de pain dans tout le pays car la famine était très pesante; le pays d'Égypte et le pays de Canaan dépérissaient à cause de la famine. Joseph ramassa tout l'argent qui se trouvait dans le pays d'Égypte et dans le pays de Canaan, en échange du blé qu'on achetait; il fit entrer cet argent dans la maison du Pharaon. Quand l'argent du pays d'Égypte et du pays de Canaan fut épuisé, tous les Égyptiens vinrent à Joseph en disant: Donne-nous du pain! Faut-il que nous mourions en ta présence parce que l'argent manque? Joseph dit: Donnez votre cheptel, et je vous donnerai du pain en échange de votre cheptel, puisque l'argent manque. Ils amenèrent leur cheptel à Joseph, et Joseph leur donna du pain en échange des chevaux, du cheptel de petit et de gros bétail, et des ânes. Il leur fournit ainsi du pain cette année-là en échange de tout leur cheptel. Lorsque cette année fut écoulée, ils vinrent à lui, l'année suivante, et lui dirent: Nous ne dissimulerons pas à mon seigneur que l'argent est épuisé et que nous (avons amené) le cheptel de bétail à mon seigneur; il ne (nous) reste pour mon seigneur que nos corps et nos terres. Devons-nous mourir sous tes yeux, nous avec nos terres? Achète-nous avec nos terres en échange de pain, et nous serons esclaves du Pharaon, nous avec nos terres. Donne-nous de quoi semer, pour survivre et ne pas mourir, pour que nos terres ne soient pas dans la désolation. Joseph acheta toutes les terres de l'Égypte pour le Pharaon; car les Égyptiens vendirent chacun leur champ, parce que la famine les pressait. Le pays devint (la propriété) du Pharaon. Il transféra le peuple dans les villes, d'un bout à l'autre des frontières de l'Égypte. Toutefois, il n'acheta pas les terres des prêtres, parce qu'il y avait une prescription du Pharaon en faveur des prêtres, qui vivaient grâce à cette prescription que leur avait accordée le Pharaon: c'est pourquoi ils ne vendirent pas leurs terres. Joseph dit au peuple: Je vous ai achetés aujourd'hui avec vos terres, pour le compte du Pharaon; voici pour vous de la semence; vous pourrez ensemencer les terres. À la récolte, vous donnerez un cinquième au Pharaon, et vous aurez les quatre autres parties pour ensemencer les champs et pour vous nourrir avec vos maisonnées et avec vos enfants. Ils dirent: Tu nous rends la vie! Nous avons obtenu la faveur de mon seigneur et nous serons esclaves du Pharaon. Joseph fit de cela une prescription (qui a subsisté) jusqu'à ce jour, pour les terres de l'Égypte: un cinquième (revient) au Pharaon; il n'y a que les terres des prêtres qui ne soient pas au Pharaon. Israël habita dans le pays d'Égypte, dans le pays de Gochên. Ils en prirent possession. Ils furent féconds et se multiplièrent beaucoup. Jacob vécut dix-sept ans dans le pays d'Égypte; la durée totale de la vie de Jacob fut de 147 ans. Les jours d'Israël touchaient à leur fin; il appela son fils Joseph et lui dit: Si tu veux me faire une faveur, mets, je te prie, ta main sous ma cuisse, et agis envers moi avec bienveillance et fidélité: je t'en prie, ne m'ensevelis pas en Égypte! Quand je serai couché avec mes pères, tu me transporteras hors d'Égypte et tu m'enseveliras dans leur tombeau. Joseph répondit: Je ferai ce que tu me dis. Jacob dit: Jure-le moi. Et Joseph le lui jura. Puis Israël se prosterna au chevet de son lit. Après ces événements, l'on vint dire à Joseph: Voici que ton père est malade. Il prit alors avec lui ses deux fils, Manassé et Éphraïm. On l'annonça à Jacob et on lui dit: Voilà ton fils Joseph qui vient vers toi. Israël rassembla ses forces et s'assit sur son lit. Jacob dit à Joseph: Le Dieu Tout-Puissant m'est apparu à Louz, dans le pays de Canaan, et il m'a béni. Il m'a dit: Me voici! Je te rends fécond; je te multiplierai et je ferai de toi une foule de peuples; je donnerai ce pays à ta descendance après toi, en possession perpétuelle. Maintenant, les deux fils qui te sont nés au pays d'Égypte, avant mon arrivée vers toi en Égypte, seront à moi; Éphraïm et Manassé seront à moi, comme Ruben et Siméon. Mais les enfants que tu as engendrés après eux seront à toi; ils seront désignés sous le nom de leurs frères dans leur héritage. À mon arrivée de Paddân, Rachel mourut près de moi pendant le voyage de Canaan, à quelque distance d'Éphrata; et c'est là que je l'ai ensevelie, sur le chemin d'Éphrata, qui est Bethléhem. Israël regarda les fils de Joseph et dit: Qui sont ceux-ci? Joseph répondit à son père: Ce sont mes fils, que Dieu m'a donnés ici. Israël dit: Je t'en prie, fais-les avancer vers moi, pour que je les bénisse. – Les yeux d'Israël étaient appesantis par la vieillesse; il ne pouvait plus voir. – Joseph les fit approcher de lui, et Israël leur donna un baiser et les embrassa. Israël dit à Joseph: Je ne pensais pas revoir ton visage, et voici que Dieu me fait voir même ta descendance! Joseph les retira des genoux de son père et se prosterna face contre terre. Puis Joseph les prit tous deux, Éphraïm par la main droite à la gauche d'Israël, et Manassé par la main gauche à la droite d'Israël, et il les fit approcher de lui. Israël tendit sa main droite et la posa sur la tête d'Éphraïm qui était le plus jeune, et (il posa) sa main gauche sur la tête de Manassé: il savait bien (ce qu'il faisait) de ses mains, bien que Manassé fût le premier-né. Il bénit Joseph et dit: Que le Dieu en présence de qui ont marché mes pères Abraham et Isaac Que le Dieu qui est mon berger depuis que j'existe jusqu'à ce jour, Que l'ange qui m'a racheté de tout mal bénisse ces garçons! Qu'on les appelle de mon nom Et du nom de mes pères, Abraham et Isaac; Qu'ils prolifèrent beaucoup au milieu du pays! Joseph vit que son père posait sa main droite sur la tête d'Éphraïm, et cela lui déplut. Il saisit la main de son père, pour l'écarter de la tête d'Éphraïm (et la diriger) sur celle de Manassé. Joseph dit à son père: Pas ainsi, mon père, car celui-ci est le premier-né; pose ta main droite sur sa tête. Son père refusa et dit: Je le sais, mon fils, je le sais; lui aussi deviendra un peuple, lui aussi sera grand; mais son frère cadet sera plus grand que lui, et sa descendance remplira toutes les nations. Il les bénit ce jour-là et dit: C'est par toi qu'Israël bénira en disant: Que Dieu te rende comme Éphraïm et comme Manassé! C'est ainsi qu'il mit Éphraïm avant Manassé. Israël dit à Joseph: Voici que je vais mourir! Mais Dieu sera avec vous et vous fera revenir dans le pays de vos ancêtres. Je te donne une part de plus qu'à tes frères, celle que j'ai prise de la main des Amoréens avec mon épée et mon arc. Jacob appela ses fils et dit: Assemblez-vous, et je vous annoncerai ce qui vous arrivera dans les jours à venir. Assemblez-vous, écoutez, fils de Jacob! Écoutez Israël, votre père! Ruben, toi, mon premier-né, Ma force et les prémices de ma vigueur, Supérieur en dignité et supérieur en puissance, Impétueux comme les eaux, tu n'auras pas la supériorité, Car tu es monté sur la couche de ton père, Tu as alors profané mon lit en y montant. Siméon et Lévi sont frères; Leurs glaives sont des instruments de violence. Que mon âme n'aie point part à leur conciliabule, Que ma pensée ne s'unisse pas à leur assemblée! Car, dans leur colère, ils ont tué un homme Et dans leur caprice, ils ont coupé les jarrets des taureaux. Maudite soit leur colère, car elle est violente, Et leur emportement, car il est cruel! Je les séparerai dans Jacob, Et je les disséminerai dans Israël. Juda, c'est toi que tes frères célébreront. Ta main sera sur la nuque de tes ennemis. Les fils de ton père se prosterneront devant toi. Juda est un jeune lion. Tu remontes du carnage, mon fils! Il plie (les genoux), il se couche comme un lion, Comme une lionne: qui le fera lever? Le bâton (de commandement) ne s'écartera pas de Juda, Ni l'insigne du législateur d'entre ses pieds, Jusqu'à ce que vienne le Chilo Et que les peuples lui obéissent. Il attache à la vigne son âne, Et au meilleur cep le petit de son ânesse; Il nettoie dans le vin son vêtement, Et dans le sang des raisins son manteau. Il a les yeux rouges de vin, Et les dents blanches de lait. Zabulon demeurera sur la côte des mers, Il (se tiendra) sur la côte des navires, Et ses limites (s'étendront du côté) de Sidon. Issacar est un âne bien charpenté, Qui se couche entre les deux parcs. Il voit que l'endroit où il repose est bon, Et que le pays est agréable. Il courbe son épaule sous le fardeau, Il est assujetti à la corvée. Dan jugera son peuple, Comme l'une des tribus d'Israël. Dan sera un serpent sur le chemin, Une vipère sur le sentier, Mordant les talons du cheval Dont le cavalier tombe à la renverse. J'espère en ton salut, ô Éternel! Gad, une troupe s'attroupera contre lui, Mais c'est lui qui s'attroupera pour (la) talonner! Chez Aser, la nourriture sera plantureuse; Il fournira les mets exquis d'un roi. Nephthali est une biche en plein élan; Il prononcera de belles paroles. Joseph est le rejeton d'un arbre fertile, Le rejeton d'un arbre fertile près d'une source; Les branches s'élèvent au-dessus de la muraille. Ils l'ont provoqué, ils ont tiré, Les archers étaient ses adversaires. Mais son arc est demeuré égal à lui-même, Ses mains ont été fortifiées Par les mains du Puissant de Jacob: Il est ainsi devenu le berger, le rocher d'Israël. Par le Dieu de ton père, qui sera ton secours; Avec le Tout-Puissant, qui te bénira, Des bénédictions du haut des cieux, Des bénédictions du fond de l'abîme, Des bénédictions des mamelles et du sein maternel. Les bénédictions de ton père l'emportent Sur les bénédictions de ceux qui m'ont conçu, Jusqu'à l'extrémité des collines éternelles; Qu'elles soient sur la tête de Joseph, Sur le sommet de la tête du prince de ses frères! Benjamin est un loup qui déchire; Le matin, il dévore la proie, Et le soir, il partage le butin. Ce sont là tous ceux qui forment les douze tribus d'Israël; et c'est là ce que leur dit leur père, en les bénissant. Il les bénit, chacun d'une bénédiction particulière. Puis il leur donna cet ordre: Je vais rejoindre mes ancêtres décédés; ensevelissez-moi avec mes pères, dans la caverne qui est au champ d'Ephrôn, le Hittite, dans la grotte du champ de Makpéla, près de Mamré, au pays de Canaan. C'est le champ qu'Abraham a acheté à Ephrôn, le Hittite, comme propriété funéraire. Là, on a enseveli Abraham et sa femme Sara; là, on a enseveli Isaac et sa femme Rébecca; et là, j'ai enseveli Léa. Le champ et la grotte qui s'y trouve ont été achetés aux Hittites. Lorsque Jacob eut achevé de donner ses ordres à ses fils, il se remit au lit, il expira et fut réuni à ses ancêtres décédés. Joseph se jeta sur le visage de son père, pleura sur lui et lui donna un baiser. Puis Joseph ordonna à ceux de ses serviteurs qui étaient médecins d'embaumer son père, et les médecins embaumèrent Israël. Il y fallut quarante jours; en effet c'est le temps qu'il faut pour embaumer. Les Égyptiens le pleurèrent soixante-dix jours. Quand les jours du deuil furent passés, Joseph s'adressa aux gens de la cour du Pharaon, et leur dit: Si je peux obtenir de vous cette faveur, parlez, je vous prie, en ces termes au Pharaon: Mon père m'a fait prêter serment, en disant: Je vais mourir! Tu m'enseveliras dans la tombe que j'ai creusée au pays de Canaan. Je voudrais donc y monter pour ensevelir mon père; puis je reviendrai. Le Pharaon répondit: Monte et ensevelis ton père, comme il t'en a fait faire le serment. Joseph monta pour ensevelir son père. Avec lui montèrent tous les serviteurs du Pharaon, anciens de sa cour, tous les anciens du pays d'Égypte, toute la famille de Joseph, ses frères et la famille de son père: on ne laissa dans le pays de Gochên que leurs enfants, leur petit et leur gros bétail. Avec Joseph, des chars et des cavaliers montèrent aussi, en sorte que le cortège était très important. Arrivés à l'aire d'Atad, qui est au-delà du Jourdain, ils firent des funérailles grandes et imposantes, et Joseph fit en l'honneur de son père un deuil de sept jours. Les habitants du pays, les Cananéens, observèrent ce deuil sur l'aire d'Atad et ils dirent: Voilà un deuil imposant parmi les Égyptiens! C'est pourquoi l'on a donné le nom d'Abel-Mitsraïm à cet (endroit) qui est au-delà du Jourdain. Les fils de Jacob firent ainsi ce que leur père leur avait ordonné. Ses fils le transportèrent au pays de Canaan et l'ensevelirent dans la grotte du champ de Makpéla, le champ qu'Abraham avait acheté à Ephrôn, le Hittite, comme propriété funéraire près de Mamré. Joseph, après avoir enseveli son père, retourna en Égypte avec ses frères et tous ceux qui étaient montés avec lui ensevelir son père. Quand les frères de Joseph virent que leur père était mort, ils dirent: Si Joseph allait se montrer notre adversaire et nous rendait tout le mal que nous lui avons fait! Alors ils firent dire à Joseph: Ton père a donné cet ordre avant de mourir: Vous parlerez ainsi à Joseph: Oh! je t'en prie, pardonne le crime de tes frères et leur péché, car ils t'ont fait du mal! Je t'en prie, pardonne maintenant le péché des serviteurs du Dieu de ton père! Joseph pleura quand on lui parla ainsi. Ses frères vinrent eux-mêmes tomber à ses pieds et dirent: Nous voici, tes serviteurs. Joseph leur dit: Soyez sans crainte; en effet, suis-je à la place de Dieu? Vous aviez formé le projet de me faire du mal, Dieu l'a transformé en bien, pour accomplir ce qui arrive aujourd'hui et pour sauver la vie d'un peuple nombreux. Maintenant soyez donc sans crainte; je vais pourvoir à tous vos besoins et à ceux de vos enfants. Il les consola en parlant à leur cœur. Joseph habita en Égypte, lui et sa famille. Il vécut 110 ans. Joseph vit les fils d'Éphraïm jusqu'à la troisième génération; et les fils de Makir, fils de Manassé, naquirent sur ses genoux. Joseph dit à ses frères: Je vais mourir! Mais Dieu interviendra pour vous à coup sûr, et vous fera remonter de ce pays-ci dans le pays qu'il a promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob. Joseph fit prêter serment aux fils d'Israël, en disant: Dieu interviendra pour vous à coup sûr, et vous ferez remonter mes os loin d'ici. Joseph mourut, âgé de 110 ans. On l'embauma et on le mit dans un sarcophage en Égypte. Voici les noms des fils d'Israël, venus en Égypte avec Jacob; chacun vint avec sa famille: Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issacar, Zabulon, Benjamin, Dan, Nephthali, Gad et Aser. Les personnes issues de Jacob étaient au nombre de soixante-dix en tout. Joseph était alors en Égypte. Joseph mourut, ainsi que tous ses frères et toute cette génération-là. Les Israélites furent féconds, proliférèrent, se multiplièrent et devinrent de plus en plus puissants. Et le pays en fut rempli. Un nouveau roi vint à régner sur l'Égypte, lequel n'avait pas connu Joseph. Il dit à son peuple: Voilà le peuple des Israélites qui est plus nombreux et plus puissant que nous. Allons! montrons-nous habiles à son égard, de peur qu'il ne se multiplie, car s'il survenait une guerre, il se joindrait à ceux qui nous haïssent pour nous combattre et sortir ensuite du pays. Alors, on établit sur lui des chefs de corvées afin de l'accabler de travaux pénibles. C'est ainsi qu'il bâtit pour le Pharaon des villes d'approvisionnement: Pitom et Ramsès. Mais plus on l'accablait, plus il se multipliait et s'accroissait; et l'on eut de l'aversion pour les Israélites. Alors les Égyptiens assujettirent les Israélites à une servitude rigoureuse. Ils leur rendirent la vie amère par un rude travail avec l'argile et les briques, et tout le travail des champs, c'est-à-dire par tout le travail auquel on l'asservissait avec rigueur. Le roi d'Égypte parla aussi aux sages-femmes des Hébreux, nommées: l'une Chiphra et l'autre Poua. Il leur dit: Quand vous accoucherez les femmes des Hébreux et que vous les verrez sur les sièges, si c'est un garçon, faites-le mourir; si c'est une fille, elle pourra vivre. Mais les sages-femmes craignaient Dieu et n'agissaient pas comme le leur avait dit le roi d'Égypte; elles laissaient vivre les enfants. Le roi d'Égypte appela les sages-femmes et leur dit: Pourquoi avez-vous agi ainsi et avez-vous laissé vivre les enfants? Les sages-femmes répondirent au Pharaon: c'est que les femmes des Hébreux ne sont pas comme les femmes égyptiennes; elles sont pleines de vie et accouchent avant l'arrivée de la sage-femme. Dieu fit du bien aux sages-femmes; et le peuple se multiplia et devint très puissant. Parce que les sages-femmes avaient eu la crainte de Dieu, Dieu fit prospérer leurs familles. Alors le Pharaon donna cet ordre à tout son peuple: vous jetterez dans le Nil tout garçon qui naîtra, mais vous laisserez vivre toutes les filles. Un homme de la maison de Lévi alla prendre (pour femme) une fille de Lévi. Cette femme devint enceinte et enfanta un fils. Elle vit qu'il était beau et elle le cacha pendant trois mois. Ne pouvant plus le cacher, elle prit pour lui un coffret de jonc, qu'elle enduisit de bitume et de poix; elle y mit l'enfant et le déposa parmi les roseaux sur le bord du Nil. La sœur de l'enfant se tint à quelque distance, pour savoir ce qui lui arriverait. La fille du Pharaon descendit vers le Nil pour se baigner et ses compagnes se promenèrent au bord du Nil. Elle aperçut le coffret au milieu des roseaux et envoya sa servante pour le prendre. Elle l'ouvrit et vit l'enfant: c'était un petit garçon qui pleurait. Elle en eut pitié et dit: C'est un des enfants des Hébreux! Alors la sœur de l'enfant dit à la fille du Pharaon: Faut-il que j'aille t'appeler une nourrice parmi les femmes des Hébreux, afin d'allaiter cet enfant pour ton compte? Va, lui répondit la fille du Pharaon. La jeune fille alla donc appeler la mère de l'enfant. La fille du Pharaon lui dit: Emporte cet enfant, et allaite-le moi; je te donnerai ton salaire. La femme prit l'enfant et l'allaita. Quand l'enfant eut grandi, elle l'amena à la fille du Pharaon, et celle-ci le prit pour fils. Elle lui donna le nom de Moïse, car, dit-elle, je l'ai retiré des eaux. En ce temps-là, Moïse devenu grand, se rendit auprès de ses frères et porta les regards sur leurs pénibles travaux. Il vit un Égyptien qui frappait un Hébreu d'entre ses frères. Il se tourna de côté et d'autre et, voyant qu'il n'y avait personne, il frappa l'Égyptien (à mort) et le cacha dans le sable. Il sortit le jour suivant; et voici deux Hébreux qui se querellaient. Il dit à celui qui avait tort: Pourquoi frappes-tu ton camarade? Il répondit: Qui t'a établi chef et juge sur nous? Parles-tu pour me tuer, comme tu as tué l'Égyptien? Moïse eut peur et se dit: Sûrement l'affaire est connue. Le Pharaon apprit ce qui s'était passé et chercha à tuer Moïse. Mais Moïse prit la fuite loin du Pharaon et vint résider dans le pays de Madian. Il s'assit près d'un puits. Le sacrificateur de Madian avait sept filles. Elles vinrent puiser de l'eau et remplirent les auges pour faire boire le troupeau de leur père. Mais les bergers arrivèrent et les chassèrent. Alors Moïse se leva, prit leur défense et fit boire leur troupeau. Quand elles furent de retour auprès de Réouel leur père, il dit: Pourquoi revenez-vous si tôt aujourd'hui? Elles répondirent: Un Égyptien nous a délivrées de la main des bergers; il nous a même puisé (de l'eau) et a fait boire le troupeau. Il dit à ses filles: Où est-il? Pourquoi donc avez-vous laissé cet homme? Appelez-le, pour qu'il prenne quelque nourriture. Moïse se décida à résider chez cet homme, qui donna sa fille Séphora à Moïse. Elle accoucha d'un fils, auquel il donna le nom de Guerchôm, car, dit-il, je suis un immigrant dans un pays étranger. Longtemps après, le roi d'Égypte mourut, et les Israélites gémissaient encore sous la servitude et poussaient des cris. Leur appel du sein de la servitude monta jusqu'à Dieu. Dieu entendit leurs soupirs. Dieu se souvint de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob. Dieu regarda les Israélites et Dieu prit conscience de (leur situation). Moïse faisait paître le troupeau de Jéthro, son beau-père, sacrificateur de Madian; il mena le troupeau au-delà du désert et se rendit à la montagne de Dieu, à Horeb. L'Ange de l'Éternel lui apparut dans une flamme de feu, au milieu d'un buisson. (Moïse) regarda, et voici que le buisson était tout en feu, mais que le buisson ne se consumait point. Moïse dit: Je vais faire un détour pour voir quel est ce spectacle extraordinaire, et pourquoi le buisson ne brûle pas. L'Éternel vit qu'il faisait un détour pour voir; et Dieu l'appela de l'intérieur du buisson et dit: Moïse! Moïse! Il répondit: Me voici! (Dieu) dit: N'approche pas d'ici, ôte tes sandales de tes pieds, car l'endroit sur lequel tu te tiens est une terre sainte. Et il ajouta: C'est moi le Dieu de ton père, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob. Moïse se cacha le visage, car il craignait de diriger ses regards vers Dieu. L'Éternel dit: J'ai bien vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j'ai entendu son cri à cause de ses oppresseurs, car je connais ses douleurs. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et pour le faire monter de ce pays dans un bon et vaste pays, dans un pays découlant de lait et de miel, dans la région (où habitent) les Cananéens, les Hittites, les Amoréens, les Phéréziens, les Héviens et les Yebousiens. Maintenant le cri des Israélites est venu jusqu'à moi, et j'ai vu l'oppression que leur font subir les Égyptiens. Maintenant, va, je t'envoie vers le Pharaon; fais sortir d'Égypte mon peuple, les Israélites. Moïse dit à Dieu: Qui suis-je, pour aller vers le Pharaon et pour faire sortir d'Égypte les Israélites? Dieu dit: Je suis avec toi; et voici quel sera pour toi le signe que c'est moi qui t'envoie: quand tu auras fait sortir d'Égypte le peuple, vous rendrez un culte à Dieu sur cette montagne. Moïse dit à Dieu: J'irai donc vers les Israélites et je leur dirai: le Dieu de vos pères m'a envoyé vers vous. Mais, s'ils me demandent quel est son nom, que leur répondrai-je? Dieu dit à Moïse: Je suis celui qui suis. Et il ajouta: c'est ainsi que tu répondras aux Israélites: (Celui qui s'appelle) « Je suis » m'a envoyé vers vous. Dieu dit encore à Moïse: Tu parleras ainsi aux Israélites: l'Éternel, le Dieu de vos pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob m'a envoyé vers vous. Voilà mon nom pour l'éternité, voilà comment je veux être invoqué de générations en générations. Va, rassemble les anciens d'Israël et dis-leur: L'Éternel, le Dieu de vos pères, m'est apparu, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Il a dit: Je vous ai vraiment visités, (j'ai vu) ce qu'on vous fait en Égypte et j'ai dit: Je vous ferai monter de l'Égypte, où vous êtes dans la misère, vers le pays des Cananéens, des Hittites, des Amoréens, des Phéréziens, des Héviens et des Yebousiens, dans un pays découlant de lait et de miel. Ils écouteront ta voix, et tu iras, toi et les anciens d'Israël, auprès du roi d'Égypte, et vous lui direz: L'Éternel, le Dieu des Hébreux, est venu au-devant de nous. Maintenant, accorde nous de faire trois journées de marche dans le désert, pour offrir des sacrifices à l'Éternel, notre Dieu. Je sais que le roi d'Égypte ne vous permettra pas d'aller, pas même sous l'emprise d'une main puissante. J'étendrai ma main et je frapperai l'Égypte par toutes sortes de miracles que je ferai au milieu d'elle. Après quoi, il vous laissera partir. Je ferai en sorte que ce peuple obtienne la faveur des Égyptiens, et quand vous partirez, vous ne partirez pas (les mains) vides. Chaque femme demandera à sa voisine et à celle qui séjourne dans sa maison des objets d'argent, des objets d'or et des vêtements, que vous mettrez sur vos fils et vos filles, et vous enlèverez cela aux Égyptiens. Moïse répondit: Ils ne me croiront pas et n'écouteront pas ma voix. Mais ils diront: l'Éternel ne t'est pas apparu. L'Éternel lui dit: Qu'y a-t-il dans ta main? Il répondit: Un bâton. L'Éternel dit: Jette-le par terre. Il le jeta par terre, et cela devint un serpent. Moïse s'enfuit devant lui. L'Éternel dit à Moïse: Étends ta main et saisis-le par la queue. Il étendit la main et le saisit: et cela redevint un bâton dans sa main. C'est (dit l'Éternel), afin qu'ils croient que l'Éternel, le Dieu de leurs pères, t'est apparu, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob. L'Éternel lui dit encore: Mets ta main dans ton sein. Il mit sa main dans son sein; puis il la retira: sa main était couverte d'une lèpre (blanche) comme de la neige. Il dit: Remets ta main dans ton sein. Il remit sa main dans son sein; puis il la retira de son sein; elle était redevenue comme sa chair. S'ils ne te croient pas, (dit l'Éternel), et ne prêtent pas attention au premier signe, ils croiront à ce dernier signe. S'ils ne croient pas même à ces deux signes et n'écoutent pas ta voix, tu prendras de l'eau du Nil, tu la répandras sur la terre sèche, et l'eau que tu auras prise du Nil deviendra du sang sur la terre sèche. Moïse dit à l'Éternel: Ah! Seigneur, moi je ne suis pas un homme qui ait la parole facile, et ce n'est ni d'hier, ni même d'avant-hier, ni même depuis que tu parles à ton serviteur; car moi j'ai la bouche et la langue pesantes. L'Éternel lui dit: Qui a donné une bouche à l'être humain? Et qui rend muet ou sourd, voyant ou aveugle? N'est-ce pas moi, l'Éternel? Va donc maintenant; c'est moi qui suis avec ta bouche, et je t'enseignerai ce que tu auras à dire. Moïse dit: Ah! Seigneur, envoie qui tu voudras envoyer. Alors la colère de l'Éternel s'enflamma contre Moïse, et il dit: N'y a-t-il pas ton frère Aaron, le Lévite? Je sais qu'il parlera facilement. D'ailleurs, le voici lui-même qui vient à ta rencontre. Quand il te verra, il se réjouira de tout cœur. Tu lui parleras et tu mettras ces paroles dans sa bouche; et moi, je serai avec ta bouche et avec sa bouche, et je vous enseignerai ce que vous aurez à faire. Il parlera pour toi au peuple; il te servira de bouche, et tu tiendras pour lui la place de Dieu. Prends dans ta main ce bâton avec lequel tu opéreras les signes. Moïse s'en alla; et, de retour auprès de Jéthro, son beau-père, il lui dit: Je vais aller rejoindre mes frères qui sont en Égypte, et voir s'ils sont encore vivants. Jéthro dit à Moïse: Va en paix. L'Éternel dit à Moïse, en Madian: Va, retourne en Égypte, car ils sont morts tous ceux qui en voulaient à ta vie. Moïse prit sa femme et ses fils, les fit monter sur des ânes et retourna dans le pays d'Égypte. Moïse prit dans sa main le bâton de Dieu. L'Éternel dit à Moïse: En partant pour retourner en Égypte, regarde tous les prodiges que j'ai mis à ta disposition, tu les feras devant le Pharaon. Et moi, j'endurcirai son cœur, et il ne laissera point partir le peuple. Tu diras au Pharaon: Ainsi parle l'Éternel: Israël est mon fils, mon premier-né. Je te dis: Laisse partir mon fils, pour qu'il me serve; si tu refuses de le laisser partir, alors moi, je ferai périr ton fils, ton premier-né. Pendant le voyage, dans un lieu où (Moïse) passait la nuit, l'Éternel vint à sa rencontre et voulut le faire mourir. Séphora prit un silex, coupa le prépuce de son fils et en toucha les pieds de Moïse, en disant: Tu es pour moi un époux de sang! Et (l'Éternel) le laissa. C'est alors qu'elle dit: Époux de sang! à cause de la circoncision. L'Éternel dit à Aaron: Va dans le désert au-devant de Moïse. Il partit, rencontra Moïse à la montagne de Dieu et l'embrassa. Moïse fit connaître à Aaron toutes les paroles de l'Éternel qui l'avait envoyé, et tous les signes qu'il lui avait ordonné (d'opérer). Moïse et Aaron s'en allèrent et rassemblèrent tous les anciens des Israélites. Aaron rapporta toutes les paroles que l'Éternel avait dites à Moïse, et il opéra les signes aux yeux du peuple. Le peuple crut. Ils apprirent que l'Éternel avait visité les Israélites, qu'il avait vu leur misère; et ils s'inclinèrent et se prosternèrent. Moïse et Aaron se rendirent ensuite auprès du Pharaon et lui dirent: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Laisse partir mon peuple, pour qu'il célèbre une fête en mon honneur au désert. Le Pharaon répondit: Qui est l'Éternel, pour que je lui obéisse, en laissant partir Israël? Je ne connais pas l'Éternel, aussi je ne laisserai point partir Israël. Ils dirent: Le Dieu des Hébreux est venu au-devant de nous. Accorde-nous de faire trois journées de marche dans le désert, pour offrir des sacrifices à l'Éternel, notre Dieu, afin qu'il ne nous frappe pas de la peste ou de l'épée. Le roi d'Égypte leur dit: Moïse et Aaron, pourquoi détournez-vous le peuple de son ouvrage? Allez à vos travaux. Le Pharaon dit: C'est maintenant où cette population (née) dans le pays est devenue nombreuse que vous allez interrompre ses travaux! Et le jour même, le Pharaon donna cet ordre aux inspecteurs du peuple et aux commissaires: Vous ne donnerez plus comme auparavant, de la paille au peuple pour faire des briques; qu'ils aillent eux-mêmes se ramasser de la paille. Vous leur imposerez néanmoins la quantité de briques qu'ils faisaient auparavant, vous ne la diminuerez en rien; car ce sont des paresseux; voilà pourquoi ils crient, en disant: Allons offrir des sacrifices à notre Dieu! Accablez ces gens de travail, qu'ils aient par là de quoi s'occuper et ne prennent plus garde à des faussetés. Les inspecteurs du peuple et les commissaires allèrent dire au peuple: Ainsi parle le Pharaon: Je ne vous donne plus de paille; allez vous-mêmes vous procurer de la paille où vous en trouverez, car l'on ne diminue en rien votre tâche. Le peuple se dispersa dans tout le pays d'Égypte, pour ramasser du chaume au lieu de paille. Les inspecteurs les pressaient, en disant: Finissez votre ouvrage journalier, comme quand il y avait de la paille. On frappait même les commissaires des Israélites, établis sur eux par les inspecteurs du Pharaon: Pourquoi, disait-on, n'avez-vous pas fini (de pétrir) hier et aujourd'hui le nombre de briques qui vous était (imposé) comme avant? Les commissaires des Israélites allèrent se plaindre au Pharaon et lui dirent: Pourquoi traites-tu ainsi tes serviteurs? On ne donne point de paille à tes serviteurs, et l'on nous dit: Faites des briques! Alors tes serviteurs sont battus, et c'est ton peuple qui est en faute. Le Pharaon répondit: Vous êtes des paresseux, des paresseux! Voilà pourquoi vous dites: Allons offrir des sacrifices à l'Éternel! Maintenant, allez à votre tâche; on ne vous donnera pas de paille, et vous livrerez la (même) quantité de briques. Les commissaires des Israélites virent qu'on les rendait malheureux en disant: Vous ne diminuerez rien du nombre de briques à livrer chaque jour! En sortant de chez le Pharaon, ils rejoignirent Moïse et Aaron qui les attendaient. Ils leur dirent: Que l'Éternel vous regarde et qu'il juge! Vous nous avez rendus odieux au Pharaon et à ses serviteurs, vous avez mis une épée dans leurs mains pour nous tuer. Moïse retourna vers l'Éternel et dit: Seigneur, pourquoi as-tu fait du mal à ce peuple? Pourquoi m'as-tu envoyé? Depuis que je suis allé vers le Pharaon pour parler en ton nom, il fait du mal à ce peuple, et tu n'as pas du tout délivré ton peuple. L'Éternel dit à Moïse: Tu verras maintenant ce que je vais faire au Pharaon: C'est sous l'emprise d'une main puissante qu'il laissera partir le peuple et sous cette emprise qu'il le chassera de son pays. Dieu parla encore à Moïse et lui dit: Moi, (je suis) l'Éternel. Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob, comme le Dieu Tout-Puissant; mais je n'ai pas été reconnu par eux sous mon nom: l'Éternel. J'ai aussi établi mon alliance avec eux, pour leur donner le pays de Canaan, le pays où ils ont séjourné, où ils ont immigré. Moi j'ai entendu le soupir des Israélites, que les Égyptiens asservissent, et je me suis souvenu de mon alliance. C'est pourquoi dis aux Israélites: Je suis l'Éternel, je vous affranchirai des travaux pénibles (dont vous chargent les) Égyptiens, je vous délivrerai de la servitude à laquelle ils (vous soumettent), et je vous rachèterai par la force de mon bras et par de grands jugements. Je vous prendrai pour que vous soyez mon peuple, je serai votre Dieu, et vous reconnaîtrez que c'est moi, l'Éternel, votre Dieu, qui vous affranchis des travaux pénibles (dont vous chargent les) Égyptiens. Je vous ferai entrer dans le pays que j'ai juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob; je vous le donnerai en possession, moi, l'Éternel. C'est ainsi que Moïse parla aux Israélites. Mais ils n'écoutèrent pas Moïse à cause de (leur) impatience et de (leur) dure servitude. L'Éternel parla à Moïse et dit: Va, parle au Pharaon, roi d'Égypte, pour qu'il laisse partir les Israélites hors de son pays. Moïse répondit en présence de l'Éternel: Alors que les Israélites ne m'ont pas écouté, comment le Pharaon m'écouterait-il, moi qui ai des lèvres malhabiles? L'Éternel parla à Moïse et à Aaron, et leur donna des ordres au sujet des Israélites et du Pharaon, roi d'Égypte, pour faire sortir les Israélites du pays d'Égypte. Voici les chefs de leurs familles. Fils de Ruben, premier-né d'Israël: Hénok, Pallou, Hetsrôn et Karmi. Voilà les clans de Ruben. Fils de Siméon: Yemouel, Yamîn, Ohad, Yakîn et Tsohar; et Saül, fils de la Cananéenne. Voilà les clans de Siméon. Voici les noms des fils de Lévi, avec leurs lignées: Guerchôn, Qehath et Merari. La durée de la vie de Lévi fut de 137 ans. Fils de Guerchôn: Libni et Chimeï, et leurs clans. Fils de Qehath: Amram, Yitsehar, Hébron et Ouzziel. La durée de la vie de Qehath fut de 133 ans. Fils de Merari: Mahli et Mouchi. Voilà les clans de Lévi, avec leurs lignées. Amram prit pour femme Yokébed, sa tante: elle lui donna pour fils Aaron et Moïse. La durée de la vie d'Amram fut de 137 ans. Fils de Yitsehar: Qoré, Népheg et Zikri. Fils d'Ouzziel: Mikaël, Eltsaphân et Sitri. Aaron prit pour femme Elichéba, fille d'Amminadab, sœur de Nahchôn; elle lui donna pour fils Nadab, Abihou, Éléazar et Itamar. Fils de Qoré: Assir, Elqana et Abiasaph. Voilà les clans des Qoréites. Éléazar, fils d'Aaron, prit pour femme une des filles de Poutiel; elle lui donna pour fils Phinéas. Voilà les chefs de famille des Lévites, avec leurs clans. Ce sont là, cet Aaron et ce Moïse, à qui l'Éternel dit: Faites sortir du pays d'Égypte les Israélites, en troupes armées. Ce sont eux, Moïse et Aaron, qui s'adressèrent au Pharaon, roi d'Égypte, pour faire sortir d'Égypte les Israélites. Lorsque l'Éternel parla à Moïse dans le pays d'Égypte, l'Éternel dit à Moïse: Je suis l'Éternel. Répète au Pharaon, roi d'Égypte, tout ce que je te dis. Et Moïse répondit en présence de l'Éternel: Me voici, avec des lèvres malhabiles: comment le Pharaon m'écouterait-il? L'Éternel dit à Moïse: Vois, je te fais Dieu pour le Pharaon; et ton frère Aaron sera ton prophète. Toi, tu diras tout ce que je t'ordonnerai; et ton frère Aaron le répétera au Pharaon, pour qu'il laisse partir les fils d'Israël hors de son pays. Et moi, j'endurcirai le cœur du Pharaon et je multiplierai mes signes et mes prodiges dans le pays d'Égypte. Le Pharaon ne vous écoutera pas. Je mettrai ma main sur l'Égypte et je ferai sortir du pays d'Égypte mes troupes, mon peuple, les Israélites, par de grands jugements. Les Égyptiens reconnaîtront que je suis l'Éternel, lorsque j'étendrai ma main sur l'Égypte et que je ferai sortir du milieu d'eux les Israélites. Moïse et Aaron agirent exactement comme l'Éternel le leur avait ordonné. Moïse était âgé de quatre-vingts ans, et Aaron de quatre-vingt-trois ans, lorsqu'ils s'adressèrent au Pharaon. L'Éternel dit à Moïse et à Aaron: Si le Pharaon vous parle et vous dit: Faites un prodige! tu diras à Aaron: Prends ton bâton et jette-le devant le Pharaon. Cela deviendra un reptile. Moïse se rendit avec Aaron auprès du Pharaon, et ils agirent comme l'Éternel l'avait ordonné. Aaron jeta son bâton devant le Pharaon et devant ses serviteurs, et cela devint un reptile. Mais le Pharaon appela des sages et des sorciers; et les magiciens d'Égypte, eux aussi, en firent autant par leurs pratiques occultes. Tous, ils jetèrent leurs bâtons qui devinrent des reptiles. Mais le bâton d'Aaron engloutit leurs bâtons. Le cœur du Pharaon s'endurcit, et il n'écouta pas Moïse et Aaron comme l'avait dit l'Éternel. L'Éternel dit à Moïse: Le Pharaon a le cœur endurci, il refuse de laisser partir le peuple. Va vers le Pharaon dès le matin; il sortira pour aller près de l'eau, et tu te porteras à sa rencontre au bord du Nil. (Tu prendras) à ta main le bâton qui a été changé en serpent, et tu diras au Pharaon: L'Éternel, le Dieu des Hébreux, m'a envoyé auprès de toi pour te dire: Laisse partir mon peuple, afin qu'il me serve dans le désert. Et toi jusqu'ici tu n'as pas écouté. Ainsi parle l'Éternel: À ceci tu reconnaîtras que je suis l'Éternel: Me voici; je vais frapper l'eau du Nil avec le bâton qui est dans ma main; et elle sera changée en sang. Les poissons qui sont dans le Nil périront, le Nil sera infecté, et les Égyptiens s'efforceront en vain de boire l'eau du Nil. L'Éternel dit à Moïse: Dis à Aaron: Prends ton bâton et étends ta main sur les eaux des Égyptiens, sur leurs rivières, sur les bras de leur Nil, sur leurs étangs et sur toutes pièces d'eau. Elles deviendront du sang et il y aura du sang dans tout le pays d'Égypte, dans les (récipients de) bois et de pierre. Moïse et Aaron agirent ainsi que l'Éternel l'avait ordonné. (Aaron) leva le bâton, et frappa l'eau qui était dans le Nil, sous les yeux du Pharaon et sous les yeux de ses serviteurs; et toute l'eau du Nil fut changée en sang. Les poissons qui étaient dans l'eau du Nil périrent, le Nil fut infecté, les Égyptiens ne pouvaient plus boire l'eau du Nil, et il y eut du sang dans tout le pays d'Égypte. Mais les magiciens d'Égypte en firent autant par leurs pratiques occultes. Le cœur du Pharaon s'endurcit, et il n'écouta pas Moïse et Aaron, ainsi que l'avait dit l'Éternel. Le Pharaon s'en retourna pour aller dans son palais et il ne prit pas même la chose à cœur. Tous les Égyptiens creusèrent aux environs du Nil, pour (trouver) de l'eau à boire; car ils ne pouvaient boire de l'eau du Nil. Il s'écoula sept jours pleins, après que l'Éternel eut frappé le Nil. L'Éternel dit à Moïse: Va vers le Pharaon, et tu lui diras: Ainsi parle l'Éternel: Laisse partir mon peuple, afin qu'il me serve. Si tu refuses de le laisser partir, moi je vais ravager tout ton territoire par les grenouilles. Le Nil fourmillera de grenouilles; elles monteront, elles pénétreront dans ton palais, dans ta chambre à coucher et sur ton lit, dans la maison de tes serviteurs et chez ton peuple, dans tes fours et dans tes pétrins. Les grenouilles monteront sur toi, sur ton peuple et sur tous tes serviteurs. L'Éternel dit à Moïse: Dis à Aaron: Étends ta main avec ton bâton sur les rivières, sur les bras du Nil et sur les étangs, et fais monter les grenouilles sur le pays d'Égypte. Aaron étendit sa main sur les eaux de l'Égypte; et les grenouilles montèrent et couvrirent le pays d'Égypte. Mais les magiciens en firent autant par leurs pratiques occultes. Ils firent monter les grenouilles sur le pays d'Égypte. Le Pharaon appela Moïse et Aaron et dit: Intercédez auprès de l'Éternel, afin qu'il écarte les grenouilles de moi et de mon peuple; et je laisserai partir le peuple pour qu'il offre des sacrifices à l'Éternel. Moïse dit au Pharaon: Que sa majesté me donne un ordre! Pour quand intercéderai-je auprès de l'Éternel en ta faveur, en faveur de tes serviteurs et de ton peuple, afin qu'il fasse disparaître les grenouilles de chez toi et de tes maisons? Il n'en restera que dans le Nil. Il répondit: Pour demain. Moïse dit: Il en sera ainsi, afin que tu reconnaisses que nul n'est semblable à l'Éternel, notre Dieu. Les grenouilles s'écarteront de toi et de tes maisons, de tes serviteurs et de ton peuple, il n'en restera que dans le Nil. Moïse et Aaron sortirent de chez le Pharaon. Moïse cria à l'Éternel au sujet des grenouilles qu'il avait fait venir contre le Pharaon. L'Éternel fit ce que demandait Moïse; et les grenouilles périrent dans les maisons, dans les cours et dans les champs. On les amoncela, boisseau par boisseau, et la puanteur se répandit dans le pays. Mais le Pharaon, voyant qu'il y avait du répit, endurcit son cœur et n'écouta pas (Moïse et Aaron), comme l'avait dit l'Éternel. L'Éternel dit à Moïse: Dis à Aaron: Étends ton bâton, et frappe la poussière de la terre. Elle deviendra des moustiques dans tout le pays d'Égypte. Ils firent ainsi. Aaron étendit sa main avec son bâton et frappa la poussière de la terre; et elle devint des moustiques sur les hommes et sur les bêtes. Toute la poussière de la terre devint des moustiques, dans tout le pays d'Égypte. Les magiciens employèrent leurs pratiques occultes pour produire les moustiques; mais ils ne le purent pas. Les moustiques étaient sur les hommes et sur les bêtes. Alors les magiciens dirent au Pharaon: C'est le doigt de Dieu! Le cœur du Pharaon s'endurcit, et il n'écouta pas Moïse et Aaron, comme l'avait dit l'Éternel. L'Éternel dit à Moïse: Lève-toi de bon matin et présente-toi devant le Pharaon; lorsqu'il sortira (pour aller) près de l'eau, tu lui diras: Ainsi parle l'Éternel: Laisse partir mon peuple, afin qu'il me serve. Si tu ne laisses point partir mon peuple, je vais lâcher contre toi les mouches venimeuses, contre tes serviteurs, contre ton peuple et contre tes maisons; les maisons des Égyptiens seront remplies de mouches, ainsi que le sol sur lequel ils se trouvent. Mais, en ce jour-là, je ferai une distinction pour le pays de Gochên où se tient mon peuple, et là il n'y aura pas de mouches, afin que tu reconnaisses que moi, l'Éternel, je suis au milieu de ce pays. Je mettrai une démarcation libératrice entre mon peuple et ton peuple. Ce signe sera pour demain. L'Éternel fit ainsi. Il vint une masse de mouches venimeuses dans le palais du Pharaon, dans la maison de ses serviteurs et dans tout le pays d'Égypte; le pays fut dévasté par les mouches. Le Pharaon appela Moïse et Aaron, et dit: Allez offrir des sacrifices à votre Dieu dans le pays. Moïse répondit: Il n'est pas régulier d'agir ainsi; car nous offririons à l'Éternel, notre Dieu, des sacrifices qui sont en horreur aux Égyptiens, et si nous offrons sous les yeux des Égyptiens des sacrifices dont ils ont horreur, ne nous lapideront-ils pas? Nous ferons trois journées de marche dans le désert et nous offrirons des sacrifices à l'Éternel, notre Dieu, selon ce qu'il nous dira. Le Pharaon dit: Moi, je vais vous laisser partir pour offrir à l'Éternel, votre Dieu, des sacrifices dans le désert; seulement, vous, ne vous éloignez pas en y allant. Intercédez pour moi. Moïse répondit: Voilà. Je sors de chez toi et j'intercèderai auprès de l'Éternel. Demain, les mouches s'écarteront du Pharaon, de ses serviteurs et de son peuple. Mais que le Pharaon ne continue pas à (nous) tromper, en refusant de laisser partir le peuple, pour offrir des sacrifices à l'Éternel. Moïse sortit de chez le Pharaon et il intercéda auprès de l'Éternel. L'Éternel agit selon la parole de Moïse, et les mouches s'écartèrent du Pharaon, de ses serviteurs et de son peuple. Il n'en resta pas une. Mais le Pharaon, cette fois encore, endurcit son cœur et ne laissa point partir le peuple. L'Éternel dit à Moïse: Va vers le Pharaon, et tu lui diras: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu des Hébreux: Laisse partir mon peuple, afin qu'il me serve. Si tu refuses de le laisser partir, et si tu le retiens encore, la main de l'Éternel sera sur ton cheptel qui est dans la campagne, sur les chevaux, sur les ânes, sur les chameaux, sur le gros et sur le petit bétail; il y aura une peste très grave. L'Éternel distinguera entre le cheptel d'Israël et le cheptel de l'Égypte, et il ne périra rien de tout ce qui appartient aux Israélites. L'Éternel a fixé l'échéance en disant: Demain, l'Éternel fera cela dans le pays. L'Éternel fit ainsi, dès le lendemain. Tout le cheptel de l'Égypte mourut, et il ne mourut pas une (bête) du cheptel des Israélites. Le Pharaon envoya (prendre des informations); et voici que pas une (bête) du cheptel d'Israël n'était morte. Mais le cœur du Pharaon s'endurcit, et il ne laissa point partir le peuple. L'Éternel dit à Moïse et à Aaron: Prenez à pleines poignées de la suie de fourneau, et que Moïse la jette vers le ciel sous les yeux du Pharaon. Elle deviendra une poussière sur tout le pays d'Égypte; et elle produira, dans tout le pays d'Égypte, sur les hommes et sur les bêtes, des ulcères avec éruption de pustules. Ils prirent de la suie de fourneau et se tinrent devant le Pharaon; Moïse la jeta vers le ciel, et elle produisit sur les hommes et sur les bêtes des ulcères avec une éruption de pustules. Les magiciens ne purent se présenter devant Moïse à cause des ulcères; car les ulcères étaient sur les magiciens comme sur tous les Égyptiens. L'Éternel endurcit le cœur du Pharaon, et le Pharaon n'écouta pas Moïse et Aaron, comme l'Éternel l'avait dit à Moïse. L'Éternel dit à Moïse: Lève-toi de bon matin et présente-toi devant le Pharaon. Tu lui diras: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu des Hébreux: Laisse partir mon peuple, afin qu'il me serve. Car, cette fois, je vais envoyer toutes mes plaies contre ta personne, contre tes serviteurs et contre ton peuple, afin que tu reconnaisses que nul n'est semblable à moi sur toute la terre. Si maintenant j'avais étendu ma main, et si je t'avais frappé par la peste, toi et ton peuple, tu aurais disparu de la terre. Mais je t'ai laissé subsister, au contraire, afin de te faire voir ma force et pour que l'on publie mon nom par toute la terre. Si tu fais encore obstacle à mon peuple, et si tu ne le laisses point partir, je ferai pleuvoir demain, à cette heure, une grêle si accablante, qu'il n'y en a pas eu de semblable en Égypte depuis le jour de sa fondation jusqu'à maintenant. Fais donc mettre en sûreté ton cheptel et tout ce qui est à toi dans la campagne. La grêle tombera sur tous les hommes et sur toutes les bêtes qui se trouveront dans la campagne et qui n'auront pas été rassemblés dans les maisons, et ils mourront. Ceux des serviteurs du Pharaon qui craignirent la parole de l'Éternel firent retirer en hâte dans les maisons leurs serviteurs et leur cheptel. Mais ceux qui ne prirent pas à cœur la parole de l'Éternel laissèrent leurs serviteurs et leur cheptel dans la campagne. L'Éternel dit à Moïse: Étends ta main vers le ciel, et qu'il tombe de la grêle dans tout le pays d'Égypte sur les hommes, sur les bêtes et sur toute l'herbe des champs dans le pays d'Égypte. Moïse étendit son bâton vers le ciel; et l'Éternel envoya le tonnerre et la grêle, et le feu descendit sur la terre. L'Éternel fit pleuvoir de la grêle sur le pays d'Égypte. Il y eut de la grêle, et le feu se mêlait avec la grêle; elle était si violente qu'il n'y en avait pas eu de semblable dans tout le pays d'Égypte depuis qu'il existe comme nation. La grêle frappa, dans tout le pays d'Égypte, tout ce qui était dans la campagne, depuis les hommes jusqu'aux bêtes; la grêle frappa aussi toute l'herbe des champs et brisa tous les arbres des champs. Ce fut seulement dans le pays de Gochên, où étaient les Israélites, qu'il n'y eut pas de grêle. Le Pharaon fit appeler Moïse et Aaron et leur dit: Cette fois j'ai péché. C'est l'Éternel qui est juste, et moi et mon peuple qui avons tort. Intercédez auprès de l'Éternel, pour qu'il n'y ait plus de tonnerre ni de grêle; je vous laisserai partir, et l'on ne vous retiendra plus. Moïse lui dit: Quand je sortirai de la ville, je tendrai mes mains vers l'Éternel, le tonnerre cessera, et il n'y aura plus de grêle, afin que tu reconnaisses que la terre est à l'Éternel. Mais je sais que toi et tes serviteurs, vous ne craindrez pas encore l'Éternel Dieu. – Le lin et l'orge avaient été frappés, parce que l'orge était en épis et le lin en fleur; le froment et l'épeautre n'avaient pas été frappés, parce qu'ils sont tardifs. – Moïse sortit de chez le Pharaon et hors de la ville; il tendit ses mains vers l'Éternel, le tonnerre et la grêle cessèrent, et la pluie ne se déversa plus sur la terre. Le Pharaon, voyant que la pluie, la grêle et le tonnerre avaient cessé, continua de pécher et il endurcit son cœur, lui et ses serviteurs. Le cœur du Pharaon s'endurcit, et il ne laissa point partir les Israélites, selon ce que l'Éternel avait dit par l'intermédiaire de Moïse. L'Éternel dit à Moïse: Va vers le Pharaon, car c'est moi qui ai endurci son cœur et le cœur de ses serviteurs, pour faire éclater mes signes au milieu d'eux. C'est aussi pour que tu racontes à ton fils et au fils de ton fils comment j'ai traité les Égyptiens, et quels signes j'ai fait apparaître chez eux. Et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel. Moïse et Aaron allèrent vers le Pharaon et lui dirent: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu des Hébreux: Jusqu'à quand refuseras-tu de t'humilier devant moi? Laisse partir mon peuple, afin qu'il me serve. Car si tu refuses de laisser partir mon peuple, demain je ferai venir des sauterelles sur ton territoire. Elles couvriront la surface de la terre, et l'on ne pourra plus voir la terre; elles dévoreront le reste de ce qui subsiste, ce que vous a laissé la grêle; elles dévoreront tous les arbres qui poussent pour vous dans la campagne; elles rempliront tes maisons, les maisons de tous tes serviteurs et les maisons de tous les Égyptiens. Tes pères et les pères de tes pères n'auront rien vu de pareil depuis qu'ils ont existé sur ce territoire jusqu'à ce jour. (Moïse) se retira et sortit de chez le Pharaon. Les serviteurs du Pharaon lui dirent: Jusqu'à quand cet homme sera-t-il pour nous un piège? Laisse partir ces gens, et qu'ils servent l'Éternel, leur Dieu. Ne reconnais-tu pas encore que l'Égypte périt? On fit revenir Moïse et Aaron vers le Pharaon: Allez, leur dit-il, servez l'Éternel, votre Dieu. Quels sont ceux qui iront? Moïse répondit: Nous irons avec nos jeunes gens et nos vieillards, nous irons avec nos fils et nos filles, avec notre petit et notre gros bétail; car c'est pour nous une fête de l'Éternel. (Le Pharaon) leur dit: Que l'Éternel soit donc avec vous, car je vais vous laisser partir, vous et vos enfants! Prenez garde, vous allez au devant d'un malheur! Mais non, pas cela! Allez, vous les hommes, et servez l'Éternel, car c'est là ce que vous aviez demandé; et on les chassa de la présence du Pharaon. L'Éternel dit à Moïse: Étends ta main sur le pays d'Égypte pour (faire venir) les sauterelles et qu'elles montent sur le pays d'Égypte; qu'elles dévorent toute l'herbe de la terre, tout ce que la grêle a laissé. Moïse étendit son bâton sur le pays d'Égypte; et l'Éternel fit souffler un vent d'est sur le pays toute cette journée et toute la nuit. Au matin, le vent d'est avait amené les sauterelles. Les sauterelles montèrent sur tout le pays d'Égypte et se posèrent dans tout le territoire de l'Égypte; c'était si grave qu'auparavant il n'y avait jamais eu tant de sauterelles et qu'il n'y en aura jamais plus autant par la suite. Elles couvrirent la surface de toute la terre, et la terre fut obscurcie; elles dévorèrent toute l'herbe de la terre et tout le fruit des arbres, tout ce qui était resté après la grêle; et il ne resta aucune verdure aux arbres ni à l'herbe des champs, dans tout le pays d'Égypte. Le Pharaon se hâta d'appeler Moïse et Aaron. Il dit: J'ai péché contre l'Éternel, votre Dieu, et contre vous. Mais pardonne mon péché pour cette fois seulement; intercédez auprès de l'Éternel, votre Dieu, afin qu'au moins il écarte de moi cette plaie mortelle. Moïse sortit de chez le Pharaon et il intercéda auprès de l'Éternel. L'Éternel fit souffler un vent d'ouest très fort qui emporta les sauterelles et les précipita dans la mer des Joncs; il ne resta pas une seule sauterelle dans tout le territoire de l'Égypte. L'Éternel endurcit le cœur du Pharaon, et le Pharaon ne laissa point partir les Israélites. L'Éternel dit à Moïse: Étends ta main vers le ciel, et qu'il y ait des ténèbres sur le pays d'Égypte, des ténèbres palpables. Moïse étendit sa main vers le ciel; et il y eut d'épaisses ténèbres dans tout le pays d'Égypte, pendant trois jours. On ne se voyait pas l'un l'autre, et personne ne se leva de sa place pendant trois jours. Mais tous les Israélites avaient de la lumière là où ils habitaient. Le Pharaon appela Moïse et dit: Allez, servez l'Éternel. Vous ne laisserez sur place que votre petit et votre gros bétail, et vos enfants pourront aller avec vous. Moïse répondit: Tu mettras toi-même entre nos mains de quoi faire les sacrifices et les holocaustes que nous offrirons à l'Éternel, notre Dieu. Nos troupeaux iront avec nous, et il n'en restera pas un sabot; car nous en prendrons pour servir l'Éternel, notre Dieu; et jusqu'à ce que nous soyons arrivés là-bas, nous ne savons pas ce que nous offrirons pour le culte de l'Éternel. L'Éternel endurcit le cœur du Pharaon, et le Pharaon ne voulut pas les laisser partir. Le Pharaon dit à Moïse: Sors de chez moi! Garde-toi de revoir ma face, car le jour où tu verras ma face, tu mourras. Tu l'as dit! répliqua Moïse, je ne reverrai plus ta face. L'Éternel dit à Moïse: Je vais envoyer une dernière plaie au Pharaon et à l'Égypte. Après quoi, il vous laissera partir d'ici. Quand enfin il vous laissera partir, il ira jusqu'à vous chasser d'ici. Parle au peuple, pour que chaque homme demande à son voisin et chaque femme à sa voisine des objets d'argent et des objets d'or. L'Éternel avait fait en sorte que le peuple obtienne la faveur des Égyptiens au point que Moïse était très respecté dans le pays d'Égypte par les serviteurs du Pharaon et par le peuple. Moïse dit: Voici ce qu'a dit L'Éternel: Vers le milieu de la nuit, je m'avancerai dans l'intérieur de l'Égypte; et tous les premiers-nés vont mourir dans le pays d'Égypte, depuis le premier-né du Pharaon assis sur son trône jusqu'au premier-né de la servante qui travaille aux meules, et tous les premiers-nés du bétail. Il y aura de grands cris dans tout le pays d'Égypte, tels qu'il n'y en a jamais eu et qu'il n'y en aura jamais. Mais chez les Israélites, pas même un chien n'aboiera, ni contre un homme, ni contre une bête, afin que vous reconnaissiez la différence que Dieu fait entre l'Égypte et Israël. Alors tous tes serviteurs viendront se prosterner devant moi, en disant: Sors, toi et tout le peuple qui te suit. Après cela, je sortirai. (Moïse) quitta le Pharaon dans une ardente colère. L'Éternel dit à Moïse: Le Pharaon ne vous écoutera pas, afin que mes prodiges se multiplient dans le pays d'Égypte. Moïse et Aaron firent tous ces prodiges devant le Pharaon; l'Éternel endurcit le cœur du Pharaon, qui ne laissa point partir les Israélites hors de son pays. L'Éternel dit à Moïse et à Aaron dans le pays d'Égypte: Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois; il sera pour vous le premier des mois de l'année. Parlez à toute la communauté d'Israël et dites: Le 10 de ce mois, on prendra un agneau pour chaque famille, un agneau par maison. Si la famille est trop peu nombreuse pour un agneau, on le prendra avec son voisin le plus proche de la maison, selon le nombre des personnes; vous répartirez cet agneau d'après ce que chacun peut manger. Ce sera un agneau sans défaut, mâle, âgé d'un an; vous pourrez prendre un agneau ou un chevreau. Vous l'aurez en garde jusqu'au quatorzième jour de ce mois; et toute l'assemblée de la communauté d'Israël l'immolera entre les deux soirs. On prendra de son sang et l'on en mettra sur les deux poteaux et sur le linteau (de la porte) des maisons où on le mangera. Cette même nuit, on en mangera la chair, on la mangera rôtie au feu avec des pains sans levain et des herbes amères. Vous ne le mangerez pas à demi cuit, ni bouilli dans l'eau; mais il sera rôti au feu, la tête avec les pattes et les entrailles. Vous n'en laisserez rien jusqu'au matin; et, s'il en reste quelque chose le matin, vous le brûlerez au feu. Voici comment vous le mangerez: une ceinture à vos reins, vos sandales aux pieds et votre bâton à la main; et vous le mangerez à la hâte. C'est la Pâque de l'Éternel. Cette nuit-là, je parcourrai le pays d'Égypte et je frapperai tous les premiers-nés du pays d'Égypte, depuis les hommes jusqu'au bétail, et j'exercerai des jugements contre tous les dieux de l'Égypte. Je suis l'Éternel. Le sang vous servira de signe sur les maisons où vous serez; je verrai le sang, je passerai au-dessus de vous, et il n'y aura pas sur vous de fléau destructeur, quand je frapperai le pays d'Égypte. Ce jour sera pour vous un souvenir, et vous le célébrerez comme une prescription perpétuelle dans chaque génération. Pendant sept jours, vous mangerez des pains sans levain. Dès le premier jour, vous supprimerez le levain de vos maisons; car toute personne qui mangera du pain levé, du premier jour au septième jour, sera retranchée d'Israël. Le premier jour, vous aurez une sainte convocation; et le septième jour, vous aurez une sainte convocation. On ne fera aucun ouvrage ces jours-là; vous pourrez seulement préparer la nourriture de chaque personne. Vous observerez (la fête) des pains sans levain, car c'est en ce jour précis que j'aurai fait sortir vos troupes du pays d'Égypte; vous observerez ce jour comme une prescription perpétuelle pour toutes vos générations. Le premier (mois), le quatorzième jour du mois au soir, vous mangerez des pains sans levain jusqu'au soir du vingt et unième jour. Pendant sept jours, il ne se trouvera pas de levain dans vos maisons; car toute personne qui mangera du pain levé sera retranchée de la communauté d'Israël, que ce soit dans le pays un immigrant ou un autochtone. Vous ne mangerez aucun pain levé; dans tous les lieux où vous habiterez, vous mangerez des pains sans levain. Moïse appela tous les anciens d'Israël et leur dit: Allez prendre du petit bétail pour vos familles, et immolez la Pâque. Vous prendrez ensuite un bouquet d'hysope, vous le tremperez dans le sang qui sera dans le bassin, et vous toucherez le linteau et les deux poteaux (de la porte) avec le sang qui sera dans le bassin. Nul de vous ne sortira de sa maison jusqu'au matin. Quand l'Éternel traversera l'Égypte pour frapper et qu'il verra le sang sur le linteau et sur les deux poteaux, l'Éternel passera par-dessus la porte et ne laissera pas le destructeur entrer dans vos maisons pour (vous) frapper. Vous observerez cela comme une prescription pour vous et pour vos fils à perpétuité. Quand vous serez entrés dans le pays que l'Éternel vous donnera, selon sa parole, vous observerez ce rite. Et lorsque vos fils vous diront: Que signifie pour vous ce rite? vous répondrez: C'est le sacrifice de la Pâque en l'honneur de l'Éternel, qui a passé par-dessus les maisons des Israélites en Égypte, lorsqu'il frappa les Égyptiens et qu'il préserva nos maisons. Le peuple s'inclina et se prosterna. Et les Israélites s'en allèrent; ils firent exactement ce que l'Éternel avait ordonné à Moïse et Aaron. Au milieu de la nuit, l'Éternel frappa tout premier-né dans le pays d'Égypte, depuis le premier-né du Pharaon assis sur son trône, jusqu'au premier-né du captif dans sa prison, et jusqu'à tout premier-né du bétail. Le Pharaon se leva de nuit, lui, tous ses serviteurs et tous les Égyptiens; et il y eut de grands cris en Égypte, car il n'y avait point de maison où il n'y eût un mort. Dans la nuit même, (le Pharaon) appela Moïse et Aaron et leur dit: Levez-vous, sortez du milieu de mon peuple, vous et les Israélites aussi. Allez, servez l'Éternel comme vous l'avez dit. Prenez aussi votre petit et votre gros bétail, comme vous l'avez dit; allez, et bénissez-moi aussi. Les Égyptiens pressaient le peuple; ils avaient hâte de le laisser partir du pays, car ils disaient: Nous périssons tous. Le peuple emporta sa pâte avant qu'elle soit levée. Leurs pétrins étaient enveloppés dans leurs vêtements, sur leurs épaules. Les Israélites firent ce que Moïse avait dit: ils demandèrent aux Égyptiens des objets d'argent, des objets d'or et des vêtements. L'Éternel fit en sorte que le peuple obtienne la faveur des Égyptiens, qui se rendirent à leur demande, et ils enlevèrent cela aux Égyptiens. Les Israélites partirent de Ramsès pour Soukkoth au nombre d'environ six cent mille hommes de pied, sans les enfants. Tout un ramassis de gens monta aussi avec eux; ils avaient un cheptel considérable de petit et de gros bétail. Ils firent des gâteaux cuits sans levain avec la pâte qu'ils avaient emportée d'Égypte, et qui n'était pas levée; car ils avaient été chassés d'Égypte, sans pouvoir s'attarder et sans avoir fait de provisions pour eux. Le séjour que les Israélites firent en Égypte fut de 430 ans. Au bout de 430 ans, ce jour précis, toutes les troupes de l'Éternel sortirent du pays d'Égypte. Ce fut une nuit de veille en l'honneur de l'Éternel, parce qu'il les fit sortir du pays d'Égypte; c'est une nuit de veille en l'honneur de l'Éternel pour tous les Israélites dans chaque génération. L'Éternel dit à Moïse et à Aaron: Voici la prescription au sujet de la Pâque: Aucun étranger n'en mangera. Tu circonciras tout esclave acquis à prix d'argent; alors il en mangera. Le résident temporaire et le mercenaire n'en mangeront pas. On la mangera dans la maison même; vous n'emporterez pas de chair hors de la maison, et vous ne briserez aucun os. Toute la communauté d'Israël célébrera (la Pâque). Si un immigrant en séjour chez toi veut célébrer la Pâque en l'honneur de l'Éternel, tout mâle chez lui devra être circoncis; alors il s'approchera pour la célébrer et il sera comme l'autochtone; mais aucun incirconcis n'en mangera. Il y aura une même loi pour l'autochtone et pour l'immigrant en séjour au milieu de vous. Tous les Israélites firent exactement ce que l'Éternel avait ordonné à Moïse et à Aaron; Ce jour précis, l'Éternel fit sortir du pays d'Égypte les Israélites, en troupes organisées. L'Éternel parla à Moïse et dit: Consacre-moi tout premier-né, tant des hommes que des bêtes, tout aîné chez les Israélites; il m'appartient. Moïse dit au peuple: Souvenez-vous de ce jour où vous êtes sortis d'Égypte, de la maison de servitude; car c'est par la puissance de sa main que l'Éternel vous en a fait sortir. On ne mangera pas de pain levé. Vous sortez aujourd'hui, au mois des épis. Quand l'Éternel t'aura fait entrer dans le pays des Cananéens, des Hittites, des Amoréens, des Héviens et des Yebousiens, qu'il a juré à tes pères de te donner, pays découlant de lait et de miel, tu rendras ce culte à l'Éternel dans ce même mois. Pendant sept jours, tu mangeras des pains sans levain; et le septième jour, il y aura une fête en l'honneur de l'Éternel. On mangera des pains sans levain pendant les sept jours; on ne verra pas chez toi de pain levé et l'on ne verra pas chez toi de levain, dans tout ton territoire. Tu feras en ce jour un récit à ton fils, en disant: C'est à cause de ce que l'Éternel a fait pour moi, lorsque je suis sorti d'Égypte. Ce sera pour toi comme un signe sur ta main et comme un rappel entre tes yeux, afin que la loi de l'Éternel soit dans ta bouche; car c'est d'une main puissante que l'Éternel t'a fait sortir d'Égypte. Tu observeras cette prescription au temps fixé, d'année en année. Quand l'Éternel t'aura fait entrer dans le pays des Cananéens, comme il l'a juré à toi et à tes pères, et qu'il te l'aura donné, tu présenteras à l'Éternel tout (fils) aîné, même tout aîné des portées du bétail que tu auras: les mâles (appartiennent) à l'Éternel. Tu rachèteras avec un agneau tout premier-né de l'âne; et si tu ne le rachètes pas, tu lui briseras la nuque. Tu rachèteras aussi tout premier-né de l'homme parmi tes fils. Et lorsque demain ton fils te demandera: Que signifie cela? tu lui répondras: Par la puissance de (sa) main, l'Éternel nous a fait sortir de l'Égypte, de la maison de servitude; et, comme le Pharaon refusait avec dureté de nous laisser partir, l'Éternel fit mourir tous les premiers-nés dans le pays d'Égypte, depuis les premiers-nés des hommes jusqu'aux premiers-nés du bétail. Voilà pourquoi j'offre en sacrifice à l'Éternel tout aîné parmi les mâles, et je rachète tout premier-né de mes fils. Ce sera comme un signe sur ta main et comme des fronteaux entre tes yeux; car c'est par la puissance de sa main que l'Éternel nous a fait sortir d'Égypte. Lorsque le Pharaon laissa partir le peuple, Dieu ne le conduisit point par le chemin du pays des Philistins, quoique le plus proche; car Dieu disait: Le peuple pourrait avoir du regret en voyant la guerre et retourner en Égypte. Mais Dieu fit faire un détour au peuple par le chemin du désert, vers la mer des Joncs. Les Israélites montèrent tout équipés hors du pays d'Égypte. Moïse prit avec lui les ossements de Joseph; car Joseph avait fait jurer les fils d'Israël en disant: Certes, Dieu vous visitera, et vous ferez remonter mes ossements avec vous loin d'ici. Ils partirent de Soukkoth et campèrent à Étam, à l'extrémité du désert. L'Éternel allait devant eux, le jour dans une colonne de nuée pour les guider sur le chemin et la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer, afin qu'ils marchent jour et nuit. La colonne de nuée ne se retirait pas de devant le peuple pendant le jour, ni la colonne de feu pendant la nuit. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle aux Israélites; qu'ils se détournent et qu'ils campent devant Pi-Hahiroth, entre Migdol et la mer, vis-à-vis de Baal-Tsephôn. C'est en face de ce lieu que vous camperez, près de la mer. Le Pharaon dira des Israélites: Ils sont égarés dans le pays; le désert s'est refermé sur eux. J'endurcirai le cœur du Pharaon, et il les poursuivra, mais je serai glorifié par le moyen du Pharaon et de toute son armée, et les Égyptiens reconnaîtront que je suis l'Éternel. C'est ce qu'ils firent. On annonça au roi d'Égypte que le peuple avait pris la fuite. Alors les sentiments du Pharaon et celui de ses serviteurs à l'égard du peuple furent changés. Ils dirent: Qu'avons-nous fait en laissant partir Israël, dont nous n'aurons plus les services? Le Pharaon attela son char et prit son peuple avec lui. Il prit six cent chars d'élite et tous les chars de l'Égypte; sur tous il y avait des équipages de trois hommes. L'Éternel endurcit le cœur du Pharaon, roi d'Égypte, et le Pharaon poursuivit les Israélites. Les Israélites étaient sortis librement. Les Égyptiens les poursuivirent; et tous les chevaux, les chars du Pharaon, ses cavaliers et son armée, les atteignirent alors qu'ils campaient près de la mer, vers Pi-Hahiroth, vis-à-vis de Baal-Tsephôn. Le Pharaon approchait. Les Israélites levèrent les yeux, et voici que les Égyptiens s'étaient mis en marche derrière eux. Et les Israélites furent remplis de crainte et crièrent à l'Éternel. Ils dirent à Moïse: Est-ce parce qu'il n'y avait point de tombes en Égypte, que tu nous as emmenés pour mourir au désert? Que nous as-tu fait en nous faisant sortir d'Égypte? N'est-ce pas là ce que nous te disions en Égypte: Laisse-nous servir les Égyptiens, car mieux vaut pour nous servir les Égyptiens que de mourir au désert? Moïse répondit au peuple: Soyez sans crainte, restez en place et voyez comment l'Éternel va vous sauver aujourd'hui; car les Égyptiens que vous voyez aujourd'hui, vous ne les verrez plus jamais. L'Éternel combattra pour vous; et vous, gardez le silence. L'Éternel dit à Moïse: Pourquoi cries-tu vers moi? Parle aux Israélites et qu'ils se mettent en marche. Toi, lève ton bâton, étends ta main sur la mer et fends-la; les Israélites entreront au milieu de la mer à (pied) sec. Quant à moi, je vais endurcir le cœur des Égyptiens, pour qu'ils y entrent derrière eux; je serai glorifié par le moyen du Pharaon et de toute son armée, de ses chars et de ses cavaliers, et les Égyptiens reconnaîtront que je suis l'Éternel, quand j'aurai été glorifié par le moyen du Pharaon, de ses chars et de ses cavaliers. L'Ange de Dieu qui allait devant le camp d'Israël, partit et alla derrière eux; et la colonne de nuée partit de devant eux et se tint derrière eux. Elle se rendit entre le camp des Égyptiens et le camp d'Israël. Elle était (pour les uns) nuée et ténèbres et (pour les autres) elle éclairait la nuit. Ils ne s'approchèrent pas les uns des autres pendant toute la nuit. Alors Moïse étendit sa main sur la mer; l'Éternel refoula la mer toute la nuit par un puissant vent d'est; il mit la mer à sec, et les eaux se fendirent. Les Israélites entrèrent au milieu de la mer à (pied) sec, et les eaux furent pour eux une muraille à leur droite et à leur gauche. Les Égyptiens (les) poursuivirent; et tous les chevaux du Pharaon, ses chars et ses cavaliers entrèrent après eux au milieu de la mer. Pendant la veille du matin, l'Éternel regarda de la colonne de feu et de nuée le camp des Égyptiens et mit en désordre le camp des Égyptiens. Il écarta les roues de leurs chars et en alourdit la marche. Les Égyptiens dirent alors: Fuyons devant Israël, car l'Éternel combat pour eux contre les Égyptiens. L'Éternel dit à Moïse: Étends ta main sur la mer et les eaux reviendront sur les Égyptiens, sur leurs chars et sur leurs cavaliers. Moïse étendit sa main sur la mer; à l'approche du matin, la mer revint à son niveau habituel; les Égyptiens s'enfuirent à son approche; mais l'Éternel précipita les Égyptiens au milieu de la mer. Les eaux revinrent et couvrirent les chars, les cavaliers et toute l'armée du Pharaon, qui étaient entrés dans la mer derrière les Israélites et il n'en resta pas un seul. Mais les Israélites marchèrent à (pied) sec au milieu de la mer, et les eaux étaient pour eux une muraille à leur droite et à leur gauche. Ce jour-là, l'Éternel sauva Israël de la main des Égyptiens; et Israël vit les Égyptiens morts sur le rivage de la mer. Israël vit par quelle main puissante l'Éternel avait agi contre les Égyptiens; le peuple craignit l'Éternel. Ils crurent en l'Éternel et en Moïse, son serviteur. Alors Moïse et les Israélites chantèrent ce cantique à l'Éternel. Ils dirent: Je chanterai à l'Éternel, car il a montré sa souveraineté; Il a jeté dans la mer le cheval et son cavalier. L'Éternel est ma force et l'objet de mes cantiques, Il est devenu mon salut. Il est mon Dieu: Je veux lui rendre hommage. Il est le Dieu de mon père: je l'exalterai. L'Éternel est un guerrier. L'Éternel est son nom. Il a précipité dans la mer les chars du Pharaon et son armée; Ses équipages d'élite ont été submergés par la mer des Joncs. Les flots les ont couverts: Ils sont descendus dans les profondeurs, comme une pierre. Ta droite, ô Éternel! est magnifiée par sa vigueur; Ta droite, ô Éternel! a écrasé l'ennemi. Par la grandeur de ta majesté Tu renverses ceux qui se dressent contre toi; Tu déchaînes l'ardeur de ta colère: Elle les dévore comme du chaume. Au souffle de tes narines, les eaux se sont amoncelées, Les courants se sont dressés comme une masse, Les flots se sont durcis au cœur de la mer. L'ennemi disait: je poursuivrai, j'atteindrai, Je partagerai le butin; Je m'en repaîtrai, Je tirerai l'épée, ma main s'en emparera. Tu as soufflé de ton haleine: La mer les a couverts; Ils se sont enfoncés comme du plomb, Dans des eaux puissantes. Qui est comme toi parmi les dieux, ô Éternel? Qui est comme toi magnifique en sainteté, Redoutable (et digne) de louanges, Opérant des miracles? Tu as étendu ta droite: La terre les a engloutis. Par ta bienveillance tu as conduit Ce peuple que tu as racheté; Par ta puissance tu le diriges Vers ta demeure sainte. Les peuples l'ont appris, et ils tremblent: Les douleurs saisissent les habitants de la Philistie; Les commandants d'Édom s'épouvantent; Un frémissement saisit les guerriers de Moab; Tous les habitants de Canaan défaillent. La terreur et la peur tomberont sur eux; Par la grandeur de ton bras Ils deviendront muets comme une pierre, Jusqu'à ce que ton peuple, ô Éternel! ait passé, Jusqu'à ce qu'il ait passé, Le peuple que tu as acquis. Tu les amèneras et tu les implanteras Sur la montagne de ton héritage, Au lieu que tu as préparé pour ta résidence, ô Éternel! Au sanctuaire, Seigneur! que tes mains ont établi. L'Éternel régnera éternellement et à toujours. Car les chevaux du Pharaon, avec ses chars et ses cavaliers sont entrés dans la mer. Et l'Éternel a ramené sur eux les eaux de la mer; Mais les Israélites ont marché à (pied) sec au milieu de la mer. Miryam, la prophétesse, sœur d'Aaron, prit à la main le tambourin, et toutes les femmes sortirent à sa suite, avec des tambourins et des danses. Miryam leur répondait: Chantez à l'Éternel, car il a montré sa souveraineté; Il a jeté dans la mer le cheval et son cavalier. Moïse fit partir Israël de la mer des Joncs. Ils prirent la direction du désert de Chour; et après trois journées de marche dans le désert, ils ne trouvèrent pas d'eau. Ils arrivèrent à Mara; mais ils ne purent pas boire l'eau de Mara, parce qu'elle était amère. D'où le nom de Mara qu'on lui donna. Le peuple murmura contre Moïse en disant: Que boirons-nous? (Moïse) cria à l'Éternel; et l'Éternel lui indiqua un certain bois, qu'il jeta dans l'eau. Et l'eau devint douce. C'est là que l'Éternel donna au peuple des prescriptions et des ordonnances, et ce fut là qu'il le mit à l'épreuve. Il dit: Si tu écoutes attentivement la voix de l'Éternel, ton Dieu, si tu fais ce qui est droit à ses yeux, si tu prêtes l'oreille à ses commandements et si tu observes toutes ses prescriptions, je ne t'infligerai aucune des maladies que j'ai infligées aux Égyptiens; car je suis l'Éternel, qui te guérit. Ils arrivèrent à Élim, où il y avait douze sources d'eau et soixante-dix palmiers. Ils campèrent là, près de l'eau. Toute la communauté des Israélites partit d'Élim, pour arriver au désert de Sin, qui est entre Élim et le Sinaï, le quinzième jour du second mois après leur sortie du pays d'Égypte. Alors toute la communauté des Israélites murmura dans le désert contre Moïse et Aaron. Les Israélites leur dirent: Que ne sommes-nous morts par la main de l'Éternel dans le pays d'Égypte, quand nous étions assis près des marmites de viande, quand nous mangions du pain à satiété? Car vous nous avez fait venir dans ce désert pour faire mourir de faim toute cette assemblée. L'Éternel dit à Moïse: Je vais faire pleuvoir pour vous du pain, du haut du ciel. Le peuple sortira et en recueillera, jour par jour, la quantité nécessaire, ainsi je le mettrai à l'épreuve et verrai s'il marche, ou non, selon ma loi. Le sixième jour, lorsqu'ils prépareront ce qu'ils auront apporté, il y en aura deux fois plus que ce qu'ils récoltent chaque jour. Moïse et Aaron dirent à tous les Israélites: Ce soir, vous reconnaîtrez que c'est l'Éternel qui vous a fait sortir du pays d'Égypte, et au matin vous verrez la gloire de l'Éternel, parce qu'il a entendu vos murmures contre l'Éternel; car que sommes-nous, pour que vous murmuriez contre nous? Moïse dit: L'Éternel vous donnera ce soir de la viande à manger, et au matin du pain à satiété; l'Éternel a entendu les murmures que vous avez proférés contre lui; car que sommes-nous? Ce n'est pas contre nous que sont (dirigés) vos murmures, c'est contre l'Éternel. Moïse dit à Aaron: Dis à toute la communauté des Israélites: Approchez-vous devant l'Éternel, car il a entendu vos murmures. Tandis qu'Aaron parlait à toute la communauté des Israélites, ils se tournèrent du côté du désert, et voici que la gloire de l'Éternel apparut dans la nuée. L'Éternel parla à Moïse et dit: J'ai entendu les murmures des Israélites. Parle-leur en ces termes: Entre les deux soirs vous mangerez de la viande, et au matin vous vous rassasierez de pain; et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel, votre Dieu. Le soir, des cailles montèrent et couvrirent le camp; et au matin il y eut autour du camp une couche de rosée. Quand cette couche de rosée se leva, il y avait à la surface du désert quelque chose de menu, de granuleux, quelque chose de menu comme le givre sur la terre. Les Israélites regardèrent et se dirent l'un à l'autre: Qu'est-ce que c'est? Car ils ne savaient pas ce que c'était. Moïse leur dit: C'est le pain que l'Éternel vous donne pour nourriture. Voici ce que l'Éternel a ordonné: Recueillez-en, chacun ce qu'il lui faut pour sa nourriture, un omer par tête, selon le nombre de personnes; chacun en prendra pour ceux qui sont dans sa tente. Les Israélites firent ainsi; et ils en recueillirent les uns plus, les autres moins. On mesurait ensuite avec l'omer; celui qui en avait plus n'avait rien de trop, et celui qui en avait moins n'en manquait pas. Chacun recueillait ce qu'il lui fallait pour sa nourriture. Moïse leur dit: Que personne n'en laisse jusqu'au matin. Ils n'écoutèrent pas Moïse; il y eut des gens qui en laissèrent jusqu'au matin; mais il s'y mit des vers, et cela devint infect. Moïse s'indigna contre ces gens. Tous les matins, chacun recueillait ce qu'il lui fallait pour sa nourriture; et quand venait la chaleur du soleil, cela fondait. Le sixième jour, ils recueillirent une quantité double de nourriture, deux omers pour chacun. Tous les chefs de la communauté vinrent le rapporter à Moïse. Et Moïse leur dit: C'est ce que l'Éternel a déclaré. Demain est le jour férié, le saint sabbat de l'Éternel; faites cuire ce que vous avez à faire cuire, faites bouillir ce que vous avez à faire bouillir, et tout le surplus, laissez-le en réserve jusqu'au matin. Ils le laissèrent jusqu'au matin, comme Moïse l'avait ordonné; cela ne devint pas infect, et il ne s'y trouva pas de vermine. Moïse dit: Mangez-le aujourd'hui, car aujourd'hui c'est le sabbat en l'honneur de l'Éternel; aujourd'hui vous n'en trouverez pas dans la campagne. Pendant six jours vous en recueillerez; mais le septième jour, c'est le sabbat; il n'y en aura pas. Le septième jour, quelques-uns du peuple sortirent pour en recueillir, mais ils n'en trouvèrent pas. Alors l'Éternel dit à Moïse: Jusqu'à quand refuserez-vous d'observer mes commandements et mes lois? Voyez que l'Éternel vous a donné le sabbat; c'est pourquoi il vous donne au sixième jour de la nourriture pour deux jours. Que chacun de vous reste où il est, que personne ne quitte sa place le septième jour. Et le peuple respecta le sabbat le septième jour. La maison d'Israël donna le nom de manne à cette (nourriture) qui ressemblait à de la graine de coriandre; elle était blanche et avait le goût d'un gâteau au miel. Moïse dit: Voici ce que l'Éternel a ordonné: Qu'un plein omer de manne soit conservé pour vos générations (futures), afin qu'elles voient le pain que je vous ai fait manger dans le désert, quand je vous ai fait sortir du pays d'Égypte. Et Moïse dit à Aaron: Prends une urne, mets-y un plein omer de manne, et dépose-la devant l'Éternel, afin qu'elle soit conservée pour vos générations (futures). Suivant l'ordre donné par l'Éternel à Moïse, Aaron le déposa devant le Témoignage, afin qu'il soit conservé. Les Israélites ont mangé la manne pendant quarante ans, jusqu'à leur arrivée dans un pays habité; ils ont mangé la manne jusqu'à leur arrivée à la limite du pays de Canaan. L'omer est la dixième partie de l'épha. Toute la communauté des Israélites partit du désert de Sin selon l'ordre de l'Éternel pour leur départ; ils campèrent à Rephidim; il n'y avait point d'eau à boire pour le peuple. Alors le peuple entra en contestation avec Moïse. Ils dirent: Donnez-nous de l'eau à boire. Moïse leur répondit: Pourquoi entrez-vous en contestation avec moi? Pourquoi tentez-vous l'Éternel? Le peuple était là, pressé par la soif, et le peuple murmurait contre Moïse. Il disait: Pourquoi nous as-tu fait monter hors d'Égypte, pour nous faire mourir de soif, moi, mes fils et mes troupeaux? Moïse cria à l'Éternel en disant: Que ferai-je pour ce peuple? Encore un peu, et ils me lapideront. L'Éternel dit à Moïse: Passe devant le peuple et prends avec toi des anciens d'Israël: prends aussi dans ta main ton bâton avec lequel tu as frappé le Nil, et tu t'avanceras. Me voici, je me tiens là devant toi sur le rocher en Horeb, tu frapperas le rocher, il en sortira de l'eau, et le peuple boira. Moïse fit ainsi, aux yeux des anciens d'Israël. Il appela ce lieu du nom de Massa et Meriba, parce que les Israélites avaient contesté, et parce qu'ils avaient tenté l'Éternel, en disant: L'Éternel est-il au milieu de nous, (oui) ou non? Amalec vint combattre Israël à Rephidim. Alors Moïse dit à Josué: Choisis-nous des hommes, sors et combats Amalec; demain je me tiendrai sur le sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main. Josué fit ce que Moïse lui avait dit, pour combattre Amalec. Moïse, Aaron et Hour montèrent au sommet de la colline. Lorsque Moïse élevait la main, Israël était le plus fort; et lorsqu'il reposait la main, Amalec était le plus fort. Les mains de Moïse étant alourdies, ils prirent une pierre qu'ils placèrent sous lui, et il s'assit dessus. Aaron et Hour soutenaient ses mains, l'un d'un côté, l'autre de l'autre; et ses mains restèrent fermes jusqu'au coucher du soleil. Et Josué soumit Amalec et son peuple en les frappant du tranchant de l'épée. L'Éternel dit à Moïse: Écris ces choses comme souvenir dans le livre, et déclare à Josué que j'effacerai le souvenir d'Amalec de dessous les cieux. Moïse bâtit un autel et l'appela du nom de: l'Éternel mon étendard. Il dit: Parce qu'une main (s'est élevée) contre le trône de l'Éternel, il y aura guerre de l'Éternel contre Amalec, de génération en génération. Jéthro, sacrificateur de Madian beau-père de Moïse, apprit tout de ce que Dieu avait fait pour Moïse et pour Israël, son peuple: à savoir que l'Éternel avait fait sortir Israël d'Égypte. Jéthro, beau-père de Moïse, prit Séphora, femme de Moïse, qu'il avait laissé partir, ainsi que ses deux fils; l'un se nommait Guerchôm, car il avait dit: Je suis un immigrant dans un pays étranger; l'autre se nommait Éliézer, car il avait dit: Le Dieu de mon père (est venu) à mon secours et m'a délivré de l'épée du Pharaon. Jéthro, beau-père de Moïse, avec les fils et la femme de Moïse, vint vers lui au désert où il campait, à la montagne de Dieu. Il dit à Moïse: Moi, ton beau-père Jéthro, je viens vers toi, avec ta femme accompagnée de ses deux fils. Moïse sortit au-devant de son beau-père, se prosterna et l'embrassa. Ils s'informèrent réciproquement de leur santé, puis ils entrèrent sous la tente. Moïse raconta à son beau-père tout ce que l'Éternel avait fait au Pharaon et à l'Égypte à cause d'Israël, toutes les souffrances qui les avaient atteints en chemin et dont l'Éternel les avait délivrés. Jéthro se réjouit de tout le bien que l'Éternel avait fait à Israël, et de ce qu'il l'avait délivré de la main des Égyptiens. Et Jéthro dit: Béni soit l'Éternel qui vous a délivrés de la main des Égyptiens et de la main du Pharaon, qui a délivré le peuple du pouvoir des Égyptiens! Je reconnais maintenant que l'Éternel est plus grand que tous les dieux et cela, alors qu'on agissait délibérément contre Israël. Jéthro, beau-père de Moïse, prit un holocauste et des sacrifices (pour les offrir) à Dieu. Aaron et tous les anciens d'Israël vinrent participer au repas avec le beau-père de Moïse, en présence de Dieu. Le lendemain, Moïse siégea pour juger le peuple, et le peuple se tint devant Moïse depuis le matin jusqu'au soir. Le beau-père de Moïse vit tout ce qu'il faisait pour le peuple, et il dit: Que fais-tu là pour ce peuple? Pourquoi sièges-tu seul, et tout le peuple se présente-t-il devant toi, depuis le matin jusqu'au soir? Moïse répondit à son beau-père: C'est que le peuple vient à moi pour consulter Dieu. Quand ils ont quelque affaire, on vient devant moi; je sers d'arbitre entre les deux parties et je fais connaître les prescriptions de Dieu et ses lois. Le beau-père de Moïse lui dit: Ce que tu fais n'est pas bien. Tu t'épuiseras toi-même, ainsi que ce peuple qui est avec toi; car la tâche est trop lourde pour toi; tu ne pourras pas l'exécuter toi seul. Maintenant écoute ma voix; je vais te donner un conseil, et que Dieu soit avec toi! Représente le peuple auprès de Dieu et porte toi-même les affaires devant Dieu. Explique-leur les prescriptions et les lois; et fais-leur connaître le chemin qu'ils doivent suivre et l'œuvre qu'ils doivent faire. Discerne parmi tout le peuple des hommes de valeur, craignant Dieu, des hommes (attachés) à la vérité et qui haïssent le gain malhonnête; établis-(les) sur eux comme chefs de mille, chefs de cent, chefs de cinquante et chefs de dix. Qu'ils jugent le peuple en tout temps; qu'ils portent devant toi toute affaire importante, et qu'ils jugent eux-mêmes les affaires secondaires. Allège ta charge, et qu'ils la portent avec toi. Si tu fais cela, et que Dieu te donne des ordres, tu pourras tenir bon, et tout ce peuple parviendra en paix à destination. Moïse écouta la voix de son beau-père et fit tout ce qu'il avait dit. Moïse choisit des hommes de valeur parmi tout Israël et les établit à la tête du peuple, chefs de mille, chefs de cent, chefs de cinquante et chefs de dix. Ils jugeaient le peuple en tout temps; ils portaient devant Moïse les affaires difficiles et jugeaient eux-mêmes toutes les affaires secondaires. Moïse laissa partir son beau-père, qui s'en alla dans son pays. Le troisième mois après leur sortie du pays d'Égypte, les Israélites arrivèrent ce jour-là au désert du Sinaï. Partis de Rephidim, ils arrivèrent au désert du Sinaï et campèrent dans le désert: Israël campa là, vis-à-vis de la montagne. Moïse monta vers Dieu; l'Éternel l'appela du haut de la montagne en disant: Voici ce que tu diras à la maison de Jacob et que tu annonceras aux Israélites: Vous avez vu vous-mêmes ce que j'ai fait à l'Égypte: je vous ai portés sur des ailes d'aigle et fait venir vers moi. Maintenant, si vous écoutez ma voix et si vous gardez mon alliance, vous m'appartiendrez en propre entre tous les peuples, car toute la terre est à moi. Quant à vous, vous serez pour moi un royaume de sacrificateurs et une nation sainte. Voilà les paroles que tu diras aux Israélites. Moïse vint appeler les anciens du peuple et mit devant eux toutes ces paroles, comme l'Éternel le lui avait ordonné. Tout le peuple unanime répondit: Nous ferons tout ce que l'Éternel a dit. Moïse répéta les paroles du peuple à l'Éternel. L'Éternel dit à Moïse: Moi, je viendrai vers toi au plus épais de la nuée, afin que le peuple entende quand je te parlerai, et qu'il ait aussi toujours confiance en toi. Moïse rapporta les paroles du peuple à l'Éternel. L'Éternel dit à Moïse: Va vers le peuple; sanctifie -le aujourd'hui et demain; qu'ils nettoient leurs vêtements. Qu'ils soient prêts pour le troisième jour; car le troisième jour l'Éternel descendra, aux yeux de tout le peuple, sur le mont Sinaï. Tu fixeras au peuple des limites tout à l'entour en disant: Gardez-vous de monter sur la montagne, ou d'en toucher le bord. Quiconque touchera la montagne sera puni de mort. On ne portera pas la main sur lui, mais on le lapidera, ou bien on le percera de flèches: bête ou homme, il ne restera pas en vie. Quand la corne de bélier retentira, ceux-ci monteront sur la montagne. Moïse descendit de la montagne vers le peuple; il sanctifia le peuple, et ils nettoyèrent leurs vêtements. Il dit au peuple: Soyez prêts dans trois jours; ne vous approchez d'aucune femme. Le troisième jour au matin, il y eut du tonnerre, des éclairs et une épaisse nuée sur la montagne; le son du cor retentit fortement; et tout le peuple qui était dans le camp se mit à trembler. Moïse fit sortir le peuple du camp à la rencontre de Dieu et ils se placèrent au bas de la montagne. Le mont Sinaï était tout en fumée, parce que l'Éternel y était descendu au milieu du feu; cette fumée s'élevait comme la fumée d'une fournaise, et toute la montagne tremblait avec violence. Le son du cor retentissait de plus en plus fortement. Moïse parlait, et Dieu lui répondait à haute voix. Ainsi l'Éternel descendit sur le mont Sinaï, sur le sommet de la montagne, et Moïse monta. L'Éternel dit à Moïse: Descends, avertis solennellement le peuple, de peur qu'il ne se précipite vers l'Éternel pour regarder, et qu'il n'en tombe un grand nombre. Que les sacrificateurs eux-mêmes qui s'approchent de l'Éternel, se sanctifient aussi, de peur que l'Éternel ne cause des pertes dans leurs rangs. Moïse dit à l'Éternel: Le peuple ne pourra pas monter sur le mont Sinaï, car tu nous as solennellement avertis en disant: Fixe des limites à la montagne et sanctifie-la. L'Éternel lui dit: Va, descends; tu monteras ensuite avec Aaron; mais que les sacrificateurs et le peuple ne se précipitent pas pour monter vers l'Éternel, de peur qu'il ne cause des pertes dans leurs rangs. Moïse descendit vers le peuple et lui parla. Alors Dieu prononça toutes ces paroles en disant: Je suis l'Éternel, ton Dieu qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude. Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face. Tu ne te feras pas de statue, ni de représentation quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, de ce qui est en bas sur la terre, et de ce qui est dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras pas devant elles, et tu ne leur rendras pas de culte; car moi, l'Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis la faute des pères sur les fils jusqu'à la troisième et à la quatrième (génération) de ceux qui me haïssent, et qui use de bienveillance jusqu'à mille (générations) envers ceux qui m'aiment et qui gardent mes commandements. Tu ne prendras pas le nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain; car l'Éternel ne tiendra pas pour innocent celui qui prendra son nom en vain. Souviens-toi du jour du sabbat, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le sabbat de l'Éternel, ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l'étranger qui réside chez toi. Car en six jours l'Éternel a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s'y trouve, et il s'est reposé le septième jour: c'est pourquoi l'Éternel a béni le jour du sabbat et l'a sanctifié. Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l'Éternel, ton Dieu, te donne. Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d'adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien qui soit à ton prochain. Tout le peuple observait le tonnerre, les éclairs, le son du cor et la montagne fumante. À ce spectacle, le peuple tremblait et se tenait dans l'éloignement. Ils dirent à Moïse: Parle-nous toi-même, et nous écouterons; mais que Dieu ne nous parle pas, de peur que nous ne mourions. Moïse dit au peuple: Soyez sans crainte; car c'est pour vous mettre à l'épreuve que Dieu est venu, et c'est pour que vous ayez pour lui de la crainte, afin de ne pas pécher. Le peuple se tenait dans l'éloignement; mais Moïse s'approcha de la nuée où était Dieu. L'Éternel dit à Moïse: Tu parleras ainsi aux Israélites: Vous avez vu que je vous ai parlé du ciel. Vous ne ferez pas à côté de moi des dieux d'argent ni des dieux d'or; vous ne vous en ferez pas. Tu me feras un autel de terre, sur lequel tu offriras tes holocaustes, tes sacrifices de communion, ton petit et ton gros bétail. Partout où je rappellerai mon nom, je viendrai vers toi et je te bénirai. Si tu fais un autel de pierre, tu ne le bâtiras pas en pierres taillées; car en brandissant ton outil sur la pierre, tu la profanerais. Tu ne monteras pas à mon autel par des marches, afin que ta nudité ne soit pas découverte. Voici les ordonnances que tu placeras devant eux: Lorsque tu achèteras un esclave hébreu, il servira six années; mais la septième, il sortira libre, sans rien payer. S'il est entré seul, il sortira seul; s'il avait une femme, sa femme sortira avec lui. Si c'est son maître qui lui a donné une femme, et qu'elle lui ait enfanté des fils ou des filles, la femme et ses enfants seront à son maître et lui, sortira seul. Si l'esclave affirme: J'aime mon maître, ma femme et mes fils, je ne veux pas sortir libre, alors son maître le fera approcher de Dieu, il le fera approcher du battant ou du montant de la porte; son maître lui percera l'oreille avec le poinçon, et l'esclave sera pour toujours à son service. Lorsqu'un homme vendra sa fille pour être esclave, elle ne sortira pas comme sortent les esclaves. Si elle déplaît à son maître, qui se l'était destinée, il facilitera son rachat; mais il n'aura pas le pouvoir de la vendre à un peuple étranger, après lui avoir été infidèle. S'il la destine à son fils, il agira envers elle selon le droit des filles. S'il prend une autre (femme), il ne diminuera en rien la nourriture, le vêtement et le droit conjugal de la première. S'il ne fait pas pour elle ces trois choses, elle pourra sortir sans rien payer, sans (donner de l')argent. Celui qui frappera un homme mortellement sera puni de mort. S'il ne lui a pas dressé d'embûches, et que Dieu l'ait fait tomber sous sa main, j'établirai pour toi un endroit où il pourra se réfugier. Mais lorsque quelqu'un agira délibérément contre son prochain pour le tuer par ruse, tu l'arracheras même de mon autel, pour le faire mourir. Celui qui frappera son père ou sa mère sera puni de mort. Celui qui dérobera un homme et qui l'aura vendu ou retenu entre ses mains, sera puni de mort. Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort. Lorsque des hommes se disputeront et que l'un d'eux frappera son prochain avec une pierre ou avec le poing, sans que ce dernier meure, mais s'il doit s'aliter, s'il peut ensuite se lever et se promener dehors avec une canne, celui qui l'aura frappé sera acquitté. Seulement, il le dédommagera de son interruption de travail et le fera soigner jusqu'à sa guérison. Lorsqu'un homme frappera son esclave, homme ou femme, avec un bâton, si l'esclave meurt sous sa main, il sera vengé. Mais s'il survit un jour ou deux, il ne sera pas vengé, car c'est son argent. Lorsque des hommes se querelleront, heurteront une femme enceinte et la feront accoucher, sans autre accident, ils seront punis d'une amende imposée par le mari de la femme; on la paiera sur l'avis d'arbitres. Mais s'il y a un accident, tu donneras vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure. Lorsqu'un homme frappera l'œil de son esclave, homme ou femme, et lui fera perdre l'œil, il le renverra libre, pour prix de son œil. Et s'il fait tomber une dent à son esclave, homme ou femme, il le renverra libre, pour prix de sa dent. Lorsqu'un bœuf donnera un coup de corne à un homme ou une femme, qui en meure, le bœuf sera lapidé, sa viande ne sera pas mangée, et le propriétaire du bœuf sera acquitté. Mais si le bœuf était auparavant sujet à donner des coups de corne, et qu'on en ait averti le propriétaire, sans qu'il le surveille, le bœuf sera lapidé, dans le cas où il ferait mourir un homme ou une femme, et son propriétaire aussi sera puni de mort. Si on impose (au propriétaire) une indemnité pour rançon de sa vie, il donnera tout ce qui lui sera imposé. Si (le bœuf) frappe un fils ou une fille, l'on agira à son égard selon ce principe; si le bœuf frappe un esclave, homme ou femme, on donnera trente sicles d'argent au maître de l'esclave, et le bœuf sera lapidé. Lorsqu'un homme laissera ouverte une citerne, ou lorsqu'un homme creusera une citerne sans la couvrir, s'il y tombe un bœuf ou un âne, le propriétaire de la citerne donnera une compensation en argent au propriétaire de l'animal et aura pour lui l'animal mort. Lorsque le bœuf d'un homme frappera mortellement de ses cornes le bœuf de son prochain, ils vendront le bœuf vivant et se partageront l'argent; ils partageront aussi le bœuf mort. Mais s'il est reconnu que le bœuf était auparavant sujet à donner des coups de corne, sans que son propriétaire l'ait surveillé, ce propriétaire donnera en compensation bœuf pour bœuf et aura pour lui le bœuf mort. Lorsqu'un homme volera un bœuf ou un agneau, s'il l'égorge ou le vend, il restituera cinq bœufs pour le bœuf et quatre (pièces de) petit bétail pour l'agneau. Si le voleur est surpris en cours d'effraction, et qu'il soit frappé et meure, on ne sera point coupable de meurtre envers lui, mais si le soleil était levé, on serait coupable de meurtre envers lui. Il donnera une compensation; s'il n'a rien, il sera vendu pour son vol; si ce qu'il a dérobé, bœuf, âne, ou agneau, se trouve encore vivant entre ses mains, il donnera une compensation au double. Lorsqu'un homme fera du dégât dans un champ ou dans une vigne, et qu'il enverra son bétail paître dans le champ d'autrui, il donnera en compensation le meilleur produit de son champ et le meilleur produit de sa vigne. Lorsqu'un feu éclatera et rencontrera des chardons, si du blé en gerbes ou sur pied, ou bien le champ, est consumé, celui qui a causé l'incendie donnera une compensation. Lorsqu'un homme donnera à son prochain de l'argent ou des objets à garder, si on les vole dans la maison de ce dernier, le voleur donnera une compensation au double, dans le cas où il serait retrouvé. Si le voleur n'est pas retrouvé, le maître de la maison s'approchera devant Dieu, (pour déclarer) qu'il n'a pas porté la main sur le bien de son prochain. Dans toute affaire frauduleuse concernant un bœuf, un âne, un agneau, un vêtement ou un objet perdu, au sujet duquel on dira: C'est cela! – le litige des deux parties ira jusqu'à Dieu; celui que Dieu condamnera donnera à son prochain une compensation au double. Lorsqu'un homme donnera à garder à son prochain un âne, un bœuf, un agneau ou une bête quelconque qui meure, se casse un membre ou soit enlevé, sans que personne l'ait vu, le serment (au nom) de l'Éternel interviendra entre les deux parties, (et celui qui a gardé l'animal déclarera) qu'il n'a pas porté la main sur le bien de son prochain; le propriétaire de l'animal acceptera ce serment, et l'autre ne donnera pas de compensation. Mais si l'animal a été volé chez lui, il donnera une compensation au propriétaire. Si l'animal a été déchiré, il le produira en témoignage et ne donnera pas de compensation pour ce qui a été déchiré. Lorsqu'un homme empruntera à son prochain (une bête) qui se casse un membre ou qui meure en l'absence du propriétaire, il donnera une compensation. Si le propriétaire est avec lui, il ne donnera pas de compensation. Si l'animal a été loué, le prix du louage suffira. Lorsqu'un homme séduira une vierge qui n'est pas fiancée, et qu'il couchera avec elle, il paiera sa dot, puis il la prendra pour femme. Si le père refuse net de la lui accorder, il paiera en argent la valeur de la dot des vierges. Tu ne laisseras pas vivre une sorcière. Quiconque couche avec une bête sera puni de mort. Celui qui offre des sacrifices à d'autres dieux qu'à l'Éternel seul sera voué à l'interdit. Tu n'exploiteras pas l'immigrant et tu ne l'opprimeras pas; car vous avez été des immigrants dans le pays d'Égypte. Vous n'accablerez pas la veuve, ni l'orphelin. Si tu les accables, et qu'ils crient à moi, je saurai entendre leurs cris; ma colère s'enflammera, et je vous tuerai par l'épée; vos femmes deviendront veuves, et vos enfants orphelins. Si tu prêtes de l'argent à (quelqu'un de) mon peuple, au malheureux qui est avec toi, tu ne seras pas à son égard comme un créancier, tu n'exigeras pas de lui un intérêt. Si tu prends en gage le vêtement de ton prochain, tu le lui rendras avant le coucher du soleil; car c'est sa seule couverture, c'est le vêtement qu'il a sur la peau: dans quoi coucherait-il? S'il crie à moi, je l'entendrai, car je fais grâce. Tu ne maudiras pas Dieu, et tu ne prononceras pas d'imprécation contre le prince de ton peuple. Tu ne différeras pas (de m'offrir) ta pleine cuvée et ta redevance d'huile. Tu me donneras le premier-né de tes fils. Tu feras de même pour ton gros et ton petit bétail; (le premier-né) restera sept jours avec sa mère; le huitième jour, tu me le donneras. Vous serez pour moi des hommes saints. Vous ne mangerez pas de chair déchirée dans les champs: vous la jetterez aux chiens. Tu ne colporteras pas de faux bruit. Tu ne prêteras pas la main au méchant en étant témoin à charge. Tu ne suivras pas la multitude pour faire le mal et tu ne déposeras pas dans un procès en te mettant du côté de la multitude, pour violer la justice. Tu ne favoriseras pas l'indigent dans son procès. Lorsque tu rencontreras le bœuf de ton ennemi, ou son âne, qui s'est égaré, tu le lui ramèneras. Lorsque tu verras l'âne de celui qui a de la haine pour toi succomber sous sa charge, et que tu hésiteras à le décharger, tu le déchargeras avec lui. Tu ne porteras pas atteinte au droit du pauvre dans son procès. Tu t'abstiendras de (toute) parole fausse. Tu ne feras pas mourir l'innocent et le juste; car je ne considérerai pas le méchant comme juste. Tu ne recevras pas de présent; car les présents aveuglent les clairvoyants et pervertissent les paroles des justes. Tu n'opprimeras pas l'immigrant; vous savez ce qu'éprouve l'immigrant, car vous avez été des immigrants dans le pays d'Égypte. Pendant six années, tu ensemenceras ta terre, et tu en recueilleras le produit. Mais la septième, tu lui donneras du répit et tu l'abandonneras à elle-même; les pauvres de ton peuple mangeront, et les animaux de la campagne mangeront ce qui restera. Tu feras de même pour ta vigne et pour ton olivier. Pendant six jours, tu feras ton ouvrage. Mais le septième jour, tu respecteras le sabbat, afin que ton bœuf et ton âne aient du repos, afin que le fils de ta servante et l'immigrant puissent souffler. Vous prendrez garde à tout ce que je vous ai dit, et vous ne rappellerez pas le souvenir du nom d'autres dieux: qu'on ne l'entende pas sortir de ta bouche. Trois fois par an, tu célébreras une fête en mon honneur. Tu observeras la fête des pains sans levain; pendant sept jours, au temps fixé du mois des épis, tu mangeras des pains sans levain, comme je t'en ai donné l'ordre, car c'est dans ce mois que tu es sorti d'Égypte; et l'on ne se présentera pas les mains vides devant ma face. Observe la fête de la moisson, des prémices de ton travail, de ce que tu auras semé dans les champs; ainsi que la fête de la récolte, à la fin de l'année, quand tu recueilleras des champs (le fruit de) ton travail. Trois fois par an, tous tes hommes se présenteront devant le Seigneur, l'Éternel. Tu n'offriras pas avec du pain levé le sang de mon sacrifice; et la graisse de la victime immolée pour ma fête ne sera pas conservée la nuit jusqu'au matin. Tu apporteras à la maison de l'Éternel, ton Dieu, les prémices des premiers fruits de son sol. Tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère. Moi, j'envoie un ange devant toi, pour te garder en chemin et te faire arriver au lieu que j'ai préparé. Tiens-toi sur tes gardes en sa présence, obéis-lui; ne lui cause pas d'amertume, parce qu'il ne pardonnera pas vos péchés, car mon nom est en lui. Mais si tu lui obéis, et si tu fais tout ce que je te dirai, je serai l'ennemi de tes ennemis et l'adversaire de tes adversaires. Mon ange marchera devant toi et te conduira chez les Amoréens, les Hittites, les Phéréziens, les Cananéens, les Héviens et les Yebousiens, et je les exterminerai. Tu ne te prosterneras pas devant leurs dieux, et tu ne les serviras pas; tu n'agiras pas comme ils agissent, mais tu les abattras, et tu briseras leurs stèles. Vous servirez l'Éternel, votre Dieu; il bénira votre pain et votre eau, et j'écarterai la maladie du milieu de toi. Il n'y aura dans ton pays ni femme qui avorte, ni femme stérile. Je te ferai parvenir à un âge avancé. J'enverrai ma terreur devant toi, je mettrai en déroute tous les peuples chez lesquels tu iras, et je ferai s'enfuir devant toi tous tes ennemis. J'enverrai les frelons devant toi, et ils chasseront loin de toi les Héviens, les Cananéens et les Hittites. Je ne les chasserai pas en une seule année loin de toi, de peur que le pays ne soit désolé et que les animaux sauvages ne se multiplient contre toi. Je les chasserai peu à peu loin de ta face, jusqu'à ce que tu puisses hériter du pays. J'établirai ta frontière depuis la mer des Joncs jusqu'à la mer des Philistins, et depuis le désert jusqu'au fleuve; car je livrerai entre vos mains les habitants du pays, et tu les chasseras devant toi. Tu ne concluras pas d'alliance avec eux, ni avec leurs dieux. Ils n'habiteront pas dans ton pays, de peur qu'ils ne te fassent pécher contre moi; car tu servirais leurs dieux, et ce serait un piège pour toi. Dieu avait dit à Moïse: Monte vers l'Éternel, toi-même, ainsi qu'Aaron, Nadab et Abihou et soixante-dix des anciens d'Israël, et vous vous prosternerez de loin. Moïse s'approchera seul de l'Éternel; les autres ne s'approcheront pas, et le peuple ne montera pas avec lui. Moïse vint rapporter au peuple toutes les paroles de l'Éternel et toutes les ordonnances. Le peuple entier répondit d'une même voix: Nous exécuterons toutes les paroles que l'Éternel a dites. Moïse écrivit toutes les paroles de l'Éternel. Puis il se leva de bon matin; il bâtit un autel au pied de la montagne, ainsi que douze stèles pour les douze tribus d'Israël. Il envoya des jeunes Israélites pour offrir des holocaustes et pour immoler des taureaux en sacrifices de communion à l'Éternel. Moïse prit la moitié du sang, qu'il mit dans des bassines, et répandit l'autre moitié du sang sur l'autel. Il prit le livre de l'alliance et le lut au peuple; ils dirent: Nous exécuterons tout ce que l'Éternel a dit et nous obéirons. Moïse prit le sang et le répandit sur le peuple en disant: Voici le sang de l'alliance que l'Éternel a conclue avec vous, sur la base de toutes ces paroles. Moïse monta avec Aaron, Nadab, Abihou et soixante-dix des anciens d'Israël. Ils virent le Dieu d'Israël; sous ses pieds, c'était comme un ouvrage de saphir étincelant, comme le ciel lui-même dans sa pureté. Il n'étendit pas la main sur l'élite des Israélites. Ils eurent une vision de Dieu, puis ils mangèrent et burent. L'Éternel dit à Moïse: Monte vers moi sur la montagne et reste là; je te donnerai des tables de pierre, la loi et le commandement que j'ai écrits pour (les) enseigner. Moïse se leva avec Josué son assistant, et Moïse monta sur la montagne de Dieu. Il dit aux anciens: Attendez-nous ici, jusqu'à ce que nous revenions auprès de vous. Voici qu'Aaron et Hour sont avec vous; si quelqu'un a une affaire (à régler), c'est à eux qu'il s'adressera. Moïse monta sur la montagne, et la nuée couvrit la montagne. La gloire de l'Éternel demeura sur le mont Sinaï, et la nuée le couvrit pendant six jours. Le septième jour, l'Éternel appela Moïse du sein de la nuée. L'aspect de la gloire de l'Éternel était aux yeux des Israélites comme un feu dévorant au sommet de la montagne. Moïse pénétra au sein de la nuée et monta sur la montagne. Moïse fut sur la montagne quarante jours et quarante nuits. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle aux Israélites. Qu'ils prélèvent une offrande pour moi. Vous prélèverez cette offrande de la part de tout homme au cœur généreux. Voici l'offrande que vous prélèverez de leur part: de l'or, de l'argent et du bronze; (des étoffes) violettes, pourpres et cramoisies, du fin lin et du poil de chèvre; des peaux de béliers teintes en rouge et des peaux de dauphins; du bois d'acacia; de l'huile pour le candélabre, des aromates pour l'huile d'onction et pour le parfum aromatique; des pierres d'onyx et (d'autres) pierres pour la garniture de l'éphod et du pectoral. Ils me feront un sanctuaire, et je demeurerai au milieu d'eux. Vous exécuterez tout selon le modèle du tabernacle et selon le modèle de tous ses ustensiles que je te montrerai. Ils feront une arche en bois d'acacia; sa longueur sera de deux coudées et demie, sa largeur d'une coudée et demie et sa hauteur d'une coudée et demie. Tu la couvriras d'or pur à l'intérieur et à l'extérieur, et tu y feras une bordure d'or tout autour. Tu fondras pour elle quatre anneaux d'or et tu les mettras à ses quatre coins, deux anneaux d'un côté et deux anneaux de l'autre côté. Tu feras des barres en bois d'acacia et tu les couvriras d'or. Tu introduiras les barres dans les anneaux sur les côtés de l'arche, pour (qu'elles servent à) porter l'arche; les barres resteront dans les anneaux de l'arche et n'en seront pas retirées. Tu mettras dans l'arche le Témoignage que je te donnerai. Tu feras un propitiatoire d'or pur; sa longueur sera de deux coudées et demie et sa largeur d'une coudée et demie. Tu feras deux chérubins d'or, aux deux extrémités du propitiatoire; tu les feras d'or battu, un chérubin à l'une des extrémités et un chérubin à l'autre extrémité; vous ferez les chérubins d'une seule pièce avec les deux extrémités du propitiatoire. Les chérubins étendront les ailes vers le haut, couvrant de leurs ailes le propitiatoire et se faisant face l'un à l'autre; les chérubins auront la face tournée vers le propitiatoire. Tu mettras le propitiatoire par-dessus l'arche et tu mettras dans l'arche le Témoignage que je te donnerai. Je te rencontrerai du haut du propitiatoire, entre les deux chérubins placés sur l'arche du Témoignage, je te parlerai afin de te donner tous mes ordres pour les Israélites. Tu feras une table en bois d'acacia; sa longueur sera de deux coudées, sa largeur d'une coudée et sa hauteur d'une coudée et demie. Tu la couvriras d'or pur et tu y feras une bordure d'or tout autour. Tu y feras à l'entour un cadre d'un palme, tu mettras une bordure d'or tout autour du cadre. Tu y feras quatre anneaux d'or, et tu mettras les anneaux aux quatre coins correspondant aux quatre pieds. Les anneaux seront près du cadre et recevront les barres pour porter la table. Tu feras les barres en bois d'acacia et tu les couvriras d'or; elles serviront à porter la table. Tu feras ses plats, ses coupes, ses aiguières et ses bols, pour servir aux libations; tu les feras d'or pur. Tu mettras sur la table les pains de proposition en permanence devant ma face. Tu feras un chandelier d'or pur: ce chandelier sera fait d'or battu. Son pied et sa tige, ses calices, ses corolles et ses fleurs seront d'une seule pièce. Six branches sortiront de ses côtés, trois branches du chandelier de l'un des côtés et trois branches du chandelier de l'autre. Il y aura sur une branche trois calices en forme d'amande, avec corolles et fleurs, et sur une autre branche trois calices en forme d'amande, avec corolles et fleurs; il en sera de même pour les six branches sortant du chandelier. À (la tige du) chandelier, il y aura quatre calices en forme d'amande, avec leurs corolles et leurs fleurs. Il y aura une corolle sous deux des branches sortant de la tige du chandelier, une corolle sous deux autres branches et une corolle sous deux autres branches; il en sera de même pour les six branches sortant du chandelier. Les corolles et les branches du chandelier seront d'une seule pièce; il sera tout entier d'or battu, d'or pur. Tu feras ses sept lampes; on placera les lampes de manière à éclairer en face. Ses mouchettes et ses cendriers seront d'or pur. On emploiera un talent d'or pur pour faire le chandelier avec tous ses ustensiles. Regarde, puis exécute d'après le modèle qui t'est montré sur la montagne. Tu feras le tabernacle de dix tentures de fin lin retors et (d'étoffes) violettes, pourpres et cramoisies, avec des chérubins que tu feras avec art. La longueur d'une tenture sera de vingt-huit coudées et la largeur d'une tenture de quatre coudées; la mesure sera la même pour toutes les tentures. Cinq tentures seront attachées l'une à l'autre; les cinq autres tentures seront aussi attachées l'une à l'autre. Tu feras des lacets violets au bord de la tenture terminant le premier assemblage; et tu feras de même au bord de la tenture terminant le second assemblage. Tu feras cinquante lacets à la première tenture, et tu feras cinquante lacets au bord de la tenture terminant le second assemblage; ces lacets correspondront les uns aux autres. Tu feras cinquante agrafes d'or et tu attacheras les tentures l'une à l'autre avec les agrafes. Ainsi le tabernacle formera un tout. Tu feras des tentures (de poil) de chèvre, pour servir de tente au-dessus du tabernacle; tu feras onze de ces tentures. La longueur d'une tenture sera de trente coudées, et la largeur d'une tenture de quatre coudées; la mesure sera la même pour les onze tentures. Tu attacheras séparément cinq tentures, et les six (autres) tentures séparément, et tu doubleras la sixième tenture vers le devant de la tente. Tu feras cinquante lacets au bord de la tenture terminant un assemblage, et cinquante lacets au bord de la tenture du second assemblage. Tu feras cinquante agrafes de bronze, et tu feras entrer les agrafes dans les lacets. Tu assembleras ainsi la tente, qui formera un tout. Les tentures de la tente auront (par rapport au tabernacle) un surplus d'une demi-tenture qui retombera à l'arrière du tabernacle. La coudée d'une part et la coudée d'autre part que les tentures de la tente auront de surplus en longueur retomberont sur les deux côtés du tabernacle, pour le couvrir. Tu feras pour la tente une couverture de peaux de béliers teintes en rouge, et une couverture de peaux de dauphins par-dessus. Tu feras des planches pour le tabernacle; elles seront de bois d'acacia, placées debout. La longueur d'une planche sera de dix coudées et la largeur de chaque planche d'une coudée et demie. Il y aura à chaque planche deux tenons parallèles l'un à l'autre; tu feras de même pour toutes les planches du tabernacle. Tu feras les planches pour le tabernacle, vingt planches en direction du midi, au sud. Tu mettras quarante socles d'argent sous les vingt planches, deux socles sous chaque planche pour ses deux tenons. Pour le second côté du tabernacle, en direction du nord, vingt planches, et leurs quarante socles d'argent, deux socles sous chaque planche. Tu feras six planches pour le fond du tabernacle, vers l'ouest. Tu feras deux planches pour les angles du tabernacle dans le fond; elles seront jumelées depuis le bas, et bien liées ensemble à leur sommet par un anneau, il en sera de même pour toutes les deux, placées aux deux coins. Il y aura ainsi huit planches, avec leurs socles d'argent, soit seize socles, deux socles sous chaque planche. Tu feras cinq traverses de bois d'acacia pour les planches de l'un des côtés du tabernacle, cinq traverses pour les planches du second côté du tabernacle, et cinq traverses pour les planches du côté du tabernacle formant le fond vers l'ouest. La traverse centrale au milieu des planches ira d'une extrémité à l'autre. Tu couvriras d'or les planches, tu feras d'or les anneaux qui recevront les traverses, et tu couvriras d'or les traverses. Tu dresseras le tabernacle d'après la disposition qui t'a été montrée sur la montagne. Tu feras un voile violet, pourpre et cramoisi, et de fin lin retors, avec des chérubins que l'on fera avec art. Tu le mettras sur quatre colonnes d'acacia, couvertes d'or avec leurs crochets d'or, et (posées) sur quatre socles d'argent. Tu mettras le voile au-dessous des agrafes, et c'est là, en dedans du voile, que tu feras entrer l'arche du Témoignage; le voile vous servira de séparation entre le lieu-saint et le Saint des saints. Tu mettras le propitiatoire sur l'arche du Témoignage dans le Saint des saints. Tu placeras la table en-dehors du voile et le chandelier en face de la table, au côté sud du tabernacle; tu mettras la table au côté nord. Tu feras pour l'entrée de la tente un rideau violet, pourpre et cramoisi, et de fin lin retors; ce sera un ouvrage de broderie. Tu feras pour le rideau cinq colonnes d'acacia et tu les couvriras d'or, avec des crochets d'or, et tu fondras pour elles cinq socles de bronze. Tu feras l'autel en bois d'acacia; sa longueur sera de cinq coudées, et sa largeur de cinq coudées. L'autel sera carré, et sa hauteur sera de trois coudées. Tu feras ses cornes aux quatre coins; ses cornes formeront avec lui une seule pièce et tu le couvriras de bronze. Tu feras ses récipients pour recueillir les cendres, ses pelles, ses calices, ses fourchettes et ses brasiers; tu feras de bronze tous ses ustensiles. Tu y feras une grille de bronze, en forme de treillis, et tu mettras quatre anneaux de bronze aux quatre coins du treillis. Tu le mettras au-dessous du rebord de l'autel, à partir du bas; le treillis arrivera jusqu'à la moitié de la hauteur de l'autel. Tu feras des barres pour l'autel, des barres de bois d'acacia, et tu les couvriras de bronze. On introduira les barres dans les anneaux; et les barres seront aux deux côtés de l'autel, quand on le portera. Tu le feras creux, en plaques; on le fera tel qu'on te l'a montré sur la montagne. Tu feras le parvis du tabernacle. Dans la direction du midi, au sud, il y aura, pour former le parvis, des toiles de fin lin retors, sur une longueur de cent coudées dans cette première direction, avec leurs vingt colonnes et leurs vingt socles de bronze; les crochets des colonnes et leurs tringles seront d'argent. Dans la direction du nord, il y aura également des toiles sur une longueur de cent coudées, avec leurs vingt colonnes et leurs vingt socles de bronze; les crochets des colonnes et leurs tringles seront d'argent. Pour la largeur du parvis, dans la direction de l'ouest, il y aura cinquante coudées de toiles, avec leurs dix colonnes et leurs dix socles. Pour la largeur du parvis, en direction de l'est, à l'orient, il y aura cinquante coudées; quinze coudées de toiles pour une aile, avec leurs trois colonnes et leurs trois socles, et quinze coudées de toiles pour la seconde aile, avec leurs trois colonnes et leurs trois socles. Pour la porte du parvis il y aura un rideau de vingt coudées, violet, pourpre et cramoisi, et de fin lin retors, en ouvrage de broderie, avec quatre colonnes et leurs quatre socles. Toutes les colonnes formant l'enceinte du parvis auront leurs tringles d'argent, leurs crochets d'argent et leurs socles de bronze. La longueur du parvis sera de cent coudées, sa largeur de cinquante de chaque côté, et sa hauteur de cinq coudées; (il sera) de fin lin retors, et les socles de bronze. Tous les ustensiles destinés au service du tabernacle, tous ses piquets et tous les piquets du parvis seront de bronze. Toi, tu ordonneras aux Israélites de te prendre pour le candélabre de l'huile raffinée d'olives concassées, afin d'entretenir les lampes en permanence. C'est dans la tente de la Rencontre en dehors du voile qui est devant le Témoignage qu'Aaron et ses fils disposeront les lampes (pour qu'elles brûlent) du soir au matin en présence de l'Éternel. C'est une prescription perpétuelle pour (toutes) les générations des Israélites. Pour toi, fais approcher de toi ton frère Aaron, et ses fils avec lui, du milieu des Israélites, afin qu'il exerce pour moi le sacerdoce Aaron et les fils d'Aaron: Nadab, Abihou, Éléazar et Itamar. Tu feras à ton frère Aaron des vêtements sacrés pour (marquer) son rang et sa dignité. Tu parleras à tous ceux qui sont habiles, que j'ai remplis d'un Esprit de sagesse; ils feront les vêtements d'Aaron, afin qu'il soit consacré et qu'il exerce pour moi le sacerdoce. Voici les vêtements qu'ils feront: un pectoral, un éphod, une robe, une tunique brodée, un turban et une écharpe. Ils feront des vêtements sacrés à ton frère Aaron et à ses fils, afin qu'ils exercent pour moi le sacerdoce. Ils prendront l'or, (les étoffes) violettes, pourpres et cramoisies et le fin lin. Ils feront l'éphod d'or, de (fil) violet, pourpre et cramoisi, et de fin lin retors; ce sera une œuvre d'art. On y fera deux épaulettes attachées à ses deux extrémités pour le fixer. La ceinture qui l'enveloppera sera faite de la même façon, d'or, de (fil) violet, pourpre et cramoisi et de fin lin retors; (elle formera) une seule pièce avec (l'éphod). Tu prendras les deux pierres d'onyx et tu y graveras les noms des fils d'Israël, six de leurs noms sur une pierre, et les noms des six autres sur la seconde pierre, d'après l'ordre des naissances. Tu graveras sur les deux pierres les noms des fils d'Israël, selon le procédé du lapidaire pour la gravure d'un cachet; tu les enchâsseras dans les montures d'or. Tu mettras les deux pierres sur les épaulettes de l'éphod, comme pierres de souvenir pour les fils d'Israël; et c'est comme souvenir qu'Aaron portera leurs noms devant l'Éternel sur ses deux épaules. Tu feras des montures d'or et deux chaînettes d'or pur, que tu tresseras en forme de cordes; et tu fixeras aux montures les chaînettes ainsi tressées. Tu feras le pectoral du jugement, ce sera une œuvre d'art; tu le feras du même travail que l'éphod, d'or, de (fil) violet, pourpre et cramoisi, et de fin lin retors. Il sera carré et double; sa longueur sera d'un empan, et sa largeur d'un empan. Tu y sertiras une garniture de pierres, quatre rangées de pierres: première rangée, une sardoine, une topaze, une émeraude; seconde rangée, une escarboucle, un saphir, un diamant; troisième rangée, une opale, une agate, une améthyste; quatrième rangée, une chrysolithe, un onyx, un jaspe. Ces pierres seront enchâssées dans leurs montures d'or. Les pierres seront aux noms des fils d'Israël: il y en aura douze d'après leurs noms; elles seront gravées comme des cachets, chacune avec le nom de l'une des douze tribus. Sur le pectoral, tu fera des chaînettes d'or pur, tressées en forme de corde. Tu feras sur le pectoral deux anneaux d'or et tu mettras ces deux anneaux aux deux extrémités du pectoral. Tu passeras les deux cordes d'or dans les deux anneaux aux extrémités du pectoral; et tu passeras les deux (autres) extrémités des deux cordes aux deux montures placées sur les épaulettes de l'éphod par devant. Tu feras encore deux anneaux d'or que tu placeras aux deux extrémités du pectoral, sur le bord intérieur appliqué contre l'éphod. Tu feras deux (autres) anneaux d'or que tu mettras au bas des deux épaulettes de l'éphod, par devant, près de la jointure, au-dessus de la ceinture de l'éphod. On fixera le pectoral par ses anneaux aux anneaux de l'éphod avec un cordon violet, afin que le pectoral soit sur la ceinture de l'éphod et qu'il ne puisse pas se séparer de l'éphod. Lorsque Aaron entrera dans le lieu-saint, il portera sur son cœur les noms des fils d'Israël, gravés sur le pectoral du jugement, comme un souvenir permanent devant l'Éternel. Tu joindras au pectoral du jugement l'ourim et le toummim, et ils seront sur le cœur d'Aaron, lorsqu'il entrera devant l'Éternel. Ainsi, Aaron portera en permanence sur son cœur le jugement des Israélites devant l'Éternel. Tu feras la robe de l'éphod entièrement violette; l'ouverture pour la tête sera au milieu, il y aura un ourlet tout autour de cette ouverture, d'ouvrage tissé, comme l'ouverture d'un vêtement de cuir tressé, afin que (la robe) ne se déchire pas. Tu feras sur ses pans des grenades violettes, pourpres et cramoisies tout autour et au milieu d'elles des clochettes d'or tout autour: une clochette d'or et une grenade, une clochette d'or et une grenade, sur tout le tour des pans de la robe. Aaron s'en revêtira pour faire le service: le son (des clochettes) s'entendra quand il entrera dans le lieu-saint devant l'Éternel et quand il en sortira; de la sorte il ne mourra pas. Tu feras une lame d'or pur, et tu y graveras, comme on grave un cachet: Sainteté à l'Éternel. Tu la placeras avec un cordon violet sur le turban, par devant. Elle sera sur le front d'Aaron; et Aaron portera les fautes relatives aux saintes (offrandes) que les Israélites consacreront; elle sera en permanence sur son front devant l'Éternel, pour qu'il leur soit favorable. Tu confectionneras la tunique de fin lin; tu feras un turban de fin lin, et tu feras une écharpe en ouvrage de broderie. Pour les fils d'Aaron tu feras des tuniques, tu leur feras des écharpes, et tu leur feras des tiares, pour (marquer) leur rang et leur dignité. Tu en revêtiras ton frère Aaron, et ses fils avec lui. Tu leur donneras l'onction, tu les investiras, tu les sanctifieras, et ils exerceront pour moi le sacerdoce. Fais-leur des caleçons de lin, pour couvrir la nudité du corps; ils iront depuis les reins jusqu'aux cuisses. Aaron et ses fils les porteront, quand ils entreront dans la tente de la Rencontre, ou quand ils s'approcheront de l'autel pour faire le service dans le lieu-saint; ainsi ils ne porteront pas (le poids d') une faute, et ne mourront pas. C'est une prescription perpétuelle pour Aaron et pour sa descendance après lui. Voici ce que tu feras pour les consacrer, afin qu'ils exercent pour moi le sacerdoce. Prends un jeune taureau et deux béliers sans défaut, du pain sans levain, des gâteaux sans levain pétris à l'huile et des galettes sans levain arrosées d'huile: tu les feras avec de la fleur de farine de froment. Tu les mettras dans une corbeille et tu les présenteras dans cette corbeille (en offrant) le jeune taureau et les deux béliers. Tu présenteras Aaron et ses fils à l'entrée de la tente de la Rencontre, et tu les laveras avec de l'eau. Tu prendras les vêtements; tu revêtiras Aaron de la tunique, de la robe de l'éphod, de l'éphod et du pectoral que tu serreras sur lui avec la ceinture de l'éphod. Tu poseras le turban sur sa tête et tu mettras le diadème sacré sur le turban. Tu prendras l'huile d'onction, tu en verseras sur sa tête et tu l'oindras. Tu présenteras ses fils et tu les revêtiras des tuniques. Tu ceindras Aaron et ses fils d'une écharpe, et tu leur attacheras des tiares. Le sacerdoce leur appartiendra par une prescription perpétuelle. Tu investiras donc Aaron et ses fils. Tu présenteras le taureau devant la tente de la Rencontre; Aaron et ses fils poseront leurs mains sur la tête du taureau. Tu égorgeras le taureau devant l'Éternel, à l'entrée de la tente de la Rencontre. Tu prendras du sang du taureau, tu en mettras avec ton doigt sur les cornes de l'autel et tu répandras tout le sang sur le socle de l'autel. Tu prendras toute la graisse qui recouvre les entrailles, la membrane qui couvre le foie, les deux rognons avec la graisse qui les couvre, et tu brûleras cela sur l'autel. Mais tu consumeras au feu hors du camp la chair du taureau, sa peau et ses excréments: c'est un (sacrifice pour le) péché. Tu prendras l'un des béliers; Aaron et ses fils poseront leurs mains sur la tête du bélier. Tu égorgeras le bélier; tu en prendras le sang et tu le répandras sur le pourtour de l'autel. Tu couperas le bélier par morceaux et tu laveras les entrailles et les jambes que tu mettras sur les morceaux et sur la tête. Tu brûleras tout le bélier sur l'autel; c'est un holocauste à l'Éternel, consumé par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel. Tu prendras le deuxième bélier: Aaron et ses fils poseront leurs mains sur la tête du bélier. Tu égorgeras le bélier; tu prendras de son sang, tu en mettras sur le lobe de l'oreille (droite) d'Aaron et sur le lobe de l'oreille droite de ses fils, sur le pouce de leur main droite et sur le pouce de leur pied droit, et tu répandras le sang sur le pourtour de l'autel. Tu prendras du sang qui sera sur l'autel, et de l'huile d'onction; tu en feras l'aspersion sur Aaron et sur ses vêtements, sur ses fils et sur les vêtements de ses fils avec lui. Ainsi seront consacrés Aaron et ses vêtements, ses fils et les vêtements de ses fils avec lui. Tu prendras la graisse du bélier, la queue, la graisse qui recouvre les entrailles, la membrane qui couvre le foie, les deux rognons avec la graisse qui les entoure et la cuisse droite, car c'est un bélier d'investiture; (tu prendras) aussi dans la corbeille de pains sans levain, placée devant l'Éternel, un gâteau de pain à l'huile et une galette. Tu mettras le tout entre les mains d'Aaron et entre les mains de ses fils, et tu feras devant l'Éternel le geste de dédier (ces offrandes). Tu les ôteras ensuite de leurs mains et tu les brûleras sur l'autel, par dessus l'holocauste; c'est un (sacrifice) consumé par le feu devant l'Éternel, d'une agréable odeur à l'Éternel. Tu prendras la poitrine du bélier d'investiture (offert) pour Aaron, et tu feras devant l'Éternel le geste de le dédier: ce sera ta portion. Tu consacreras la poitrine qu'on dédie et la cuisse qu'on prélève; elles auront été (respectivement) dédiées et prélevées sur le bélier d'investiture de la part d'Aaron et de la part de ses fils. Elles appartiendront à Aaron et à ses fils, par une prescription perpétuelle de la part des Israélites, car c'est un prélèvement. Ce sera de la part des Israélites un prélèvement sur leurs sacrifices de communion, un prélèvement pour l'Éternel. Les vêtements sacrés d'Aaron seront après lui pour ses fils, qui les mettront lorsqu'on leur donnera l'onction et qu'on les investira. Pendant sept jours le sacrificateur parmi ses fils qui lui succédera s'en revêtira, puis il entrera dans la tente de la Rencontre, pour faire le service dans le lieu-saint. Tu prendras le bélier d'investiture et tu en feras cuire la chair dans un lieu saint. Aaron et ses fils mangeront, à l'entrée de la tente de la Rencontre, la chair du bélier et le pain qui sera dans la corbeille. Ils mangeront ainsi ce qui aura servi d'expiation pour leur investiture et leur consécration: nul étranger n'en mangera, car ce sont des choses saintes. S'il reste de la chair (du sacrifice) d'investiture et du pain jusqu'au matin, tu consumeras par le feu ce qui restera; on ne le mangera pas, car c'est une chose sainte. Tu agiras à l'égard d'Aaron et de ses fils conformément à tous les ordres que je t'ai donnés. Pendant sept jours, tu les investiras. Tu offriras chaque jour un taureau pour le péché, pour l'expiation; tu purifieras l'autel par cette expiation, et tu l'oindras pour le sanctifier. Pendant sept jours, tu fera l'expiation sur l'autel et tu le consacreras; l'autel sera très saint, et tout ce qui touchera l'autel sera consacré. Voici ce que tu offriras sur l'autel: deux agneaux d'un an, chaque jour, perpétuellement. Tu offriras l'un des agneaux le matin et tu offriras l'autre agneau entre les deux soirs. Avec le premier agneau, (tu offriras) un dixième d'épha de fleur de farine pétrie dans un quart de hîn d'huile d'olives concassées, et une libation d'un quart de hîn de vin. Tu offriras avec le second agneau entre les deux soirs, une offrande et une libation semblables à celles du matin; tu les offriras en (sacrifice) consumé par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel. C'est un holocauste perpétuel pour (toutes) vos générations (que vous offrirez), à l'entrée de la tente de la Rencontre, devant l'Éternel: c'est là que je vous rencontrerai et que je te parlerai. Je rencontrerai là les Israélites, et ce lieu sera sanctifié par ma gloire. Je sanctifierai la tente de la Rencontre et l'autel; je sanctifierai Aaron et ses fils, afin qu'ils exercent le sacerdoce pour moi. Je demeurerai au milieu des Israélites et je serai leur Dieu. Ils reconnaîtront que je suis l'Éternel, leur Dieu, qui les ai fait sortir du pays d'Égypte, pour demeurer au milieu d'eux. Je suis l'Éternel, leur Dieu. Tu feras un autel pour brûler des parfums, tu le feras de bois d'acacia; sa longueur sera d'une coudée et sa largeur d'une coudée; il sera carré, et sa hauteur sera de deux coudées. Ses cornes formeront avec lui une seule pièce. Tu le couvriras d'or pur, son plateau, ses parois tout autour de ses cornes, et tu y feras une bordure d'or tout autour. Tu feras au-dessous de la bordure deux anneaux d'or aux deux côtés; tu en feras de part et d'autre, pour recevoir les barres qui serviront à le porter. Tu feras les barres de bois d'acacia et tu les couvriras d'or. Tu placeras l'autel en face du voile qui est devant l'arche du Témoignage, en face du propitiatoire qui est sur le Témoignage, et où je te rencontrerai. Aaron y fera brûler du parfum aromatique: il en fera brûler chaque matin, lorsqu'il préparera les lampes; Aaron en fera brûler aussi entre les deux soirs, lorsqu'il arrangera les lampes. C'est un parfum (qui brûlera) perpétuellement devant l'Éternel dans (toutes) vos générations. Vous n'offrirez sur l'autel ni parfum étranger, ni holocauste, ni offrande, et vous n'y répandrez aucune libation. Une fois par an, Aaron fera l'expiation sur les cornes de l'autel: avec le sang de la victime expiatoire pour le péché, il y sera fait l'expiation une fois chaque année dans (toutes) vos générations. Ce sera une chose très sainte, devant l'Éternel. L'Éternel parla à Moïse et dit: Lorsque tu feras le relevé des Israélites pour les dénombrer, chacun d'eux donnera à l'Éternel une rançon pour sa personne lors du dénombrement; de la sorte, lors de ce dénombrement, il n'y aura pas de plaie parmi eux. Voici ce que donneront tous ceux qui seront compris dans le dénombrement: un demi- sicle, selon le sicle du sanctuaire, qui est de vingt guéras; un demi-sicle sera prélevé pour l'Éternel. Quiconque sera compris dans le dénombrement, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, donnera (l'offrande) prélevée pour l'Éternel. Le riche ne paiera pas plus, et le pauvre ne paiera pas moins d'un demi-sicle, pour l'offrande prélevée pour l'Éternel, afin de racheter leurs personnes. Tu recevras des Israélites l'argent de la rançon, et tu l'emploieras au travail de la tente de la Rencontre; ce sera pour les fils d'Israël un souvenir devant l'Éternel pour la rançon de leurs personnes. L'Éternel parla à Moïse et dit: Tu feras une cuve de bronze, avec sa base de bronze, pour les ablutions: tu la mettras entre la tente de la Rencontre et l'autel; tu y mettras de l'eau avec laquelle Aaron et ses fils se laveront les mains et les pieds. Lorsqu'ils entreront dans la tente de la Rencontre, ils se laveront avec cette eau, afin qu'ils ne meurent pas; et aussi lorsqu'ils s'approcheront de l'autel, pour faire le service et pour brûler des (sacrifices) consumés par le feu pour l'Éternel, ils se laveront les mains et les pieds, afin qu'ils ne meurent pas. Ce sera une prescription perpétuelle pour lui et pour sa descendance dans (chaque) génération. L'Éternel parla à Moïse et dit: Prends des meilleurs aromates, cinq cents (sicles) de myrrhe, de celle qui coule d'elle-même, la moitié, soit deux cent cinquante (sicles) de cinnamome aromatique, deux cent cinquante (sicles) de roseau aromatique, cinq cents (sicles) de casse, selon le sicle du sanctuaire, et un hîn d'huile d'olive. Tu feras avec cela une huile pour l'onction sainte, composition de parfums selon l'art du parfumeur; ce sera l'huile pour l'onction sainte. Tu en oindras la tente de la Rencontre et l'arche du Témoignage, la table et tous ses ustensiles, le chandelier et ses ustensiles, l'autel des parfums, l'autel des holocaustes et tous ses ustensiles, la cuve avec sa base. Tu consacreras ces objets, et ils seront très saints; tout ce qui les touchera sera consacré. Tu oindras Aaron et ses fils; tu les consacreras afin qu'ils exercent pour moi le sacerdoce. Tu parleras aux Israélites et tu diras: Ce sera pour moi l'huile de l'onction sainte dans (toutes) vos générations. On n'en répandra pas sur le corps d'un homme, et vous n'en ferez pas de semblable, dans les mêmes proportions; elle est sainte, et vous la regarderez comme telle. Quiconque en composera de semblable ou en mettra sur un étranger sera retranché de son peuple. L'Éternel dit à Moïse: Prends des aromates, du stacté, de l'onyx, du galbanum, des aromates et de l'encens raffiné, en parties égales. Tu feras avec cela un parfum à brûler composé selon l'art du parfumeur; il sera salé, pur et saint. Tu le réduiras en poudre et tu le mettras devant le Témoignage, dans la tente de la Rencontre, où je te rencontrerai. Ce sera pour vous une chose très sainte. Quant au parfum que tu feras, vous n'en ferez pas dans les mêmes proportions pour votre usage; il sera pour toi consacré à l'Éternel. Quiconque en fera de semblable pour en sentir le parfum, sera retranché de son peuple. L'Éternel parla à Moïse et dit: Vois: j'ai appelé par son nom Betsaleel, fils d'Ouri, fils de Hour, de la tribu de Juda. Je l'ai rempli de l'Esprit de Dieu, de sagesse, d'intelligence et de compétence pour toutes sortes d'ouvrages, pour concevoir des plans, pour travailler l'or, l'argent et le bronze, pour graver les pierres à enchâsser, pour tailler le bois et pour exécuter toutes sortes d'ouvrages. Je lui ai donné pour aide Oholiab, fils d'Ahisamak, de la tribu de Dan. J'ai mis de la sagesse dans le cœur de tous les gens habiles, pour qu'ils fassent tout ce que je t'ai ordonné: la tente de la Rencontre, l'arche du Témoignage, le propitiatoire qui sera dessus, et tous les ustensiles de la tente; la table et ses ustensiles, le chandelier d'or pur et tous ses ustensiles, l'autel des parfums, l'autel des holocaustes et tous ses ustensiles, la cuve avec sa base; les vêtements spéciaux, les vêtements sacrés pour le sacrificateur Aaron, les vêtements de ses fils pour le sacerdoce; l'huile d'onction, et le parfum aromatique pour le sanctuaire. Ils exécuteront tout comme je l'ai ordonné. L'Éternel parla à Moïse et dit: Toi, parle aux Israélites et dis-leur: Vous observerez absolument mes sabbats, car ce sera un signe entre vous et moi, dans (toutes) vos générations, grâce auquel on reconnaîtra que je suis l'Éternel qui vous sanctifie. Vous observerez le sabbat, car il sera saint pour vous. Celui qui le profanera sera puni de mort; toute personne qui fera quelque ouvrage ce jour-là sera retranchée du milieu de son peuple. On travaillera six jours; mais le septième jour ce sera le sabbat, le jour férié, consacré à l'Éternel. Quiconque fera quelque ouvrage le jour du sabbat sera puni de mort. Les Israélites observeront le sabbat; ils célébreront le sabbat dans (toutes) leurs générations, comme une alliance perpétuelle. Ce sera entre moi et les Israélites un signe qui devra durer à perpétuité; car en six jours l'Éternel a fait les cieux et la terre, et le septième jour il a cessé son œuvre et il s'est reposé. Lorsque (l'Éternel) eut achevé de parler à Moïse sur le mont Sinaï, il lui donna les deux tables du Témoignage, tables de pierre écrites du doigt de Dieu. Le peuple vit que Moïse tardait à descendre de la montagne; alors le peuple s'assembla autour d'Aaron et lui dit: Lève-toi, fais-nous des dieux qui marchent devant nous, car ce Moïse, cet homme qui nous a fait monter du pays d'Égypte, nous ne savons pas ce qui lui est arrivé. Aaron leur dit: Défaites les anneaux d'or qui sont aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles, et apportez-les moi. Et tous (les gens du) peuple se défirent des anneaux d'or qui étaient à leurs oreilles et les apportèrent à Aaron. Il reçut l'or de leurs mains, le façonna avec le burin et fit un veau en métal fondu. Puis ils dirent: Israël! Les voici tes dieux qui t'ont fait monter du pays d'Égypte. Lorsqu'Aaron vit cela, il bâtit un autel devant lui et s'écria: Demain, il y aura fête en l'honneur de l'Éternel! Le lendemain, ils se levèrent de bon matin, ils offrirent des holocaustes et présentèrent des sacrifices de communion. Le peuple s'assit pour manger et pour boire; puis ils se levèrent pour se divertir. L'Éternel dit à Moïse: Va, descends; car ton peuple, que tu as fait monter du pays d'Égypte, s'est corrompu. Ils se sont promptement écartés de la voie que je leur avais prescrite; ils se sont fait un veau en métal fondu, ils se sont prosternés devant lui, ils lui ont offert des sacrifices et ils ont dit: Israël! Les voici tes dieux qui t'ont fait monter du pays d'Égypte. L'Éternel dit à Moïse: Je vois que ce peuple est un peuple à la nuque raide. Maintenant laisse-moi! Ma colère va s'enflammer contre eux, et je les exterminerai; mais je ferai de toi une grande nation. Moïse implora l'Éternel, son Dieu, et dit: Pourquoi, Éternel, ta colère s'enflammerait-elle contre ton peuple, que tu as fait sortir du pays d'Égypte par une grande puissance et par une main forte? Pourquoi les Égyptiens diraient-ils: C'est pour leur malheur qu'il les a fait sortir, c'est pour les tuer dans les montagnes et pour les exterminer de la surface du sol? Reviens de l'ardeur de ta colère, aie du regret au sujet du malheur de ton peuple. Souviens-toi d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, tes serviteurs, auxquels tu as dit, en faisant un serment par toi-même: Je multiplierai votre descendance comme les étoiles du ciel, je donnerai à votre descendance tout ce pays dont j'ai parlé, et ils en hériteront pour toujours. Et l'Éternel regretta le malheur dont il avait déclaré qu'il frapperait son peuple. Moïse s'en retourna et descendit de la montagne, les deux tables du Témoignage à la main; les tables étaient écrites des deux côtés, elles étaient écrites de part et d'autre. Les tables étaient l'œuvre de Dieu et l'écriture était l'écriture de Dieu, gravée sur les tables. Josué entendit la voix du peuple, qui poussait des clameurs, et il dit à Moïse: il y a un bruit de guerre dans le camp. Il répondit: Ce n'est ni le bruit d'un chant de victoire, ni le bruit d'un chant de défaite; moi, c'est un bruit de chanson que j'entends. Comme il approchait du camp, il vit le veau et les danses. La colère de Moïse s'enflamma; il jeta de ses mains les tables et les brisa au pied de la montagne. Il prit le veau qu'ils avaient fait et le brûla au feu; il le réduisit en une poussière qu'il éparpilla à la surface de l'eau et fit boire les Israélites. Moïse dit à Aaron: Que t'a fait ce peuple, pour que tu l'aies chargé d'un si grand péché? Aaron répondit: Que la colère de mon seigneur ne s'enflamme pas! Tu connais toi-même ce peuple: il est porté au mal. Ils m'ont dit: Fais-nous des dieux qui marchent devant nous; car ce Moïse, cet homme qui nous a fait monter du pays d'Égypte, nous ne savons pas ce qui lui est arrivé. Je leur ai dit: Que ceux qui ont de l'or, s'en défassent! Ils me l'ont donné; je l'ai jeté au feu, et il en est sorti ce veau. Moïse vit que le peuple était dans le désordre et qu'Aaron l'avait abandonné au désordre, en sorte qu'il était presque réduit à rien devant ses adversaires. Moïse se tint à la porte du camp et dit: À moi ceux qui sont pour l'Éternel! Et tous les fils de Lévi s'assemblèrent autour de lui. Il leur dit: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Que chacun de vous mette son épée au côté; traversez et parcourez le camp d'une porte à l'autre, et que chacun tue son frère, son ami, son parent. Les fils de Lévi agirent selon l'ordre de Moïse; et il tomba parmi le peuple environ trois mille hommes ce jour-là. Moïse dit: Consacrez-vous aujourd'hui à l'Éternel, chacun même au prix de son fils ou de son frère, afin qu'il vous accorde aujourd'hui une bénédiction. Le lendemain, Moïse dit au peuple: Vous avez commis un grand péché. Je vais maintenant monter vers l'Éternel: peut-être pourrai-je faire l'expiation pour votre péché. Moïse retourna vers l'Éternel et dit: Ah! ce peuple a commis un grand péché. Ils se sont fait des dieux d'or. Pardonne maintenant leur péché! Sinon, je t'en prie, efface-moi de ton livre que tu as écrit. L'Éternel dit à Moïse: C'est celui qui a péché contre moi que j'effacerai de mon livre. Va maintenant, conduis le peuple où je t'ai dit. Voici que mon ange marchera devant toi, mais le jour de mon intervention, j'interviendrai contre eux à cause de leur péché. L'Éternel frappa le peuple, parce qu'ils avaient fait ce veau fabriqué par Aaron. L'Éternel dit à Moïse: Va, toi et le peuple que tu as fait monter du pays d'Égypte; monte d'ici vers le pays que j'ai promis avec serment à Abraham, Isaac et Jacob, en disant: Je le donnerai à ta descendance. J'enverrai devant toi un ange et je chasserai les Cananéens, les Amoréens, les Hittites, les Phéréziens, les Héviens et les Yebousiens. (Monte) vers un pays découlant de lait et de miel. Mais je ne monterai pas au milieu de toi, de peur de t'exterminer en chemin, car tu es un peuple à la nuque raide. Lorsque le peuple eut entendu cette funeste parole, il prit le deuil et personne ne mit ses ornements. L'Éternel dit à Moïse: Dis aux Israélites: Vous êtes un peuple à la nuque raide; si je montais un seul instant au milieu de toi, je t'exterminerais. Débarrasse-toi maintenant de tes ornements, et je verrai ce que je vais te faire. Les Israélites se dépouillèrent de leurs ornements, (à distance) du mont Horeb. Moïse prit la tente et la dressa pour lui hors du camp, à quelque distance; il l'appela tente de la Rencontre; et quiconque voulait consulter l'Éternel sortait vers la tente de la Rencontre, qui était hors du camp. Lorsque Moïse sortait vers la tente, tout le peuple se levait, chacun se tenait à l'entrée de sa tente et suivait des yeux Moïse, jusqu'à ce qu'il soit entré dans la tente. Lorsque Moïse entrait dans la tente, la colonne de nuée descendait et s'arrêtait à l'entrée de la tente, et (l'Éternel) parlait avec Moïse. Tout le peuple voyait la colonne de nuée s'arrêter à l'entrée de la tente, alors tout le peuple se levait et se prosternait chacun à l'entrée de sa tente. L'Éternel parlait avec Moïse face à face, comme un homme parle à son ami. Puis (Moïse) retournait au camp; mais son jeune assistant, Josué, fils de Noun, ne bougeait pas de l'intérieur de la tente. Moïse dit à l'Éternel: Vois, tu me dis: Fais monter ce peuple! Et tu ne m'as pas fait connaître qui tu enverras avec moi. Cependant, tu as dit: Je te connais par ton nom, et même tu as obtenu ma faveur. Maintenant, si j'ai obtenu ta faveur, fais-moi connaître tes voies; alors je te connaîtrai et j'obtiendrai ainsi ta faveur. Vois: cette nation est ton peuple. (L'Éternel) répondit: Je marcherai moi-même avec toi et je te donnerai du repos. (Moïse) lui dit: Si tu ne marches pas toi-même (avec nous), ne nous fais pas monter d'ici. À quoi donc reconnaîtra-t-on que j'ai obtenu ta faveur, moi et ton peuple? Ne sera-ce pas au fait que tu marcheras avec nous, et que nous serons distingués, moi et ton peuple, de tous les peuples qui sont à la surface de la terre? L'Éternel dit à Moïse: J'accomplirai aussi cette parole que tu as prononcée, car tu as obtenu ma faveur, et je te connais par ton nom. Moïse dit: Fais-moi voir ta gloire! (L'Éternel) répondit: Je ferai passer devant ta face toute ma bonté et je proclamerai devant toi le nom de l'Éternel; je fais grâce à qui je fais grâce, et j'ai compassion de qui j'ai compassion. Il ajouta: Tu ne pourras pas voir ma face, car l'homme ne peut me voir et vivre. L'Éternel dit: Voici un endroit près de moi; tu te tiendras sur le rocher. Quand ma gloire passera, je te mettrai dans un creux du rocher et je te couvrirai de ma main jusqu'à ce que j'aie passé. Puis je retirerai ma main, et tu me verras par derrière, mais ma face ne pourra pas être vue. L'Éternel dit à Moïse: Taille deux tables de pierre comme les premières, et j'écrirai sur ces tables les paroles qui étaient sur les premières tables que tu as brisées. Sois prêt de bon matin; tu monteras dès le matin sur le mont Sinaï; tu te tiendras là devant moi, sur le sommet de la montagne. Que personne ne monte avec toi, et qu'on ne voie personne sur toute la montagne; et même, que ni petit ni gros bétail ne paisse aux environs de cette montagne. Moïse tailla deux tables de pierre comme les premières. Moïse se leva de bon matin et monta sur le mont Sinaï, comme l'Éternel le lui avait commandé, et il prit à la main les deux tables de pierre. L'Éternel descendit dans la nuée, se tint là auprès de lui et proclama le nom de l'Éternel. L'Éternel passa devant lui en proclamant: L'Éternel, l'Éternel, Dieu compatissant et qui fait grâce, lent à la colère, riche en bienveillance et en fidélité, qui conserve sa bienveillance jusqu'à mille générations, qui pardonne la faute, le crime et le péché, mais qui ne tient pas (le coupable) pour innocent, et qui punit la faute des pères sur les fils et sur les petits-fils jusqu'à la troisième et à la quatrième génération! Moïse s'empressa de s'incliner à terre et de se prosterner. Il dit: Seigneur, si j'ai obtenu ta faveur, que le Seigneur marche au milieu de nous, car c'est un peuple à la nuque raide; tu pardonneras notre faute et notre péché, et tu nous prendras pour héritage. L'Éternel dit: Voici que je conclus moi-même une alliance. Je ferai, en présence de tout ton peuple, des miracles tels qu'il n'y en a jamais eu sur toute la terre et dans toutes les nations; tout le peuple au sein duquel tu te trouves verra l'œuvre de l'Éternel, cette (œuvre) redoutable que j'accomplirai avec toi. Prends garde à ce que moi, je t'ordonne aujourd'hui. Je chasserai devant toi les Amoréens, les Cananéens, les Hittites, les Phéréziens, les Héviens et les Yebousiens. Garde-toi de conclure une alliance avec les habitants du pays où tu dois entrer, de peur qu'ils ne deviennent un piège au milieu de toi. En effet, vous renverserez leurs autels, vous briserez leurs stèles et vous couperez leurs poteaux d'Achéra. Tu ne te prosterneras pas devant un autre dieu; car l'Éternel (porte) le nom de jaloux, il est un Dieu jaloux. Ne conclus pas d'alliance avec les habitants du pays, de peur que, se prostituant à leurs dieux et leur offrant des sacrifices, ils ne t'invitent, et que tu n'en manges; de peur que tu ne prennes de leurs filles pour tes fils, et que celles-ci, se prostituant à leurs dieux, n'entraînent tes fils à se prostituer à leurs dieux. Tu ne te feras pas de dieu en métal fondu. Tu observeras la fête des pains sans levain, pendant sept jours, au temps fixé dans le mois des épis, tu mangeras des pains sans levain, comme je t'en ai donné l'ordre, car c'est dans le mois des épis que tu es sorti d'Égypte. Tout aîné m'appartient, de même que tout mâle, né le premier dans ton cheptel, veau ainsi qu'agneau. Tu rachèteras avec un agneau l'ânon né le premier; si tu ne le rachètes pas, tu lui briseras la nuque. Tu rachèteras tout premier-né de tes fils; et l'on ne se présentera pas les mains vides devant ma face. Tu travailleras six jours, et tu respecteras le sabbat le septième jour; tu respecteras le sabbat, même au temps des labours et de la moisson. Tu célébreras la fête des semaines, des prémices de la moisson du froment, ainsi que la fête de la récolte, à la fin de l'année. Trois fois par an, tous tes hommes se présenteront devant le Seigneur, l'Éternel, Dieu d'Israël. Car je déposséderai les nations devant toi et j'élargirai tes frontières; personne ne convoitera ton pays, pendant que tu monteras pour te présenter devant l'Éternel, ton Dieu, trois fois par an. Tu n'immoleras pas mon sacrifice sanglant avec du pain levé; et le sacrifice de la fête de la Pâque ne passera pas la nuit jusqu'au matin. Tu apporteras à la maison de l'Éternel, ton Dieu, les prémices des premiers fruits de ton sol. Tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère*. L'Éternel dit à Moïse: Écris ces paroles; car c'est conformément à elles que je conclus une alliance avec toi et avec Israël. Moïse fut donc là avec l'Éternel quarante jours et quarante nuits. Il ne mangea pas de pain et ne but pas d'eau. L'Éternel écrivit sur les tables les paroles de l'alliance, les dix paroles. Moïse descendit du mont Sinaï: les deux tables du Témoignage étaient dans la main de Moïse, lorsqu'il descendait de la montagne; Moïse ne savait pas que la peau de son visage rayonnait à la suite de son entretien avec l'Éternel. Aaron et tous les Israélites regardèrent Moïse, et voici que la peau de son visage rayonnait; et ils craignaient de s'approcher de lui. Moïse les appela: Aaron et tous les chefs de la communauté vinrent auprès de lui, et Moïse s'entretint avec eux. Après cela, tous les Israélites s'approchèrent, et il leur transmit tous les commandements que l'Éternel lui avait donnés sur le mont Sinaï. Lorsque Moïse eut achevé de leur parler, il mit un voile sur son visage. Quand Moïse entrait devant l'Éternel pour lui parler, et jusqu'à ce qu'il sorte, il écartait le voile; et quand il sortait, il disait aux Israélites ce qui lui avait été commandé. Les Israélites regardaient le visage de Moïse (et voyaient) que la peau du visage de Moïse rayonnait; et Moïse remettait le voile sur son visage jusqu'au moment où il rentrait pour parler avec (l'Éternel). Moïse assembla toute la communauté des Israélites et leur dit: Voici ce que l'Éternel a commandé de faire. Pendant six jours on sera à l'ouvrage; mais le septième jour, vous aurez un jour consacré, le sabbat, jour férié pour l'Éternel. Quiconque fera quelque ouvrage ce jour-là sera puni de mort. Vous n'allumerez pas de feu, dans aucune de vos habitations, le jour du sabbat. Moïse parla à toute la communauté des fils d'Israël et dit: Voici ce que l'Éternel a commandé: Prenez sur ce qui vous appartient un prélèvement pour l'Éternel. Tout homme au cœur généreux apportera cette offrande prélevée pour l'Éternel: de l'or, de l'argent et du bronze; (des étoffes) violettes, pourpres et cramoisies, du fin lin et du poil de chèvre; des peaux de béliers teintes en rouge et des peaux de dauphins; du bois d'acacia; de l'huile pour le candélabre, des aromates pour l'huile d'onction et pour le parfum odoriférant; des pierres d'onyx et (d'autres) pierres pour la garniture de l'éphod et du pectoral. Que tous ceux d'entre vous qui ont de l'habileté viennent exécuter tout ce que l'Éternel a commandé: le tabernacle, sa tente et sa couverture, ses agrafes, ses planches, ses traverses, ses colonnes et ses socles; l'arche et ses barres, le propitiatoire et le voile (qui sert) de rideau; la table, ses barres, tous ses ustensiles et les pains de proposition; le candélabre, ses ustensiles, ses lampes et l'huile pour le candélabre; l'autel des parfums et ses barres; l'huile d'onction et le parfum aromatique; le rideau de la porte pour l'entrée du tabernacle; l'autel des holocaustes, sa grille de bronze, ses barres et tous ses ustensiles; la cuve et sa base; les toiles du parvis, ses colonnes, ses socles et le rideau de la porte du parvis; les piquets du tabernacle, les piquets du parvis et leurs cordages; les vêtements spéciaux pour le service dans le lieu-saint, les vêtements sacrés pour le sacrificateur Aaron et les vêtements de ses fils pour le sacerdoce. Toute la communauté des Israélites sortit de la présence de Moïse. Tous ceux dont le cœur était bien disposé et l'esprit généreux vinrent apporter à l'Éternel une offrande prélevée pour l'ouvrage de la tente de la Rencontre, pour tout son service et pour les vêtements sacrés. Les hommes vinrent aussi bien que les femmes; quiconque avait le cœur généreux apporta une boucle, un anneau, une bague, un médaillon, toutes sortes d'objets d'or; de même tout homme qui fit le geste de dédier de l'or à l'Éternel. Tous ceux qui avaient des (étoffes) violettes, pourpres et cramoisies, du fin lin et du poil de chèvre, des peaux de béliers teintes en rouge et des peaux de dauphins les apportèrent. Tous ceux qui prélevèrent une offrande d'argent et de bronze apportèrent cette (offrande) prélevée pour l'Éternel. Tous ceux qui avaient du bois d'acacia pour tout l'ouvrage du culte l'apportèrent. Toutes les femmes qui avaient de l'habileté filèrent de leurs mains, elles apportèrent ce qu'elles avaient filé, (des étoffes) violettes, pourpres, cramoisies, et du fin lin. Toutes les femmes dont le cœur était bien disposé, et qui avaient de l'habileté, filèrent du poil de chèvre. Les princes du peuple apportèrent des pierres d'onyx et (d'autres) pierres pour la garniture de l'éphod et du pectoral; des aromates et de l'huile, pour le candélabre, pour l'huile d'onction et pour le parfum aromatique. Tous les Israélites, hommes et femmes, dont le cœur était généreux pour contribuer à l'ouvrage que l'Éternel avait commandé d'exécuter par l'intermédiaire de Moïse, apportèrent des offrandes volontaires à l'Éternel. Moïse dit aux fils d'Israël: Voyez, l'Éternel a appelé par son nom Betsaleél, fils d'Ouri, fils de Hour, de la tribu de Juda. Dieu l'a rempli d'Esprit de sagesse, d'intelligence et de compétence pour toutes sortes d'ouvrages, pour concevoir des plans, pour travailler l'or, l'argent et le bronze, pour graver les pierres à enchâsser, pour tailler le bois et pour exécuter toutes sortes d'ouvrages d'art. Il lui a aussi accordé le don d'enseigner, de même qu'à Oholiab, fils d'Ahisamak, de la tribu de Dan. Il les a remplis d'habileté pour exécuter tous les ouvrages de sculpture et d'art, pour broder et tisser les (étoffes) violettes, pourpres et cramoisies, et le fin lin, pour faire toute espèce de travaux et pour concevoir des plans. Betsaleél, Oholiab et tous les hommes habiles, en qui l'Éternel avait mis de la sagesse et de l'intelligence pour savoir exécuter tout l'ouvrage pour le culte du lieu-saint, se mirent au travail selon tout ce que l'Éternel avait ordonné. Moïse appela Betsaleél, Oholiab et tous les hommes habiles dans le cœur desquels l'Éternel avait mis de l'intelligence, tous ceux dont le cœur était disposé à s'appliquer à l'ouvrage pour exécuter. Ils prirent devant Moïse toutes les (offrandes) prélevées que les Israélites avaient apportées afin d'exécuter l'ouvrage pour le culte du lieu-saint. Chaque matin, on apportait encore à Moïse des offrandes volontaires. Alors tous les hommes habiles qui exécutaient l'ouvrage pour le lieu-saint quittèrent chacun l'ouvrage qu'ils faisaient et vinrent dire à Moïse: Le peuple apporte beaucoup plus qu'il ne faut pour exécuter l'ouvrage que l'Éternel a commandé de faire. Moïse donna l'ordre de faire passer dans le camp une proclamation en ces termes: Que personne, homme ou femme, ne travaille plus en vue de l'(offrande) prélevée pour le lieu-saint. On empêcha ainsi le peuple d'en apporter. Les objets préparés suffisaient amplement, pour tout l'ouvrage à faire. Tous les hommes habiles qui exécutèrent l'ouvrage, firent le tabernacle avec dix tentures de fin lin retors et (d'étoffes) violettes, pourpres et cramoisies avec des chérubins que l'on fit avec art. La longueur d'une tenture était de vingt-huit coudées, et la largeur d'une tenture était de quatre coudées; la mesure était la même pour toutes les tentures. L'on attacha cinq de ces tentures l'une à l'autre et l'on attacha les cinq (autres) tentures l'une à l'autre. On fit des lacets violets au bord de la tenture terminant le premier assemblage; on fit de même au bord de la tenture terminant le second assemblage. On fit cinquante lacets à la première tenture, et l'on fit cinquante lacets au bord de la tenture terminant le second assemblage; ces lacets correspondaient les uns aux autres. On fit cinquante agrafes d'or, et l'on attacha les tentures l'une à l'autre avec les agrafes. Et le tabernacle forma un tout. On fit des tentures (de poil) de chèvre pour servir de tente sur le tabernacle; on fit onze de ces tentures. La longueur d'une tenture était de trente coudées, et la largeur d'une tenture était de quatre coudées; la mesure était la même pour les onze tentures. On attacha séparément cinq de ces tentures, et les six (autres) tentures séparément. On fit cinquante lacets au bord de la tenture terminant un assemblage, et l'on fit cinquante lacets au bord de la tenture du second assemblage. On fit cinquante agrafes de bronze, pour assembler la tente, afin qu'elle forme un tout. On fit pour la tente une couverture de peaux de béliers teintes en rouge, et une couverture de peaux de dauphins par-dessus. On fit les planches pour le tabernacle; elles étaient de bois d'acacia, placées debout. La longueur d'une planche était de dix coudées et la largeur de chaque planche était d'une coudée et demie. Il y avait pour chaque planche deux tenons, parallèles l'un à l'autre; l'on fit de même pour toutes les planches du tabernacle. On fit vingt planches en direction du midi, au sud, pour le tabernacle. On mit quarante socles d'argent sous les vingt planches, deux socles sous chaque planche pour ses deux tenons. On fit vingt planches pour le second côté du tabernacle, en direction du nord, et leurs quarante socles d'argent, deux socles sous chaque planche. On fit six planches pour le fond du tabernacle, vers l'ouest. On fit deux planches pour les angles du tabernacle dans le fond; elles étaient jumelées depuis le bas et bien liées à leur sommet par un seul anneau; on fit de même pour toutes les deux aux deux coins. Il y avait ainsi huit planches, avec leurs socles d'argent, soit seize socles, deux socles sous chaque planche. On fit cinq traverses de bois d'acacia pour les planches de l'un des côtés du tabernacle, cinq traverses pour les planches du second côté du tabernacle et cinq traverses pour les planches du côté du tabernacle formant le fond vers l'ouest; on fit la traverse centrale pour aller au milieu des planches d'une extrémité à l'autre. On couvrit d'or les planches, l'on fit d'or leurs anneaux pour recevoir les traverses, et l'on couvrit d'or les traverses. On fit le voile violet, pourpre et cramoisi et de fin lin retors, avec des chérubins que l'on fit avec art. On fit pour lui quatre colonnes d'acacia, et on les couvrit d'or avec des crochets d'or, et l'on fondit pour elles quatre socles d'argent. On fit pour l'entrée de la tente un rideau violet, pourpre et cramoisi, et de fin lin retors; c'était un ouvrage de broderie. On fit ses cinq colonnes et leurs crochets, et l'on couvrit d'or leurs chapiteaux et leurs tringles; leurs cinq socles étaient de bronze. Betsaleél fit l'arche en bois d'acacia, d'une longueur de deux coudées et demie, d'une largeur d'une coudée et demie et d'une hauteur d'une coudée et demie. Il la couvrit d'or pur à l'intérieur et à l'extérieur et il y fit une bordure d'or tout autour. Il fondit pour elle quatre anneaux d'or qu'il mit à ses quatre coins, deux anneaux d'un côté et deux anneaux de l'autre côté. Il fit des barres en bois d'acacia et les couvrit d'or. Il introduisit les barres dans les anneaux sur les côtés de l'arche pour porter l'arche. Il fit un propitiatoire d'or pur; sa longueur était de deux coudées et demie et sa largeur d'une coudée et demie. Il fit deux chérubins d'or, aux deux extrémités du propitiatoire; il les fit d'or battu; un chérubin à l'une des extrémités et un chérubin à l'autre extrémité; il fit les chérubins d'une seule pièce avec les deux extrémités du propitiatoire. Les chérubins étendaient les ailes vers le haut, couvrant de leurs ailes le propitiatoire et se faisant face l'un à l'autre; les chérubins avaient la face tournée vers le propitiatoire. Il fit la table en bois d'acacia; sa longueur était de deux coudées, sa largeur d'une coudée et sa hauteur d'une coudée et demie. Il la couvrit d'or pur et il y fit une bordure d'or tout autour. Il y fit à l'entour un cadre d'un palme; il mit une bordure d'or tout autour du cadre. Il fondit pour la table quatre anneaux d'or et mit les anneaux aux quatre coins, correspondant aux quatre pieds. Les anneaux étaient près du cadre et recevaient les barres pour porter la table. Il fit les barres de bois d'acacia et les couvrit d'or; elles servaient à porter la table. Il fit les ustensiles qu'on devait mettre sur la table, ses plats, ses coupes, ses bols et ses aiguières pour servir aux libations; il les fit d'or pur. Il fit le chandelier d'or pur; il fit le chandelier d'or battu. Son pied et sa tige, ses calices, ses corolles et ses fleurs étaient d'une seule pièce. Six branches sortaient de ses côtés, trois branches du chandelier de l'un des côtés et trois branches du chandelier de l'autre. Il y avait sur une branche trois calices en forme d'amande, avec corolles et fleurs, et sur une autre branche, trois calices en forme d'amande, avec corolles et fleurs; il en était de même pour les six branches sortant du chandelier. À (la tige du) chandelier il y avait quatre calices en forme d'amande, avec leurs corolles et leurs fleurs. Il y avait une corolle sous deux des branches sortant du chandelier, une corolle sous deux autres branches et une corolle sous deux autres branches; il en était de même pour les six branches sortant du chandelier. Les corolles et les branches du chandelier étaient d'une seule pièce; il était tout entier d'or battu, d'or pur. Il fit ses sept lampes, ses mouchettes et ses cendriers d'or pur. Il employa un talent d'or pur, pour faire le chandelier avec tous ses ustensiles. Il fit l'autel des parfums en bois d'acacia; sa longueur était d'une coudée et sa largeur d'une coudée; il était carré, et sa hauteur était de deux coudées. Ses cornes formaient avec lui une seule pièce. Il le couvrit d'or pur, son plateau, ses parois tout autour de ses cornes, et il y fit une bordure d'or tout autour. Il fit au-dessous de la bordure deux anneaux d'or aux deux côtés; il en fit de part et d'autre pour recevoir les barres qui servaient à le porter. Il fit des barres de bois d'acacia et les couvrit d'or. Il fit l'huile pour l'onction sainte et le parfum aromatique, pur, composé selon l'art du parfumeur. Il fit l'autel des holocaustes en bois d'acacia, d'une longueur de cinq coudées et d'une largeur de cinq coudées; il était carré, et sa hauteur était de trois coudées. Il fit des cornes aux quatre coins; ses cornes formaient avec lui une seule pièce; et il le couvrit de bronze. Il fit tous les ustensiles de l'autel, ses récipients, ses pelles, ses calices, ses fourchettes et ses brasiers; il fit de bronze tous ses ustensiles. Il fit pour l'autel une grille de bronze, en forme de treillis, qu'il plaça au-dessous du rebord de l'autel, à partir du bas, jusqu'à la moitié de la hauteur. Il fondit quatre anneaux qu'il mit aux quatre coins de la grille de bronze, pour recevoir les barres. Il fit les barres de bois d'acacia et les couvrit de bronze. Il introduisit dans les anneaux aux côtés de l'autel les barres qui servaient à le porter. Il le fit creux, avec des panneaux. Il fit la cuve de bronze, avec sa base de bronze, en employant les miroirs des femmes qui s'assemblaient à l'entrée de la tente de la Rencontre. Il fit le parvis. Dans la direction du midi, au sud, il y avait, pour former le parvis, des toiles de fin lin retors, sur une longueur de cent coudées, avec leurs vingt colonnes et leurs vingt socles de bronze; les crochets des colonnes et leurs tringles étaient d'argent. Dans la direction du nord, il y avait cent coudées avec leurs vingt colonnes et leurs vingt socles de bronze; les crochets des colonnes et leurs tringles étaient d'argent. Dans la direction de l'ouest, il y avait cinquante coudées de toiles, avec leurs dix colonnes et leurs dix socles; les crochets des colonnes et leurs tringles étaient d'argent. Dans la direction de l'est, à l'orient, il y avait cinquante coudées: pour une aile, quinze coudées de toiles, avec leurs trois colonnes et leurs trois socles; et pour la seconde aile, qui lui correspondait de l'autre côté de la porte du parvis, quinze coudées de toiles, avec leurs trois colonnes et leurs trois socles. Toutes les toiles formant l'enceinte du parvis étaient de fin lin retors. Les socles pour les colonnes étaient de bronze, les crochets des colonnes et leurs tringles étaient d'argent, et leurs chapiteaux étaient couverts d'argent. Toutes les colonnes du parvis étaient jointes par des tringles d'argent. Le rideau de la porte du parvis était un ouvrage de broderie violet, pourpre et cramoisi, et de fin lin retors; il avait une longueur de vingt coudées, et sa hauteur était de cinq coudées, comme la largeur des toiles du parvis; les quatre colonnes et leurs quatre socles étaient de bronze, les crochets et leurs tringles étaient d'argent, et leurs chapiteaux étaient couverts d'argent. Tous les piquets de l'enceinte du tabernacle et du parvis étaient de bronze. Voici les comptes du tabernacle – le tabernacle du Témoignage – établis d'après l'ordre de Moïse, par les soins des Lévites, sous la direction d'Itamar, fils du sacrificateur Aaron. Betsaleél, fils d'Ouri, fils de Hour, de la tribu de Juda, fit tout ce que l'Éternel avait ordonné à Moïse; avec lui Oholiab, fils d'Ahisamak, de la tribu de Dan, sculpteur, inventeur et brodeur sur (les étoffes) violettes, pourpres et cramoisies, et sur le fin lin. Le total de l'or employé à l'ouvrage pour tous les travaux du lieu- saint, or que l'on avait dédié, se montait à 29 talents et 730 sicles, selon le sicle du sanctuaire. L'argent de ceux de la communauté qui furent dénombrés se montait à 100 talents et 1 775 sicles, selon le sicle du sanctuaire. C'était un béqa par tête, la moitié d'un sicle, selon le sicle du sanctuaire, pour chaque homme compris dans le dénombrement, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, soit pour 603 550 hommes. Les cent talents d'argent servirent à fondre les socles du sanctuaire et les socles du voile, cent socles pour les cent talents, un talent par socle. Et avec les 1 775 sicles on fit les crochets et les tringles pour les colonnes, et l'on couvrit leurs chapiteaux. Le bronze que l'on avait dédié se montait à 70 talents et 2 400 sicles. On en fit les socles de l'entrée de la tente de la Rencontre; l'autel de bronze avec sa grille de bronze, et tous les ustensiles de l'autel; les socles du parvis, tout autour, et les socles de la porte du parvis; tous les piquets de l'enceinte du tabernacle et les piquets de l'enceinte du parvis. Avec les étoffes violettes, pourpres et cramoisies, on fit les vêtements spéciaux pour le service dans le lieu-saint. On fit les vêtements sacrés pour Aaron, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. On fit l'éphod d'or, de (fil) violet, pourpre et cramoisi et de fin lin retors. On étendit des lames d'or et on les coupa en fils, que l'on entrelaça dans les (étoffes) violettes, pourpres et cramoisies, et dans le fin lin; (c'était) une œuvre d'art. On y fit des épaulettes attachées par ses deux extrémités pour le fixer. La ceinture qui l'enveloppait était faite de la même façon, d'or, de (fil) violet, pourpre et cramoisi et de fin lin retors, et (formait) une seule pièce avec (l'éphod), comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. On travailla les pierres d'onyx, enchâssées dans des montures d'or. L'on y grava, comme on grave un cachet, les noms des fils d'Israël. On les mit sur les épaulettes de l'éphod comme pierres de souvenir des fils d'Israël, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. On fit le pectoral, c'était une œuvre d'art, du même travail que l'éphod, d'or, de (fil) violet, pourpre et cramoisi et de fin lin retors. Il était carré; on fit le pectoral double; sa longueur était d'un empan et sa largeur d'un empan; il était double. On y sertit quatre rangées de pierres: première rangée, une sardoine, une topaze, une émeraude; seconde rangée, une escarboucle, un saphir, un diamant; troisième rangée, une opale, une agate, une améthyste; quatrième rangée, une chrysolithe, un onyx, un jaspe. Ces pierres étaient enchâssées dans leurs montures d'or. Les pierres étaient aux noms des fils d'Israël; il y en avait douze d'après leurs noms; elles étaient gravées comme des cachets, chacune avec le nom de l'une des douze tribus. Sur le pectoral on fit des chaînettes d'or pur, tressées en forme de corde. On fit deux montures d'or et deux anneaux d'or et l'on mit les deux anneaux aux deux extrémités du pectoral. On passa les deux cordes d'or dans les deux anneaux aux deux extrémités du pectoral; on passa les deux (autres) extrémités des deux cordes aux deux montures placées sur les épaulettes de l'éphod par devant. On fit encore deux anneaux d'or que l'on plaça aux deux extrémités du pectoral, sur le bord intérieur appliqué contre l'éphod. On fit deux (autres) anneaux d'or que l'on mit au bas des deux épaulettes de l'éphod, par devant, près de la jointure, au-dessus de la ceinture de l'éphod. On fixa le pectoral par ses anneaux aux anneaux de l'éphod avec un cordon violet, afin que le pectoral soit sur la ceinture de l'éphod et qu'il ne puisse pas se séparer de l'éphod. C'était comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. On fit la robe de l'éphod, tissée entièrement d'étoffe violette. L'ouverture de la robe était au milieu, comme l'ouverture d'un vêtement de cuir tressé, il y avait un ourlet tout autour, afin que (la robe) ne se déchire pas. On fit sur les pans de la robe des grenades violettes, pourpres et cramoisies, en fil retors; on fit des clochettes d'or pur; on mit les clochettes entre les grenades, sur tout le tour des pans de la robe, entre les grenades: une clochette et une grenade, une clochette et une grenade, sur tout le tour des pans de la robe, pour le service, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. On fit des tuniques de fin lin, en ouvrage tissé, pour Aaron et pour ses fils; le turban de fin lin, et les tiares marquant leur dignité, de fin lin; les caleçons de lin, de fin lin retors; l'écharpe de fin lin retors, brodée, violette, pourpre et cramoisie, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. On fit d'or pur la lame, diadème sacré, et l'on y écrivit, comme on grave un cachet: Sainteté à l'Éternel. On y mit un cordon violet pour le placer sur le turban, en haut, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Ainsi fut achevé tout le travail pour le tabernacle, la tente de la Rencontre. Les Israélites firent tout ce que l'Éternel avait ordonné à Moïse; ils firent ainsi. On amena le tabernacle à Moïse: la tente et tous ses éléments, ses agrafes, ses planches, ses traverses, ses colonnes et ses socles; la couverture de peaux de béliers teintes en rouge, la couverture de peaux de dauphins et le voile (qui sert de) rideau; l'arche du Témoignage et ses barres, ainsi que le propitiatoire; la table, tous ses ustensiles et les pains de proposition; le chandelier d'or pur, ses lampes, les lampes préparées, tous ses ustensiles et l'huile pour le candélabre; l'autel d'or, l'huile d'onction et le parfum aromatique, ainsi que le rideau de l'entrée de la tente; l'autel de bronze, sa grille de bronze, ses barres et tous ses ustensiles; la cuve avec sa base; les toiles du parvis, ses colonnes, ses socles, et le rideau de la porte du parvis, ses cordages, ses piquets, et tous les ustensiles pour le service du tabernacle, pour la tente de la Rencontre; les vêtements spéciaux pour le service dans le lieu-saint, les vêtements sacrés pour le sacrificateur Aaron, et les vêtements de ses fils pour le sacerdoce. Les Israélites firent tout ce travail, exactement comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Moïse examina tout l'ouvrage; et voici qu'ils l'avaient fait comme l'Éternel l'avait ordonné. Alors Moïse les bénit. L'Éternel parla à Moïse et dit: Le premier jour du premier mois, tu dresseras le tabernacle, la tente de la Rencontre. Tu y placeras l'arche du Témoignage et tu couvriras l'arche avec le voile. Tu apporteras la table et tu la disposeras en ordre. Tu apporteras le chandelier et tu en arrangeras les lampes. Tu mettras l'autel d'or pour le parfum devant l'arche du Témoignage, et tu placeras le rideau à l'entrée du tabernacle. Tu mettras l'autel des holocaustes devant l'entrée du tabernacle, de la tente de la Rencontre. Tu mettras la cuve entre la tente de la Rencontre et l'autel, et tu y mettras de l'eau. Tu placeras le parvis tout autour et tu mettras le rideau à la porte du parvis. Tu prendras l'huile d'onction, tu en oindras le tabernacle et tout ce qui s'y trouve, tu le sanctifieras avec tous ses ustensiles, et il sera saint. Tu oindras l'autel des holocaustes et tous ses ustensiles, tu sanctifieras l'autel, et l'autel sera très saint. Tu oindras la cuve avec sa base et tu la sanctifieras. Tu feras approcher Aaron et ses fils vers l'entrée de la tente de la Rencontre, et tu les laveras avec de l'eau. Tu revêtiras Aaron des vêtements sacrés, tu l'oindras, tu le sanctifieras, et il me servira en qualité de sacrificateur. Tu feras approcher ses fils, tu les revêtiras des tuniques et tu les oindras comme tu auras oint leur père; et ils me serviront en qualité de sacrificateurs. Cette onction leur assurera pour toujours le sacerdoce dans chaque génération. Moïse fit tout ce que l'Éternel lui avait ordonné. Le premier mois de la seconde année, le premier du mois, le tabernacle fut dressé. Moïse dressa le tabernacle; il en mit les socles, plaça les planches, mit les traverses et dressa les colonnes. Il étendit la tente sur le tabernacle et plaça la couverture de la tente par-dessus, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Il prit le Témoignage et le mit dans l'arche; il plaça les barres à l'arche et mit le propitiatoire au-dessus de l'arche. Il apporta l'arche dans le tabernacle; il plaça le voile qui sert de rideau, et il en couvrit l'arche du Témoignage, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Il mit la table dans la tente de la Rencontre, au côté nord du tabernacle, en dehors du voile; et il y disposa en ordre les pains, devant l'Éternel, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Il plaça le chandelier dans la tente de la Rencontre, en face de la table, au côté sud du tabernacle; et il en arrangea les lampes, devant l'Éternel, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Il plaça l'autel d'or dans la tente de la Rencontre, devant le voile, et il y fit brûler le parfum aromatique, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Il plaça le rideau à l'entrée du tabernacle. Il plaça l'autel des holocaustes à l'entrée du tabernacle, de la tente de la Rencontre, et il y offrit l'holocauste et l'offrande, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Il plaça la cuve entre la tente de la Rencontre et l'autel et il y mit de l'eau pour les ablutions; Moïse, Aaron et ses fils s'y lavèrent les mains et les pieds; lorsqu'ils entraient dans la tente et qu'ils s'approchaient de l'autel, ils se lavaient, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Il dressa le parvis autour du tabernacle et de l'autel et mit le rideau à la porte du parvis. Ce fut ainsi que Moïse acheva l'ouvrage. Alors la nuée couvrit la tente de la Rencontre, et la gloire de l'Éternel remplit le tabernacle. Moïse ne pouvait pas entrer dans la tente de la Rencontre, parce que la nuée demeurait sur elle, et que la gloire de l'Éternel remplissait le tabernacle. Quand la nuée s'élevait de dessus le tabernacle, les Israélites partaient à chacune de leurs étapes. Si la nuée ne s'élevait pas, ils ne partaient pas, jusqu'au jour où elle s'élevait. La nuée de l'Éternel était de jour sur le tabernacle; et de nuit, il y avait un feu, aux yeux de toute la maison d'Israël, à chacune de leurs étapes. L'Éternel appela Moïse; depuis la tente de la Rencontre il lui parla et dit: Parle aux fils d'Israël et dis-leur: Lorsqu'un homme d'entre vous fera une oblation à l'Éternel, il offrira une oblation de gros ou de menu bétail. Si son oblation est un holocauste de gros bétail, il offrira un mâle sans défaut; il l'offrira à l'entrée de la tente de la Rencontre pour qu'il soit agréé devant l'Éternel. Il posera sa main sur la tête de l'holocauste qui aura l'agrément de l'Éternel pour lui servir d'expiation. Il égorgera le veau devant l'Éternel; et les sacrificateurs, fils d'Aaron, offriront le sang et le répandront sur le pourtour de l'autel qui est à l'entrée de la tente de la Rencontre. Il dépouillera l'holocauste et le coupera en morceaux. Les fils du sacrificateur Aaron mettront du feu sur l'autel et disposeront du bois sur le feu. Les sacrificateurs, fils d'Aaron, disposeront les morceaux, la tête et la graisse sur le bois mis au feu sur l'autel. Il lavera avec de l'eau les entrailles et les pattes; et le sacrificateur brûlera le tout sur l'autel. C'est un holocauste consumé par le feu d'une agréable odeur à l'Éternel. Si son oblation est un holocauste de menu bétail, d'agneaux ou de chevreaux, il offrira un mâle sans défaut. Il l'égorgera au côté nord de l'autel, devant l'Éternel; et les sacrificateurs, fils d'Aaron, en répandront le sang sur le pourtour de l'autel. Il le coupera en morceaux, y compris la tête et la graisse, et le sacrificateur disposera cela sur le bois, sur le feu de l'autel. Il lavera avec de l'eau les entrailles et les pattes. Le sacrificateur offrira le tout et le brûlera sur l'autel. C'est un holocauste consumé par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel. Si son oblation à l'Éternel est un holocauste d'oiseaux, il offrira des tourterelles ou des jeunes pigeons. Le sacrificateur offrira l'oiseau sur l'autel; il lui comprimera la tête avec l'ongle et la brûlera sur l'autel, et il exprimera le sang contre la paroi de l'autel. Il détachera le jabot avec ses plumes et le jettera près de l'autel, vers l'orient, dans le lieu où l'on met les cendres. Il le déchirera par les ailes, sans les détacher; et le sacrificateur brûlera l'oiseau sur l'autel, sur le bois mis au feu. C'est un holocauste consumé par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel. Si quelqu'un présente en oblation à l'Éternel une offrande, son oblation sera de fleur de farine; il versera de l'huile dessus et il y ajoutera de l'encens. Il l'apportera aux sacrificateurs, fils d'Aaron; il prendra une pleine poignée de cette fleur de farine, arrosée d'huile, avec tout l'encens, et le sacrificateur brûlera cela sur l'autel comme mémorial. C'est une (offrande) consumée par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel. Ce qui restera de l'offrande sera pour Aaron et pour ses fils; c'est une portion très sainte des sacrifices consumés par le feu devant l'Éternel. Si tu présentes en oblation une offrande de ce qui est cuit au four, (qu'on se serve) de fleur de farine, et que ce soient des gâteaux sans levain, pétris à l'huile et des galettes sans levain arrosées d'huile. Si ton oblation est une offrande cuite à la poêle, elle sera de fleur de farine pétrie à l'huile, sans levain. Tu la rompras en morceaux et tu verseras de l'huile dessus: c'est une offrande. Si ton oblation est une offrande cuite sur le gril, elle sera faite de fleur de farine pétrie à l'huile. Tu apporteras l'offrande qui sera faite avec ces produits à l'Éternel; elle sera présentée au sacrificateur, qui la mettra près de l'autel. Le sacrificateur en prélèvera ce qui doit être offert comme mémorial et le brûlera sur l'autel. C'est une offrande consumée par le feu d'une agréable odeur à l'Éternel. Ce qui restera de l'offrande sera pour Aaron et pour ses fils; c'est une portion très sainte des sacrifices consumée par le feu devant l'Éternel. Aucune des offrandes que vous présenterez à l'Éternel ne sera faite avec du levain; car vous ne brûlerez rien qui contienne du levain ou du miel parmi les (offrandes) consumées par le feu devant l'Éternel. Vous pourrez en offrir à l'Éternel comme oblation de prémices; mais il n'en sera pas présenté sur l'autel comme (offrande d'une) agréable odeur. Tu mettras du sel sur toutes tes offrandes en oblation, tu ne laisseras pas ton offrande manquer de sel de l'alliance de ton Dieu; sur toutes tes oblations tu présenteras du sel. Si tu fais à l'Éternel une offrande de prémices, tu présenteras des épis rôtis au feu, du blé nouveau broyé, comme offrande de tes prémices. Tu verseras de l'huile dessus et tu mettras de l'encens; c'est une offrande. Le sacrificateur brûlera comme mémorial une portion du grain broyé et de l'huile avec tout l'encens. C'est une (offrande) consumée par le feu devant l'Éternel. Si l'oblation de quelqu'un est un sacrifice de communion: s'il offre du gros bétail, mâle ou femelle, il l'offrira sans défaut devant l'Éternel. Il posera sa main sur la tête de sa victime qu'il égorgera à l'entrée de la tente de la Rencontre; et les sacrificateurs, fils d'Aaron, répandront le sang sur le pourtour de l'autel. De ce sacrifice de communion, il offrira en sacrifice consumé par le feu devant l'Éternel, la graisse qui couvre les entrailles et toute la graisse qui est sur les entrailles; les deux rognons et la graisse qui les entoure, qui couvre les flancs; et la membrane qui couvre le foie, qu'il détachera près des rognons. Les fils d'Aaron brûleront cela sur l'autel, par-dessus l'holocauste qui sera sur le bois mis au feu. C'est un sacrifice consumé par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel. Si son oblation est du menu bétail, mâle ou femelle, en sacrifice de communion à l'Éternel, il l'offrira sans défaut. S'il offre en oblation un agneau, il le présentera devant l'Éternel. Il posera sa main sur la tête de sa victime qu'il égorgera devant la tente de la Rencontre; et les fils d'Aaron en répandront le sang sur le pourtour de l'autel. De ce sacrifice de communion il offrira en sacrifice consumé par le feu devant l'Éternel, la graisse, la queue entière qu'il détachera près de l'échine, la graisse qui couvre les entrailles et toute la graisse qui est sur les entrailles, les deux rognons et la graisse qui les entoure, qui couvre les flancs et la membrane qui couvre le foie, qu'il détachera près des rognons. Le sacrificateur brûlera cela sur l'autel. C'est un aliment consumé par le feu pour l'Éternel. Si son oblation est une chèvre, il la présentera devant l'Éternel. Il posera sa main sur la tête de sa victime qu'il égorgera devant la tente de la Rencontre; et les fils d'Aaron en répandront le sang sur le pourtour de l'autel. De l'oblation il offrira en (sacrifice) consumé par le feu devant l'Éternel: la graisse qui couvre les entrailles et toute la graisse qui est sur les entrailles, les deux rognons et la graisse qui les entoure, qui couvre les flancs, et la membrane qui couvre le foie, qu'il détachera près des rognons. Le sacrificateur brûlera cela sur l'autel. C'est un aliment consumé par le feu, d'une agréable odeur. Toute la graisse appartient à l'Éternel. C'est ici une prescription perpétuelle pour vos descendants, partout où vous habiterez: vous ne mangerez ni graisse ni sang. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle aux fils d'Israël et dis: Lorsque quelqu'un péchera involontairement contre l'un des commandements de l'Éternel, en commettant un acte illicite: Si c'est le sacrificateur ayant reçu l'onction qui a péché et qui a rendu par là le peuple coupable, il offrira à l'Éternel, pour le péché qu'il a commis, un jeune taureau sans défaut (en sacrifice) pour le péché. Il amènera le taureau à l'entrée de la tente de la Rencontre, devant l'Éternel; et il posera sa main sur la tête du taureau; il égorgera le taureau devant l'Éternel. Le sacrificateur ayant reçu l'onction prendra du sang du taureau et l'apportera dans la tente de la Rencontre; il trempera son doigt dans le sang et il en fera sept fois l'aspersion devant l'Éternel en face du voile du sanctuaire. Le sacrificateur mettra du sang sur les cornes de l'autel des parfums aromatiques, qui est devant l'Éternel dans la tente de la Rencontre; et il répandra tout le sang du taureau sur le socle de l'autel des holocaustes qui est à l'entrée de la tente de la Rencontre. Il enlèvera toute la graisse du taureau offert pour le péché, la graisse qui couvre les entrailles et toute la graisse qui est sur les entrailles, les deux rognons et la graisse qui les entoure, qui couvre les flancs, et la membrane qui couvre le foie, qu'il détachera près des rognons. Comme il les enlève du taureau dans le sacrifice de communion, le sacrificateur les brûlera sur l'autel des holocaustes. Mais la peau du taureau, toute sa chair, avec sa tête, ses pattes, ses entrailles et ses excréments, le taureau entier, il l'emportera hors du camp dans un lieu pur où l'on jette les cendres, et il le consumera au feu sur du bois; c'est sur le tas de cendres qu'il sera consumé. Si c'est toute la communauté d'Israël qui a péché involontairement sans que l'assemblée s'en aperçoive, en commettant contre l'un des commandements de l'Éternel des actes illicites et en se rendant ainsi coupable, et lorsqu'on s'apercevra du péché qu'elle a commis, l'assemblée offrira un jeune taureau en sacrifice pour le péché, et on l'amènera devant la tente de la Rencontre. Les anciens de la communauté poseront leurs mains sur la tête du taureau devant l'Éternel, et l'on égorgera le taureau devant l'Éternel. Le sacrificateur ayant reçu l'onction apportera du sang du taureau dans la tente de la Rencontre; le sacrificateur trempera son doigt dans le sang et il en fera sept fois l'aspersion devant l'Éternel, en face du voile. Il mettra du sang sur les cornes de l'autel qui est devant l'Éternel dans la tente de la Rencontre; et il répandra tout le sang sur le socle de l'autel des holocaustes, qui est à l'entrée de la tente de la Rencontre. Il enlèvera toute la graisse du taureau et la brûlera sur l'autel. Il fera de ce taureau comme du taureau offert pour le péché; il fera de même. C'est ainsi que le sacrificateur fera pour eux l'expiation, et il leur sera pardonné. Il emportera le taureau hors du camp et le consumera comme il a consumé le premier taureau. C'est un sacrifice pour le péché de l'assemblée. Lorsqu'un prince péchera en commettant involontairement contre l'un des commandements de l'Éternel, son Dieu, des actes illicites et en se rendant ainsi coupable, s'il s'aperçoit du péché qu'il a commis; il présentera en oblation un bouc mâle sans défaut. Il posera sa main sur la tête du bouc, qu'il égorgera dans le lieu où l'on égorge les holocaustes devant l'Éternel. C'est un sacrifice pour le péché. Le sacrificateur prendra avec son doigt du sang de la victime offerte pour le péché, il en mettra sur les cornes de l'autel des holocaustes et répandra le sang sur le socle de l'autel des holocaustes. Il brûlera toute la graisse sur l'autel, comme la graisse du sacrifice de communion. C'est ainsi que le sacrificateur fera pour ce prince l'expiation de son péché, et il lui sera pardonné. Si c'est quelqu'un du peuple qui a péché involontairement en commettant contre l'un des commandements de l'Éternel des actes illicites et en se rendant ainsi coupable, s'il s'aperçoit du péché qu'il a commis, il présentera en oblation une chèvre, une femelle sans défaut, pour le péché qu'il a commis. Il posera sa main sur la tête de la victime offerte pour le péché; il égorgera (la victime offerte pour) le péché à l'endroit des holocaustes. Le sacrificateur prendra avec son doigt du sang de la victime, il en mettra sur les cornes de l'autel des holocaustes et répandra tout le sang sur le socle de l'autel. Il détachera toute la graisse, comme on détache la graisse du sacrifice de communion, il la brûlera sur l'autel, et elle sera d'une agréable odeur à l'Éternel. C'est ainsi que le sacrificateur fera pour cet homme l'expiation, et il lui sera pardonné. S'il présente une brebis en oblation pour le péché, il présentera une femelle sans défaut. Il posera sa main sur la tête de la victime offerte pour le péché; il l'égorgera en sacrifice pour le péché dans le lieu où l'on égorge les holocaustes. Le sacrificateur prendra avec son doigt du sang de la victime pour le péché, il en mettra sur les cornes de l'autel des holocaustes et répandra tout le sang sur le socle de l'autel. Il détachera toute la graisse, comme on détache la graisse de l'agneau dans le sacrifice de communion, et il la brûlera sur l'autel par-dessus les sacrifices consumés par le feu devant l'Éternel. C'est ainsi que le sacrificateur fera pour cet homme l'expiation du péché qu'il a commis, et il lui sera pardonné. Lorsque quelqu'un, après avoir entendu la formule d'adjuration en tant que témoin n'aura pas déclaré ce qu'il a vu ou ce qu'il sait, il portera le poids de sa faute. Lorsque quelqu'un, sans y prendre garde, touchera une chose impure quelconque, que ce soit le cadavre d'un animal impur, ou celui d'une bête domestique impure ou bien celui d'un reptile impur, il deviendra lui-même impur et se rendra coupable. Lorsque, sans y prendre garde, il touchera une souillure humaine dont le contact rend impur, et qu'il s'en aperçoive (plus tard), il sera coupable. Lorsque quelqu'un, en parlant à la légère et sans y prendre garde de quelque manière que ce soit, jure de faire du mal ou du bien, et qu'il s'en aperçoive (plus tard), il sera coupable sur un de ces points. Celui donc qui se rendra coupable sur l'un de ces points confessera son péché à ce sujet, puis il présentera, à cause de sa culpabilité envers l'Éternel, pour le péché qu'il a commis, une femelle de menu bétail, une brebis ou une chèvre, comme sacrifice pour le péché. Et le sacrificateur fera pour lui l'expiation de son péché. S'il n'a pas en main de quoi se procurer une pièce de menu bétail, il offrira à l'Éternel pour le péché dont il s'est rendu coupable, deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, l'un comme victime pour le péché, l'autre comme holocauste. Il les apportera au sacrificateur qui offrira d'abord celui qui doit servir (de sacrifice) pour le péché, et qui lui ouvrira la tête avec l'ongle près de la nuque sans la séparer. (Le sacrificateur) fera sur la paroi de l'autel l'aspersion du sang de la victime offerte pour le péché, et le reste du sang sera exprimé sur le socle de l'autel; c'est un sacrifice pour le péché. Il fera de l'autre oiseau un holocauste, selon la règle. C'est ainsi que le sacrificateur fera pour cet homme l'expiation du péché qu'il a commis, et il lui sera pardonné. S'il n'a pas de quoi se procurer deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, il présentera en oblation pour son péché un dixième d'épha de fleur de farine, comme sacrifice pour le péché; il ne mettra pas d'huile dessus et n'y ajoutera pas d'encens, car c'est un sacrifice pour le péché. Il l'apportera au sacrificateur, et le sacrificateur en prendra une pleine poignée comme mémorial et la brûlera sur l'autel, par-dessus les sacrifices consumés par le feu devant l'Éternel; c'est un sacrifice pour le péché. C'est ainsi que le sacrificateur fera pour cet homme l'expiation du péché qu'il a commis sur l'un de ces points, et il lui sera pardonné. Ce (qui restera) sera comme l'offrande pour le sacrificateur. L'Éternel parla à Moïse et dit: Lorsque quelqu'un commettra une infidélité et péchera involontairement en retenant des choses consacrées à l'Éternel, il présentera à cause de sa culpabilité envers l'Éternel, un bélier sans défaut, pris du troupeau d'après ton estimation en sicles, selon le sicle du sanctuaire. Il restituera, en y ajoutant un cinquième, ce dont il a frustré le sanctuaire et le remettra au sacrificateur. Le sacrificateur fera pour lui l'expiation avec le bélier offert en sacrifice de culpabilité, et il lui sera pardonné. Si quelqu'un pèche en commettant, sans le savoir, contre l'un des commandements de l'Éternel, des actes illicites, il se rendra coupable et portera (le poids) de sa faute. Il présentera au sacrificateur en sacrifice de culpabilité un bélier sans défaut, pris du troupeau d'après ton estimation. Et le sacrificateur fera pour lui l'expiation de la faute involontaire qu'il a commise sans le savoir, et il lui sera pardonné. C'est un sacrifice de culpabilité. (Cet homme) s'était réellement rendu coupable envers l'Éternel. L'Éternel parla à Moïse et dit: Lorsque quelqu'un péchera et commettra une infidélité envers l'Éternel en mentant à son compatriote au sujet d'un dépôt, d'une (valeur) remise en mains ou d'un vol, ou bien en commettant une extorsion envers son compatriote, en niant avoir trouvé un objet perdu, ou en faisant un faux serment au sujet de l'un de tous les péchés que l'homme peut commettre; lorsqu'il péchera ainsi et se rendra coupable, il rendra l'objet qu'il a volé ou extorqué, le dépôt qui lui avait été confié, l'objet perdu qu'il a trouvé, ou la chose quelconque sur laquelle il a fait un faux serment. Il le restituera en sa totalité, y ajoutera un cinquième et le remettra à son propriétaire, le jour même où il offrira son sacrifice de culpabilité. Il amènera au sacrificateur, à cause de sa culpabilité envers l'Éternel, un bélier sans défaut, pris du troupeau d'après ton estimation comme sacrifice de culpabilité. Et le sacrificateur fera pour lui l'expiation devant l'Éternel, et il lui sera pardonné, quelle que soit la faute dont il se sera rendu coupable. L'Éternel parla à Moïse et dit: Donne cet ordre à Aaron et à ses fils, et dis: Voici la loi qui concerne l'holocauste. L'holocauste restera sur le foyer de l'autel toute la nuit jusqu'au matin, et le feu de l'autel y brûlera. Le sacrificateur revêtira sa tunique de lin et mettra des caleçons de lin sur son corps; il enlèvera la cendre produite par le feu qui aura consumé l'holocauste sur l'autel et la déposera près de l'autel. Puis il quittera ses vêtements et mettra d'autres vêtements pour emporter la cendre hors du camp, dans un lieu pur. Le feu brûlera sur l'autel, il ne s'éteindra pas. Chaque matin, le sacrificateur y allumera du bois, disposera l'holocauste par-dessus et brûlera la graisse des sacrifices de communion. Le feu brûlera continuellement sur l'autel, il ne s'éteindra pas. Voici la loi qui concerne l'offrande. Les fils d'Aaron doivent l'offrir devant l'Éternel, face à l'autel. Le sacrificateur prélèvera de l'offrande une poignée de la fleur de farine, de l'huile, avec tout l'encens ajouté à l'offrande, et il brûlera cela sur l'autel comme mémorial d'une agréable odeur à l'Éternel. Aaron et ses fils mangeront ce qui restera de l'offrande; on le mangera sans levain, c'est dans un lieu saint, dans le parvis de la tente de la Rencontre qu'ils le mangeront. On ne le cuira pas avec du levain. C'est la part que je leur ai donnée de mes sacrifices consumés par le feu. C'est une chose très sainte, comme le sacrifice pour le péché et comme le sacrifice de culpabilité. Tout mâle parmi les fils d'Aaron en mangera. C'est une prescription perpétuelle pour vos descendants, au sujet des sacrifices consumés par le feu devant l'Éternel: tout ce qui entrera en contact avec eux sera rendu sacré. L'Éternel parla à Moïse et dit: Voici l'oblation qu'Aaron et ses fils offriront à l'Éternel, le jour où ils recevront l'onction: un dixième d'épha de fleur de farine, comme offrande perpétuelle, moitié le matin et moitié le soir. Elle sera préparée à la poêle avec de l'huile, et tu la présenteras mélangée, tu l'offriras comme offrande cuite en morceaux, d'une agréable odeur à l'Éternel. Le sacrificateur qui, parmi les fils d'Aaron, aura reçu l'onction pour lui succéder, fera cette offrande. C'est une prescription perpétuelle devant l'Éternel; elle sera brûlée en entier. Toute offrande d'un sacrificateur sera (brûlée) en entier; elle ne sera pas mangée. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle à Aaron et à ses fils, dis-leur: Voici la loi qui concerne le sacrifice pour le péché. C'est dans le lieu où l'on égorge l'holocauste que sera égorgée devant l'Éternel la victime offerte pour le péché: c'est une chose très sainte. Le sacrificateur qui offrira la victime pour le péché en mangera; elle sera mangée dans un lieu saint, dans le parvis de la tente de la Rencontre. Tout ce qui entrera en contact avec sa chair sera rendu sacré. S'il en jaillit du sang sur un vêtement, tu laveras dans un lieu saint l'endroit sur lequel il aura jailli. Le récipient de terre dans lequel elle aura cuit sera brisé; si c'est dans un récipient de bronze qu'elle a cuit, il sera frotté et rincé dans l'eau. Tout mâle parmi les sacrificateurs en mangera: c'est une chose très sainte. Mais on ne mangera aucune (victime pour le) péché dont on apportera du sang dans la tente de la Rencontre, pour faire l'expiation dans le sanctuaire: elle sera brûlée au feu. Voici la loi qui concerne le sacrifice de culpabilité: c'est une chose très sainte. C'est dans le lieu où l'on égorge l'holocauste, qu'on égorgera la victime pour le sacrifice de culpabilité. On en répandra le sang sur le pourtour de l'autel. On en offrira toute la graisse, la queue, la graisse qui couvre les entrailles, les deux rognons et la graisse qui les entoure, qui couvre les flancs et la membrane qui couvre le foie, qu'on détachera près des rognons. Le sacrificateur brûlera cela sur l'autel en sacrifice consumé par le feu devant l'Éternel. C'est un sacrifice de culpabilité. Tout mâle parmi les sacrificateurs en mangera; on le mangera dans un lieu saint; c'est une chose très sainte. Il en est du sacrifice de culpabilité comme du sacrifice pour le péché; la loi est la même pour les deux: la victime sera pour la sacrificateur qui fera l'expiation. Quand un sacrificateur offre l'holocauste de quelqu'un, la peau de l'holocauste qu'il a offert sera pour la sacrificateur. Toute offrande cuite au four, préparée sur le gril ou à la poêle, sera pour le sacrificateur qui l'a offerte. Toute offrande pétrie à l'huile ou sèche sera pour tous les fils d'Aaron, sans distinction. Voici la loi qui concerne le sacrifice de communion qu'on offrira à l'Éternel. Si quelqu'un l'offre par reconnaissance, il offrira, avec le sacrifice de reconnaissance, des gâteaux sans levain pétris à l'huile, des galettes arrosées d'huile et de la fleur de farine faite en gâteaux pétris à l'huile. Il offrira son oblation avec des gâteaux de pain levé, en plus de son sacrifice de reconnaissance (et) de communion. On présentera en prélèvement pour l'Éternel une portion de chaque oblation; elle sera pour le sacrificateur qui a répandu le sang de la victime de communion. La chair du sacrifice de reconnaissance (et) de communion sera mangée le jour de son oblation, on n'en laissera rien jusqu'au matin. Si l'oblation de quelqu'un correspond à un vœu ou à une offrande volontaire, le sacrifice sera mangé le jour où on l'offrira, et ce qui en restera sera mangé le lendemain. Ce qui restera de la chair du sacrifice sera consumé au feu le troisième jour. Dans le cas où quelqu'un oserait manger de la chair de son sacrifice de communion le troisième jour, le sacrifice ne sera pas agréé; il n'en sera pas tenu compte à celui qui l'a offert; ce sera une chose impropre, et celui qui en mangera portera (le poids de) sa faute. La chair qui a touché quelque chose d'impur ne sera pas mangée; elle sera consumée au feu. Quant à la chair, quiconque est pur peut manger de la chair, mais celui qui, se trouvant en état d'impureté, mangera de la chair du sacrifice de communion qui appartient à l'Éternel, celui-là sera retranché de son peuple. Et celui qui touchera quelque chose d'impur, une souillure humaine, un animal impur, une impureté abominable quelconque, et qui mangera de la chair du sacrifice de communion qui appartient à l'Éternel, celui-là sera retranché de son peuple. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle aux Israélites; dis-leur: Vous ne mangerez pas de graisse de bœuf, de mouton ni de chèvre. La graisse d'une bête morte ou déchirée pourra servir à un usage quelconque; mais vous ne devez pas en manger. En effet quiconque mangera de la graisse des animaux dont on offre à l'Éternel des sacrifices consumés par le feu, celui-là sera retranché de son peuple. Vous ne consommerez pas de sang, ni d'oiseau, ni de bétail, partout où vous habiterez. Toute personne qui consommera du sang quelconque, sera retranchée de son peuple. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle aux Israélites; dis-leur: Celui qui offrira à l'Éternel son sacrifice de communion apportera son oblation à l'Éternel, prise sur son sacrifice de communion. Il apportera de ses propres mains en sacrifice consumé par le feu devant l'Éternel la graisse qu'il apportera avec la poitrine, la poitrine pour faire devant l'Éternel le geste de la dédier. Le sacrificateur brûlera la graisse sur l'autel, et la poitrine sera pour Aaron et pour ses fils. Dans vos sacrifices de communion, vous donnerez au sacrificateur la cuisse droite, en la prélevant. Celui des fils d'Aaron qui offrira le sang et la graisse du sacrifice de communion aura la cuisse droite pour sa part. Car je prends sur les sacrifices de communion offerts par les Israélites la poitrine qu'on dédie et la cuisse qu'on prélève, je les donne au sacrificateur Aaron et à ses fils, par une prescription perpétuelle, de la part des Israélites. C'est là (le droit que) l'onction d'Aaron et de ses fils (leur donnera) sur les sacrifices consumés par le feu devant l'Éternel, depuis le jour où ils seront présentés afin d'exercer le sacerdoce pour l'Éternel. C'est ce que l'Éternel ordonne aux Israélites de leur donner le jour où ils reçoivent l'onction; ce sera une prescription perpétuelle parmi leurs descendants. Telle est la loi de l'holocauste, de l'offrande, du sacrifice pour le péché, du sacrifice de culpabilité, de l'investiture et du sacrifice de communion. L'Éternel en donna l'ordre à Moïse sur le mont Sinaï, le jour où il ordonna aux Israélites de présenter leurs oblations à l'Éternel dans le désert du Sinaï. L'Éternel parla à Moïse et dit: Prends Aaron et ses fils avec lui, les vêtements, l'huile d'onction, le taureau pour le péché, les deux béliers et la corbeille de pains sans levain, et rassemble toute la communauté à l'entrée de la tente de la Rencontre. Moïse fit ce que l'Éternel lui avait ordonné, et la communauté se rassembla à l'entrée de la tente de la Rencontre. Moïse dit à la communauté: Voici ce que l'Éternel a ordonné de faire. Moïse fit avancer Aaron et ses fils, et il les lava avec de l'eau. Il mit sur Aaron la tunique, le ceignit de l'écharpe, le revêtit de la robe et mit sur lui l'éphod, qu'il serra avec la ceinture de l'éphod dont il le ceignit. Il posa sur lui le pectoral et mit dans le pectoral l'ourim et le toummim. Il posa le turban sur sa tête et posa sur le devant du turban la lame d'or, diadème sacré, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Moïse prit l'huile d'onction, oignit le tabernacle et tous les objets qui s'y trouvaient et les consacra. Il en fit sept fois l'aspersion sur l'autel; il oignit l'autel avec tous ses ustensiles, et la cuve avec sa base, afin de les consacrer. Il répandit de l'huile d'onction sur la tête d'Aaron et l'oignit, afin de le consacrer. Moïse fit avancer les fils d'Aaron; il les revêtit de tuniques, les ceignit d'écharpes et leur attacha des tiares, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Il fit approcher la taureau pour le péché; Aaron et ses fils posèrent leurs mains sur la tête du taureau pour le péché. Moïse l'égorgea, pris du sang, en mit avec son doigt sur les cornes tout autour de l'autel et purifia l'autel; il répandit le sang sur le socle de l'autel qu'il consacra pour y faire l'expiation. Il prit toute la graisse qui couvre les entrailles, la membrane qui couvre le foie et les deux rognons avec leur graisse, et il brûla cela sur l'autel. Mais il consuma au feu hors du camp le taureau, sa peau, sa chair et ses excréments, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Il présenta le bélier de l'holocauste. Aaron et ses fils posèrent leurs mains sur la tête du bélier. Moïse l'égorgea et répandit le sang sur le pourtour de l'autel. Il coupa le bélier par morceaux. Moïse brûla la tête, les morceaux et la graisse. Il lava avec de l'eau les entrailles et les pattes, brûla tout le bélier sur l'autel: ce fut un holocauste, ce fut un sacrifice consumé par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Il présenta le second bélier, le bélier d'investiture; Aaron et ses fils posèrent leurs mains sur la tête du bélier. Moïse l'égorgea, prit de son sang et en mit sur le lobe de l'oreille droite d'Aaron, sur le pouce de sa main droite et sur le pouce de son pied droit. Il fit avancer les fils d'Aaron, Moïse mit du sang sur le lobe de leur oreille droite, sur le pouce de leur main droite et sur le pouce de leur pied droit, et Moïse répandit le sang sur le pourtour de l'autel. Il prit la graisse, la queue, toute la graisse qui couvre les entrailles, la membrane qui couvre le foie, les deux rognons avec leur graisse et la cuisse droite. Il prit aussi dans la corbeille de pains sans levain, placée devant l'Éternel, un gâteau sans levain, un gâteau de pain à l'huile et une galette, et il les posa sur les graisses et sur la cuisse droite. Il mit le tout entre les mains d'Aaron et entre les mains de ses fils et fit devant l'Éternel le geste de dédier les offrandes. Puis Moïse les ôta de leurs mains et les brûla sur l'autel, au-dessus de l'holocauste: ce fut (le sacrifice) d'investiture, ce fut un sacrifice consumé par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel. Moïse prit la poitrine du bélier d'investiture et il fit devant l'Éternel le geste de la dédier: ce fut la portion de Moïse, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Moïse prit de l'huile d'onction et du sang qui était sur l'autel; il en fit l'aspersion sur Aaron et sur ses vêtements, sur ses fils et sur les vêtements de ses fils avec lui; il consacra Aaron, ses vêtements, ses fils et les vêtements de ses fils avec lui. Moïse dit à Aaron et à ses fils: Faites cuire la chair à l'entrée de la tente de la Rencontre, c'est là que vous la mangerez, avec le pain qui est dans la corbeille d'investiture, comme je l'ai ordonné, en disant: Aaron et ses fils la mangeront. Vous consumerez dans le feu ce qui restera de la chair et du pain. Pendant sept jours, vous ne sortirez pas de l'entrée de la tente de la Rencontre, jusqu'à ce que les jours de votre investiture soient achevés; car il faudra sept jours pour vous investir. Ce qui s'est fait aujourd'hui, l'Éternel a ordonné de le faire comme expiation pour vous. Vous resterez donc sept jours à l'entrée de la tente de la Rencontre, jour et nuit, et vous observerez l'ordre de l'Éternel, afin que vous ne mouriez pas; car c'est là ce qui m'a été ordonné. Aaron et ses fils exécutèrent toutes les paroles que l'Éternel avait ordonnées par l'intermédiaire de Moïse. Le huitième jour, Moïse appela Aaron et ses fils, ainsi que les anciens d'Israël. Il dit à Aaron: Prends un jeune veau comme sacrifice pour le péché et un bélier pour l'holocauste, l'un et l'autre sans défaut, et présente-les devant l'Éternel. Tu parleras aux Israélites et tu diras: Prenez un bouc, comme sacrifice pour le péché, un veau et un agneau âgés d'un an et sans défaut, pour l'holocauste; un bœuf et un bélier pour le sacrifice de communion, afin de les sacrifier devant l'Éternel; et une offrande pétrie à l'huile. Car aujourd'hui l'Éternel va vous apparaître. Ils amenèrent devant la tente de la Rencontre ce que Moïse avait ordonné; toute la communauté s'approcha et se tint debout devant l'Éternel. Moïse dit: Voici ce que l'Éternel a ordonné: faites(-le); et la gloire de l'Éternel va vous apparaître. Moïse dit à Aaron: Approche-toi de l'autel; accomplis ton sacrifice pour le péché et ton holocauste, et fais l'expiation pour toi et pour le peuple; offre aussi l'oblation du peuple et fait l'expiation pour lui, comme l'Éternel l'a ordonné. Aaron s'approcha de l'autel et il égorgea le veau pour son propre péché. Les fils d'Aaron lui présentèrent le sang; il trempa son doigt dans le sang, en mit sur les cornes de l'autel et répandit le sang sur le socle de l'autel. Il brûla sur l'autel la graisse, les rognons, la membrane qui couvre le foie (de la victime) pour le péché, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Mais il consuma au feu hors du camp la chair et la peau. Il égorgea la victime pour l'holocauste. Les fils d'Aaron lui remirent le sang, et il le répandit sur le pourtour de l'autel. Ils lui remirent l'holocauste coupé par morceaux, avec la tête, et il les brûla sur l'autel. Il lava les entrailles et les pattes, et il les brûla sur l'autel, au-dessus de l'holocauste. Ensuite, il offrit l'oblation du peuple. Il prit le bouc offert pour le péché du peuple, il l'égorgea et l'offrit pour le péché, de la même manière que la première victime. Il offrit l'holocauste et le fit selon la règle. Il présenta l'offrande, dont il remplit sa main, et la brûla sur l'autel, outre l'holocauste du matin. Il égorgea le bœuf et le bélier, en sacrifice de communion pour le peuple. Les fils d'Aaron lui remirent le sang qu'il répandit sur le pourtour de l'autel, ainsi que les graisses du bœuf; puis du bélier la queue, les téguments, les rognons et la membrane qui couvre le foie; ils mirent les graisses sur les poitrines et il brûla les graisses sur l'autel. Aaron fit devant l'Éternel le geste de dédier les poitrines et la cuisse droite, comme Moïse l'avait ordonné. Aaron leva ses mains vers le peuple et le bénit. Puis il descendit, après avoir accompli le sacrifice pour le péché, l'holocauste et le sacrifice de communion. Moïse et Aaron entrèrent dans la tente de la Rencontre. Lorsqu'ils en sortirent, ils bénirent le peuple. Et la gloire de l'Éternel apparut à tout le peuple. Un feu sortit de devant l'Éternel, et consuma sur l'autel l'holocauste et les graisses. Tout le peuple le vit; ils poussèrent des cris de joie et se jetèrent face contre terre. Les fils d'Aaron, Nadab et Abihou, prirent chacun un brasier, y mirent du feu et posèrent du parfum dessus; ils apportèrent devant l'Éternel du feu étranger, ce qui était en contradiction avec l'ordre de Dieu. Alors le feu sortit de devant l'Éternel et les consuma: ils moururent devant l'Éternel. Moïse dit à Aaron: C'est ce que l'Éternel a déclaré, lorsqu'il a dit: Je serai sanctifié par ceux qui s'approchent de moi, et je serai glorifié en présence de tout le peuple. Aaron garda le silence. Moïse appela Mikaël et Éltsaphân, fils d'Ouzziel, oncle d'Aaron, et leur dit: Approchez-vous, emportez vos frères loin du sanctuaire, hors du camp. Ils s'approchèrent et les emportèrent dans leurs tuniques hors du camp, comme Moïse l'avait dit. Moïse dit à Aaron, à Éléazar et à Itamar, fils d'Aaron: Ne vous décoiffez pas la tête; vous ne déchirerez pas vos vêtements; ainsi vous ne mourrez pas en attirant la colère (divine) sur toute la communauté. Vos frères, toute la maison d'Israël, pleureront sur l'embrasement que l'Éternel a provoqué. Vous ne quitterez pas l'entrée de la tente de la Rencontre, de peur que vous ne mourriez; car l'huile de l'onction de l'Éternel est sur vous. Ils firent ce que Moïse avait dit. L'Éternel parla à Aaron et dit: Tu ne boiras ni vin, ni liqueur, toi et tes fils avec toi, lorsque vous entrerez dans la tente de la Rencontre; ainsi vous ne mourrez pas; ce sera une prescription perpétuelle pour vos descendants, afin que vous puissiez distinguer ce qui est saint de ce qui est profane, ce qui est impur de ce qui est pur; et enseigner aux Israélites toutes les prescriptions que l'Éternel leur a données par l'intermédiaire de Moïse. Moïse dit à Aaron et aux fils qui lui restaient, Éléazar et Itamar: Prenez ce qui reste de l'offrande consumée par le feu devant l'Éternel et mangez-la sans levain près de l'autel: car c'est une chose très sainte. Vous la mangerez dans un lieu saint: c'est ce qui est prescrit pour toi et pour tes fils sur les sacrifices consumés par le feu devant l'Éternel; car c'est là ce qui m'a été ordonné. Vous mangerez aussi dans un lieu pur, toi, tes fils et tes filles avec toi, la poitrine qu'on a dédiée et la cuisse qui a été prélevée; car elles vous sont données et prescrites pour toi et pour tes fils, dans les sacrifices de communion des Israélites. Ils apporteront sur les graisses consumées par le feu, la cuisse que l'on prélève et la poitrine qu'on dédie pour faire devant l'Éternel le geste de la dédier: elles seront pour toi et pour tes fils avec toi, par une prescription perpétuelle, comme l'Éternel l'a ordonné. Moïse chercha le bouc offert pour le péché; voici qu'il avait été brûlé. Alors il s'irrita contre Éléazar et Itamar, les fils d'Aaron qui restaient, et il dit: Pourquoi n'avez-vous pas mangé la victime pour le péché dans le lieu saint? C'est une chose très sainte, et l'Éternel vous l'a donnée, afin que vous portiez la faute de la communauté, afin de faire pour elle l'expiation devant l'Éternel. Voici, le sang n'en a pas été porté dans l'intérieur du sanctuaire, vous deviez la manger dans le sanctuaire, comme cela m'avait été ordonné. Aaron dit à Moïse: Voici qu'ils ont offert aujourd'hui leur sacrifice pour le péché et leur holocauste devant l'Éternel; et, après ce qui m'est arrivé, si j'avais mangé aujourd'hui la victime pour le péché, aurait-ce été bien aux yeux de l'Éternel? Moïse entendit et approuva ces paroles. L'Éternel parla à Moïse et à Aaron et leur dit: Parlez aux Israélites; dites-leur: Parmi tous les animaux qui sont sur la terre, voici ceux dont vous mangerez. Vous mangerez de tout animal qui a le sabot fendu, le pied fourchu, et qui rumine. Mais voici parmi ceux qui ruminent, ou qui ont le sabot fendu, ceux dont vous ne mangerez pas: le chameau, qui rumine, mais qui n'a pas le sabot fendu, vous le considérerez comme impur; le daman, qui rumine, mais qui n'a pas le sabot fendu, vous le considérerez comme impur; le lièvre, qui rumine, mais qui n'a pas le sabot fendu, vous le considérerez comme impur; le porc, qui a le sabot fendu et le pied fourchu, mais qui ne rumine pas: vous le considérerez comme impur. Vous ne mangerez pas de leur chair, et vous ne toucherez pas à leurs cadavres: vous les considérerez comme impurs. Voici parmi tous (les animaux) aquatiques ceux que vous mangerez. Vous mangerez de tous ceux qui ont des nageoires et des écailles, et qui sont dans les eaux, soit dans les mers, soit dans les rivières. Mais parmi toutes les bestioles aquatiques et tout ce qui vit dans l'eau, soit des mers, soit des rivières, tous ceux qui n'ont point de nageoires ni d'écailles, seront abominables pour vous. Ils seront abominables pour vous, vous ne mangerez pas de leur chair, et vous considérerez comme abominables leurs cadavres. Ils seront abominables pour vous, tous ceux qui, dans les eaux, n'ont point de nageoires ni d'écailles. Voici, parmi les oiseaux, ceux que vous considérerez comme abominables, et dont on ne mangera pas: le vautour, l'orfraie et l'aigle de mer; le milan, le faucon et ce qui est de son espèce; le corbeau et toutes ses espèces; l'autruche, le hibou, la mouette, l'épervier et ce qui est de son espèce; le chat-huant, le plongeon et la chouette; le cygne, le pélican et le cormoran; la cigogne, le héron et ce qui est de son espèce, la huppe et la chauve-souris. Toute bestiole ailée qui marche sur quatre pattes sera abominable pour vous. Mais, parmi toutes les bestioles ailées qui marchent sur quatre (pattes), vous mangerez celles qui ont des jambes au-dessus de leurs pieds, pour sauter sur la terre. Voici celles que vous mangerez: la sauterelle, le solam, le hargol et le hagab, selon leurs espèces. Seront abominables pour vous toutes les (autres) bestioles ailées à quatre pattes. Elles vous rendraient impurs: quiconque touchera leurs cadavres sera impur jusqu'au soir, et quiconque portera leurs cadavres nettoiera ses vêtements et sera impur jusqu'au soir. Vous considérerez comme impure toute bête qui a le sabot fendu, mais qui n'a point le pied fourchu et qui ne rumine point: quiconque la touchera sera impur. Vous considérerez comme impurs tous ceux des animaux à quatre pattes qui marchent sur la plante (des pattes): quiconque touchera leurs cadavres sera impur jusqu'au soir, et quiconque portera leurs cadavres nettoiera ses vêtements et sera impur jusqu'au soir. Vous les considérerez comme impurs. Voici, parmi les petites bêtes qui rampent sur la terre, celles que vous considérerez comme impures: la taupe, la souris et le lézard, selon leurs espèces; le gecko, la salamandre, la tortue, le lézard vert et le caméléon. Vous les considérerez comme impures parmi toutes les petites bêtes: quiconque les touchera quand elles sont mortes sera impur jusqu'au soir. Tout objet sur lequel en tombera quelque chose quand elles sont mortes sera impur: récipient de bois, vêtement, peau, sac, tout récipient dont on fait usage; il sera mis dans l'eau et restera impur jusqu'au soir, après quoi il sera pur. Tout ce qui se trouvera dans un récipient de terre où il en tombera quelque chose, sera impur, et vous briserez le récipient. Tout aliment qu'on mange et sur lequel on verse de l'eau sera impur; et tout breuvage que l'on boit, dans n'importe quel récipient, sera impur. Tout objet sur lequel tombera quelque chose de leur cadavre sera impur; le four et le foyer seront démolis; ils sont impurs, et vous les considérerez comme impurs. Toutefois une source et une citerne formant une réserve d'eau resteront pures; mais celui qui touchera leur cadavre sera impur. S'il tombe quelque chose de leur cadavre sur une semence qui doit être semée, elle restera pure; mais si l'on a mis de l'eau sur la semence, et qu'il y tombe quelque chose de leur cadavre, vous la considérerez comme impure. S'il meurt un des animaux qui vous servent de nourriture, celui qui en touchera le cadavre sera impur jusqu'au soir; celui qui mangera d'un tel cadavre nettoiera ses vêtements et sera impur jusqu'au soir, et celui qui portera un tel cadavre nettoiera ses vêtements et sera impur jusqu'au soir. Sera abominable toute petite bête qui rampe sur la terre: on n'en mangera pas. Vous ne mangerez aucune des petites bêtes qui rampent sur la terre, ni celles qui se traînent sur le ventre, ni celles qui marchent sur quatre pattes ou sur un grand nombre de pattes, car elles sont abominables. Ne vous rendez pas vous-mêmes abominables par tous ces reptiles qui rampent; ne vous rendez pas impurs par eux, ne vous souillez point par eux. Car je suis l'Éternel, votre Dieu; vous vous sanctifierez et vous serez saints, car je suis saint; et vous ne vous rendrez pas impurs par toutes ces petites bêtes qui rampent sur la terre. Car je suis l'Éternel, qui vous ai fait monter du pays d'Égypte, pour être votre Dieu; et vous serez saints, car je suis saint. Telle est la loi touchant les animaux, les oiseaux, tous les êtres vivants qui se meuvent dans les eaux, et tous les êtres qui rampent sur la terre, afin de distinguer ce qui est impur de ce qui est pur, l'animal qui se mange de l'animal qui ne se mange pas. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle aux Israélites, dis-leur: lorsqu'une femme deviendra enceinte, et qu'elle enfantera un garçon, elle sera impure pendant sept jours; elle sera impure comme au temps de son indisposition menstruelle. Le huitième jour, l'enfant sera circoncis. (Elle restera) encore trente-trois jours à se purifier de son sang; elle ne touchera rien de consacré et n'ira pas au sanctuaire, jusqu'à ce que les jours de sa purification soient accomplis. Si elle enfante une fille, elle sera impure pendant deux semaines, comme au temps de son indisposition menstruelle; elle restera soixante-six jours à se purifier de son sang. Lorsque les jours de sa purification seront accomplis, pour un fils ou pour une fille, elle apportera au sacrificateur à l'entrée de la tente de la Rencontre, un agneau d'un an pour l'holocauste, et un jeune pigeon ou une tourterelle en sacrifice pour le péché. Le sacrificateur les présentera devant l'Éternel et fera pour elle l'expiation; elle sera purifiée du flux de son sang. Telle est la loi pour la femme qui enfante un garçon ou une fille. Si elle n'a pas en main de quoi se procurer un agneau, elle prendra deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, l'un pour l'holocauste, l'autre en sacrifice pour le péché. Le sacrificateur fera pour elle l'expiation, et elle sera pure. L'Éternel parla à Moïse et à Aaron et dit: Lorsqu'un homme aura sur la peau une tumeur, une dartre ou une tache qui devienne une plaie de lèpre sur la peau, on l'amènera au sacrificateur Aaron ou à l'un de ses fils. Le sacrificateur examinera la plaie qui est sur la peau. Si le poil de la plaie est devenu blanc, et que la plaie paraisse plus profonde que la peau, c'est une plaie de lèpre: le sacrificateur l'examinera et déclarera cet homme impur. S'il y a sur la peau une tache blanche qui ne paraisse pas plus profonde que la peau, et que le poil ne soit pas devenu blanc, le sacrificateur enfermera pendant sept jours celui qui a la plaie. Le sacrificateur l'examinera le septième jour. Si la plaie lui paraît ne pas avoir fait de progrès et ne pas s'être étendue sur la peau, le sacrificateur l'enfermera une seconde fois pendant sept jours. Le sacrificateur l'examinera une seconde fois le septième jour. Si la plaie est devenue pâle et ne s'est pas étendue sur la peau, le sacrificateur déclarera cet homme pur: c'est une dartre, il nettoiera ses vêtements et il sera pur. Mais si la dartre s'est étendue sur la peau, après qu'il s'est montré au sacrificateur pour être déclaré pur, il se montrera une seconde fois au sacrificateur qui l'examinera. Si la dartre s'est étendue sur la peau, le sacrificateur le déclarera impur: c'est la lèpre. Lorsqu'il y aura sur un homme une plaie de lèpre, on l'amènera au sacrificateur qui l'examinera. S'il y a sur la peau une tumeur blanche, si cette tumeur a fait blanchir le poil, et qu'il y ait un bourgeonnement de chair vive dans la tumeur, c'est une lèpre invétérée dans la peau de cet homme: le sacrificateur le déclarera impur; il ne l'enfermera pas, car il est impur. Si la lèpre fait une éruption sur la peau et que la lèpre couvre toute la peau de celui qui a la plaie, depuis la tête jusqu'aux pieds, partout où le sacrificateur qui l'examinera portera ses regards; et si la lèpre couvre tout le corps, il déclarera pur celui qui a la plaie: comme il est entièrement devenu blanc, il est pur. Mais le jour où l'on apercevra en lui de la chair vive, il sera impur; quand le sacrificateur aura vu la chair vive, il le déclarera impur: la chair vive est impure, c'est la lèpre. Si la chair vive change et devient blanche, il ira vers le sacrificateur qui l'examinera; et si la plaie est devenue blanche, le sacrificateur déclarera pur celui qui a la plaie: il est pur. Lorsque quelqu'un aura eu sur la peau un ulcère qui s'est guéri, et qu'il se manifestera, à la place où était l'ulcère, une tumeur blanche ou une tache d'un blanc rougeâtre, cet homme se montrera au sacrificateur. Le sacrificateur l'examinera. Si la tache paraît plus enfoncée que la peau, et que le poil soit devenu blanc, le sacrificateur le déclarera impur: c'est une plaie de lèpre, qui a fait éruption dans l'ulcère. Si le sacrificateur voit qu'il n'y a point de poil blanc dans la tache, qu'elle n'est pas plus enfoncée que la peau, et qu'elle est devenue pâle, il enfermera cet homme pendant sept jours. Si la tache s'est étendue sur la peau, le sacrificateur le déclarera impur: c'est une plaie (de lèpre). Mais si la tache est restée à la même place et ne s'est pas étendue, c'est une cicatrice de l'ulcère: le sacrificateur le déclarera pur. Lorsque quelqu'un aura eu sur la peau une brûlure par le feu, que le bourgeonnement de la brûlure forme une tache blanche ou d'un blanc rougeâtre, le sacrificateur l'examinera. Si le poil est devenu blanc dans la tache, et qu'elle paraisse plus profonde que la peau, c'est la lèpre, qui a fait éruption dans la brûlure; le sacrificateur déclarera cet homme impur: c'est une plaie de lèpre. Si le sacrificateur voit qu'il n'y a point de poil blanc dans la tache, qu'elle n'est pas plus enfoncée que la peau, et qu'elle est devenue pâle, le sacrificateur enfermera cet homme pendant sept jours. Le sacrificateur l'examinera le septième jour. Si la tache s'est étendue sur la peau, le sacrificateur le déclarera impur: c'est une plaie de lèpre. Mais si la tache est restée à la même place, si elle ne s'est pas étendue sur la peau, et si elle est devenue pâle, c'est la tumeur de la brûlure; le sacrificateur le déclarera pur, car c'est la cicatrice de la brûlure. Lorsqu'un homme ou une femme aura une plaie à la tête ou au menton, le sacrificateur examinera la plaie. Si elle paraît plus profonde que la peau, et qu'il y ait du poil jaunâtre et mince, le sacrificateur déclarera cet homme impur: c'est le teigne, c'est la lèpre de la tête ou du menton. Si le sacrificateur voit que la plaie de la teigne ne paraît pas plus profonde que la peau, et qu'il n'y a point de poil noir, il enfermera pendant sept jours (celui qui a) la plaie de la teigne. Le sacrificateur examinera la plaie le septième jour. Si la teigne ne s'est pas étendue, s'il n'y a pas de poil jaunâtre, et si elle ne paraît pas plus profonde que la peau, (cet homme) se rasera, mais il ne rasera pas (la place où est) le teigne; et le sacrificateur l'enfermera une seconde fois pendant sept jours. Le sacrificateur examinera la teigne le septième jour. Si la teigne ne s'est pas étendue sur la peau, et si elle ne paraît pas plus profonde que la peau, le sacrificateur le déclarera pur; il nettoiera ses vêtements, et il sera pur. Mais si la teigne s'est étendue sur la peau, après qu'il a été déclaré pur, le sacrificateur l'examinera, et si la teigne s'est étendue sur la peau, le sacrificateur n'aura pas à rechercher s'il y a du poil jaunâtre: il est impur. Si la teigne lui paraît ne pas avoir fait de progrès, et qu'il y ait poussé du poil noir, la teigne est guérie: il est pur, et le sacrificateur le déclarera pur. Lorsqu'un homme ou une femme aura sur la peau des taches, des taches blanches, le sacrificateur l'examinera. S'il y a sur la peau des taches d'un blanc pâle, ce sont des boutons qui ont fait éruption sur la peau: il est pur. Lorsqu'un homme aura la tête dépouillée de cheveux, c'est un chauve: il est pur. S'il a la tête dépouillée de cheveux du côté du front, c'est un chauve par-devant: il est pur. Mais s'il y a dans la partie chauve de derrière ou de devant une plaie d'un blanc rougeâtre, c'est la lèpre qui a fait éruption dans la partie chauve de derrière ou de devant. Le sacrificateur l'examinera. Si la plaie provoque une tumeur d'un blanc rougeâtre dans la partie chauve de derrière ou de devant, de même aspect que la lèpre sur la peau, c'est un homme lépreux, il est impur: le sacrificateur le déclarera impur; c'est à la tête qu'est sa plaie. Le lépreux, atteint de la plaie, portera ses vêtements déchirés et aura la tête nue; il se couvrira la moustache et criera: Impur! Impur! Aussi longtemps qu'il aura la plaie, il sera impur. Étant impur, il habitera seul; sa demeure sera hors du camp. Lorsqu'il y aura sur un vêtement une plaie de lèpre, sur un vêtement de laine ou sur un vêtement de lin, à la chaîne ou à la trame de lin ou de laine, sur une peau ou sur quelque ouvrage de peau, et que la plaie sera verdâtre ou rougeâtre sur le vêtement ou sur la peau, à la chaîne ou à la trame, ou sur un objet quelconque de peau, c'est une plaie de lèpre; elle sera montrée au sacrificateur qui examinera la plaie et qui enfermera pendant sept jours ce qui en est attaqué. Il examinera la plaie le septième jour. Si la plaie s'est étendue sur le vêtement, à la chaîne ou à la trame, sur la peau ou sur l'ouvrage quelconque fait de peau, c'est une plaie de lèpre pernicieuse: l'objet est impur. Il brûlera le vêtement, la chaîne ou la trame de laine ou de lin, l'objet quelconque de peau sur lequel se trouve la plaie, car c'est une lèpre pernicieuse: (l'objet) sera brûlé au feu. Mais si le sacrificateur voit que la plaie ne s'est pas étendue sur le vêtement, sur la chaîne ou sur la trame, sur l'objet quelconque de peau, le sacrificateur ordonnera qu'on nettoie ce qui est attaqué de la plaie, et il l'enfermera une seconde fois pendant sept jours. Le sacrificateur examinera la plaie, après qu'elle aura été nettoyée. Si la plaie n'a pas changé d'aspect et ne s'est pas étendue, l'objet est impur; il sera brûlé au feu; c'est une partie de l'endroit ou de l'envers qui a été rongée. Si le sacrificateur voit que la plaie est devenue pâle, après avoir été nettoyée, il l'arrachera du vêtement ou de la peau, de la chaîne ou de la trame. Si elle paraît encore sur le vêtement, à la chaîne ou à la trame, ou sur l'objet quelconque de peau, c'est une éruption (de lèpre): ce qui est attaqué de la plaie sera brûlé au feu. Le vêtement, la chaîne ou la trame, l'objet quelconque de peau, qui a été nettoyé et d'où la plaie a disparu, sera nettoyé une seconde fois, et il sera pur. Telle est la loi sur la plaie de la lèpre sur un vêtement de laine ou de lin, sur la chaîne ou la trame, ou sur un objet quelconque de peau, et d'après laquelle ils seront déclarés purs ou impurs. L'Éternel parla à Moïse et dit: Voici quelle sera la loi concernant le lépreux, le jour de sa purification. On l'amènera vers le sacrificateur. Le sacrificateur sortira du camp. Si le sacrificateur voit que le lépreux est guéri de la plaie de la lèpre, le sacrificateur ordonnera que l'on prenne, pour celui qui doit être purifié, deux oiseaux vivants et purs, du bois de cèdre, du cramoisi et de l'hysope. Le sacrificateur ordonnera qu'on égorge l'un des oiseaux sur un vase de terre, sur de l'eau courante. Quant à l'oiseau vivant, il le prendra, ainsi que le bois de cèdre, le cramoisi et l'hysope; il les trempera, ainsi que l'oiseau vivant, dans le sang de l'oiseau égorgé sur l'eau courante. Il en fera sept fois l'aspersion sur celui qui doit être purifié de la lèpre. Puis il le déclarera pur et lâchera dans la campagne l'oiseau vivant. Celui qui se purifie nettoiera ses vêtements, rasera tout son poil et se lavera dans l'eau; et il sera pur. Ensuite il pourra rentrer dans le camp, mais il restera sept jours hors de sa tente. Le septième jour, il rasera tout son poil, sa tête, sa barbe, ses sourcils, il rasera tout son poil; il nettoiera ses vêtements, lavera son corps dans l'eau et il sera pur. Le huitième jour, il prendra deux agneaux sans défaut et une brebis d'un an sans défaut, trois dixièmes de fleur de farine en offrande pétrie à l'huile et un log d'huile. Le sacrificateur qui fait la purification placera l'homme qui se purifie et ces offrandes devant l'Éternel, à l'entrée de la tente de la Rencontre. Le sacrificateur prendra l'un des agneaux et l'offrira en sacrifice de culpabilité, avec le log d'huile; il fera devant l'Éternel le geste de les dédier. Il égorgera l'agneau dans le lieu où l'on égorge (la victime pour) le péché et l'holocauste, dans le lieu saint; car, la victime de culpabilité comme la victime pour le péché, est pour le sacrificateur: c'est une chose très sainte. Le sacrificateur prendra du sang (de la victime) de culpabilité; le sacrificateur en mettra sur le lobe de l'oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite et sur le pouce de son pied droit. Le sacrificateur prendra du log d'huile et il en versera dans le creux de sa main gauche. Le sacrificateur trempera le doigt de sa main droite dans l'huile qui est dans le creux de sa main gauche et fera avec le doigt sept fois l'aspersion de l'huile devant l'Éternel. Le sacrificateur mettra de l'huile qui lui reste dans la main sur le lobe de l'oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite et sur le pouce de son pied droit, par-dessus le sang de la victime de culpabilité. Le sacrificateur mettra ce qui lui reste d'huile dans la main sur la tête de celui qui se purifie; et le sacrificateur fera pour lui l'expiation devant l'Éternel. Puis le sacrificateur accomplira le sacrifice pour le péché; il fera pour celui qui se purifie l'expiation de sa souillure. Ensuite il égorgera l'holocauste. Le sacrificateur offrira sur l'autel l'holocauste et l'offrande; le sacrificateur fera pour cet homme l'expiation, et il sera pur. S'il est pauvre et que ses ressources soient insuffisantes, il prendra un seul agneau comme sacrifice de culpabilité, pour qu'on fasse le geste de le dédier en vue de faire l'expiation pour lui. Il prendra un seul dixième de fleur de farine pétrie à l'huile pour l'offrande, un log d'huile et deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, selon les ressources dont il dispose, l'un comme sacrifice pour le péché, l'autre comme holocauste. Le huitième jour, il apportera pour sa purification toutes ces offrandes au sacrificateur, à l'entrée de la tente de la Rencontre, devant l'Éternel. Le sacrificateur prendra l'agneau pour le sacrifice de culpabilité et le log d'huile; et il fera devant l'Éternel le geste de le dédier. Il égorgera l'agneau du sacrifice de culpabilité. Le sacrificateur prendra du sang de la victime de culpabilité; il en mettra sur le lobe de l'oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite et sur le pouce de son pied droit. Le sacrificateur versera de l'huile dans le creux de sa main gauche. Il fera avec le doigt de sa main droite sept fois l'aspersion de l'huile qui est dans sa main gauche, devant l'Éternel. Le sacrificateur mettra de l'huile qui est dans sa main sur le lobe de l'oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite et sur le pouce de son pied droit, à la place (où il a mis) du sang de la victime de culpabilité. Le sacrificateur mettra ce qui lui reste d'huile dans la main sur la tête de celui qui se purifie, afin de faire pour lui l'expiation devant l'Éternel. Puis il offrira l'une des tourterelles ou l'un des jeunes pigeons pris sur les ressources dont il dispose, ce qu'il aura pu se procurer, l'un en sacrifice pour le péché, l'autre en holocauste, avec l'offrande; et le sacrificateur fera pour celui qui se purifie l'expiation devant l'Éternel. Telle est la loi pour la purification de celui qui a une plaie de lèpre, et dont les ressources sont insuffisantes. L'Éternel parla à Moïse et à Aaron et dit: Lorsque vous serez arrivés au pays de Canaan, dont je vous donne la possession, si je mets une plaie de lèpre sur une maison du pays que vous posséderez, celui à qui appartiendra la maison ira le déclarer au sacrificateur en disant: J'aperçois comme une plaie dans ma maison. Le sacrificateur donnera des ordres; on videra la maison avant que le sacrificateur entre pour examiner la plaie; ainsi tout ce qui est dans la maison ne deviendra pas impur. Après cela, le sacrificateur entrera pour examiner la maison. Il examinera la plaie. S'il voit que la plaie offre sur les murs de la maison des cavités verdâtres ou rougeâtres, paraissant plus enfoncées que le mur, le sacrificateur sortira de la maison, et, quand il sera à la porte de la maison, il fera fermer la maison pour sept jours. Le sacrificateur y retournera le septième jour. S'il voit que la plaie s'est étendue sur les murs de la maison, le sacrificateur ordonnera qu'on ôte les pierres où se trouve la plaie, et qu'on les jette hors de la ville, dans un lieu impur. Il fera râcler tout l'intérieur de la maison; et l'on répandra hors de la ville, dans un lieu impur, la poussière qu'on aura râclée. On prendra d'autres pierres, que l'on mettra à la place des (premières) pierres; et l'on prendra d'autre mortier, pour recrépir la maison. Si la plaie revient et fait éruption dans la maison, après qu'on a ôté les pierres, râclé et recrépi la maison, le sacrificateur y retournera. S'il voit que la plaie s'est étendue dans la maison, c'est une lèpre pernicieuse dans la maison: celle-ci est impure. On abattra la maison, ses pierres, sa charpente, et tout le mortier de la maison; on les emportera hors de la ville, dans un lieu impur. Celui qui entrera dans la maison pendant tout le temps qu'elle est fermée sera impur jusqu'au soir. Celui qui couchera dans la maison nettoiera ses vêtements. Celui qui mangera dans la maison nettoiera ses vêtements. Si le sacrificateur, qui est retourné dans la maison, voit que la plaie ne s'est pas étendue, après que la maison a été recrépie, le sacrificateur déclarera la maison pure, car la plaie est guérie. Il prendra, pour ôter le péché de la maison, deux oiseaux, du bois de cèdre, du cramoisi et de l'hysope. Il égorgera l'un des oiseaux sur un récipient de terre, sur de l'eau courante. Il prendra le bois de cèdre, l'hysope, le cramoisi et l'oiseau vivant; il les trempera dans le sang de l'oiseau égorgé et dans l'eau courante, et il en fera sept fois l'aspersion sur la maison. Il ôtera le péché de la maison avec le sang de l'oiseau, avec de l'eau courante, avec l'oiseau vivant, avec le bois de cèdre, l'hysope et le cramoisi. Il lâchera l'oiseau vivant hors de la ville, dans la campagne. C'est ainsi qu'il fera pour la maison l'expiation, et elle sera pure. Telle est la loi relative à toute plaie de lèpre et à la teigne, à la lèpre des vêtements et des maisons, aux tumeurs, aux dartres et aux taches: elle enseigne quand il y a impureté et quand il y a pureté. Telle est la loi sur la lèpre. L'Éternel parla à Moïse et à Aaron et dit: Parlez aux Israélites et dites-leur: Tout homme qui a une gonorrhée est par là même impur. C'est à cause de sa gonorrhée qu'il est impur: que sa chair laisse couler son flux, ou qu'elle le retienne, il est impur. Tout lit sur lequel celui qui a le flux couchera sera impur, et tout objet sur lequel il s'assiéra sera impur. Celui qui touchera son lit nettoiera ses vêtements, se lavera dans l'eau et sera impur jusqu'au soir. Quiconque s'assiéra sur l'objet sur lequel celui qui a le flux s'est assis, nettoiera ses vêtements, se lavera dans l'eau et sera impur jusqu'au soir. Quiconque touchera le corps de celui qui a le flux nettoiera ses vêtements, se lavera dans l'eau et sera impur jusqu'au soir. Si celui qui a le flux crache sur un homme pur, (cet homme) nettoiera ses vêtements, se lavera dans l'eau et sera impur jusqu'au soir. Toute selle sur laquelle sera monté celui qui a le flux sera impure. Quiconque touchera un objet quelconque qui a été sous lui sera impur jusqu'au soir; et celui qui portera de tels objets nettoiera ses vêtements, se lavera dans l'eau et sera impur jusqu'au soir. Quiconque sera touché par celui qui a le flux, et qui ne se sera pas rincé les mains dans l'eau, nettoiera ses vêtements, se lavera dans l'eau et sera impur jusqu'au soir. Le récipient de terre que celui qui a le flux aura touché sera brisé, et tout récipient de bois sera rincé dans l'eau. Lorsque celui qui a la gonorrhée sera purifié de son flux, il comptera sept jours pour sa purification; il nettoiera ses vêtements, il lavera son corps dans l'eau courante et il sera pur. Le huitième jour, il prendra deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, il ira devant l'Éternel, à l'entrée de la tente de la Rencontre, et il les donnera au sacrificateur qui fera de l'un un sacrifice pour le péché et de l'autre un holocauste; le sacrificateur fera pour lui l'expiation devant l'Éternel, à cause de son flux. L'homme qui aura une pollution nettoiera tout son corps dans l'eau et sera impur jusqu'au soir. Tout vêtement et toute peau atteints par la pollution seront nettoyés dans l'eau et seront impurs jusqu'au soir. Si un homme a des rapports sexuels avec une femme, ils se laveront et seront impurs jusqu'au soir. La femme qui aura un flux de sang qui coule de son corps restera sept jours dans son indisposition menstruelle. Quiconque la touchera sera impur jusqu'au soir. Tout lit sur lequel elle couchera pendant son indisposition sera impur, et tout objet sur lequel elle s'assiéra sera impur. Quiconque touchera son lit nettoiera ses vêtements, se lavera dans l'eau et sera impur jusqu'au soir. Quiconque touchera un objet sur lequel elle s'est assise nettoiera ses vêtements, se lavera dans l'eau et sera impur jusqu'au soir. S'il y a quelque chose sur le lit ou sur l'objet sur lequel elle s'est assise, en y touchant l'on se rendra impur jusqu'au soir. Si un homme couche avec elle et que le flux menstruel de cette femme vienne sur lui, il sera impur pendant sept jours, et tout lit sur lequel il couchera sera impur. La femme dont le flux de sang coulera pendant plusieurs jours hors des époques de son indisposition menstruelle, ou dont le flux durera au-delà de son indisposition, sera impure tout le temps de son flux, comme au temps de son indisposition menstruelle. Tout lit sur lequel elle couchera pendant la durée de ce flux sera comme le lit de son indisposition menstruelle, et tout objet sur lequel elle s'assiéra sera impur comme lors de son indisposition. Quiconque y touchera sera impur; il nettoiera ses vêtements, se lavera dans l'eau et sera impur jusqu'au soir. Lorsqu'elle sera purifée de son flux, elle comptera sept jours, après lesquels elle sera pure. Le huitième jour, elle prendra deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, qu'elle apportera au sacrificateur, à l'entrée de la tente de la Rencontre. Le sacrificateur fera de l'un un sacrifice pour le péché et de l'autre un holocauste; et le sacrificateur fera pour elle l'expiation devant l'Éternel, à cause du flux qui la rendait impure. Vous éloignerez les Israélites de leurs impuretés, de peur qu'ils ne meurent à cause de leurs impuretés, s'ils souillent ma Demeure qui est au milieu d'eux. Telle est la loi pour celui qui a une gonorrhée ou qui est souillé par une pollution, pour celle qui est atteinte par son indisposition menstruelle, pour l'homme ou la femme qui a un flux, et pour l'homme qui couche avec une femme impure. L'Éternel parla à Moïse, après la mort des deux fils d'Aaron, qui s'étaient présentés devant l'Éternel et qui en étaient morts. L'Éternel dit à Moïse: Parle à ton frère Aaron, afin qu'il n'entre pas en tout temps dans le sanctuaire, au-dedans du voile, devant le propitiatoire qui est l'arche, de peur qu'il ne meure; car j'apparaîtrai dans la nuée sur le propitiatoire. Voici de quelle manière Aaron entrera dans le sanctuaire: avec un jeune taureau comme sacrifice pour le péché et un bélier pour l'holocauste. Il se revêtira d'une tunique sacrée en lin et portera sur son corps des caleçons de lin; il se ceindra d'une écharpe de lin et se couvrira la tête d'un turban de lin: ce sont les vêtements sacrés dont il se revêtira après avoir lavé son corps dans l'eau. Il recevra de la communauté des Israélites deux boucs en sacrifice pour le péché et un bélier pour l'holocauste. Aaron offrira son taureau pour le péché et fera l'expiation pour lui et pour sa famille. Il prendra les deux boucs et les placera devant l'Éternel, à l'entrée de la tente de la Rencontre. Aaron jettera le sort sur les deux boucs, un sort pour l'Éternel et un sort pour Azazel. Aaron offrira le bouc sur lequel est tombé le sort pour l'Éternel et en fera un sacrifice pour le péché. Et le bouc sur lequel est tombé le sort pour Azazel sera placé vivant devant l'Éternel, pour servir à l'expiation et pour être chassé dans le désert pour Azazel. Aaron offrira son taureau pour le péché et fera l'expiation pour lui et pour sa famille. Il égorgera son taureau pour le péché. Il prendra un brasier plein de charbons ardents ôtés de dessus l'autel devant l'Éternel, et deux pleines poignées de parfum aromatique en poudre; il portera cela au-delà du voile; il mettra le parfum sur le feu devant l'Éternel, afin que la nuée du parfum couvre le propitiatoire qui est sur le témoignage, et il ne mourra pas. Il prendra du sang du taureau et fera l'aspersion avec son doigt sur le devant du propitiatoire vers l'est; il fera sept fois avec son doigt l'aspersion du sang devant le propitiatoire. Il égorgera le bouc pour le péché du peuple et il en portera le sang au-delà du voile. Il fera avec ce sang comme il a fait avec le sang du taureau, il en fera l'aspersion sur le propitiatoire et devant le propitiatoire. C'est ainsi qu'il fera l'expiation pour le sanctuaire à cause de l'impureté des Israélites, de leurs crimes et de tous leurs péchés. Il fera de même pour la tente de la Rencontre qui demeure avec eux au milieu de leur impureté. Il n'y aura personne dans la tente de la Rencontre lorsqu'il entrera pour faire l'expiation dans le sanctuaire, jusqu'à ce qu'il en sorte. Il fera l'expiation pour lui et pour sa famille, et pour toute l'assemblée d'Israël. Il sortira vers l'autel qui est devant l'Éternel et il fera l'expiation pour l'autel; il prendra du sang du taureau et du sang du bouc, et il en mettra tout autour sur les cornes de l'autel. Il fera sept fois avec son doigt l'aspersion du sang sur l'autel; il le purifiera et le sanctifiera, à cause des impuretés des Israélites. Il achèvera de faire l'expiation pour le sanctuaire, pour la tente de la Rencontre et pour l'autel; puis il fera approcher le bouc vivant. Aaron posera ses deux mains sur la tête du bouc vivant et confessera sur lui toutes les fautes des Israélites et tous leurs crimes avec tous leurs péchés; il les mettra sur la tête du bouc, puis il le chassera dans le désert, par l'intermédiaire d'un homme disponible. Le bouc emportera sur lui toutes leurs fautes dans une terre désolée; on chassera le bouc dans le désert. Aaron entrera dans la tente de la Rencontre, il quittera les vêtements de lin qu'il avait mis en entrant dans le sanctuaire et il les déposera là. Il lavera son corps avec de l'eau dans un lieu saint et remettra ses vêtements. Puis il sortira, offrira son holocauste et l'holocauste du peuple; il fera l'expiation pour lui et pour le peuple. Il brûlera sur l'autel la graisse de la victime pour le péché. Celui qui aura chassé le bouc pour Azazel nettoiera ses vêtements et lavera son corps dans l'eau; après cela, il rentrera dans le camp. On emportera hors du camp le taureau offert pour le péché et le bouc offert pour le péché dont on a porté le sang dans le sanctuaire pour faire l'expiation, et l'on consumera au feu leurs peaux, leur chair et leurs excréments. Celui qui les consumera nettoiera ses vêtements et lavera son corps dans l'eau; après cela, il rentrera dans le camp. C'est ici pour vous une prescription perpétuelle; au septième mois, le 10 du mois; vous humilierez vos âmes, vous ne ferez aucun ouvrage, ni l'autochtone, ni l'immigrant qui réside au milieu de vous. Car en ce jour on fera l'expiation pour vous, afin de vous purifier: vous serez purifiés de tous vos péchés devant l'Éternel. Ce sera pour vous un sabbat, un jour férié, et vous humilierez vos âmes. C'est une prescription perpétuelle. L'expiation sera faite par le sacrificateur qui a reçu l'onction et qui a été investi pour succéder à son père dans le sacerdoce. Il mettra des vêtements de lin, des vêtements sacrés; il fera l'expiation pour le sanctuaire de sainteté, il fera l'expiation pour la tente de la Rencontre et pour l'autel, et il fera l'expiation pour les sacrificateurs et pour tout le peuple de l'assemblée. Ce sera pour vous une prescription perpétuelle, afin qu'une fois chaque année l'expiation de tous les péchés se fasse pour les Israélites. On fit ce que l'Éternel avait ordonné à Moïse. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle à Aaron, à ses fils et à tous les Israélites. Tu leur diras: Voici ce que l'Éternel a ordonné. Si un homme de la maison d'Israël égorge dans le camp ou hors du camp un bœuf, un agneau ou une chèvre et ne l'amène pas à l'entrée de la tente de la Rencontre pour l'offrir en oblation à l'Éternel devant le tabernacle de l'Éternel, il sera demandé compte du sang à cet homme; il a répandu le sang, cet homme-là sera retranché du milieu de son peuple. C'est afin que les Israélites, au lieu d'immoler leurs sacrifices dans la campagne, les amènent au sacrificateur, devant l'Éternel, à l'entrée de la tente de la Rencontre, et qu'ils offrent à l'Éternel des sacrifices de communion. Le sacrificateur en répandra le sang sur l'autel de l'Éternel, à l'entrée de la tente de la Rencontre; et il brûlera la graisse, qui sera d'une agréable odeur à l'Éternel. Ils n'immoleront plus leurs sacrifices aux boucs, avec lesquels ils se prostituent. Ce sera une prescription perpétuelle pour eux et pour leurs descendants. Tu leur diras donc: Si un homme de la maison d'Israël ou des immigrants qui résident au milieu d'eux offre un holocauste ou un sacrifice et ne l'amène pas à l'entrée de la tente de la Rencontre pour le sacrifice à l'Éternel, cet homme-là sera retranché de son peuple. Si un homme de la maison d'Israël ou des immigrants qui résident au milieu d'eux consomme du sang quelconque, je tournerai ma face contre la personne qui consomme le sang, et je la retrancherai du milieu de son peuple. Car la vie de la chair est dans le sang. Je vous l'ai donné sur l'autel, afin qu'il serve d'expiation pour votre vie, car c'est par la vie que le sang fait l'expiation. C'est pourquoi j'ai dit aux Israélites: Personne d'entre vous ne consommera du sang. Et l'immigrant qui réside au milieu de vous ne consommera pas de sang. Si quelqu'un des Israélites ou des immigrants qui résident au milieu d'eux prend à la chasse un animal ou un oiseau qui se mange, il en répandra le sang et le couvrira de poussière. Car la vie de toute chair, c'est son sang qui est en elle. C'est pourquoi j'ai dit aux Israélites: Vous ne consommerez le sang d'aucune chair, car la vie de toute chair, c'est son sang; quiconque en consommera sera retranché. Toute personne, parmi les autochtones ou les immigrants qui mangera d'une (bête) morte ou déchirée, nettoiera ses vêtements, se lavera dans l'eau et sera impure jusqu'au soir; puis elle sera pure. Si elle ne nettoie pas ses vêtements et ne lave pas son corps, elle portera (le poids de) sa faute. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle aux Israélites. Tu leur diras: Je suis l'Éternel, votre Dieu. Vous ne ferez pas ce qui se fait dans le pays d'Égypte où vous avez habité, et vous ne ferez pas ce qui se fait dans le pays de Canaan où je vous mène: vous ne suivrez pas leurs principes. Vous pratiquerez mes ordonnances et vous garderez mes principes: vous les suivrez. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Vous garderez mes principes et mes ordonnances: l'homme qui les pratiquera vivra par eux. Je suis l'Éternel. Nul de vous ne s'approchera de sa parente, pour découvrir sa nudité. Je suis l'Éternel. Tu ne découvriras pas la nudité de ton père, ni la nudité de ta mère. C'est ta mère: tu ne découvriras pas sa nudité. Tu ne découvriras pas la nudité de la femme de ton père. C'est la nudité de ton père. Tu ne découvriras pas la nudité de ta sœur, fille de ton père ou fille de ta mère, née dans la maison ou née hors de la maison. Tu ne découvriras pas la nudité de la fille de ton fils ou de la fille de ta fille. Car c'est ta nudité. Tu ne découvriras pas la nudité de la fille de la femme de ton père, née de ton père. C'est ta sœur. Tu ne découvriras pas la nudité de la sœur de ton père. C'est la proche parente de ton père. Tu ne découvriras pas la nudité de la sœur de ta mère. C'est la proche parente de ta mère. Tu ne découvriras pas la nudité du frère de ton père. Tu ne t'approcheras pas de sa femme. C'est ta tante. Tu ne découvriras pas la nudité de ta belle-fille. C'est la femme de ton fils: tu ne découvriras pas sa nudité. Tu ne découvriras pas la nudité de la femme de ton frère. C'est la nudité de ton frère. Tu ne découvriras pas la nudité d'une femme et de sa fille. Tu ne prendras pas la fille de son fils, ni la fille de sa fille, pour découvrir leur nudité. Ce sont des proches parentes: c'est une infamie. Tu ne prendras pas la sœur de ta femme, pour exciter une rivalité, en découvrant sa nudité à côté de ta femme pendant sa vie. Tu ne t'approcheras pas d'une femme pendant l'indisposition menstruelle qui la rend impure pour découvrir sa nudité. Tu n'auras pas de rapports sexuels avec la femme de ton prochain, pour te souiller avec elle. Tu ne livreras aucun de tes descendants pour le faire passer (par le feu) en l'honneur de Molok et tu ne profaneras pas le nom de ton Dieu. Je suis l'Éternel. Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme. C'est une horrible pratique. Tu n'auras de rapports sexuels avec aucune bête, pour te souiller avec elle. La femme ne s'approchera pas d'une bête, pour s'accoupler à elle. C'est une confusion. Ne vous souillez par aucune de ces pratiques, car c'est par toutes ces choses que se sont souillées les nations que je chasse devant vous. Le pays en a été souillé; je suis intervenu contre sa faute, et le pays a vomi ses habitants. Vous observerez donc mes prescriptions et mes ordonnances, et vous ne commettrez aucune de ces horreurs, ni l'autochtone, ni l'immigrant qui séjourne au milieu de vous. Car ce sont là toutes les horreurs qu'ont commises les hommes du pays, qui y ont été avant vous; et le pays en a été souillé. Ainsi le pays ne vous vomira pas à cause de vos souillures, comme il aura vomi les nations qui y étaient avant vous. Car tous ceux qui commettront une quelconque de ces horreurs seront retranchés du milieu de leur peuple. Vous observerez mon ordre, et vous ne pratiquerez aucun des horribles principes qui se pratiquaient avant vous; vous ne vous en souillerez pas. Je suis l'Éternel, votre Dieu. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle à toute la communauté des Israélites. Tu leur diras: Vous serez saints, car je suis saint, moi, l'Éternel, votre Dieu. Chacun de vous respectera sa mère et son père et observera mes sabbats. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Vous ne vous tournerez pas vers les idoles et vous ne vous ferez pas des dieux de métal fondu. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Quand vous offrirez à l'Éternel un sacrifice de communion, vous l'offrirez en sorte qu'il soit agréé. (La victime) sera mangée le jour où vous la sacrifierez ou le lendemain; ce qui restera jusqu'au troisième jour sera consumé au feu. Si l'on en mange le troisième jour, ce sera une chose impropre qui ne sera pas agréée. Celui qui en mangera portera (le poids de) sa faute, car il profane ce qui est consacré à l'Éternel: cette personne -là sera retranchée de son peuple. Quand vous ferez la moisson dans votre pays, tu laisseras un coin de ton champ sans le moissonner et tu ne ramasseras pas ce qui reste à glaner. Tu ne cueilleras pas non plus les grappes restées dans ta vigne, et tu ne ramasseras pas les grains qui en seront tombés. Tu abandonneras cela au malheureux et à l'immigrant. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Vous ne commettrez pas de vol, et vous n'userez ni de tromperie ni de fausseté chacun envers son compatriote. Vous ne jurerez pas faussement par mon nom, car tu profanerais le nom de ton Dieu. Je suis l'Éternel. Tu n'opprimeras pas ton prochain et tu ne déroberas pas. Tu ne retiendras pas chez toi la paye d'un salarié jusqu'au lendemain. Tu ne maudiras pas un sourd et tu ne mettras devant un aveugle rien qui puisse le faire trébucher; mais tu auras la crainte de ton Dieu. Je suis l'Éternel. Vous ne commettrez pas d'injustice dans les jugements: tu n'auras pas égard à la personne du pauvre et tu n'auras pas de considération pour la personne du grand, mais tu jugeras ton compatriote selon la justice. Tu n'iras pas calomnier ceux de ton peuple. Tu ne réclameras pas injustement la mort de ton prochain. Je suis l'Éternel. Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur; tu auras soin de reprendre ton compatriote, mais tu ne te chargeras pas d'un péché à cause de lui. Tu ne te vengeras pas, et tu ne garderas pas de rancune envers les fils de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis l'Éternel. Vous observerez mes prescriptions. Tu n'accoupleras pas des bestiaux de deux espèces différentes; tu n'ensemenceras pas ton champ de deux espèces (de semences); et tu ne porteras pas un vêtement tissé de deux espèces de fils. Lorsqu'un homme aura des rapports sexuels avec une femme, si c'est une esclave fiancée à un (autre) homme et qui n'a pas été rachetée ou à qui l'affranchissement n'a pas été accordé, ils seront pénalisés, mais non punis de mort, parce qu'elle n'a pas été affranchie. L'homme amènera pour sa culpabilité à l'Éternel, à l'entrée de la tente de la Rencontre, un bélier en sacrifice de culpabilité. Le sacrificateur fera pour lui l'expiation devant l'Éternel, pour le péché qu'il a commis, avec le bélier offert en sacrifice de culpabilité, et le péché qu'il a commis lui sera pardonné. Quand vous serez entrés dans le pays, et que vous y aurez planté toutes sortes d'arbres fruitiers, vous en regarderez les fruits comme incirconcis; pendant trois ans, ils seront pour vous incirconcis; on n'en mangera pas. La quatrième année, tous leurs fruits seront consacrés à la louange de l'Éternel. La cinquième année, vous en mangerez les fruits et vous en récolterez le produit pour vous-mêmes. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Vous ne mangerez rien avec du sang. Vous ne vous livrerez pas à des pratiques occultes et vous ne tirerez pas de présage. Vous ne couperez pas en rond le bord de votre chevelure. Tu ne raseras pas les bords de ta barbe. Vous ne ferez pas d'incisions dans votre chair pour un mort et vous n'imprimerez pas de tatouage sur vous. Je suis l'Éternel. Tu ne profaneras pas ta fille en la livrant à la prostitution, de peur que le pays ne se prostitue et ne se remplisse d'infamie. Vous observerez mes sabbats et vous respecterez mon sanctuaire. Je suis l'Éternel. Ne vous tournez pas vers ceux qui évoquent les esprits, ni ceux qui prédisent l'avenir; ne les recherchez pas, de peur de vous souiller avec eux. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Tu te lèveras devant les cheveux blancs et tu honoreras la personne du vieillard. Tu craindras ton Dieu. Je suis l'Éternel. Si un immigrant vient séjourner avec vous dans votre pays, vous ne l'exploiterez pas. Vous traiterez l'immigrant en séjour parmi vous comme un autochtone du milieu de vous; tu l'aimeras comme toi-même, car vous avez été immigrants dans le pays d'Égypte. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Vous ne commettrez pas d'injustice, ni dans les jugements, ni dans les mesures de dimension, ni dans les poids, ni dans les mesures de capacité. Vous aurez des balances justes, des poids justes, un épha juste et un hîn juste. Je suis l'Éternel, votre Dieu, qui vous ai fait sortir du pays d'Égypte. Vous observerez toutes mes prescriptions et toutes mes ordonnances et vous les mettrez en pratique. Je suis l'Éternel. L'Éternel parla à Moïse et dit: Tu diras aux Israélites: Quiconque parmi les Israélites ou parmi les immigrants qui séjournent en Israël livre à Molok l'un de ses descendants, sera puni de mort: les habitants du pays le lapideront. Et moi, je tournerai ma face contre cet homme et je le retrancherai du milieu de son peuple, parce qu'il aura livré l'un de ses descendants à Molok, souillant ainsi mon sanctuaire et profanant mon saint nom. Si les habitants du pays ferment résolument les yeux sur cet homme, qui livre un de ses descendants à Molok, et s'ils ne le font pas mourir, je tournerai, moi, ma face contre cet homme et contre son clan, et je le retrancherai du milieu de son peuple, avec tous ceux qui se prostituent comme lui en se prostituant à Molok. Si une personne se tourne vers ceux qui évoquent les morts ou vers ceux qui prédisent l'avenir, pour se prostituer avec eux, je tournerai ma face contre cette personne et je la retrancherai du milieu de son peuple. Vous vous sanctifierez et vous serez saints, car je suis l'Éternel, votre Dieu. Vous observerez mes règles, et vous les mettrez en pratique. Je suis l'Éternel, qui vous sanctifie. Quiconque maudira son père ou sa mère sera puni de mort: il a maudit son père ou sa mère, son sang retombera sur lui. Si un homme commet adultère avec une femme mariée, s'il commet adultère avec la femme de son prochain, l'homme et la femme adultères seront punis de mort. Si un homme couche avec la femme de son père et découvre ainsi la nudité de son père, cet homme et cette femme seront punis de mort: leur sang retombera sur eux. Si un homme couche avec sa belle-fille, ils seront tous deux punis de mort; ils ont fait une confusion: leur sang retombera sur eux. Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont commis tous deux une horreur; ils seront punis de mort: leur sang (retombera) sur eux. Si un homme prend pour femmes la fille et la mère, c'est une infamie: on les brûlera au feu, lui et elles, afin que cette infamie n'existe pas au milieu de vous. Si un homme a des rapports sexuels avec une bête, il sera puni de mort; et vous tuerez la bête. Si une femme s'approche d'une bête, pour s'accoupler à elle, tu tueras la femme et la bête; elles seront mises à mort: leur sang (retombera) sur elles. Si un homme prend sa sœur, fille de son père ou fille de sa mère, s'il voit sa nudité, et qu'elle voie la sienne, c'est une ignominie; ils seront retranchés sous les yeux des ressortissants de leur peuple: (cet homme) a découvert la nudité de sa sœur, il portera (le poids de) sa faute. Si un homme couche avec une femme qui a son indisposition et découvre sa nudité, s'il met à nu son flux et qu'elle découvre le flux de son sang, ils seront tous deux retranchés du milieu de leur peuple. Tu ne découvriras pas la nudité de la sœur de ta mère, ni de la sœur de ton père, car c'est mettre à nu sa proche parente: (ceux qui agissent de la sorte) porteront (le poids de) leur faute. Si un homme couche avec sa tante, il a découvert la nudité de son oncle; ils porteront (le poids de) leur péché: ils mourront sans enfants. Si un homme prend la femme de son frère, c'est une impureté; il a découvert la nudité de son frère: ils seront sans enfants. Vous garderez tous mes principes et toutes mes ordonnances et vous les mettrez en pratique, ainsi le pays où je vous mène pour vous y établir ne vous vomira pas. Vous ne suivrez pas les principes des nations que je vais chasser devant vous; car elles ont commis toutes ces actions et j'en ai été dégoûté. Je vous ai dit: C'est vous qui posséderez leur pays; je vous en donnerai la possession: c'est un pays découlant de lait et de miel. Je suis l'Éternel, votre Dieu, qui vous ai séparés des peuples. Vous marquerez une distinction entre les animaux purs et impurs, entre les oiseaux impurs et purs, afin de ne pas rendre vos personnes abominables par des animaux, par des oiseaux, par tout ce qui rampe sur le sol, et que j'ai exclus à votre intention comme impurs. Vous serez saints pour moi, car je suis saint, moi, l'Éternel; je vous ai séparés des peuples, afin que vous soyez à moi. Si un homme ou une femme ont en eux le pouvoir d'invoquer les morts ou de prédire l'avenir, ils seront punis de mort; on les lapidera: leur sang retombera sur eux. L'Éternel dit à Moïse: Parle aux sacrificateurs, fils d'Aaron; tu leur diras: (un sacrificateur) ne se rendra pas impur parmi son peuple pour un mort, excepté pour ses plus proches parents, pour sa mère, pour son père, pour son fils, pour sa fille, pour son frère et aussi pour sa sœur encore vierge, qui le touche de près lorsqu'elle n'est pas mariée; pour elle il se rendra impur. Chef parmi ceux de son peuple, il ne se rendra pas impur en se profanant. (Les sacrificateurs) ne se feront pas de place chauve sur la tête, ils ne raseront pas les bords de leur barbe et ils ne feront pas d'incisions dans leur chair. Ils seront saints pour leur Dieu et ne profaneront pas le nom de leur Dieu, car ils offrent à l'Éternel les sacrifices consumés par le feu, l'aliment de leur Dieu: ils seront saints. Ils ne prendront pas une femme prostituée ou déshonorée, ils ne prendront pas une femme répudiée par son mari, car (un sacrificateur) est saint pour son Dieu. Tu le regarderas comme saint, car il offre l'aliment de ton Dieu; il sera saint pour toi, car je suis saint, moi, l'Éternel qui vous sanctifie. Si la fille d'un sacrificateur se déshonore en se prostituant, elle déshonore son père: elle sera brûlée. Le sacrificateur qui a la supériorité sur ses frères, sur la tête duquel a été répandue l'huile d'onction et qui a été investi et revêtu des vêtements sacrés ne se décoiffera pas la tête et ne déchirera pas ses vêtements. Il n'ira vers aucun mort; il ne se rendra pas impur, ni pour son père, ni pour sa mère. Il ne sortira pas du sanctuaire, et ne profanera pas le sanctuaire de son Dieu; car il a été consacré par l'huile d'onction de son Dieu. Je suis l'Éternel. Il prendra pour femme une vierge. Il ne prendra ni une veuve, ni une femme répudiée, prostituée ou déshonorée, mais il prendra pour femme une vierge de son peuple. Il ne déshonorera pas sa descendance parmi ceux de son peuple; car je suis l'Éternel qui le sanctifie. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle à Aaron; dis-lui: Aucun homme de ta descendance, dans (chaque) génération, qui aura une malformation, ne s'avancera pour offrir l'aliment de son Dieu. Aucun homme qui aura une malformation ne pourra s'approcher: un homme aveugle, boiteux, ayant le nez déformé ou un membre allongé; un homme ayant une fracture au pied ou à la main; un homme bossu ou grêle, ayant une tache à l'œil, la gale, une dartre ou les testicules écrasés. Aucun homme de la descendance du sacrificateur Aaron, qui aura une malformation, ne s'approchera pour offrir à l'Éternel les sacrifices consumés par le feu; il a une malformation: il ne s'approchera pas pour offrir l'aliment de son Dieu. Il pourra manger l'aliment de son Dieu, des choses très saintes et des choses saintes. Mais il n'ira pas vers le voile et ne s'approchera pas de l'autel, car il a une malformation; il ne profanera pas mes lieux saints, car je suis l'Éternel, qui les sanctifie. Moïse adressa ces paroles à Aaron et à ses fils, ainsi qu'à tous les Israélites. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle à Aaron et à ses fils, afin qu'ils s'abstiennent des offrandes saintes qui me sont consacrées par les Israélites, et qu'ils ne profanent pas mon saint nom. Je suis l'Éternel. Dis-leur: Tout homme parmi vos descendants, dans (chaque) génération, qui s'approchera des offrandes saintes que consacrent à l'Éternel les Israélites, et qui aura sur lui quelque impureté, cet homme-là sera retranché de devant moi. Je suis l'Éternel. Quiconque, dans la descendance d'Aaron, aura la lèpre ou une gonorrhée, ne mangera pas des offrandes saintes, jusqu'à ce qu'il soit pur. De même celui qui touchera une personne souillée par le contact d'un cadavre, celui qui aura une pollution, celui qui touchera un reptile et en aura été souillé, ou un être humain atteint d'une impureté quelconque et en aura été souillé. Celui qui en touchera sera impur jusqu'au soir; il ne mangera pas des offrandes saintes, mais il lavera son corps dans l'eau; après le coucher du soleil, il sera pur, ensuite il mangera des offrandes saintes, car c'est sa nourriture. Il ne mangera pas d'une bête morte ou déchirée, afin de ne pas se souiller par elle. Je suis l'Éternel. (Ils observeront mon ordre) de peur que, pour l'avoir profané, ils ne portent (le poids d'un) péché et qu'ils n'en meurent. Je suis l'Éternel, qui les sanctifie. Aucun étranger ne mangera d'une offrande sainte. L'hôte temporaire et le salarié du sacrificateur ne mangeront pas d'une offrande sainte. Mais un esclave acheté par le sacrificateur à prix d'argent pourra en manger, de même que celui qui est né dans sa maison; ils mangeront de sa nourriture. La fille d'un sacrificateur, mariée à un étranger, ne mangera pas de ce qui est prélevé sur les offrandes saintes. Mais la fille d'un sacrificateur qui sera veuve ou répudiée, sans avoir de descendance, et qui retournera dans la maison de son père comme dans sa jeunesse pourra manger de la nourriture de son père. Aucun étranger n'en mangera. Si un homme mange involontairement d'une offrande sainte, il donnera au sacrificateur la valeur de l'offrande en y ajoutant un cinquième. Les sacrificateurs ne profaneront pas les offrandes saintes des Israélites qu'ils ont prélevées pour l'Éternel; ils les chargeraient ainsi de la faute dont ils se rendraient coupables en mangeant leurs offrandes saintes: car je suis l'Éternel qui les sanctifie. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle à Aaron et à ses fils, ainsi qu'à tous les Israélites; tu leur diras: Tout homme de la maison d'Israël ou des immigrants en Israël qui offrira en oblation un holocauste à l'Éternel, soit en raison d'un vœu, soit comme offrande volontaire, (prendra) pour être agréé un mâle sans défaut parmi les bœufs, les agneaux ou les chevreaux. Vous n'offrirez aucune victime qui ait une malformation, car elle ne serait pas agréée pour vous. Si un homme offre à l'Éternel du gros ou du menu bétail en sacrifice de communion, soit pour l'accomplissement d'un vœu, soit comme offrande volontaire, (la victime) sera sans défaut, pour être agréée; il n'y aura en elle aucune malformation. Vous n'en offrirez pas qui soit aveugle, estropiée ou mutilée, qui ait une verrue, la gale ou une dartre; vous n'en ferez pas sur l'autel un sacrifice consumé par le feu pour l'Éternel. Tu pourras sacrifier comme offrande volontaire un bœuf ou un agneau ayant un membre trop long ou trop court; mais il ne sera pas agréé à la suite d'un vœu. Vous n'offrirez pas à l'Éternel un animal dont les testicules ont été froissés, écrasés, arrachés ou coupés; vous n'en ferez pas (un sacrifice) dans votre pays. Vous n'offrirez de la part des fils de l'étranger aucune victime de ce genre comme aliment de votre Dieu; car elles sont mutilées, elles ont une malformation: elles ne seraient pas agréées pour vous. L'Éternel parla à Moïse et dit: Un bœuf, un agneau ou une chèvre à sa naissance restera sept jours avec sa mère; dès le huitième jour et les suivants, (l'animal) sera agréé comme oblation consumée par le feu pour l'Éternel. Bœuf ou agneau, vous ne l'égorgerez pas, lui et son petit, le même jour. Quand vous offrirez à l'Éternel un sacrifice de reconnaissance, vous l'offrirez de telle sorte qu'il soit agréé. Il sera mangé le jour même; vous n'en laisserez rien jusqu'au matin. Je suis l'Éternel. Vous observerez mes commandements et vous les mettrez en pratique. Je suis l'Éternel. Vous ne profanerez pas mon saint nom, afin que je sois sanctifié au milieu des Israélites. Je suis l'Éternel, qui vous sanctifie, et qui vous ai fait sortir du pays d'Égypte pour être votre Dieu. Je suis l'Éternel. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle aux Israélites; tu leur diras: Les solennités que vous publierez, seront de saintes convocations. Voici quelles sont mes solennités. On travaillera six jours; mais le septième jour est le sabbat, le jour férié: il y aura une sainte convocation. Vous ne ferez aucun ouvrage: c'est le sabbat de l'Éternel, partout où vous habiterez. Voici les solennités de l'Éternel, les saintes convocations, que vous publierez au temps fixé. Le premier mois, le 14 du mois, entre les deux soirs, ce sera la Pâque pour l'Éternel, et le quinzième jour de ce mois, ce sera la fête des pains sans levain pour l'Éternel. Vous mangerez pendant sept jours des pains sans levain. Le premier jour, vous aurez une sainte convocation: vous ne ferez aucun ouvrage servile. Vous offrirez à l'Éternel, pendant sept jours, des (sacrifices) consumés par le feu. Le septième jour, il y aura une sainte convocation: vous ne ferez aucun ouvrage servile. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle aux Israélites; tu leur diras: Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne, et que vous y ferez la moisson, vous apporterez au sacrificateur une gerbe, prémices de votre moisson. Il fera devant l'Éternel le geste de dédier la gerbe, afin qu'elle soit agréée pour vous; le sacrificateur fera le geste de la dédier le lendemain du sabbat. Le jour où vous ferez le geste de dédier la gerbe, vous offrirez en holocauste à l'Éternel un agneau d'un an sans défaut; ainsi que l'offrande correspondante de deux dixièmes de fleur de farine pétrie à l'huile, (comme offrande) consumée par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel, et la libation d'un quart de hîn de vin. Vous ne mangerez ni pain, ni (épis) rôtis, ni blé nouveau jusqu'au jour précis où vous apporterez l'oblation à votre Dieu. C'est une prescription perpétuelle pour vos descendants, partout où vous habiterez. Depuis le lendemain du sabbat, du jour où vous apporterez la gerbe qu'on dédiera, vous compterez sept semaines entières. Vous compterez cinquante jours jusqu'au lendemain du septième sabbat; et vous ferez à l'Éternel une offrande nouvelle. Vous apporterez de vos demeures deux pains pour les dédier; ils seront faits avec deux dixièmes de fleur de farine et cuits avec du levain: ce sont les prémices pour l'Éternel. En plus de ces pains, vous offrirez en holocauste à l'Éternel sept agneaux d'un an sans défaut, un jeune taureau et deux béliers ainsi que l'offrande et la libation correspondante comme offrande consumée par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel. Vous offrirez un bouc en sacrifice pour le péché, et deux agneaux d'un an en sacrifice de communion. Le sacrificateur fera devant l'Éternel le geste de les dédier, en plus du pain des prémices qu'on dédie et en plus des deux agneaux: ils seront consacrés à l'Éternel, (et appartiendront) au sacrificateur. Ce jour-là, vous publierez une sainte convocation: vous ne ferez aucun ouvrage servile. C'est une prescription perpétuelle pour vos descendants, partout où vous habiterez. Quand vous ferez la moisson de votre terre tu laisseras un coin de ton champ sans le moissonner, et tu ne ramasseras pas ce qui reste à glaner. Tu abandonneras cela au malheureux et à l'immigrant. Je suis l'Éternel, votre Dieu. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle aux Israélites; dis-leur: Le septième mois, le 1 du mois, vous aurez un jour férié, rappelé par une clameur: c'est une sainte convocation. Vous ne ferez aucun ouvrage servile, et vous offrirez à l'Éternel des sacrifices consumés par le feu. L'Éternel parla à Moïse et dit: Le 10 de ce septième mois, ce sera le jour des expiations, vous aurez une sainte convocation, vous humilierez vos âmes et vous offrirez à l'Éternel des sacrifices consumés par le feu. Vous ne ferez aucun ouvrage ce jour-là, car c'est le jour des expiations, où doit être faite pour vous l'expiation devant l'Éternel, votre Dieu. Toute personne qui ne s'humiliera pas ce jour-là sera retranchée de son peuple. Toute personne qui fera ce jour-là un ouvrage quelconque, je la ferai périr du milieu de son peuple. Vous ne ferez aucun ouvrage. C'est une prescription perpétuelle pour chaque génération partout où vous habiterez. Ce sera pour vous un sabbat, un jour férié, et vous humilierez vos âmes; le 9 du mois au soir, vous célébrerez votre sabbat d'un soir à l'autre. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle aux Israélites, dis-leur: Le quinzième jour de ce septième mois, ce sera la fête des huttes en l'honneur de l'Éternel, pendant sept jours. Le premier jour, il y aura une sainte convocation: vous ne ferez aucun ouvrage servile. Pendant sept jours, vous offrirez à l'Éternel des (sacrifices) consumés par le feu. Le huitième jour, vous aurez une sainte convocation et vous offrirez à l'Éternel des (sacrifices) consumés par le feu; ce sera une cérémonie solennelle: vous ne ferez aucun ouvrage servile. Telles sont les solennités de l'Éternel, les saintes convocations, que vous publierez, pour offrir à l'Éternel en (sacrifices) consumés par le feu des holocaustes, des offrandes, des sacrifices et des libations, chaque chose au jour fixé. Vous observerez en outre les sabbats de l'Éternel, sans compter vos dons et vos vœux, ainsi que toutes les offrandes volontaires que vous donnerez à l'Éternel. Le quinzième jour du septième mois, quand vous récolterez les produits du pays, vous célébrerez donc une fête à l'Éternel, pendant sept jours: le premier jour sera un jour férié, et le huitième sera un jour férié. Vous prendrez, le premier jour, du fruit de beaux arbres, des branches de palmiers, des rameaux d'arbres touffus et des saules de rivière; et vous vous réjouirez devant l'Éternel, votre Dieu, pendant sept jours. Vous célébrerez chaque année cette fête à l'Éternel, pendant sept jours. C'est une prescription perpétuelle pour (toutes) vos générations. Vous la célébrerez le septième mois. Vous demeurerez pendant sept jours sous des huttes; tous les autochtones en Israël demeureront sous des huttes, afin que vos descendants sachent que j'ai fait habiter sous des huttes les Israélites, après les avoir fait sortir du pays d'Égypte. Je suis l'Éternel, votre Dieu. C'est ainsi que Moïse parla des solennités de l'Éternel aux Israélites. L'Éternel parla à Moïse et dit: Ordonne aux Israélites de t'apporter pour le chandelier de l'huile raffinée d'olives pressées, afin d'entretenir les lampes continuellement. C'est en dehors du voile du Témoignage, dans la tente de la Rencontre qu'Aaron les arrangera (pour qu'elles brûlent) continuellement du soir au matin en présence de l'Éternel. C'est une prescription perpétuelle pour vos descendants. Il arrangera les lampes sur le chandelier (d'or) pur, (pour qu'elles brûlent) continuellement devant l'Éternel. Tu prendras de la fleur de farine, et tu en feras douze gâteaux, chaque gâteau sera de deux dixièmes. Tu les placeras en deux rangées, six par rangée, sur la table (d'or) pur devant l'Éternel. Tu mettras de l'encens raffiné sur chaque rangée, il sera sur le pain comme mémorial consumé par le feu devant l'Éternel. Chaque jour de sabbat, on arrangera ces pains devant l'Éternel, continuellement: c'est une alliance perpétuelle de la part des fils d'Israël. Ils appartiendront à Aaron et à ses fils, ils les mangeront dans un lieu saint, car ce sera pour eux une (offrande) très sainte parmi celles qui sont consumées par le feu devant l'Éternel. C'est une prescription perpétuelle. Le fils d'une Israélite et d'un Égyptien, venu au milieu des fils d'Israël, sortit, et une querelle éclata dans le camp entre le fils de cette Israélite et un autre Israélite. Le fils de la femme Israélite blasphéma le Nom (de Dieu) et le maudit. On l'amena à Moïse. Le nom de sa mère était Chelomith, fille de Dibri, de la tribu de Dan. On le plaça sous bonne garde, jusqu'à ce qu'une déclaration soit faite par la bouche de l'Éternel. L'Éternel parla à Moïse et dit: Fais sortir du camp le blasphémateur; tous ceux qui l'ont entendu poseront leurs mains sur sa tête, et toute la communauté le lapidera. Tu parleras aux Israélites en ces termes: Quiconque maudira son Dieu portera (le poids de) son péché. Celui qui blasphémera le nom de l'Éternel sera puni de mort: toute la communauté le lapidera. Qu'il soit immigrant ou autochtone, il mourra, pour avoir blasphémé le Nom (de Dieu). Celui qui frappera mortellement un être humain sera puni de mort. Celui qui frappera mortellement un animal le remplacera: vie pour vie. Si quelqu'un inflige une mutilation à son compatriote, il lui sera fait comme il a fait: fracture pour fracture, œil pour œil, dent pour dent; il lui sera infligé la même mutilation qu'il a infligée à l'(autre) homme. Celui qui frappera mortellement un animal le remplacera, mais celui qui frappera mortellement un homme sera puni de mort. Vous aurez le même droit, l'immigrant ou l'autochtone; car je suis l'Éternel, votre Dieu. Moïse parla aux Israélites; ils firent sortir du camp le blasphémateur et le lapidèrent. Les Israélites agirent comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. L'Éternel parla à Moïse sur le mont Sinaï et dit: Parle aux fils d'Israël; et tu leur diras: Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne, la terre se reposera, ce sera un sabbat en l'honneur de l'Éternel. Pendant six années tu ensemenceras ton champ, pendant six années tu tailleras ta vigne et tu en recueilleras le produit. Mais la septième année il y aura un sabbat, un repos total pour la terre, un sabbat en l'honneur de l'Éternel: tu n'ensemenceras pas ton champ et tu ne tailleras pas ta vigne. Tu ne moissonneras pas ce qui proviendra des grains tombés de ta moisson, et tu ne vendangeras pas les raisins de ta vigne non taillée: ce sera une année de repos total pour la terre. Grâce au repos de la terre vous aurez de la nourriture, toi, ton serviteur, ta servante, le salarié et le résident temporaire qui séjournent avec toi, ton bétail et les animaux qui sont dans ton pays; tout son produit servira de nourriture. Tu compteras sept sabbats d'années, sept fois sept années, et la durée de ces sept sabbats d'années fera quarante-neuf ans. Le septième mois, le 10 du mois, tu feras retentir les sons éclatants du cor: le jour des expiations, vous sonnerez du cor dans tout votre pays. Et vous sanctifierez la cinquantième année, vous publierez dans le pays l'affranchissement de tous ses habitants; ce sera pour vous le jubilé; chacun de vous retournera dans sa propriété, et chacun de vous retournera dans son clan. La cinquantième année sera pour vous le jubilé: vous ne sèmerez pas, vous ne moissonnerez pas ce que les champs produiront d'eux-mêmes, et vous ne vendangerez pas la vigne non taillée. Car c'est le jubilé: vous le regarderez comme saint. Vous mangerez le produit des champs. Dans cette année de jubilé, chacun de vous retournera dans sa propriété. Si vous faites une vente à votre compatriote ou si vous achetez quelque chose de la main de votre compatriote, qu'aucun de vous ne fasse tort à son frère. Tu achèteras de ton compatriote, en comptant les années depuis le jubilé; et il te vendra, en comptant les années de récolte. Plus il y aura d'années, plus tu élèveras le prix d'achat; et moins il y aura d'années, plus tu réduiras le prix d'achat; car c'est le nombre des récoltes qu'il te vend. Aucun de vous n'exploitera son compatriote, et tu craindras ton Dieu; car je suis l'Éternel, votre Dieu. Mettez mes prescriptions en pratique, observez mes ordonnances et mettez-les en pratique; et vous habiterez en sécurité dans le pays. Le pays donnera ses fruits, vous mangerez à satiété, et vous y habiterez en sécurité. Si vous dites: Que mangerons-nous la septième année, puisque nous ne sèmerons pas et ne recueillerons pas nos récoltes? Je vous accorderai ma bénédiction la sixième année, qui donnera une récolte pour trois ans. Vous sèmerez la huitième année, et vous mangerez de l'ancienne récolte jusqu'à la neuvième année; jusqu'à ce que sa récolte soit venue, vous mangerez de l'ancienne. La terre ne se vendra pas à titre définitif; car le pays est à moi, car vous êtes chez moi comme immigrants et comme résidents temporaires. Dans tout le pays dont vous aurez la possession, vous établirez le droit de rachat pour la terre. Si ton frère devient pauvre et vend une portion de sa propriété, celui qui a le devoir de rachat, son plus proche parent, viendra et rachètera ce qu'a vendu son frère. Si un homme n'a personne qui ait le devoir de rachat, et qu'il se procure lui-même de quoi faire son rachat, il comptera les années depuis la vente, restituera le surplus à l'acquéreur et retournera dans sa propriété. S'il ne trouve pas de quoi lui faire cette restitution, ce qu'il a vendu restera jusqu'à l'année du jubilé dans les mains de l'acquéreur, qui en sortira au jubilé; quant à lui, il retournera dans sa propriété. Si un homme vend une maison d'habitation dans une ville (entourée) de murs, il aura le droit de rachat jusqu'à l'accomplissement d'une année depuis la vente; son droit de rachat durera un an. Mais si cette maison située dans une ville pourvue de murs n'est pas rachetée avant l'accomplissement d'une année entière, elle restera à titre définitif à l'acquéreur et à ses descendants; il n'en sortira pas au jubilé. Les maisons des villages non pourvus de murs seront comptées comme des fonds de terre; elles pourront être rachetées, et (l'acquéreur) en sortira au jubilé. Quant aux villes des Lévites et aux maisons qu'ils y posséderont, les Lévites auront droit perpétuel de rachat. Celui qui rachètera des Lévites une maison, sortira au jubilé de la maison vendue et de la ville où il la possédait; car les maisons des villes des Lévites sont leur propriété au milieu des Israélites. Les champs situés dans les abords de leurs villes ne pourront pas se vendre; car ils en ont la propriété perpétuelle. Si ton frère devient pauvre près de toi et que les ressources lui manquent, tu le soutiendras, (même s'il est) immigrant ou résident temporaire, afin qu'il vive avec toi. Tu ne tireras de lui ni intérêt ni usure, tu craindras ton Dieu, et ton frère vivra avec toi. Tu ne lui prêteras pas ton argent à intérêt, et tu ne lui prêteras pas ta nourriture à usure. Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui vous ai fait sortir du pays d'Égypte, pour vous donner le pays de Canaan, afin que je sois votre Dieu. Si ton frère devient pauvre près de toi, et qu'il se vende à toi, tu ne lui imposeras pas le travail d'un esclave. Il sera chez toi comme un salarié, comme un résident temporaire; il sera à ton service jusqu'à l'année du jubilé. Il sortira alors de chez toi, lui et ses fils avec lui, et il retournera dans son clan, dans la propriété de ses pères. Car ce sont mes serviteurs que j'ai fait sortir du pays d'Égypte; ils ne seront pas vendus comme on vend des esclaves. Tu ne domineras pas sur lui avec rigueur, mais tu craindras ton Dieu. C'est des nations qui vous entourent que tu prendras ton esclave et ta servante qui t'appartiendront, c'est d'elles que vous achèterez l'esclave et la servante. Vous pourrez aussi en acheter des fils des résidents temporaires qui séjourneront chez toi, et des clans qui dans votre pays seront issus d'eux; et ils seront votre propriété. Vous les laisserez en héritage à vos fils après vous, comme une propriété; vous les garderez comme esclaves à perpétuité. Mais à l'égard de vos frères, les Israélites, aucun de vous ne dominera avec rigueur sur son frère. Si un immigrant, ou un résident temporaire chez toi a des ressources et que ton frère devienne pauvre près de lui et se vende à l'immigrant, au résident temporaire chez toi ou à quelqu'un du clan de l'immigrant, il y aura pour lui le droit de rachat, après qu'il se sera vendu: un de ses frères pourra le racheter. Son oncle, ou le fils de son oncle, ou l'un de ses proches parents, pourra le racheter; ou bien, s'il s'en procure les ressources, il se rachètera lui-même. Il comptera avec son acquéreur depuis l'année où il s'est vendu jusqu'à l'année du jubilé; et le prix à payer dépendra du nombre d'années; elles seront évaluées comme celles d'un salarié. S'il y a encore beaucoup d'années, il remboursera pour son rachat une part proportionnelle de l'argent versé par l'acquéreur; s'il reste peu d'année jusqu'à l'année du jubilé, il en fera le compte et remboursera pour son rachat une part proportionnelle à ces années. Il sera comme un salarié à l'année chez son maître, lequel ne dominera pas sur lui avec rigueur sous tes yeux. S'il n'est racheté d'aucune de ces manières, il sortira l'année du jubilé, lui et ses fils avec lui. Car c'est de moi que les Israélites sont les serviteurs; ce sont mes serviteurs que j'ai fait sortir du pays d'Égypte. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Vous ne vous ferez pas d'idoles, vous ne vous élèverez ni statue, ni stèle, et vous ne placerez dans votre pays aucune figurine de pierre, pour vous prosterner devant elle; car je suis l'Éternel, votre Dieu. Vous observerez mes sabbats, et vous respecterez mon sanctuaire. Je suis l'Éternel. Si vous suivez mes prescriptions, si vous observez mes commandements et les mettez en pratique, je vous donnerai les pluies en leur saison, la terre donnera ses productions, et les arbres de la campagne donneront leurs fruits. Le vannage durera jusqu'à la vendange et la vendange durera jusqu'aux semailles; vous mangerez votre pain à satiété et vous habiterez en sécurité dans votre pays. Je mettrai la paix dans le pays, vous dormirez sans que personne ne vous trouble; je ferai disparaître du pays les bêtes féroces, et l'épée ne passera pas dans votre pays. Vous poursuivrez vos ennemis, et ils tomberont par l'épée devant vous. Cinq d'entre vous en poursuivront cent, et cent d'entre vous en poursuivront dix-mille, et vos ennemis tomberont par l'épée devant vous. Je me tournerai vers vous, je vous rendrai féconds, je vous multiplierai, et je maintiendrai mon alliance avec vous. Vous mangerez des anciennes récoltes et vous devrez sortir les anciennes pour faire place aux nouvelles. J'établirai ma demeure au milieu de vous, et mon âme n'aura pas d'aversion pour vous. Je marcherai au milieu de vous, pour être votre Dieu, et pour que vous soyez mon peuple. Je suis l'Éternel, votre Dieu, qui vous ai fait sortir du pays d'Égypte pour que vous n'en soyez plus les esclaves; j'ai brisé les liens de votre joug, et je vous ai fait marcher la tête haute. Mais si vous ne m'écoutez pas et ne mettez pas en pratique tous ces commandements, si vous rejetez mes prescriptions, et si votre âme a de l'aversion pour mes ordonnances, en sorte que vous ne pratiquiez pas tous mes commandements et que vous rompiez mon alliance, voici alors ce que je vous ferai: J'interviendrai contre vous par le trouble, le dépérissement et la fièvre, qui vous consumeront les yeux et vous rongeront l'âme; vous sèmerez en vain vos semences: vos ennemis les dévoreront. Je tournerai ma face contre vous, et vous serez battus devant vos ennemis; ceux qui vous haïssent domineront sur vous, et vous fuirez sans que l'on vous poursuive. Si, malgré cela, vous ne m'écoutez pas, je vous châtierai sept fois plus pour vos péchés. Je briserai l'orgueil de votre force, je rendrai votre ciel comme du fer, et votre terre comme du bronze. Votre force s'épuisera en vain, votre terre ne donnera pas ses productions, et les arbres de la terre ne donneront pas leurs fruits. Si vous me résistez et ne voulez pas m'écouter, je vous frapperai sept fois plus selon vos péchés. J'enverrai contre vous les animaux des champs, qui vous priveront de vos enfants, qui détruiront votre bétail, et qui vous réduiront à un petit nombre; et vos chemins seront déserts. Si malgré cela vous ne vous laissez pas corriger par moi et si vous me résistez, je vous résisterai moi aussi et je vous frapperai sept fois plus pour vos péchés. Je ferai venir contre vous l'épée vengeresse, qui vengera l'alliance; quand vous vous rassemblerez dans vos villes, j'enverrai la peste au milieu de vous, et vous serez livrés aux mains de l'ennemi. Lorsque je vous retirerai la miche de pain, dix femmes cuiront votre pain dans un seul four et rapporteront votre pain au poids; vous mangerez, sans vous rassasier. Si, malgré cela, vous ne m'écoutez pas et si vous me résistez, je vous résisterai aussi avec ardeur et je vous châtierai sept fois plus pour vos péchés. Vous mangerez la chair de vos fils et vous mangerez la chair de vos filles. Je détruirai vos hauts- lieux, j'abattrai vos obélisques, je mettrai vos cadavres sur les cadavres de vos idoles, et mon âme aura pour vous de l'aversion. Je réduirai vos villes en désert, je ravagerai vos sanctuaires, et je ne respirerai plus l'odeur agréable de vos parfums. Je ravagerai moi-même le pays, et vos ennemis qui l'habiteront en seront stupéfaits. Je vous disperserai parmi les nations et je tirerai l'épée derrière vous. Votre pays sera désolé, et vos villes seront désertes. Alors le pays jouira de ses sabbats, tout le temps qu'il sera désolé et que vous serez dans le pays de vos ennemis; alors le pays se reposera et jouira de ses sabbats. Tout le temps qu'il sera ravagé, il aura le repos qu'il n'avait pas eu dans vos sabbats, tandis que vous l'habitiez. Je rendrai pusillanime le cœur de ceux d'entre vous qui survivront dans les pays de leurs ennemis; le bruit d'une feuille agitée les poursuivra; ils fuiront comme on fait devant l'épée et tomberont sans qu'on les poursuive. Ils trébucheront les uns sur les autres comme devant l'épée, sans qu'on les poursuive. Vous ne tiendrez pas devant vos ennemis; vous périrez parmi les nations, et le pays de vos ennemis vous dévorera. Ceux d'entre vous qui survivront se consumeront à cause de leurs fautes, dans le pays de leurs ennemis; ils se consumeront aussi à cause des fautes de leurs pères. Ils confesseront leur faute et la faute de leurs pères, les infidélités qu'ils ont commises envers moi et la résistance qu'ils m'ont opposée, moi aussi je leur résisterai et les mènerai dans le pays de leurs ennemis. Alors leur cœur incirconcis s'humiliera, et ils paieront la dette de leur faute. Je me souviendrai de mon alliance avec Jacob, je me souviendrai de mon alliance avec Isaac et de mon alliance avec Abraham, et je me souviendrai du pays. Le pays sera abandonné par eux et jouira de ses sabbats pendant qu'il restera désolé loin d'eux; ils paieront la dette de leur faute puisqu'ils ont rejeté mes ordonnances et que leur âme a eu de l'aversion pour mes prescriptions. Mais, lorsqu'ils seront dans le pays de leurs ennemis, je ne les rejetterai pourtant pas, et je n'aurai pas d'aversion pour eux jusqu'à les exterminer, jusqu'à rompre mon alliance avec eux; car je suis l'Éternel, leur Dieu. Je me souviendrai en leur faveur de l'alliance initiale, par laquelle je les ai fait sortir du pays d'Égypte, aux yeux des nations, pour être leur Dieu. Je suis l'Éternel. Telles sont les prescriptions, les ordonnances et les lois, que l'Éternel établit entre lui et les Israélites, sur le mont Sinaï par l'intermédiaire de Moïse. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle aux Israélites; tu leur diras: Si quelqu'un fait un vœu à l'Éternel, les personnes seront à l'Éternel, d'après ton estimation. Si tu as à faire l'estimation d'un homme de vingt à soixante ans, ton estimation sera de cinquante sicles d'argent, selon le sicle du sanctuaire; si c'est une femme, ton estimation sera de trente sicles. De cinq à vingt ans, ton estimation sera de vingt sicles pour un garçon, et de dix sicles pour une fille. D'un mois à cinq ans, ton estimation sera de cinq sicles d'argent pour un garçon et de trois sicles d'argent pour une fille. De soixante ans et au-dessus, ton estimation sera de quinze sicles pour un homme, et de dix sicles pour une femme. Si celui qui a fait le vœu est trop pauvre pour payer ton estimation, on le présentera au sacrificateur, et le sacrificateur l'estimera. C'est en rapport avec les ressources de celui qui a fait le vœu que le sacrificateur fera son estimation. S'il s'agit d'animaux qui peuvent être offerts en oblation à l'Éternel, tout animal qu'on donnera à l'Éternel sera chose sainte. On ne le changera pas et l'on ne remplacera pas un bon par un mauvais, ni un mauvais par un bon; si l'on remplace un animal par un autre, ils seront l'un et l'autre chose sainte. S'il s'agit d'animaux impurs, qui ne peuvent être offerts en oblation à l'Éternel, on présentera l'animal au sacrificateur, le sacrificateur en fera l'estimation selon qu'il sera bon ou mauvais, et l'on s'en rapportera à l'estimation que t'en fera le sacrificateur. Si on veut le racheter, on ajoutera un cinquième à l'estimation (faite) pour toi. Si quelqu'un sanctifie sa maison en la consacrant à l'Éternel, le sacrificateur en fera l'estimation selon qu'elle sera bonne ou mauvaise, et l'on s'en tiendra à l'estimation du sacrificateur. Si celui qui a sanctifié sa maison veut la racheter, il ajoutera un cinquième au prix de cette estimation faite pour toi, et elle sera à lui. Si quelqu'un sanctifie à l'Éternel un champ de sa propriété, ton estimation sera en rapport avec la quantité de semence, cinquante sicles d'argent pour un homer de semence d'orge. Si c'est dès l'année du jubilé qu'il sanctifie son champ, on s'en tiendra à ton estimation; si c'est après le jubilé qu'il sanctifie son champ, le sacrificateur en comptera le prix à raison du nombre d'années qui restent jusqu'à l'année du jubilé et l'on fera une déduction sur ton estimation. Si celui qui a sanctifié son champ veut le racheter, il ajoutera un cinquième au prix de ton estimation, et le champ lui restera. S'il ne rachète pas le champ, et qu'on le vende à un autre homme, il ne pourra plus être racheté. Et quand (l'acquéreur) en sortira au jubilé, ce champ sera consacré à l'Éternel, comme un champ qui a été voué à l'interdit: il deviendra la propriété du sacrificateur. Si quelqu'un sanctifie à l'Éternel un champ qu'il ait acquis et qui ne fasse point partie des champs de sa propriété, le sacrificateur comptera le montant de son estimation jusqu'à l'année du jubilé, et cet homme paiera le jour même (le prix de) ton estimation, comme étant consacré à l'Éternel. L'année du jubilé, le champ retournera à celui de qui il avait été acheté et qui avait la propriété du terrain. Toutes tes estimations se feront en sicles du sanctuaire: le sicle est de vingt guéras. Nul ne pourra sanctifier le premier-né de son bétail, lequel appartient déjà à l'Éternel en sa qualité de premier-né; soit bœuf, soit agneau, il appartient à l'Éternel. S'il s'agit d'un animal impur, on le rachètera au prix de ton estimation, en y ajoutant un cinquième; s'il n'est pas racheté, il sera vendu d'après ton estimation. Tout ce qu'un homme vouera à l'interdit pour l'Éternel, dans ce qui lui appartient, ne pourra ni se vendre, ni se racheter, que ce soit un être humain, du bétail, ou un champ de sa propriété; tout ce qui sera voué à l'interdit sera entièrement consacré à l'Éternel. Nul être humain voué à l'interdit ne pourra être libéré, il sera mis à mort. Toute dîme (des produits) de la terre, soit des semences de la terre, soit du fruit des arbres, appartient à l'Éternel; c'est une chose consacrée à l'Éternel. Si quelqu'un veut racheter quelque chose de sa dîme, il y ajoutera un cinquième; pour toute dîme de gros et de menu bétail, de tout ce qui passe sous la houlette, le dixième sera consacré à l'Éternel. On n'examinera pas si l'animal est bon ou mauvais, on ne le remplacera pas; si l'on remplace un animal par un autre, ils seront l'un et l'autre chose sainte et ne pourront être rachetés. Tels sont les commandements que l'Éternel donna à Moïse pour les Israélites, sur le mont Sinaï. L'Éternel parla à Moïse dans le désert du Sinaï, dans la tente de la Rencontre, le premier (jour) du second mois, la seconde année après leur sortie d'Égypte. Il dit: Faites le relevé de toute la communauté des Israélites, par clans, par familles, en comptant par tête les noms de tous les hommes; Aaron et toi, vous dénombrerez selon leurs (corps d') armées tous ceux d'Israël qui peuvent prendre les armes, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus. Il y aura avec vous un homme par tribu, un homme qui soit le chef de sa famille. Voici les noms des hommes qui se tiendront avec vous. Pour Ruben: Élitsour, fils de Chedéour; pour Siméon: Cheloumiel, fils de Tsourichaddaï; pour Juda: Nahchôn, fils d'Amminadab; pour Issacar: Netanéel, fils de Tsouar; pour Zabulon: Éliab, fils de Hélôn; pour les fils de Joseph, pour Éphraïm: Élichama, fils d'Ammihoud; pour Manassé: Gamliel, fils de Pédahtsour; pour Benjamin: Abidân, fils de Guideoni; pour Dan: Ahiézer, fils d'Ammichaddaï; pour Aser: Paguiel, fils d'Okrân; pour Gad: Éliasaph, fils de Déouel; pour Nephthali: Ahira, fils d'Énân. Tels sont les membres de la communauté qui furent convoqués, princes des tribus de leurs pères, chefs des milliers d'Israël. Moïse et Aaron prirent ces hommes, qui avaient été désignés par leurs noms, et ils rassemblèrent toute la communauté, le premier (jour) du second mois. Ils produisirent leur généalogie, par clans, selon leurs familles, en comptant par tête les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus. Moïse les dénombra dans le désert du Sinaï, comme l'Éternel le lui avait ordonné. En ce qui concerne les fils de Ruben, premier-né d'Israël, leurs lignées, selon leurs clans, selon leurs familles, en comptant par tête les noms de tous les hommes, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui pouvaient prendre les armes, ceux qui furent dénombrés dans la tribu de Ruben étaient 46 500. Pour les fils de Siméon, leurs lignées, selon leurs clans, selon leurs familles, ceux qui furent dénombrés, en comptant par tête les noms de tous les hommes depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui pouvaient prendre les armes, ceux qui furent dénombrés dans la tribu de Siméon étaient 59 300. Pour les fils de Gad, selon leurs familles, leurs lignées selon leurs clans, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui pouvaient prendre les armes, ceux qui furent dénombrés dans la tribu de Gad étaient 45 650. Pour les fils de Juda, selon leurs familles, leurs lignées, selon leurs clans, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui pouvaient prendre les armes, ceux qui furent dénombrés dans la tribu de Juda étaient 74 600. Pour les fils d'Issacar, selon leurs familles, leurs lignées, selon leurs clans, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui pouvaient prendre les armes, ceux qui furent dénombrés dans la tribu d'Issacar étaient 54 400. Pour les fils de Zabulon, selon leurs familles, leurs lignées, selon leurs clans, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui pouvaient prendre les armes, ceux qui furent dénombrés dans la tribu de Zabulon étaient 57 400. Pour les fils de Joseph, pour les fils d'Éphraïm, leurs lignées, selon leurs clans, selon leurs familles, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui pouvaient prendre les armes, ceux qui furent dénombrés dans la tribu d'Éphraïm étaient 40 500. Pour les fils de Manassé, selon leurs familles, leurs lignées, selon leurs clans, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui pouvaient prendre les armes, ceux qui furent dénombrés dans la tribu de Manassé étaient 32 200. Pour les fils de Benjamin, selon leurs familles, leurs lignées, selon leurs clans, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui pouvaient prendre les armes, ceux qui furent dénombrés dans la tribu de Benjamin étaient 35 400. Pour les fils de Dan, selon leurs familles, leurs lignées, selon leurs clans, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui pouvaient prendre les armes, ceux qui furent dénombrés dans la tribu de Dan étaient 62 700. Pour les fils d'Aser, selon leurs familles, leurs lignées, selon leurs clans, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui pouvaient prendre les armes, ceux qui furent dénombrés dans la tribu d'Aser étaient 41 500. Quant aux fils de Nephthali, leurs lignées, selon leurs clans, selon leurs familles, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui pouvaient prendre les armes, ceux qui furent dénombrés dans la tribu de Nephthali étaient 53 400. Tels sont ceux dont le dénombrement fut fait par Moïse, Aaron et par les douze hommes, princes d'Israël; il y avait un homme pour chacune de leurs familles. Tous ceux des Israélites qui furent dénombrés, selon leurs familles, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux d'Israël qui pouvaient prendre les armes, tous ceux qui furent dénombrés étaient 603 550. Les Lévites, selon la tribu de leurs pères, ne furent pas dénombrés parmi eux. L'Éternel parla à Moïse et dit: Tu ne dénombreras pas la tribu de Lévi et tu n'en feras pas le relevé au milieu des Israélites. Remets aux soins des Lévites le tabernacle du Témoignage, tous ses ustensiles et tout ce qui lui appartient. Ils porteront le tabernacle et tous ses ustensiles, ils en feront le service et ils camperont autour du tabernacle. Quand le tabernacle devra partir, les Lévites le démonteront; quand le tabernacle s'arrêtera, les Lévites le dresseront; et l'étranger qui s'en approchera sera puni de mort. Les Israélites camperont chacun dans son camp, chacun près de sa bannière, selon leurs corps d'armée. Mais les Lévites camperont autour du tabernacle du Témoignage, afin que mon indignation n'éclate pas sur la communauté des Israélites; les Lévites auront la garde du tabernacle du Témoignage. Les Israélites exécutèrent ponctuellement tous les ordres que l'Éternel avait donnés à Moïse. L'Éternel parla à Moïse et à Aaron et dit: Les Israélites camperont chacun près de sa bannière, sous les enseignes de leur famille; ils camperont vis-à-vis et tout autour de la tente de la Rencontre. Ceux qui camperont en avant à l'est (seront sous) la bannière du camp de Juda, avec ses corps d'armée. Le chef des fils de Juda est Nahchôn, fils d'Amminadab. Son corps d'armée se compose de 74 600 dénombrés. À ses côtés campera la tribu d'Issacar. Le chef des fils d'Issacar est Netanéel, fils de Tsouar. Son corps d'armée se compose de 54 400 dénombrés. Puis la tribu de Zabulon. Le chef des fils de Zabulon est Éliab, fils de Hélôn. Son corps d'armée se compose de 57 400 hommes dénombrés. Total par corps d'armée des hommes dénombrés de Juda: 186 400. Ils partiront en premier. Au sud il y aura la bannière du camp de Ruben, avec ses corps d'armée. Le chef des fils de Ruben est Élitsour, fils de Chedéour. Son corps d'armée se compose de 46 500 dénombrés. À ses côtés campera la tribu de Siméon. Le chef des fils de Siméon est Cheloumiel, fils de Tsourichaddaï. Son corps d'armée se compose de 59 300 hommes dénombrés. Puis la tribu de Gad. Le chef des fils de Gad est Éliasaph, fils de Réouel. Son corps d'armée se compose de 45 650 hommes dénombrés. Total des hommes dénombrés par corps d'armée pour le camp de Ruben: 151 450. Ils partiront en second. Ensuite, la tente de la Rencontre partira, avec le camp des Lévites placé au milieu des (autres) camps. Ils partiront dans l'ordre où ils camperont, chacun dans son rang, avec leurs bannières. À l'ouest, il y aura la bannière du camp d'Éphraïm avec ses corps d'armée. Le chef des fils d'Éphraïm est Élichama, fils d'Ammihoud. Son corps d'armée se compose de 40 500 dénombrés. À ses côtés campera la tribu de Manassé. Le chef des fils de Manassé est Gamliel, fils de Pedahtsour. Son corps d'armée se compose de 32 200 dénombrés. Puis la tribu de Benjamin. Le chef des fils de Benjamin est Abidân, fils de Guideoni. Son corps d'armée se compose de 35 400 hommes dénombrés. Total des hommes dénombrés par corps d'armée pour le camp d'Éphraïm: 108 100. Ils partiront en troisième lieu. Au nord il y aura la bannière du camp de Dan, avec ses corps d'armée. Le chef des fils de Dan est Ahiézer, fils d'Ammichaddaï. Son corps d'armée se compose de 62 700 hommes dénombrés. À ses côtés campera la tribu d'Aser. Le chef des fils d'Aser est Paguiel, fils d'Okrân. Son corps d'armée se compose de 41 500. Puis la tribu de Nephthali. Le chef des fils de Nephthali est Ahira, fils d'Énân. Son corps d'armée se compose de 53 400 hommes dénombrés. Total des hommes dénombrés pour le camp de Dan: 157 600. Ils partiront en dernier, avec leurs bannières. Tels sont ceux des Israélites qui furent dénombrés par familles. Tous ceux qui furent dénombrés et qui formèrent les camps, par corps d'armée, furent 603 550. Les Lévites ne furent pas dénombrés parmi les Israélites, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Les Israélites se conformèrent à tous les ordres que l'Éternel avait donnés à Moïse. C'est ainsi qu'ils campaient, avec leurs bannières: et c'est ainsi qu'ils partirent chacun selon son clan, avec sa famille. Voici la lignée d'Aaron et de Moïse, au temps où l'Éternel parla à Moïse sur le mont Sinaï. Voici les noms des fils d'Aaron: Nadab, le premier-né, Abihou, Éléazar et Itamar. Voilà les noms des fils d'Aaron qui reçurent l'onction comme sacrificateurs et qui furent investis pour l'exercice du sacerdoce. Nadab et Abihou moururent devant l'Éternel en apportant du feu étranger devant l'Éternel dans le désert du Sinaï; ils n'avaient pas de fils. Éléazar et Itamar exercèrent le sacerdoce sous la surveillance d'Aaron, leur père. L'Éternel parla à Moïse et dit: Fais approcher la tribu de Lévi, et tu la placeras sous la surveillance du sacrificateur Aaron, pour qu'elle soit à son service. Ils auront le soin de ce qui est remis à sa garde et à la garde de toute la communauté devant la tente de la Rencontre: ils s'emploieront au service du tabernacle. Ils auront la garde de tous les ustensiles de la tente de la Rencontre et de ce qui est remis à la garde des Israélites: ils s'emploieront au service du tabernacle. Tu donneras les Lévites à Aaron et à ses fils; ils lui seront entièrement consacrés, de la part des Israélites. Tu établiras Aaron et ses fils pour qu'ils observent les fonctions de leur sacerdoce; et l'étranger qui approchera sera puni de mort. L'Éternel parla à Moïse et dit: Voici que j'ai pris les Lévites du milieu des Israélites, à la place de tous les premiers-nés, des aînés des Israélites; et les Lévites m'appartiendront. Car tout premier-né m'appartient; le jour où j'ai frappé tous les premiers-nés dans le pays d'Égypte, je me suis consacré tous les premiers-nés en Israël, ceux des hommes comme ceux des animaux m'appartiendront. Je suis l'Éternel. L'Éternel parla à Moïse, dans le désert du Sinaï et dit: Dénombre les fils de Lévi selon leurs familles, selon leurs clans; tu dénombreras tous les hommes, depuis l'âge d'un mois et au-dessus. Moïse les dénombra sur l'ordre de l'Éternel, comme cela lui avait été commandé. Voici quels sont les noms des fils de Lévi: Guerchôn, Qehath et Merari. Voici les noms des fils de Guerchôn, selon leurs clans: Libni et Chiméï; les fils de Qehath, selon leurs clans: Amram, Yitsehar, Hébron et Ouzziel; les fils de Merari, selon leurs clans: Mahli et Mouchi. Ce sont là les clans de Lévi par familles. De Guerchôn (descendent) le clan de Libni et le clan de Chiméï; ce sont là les clans des Guerchonites. Ceux qui furent dénombrés, en comptant tous les hommes depuis l'âge d'un mois et au-dessus, ceux qui furent dénombrés furent 7 500. Les clans des Guerchonites campaient derrière le tabernacle, à l'ouest. Le chef de la famille des Guerchonites était Éliasaph, fils de Laël. Pour ce qui concerne la tente de la Rencontre, on remit à la garde des fils de Guerchôn le tabernacle et la tente, la couverture, le rideau qui est à l'entrée de la tente de la Rencontre; les toiles du parvis et le rideau de l'entrée du parvis, tout autour du tabernacle et de l'autel, et tous les cordages pour ce service. De Qehath (descendent) le clan des Amramites, le clan des Yitseharites, le clan des Hébronites et le clan des Ouzziélites; ce sont là les clans des Qehatites. En comptant tous les hommes depuis l'âge d'un mois et au-dessus, il y en eut 8 600 qui avaient la garde du lieu saint. Les clans des fils de Qehath campaient au côté méridional du tabernacle. Le chef de la famille des Qehatites était Elitsaphan, fils d'Ouzziel. On remit à leur garde l'arche, la table, le chandelier, les autels, les ustensiles du lieu saint avec lesquels on fait le service, le rideau et tout ce qui en dépend. Le chef suprême des Lévites était Éléazar, fils du prêtre Aaron; il avait la surveillance de ceux qui avaient la garde du lieu saint. De Merari (descendent) le clan de Mahli et le clan de Mouchi; se sont là les clans des Merarites. Ceux qui furent dénombrés, en comptant tous les hommes depuis l'âge d'un mois et au-dessus, furent 6 200. Le chef de la famille des clans de Merari était Touriel, fils d'Abihaïl. Ils campaient au côté nord du tabernacle. On remit à la surveillance et à la garde des fils de Merari les planches du tabernacle, ses barres, ses colonnes et ses socles, tous ses ustensiles et tout ce qui en dépend; les colonnes du parvis tout autour, leurs socles, leurs piquets et leurs cordages. Moïse, Aaron et ses fils campaient devant le tabernacle à l'est, devant la tente de la Rencontre, à l'orient; ils prenaient soin du sanctuaire, remis à la garde des Israélites; et l'étranger qui s'approcherait devait être puni de mort. Tous les Lévites que Moïse et Aaron dénombrèrent sur l'ordre de l'Éternel, selon leurs clans, tous les hommes depuis l'âge d'un mois et au-dessus, furent 22 000. L'Éternel dit à Moïse: Dénombre tous les premiers-nés de sexe masculin parmi les Israélites, depuis l'âge d'un mois et au-dessus, et fais-en le relevé d'après leurs noms. Tu prendras les Lévites pour moi, l'Éternel, à la place de tous les premiers-nés des Israélites, et le bétail des Lévites à la place de tous les premiers-nés du bétail des Israélites. Moïse dénombra tous les premiers-nés parmi les Israélites, selon l'ordre que l'Éternel lui avait donné. Tous les premiers-nés de sexe masculin qu'on dénombra, en comptant les noms, depuis l'âge d'un mois et au-dessus, furent 22 273. L'Éternel parla à Moïse et dit: Prends les Lévites à la place de tous les premiers-nés des Israélites, et le bétail des Lévites à la place de leur bétail; et les Lévites m'appartiendront. Je suis l'Éternel. Pour la rançon des 273 premiers-nés des fils d'Israël, qui sont en surnombre par rapport aux Lévites, tu prendras cinq sicles par tête; tu les prendras selon le sicle du sanctuaire, qui est de vingt guéras. Tu donneras l'argent à Aaron et à ses fils, pour la rançon de ceux qui dépassent le nombre des Lévites. Moïse prit l'argent pour la rançon de ceux qui dépassaient le nombre des rachetés par les Lévites; il prit l'argent des premiers-nés des Israélites: 1 365 sicles, selon le sicle du sanctuaire. Moïse donna l'argent de la rançon à Aaron et à ses fils, sur l'ordre de l'Éternel, comme l'Éternel l'avait commandé à Moïse. L'Éternel parla à Moïse et à Aaron et dit: Fais le relevé des fils de Qehath parmi les fils de Lévi, selon leurs clans, selon leurs familles, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à l'âge de cinquante ans, tous ceux qui sont propres à exercer quelque fonction dans la tente de la Rencontre. Voici le service des fils de Qehath, dans la tente de la Rencontre; il concerne ce qui est très saint. Au départ du camp Aaron et ses fils décrocheront le voile (qui sert) de rideau et ils en couvriront l'arche du témoignage; ils mettront dessus une couverture de peaux de dauphins et ils étendront par-dessus un drap entièrement violet; puis ils placeront les barres de l'arche. Ils étendront un drap violet sur la table (des pains) de proposition et ils mettront dessus les plats, les coupes, les bols et les aiguières pour les libations; le pain perpétuel y restera; ils étendront sur ces objets un drap cramoisi et l'envelopperont d'une couverture de peaux de dauphins; puis ils placeront les barres de la table. Ils prendront un drap violet et couvriront le chandelier pour l'éclairage, ses lampes, ses mouchettes, ses cendriers et tous ses vases à huile, destinés à son service; ils le mettront, avec tous ses ustensiles, dans une couverture de peaux de dauphins; puis ils le placeront sur le brancard. Ils étendront un drap violet sur l'autel d'or et l'envelopperont d'une couverture de peaux de dauphins; puis ils placeront ses barres. Ils prendront tous les ustensiles dont on se sert pour le service dans le lieu saint, les mettront dans un drap violet et les envelopperont d'une couverture de peaux de dauphins; puis ils les placeront sur le brancard. Ils ôteront les cendres de l'autel, sur lequel ils étendront un drap de pourpre; ils mettront dessus tous les ustensiles destinés à son service, les brasiers, les fourchettes, les pelles, les calices, tous les ustensiles de l'autel, et ils étendront par-dessus une couverture de peaux de dauphins; puis ils placeront les barres de l'autel. Après qu'Aaron et ses fils auront achevé de couvrir ce qui est saint et tous les ustensiles du lieu saint, les fils de Qehath viendront, au départ du camp, pour les porter; mais ils ne toucheront pas à ce qui est saint; car ils mourraient. Telle est la charge des fils de Qehath dans la tente de la Rencontre. Éléazar, fils du sacrificateur Aaron, aura sous sa surveillance l'huile du chandelier, le parfum aromatique, l'offrande perpétuelle et l'huile d'onction; il aura sous sa surveillance tout le tabernacle et tout ce qu'il contient, le sanctuaire et ses ustensiles. L'Éternel parla à Moïse et à Aaron et dit: N'exposez pas la tribu des clans des Qehatites à être retranchée du milieu des Lévites. Faites ceci pour eux, afin qu'ils vivent et qu'ils ne meurent pas, quand ils s'approcheront de ce qui est très saint: Aaron et ses fils viendront et placeront chacun d'eux dans son service et dans sa charge. Ils n'entreront pas pour voir envelopper les choses saintes, car ils mourraient. L'Éternel parla à Moïse et dit: Fais aussi le relevé des fils de Guerchôn, selon leurs clans, selon leurs familles; tu dénombreras, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à l'âge de cinquante ans, tous ceux qui sont propres à entrer en fonction pour le service dans la tente de la Rencontre. Voici le service des clans des Guerchonites, leur service et leur charge. Ils porteront les tentures du tabernacle et de la tente de la Rencontre, sa couverture et la couverture de peaux de dauphins qui se met par-dessus, le rideau qui est à l'entrée de la tente de la Rencontre, les toiles du parvis et le rideau de l'entrée de la porte du parvis, tout autour du tabernacle et de l'autel, leurs cordages et tous les ustensiles qui en dépendent. Et ils feront tout le service qui s'y rapporte. Tout le service des fils des Guerchonites se fera sur l'ordre d'Aaron et de ses fils, pour toute leur charge et pour tout leur service; vous remettrez à leur garde tout ce qu'ils ont à porter. Tel est le service des clans des fils des Guerchonites dans la tente de la Rencontre, et ce qu'ils ont à garder sous la direction d'Itamar, fils du prêtre Aaron. Tu dénombreras les fils de Merari, selon leurs clans, selon leurs familles; tu dénombreras, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à l'âge de cinquante ans, tous ceux qui sont propres à entrer en fonction pour le service de la tente de la Rencontre. Voici ce qu'ils ont la charge de garder pour tout le service dans la tente de la Rencontre: les planches du tabernacle, ses barres, ses colonnes, ses socles; les colonnes qui entourent le parvis, leurs socles, leurs piquets, leurs cordages, tous leurs ustensiles et tout ce qui est destiné à leur service. Vous remettrez nominativement tous les objets qu'ils ont la charge de garder. Tel est le service des clans des fils de Merari, tout leur service dans la tente de la Rencontre, sous la direction d'Itamar, fils du sacrificateur Aaron. Moïse, Aaron et les chefs de la communauté dénombrèrent les fils des Qehatites, selon leurs clans, selon leurs familles, tous ceux qui, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à l'âge de cinquante ans, pouvaient entrer en fonction pour le service dans la tente de la Rencontre. Ceux qui furent dénombrés selon leurs clans étaient 2 750. Tels sont ceux des clans des Qehatites qui furent dénombrés, tous ceux qui servaient dans la tente de la Rencontre; Moïse et Aaron les dénombrèrent sur l'ordre de l'Éternel par l'intermédiaire de Moïse. Les fils de Guerchôn qui furent dénombrés, selon leurs clans, selon leurs familles, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à l'âge de cinquante ans, tous ceux qui pouvaient entrer en fonction pour le service dans la tente de la Rencontre, ceux qui furent dénombrés selon leurs clans, selon leurs familles, étaient 2 630. Tels sont ceux des clans des fils de Guerchôn qui furent dénombrés, tous ceux qui servaient dans la tente de la Rencontre; Moïse et Aaron les dénombrèrent sur l'ordre de l'Éternel. Ceux des clans des fils de Merari qui furent dénombrés, selon leurs clans, selon leurs familles, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à l'âge de cinquante ans, tous ceux qui pouvaient entrer en fonction pour le service de la tente de la Rencontre, ceux qui furent dénombrés selon leurs clans, étaient 3 200. Tels sont ceux des clans des fils de Merari qui furent dénombrés; Moïse et Aaron les dénombrèrent sur l'ordre de l'Éternel par l'intermédiaire de Moïse. Tous ceux des Lévites que dénombrèrent Moïse, Aaron et les chefs d'Israël, selon leurs clans et selon leurs familles, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à l'âge de cinquante ans, tous ceux qui pouvaient entrer en service comme serviteurs et porteurs dans la tente de la Rencontre, tous ceux qui furent dénombrés étaient 8 580. On les dénombra sur l'ordre de l'Éternel par l'intermédiaire de Moïse en indiquant à chacun son service et sa charge; on les dénombra comme l'Éternel l'avait commandé à Moïse. L'Éternel parla à Moïse et dit: Ordonne aux Israélites de renvoyer du camp tout lépreux, quiconque a une gonorrhée ou quiconque est impur à cause d'un mort. Homme ou femme vous les renverrez hors du camp, afin qu'ils ne rendent pas impur le camp au milieu duquel je demeure. Les Israélites firent ainsi; ils les renvoyèrent hors du camp; les Israélites firent ce que l'Éternel avait dit à Moïse. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle aux Israélites: Lorsqu'un homme ou une femme commettra envers un être humain l'un quelconque des péchés par lesquels on se rend infidèle à l'égard de l'Éternel, et qu'il se rendra ainsi coupable, il confessera le péché qu'il a commis, restituera ce capital mal acquis, en y ajoutant un cinquième et le remettra à celui envers qui il se sera rendu coupable. Si l'homme (lésé) n'a pas de répondant à qui l'on puisse restituer l'objet mal acquis, la restitution de cet objet mal acquis sera due à l'Éternel, au sacrificateur, outre le bélier expiatoire avec lequel on fera l'expiation pour le coupable. Toute (offrande) prélevée consacrée par les Israélites appartiendra au sacrificateur à qui elle sera présentée. Chacun aura pour lui ce qu'il consacre, et ce qu'il donne au sacrificateur appartiendra à ce dernier. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle aux Israélites et tu leur diras: Si un homme a une femme qui se détourne et lui devient infidèle; si un (autre) homme a des rapports sexuels avec elle, et que la chose soit cachée aux yeux de son mari; si elle s'est souillée en secret, sans qu'il y ait de témoin contre elle, et sans qu'elle ait été prise sur le fait; et si le mari est saisi d'un esprit de jalousie et s'il est jaloux de sa femme, qui s'est souillée, ou bien s'il est saisi d'un esprit de jalousie, et s'il est jaloux de sa femme, qui ne s'est pas souillée; cet homme amènera sa femme au sacrificateur et apportera en oblation pour elle un dixième d'épha de farine d'orge; il n'y répandra pas d'huile et n'y mettra pas d'encens, car c'est une offrande de jalousie, une offrande de souvenir, qui rappelle une faute. Le sacrificateur la fera approcher et la fera tenir debout devant l'Éternel. Le sacrificateur prendra de l'eau sainte dans un vase de terre; il prendra de la poussière sur le sol du tabernacle et la mettra dans l'eau. Le sacrificateur fera tenir la femme debout devant l'Éternel; il découvrira la tête de la femme et déposera entre ses mains l'offrande de souvenir, l'offrande de jalousie; le sacrificateur aura dans sa main les eaux amères qui apportent la malédiction. Le sacrificateur fera jurer la femme et lui dira: Si aucun homme n'a couché avec toi, et si, étant sous la puissance de ton mari, tu ne t'en es pas détournée pour te souiller, que tu sois innocentée par l'effet de ces eaux amères qui apportent la malédiction. Mais si, étant sous la puissance de ton mari, tu t'en es détournée et que tu te sois souillée, et si un (autre) homme que ton mari a eu des rapports sexuels avec toi, – et le sacrificateur fera jurer la femme avec un serment d'imprécation et lui dira: – Que l'Éternel te livre à l'imprécation et au serment au milieu de ton peuple, que l'Éternel fasse dépérir tes flancs et enfler ton ventre, et que ces eaux qui apportent la malédiction entrent dans tes entrailles pour te faire enfler le ventre et dépérir les flancs! Et la femme dira: Amen! Amen! – Le sacrificateur écrira ces imprécations dans un livre, puis les effacera avec les eaux amères. Il fera boire à la femme les eaux amères qui apportent la malédiction, et les eaux qui apportent la malédiction entreront en elle pour produire l'amertume. Le sacrificateur prendra des mains de la femme l'offrande de jalousie, il fera devant l'Éternel le geste de dédier l'offrande, et il la présentera sur l'autel; le sacrificateur prendra une poignée de cette offrande comme mémorial, et il la brûlera sur l'autel. C'est après cela qu'il fera boire les eaux à la femme. Quand il aura fait boire les eaux, si elle s'est souillée et si elle a été infidèle à son mari, les eaux qui apportent la malédiction entreront en elle pour produire l'amertume; son ventre s'enflera, ses flancs dépériront, et cette femme sera en imprécation au milieu de son peuple. Mais si la femme ne s'est pas souillée et qu'elle soit pure, elle sera innocentée et aura une descendance. Telle est la loi sur la jalousie, pour le cas où une femme sous la puissance de son mari se détourne et se souille, et pour le cas où un mari saisi d'un esprit de jalousie est jaloux de sa femme: le sacrificateur fera tenir la femme debout devant l'Éternel et lui appliquera cette loi dans son entier. Le mari sera reconnu innocent, mais la femme portera (le poids) de sa faute. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle aux Israélites, et tu leur diras: Lorsqu'un homme ou une femme se séparera des autres en faisant vœu de naziréat, pour se consacrer à l'Éternel, il s'abstiendra de vin et de liqueur forte; il ne boira ni vinaigre fait avec du vin, ni vinaigre fait avec une liqueur forte; il ne boira d'aucun breuvage tiré des raisins et il ne mangera ni raisins frais ni raisins secs. Pendant tout le temps de son naziréat, il ne mangera rien de ce qui provient de la vigne, depuis les pépins jusqu'à la peau (du raisin). Pendant tout le temps de son vœu de naziréat, le rasoir ne passera pas sur sa tête; jusqu'à l'accomplissement des jours pour lesquels il s'est consacré à l'Éternel, il sera saint, il laissera pousser librement les cheveux de sa tête. Pendant tout le temps qu'il a consacré à l'Éternel, il ne s'approchera pas d'une personne morte; il ne se rendra pas impur pour son père, sa mère, son frère ou sa sœur à leur mort, car il porte sur sa tête la consécration de son Dieu. Pendant tout le temps de son naziréat, il sera saint pour l'Éternel. Si quelqu'un meurt subitement près de lui, et que sa tête consacrée devienne ainsi impure, il se rasera la tête le jour de sa purification, il se la rasera le septième jour. Le huitième jour, il apportera au sacrificateur deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, à l'entrée de la tente de la Rencontre. Le sacrificateur sacrifiera l'un comme victime pour le péché, et l'autre comme holocauste, et il fera pour lui l'expiation de son péché à l'occasion du mort. Le naziréen sanctifiera ainsi sa tête ce jour-là. Il consacrera (de nouveau) à l'Éternel le temps de son naziréat et il offrira un agneau d'un an en sacrifice de culpabilité; les jours précédents ne compteront pas, parce que son naziréat a été souillé. Voici la loi relative au naziréen. Le jour où il aura accompli le temps de son naziréat, on le fera venir à l'entrée de la tente de la Rencontre. Il présentera son oblation à l'Éternel: un agneau d'un an et sans défaut pour l'holocauste, une brebis d'un an et sans défaut pour le péché, et un bélier sans défaut pour le sacrifice de communion; une corbeille de pains sans levain, de gâteaux de fleur de farine pétris à l'huile et de galettes sans levain arrosées d'huile, avec leur offrande et leur libation. Le sacrificateur présentera ces offrandes devant l'Éternel et il offrira la victime pour le péché et l'holocauste; il offrira le bélier en sacrifice de communion à l'Éternel, en plus de la corbeille de pains sans levain; le sacrificateur présentera l'offrande et la libation. Le naziréen rasera, à l'entrée de la tente de la Rencontre, sa tête consacrée; il prendra les cheveux de sa tête consacrée et les mettra sur le feu qui (brûle) sous le sacrifice de communion. Le sacrificateur prendra l'épaule cuite du bélier, un gâteau sans levain de la corbeille et une galette sans levain; il les déposera entre les mains du naziréen, après qu'il aura rasé sa (tête) consacrée. Le sacrificateur, devant l'Éternel, fera le geste de les dédier: c'est une chose sainte, qui appartient au sacrificateur en plus de la poitrine qu'on dédie et de la cuisse qu'on prélève. Ensuite, le naziréen pourra boire du vin. Telle est la loi relative au naziréen qui fait un vœu; telle est son oblation à l'Éternel pour son naziréat, outre ce que lui permettront ses ressources. Il accomplira ce qui est ordonné pour le vœu qu'il a fait, selon la loi de son naziréat. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle à Aaron et à ses fils et dis: Vous bénirez ainsi les Israélites, vous leur direz: Que l'Éternel te bénisse et te garde! Que l'Éternel fasse briller sa face sur toi et t'accorde sa grâce! Que l'Éternel lève sa face vers toi et te donne la paix! C'est ainsi qu'ils mettront mon nom sur les Israélites, et je les bénirai. Lorsque Moïse eut achevé de dresser le tabernacle, il l'oignit et le consacra avec tous ses ustensiles, de même que l'autel avec tous ses ustensiles; il les oignit et les consacra. Alors les princes d'Israël, chefs de familles, présentèrent leur offrande: c'étaient les princes des tribus, ceux qui avaient présidé au dénombrement. Ils amenèrent leur oblation devant l'Éternel: six chars en forme de litières et douze bœufs, soit un char pour deux princes et un bœuf pour chaque (prince); ils les offrirent devant le tabernacle. L'Éternel parla à Moïse et dit: Prends (ces dons) de leur part, afin de les employer pour le service de la tente de la Rencontre; tu les donneras aux Lévites, à chacun en raison de son service. Moïse prit les chars et les bœufs, et il les remit aux Lévites. Il donna deux chars et quatre bœufs aux fils de Guerchôn, en raison de leur service; il donna quatre chars et huit bœufs aux fils de Merari, en raison de leur service, sous la conduite d'Itamar, fils du prêtre Aaron. Mais il n'en donna point aux fils de Qehath, parce que, chargés du service des choses saintes, ils devaient (les) porter sur les épaules. Les princes présentèrent une oblation pour l'inauguration de l'autel, le jour où on l'oignit; les princes présentèrent leur oblation devant l'autel. L'Éternel dit à Moïse: Les princes viendront, à raison d'un par jour, présenter leur oblation pour l'inauguration de l'autel. Celui qui présenta son oblation le premier jour fut Nahchôn, fils d'Amminadab, de la tribu de Juda. Son oblation: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande, une coupe d'or de 10 sicles pleine de parfum; un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste, un bouc, comme victime pour le péché; et pour le sacrifice de communion, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation de Nahchôn, fils d'Amminadab. Le second jour, Netanéel, fils de Tsouar, prince d'Issacar, présenta une oblation. Il présenta son oblation: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande; une coupe d'or de 10 sicles, pleine de parfum; un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste; un bouc, comme victime pour le péché; et, pour le sacrifice de communion, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation de Netanéel, fils de Tsouar. Le troisième jour, ce fut le prince des fils de Zabulon, Éliab, fils de Hélôn. Son oblation: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande; une coupe d'or de 10 sicles, pleine de parfum; un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste; un bouc, comme victime pour le péché; et, pour le sacrifice de communion, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation d'Éliab, fils de Hélôn. Le quatrième jour ce fut le prince des fils de Ruben, Élitsour, fils de Chedéour. Son oblation: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande; une coupe d'or de 10 sicles, pleine de parfum; un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste; un bouc, comme victime pour le péché; et, pour le sacrifice de communion, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation d'Élitsour, fils de Chedéour. Le cinquième jour, ce fut le prince des fils de Siméon, Cheloumiel, fils de Tsourichaddaï. Son oblation: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande; une coupe d'or de 10 sicles, pleine de parfum; un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste; un bouc, comme victime pour le péché; et, pour le sacrifice de communion, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation de Cheloumiel, fils de Tsourichaddaï. Le sixième jour, ce fut le prince des fils de Gad, Éliasaph, fils de Déouel. Son oblation: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande; une coupe d'or de 10 sicles pleine de parfum, un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste, un bouc, comme victime pour le péché; et, pour le sacrifice de communion, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation d'Éliasaph, fils de Déouel. Le septième jour, ce fut le prince des fils d'Éphraïm, Élichama, fils d'Ammihoud. Son oblation: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande; une coupe d'or de 10 sicles, pleine de parfum; un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste; un bouc, comme victime pour le péché; et, pour le sacrifice de communion, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation d'Élichama, fils d'Ammihoud. Le huitième jour, ce fut le prince des fils de Manassé, Gamliel, fils de Pedahtsour. Son oblation: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande; une coupe d'or de 10 sicles, pleine de parfum; un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste; un bouc, comme victime pour le péché; et, pour le sacrifice de communion, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation de Gamliel, fils de Pedahtsour. Le neuvième jour, ce fut le prince des fils de Benjamin, Abidân, fils de Guideoni. Son oblation: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande; une coupe d'or de 10 sicles, pleine de parfum; un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste; un bouc, comme victime pour le péché; et, pour le sacrifice de communion, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation d'Abidân, fils de Guideoni. Le dixième jour, ce fut le prince des fils de Dan, Ahiézer, fils d'Ammichaddaï. Son oblation: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande; une coupe d'or de 10 sicles pleine de parfum; un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste; un bouc, comme victime pour le péché; et, pour le sacrifice de communion, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation d'Ahiézer, fils d'Ammichaddaï. Le onzième jour, ce fut le prince des fils d'Aser, Paguiel, fils d'Okrân. Son oblation: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande; une coupe d'or de 10 sicles, pleine de parfum; un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste; un bouc, comme victime pour le péché; et, pour le sacrifice de communion, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation de Paguiel, fils d'Okrân. Le douzième jour, ce fut le prince des fils de Nephthali, Ahira, fils d'Énân. Son oblation: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande; une coupe d'or de 10 sicles, pleine de parfum; un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste; un bouc, comme victime pour le péché; et, pour le sacrifice de communion, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation d'Ahira, fils d'Énân. Tels furent (les dons) des princes d'Israël pour la dédicace de l'autel, le jour où on l'oignit. Douze plats d'argent, douze calices d'argent, douze coupes d'or; chaque plat d'argent pesait 130 sicles, et chaque calice 70 sicles, ce qui fit pour l'argent de ces ustensiles un total de 2 400 sicles, selon le sicle du sanctuaire; les douze coupes d'or pleines de parfum, à 10 sicles la coupe, selon le sicle du sanctuaire, firent un total de 120 sicles pour l'or des coupes. Total des animaux pour l'holocauste: douze taureaux, douze béliers, douze agneaux d'un an, avec les offrandes correspondantes. Douze boucs, comme victimes pour le péché. Total des animaux pour le sacrifice de communion: vingt-quatre bœufs, soixante béliers, soixante boucs, soixante agneaux d'un an. Tels furent (les dons pour) l'inauguration de l'autel, après son onction. Lorsque Moïse entrait dans la tente de la Rencontre pour parler avec l'Éternel, il entendait la voix qui lui parlait du haut du propitiatoire placé sur l'arche du Témoignage, entre les deux chérubins. Et il lui parlait. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle à Aaron et tu lui diras: Lorsque tu placeras les lampes, les sept lampes devront donner leur lumière vers le devant du chandelier. Aaron fit ainsi; il plaça les lampes sur le devant du chandelier, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Voici comment le chandelier était fait: il était d'or massif; jusqu'à son pied et à ses fleurs, il était d'or battu; l'on avait fait le chandelier d'après la vision que l'Éternel avait donnée à Moïse. L'Éternel parla à Moïse et dit: Prends les Lévites du milieu des Israélites et purifie-les. Voici comment tu les purifieras. Fais sur eux une aspersion d'eau pour le péché; qu'ils fassent passer le rasoir sur tout leur corps, qu'ils nettoient leurs vêtements et qu'ils se purifient. Ils prendront ensuite un jeune taureau, avec l'offrande correspondante de fleur de farine pétrie à l'huile; et tu prendras un autre jeune taureau comme victime pour le péché. Tu feras approcher les Lévites devant la tente de la Rencontre et tu assembleras toute la communauté des Israélites. Tu feras approcher les Lévites devant l'Éternel, et les Israélites poseront leurs mains sur les Lévites. Aaron fera devant l'Éternel le geste de dédier les Lévites de la part des Israélites; et ils seront consacrés au service de l'Éternel. Les Lévites poseront leurs mains sur la tête des taureaux; et tu offriras l'un comme victime pour le péché, et l'autre en holocauste à l'Éternel, afin de faire l'expiation pour les Lévites. Tu feras tenir les Lévites debout devant Aaron et devant ses fils, et tu feras le geste de les dédier à l'Éternel. Tu sépareras les Lévites du milieu des Israélites; et les Lévites m'appartiendront. Après cela, les Lévites viendront faire le service de la tente de la Rencontre. C'est ainsi que tu les purifieras et que tu feras le geste de les dédier. Car ils me sont entièrement consacrés du milieu des Israélites: je les ai pris pour moi à la place des premiers-nés, de tous les aînés parmi les Israélites. Car tout premier-né parmi les Israélites m'appartient, tant parmi les hommes que parmi les animaux; le jour où j'ai frappé tous les premiers-nés dans le pays d'Égypte, je me les suis consacrés. Et j'ai pris les Lévites à la place de tous les premiers-nés parmi les Israélites. J'ai donné les Lévites à Aaron et à ses fils, du milieu des Israélites, pour qu'ils fassent le service pour les Israélites dans la tente de la Rencontre, pour qu'ils fassent l'expiation pour les Israélites; ainsi les Israélites ne seront frappés d'aucune plaie, parce que les Israélites se seraient approchés du sanctuaire. Moïse, Aaron et toute la communauté des Israélites firent à l'égard des Lévites tout ce que l'Éternel avait ordonné à Moïse à leur sujet. Les Lévites se purifièrent et nettoyèrent leurs vêtements; Aaron fit devant l'Éternel le geste de les dédier et il fit l'expiation pour eux, afin de les purifier. Après cela, les Lévites vinrent faire leur service dans la tente de la Rencontre, sous la surveillance d'Aaron et de ses fils, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse touchant les Lévites. L'Éternel parla à Moïse et dit: Voici ce qui concerne les Lévites. Depuis l'âge de vingt-cinq ans et au-dessus, tout Lévite entrera en fonction pour (faire) le service de la tente de la Rencontre. À partir de l'âge de cinquante ans, il cessera ses fonctions et ne servira plus. Il assistera ses frères dans la tente de la Rencontre, pour prendre soin de ce qui est remis à leur garde; mais il ne fera plus de service. Tu agiras ainsi à l'égard des Lévites pour ce qui est remis à leur garde. L'Éternel parla à Moïse dans le désert du Sinaï, le premier mois de la seconde année après la sortie du pays d'Égypte. Il dit: Que les Israélites célèbrent la Pâque au temps fixé. Vous la célébrerez au temps fixé, le quatorzième jour de ce mois, entre les deux soirs; vous la célébrerez selon toutes les prescriptions et toutes les ordonnances qui s'y rapportent. Moïse parla aux Israélites, afin qu'ils célèbrent la Pâque. Et ils célébrèrent la Pâque le quatorzième jour du premier mois, entre les deux soirs, dans le désert du Sinaï; les Israélites agirent selon tout ce que l'Éternel avait ordonné à Moïse. Il y eut des hommes qui, se trouvant impurs à cause d'un mort, ne pouvaient pas célébrer la Pâque ce jour-là. Ils se présentèrent le même jour devant Moïse ainsi que devant Aaron; et ces hommes lui dirent: Nous sommes impurs à cause d'un mort; pourquoi serions-nous privés de présenter au temps fixé l'oblation de l'Éternel parmi les Israélites? Moïse leur dit: Attendez que j'apprenne ce que l'Éternel ordonne à votre sujet. Et l'Éternel parla à Moïse et dit: Parle aux Israélites et dis-leur: Si un homme parmi vous ou dans vos générations (à venir) est impur à cause d'un mort, ou est en voyage dans le lointain, il célébrera la Pâque en l'honneur de l'Éternel. C'est au second mois qu'on célébrera, le quatorzième jour, entre les deux soirs; on la mangera avec des pains sans levain et des herbes amères. On n'en laissera rien jusqu'au matin et l'on n'en brisera aucun os. On la célébrera selon tout ce qui est prescrit au sujet de la Pâque. Si celui qui est pur et qui n'est pas en voyage s'abstient de célébrer la Pâque, celui-là sera retranché de son peuple, parce qu'il n'a pas présenté l'oblation de l'Éternel au temps fixé, cet homme-là portera (le poids) de son péché. Si un immigrant en séjour chez vous célèbre la Pâque de l'Éternel, il se conformera à ce qui est prescrit et ordonné au sujet de la Pâque. Il y aura une même prescription parmi vous, pour l'immigrant comme pour l'autochtone. Le jour où le tabernacle fut dressé, la nuée couvrit le tabernacle, la tente du Témoignage; et, depuis le soir jusqu'au matin, elle eut sur le tabernacle l'aspect d'un feu. Il en fut continuellement ainsi: la nuée le couvrait, et de nuit elle avait l'aspect d'un feu. Quand la nuée s'élevait de dessus la tente, les Israélites partaient; et dans le lieu où demeurait la nuée, les Israélites campaient. Les Israélites partaient sur l'ordre de l'Éternel et campaient sur l'ordre de l'Éternel; ils campaient aussi longtemps que la nuée demeurait sur le tabernacle. Quand la nuée restait longtemps sur le tabernacle, les Israélites observaient le commandement de l'Éternel et ne partaient pas. S'il arrivait que la nuée soit peu de jours sur le tabernacle, ils campaient sur l'ordre de l'Éternel et partaient sur l'ordre de l'Éternel. S'il arrivait que la nuée y soit du soir au matin, et que la nuée s'élève le matin, ils partaient. Si la nuée s'élevait après un jour et une nuit, ils partaient. Si la nuée s'arrêtait sur le tabernacle deux jours ou un mois, ou une année, les Israélites campaient et ne partaient pas; et quand elle s'élevait, ils partaient. Ils campaient sur l'ordre de l'Éternel et ils partaient sur l'ordre de l'Éternel; ils observaient le commandement de l'Éternel, selon l'ordre que l'Éternel donnait à Moïse. L'Éternel parla à Moïse et dit: Fais-toi deux trompettes d'argent; tu les feras de métal massif. Elles te serviront pour la convocation de la communauté et pour le départ des camps. Quand on en sonnera, toute la communauté se réunira auprès de toi, à l'entrée de la tente de la Rencontre. Si l'on ne sonne que d'une (trompette), les princes, les chefs des milliers d'Israël, se réuniront auprès de toi. Quand vous sonnerez avec éclat, ceux qui campent à l'est partiront; quand vous sonnerez avec éclat pour la seconde fois, ceux qui campent au sud partiront; on sonnera avec éclat pour leur départ. Vous sonnerez aussi pour réunir l'assemblée, mais vous ne sonnerez pas avec éclat. Les fils d'Aaron, les sacrificateurs, sonneront des trompettes. Ce sera une prescription perpétuelle pour vous dans (toutes) vos générations. Lorsque, dans votre pays, vous irez à la guerre contre l'adversaire qui vous combattra, vous sonnerez des trompettes avec éclat, vous serez rappelés au souvenir de l'Éternel, votre Dieu, et vous serez sauvés de vos ennemis. Dans vos jours de joie, dans vos solennités et à vos nouvelles lunes, vous sonnerez des trompettes, en offrant vos holocaustes et vos sacrifices de communion, et elles vous mettront en souvenir devant votre Dieu. Je suis l'Éternel, votre Dieu. La seconde année, le second mois, le 20 du mois, la nuée s'éleva de dessus le tabernacle du Témoignage. Les Israélites partirent du désert du Sinaï, selon l'ordre fixé pour leur départ. La nuée s'arrêta dans le désert de Parân. Ils prirent ce premier départ sur l'ordre de l'Éternel par l'intermédiaire de Moïse. La bannière du camp des fils de Juda partit la première, avec ses corps d'armée. Le corps d'armée de Juda était commandé par Nahchôn, fils d'Amminadab; le corps d'armée de la tribu des fils d'Issacar, par Netanéel, fils de Tsouar; le corps d'armée de la tribu des fils de Zabulon, par Éliab, fils de Hélôn. Le tabernacle fut démonté; les fils de Guerchôn et les fils de Merari partirent, portant le tabernacle. La bannière du camp de Ruben partit avec ses corps d'armée. Le corps d'armée de Ruben était commandé par Élitsour, fils de Chedéour; le corps d'armée de la tribu des fils de Siméon, par Cheloumiel, fils de Tsourichaddaï; le corps d'armée de la tribu des fils de Gad, par Éliasaph, fils de Déouel. Les Qehatites partirent, portant le sanctuaire; et l'on dressait le tabernacle en attendant leur arrivée. La bannière du camp des fils d'Éphraïm partit, avec ses corps d'armée. Le corps d'armée d'Éphraïm était commandé par Élichama, fils d'Ammihoud; le corps d'armée de la tribu des fils de Manassé, par Gamliel, fils de Pedahtsour; le corps d'armée de la tribu des fils de Benjamin, par Abidân, fils de Guideoni. La bannière du camp des fils de Dan partit, avec ses corps d'armée: elle formait l'arrière-garde de tous les camps. Le corps d'armée de Dan était commandé par Ahiézer, fils d'Ammichaddaï; le corps d'armée de la tribu des fils d'Aser, par Paguiel, fils d'Okrân; le corps d'armée de la tribu des fils de Nephthali, par Ahira, fils d'Énân. Tel fut l'ordre de départ des Israélites, en corps d'armée; c'est ainsi qu'ils partirent. Moïse dit à Hobab, fils de Réouel, le Madianite, beau-père de Moïse: Nous partons pour le lieu dont l'Éternel a dit: Je vous le donnerai. Viens avec nous, et nous te ferons du bien, car l'Éternel a promis (de faire) du bien à Israël. (Hobab) lui répondit: Je n'irai pas; mais j'irai dans mon pays et dans ma parenté. (Moïse) dit: Ne nous quitte pas, je te prie; puisque tu connais les lieux où nous campons dans le désert, tu nous serviras de guide. Et si tu viens avec nous, nous te ferons jouir du bien que l'Éternel nous fera. Ils partirent de la montagne de l'Éternel (pour faire) route trois jours; l'arche de l'alliance de l'Éternel partit devant eux (pour faire) route trois jours et pour leur chercher un (lieu) de repos. La nuée de l'Éternel était au-dessus d'eux pendant le jour, lorsqu'ils partaient du camp. Quand l'arche partait, Moïse disait: Lève-toi, Éternel! et que tes ennemis soient dispersés! Que ceux qui te haïssent fuient devant ta face! Et quand on la reposait, il disait: Reviens, Éternel, aux myriades des milliers d'Israël! Le peuple murmura, et cela déplut à l'Éternel. Lorsque l'Éternel l'entendit, sa colère s'enflamma; le feu de l'Éternel s'alluma parmi eux et dévora l'extrémité du camp. Le peuple cria à Moïse. Moïse pria l'Éternel, et le feu s'apaisa. On donna à ce lieu le nom de Tabeéra, parce que le feu de l'Éternel s'était allumé parmi eux. Le ramassis de gens qui se trouvait au milieu d'Israël fut rempli de convoitise et même les Israélites recommencèrent à pleurer et dirent: Qui nous donnera de la viande à manger? Nous nous souvenons des poissons que nous mangions gratuitement en Égypte, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et de l'ail. Maintenant, notre gosier est desséché: plus rien! Nos yeux ne voient que de la manne. La manne ressemblait à de la graine de coriandre et avait l'apparence du bdellium. Le peuple se dispersait pour la recueillir; il la broyait avec des meules ou la pilait dans un mortier; il la cuisait au pot et en faisait des gâteaux. Elle avait le goût d'un biscuit à l'huile. Quand la rosée descendait la nuit sur le camp, la manne y descendait aussi. Moïse entendit le peuple qui pleurait, chacun dans son clan à l'entrée de sa tente. La colère de l'Éternel s'enflamma fortement, et cela déplut à Moïse. Moïse dit à l'Éternel: Pourquoi affliges-tu ton serviteur, et pourquoi n'ai-je pas obtenu ta faveur, que tu aies mis sur moi la charge de tout ce peuple? Est-ce moi qui ai conçu tout ce peuple? Est-ce moi qui l'ai engendré, pour que tu me dises: Porte-le sur ton sein, comme le tuteur porte un nourrisson, jusqu'au territoire que tu as juré à ses pères (de lui donner )? Où prendrai-je de la viande pour en donner à tout ce peuple? Car ils pleurent auprès de moi, en disant: Donne-nous de la viande à manger! Je ne puis pas, à moi seul, porter tout ce peuple, car il est trop lourd pour moi. Plutôt que de me traiter ainsi, tue-moi donc, si j'ai obtenu ta faveur, et que je n'arrête pas ma vue sur mon malheur. L'Éternel dit à Moïse: Rassemble auprès de moi soixante-dix des anciens d'Israël, de ceux que tu connais comme anciens et officiers du peuple; amène-les à la tente de la Rencontre et qu'ils s'y tiennent debout avec toi. Je descendrai, et là je te parlerai; je prendrai de l'esprit qui est sur toi et je le mettrai sur eux, afin qu'ils portent avec toi la charge du peuple, et que tu ne la portes pas à toi seul. Tu diras au peuple: Sanctifiez -vous pour demain, et vous mangerez de la viande, puisque vous avez pleuré aux oreilles de l'Éternel, en disant: Qui nous fera manger de la viande? Car nous étions bien en Égypte. L'Éternel vous donnera de la viande, et vous en mangerez. Vous en mangerez, non pas un jour, ni deux jours, ni cinq jours, ni dix jours, ni vingt jours, mais un mois entier, jusqu'à ce qu'elle vous sorte par les narines et qu'elle vous soit indigeste, parce que vous avez méprisé l'Éternel qui est au milieu de vous et parce que vous avez pleuré devant lui en disant: Pourquoi donc sommes-nous sortis d'Égypte? Moïse dit: 600 000 hommes de pied forment le peuple au milieu duquel je suis, et tu as dit: Je leur donnerai de la viande, et ils en mangeront un mois entier! Égorgera-t-on pour eux du menu et du gros bétail, en sorte qu'ils en aient assez? Ou rassemblera-t-on pour eux tous les poissons de la mer, en sorte qu'ils en aient assez? L'Éternel répondit à Moïse: La main de l'Éternel serait-elle trop courte? Tu verras maintenant si oui ou non ce que je t'ai dit arrivera. Moïse sortit et rapporta au peuple les paroles de l'Éternel. Il rassembla soixante-dix des anciens du peuple et les plaça autour de la tente. L'Éternel descendit dans la nuée et lui parla; il prit de l'esprit qui était sur lui et le mit sur les soixante-dix anciens. Et dès que l'Esprit reposa sur eux, ils se mirent à prophétiser, mais ils ne continuèrent pas. Deux hommes, l'un nommé Éldad, et l'autre Médad, étaient restés dans le camp, et l'esprit reposa sur eux; car ils étaient parmi les inscrits, cependant ils n'étaient pas sortis vers la tente; et ils se mirent à prophétiser dans le camp. Un jeune homme courut l'annoncer à Moïse et dit: Éldad et Médad prophétisent dans le camp. Josué, fils de Noun, assistant de Moïse depuis sa jeunesse, prit la parole et dit: Moïse, mon seigneur, empêche-les! Moïse lui répondit: Es-tu jaloux pour moi? Puisse tout le peuple de l'Éternel être composé de prophètes, et veuille l'Éternel mettre son Esprit sur eux! Et Moïse se retira dans le camp, lui et les anciens d'Israël. L'Éternel fit souffler un vent, qui de la mer amena des cailles et les rabattit sur le camp, jusqu'à environ une journée de chemin d'un côté et environ une journée de chemin de l'autre côté, autour du camp. Il y en avait environ deux coudées au-dessus de la surface de la terre. Pendant tout ce jour et toute la nuit, et pendant toute la journée du lendemain, le peuple se leva et ramassa les cailles; on en ramassa au moins dix homers. Ils les étendirent pour eux autour du camp. Comme la viande était encore entre leurs dents, sans être mâchée, la colère de l'Éternel s'enflamma contre le peuple, et l'Éternel frappa le peuple d'une très grande plaie. On donna à cet endroit le nom de Qibroth-Hattaava, parce qu'on y ensevelit le peuple rempli de désir. De Qibroth-Hattaava le peuple partit pour Hatséroth et s'arrêta à Hatséroth. Miryam et Aaron parlèrent contre Moïse au sujet de la femme Kouchite qu'il avait prise, car il avait pris une femme Kouchite. Ils dirent: Est-ce seulement par Moïse que l'Éternel parle? N'est-ce pas aussi par nous qu'il parle? Et l'Éternel l'entendit. Or, Moïse était un homme très humble, plus qu'aucun être humain sur la face de la terre. Soudain l'Éternel dit à Moïse, à Aaron et à Miryam: Sortez, vous trois, vers la tente de la Rencontre. Ils sortirent tous les trois. L'Éternel descendit dans la colonne de nuée et se tint à l'entrée de la tente. Il appela Aaron et Miryam, qui s'avancèrent tous les deux. Il dit: Écoutez bien mes paroles! Lorsqu'il y aura parmi vous un prophète, c'est dans une vision que moi, l'Éternel, je me ferai connaître à lui, c'est dans un songe que je lui parlerai. Il n'en est pas ainsi de mon serviteur Moïse. Il est fidèle dans toute ma maison. Je lui parle de vive voix, je (me) fais voir sans énigmes, et il contemple une représentation de l'Éternel. Pourquoi donc n'avez-vous pas craint de parler contre mon serviteur, contre Moïse? La colère de l'Éternel s'enflamma contre eux, et il s'en alla. La nuée se retira d'au-dessus de la tente; et voici que Miryam était frappée d'une lèpre, (blanche) comme la neige. Aaron se tourna vers Miryam, et (vit) qu'elle avait la lèpre. Alors Aaron dit à Moïse: De grâce, mon seigneur, ne nous fais pas porter le (poids du) péché que nous avons eu la folie de commettre! Oh! qu'elle ne soit pas comme (l'enfant) mort-né, dont la chair est à moitié consumée quand il sort du sein de sa mère! Moïse cria à l'Éternel en disant: Ô Dieu, je te prie, guéris-la! Et l'Éternel dit à Moïse: Si son père lui avait craché au visage, ne serait-elle pas dans la confusion pendant sept jours? Qu'elle soit exclue du camp pendant sept jours; après quoi, elle y sera réintégrée. Miryam fut exclue du camp pendant sept jours; et le peuple ne partit pas, jusqu'à ce que Miryam y ait été réintégrée. Après cela, le peuple partit de Hatséroth et campa dans le désert de Parân. L'Éternel parla à Moïse et dit: Envoie des hommes pour explorer le pays de Canaan que je donne aux Israélites. Vous enverrez un homme de chaque tribu de leurs pères; chacun d'eux sera un prince. Moïse les envoya du désert de Parân, d'après l'ordre de l'Éternel; tous ces hommes étaient chefs des Israélites. Voici leurs noms: Pour la tribu de Ruben: Chammoua, fils de Zakkour; pour la tribu de Siméon: Chaphath, fils de Hori; pour la tribu de Juda: Caleb, fils de Yephounné; pour la tribu d'Issacar: Yigal, fils de Joseph; pour la tribu d'Éphraïm: Hochéa, fils de Noun; pour la tribu de Benjamin: Palti, fils de Raphou; pour la tribu de Zabulon: Gaddiel, fils de Sodi; pour la tribu de Joseph, pour la tribu de Manassé: Gaddi, fils de Sousi; pour la tribu de Dan: Ammiel, fils de Guemalli; pour la tribu d'Aser: Setour, fils de Mikaël; pour la tribu de Nephthali: Nahbi, fils de Vophsi; pour la tribu de Gad: Guéouel, fils de Maki. Tels sont les noms des hommes que Moïse envoya pour explorer le pays. Moïse donna à Hochéa, fils de Noun, le nom de Josué. Moïse les envoya pour explorer le pays de Canaan. Il leur dit: Montez ici, par le Négueb, puis vous monterez sur la montagne. Vous verrez le pays, ce qu'il est, et le peuple qui l'habite, s'il est fort ou faible, s'il est en petit ou en grand nombre; ce qu'est le pays où il habite, s'il est bon ou mauvais; ce que sont les villes où il habite, campements ou forteresses; ce qu'est le terrain, s'il est gras ou maigre, s'il s'y trouve des arbres ou s'il n'y en a point. Fortifiez-vous. Prenez des fruits du pays. C'était le temps des premiers raisins. Ils montèrent et ils explorèrent le pays, depuis le désert de Tsîn jusqu'à Rehob, à l'entrée de Hamath. Ils montèrent dans le Négueb et ils allèrent jusqu'à Hébron, où étaient Ahimân, Chéchaï et Talmaï, enfants d'Anaq. Hébron avait été bâtie sept ans avant Tsoân en Égypte. Ils arrivèrent jusqu'à la vallée d'Échkol, où ils coupèrent un sarment de vigne avec une grappe de raisin, qu'ils portèrent à deux au moyen d'une perche; (ils prirent) aussi des grenades et des figues. On appela cet endroit vallée d'Échkol, à cause de la grappe que les Israélites y coupèrent. Ils furent de retour de l'exploration du pays au bout de quarante jours. À leur arrivée, ils se rendirent auprès de Moïse, d'Aaron et de toute la communauté des Israélites, à Qadech dans le désert de Parân. Ils leur firent un rapport, ainsi qu'à toute la communauté, et leur montrèrent les fruits du pays. Voici ce qu'ils racontèrent à Moïse: Nous sommes arrivés dans le pays où tu nous as envoyés. C'est bien un pays découlant de lait et de miel, et en voici les fruits. Mais le peuple qui habite ce pays est puissant, les villes sont fortifiées, très grandes; nous y avons même vu des enfants d'Anaq. Les Amalécites habitent le pays du Négueb; les Hittites, les Yebousiens et les Amoréens habitent la montagne; et les Cananéens habitent près de la mer et sur les rives du Jourdain. Caleb fit taire le peuple, (qui murmurait) contre Moïse. Il dit: Montons, et nous prendrons possession du pays; car nous en serons vainqueurs! Mais les hommes qui étaient montés avec lui dirent: Nous ne pouvons pas monter pour combattre ce peuple, car il est plus fort que nous. Et ils décrièrent devant les fils d'Israël le pays qu'ils avaient exploré. Ils dirent: Le pays que nous avons parcouru, pour l'explorer, est un pays qui dévore ses habitants; tout le peuple que nous y avons vu, se compose d'hommes d'une haute taille; nous avons vu là les géants, fils d'Anaq, de la race des géants: nous étions à nos yeux comme des sauterelles, et c'est ce que nous étions aussi à leurs yeux! Toute la communauté éleva la voix et poussa des cris, et le peuple pleura pendant cette nuit-là. Tous les Israélites murmurèrent contre Moïse et Aaron, et toute la communauté leur dit: Que ne sommes-nous morts dans le pays d'Égypte, ou que ne sommes-nous morts dans ce désert! Pourquoi l'Éternel nous fait-il entrer dans ce pays, pour tomber par l'épée? Nos femmes et nos petits enfants deviendront une proie. Ne vaut-il pas mieux pour nous retourner en Égypte? Et ils se dirent l'un à l'autre: Donnons-nous un chef et retournons en Égypte. Moïse et Aaron tombèrent face contre terre, devant toute l'assemblée de la communauté des Israélites. Et, parmi ceux qui avaient exploré le pays, Josué, fils de Noun, et Caleb, fils de Yephounné, déchirèrent leurs vêtements et parlèrent ainsi à toute la communauté des Israélites: Le pays que nous avons parcouru, pour l'explorer, est un pays très, très bon. Si l'Éternel nous est favorable, il nous fera entrer dans ce pays et nous le donnera: c'est un pays découlant de lait et de miel. Seulement, ne soyez pas rebelles contre l'Éternel et ne craignez pas les gens de ce pays, car ils nous serviront de pâture, ils n'ont plus d'ombrage pour les couvrir; l'Éternel est avec nous, ne les craignez pas! Toute la communauté parlait de les lapider, lorsque la gloire de l'Éternel apparut sur la tente de la Rencontre, devant tous les Israélites. Et l'Éternel dit à Moïse: Jusques à quand ce peuple m'outragera-t-il? Jusques à quand ne croira-t-il pas en moi, malgré tous les signes que j'ai opérés au milieu de lui? Je le frapperai par la peste et je le déposséderai; mais je ferai de toi une nation plus grande et plus puissante que lui. Moïse dit à l'Éternel: Les Égyptiens l'apprendront, eux du milieu desquels tu as fait monter ce peuple par ta force, et ils le diront aux habitants de ce pays. Ils ont appris que toi, l'Éternel, tu es au milieu de ce peuple; que tu apparais face à face, toi, l'Éternel; que ta nuée se tient sur eux; que tu marches devant eux le jour dans une colonne de nuée, et la nuit dans une colonne de feu. Si tu fais mourir ce peuple comme un seul homme, les nations qui ont entendu parler de toi diront: L'Éternel n'avait pas le pouvoir de faire entrer ce peuple dans le pays qu'il avait juré de lui donner: c'est pour cela qu'il l'a égorgé dans le désert. Maintenant, que la puissance du Seigneur se montre dans sa grandeur, comme tu l'as déclaré en disant: « L'Éternel est lent à la colère et riche en bienveillance, il pardonne la faute et le crime; mais il ne tient pas (le coupable) pour innocent, et il punit la faute des pères sur les fils jusqu'à la troisième et la quatrième génération. » Pardonne je t'en prie, la faute de ce peuple selon la grandeur de ta bonté, comme tu as pardonné à ce peuple depuis l'Égypte jusqu'ici. Et l'Éternel dit: Je pardonne comme tu l'as dit. Mais, je suis vivant! et la gloire de l'Éternel remplira toute la terre. Tous les hommes qui ont vu ma gloire et les signes que j'ai opérés en Égypte et dans le désert, qui m'ont tenté déjà dix fois et qui n'ont pas écouté ma voix, tous ceux-là ne verront pas le pays que j'ai juré à leurs pères (de leur donner), tous ceux qui m'ont outragé ne le verront pas. Et parce que mon serviteur Caleb a été animé d'un autre esprit et qu'il a pleinement suivi ma voie, je le ferai entrer dans le pays où il s'est rendu, et sa descendance en prendra possession. Les Amalécites et les Cananéens habitent la vallée: demain, tournez-vous et partez pour le désert, dans la direction de la mer des Joncs. L'Éternel parla à Moïse et à Aaron et dit: Jusques à quand (laisserai-je) cette communauté méchante murmurer contre moi? J'ai entendu les murmures des fils d'Israël qui murmuraient contre moi. Dis-leur: Je suis vivant! – oracle de l'Éternel – je vous traiterai certainement selon ce que vous avez dit à mes oreilles. Vos cadavres tomberont dans ce désert. Vous tous, que l'on a dénombrés, en vous comptant depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, et qui avez murmuré contre moi, vous n'entrerez pas dans le pays que j'avais promis de vous faire habiter, excepté Caleb, fils de Yephounné, et Josué, fils de Noun. Et vos petits enfants, dont vous avez dit: Ils deviendront une proie! je les y ferai entrer, et ils connaîtront le pays que vous avez dédaigné. Vos cadavres, à vous, tomberont dans ce désert; et vos fils seront nomades quarante années dans le désert et porteront le poids de vos infidélités, jusqu'à ce que vos cadavres soient tous tombés dans le désert. Selon le nombre de jours que vous avez mis à explorer le pays, c'est-à-dire quarante jours, vous porterez (le poids) de vos fautes quarante années, une année pour chaque jour; et vous connaîtrez ma disgrâce. Moi, l'Éternel, j'ai parlé, et c'est ainsi que je traiterai cette communauté méchante qui s'est liguée contre moi: ils tomberont tous dans ce désert, ils y mourront. Les hommes que Moïse avait envoyés explorer le pays et qui, à leur retour, avaient fait murmurer contre lui toute la communauté, en décriant le pays; ces hommes, qui avaient âprement décrié le pays, moururent (frappés) d'une plaie devant l'Éternel. Josué, fils de Noun, et Caleb, fils de Yephounné, restèrent seuls vivants parmi ces hommes qui étaient allés explorer le pays. Moïse rapporta ces paroles à tous les Israélites, et le peuple mena grand deuil. Ils se levèrent de bon matin et montèrent au sommet de la montagne, en disant: Nous voici! nous monterons à l'endroit dont a parlé l'Éternel, car nous avons péché. Moïse dit: Pourquoi transgressez-vous l'ordre de l'Éternel? Cela ne réussira pas. Ne montez pas! car l'Éternel n'est point au milieu de vous. Ne vous faites pas battre par vos ennemis. Car les Amalécites et les Cananéens sont là devant vous, et vous allez tomber par l'épée. Parce que vous vous êtes détournés de l'Éternel, l'Éternel ne sera pas avec vous. Ils s'obstinèrent à monter au sommet de la montagne; mais l'arche de l'alliance de l'Éternel et Moïse ne bougèrent pas du milieu du camp. Alors descendirent les Amalécites et les Cananéens qui habitaient cette montagne; ils les battirent et les taillèrent en pièces jusqu'à Horma. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle aux Israélites et tu leur diras: Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne (pour y établir) vos demeures, et que vous ferez à l'Éternel (un sacrifice) consumé par le feu, soit un holocauste, soit un sacrifice en accomplissement d'un vœu ou en offrande volontaire, ou bien dans vos solennités, pour produire avec votre gros et votre menu bétail une agréable odeur à l'Éternel, celui qui fera son oblation à l'Éternel présentera en offrande un dixième de fleur de farine pétrie dans un quart de hîn d'huile, et tu feras une libation d'un quart de hîn de vin, avec l'holocauste ou le sacrifice, pour chaque agneau. Pour un bélier, tu feras une offrande de deux dixièmes de fleur de farine pétrie dans un tiers de hîn d'huile, et une libation d'un tiers de hîn de vin, tu l'offriras en agréable odeur à l'Éternel. Si tu offres un veau, soit comme holocauste, soit comme sacrifice en accomplissement d'un vœu, ou comme (sacrifice de) communion à l'Éternel, on présentera en offrande, avec le veau, trois dixièmes de fleur de farine pétrie dans un demi-hîn d'huile, et tu présenteras une libation d'un demi-hîn de vin: c'est (un sacrifice) consumé par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel. On fera ainsi pour chaque bœuf, pour chaque bélier, pour chaque petit des brebis ou des chèvres. Vous ferez ainsi pour chacune des victimes d'après leur nombre. Chaque autochtone présentera de la sorte ces offrandes, lorsqu'il offrira (un sacrifice) consumé par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel. Si un immigrant séjourne chez vous, ou se trouve au milieu de vous dans vos générations (à venir), et qu'il offre (un sacrifice) consumé par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel, il l'offrira de la même manière que vous. Il y aura une seule prescription pour toute l'assemblée, pour vous et pour l'immigrant en séjour; ce sera une prescription perpétuelle pour (toutes) vos générations; il en sera de l'immigrant comme de vous, devant l'Éternel. Il y aura une seule loi, et une seule ordonnance pour vous et pour l'immigrant en séjour parmi vous. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle aux Israélites; tu leur diras: Quand vous serez arrivés dans le pays où je vous fais entrer, et que vous mangerez du pain de ce pays, vous prélèverez une offrande pour l'Éternel. Vous prélèverez un gâteau, les prémices de votre pâte; vous le prélèverez comme ce qu'on prélève de l'aire. Vous donnerez en prélèvement pour l'Éternel (une offrande) des prémices de votre pâte dans (toutes) vos générations. Si vous péchez involontairement et si vous n'exécutez pas tous ces commandements dont l'Éternel à parlé à Moïse, tout ce que l'Éternel vous a ordonné par l'intermédiaire de Moïse, depuis le jour où l'Éternel a donné des commandements et plus tard dans vos générations (à venir); si l'action a été commise involontairement, sans que la communauté s'en soit aperçue, toute la communauté offrira un jeune taureau en holocauste d'une agréable odeur à l'Éternel, avec son offrande et sa libation, selon l'ordonnance, elle offrira encore un bouc en sacrifice pour le péché. Le sacrificateur fera l'expiation pour toute la communauté des Israélites, et il leur sera pardonné; car il s'agit d'une faute involontaire, et ils ont apporté leur oblation consumée par le feu en l'honneur de l'Éternel et leur victime pour le péché devant l'Éternel à cause de leur faute involontaire. Il sera pardonné à toute la communauté des Israélites et à l'immigrant en séjour au milieu d'eux, pour tout le peuple, car (il s'agit d'une faute commise) involontairement. Si c'est une seule personne qui a péché involontairement, elle offrira une chèvre d'un an en sacrifice pour le péché. Le sacrificateur fera l'expiation pour la personne qui a commis une inadvertance en péchant involontairement devant l'Éternel; quand il aura fait l'expiation pour elle, il lui sera pardonné. Quand on agira involontairement, il y aura une même loi pour l'autochtone d'entre les Israélites et pour l'immigrant en séjour au milieu d'eux. Mais si quelqu'un parmi les autochtones ou parmi les immigrants agit d'une manière délibérée, il blasphème l'Éternel; celui-là sera retranché du milieu de son peuple. Il a méprisé la parole de l'Éternel et il a violé son commandement: cette personne sera retranchée, elle portera (le poids de) sa faute. Comme les Israélites étaient dans le désert, on trouva un homme qui ramassait du bois le jour du sabbat. Ceux qui l'avaient trouvé ramassant du bois l'amenèrent à Moïse, à Aaron et à toute la communauté. On le plaça sous (bonne) garde, car ce qu'on devait lui faire n'avait pas été déclaré. L'Éternel dit à Moïse: Cet homme sera puni de mort; toute la communauté le lapidera hors du camp. Toute la communauté le fit sortir du camp et le lapida, et il mourut, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. L'Éternel dit à Moïse: Parle aux Israélites, et tu leur diras qu'à (chaque) génération ils se fassent une frange au bord de leurs vêtements, et qu'ils mettent un cordon violet sur cette frange du bord (de leurs vêtements). Vous aurez cette frange, vous la regarderez et vous vous souviendrez de tous les commandements de l'Éternel pour les mettre en pratique, et vous ne suivrez pas les désirs de vos cœurs et de vos yeux qui vous conduiraient à vous prostituer. Vous vous souviendrez ainsi de tous mes commandements, vous les mettrez en pratique et vous serez saints pour votre Dieu. Je suis l'Éternel, votre Dieu, qui vous ai fait sortir du pays d'Égypte, pour être votre Dieu. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Qoré, fils de Yitsehar, fils de Qehath, fils de Lévi, avec Datan et Abiram, fils d'Éliab, et Ôn, fils de Péleth, tous trois fils de Ruben, prirent (l'initiative) de se soulever contre Moïse, avec deux cent cinquante hommes des Israélites, des princes de la communauté, de ceux que l'on convoquait aux réunions et qui étaient des gens de renom. Ils s'assemblèrent contre Moïse et contre Aaron et leur dirent: C'en est assez! car toute la communauté, tous sont saints, et l'Éternel est au milieu d'eux. Pourquoi vous élevez-vous au-dessus de l'assemblée de l'Éternel? Quand Moïse eut entendu cela, il tomba face contre terre. Il parla à Qoré et à toute sa troupe, en disant: Demain matin, l'Éternel fera connaître qui est à lui et qui est saint, et il le fera approcher de lui; il fera approcher de lui celui qu'il choisira. Faites ceci: Prenez des brasiers, Qoré et toute sa troupe. Demain, mettez-y du feu et placez-y du parfum devant l'Éternel; l'homme que l'Éternel choisira, c'est lui qui sera saint. C'en est assez, fils de Lévi! Moïse dit à Qoré: Écoutez donc, fils de Lévi! Est-ce trop peu pour vous que le Dieu d'Israël vous ait mis à part de la communauté d'Israël, en vous faisant approcher de lui, pour vous employer au service du tabernacle de l'Éternel et vous placer devant la communauté afin de l'assister? Il vous a fait approcher de lui, toi et tous tes frères, les fils de Lévi avec toi, et vous réclamez encore le sacerdoce! C'est à cause de cela que toi et toute ta troupe, vous vous liguez contre l'Éternel! En effet, qui est Aaron, pour que vous murmuriez contre lui? Moïse envoya appeler Datan et Abiram, fils d'Éliab. Mais ils dirent: Nous ne monterons pas! Est-ce trop peu que tu nous aies fait monter d'un pays découlant de lait et de miel afin de nous faire mourir au désert? Vas-tu encore t'imposer à nous? Ce n'est pas dans un pays découlant de lait et de miel que tu nous as fait entrer, ce ne sont pas des champs et des vignes que tu nous as donnés en héritage. Imagines-tu que ces gens sont aveugles? Nous ne monterons pas! Moïse fut très irrité et dit à l'Éternel: N'aie pas égard à leur offrande. Je ne leur ai pas même pris un âne et je n'ai fait de mal à aucun d'eux. Moïse dit à Qoré: Toi et toute ta troupe, trouvez-vous demain devant l'Éternel, avec Aaron. Prenez chacun votre brasier, mettez-y du parfum et présentez devant l'Éternel chacun votre brasier: (il y aura) deux cent cinquante brasiers; Aaron et toi, (vous prendrez aussi) chacun votre brasier. Ils prirent chacun leur brasier, y mirent du feu, y placèrent du parfum et se tinrent à l'entrée de la tente de la Rencontre avec Moïse et Aaron. Et Qoré assembla contre eux toute la troupe, à l'entrée de la tente de la Rencontre. Alors la gloire de l'Éternel apparut à toute la communauté. L'Éternel parla à Moïse et à Aaron et dit: Séparez-vous du milieu de cette communauté, et je les exterminerai en un seul instant. Ils tombèrent face contre terre et dirent: Ô Dieu, Dieu des esprits de toute chair! Un seul homme aurait péché et tu serais indigné contre toute la communauté? L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle à la communauté et dis: Retirez-vous de toutes parts loin de la demeure de Qoré, de Datan et d'Abiram. Moïse se leva et se rendit vers Datan et Abiram; et les anciens d'Israël s'y rendirent à sa suite. Il parla à la communauté et dit: Éloignez-vous des tentes de ces hommes méchants et ne touchez à rien de ce qui leur appartient, de peur d'être emportés à cause de tous leurs péchés. Ils se retirèrent de tous côtés loin de la demeure de Qoré, de Datan et d'Abiram. Datan et Abiram sortirent et se tinrent à l'entrée de leurs tentes, avec leurs femmes, leurs fils et leurs petits enfants. Moïse dit: À ceci vous reconnaîtrez que l'Éternel m'a envoyé pour accomplir toutes ces œuvres, (et que je n'agis) pas de moi-même. Si ces gens meurent comme tous les hommes meurent, s'ils subissent le sort commun à tous les hommes, ce n'est pas l'Éternel qui m'a envoyé; mais si l'Éternel fait une chose inouïe, si le sol ouvre sa bouche pour les engloutir avec tout ce qui leur appartient, et qu'ils descendent vivants dans le séjour des morts, vous reconnaîtrez alors que ces gens ont outragé l'Éternel. Comme il achevait de prononcer toutes ces paroles, le sol qui était sous eux se fendit. La terre ouvrit sa bouche et les engloutit, eux et leurs maisons, avec tous les gens de Qoré et tous leurs biens. Ils descendirent vivants dans le séjour des morts, eux et tout ce qui leur appartenait; la terre les recouvrit, et ils disparurent du milieu de l'assemblée. Tout Israël, qui était autour d'eux, s'enfuit à leur cri, en disant: Surtout, que la terre ne nous engloutisse pas! Un feu sortit d'auprès de l'Éternel et consuma les deux cent cinquante hommes qui présentaient le parfum. L'Éternel parla à Moïse et dit: Dis à Éléazar, fils du sacrificateur Aaron, d'enlever de l'incendie les brasiers et d'en répandre au loin le feu, car ils sont sacrés. Avec les brasiers de ces gens qui ont péché au prix de leur vie, que l'on fasse des lames étirées pour le revêtement de l'autel. Puisqu'ils ont été présentés devant l'Éternel et qu'ils sont sacrés, ils seront un signe pour les Israélites. Le sacrificateur Éléazar prit les brasiers de bronze qu'avaient présentés les victimes de l'incendie, et il en fit des lames pour le revêtement de l'autel. C'est un mémorial pour les Israélites, afin qu'aucun étranger à la descendance d'Aaron ne s'approche pour offrir du parfum devant l'Éternel et ne soit comme Qoré et comme sa troupe, selon ce que l'Éternel avait déclaré par l'intermédiaire de Moïse. Dès le lendemain, toute la communauté des Israélites murmura contre Moïse et Aaron, en disant: C'est vous qui avez fait mourir le peuple de l'Éternel. Comme la communauté s'assemblait contre Moïse et Aaron, et comme ils se tournaient vers la tente de la Rencontre, voici que la nuée la couvrit et que la gloire de l'Éternel apparut. Moïse et Aaron arrivèrent devant la tente de la Rencontre. L'Éternel parla à Moïse et dit: Retirez-vous du milieu de cette communauté, et je les exterminerai en un instant. Ils tombèrent face contre terre. Moïse dit à Aaron: Prends le brasier, mets-y du feu pris sur l'autel, places-y du parfum, va promptement vers la communauté et fais pour eux l'expiation; car l'indignation de l'Éternel a éclaté, la plaie a commencé. Aaron prit (le brasier), comme Moïse l'avait dit, et courut au milieu de l'assemblée; et voici que la plaie avait commencé parmi le peuple. Il offrit le parfum et fit l'expiation pour le peuple. Il se plaça entre les morts et les vivants, et la plaie fut arrêtée. Il y eut 14 700 morts de la plaie, outre ceux qui étaient morts à cause de Qoré. Aaron retourna auprès de Moïse, à l'entrée de la tente de la Rencontre. La plaie était arrêtée. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle aux Israélites, et fais-toi donner par eux un bâton selon leurs familles, soit douze bâtons de la part de tous leurs princes selon leurs familles. Tu écriras le nom de chacun sur son bâton. Tu écriras le nom d'Aaron sur le bâton de Lévi; car il y aura un bâton pour chaque chef de leurs familles. Tu les déposeras dans la tente de la Rencontre, devant le Témoignage, où je me rencontre avec vous. L'homme que je choisirai sera celui dont le bâton bourgeonnera, et je ferai cesser devant moi les murmures que profèrent contre vous les Israélites. Moïse parla aux Israélites; et tous leurs princes lui donnèrent un bâton, chaque prince un bâton, selon leurs familles, soit douze bâtons; le bâton d'Aaron était au milieu de leurs bâtons. Moïse déposa les bâtons devant l'Éternel dans la tente du Témoignage. Le lendemain, lorsque Moïse entra dans la tente du Témoignage, voici que le bâton d'Aaron, pour la famille de Lévi, avait bourgeonné: il avait fait éclore des bourgeons, produit des fleurs et mûri des amandes. Moïse retira de devant l'Éternel tous les bâtons (et les porta) à tous les Israélites; ils les virent et reprirent chacun son bâton. L'Éternel dit à Moïse: Reporte le bâton d'Aaron devant le Témoignage, pour être conservé comme un signe pour les rebelles, afin que tu fasses cesser devant moi leurs murmures et qu'ils ne meurent pas. Moïse fit ainsi; il agit comme l'Éternel le lui avait ordonné. Les Israélites dirent à Moïse: Voici, nous expirons, nous périssons, nous périssons tous! Quiconque s'approche du tabernacle de l'Éternel meurt. Nous faudra-t-il tous expirer? L'Éternel dit à Aaron: Toi, tes fils et ta famille avec toi, vous porterez (le poids de toute) faute (commise dans le) sanctuaire; toi et tes fils avec toi, vous porterez (le poids de toute) faute de votre sacerdoce. Fais aussi approcher avec toi tes frères, la tribu de Lévi, la tribu de ton père, afin qu'ils te soient attachés et qu'ils t'assistent, tandis que toi et tes fils avec toi, vous serez devant la tente du Témoignage. Ils observeront ton ordre et auront la garde de toute la tente; mais ils ne s'approcheront ni des ustensiles sacrés, ni de l'autel, de peur que vous ne mouriez, eux et vous. Ils te seront attachés et ils auront la garde de la tente de la Rencontre pour tout le service de la tente. Aucun étranger n'approchera de vous. Vous aurez la garde du sanctuaire et la garde de l'autel, afin que l'indignation (de l'Éternel) n'éclate pas contre les Israélites. Voici que j'ai pris vos frères les Lévites parmi les Israélites: donnés à l'Éternel, ils vous sont remis en don pour faire le service de la tente de la Rencontre. Toi, et tes fils avec toi, vous observerez (les fonctions de) votre sacerdoce pour tout ce qui concerne l'autel et pour ce qui est à l'intérieur, au-delà du voile: vous en ferez le service. Votre sacerdoce est un service duquel je vous fais don. L'étranger qui approchera sera puni de mort. L'Éternel dit à Aaron: Et moi, voici que je te donne la garde des (offrandes) prélevées pour moi, je te les donne ainsi qu'à tes fils, avec tout ce que consacrent les Israélites, comme (droit d') onction, par une prescription perpétuelle. Voici ce qui t'appartiendra parmi les choses très saintes qui ne sont pas consumées par le feu: toutes leurs oblations, toutes leurs offrandes, tous leurs (sacrifices pour le) péché et tous les (sacrifices de) culpabilité qu'ils m'offriront; ces choses très saintes seront pour toi et pour tes fils. Tu en mangeras en tant que choses très saintes; tout mâle en mangera; elles seront saintes pour toi. Voici encore ce qui t'appartiendra: le prélèvement sur les dons des Israélites avec tout ce que l'on offrira avec le geste de le dédier, je te les donne à toi, à tes fils et à tes filles avec toi, par une prescription perpétuelle. Quiconque sera pur dans ta maison en mangera. Je te donne les prémices qu'ils offriront à l'Éternel: tout ce qu'il y aura de meilleur en huile, tout ce qu'il y aura de meilleur en vin nouveau et en blé. Les premiers produits de leur terre, qu'ils apporteront à l'Éternel, seront pour toi. Quiconque sera pur dans ta maison en mangera. Tout ce qui sera voué à l'interdit en Israël sera pour toi. Tout premier-né de toute chair, qu'ils offriront à l'Éternel, hommes et bêtes, sera pour toi. Seulement, tu prendras une rançon pour le premier-né de l'homme, et tu prendras une rançon pour le premier-né d'un animal impur. Leur rançon que tu prendras dès l'âge d'un mois, d'après ton estimation, sera de cinq sicles d'argent, selon le sicle du sanctuaire qui est de vingt guéras. Mais tu ne prendras pas de rançon pour le premier-né de la vache, ni pour le premier-né de la brebis, ni pour le premier-né de la chèvre; ce sont des (victimes) saintes. Tu répandras leur sang sur l'autel et tu brûleras leur graisse en (sacrifice) consumé par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel. Leur chair sera pour toi, comme la poitrine qu'on dédie et comme la cuisse droite. Je te donne, à toi, à tes fils et à tes filles avec toi, par une prescription perpétuelle, tout ce que les Israélites prélèveront sur leurs saintes offrandes à l'Éternel. C'est une alliance inviolable à perpétuité devant l'Éternel, pour toi et pour ta descendance avec toi. L'Éternel dit à Aaron: Tu n'auras pas d'héritage dans leur pays, et il n'y aura point de part pour toi au milieu d'eux; c'est moi qui suis ta part et ton héritage au milieu des Israélites. Je donne comme héritage aux fils de Lévi toute dîme en Israël, en échange du service qu'ils font, le service de la tente de la Rencontre. Les Israélites n'approcheront plus de la tente de la Rencontre, de peur qu'ils ne se chargent d'un péché et qu'ils ne meurent. Les Lévites feront le service de la tente de la Rencontre et porteront (le poids de) leur faute. Ce sera une prescription perpétuelle dans (toutes) vos générations; ils ne recevront pas d'héritage au milieu des Israélites. Je donne comme héritage aux Lévites les dîmes que les Israélites prélèveront pour l'Éternel; c'est pourquoi j'ai dit à leur égard: Ils ne recevront pas d'héritage au milieu des Israélites. L'Éternel parla à Moïse et dit: Tu parleras aux Lévites et tu leur diras: Lorsque vous recevrez des Israélites la dîme que je vous donne de leur part comme votre héritage, vous en prélèverez une offrande pour l'Éternel, une dîme de la dîme; et votre prélèvement vous sera compté comme le blé (qu'on prélève) de l'aire et comme la pleine cuvée (qu'on prélève) du pressoir. C'est ainsi que vous prélèverez, vous aussi, une offrande pour l'Éternel sur toutes les dîmes que vous recevrez des fils d'Israël, et vous donnerez au sacrificateur Aaron l'offrande que vous en aurez prélevée pour l'Éternel. Sur tous les dons qui vous seront faits, vous prélèverez chaque offrande pour l'Éternel; sur tout ce qu'il y aura de meilleur, (vous prélèverez) la portion consacrée. Tu leur diras: Quand vous en aurez prélevé le meilleur, la dîme sera comptée aux Lévites comme le revenu de l'aire et comme le revenu de la cuve. Vous la mangerez en un lieu quelconque, vous et votre famille; car c'est votre salaire en échange du service que vous faites dans la tente de la Rencontre. Vous ne serez chargés pour cela d'aucun péché, quand vous en aurez prélevé le meilleur, vous ne profanerez pas les (offrandes) saintes des Israélites et vous ne mourrez pas. L'Éternel parla à Moïse et à Aaron et dit: Voici ce qui est prescrit par la loi que l'Éternel a commandée, en disant: Parle aux Israélites, et qu'ils t'amènent une vache rousse, sans malformation, sans défaut et qui n'ait pas porté le joug. Vous la remettrez au sacrificateur Éléazar, qui la fera sortir du camp, et on l'égorgera devant lui. Le sacrificateur Éléazar prendra du sang de la vache avec le doigt et il fera sept fois l'aspersion de ce sang sur le devant de la tente de la Rencontre. On consumera la vache sous ses yeux; on consumera sa peau, sa chair et son sang, avec ses excréments. Le sacrificateur prendra du bois de cèdre, de l'hysope et du cramoisi, et il les jettera au milieu des flammes qui consumeront la vache. Le sacrificateur nettoiera ses vêtements et lavera son corps dans l'eau; puis il rentrera dans le camp, mais le sacrificateur sera impur jusqu'au soir. Celui qui aura consumé la vache nettoiera ses vêtements dans l'eau et lavera son corps dans l'eau; et il sera impur jusqu'au soir. Un homme pur recueillera la cendre de la vache et la déposera hors du camp, dans un lieu pur; on la conservera pour la communauté des Israélites, afin d'en faire une eau contre la souillure. C'est un (sacrifice pour le) péché. Celui qui aura recueilli la cendre de la vache nettoiera ses vêtements et sera impur jusqu'au soir. Ce sera une prescription perpétuelle pour les Israélites et pour l'immigrant en séjour au milieu d'eux. Celui qui touchera un mort, un corps humain quelconque, sera impur pendant sept jours. Il se purifiera avec cette eau le troisième jour et le septième jour, et il sera pur; mais, s'il ne se purifie pas dès le troisième jour et le septième jour, il ne sera pas pur. Quiconque touchera un mort, un corps humain qui sera mort, et qui ne se purifiera pas, souille le tabernacle de l'Éternel; cette personne-là sera retranchée d'Israël. Comme l'eau contre la souillure n'a pas été répandue sur elle, elle est impure, et son impureté est encore sur elle. Voici la loi: Lorsqu'un être humain mourra dans une tente, quiconque entrera dans la tente, et quiconque se trouvera dans la tente sera impur pendant sept jours. Tout récipient découvert, sur lequel il n'y aura point de couvercle attaché, sera impur. Quiconque touchera, dans la campagne, un homme tué par l'épée, un mort, des ossements humains ou un tombeau, sera impur pendant sept jours. On prendra, pour celui qui est impur, de la cendre de (la victime pour) le péché qui a été consumée, et l'on mettra dessus de l'eau courante dans un récipient. Un homme pur prendra de l'hysope et la trempera dans l'eau; puis il en fera l'aspersion sur la tente, sur tous les récipients, sur les personnes qui sont là, sur celui qui a touché des ossements, un homme tué, un mort ou un tombeau. Celui qui est pur fera l'aspersion sur celui qui est impur, le troisième jour et le septième jour, et il le purifiera le septième jour. Il nettoiera ses vêtements et se lavera dans l'eau; et le soir, il sera pur. Un homme qui sera impur, et qui ne se purifiera pas, sera retranché du milieu de l'assemblée, car il a souillé le sanctuaire de l'Éternel; comme l'eau contre la souillure n'a pas été répandue sur lui, il est impur. Ce sera pour eux une prescription perpétuelle. Celui qui fera l'aspersion de l'eau contre la souillure nettoiera ses vêtements, et celui qui touchera l'eau contre la souillure sera impur jusqu'au soir. Tout ce que touchera celui qui est impur deviendra impur, et la personne qui le touchera sera impure jusqu'au soir. Toute la communauté des Israélites arriva dans le désert de Tsîn le premier mois, et le peuple demeura à Qadech. C'est là que mourut Miryam et c'est là qu'elle fut ensevelie. Il n'y avait pas d'eau pour la communauté; et l'on s'assembla contre Moïse et Aaron. Le peuple contesta avec Moïse. Ils dirent: Que n'avons-nous expiré, quand nos frères expirèrent devant l'Éternel? Pourquoi avez-vous fait venir l'assemblée de l'Éternel dans ce désert, pour que nous y mourions, nous et notre bétail? Pourquoi nous avez-vous fait monter hors d'Égypte, pour nous amener dans cet endroit mauvais? Ce n'est pas un endroit où l'on puisse semer; il n'y a ni figuier, ni vigne, ni grenadier, et il n'y a point d'eau à boire. Moïse et Aaron s'éloignèrent de l'assemblée pour aller à l'entrée de la tente de la Rencontre. Ils tombèrent face contre terre; et la gloire de l'Éternel leur apparut. L'Éternel parla à Moïse et dit: Prends le bâton et assemble la communauté, toi et ton frère Aaron. Vous parlerez sous leurs yeux au rocher, et il donnera ses eaux; tu feras sortir pour eux de l'eau du rocher et tu abreuveras la communauté et le bétail. Moïse prit le bâton qui était devant l'Éternel, comme l'Éternel le lui avait ordonné. Moïse et Aaron convoquèrent l'assemblée en face du rocher. Et (Moïse) leur dit: Écoutez donc, rebelles! Est-ce de ce rocher que nous vous ferons sortir de l'eau? Puis Moïse leva la main et frappa deux fois le rocher avec son bâton. Il sortit de l'eau en abondance. La communauté but, et le bétail aussi. Alors l'Éternel dit à Moïse et à Aaron: Parce que vous n'avez pas cru en moi, pour me sanctifier aux yeux des Israélites, vous ne ferez pas entrer cette assemblée dans le pays que je lui donne. Ce sont les eaux de Meriba où les Israélites contestèrent avec l'Éternel, qui fut sanctifié parmi eux. De Qadech, Moïse envoya des messagers au roi d'Édom, pour lui dire: Ainsi parle ton frère Israël: Tu sais toutes les souffrances qui nous ont atteints. Nos pères sont descendus en Égypte, et nous y avons habité longtemps. Mais les Égyptiens nous ont maltraités, nous et nos pères. Nous avons crié à l'Éternel, et il a entendu notre voix. Il a envoyé un ange et nous a fait sortir de l'Égypte. Nous voici à Qadech, ville (située) à l'extrémité de ton territoire. Je voudrais passer par ton pays; nous ne passerons ni dans les champs, ni dans les vignes, et nous ne boirons pas l'eau des puits; nous suivrons la voie royale, sans nous détourner à droite ou à gauche, jusqu'à ce que nous ayons dépassé ton territoire. Édom lui dit: Tu ne passeras pas chez moi! sinon je sortirai à ta rencontre avec l'épée. Les Israélites lui dirent: Nous monterons par la route; et, si nous buvons de ton eau, moi et mes troupeaux, j'en paierai le prix; ce n'est point une affaire; que je passe seulement à pied. Il répondit: Tu ne passeras pas! Édom sortit à sa rencontre avec un peuple nombreux et à main forte. Ainsi Édom refusa de donner passage à Israël par son territoire. Et Israël se détourna de lui. Toute la communauté des Israélites partit de Qadech et arriva à la montagne de Hor. L'Éternel dit à Moïse et à Aaron, à la montagne de Hor, sur la frontière du pays d'Édom: Aaron va être recueilli auprès de son peuple; car il n'entrera pas dans le pays que je donne aux Israélites, parce que vous avez été rebelles à mon ordre, aux eaux de Meriba. Prends Aaron et son fils Éléazar, et fais-les monter sur la montagne de Hor. Dépouille Aaron de ses vêtements, et tu en revêtiras son fils Éléazar. C'est là qu'Aaron sera recueilli et qu'il mourra. Moïse fit comme l'Éternel l'avait ordonné. Ils montèrent sur la montagne de Hor, aux yeux de toute la communauté. Moïse dépouilla Aaron de ses vêtements et en revêtit son fils Éléazar. Aaron mourut là, au sommet de la montagne. Moïse et Éléazar descendirent de la montagne. Toute la communauté vit qu'Aaron avait expiré, et toute la maison d'Israël pleura Aaron pendant trente jours. Le roi cananéen d'Arad, qui habitait le Négueb, apprit qu'Israël venait par le chemin d'Atarim. Il combattit Israël et fit des captifs. Alors Israël fit un vœu à l'Éternel et dit: Si tu livres ce peuple entre mes mains, je vouerai ses villes à l'interdit. L'Éternel écouta la voix d'Israël et livra les Cananéens. On les voua à l'interdit, eux et leurs villes, et l'on nomma ce lieu Horma. Ils partirent de la montagne de Hor par le chemin de la mer des Joncs, pour contourner le pays d'Édom. Le peuple s'impatienta en route, parla contre Dieu et contre Moïse: Pourquoi nous avez-vous fait monter hors d'Égypte, pour que nous mourions dans le désert? car il n'y a point de pain et il n'y a point d'eau, et nous sommes dégoûtés de ce pain méprisable. Alors l'Éternel envoya contre le peuple les serpents brûlants; ils mordirent le peuple, et il mourut beaucoup de gens en Israël. Le peuple se rendit auprès de Moïse et dit: Nous avons péché, car nous avons parlé contre l'Éternel et contre toi. Prie l'Éternel, afin qu'il éloigne de nous ces serpents. Moïse pria pour le peuple. L'Éternel dit à Moïse: Fais-toi un (serpent) brûlant et place-le sur une perche; quiconque aura été mordu et le contemplera, conservera la vie. Moïse fit un serpent de bronze, et le plaça sur la perche; et si quelqu'un avait été mordu par un serpent et regardait le serpent de bronze, il conservait la vie. Les Israélites partirent et campèrent à Oboth. Ils partirent d'Oboth et campèrent à Iyé-Abarim, dans le désert qui est vis-à-vis de Moab, vers le soleil levant. De là ils partirent et campèrent dans la vallée de Zéred. De là ils partirent et campèrent de l'autre côté de l'Arnon, qui coule dans le désert en sortant du territoire des Amoréens; car l'Arnon est la frontière de Moab, entre Moab et les Amoréens. C'est pourquoi il est dit dans le livre des Guerres de l'Éternel: Waheb en Soupha, et les torrents, l'Arnon et le cours des torrents, qui s'étend du côté d'Ar et s'appuie sur la frontière de Moab. De là (ils allèrent) à Beér. C'est ce Beér, où l'Éternel dit à Moïse: Rassemble le peuple, et je leur donnerai de l'eau. Alors Israël chanta ce cantique: Monte, puits! Entonnez un hymne en son honneur! Puits, que des princes ont foré, Que les notables du peuple ont creusé, Avec le sceptre, avec leurs cannes! Du désert (ils allèrent) à Mattana; de Mattana, à Nahaliel; de Nahaliel, à Bamoth; de Bamoth, à la vallée qui est dans la campagne de Moab, au sommet du Pisga, et qui s'incline en face du désert. Israël envoya des messagers à Sihôn, roi des Amoréens, pour lui dire: Je voudrais passer par ton pays; nous n'entrerons ni dans les champs, ni dans les vignes, et nous ne boirons pas l'eau des puits, nous suivrons la route royale, jusqu'à ce que nous ayons dépassé ton territoire. Sihôn n'accorda pas à Israël le passage sur son territoire; Sihôn rassembla tout son peuple et sortit à la rencontre d'Israël, dans le désert; il vint à Yahats et combattit Israël. Israël le frappa du tranchant de l'épée et prit possession de son pays depuis l'Arnon jusqu'au Yabboq, jusqu'à (la frontière des) Ammonites; car la frontière des Ammonites était fortifiée. Israël prit toutes ces villes-là. Israël s'établit dans toutes les villes des Amoréens, à Hechbôn et dans toutes ses dépendances. Car Hechbôn était la ville de Sihôn, roi des Amoréens; il avait fait la guerre au précédent roi de Moab et lui avait enlevé tout son pays jusqu'à l'Arnon. C'est pourquoi les poètes disent: Venez à Hechbôn! Que la ville de Sihôn soit rebâtie et rétablie! Car il est sorti un feu de Hechbôn, Une flamme de la ville de Sihôn; Elle a dévoré Ar-Moab, Les maîtres des hauteurs de l'Arnon. Malheur à toi, Moab! Tu es perdu, peuple de Kemoch! Il a fait de ses fils des fuyards Et il a livré ses filles à la captivité, à Sihôn, roi des Amoréens. Nous avons lancé sur eux (nos flèches): Hechbôn est détruit jusqu'à Dibôn; Nous avons semé la désolation jusqu'à Nophah, Qui touche à Médeba. Israël s'établit dans le pays des Amoréens. Moïse envoya reconnaître Yaezer, ils prirent ses dépendances et dépossédèrent les Amoréens qui s'y trouvaient. Ils changèrent ensuite de direction et montèrent par le chemin de Basan. Og, roi de Basan, sortit à leur rencontre avec tout son peuple, pour les combattre à Édréi. L'Éternel dit à Moïse: Ne le crains pas; car je le livre entre tes mains, lui, tout son peuple et son pays; tu le traiteras comme tu as traité Sihôn, roi des Amoréens, qui habitait à Hechbôn. Et ils le battirent, lui, ses fils et tout son peuple, sans en laisser échapper un seul, et ils prirent possession de son pays. Les Israélites partirent et campèrent dans les plaines de Moab, au-delà du Jourdain, (vis-à-vis) de Jéricho. Balaq, fils de Tsippor, vit tout ce qu'Israël avait fait aux Amoréens. Et Moab fut très effrayé en face d'un peuple aussi nombreux; Moab fut horrifié en face des Israélites. Moab dit aux anciens de Madian: Cette assemblée va brouter tout ce qui nous entoure, comme le bœuf broute la verdure de la campagne. Balaq, fils de Tsippor, était roi de Moab en ce temps-là. Il envoya des messagers auprès de Balaam, fils de Beor, à Petor sur le fleuve, sa patrie, afin de l'appeler et de lui dire: Voici un peuple qui est sorti d'Égypte, qui couvre la surface de la terre et qui habite vis-à-vis de moi. Viens, je te prie, maudis-moi ce peuple, car il est plus puissant que moi: peut-être ainsi pourrai-je le battre et le chasserai-je du pays, car je sais que celui que tu bénis est béni, et que celui que tu maudis sera maudit. Les anciens de Moab et les anciens de Madian s'en allèrent, en emportant des présents pour le devin. Ils arrivèrent auprès de Balaam et lui rapportèrent les paroles de Balaq. (Balaam) leur dit: Passez ici la nuit, et je vous donnerai réponse, d'après ce que l'Éternel me dira. Et les chefs de Moab restèrent chez Balaam. Dieu vint vers Balaam et dit: Qui sont ces hommes (que tu as) chez toi? Balaam répondit à Dieu: Balaq, fils de Tsippor, roi de Moab, les a envoyés pour me dire: Voici un peuple qui est sorti d'Égypte et qui couvre la surface de la terre; viens donc, voue-le pour moi à la malédiction; peut-être ainsi pourrai-je le combattre et le chasserai-je. Dieu dit à Balaam: Tu n'iras pas avec eux; tu ne maudiras pas ce peuple, car il est béni. Balaam se leva le matin et dit aux chefs de Balaq: Allez dans votre pays, car l'Éternel refuse de me laisser aller avec vous. Et les chefs de Moab se levèrent, revinrent auprès de Balaq et dirent: Balaam a refusé de venir avec nous. Balaq envoya de nouveau des chefs en plus grand nombre et plus considérés que les précédents. Ils arrivèrent auprès de Balaam et lui dirent: Ainsi parle Balaq, fils de Tsippor: Que l'on ne t'empêche donc pas de venir vers moi; car je te rendrai beaucoup d'honneurs et je ferai tout ce que tu me diras; viens, je te prie, voue-moi ce peuple à la malédiction. Balaam répondit et dit aux serviteurs de Balaq: Quand Balaq me donnerait plein sa maison d'argent et d'or, je ne pourrais rien faire de petit ni de grand, contre l'ordre de l'Éternel, mon Dieu. Maintenant, je vous prie, vous aussi restez ici cette nuit, et je saurai ce que l'Éternel me dira encore. Dieu vint à Balaam pendant la nuit et lui dit: Puisque ces hommes sont venus pour t'appeler, lève-toi, va avec eux; mais tu exécuteras la parole que je te dirai. Balaam se leva le matin, sella son ânesse et partit avec les chefs de Moab. La colère de Dieu s'enflamma, parce qu'il était parti; et un ange de l'Éternel se tint debout sur le chemin, pour s'opposer à lui. (Balaam) était monté sur son ânesse, et ses deux serviteurs étaient avec lui. L'ânesse vit l'ange de l'Éternel placé sur le chemin, son épée nue dans la main; l'ânesse se détourna du chemin et alla dans les champs. Balaam frappa l'ânesse pour la ramener dans le chemin. L'ange de l'Éternel se tint dans un sentier entre les vignes; il y avait une clôture d'un côté et une clôture de l'autre. L'ânesse vit l'ange de l'Éternel; elle se serra contre le mur et pressa le pied de Balaam contre le mur. Balaam la frappa de nouveau. L'ange de l'Éternel passa plus loin et se tint dans un endroit resserré où il n'y avait point d'espace pour se détourner à droite ou à gauche. L'ânesse vit l'ange de l'Éternel et s'abattit sous Balaam. La colère de Balaam s'enflamma, et il frappa l'ânesse avec son bâton. L'Éternel ouvrit la bouche de l'ânesse, et elle dit à Balaam: Que t'ai-je fait, pour que tu m'aies frappée déjà trois fois? Balaam répondit à l'ânesse: C'est parce que tu m'as contrarié; si j'avais une épée dans la main, je te tuerais à l'instant. L'ânesse dit à Balaam: Ne suis-je pas ton ânesse, que tu as de tout temps montée jusqu'à ce jour? Ai-je l'habitude d'agir ainsi envers toi? Et il répondit: Non. L'Éternel ouvrit les yeux de Balaam: il vit l'ange de l'Éternel placé sur le chemin, son épée nue dans la main; il s'inclina et se prosterna face contre terre. L'ange de l'Éternel lui dit: Pourquoi as-tu frappé ton ânesse déjà trois fois? Voici que je suis sorti pour m'opposer à toi, car le chemin qui est en face mène au précipice. L'ânesse m'a vu et s'est détournée de moi déjà trois fois; si elle ne s'était pas détournée de moi, je t'aurais même tué et je lui aurais laissé la vie. Balaam dit à l'ange de l'Éternel: J'ai péché, car je ne savais pas que tu t'étais placé au-devant de moi sur le chemin; et maintenant, si (j'agis) mal à tes yeux, je m'en retournerai. L'ange de l'Éternel dit à Balaam: Va avec ces hommes; cependant tu ne feras que répéter les paroles que je te dirai. Et Balaam s'en alla avec les princes de Balaq. Balaq apprit que Balaam était arrivé; il sortit à sa rencontre jusqu'à la ville de Moab qui est sur la frontière de l'Arnon au point extrême de la frontière. Balaq dit à Balaam: N'ai-je pas envoyé auprès de toi (des gens) pour t'appeler? Pourquoi n'es-tu pas venu vers moi? Ne puis-je donc pas te traiter avec honneur? Balaam dit à Balaq: Maintenant que je suis venu vers toi, pourrai-je dire quoi que ce soit? Je dirai la parole que Dieu mettra dans ma bouche. Balaam alla avec Balaq, et ils arrivèrent à Qiryath-Houtsoth. Balaq sacrifia du gros et du menu bétail et il en envoya à Balaam et aux chefs qui étaient avec lui. Le matin, Balaq prit Balaam et le fit monter à Bamoth-Baal, d'où il vit une partie du peuple. Balaam dit à Balaq: Bâtis-moi ici sept autels et prépare-moi ici sept taureaux et sept béliers. Balaq fit ce que Balaam avait dit. Balaq et Balaam offrirent un taureau et un bélier sur chaque autel. Balaam dit à Balaq: Tiens-toi debout près de ton holocauste, et je m'éloignerai; peut-être que l'Éternel viendra à ma rencontre, et je t'annoncerai la parole qu'il me révélera. Il alla sur un sommet. Dieu vint au-devant de Balaam qui lui dit: J'ai dressé sept autels et j'ai offert un taureau et un bélier sur chaque autel. L'Éternel mit une parole dans la bouche de Balaam et dit: Retourne vers Balaq, et tu parleras ainsi. (Balaam) retourna vers (Balaq) qui se tenait debout près de son holocauste, lui et tous les chefs de Moab. Balaam prononça sa sentence et dit: Balaq m'a fait descendre d'Aram, Le roi de Moab (m'a fait descendre) des montagnes de l'est. Viens, maudis-moi Jacob! Viens, répands ta fureur contre Israël! Comment vouerais-je à la malédiction celui que Dieu n'a pas maudit? Comment répandrais-je ma fureur quand l'Éternel n'est pas en fureur? Je le vois du sommet des rochers, Je le contemple (du haut) des collines: Voici un peuple qui a sa demeure à part, Et qui ne fait point partie des nations. Qui peut compter la poussière de Jacob Et dire le nombre du quart d'Israël? Que je meure de la mort de ceux qui sont droits, Et que ma fin soit semblable à la leur! Balaq dit à Balaam: Que m'as-tu fait? Je t'ai fait venir pour vouer mes ennemis à la malédiction, et voici que tu les combles de bénédictions. Il répondit en ces termes: N'aurai-je pas soin de dire ce que l'Éternel met dans ma bouche? Balaq lui dit: Viens donc avec moi dans un autre endroit, d'où tu les verras; tu n'en verras qu'une partie, tu n'en verras pas la totalité. Et de là voue-le pour moi à la malédiction. Il le mena au champ de Tsophim, sur le sommet du Pisga; il bâtit sept autels et offrit un taureau et un bélier sur chaque autel. (Balaam) dit à Balaq: Tiens-toi debout ici, près de ton holocauste, et moi j'irai à la rencontre (de Dieu). L'Éternel vint au-devant de Balaam; il mit une parole dans sa bouche et dit: Retourne vers Balaq, et tu parleras ainsi. (Balaam) retourna vers (Balaq) qui se tenait debout près de son holocauste, et les princes de Moab avec lui. Balaq lui dit: Qu'est-ce que l'Éternel a dit? Balaam prononça sa sentence et dit: Lève-toi, Balaq, écoute! Prête-moi l'oreille, fils de Tsippor! Dieu n'est pas un homme pour mentir, Ni fils d'Adam pour avoir du regret. Ce qu'il a dit, ne le fera-t-il pas? Ce qu'il a déclaré, ne le maintiendra-t-il pas? Voici que j'ai reçu (l'ordre) de bénir: (Dieu) a béni, je ne le révoquerai pas. Il n'aperçoit pas d'injustice en Jacob, Il ne voit rien de pénible en Israël; L'Éternel, son Dieu, est avec lui, Il fait entendre une clameur royale. Dieu les a fait sortir d'Égypte, Il est pour eux comme la vigueur du buffle. L'occultisme ne peut rien contre Jacob, Ni la divination contre Israël; Au temps marqué, il sera dit à Jacob et à Israël Quelle est l'action de Dieu. Voici un peuple qui se lève comme une lionne, Et qui se dresse comme un lion; Il ne se couche pas jusqu'à ce qu'il ait dévoré la proie, Et qu'il ait bu le sang des blessés. Balaq dit à Balaam: Si tu ne le voues pas à la malédiction, du moins ne le comble pas de bénédictions. Balaam répondit en ces termes à Balaq: Ne t'ai-je pas parlé ainsi: Je ferai tout ce que l'Éternel dira? Balaq dit à Balaam: Viens donc, je te mènerai dans un autre endroit; peut-être Dieu trouvera-t-il bon que de là tu voues (ce peuple) pour moi, à la malédiction. Balaq mena Balaam au sommet du Peor, sur le versant qui fait face au désert. Balaam dit à Balaq: Bâtis-moi ici sept autels, et prépare-moi ici sept taureaux et sept béliers. Balaq fit ce que Balaam avait dit et il offrit un taureau et un bélier sur chaque autel. Balaam vit que l'Éternel trouvait bon de bénir Israël, et il n'alla pas, comme les autres fois, à la recherche de formules occultes; mais il tourna son visage du côté du désert. Balaam leva les yeux et vit Israël campé selon ses tribus. Alors l'Esprit de Dieu fut sur lui. Balaam prononça sa sentence et dit: Oracle de Balaam, fils de Beor, Oracle de l'homme qui a l'œil clairvoyant, Oracle de celui qui entend les paroles de Dieu, De celui qui voit la vision du Tout-Puissant, De celui qui se prosterne et dont les yeux s'ouvrent. Qu'elles sont belles, tes tentes, ô Jacob! Tes demeures, ô Israël! Elles s'étendent comme des torrents, Comme des jardins près d'un fleuve, Comme des aloès que l'Éternel a plantés, Comme des cèdres le long des eaux. L'eau coule de ses seaux, Et sa semence (est fécondée) par d'abondantes eaux. Son roi s'élève au-dessus d'Agag, Et son royaume devient puissant. Dieu l'a fait sortir d'Égypte, Il est pour lui comme la vigueur du buffle. Il dévore les nations qui sont ses adversaires, Il brise leurs os et les blesse de ses flèches. Il s'accroupit, il se couche comme un lion et comme une lionne: Qui le fera lever? Béni soit quiconque te bénira, Et maudit soit quiconque te maudira! La colère de Balaq s'enflamma contre Balaam; Balaq frappa des mains et dit à Balaam: C'est pour vouer mes ennemis à la malédiction que je t'ai appelé, et voici que déjà par trois fois tu les as comblés de bénédictions. Fuis maintenant, va-t'en chez toi! J'avais dit que je te rendrais des honneurs, mais l'Éternel t'empêche de les recevoir. Balaam répondit à Balaq: N'ai-je point parlé en ces termes aux messagers que tu m'as envoyés: Quand Balaq me donnerait plein sa maison d'argent et d'or, je ne pourrai prendre aucune initiative ni en bien ni en mal contre l'ordre de l'Éternel; je répéterai ce que dira l'Éternel? Et maintenant je m'en vais vers mon peuple. Viens, je t'avertirai de ce que ce peuple fera à ton peuple dans les temps à venir. Balaam prononça sa sentence et dit: Oracle de Balaam, fils de Beor, Oracle de l'homme qui a l'œil clairvoyant, Oracle de celui qui entend les paroles de Dieu, De celui qui connaît les desseins du Très-Haut, De celui qui voit la vision du Tout-Puissant, De celui qui se prosterne et dont les yeux s'ouvrent. Je le vois, mais non maintenant, Je le contemple, mais non de près. Un astre sort de Jacob, Un sceptre s'élève d'Israël. Il blesse les flancs de Moab Et il abat tous les fils de Seth. Il prend possession d'Édom, Il prend possession de Séir, ses ennemis. Israël est plein de vaillance. Celui qui sort de Jacob règne en souverain, Il fait périr ceux qui s'échappent des villes. (Balaam) vit Amalec. Il prononça sa sentence et dit: Amalec est la première des nations, Mais en fin de compte il ira à la perdition. Il vit les Qéniens. Il prononça sa sentence et dit: Ton habitation est solide, Et ton nid posé sur le roc. Mais Qaïn sera consumé Quand Assour t'emmènera captif. Il prononça sa sentence et dit: Hélas! qui vivra après que Dieu l'aura établi? Mais des navires viendront de Kittim, Ils humilieront Assour, ils humilieront Héber; Et lui aussi ira à la perdition. Balaam se leva, s'en alla et retourna chez lui. Balaq s'en alla aussi de son côté. Israël demeurait à Chittim; et le peuple se mit à se livrer à la débauche avec les filles de Moab. Elles invitèrent le peuple aux sacrifices de leurs dieux; et le peuple mangea et se prosterna devant leurs dieux. Israël s'accoupla avec Baal -Peor, et la colère de l'Éternel s'enflamma contre Israël. L'Éternel dit à Moïse: Prends tous les chefs du peuple et fais-les pendre devant l'Éternel en face du soleil, afin que la colère ardente de l'Éternel se détourne d'Israël. Moïse dit aux juges d'Israël: Que chacun de vous tue ceux de ses gens qui se sont accouplés à Baal-Peor. Et voici qu'un homme des Israélites vint et amena vers ses frères une Madianite, sous les yeux de Moïse et sous les yeux de toute la communauté des Israélites, tandis qu'ils pleuraient à l'entrée de la tente de la Rencontre. À cette vue, Phinéas, fils d'Éléazar, fils du sacrificateur Aaron, se leva du milieu de la communauté, et prit une lance dans sa main. Il suivit l'homme d'Israël à l'intérieur de sa tente et il les perça tous les deux, l'homme d'Israël ainsi que la femme au bas-ventre. Et la plaie s'arrêta parmi les Israélites. Il y en eut 24 000 qui moururent de la plaie. L'Éternel parla à Moïse et dit: Phinéas, fils d'Éléazar, fils du sacrificateur Aaron, a détourné ma fureur de dessus les Israélites parce qu'il a été animé de ma jalousie au milieu d'eux; et je n'ai pas, dans ma jalousie, exterminé les Israélites. C'est pourquoi tu diras que je lui accorde mon alliance de paix. Ce sera pour lui et pour sa descendance après lui l'alliance d'un sacerdoce perpétuel, parce qu'il a montré de la jalousie pour son Dieu et qu'il a fait l'expiation pour les Israélites. Le nom de l'homme d'Israël qui fut frappé avec la Madianite était Zimri, fils de Salou; il était prince d'une famille des Siméonites. Le nom de la femme Madianite qui fut frappée était Kozbi, fille de Tsour, chef des peuplades d'une famille en Madian. L'Éternel parla à Moïse et dit: Traite les Madianites en adversaires et frappez-les; car ils ont été vos adversaires par la perfidie qu'ils montrèrent envers vous dans l'affaire de Peor et dans l'affaire de Kozbi, fille d'un prince de Madian, leur sœur, frappée le jour de la plaie qui eut lieu à l'occasion de Peor. À la suite de cette plaie, L'Éternel dit à Moïse et à Éléazar, fils du sacrificateur Aaron: Faites le relevé de toute la communauté des Israélites, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, selon leurs familles, de tous ceux d'Israël qui peuvent prendre les armes. Moïse et le sacrificateur Éléazar leur parlèrent dans les plaines de Moab, près du Jourdain, vis-à-vis de Jéricho. Ils dirent: (On fera le relevé) depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse et aux fils d'Israël, qui sortaient du pays d'Égypte. Ruben, premier-né d'Israël. Fils de Ruben: de Hénok (descend) le clan des Hénokites; de Pallou le clan des Pallouites; de Hetsrôn le clan des Hetsronites; de Karmi le clan des Karmites. Ce sont là les clans des Rubénites: ceux qu'on dénombra furent 43 730. Fils de Pallou: Éliab. Fils d'Éliab: Nemouel, Datan et Abiram. Ce sont ce Datan et cet Abiram, convoqués par la communauté, qui se soulevèrent contre Moïse et Aaron, avec la troupe de Qoré, lors de leur soulèvement contre l'Éternel. La terre ouvrit sa bouche et les engloutit avec Qoré, quand moururent ceux de sa troupe, et que le feu consuma les deux cent cinquante hommes: ils servirent au peuple d'avertissement. Les fils de Qoré ne moururent pas. Fils de Siméon, selon leurs clans: de Nemouel (descend) le clan des Nemouélites; de Yamîn, le clan des Yamînites; de Yakîn, le clan des Yakinites; de Zérah, le clan des Zérahites; de Saül, le clan des Saülites. Ce sont là les clans des Siméonites: 22 200. Fils de Gad, selon leurs clans: de Tsephôn (descend) le clan des Tsephonites; de Haggui, le clan des Hagguites; de Chouni, le clan des Chounites; d'Ozni, le clan des Oznites; d'Éri, le clan des Érites; d'Arod, le clan des Arodites; d'Areéli, le clan des Areélites. Ce sont là les clans des fils de Gad, d'après leur dénombrement: 40 500. Fils de Juda: Er et Onân; mais Er et Onân moururent au pays de Canaan. Voici les fils de Juda, selon leurs clans: de Chéla (descend) le clan des Chélanites; de Pérets, le clan des Partsites; de Zérah, le clan des Zarhites. Les fils de Pérets: de Hetsrôn, (descend) le clan des Hetsronites; de Hamoul, le clan des Hamoulites. Ce sont là les clans de Juda, d'après leur dénombrement: 76 500. Fils d'Issacar, selon leurs clans: de Tola (descend) le clan des Tolaïtes; de Pouva, le clan des Pounites; de Yachoub, le clan des Yachoubites; de Chimrôn, le clan des Chimronites. Ce sont là les clans d'Issacar, d'après leur dénombrement: 64 300. Fils de Zabulon, selon leurs clans: de Séred (descend) le clan des Sardites; d'Élôn, le clan des Élonites; de Yahleél, le clan des Yahleélites. Ce sont là les clans des Zabulonites, d'après leur dénombrement: 60 500. Fils de Joseph, selon leurs clans: Manassé et Éphraïm. Fils de Manassé: de Makir (descend) le clan des Makirites. Makir engendra Galaad. De Galaad (descend) le clan des Galaadites. Voici les fils de Galaad: de Yézer (descend) le clan des Yézérites; de Héleq, le clan des Hélqites; d'Asriel, le clan des Asriélites; de Sichem, le clan des Sichémites; de Chemida, le clan des Chemidaïtes; de Hépher, le clan des Héphrites. Tselophhad, fils de Hépher n'eut pas de fils, mais seulement des filles. Voici les noms des filles de Tselophhad: Mahla, Noa, Hogla, Milka et Tirtsa. Ce sont là les clans de Manassé, d'après leur dénombrement: 52 700. Voici les fils d'Éphraïm, selon leurs clans: de Choutélah (descend) le clan des Choutalhites; de Béker, le clan des Bakrites; de Tahân, le clan des Tahânites. Voici les fils de Choutélah: d'Érân (descend) le clan des Éranites. Ce sont là les clans des fils d'Éphraïm, d'après leur dénombrement: 32 500. Ce sont là les fils de Joseph, selon leurs clans. Fils de Benjamin, selon leurs clans: de Béla (descend) le clan des Balites; d'Achbel, le clan des Achbélites; d'Ahiram, le clan des Ahiramites; de Choupham, le clan des Chouphamites; de Houpham, le clan des Houphamites. Les fils de Béla furent: Ard et Naaman. D'Ard (descend) le clan des Ardites; de Naaman, le clan des Naamanites. Ce sont là les fils de Benjamin, selon leurs clans et d'après leur dénombrement: 45 600. Voici les fils de Dan, selon leurs clans: de Chouham (descend) le clan des Chouhamites. Ce sont là les clans de Dan, selon leurs clans. Total pour les clans des Chouhamites, d'après leur dénombrement: 64 400. Fils d'Aser, selon leurs clans: de Yimna (descend) le clan des Yimnites; de Yichvi, le clan des Yichvites; de Beria, le clan des Beriites. Des fils de Beria (descendent): de Héber, le clan des Hébrites; de Malkiel, le clan des Malkiélites. Le nom de la fille d'Aser était Sérah. Ce sont là les clans des fils d'Aser, d'après leur dénombrement: 53 400. Fils de Nephthali, selon leurs clans: de Yahtseél (descend) le clan des Yahtseélites; de Gouni, le clan des Gounites; de Yétser, le clan des Yitsrites; de Chillém, le clan des Chillémites. Ce sont là les clans de Nephthali, selon leurs clans et d'après leur dénombrement: 45 400. Tels sont ceux des Israélites qui furent dénombrés: 601 730. L'Éternel parla à Moïse et dit: Le pays sera partagé entre eux, pour être leur héritage, selon le nombre des personnes. À ceux qui sont en plus grand nombre tu donneras un héritage plus grand, et à ceux qui sont en plus petit nombre tu donneras un héritage plus petit; on donnera à chacun son héritage d'après le dénombrement. Mais le partage du pays aura lieu par le sort; ils le recevront en héritage selon les noms des tribus de leurs pères. C'est par le sort que l'héritage sera partagé entre ceux qui sont en grand nombre et ceux qui sont en petit nombre. Voici les Lévites qui furent dénombrés selon leurs clans: de Guerchôn (descend) le clan des Guerchonites; de Qehath, le clan des Qehatites; de Merari, le clan des Merarites. Voici les clans de Lévi: le clan des Libnites, le clan des Hébronites, le clan des Mahlites, le clan des Mouchites, le clan des Qoréites. Qehath engendra Amram. Le nom de la femme d'Amram était Yokébed, fille de Lévi, laquelle naquit à Lévi, en Égypte; elle enfanta à Amram: Aaron, Moïse et Miryam, leur sœur. Il naquit à Aaron: Nadab et Abihou, Éléazar et Itamar. Nadab et Abihou moururent, lorsqu'ils apportèrent devant l'Éternel du feu étranger. Ceux dont on fit le dénombrement, tous les hommes depuis l'âge d'un mois et au-dessus, furent 23 000. Ils ne furent pas dénombrés parmi les Israélites, parce qu'il ne leur fut pas donné d'héritage au milieu des Israélites. Tels sont ceux qui furent dénombrés par Moïse et le sacrificateur Éléazar dans les plaines de Moab, près du Jourdain, (vis-à-vis) de Jéricho. Parmi eux, il n'y avait aucun de ceux qui avaient été dénombrés par Moïse et le sacrificateur Aaron. Ils avaient dénombré les Israélites dans le désert du Sinaï. Car l'Éternel avait dit: Ils mourront dans le désert, et il n'en restait pas un, excepté Caleb, fils de Yephounné, et Josué, fils de Noun. Alors s'approchèrent les filles de Tselophhad, fils de Hépher, fils de Galaad, fils de Makir, fils de Manassé, des clans de Manassé, fils de Joseph. Voici leurs noms: Mahla, Noa, Hogla, Milka et Tirtsa. Elles se présentèrent devant Moïse, devant le sacrificateur Éléazar et devant les princes et toute la communauté, à l'entrée de la tente de la Rencontre. Elles dirent: Notre père est mort dans le désert; il n'était pas au milieu de la troupe de ceux qui se révoltèrent contre l'Éternel, de la troupe de Qoré, mais il est mort pour son (propre) péché et il n'avait pas de fils. Pourquoi le nom de notre père serait-il retranché du milieu de son clan, parce qu'il n'avait pas de fils? Donne-nous une possession parmi les frères de notre père. Moïse porta leur cause devant l'Éternel. L'Éternel dit à Moïse: Les filles de Tselophhad ont raison. Tu leur donneras en héritage une possession parmi les frères de leur père, et c'est à elles que tu feras passer l'héritage de leur père. Tu parleras aux Israélites en ces termes: Lorsqu'un homme mourra sans laisser de fils, vous ferez passer son héritage à sa fille. S'il n'a point de fille, vous donnerez son héritage à ses frères. S'il n'a point de frères, vous donnerez son héritage aux frères de son père. S'il n'a point de frères de son père, vous donnerez son héritage au plus proche parent dans son clan, et c'est lui qui le possédera. Ce sera pour les Israélites une prescription et un droit, comme l'Éternel l'a ordonné à Moïse. L'Éternel dit à Moïse: Monte sur cette montagne d'Abarim et regarde le pays que je donne aux Israélites. Tu le regarderas; mais toi aussi, tu seras recueilli auprès de ton peuple, comme Aaron, ton frère, a été recueilli, parce que vous avez été rebelles à mon ordre, dans le désert de Tsîn, lors de la contestation de la communauté, et que vous ne m'avez pas sanctifié à leurs yeux à l'occasion des eaux. Ce sont les eaux de contestation, à Qadech, dans le désert de Tsîn. Moïse parla à l'Éternel et dit: Que l'Éternel, le Dieu des esprits de toute chair, établisse sur la communauté un homme qui sorte devant eux et qui entre devant eux, qui les fasse sortir et qui les fasse entrer, afin que la communauté de l'Éternel ne soit pas comme des brebis qui n'ont point de berger. L'Éternel dit à Moïse: Prends Josué, fils de Noun, homme en qui (se trouve) l'Esprit; et tu poseras ta main sur lui. Tu le placeras devant le sacrificateur Éléazar et devant toute la communauté, et tu lui donneras des ordres sous leurs yeux. Tu le rendras participant de ta dignité, de sorte que toute la communauté des Israélites l'entende. Il se tiendra devant le sacrificateur Éléazar, qui consultera pour lui le jugement de l'ourim devant l'Éternel; et lui-même, ainsi que tous les Israélites avec lui, et toute la communauté, sortiront sur l'ordre d'Éléazar et rentreront sur son ordre. Moïse agit comme l'Éternel le lui avait ordonné. Il prit Josué et le plaça devant le sacrificateur Éléazar et devant toute la communauté. Il posa ses mains sur lui et lui donna des ordres, comme l'Éternel l'avait dit par l'intermédiaire de Moïse. L'Éternel parla à Moïse et dit: Donne cet ordre aux fils d'Israël; tu leur diras: Vous aurez soin de me présenter, au temps fixé, mon oblation, l'aliment de mes (sacrifices) consumés par le feu et qui me sont d'une agréable odeur. Tu leur diras: Voici le (sacrifice) consumé par le feu que vous présenterez à l'Éternel: chaque jour, deux agneaux d'un an sans défaut, comme holocauste perpétuel. Tu offriras l'un des agneaux le matin et l'autre agneau entre les deux soirs et, pour l'offrande un dixième d'épha de fleur de farine pétrie dans un quart de hîn d'huile d'olives concassées. C'est l'holocauste perpétuel, offert au mont Sinaï; c'est un (sacrifice) consumé par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel. La libation sera d'un quart de hîn pour chaque agneau; c'est dans le lieu saint que tu feras la libation de liqueur à l'Éternel. Tu offriras le second agneau entre les deux soirs, avec une offrande et une libation semblables à celles du matin; c'est un sacrifice consumé par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel. Le jour du sabbat, vous offrirez deux agneaux d'un an sans défaut et, pour l'offrande, deux dixièmes de fleur de farine pétrie à l'huile, avec la libation. C'est l'holocauste du sabbat, pour chaque sabbat, en plus de l'holocauste perpétuel et de la libation. Au commencement de vos mois, vous offrirez en holocauste à l'Éternel deux jeunes taureaux, un bélier et sept agneaux d'un an sans défaut; et, comme offrande pour chaque taureau, trois dixièmes de fleur de farine pétrie à l'huile; comme offrande pour le bélier, deux dixièmes de fleur de farine pétrie à l'huile; comme offrande pour chaque agneau, un dixième de fleur de farine pétrie à l'huile. C'est un holocauste consumé par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel. Les libations seront d'un demi-hîn de vin pour un taureau, d'un tiers de hîn pour un bélier et d'un quart de hîn pour un agneau. C'est l'holocauste (du commencement) du mois, pour chaque mois, pour (tous) les mois de l'année. (On offrira) à l'Éternel un bouc pour le péché, en plus de l'holocauste perpétuel et de la libation. Le premier mois, le quatorzième jour du mois, ce sera la Pâque de l'Éternel. Le quinzième jour de ce mois sera un jour de fête. On mangera pendant sept jours des pains sans levain. Le premier jour, il y aura une sainte convocation: vous ne ferez aucun ouvrage servile. Vous présenterez à l'Éternel, en holocauste consumé par le feu: deux jeunes taureaux, un bélier, et vous aurez sept agneaux d'un an sans défaut; et comme offrande correspondante de fleur de farine pétrie à l'huile, trois dixièmes pour un taureau, deux dixièmes pour un bélier et un dixième pour chacun des sept agneaux. (Vous offrirez) un bouc pour le péché, afin de faire pour vous l'expiation. Vous offrirez ces sacrifices, outre l'holocauste du matin, qui est un holocauste perpétuel. Vous les offrirez chaque jour, pendant sept jours, comme l'aliment d'un sacrifice consumé par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel. On les offrira, en plus de l'holocauste perpétuel et de la libation. Le septième jour, vous aurez une sainte convocation: vous ne ferez aucun ouvrage servile. Le jour des prémices, où vous présenterez à l'Éternel une offrande nouvelle, à votre fête des semaines, vous aurez une sainte convocation: vous ne ferez aucun ouvrage servile. Vous présenterez en holocauste, d'une agréable odeur à l'Éternel, deux jeunes taureaux, un bélier et sept agneaux d'un an; et, comme offrande correspondante de fleur de farine pétrie à l'huile, trois dixièmes pour chaque taureau, deux dixièmes pour le bélier et un dixième pour chacun des sept agneaux. (Vous offrirez) un bouc, afin de faire pour vous l'expiation. Vous présenterez (ces sacrifices), outre l'holocauste perpétuel et son offrande. Vous aurez des victimes sans défaut, ainsi que leurs libations. Le septième mois, le premier du mois, vous aurez une sainte convocation: vous ne ferez aucun ouvrage servile. Ce sera pour vous un jour (marqué par une) clameur. Vous offrirez en holocauste, d'une agréable odeur à l'Éternel, un jeune taureau, un bélier et sept agneaux d'un an sans défaut, ainsi que l'offrande correspondante de fleur de farine pétrie à l'huile, trois dixièmes pour le taureau, deux dixièmes pour le bélier et un dixième pour chacun des sept agneaux. (Vous offrirez) un bouc pour le péché, afin de faire pour vous l'expiation, outre l'holocauste et son offrande (correspondante) de chaque mois, l'holocauste perpétuel, son offrande et ses libations d'après les ordonnances établies. Ce sont des (sacrifices) consumés par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel. Le 10 de ce septième mois, vous aurez une sainte convocation et vous humilierez vos âmes: vous ne ferez aucun ouvrage. Vous présenterez en holocauste, d'une agréable odeur à l'Éternel, un jeune taureau, un bélier et sept agneaux d'un an sans défaut, ainsi que l'offrande correspondante de fleur de farine pétrie à l'huile, trois dixièmes pour le taureau, deux dixièmes pour le bélier et un dixième pour chacun des sept agneaux. (Vous offrirez) un bouc pour le péché, outre le sacrifice expiatoire pour le péché, l'holocauste perpétuel ainsi que l'offrande et les libations correspondantes. Le quinzième jour du septième mois, vous aurez une sainte convocation; vous ne ferez aucun ouvrage servile. Vous célébrerez une fête en l'honneur de l'Éternel, pendant sept jours. Vous présenterez en holocauste consumé par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel: treize jeunes taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut, ainsi que l'offrande correspondante de fleur de farine pétrie à l'huile, trois dixièmes pour chacun des treize taureaux, deux dixièmes pour chacun des deux béliers et un dixième pour chacun des quatorze agneaux. (Vous offrirez) un bouc pour le péché, outre l'holocauste perpétuel, son offrande et sa libation. Le second jour, (vous offrirez) douze jeunes taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut, avec l'offrande et les libations pour les taureaux, les béliers et les agneaux, selon leur nombre, d'après l'ordonnance. (Vous offrirez) un bouc pour le péché, outre l'holocauste perpétuel, son offrande et ses libations. Le troisième jour, (vous offrirez) onze taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut, avec l'offrande et les libations pour les taureaux, les béliers et les agneaux, selon leur nombre, d'après l'ordonnance. (Vous offrirez) un bouc pour le péché, outre l'holocauste perpétuel, son offrande et sa libation. Le quatrième jour, (vous offrirez) dix taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut, avec l'offrande et les libations pour les taureaux, les béliers et les agneaux, selon leur nombre, d'après l'ordonnance. (Vous offrirez) un bouc pour le péché, outre l'holocauste perpétuel, son offrande et sa libation. Le cinquième jour, (vous offrirez) neuf taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut, avec l'offrande et les libations pour les taureaux, les béliers et les agneaux, selon leur nombre, d'après l'ordonnance. (Vous offrirez) un bouc pour le péché, outre l'holocauste perpétuel, son offrande et sa libation. Le sixième jour, (vous offrirez) huit taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut, avec l'offrande et les libations pour les taureaux, les béliers et les agneaux, d'après l'ordonnance. (Vous offrirez) un bouc pour le péché, outre l'holocauste perpétuel, son offrande et ses libations. Le septième jour, (vous offrirez) sept taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut, avec l'offrande et les libations pour les taureaux, les béliers et les agneaux, selon leur nombre, d'après l'ordonnance. (Vous offrirez) un bouc pour le péché, outre l'holocauste perpétuel, son offrande et sa libation. Le huitième jour, vous aurez une cérémonie solennelle: vous ne ferez aucun ouvrage servile. Vous présenterez en holocauste, consumé par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel: un taureau, un bélier et sept agneaux d'un an sans défaut, avec l'offrande et les libations pour le taureau, le bélier et les agneaux, selon leur nombre, d'après l'ordonnance. (Vous offrirez) un bouc pour le péché, outre l'holocauste perpétuel, son offrande et sa libation. C'est ce que vous ferez pour l'Éternel à l'occasion de vos solennités, outre vos holocaustes, vos offrandes, vos libations et vos sacrifices de communion en accomplissement d'un vœu ou en offrandes volontaires. Moïse dit aux Israélites tout ce que l'Éternel lui avait ordonné. Moïse parla aux chefs des tribus des Israélites et dit: Voici l'ordre que l'Éternel a donné. Lorsqu'un homme fera un vœu à l'Éternel ou un serment pour se lier par un engagement, il ne violera pas sa parole, il agira selon tout ce qui est sorti de sa bouche. Lorsqu'une femme, pendant sa jeunesse et dans la maison de son père, fera un vœu à l'Éternel et se liera par un engagement, et que son père sera informé de son vœu et de l'engagement par lequel elle s'est liée, si son père garde le silence envers elle, tous ses vœux seront maintenus, et tout engagement par lequel elle se sera liée sera maintenu; mais si son père la désapprouve le jour où il en est informé, tous ses vœux et tous les engagements par lesquels elle se sera liée ne seront pas maintenus; et l'Éternel lui pardonnera, parce qu'elle a été désapprouvée de son père. Si elle est mariée, après avoir fait des vœux ou s'être liée par une parole échappée de ses lèvres, et que son mari en soit informé, s'il garde le silence envers elle le jour où il en est informé, ses vœux seront maintenus, et les engagements par lesquels elle se sera liée seront maintenus; mais si son mari la désapprouve le jour où il en est informé, il annule le vœu qu'elle a fait et la parole échappée de ses lèvres, par laquelle elle s'est liée; et l'Éternel lui pardonnera. Le vœu d'une (femme) veuve ou répudiée, l'engagement quelconque par lequel elle se sera liée, sera maintenu par elle. Lorsqu'une femme, dans la maison de son mari, fera des vœux ou se liera par un serment, et que son mari en sera informé, s'il garde le silence envers elle et ne la désapprouve pas, tous ses vœux seront maintenus, et tout engagement par lequel elle se sera liée sera maintenu; mais si son mari les annule le jour où il en est informé, tout vœu et tout engagement sur sa personne, sortis de ses lèvres ne seront pas maintenus; son mari les a annulés, et l'Éternel lui pardonnera. Son mari peut maintenir et son mari peut annuler tout vœu, tout serment par lequel elle s'engage à mortifier sa personne. Si son mari garde de jour en jour le silence envers elle, il maintient ainsi tous les vœux ou tous les engagements qu'elle a pris; il les maintient, par le fait qu'il a gardé le silence envers elle le jour où il en a été informé. Mais s'il les annule après le jour où il en a été informé, il portera (le poids) du péché de sa femme. Telles sont les prescriptions que l'Éternel enjoignit à Moïse, (concernant les rapports) entre un mari et sa femme, entre un père et sa fille, pendant sa jeunesse et dans la maison de son père. L'Éternel parla à Moïse et dit: Venge les Israélites sur les Madianites; tu seras ensuite recueilli auprès de ton peuple. Moïse parla au peuple et dit: Équipez parmi vous des hommes pour l'armée, et qu'ils marchent contre Madian, afin d'exécuter la vengeance de l'Éternel sur Madian. Vous enverrez à l'armée mille hommes par tribu, de toutes les tribus d'Israël. On recruta d'entre les milliers d'Israël mille (hommes) par tribu, soit douze mille (hommes) équipés pour l'armée. Moïse envoya à l'armée ces mille (hommes) par tribu, et avec eux le fils du sacrificateur Éléazar, Phinéas, qui portait les instruments sacrés et les trompettes éclatantes. Ils prirent les armes contre Madian, selon l'ordre que l'Éternel avait donné à Moïse; et ils tuèrent tous les hommes. Ils tuèrent en outre lors de ce massacre les rois de Madian, Évi, Réqem, Tsour, Hour et Réba, cinq rois de Madian; ils tuèrent aussi par l'épée Balaam, fils de Beor. Les Israélites emmenèrent captives les femmes des Madianites avec leurs enfants, et ils pillèrent tout leur bétail, tous leurs troupeaux et toutes leurs richesses. Ils incendièrent toutes les villes qu'ils habitaient et tous leurs campements. Ils sortirent toutes les dépouilles et toutes les prises de guerre, personnes et bêtes; et ils amenèrent les captifs, les prises de guerre et les dépouilles à Moïse, au sacrificateur Éléazar et à la communauté des Israélites, campés dans les plaines de Moab, près du Jourdain, (vis-à-vis) de Jéricho. Moïse, le sacrificateur Éléazar et tous les princes de la communauté sortirent à leur rencontre, hors du camp. Moïse s'indigna contre les commandants de la milice, les chefs de milliers et les chefs de centaines, qui revenaient de l'expédition. Moïse leur dit: Avez-vous laissé la vie à toutes les femmes? Ce sont elles qui, sur la parole de Balaam, ont entraîné les Israélites à l'infidélité envers l'Éternel, dans l'affaire de Peor; et alors éclata la plaie dans la communauté de l'Éternel. Maintenant, tuez tout garçon parmi les petits enfants, et tuez toute femme qui a connu un homme en couchant avec lui; mais laissez en vie pour vous toutes les filles, celles qui n'ont pas connu la couche d'un homme. Et vous, campez pendant sept jours hors du camp; tous ceux d'entre vous qui ont tué quelqu'un, et tous ceux qui ont touché un mort, se purifieront le troisième et le septième jour, vous et vos captifs. Vous purifierez aussi tout vêtement, tout objet de peau, tout ouvrage (de poil) de chèvre et tout ustensile de bois. Le sacrificateur Éléazar dit aux soldats qui étaient allés au combat: Voici ce qui est prescrit par la loi que l'Éternel a ordonnée à Moïse. L'or, l'argent, le bronze, le fer, l'étain et le plomb, tout objet qui peut aller au feu, vous le ferez passer par le feu pour le rendre pur. Mais c'est par l'eau prévue contre les souillures que sera purifié tout ce qui ne peut aller au feu; vous le ferez passer dans l'eau. Vous nettoierez vos vêtements le septième jour et vous serez purs; ensuite, vous pourrez entrer dans le camp. L'Éternel dit à Moïse: Fais, avec le sacrificateur Éléazar et les chefs de famille de la communauté, le relevé des prises de guerre capturées, personnes et bêtes. Partage les prises de guerre entre les combattants qui ont pris les armes et toute la communauté. Tu prélèveras sur (la portion) des soldats qui sont allés à l'armée un tribut pour l'Éternel, savoir: une personne sur cinq cents et une bête sur cinq cents parmi le gros bétail, les ânes et le menu bétail. Vous le prendrez sur leur moitié, et tu le donneras au sacrificateur Éléazar, comme une (offrande) prélevée pour l'Éternel. Et sur la moitié qui revient aux Israélites tu prendras une personne sur cinquante et une bête sur cinquante parmi le gros bétail, les ânes et le menu bétail, toutes les bêtes; et tu le donneras aux Lévites, à qui est confiée la garde du Tabernacle de l'Éternel. Moïse et le sacrificateur Éléazar agirent comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Les prises de guerre, reste de ce qu'avaient pillé les gens de l'armée, étaient de 675 000 pièces de menu bétail, soixante douze mille pièces de gros bétail, soixante et un mille ânes, trente deux mille personnes parmi les femmes qui n'avaient pas connu la couche d'un homme. La moitié, formant la part de ceux qui avaient pris les armes, fut de 337 500 pièces de menu bétail, dont 675 pièces pour le tribut à l'Éternel; trente six mille pièces de gros bétail, dont soixante douze pour le tribut à l'Éternel; trente mille cinq cents ânes, dont 61 pour le tribut à l'Éternel; et 16 000 personnes, dont trente deux pour le tribut à l'Éternel. Moïse donna au sacrificateur Éléazar le tribut prélevé pour l'Éternel, selon ce que l'Éternel avait ordonné à Moïse. La moitié (qui revenait) aux Israélites et que Moïse mit à part de celle des hommes de l'armée, et formant la part de la communauté, fut de 337 500 pièces de menu bétail, trente six mille pièces de gros bétail, trente mille cinq cents ânes et 16 000 personnes. Sur cette moitié qui revenait aux Israélites, Moïse prit une personne et une bête sur cinquante, et il les donna aux Lévites, qui ont la garde du Tabernacle de l'Éternel, selon ce que l'Éternel lui avait ordonné. Les commandants des milliers de l'armée, les chefs de milliers et les chefs de centaines, s'approchèrent de Moïse. Ils dirent à Moïse: Tes serviteurs ont fait le relevé des soldats qui étaient sous nos ordres, et il ne manque pas un homme d'entre nous. Nous présentons, comme oblation à l'Éternel, chacun les objets d'or que nous avons trouvés: chaînettes, bracelets, bagues, boucles d'oreilles et médaillons, afin de faire pour nos personnes l'expiation devant l'Éternel. Moïse et le sacrificateur Éléazar reçurent d'eux tous ces objets travaillés en or. Tout l'or que les chefs de milliers et les chefs de centaines prélevèrent pour l'Éternel pesait 16 750 sicles. Les hommes de l'armée avaient pillé chacun pour son compte. Moïse et le sacrificateur Éléazar prirent l'or des chefs de milliers et des chefs de centaines, et l'apportèrent à la tente de la Rencontre, comme mémorial pour les Israélites devant l'Éternel. Les Rubénites et les Gadites avaient un cheptel nombreux et très important. Ils virent que le pays de Yaezer et le pays de Galaad étaient un lieu favorable pour le cheptel. Alors les Gadites et les Rubénites vinrent parler à Moïse, au sacrificateur Éléazar et aux princes de la communauté, en ces termes: Ataroth, Dibôn, Yaezer, Nimra, Hechbôn, Élealé, Sebam, Nébo et Beôn, ce pays que l'Éternel a frappé devant la communauté d'Israël, est un pays favorable pour le cheptel; or, tes serviteurs ont du cheptel. Ils dirent: Si nous pouvons obtenir cette faveur de ta part, que la possession de ce pays soit accordée à tes serviteurs; et ne nous fais point passer le Jourdain. Moïse répondit aux Gadites et aux Rubénites: Vos frères iront-ils à la guerre, et vous, resterez-vous ici? Pourquoi voulez-vous décourager les Israélites de passer dans le pays que l'Éternel leur donne? Ainsi firent vos pères quand je les envoyai de Qadech-Barnéa pour examiner le pays*. Ils montèrent jusqu'à la vallée d'Échkol et, après avoir examiné le pays, ils découragèrent les Israélites pour qu'ils n'aillent pas dans le pays que l'Éternel leur donnait. La colère de l'Éternel s'enflamma ce jour-là, et il jura en disant: Ces hommes qui sont montés d'Égypte, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, ne verront pas la terre que j'ai juré (de donner) à Abraham, à Isaac et à Jacob, car ils n'ont pas suivi pleinement ma voie, excepté Caleb, fils de Yephounné, le Qenizien, et Josué, fils de Noun, qui ont pleinement suivi la voie de l'Éternel. La colère de l'Éternel s'enflamma contre Israël, et il les fit errer dans le désert pendant quarante ans, jusqu'à la disparition de toute la génération qui avait fait ce qui est mal aux yeux de l'Éternel. Et voici que vous prenez la place de vos pères comme des rejetons d'hommes pécheurs, pour rendre la colère de l'Éternel encore plus ardente contre Israël. Car, si vous vous détournez de lui, il continuera de laisser Israël au désert, et vous causerez la perte de tout ce peuple. Ils s'approchèrent de Moïse et dirent: Nous construirons ici des enclos pour nos troupeaux et des villes pour nos enfants; puis nous nous équiperons en hâte pour marcher devant les Israélites, jusqu'à ce que nous les ayons introduits dans le lieu qui leur est destiné; nos enfants demeureront dans les villes fortes, à cause des habitants du pays. Nous ne retournerons pas dans nos maisons avant que les Israélites aient pris possession chacun de son héritage; et nous n'aurons pas d'héritage avec eux de l'autre côté du Jourdain, ni plus loin, puisque nous aurons notre héritage de ce côté-ci du Jourdain à l'orient. Moïse leur dit: Si vous exécutez cette parole, si vous vous équipez pour combattre devant l'Éternel, si tous ceux de vous qui s'équiperont passent le Jourdain devant l'Éternel jusqu'à ce qu'il ait dépossédé ses ennemis devant lui, et si vous revenez seulement après que le pays aura été soumis devant l'Éternel, vous serez alors quittes envers l'Éternel et envers Israël, et cette contrée-ci sera votre propriété devant l'Éternel. Mais si vous n'agissez pas ainsi, vous péchez contre l'Éternel; sachez que votre péché vous retrouvera. Construisez des villes pour vos enfants et des enclos pour votre petit bétail, et faites ce que votre bouche a déclaré. Les Gadites et les Rubénites dirent à Moïse: Tes serviteurs agiront comme mon seigneur ordonne. Nos enfants, nos femmes, nos troupeaux et tout notre bétail resteront dans les villes de Galaad; et tes serviteurs, tout équipés pour l'armée, iront combattre devant l'Éternel, comme dit mon seigneur. Moïse donna des ordres à leur sujet au sacrificateur Éléazar, à Josué, fils de Noun, et aux chefs de famille dans les tribus des Israélites. Moïse leur dit: Si les Gadites et les Rubénites passent avec vous le Jourdain, tout équipés pour combattre devant l'Éternel, et que le pays soit soumis devant vous, vous leur donnerez en propriété le pays de Galaad. Mais s'ils ne passent pas tout équipés avec vous, qu'ils s'établissent au milieu de vous dans le pays de Canaan. Les Gadites et les Rubénites répondirent: Nous ferons ce que l'Éternel a dit à tes serviteurs. Nous passerons équipés devant l'Éternel au pays de Canaan; mais que nous possédions notre héritage de ce côté-ci du Jourdain. Moïse donna aux Gadites, aux Rubénites et à la moitié de la tribu de Manassé, fils de Joseph, le royaume de Sihôn, roi des Amoréens, et le royaume d'Og, roi de Basan, le pays avec ses villes, avec les territoires des villes du pays tout alentour. Les Gadites bâtirent Dibôn, Ataroth, Aroër, Atroth-Chophân, Yaezer, Yogbeha, Beth-Nimra et Beth-Harân, villes fortes avec des enclos pour le petit bétail. Les Rubénites bâtirent Hechbôn, Élealé et Qiryataïm, Nébo et Baal-Meôn, dont les noms furent changés, et Sibma, et ils donnèrent des noms aux villes qu'ils bâtirent. Les descendants de Makir, fils de Manassé, marchèrent contre Galaad et s'en emparèrent; ils dépossédèrent les Amoréens qui s'y trouvaient. Moïse donna Galaad à Makir, fils de Manassé, qui s'y établit. Yaïr, fils de Manassé, se mit en marche, prit les bourgs et les appela bourgs de Yaïr. Nobah se mit en marche, prit Qenath avec ses dépendances et l'appela Nobah, d'après son nom. Voici les étapes des Israélites qui sortirent du pays d'Égypte, par (corps d') armées, sous la conduite de Moïse et d'Aaron. Moïse écrivit leurs marches d'étape en étape, d'après l'ordre de l'Éternel. Et voici leurs étapes, selon leurs marches. Ils partirent de Ramsès le premier mois, le quinzième jour du premier mois. Le lendemain de la Pâque, les Israélites sortirent librement à la vue de tous les Égyptiens. Et les Égyptiens ensevelissaient ceux que l'Éternel avait frappés parmi eux, tous les premiers-nés; l'Éternel exerçait aussi des jugements contre leurs dieux. Les Israélites partirent de Ramsès et campèrent à Soukkoth. Ils partirent de Soukkoth et campèrent à Étam, qui est à l'extrémité du désert. Ils partirent d'Étam, se détournèrent vers Pi-Hahiroth, en face de Baal-Tsephôn, et campèrent devant Migdol. Ils partirent de devant (Pi-)Hahiroth et passèrent au milieu de la mer dans la direction du désert; ils firent trois journées de marche dans le désert d'Étam et campèrent à Mara. Ils partirent de Mara et arrivèrent à Élim; il y avait à Élim douze sources d'eau et soixante-dix palmiers: ce fut là qu'ils campèrent. Ils partirent d'Élim et campèrent près de la mer des Joncs. Ils partirent de la mer des Joncs et campèrent dans le désert de Sîn. Ils partirent du désert de Sîn et campèrent à Dophqa. Ils partirent de Dophqa et campèrent à Alouch. Ils partirent d'Alouch et campèrent à Rephidim, où le peuple ne trouva pas d'eau à boire. Ils partirent de Rephidim et campèrent dans le désert du Sinaï. Ils partirent du désert du Sinaï et campèrent à Qibroth-Hattaava. Ils partirent de Qibroth-Hattaava et campèrent à Hatséroth. Ils partirent de Hatséroth et campèrent à Ritma. Ils partirent de Ritma et campèrent à Rimmôn-Pérets. Ils partirent de Rimmôn-Pérets et campèrent à Libna. Ils partirent de Libna et campèrent à Rissa. Ils partirent de Rissa et campèrent à Qehélata. Ils partirent de Qehélata et campèrent à la montagne de Chapher. Ils partirent de la montagne de Chapher et campèrent à Harada. Ils partirent de Harada et campèrent à Maqhéloth. Ils partirent de Maqhéloth et campèrent à Tahath. Ils partirent de Tahath et campèrent à Tarah. Ils partirent de Tarah et campèrent à Mitqa. Ils partirent de Mitqa et campèrent à Hachmona. Ils partirent de Hachmona et campèrent à Moséroth. Ils partirent de Moséroth et campèrent à Bené-Yaaqân. Ils partirent de Bené-Yaaqân et campèrent à Hor-Guidgad. Ils partirent de Hor-Guidgad et campèrent à Yotbata. Ils partirent de Yotbata et campèrent à Abrona. Ils partirent d'Abrona et campèrent à Etsyôn-Guéber. Ils partirent d'Etsyôn-Guéber et campèrent dans le désert de Tsîn: c'est Qadech. Ils partirent de Qadech et campèrent à la montagne de Hor, à l'extrémité du pays d'Édom. Le sacrificateur Aaron monta sur la montagne de Hor, suivant l'ordre de l'Éternel; il y mourut, la quarantième année après la sortie des Israélites du pays d'Égypte, le cinquième mois, le premier du mois. Aaron était âgé de 123 ans lorsqu'il mourut sur la montagne de Hor. Le roi cananéen d'Arad, qui habitait le Négueb dans le pays de Canaan, apprit l'arrivée des Israélites. Ils partirent de la montagne de Hor et campèrent à Tsalmona. Ils partirent de Tsalmona et campèrent à Pounôn. Ils partirent de Pounôn et campèrent à Oboth. Ils partirent d'Oboth et campèrent à Iyé-Abarim, sur la frontière de Moab. Ils partirent d'Iyé-Abarim et campèrent à Dibôn-Gad. Ils partirent de Dibôn-Gad et campèrent à Almôn-Diblataïm. Ils partirent d'Almôn-Diblataïm et campèrent dans les montagnes d'Abarim, devant Nébo. Ils partirent des montagnes d'Abarim et campèrent dans les plaines de Moab, près du Jourdain, vis-à-vis de Jéricho. Ils campèrent près du Jourdain, depuis Beth-Hayechimoth jusqu'à Abel-Chittim, dans les plaines de Moab. L'Éternel parla à Moïse dans les plaines de Moab près du Jourdain, vis-à-vis de Jéricho. Il dit: Parle aux fils d'Israël, et tu leur diras: Lorsque vous aurez passé le Jourdain (pour entrer) dans le pays de Canaan, vous déposséderez devant vous tous les habitants du pays, vous ferez disparaître toutes leurs idoles de pierre, vous ferez disparaître toutes leurs images en métal fondu et vous détruirez tous leurs hauts- lieux. Vous prendrez possession du pays et vous vous y établirez; car je vous ai donné le pays, pour qu'il soit votre propriété. Vous partagerez l'héritage du pays par le sort, selon vos clans. À ceux qui sont en plus grand nombre vous donnerez un héritage plus grand, et à ceux qui sont en plus petit nombre vous donnerez un héritage plus petit. Chacun aura ce qui lui sera échu par le sort; vous en hériterez, selon les tribus de vos pères. Mais si vous ne dépossédez pas devant vous les habitants du pays, ceux d'entre eux que vous laisserez seront comme des échardes dans vos yeux et des aiguillons dans vos côtés, ils seront vos adversaires dans le pays où vous allez vous établir. Et il arrivera que je vous traiterai comme j'avais résolu de les traiter. L'Éternel parla à Moïse et dit: Donne cet ordre aux Israélites; tu leur diras: Quand vous serez entrés dans le pays de Canaan, voici le pays qui doit vous échoir en héritage, le pays de Canaan, avec ses frontières. Le côté du midi commencera au désert de Tsîn près d'Édom. Ainsi, votre frontière méridionale partira de l'extrémité de la mer Salée, vers l'est. Votre frontière tournera au sud de la montée d'Aqrabbim, passera par Tsîn, pour aboutir au sud de Qadech-Barnéa; elle continuera par Hatsar-Addar et passera vers Atsmôn; depuis Atsmôn, elle tournera jusqu'au torrent d'Égypte pour aboutir à la mer. Votre frontière ouest sera la grande mer; ce sera votre frontière à l'ouest. Voici quelle sera votre frontière nord: à partir de la grande mer, vous la tracerez jusqu'à la montagne de Hor; depuis la montagne de Hor, vous la tracerez vers l'entrée de Hamath, pour que la frontière aboutisse à Tsedad; la frontière continuera par Ziphrôn, pour aboutir à Hatsar-Énân: ce sera votre frontière nord. Vous tracerez votre frontière est de Hatsar-Énân à Chepham, la frontière descendra de Chepham vers Ribla, à l'est d'Aïn; la frontière descendra et touchera la rive de la mer de Kinnéreth, à l'est; la frontière descendra encore vers le Jourdain, pour aboutir à la mer Salée. Tel sera votre pays, avec ses frontières tout autour. Moïse transmit cet ordre aux Israélites et dit: C'est là le pays que vous partagerez par le sort, et que l'Éternel a commandé de donner aux neuf tribus et à la demi-tribu. Car la tribu des Rubénites, selon leurs familles et la tribu des Gadites, selon leurs familles ont pris (leur héritage); la demi-tribu de Manassé a aussi pris son héritage. Ces deux tribus et la demi-tribu ont pris leur héritage en deçà du Jourdain, (vis-à-vis) de Jéricho, du côté de l'est. L'Éternel parla à Moïse et dit: Voici les noms des hommes qui partageront le pays entre vous: le sacrificateur Éléazar et Josué, fils de Noun. Vous prendrez encore un chef de chaque tribu, pour partager le pays. Voici les noms de ces hommes. Pour la tribu de Juda: Caleb, fils de Yephounné; pour la tribu des fils de Siméon: Samuel, fils d'Ammihoud; pour la tribu de Benjamin: Élidad, fils de Kislôn; pour la tribu des Danites: le chef Bouqqi, fils de Yogli; pour les descendants de Joseph, pour la tribu de Manassé: le chef Hanniel, fils d'Éphod; et pour la tribu des Éphraïmites: le chef Qemouel, fils de Chiphtân; pour la tribu des fils de Zabulon: le chef Élitsaphân, fils de Parnak; pour la tribu des fils d'Issacar: le chef Paltiel, fils d'Azzân; pour la tribu des fils d'Aser: le chef Ahihoud, fils de Chelomi; pour la tribu des fils de Nephthali: le chef Pedahel, fils d'Ammihoud. Tels sont ceux à qui l'Éternel ordonna de partager le pays de Canaan entre les Israélites. L'Éternel parla à Moïse, dans les plaines de Moab, près du Jourdain, (vis-à-vis) de Jéricho. Il dit: Ordonne aux Israélites d'accorder aux Lévites, sur l'héritage qu'ils posséderont, des villes où ils puissent habiter. Vous donnerez aussi aux Lévites les abords de ces villes. Ils auront les villes pour y habiter; et les abords seront pour leur bétail, pour leurs biens et pour tous leurs animaux. Les abords des villes que vous donnerez aux Lévites auront, à partir du mur de la ville et au dehors, mille coudées tout autour. Vous mesurerez, en dehors de la ville, deux mille coudées pour le côté est, deux mille coudées pour le côté sud, deux mille coudées pour le côté ouest et deux mille coudées pour le côté nord. La ville sera au milieu. Tels seront les abords de leurs villes. Parmi les villes que vous donnerez aux Lévites, vous donnerez six villes de refuge où pourra s'enfuir le meurtrier, et quarante-deux (autres) villes. Total des villes que vous donnerez aux Lévites: quarante-huit villes, avec leurs abords. Les villes que vous donnerez sur les propriétés des Israélites seront livrées en plus grand nombre par ceux qui en ont le plus, et en plus petit nombre par ceux qui en ont moins; chacun donnera de ses villes aux Lévites à proportion de l'héritage qu'il aura reçu. L'Éternel parla à Moïse et dit: Parle aux fils d'Israël; tu leur diras: Lorsque vous aurez passé le Jourdain (et que vous serez entrés) dans le pays de Canaan, vous déterminerez des villes qui soient pour vous des villes de refuge, où pourra s'enfuir le meurtrier qui aura tué quelqu'un involontairement. Ces villes vous serviront de refuge contre le vengeur (du sang), afin que le meurtrier ne soit pas mis à mort avant d'avoir comparu devant la communauté pour être jugé. Des villes que vous donnerez, six seront pour vous des villes de refuge. Vous donnerez trois villes au-delà du Jourdain, et vous donnerez trois villes dans le pays de Canaan: ce seront des villes de refuge. Ces six villes serviront de refuge aux Israélites, à l'immigrant et au résident temporaire au milieu de vous: là pourra s'enfuir tout homme qui aura tué quelqu'un involontairement. Si un homme frappe son prochain avec un instrument de fer, et que mort s'ensuive, c'est un meurtrier: le meurtrier sera puni de mort. S'il le frappe, (en tenant) à la main une pierre qui puisse causer la mort, et que mort s'ensuive, c'est un meurtrier: le meurtrier sera puni de mort. S'il le frappe, (en tenant) à la main un instrument de bois qui puisse causer la mort, et que mort s'ensuive, c'est un meurtrier: le meurtrier sera puni de mort. Le vengeur du sang fera mourir le meurtrier; quand il le rejoindra, il le fera mourir. Si un homme pousse son prochain par un mouvement de haine, ou s'il jette quelque chose sur lui avec préméditation, et que mort s'ensuive, ou s'il le frappe de sa main par inimitié, et que mort s'ensuive, celui qui a frappé sera puni de mort, c'est un meurtrier: le vengeur du sang fera mourir le meurtrier, quand il le rejoindra. Mais si un homme pousse son prochain fortuitement et non par inimitié, ou s'il jette quelque objet sur lui sans préméditation, ou s'il fait tomber sur lui par mégarde une pierre qui puisse causer la mort, et que mort s'ensuive, sans qu'il soit son ennemi et sans qu'il lui cherche du mal, voici les principes d'après lesquels la communauté jugera entre celui qui a frappé et le vengeur du sang. La communauté délivrera le meurtrier de la main du vengeur du sang. La communauté le fera retourner dans la ville de refuge où il s'était enfui. Il y demeurera jusqu'à la mort du souverain sacrificateur qu'on a oint de l'huile sainte. Si le meurtrier sort des limites de la ville de refuge où il s'est enfui, et si le vengeur du sang le rencontre hors de la ville de refuge et que le vengeur du sang tue le meurtrier, il ne sera point coupable de meurtre. Car le meurtrier doit demeurer dans sa ville de refuge jusqu'à la mort du souverain sacrificateur; après la mort du souverain sacrificateur, le meurtrier pourra retourner dans sa propriété. Voici des prescriptions de droit pour vous, dans (toutes) vos générations, dans tous les lieux où vous habiterez. Si un homme frappe quelqu'un, on tuera le meurtrier, sur la déposition de témoins. Mais un seul témoin ne suffira pas pour faire condamner une personne à mort. Vous n'accepterez pas de rançon pour la vie d'un meurtrier qui mérite la mort, car il sera puni de mort. Vous n'accepterez pas de rançon, qui lui permette de s'enfuir dans sa ville de refuge et de retourner habiter dans le pays après la mort du sacrificateur. Vous ne profanerez pas le pays où vous serez, car le sang profane le pays; et il ne sera fait pour le pays aucune expiation du sang qui y sera répandu, sinon par le sang de celui qui l'aura répandu. Vous ne souillerez pas le pays où vous allez habiter, et au milieu duquel moi je demeurerai; car je suis l'Éternel, qui habite au milieu des Israélites. Les chefs de famille des clans des Galaadites, fils de Makir, fils de Manassé, d'entre les clans des descendants de Joseph, s'approchèrent et parlèrent devant Moïse et devant les princes, chefs de familles des Israélites. Ils dirent: L'Éternel a ordonné à mon seigneur de donner le pays en héritage par le sort aux Israélites. Mon seigneur a aussi reçu de l'Éternel l'ordre de donner l'héritage de Tselophhad, notre frère, à ses filles. Si elles se marient à l'un des fils d'une autre tribu des Israélites, leur héritage sera retranché de l'héritage de nos pères et ajouté à celui de la tribu à laquelle elles appartiendront; ainsi sera diminué l'héritage qui nous est échu par le sort. Et quand viendra le jubilé pour les Israélites, leur héritage sera ajouté à celui de la tribu à laquelle elles appartiendront et sera retranché de celui de la tribu de nos pères. Moïse transmit aux Israélites les ordres de l'Éternel. Il dit: La tribu des descendants de Joseph a raison. Voici ce que l'Éternel ordonne aux filles de Tselophhad: elles se marieront à qui elles voudront, pourvu qu'elles se marient dans un clan de la tribu de leur père. Aucun héritage parmi les Israélites ne passera d'une tribu à une autre tribu, mais les Israélites s'attacheront chacun à l'héritage de la tribu de ses pères. Toute fille, possédant un héritage dans les tribus des Israélites, se mariera à quelqu'un d'un clan de la tribu de son père, afin que les Israélites possèdent chacun l'héritage de ses pères. Aucun héritage ne passera d'une tribu à une autre tribu, mais les tribus des Israélites s'attacheront chacune à son héritage. Les filles de Tselophhad agirent comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Mahla, Tirtsa, Hogla, Milka et Noa, filles de Tselophhad, se marièrent aux fils de leurs oncles; elles se marièrent dans les clans des descendants de Manassé, fils de Joseph, et leur héritage resta dans la tribu du clan de leur père. Tels sont les commandements et les ordonnances que l'Éternel donna par l'intermédiaire de Moïse aux Israélites, dans les plaines de Moab, près du Jourdain, (vis-à-vis) de Jéricho. Voici les paroles que Moïse adressa à tout Israël, de l'autre côté du Jourdain, dans le désert, dans la Araba, vis-à-vis de Souph, entre Parân, Tophel, Laban, Hatséroth et Di-Zahab. Il y a onze journées depuis Horeb, par le chemin des monts de Séir, jusqu'à Qadech-Barnéa. Dans la quarantième année, au onzième mois, le 1 du mois, Moïse parla aux Israélites selon tout ce que l'Éternel lui avait ordonné pour eux. C'était après qu'il eut battu Sihôn, roi des Amoréens, qui habitait à Hechbôn, et Og, roi de Basan, qui habitait à Achtaroth et à Édréi. De l'autre côté du Jourdain, dans le pays de Moab, Moïse se mit à expliquer cette loi et dit: L'Éternel, notre Dieu, nous a parlé à Horeb, en disant: Vous êtes restés assez longtemps près de cette montagne. Tournez-vous et partez; allez dans les montagnes des Amoréens et dans tous les environs, dans la Araba, sur les montagnes, dans la Chephéla, dans le Négueb, sur la côte de la mer, au pays des Cananéens et au Liban, jusqu'au grand fleuve, au fleuve d'Euphrate. Voyez, j'ai mis le pays devant vous; allez et prenez possession du pays que l'Éternel a juré à vos pères, Abraham, Isaac et Jacob, de leur donner ainsi qu'à leur descendance après eux. Dans ce temps-là, je vous ai parlé en ces termes: Je ne puis pas, à moi seul, vous porter. L'Éternel, votre Dieu, vous a multipliés, et vous êtes aujourd'hui aussi nombreux que les étoiles du ciel. Que l'Éternel, le Dieu de vos pères, vous augmente mille fois autant et qu'il vous bénisse comme il vous l'a dit! Comment porterais-je, à moi seul, la charge et le fardeau de vos contestations? Prenez des hommes sages, intelligents et connus dans vos tribus, et je les mettrai à votre tête. Vous m'avez répondu en disant: Ce que tu proposes de faire est une bonne chose. J'ai pris alors ceux qui étaient à la tête de vos tribus, des hommes sages et connus, et je les ai mis à votre tête comme chefs de mille, chefs de cent, chefs de cinquante et chefs de dix et comme officiers dans vos tribus. J'ai donné, dans ce temps-là, cet ordre à vos juges: Écoutez vos frères et jugez chacun selon la justice dans ses rapports avec son frère ou avec l'étranger. Vous n'aurez pas égard à l'apparence des personnes dans vos jugements; vous écouterez le petit comme le grand; vous ne craindrez aucun homme, car c'est à Dieu qu'appartient le jugement; et lorsqu'une cause sera trop difficile pour vous, vous la porterez devant moi, pour que je l'entende. C'est ainsi que je vous ai prescrit, dans ce temps-là, tout ce que vous aviez à faire. Nous sommes partis d'Horeb et nous avons parcouru en entier ce grand et redoutable désert que vous avez vu; nous avons pris le chemin de la montagne des Amoréens, comme l'Éternel, notre Dieu, nous l'avait ordonné, et nous sommes arrivés à Qadech-Barnéa. Je vous ai dit: Vous êtes arrivés à la montagne des Amoréens que l'Éternel, notre Dieu, nous donne. Vois, l'Éternel, ton Dieu, a mis le pays devant toi; monte, prends-en possession, comme te l'a dit l'Éternel, le Dieu de tes pères; sois sans crainte et sans effroi. Vous vous êtes tous approchés de moi pour me dire: Envoyons des hommes devant nous pour explorer le pays et pour nous faire un rapport sur le chemin par lequel nous y monterons et sur les villes où nous arriverons. Cet avis me parut bon; et je pris douze hommes parmi vous, un homme par tribu. Ils s'avancèrent, montèrent vers la montagne et arrivèrent jusqu'à la vallée d'Échkol, qu'ils inspectèrent. Ils prirent dans leurs mains des fruits du pays et nous les présentèrent; ils nous firent un rapport et dirent: C'est un bon pays, que l'Éternel, notre Dieu, nous donne. Mais vous n'avez pas voulu y monter et vous avez été rebelles à l'ordre de l'Éternel, votre Dieu. Vous avez murmuré dans vos tentes, vous avez dit: C'est parce que l'Éternel a de la haine pour nous, qu'il nous a fait sortir du pays d'Égypte, afin de nous livrer entre les mains des Amoréens et de nous détruire. Où monterions-nous? Nos frères nous ont fait perdre courage, en disant: C'est un peuple plus grand et de plus haute taille que nous; ce sont des villes grandes et fortifiées jusqu'au ciel; nous y avons même vu des fils d'Anaq. Je vous dis: Ne vous épouvantez pas et ne les craignez pas. L'Éternel, votre Dieu, qui marche devant vous, combattra lui-même pour vous, tout comme il l'a fait pour vous sous vos yeux en Égypte, puis au désert, où tu as vu que l'Éternel, ton Dieu, t'a porté comme un homme porte son fils, sur tout le chemin où vous avez marché jusqu'à votre arrivée en ce lieu. Dans cette circonstance, vous n'avez pas eu confiance en l'Éternel, votre Dieu, qui allait devant vous sur le chemin pour vous chercher un lieu de campement, la nuit dans un feu afin de vous montrer le chemin où vous deviez marcher, et le jour dans une nuée. L'Éternel entendit le bruit de vos paroles. Dans son indignation, il fit serment en ces termes: Aucun des hommes de cette génération méchante ne verra le bon pays que j'ai fait serment de donner à vos pères, excepté Caleb, fils de Yephounné; il le verra, lui, et je lui donnerai à lui et à ses fils le pays sur lequel il a marché, parce qu'il a pleinement suivi la voie de l'Éternel. L'Éternel s'irrita aussi contre moi, à cause de vous, et il dit: Toi non plus, tu n'y entreras pas. Josué, fils de Noun, ton assistant, y entrera; fortifie-le, car c'est lui qui fera hériter Israël de ce pays. Et vos petits enfants, dont vous avez dit: Ils deviendront une proie! et vos fils, qui ne connaissent aujourd'hui ni le bien ni le mal, ce sont eux qui y entreront, c'est à eux que je le donnerai, et ce sont eux qui en prendront possession. Mais vous, tournez-vous et partez pour le désert, dans la direction de la mer des Joncs. Vous avez alors répondu, en me disant: Nous avons péché contre l'Éternel; nous monterons et nous combattrons, tout comme l'Éternel, notre Dieu, nous l'a ordonné. Et vous avez pris chacun vos armes à la ceinture et vous avez cru facile de monter vers la montagne. L'Éternel m'a dit alors: Dis-leur: Ne montez pas et ne combattez pas, car je ne suis point au milieu de vous; ainsi vous ne vous ferez pas mettre en déroute par vos ennemis. Je vous ai parlé, mais vous n'avez pas écouté; vous avez été rebelles à l'ordre de l'Éternel et vous êtes montés audacieusement vers la montagne. Alors les Amoréens, qui habitent cette montagne, sortirent à votre rencontre et vous poursuivirent comme font les abeilles; ils vous battirent en Séir, jusqu'à Horma. À votre retour, vous avez pleuré devant l'Éternel; mais l'Éternel n'écouta pas votre voix et ne vous prêta pas l'oreille. Vous êtes encore restés à Qadech, autant de jours que vous y étiez restés (auparavant ). Nous nous sommes tournés et sommes partis pour le désert, par le chemin de la mer des Joncs, comme l'Éternel me l'avait dit; nous avons contourné bien des jours la montagne de Séir. L'Éternel me dit: Vous avez assez contourné cette montagne. Tournez-vous vers le nord. Donne cet ordre au peuple: Vous allez passer près de la frontière de vos frères, les fils d'Ésaü, qui habitent en Séir. Ils vous craindront; mais soyez bien sur vos gardes. Ne vous mettez pas en campagne contre eux; car je ne vous donnerai dans leur pays pas même de quoi poser la plante du pied: en effet, j'ai donné la montagne de Séir en possession à Ésaü. Vous vous procurerez d'eux à prix d'argent la nourriture que vous mangerez, et vous achèterez d'eux à prix d'argent même l'eau que vous boirez. Car l'Éternel, ton Dieu, t'a béni dans toute l'œuvre de tes mains, il a connu ta marche dans ce grand désert. Voilà quarante années que l'Éternel, ton Dieu, est avec toi; tu n'as manqué de rien. Nous sommes passés à distance de nos frères, les fils d'Ésaü, qui habitent en Séir, et à distance du chemin de la Araba, d'Élath et d'Étsyôn-Guéber; puis nous nous sommes tournés et nous sommes passés par le chemin du désert de Moab. L'Éternel me dit: N'attaque pas Moab et ne te mets pas en campagne pour lui faire la guerre; car je ne te donnerai pas de possession dans son pays; c'est aux fils de Loth que j'ai donné Ar en possession. – Les Émim y habitaient auparavant: c'était un peuple grand, nombreux et de haute taille, comme les Anaqim. Ils étaient considérés, eux aussi, comme des Rephaïm, de même que les Anaqim; les Moabites les appelaient Émim. Séir était habité autrefois par les Horites; les fils d'Ésaü les dépossédèrent, les détruisirent devant eux et s'établirent à leur place, comme l'a fait Israël dans le pays qu'il possède et que l'Éternel lui a donné. – Maintenant, levez-vous et passez le torrent de Zéred. Nous avons alors passé le torrent de Zéred. Le temps où nous avons marché de Qadech-Barnéa au passage du torrent de Zéred fut de trente-huit ans, jusqu'à ce que toute la génération des hommes de guerre ait disparu du milieu du camp, comme l'Éternel le leur avait juré. La main de l'Éternel fut aussi sur eux pour les éliminer du milieu du camp, jusqu'à ce qu'ils aient disparu. Lorsque tous les hommes de guerre eurent disparu du milieu du peuple par la mort, l'Éternel me parla et dit: Tu passeras aujourd'hui la frontière de Moab, à Ar, et tu t'approcheras des Ammonites. Ne les attaque pas et ne te mets pas en campagne contre eux; car je ne te donnerai pas de possession dans le pays des Ammonites: c'est aux fils de Loth que je l'ai donné en possession. – Cette (région) était aussi considérée comme un pays de Rephaïm; des Rephaïm y habitaient auparavant, et les Ammonites les appelaient Zamzoummim: c'était un peuple grand, nombreux et de haute taille, comme les Anaqim. L'Éternel les détruisit devant les Ammonites, qui les dépossédèrent et s'établirent à leur place. C'est ainsi que fit l'Éternel pour les fils d'Ésaü qui habitent en Séir, quand il détruisit les Horites devant eux; ils les dépossédèrent et s'établirent à leur place, jusqu'à ce jour. Les Avviens, qui habitaient dans les villages jusqu'à Gaza, furent détruits par les Kaphtorim, sortis de Kaphtor, qui s'établirent à leur place. – Levez-vous, partez et passez le torrent de l'Arnon. Vois, j'ai livré entre tes mains Sihôn, roi de Hechbôn, l'Amoréen, et son pays. Dès maintenant prends-en possession; mets-toi en campagne pour lui faire la guerre! Je vais répandre dès aujourd'hui la peur et la crainte de toi sur les peuples qui sont sous tous les cieux; au bruit de ta renommée, ils trembleront et seront saisis d'angoisse devant toi. J'envoyai, du désert de Qedémoth, des messagers à Sihôn, roi de Hechbôn, avec des paroles de paix. Je lui fis dire: Je voudrais passer par ton pays; je ne ferai que suivre la route, sans m'écarter ni à droite ni à gauche. Tu me fourniras à prix d'argent la nourriture que je mangerai, et tu me donneras à prix d'argent l'eau que je boirai; je ne ferai que passer à pied. C'est ce que m'ont accordé les fils d'Ésaü qui habitent en Séir, et les Moabites qui habitent à Ar. (Accorde-le moi aussi) jusqu'à ce que j'aie passé le Jourdain pour entrer dans le pays que l'Éternel, notre Dieu, nous donne. Mais Sihôn, roi de Hechbôn, ne voulut pas nous laisser passer chez lui; car l'Éternel, ton Dieu, rendit son esprit inflexible et endurcit son cœur, afin de le livrer entre tes mains, comme (tu le vois) aujourd'hui. L'Éternel me dit: Vois, je te livre dès maintenant Sihôn et son pays. Dès maintenant prends possession de son pays. Sihôn sortit à notre rencontre, avec tout son peuple, pour nous combattre à Yahats. L'Éternel, notre Dieu, nous le livra, et nous l'avons battu, lui, ses fils et tout son peuple. Nous avons pris à ce moment-là toutes ses villes et nous les avons vouées à l'interdit, hommes, femmes et enfants, sans en laisser échapper un seul. Nous n'avons pillé pour nous que le bétail et le butin des villes que nous avions prises. Depuis Aroër sur le bord du torrent de l'Arnon, et la ville qui est dans la vallée, jusqu'à Galaad, il n'y eut pas de ville trop forte pour nous: l'Éternel, notre Dieu, nous livra tout. Mais tu ne t'es pas approché du pays des fils d'Ammon, de tous les bords du torrent de Yabboq, ni des villes de la montagne, ni de tout ce que l'Éternel, notre Dieu, t'avait ordonné (d'épargner). Nous nous sommes tournés pour monter par le chemin de Basan. Og, roi de Basan, sortit à notre rencontre, lui et tout son peuple, pour nous combattre à Édréi. L'Éternel me dit: « Ne le crains pas; car je le livre entre tes mains, lui, tout son peuple et son pays; tu le traiteras comme tu as traité Sihôn, roi des Amoréens, qui habitait à Hechbôn. » Et l'Éternel, notre Dieu, livra encore entre nos mains Og, roi de Basan, avec tout son peuple; nous l'avons battu, sans laisser échapper aucun de ses gens. Nous avons pris à ce moment-là toutes ses villes; il n'y eut pas une ville que nous n'ayons prise: soixante villes, toute la contrée d'Argob, le royaume d'Og en Basan. Toutes ces villes étaient fortifiées, avec de hautes murailles, des portes et des verrous; il y avait aussi des villes sans murailles, en très grand nombre. Nous les avons vouées à l'interdit, comme nous l'avions fait à Sihôn, roi de Hechbôn; nous avons voué toutes les villes à l'interdit, hommes, femmes et enfants. Mais nous avons pillé pour nous tout le bétail et le butin des villes. C'est ainsi que, dans ce temps-là, nous avons arraché aux mains des deux rois des Amoréens le pays de l'autre côté du Jourdain, depuis le torrent de l'Arnon jusqu'à la montagne de l'Hermon, – les Sidoniens appellent Hermon Sirion, et les Amoréens Senir – toutes les villes du plateau, tout Galaad et tout Basan jusqu'à Salka et Édréi, villes du royaume d'Og en Basan. – Og, roi de Basan, avait survécu seul au reste des Rephaïm. Son lit, un lit de fer, est à Rabbath, (capitale) des Ammonites. Sa longueur est de neuf coudées, et sa largeur de quatre coudées, en coudées d'homme. – En ce temps-là nous avons pris possession de ce pays. Je donnai aux Rubénites et aux Gadites le territoire à partir d'Aroër sur le torrent de l'Arnon et la moitié de la montagne de Galaad avec ses villes. Je donnai à la moitié de la tribu de Manassé le reste de Galaad et tout le royaume d'Og en Basan: toute la contrée d'Argob, avec tout Basan, c'est ce qu'on appelait le pays des Rephaïm. – Yaïr, fils de Manassé, prit toute la contrée d'Argob jusqu'à la frontière des Guéchouriens et des Maakathiens; il donna son nom à Basan, qu'on appelle jusqu'à ce jour bourgs de Yaïr. – Je donnai Galaad à Makir. Aux Rubénites et aux Gadites je donnai une partie de Galaad jusqu'au torrent de l'Arnon, dont le lit sert de frontière, et jusqu'au torrent de Yabboq, frontière des Ammonites; ainsi que la Araba, limitée par le Jourdain, depuis Kinnéreth jusqu'à la mer de la Araba, la mer Salée, sous les pentes du Pisga vers l'est. En ce temps-là, je vous donnai cet ordre: l'Éternel, votre Dieu, vous a livré ce pays, pour que vous le possédiez. Vous tous, vaillants hommes, vous passerez en armes devant vos frères, les Israélites. Vos femmes, vos petits enfants et votre cheptel seulement – je sais que vous avez de nombreux troupeaux – resteront dans les villes que je vous ai données, jusqu'à ce que l'Éternel ait accordé du repos à vos frères comme à vous, et qu'ils possèdent, eux aussi, le pays que l'Éternel, votre Dieu, leur donne de l'autre côté du Jourdain. Et vous retournerez chacun dans la possession que je vous ai donnée. En ce temps-là, je donnai des ordres à Josué et je dis: Tes yeux ont vu tout ce que l'Éternel, votre Dieu, a fait à ces deux rois: ainsi fera l'Éternel à tous les royaumes où tu vas passer. Ne les craignez pas; car l'Éternel, votre Dieu, combat lui-même pour vous. En ce temps-là, j'ai supplié l'Éternel, en disant: Seigneur Éternel, tu as commencé à montrer à ton serviteur ta grandeur et ta main puissante; car quel dieu y a-t-il, au ciel et sur la terre, qui puisse imiter tes œuvres et tes hauts faits? Je voudrais passer, je t'en prie, et voir ce bon pays de l'autre côté du Jourdain, ces belles montagnes et le Liban. Mais l'Éternel s'irrita contre moi, à cause de vous, et il ne m'écouta pas. L'Éternel me dit: C'est assez, ne me parle plus de cette affaire. Monte au sommet du Pisga, porte tes regards à l'ouest, au nord, au sud et à l'est, et contemple de tes yeux; car tu ne passeras pas ce Jourdain. Donne des ordres à Josué, fortifie-le et affermis-le; car c'est lui qui passera devant ce peuple et qui le fera hériter du pays que tu verras. Nous sommes restés dans la vallée, vis-à-vis de Beth-Peor. Maintenant, Israël, écoute, pour les mettre en pratique, les prescriptions et les ordonnances que je vous enseigne, afin que vous viviez et que vous entriez en possession du pays que vous donne l'Éternel, le Dieu de vos pères. Vous n'ajouterez rien à la parole que je vous commande, et vous n'en retrancherez rien; mais vous observerez les commandements de l'Éternel, votre Dieu, tels que je vous les donne. Vos yeux ont vu ce que l'Éternel a fait à l'occasion de Baal-Peor: l'Éternel, ton Dieu a détruit du milieu de toi tout homme qui s'était rallié au (culte de) Baal-Peor. Et vous, qui vous êtes attachés à l'Éternel, votre Dieu, vous êtes aujourd'hui tous vivants. Voyez, je vous ai enseigné des prescriptions et des ordonnances, comme l'Éternel, mon Dieu, me l'a commandé, afin que vous les mettiez bien en pratique dans le pays où vous allez entrer pour en prendre possession. Vous les observerez et vous les mettrez en pratique; car ce sera là votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peuples, qui entendront parler de toutes ces prescriptions et qui diront: Cette grande nation ne peut être qu'un peuple sage et intelligent! Quelle est, en effet, la grande nation qui ait des dieux aussi proches d'elle que l'Éternel, notre Dieu, (l'est de nous) toutes les fois que nous l'invoquons? Et quelle est la grande nation qui ait des prescriptions et des ordonnances justes, comme toute cette loi que je vous présente aujourd'hui? Seulement, prends garde à toi et veille attentivement sur ton âme, tous les jours de ta vie, de peur que tu n'oublies les événements que tes yeux ont vus, et qu'ils ne s'éloignent de ton cœur; fais-les connaître à tes fils et aux fils de tes fils. (N'oublie pas) le jour où tu t'es tenu devant l'Éternel, ton Dieu, à Horeb, lorsque l'Éternel me dit: Assemble auprès de moi le peuple: Je veux leur faire entendre mes paroles, afin qu'ils apprennent à me craindre tout le temps qu'ils vivront sur la terre, et afin qu'ils les enseignent à leurs fils. Vous vous êtes approchés et vous vous êtes tenus au pied de la montagne. La montagne était embrasée par le feu jusqu'au milieu du ciel. Il y avait des ténèbres, des nuées, du brouillard. L'Éternel vous a parlé du milieu du feu; vous avez entendu le son des paroles, mais vous n'avez point vu de figure; il n'y avait qu'une voix. Il vous exposa son alliance, qu'il vous ordonna d'exécuter, les dix paroles; et il les écrivit sur deux tables de pierre. En ce temps-là, l'Éternel me commanda de vous enseigner des prescriptions et des ordonnances, afin que vous les mettiez en pratique dans le pays dans lequel vous entrez pour en prendre possession. Puisque vous n'avez vu aucune figure le jour où l'Éternel vous parla du milieu du feu, à Horeb, prenez bien garde à vos âmes, de peur que vous ne vous corrompiez et que vous ne vous fassiez une statue, une représentation de quelque effigie sur le modèle d'un homme ou d'une femme, sur le modèle de quelque bête qui soit sur la terre, sur le modèle de quelque oiseau qui vole dans le ciel, sur le modèle de quelque (animal) qui rampe sur le sol, sur le modèle de quelque poisson qui soit dans les eaux au-dessous de la terre; et aussi de peur que, levant tes yeux vers le ciel, et voyant le soleil, la lune et les étoiles, toute l'armée des cieux, tu ne sois entraîné à te prosterner devant eux et à leur rendre un culte: c'est là ce que l'Éternel, ton Dieu, a donné en partage à tous les peuples, sous le ciel tout entier. Mais vous, l'Éternel vous a pris et vous a fait sortir de la fournaise de fer de l'Égypte, afin que vous soyez un peuple qui soit son héritage, comme (vous l'êtes) aujourd'hui. L'Éternel s'irrita contre moi, à cause de vous; il jura que je ne passerais pas le Jourdain et que je n'entrerais pas dans le bon pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne en héritage. Quant à moi, je mourrai donc en ce pays-ci, je ne passerai point le Jourdain; mais quant à vous, vous le passerez et vous prendrez possession de ce bon pays. Prenez garde à vous, de peur que vous n'oubliiez l'alliance que l'Éternel, votre Dieu, a conclue avec vous et que vous ne vous fassiez une statue, une représentation quelconque, contrairement à ce que l'Éternel, ton Dieu, t'a commandé. Car l'Éternel, ton Dieu, est un feu dévorant, un Dieu jaloux. Lorsque tu engendreras des fils, et des fils de tes fils, et que vous serez depuis longtemps dans le pays, si vous vous corrompez, si vous faites des statues, des représentations de quoi que ce soit, si vous faites ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, ton Dieu, pour l'irriter – j'en prends aujourd'hui à témoin contre vous le ciel et la terre – vous disparaîtrez par une mort rapide du pays dont vous allez prendre possession après avoir passé le Jourdain, vous n'y prolongerez pas vos jours, car vous serez entièrement détruits. L'Éternel vous disséminera parmi les peuples, et vous ne resterez qu'un petit nombre au milieu des nations où l'Éternel vous emmènera. Et là, vous rendrez un culte à des dieux, œuvre de mains d'homme, du bois et de la pierre, qui ne peuvent ni voir ni entendre, ni manger, ni sentir. C'est de là aussi que tu rechercheras l'Éternel, ton Dieu; tu le trouveras, si tu le cherches de tout ton cœur et de toute ton âme. Au sein de ta détresse, tous ces événements t'atteindront. Alors, dans les temps à venir, tu retourneras à l'Éternel, ton Dieu, et tu écouteras sa voix; car l'Éternel, ton Dieu, est un Dieu compatissant, qui ne t'abandonnera pas et ne te détruira pas; il n'oubliera pas l'alliance qu'il a jurée à tes pères. Informe-toi des jours d'autrefois qui t'ont précédé, depuis le jour où Dieu créa l'homme sur la terre, et d'une extrémité du ciel à l'autre: y eut-il jamais si grand événement et a-t-on jamais entendu chose semblable? Un peuple a-t-il jamais entendu la voix de Dieu parlant du milieu du feu, comme tu l'as entendue, en restant en vie? Un Dieu a-t-il jamais essayé de venir prendre pour lui une nation du sein d'une autre nation, au moyen d'épreuves, de signes, de prodiges et de combats, à main forte et à bras étendu, et avec des (interventions) très redoutables, comme tout ce qu'a fait pour vous l'Éternel, votre Dieu, en Égypte sous tes yeux? Tu as donc été éclairé, pour reconnaître que l'Éternel est Dieu, qu'il n'y en a point d'autre que lui. Du ciel, il t'a fait entendre sa voix pour t'instruire; sur la terre, il t'a fait voir son grand feu, et tu as entendu ses paroles du milieu du feu. Il a aimé tes pères et choisi leur descendance après eux; c'est pourquoi il t'a fait lui-même sortir d'Égypte par sa grande puissance; il a dépossédé devant toi des nations plus grandes et plus fortes que toi, pour te faire entrer dans leur pays, pour te le donner en héritage, comme (tu le vois) aujourd'hui. Tu reconnaîtras donc en ce jour et tu retiendras dans ton cœur que l'Éternel est Dieu, dans les cieux, là-haut, et sur terre, ici-bas, et qu'il n'y en a point d'autre, et tu observeras ses prescriptions et ses commandements que je te donne aujourd'hui, afin que tu sois heureux, toi et tes fils après toi, et que tu prolonges tes jours sur le territoire que l'Éternel, ton Dieu, te donne pour toujours. Alors Moïse mit à part trois villes de l'autre côté du Jourdain, vers le soleil levant, afin qu'elles servent de refuge au meurtrier qui aurait tué son prochain par mégarde, sans l'avoir haï auparavant, et afin qu'il puisse s'enfuir dans l'une de ces villes et conserver la vie. C'étaient: Bétser, dans le désert, sur le plateau, chez les Rubénites; Ramoth, en Galaad, chez les Gadites; et Golân, en Basan, chez les Manassites. C'est ici la loi que Moïse plaça devant les Israélites. Voici les déclarations, les prescriptions et les ordonnances que Moïse adressa aux Israélites, à leur sortie d'Égypte. C'était de l'autre côté du Jourdain, dans la vallée, vis-à-vis de Beth-Peor, au pays de Sihôn, roi des Amoréens, qui habitait à Hechbôn et qui fut battu par Moïse et les Israélites, à leur sortie d'Égypte. Ils prirent possession de son pays et du pays d'Og, roi de Basan. Ces deux rois des Amoréens étaient de l'autre côté du Jourdain, au soleil levant. Depuis Aroër sur le bord du torrent de l'Arnon jusqu'à la montagne de Syôn qui est l'Hermon, (dans) toute la Araba de l'autre côté du Jourdain, vers le soleil levant, jusqu'à la mer de la Araba, sous les pentes du Pisga. Moïse convoqua tout Israël et lui dit: Écoute, Israël, les prescriptions et les ordonnances que je proclame aujourd'hui à vos oreilles. Apprenez-les, observez-les pour les mettre en pratique. L'Éternel, notre Dieu, a conclu avec nous une alliance à Horeb. Ce n'est pas avec nos pères que l'Éternel a conclu cette alliance; c'est avec nous, qui sommes ici aujourd'hui, tous vivants. L'Éternel vous parla face à face sur la montagne, du milieu du feu. Et moi, je me tenais en ce temps-là entre l'Éternel et vous, pour vous annoncer la parole de l'Éternel; car vous aviez peur du feu et vous n'êtes pas montés sur la montagne. Il dit: Moi, je suis l'Éternel, ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude. Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face. Tu ne te feras pas de statue, de représentation quelconque de ce qui est en haut dans les cieux, de ce qui est en bas sur la terre, de ce qui est dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras pas devant elles et tu ne leur rendras pas de culte; car moi, l'Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis la faute des pères sur les fils jusqu'à la troisième et à la quatrième (génération) de ceux qui me haïssent, et qui use de bienveillance jusqu'à mille (générations) envers ceux qui m'aiment et qui gardent mes commandements. Tu ne prendras pas le nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain; car l'Éternel ne tiendra pas pour innocent celui qui prendra son nom en vain. Observe le jour du sabbat, pour le sanctifier, comme l'Éternel, ton Dieu, te l'a commandé. Tu travailleras six jours et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le sabbat de l'Éternel, ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne, ni tout ton bétail, ni l'étranger qui réside chez toi, afin que ton serviteur et ta servante se reposent comme toi. Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d'Égypte et que l'Éternel, ton Dieu, t'en a fait sortir à main forte et à bras étendu: c'est pourquoi l'Éternel, ton Dieu, t'a commandé de célébrer le jour du sabbat. Honore ton père et ta mère, comme l'Éternel, ton Dieu, te l'a commandé, afin que tes jours se prolongent et que tu sois heureux sur la terre que l'Éternel, ton Dieu, te donne. Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d'adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain; tu ne désireras pas la maison de ton prochain, ni son champ, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien qui soit à ton prochain. Telles sont les paroles que l'Éternel adressa à toute votre assemblée, à haute voix sur la montagne, du milieu du feu, des nuées et du brouillard, sans rien ajouter. Il les écrivit sur deux tables de pierre qu'il me donna. Après avoir entendu la voix du milieu des ténèbres, et tandis que la montagne était embrasée, vous vous êtes approchés de moi (avec) tous vos chefs de tribus et vos anciens et vous avez dit: Voici que l'Éternel, notre Dieu, nous a fait voir sa gloire et sa grandeur, et nous avons entendu sa voix du milieu du feu; aujourd'hui nous avons vu que Dieu peut parler à l'homme et que (celui-ci peut rester) vivant. Et maintenant pourquoi mourrions-nous? car ce grand feu nous dévorera; si nous continuons à entendre la voix de l'Éternel, notre Dieu, nous mourrons. Quel est l'homme, en effet, qui ait jamais entendu, comme nous, la voix du Dieu vivant parlant du milieu du feu et qui soit resté vivant? Approche-toi, écoute tout ce que dira l'Éternel, notre Dieu, et toi tu nous rediras tout ce que l'Éternel, notre Dieu t'aura dit; nous écouterons et nous le ferons. L'Éternel entendit vos paroles quand vous me les adressiez; et l'Éternel me dit: J'ai entendu les paroles que ce peuple t'a adressées: tout ce qu'ils ont dit est bien. Oh! s'ils avaient toujours ce même cœur pour me craindre et pour observer tous mes commandements, afin qu'ils soient heureux à jamais, eux et leurs fils! Va, dis-leur: Retournez dans vos tentes. Mais toi, reste ici avec moi, et je te dirai tous les commandements, les prescriptions et les ordonnances, que tu leur enseigneras afin qu'ils les mettent en pratique dans le pays que je leur donne en possession. Vous observerez et mettrez en pratique ce que l'Éternel, votre Dieu, vous a commandé; vous ne vous en écarterez ni à droite, ni à gauche. Vous suivrez entièrement la voie que l'Éternel, votre Dieu, vous a commandée, afin que vous viviez, que vous soyez heureux et que vous prolongiez vos jours dans le pays dont vous prendrez possession. Voici le commandement, les prescriptions et les ordonnances que l'Éternel, votre Dieu, a commandé de vous enseigner, afin que vous les mettiez en pratique dans le pays dans lequel vous allez passer pour en prendre possession, afin que tu craignes l'Éternel, ton Dieu, en observant, tous les jours de ta vie, toi, ton fils et le fils de ton fils, toutes ses prescriptions et tous ses commandements que je te donne, et afin que tes jours soient prolongés. Tu les écouteras donc, Israël, et tu les observeras pour les mettre en pratique, afin que tu sois heureux et que vous multipliiez beaucoup, comme te l'a dit l'Éternel, le Dieu de tes pères, dans un pays découlant de lait et de miel. Écoute, Israël! L'Éternel, notre Dieu, l'Éternel est un. Tu aimeras l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Et ces paroles que je te donne aujourd'hui seront dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes fils et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Tu les lieras comme un signe sur ta main, et elles seront comme des fronteaux entre tes yeux. Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. Quand l'Éternel, ton Dieu, te fera entrer dans le pays qu'il a juré à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob, de te donner, (avec) de grandes et bonnes villes que tu n'as pas bâties, des maisons pleines de toutes sortes de biens et que tu n'as pas remplies, des citernes creusées que tu n'as pas creusées, des vignes et des oliviers que tu n'as pas plantés; et lorsque tu mangeras et te rassasieras, garde-toi d'oublier l'Éternel, qui t'a fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude. Tu craindras l'Éternel, ton Dieu, c'est à lui que tu rendras un culte et tu jureras par son nom. Vous ne vous rallierez pas à d'autres dieux, d'entre les dieux des peuples qui sont autour de vous; car l'Éternel, ton Dieu, est un Dieu jaloux au milieu de toi. La colère de l'Éternel, ton Dieu, s'enflammerait contre toi, et il t'exterminerait de la surface du sol. Vous ne tenterez pas l'Éternel, votre Dieu, comme vous l'avez tenté à Massa. Mais vous observerez bien les commandements de l'Éternel, votre Dieu, les déclarations et les prescriptions qu'il vous a commandées. Tu feras ce qui est droit et ce qui est bien aux yeux de l'Éternel, afin que tu sois heureux et que tu entres en possession du bon pays que l'Éternel a juré à tes pères (de te donner), en repoussant tous tes ennemis devant toi, comme l'Éternel l'a dit. Lorsque demain ton fils te demandera: Que signifient ces déclarations, ces prescriptions et ces ordonnances que l'Éternel, notre Dieu, vous a commandées? tu diras à ton fils: Nous étions esclaves du Pharaon en Égypte, et l'Éternel nous a fait sortir de l'Égypte à main forte. L'Éternel a opéré, sous nos yeux, des signes et des prodiges, grands et désastreux, contre l'Égypte, contre le Pharaon et contre toute sa maison; et il nous a fait sortir de là, pour nous amener dans le pays qu'il avait juré à nos pères de nous donner. L'Éternel nous a commandé de mettre en pratique toutes ces prescriptions et de craindre l'Éternel, notre Dieu, afin que nous soyons toujours heureux, et qu'il nous conserve la vie, comme (il le fait) aujourd'hui. Pour nous la justice sera d'observer et de mettre en pratique tous ces commandements devant l'Éternel, notre Dieu, comme il nous l'a commandé. Lorsque l'Éternel, ton Dieu, t'aura fait venir dans le pays où tu vas entrer pour en prendre possession, et qu'il aura chassé devant toi des nations nombreuses, les Hittites, les Guirgasiens, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens et les Yebousiens, sept nations plus nombreuses et plus puissantes que toi; lorsque l'Éternel, ton Dieu, te les aura livrées et que tu les auras battues, tu les voueras à l'interdit, tu ne concluras pas d'alliance avec elles et tu ne leur feras pas grâce. Tu ne contracteras pas de mariage avec ces peuples, tu ne donneras pas ta fille à leur fils et tu ne prendras pas leur fille pour ton fils; car ils écarteraient de moi tes fils, qui rendraient un culte à d'autres dieux, et la colère de l'Éternel s'enflammerait contre vous: il te détruirait promptement. Voici, au contraire, comment vous agirez à leur égard: vous renverserez leurs autels, vous briserez leurs stèles, vous abattrez leurs poteaux d'Achéra et vous brûlerez au feu leurs statues. Car tu es un peuple saint pour l'Éternel ton Dieu; l'Éternel, ton Dieu, t'a choisi pour que tu sois un peuple qui lui appartienne en propre parmi tous les peuples qui sont à la surface de la terre. Ce n'est point parce que vous surpassez en nombre tous les peuples, que l'Éternel s'est attaché à vous et qu'il vous a choisis, car vous êtes le moindre de tous les peuples. Mais parce que l'Éternel vous aime, parce qu'il a voulu tenir le serment qu'il avait fait à vos pères, l'Éternel vous a fait sortir à main forte, vous a libérés de la maison de servitude, de la main du Pharaon, roi d'Égypte. Tu reconnaîtras donc que c'est l'Éternel, ton Dieu, qui est Dieu. Ce Dieu fidèle garde son alliance et sa bienveillance jusqu'à la millième génération envers ceux qui l'aiment et qui gardent ses commandements. Mais il rend leur dû directement à ceux qui le haïssent et il les fait périr; il ne diffère pas envers celui qui a de la haine pour lui; il lui rend directement son dû. Tu observeras donc le commandement, les prescriptions et les ordonnances que je te donne aujourd'hui, pour les mettre en pratique. Du moment que vous écouterez ces ordonnances, que vous les garderez et les mettrez en pratique, l'Éternel, ton Dieu, gardera envers toi l'alliance et la bienveillance qu'il a jurées à tes pères. Il t'aimera, il te bénira et te multipliera; il bénira le fruit de tes entrailles et le fruit de ton sol, ton blé, ton vin nouveau et ton huile, la reproduction de tes bovins et les portées de ton petit bétail, dans le pays qu'il a juré à tes pères de te donner. Tu seras béni plus que tous les peuples; il n'y aura chez toi ni homme ni femme stérile, ni (bête stérile) parmi tes troupeaux. L'Éternel écartera de toi toute maladie; il ne t'infligera aucune de ces mauvaises épidémies d'Égypte qui te sont connues, mais il les enverra à tous ceux qui te haïssent. Tu dévoreras tous les peuples que l'Éternel, ton Dieu, va te livrer; ton œil sera sans pitié pour eux, et tu ne rendras pas de culte à leurs dieux, car ce serait un piège pour toi. Lorsque tu diras dans ton cœur: Ces nations sont plus nombreuses que moi; comment pourrai-je les déposséder? ne les crains pas. Rappelle à ton souvenir ce que l'Éternel, ton Dieu, a fait au Pharaon et à toute l'Égypte, les grandes épreuves que tes yeux ont vues, les signes et les prodiges, la main forte et le bras étendu, quand l'Éternel, ton Dieu, t'a fait sortir: ainsi fera l'Éternel, ton Dieu, à tous les peuples devant qui tu as de la crainte. L'Éternel, ton Dieu, enverra même les frelons contre eux, jusqu'à ce que périssent ceux qui resteront et qui se cacheront devant toi. Ne sois pas effrayé à cause d'eux; car l'Éternel, ton Dieu, est au milieu de toi, le Dieu grand et redoutable. L'Éternel, ton Dieu, chassera peu à peu ces nations loin de ta face; tu ne pourras pas les exterminer promptement, de peur que les animaux des champs ne se multiplient contre toi. L'Éternel, ton Dieu, les livrera devant toi; il les mettra complètement en déroute, jusqu'à ce qu'elles soient détruites. Il livrera leurs rois entre tes mains, et tu feras périr leur nom de dessous les cieux; aucun ne tiendra devant toi, jusqu'à ce que tu les aies détruits. Vous brûlerez au feu les statues de leurs dieux. Tu ne convoiteras ni l'argent, ni l'or qui sont sur elles, et tu n'en prendras pas pour toi, de peur que cela ne devienne pour toi un piège; car l'Éternel, ton Dieu, en a horreur. Tu n'introduiras pas une horreur dans ta maison, afin que tu ne sois pas, comme elle, voué à l'interdit; tu la tiendras pour quelque chose d'abominable et d'horrible, car c'est un interdit. Vous observerez pour les mettre en pratique tous les commandements que je vous donne aujourd'hui, afin que vous viviez, que vous multipliiez et que vous entriez en possession du pays que l'Éternel a juré (de donner) à vos pères. Tu te souviendras de tout le chemin que l'Éternel, ton Dieu, t'a fait faire pendant ces quarante années dans le désert, afin de t'humilier et de t'éprouver, pour reconnaître ce qu'il y avait dans ton cœur et si tu observerais ses commandements, oui ou non. Il t'a humilié, il t'a fait souffrir de la faim et il t'a nourri de la manne que tu ne connaissais pas et que n'avaient pas connue tes pères, afin de t'apprendre que l'homme ne vit pas de pain seulement, mais que l'homme vit de tout ce qui sort de la bouche de l'Éternel. Ton vêtement ne s'est pas usé sur toi, et ton pied ne s'est pas enflé pendant ces quarante années. Reconnais en ton cœur que l'Éternel, ton Dieu, t'éduque comme un homme éduque son fils. Tu observeras les commandements de l'Éternel, ton Dieu, pour marcher dans ses voies et pour le craindre. Car l'Éternel, ton Dieu, va te faire entrer dans un bon pays, pays de cours d'eau, de sources et de nappes souterraines qui jaillissent dans les vallées et dans les montagnes; pays de froment, d'orge, de vignes, de figuiers et de grenadiers; pays d'oliviers et de miel; pays où tu mangeras du pain sans avoir à te rationner, où tu ne manqueras de rien; pays dont les pierres sont du fer, et des montagnes duquel tu extrairas le bronze. Lorsque tu mangeras et te rassasieras, tu béniras l'Éternel, ton Dieu, pour le bon pays qu'il t'a donné. Garde-toi d'oublier l'Éternel, ton Dieu, au point de ne pas observer ses commandements, ses ordonnances et ses prescriptions que je te donne aujourd'hui. Lorsque tu mangeras et te rassasieras, lorsque tu bâtiras et habiteras de belles maisons, lorsque ton gros et ton menu bétail se multiplieront, que l'argent et l'or se multiplieront pour toi et que tout ce qui est à toi se multipliera, (prends garde), de peur que ton cœur ne s'élève et que tu n'oublies l'Éternel, ton Dieu, qui t'a fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude. Il t'a fait marcher dans ce grand et redoutable désert, pays des serpents brûlants, des scorpions et de la soif, où il n'y a pas d'eau; il a fait jaillir pour toi de l'eau du rocher de granit, il t'a fait manger dans le désert la manne que tes pères ne connaissaient pas, afin de t'humilier et de t'éprouver, pour te faire ensuite du bien. (Garde-toi) de dire en ton cœur: ma force et la vigueur de ma main m'ont acquis ces richesses. Tu te souviendras de l'Éternel, ton Dieu, car c'est lui qui te donne de la force pour acquérir ces richesses, afin de confirmer, comme il le fait aujourd'hui, son alliance qu'il a jurée à tes pères. Si tu oublies vraiment l'Éternel, ton Dieu, et que tu te rallies à d'autres dieux, si tu leur rends un culte et te prosternes devant eux, je vous atteste aujourd'hui que vous périrez. Oui, vous périrez comme les nations que l'Éternel fait périr devant vous, parce que vous n'aurez pas écouté la voix de l'Éternel, votre Dieu. Écoute, Israël! Tu vas aujourd'hui passer le Jourdain, pour venir prendre possession de nations plus grandes et plus puissantes que toi, de grandes villes fortifiées jusqu'au ciel, d'un peuple grand et de haute taille, les fils d'Anaq, que tu connais, et dont tu as entendu dire: Qui pourra tenir contre les fils d'Anaq? Reconnais aujourd'hui que l'Éternel, ton Dieu, marche lui-même devant toi, comme un feu dévorant; c'est lui qui les détruira, c'est lui qui les humiliera devant toi, et tu les déposséderas, tu les feras périr promptement, comme l'Éternel te l'a dit. Lorsque l'Éternel, ton Dieu, les repoussera devant toi, ne dis pas en ton cœur: C'est à cause de ma justice que l'Éternel me fait entrer en possession de ce pays. Car c'est à cause de la méchanceté de ces nations que l'Éternel les dépossède devant toi. Non, ce n'est pas à cause de ta justice et de la droiture de ton cœur que tu entres en possession de leur pays; mais c'est à cause de la méchanceté de ces nations que l'Éternel, ton Dieu, les dépossède devant toi, et c'est pour confirmer la parole que l'Éternel a jurée à tes pères, à Abraham, à Isaac et à Jacob. Reconnais donc que ce n'est pas à cause de ta justice que l'Éternel, ton Dieu, te donne ce bon pays pour que tu en prennes possession; car tu es un peuple à la nuque raide. Souviens-toi, n'oublie pas de quelle manière tu as irrité l'Éternel, ton Dieu, dans le désert. Depuis le jour où tu es sorti du pays d'Égypte jusqu'à votre arrivée dans cet endroit, vous avez été rebelles contre l'Éternel. À Horeb, vous avez irrité l'Éternel; et l'Éternel fut en colère contre vous jusqu'à (vouloir) vous détruire. Lorsque je fus monté sur la montagne, pour prendre les tables de pierre, les tables de l'alliance que l'Éternel a conclue avec vous, je demeurai sur la montagne quarante jours et quarante nuits, sans manger de pain et sans boire d'eau; et l'Éternel me donna les deux tables de pierre écrites du doigt de Dieu, conformément à toutes les paroles que l'Éternel vous avait dites sur la montagne, du milieu du feu, le jour du rassemblement. Ce fut au bout des quarante jours et des quarante nuits que l'Éternel me donna les deux tables de pierre, les tables de l'alliance. L'Éternel me dit alors: Lève-toi, descends en hâte d'ici; car ton peuple, que tu as fait sortir d'Égypte, s'est corrompu. Ils se sont promptement écartés de la voie que je leur avais prescrite; ils se sont fait une image en métal fondu. L'Éternel me dit: J'ai vu ce peuple, et voici que c'est un peuple à la nuque raide. Laisse-moi les détruire et effacer leur nom de dessous les cieux; et je ferai de toi une nation plus puissante et plus nombreuse que ce peuple. Je me retournai et je descendis de la montagne, les deux tables de l'alliance dans mes mains, et la montagne était toute en feu. Je regardai, et voici que vous aviez péché contre l'Éternel, votre Dieu, vous vous étiez fait un veau de métal fondu, vous vous étiez promptement écartés de la voie que l'Éternel vous avait prescrite. Je saisis les deux tables, je les jetai des deux mains, et je les brisai sous vos yeux. Je restai effondré devant l'Éternel, comme auparavant, quarante jours et quarante nuits, sans manger de pain et sans boire d'eau, à cause de tous les péchés que vous aviez commis en faisant ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, pour l'irriter. Car j'étais effrayé à la vue de la colère et de la fureur dont l'Éternel était animé contre vous jusqu'à vouloir vous détruire. Mais l'Éternel m'exauça encore cette fois. L'Éternel était aussi dans une grande colère contre Aaron jusqu'à (vouloir) le détruire; mais j'ai aussi prié pour Aaron dans ce temps-là. Je pris le veau, ce produit de votre péché, je le brûlai au feu, je le broyai en le pulvérisant jusqu'à ce qu'il soit réduit en poussière, et je jetai cette poussière dans le torrent qui descend de la montagne. À Tabeéra, à Massa et à Qibroth-Hattaava, vous avez irrité l'Éternel. Et lorsque l'Éternel vous envoya de Qadech-Barnéa en disant: Montez et prenez possession du pays que je vous donne, vous avez été rebelles à l'ordre de l'Éternel, votre Dieu, vous n'avez pas cru en lui et vous n'avez pas obéi à sa voix. Vous avez été rebelles contre l'Éternel depuis que je vous connais. Je m'effondrai devant l'Éternel, je restai effondré quarante jours et quarante nuits, parce que l'Éternel avait dit qu'il voulait vous détruire. Je priai l'Éternel et je dis: Seigneur Éternel, ne détruis pas ton peuple, ton héritage, que tu as libéré dans ta grandeur, que tu as fait sortir d'Égypte par une main puissante. Souviens-toi de tes serviteurs, Abraham, Isaac et Jacob. N'aie pas égard à l'opiniâtreté de ce peuple, à sa méchanceté et à son péché, de peur que (les gens) du pays d'où tu nous as fait sortir ne disent: c'est parce que l'Éternel n'avait pas le pouvoir de les faire entrer dans le pays qu'il leur avait promis, et c'est parce qu'il les haïssait, qu'il les a fait sortir pour les faire mourir dans le désert. Ils sont pourtant ton peuple et ton héritage, que tu as fait sortir par ta grande puissance et par ton bras étendu. En ce temps-là, l'Éternel me dit: Taille deux tables de pierre comme les premières et monte vers moi sur la montagne; tu feras aussi une arche de bois. J'écrirai sur ces tables les paroles qui étaient sur les premières tables que tu as brisées, et tu les mettras dans l'arche. Je fis une arche de bois d'acacia, je taillai deux tables de pierre comme les premières et je montai sur la montagne, les deux tables dans ma main. L'Éternel écrivit sur les tables ce qui avait été écrit sur les premières, les dix paroles qu'il vous avait dites sur la montagne, du milieu du feu, le jour du rassemblement; et l'Éternel me les donna. Je me retournai et je descendis de la montagne, je mis les tables dans l'arche que j'avais faite, et elles restèrent là, comme l'Éternel me l'avait ordonné. Les Israélites partirent de Beéroth-Bené-Yaaqân pour Moséra. C'est là que mourut Aaron et qu'il fut enseveli; son fils Éléazar lui succéda dans le sacerdoce. Ils partirent de là pour Goudgoda, et de Goudgoda pour Yotbata, pays où il y a des cours d'eau. En ce temps-là, l'Éternel mit à part la tribu de Lévi, pour porter l'arche de l'alliance de l'Éternel, pour se tenir devant l'Éternel afin d'être à son service et pour bénir le peuple en son nom: (ce qu'elle a fait) jusqu'à ce jour. C'est pourquoi Lévi n'a ni part ni héritage avec ses frères: l'Éternel est son héritage, comme l'Éternel, ton Dieu, le lui a dit. Je restai sur la montagne, comme précédemment, quarante jours et quarante nuits. L'Éternel m'exauça encore cette fois; l'Éternel ne voulut pas te détruire. L'Éternel me dit: Lève-toi, va, marche à la tête du peuple. Qu'ils entrent pour prendre possession du pays que j'ai juré à leurs pères de leur donner. Maintenant, Israël, que demande de toi l'Éternel, ton Dieu, si ce n'est que tu craignes l'Éternel, ton Dieu, afin de marcher dans toutes ses voies, d'aimer et de servir l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme; si ce n'est que tu observes les commandements de l'Éternel et ses prescriptions que je te donne aujourd'hui, afin que tu sois heureux? Voici qu'à l'Éternel, ton Dieu, appartiennent les cieux et les cieux des cieux, la terre et tout ce qui s'y trouve. Et c'est à tes pères seulement que l'Éternel s'est attaché pour les aimer; et, après eux, c'est leur descendance, c'est vous qu'il a choisis d'entre tous les peuples, comme (vous le voyez) aujourd'hui. Vous circoncirez donc votre cœur et vous ne raidirez plus votre nuque. Car l'Éternel, votre Dieu, est le Dieu des dieux, le Seigneur des seigneurs, le Dieu grand, fort et redoutable, qui ne fait pas de considération de personnes et qui ne reçoit pas de présent, qui fait droit à l'orphelin et à la veuve, qui aime l'immigrant et lui donne nourriture et vêtement. Vous aimerez l'immigrant, car vous avez été des immigrants dans le pays d'Égypte. Tu craindras l'Éternel, ton Dieu, tu lui rendras un culte, tu t'attacheras à lui, et tu prêteras serment par son nom. Il est ta gloire, il est ton Dieu: c'est lui qui a fait au milieu de toi ces œuvres grandes et redoutables que tes yeux ont vues. Tes pères descendirent en Égypte au nombre de soixante-dix personnes; et maintenant l'Éternel, ton Dieu, a fait de toi une multitude pareille aux étoiles du ciel. Tu aimeras l'Éternel, ton Dieu, et tu observeras toujours ses préceptes, ses prescriptions, ses ordonnances et ses commandements. Reconnaissez aujourd'hui – car il ne s'agit pas de vos fils qui ne les ont pas connus et ne les ont pas vus – les instructions de l'Éternel, votre Dieu, sa grandeur, sa main forte et son bras étendu, ses signes et ses actes, ce qu'il a fait au milieu de l'Égypte contre le Pharaon, roi d'Égypte, et contre tout son pays; ce qu'il a fait à l'armée d'Égypte, à ses chevaux et à ses chars, comment il a ramené sur eux les eaux de la mer des Joncs, lorsqu'ils vous poursuivaient: l'Éternel leur a fait subir une défaite définitive; ce qu'il a fait dans le désert, jusqu'à votre arrivée en ce lieu; ce qu'il a fait à Datan et à Abiram, fils d'Éliab, fils de Ruben, comment la terre ouvrit sa bouche et les engloutit, avec leurs familles et leurs tentes et tout ce qui subsistait à leur suite au milieu de tout Israël. Car ce sont vos yeux qui ont vu toute la grande œuvre que l'Éternel a faite. Ainsi, vous observerez tous les commandements que je vous donne aujourd'hui, afin que vous ayez la force d'aller vous emparer du pays où vous passez pour en prendre possession, et afin que vous prolongiez vos jours dans le territoire que l'Éternel a juré à vos pères de leur donner, à eux et à leur descendance, pays découlant de lait et de miel. Car le pays où tu vas entrer pour en prendre possession n'est pas comme le pays d'Égypte, d'où vous êtes sortis, où tu jetais ta semence en l'arrosant à l'aide de ton pied comme un jardin potager. Le pays dans lequel vous passez pour en prendre possession est un pays de montagnes et de vallées, et qui boit les eaux de la pluie du ciel; c'est un pays dont l'Éternel, ton Dieu, prend soin et sur lequel l'Éternel, ton Dieu, a continuellement les yeux, du commencement à la fin de l'année. Si vous obéissez à mes commandements que je vous donne aujourd'hui, pour aimer l'Éternel, votre Dieu, et pour lui rendre un culte de tout votre cœur et de toute votre âme, je donnerai à votre pays la pluie en son temps, celle de l'automne et celle du printemps, et tu recueilleras ton blé, ton vin nouveau et ton huile; je mettrai aussi dans ton champ de l'herbe pour ton bétail; tu mangeras et te rassasieras. Gardez-vous de laisser votre cœur être séduit en vous écartant, en rendant un culte à d'autres dieux et en vous prosternant devant eux. La colère de l'Éternel s'enflammerait alors contre vous; il fermerait les cieux, et il n'y aurait pas de pluie; le sol ne donnerait plus ses productions, et vous péririez promptement dans le bon pays que l'Éternel vous donne. Vous mettrez dans votre cœur et dans votre âme mes paroles que voici. Vous les lierez comme un signe sur vos mains, et elles seront comme des fronteaux entre vos yeux. Vous les enseignerez à vos fils et vous leur en parlerez quand tu seras assis dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. Alors vos jours et les jours de vos fils, dans le pays que l'Éternel a juré à vos pères de leur donner, seront aussi nombreux que les jours des cieux au-dessus de la terre. Car si vous observez bien tous ces commandements que je vous donne et si vous les mettez en pratique, pour aimer l'Éternel, votre Dieu, pour marcher dans toutes ses voies et pour vous attacher à lui, l'Éternel dépossédera devant vous toutes ces nations, et vous prendrez possession de nations plus grandes et plus puissantes que vous. Tout lieu que foulera la plante de votre pied sera à vous: votre frontière s'étendra du désert au Liban, et du fleuve de l'Euphrate jusqu'à la mer occidentale. Nul ne tiendra contre vous. L'Éternel, votre Dieu, répandra, comme il vous l'a dit, la peur et la crainte de toi sur tout le pays où vous marcherez. Vois, je mets aujourd'hui devant vous bénédiction et malédiction: la bénédiction, si vous obéissez aux commandements de l'Éternel, votre Dieu, que je vous donne aujourd'hui; la malédiction, si vous n'obéissez pas aux commandements de l'Éternel, votre Dieu, et si vous vous écartez de la voie que je vous commande aujourd'hui, pour vous rallier à d'autres dieux que vous ne connaissez pas. Lorsque l'Éternel, ton Dieu, t'aura fait venir dans le pays où tu vas entrer pour en prendre possession, tu prononceras la bénédiction sur le mont Garizim et la malédiction sur le mont Ébal. Ces montagnes sont de l'autre côté du Jourdain, derrière le chemin du soleil couchant, au pays des Cananéens qui habitent dans la Araba vis-à-vis de Guilgal, près des chênes de Moré. Car vous passez le Jourdain pour aller prendre possession du pays que l'Éternel, votre Dieu, vous donne; vous en prendrez possession et vous y habiterez. Vous observerez et vous mettrez en pratique toutes les prescriptions et les ordonnances que je vous donne aujourd'hui. Voici les prescriptions et les ordonnances que vous observerez et que vous mettrez en pratique, dans le pays que l'Éternel, le Dieu de vos pères, te donne pour que vous en preniez possession. Vous ferez totalement disparaître tous les lieux où les nations que vous allez déposséder rendent un culte à leurs dieux, sur les hautes montagnes, sur les collines et sous tout arbre verdoyant. Vous renverserez leurs autels, vous briserez leurs stèles, vous brûlerez au feu leurs poteaux d'Achéra, vous abattrez les statues de leurs dieux et vous ferez disparaître leurs noms de ces lieux-là. Vous n'agirez pas ainsi à l'égard de l'Éternel, votre Dieu. Mais vous le chercherez au lieu que l'Éternel, votre Dieu, choisira parmi toutes vos tribus pour y placer son nom et l'y faire demeurer; c'est là que tu iras. C'est là que vous présenterez vos holocaustes, vos sacrifices, vos dîmes, vos prélèvements, vos offrandes votives, vos offrandes volontaires, ainsi que les premiers-nés de votre gros et de votre menu bétail. C'est là que vous mangerez devant l'Éternel, votre Dieu, et que, vous et vos familles, vous vous réjouirez de tous les biens que vous aurez sous la main et par lesquels l'Éternel, votre Dieu, vous aura bénis. Vous n'agirez donc pas conformément à tout ce que nous faisons maintenant ici, où chacun fait ce qui lui semble bon, parce que vous n'êtes pas encore arrivés dans le lieu de repos et dans l'héritage que l'Éternel, ton Dieu, te donne. Mais vous passerez le Jourdain et vous habiterez dans le pays dont l'Éternel, votre Dieu, vous fait hériter; il vous donnera du repos (en vous délivrant) de tous les ennemis qui vous entourent, et vous habiterez en sécurité. Là sera le lieu que l'Éternel, votre Dieu, choisira pour y faire demeurer son nom. C'est là que vous présenterez tout ce que je vous ordonne, vos holocaustes, vos sacrifices, vos dîmes, vos prélèvements et les offrandes choisies dont vous ferez vœu à l'Éternel. Vous vous réjouirez devant l'Éternel, votre Dieu, vous, vos fils et vos filles, vos serviteurs et vos servantes, et le Lévite qui résidera, car il n'a ni part ni héritage avec vous. Garde-toi d'offrir tes holocaustes dans tous les lieux que tu verras; mais tu offriras tes holocaustes au lieu que l'Éternel choisira dans l'une de tes tribus, et c'est là que tu feras tout ce que je t'ordonne. Néanmoins, quand tu en auras le désir, tu pourras tuer du bétail et manger de la viande, selon la bénédiction que t'accordera l'Éternel, ton Dieu, partout où tu résideras; celui qui sera impur et celui qui sera pur pourront en manger, comme on mange de la gazelle et du cerf. Seulement, vous ne consommerez pas le sang: tu le répandras sur la terre comme de l'eau. Tu ne pourras pas manger là où tu résides la dîme de ton blé, de ton vin nouveau et de ton huile, ni les premiers-nés de ton gros et de ton menu bétail, ni aucune de tes offrandes faites en raison d'un vœu, ni tes offrandes volontaires, ni tes prélèvements. Mais c'est devant l'Éternel, ton Dieu, que tu les mangeras, dans le lieu que l'Éternel, ton Dieu, choisira, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, et le Lévite qui résidera avec vous; et tu te réjouiras devant l'Éternel, ton Dieu, de tous les biens que tu auras sous la main. Aussi longtemps que tu vivras sur ton sol, garde-toi de délaisser le Lévite. Lorsque l'Éternel, ton Dieu, aura élargi tes frontières, comme il te l'a promis et que le désir de manger de la viande te fera dire: Je voudrais manger de la viande! tu pourras manger de la viande tout comme tu le désires. Si le lieu que l'Éternel, ton Dieu, aura choisi pour y placer son nom est éloigné de toi, tu pourras tuer du gros et du menu bétail que l'Éternel t'a donné, comme je te l'ai commandé, et tu pourras en manger là où tu résides tout comme tu le désires. Tu en mangeras comme on mange de la gazelle et du cerf; celui qui sera impur et celui qui sera pur en mangeront l'un et l'autre. Seulement, évite rigoureusement de consommer le sang, car le sang, c'est la vie; et tu ne consommeras pas la vie avec la chair. Tu ne le consommeras pas: tu le répandras sur la terre comme de l'eau. Tu ne le consommeras pas, afin que tu sois heureux, toi et tes fils après toi, en faisant ce qui est droit aux yeux de l'Éternel. Mais ce qui est à toi et que tu auras consacré, ainsi que tes offrandes votives, tu iras les apporter au lieu qu'aura choisi l'Éternel. Tu offriras tes holocaustes, la chair et le sang, sur l'autel de l'Éternel, ton Dieu; le sang de tes sacrifices sera répandu sur l'autel de l'Éternel, ton Dieu, et tu mangeras la chair. Observe et écoute toutes ces paroles que je t'ordonne, afin que tu sois heureux, toi et tes fils après toi, à perpétuité, en faisant ce qui est bien et ce qui est droit aux yeux de l'Éternel, ton Dieu. Lorsque l'Éternel, ton Dieu, aura exterminé devant toi les nations que tu vas déposséder, lorsque tu les auras dépossédées et que tu habiteras dans leur pays, garde-toi de te laisser prendre au piège en les imitant, après qu'elles auront été détruites devant toi. (Garde-toi) de t'informer de leurs dieux et de dire: Comment ces nations rendaient-elles un culte à leurs dieux? Moi aussi, je veux faire de même. Tu n'agiras pas ainsi à l'égard de l'Éternel, ton Dieu; car elles faisaient pour leurs dieux toute sorte d'horreurs qui sont odieuses à l'Éternel, et même elles brûlaient au feu leurs fils et leurs filles en l'honneur de leurs dieux. Vous observerez et vous mettrez en pratique ce que je vous ordonne. Tu n'y ajouteras rien et tu n'en retrancheras rien. S'il se lève au milieu de toi un prophète ou un visionnaire qui t'annonce un signe ou un prodige, et qu'il y ait accomplissement du signe ou du prodige dont il t'a parlé en disant: Rallions-nous à d'autres dieux – (des dieux) que vous ne connaissez pas – et rendons-leur un culte! tu n'écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce visionnaire, car c'est l'Éternel, votre Dieu, qui vous met à l'épreuve pour savoir si vous aimez l'Éternel, votre Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme. Vous vous rallierez à l'Éternel, votre Dieu, et vous le craindrez, vous observerez ses commandements, vous obéirez à sa voix, c'est à lui que vous rendrez un culte, et vous vous attacherez à lui. Ce prophète ou ce visionnaire sera puni de mort, car il a parlé de rébellion contre l'Éternel, votre Dieu, qui vous a fait sortir du pays d'Égypte et vous a libérés de la maison de servitude, et il a voulu te pousser hors de la voie dans laquelle l'Éternel, ton Dieu, t'a ordonné de marcher. Tu extirperas ainsi le mal au milieu de toi. Si ton frère, fils de ta mère, ou ton fils, ou ta fille, ou la femme qui repose sur ton sein, ou ton ami que tu aimes comme toi-même, et t'incite secrètement en disant: Allons rendre un culte à d'autres dieux! – (des dieux) que ni toi ni tes pères n'avez connus, d'entre les dieux des peuples qui vous entourent, de près ou de loin, d'un bout à l'autre de la terre – tu n'y consentiras pas et tu ne l'écouteras pas; ton œil sera sans pitié, tu n'useras pas de ménagement et tu ne le couvriras pas. Mais tu devras le tuer; ta main se lèvera la première sur lui pour le faire mourir, et la main de tout le peuple ensuite; tu le lapideras, et il mourra, parce qu'il a cherché à te pousser loin de l'Éternel, ton Dieu, qui t'a fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude. Ainsi, tout Israël l'apprendra et sera dans la crainte, et l'on ne commettra plus une action aussi mauvaise au milieu de toi. Si tu entends dire au sujet de l'une des villes que l'Éternel, ton Dieu, t'a données pour y habiter: Des vauriens sont sortis de chez toi et ont excité les habitants de leur ville en disant: Allons rendre un culte à d'autres dieux! – des dieux que vous ne connaissez pas – tu procéderas à une enquête, à des sondages, à des interrogatoires sérieux. La chose est-elle vraie, le fait est-il établi, cette horreur a-t-elle été commise au milieu de toi, alors tu frapperas du tranchant de l'épée les habitants de cette ville, tu la voueras à l'interdit avec tout ce qui s'y trouvera, y compris le bétail, au tranchant de l'épée. Tu amasseras tout le butin au milieu de la place et tu brûleras entièrement au feu la ville avec tout son butin, devant l'Éternel, ton Dieu: elle sera pour toujours un tertre inhabité, elle ne sera jamais rebâtie. Rien de ce qui sera voué à l'interdit ne s'attachera à ta main, afin que l'Éternel revienne de l'ardeur de sa colère, qu'il t'accorde sa compassion, et qu'il te multiplie, comme il l'a juré à tes pères, si tu obéis à la voix de l'Éternel, ton Dieu, en observant tous ses commandements que je te donne aujourd'hui et en faisant ce qui est droit aux yeux de l'Éternel, ton Dieu. Vous êtes des fils pour l'Éternel, votre Dieu. Vous ne vous ferez pas d'incisions et vous ne vous ferez pas de place chauve entre les yeux à l'occasion d'un décès. Car tu es un peuple saint pour l'Éternel, ton Dieu: et l'Éternel, ton Dieu, t'a choisi, pour que tu sois un peuple qui lui appartienne en propre parmi tous les peuples qui sont à la surface du sol. Tu ne mangeras rien d'impur. Voici les animaux que vous mangerez: le bœuf, l'agneau et le chevreau; le cerf, la gazelle et le daim; le bouquetin, le chevreuil, le mouflon et l'antilope. Vous mangerez toute bête qui a le sabot fendu, le pied fourchu avec deux sabots, et qui rumine. Mais voici ceux que vous ne mangerez point parmi ceux qui ruminent et qui ont le sabot fendu et fourchu: le chameau, le lièvre et le daman, qui ruminent, mais qui n'ont pas le sabot fendu: ils seront impurs pour vous; le porc, qui a le sabot fendu, mais qui ne rumine pas: il sera impur pour vous; vous ne mangerez pas de leur chair et vous ne toucherez pas à leurs cadavres. Voici parmi tous (les animaux) qui sont dans les eaux ceux que vous mangerez: vous mangerez de tous ceux qui ont des nageoires et des écailles. Mais vous ne mangerez d'aucun de ceux qui n'ont point de nageoires ou d'écailles: ils seront impurs pour vous. Vous mangerez tout oiseau pur. Mais voici ceux dont vous ne mangerez pas: le vautour, l'orfraie et l'aigle de mer; la buse, le faucon, le milan et ce qui est de son espèce; le corbeau et toutes ses espèces; l'autruche, le hibou, la mouette, l'épervier et ce qui est de son espèce; le chat-huant, la chouette et le cygne; le pélican, le cormoran et le plongeon; la cigogne, le héron et ce qui est de son espèce, la huppe et la chauve-souris. Toute bestiole ailée sera impure pour vous: on n'en mangera pas. Vous mangerez toute volaille pure. Vous ne mangerez d'aucune bête morte; tu la donneras à l'immigrant qui résidera avec toi, afin qu'il la mange, ou tu la vendras à un étranger; car tu es un peuple saint pour l'Éternel, ton Dieu. Tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère. Tu lèveras la dîme de tout ce que produira ta semence, de ce que rapportera ton champ chaque année. Tu mangeras devant l'Éternel, ton Dieu, dans le lieu qu'il choisira pour y faire demeurer son nom, la dîme de ton blé, de ton vin nouveau et de ton huile, les premiers-nés de ton gros et de ton menu bétail, afin que tu apprennes à craindre toujours l'Éternel, ton Dieu. Peut-être, le chemin sera-t-il trop long pour ce transport, à cause de ton éloignement du lieu qu'aura choisi l'Éternel, ton Dieu, pour y faire résider son nom, parce que l'Éternel, ton Dieu, t'aura béni. Alors, tu échangeras (ta dîme) contre de l'argent, tu serreras cet argent dans ta main et tu iras au lieu que l'Éternel, ton Dieu, aura choisi. Là, tu échangeras l'argent contre tout ce que tu désireras, gros et menu bétail, vin et liqueurs, tout ce qui te fera plaisir, tu mangeras là devant l'Éternel, ton Dieu, et tu te réjouiras, toi et ta famille. Tu ne délaisseras pas le Lévite qui résidera avec toi, car il n'a ni part ni héritage avec toi. Au bout de trois ans, tu sortiras toute la dîme de tes produits pendant cette (troisième) année et tu la déposeras là où tu résideras. Alors viendront le Lévite, qui n'a ni part ni héritage avec toi, l'immigrant, l'orphelin et la veuve, qui résideront avec toi; ils mangeront et se rassasieront, afin que l'Éternel, ton Dieu, te bénisse dans toute l'œuvre que tu entreprendras de tes mains. Au bout de sept ans, tu observeras (la règle de) la remise. Et voici en quoi consiste la remise: Tout créancier qui aura fait un prêt à son prochain en fera remise, et il ne pressera pas son prochain et son frère quand on aura publié la remise en l'honneur de l'Éternel. Tu pourras presser l'étranger; mais tu feras remise de ce qui t'appartiendra chez ton frère. Toutefois, il n'y aura pas de pauvre chez toi, car l'Éternel te comblera de bénédiction dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne en héritage pour que tu en prennes possession, pourvu seulement que tu obéisses à la voix de l'Éternel, ton Dieu, en observant et mettant en pratique tout ce commandement que je te donne aujourd'hui. L'Éternel, ton Dieu, te bénira comme il te l'a dit; tu prêteras sur gage à beaucoup de nations et tu n'emprunteras pas; tu domineras sur beaucoup de nations, et elles ne domineront pas sur toi. S'il y a chez toi quelque pauvre parmi tes frères, qui réside avec toi, dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne, tu n'endurciras pas ton cœur et tu ne fermeras pas ta main devant ton frère pauvre, mais tu lui ouvriras ta main et tu lui prêteras sur gage de quoi pourvoir à ses besoins. Garde-toi d'avoir dans ton cœur des pensées détestables et de dire: La septième année, l'année de la remise approche! (Garde-toi) d'avoir un œil sans pitié pour ton frère pauvre et de ne rien lui donner. Il crierait à l'Éternel contre toi, et tu te chargerais d'un péché. Fais lui un don, et que ton cœur ne lui donne pas à regret; car, à cause de cela, l'Éternel, ton Dieu, te bénira dans tous tes travaux et dans toutes tes entreprises. Il ne manquera pas de pauvres au milieu du pays; c'est pourquoi je te donne ce commandement: Tu devras ouvrir ta main à ton frère, au malheureux et au pauvre dans ton pays. Si l'un de tes frères hébreux, homme ou femme, se vend à toi, il te servira six années; mais la septième année, tu le renverras libre de chez toi. Et lorsque tu le renverras libre de chez toi, tu ne le renverras pas les mains vides; tu le pourvoiras de présents pris sur ton menu bétail, sur ton aire, sur ton pressoir; tu lui donneras des biens dont l'Éternel, ton Dieu, t'aura béni. Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d'Égypte, et que l'Éternel, ton Dieu, t'a libéré; c'est pourquoi je te donne aujourd'hui ce commandement. Toutefois si ton esclave te dit: je ne veux pas sortir de chez toi, – parce qu'il t'aime, toi et ta maison, et qu'il se trouve bien chez toi – alors tu prendras le poinçon et tu lui perceras l'oreille contre le battant de la porte, et il sera pour toujours ton esclave. Tu feras de même pour ta servante. Tu ne trouveras pas pénible de le renvoyer libre de chez toi, car il t'a servi six ans, (en fournissant un travail qui vaut) le double du salaire d'un mercenaire; et l'Éternel, ton Dieu, te bénira dans tout ce que tu feras. Tu consacreras à l'Éternel, ton Dieu, tout premier-né mâle qui naîtra dans ton gros et dans ton menu bétail. Tu ne travailleras pas avec le premier-né de tes bovins et tu ne tondras pas le premier-né de tes moutons. Tu le mangeras année après année, toi et ta famille, devant l'Éternel, ton Dieu, dans le lieu que l'Éternel aura choisi. S'il a quelque défaut, s'il est boiteux ou aveugle, ou s'il a quelque autre difformité, tu ne le sacrifieras pas à l'Éternel, ton Dieu. Tu le mangeras là où tu résides; celui qui sera impur et celui qui sera pur (en mangeront) l'un comme l'autre, comme on mange de la gazelle ou du cerf. Seulement, tu n'en consommeras pas le sang; tu le répandras sur la terre comme de l'eau. Observe le mois des épis et célèbre la Pâque en l'honneur de l'Éternel, ton Dieu; car c'est dans le mois des épis que l'Éternel, ton Dieu, t'a fait sortir d'Égypte, pendant la nuit. Tu sacrifieras la Pâque à l'Éternel, ton Dieu, du menu et du gros bétail dans le lieu que l'Éternel choisira pour y faire demeurer son nom. Pendant la fête, tu ne mangeras pas de pain levé, mais tu mangeras sept jours des pains sans levain, du pain d'affliction, car c'est avec précipitation que tu es sorti du pays d'Égypte: tu te souviendras ainsi toute ta vie du jour où tu es sorti du pays d'Égypte. On ne verra pas chez toi de levain, dans tout ton territoire, pendant sept jours; et rien de la chair (des victimes) que tu sacrifieras le soir du premier jour ne restera pendant la nuit jusqu'au matin. Tu ne pourras pas sacrifier la Pâque dans l'un quelconque des endroits que l'Éternel, ton Dieu, te donne (pour résidence); mais c'est dans le lieu que l'Éternel, ton Dieu, choisira, pour y faire demeurer son nom que tu sacrifieras la Pâque, le soir, au coucher du soleil, à l'époque de ta sortie d'Égypte. Tu feras cuire et tu mangeras (la victime) dans le lieu que choisira l'Éternel, ton Dieu. Et le matin, tu pourras t'en retourner et t'en aller vers tes tentes. Pendant six jours, tu mangeras des pains sans levain; et le septième jour, il y aura une cérémonie de clôture en l'honneur de l'Éternel, ton Dieu: tu ne feras pas d'ouvrage. Tu compteras sept semaines; tu commenceras à les compter dès le moment où la faucille sera mise dans le blé sur pied. Puis tu célébreras la fête des semaines en l'honneur de l'Éternel, ton Dieu; l'offrande volontaire que tu donneras de ta main sera proportionnelle aux bénédictions que l'Éternel, ton Dieu, t'aura accordées. Tu te réjouiras devant l'Éternel, ton Dieu, dans le lieu que l'Éternel, ton Dieu, choisira pour y faire demeurer son nom, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, le Lévite qui résidera avec toi, ainsi que l'immigrant, l'orphelin et la veuve qui seront au milieu de toi. Tu te souviendras que tu as été esclave en Égypte et tu observeras et mettras ces prescriptions en pratique. Tu célébreras la fête des huttes pendant sept jours, quand tu recueilleras (le produit) de ton aire et de ton pressoir. Tu te réjouiras à l'occasion de cette fête, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, et le Lévite, l'immigrant, l'orphelin et la veuve qui résideront avec toi. Tu célébreras la fête pendant sept jours en l'honneur de l'Éternel, ton Dieu, dans le lieu que choisira l'Éternel; car l'Éternel, ton Dieu, te bénira dans toutes tes récoltes et dans toute l'œuvre de tes mains, et tu te livreras à une joie sans réserve. Trois fois par an, tous les hommes d'entre vous se présenteront devant l'Éternel, ton Dieu, dans le lieu qu'il choisira: à la fête des pains sans levain, à la fête des semaines et à la fête des huttes. On ne se présentera pas devant l'Éternel les mains vides. Chacun donnera ce qu'il pourra, selon la bénédiction que l'Éternel, ton Dieu, lui aura accordée. Tu établiras pour toi des juges et des magistrats dans toutes les villes que l'Éternel, ton Dieu, te donne, selon tes tribus; ils jugeront le peuple avec justice. Tu ne porteras pas atteinte au droit, tu n'auras pas égard à l'apparence des personnes et tu ne recevras pas de présent, car les présents aveuglent les yeux des sages et pervertissent les paroles des justes. C'est bien la justice que tu devras suivre, afin que tu vives et que tu prennes possession du pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne. Tu ne fixeras aucun poteau d'Achéra en bois à côté de l'autel que tu élèveras à l'Éternel, ton Dieu. Tu ne dresseras pas de stèle, ce pour quoi l'Éternel, ton Dieu a de la haine. Tu n'offriras en sacrifice à l'Éternel, ton Dieu, ni bœuf, ni agneau qui ait quelque défaut ou malformation; car il serait en horreur à l'Éternel, ton Dieu. Il se trouvera peut-être au milieu de toi, dans l'une des villes que l'Éternel, ton Dieu, te donne, un homme ou une femme faisant ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, ton Dieu, et enfreignant son alliance; allant rendre un culte à d'autres dieux et se prosterner devant eux, devant le soleil, la lune ou toute l'armée des cieux, contrairement à ce que j'ai commandé. Dès que tu entendras l'annonce de cette nouvelle, tu feras une enquête sérieuse: la chose est-elle vraie, le fait est-il établi, cette horreur a-t-elle été commise en Israël, alors tu feras venir à tes portes cet homme ou cette femme qui aura commis cette mauvaise action, et vous lapiderez jusqu'à la mort l'homme ou la femme. Celui qui mérite la mort sera exécuté sur la déposition de deux ou de trois témoins; il ne sera pas mis à mort sur la déposition d'un seul témoin. La main des témoins se lèvera la première sur lui pour le faire mourir, et la main de tout le peuple ensuite. Tu extirperas ainsi le mal du milieu de toi. Si une cause relative à un meurtre, à un différend, à une blessure, te paraît trop difficile à juger et fournit matière à contestation dans tes portes, tu te lèveras et tu monteras au lieu que l'Éternel, ton Dieu, choisira. Tu iras vers les sacrificateurs Lévites et vers le juge qui sera alors (en fonctions); tu les consulteras et ils prononceront pour toi la sentence de jugement. Tu agiras conformément à la sentence qu'ils prononceront pour toi dans le lieu que choisira l'Éternel, et tu auras soin d'agir d'après tout ce qu'ils t'enseigneront. Tu agiras conformément à la loi qu'ils t'enseigneront et au jugement qu'ils formuleront; tu ne t'écarteras ni à droite ni à gauche de la sentence qu'ils prononceront pour toi. L'homme qui agira avec audace sans écouter le sacrificateur placé là au service de l'Éternel, ton Dieu, ou (sans écouter) le juge, cet homme mourra. Tu extirperas ainsi le mal du milieu d'Israël. Tout le peuple l'apprendra, sera dans la crainte et n'aura plus tant d'audace. Lorsque tu seras entré dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne, lorsque tu en prendras possession, que tu y habiteras et que tu diras: Je veux établir sur moi un roi, comme toutes les nations qui m'entourent, tu établiras sur toi un roi que choisira l'Éternel, ton Dieu; tu établiras sur toi un roi du milieu de tes frères, tu ne pourras pas te donner un étranger qui ne soit pas ton frère. Mais qu'il n'ait pas un grand nombre de chevaux et qu'il ne fasse pas retourner le peuple en Égypte pour avoir beaucoup de chevaux; car l'Éternel vous a dit: Vous ne retournerez plus par ce chemin-là. Qu'il n'ait pas un grand nombre de femmes, afin que son cœur ne s'écarte pas, et qu'il n'ait pas une grande quantité d'argent et d'or. Quand il s'assiéra sur son trône royal, il écrira pour lui, dans un livre, un double de cette loi, qu'il prendra auprès des sacrificateurs Lévites. Il devra l'avoir avec lui et y lire tous les jours de sa vie, afin qu'il apprenne à craindre l'Éternel, son Dieu, à observer toutes les paroles de cette loi et toutes ces prescriptions pour les mettre en pratique; afin que son cœur ne s'élève pas au-dessus de ses frères, et qu'il ne s'écarte de ces commandements ni à droite ni à gauche; afin qu'il prolonge ses jours dans son royaume, lui et ses fils, au milieu d'Israël. Les sacrificateurs - Lévites, la tribu entière de Lévi, n'auront ni part ni héritage avec Israël; c'est des (sacrifices) consumés par le feu pour l'Éternel et de son héritage qu'ils se nourriront. Ils n'auront pas d'héritage au milieu de leurs frères: l'Éternel sera leur héritage, comme il le leur a dit. Voici quel sera le droit des sacrificateurs sur le peuple, sur ceux qui offriront un sacrifice, un bœuf ou un agneau: on donnera au sacrificateur l'épaule, les mâchoires et l'estomac. Tu lui donneras les prémices de ton blé, de ton vin nouveau et de ton huile, et les prémices de la toison de ton menu bétail; car c'est lui que l'Éternel, ton Dieu, a choisi entre toutes les tribus, afin qu'il se tienne au service du nom de l'Éternel, lui et ses fils, pour toujours. Lorsque le Lévite quittera l'une de tes cités, un lieu quelconque où il séjourne en Israël, pour se rendre de son plein gré au lieu que choisira l'Éternel, et qu'il sera au service du nom de l'Éternel, ton Dieu, comme tous ses frères, les Lévites qui se tiennent là devant l'Éternel, il recevra pour sa nourriture une portion égale à la leur et jouira, en outre, des revenus de la vente de son patrimoine. Lorsque tu seras entré dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne, tu n'apprendras pas à imiter les pratiques horribles de ces nations -là. Qu'on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui se livre à la divination, qui tire des présages, qui ait recours à des techniques occultes ou à la sorcellerie, qui jette des sorts, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou prédisent l'avenir, personne qui interroge les morts. En effet, quiconque se livre à ces pratiques est en horreur à l'Éternel; et c'est à cause de ces horreurs que l'Éternel, ton Dieu, va déposséder ces nations devant toi. Tu seras entièrement (consacré ) à l'Éternel, ton Dieu. Car ces nations que tu déposséderas écoutent les tireurs de présages et les devins; mais à toi, l'Éternel, ton Dieu, ne le permet pas. L'Éternel, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d'entre tes frères, un prophète comme moi: vous l'écouterez! C'est là tout ce que tu as demandé à l'Éternel, ton Dieu, à Horeb, le jour du rassemblement, quand tu disais: Que je ne continue pas à entendre la voix de l'Éternel, mon Dieu, et que je ne voie plus ce grand feu, afin de ne pas mourir. L'Éternel me dit: Ce qu'ils ont dit est bien. Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai. Et si quelqu'un n'écoute pas mes paroles qu'il dira en mon nom, c'est moi qui lui en demanderai compte. Mais le prophète qui aura l'audace de dire en mon nom une parole que je ne lui aurai pas commandé de dire, ou qui parlera au nom d'autres dieux, ce prophète-là sera mis à mort. Peut-être diras-tu dans ton cœur: Comment reconnaîtrons-nous la parole que l'Éternel n'aura pas dite? Quand le prophète parlera au nom de l'Éternel, et que sa parole ne se réalisera pas et n'arrivera pas, ce sera une parole que l'Éternel n'aura pas dite. C'est par audace que le prophète l'aura dite: Tu n'en auras pas peur. Lorsque l'Éternel, ton Dieu, aura retranché les nations dont l'Éternel, ton Dieu, te donne le pays, lorsque tu les auras dépossédées et que tu habiteras dans leurs villes et dans leurs maisons, tu mettras à part pour toi trois villes du milieu du pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne pour que tu en prennes possession. Tu établiras des routes et tu diviseras en trois parties le territoire de ton pays que l'Éternel, ton Dieu, va te donner en héritage. Il en sera ainsi afin que tout meurtrier puisse s'enfuir dans ces villes. Voici le cas du meurtrier qui s'enfuira là pour conserver la vie, lorsqu'il aura tué son prochain par mégarde, sans l'avoir haï auparavant: il se sera rendu avec son prochain dans la forêt pour abattre des arbres; sa main aura brandi la hache pour couper un arbre; le fer échappé du manche aura atteint son prochain qui sera mort. Alors il s'enfuira dans l'une de ces villes pour conserver la vie, de peur que le vengeur du sang, dans l'ardeur de sa colère, ne le poursuive et ne l'atteigne s'il y avait à faire beaucoup de chemin, et ne le frappe mortellement, alors qu'il ne mérite point la mort, puisqu'il ne haïssait pas son prochain auparavant. C'est pourquoi moi je te donne cet ordre: Tu mettras à part pour toi trois villes. Si l'Éternel, ton Dieu étend tes frontières, comme il l'a juré à tes pères, et s'il te donne tout le pays qu'il a promis de donner à tes pères, – pourvu que tu observes et mettes en pratique tous ces commandements que je te prescris aujourd'hui, en sorte que tu aimes l'Éternel, ton Dieu, et que tu marches toujours dans ses voies – tu ajouteras encore pour toi trois villes à ces trois-là. Ainsi le sang innocent ne sera pas répandu au milieu de ton pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne pour héritage, et il n'y aura pas de sang sur toi. Mais s'il arrive qu'un homme ait de la haine pour son prochain, lui tende des embûches, se dresse contre lui et le frappe mortellement et que l'autre meure; s'il s'enfuit dans l'une de ces villes, les anciens de sa ville l'enverront saisir et le livreront entre les mains du vengeur du sang, afin qu'il meure. Ton œil sera sans pitié pour lui, tu extirperas d'Israël le sang de l'innocent et tu seras heureux. Tu ne reculeras pas les bornes de ton prochain posées par tes ancêtres, dans l'héritage que tu recevras au pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne pour que tu en prennes possession. Un seul témoin ne suffira pas contre un homme pour constater une faute, un forfait, un péché quelconque qu'on peut commettre; un fait ne pourra s'établir que sur la déposition de deux ou de trois témoins. Lorsqu'un témoin à charge se dressera contre quelqu'un pour l'accuser d'un crime, les deux hommes en contestation se tiendront devant l'Éternel, devant les sacrificateurs et les juges en fonction ces jours-là. Les juges feront une enquête sérieuse. Le témoin est-il un faux témoin, a-t-il fait contre son frère une fausse déposition, alors vous le traiterez comme il avait dessein de traiter son frère. Tu extirperas ainsi le mal du milieu de toi. Les autres l'apprendront et auront de la crainte, et l'on ne commettra plus un acte aussi criminel au milieu de toi. Ton œil sera sans pitié: vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied. Lorsque tu sortiras pour combattre tes ennemis et que tu verras des chevaux, des chars et un peuple plus nombreux que toi, tu ne les craindras pas; car l'Éternel, ton Dieu, qui t'a fait monter du pays d'Égypte, est avec toi. À l'approche du combat, le sacrificateur s'avancera et parlera au peuple. Il dira: Écoute, Israël! Vous vous approchez aujourd'hui pour combattre vos ennemis. Que votre cœur ne faiblisse pas; soyez sans crainte, ne vous effrayez pas, ne vous épouvantez pas devant eux. Car l'Éternel, votre Dieu, marche avec vous, pour combattre pour vous contre vos ennemis, afin de vous sauver. Les officiers parleront ensuite au peuple. Ils diront: Qui est-ce qui a bâti une maison neuve et ne l'a pas encore inaugurée? Qu'il s'en aille et retourne dans sa maison, de peur qu'il ne meure au combat et qu'un autre ne l'inaugure. Qui est-ce qui a planté une vigne et n'en a pas encore joui? Qu'il s'en aille et retourne dans sa maison, de peur qu'il ne meure au combat et qu'un autre n'en jouisse. Qui est-ce qui s'est fiancé avec une femme et ne l'a pas encore prise? Qu'il s'en aille et retourne dans sa maison, de peur qu'il ne meure au combat et qu'un autre ne la prenne. Les officiers continueront à parler au peuple et diront: Qui est-ce qui a peur et manque de courage? Qu'il s'en aille et retourne dans sa maison, afin que ses frères ne se découragent pas comme lui. Quand les officiers auront achevé de parler au peuple, ils placeront les chefs des troupes à la tête du peuple. Quand tu t'approcheras d'une ville pour l'attaquer, tu lui proposeras la paix. Si elle te répond par la paix et t'ouvre ses portes, tout le peuple qui s'y trouvera te sera tributaire et asservi. Si elle n'accepte pas la paix avec toi et qu'elle te fasse la guerre, alors tu l'assiégeras; l'Éternel, ton Dieu, la livrera entre tes mains et tu en feras passer tous les mâles au fil de l'épée. Mais les femmes, les enfants, le bétail, tout ce qui sera dans la ville, tout son butin, tu le pilleras et tu mangeras le butin pris sur tes ennemis que l'Éternel, ton Dieu, t'aura livré. C'est ainsi que tu agiras à l'égard de toutes les villes qui sont très éloignées de toi et qui ne font point partie des villes de ces nations -ci. Mais dans les villes de ces peuples dont l'Éternel, ton Dieu, te donne l'héritage, tu ne laisseras la vie à rien de ce qui respire. Car tu les voueras à l'interdit, les Hittites, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens et les Yebousiens, comme l'Éternel, ton Dieu, te l'a commandé, afin qu'ils ne vous apprennent pas à imiter toutes les horreurs qu'ils font pour leurs dieux et à pécher contre l'Éternel, votre Dieu. Si tu assièges pendant longtemps une ville pour l'attaquer et t'en emparer, tu ne détruiras pas les arbres en y brandissant la hache, tu t'en nourriras et tu ne les abattras pas; car l'arbre de la campagne est-il un homme pour subir un siège de ta part? Mais tu pourras détruire et abattre les arbres dont tu reconnaîtras qu'ils ne sont pas des arbres servant à la nourriture, et en construire des retranchements contre la ville qui te fait la guerre, jusqu'à ce qu'elle succombe. Si, dans le territoire dont l'Éternel, ton Dieu, te donne la possession, l'on trouve un homme blessé à mort gisant dans la campagne, sans que l'on sache qui l'a frappé, tes anciens et tes juges iront mesurer les distances à partir du cadavre jusqu'aux villes des environs. (Quand on aura déterminé) la ville la plus voisine du cadavre, les anciens de cette ville prendront une génisse qui n'ait pas servi au travail et qui n'ait pas porté le joug. Les anciens de cette ville feront descendre la génisse vers un torrent intarissable où il n'y ait ni culture ni semence; et là, ils briseront la nuque à la génisse, dans le torrent. Alors s'approcheront les sacrificateurs, fils de Lévi; car l'Éternel, ton Dieu, les a choisis pour être à son service et pour donner la bénédiction au nom de l'Éternel, et ce sont eux qui doivent prononcer sur toute contestation et sur tout dommage corporel. Tous les anciens de cette ville les plus voisins du cadavre laveront leurs mains sur la génisse à laquelle on a brisé la nuque dans le torrent. Ils feront une déclaration en ces termes: Nos mains n'ont pas répandu ce sang, et nos yeux ne l'ont pas vu répandre. Fais l'expiation, ô Éternel, pour ton peuple d'Israël, que tu as libéré; ne demande pas raison du sang innocent à ton peuple d'Israël. Ainsi sera faite pour eux l'expiation du sang (versé). Et toi, tu extirperas du milieu de toi le sang innocent, en faisant ce qui est droit aux yeux de l'Éternel. Lorsque tu sortiras pour attaquer tes ennemis, si l'Éternel les livre entre tes mains et que tu leur fasses des prisonniers, peut-être que tu verras parmi les captives une belle femme, que tu t'attacheras à elle et que tu la prendras pour femme. Alors tu l'amèneras dans l'intérieur de ta maison. Elle se rasera la tête et se fera les ongles, elle quittera son vêtement de captive, elle habitera dans ta maison et pleurera son père et sa mère pendant un mois. Après cela, tu iras vers elle, tu l'épouseras et elle sera ta femme. Si elle cesse de te plaire, tu la laisseras aller où elle voudra, tu ne pourras pas la vendre pour de l'argent ni la réduire en esclavage, parce que tu auras eu des rapports conjugaux avec elle. Si un homme, qui a deux femmes, aime l'une plus que l'autre, et s'il a des fils de celle qu'il aime davantage et de celle qu'il aime moins et que le premier-né soit de la femme qu'il aime moins, il ne pourra pas, quand il partagera l'héritage entre ses fils, donner le droit d'aînesse au fils de celle qu'il aime davantage, de préférence au fils de celle qu'il aime moins, et qui est le premier-né. Mais il reconnaîtra pour premier-né le fils de celle qu'il aime moins et lui donnera sur tout son avoir une double part; car ce fils est les prémices de sa vigueur, le droit d'aînesse lui appartient. Si un homme a un fils indocile et rebelle, qui n'écoute ni la voix de son père, ni celle de sa mère, s'ils le châtient et qu'il ne leur obéisse pas, le père et la mère le saisiront et le mèneront vers les anciens de sa ville et à la porte de l'endroit où il habite. Ils diront aux anciens de sa ville: Voici notre fils, qui est indocile et rebelle, qui ne nous obéit point, c'est un débauché et un ivrogne. Tous les hommes de sa ville le lapideront, et il mourra. Tu extirperas ainsi le mal du milieu de toi, afin que tout Israël apprenne et soit dans la crainte. Si l'on fait mourir un homme coupable d'un péché passible de mort et que tu l'aies pendu à un bois, son cadavre ne passera pas la nuit sur le bois; mais tu l'enseveliras le jour même, car celui qui est pendu est un objet de malédiction auprès de Dieu et tu ne souilleras pas le territoire que l'Éternel, ton Dieu, te donne pour héritage. Si tu vois s'égarer le bœuf de ton frère, ou son mouton, tu ne t'esquiveras pas, tu ne manqueras pas de les ramener à ton frère. Si ton frère n'habite pas près de toi, et que tu ne le connaisses pas, tu recueilleras l'animal dans ta maison, et il restera chez toi jusqu'à ce que ton frère le réclame; alors tu le lui rendras. Tu feras de même pour son âne, tu feras de même pour son vêtement, tu feras de même pour tout ce que ton frère aurait perdu et que tu trouverais; tu ne devras pas t'esquiver. Si tu vois l'âne de ton frère ou son bœuf tombé dans le chemin, tu ne t'esquiveras pas, tu l'aideras à le relever. Une femme ne portera pas un habillement d'homme, et un homme ne mettra pas des vêtements de femme; en effet, quiconque fait cela est en horreur à l'Éternel, ton Dieu. Si tu rencontres dans ton chemin un nid d'oiseau, sur un arbre quelconque ou sur la terre, avec des petits ou des œufs, et la mère couchée sur les petits ou sur les œufs, tu ne prendras pas la mère avec les petits, tu laisseras s'en aller la mère et tu ne prendras que les petits, afin que tu sois heureux et que tu prolonges tes jours. Si tu bâtis une maison neuve, tu feras une balustrade autour de ton toit, afin de ne pas mettre du sang sur ta maison, dans le cas où il en tomberait quelqu'un. Tu ne sèmeras pas dans ta vigne deux espèces de semences, de peur d'avoir à consacrer le produit de ce que tu auras semé, avec le revenu de ta vigne. Tu ne laboureras pas avec un bœuf et un âne attelés ensemble. Tu ne te revêtiras pas de tissu de laine et de lin réunis ensemble. Tu mettras des cordons aux quatre coins du vêtement dont tu te couvriras. Si un homme, qui a pris une femme, va vers elle et (ensuite) ne l'aime pas, s'il lui impute des actions scandaleuses et lui fait une mauvaise réputation, en disant: J'ai pris cette femme, je me suis approché d'elle, et je n'ai pas trouvé chez elle les signes de la virginité; Alors le père et la mère de la jeune femme prendront les signes de sa virginité et les produiront devant les anciens de la ville, à la porte. Le père de la jeune femme dira aux anciens: J'ai donné ma fille pour femme à cet homme, et il ne l'aime pas; il lui impute des actions scandaleuses, en disant: Je n'ai pas trouvé les signes de la virginité chez ta fille. Or voici les signes de virginité de ma fille. Et ils déploieront son vêtement devant les anciens de la ville. Les anciens de cette ville saisiront alors cet homme et le châtieront; et, parce qu'il a fait une mauvaise réputation à une vierge d'Israël, ils le condamneront à une amende de cent pièces d'argent, qu'ils donneront au père de la jeune femme. Elle restera sa femme, et il ne pourra pas la renvoyer, tant qu'il vivra. Mais si le fait est vrai, si les signes de la virginité ne se sont pas trouvés chez la jeune femme, on fera sortir la jeune femme à l'entrée de la maison de son père; les gens de sa ville la lapideront; elle mourra, parce qu'elle a commis une infamie en Israël, en se prostituant dans la maison de son père. Tu extirperas ainsi le mal du milieu de toi. Si l'on trouve un homme couché avec une femme mariée, ils mourront tous deux, l'homme qui a couché avec la femme, et la femme aussi. Tu extirperas ainsi le mal du milieu d'Israël. Si une jeune fille vierge est fiancée à quelqu'un, et qu'un homme la rencontre dans la ville et couche avec elle, vous les ferez sortir tous deux à la porte de la ville, vous les lapiderez, et ils mourront, la jeune fille pour n'avoir pas crié dans la ville, et l'homme pour avoir fait violence à la femme de son prochain. Tu extirperas ainsi le mal du milieu de toi. Mais si c'est dans la campagne que cet homme rencontre la jeune fille fiancée, si l'homme la saisit et couche avec elle, l'homme qui aura couché avec elle sera seul puni de mort. Tu ne feras rien à la jeune fille; la jeune fille n'est pas coupable d'un péché passible de mort; c'est comme si un homme se dressait contre son prochain pour lui ôter la vie. La jeune fille fiancée, que cet homme a rencontrée dans les champs, a pu crier sans qu'il y ait eu personne pour la sauver. Si un homme rencontre une jeune fille vierge non fiancée, l'empoigne et couche avec elle, et qu'on les découvre, l'homme qui aura couché avec elle donnera au père de la jeune fille cinquante (pièces) d'argent; et, parce qu'il lui a fait violence, il la prendra pour femme et il ne pourra pas la renvoyer, tant qu'il vivra. Nul ne prendra la femme de son père et ne soulèvera la couverture de son père. Celui dont les testicules ont été écrasés ou l'urètre coupé n'entrera pas dans l'assemblée de l'Éternel. Un bâtard n'entrera pas dans l'assemblée de l'Éternel; même sa dixième génération n'entrera pas dans l'assemblée de l'Éternel. L'Ammonite et le Moabite n'entreront pas dans l'assemblée de l'Éternel, même leur dixième génération n'entrera pas dans l'assemblée de l'Éternel. C'est ainsi pour toujours, du fait qu'ils ne sont pas venus au-devant de vous avec du pain et de l'eau, sur le chemin, lors de votre sortie d'Égypte, et parce qu'ils ont soudoyé contre toi Balaam, fils de Beor, de Petor en Mésopotamie, pour te maudire. Mais l'Éternel, ton Dieu, n'a pas voulu écouter Balaam; et l'Éternel, ton Dieu, a changé pour toi la malédiction en bénédiction, parce que l'Éternel, ton Dieu, t'aimait. Tu n'auras souci ni de leur paix ni de leur bien-être, tant que tu vivras. Tu n'auras pas horreur de l'Édomite, car il est ton frère; tu n'auras pas horreur de l'Égyptien, car tu as été un immigrant dans son pays: les fils qui leur naîtront à la troisième génération entreront dans l'assemblée de l'Éternel. Lorsque tu sortiras pour camper contre tes ennemis, garde-toi de toute chose mauvaise. S'il y a chez toi un homme qui ne soit pas pur, par suite d'un accident nocturne, il sortira du camp et ne rentrera pas au milieu du camp; sur le soir il se lavera dans l'eau, puis au coucher du soleil il pourra rentrer au milieu du camp. Tu auras un endroit à l'écart hors du camp, et c'est là dehors que tu sortiras. Tu auras parmi ton bagage un outil, et quand tu t'accroupiras au dehors, tu feras un creux, puis tu reviendras après avoir couvert tes excréments. Car l'Éternel, ton Dieu, marche au milieu de ton camp pour te protéger et pour livrer tes ennemis devant toi; ton camp sera donc saint, afin que l'Éternel ne voie chez toi rien d'inconvenant et qu'il ne se détourne pas de toi. Tu ne livreras pas à son maître un esclave qui se réfugiera de chez son maître auprès de toi. Il demeurera chez toi, au milieu de toi, dans le lieu qu'il choisira, dans l'une de tes villes, où bon lui semblera; tu ne l'opprimeras pas. Il n'y aura aucune prostituée parmi les filles d'Israël et il n'y aura aucun prostitué parmi les fils d'Israël. Tu n'apporteras pas dans la maison de l'Éternel, ton Dieu, le cadeau d'une prostituée ni le salaire d'un chien, pour l'accomplissement d'un vœu quelconque; car l'un et l'autre sont en horreur à l'Éternel, ton Dieu. Tu n'exigeras de ton frère aucun intérêt ni pour de l'argent, ni pour des vivres, ni pour rien de ce qui se prête à intérêt. Tu pourras tirer un intérêt de l'étranger, mais tu n'en tireras pas de ton frère, afin que l'Éternel, ton Dieu, te bénisse dans toutes tes entreprises dans le pays dont tu vas entrer en possession. Si tu fais un vœu à l'Éternel, ton Dieu, tu ne tarderas pas à l'accomplir; car l'Éternel, ton Dieu, t'en demanderait compte, et tu te chargerais d'un péché. En t'abstenant de faire un vœu, tu ne commets pas un péché. Mais tu observeras et tu exécuteras ce qui sera sorti de tes lèvres, conformément aux vœux que tu feras volontairement à l'Éternel, ton Dieu, et que ta bouche aura prononcés. Si tu entres dans la vigne de ton prochain, tu pourras à ton gré manger des raisins et t'en rassasier; mais tu n'en mettras pas dans ton récipient. Si tu entres dans les blés de ton prochain, tu pourras cueillir des épis avec la main, mais tu ne manieras pas la faucille sur les blés de ton prochain. Lorsqu'un homme aura pris et épousé une femme qui viendrait à ne plus obtenir sa faveur, parce qu'il aura trouvé en elle quelque chose d'inconvenant, il écrira pour elle une lettre de divorce et, après la lui avoir remise en main, il la renverra de sa maison. Elle sortira de chez lui, s'en ira et pourra devenir la femme d'un autre homme. Si ce dernier homme cesse de l'aimer, écrit pour elle une lettre de divorce et, après la lui avoir remise en main, la renvoie de sa maison; ou bien, si ce dernier homme qui l'a prise pour femme vient à mourir, alors le premier mari qui l'avait renvoyée ne pourra pas la reprendre pour femme après qu'elle a été souillée, car c'est une horreur devant l'Éternel, et tu ne chargeras pas d'un péché le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne pour héritage. Lorsqu'un homme sera nouvellement marié, il ne partira pas à l'armée, et on ne lui imposera aucune charge; il sera exempté pour raison de famille pendant un an et il réjouira la femme qu'il aura prise. On ne prendra pas pour gage les deux meules, ni la meule de dessus, car ce serait prendre pour gage la vie même. Si l'on trouve un homme qui ait dérobé en personne l'un de ses frères, parmi les Israélites, qui l'ait réduit en esclavage ou qui l'ait vendu, ce voleur sera puni de mort. Tu extirperas ainsi le mal du milieu de toi. Prends garde à la plaie de la lèpre, afin de bien observer et de faire tout ce que vous enseigneront les sacrificateurs - Lévites; vous observerez et vous exécuterez les ordres que je leur ai donnés. Souviens-toi de ce que l'Éternel, ton Dieu, fit à Miryam pendant la route, lors de votre sortie d'Égypte. Si tu fais à ton prochain un prêt quelconque, tu n'entreras pas dans sa maison pour te saisir de son gage; tu resteras dehors, et celui à qui tu fais le prêt t'apportera le gage dehors. Si cet homme est pauvre, tu ne te coucheras pas, en retenant son gage; tu lui rendras le gage au coucher du soleil, afin qu'il couche dans son vêtement et qu'il te bénisse; ce sera pour toi (un acte de) justice devant l'Éternel, ton Dieu. Tu n'opprimeras pas le salarié pauvre et indigent, qu'il soit l'un de tes frères, ou l'un des immigrants qui résident avec toi dans ton pays. Tu lui donneras le salaire de sa journée avant le coucher du soleil; car il est pauvre, et il lui tarde de le recevoir. Sans cela, il crierait à l'Éternel contre toi, et tu te chargerais d'un péché. On ne fera pas mourir les pères pour les fils, et l'on ne fera pas mourir les fils pour les pères; on fera mourir chacun pour son péché. Tu ne porteras pas atteinte au droit de l'immigrant et de l'orphelin, et tu ne prendras pas en gage le vêtement de la veuve. Tu te souviendras que tu as été esclave en Égypte, et que l'Éternel, ton Dieu, t'en a libéré; c'est pourquoi je te donne cet ordre à mettre en pratique. Quand tu feras la moisson de ton champ et que tu auras oublié une gerbe dans le champ, tu ne retourneras pas la prendre: elle sera pour l'immigrant, pour l'orphelin et pour la veuve, afin que l'Éternel, ton Dieu, te bénisse dans toute l'œuvre de tes mains. Quand tu secoueras tes oliviers, tu ne cueilleras pas ensuite ce qui reste; ce sera pour l'immigrant, pour l'orphelin et pour la veuve. Quand tu vendangeras ta vigne, tu ne grappilleras pas ensuite ce qui reste; ce sera pour l'immigrant, pour l'orphelin et pour la veuve. Tu te souviendras que tu as été esclave dans le pays d'Égypte; c'est pourquoi je te donne cet ordre à mettre en pratique. Lorsque des hommes auront un procès et se présenteront pour être jugés, on absoudra l'innocent et l'on condamnera le coupable. Si le coupable mérite d'être battu, le juge le fera étendre par terre et frapper en sa présence d'un nombre de coups proportionné à sa culpabilité. Il ne lui fera pas donner plus de quarante coups, de peur que, si l'on continuait à le frapper en allant beaucoup au-delà, ton frère ne soit avili à tes yeux. Tu n'emmuselleras pas le bœuf, quand il foulera (le grain). Lorsque des frères habiteront ensemble, si l'un d'entre eux meurt sans laisser de fils, la femme du défunt ne se mariera pas au dehors avec un étranger, mais son beau-frère ira vers elle, la prendra pour femme et l'épousera comme beau-frère. Le premier-né qu'elle enfantera portera le nom du frère défunt, afin que ce nom ne soit pas effacé d'Israël. Si cet homme ne veut pas prendre sa belle-sœur, sa belle-sœur montera à la porte vers les anciens et dira: Mon beau-frère refuse de relever en Israël le nom de son frère, il ne veut pas m'épouser comme beau-frère. Les anciens de la ville l'appelleront et lui parleront. S'il persiste et dit: Je ne veux pas la prendre, alors sa belle-sœur s'approchera de lui en présence des anciens, lui ôtera sa sandale du pied et lui crachera au visage. Elle fera une déclaration en ces termes: Ainsi sera fait à l'homme qui ne veut pas édifier la maison de son frère. Et le nom dont on l'appellera en Israël sera: la maison du déchaussé. Lorsque des hommes se querelleront ensemble, l'un avec l'autre, si la femme de l'un s'approche pour délivrer son mari de la main de celui qui le frappe, si elle avance la main et saisit ce dernier par les parties honteuses, tu lui couperas la main, ton œil sera sans pitié. Tu n'auras pas dans ton sac deux sortes de poids, un gros et un petit. Tu n'auras pas dans ta maison deux sortes d'épha, un grand et un petit. Tu auras un poids exact et juste, tu auras un épha exact et juste, afin que tes jours se prolongent dans le territoire que l'Éternel, ton Dieu, te donne. Car quiconque agit ainsi, quiconque commet une fraude, est en horreur à l'Éternel, ton Dieu. Souviens-toi de ce que te fit Amalec pendant la route, lors de votre sortie d'Égypte, comment il te rencontra pendant la route et coupa ton arrière-garde, tous ceux qui se traînaient les derniers, pendant que tu étais las et fatigué, et cela parce qu'il ne craignait pas Dieu. Lorsque l'Éternel, ton Dieu, (en te délivrant) de tous tes ennemis qui t'entourent, t'accordera du repos dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne en héritage pour en prendre possession, tu effaceras la mémoire d'Amalec de dessous les cieux: ne l'oublie pas. Lorsque tu seras entré dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne pour héritage, lorsque tu en prendras possession et que tu l'habiteras, Tu prendras des prémices de tous les fruits que tu retireras du sol dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne, tu les mettras dans une corbeille et tu iras au lieu que choisira l'Éternel, ton Dieu, pour y faire demeurer son nom. Tu iras vers le sacrificateur en fonctions ces jours-là et tu lui diras: Je déclare aujourd'hui à l'Éternel, ton Dieu, que je suis entré dans le pays que l'Éternel a juré à nos pères de nous donner. Le sacrificateur recevra la corbeille de ta main et la déposera devant l'autel de l'Éternel, ton Dieu. Tu prendras encore la parole et tu diras devant l'Éternel, ton Dieu: Mon père était un Araméen nomade; il descendit en Égypte avec peu de gens pour y séjourner; là, il devint une nation grande, puissante et nombreuse. Les Égyptiens nous maltraitèrent, nous opprimèrent et nous soumirent à une dure servitude. Nous avons crié à l'Éternel, le Dieu de nos pères. L'Éternel entendit notre voix et vit notre oppression, notre peine et notre misère. L'Éternel nous fit sortir d'Égypte, à main forte et à bras étendu, par une grande terreur, avec des signes et des miracles. Il nous a fait venir dans ce lieu et il nous a donné ce pays, pays découlant de lait et de miel. Maintenant me voici, j'apporte les prémices des fruits du sol que tu m'as donné, ô Éternel! Tu les déposeras devant l'Éternel, ton Dieu, et tu te prosterneras devant l'Éternel, ton Dieu. Puis tu te réjouiras, avec le Lévite et avec l'immigrant qui sera au milieu de toi, pour tous les biens que l'Éternel, ton Dieu, t'a donnés, à toi et à ta maison. Lorsque tu auras achevé de lever toute la dîme de tes revenus, la troisième année, l'année de la dîme, tu la donneras au Lévite, à l'immigrant, à l'orphelin et à la veuve; et ils mangeront et se rassasieront là où tu résides. Tu diras devant l'Éternel, ton Dieu: J'ai ôté de ma maison ce qui est consacré et je l'ai donné au Lévite, à l'immigrant, à l'orphelin et à la veuve, selon tous les commandements que tu m'as prescrits; je n'ai transgressé ni oublié aucun de tes commandements. Je n'ai rien mangé de ces choses pendant mon deuil, je n'en ai rien ôté pour un usage impur et je n'en ai rien donné à l'occasion d'un décès; j'ai obéi à la voix de l'Éternel, mon Dieu, j'ai agi selon tous les commandements que tu m'as prescrits. Penche-toi de ta demeure sainte, des cieux, et bénis ton peuple d'Israël et le sol que tu nous as donné, comme tu l'avais juré à nos pères, ce pays découlant de lait et de miel. Aujourd'hui, l'Éternel, ton Dieu, te commande de mettre en pratique ces prescriptions et ces ordonnances; tu les observeras et tu les mettras en pratique de tout ton cœur et de toute ton âme. Aujourd'hui, tu as fait promettre à l'Éternel d'être ton Dieu, afin que tu marches dans ses voies, que tu observes ses prescriptions, ses commandements et ses ordonnances, et que tu obéisses à sa voix; et aujourd'hui, l'Éternel t'a fait promettre d'être un peuple qui lui appartiendra en propre, comme il te l'a dit, et d'observer tous ses commandements, afin qu'il te donne sur toutes les nations qu'il a créées la supériorité en gloire, en renom et en magnificence, et afin que tu sois un peuple saint pour l'Éternel, ton Dieu, comme il te l'a dit. Moïse, ainsi que les anciens d'Israël, donna cet ordre au peuple: Observez tous les commandements que je vous prescris aujourd'hui. Le jour où vous aurez passé le Jourdain, (pour entrer) dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne, tu dresseras de grandes pierres et tu les enduiras de chaux. Tu écriras dessus toutes les paroles de cette loi, lorsque tu auras passé pour entrer dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne, pays découlant de lait et de miel, comme te l'a dit l'Éternel, le Dieu de tes pères. Lorsque vous aurez passé le Jourdain, vous dresserez sur le mont Ébal des pierres que je vous ordonne aujourd'hui (de dresser) et tu les enduiras de chaux. Là, tu bâtiras un autel à l'Éternel, ton Dieu, un autel de pierres, sur lesquelles tu n'auras pas brandi le fer; tu bâtiras en pierres brutes l'autel de l'Éternel, ton Dieu. Tu présenteras sur cet autel des holocaustes à l'Éternel, ton Dieu; tu offriras des sacrifices de communion et tu mangeras là et tu te réjouiras devant l'Éternel, ton Dieu. Tu écriras sur ces pierres toutes les paroles de cette loi, en les gravant bien nettement. Moïse et les sacrificateurs -Lévites parlèrent à tout Israël, en ces termes: Israël, fais silence et écoute! Aujourd'hui, tu es devenu le peuple de l'Éternel, ton Dieu. Tu obéiras à la voix de l'Éternel, ton Dieu, et tu mettras en pratique ses commandements et ses prescriptions que je te donne aujourd'hui. Le même jour, Moïse donna cet ordre au peuple: Quand vous aurez passé le Jourdain, Siméon, Lévi, Juda, Issacar, Joseph et Benjamin se tiendront sur le mont Garizim pour bénir le peuple, tandis que Ruben, Gad, Aser, Zabulon, Dan et Nephthali se tiendront sur le mont Ébal pour (prononcer) l'imprécation. Les Lévites prendront la parole et diront d'une voix haute à tout Israël: Maudit soit l'homme qui fait une statue ou une image en métal fondu, horreur (aux yeux) de l'Éternel, œuvre des mains d'un artisan, et qui la place dans un lieu secret! – Et tout le peuple répondra et dira: Amen! Maudit soit celui qui méprise son père et sa mère! – Et tout le peuple dira: Amen! Maudit soit celui qui déplace la borne de son prochain! – Et tout le peuple dira: Amen! Maudit soit celui qui fait égarer un aveugle dans le chemin! – Et tout le peuple dira: Amen! Maudit soit celui qui porte atteinte au droit de l'immigrant, de l'orphelin et de la veuve! – Et tout le peuple dira: Amen! Maudit soit celui qui couche avec la femme de son père, car il soulève la couverture de son père! – Et tout le peuple dira: Amen! Maudit soit celui qui couche avec une bête quelconque! – Et tout le peuple dira: Amen! Maudit soit celui qui couche avec sa sœur, fille de son père ou fille de sa mère! – Et tout le peuple dira: Amen! Maudit soit celui qui couche avec sa belle-mère! – Et tout le peuple dira: Amen! Maudit soit celui qui frappe son prochain en secret! – Et tout le peuple dira: Amen! Maudit soit celui qui reçoit un présent pour répandre le sang de l'innocent! – Et tout le peuple dira: Amen! Maudit soit celui qui n'accomplit pas les paroles de cette loi pour les mettre en pratique! – Et tout le peuple dira: Amen! Si tu obéis bien à la voix de l'Éternel, ton Dieu, en observant et en mettant en pratique tous ses commandements que je te prescris aujourd'hui, l'Éternel, ton Dieu, te donnera la supériorité sur toutes les nations de la terre. Voici toutes les bénédictions qui viendront sur toi et qui t'atteindront, lorsque tu obéiras à la voix de l'Éternel, ton Dieu: Tu seras béni dans la ville, et tu seras béni dans la campagne. Le fruit de tes entrailles, le fruit de ton sol, le fruit de tes troupeaux, la reproduction de tes bovins et les portées de tes brebis seront bénis. Ta corbeille et ta huche seront bénies. Tu seras béni à ton arrivée, et tu seras béni à ton départ. L'Éternel mettra en déroute devant toi tes ennemis qui se dresseront contre toi; ils sortiront contre toi par un seul chemin et ils s'enfuiront devant toi par sept chemins. L'Éternel ordonnera à la bénédiction d'être avec toi dans tes greniers et dans toutes tes entreprises. Il te bénira dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne. L'Éternel t'établira pour être son peuple saint, comme il te l'a juré, lorsque tu observeras les commandements de l'Éternel, ton Dieu, et que tu marcheras dans ses voies. Tous les peuples de la terre verront que le nom de l'Éternel est invoqué sur toi, et ils te craindront. L'Éternel te comblera de biens, en multipliant le fruit de tes entrailles, le fruit de tes troupeaux et le fruit de ton sol, dans le territoire que l'Éternel a juré à tes pères de te donner. L'Éternel t'ouvrira son bon trésor, le ciel, pour envoyer à ton pays la pluie en son temps et pour bénir tout le travail de tes mains; tu prêteras à beaucoup de nations et tu n'emprunteras pas. L'Éternel fera de toi la tête et non la queue, tu seras toujours en haut et tu ne seras jamais en bas, lorsque tu obéiras aux commandements de l'Éternel, ton Dieu, que je te prescris aujourd'hui, lorsque tu les observeras et les mettras en pratique, et que tu ne t'écarteras ni à droite ni à gauche de tous les commandements que je vous donne aujourd'hui, pour te rallier à d'autres dieux et pour leur rendre un culte. Mais si tu n'obéis pas à la voix de l'Éternel, ton Dieu, si tu n'observes pas et ne mets pas en pratique tous ses commandements et toutes ses prescriptions que je te donne aujourd'hui, voici toutes les malédictions qui viendront sur toi et qui t'atteindront: Tu seras maudit dans la ville, et tu seras maudit dans la campagne. Ta corbeille et ta huche seront maudites. Le fruit de tes entrailles, le fruit de ton sol, la reproduction de tes bovins et les portées de ton petit bétail seront maudits. Tu seras maudit à ton arrivée, et tu seras maudit à ton départ. L'Éternel enverra contre toi la malédiction, le trouble et la menace, dans toutes tes entreprises, jusqu'à ce que tu sois détruit, jusqu'à ce que tu périsses promptement, à cause de la méchanceté de tes agissements et parce que tu m'auras abandonné. L'Éternel attachera à toi la peste, jusqu'à ce qu'elle t'extermine du pays dans lequel tu vas entrer pour en prendre possession. L'Éternel te frappera de dépérissement, de fièvre, d'inflammation, de brûlure, de sécheresse, de rouille et de nielle, qui te poursuivront jusqu'à ce que tu périsses. Le ciel sur ta tête sera de bronze, et la terre sous toi sera de fer. L'Éternel enverra pour pluie à ton pays de la poussière et de la poudre; il en descendra du ciel sur toi jusqu'à ce que tu sois détruit. L'Éternel te mettra en déroute devant tes ennemis; tu sortiras contre eux par un seul chemin et tu t'enfuiras devant eux par sept chemins; et tu seras un objet de terreur pour tous les royaumes de la terre. Ton cadavre sera la pâture de tous les oiseaux du ciel et des bêtes de la terre; et il n'y aura personne pour les troubler. L'Éternel te frappera de l'ulcère d'Égypte, d'hémorroïdes, de gale et de démangeaisons, dont tu ne pourras guérir. L'Éternel te frappera de délire, d'aveuglement, de déraison, et tu tâtonneras en plein midi comme l'aveugle tâtonne dans l'obscurité, tu ne réussiras pas dans tes desseins et tu seras tous les jours opprimé, dépouillé, et il n'y aura personne pour venir à ton secours. Tu auras une fiancée, et un autre homme la violera; tu bâtiras une maison et tu ne l'habiteras pas; tu planteras une vigne et tu n'en jouiras pas. Ton bœuf sera égorgé sous tes yeux, et tu n'en mangeras pas; ton âne sera dérobé devant toi, et on ne te le rendra pas; ton menu bétail sera donné à tes ennemis, et il n'y aura personne pour venir à ton secours. Tes fils et tes filles seront livrés à un autre peuple, tes yeux le verront et languiront tout le jour après eux, et tu n'y pourras rien. Un peuple que tu n'auras pas connu mangera le fruit de ton sol et tout le produit de ton travail, et tu seras tous les jours opprimé et écrasé. Le spectacle que tu auras sous les yeux te jettera dans le délire. L'Éternel te frappera aux genoux et aux jambes d'un ulcère malin dont tu ne pourras guérir, (il te frappera) depuis la plante du pied jusqu'au sommet de la tête. L'Éternel te fera marcher, toi et ton roi que tu auras établi sur toi, vers une nation que tu n'auras pas connue, ni toi ni tes pères. Là, tu rendras un culte à d'autres dieux, du bois et de la pierre. Et tu deviendras l'étonnement, la fable et l'opprobre de tous les peuples chez qui l'Éternel te mènera. Tu transporteras sur ton champ beaucoup de semence, et tu feras une faible récolte, car les sauterelles la dévoreront. Tu planteras des vignes et tu les cultiveras, et tu ne boiras pas de vin, ni ne feras de cueillette, car les vers la mangeront. Tu auras des oliviers dans toute l'étendue de ton pays et tu ne te frotteras pas d'huile, car tes olives tomberont. Tu auras des fils et des filles, et ils ne seront pas à toi, car ils iront en captivité. Les grillons prendront possession de tous tes arbres et du fruit de ton sol. L'immigrant qui sera au milieu de toi s'élèvera toujours plus au-dessus de toi, et toi, tu descendras toujours plus bas; il te prêtera, et tu ne lui prêteras pas; il sera la tête, et tu seras la queue. Toutes ces malédictions viendront sur toi, elles te poursuivront et t'atteindront jusqu'à ce que tu sois détruit, parce que tu n'auras pas obéi à la voix de l'Éternel, ton Dieu, pour observer ses commandements et ses prescriptions qu'il te donne. Elles seront à toujours pour toi et pour tes descendants comme des signes et des prodiges. Pour n'avoir pas servi l'Éternel, ton Dieu, avec joie et de bon cœur, en ayant tout en abondance, tu serviras, au milieu de la faim, de la soif, du dénuement et en manquant de tout, tes ennemis que l'Éternel enverra contre toi. Il mettra un joug de fer sur ta nuque, jusqu'à ce qu'il t'ait détruit. L'Éternel soulèvera contre toi de loin, des extrémités de la terre, une nation qui se précipitera comme le vautour, une nation dont tu ne comprendras pas la langue, une nation au visage farouche, et qui n'aura ni respect pour le vieillard, ni pitié pour l'adolescent. Elle mangera le fruit de ton bétail et le fruit de ton sol, jusqu'à ce que tu sois détruit; elle ne te laissera ni blé, ni vin nouveau, ni huile, ni petit de tes bovins, ni portée de ton petit bétail, jusqu'à ce qu'elle t'ait fait périr. Elle t'assiégera partout où tu résideras, jusqu'à ce que tombent ces hautes et fortes murailles dans lesquelles tu auras placé ta confiance (et cela) dans tout ton pays; elle t'assiégera partout où tu résideras, dans tout le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne. Au milieu du désarroi et de la détresse où te réduira ton ennemi, tu mangeras le fruit de tes entrailles, la chair de tes fils et de tes filles que l'Éternel, ton Dieu, t'aura donnés. L'homme d'entre vous le plus délicat et le plus amolli verra d'un œil mauvais son frère, ainsi que la femme qui repose sur son sein et ceux de ses fils qu'il a épargnés, de peur de donner à l'un d'entre eux de la chair de ses fils dont il fait sa nourriture, parce qu'il ne lui reste plus rien au milieu du désarroi et de la détresse où te réduira ton ennemi partout où tu résideras. La femme d'entre vous la plus délicate et la plus amollie, qui par mollesse et par délicatesse n'essayait pas de poser à terre la plante de son pied, verra d'un œil mauvais le mari qui repose sur son sein, son fils et sa fille, ainsi que ce qui sera sorti d'elle et les fils qu'elle a enfantés, car, manquant de tout, elle en fera secrètement sa nourriture au milieu du désarroi et de la détresse où te réduira ton ennemi là où tu résideras. Si tu n'observes pas et ne mets pas en pratique toutes les paroles de cette loi, écrites dans ce livre, si tu ne crains pas ce nom glorieux et redoutable, l'Éternel, ton Dieu, l'Éternel te frappera miraculeusement, toi et ta descendance, par de grandes plaies persistantes, par des maladies graves et persistantes. Il amènera sur toi toutes les épidémies d'Égypte, devant lesquelles tu tremblais, et elles s'attacheront à toi. L'Éternel fera même venir sur toi toutes sortes de maladies et de plaies qui ne sont pas mentionnées dans le livre de cette loi jusqu'à ce que tu sois détruit. Après avoir été aussi nombreux que les étoiles du ciel, vous ne resterez qu'un petit nombre, parce que tu n'auras pas obéi à la voix de l'Éternel, ton Dieu. De même que l'Éternel prenait plaisir à vous faire du bien et à vous multiplier, de même l'Éternel prendra plaisir à vous faire périr et à vous détruire; et vous serez arrachés du sol dont tu vas entrer en possession. L'Éternel te dispersera parmi tous les peuples, d'un bout à l'autre de la terre; et là, tu rendras un culte à d'autres dieux que n'ont connus ni toi, ni tes pères: du bois et de la pierre. Parmi ces nations, tu ne seras pas tranquille et tu n'auras pas un lieu de repos pour la plante de tes pieds. L'Éternel rendra ton cœur agité, tes yeux languissants, ton âme souffrante. Ta vie sera comme en suspens devant toi, tu auras peur la nuit et le jour, tu douteras de ton existence, tu diras le matin: Si seulement c'était le soir! et tu diras le soir: Si seulement c'était le matin! à cause de la peur que tu éprouveras dans ton cœur et du spectacle que tu auras devant les yeux. Et l'Éternel te ramènera sur des navires en Égypte, et tu feras ce chemin dont je t'avais dit: Tu ne le reverras plus! Là, vous vous offrirez en vente à tes ennemis, comme esclaves et comme servantes; et il n'y aura personne pour vous acheter. Voici les paroles de l'alliance que l'Éternel ordonna à Moïse de conclure avec les Israélites au pays de Moab, outre l'alliance qu'il avait conclue avec eux à Horeb. Moïse convoqua tout Israël et dit: Vous avez vu tout ce que l'Éternel a fait sous vos yeux, dans le pays d'Égypte, au Pharaon, à tous ses serviteurs et à tout son pays, les grandes épreuves que tes yeux ont vues, ces signes et ces grands prodiges. Mais jusqu'à ce jour, l'Éternel ne vous a pas donné un cœur pour connaître, des yeux pour voir, des oreilles pour entendre. Je vous ai conduits pendant quarante années dans le désert; vos vêtements ne se sont pas usés sur vous, et ta sandale ne s'est pas usée à ton pied; vous n'avez pas mangé de pain et vous n'avez bu ni vin, ni liqueur, afin que vous connaissiez que je suis l'Éternel, votre Dieu. Vous êtes arrivés dans ce lieu; Sihôn, roi de Hechbôn, et Og, roi de Basan, sont sortis à notre rencontre pour nous combattre, et nous les avons battus. Nous avons pris leur pays et nous l'avons donné en héritage aux Rubénites, aux Gadites et à la moitié de la tribu des Manassites. Vous observerez donc les paroles de cette alliance et vous les mettrez en pratique, afin de réussir dans tout ce que vous ferez. Vous vous présentez aujourd'hui devant l'Éternel, votre Dieu, vous tous, vos chefs, vos tribus, vos anciens, vos officiers, tous les hommes d'Israël, vos enfants, vos femmes, et l'immigrant qui est au milieu de tes campements, depuis celui qui coupe ton bois, jusqu'à celui qui puise ton eau. Tu vas entrer dans l'alliance de l'Éternel, ton Dieu, avec le serment qu'il a fait, et que l'Éternel, ton Dieu, conclut aujourd'hui avec toi, afin de t'établir aujourd'hui pour son peuple et d'être lui-même ton Dieu, comme il te l'a dit, et comme il l'a juré à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob. Ce n'est pas avec vous seuls que je conclus cette alliance avec serment, mais c'est avec ceux qui sont ici parmi nous, présents aujourd'hui devant l'Éternel, notre Dieu, et avec ceux qui ne sont point ici parmi nous aujourd'hui. Vous savez vous-mêmes comment nous avons habité dans le pays d'Égypte et comment nous avons passé au milieu des nations que vous avez traversées. Vous avez vu leurs abominations et leurs idoles, le bois et la pierre, l'argent et l'or qui sont chez elles. Qu'il n'y ait donc parmi vous ni homme, ni femme, ni clan, ni tribu, dont le cœur se détourne aujourd'hui de l'Éternel, notre Dieu, pour aller rendre un culte aux dieux de ces nations-là. Qu'il n'y ait point parmi vous de racine qui produise du poison et de l'absinthe. Que personne, après avoir entendu les paroles de ce serment, ne se flatte dans son cœur et ne dise: J'aurai la paix, quand même je suivrais (les penchants) obstinés de mon cœur, en ajoutant l'ivresse à la soif. L'Éternel ne voudra pas lui pardonner. Mais alors la colère et la jalousie de l'Éternel s'allumeront contre cet homme, toute la malédiction écrite dans ce livre s'abattra sur lui, et l'Éternel effacera son nom de dessous les cieux. L'Éternel le séparera, pour son malheur, de toutes les tribus d'Israël, selon toutes les malédictions de l'alliance écrite dans ce livre de la loi. Les générations à venir, vos fils qui se lèveront après vous et l'étranger qui viendra d'une terre lointaine, à la vue des plaies de ce pays et des maladies dont l'Éternel l'aura frappé, à la vue du soufre, du sel, de l'embrasement de tout le pays, où il n'y aura ni semence, ni produit, ni aucune herbe qui pousse, comme au bouleversement de Sodome, de Gomorrhe, d'Adma et de Tseboïm, que l'Éternel bouleversa dans sa colère et dans sa fureur, toutes les nations diront: Pourquoi l'Éternel a-t-il ainsi traité ce pays? pourquoi l'ardeur de cette grande colère? Et l'on répondra: C'est parce qu'ils ont abandonné l'alliance conclue avec eux par l'Éternel, le Dieu de leurs pères, lorsqu'il les fit sortir du pays d'Égypte; c'est parce qu'ils sont allés rendre un culte à d'autres dieux et se prosterner devant eux, des dieux qu'ils ne connaissaient pas et qu'il ne leur avait pas donnés en partage. Alors la colère de l'Éternel s'est enflammée contre ce pays, et il a fait venir sur lui toute la malédiction écrite dans ce livre. L'Éternel les a arrachés de leur sol avec colère, avec fureur, avec une grande indignation, et il les a jetés sur un autre pays, comme (on le voit) aujourd'hui. Les choses cachées sont à l'Éternel, notre Dieu; les choses révélées sont à nous et à nos fils, à perpétuité, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette loi. Lorsque toutes ces paroles se réaliseront pour toi, la bénédiction et la malédiction que je mets devant toi, si tu les prends à cœur au milieu de toutes les nations chez lesquelles l'Éternel, ton Dieu, t'aura banni, si tu reviens à l'Éternel, ton Dieu, et si tu obéis à sa voix de tout ton cœur et de toute ton âme, toi et tes fils, selon tout ce que je t'ordonne aujourd'hui, alors l'Éternel, ton Dieu, ramènera tes captifs et aura compassion de toi, il te rassemblera encore du milieu de tous les peuples chez lesquels l'Éternel, ton Dieu, t'aura disséminé. Quand tu serais banni à l'extrémité du ciel, l'Éternel, ton Dieu, te rassemblera de là, et c'est de là qu'il te prendra. L'Éternel, ton Dieu, te fera revenir dans le pays que possédaient tes pères, et tu en prendras possession; il te fera du bien et te rendra plus nombreux que tes pères. L'Éternel, ton Dieu, circoncira ton cœur et le cœur de ta descendance, pour que tu aimes l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme afin que tu vives. L'Éternel, ton Dieu, fera tomber toutes ces malédictions sur tes ennemis, sur ceux qui te haïssent et te persécutent. Et toi, tu reviendras, tu obéiras à la voix de l'Éternel et tu mettras en pratique tous ces commandements que je te prescris aujourd'hui. L'Éternel, ton Dieu, te comblera de biens en faisant prospérer toute l'œuvre de tes mains, le fruit de tes entrailles, le fruit de ton bétail et le fruit de ton sol*, car l'Éternel prendra de nouveau plaisir à ton bonheur, comme il prenait plaisir à celui de tes pères, lorsque tu obéiras à la voix de l'Éternel, ton Dieu, en observant ses commandements et ses préceptes écrits dans ce livre de la loi, lorsque tu reviendras à l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme. En effet, ce commandement que je te prescris aujourd'hui n'est certainement pas au-dessus de tes forces ni hors de ta portée. Il n'est pas dans le ciel, pour que tu dises: Qui montera pour nous au ciel, nous l'apportera et nous le fera entendre, afin que nous le mettions en pratique? Il n'est pas de l'autre côté de la mer, pour que tu dises: Qui passera pour nous de l'autre côté de la mer, nous l'apportera et nous le fera entendre, afin que nous le mettions en pratique? Cette parole, au contraire, est tout près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique. Vois, je mets aujourd'hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal. Car je te commande aujourd'hui d'aimer l'Éternel, ton Dieu, de marcher dans ses voies et d'observer ses commandements, ses prescriptions et ses ordonnances, afin que tu vives et que tu multiplies, et que l'Éternel, ton Dieu, te bénisse dans le pays où tu vas entrer pour en prendre possession. Mais si ton cœur se détourne, si tu n'obéis pas et si tu es poussé à te prosterner devant d'autres dieux et à leur rendre un culte, je vous annonce aujourd'hui que vous périrez, que vous ne prolongerez pas vos jours dans le territoire où tu vas entrer pour en prendre possession, après avoir passé le Jourdain. J'en prends aujourd'hui à témoin contre vous le ciel et la terre: j'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta descendance, pour aimer l'Éternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix et pour t'attacher à lui: c'est lui qui est ta vie et qui prolongera tes jours, pour que tu habites le territoire que l'Éternel a juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob. Moïse alla dire ces paroles à tout Israël: Aujourd'hui, leur dit-il, je suis âgé de cent vingt ans, je ne pourrai plus aller et venir, et l'Éternel m'a dit: Tu ne passeras pas ce Jourdain. L'Éternel, ton Dieu, passera lui-même devant toi, il détruira ces nations devant toi, et tu les déposséderas. Josué passera aussi devant toi, comme l'Éternel l'a dit. L'Éternel traitera ces nations comme il a traité Sihôn et Og, rois des Amoréens et leur pays, qu'il a détruits. L'Éternel vous les livrera, et vous agirez à leur égard selon tous les commandements que je vous ai donnés. Fortifiez-vous et prenez courage! Soyez sans crainte et sans effroi devant eux; car l'Éternel, ton Dieu, marche lui-même avec toi, il ne te délaissera pas, il ne t'abandonnera pas. Moïse appela Josué et lui dit en présence de tout Israël: Fortifie-toi et prends courage, car c'est toi qui vas entrer avec ce peuple dans le pays que l'Éternel a juré à leurs pères de leur donner, et c'est toi qui leur en assureras l'héritage. L'Éternel marche lui-même devant toi, il sera lui-même avec toi, et il ne te délaissera pas, il ne t'abandonnera pas; sois sans crainte et ne t'épouvante pas. Moïse écrivit cette loi et la remit aux sacrificateurs, fils de Lévi, qui portaient l'arche de l'alliance de l'Éternel, et à tous les anciens d'Israël. Moïse leur donna cet ordre: Au bout de sept ans, à l'époque de l'année de la remise, à la fête des huttes, quand tout Israël viendra se présenter devant l'Éternel, ton Dieu, dans le lieu qu'il choisira, tu liras cette loi devant tout Israël, pour qu'ils l'entendent. Tu rassembleras le peuple, les hommes, les femmes, les enfants et l'immigrant qui résidera avec toi, afin qu'ils (l')entendent et qu'ils apprennent à craindre l'Éternel, votre Dieu, à observer et à mettre en pratique toutes les paroles de cette loi. Et leurs fils qui ne la connaîtront pas l'entendront, et ils apprendront à craindre l'Éternel, votre Dieu, tout le temps que vous vivrez dans le territoire dont vous prendrez possession, après avoir passé le Jourdain. L'Éternel dit à Moïse: Voici que le jour où tu vas mourir approche. Appelle Josué, et tenez-vous debout dans la tente de la Rencontre. Je lui donnerai mes ordres. Moïse et Josué allèrent se tenir debout dans la tente de la Rencontre. L'Éternel apparut dans la tente, dans une colonne de nuée; et la colonne de nuée s'arrêta à l'entrée de la tente. L'Éternel dit à Moïse: Voici que tu vas mourir. Et ce peuple se lèvera et se prostituera avec les dieux étrangers du pays au milieu duquel il entre. Il m'abandonnera et rompra mon alliance, que j'ai conclue avec lui. En ce jour-là, ma colère s'enflammera contre lui. Je les abandonnerai et je leur cacherai ma face. Il sera dévoré; de nombreux malheurs et des détresses l'atteindront; il dira: N'est-ce point parce que mon Dieu n'est pas au milieu de moi que ces malheurs m'ont atteint? Et moi, je cacherai totalement ma face en ce jour-là, à cause de tout le mal qu'il aura fait, en se tournant vers d'autres dieux. Maintenant, écrivez ce cantique. Enseigne-le aux Israélites, mets-le dans leur bouche, et que ce cantique me serve de témoin contre les Israélites. Car je ferai entrer (ce peuple) dans le territoire que j'ai juré à ses pères de lui donner, et qui découle de lait et de miel; il mangera, se rassasiera, s'engraissera; puis il se tournera vers d'autres dieux et leur rendra un culte, il m'outragera et rompra mon alliance. Quand alors de nombreux malheurs et des détresses l'atteindront, ce cantique, qui ne sera pas oublié de sa descendance, déposera comme témoin contre ce peuple. Je connais, en effet, ses dispositions, qui déjà se manifestent aujourd'hui, avant même que je l'aie fait entrer dans le pays que j'ai juré (de lui donner). En ce jour-là, Moïse écrivit ce cantique et l'enseigna aux fils d'Israël. (L'Éternel) donna ses ordres à Josué, fils de Noun. Il dit: Fortifie-toi et prends courage, car c'est toi qui feras entrer les Israélites dans le pays que j'ai juré de leur donner; et je serai moi-même avec toi. Lorsque Moïse eut achevé d'écrire dans un livre les paroles de cette loi jusqu'à la fin, il donna cet ordre aux Lévites qui portaient l'arche de l'alliance de l'Éternel: Prenez ce livre de la loi et mettez-le à côté de l'arche de l'alliance de l'Éternel, votre Dieu; il sera là comme témoin contre toi. Car je connais (ton esprit de) rébellion et la raideur de ta nuque. Si vous êtes rebelles contre l'Éternel pendant que je suis encore vivant au milieu de vous, combien plus (le serez-vous) après ma mort! Assemblez devant moi tous les anciens de vos tribus et vos officiers; je dirai ces paroles pour qu'ils les entendent et je prendrai à témoin contre eux le ciel et la terre. Car je sais qu'après ma mort vous vous corromprez honteusement et que vous vous écarterez de la voie que je vous ai prescrite; et le malheur vous arrivera dans les temps à venir, quand vous ferez ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, au point de l'irriter par l'œuvre de vos mains. Moïse prononça jusqu'au bout les paroles de ce cantique pour les faire entendre à toute l'assemblée d'Israël. Cieux! prêtez l'oreille, et je parlerai; Terre! écoute les paroles de ma bouche. Que mon savoir se déverse comme la pluie, Que ma parole coule comme la rosée, Comme des ondées sur la verdure, Comme des gouttes d'eau sur l'herbe! Car je proclamerai le nom de l'Éternel. Rendez hommage à notre Dieu! Il est le Rocher; son œuvre est parfaite, Car toutes ses voies sont équitables; C'est un Dieu fidèle et sans injustice, C'est lui qui est juste et droit. S'ils se sont corrompus, ce n'est pas lui, Mais ses fils qui sont à blâmer; Race perverse et retorse. Est-ce l'Éternel que vous en rendrez responsable, Peuple insensé et dépourvu de sagesse? N'est-il pas ton père, ton créateur? N'est-ce pas lui qui t'a fait et qui t'a affermi? Souviens-toi des jours d'autrefois Considère les années, de génération en génération, Interroge ton père, et il te l'annoncera, Tes anciens, et ils te le diront. Quand le Très-Haut donna un héritage aux nations, Quand il sépara les uns des autres les fils d'Adam, Il fixa les limites des peuples D'après le nombre des fils d'Israël; Car le partage de l'Éternel, c'est son peuple, Jacob est sa part d'héritage. Il l'a trouvé dans un pays désert, Dans un chaos hurlant et aride; Il l'entourait, il en prenait soin, Il le gardait comme la prunelle de son œil, Pareil à l'aigle qui éveille sa nichée, Voltige sur ses petits, Déploie ses ailes, les prend, Les porte sur ses plumes. L'Éternel seul le conduisait. Et il n'y avait avec lui aucun dieu étranger. Il le faisait monter sur les hauteurs du pays, Et manger le produit des champs; Il lui donnait comme nourriture le miel de la roche, L'huile du granit du rocher, La crème des vaches et le lait des chèvres, Avec la graisse des agneaux, Des béliers de Basan et des boucs, Avec la fleur du froment; Et tu buvais le sang du raisin, le vin qui fermente. Yechouroun est devenu gras et il s'est regimbé; – Tu es devenu gras, épais et replet! – Et il a délaissé Dieu, son créateur, Il a méprisé le Rocher de son salut, Ils excitent sa jalousie par des (dieux) étrangers, Ils l'irritent par d'horribles pratiques; Ils sacrifient à des démons qui ne sont pas Dieu, À des dieux qu'ils ne connaissent pas, Nouveaux, venus depuis peu, Et que vos pères n'avaient pas vénérés. Tu as dédaigné le Rocher qui t'a fait naître, Et tu as oublié le Dieu qui t'a engendré. L'Éternel l'a vu et il a ressenti du mépris, Parce que ses fils et ses filles l'irritaient. Il a dit: Je leur cacherai ma face, Je verrai quel sera leur avenir; Car c'est une génération versatile, Ce sont des fils auxquels on ne peut se fier. Ils ont excité ma jalousie par ce qui n'est pas Dieu, Ils m'ont irrité par leurs vaines idoles; Et moi, j'exciterai leur jalousie par ce qui n'est pas un peuple, Je les irriterai par une nation insensée. Car le feu de ma colère s'est allumé, Et il brûle jusqu'au fond du séjour des morts; Il dévore la terre et ses productions, Il embrase les fondements des montagnes. J'accumulerai sur eux les malheurs, J'épuiserai mes flèches contre eux. Ils seront exténués par la famine, rongés par la fièvre Et par une contagion amère; J'enverrai parmi eux la dent des bêtes Et le venin des reptiles. Au dehors, l'épée (les) privera d'enfants, Et au-dedans, la terreur; Il en sera du jeune homme comme de la jeune fille, Du nourrisson comme du vieillard aux cheveux blancs. Je voudrais dire: Je les emporterai d'un souffle, Je ferai disparaître leur souvenir d'entre les hommes! Si je ne redoutais les insultes de l'ennemi, Je crains que leurs adversaires ne se méprennent, Et qu'ils ne disent: Notre main est puissante, Et ce n'est pas l'Éternel qui a fait tout cela. Car c'est une nation qui se perd par ses conseils, Il n'y a point en eux d'intelligence. S'ils étaient sages, voici ce qu'ils discerneraient, Ils considéreraient leur avenir. Comment un seul en poursuivrait-il mille, Et deux en mettraient-ils dix mille en fuite, Si leur rocher ne les avait vendus, Si l'Éternel ne les avait livrés? Car leur rocher n'est pas comme notre Rocher, Nos ennemis en sont juges. Mais leur vigne est du plant de Sodome Et du terroir de Gomorrhe; Leurs raisins sont des raisins empoisonnés, Leurs grappes sont amères; Leur vin, c'est le venin des dragons, C'est le poison cruel des vipères. Cela n'est-il pas caché près de moi, Scellé dans mes trésors? À moi la vengeance et la rétribution, Au temps où leur pied chancellera! Car le jour de leur malheur est proche, Et leur destin se précipite. L'Éternel jugera son peuple; Mais il aura pitié de ses serviteurs, En voyant que leur force est épuisée Et qu'il n'y a plus personne qu'on retienne ou qu'on relâche. Il dira: Où sont leurs dieux, Le rocher qui leur servait de refuge, (Ces dieux) qui mangeaient la graisse de leurs sacrifices, Qui buvaient le vin de leurs libations? Qu'ils se lèvent, qu'ils vous secourent, Que ce soit pour vous une protection! Maintenant donc, voyez que c'est moi, moi seul qui suis (Dieu), Et qu'il n'y a point d'(autres) dieux près de moi; Moi je fais vivre et je fais mourir, Je blesse et je guéris, Et personne ne délivre de ma main. Car je lève ma main vers le ciel, Et je dis: Moi, je suis vivant pour l'éternité! Si j'aiguise l'éclair de mon épée, Et si ma main saisit le droit, Je tirerai vengeance de mes adversaires Et je rendrai la pareille à ceux qui me haïssent; J'enivrerai mes flèches de sang, Et mon épée se repaîtra de chair, Du sang des blessés et des captifs, De la tête des chefs de l'ennemi. Nations, acclamez son peuple! Car l'Éternel venge le sang de ses serviteurs, Il tire vengeance de ses adversaires, Et il fait l'expiation pour son sol, pour son peuple. Moïse vint prononcer, avec Josué, fils de Noun, toutes les paroles de ce cantique pour les faire entendre au peuple. Lorsque Moïse eut achevé de prononcer toutes ces paroles devant tout Israël, il leur dit: Prenez à cœur toutes les paroles que je vous conjure aujourd'hui de commander à vos fils, afin qu'ils observent et mettent en pratique toutes les paroles de cette loi. Car ce n'est pas pour vous une parole creuse; c'est votre vie, et c'est par cette parole que vous prolongerez vos jours dans le territoire dont vous prendrez possession, après avoir passé le Jourdain. Ce jour même, l'Éternel parla à Moïse et dit: Monte sur cette montagne des Abarim, sur le mont Nébo, au pays de Moab, vis-à-vis de Jéricho; et regarde le pays de Canaan que je donne en propriété aux Israélites. Tu mourras sur la montagne où tu vas monter et tu seras recueilli auprès de ton peuple, comme Aaron, ton frère, est mort sur la montagne de Hor et a été recueilli auprès de son peuple, parce que vous avez été infidèles envers moi au milieu des Israélites, près des eaux de Meriba, à Qadech, dans le désert de Tsîn, et que vous ne m'avez pas sanctifié au milieu des Israélites. Tu verras le pays devant toi; mais tu n'entreras pas dans le pays que je donne aux Israélites. Voici la bénédiction par laquelle Moïse, homme de Dieu, bénit les Israélites, avant sa mort. Il dit: L'Éternel est venu du Sinaï, Il s'est levé sur eux de Séir, Il a resplendi de la montagne de Parân, Et il est sorti du milieu des saintes myriades: Il leur a de sa droite (envoyé) le feu de la loi. Oui, il chérit les peuples; Tous ses saints sont dans ta main. Ils se sont tenus à tes pieds, Il est ton porte-parole. Moïse nous a prescrit la loi, Propriété de l'assemblée de Jacob. Il était roi en Yechouroun, Quand se réunissaient les chefs du peuple Ainsi que les tribus d'Israël. Que Ruben vive et qu'il ne meure pas, Et que ses hommes soient nombreux! Voici sur Juda ce qu'il dit: Écoute, Éternel, la voix de Juda, Et ramène-le vers son peuple. Que ses mains le défendent; Et que tu lui sois en aide contre ses adversaires! Sur Lévi, il dit: Tes Toummim et tes Ourim (ont été confiés) à l'homme fidèle envers toi, Que tu as tenté à Massa, Et avec qui tu as contesté aux eaux de Meriba. Lui qui dit de son père et de sa mère: Je ne les regarde pas! Lui qui ne distingue pas ses frères, Qui ne connaît pas ses fils. Car (les Lévites) observent ta parole Et gardent ton alliance; Ils enseignent tes ordonnances à Jacob Et ta loi à Israël; Ils mettent l'encens sous tes narines, Et l'offrande entière sur ton autel. Bénis sa force, ô Éternel! Agrée l'œuvre de ses mains! Blesse les reins de ceux qui s'élèvent contre lui, Et de ceux qui le haïssent: qu'ils ne se relèvent plus! Sur Benjamin, il dit: C'est le bien-aimé de l'Éternel, Il demeure en sécurité auprès de lui; L'Éternel l'abrite toujours, Et demeure entre ses épaules. Sur Joseph, il dit: Son pays sera béni de l'Éternel, Par les largesses du ciel, par la rosée, Par l'eau qui s'étale dans les profondeurs, Par les largesses des produits du soleil, Par les largesses de ce qui germe chaque mois, Par les prémices des antiques montagnes, Par les largesses des collines éternelles, Par les largesses de la terre et de ce qu'elle renferme. Que la faveur de celui qui demeure dans le buisson Vienne sur la tête de Joseph, Sur le front de l'élu parmi ses frères! Son taureau premier-né lui donne de la magnificence; Ses cornes sont les cornes du buffle; Avec elles il frappera les peuples tous ensemble, (Jusqu'aux) extrémités de la terre: Telles sont les myriades d'Éphraïm, Tels sont les milliers de Manassé. Sur Zabulon, il dit: Réjouis-toi, Zabulon, dans tes expéditions, Et toi, Issacar, dans tes tentes! Ils appelleront les peuples sur la montagne; Là, ils offriront des sacrifices de justice, Car ils suceront l'abondance de la mer, Et les trésors cachés dans le sable. Sur Gad, il dit: Béni soit celui qui met Gad à l'aise! Lui qui repose comme une lionne, Il déchire le bras et le crâne. Il a choisi les prémices, Car là est cachée la part d'un chef; Il a marché en tête du peuple, Il a exécuté la justice de l'Éternel, Et ses jugements envers Israël. Sur Dan, il dit: Dan est un jeune lion, Qui s'élance de Basan. Sur Nephthali, il dit: Nephthali, rassasié de faveur Et comblé de bénédiction de l'Éternel, Prends possession de l'occident et du midi! Sur Aser, il dit: Béni soit Aser parmi les fils! Qu'il soit en faveur à ses frères Et qu'il plonge son pied dans l'huile! Que tes verrous soient de fer et de bronze, Et que ta santé dure autant que tes jours! Nul n'est semblable à Dieu, ô Yechouroun, Il chevauche les cieux (pour venir) à ton secours, Et les nuées, dans sa majesté. Le Dieu d'éternité est un refuge, Sous (toi se trouvent) des bras éternels; Devant toi il a chassé l'ennemi, En disant: Extermine. Israël demeure en sécurité, La source de Jacob est à part Dans un pays de blé et vin nouveau, Et son ciel distille la rosée. Heureux es-tu, Israël! Qui est comme toi, Un peuple sauvé par l'Éternel, Le bouclier de ton secours Et l'épée de ta majesté? Tes ennemis défailliront devant toi, Et tu fouleras leurs hauts- lieux. Moïse monta des plaines de Moab sur le mont Nébo, au sommet du Pisga, vis-à-vis de Jéricho. L'Éternel lui fit voir tout le pays: Galaad jusqu'à Dan, tout Nephthali, le pays d'Éphraïm et de Manassé, tout le pays de Juda jusqu'à la mer occidentale, le Négueb, la dépression (du Jourdain), la vallée de Jéricho, la ville des palmiers, jusqu'à Tsoar. L'Éternel lui dit: C'est là le pays que j'ai promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob, en disant: Je le donnerai à ta descendance. Je te l'ai fait voir de tes yeux; mais tu n'y entreras pas. Moïse, serviteur de l'Éternel, mourut là, dans le pays de Moab, selon l'ordre de l'Éternel. L'Éternel l'ensevelit dans la vallée, au pays de Moab, vis-à-vis de Beth-Peor. Personne n'a connu son tombeau jusqu'à ce jour. Moïse était âgé de cent vingt ans lorsqu'il mourut; sa vue n'était pas éteinte, et sa vigueur n'avait pas disparu; Les Israélites pleurèrent Moïse pendant trente jours, dans les plaines de Moab; et ces jours de pleurs et de deuil sur Moïse arrivèrent à leur terme. Josué, fils de Noun, était rempli d'un esprit de sagesse, car Moïse avait posé ses mains sur lui. Les Israélites lui obéirent et se conformèrent aux ordres que l'Éternel avait donnés à Moïse. Il ne s'est plus levé en Israël de prophète comme Moïse, que l'Éternel connaissait face à face; il est incomparable pour tous les signes et prodiges que l'Éternel l'envoya faire au pays d'Égypte contre le Pharaon, contre ses serviteurs et contre tout son pays, et pour les actes très redoutables que Moïse accomplit à main forte sous les yeux de tout Israël. Après la mort de Moïse, serviteur de l'Éternel, l'Éternel dit à Josué, fils de Noun, assistant de Moïse: Moïse, mon serviteur, est mort; maintenant, lève-toi, traverse le Jourdain que voici, toi et tout ce peuple, en direction du pays que je donne aux Israélites. Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous le donne, comme je l'ai dit à Moïse: Vos frontières s'étendront depuis le désert et le Liban que voici, jusqu'au grand fleuve, le fleuve de l'Euphrate, tout le pays des Hittites et jusqu'à la grande mer, au soleil couchant. Nul ne tiendra devant toi, tous les jours de ta vie. Je suis avec toi comme je l'ai été avec Moïse; je ne te délaisserai pas, je ne t'abandonnerai pas. Fortifie-toi et prends courage, car c'est grâce à toi que ce peuple héritera du pays que j'ai juré à leurs pères de leur donner. Seulement fortifie-toi, aie bon courage, en observant et en mettant en pratique toute la loi que t'a prescrite Moïse, mon serviteur: ne t'en détourne ni à droite ni à gauche, afin de réussir partout où tu iras. Ce livre de la loi ne s'éloignera pas de ta bouche; tu y méditeras jour et nuit pour observer et mettre en pratique tout ce qui y est écrit, car c'est alors que tu mèneras à bien tes entreprises, c'est alors que tu réussiras. Ne t'ai-je pas donné cet ordre: Fortifie-toi et prends courage? Ne t'effraie pas et ne t'épouvante pas, car l'Éternel, ton Dieu, est avec toi partout où tu iras. Josué donna cet ordre aux officiers du peuple: Parcourez le camp, et voici ce que vous commanderez au peuple: Préparez-vous des provisions, car dans trois jours vous traverserez le Jourdain que voici pour aller conquérir le pays dont l'Éternel, votre Dieu, vous donne la possession. Josué dit aux Rubénites, aux Gadites et à la demi-tribu de Manassé: Rappelez-vous ce que Moïse, serviteur de l'Éternel, vous a commandé quand il a dit: L'Éternel, votre Dieu, vous accorde le repos; il vous a donné ce pays. Vos femmes, vos petits enfants et vos troupeaux demeureront dans le pays que vous a donné Moïse en Transjordanie. Mais vous, vous passerez en ordre de bataille, devant vos frères, vous tous, vaillants guerriers, et vous les aiderez, jusqu'à ce que l'Éternel ait accordé du repos à vos frères comme à vous, et qu'ils soient, eux aussi, en possession du pays que leur donne l'Éternel, votre Dieu. Puis vous reviendrez prendre possession du pays qui est votre propriété. Moïse, serviteur de l'Éternel, vous l'a donné, en Transjordanie, au soleil levant. Ils répondirent à Josué: Nous ferons tout ce que tu nous as ordonné et nous irons partout où tu nous enverras. Nous t'obéirons comme nous avons obéi en tout à Moïse. Que seulement l'Éternel, ton Dieu, soit avec toi comme il l'a été avec Moïse! Quiconque sera rebelle à ta voix et n'obéira pas à tes paroles, à tout ce que tu lui commanderas, sera (puni de) mort. Seulement, fortifie-toi et prends courage! Josué, fils de Noun, envoya secrètement de Chittim deux espions, en disant: Allez voir le pays et Jéricho! Ils partirent et entrèrent dans la maison d'une prostituée dont le nom était Rahab, et ils y couchèrent. On dit au roi de Jéricho: Voici que des Israélites sont arrivés ici cette nuit pour explorer le pays. Alors le roi de Jéricho envoya dire à Rahab: Fais sortir les hommes venus chez toi, ceux qui sont entrés dans ta maison, car c'est pour explorer tout le pays qu'ils sont venus. Mais la femme emmena les deux hommes, les cacha et dit: Oui, ces hommes sont venus chez moi, mais je ne savais pas d'où ils étaient. Au moment où l'on allait fermer la porte, au crépuscule, ces hommes sont sortis sans que je sache où ils allaient; hâtez-vous de les poursuivre et vous les rattraperez! En fait, elle les avait fait monter sur le toit et les avait dissimulés dans les tiges de lin arrangées pour elle sur le toit. Ces gens les poursuivirent sur la route du Jourdain, jusqu'aux gués et l'on ferma la porte après la sortie des poursuivants. Avant le coucher des espions, elle monta auprès d'eux sur le toit. Elle dit à ces hommes: L'Éternel, je le reconnais, vous a donné ce pays, la terreur que vous inspirez s'est abattue sur nous, et tous les habitants de ce pays défaillent devant vous. Car nous avons appris que l'Éternel a mis à sec devant vous les eaux de la mer des Joncs, lors de votre sortie d'Égypte, et comment vous avez traité les deux rois amoréens qui (régnaient) en Transjordanie, Sihôn et Og, que vous avez voués à l'interdit. Nous l'avons appris, le cœur nous a manqué, et chacun a perdu le souffle devant vous, car l'Éternel, votre Dieu, est Dieu dans les cieux, là-haut, et sur terre, ici-bas. Et maintenant, faites-moi donc un serment, par l'Éternel: Comme j'ai usé de loyauté envers vous, vous aussi, vous userez de loyauté envers ma famille. Vous me donnerez un signe qui soit certain. Vous laisserez vivre mon père, ma mère, mes frères, mes sœurs et tout ce qui est à eux, et vous nous ferez échapper à la mort. Ces hommes lui dirent: Nous sommes prêts à mourir pour vous pourvu que vous ne divulguiez pas cet engagement entre nous. Quand l'Éternel nous donnera le pays, nous userons envers toi de loyauté et de fidélité. Elle les fit descendre avec une corde par la fenêtre, car sa maison était dans le mur même du rempart. C'est dans le rempart qu'elle habitait. Elle leur dit: Allez vers la montagne, sinon les poursuivants vous rejoindront. Mettez-vous à l'abri là-bas, pendant trois jours, jusqu'au retour de ceux qui (vous) poursuivent, après quoi vous poursuivrez votre chemin. Ces hommes lui dirent: Voici de quelle manière nous serons quittes de ce serment que tu nous as fait faire: à notre arrivée dans le pays, attache ce cordon de fil écarlate à la fenêtre par laquelle tu nous as fait descendre et groupe auprès de toi, dans la maison, ton père, ta mère, tes frères et toute ta famille. Quiconque franchira les portes de ta maison pour sortir, son sang (sera) sur sa tête et nous autres (serons) quittes! Mais si l'on met la main sur l'un de ceux qui seront avec toi dans la maison, son sang (sera) sur notre tête! Si tu divulgues cet engagement entre nous, nous serons quittes du serment que tu nous as fait faire. Elle dit: Qu'il en soit selon vos engagements! Elle les laissa partir, et ils s'en allèrent. Elle attacha le cordon écarlate à la fenêtre. Ils partirent, arrivèrent à la montagne et y restèrent trois jours jusqu'au retour de ceux qui les poursuivaient. Les poursuivants cherchèrent tout au long du chemin, sans (les) trouver. Les deux hommes redescendirent alors de la montagne et traversèrent (le Jourdain). Ils arrivèrent auprès de Josué, fils de Noun et lui racontèrent tout ce qui leur était arrivé. Ils dirent à Josué: Certainement, l'Éternel a livré tout le pays entre nos mains, même tous les habitants du pays défaillent devant nous. Josué se leva de bon matin. Partis de Chittim, ils arrivèrent au Jourdain, lui et tous les Israélites, et là ils passèrent la nuit avant la traversée. Au bout de trois jours, les officiers parcoururent le camp et donnèrent cet ordre au peuple: Au moment où vous verrez l'arche de l'alliance de l'Éternel, votre Dieu, avec les sacrificateurs - Lévites qui la portent, vous partirez du lieu où vous êtes et vous marcherez à sa suite. Mais il y aura entre vous et elle une distance d'environ deux mille coudées: n'en approchez pas. Ainsi vous connaîtrez le chemin par lequel vous irez, car vous n'êtes jamais passés par ce chemin auparavant. Josué dit au peuple: Sanctifiez -vous, car demain l'Éternel accomplira des prodiges au milieu de vous. Josué dit aux sacrificateurs: Portez l'arche de l'alliance et passez devant le peuple. Ils portèrent l'arche de l'alliance et marchèrent devant le peuple. L'Éternel dit à Josué: Aujourd'hui je commence à te rendre grand aux yeux de tout Israël, afin qu'ils sachent que je suis avec toi comme je l'ai été avec Moïse. Et toi, donne cet ordre aux sacrificateurs qui portent l'arche de l'alliance: Vous arriverez au bord des eaux du Jourdain et alors vous vous tiendrez dans le Jourdain. Josué dit aux Israélites: Approchez ici et écoutez les paroles de l'Éternel, votre Dieu. Josué dit: À ceci vous reconnaîtrez que le Dieu vivant est au milieu de vous et qu'il dépossédera vraiment devant vous les Cananéens, les Hittites, les Phéréziens, les Guirgasiens, les Amoréens et les Yebousiens. Voici que l'arche de l'alliance du Seigneur de toute la terre traverse le Jourdain devant vous. Maintenant, prenez douze hommes parmi les tribus d'Israël, un homme par tribu. Dès que les sacrificateurs qui portent l'arche de l'Éternel, le Seigneur de toute la terre, poseront la plante des pieds dans les eaux du Jourdain, les eaux du Jourdain seront coupées, les eaux qui viennent d'amont, et elles s'arrêteront en une seule masse. Lorsque le peuple sortit de ses tentes pour traverser le Jourdain, les sacrificateurs porteurs de l'arche de l'alliance (marchèrent) devant le peuple. Et lorsque les porteurs de l'arche arrivèrent au Jourdain, et que les pieds des sacrificateurs qui portaient l'arche baignèrent au bord de l'eau – le Jourdain regorge par-dessus toutes ses berges tout le temps de la moisson – les eaux qui viennent d'amont s'arrêtèrent et s'élevèrent en une seule masse à une très grande distance d'Adam, la ville qui est à côté de Tsartân, et celles qui descendent vers la mer de la Araba, la mer Salée, furent complètement coupées. Le peuple traversa vis-à-vis de Jéricho. Les sacrificateurs qui portaient l'arche de l'alliance de l'Éternel se tinrent au sec, de (pied) ferme, au milieu du Jourdain – et tout Israël passait à sec – jusqu'à ce que toute la nation eût achevé de traverser le Jourdain. Lorsque toute la nation eut achevé de traverser le Jourdain, l'Éternel dit à Josué: Prenez douze hommes parmi le peuple, un homme par tribu. Donnez-leur cet ordre: Enlevez d'ici, du milieu du Jourdain, de la place où les sacrificateurs se sont arrêtés de pied ferme, douze pierres que vous ferez passer avec vous et que vous déposerez au campement où vous passerez cette nuit. Josué appela les douze hommes qu'il avait fait désigner parmi les Israélites, un homme de chaque tribu. Josué leur dit: Passez devant l'arche de l'Éternel, votre Dieu, en direction du milieu du Jourdain, et que chacun de vous charge une pierre sur son épaule, selon le nombre des tribus des Israélites, afin que cela soit un signe au milieu de vous. Lorsque vos fils vous demanderont demain: Que sont ces pierres pour vous? vous leur direz: C'est que les eaux du Jourdain ont été coupées devant l'arche de l'alliance de l'Éternel. Lorsqu'elle traversa le Jourdain, les eaux du Jourdain ont été coupées. Ces pierres serviront de mémorial aux Israélites, à jamais. Les Israélites firent ce que Josué avait ordonné. Ils enlevèrent douze pierres du milieu du Jourdain, comme l'Éternel l'avait dit à Josué, selon le nombre des tribus des Israélites. Ils les firent passer avec eux au campement et les y déposèrent. Josué dressa douze pierres au milieu du Jourdain, à la place où s'étaient arrêtés les pieds des sacrificateurs qui portaient l'arche de l'alliance, et elles y demeurent jusqu'à aujourd'hui. Les sacrificateurs qui portaient l'arche continuaient à se tenir au milieu du Jourdain, jusqu'à l'entière exécution de ce que l'Éternel avait ordonné à Josué de dire au peuple, selon tout ce que Moïse avait prescrit à Josué. Et le peuple se hâta de passer. Lorsque tout le peuple eut achevé de passer, l'arche de l'Éternel et les sacrificateurs passèrent devant le peuple. Les Rubénites, les Gadites et la demi-tribu de Manassé passèrent en ordre de bataille, devant les Israélites, comme Moïse le leur avait dit; environ quarante mille guerriers en armes passèrent devant l'Éternel (prêts) au combat, en direction des plaines de Jéricho. Ce jour-là, l'Éternel rendit Josué grand aux yeux de tout Israël, et ils le respectèrent comme ils avaient respecté Moïse, tous les jours de sa vie. L'Éternel dit à Josué: Ordonne aux sacrificateurs qui portent l'arche du témoignage de remonter du Jourdain. Alors Josué donna cet ordre aux sacrificateurs: Remontez du Jourdain! Lorsque les sacrificateurs qui portaient l'arche de l'alliance de l'Éternel remontèrent du milieu du Jourdain, (au moment où) ils détachèrent la plante de leurs pieds pour se diriger vers la terre ferme, les eaux du Jourdain retournèrent à leur place et coulèrent comme auparavant, tout le long de ses berges. Le peuple remonta du Jourdain le dixième jour du premier mois et il campa à Guilgal à l'extrémité orientale de Jéricho. Ces douze pierres qu'ils avaient prises du Jourdain, Josué les dressa à Guilgal. Il dit aux Israélites: Lorsque, demain, vos fils demanderont à leurs pères: Que sont ces pierres? vous en instruirez vos fils et vous direz: Israël a traversé ce Jourdain à sec. Car l'Éternel, votre Dieu, a mis à sec devant vous le cours du Jourdain, jusqu'à ce que vous ayez passé comme l'Éternel, votre Dieu, l'avait fait à la mer des Joncs qu'il a mise à sec devant nous jusqu'à ce que nous ayons passé. C'est afin que tous les peuples de la terre connaissent que la main de l'Éternel est une main puissante, et afin que vous ayez toujours la crainte de l'Éternel, votre Dieu. Lorsque tous les rois des Amoréens qui sont au-delà du Jourdain, à l'ouest, et tous les rois des Cananéens, près de la mer, apprirent que l'Éternel avait mis à sec le cours du Jourdain devant les Israélites, jusqu'à ce qu'ils aient passé, le cœur leur manqua et ils perdirent le souffle devant les Israélites. En ce temps-là, l'Éternel dit à Josué: Fais-toi des couteaux de pierre et, pour la seconde fois, circoncis de nouveau les Israélites. Josué se fit des couteaux de pierre et circoncit les Israélites, près de la colline des Araloth. Voici la raison pour laquelle Josué les circoncit: tout le peuple qui était sorti d'Égypte, les mâles, tous les hommes de guerre, étaient morts dans le désert pendant la route, après leur sortie d'Égypte. Tout le peuple qui était sorti (d'Égypte) avait été circoncis, mais de tout le peuple né dans le désert pendant la route, après la sortie d'Égypte, on n'avait circoncis personne. En effet, les Israélites avaient marché quarante ans dans le désert, jusqu'à la disparition du contingent des hommes de guerre sortis d'Égypte qui n'avaient pas écouté la voix de l'Éternel; l'Éternel leur avait juré de ne pas leur faire voir le pays que l'Éternel avait juré à leurs pères de nous donner, pays découlant de lait et de miel. Ce sont leurs fils qu'il établit à leur place. Josué les circoncit, car ils étaient incirconcis du fait qu'on ne les avait pas circoncis en route. Lorsqu'on eut achevé de circoncire toute la nation, ils restèrent sur place dans le camp jusqu'à leur guérison. L'Éternel dit à Josué: Aujourd'hui, j'ai roulé loin de vous la honte de l'Égypte. Aussi a-t-on appelé ce lieu du nom de Guilgal jusqu'à aujourd'hui. Les Israélites campèrent à Guilgal et ils célébrèrent la Pâque, le quatorzième jour du mois, au soir, dans les plaines de Jéricho. Ils mangèrent des productions du pays, des pains sans levain et du (grain) rôti, le lendemain de la Pâque, en ce jour-même. La manne cessa le lendemain, quand ils mangèrent des productions du pays. Pour les Israélites, il n'y eut plus de manne et ils mangèrent des produits du pays de Canaan cette année-là. Comme Josué se trouvait à Jéricho, il leva les yeux et regarda: voici qu'un homme se tenait en face de lui, son épée nue à la main. Josué marcha vers lui et lui dit: Es-tu pour nous ou pour nos ennemis? Il dit: Non, mais je suis le chef de l'armée de l'Éternel, j'arrive maintenant. Josué tomba le visage contre terre, se prosterna et lui dit: Qu'est-ce que mon seigneur dit à son serviteur? Le chef de l'armée de l'Éternel dit à Josué: Ôte tes sandales de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est saint. Josué fit ainsi. Jéricho était barrée et barricadée à cause des Israélites. Personne ne sortait et personne n'entrait. L'Éternel dit à Josué: Vois, je livre entre tes mains Jéricho et son roi, les vaillants guerriers. Vous ferez le tour de la ville, tous les hommes de guerre; vous tournerez autour de la ville une fois. Tu feras ainsi pendant six jours. Sept sacrificateurs porteront sept cors de bélier devant l'arche. Le septième jour, vous ferez sept fois le tour de la ville, et les sacrificateurs sonneront du cor. Quand on fera retentir la corne de bélier, quand vous entendrez le son du cor, tout le peuple poussera une grande clameur. Alors, le rempart de la ville s'écroulera sur lui-même et le peuple montera, chacun devant soi. Josué, fils de Noun, appela les sacrificateurs et leur dit: Portez l'arche de l'alliance et que sept sacrificateurs portent sept cors de bélier devant l'arche de l'Éternel. Puis il dit au peuple: Passez, faites le tour de la ville, et que l'avant-garde passe devant l'arche de l'Éternel. Il en fut comme Josué l'avait dit au peuple. Les sept sacrificateurs qui portaient les sept cors de bélier devant l'Éternel passèrent et sonnèrent du cor. L'arche de l'alliance de l'Éternel les suivait. L'avant-garde marchait devant les sacrificateurs qui sonnaient du cor, et l'arrière-garde suivait l'arche. On marchait au son du cor. Josué avait donné cet ordre au peuple: Vous ne crierez pas, vous ne ferez pas entendre votre voix, et il ne sortira pas une parole de votre bouche, jusqu'au jour où je vous dirai: Poussez des clameurs! Alors, vous pousserez des clameurs. L'arche de l'Éternel fit le tour de la ville; elle tourna une fois, puis ils rentrèrent au camp et y passèrent la nuit. Josué se leva de bon matin et les sacrificateurs portèrent l'arche de l'Éternel. Les sept sacrificateurs qui portaient les sept cors de bélier devant l'arche de l'Éternel se remirent en marche et sonnèrent du cor. L'avant-garde les précédait, et l'arrière-garde suivait l'arche de l'Éternel. On marchait au son du cor. Ils firent une fois le tour de la ville, le second jour; puis ils retournèrent dans le camp. Ils firent de même pendant six jours. Le septième jour, ils se levèrent avec l'aurore et firent le tour de la ville dans le même ordre, sept fois. Ce fut le seul jour où ils firent sept fois le tour de la ville. Alors, à la septième fois, les sacrificateurs sonnèrent du cor et Josué dit au peuple: Poussez des clameurs, car l'Éternel vous a donné la ville! La ville sera vouée à l'Éternel par interdit, elle et tout ce qui s'y trouve. Seule Rahab, la prostituée, aura la vie sauve, elle et tout ce qui est avec elle dans la maison, car elle a donné abri aux messagers que nous avions envoyés. Mais attention! Gardez-vous de l'interdit, de peur qu'ayant déclaré l'interdit, vous ne preniez de ce qui est interdit et ne mettiez ainsi le camp d'Israël sous l'interdit en y jetant le trouble. Tout l'argent, l'or et les objets de bronze et de fer sont consacrés à l'Éternel: ils entreront dans le trésor de l'Éternel. Le peuple poussa des clameurs et l'on sonna du cor. Lorsque le peuple entendit le son du cor, il poussa une grande clameur, le rempart s'écroula sur lui-même, et le peuple monta vers la ville, chacun devant soi. Ils s'emparèrent de la ville. Ils vouèrent à l'interdit, au fil de l'épée, tout ce qui était dans la ville, hommes et femmes, enfants et vieillards, bœufs, moutons et ânes. Josué avait dit aux deux hommes qui avaient espionné le pays: Allez à la maison de la prostituée et faites-en sortir cette femme et tout ce qui lui appartient, comme vous lui en avez fait le serment. Les jeunes espions y allèrent et firent sortir Rahab, son père, sa mère, ses frères et tout ce qui lui appartenait; ils firent sortir tous ses parents. Ils les mirent en sûreté en dehors du camp d'Israël. Ils brûlèrent la ville et tout ce qui s'y trouvait, sauf l'argent, l'or et les objets de bronze et de fer qu'ils livrèrent au trésor de la maison de l'Éternel. Josué laissa la vie à Rahab, la prostituée, à sa famille et à tout ce qui lui appartenait. Elle a habité au milieu d'Israël jusqu'à aujourd'hui, parce qu'elle avait donné abri aux messagers que Josué avait envoyés pour espionner Jéricho. En ce temps-là, Josué fit faire ce serment: Maudit (soit) devant l'Éternel l'homme qui se lèvera pour rebâtir cette ville de Jéricho. Il en assurera les fondations au prix de son fils aîné; au prix de son cadet il en posera les portes. L'Éternel était avec Josué dont la renommée se répandit dans tout le pays. C'est alors que les Israélites commirent une infidélité à l'égard de l'interdit: Akân, fils de Karmi, fils de Zabdi, fils de Zérah de la tribu de Juda, prit (une part) de l'interdit, et la colère de l'Éternel s'enflamma contre les Israélites. Josué envoya de Jéricho des hommes vers Aï, qui est près de Beth-Aven, à l'est de Béthel. Il leur dit: Montez, espionnez le pays. Ces hommes montèrent pour espionner Aï. Ils revinrent auprès de Josué et lui dirent: Que tout le peuple ne monte pas! Que deux ou trois mille hommes montent, et ils battront Aï! Ne donne pas là cette fatigue à tout le peuple, car les adversaires sont peu nombreux. Environ trois mille hommes du peuple y montèrent et ils s'enfuirent devant les gens de Aï. Les gens de Aï abattirent environ trente six d'entre eux. Ils les poursuivirent depuis la porte (de la ville) jusqu'à Chebarim et les battirent à la descente. Le cœur du peuple lui manqua et perdit toute vigueur. Josué déchira ses vêtements et tomba la face contre terre devant l'arche de l'Éternel, jusqu'au soir, ainsi que les anciens d'Israël. Ils se jetèrent de la poussière sur la tête. Josué dit: Ah, Seigneur, Éternel, pourquoi as-tu poussé ce peuple à traverser le Jourdain, pour nous livrer aux mains des Amoréens et pour nous perdre? Si seulement nous avions décidé de rester en Transjordanie! À moi, Seigneur! Que vais-je dire, maintenant qu'Israël a tourné le dos devant ses ennemis? Les Cananéens et tous les habitants du pays l'apprendront, nous encercleront et retrancheront notre nom du pays. Alors que feras-tu pour ton grand nom? L'Éternel dit à Josué: Lève toi, qu'est-ce donc? Tu tombes la face contre terre! Israël a péché: ainsi, ils ont enfreint l'alliance que je leur avais prescrite; oui, ils ont pris (une part) de l'interdit, ils en ont même volé, même dissimulé et même mis dans leurs bagages. Les Israélites ne pourront pas tenir devant leurs ennemis. Ils tourneront le dos devant leurs ennemis, car ils sont eux-mêmes devenus interdit. Je ne continuerai pas à être avec vous si vous ne détruisez l'interdit du milieu de vous. Lève-toi, sanctifie le peuple. Tu diras: Sanctifiez-vous pour demain, car ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: L'interdit est au milieu de toi, Israël, tu ne pourras pas tenir devant tes ennemis, tant que vous n'aurez pas écarté l'interdit du milieu de vous. Vous vous approcherez au matin, par tribus, et il arrivera que la tribu que l'Éternel aura désignée s'approchera par clans, et le clan que l'Éternel aura désigné s'approchera par familles, et la famille que l'Éternel aura désignée s'approchera par chefs. Il arrivera que celui qui sera désigné à cause de l'interdit sera livré au feu, lui et tout ce qui lui appartient: il a enfreint l'alliance de l'Éternel, il a commis une infamie en Israël. Josué se leva de bon matin et fit approcher Israël par tribus. La tribu de Juda fut désignée. Il fit approcher les clans de Juda et désigna le clan de Zérah. Il fit approcher le clan de Zérah, par chefs. Zabdi fut désigné. Il fit approcher les chefs de sa famille. Akân, fils de Karmi, fils de Zabdi, fils de Zérah, de la tribu de Juda, fut désigné. Josué dit à Akân: Mon fils, donne gloire à l'Éternel, le Dieu d'Israël, et rends-lui hommage: déclare-moi donc ce que tu as fait, ne me le cache pas! Akân répondit à Josué: C'est vrai, c'est moi qui ai péché contre l'Éternel, le Dieu d'Israël. Voici en détail ce que j'ai fait: j'ai vu dans le butin un manteau de Chinéar, d'une rare beauté, ainsi que deux cents sicles d'argent et un lingot d'or, pesant à lui seul cinquante sicles; J'en ai eu envie et je les ai pris; ils sont maintenant cachés en terre, à l'intérieur de ma tente, l'argent par-dessous. Josué envoya des gens qui coururent à la tente. C'était bien caché dans sa tente, l'argent par-dessous. Ils enlevèrent le tout de l'intérieur de la tente et l'apportèrent à Josué et à tous les Israélites, et le versèrent devant l'Éternel. Josué prit Akân, fils de Zérah, ainsi que l'argent, le manteau et le lingot d'or, ses fils, ses filles et ses bœufs, ses ânes, son petit bétail, sa tente et tout ce qui lui appartenait. Tout Israël se mit avec Josué, ils les firent monter dans la vallée d'Akor. Josué dit: Combien tu nous as rendus exécrables! L'Éternel te rend exécrable en ce jour. Tout Israël lui jeta des pierres. On les brûla et on les lapida. On dressa sur lui le grand tas de pierres toujours existant, et l'Éternel revint de son ardente colère. C'est ainsi que cet endroit porte jusqu'à aujourd'hui le nom de vallée d'Akor. L'Éternel dit à Josué: Sois sans craint, ne t'épouvante pas! Prends avec toi tous les gens de guerre, lève-toi, monte contre Aï. Vois, j'ai livré en ta main le roi de Aï et son peuple, sa ville et son pays. Tu traiteras Aï et son roi comme tu as traité Jéricho et son roi. Mais alors, vous prendrez pour vous comme butin ses dépouilles et son bétail. Quant à toi, tends une embuscade à la ville, par-derrière. Josué se leva avec tous les gens de guerre pour monter vers Aï. Josué choisit trente mille vaillants guerriers et les fit partir de nuit, en leur donnant cet ordre: Attention! Tendez une embuscade à la ville, par-derrière. Ne vous éloignez pas trop de la ville; tenez-vous tous prêts. Quant à moi et à tout le peuple qui est avec moi, nous approcherons de la ville. Au moment où ils sortiront à notre rencontre, comme la première fois, nous prendrons la fuite devant eux. Ils sortiront à notre poursuite jusqu'à nous les ayons coupés de la ville, car ils diront: Ils fuient devant nous comme la première fois. Alors que nous fuirons devant eux, vous surgirez de l'embuscade et vous vous emparerez de la ville. L'Éternel, votre Dieu, la livrera entre vos mains. Quand vous tiendrez la ville, vous y mettrez le feu. Vous agirez selon la parole de l'Éternel. Attention! je vous en donne l'ordre. Josué les fit partir, et ils allèrent (se placer) en embuscade. Ils s'installèrent entre Béthel et Aï, à l'ouest de Aï. Josué passa cette nuit-là au milieu du peuple. Josué se leva de bon matin et passa le peuple en revue. Il monta, avec les anciens d'Israël, en tête du peuple, vers Aï. Tous les gens de guerre qui étaient avec lui montèrent et s'approchèrent; lorsqu'ils furent arrivés en face de la ville, ils établirent un camp au nord de Aï. La vallée était entre eux et Aï. (Josué) prit environ cinq mille hommes et les plaça en embuscade entre Béthel et Aï, à l'ouest de la ville. Quand le peuple eut installé l'ensemble du camp, au nord de la ville et son arrière-garde à l'ouest de la ville, Josué alla, cette nuit-là, au milieu de la vallée. Lorsque le roi de Aï s'en aperçut, lui et tout son peuple se hâtèrent de se lever, et les hommes de la ville sortirent, au signal donné, à la rencontre d'Israël, pour combattre en face de la Araba. Il ne savait pas qu'il y avait une embuscade contre lui, derrière la ville. Josué et tout Israël cédèrent devant eux et prirent la fuite par le chemin du désert. On héla toute la population de la ville afin de les poursuivre. Ils poursuivirent donc Josué et furent coupés de la ville. Il ne resta personne dans Aï et Béthel qui ne soit sorti à la poursuite d'Israël en abandonnant la ville ouverte, afin de poursuivre Israël. L'Éternel dit à Josué; Pointe vers Aï le javelot que tu as à la main, car je la livre entre tes mains. Josué pointa vers la ville le javelot qu'il avait à la main. Alors (les hommes de) l'embuscade sortirent en hâte de leur position et s'élancèrent au moment où il étendait la main; ils arrivèrent à la ville, la prirent et se hâtèrent d'y mettre le feu. Les gens de Aï se retournèrent, et voici ce qu'ils virent: la fumée de la ville montait jusqu'au ciel. Ils n'eurent même plus la place de fuir d'un côté ou de l'autre. Le peuple qui fuyait au désert se retourna contre les poursuivants. Josué et tout Israël virent que (les hommes de) l'embuscade avaient pris la ville et que la fumée de la ville montait, ils firent volte-face et battirent les gens de Aï. Les autres sortirent de la ville à leur rencontre et (les gens de Aï) se trouvèrent (pris) de part et d'autre, au milieu d'Israël qui les battit sans laisser ni reste ni rescapé. Quant au roi de Aï, ils le saisirent vivant et l'amenèrent à Josué. Lorsqu'Israël eut achevé de tuer tous les habitants de Aï, à l'extérieur, dans le désert où on les avait poursuivis et que tous, jusqu'au dernier, furent tombés sous l'épée, tout Israël revint à Aï et la frappa du tranchant de l'épée. Tous ceux qui tombèrent ce jour-là, tant hommes que femmes, furent (au nombre de) douze mille, tous habitants de Aï. Josué ne ramena pas la main qu'il étendait avec le javelot avant d'avoir voué à l'interdit tous les habitants de Aï. Toutefois Israël prit pour lui, comme butin à son profit, le bétail et les dépouilles de cette ville-là, selon l'ordre de l'Éternel donné à Josué. Josué incendia Aï et en fit pour toujours le tertre désolé qui existe encore aujourd'hui. Quant au roi de Aï, il le pendit au bois jusqu'au soir et, au déclin du soleil, Josué donna l'ordre de descendre le cadavre du bois. On le jeta à l'entrée de la porte de la ville et l'on dressa sur lui le grand tas de pierres qui existe encore aujourd'hui. Alors Josué bâtit un autel à l'Éternel, le Dieu d'Israël, sur le mont Ébal, selon ce que Moïse, serviteur de l'Éternel, avait ordonné aux Israélites, comme il est écrit dans le livre de la loi de Moïse: « un autel de pierres brutes sur lesquelles on n'avait pas brandi le fer ». Ils y présentèrent des holocaustes à l'Éternel et offrirent des sacrifices de communion. Et là, il écrivit sur les pierres un double de la loi que Moïse avait écrite, en présence des Israélites. Tout Israël, ses anciens, ses officiers et ses juges, se tenaient de part et d'autre de l'arche, étrangers comme nationaux, en face des sacrificateurs- Lévites qui portaient l'arche de l'alliance de l'Éternel, moitié du côté du mont Garizim et moitié du côté du mont Ébal, selon l'ordre de Moïse, serviteur de l'Éternel, de bénir le peuple d'Israël en premier lieu. Ensuite (Josué) proclama toutes les paroles de la loi, la bénédiction et la malédiction, selon tout ce qui est écrit dans le livre de la loi. Il ne resta pas une seule parole de tout ce que Moïse avait prescrit que Josué ne proclama en présence de toute l'assemblée d'Israël, ainsi que des femmes, des enfants et des étrangers qui marchaient au milieu d'eux. Quand ils l'apprirent, tous les rois de l'autre côté du Jourdain, de la montagne, de la Chephéla et de toute la côte de la grande mer, du côté du Liban, les Hittites, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens et les Yebousiens se coalisèrent d'un commun accord pour combattre Josué et Israël. Les habitants de Gabaon apprirent aussi comment Josué avait traité Jéricho et Aï. Ils eurent recours, eux aussi, à une ruse; ils partirent comme en délégation, en prenant des sacs usés pour leurs ânes et des outres à vin usées, déchirées et rapiécées; ils avaient aux pieds de vieilles sandales usées et recousues et sur le dos de vieux vêtements usés; tout le pain dont ils avaient fait provision était sec et en miettes. Ils allèrent (trouver) Josué au camp de Guilgal et lui dirent, ainsi qu'aux hommes d'Israël: Nous arrivons d'un pays lointain. À présent, concluez une alliance avec nous. Mais les hommes d'Israël objectèrent à l'interlocuteur Hévien: Peut-être habites-tu près de moi, comment alors conclurai-je une alliance avec toi? Ils dirent alors à Josué: Nous sommes tes serviteurs. Josué leur demanda: Qui êtes-vous et d'où venez-vous? Ils lui répondirent: Tes serviteurs arrivent d'un pays très lointain, sur le renom de l'Éternel, ton Dieu, car nous avons entendu (parler) de lui, de tout ce qu'il a fait en Égypte et de tout ce qu'il a fait aux deux rois des Amoréens, en Transjordanie, Sihôn, roi de Hechbôn et Og, roi de Basan qui (habitait) à Achtaroth. Nos anciens et tous les habitants de notre pays nous ont dit: Prenez des provisions de route et allez à leur rencontre. Vous leur direz: Nous sommes vos serviteurs! À présent, concluez une alliance avec nous! Voici notre pain, il était chaud quand nous l'avons emporté de nos maisons comme provisions de route, le jour où nous sommes partis pour aller vers vous. Maintenant, le voici tout sec et en miettes. Ces outres à vin que nous avions remplies neuves, les voici déchirées. Voyez nos vêtements et nos sandales, tout usés par l'extrême longueur du chemin. On prit de leurs provisions sans avoir consulté l'Éternel. Josué fit la paix et conclut une alliance avec eux, en leur garantissant la vie, et les princes de la communauté leur en firent le serment. Au bout de trois jours, après qu'ils eurent conclu une alliance avec eux, voici ce qui arriva: (les Israélites) apprirent qu'ils étaient leurs voisins et qu'ils habitaient au milieu d'eux. Les Israélites partirent et arrivèrent dans leurs villes le troisième jour. Ces villes sont: Gabaon, Kephira, Beéroth et Qiryath-Yearim. Les Israélites ne les tuèrent pas, à cause du serment que les princes de la communauté leur avaient fait par l'Éternel, le Dieu d'Israël. Mais toute la communauté murmura contre les princes. Tous les princes déclarèrent à toute la communauté: C'est nous qui leur avons fait un serment, par l'Éternel, le Dieu d'Israël; maintenant nous ne pouvons plus les toucher. Voici comment nous les traiterons: Nous les laisserons vivre pour ne pas attirer sur nous l'indignation (de l'Éternel), à cause du serment que nous leur avons fait. Qu'ils vivent! leur dirent les princes. Et ils furent employés à couper le bois et à puiser l'eau de toute la communauté, selon cette déclaration des princes. Josué les appela et leur parla en ces termes: Pourquoi nous avez-vous trompés en disant: Nous (demeurons) à une grande distance de vous, alors que vous habitez au milieu de nous? Maintenant, vous êtes maudits! Aucun d'entre vous ne cessera d'être esclave; vous couperez le bois et vous puiserez l'eau de la maison de mon Dieu. Ils répondirent à Josué: C'est qu'on a raconté en détail à tes serviteurs que l'Éternel, ton Dieu, avait ordonné à son serviteur Moïse de vous donner tout ce pays et de détruire tous ses habitants devant vous. Votre présence nous a inspiré une grande crainte pour nos vies, voilà pourquoi nous avons agi de la sorte. Et maintenant, nous voici entre tes mains. Traite-nous comme il te semble bon et juste de nous traiter. C'est ainsi qu'il les traita, les arrachant à la main des Israélites qui ne les tuèrent pas. Josué les destina, en ce jour-là, à couper le bois et à puiser l'eau pour la communauté et pour l'autel de l'Éternel, au lieu qu'il devait choisir, jusqu'à aujourd'hui. Adoni-Tsédeq, roi de Jérusalem, apprit que Josué s'était emparé de Aï et l'avait vouée à l'interdit, qu'il avait traité Aï et son roi comme il avait traité Jéricho et son roi, et que les habitants de Gabaon avaient fait la paix avec Israël et demeuraient au milieu d'eux. Il eut alors une forte crainte; car Gabaon était une grande ville, comme une des villes royales, plus grande même que Aï, et tous ses hommes étaient vaillants. Adoni-Tsédeq, roi de Jérusalem envoya dire à Hoham, roi de Hébron, à Piream, roi de Yarmouth, à Yaphia, roi de Lakich, et à Debir, roi de Églôn: Montez vers moi et aidez-moi afin que nous frappions Gabaon, car elle a fait la paix avec Josué et avec les Israélites. S'étant unis, cinq rois des Amoréens, le roi de Jérusalem, le roi de Hébron, le roi de Yarmouth, le roi de Lakich, le roi de Églôn, montèrent avec toutes leurs armées; ils établirent leurs camps devant Gabaon et l'attaquèrent. Les gens de Gabaon envoyèrent dire à Josué, au camp de Guilgal: N'abandonne pas tes serviteurs, monte vers nous en hâte, délivre-nous, donne-nous du secours; car tous les rois des Amoréens, qui habitent la montagne, se sont coalisés contre nous. Josué monta de Guilgal, lui et tous les gens de guerre avec lui, et tous les vaillants guerriers. L'Éternel dit à Josué: Ne les crains pas, car je les livre entre tes mains, et aucun d'eux ne tiendra devant toi. Josué arriva subitement sur eux. Il avait marché toute la nuit depuis Guilgal. L'Éternel les mit en déroute devant Israël; il leur porta un coup décisif à Gabaon, les poursuivit sur le chemin qui monte à Beth-Horôn, et les battit jusqu'à Azéqa et à Maqqéda. Dans leur fuite devant Israël, voici ce qui arriva quand ils furent à la descente de Beth-Horôn: l'Éternel fit tomber du ciel sur eux de grosses pierres jusqu'à Azéqa, et ils périrent; ceux qui moururent par les pierres de grêle furent plus nombreux que ceux que les Israélites tuèrent par l'épée. Alors Josué parla à l'Éternel, le jour où l'Éternel livra les Amoréens aux Israélites, et il dit en présence d'Israël: Soleil, tiens-toi immobile sur Gabaon, Et toi, lune, sur la vallée d'Ayalôn. Et le soleil se tint immobile, et la lune s'arrêta, Jusqu'à ce que la nation eût tiré vengeance de ses ennemis. Cela est écrit dans le livre du Juste: Le soleil s'arrêta au milieu du ciel et ne se hâta point de se coucher presque tout un jour. Il n'y a pas eu de jour comme celui-là, ni avant ni après, où l'Éternel ait écouté la voix d'un homme; car l'Éternel combattait pour Israël. Et Josué, et tout Israël avec lui, retourna au camp à Guilgal. Ces cinq rois s'enfuirent et se cachèrent dans la grotte, à Maqqéda. On fit un rapport à Josué en ces termes: Les cinq rois se trouvent cachés dans la grotte à Maqqéda. Josué dit: Roulez de grosses pierres à l'entrée de la grotte et postez-y des hommes pour les garder. Et vous, ne vous arrêtez pas, poursuivez vos ennemis et coupez-leur la retraite, ne les laissez pas entrer dans leurs villes, car l'Éternel, votre Dieu, les a livrés entre vos mains. Après que Josué et les fils d'Israël eurent achevé de leur porter un coup terrible au point de les exterminer, à l'exception des rescapés d'entre eux qui échappèrent en arrivant jusqu'aux villes fortifiées, tout le peuple revint tranquillement au camp vers Josué à Maqqéda, sans que personne ose dire un mot contre les Israélites. Josué dit alors: Ouvrez l'entrée de la grotte, faites-moi sortir de la grotte ces cinq rois. C'est ainsi qu'on fit sortir vers lui de la grotte ces cinq rois: le roi de Jérusalem, le roi de Hébron, le roi de Yarmouth, le roi de Lakich, le roi de Églôn. Lorsqu'on eut fait sortir ces rois vers Josué, Josué appela tous les hommes d'Israël et dit aux capitaines des gens de guerre qui avaient marché avec lui: Approchez, mettez vos pieds sur le cou de ces rois. Ils s'approchèrent et mirent les pieds sur leur cou. Josué leur dit: Soyez sans crainte et ne vous épouvantez pas, fortifiez-vous et ayez du courage, car c'est ainsi que l'Éternel traitera tous vos ennemis contre lesquels vous combattez. Après cela, Josué les frappa et les fit mourir; il les pendit à cinq arbres, et ils restèrent pendus aux arbres jusqu'au soir. Vers le coucher du soleil, Josué ordonna de les descendre des arbres. On les jeta dans la grotte où ils s'étaient cachés et l'on mit à l'entrée de la grotte de grosses pierres. (Elles y sont restées) jusqu'à aujourd'hui. Josué prit Maqqéda le même jour et la frappa du tranchant de l'épée, ainsi que son roi. Il les voua à l'interdit ainsi que toute personne qui s'y trouvait. Il ne laissa pas un rescapé et il traita le roi de Maqqéda comme il avait traité le roi de Jéricho. Josué, et tout Israël avec lui, passa de Maqqéda à Libna et il attaqua Libna. L'Éternel la livra aussi, avec son roi, entre les mains d'Israël qui la frappa du tranchant de l'épée, ainsi que toute personne qui s'y trouvait. Il n'y laissa pas un rescapé et il traita son roi comme il avait traité le roi de Jéricho. Josué, et tout Israël avec lui, passa de Libna à Lakich: il établit son camp devant elle et l'attaqua. L'Éternel livra Lakich entre les mains d'Israël, qui la prit le second jour et la frappa du tranchant de l'épée, ainsi que toute personne qui s'y trouvait, comme il avait traité Libna. Alors Horam, roi de Guézer, monta pour secourir Lakich. Josué le frappa, lui et son peuple, sans laisser de rescapé. Josué, et tout Israël avec lui, passa de Lakich à Églôn; ils établirent leur camp devant elle et l'attaquèrent. Ils la prirent le même jour et la frappèrent du tranchant de l'épée, ainsi que toute personne qui s'y trouvait; Josué la voua à l'interdit le jour même, comme il avait traité Lakich. Josué, et tout Israël avec lui, monta de Églôn à Hébron, et ils l'attaquèrent. Ils la prirent et la frappèrent du tranchant de l'épée, elle, son roi, toutes les villes (qui en dépendaient) et toute personne qui s'y trouvait comme il l'avait fait à Églôn. Josué n'en laissa aucun rescapé, et la voua à l'interdit ainsi que toute personne qui s'y trouvait. Josué, et tout Israël avec lui, se tourna vers Debir et l'attaqua. Il la prit, elle, son roi, et toutes les villes (qui en dépendaient); ils les frappèrent du tranchant de l'épée et vouèrent à l'interdit toute personne qui s'y trouvait, sans en laisser aucun rescapé; Josué traita Debir et son roi comme il avait traité Hébron et comme il avait traité Libna et son roi. Josué frappa tout le pays, la montagne, le Négueb, la Chephéla et les coteaux, ainsi que tous leurs rois; il ne laissa aucun rescapé et il voua à l'interdit tout ce qui respirait, comme l'avait ordonné l'Éternel, le Dieu d'Israël. Josué les frappa de Qadech-Barnéa à Gaza, tout le pays de Gochên jusqu'à Gabaon. Josué prit en même temps tous ces rois et leur pays, car l'Éternel, le Dieu d'Israël, combattait pour Israël. Et Josué, et tout Israël avec lui, retourna au camp à Guilgal. À cette nouvelle, Yabîn, roi de Hatsor, envoya (des messagers) à Yôhab, roi de Madôn, au roi de Chimrôn, au roi d'Akchaph, aux rois qui étaient au nord dans la montagne, dans la Araba au sud de Kinaroth, dans la Chephéla et dans la contrée de Dor à l'ouest, aux Cananéens de l'est et de l'ouest, aux Amoréens, aux Hittites, aux Phéréziens, aux Yebousiens dans la montagne, et aux Héviens au pied de l'Hermon dans le pays de Mitspa. Ils sortirent, eux et toutes leurs armées avec eux, formant un peuple en quantité aussi innombrable que le sable qui est sur le bord de la mer, et les chevaux et les chars étaient très nombreux. Tous ces rois se concertèrent et vinrent établir leur camp près des eaux de Mérom, pour combattre contre Israël. L'Éternel dit à Josué: Ne les crains pas, car demain, à pareille heure, moi je les livre tous, blessés à mort devant Israël. Tu couperas les jarrets de leurs chevaux et tu brûleras leurs chars par le feu. Josué, avec tous ses gens de guerre, arriva subitement sur eux près des eaux de Mérom, et ils tombèrent sur eux. L'Éternel les livra entre les mains d'Israël; ils les frappèrent et les poursuivirent jusqu'à Sidon la grande, jusqu'à Misrephoth-Maïm et jusqu'à la vallée de Mitspa vers l'est; ils les frappèrent, sans leur laisser de rescapé. Josué les traita comme l'Éternel le lui avait dit; il coupa les jarrets de leurs chevaux et il brûla leurs chars par le feu. En ce temps-là, rebroussant chemin, Josué s'empara de Hatsor et il frappa son roi de l'épée. En effet, autrefois c'était Hatsor qui était la capitale de tous ces royaumes. On frappa du tranchant de l'épée et l'on voua à l'interdit toute personne qui s'y trouvait; il ne resta rien de ce qui respirait, et l'on brûla Hatsor par le feu. Josué s'empara aussi de toutes les villes de ces rois et de tous leurs rois; il les frappa du tranchant de l'épée; il les voua à l'interdit, comme l'avait ordonné Moïse, serviteur de l'Éternel. Mais Israël ne brûla aucune des villes situées sur des collines, à l'exception seulement de Hatsor, qui fut brûlée par Josué. Les Israélites enlevèrent pour eux tout le butin de ces villes et le bétail; mais ils frappèrent du tranchant de l'épée tous les hommes, jusqu'à ce qu'ils les aient exterminés, sans rien laisser de ce qui respirait. Ce que l'Éternel avait ordonné à son serviteur Moïse, Moïse l'avait ordonné à Josué, et Josué l'accomplit. Il ne négligea rien de tout ce que l'Éternel avait ordonné à Moïse. Josué prit ainsi tout ce pays, la montagne, tout le Négueb, tout le pays de Gochên, la Chephéla, la Araba, la montagne d'Israël avec sa (partie de la) Chephéla. Depuis le Mont Chauve qui s'élève vers Séir jusqu'à Baal-Gad, dans la dépression du Liban, au pied de la montagne d'Hermon, il s'empara de tous leurs rois, les frappa et les mit à mort. Josué fit longtemps la guerre contre tous ces rois. Il n'y eut aucune ville à faire la paix avec les Israélites, excepté Gabaon habitée par les Héviens; ils les prirent toutes en combattant. Car c'est de l'Éternel que venait l'endurcissement de leur cœur à faire la guerre à Israël, afin que celui-ci puisse les vouer à l'interdit, sans leur faire grâce, et les exterminer comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Dans le même temps, Josué se mit en marche, et il retrancha les Anaqim des monts d'Hébron, de Debir, d'Anab, de tous les monts de Juda et de tous les monts d'Israël; Josué les voua à l'interdit, avec leurs villes. Il ne resta point d'Anaqim dans le pays des Israélites; il n'en subsista qu'à Gaza, Gath et Asdod. Josué prit donc tout le pays, selon tout ce que l'Éternel avait dit à Moïse. Et Josué le donna en héritage à Israël, d'après sa répartition en tribus. Puis, le pays fut tranquille, sans guerre. Voici les rois du pays que les Israélites frappèrent et dont ils possédèrent le territoire en Transjordanie, vers le soleil levant, depuis le torrent de l'Arnon jusqu'à la montagne d'Hermon, avec toute la Araba à l'est: Sihôn, roi des Amoréens, qui habitait à Hechbôn. Il dominait depuis Aroër, qui est au bord du torrent de l'Arnon, et, depuis le milieu du torrent, sur la moitié de Galaad, jusqu'au torrent de Yabboq, frontière des Ammonites, sur la Araba, jusqu'à la mer de Kinaroth à l'orient, et jusqu'à la mer de la Araba, la mer Salée, à l'est vers Beth-Yechimoth; et du côté du midi, sous les pentes du Pisga. Puis, le territoire de Og, roi de Basan, l'un des derniers Rephaïm, qui habitait à Achtaroth; et à Édréï. Il dominait sur la montagne d'Hermon, sur Salka, sur tout le Basan jusqu'à la frontière des Guechouriens et des Maakathiens, et sur la moitié de Galaad, frontière de Sihôn, roi de Hechbôn. Moïse, serviteur de l'Éternel, et les Israélites, les frappèrent; et Moïse, serviteur de l'Éternel, donna (leur pays) en possession aux Rubénites, aux Gadites et à la demi-tribu de Manassé. Voici les rois du pays que Josué et les Israélites frappèrent en Cisjordanie, à l'ouest, depuis Baal-Gad dans la dépression du Liban jusqu'au Mont Chauve qui s'élève vers Séir. Josué donna (leur pays) en possession aux tribus d'Israël, selon leur répartition, dans la montagne, dans la Chephéla, dans la Araba, sur les coteaux, dans le désert et dans le Négueb: (pays) des Hittites, des Amoréens, des Cananéens, des Phéréziens, des Héviens et des Yebousiens. Le roi de Jéricho, un; le roi de Aï, du côté de Béthel, un; le roi de Jérusalem, un; le roi de Hébron, un; le roi de Yarmouth, un; le roi de Lakich, un; le roi de Églôn, un; le roi de Guézer, un; le roi de Debir, un; le roi de Guéder, un; le roi de Horma, un; le roi d'Arad, un; le roi de Libna, un; le roi d'Adoullam, un; le roi de Maqqéda, un; le roi de Béthel, un; le roi de Tappouah, un; le roi de Hépher, un; le roi d'Apheq, un; le roi de Lacharôn, un; le roi de Madôn, un; le roi de Hatsor, un; le roi de Chimrôn-Merôn, un; le roi d'Akchaph, un; le roi de Taanak, un; le roi de Meguiddo, un; le roi de Qédech, un; le roi de Yoqneam, au Carmel, un; le roi de Dor, dans la contrée de Dor, un; le roi de Goyim, près de Guilgal, un; le roi de Tirtsa, un. Total des rois: trente et un. Josué était vieux, d'un âge avancé. L'Éternel lui dit alors: Tu es devenu vieux, tu es d'un âge avancé, et le pays qui reste à occuper est très grand. Voici le pays qui reste: tous les districts des Philistins et tout (le territoire) des Guechouriens, depuis le Chihor qui (coule) devant l'Égypte jusqu'à la frontière d'Ékron au nord, (contrée) qui doit être tenue pour cananéenne, et qui est occupée par les cinq ducs des Philistins, celui de Gaza, celui d'Asdod, celui d'Askalon, celui de Gath et celui d'Ékron, et par les Avviens; à partir du midi, tout le pays des Cananéens, et Meara, qui est aux Sidoniens, jusqu'à Apheq, jusqu'à la frontière des Amoréens; le pays des Guibliens, et tout le Liban vers le soleil levant, depuis Baal-Gad au pied de la montagne d'Hermon jusqu'à l'entrée de Hamath; tous les habitants de la montagne, depuis le Liban jusqu'à Misrephoth-Maïm, tous les Sidoniens. Je les déposséderai devant les Israélites. Pourtant, donne tout cela en héritage par le sort à Israël, comme je te l'ai ordonné, et divise maintenant ce pays-ci pour (le donner) en héritage aux neuf tribus et à la demi-tribu de Manassé. Avec l'autre demi-tribu, les Rubénites et les Gadites ont reçu leur héritage, celui que Moïse leur avait attribué en Transjordanie, à l'est, et tel que le leur avait donné Moïse, serviteur de l'Éternel: depuis Aroër sur les bords du torrent de l'Arnon, et depuis la ville qui est au milieu de la vallée, tout le plateau de Médeba, jusqu'à Dibôn, toutes les villes de Sihôn, roi des Amoréens, qui régnait à Hechbôn, jusqu'à la frontière des fils d'Ammon; Galaad, le territoire des Guechouriens et des Maakathiens, toute la montagne d'Hermon, et tout Basan, jusqu'à Salka; tout le royaume de Og en Basan, qui régnait à Achtaroth et à Édréï, et qui était l'un des derniers Rephaïm. Moïse frappa ces rois et les déposséda. Mais les Israélites ne dépossédèrent pas les Guechouriens et les Maakathiens, si bien que Guechour et Maakath ont habité au milieu d'Israël jusqu'à aujourd'hui. La tribu de Lévi fut la seule à laquelle on ne donna point d'héritage; les sacrifices consumés par le feu devant l'Éternel, le Dieu d'Israël, tel fut son héritage, comme il le lui avait dit. Moïse avait donné à la tribu des Rubénites (une part) selon leurs clans. Ils eurent pour territoire à partir d'Aroër sur les bords du torrent de l'Arnon et de la ville qui est au milieu de la vallée, tout le plateau près de Médeba, Hechbôn et toutes ses villes sur le plateau, Dibôn, Bamoth-Baal, Beth-Baal-Meôn, Yahtsa, Qedémoth, Méphaath, Qiryataïm, Sibma, Tséreth-Hachahar sur la montagne de la vallée, Beth-Peor, les pentes du Pisga, Beth-Hayechimoth; toutes les villes du plateau et tout le royaume de Sihôn, roi des Amoréens, qui régnait à Hechbôn: Moïse l'avait frappé, lui et les princes de Madian, Évi, Réqem, Tsour, Hour et Réba, vassaux de Sihôn et qui habitaient le pays. Parmi ceux que les Israélites tuèrent par l'épée, il y avait aussi le devin Balaam, fils de Beor. La frontière des Rubénites était le Jourdain et sa rive. Voilà l'héritage des Rubénites selon leurs clans: les villes et leurs villages. Moïse avait donné à la tribu de Gad, aux Gadites, (une part) selon leurs clans. Ils eurent pour territoire Yaezer, toutes les villes de Galaad, la moitié du pays des Ammonites jusqu'à Aroër vis-à-vis de Rabba, depuis Hechbôn jusqu'à Ramath-Mitspé, et Betonim, depuis Mahanaïm jusqu'à la frontière de Debir, et, dans la vallée, Beth-Haram, Beth-Nimra, Soukkoth et Tsaphôn, reste du royaume de Sihôn, roi de Hechbôn, avec le Jourdain et ses environs jusqu'à l'extrémité de la mer de Kinnéreth de l'autre côté du Jourdain, à l'orient. Voilà l'héritage des Gadites selon leurs clans; les villes et leurs villages. Moïse avait donné à la demi-tribu de Manassé, à la demi-tribu des fils de Manassé, une part selon leurs clans. Ils eurent pour territoire, à partir de Mahanaïm, tout Basan, tout le royaume de Og, roi de Basan, et tous les bourgs de Yaïr en Basan, soixante villes. La moitié de Galaad, Achtaroth et Édréï, villes du royaume de Og en Basan, (échurent) aux fils de Makir, fils de Manassé, à la moitié des fils de Makir, selon leurs clans. C'est là l'héritage que donna Moïse, dans les plaines de Moab, de l'autre côté du Jourdain, vis-à-vis de Jéricho, à l'est. Moïse ne donna pas d'héritage à la tribu de Lévi; l'Éternel, le Dieu d'Israël, tel fut son héritage, comme il le lui avait dit. Voici ce que les Israélites reçurent en héritage dans le pays de Canaan, ce que le sacrificateur Éléazar, Josué, fils de Noun, et les chefs de famille des tribus donnèrent en héritage aux Israélites. On tira au sort leur héritage, comme l'Éternel l'avait ordonné par l'intermédiaire de Moïse, pour les neuf tribus et pour la demi-tribu. Car Moïse avait donné un héritage aux deux tribus et à la demi-tribu en Transjordanie; mais il n'avait pas donné aux Lévites d'héritage parmi eux. Les fils de Joseph formaient deux tribus, Manassé et Éphraïm; et l'on ne donna point de part aux Lévites dans le pays, si ce n'est des villes de résidence et leurs abords pour leurs troupeaux et leurs biens. Les Israélites agirent comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse et partagèrent le pays. Les fils de Juda s'avancèrent vers Josué à Guilgal; et Caleb, fils de Yephouné, le Qenizien, lui dit: Tu sais, toi, ce que l'Éternel a déclaré à Moïse, homme de Dieu, en ce qui nous concerne, moi et toi, à Qadech-Barnéa. J'étais âgé de quarante ans lorsque Moïse, serviteur de l'Éternel, m'envoya de Qadech-Barnéa pour espionner dans le pays, et je lui fis un rapport avec droiture de cœur. Mes frères qui étaient montés avec moi firent perdre courage au peuple, mais moi, je suivis pleinement la voie de l'Éternel, mon Dieu. Et ce jour-là Moïse fit ce serment: Assurément, le pays que ton pied a foulé sera ton héritage et celui de tes fils à perpétuité, parce que tu as pleinement suivi la voie de l'Éternel, mon Dieu. Maintenant voici que l'Éternel m'a fait vivre, comme il l'a dit. Il y a quarante-cinq ans que l'Éternel parlait ainsi à Moïse, lorsqu'Israël marchait dans le désert; et maintenant me voici aujourd'hui, âgé de quatre-vingt-cinq ans. Je suis encore vigoureux comme au jour où Moïse m'envoya; j'ai autant de force maintenant que j'en avais alors, pour le combat, comme pour sortir ou revenir. Donne-moi donc cette montagne dont l'Éternel a parlé ce jour-là; car tu as appris ce même jour qu'il s'y trouve des Anaqim, et qu'il y a de grandes villes fortifiées. Que l'Éternel soit seulement avec moi, et je les déposséderai, comme l'Éternel l'a dit. Josué bénit Caleb, fils de Yephounné, et il lui donna Hébron pour héritage. C'est ainsi que Caleb, fils de Yephounné, le Qenizien, a eu jusqu'à ce jour Hébron pour héritage, parce qu'il avait pleinement suivi la voie de l'Éternel, le Dieu d'Israël. Hébron s'appelait autrefois Qiryath-Arba: (Arba) avait été l'homme le plus grand parmi les Anaqim. Le pays fut dès lors tranquille, sans guerre. Le lot pour la tribu des fils de Juda, selon leurs clans, s'étendait vers la frontière d'Édom au désert de Tsîn, au midi, à l'extrême sud. Ainsi, leur frontière méridionale partait de l'extrémité de la mer Salée, de la langue qui fait face au Négueb. Elle aboutissait au sud de la montée d'Aqrabbim, passait par Tsîn et montait au sud de Qadech-Barnéa; elle passait de là par Hetsrôn, montait vers Addar et tournait à Qarqaa; elle passait ensuite par Atsmôn et aboutissait au torrent d'Égypte, la frontière débouchait sur la mer. Ce sera votre frontière au sud. À l'est, la frontière était la mer Salée jusqu'à l'embouchure du Jourdain. Du côté nord, la frontière partait de la langue de mer qui est à l'embouchure du Jourdain. Elle montait vers Beth-Hogla, passait au nord de Beth-Araba et s'élevait jusqu'à la pierre de Bohân, fils de Ruben; la frontière montait à Debir, par la vallée d'Akor, et se dirigeait vers le nord du côté de Guilgal, qui est vis-à-vis de la montée d'Adoummim au sud du torrent. Elle passait près des eaux d'Eyn-Chémech et débouchait sur Eyn-Roguel. La frontière montait de là par la vallée de Ben-Hinnom, au flanc sud de Yebous, qui est Jérusalem, puis s'élevait jusqu'au sommet de la montagne, qui est devant la vallée de Hinnom à l'ouest et à l'extrémité de la vallée des Rephaïm au nord. Du sommet de la montagne la frontière s'incurvait jusqu'à la source des eaux de Nephtoah, continuait vers les villes de la montagne d'Éphrôn et s'incurvait par Baala, qui est Qiryath-Yearim. De Baala la frontière tournait à l'ouest vers les monts de Séir, passait au flanc du mont des Forêts au nord – c'est Kesalôn –, descendait à Beth-Chémech, et passait par Timna. Elle aboutissait au flanc d'Ékrôn, au nord, s'incurvait vers Chikrôn, passait par la montagne de Baala, aboutissait à Yabneél et débouchait sur la mer. La frontière occidentale était la Grande mer et son rivage. Telles furent de tous les côtés les frontières des fils de Juda, selon leurs clans. On donna à Caleb, fils de Yephounné, une part au milieu des fils de Juda, comme l'Éternel l'avait ordonné à Josué: Qiryath-Arba, qui est Hébron: Arba était le père d'Anaq. Caleb en déposséda les trois fils d'Anaq: Chéchaï, Ahimân et Talmaï, descendants d'Anaq. De là il monta contre les habitants de Debir: Debir s'appelait autrefois Qiryath-Sépher. Caleb dit: Je donnerai ma fille Aksa pour femme à celui qui battra Qiryath-Sépher et qui s'en emparera. Otniel, fils de Qenaz, frère de Caleb, s'en empara; et Caleb lui donna pour femme sa fille Aksa. Lorsqu'elle fut entrée chez Otniel, elle l'incita à demander un champ à son père. Elle sauta de son âne, et Caleb lui dit: Qu'as-tu? Elle répondit: Accorde-moi une faveur, car tu m'as placée dans une terre du sud; donne-moi aussi des fontaines d'eau. Et il lui donna les fontaines supérieures et les fontaines inférieures. Tel fut l'héritage de la tribu des fils de Juda, selon leurs clans. Les villes situées à l'extrémité (du territoire) des fils de Juda, vers la frontière d'Édom dans le Négueb étaient: Kabseél, Éder, Yagour; Kina, Dimôna, Adada; Qédech, Hatsor, Itân; Ziph, Télem, Bealoth; Hatsor-Hadatta, Qerioth-Hetsrôn, qui est Hatsor; Amam, Chema, Molada; Hatsar-Gadda, Hechmôn, Beth-Paleth; Hatsar-Choual, Beér-Chéba, Bizyotya; Baala, Iyim, Atsem; Eltolad, Kesil, Horma; Tsiqlag, Madmanna, Sansanna; Lebaoth, Chilhim, Aïn et Rimmôn. Total des villes: vingt-neuf, et leurs villages. Dans la Chephéla: Échtaol, Tsorea, Achna; Zanoah, En-Gannim, Tappouah, Énam; Yarmouth, Adoullam, Soko, Azéqa; Chaaraïm, Aditaïm, Guedéra et Guedérotaïm; quatorze villes et leurs villages. Tsenân, Hadacha, Migdal-Gad. Dileân, Mitspé, Yoqteél; Lakich, Botsqath, Églôn; Kabbôn, Lahmas, Kitlich; Guedéroth, Beth-Dagôn, Naama et Maqqéda; seize villes et leurs villages. Libna, Éter, Achân; Yiphtah, Achna, Netsib; Qeïla, Akzib et Marécha; neuf villes et leurs dépendances. Ékron, ses dépendances et ses villages; depuis Ékron et à l'occident, toutes les villes près d'Asdod et leurs villages; Asdod, ses dépendances et ses villages; Gaza, ses dépendances et ses villages, jusqu'au torrent d'Égypte, à la Grande mer et à son rivage. Dans la montagne: Chamir, Yattir, Soko, Danna, Qiryath-Sanna, qui est Debir; Anab, Échtemo, Anim; Gochên, Holôn et Guilo, onze villes et leurs villages. Arab, Douma, Écheân; Yanoum, Beth-Tappouah, Aphéqa; Houmeta, Qiryath-Arba, qui est Hébron, et Tsior; neuf villes et leurs villages. Maôn, Karmel, Ziph, Youtta; Jizréel, Yoqdeam, Zanoah; Qaïn, Guibea et Timna, dix villes et leurs villages. Halhoul, Beth-Tsour, Guedor; Maarath, Beth-Anoth et Elteqôn; six villes et leurs villages. Qiryath-Baal, qui est Qiryath-Yearim, et Rabba; deux villes et leurs villages. Dans le désert: Beth-Araba, Middin, Sekaka; Nibchân, Ir-Hammélah et Eyn-Guédi, six villes et leurs villages. Les fils de Juda ne purent pas déposséder les Yebousiens qui habitaient à Jérusalem, et les Yebousiens ont habité avec les fils de Juda à Jérusalem jusqu'à aujourd'hui. Le lot qui échut aux fils de Joseph, s'étendait depuis le Jourdain près de Jéricho, vers les eaux de Jéricho, à l'est, par le désert qui s'élève de Jéricho dans la montagne de Béthel. Il continuait de Béthel à Louz et passait vers la frontière des Arkiens à Ataroth. Puis il descendait à l'ouest vers la frontière des Yapheléthiens jusqu'au territoire de Beth-Horôn la basse et jusqu'à Guézer pour déboucher sur la mer. Tel fut l'héritage des fils de Joseph, Manassé et Éphraïm. Voici la frontière des fils d'Éphraïm, selon leurs clans. La frontière de leur héritage était, à l'orient, Ataroth-Addar jusqu'à Beth-Horôn la haute. La frontière aboutissait du côté de l'ouest vers Mikmetath au nord, tournait à l'est vers Taanath-Silo, qu'elle traversait à l'est vers Yanoah. De Yanoah, elle descendait à Ataroth et à Naarata, touchait à Jéricho et aboutissait au Jourdain. De Tappouah, elle allait vers l'ouest au torrent de Qana pour aboutir à la mer. Tel fut l'héritage de la tribu des fils d'Éphraïm selon leurs clans, ainsi que les villes réservées aux fils d'Éphraïm au milieu de l'héritage des fils de Manassé, toutes avec leurs villages. Ils ne dépossédèrent pas les Cananéens qui habitaient à Guézer, et les Cananéens ont habité au milieu d'Éphraïm jusqu'à aujourd'hui, mais ils furent assujettis à la corvée. Il y eut un lot pour la tribu de Manassé, qui était le premier-né de Joseph. Makir, premier-né de Manassé et père de Galaad, avait eu Galaad et Basan, car il était un homme de guerre. Il y eut (un lot) pour les autres fils de Manassé, selon leurs clans, pour les fils d'Abiézer, les fils de Héleq, les fils d'Asriel, les fils de Sichem, les fils de Hépher, les fils de Chemida: ce sont là les enfants mâles de Manassé, fils de Joseph, selon leurs clans. Tselophhad, fils de Hépher, fils de Galaad, fils de Makir, fils de Manassé, n'avait pas de fils, mais des filles dont voici les noms: Mahla, Noa, Hogla, Milka et Tirtsa. Elles se présentèrent devant le sacrificateur Éléazar, devant Josué, fils de Noun, et devant les princes, en disant: L'Éternel a commandé a Moïse de nous donner un héritage parmi nos frères. Alors, on leur donna, selon l'ordre de l'Éternel, un héritage parmi les frères de leur père. On donna par le sort dix portions à Manassé, outre le pays de Galaad et de Basan, qui est de l'autre côté du Jourdain. Car les filles de Manassé eurent un héritage parmi ses fils, et le pays de Galaad fut pour les autres fils de Manassé. La frontière de Manassé s'étendait d'Aser à Mikmetath, qui fait face à Sichem, et allait à Yamîn vers les habitants d'Eyn-Tappouah. Le pays de Tappouah appartenait aux fils de Manassé, mais Tappouah sur la frontière de Manassé appartenait aux fils d'Éphraïm. La frontière descendait au torrent de Qana, au sud du torrent. Ces villes appartenaient à Éphraïm, au milieu des villes de Manassé. La frontière de Manassé au nord du torrent débouchait sur la mer. Le territoire du midi était à Éphraïm, celui du nord à Manassé, et la mer leur servait de frontière; ils touchaient à Aser vers le nord et à Issacar vers l'est. Manassé possédait dans Issacar et dans Aser: Beth-Cheân et ses dépendances, Yibleam et ses dépendances, les habitants de Dor et ses dépendances, les habitants d'Eyn-Dor et ses dépendances, les habitants de Taanak et ses dépendances, et les habitants de Meguiddo et ses dépendances: trois contrées. Les fils de Manassé ne purent pas prendre possession de ces villes, et les Cananéens voulurent rester dans ce pays. Lorsque les Israélites furent assez forts, ils soumirent les Cananéens à la corvée, mais ils ne purent les déposséder. Les fils de Joseph parlèrent à Josué en ces mots: Pourquoi m'as-tu donné en héritage un seul lot, une seule portion, tandis que je suis un peuple nombreux, puisque l'Éternel m'a béni jusqu'à présent? Josué leur dit: Si tu es un peuple nombreux, monte à la forêt, et tu te déboiseras un endroit dans le pays des Phéréziens et des Rephaïm, puisque la montagne d'Éphraïm est trop exiguë pour toi. Les fils de Joseph dirent: La montagne ne nous suffira pas; de plus, il y a des chars de fer chez tous les Cananéens qui habitent la vallée, ceux qui sont à Beth-Cheân et ses dépendances, et ceux qui sont dans la vallée de Jizréel. Josué dit à la maison de Joseph – Éphraïm et Manassé –: Tu es un peuple nombreux, et ta force est grande, tu n'auras pas un simple lot. Mais tu auras la montagne, même si c'est un forêt. Tu la déboiseras et en tireras profit. Tu déposséderas les Cananéens, malgré leurs chars de fer et malgré leur force. Toute la communauté des Israélites s'assembla à Silo; ils y placèrent la tente de la Rencontre. Le pays était soumis devant eux. Il restait sept tribus des Israélites qui n'avaient pas encore reçu leur part d'héritage. Josué dit aux Israélites: Jusques à quand négligerez-vous de prendre possession du pays que l'Éternel, le Dieu de vos pères, vous a donné? Choisissez-vous trois hommes par tribu, et je les enverrai (en mission). Ils se lèveront, parcourront le pays, en feront le relevé suivant leur héritage et reviendront auprès de moi. Ils se le répartiront en sept parts; Juda restera dans ses frontières au sud, et la maison de Joseph restera dans ses frontières au nord. Vous donc, vous ferez le relevé du pays en sept parties, et vous me l'apporterez ici. Je jetterai pour vous le sort ici même devant l'Éternel, notre Dieu. Mais il n'y aura point de part pour les Lévites au milieu de vous, car le sacerdoce de l'Éternel est leur héritage et Gad, Ruben et la demi-tribu de Manassé ont pris en Transjordanie, à l'est, leur héritage que Moïse, serviteur de l'Éternel, leur a donné. Ces hommes se levèrent et partirent. Josué avait donné cet ordre à ceux qui allaient faire le relevé du pays: Allez, parcourez le pays, faites-en le relevé et revenez auprès de moi; puis je jetterai pour vous le sort devant l'Éternel, à Silo. Ces hommes partirent, traversèrent le pays et firent sur un document le relevé en sept parties, selon les villes; ils revinrent auprès de Josué dans le camp à Silo. Josué jeta pour eux le sort à Silo devant l'Éternel et il y fit le partage du pays entre les Israélites, d'après leur répartition. Le lot de la tribu des fils de Benjamin fut tiré selon leurs clans, et la frontière de leur lot se trouvait entre les fils de Juda et les fils de Joseph. Du côté du nord, leur frontière partait du Jourdain. Elle montait au flanc de Jéricho au nord, s'élevait dans la montagne vers l'ouest pour déboucher sur le désert de Beth-Aven. La frontière passait de là par Louz, au flanc de Louz, qui est Béthel au sud, et elle descendait à Ataroth-Addar par-dessus la montagne qui est au sud de Beth-Horôn la basse. Du côté occidental, la frontière s'incurvait et tournait du côté de la mer vers le sud, depuis la montagne qui est vis-à-vis de Beth-Horôn au sud, et débouchait sur Qiryath-Baal, qui est Qiryath-Yearim, ville des fils de Juda. Tel est le côté occidental. Le côté méridional commençait à l'extrémité de Qiryath-Yearim. La frontière aboutissait à l'ouest, elle aboutissait à la source des eaux de Nephtoah. La frontière descendait à l'extrémité de la montagne qui est vis-à-vis de la vallée de Ben-Hinnom, dans la vallée des Rephaïm au nord. Elle descendait par la vallée de Hinnom, sur le flanc des Yebousiens, au sud, et descendait jusqu'à Eyn-Roguel. Elle s'incurvait au nord et aboutissait à Eyn-Chémech, puis à Guelioth, qui est vis-à-vis la montée d'Adoummim, et elle descendait à la pierre de Bohân, fils de Ruben. Elle passait au flanc nord (de la montagne) face à la Araba, puis descendait vers la Araba, et la frontière passait vers le flanc nord de Beth-Hogla, pour aboutir à la langue de la mer Salée au nord, vers l'embouchure du Jourdain au sud. C'était la frontière méridionale. Du côté oriental, le Jourdain formait la frontière. Tel fut l'héritage des fils de Benjamin, selon leurs clans, avec ses frontières de tous les côtés. Les villes de la tribu des fils de Benjamin, selon leurs clans, étaient: Jéricho, Beth-Hogla, Émeq-Qetsits; Beth-Araba, Tsemaraïm, Béthel; Avvim, Para, Ophra; Kephar-Ammonaï, Ophni et Guéba; douze villes et leurs villages. Gabaon, Rama, Beéroth; Mitspé, Kephira, Motsa; Réqem, Yirpeél, Tareala; Tséla, Éleph, Yebous, qui est Jérusalem, Guibeath et Qiryath; quatorze villes et leurs villages. Tel fut l'héritage des fils de Benjamin selon leurs clans. Le deuxième lot qui sortit fut pour Siméon, la tribu des fils de Siméon, selon leurs clans. Leur héritage était au milieu de l'héritage des fils de Juda. Ils eurent dans leur héritage: Beér-Chéba, Chéba, Molada; Hatsar-Choual, Bala, Atsem; Eltolad, Betoul, Horma; Tsiqlag, Beth-Markaboth, Hatsar-Sousa; Beth-Lebaoth et Charouhen, treize villes et leurs villages; Aïn, Rimmôn, Éter et Achân, quatre villes et leurs villages; et tous les villages aux environs de ces villes, jusqu'à Baalath-Beér, qui est Ramath du midi. Tel fut l'héritage de la tribu des fils de Siméon, selon leurs clans. L'héritage des fils de Siméon fut pris sur la contrée des fils de Juda; car la part des fils de Juda était trop grande pour eux, et c'est au milieu de leur héritage que les fils de Siméon reçurent le leur. Le troisième lot fut pour les fils de Zabulon selon leurs clans. La frontière de leur héritage s'étendait jusqu'à Sarid. Elle montait vers l'ouest et vers Mareala, et touchait à Dabbécheth, puis au torrent qui coule devant Yokneam. De Sarid elle tournait à l'est, vers le soleil levant, sur la frontière de Kisloth-Thabor, aboutissait à Dabrath et montait à Yaphia. De là elle passait à l'orient par Guitta-Hépher, par Itta-Qatsin, aboutissait à Rimmôn, s'incurvant jusqu'à Néa. La frontière tournait ensuite au nord de Hannathôn et débouchait sur le ravin de Yiphtah-El. De plus, Qattath, Nahalal, Chimrôn, Yidéala, Bethléhem; douze villes et leurs villages. Tel fut l'héritage des fils de Zabulon, selon leurs clans, ces villes-là et leurs villages. Le quatrième lot qui sortit fut pour Issacar, pour les fils d'Issacar, selon leurs clans. Leur frontière atteignait Yizréel, Kesoulloth, Sunem, Hapharaïm, Chiôn, Anaharath; Rabbith, Qichyôn, Abets; Rémeth, Eyn-Gannim, Eyn-Hadda et Beth-Patsets; elle touchait à Thabor, à Chahatsima, à Beth-Chémech et débouchait sur le Jourdain; seize villes et leurs villages. Tel fut l'héritage de la tribu des fils d'Issacar, selon leurs clans, ces villes-là et leurs villages. Le cinquième lot qui sortit fut pour la tribu des fils d'Aser selon leurs clans. Leur frontière était Helqath, Hali, Béten, Akchaph; Allammélek, Amead et Micheal; elle touchait vers l'occident, au Carmel et au Chihor-Libnath; puis elle tournait vers le soleil levant à Beth-Dagôn, touchait Zabulon et la vallée de Yiphtah-El au nord de Beth-Émeq et de Neïel, et aboutissait à Kaboul, à gauche, et vers Ébrôn, Rehob, Hammôn et Qana, jusqu'à Sidon la grande. La frontière tournait ensuite vers Rama jusqu'à la ville forte de Tyr, et vers Hosa, pour déboucher sur la mer, par la contrée d'Akzib. De plus, Oumma, Apheq et Rehob; vingt-deux villes et leurs villages. Tel fut l'héritage de la tribu des fils d'Aser, selon leurs clans, ces villes-là et leurs villages. Le sixième lot qui sortit fut pour les fils de Nephthali, selon leurs clans. Leur frontière s'étendait depuis Héleph, depuis Élôn, par Tsaanannim, Adami-Nékeb et Yabneél, jusqu'à Lakkoum et débouchait sur le Jourdain. Elle tournait vers l'ouest à Aznoth-Thabor et de là aboutissait à Houqoq; elle touchait à Zabulon du côté du sud, à Aser du côté de l'ouest et à Juda; le Jourdain était vers le soleil levant. Les villes fortes étaient: Tsiddim, Tser, Hammath, Raqqath, Kinnéreth; Adama, Rama, Hatsor; Qédech, Édreï, En-Hatsor; Yireôn, Migdal-El, Horem, Beth-Anath et Beth-Chémech; dix-neuf villes et leurs villages. Tel fut l'héritage de la tribu des fils de Nephthali, selon leurs clans, ces villes-là et leurs villages. Le septième lot qui sortit fut pour la tribu des fils de Dan selon leurs clans. La frontière de leur héritage était Tsorea, Échtaol, Ir-Chémech: Chaalabbîn, Ayalôn, Yitla; Élôn, Timnata, Ékron; Elteqé, Guibbetôn, Baalath; Yehoud, Bené-Beraq, Gath-Rimmôn; Les eaux de Yarqôn et Raqqôn, avec le territoire vis-à-vis de Jaffa. Le territoire des fils de Dan leur échappait. Alors, les fils de Dan montèrent et combattirent contre Léchem; ils s'en emparèrent et la frappèrent du tranchant de l'épée; ils en prirent possession, s'y établirent et l'appelèrent Dan, du nom de Dan, leur père. Tel fut l'héritage de la tribu des fils de Dan, selon leurs clans, ces villes-là et leurs villages. Pour finir, lorsqu'ils eurent hérité du pays, d'après ses frontières, les Israélites donnèrent à Josué, fils de Noun, un héritage au milieu d'eux. Selon l'ordre de l'Éternel, ils lui donnèrent la ville qu'il demanda, Timnath-Sérah, dans la montagne d'Éphraïm. Il rebâtit la ville et s'y installa. Tels sont les héritages que le sacrificateur Éléazar, Josué, fils de Noun, et les chefs de familles selon les tribus des Israélites distribuèrent par le sort devant l'Éternel à Silo, à l'entrée de la tente de la Rencontre. Ils achevèrent ainsi le partage du pays. L'Éternel parla à Josué et dit: Parle aux Israélites; dis-leur: Établissez pour vous les villes de refuge dont je vous ai parlé par l'intermédiaire de Moïse. Le meurtrier qui aura tué quelqu'un involontairement, par mégarde, pourra s'y enfuir. Elles vous serviront de refuge contre le vengeur du sang. (Le meurtrier) s'enfuira vers l'une de ces villes, s'arrêtera à l'entrée de la porte de la ville et exposera son cas aux anciens de cette ville; ils le recueilleront auprès d'eux dans la ville et lui donneront un endroit pour résider avec eux. Si le vengeur du sang le poursuit, ils ne livreront pas le meurtrier entre ses mains; car c'est par mégarde qu'il a tué son prochain, et sans avoir été auparavant son ennemi. Il restera dans cette ville jusqu'à ce qu'il ait comparu en jugement devant la communauté, jusqu'à la mort du souverain sacrificateur alors en fonctions. À cette époque, le meurtrier s'en retournera et rentrera dans sa ville et dans sa maison, dans la ville d'où il s'était enfui. Ils consacrèrent Qédech en Galilée, dans la montagne de Nephthali; Sichem, dans la montagne d'Éphraïm; et Qiryath-Arba, qui est Hébron, dans la montagne de Juda. Et de l'autre côté du Jourdain, à l'orient de Jéricho, ils désignèrent Bétser, dans le désert, sur le plateau, dans la tribu de Ruben; Ramoth, en Galaad, dans la tribu de Gad; et Golân, en Basan, dans la tribu de Manassé. Telles furent les villes assignées à tous les Israélites et à l'immigrant en séjour au milieu d'eux, afin que celui qui aurait tué quelqu'un involontairement s'y enfuie, et qu'il ne meure pas de la main du vengeur du sang avant d'avoir comparu devant la communauté. Les chefs de famille des Lévites s'approchèrent du sacrificateur Éléazar, de Josué, fils de Noun, et des chefs de famille des tribus des Israélites. Ils leur parlèrent à Silo dans le pays de Canaan, et dirent: L'Éternel a ordonné par l'intermédiaire de Moïse de nous assigner des villes pour habitation et leurs abords pour notre bétail. Les Israélites donnèrent alors aux Lévites, sur leur héritage, les villes suivantes et leurs abords, d'après l'ordre de l'Éternel. On tira le sort pour les clans des Qehatites; parmi les Lévites, les fils du sacrificateur Aaron eurent par le sort treize villes de la tribu de Juda, de la tribu de Siméon et de la tribu de Benjamin; les autres fils de Qehath eurent par le sort dix villes des clans de la tribu d'Éphraïm, de la tribu de Dan et de la demi-tribu de Manassé. Les fils de Guerchôn eurent par le sort treize villes des clans de la tribu d'Issacar, de la tribu d'Aser, de la tribu de Nephthali et de la demi-tribu de Manassé en Basan. Les fils de Merari selon leurs clans, eurent douze villes de la tribu de Ruben, de la tribu de Gad et de la tribu de Zabulon. Les Israélites donnèrent aux Lévites, par le sort, ces villes et leurs banlieues, comme l'Éternel l'avait ordonné par l'intermédiaire de Moïse. Ils donnèrent de la tribu des fils de Juda et de la tribu des fils de Siméon les villes qui vont être nominativement désignées, et qui furent pour les fils d'Aaron d'entre les clans Qehatites descendants de Lévi, car le sort les avait désignés les premiers. Ils leur donnèrent Qiryath-Arba, qui est Hébron, dans la montagne de Juda, et les abords qui l'entourent: Arba était le père d'Anaq. Mais, les champs de la ville et ses villages furent accordés en propriété à Caleb, fils de Yephounné. Ils donnèrent aux fils du sacrificateur Aaron la ville de refuge pour les meurtriers, Hébrôn et ses abords, Libna et ses abords, Yattir et ses abords, Échtemoa et ses abords, Holôn et ses abords, Debir et ses abords; Aïn et ses abords, Youtta et ses abords, ainsi que Beth-Chémech et ses abords, neuf villes de ces deux tribus; et, de la tribu de Benjamin, Gabaon et ses abords, Guéba et ses abords; Anatoth et ses abords ainsi que Almôn et ses abords, quatre villes. Total des villes des sacrificateurs, fils d'Aaron: treize villes et leurs abords. Les Lévites appartenant aux clans des autres fils de Qehath eurent par le sort des villes de la tribu d'Éphraïm. On leur donna la ville de refuge pour les meurtriers, Sichem et ses abords, dans les monts d'Éphraïm, Guézer et ses abords, Qibtsaïm et ses abords, ainsi que Beth-Horôn et ses abords, quatre villes; de la tribu de Dan, Elteqé et ses abords, Guibbetôn et ses abords, Ayalôn et ses abords, ainsi que Gath-Rimmôn et ses abords, quatre villes; et de la demi-tribu de Manassé, Taanak et ses abords, ainsi que Gath-Rimmôn et ses abords, deux villes. Total des villes: dix, et leurs abords, pour les clans des autres fils de Qehath. On donna aux fils de Guerchôn, d'entre les familles des Lévites: de la demi-tribu de Manassé, la ville de refuge pour les meurtriers, Golân en Basan et ses abords ainsi que Beechtra et ses abords, deux villes; de la tribu d'Issacar, Qichyôn et ses abords, Dabrath et ses abords, Yarmouth et ses abords ainsi que Eyn-Gannim et ses abords, quatre villes; de la tribu d'Aser, Micheal et ses abords, Abdôn et ses abords, Helqath et ses abords, ainsi que Rehob et ses abords, quatre villes; et de la tribu de Nephthali, la ville de refuge pour les meurtriers, Qédech en Galilée et ses abords, Hammoth-Dor et ses abords, ainsi que Qartân et ses abords, trois villes. Total des villes des Guerchonites, selon leurs familles: treize villes et leurs abords. On donna au reste des Lévites, qui appartenaient aux familles des fils de Merari: de la tribu de Zabulon, Yoqneam et ses abords, Qarta et ses abords, Dimna et ses abords, ainsi que Nahalal et ses abords, quatre villes; de la tribu de Ruben, Bétser et ses abords, Yahtsa et ses abords, Qedémoth et ses abords, ainsi que Méphaat et ses abords, quatre villes; et de la tribu de Gad, la ville de refuge pour les meurtriers, Ramoth en Galaad et ses abords, Mahanaïm et ses abords, Hechbôn et ses abords, ainsi que Yaezer et ses abords, en tout quatre villes. Total des villes qui échurent par le sort aux fils de Merari, selon leurs clans, formant le reste des clans des Lévites: douze villes. Total des villes des Lévites au milieu de la propriété des Israélites: quarante-huit villes et leurs abords. Chacune de ces villes avait ses abords qui l'entouraient; il en était de même pour toutes ces villes. C'est ainsi que l'Éternel donna à Israël tout le pays qu'il avait juré de donner à leurs pères; ils en prirent possession et s'y établirent. L'Éternel leur accorda du repos tout alentour, comme il l'avait juré à leurs pères; aucun de leurs ennemis ne put leur résister, et l'Éternel livra tous leurs ennemis entre leurs mains. De toutes les bonnes paroles que l'Éternel avait dites à la maison d'Israël, aucune ne resta sans effet: toutes s'accomplirent. Alors Josué appela les Rubénites, les Gadites et la demi-tribu de Manassé. Il leur dit: Vous avez observé tout ce que vous a ordonné Moïse, serviteur de l'Éternel, et vous avez obéi à ma voix en tout ce que je vous ai ordonné. Vous n'avez pas abandonné vos frères, pendant de longs jours et jusqu'à aujourd'hui, et vous avez observé l'ordre que l'Éternel, votre Dieu, vous avait donné. À présent que l'Éternel, votre Dieu, a accordé du repos à vos frères, comme il le leur avait dit, prenez maintenant le chemin de vos tentes, dans le pays qui vous appartient et que Moïse, serviteur de l'Éternel, vous a donné en Transjordanie. Veillez à mettre en pratique le commandement et la loi que vous a ordonnés Moïse, serviteur de l'Éternel: aimez l'Éternel, votre Dieu, marchez dans toutes ses voies, observez ses commandements, attachez-vous à lui et servez -le de tout votre cœur et de toute votre âme. Josué les bénit et les renvoya, et ils s'en allèrent à leurs tentes. Moïse avait donné à une moitié de la tribu de Manassé un héritage en Basan, et Josué donna à l'autre moitié (un héritage) auprès de ses frères en Cisjordanie, à l'ouest. Lorsque Josué les renvoya vers leurs tentes, il les bénit et leur dit: Retournez à vos tentes avec de grandes richesses, avec des troupeaux fort nombreux et avec une quantité considérable d'argent, d'or, de bronze, de fer et de vêtements. Partagez avec vos frères le butin de vos ennemis. Les Rubénites, les Gadites et la demi-tribu de Manassé s'en retournèrent, après avoir quitté les Israélites à Silo, dans le pays de Canaan, pour aller dans le pays de Galaad, pays dont ils avaient eu la possession sur l'ordre de l'Éternel par l'intermédiaire de Moïse. Quand ils furent arrivés aux districts du Jourdain qui appartiennent au pays de Canaan, les Rubénites, les Gadites et la demi-tribu de Manassé y bâtirent un autel sur le Jourdain, un autel d'aspect grandiose. Les Israélites apprirent que l'on disait: Voici que les Rubénites, les Gadites et la demi-tribu de Manassé ont bâti cet autel juste en face du pays de Canaan, des districts du Jourdain, du côté des Israélites. Lorsque les Israélites eurent appris cela, toute la communauté des Israélites s'assembla à Silo pour monter contre eux en ordre de bataille. Les Israélites envoyèrent auprès des Rubénites, des Gadites et de la demi-tribu de Manassé, au pays de Galaad, Phinéas, fils du sacrificateur Éléazar, et dix princes avec lui, un prince par famille pour chacune des tribus d'Israël; tous étaient chefs de leur famille parmi les milliers d'Israël. Ils se rendirent auprès des Rubénites, des Gadites et de la demi-tribu de Manassé, au pays de Galaad, et ils parlèrent en ces termes: Voici ce qu'a dit toute la communauté de l'Éternel: Que signifie cette infidélité que vous avez commise envers le Dieu d'Israël, en vous détournant aujourd'hui de l'Éternel, en vous bâtissant un autel pour vous révolter aujourd'hui contre l'Éternel? Le crime de Peor est-il peu de chose pour nous, alors que nous ne nous en sommes pas encore purifiés jusqu'à ce jour et qu'un fléau (s'est déchaîné) dans la communauté de l'Éternel! Et vous vous détournez aujourd'hui de l'Éternel! Si vous vous révoltez aujourd'hui contre l'Éternel, demain il s'irritera contre toute la communauté d'Israël. Or donc, si le pays qui est votre propriété est impur, passez donc dans le pays qui est la propriété de l'Éternel, où se trouve la demeure de l'Éternel, et ayez une propriété au milieu de nous; mais ne vous révoltez pas contre l'Éternel et ne vous insurgez pas contre nous, en vous bâtissant un autel, outre l'autel de l'Éternel, notre Dieu. Lorsque Akân, fils de Zérah, commit une infidélité au sujet de l'interdit, ce fut contre toute la communauté d'Israël que l'indignation (de l'Éternel) éclata. Or il ne fut pas le seul homme à périr pour son crime. Les Rubénites, les Gadites et la demi-tribu de Manassé répondirent ainsi aux chefs des milliers d'Israël: Dieu, Dieu, l'Éternel, Dieu, Dieu, l'Éternel c'est lui qui sait! Et c'est Israël qui le saura! Si c'est par révolte et par infidélité envers l'Éternel, ne nous sauve pas en ce jour! Si nous nous sommes bâti un autel pour nous détourner de l'Éternel, si c'est pour y présenter des holocaustes et des offrandes, et si c'est pour y faire des sacrifices de communion, que l'Éternel en demande compte! Non certes; nous avons fait cela parce que nous étions inquiets (à la pensée) que demain vos fils ne disent à nos fils: Qu'y a-t-il de commun entre vous et l'Éternel, le Dieu d'Israël? L'Éternel a mis le Jourdain pour frontière entre nous et vous, Rubénites et Gadites; vous n'avez point de part à l'Éternel! Et à cause de vos fils, nos fils cesseraient de craindre l'Éternel. Alors nous nous sommes dit: mettons-nous à l'œuvre pour bâtir un autel, non pour des holocaustes et pour des sacrifices, mais comme un témoin entre nous et vous, ainsi qu'entre nos descendants après nous, que nous pratiquons le culte de l'Éternel devant sa face par nos holocaustes, par nos victimes et nos sacrifices de communion, afin que vos fils ne disent pas demain à nos fils: Vous n'avez point de part à l'Éternel! Nous avons dit: S'ils tiennent demain ce langage à nous ou à nos descendants, nous répondrons: Voyez la forme de l'autel de l'Éternel qu'ont fait nos pères, non pour des holocaustes et pour des sacrifices, mais comme témoin entre nous et vous. Loin de nous de nous révolter contre l'Éternel et de nous détourner aujourd'hui de l'Éternel, en bâtissant un autel pour des holocaustes, pour des offrandes et pour des sacrifices, en plus de l'autel de l'Éternel, notre Dieu, qui est devant sa demeure! Lorsque le sacrificateur Phinéas, les princes de la communauté et les chefs des milliers d'Israël qui étaient avec lui eurent entendu les paroles que prononcèrent les Rubénites, les Gadites et les Manassites, ils se tinrent pour satisfaits. Et Phinéas, fils du sacrificateur Éléazar, dit aux Rubénites, aux Gadites et aux Manassites: Nous savons aujourd'hui que l'Éternel est au milieu de nous, puisque vous n'avez pas commis cette infidélité contre l'Éternel; vous avez ainsi délivré les Israélites de la main de l'Éternel. Phinéas, fils du sacrificateur Éléazar, et les princes revinrent de chez les Rubénites et les Gadites, du pays de Galaad dans le pays de Canaan auprès des Israélites, auxquels ils firent rapport. Les Israélites se tinrent pour satisfaits de ce rapport; les Israélites bénirent Dieu et ne parlèrent plus de monter en ordre de bataille pour ravager le pays qu'habitaient les Rubénites et les Gadites. Les Rubénites et les Gadites donnèrent un nom à l'autel en disant: Il est témoin entre nous que l'Éternel est Dieu. Beaucoup de temps s'était écoulé depuis que l'Éternel avait accordé du repos à Israël, (en le délivrant) de tous ses ennemis d'alentour. Josué était vieux, d'un âge avancé. Alors Josué convoqua tout Israël, ses anciens, ses chefs, ses juges et ses officiers. Il leur dit: Je suis vieux, d'un âge avancé. Et vous, vous avez vu tout ce que l'Éternel, votre Dieu, a fait à toutes ces nations à cause de vous; car c'est l'Éternel, votre Dieu, qui a combattu pour vous. Voyez, je vous ai donné en héritage par le sort, selon vos tribus, ces nations qui restent (à conquérir), à partir du Jourdain, et toutes les nations que j'ai exterminées, jusqu'à la Grande mer vers le soleil couchant. L'Éternel, votre Dieu, les repoussera loin de vous et les dépossédera devant vous; et vous posséderez leur pays, comme l'Éternel, votre Dieu, vous l'a dit. Appliquez-vous avec force à observer et à mettre en pratique tout ce qui est écrit dans le livre de la loi de Moïse, sans vous en écarter ni à droite ni à gauche, pour ne pas vous mêler à ces nations qui restent avec vous. Vous ne ferez pas mention du nom de leurs dieux et vous ne l'emploirez pas dans vos serments; vous ne leur rendrez pas de culte et vous ne vous prosternerez pas devant eux. Mais vous vous attacherez à l'Éternel, votre Dieu, comme vous l'avez fait jusqu'à aujourd'hui. L'Éternel a dépossédé devant vous des nations grandes et puissantes; et personne, jusqu'à aujourd'hui, n'a pu tenir contre vous. Un seul d'entre vous en poursuivait mille, car l'Éternel, votre Dieu, combattait pour vous, comme il vous l'a dit. Prenez donc bien garde à vous-mêmes et aimez l'Éternel, votre Dieu. Si vous vous détournez et que vous vous attachiez à ces autres nations qui restent avec vous, si vous vous unissez avec elles par des mariages et si vous vous mêlez à elles, sachez bien que l'Éternel, votre Dieu, ne continuera pas à déposséder ces nations devant vous; mais elles seront pour vous un filet et un piège, un fouet pour vos flancs et des épines dans vos yeux, jusqu'à ce que vous périssiez sur cette bonne terre que l'Éternel, votre Dieu, vous a donnée. Voici que je m'en vais aujourd'hui où va tout ce qui est terrestre. Vous reconnaissez de tout votre cœur et de toute votre âme qu'aucune de toutes les bonnes paroles prononcées sur vous par l'Éternel, votre Dieu, n'est restée sans effet; toutes se sont accomplies pour vous, aucune n'est restée sans effet. Eh bien! de même que toutes les bonnes paroles que l'Éternel, votre Dieu, vous avait dites se sont accomplies pour vous, de même l'Éternel accomplira sur vous toutes les menaces, jusqu'à ce qu'il vous ait détruits sur cette bonne terre que l'Éternel, votre Dieu, vous a donnée. Si vous enfreignez l'alliance que l'Éternel, votre Dieu, a promulguée pour vous, si vous allez rendre un culte à d'autres dieux et vous prosterner devant eux, la colère de l'Éternel s'enflammera contre vous, et vous périrez promptement dans ce bon pays qu'il vous a donné. Josué rassembla toutes les tribus d'Israël à Sichem, et il convoqua les anciens d'Israël, ses chefs, ses juges et ses officiers; ils se présentèrent devant Dieu. Josué dit à tout le peuple: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Vos pères, Térah, père d'Abraham et père de Nahor, habitaient depuis toujours de l'autre côté du fleuve et ils rendaient un culte à d'autres dieux. J'ai pris votre père Abraham de l'autre côté du fleuve et je lui ai fait parcourir tout le pays de Canaan; j'ai multiplié sa descendance et je lui ai donné Isaac. J'ai donné à Isaac Jacob et Ésaü. J'ai donné en propriété à Ésaü la montagne de Séir, mais Jacob et ses fils sont descendus en Égypte. J'ai envoyé Moïse et Aaron, et j'ai frappé l'Égypte par ce que j'ai fait au milieu d'elle; puis je vous en ai fait sortir. J'ai fait sortir vos pères de l'Égypte, et vous êtes arrivés à la mer. Les Égyptiens poursuivirent vos pères à la mer des Joncs, avec des chars et des cavaliers. (Vos pères) crièrent à l'Éternel. Alors il mit des ténèbres entre vous et les Égyptiens, il ramena sur eux la mer, et elle les couvrit. Vos yeux ont vu ce que j'ai fait contre l'Égypte. Et vous avez habité le désert pendant très longtemps. Je vous ai conduits au pays des Amoréens qui habitaient en Transjordanie, et ils combattirent contre vous. Je les ai livrés entre vos mains; vous avez pris possession de leur pays, et je les ai détruits devant vous. Balaq, fils de Tsippor, roi de Moab, se leva et combattit contre Israël. Il fit appeler Balaam, fils de Beor, pour vous maudire. Mais je n'ai pas voulu écouter Balaam; ce fut une bénédiction qu'il prononça sur vous, et je vous ai délivrés de la main (de Balaq). Vous avez passé le Jourdain et vous êtes arrivés à Jéricho. Les maîtres de Jéricho combattirent contre vous, les Amoréens, les Phéréziens, les Cananéens, les Hittites, les Guirgasiens, les Héviens et les Yebousiens. Je les ai livrés entre vos mains et j'ai envoyé devant vous les frelons, qui les chassèrent loin de votre face, ces deux rois des Amoréens: ce ne fut ni par ton épée, ni par ton arc. Je vous ai donné un pays où vous n'avez pas peiné, des villes que vous n'avez pas bâties et que vous habitez, des vignes et des oliviers que vous n'avez pas plantés et dont vous vous nourrissez. Maintenant, craignez l'Éternel et servez -le avec intégrité et fidélité. Ôtez les dieux qu'ont servis vos pères, de l'autre côté du fleuve et en Égypte, et servez l'Éternel. Et si vous ne pensez pas devoir servir l'Éternel, choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir: ou les dieux que servaient vos pères au-delà du fleuve, ou les dieux des Amoréens dans le pays desquels vous habitez. Moi et ma maison, nous servirons l'Éternel. Le peuple répondit en ces termes: Loin de nous d'abandonner l'Éternel et de servir d'autres dieux! Car l'Éternel est notre Dieu; c'est lui qui nous a fait monter du pays d'Égypte, de la maison de servitude, nous et nos pères; c'est lui qui a opéré sous nos yeux ces grands miracles et qui nous a gardés pendant toute la route que nous avons suivie et parmi tous les peuples au milieu desquels nous avons passé. Il a chassé devant nous tous les peuples et les Amoréens qui habitent ce pays. Nous aussi, nous servirons l'Éternel, car il est notre Dieu. Josué dit au peuple: Vous ne pourrez pas servir l'Éternel, car c'est un Dieu saint, c'est un Dieu jaloux, il ne pardonnera pas vos crimes et vos péchés. Lorsque vous abandonnerez l'Éternel et que vous servirez des dieux étrangers, il se retournera pour vous faire du mal et il vous exterminera après vous avoir fait du bien. Le peuple dit à Josué: Non! car nous servirons l'Éternel. Josué dit au peuple: Vous êtes témoins contre vous-mêmes que c'est vous qui avez choisi l'Éternel pour le servir. Ils répondirent: (Nous en sommes) témoins. Ôtez donc maintenant les dieux étrangers qui sont au milieu de vous et inclinez votre cœur vers l'Éternel, le Dieu d'Israël. Le peuple dit à Josué: Nous servirons l'Éternel, notre Dieu, et nous obéirons à sa voix. Josué conclut en ce jour une alliance avec le peuple et lui imposa des prescriptions et des ordonnances, à Sichem. Josué écrivit ces choses dans le livre de la loi de Dieu. Il prit une grande pierre, qu'il dressa là sous le chêne qui était dans le sanctuaire de l'Éternel. Et Josué dit à tout le peuple: Voici: cette pierre servira de témoignage contre nous, car elle a entendu toutes les paroles que l'Éternel a échangées avec nous; elle servira de témoignage contre vous, de peur que vous ne reniiez votre Dieu. Puis Josué renvoya le peuple, chacun dans son héritage. Après ces événements, Josué, fils de Noun, serviteur de l'Éternel, mourut, âgé de cent dix ans. On l'ensevelit dans le territoire de son héritage, à Timnath-Sérah, dans les monts d'Éphraïm, au nord de la montagne de Gaasch. Israël servit l'Éternel pendant toute la vie de Josué et pendant toute la vie des anciens qui survécurent à Josué et qui connaissaient toute l'œuvre que l'Éternel avait faite en faveur d'Israël. Les os de Joseph, que les Israélites avaient fait monter d'Égypte, furent enterrés à Sichem, dans la pièce de terre que Jacob avait achetée des fils de Hamor, père de Sichem, pour cent qesita. Cela fit partie de l'héritage des fils de Joseph. Éléazar, fils d'Aaron, mourut, et on l'enterra sur la colline de son fils Phinéas. Elle lui avait été donnée dans les monts d'Éphraïm. Après la mort de Josué, les Israélites consultèrent l'Éternel en disant: Qui de nous montera d'abord contre les Cananéens, pour les combattre? L'Éternel répondit: Juda montera, en effet j'ai livré le pays entre ses mains. Juda dit à Siméon, son frère: Monte avec moi dans la partie qui m'a été attribuée, et nous combattrons les Cananéens; j'irai aussi avec toi dans celle qui t'a été attribuée. Et Siméon alla avec lui. Juda monta, et l'Éternel livra entre leurs mains les Cananéens et les Phéréziens; ils battirent dix mille hommes d'entre eux à Bézeq. Ils trouvèrent Adoni-Bézeq à Bézeq et ils l'attaquèrent. Ainsi ils frappèrent les Cananéens et les Phéréziens. Adoni-Bézeq prit la fuite; mais ils le poursuivirent et le saisirent, et ils lui coupèrent les pouces des mains et des pieds. Adoni-Bézeq dit: Soixante-dix rois, ayant les pouces des mains et des pieds coupés, ramassaient (les restes) sous ma table; Dieu me rend ce que j'ai fait. On l'emmena à Jérusalem, et il y mourut. Les fils de Juda attaquèrent Jérusalem et s'en emparèrent; ils la frappèrent du tranchant de l'épée et mirent le feu à la ville. Les fils de Juda descendirent ensuite pour combattre les Cananéens qui habitaient la région montagneuse, le Négueb et la Chephéla. Juda marcha contre les Cananéens qui habitaient à Hébron, appelée autrefois Qiryath-Arba; et ils battirent Chéchaï, Ahimân et Talmaï. De là il marcha contre les habitants de Debir: Debir s'appelait autrefois Qiryath-Sépher. Caleb dit: Je donnerai ma fille Aksa pour femme à celui qui battra Qiryath-Sépher et s'en emparera. Otniel, fils de Qenaz, frère cadet de Caleb, s'en empara; et Caleb lui donna pour femme sa fille Aksa. À son arrivée, elle incita (Otniel) à demander un champ à son père. Elle sauta de (son) âne; et Caleb lui dit: Qu'as-tu? Elle lui répondit: Accorde-moi une faveur, car tu m'as donné une terre du midi; donne-moi aussi des fontaines d'eau. Et Caleb lui donna les fontaines supérieures et les fontaines inférieures. Les fils du Qénien, beau-père de Moïse, montèrent de la ville des palmiers, avec les fils de Juda, dans le désert de Juda au sud d'Arad, et ils allèrent s'établir parmi le peuple. Juda partit avec Siméon, son frère, et ils battirent les Cananéens qui habitaient à Tsephath; ils vouèrent la ville à l'interdit et l'on appela cette ville Horma. Juda s'empara encore de Gaza et de son territoire, d'Askalon et de son territoire, d'Ékron et de son territoire. L'Éternel fut avec Juda qui se rendit maître de la montagne, mais il ne put déposséder les habitants de la vallée, parce qu'ils avaient des chars de fer. On donna Hébron à Caleb, comme l'avait dit Moïse; et il en déposséda les trois fils d'Anaq. Les fils de Benjamin ne dépossédèrent pas les Yebousiens qui habitaient à Jérusalem; et les Yebousiens ont habité jusqu'à aujourd'hui dans Jérusalem avec les fils de Benjamin. La maison de Joseph monta aussi contre Béthel, et l'Éternel fut avec eux. La maison de Joseph fit explorer Béthel; cette ville s'appelait autrefois Louz. Les gardes virent un homme qui sortait de la ville et lui dirent: Montre-nous par où entrer dans la ville, et nous userons de bienveillance envers toi. Il leur montra par où entrer dans la ville, et ils frappèrent la ville du tranchant de l'épée, mais ils laissèrent partir cet homme et toute sa famille. Cet homme se rendit dans le pays des Hittites: il bâtit une ville et lui donna le nom de Louz, nom qu'elle a porté jusqu'à aujourd'hui. Manassé ne déposséda pas les habitants de Beth-Cheân et de ses dépendances, de Taanak et de ses dépendances, de Dor et de ses dépendances, de Yibleam et de ses dépendances, de Meguiddo et de ses dépendances; et les Cananéens voulurent rester dans ce pays. Lorsqu'Israël fut assez fort, il soumit les Cananéens à la corvée mais il ne put les déposséder. Éphraïm ne déposséda pas les Cananéens qui habitaient à Guézer, et les Cananéens habitèrent au milieu d'Éphraïm à Guézer. Zabulon ne déposséda pas les habitants de Qitrôn, ni les habitants de Nahalol; et les Cananéens habitèrent au milieu de Zabulon, mais ils furent astreints à la corvée. Aser ne déposséda pas les habitants d'Akko, ni les habitants de Sidon ni ceux d'Ahlab, d'Akzib, de Helba, d'Aphiq et de Rehob; et les Asérites habitèrent au milieu des Cananéens, habitants du pays, car ils ne les dépossédèrent pas. Nephthali ne déposséda pas les habitants de Beth-Chémech, ni les habitants de Beth-Anath, et il habita au milieu des Cananéens, habitants du pays, mais les habitants de Beth-Chémech et de Beth-Anath furent astreints à la corvée. Les Amoréens repoussèrent dans les montagnes les fils de Dan et ne les laissèrent pas descendre dans la vallée. Les Amoréens voulurent rester à Har-Hérès, à Ayalôn et à Chaalbim; mais la main de la maison de Joseph s'appesantit sur eux, et ils furent astreints à la corvée. La frontière des Amoréens (allait) de la montée d'Aqrabbim, depuis Séla et au-delà. Un envoyé de l'Éternel monta de Guilgal à Bokim et dit: Je vous ai fait monter hors d'Égypte et je vous ai amenés dans le pays que j'ai promis par serment à vos pères. J'ai dit: Jamais je ne romprai mon alliance avec vous, et vous, vous ne conclurez pas d'alliance avec les habitants de ce pays, vous renverserez leurs autels. Mais vous n'avez pas écouté ma voix. Pourquoi avez-vous fait cela? J'ai dit alors: Je ne les chasserai pas devant vous; mais ils seront à vos côtés, et leurs dieux vous seront un piège. Lorsque l'envoyé de l'Éternel eut dit ces paroles à tous les Israélites, le peuple éleva la voix et pleura. Ils donnèrent à ce lieu le nom de Bokim et ils y offrirent des sacrifices à l'Éternel. Josué renvoya le peuple, et les Israélites allèrent prendre possession du pays chacun dans son héritage. Le peuple servit l'Éternel tout le temps de Josué, et tout le temps des anciens qui survécurent à Josué et qui avaient vu toutes les grandes œuvres que l'Éternel avait accomplies pour Israël. Josué, fils de Noun, serviteur de l'Éternel, mourut, âgé de cent dix ans. On l'ensevelit dans le territoire de son héritage à Timnath-Hérès, dans la montagne d'Éphraïm, au nord de la montagne de Gaach. Toute cette génération fut, elle aussi, réunie à ses ancêtres décédés, et il s'éleva après elle une autre génération, qui ne connaissait pas l'Éternel, ni l'œuvre qu'il avait accomplie pour Israël. Les Israélites firent alors ce qui est mal aux yeux de l'Éternel et ils rendirent un culte aux Baals. Ils abandonnèrent l'Éternel, le Dieu de leurs pères, qui les avait fait sortir du pays d'Égypte, et ils se rallièrent à d'autres dieux d'entre les dieux des peuples qui les entouraient; ils se prosternèrent devant eux et ils irritèrent l'Éternel. Ils abandonnèrent l'Éternel et rendirent un culte à Baal et aux Astartés. La colère de l'Éternel s'enflamma contre Israël. Il les livra entre les mains de pillards qui les pillèrent, il les vendit entre les mains de leurs ennemis d'alentour et ils ne furent plus capables de tenir devant leurs ennemis. Chaque fois qu'ils se mettaient en campagne, la main de l'Éternel était contre eux pour (leur faire) du mal, comme l'Éternel l'avait dit, comme l'Éternel le leur avait juré. Ils furent ainsi dans une grande détresse. L'Éternel suscita des juges qui les sauvèrent de la main de ceux qui les pillaient. Mais ils n'écoutèrent pas même leurs juges, car ils se prostituèrent à d'autres dieux et se prosternèrent devant eux. Ils se détournèrent bien vite de la voie qu'avaient suivie leurs pères qui obéissaient aux commandements de l'Éternel; ils agirent tout autrement. Lorsque l'Éternel leur suscitait des juges, l'Éternel était avec le juge et les délivrait de la main de leurs ennemis pendant tout le temps du juge; car l'Éternel avait pitié de leurs gémissements devant ceux qui les opprimaient et les tourmentaient. Mais, à la mort du juge, ils se corrompaient de nouveau plus que leurs pères, en se ralliant à d'autres dieux pour leur rendre un culte et se prosterner devant eux, et ils n'abandonnaient rien de leurs agissements ni de l'endurcissement de leur conduite. Alors la colère de l'Éternel s'enflamma contre Israël, et il dit: Puisque cette nation a enfreint mon alliance que j'avais prescrite à ses pères, et puisqu'ils n'ont pas obéi à ma voix, moi non plus je ne déposséderai plus devant eux aucune des nations que Josué laissa quand il mourut. C'est ainsi que je mettrai par elles Israël à l'épreuve, pour savoir si oui ou non ils s'appliqueront à suivre la voie de l'Éternel, comme leurs pères s'y sont appliqués. Et l'Éternel laissa en repos ces nations sans se hâter de les déposséder. Il ne les avait pas livrées aux mains de Josué. Voici les nations que l'Éternel laissa en repos pour éprouver par elles Israël, tous ceux qui n'avaient pas connu toutes les guerres de Canaan – ce fut uniquement pour que les générations des Israélites connaissent et apprennent la guerre, ceux du moins qui ne l'avaient pas connue auparavant –: les cinq ducs des Philistins, tous les Cananéens, les Sidoniens et les Héviens qui habitaient la montagne du Liban, depuis la montagne de Baal-Hermon jusqu'à l'entrée de Hamath. (Ces nations) servirent à mettre les Israélites à l'épreuve, pour qu'on sache s'ils obéiraient aux commandements de l'Éternel qu'il avait prescrits à leurs pères par l'intermédiaire de Moïse. Et les Israélites habitèrent au milieu des Cananéens, des Hittites, des Amoréens, des Phéréziens, des Héviens et des Yebousiens. Ils prirent leurs filles pour femmes, donnèrent à leurs fils leurs propres filles et rendirent un culte à leurs dieux. Les Israélites firent ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, ils oublièrent l'Éternel, leur Dieu, et rendirent un culte aux Baals et aux Achéras. La colère de l'Éternel s'enflamma contre Israël, et il les vendit entre les mains de Kouchân-Richeatayim, roi de Mésopotamie. Les Israélites furent asservis à Kouchân-Richeatayim pendant huit ans. Les Israélites crièrent à l'Éternel, et l'Éternel suscita aux Israélites un libérateur qui les sauva, Otniel, fils de Qenaz, frère cadet de Caleb. L'Esprit de l'Éternel fut sur lui. Il devint juge sur Israël et il partit pour la guerre. L'Éternel livra entre ses mains Kouchân-Richeatayim, roi de Mésopotamie, et sa main fut puissante contre Kouchân-Richeatayim. Le pays fut tranquille pendant quarante ans. Et Otniel, fils de Qenaz, mourut. Les Israélites firent encore le mal aux yeux de l'Éternel; et l'Éternel fortifia Églôn, roi de Moab, contre Israël, parce qu'ils avaient fait le mal aux yeux de l'Éternel. Églôn réunit à lui les Ammonites et les Amalécites, et il se mit en marche. Il battit Israël qui fut dépossédé de la ville des palmiers. Et les Israélites furent asservis à Églôn, roi de Moab, pendant dix-huit ans. Les Israélites crièrent à l'Éternel, et l'Éternel leur suscita un libérateur, Éhoud, fils de Guéra, Benjaminite, qui ne se servait pas de la main droite. Les Israélites envoyèrent par son intermédiaire un présent à Églôn, roi de Moab. Éhoud se fit une épée à deux tranchants, longue d'une coudée, et il la mit à sa ceinture sous ses vêtements, contre sa hanche droite. Il offrit le présent à Églôn, roi de Moab: or Églôn était un homme très gras. Lorsqu'il eut achevé d'offrir le présent, il renvoya les gens qui l'avaient apporté. Il revint lui-même des carrières près de Guilgal, et il dit: Ô roi! J'ai un message secret pour toi. (Le roi) dit: Silence! Et tous ceux qui étaient auprès de lui sortirent. Éhoud vint donc vers lui alors qu'il était assis dans la chambre haute bien fraîche qui lui était (réservée) à lui seul. Éhoud dit: J'ai une parole de Dieu pour toi. Églôn se leva de son siège. Alors Éhoud avança la main gauche, tira l'épée de son côté droit, et la lui planta dans le ventre. La poignée même entra après la lame, et la graisse se referma autour de la lame; car il ne retira pas du ventre l'épée, qui sortit par derrière. Éhoud sortit par le vestibule, ferma sur lui les portes de la chambre haute et tira le verrou. Quand il fut sorti, les serviteurs (du roi) vinrent regarder et constatèrent que les portes de la chambre haute étaient verrouillées. Ils dirent: Sans doute, il se couvre les pieds dans la chambre fraîche. Ils attendirent très longtemps et comme il n'ouvrait pas les portes de la chambre haute, ils prirent la clé et ouvrirent, et voici que leur seigneur était étendu par terre, mort. Pendant leurs délais, Éhoud s'était échappé; il dépassa les carrières et se sauva vers la Seïra. Dès qu'il fut arrivé, il sonna du cor dans les monts d'Éphraïm. Les Israélites descendirent avec lui de la montagne, et il se mit à leur tête. Il leur dit: Suivez-moi, car l'Éternel a livré entre vos mains les Moabites, vos ennemis. Ils descendirent après lui, s'emparèrent des gués du Jourdain vers Moab et ne laissèrent passer personne. Ils battirent dans ce temps-là environ dix mille hommes de Moab, tous robustes, tous hommes vaillants, et pas un n'échappa. En ce jour, Moab fut humilié sous la main d'Israël. Et le pays fut tranquille pendant quatre-vingts ans. Après lui, il y eut Chamgar, fils d'Anath. Il battit six cents hommes des Philistins avec un aiguillon à bœufs; et lui aussi sauva Israël. Les Israélites firent encore ce qui est mal aux yeux de l'Éternel; Éhoud était mort, et l'Éternel les vendit entre les mains de Yabîn, roi de Canaan, qui régnait à Hatsor. Le chef de son armée était Sisera. Il habitait à Harocheth-Goyim. Les Israélites crièrent à l'Éternel, car Yabîn avait neuf cents chars de fer, et il opprimait avec violence les Israélites depuis vingt ans. Dans ce temps-là, Débora, prophétesse, femme de Lappidoth, était juge en Israël. Elle siégeait sous le palmier de Débora, entre Rama et Béthel, dans les monts d'Éphraïm; et les Israélites montaient vers elle pour le jugement. Elle fit appeler Baraq, fils d'Abinoam, de Qédech-Nephthali, et elle lui dit: Voilà l'ordre qu'a donné l'Éternel, le Dieu d'Israël. Va faire du recrutement sur le mont Thabor, et prends avec toi dix mille hommes des fils de Nephthali et des fils de Zabulon; j'attirerai vers toi, au torrent de Qichôn, Sisera, chef de l'armée de Yabîn, avec ses chars et ses troupes, et je le livrerai entre tes mains. Baraq lui dit: Si tu viens avec moi, j'irai; mais si tu ne viens pas avec moi, je n'irai pas. Elle répondit: J'irai donc avec toi; mais tu n'auras pas de gloire dans la voie où tu t'engages, car l'Éternel vendra Sisera aux mains d'une femme. Puis Débora se leva et se rendit avec Baraq à Qédech. Baraq convoqua Zabulon et Nephthali à Qédech; une dizaine de milliers d'hommes montèrent sur ses pas, et Débora monta aussi avec lui. Héber, le Qénien, s'était séparé des Qéniens, des fils de Hobab, beau-père de Moïse, et il avait dressé sa tente jusqu'au chêne de Tsaannaïm, près de Qédech. On informa Sisera que Baraq, fils d'Abinoam, était monté sur le mont Thabor. Et, depuis Harocheth-Goyim, Sisera rassembla vers le torrent de Qichôn tous ses chars, neuf cents chars de fer, et tout le peuple qui était avec lui. Alors Débora dit à Baraq: Lève-toi, car voici le jour où l'Éternel livre Sisera entre tes mains. L'Éternel se met en campagne devant toi. Et Baraq descendit du mont Thabor, avec dix mille hommes à sa suite. L'Éternel mit Sisera, tous ses chars et tout son camp en déroute devant Baraq, par le tranchant de l'épée. Sisera descendit de son char et s'enfuit à pied. Baraq poursuivit les chars et l'armée jusqu'à Harocheth-Goyim; et toute l'armée de Sisera tomba sous le tranchant de l'épée, sans qu'il en reste un seul homme. Sisera s'enfuit à pied dans la tente de Yaël, femme de Héber, le Qénien; car la paix régnait entre Yabîn, roi de Hatsor, et la famille de Héber, le Qénien. Yaël sortit au-devant de Sisera et lui dit: Retire-toi, mon seigneur, retire-toi chez moi, sois sans crainte. Il se retira chez elle dans la tente, et elle le cacha sous une couverture. Il lui dit: Donne-moi, je te prie, un peu d'eau à boire, j'ai soif. Elle ouvrit l'outre à lait, lui donna à boire et le recouvrit. Il lui dit (encore): Tiens-toi à l'entrée de la tente; si quelqu'un vient te questionner en disant: Y a-t-il ici quelqu'un? Tu répondras: Non. Yaël, femme de Héber, saisit un pieu de la tente, prit en main le marteau, s'approcha de lui doucement et lui planta dans la tempe le pieu, qui pénétra en terre. Il était profondément endormi, accablé de fatigue, et il mourut. Comme Baraq poursuivait Sisera, Yaël sortit à sa rencontre et lui dit: Viens, je te montrerai l'homme que tu cherches. Il entra chez elle et vit que Sisera était tombé mort, le pieu dans la tempe. En ce jour-là Dieu humilia Yabîn, roi de Canaan, devant les Israélites. La main des Israélites s'appesantit de plus en plus sur Yabîn, roi de Canaan, jusqu'à ce qu'ils aient exterminé Yabîn, roi de Canaan. En ce jour-là, Débora chanta avec Baraq, fils d'Abinoam: Quand on laisse flotter sa chevelure en Israël, Quand un peuple se porte volontaire lui-même: Bénissez-en l'Éternel! Rois, écoutez! Princes, prêtez l'oreille! Je chanterai, oui, moi je chanterai à l'Éternel, Je psalmodierai en l'honneur de l'Éternel, le Dieu d'Israël. Ô Éternel! Quand tu sortis de Séir, Quand tu t'avanças depuis la campagne d'Édom, La terre trembla, et les cieux se fondirent, Et les nuées se fondirent en eaux; Les montagnes croulèrent devant l'Éternel, Ce Sinaï devant l'Éternel, le Dieu d'Israël. Au temps de Chamgar, fils d'Anath, Au temps de Yaël, les routes étaient abandonnées, Et ceux qui voyageaient prenaient des chemins détournés. On avait abandonné les villes ouvertes en Israël, On les avait abandonnées, Jusqu'à ce que je me sois levée, moi, Débora, Que je me sois levée comme une mère en Israël. On avait choisi de nouveaux dieux: Alors la guerre était aux portes; Voyait-on un bouclier, une lance Pour quarante milliers en Israël? Mon cœur va aux chefs d'Israël, À ceux du peuple qui se sont portés volontaires. Bénissez l'Éternel! Vous qui montez de blanches ânesses, Vous qui avez pour sièges des tapis, Et vous qui marchez sur la route, réfléchissez! Que de leur voix les porteurs (d'eau) du milieu des abreuvoirs, Célèbrent les bienfaits de l'Éternel, Les bienfaits, car il a mis Israël au large! Alors le peuple de l'Éternel descendit aux portes. Réveille-toi, réveille-toi, Débora! Réveille-toi, réveille-toi, dis un cantique! Lève-toi, Baraq, et emmène tes captifs, fils d'Abinoam! Alors (Dieu) donna, au reste des nobles, la domination sur un peuple, L'Éternel me donna la domination parmi les héros. D'Éphraïm, la racine même est contre Amalec. À ta suite, Benjamin est parmi tes troupes. De Makir, des chefs sont descendus (au combat). Et de Zabulon des recruteurs, avec le bâton du scribe. Les princes d'Issacar furent avec Débora, Issacar est pour Baraq, Il fut envoyé sur ses pas dans la vallée. Près des ruisseaux de Ruben, Grandes furent les résolutions du cœur! Pourquoi es-tu resté entre deux parcs À écouter le bêlement des troupeaux? Aux ruisseaux de Ruben, Grandes furent les délibérations du cœur! Galaad au-delà du Jourdain y est resté! Pourquoi Dan a-t-il élu domicile sur des navires? Aser est assis au bord de la mer, Il est resté sur ses brisants. Zabulon est un peuple qui affronta la mort Et Nephthali de même, Sur les hauteurs du champ (de bataille). Les rois vinrent, ils combattirent, Alors combattirent les rois de Canaan, À Taanak, aux eaux de Meguiddo; Ils n'en tirèrent pas un avantage en argent. Des cieux on combattit, De leur orbite les étoiles combattirent contre Sisera. Le torrent de Qichôn les a balayés, Le torrent des anciens temps, le torrent de Qichôn. Mon âme, foule aux pieds (leur) vigueur! Alors les sabots des chevaux retentirent, À la fuite, à la fuite (précipitée) de leurs guerriers. Maudissez Méroz, dit l'Ange de l'Éternel, Maudissez, maudissez ses habitants, Car ils ne vinrent pas à l'aide de l'Éternel, À l'aide de l'Éternel, parmi les héros. Bénie soit entre les femmes Yaël, Femme de Héber, le Qénien! Bénie soit-elle entre les femmes (qui habitent) sous la tente! Il demanda de l'eau, elle a donné du lait! Dans la coupe d'honneur elle a présenté de la crème. D'une main elle a saisi le pieu, Et de sa droite le marteau des travailleurs; Elle a martelé Sisera, lui a fendu la tête, Fracassé et transpercé la tempe. Aux pieds (de Yaël) il s'est affaissé, Il est tombé, il s'est couché À ses pieds il s'est affaissé, il est tombé; Là où il s'est affaissé, là il est tombé raide mort. Du haut de la fenêtre, à travers le treillis, La mère de Sisera regarde et s'exclame: Pourquoi son char tarde-t-il à venir? Pourquoi ses chars vont-ils si lentement? Les plus sages d'entre ses suivantes lui répondent, Et elle s'adresse à elle-même ces paroles: Ne trouvent-ils pas du butin? Ne le partagent-ils pas? Une fille, deux filles par tête de guerrier, Du butin en vêtements de couleur pour Sisera, Du butin en vêtements de couleur, brodés, Un vêtement de couleur, deux vêtements brodés, Pour le cou du vainqueur. Périssent ainsi tous tes ennemis, Éternel! Ceux qui l'aiment sont comme le soleil, Quand il paraît dans sa force. Le pays fut tranquille pendant quarante ans. Les Israélites firent ce qui est mal aux yeux de l'Éternel; et l'Éternel les livra entre les mains de Madian, pendant sept ans. La main de Madian fut puissante contre Israël. C'est à cause de Madian que les Israélites se firent des tranchées dans les montagnes, des cavernes et des fortifications. Quand Israël avait semé, Madian montait avec Amalec et les bédouins de l'Orient, et ils montaient contre lui. Ils campaient en face de lui, détruisaient les productions du pays jusque vers Gaza et ne laissaient en Israël ni vivres, ni brebis, ni bœuf, ni âne. Quand ils montaient avec leurs troupeaux et leurs tentes, ils arrivaient comme une multitude de sauterelles, et ils étaient innombrables, eux et leurs chameaux, et ils venaient dans le pays pour le ravager. Israël fut très appauvri par Madian, et les Israélites crièrent à l'Éternel. Lorsque les Israélites crièrent à l'Éternel au sujet de Madian, l'Éternel leur envoya un prophète. Il leur dit: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Je vous ai fait monter d'Égypte et je vous ai fait sortir de la maison de servitude. Je vous ai délivrés de la main des Égyptiens et de la main de tous vos oppresseurs; je les ai chassés devant vous et je vous ai donné leur pays. Je vous ai dit: Je suis l'Éternel, votre Dieu: vous ne craindrez pas les dieux des Amoréens dans le pays desquels vous habitez. Mais vous n'avez pas écouté ma voix. Puis vint l'Ange de l'Éternel, et il s'assit sous le térébinthe d'Ophra, qui appartenait à Joas, (du clan) d'Abiézer. Gédéon, son fils, battait du froment au pressoir pour le mettre à l'abri de Madian. L'Ange de l'Éternel lui apparut et lui dit: L'Éternel est avec toi vaillant héros! Gédéon lui dit: Ah! mon seigneur, si l'Éternel est avec nous, pourquoi tout cela nous est-il arrivé? Et où sont tous ses prodiges que nos pères nous racontent, quand ils disent: l'Éternel ne nous a-t-il pas fait monter hors d'Égypte? Maintenant, l'Éternel nous abandonne et nous livre entre les mains de Madian! L'Éternel se tourna vers lui et dit: Va avec cette force que tu as, et tu sauveras Israël de la main de Madian; n'est-ce pas moi qui t'envoie? Il lui répondit: Ah! mon seigneur, avec quoi sauverai-je Israël? Voici que ma parenté est la plus pauvre en Manassé, et je suis le plus petit dans la maison de mon père. L'Éternel lui dit: Mais je serai avec toi et tu battras Madian comme un seul homme. Il lui répondit: Si j'ai obtenu ta faveur, donne-moi un signe que c'est toi qui me parles. Ne t'éloigne pas d'ici, je t'en prie, jusqu'à ce que je revienne auprès de toi, que j'apporte mon offrande et que je la dépose devant toi. Il dit: Je resterai jusqu'à ce que tu reviennes. Gédéon alla préparer un chevreau et fit avec un épha de farine des pains sans levain. Il mit la chair dans une corbeille et le jus dans un pot, les lui apporta sous le térébinthe et les présenta. L'Ange de Dieu lui dit: Prends la chair et les pains sans levain, dépose-les sur ce rocher et répands le jus. Et il fit ainsi. L'Ange de l'Éternel avança l'extrémité du bâton qu'il avait à la main et toucha la chair et les pains sans levain. Alors du rocher monta le feu qui consuma la chair et les pains sans levain. Et l'Ange de l'Éternel disparut à ses yeux. Gédéon vit que c'était l'Ange de l'Éternel. Gédéon dit: Malheur à moi, Seigneur Éternel! car j'ai vu l'Ange de l'Éternel face à face. Et l'Éternel lui dit: Sois en paix et sans crainte, tu ne mourras pas. Gédéon bâtit là un autel à l'Éternel et lui donna pour nom: l'Éternel-Paix; il existe encore aujourd'hui à Ophra d'Abiézer. Dans la même nuit, l'Éternel dit à Gédéon: Prends le jeune taureau de ton père, et un second taureau de sept ans. Démolis l'autel de Baal qui est à ton père, et abats le poteau d'Achéra qui est dessus. Tu bâtiras ensuite et tu disposeras, sur le haut de ce lieu fortifié, un autel à l'Éternel, ton Dieu. Tu prendras le second taureau et tu offriras un holocauste, avec le bois du poteau d'Achéra que tu auras abattu. Gédéon prit dix hommes parmi ses serviteurs et fit ce que l'Éternel avait dit; mais, comme il craignait la maison de son père et les gens de la ville, il ne le fit pas de jour, il le fit de nuit. Lorsque les gens de la ville se furent levés de bon matin, voici que l'autel de Baal était renversé, le poteau d'Achéra placé dessus était abattu, et le second taureau était offert en holocauste sur l'autel qui avait été bâti. Ils se dirent l'un à l'autre: Qui a fait cela? Ils s'informèrent et firent des recherches. On leur dit: C'est Gédéon, fils de Joas, qui a fait cela. Alors les gens de la ville dirent à Joas: Fais sortir ton fils et qu'il meure, car il a renversé l'autel de Baal et abattu le poteau d'Achéra qui était dessus. Joas répondit à tous ceux qui se tenaient près de lui: Est-ce à vous de plaider la cause de Baal? Est-ce vous qui allez le sauver? Quiconque plaidera la cause de Baal mourra avant que le matin vienne. Si Baal est un dieu, qu'il plaide lui-même sa cause, puisqu'on a renversé son autel. En ce jour-là l'on donna (à Gédéon) le nom de Yeroubbaal, en disant: Que Baal plaide contre lui, puisqu'il a renversé son autel. Tout Madian, Amalec, et les bédouins de l'Orient se rassemblèrent, passèrent (le Jourdain) et campèrent dans la vallée de Jizréel. Gédéon fut revêtu de l'Esprit de l'Éternel; il sonna du cor, et (le clan d') Abiézer fut convoqué (pour marcher) à sa suite. Il envoya des messagers dans tout Manassé, qui fut aussi convoqué (pour marcher) à sa suite. Il envoya des messagers dans Aser, dans Zabulon et dans Nephthali qui montèrent à leur rencontre. Gédéon dit à Dieu: Si tu veux sauver Israël par ma main, comme tu l'as dit, voici: je vais mettre une toison de laine sur l'aire; si la rosée vient sur la toison seule et que tout le terrain reste sec, je reconnaîtrai que tu sauveras Israël par ma main, comme tu l'as dit. Il en fut ainsi. Le jour suivant, il se leva de bon matin, pressa la toison, en exprima la rosée, la rosée de la toison, plein une coupe d'eau. Gédéon dit à Dieu: Que ta colère ne s'enflamme pas contre moi, et je ne parlerai plus que cette fois: Je voudrais seulement faire encore une épreuve avec la toison: que la toison seule reste sèche et que la rosée vienne sur tout le terrain. Et Dieu fit ainsi cette nuit-là. La toison seule resta sèche et la rosée vint sur tout le terrain. Yeroubbaal, qui est Gédéon, et tout le peuple qui était avec lui, se levèrent de bon matin et campèrent près de la source de Harod. Le camp de Madian était au nord du sien, depuis la colline de Moré jusque dans la vallée. L'Éternel dit à Gédéon: Le peuple que tu as avec toi est trop nombreux pour que je livre Madian entre ses mains; Israël pourrait en tirer gloire contre moi et dire: C'est ma main qui m'a sauvé. Publie donc ceci aux oreilles du peuple: Que celui qui est craintif et tremblant s'en retourne directement de la montagne de Galaad. Vingt-deux mille hommes parmi le peuple s'en retournèrent, et il en resta dix mille. L'Éternel dit à Gédéon: Le peuple est encore trop nombreux. Fais-les descendre vers l'eau, et là je t'en ferai le triage; celui dont je te dirai: Que celui-ci aille avec toi, ira avec toi; et tout homme dont je te dirai: Que celui-ci n'aille pas avec toi, n'ira pas avec toi. Il fit descendre le peuple vers l'eau, et l'Éternel dit à Gédéon: Tous ceux qui laperont l'eau avec la langue comme lape le chien, place-les à part de tous ceux qui se mettront à genoux pour boire. Ceux qui lapèrent l'eau en la portant à la bouche avec leur main furent au nombre de trois cents hommes, et tout le reste du peuple se mit à genoux pour boire l'eau. L'Éternel dit à Gédéon: C'est par les trois cents hommes qui ont lapé, que je vous sauverai et que je livrerai Madian entre tes mains. Que tout le (reste du) peuple s'en aille chacun chez soi. Ils prirent les provisions et les cors que le peuple avait dans les mains. Puis (Gédéon) renvoya tous les hommes d'Israël chacun dans sa tente et retint les trois cents hommes. Le camp de Madian était au-dessous de lui dans la vallée. L'Éternel dit à Gédéon pendant cette nuit-là: Lève-toi, descends au camp, car je l'ai livré entre tes mains. Si tu crains de descendre, descends vers le camp avec Poura, ton serviteur. Tu écouteras ce qu'ils diront et, après cela, tes mains seront fortifiées: descends donc au camp. Il descendit avec Poura, son serviteur, jusqu'aux avant-postes du camp. Madian, Amalec et tous les bédouins de l'Orient s'étaient abattus sur la vallée comme une multitude de sauterelles, et leurs chameaux étaient innombrables comme le sable qui est sur le bord de la mer. Gédéon arriva; et voici qu'un homme racontait un rêve à son camarade. Il disait: J'ai fait un rêve; et voici qu'un pain d'orge grillé roulait dans le camp de Madian; il est venu jusqu'à la tente, l'a heurtée et elle est tombée; il l'a retournée sens dessus dessous et elle a été renversée. Son camarade répondit: Ce n'est rien d'autre que l'épée de Gédéon, fils de Joas, homme d'Israël; Dieu a livré entre ses mains Madian et tout le camp. Lorsque Gédéon eut entendu le récit du rêve et son explication, il se prosterna, revint au camp d'Israël et dit: Levez-vous, car l'Éternel a livré entre vos mains le camp de Madian. Il divisa en trois colonnes les trois cents hommes et leur remit à tous des cors et des cruches vides, avec des torches dans les cruches. Il leur dit: Vous me regarderez et vous ferez comme moi. Dès que j'arriverai aux abords du camp, vous ferez ce que je ferai; et quand je sonnerai du cor, moi et tous ceux qui seront avec moi, vous sonnerez aussi du cor tout autour du camp et vous direz: Pour l'Éternel et pour Gédéon! Gédéon et les cent hommes qui étaient avec lui arrivèrent aux abords du camp au commencement de la veille du milieu, comme on venait de relever les gardes. Ils sonnèrent du cor et brisèrent les cruches qu'ils avaient à la main. Les trois colonnes sonnèrent du cor et brisèrent les cruches; ils saisirent de la main gauche les torches, et de la main droite les cors pour en sonner et ils s'écrièrent: Épée pour l'Éternel et pour Gédéon! Ils restèrent chacun à sa place autour du camp, et tous les hommes du camp se mirent à courir, à pousser des cris et à prendre la fuite. Les trois cents hommes sonnèrent donc du cor et, dans tout le camp, l'Éternel tourna l'épée des uns contre les autres. Les hommes du camp s'enfuirent jusqu'à Beth-Chitta vers Tseréra, jusqu'au bord d'Abel-Mehola près de Tabbath. Les hommes d'Israël se groupèrent, ceux de Nephthali, d'Aser et de tout Manassé, et ils poursuivirent Madian. Gédéon envoya des messagers dans tous les monts d'Éphraïm pour dire: Descendez à la rencontre de Madian et emparez-vous avant eux des (points) d'eau jusqu'à Beth-Bara ainsi que du Jourdain. Tous les hommes d'Éphraïm se groupèrent et ils s'emparèrent des (points) d'eau jusqu'à Beth-Bara et du Jourdain. Ils s'emparèrent de deux princes de Madian, Oreb et Zeeb, ils tuèrent Oreb au rocher d'Oreb, et ils tuèrent Zeeb au pressoir de Zeeb. Ils poursuivirent Madian et apportèrent les têtes d'Oreb et de Zeeb à Gédéon de l'autre côté du Jourdain. Les hommes d'Éphraïm lui dirent: Que signifie cette manière d'agir envers nous? Pourquoi ne pas nous avoir appelés, quand tu es allé combattre Madian? Et ils eurent avec lui une violente querelle. Il leur répondit: Qu'ai-je fait maintenant en comparaison de vous? Le grappillage d'Éphraïm ne vaut-il pas mieux que la vendange d'Abiézer? C'est entre vos mains que Dieu a livré les chefs de Madian, Oreb et Zeeb. Qu'ai-je donc pu faire en comparaison de vous? Lorsqu'il eut ainsi parlé, leur colère contre lui s'apaisa. Gédéon arriva au Jourdain et il le passa, lui et les trois cents hommes qui étaient avec lui, fatigués, mais poursuivant (toujours). Il dit aux gens de Soukkoth: Donnez, je vous prie, des boules de pain au peuple qui m'accompagne, car ils sont fatigués, et je suis à la poursuite de Zébah et de Tsalmounna, rois de Madian. Les chefs de Soukkoth répondirent: La main de Zébah et de Tsalmounna est-elle déjà en ton pouvoir pour que nous donnions du pain à ton armée? Et Gédéon dit: Eh bien! Lorsque l'Éternel aura livré entre mes mains Zébah et Tsalmounna, je vous châtierai avec des chardons du désert et avec des épines. De là il monta à Penouél et fit aux gens de Penouél la même demande. Les gens de Penouél lui répondirent comme avaient répondu les gens de Soukkoth. Il dit aussi aux gens de Penouél: Quand je reviendrai en paix, je renverserai cette tour. Zébah et Tsalmounna étaient à Qarqor et leur armée avec eux, environ quinze mille hommes. Tous ceux qui étaient restés de l'armée entière des bédouins de l'Orient, cent-vingt mille hommes tirant l'épée, étaient tombés. Gédéon monta par le chemin de ceux qui habitent sous les tentes, à l'est de Nobah et de Yogbeha, et il battit le camp qui se croyait en sûreté. Zébah et Tsalmounna prirent la fuite; Gédéon les poursuivit, il s'empara des deux rois de Madian, Zébah et Tsalmounna, et mit en déroute toute l'armée. Gédéon, fils de Joas, revint de la bataille par la montée de Hérès. Il saisit d'entre les gens de Soukkoth un jeune homme qu'il interrogea et qui lui mit par écrit les noms des chefs et des anciens de Soukkoth, soixante-dix-sept hommes. Puis il vint auprès des gens de Soukkoth et dit: Voici Zébah et Tsalmounna, au sujet desquels vous m'avez insulté, en disant: la main de Zébah et de Tsalmounna est-elle déjà en ton pouvoir, pour que nous donnions du pain à tes hommes fatigués? Alors, il prit les anciens de la ville, puis des chardons du désert et des épines dont il punit les gens de Soukkoth. Il renversa aussi la tour de Penouél et tua les gens de la ville. Il dit à Zébah et à Tsalmounna: Comment étaient les hommes que vous avez tués au Thabor? Ils répondirent: Ils étaient comme toi, chacun avait l'air d'un fils de roi. Il dit: C'étaient mes frères, fils de ma mère. L'Éternel est vivant! Si vous les aviez laissés vivre, je ne vous tuerais pas. Et il dit à Yéter, son premier-né: Lève-toi, tue-les! Mais le jeune homme ne tira pas son épée, parce qu'il avait peur, car il n'était encore qu'un jeune homme. Zébah et Tsalmounna dirent: Lève-toi toi-même et frappe nous! car tel est l'homme, telle est sa force. Et Gédéon se leva et tua Zébah et Tsalmounna. Il prit ensuite les croissants qui étaient aux cous de leurs chameaux. Les hommes d'Israël dirent à Gédéon: Domine sur nous, toi, puis ton fils, puis le fils de ton fils, car tu nous as sauvés de la main de Madian. Gédéon leur dit: Je ne dominerai pas sur vous, ni mon fils non plus; c'est l'Éternel qui dominera sur vous. Gédéon leur dit: J'ai une demande à vous faire: donnez-moi chacun un anneau de votre butin – (Les ennemis) avaient en effet des anneaux d'or, car ils étaient Ismaélites. Ils dirent: Nous les donnerons volontiers. Et ils étendirent un manteau, sur lequel chacun jeta un anneau de son butin. Le poids des anneaux d'or que demanda Gédéon fut de mille sept cents sicles d'or, sans compter les croissants, les pendants d'oreilles et les vêtements de pourpre que portaient les rois de Madian, et sans compter les colliers qui étaient aux cous de leurs chameaux. Gédéon en fit un éphod et le plaça dans sa ville, à Ophra, où il devint l'objet des prostitutions de tout Israël; et il fut un piège pour Gédéon et pour sa maison. Madian fut humilié devant les Israélites et ne releva plus la tête. Le pays fut tranquille pendant quarante ans durant la vie de Gédéon. Yeroubbaal, fils de Joas, s'en retourna et demeura dans sa maison. Gédéon eut soixante-dix fils, issus de lui, car il avait beaucoup de femmes. Sa concubine, qui était à Sichem, lui enfanta aussi un fils auquel il donna le nom d'Abimélek. Gédéon, fils de Joas, mourut après une heureuse vieillesse; il fut enseveli dans la tombe de Joas, son père, à Ophra (qui appartenait au clan) d'Abiézer. Lorsque Gédéon fut mort, les Israélites recommencèrent à se prostituer aux Baals et ils prirent Baal -Berith pour leur dieu. Les Israélites ne se souvinrent pas de l'Éternel, leur Dieu, lui qui les avait délivrés de la main de tous les ennemis qui les entouraient. Et ils n'usèrent pas de loyauté envers la maison de Yeroubbaal, de Gédéon, après tout le bien qu'il avait fait à Israël. Abimélek, fils de Yeroubbaal, se rendit à Sichem vers les frères de sa mère, et voici comment il leur parla, ainsi qu'à tout le clan familial de sa mère: Dites, je vous prie, à tous les notables de Sichem: Vaut-il mieux pour vous que soixante-dix hommes, tous les fils de Yeroubbaal, dominent sur vous, ou qu'un seul homme domine sur vous? Et souvenez-vous que je suis de vos os et de votre chair. Les frères de sa mère répétèrent pour lui toutes ces paroles à tous les notables de Sichem et leur cœur inclina en faveur d'Abimélek, car ils (se) disaient: C'est notre frère. Ils lui donnèrent soixante-dix (sicles) d'argent du temple de Baal-Berith. Avec eux, Abimélek embaucha des hommes de rien et des aventuriers, qui le suivirent. Il vint dans la maison de son père à Ophra et tua ses frères, fils de Yeroubbaal – soixante-dix hommes – sur une même pierre. Il ne resta que Yotam, le plus jeune fils de Yeroubbaal, car il s'était caché. Tous les notables de Sichem et toute la maison de Millo se rassemblèrent et allèrent introniser Abimélek comme roi, près du chêne de la (pierre) dressée à Sichem. Yotam en fut informé. Il alla se placer sur le sommet du mont Garizim, et voici ce qu'il leur cria à haute voix: Écoutez-moi, notables de Sichem, Et que Dieu vous écoute! Les arbres partirent Pour aller oindre un roi à leur tête. Ils dirent à l'olivier: Règne sur nous. Mais l'olivier leur répondit: Renoncerais-je à mon huile Par laquelle, grâce à moi, on honore Dieu et les hommes, Pour aller me balancer au-dessus des arbres? Et les arbres dirent au figuier: Viens, toi, règne sur nous. Mais le figuier leur répondit: Renoncerais-je à ma douceur Et à mon excellent fruit, Pour aller me balancer au-dessus des arbres? Et les arbres dirent à la vigne: Viens, toi, règne sur nous. Mais la vigne leur répondit: Renoncerais-je à mon vin Qui réjouit Dieu et les hommes, Pour aller me balancer au-dessus des arbres? Alors tous les arbres dirent au buisson d'épines: Viens, toi, règne sur nous. Et le buisson d'épines répondit aux arbres: Si c'est de bonne foi que vous voulez me donner l'onction Comme roi sur vous, Venez, réfugiez-vous sous mon ombrage; Sinon, un feu sortira du buisson d'épines Et dévorera les cèdres du Liban. Maintenant, est-ce de bonne foi et avec intégrité que vous avez agi en proclamant roi Abimélek? Avez-vous usé de bonté envers Yeroubbaal et sa maison? L'avez-vous traité selon la valeur de ses actes? Car mon père a combattu pour vous, il a exposé sa vie au front, et il vous a délivrés de la main de Madian; et vous, vous vous êtes levés contre la maison de mon père aujourd'hui, vous avez tué ses fils – soixante-dix hommes – sur une même pierre, et vous avez proclamé roi sur les notables de Sichem Abimélek, fils de sa servante, parce qu'il est votre frère. Si c'est de bonne foi et avec intégrité qu'en ce jour vous avez agi envers Yeroubbaal et sa maison, qu'Abimélek fasse votre joie, et que vous fassiez aussi la sienne! Sinon, qu'un feu sorte d'Abimélek et dévore les notables de Sichem et de la maison de Millo et qu'un feu sorte des notables de Sichem et de la maison de Millo et dévore Abimélek! Yotam se retira et prit la fuite; il s'en alla à Beér où il demeura loin d'Abimélek, son frère. Abimélek fut prince pendant trois ans sur Israël. Alors Dieu envoya un esprit de discorde entre Abimélek et les notables de Sichem, et les notables de Sichem trahirent Abimélek, en retour de la violence (commise sur) les soixante-dix fils de Yeroubbaal et afin que leur sang retombe sur Abimélek, leur frère, qui les avait tués, et sur les notables de Sichem qui l'avaient aidé à tuer ses frères. Les notables de Sichem placèrent en embuscade contre lui, sur les sommets des montagnes, des gens qui dépouillaient tous ceux qui passaient près d'eux sur le chemin. Mais cela fut rapporté à Abimélek. Gaal, fils de Ébed, vint avec ses frères et ils passèrent à Sichem. Les notables de Sichem eurent confiance en lui. Ils sortirent dans la campagne, vendangèrent leurs vignes, foulèrent (les raisins), et se livrèrent à des réjouissances; ils entrèrent dans la maison de leur dieu, ils mangèrent et burent, et ils maudirent Abimélek. Et Gaal, fils de Ébed, disait: Qui est Abimélek, et qui est Sichem, pour que nous servions Abimélek? N'est-il pas fils de Yeroubbaal, et Zeboul n'est-il pas son commissaire? Servez les hommes de Hamor, père de Sichem; mais nous, pourquoi servirions-nous (Abimélek)? Qui me mettra ce peuple bien en main? J'écarterais Abimélek. Et il faisait dire à Abimélek: Renforce ton armée, mets-toi en campagne! Zeboul, gouverneur de la ville, apprit ce que disait Gaal, fils de Ébed, et sa colère s'enflamma. Il envoya secrètement des messagers à Abimélek, pour lui dire: Voici que Gaal, fils de Ébed, et ses frères sont venus à Sichem et qu'ils soulèvent la ville contre toi. Maintenant donc lève-toi de nuit, toi et le peuple qui est avec toi, et mets-toi en embuscade dans la campagne. Le matin, au lever du soleil, tu te lèveras et tu fondras sur la ville. Et lorsque Gaal et le peuple qui est avec lui sortiront contre toi, tu lui feras ce que tes forces permettront. Abimélek et tout le peuple qui était avec lui se levèrent de nuit et se mirent en embuscade près de Sichem en quatre colonnes. Gaal, fils de Ébed, sortit et se tint à l'entrée de la porte de la ville. Abimélek et tout le peuple qui était avec lui surgirent alors de l'embuscade. Gaal aperçut le peuple et dit à Zeboul: Voici un peuple qui descend du sommet des montagnes. Zeboul lui répondit: C'est l'ombre des montagnes que tu prends pour des hommes. Gaal, reprenant la parole, dit: C'est bien un peuple qui descend du centre du pays, et une troupe arrive par le chemin du Chêne des Devins. Zeboul lui répondit: Où sont donc tes beaux discours, toi qui disais: Qui est Abimélek, pour que nous le servions? N'est-ce pas là le peuple que tu méprisais? Marche maintenant, livre-lui bataille! Gaal s'avança à la tête des notables de Sichem et livra bataille à Abimélek. Poursuivi par Abimélek, il s'enfuit devant lui, et un grand nombre de blessés à mort tombèrent jusqu'à l'entrée de la porte. Abimélek s'arrêta à Arouma. Et Zeboul chassa Gaal et ses frères, qui ne purent rester à Sichem. Le lendemain, le peuple sortit dans la campagne. Abimélek, qui en fut informé, prit sa troupe, la partagea en trois colonnes et se mit en embuscade dans la campagne. Ayant vu que le peuple sortait de la ville, il se leva contre eux et les battit. Abimélek et les colonnes qui étaient avec lui se déployèrent et se placèrent à l'entrée de la porte de la ville; deux de ces colonnes fondirent sur tous ceux qui étaient dans la campagne et les battirent. Abimélek attaqua la ville pendant toute la journée; il s'empara de la ville et tua le peuple qui s'y trouvait. Puis il renversa la ville et y sema du sel. À cette nouvelle, tous les notables de la citadelle de Sichem se rendirent dans les caves de la maison du dieu Berith. On avertit Abimélek que tous les notables de la citadelle de Sichem s'étaient assemblés. Alors Abimélek monta sur la montagne de Tsalmôn, lui et tout le peuple qui était avec lui. Abimélek prit en main une hache, coupa une branche d'arbre, l'enleva et la mit sur son épaule. Ensuite il dit au peuple qui était avec lui: Vous avez vu ce que j'ai fait, hâtez-vous de faire comme moi. Et tout le peuple coupa chacun une branche, et ils suivirent Abimélek; ils placèrent les branches contre la cave; ils incendièrent la cave avec ceux qui s'y trouvaient. Ainsi périrent tous les gens de la citadelle de Sichem, au nombre d'environ mille, hommes et femmes. Abimélek marcha contre Tébets. Il assiégea Tébets et s'en empara. Il y avait au milieu de la ville une forte citadelle, où se réfugièrent tous les hommes et les femmes, ainsi que tous les notables de la ville; ils s'enfermèrent et montèrent sur le toit de la citadelle. Abimélek parvint jusqu'à la citadelle; il l'attaqua et s'approcha de la porte pour y mettre le feu. Alors une femme lança sur la tête d'Abimélek un morceau de meule de moulin et lui fracassa le crâne. Aussitôt il appela le jeune homme qui portait ses armes et lui dit: Tire ton épée et donne-moi la mort, de peur qu'on ne dise de moi: C'est une femme qui l'a tué. Le jeune homme le perça, et il mourut. Quand les hommes d'Israël virent qu'Abimélek était mort, ils s'en allèrent chacun chez soi. Ainsi Dieu fit retomber sur Abimélek le mal qu'il avait fait à son père en tuant ses soixante-dix frères, et Dieu fit retomber sur la tête des gens de Sichem tout le mal (qu'ils avaient fait). Ainsi s'accomplit sur eux la malédiction de Yotam, fils de Yeroubbaal. Après Abimélek, Tola, fils de Poua, fils de Dodo homme d'Issacar, se leva pour sauver Israël; il habitait à Chamir, dans les monts d'Éphraïm. Il fut juge en Israël pendant vingt-trois ans; puis il mourut et fut enseveli à Chamir. Après lui, se leva Yaïr, le Galaadite, qui fut juge en Israël pendant vingt-deux ans. Il avait trente fils, qui montaient sur trente ânons et qui possédaient trente villes, appelées encore aujourd'hui bourgs de Yaïr, et situées dans le pays de Galaad. Et Yaïr mourut et fut enseveli à Qamôn. Les Israélites firent encore ce qui est mal aux yeux de l'Éternel: ils rendirent un culte aux Baals et aux Astartés, les dieux de Syrie, les dieux de Sidon, les dieux de Moab, les dieux des Ammonites et les dieux des Philistins. Ils abandonnèrent l'Éternel et ne le servirent plus. La colère de l'Éternel s'enflamma contre Israël, et il les vendit entre les mains des Philistins et entre les mains des Ammonites. Ils malmenèrent et maltraitèrent les Israélites cette année-là, et pendant dix-huit ans tous les Israélites qui étaient en Transjordanie dans le pays des Amoréens en Galaad. Les Ammonites passèrent le Jourdain pour combattre aussi contre Juda, contre Benjamin et contre la maison d'Éphraïm. Et Israël fut dans une grande détresse. Les Israélites crièrent à l'Éternel, en disant: Nous avons péché contre toi, car nous avons abandonné notre Dieu et nous avons rendu un culte aux Baals. L'Éternel dit aux Israélites: Des Égyptiens, des Amoréens, des Ammonites, des Philistins, des Sidoniens, Amalec et Maôn vous ont opprimés, et lorsque vous avez crié vers moi, ne vous ai-je pas sauvés de leurs mains? Mais vous, vous m'avez abandonné et vous avez rendu un culte à d'autres dieux. C'est pourquoi je ne vous sauverai plus. Allez! criez vers les dieux que vous avez choisis; qu'ils vous sauvent au temps de votre détresse! Les Israélites dirent à l'Éternel: Nous avons péché; traite-nous comme il te plaira. Seulement, daigne nous délivrer aujourd'hui! Et ils ôtèrent les dieux étrangers du milieu d'eux et servirent l'Éternel qui fut touché des maux d'Israël. Les Ammonites se groupèrent et campèrent en Galaad, et les Israélites se rassemblèrent et campèrent à Mitspa. Le peuple, les princes de Galaad, se dirent les uns aux autres: Quel est l'homme qui commencera l'attaque contre les Ammonites? Il sera chef de tous les habitants de Galaad. Jephté, le Galaadite, était un vaillant guerrier. Il était fils d'une femme prostituée; et c'est Galaad qui avait engendré Jephté. La femme de Galaad lui enfanta des fils. Les fils de cette femme, devenus grands, chassèrent Jephté et lui dirent: Tu n'hériteras pas dans la maison de notre père, car tu es le fils d'une autre femme. Et Jephté prit la fuite loin de ses frères et habita dans le pays de Tob. Des hommes de rien se rassemblèrent auprès de Jephté; ils faisaient campagne avec lui. Quelque temps après, les Ammonites firent la guerre à Israël. Et comme les Ammonites faisaient la guerre à Israël, les anciens de Galaad allèrent chercher Jephté au pays de Tob. Ils dirent à Jephté: Viens, tu seras notre capitaine, et nous combattrons les Ammonites. Jephté répondit aux anciens de Galaad: N'avez-vous pas eu de la haine pour moi et ne m'avez-vous pas chassé de la maison de mon père? Pourquoi venez-vous à moi maintenant que vous êtes dans la détresse? Les anciens de Galaad dirent à Jephté: C'est bien pour cela que nous revenons vers toi maintenant, afin que tu marches avec nous, que tu combattes les Ammonites et que tu sois notre chef, celui de tous les habitants de Galaad. Jephté répondit aux anciens de Galaad: Si vous me ramenez pour combattre les Ammonites, et que l'Éternel les livre devant moi, c'est bien moi qui serai votre chef. Les anciens de Galaad dirent à Jephté: l'Éternel nous entendra les uns et les autres si nous n'agissons pas selon ta parole. Et Jephté partit avec les anciens de Galaad. Le peuple le mit à sa tête comme chef et capitaine, et Jephté répéta devant l'Éternel, à Mitspa, toutes les paroles (qu'il avait prononcées ). Jephté envoya des messagers au roi des Ammonites pour lui dire: Que veux-tu de moi pour venir contre moi faire la guerre à mon pays? Le roi des Ammonites répondit aux messagers de Jephté: C'est qu'Israël, quand il est monté d'Égypte, a pris mon pays, depuis l'Arnon jusqu'au Yabboq et au Jourdain. Rends-le maintenant pacifiquement. Jephté envoya de nouveau des messagers au roi des Ammonites, pour lui dire: Ainsi parle Jephté: Israël n'a pas pris le pays de Moab, ni le pays des Ammonites. En effet, lorsqu'Israël est monté d'Égypte, il a marché dans le désert jusqu'à la mer des Joncs et il est arrivé à Qadech. Alors Israël envoya des messagers au roi d'Édom, pour lui dire: Laisse-moi passer par ton pays. Mais le roi d'Édom ne voulut rien entendre. Il (en) envoya aussi au roi de Moab, qui refusa. Et Israël resta à Qadech. Puis il marcha par le désert, tourna le pays d'Édom et le pays de Moab, et vint par l'orient du pays de Moab; ils campèrent au-delà de l'Arnon, sans entrer sur le territoire de Moab, car l'Arnon est la frontière de Moab. Israël envoya des messagers à Sihôn, roi des Amoréens, roi de Hechbôn, et Israël lui dit: Laisse-nous passer par ton pays jusqu'à l'endroit où nous allons. Mais Sihôn n'eut pas assez confiance en Israël pour le laisser passer sur son territoire; Sihôn rassembla tout son peuple, campa à Yahats et combattit Israël. L'Éternel, le Dieu d'Israël, livra Sihôn et tout son peuple entre les mains d'Israël qui les battit. Israël prit possession de tout le pays des Amoréens établis dans ce pays. Ils prirent possession de tout le territoire des Amoréens, depuis l'Arnon jusqu'au Yabboq, et depuis le désert jusqu'au Jourdain. Et maintenant que l'Éternel, le Dieu d'Israël, a dépossédé les Amoréens devant son peuple d'Israël, à ton tour le déposséderais-tu? Ce que ton dieu Kemoch te donne à posséder, ne le posséderais-tu pas? Et tout ce que l'Éternel, notre Dieu, a mis en notre possession devant nous, nous ne le posséderions pas! Vaux-tu donc mieux que Balaq, fils de Tsippor, roi de Moab? A-t-il pu contester avec Israël, ou a-t-il pu lui faire la guerre? Voilà trois cents ans qu'Israël habite à Hechbôn et ses dépendances, à Aroër et ses dépendances, et dans toutes les villes qui sont sur les bords de l'Arnon: pourquoi ne les avez-vous pas libérées pendant ce temps-là? Ce n'est pas moi qui ai péché contre toi, c'est toi qui agis mal avec moi en me faisant la guerre. Que l'Éternel, le juge, soit aujourd'hui juge entre les Israélites et les Ammonites! Le roi des Ammonites n'écouta pas les paroles que Jephté lui fit dire. L'Esprit de l'Éternel fut sur Jephté qui traversa Galaad et Manassé; il passa à Mitspa de Galaad; et de Mitspa de Galaad, il passa (jusque chez) les Ammonites. Jephté fit un vœu à l'Éternel et dit: Si tu livres totalement entre mes mains les Ammonites, quiconque sortira des portes de ma maison à ma rencontre, à mon heureux retour de chez les Ammonites, sera (consacré) à l'Éternel, et je l'offrirai en holocauste. Jephté passa chez les Ammonites pour les combattre, et l'Éternel les livra entre ses mains. Il les battit durement, depuis Aroër jusque vers Minnith – vingt villes – et jusqu'à Abel-Qeramim. Et les Ammonites furent humiliés devant les Israélites. Jephté revint dans sa maison à Mitspa. Et voici que sa fille sortit à sa rencontre avec des tambourins et des danses. C'était son unique enfant; à part cela, il n'avait ni fils ni fille. Dès qu'il la vit, il déchira ses vêtements et dit: Ah! ma fille! tu m'accables, tu es au nombre de ceux qui m'affligent! J'ai trop ouvert la bouche devant l'Éternel, et je ne puis revenir (en arrière). Elle lui dit: Mon père, tu as trop ouvert la bouche devant l'Éternel, agis envers moi selon ce qui est sorti de ta bouche, maintenant que l'Éternel t'a vengé de tes ennemis, les Ammonites. Et elle dit à son père: Que ceci me soit accordé: Laisse-moi un délai de deux mois! Je m'en irai, j'irai dans les montagnes et je pleurerai sur ma virginité avec mes amies. Il répondit: Va! Et il la congédia pour deux mois. Elle s'en alla avec ses amies et elle pleura sa virginité sur les montagnes. Au bout des deux mois, elle revint vers son père, et il accomplit sur elle le vœu qu'il avait fait. Elle n'avait pas connu d'homme. Dès lors s'établit en Israël cette règle: chaque année les filles d'Israël s'en vont célébrer la fille de Jephté, le Galaadite, quatre jours par an. Les hommes d'Éphraïm se groupèrent, partirent pour le nord et dirent à Jephté: Pourquoi es-tu passé pour aller combattre les Ammonites, sans nous avoir appelés à marcher avec toi? Nous voulons incendier ta maison et te brûler avec elle. Jephté leur répondit: J'ai été en grand conflit, moi et mon peuple, avec les Ammonites; et quand je vous ai convoqués, vous ne m'avez pas sauvé de leurs mains. Voyant que tu ne venais point me sauver, j'ai exposé ma vie, et j'ai marché contre les Ammonites. L'Éternel les a livrés entre mes mains. Pourquoi donc aujourd'hui montez-vous contre moi pour me faire la guerre? Jephté rassembla tous les hommes de Galaad et livra bataille à Éphraïm. Les hommes de Galaad battirent Éphraïm qui disait: Vous êtes des fugitifs d'Éphraïm, vous autres de Galaad au milieu d'Éphraïm, au milieu de Manassé! Galaad s'empara des gués du Jourdain du côté d'Éphraïm. Et quand l'un des fugitifs d'Éphraïm disait: Je voudrais passer! Les hommes de Galaad lui demandaient: Es-tu Éphraïmite? Il répondait: Non. Ils lui disaient alors: Hé bien, dis: Chibboleth. Et il disait: Sibboleth, car il ne pouvait pas bien prononcer. Sur quoi (les hommes de Galaad) le saisissaient et l'égorgeaient près des gués du Jourdain. Il périt en ce temps-là quarante-deux mille hommes d'Éphraïm. Jephté fut juge en Israël pendant six ans; puis Jephté, le Galaadite, mourut et fut enseveli au milieu des villes de Galaad. Après lui, Ibtsân de Bethléhem fut juge en Israël. Il eut trente fils et trente filles qu'il maria au dehors, et il fit venir pour ses fils trente filles du dehors. Il fut juge en Israël pendant sept ans; puis Ibtsân mourut et fut enseveli à Bethléhem. Après lui, Élôn de Zabulon fut juge en Israël. Il fut juge en Israël pendant dix ans; puis Élôn de Zabulon mourut et fut enseveli à Ayalôn, dans le pays de Zabulon. Après lui, Abdôn, fils de Hillel, le Piratonite, fut juge en Israël. Il eut quarante fils et trente petits-fils qui montaient sur soixante-dix ânons. Il fut juge en Israël pendant huit ans; puis Abdôn, fils de Hillel, le Piratonite, mourut et fut enseveli à Piratôn, dans le pays d'Éphraïm, sur la montagne des Amalécites. Les Israélites firent encore ce qui est mal aux yeux de l'Éternel; et l'Éternel les livra entre les mains des Philistins pendant quarante ans. Il y avait un homme de Tsorea, de la famille des Danites, et qui s'appelait Manoah. Sa femme était stérile, elle n'avait pas enfanté. L'Ange de l'Éternel apparut à la femme et lui dit: Voici que tu es stérile, tu n'as pas enfanté; tu deviendras enceinte et tu enfanteras un fils. Maintenant prends bien garde, ne bois ni vin ni liqueur et ne mange rien d'impur. Car tu vas devenir enceinte et tu enfanteras un fils. Le rasoir ne passera pas sur sa tête parce que cet enfant sera naziréen de Dieu dès le ventre (de sa mère ) et ce sera lui qui commencera à sauver Israël de la main des Philistins. La femme alla dire à son mari: Un homme de Dieu est venu vers moi, il avait l'aspect d'un ange de Dieu, c'était vraiment effrayant. Je ne lui ai pas demandé d'où il était et il ne m'a pas fait connaître son nom. Mais il m'a dit: Voici que tu vas devenir enceinte; tu enfanteras un fils; et maintenant ne bois ni vin ni liqueur et ne mange rien d'impur, parce que cet enfant sera naziréen de Dieu dès le ventre (de sa mère) jusqu'au jour de sa mort. Manoah pria l'Éternel en ces termes: Ah! Seigneur, que l'homme de Dieu que tu as envoyé vienne encore vers nous et qu'il nous enseigne ce que nous devons faire pour l'enfant qui naîtra! Dieu entendit la voix de Manoah, et l'Ange de Dieu vint encore vers la femme. Elle était assise dans un champ, et Manoah, son mari, n'était pas avec elle. Elle courut promptement l'annoncer à son mari; elle lui dit: Voici que l'homme qui était venu l'autre jour vers moi m'est apparu. Manoah se leva, suivit sa femme, alla vers l'homme et lui dit: Est-ce toi qui a parlé à cette femme? Il répondit: C'est moi. Manoah dit: Maintenant, quand ta parole s'accomplira, quelles seront la règle et la conduite à tenir à l'égard de l'enfant? L'Ange de l'Éternel répondit à Manoah: La femme s'abstiendra de tout ce que je lui ai dit. Elle ne mangera d'aucun produit de la vigne, elle ne boira ni vin ni liqueur et ne mangera rien d'impur; elle observera tout ce que je lui ai prescrit. Manoah dit à l'Ange de l'Éternel: Permets-nous de te retenir et de t'apprêter un chevreau. L'Ange de l'Éternel répondit à Manoah: Quand tu me retiendrais, je ne mangerais pas de ta nourriture, mais si tu veux faire un holocauste à l'Éternel, fais-le! Manoah ne savait pas que c'était l'Ange de l'Éternel. Alors Manoah dit à l'Ange de l'Éternel: Quel est ton nom, afin que nous te rendions gloire, quand ta parole s'accomplira? L'Ange de l'Éternel lui répondit: Pourquoi demandes-tu mon nom? C'est un mystère. Manoah prit le chevreau et l'offrande, il fit un holocauste à l'Éternel sur le rocher. Il se produisit un fait mystérieux pendant que Manoah et sa femme regardaient: comme la flamme montait de dessus l'autel vers le ciel, l'Ange de l'Éternel monta dans la flamme de l'autel. À cette vue, Manoah et sa femme tombèrent la face contre terre. L'Ange de l'Éternel cessa d'être visible pour Manoah et sa femme. Alors Manoah reconnut que c'était l'Ange de l'Éternel, et Manoah dit à sa femme: Nous allons certainement mourir, car nous avons vu Dieu. Sa femme lui répondit: Si l'Éternel avait voulu nous faire mourir, il n'aurait pas pris de nos mains l'holocauste et l'offrande, il ne nous aurait pas fait voir tout cela et il ne nous aurait pas maintenant fait entendre pareilles choses. La femme enfanta un fils et lui donna le nom de Samson. L'enfant grandit, et l'Éternel le bénit. Et l'Esprit de l'Éternel commença à l'agiter. L'Esprit saisit Samson à Mahané-Dan, entre Tsorea et Échtaol. Samson descendit à Timna et il y vit une femme parmi les filles des Philistins. Lorsqu'il fut remonté, il le déclara à son père et à sa mère et dit: J'ai vu à Timna une femme parmi les filles des Philistins; prenez-la maintenant pour ma femme. Son père et sa mère lui dirent: N'y a-t-il point de femme parmi les filles de tes frères et dans tout notre peuple, que tu ailles prendre une femme chez les Philistins, ces incirconcis? Et Samson dit à son père: Prends-la pour moi, car c'est elle qui me convient. Son père et sa mère ne reconnaissaient pas que cela venait de l'Éternel: car Samson cherchait une occasion (de dispute) de la part des Philistins. En ce temps-là, les Philistins dominaient sur Israël. Samson descendit avec son père et sa mère à Timna et ils arrivèrent aux vignes de Timna; or tout-à-coup un jeune lion rugissant vint à sa rencontre. L'Esprit de l'Éternel s'empara de (Samson) qui, sans avoir rien à la main, déchira le lion comme on déchire un chevreau. Il ne dit pas à son père et à sa mère ce qu'il avait fait. Il descendit et parla à la femme, et elle lui convint. Quelque temps après, il revint à Timna pour la prendre, et s'écarta pour voir la dépouille du lion. Et voici qu'il y avait un essaim d'abeilles dans le corps du lion avec du miel. Il en prit entre ses mains et mangea pendant la route; lorsqu'il fut arrivé auprès de son père et de sa mère, il leur en donna, et ils en mangèrent. Mais il ne leur révéla pas qu'il avait pris ce miel dans le corps du lion. Le père (de Samson) descendit chez la femme. Et là, Samson fit un festin, car c'est ainsi que faisaient les jeunes gens. Dès qu'ils le virent, ils firent choix de trente compagnons pour être avec lui. Samson leur dit: Je vais vous proposer une énigme. Si vous me l'expliquez au cours des sept jours du festin, si vous la découvrez, je vous donnerai trente tuniques et trente vêtements de rechange. Mais si vous ne pouvez pas me l'expliquer, c'est vous qui me donnerez trente tuniques et trente vêtements de rechange. Ils lui dirent: Propose ton énigme, nous l'écouterons. Il leur dit: De celui qui mange est sorti ce qui se mange, et du fort est sorti le doux. Pendant trois jours, ils ne purent expliquer l'énigme. Le septième jour, ils dirent à la femme de Samson: Séduis ton mari, et qu'il nous explique l'énigme; sinon, nous te brûlerons, toi et la maison de ton père. C'est pour nous déposséder que vous nous avez invités, n'est-ce pas? La femme de Samson se mit à pleurer tout contre lui et à dire: Tu n'as pour moi que de la haine, tu ne m'aimes pas; tu as proposé une énigme aux fils de mon peuple, et tu ne me l'as pas expliquée! Mais il lui répondit: Je ne l'ai expliquée ni à mon père ni à ma mère; est-ce à toi que je l'expliquerais? Elle pleura tout contre lui pendant les sept jours que dura leur festin; et le septième jour, il (la) lui expliqua, car elle le tourmentait; et elle expliqua l'énigme aux fils de son peuple. Les gens de la ville dirent à Samson le septième jour, avant le coucher du soleil: Quoi de plus doux que le miel, et quoi de plus fort que le lion? Et il leur dit: Si vous n'aviez pas labouré avec ma génisse, vous n'auriez pas découvert mon énigme. L'Esprit de l'Éternel s'empara de lui et il descendit à Askalon. Il y tua trente hommes, prit leurs dépouilles et donna les vêtements de rechange à ceux qui avaient expliqué l'énigme. Il était enflammé de colère et remonta à la maison de son père. La femme de Samson fut (donnée) à son compagnon qui avait été pour lui un ami. Quelque temps après, à l'époque de la moisson des blés, Samson rendit visite à sa femme avec un chevreau. Il disait: Je vais entrer dans la chambre de ma femme. Mais le père (de sa femme) ne lui permit pas d'entrer. J'étais persuadé, dit-il, que tu n'avais pour elle que de la haine, et je l'ai donnée à ton compagnon. Est-ce que sa jeune sœur n'est pas mieux qu'elle? Prends-la donc à sa place. Samson leur dit: Cette fois je ne serai pas coupable envers les Philistins, si je leur fais du mal. Samson s'en alla. Il attrapa trois cents renards qu'il tourna queue contre queue, et ayant pris des torches, il les plaça chacune entre deux queues, au milieu. Il mit le feu aux torches, lâcha (les renards) dans les blés des Philistins et incendia aussi bien les meules que le blé sur pied, et jusqu'aux plantations d'oliviers. Les Philistins dirent: Qui a fait cela? On répondit: Samson, le gendre du Timnien, parce que celui-ci a pris sa femme et l'a donnée à son compagnon. Et les Philistins montèrent et la brûlèrent, elle et son père. Samson leur dit: Est-ce ainsi que vous agissez? Je ne cesserai qu'après m'être vengé de vous. Il les battit rudement, à plate couture; puis il descendit et se retira dans la grotte du rocher d'Étam. Alors les Philistins montèrent camper contre Juda et se déployèrent jusqu'à Léhi. Les hommes de Juda dirent: Pourquoi êtes-vous montés contre nous? Ils répondirent: Nous sommes montés pour lier Samson, afin de le traiter comme il nous a traités. Sur quoi trois mille hommes de Juda descendirent à la grotte du rocher d'Étam et dirent à Samson: Ne sais-tu pas que les Philistins dominent sur nous? Que nous as-tu donc fait? Il leur répondit: Je les ai traités comme ils m'ont traité. Ils lui dirent: Nous sommes descendus pour te lier, afin de te livrer entre les mains des Philistins. Samson leur dit: Jurez-moi que vous ne me tuerez pas. Ils lui répondirent: Non; nous voulons seulement te lier et te livrer entre leurs mains, mais nous ne te ferons pas mourir. Ils le lièrent avec deux cordes neuves et le firent remonter du rocher. Lorsqu'il arriva à Léhi, les Philistins poussèrent des clameurs à sa rencontre. Alors l'Esprit de l'Éternel s'empara de lui. Les cordes qu'il avait aux bras devinrent comme du lin brûlé par le feu, et ses liens se dénouèrent de ses mains. Il trouva une mâchoire d'âne fraîche, tendit la main et la prit; avec elle il tua mille hommes. Et Samson dit: Avec la mâchoire de l'âne, Un âne parmi les ânes, Avec la mâchoire de l'âne J'ai tué mille hommes. Quand il eut achevé de parler, il jeta la mâchoire. Et l'on appela ce lieu Ramath-Léhi. Pressé par la soif, il invoqua l'Éternel et dit: C'est toi qui as accordé par la main de ton serviteur ce grand salut; et maintenant mourrais-je de soif, et tomberais-je entre les mains des incirconcis? Dieu fendit la cavité (du rocher) qui est à Léhi, et il en sortit de l'eau. (Samson) but, il reprit ses esprits et revint à la vie. C'est de là qu'on a appelé (cette source) Eyn-Haqqoré; elle existe encore aujourd'hui à Léhi. (Samson) fut juge en Israël, au temps des Philistins, pendant vingt ans. Samson partit pour Gaza; il y vit une femme prostituée et entra chez elle. On dit aux gens de Gaza: Samson est arrivé ici. Ils le cernèrent et lui tendirent une embuscade toute la nuit à la porte de la ville. Ils restèrent tranquilles toute la nuit, disant: Au point du jour, nous le tuerons. Samson demeura couché jusqu'à minuit. Vers minuit, il se leva, il saisit les battants de la porte de la ville et les deux poteaux, les arracha avec le verrou, les mit sur ses épaules et les porta sur le sommet de la montagne qui est en face d'Hébron. Après cela, il aima une femme dans la vallée du Soreq. Elle se nommait Dalila. Les ducs des Philistins montèrent vers elle et lui dirent: Séduis-le, pour savoir d'où lui vient sa grande force et comment nous aurons pouvoir sur lui; nous le lierons pour le dompter, et nous te donnerons chacun mille cent (sicles) d'argent. Dalila dit à Samson: Révèle-moi, je te prie, d'où vient ta grande force, et avec quoi il faudrait te lier pour te dompter. Samson lui dit: Si on me liait avec sept cordes fraîches qui ne soient pas encore sèches, je deviendrais faible et je serais comme un homme quelconque. Les ducs des Philistins apportèrent à Dalila sept cordes fraîches, qui n'étaient pas encore sèches. Elle le lia avec celles-ci. Or, une embuscade se tenait-là, près d'elle dans la chambre. Elle lui dit: Les Philistins sont sur toi, Samson! Et il rompit les cordes, comme se rompt un cordon d'étoupe quand il sent le feu. Ainsi, (l'origine de) sa force ne fut pas connue. Dalila dit à Samson: Voici que tu t'es joué de moi, tu m'as dit des mensonges. Maintenant, je te prie, révèle-moi avec quoi il faut te lier. Il lui dit: Si on me liait avec des cordages neufs, dont on ne se serait jamais servi, je deviendrais faible et je serais comme un homme quelconque. Dalila prit des cordages neufs, avec lesquels elle le lia. Puis elle lui dit: Les Philistins sont sur toi, Samson! Or l'embuscade se tenait dans la chambre. Et il rompit comme un fil les cordages qu'il avait aux bras. Dalila dit à Samson: Jusqu'à présent tu t'es joué de moi, tu m'as dit des mensonges. Révèle-moi avec quoi il faut te lier. Il lui dit: Tu n'as qu'à tisser les sept tresses de ma tête avec la chaîne du tissu. Elles les fixa par le piquet, puis elle lui dit: Les Philistins sont sur toi, Samson! Il se réveilla de son sommeil et il arracha le piquet du tissu avec la chaîne. Elle lui dit: Comment peux-tu dire: Je t'aime! alors que ton cœur n'est pas avec moi? Voilà trois fois que tu t'es joué de moi, et tu ne m'as pas révélé d'où vient ta grande force. Comme elle était chaque jour à le tourmenter par ses paroles et à l'importuner, il en fut mortellement ennuyé, il lui ouvrit tout son cœur et lui dit: Le rasoir n'a point passé sur ma tête, parce que je suis naziréen pour Dieu dès le ventre de ma mère. Si j'étais rasé, ma force se retirerait de moi, je deviendrais faible et je serais comme n'importe quel homme. Dalila, voyant qu'il lui avait ouvert tout son cœur, envoya appeler les ducs des Philistins et leur fit dire: Montez cette fois car il m'a ouvert tout son cœur. Et les ducs des Philistins montèrent vers elle et apportèrent l'argent dans leurs mains. Elle l'endormit sur ses genoux, elle appela un homme et rasa les sept tresses de la tête (de Samson) et commença ainsi à le dompter. Sa force se retira de lui. Elle dit alors: Les Philistins sont sur toi, Samson! Il se réveilla de son sommeil et dit: Je m'en sortirai comme les autres fois, je me dégagerai. Il ne savait pas que l'Éternel s'était retiré de lui. Les Philistins le saisirent et lui crevèrent les yeux; ils le firent descendre à Gaza et l'attachèrent avec des entraves de bronze. Il tournait la meule dans la prison. Cependant, depuis qu'il avait été rasé, les cheveux recommençaient à pousser sur sa tête. Or, les ducs des Philistins s'assemblèrent pour offrir un grand sacrifice à Dagôn, leur dieu et pour se réjouir. Ils disaient: Notre dieu a livré Samson, notre ennemi, entre nos mains. Et quand le peuple le vit, ils célébrèrent leur dieu en disant: Notre dieu a livré entre nos mains notre ennemi, celui qui ravageait notre pays et qui nous faisait tant de morts. Dans la joie de leur cœur, ils dirent: Appelez Samson, et qu'il nous divertisse! Ils appelèrent Samson de la prison, et il joua devant eux. Ils le placèrent entre les colonnes. Et Samson dit au jeune homme qui le tenait par la main: Laisse-moi toucher les colonnes sur lesquelles repose l'édifice et m'appuyer contre elles. L'édifice était rempli d'hommes et de femmes; tous les ducs des Philistins étaient là, et il y avait sur le toit environ trois mille personnes, hommes et femmes, qui regardaient Samson jouer. Alors Samson invoqua l'Éternel et dit: Seigneur Éternel! Souviens-toi de moi, je te prie; ô Dieu! donne-moi de la force seulement cette fois-ci, et que d'un seul coup je tire vengeance des Philistins pour mes deux yeux! Et Samson inclina les deux colonnes du milieu sur lesquelles reposait l'édifice, il pesa sur elles, l'une à sa droite, et l'autre à sa gauche. Samson dit: Que je meure avec les Philistins! Il s'arc-bouta avec force, et l'édifice tomba sur les ducs et sur tout le peuple qui était là. Ceux qu'il fit périr à sa mort furent plus nombreux que ceux qu'il avait tués pendant sa vie. Ses frères et toute la maison de son père descendirent et l'emportèrent. Lorsqu'ils furent remontés, ils l'ensevelirent entre Tsorea et Échtaol dans la tombe de Manoah, son père. Il avait été juge en Israël pendant vingt ans. Il y avait un homme de la montagne d'Éphraïm, nommé Mika. Il dit à sa mère: Les mille cent (sicles d') argent qu'on t'a pris, et pour lesquels tu as fait des imprécations même à mes oreilles, voici que cet argent est chez moi, c'est moi qui l'avais pris. Et sa mère dit: Béni soit mon fils par l'Éternel! Il rendit à sa mère les mille cent (sicles d') argent; et sa mère dit: Je veux consacrer de ma propre (main) cet argent à l'Éternel, afin d'en faire pour mon fils une statue et une image en métal fondu; c'est ainsi que je te le rendrai. Et il rendit l'argent à sa mère. Sa mère prit deux cents (sicles d') argent qu'elle donna au fondeur. Celui-ci en fit une statue et une image en métal fondu. On les plaça dans la maison de Mika. Ce Mika eut ainsi une maison de Dieu; il fit un éphod et des téraphim, et il investit l'un de ses fils, qui lui servit de sacrificateur. En ce temps-là, il n'y avait point de roi en Israël. Chacun faisait ce qui lui semblait bon. Il y avait un jeune homme de Bethléhem de Juda, du clan de Juda; il était Lévite et il séjournait là. Cet homme partit de la ville de Bethléhem de Juda, pour aller séjourner là où il pourrait. En poursuivant son chemin, il arriva dans les monts d'Éphraïm jusqu'à la maison de Mika. Mika lui dit: D'où viens-tu? Il lui répondit: Je suis Lévite, de Bethléhem de Juda, et je voyage pour aller séjourner là où je le pourrai. Mika lui dit: Reste avec moi; deviens pour moi un père et un sacrificateur, et je te donnerai dix (sicles d') argent par année, un assortiment de vêtements et ton entretien. Et le Lévite entra. Il se décida ainsi à rester avec cet homme qui regarda le jeune homme comme l'un de ses fils. Mika investit le Lévite, et ce jeune homme devint son sacrificateur et demeura dans sa maison. Et Mika dit: Maintenant, je sais que l'Éternel me fera du bien, puisque j'ai ce Lévite pour sacrificateur. En ce temps-là, il n'y avait point de roi en Israël; en ce temps-là aussi, la tribu des Danites se cherchait un héritage pour s'y établir, car jusqu'à ce jour il ne lui était pas échu d'héritage au milieu des tribus d'Israël. Les fils de Dan envoyèrent de leur clan cinq vaillants hommes du milieu d'eux, de Tsorea et d'Échtaol pour explorer le pays et pour l'examiner. Ils leur dirent: Allez examiner le pays. Ils arrivèrent dans les monts d'Éphraïm jusqu'à la maison de Mika et y passèrent la nuit. Comme ils étaient près de la maison de Mika, ils remarquèrent la voix du jeune Lévite, firent un détour et lui dirent: Qui t'a amené ici? Que fais-tu dans ce lieu? Qu'as-tu à y faire? Il leur répondit: Mika a fait pour moi telle et telle chose, il me donne un salaire, et je suis devenu son sacrificateur. Ils lui dirent: Consulte Dieu, afin que nous sachions si le voyage que nous avons entrepris aboutira. Et le sacrificateur leur répondit: Allez en paix; l'Éternel vous accompagne dans le voyage que vous allez entreprendre. Les cinq hommes partirent et ils arrivèrent à Laïch. Ils virent le peuple qui s'y trouvait habitant en (toute) confiance à la manière des Sidoniens, tranquille et confiant; il n'y avait dans le pays ni voisin gênant ni occupant oppresseur; ils étaient éloignés des Sidoniens et n'avaient de relation avec personne. (Les cinq hommes) allèrent auprès de leurs frères de Tsorea et d'Échtaol, et leurs frères leurs dirent: Qu'est-ce que vous (en dites)? Debout! répondirent-ils, montons contre eux; car nous avons vu le pays, il est très bon. Quoi! vous restez sans rien dire! Ne soyez point paresseux. Mettez-vous en marche pour aller prendre possession de ce pays. Quand vous y entrerez, vous arriverez vers un peuple confiant. Le pays est vaste, et Dieu l'a livré entre vos mains; c'est un endroit où rien ne manque de tout ce qu'il y a sur la terre. Six cents hommes du clan de Dan partirent alors de Tsorea et d'Échtaol, munis de leurs armes de guerre. Ils montèrent et campèrent à Qiryath-Yearim en Juda; c'est pourquoi ce lieu, qui est juste derrière Qiryath-Yearim, a été appelé jusqu'à aujourd'hui Mahané-Dan. Ils passèrent de là dans les monts d'Éphraïm et arrivèrent jusqu'à la maison de Mika. Alors les cinq hommes qui étaient allés pour explorer le pays de Laïch prirent la parole et dirent à leurs frères: Savez-vous qu'il y a dans ces maisons-là un éphod, des téraphim, une statue et une image en métal fondu? Voyez maintenant ce que vous avez à faire. Ils firent un détour jusque-là, entrèrent dans la maison du jeune Lévite, dans la maison de Mika, et le saluèrent. Les six cents hommes d'entre les fils de Dan, munis de leurs armes de guerre, se tenaient à l'entrée de la porte cochère. Et les cinq hommes qui étaient allés pour explorer le pays montèrent et entrèrent; ils prirent la statue, l'éphod, les téraphim et l'image en métal fondu, pendant que le sacrificateur était à l'entrée de la porte cochère avec les six cents hommes munis de leurs armes de guerre. Ils étaient entrés dans la maison de Mika et avaient pris la statue, l'éphod, les téraphim et l'image en métal fondu quand le sacrificateur leur dit: Que faites-vous? Ils lui répondirent: Tais-toi, mets ta main sur ta bouche et viens avec nous; deviens pour nous un père et un sacrificateur. Vaut-il mieux que tu sois sacrificateur pour la maison d'un seul homme, ou que tu sois sacrificateur pour une tribu et un clan en Israël? Le cœur du sacrificateur fut rempli de joie; il prit l'éphod, les téraphim et la statue, et vint au milieu du peuple. Ils se remirent en route et partirent, en plaçant devant eux les enfants, le bétail et les bagages. Comme ils étaient déjà loin de la maison de Mika, les gens qui habitaient les maisons voisines de celle de Mika s'appelèrent les uns les autres et se mirent aux trousses des fils de Dan. Ils crièrent après les fils de Dan, qui se retournèrent et dirent à Mika: Qu'as-tu à appeler ainsi? Il répondit: Mes dieux que j'avais faits, vous les avez enlevés avec le sacrificateur et vous êtes partis: que me restera-t-il? Comment donc pouvez-vous me dire: Qu'as-tu? Les fils de Dan lui dirent: Ne fais pas entendre ta voix près de nous; sinon des hommes exaspérés vous attaqueront, et tu causeras ta perte et celle de ta maison. Et les fils de Dan continuèrent leur route. Mika, voyant qu'ils étaient plus forts que lui, s'en retourna et revint dans sa maison. Ils enlevèrent ainsi ce qu'avait fait Mika et emmenèrent le sacrificateur qu'il avait. Ils tombèrent sur Laïch, sur un peuple tranquille et confiant; ils le frappèrent du tranchant de l'épée et brûlèrent la ville. Personne ne la délivra, car elle était éloignée de Sidon et n'avait de relation avec personne: elle était dans la vallée qui (s'étend) vers Beth-Rehob. (Les fils de Dan) rebâtirent la ville et ils y habitèrent. Ils donnèrent à la ville le nom de Dan, d'après le nom de Dan, leur père, qui était né à Israël; mais la ville s'appelait auparavant Laïch. Les fils de Dan dressèrent pour eux la statue; et Jonathan, fils de Guerchom, fils de Manassé, lui et ses fils, furent sacrificateurs pour la tribu des Danites, jusqu'à l'époque de la déportation du pays. Ils établirent pour eux la statue qu'avait faite Mika, tout le temps que la maison de Dieu fut à Silo. En ce temps-là, il n'y avait point de roi en Israël. Un Lévite, qui séjournait à l'extrémité des monts d'Éphraïm, prit pour sa concubine une femme de Bethléhem de Juda. Sa concubine lui fut infidèle, puis elle le quitta pour aller dans la maison de son père à Bethléhem de Juda, où elle resta l'espace de quatre mois. Son mari se leva et alla vers elle pour parler à son cœur et la ramener. Il avait avec lui son jeune serviteur et deux ânes. Elle le fit entrer dans la maison de son père; et quand le père de la jeune femme le vit, il le reçut avec joie. Son beau-père, le père de la jeune femme, le retint, et il resta trois jours chez lui. Ils mangèrent et burent; ils y passèrent les nuits. Le quatrième jour, ils se levèrent de bon matin, et (le Lévite) se disposait à partir. Mais le père de la jeune femme dit à son gendre: Restaure-toi avec un morceau de pain; vous partirez ensuite. Ils s'assirent, mangèrent et burent tous deux ensemble. Puis le père de la jeune femme dit au mari: Décide-toi donc à passer la nuit, et que ton cœur se réjouisse. Le mari se levait pour s'en aller; mais, sur les instances de son beau-père, il passa encore là une nuit. Le cinquième jour, il se leva de bon matin pour partir. Alors le père de la jeune femme dit: Restaure-toi, je te prie, et attardez-vous jusqu'au déclin du jour. Et ils mangèrent tous deux. Le mari se levait pour s'en aller, avec sa concubine et son jeune serviteur; mais son beau-père, le père de la jeune femme, lui dit: Voici que le jour baisse, il se fait tard, passez donc la nuit; le jour est sur son déclin, passez ici la nuit, et que ton cœur se réjouisse; demain vous vous lèverez de bon matin pour vous mettre en route, et tu t'en iras dans ta tente. Le mari ne voulut point passer la nuit, il se leva et partit. Il arriva jusque devant Yebous, qui est Jérusalem, avec les deux ânes bâtés et avec sa concubine. Lorsqu'ils furent près de Yebous, le jour avait beaucoup baissé. Le jeune serviteur dit alors à son maître: Allons, faisons un détour jusqu'à cette ville des Yebousiens, nous y passerons la nuit. Son maître lui répondit: Nous ne ferons pas un détour jusqu'à une ville étrangère où il n'y a pas d'Israélites, nous passerons la nuit à Guibea. Il dit encore à son jeune serviteur: Allons, approchons-nous de l'un de ces endroits, Guibea ou Rama et nous y passerons la nuit. Ils continuèrent à marcher, et le soleil se coucha quand ils furent près de Guibea, qui appartient à Benjamin. Ils firent un détour jusque-là pour aller passer la nuit à Guibea. (Le Lévite) entra et s'arrêta sur la place de la ville. Il n'y eut personne qui les recueillit dans sa maison pour y passer la nuit. Et voici qu'un vieillard revenait le soir de travailler aux champs; cet homme était des monts d'Éphraïm, il séjournait à Guibea, tandis que les gens du lieu étaient Benjaminites. Il leva les yeux et vit le voyageur sur la place de la ville. Le vieillard lui dit: Où vas-tu, et d'où viens-tu? Il lui répondit: Nous passons de Bethléhem de Juda jusqu'à l'extrémité des monts d'Éphraïm, d'où je suis. J'étais allé à Bethléhem de Juda et je me rends à la maison de l'Éternel. Mais il n'y a personne qui me recueille dans sa demeure. Nous avons cependant de la paille et du fourrage pour nos ânes; nous avons aussi du pain et du vin pour moi, pour ta servante et pour le garçon qui est avec tes serviteurs. Nous n'avons besoin de rien. Le vieillard dit: Que la paix soit avec toi! Je me charge de tout ce qu'il te faut, tu ne passeras pas la nuit sur la place. Il les fit entrer dans sa maison et donna du fourrage aux ânes. (Les voyageurs) se lavèrent les pieds; puis ils mangèrent et burent. Pendant qu'ils étaient à se réjouir, voici que des hommes de la ville, des vauriens, entourèrent la maison, frappèrent à coups répétés à la porte et dirent au vieillard, maître de la maison: Fais sortir l'homme qui est entré chez toi, pour que nous le connaissions. Le maître de la maison sortit vers eux et leur dit: Non, mes frères, ne faites pas le mal, je vous en prie; puisque cet homme est entré dans ma maison, ne commettez pas cette turpitude. Voici ma fille vierge, ainsi que la concubine de cet homme; je les fais sortir. Faites-leur violence et agissez envers elles comme il vous plaira. Mais ne commettez pas sur cet homme une telle turpitude. Ces gens ne voulurent pas l'écouter. Alors l'homme saisit sa concubine et la leur amena dehors. Ils la connurent et ils abusèrent d'elle toute la nuit jusqu'au matin; puis ils la renvoyèrent au lever de l'aurore. Vers le matin, cette femme s'en vint tomber à l'entrée de la maison de l'homme chez qui était son mari, jusqu'à ce qu'il fît jour. Et le matin, son mari se leva, ouvrit la porte de la maison et sortit pour continuer son chemin. Mais la femme, sa concubine, était étendue à l'entrée de la maison, les mains sur le seuil. Il lui dit: Lève-toi, et allons nous-en; mais il n'y eut point de réponse. Alors le mari la mit sur son âne et partit pour aller chez lui. Il entra dans sa maison, prit le couteau, saisit sa concubine et la coupa membre par membre en douze morceaux, qu'il envoya dans tout le territoire d'Israël. Tous ceux qui virent cela dirent: Jamais rien de pareil n'est arrivé et ne s'est vu depuis que les Israélites sont montés du pays d'Égypte jusqu'à aujourd'hui; prenez la chose à cœur, consultez-vous et parlez. Tous les Israélites, depuis Dan jusqu'à Beér-Chéba et au pays de Galaad se mirent en campagne, et la communauté s'assembla comme un seul homme devant l'Éternel, à Mitspa. Les responsables de tout le peuple, de toutes les tribus d'Israël, se présentèrent dans l'assemblée du peuple de Dieu: 400 000 hommes de pied, tirant l'épée. Les fils de Benjamin apprirent que les Israélites étaient montés à Mitspa. Les Israélites dirent: Parlez, comment ce malheur est-il arrivé? Alors le Lévite, mari de la femme qui avait été assassinée, prit la parole et dit: J'étais arrivé, avec ma concubine, à Guibea de Benjamin pour y passer la nuit. Les notables de Guibea se sont soulevés contre moi et ont entouré pendant la nuit la maison où j'étais. C'est moi qu'ils avaient l'intention de tuer, mais c'est à ma concubine qu'ils ont fait violence. J'ai saisi ma concubine et je l'ai coupée en morceaux, que j'ai envoyés dans tout le territoire de l'héritage d'Israël; car ils ont commis une infamie et une turpitude en Israël. Vous voici tous, Israélites; consultez-vous et prenez ici une décision! Tout le peuple se leva comme un seul homme en disant: Nul de nous n'ira dans sa tente et personne ne se retirera dans sa maison. Voici maintenant ce que nous ferons à Guibea: (Nous marcherons) contre elle d'après le sort. Nous prendrons dans toutes les tribus d'Israël dix hommes sur cent, cent sur mille, et mille sur dix mille; ils iront chercher des vivres pour le peuple, afin qu'à leur retour on traite Guibea de Benjamin selon toute la turpitude qu'elle a commise en Israël. Ainsi tous les hommes d'Israël s'assemblèrent contre la ville, unis comme un seul homme. Les tribus d'Israël envoyèrent (des hommes) dans tous les clans de Benjamin, pour dire: Quel est ce malheur qui est arrivé parmi vous? Livrez maintenant les vauriens qui sont à Guibea, afin que nous les fassions mourir et que nous extirpions le mal du milieu d'Israël. Mais les Benjaminites ne voulurent pas écouter la voix de leurs frères, les Israélites. Les fils de Benjamin sortirent de leurs villes et s'assemblèrent à Guibea pour se mettre en campagne contre les Israélites. Le dénombrement que l'on fit en ce jour des fils de Benjamin (sortis) des villes fut de 26 000 hommes, tirant l'épée, sans compter les habitants de Guibea dont le dénombrement fut de sept cents hommes d'élite. Parmi tout ce peuple, il y avait sept cents hommes d'élite qui ne se servaient pas de la main droite; tous ceux-là pouvaient, en lançant une pierre avec la fronde, viser un cheveu sans le manquer. On fit aussi le dénombrement des hommes d'Israël, non compris ceux de Benjamin: 400 000 tirant l'épée, tous gens de guerre. Et les Israélites se levèrent, montèrent à Béthel et consultèrent Dieu en disant: Qui de nous montera d'abord pour combattre les fils de Benjamin? L'Éternel répondit: Juda pour commencer. Dès le matin, les Israélites se levèrent et établirent leur campement contre Guibea. Et les hommes d'Israël se mirent en campagne contre Benjamin et ils se rangèrent en bataille contre eux devant Guibea. Les fils de Benjamin sortirent de Guibea et ils abattirent sur le terrain, ce jour-là, 22 000 hommes d'Israël. Le peuple, les hommes d'Israël reprirent courage et se rangèrent de nouveau en bataille à l'endroit où ils s'étaient placés le premier jour. Et les Israélites montèrent, ils pleurèrent devant l'Éternel jusqu'au soir; ils consultèrent l'Éternel, en disant: Dois-je encore chercher le contact avec les fils de Benjamin, mon frère? L'Éternel répondit: Montez contre lui. Les Israélites s'avancèrent contre les fils de Benjamin, le deuxième jour. En ce second jour, les Benjaminites sortirent de Guibea à leur rencontre et ils abattirent sur le terrain 18 000 hommes des Israélites, tous tirant l'épée. Tous les Israélites et tout le peuple montèrent et vinrent à Béthel; ils pleurèrent et restèrent là devant l'Éternel, ils jeûnèrent en ce jour jusqu'au soir, ils offrirent des holocaustes et des sacrifices de communion devant l'Éternel. Et les Israélites consultèrent l'Éternel – c'était là que se trouvait alors l'arche de l'alliance de Dieu, et c'était Phinéas, fils d'Éléazar, fils d'Aaron, qui se tenait à cette époque en présence (de Dieu ) – et ils dirent: Dois-je encore me mettre en campagne contre les fils de Benjamin, mon frère, ou dois-je m'en abstenir? L'Éternel répondit: Montez, car demain je les livrerai entre vos mains. Alors Israël plaça une embuscade autour de Guibea. Les Israélites montèrent contre les fils de Benjamin le troisième jour et se rangèrent en bataille devant Guibea comme les autres fois. Et les fils de Benjamin sortirent à la rencontre du peuple et ils furent coupés de la ville. Ils commencèrent à frapper à mort parmi le peuple comme les autres fois, sur les routes dont l'une monte à Béthel et l'autre à Guibea par la campagne, soit environ trente hommes d'Israël. Les fils de Benjamin disaient: Les voilà battus devant nous comme auparavant! Mais les Israélites disaient: Fuyons, et coupons-les de la ville dans les chemins. Tous les hommes d'Israël quittèrent leur position et se rangèrent à Baal-Tamar; et l'embuscade d'Israël s'élança du lieu où elle était, de Maaré-Guéba. Dix mille hommes choisis de tout Israël arrivèrent en face de Guibea. Le combat fut rude, et (les Benjaminites) ne se doutaient pas du malheur qui les atteignait. L'Éternel mit Benjamin en déroute devant Israël, et les Israélites abattirent ce jour-là 25 100 hommes de Benjamin, tous tirant l'épée. Les fils de Benjamin se virent en déroute, alors que les hommes d'Israël cédaient du terrain à Benjamin, car ils comptaient sur l'embuscade qu'ils avaient placée contre Guibea. Les gens en embuscade se déployèrent promptement sur Guibea, ils se portèrent en avant et frappèrent toute la ville du tranchant de l'épée. Suivant un signal convenu avec les hommes d'Israël, ceux de l'embuscade devaient faire monter de la ville une épaisse fumée. Les hommes d'Israël firent alors volte-face dans la bataille. Les Benjaminites leur avaient tué déjà environ trente hommes, en se disant: Pour sûr, les voilà en pleine déroute devant nous comme dans le premier combat! Cependant une épaisse colonne de fumée commençait à s'élever de la ville. Les Benjaminites regardèrent derrière eux; et voici que la ville entière montait (en flammes) vers le ciel. Les hommes d'Israël avaient fait volte-face; et ceux de Benjamin furent épouvantés, en voyant le malheur qui les atteignait. Ils tournèrent le dos devant les hommes d'Israël, vers le chemin du désert. Mais la bataille ne les lâchait pas et ceux qui venaient des villes les tuaient, puisqu'ils étaient au milieu d'eux. Ils enveloppèrent Benjamin, le poursuivirent, l'écrasèrent dès qu'il voulait se reposer, jusqu'en face de Guibea du côté du soleil levant. Il tomba 18 000 hommes de Benjamin, tous hommes vaillants. Parmi ceux qui tournèrent (le dos) pour s'enfuir vers le désert au rocher de Rimmôn, on fit périr cinq mille hommes sur les routes; on les poursuivit jusqu'à Guideôm, et on en tua deux mille. Le total des Benjaminites qui tombèrent ce jour-là fut de 25 000 hommes tirant l'épée, tous hommes vaillants. Six cents hommes, qui avaient tourné (le dos) et qui s'étaient enfuis vers le désert au rocher de Rimmôn, demeurèrent là pendant quatre mois. Les hommes d'Israël revinrent vers les fils de Benjamin et les frappèrent du tranchant de l'épée, depuis les hommes des villes jusqu'au bétail, et tout ce que l'on trouva. Ils mirent aussi le feu à toutes les villes qu'ils trouvèrent. Les hommes d'Israël avaient fait un serment à Mitspa, en disant: Aucun de nous ne donnera sa fille pour femme à un Benjaminite. Le peuple vint à Béthel et y resta devant Dieu jusqu'au soir. Ils élevèrent la voix, pleurèrent beaucoup et dirent: Ô Éternel, Dieu d'Israël, pourquoi est-il arrivé en Israël qu'il manque aujourd'hui une tribu d'Israël? Le lendemain, le peuple se leva de bon matin; ils bâtirent là un autel et offrirent des holocaustes et des sacrifices de communion. Les Israélites dirent: Quel est celui d'entre toutes les tribus d'Israël qui n'est pas monté à l'assemblée devant l'Éternel? Car on avait fait un serment solennel contre quiconque ne monterait pas vers l'Éternel à Mitspa; on avait dit: Il sera puni de mort. Les Israélites éprouvaient du repentir au sujet de Benjamin, leur frère, et ils disaient: Aujourd'hui une tribu a été retranchée d'Israël. Que ferons-nous pour eux pour que les survivants aient des femmes, puisque nous avons juré par l'Éternel de ne pas leur donner de nos filles pour femmes? Ils dirent donc: Y a-t-il quelqu'un d'entre les tribus d'Israël qui ne soit pas monté vers l'Éternel à Mitspa? Et voici que personne de Yabéch en Galaad n'était venu au camp, à l'assemblée. On fit le dénombrement du peuple, et il n'y avait là aucun des habitants de Yabéch en Galaad. Alors la communauté y envoya douze mille hommes des plus vaillants, en leur donnant cet ordre: Allez, frappez du tranchant de l'épée les habitants de Yabéch en Galaad, avec les femmes et les enfants. Voici ce que vous ferez: Vouez à l'interdit tout mâle, ainsi que toute femme qui a connu la couche d'un homme. Ils trouvèrent parmi les habitants de Yabéch en Galaad quatre cents jeunes filles vierges qui n'avaient pas connu d'homme en couchant avec lui, et ils les amenèrent dans le camp à Silo, qui est au pays de Canaan. Toute la communauté envoya (des messagers) pour parler aux fils de Benjamin qui étaient au rocher de Rimmôn, et pour leur annoncer la paix. En ce temps-là, les Benjaminites revinrent, et on leur donna les femmes à qui l'on avait laissé la vie parmi les femmes de Yabéch en Galaad. Mais il ne s'en trouva pas assez pour eux. Le peuple éprouvait du repentir au sujet de Benjamin, car l'Éternel avait fait une brèche dans les tribus d'Israël. Les anciens de la communauté dirent: Que ferons-nous pour que les autres survivants aient des femmes, puisque les femmes de Benjamin ont été supprimées? Et ils dirent: Que les rescapés de Benjamin conservent leur héritage, afin qu'une tribu ne soit pas effacée d'Israël. Mais nous ne pouvons pas leur donner de nos filles pour femmes, car les Israélites ont fait un serment en disant: Maudit soit celui qui donnera une femme à un Benjaminite! Et ils dirent: Voici qu'il y a chaque année une fête de l'Éternel à Silo, qui est au nord de Béthel, à l'orient de la route qui monte de Béthel à Sichem, et au midi de Lebona. Puis ils donnèrent cet ordre aux fils de Benjamin: Allez vous mettre en embuscade dans les vignes. Vous regarderez, et alors, quand les filles de Silo sortiront pour danser leurs rondes, vous sortirez des vignes, vous enlèverez chacun une des filles de Silo pour en faire votre femme, et vous vous en irez dans le pays de Benjamin. Si leurs pères ou leurs frères viennent se plaindre auprès de nous, nous leur dirons: Faites-nous grâce pour eux, car nous n'avons pas pris une femme pour chacun dans la bataille. Ce n'est pas vous qui les leur avez données; en ce cas, vous seriez coupables. Ainsi firent les fils de Benjamin: ils prirent des femmes en nombre suffisant parmi les danseuses qu'ils enlevèrent, puis ils partirent et retournèrent dans leur héritage; ils rebâtirent les villes et ils y habitèrent. Et dans le même temps les Israélites s'en allèrent de là chacun dans sa tribu et dans son clan, ils partirent de là chacun dans son héritage. En ce temps-là, il n'y avait point de roi en Israël. Chacun faisait ce qui lui semblait bon. Au temps du gouvernement des juges, il y eut une famine dans le pays. Un homme de Bethléhem de Juda partit, avec sa femme et ses deux fils, pour séjourner dans la campagne de Moab. Le nom de cet homme était Élimélek, le nom de sa femme Noémi et le nom de ses deux fils Mahlôn et Kilyôn; (ils étaient) Éphratiens, de Bethléhem de Juda. Ils arrivèrent dans la campagne de Moab et ils y vécurent. Puis Élimélek, mari de Noémi, mourut, et elle resta avec ses deux fils. Ils épousèrent des femmes moabites. Le nom de la première était Orpa et le nom de la seconde Ruth. Ils habitèrent là environ dix ans. Mahlôn et Kilyôn moururent aussi tous les deux, et la femme resta, privée de ses deux enfants et de son mari. Alors elle se leva, elle et ses belles-filles, et s'en revint de la campagne de Moab, car elle avait appris dans la campagne de Moab que l'Éternel était intervenu en faveur de son peuple en lui donnant du pain. Elle sortit du lieu où elle vivait, ses deux belles-filles avec elle, et elles se mirent en route pour retourner au pays de Juda. Noémi dit alors à ses deux belles-filles: Allez, retournez chacune à la maison de sa mère! Que l'Éternel use de bienveillance avec vous, comme vous l'avez fait envers ceux qui sont morts et envers moi. Que l'Éternel vous donne à chacune de trouver du repos dans la maison d'un mari! Elle les embrassa. Elles se mirent à sangloter; et elles lui dirent: (Non), nous irons avec toi vers ton peuple. Noémi dit: Retournez, mes filles! Pourquoi viendriez-vous avec moi? Ai-je encore dans mon sein des fils qui puissent devenir vos maris? Retournez, mes filles, allez! car je suis trop vieille pour appartenir à un homme et quand je dirais: Il y a de l'espoir pour moi, quand cette nuit j'appartiendrais à un homme et que je mette des fils au monde, attendriez-vous pour cela qu'ils aient grandi, refuseriez-vous pour cela d'appartenir à un homme? Non, mes filles! car mon sort est plus amer que le vôtre, et la main de l'Éternel s'est abattue sur moi. Elles sanglotèrent encore. Orpa embrassa sa belle-mère, mais Ruth s'attacha à elle. Noémi dit alors: Voici que ta belle-sœur est retournée à son peuple et à ses dieux; retourne à la suite de ta belle-sœur. Ruth dit: Ne me pousse pas à te quitter, à me détourner de tes pas! Où tu iras, j'irai; où tu demeureras, je demeurerai, ton peuple est mon peuple, et ton Dieu est mon Dieu, où tu mourras, je mourrai et j'y serai ensevelie. Que l'Éternel me fasse ceci et qu'il ajoute cela si ce n'est pas la mort qui me sépare de toi. (Noémi), la voyant résolue à aller avec elle, cessa de lui parler. Elles marchèrent toutes deux jusqu'à leur entrée à Bethléhem. Lorsqu'elles entrèrent à Bethléhem, toute la ville fut étonnée à leur sujet et (les femmes) disaient: Est-ce là Noémi? Elle leur dit: Ne m'appelez pas Noémi; appelez-moi Mara, car le Tout-Puissant m'a rendu (la vie) bien amère! Comblée j'étais partie; vide l'Éternel me ramène. Pourquoi m'appelez-vous Noémi? L'Éternel a témoigné contre moi, le Tout-Puissant m'a fait du mal. Ainsi revint Noémi, et avec elle sa belle-fille, Ruth la Moabite qui revenait de la campagne de Moab. Elles arrivèrent à Bethléhem au début de la moisson des orges. Noémi avait un parent de son mari. C'était un homme puissant et riche de la famille d'Élimélek et qui se nommait Booz. Ruth la Moabite dit à Noémi: Je vais aller aux champs pour glaner des épis derrière celui dont j'obtiendrai la faveur. Elle lui dit: Va, ma fille. Elle partit et s'en vint glaner dans un champ derrière les moissonneurs. Il se trouva que la pièce de terre appartenait à Booz qui était de la famille d'Élimélek. Voici que Booz vint de Bethléhem et dit aux moissonneurs: Que l'Éternel soit avec vous! Ils lui répondirent: Que l'Éternel te bénisse! Booz dit à son serviteur, chargé de surveiller les moissonneurs: À qui est cette jeune femme? Le serviteur chargé de surveiller les moissonneurs répondit: C'est la jeune Moabite qui est revenue avec Noémi de la campagne de Moab. Elle a dit: Je vais glaner et ramasser (des épis) entre les gerbes derrière les moissonneurs. Depuis qu'elle est venue, ce matin, elle a été debout jusqu'à présent et ne s'est assise qu'un moment à la maison. Booz dit à Ruth: Écoute bien, ma fille; ne va pas glaner dans un autre champ; ne t'éloigne pas non plus d'ici et attache-toi à mes servantes. (Aie) les yeux sur le champ que l'on moissonne et tu iras derrière elles. Voici: j'ai ordonné aux serviteurs de ne pas te toucher; et (quand) tu auras soif, tu iras aux cruches et tu boiras de ce que les serviteurs auront puisé. Alors elle tomba en se prosternant, la face jusqu'à terre. Elle lui dit: Comment ai-je obtenu ta faveur pour être reconnue, moi qui ne suis qu'une inconnue? Booz lui répondit: On m'a raconté (en détail) tout ce que tu as fait pour ta belle-mère depuis la mort de ton mari et comment tu as abandonné ton père, ta mère et ton pays natal pour aller vers un peuple que tu ne connaissais pas auparavant. Que l'Éternel te rende ce que tu as fait! Que ta récompense soit complète de la part de l'Éternel, le Dieu d'Israël, sous les ailes de qui tu es venue te réfugier. Elle dit: J'obtiens donc ta faveur, mon seigneur; tu m'as consolée, tu as parlé au cœur de ta servante, et pourtant moi je ne suis pas même comme l'une de tes servantes. Au moment du repas, Booz lui dit: Approche, mange du pain et trempe ton morceau dans la vinaigrette. Elle s'assit à côté des moissonneurs. Il lui tendit du grain rôti; elle mangea, se rassasia et garda le reste. Puis elle se leva pour glaner et Booz donna cet ordre à ses serviteurs: Qu'elle glane aussi entre les gerbes, sans que vous lui fassiez d'affront. Vous ôterez même pour elle des javelles (quelques épis) que vous lui laisserez à glaner, sans lui faire de reproches. Elle glana dans le champ jusqu'au soir et battit ce qu'elle avait glané. Il y eut environ un épha d'orge. Elle l'emporta, rentra en ville et montra à sa belle-mère ce qu'elle avait glané. Elle sortit aussi le surplus de son repas et le lui donna. Sa belle-mère lui dit: Où as-tu glané aujourd'hui et où as-tu travaillé? Béni soit celui qui a fait attention à toi! Elle raconta à sa belle-mère ce qui s'était passé avec lui; puis elle dit: Le nom de celui à qui j'ai eu affaire est Booz. Noémi dit à sa belle-fille: Qu'il soit béni de l'Éternel qui n'abandonne pas sa bienveillance envers les vivants et les morts! Cet homme est notre proche (parent), lui dit (encore) Noémi, il est de ceux qui ont envers nous devoir de rachat. Ruth la Moabite reprit: Il m'a dit aussi: Attache-toi à mes serviteurs jusqu'à ce qu'ils aient achevé toute ma moisson. Noémi dit à Ruth, sa belle-fille: Il est bon, ma fille, que tu sortes avec ses servantes et qu'on ne te rencontre pas dans un autre champ. Elle s'attacha aux servantes de Booz pour glaner jusqu'à l'achèvement de la moisson des orges et de la moisson des blés; elle demeurait avec sa belle-mère. Noémi, sa belle-mère, lui dit: Ma fille, je voudrais te procurer du repos pour que tu sois heureuse. Et maintenant, Booz, avec les servantes de qui tu as été, n'est-il pas notre parent? Or lui-même doit vanner cette nuit les orges qui sont dans l'aire. Lave-toi, parfume-toi, puis mets tes beaux habits et descends sur l'aire. Ne te fais pas connaître à lui avant qu'il ait achevé de manger et de boire. Quand il ira se coucher, tu observeras à quel endroit il se couche. Ensuite tu iras découvrir ses pieds et tu te coucheras. Il te dira lui-même ce que tu auras à faire. Elle lui répondit: Tout ce que tu m'as dit, je le ferai. Elle descendit jusqu'à l'aire et fit tout ce que sa belle-mère avait ordonné. Booz mangea et but, et son cœur fut joyeux. Il alla se coucher à l'extrémité du tas de gerbes. (Ruth) vint tout doucement découvrir ses pieds et se coucha. Au milieu de la nuit, cet homme frissonna et se retourna: voici qu'une femme était couchée à ses pieds. Il dit: Qui es-tu? Elle répondit: Je suis Ruth, ta servante, étends ton aile sur ta servante, car tu as devoir de rachat. Il dit: Sois bénie de l'Éternel, ma fille! Cette dernière marque de loyauté vaut mieux encore que la première, car tu n'as pas recherché des jeunes gens, pauvres ou riches. Maintenant, ma fille, sois sans crainte, je ferai pour toi tout ce que tu diras, car sur la place publique chacun sait que tu es une femme de valeur. Maintenant il est vrai que j'ai devoir de rachat, mais il en existe un autre plus proche que moi. Passe ici la nuit. Au matin, s'il veut s'acquitter de son devoir de rachat envers toi, c'est bien, qu'il s'en acquitte; mais s'il ne lui plaît pas de s'en acquitter envers toi, moi je m'en acquitterai envers toi, l'Éternel est vivant! Reste couchée jusqu'au matin. Elle resta couchée à ses pieds jusqu'au matin et se leva avant (l'heure où) l'on peut se reconnaître l'un l'autre. (Booz se) dit: Qu'on ne sache pas que cette femme est entrée dans l'aire. Il dit alors: Tends-moi le manteau qui est sur toi et tiens-le bien. C'est ce qu'elle fit et il mesura six (mesures) d'orge dont il la chargea, puis il rentra dans la ville. (Ruth) revint auprès de sa belle-mère et (Noémi) dit: Est-ce toi, ma fille? Elle lui raconta tout ce que cet homme avait fait pour elle. Elle dit: Il m'a donné ces six (mesures) d'orge en me disant: Ne retourne pas à vide vers ta belle-mère. (Noémi) dit: Reste ici, ma fille, jusqu'à ce que tu saches comment finira l'affaire, car cet homme ne sera pas tranquille qu'il n'ait terminé cette affaire aujourd'hui. Booz était monté à la porte et s'y était assis. Or, voici que celui qui avait devoir de rachat et dont Booz avait parlé vint à passer. Booz lui dit: Approche-toi, assieds-toi ici, toi un tel. Il s'approcha et s'assit. Booz prit alors dix hommes parmi les anciens de la ville et dit: Asseyez-vous ici. Et ils s'assirent. Puis il dit à celui qui avait le devoir de rachat: Noémi, revenue de la campagne de Moab, a mis en vente la pièce de terre qui (appartenait) à notre frère Élimélek. Et moi j'ai pensé t'en informer et te dire: Fais(-en) l'acquisition en présence de ceux qui siègent et des anciens de mon peuple! Si tu veux racheter, rachète! Si tu ne rachètes pas, déclare-le moi, que je le sache, car il n'y a personne, à part toi, qui ait ce devoir. Je ne l'ai qu'après toi. Il répondit: C'est moi qui rachèterai. Booz dit: Le jour où tu acquerras le champ de la main de Noémi, tu l'acquerras (en même temps) de Ruth la Moabite, femme du défunt, pour maintenir le nom du défunt sur son héritage. Celui qui avait le devoir de rachat répondit: Je ne peux pas racheter pour mon compte, de peur de détruire mon héritage; rachète pour toi ce que j'ai le devoir de racheter, car je ne peux pas racheter. Autrefois, en Israël, pour valider une affaire quelconque, relative à un rachat ou à un échange, on ôtait sa sandale et la donnait à l'autre, et cela servait d'attestation en Israël. Celui qui avait devoir de rachat dit donc à Booz: Fais l'acquisition pour ton compte! Et il ôta sa sandale. Alors Booz dit aux anciens et à tout le peuple: Vous êtes témoins aujourd'hui que j'ai acquis de la main de Noémi tout ce qui (appartenait) à Élimélek, à Kilyôn et à Mahlôn, et que je me suis également acquis pour femme Ruth la Moabite, femme de Mahlôn, pour maintenir le nom du défunt sur son héritage et pour que le nom du défunt ne soit pas retranché d'entre ses frères et de la porte de sa ville. Vous en êtes témoins aujourd'hui. Tout le peuple qui était à la porte et les anciens dirent: (Nous en sommes) témoins! Que l'Éternel donne à la femme qui entre dans ta maison (d'être) comme Rachel et Léa qui, toutes deux, ont bâti la maison d'Israël. Deviens puissant à Éphrata et fais-toi un nom à Bethléhem. Puisse la descendance que l'Éternel te donnera par cette jeune femme rendre ta maison semblable à la maison de Pérets que Tamar enfanta à Juda. Booz prit Ruth qui devint sa femme, et il alla vers elle. L'Éternel permit à Ruth de concevoir, et elle enfanta un fils. Les femmes dirent à Noémi: Béni soit l'Éternel qui ne t'a pas laissé manquer aujourd'hui d'un rédempteur dont le nom sera célébré en Israël. Il te fait revenir à la vie et soutient ta vieillesse; car ta belle-fille qui t'aime l'a enfanté, elle qui vaut mieux pour toi que sept fils. Noémi prit l'enfant et le mit sur son sein et ce fut elle qui l'éleva. Les voisines lui donnèrent un nom en disant: Un fils est né à Noémi! Elles l'appelèrent du nom d'Obed. C'est lui le père d'Isaï, père de David. Voici les descendants de Pérets: Pérets engendra Hetsrôn; Hetsrôn engendra Ram; Ram engendra Amminadab; Amminadab engendra Nahchôn; Nahchôn engendra Salma; Salmôn engendra Booz; Booz engendra Obed; Obed engendra Isaï; Isaï engendra David. Il y avait un homme de Ramataïm-Tsophim, de la montagne d'Éphraïm, nommé Elqana, fils de Yeroham, fils d'Élihou, fils de Tohou, fils de Tsouph, Éphratien. Il avait deux femmes. Le nom de l'une était Anne et le nom de la deuxième Peninna; Peninna avait des enfants, mais Anne n'avait point d'enfants. Chaque année, cet homme montait de sa ville à Silo, pour se prosterner devant l'Éternel des armées et pour lui offrir des sacrifices. Là se trouvaient les deux fils d'Éli, Hophni et Phinéas, sacrificateurs de l'Éternel. Le jour où Elqana offrait son sacrifice, il donnait des parts à sa femme Peninna, ainsi qu'à tous ses fils et à toutes ses filles. Mais il donnait à Anne une part double; car il aimait Anne, que l'Éternel avait rendue stérile. Sa rivale ne cessait pas de lui causer du chagrin, pour qu'elle se révolte parce que l'Éternel l'avait rendue stérile. Toutes les années il en était ainsi. Chaque fois qu'Anne montait à la maison de l'Éternel, Peninna lui causait du chagrin de la même manière. Alors elle pleurait et ne mangeait pas. Elqana, son mari, lui dit: Anne, pourquoi pleures-tu et ne manges-tu pas? Pourquoi ton cœur est-il attristé? Est-ce que je ne vaux pas pour toi mieux que dix fils? Anne se leva, après que l'on eut mangé et bu à Silo. Le sacrificateur Éli était assis sur un siège près du montant de la porte du temple de l'Éternel. Et, l'amertume dans l'âme, elle pria l'Éternel et pleura beaucoup. Elle fit un vœu et dit: Éternel des armées! Si ton regard s'arrête sur l'humiliation de ta servante, si tu te souviens de moi et n'oublies pas ta servante, et si tu donnes un garçon à ta servante, je le donnerai à l'Éternel pour tous les jours de sa vie, et le rasoir ne passera pas sur sa tête. Comme elle multipliait ses prières devant l'Éternel, Éli observa sa bouche. Anne parlait dans son cœur; seules ses lèvres remuaient, mais l'on n'entendait pas sa voix. Éli pensa qu'elle était ivre. Il lui dit: Jusques à quand seras-tu dans l'ivresse? Fais passer ton vin. Anne répondit: Non, mon seigneur, je suis une femme à l'esprit affligé, et je n'ai bu ni vin ni liqueur forte; mais j'épanchais mon âme devant l'Éternel. Ne prends pas ta servante pour une femme de rien, car c'est l'excès de ma douleur et de mon chagrin qui m'a fait parler jusqu'à présent. Éli reprit la parole et dit: Va en paix, et que le Dieu d'Israël te donne ce que tu lui as demandé! Elle dit: Que ta servante obtienne ta faveur! Et cette femme poursuivit sa route. Elle mangea, et son visage ne fut plus le même. Ils se levèrent de bon matin et, après s'être prosternés devant l'Éternel, s'en retournèrent et revinrent dans leur maison à Rama. Elqana connut sa femme Anne, et l'Éternel se souvint d'elle. Dans le cours de l'année, Anne devint enceinte; elle accoucha d'un fils, qu'elle appela du nom de Samuel, car, (dit-elle), je l'ai demandé à l'Éternel. Le mari, Elqana, monta ensuite avec toute sa famille, pour offrir à l'Éternel le sacrifice annuel et pour (accomplir) son vœu. Mais Anne ne monta pas. Car elle dit à son mari: Lorsque le garçon sera sevré, je le mènerai, afin qu'il soit présenté devant l'Éternel et qu'il reste là pour toujours. Elqana, son mari, lui dit: Fais ce qui te semblera bon, reste ici jusqu'à ce que tu l'aies sevré. Que l'Éternel accomplisse seulement sa parole! Et la femme resta; elle allaita son fils, jusqu'à ce qu'elle l'eût sevré. Quand elle l'eut sevré, elle le fit monter avec elle et prit trois taureaux, un épha de farine et une outre de vin. Elle le mena dans la maison de l'Éternel à Silo: le garçon était encore tout jeune. Ils égorgèrent le taureau et conduisirent le garçon à Éli. Anne dit: Pardon mon seigneur, aussi vrai que tu es vivant, je suis cette femme qui se trouvait placée ici près de toi pour prier l'Éternel. C'était en vue de ce garçon que je priais, et l'Éternel m'a donné ce que je lui demandais. Aussi, moi je veux le prêter à l'Éternel: il sera toute sa vie prêté à l'Éternel. Et ils se prosternèrent là devant l'Éternel. Anne pria et dit: Mon cœur exulte en l'Éternel, Ma force s'est élevée par l'Éternel; Ma bouche s'est ouverte contre mes ennemis, Car je me réjouis de ton salut. Nul n'est saint comme l'Éternel; Il n'y a point d'autre que toi; Il n'y a point de rocher comme notre Dieu. Ne multipliez pas vos paroles sans cesse plus arrogantes; Que l'audace ne sorte pas de votre bouche; Car l'Éternel est un Dieu qui connaît tout, Et par lui sont pesés (tous) les agissements. L'arc des héros est brisé, Et ceux qui trébuchaient ont la vaillance pour ceinture. Ceux qui étaient rassasiés cherchent un gagne-pain, Mais ceux qui étaient affamés ont du répit; Même la femme stérile enfante sept fois, Mais celle qui avait beaucoup de fils est flétrie. L'Éternel fait mourir et il fait vivre, Il fait descendre au séjour des morts et il en fait remonter. L'Éternel appauvrit et il enrichit, Il abaisse et il élève. De la poussière il redresse l'indigent, Du fumier il relève le pauvre, Pour les faire siéger avec les notables; Et il leur donne en héritage un trône de gloire; Car à l'Éternel sont les colonnes de la terre, Et c'est sur elles qu'il a posé le monde. Il gardera les pas de ses fidèles. Mais les méchants se perdront dans les ténèbres; Car l'homme ne triomphera point par la force. Ceux qui contestent avec l'Éternel seront terrifiés; Contre eux, dans les cieux, il tonnera; L'Éternel jugera les extrémités de la terre. Il donnera la puissance à son roi, Et relèvera la force de son messie. Elqana s'en alla dans sa maison à Rama, et le garçon fut au service de l'Éternel auprès du sacrificateur Éli. Les fils d'Éli étaient des vauriens, ils ne connaissaient pas l'Éternel. (Voici) la manière d'agir de ces sacrificateurs à l'égard du peuple: Chaque fois qu'on offrait un sacrifice, le serviteur du sacrificateur arrivait au moment où l'on faisait cuire la viande. Une fourchette à trois dents à la main, il piquait dans la cuve, dans le chaudron, dans la marmite ou dans le pot; et tout ce que la fourchette ramenait, le sacrificateur le prenait. C'est ainsi qu'ils agissaient à l'égard de tous ceux d'Israël qui venaient là, à Silo. Même avant qu'on fasse brûler la graisse, le serviteur du sacrificateur arrivait et disait à celui qui offrait le sacrifice: Donne de la viande à rôtir pour le sacrificateur; il n'acceptera pas de toi de la viande cuite, mais (de la viande) crue. Et si l'homme lui disait: On fera d'abord brûler la graisse, tu prendras ensuite ce qui te plaira, le serviteur répondait: Non! tu donneras maintenant, sinon je prends de force. Le péché de ces jeunes gens était très grand devant l'Éternel, car on traitait avec mépris l'offrande (faite à) l'Éternel. Samuel faisait le service devant l'Éternel, et ce garçon était revêtu d'un éphod de lin. Sa mère lui faisait chaque année un petit vêtement et le lui apportait en montant avec son mari pour offrir le sacrifice annuel. Éli bénit Elqana et sa femme en disant: Que l'Éternel te donne une descendance par cette femme, pour remplacer (l'enfant) qu'elle a demandé à l'Éternel! Ils s'en retournèrent chez eux. Et l'Éternel intervint en faveur d'Anne, elle devint enceinte et accoucha de trois fils et de deux filles. Et le jeune Samuel grandissait auprès de l'Éternel. Éli était fort âgé, et il apprit comment ses fils agissaient à l'égard de tout Israël; (il apprit aussi) qu'ils couchaient avec les femmes qui s'assemblaient à l'entrée de la tente de la Rencontre. Il leur dit: Pourquoi faites-vous de telles choses? Car j'apprends de tout le peuple vos mauvaises actions. Non, mes fils, ce que j'entends dire n'est pas bon; vous poussez le peuple de l'Éternel à la transgression. Si un homme pèche contre un autre homme, Dieu le jugera; mais si un homme pèche contre l'Éternel, qui intercédera pour lui? Mais ils n'écoutèrent pas la voix de leur père, car l'Éternel voulait les faire mourir. Le jeune Samuel continuait à grandir et il était agréable à l'Éternel aussi bien qu'aux hommes. Un homme de Dieu vint auprès d'Éli et lui dit: Ainsi parle l'Éternel: Ne me suis-je pas manifestement révélé à la maison de ton père, lorsqu'en Égypte ils appartenaient à la maison du Pharaon? Je l'ai choisie parmi toutes les tribus d'Israël pour être à mon service dans le sacerdoce, pour monter à mon autel, pour brûler le parfum, pour porter l'éphod devant moi, et j'ai donné à la maison de ton père tous les (sacrifices) consumés par le feu de la part des Israélites. Pourquoi foulez-vous aux pieds mon sacrifice et mon offrande, que j'ai ordonné de faire dans ma demeure? (Pourquoi) honores-tu tes fils plus que moi, afin de vous engraisser des prémices de toutes les offrandes d'Israël, mon peuple? Eh bien, – oracle de l'Éternel, Dieu d'Israël – assurément, j'avais dit que ta maison et la maison de ton père seraient à mon service à perpétuité. Mais maintenant, – oracle de l'Éternel – loin de moi (cette promesse)! Car j'honorerai celui qui m'honore, mais ceux qui me méprisent seront voués à l'ignominie. Voici venir des jours où j'abattrai ta vigueur et la vigueur de ta famille, en sorte qu'il n'y aura plus de vieillard dans ta maison. Tu verras un adversaire dans ma demeure, au milieu de tout le bien qui sera fait à Israël; et il n'y aura plus jamais de vieillard dans ta maison. Il y aura quelqu'un des tiens que je ne retrancherai pas d'auprès de mon autel, afin de consumer tes yeux et de faire dépérir ton âme; mais tous ceux qui viendront accroître ta maison mourront dans la force de l'âge. Et tu auras pour signe ce qui arrivera à tes deux fils, Hophni et Phinéas: ils mourront tous les deux le même jour. Je m'établirai un sacrificateur fidèle qui agira selon mon cœur et selon mon âme; je lui bâtirai une maison stable, et il marchera toujours devant mon messie. Et quiconque restera dans ta maison viendra se prosterner devant lui pour avoir une pièce d'argent et une miche de pain et dira: Attache-moi, je te prie, à l'une des fonctions du sacerdoce, afin que j'aie un morceau de pain à manger. Le jeune Samuel était au service de l'Éternel auprès d'Éli. La parole de l'Éternel était rare en ce temps-là, les visions n'étaient point fréquentes. En ce même temps, Éli était couché à sa place. Ses yeux commençaient à s'affaiblir; il ne pouvait plus voir. La lampe de Dieu n'était pas encore éteinte, et Samuel était couché dans le temple de l'Éternel où était l'arche de Dieu. Alors l'Éternel appela Samuel. Il répondit: Me voici! Il courut vers Éli et dit: Me voici, car tu m'as appelé. Éli répondit: Je n'ai pas appelé; retourne te coucher. Et il alla se coucher. L'Éternel appela de nouveau Samuel. Et Samuel se leva, alla vers Éli et dit: Me voici, car tu m'as appelé. Éli répondit: Je n'ai pas appelé, mon fils; retourne te coucher. Samuel ne connaissait pas encore l'Éternel, et la parole de l'Éternel ne lui avait pas encore été révélée. L'Éternel appela de nouveau Samuel, pour la troisième fois. Celui-ci se leva, alla vers Éli et dit: Me voici, car tu m'as appelé. Éli comprit que c'était l'Éternel qui appelait le garçon. Éli dit à Samuel: Va, couche-toi; et si l'on t'appelle, tu diras: Parle, Éternel, car ton serviteur écoute. Et Samuel alla se coucher à sa place. L'Éternel vint et se présenta. Il appela comme chaque fois: Samuel, Samuel! Et Samuel répondit: Parle, car ton serviteur écoute. Alors l'Éternel dit à Samuel: Voici que moi je vais faire en Israël une chose qui fera que les deux oreilles de quiconque l'entendra en tinteront. En ce jour j'accomplirai sur Éli tout ce que j'ai dit contre sa maison; je commencerai et j'achèverai. Je lui ai déclaré que je veux moi-même condamner sa maison à perpétuité, à cause de la faute qu'il connaît et par laquelle ses fils se sont rendus méprisables, sans qu'il les ait réprimés. C'est pourquoi je jure à la maison d'Éli que jamais la faute de la maison d'Éli ne sera expiée, ni par des sacrifices ni par des offrandes. Samuel resta couché jusqu'au matin, puis il ouvrit les portes de la maison de l'Éternel. Samuel craignait de raconter la vision à Éli. Mais Éli appela Samuel et dit: Samuel, mon fils! Il répondit: Me voici! Éli dit: Quelle est la parole que t'a adressée l'Éternel? Ne me dissimule rien. Que Dieu te fasse ceci et qu'il ajoute cela, si tu dissimules quelque chose de tout ce qu'il t'a dit! Alors Samuel lui rapporta toutes les paroles, sans rien lui dissimuler. Éli dit: C'est l'Éternel, qu'il fasse ce qui lui semblera bon! Samuel grandissait et l'Éternel était avec lui. Il ne laissait tomber à terre aucune de ses paroles. Tout Israël, depuis Dan jusqu'à Beér-Chéba, reconnut que Samuel était établi prophète de l'Éternel. L'Éternel continuait d'apparaître à Silo, car l'Éternel se révélait à Samuel, à Silo, par la parole de l'Éternel. La parole de Samuel était (adressée) à tout Israël. Israël sortit à la rencontre des Philistins pour combattre. Ils campèrent près de Ében-Ézer, et les Philistins campaient à Apheq. Les Philistins se rangèrent en bataille en face d'Israël, et le combat s'engagea. Israël fut battu par les Philistins qui frappèrent sur le front du champ (de bataille) environ quatre mille hommes. Le peuple rentra au camp, et les anciens d'Israël dirent: Pourquoi l'Éternel nous a-t-il laissé battre aujourd'hui par les Philistins? Allons prendre à Silo l'arche de l'alliance de l'Éternel; qu'elle vienne au milieu de nous et qu'elle nous sauve de la main de nos ennemis. Le peuple envoya (un détachement) à Silo, d'où l'on apporta l'arche de l'alliance de l'Éternel des armées qui siège entre les chérubins. Les deux fils d'Éli, Hophni et Phinéas, étaient là, avec l'arche de l'alliance de Dieu. Lorsque l'arche de l'alliance de l'Éternel entra dans le camp, tout Israël lança une grande clameur, et la terre en fut ébranlée. Les Philistins entendirent le bruit de la clameur et dirent: Qu'est-ce donc que le bruit de cette grande clameur dans le camp des Hébreux? Ils se rendirent compte que l'arche de l'Éternel était arrivée au camp. Les Philistins furent dans la crainte car, dirent-ils, Dieu est arrivé au camp. Malheur à nous! dirent-ils, car il n'en a pas été ainsi jusqu'à présent. Malheur à nous! Qui nous délivrera de la main de ces dieux puissants? Ce sont ces dieux qui ont frappé les Égyptiens de toutes sortes de coups dans le désert. Fortifiez-vous et soyez des hommes, Philistins, de peur que vous ne soyez asservis aux Hébreux comme ils vous ont été asservis; soyez des hommes et combattez! Les Philistins livrèrent bataille, et Israël fut battu. Chacun s'enfuit dans sa tente. La défaite fut très grande, et il tomba d'entre les Israélites trente mille hommes de pied. L'arche de Dieu fut prise, et les deux fils d'Éli, Hophni et Phinéas moururent. Un homme de Benjamin accourut du champ de bataille et vint à Silo le même jour, les vêtements déchirés et la tête couverte de terre. Lorsqu'il arriva, Éli était en train de guetter, assis sur un siège près de la route, car son cœur tremblait pour l'arche de Dieu. À son entrée dans la ville, cet homme annonça la nouvelle, et toute la ville poussa des cris. Éli, entendant le bruit de ces cris, dit: Que signifie ce bruit tumultueux? Et l'homme s'empressa de venir annoncer la nouvelle à Éli. Or Éli était âgé de 98 ans, il avait les yeux fixes et ne pouvait plus voir. L'homme dit à Éli: C'est moi! J'arrive du champ de bataille, et c'est du champ de bataille que je me suis enfui aujourd'hui. Éli dit: Que s'est-il passé, mon fils? Le messager répondit: Israël a fui devant les Philistins, et le peuple a éprouvé une grande défaite; même tes deux fils, Hophni et Phinéas sont morts, et l'arche de Dieu a été prise. À peine eut-il fait mention de l'arche de Dieu qu'Éli tomba de son siège à la renverse à côté de la porte; il se rompit la nuque et mourut: car c'était un homme vieux et pesant. Il avait été juge en Israël pendant quarante ans. Sa belle-fille, femme de Phinéas, était enceinte et sur le point d'accoucher. Lorsqu'elle entendit la nouvelle de la prise de l'arche de Dieu, de la mort de son beau-père et de celle de son mari, elle se courba et accoucha, car les douleurs l'avaient surprise. Comme elle allait mourir, celles qui étaient auprès d'elle lui dirent: Sois sans crainte, car tu as enfanté un fils! Mais elle ne répondit pas et n'y fit pas attention. Elle appela le garçon I-Kabod, en disant: La gloire est bannie d'Israël! C'était à cause de la prise de l'arche de Dieu et à cause de son beau-père et de son mari. Elle dit: La gloire est bannie d'Israël, car l'arche de Dieu est prise! Les Philistins prirent l'arche de Dieu et la transportèrent de Ében-Ézer à Asdod. Les Philistins prirent l'arche de Dieu, ils la firent entrer dans le temple de Dagôn et la placèrent à côté de Dagôn. Le lendemain, les Asdodiens se levèrent de bon matin, et voici que Dagôn était tombé, face contre terre, devant l'arche de l'Éternel. Ils prirent Dagôn et le remirent à sa place. Le lendemain ils se levèrent de bon matin, et voici que Dagôn était tombé, face contre terre, devant l'arche de l'Éternel; la tête de Dagôn et ses deux mains (gisaient) détachées sur le seuil, et il ne lui restait que le tronc. C'est pourquoi, les sacrificateurs de Dagôn et tous ceux qui entrent dans le temple de Dagôn à Asdod ne marchent pas sur le seuil jusqu'à aujourd'hui. La main de l'Éternel s'appesantit sur les Asdodiens, et il mit la désolation parmi eux; il les frappa d'hémorroïdes (à) Asdod et (dans) son territoire. Voyant qu'il en était ainsi, les gens d'Asdod dirent: L'arche du Dieu d'Israël ne restera pas chez nous, car sa main est inflexible contre nous et contre Dagôn, notre dieu. Ils firent chercher et rassemblèrent auprès d'eux tous les ducs des Philistins. Ils dirent: Que ferons-nous de l'arche du Dieu d'Israël? Ils répondirent: Que l'arche du Dieu d'Israël soit transférée à Gath. Et l'on y transféra l'arche du Dieu d'Israël. Mais après ce transfert, la main de l'Éternel fut sur la ville. Il y eut une très grande consternation; il frappa les gens de la ville depuis le plus petit jusqu'au plus grand: ils eurent une éruption d'hémorroïdes. Alors ils envoyèrent l'arche de Dieu à Ékron. Lorsque l'arche de Dieu entra dans Ékron, les Ékroniens poussèrent des cris, en disant: On a transféré chez nous l'arche du Dieu d'Israël, pour nous faire mourir, nous et notre peuple! Ils firent chercher et rassemblèrent tous les ducs des Philistins. Ils dirent: Renvoyez l'arche du Dieu d'Israël; qu'elle retourne à sa place et qu'elle ne nous fasse pas mourir, nous et notre peuple. Car dans toute la ville c'était une consternation mortelle; la main de Dieu s'y appesantissait fortement. Les gens qui ne mouraient pas étaient frappés d'hémorroïdes, et l'appel au secours de la ville montait jusqu'au ciel. L'arche de l'Éternel demeura sept mois dans le territoire des Philistins. Alors les Philistins appelèrent les sacrificateurs et les devins et dirent: Que ferons-nous de l'arche de l'Éternel? Faites-nous connaître de quelle manière nous devons la renvoyer à sa place. Ils répondirent: Si vous renvoyez l'arche du Dieu d'Israël, ne la renvoyez pas à vide, mais apportez-lui un (sacrifice de) culpabilité; alors vous guérirez et vous saurez pourquoi la main de Dieu ne s'est pas écartée de vous. Les Philistins dirent: Quel (sacrifice de) culpabilité lui apporterons-nous? Ils répondirent: Cinq (images d')hémorroïdes en or et cinq souris en or d'après le nombre des ducs des Philistins, car une même plaie a été sur vous tous et sur vos ducs. Faites des images de vos hémorroïdes et des images de vos souris qui ravagent le pays et donnez gloire au Dieu d'Israël: peut-être allégera-t-il sa main qui est sur vous, sur vos dieux et sur votre pays. Pourquoi endurciriez-vous votre cœur, comme les Égyptiens et le Pharaon ont endurci leur cœur? Lorsque (Dieu) agit lui-même contre eux, ne renvoyèrent-ils pas les Israélites qui purent partir? Maintenant, faites prendre un char tout neuf et deux vaches qui allaitent et qui n'aient pas porté le joug; attelez les vaches au char et ramenez à la maison leurs petits qui sont derrière elles. Vous prendrez l'arche de l'Éternel et vous la mettrez sur le char; vous placerez à côté d'elle, dans un coffre, les objets d'or que vous lui apportez en (sacrifice de) culpabilité; puis vous la renverrez, et elle partira. Vous verrez bien: si elle monte par le chemin de la frontière vers Beth-Chémech, c'est l'Éternel qui nous a causé ce grand malheur; sinon, nous saurons que ce n'est pas sa main qui nous a frappés d'une plaie, mais que cela nous est arrivé par hasard. Ces gens firent ainsi. Ils prirent deux vaches qui allaitaient et les attelèrent au char en enfermant les petits dans la maison. Ils mirent sur le char l'arche de l'Éternel et le coffre avec les souris d'or et les images de leurs hémorroïdes. Les vaches allèrent tout droit sur le chemin de Beth-Chémech; elles suivirent toujours la même route en mugissant et ne se détournèrent ni à droite ni à gauche. Les ducs des Philistins la suivirent jusqu'à la frontière de Beth-Chémech. (Les gens de) Beth-Chémech moissonnaient les blés dans la vallée; ils levèrent les yeux, aperçurent l'arche et se réjouirent en la voyant. Le char arriva dans le champ de Josué de Beth-Chémech et s'y arrêta. Il y avait là une grande pierre. On fendit le bois du char, et l'on offrit les vaches en holocauste à l'Éternel. Les Lévites descendirent l'arche de l'Éternel et le coffre qui était avec elle et qui contenait les objets d'or; ils les posèrent sur la grande pierre. Les gens de Beth-Chémech offrirent en ce jour des holocaustes et des sacrifices à l'Éternel. Les cinq ducs des Philistins, après avoir vu cela, retournèrent à Ékron le même jour. Voici les (images des) hémorroïdes d'or que les Philistins donnèrent à l'Éternel en (sacrifice de) culpabilité: une pour Asdod, une pour Gaza, une pour Askalon, une pour Gath et une pour Ékron. Il y avait aussi des souris d'or pour chacune des villes des Philistins appartenant aux cinq ducs, depuis la ville fortifiée jusqu'au village ouvert et jusqu'à la grande pierre sur laquelle on déposa l'arche de l'Éternel et qui est encore aujourd'hui dans le champ de Josué de Beth-Chémech. L'Éternel frappa les gens de Beth-Chémech lorsqu'ils fixèrent les regards sur l'arche de l'Éternel; il frappa 70 hommes (sur) 50 000 parmi le peuple, et le peuple prit le deuil, parce que l'Éternel l'avait frappé d'un grand coup. Les gens de Beth-Chémech dirent: Qui peut subsister en présence de l'Éternel, ce Dieu saint? Et vers qui montera-t-il, en s'éloignant de nous? Ils envoyèrent des messagers aux habitants de Qiryath-Yearim, pour leur dire: Les Philistins ont ramené l'arche de l'Éternel; descendez et faites-là monter vers vous. Les hommes de Qiryath-Yearim vinrent et firent monter l'arche de l'Éternel; ils la transportèrent dans la maison d'Abinadab, sur la colline, et ils consacrèrent son fils Éléazar pour garder l'arche de l'Éternel. Il s'était passé bien des jours depuis le jour où l'arche avait été installée à Qiryath-Yearim: vingt années. Alors toute la maison d'Israël poussa des gémissements vers l'Éternel. Samuel dit à toute la maison d'Israël: Si c'est de tout votre cœur que vous revenez à l'Éternel, ôtez du milieu de vous les dieux étrangers et les Astartés, dirigez votre cœur vers l'Éternel et servez -le lui seul; alors il vous délivrera de la main des Philistins. Et les Israélites ôtèrent du milieu d'eux les Baals et les Astartés, et ils servirent l'Éternel seul. Samuel dit: Rassemblez tout Israël à Mitspa, et je prierai l'Éternel pour vous. Ils se rassemblèrent à Mitspa, puisèrent de l'eau et la répandirent devant l'Éternel. Ils jeûnèrent en ce jour. C'est là qu'ils dirent: Nous avons péché contre l'Éternel! Samuel jugea les Israélites à Mitspa. Les Philistins apprirent que les Israélites s'étaient rassemblés à Mitspa, et les ducs des Philistins montèrent contre Israël. Les Israélites l'apprirent et eurent de la crainte devant les Philistins. Les Israélites dirent à Samuel: Ne garde pas le silence, mais crie pour nous à l'Éternel, notre Dieu, afin qu'il nous sauve de la main des Philistins. Samuel prit un agneau de lait et l'offrit tout entier en holocauste à l'Éternel. Il cria à l'Éternel pour Israël, et l'Éternel lui répondit. Pendant que Samuel offrait l'holocauste, les Philistins s'approchèrent pour attaquer Israël. En ce jour l'Éternel fit retentir le tonnerre à grand bruit contre les Philistins et les mit en déroute. Ils furent battus devant Israël. Les hommes d'Israël sortirent de Mitspa, poursuivirent les Philistins et les battirent jusqu'au-dessous de Beth-Kar. Samuel prit une pierre qu'il plaça entre Mitspa et Chén, et il l'appela du nom de Ében-Ézer, en disant: Jusqu'ici l'Éternel nous a secourus. Ainsi les Philistins furent humiliés et ne vinrent plus sur le territoire d'Israël. La main de l'Éternel fut contre les Philistins pendant toute la vie de Samuel. Les villes que les Philistins avaient prises sur Israël revinrent à Israël, depuis Ékron jusqu'à Gath, avec leur territoire; Israël les arracha de la main des Philistins. Et il y eut la paix entre Israël et les Amoréens. Samuel fut juge en Israël pendant toute sa vie. Il allait chaque année faire un circuit par Béthel, Guilgal et Mitspa, et il jugeait Israël dans tous ces endroits. Puis il retournait à Rama où était sa maison; c'est là qu'il jugeait Israël et qu'il avait bâti un autel à l'Éternel. Lorsque Samuel devint vieux, il établit ses fils juges sur Israël. Le nom de son fils aîné était Joël et le nom du second Abiya; ils étaient juges à Beér-Chéba. Les fils de Samuel ne marchèrent pas sur ses traces; ils avaient un penchant pour le profit, recevaient des présents et portaient atteinte au droit. Tous les anciens d'Israël se rassemblèrent et vinrent auprès de Samuel à Rama. Ils lui dirent: Voici que tu es vieux et que tes fils ne marchent pas sur tes traces; maintenant, établis sur nous pour nous juger un roi comme en ont toutes les nations. Aux yeux de Samuel c'était une mauvaise chose qu'ils aient dit: Donne-nous un roi pour nous juger; et Samuel pria l'Éternel. L'Éternel dit à Samuel: Écoute la voix du peuple dans tout ce qu'il te dira; car ce n'est pas toi qu'ils rejettent, c'est moi qu'ils rejettent, pour que je ne règne plus sur eux. Ils agissent à ton égard comme ils ont toujours agi depuis que je les ai fait monter d'Égypte jusqu'à aujourd'hui; ils m'ont abandonné pour rendre un culte à d'autres dieux. Maintenant donc, écoute leur voix; mais avertis-les solennellement et fais-leur connaître les droits du roi qui régnera sur eux. Samuel redit toutes les paroles de l'Éternel au peuple qui lui demandait un roi. Il dit: Voici les droits du roi qui régnera sur vous: Il prendra vos fils et il en disposera pour ses chars et parmi ses cavaliers; ils courront devant son char; il en disposera comme chefs de mille et il en disposera comme chefs de cinquante, aussi bien que pour labourer ses terres, récolter sa moisson et fabriquer ses armes de guerre et l'attirail de ses chars. Il prendra vos filles comme parfumeuses, cuisinières et boulangères. Il prendra les meilleurs de vos champs, de vos vignes et de vos oliviers et les donnera à ses serviteurs. Il prendra la dîme de vos semences et de vos vignes, et la donnera à ses chambellans et à ses serviteurs. Il prendra les meilleurs de vos serviteurs, de vos servantes et de vos jeunes gens, et vos ânes, et il s'en servira pour ses travaux. Il prendra la dîme de votre petit bétail, et vous-mêmes deviendrez ses esclaves. Ce jour-là vous crierez contre votre roi que vous vous serez choisi, mais ce jour-là l'Éternel ne vous répondra pas! Le peuple refusa d'écouter la voix de Samuel. Non! dirent-ils; il y aura un roi sur nous, et nous aussi nous serons comme toutes les nations; notre roi nous jugera, il sortira devant nous et conduira nos guerres. Samuel entendit toutes les paroles du peuple et les redit aux oreilles de l'Éternel. L'Éternel dit à Samuel: Écoute leur voix: tu établiras un roi sur eux. Et Samuel dit aux hommes d'Israël: Allez-vous-en, chacun dans sa ville. Il y avait un homme de Benjamin, du nom de Qich, fils d'Abiel, fils de Tseror, fils de Bekorath, fils d'Aphiah, fils d'un Benjaminite. C'était un homme puissant et important. Il avait un fils du nom de Saül, homme d'élite et beau, plus beau qu'aucun des Israélites, et les dépassant tous de la tête. Les ânesses de Qich, père de Saül, s'égarèrent; et Qich dit à Saül, son fils: Prends avec toi l'un des serviteurs, lève-toi, va rechercher les ânesses. Il traversa les monts d'Éphraïm, et traversa le pays de Chalicha sans les trouver; il traversa le pays de Chaalim, et rien! Il traversa le pays de Benjamin sans les trouver. Ils étaient arrivés dans le pays de Tsouph, lorsque Saül dit à son serviteur qui était avec lui: Viens, retournons, de peur que mon père, cessant (de penser aux) ânesses, ne soit en peine de nous. Il lui répondit: Il y a justement dans cette ville un homme de Dieu, et c'est un homme considéré; tout ce qu'il dit ne manque pas d'arriver. Allons-y donc, peut-être nous indiquera-t-il le chemin que nous devons prendre. Saül dit à son serviteur: Mais si nous y allons, que porterons-nous à l'homme de Dieu? Car il n'y a plus de pain dans nos sacs, et nous n'avons aucun présent à offrir à l'homme de Dieu. Qu'est-ce que nous avons? Le serviteur reprit la parole et dit à Saül: Voici que j'ai sur moi le quart d'un sicle d'argent; je le donnerai à l'homme de Dieu, et il nous indiquera notre chemin. – Autrefois en Israël, l'homme qui allait consulter Dieu disait: Venez, allons chez le voyant! Car celui qu'on appelle aujourd'hui le prophète s'appelait autrefois le voyant. – Saül dit à son serviteur: Bien dit! Viens, allons-y! Et ils allèrent à la ville où était l'homme de Dieu. Comme ils montaient à la ville, ils trouvèrent des jeunes filles qui sortaient pour puiser de l'eau, et ils leur dirent: Le voyant est-il ici? Elles leur répondirent: Oui, il est devant toi; mais maintenant va vite, car aujourd'hui il est venu à la ville, parce qu'il y a un sacrifice pour le peuple sur le haut lieu. Quand vous serez entrés dans la ville, vous le trouverez avant qu'il monte sur le haut lieu pour manger; car le peuple ne mangera pas avant qu'il soit arrivé, parce qu'il doit bénir le sacrifice; après quoi, les invités mangeront. Montez donc maintenant et à l'instant vous le trouverez. Comme ils arrivaient au milieu de la ville, Samuel sortit à leur rencontre en montant vers le haut lieu. Or, un jour avant l'arrivée de Saül, l'Éternel avait averti Samuel, en disant: Demain, à cette heure-ci, je t'enverrai un homme du pays de Benjamin, et tu lui donneras l'onction pour qu'il soit le conducteur de mon peuple d'Israël. Il sauvera mon peuple de la main des Philistins; car j'ai pris garde à mon peuple, parce que son cri est venu jusqu'à moi. Samuel aperçut Saül, et l'Éternel lui dit: Voici l'homme dont je t'ai parlé; c'est lui qui détiendra le pouvoir sur mon peuple. Saül s'approcha de Samuel à la porte (de la ville) et dit: Indique-moi, je te prie, où est la maison du voyant. Samuel répondit à Saül: c'est moi le voyant. Monte avec moi vers le haut lieu. Vous mangerez aujourd'hui avec moi. Je te laisserai partir au matin et je t'indiquerai tout ce qui est dans ton cœur. Ne t'inquiète pas de tes ânesses perdues il y a aujourd'hui trois jours, car elles sont retrouvées. À qui sera tout ce qu'il y a de précieux en Israël? N'est-ce pas à toi et à toute la maison de ton père? Saül répondit: Ne suis-je pas Benjaminite, de l'une des plus petites tribus d'Israël? Mon clan n'est-il pas le plus petit de tous les clans des tribus de Benjamin? Pourquoi donc me parles-tu de la sorte? Samuel prit Saül et son serviteur, les fit entrer dans la salle et leur donna une place à la tête des invités, qui étaient environ trente hommes. Samuel dit au cuisinier: Sers la part que je t'ai donnée en te disant: Mets-la de côté. Le cuisinier préleva la cuisse et ce qui l'entoure et il la plaça devant Saül. Et Samuel dit: Voici ce qui a été réservé; mets-le devant toi et mange, car on l'a pour ainsi dire gardé pour toi au moment où j'ai invité le peuple. Ainsi Saül mangea avec Samuel ce jour-là. Ils descendirent du haut lieu à la ville, et Samuel s'entretint avec Saül sur le toit. Puis ils se levèrent de bon matin. Dès l'aurore, Samuel appela Saül sur le toit et dit: Lève-toi, et je te laisserai partir. Saül se leva, et ils sortirent dans la rue tous deux ensemble, lui et Samuel. Quand ils furent descendus à l'extrémité de la ville, Samuel dit à Saül: Dis à ton serviteur de passer devant nous. Celui-ci passa devant. Arrête-toi maintenant (reprit Samuel), et je te ferai entendre la parole de Dieu. Samuel prit une fiole d'huile qu'il répandit sur la tête de Saül. Il l'embrassa et dit: l'Éternel t'a donné l'onction pour que tu sois le conducteur de son héritage. Aujourd'hui, après m'avoir quitté, tu trouveras deux hommes près du tombeau de Rachel, à la frontière de Benjamin, à Tseltsah. Ils te diront: Les ânesses que tu es allé chercher sont retrouvées; et maintenant ton père a laissé de côté l'affaire des ânesses, mais il est en peine de vous et dit: Que dois-je faire au sujet de mon fils? De là tu iras plus loin et tu arriveras au chêne de Thabor, où tu seras abordé par trois hommes montant vers Dieu à Béthel et portant l'un trois chevreaux, l'autre trois miches de pain, et l'autre une outre de vin. Ils te salueront et te donneront deux pains que tu prendras de leur main. Après cela, tu arriveras à Guibea-Élohim où se trouve une garnison de Philistins. En entrant dans la ville, tu rencontreras une troupe de prophètes descendant du haut lieu, précédés du luth, du tambourin, de la flûte et de la harpe, en train de prophétiser. L'Esprit de l'Éternel s'emparera de toi, tu prophétiseras avec eux et tu seras changé en un autre homme. Lorsque ces signes auront eu pour toi leur accomplissement, fais ce que tu trouveras à faire, car Dieu est avec toi. Puis tu descendras avant moi à Guilgal. Alors, à mon tour, je descendrai vers toi, pour offrir des holocaustes et des sacrifices de communion. Tu attendras sept jours, jusqu'à ce que j'arrive auprès de toi et que je te fasse connaître ce que tu dois faire. Dès que Saül eut tourné le dos pour se séparer de Samuel, Dieu lui donna un autre cœur, et tous ces signes se produisirent le même jour. Ils arrivèrent là, à Guibea, et voici qu'une troupe de prophètes vint à sa rencontre. L'Esprit de Dieu s'empara de lui, et il prophétisa au milieu d'eux. Tous deux qui l'avaient connu auparavant virent qu'il prophétisait avec les prophètes, et l'on se disait l'un à l'autre parmi le peuple: Qu'est-il arrivé au fils de Qich? Saül est-il aussi parmi les prophètes? Quelqu'un de l'endroit répondit en ces termes: Et qui est leur père? – De là le proverbe: Saül est-il aussi parmi les prophètes? – Lorsqu'il eut fini de prophétiser, il se rendit vers le haut lieu. L'oncle de Saül dit à Saül et à son serviteur: Où êtes-vous allés? Saül répondit: Chercher les ânesses; mais nous n'avons rien vu et nous nous sommes rendus vers Samuel. L'oncle de Saül reprit: Raconte-moi donc ce que vous a dit Samuel. Saül répondit à son oncle: Il nous a bien signalé que les ânesses étaient retrouvées. Mais il ne lui raconta rien au sujet de la royauté dont avait parlé Samuel. Samuel convoqua le peuple devant l'Éternel à Mitspa, et il dit aux Israélites: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: C'est moi qui ai fait monter Israël d'Égypte. Je vous ai délivrés de la main des Égyptiens et de la main de tous les royaumes qui vous opprimaient. Et c'est vous qui, aujourd'hui, rejetez votre Dieu qui vous a sauvés de tous vos malheurs et de toutes vos angoisses, et vous lui dites: Établis un roi sur nous! Présentez-vous maintenant devant l'Éternel, selon vos tribus et selon vos milliers. Samuel fit approcher toutes les tribus d'Israël, et la tribu de Benjamin fut désignée. Il fit approcher la tribu de Benjamin par clans, et le clan de Matri fut désigné. Puis Saül, fils de Qich, fut désigné. On le chercha, mais on ne le trouva pas. On consulta de nouveau l'Éternel: Y a-t-il encore un homme qui soit venu ici? Et l'Éternel dit: Voici qu'il est caché du côté des bagages. On courut le tirer de là, et il se présenta au milieu du peuple. Il les dépassait tous de la tête. Samuel dit à tout le peuple: voyez-vous celui que l'Éternel a choisi? Il n'y en a point comme lui dans tout le peuple. Tout le peuple lança une clameur et cria: Vive le roi! Samuel formula pour le peuple le droit de la royauté et il l'écrivit dans le livre qu'il déposa devant l'Éternel. Puis Samuel renvoya tout le peuple, chacun chez soi. Saül s'en alla aussi chez lui à Guibea. Il fut accompagné par les (hommes de) valeur, dont Dieu avait touché le cœur. Il y eut toutefois des vauriens, qui disaient: Quoi! c'est celui-ci qui nous sauvera! Ils le méprisèrent et ne lui apportèrent aucun présent, mais Saül garda le silence. Nahach, l'Ammonite, vint camper devant Yabéch en Galaad. Tous les hommes de Yabéch dirent à Nahach: Conclus une alliance avec nous, et nous te servirons. Mais Nahach, l'Ammonite, leur répondit: Je la conclurai avec vous à la condition que je vous crève à tous l'œil droit et que j'inflige ainsi un déshonneur à tout Israël. Les anciens de Yabéch lui dirent: Accorde-nous une trève de sept jours, afin que nous envoyions des messagers dans tout le territoire d'Israël; et si nul ne peut nous sauver, nous nous rendrons à toi. Les messagers arrivèrent à Guibea de Saül et rapportèrent ces paroles aux oreilles du peuple; tout le peuple éleva la voix et pleura. Or voici que Saül arrivait des champs, derrière ses bœufs. Il dit: Qu'a donc le peuple pour pleurer? On lui rapporta les paroles de ceux de Yabéch. L'Esprit de Dieu s'empara de Saül quand il entendit ces paroles, et sa colère s'enflamma fortement. Il prit une paire de bœufs et les coupa en morceaux qu'il envoya par l'intermédiaire des messagers dans tout le territoire d'Israël, en disant: Quiconque ne marchera pas à la suite de Saül et de Samuel aura ses bœufs traités de la même manière. La terreur de l'Éternel s'abattit sur le peuple qui se mit en marche comme un seul homme. Saül les dénombra à Bézéq. Les Israélites étaient 300 000 et les hommes de Juda étaient 30 000. Ils dirent aux messagers qui étaient venus: Vous parlerez ainsi à la population de Yabéch en Galaad: Demain ce sera pour vous le salut, quand le soleil donnera toute sa chaleur. Les messagers vinrent annoncer cette nouvelle aux hommes de Yabéch, qui s'en réjouirent. Les hommes de Yabéch dirent (aux Ammonites): Demain nous nous rendrons à vous, et vous nous traiterez comme bon vous semblera. Le lendemain, Saül divisa le peuple en trois groupes. Ils pénétrèrent dans le camp au moment de la veille matinale et ils battirent Ammon jusqu'à la chaleur du jour. Quant aux survivants, ils furent disséminés, et il n'en resta pas deux ensemble. Le peuple dit à Samuel: Qui est-ce qui disait: Saül régnera-t-il sur nous? Livrez ces gens, et nous les ferons mourir. Mais Saül dit: Personne ne sera mis à mort en ce jour, car aujourd'hui l'Éternel a fait œuvre de salut en Israël. Samuel dit au peuple: Venez, rendons-nous à Guilgal pour y confirmer la royauté. Tout le peuple se rendit à Guilgal. Ils établirent Saül pour roi devant l'Éternel à Guilgal. Là, ils offrirent des sacrifices de communion devant l'Éternel; et là, Saül et tous les hommes d'Israël se livrèrent à de grandes réjouissances. Samuel dit à tout Israël: Voici que j'ai écouté votre voix en tout ce que vous m'avez dit et j'ai établi un roi sur vous. Maintenant, voici le roi qui marchera devant vous. Pour moi, je suis vieux, j'ai blanchi; quant à mes fils, les voici avec vous. J'ai marché devant vous depuis ma jeunesse jusqu'à ce jour. Me voici! Répondez-moi en présence de l'Éternel et en présence de son messie. De qui ai-je pris le bœuf et de qui ai-je pris l'âne? Qui ai-je opprimé et qui ai-je pressuré? De qui ai-je reçu un présent, pour fermer les yeux sur lui? Je vous en donnerai compensation. Ils dirent: Tu ne nous as pas opprimés, tu ne nous as pas pressurés et tu n'as rien reçu de la main de personne. Il leur dit encore: L'Éternel est témoin contre vous, et son messie est témoin en ce jour, que vous n'avez rien trouvé dans mes mains. Il dit: (Il en est) témoin! Alors Samuel dit au peuple: C'est l'Éternel qui a établi Moïse et Aaron, et qui a fait monter vos pères du pays d'Égypte. Maintenant, présentez-vous, et j'entrerai en jugement avec vous devant l'Éternel au sujet de tous les actes de justice que l'Éternel a faits pour vous et pour vos pères. Après que Jacob fut venu en Égypte, vos pères appelèrent l'Éternel au secours, et l'Éternel envoya Moïse et Aaron qui firent sortir vos pères d'Égypte et les firent habiter dans ce lieu. Mais ils oublièrent l'Éternel, leur Dieu, qui les vendit entre les mains de Sisera, chef de l'armée de Hatsor, entre les mains des Philistins et entre les mains du roi de Moab, qui leur firent la guerre. Ils appelèrent encore l'Éternel au secours et dirent: Nous avons péché, car nous avons abandonné l'Éternel et nous avons servi les Baals et les Astartés; délivre-nous maintenant de la main de nos ennemis, et nous te servirons. Et l'Éternel envoya Yeroubbaal, puis Bedân, Jephté et Samuel. Il vous délivra de la main de vos ennemis qui vous entouraient, et vous avez pu habiter en sécurité. Puis, voyant que Nahach, roi des fils d'Ammon, arrivait contre vous, vous m'avez dit: Non! mais un roi régnera sur nous. Et cependant l'Éternel, votre Dieu, est votre roi. Voici donc le roi que vous avez choisi, que vous avez demandé; voici que l'Éternel a mis sur vous un roi. Si vous craignez l'Éternel, si vous le servez, si vous écoutez sa voix et si vous n'êtes pas rebelles à la parole de l'Éternel, vous vous rallierez à l'Éternel, votre Dieu, vous et le roi qui règne sur vous. Mais si vous n'écoutez pas la voix de l'Éternel et si vous êtes rebelles à la parole de l'Éternel, la main de l'Éternel sera contre vous, comme (elle a été) contre vos pères. Maintenant, présentez-vous aussi et voyez cette grande chose que l'Éternel va faire sous vos yeux. N'est-ce pas aujourd'hui la moisson des blés? J'invoquerai l'Éternel, et il enverra des tonnerres et de la pluie. Reconnaissez alors et voyez combien grand est le mal que vous avez fait aux yeux de l'Éternel en demandant pour vous un roi. Samuel invoqua l'Éternel, et l'Éternel envoya le jour même des tonnerres et de la pluie. Tout le peuple eut une grande crainte de l'Éternel et de Samuel. Tout le peuple dit à Samuel: Prie l'Éternel, ton Dieu, pour tes serviteurs, afin que nous ne mourions pas; car nous avons ajouté à tous nos péchés celui de demander pour nous un roi. Samuel dit au peuple: Soyez sans crainte! Vous avez fait tout ce mal; mais ne vous écartez pas de l'Éternel et servez l'Éternel de tout votre cœur. Ne vous en écartez pas; sinon, (vous vous rallierez) à du néant, qui n'apporte ni profit ni délivrance, parce que ce n'est que du néant. L'Éternel ne délaissera pas son peuple, à cause de son grand nom, car l'Éternel a résolu de faire de vous son peuple. Loin de moi aussi de pécher contre l'Éternel, de cesser de prier pour vous! Je vous enseignerai le bon et droit chemin. Seulement craignez l'Éternel et servez-le en vérité, de tout votre cœur; car voyez ce qu'il a fait de grand en votre présence. Mais si vous faites le mal, vous périrez, vous et votre roi. Saül était âgé de… ans, lorsqu'il devint roi, et il avait déjà régné deux ans sur Israël. Saül se choisit trois mille hommes d'Israël: deux mille étaient avec lui à Mikmas et sur la montagne de Béthel, et mille étaient avec Jonathan à Guibea de Benjamin. Il renvoya le reste du peuple, chacun à sa tente. Jonathan battit la garnison des Philistins qui était à Guéba, et les Philistins l'apprirent. Saül fit sonner du cor dans tout le pays, en disant: Que les Hébreux entendent! Tout Israël entendit que l'on disait: Saül a battu la garnison des Philistins, et Israël se rend odieux aux Philistins. Le peuple fut convoqué auprès de Saül à Guilgal. Les Philistins s'assemblèrent pour combattre Israël. Ils avaient trente mille chars et six mille cavaliers, et ce peuple était nombreux comme le sable qui est sur le bord de la mer. Ils vinrent camper à Mikmas, à l'est de Beth-Aven. Les hommes d'Israël se virent en détresse, car le peuple était serré de près. Ils se cachèrent dans les cavernes, dans les ajoncs, dans les rochers, dans les caves et dans les citernes. Il y eut aussi des Hébreux qui passèrent le Jourdain, pour aller au pays de Gad et de Galaad. Saül était encore à Guilgal, et tout le peuple qui se trouvait auprès de lui tremblait. Il attendit sept jours, jusqu'au moment fixé par Samuel. Mais Samuel n'arriva pas à Guilgal, et le peuple se disséminait loin de lui. Alors Saül dit: Amenez-moi l'holocauste et les sacrifices de communion. Il offrit l'holocauste. Comme il achevait d'offrir l'holocauste, voici que Samuel arriva, et Saül sortit au-devant de lui pour le saluer. Samuel dit: Qu'as-tu fait? Saül répondit: Lorsque j'ai vu que le peuple se disséminait loin de moi, que tu n'arrivais pas au moment fixé, et que les Philistins étaient assemblés à Mikmas, je me suis dit: Les Philistins vont descendre contre moi à Guilgal, et je n'ai pas imploré l'Éternel! C'est alors que je me suis fait violence et que j'ai offert l'holocauste. Samuel dit à Saül: Tu as agi en insensé, tu n'as pas observé le commandement que l'Éternel, ton Dieu, t'avait donné. L'Éternel aurait affermi pour toujours ton règne sur Israël! Maintenant ton règne ne tiendra pas. L'Éternel s'est cherché un homme selon son cœur, et l'Éternel l'a établi conducteur de son peuple, parce que tu n'as pas observé ce que l'Éternel t'avait commandé. Puis Samuel se leva et monta de Guilgal à Guibea de Benjamin. Saül dénombra le peuple qui se trouvait avec lui: il y avait environ six cents hommes. Saül, son fils Jonathan et le peuple qui se trouvait avec eux, avaient pris position à Guéba de Benjamin, et les Philistins campaient à Mikmas. Il sortit du camp des Philistins trois troupes pour ravager: une troupe se dirigea vers le chemin d'Ophra vers le pays de Choual; l'autre troupe se dirigea par le chemin de Beth-Horôn; et la troisième troupe se dirigea par le chemin de la frontière qui descend vers la vallée de Tseboïm, du côté du désert. On ne trouvait pas de forgeron dans tout le pays d'Israël; car les Philistins avaient dit: Que les Hébreux ne fabriquent ni épée ni lance. Et chaque homme en Israël descendait chez les Philistins pour aiguiser son soc, sa pioche, sa hache et sa bêche, quand le tranchant des bêches, des pioches, des tridents et des haches était émoussé, et pour redresser les aiguillons. Il arriva qu'au jour du combat, il ne se trouvait ni épée ni lance entre les mains de tout le peuple qui était avec Saül et Jonathan; il ne s'en trouvait que pour Saül et son fils Jonathan. Un poste de Philistins vint s'établir à la passe de Mikmas. Il arriva qu'un jour, Jonathan, fils de Saül, dit au jeune homme qui portait ses armes: Viens, et passons jusqu'au poste des Philistins, qui est là de l'autre côté. Il n'en dit rien à son père. Saül se tenait à l'extrémité de Guibea sous le grenadier qui est à Migrôn, et le peuple qui était avec lui était d'environ six cents hommes. Ahiya, fils d'Ahitoub, frère d'I-Kabod, fils de Phinéas, fils d'Éli, sacrificateur de l'Éternel à Silo, portait l'éphod. Le peuple ne savait pas que Jonathan s'en était allé. Entre les passages par lesquels Jonathan cherchait à parvenir au poste des Philistins, il y avait une dent de rocher d'un côté et une dent de rocher de l'autre côté, l'une nommée Botsets et l'autre Séné. L'une de ces dents se dresse au nord, vis-à-vis de Mikmas, et l'autre au sud, vis-à-vis de Guéba. Jonathan dit au jeune homme qui portait ses armes: Viens, et passons jusqu'au poste de ces incirconcis. Peut-être l'Éternel agira-t-il en notre faveur, car rien n'empêche l'Éternel de sauver au moyen d'un petit nombre comme d'un grand nombre. Celui qui portait ses armes lui répondit: Fais tout ce que tu as dans le cœur, n'hésite pas, me voici de cœur avec toi. Eh bien! dit Jonathan, passons jusqu'à ces hommes et montrons-nous à eux. S'ils nous disent: Arrêtez jusqu'à ce que nous prenions contact avec vous! nous resterons sur place, et nous ne monterons pas vers eux. Mais s'ils disent: Montez vers nous! nous monterons, car l'Éternel les livre entre nos mains. C'est là ce qui nous servira de signe. Ils se montrèrent tous deux au poste des Philistins, et les Philistins dirent: Voici les Hébreux qui sortent des trous où ils se sont cachés. Et les hommes du poste s'adressèrent ainsi à Jonathan et à celui qui portait ses armes: Montez vers nous, et nous vous ferons savoir quelque chose. Jonathan dit à celui qui portait ses armes: Monte derrière moi, car l'Éternel les livre entre les mains d'Israël. Et Jonathan monta en s'aidant des mains et des pieds, celui qui portait ses armes (montait) derrière lui. Les Philistins tombèrent devant Jonathan, et celui qui portait ses armes donnait la mort derrière lui. Ce premier coup que frappèrent Jonathan et celui qui portait ses armes, fut (fatal) pour environ une vingtaine d'hommes, sur l'espace d'environ la moitié d'un arpent de terre. La panique se répandit au camp, dans la région et parmi tout le peuple; le poste et ceux qui ravageaient furent également saisis de panique. La terre trembla et ce fut une panique (venue) de Dieu. Les sentinelles de Saül, qui étaient à Guibea de Benjamin, virent que la multitude se dispersait et allait de côté et d'autre. Alors Saül dit au peuple qui était avec lui: Comptez donc, et voyez qui s'en est allé du milieu de nous. Ils comptèrent et voici qu'il manquait Jonathan et celui qui portait ses armes. Et Saül dit à Ahiya: Fais approcher l'arche de Dieu! – car en ce temps l'arche de Dieu était avec les Israélites. Pendant que Saül parlait au sacrificateur, le tumulte dans le camp des Philistins allait toujours croissant; et Saül dit au sacrificateur: Retire ta main! Puis Saül et tout le peuple qui était avec lui se rassemblèrent et s'avancèrent jusqu'au lieu du combat; et voici que chacun tournait son épée contre son voisin, et la confusion était extrême. Il y avait parmi les Philistins, comme auparavant, des Hébreux qui étaient montés avec eux dans le camp et aux alentours; ils se joignirent à ceux d'Israël qui étaient avec Saül et Jonathan. Tous les hommes d'Israël qui s'étaient cachés dans les monts d'Éphraïm, apprenant que les Philistins fuyaient, se mirent aussi à les serrer de près dans le combat. L'Éternel sauva Israël ce jour-là, et le combat se prolongea jusqu'au-delà de Beth-Aven. Les hommes d'Israël étaient serrés de près ce jour-là. Alors Saül fit faire cette imprécation au peuple: Maudit soit l'homme qui prendra de la nourriture avant le soir, avant que je me sois vengé de mes ennemis! Et personne du peuple n'avait goûté de nourriture. Tous ceux du pays étaient arrivés dans la forêt; et il y avait du miel à la surface du sol. Lorsque le peuple arriva dans la forêt, il vit que le miel coulait; mais nul ne porta la main à la bouche, car le peuple respectait le serment. Jonathan n'avait pas entendu que son père avait fait prêter serment au peuple; il avança le bout du bâton qu'il avait à la main, le plongea dans un rayon de miel et ramena la main à la bouche; et ses yeux furent éclaircis. Alors quelqu'un du peuple lui adressa la parole en ces mots: Ton père a fait prêter serment au peuple, en disant: Maudit soit l'homme qui prendra de la nourriture aujourd'hui! Or le peuple était fatigué. Et Jonathan dit: Mon père trouble le pays; voyez donc comme mes yeux se sont éclaircis, parce que j'ai goûté un peu de ce miel. Certes, si le peuple avait aujourd'hui mangé du butin qu'il a trouvé chez ses ennemis, la défaite des Philistins n'aurait-elle pas alors été plus grande? Ils battirent ce jour-là les Philistins depuis Mikmas jusqu'à Ayalôn. Le peuple était très fatigué et il se jeta sur le butin. Il prit du petit bétail, des bœufs et des veaux, il les égorgea sur la terre, et le peuple en mangea avec le sang. On le rapporta à Saül et l'on dit: Voici que le peuple pèche contre l'Éternel, en mangeant avec le sang. Saül dit: Vous êtes des traîtres! Roulez à l'instant vers moi une grande pierre. Puis il ajouta: Répandez-vous parmi le peuple et dites à chacun de m'amener son bœuf ou son agneau et de l'égorger ici. Vous mangerez ensuite et vous ne pécherez pas contre l'Éternel, en mangeant avec le sang. Pendant la nuit, chacun parmi le peuple amena son bœuf par la main, afin de l'égorger à cet endroit. Saül bâtit un autel à l'Éternel: ce fut le premier autel qu'il bâtit à l'Éternel. Saül dit: Descendons cette nuit derrière les Philistins, pillons-les jusqu'à la lumière du matin et n'en laissons pas un de reste. Ils dirent: Fais tout ce qui te semblera bon. Alors le sacrificateur dit: Présentons-nous ici devant Dieu. Saül consulta Dieu: Descendrai-je derrière les Philistins? Les livreras-tu entre les mains d'Israël? Mais ce jour-là il ne lui donna pas de réponse. Saül dit: Approchez ici, vous tous chefs du peuple; reconnaissez et voyez en quoi il y a eu péché aujourd'hui. Car l'Éternel est vivant, le sauveur d'Israël! Même si Jonathan, mon fils, en est l'auteur, il sera puni de mort. Et dans tout le peuple personne ne lui répondit. Il dit à tout Israël: Mettez-vous d'un côté; et mon fils Jonathan et moi, nous serons de l'autre. Et le peuple dit à Saül: Fais ce qui te semblera bon. Saül dit à l'Éternel: Dieu d'Israël! fais connaître la vérité. Jonathan et Saül furent désignés, et le peuple fut hors de cause. Saül dit: Jetez (le sort) entre moi et Jonathan, mon fils. Et Jonathan fut désigné. Saül dit à Jonathan: Indique-moi ce que tu as fait. Jonathan le lui indiqua en disant: J'ai goûté un peu de miel, avec le bout du bâton que j'avais à la main: me voici, je mourrai. Et Saül dit: Que Dieu me fasse ceci et qu'il ajoute cela: tu seras puni de mort, Jonathan! Le peuple dit à Saül: Quoi! Jonathan mourrait, lui qui a opéré cette grande délivrance en Israël! Loin de là! L'Éternel est vivant! il ne tombera pas à terre un cheveu de sa tête, car c'est avec Dieu qu'il a agi dans cette journée. Ainsi le peuple libéra Jonathan, et il ne mourut pas. Saül remonta après avoir poursuivi les Philistins, et les Philistins s'en allèrent chez eux. Après que Saül eut pris la royauté sur Israël, il fit de tous côtés la guerre à tous ses ennemis, à Moab, aux Ammonites, à Édom, aux rois de Tsoba et aux Philistins; et partout où il se tournait, il avait le dessus. Il devint puissant, battit Amalec, et délivra Israël de la main de ceux qui le dépouillaient. Les fils de Saül étaient Jonathan, Yichvi et Malkichoua. Quant au nom de ses deux filles: le nom de l'aînée était Mérab et le nom de la cadette Mikal. Le nom de la femme de Saül était Ahinoam, fille d'Ahimaats. Le nom du chef de son armée était Abiner, fils de Ner, oncle de Saül. Qich, père de Saül, et Ner, père d'Abner, étaient fils d'Abiel. Il y eut une guerre acharnée contre les Philistins pendant toute la vie de Saül. Tout homme fort et tout vaillant homme que Saül remarquait, il se l'adjoignait. Samuel dit à Saül: C'est moi que l'Éternel a envoyé pour te donner l'onction comme roi sur son peuple, sur Israël: Écoute donc ce que dit l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel des armées: Je veux intervenir contre Amalec à cause de ce qu'il a fait à Israël, lorsqu'il s'est mis sur son chemin à sa sortie d'Égypte. Va maintenant, frappe Amalec, et vouez à l'interdit tout ce qui lui appartient; tu ne l'épargneras pas et tu feras mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et agneaux, chameaux et ânes. Saül battit le rappel du peuple et le dénombra à Telaïm: il y avait 200 000 hommes de pied et 10 000 hommes de Juda. Saül marcha jusqu'à la ville d'Amalec et mit une embuscade dans la vallée. Il dit aux Qéniens: Allez, écartez-vous, descendez du milieu d'Amalec, afin que je ne vous fasse pas disparaître avec lui; car vous avez eu de la bienveillance pour tous les Israélites, lorsqu'ils montèrent d'Égypte. Les Qéniens s'écartèrent du milieu d'Amalec. Saül battit Amalec depuis Havila jusqu'aux abords de Chour, qui est en face de l'Égypte. Il prit vivant Agag, roi d'Amalec, et voua à l'interdit tout le peuple en le passant au fil de l'épée. Mais Saül et le peuple épargnèrent Agag, ce qu'il y avait de meilleur dans le petit et dans le gros bétail, et dans les bêtes de la seconde portée, (ils épargnèrent) les agneaux gras et tout ce qu'il y avait de bon. Ils ne voulurent pas le vouer à l'interdit; et ils vouèrent à l'interdit seulement tout ce qui était méprisable et chétif. La parole de l'Éternel fut (adressée) à Samuel en ces mots: Je regrette d'avoir établi Saül pour roi, car il se détourne de moi et n'exécute pas mes paroles. Samuel se mit en colère et cria à l'Éternel toute la nuit. Samuel se leva de bon matin (pour aller) à la rencontre de Saül. On lui rapporta: Saül est allé à Karmel, et s'est érigé un monument; puis il s'en est retourné et, passant plus loin, il est descendu à Guilgal. Samuel se rendit auprès de Saül, et Saül lui dit: Sois béni de l'Éternel! J'ai exécuté la parole de l'Éternel. Samuel dit: Qu'est-ce donc que ce bêlement de petit bétail qui parvient à mes oreilles, et ce mugissement de gros bétail que j'entends? Saül répondit: Ils les ont amenés de chez les Amalécites, parce que le peuple a épargné ce qu'il y avait de meilleur dans le petit et dans le gros bétail, afin de le sacrifier à l'Éternel, ton Dieu; et le reste, nous l'avons voué à l'interdit. Samuel dit à Saül: Assez! Je vais t'annoncer ce que l'Éternel m'a dit cette nuit. Et Saül lui dit: Parle! Samuel dit: Lorsque tu étais petit à tes yeux, n'es-tu pas devenu le chef des tribus d'Israël, et l'Éternel ne t'a-t-il pas donné l'onction comme roi sur Israël? L'Éternel t'avait mis sur le chemin en disant: Va et voue à l'interdit ces pécheurs, les Amalécites; tu leur feras la guerre jusqu'à leur extermination. Pourquoi n'as-tu pas écouté la voix de l'Éternel? Pourquoi t'es-tu jeté sur le butin et as-tu fait ce qui est mal aux yeux de l'Éternel? Saül répondit à Samuel: J'ai bien écouté la voix de l'Éternel et j'ai suivi le chemin sur lequel l'Éternel m'avait envoyé. J'ai amené Agag, roi d'Amalec, et j'ai voué les Amalécites à l'interdit; mais le peuple a pris sur le butin du petit et du gros bétail, comme prémices de l'interdit, afin de les sacrifier à l'Éternel, ton Dieu, à Guilgal. Samuel dit: L'Éternel trouve-t-il autant de plaisir Dans les holocaustes et les sacrifices, Que dans l'obéissance à la voix de l'Éternel? Voici: L'obéissance vaut mieux que les sacrifices, Et la soumission vaut mieux que la graisse des béliers. Car la rébellion (vaut bien) le péché de divination, Et la résistance (vaut) l'injustice et les téraphim. Puisque tu as rejeté la parole de l'Éternel, Il te rejette aussi comme roi. Alors Saül dit à Samuel: J'ai péché, car j'ai transgressé l'ordre de l'Éternel et tes propres paroles; je craignais le peuple et j'ai écouté sa voix. Maintenant, je te prie, pardonne mon péché, reviens avec moi, et je me prosternerai devant l'Éternel. Samuel dit à Saül: Je ne reviendrai pas avec toi; car tu as rejeté la parole de l'Éternel, et l'Éternel te rejette, afin que tu ne sois plus roi sur Israël. Comme Samuel se tournait pour s'en aller, Saül le saisit par le pan de son manteau qui se déchira. Samuel lui dit: L'Éternel déchire aujourd'hui la royauté d'Israël pour te l'ôter, et il la donne à l'un de tes proches, qui est meilleur que toi. Celui qui est la force d'Israël ne ment pas et n'a pas de regret, car il n'est pas un être humain pour éprouver du regret. Saül dit encore: J'ai péché! Maintenant, je te prie, honore-moi devant les anciens de mon peuple et devant Israël; reviens avec moi, et je me prosternerai devant l'Éternel, ton Dieu. Samuel revint et suivit Saül, et Saül se prosterna devant l'Éternel. Puis Samuel dit: Amenez-moi Agag, roi d'Amalec. Et Agag s'avança vers lui d'un air joyeux; il (se) disait: Certainement, l'amertume de la mort est écartée. Samuel dit: De même que ton épée a privé des femmes de leurs enfants, ainsi ta mère entre les femmes sera privée d'un fils. Et Samuel mit en pièces Agag devant l'Éternel, à Guilgal. Et Samuel partit pour Rama, et Saül monta dans sa maison à Guibea de Saül. Samuel n'alla plus voir Saül jusqu'au jour de sa mort; car Samuel avait pris le deuil sur Saül, parce que l'Éternel avait eu du regret d'avoir fait régner Saül sur Israël. L'Éternel dit à Samuel: Jusques à quand porteras-tu le deuil sur Saül? Moi je l'ai rejeté, afin qu'il ne règne plus sur Israël. Remplis ta corne d'huile et va! Je t'envoie chez Isaï, de Bethléhem, car j'ai vu un roi pour moi parmi ses fils. Samuel dit: Comment irai-je? Saül l'apprendra et me tuera. L'Éternel dit: Tu emmèneras avec toi une génisse et tu diras: Je viens offrir un sacrifice à l'Éternel. Tu inviteras Isaï au sacrifice; je te ferai moi-même connaître ce que tu dois faire, et tu oindras pour moi celui que je te dirai. Samuel fit ce que l'Éternel avait dit et se rendit à Bethléhem. Les anciens de la ville (vinrent) en tremblant au-devant de lui et dirent: Ton arrivée annonce-t-elle quelque chose d'heureux? Il répondit: Oui; je viens pour offrir un sacrifice à l'Éternel. Sanctifiez -vous et venez avec moi au sacrifice. Il fit aussi sanctifier Isaï et ses fils et les invita au sacrifice. Lorsqu'ils arrivèrent, il se dit, en voyant Éliab: Certainement, le messie de l'Éternel est ici devant lui. Mais l'Éternel dit à Samuel: Ne prends pas garde à son apparence et à sa haute taille, car je l'ai rejeté. (Il ne s'agit) pas de ce que l'homme considère; l'homme regarde à (ce qui frappe) les yeux, mais l'Éternel regarde au cœur. Isaï appela Abinadab et le fit passer devant Samuel. Samuel dit: L'Éternel n'a pas non plus choisi celui-ci. Isaï fit passer Chamma, et Samuel dit: L'Éternel n'a pas non plus choisi celui-ci. Isaï fit passer ses sept fils devant Samuel, et Samuel dit à Isaï: L'Éternel n'a choisi aucun d'eux. Puis Samuel dit à Isaï: N'y a-t-il plus d'autres jeunes gens? Et il répondit: Il reste encore le petit, mais il fait paître le troupeau. Alors Samuel dit à Isaï: Envoie-le chercher, car nous ne nous installerons pas avant qu'il ne vienne ici. Isaï l'envoya chercher. Or il était roux, avec de beaux yeux et une bonne apparence. L'Éternel dit (à Samuel): Lève-toi, donne-lui l'onction, car c'est lui! Samuel prit la corne d'huile et l'oignit au milieu de ses frères. L'Esprit de l'Éternel s'empara de David, à partir de ce jour et après. Samuel se leva et s'en alla à Rama. L'Esprit de l'Éternel s'écarta de Saül, tandis qu'un mauvais esprit venant de l'Éternel le remplissait d'épouvante. Les serviteurs de Saül lui dirent: Voici qu'un mauvais esprit (venant) de Dieu t'agite. Que notre seigneur parle! Tes serviteurs sont à ta disposition. Ils chercheront un homme qui sache jouer de la harpe; il en jouera quand un mauvais esprit (venant) de Dieu sera sur toi, et tu iras mieux. Saül répondit à ses serviteurs: Trouvez-moi donc un homme qui joue bien et amenez-le moi. L'un des jeunes serviteurs prit la parole et dit: Voici que j'ai vu un fils d'Isaï, de Bethléhem, qui sait jouer; c'est aussi un vaillant héros, un guerrier, parlant bien, un bel homme, et l'Éternel est avec lui. Saül envoya des messagers à Isaï pour lui dire: Envoie-moi ton fils David, qui est avec le troupeau. Isaï prit un âne, qu'il chargea de pain, d'une outre de vin et d'un chevreau, et l'envoya à Saül par l'intermédiaire de son fils David. David arriva et se tint devant Saül qui l'aima beaucoup et en fit son porteur d'armes. Saül envoya dire à Isaï: Je te prie de me laisser David, car il a obtenu ma faveur. Lorsque l'esprit (venant) de Dieu était sur Saül, David prenait la harpe et en jouait; Saül respirait alors plus à l'aise et se trouvait mieux, et le mauvais esprit s'écartait de lui. Les Philistins rassemblèrent leurs armées pour faire la guerre. Ils se rassemblèrent à Soko, qui appartient à Juda; ils campèrent entre Soko et Azéqa, à Éphès-Dammim. Saül et les hommes d'Israël se rassemblèrent aussi; ils campèrent dans la vallée de Éla et ils se rangèrent en ordre de bataille pour affronter les Philistins. Les Philistins se tenaient sur la montagne d'un côté, et Israël se tenait sur la montagne de l'autre côté: la vallée était entre eux. Un porte-parole sortit alors du camp des Philistins et s'avança entre les deux armées. Il se nommait Goliath, il était de Gath et avait une taille de six coudées et un empan. Il avait sur la tête un casque de bronze et portait une cuirasse à écailles qui pesait cinq mille sicles de bronze. Il avait aux jambes des jambières de bronze, et un javelot de bronze en bandoulière. Le bois de sa lance était comme l'ensouple des tisserands et la pointe de sa lance pesait six cents sicles de fer. Le porteur du bouclier marchait devant lui. Il s'arrêta et, s'adressant aux troupes d'Israël, il leur cria: Pourquoi sortez-vous en ordre de bataille? Ne suis-je pas moi, le Philistin, et vous, n'êtes-vous pas les esclaves de Saül? Choisissez un homme qui descende contre moi. S'il peut se battre contre moi et qu'il me tue, nous serons vos esclaves; mais si je l'emporte sur lui et que je le tue, vous serez nos esclaves et vous nous servirez. Le Philistin dit encore: Je lance en ce jour un défi aux troupes d'Israël! Donnez-moi un homme, et nous nous battrons ensemble. Saül et tout Israël entendirent ces paroles du Philistin et ils furent terrifiés et saisis d'une grande crainte. Or David était fils de cet Éphratien de Bethléhem de Juda, nommé Isaï, qui avait huit fils et qui, au temps de Saül, était devenu un vieillard au milieu du peuple. Les trois fils aînés d'Isaï étaient partis pour la guerre en suivant Saül; voici le nom de ses trois fils qui étaient partis en guerre: l'aîné Éliab, le deuxième Abinadab, et le troisième Chamma. David était le plus jeune; et lorsque les trois aînés furent partis à la suite de Saül, David s'en allait de chez Saül et revenait pour faire paître le troupeau de son père à Bethléhem. Le Philistin s'avançait matin et soir. Il se présenta pendant quarante jours. Isaï dit à son fils David: Prends pour tes frères cet épha de (grain) rôti et ces dix pains, et porte-les vite à tes frères dans le camp. Tu apporteras aussi ces dix fromages au chef de leur millier. Tu verras si tes frères se portent bien et tu prendras un gage de leur part. Ils sont avec Saül et tous les hommes d'Israël dans la vallée de Éla et font la guerre aux Philistins. David se leva de bon matin. Il remit le troupeau à un gardien, prit sa charge et partit, comme Isaï le lui avait ordonné. Lorsqu'il arriva au camp, l'armée sortait pour se ranger en bataille et lançait la clameur de guerre. Israël et les Philistins se rangèrent en bataille, troupe contre troupe. David se défit de ses bagages, les remit entre les mains du gardien des bagages et courut vers les rangs. Aussitôt arrivé, il salua ses frères. Tandis qu'il parlait avec eux, voici que le porte-parole monta des rangs philistins; il se nommait Goliath, c'était un Philistin de Gath. Il tint les mêmes discours, et David les entendit. À la vue de cet homme, tous les hommes d'Israël s'enfuirent devant lui et furent saisis d'une grande crainte. Chacun disait: Avez-vous vu monter cet homme? C'est pour jeter à Israël un défi qu'il monte! À celui qui le tuera, le roi accordera de grandes richesses, il lui donnera sa fille et il affranchira la maison de son père en Israël. David dit aux hommes qui se trouvaient avec lui: Que fera-t-on pour celui qui tuera ce Philistin et qui relèvera le défi lancé à Israël? Qui est donc ce Philistin, cet incirconcis pour lancer un défi aux troupes du Dieu vivant? Le peuple, répétant les mêmes paroles, lui dit: Voilà ce qu'on fera pour celui qui le tuera. Éliab, son frère aîné, qui l'avait entendu parler à ces hommes, fut enflammé de colère contre David. Il dit: Pourquoi es-tu descendu, et à qui as-tu remis ce petit troupeau dans le désert? Je connais ton insolence et la malice de ton cœur. C'est pour voir la bataille que tu es descendu. David répondit: Qu'ai-je fait jusqu'à présent? En voilà une affaire! Il se détourna de lui pour s'adresser à un autre et posa les mêmes questions. Le peuple lui répondit comme la première fois. Lorsqu'on eut entendu les paroles prononcées par David, on les rapporta devant Saül, qui le fit chercher. David dit à Saül: Que personne ne se décourage à cause de ce Philistin! Ton serviteur ira se battre avec lui. Saül dit à David: Tu ne peux pas marcher contre ce Philistin, car tu n'es qu'un jeune garçon, mais lui, il est un homme de guerre depuis sa jeunesse. David dit à Saül: Ton serviteur faisait paître le troupeau de son père. Et quand le lion ou l'ours venait enlever une bête du troupeau, je courais après lui, je le frappais et j'arrachais la bête de sa gueule. S'il se dressait contre moi, je le saisissais par le poil du menton, je le frappais et je le tuais. C'est ainsi que ton serviteur a frappé le lion et l'ours, et il en sera du Philistin, de cet incirconcis, comme de l'un d'eux, car il a lancé un défi aux troupes du Dieu vivant. David dit encore: L'Éternel, qui m'a délivré de la griffe du lion et de la patte de l'ours, me délivrer a aussi de la main de ce Philistin. Alors Saül dit à David: Va, et que l'Éternel soit avec toi! Saül revêtit David de ses (propres) habits; il plaça sur sa tête un casque de bronze et le revêtit d'une cuirasse. David mit à sa ceinture l'épée de Saül par-dessus ses habits et entreprit de marcher, car il n'avait pas encore essayé. Mais il dit à Saül: Je ne puis pas marcher avec tout cela, je n'ai jamais essayé. David s'en débarrassa et prit en main son bâton, choisit cinq pierres polies du torrent et les mit dans sa gibecière de berger et dans sa poche. Puis, sa fronde à la main, il s'avança contre le Philistin. Le Philistin s'approcha peu à peu de David, précédé de l'homme qui portait son bouclier. Le Philistin regarda et, lorsqu'il aperçut David, il le méprisa, ne voyant en lui qu'un jeune garçon roux et de belle apparence. Le Philistin dit à David: Suis-je un chien, pour que tu viennes contre moi avec des bâtons? Et, après l'avoir maudit par ses dieux, il ajouta: Viens vers moi, et je donnerai ta chair aux oiseaux du ciel et aux bêtes des champs. David dit au Philistin: Tu marches contre moi avec l'épée, la lance et le javelot; et moi je marche contre toi au nom de l'Éternel des armées, du Dieu des troupes d'Israël, que tu as mises au défi. Aujourd'hui l'Éternel te livrera entre mes mains, je te frapperai et je te couperai la tête; aujourd'hui je donnerai les cadavres du camp des Philistins aux oiseaux du ciel et aux animaux de la terre, et toute la terre reconnaîtra qu'Israël a un Dieu. Toute cette assemblée reconnaîtra que ce n'est ni par l'épée ni par la lance que l'Éternel sauve. Car la bataille appartient à l'Éternel, et il vous livre entre nos mains. Aussitôt que le Philistin se redressa pour marcher à la rencontre de David, David se dépêcha de courir sur le champ de bataille à la rencontre du Philistin. David mit la main dans sa gibecière, y prit une pierre et la lança avec sa fronde; il frappa le Philistin au front, et la pierre pénétra dans le front du Philistin, qui tomba le visage contre terre. Ainsi, avec une fronde et une pierre, David fut plus fort que le Philistin; il le frappa à mort, sans avoir d'épée à la main. David courut, s'arrêta près du Philistin, se saisit de son épée qu'il tira du fourreau, le tua et lui coupa la tête avec l'épée. Les Philistins, voyant que leur héros était mort, prirent la fuite. Alors les hommes d'Israël et de Juda se dressèrent, lancèrent une clameur et poursuivirent les Philistins jusqu'aux abords de la vallée et jusqu'aux portes d'Ékron. Les Philistins blessés à mort tombèrent dans le chemin de Chaaraïm jusqu'à Gath et jusqu'à Ékron. Et les Israélites s'en revinrent de la furieuse poursuite des Philistins et pillèrent leur camp. David prit la tête du Philistin et la porta à Jérusalem, et il mit dans sa tente les armes du Philistin. Lorsque Saül avait vu David marcher à la rencontre du Philistin, il avait dit à Abner, chef de l'armée: De qui ce garçon est-il le fils, Abner? Abner avait répondu: Aussi vrai que tu es vivant, ô roi! je ne le sais pas. Informe-toi donc de qui ce jeune homme est le fils, dit le roi. Quand David fut de retour après avoir tué le Philistin, Abner le prit et le mena devant Saül. David avait à la main la tête du Philistin. Saül lui dit: Mon garçon, de qui es-tu le fils? Et David répondit: Je suis le fils de ton serviteur Isaï, de Bethléhem. Dès que David eut fini de parler à Saül, Jonathan s'attacha à David, et Jonathan l'aima comme lui-même. Ce même jour Saül retint David et ne le laissa pas retourner dans la maison de son père. Jonathan conclut une alliance avec David, parce qu'il l'aimait comme lui-même. Il ôta le manteau qu'il portait pour le donner à David, ainsi que ses habits et même son épée, son arc et sa ceinture. David allait partout où l'envoyait Saül et il avait du succès; il fut mis par Saül à la tête des gens de guerre et il avait la faveur de tout le peuple, même des serviteurs de Saül. Au moment où les gens rentraient, lors du retour de David après qu'il eut frappé le Philistin, les femmes sortirent de toutes les villes d'Israël en chantant et en dansant, à la rencontre du roi Saül, au son des tambourins, des cris de joie et des triangles. Les femmes se répondaient en riant les unes aux autres et disaient: Saül a frappé ses mille, Et David ses dix mille. Une très grande colère s'empara de Saül qui prit mal la chose. Il dit: On en donne dix mille à David, et c'est à moi que l'on donne les mille! Il ne lui manque plus que la royauté. Et Saül regarda David d'un mauvais œil, à partir de ce jour et dans la suite. Le lendemain, un mauvais esprit (venant) de Dieu s'empara de Saül, qui entra en transes au milieu de la maison. David jouait, comme les autres jours, et Saül avait sa lance à la main. Saül brandit sa lance en disant: Je frapperai David contre le mur. Mais David se détourna de lui deux fois. Saül craignait la présence de David, parce que l'Éternel était avec David et s'était éloigné de lui. Saül éloigna (David) d'auprès de lui et l'établit chef de mille (hommes). David sortait et rentrait à la tête du peuple. David réussissait dans toutes ses entreprises, et l'Éternel était avec lui. Saül voyant qu'il réussissait toujours, avait peur de lui; mais tout Israël et Juda aimaient David, parce qu'il sortait et rentrait à leur tête. Saül dit à David: Voici ma fille aînée, Mérab; je te la donnerai pour femme; sers-moi seulement avec vaillance et mène les guerres de l'Éternel. Or Saül se disait: Que ce ne soit pas ma main qui le frappe, mais que ce soit la main des Philistins. David répondit à Saül: Qui suis-je et qu'est-ce que ma vie, qu'est-ce que le clan de mon père en Israël, pour que je devienne le gendre du roi? Lorsqu'arriva le temps où Mérab, fille de Saül, devait être donnée à David, elle fut donnée pour femme à Adriel, de Mehola. Mikal, fille de Saül, aima David. On le rapporta à Saül, et la chose lui convint. Saül se disait: Je la lui donnerai, afin qu'elle soit pour lui un piège, et que la main des Philistins le frappe. Saül dit à David pour la seconde fois: Tu vas devenir mon gendre aujourd'hui. Saül donna cet ordre à ses serviteurs: Parlez en confidence à David et dites-lui: Voici que le roi et tous ses serviteurs t'aiment; deviens maintenant le gendre du roi. Les serviteurs de Saül répétèrent ces paroles aux oreilles de David; et David répondit: Est-ce à vos yeux peu de chose de devenir le gendre du roi? Moi, je suis un homme pauvre, je suis peu de chose. Les serviteurs de Saül lui firent un rapport en ces mots: Voilà les paroles de David. Saül dit: Vous parlerez ainsi à David: Le roi ne veut pas de dot; mais (il désire) cent prépuces de Philistins, pour être vengé de ses ennemis. Saül combinait de faire tomber David entre les mains des Philistins. Les serviteurs de Saül rapportèrent ces paroles à David, et la chose convint à David: il deviendrait le gendre du roi. Avant le terme fixé, David se leva, partit avec ses hommes et tua deux cents hommes parmi les Philistins. David apporta leurs prépuces, et l'on en livra au roi le (nombre) complet, afin qu'il devienne le gendre du roi. Alors Saül lui donna pour femme Mikal, sa fille. Saül vit et reconnut que l'Éternel était avec David; Mikal, fille de Saül aimait David. Saül craignit de plus en plus David, et il fut en tout temps son ennemi. Les princes des Philistins faisaient des incursions, et chaque fois qu'ils sortaient, David avait plus de succès que tous les serviteurs de Saül, et son nom devint très célèbre. Saül parla à son fils Jonathan et à tous ses serviteurs de faire mourir David. Mais Jonathan, fils de Saül, avait une grande affection pour David. Jonathan le rapporta donc à David et lui dit: Saül, mon père, cherche à te faire mourir. Sois donc sur tes gardes demain matin, reste à l'abri et cache-toi. Je sortirai et je me tiendrai à côté de mon père dans le champ où tu seras; je parlerai de toi à mon père, je verrai ce qu'il en est et je te le rapporterai. Jonathan parla favorablement de David à Saül, son père: Que le roi, dit-il, ne pèche pas contre son serviteur David, car il n'a pas péché envers toi. Au contraire, il a très bien agi envers toi; il a exposé sa vie, il a tué le Philistin et l'Éternel a opéré une grande délivrance pour tout Israël. Tu l'as vu et tu t'en es réjoui. Pourquoi pécherais-tu en versant le sang d'un innocent et ferais-tu mourir David sans raison? Saül écouta la voix de Jonathan et fit un serment en disant: L'Éternel est vivant! David ne mourra pas. Jonathan appela David et lui rapporta toutes ces paroles; puis il l'amena auprès de Saül, en présence de qui David fut comme auparavant. La guerre continuait. David sortit pour faire la guerre aux Philistins; il leur fit éprouver une grande défaite, et ils s'enfuirent devant lui. Alors le mauvais esprit (venant) de l'Éternel fut sur Saül, qui était assis dans sa maison, sa lance à la main. David jouait de la harpe. Saül voulut le frapper avec sa lance contre le mur. Mais David se dégagea de Saül qui frappa le mur de sa lance. David prit la fuite et s'échappa pendant la nuit. Saül envoya des émissaires à la maison de David, pour le garder et le faire mourir au matin. Mais Mikal, femme de David, le lui rapporta en disant: Si tu ne t'échappes pas cette nuit, demain tu es mort. Elle le fit descendre par la fenêtre, et David s'en alla et s'enfuit. C'est ainsi qu'il échappa. Ensuite Mikal prit le téraphim, qu'elle plaça dans le lit; elle mit une peau de chèvre à son chevet et elle l'enveloppa d'un vêtement. Lorsque Saül envoya des émissaires pour prendre David, elle dit: Il est malade. Saül les renvoya pour qu'ils voient David. Il dit: Amenez-le moi dans son lit, pour qu'il meure. Les émissaires revinrent, et voici que le téraphim était dans le lit, une peau de chèvre à son chevet. Saül dit à Mikal: Pourquoi as-tu employé cette ruse à mon égard et as-tu laissé partir mon ennemi qui s'est échappé? Mikal répondit à Saül: Il m'a dit: Laisse-moi partir, sinon je te tue! C'est ainsi que David prit la fuite et qu'il échappa. Il se rendit auprès de Samuel à Rama et lui rapporta tout ce que Saül lui avait fait. Puis il alla avec Samuel habiter aux Nayoth. On le rapporta à Saül, en disant: Voici que David est aux Nayoth, à Rama. Saül envoya des émissaires pour prendre David. Ils virent un groupe de prophètes qui prophétisaient, ayant Samuel à leur tête. L'Esprit de Dieu fut sur les émissaires de Saül, et ils se mirent aussi à prophétiser eux-mêmes. On le rapporta à Saül, qui envoya d'autres émissaires, et eux aussi prophétisèrent. Il en envoya encore pour la troisième fois, et ils prophétisèrent également. Alors Saül alla lui-même à Rama. Arrivé à la grande citerne qui est à Sékou, il demanda: Où sont Samuel et David? On lui répondit: Ils sont aux Nayoth, à Rama. De là, il se dirigea vers les Nayoth, à Rama. L'Esprit de Dieu fut aussi sur lui; et Saül continua son chemin en prophétisant, jusqu'à son arrivée aux Nayoth, à Rama. Lui aussi ôta ses vêtements, et lui aussi prophétisa devant Samuel; il tomba (prostré) et nu tout ce jour-là et toute la nuit. C'est pourquoi l'on dit: Saül est-il aussi parmi les prophètes? David prit la fuite des Nayoth de Rama. Il alla trouver Jonathan et dit: Qu'ai-je fait? Quelle est ma faute, quel est mon péché vis-à-vis de ton père, pour qu'il en veuille à ma vie? Jonathan lui répondit: Loin de là! tu ne mourras pas. Mon père ne fait aucune chose, grande ou petite, sans m'en informer; pourquoi donc mon père me cacherait-il celle-là? Il n'en est rien. David fit encore ce serment: Ton père sait bien que j'ai obtenu ta faveur et il aura dit: Que Jonathan ne le sache pas; cela lui ferait de la peine. Mais, aussi vrai que l'Éternel est vivant et que tu es vivant, il n'y a qu'un pas entre moi et la mort! Jonathan dit à David: Je ferai pour toi ce que tu voudras. Et David lui répondit: Voici que demain c'est la nouvelle lune, et je devrais m'asseoir avec le roi pour manger; laisse-moi partir, et je me cacherai dans la campagne jusqu'au soir du troisième jour. Si ton père s'inquiète de moi en insistant, tu diras: David m'a prié instamment de le laisser se rendre en hâte à Bethléhem, sa ville, parce qu'il y a pour tout le clan un sacrifice annuel. Et s'il dit: C'est bien! c'est la paix pour ton serviteur; mais si la colère s'empare de lui, reconnais que le malheur est résolu de sa part. Montre donc ta bienveillance pour ton serviteur, puisque tu as fait entrer ton serviteur avec toi dans une alliance de l'Éternel. Et, s'il y a quelque faute en moi, fais-moi mourir toi-même, car pourquoi me mènerais-tu jusqu'à ton père? Jonathan lui dit: Loin de toi (la pensée) que j'aie connaissance d'un malheur résolu par mon père contre toi sans te l'annoncer! David dit à Jonathan: Qui me l'annoncera dans le cas où ton père te répondrait durement? Et Jonathan dit à David: Viens, sortons dans la campagne. Et ils sortirent tous deux dans la campagne. Jonathan dit à David: Par l'Éternel, le Dieu d'Israël! Je sonderai mon père demain ou après-demain à pareille heure. S'il est bien disposé pour David, et que je n'envoie vers toi personne pour t'en informer, que l'Éternel fasse à Jonathan ceci et qu'il ajoute cela. Si mon père trouve bon de te faire du mal, je t'informerai aussi et je te laisserai partir, afin que tu t'en ailles en paix, et que l'Éternel soit avec toi, comme il a été avec mon père! Si je suis encore en vie tu useras envers moi de la bienveillance de l'Éternel, et je ne mourrai pas. Tu ne retrancheras jamais ta bienveillance envers ma maison, pas même lorsque l'Éternel retranchera chacun des ennemis de David de la surface du sol. Car Jonathan a conclu une alliance avec la maison de David. Que l'Éternel tire vengeance des ennemis de David! Jonathan fit de nouveau prêter serment à David (au nom) de son affection pour lui, car il l'aimait comme lui-même. Jonathan lui dit: C'est demain la nouvelle lune; on s'inquiètera de toi, car ta place sera vide. Le troisième (jour) tu descendras assez bas pour arriver au lieu où tu t'étais caché le jour de l'affaire, et tu resteras près de la pierre d'Ézel. Je tirerai trois flèches dans sa direction, comme si je visais une cible. Alors j'enverrai le garçon (et je lui dirai): Va chercher les flèches. Si je lui dis: Voici que les flèches sont en deçà de toi, prends-les! alors viens, tu peux être en paix, il n'y a rien à dire. L'Éternel est vivant! Mais si je dis au jeune homme: Voici que les flèches sont au-delà de toi! alors va-t-en, car l'Éternel te fait partir. Telle est la parole que moi et toi nous nous sommes donnée: voici l'Éternel: il est pour toujours entre toi et moi! David se cacha dans la campagne. C'était la nouvelle lune, et le roi prit place au festin pour manger. Le roi s'assit comme à l'ordinaire sur son siège contre le mur, Jonathan se leva, et Abner s'assit à côté de Saül; mais la place de David resta vide. Mais Saül ne dit rien ce jour-là; car (se) disait-il, c'est par hasard, il n'est pas pur, certainement il n'est pas pur. Le lendemain, second jour de la nouvelle lune, la place de David resta encore vide. Et Saül dit à son fils Jonathan: Pourquoi le fils d'Isaï n'est-il venu au repas ni hier ni aujourd'hui? Jonathan répondit à Saül: David m'a prié instamment (de le laisser aller) jusqu'à Bethléhem. Il a dit: Laisse-moi partir, je te prie, car nous avons dans la ville un sacrifice de clan, et mon frère m'y a convoqué; si donc j'ai obtenu ta faveur, permets que je m'échappe pour voir mes frères. C'est pour cela qu'il n'est pas venu à la table du roi. Alors la colère de Saül s'enflamma contre Jonathan. Il lui dit: Fils pervers et rebelle, est-ce que je ne sais pas que tu as pris le parti du fils d'Isaï, à ta honte et à la honte de ta mère? Car aussi longtemps que le fils d'Isaï sera vivant sur le territoire, il n'y aura pas de sécurité ni pour toi ni pour ta royauté; et maintenant envoie-le chercher, amène-le moi, car il est digne de mort. Jonathan répondit à Saül, son père: Pourquoi le ferait-on mourir? Qu'a-t-il fait? Et Saül brandit sa lance contre lui pour le frapper. Jonathan reconnut que c'était chose résolue chez son père que de faire mourir David. Il se leva de table dans une ardente colère et ne participa point au festin le second jour de la nouvelle lune; car il avait de la peine à cause de David, parce que son père l'avait outragé. Le lendemain matin, Jonathan alla dans la campagne pour le rendez-vous qu'il avait avec David et il était accompagné d'un petit garçon. Il lui dit: Cours chercher les flèches que je vais tirer. Le garçon courut, et Jonathan tira une flèche qui le dépassa. Lorsque le garçon arriva au lieu où était la flèche que Jonathan avait tirée, Jonathan cria derrière lui: La flèche n'est-elle pas plus loin que toi? Il lui cria encore: Vite, hâte-toi, ne t'arrête pas! Et le garçon de Jonathan ramassa les flèches et revint vers son seigneur. Le garçon ne comprenait rien; Jonathan et David seuls comprenaient la chose. Jonathan remit ses armes au garçon qui était avec lui et lui dit: Va, porte-les à la ville. Après le départ du garçon, David se leva du côté du sud, puis se jeta le visage contre terre et se prosterna trois fois. Les deux amis s'embrassèrent, les deux amis pleurèrent, David surtout. Et Jonathan dit à David: Va en paix, maintenant que nous avons tous deux fait un serment au nom de l'Éternel, en disant: Que l'Éternel soit entre moi et toi, entre ma descendance et ta descendance pour toujours! David se leva et s'en alla, et Jonathan rentra dans la ville. David se rendit à Nob, vers le sacrificateur Ahimélek, qui accourut en tremblant au-devant de lui et lui dit: Pourquoi es-tu seul et n'y a-t-il personne avec toi? David répondit au sacrificateur Ahimélek: Le roi m'a donné un ordre et m'a dit: Que personne ne sache rien de l'affaire pour laquelle je t'envoie et de l'ordre que je t'ai donné. J'ai fait connaître tel et tel endroit (pour un rendez-vous) à mes jeunes gens. Maintenant qu'as-tu sous la main? Donne-moi cinq pains ou ce qui se trouvera. Le sacrificateur répondit à David: Je n'ai pas de pain ordinaire sous la main, mais il y a du pain consacré, si du moins tes jeunes gens se sont abstenus de femmes! David répondit au sacrificateur: Toute femme nous est interdite comme auparavant quand je partais en guerre. Les armes de mes jeunes gens sont consacrées, et si c'est un acte profane, il sera du moins consacré aujourd'hui par les armes. Alors le sacrificateur lui donna du (pain) consacré, car il n'y avait là d'autre pain que du pain de proposition, qu'on retire de devant l'Éternel pour le remplacer par du pain chaud le jour où on le reprend. Là, ce même jour, un homme d'entre les serviteurs de Saül se trouvait retenu devant l'Éternel; c'était un Édomite nommé Doëg, le plus important des bergers de Saül. David dit à Ahimélek: N'as-tu pas sous la main une lance ou une épée? Car je n'ai pris avec moi ni mon épée ni mes armes, parce que l'affaire du roi était pressante. Le sacrificateur répondit: Voici l'épée du Philistin Goliath, que tu as tué dans la vallée de Éla; elle est enveloppée dans un vêtement derrière l'éphod; si tu veux la prendre, prends-la, car il n'y en a point d'autre ici. David dit: Il n'y en a point de pareille, donne-la moi. David se leva et prit la fuite le même jour devant Saül. Il arriva chez Akich, roi de Gath. Les serviteurs d'Akich lui dirent: N'est-ce pas là David, roi du pays? N'est-ce pas celui pour qui l'on entonnait en dansant: Saül a frappé ses mille, Et David ses dix mille. David prit à cœur ces paroles et il eut une grande crainte d'Akich, roi de Gath. Il contrefit l'insensé sous leurs yeux et fit des extravagances parmi eux; il faisait des marques sur les battants des portes et laissait couler sa salive sur sa barbe. Akich dit à ses serviteurs: Vous voyez bien que cet homme est fou; pourquoi me l'amenez-vous? Est-ce que je manque de fous pour que vous m'ameniez celui-ci faire ses folies devant moi? Celui-ci va-t-il entrer dans ma maison? David partit de là et se réfugia dans la caverne d'Adoullam. Ses frères et toute sa famille l'apprirent et ils y descendirent vers lui. Tous ceux qui se trouvaient dans la détresse, qui avaient des créanciers ou qui étaient mécontents, se rassemblèrent auprès de lui, et il devint leur chef. Il y eut avec lui environ quatre cents hommes. De là David s'en alla à Mitspé de Moab. Il dit au roi de Moab: Permets, je te prie, à mon père et à ma mère d'émigrer chez vous, jusqu'à ce que je sache ce que Dieu fera de moi. Il les conduisit devant le roi de Moab, et ils restèrent avec lui tout le temps que David fut dans la forteresse. Le prophète Gad dit à David: Ne reste pas dans la forteresse, va-t'en et rentre dans le pays de Juda. David s'en alla et parvint à la forêt de Héreth. Saül apprit que l'on avait des renseignements sur David et sur les hommes qui étaient avec lui. Saül siégeait sous le tamaris, à Guibea, sur la hauteur; il avait sa lance à la main, et tous ses serviteurs se tenaient près de lui. Saül dit à ses serviteurs qui se tenaient près de lui: Écoutez, Benjaminites! Le fils d'Isaï vous donnera-t-il aussi à tous des champs et des vignes? Fera-t-il de vous tous des chefs de mille et des chefs de cent? En effet, vous avez tous conspiré contre moi, et personne ne m'informe de l'alliance de mon fils avec le fils d'Isaï. Personne de vous ne souffre à mon sujet et ne m'informe que mon fils a dressé mon serviteur contre moi, afin qu'il me tende des embûches, comme il le fait aujourd'hui. Doëg, l'Édomite, qui se trouvait à la tête des serviteurs de Saül, répondit: J'ai vu le fils d'Isaï venir à Nob, auprès d'Ahimélek, fils d'Ahitoub. Ahimélek a consulté pour lui l'Éternel, il lui a donné des vivres et lui a donné l'épée du Philistin Goliath. Le roi envoya convoquer le sacrificateur Ahimélek, fils d'Ahitoub, et toute sa famille, les sacrificateurs qui étaient à Nob. Ils se rendirent tous vers le roi. Saül dit: Écoute donc, fils d'Ahitoub! Il répondit: Me voici, mon seigneur! Saül lui dit: Pourquoi avez-vous conspiré contre moi, toi et le fils d'Isaï? Pourquoi lui as-tu donné du pain et une épée, et as-tu consulté Dieu pour lui, afin qu'il se dresse contre moi et me tende des embûches, comme (il le fait) aujourd'hui? Ahimélek répondit au roi: Qui donc, parmi tous tes serviteurs, est fidèle comme David, gendre du roi, admis à ton conseil et honoré dans ta maison? Est-ce aujourd'hui que j'ai commencé à consulter Dieu pour lui? Loin de moi! Que le roi ne mette pas l'affaire à la charge de son serviteur ni de personne de ma famille, car ton serviteur ne sait pas un mot, petit ou grand, de tout ceci. Le roi dit: Tu seras puni de mort, Ahimélek, toi et toute ta famille. Et le roi dit aux coureurs qui se tenaient près de lui: Tournez-vous et mettez à mort les sacrificateurs de l'Éternel; car eux aussi ils ont prêté la main à David, ils ont eu connaissance qu'il prenait la fuite et ne m'ont pas informé. Mais les serviteurs du roi ne voulurent pas étendre la main pour frapper les sacrificateurs de l'Éternel. Alors le roi dit à Doëg: Tourne-toi et frappe les sacrificateurs. Et Doëg, l'Édomite, se tourna, et ce fut lui qui frappa les sacrificateurs; il fit mourir en ce jour quatre-vingt-cinq hommes portant l'éphod de lin. Saül frappa encore du tranchant de l'épée Nob, ville sacerdotale; hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs, ânes et moutons (tombèrent) sous le tranchant de l'épée. Un fils d'Ahimélek, fils d'Ahitoub, échappa. Son nom était Abiatar. Il prit la fuite pour suivre David. Abiatar rapporta à David que Saül avait tué les sacrificateurs de l'Éternel. David dit à Abiatar: J'ai bien compris ce jour même que Doëg, l'Édomite, se trouvant là, ne manquerait pas de faire un rapport à Saül. C'est moi qui suis cause de la mort de toutes les personnes de ta famille. Reste avec moi, sois sans crainte, car celui qui en veut à ma vie en veut aussi à ta vie; près de moi tu seras bien gardé. On fit ce rapport à David: Voici que les Philistins ont attaqué Qeïla et qu'ils saccagent les aires. David consulta l'Éternel en disant: Irai-je et battrai-je ces Philistins? L'Éternel lui répondit: Va, tu battras les Philistins et tu sauveras Qeïla. Mais les hommes de David lui dirent: Nous voici dans la crainte, ici même en Juda, que sera-ce si nous allons à Qeïla contre les troupes des Philistins? David consulta encore l'Éternel, et l'Éternel lui répondit: Lève-toi, descends à Qeïla, car je livre les Philistins entre tes mains. David alla donc avec ses hommes à Qeïla. Il attaqua les Philistins; il emmena leur cheptel et leur fit éprouver une grande défaite. Ainsi David sauva les habitants de Qeïla. Lorsque Abiatar, fils d'Ahimélek, avait pris la fuite pour rejoindre David à Qeïla, il était descendu, l'éphod en main. On rapporta à Saül que David était arrivé à Qeïla. Alors Saül dit: Dieu le livre entre mes mains, car il est venu s'enfermer dans une ville qui a des portes et des verrous. Alors Saül battit le rappel de tout le peuple pour la guerre, afin de descendre à Qeïla et d'assiéger David et ses hommes. David eut connaissance du mal que Saül tramait contre lui et dit au sacrificateur Abiatar: Apporte l'éphod! David dit: Éternel, Dieu d'Israël, ton serviteur est bien informé: Saül cherche à venir à Qeïla pour détruire la ville à cause de moi. Les autorités de Qeïla me livreront-elles entre ses mains? Saül descendra-t-il, comme ton serviteur en a été informé? Éternel, Dieu d'Israël, daigne l'indiquer à ton serviteur! Et l'Éternel répondit: Il descendra. David dit encore: Les autorités de Qeïla me livreront-elles, moi et mes hommes, entre les mains de Saül? Et l'Éternel répondit: Elles te livreront. Alors David se leva avec ses hommes – environ six cents hommes –, ils sortirent de Qeïla et s'en allèrent où ils purent. On rapporta à Saül que David s'était échappé de Qeïla et il renonça à son expédition. David resta au désert, dans les fortins, et il resta sur la montagne dans le désert de Ziph. Saül le cherchait toujours, mais Dieu ne le livra pas entre ses mains. David vit que Saül était sorti pour attenter à sa vie. David était au désert de Ziph, dans la forêt. Ce fut alors que Jonathan, fils de Saül, se leva et se rendit vers David dans la forêt, pour affermir son courage en Dieu. Il lui dit: Sois sans crainte, car la main de Saül, mon père, ne t'atteindra pas. Tu régneras sur Israël, et moi je serai au second rang près de toi; Saül, mon père, le sait aussi. Ils conclurent tous deux une alliance devant l'Éternel. David resta dans la forêt, et Jonathan s'en alla chez lui. Des Ziphiens montèrent vers Saül à Guibea et dirent: David est caché parmi nous dans les fortins, dans la forêt, sur la colline de Hakila, qui est au sud du Yechimôn. Maintenant, puisque tu désires tellement descendre, descends, ô roi! Quant à nous, nous le livrerons entre les mains du roi. Saül dit: Soyez bénis de l'Éternel, car vous avez des égards pour moi! Allez, je vous prie, vérifiez encore, faites des reconnaissances, examinez dans quel lieu (il a dirigé) ses pas et qui l'y a vu, car il est, m'a-t-on dit, fort rusé. Examinez, faites la reconnaissance de toutes les cachettes où il a pu se cacher; puis revenez vers moi avec quelque chose de vérifié; et je m'en irai avec vous. S'il est dans le pays, je le chercherai parmi tous les milliers de Juda. Ils se levèrent donc et se rendirent à Ziph avant Saül. David et ses hommes étaient au désert de Maôn, dans la Araba, au sud de Yechimôn. Saül partit avec ses hommes à la recherche (de David). On le rapporta à David, qui descendit du roc et resta dans le désert de Maôn. Saül, l'ayant appris, poursuivit David au désert de Maôn. Saül marchait d'un côté de la montagne, et David avec ses hommes de l'autre côté de la montagne. David fuyait précipitamment devant Saül. Mais déjà Saül et ses gens cernaient David et ses hommes pour s'emparer d'eux, lorsqu'un messager vint dire à Saül: Hâte-toi de venir, car les Philistins ont fait irruption dans le pays. Saül revint sur ses pas, il cessa de poursuivre David, pour aller à la rencontre des Philistins. C'est pourquoi l'on appela ce lieu Séla-Hammahleqoth. De là David monta vers les fortins d'Eyn-Guédi, où il habita. Lorsque Saül fut revenu de la poursuite des Philistins, on lui fit ce rapport: Voici que David est dans le désert d'Eyn-Guédi. Saül prit trois mille hommes d'élite sur tout Israël et il alla chercher David et ses hommes jusque du côté des rochers des boucs sauvages. Il arriva vers des parcs à moutons qui étaient près du chemin; et là se trouvait une caverne. Saül y entra pour se couvrir les pieds. David et ses hommes étaient assis au fond de la caverne. Les hommes de David lui dirent: Voici le jour où l'Éternel te dit: C'est moi qui livre ton ennemi entre tes mains; traite-le comme bon te semblera. David se leva et coupa doucement le pan du manteau de Saül. Après cela David sentit battre son cœur, parce qu'il avait coupé le pan (du manteau) de Saül. Et il dit à ses hommes: Que l'Éternel me garde de commettre contre mon seigneur, le messie de l'Éternel, une action telle que de porter la main sur lui! Car il est le messie de l'Éternel. Par ces paroles David arrêta ses hommes et les empêcha de se dresser contre Saül. Puis Saül se redressa pour sortir de la caverne et continua son chemin. Après cela, David se leva et sortit de la caverne. Il se mit alors à crier derrière Saül: Ô roi! Mon seigneur! Saül regarda derrière lui, et David s'inclina le visage contre terre et se prosterna. David dit à Saül: Pourquoi écoutes-tu les propos des gens qui disent: David cherche ton malheur? Tu vois en ce jour de tes propres yeux que l'Éternel t'avait livré aujourd'hui entre mes mains dans la caverne. On m'a dit alors de te tuer; mais je t'ai épargné et j'ai dit: Je ne porterai pas la main sur mon seigneur, car il est le messie de l'Éternel. Vois, mon père, vois donc le pan de ton manteau dans ma main. Puisque j'ai coupé le pan de ton manteau et que je ne t'ai pas tué, reconnais et considère qu'il n'y a dans ma conduite ni méchanceté ni révolte, et que je n'ai pas péché contre toi. Et toi, tu pourchasses ma vie pour me la prendre! L'Éternel sera juge entre toi et moi, et l'Éternel me vengera de toi; mais ma main elle-même ne sera pas contre toi. Comme dit le vieux proverbe: C'est des méchants que vient la méchanceté. Aussi ma main ne sera pas contre toi. Contre qui le roi d'Israël est-il parti en guerre? Qui poursuis-tu? Un chien mort, une simple puce. L'Éternel rendra la justice; il sera juge entre toi et moi; il regardera, il défendra ma cause, il sera mon juge (en me délivrant) de ta main. Lorsque David eut fini d'adresser à Saül ces paroles, Saül dit: Est-ce bien ta voix, mon fils David? Et Saül se mit à sangloter. Puis il dit à David: Tu es plus juste que moi, car tu m'as rendu du bien, et moi je t'ai rendu le mal. Tu manifestes aujourd'hui la bonté avec laquelle tu agis envers moi, puisque l'Éternel m'avait livré entre tes mains et que tu ne m'as pas tué. Si quelqu'un trouve son ennemi, le laisse-t-il poursuivre tout bonnement son chemin? Que l'Éternel te récompense pour ce que tu m'as fait en ce jour! Maintenant voici, je le sais, tu régneras à coup sûr et tu auras le royaume d'Israël bien en main. Jure-moi maintenant par l'Éternel que tu ne détruiras pas ma descendance après moi et que tu ne détruiras pas mon nom de ma famille. David le jura à Saül. Puis Saül s'en alla dans sa maison, et David et ses hommes montèrent à la forteresse. Samuel mourut. Tout Israël se rassembla pour ses funérailles, et on l'ensevelit dans sa maison à Rama. Ce fut alors que David se leva et descendit au désert de Parân. Il y avait à Maôn un homme qui avait ses activités à Karmel. C'était un homme considérable qui avait trois mille moutons et mille chèvres. Or il se trouvait à Karmel pour la tonte de ses moutons. Le nom de cet homme était Nabal, et sa femme (s'appelait) Abigaïl; c'était une femme de bon sens et fort belle, mais l'homme était dur et mauvais dans ses actions. Il descendait de Caleb. David apprit au désert que Nabal tondait ses moutons. Il envoya vers lui dix jeunes gens, auxquels il dit: Montez à Karmel. Vous irez chez Nabal. Vous le saluerez en mon nom et vous lui parlerez ainsi: Pour la vie que la paix soit avec toi, la paix avec ta maison, la paix avec tout ce qui t'appartient! À présent, j'ai appris que tu as les tondeurs. Or tes bergers ont été avec nous; nous ne leur avons rien fait de vil, et rien ne leur a été enlevé pendant tout le temps qu'ils ont été à Karmel. Demande-le à tes jeunes gens, ils te le déclareront. Que mes jeunes gens obtiennent donc ta faveur, puisque nous venons pour un jour de fête. Donne donc, je te prie, à tes serviteurs et à ton fils David ce que tu as sous la main. Lorsque les jeunes gens de David furent arrivés, ils répétèrent à Nabal toutes ces paroles, au nom de David. Puis ils se turent. Nabal répondit aux serviteurs de David: Qui est David, et qui est le fils d'Isaï? Il y a aujourd'hui beaucoup de serviteurs qui s'évadent de chez leurs maîtres; et je prendrais mon pain, mon eau et la viande que j'ai débitée pour mes tondeurs, et je les donnerais à des gens dont je ne sais même pas d'où ils sont? Les jeunes gens de David rebroussèrent chemin; ils s'en retournèrent et, à leur arrivée, lui rapportèrent toutes ces paroles. Alors David dit à ses hommes: Que chacun de vous mette son épée à la ceinture! Et ils mirent chacun leur épée à la ceinture. David aussi mit son épée, et environ quatre cents hommes montèrent à sa suite. Il en resta deux cents près des bagages. Un des serviteurs de Nabal vint faire un rapport à Abigaïl, femme de Nabal: Voici que David a envoyé du désert des messagers pour saluer notre maître, qui les a rudoyés. Et pourtant ces hommes ont été très bons pour nous; nous n'avons subi aucun outrage, et rien ne nous a été enlevé, tout le temps que nous avons fait route avec eux lorsque nous étions dans la campagne. Ils nous ont nuit et jour servi de muraille, tout le temps que nous avons été avec eux, faisant paître le petit bétail. Maintenant tâche de reconnaître et de voir ce que tu as à faire, car la perte de notre maître et de toute sa maison est résolue, et lui, c'est un vaurien: impossible de lui parler! Abigaïl prit vite deux cents pains, deux outres de vin, cinq moutons apprêtés, cinq mesures de (grain) rôti, cent paquets de raisins secs et deux cents de figues sèches. Elle les mit sur des ânes et dit à ses jeunes gens: Passez devant moi, je vous suis. Elle ne dit rien à Nabal, son mari. Montée sur un âne, elle descendait par un versant de la montagne; et voici que David et ses hommes descendaient en face d'elle; en sorte qu'elle les rencontra. David avait dit: C'est bien à tort que j'ai gardé tout ce que cet homme a dans le désert, et que rien n'a été enlevé de tout ce qu'il possède; il m'a rendu le mal pour le bien. Que Dieu fasse ceci aux ennemis de David et qu'il ajoute encore cela, si je laisse subsister jusqu'au matin même le moindre de tous ceux qui appartiennent à Nabal! Lorsqu'Abigaïl aperçut David, elle descendit vite de l'âne, tomba et se prosterna en présence de David la face contre terre. Puis, se jetant à ses pieds, elle dit: À moi la faute, mon seigneur! Permets à ta servante de parler à tes oreilles, écoute les paroles de ta servante. Que mon seigneur ne prenne pas garde à ce vaurien de Nabal, car il est comme son nom; il s'appelle Nabal, et il y a chez lui de l'insanité; et moi, ta servante, je n'ai pas vu les jeunes gens que mon seigneur a envoyés. Maintenant, mon seigneur, aussi vrai que l'Éternel est vivant et que tu es vivant, c'est l'Éternel qui t'a empêché d'en arriver au crime et d'assurer toi-même ton propre salut. Que tes ennemis, que ceux qui veulent du mal à mon seigneur soient comme Nabal. Maintenant, que le cadeau que ta servante apporte à mon seigneur, soit distribué aux jeunes gens qui marchent à la suite de mon seigneur. Pardonne, je te prie, la faute de ta servante, car l'Éternel fera certainement à mon seigneur une maison stable, puisque mon seigneur soutient les guerres de l'Éternel. Qu'on ne trouve donc jamais le mal en toi! Si un homme se dresse, te poursuit et en veut à ta vie, l'âme de mon seigneur sera gardée à l'abri parmi les vivants auprès de l'Éternel, ton Dieu, mais l'âme de tes ennemis, il la lancera au loin comme avec une fronde. Lorsque l'Éternel aura fait à mon seigneur tout le bien qu'il t'a promis, et qu'il t'aura établi conducteur d'Israël, mon seigneur n'aura ni remords ni mauvaise conscience d'avoir répandu le sang inutilement et d'avoir voulu assurer lui-même son salut. Lorsque l'Éternel aura fait du bien à mon seigneur, tu te souviendras de ta servante. David dit à Abigaïl: Béni soit l'Éternel, le Dieu d'Israël, qui t'a envoyée aujourd'hui à ma rencontre! Béni soit ton bon sens, et bénie sois-tu, toi qui m'as empêché en ce jour d'en arriver au crime et d'assurer moi-même mon propre salut. Mais l'Éternel, le Dieu d'Israël, est vivant! C'est lui qui m'a empêché de te faire du mal. Si tu n'étais vite venue au-devant de moi, d'ici à la lumière du matin, il ne serait pas resté le moindre de ceux de Nabal. David prit des mains d'Abigaïl ce qu'elle lui avait apporté et lui dit: Monte en paix dans ta maison; vois, j'ai écouté ta voix et je t'ai favorablement accueillie. Abigaïl arriva auprès de Nabal, et voici qu'il faisait dans sa maison un festin comme un festin de roi; il était gai et même complètement ivre. Elle ne lui raconta rien du tout, jusqu'à la lumière du matin. Mais le matin, l'ivresse de Nabal s'étant dissipée, sa femme lui raconta ce qui s'était passé; il reçut un coup au cœur et il devint comme une pierre. Environ dix jours après, l'Éternel frappa Nabal, et il mourut. David apprit que Nabal était mort et dit: Béni soit l'Éternel, qui a défendu ma cause dans le déshonneur que m'avait infligé Nabal, et qui a tenu son serviteur à l'écart de la méchanceté! L'Éternel a fait retomber la méchanceté de Nabal sur sa tête. David envoya proposer à Abigaïl de la prendre pour femme. Les serviteurs de David arrivèrent chez Abigaïl à Karmel et lui parlèrent ainsi: David nous a envoyés vers toi, afin de te prendre pour femme. Elle se leva, se prosterna le visage contre terre et dit: Voici, ta servante sera une esclave pour laver les pieds des serviteurs de mon seigneur. Abigaïl se releva vite, monta sur un âne et, accompagnée de cinq jeunes filles, elle suivit les messagers de David et devint sa femme. David avait aussi pris Ahinoam de Jizréel, et toutes les deux furent ses femmes. Or Saül avait donné sa fille Mikal, femme de David, à Palti de Gallim, fils de Laïch. Les Ziphiens allèrent auprès de Saül à Guibea et dirent: David est caché sur la colline de Hakila, en face du Yechimôn. Saül se leva et descendit au désert de Ziph, avec trois mille hommes de l'élite d'Israël, pour chercher David dans le désert de Ziph. Il campa sur la colline de Hakila, en face du Yechimôn, sur la route. David habitait alors dans le désert; il vit que Saül marchait à sa poursuite au désert, il envoya des espions et sut (ainsi) que Saül était arrivé. Alors David se leva et parvint à l'endroit où Saül était campé. Il vit l'endroit où couchait Saül, ainsi qu'Abner, fils de Ner, chef de son armée. Saül couchait au milieu du camp, et le peuple était campé autour de lui. David prit la parole et, s'adressant à Ahimélek, le Hittite, et à Abichaï, fils de Tserouya et frère de Joab, il dit: Qui veut descendre avec moi dans le camp vers Saül? Et Abichaï répondit: Moi, je descendrai avec toi. David et Abichaï allèrent de nuit vers le peuple; et voici que Saül était couché et dormait au milieu du camp, et sa lance était fixée en terre à son chevet. Abner et le peuple étaient couchés autour de lui. Abichaï dit à David: Dieu livre aujourd'hui ton ennemi entre tes mains; laisse-moi le frapper de ma lance (et le clouer) en terre d'un seul coup, sans avoir à lui en donner un second! Mais David dit à Abichaï: Ne le fais pas périr! En effet qui pourrait en toute innocence porter la main sur le messie de l'Éternel? Et David dit: L'Éternel est vivant! C'est à l'Éternel seul à le frapper, soit que son jour vienne et qu'il meure, soit qu'il descende au combat et qu'il y périsse. Que l'Éternel me garde de porter la main sur le messie de l'Éternel! Prends seulement la lance qui est à son chevet, avec la cruche d'eau, et allons-nous-en. David prit donc la lance et la cruche d'eau qui étaient au chevet de Saül, et ils s'en allèrent. Personne ne les vit, personne n'en eut connaissance, et personne ne se réveilla, car ils dormaient tous. En effet, un profond sommeil venant de l'Éternel était tombé sur eux. David passa de l'autre côté et s'arrêta au loin sur le sommet de la montagne; l'espace entre eux était considérable. David cria au peuple et à Abner, fils de Ner: Ne répondras-tu pas, Abner? Abner répondit: Qui es-tu, toi qui pousses des cris vers le roi? Et David dit à Abner: N'es-tu pas un homme, et qui est ton pareil en Israël? Pourquoi donc n'as-tu pas gardé le roi, ton seigneur? Car quelqu'un du peuple est venu pour faire périr le roi, ton seigneur. Ce que tu as fait là n'est pas bien. L'Éternel est vivant! Vous méritez la mort, pour n'avoir pas gardé votre seigneur, le messie de l'Éternel. Regarde maintenant où sont la lance du roi et la cruche d'eau qui étaient à son chevet! Saül reconnut la voix de David et dit: Est-ce bien ta voix, mon fils David? Et David répondit: C'est ma voix, ô roi, mon seigneur! Et il dit: Pourquoi mon seigneur poursuit-il son serviteur? Qu'ai-je fait, et qu'y a-t-il de mauvais dans ma conduite? Que le roi, mon seigneur, daigne maintenant écouter les paroles de son serviteur: si c'est l'Éternel qui t'excite contre moi, qu'il accepte une offrande; mais si ce sont des êtres humains, qu'ils soient maudits devant l'Éternel, puisqu'ils me chassent aujourd'hui pour me détacher de l'héritage de l'Éternel, (ce qui revient) à dire: Va rendre un culte à d'autres dieux! Oh! que mon sang ne tombe pas à terre loin de la face de l'Éternel! Car le roi d'Israël est parti en guerre pour chercher une simple puce, comme on chasserait la perdrix dans les montagnes. Saül dit: J'ai péché; reviens, mon fils David, car je ne te ferai plus de mal, puisqu'en ce jour ma vie a été précieuse à tes yeux. J'ai agi comme un insensé, et j'ai commis une grande erreur. David répondit: Voici la lance du roi; que l'un de tes jeunes gens vienne la prendre. L'Éternel rendra à chacun selon sa justice et sa fidélité; car l'Éternel t'avait livré aujourd'hui entre mes mains, et je n'ai pas voulu porter la main sur le messie de l'Éternel. Et comme aujourd'hui ta vie a été d'un grand prix à mes yeux, ainsi ma vie sera d'un grand prix aux yeux de l'Éternel et il me délivrera de toute détresse. Saül dit à David: Sois béni, mon fils David! Autant feras-tu, autant réussiras-tu! David continua son chemin, et Saül retourna chez lui. David dit en lui-même: Je périrai un jour par la main de Saül; il n'y a rien de mieux pour moi que de m'échapper pour de bon (en allant) au pays des Philistins, afin que Saül renonce à me chercher encore dans tout le territoire d'Israël; ainsi j'échapperai à sa main. Alors David se leva, lui et les six cents hommes qui étaient avec lui, pour aller chez Akich, fils de Maok, roi de Gath. David habita chez Akich à Gath, lui et ses hommes, chacun avec sa famille, et David avait ses deux femmes, Ahinoam de Jizréel, et Abigaïl femme de Nabal, de Karmel. On rapporta à Saül que David avait pris la fuite à Gath, et il cessa de le chercher. David dit à Akich: Si j'ai obtenu ta faveur, qu'on me donne dans l'une des villes de la campagne un endroit où je puisse habiter; car pourquoi ton serviteur habiterait-il avec toi dans la ville royale? Alors ce même jour, Akich lui donna Tsiqlag. C'est pourquoi Tsiqlag a appartenu aux rois de Juda jusqu'à aujourd'hui. Le temps que David habita dans la campagne des Philistins fut d'un an et quatre mois. David et ses hommes montaient et faisaient des incursions chez les Guechouriens, les Guirziens et les Amalécites, car ceux-ci habitent dès les temps anciens (la région) qui va du côté de Chour jusqu'au pays d'Égypte. David mettait ce pays en coupe réglée; il ne laissait en vie ni homme ni femme; il prenait le petit et le gros bétail, les ânes, les chameaux, les vêtements, puis s'en retournait et allait chez Akich. Akich disait: Où avez-vous fait aujourd'hui vos incursions? Et David répondait: Vers le Négueb de Juda, vers le Négueb des Yerahmeélites et vers le Négueb des Qéniens. David ne laissait en vie ni homme ni femme, qu'il aurait pu amener à Gath; il (se) disait: Ils pourraient faire des rapports sur nous et dire: Ainsi a fait David. Ce fut là sa manière d'agir tout le temps qu'il habita dans la campagne des Philistins. Akich se fiait à David et il (se) disait: Il se rend tout à fait odieux à Israël, son peuple, et il sera mon serviteur à jamais. En ce temps-là, les Philistins rassemblèrent leurs troupes et formèrent une armée, pour faire la guerre à Israël. Akich dit à David: Tu sais bien que tu feras partie de mon camp, toi et tes hommes. David répondit à Akich: Eh bien, tu sauras ce que ton serviteur fera! Et Akich dit à David: Aussi je te donnerai pour toujours la garde de ma personne. Samuel était mort; tout Israël lui avait fait des funérailles, et on l'avait enseveli à Rama, dans sa ville. Saül avait éliminé du pays ceux qui évoquaient les morts et ceux qui prédisaient l'avenir. Les Philistins se rassemblèrent et vinrent camper à Sunem: Saül rassembla tout Israël, et ils campèrent à Guilboa. À la vue du camp des Philistins, Saül fut saisi de crainte, et un violent tremblement s'empara de son cœur. Saül consulta l'Éternel; et l'Éternel ne lui répondit pas, ni par des songes, ni par l'ourim, ni par les prophètes. Saül dit à ses serviteurs: Cherchez-moi une femme qui évoque les morts, et j'irai l'interroger. Ses serviteurs lui dirent: À Eyn-Dor il y a une femme qui évoque les morts. Alors Saül se déguisa, prit d'autres vêtements et partit avec deux hommes. Ils arrivèrent de nuit chez la femme. Saül lui dit: Pratique la divination pour moi en évoquant un mort et fais-moi monter celui que je te dirai. La femme lui répondit: Voici: tu sais ce que Saül a fait, comment il a retranché du pays ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent l'avenir; pourquoi donc tends-tu un piège à ma vie pour me faire mourir? Saül lui fit un serment par l'Éternel en disant: L'Éternel est vivant! La faute dans cette affaire ne retombera pas sur toi. La femme dit: Qui veux-tu que je te fasse monter? Et il répondit: Fais-moi monter Samuel. Lorsque la femme vit Samuel, elle poussa un grand cri et dit à Saül: Pourquoi m'as-tu trompée? Tu es Saül! Le roi lui dit: Sois sans crainte! Mais que vois-tu? La femme dit à Saül: Je vois un être divin qui monte de la terre. Il lui dit: Quelle apparence a-t-il? Elle répondit: C'est un vieillard qui monte, et il est enveloppé d'un manteau. Saül reconnut que c'était Samuel et il s'inclina, le visage contre terre et se prosterna. Samuel dit à Saül: Pourquoi m'as-tu troublé en me faisant monter? Saül répondit: Je suis dans une grande détresse: les Philistins me font la guerre, et Dieu s'est écarté de moi; il ne m'a répondu ni par l'intermédiaire des prophètes ni par des songes, et je t'ai appelé pour que tu me fasses connaître ce que je dois faire. Samuel dit: Pourquoi donc me consultes-tu, puisque l'Éternel s'est écarté de toi et qu'il est devenu ton adversaire? L'Éternel a pris ses dispositions comme il te l'a dit par mon intermédiaire; l'Éternel a déchiré la royauté d'entre tes mains et l'a donnée à l'un de tes proches, à David. Puisque tu n'as pas écouté la voix de l'Éternel et que tu n'as pas infligé l'ardeur de sa colère à Amalec, l'Éternel t'inflige aujourd'hui ceci. Et même l'Éternel livrera Israël avec toi entre les mains des Philistins. Demain, toi et tes fils, vous serez avec moi, et l'Éternel livrera le camp d'Israël entre les mains des Philistins. Aussitôt Saül tomba à terre de toute sa hauteur, et les paroles de Samuel le remplirent d'effroi; de plus, il manquait de force, car il n'avait pris aucune nourriture de tout le jour et de toute la nuit. La femme vint auprès de Saül et, le voyant tout épouvanté, elle lui dit: Voici que ta servante a écouté ta voix; j'ai exposé ma vie en écoutant les paroles que tu m'as dites. Écoute maintenant, toi aussi, la voix de ta servante et laisse-moi te servir un morceau de pain, afin que tu manges pour avoir la force de te mettre en route. Mais il refusa et dit: Je ne mangerai pas. Ses serviteurs et la femme aussi insistèrent auprès de lui, et il écouta leur voix. Il se leva de terre et s'assit sur le lit. La femme avait chez elle un veau gras qu'elle se hâta de sacrifier; elle prit de la farine, la pétrit et en cuisit des pains sans levain. Elle les mit devant Saül et devant ses serviteurs, et ils mangèrent. Puis ils se levèrent et partirent la nuit même. Les Philistins rassemblèrent toutes leurs troupes à Apheq, et Israël campa près de la source qui est à Jizréel. Les ducs des Philistins avancèrent avec leurs centaines et leurs milliers, et David et ses hommes avançaient à l'arrière-garde avec Akich. Les princes des Philistins dirent: Qu'est-ce que ces Hébreux? Et Akich répondit aux princes des Philistins: C'est David, serviteur de Saül, roi d'Israël. Il est avec moi depuis des jours et des années, et je n'ai rien trouvé (à lui reprocher) depuis son arrivée jusqu'à aujourd'hui. Mais les princes des Philistins s'indignèrent contre Akich et lui dirent: Renvoie cet homme, et qu'il retourne à l'endroit où tu l'as établi; qu'il ne descende pas avec nous au combat, afin qu'il ne devienne pas pour nous un adversaire pendant le combat. Et comment cet homme rentrerait-il en grâce auprès de son seigneur, sinon avec les têtes de nos hommes? N'est-ce pas ce David pour qui l'on entonnait en dansant: Saül a frappé ses mille, Et David ses dix mille? Akich appela David et lui dit: L'Éternel est vivant! tu es un homme droit, et j'aime à te voir avec moi sortir et rentrer avec l'armée, car je n'ai rien trouvé de mauvais en toi depuis ta venue auprès de moi jusqu'à aujourd'hui, mais tu déplais aux ducs. À présent, retourne et va-t-en en paix pour ne rien faire qui déplaise aux ducs des Philistins. David dit à Akich: Mais qu'ai-je fait, et qu'as-tu trouvé en ton serviteur depuis que je suis auprès de toi jusqu'à aujourd'hui, pour que je n'aille pas combattre les ennemis de mon seigneur le roi? Akich répondit à David: Je le sais, car tu me plais autant qu'un ange de Dieu; mais les princes des Philistins disent: Il ne montera pas avec nous au combat. À présent, lève-toi de bon matin, toi et les serviteurs de ton seigneur qui sont venus avec toi; levez-vous de bon matin et partez dès que vous aurez assez de lumière. David et ses hommes se levèrent de bonne heure pour partir dès le matin et retourner dans le pays des Philistins; et les Philistins montèrent à Jizréel. Lorsque le troisième jour David arriva à Tsiqlag avec ses hommes, les Amalécites avaient fait irruption dans le Négueb et à Tsiqlag. Ils avaient frappé Tsiqlag et l'avaient incendiée. Ils avaient capturé les femmes (et tous ceux) qui s'y trouvaient, petits et grands. Ils n'avaient mis personne à mort, mais ils les avaient emmenés et s'étaient remis en route. David et ses hommes arrivèrent à la ville, et voici qu'elle était incendiée; et leurs femmes, leurs fils et leurs filles, étaient captifs. Alors David et le peuple qui était avec lui sanglotèrent jusqu'à ce qu'ils n'aient plus la force de pleurer. Les deux femmes de David avaient été emmenées, Ahinoam de Jizréel, et Abigaïl, femme de Nabal, de Karmel. David fut dans une grande détresse, car le peuple parlait de le lapider, parce que tous avaient de l'amertume dans l'âme, chacun à cause de ses fils et de ses filles. Mais David se fortifia en l'Éternel son Dieu. Il dit au sacrificateur Abiatar, fils d'Ahimélek: Apporte-moi donc l'éphod! Abiatar apporta l'éphod à David. Et David consulta l'Éternel en disant: (Si) je poursuis cette troupe, est-ce que je la rattraperai? L'Éternel lui répondit: Poursuis, car sûrement tu (la) rattraperas et tu délivreras. David se mit en marche, lui et les six cents hommes qui étaient avec lui. Ils arrivèrent au torrent de Besor, où s'arrêtèrent ceux qui restaient (en arrière). David mena la poursuite avec quatre cents hommes; deux cents hommes s'arrêtèrent, trop fatigués pour passer le torrent de Besor. Ils trouvèrent dans la campagne un homme égyptien qu'ils conduisirent à David. Ils lui firent manger du pain et boire de l'eau, et ils lui donnèrent quelques figues sèches et deux paquets de raisins secs. Après qu'il eut mangé, il retrouva ses esprits, car il n'avait pas pris de nourriture ni bu d'eau depuis trois jours et trois nuits. David lui dit: À qui es-tu, et d'où es-tu? Il répondit: Je suis un garçon égyptien, esclave d'un homme amalécite, et voilà trois jours que mon maître m'a abandonné parce que j'étais malade. Nous avons fait une incursion dans le Négueb des Kérétiens, le territoire de Juda et le Négueb de Caleb et nous avons incendié Tsiqlag. David lui dit: Veux-tu me faire descendre vers cette troupe? Et il répondit: Jure-moi par Dieu que tu ne me feras pas mourir et que tu ne me livreras pas dans les mains de mon maître, et je te ferai descendre vers cette troupe. Ainsi, il le fit descendre, et voici que les Amalécites étaient répandus sur toute la surface du pays, mangeant, buvant et faisant la fête, à cause de tout le grand butin qu'ils avaient enlevé du pays des Philistins et du pays de Juda. David les battit depuis l'aube du jour jusqu'au soir du lendemain, et aucun d'eux n'échappa, excepté quatre cents jeunes hommes qui montèrent sur des chameaux et s'enfuirent. David délivra tout ce que les Amalécites avaient pris; ainsi David délivra ses deux femmes. Il ne leur manqua personne, ni petit ni grand, ni fils ni fille, ni aucune partie du butin, ni rien de ce qu'on leur avait pris: David ramena tout. David prit tout le menu et le gros bétail; et ceux qui conduisaient ce cheptel et marchaient à sa tête disaient: Voilà le butin de David! David arriva auprès des deux cents hommes qui avaient été trop fatigués pour le suivre et qu'on avait laissés au torrent de Besor. Ils s'avancèrent à la rencontre de David et du peuple qui était avec lui. David s'approcha d'eux et les salua. Tous les méchants et les vauriens parmi les gens qui étaient allés avec David prirent la parole et dirent: Puisqu'ils ne sont pas venus avec nous, rien du butin que nous avons délivré ne leur sera donné, sinon à chacun sa femme et ses fils; qu'ils les emmènent et s'en aillent. Mais David dit: N'agissez pas ainsi, mes frères, avec ce que l'Éternel nous a donné; car il nous a gardés et il a livré entre nos mains la troupe qui était venue contre nous. Qui donc vous écouterait dans cette affaire? La part de celui qui est descendu au combat et la part de celui qui est resté près des bagages doivent être les mêmes: ensemble ils partageront. Il en fut ainsi dès ce jour et dans la suite, et l'on a fait de cela jusqu'à aujourd'hui une prescription et un (point) de droit en Israël. À son arrivée à Tsiqlag, David envoya une partie du butin aux anciens de Juda, à ses amis, en leur adressant ces paroles: Voici pour vous un cadeau sur le butin des ennemis de l'Éternel! (Il fit ainsi des envois) à ceux de Béthel, à ceux de Ramoth du Négueb, à ceux de Yattir, à ceux d'Aroër, à ceux de Siphmoth, à ceux d'Échtemoa, à ceux de Rakal, à ceux des villes des Yerahmeélites, à ceux des villes des Qéniens, à ceux de Horma, à ceux de Bor-Achân, à ceux d'Atak, à ceux d'Hébron et à tous les endroits que David et ses hommes avaient parcourus. Les Philistins livraient bataille à Israël. Les hommes d'Israël s'enfuirent devant les Philistins et tombèrent blessés à mort sur la montagne de Guilboa. Les Philistins serrèrent de près Saül et ses fils; ils tuèrent Jonathan, Abinadab et Malkichoua, fils de Saül. Le poids du combat porta sur Saül; les archers le découvrirent, et il trembla fort devant eux. Saül dit alors à celui qui portait ses armes: Tire ton épée et transperce-moi, de peur que ces incirconcis ne viennent me transpercer et me faire subir leurs outrages. Celui qui portait ses armes ne voulut pas, car il était saisi d'une grande crainte. Alors Saül prit l'épée et se jeta dessus. Celui qui portait les armes de Saül, le voyant mort, se jeta aussi sur son épée et mourut avec lui. Ainsi moururent en même temps, dans cette journée, Saül et ses trois fils, celui qui portait ses armes, et tous ses hommes. Les hommes d'Israël qui étaient de l'autre côté de la vallée et de l'autre côté du Jourdain, virent que les hommes d'Israël s'enfuyaient et que Saül et ses fils étaient morts. Ils abandonnèrent leurs villes et s'enfuirent, et les Philistins allèrent y habiter. Le lendemain, les Philistins vinrent pour dépouiller les morts et ils découvrirent Saül et ses trois fils qui étaient tombés sur la montagne de Guilboa. Ils coupèrent la tête de Saül et le dépouillèrent de ses armes. Puis ils firent annoncer ces bonnes nouvelles par tout le pays des Philistins dans les maisons de leurs idoles et parmi le peuple. Ils mirent les armes de Saül dans la maison des Astartés et ils accrochèrent son cadavre sur la muraille de Beth-Chân. Lorsque les habitants de Yabéch en Galaad apprirent ce que les Philistins avaient fait à Saül, tous les hommes vaillants se levèrent et, après avoir marché toute la nuit, ils prirent de la muraille de Beth-Chân le cadavre de Saül et ceux de ses fils. Puis ils revinrent à Yabéch, où ils les brûlèrent; ils prirent leurs os et les ensevelirent sous le tamaris à Yabéch. Et ils jeûnèrent sept jours. Or, après la mort de Saül, David, qui avait battu Amalec, s'en retourna à Tsiqlag où il resta deux jours. Le troisième jour, voici qu'un homme arriva du camp de Saül, les vêtements déchirés et la tête couverte de terre. Lorsqu'il arriva auprès de David, il se jeta par terre et se prosterna. David lui dit: D'où viens-tu? Il lui répondit: Je me suis échappé du camp d'Israël. David lui dit: Que s'est-il passé? Fais-moi donc un rapport! Il répondit: Le peuple a fui le combat, et même beaucoup de ceux du peuple sont tombés et sont morts, Saül même et son fils Jonathan sont morts. David dit au jeune homme qui faisait ce rapport: Comment sais-tu que Saül et son fils Jonathan sont morts? Le jeune homme qui lui faisait ce rapport répondit: Je me trouvais justement sur la montagne de Guilboa; Saül s'appuyait sur sa lance, et voici que les chars et les cavaliers le serraient de près. S'étant retourné, il m'aperçut et m'appela. Je dis: Me voici! Et il me dit: Qui es-tu? Je lui répondis: Je suis Amalécite. Il dit: Arrête-toi donc près de moi et donne-moi la mort; car je suis pris de vertige, quoique encore plein de vie. Je me suis arrêté près de lui et je lui ai donné la mort, sachant bien qu'il ne survivrait pas à sa défaite. J'ai pris le diadème qui était sur sa tête et la chaînette qu'il avait au bras, et je les apporte ici à mon seigneur. David saisit ses vêtements et les déchira, et tous les hommes qui étaient auprès de lui (firent) de même. Ils firent une cérémonie funèbre, pleurèrent et jeûnèrent jusqu'au soir, à cause de Saül, de son fils Jonathan, du peuple de l'Éternel et de la maison d'Israël qui étaient tombés par l'épée. David dit au jeune homme qui lui avait fait le rapport: D'où es-tu? Et il répondit: Je suis le fils d'un immigrant amalécite. David lui dit: Comment n'as-tu pas craint d'étendre la main pour faire périr le messie de l'Éternel? Et David appela l'un de ses jeunes gens et dit: Approche et abats-le! Cet homme frappa l'Amalécite, qui mourut; et David lui dit: Que ton sang soit sur ta tête, car ta bouche à déposé contre toi, puisque tu as dit: J'ai donné la mort au messie de l'Éternel! David entonna cette complainte sur Saül et sur son fils Jonathan, et il ordonna de l'enseigner aux fils de Juda; (c'est le Chant de) l'Arc: il est écrit dans le livre du Juste. Ton élite, Israël, a été transpercée sur tes hauts lieux! Comment des héros sont-ils tombés? Ne l'annoncez pas dans Gath, N'en portez pas la bonne nouvelle dans les rues d'Askalon, De peur que les filles des Philistins ne se réjouissent, De peur que les filles des incirconcis n'exultent. Montagnes de Guilboa! Qu'il n'y ait sur vous ni rosée ni pluie, Ni champs riches en offrandes! Car c'est là qu'ils ont connu l'abjection, les boucliers des héros, Le bouclier de Saül Sans être frotté d'huile. Devant le sang des blessés, devant la graisse des héros, L'arc de Jonathan ne reculait pas Et l'épée de Saül ne retournait pas à vide. Saül et Jonathan, aimés et chéris pendant leur vie, N'ont pas été séparés dans leur mort; Ils étaient plus légers que des aigles, Ils étaient plus forts que des lions. Filles d'Israël! pleurez sur Saül, Qui vous revêtait magnifiquement de cramoisi, Qui mettait une parure d'or sur vos habits. Comment des héros sont-ils tombés au milieu du combat? Comment Jonathan a-t-il été transpercé sur tes hauts lieux? Je suis dans la détresse à cause de toi, Jonathan, mon frère! Tu m'étais si cher; Ton amour était plus merveilleux encore Que l'amour des femmes. Comment des héros sont-ils tombés? Comment les armes de guerre se sont-elles perdues? Après cela voici ce qui arriva: David consulta l'Éternel en disant: Monterai-je dans une des villes de Juda? L'Éternel lui répondit: Monte. David dit: Où monterai-je? Et l'Éternel répondit: À Hébron. David y monta, ainsi que ses deux femmes, Ahinoam de Jizréel, et Abigaïl, femme de Nabal de Karmel. David fit aussi monter les hommes qui étaient auprès de lui, chacun avec sa famille; ils habitèrent dans les villes d'Hébron. Les hommes de Juda vinrent et là ils donnèrent l'onction à David comme roi sur la maison de Juda. On fit un rapport à David selon lequel les hommes de Yabéch en Galaad avaient enseveli Saül. David envoya des messagers aux gens de Yabéch en Galaad pour leur dire: Soyez bénis de l'Éternel, puisque vous avez de la sorte usé de bienveillance envers Saül, votre seigneur, et que vous l'avez enseveli. À présent, que l'Éternel use envers vous de bienveillance et de fidélité! Moi aussi je vous ferai du bien, parce que vous avez agi de la sorte. Que vos mains se fortifient, et soyez de vaillants hommes; car Saül votre seigneur est mort, et c'est moi que la maison de Juda a oint pour roi sur elle. Cependant Abner, fils de Ner, chef de l'armée de Saül, prit Ich-Bocheth, fils de Saül, et le fit passer à Mahanaïm. Il l'établit roi sur Galaad, sur les Achourites, sur Jizréel, sur Éphraïm, sur Benjamin, sur tout Israël. Ich-Bocheth, fils de Saül, était âgé de quarante ans lorsqu'il devint roi d'Israël et il régna deux ans; mais la maison de Juda s'était ralliée à David. Le temps pendant lequel David régna à Hébron sur la maison de Juda fut de sept ans et six mois. Abner, fils de Ner, et les serviteurs d'Ich-Bocheth, fils de Saül, sortirent de Mahanaïm en direction de Gabaon. Joab, fils de Tserouya, et les serviteurs de David, se mirent aussi en marche. Ils se rencontrèrent tous ensemble près de l'étang de Gabaon et restèrent les uns en deçà de l'étang et les autres au-delà. Abner dit à Joab: Que ces jeunes gens se lèvent et qu'ils se mesurent devant nous! Joab répondit: Qu'ils se lèvent! Ils se levèrent et s'avancèrent en nombre (égal), douze pour Benjamin et pour Ich-Bocheth, fils de Saül, et douze des serviteurs de David. Chacun saisissant son adversaire par la tête (lui enfonça) son épée dans le flanc, et ils tombèrent tous ensemble. Et l'on donna à cet endroit de Gabaon le nom de Helqath-Hatsourim. Il y eut alors en ce jour une bataille extrêmement rude, dans laquelle Abner et les hommes d'Israël furent battus par les serviteurs de David. Là se trouvaient les trois fils de Tserouya: Joab, Abichaï et Asaël. Asaël avait les pieds légers comme une gazelle de la campagne: il poursuivit Abner, sans se détourner de lui pour aller à droite ou à gauche. Abner se retourna et dit: Est-ce toi, Asaël? Il répondit: C'est moi. Abner lui dit: Dirige-toi à droite ou à gauche; saisis-toi de l'un de ces jeunes gens et prends sa dépouille. Mais Asaël ne voulut pas s'écarter de lui. Abner dit encore à Asaël: Écarte-toi de moi; pourquoi te frapperais-je (et t'abattrais-je) à terre? Comment ensuite pourrais-je regarder en face ton frère Joab? Mais Asaël refusa de s'écarter. Sur quoi Abner le frappa au ventre avec l'extrémité inférieure de sa lance, et la lance sortit par derrière. Il tomba et mourut sur place. Tous ceux qui arrivaient à l'endroit où Asaël était tombé mort, s'y arrêtaient. Joab et Abichaï poursuivirent Abner, et le soleil se couchait quand ils arrivèrent au coteau d'Amma, qui est en face de Guiah, sur le chemin du désert de Gabaon. Les fils de Benjamin se rassemblèrent derrière Abner, formèrent une troupe et s'arrêtèrent au sommet d'une colline. Abner appela Joab et dit: L'épée dévorera-t-elle toujours? Ne sais-tu pas que cela finira par de l'amertume? Jusques à quand resteras-tu sans dire au peuple de ne plus poursuivre ses frères? Joab répondit: Dieu est vivant! Si tu n'avais point parlé, le peuple aurait rompu (le combat) au matin, chacun laissant son frère. Joab sonna du cor, et tout le peuple s'arrêta; ils ne poursuivirent plus Israël et ne continuèrent plus à se battre. Abner et ses hommes marchèrent toute la nuit dans la Araba; ils passèrent le Jourdain, traversèrent en entier le Bitrôn et arrivèrent à Mahanaïm. Joab revint de la poursuite d'Abner et rassembla tout le peuple; il manquait dix-neuf hommes des serviteurs de David, et Asaël. Mais les gens de David avaient frappé à mort trois cent soixante hommes parmi ceux de Benjamin et d'Abner. Ils emportèrent Asaël et l'(ensevelirent) dans la tombe de son père à Bethléhem. Joab et ses hommes marchèrent toute la nuit, et (ils arrivèrent) à Hébron comme la lumière (paraissait). La guerre dura longtemps entre la maison de Saül et la maison de David. David devenait de plus en plus fort, et ceux de la maison de Saül allaient en s'affaiblissant. Il naquit à David des fils à Hébron. Son premier-né fut Amnon, d'Ahinoam de Jizréel; le second, Kileab, d'Abigaïl, femme de Nabal de Karmel; le troisième Absalom, fils de Maaka, fille de Talmaï, roi de Guechour; le quatrième, Adoniya, fils de Haggith; le cinquième, Chephatia, fils d'Abital; et le sixième, Yitream, d'Égla femme de David. Voilà ceux qui naquirent à David à Hébron. Pendant la guerre entre la maison de Saül et la maison de David, Abner tint ferme pour la maison de Saül. Or Saül avait eu une concubine, nommée Ritspa, fille d'Aya, et Ich-Bocheth dit à Abner: Pourquoi es-tu allé vers la concubine de mon père? Abner fut très en colère des paroles d'Ich-Bocheth et il répondit: Suis-je une tête de chien, qui (tienne) pour Juda? J'use aujourd'hui de loyauté envers la maison de Saül, ton père, envers ses frères et ses amis, je ne t'ai pas livré entre les mains de David, et c'est aujourd'hui que tu me reproches une faute avec cette femme? Que Dieu fasse ceci à Abner et qu'il ajoute encore cela, si je n'agis pas avec David selon le serment que l'Éternel a fait à David, en disant qu'il retirerait la royauté de la maison de Saül, et qu'il établirait le trône de David sur Israël et sur Juda depuis Dan jusqu'à Beér-Chéba. Ich-Bocheth n'osa pas répliquer un seul mot à Abner, parce qu'il le craignait. Abner envoya des messagers à David, pour lui dire de sa part: À qui est le pays? et pour lui dire: Conclus ton alliance avec moi, ma main sera avec toi pour tourner vers toi tout Israël. Il répondit: Bien! Je conclurai une alliance avec toi; mais je te demande une chose, c'est que tu ne voies pas ma face, à moins que tu n'amènes d'abord Mikal, fille de Saül, en venant auprès de moi. Et David envoya des messagers à Ich-Bocheth, fils de Saül, pour lui dire: Donne-moi ma femme Mikal, avec qui je me suis fiancé pour cent prépuces de Philistins. Ich-Bocheth la fit prendre chez son mari Paltiel, fils de Laïch; et son mari la suivit en pleurant jusqu'à Bahourim. Alors Abner lui dit: Va, retourne-t'en! Il s'en retourna. Abner eut un entretien avec les anciens d'Israël et leur dit: Vous avez toujours voulu avoir David comme roi; agissez maintenant, car l'Éternel a dit de lui: C'est par l'intermédiaire de David, mon serviteur, que je sauverai mon peuple d'Israël de la main des Philistins et de la main de tous ses ennemis. Abner parla aussi aux Benjaminites, et il alla rapporter aux oreilles de David à Hébron tout ce qui avait paru bon aux yeux d'Israël et de toute la maison de Benjamin. Abner arriva auprès de David à Hébron, accompagné de vingt hommes, et David fit un festin à Abner et aux hommes qui étaient avec lui. Abner dit à David: Je veux me lever et partir pour rassembler tout Israël sous (l'autorité de) mon seigneur le roi; ils concluront une alliance avec toi, et tu régneras entièrement selon ton désir. David laissa partir Abner, qui s'en alla en paix. Voici que les serviteurs de David et Joab revenaient d'une expédition et (amenaient) avec eux un grand butin. Abner n'était plus auprès de David à Hébron, car David l'avait laissé partir, et il s'en était allé en paix. Lorsqu'arrivèrent Joab et toute l'armée qui était avec lui, on fit à Joab ce rapport: Abner, fils de Ner, est venu auprès du roi, qui l'a laissé partir, et il s'en est allé en paix. Joab se rendit chez le roi et dit: Qu'as-tu fait? Voici qu'Abner est venu vers toi; pourquoi l'as-tu laissé partir et s'en aller librement? Tu connais Abner, fils de Ner! C'est pour te séduire qu'il est venu, pour reconnaître tes plans de campagne, pour savoir tout ce que tu fais. Joab, après avoir quitté David, envoya sur les traces d'Abner des messagers, qui le ramenèrent depuis la citerne de Sira: David n'en avait pas connaissance. Lorsque Abner fut de retour à Hébron, Joab le tira à l'écart au milieu de la porte, comme pour lui parler en secret, et là il le frappa au ventre. (Abner) mourut à cause du sang d'Asaël, frère de (Joab). David l'apprit par la suite et dit: Je suis à jamais innocent, devant l'Éternel, du sang d'Abner, fils de Ner, et mon règne l'est aussi. Que ce sang retombe sur Joab et sur toute sa famille! Qu'il y ait toujours quelqu'un dans la famille de Joab, qui soit atteint de gonorrhée ou de lèpre, ou qui s'appuie sur un bâton, ou qui tombe par l'épée, ou qui manque de pain! Ainsi Joab et son frère Abichaï tuèrent Abner, parce qu'il avait donné la mort à leur frère Asaël, à Gabaon, dans la bataille. David dit à Joab et à tout le peuple qui était avec lui: Déchirez vos vêtements, revêtez-vous de sacs et menez le deuil sur Abner! Et le roi David marcha derrière la civière. On ensevelit Abner à Hébron. Le roi sanglota, et tout le peuple pleura. Le roi entonna une complainte sur Abner et dit: Abner devait-il mourir comme meurt un insensé? Tes mains n'étaient pas liées, Ni tes pieds engagés dans des chaînes! Comme on tombe devant des hommes injustes, Tu es tombé. Alors tout le peuple pleura de nouveau sur Abner. Tout le peuple arriva pour faire prendre de la nourriture à David, pendant qu'il faisait encore jour; mais David fit un serment en disant: Que Dieu me fasse ceci et qu'il ajoute encore cela, si je goûte du pain ou quoi que ce soit avant le coucher du soleil! Cela fut remarqué et approuvé de tout le peuple, approuvé comme tout ce qu'avait fait le roi. Tout le peuple et tout Israël reconnurent en ce jour que ce n'était point par ordre du roi qu'Abner, fils de Ner, avait été mis à mort. Le roi dit à ses serviteurs: Ne reconnaissez-vous pas qu'un prince, qu'un grand, est tombé aujourd'hui en Israël? Je suis encore faible, quoique j'aie reçu l'onction royale; et ces gens, les fils de Tserouya, sont plus durs que moi. Que l'Éternel rende selon sa méchanceté à celui qui fait le mal! Lorsque le fils de Saül apprit qu'Abner était mort à Hébron, ses mains restèrent sans force, et tout Israël fut dans l'épouvante. Le fils de Saül avait deux chefs de bandes, dont l'un s'appelait Baana et l'autre Rékab; ils étaient fils de Rimmôn de Beéroth, d'entre les Benjaminites. Car Beéroth était considérée comme faisant partie de Benjamin, et les Beérothiens s'étaient enfuis à Guittaïm où ils ont séjourné jusqu'à aujourd'hui. Jonathan, fils de Saül, avait eu un fils infirme des pieds. Il était âgé de cinq ans, lorsqu'arriva de Jizréel la nouvelle (de la mort) de Saül et de Jonathan; sa nourrice l'avait pris pour s'enfuir. Dans la précipitation, il tomba et resta boiteux; son nom était Mephibocheth. Or les fils de Rimmôn de Beéroth, Rékab et Baana, se rendirent pendant la chaleur du jour à la maison d'Ich-Bocheth qui était couché pour la sieste de midi. Ils pénétrèrent jusqu'au milieu de la maison comme pour prendre du froment, et ils le frappèrent au ventre; puis Rékab et son frère Baana s'échappèrent. Ils avaient donc pénétré dans la maison pendant qu'il reposait sur son lit dans sa chambre à coucher, ils l'avaient frappé et l'avaient fait mourir. Ils lui coupèrent la tête, prirent sa tête et marchèrent toute la nuit par le chemin de la Araba. Ils apportèrent la tête d'Ich-Bocheth à David à Hébron, et dirent au roi: Voici la tête d'Ich-Bocheth, fils de Saül, ton ennemi, qui en voulait à ta vie; l'Éternel venge aujourd'hui le roi mon seigneur de Saül et de sa descendance. David répondit à Rékab et à son frère Baana, fils de Rimmôn de Beéroth: l'Éternel est vivant, lui qui m'a délivré de toute détresse! Celui qui est venu m'annoncer: Voici que Saül est mort, et qui croyait m'annoncer une bonne nouvelle, je l'ai fait saisir et tuer à Tsiqlag, pour lui donner (le salaire de) cette bonne nouvelle! Et quand des méchants ont assassiné un homme juste dans sa maison et sur sa couche, ne réclamerai-je pas maintenant son sang de vos mains et ne vous supprimerai-je pas de la terre? Et David ordonna à ses jeunes gens de les tuer; ils leur coupèrent les mains et les pieds, et les pendirent au bord de l'étang de Hébron. Ils prirent ensuite la tête d'Ich-Bocheth, et l'ensevelirent dans la tombe d'Abner à Hébron. Toutes les tribus d'Israël vinrent auprès de David (à Hébron ) et dirent: Nous voici, nous sommes tes os et ta chair. Naguère déjà, lorsque Saül était notre roi, c'était toi qui conduisais et qui ramenais Israël. L'Éternel t'a dit: Tu feras paître mon peuple Israël, et tu seras le conducteur d'Israël. Ainsi tous les anciens d'Israël vinrent auprès du roi à Hébron, et le roi David conclut une alliance avec eux à Hébron, devant l'Éternel. Ils donnèrent l'onction à David comme roi sur Israël. David était âgé de trente ans lorsqu'il devint roi et il régna quarante ans. À Hébron il régna sur Juda sept ans et six mois, et à Jérusalem il régna trente-trois ans sur tout Israël et Juda. Le roi marcha avec ses hommes sur Jérusalem contre les Yebousiens, habitants du pays. Ils dirent à David: Tu n'entreras pas ici, car même les aveugles et les boiteux te repousseront! ce qui voulait dire: David n'entrera pas ici. Mais David s'empara de la forteresse de Sion: c'est la cité de David. David avait dit en ce jour: Quiconque battra les Yebousiens et les atteindra par le canal, ces boiteux et ces aveugles haïs par David! – C'est pourquoi l'on dit: L'aveugle et le boiteux n'entreront pas dans la maison. David habita dans la forteresse, qu'il appela cité de David. Il fit des constructions tout autour, depuis le Millo et vers l'intérieur. David s'élevait de plus en plus, et l'Éternel, le Dieu des armées, était avec lui. Hiram, roi de Tyr, envoya des messagers à David, avec du bois de cèdre, ainsi que des charpentiers et des tailleurs de pierre qui construisirent un palais pour David. David reconnut que l'Éternel l'affermissait comme roi d'Israël et que son règne prospérait à cause de son peuple, Israël. David prit encore des concubines et des femmes de Jérusalem, après qu'il fut venu de Hébron, et il lui naquit encore des fils et des filles. Voici les noms de ceux qui lui naquirent à Jérusalem: Chammoua, Chobab, Nathan, Salomon, Yibhar, Élichoua, Népheg, Yaphia, Élichama, Élyada et Éliphéleth. Les Philistins apprirent qu'on avait donné l'onction à David comme roi sur Israël, et ils montèrent tous à sa recherche. David l'apprit et descendit à la forteresse. Les Philistins arrivèrent et s'infiltrèrent dans la vallée des Rephaïm. David consulta l'Éternel, en disant: Monterai-je contre les Philistins? Les livreras-tu entre mes mains? Et l'Éternel dit à David: Monte, car je livrerai certainement les Philistins entre tes mains. David arriva à Baal-Peratsim, où il les battit. Puis il dit: L'Éternel a fait une brèche (dans les rangs) de mes ennemis devant moi, comme une brèche faite par les eaux. C'est pourquoi l'on a donné à ce lieu le nom de Baal-Peratsim. Ils abandonnèrent là leurs idoles, et David et ses hommes les emportèrent. Les Philistins montèrent de nouveau et s'infiltrèrent dans la vallée des Rephaïm. David consulta l'Éternel, et (l'Éternel) dit: Tu ne monteras pas; tourne-les par derrière, et tu arriveras sur eux vis-à-vis des mûriers. Quand tu entendras un bruit de pas dans les cimes des mûriers, alors hâte-toi, car c'est l'Éternel qui sort devant toi pour battre le camp des Philistins. David fit ce que l'Éternel lui avait ordonné et battit les Philistins depuis Guéba jusqu'à Guézer. David rassembla encore toute l'élite d'Israël, au nombre de 30 000 hommes; et David, avec tout le peuple qui était auprès de lui, se leva et partit de Baalé-Juda, pour en faire monter l'arche de Dieu, devant laquelle est invoqué le Nom, le nom de l'Éternel des armées qui siège entre les chérubins au-dessus de l'arche. Ils mirent l'arche de Dieu sur un char neuf et l'emportèrent de la maison d'Abinadab qui est sur la colline; Ouzza et Ahyo, fils d'Abinadab, conduisaient le char neuf. Ils l'emportèrent donc de la maison d'Abinadab qui est sur la colline; Ouzza marchait à côté de l'arche de Dieu, et Ahyo allait devant l'arche. David et toute la maison d'Israël jouaient devant l'Éternel sur toutes sortes (d'instruments) de bois de cyprès, sur des harpes, des luths, des tambourins, des sistres et des cymbales. Lorsqu'ils furent arrivés à l'aire de Nakôn, Ouzza étendit (la main) vers l'arche de Dieu et la saisit, parce que les bœufs avaient glissé. La colère de l'Éternel s'enflamma contre Ouzza, et Dieu le frappa là, à cause de ce sacrilège. Ouzza mourut là, près de l'arche de Dieu. David éprouva de la colère de ce que l'Éternel avait frappé Ouzza d'un tel châtiment; et l'on a appelé ce lieu Pérets-Ouzza jusqu'à aujourd'hui. David craignit l'Éternel en ce jour-là et dit: Comment l'arche de l'Éternel entrerait-elle chez moi? Il ne voulut pas prendre l'arche de l'Éternel chez lui, dans la cité de David, et il la fit conduire dans la maison d'Obed-Édom de Gath. L'arche de l'Éternel resta trois mois dans la maison d'Obed-Édom de Gath, et l'Éternel bénit Obed-Édom et toute sa maison. On fit un rapport au roi David: l'Éternel a béni la maison d'Obed-Édom et tout ce qui est à lui, à cause de l'arche de Dieu. Alors David se mit en route et fit monter l'arche de Dieu depuis la maison d'Obed-Édom jusqu'à la cité de David, au milieu des réjouissances. Quand ceux qui portaient l'arche de l'Éternel eurent fait six pas, on sacrifia un bœuf et un (veau) gras. David dansait de toute sa force devant l'Éternel et il avait un éphod de lin comme ceinture. David et toute la maison d'Israël firent monter l'arche de l'Éternel avec des clameurs et au son du cor. Comme l'arche de l'Éternel entrait dans la cité de David, Mikal, fille de Saül, regardait par la fenêtre; elle vit le roi David se démener et danser devant l'Éternel. Alors, elle le méprisa dans son cœur. Après qu'on eut amené l'arche de l'Éternel, on la mit à sa place au milieu de la tente que David avait dressée pour elle; et David offrit devant l'Éternel des holocaustes et des sacrifices de communion. Quand David eut achevé d'offrir l'holocauste et les sacrifices de communion, il bénit le peuple au nom de l'Éternel des armées. Puis il distribua à tout le peuple, à toute la foule d'Israël, hommes et femmes, à chacun un gâteau de pain, un rôti et un gâteau de raisins. Et tout le peuple s'en alla, chacun dans sa maison. David s'en retourna pour bénir sa maison, et Mikal, fille de Saül, sortit à sa rencontre. Elle dit: Quel honneur aujourd'hui pour le roi d'Israël de s'être découvert aux yeux des servantes de ses serviteurs, comme se découvrirait un homme de rien! David répondit à Mikal: C'est devant l'Éternel, qui m'a choisi de préférence à ton père et à toute sa famille pour m'établir conducteur du peuple de l'Éternel, Israël, c'est devant l'Éternel que j'ai joué. Je veux paraître encore plus méprisable que cela et m'abaisser à mes propres yeux: néanmoins je serai en honneur auprès des servantes dont tu parles. Or Mikal, fille de Saül, n'eut pas d'enfant jusqu'au jour de sa mort. Lorsque le roi habita dans sa maison, et que l'Éternel lui eut donné du repos (en le délivrant) de tous ses ennemis qui l'entouraient, il dit au prophète Nathan: Vois donc! c'est moi qui habite dans la maison de cèdre, alors que l'arche de Dieu habite sous la toile de tente. Nathan répondit au roi: Va, fais tout ce que tu as dans le cœur, car l'Éternel est avec toi. Or, cette nuit-là, la parole de l'Éternel fut (adressée) à Nathan en ces mots: Va dire à mon serviteur David: Ainsi parle l'Éternel: Est-ce toi qui me bâtiras une maison pour que j'y habite? Car je n'ai pas habité dans une maison depuis le jour où j'ai fait monter les Israélites hors d'Égypte jusqu'à aujourd'hui mais je me suis déplacé sous une tente et dans un tabernacle. Partout où je me suis déplacé avec tous les Israélites, ai-je dit un mot à quelqu'une des tribus d'Israël à qui j'avais ordonné de faire paître mon peuple d'Israël, ai-je dit: Pourquoi ne me bâtissez-vous pas une maison de cèdre? Maintenant tu parleras ainsi à mon serviteur David: Ainsi parle l'Éternel des armées: C'est moi qui t'ai pris au pâturage, derrière le troupeau, pour que tu sois le conducteur de mon peuple d'Israël. J'ai été avec toi partout où tu es allé, j'ai retranché tous tes ennemis devant toi et j'ai rendu ton nom grand comme le nom des grands qui sont sur la terre; j'ai attribué une place à mon peuple d'Israël, et je l'ai planté pour qu'il y demeure et ne soit plus agité, pour que les hommes injustes ne recommencent plus à l'humilier comme autrefois, et comme à l'époque où j'avais établi des juges sur mon peuple d'Israël. Je t'ai accordé du repos (en te délivrant) de tous tes ennemis. L'Éternel t'annonce qu'il te fera une Maison. Quand tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères, je maintiendrai ta descendance après toi, celui qui sera sorti de tes entrailles, et j'affermirai son règne. Ce sera lui qui bâtira une Maison à mon nom, et j'affermirai pour toujours son trône royal. Moi-même je serai pour lui un père, et lui, il sera pour moi un fils. S'il commet des fautes, je le corrigerai avec le bâton des hommes et avec les coups des humains; mais ma bienveillance ne se retirera pas de lui, comme je l'ai retirée de Saül, que j'ai écarté devant toi. Ta maison et ton règne seront pour toujours assurés devant toi, ton trône pour toujours affermi. Nathan parla à David conformément à toutes ces paroles et à toute cette vision. Alors le roi David alla se présenter devant l'Éternel et dit: Qui suis-je, Seigneur Éternel, et qu'est-ce que ma maison, pour que tu m'aies fait parvenir jusqu'ici? C'est encore peu de chose à tes yeux, Seigneur Éternel; tu parles aussi de la maison de ton serviteur pour des temps lointains. Est-ce là la voie d'un être humain, Seigneur Éternel? Que pourrait te dire de plus David? Tu connais ton serviteur, toi, Seigneur Éternel! À cause de ta parole et selon ton cœur, tu as fait toutes ces grandes choses pour les faire connaître à ton serviteur. Que tu es donc grand, Éternel Dieu! Car nul n'est semblable à toi, et il n'y a point de Dieu en dehors de toi, d'après tout ce que nous avons entendu de nos oreilles. Y a-t-il une seule nation sur terre qui soit comme ton peuple d'Israël et que les dieux soient allés libérer pour (en faire) leur peuple et pour lui donner un nom? Tu as fait pour lui de grandes choses, des choses redoutables en faveur de ton pays, en présence de ton peuple que tu as libéré de l'Égypte, de ses nations et de ses dieux, pour qu'il t'appartienne. Tu as affermi ton peuple d'Israël afin qu'il soit ton peuple pour toujours; et toi, Éternel, tu es devenu son Dieu. Maintenant, Éternel Dieu, fais subsister pour toujours la parole que tu as prononcée sur ton serviteur et sur sa maison, et agis selon ta parole. Que ton nom soit grand pour toujours et que l'on dise: L'Éternel des armées est le Dieu d'Israël! Que la maison de ton serviteur David soit affermie devant toi! Car toi-même, Éternel des armées, Dieu d'Israël, tu as fait une révélation à ton serviteur en disant: Je te bâtirai une maison! C'est pourquoi ton serviteur a trouvé le courage de t'adresser cette prière. Maintenant, Seigneur Éternel, c'est toi qui es Dieu, tes paroles sont vérité, et tu as annoncé ce bienfait à ton serviteur. Veuille maintenant bénir la maison de ton serviteur, afin qu'elle subsiste pour toujours devant toi! Car c'est toi, Seigneur Éternel, qui as parlé, et par ta bénédiction la maison de ton serviteur sera bénie éternellement. Après cela, voici ce qui arriva: David battit les Philistins et les humilia, et il enleva de la main des Philistins les rênes de la capitale. Il battit les Moabites et il les mesura avec un cordeau, en les faisant coucher par terre; il en mesura deux cordeaux pour les livrer à la mort et un plein cordeau pour leur laisser la vie; et les Moabites furent assujettis à David, soumis à un tribut. David battit Hadadézer, fils de Rehob, roi de Tsoba, lorsqu'il alla rétablir sa domination sur le fleuve de l'Euphrate. David lui prit 1 700 cavaliers et 20 000 fantassins; il coupa les jarrets à tous les chevaux de trait après en avoir conservé une centaine. Les Syriens de Damas vinrent au secours de Hadadézer, roi de Tsoba, et David battit 22 000 hommes en Syrie. David mit des garnisons dans la Syrie de Damas, et les Syriens furent assujettis à David, soumis à un tribut. L'Éternel donnait la victoire à David partout où il allait. David prit les boucliers d'or qu'avaient les serviteurs de Hadadézer et les apporta à Jérusalem. Le roi David prit encore une très grande quantité de bronze à Bétah et à Bérotaï, villes de Hadadézer. Toï, roi de Hamath, apprit que David avait battu toute l'armée de Hadadézer. Il envoya son fils Yoram vers le roi David, pour le saluer et pour le féliciter d'avoir attaqué Hadadézer et de l'avoir battu. Car Toï était en guerre avec Hadadézer. Yoram apporta des objets d'argent, des objets d'or et des objets de bronze. Le roi David les consacra à l'Éternel, comme il avait déjà consacré l'argent et l'or pris à toutes les nations qu'il avait vaincues, à la Syrie, à Moab, aux Ammonites, aux Philistins, à Amalec, et sur le butin de Hadadézer, fils de Rehob, roi de Tsoba. David se fit encore du renom au retour de sa victoire sur les Syriens (au nombre de) 18 000, dans la vallée du Sel. Il mit des garnisons dans Édom, il mit des garnisons dans tout Édom; et tout Édom fut assujetti à David. L'Éternel donnait la victoire à David partout où il allait. David régna sur tout Israël. Il faisait droit et justice à tout son peuple. Joab, fils de Tserouya, commandait l'armée; Josaphat, fils d'Ahiloud, était archiviste; Tsadoq, fils d'Ahitoub, et Ahimélek, fils d'Abiatar, étaient sacrificateurs; Seraya était secrétaire; Benayahou, fils de Yehoyada (était avec) les Kérétiens et les Pélétiens; et les fils de David étaient prêtres. David dit: Reste-t-il encore quelqu'un de la famille de Saül, pour que j'use de bienveillance envers lui à cause de Jonathan? Il y avait un serviteur de la maison de Saül, nommé Tsiba, que l'on fit venir auprès de David. Le roi lui dit: Es-tu Tsiba? Et il répondit: (Je le suis) moi ton serviteur! Le roi dit: N'y a-t-il plus personne de la famille de Saül, pour que j'use envers lui de la bienveillance de Dieu? Et Tsiba répondit au roi: Il y a encore un fils de Jonathan, perclus des pieds. Le roi lui dit: Où est-il? Et Tsiba répondit au roi: Il est dans la maison de Makir, fils de Ammiel, à Lodebar. Le roi David l'envoya chercher dans la maison de Makir, fils de Ammiel, à Lodebar. Et Mephibocheth, fils de Jonathan, fils de Saül, vint auprès de David, tomba face contre terre et se prosterna. David dit: Mephibocheth! Il répondit: Voici ton serviteur. David lui dit: Sois sans crainte! Pour sûr, je vais user de bienveillance envers toi à cause de ton père Jonathan. Je te rendrai toutes les terres de ton père Saül, et tu mangeras toujours à ma table. Il se prosterna et dit: Qu'est ton serviteur, pour que tu te tournes vers un chien mort, tel que moi? Le roi appela Tsiba, serviteur de Saül et lui dit: Je donne au fils de ton seigneur tout ce qui appartenait à Saül et à toute sa famille. Tu cultiveras le sol pour lui, toi, tes fils et tes serviteurs, et tu rentreras (les récoltes), afin que le fils de ton seigneur ait du pain à manger; et Mephibocheth, fils de ton seigneur, mangera en permanence à ma table. Or Tsiba avait quinze fils et vingt serviteurs. Tsiba dit au roi: Ton serviteur fera tout ce que le roi mon seigneur ordonne à son serviteur. (David avait dit:) Mephibocheth mangera à ma table, comme l'un des fils du roi. Mephibocheth avait un jeune fils, nommé Mika, et tous ceux qui demeuraient dans la maison de Tsiba étaient serviteurs de Mephibocheth. Mephibocheth habitait à Jérusalem, car il mangeait en permanence à la table du roi. Il était boiteux des deux pieds. Après cela, voici ce qui arriva: le roi des Ammonites mourut, et son fils Hanoun régna à sa place. David dit: J'userai de bienveillance envers Hanoun, fils de Nahach, comme son père a usé de bienveillance à mon égard. David envoya ses serviteurs pour le consoler au sujet de son père. Les serviteurs de David arrivèrent dans le pays des Ammonites. Les ministres des Ammonites dirent à Hanoun, leur seigneur: Penses-tu que ce soit pour honorer ton père que David t'envoie des consolateurs? N'est-ce pas pour reconnaître et espionner la ville et pour la bouleverser, qu'il envoie ses serviteurs auprès de toi? Alors Hanoun saisit les serviteurs de David, leur fit raser la moitié de la barbe et fit couper leurs habits par le milieu jusqu'au bas du dos; puis il les renvoya. On le rapporta à David qui envoya (des gens) à leur rencontre, car ces hommes étaient dans une grande confusion; et le roi leur fit dire: Restez à Jéricho jusqu'à ce que votre barbe ait repoussé, puis vous reviendrez. Les Ammonites virent qu'ils s'étaient rendus odieux à David. Alors les Ammonites firent enrôler à leur solde 20 000 fantassins chez les Syriens de Beth-Rehob et chez les Syriens de Tsoba, mille hommes chez le roi de Maaka, et 12 000 hommes chez les gens de Tob. David l'apprit et envoya contre eux Joab et toute l'armée, les hommes vaillants. Les Ammonites sortirent et se rangèrent en ordre de bataille à l'entrée de la porte; les Syriens de Tsoba et de Rehob, les hommes de Tob et de Maaka étaient à part dans la campagne. Joab vit qu'il aurait un front de bataille par-devant et par-derrière. Il fit alors un choix dans l'élite d'Israël et se rangea face aux Syriens; et il plaça sous le commandement de son frère Abichaï le reste du peuple, rangé face aux Ammonites. Il dit: Si les Syriens sont plus forts que moi, tu viendras à mon secours; et si les Ammonites sont plus forts que toi, j'irai te secourir. Sois fort, fortifions-nous pour notre peuple et pour les villes de notre Dieu, et que l'Éternel fasse ce qui lui semblera bon! Joab s'avança avec le peuple qui l'accompagnait pour attaquer les Syriens qui s'enfuirent devant lui. Les Ammonites virent que les Syriens s'étaient enfuis et ils s'enfuirent aussi devant Abichaï et rentrèrent dans la ville. Joab revint de (son expédition) contre les Ammonites et se rendit à Jérusalem. Les Syriens, voyant qu'ils avaient été battus par Israël, réunirent leurs forces. Hadadézer envoya mobiliser les Syriens qui étaient de l'autre côté du fleuve, et ils arrivèrent à Hélam. Chobak, chef de l'armée d'Hadadézer était à leur tête. On en fit le rapport à David, qui assembla tout Israël, passa le Jourdain et vint à Hélam. Les Syriens se rangèrent face à David et combattirent contre lui. Les Syriens s'enfuirent devant Israël, et David leur tua (les troupes de) 700 chars et 40 000 cavaliers; il frappa aussi le chef de leur armée, Chobak, qui mourut là. Tous les rois vassaux de Hadadézer, se voyant battus par Israël, firent la paix avec Israël et lui furent assujettis; et les Syriens craignirent de secourir encore les Ammonites. L'année suivante, au temps où les rois se mettaient en campagne, David envoya Joab, avec ses serviteurs et tout Israël, pour porter la destruction chez les Ammonites et pour assiéger Rabba. Mais David resta à Jérusalem. Un soir, David se leva de sa couche et, comme il se promenait sur le toit de la maison royale, du toit il aperçut une femme qui se baignait et qui était très belle. David envoya prendre des informations sur cette femme. On lui dit: C'est Bath-Chéba, fille d'Éliam, femme d'Urie, le Hittite. David envoya des messagers pour la chercher. Elle vint vers lui, et il coucha avec elle alors qu'elle se purifiait justement de son impureté. Elle retourna dans sa maison. Cette femme devint enceinte et envoya dire à David: Je suis enceinte. Alors David envoya (dire) à Joab: Envoie-moi Urie, le Hittite; et Joab envoya Urie à David. Urie se rendit auprès de David, qui l'interrogea sur l'état de Joab, sur l'état du peuple et sur l'état de la guerre. Puis David dit à Urie: Descends dans ta maison et lave tes pieds. Urie sortit de la maison royale et il fut suivi d'un présent du roi. Mais Urie se coucha à la porte de la maison royale, avec tous les serviteurs de son seigneur, et il ne descendit pas dans sa maison. On le rapporta à David en lui disant: Urie n'est pas descendu dans sa maison. Alors David dit à Urie: N'arrives-tu pas de voyage? Pourquoi n'es-tu pas descendu dans ta maison? Urie répondit à David: L'arche ainsi qu'Israël et Juda habitent sous des huttes, mon seigneur Joab et les serviteurs campent en rase campagne, et moi j'entrerais dans ma maison pour manger et boire et pour coucher avec ma femme! Aussi vrai que tu es vivant toi-même, je ne ferai pas une chose pareille! David dit à Urie: Reste ici encore aujourd'hui, et demain je te renverrai. Urie resta à Jérusalem ce jour-là et le lendemain. David l'invita à manger et à boire en sa présence et il l'enivra; le soir, Urie sortit pour se mettre sur sa couche, avec les serviteurs de son seigneur, mais il ne descendit pas dans sa maison. Au matin, David écrivit une lettre à Joab et l'envoya par l'intermédiaire d'Urie. Il écrivit dans cette lettre: Placez Urie à la pointe du combat le plus violent et retirez-vous en arrière de lui, afin qu'il soit frappé et qu'il meure. Joab, en observant la ville, plaça Urie à un endroit où il savait qu'il y avait des hommes vaillants. Les hommes de la ville firent une sortie et se battirent contre Joab; il en tomba parmi le peuple, parmi les serviteurs de David, et Urie, le Hittite, mourut aussi. Joab envoya un rapport à David sur tout ce qui s'était passé dans le combat. Il donna cet ordre au messager: Quand tu auras achevé de raconter au roi tous les détails du combat, si la fureur du roi s'élève et qu'il te dise: Pourquoi vous êtes-vous approchés de la ville pour combattre? Ne savez-vous pas qu'on tire du haut de la muraille? Qui a tué Abimélek, fils de Yeroubbécheth? N'est-ce pas une femme qui lança sur lui du haut de la muraille un morceau de meule de moulin, et n'en est-il pas mort à Tébets? Pourquoi vous êtes-vous approchés de la muraille? Alors tu diras: Ton serviteur Urie, le Hittite, est mort aussi. Le messager partit. À son arrivée, il fit un rapport à David sur tout ce pourquoi Joab l'avait envoyé. Le messager dit à David: Ces hommes ont eu sur nous l'avantage; ils avaient fait une sortie contre nous dans la campagne, et nous les avons repoussés jusqu'à l'entrée de la porte; les archers ont tiré du haut de la muraille sur tes serviteurs, et il en tomba parmi les serviteurs du roi, et ton serviteur Urie, le Hittite, est mort aussi. David dit au messager: Tu parleras ainsi à Joab: Ne sois pas peiné de cette affaire, car l'épée dévore tantôt l'un tantôt l'autre; attaque vigoureusement la ville et renverse-la. Et toi, fortifie-le! La femme d'Urie apprit que son mari était mort et elle accomplit les rites funèbres sur son époux. Quand le deuil fut passé, David l'envoya chercher et la recueillit dans sa maison. Elle devint sa femme et lui enfanta un fils. Ce que David avait fait déplut à l'Éternel. L'Éternel envoya Nathan vers David. Nathan vint à lui et lui dit: Il y avait dans une même ville deux hommes, l'un riche et l'autre pauvre. Le riche avait du petit et du gros bétail en très grande quantité. Le pauvre n'avait rien du tout sinon une petite brebis, qu'il avait achetée; il la nourrissait, et elle grandissait chez lui avec ses fils; elle mangeait de son pain, buvait dans sa coupe, dormait sur son sein. Elle était pour lui comme une fille. Un voyageur arriva chez l'homme riche; et le riche ménagea son petit ou son gros bétail, pour préparer (un repas) au voyageur arrivé chez lui: il prit la brebis du pauvre et l'apprêta pour l'homme arrivé chez lui. La colère de David s'enflamma violemment contre cet homme, et il dit à Nathan: L'Éternel est vivant! l'homme qui a fait cela mérite la mort, et il rendra au quadruple la brebis, pour avoir commis cette action et pour avoir agi sans ménagements. Alors Nathan dit à David: Tu es cet homme-là! Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: C'est moi qui t'ai donné l'onction comme roi sur Israël, et c'est moi qui t'ai délivré de la main de Saül; je t'ai donné la maison de ton seigneur, j'ai placé dans ton sein les femmes de ton seigneur et je t'ai donné la maison d'Israël et de Juda. Et si cela était trop peu, j'y ajouterais encore! Pourquoi donc as-tu méprisé la parole de l'Éternel, en faisant ce qui est mal à ses yeux? Tu as frappé de l'épée Urie, le Hittite; tu as pris sa femme pour en faire ta femme, et lui, tu l'as tué par l'épée des Ammonites. Maintenant, l'épée ne s'écartera jamais de ta maison, parce que tu m'as méprisé et parce que tu as pris la femme d'Urie, le Hittite, pour en faire ta femme. Ainsi parle l'Éternel: Je vais susciter un malheur contre toi du sein de ta famille et je vais prendre sous tes yeux tes propres femmes pour les donner à l'un de tes proches, qui couchera avec elles à la vue de ce soleil. Car tu as agi en secret; et moi, je ferai cela en face de tout Israël et à la face du soleil. David dit à Nathan: j'ai péché contre l'Éternel! Et Nathan dit à David: L'Éternel pardonne ton péché, tu ne mourras pas. Mais, parce que tu as fait blasphémer les ennemis de l'Éternel, en commettant cette action, le fils qui t'est né mourra. Puis Nathan s'en alla dans sa maison. L'Éternel frappa l'enfant que la femme d'Urie avait enfanté à David, et il se mit à dépérir. David implora Dieu pour le garçon et il entreprit de jeûner. Quand il rentra, il passa la nuit couché par terre. Les anciens de sa maison insistèrent auprès de lui pour le faire lever de terre; mais il ne voulut pas et il ne prit pas de nourriture avec eux. Or, le septième jour, l'enfant mourut. Les serviteurs de David craignaient de lui annoncer que l'enfant était mort. Car ils disaient ceci: Lorsque l'enfant vivait encore, nous lui avons parlé, et il ne nous a pas écoutés; comment (oserons-nous) lui dire: L'enfant est mort? Il fera un malheur! David s'aperçut que ses serviteurs parlaient tout bas entre eux et il comprit que l'enfant était mort. Il dit à ses serviteurs: L'enfant est-il mort? Ils répondirent: Il est mort. Alors David se leva de terre. Il se lava, se parfuma et changea de vêtements; puis il alla dans la maison de l'Éternel et se prosterna. Il alla ensuite dans sa maison et demanda qu'on lui serve de la nourriture, et il mangea. Ses serviteurs lui dirent: Que signifie ce que tu fais? Pour l'enfant vivant, tu jeûnais et tu pleurais; et maintenant que l'enfant est mort, tu te lèves et tu manges! Il répondit: Lorsque l'enfant vivait encore, je jeûnais et je pleurais, car je disais: Qui sait si l'Éternel ne me fera pas grâce et si l'enfant ne vivra pas? Maintenant qu'il est mort, pourquoi jeûnerais-je? Puis-je le faire revenir? Moi j'irai vers lui, mais lui ne reviendra pas vers moi. David consola sa femme Bath-Chéba, il alla auprès d'elle et coucha avec elle. Elle accoucha d'un fils qu'elle appela Salomon, et qui fut aimé de l'Éternel. (David) le remit entre les mains du prophète Nathan et on lui donna le nom de Yedidya, à cause de l'Éternel. Joab, qui attaquait Rabba des Ammonites, s'empara de la cité royale. Il envoya des messagers à David pour lui dire: J'ai attaqué Rabba et je me suis déjà emparé de la ville des eaux; rassemble maintenant le reste du peuple, campe devant la ville, et empare-toi d'elle, de peur que je ne m'en empare moi-même et que mon nom n'y soit proclamé. David rassembla tout le peuple et marcha sur Rabba; il l'attaqua et s'en empara. Il prit la couronne de la tête de son roi; elle pesait un talent d'or et (était garnie) d'une pierre précieuse. On la mit sur la tête de David, qui emporta de la ville un très grand butin. Quant au peuple qui s'y trouvait, il le fit sortir et il les affecta aux scies, aux herses de fer et aux haches de fer, et les condamna aux moules à briques; il traita de même toutes les villes des Ammonites. Puis David retourna à Jérusalem avec tout le peuple. Après cela, voici ce qui arriva: Absalom, fils de David, avait une sœur qui était belle et qui se nommait Tamar; et Amnon, fils de David, l'aima. Amnon était tourmenté jusqu'à se rendre malade à cause de Tamar, sa sœur; car elle était vierge, et il paraissait difficile à Amnon de faire sur elle la moindre tentative. Amnon avait un ami, nommé Yehonadab, fils de Chimea, frère de David, et Yehonadab était un homme très habile. Il lui dit: Pourquoi apparais-tu ainsi chaque matin plus misérable, toi, fils de roi? Ne veux-tu pas me le dire? Amnon lui répondit: J'aime Tamar, sœur de mon frère Absalom. Yehonadab lui dit: Mets-toi au lit et fais le malade. Quand ton père viendra te voir, tu lui diras: Permets à ma sœur Tamar de venir pour me donner de la nourriture; qu'elle prépare la nourriture sous mes yeux, afin que je la voie et que je la prenne de sa main. Amnon se coucha et fit le malade. Le roi vint le voir, et Amnon dit au roi: Je te prie, que ma sœur Tamar vienne faire deux gâteaux sous mes yeux, et que je me nourrisse de sa main. David envoya dire à Tamar dans l'intérieur (des appartements): Va, je te prie, dans la maison de ton frère Amnon et prépare-lui de la nourriture. Tamar alla dans la maison de son frère Amnon, qui était couché. Elle prit de la pâte, la pétrit, prépara devant lui des gâteaux et les fit cuire. Elle prit ensuite la poêle qu'elle vida devant lui. Mais Amnon refusa de manger. Il dit: Faites sortir tout le monde de chez moi! Et tout le monde sortit de chez lui. Alors Amnon dit à Tamar: Apporte la nourriture dans la chambre, et je me nourrirai de ta main. Tamar prit les gâteaux qu'elle avait faits et les porta à son frère Amnon, dans la chambre. Comme elle les lui présentait à manger, il la saisit et lui dit: Viens, couche avec moi, ma sœur! Elle lui répondit: Non, mon frère, ne me fais pas violence, car on n'agit pas ainsi en Israël; ne commets pas cette folie. Où irais-je, moi, avec mon déshonneur? Et toi, tu serais comme un fou en Israël. Maintenant, je te prie, parle au roi, et il ne refusera pas de me donner à toi. Mais il ne voulut pas l'écouter; il se saisit d'elle, lui fit violence et coucha avec elle. Puis Amnon eut pour elle une forte aversion, plus forte que n'avait été son amour, et il lui dit: Lève-toi, va-t'en! Elle lui répondit: Non, car me chasser serait me faire un mal encore plus grand que celui que tu m'as déjà fait! Mais il ne voulut pas l'écouter. Il appela le garçon qui était à son service et dit: Chassez-moi celle-là dehors et verrouille la porte derrière elle! Elle portait une tunique multicolore, car c'était le vêtement dont étaient vêtues les filles vierges du roi. Le domestique d'Amnon la mit dehors et verrouilla la porte derrière elle. Tamar répandit de la cendre sur sa tête et déchira la tunique multicolore qu'elle portait; elle mit la main sur sa tête et s'en alla en poussant des cris. Son frère Absalom lui dit: Ton frère Amnon a-t-il été avec toi? Maintenant, ma sœur, tais-toi, c'est ton frère; ne prends pas cette affaire trop à cœur. Tamar, désolée, resta dans la maison de son frère Absalom. Le roi David apprit tout cela et il fut très en colère. Absalom ne dit rien à Amnon; mais il le prit en haine, parce qu'il avait fait violence à sa sœur Tamar. Deux ans après, comme Absalom avait les tondeurs à Baal-Hatsor, près d'Éphraïm, il invita tous les fils du roi. Absalom alla vers le roi et dit: Voici donc que ton serviteur a les tondeurs; que le roi et ses serviteurs veuillent bien venir chez ton serviteur. Le roi dit à Absalom: Non, mon fils, nous n'irons pas tous, de peur que nous te soyons à charge. Absalom insista auprès de lui, mais le roi ne voulut pas y aller et il le bénit. Absalom dit: Permets du moins à mon frère Amnon de venir avec nous. Le roi lui répondit: Pourquoi irait-il chez toi? Sur l'insistance d'Absalom, le roi laissa aller avec lui Amnon et tous les fils du roi. Absalom donna cet ordre à ses jeunes gens: Faites attention quand le cœur d'Amnon sera égayé par le vin, et que je vous dirai: Frappez Amnon! alors mettez-le à mort. Soyez sans crainte, n'est-ce pas moi qui vous l'ordonne? Soyez forts et vaillants! Les jeunes gens d'Absalom traitèrent Amnon comme Absalom l'avait ordonné. Alors tous les fils du roi se levèrent, montèrent chacun sur son mulet et s'enfuirent. Comme ils étaient en chemin, cette nouvelle parvint à David: Absalom, dit-on, a tué tous les fils du roi, et il n'en est pas resté un seul. Le roi se leva, déchira ses vêtements et se coucha par terre; et tous ses serviteurs étaient là, les vêtements déchirés. Yonadab, fils de Chimea, frère de David, prit la parole et dit: Que mon seigneur ne dise pas qu'on a fait mourir tous les jeunes gens, fils du roi, car Amnon seul est mort; et c'est l'effet d'une décision d'Absalom, depuis le jour où Amnon a fait violence à sa sœur Tamar. À présent, que le roi mon seigneur ne prenne pas la chose à cœur en se disant que tous les fils du roi sont morts, car Amnon seul est mort. Absalom prit la fuite. Or le jeune homme placé en sentinelle leva les yeux et regarda: voici qu'une grande troupe venait par le chemin qui était derrière lui, du côté de la montagne. Yonadab dit au roi: Voici les fils du roi qui arrivent! C'est bien ce que disait ton serviteur. Comme il achevait de parler, les fils du roi arrivèrent. Ils se mirent à sangloter; le roi aussi et tous ses serviteurs versèrent d'abondantes larmes. Absalom avait pris la fuite et il alla chez Talmaï, fils d'Ammihoud, roi de Guechour; et David portait tous les jours le deuil de son fils. Absalom, qui avait pris la fuite pour aller à Guechour, y resta trois ans. Le roi David cessa de poursuivre Absalom, car il était consolé de la mort d'Amnon. Joab, fils de Tserouya reconnut que le cœur du roi était porté vers Absalom. Il envoya chercher à Teqoa une femme habile et lui dit: Mets-toi en deuil et revêts des habits de deuil; ne te parfume pas d'huile et sois comme une femme qui depuis longtemps porte le deuil d'un mort. Tu iras ainsi vers le roi et tu lui parleras de cette manière. Alors Joab lui mit dans la bouche ce qu'elle devait dire. La femme de Teqoa alla parler au roi. Elle tomba le visage contre terre, se prosterna et dit: Ô roi, sauve (moi)! Le roi lui dit: Qu'as-tu? Elle répondit: Hélas, je suis veuve, mon mari est mort! Ta servante avait deux fils, ils se sont tous deux querellés dans la campagne, et il n'y avait personne pour les séparer; l'un a frappé l'autre et l'a fait mourir. Voici que tout le clan s'est levé contre ta servante, en disant: Livre celui qui a frappé son frère! Nous voulons le faire mourir, pour la vie de son frère qu'il a tué; nous voulons détruire même l'héritier! Ils éteindraient ainsi le tison qui me reste, pour ne laisser à mon mari ni nom ni reste, à la surface du sol. Le roi dit à la femme: Va dans ta maison. Je donnerai des ordres à ton sujet. La femme de Teqoa dit au roi: Sur moi la faute, ô roi mon seigneur, et sur la maison de mon père! Que le roi et son trône en soient innocents. Le roi dit: Si quelqu'un parle contre toi, amène-le moi, et il ne recommencera plus à te toucher. Elle dit: Que le roi se souvienne de l'Éternel, ton Dieu, afin que le vengeur du sang n'augmente pas la ruine, et qu'on ne détruise pas mon fils! Et il dit: L'Éternel est vivant! il ne tombera pas à terre un cheveu de ton fils. La femme dit: Permets que ta servante dise un mot à mon seigneur le roi. Et il dit: Parle! La femme dit: Pourquoi alors as-tu cette attitude à l'égard du peuple de Dieu, puisqu'il résulte des paroles mêmes du roi que le roi est comme coupable en ne faisant pas revenir celui qu'il a banni? Il nous faut certainement mourir. Comme des eaux répandues à terre ne se rassemblent plus, Dieu ne relève pas un mort, mais dans sa pensée, il ne faut pas que celui qui est banni loin de lui le reste. Maintenant, si je suis venue dire ces choses au roi mon seigneur, c'est que le peuple m'a effrayée. Alors ta servante a dit: Je veux parler au roi; peut-être le roi fera-t-il ce que dira son humble servante. Oui, le roi écoutera son humble servante, pour la délivrer de la main de l'homme (qui doit me faire disparaître, ainsi que mon fils, de l'héritage de Dieu. Ta servante a dit: Que la parole de mon seigneur le roi me donne le repos. Car mon seigneur le roi est comme un ange de Dieu, (prêt) à entendre le bien et le mal. Que l'Éternel, ton Dieu, soit avec toi! Le roi répondit et dit à la femme: Ne me dissimule rien de ce que je vais te demander. Et la femme dit: Que mon seigneur le roi parle! Le roi dit alors: La main de Joab n'est-elle pas avec toi dans tout ceci? Et la femme répondit: Aussi vrai que tu es vivant, ô roi mon seigneur, il n'y a pas à aller à droite ou à gauche de tout ce que dit mon seigneur le roi. C'est, en effet, ton serviteur Joab qui m'a donné des ordres et qui a mis dans la bouche de ta servante toutes ces paroles. C'est pour donner à la chose une autre tournure que ton serviteur Joab a fait cela. Mais mon seigneur est aussi sage qu'un ange de Dieu, pour connaître tout ce qui (se passe) sur la terre. Le roi dit à Joab: Voici donc que je veux bien faire cela; va, fais revenir le jeune Absalom. Joab tomba la face contre terre, se prosterna et bénit le roi. Puis il dit: Ton serviteur sait aujourd'hui que j'ai obtenu ta faveur, ô roi mon seigneur, puisque le roi agit selon la parole de son serviteur. Joab se leva, partit pour Guechour et ramena Absalom à Jérusalem. Mais le roi dit: Qu'il se retire dans sa maison et qu'il ne voie pas ma face. Alors Absalom se retira dans sa maison et ne vit pas la face du roi. Il n'y avait pas un homme dans tout Israël aussi beau qu'Absalom, et pour cela comblé d'éloges: depuis la plante du pied jusqu'au sommet de la tête il n'y avait pas en lui de défaut. Lorsqu'il se rasait la tête, – c'était à la fin de chaque année qu'il se la rasait, parce que (sa chevelure) lui pesait – le poids des cheveux de sa tête était de deux cents sicles, au poids du roi. Il naquit à Absalom trois fils et une fille nommée Tamar, qui devint une femme fort belle. Absalom resta deux ans à Jérusalem, sans voir la face du roi. Il fit demander Joab pour l'envoyer vers le roi; mais Joab ne voulut pas venir auprès de lui. Il le fit encore demander une seconde fois; mais Joab ne voulut pas venir. Absalom dit alors à ses serviteurs: Voyez, le champ de Joab est à côté du mien; il y a de l'orge; allez et mettez-y le feu. Et les serviteurs d'Absalom mirent le feu au champ. Joab se leva et se rendit auprès d'Absalom, dans sa maison. Il lui dit: Pourquoi tes serviteurs ont-ils mis le feu au champ qui m'appartient? Absalom répondit à Joab: Voici, je t'ai envoyé (dire): Viens ici, et je t'enverrai vers le roi, afin que tu lui dises: Pourquoi suis-je venu de Guechour? Il vaudrait mieux pour moi que j'y sois encore. Je désire maintenant voir la face du roi; et s'il y a une faute en moi, qu'il me fasse mourir. Joab alla vers le roi et lui fit un rapport; et le roi appela Absalom, qui vint auprès de lui et se prosterna le visage contre terre en sa présence. Le roi embrassa Absalom. Après cela Absalom se procura un char, des chevaux et cinquante hommes qui couraient devant lui. Il se levait de bon matin et se tenait au bord du chemin qui menait à la porte; et chaque fois qu'un homme avait un procès et se rendait vers le roi pour obtenir un jugement, Absalom l'appelait et disait: De quelle ville es-tu? Lorsqu'il avait répondu: Ton serviteur est de telle tribu d'Israël, Absalom lui disait: Vois, ta cause est bonne et juste; mais personne de chez le roi ne t'écoutera. Absalom disait: Qui m'établira juge dans le pays? Tout homme qui aurait un procès ou un droit (à défendre) viendrait à moi, et je lui ferais justice. Et quand un homme s'approchait pour se prosterner devant lui, il lui tendait la main, le saisissait et l'embrassait. Absalom agissait ainsi à l'égard de tous ceux d'Israël qui se rendaient vers le roi pour obtenir un jugement, et Absalom gagnait le cœur des gens d'Israël. Au bout de quarante ans, Absalom dit au roi: Permets que j'aille à Hébron, pour accomplir le vœu que j'ai fait à l'Éternel. Car ton serviteur a fait un vœu, pendant que j'habitais à Guechour en Syrie; j'ai dit: Si l'Éternel me ramène à Jérusalem, je rendrai un culte à l'Éternel. Le roi lui dit: Va en paix. Alors Absalom se leva et partit pour Hébron. Absalom envoya des espions dans toutes les tribus d'Israël pour dire: Quand vous entendrez le son du cor, vous direz: Absalom règne à Hébron. Deux cents hommes de Jérusalem, qui avaient été invités, s'en allèrent avec Absalom; ils s'en allèrent en toute simplicité, sans rien connaître de l'affaire. Pendant qu'Absalom offrait les sacrifices, il envoya (chercher) à la ville de Guilo Ahitophel, le Guilonite, conseiller de David. La conjuration devint puissante, et le peuple était de plus en plus nombreux avec Absalom. Arriva enfin celui qui fit rapport à David et qui dit: Les hommes d'Israël se sont ralliés de cœur à Absalom. Alors David dit à tous ses serviteurs qui étaient avec lui à Jérusalem: Levez-vous, prenons la fuite, car il n'y aura pas moyen pour nous d'échapper à Absalom. Hâtez-vous de partir; sinon, il se hâtera bien lui-même de nous atteindre et d'attirer un malheur sur nous en frappant la ville du tranchant de l'épée. Les serviteurs du roi lui dirent: Pour tout ce qu'aura décidé mon seigneur le roi, nous sommes tes serviteurs! Le roi sortit, et toute sa maisonnée le suivait; il laissa dix concubines pour garder le palais. Le roi sortit, et tout le peuple le suivait; ils s'arrêtèrent à la dernière maison. Tous ses serviteurs, tous les Kérétiens et tous les Pélétiens, passèrent à ses côtés; et tous les Gathiens, au nombre de six cents hommes, venus de Gath à sa suite, passèrent devant le roi. Le roi dit à Ittaï de Gath: Pourquoi viendrais-tu aussi avec nous? Retourne et reste avec le roi, car tu es étranger, et même tu as été déporté de ton pays. Tu es arrivé d'hier, et aujourd'hui je te ferais errer en allant avec nous, quand je ne sais moi-même où je vais! Retourne et ramène tes frères avec toi: (Que l'Éternel te témoigne) bienveillance et fidélité! Ittaï répondit au roi en ces mots: L'Éternel est vivant et mon seigneur le roi est vivant! À l'endroit où sera mon seigneur le roi, soit pour mourir, soit pour vivre, là aussi sera ton serviteur. David dit alors à Ittaï: Va, passe! Et Ittaï de Gath passa, avec tous ses hommes et tous les enfants qui étaient avec lui. Tout le pays pleurait à grand bruit au passage de tout le peuple. Le roi franchit la vallée du Cédron, et tout le peuple passa vis-à-vis du chemin du désert. Tsadoq était aussi là, et avec lui tous les Lévites portant l'arche de l'alliance de Dieu; ils posèrent l'arche de Dieu, et Abiatar montait, pendant que tout le peuple achevait de sortir de la ville. Le roi dit à Tsadoq: Rapporte l'arche de Dieu dans la ville. Si j'obtiens la faveur de l'Éternel, il me ramènera et il me fera voir l'arche et sa demeure. Mais s'il dit: Je ne t'agrée plus! me voici, qu'il me fasse ce qui lui semblera bon. Le roi dit encore au sacrificateur Tsadoq: Vois-tu, retourne en paix dans la ville, ainsi que ton fils Ahimaats et Jonathan, fils d'Abiatar, vos deux fils avec vous. Voyez, je m'attarderai dans les plaines du désert, jusqu'à ce qu'il m'arrive un mot de rapport de votre part. Ainsi Tsadoq et Abiatar rapportèrent l'arche de Dieu à Jérusalem et y restèrent. David prenait la montée des Oliviers. Il montait en pleurant et la tête couverte, et il marchait nu-pieds, et tous ceux qui étaient avec lui se couvrirent aussi la tête et ils montaient en pleurant. On vint rapporter à David: Ahitophel est avec Absalom parmi les conjurés. Et David dit: Ô Éternel, fais que les conseils d'Ahitophel soient dénués de sens! Lorsque David fut arrivé au sommet, où il se prosterna devant Dieu, voici qu'arriva à sa rencontre Houchaï, l'Arkien, la tunique déchirée et la tête couverte de terre. David lui dit: Si tu passes avec moi, tu me seras à charge; au contraire, si tu retournes à la ville et que tu dises à Absalom: Ô roi, je serai ton serviteur; je fus autrefois le serviteur de ton père, mais je suis maintenant ton serviteur, tu feras échec en ma faveur au conseil d'Ahitophel. Les sacrificateurs Tsadoq et Abiatar sont là avec toi. Tout ce que tu apprendras de la maison du roi, tu le rapporteras aux sacrificateurs Tsadoq et Abiatar; et comme ils ont là auprès d'eux leurs deux fils, Ahimaats, pour Tsadoq, et Jonathan, pour Abiatar, c'est par leur intermédiaire que vous m'enverrez dire tout ce que vous aurez appris. Houchaï, ami de David, retourna donc à la ville. Et Absalom entra dans Jérusalem. Lorsque David eut un peu dépassé le sommet, voici qu'arriva au-devant de lui Tsiba, serviteur de Mephibocheth, avec deux ânes bâtés, sur lesquels il y avait deux cents pains, cent (paquets) de raisins secs, cent de fruits d'été et une outre de vin. Le roi dit à Tsiba: Que veux-tu faire de cela? Tsiba répondit: Les ânes serviront de monture à la maison du roi, le pain et les fruits d'été seront pour nourrir les jeunes gens et le vin pour désaltérer ceux qui seront fatigués dans le désert. Le roi dit: Où est le fils de ton seigneur? Tsiba répondit au roi: Voici qu'il est resté à Jérusalem, car il a dit: Aujourd'hui la maison d'Israël me rendra le royaume de mon père. Le roi dit à Tsiba: Voici: tout ce qui appartient à Mephibocheth, c'est à toi. Tsiba dit: Je me prosterne! Que je trouve grâce à tes yeux, ô roi mon seigneur! Le roi David était arrivé jusqu'à Bahourim. Or voici qu'il sortit de là un homme du clan de la maison de Saül, nommé Chimeï, fils de Guéra. Il sortit délibérément en prononçant des malédictions. Il jeta des pierres à David et à tous les serviteurs du roi David, tandis que tout le peuple et tous les hommes vaillants étaient à la droite et à la gauche de celui-ci. Chimeï parlait ainsi en le maudissant: Dehors, dehors, criminel, vaurien! L'Éternel fait retomber sur toi tout le sang de la maison de Saül, à la place de laquelle tu règnes; et l'Éternel a livré la royauté entre les mains de ton fils Absalom, et te voilà malheureux comme tu le mérites, car tu es un criminel! Alors Abichaï, fils de Tserouya, dit au roi: Pourquoi ce chien mort maudit-il le roi mon seigneur? Laisse-moi donc passer, et je lui couperai la tête. Mais le roi dit: Qu'ai-je à faire avec vous, fils de Tserouya? S'il maudit, c'est que l'Éternel lui a dit: Maudis David! Qui donc lui dira: Pourquoi agis-tu ainsi? David dit à Abichaï et à tous ses serviteurs: Voici que mon fils, qui est sorti de mes entrailles, en veut à ma vie; à plus forte raison ce Benjaminite! Laissez-le et qu'il maudisse, car l'Éternel le lui a dit. Peut-être l'Éternel regardera-t-il ma peine et me fera-t-il du bien en retour de sa malédiction d'aujourd'hui. David et ses hommes continuèrent leur chemin; et Chimeï marchait sur le flanc de la montagne près de David et, en marchant, il maudissait, il jetait des pierres contre lui, il faisait voler la poussière. Le roi et tout le peuple qui était avec lui arrivèrent exténués, et là ils purent souffler. Absalom et tout le peuple, les hommes d'Israël, étaient entrés dans Jérusalem; et Ahitophel était avec lui. Lorsque Houchaï, l'Arkien, ami de David, fut arrivé auprès d'Absalom, il lui dit: Vive le roi! vive le roi! Et Absalom dit à Houchaï: Voilà donc la loyauté que tu as pour ton ami! Pourquoi n'es-tu pas allé avec ton ami? Houchaï répondit à Absalom: Non! C'est que je serai à celui qu'ont choisi l'Éternel ainsi que tout ce peuple et tous les hommes d'Israël; c'est avec lui que je veux rester. Deuxièmement, qui servirai -je? Ne sera-ce pas son fils? Comme j'ai servi ton père, ainsi je te servirai. Absalom dit à Ahitophel: Tenez conseil sur ce que nous ferons. Et Ahitophel dit à Absalom: Va vers les concubines que ton père a laissées pour garder le palais, ainsi tout Israël apprendra que tu t'es rendu odieux à ton père, et les mains de tous ceux qui sont avec toi se fortifieront. On dressa la tente sur le toit pour Absalom, et Absalom alla vers les concubines de son père, aux yeux de tout Israël. Les conseils donnés en ce temps-là par Ahitophel avaient autant d'autorité que si l'on avait consulté Dieu lui-même. Il en était ainsi de tous les conseils d'Ahitophel, soit pour David, soit pour Absalom. Ahitophel dit à Absalom: Laisse-moi choisir douze mille hommes! Je me lèverai et je poursuivrai David cette nuit même. J'arriverai sur lui pendant qu'il est fatigué et que ses mains sont affaiblies, je mettrai le trouble chez lui, et tout le peuple qui est avec lui s'enfuira. Je frapperai le roi seul. Ainsi je ramènerai à toi tout le peuple; le retour de tous dépend en effet de l'homme à qui tu en veux, et tout le peuple sera en paix. Cette parole parut convenir à Absalom et à tous les anciens d'Israël. Cependant Absalom dit: Appelle donc encore Houchaï, l'Arkien. Nous entendrons aussi ce qu'il dira. Houchaï vint auprès d'Absalom, et Absalom lui dit: Voici comment a parlé Ahitophel; devons-nous faire ce qu'il a dit, ou non? Parle, toi! Houchaï répondit à Absalom: Cette fois le conseil qu'a donné Ahitophel n'est pas bon. Et Houchaï dit: Tu connais ton père et ses hommes! ce sont de vaillants hommes, ils sont furieux comme une ourse à qui l'on aurait enlevé ses petits dans la campagne. Ton père est un homme de guerre et il ne passera pas la nuit avec le peuple; voici que maintenant il est caché dans quelque fosse ou dans quelque autre endroit. Si, dès le commencement, il en est qui tombent sous leurs coups on l'apprendra et l'on dira: Il y a une défaite parmi le peuple qui s'est rallié à Absalom! Alors le plus vaillant, eût-il un cœur de lion, tombera en défaillance; car tout Israël sait que ton père est un héros et qu'il a de vaillants hommes avec lui. Je conseille donc que tout Israël se rassemble auprès de toi, depuis Dan jusqu'à Beér-Chéba, aussi nombreux que le sable qui est au bord de la mer. Tu marcheras en personne à l'engagement. Nous arriverons à lui en quelque lieu qu'il se trouve et nous nous abattrons sur lui comme la rosée tombe sur le sol. Il n'en restera pas un, ni lui ni aucun des hommes qui sont avec lui. S'il se retire dans une ville, tout Israël apportera des cordes vers cette ville, et nous le traînerons au torrent, jusqu'à ce qu'on n'en trouve plus un lambeau. Absalom et tous les gens d'Israël dirent: Le conseil de Houchaï, l'Arkien, vaut mieux que le conseil d'Ahitophel. Or l'Éternel avait résolu de faire échec au bon conseil d'Ahitophel, ainsi l'Éternel amènerait le malheur sur Absalom. Houchaï dit aux sacrificateurs Tsadoq et Abiatar: Ahitophel a donné tel et tel conseil à Absalom et aux anciens d'Israël; et moi, j'ai conseillé telle et telle chose. Maintenant envoyez de toute urgence un rapport à David et faites-lui dire: Ne reste pas la nuit dans les plaines du désert, mais passe plus loin, de peur que le roi et tout le peuple qui est avec lui ne soient exposés à périr. Jonathan et Ahimaats se tenaient à Eyn-Roguel. La servante vint leur dire d'aller faire un rapport au roi David; car ils n'osaient pas se montrer et entrer dans la ville. Un jeune homme les aperçut et le rapporta à Absalom. Mais ils s'en allèrent tous deux en hâte et arrivèrent à Bahourim, à la maison d'un homme qui avait un puits dans sa cour, et ils y descendirent. La femme prit un rideau qu'elle étendit sur l'ouverture du puits et y répandit du grain pilé pour qu'on ne se doute de rien. Les serviteurs d'Absalom entrèrent dans la maison chez cette femme et dirent: Où sont Ahimaats et Jonathan? La femme leur répondit: Ils ont passé le ruisseau. Ils cherchèrent et, ne les trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem. Après leur départ, Ahimaats et Jonathan remontèrent du puits et allèrent faire un rapport au roi David. Ils dirent à David: Levez-vous et hâtez-vous de traverser la rivière, car Ahitophel a conseillé telle chose contre vous. David et tout le peuple qui était avec lui se levèrent et passèrent le Jourdain; à la lumière du matin, il n'y en avait pas un qui soit resté à l'écart, pas un qui n'ait passé le Jourdain. Ahitophel, voyant que son conseil n'était pas exécuté, sella son âne et partit pour s'en aller chez lui dans sa ville. Il donna (ses) ordres à sa maison et il s'étrangla. C'est ainsi qu'il mourut, et on l'ensevelit dans la tombe de son père. David arriva à Mahanaïm. Alors Absalom passa le Jourdain, lui et tous les hommes d'Israël avec lui. Absalom mit Amasa à la tête de l'armée, en remplacement de Joab; Amasa était fils d'un homme appelé Yitra, l'Israélite, qui était allé vers Abigaïl, fille de Nahach et sœur de Tserouya, mère de Joab. Israël et Absalom campèrent dans le pays de Galaad. Lorsque David fut arrivé à Mahanaïm, Choni, fils de Nahach, de Rabba des Ammonites, Makir, fils d'Ammiel, de Lodebar, et Barzillaï, le Galaadite, de Roguelim, apportèrent des lits, des bassins, des pots de terre, du froment, de l'orge, de la farine, du grain rôti, des fèves, des lentilles, du grain rôti, du miel, de la crème, du petit bétail et des fromages de vache. (Ils apportèrent tout cela) à David et au peuple qui était avec lui, afin qu'ils mangent; car ils s'étaient dit: Ce peuple a dû souffrir de la faim, de l'épuisement et de la soif, dans le désert. David dénombra le peuple qui était avec lui et il établit sur eux des chefs de milliers et des chefs de centaines. David envoya le tiers du peuple sous le commandement de Joab, le tiers sous celui d'Abichaï, fils de Tserouya, frère de Joab, et le tiers sous celui d'Ittaï, de Gath; puis le roi dit au peuple: Moi aussi, je veux sortir avec vous. Mais le peuple dit: Tu ne sortiras pas! Car si nous nous enfuyons, on ne ferait pas attention à nous; et quand la moitié d'entre nous mourrait, on n'y ferait pas attention, mais maintenant (tu es) comme dix mille d'entre nous; en outre, il est bon que de la ville tu puisses nous porter secours. Le roi leur répondit: Je ferai ce qui vous paraît bon. Le roi se tint à côté de la porte, pendant que tout le peuple sortait par centaines et par milliers. Le roi donna cet ordre à Joab, à Abichaï et à Ittaï: Pour (l'amour de) moi, doucement avec le jeune Absalom! Et tout le peuple entendit l'ordre du roi à tous les chefs au sujet d'Absalom. Le peuple sortit dans la campagne à la rencontre d'Israël, et la bataille eut lieu dans la forêt d'Éphraïm. Là, le peuple d'Israël fut battu par les serviteurs de David, et il y eut en ce jour une grande défaite de vingt mille (hommes). Le combat s'étendit sur tout le pays, et la forêt dévora plus de peuple ce jour-là que l'épée n'en dévora. Absalom se trouva en présence des serviteurs de David. Absalom était monté sur un mulet. Le mulet pénétra sous la ramure d'un grand chêne, et la tête d'Absalom fut prise dans le chêne. Il resta entre ciel et terre, pendant que le mulet qui était sous lui passa outre. Un homme ayant vu cela vint le rapporter à Joab en ces termes: Voilà ce que j'ai vu: Absalom suspendu à un chêne! Joab dit à l'homme qui lui rapportait cela: Tu l'as vu! Pourquoi donc ne l'as-tu pas frappé sur place? Je t'aurais donné dix (pièces) d'argent et une ceinture. Mais cet homme dit à Joab: Quand je pèserais dans le creux de mes mains mille (pièces) d'argent, je ne porterais pas la main sur le fils du roi; car c'est à nos oreilles que le roi t'a donné cet ordre, ainsi qu'à Abichaï et à Ittaï: Prenez garde chacun au jeune Absalom! Et si j'avais agi d'une manière insidieuse au péril de ma vie, rien n'aurait été dissimulé au roi, et tu aurais été toi-même contre moi. Joab dit: Je ne vais certainement pas m'attarder avec toi! Et il prit en main trois épieux et les enfonça dans le cœur d'Absalom encore plein de vie au milieu du chêne. Dix jeunes gens, qui portaient les armes de Joab, entourèrent Absalom, le frappèrent et le firent mourir. Joab fit sonner du cor, et le peuple revint, sans poursuivre davantage Israël, parce que Joab l'en empêcha. Ils prirent Absalom, le jetèrent dans une grande fosse au milieu de la forêt; ils élevèrent sur lui un très grand tas de pierres. Tout Israël s'enfuit, chacun dans sa tente. De son vivant, Absalom s'était fait élever le monument qui est dans la vallée du roi, car il disait: Je n'ai point de fils, par qui le souvenir de mon nom puisse être conservé; et il donna son propre nom au monument, qu'on appelle encore aujourd'hui Mémorial d'Absalom. Ahimaats, fils de Tsadoq dit: Je vais courir porter au roi la bonne nouvelle que l'Éternel lui a rendu justice (en le délivrant) de la main de ses ennemis. Joab lui dit: Tu ne seras pas un porteur de bonnes nouvelles aujourd'hui; tu porteras de bonnes nouvelles un autre jour, mais tu n'en porteras pas, puisque le fils du roi est mort. Et Joab dit au Kouchite: Va, et rapporte au roi ce que tu as vu. Le Kouchite se prosterna devant Joab et courut. Ahimaats, fils de Tsadoq, dit encore à Joab: Quoi qu'il arrive, je vais courir, moi aussi derrière le Kouchite. Et Joab dit: Pourquoi veux-tu courir, mon fils? Ce ne serait pas une bonne nouvelle profitable pour toi. Quoi qu'il arrive, je veux courir, (reprit Ahimaats). Joab lui dit: (Eh bien,) Cours! Ahimaats courut par le chemin de la plaine et il dépassa le Kouchite. David était assis entre les deux portes. La sentinelle alla sur le toit de la porte vers la muraille; elle leva les yeux et regarda: Voici qu'un homme courait tout seul. La sentinelle cria et l'annonça au roi. Le roi dit: S'il est seul, il apporte de bonnes nouvelles. Et cet homme approchait peu à peu. La sentinelle vit un autre homme qui courait; la sentinelle cria au portier: Voici un homme qui court tout seul. Le roi dit: Il apporte aussi de bonnes nouvelles. La sentinelle dit: À mon point de vue, la manière de courir du premier est celle d'Ahimaats, fils de Tsadoq. Le roi dit: C'est un homme de bien, et il arrive pour de bonnes nouvelles. Ahimaats cria et dit au roi: Salut! Il se prosterna devant le roi, le visage contre terre, et dit: Béni soit l'Éternel, ton Dieu, qui a livré les hommes qui levaient la main contre le roi mon seigneur! Le roi dit: Le jeune Absalom est-il sain et sauf? Ahimaats répondit: J'ai aperçu un grand tumulte au moment où Joab envoya le serviteur du roi et moi ton serviteur; mais je ne savais pas ce que c'était. Le roi dit: Écarte-toi et tiens-toi là. Et Ahimaats s'écarta et resta debout. Et voici que le Kouchite arriva. Le Kouchite dit: Que le roi mon seigneur apprenne la bonne nouvelle! Aujourd'hui l'Éternel t'a rendu justice (en te délivrant) de la main de tous ceux qui se dressaient contre toi. Le roi dit au Kouchite: Le jeune Absalom est-il sain et sauf? Le Kouchite répondit: Qu'ils soient comme ce jeune homme, les ennemis de mon seigneur le roi et tous ceux qui se dressent contre toi pour te faire du mal! Alors le roi, tout frémissant, monta dans la chambre haute de la porte et pleura. Il disait en marchant: Mon fils Absalom! mon fils, mon fils Absalom! Si seulement j'étais mort à ta place! Absalom, mon fils, mon fils! On fit ce rapport à Joab: Voici que le roi pleure et mène le deuil sur Absalom. Et la victoire, ce jour-là devint un deuil pour tout le peuple, car en ce jour le peuple entendait dire: Le roi est affligé à cause de son fils. Ce même jour, le peuple rentra dans la ville à la dérobée, comme un peuple confus de s'être enfui dans le combat. Le roi s'était couvert le visage. Le roi criait à haute voix: Mon fils Absalom! Absalom, mon fils, mon fils! Joab arriva auprès du roi, à l'intérieur, et dit: Tu couvres aujourd'hui de honte la face de tous tes serviteurs, qui ont aujourd'hui sauvé ta vie, la vie de tes fils et de tes filles, la vie de tes femmes et de tes concubines. Tu aimes ceux qui te haïssent et tu as de la haine pour ceux qui t'aiment, car tu montres aujourd'hui qu'il n'y a pour toi ni chefs ni serviteurs (qui comptent), et je reconnais aujourd'hui que, si Absalom vivait et que nous soyons tous morts en ce jour, tu trouverais cela normal. Lève-toi donc, sors et parle au cœur de tes serviteurs! Car je jure par l'Éternel que, si tu ne sors point, il ne restera pas un homme avec toi cette nuit; et ce sera pour toi pire que tous les malheurs qui te sont arrivés depuis ta jeunesse jusqu'à présent. Alors le roi se leva pour siéger à la porte. On fit dire à tout le peuple: Voici le roi, il siège à la porte. Et tout le peuple vint devant le roi. Cependant Israël s'était enfui, chacun dans sa tente. Dans toutes les tribus d'Israël, tout le peuple discutait en disant: Le roi nous a délivrés de la main de nos ennemis, c'est lui qui nous a fait échapper à la main des Philistins; et maintenant il a dû prendre la fuite loin du pays devant Absalom. Or Absalom, à qui nous avons donné l'onction (comme roi) sur nous, est mort au combat; pourquoi vous taisez-vous (lorsqu'il s'agit) de faire revenir le roi? (De son côté), le roi David envoya dire aux sacrificateurs Tsadoq et Abiatar: Parlez aux anciens de Juda et dites-leur: Pourquoi seriez-vous les derniers à ramener le roi dans sa maison? – Car ce qui se disait dans tout Israël était parvenu jusqu'au roi dans sa retraite. – Vous êtes mes frères, vous êtes de mes os et de ma chair; pourquoi seriez-vous les derniers à ramener le roi? Vous direz aussi à Amasa: N'es-tu pas de mes os et de ma chair? Que Dieu me fasse ceci et qu'il ajoute encore cela, si tu ne deviens pas devant moi pour toujours chef de l'armée à la place de Joab! David fléchit le cœur de tous ceux de Juda, comme (s'ils n'avaient été qu') un seul homme; et ils envoyèrent (dire) au roi: Reviens, toi et tous tes serviteurs. Le roi revint et arriva jusqu'au Jourdain; et Juda se rendit à Guilgal, afin d'aller à la rencontre du roi et de lui faire passer le Jourdain. Chimeï, fils de Guéra, Benjaminite, qui était de Bahourim, se hâta de descendre avec ceux de Juda à la rencontre du roi David. Il avait avec lui mille hommes de Benjamin, ainsi que Tsiba, qui était au service de la maison de Saül, avec ses quinze fils et ses vingt serviteurs. Ils parvinrent au Jourdain, avant le roi. Le bac pour le passage de la maison royale traversa à sa convenance, et Chimeï, fils de Guéra, tomba devant le roi quand celui-ci eut passé le Jourdain. Il dit au roi: Que mon seigneur ne tienne pas compte de ma faute. Ne te souviens pas que ton serviteur a fauté le jour où le roi mon seigneur sortait de Jérusalem. Que le roi ne l'ait pas à cœur! Car ton serviteur le reconnaît: J'ai péché; et voici que je viens aujourd'hui le premier de toute la maison de Joseph pour descendre à la rencontre du roi mon seigneur. Alors Abichaï, fils de Tserouya, prit la parole et dit: Chimeï ne doit-il pas mourir pour avoir maudit le messie de l'Éternel? Mais David dit: Qu'ai-je à faire avec vous, fils de Tserouya, et pourquoi vous montrez-vous aujourd'hui mes adversaires? Aujourd'hui ferait-on mourir un homme en Israël? N'ai-je donc pas reconnu qu'aujourd'hui le roi sur Israël, c'est moi? Et le roi dit à Chimeï: Tu ne mourras pas! Le roi lui en fit le serment. Mephibocheth, fils de Saül, descendit aussi à la rencontre du roi. Il n'avait pas soigné ses pieds, ni fait sa barbe, ni nettoyé ses vêtements, depuis le jour où le roi s'en était allé jusqu'à celui où il revenait en paix. Lorsqu'il se rendit au-devant du roi à Jérusalem, le roi lui dit: Pourquoi n'es-tu pas venu avec moi, Mephibocheth? Il répondit: Ô roi mon seigneur, mon serviteur m'a trompé, car ton serviteur avait dit: Je ferai seller mon âne, je le monterai et j'irai avec le roi – car ton serviteur est boiteux – mais il a calomnié ton serviteur auprès de mon seigneur le roi. Mais mon seigneur le roi est comme un ange de Dieu. Fais ce qui semblera bon à tes yeux. Car tous ceux de la famille de mon père n'ont été que des gens dignes de mort pour mon seigneur le roi; et cependant tu as mis ton serviteur avec ceux qui mangent à ta table. Qu'ai-je fait de juste pour pouvoir supplier le roi? Le roi lui dit: À quoi bon toutes tes paroles? Je l'ai déclaré: Toi et Tsiba, vous partagerez les terres. Alors Mephibocheth dit au roi: Qu'il prenne même le tout, puisque mon seigneur le roi rentre en paix dans sa maison. Barzillaï, le Galaadite, descendit de Roguelim et passa le Jourdain avec le roi, pour le laisser partir du Jourdain. Barzillaï était très vieux, âgé de quatre-vingts ans. Il avait pourvu le roi de tout pendant son séjour à Mahanaïm, car c'était un homme très important. Le roi dit à Barzillaï: Viens avec moi, je pourvoirai à tout ton entretien chez moi à Jérusalem. Mais Barzillaï répondit au roi: Combien d'années vivrai-je encore, pour que je monte avec le roi à Jérusalem? Je suis aujourd'hui âgé de quatre-vingts ans. Puis-je connaître ce qui est bon et ce qui est mauvais? Ton serviteur peut-il savourer ce qu'il mange et ce qu'il boit? Puis-je encore entendre la voix des chanteurs et des chanteuses? Pourquoi ton serviteur serait-il encore à charge à mon seigneur le roi? Ton serviteur ira un peu au-delà du Jourdain avec le roi. Pourquoi, d'ailleurs, le roi m'accorderait-il cette récompense? Que ton serviteur s'en retourne, et que je meure dans ma ville, près de la tombe de mon père et de ma mère! Mais voici ton serviteur Kimham, qui s'en ira avec mon seigneur le roi; fais pour lui ce que tu trouveras bon. Le roi dit: Que Kimham vienne avec moi, et je ferai pour lui ce que tu trouveras bon; tout ce que tu désireras de moi, je le ferai pour toi. Quand tout le peuple eut passé le Jourdain et que le roi l'eut aussi passé, le roi embrassa Barzillaï et le bénit; et Barzillaï retourna chez lui. Le roi passa en direction de Guilgal, et Kimham passa avec lui. Tout le peuple de Juda et la moitié du peuple d'Israël avaient fait passer le Jourdain au roi. Mais voici que tous les hommes d'Israël vinrent auprès du roi et lui dirent: Pourquoi nos frères les hommes de Juda, t'ont-ils enlevé et ont-ils fait passer le Jourdain au roi, à sa maison et à tous les gens de David avec lui? Tous les hommes de Juda répondirent aux hommes d'Israël: C'est que le roi nous est proche; et qu'y a-t-il là pour enflammer votre colère? Avons-nous vécu aux dépens du roi? Nous a-t-il fait des présents? Les hommes d'Israël répondirent aux hommes de Juda: Le roi nous appartient dix fois autant, et David même plus qu'à vous. Pourquoi nous avez-vous traités à la légère? N'avons-nous pas été les premiers à proposer de faire revenir notre roi? Mais les hommes de Juda parlèrent avec plus d'âpreté que les hommes d'Israël. Il se trouvait là un vaurien, nommé Chéba, fils de Bikri, Benjaminite. Il sonna du cor et dit: Point de part pour nous avec David, pas d'héritage pour nous avec le fils d'Isaï! Chacun à ses tentes, Israël! Et tous les hommes d'Israël s'éloignèrent de David pour se rallier à Chéba, fils de Bikri. Mais les hommes de Juda s'attachèrent à leur roi (et l'accompagnèrent) depuis le Jourdain jusqu'à Jérusalem. David rentra dans sa maison à Jérusalem. Le roi prit les dix concubines qu'il avait laissées pour garder la maison et il les mit dans un lieu où elles étaient séquestrées; il pourvut à leur entretien, mais il n'alla pas vers elles, et elles furent enfermées jusqu'au jour de leur mort, vivant dans un état de veuvage. Le roi dit à Amasa: Convoque-moi pour dans trois jours les hommes de Juda; et toi, sois ici présent. Amasa partit pour convoquer Juda; mais il se mit en retard pour le rendez-vous que le roi lui avait fixé. David dit alors à Abichaï: Chéba, fils de Bikri, va maintenant nous faire plus de mal qu'Absalom. Prends toi-même les serviteurs de ton seigneur et poursuis-le, de peur qu'il ne trouve des villes fortes et que nous ne le perdions de vue. Les hommes de Joab sortirent à sa suite ainsi que les Kérétiens et les Pélétiens, et tous les vaillants hommes; ils sortirent de Jérusalem, afin de poursuivre Chéba, fils de Bikri. Lorsqu'ils furent près de la grande pierre qui est à Gabaon, Amasa arriva devant eux. Joab avait passé une ceinture sur les habits dont il était vêtu, et dans laquelle il avait passé une épée, attachée à ses reins dans un fourreau. Elle tomba comme Joab s'avançait. Joab dit à Amasa: Te portes-tu bien, mon frère? Et de la main droite il saisit la barbe d'Amasa pour l'embrasser. Amasa ne prit pas garde à l'épée qui était dans la main de Joab; et Joab l'en frappa au ventre et répandit ses entrailles à terre, sans lui porter un second (coup); et Amasa mourut. Joab et son frère Abichaï se mirent à la poursuite de Chéba, fils de Bikri. Un homme d'entre les jeunes gens de Joab s'était arrêté près d'Amasa et disait: Qui est en faveur de Joab et qui est pour David? Qu'il suive Joab! Amasa se roulait dans le sang au milieu de la route; et cet homme, ayant vu que tout le peuple s'arrêtait, poussa Amasa hors de la route dans un champ et jeta un vêtement sur lui, lorsqu'il vit que tous ceux qui arrivaient près de lui s'arrêtaient. Quand on l'eut retiré de la route, chacun suivit Joab, afin de poursuivre Chéba, fils de Bikri. Il traversa toutes les tribus d'Israël dans la direction d'Abel-Beth-Maaka, et de tous les Bérim. Ils se rassemblèrent et le suivirent. Ils vinrent assiéger Chéba dans Abel-Beth-Maaka, et ils élevèrent contre la ville un retranchement qui atteignait le rempart. Tout le peuple qui était avec Joab sapait la muraille pour la faire tomber. Alors une femme habile se mit à crier de la ville: Écoutez, écoutez! Dites, je vous prie, à Joab: Approche jusqu'ici, je veux te parler! Il s'approcha d'elle, et la femme dit: Es-tu Joab? Il répondit: C'est moi! Elle lui dit: Écoute les paroles de ta servante; il répondit: J'écoute. Alors elle dit: Autrefois on avait coutume de dire: Que l'on consulte Abel! Et tout se terminait ainsi. Moi je suis en paix avec les fidèles d'Israël, mais toi tu cherches à faire périr une ville qui est une mère en Israël! Pourquoi détruirais-tu l'héritage de l'Éternel? Joab répondit: Loin, loin de moi la pensée de détruire et de ruiner! Il ne s'agit pas de cela. Mais un homme de la montagne d'Éphraïm, nommé Chéba, fils de Bikri, a levé la main contre le roi, contre David. Livrez-le, lui seul, et je m'éloignerai de la ville. La femme dit à Joab: Eh bien! sa tête te sera jetée par la muraille. La femme alla vers tout le peuple avec son habileté; et ils coupèrent la tête de Chéba, fils de Bikri et la jetèrent à Joab. Joab sonna du cor; on se dispersa loin de la ville, chacun dans ses tentes. Alors Joab retourna à Jérusalem, vers le roi. Joab commandait toute l'armée d'Israël; Benaya, fils de Yehoyada, était à la tête des Kérétiens et des Pélétiens; Adoram dirigeait les corvées; Josaphat, fils d'Ahiloud, était archiviste; Cheva était secrétaire; Tsadoq et Abiatar étaient sacrificateurs; et Ira de Yaïr était aussi prêtre pour David. Or, du temps de David, il y eut une famine qui dura trois années de suite. David rechercha la présence de l'Éternel, et l'Éternel dit: C'est à cause de Saül et de sa famille sanguinaire, c'est parce qu'il a fait périr les Gabaonites. Le roi appela les Gabaonites pour leur parler. – Les Gabaonites ne faisaient point partie des Israélites, mais c'était un reste des Amoréens; les Israélites s'étaient liés envers eux par un serment, et néanmoins Saül avait voulu les frapper, dans son zèle pour les fils d'Israël et de Juda. – David dit aux Gabaonites: Que puis-je faire pour vous et avec quoi ferai-je expiation, afin que vous bénissiez l'héritage de l'Éternel? Les Gabaonites lui répondirent: Ce n'est point pour nous (une question) d'argent et d'or avec Saül et avec sa famille, et ce n'est point à nous qu'il appartient de faire mourir quelqu'un en Israël. Le roi dit: Ce que vous direz, je le ferai pour vous. Ils répondirent au roi: Puisque cet homme a voulu nous exterminer et qu'il avait le projet de nous détruire pour nous faire disparaître de tout le territoire d'Israël, qu'on nous livre sept hommes d'entre ses fils, et nous exposerons leurs corps devant l'Éternel à Guibea de Saül, l'élu de l'Éternel. Le roi dit: Je les livrerai. Le roi épargna Mephibocheth, fils de Jonathan, fils de Saül, à cause du serment (devant) l'Éternel qu'avaient fait entre eux David et Jonathan, fils de Saül. Mais le roi prit les deux fils que Ritspa, fille d'Aya, avait enfantés à Saül, Armoni et Mephibocheth, et les cinq fils que Mikal, fille de Saül, avait enfantés à Adriel de Mehola, fils de Barzillaï. Il les livra entre les mains des Gabaonites, qui exposèrent leurs corps sur la montagne devant l'Éternel. Tous les sept périrent ensemble; ils furent mis à mort dans les premiers (jours) de la moisson, au commencement de la moisson des orges. Ritspa, fille d'Aya, prit le sac et l'étendit sous elle contre le rocher, depuis le commencement de la moisson jusqu'à ce que l'eau du ciel tombe sur eux; elle empêchait les oiseaux du ciel de se poser sur eux pendant le jour, et les animaux de la campagne pendant la nuit. On rapporta à David ce qu'avait fait Ritspa, fille d'Aya, concubine de Saül. Alors David alla prendre les os de Saül et les os de son fils Jonathan, chez les habitants de Yabéch en Galaad, qui les avaient enlevés de la place de Beth-Chân, où les Philistins les avaient pendus lorsqu'ils battirent Saül à Guilboa. Il emporta de là les os de Saül et les os de Jonathan, son fils; et l'on recueillit aussi les os de ceux dont les corps avaient été exposés. On ensevelit les os de Saül et de son fils Jonathan, dans le pays de Benjamin, à Tséla, dans la tombe de Qich, père de Saül, et l'on fit tout ce que le roi avait ordonné. Après cela, Dieu fut apaisé envers le pays. Les Philistins firent encore la guerre à Israël. David descendit avec ses serviteurs, et ils combattirent les Philistins. David était épuisé. Yichbi-Benod, l'un des enfants de Rapha avait une lance du poids de trois cents ( sicles ), poids de bronze, et il avait une (épée) neuve à la ceinture. Il parla de frapper David. Abichaï, fils de Tserouya, vint au secours de David, frappa le Philistin et le fit mourir. Alors les gens de David firent un serment en lui disant: Tu ne sortiras plus avec nous pour la guerre et tu n'éteindras pas la lampe d'Israël. Après cela, le combat reprit à Gob avec les Philistins. Alors Sibbekaï, le Houchatite, tua Saph qui était un des enfants de Rapha. Le combat reprit à Gob avec les Philistins; et Elhanân, fils de Yaaré-Oreguim, de Bethléhem, tua Goliath de Gath, qui avait une lance dont le bois était comme l'ensouple des tisserands. Il y eut encore un combat à Gath. Il s'y trouva un homme de (haute) taille qui avait six doigts à chaque main et à chaque pied, vingt-quatre en tout, et qui était également issu de Rapha. Il lança un défi à Israël; et Jonathan, fils de Chimea, frère de David, le tua. Ces quatre hommes étaient issus de Rapha à Gath. Ils tombèrent par la main de David et par la main de ses serviteurs. David adressa à l'Éternel les paroles de ce cantique, quand l'Éternel l'eut délivré de la main de tous ses ennemis et de la main de Saül. Il dit: L'Éternel est mon roc, ma forteresse, mon libérateur, Le Dieu qui est mon rocher, où je me réfugie, Mon bouclier et la force qui me sauve, Ma haute retraite dans ma fuite. Ô mon Sauveur! Tu me sauves de la violence. Je m'écrie: Loué soit l'Éternel! Et je suis sauvé de mes ennemis. Car les flots de la mort m'avaient enserré, Les torrents de la destruction m'avaient épouvanté; Les liens du séjour des morts m'avaient entouré, Les filets de la mort étaient devant moi. Dans ma détresse, j'invoque l'Éternel, J'invoque mon Dieu: De son palais, il entend ma voix, Et mon cri parvient à ses oreilles. La terre fut ébranlée et trembla, Les fondements des cieux frémirent Et s'ébranlèrent parce que sa colère s'était enflammée. Il s'élevait de la fumée de ses narines, Et un feu dévorant sortait de sa bouche: Il en jaillissait des charbons embrasés. Il inclina les cieux et descendit (Avec) une épaisse nuée sous ses pieds. Il était monté sur un chérubin et il volait, Il paraissait sur les ailes du vent. Il faisait des ténèbres une tente autour de lui, (C'étaient) des eaux ténébreuses et de sombres nuages. À l'éclat qui le précédait S'allumaient des charbons de feu. L'Éternel tonna des cieux, Le Très-Haut fit retentir sa voix; Il lança des flèches et les dissémina, Un éclair, et les mit en déroute. Le lit de la mer apparut, Les fondements du monde furent découverts Par la menace de l'Éternel, Par le souffle du vent de ses narines. Il étend (sa main) d'en haut, il me saisit, Il me retire des grandes eaux; Il me délivre de mon ennemi puissant, De ceux qui me haïssent, et qui sont plus forts que moi. Ils m'avaient affronté au jour de mon malheur, Mais l'Éternel fut mon appui. Il m'a fait sortir (pour me mettre) à l'aise, Il m'a retiré, car il m'a pris en affection. L'Éternel m'a traité selon ma justice, Il m'a rendu selon la pureté de mes mains; Car j'ai gardé les voies de l'Éternel, Et je ne me suis pas éloigné avec méchanceté de mon Dieu. Toutes ses ordonnances sont devant moi, Et je ne m'écarte pas de ses prescriptions. J'ai été intègre envers lui, Et je me suis bien tenu en garde contre ma faute. Aussi l'Éternel m'a rendu selon ma justice, Selon ma pureté devant ses yeux. Avec celui qui est loyal tu te montres loyal, Avec l'homme intègre tu te montres intègre, Avec celui qui est pur tu te montres pur, Et avec le pervers tu te montres avisé. Tu sauves les gens malheureux, Et de ton regard, tu abaisses les hautains. Oui, c'est toi qui es ma lumière, ô Éternel! L'Éternel éclaire mes ténèbres. Avec toi je me précipite sur une troupe en armes, Avec mon Dieu je saute une muraille. Les voies de Dieu sont parfaites, La parole de l'Éternel est éprouvée; Il est un bouclier pour tous ceux qui se réfugient en lui. Car qui est Dieu, si ce n'est l'Éternel? Et qui est un rocher, si ce n'est notre Dieu? C'est Dieu qui est ma puissante forteresse, Et qui prépare parfaitement mon chemin. Il rend mes pieds semblables à (ceux) des biches, Et il me fait tenir sur les hauteurs. Il exerce mes mains à la bataille, Et mes bras tendent l'arc de bronze. Tu me donnes le bouclier de ton salut, Et ta mansuétude me fait devenir grand. Tu me fais allonger le pas, Et mes chevilles n'ont pas chancelé. Je poursuis mes ennemis et je les détruis; Je ne reviens pas avant de les avoir exterminés. Je les extermine, je les pourfends, Et ils ne se relèvent plus. Ils tombent sous mes pieds. Tu me ceins de force pour le combat, Tu fais plier sous moi mes adversaires. De mes ennemis, tu me livres le dos; Je réduirai au silence ceux qui me haïssent. Ils regardent, et point de sauveur! Vers l'Éternel, et il ne leur répond pas! Je les pulvérise comme la poussière de la terre, Je les écrase, je les foule, comme la boue des rues. Tu me fais échapper aux disputes de mon peuple; Tu me gardes pour chef des nations. Un peuple que je ne connaissais pas m'est asservi. Les fils de l'étranger me flattent, Au premier ordre, ils m'obéissent. Les fils de l'étranger sont en défaillance, Ils sortent en tremblant hors de leurs forteresses. Vive l'Éternel, et béni soit mon rocher! Que Dieu, le rocher de mon salut, soit exalté, Le Dieu qui m'accorde la vengeance, Qui abaisse les peuples sous moi, Et qui me soustrait à mes ennemis! Tu m'élèves au-dessus de mes adversaires, Tu me délivres de l'homme violent. C'est pourquoi je te célébrerai parmi les nations, ô Éternel! Et je psalmodierai (en l'honneur de) ton nom. Il est une tour de salut pour son roi, Il use de bienveillance envers son messie, Envers David et sa descendance, pour toujours. Voici les dernières paroles de David: Oracle de David, fils d'Isaï, Oracle de l'homme haut placé, Du messie du Dieu de Jacob, Du chantre agréable d'Israël. L'Esprit de l'Éternel a parlé par moi, Et sa parole est sur ma langue. Le Dieu d'Israël a parlé, Le rocher d'Israël m'a dit: Celui qui domine sur les humains est juste, Celui qui domine dans la crainte de Dieu, Est pareil à la lumière du matin, quand le soleil se lève Par un matin sans nuages; Par son éclat et par la pluie la verdure sort de terre. N'en est-il pas ainsi de ma maison avec Dieu, Puisqu'il a fait avec moi une alliance éternelle, En tous points réglée et gardée? Ne fera-t-il pas germer tout mon salut Et tout ce qui est agréable? Mais les vauriens sont tous comme le charbon que l'on rejette, Et que l'on ne prend pas avec la main; L'homme qui les touche S'arme d'un fer ou du bois d'une lance; C'est par le feu qu'ils seront brûlés sur place. Voici les noms des vaillants hommes de David: Yocheb-Bachébeth le Tahkemonite, chef de division. C'est lui qui brandit sa lance sur huit cents hommes, qu'il transperça en une seule fois. Après lui, Éléazar, fils de Dodo, fils d'Ahohi. Il était l'un des trois vaillants hommes qui défièrent avec David les Philistins qui s'étaient rassemblés là pour le combat, tandis que les hommes d'Israël se retiraient sur les hauteurs. C'est lui qui se leva et frappa les Philistins jusqu'à ce que sa main soit lasse et qu'elle reste collée à son épée. L'Éternel opéra une grande délivrance ce jour-là. Le peuple revint à la suite d'Éléazar, seulement pour prendre les dépouilles. Après lui Chamma, fils d'Agué, de Harar. Les Philistins s'étaient rassemblés à Léhi. Il y avait là une pièce de terre remplie de lentilles; et le peuple fuyait devant les Philistins. Chamma se tint debout au milieu de la pièce, la reprit et frappa les Philistins; et l'Éternel opéra une grande délivrance. Trois des trente chefs descendirent vers le temps de la moisson et vinrent auprès de David dans la caverne d'Adoullam, lorsqu'une troupe de Philistins était campée dans la vallée des Rephaïm. David était alors dans la forteresse, et il y avait à ce moment là un poste de Philistins à Bethléhem. David exprima un désir et dit: Qui me fera boire de l'eau de la citerne qui est à la porte de Bethléhem? Alors les trois vaillants hommes forcèrent le camp des Philistins et puisèrent de l'eau de la citerne qui est à la porte de Bethléhem. Ils l'apportèrent et la présentèrent à David; mais il ne voulut pas la boire et il la répandit en libation devant l'Éternel. Il dit: Loin de moi, ô Éternel, (la pensée) de faire cela! N'est-ce pas le sang de ces hommes qui sont allés au péril de leur vie? Et il ne voulut pas la boire. Voilà ce que firent ces trois vaillants hommes. Abichaï, frère de Joab, fils de Tserouya, était à la tête des trois. C'est lui qui brandit sa lance sur trois cents hommes qu'il transperça et qui eut du renom parmi les trois. Il a eu le plus de gloire parmi les trois. C'est lui qui fut leur chef; mais il n'égala pas les trois premiers. Benayahou, fils de Yehoyada, était fils d'un homme de valeur et aux nombreux exploits, originaire de Qabtseel. C'est lui qui frappa les deux Ariel de Moab. C'est lui qui descendit et qui frappa un lion au milieu d'une citerne, un jour de neige. C'est lui qui frappa un Égyptien d'un aspect (formidable). Dans la main de l'Égyptien, il y avait une lance; il descendit contre lui avec un bâton, arracha la lance de l'Égyptien et le tua avec sa lance. Voilà ce que fit Benayahou, fils de Yehoyada, et il eut du renom parmi les trois vaillants hommes. Il a eu le plus de gloire parmi les trente; mais il n'égala pas les trois (premiers). David l'admit dans son conseil secret. Asaël, frère de Joab (du nombre) des trente. Elhanân, fils de Dodo, de Bethléhem. Chamma, de Harod. Éliqa, de Harod. Hélets, de Péleth. Ira, fils d'Iqéch, de Teqoa. Abiézer, d'Anatoth. Mebounnaï, de Houcha. Tsalmôn, d'Ahoah. Maharaï, de Netopha. Héleb, fils de Baana, de Netopha. Ittaï, fils de Ribaï, de Guibea des Benjaminites. Benayahou, de Piratôn. Hiddaï, de Nahalé-Gaach. Abi-Albôn, de la Araba. Azmaveth, de Barhoum. Éliahba, de Chaalbôn. Bené-Yachên. Jonathan. Chamma, de Harar. Ahiam, fils de Charar, d'Arar. Éliphéleth, fils d'Ahasbaï, fils d'un Maakathien. Éliam, fils d'Ahitophel, de Guilo. Hetsraï, de Karmel. Paaraï, d'Arab. Yigueal, fils de Nathan, de Tsoba. Bani, de Gad. Tséleq, l'Ammonite. Nahraï, de Beéroth, qui portait les armes de Joab, fils de Tserouya. Ira, de Yéter. Gareb, de Yéter. Urie, le Hittite. En tout, trente-sept. La colère de l'Éternel s'enflamma de nouveau contre Israël. Elle excita David contre eux en disant: Va, fais le recensement d'Israël et de Juda. Alors le roi dit à Joab, qui était chef de l'armée et qui se trouvait près de lui: Parcours donc toutes les tribus d'Israël, depuis Dan jusqu'à Beér-Chéba; qu'on dénombre le peuple. Ainsi je saurai quel est le nombre (des hommes) du peuple. Joab dit au roi: Que l'Éternel, ton Dieu, rende le peuple cent fois plus nombreux, et que les yeux de mon seigneur le roi le voient! Mais pourquoi mon seigneur le roi désire-t-il faire cela? Mais la parole du roi l'emporta sur Joab et sur les chefs de l'armée; et Joab et les chefs de l'armée sortirent devant le roi pour faire le dénombrement du peuple d'Israël. Ils passèrent le Jourdain et campèrent à Aroër, à droite de la ville qui est au milieu de la vallée (de) Gad, et près de Yaezer. Ils allèrent en Galaad et dans le pays de Tahtim-Hodchi. Ils allèrent à Dan-Yaân et aux environs de Sidon. Ils allèrent à la forteresse de Tyr, et dans toutes les villes des Héviens et des Cananéens. Ils terminèrent par le Négueb de Juda, à Beér-Chéba. Ils parcoururent ainsi tout le pays et au bout de neuf mois et vingt jours arrivèrent à Jérusalem. Joab remit au roi le chiffre du dénombrement du peuple: il y avait en Israël 800 000 hommes vaillants tirant l'épée, et les hommes de Juda étaient 500 000. David sentit battre son cœur, après qu'il eut ainsi compté le peuple. David dit à l'Éternel: J'ai commis un grand péché en faisant cela! Maintenant, Éternel, daigne pardonner la faute de ton serviteur, car j'ai agi tout à fait en insensé. David se leva le matin, et la parole de l'Éternel fut (adressée) au prophète Gad, le voyant de David en ces mots: Va dire à David: Ainsi parle l'Éternel: Je te propose trois (fléaux); choisis-en un, et je l'exécuterai contre toi. Gad arriva chez David et lui rapporta ceci: Est-ce qu'il t'arrivera sept années de famine dans ton pays, ou bien trois mois de fuite devant tes adversaires qui te poursuivront, ou sera-ce trois jours de peste dans ton pays? Maintenant prends-en connaissance et vois ce que je dois répondre à celui qui m'envoie. David répondit à Gad: Je suis dans une grande détresse! Oh! tombons entre les mains de l'Éternel, car ses compassions sont immenses; mais que je ne tombe pas entre les mains des hommes! L'Éternel envoya la peste en Israël, depuis le matin jusqu'au temps fixé; et, de Dan à Beér-Chéba, il mourut 70 000 hommes parmi le peuple. Comme l'ange étendait la main sur Jérusalem pour la détruire, l'Éternel eut du regret à cause de ce malheur et dit à l'ange destructeur qui était parmi le peuple: Assez! Retire maintenant ta main. L'ange de l'Éternel était près de l'aire d'Aravna, le Yebousien. David s'adressa à l'Éternel quand il vit l'ange qui frappait parmi le peuple, et il dit: Voici: c'est moi qui ai péché! C'est moi qui ai commis la faute; mais ce peuple, qu'a-t-il fait? Que ta main soit donc sur moi et sur ma famille! Ce jour-là, Gad arriva chez David et lui dit: Monte, élève un autel à l'Éternel dans l'aire d'Aravna, le Yebousien. David monta, selon la parole de Gad, comme l'Éternel l'avait ordonné. Aravna regardait d'en haut et vit le roi et ses serviteurs qui se dirigeaient vers lui; alors Aravna sortit et se prosterna devant le roi, le visage contre terre. Aravna dit: Pourquoi mon seigneur le roi vient-il vers son serviteur? Et David répondit: Pour t'acheter l'aire et pour y bâtir un autel à l'Éternel, afin que la plaie se retire du peuple. Aravna dit à David: Que mon seigneur le roi prenne (l'aire) et qu'il offre ce qui lui semblera bon; vois, le bétail sera pour l'holocauste, et les herses avec l'attelage serviront de bois; ô roi, Aravna donne tout au roi! Aravna dit encore au roi: Que l'Éternel, ton Dieu, te soit favorable! Mais le roi dit à Aravna: Non! Je te l'achèterai en bonne et due forme et pour un prix; je n'offrirai pas à l'Éternel, mon Dieu, des holocaustes gratuits! David acheta l'aire et le gros bétail pour cinquante sicles d'argent. David bâtit là un autel à l'Éternel et offrit des holocaustes et des sacrifices de communion. Alors l'Éternel fut apaisé envers le pays, et la plaie se retira d'Israël. Or le roi David était vieux, avancé en âge; on le couvrait de vêtements, et il ne pouvait se réchauffer. Ses serviteurs lui dirent: Que l'on cherche pour mon seigneur le roi une jeune fille vierge; qu'elle se tienne devant le roi, qu'elle le soigne et qu'elle couche dans ton sein; ainsi mon seigneur le roi se réchauffera. On chercha dans tout le territoire d'Israël une belle jeune fille, et l'on trouva Abichag, la Sunamite, que l'on fit venir auprès du roi. Cette jeune fille était vraiment très belle. Elle soigna le roi et se mit à son service. Mais le roi ne la connut pas (comme femme). Adoniya, fils de Haggith, élevait des prétentions en disant: C'est moi qui serai roi! Il se procura un char, des cavaliers et cinquante hommes qui couraient devant lui. Jamais, sa vie durant, son père ne lui avait fait un reproche, ou ne lui avait dit: Pourquoi agis-tu ainsi? Adoniya était, en outre, fort beau à voir, et il était né après Absalom. Il eut un entretien avec Joab, fils de Tserouya, et avec le sacrificateur Abiatar; et ceux-ci se rallièrent à Adoniya. Mais le sacrificateur Tsadoq, Benayahou, fils de Yehoyada, le prophète Nathan, Chimeï, Réï et les vaillants hommes de David ne furent pas avec Adoniya. Adoniya sacrifia du petit et du gros bétail ainsi que des veaux gras, près de la pierre de Zohéleth, qui est à côté de Eyn-Roguel; et il invita tous ses frères, fils du roi, et tous les hommes de Juda, serviteurs du roi. Mais il n'invita pas le prophète Nathan, ni Benayahou, ni les vaillants hommes, ni son frère Salomon. Alors Nathan dit à Bath-Chéba, mère de Salomon: N'as tu pas appris qu'Adoniya, fils de Haggith, est devenu roi et que notre seigneur David ne le sait pas? Viens donc maintenant, je vais te donner un conseil afin que tu sauves ta vie et la vie de ton fils Salomon. Va, entre chez le roi David et tu lui diras: Ô roi mon seigneur, n'as-tu pas fait un serment à ta servante, en disant: Ton fils Salomon régnera après moi et c'est lui qui siégera sur mon trône? Pourquoi donc Adoniya régnerait-il? Voici: pendant que tu parleras là avec le roi, j'entrerai moi-même après toi et je compléterai tes paroles. Bath-Chéba se rendit dans la chambre du roi. Or, le roi était très vieux, et Abichag, la Sunamite, était au service du roi. Bath-Chéba s'inclina et se prosterna devant le roi; et le roi dit: Qu'as-tu? Elle lui répondit: Mon seigneur, tu as fait ce serment à ta servante par l'Éternel, ton Dieu, en disant de ton fils Salomon: Il régnera après moi et c'est lui qui siégera sur mon trône. Or, voici maintenant qu'Adoniya règne! Et maintenant tu ne le sais pas, ô roi mon seigneur! Il a sacrifié des bœufs, des veaux gras et du petit bétail en quantité; il a invité tous les fils du roi, le sacrificateur Abiatar et Joab, chef de l'armée, mais il n'a pas invité ton serviteur Salomon. Et toi le roi mon seigneur, tout Israël a les yeux sur toi, pour que tu lui déclares qui siégera sur le trône du roi mon seigneur après lui. Lorsque le roi mon seigneur sera couché avec ses pères, il arrivera que moi et mon fils Salomon nous serons traités comme des coupables. Tandis qu'elle parlait encore avec le roi, voici qu'arriva le prophète Nathan. On l'annonça au roi en disant: Voici le prophète Nathan! Il arriva en présence du roi et se prosterna devant le roi, le visage contre terre. Ensuite Nathan dit: Ô roi mon seigneur, c'est donc toi qui as dit: Adoniya régnera après moi et c'est lui qui siégera sur mon trône! Car il est descendu aujourd'hui, il a sacrifié des bœufs, des veaux gras et du petit bétail, en quantité; il a invité tous les fils du roi, les chefs de l'armée et le sacrificateur Abiatar; les voici qui mangent et boivent devant lui et qui disent: Vive le roi Adoniya! Mais il n'a invité ni moi qui suis ton serviteur, ni le sacrificateur Tsadoq, ni Benayahou, fils de Yehoyada, ni ton serviteur Salomon. Est-ce bien de par mon seigneur le roi que cette affaire a lieu, et sans que tu aies fait connaître à ton serviteur qui siégera sur le trône du roi mon seigneur après lui? Le roi David répondit: Appelez-moi Bath-Chéba. Elle entra devant le roi et se présenta devant le roi. Alors le roi fit un serment et dit: L'Éternel est vivant, lui qui m'a libéré de toute détresse! Ainsi que je t'en ai fait le serment par l'Éternel, le Dieu d'Israël, en disant: Ton fils Salomon régnera après moi et siégera sur mon trône à ma place, ainsi ferai-je aujourd'hui. Bath-Chéba s'inclina le visage contre terre, se prosterna devant le roi et dit: Vive à jamais mon seigneur le roi David! Le roi David dit: Appelez-moi le sacrificateur Tsadoq, le prophète Nathan et Benayahou, fils de Yehoyada. Ils entrèrent en présence du roi; le roi leur dit: Prenez avec vous les serviteurs de votre seigneur, faites monter mon fils Salomon sur ma mule et faites-le descendre à Guihôn. Là, le sacrificateur Tsadoq et le prophète Nathan lui donneront l'onction comme roi sur Israël. Vous sonnerez du cor et vous direz: Vive le roi Salomon! Vous monterez derrière lui; il viendra siéger sur mon trône et c'est lui qui régnera à ma place. Je l'ai établi conducteur d'Israël et de Juda. Benayahou, fils de Yehoyada, répondit au roi: Amen! Qu'ainsi dise l'Éternel, le Dieu de mon seigneur le roi! Comme l'Éternel a été avec mon seigneur le roi, qu'il soit avec Salomon et qu'il élève son trône plus que le trône de mon seigneur le roi David! Alors le sacrificateur Tsadoq descendit avec le prophète Nathan, Benayahou, fils de Yehoyada, les Kérétiens et les Pélétiens, ils firent monter Salomon sur la mule du roi David et le menèrent à Guihôn. Le sacrificateur Tsadoq prit la corne d'huile dans la tente et donna l'onction à Salomon. On sonna du cor, et tout le peuple dit: Vive le roi Salomon! Tout le peuple monta derrière lui, et le peuple jouait de la flûte et se livrait à une grande joie; la terre s'ébranlait par leurs cris. Adoniya entendit (cela) ainsi que tous les invités qui étaient avec lui, au moment où ils finissaient de manger. Joab entendant le son du cor, dit: Pourquoi ce bruit de la ville en tumulte? Il parlait encore lorsque Jonathan, fils du sacrificateur Abiatar, arriva. Adoniya dit: Viens, car tu es un homme de valeur et tu apportes de bonnes nouvelles. Jonathan répondit en ces termes à Adoniya: C'est à dire que notre seigneur le roi David a établi Salomon roi. Le roi a envoyé avec lui le sacrificateur Tsadoq, le prophète Nathan, Benayahou, fils de Yehoyada, les Kérétiens et les Pélétiens, et ils l'ont fait monter sur la mule du roi. Le sacrificateur Tsadoq et le prophète Nathan lui ont donné l'onction royale à Guihôn. De là ils sont remontés tout joyeux, et le tumulte s'est répandu dans la ville: c'est là le bruit que vous avez entendu. Salomon s'est même assis sur le trône royal; et les serviteurs du roi sont venus pour bénir notre seigneur le roi David, en disant: Que ton Dieu rende le nom de Salomon plus célèbre que ton nom, et qu'il élève son trône plus que ton trône! Et le roi s'est prosterné sur sa couche. Voici encore ce qu'a dit le roi: Béni soit l'Éternel, le Dieu d'Israël, qui a placé quelqu'un sur mon trône, et mes yeux (ont pu le) voir! Tous les invités d'Adoniya se mirent à trembler: ils se levèrent et s'en allèrent chacun de son côté. Adoniya, dans sa crainte à l'égard de Salomon se leva pour aller saisir les cornes de l'autel. On fit ce rapport à Salomon: Voici qu'Adoniya par crainte du roi Salomon, a saisi les cornes de l'autel, en disant: Que le roi Salomon me jure aujourd'hui qu'il ne fera pas mourir son serviteur par l'épée! Salomon dit: S'il se montre un homme de valeur, il ne tombera pas à terre un de ses cheveux; mais si du mal se trouve en lui, il mourra! Le roi Salomon envoya (des gens) qui le firent descendre de l'autel. Il vint se prosterner devant le roi Salomon, et Salomon lui dit: Va dans ta maison. David approchait de sa fin et il donna ses ordres à son fils Salomon, en disant: Moi je m'en vais où va tout ce qui est terrestre. Sois fort et sois un homme! Observe l'ordre de l'Éternel, ton Dieu, en marchant dans ses voies et en gardant ses prescriptions, ses commandements, ses ordonnances et ses préceptes, selon ce qui est écrit dans la loi de Moïse, afin que tu aies du succès dans tout ce que tu feras et partout où tu te tourneras, et afin que l'Éternel accomplisse la parole qu'il a prononcée sur moi: Si tes fils prennent garde à leur voie, en marchant dans la vérité devant moi, de tout leur cœur et de toute leur âme, tu ne manqueras jamais d'un successeur sur le trône d'Israël. Tu sais bien ce que m'a fait Joab, fils de Tserouya, ce qu'il a fait à deux chefs des armées d'Israël, à Abner, fils de Ner, et à Amasa, fils de Yéter. Il les a tués, il a versé pendant la paix le sang de la guerre, et il a mis le sang de la guerre sur la ceinture qu'il avait aux reins et sur la sandale qu'il avait aux pieds. Tu agiras selon ta sagesse, et tu ne laisseras pas ses cheveux blancs descendre en paix dans le séjour des morts. Tu traiteras avec bienveillance les fils de Barzillaï, le Galaadite, ils seront de ceux qui mangent à ta table; car c'est ainsi qu'ils sont venus au-devant de moi lorsque je fuyais devant ton frère Absalom. Voici près de toi Chiméï, fils de Guéra, Benjaminite, de Bahourim. Il a prononcé contre moi des malédictions violentes le jour où j'allais à Mahanaïm. Mais il descendit à ma rencontre vers le Jourdain, et je lui fis un serment par l'Éternel, en disant: Je ne te ferai pas mourir par l'épée. Maintenant, ne le laisse pas impuni; car tu es un homme sage, et tu sais comment tu dois le traiter. Tu feras que ses cheveux blancs descendent ensanglantés dans le séjour des morts. David se coucha avec ses pères et il fut enterré dans la cité de David. Le temps que David régna sur Israël fut de quarante ans: à Hébron il régna sept ans, et à Jérusalem il régna trente-trois ans. Salomon siégea sur le trône de son père David, et son règne fut tout à fait affermi. Adoniya, fils de Haggith vint vers Bath-Chéba, mère de Salomon. Elle lui dit: Viens-tu pour la paix? Il répondit: Pour la paix! Et il ajouta: J'ai un mot à te dire. Elle dit: Parle! Il dit: Tu sais que la royauté m'appartenait et que tout Israël portait ses regards sur moi pour (me) faire régner. Mais la royauté a tourné pour appartenir à mon frère car elle est à lui de par l'Éternel. Maintenant, je te fais une seule demande: ne me repousse pas! Elle lui répondit: Parle! Il dit: Dis, je te prie, au roi Salomon – car il ne te repoussera pas – qu'il me donne pour femme Abichag, la Sunamite. Bath-Chéba dit: Bien! je parlerai moi-même au roi à ton sujet. Bath-Chéba se rendit auprès du roi Salomon, pour lui parler au sujet d'Adoniya. Le roi se leva pour aller à sa rencontre, il se prosterna devant elle et s'assit sur son trône. Il plaça un trône pour la mère du roi, et elle s'assit à sa droite. Puis elle dit: J'ai une seule petite demande à te faire: ne me repousse pas! Et le roi lui dit: Demande, ma mère, car je ne te repousserai pas. Elle dit: Qu'Abichag, la Sunamite, soit donnée pour femme à Adoniya, ton frère. Le roi Salomon répondit à sa mère: Pourquoi demandes-tu Abichag, la Sunamite, pour Adoniya? Demande donc la royauté pour lui, – car il est mon frère aîné – pour lui, pour le sacrificateur Abiatar et pour Joab, fils de Tserouya! Alors le roi Salomon fit un serment par l'Éternel, en disant: Que Dieu me fasse ceci et qu'il ajoute encore cela si ce n'est pas au prix de sa vie qu'Adoniya a prononcé cette parole! Maintenant, l'Éternel est vivant, lui qui m'a affermi et m'a fait asseoir sur le trône de mon père David, et qui m'a donné une maison comme il l'avait dit! Aujourd'hui Adoniya sera mis à mort. Le roi Salomon envoya Benayahou, fils de Yehoyada, qui le frappa; et Adoniya mourut. Le roi dit ensuite au sacrificateur Abiatar: Va-t'en à Anatoth dans tes terres, car tu mérites la mort; mais je ne te ferai pas mourir aujourd'hui, parce que tu as porté l'arche du Seigneur l'Éternel devant mon père David et parce que tu as eu part à tous les tourments de mon père. Ainsi Salomon chassa Abiatar du sacerdoce de l'Éternel, afin d'accomplir la parole que l'Éternel avait prononcée sur la maison d'Éli à Silo. La nouvelle en parvint à Joab. Or Joab s'était rallié à Adoniya, sans toutefois s'être rallié à Absalom; et Joab s'enfuit en direction de la tente de l'Éternel et saisit les cornes de l'autel. On rapporta au roi Salomon que Joab s'était enfui en direction de la tente de l'Éternel et qu'il était à côté de l'autel. Alors Salomon envoya Benayahou, fils de Yehoyada, en lui disant: Va, frappe-le. Benayahou arriva à la tente de l'Éternel et dit à Joab: Ainsi parle le roi: Sors! Mais il répondit: Non! C'est ici que je mourrai! Benayahou rapporta la chose au roi en disant: C'est ainsi qu'a parlé Joab et c'est ainsi qu'il ma répondu. Le roi lui dit: Fais comme il a dit, frappe-le, et tu l'enseveliras; tu l'écarteras ainsi de moi et de ma famille le sang que Joab a répandu sans cause. L'Éternel fera retomber son sang sur sa tête parce qu'il a frappé deux hommes plus justes et meilleurs que lui et les a tués par l'épée, sans que mon père David le sache: Abner, fils de Ner, chef de l'armée d'Israël, et Amasa, fils de Yéter, chef de l'armée de Juda. Leur sang retombera sur la tête de Joab et sur la tête de sa descendance, pour toujours; mais il y aura paix pour toujours, de par l'Éternel, pour David, pour sa descendance, pour sa maison et pour son trône. Benayahou, fils de Yehoyada, monta, frappa Joab, et le fit mourir. Il fut enseveli dans sa maison, au désert. À sa place, le roi mit à la tête de l'armée Benayahou, fils de Yehoyada, et il mit le sacrificateur Tsadoq à la place d'Abiatar. Le roi envoya appeler Chiméï et lui dit: Bâtis pour toi une maison à Jérusalem; tu y habiteras, et tu n'en sortiras pas de côté ou d'autre. Sache bien que tu mourras le jour où tu sortiras et passeras la vallée du Cédron; ton sang sera sur ta tête. Chiméï répondit au roi: C'est bien! Ton serviteur fera ce qu'a dit mon seigneur le roi. Chiméï habita longtemps à Jérusalem. Au bout de trois ans, il arriva que deux serviteurs de Chiméï s'enfuirent chez Akich, fils de Maaka, roi de Gath. On le rapporta à Chiméï, en disant: Voici que tes serviteurs sont à Gath. Chiméï se leva, sella son âne et s'en alla à Gath chez Akich pour chercher ses serviteurs. Chiméï donc s'en alla et ramena ses serviteurs de Gath. On rapporta à Salomon que Chiméï était allé de Jérusalem à Gath, et qu'il était de retour. Le roi envoya appeler Chiméï et lui dit: Ne t'ai-je pas fait prêter serment par l'Éternel, et ne t'ai-je pas attesté ceci: Sache bien que tu mourras le jour où tu sortiras pour aller de côté ou d'autre? Et ne m'as-tu pas répondu: C'est bien! j'ai entendu? Pourquoi donc n'as-tu pas observé le serment de l'Éternel et l'ordre que je t'avais donné? Et le roi dit à Chiméï: Tu sais tout le mal que ton cœur a conscience d'avoir fait à mon père David; l'Éternel fera retomber ta méchanceté sur ta tête. Mais le roi Salomon est béni, et le trône de David sera pour toujours affermi devant l'Éternel. Le roi donna ses ordres à Benayahou, fils de Yehoyada: il sortit et frappa Chiméï qui mourut. La royauté fut ainsi affermie dans la main de Salomon. Salomon s'allia par mariage avec le Pharaon, roi d'Égypte. Il prit (pour femme) la fille du Pharaon et il l'amena dans la cité de David, jusqu'à ce qu'il eût achevé de bâtir sa maison, la maison de l'Éternel, et le mur d'enceinte de Jérusalem. Le peuple ne sacrifiait que sur les hauts lieux, car on n'avait pas bâti de maison au nom de l'Éternel jusqu'alors. Salomon aimait l'Éternel et suivait les prescriptions de son père David. Mais lui aussi ne sacrifiait et n'offrait des parfums que sur des hauts lieux. Le roi se rendit à Gabaon pour y sacrifier, car c'était le principal des hauts lieux. Salomon offrit mille holocaustes sur cet autel. À Gabaon, l'Éternel apparut en songe à Salomon pendant la nuit. Dieu lui dit: Demande ce que (tu veux que) je te donne. Salomon répondit: Tu as usé d'une grande bienveillance à l'égard de ton serviteur David, mon père, parce qu'il marchait en ta présence dans la vérité, dans la justice et dans la droiture de cœur envers toi; tu lui as gardé cette grande bienveillance et tu lui as donné un fils qui est assis sur son trône, comme (on le voit) aujourd'hui. Maintenant, Éternel mon Dieu, c'est toi qui as établi ton serviteur roi à la place de mon père David, et moi je ne suis qu'un petit jeune homme, je ne sais pas gouverner. Ton serviteur est au milieu de ton peuple, celui que tu as choisi, peuple nombreux, qui ne peut être ni évalué ni compté, à cause de son grand nombre. Accorde don à ton serviteur un cœur attentif pour gouverner ton peuple, pour discerner le bien du mal! Car qui pourrait gouverner ton peuple, ce peuple si important? Cette demande formulée par Salomon plut au Seigneur. Alors Dieu lui dit: Puisque c'est là ce que tu demandes, et que tu ne demandes pas pour toi une longue vie, et que tu ne demandes pas pour toi la richesse, et que tu ne demandes pas la mort de tes ennemis, mais puisque tu demandes pour toi de l'intelligence afin d'être attentif au droit, voici: j'agirai selon ta parole. Je te donnerai un cœur sage et intelligent, de telle sorte qu'il n'y aura eu avant toi et qu'il ne surgira après toi personne de semblable à toi. Je te donnerai, en outre, ce que tu n'as pas demandé, aussi bien la richesse que la gloire, de telle sorte qu'il n'y aura pendant toute ta vie aucun homme parmi les rois qui soit semblable à toi. Et si tu marches dans mes voies, en observant mes prescriptions et mes commandements, comme a marché ton père David, je prolongerai tes jours. Salomon s'éveilla, et voilà (ce qu'avait été) le songe. Salomon revint à Jérusalem et se présenta devant l'arche de l'alliance de l'Éternel. Il offrit des holocaustes, présenta des sacrifices de communion et fit un festin à tous ses serviteurs. Alors deux femmes prostituées vinrent chez le roi et se présentèrent devant lui. L'une des femmes dit: Pardon! mon seigneur, cette femme et moi nous habitons dans la même maison, et j'ai accouché près d'elle dans la maison. Or, le troisième jour après mon accouchement, cette femme a aussi accouché. Nous étions ensemble, personne d'autre n'était avec nous dans la maison, il n'y avait que nous deux dans la maison. Le fils de cette femme est mort pendant la nuit, parce qu'elle s'était couché sur lui. Elle s'est levée au milieu de la nuit, elle a pris mon fils à mes côtés tandis que ta servante dormait, et elle l'a couché dans son sein; et son fils qui était mort, elle l'a couché dans mon sein. Le matin, je me suis levée pour allaiter mon fils; et voici qu'il était mort. Je l'ai regardé attentivement le matin; et voici que ce n'était pas mon fils que j'avais enfanté. L'autre femme dit: Au contraire! C'est mon fils que est vivant, et c'est ton fils qui est mort. Mais la première femme répliqua: Nullement! c'est ton fils qui est mort, et c'est mon fils qui est vivant. C'est ainsi qu'elles parlèrent devant le roi. Le roi dit: L'une dit: C'est ici mon fils qui est vivant, et c'est ton fils qui est mort; et l'autre dit: Nullement! C'est ton fils qui est mort, et c'est mon fils qui est vivant. Le roi ajouta: Cherchez -moi une épée. On apporta une épée devant le roi; et le roi dit: Coupez en deux l'enfant vivant, et donnez-en la moitié à l'une et la moitié à l'autre. Alors la femme dont le fils était vivant dit au roi, car elle brûlait de compassion pour son fils: Je vous en prie, mon seigneur, donnez-lui l'enfant vivant, et ne le faites surtout pas mourir. Mais l'autre dit: Il ne sera ni à moi ni à toi; coupez! Alors le roi prit la parole et dit: Donnez à la première l'enfant vivant, et ne le faites surtout pas mourir. C'est elle qui est sa mère. Tout Israël apprit le jugement que le roi avait prononcé; et l'on craignit le roi, car on vit que la sagesse de Dieu était en lui pour exercer le droit. Le roi Salomon était roi sur tout Israël. Voici ses ministres: Azariahou, fils du sacrificateur Tsadoq, Élihoreph et Ahiya, fils de Chicha, étaient secrétaires; Josaphat, fils d'Ahiloud, était archiviste; Benayahou, fils de Yehoyada, était surveillant de l'armée; Tsadoq et Abiatar étaient sacrificateurs; Azariahou, fils de Nathan, était surveillant des préfets; Zaboud, fils de Nathan, était prêtre, ami du roi; Ahichar était surveillant de la maison du roi; et Adoniram, fils d'Abda, était surveillant des corvées. Salomon avait douze préfets sur tout Israël. Ils pourvoyaient à l'entretien du roi et de sa maison, chacun y pourvoyait pendant un mois de l'année. Voici leurs noms: Le fils de Hour, dans les monts d'Éphraïm. Le fils de Déqer, à Maqats, à Chaalbim, à Beth-Chémech, à Élôn et à Beth-Hanân. Le fils de Hésed, à Aroubboth; il avait Soko et tout le pays de Hépher. Le fils d'Abinadab avait toute la contrée de Dor. Taphath, fille de Salomon, était sa femme. Baana, fils d'Ahiloud, avait Taanak et Meguiddo, et tout Beth-Cheân qui est près de Tsartân au-dessous de Jizréel, depuis Beth-Cheân jusqu'à Abel-Mehola, jusqu'au-delà de Yoqmeam. Le fils de Guéber, à Ramoth en Galaad; il avait les bourgs de Yaïr, fils de Manassé, en Galaad; il avait encore la contrée d'Argob en Basan, soixante grandes villes à murailles et à verrous de bronze. Ahinadab, fils d'Iddo, à Mahanaïm. Ahimaats, en Nephthali. Lui aussi avait pris pour femme une fille de Salomon: Basmath. Baana, fils de Houchaï, en Aser et à Bealoth. Josaphat, fils de Parouah, en Issacar. Chiméï, fils d'Éla, en Benjamin. Guéber, fils d'Ouri, dans le pays de Galaad; il avait la contrée de Sohôn, roi des Amoréens, et d'Og, roi de Basan. Il y avait un seul préfet pour ce pays. Juda et Israël étaient nombreux, commes est nombreux le sable qui est sur (le bord de) la mer. Ils mangeaient, buvaient et se réjouissaient. Salomon dominait encore sur tous les royaumes depuis le fleuve jusqu'au pays des Philistins et jusqu'à la frontière d'Égypte; ils apportaient des présents et furent assujettis à Salomon tous les jours de sa vie. Chaque jour Salomon consommait en vivres: trente kors de fleur de farine et soixante kors de farine, dix bœufs gras, vingt bœufs de pâturage, et cent (têtes de) petit bétail, outre les cerfs, les gazelles, les daims et les volailles engraissées. Il exerçait son autorité sur tout le pays de l'autre côté du fleuve, depuis Tiphsah jusqu'à Gaza, sur tous les rois de l'autre côté du fleuve; et il avait la paix de toute part. Juda et Israël, depuis Dan jusqu'à Beér-Chéba habitèrent en sécurité, chacun sous sa vigne et sous son figuier tous les jours de Salomon. Salomon avait des écuries pour 40 000 chevaux pour ses chars, et 12 000 cavaliers. Les préfets pourvoyaient à l'entretien du roi Salomon et de tous ceux qui s'approchaient de la table du roi Salomon, chacun pendant son mois; ils ne laissaient manquer de rien. Ils faisaient aussi venir de l'orge et de la paille pour les chevaux et les coursiers chacun à l'endroit où il se trouvait, appelé par ses fonctions. Dieu donna à Salomon de la sagesse, une très grande intelligence, et des connaissances étendues comme le sable qui est au bord de la mer. La sagesse de Salomon surpassait la sagesse de tous les fils de l'Orient et toute la sagesse des Égyptiens. Il était plus sage qu'aucun homme, plus qu'Étân, l'Ézrahite, plus qu'Hémân, Kalkol et Darda, les fils de Mahol; et sa renommée était (répandue) parmi toutes les nations environnantes. Il a prononcé trois mille proverbes, et ses chants sont (au nombre de) mille cinq. Il a parlé sur les arbres, depuis le cèdre du Liban jusqu'à l'hysope qui sort du mur; il a aussi parlé sur les bêtes, sur les oiseaux, sur les reptiles et sur les poissons. On venait de tous les peuples pour entendre la sagesse de Salomon, de la part de tous les rois de la terre qui avaient entendu (parler de) sa sagesse. Hiram, roi de Tyr, envoya ses serviteurs vers Salomon, car il apprit qu'on lui avait donné l'onction comme roi à la place de son père. Or, Hiram avait toujours aimé David. Salomon envoya dire à Hiram: Tu as connu David, mon père; il n'a pas pu bâtir une maison au nom de l'Éternel, son Dieu, a cause de la guerre qu'on lui a faite de toutes parts, jusqu'à ce que l'Éternel ait mis (ses ennemis) sous la plante de mes pieds. Maintenant, l'Éternel, mon Dieu, m'a donné du repos de toutes parts; plus d'adversaire, plus de coup malheureux! Voici que j'ai l'intention de bâtir une maison au nom de l'Éternel, mon Dieu, comme l'Éternel l'a déclaré à mon père David, en disant: Ton fils que je mettrai à ta place sur ton trône, se sera lui qui bâtira une maison à mon nom. Ordonne maintenant que l'on coupe pour moi des cèdres du Liban. Mes serviteurs seront avec tes serviteurs, et je te donnerai le salaire de tes serviteurs conformément à tout ce que tu diras; car tu sais qu'il n'y a personne parmi nous qui sache couper les arbres comme les Sidoniens. Lorsque Hiram entendit les paroles de Salomon, il eut une grande joie et dit: Béni soit aujourd'hui l'Éternel, qui a donné à David un fils sage pour diriger ce peuple nombreux! Hiram envoya répondre à Salomon: J'ai entendu ce que tu m'as envoyé (dire). Je ferai tout ce que tu désires au sujet des bois de cèdre et des bois de cyprès. Mes serviteurs les descendront du Liban à la mer, et je les expédierai par mer en radeaux jusqu'à l'endroit où tu m'enverras (de la main d'œuvre). Là, je les ferai délier, et tu les prendras en charge. Quant à toi, tu feras ce que je désire en donnant des vivres à ma maison. Hiram donnait à Salomon du bois de cèdre et du bois de cyprès autant qu'il en désirait. Salomon donnait à Hiram 20 000 kors de froment pour l'entretien de sa maison et vingt kors d'huile d'olives concassées; voilà ce que Salomon donnait chaque année à Hiram. L'Éternel avait donné de la sagesse à Salomon, comme il le lui avait dit. Il y eut la paix entre Hiram et Salomon, et ils conclurent ensemble une alliance. Le roi Salomon leva sur tout Israël des hommes de corvée; ils étaient au nombre de 30 000. Il les envoya au Liban, 10 000 par mois alternativement; ils étaient un mois au Liban et deux mois chez eux. Adoniram était surveillant des corvées. Salomon avait encore 70 000 manœuvres et 80 000 tailleurs de pierre dans la montagne, sans compter les chefs des préfets de Salomon (préposés) aux travaux: 3 300 qui exerçaient leur autorité sur ceux qui exécutaient les travaux. Le roi ordonna d'extraire de grandes et magnifiques pierres pour poser en pierres de taille les fondations de la maison. Les ouvriers de Salomon, les ouvriers de Hiram et les Guibliens les taillèrent et préparèrent les bois et les pierres pour bâtir la maison. Ce fut la 480 année après la sortie des Israélites du pays d'Égypte, la quatrième année du règne de Salomon sur Israël, au mois de Ziv – qui est le second mois – qu'il bâtit la maison pour l'Éternel. La maison que le roi Salomon bâtit à l'Éternel avait soixante coudées de longueur, vingt de largeur, et trente coudées de hauteur. Le vestibule, à l'avant du temple de la maison avait vingt coudées de longueur correspondant à la largeur de la maison, et dix coudées de profondeur sur la façade de la maison. Il fit à la maison des fenêtres à claire-voie grillagées. Il bâtit contre le mur de la maison des étages périphériques, qui entouraient les murs de la maison – temple et sanctuaire –; et il fit des chambres latérales tout autour. L'étage inférieur était large de cinq coudées, celui du milieu large de six coudées et le troisième large de sept coudées; en effet, il avait ménagé des retraits à la maison tout autour à l'extérieur, afin que la charpente ne prenne pas dans les murs de la maison. Lorsqu'on bâtit la maison, on se servit de pierres toutes taillées, et ni marteau, ni hache, ni aucun outil de fer ne furent entendus dans la maison pendant qu'on la bâtissait. L'entrée des chambres de l'étage intermédiaire était au côté droit de la maison; on montait à l'étage intermédiaire par un escalier, et de l'étage intermédiaire au troisième. Après avoir achevé de bâtir la maison, Salomon la recouvrit de planches et de poutres de cèdre. Il bâtit les étages de cinq coudées de hauteur contre toute la maison et les fixa à la maison par des bois de cèdre. La parole de l'Éternel fut (adressée) à Salomon en ces mots: Cette maison que tu bâtis, si tu marches selon mes prescriptions, si tu pratiques mes ordonnances, si tu observes et suis tous mes commandements, j'accomplirai à ton égard la parole que j'ai dite à ton père David. J'(y) habiterai au milieu des Israélites et je n'abandonnerai pas mon peuple d'Israël. Après avoir achevé de bâtir la maison, Salomon en bâtit les murs intérieurs en planches de cèdre, depuis le sol de la maison jusqu'au plafond; il recouvrit ainsi de bois l'intérieur et recouvrit le sol de la maison de planches de cyprès. Il bâtit, sur vingt coudées, le fond de la maison en planches de cèdre, depuis le sol jusqu'en haut des murs, et il bâtit ainsi l'intérieur pour en faire un sanctuaire, le Saint des Saints. Les quarante coudées sur le devant formaient la maison, c'est-à-dire le temple. Le (bois de) cèdre à l'intérieur de la maison (offrait des) sculptures de coloquintes et de fleurs épanouies; tout était de cèdre, on ne voyait aucune pierre. Salomon établit un sanctuaire intérieur au milieu de la maison, pour y placer l'arche de l'alliance de l'Éternel. En avant du sanctuaire, qui avait vingt coudées de longueur, vingt coudées de largeur, et vingt coudées de hauteur, et qu'il avait recouvert d'or fin, il recouvrit de cèdre un autel. Salomon recouvrit d'or fin l'intérieur de la maison et il fit passer des chaînettes d'or devant le sanctuaire qu'il avait recouvert d'or. Il avait donc recouvert d'or toute la maison, la maison tout entière, et il avait recouvert d'or tout l'autel qui était devant le sanctuaire. Il fit dans le sanctuaire deux chérubins de bois d'olivier sauvage, ayant dix coudées de hauteur. L'une des ailes d'un chérubin avait cinq coudées, la deuxième aile du chérubin avait cinq coudées, ce qui faisait dix coudées de l'extrémité d'une de ses ailes à l'extrémité de l'autre. Le second chérubin avait aussi dix coudées. La mesure et la forme étaient les mêmes pour les deux chérubins. La hauteur du premier chérubin était de dix coudées, de même pour le deuxième chérubin. Salomon plaça les chérubins au milieu de la maison, à l'intérieur. On déploya les ailes des chérubins: l'aile du premier touchait à l'une des parois, et l'aile du second chérubin touchait à l'autre paroi; et leurs ailes se touchaient au milieu de la maison, aile contre aile. Salomon recouvrit d'or les chérubins. Il fit sculpter en creux sur tout le pourtour des murs de la maison, à l'intérieur et à l'extérieur, des chérubins, des palmes et des fleurs épanouies. Il recouvrit d'or le sol de la maison, à l'intérieur et à l'extérieur. Il fit à l'entrée du sanctuaire une porte à deux battants, de bois d'olivier sauvage; le pilier et l'encadrement équivalaient à un cinquième du mur. Les deux battants étaient de bois d'olivier sauvage. Il y fit sculpter des chérubins, des palmes et des fleurs épanouies et il les recouvrit d'or; il plaqua aussi de l'or sur les chérubins et sur les palmes. Il fit de même, pour l'entrée du temple, un encadrement de bois d'olivier sauvage, ayant le quart de la dimension du mur, et deux battants de bois de cyprès; deux planches pivotantes pour le premier battant et deux rideaux pivotants pour le deuxième battant. Il y fit sculpter des chérubins, des palmes et des fleurs épanouies, et il les recouvrit d'or, ajusté à la gravure. Il bâtit le parvis intérieur de trois rangées de pierres de taille et d'une rangée de poutres de cèdre. La quatrième année, au mois de Ziv, les fondations de la maison de l'Éternel furent posées, et la onzième année, au mois de Boul, qui est le huitième mois, la maison fut achevée dans toutes ses parties et telle qu'elle devait être. Salomon la construisit en sept ans. Quant à sa maison, Salomon la bâtit pendant treize ans et il acheva ainsi toute la cité royale. Il bâtit d'abord la maison-de-la-forêt-du-Liban, longue de cent coudées, large de cinquante coudées, et haute de trente coudées, sur quatre rangées de colonnes de cèdre. Il y avait des poutres de cèdre sur les colonnes. Elle était recouverte de cèdre par dessus les planches qui étaient sur les colonnes, au nombre de quarante-cinq, quinze par rangée. Il y avait trois rangées de claires-voies, et trois pas d'une embrasure à l'autre. Toutes les ouvertures et tous les encadrements étaient à claire-voie et carrés; de devant une embrasure à l'autre, il y avait trois pas. Il fit le vestibule des colonnes, long de cinquante coudées et large de trente coudées, et un vestibule en avant avec des colonnes et un entablement en avant. Il fit le vestibule du trône, où il rendait la justice: le vestibule du jugement, et il le recouvrit de cèdre, depuis le sol jusqu'au plafond. Sa maison, où il habitait, fut (construite) de la même manière, dans une autre cour, derrière le vestibule. Salomon fit une maison du même genre que ce vestibule pour la fille du Pharaon qu'il avait prise (pour femme ). Pour tout cela, on employa de magnifiques pierres de taille, sur mesure, taillées à la scie, pour l'intérieur comme pour l'extérieur, et cela depuis les fondations jusqu'aux corniches, et de l'extérieur jusqu'à la grande cour. Les fondations étaient en magnifiques et grandes pierres, en pierres de dix coudées et en pierres de huit coudées. Au-dessus il y avait encore de magnifiques pierres de taille, sur mesure, et du cèdre. La grande cour avait, sur tout son périmètre, trois rangées de pierres de taille et une rangée de poutres de cèdre, comme le parvis intérieur de la maison de l'Éternel, et comme le vestibule de la maison. Le roi Salomon envoya chercher à Tyr, Hiram, fils d'une veuve de la tribu de Nephthali et d'un père Tyrien, qui travaillait le bronze. Il était rempli de sagesse, d'intelligence et de connaissance pour faire toutes sortes d'ouvrages de bronze. Il arriva auprès du roi Salomon et il exécuta tous ses ouvrages. Il moula les deux colonnes de bronze; la première colonne avait dix-huit coudées de hauteur, et un fil de douze coudées mesurait la circonférence de la seconde colonne. Il fit les deux chapiteaux en fonte de bronze, pour les mettre sur le sommet des colonnes; le premier chapiteau avait cinq coudées de hauteur, et le second chapiteau avait cinq coudées de hauteur. (Il fit) des treillis en forme de réseaux, des cordons façonnés en chaînettes, pour les chapiteaux qui étaient sur le sommet des colonnes, sept pour le premier chapiteau, et sept pour le second chapiteau. Il fit des grenades en deux rangs, autour de l'un des treillis, pour couvrir le chapiteau qui était sur le sommet d'une des colonnes; il fit de même pour le second chapiteau. Les chapiteaux qui étaient sur le sommet des colonnes, dans le vestibule, figuraient des lis et avaient quatre coudées. Les chapiteaux placés sur les deux colonnes (étaient entourés de deux cents grenades ) en haut, près du renflement qui était au-delà du treillis; il y avait aussi deux cents grenades rangées autour du second chapiteau. Il dressa les colonnes près du vestibule du temple; il dressa la colonne de droite et la nomma Yakîn; puis il dressa la colonne de gauche et la nomma Boaz. Il y avait sur le sommet des colonnes un travail (figurant) des lis. Ainsi fut achevé l'ouvrage des colonnes. Il fit la Mer de fonte. Elle avait dix coudées d'un bord à l'autre, une forme entièrement ronde, cinq coudées de hauteur et une circonférence que mesurait un cordeau de trente coudées. Des coloquintes l'entouraient au-dessous de son bord, dix par coudée, faisant tout le tour de la Mer; les coloquintes, (disposées) sur deux rangs, étaient fondues avec elle en une seule pièce. Elle était posée sur douze bœufs, dont trois tournés vers le nord, trois tournés vers l'ouest, trois tournés vers le sud, et trois tournés vers l'est; la Mer (reposait) au-dessus d'eux, et toute la partie postérieure de leur corps était en dedans. Son épaisseur était d'un palme; et son bord était façonné comme le bord d'une coupe, en fleur de lis. Elle contenait 2 000 baths. Il fit les dix bases de bronze. Chaque base avait quatre coudées de longueur, quatre coudées de largeur, et trois coudées de hauteur. Voici comment étaient faites ces bases: elles étaient formées de panneaux, ces panneaux étant pris entre les montants. Sur les panneaux qui étaient pris entre les montants il y avait des lions, des bœufs et des chérubins; et sur les montants, au-dessus comme au-dessous des lions et des bœufs, il y avait des ornements qui pendaient. Chaque base avait quatre roues de bronze avec des essieux de bronze; et aux quatre angles étaient des consoles; les consoles étaient en métal fondu, au-dessous de la cuve, et au-delà des ornements. La cuve offrait à son intérieur une ouverture avec un prolongement d'une coudée vers le haut; cette ouverture était ronde, comme pour les ouvrages de ce genre, et elle avait une coudée et demie de largeur; il y avait aussi des sculptures sur cette ouverture. Les panneaux étaient carrés et non arrondis. Les quatre roues étaient sous les panneaux, et les essieux des roues fixés à la base; chaque roue avait une coudée et demie de hauteur. Les roues étaient faites comme les roues d'un char. Leurs essieux, leurs jantes, leurs rayons et leur moyeux, tout était de métal fondu. Il y avait aux quatre angles de chaque base quatre consoles d'une même pièce que la base. À la partie supérieure de la base il y avait un cercle d'une demi-coudée de hauteur. À la partie supérieure de la base, ses appuis et ses panneaux étaient de la même pièce. Sur les plaques des appuis et sur les panneaux il grava des chérubins, des lions et des palmes, selon les espaces libres, et des ornements tout autour. C'est ainsi qu'il fit les dix bases: même métal fondu, même mesure et même forme pour toutes. Il fit dix cuves de bronze. Chaque cuve contenait quarante baths chaque cuve avait quatre coudées, chaque cuve était sur l'une des dix bases. Il plaça cinq bases sur le côté droit de la maison, et cinq bases sur le côté gauche de la maison; et il plaça la Mer du côté droit de la maison, au sud-est. Hiram fit les cuves, les pelles et les calices. Hiram acheva tout l'ouvrage qu'il avait fait pour le roi Salomon dans la maison de l'Éternel: deux colonnes, avec les deux chapiteaux évasés sur le sommet des deux colonnes; les deux treillis, pour couvrir les deux évasements des chapiteaux sur le sommet de colonnes; les quatre cents grenades pour les deux treillis, deux rangées de grenades par treillis, pour couvrir les deux évasements des chapiteaux sur le sommet des colonnes; les dix bases, et les dix cuves sur les bases, la Mer, seule (de son espèce), et les douze bœufs sous la Mer; les chaudrons, les pelles et les calices. Tous ces objets que Hiram avait faits pour le roi Salomon (dans) la maison de l'Éternel étaient de bronze poli. Le roi les fit fondre dans la plaine du Jourdain dans l'épaisseur du sol, entre Soukkoth et Tsartân. Salomon laissa faire tous ces objets sans évaluer le poids du bronze, parce qu'ils étaient en très grande quantité. Salomon fit encore tous les (autres) objets pour la maison de l'Éternel: l'autel d'or; la table d'or, sur laquelle (on mettait) les pains de proposition; les chandeliers d'or fin, cinq à droite et cinq à gauche, devant le lieu-très-saint, avec les fleurs, les lampes et les mouchettes d'or; les bassins, les couteaux, les calices, les coupes et les brasiers d'or fin; et les gonds en or pour les portes de l'intérieur de la maison (à l'entrée) du Saint-des-Saints, et pour les portes de la maison (à l'entrée) du temple. Ainsi fut achevé tout l'ouvrage que le roi Salomon fit pour la maison de l'Éternel. Salomon apporta ce que son père David avait consacré: l'argent, l'or et les objets. Il les plaça parmi les trésors de la maison de l'Éternel. Alors le roi Salomon assembla auprès de lui à Jérusalem les anciens d'Israël et tous les chefs des tribus, les chefs de familles des Israélites, pour faire monter l'arche de l'alliance de l'Éternel depuis la cité de David, qui est Sion. Tous les hommes d'Israël s'assemblèrent auprès du roi Salomon, au mois d'Étanim, qui est le septième mois, pendant la fête. Tous les anciens d'Israël arrivèrent, et les sacrificateurs portèrent l'arche. Ils firent monter l'arche de l'Éternel, la tente de la Rencontre, et tous les objets sacrés qui étaient dans la tente: ce furent les sacrificateurs et les Lévites qui les firent monter. Le roi Salomon et toute la communauté d'Israël convoquée auprès de lui (se tinrent) devant l'arche. Ils sacrifièrent du petit et du gros bétail, si nombreux qu'il ne put être ni compté, ni évalué. Les sacrificateurs apportèrent l'arche de l'alliance de l'Éternel à sa place, dans le sanctuaire de la maison, dans le Saint-des-Saints, jusque sous les ailes des chérubins. Car les chérubins déployaient les ailes au-dessus de l'emplacement de l'arche. Les chérubins couvraient l'arche et ses barres par-dessus. On avait donné aux barres une longueur telle que leurs extrémités se voyaient du lieu-saint devant le sanctuaire, mais ne se voyaient pas du dehors. Elles sont restées là jusqu'à aujourd'hui. Il n'y avait rien d'autre dans l'arche que les deux tables de pierre que Moïse y déposa en Horeb, lorsque l'Éternel conclut une alliance avec les Israélites, à leur sortie du pays d'Égypte. Au moment où les sacrificateurs sortirent du lieu-saint, la nuée remplit la maison de l'Éternel. Les sacrificateurs ne purent pas y rester pour faire le service, à cause de la nuée; car la gloire de l'Éternel remplissait la maison de l'Éternel. Alors Salomon dit: L'Éternel a dit qu'il demeurerait dans l'obscurité! J'ai enfin bâti une résidence pour toi. Un lieu où tu habiteras éternellement! Le roi tourna son visage et bénit toute l'assemblée d'Israël. Toute l'assemblée d'Israël était debout. Il dit: Béni soit l'Éternel, le Dieu d'Israël, qui a de sa propre bouche parlé à mon père David, et qui accomplit par sa puissance ce qu'il avait dit: Depuis le jour où j'ai fait sortir d'Égypte mon peuple d'Israël, je n'ai pas choisi de ville parmi toutes les tribus d'Israël pour qu'il y soit bâti une maison où résiderait mon nom, mais j'ai choisi David pour qu'il soit (à la tête) de mon peuple d'Israël. Mon père David eut à cœur de bâtir une maison au nom de l'Éternel, le Dieu d'Israël. Or l'Éternel dit à mon père David: Puisque tu as à cœur de bâtir une maison à mon nom, tu as bien fait d'avoir eu cela à cœur. Seulement, ce ne sera pas toi qui bâtiras la maison; mais ce sera ton fils, sorti de tes entrailles, ce sera lui qui bâtira la maison à mon nom. L'Éternel a tenu la parole qu'il avait dite. Je me suis levé à la place de mon père David, je me suis assis sur le trône d'Israël, comme l'avait dit l'Éternel, et j'ai bâti la maison au nom de l'Éternel, le Dieu d'Israël. J'y ai réservé une place pour l'arche où se trouve l'alliance de l'Éternel, l'alliance qu'il a conclue avec nos pères quand il les fit sortir du pays d'Égypte. Salomon se tint debout devant l'autel de l'Éternel, en face de toute l'assemblée d'Israël. Il étendit les mains vers le ciel et dit: Éternel, Dieu d'Israël! Il n'y a point de dieu semblable à toi, ni en haut dans les cieux, ni en bas sur la terre: tu gardes l'alliance et la bienveillance envers tes serviteurs qui marchent en ta présence de tout leur cœur! Ainsi tu as observé à l'égard de ton serviteur, mon père David, ce que tu lui avais dit; et ce que tu as dit de ta bouche, tu l'accomplis en ce jour par ta main. Maintenant, Éternel, Dieu d'Israël, observe à l'égard de ton serviteur, mon père David, ce que tu lui avais dit: Tu ne manqueras jamais devant moi d'un successeur assis sur le trône d'Israël, pourvu que tes fils prennent garde à leur voie et qu'ils marchent en ma présence comme tu as marché en ma présence. Et maintenant, Dieu d'Israël, qu'elle se confirme donc la parole que tu as dite à ton serviteur, mon père David! Mais quoi! Dieu habiterait-il véritablement sur la terre? Voici que les cieux et les cieux des cieux ne peuvent te contenir: combien moins cette maison que je t'ai bâtie! Toutefois, Éternel, mon Dieu, sois attentif à la prière de ton serviteur et à sa supplication pour écouter le cri et la prière que ton serviteur t'adresse aujourd'hui. Que tes yeux soient nuit et jour ouverts sur cette maison, sur le lieu dont tu as dit: Là sera mon nom! Écoute la prière que ton serviteur fait en ce lieu. Tu écouteras la supplication de ton serviteur et de ton peuple d'Israël, lorsqu'ils prieront en ce lieu. C'est toi qui écouteras, en ce lieu où tu sièges, dans les cieux; tu écouteras et tu pardonneras! Si quelqu'un pèche contre son prochain et qu'on lui impose de faire un serment, si le serment a lieu devant ton autel, dans cette maison, c'est toi qui écouteras des cieux, tu agiras et tu jugeras tes serviteurs pour condamner le coupable et faire retomber sa conduite sur sa tête, pour absoudre le juste et le traiter selon sa justice. Quand ton peuple d'Israël sera battu devant l'ennemi, pour avoir péché contre toi, s'ils reviennent à toi et célèbrent ton nom, s'ils t'adressent des prières et des supplications dans cette maison, c'est toi qui écouteras des cieux. Tu pardonneras le péché de ton peuple d'Israël et tu les feras revenir dans le territoire que tu as donné à leurs pères! Quand le ciel sera fermé et qu'il n'y aura pas de pluie, parce qu'ils auront péché contre toi; s'ils prient dans ce lieu, célèbrent ton nom et reviennent de leurs péchés, parce que tu les auras humiliés, c'est toi qui écouteras des cieux, tu pardonneras le péché de tes serviteurs et de ton peuple d'Israël. Car tu leur enseigneras la bonne voie dans laquelle ils devront marcher, et tu feras venir la pluie sur la terre que tu as donnée en héritage à ton peuple! Quand il y aura la famine dans le pays, quand il y aura la peste, quand il y aura la rouille et la nielle, la sauterelle et le criquet, quand l'ennemi assiégera ton peuple dans son pays, dans ses portes, quand il y aura toutes sortes de plaies et de maladies, chaque prière et chaque supplication que t'adressera tout homme pour tout ton peuple d'Israël – alors que chacun aura reconnu la plaie de son cœur et qu'il étendra ses mains vers cette maison – c'est toi qui l'écouteras des cieux, du lieu où tu sièges; tu pardonneras, tu agiras et tu rendras à chacun selon ses voies, parce que toi seul tu connais le cœur de tous les humains. De la sorte ils te craindront tout le temps qu'ils vivront sur l'étendue du territoire que tu as donné à nos pères. De même pour l'étranger qui, lui, n'est pas de ton peuple d'Israël quand il viendra d'un pays lointain, à cause de ton nom, – car on saura que ton nom est grand, ta main forte et ton bras étendu – quand il viendra prier dans cette maison, c'est toi qui écouteras des cieux, du lieu où tu sièges, et tu accorderas tout ce que l'étranger aura imploré de toi afin que tous les peuples de la terre connaissent ton nom pour te craindre, comme ton peuple d'Israël, et qu'ils reconnaissent que ton nom est invoqué sur cette maison que j'ai bâtie! Quand ton peuple sortira pour combattre ses ennemis, en suivant le chemin sur lequel tu l'auras envoyé, s'ils prient l'Éternel en direction de la ville que tu as choisie et de la maison que j'ai bâtie à ton nom, tu écouteras (des) cieux leurs prières et leurs supplications, tu leur feras droit! Quand ils pécheront contre toi, car il n'y a point d'homme qui ne pèche, quand tu seras irrité contre eux et que tu les livreras à l'ennemi, quand ceux qui les tiendront captifs les emmèneront en captivité dans un pays ennemi, lointain ou rapproché, s'ils rentrent en eux-mêmes dans le pays où ils seront captifs, s'ils reviennent (à toi), s'ils t'adressent des supplications dans le pays de ceux qui les ont emmenés captifs, et qu'ils disent: Nous avons péché, nous avons commis des fautes, nous avons fait le mal! s'ils reviennent à toi de tout leur cœur et de toute leur âme, et si dans le pays de leurs ennemis qui les ont emmenés captifs, ils te prient en direction du pays que tu as donné à leurs pères, de la ville que tu as choisie et de la maison que j'ai bâtie à ton nom, tu écouteras des cieux, du lieu où tu sièges, leurs prières et leur supplications, et tu leur feras droit. Tu pardonneras à ton peuple ses péchés contre toi et tous les crimes qu'il a commis; tu en feras un objet de compassion pour ceux qui les retiennent captifs, et ils auront compassion de lui. Car ils sont ton peuple et ton héritage, ceux que tu as fait sortir d'Égypte, du milieu d'une fournaise de fer! Que tes yeux soient ouverts sur la supplication de ton serviteur et sur la supplication de ton peuple d'Israël, pour les écouter chaque fois qu'ils t'invoqueront! Car c'est toi qui les as séparés de tous les autres peuples de la terre pour en faire ton héritage, comme tu l'as déclaré par l'intermédiaire de ton serviteur Moïse, quand tu fis sortir d'Égypte nos pères, Seigneur Éternel! Lorsque Salomon eut achevé d'adresser à l'Éternel toute cette prière et cette supplication, il se leva de devant l'autel de l'Éternel, où il s'était agenouillé, les paumes étendues vers le ciel. Debout, il bénit à haute voix toute l'assemblée d'Israël, en disant: Béni soit l'Éternel, qui a donné du repos à son peuple d'Israël, selon tout ce qu'il avait dit! De toutes les paroles favorables qu'il avait dites par l'intermédiaire de son serviteur Moïse, aucune parole n'est restée sans effet. Que l'Éternel, notre Dieu, soit avec nous, comme il a été avec nos pères; qu'il ne nous abandonne pas et ne nous délaisse pas, mais qu'il incline nos cœurs vers lui, afin que nous marchions dans toutes ses voies et que nous observions ses commandements, ses prescriptions et ses ordonnances, qu'il a donnés à nos pères! Que ces paroles que j'ai présentées comme une supplication devant l'Éternel, soient jour et nuit tout près de l'Éternel, notre Dieu, et qu'il fasse jour après jour droit à son serviteur et droit à son peuple d'Israël. Ainsi tous les peuples de la terre reconnaîtront que c'est l'Éternel qui est Dieu. Il n'y en a point d'autre. Que votre cœur soit tout entier à l'Éternel, notre Dieu, comme il l'est aujourd'hui, pour marcher selon ses prescriptions et pour observer ses commandements! Le roi et tout Israël avec lui offrirent des sacrifices devant l'Éternel. Salomon fit un sacrifice, un sacrifice de communion pour lequel il sacrifia à l'Éternel 22 000 (têtes de) gros bétail et 120 000 de petit bétail. Ainsi le roi et tous les Israélites inaugurèrent la maison de l'Éternel. En ce jour, le roi consacra le milieu du parvis qui est devant la maison de l'Éternel; car il y offrit des holocaustes, les offrandes, et les graisses des sacrifices de communion, parce que l'autel de bronze qui est devant l'Éternel était trop petit pour contenir les holocaustes, les offrandes et les graisses des sacrifices de communion. Salomon célébra la fête en ce temps-là et tout Israël avec lui. Une grande assemblée (venue) depuis l'entrée de Hamath jusqu'au torrent d'Égypte (se tenait) devant l'Éternel, notre Dieu, pendant sept jours et puis sept (autres) jours, soit quatorze jours. Le huitième jour, il renvoya le peuple. Ils bénirent le roi et s'en allèrent dans leurs tentes; ils se réjouissaient, le cœur content de tout le bien que l'Éternel avait fait à son serviteur David et à Israël son peuple. Lorsque Salomon eut achevé de bâtir la maison de l'Éternel, la maison du roi, et tout ce qu'il avait désiré faire selon son bon plaisir, L'Éternel apparut à Salomon une seconde fois, comme il lui était apparu à Gabaon. L'Éternel lui dit: J'ai écouté ta prière et la supplication que tu m'as adressées, je consacre cette maison que tu as bâtie pour y mettre à jamais mon nom et j'y aurai toujours mes yeux et mon cœur. Et toi, si tu marches en ma présence comme a marché ton père David, avec intégrité de cœur et avec droiture, pour agir d'après tout ce que je t'ai ordonné, si tu observes mes prescriptions et mes ordonnances, j'établirai pour toujours ton trône royal en Israël, comme je l'ai déclaré à ton père David, en disant: Tu ne manqueras pas d'un successeur sur le trône d'Israël. Mais si vous vous détournez, délibérément de moi, vous et vos fils, si vous n'observez pas mes commandements et mes prescriptions que j'ai placés devant vous, et si vous allez rendre un culte à d'autres dieux et vous prosterner devant eux, je retrancherai Israël de l'étendue du territoire que je lui ai donné, je rejetterai loin de moi la maison que j'ai consacrée à mon nom, et Israël sera un sujet de fable et d'opprobre parmi tous les peuples. Et si haut placée qu'ait été cette maison, quiconque passera près d'elle sera dans l'étonnement et sifflera. On dira: Pourquoi l'Éternel a-t-il ainsi traité ce pays et cette maison? Et l'on répondra: Parce qu'ils ont abandonné l'Éternel, leur Dieu, qui a fait sortir leurs pères du pays d'Égypte, parce qu'ils se sont attachés à d'autres dieux, se sont prosternés devant eux et leur ont rendu un culte; voilà pourquoi l'Éternel a fait venir sur eux tout ce malheur. Au bout de vingt ans, Salomon avait bâti les deux maisons, la maison de l'Éternel et la maison du roi. Alors, comme Hiram, roi de Tyr, avait fourni à Salomon du bois de cèdre, du bois de cyprès et de l'or, autant qu'il en avait désiré, le roi Salomon donna à Hiram vingt villes dans le pays de Galilée. Hiram sortit de Tyr, pour voir les villes que lui donnait Salomon. Mais elles ne lui plurent pas, et il dit: Quelles sont ces villes que tu m'as données là, mon frère? Et il les appela pays de Kaboul, (nom qu'elles ont conservé) jusqu'à aujourd'hui. Hiram avait envoyé au roi cent vingt talents d'or. Voici ce qui concerne les hommes de corvée que leva le roi Salomon pour bâtir la maison de l'Éternel et sa propre maison, le Millo et la muraille de Jérusalem, Hatsor, Meguiddo et Guézer. Le Pharaon, roi d'Égypte, était monté pour s'emparer de Guézer, l'avait incendiée et avait tué les Cananéens qui habitaient dans la ville. Puis il l'avait donnée pour dot à sa fille, femme de Salomon. Salomon bâtit Guézer, Beth-Horôn la basse, Baalath et Tadmor au désert dans le pays, toutes les villes qui servaient d'entrepôts et qui étaient à Salomon, les villes pour les chars, les villes pour la cavalerie, et tout ce que Salomon avait bâti selon son bon plaisir à Jérusalem, au Liban et dans tout le pays qu'il dominait. Tout le peuple qui était resté des Amoréens, des Hittites, des Phéréziens, des Héviens et des Yebousiens, ne faisant point partie des Israélites, leurs fils qui étaient restés après eux dans le pays et que les Israélites n'avaient pu vouer à l'interdit, Salomon les leva comme esclaves de corvée, (ce qu'ils ont été) jusqu'à aujourd'hui. Mais Salomon n'imposa l'esclavage à personne parmi les Israélites; car ils étaient des hommes de guerre, ses serviteurs, ses chefs, ses écuyers, les chefs de ses chars et de sa cavalerie. Les chefs préposés sur les travaux (de Salomon) étaient au nombre de 550, qui exerçaient leur autorité sur le peuple qui exécutait les travaux. La fille du Pharaon monta de la cité de David dans sa maison, celle que Salomon lui avait construite. Ce fut alors qu'il bâtit le Millo. Salomon offrit trois fois dans l'année des holocaustes et des sacrifices de communion sur l'autel qu'il avait bâti à l'Éternel et il brûla des parfums sur celui qui était devant l'Éternel. Il acheva la maison. Le roi Salomon construisit des navires à Etsyôn-Guéber, près d'Eilath, sur les bords de la mer des Joncs, dans le pays d'Édom. Hiram envoya sur ces navires, auprès des serviteurs de Salomon, ses propres serviteurs, des matelots connaissant la mer. Ils allèrent à Ophir et ils y prirent de l'or, 420 talents, qu'ils apportèrent au roi Salomon. La reine de Saba entendit (parler de) la réputation de Salomon, à la gloire de l'Éternel, et vint l'éprouver par des énigmes. Elle arriva à Jérusalem avec une suite très importante, des chameaux portant des aromates, de l'or en très grande quantité et des pierres précieuses. Elle vint auprès de Salomon et lui dit tout ce qu'elle avait dans le cœur. Salomon lui expliqua tout ce qu'elle demandait, et il n'y avait rien de caché pour le roi qu'il ne pouvait lui expliquer. La reine de Saba vit toute la sagesse de Salomon, la maison qu'il avait bâtie, les mets de sa table, l'habitation de ses serviteurs, les fonctions et les vêtements de ceux qui étaient à son service, ses échansons, et les holocaustes qu'il offrait dans la maison de l'Éternel: elle en perdit le souffle et dit au roi: C'était donc vrai ce que j'ai appris dans mon pays au sujet de tes paroles et de ta sagesse! Je ne croyais pas à ces paroles avant d'être venue et d'avoir vu de mes yeux. Et voici qu'on ne m'en a pas annoncé la moitié. Tu as plus de sagesse et de prospérité que ta réputation ne me l'avait laissé entendre. Heureux tes gens, heureux tes serviteurs qui se tiennent continuellement devant toi, qui entendent ta sagesse! Béni soit l'Éternel, ton Dieu, qui t'a été favorable et t'a placé sur le trône d'Israël! C'est parce que l'Éternel aime Israël à toujours, qu'il t'a établi roi pour que tu fasses droit et justice. Elle donna au roi 120 talents d'or, une très grande quantité d'aromates et des pierres précieuses. Il n'arriva plus autant d'aromates que celles que la reine de Saba donna au roi Salomon. Les navires de Hiram, qui apportèrent de l'or d'Ophir, amenèrent aussi d'Ophir une grande quantité de bois de santal et des pierres précieuses. Le roi fit avec le bois de santal une balustrade pour la maison de l'Éternel et pour la maison du roi, ainsi que des harpes et des luths pour les chantres. Il n'arriva plus pareil bois de santal, et l'on n'en a plus vu jusqu'à aujourd'hui. Le roi Salomon donna à la reine de Saba tout ce qu'elle désira, ce qu'elle demanda, et lui fit en outre des présents dignes d'un roi tel que Salomon. Puis elle s'en retourna pour aller dans son pays, elle et ses serviteurs. Le poids de l'or qui arrivait à Salomon chaque année était de 666 talents d'or, outre ce (qui provenait) des prospecteurs et du trafic des commerçants, ainsi que de tous les rois alliés et des gouverneurs du pays. Le roi Salomon fit 200 grands boucliers d'or battu, pour chacun desquels il employa 600 ( sicles ) d'or, et 300 petits boucliers d'or battu, pour chacun desquels il employa trois mines d'or; le roi les mit dans la maison-de-la-forêt-du-Liban. Le roi fit un grand trône d'ivoire et le couvrit d'or pur. Ce trône avait six marches, et la partie supérieure en était arrondie par derrière; il y avait des bras de chaque côté du siège, deux lions debout à côté des bras, et douze lions debout sur les six marches de part et d'autre. Il ne s'est rien fait de pareil pour aucun royaume. Tout le service à boissons du roi Salomon était d'or, et toute la vaisselle de la maison-de-la-forêt-du-Liban était d'or fin. Rien n'était d'argent: on n'en faisait aucun cas du temps de Salomon. Car le roi avait en mer des navires de Tarsis avec les navires de Hiram; et tous les trois ans arrivaient les navires de Tarsis, apportant de l'or et de l'argent, de l'ivoire, des singes et des paons. Le roi Salomon fut plus grand que tous les rois de la terre par la richesse et par la sagesse. Tout le monde cherchait à rencontrer Salomon pour entendre la sagesse que Dieu avait mise dans son cœur. Chacun apportait son offrande, des objets d'argent et des objets d'or, des vêtements, des armes, des aromates, des chevaux et des mulets. Il en était ainsi chaque année. Salomon rassembla des chars et des cavaliers; il avait 1 400 chars et 12 000 cavaliers, qu'il dirigea dans des villes de garnison et à Jérusalem près du roi. Le roi rendit l'argent aussi commun à Jérusalem que les pierres, et il rendit les cèdres aussi nombreux que les sycomores qui sont dans la Chephéla. On amenait d'Égypte les chevaux de Salomon; un groupe de marchands du roi allait les prendre par groupes, à un prix (déterminé): un char montait d'Égypte pour 600 ( sicles ) d'argent, et un cheval pour 150 (sicles). Ils en amenaient de même avec eux pour tous les rois des Hittites et pour les rois de Syrie. Le roi Salomon aima beaucoup de femmes étrangères, outre la fille du Pharaon: des Moabites, des Ammonites, des Édomites, des Sidoniennes, des Hittites, appartenant aux nations dont l'Éternel avait dit aux Israélites: Vous n'irez pas chez elles, et elles ne viendront pas chez vous; elles détourneraient certainement vos cœurs vers leurs dieux. Ce fut à ces nations que s'attacha Salomon, (entraîné) par l'amour. Il eut sept cents princesses pour femmes et trois cents concubines; et ses femmes détournèrent son cœur. À l'époque de la vieillesse de Salomon, ses femmes détournèrent son cœur vers d'autres dieux; et son cœur ne fut pas tout entier à l'Éternel, son Dieu, comme l'avait été le cœur de son père David. Salomon se rallia (au culte d') Astarté, divinité des Sidoniens, et (au culte de) Milkom, l'abomination des Ammonites. Salomon fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel et ne suivit pas pleinement la voie de l'Éternel, comme son père David. Alors Salomon bâtit sur la montagne qui est en face de Jérusalem un haut lieu pour Kemoch, l'abomination de Moab, et pour Molok, l'abomination des Ammonites. Il agissait ainsi pour toutes ses femmes étrangères qui offraient des parfums et des sacrifices à leurs dieux. L'Éternel fut irrité contre Salomon, parce qu'il avait détourné son cœur de l'Éternel, le Dieu d'Israël, qui lui était apparu deux fois. Il lui avait donné des ordres sur ce point précis: qu'il n'aille pas se rallier à d'autres dieux; mais Salomon n'observa pas les ordres de l'Éternel. Alors l'Éternel dit à Salomon: Puisqu'il en est ainsi avec toi, et que tu n'as pas observé mon alliance et mes prescriptions que je t'avais ordonnées, je vais déchirer certainement le royaume pour te l'ôter et je le donnerai à ton serviteur. Seulement, je ne le ferai pas pendant ta vie, à cause de ton père David. C'est de la main de ton fils que je l'arracherai, Je n'arracherai cependant pas tout le royaume; je laisserai une tribu à ton fils, à cause de mon serviteur David, et à cause de Jérusalem que j'ai choisie. L'Éternel suscita un adversaire à Salomon: Hadad, l'Édomite, qui était de descendance royale en Édom. Au temps où David était (occupé ) avec Édom, Joab, chef de l'armée, étant monté pour ensevelir les morts, tua tous les mâles qui étaient en Édom. Joab y resta six mois avec tout Israël, jusqu'à ce qu'il eût retranché tous les mâles d'Édom. Ce fut alors que Hadad prit la fuite avec les Édomites, serviteurs de son père, pour se rendre en Égypte. Hadad était (encore) un jeune garçon. Partis de Madian, ils allèrent à Parân, prirent avec eux des hommes de Parân et arrivèrent en Égypte auprès du Pharaon, roi d'Égypte, qui lui donna une maison, s'occupa de sa nourriture et lui donna une terre. Hadad obtint la faveur du Pharaon, à tel point que le Pharaon lui donna pour femme la sœur de sa femme, la sœur de la reine Tahpenès. La sœur de Tahpenès lui enfanta son fils Guenoubath. Tahpenès le sevra dans la maison du Pharaon: et Guenoubath demeura dans la maison du Pharaon, parmi les fils du Pharaon. Hadad apprit en Égypte que David était couché avec ses pères et que Joab, chef de l'armée, était mort. Hadad dit au Pharaon: Laisse-moi partir dans mon pays. Le Pharaon lui dit: Que te manque-t-il auprès de moi, pour que tu désires aller dans ton pays? Il répondit: Rien, mais laisse-moi quand même partir. Dieu suscita un autre adversaire à Salomon: Rezôn, fils d'Élyada, qui avait pris la fuite de chez son seigneur Hadadézer, roi de Tsoba. Il avait rassemblé des hommes auprès de lui; il était chef de bande lorsque David massacra les troupes de son maître. Ils allèrent à Damas, y restèrent et régnèrent à Damas. Il fut un adversaire d'Israël pendant toute la vie de Salomon, en même temps qu'Hadad lui faisait du mal, et il fut hostile à Israël. Il régna sur la Syrie. Jéroboam était fils de Nebath, Éphratien de Tseréda, et il avait pour mère une veuve nommée Tseroua. Il était serviteur de Salomon et leva la main contre le roi. Voici dans quelles circonstances il leva la main contre le roi: Salomon bâtissait le Millo et fermait la brèche de la cité de David, son père. Jéroboam était un homme fort et vaillant; et Salomon, ayant vu ce jeune homme à l'œuvre, lui donna la surveillance de tous les (porteurs de) fardeaux de la maison de Joseph. Dans ce temps-là, Jéroboam sortit de Jérusalem et fut rencontré en chemin par le prophète Ahiya de Silo, revêtu d'un manteau neuf. Ils étaient tous deux seuls dans la campagne. Ahiya saisit le manteau neuf qu'il avait sur lui, le déchira en douze morceaux et dit à Jéroboam: Prends pour toi dix morceaux! Car ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Me voici! Je vais arracher le royaume de la main de Salomon et je te donnerai dix tribus. Mais il aura une tribu, à cause de mon serviteur David et à cause de Jérusalem, la ville que j'ai choisie parmi toutes les tribus d'Israël; et cela, parce qu'ils m'ont abandonné et se sont prosternés devant Astarté, divinité des Sidoniens, devant Kemoch, dieu de Moab, et devant Milkom, dieu des Ammonites, et parce qu'ils n'ont pas marché dans mes voies pour faire ce qui est droit à mes yeux et (pour observer) mes prescriptions et mes ordonnances, comme David, père de Salomon. Je ne prendrai pas de sa main tout le royaume, car je le maintiendrai prince tous les jours de sa vie, à cause de mon serviteur David, que j'ai choisi, et qui a observé mes commandements et mes prescriptions. Mais je prendrai le royaume de la main de son fils et je t'en donnerai dix tribus; Je donnerai une tribu à son fils, afin que mon serviteur David ait toujours une lignée royale devant moi à Jérusalem, la ville que j'ai choisie pour y mettre mon nom. Je te prendrai, et tu régneras sur tout ce que ton âme désirera, tu seras roi sur Israël. Si tu écoutes tout ce que je t'ordonnerai, si tu marches dans mes voies et si tu fais ce qui est droit à mes yeux, en observant mes prescriptions et mes commandements, comme l'a fait mon serviteur David, je serai avec toi, je te bâtirai une maison stable, comme j'en ai bâti une à David, et je te donnerai Israël. J'humilierai par là la descendance de David, mais ce ne sera pas pour toujours. Salomon chercha à faire mourir Jéroboam. Alors Jéroboam se leva et prit la fuite en Égypte auprès de Chichaq, roi d'Égypte; il demeura en Égypte jusqu'à la mort de Salomon. Le reste des actes de Salomon, tout ce qu'il a fait, et sa sagesse, cela est écrit dans le livre des Actes de Salomon. Le temps du règne de Salomon à Jérusalem sur tout Israël a été de quarante ans. Salomon se coucha avec ses pères et fut enseveli dans la ville de son père David. Son fil Roboam régna à sa place. Roboam se rendit à Sichem, car tout Israël était venu à Sichem pour l'établir roi. Lorsque Jéroboam, fils de Nebath, l'apprit, il était encore en Égypte, où il avait pris la fuite devant le roi Salomon. C'était en Égypte que Jéroboam habitait. On l'envoya appeler. Alors Jéroboam et toute l'assemblée d'Israël arrivèrent et parlèrent ainsi à Roboam: Ton père a rendu notre joug bien dur; toi maintenant, allège la dure servitude venant de ton père et le joug pesant qu'il a mis sur nous, et nous te servirons. Il leur dit: Allez, et revenez vers moi dans trois jours. Le peuple s'en alla. Le roi Roboam prit conseil des anciens qui s'étaient tenus auprès de son père Salomon pendant sa vie, et il dit: Que conseillez-vous de répondre à ce peuple? Ils lui adressèrent la parole en ces termes: Si aujourd'hui tu te fais le serviteur de ce peuple, si tu te mets à leur service, si tu leur réponds en parlant avec bonté, ils seront pour toujours tes serviteurs. Mais Roboam ne tint pas compte du conseil que lui donnaient les anciens, et prit conseil de ceux qui, enfants, avaient grandi avec lui et qui se tenaient avec lui. Il leur dit: Que conseillez-vous de répondre à ce peuple qui me tient ce langage: Allège le joug que ton père a mis sur nous? Ceux qui, enfants, avaient grandi avec lui, lui adressèrent la parole en disant: Tu parleras ainsi à ce peuple qui t'a tenu ce langage: Ton père a rendu notre joug pesant, et toi allège-le nous! Tu leur parleras ainsi: Mon petit doigt est plus gros que les reins de mon père. Maintenant, mon père vous a imposé un joug pesant, et moi j'alourdirai encore votre joug; mon père vous a corrigés avec des fouets, et moi je vous corrigerai avec des scorpions. Jéroboam et tout le peuple vinrent vers Roboam le troisième jour, suivant ce qu'avait dit le roi: Revenez vers moi dans trois jours. Le roi répondit durement au peuple. Il ne tint pas compte du conseil que lui avaient donné les anciens, et il leur parla ainsi d'après le conseil des jeunes gens: Mon père a rendu votre joug pesant, et moi j'alourdirai encore votre joug; mon père vous a corrigés avec des fouets, et moi je vous corrigerai avec des scorpions. Ainsi le roi n'écouta pas le peuple, car la tournure (des événements) venait de l'Éternel, en vue de l'accomplissement de la parole que l'Éternel avait dite par l'intermédiaire de Ahiya de Silo à Jéroboam, fils de Nebath. Lorsque tout Israël vit que le roi ne l'écoutait pas, le peuple répondit au roi: Quelle part avons-nous avec David? Nous n'avons pas d'héritage avec le fils d'Isaï! À tes tentes, Israël! Maintenant, pourvois à ta maison, David! Et Israël s'en alla dans ses tentes. Quant aux Israélites qui habitaient les villes de Juda, Roboam régna sur eux. Alors le roi Roboam envoya Adoram, qui supervisait les corvées. Mais tout Israël le lapida et il mourut. Alors le roi Roboam n'eut que la force de monter sur un char pour s'enfuir à Jérusalem. C'est ainsi qu'Israël s'est révolté contre la maison de David jusqu'à aujourd'hui. Tout Israël ayant appris que Jéroboam était de retour, ils le firent convoquer à l'assemblée et l'établirent roi sur tout Israël. Il n'y eut que la seule tribu de Juda pour se rallier à la maison de David. Roboam, arrivé à Jérusalem, assembla toute la maison de Juda et la tribu de Benjamin, 180 000 guerriers d'élite, pour qu'ils combattent contre la maison d'Israël, afin de ramener le royaume sous (l'autorité de) Roboam, fils de Salomon. Mais la parole de Dieu fut (adressée) à Chemaeya, homme de Dieu, en ces termes: Parle à Roboam, fils de Salomon, roi de Juda, et à toute la maison de Juda et de Benjamin, ainsi qu'au reste du peuple pour leur dire: Ainsi parle l'Éternel: Vous ne monterez pas et vous ne combattrez pas vos frères, les Israélites! Que chacun de vous retourne dans sa maison car c'est de moi que vient cet événement. Ils obéirent à la parole de l'Éternel et s'en retournèrent pour se conformer à la parole de l'Éternel. Jéroboam bâtit Sichem dans les monts d'Éphraïm et il y habita; puis il en sortit et bâtit Penouél. Jéroboam dit en son cœur: Maintenant le royaume pourrait bien revenir à la maison de David, si ce peuple monte à Jérusalem pour faire des sacrifices dans la maison de l'Éternel. Le cœur de ce peuple reviendra à son seigneur, à Roboam, roi de Juda, ils me tueront et reviendront à Roboam, roi de Juda. Après avoir pris conseil, le roi fit deux veaux d'or et dit au peuple: Vous êtes assez montés à Jérusalem! Israël, voici tes dieux qui t'ont fait monter du pays d'Égypte. Il en plaça un à Béthel et il mit l'autre à Dan. Ce fut là une occasion de péché. Le peuple alla devant l'un (des veaux) jusqu'à Dan. Jéroboam établit une maison de hauts lieux et des sacrificateurs pris parmi tout le peuple et n'appartenant pas aux fils de Lévi. Jéroboam établit une fête au huitième mois, le quinzième jour du mois, comme la fête (qu'on célébrait) en Juda, et il monta à l'autel. C'est ainsi qu'il agit à Béthel, en sacrifiant aux veaux qu'il avait faits. Il installa à Béthel les sacrificateurs des hauts lieux qu'il avait établis. Il monta à l'autel qu'il avait fait à Béthel, le quinzième jour du huitième mois, mois qu'il avait choisi de sa propre initiative. Il fit une fête pour les fils d'Israël et monta à l'autel pour brûler des parfums. Voici qu'un homme de Dieu arriva de Juda à Béthel, d'après la parole de l'Éternel, pendant que Jéroboam se tenait à l'autel pour brûler des parfums. Il cria contre l'autel, d'après la parole de l'Éternel, et dit: Autel! autel! ainsi parle l'Éternel: Voici qu'il naîtra un fils à la maison de David; son nom sera Josias; il sacrifiera sur toi les sacrificateurs des hauts lieux qui brûlent sur toi des parfums, et l'on consumera sur toi des ossements d'hommes! Et le même jour il donna un signe en disant: Voici le signe (du fait) que l'Éternel a parlé: l'autel se fendra, et la cendre qui est dessus sera répandue. Lorsque le roi Jéroboam entendit la parole que l'homme de Dieu avait criée contre l'autel de Béthel, il brandit la main de dessus l'autel en disant: Saisissez-le! Et la main que Jéroboam avait brandie contre lui se trouva paralysée, et il ne put la ramener à lui. L'autel se fendit, et la cendre qui était dessus fut répandue, conformément au signe qu'avait donné l'homme de Dieu, d'après la parole de l'Éternel. Alors le roi prit la parole et dit à l'homme de Dieu: Implore l'Éternel, ton Dieu, et prie pour moi, afin que je puisse retirer ma main. L'homme de Dieu implora l'Éternel, et le roi put retirer sa main qui fut comme auparavant. Le roi dit à l'homme de Dieu: Entre avec moi dans la maison pour te restaurer, et je te donnerai un cadeau. L'homme de Dieu dit au roi: Quand tu me donnerais la moitié de ta maison, je n'entrerais pas chez toi. Je ne mangerai pas de pain et je ne boirai pas d'eau, car cet ordre m'a été donné, par la parole de l'Éternel: Tu ne mangeras pas de pain, tu ne boiras pas d'eau et tu ne prendras pas à ton retour le chemin par lequel tu seras allé. Il s'en alla par un autre chemin, il ne prit pas à son retour le chemin par lequel il était venu à Béthel. Or il y avait un vieux prophète qui habitait à Béthel. L'un de ses fils vint lui raconter toutes les actions que l'homme de Dieu avait accomplies à Béthel ce jour-là, et les paroles qu'il avait dites au roi. Lorsque (les fils) eurent fait ce récit à leur père il leur dit: Par quel chemin s'en est-il allé? Ses fils avaient vu par quel chemin s'en était allé l'homme de Dieu qui était venu de Juda. Alors il dit à ses fils: Sellez-moi l'âne. Ils lui sellèrent l'âne, et il monta dessus. Il suivit l'homme de Dieu et le trouva assis sous le térébinthe. Il lui dit: Es-tu l'homme de Dieu qui est venu de Juda? Il répondit: C'est moi! Alors il lui dit: Viens avec moi à la maison pour y manger. Mais il répondit: Je ne puis ni retourner avec toi, ni entrer chez toi. Je ne mangerai pas de pain, je ne boirai pas d'eau avec toi en cet endroit; car il m'a été dit, par la parole de l'Éternel: Tu ne mangeras pas de pain, tu n'y boiras pas d'eau et tu ne prendras pas à ton retour le chemin par lequel tu seras allé. Il lui dit alors: Moi aussi, je suis prophète comme toi; un ange m'a parlé en ces termes de la part de l'Éternel: Ramène-le avec toi dans ta maison, et qu'il mange du pain et boive de l'eau. Il lui mentait. L'homme de Dieu retourna avec lui et mangea du pain dans sa maison et but de l'eau. Comme ils étaient assis à table, la parole de l'Éternel fut (adressée) au prophète qui l'avait ramené, et il cria à l'homme de Dieu qui était venu de Juda: Ainsi parle l'Éternel: Parce que tu as été rebelle à l'ordre de l'Éternel et que tu n'as pas observé le commandement que l'Éternel, ton Dieu t'avait donné, parce que tu es retourné et que tu as mangé du pain et bu de l'eau à l'endroit dont il t'avait dit: Tu n'y mangeras pas de pain et tu n'y boiras pas d'eau, ton cadavre n'entrera pas dans la tombe de tes pères. Après qu'il eut mangé du pain et bu de l'eau, il sella l'âne pour le prophète qu'il avait ramené, et celui-ci s'en alla; un lion l'attrapa en chemin et le tua. Son cadavre fut jeté sur le chemin, l'âne se tenant à côté de lui. Le lion se tenait aussi à côté du cadavre. Voici que des passants virent le cadavre jeté sur le chemin et le lion se tenant à côté du cadavre; ils en parlèrent à leur arrivée dans la ville où habitait le vieux prophète. Le prophète qui l'avait ramené du chemin l'apprit et dit: C'est l'homme de Dieu qui a été rebelle à l'ordre de l'Éternel, et l'Éternel l'a livré au lion qui l'a déchiré et l'a fait mourir, selon la parole que l'Éternel lui avait dite. Puis, s'adressant à ses fils, il dit: Sellez-moi l'âne. Ils le sellèrent. Il partit et trouva le cadavre jeté sur le chemin, ainsi que l'âne et le lion qui se tenaient à côté du cadavre. Le lion n'avait pas dévoré le cadavre et n'avait pas déchiré l'âne. Le prophète souleva le cadavre de l'homme de Dieu, le déposa sur l'âne et le ramena. Le vieux prophète rentra dans la ville pour prendre le deuil et pour l'ensevelir. Il mit son cadavre dans la tombe, et l'on fit cette lamentation sur lui: Hélas! mon frère! Après l'avoir enseveli, il dit à ses fils: Quand je serai mort, vous m'ensevelirez dans la tombe où est enseveli l'homme de Dieu, vous déposerez mes os à côté des ses os. Car c'est sûr, elle s'accomplira la parole qu'il a criée, de la part de l'Éternel, contre l'autel de Béthel et contre toutes les maisons des hauts lieux qui sont dans les villes de Samarie. Après cet événement, Jéroboam ne revint pas de sa mauvaise voie. Il établit de nouveau des sacrificateurs des hauts lieux pris parmi tout le peuple; tous ceux qui en avaient le désir, il les consacrait sacrificateurs des hauts lieux. Ce fut là une occasion de péché pour la famille de Jéroboam, et c'est pour cela qu'elle a disparu et qu'elle a été détruite de la surface du territoire. En ce temps-là, Ahiya, fils de Jéroboam, tomba malade. Jéroboam dit à sa femme: Tu vas te lever et te déguiser pour qu'on ne reconnaisse pas que tu es la femme de Jéroboam. Tu iras à Silo. Voici qu'il y a là-bas le prophète Ahiya; c'est lui qui a dit de moi que je deviendrais roi de ce peuple. Prends avec toi dix pains, des gâteaux et un pot de miel, entre chez lui: il t'annoncera ce qui arrivera au garçon. La femme de Jéroboam fit ainsi; elle se leva, alla à Silo et entra dans la maison d'Ahiya. Ahiya ne pouvait plus voir, car il avait les yeux fixes par suite de la vieillesse. L'Éternel avait dit à Ahiya: Voici la femme de Jéroboam, elle arrive pour te consulter au sujet de son fils, parce qu'il est malade. Tu lui parleras de telle et telle manière. Quand elle arrivera, elle se fera passer pour une autre. Lorsque Ahiya entendit le bruit de ses pas, au moment où elle franchissait la porte, il dit: Entre, femme de Jéroboam; pourquoi cela? Tu te fais passer pour une autre! Je suis envoyé vers toi (avec un message) pénible. Va, dis à Jéroboam: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Je t'ai élevé du milieu du peuple, je t'ai établi conducteur sur mon peuple d'Israël, j'ai arraché le royaume à la maison de David et je te l'ai donné. Mais tu n'as pas été comme mon serviteur David, qui a gardé mes commandements et qui s'est rallié à moi, de tout son cœur, pour ne faire que ce qui est droit à mes yeux. Tu as agi plus mal que tous ceux qui ont été avant toi, tu es allé te faire d'autres dieux et des (idoles) de métal fondu pour m'irriter, et tu m'as rejeté derrière ton dos! C'est pourquoi, je vais faire venir le malheur sur la maison de Jéroboam; je retrancherai même le moindre de ceux qui appartiennent à Jéroboam, celui qu'on retient et celui qu'on relâche en Israël, et je balaierai la maison de Jéroboam comme on balaie les ordures, jusqu'à ce qu'elle ait disparu. Celui de (la maison de) Jéroboam qui mourra dans la ville sera mangé par les chiens, et celui qui mourra dans la campagne sera mangé par les oiseaux du ciel. Car l'Éternel a parlé. Et toi, lève-toi, va dans ta maison. Dès que tu mettras le pied dans la ville, l'enfant mourra. Tout Israël prendra le deuil sur lui et l'ensevelira; car il est le seul de (la maison de) Jéroboam qui sera mis dans une tombe, parce qu'il est le seul de la maison de Jéroboam en qui se trouve quelque chose de bon devant l'Éternel, le Dieu d'Israël. L'Éternel établira pour lui sur Israël un roi qui retranchera la famille de Jéroboam ce jour-là. N'est-ce pas déjà ce qui arrive? L'Éternel frappera Israël, et il en sera de lui comme du roseau qui est agité dans les eaux; il arrachera Israël de ce bon territoire qu'il avait donné à leurs pères, et il les dispersera de l'autre côté du fleuve, parce qu'ils se sont fait des poteaux d'Achéra, en irritant l'Éternel. Il livrera Israël à cause des péchés que Jéroboam a commis et qu'il a fait commettre à Israël. La femme de Jéroboam se leva et partit. Elle arriva à Tirtsa; et, comme elle atteignait le seuil de la maison, le garçon mourut. On l'ensevelit, et tout Israël prit le deuil sur lui, selon la parole que l'Éternel avait dite par l'intermédiaire de son serviteur le prophète Ahiya. Le reste des actes de Jéroboam, comment il fit la guerre et comment il régna, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. La durée du règne de Jéroboam a été de vingt-deux ans. Il se coucha avec ses pères, et son fils Nadab régna à sa place. Roboam, fils de Salomon, régna sur Juda: il avait quarante et un ans lorsqu'il devint roi et il régna dix-sept ans à Jérusalem, la ville que l'Éternel avait choisie parmi toutes les tribus d'Israël pour y mettre son nom. Le nom de sa mère était Naama, l'Ammonite. Juda fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel; ils excitèrent sa jalousie plus que ne l'avaient jamais fait leurs pères par les péchés qu'ils commettaient. Ils se bâtirent, eux aussi, des hauts lieux avec des stèles et des poteaux d'Achéra sur toute colline élevée et sous tout arbre verdoyant. Il y eut même des prostitués dans le pays. Ils imitèrent toutes les horribles pratiques des nations que l'Éternel avait dépossédées devant les Israélites La cinquième année du règne de Roboam, Chichaq, roi d'Égypte monta contre Jérusalem. Il prit les trésors de la maison de l'Éternel et les trésors de la maison du roi, il prit tout. Il prit tous les boucliers d'or que Salomon avait faits. Le roi Roboam fit à leur place des boucliers de bronze et les remit aux soins des chefs des coureurs, qui gardaient l'entrée de la maison du roi. Toutes les fois que le roi allait à la maison de l'Éternel, les coureurs les portaient; puis ils les rapportaient dans la chambre des coureurs. Le reste des actes de Roboam, et tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. Il y eut toujours la guerre entre Roboam et Jéroboam. Roboam se coucha avec ses pères et fut enseveli avec ses pères dans la cité de David. Le nom de sa mère était Naama, l'Ammonite. Son fils Abiyam régna à sa place. La dix-huitième année du règne de Jéroboam, fils de Nebath, Abiyam régna sur Juda. Il régna trois ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Maaka, fille d'Abichalom. Il se livra à tous les péchés que son père avait commis avant lui; et son cœur ne fut pas tout entier à l'Éternel, son Dieu, comme l'avait été le cœur de David, son père. Mais à cause de David, l'Éternel, son Dieu, lui assura une lignée royale à Jérusalem, en établissant son fils après lui et en laissant subsister Jérusalem. Car David avait fait ce qui est droit aux yeux de l'Éternel et il ne s'était pas écarté de tout ce qu'il lui avait commandé pendant tous les jours de sa vie, excepté dans l'affaire d'Urie, le Hittite. Il y eut la guerre entre Roboam et Jéroboam, tant que vécut Roboam. Le reste des actes d'Abiyam, et tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. Il y eut la guerre entre Abiyam et Jéroboam. Abiyam se coucha avec ses pères, et on l'ensevelit dans la cité de David. Son fils Asa régna à sa place. La vingtième année de Jéroboam, roi d'Israël, Asa régna (comme) roi de Juda. Il régna quarante et un ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Maaka, fille d'Abichalom. Asa fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel, comme David, son père. Il fit disparaître du pays les prostitués, et il enleva toutes les idoles que ses pères avaient faites. Il enleva même à sa mère Maaka la dignité de reine-mère, parce qu'elle avait fait une idole pour Achéra. Asa abattit son idole et la brûla dans le ravin du Cédron Mais les hauts lieux ne disparurent pas, quoique le cœur d'Asa fût entièrement à l'Éternel pendant toute sa vie. Il apporta dans la maison de l'Éternel ce qu'avait consacré son père et ce qu'il avait consacré lui-même, de l'argent, de l'or et des objets (divers). Il y eut la guerre entre Asa et Baécha, roi d'Israël, pendant toute leur vie. Baécha, roi d'Israël, monta contre Juda. Il bâtit Rama, pour empêcher ceux d'Asa, roi de Juda, de sortir et d'entrer. Asa prit tout l'argent et tout l'or qui étaient restés dans les trésors de la maison de l'Éternel et les trésors de la maison du roi; il les mit entre les mains de ses serviteurs. Puis le roi Asa les envoya vers Ben-Hadad, fils de Tabrim-môn, fils de Héziôn, roi de Syrie, qui habitait à Damas, pour lui dire: (Qu'il y ait) une alliance entre moi et toi, (comme il y en eut une) entre mon père et ton père. Voici que je t'envoie de l'argent et de l'or en présent. Va, romps ton alliance avec Baécha, roi d'Israël, afin qu'il s'éloigne de moi. Ben-Hadad écouta le roi Asa; il envoya les chefs de ses soldats contre les villes d'Israël et il battit Iyôn, Dan, Abel-Beth-Maaka, tout Kinneroth, en plus de tout le pays de Nephthali. Lorsque Baécha l'apprit, il cessa de bâtir Rama et resta à Tirtsa. Alors le roi Asa fit appel à tout Juda, sans exempter personne, pour emporter les pierres et le bois que Baécha employait à la construction; et le roi Asa s'en servit pour bâtir Guéba de Benjamin et Mitspa. Le reste de tous les actes d'Asa, toute sa vaillance et tout ce qu'il a fait, et les villes qu'il a bâties, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. Toutefois, à l'époque de sa vieillesse, il eut les pieds malades. Asa se coucha avec ses pères et il fut enseveli avec ses pères dans la cité de David, son père. Son fils Josaphat régna à sa place. Nadab, fils de Jéroboam, régna sur Israël, la seconde année d'Asa, roi de Juda. Il régna deux ans sur Israël. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel et marcha dans la voie de son père, (en se livrant) au péché qu'il avait fait commettre à Israël. Baécha, fils d'Ahiya, de la maison d'Issacar, conspira contre lui, et Baécha le frappa à Guibbetôn, qui appartenait aux Philistins, pendant que Nadab et tout Israël assiégeaient Guibbetôn. Baécha le fit mourir la troisième année d'Asa, roi de Juda, et il régna à sa place. Lorsqu'il fut roi, il frappa toute la maison de Jéroboam: il ne laissa échapper personne chez Jéroboam jusqu'à ce qu'il ait (tout) massacré, selon la parole que l'Éternel avait dite par l'intermédiaire de son serviteur Ahiya de Silo, à cause des péchés que Jéroboam avait commis et qu'il avait fait commettre à Israël en irritant ainsi l'Éternel, le Dieu d'Israël. Le reste des actes de Nadab et tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Il y eut la guerre entre Asa et Baécha, roi d'Israël, pendant toute leur vie. La troisième année d'Asa, roi de Juda, Baécha, fils d'Ahiya, régna sur tout Israël à Tirtsa. (Il régna) vingt-quatre ans. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel et marcha dans la voie de Jéroboam (en se livrant) au péché qu'il avait fait commettre à Israël. La parole de l'Éternel fut (adressée) à Jéhu, fils de Hanani, contre Baécha en ces mots: Parce que je t'ai élevé de la poussière, que je t'ai établi conducteur de mon peuple d'Israël, mais que tu as marché dans la voie de Jéroboam, et que tu as fait pécher mon peuple d'Israël, pour m'irriter par leurs péchés, je vais balayer Baécha et sa maison et je rendrai ta maison semblable à la maison de Jéroboam, fils de Nebath. Celui de (la maison de) Baécha qui mourra dans la ville sera mangé par les chiens, et celui des siens qui mourra dans la campagne sera mangé par les oiseaux du ciel. Le reste des actes de Baécha, ce qu'il a fait, et sa vaillance, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Baécha se coucha avec ses pères et fut enseveli à Tirtsa. Éla, son fils, régna à sa place. La parole de l'Éternel avait même été (adressée) par l'intermédiaire du prophète Jéhu, fils de Hanani, à Baécha et à sa maison, à cause de tout ce qu'il avait fait de mal aux yeux de l'Éternel, pour l'irriter par l'œuvre de ses mains et pour devenir semblable à la maison de Jéroboam, et aussi parce qu'il avait frappé cette maison. La vingt-sixième année d'Asa, roi de Juda, Éla, fils de Baécha, régna sur Israël à Tirtsa. (Il régna) deux ans. Son serviteur Zimri, chef de la moitié des chars, conspira contre lui. Éla était à Tirtsa, buvant comme un ivrogne dans la maison d'Artsa, préposé à la maison du roi à Tirtsa. Zimri entra, le frappa et le fit mourir, la vingt-septième année d'Asa, roi de Juda, et il régna à sa place. Dès qu'il fut roi et qu'il fut assis sur son trône, il frappa toute la maison de Baécha, il n'en laissa pas la moindre personne, ni proche parent, ni ami. Zimri massacra toute la maison de Baécha, selon la parole que l'Éternel avait dite contre Baécha par l'intermédiaire du prophète Jéhu, à cause de tous les péchés que Baécha et son fils Éla avaient commis et qu'ils avaient fait commettre à Israël pour irriter l'Éternel, le Dieu d'Israël. Le reste des actes d'Éla et tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. La vingt-septième année d'Asa, roi de Juda, Zimri régna sept jours à Tirtsa. Or le peuple campait devant Guibbetôn, qui appartenait aux Philistins. Le peuple qui campait entendit qu'on disait: Zimri a conspiré et il a même tué le roi! Et ce jour-là, tout Israël établit dans le camp pour roi d'Israël Omri, chef de l'armée. Omri et tout Israël avec lui partirent de Guibbetôn et assiégèrent Tirtsa. Zimri, voyant que la ville était prise, se retira dans le donjon du palais royal et brûla sur lui le palais royal. Il mourut à cause des péchés qu'il avait commis en faisant ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, en marchant dans la voie de Jéroboam et (en se livrant) au péché que (Jéroboam) avait commis pour faire pécher Israël. Le reste des actes de Zimri, et la conspiration qu'il forma, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Alors le peuple d'Israël se divisa en deux partis: une moitié du peuple s'était ralliée à Tibni, fils de Guinath, pour le faire roi, et l'autre moitié à Omri. Ceux du peuple qui étaient ralliés à Omri l'emportèrent sur ceux qui étaient ralliés à Tibni, fils de Guinath. Tibni mourut et Omri régna. La trente et unième année d'Asa, roi de Juda, Omri régna sur Israël. (Il régna) douze ans. Après avoir régné six ans à Tirtsa, il acheta de Chémér la montagne de Samarie pour deux talents d'argent; il bâtit (une ville) sur la montagne et donna à la ville qu'il bâtit le nom de Samarie, d'après le nom de Chémér, propriétaire de la montagne. Omri fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel; il agit plus mal que tous ceux qui avaient été avant lui. Il marcha dans toute la voie de Jéroboam, fils de Nebath et (se livra) au péché qu'il avait fait commettre à Israël, pour irriter l'Éternel, le Dieu d'Israël par leurs vaines (idoles). Le reste des actes d'Omri, ce qu'il a fait et la vaillance dont il fit preuve, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Omri se coucha avec ses pères et fut enseveli à Samarie. Achab, son fils, régna à sa place. Achab, fils d'Omri, régna sur Israël, la trente-huitième année d'Asa, roi de Juda. Achab, fils d'Omri régna vingt-deux ans sur Israël à Samarie. Achab, fils d'Omri, fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, plus que tous ceux qui avaient été avant lui. Comme si cela avait été trop peu pour lui de se livrer aux péchés de Jéroboam, fils de Nebath: il prit pour femme Jézabel, fille d'Éthbaal, roi des Sidoniens, et il alla rendre un culte à Baal et se prosterner devant lui. Il éleva un autel à Baal dans le temple de Baal qu'il bâtit à Samarie. Achab fit aussi le poteau d'Achéra et Achab fit plus encore pour irriter l'Éternel, le Dieu d'Israël, que tous les rois d'Israël qui avaient été avant lui. De son temps, Hiel de Béthel bâtit Jéricho; il en jeta les fondations au prix d'Abiram, son fils aîné, et il en posa les portes au prix de Segoub son cadet, selon la parole que l'Éternel avait dite par l'intermédiaire de Josué, fils de Noun. Élie, le Tichbite, l'un des habitants de Galaad, dit à Achab: l'Éternel est vivant, le Dieu d'Israël, devant qui je me tiens! il n'y aura ces années-ci ni rosée ni pluie, sinon à ma parole. La parole de l'Éternel lui fut (adressée) en ces mots: Pars d'ici, dirige-toi vers l'est, et cache-toi près du torrent de Kerith qui est en face du Jourdain. Tu boiras (de l'eau) du torrent, et j'ai ordonné aux corbeaux de te nourrir là. Il partit et agit selon la parole de l'Éternel, et alla s'établir près du torrent de Kerith qui est en face du Jourdain. Les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande le matin, et du pain et de la viande le soir, et il buvait (de l'eau) du torrent. Mais au bout d'un certain temps le torrent fut à sec, car il n'y avait pas eu de pluie dans le pays. Alors la parole de l'Éternel lui fut (adressée) en ces mots: Lève-toi, va à Sarepta qui appartient à Sidon, restes-y. Voici que j'y ai ordonné à une veuve de te nourrir. Il se leva et s'en alla à Sarepta. Comme il arrivait à l'entrée de la ville, voici qu'il y avait là une veuve qui ramassait du bois. Il l'appela et dit: Va me chercher, je te prie, un peu d'eau dans un récipient, afin que je boive. Elle alla en chercher. Il l'appela (de nouveau) et dit: Va me chercher, je te prie, un morceau de pain dans ta main. Elle répondit: L'Éternel, ton Dieu est vivant! Je n'ai rien de cuit, je n'ai qu'une poignée de farine dans un pot et un peu d'huile dans une cruche. Me voici en train de ramasser deux (morceau de) bois, puis je rentrerai et je préparerai cela pour moi et pour mon fils; nous mangerons, après quoi nous mourrons. Élie lui dit: Sois sans crainte, rentre, fais comme tu l'as dit. Seulement, prépare-moi d'abord avec cela un petit gâteau et tu me l'apporteras; tu en fera ensuite pour toi et pour ton fils. Car ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Le pot de farine ne s'épuisera pas, et la cruche d'huile ne se videra pas, jusqu'au jour où l'Éternel enverra la pluie sur la surface du sol. Elle alla faire selon la parole d'Élie et pendant longtemps elle eut de quoi manger, elle et sa famille, ainsi que lui. Le pot de farine ne s'épuisa pas, et la cruche d'huile ne se vida pas, selon la parole que l'Éternel avait dite par l'intermédiaire d'Élie. Après ces événements, le fils de la femme, maîtresse de la maison, tomba malade, et sa maladie fut si violente qu'il ne resta plus en lui de respiration. Elle dit alors à Élie: Qu'ai-je à faire avec toi, homme de Dieu? Es-tu venu chez moi pour rappeler le souvenir de ma faute, et pour faire mourir mon fils? Il lui répondit: Donne-moi ton fils. Il le prit du sein de la femme, le monta dans la chambre haute où il habitait, et le coucha sur son lit. Puis il invoqua l'Éternel et dit: Éternel, mon Dieu, est-ce que tu causerais du mal, même à cette veuve dont je suis l'hôte, en faisant mourir son fils? Il s'étendit trois fois de tout son long sur l'enfant, invoqua l'Éternel et dit: Éternel, mon Dieu, je t'en prie, que le souffle de cet enfant revienne en lui! L'Éternel écouta la voix d'Élie, le souffle de l'enfant revint en lui, et il reprit vie. Élie prit l'enfant, le descendit de la chambre haute dans la maison et le donna à sa mère. Élie dit: Vois, ton fils est vivant. La femme dit à Élie: Maintenant je reconnais que tu es un homme de Dieu, et que la parole de l'Éternel dans ta bouche est vérité. Bien des jours s'écoulèrent, et la parole de l'Éternel fut (adressée) à Élie, la troisième année en ces termes: Va te présenter devant Achab et j'enverrai de la pluie sur la surface du sol. Élie alla se présenter devant Achab. La famine était intense à Samarie. Achab fit appeler Abdias, préposé à sa maison. – Or Abdias craignait beaucoup l'Éternel; lorsque Jézabel massacrait les prophètes de l'Éternel, Abdias avait pris cent prophètes, les avait cachés cinquante (par cinquante) dans une caverne et les avait nourris de pain et d'eau. – Achab dit à Abdias: Va par le pays vers tous les points d'eau et vers tous les torrents; peut-être se trouvera-t-il de l'herbe, de sorte que nous garderons vivants les chevaux et les mulets: nous n'aurons pas besoin d'abattre du bétail. Ils se partagèrent le pays pour le traverser; Achab alla seul par un chemin, et Abdias alla seul par un (autre) chemin. Comme Abdias était en chemin, voici qu'Élie le rencontra. Abdias le reconnut, tomba la face contre terre et dit: Est-ce toi, mon seigneur Élie? Il lui répondit: C'est moi; va dire à ton seigneur: Voici Élie! Alors Abdias dit: Quel péché ai-je commis, pour que tu livres ton serviteur entre les mains d'Achab pour me faire mourir? L'Éternel, ton Dieu est vivant! il n'est ni nation ni royaume où mon seigneur ne t'ait envoyé chercher; et quand on disait (que tu n'y étais) point, il faisait jurer le royaume et la nation que l'on ne t'avait pas trouvé. Et maintenant toi tu dis: Va dire à ton seigneur: Voici Élie! Puis, lorsque je t'aurai quitté, l'Esprit de l'Éternel te transportera je ne sais où; j'irai faire mon rapport à Achab qui ne te trouvera pas et qui me tuera. Cependant ton serviteur craint l'Éternel depuis sa jeunesse. N'a-t-on pas rapporté à mon seigneur ce que j'ai fait quand Jézabel tuait les prophètes de l'Éternel? J'ai caché cent prophètes de l'Éternel, cinquante par cinquante dans une caverne et je les ai nourris de pain et d'eau. Et toi tu dis maintenant: Va dire à ton seigneur: Voici Élie! Il me tuera. Mais Élie dit: L'Éternel des armées devant qui je me tiens, est vivant! aujourd'hui je me présenterai devant Achab. Abdias, étant allé à la rencontre d'Achab, lui fit son rapport. Alors Achab se rendit à la rencontre d'Élie. Lorsqu'il aperçut Élie, Achab lui dit: Est-ce toi qui jettes le trouble en Israël? Élie répondit: Je ne trouble pas Israël; c'est toi, au contraire, et la maison de ton père, puisque vous avez abandonné les commandements de l'Éternel, et que tu t'es rallié (au culte des) Baals. Envoie maintenant rassembler tout Israël auprès de moi au mont Carmel ainsi que les quatre cent cinquante prophètes de Baal et les quatre cents prophètes d'Achéra qui mangent à la table de Jézabel. Achab envoya (des messagers) vers tous les Israélites et rassembla les prophètes au mont Carmel. Alors Élie s'approcha de tout le peuple et dit: Jusques à quand clocherez-vous des deux côtés? Si l'Éternel est Dieu, ralliez-vous à lui; si c'est Baal, ralliez-vous à lui! Le peuple ne lui répondit rien. Élie dit au peuple: Je suis resté moi seul prophète de l'Éternel, et il y a quatre cent cinquante prophètes de Baal. Que l'on nous donne deux taureaux; qu'ils choisissent pour eux un taureau, qu'ils le découpent et qu'ils le mettent sur le bois, sans y mettre le feu; quant à moi, je préparerai l'autre taureau, et je le placerai sur le bois, sans y mettre le feu. Puis invoquez le nom de votre dieu, j'invoquerai le nom de l'Éternel. Le Dieu, qui répondra par le feu, c'est celui-là qui sera Dieu. Tout le peuple répondit: D'accord! Élie dit aux prophètes de Baal: Choisissez pour vous un taureau, préparez-le les premiers, car vous êtes les plus nombreux; invoquez le nom de votre dieu, mais ne mettez pas le feu. Ils prirent le taureau qu'on leur donna et le préparèrent; et ils invoquèrent le nom de Baal, depuis le matin jusqu'à midi, en disant: Baal, réponds-nous! Mais il n'y eut ni voix ni réponse. Et ils sautaient devant l'autel qu'il avaient fait. À midi, Élie se moqua d'eux et dit: Criez à haute voix, puisqu'il est dieu, il pense à quelque chose, ou il est occupé, ou il est en voyage; peut-être qu'il dort et qu'il se réveillera. Ils crièrent à pleine voix et ils se firent, selon leur coutume, des incisions avec des épées et avec des lances, jusqu'à ce que le sang coule sur eux. Lorsque midi fut passé, il prophétisèrent jusqu'au moment de la présentation de l'offrande. Mais il n'y eut ni voix, ni réponse, ni signe d'attention. Élie dit alors à tout le peuple: Approchez-vous de moi! Tout le peuple s'approcha de lui. Alors Élie rétablit l'autel de l'Éternel qui avait été renversé. Élie prit douze pierres, d'après le nombre des tribus des fils de Jacob, à qui la parole de l'Éternel avait été (adressée) en ces termes: « Israël sera ton nom »; il bâtit avec ces pierres un autel au nom de l'Éternel. Il fit autour de l'autel un fossé de la capacité de deux mesures de semence. Il arrangea le bois, découpa le taureau et le mit sur le bois. Puis il dit: Remplissez d'eau quatre cruches et versez-les sur l'holocauste et sur le bois. Il dit: Faites-le une seconde fois. Ils le firent une seconde fois. Il dit: Faites-le une troisième fois. Ils le firent une troisième fois. L'eau coula autour de l'autel, et l'on remplit aussi d'eau le fossé. Au moment de la présentation de l'offrande, le prophète Élie s'avança et dit: Éternel, Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, que l'on reconnaisse aujourd'hui que c'est toi qui est Dieu en Israël, que je suis ton serviteur et que j'ai fait toutes ces choses par ta parole! Réponds-moi, Éternel, réponds-moi, afin que ce peuple reconnaisse que c'est toi, Éternel, qui es Dieu, et que c'est toi qui ramènes leur cœur! Alors le feu de l'Éternel tomba; il consuma l'holocauste, le bois, les pierres et la terre, et il absorba l'eau qui était dans le fossé. Quand tout le peuple vit cela, ils tombèrent la face contre terre et dirent: C'est l'Éternel qui est Dieu! C'est l'Éternel qui est Dieu! Élie leur dit: Saisissez les prophètes de Baal, qu'aucun d'eux n'échappe! Ils les saisirent. Élie les fit descendre au torrent de Qichôn, où il les égorgea. Élie dit à Achab: Monte, mange et bois, car ce grondement c'est la pluie. Achab monta pour manger et pour boire. Mais Élie monta au sommet du Carmel et, se courbant contre terre, il mit son visage entre ses genoux et dit à son jeune serviteur: Monte donc, regarde du côté de la mer. Celui-ci monta, il regarda et dit: Il n'y a rien. Élie dit sept fois: Retourne. À la septième fois, il dit: Voici un petit nuage qui s'élève de la mer, il est comme la paume de la main d'un homme. Élie dit: Monte dire à Achab: Attelle et redescends, afin que la pluie ne t'arrête pas. De toutes parts le ciel devint noir de nuages, le vent (se leva), et il y eut une forte pluie. Achab monta sur son char et partit pour Jizréel. La main de l'Éternel fut sur Élie, qui mit une ceinture à ses reins et courut devant Achab jusqu'à l'entrée de Jizréel. Achab rapporta à Jézabel tout ce qu'avait fait Élie, et comment il avait tué par l'épée tous les prophètes. Jézabel envoya un messager à Élie, pour lui dire: Que les dieux me fassent ceci et qu'ils ajoutent encore cela si demain, à cette heure, je ne fais de ta vie ce que tu as fait de la vie de chacun d'eux! Élie, voyant cela se leva et s'en alla, pour (sauver) sa vie. Il arriva à Beér-Chéba, qui appartient à Juda, et y laissa son jeune serviteur. Quant à lui, il alla dans le désert, à une journée de marche; il s'assit sous un genêt et demanda la mort en disant: C'en est trop! Maintenant, Éternel, prends ma vie, car je ne suis pas meilleur que mes pères. Il se coucha et s'endormit sous un genêt. Or voici qu'un ange le toucha et lui dit: Lève-toi, mange. Il regarda, et il y avait à son chevet un gâteau sur des pierres chaudes et une cruche d'eau. Il mangea et but, puis se recoucha. L'ange de l'Éternel vint une seconde fois, le toucha et dit: Lève-toi, mange, car le chemin serait trop long pour toi. Il se leva, mangea et but; avec la force (que lui donna) cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu'à la montagne de Dieu, à Horeb. Là-bas, il entra dans la grotte et y passa la nuit. Or, voici que la parole de l'Éternel lui fut (adressée) en ces mots: Que fais-tu ici, Élie? Il répondit: J'ai déployé mon zèle pour l'Éternel, le Dieu des armées; car les Israélites ont abandonné ton alliance, ils ont renversé tes autels, ils ont tué par l'épée tes prophètes; je suis resté, moi seul, et ils cherchent à prendre ma vie. L'Éternel dit: Sors et tiens-toi sur la montagne devant l'Éternel! Et voici que l'Éternel passa; un grand vent violent déchirait les montagnes et brisait les rochers devant l'Éternel: l'Éternel n'était pas dans le vent. Après le vent, ce fut un tremblement de terre: L'Éternel n'était pas dans le tremblement de terre. Après le tremblement de terre, un feu: L'Éternel n'était pas dans le feu. Enfin, après le feu, un son doux et subtil. Quand Élie l'entendit, il s'enveloppa le visage de son manteau, il sortit et se tint à l'entrée de la grotte. Or voici qu'une voix lui dit: Que fais-tu ici, Élie? Il répondit: J'ai déployé mon zèle pour l'Éternel, le Dieu des armées; car les Israélites ont abandonné ton alliance, ils ont renversé tes autels, ils ont tué par l'épée tes prophètes; je suis resté, moi seul, et ils cherchent à prendre ma vie. L'Éternel lui dit: Va, reprends ton chemin par le désert jusqu'à Damas; quant tu seras arrivé, tu donneras l'onction à Hazaël comme roi de Syrie. Tu donneras l'onction à Jéhu, fils de Nimchi, comme roi d'Israël; et tu donneras l'onction à Élisée, fils de Chaphath, d'Abel-Mehola, comme prophète à ta place. Il arrivera que celui qui échappera à l'épée de Hazaël, Jéhu le fera mourir; et celui qui échappera à l'épée de Jéhu, Élisée le fera mourir. Mais je laisserai en Israël sept mille hommes, tous ceux qui n'ont pas fléchi les genoux devant Baal, et dont la bouche ne l'a pas baisé. Élie partit de là et trouva Élisée, fils de Chaphath, qui labourait. Il y avait devant lui douze paires (de bœufs), et il était avec la douzième. Élie passa près de lui et jeta son manteau sur lui. Élisée abandonna ses bœufs, courut derrière Élie et dit: Je vais embrasser mon père et ma mère et je te suivrai. Élie lui répondit: Va et reviens, à cause de ce que je t'ai fait. Après s'être éloigné d'Élie, il revint prendre une paire de bœufs, qu'il offrit en sacrifice; avec l'attelage des bœufs, il fit cuire leur chair et la donna à manger au peuple. Puis il se leva, suivit Élie et fut à son service. Ben-Hadad, roi de Syrie, rassembla toute son armée; il avait avec lui trente-deux rois, des chevaux et des chars. Il monta, mit le siège devant Samarie et l'attaqua. Il envoya dans la ville des messagers à Achab, roi d'Israël, et lui fit dire: Ainsi parle Ben-Hadad: Ton argent et ton or sont à moi, tes femmes et tes fils les (plus) beaux sont à moi. Le roi d'Israël répondit: Mon seigneur le roi, selon ta parole, je suis à toi avec tout ce que j'ai. Les messagers revinrent et dirent: Ainsi parle Ben-Hadad: Je t'ai envoyé dire: Tu me livreras ton argent et ton or, tes femmes et tes fils. J'enverrai donc demain, à cette heure, mes serviteurs chez toi; ils fouilleront ta maison et les maisons de tes serviteurs, ils mettront la main sur tout ce qui a de la valeur à tes yeux, et ils le prendront. Le roi d'Israël appela tous les anciens du pays et dit: Reconnaissez et voyez que cet (homme nous) veut du mal; car il m'a envoyé demander mes femmes et mes fils, mon argent et mon or, et je ne lui avais pas refusé! Tous les anciens et tout le peuple dirent à Achab: Ne l'écoute pas et ne consens pas. Il dit alors aux messagers de Ben-Hadad: Dites à mon seigneur le roi: Je ferai tout ce que tu as envoyé demander à ton serviteur la première fois; mais ce que tu me dis là, je ne peux pas l'exécuter. Les messagers s'en allèrent et lui portèrent la réponse. Ben-Hadad envoya dire à Achab: Que les dieux me fassent ceci et qu'ils ajoutent encore cela, si la poussière de Samarie suffit pour remplir le creux de la main de tout le peuple qui est sur mes pas! Mais le roi d'Israël répondit en ces mots: Dites-lui: Que celui qui revêt une armure ne se félicite pas comme celui qui la dépose! Lorsque Ben-Hadad entendit cette parole, il était en train de boire avec les rois sous les tentes. Il dit à ses serviteurs: À vos postes! Et ils se postèrent face à la ville. Mais voici qu'un prophète s'approcha d'Achab, roi d'Israël, et dit: Vois-tu toute cette grande multitude? Je vais la livrer aujourd'hui entre tes mains, et tu reconnaîtras que je suis l'Éternel. Achab dit: Par qui? Et il répondit: Ainsi parle l'Éternel: Par les recrues des chefs des provinces. Achab dit: Qui engagera le combat? Et il répondit: Toi. Alors Achab passa en revue les recrues des chefs des provinces, et il s'en trouva 232; et après eux, il passa en revue tout le peuple, tous les Israélites, et ils étaient 7 000. Ils firent une sortie à midi. Ben-Hadad buvait comme un ivrogne sous les tentes avec les trente-deux rois (venus) à son aide. Les recrues des chefs des provinces sortirent les premiers. Ben-Hadad envoya (aux nouvelles) et on lui fit ce rapport: Des hommes sont sortis de Samarie. Il dit: S'ils sortent pour la paix, saisissez-les vivants; et s'ils sortent pour le combat, saisissez-les vivants. Les recrues des chefs des provinces et l'armée qui les suivait sortirent de la ville. Ils frappèrent chacun son homme, et les Syriens prirent la fuite. Israël les poursuivit. Ben-Hadad, roi de Syrie, s'échappa sur un cheval, avec des cavaliers. Le roi d'Israël sortit, frappa les chevaux et les chars et fit éprouver aux Syriens une grande défaite. Alors le prophète s'approcha du roi d'Israël et lui dit: Va, fortifie-toi, reconnais et vois ce que tu as à faire; car, l'année prochaine, le roi de Syrie montera contre toi. Les serviteurs du roi de Syrie lui dirent: Leur dieu est un dieu des montagnes; c'est pourquoi ils ont été plus fort que nous. Combattons-les plutôt dans la plaine, on verra bien si nous ne serons pas plus forts qu'eux. Fais encore ceci: écarte chacun des rois de son poste, et remplace-les par des gouverneurs. Toi-même forme-toi une armée pareille à celle que tu as perdue, cheval pour cheval et char pour char. Puis nous les combattrons dans la plaine, et on verra bien si nous ne serons pas plus forts qu'eux. Ils les écouta et fit ainsi. L'année suivante, Ben-Hadad passa les Syriens en revue et monta vers Apheq pour combattre Israël. Les Israélites furent aussi passés en revue, ils reçurent des vivres et marchèrent à leur rencontre. Les Israélites campèrent vis-à-vis d'eux, semblables à deux petits troupeaux de chèvres, tandis que les Syriens remplissaient le pays. L'homme de Dieu s'approcha et dit au roi d'Israël: Ainsi parle l'Éternel: Parce que les Syriens ont dit: L'Éternel est un dieu des montagnes et non un dieu des vallées, je livrerai toute cette grande multitude entre tes mains, et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel. Ils campèrent sept jours les uns en face des autres. Le septième jour, le combat s'engagea, et les Israélites abattirent aux Syriens 100 000 hommes de pied en un jour. Le reste s'enfuit à la ville d'Apheq, et la muraille tomba sur 27 000 hommes qui restaient. Ben-Hadad s'était enfui; il arriva dans la ville (où il allait) de chambre en chambre. Ses serviteurs lui dirent: Voici que nous avons appris que les rois de la maison d'Israël sont des rois plein de bienveillance; nous allons mettre des sacs sur nos reins et des cordes à nos têtes, et nous sortirons vers le roi d'Israël: peut-être qu'il te laissera la vie. Ils s'enroulèrent des sacs autour des reins et de cordes autour de la tête, et vinrent auprès du roi d'Israël. Ils dirent: Ton serviteur Ben-Hadad dit: Laisse-moi la vie! Achab répondit: Est-il encore vivant? Il est mon frère. Ces hommes tirèrent de là un bon augure et se hâtèrent de le prendre au mot et de dire: Ben-Hadad est ton frère! Il dit: Allez, amenez-le. Ben-Hadad sortit vers lui, et Achab le fit monter sur le char (royal). Ben-Hadad lui dit: je te rendrai les villes que mon père a prises à ton père; et tu auras des comptoirs à Damas, comme mon père en avait à Samarie. Et moi, (reprit Achab) je te laisserai repartir avec une alliance. Il conclut une alliance avec lui et le laissa repartir. L'un des fils des prophètes dit à son compagnon, de la part de l'Éternel: Frappe-moi donc! Mais cet homme refusa de le frapper. Alors il lui dit: Parce que tu n'as pas écouté la voix de l'Éternel, voici: quand tu m'auras quitté, le lion te frappera. Or, quand il l'eut quitté, le lion l'attrapa et le frappa. Il trouva un autre homme et dit: Frappe-moi donc! Cet homme le frappa; il le frappa et le blessa. Le prophète alla se tenir sur le chemin du roi. Il s'était masqué avec un bandeau sur les yeux. Lorsque le roi passa, il cria vers lui et dit: Ton serviteur était engagé au milieu du combat; et voici qu'un homme s'écarte et m'amène un homme, en disant: Garde cet homme; s'il est porté manquant, ta vie répondra de sa vie, ou tu paieras un talent d'argent! Pendant que ton serviteur était en action çà et là, l'homme a disparu. Le roi d'Israël lui dit: C'est là ton jugement; tu l'as prononcé toi-même. Aussitôt le prophète écarta le bandeau de ses yeux, et le roi d'Israël le reconnut pour l'un des prophètes. Il dit alors au roi: Ainsi parle l'Éternel: Parce que tu as laissé partir de ma main l'homme que j'avais voué à l'interdit, ta vie répondra de sa vie et ton peuple de son peuple. Le roi d'Israël s'en alla chez lui maussade et furibond, et il arriva à Samarie. Après ces événements, voici ce qui arriva. Naboth, de Jizréel, avait une vigne à Jizréel, à côté du palais d'Achab, roi de Samarie. Achab parla ainsi à Naboth: Donne-moi ta vigne, pour que j'en fasse un jardin potager, car elle est tout près de ma maison. Je te donnerai à la place une vigne meilleure; ou, si cela te convient, je te paierai la valeur en argent. Mais Naboth répondit à Achab: Que l'Éternel me garde de te donner l'héritage de mes pères! Achab rentra chez lui, maussade et furibond, à cause de cette parole que lui avait dite Naboth de Jizréel: Je ne te donnerai pas l'héritage de mes pères! Il se coucha sur son lit, détourna le visage et ne mangea rien. Sa femme Jézabel vint auprès de lui et lui dit: Pourquoi as-tu l'esprit maussade et ne manges-tu point? Il lui répondit: J'ai parlé à Naboth de Jizréel et je lui ai dit: Donne-moi ta vigne pour de l'argent; ou, si tu veux, je te donnerai une autre vigne à la place. Mais il a dit: Je ne te donnerai pas ma vigne! Alors sa femme Jézabel lui dit: Est-ce bien toi maintenant qui exerces la royauté sur Israël? Lève-toi, mange de bon cœur; moi, je te donnerai la vigne de Naboth de Jizréel. Elle écrivit alors au nom d'Achab des lettres qu'elles scella du sceau d'Achab. Elle envoya ces lettres aux anciens et aux magistrats qui habitaient avec Naboth dans sa ville. Elle écrivit les lettres en ces termes: Proclamez un jeûne; faites asseoir Naboth à la tête du peuple, et faites asseoir en face de lui deux vauriens qui témoigneront ainsi contre lui: Tu as maudit Dieu et le roi! Puis menez-le dehors, lapidez-le, et qu'il meure. Les gens de la ville de Naboth, les anciens et les magistrats qui habitaient dans la ville, agirent comme Jézabel le leur avait envoyé dire, d'après ce qui était écrit dans les lettres qu'elle leur avait envoyées. Ils proclamèrent un jeûne et firent asseoir Naboth à la tête du peuple; les deux vauriens vinrent s'asseoir en face de lui, et ces vauriens portèrent ce témoignage devant le peuple contre Naboth: Naboth a maudit Dieu et le roi! Alors ils le menèrent hors de la ville, ils le lapidèrent, et il mourut. Ils envoyèrent dire à Jézabel: Naboth a été lapidé et il est mort. Lorsque Jézabel apprit que Naboth avait été lapidé et qu'il était mort, elle dit à Achab: Lève-toi, prends possession de la vigne de Naboth de Jizréel, qui a refusé de te la donner pour de l'argent; car Naboth n'est plus en vie, il est mort. Achab, entendant que Naboth était mort, se leva pour descendre à la vigne de Naboth de Jizréel, afin d'en prendre possession. Alors la parole de l'Éternel fut (adressée) à Élie, le Tichbite, en ces mots: Lève-toi, descends à la rencontre d'Achab, roi d'Israël qui est à Samarie; le voilà dans la vigne de Naboth où il est descendu pour en prendre possession. Tu lui parleras en ces termes: Ainsi parle l'Éternel: Quoi? Tu as commis un meurtre et tu prends possession! Et tu lui diras: Ainsi parle l'Éternel: À l'endroit même où les chiens ont léché le sang de Naboth, les chiens lécheront aussi ton propre sang. Achab dit à Élie: M'as-tu trouvé, mon ennemi? Et il répondit: Je t'ai trouvé, parce que tu t'es vendu pour faire ce qui est mal aux yeux de l'Éternel. Me voici, je vais faire venir le malheur sur toi; je te balaierai, je retrancherai même le moindre de ceux qui appartiennent à Achab, celui qu'on retient et celui qu'on relâche en Israël, et je rendrai ta maison semblable à la maison de Jéroboam, fils de Nebath, et à la maison de Baécha, fils d'Ahiya, parce que tu m'as irrité et que tu as fait pécher Israël. L'Éternel a parlé aussi pour Jézabel et il a dit: Les chiens mangeront Jézabel près du rempart de Jizréel. Celui (de la maison) d'Achab qui mourra dans la ville sera mangé par les chiens, et celui qui mourra dans la campagne sera mangé par les oiseaux du ciel. Il n'y a eu personne qui se soit vendu comme Achab pour faire ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, et sa femme Jézabel l'y excitait. Il a agi de la manière la plus horrible, se ralliant aux idoles, tout comme le faisaient les Amoréens que l'Éternel avait dépossédés devant les Israélites. Après avoir entendu les paroles d'Élie, Achab déchira ses vêtements, il mit un sac sur son corps et jeûna; il couchait avec ce sac et marchait lentement. La parole de l'Éternel fut (adressée) à Élie, le Tichbite, en ces mots: As-tu vu comment Achab s'est humilié devant moi? Parce qu'il s'est humilié devant moi, je ne ferai pas venir le malheur pendant sa vie, ce sera pendant la vie de son fils que je ferai venir le malheur sur sa maison. On resta trois ans sans guerre entre la Syrie et Israël. La troisième année, Josaphat, roi de Juda, descendit auprès du roi d'Israël. Le roi d'Israël dit à ses serviteurs: Savez-vous que Ramoth en Galaad est à nous? Et pourtant nous hésitons à la reprendre des mains du roi de Syrie! Il dit à Josaphat: Iras-tu au combat avec moi contre Ramoth en Galaad? Josaphat répondit au roi d'Israël: (Oui), moi comme toi, mon peuple comme ton peuple, mes chevaux comme tes chevaux. Puis Josaphat dit au roi d'Israël: Consulte maintenant, je te prie, la parole de l'Éternel. Le roi d'Israël rassembla les prophètes, au nombre d'environ quatre cents, et leur dit: Irai-je au combat contre Ramoth en Galaad ou dois-je m'en abstenir? Ils répondirent: Monte, et le Seigneur (la) livrera entre les mains du roi. Mais Josaphat dit: N'y a-t-il plus ici aucun prophète de l'Éternel, par qui nous puissions le consulter? Le roi d'Israël répondit à Josaphat: Il n'y a plus qu'un seul homme par qui l'on pourrait consulter l'Éternel; mais je le déteste, car il ne prophétise rien de bon sur moi mais seulement du mal: c'est Michée, fils de Yimla. Josaphat dit: Que le roi ne parle pas ainsi! Alors le roi d'Israël appela un eunuque et dit: Fais venir tout de suite Michée, fils de Yimla. Le roi d'Israël et Josaphat, roi de Juda, siégeaient chacun sur son trône, revêtus de leurs habits (royaux) sur l'aire à l'entrée de la porte de Samarie, et tous les prophètes prophétisaient devant eux. Sédécias, fils de Kenaana, s'était fait des cornes de fer et dit: Ainsi parle l'Éternel: Avec cela tu donneras des coups aux Syriens jusqu'à leur extermination. Tous les prophètes prophétisaient de même, en disant: Monte à Ramoth en Galaad! Tu auras du succès, et l'Éternel (la) livrera entre les mains du roi. Le messager qui était allé appeler Michée lui parla ainsi: Voici que les prophètes sont unanimes pour dire du bien au roi. Que ta parole s'accorde avec la leur: tu diras du bien! Michée répondit: L'Éternel est vivant! Ce que l'Éternel me dira, je l'annoncerai. Lorsqu'il fut arrivé auprès du roi, le roi lui dit: Michée, irons-nous au combat contre Ramoth en Galaad ou devons-nous nous en abstenir? Il lui répondit: Monte! tu auras du succès et l'Éternel (la) livrera entre les mains du roi! Mais le roi lui dit: Combien de fois me faudra-t-il te faire jurer de ne me dire que la vérité au nom de l'Éternel? Michée répondit: J'ai vu tout Israël Disséminé sur les montagnes, Comme des brebis qui n'ont point de berger. Et l'Éternel dit: Ces gens n'ont pas de seigneurs, Que chacun retourne en paix dans sa maison! Le roi d'Israël dit à Josaphat: Ne te l'ai-je pas dit? Il ne prophétise sur moi rien de bon, mais seulement du mal. Alors Michée dit: Eh bien oui, écoute la parole de l'Éternel! J'ai vu l'Éternel siégeant sur son trône, et toute l'armée des cieux se tenant auprès de lui, à sa droite et à sa gauche. L'Éternel a dit: Qui séduira Achab pour qu'il monte à Ramoth en Galaad et qu'il y tombe? Ils répondirent l'un d'une manière, l'autre d'une autre. Alors un esprit sortit, se tint devant l'Éternel et dit: Moi, je le séduirai. L'Éternel lui dit: Comment? Je sortirai, répondit-il, et je deviendrai un esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes. L'Éternel dit: Tu le séduiras et tu réussiras bien à le séduire; sors et fais ainsi! Et maintenant, voici que l'Éternel a mis un esprit de mensonge dans la bouche de tous tes prophètes que voici; et l'Éternel a décrété un malheur contre toi. Alors Sédécias, fils de Kenaana, s'approcha, frappa Michée sur la joue et dit: Par où l'Esprit de l'Éternel est-il sorti de moi pour te parler? Michée répondit: Tu le verras bien le jour où tu iras de chambre en chambre pour te cacher. Le roi d'Israël dit: Prends Michée et emmène-le vers Amôn, chef de la ville, et vers Joas, fils du roi. Tu diras: Ainsi parle le roi: Mettez cet homme en prison et ne lui donnez que la portion congrue de pain et d'eau, jusqu'à ce que je revienne en paix. Michée dit: Si tu retournes vraiment en paix, l'Éternel n'a point parlé par moi. Il dit encore: Écoutez, vous tous, peuples! Le roi d'Israël et Josaphat, roi de Juda, montèrent à Ramoth en Galaad. Le roi d'Israël dit à Josaphat qu'il se déguisait pour aller au combat; mais toi, (dit-il) revêts-toi de tes habits (royaux). Ainsi le roi d'Israël se déguisa pour aller au combat. Le roi de Syrie avait donné cet ordre aux trente-deux chefs de ses chars: Vous n'attaquerez ni petit ni grand, mais vous attaquerez seulement le roi d'Israël. Quand les chefs des chars aperçurent Josaphat, ils dirent: C'est certainement le roi d'Israël. Ils se dirigèrent vers lui pour l'attaquer. Mais Josaphat appela au secours. Les chefs des chars, voyant que ce n'était pas le roi d'Israël, s'éloignèrent de lui. Alors un homme tira de l'arc au hasard et frappa le roi d'Israël au défaut de la cuirasse. Le roi dit au conducteur de son char: Tourne bride et fais-moi sortir du champ de bataille, car je suis blessé. Le combat devint acharné ce jour-là. Le roi dut être maintenu debout dans son char en face des Syriens et il mourut le soit. Le sang de la blessure coula dans l'intérieur du char. Au coucher du soleil, ce cri se répandit dans le camp: Chacun à sa ville et chacun dans son pays! Ainsi mourut le roi qui fut ramené à Samarie; et on ensevelit le roi à Samarie. Lorsqu'on nettoya le char à l'étang de Samarie, les chiens léchèrent le sang d'Achab, et les prostituées s'y lavèrent, selon la parole que l'Éternel avait prononcée. Le reste des actes d'Achab, tout ce qu'il a fait, la maison d'ivoire qu'il a bâtie et toutes les villes qu'il a bâties, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Achab se coucha avec ses pères. Et Ahazia, son fils, régna à sa place. Josaphat, fils d'Asa, régna sur Juda, la quatrième année d'Achab, roi d'Israël. Josaphat avait trente-cinq ans lorsqu'il devint roi et régna vingt-cinq ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Azouba, fille de Chilhi. Il marcha dans toute la voie de son père Asa et ne s'en écarta pas, faisant ce qui est droit aux yeux de l'Éternel. Toutefois les hauts lieux ne disparurent pas: le peuple offrait encore des sacrifices et des parfums sur les hauts lieux. Josaphat fut en paix avec le roi d'Israël. Le reste des actes de Josaphat, sa vaillance dans son activité et dans ses combats, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. Il balaya du pays le reste des prostitués qui subsistaient depuis le temps de son père Asa. Il n'y avait point de roi en Édom, mais un préfet du roi. Josaphat construisit des navires de Tarsis pour aller à Ophir chercher de l'or; mais on n'y alla pas, parce que les navires se brisèrent à Étsyôn-Guéber. Alors Ahazia, fils d'Achab, dit à Josaphat: Que mes serviteurs aillent avec les tiens sur des navires! Mais Josaphat ne voulut pas. Josaphat se coucha avec ses pères et fut enseveli avec ses pères dans la cité de David, son père. Son fils Yoram régna à sa place. Ahazia, fils d'Achab, régna sur Israël à Samarie, la dix-septième année de Josaphat, roi de Juda. Il régna deux ans sur Israël. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel et marcha dans la voie de son père, dans la voie de sa mère et dans la voie de Jéroboam, fils de Nebath, qui avait fait pécher Israël. Il rendit un culte à Baal et se prosterna devant lui; il irrita l'Éternel, le Dieu d'Israël, tout comme avait fait son père. Moab se révolta contre Israël après la mort d'Achab. Or Ahazia tomba par le treillis de sa chambre haute à Samarie et se blessa grièvement. Il envoya des messagers et leur dit: Allez consulter Baal-Zeboub, dieu d'Ékron, (pour savoir) si je survivrai à cede blessure. Mais l'ange de l'Éternel dit à Élie, le Tichbite: Lève-toi, monte à la rencontre des messagers du roi de Samarie et dis-leur: Est-ce parce qu'il n'y a point de Dieu en Israël que vous allez consulter Baal-Zeboub, dieu d'Ékron? C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel: Le lit sur lequel tu es monté, tu n'en descendras pas, car tu mourras certainement. Puis Élie s'en alla. Les messagers revinrent auprès d'Ahazia, qui leur dit: Pourquoi revenez-vous? Ils lui répondirent: Un homme est monté à notre rencontre et nous a dit: Allez, revenez vers le roi qui vous a envoyés et dites-lui: Ainsi parle l'Éternel: Est-ce parce qu'il n'y a point de Dieu en Israël que tu envoies consulter Baal-Zeboub, dieu d'Ékron? C'est pourquoi le lit sur lequel tu es monté, tu n'en descendras pas, car tu mourras certainement. Ahazia leur dit: Quelle allure avait l'homme qui est monté à votre rencontre et qui vous a dit ces paroles? Ils lui répondirent: C'était un homme avec un vêtement de poil; il avait une ceinture de cuir autour des reins. Alors Ahazia dit: C'est Élie, le Tichbite. Il envoya vers lui un chef de cinquante avec ses cinquante (hommes). Ce chef monta auprès d'Élie qui était assis sur le sommet de la montagne, et il lui dit: Homme de Dieu, le roi a dit: Descends! Élie répondit au chef de cinquante: Si je suis un homme de Dieu, que le feu descende du ciel et te dévore, toi et tes cinquante (hommes)! Et le feu descendit du ciel et le dévora, avec ses cinquante (hommes). Ahazia envoya de nouveau vers lui un autre chef de cinquante avec ses cinquante (hommes). Ce chef prit la parole et dit à Élie: Homme de Dieu, ainsi parle le roi: Hâte-toi de descendre! Élie leur répondit: Si je suis un homme de Dieu, que le feu descende du ciel et te dévore, toi et tes cinquante (hommes)! Et le feu de Dieu descendit du ciel et le dévora, avec ses cinquante (hommes). Ahazia envoya de nouveau le chef d'une troisième cinquantaine avec ses cinquante (hommes). Ce troisième chef de cinquante monta; et à son arrivée, il fléchit les genoux devant Élie et lui dit en suppliant: Homme de Dieu, je te prie, que ma vie, et que la vie de ces cinquante (hommes) tes serviteurs soit précieuse à tes yeux! Voici que le feu est descendu du ciel et a dévoré les deux premiers chefs de cinquante et leurs cinquante (hommes; mais maintenant, que ma vie soit précieuse à tes yeux! L'ange de l'Éternel dit à Élie: Descends avec lui, n'aie pas peur de lui. Élie se leva et descendit avec lui vers le roi. Il lui dit: Ainsi parle l'Éternel: Parce que tu as envoyé des messagers pour consulter Baal-Zeboub, dieu d'Ékron, – est-ce parce qu'il n'y aurait point en Israël de Dieu dont on puisse consulter la parole? – Eh bien! le lit sur lequel tu es monté, tu n'en descendras pas, car tu mourras certainement. Ahazia mourut, selon la parole de l'Éternel prononcée par Élie. Yoram régna à sa place, la seconde année de Yoram, fils de Josaphat, roi de Juda; car (Ahazia) n'avait pas de fils. Le reste des actes d'Ahazia et ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Lorsque l'Éternel fit monter Élie au ciel dans un tourbillon, Élie partait de Guilgal avec Élisée. Élie dit à Élisée: Tu vas rester ici, car l'Éternel m'envoie jusqu'à Béthel. Élisée répondit: L'Éternel est vivant et ton âme est vivante! je ne t'abandonnerai pas. Ils descendirent à Béthel. Les fils des prophètes qui étaient à Béthel sortirent vers Élisée et lui dirent: Sais-tu que l'Éternel enlève aujourd'hui ton seigneur au-dessus de ta tête? Il répondit: Je le sais aussi; taisez-vous. Élie lui dit: Élisée, tu vas rester ici, car l'Éternel m'envoie à Jéricho. Il répondit: L'Éternel est vivant et ton âme est vivante! je ne t'abandonnerai pas. Ils arrivèrent à Jéricho. Les fils des prophètes qui étaient à Jéricho s'approchèrent d'Élisée et lui dirent: Sais-tu que l'Éternel enlève aujourd'hui ton seigneur au-dessus de ta tête? Il répondit: Je le sais aussi; taisez-vous. Élie lui dit: Tu vas rester ici, car l'Éternel m'envoie au Jourdain. Il répondit: L'Éternel est vivant et ton âme est vivante! je ne t'abandonnerai pas! Ils poursuivirent tous deux leur chemin. Cinquante hommes d'entre les fils des prophètes arrivèrent et s'arrêtèrent vis-à-vis à quelque distance, et eux deux s'arrêtèrent au bord du Jourdain. Alors Élie prit son manteau, le roula et en frappa les eaux, qui se partagèrent çà et là, et ils passèrent tous deux à sec. Lorsqu'ils eurent passé, Élie dit à Élisée: Demande ce que tu veux que je fasse pour toi, avant que je sois enlevé d'avec toi. Élisée répondit: Qu'il y ait sur moi, je te prie, une double part de ton esprit! Élie dit: Tu demandes une chose difficile. Mais si tu me vois pendant que je serai enlevé d'auprès de toi, cela t'arrivera ainsi; sinon, cela n'arrivera pas. Comme ils continuaient à marcher en parlant, voici qu'un char de feu et que des chevaux de feu les séparèrent l'un de l'autre. Alors Élie monta au ciel dans un tourbillon. Élisée regardait et criait: Mon père! Mon père! Char d'Israël et sa cavalerie! Puis il ne le vit plus. Saisissant alors ses vêtements, il les déchira en deux morceaux et ramassa le manteau qu'Élie avait laissé tomber. Puis il retourna et s'arrêta au bord du Jourdain; il prit le manteau qu'Élie avait laissé tomber, il en frappa les eaux et dit: Où est l'Éternel, le Dieu d'Élie? Lui aussi, il frappa les eaux qui se partagèrent çà et là. Élisée passa. Les fils des prophètes qui étaient vis-à-vis à Jéricho le virent et dirent: L'esprit d'Élie repose sur Élisée! Ils allèrent à sa rencontre et se prosternèrent contre terre devant lui. Ils lui dirent: Voici: il y a parmi tes serviteurs cinquante vaillants hommes. Qu'ils aillent donc chercher ton seigneur! Peut-être que l'Esprit de l'Éternel l'a emporté et l'a jeté sur quelque montagne ou dans quelque vallée. Il répondit: Ne les envoyez pas! Mais ils le pressèrent avec insistance. Il dit alors: Envoyez-les. Ils envoyèrent les cinquante hommes qui cherchèrent Élie pendant trois jours et ne le trouvèrent pas. Ils revinrent vers lui qui était resté à Jéricho, et il leur dit: Ne vous avais-je pas dit: N'y allez pas? Les hommes de la ville dirent à Élisée: Le séjour de la ville est bon, comme le voit mon seigneur; mais l'eau est mauvaise, et dans le pays c'est la stérilité. Il dit: Apportez-moi un plat neuf, et mettez-y du sel. Ils le lui apportèrent. Il sortit vers la source de l'eau, y jeta du sel et dit: Ainsi parle l'Éternel: J'ai assaini cette eau; il n'en proviendra plus ni mort, ni stérilité. L'eau fut assainie, jusqu'à ce jour, selon la parole qu'Élisée avait prononcée. Il monta de là à Béthel; et comme il montait par le chemin, de petits jeunes gens sortirent de la ville et se moquèrent de lui. Ils lui disaient: Monte, chauve! monte, chauve! Il se retourna pour les regarder et les maudit au nom de l'Éternel. Alors deux ourses sortirent de la forêt et mirent en pièces quarante-deux de ces adolescents. De là il se rendit au mont Carmel, d'où il retourna à Samarie. Yoram, fils d'Achab, régna sur Israël à Samarie, la dix-huitième année de Josaphat, roi de Juda. Il régna douze ans. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, non pas toutefois comme son père et sa mère. Il renversa le monument de Baal que son père avait fait; mais il s'attacha aux péchés de Jéroboam, fils de Nebath, qui avait fait pécher Israël, et il ne s'en écarta pas. Mécha, roi de Moab, était éleveur; il payait au roi d'Israël un tribut de cent mille agneaux et de cent mille béliers avec leur laine. À la mort d'Achab, le roi de Moab se révolta contre le roi d'Israël. Le roi Yoram sortit alors de Samarie et passa en revue tout Israël. Il se mit en marche et envoya dire à Josaphat, roi de Juda: Le roi de Moab s'est révolté contre moi; iras-tu avec moi au combat contre Moab? Josaphat répondit: J'y monterai, moi comme toi, mon peuple comme ton peuple, mes chevaux comme tes chevaux. Il dit encore: Par quel chemin monterons-nous? Yoram dit: Par le chemin du désert d'Édom. Le roi d'Israël, le roi de Juda et le roi d'Édom partirent; ils marchèrent pendant sept jours par une route détournée, mais il n'y eut plus d'eau pour le camp ni pour les bêtes qui les suivaient. Alors le roi d'Israël dit: Hélas! l'Éternel a appelé ces trois rois pour les livrer entre les mains de Moab. Mais Josaphat dit: N'y a-t-il ici aucun prophète de l'Éternel, par qui nous puissions consulter l'Éternel? L'un des serviteurs du roi d'Israël répondit: Il y a ici Élisée, fils de Chaphath, qui versait l'eau sur les mains d'Élie. Josaphat dit: La parole de l'Éternel est avec lui. Le roi d'Israël, Josaphat et le roi d'Édom descendirent auprès de lui. Élisée dit au roi d'Israël: Qu'ai-je à faire avec toi? Va vers les prophètes de ton père et vers les prophètes de ta mère. Alors le roi d'Israël lui dit: Non! car l'Éternel a convoqué ces trois rois pour les livrer entre les mains de Moab. Élisée dit: L'Éternel des armées devant qui je me tiens, est vivant! si je ne considérais la personne de Josaphat, roi de Juda, je ne ferais aucune attention à toi et je ne te regarderais même pas. Maintenant, amenez-moi un musicien; et comme le musicien jouait, la main de l'Éternel fut sur Élisée. Il dit: Ainsi parle l'Éternel: Faites dans ce vallon des fosses, des fosses! Car ainsi parle l'Éternel: Vous ne verrez pas de vent et vous ne verrez pas de pluie, mais ce vallon se remplira d'eau et vous boirez, vous, vos troupeaux et votre bétail. Mais cela est peu de chose aux yeux de l'Éternel: il livrera Moab entre vos mais; vous frapperez toutes les villes fortes et toutes les villes d'importance, vous abattrez tous les bons arbres, vous boucherez toutes les sources d'eau et vous causerez du dommage avec des pierres à tous les meilleurs terrains. Or le matin, au moment de la présentation de l'offrande, voici que l'eau arriva du côté d'Édom, et le pays fut rempli d'eau. Cependant, tous les Moabites ayant appris que les rois montaient pour les combattre, on mobilisa tous ceux en âge de porter les armes et même au-dessus, et ils se tinrent sur la frontière. Ils se levèrent de bon matin, et quand le soleil brilla sur les eaux, les Moabites virent en face d'eux les eaux rouges comme du sang. Ils dirent: C'est du sang! Les rois ont tiré l'épée entre eux, ils se sont frappés les uns les autres; maintenant, Moabites, au butin! Ils arrivèrent au camp d'Israël, mais Israël se leva et frappa Moab qui s'enfuit devant eux. Ils frappèrent le pays, ils frappèrent Moab. Ils renversèrent les villes, ils jetèrent chacun sa pierre dans tous les meilleurs terrains et les en remplirent, ils bouchèrent toutes les sources d'eau et firent tomber tous les bons arbres; il ne resta que les pierres de Qir-Harécheth, et les hommes armés de frondes l'encerclèrent et la frappèrent. Le roi de Moab, voyant que le combat dépassait ses forces, prit avec lui sept cents hommes tirant l'épée pour se frayer un passage jusqu'au roi d'Édom; mais ils ne le purent pas. Il prit alors son fils premier-né, qui devait régner à sa place, et il l'offrit en holocauste sur la muraille. Une grande indignation s'empara alors d'Israël qui s'éloigna du roi de Moab et retourna dans son pays. Une femme parmi celles des fils des prophètes cria vers Élisée, en disant: Ton serviteur mon mari est mort, et tu sais que ton serviteur craignait l'Éternel; or le créancier est venu pour prendre mes deux enfants et en faire ses esclaves. Élisée lui dit: Que puis-je faire pour toi? Indique-moi ce que tu as à la maison. Elle répondit: Ta servante n'a rien d'autre à la maison qu'un flacon d'huile. Il dit alors: Va demander au dehors des récipients chez tous tes voisins, des récipients vides et n'en demande pas un petit nombre. Quand tu seras rentrée, tu fermeras la porte sur toi et sur tes fils; tu verseras (de l'huile) dans tous ces récipients et tu mettras de côté ceux qui seront pleins. Alors elle le quitta. Elle ferma la porte sur elle et sur ses fils; ils lui avançaient (les récipients), et elle versait. Lorsque les récipients furent pleins, elle dit à son fils: Avance-moi encore un récipient. Mais il lui répondit: Il n'y a plus de récipient. Alors l'huile s'arrêta. Elle alla le rapporter à l'homme de Dieu, et il dit: Va vendre l'huile et paie ta dette; et tu vivras, toi et tes fils, de ce qui restera. Un jour Élisée passait par Sunem. Il y avait là une femme de haut rang, qui le pressa d'accepter à manger. Dès lors, toutes les fois qu'il passait, il se retirait chez elle pour manger. Elle dit à son mari: Voici: je sais que cet homme qui passe toujours chez nous est un saint homme de Dieu. Faisons une petite chambre haute en dur, et mettons-y pour lui un lit, une table, un siège et un chandelier, afin qu'il s'y retire quand il viendra chez nous. Un jour Élisée arriva là, il se retira dans la chambre haute et y coucha. Il dit à son jeune serviteur Guéhazi: Appelle cette Sunamite. Guéhazi l'appela, et elle se tint devant lui. Élisée dit à Guéhazi: Dis-lui: Tu nous a montré tout cet empressement; que peut-on faire pour toi? Faut-il parler pour toi au roi ou au chef de l'armée? Elle répondit: J'habite au milieu de mon peuple. Il dit alors: Que faire pour elle? Guéhazi répondit: Mais, elle n'a point de fils, et son mari est vieux. Élisée dit: Appelle-la. Guéhazi l'appela, et elle se tint à la porte. Élisée lui dit: À cette même époque, l'année prochaine, tu embrasseras un fils. Elle dit alors: Non! mon seigneur, homme de Dieu, ne déçois pas ta servante! Cette femme devint enceinte. Elle enfanta un fils à la même époque, l'année suivante, comme Élisée le lui avait dit. L'enfant grandit. Un jour qu'il était sorti vers son père, auprès des moissonneurs, il dit à son père: Ma tête! ma tête! Le père dit à son jeune serviteur: Porte-le à sa mère. (Le serviteur) l'emporta et l'amena à sa mère; l'enfant resta sur les genoux de sa mère jusqu'à midi, puis il mourut. Elle monta, le coucha sur le lit de l'homme de Dieu, ferma (la porte) sur lui et sortit. Elle appela son mari et dit: Envoie-moi, je te prie, un des jeunes serviteurs et une des ânesses; je cours chez l'homme de Dieu et je reviens. Il dit: Pourquoi vas-tu aujourd'hui chez lui? Ce n'est ni nouvelle lune ni sabbat. Elle répondit: Tout va bien. Puis elle fit seller l'ânesse et dit à son jeune serviteur: Conduis-la et marche, ne m'arrête pas en route sans que je te le dise. Elle partit donc et se rendit vers l'homme de Dieu sur le mont Carmel. Quand l'homme de Dieu l'aperçut de loin, il dit à son jeune serviteur Guéhazi: Voici cette Sunamite! Maintenant, cours donc à sa rencontre et dis-lui: Vas-tu bien? Ton mari va-t-il bien? L'enfant va-t-il bien? Elle répondit: Bien. Dès qu'elle fut arrivée auprès de l'homme de Dieu sur la montagne, elle étreignit ses pieds. Guéhazi s'approcha pour la repousser. Mais l'homme de Dieu dit: Laisse-la, car son âme est dans l'amertume; or l'Éternel me l'a caché et ne m'en a pas averti. Alors elle dit: Ai-je demandé un fils à mon seigneur? N'ai-je pas dit: Ne me trompe pas? Élisée dit à Guéhazi: Mets une ceinture à tes reins, prends mon bâton dans ta main et pars. Si tu rencontres quelqu'un, ne le salue pas; et si quelqu'un te salue, ne lui réponds pas. Tu mettras mon bâton sur le visage de petit garçon. La mère du petit garçon dit: L'Éternel est vivant et ton âme est vivante! je ne te quitterai pas! Alors il se leva et la suivit. Guéhazi les avait devancés et il avait mis le bâton sur le visage du petit garçon; mais il n'y eut ni voix ni signe d'attention. Il revient à la rencontre d'Élisée et le mit au courant en disant: Le petit garçon ne s'est pas réveillé. Lorsqu'Élisée entra dans la maison, voici que le petit garçon était mort, couché sur son lit. Élisée entra et ferma la porte sur eux deux pour prier l'Éternel. Il monta et se coucha sur l'enfant; il mit sa bouche sur sa bouche, ses yeux sur ses yeux, ses mains sur ses mains. Il resta courbé sur lui, et le corps de l'enfant se réchauffa. Élisée revint pour aller çà et là par la maison, puis remonta et se courba sur (l'enfant); alors le petit garçon éternua sept fois et ouvrit les yeux. Élisée appela Guéhazi et dit: Appelle cette Sunamite. Guéhazi l'appela, et elle vint vers Élisée qui dit: Prends ton fils! Elle alla se jeter à ses pieds, se prosterna contre terre, prit son fils et sortit. Élisée revint à Guilgal. Or il y avait une famine dans le pays. Comme les fils des prophètes étaient assis devant lui, il dit à son jeune serviteur: Prépare la grande marmite et fais cuire un potage pour les fils des prophètes. L'un d'eux sortit dans la campagne pour ramasser des légumes; il trouva une vigne sauvage et il y ramassa des coloquintes sauvages, plein son vêtement. Quand il rentra, il les coupa en morceaux dans la marmite du potage, car on ne savait pas (ce que c'était). On servit à manger à ces hommes; mais dès qu'ils eurent mangé du potage, ils s'écrièrent: La mort est dans la marmite, homme de Dieu! Et ils ne purent manger. Élisée dit: Prenez de la farine. Il en jeta dans la marmite et dit: Sers ces gens et qu'ils mangent. Et il n'y avait plus rien de mauvais dans la marmite. Un homme arriva de Baal-Chalicha. Il apportait du pain des prémices à l'homme de Dieu, vingt pains d'orge, et du blé nouveau dans son sac. Élisée dit: Donne à ces gens, et qu'ils mangent. Son assistant répondit: Comment pourrais-je en donner à cent personnes? Mais Élisée dit: Donne à ces gens, et qu'ils mangent; car ainsi parle l'Éternel: On mangera et on en aura de reste. Il mit alors (les pains) devant eux; ils mangèrent et en eurent de reste, selon la parole de l'Éternel. Naaman, chef de l'armée du roi de Syrie, jouissait de la faveur de son seigneur de d'une grande considération; car c'était par lui que l'Éternel avait accordé le salut aux Syriens. Mais cet homme important était lépreux. Or des troupes de Syriens étaient sorties et avaient emmené du pays d'Israël une petite jeune fille comme captive. Elle était au service de la femme de Naaman. Elle dit à sa maîtresse: Oh! si mon seigneur était auprès du prophète qui est à Samarie, celui-ci le débarrasserait de sa lèpre! Naaman vint le rapporter à son seigneur en ces termes: La jeune fille du pays d'Israël a parlé de telle et telle manière. Alors le roi de Syrie dit: Va, rends-toi à Samarie, et j'enverrai une lettre au roi d'Israël. Il partit en prenant avec lui dix talents d'argent, six mille (pièces) d'or et dix vêtements de rechange. Il apporta au roi d'Israël la lettre, où il était dit: Maintenant, quand cette lettre te sera parvenue, (tu sauras) que je t'envoie Naaman, mon serviteur, afin que tu le débarrasses de sa lèpre. Après avoir lu la lettre, le roi d'Israël déchira ses vêtements et dit: Suis-je Dieu, pour faire mourir et pour faire vivre, qu'il s'adresse ainsi à moi afin que je débarrasse un homme de sa lèpre? Reconnaissez donc et voyez qu'il cherche une occasion de dispute avec moi. Lorsqu'Élisée, homme de Dieu, apprit que le roi d'Israël avait déchiré ses vêtements, il envoya dire au roi: Pourquoi as-tu déchiré tes vêtements? Qu'il vienne donc vers moi, et il reconnaîtra qu'il y a un prophète en Israël. Naaman vint avec ses chevaux et son char et s'arrêta à la porte de la maison d'Élisée. Élisée envoya un messager pour lui dire: Va te laver sept fois dans le Jourdain; ta chair redeviendra saine, et tu sera pur. Naaman fut indigné et s'en alla en disant: Voici ce que je me disais: Il sortira bien vers moi, se présentera lui-même, invoquera le nom de l'Éternel, son Dieu, il fera passer sa main sur l'endroit (malade et débarrassera le lépreux (de sa lèpre). Les fleuves de Damas, l'Amana et le Parpar, ne valent-ils pas mieux que toutes les eaux d'Israël? Ne pourrais-je pas m'y laver de devenir pur? Il s'en retourna donc et partit en fureur. Mais ses serviteurs s'approchèrent pour lui parler; ils dirent: Mon père, si le prophète t'avait demandé quelque chose de difficile, ne l'aurais-tu pas fait? À plus forte raison (dois-tu faire) ce qu'il t'a dit: Lave-toi et sois pur! Il descendit alors et se plongea sept fois dans le Jourdain, selon la parole de l'homme de Dieu, et sa chair redevint comme la chair d'un jeune garçon, et il fut pur. Il retourna vers l'homme de Dieu, avec toute sa suite. Lorsqu'il fut arrivé il se tint devant lui en disant: Voici: je reconnais qu'il n'y a point de Dieu sur toute la terre, si ce n'est en Israël. Et maintenant, accepte, je te prie, un cadeau de la part de ton serviteur. Élisée répondit: L'Éternel, devant qui je me tiens, est vivant! je n'accepterai pas. Naaman le pressa d'accepter, mais il refusa. Alors Naaman dit: Puisque c'est non, permets que l'on donne de la terre à ton serviteur, une charge de deux mulets; car ton serviteur ne veut plus offrir ni holocauste, ni sacrifice, à d'autres dieux qu'à l'Éternel. Que l'Éternel pardonne cependant ceci à ton serviteur: Quand mon seigneur entre dans le temple de Rimmôn pour s'y prosterner et qu'il s'appuie sur ma main, je me prosterne aussi dans le temple de Rimmôn: que l'Éternel pardonne à ton serviteur, lorsque je me prosternerai dans le temple de Rimmôn. Élisée lui dit: Va en paix. Il le quitta et parcourut une certaine distance. Guéhazi, le jeune serviteur d'Élisée, homme de Dieu, (se) dit: Voici: mon seigneur a ménagé Naaman, ce Syrien, en n'acceptant pas de sa main ce qu'il avait apporté; l'Éternel est vivant! je vais courir derrière lui et j'en obtiendrai quelque chose. Alors Guéhazi se mit à la poursuite de Naaman. Naaman, le voyant courir derrière lui, se précipita au bas de son char pour aller à sa rencontre et dit: Tout va-t-il bien? Il répondit: Tout va bien. Mon seigneur m'envoie te dire: Voici qu'arrivent maintenant chez moi, des monts d'Éphraïm, deux jeunes gens d'entre les fils des prophètes; donne pour eux, je te prie, un talent d'argent et deux vêtements de rechange. Naaman dit: Consens à prendre deux talents. Il insista auprès de lui, mit deux talents d'argent dans deux sacs et les donna, ainsi que deux habits de rechange, à deux de ses jeunes gens qui les portèrent devant Guéhazi. Arrivé à la colline, Guéhazi les prit de leurs mains, les déposa avec soin dans la maison et renvoya ces hommes qui partirent. Puis il vint lui-même et se présenta devant son seigneur. Élisée lui dit: D'ou viens-tu, Guéhazi? Il répondit: Ton serviteur n'est allé ni d'un côté ni d'un autre. Mais Élisée lui dit: Ma pensée n'était pas absente lorsque cet homme a quitté son char pour revenir à ta rencontre. Est-ce le temps de prendre de l'argent et de prendre des vêtements, puis des oliviers, des vignes, du petit et du gros bétail, des serviteurs et des servantes? La lèpre de Naaman s'attachera à toi et à ta descendance pour toujours. Et Guéhazi sortit de sa présence avec une lèpre comme la neige. Les fils des prophètes dirent à Élisée: Voici: l'endroit où nous habitons en ta présence est trop réduit pour nous. Allons donc jusqu'au Jourdain; nous y prendrons chacun une poutre et nous nous y ferons un lieu d'habitation. Il répondit: Allez! L'un d'eux dit: Consens donc à venir avec tes serviteurs. Il répondit: J'irai. Il alla donc avec eux. Arrivés au Jourdain, ils coupèrent des arbres. Comme l'un d'eux abattait une poutre, le fer tomba dans l'eau. Il s'écria: Ah! mon seigneur, il était emprunté! L'homme de Dieu dit: Où est-il tombé? Il lui montra l'endroit. Alors Élisée coupa un morceau de bois, le jeta au même endroit et fit surnager le fer. Puis il dit: Reprends-le! L'autre tendit la main et le prit. Le roi de Syrie était en guerre avec Israël; il consulta ses serviteurs et dit: Mon camp sera à tel ou tel endroit. Mais l'homme de Dieu envoya dire au roi d'Israël: Garde-toi de passer par cet endroit, car les Syriens y descendent. Alors le roi d'Israël envoya (des gens) vers l'endroit que lui avait mentionné et signalé l'homme de Dieu, pour s'y tenir en observation. Cela n'arriva pas seulement une ou deux fois. Le roi de Syrie eut le cœur troublé par cette affaire. Il appela ses serviteurs et leur dit: Ne voulez-vous pas m'indiquer lequel de nous est pour le roi d'Israël? L'un de ses serviteurs répondit: Personne! mon seigneur le roi. Seulement le prophète Élisée qui est en Israël rapporte au roi d'Israël les paroles que tu prononces dans ta chambre à coucher. Le roi dit: Allez voir où il est, et je l'enverrai prendre. On vint lui rapporter: Il est à Dotân. Il y envoya des chevaux, des chars et une forte troupe, que arrivèrent de nuit et qui encerclèrent la ville. L'assistant de l'homme de Dieu se leva de bonne heure et sortit; et voici qu'une troupe entourait la ville, avec des chevaux et des chars. Le jeune serviteur dit à l'homme de Dieu: Ah! mon seigneur, comment ferons-nous? Il répondit: N'aie pas peur, car ceux qui sont avec nous sont plus nombreux que ceux qui sont avec eux. Élisée pria en disant: Éternel, ouvre ses yeux, je t'en prie, pour qu'il voie. L'Éternel ouvrit les yeux du jeune serviteur qui vit ceci: la montagne pleine de chevaux et de chars de feu autour d'Élisée. (Les Syriens) descendirent vers Élisée. Alors il pria l'Éternel en disant: Frappe d'aveuglement cette troupe, je t'en prie! Et l'Éternel les frappa d'aveuglement, selon la parole d'Élisée. Élisée leur dit: Ce n'est pas ici le chemin et ce n'est pas ici la ville; suivez-moi, et je vous conduirai vers l'homme que vous cherchez! Il les conduisit à Samarie. Lorsqu'ils furent entrés dans Samarie, Élisée dit: Éternel, ouvre les yeux de ces gens, pour qu'ils voient! L'Éternel ouvrit leur yeux, et ils virent qu'ils étaient au milieu de Samarie. Le roi d'Israël, en les voyant, dit à Élisée: Frapperai-je, frapperai-je, mon père? Il lui répondit: Tu ne frapperas pas; est-ce que tu frappes ceux que tu fais prisonniers avec ton épée et avec ton arc? Mets devant eux du pain et de l'eau, afin qu'ils mangent et boivent. Qu'ils s'en aillent ensuite vers leur seigneur. Le roi d'Israël leur fit servir un grand repas, et ils mangèrent et burent; puis il les laissa partir, et ils s'en allèrent vers leur seigneur. Les troupes des Syriens ne continuèrent plus à venir dans le pays d'Israël. Après cela, Ben-Hadad, roi de Syrie, rassembla toute son armée et monta pour assiéger Samarie. Il y eut une grande famine dans Samarie; et le siège se prolongea au point qu'une tête d'âne valait quatre-vingts (pièces) d'argent, et le quart d'un qab de fiente de pigeon cinq (pièces) d'argent. Le roi d'Israël vint à passer sur la muraille, et une femme lui cria: Sauve-(moi), mon seigneur le roi! Il répondit: Si l'Éternel ne te sauve pas, avec quoi te sauverais-je? Avec (le produit de) l'aire ou du pressoir? Le roi lui dit encore: Qu'as-tu? Elle répondit: Cette femme-là m'a dit: Donne ton fils! nous le mangerons aujourd'hui, et demain nous mangerons mon fils. Nous avons fait cuire mon fils, et nous l'avons mangé. Le jour suivant, je lui ai dit: Donne ton fils, et nous le mangerons. Mais elle a caché son fils. Lorsque le roi entendit les paroles de cette femme, il déchira ses vêtements. Or, il passait sur la muraille, et le peuple le vit: voici qu'il avait par-dessous un sac sur le corps. Le roi disait: Que Dieu me fasse ceci et qu'il ajoute encore cela, si la tête d'Élisée, fils de Chaphath, reste aujourd'hui sur lui! Or Élisée était assis dans sa maison, et les anciens étaient assis auprès de lui. Le roi envoya un homme de son entourage. Mais avant que le messager soit arrivé, Élisée avait dit aux anciens: Voyez-vous, ce fils de meurtrier envoie (quelqu'un) pour m'ôter la tête? Faites attention: quand le messager viendra, fermez la porte et repoussez-le avec la porte. Le bruit des pas de son maître n'est-il pas derrière lui? Il leur parlait encore que déjà le messager était descendu vers lui et disait: Si ce malheur vient de l'Éternel, comment pourrai-je encore m'attendre à l'Éternel? Élisée dit: Écoutez la parole de l'Éternel! Ainsi parle l'Éternel: Demain, à cette heure, on aura un séa de fleur de farine pour un sicle, et deux séas d'orge pour un sicle, à la porte de Samarie. L'écuyer du roi sur la main duquel il s'appuyait répondit à l'homme de Dieu: Même si l'Éternel faisait des fenêtres au ciel, cette chose arriverait-elle? Élisée répliqua: Tu le verras de tes yeux; mais tu n'en mangeras pas. Il y avait à l'entrée de la porte quatre lépreux qui se dirent l'un à l'autre: Quoi! resterons-nous ici jusqu'à ce que nous mourions? Si nous disons: entrons dans la ville, comme la famine est dans la ville, nous y mourrons; et si nous restons ici, nous mourrons également. Maintenant donc allons nous livrer au camp des Syriens; s'ils nous laissent vivre, nous vivrons, et s'ils nous font mourir, nous mourrons. Ils se levèrent donc au crépuscule, pour se rendre au camp des Syriens; et lorsqu'ils furent arrivés à la limite du camp des Syriens, voici qu'il n'y avait plus personne. Le Seigneur avait fait entendre dans le camp des Syriens un bruit de chars et un bruit de chevaux, le bruit d'une grande armée, et ils s'étaient dit l'un à l'autre: Voici que le roi d'Israël a pris à sa solde contre nous les rois des Hittites et les rois des Égyptiens pour venir contre nous. Ils se levèrent et s'enfuirent au crépuscule, abandonnant leurs tentes, leur chevaux et leurs ânes, le camp tel qu'il était, ils s'enfuirent pour (sauver) leur vie. Les lépreux, arrivés à la limite du camp, pénétrèrent dans une tente, mangèrent et burent. Ils en emportèrent de l'argent, de l'or et des vêtements qu'ils allèrent cacher. Ils revinrent, pénétrèrent dans une autre tente et en emportèrent (des objets) qu'ils allèrent cacher. Puis ils se dirent l'un à l'autre: Nous n'agissons pas bien! Cette journée est une journée de bonne nouvelle; si nous gardons le silence et si nous attendons jusqu'à la lumière du matin, le châtiment nous atteindra. Venez maintenant, allons faire rapport à la maison du roi. Ils allèrent appeler un garde de la porte de la ville, auquel ils firent ce rapport: Nous sommes entrés dans le camp des Syriens, et voici qu'il n'y a plus personne, (on n'y entend) aucune voix d'homme; il n'y a que des chevaux attachés et des ânes attachés, et les tentes telles quelles. On appela les gardes de la porte qui firent ce rapport à l'intérieur de la maison du roi. Le roi se leva de nuit et dit à ses serviteurs: Je vais vous dire ce que nous font les Syriens. Comme ils savent que nous sommes affamés, ils ont quitté le camp pour se cacher dans la campagne, se disant: Quand ils sortiront de la ville, nous les saisirons vivants et nous entrerons dans la ville. L'un de ses serviteurs répondit: Que l'on prenne cinq des chevaux qui restent encore dans la ville – ils sont comme toute la multitude d'Israël qui est restée, ils sont comme toute la multitude d'Israël qui est à bout. Envoyons-les et nous verrons. On prit deux chars avec les chevaux, et le roi envoya des messagers à la poursuite de l'armée des Syriens, en disant: Allez voir! Ils allèrent à leur poursuite jusqu'au Jourdain; et voici que tout le chemin était plein de vêtements et d'objets que les Syriens avaient jetés dans leur précipitation. Les messagers revinrent le rapporter au roi. Le peuple sortit et pilla le camp des Syriens. C'est alors que l'on eut un séa de fleur de farine pour un sicle et deux séas d'orge pour un sicle, selon la parole de l'Éternel. Le roi avait remis la garde de la porte à l'écuyer sur la main duquel il s'appuyait; mais le peuple piétina celui-ci à la porte, et il mourut selon la parole qu'avait prononcée l'homme de Dieu quand le roi était descendu vers lui. L'homme de Dieu avait dit alors au roi: On aura deux séas d'orge pour un sicle et un séa de fleur de farine pour un sicle, demain, à cette heure, à la porte de Samarie. Or l'écuyer avait répondu à l'homme de Dieu: Même si l'Éternel faisait des fenêtres au ciel, pareille chose arriverait-elle? Alors Élisée avait répliqué: Tu le verras de tes yeux, mais tu n'en mangeras pas. C'est en effet ce qui lui arriva: le peuple le piétina à la porte, et il mourut. Élisée s'était adressé à la femme dont il avait fait revivre le fils en lui disant: Lève-toi, va-t'en, toi et ta famille; séjourne où tu pourras; car l'Éternel fait venir la famine: elle vient même sur le pays pour sept ans. La femme se leva et agit selon la parole de l'homme de Dieu: elle s'en alla, ainsi que sa famille. Elle séjourna sept ans au pays des Philistins. Au bout des sept ans, la femme revint du pays des Philistins et s'en alla demander le secours du roi au sujet de sa maison et de son champ. Le roi s'entretenait avec Guéhazi, le jeune serviteur de l'homme de Dieu, et il disait: Raconte-moi donc toutes les grandes (choses) qu'Élisée a faites. Pendant qu'il racontait au roi comment Élisée avait rendu la vie au mort, la femme dont il avait fait revivre le fils vint demander le secours du roi au sujet de sa maison et de son champ. Guéhazi dit: Mon seigneur le roi, voici la femme et voici son fils qu'Élisée a fait revivre. Le roi interrogea la femme, et elle lui raconta (tout). Puis le roi lui donna un chambellan auquel il dit: Fais restituer tout ce qui appartient à cette femme, avec tous les revenus du champ, depuis le jour où elle a quitté le pays jusqu'à maintenant. Élisée se rendit à Damas. Ben-Hadad, roi de Syrie, étant malade, on lui fit rapport en disant: L'homme de Dieu est arrivé ici. Le roi dit à Hazaël: Prends avec toi une offrande, va au-devant de l'homme de Dieu; par lui tu consulteras l'Éternel, en disant: Survivrai-je à cette maladie? Hazaël alla au-devant d'Élisée, prenant avec lui une offrande et tout ce qu'il y avait de meilleur à Damas, soit la charge de quarante chameaux. Lorsqu'il fut arrivé, il se tint devant lui et dit: Ton fils Ben-Hadad, roi de Syrie, m'envoie vers toi pour dire: Survivrai-je à cette maladie? Élisée lui répondit: Va, dis-lui: Oui tu survivras! Mais l'Éternel m'a fait voir qu'assurément il mourra. L'homme de Dieu arrêta et fixa son regard avec insistance, puis il pleura. Hazaël dit: Pourquoi mon seigneur pleure-t-il? Élisée répondit: Parce que je connais le mal que tu feras aux Israélites; tu mettras le feu à leurs villes fortes, tu tueras leurs jeunes gens par l'épée, tu écraseras leurs petits enfants et tu fendras (le ventre de) leurs femmes enceintes. Hazaël dit: Mais qu'est-ce que ton serviteur, ce chien, pour accomplir une si grande action? Élisée dit: L'Éternel m'a fait voir que tu seras roi de Syrie. Hazaël quitta Élisée et revint auprès de son seigneur, qui lui dit: Que t'a dit Élisée? Il répondit: Il m'a dit: Oui tu survivras! Le lendemain, Hazaël prit une couverture, il la plongea dans l'eau et l'étendit sur le visage du roi qui mourut; et Hazaël régna à sa place. La cinquième année de Yoram, fils d'Achab, roi d'Israël, Josaphat (étant encore) roi de Juda, Yoram, fils de Josaphat, régna comme roi de Juda. Il avait trente-deux ans lorsqu'il devint roi et régna huit ans à Jérusalem. Il marcha dans la voie des rois d'Israël, comme avait fait la maison d'Achab, car il avait pour femme une fille d'Achab, et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel. Mais l'Éternel ne voulut pas détruire Juda, à cause de son serviteur David, à qui il avait déclaré qu'il assurerait toujours une lignée royale à lui et à ses fils. De son temps, Édom se révolta contre la domination de Juda et se donna un roi. Yoram passa à Tsaïr, avec tous ses chars. Il se leva de nuit et battit les Édomites qui l'encerclaient ainsi que les chefs des chars, mais le peuple s'enfuit dans ses tentes La rébellion d'Édom contre l'autorité de Juda a duré jusqu'à aujourd'hui. Libna se révolta aussi en ce temps-là. Le reste des actes de Yoram, et tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. Yoram se coucha avec ses pères et il fut enseveli avec ses pères dans la cité de David. Ahazia, son fils, régna à sa place. La douzième année de Yoram, fils d'Achab, roi d'Israël, Ahazia, fils de Yoram, régna comme roi de Juda. Ahazia avait vingt-deux ans lorsqu'il devint roi et il régna un an à Jérusalem. Le nom de sa mère était Athalie, fille d'Omri, roi d'Israël. Il marcha dans la voie de la maison d'Achab et fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, comme la maison d'Achab, car il était allié par mariage à la maison d'Achab. Il alla avec Yoram, fils d'Achab, à la guerre contre Hazaël, roi de Syrie, à Ramoth en Galaad, et les Syriens blessèrent Yoram. Le roi Yoram s'en retourna pour se faire soigner à Jizréel des blessures que les Syriens lui avaient portées à Rama, lorsqu'il combattait contre Hazaël, roi de Syrie. Ahazia, fils de Yoram, roi de Juda, descendit pour voir Yoram, fils d'Achab, à Jizréel, parce qu'il allait très mal. Le prophète Élisée appela l'un des fils des prophètes et lui dit: Mets une ceinture à tes reins, prends en main cette fiole d'huile et va à Ramoth en Galaad. Là, tu iras voir Jéhu, fils de Josaphat, fils de Nimchi. Tu iras le faire lever du milieu de ses frères et tu le conduiras dans une chambre retirée. Tu prendras la fiole d'huile que tu répandras sur sa tête, et tu diras: Ainsi parle l'Éternel: Je te donne l'onction comme roi sur Israël! Puis tu ouvriras la porte et tu t'enfuiras sans plus attendre. Le jeune homme, le jeune prophète, partit pour Ramoth en Galaad. Quand il arriva, voici que les chefs de l'armée siégeaient. Il dit: Chef, j'ai une parole pour toi. Jéhu dit: Pour lequel de nous tous? Il répondit: Pour toi, chef. Jéhu se leva pour entrer dans la maison, et le jeune homme répandit l'huile sur sa tête, en lui disant: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Je te donne l'onction comme roi sur Israël, le peuple de l'Éternel. Tu frapperas le maison d'Achab, ton seigneur, et je vengerai sur Jézabel le sang de mes serviteurs les prophètes et le sang de tous les serviteurs de l'Éternel. Toute la maison d'Achab périra; je retrancherai même le moindre de ceux qui appartiennent à Achab, celui qu'on retient et celui qu'on relâche en Israël, et je rendrai la maison d'Achab semblable à la maison de Jéroboam, fils de Nebath, et à la maison de Baécha, fils d'Ahiya. Les chiens mangeront Jézabel dans le champ de Jizréel, et il n'y aura personne pour l'ensevelir. Puis il ouvrit la porte et s'enfuit. Lorsque Jéhu sortit pour rejoindre les serviteurs de son seigneur, on lui dit: Tout va-t-il bien? Pourquoi ce fou est-il venu vers toi? Jéhu leur répondit: Vous connaissez bien l'homme et ses propos. Mais ils répliquèrent: C'est faux! Raconte-nous donc! Et il dit: Il m'a parlé de telle et telle manière, disant: Ainsi parle l'Éternel: Je te donne l'onction comme roi sur Israël. Ils se hâtèrent alors de prendre chacun son vêtement, qu'ils mirent sous Jéhu en haut des marches; ils sonnèrent du cor et dirent: Jéhu est roi! Ainsi Jéhu, fils de Josaphat, fils de Nimchi, conspira contre Yoram. – Or Yoram et tout Israël gardaient Ramoth en Galaad contre Hazaël, roi de Syrie, mais le roi Yoram s'en était retourné pour se faire guérir à Jizréel des coups que les Syriens lui avaient portés, lorsqu'il combattait Hazaël, roi de Syrie. – Jéhu dit: Si c'est votre désir, personne ne s'échappera de la ville pour aller porter la nouvelle à Jizréel. Ensuite Jéhu monta sur son char et partit pour Jizréel, car Yoram y était alité, et Ahazia, roi de Juda, était descendu pour voir Yoram. La sentinelle placée sur la tour de Jizréel vit la foule qui arrivait avec Jéhu et dit: Je vois une foule. Yoram dit: Prends un cavalier et envoie-le à leur rencontre. Qu'il dise: Est-ce la paix? Le cavalier se rendit à la rencontre de Jéhu et dit: Ainsi parle le roi: Est-ce la paix? Et Jéhu répondit: Que t'importe la paix? Fais demi-tour et range-toi derrière moi. La sentinelle fit son rapport en disant: Le messager est allé jusqu'à eux et ne revient pas. Yoram envoya un second cavalier qui arriva vers eux et dit: Ainsi parle le roi: Est-ce la paix? Jéhu répondit: Que t'importe la paix? Fais demi-tour et range-toi derrière moi. La sentinelle fit son rapport en disant: Il est allé jusqu'à eux et il ne revient pas, et la façon de conduire est celle de Jéhu, fils de Nimchi, car il conduit comme un fou. Alors Yoram dit: Attelle! Et l'on attela son char. Yoram, roi d'Israël, et Ahazia, roi de Juda, sortirent chacun dans son char pour aller à la rencontre de Jéhu et ils le trouvèrent dans le champ de Naboth de Jizréel. Dès que Yoram vit Jéhu, il dit: Est-ce la paix, Jéhu? Jéhu répondit: Quoi, la paix! tant que durent les prostitutions de ta mère Jézabel et ses multiples sortilèges! Yoram tourna bride et s'enfuit; il dit à Ahazia: Trahison, Ahazia! Mais Jéhu saisit son arc et frappa Yoram entre les épaules: la flèche sortit par le cœur, et Yoram s'affaissa dans son char. Jéhu dit à son écuyer Bidqar: Prends-le et jette-le dans le champ de Naboth de Jizréel; car souviens-t'en, lorsque toi et moi nous étions ensemble à cheval derrière Achab, son père, l'Éternel prononça contre lui cette menace: J'ai vu hier le sang de Naboth et le sang de ses fils – oracle de l'Éternel. Je te rendrai la pareille dans ce champ même – oracle de l'Éternel! Maintenant prends-le et jette-le dans le champ, selon la parole de l'Éternel. Ahazia, roi de Juda, ayant vu cela, s'enfuit par le chemin de Beth-Hagân. Jéhu le poursuivit et dit: Lui aussi, frappez-le sur le char! C'était à la montée de Gour, près de Yibleam. Il s'enfuit à Meguiddo, où il mourut. Ses serviteurs le transportèrent sur un char à Jérusalem et l'ensevelirent dans son tombeau avec ses pères, dans la cité de David. Ahazia était devenu roi de Juda la onzième année de Yoram, fils d'Achab. Jéhu entra dans Jizréel. Jézabel, l'ayant appris, mit du fard à ses yeux, se para la tête et regarda du haut de la fenêtre. Comme Jéhu arrivait à la porte, elle dit: Est-ce la paix, (nouveau) Zimri assassin de son seigneur? Il leva le visage vers la fenêtre et dit: Qui est avec moi? Qui? Deux ou trois eunuques regardèrent d'en haut vers lui. Il dit: Précipitez-là! Ils la précipitèrent, et il rejaillit de son sang sur le mur et sur les chevaux. Jéhu la foula aux pieds; puis il entra, mangea et but; et il dit: Occupez-vous de cette maudite et ensevelissez-la, car elle est fille du roi. Ils allèrent l'ensevelir; mais ils ne trouvèrent d'elle que le crâne, les pieds, et les paumes des mains. Ils retournèrent le rapporter à Jéhu qui dit: C'est la parole que l'Éternel avait prononcée par l'intermédiaire de son serviteur Élie, le Tichbite, en ces mots: Les chiens mangeront la chair de Jézabel dans le champ de Jizréel. Le cadavre de Jézabel deviendra du fumier dans la campagne, dans le champ de Jizréel, de sorte qu'on ne pourra plus dire: C'est Jézabel. Il y avait à Samarie soixante-dix fils d'Achab. Jéhu écrivit des lettres qu'il envoya à Samarie aux chefs de Jizréel, aux anciens, et aux précepteurs (des fils) d'Achab. Il y était dit: Maintenant, quand cette lettre vous sera parvenue, – puisque vous avez avec vous les fils de votre seigneur, avec vous les chars et les chevaux, une ville forte et les armes – vous verrez quel est le meilleur et le plus qualifié des fils de votre seigneur, vous le mettrez sur le trône de son père; puis combattez pour la maison de votre seigneur! Ils éprouvèrent une très grande crainte et dirent: Voici deux rois qui n'ont pas pu tenir devant lui, comment pourrions-nous tenir nous-mêmes? L'intendant de la maison royale et le préfet de la ville, les anciens et les précepteurs envoyèrent dire à Jéhu: Nous sommes tes serviteurs et nous ferons tout ce que tu nous diras: nous n'établirons personne roi; fais ce qui semblera bon à tes yeux. Jéhu leur écrivit une seconde lettre, où il était dit: Si vous êtes pour moi et si vous m'obéissez, prenez les têtes de ces hommes, fils de votre seigneur, et venez auprès de moi demain à pareille heure, à Jizréel. Or les soixante-dix fils du roi étaient chez les grands de la ville qui les élevaient. Quand la lettre leur fut parvenue, ils prirent les fils du roi et ils égorgèrent ces soixante-dix hommes; puis ils mirent leurs têtes dans des corbeilles et les envoyèrent à Jéhu, à Jizréel. Le messager vint lui faire un rapport en disant: Ils ont apporté les têtes des fils du roi. Jéhu dit alors: Mettez-les en deux tas à l'entrée de la porte, jusqu'au matin. Le matin, il sortit et, se présentant à tout le peuple, il dit: Vous êtes justes! Me voici, j'ai conspiré contre mon seigneur et je l'ai tué; mais qui a frappé tous ceux-ci? Reconnaissez donc que rien de la parole de l'Éternel ne restera sans effet, de la parole que l'Éternel a prononcée contre la maison d'Achab; l'Éternel accomplit ce qu'il a déclaré par l'intermédiaire de son serviteur Élie. Jéhu frappa tous ceux qui restaient de la maison d'Achab à Jizréel, tous ses grands, ses familiers et ses prêtres, sans en laisser échapper un seul. Puis il se leva et partit pour aller à Samarie. À Beth-Éqéd-des-bergers, sur le chemin, Jéhu trouva les frères d'Ahazia, roi de Juda, et dit: Qui êtes-vous? Ils répondirent: Nous sommes les frères d'Ahazia et nous descendons pour saluer les fils du roi et les fils de la reine. Il dit: Saisissez-les vivants. On les saisit vivants et on les égorgea pour les jeter dans la citerne de Beth-Éqéd. Il y avait quarante-deux hommes et Jéhu n'en laissa échapper aucun. Parti de là, il trouva Yonadab, fils de Rékab, qui venait au-devant de lui. Il le salua et lui dit: Ton cœur est-il sincère, comme mon cœur l'est envers le tien? Yonadab répondit: Il l'est. S'il l'est, (répliqua Jéhu), donne-moi la main. Yonadab lui donna la main. Alors Jéhu le fit monter auprès de lui dans son char. Il lui dit: Viens avec moi et vois mon zèle pour l'Éternel. Il l'emmena ainsi dans son char. Arrivé à Samarie, il frappa le reste de ceux qui appartenaient à Achab en Samarie et il les détruisit entièrement, selon la parole que l'Éternel avait dite à Élie. Puis Jéhu rassembla tout le peuple. Il leur dit: Achab a servi Baal un peu, Jéhu le servira beaucoup. Maintenant, convoquez auprès de moi tous les prophètes de Baal, tous ceux qui le servent et tous ses sacrificateurs, sans qu'il en manque un seul, car je veux offrir un grand sacrifice à Baal: quiconque manquera ne restera pas en vie. Jéhu agissait d'une manière insidieuse, pour faire périr ceux qui servaient Baal. Jéhu dit: Consacrez une cérémonie à Baal. Ils l'annoncèrent. Jéhu envoya (des messagers) dans tout Israël; et tous ceux qui servaient Baal arrivèrent, il n'en resta pas un seul qui ne vint pas. Ils entrèrent dans la maison de Baal, et la maison de Baal fut remplie d'un bout à l'autre. Jéhu dit à celui qui était (préposé) au vestiaire: Sors des habits pour tous ceux qui servent Baal; et il sortit les habillements. Alors Jéhu vint à la maison de Baal avec Yonadab, fils de Rékab et dit à ceux qui servaient Baal: Cherchez et regardez, afin qu'il n'y ait pas ici de serviteurs de l'Éternel, mais qu'il y ait seulement des gens qui servent Baal. Ensuite ils entrèrent pour offrir des sacrifices et des holocaustes. Jéhu avait placé dehors quatre-vingts hommes, en leur disant: Si un homme parmi les hommes que je remets entre vos mains s'échappe, (je réclamerai) vie pour vie. Lorsqu'on eut achevé d'offrir les holocaustes, Jéhu dit aux coureurs et aux écuyers: Entrez, frappez-les, que pas un ne sorte. Ils les frappèrent alors du tranchant de l'épée. Les coureurs et les écuyers les jetèrent (là), puis ils allèrent jusqu'à la ville de la maison de Baal. Ils sortirent les stèles de la maison de Baal et les jetèrent au feu. Ils renversèrent la stèle de Baal, ils renversèrent aussi la maison de Baal et en firent un cloaque (qui a subsisté) jusqu'à aujourd'hui. Jéhu supprima Baal du milieu d'Israël, mais ne s'écarta pas des péchés que Jéroboam, fils de Nebath, avait fait commettre à Israël, (c'est-à-dire) les veaux d'or qui étaient à Béthel et à Dan. L'Éternel dit à Jéhu: Parce que tu as bien exécuté ce qui était droit à mes yeux, et que tu as fait à la maison d'Achab tout ce qui était conforme à ma volonté, tes fils jusqu'à la quatrième génération siégeront sur le trône d'Israël. Toutefois, Jéhu ne prit pas garde à marcher de tout son cœur selon la loi de l'Éternel, le Dieu d'Israël; il ne s'écarta pas des péchés que Jéroboam avait fait commettre à Israël. En ce temps-là, l'Éternel commença à entamer le territoire d'Israël; et Hazaël les battit sur toute la frontière d'Israël. Depuis le Jourdain, (et en direction du) soleil levant, (il battit) tout le pays de Galaad, les Gadites, les Rubénites et les Manassites, depuis Aroër sur le torrent de l'Arnon jusqu'à Galaad et à Basan. Le reste des actes de Jéhu, tout ce qu'il a fait, et toute sa vaillance, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Jéhu se coucha avec ses pères, et on l'ensevelit à Samarie. Son fils Yoahaz, régna à sa place. La durée du règne de Jéhu sur Israël à Samarie fut de vingt-huit ans. Athalie, mère d'Ahazia, vit que son fils était mort. Elle se leva et fit périr toute la descendance royale. Mais Yehochéba, fille du roi Yoram, sœur d'Ahazia, prit Joas, fils d'Ahazia, et l'enleva secrètement du milieu des fils du roi qu'on mettait à mort: (elle le mit) avec sa nourrice dans la chambres des lits. On le mit à l'abri des regards d'Athalie et il ne fut pas mis à mort. Il resta six ans caché avec Yehochéba dans la maison de l'Éternel. Or Athalie régnait sur le pays. La septième année, Yehoyada envoya chercher les chefs de centaines des Kariens et des coureurs. Il les fit venir auprès de lui dans la maison de l'Éternel. Il conclut une alliance avec eux, leur fit prêter serment dans la maison de l'Éternel et il leur fit voir le fils du roi. Puis il leur donna ses ordres en disant: Voici ce que vous ferez: parmi ceux de vous qui prennent leur service le jour du sabbat, un tiers doit monter la garde à la maison du roi, un tiers à la porte de Sour et un tiers à porte derrière les coureurs; vous monterez alternativement la garde de la maison. Vos deux autres divisions, tous ceux qui quittent leur service le jour du sabbat monteront la garde de la maison de l'Éternel auprès du roi. Vous entourerez le roi de toutes parts, chacun les armes à la main, et l'on donnera la mort à quiconque s'avancera vers les rangs; vous serez près du roi quand il sortira et quand il entrera. Les chefs de centaines exécutèrent tous les ordres qu'avait donnés le sacrificateur Yehoyada. Ils prirent chacun leurs hommes, ceux qui entraient le jour du sabbat et ceux qui sortaient le jour du sabbat. Ils se rendirent vers le sacrificateur Yohayada. Le sacrificateur remit aux chefs de centaines les lances et les boucliers qui avaient appartenu au roi David, et qui se trouvaient dans la maison de l'Éternel. Les coureurs, chacun les armes à la main, se tenaient depuis le côté droit jusqu'au côté gauche de la maison, près de l'autel et près de la maison pour entourer le roi. Le sacrificateur fit avancer le fils du roi et mit sur lui le diadème et le témoignage. Ils l'établirent roi et lui donnèrent l'onction. Frappant des mains, ils dirent: Vive le roi! Athalie entendit la voix des coureurs et du peuple. Elle vint vers le peuple à la maison de l'Éternel et regarda: voici que le roi se tenait sur l'estrade, selon l'usage; les chefs et les trompettes étaient près du roi: tout le peuple du pays était dans la joie, et l'on sonnait des trompettes. Athalie déchira ses vêtements et cria: Conspiration! conspiration! Alors le sacrificateur Yehoyada donna cet ordre aux chefs de centaines, commandants de l'armée: Faites-la sortir en dehors des rangs et faites mourir par l'épée quiconque la suivra. Car le sacrificateur avait dit: Qu'elle ne soit pas mise à mort dans la maison de l'Éternel! On lui fit place, et elle arriva à la maison du roi par le chemin de l'entrée des chevaux: c'est là qu'elle fut mise à mort. Yehoyada conclut entre l'Éternel, le roi et le peuple l'alliance aux termes de laquelle ils devaient être le peuple de l'Éternel; (il conclut aussi l'alliance) entre le roi et le peuple. Tout le peuple du pays entra dans la maison de Baal, ils la démolirent, ils brisèrent consciencieusement ses autels et ses images et tuèrent devant les autels Mattân, sacrificateur de Baal. Le sacrificateur Yehoyada mit des surveillants dans la maison de l'Éternel. Il prit les chefs des centaines, les Kariens et les coureurs ainsi que tout le peuple du pays. Ils firent descendre le roi de la maison de l'Éternel et arrivèrent dans la maison du roi par le chemin de la porte des coureurs. Alors Joas s'assit sur le trône royal. Tout le peuple du pays se réjouissait, et la ville était tranquille. On avait fait mourir Athalie par l'épée dans la maison du roi. Joas avait sept ans lorsqu'il devint roi. La septième année de Jéhu devint roi et il régna quarante ans à Jérusalem. Sa mère se nommait Tsibya, de Beér-Chéba. Joas fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel tout le temps qu'il suivit les instructions du sacrificateur Yehoyada. Toutefois, les hauts lieux ne disparurent pas; le peuple offrait encore des sacrifices et des parfums sur les hauts lieux. Joas dit aux sacrificateurs: Tout l'argent consacré qu'on apporte dans la maison de l'Éternel, l'argent ayant cours, (savoir) l'argent pour le rachat des personnes d'après l'estimation (qui en est faite), et tout l'argent qu'on apporte spontanément à la maison de l'Éternel, que les sacrificateurs le prennent, chacun de la part des gens de sa connaissance, pour réparer les dégradations partout où il s'en trouvera. Mais il arriva que la vingt-troisième année du roi Joas, les sacrificateurs n'avaient pas réparé les dégradations à la maison. Le roi Joas appela le sacrificateur Yehoyada ainsi que les (autres) sacrificateurs et leur dit: Pourquoi n'avez-vous point réparé les dégradations à la maison? Maintenant, vous ne prendrez plus l'argent de vos connaissances, mais vous le donnerez pour les réparations de la maison. Les sacrificateurs consentirent à ne pas prendre l'argent du peuple et à ne pas réparer les dégradations de la maison. Alors le sacrificateur Yehoyada prit un coffre, perça un trou dans son couvercle et le plaça à côté de l'autel, à droite, sur le passage par lequel on entrait à la maison de l'Éternel. Les sacrificateurs qui avaient la garde du seuil y mettaient tout l'argent qu'on apportait dans la maison de l'Éternel. Quand ils voyaient qu'il y avait beaucoup d'argent dans la coffre, le secrétaire du roi montait avec le souverain sacrificateur, et ils mettaient en sac et comptaient l'argent qui se trouvait dans la maison de l'Éternel. Ils remettaient l'argent contrôlé entre les mains de ceux qui étaient chargés de faire exécuter l'ouvrage dans la maison de l'Éternel. On employait cet argent pour les charpentiers et pour les constructeurs (qui travaillaient) à la maison de l'Éternel, pour les maçons et les tailleurs de pierres, pour les achats de bois et de pierres de taille nécessaires pour réparer les dégradations de la maison de l'Éternel, et pour toutes les dépenses destinées à réparer la maison. Mais, avec l'argent qu'on apportait dans la maison de l'Éternel, on ne fit pour la maison de l'Éternel ni bassins d'argent, ni couteaux, ni calices, ni trompettes, ni aucun objet d'or ou d'argent: on le donnait à ceux qui exécutaient l'ouvrage, afin qu'ils l'utilisent pour réparer la maison de l'Éternel. On ne demandait pas de compte aux hommes entre les mains desquels on remettait l'argent pour qu'ils le donnent à ceux qui exécutaient l'ouvrage, car ils agissaient avec probité. L'argent des sacrifices de culpabilité et des sacrifices pour le péché n'était pas apporté dans la maison de l'Éternel: il était pour les sacrificateurs. Alors Hazaël, roi de Syrie, monta pour combattre contre Gath, dont il s'empara. Hazaël avait l'intention de monter contre Jérusalem. Joas, roi de Juda, prit toutes les choses consacrées, celles qu'avaient consacrées Josaphat, Yoram et Ahazia, ses pères, rois de Juda, celles qu'il avait consacrées lui-même, et tout l'or qui se trouvait dans les trésors de la maison de l'Éternel et de la maison du roi. Il envoya (le tout) à Hazaël, roi de Syrie, qui s'éloigna de Jérusalem. Le reste des actes de Joas, et tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. Ses serviteurs se soulevèrent et formèrent une conspiration; ils frappèrent Joas à Beth-Millo, qui est à la descente de Silla. Yozabad, fils de Chimeath, et Yehozabad, fils de Chomer, ses serviteurs, le frappèrent, et il mourut. On l'ensevelit avec ses pères, dans la cité de David. Son fils Amatsia régna à sa place. La vingt-troisième année de Joas, fils d'Ahazia, roi de Juda, Yoahaz, fils de Jéhu, régna sur Israël à Samarie. (Il régna) dix-sept ans. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel; il marcha en imitant les péchés que Jéroboam, fils de Nebath, avait fait commettre à Israël et il ne s'en écarta pas. La colère de l'Éternel s'enflamma contre Israël. Il les livra entre les mains de Hazaël, roi de Syrie, et entre les mains de Ben-Hadad, fils de Hazaël, tout le temps (que ces rois vécurent). Yoahaz implora l'Éternel. L'Éternel l'écouta, car il avait vu l'oppression d'Israël depuis que le roi de Syrie opprimait Israël, et l'Éternel donna un libérateur à Israël. Les Israélites échappèrent aux mains des Syriens et habitèrent dans leurs tentes comme auparavant. Mais ils ne s'écartèrent pas des péchés que la maison de Jéroboam avait fait commettre à Israël; ils s'y livrèrent aussi, ils suivirent cette voie-là, et même le poteau d'Achéra restait dressé à Samarie. (L'Éternel) n'avait laissé comme troupes à Yoahaz que cinquante cavaliers, dix chars et dix mille hommes de pied; car le roi de Syrie les avait fait périr et les avait rendus semblables à la poussière qu'on foule (aux pieds). Le reste des actes de Yoahaz, tout ce qu'il a fait et sa vaillance, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Yoahaz se coucha avec ses pères, et on l'ensevelit à Samarie. Son fils Joas régna à sa place. La trente-septième année de Joas, roi de Juda, Joas, fils de Yoahaz, régna sur Israël à Samarie. (Il régna) seize ans. Il faisait ce qui est mal aux yeux de l'Éternel; il ne s'écarta d'aucun des péchés que Jéroboam, fils de Nebath avait fait commettre à Israël, il suivit cette voie-là. La reste des actes de Joas, tout ce qu'il a fait, sa vaillance, et la guerre qu'il eut avec Amatsia, roi de Juda, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Joas se coucha avec ses pères. Jéroboam s'assit sur son trône. Joas fut enseveli à Samarie avec les rois d'Israël. Lorsqu'Élisée fut atteint de la maladie dont il mourut, Joas, roi d'Israël, descendit vers lui, pleura sur son visage et dit: Mon père! Mon père! Char d'Israël et sa cavalerie! Élisée lui dit: Prends un arc et des flèches! Il se procura un arc et des flèches. Puis Élisée dit au roi d'Israël: Bande l'arc avec ta main! Quand il l'eut bandé de sa main, Élisée posa ses mains sur les mains du roi et dit: Ouvre la fenêtre vers l'est! Il l'ouvrit. Élisée dit: Tire! Alors il tira. Élisée dit: C'est une flèche de salut de la part de l'Éternel, une flèche de salut contre les Syriens; tu battras les Syriens à Apheq jusqu'à les exterminer. Élisée dit encore: Prends les flèches! Il les prit. Élisée dit au roi d'Israël: Frappe contre terre! Alors il frappa trois fois et s'arrêta. L'homme de Dieu fut saisi d'indignation contre lui et dit: Il fallait frapper cinq ou six fois; alors tu aurais battu les Syriens jusqu'à les exterminer; maintenant tu ne les battras que trois fois. Élisée mourut, et on l'ensevelit. L'année suivante, des troupes de Moabites pénétrèrent dans le pays. Il arriva qu'on ensevelissait un homme et voici qu'on vit une de ces troupes. On jeta l'homme dans la tombe d'Élisée; l'homme alla toucher les ossements d'Élisée, il reprit vie et se dressa sur ses pieds. Hazaël, roi de Syrie, avait opprimé les Israélites pendant toute la vie de Yoahaz. Mais l'Éternel leur fit grâce: il eut compassion d'eux et se tourna vers eux à cause de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob; il ne voulut pas les détruire, et il ne les a pas rejetés de sa face jusqu'à présent. Hazaël, roi de Syrie, mourut, et son fils, Ben-Hadad, régna à sa place. Joas, fils de Yoahaz, reprit de la main de Ben-Hadad, fils de Hazaël, les villes enlevées par Hazaël de la main de son père Yoahaz, pendant la guerre. Joas le battit trois fois et recouvra les villes d'Israël. La seconde année de Joas, fils de Yoahaz, roi d'Israël, Amatsia, fils de Joas, régna comme roi de Juda. Il avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi et régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Yohoadân, de Jérusalem. Il fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel, non pas toutefois comme David, son père; il agit entièrement comme avait agi son père Joas. Toutefois, les hauts lieux ne disparurent pas; le peuple offrait encore des sacrifices et des parfums sur les hauts lieux. Lorsque la royauté fut affermie dans sa main, il frappa ses serviteurs qui avaient frappé le roi son père. Mais il ne fit pas mourir les fils des meurtriers, selon ce qui est écrit dans le livre de la loi de Moïse, où l'Éternel donne ce commandement: « On ne fera pas mourir les pères pour les fils, et l'on ne fera pas mourir les fils pour les pères; mais on fera mourir chacun pour son péché. » Il battit dix mille Édomites dans la vallée du Sel; et durant la guerre, il s'empara de Séla et l'appela du nom de Yoqteél (qu'elle a conservé) jusqu'à aujourd'hui. Alors Amatsia envoya des messagers à Joas, fils de Yoahaz, fils de Jéhu, roi d'Israël, pour lui dire: Viens, nous allons nous affronter! Joas, roi d'Israël, envoya (dire) à Amatsia, roi de Juda: L'ajonc du Liban envoya dire au cèdre du Liban: Donne ta fille pour femme à mon fils! Mais les animaux sauvages qui sont au Liban passèrent et foulèrent l'ajonc. Bien sûr, tu as battu les Édomites, et ton cœur s'élève. Jouis de ta gloire et reste chez toi. Pourquoi t'engager dans une malheureuse entreprise? Tu tomberas, et Juda avec toi! Mais Amatsia ne l'écouta pas. Alors Joas, roi d'Israël, monta; ils s'affrontèrent, lui et Amatsia, roi de Juda, à Beth-Chémech qui appartient à Juda. Juda fut battu par Israël, et chacun s'enfuit dans sa tente. Joas, roi d'Israël, fit prisonnier à Beth-Chémech Amatsia, roi de Juda, fils de Joas, fils d'Ahazia. Il vint à Jérusalem et fit une brèche de quatre cents coudées dans la muraille de Jérusalem, depuis la porte d'Éphraïm jusqu'à la porte de l'Angle. Il prit tout l'or et l'argent et tous les objets qui se trouvaient dans la maison de l'Éternel et dans les trésors de la maison du roi; il prit aussi des otages, puis retourna à Samarie. Le reste des actes de Joas, ce qu'il a fait, sa vaillance, et la guerre qu'il eut avec Amatsia, roi de Juda, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Joas se coucha avec ses pères, et il fut enseveli à Samarie avec les rois d'Israël. Son fils Jéroboam régna à sa place. Amatsia, fils de Joas, roi de Juda, vécut quinze ans après la mort de Joas, fils de Yoahaz, roi d'Israël. Le reste des actes d'Amatsia, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. On forma contre lui une conspiration à Jérusalem, et il s'enfuit à Lakich; mais on le poursuivit à Lakich, où on le fit mourir. On le transporta sur des chevaux, et il fut enseveli à Jérusalem avec ses pères, dans la cité de David. Tout le peuple de Juda prit Azaria, âgé de seize ans, et l'établit roi à la place de son père Amatsia. Ce fut lui qui bâtit Eilath et la ramena sous la domination de Juda, après que le roi fut couché avec ses pères. La quinzième année d'Amatsia, fils de Joas, roi de Juda, Jéroboam, fils de Joas, régna comme roi d'Israël à Samarie. (Il régna) quarante et un ans. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel; il ne s'écarta d'aucun des péchés que Jéroboam, fils de Nebath, avait fait commettre à Israël. Il rétablit la frontière d'Israël depuis l'entrée de Hamath jusqu'à la mer de la Araba, selon la parole que l'Éternel, le Dieu d'Israël, avait prononcée par l'intermédiaire de son serviteur le prophète Jonas, fils d'Amittaï, de Gath-Hépher. Car l'Éternel avait vu la très cruelle humiliation d'Israël. Il n'y avait plus personne qu'on retienne et plus personne qu'on relâche; nul ne venait au secours d'Israël. Or l'Éternel n'avait point parlé d'effacer le nom d'Israël de sous le ciel. Il les sauva par la main de Jéroboam, fils de Joas. Le reste des actes de Jéroboam, tout ce qu'il a fait, sa vaillance dans ses combats, et comment il ramena sous la domination d'Israël Damas et Hamath qui avaient appartenu à Juda, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Jéroboam se coucha avec ses pères, avec les rois d'Israël. Son fils Zacharie régna à sa place. La vingt-septième année de Jéroboam, roi d'Israël, Azaria, fils d'Amatsia, régna comme roi de Juda. Il avait seize ans lorsqu'il devint roi et régna cinquante-deux ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Yekoliahou, de Jérusalem. Il fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel, en tout point comme l'avait fait son père Amatsia. Toutefois, les hauts lieux ne disparurent pas; le peuple offrait encore des sacrifices et des parfums sur les hauts lieux. L'Éternel frappa le roi qui demeura lépreux jusqu'au jour de sa mort et habita dans une maison isolée. Yotam, fils du roi, était régent de la maison et gouvernait le peuple du pays Le reste des actes d'Azaria, et tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. Azaria se coucha avec ses pères, et on l'ensevelit avec ses pères dans la cité de David. Son fils Yotam régna à sa place. La trente-huitième année d'Azaria, roi de Juda, Zacharie, fils de Jéroboam, régna six mois sur Israël à Samarie. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, comme l'avaient fait ses pères; il ne s'écarta pas des péchés que Jéroboam, fils de Nebath, avait fait commettre à Israël. Challoum, fils de Yabéch, conspira contre lui, le frappa devant le peuple, le fit mourir et régna à sa place. Le reste des actes de Zacharie, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. C'était conforme à la parole que l'Éternel avait adressée à Jéhu, en ces termes: « Tes fils jusqu'à la quatrième génération siégeront sur le trône d'Israël! » Et il en fut ainsi. Challoum, fils de Yabéch, régna la trente-neuvième année d'Ozias, roi de Juda. Il régna pendant un mois à Samarie. Menahem, fils de Gadi, monta de Tirtsa, vint à Samarie et frappa Challoum, fils de Yabéch à Samarie. Il le fit mourir et régna à sa place. Le reste des actes de Challoum et la conspiration qu'il forma, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Alors Menahem frappa Tiphsah et tous ceux qui s'y trouvaient, avec son territoire depuis Tirtsa; il la frappa parce qu'elle n'avait pas ouvert (ses portes), et il fendit (le ventre de) toutes les femmes enceintes. La trente-neuvième année d'Azaria, roi de Juda, Menahem, fils de Gadi, régna sur Israël. (Il régna) dix ans à Samarie. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel. Pendant toute sa vie, il ne s'écarta pas des péchés que Jéroboam, fils de Nebath avait fait commettre à Israël. Poul, roi d'Assyrie, vint dans le pays; et Menahem donna à Poul mille talents d'argent, pour qu'il l'aide à affermir la royauté entre ses mains. Menahem tira cet argent de tous ceux d'Israël qui avaient de la richesse, afin de le donner au roi d'Assyrie: cinquante sicles d'argent de chacun. Le roi d'Assyrie s'en retourna et ne s'arrêta pas alors dans le pays. Le reste des actes de Menahem et tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Menahem se coucha avec ses pères. Son fils Peqahya régna à sa place. La cinquantième année d'Azaria, roi de Juda, Peqahya, fils de Menahem, régna sur Israël à Samarie. (Il régna) deux ans. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel; il ne s'écarta pas des péchés que Jéroboam, fils de Nebath, avait fait commettre à Israël. Péqah, fils de Remaliahou, son écuyer, conspira contre lui; il le frappa à Samarie, dans le donjon du palais royal, de même qu'Argob et Arié; il avait avec lui cinquante hommes des fils des Galaadites. Il fit ainsi mourir Peqahya et régna à sa place. Le reste des actes de Peqahya, et tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. La cinquante-deuxième année d'Azaria, roi de Juda, Péqah, fils de Remaliahou, régna sur Israël à Samarie. (Il régna) vingt ans. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel; il ne s'écarta pas des péchés que Jéroboam, fils de Nebath, avait fait commettre à Israël. Du temps de Péqah, roi d'Israël, Tiglath-Piléser, roi d'Assyrie, vint et prit Iyôn, Abel-Beth-Maaka, Yanoah, Qédech, Hatsor, Galaad et la Galilée, tout le pays de Nephthali, et il en déporta (les habitants) en Assyrie. Osée, fils d'Éla, forma une conspiration contre Péqah, fils de Remaliahou, le frappa et le fit mourir. Il régna à sa place, la vingtième année de Yotam, fils d'Ozias. Le reste des actes de Péqah, et tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. La seconde année de Péqah, fils de Remaliahou, roi d'Israël, Yotam, fils d'Ozias, régna comme roi de Juda. Il avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi et régna seize ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Yeroucha, fille de Tsadoq. Il fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel; il agit en tout point comme avait agi Ozias, son père. Toutefois, les hauts lieux ne disparurent pas; le peuple offrait encore des sacrifices et des parfums sur les hauts lieux. Yotam bâtit la porte supérieure de la maison de l'Éternel. Le reste des actes de Yotam, et tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. En ce temps-là, l'Éternel commença à envoyer contre Juda Retsîn, roi de Syrie, et Péqah, fils de Remaliahou. Yotam se coucha avec ses pères et fut enseveli avec ses pères dans la cité de David, son père. Son fils Ahaz régna à sa place. La dix-septième année de Péqah, fils de Remaliahou, Ahaz, fils de Yotam, régna comme roi de Juda. Ahaz avait vingt ans lorsqu'il devint roi et régna seize ans à Jérusalem. Il ne fit pas ce qui est droit aux yeux de l'Éternel, son Dieu, comme (l'avait fait) David, son père. Il marcha dans la voie des rois d'Israël et fit même passer son fils par le feu, suivant les horribles pratiques des nations que l'Éternel avait dépossédées devant les Israélites. Il offrait des sacrifices et des parfums sur les hauts lieux, sur les collines et sous tout arbre verdoyant. Alors Retsîn, roi de Syrie, et Péqah, fils de Remaliahou, roi d'Israël, montèrent pour (faire) la guerre à Jérusalem. Ils assiégèrent Ahaz mais ils ne purent pas le vaincre. En ce même temps, Retsîn, roi de Syrie, ramena Eilath sous la domination des Syriens; il expulsa d'Eilath les Juifs, et les Édomites vinrent à Eilath où ils ont habité jusqu'à aujourd'hui. Ahaz envoya des messagers à Tiglath-Piléser, roi d'Assyrie pour (lui) dire: Je suis ton serviteur et ton fils; monte pour me sauver de la main du roi de Syrie et de la main du roi d'Israël qui se dressent contre moi. Ahaz prit l'argent et l'or qui se trouvaient dans la maison de l'Éternel et dans les trésors de la maison du roi, et il l'envoya comme présent au roi d'Assyrie. Le roi d'Assyrie l'écouta: le roi d'Assyrie monta contre Damas, s'en empara, déporta les habitants en captivité à Qir et fit mourir Retsîn. Le roi Ahaz se rendit à Damas à la rencontre de Tiglath-Piléser, roi d'Assyrie. Ayant vu l'autel qui était à Damas, le roi Ahaz envoya au sacrificateur Urie la description de l'autel et le modèle de tous ses éléments. Le sacrificateur Urie construisit un autel en tous points conforme (aux instructions) que le roi Ahaz avait envoyées de Damas, et le sacrificateur Urie le fit avant que le roi Ahaz revienne de Damas. Le roi revint de Damas, vit l'autel, s'en approcha et y monta; il fit brûler son holocauste et son offrande, versa ses libations et répandit sur l'autel le sang de ses sacrifices de communion. Quant à l'autel de bronze qui était devant l'Éternel, il l'ôta de sa place devant la maison, entre le (nouvel) autel et la maison de l'Éternel, et il le plaça à côté du nouvel autel, vers le nord. Le roi Ahaz donna cet ordre au sacrificateur Urie: Fais brûler sur le grand autel l'holocauste du matin et l'offrande du soir, l'holocauste du roi et son offrande, l'holocauste de tout le peuple du pays avec leur offrande, et verses-y leurs libations et répands-y tout le sang des holocaustes et tout le sang des sacrifices. En ce qui concerne l'autel de bronze, je m'en occuperai. Le sacrificateur Urie agit conformément à tout ce que le roi Ahaz avait ordonné. Le roi Ahaz mit en pièces les panneaux des bases et en retira les bassins qui étaient dessus. Il descendit la Mer de dessus les bœufs de bronze qui étaient sous elle et il la posa sur un pavage de pierres. À cause du roi d'Assyrie il changea dans la maison de l'Éternel le portique du sabbat qu'on y avait bâti à l'intérieur et l'entrée extérieure du roi. Le reste des actes d'Ahaz, tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. Ahaz se coucha avec ses pères, et il fut enseveli avec ses pères dans la cité de David. Son fils Ézéchias régna à sa place. La douzième année d'Ahaz, roi de Juda, Osée, fils d'Éla, régna sur Israël à Samarie. (Il régna) neuf ans. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, non pas toutefois comme les rois d'Israël qui l'avaient précédé. Salmanasar, roi d'Assyrie, monta contre lui; et Osée lui fut assujetti et lui paya un tribut. Mais le roi d'Assyrie découvrit une conspiration chez Osée, qui avait envoyé des messagers à So, roi d'Égypte, et qui ne faisait plus monter annuellement le tribut au roi d'Assyrie. Le roi d'Assyrie le fit enfermer et enchaîner dans une prison. Puis le roi d'Assyrie parcourut tout le pays et monta contre Samarie qu'il assiégea pendant trois ans. La neuvième année d'Osée, le roi d'Assyrie prit Samarie et déporta Israël en Assyrie. Il les fit habiter à Halah et sur le Habor, fleuve de Gozân, ainsi que dans les villes des Mèdes. Cela arriva parce que les Israélites ont péché contre l'Éternel, leur Dieu, qui les avait fait monter du pays d'Égypte, hors du pouvoir du Pharaon, roi d'Égypte, et parce qu'ils ont craint d'autres dieux. Ils ont suivi les principes des nations qui l'Éternel avait dépossédées devant les Israélites; c'est ce qu'ont fait les rois d'Israël. Les Israélites ont fait en secret contre l'Éternel, leur Dieu, des choses qu'on ne doit pas faire. Ils se sont bâti des hauts lieux dans toutes leurs villes, depuis les tours des gardes jusqu'aux villes fortes. Ils se sont dressé des stèles et des poteaux d'Achéra sur toute colline élevée et sous tout arbre verdoyant. Et là ils ont brûlé des parfums sur tous les hauts lieux, comme les nations que l'Éternel avait déportées devant eux. Ils ont fait des choses mauvaises, par lesquelles ils irritaient l'Éternel. Ils ont rendu un culte aux idoles au sujet desquelles l'Éternel leur avait dit: Vous ne ferez pas cela. L'Éternel fit avertir solennellement Israël et Juda par l'intermédiaire de tous ses prophètes, de tous les voyants, et leur dit: Revenez de vos mauvaises voies et observez mes commandements et mes prescriptions, en suivant entièrement la loi que j'ai ordonnée à vos pères et que je vous ai envoyée par l'intermédiaire de mes serviteurs les prophètes. Mais ils n'ont pas écouté et ils ont raidi leur nuque, comme l'avaient fait leurs pères qui n'avaient pas cru en l'Éternel, leur Dieu. Ils ont rejeté ses prescriptions, l'alliance qu'il avait conclue avec leurs pères et les avertissements solennels qu'il leur avait adressés. Ils se sont ralliés à des vanités et se sont rendus (eux-mêmes) vains. Ils se sont ralliés aux nations qui les entouraient et que l'Éternel leur avait défendu d'imiter. Ils ont abandonné tous les commandements de l'Éternel, leur Dieu, ils se sont fait deux veaux en métal fondu, ils ont fabriqué des poteaux d'Achéra, ils se sont prosternés devant toute l'armée des cieux et ils ont rendu un culte à Baal. Ils ont fait passer par le feu leurs fils et leurs filles, ils ont pratiqué la divination et l'occultisme et se sont vendus pour faire ce qui est mal aux yeux de l'Éternel afin de l'irriter. Aussi l'Éternel a-t-il éprouvé une vive colère contre Israël, et les a-t-il écartés de sa face. Il n'est resté que la seule tribu de Juda; et même Juda n'avait pas gardé les commandements de l'Éternel, son Dieu! Ils avaient marché suivant les principes qu'Israël avait pratiqués. L'Éternel a rejeté toute la descendance d'Israël; il les a humiliés, il les a livrés entre les mains des pillards et il a fini par les chasser loin de sa face. Lorsqu'il avait arraché Israël à la maison de David, ils avaient établi roi Jéroboam, fils de Nabath, et Jéroboam les avait détournés de l'Éternel et avait fait commettre à Israël un grand péché. Les Israélites se sont livrés à tous les péchés que Jéroboam avait commis; ils ne s'en sont pas écartés, jusqu'à ce que l'Éternel ait écarté Israël loin de sa face, comme il l'avait annoncé par l'intermédiaire de tous ses serviteurs les prophètes. Israël a été déporté loin de son territoire, en Assyrie (où il est resté) jusqu'à aujourd'hui. Le roi d'Assyrie fit venir (des gens) de Babylone, de Kouta, de Avva, de Hamath et de Sepharvaïm. Il les fit habiter dans les villes de Samarie à la place des Israélites. Ils prirent possession de Samarie et habitèrent dans ses villes. Lorsqu'ils commencèrent à y habiter, ils ne craignaient pas l'Éternel, et l'Éternel envoya contre eux les lions qui les tuaient. On dit au roi d'Assyrie: Les nations que tu as déportées et que tu as fait habiter dans les villes de Samarie ne connaissent pas la religion du dieu du pays, et il a envoyé contre elles les lions qui les font mourir, parce qu'elles ne connaissent pas la religion du dieu du pays. Le roi d'Assyrie donna cet ordre: Faites aller là-bas l'un des sacrificateurs que vous avez déportés de là; qu'il aille y habiter, et qu'il leur enseigne la religion du dieu du pays. Un des sacrificateurs qui avaient été déportés de Samarie vint habiter à Béthel et leur enseigna comment ils devaient craindre l'Éternel. Mais les nations firent chacune leurs dieux. Elles les placèrent dans les maisons des hauts lieux bâties par les Samaritains, dans les villes où chacune des nations habitait. Les gens de Babylone firent Soukkoth-Benoth, les gens de Kouth firent Nergal, les gens de Hamath firent Achima, ceux de Avva firent Nibhaz et Tartaq; ceux de Sepharvaïm brûlaient leurs fils par le feu en l'honneur d'Adrammélek et de Anammélek, dieux de Sepharvaïm. Ils craignaient aussi l'Éternel, et ils instituèrent pour eux des sacrificateurs de hauts lieux pris un peu partout: ces sacrificateurs étaient en activité pour eux dans les maisons des hauts lieux. Ainsi ils craignaient l'Éternel, mais rendaient en même temps un culte à leurs propres dieux d'après la coutume des nations d'où on les avait déportés. Ils pratiquent jusqu'à aujourd'hui leurs premiers usages. Ils ne craignent point l'Éternel et ne pratiquent ni leurs prescriptions et leur coutume, ni la loi et les commandements donnés par l'Éternel aux fils de Jacob qu'il appela du nom d'Israël. L'Éternel avait conclu une alliance avec eux et leur avait donné cet ordre: Vous ne craindrez pas d'autres dieux; vous ne vous prosternerez pas devant eux, vous ne leur rendrez pas de culte et vous ne leur offrirez pas de sacrifices. Mais vous craindrez l'Éternel, qui vous a fait monter du pays d'Égypte avec une grande puissance et à bras étendu; c'est devant lui que vous vous prosternerez et c'est à lui que vous offrirez des sacrifices. Vous observerez et mettrez toujours en pratique les prescriptions, les ordonnances, la loi et le commandement qu'il a écrits pour vous, et vous ne craindrez pas d'autres dieux. Vous n'oublierez pas l'alliance que j'ai conclue avec vous, et vous ne craindrez pas d'autres dieux. Mais vous craindrez l'Éternel, votre Dieu, et il vous délivrera de la main de tous vos ennemis. Ils n'ont pas obéi et ils pratiquent leur première coutume. Ces nations craignaient l'Éternel et rendaient un culte à leurs statues. Leurs fils et les fils de leurs fils agissent jusqu'à aujourd'hui comme leurs pères ont agi. La troisième année d'Osée, fils d'Éla, roi d'Israël, Ézéchias, fils d'Ahaz, régna comme roi de Juda. Il avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi et il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Abi, fille de Zacharie. Il fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel, entièrement comme l'avait fait David, son père. Il fit disparaître les hauts lieux, brisa les stèles, coupa le poteau d'Achéra et mit en pièces le serpent de bronze que Moïse avait fait, car les Israélites avaient jusqu'alors brûlé des parfums devant lui: on l'appelait Nehouchtân. Il mit sa confiance en l'Éternel, le Dieu d'Israël; et parmi tous les rois de Juda qui vinrent après lui ou qui le précédèrent, il n'y en eut pas de semblable à lui. Il fut attaché à l'Éternel, ne s'écarta pas de lui et observa les commandements que l'Éternel avait prescrits à Moïse, et l'Éternel fut avec lui. Il eut du succès dans toutes ses entreprises. Il se révolta contre le roi d'Assyrie et ne lui fut plus assujetti. C'est lui qui se rendit maître des Philistins jusqu'à Gaza et de son territoire depuis les tours des gardes jusqu'aux villes fortes. La quatrième année du roi Ézéchias, qui était la septième année d'Osée, fils d'Éla, roi d'Israël, Salmanasar, roi d'Assyrie, monta contre Samarie et l'assiégea. Il la prit au bout de trois ans, la sixième année d'Ézéchias. C'est la neuvième année d'Osée, roi d'Israël, que Samarie fut prise. Le roi d'Assyrie déporta les Israélites en Assyrie et il les conduisit à Halah et sur le Habor, fleuve de Gozân, ainsi que dans les villes des Mèdes, parce qu'ils n'avaient pas écouté la voix de l'Éternel, leur Dieu, et qu'ils avaient enfreint son alliance, parce qu'ils n'avaient ni écouté ni mis en pratique tout ce qu'avait ordonné Moïse, serviteur de l'Éternel. La quatorzième année du roi Ézéchias, Sennachérib, roi d'Assyrie, monta contre toutes les villes fortes de Juda et s'en empara. Ézéchias, roi de Juda, envoya dire au roi d'Assyrie à Lakich: J'ai eu tort! Éloigne-toi de moi. Ce que tu m'imposeras, je le supporterai. Alors le roi d'Assyrie imposa à Ézéchias, roi de Juda, trois cents talents d'argent et trente talents d'or. Ézéchias donna tout l'argent qui se trouvait dans la maison de l'Éternel et dans les trésors de la maison du roi. En ce temps-là Ézéchias mit en pièces les portes et les linteaux du temple de l'Éternel – Ézéchias, roi de Juda, les avait plaquées (d'or) – et il les livra au roi d'Assyrie. Le roi d'Assyrie envoya de Lakich à Jérusalem, vers le roi Ézéchias, le Tartân, le Rab-Saris et le Rabchaqé avec une puissante armée. Ils montèrent et arrivèrent à Jérusalem. Lorsqu'ils furent montés et arrivés, ils se tinrent à l'aqueduc du bassin supérieur, sur le chemin du champ du teinturier. Ils appelèrent le roi; alors Éliaqim, fils de Hilqiyahou, intendant du palais, se rendit auprès d'eux, avec Chebna, le secrétaire, et Yoah, fils d'Asaph, l'archiviste. Le Rabchaqé leur dit: Dites, je vous prie, à Ézéchias: Ainsi parle le grand roi, le roi d'Assyrie: Quelle est cette confiance, sur laquelle tu t'appuies? Tu as dit – mais ce ne sont que des paroles en l'air –: (Il faut) pour la guerre un conseil et de la force. Et maintenant, en qui (donc) as-tu placé ta confiance, pour t'être révolté contre moi? Voici maintenant que tu t'es confié dans le soutien de l'Égypte, ce roseau cassé qui pénètre et perce la main de quiconque s'appuie dessus: tel est le Pharaon, roi d'Égypte, pour tous ceux qui se confient en lui. Peut-être me direz-vous: C'est en l'Éternel, notre Dieu, que nous nous confions. Mais n'est-ce pas lui dont Ézéchias a fait disparaître les hauts lieux et les autels, en disant à Juda et à Jérusalem: vous vous prosternerez devant cet autel à Jérusalem? Maintenant donc, fais une convention avec mon seigneur, le roi d'Assyrie, et je te donnerai deux mille chevaux, si tu peux te procurer des cavaliers pour les monter. Comment repousserais-tu un seul chef d'entre les moindres serviteurs de mon seigneur? Tu mets ta confiance dans l'Égypte pour les chars et pour les cavaliers! D'ailleurs, est-ce sans (la volonté de) l'Éternel que je suis monté contre cet endroit, pour le détruire? L'Éternel m'a dit: Monte contre ce pays et détruis-le. Éliaqim, fils de Hilqiyahou, Chebna et Yoah dirent au Rabchaqé: Nous t'en prions, parle à tes serviteurs en araméen, car nous le comprenons; et ne nous parle pas en judéen, à (portée des) oreilles du peuple qui est sur la muraille. Le Rabchaqé leur répondit: Est-ce à ton seigneur et à toi que mon seigneur m'a envoyé dire ces paroles? N'est-ce pas à ces hommes assis sur la muraille pour manger leurs excréments et pour boire leur urine avec vous? Puis le Rabchaqé se redressa et cria de toute se force en judéen: Écoutez la parole du grand roi, du roi d'Assyrie! Ainsi parle le roi: Qu'Ézéchias ne vous abuse pas, car il ne pourra vous délivrer de ma main. Qu'Ézéchias ne vous amène pas à vous confier en l'Éternel, en disant: Il est certain que l'Éternel nous délivrera, et cette ville ne sera pas livrée entre les mains du roi d'Assyrie. N'écoutez pas Ézéchias; car ainsi parle le roi d'Assyrie: Faites la paix avec moi, rendez-vous à moi, et chacun de vous mangera de sa vigne et de son figuier, et chacun boira de l'eau de sa citerne, jusqu'à ce que je vienne, et que je vous emmène dans un pays comme le vôtre, dans un pays de blé et de vin, un pays de pain et de vignobles, un pays l'oliviers à huile et de miel; ainsi vous vivrez et vous ne mourrez pas. N'écoutez donc pas Ézéchias; car il pourrait vous exciter en disant: L'Éternel nous délivrera. Les dieux des nations ont-ils vraiment délivré chacun son pays de la main du roi d'Assyrie? Où sont les dieux de Hamath et d'Arpad? Où sont les dieux de Sepharvaïm, de Héna et de Ivva? Ont-ils délivré Samarie de ma main? Parmi tous les dieux des pays, quels sont ceux qui ont délivré leur pays de ma main, pour que l'Éternel délivre Jérusalem de ma main? Le peuple se tut et ne lui répondit pas un mot; car le roi avait donné cet ordre: Vous ne lui répondrez pas. Éliaqim, fils de Hilqiyahou, intendant du palais, Chebna, le secrétaire, et Yoah, fils d'Asaph, l'archiviste, vinrent auprès d'Ézéchias, les vêtements déchirés, et lui rapportèrent les paroles du Rabchaqé. Lorsque le roi Ézéchias eut entendu cela, il déchira ses vêtements, se couvrit d'un sac et se rendit dans la maison de l'Éternel. Il envoya Éliaqim, intendant du palais, Chebna, le secrétaire, et les (plus) anciens des sacrificateurs, couverts de sacs, vers le prophète Ésaïe, fils d'Amots. Ils lui dirent: Ainsi parle Ézéchias: Ce jour est un jour de détresse, de châtiment et d'opprobre; car les enfants sont près de sortir du sein maternel, et il n'y a point de force pour l'accouchement. Peut-être l'Éternel, ton Dieu, entendra-t-il toutes les paroles du Rabchaqé que le roi d'Assyrie, son seigneur, a envoyé pour insulter le Dieu vivant, et peut-être exercera-t-il ses châtiments à cause des paroles qu'a entendues l'Éternel ton Dieu. Fais donc monter une prière pour le reste, qui subsiste encore. Les serviteurs du roi Ézéchias allèrent donc auprès d'Ésaïe. Ésaïe leur dit: Voici ce que vous direz à votre seigneur: Ainsi parle l'Éternel: Ne t'effraie pas des paroles que tu as entendues et par lesquelles m'ont bafoué les jeunes serviteurs du roi d'Assyrie. Je vais mettre en lui un esprit tel que, sur une nouvelle qu'il recevra, il retournera dans son pays; et je le ferai tomber par l'épée dans son pays. Le Rabchaqé s'en retourna et trouva le roi d'Assyrie qui attaquait Libna, car il avait appris son départ de Lakich. Alors le roi d'Assyrie reçut une nouvelle au sujet de Tirhaqa, roi d'Éthiopie; on lui dit: Voici qu'il s'est mis en marche pour te faire la guerre. Alors il envoya de nouveau des messagers à Ézéchias, en disant: Vous parlerez ainsi à Ézéchias, roi de Juda: Que ton Dieu, en qui tu te confies, ne t'abuse pas en disant: Jérusalem ne sera pas livrée entre les mains du roi d'Assyrie. Tu as toi-même appris ce qu'ont fait les rois d'Assyrie à tous les pays; ils les ont voués à l'interdit; et toi, tu serais délivré! Les dieux des nations que mes pères ont détruites les ont-ils délivrées, Gozân, Harân, Retseph, et les fils d'Éden qui sont à Telassar? Où sont le roi de Hamath, le roi d'Arpad et le roi de la ville de Sepharvaïm, de Héna et de Ivva? Ézéchias prit la lettre de la main des messagers, la lut et monta à la maison de l'Éternel, Ézéchias la déploya devant l'Éternel. Ézéchias pria devant l'Éternel et dit: Éternel, Dieu d'Israël, qui sièges sur les chérubins! C'est toi qui es le seul Dieu pour tous les royaumes de la terre, c'est toi qui as fait les cieux et la terre. Éternel! Prête l'oreille et écoute! Éternel, ouvre les yeux et regarde! Écoute les paroles de Sennachérib, qui a envoyé le (Rabchaqé) pour insulter le Dieu vivant. Il est vrai, ô Éternel! que les rois d'Assyrie ont exterminé les nations et leurs pays. Ils ont jeté leurs dieux au feu – en fait, ceux-là n'étaient pas des dieux, mais des ouvrages de mains d'homme, du bois et de la pierre – et ils les ont anéantis. Maintenant, Éternel, notre Dieu, sauve-nous donc de la main de Sennachérib, et que tous les royaumes de la terre reconnaissent que toi seul, Éternel, tu es Dieu. Alors Ésaïe, fils d'Amots, envoya dire à Ézéchias: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: J'ai entendu la prière que tu m'as adressée au sujet de Sennachérib, roi d'Assyrie. C'est ici la parole que l'Éternel a prononcée contre lui: Elle te méprise, elle se moque de toi, La vierge, fille de Sion; Elle hoche la tête après toi, La fille de Jérusalem. Qui as-tu insulté et bafoué? Contre qui as-tu élevé la voix? Tu as porté tes yeux en haut Sur le Saint d'Israël! Par l'intermédiaire de messagers tu as insulté le Seigneur Et tu as dit: Avec la multitude de mes chars, J'ai gravi la cime des montagnes, Au plus profond du Liban; Je coupe les plus élevés de ses cèdres, Les plus beaux de ses cyprès, Et j'atteins son dernier abri Sa forêt semblable à un verger; J'ai creusé et j'ai bu de l'eau étrangère, Je tarirai avec la plante de mes pieds Tout le delta du Nil. N'as-tu pas appris que j'ai fait ces choses depuis longtemps, Que dès les jours d'autrefois je les ai formées? Maintenant je les fais venir, Et les villes fortes seront réduites à n'être que des monceaux de ruines. Leurs habitants sont impuissants, Ils ont peur, ils ont honte; Ils sont comme l'herbe de champs et la tendre verdure, Comme le gazon des toits, Comme la rouille (du blé) avant (la formation de) sa tige. Mais je sais quand tu t'assieds, quand tu sors et quand tu entres, Et quand tu t'emportes contre moi. Parce que tu t'emportes contre moi, Et que ton arrogance est montée à mes oreilles, Je mettrai ma boucle à tes narines et mon mors à tes lèvres, Et je te ferai retourner par le chemin par lequel tu es venu. Que ceci soit un signe pour toi: On mangera cette année le produit du grain tombé, Et la suivante ce qui pousse de soi-même; Mais la troisième année, semez, moissonnez, Plantez des vignes et mangez-en le fruit. Les rescapés de la maison de Juda qui seront restés Produiront encore des racines vers le bas Et porteront du fruit vers le haut. Car de Jérusalem il sortira un reste, Et de la montagne de Sion des rescapés. Voilà ce que fera le zèle de l'Éternel des armées. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel à l'égard du roi d'Assyrie: Il n'entrera pas dans cette ville, Il n'y lancera pas de flèche, Il ne lui opposera pas de bouclier Et n'élèvera pas de retranchements contre elle. Il s'en retournera pas le chemin par lequel il sera venu, Et il n'entrera pas dans cette ville, Oracle de l'Éternel. Je protégerai cette ville pour la sauver, À cause de moi et à cause de David, mon serviteur. Or cette nuit-là, l'ange de l'Éternel sortit et frappa dans le camp des Assyriens 185 000 (hommes), et quand on se leva le matin, voici que c'étaient tous des cadavres. Alors Sennachérib, roi d'Assyrie, s'en alla et retourna pour résider à Ninive. Or, comme il était prosterné dans la maison de Nisrok, son dieu, ses fils Adrammélek et Saretser, le frappèrent avec l'épée et s'enfuirent au pays d'Ararat. Son fils Ésar-Haddôn régna à sa place. En ce temps-là, Ézéchias fut malade à la mort. Le prophète Ésaïe, fils d'Amots, vint auprès de lui et lui dit: Ainsi parle l'Éternel: Donne tes ordres à ta maison, car tu vas mourir, tu ne vivras plus. Ézéchias tourna son visage contre le mur et pria l'Éternel en disant: De grâce, Éternel! souviens-toi que j'ai marché devant ta face avec fidélité et intégrité de cœur, et que j'ai fait ce qui est bien à tes yeux! Et Ézéchias répandit des pleurs abondants. Ésaïe, qui était sorti, n'était pas encore dans la cour centrale, lorsque la parole de l'Éternel lui fut adressée en ces mots: Retourne dire à Ézéchias, conducteur de mon peuple: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu de David, ton père: J'ai entendu ta prière, j'ai vu tes larmes. Voici: je te guérirai; le troisième jour, tu monteras à la maison de l'Éternel. J'ajouterai quinze années à tes jours. Je te délivrerai ainsi que cette ville de l'emprise du roi d'Assyrie; je protégerai cette ville, à cause de moi et à cause de David, mon serviteur. Ésaïe dit: Prenez un paquet de figues. On le prit et on l'appliqua sur l'ulcère, et Ézéchias resta en vie. Ézéchias avait dit à Ésaïe: À quel signe (connaîtrai-je que) l'Éternel me guérira et que je monterai le troisième jour à la maison de l'Éternel? Alors Ésaïe dit: Ceci sera pour toi, de la part de l'Éternel, le signe que l'Éternel accomplira la parole qu'il a prononcée: L'ombre avancera-t-elle de dix degrés, ou reculera-t-elle de dix degrés? Ézéchias répondit: C'est facile de faire avancer l'ombre de dix degrés. Qu'elle recule plutôt de dix degrés! Alors le prophète Ésaïe invoqua l'Éternel qui fit reculer l'ombre de dix degrés sur les degrés d'Ahaz où elle était descendue. En ce même temps, Berodak-Baladân, fils de Baladân, roi de Babylone, envoya une lettre et un présent à Ézéchias, car il avait appris la maladie d'Ézéchias. Ézéchias donna audience aux envoyés et leur montra le lieu où étaient ses choses de prix, l'argent et l'or, les aromates et l'huile précieuse, tout son arsenal et tout ce qui se trouvait dans ses trésors: il n'y eut rien qu'Ézéchias ne leur fit voir dans sa maison et dans tous ses domaines. Le prophète Ésaïe vint ensuite auprès du roi Ézéchias et lui dit: Qu'ont dit ces gens-là, et d'où sont-ils venus vers toi? Ézéchias répondit: Ils sont venus d'un pays éloigné, de Babylone. Ésaïe dit encore: Qu'ont-ils vu dans ta maison? Ézéchias répondit: Ils ont vu tout ce qui est dans ma maison: il n'y a rien dans mes trésors que je ne leur aie fait voir. Alors Ésaïe dit à Ézéchias: Écoute la parole de l'Éternel! Voici que les jours viennent où l'on emportera à Babylone tout ce qui est dans ta maison et ce que tes pères ont amassé jusqu'à ce jour; il n'en restera rien, dit l'Éternel. Et l'on prendra de tes fils, qui seront sortis de toi, que tu auras engendrés. Ils seront des eunuques dans le palais du roi de Babylone. Ézéchias répondit à Ésaïe: La parole de l'Éternel, que tu as prononcée est bonne. Il ajouta: Il y aura paix et sécurité pendant ma vie, n'est-ce pas? Le reste des actes d'Ézéchias, toute sa vaillance, et comment il fit le bassin et l'aqueduc, et amena l'eau dans la ville, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. Ézéchias se coucha avec ses pères. Son fils Manassé régna à sa place. Manassé avait douze ans lorsqu'il devint roi et il régna cinquante-cinq ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Hephtsiba. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, (il se livra) aux horribles pratiques des nations que l'Éternel avait dépossédées devant les Israélites. Il rebâtit les hauts lieux que son père Ézéchias avait fait disparaître, il éleva des autels à Baal, il fit un poteau d'Achéra, comme l'avait fait Achab, roi d'Israël, et il se prosterna devant toute l'armée des cieux et lui rendit un culte. Il bâtit des autels dans la maison de l'Éternel, dont l'Éternel avait dit: C'est à Jérusalem que je placerai mon nom. Il bâtit des autels à toute l'armée des cieux dans les deux parvis de la maison de l'Éternel. Il fit passer son fils par le feu; il tirait des présages et pratiquait l'occultisme. Il établit des gens qui évoquaient les morts et qui prédisaient l'avenir. Il fit de plus en plus ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, afin de (l')irriter. Il mit la statue d'Achéra qu'il avait faite dans la maison dont l'Éternel avait dit à David et à son fils Salomon: C'est dans cette maison et c'est dans Jérusalem, que j'ai choisie parmi toutes les tribus d'Israël, que je veux pour toujours placer mon nom: Je ne ferai plus errer les pas d'Israël hors du territoire que j'ai donné à ses pères, pourvu seulement qu'ils observent et mettent en pratique tout ce que je leur ai commandé, conformément à toute la loi que leur a donnée mon serviteur Moïse. Mais ils n'ont pas écouté, et Manassé les a égarés, de sorte qu'ils ont fait le mal plus que les nations que l'Éternel avait détruites devant les Israélites. Alors l'Éternel parla en ces termes par l'intermédiaire de ses serviteurs les prophètes: Parce que Manassé, roi de Juda, a commis ces horreurs, parce qu'il a fait pire que tout ce qu'avaient fait avant lui les Amoréens, et parce qu'il a aussi fait pécher Juda par ses idoles, eh bien! ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Je fais venir sur Jérusalem et sur Juda un malheur tel que les oreilles en tinteront à quiconque en entendra parler. J'étendrai sur Jérusalem le cordeau de Samarie et le niveau de la maison d'Achab; et je nettoierai Jérusalem, comme un plat qu'on nettoie et qu'on renverse sens dessus dessous après l'avoir nettoyé. Je délaisserai le reste de mon héritage et je les livrerai entre les mains de leurs ennemis; ils seront mis au pillage et dépouillés par tous leurs ennemis, parce qu'il ont fait ce qui est mal à mes yeux en m'irritant depuis le jour où leurs pères sont sortis d'Égypte jusqu'à aujourd'hui. Manassé répandit aussi beaucoup de sang innocent, jusqu'à en remplir Jérusalem d'un bout à l'autre, outre le péché qu'il fit commettre à Juda en faisant ce qui est mal aux yeux de l'Éternel. Le reste des actes de Manassé, tout ce qu'il a fait, et le péché qu'il commit, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. Manassé se coucha avec ses pères et fut enseveli dans le jardin de sa maison, dans le jardin de Ouzza. Son fils Amôn régna à sa place. Amôn avait vingt-deux ans lorsqu'il devint roi et il régna deux ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Mechoullémeth, fille de Harouts, de Yotba. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, comme l'avait fait son père Manassé; il marcha dans toute la voie où avait marché son père, il rendit un culte aux idoles auxquelles son père avait rendu un culte et se prosterna devant elles; il abandonna l'Éternel, le Dieu de ses pères, et ne marcha pas dans la voie de l'Éternel. Les serviteurs d'Amôn conspirèrent contre lui. Ils firent mourir le roi dans sa maison. Mais le peuple du pays frappa tous ceux qui avaient conspiré contre le roi Amôn; et le peuple du pays établit roi son fils Josias à sa place. Le reste des actes d'Amôn et ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. On l'ensevelit dans son tombeau, dans le jardin de Ouzza. Son fils Josias régna à sa place. Josias avait huit ans lorsqu'il devint roi et il régna trente et un ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Yedida, fille de Adaya, de Botsqath. Il fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel et marcha dans toute la voie de David, son père. Il ne s'en écarta ni à droite ni à gauche. La dix-huitième année du roi Josias, le roi envoya dans la maison de l'Éternel Chaphân, le secrétaire, fils d'Atsalia, fils de Mechoullam, en lui disant: Monte vers le souverain sacrificateur Hilqiya, et qu'il fasse le total de l'argent apporté dans la maison de l'Éternel et que les gardiens du seuil ont recueilli du peuple. On le remettra entre les mains de ceux qui ont la responsabilité de faire l'ouvrage dans la maison de l'Éternel. Ils le donneront à ceux qui font l'ouvrage dans la maison de l'Éternel pour réparer les dégradations de la maison, aux artisans, aux constructeurs, aux maçons, pour les achats de bois et de pierres de taille nécessaires pour réparer la maison. Mais on ne leur demandera pas de compte pour l'argent remis entre leurs mains, car ils agissent avec probité. Alors le souverain sacrificateur Hilqiya dit à Chaphân, le secrétaire: J'ai trouvé le livre de la loi dans la maison de l'Éternel! Hilqiya donna le livre à Chaphân qui le lut. Puis Chaphân, le secrétaire, alla chez le roi. Il rendit compte au roi et dit: Tes serviteurs ont versé l'argent qui se trouvait dans la maison en le remettant entre les mains de ceux qui ont la responsabilité de faire l'ouvrage dans la maison de l'Éternel. Chaphân, le secrétaire, fit encore ce rapport au roi: Le sacrificateur Hilqiya m'a donné un livre. Puis Chaphân le lut devant le roi. Lorsque le roi entendit les paroles du livre de la loi, il déchira ses vêtements. Le roi donna cet ordre au sacrificateur Hilqiya, à Ahiqam, fils de Chaphân, à Akbor, fils de Michée, à Chaphân, le secrétaire, et à Asaya, serviteur du roi: Allez consulter l'Éternel pour moi, pour le peuple et pour tout Juda, au sujet des paroles de ce livre qu'on a trouvé; car grande est la fureur de l'Éternel. Elle s'est enflammée contre nous, parce que nos pères n'ont pas obéi aux paroles de ce livre pour agir selon tout ce qui est écrit sur nous. Le sacrificateur Hilqiya, Ahiqam, Akbor, Chaphân et Asaya allèrent auprès de la prophétesse Houlda, femme de Challoum, fils de Tiqva, fils de Harhas, gardien des vêtements. Elle habitait à Jérusalem, dans la ville nouvelle. Après qu'ils lui eurent parlé, elle leur dit: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Dites à l'homme qui vous a envoyés vers moi: Ainsi parle l'Éternel: Je vais faire venir un malheur sur ce lieu et sur ses habitants, selon toutes les paroles du livre qu'a lu le roi de Juda. Puisqu'ils m'ont abandonné et qu'ils ont brûlé des parfums à d'autres dieux, afin de m'irriter par toute l'œuvre de leurs mains, ma fureur s'est enflammée contre ce lieu: elle ne s'éteindra pas. Mais vous direz au roi de Juda qui vous a envoyés pour consulter l'Éternel: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël, (au sujet) des paroles que tu as entendues: Parce que ton cœur a été touché, parce que tu t'es humilié devant l'Éternel en entendant ce que j'ai dit contre ce lieu et contre ses habitants qui seront un objet de désolation et de mépris, et parce que tu as déchiré tes vêtements et que tu as pleuré devant moi, moi aussi, j'ai entendu – oracle de l'Éternel. C'est pourquoi, je te recueillerai auprès de tes pères, tu seras recueilli en paix dans (l'un de) tes tombeaux, et tes yeux ne verront pas tout le malheur que je ferai venir sur ce lieu. Ils rapportèrent cette réponse au roi. Le roi envoya rassembler auprès de lui tous les anciens de Juda et de Jérusalem. Puis le roi monta à la maison de l'Éternel, avec tous les hommes de Juda et tous les habitants de Jérusalem, les sacrificateurs, les prophètes et tout le peuple, du plus petit au plus grand. Il lut à leurs oreilles toutes les paroles du livre de l'alliance, qu'on avait trouvé dans la maison de l'Éternel. Le roi se tenait sur l'estrade et, devant l'Éternel, il conclut cette alliance: suivre l'Éternel et observer ses commandements, ses préceptes et ses prescriptions de tout son cœur et de toute son âme, afin de garder les paroles de cette alliance, écrites dans ce livre; et tout le peuple adhéra à l'alliance. Le roi ordonna au souverain sacrificateur Hilqiya, aux sacrificateurs de second ordre et aux gardiens du seuil, de sortir du temple de l'Éternel tous les objets qui avaient été faits pour Baal, pour Achéra et pour toute l'armée des cieux; il les brûla hors de Jérusalem, dans les terrains du Cédron, et en fit porter la poussière à Béthel. Il supprima les prêtres institués par les rois de Juda alors qu'on brûlait des parfums sur les hauts lieux dans les villes de Juda et aux environs de Jérusalem et ceux qui brûlaient des parfums à Baal, au soleil, à la lune, au zodiaque et à toute l'armée des cieux. Il sortit de la maison de l'Éternel le poteau d'Achéra, qu'il transporta hors de Jérusalem vers la vallée du Cédron; il le brûla dans la vallée du Cédron et le réduisit en poussière. Il en jeta la poussière sur la tombe des gens du peuple. Il abattit les maisons des prostitués qui étaient dans la maison de l'Éternel, et où les femmes tissaient des housses pour le poteau d'Achéra. Il fit venir tous les sacrificateurs des villes de Juda; il souilla les hauts lieux où les sacrificateurs brûlaient des parfums, depuis Guéba jusqu'à Beér-Chéba; il rendit impurs les hauts lieux des portes, celui qui était à l'entrée de la porte de Josué, chef de la ville, à gauche de la porte de la ville. Toutefois les sacrificateurs des hauts lieux ne montaient pas à l'autel de l'Éternel à Jérusalem, mais ils mangeaient des pains sans levain au milieu de leurs frères. Le roi rendit impur le Topheth dans la vallée du fils de Hinnom, afin que personne ne fasse plus passer son fils et sa fille par le feu en l'honneur de Molok. Il supprima de l'entrée de la maison de l'Éternel les chevaux que les rois de Juda avaient consacrés au soleil, près de la chambre du chambellan Netân-Mélek, qui se trouvait dans les annexes; et il brûla au feu les chars du soleil. Le roi abattit les autels qui étaient sur le toit de la chambre haute d'Ahaz et que les rois de Juda avaient faits, et les autels qu'avait faits Manassé dans les deux parvis de la maison de l'Éternel. Après les avoir brisés (et enlevés) de là, il en jeta la poussière dans la vallée du Cédron. Le roi rendit impurs les hauts lieux qui étaient en face de Jérusalem, sur la droite de la montagne de Destruction, et que Salomon, roi d'Israël, avait bâtis à Astarté, l'abomination des Sidoniens, à Kemoch, l'abomination de Moab, et à Milkom, l'horrible (idole) des Ammonites. Il brisa les stèles, coupa les poteaux d'Achéra et remplit d'ossements humains la place qu'ils occupaient. De même en ce qui concerne l'autel qui était à Béthel et le haut lieu qu'avait fait Jéroboam, fils de Nebath, qui avait fait pécher Israël: il abattit cet autel et le haut lieu; il brûla le haut lieu et le réduisit en poussière, et il brûla le poteau d'Achéra. Josias se tourna et vit les tombes qui étaient là dans la montagne, envoya prendre les ossements dans les tombes et les brûla sur l'autel; il le rendit impur, selon la parole de l'Éternel proclamée par l'homme de Dieu; c'étaient bien là les paroles qu'il avait proclamées. Il dit: Quel est ce monument que je vois? Les gens de la ville lui répondirent: C'est la tombe de l'homme de Dieu qui est venu de Juda et qui a proclamé contre l'autel de Béthel ces choses que tu as accomplies. Il dit alors: Laissez-le; que personne ne touche à ses os! On préserva de la sorte ses os ainsi que les os du prophète qui était venu de Samarie. Josias fit encore disparaître toutes les maisons des hauts lieux qui étaient dans les villes de Samarie, et qu'avaient faites les rois d'Israël pour irriter (l'Éternel); il agit à leur égard en tout point comme il avait agi à Béthel. Il immola sur les autels tous les sacrificateurs des hauts lieux qui s'y trouvaient, et il y brûla des ossements humains. Puis il retourna à Jérusalem. Le roi donna cet ordre à tout le peuple: Célébrez la Pâque en l'honneur de l'Éternel, votre Dieu, comme il est écrit dans ce livre de l'alliance. Aucune Pâque pareille à celle-ci n'avait été célébrée depuis le temps où les Juges gouvernaient Israël, ni au cours de l'époque des rois d'Israël et des rois de Juda. Mais ce fut seulement la dix-huitième année du roi Josias qu'on célébra cette Pâque en l'honneur de l'Éternel à Jérusalem. De plus, Josias balaya ceux qui évoquaient les morts et ceux qui prédisaient l'avenir, les téraphim, les idoles et toutes les abominations qui se voyaient dans le pays de Juda et à Jérusalem, afin de garder les paroles de la loi, écrites dans le livre que le sacrificateur Hilqiya avait trouvé dans la maison de l'Éternel. Avant Josias, il n'y eut pas de roi qui, comme lui, revint à l'Éternel de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force, selon toute la loi de Moïse; et après lui, il n'en a point paru de semblable. Toutefois l'Éternel ne revint pas de l'ardeur de sa grande colère dont il était enflammé contre Juda, à cause de tout ce qu'avait fait Manassé pour l'irriter. L'Éternel dit: J'écarterai aussi Juda de devant ma face comme j'ai écarté Israël et je rejetterai cette ville que j'avais choisie, Jérusalem, ainsi que la maison dont j'avais dit: Là sera mon nom. Le reste des actes de Josias et tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. De son temps le Pharaon Néko, roi d'Égypte, monta vers le roi d'Assyrie, vers le fleuve de l'Euphrate. Le roi Josias marcha à sa rencontre; et le Pharaon le fit mourir à Meguiddo, dès qu'il le vit. Ses serviteurs l'emportèrent mort sur un char; ils l'amenèrent de Meguiddo à Jérusalem et l'ensevelirent dans son tombeau. Le peuple du pays prit Yoahaz, fils de Josias, ils lui donnèrent l'onction, et l'établirent roi à la place de son père. Yoahaz avait vingt-trois ans lorsqu'il devint roi et il régna trois mois à Jérusalem. Le nom de sa mère était Hamoutal fille de Jérémie, de Libna. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, en tout point comme avaient fait ses pères. Le Pharaon Néko l'enchaîna à Ribla, dans le pays de Hamath, pour qu'il ne règne plus à Jérusalem; il imposa au pays une contribution de cent talents d'argent et d'un talent d'or. Le Pharaon Néko établit roi Élyaqim, fils de Josias, à la place de son père Josias, et il changea son nom en celui de Yehoyaqim. Il fit prisonnier Yoahaz qui vint en Égypte et y mourut. Yehoyaqim donna au Pharaon l'argent et l'or mais il fit estimer (les ressources du) pays pour fournir cet argent, d'après l'ordre du Pharaon; il contraignit le peuple du pays à donner l'argent et l'or au Pharaon Néko, chacun selon son estimation. Yehoyaqim avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi et il régna onze ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Zeboudda, fille de Pedaya, de Rouma. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, en tout point comme avaient fait ses pères. De son temps, Neboukadnetsar, roi de Babylone, se mit en campagne. Yehoyaqim lui fut assujetti pendant trois ans; mais il se révolta de nouveau contre lui. Alors l'Éternel envoya contre Yehoyaqim des bandes de Chaldéens, des bandes de Syriens, des bandes de Moabites et des bandes d'Ammonites; il les envoya contre Juda pour le faire disparaître, selon la parole que l'Éternel avait prononcée par l'intermédiaire de ses serviteurs les prophètes. Cela arriva uniquement sur l'ordre de l'Éternel qui voulait écarter Juda de devant sa face, à cause de tous les péchés commis par Manassé, et aussi à cause du sang innocent qu'avait répandu Manassé, sang innocent dont il avait rempli Jérusalem. L'Éternel n'a pas voulu pardonner. Le reste des actes de Yehoyaqim et tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. Yehoyaqim se coucha avec ses pères. Son fils Yehoyakîn régna à sa place. Le roi d'Égypte ne sortit plus de son pays, car le roi de Babylone avait pris tout ce qui était au roi d'Égypte depuis le torrent d'Égypte jusqu'au fleuve de l'Euphrate. Yehoyakîn avait dix-huit ans lorsqu'il devint roi et il régna trois mois à Jérusalem. Le nom de sa mère était Nehouchta, fille d'Elnatân, de Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, en tout point comme avait fait son père. En ce temps-là, les serviteurs de Neboukadnetsar, roi de Babylone, montèrent contre Jérusalem, et la ville fut assiégée. Neboukadnetsar, roi de Babylone, arriva devant la ville pendant que ses serviteurs l'assiégeaient. Alors Yehoyakîn, roi de Juda, sortit vers le roi de Babylone, lui et sa mère, ses serviteurs, ses ministres et ses eunuques. Le roi de Babylone le fit prisonnier, la huitième année de son règne. Il sortit de là tous les trésors de la maison de l'Éternel et les trésors de la maison du roi; il mit en pièces tous les ustensiles d'or que Salomon, roi d'Israël, avait faits dans le temple de l'Éternel, comme l'Éternel l'avait déclaré. Il déporta tout Jérusalem, tous les ministres et tous les hommes importants, au nombre de dix mille déportés, avec tous les artisans et les serruriers: il ne resta que le petit peuple du pays. Il déporta Yehoyakîn à Babylone; il emmena en déportation de Jérusalem à Babylone la mère du roi, les femmes du roi et ses eunuques, ainsi que les puissants du pays, tous les guerriers au nombre de sept mille, les artisans et les serruriers au nombre de mille, tous hommes vaillants et propres à la guerre. Le roi de Babylone les emmena en déportation à Babylone. Le roi de Babylone établit roi, à la place de Yehoyakîn, Mattania, son oncle, dont il changea le nom en celui de Sédécias. Sédécias avait vingt et un ans lorsqu'il devint roi et il régna onze ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Hamoutal, fille de Jérémie, de Libna. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, en tout point comme l'avait fait Yehoyaqim. Ces événements arrivèrent à cause de la colère de l'Éternel qui s'exerça contre Jérusalem et contre Juda, au point de les rejeter loin de sa face. Or Sédécias se révolta contre le roi de Babylone. La neuvième année de son règne, le dixième mois, le 10 du mois, Neboukadnetsar, roi de Babylone, vint avec toute son armée contre Jérusalem; il campa devant elle, et l'on éleva tout autour contre elle des retranchements. La ville fut assiégée jusqu'à la onzième année du roi Sédécias. Le 9 du mois, comme la famine était forte dans la ville et qu'il n'y avait pas de pain pour les habitants du pays, une brèche fut faite à la ville. (Le roi s'enfuit ) de nuit, ainsi que tous les gens de guerre, par le chemin de la porte entre les deux murailles près du Jardin du Roi, tandis que les Chaldéens encerclaient la ville. Il prit le chemin de la Araba. Mais l'armée des Chaldéens poursuivit le roi et l'atteignit dans la dépression de Jéricho, et toute son armée se dispersa loin de lui. Ils saisirent le roi et le firent monter vers le roi de Babylone à Ribla et l'on prononça contre lui un jugement. On égorgea les fils de Sédécias en sa présence; puis (le roi de Babylone) fit crever les yeux de Sédécias, il le fit attacher avec des entraves de bronze, et on l'emmena à Babylone. Le cinquième mois, le 7 du mois, – c'était la dix-neuvième année du règne de Neboukadnetsar, roi de Babylone – Nebouzaradân, chef des gardes, serviteur du roi de Babylone, vint à Jérusalem. Il brûla la maison de l'Éternel, la maison du roi et toutes les maisons de Jérusalem: il livra au feu toute maison de quelque importance. Toute l'armée des Chaldéens, qui était avec le chef des gardes, démolit les murailles qui entouraient Jérusalem. Nebouzaradân, chef des gardes, déporta le reste du peuple qui était demeuré dans la ville, ceux qui s'étaient rendus au roi de Babylone et le reste de la multitude. Cependant le chef des gardes permit à certains parmi le petit (peuple) du pays de rester comme vignerons et comme laboureurs. Les Chaldéens brisèrent les colonnes de bronze qui étaient dans la maison de l'Éternel, les bases, la Mer de bronze qui était dans la maison de l'Éternel, et ils en emportèrent le bronze à Babylone, Ils prirent les marmites, les pelles, les couteaux, les coupes et tous les objets de bronze avec lesquels on faisait le service. Le chef des gardes prit encore les brasiers et les calices, tout ce qui était d'or et tout ce qui était d'argent. Les deux colonnes, la Mer et les bases, que Salomon avait faites pour la maison de l'Éternel, tous ces objets de bronze avaient un poids inconnu. La hauteur de l'une des colonnes était de dix-huit coudées, et il y avait au-dessus un chapiteau de bronze dont la hauteur était de trois coudées; autour du chapiteau il y avait un treillis et des grenades, le tout de bronze; il en était de même pour la seconde colonne avec le treillis. Le chef des gardes prit le souverain sacrificateur Seraya, Sophonie, le sacrificateur en second, et les trois gardiens du seuil. De la ville, il prit un eunuque qui était préposé aux gens de guerre, cinq hommes parmi les familiers du roi et qui furent trouvés dans la ville, le secrétaire du ministre de l'armée qui était chargé d'enrôler le peuple du pays, et soixante hommes du peuple du pays qui se trouvèrent dans la ville. Nebouzaradân, chef des gardes, les prit et les conduisit au roi de Babylone à Ribla. Le roi de Babylone les frappa et les fit mourir à Ribla, dans le pays de Hamath. Ainsi Juda fut déporté loin de son territoire. Quant au peuple qui restait dans le pays de Juda, ceux à qui Neboukadnetsar, roi de Babylone, avait permis de rester, il établit sur eux Guedalia, fils d'Ahiqam, fils de Chaphân. Lorsque tous les chefs des troupes eurent appris, eux et leurs hommes, que le roi de Babylone avait établi Guedalia, ils se rendirent auprès de Guedalia à Mitspa, savoir: Ismaël, fils de Netania, Yohanân, fils de Qaréah, Seraya, fils de Tanhoumeth, de Netopha, et Yaazaniahou, fils du Maakathien, eux et leurs hommes. Guedalia leur fit un serment, à eux et à leurs hommes, et leur dit: Ne craignez rien de la part des serviteurs des Chaldéens; restez dans le pays, servez le roi de Babylone et vous vous en trouverez bien. Mais au septième mois, Ismaël, fils de Netania, fils d'Élichama, de descendance royale, vint accompagné de dix hommes, et ils frappèrent Guedalia qui mourut, ainsi que les Juifs et les Chaldéens qui étaient avec lui à Mitspa. Alors tout le peuple, du plus petit au plus grand, ainsi que les chefs des troupes, se levèrent et s'en allèrent en Égypte, parce qu'ils craignaient les Chaldéens. La trente-septième année de la déportation de Yehoyakîn, roi de Juda, au douzième mois, le 27 du mois, Évil-Merodak, roi de Babylone, dans la (première) année de son règne, fit sortir avec honneur Yehoyakîn, roi de Juda, de la maison d'arrêt. Il lui parla avec bonté et mit son trône au-dessus du trône des rois qui étaient avec lui à Babylone. Il lui fit changer ses vêtements de détenu, et Yehoyakîn mangea toujours en sa présence tout le temps de sa vie. Son entretien – entretien permanent – lui fut assuré de la part du roi, jour après jour, tout le temps de sa vie. Adam, Seth, Énosch, Qénân, Mahalaleél, Yéred, Hénok, Mathusalem, Lémek, Noé. Sem, Cham et Japhet. Fils de Japhet: Gomer, Magog, Madaï, Yavân, Toubal, Méchek et Tiras. Fils de Gomer: Achkenaz, Diphath et Togarma. Fils de Yavân: Élicha, Tarchicha, Kittim et Rodanim. Fils de Cham: Kouch, Mitsraïm, Pouth et Canaan. Fils de Kouch: Seba, Havila, Sabta, Raema et Sabteka. Fils de Raema: Saba et Dedân. Kouch engendra Nimrod; c'est lui qui, le premier, fut un vaillant sur la terre. Mitsraïm engendra les Loudim, les Anamim, les Lehabim, les Naphtouhim, les Patrousim, les Kaslouhim, d'où sont sortis les Philistins, et les Kaphtorim. Canaan engendra Sidon, son premier-né, et Heth, et les Yebousiens, les Amoréens, les Guirgasiens, les Héviens, les Arqiens, les Siniens, les Arvadiens, les Tsemariens, les Hamathiens. Fils de Sem: Élam, Assour, Arpakchad, Loud et Aram; Outs, Houl, Guéter et Méchek. Arpakchad engendra Chélah; et Chélah engendra Héber. Il naquit à Héber deux fils: le nom de l'un était Péleg, parce que de son temps la terre fut partagée, et le nom de son frère était Yoqtân. Yoqtân engendra Almodad, Chéléph, Hatsarmaveth, Yérah, Hadoram, Ouzal, Diqla, Ébal, Abimaël, Saba, Ophir, Havila et Yobab. Tous ceux-là furent fils de Yoqtân. Sem, Arpakchad, Chélah, Héber, Péleg, Reou, Seroug, Nahor, Térah, Abram, qui est Abraham. Fils d'Abraham: Isaac et Ismaël. Voici leur postérité. Nebayoth, premier-né d'Ismaël, Qédar, Adbeél, Mibsam, Michma, Douma, Massa, Hadad, Téma, Yetour, Naphich et Qedma. Ce sont là les fils d'Ismaël. Fils de Qetoura, concubine d'Abraham: Elle enfanta Zimrân, Yoqchân, Medân, Madian, Yichbaq et Chouah. Fils de Yoqchân: Saba et Dedân. Fils de Madian: Épha, Épher, Hénok, Abida et Eldaa. – Tous ceux-là sont fils de Qetoura. Abraham engendra Isaac. Fils d'Isaac: Ésaü et Israël. Fils d'Ésaü: Éliphaz, Réouel, Yeouch, Yaelam et Qorah. Fils d'Éliphaz: Témân, Omar, Tsephi, Gaetam, Qenaz, Timna et Amalec. Fils de Réouel: Nahath, Zérah, Chamma et Mizza. Fils de Séir: Lotân, Chobal, Tsibeôn, Ana, Dichôn, Étser et Dichân. Fils de Lotân: Hori et Homam. Sœur de Lotân: Timna. Fils de Chobal: Alyân, Manahath, Ébal, Chephi et Onam. Fils de Tsibeôn: Aya et Ana. Fils d'Ana: Dichôn. Fils de Dichôn: Hamrân, Échbân, Yitrân et Kerân. Fils d'Étser: Bilhân, Zaavân et Yaaqân. Fils de Dichân: Outs et Arân. Voici les rois qui ont régné dans le pays d'Édom, avant qu'un roi règne sur les Israélites: Béla, fils de Beor, et le nom de sa ville était Dinhaba. Béla mourut, et Yobab, fils de Zérah, de Botsra, régna à sa place. Yobab mourut, et Houcham du pays des Témanites, régna à sa place. Houcham mourut, et Hadad, fils de Bedad, régna à sa place. C'est lui qui battit Madian dans la campagne de Moab. Le nom de sa ville était Avith. Hadad mourut, et Samla, de Masréqa, régna à sa place. Samla mourut, et Saül, de Rehoboth-du-Fleuve, régna à sa place. Saül mourut, et Baal-Hanân, fils d'Akbor, régna à sa place. Baal-Hanân mourut, et Hadad régna à sa place. Le nom de sa ville était Paï, et le nom de sa femme Mehétabeél, fille de Matréd, fille de Mézahab. Hadad mourut. Les chefs d'Édom furent: le chef Timna, le chef Alva, le chef Yetéth, le chef Oholibama, le chef Éla, le chef Pinôn, le chef Qenaz, le chef Témân, le chef Mibtsar, le chef Magdiel, le chef Iram. Ce sont là les chefs d'Édom. Voici les fils d'Israël. Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issacar, Zabulon, Dan, Joseph, Benjamin, Nephthali, Gad et Aser. Fils de Juda: Er, Onân, Chéla; ces trois lui naquirent de la fille de Choua, la Cananéenne. Er, premier-né de Juda, était mauvais aux yeux de l'Éternel qui le fit mourir. Tamar, belle-fille de Juda, lui enfanta Pérets et Zérah. Total des fils de Juda: cinq. Fils de Pérets: Hetsrôn et Hamoul. Fils de Zérah: Zimri, Étân, Hémân, Kalkol et Dara. En tout: cinq. Fils de Karmi: Akar, qui troubla Israël lorsqu'il commit une infidélité au sujet des choses vouées à l'interdit. Fils d'Étân: Azaria. Fils qui naquirent à Hetsrôn: Yerahmeél, Ram et Keloubaï. Ram engendra Amminadab. Amminadab engendra Nahchôn, prince des fils de Juda. Nahchôn engendra Salma. Salma engendra Booz. Booz engendra Obed. Obed engendra Isaï. Isaï engendra Éliab, son premier-né, Abinadab le second, Chimea le troisième, Netaneél le quatrième, Raddaï le cinquième, Otsem le sixième, David le septième. Leurs sœurs étaient: Tserouya et Abigaïl. Fils de Tserouya: Abchaï, Joab et Asaël, trois. Abigaïl enfanta Amasa; le père d'Amasa fut Yéter, l'Ismaélite. Caleb, fils de Hetsrôn, eut des enfants de sa femme Azouba, et de Yerioth. Voici les fils qu'il eut d'Azouba: Yécher, Chobab et Ardôn. Azouba mourut, et Caleb prit Éphrath, qui lui enfanta Hour. Hour engendra Ouri, et Ouri engendra Betsaleél. Ensuite, Hetsrôn alla vers la fille de Makir, père de Galaad. Il la prit alors qu'il avait lui-même soixante ans, et elle lui enfanta Ségoub. Ségoub engendra Yaïr, qui eut vingt-trois villes dans le pays de Galaad. Les Guechouriens et les Syriens leur prirent les bourgs de Yaïr avec Qenath et ses dépendances, soixante villes. Tous ceux-là étaient fils de Makir, père de Galaad. Après la mort de Hetsrôn à Caleb-Éphrata, Abiya, femme de Hetsrôn, lui enfanta Achhour père de Teqoa. Les fils de Yerahmeél, premier-né de Hetsrôn, furent: Ram, le premier-né, Bouna, Orên et Otsem, Ahiya. Yerahmeél eut une autre femme, nommée Atara, qui fut mère d'Onam. Les fils de Ram, premier-né de Yerahmeél, furent: Maats, Yamîn et Éqer. Les fils d'Onam furent: Chammaï et Yada. Fils de Chammaï: Nadab et Abichour. Le nom de la femme d'Abichour était Abihaïl, et elle lui enfanta Ahbân et Molid. Fils de Nadab: Séled et Appaïm. Séled mourut sans fils. Fils d'Appaïm: Yischeï. Fils de Yischeï: Chéchân. Fils de Chéchân: Ahlaï. Fils de Yada, frère de Chammaï: Yéter et Jonathan. Yéter mourut sans enfants. Fils de Jonathan: Péleth et Zaza. Ce sont là les fils de Yérahmeél. Chéchân n'avait pas de fils, mais il eut des filles. Chéchân avait un esclave égyptien nommé Yarha. Et Chéchân donna sa fille pour femme à Yarha, son esclave, à qui elle enfanta Attaï. Attaï engendra Nathan, Nathan engendra Zabad; Zabad engendra Éphlal; Éphlal engendra Obed; Obed engendra Jéhu; Jéhu engendra Azaria; Azaria engendra Hélets; Hélets engendra Élasa; Élasa engendra Sismaï; Sismaï engendra Challoum; Challoum engendra Yeqamia; Yeqamia engendra Élichama. Fils de Caleb, frère de Yerahmeél: Mécha, son premier-né, qui fut père de Ziph, et les fils de Marécha, père d'Hébron. Fils d'Hébron: Qorah, Tappouah, Réqem et Chema. Chema engendra Raham, père de Yorqeam. Réqem engendra Chammaï. Fils de Chammaï: Maôn; et Maôn fut le père de Beth-Tsour. Épha, concubine de Caleb enfanta Harân, Motsa et Gazez. Harân engendra Gazez. Fils de Yahdaï: Réguém, Yotam, Guéchân, Péleth, Épha et Chaaph. Maaka, concubine de Caleb, enfanta Chébér et Tirhana. Elle enfanta encore Chaaph, père de Madmanna, et Cheva, père de Makbéna et père de Guibéa. La fille de Caleb était Aksa. Ceux-ci furent fils de Caleb: Chobal, fils de Hour, premier-né d'Éphrata et père de Qiryath-Yearim; Salma, père de Bethléhem, Hareph, père de Beth-Gadér. Les fils de Chobal, père de Qiryath-Yearim, furent: Haroé, Hatsi-Hammenouhoth. Les clans de Qiryath-Yearim furent: les Yétériens, les Pouriens, les Choumatiens et les Michraïens; de ceux-là sont sortis les Tsoreatiens et les Échtaoliens. Fils de Salma: Bethléhem et les Netophatiens, Arroth-Beth-Joab, Hatsi-Hammanahti, les Tsoreïens; et les clans des scribes habitant à Yaebets, les Tireatiens, les Chimeatiens et les Soukkatiens. Ce sont les Qéniens, issus de Hamath, père de la maison de Rékab. Voici quels furent les fils de David qui lui naquirent à Hébron. Le premier-né, Amnon, d'Ahinoam de Jizréel; le second, Daniel, d'Abigaïl de Karmel; le troisième, Absalom, fils de Maaka, fille de Talmaï, roi de Guechour; le quatrième, Adoniya, fils de Haggith; le cinquième, Chephatia, d'Abital; le sixième, Yitream, de sa femme Égla. Ces six lui naquirent à Hébron. Il y régna sept ans et six mois, et il régna trente-trois ans à Jérusalem. Voici ceux qui lui naquirent à Jérusalem: Chimea, Chobab, Nathan et Salomon, quatre de Bath-Choua, fille d'Ammiel; Yibhar, Élichama, Éliphéleth, Noga, Népheg, Yaphia, Élichama, Élyada et Éliphéleth, neuf, tous fils de David, sans compter les fils des concubines. Tamar était leur sœur. Fils de Salomon: Roboam; Abiya, son fils; Asa, son fils; Josaphat, son fils; Yoram, son fils; Ahazia, son fils; Joas, son fils; Amatsia, son fils; Azaria, son fils; Yotam, son fils; Ahaz, son fils; Ézéchias, son fils; Manassé, son fils; Amôn, son fils; Josias, son fils. Fils de Josias: le premier-né, Yohanân; le second, Yehoyaqim; le troisième, Sédécias; le quatrième, Challoum. Fils de Yehoyaqim: Yekonia, son fils; Sédécias, son fils. Fils du prisonnier Yekonia: Chealtiel, son fils, Malkiram, Pedaya, Chénatsar, Yeqamia, Hochama et Nedabia. Fils de Pedaya: Zorobabel et Chimeï. Fils de Zorobabel: Mechoullam et Hanania; Chelomith, leur sœur; et Hachouba, Ohel, Bérékia, Hasadia, Youchab, Hésed, cinq. Fils de Hanania: Pelatia et Ésaïe; les fils de Rephaya, les fils d'Arnân, les fils d'Abdias, les fils de Chekania. Fils de Chekania: Chemaeya. Fils de Chemaeya: Hattouch, Yigueal, Bariah, Nearia et Chaphath, six. Fils de Nearia: Élyoénaï, Ézéchias et Azriqam, trois. Fils d'Élyoénaï: Hodaviahou, Éliachib, Pelaya, Aqqoub, Yohanân, Delaya et Anani, sept. Fils de Juda: Pérets, Hetsrôn, Karmi, Hour et Chobal. Reaya, fils de Chobal, engendra Yahath; Yahath engendra Ahoumaï et Lahad. Ce sont les clans des Tsoreatiens. Voici (les descendants du) père d'Étam: Jizréel, Yichma et Yidbah; le nom de leur sœur était Hatselelponi. Penouél était père de Guedor et Ézer père de Houcha. Ce sont là les fils de Hour, premier-né d'Éphrata, père de Bethléhem. Achhour, père de Teqoa, eut deux femmes, Hélea et Naara. Naara lui enfanta Ahouzzam, Hépher, Témeni et Ahachtari: ce sont là les fils de Naara. Fils de Hélea: Tséréth, Tsohar et Étnân. Qots engendra Anoub et Hatsobéba, et les clans d'Aharehél, fils d'Haroum. Yaebets était plus considéré que ses frères, sa mère l'appela du nom de Yaebets en disant: C'est parce que je l'ai enfanté dans la douleur. Yaebets invoqua le Dieu d'Israël, en disant: Si tu me combles de bénédictions et que tu étendes mes limites, si ta main est avec moi, et si tu fais que, loin du malheur, j'échappe à la douleur! … Et Dieu accorda ce qu'il avait demandé. Keloub, frère de Chouha, engendra Mehir, qui fut père d'Échtôn. Échtôn engendra la maison de Rapha, Paséah, et Tehinna, père de la ville de Nahach. Ce sont là les hommes de Réka. Fils de Qenaz: Otniel et Seraya. Fils d'Otniel: Hatath et Meonotaï (qui) engendra Ophra. Seraya engendra Joab, père de la Vallée-des-Artisans; car ils étaient artisans. Fils de Caleb, fils de Yephounné: Irou, Éla et Naam, et les fils d'Éla, et Qenaz. Fils de Yehalléleél: Ziph, Zipha, Tirya et Asareel. Fils d'Esdras: Yéter, Méred, Épher et Yalôn. (La femme de Méred) conçut Miryam, Chammaï, et Yichbah, père d'Échtemoa. Sa femme, la Judéenne, enfanta Yéred, père de Guedor, Héber, père de Soko, et Yeqoutiel, père de Zanoah. Ce sont là les fils de Bitya, fille du Pharaon, que Méred avait prise (pour femme). Fils de la femme d'Hodiya, sœur de Naham: le père de Qeïla, le Garmien, et Échtemoa, le Maakathien. Fils de Simon: Amnon, Rinna, Ben-Hanan et Tilôn. Fils de Yicheï: Zoheth et Ben-Zoheth. Fils de Chéla, fils de Juda: Er, père de Léka, Laeda, père de Marécha, et les clans de la maison où l'on travaille le byssus, de la maison d'Achbéa, et Yoqim, et les hommes de Kozéba, Yoach et Saraph, qui dominèrent sur Moab, et Yachoubi-Léhem. Ces choses sont anciennes. C'étaient les potiers et les habitants des plantations et des enclos; ils habitaient là près du roi et travaillaient pour lui. Fils de Siméon: Nemouel, Yamîn, Yarib, Zérah, Saül; Challoum, son fils; Mibsam, son fils, Michma, son fils. Fils de Michma: Hammouel, son fils; Zakkour, son fils; Chiméï, son fils. Chiméï eut seize fils et six filles. Ses frères n'eurent pas beaucoup de fils. Tous leurs clans ne se multiplièrent pas autant que les fils de Juda. Ils habitaient à Beér-Chéba, à Molada, à Hatsar-Choual, à Bilha, à Étsém, à Tolad, à Betouel, à Horma, à Tsiqlag, à Beth-Markaboth, à Hatsar-Sousim, à Beth-Bireï et à Chaaraïm. Telles furent jusqu'au règne de David, leurs villes et leurs villages ainsi qu'Étam, Aïn, Rimmôn, Tokên et Achân, cinq villes; et tous les villages aux environs de ces villes, jusqu'à Baal. Voilà leurs habitations et leur généalogie. Mechobad; Yamlek; Yocha, fils d'Amatsia; Joël, Jéhu, fils de Yochibia, fils de Seraya, fils d'Asiel, Élyoénaï, Yaaqoba; Yechohaya, Asaya, Adiel, Yesimiel, Benaya, Ziza, fils de Chipheï, fils d'Allôn, fils de Yedaya, fils de Chimri, fils de Chemaeya. Ceux qui viennent d'être nommés, étaient princes dans leurs clans, et leurs familles prirent un grand accroissement. Ils allèrent vers l'entrée de Guedor jusqu'à l'orient de la vallée, afin de chercher des pâturages pour leur petit bétail. Ils trouvèrent de gras et bons pâturages, et un pays vaste, tranquille et paisible, car ceux qui l'habitaient auparavant descendaient de Cham. Du temps d'Ézéchias, roi de Juda, ces hommes, inscrits par leurs noms, arrivèrent; ils abattirent les tentes et les abris qui se trouvaient là, ils vouèrent les habitants à l'interdit jusqu'à ce jour, et ils s'établirent à leur place, car il y avait là des pâturages pour leur petit bétail. Il y eut aussi des fils de Siméon, au nombre de cinq cents hommes, qui se rendirent dans les monts de Séir. Ils avaient à leur tête Pelatia, Nearia, Rephaya et Ouzziel, fils de Yicheï. Ils battirent le reste des rescapés d'Amalec, et ont habité là jusqu'à aujourd'hui. Fils de Ruben, premier-né d'Israël – car il était le premier-né; mais parce qu'il avait profané le lit de son père, son droit d'aînesse fut donné aux fils de Joseph, fils d'Israël; ainsi (Ruben) ne fut pas recensé selon son droit d'aînesse. Juda fut, à la vérité, puissant parmi ses frères, et de lui est issu un conducteur; mais le droit d'aînesse est à Joseph. Fils de Ruben, premier-né d'Israël: Hénok, Pallou, Hetsrôn et Karmi. Fils de Joël: Chemaeya, son fils; Gog, son fils; Chimeï, son fils; Michée, son fils; Reaya, son fils; Baal, son fils; Beéra, son fils, que Tilgath-Pilnéser, roi d'Assyrie, emmena captif: il était prince des Rubénites. Frères de Beéra, d'après leurs clans, tels qu'ils sont recensés selon leurs lignées: le premier, Yeïel; Zacharie; Béla, fils d'Azaz, fils de Chéma, fils de Joël. Il habitait à Aroër, et jusqu'à Nébo et à Baal-Meôn; à l'est, il habitait jusqu'à l'entrée du désert depuis le fleuve de l'Euphrate, car leur cheptel était nombreux dans le pays de Galaad. Du temps de Saül, ils firent la guerre aux Hagaréniens, qui tombèrent entre leurs mains; ils habitèrent dans leurs tentes, sur tout le côté oriental de Galaad. Les fils de Gad habitaient vis-à-vis d'eux, dans le pays de Basan, jusqu'à Salka. Joël, le premier, Chapham, le second, Yaenaï et Chaphath, en Basan. Leurs frères, d'après leurs familles: Mikaël, Mechoullam, Chéba, Yoraï, Yaekan, Zia et Éber, sept. Voici les fils d'Abihaïl, fils de Houri, fils de Yaroah, fils de Galaad, fils de Mikaël, fils de Yechichaï, fils de Yahdo, fils de Bouz; Ahi, fils d'Abdiel, fils de Gouni, était à la tête de leurs familles. Ils habitaient en Galaad, en Basan et dans les localités qui en dépendent, et dans toutes les banlieues de Sarôn jusqu'à leurs extrémités. Ils furent tous recensés dans les généalogies, du temps de Yotam, roi de Juda, et du temps de Jéroboam roi d'Israël. Les Rubénites, les Gadites et la demi-tribu de Manassé avaient des hommes de valeur, portant le bouclier et l'épée, tirant de l'arc, et exercés à la guerre, au nombre de 44 760, pouvant sortir au combat. Ils firent la guerre aux Hagaréniens, à Yetour, à Naphich et à Nodab. Ils reçurent du secours contre eux: les Hagaréniens et tous ceux qui étaient avec eux furent livrés entre leurs mains. Car, pendant le combat ils avaient crié vers Dieu, qui se laissa implorer, parce qu'ils s'étaient confiés en lui. Ils capturèrent leur cheptel: 50 000 chameaux, 250 000 (têtes de) petit bétail, 2 000 ânes, ainsi que 100 000 personnes; car il tomba beaucoup de victimes, parce que le combat venait de Dieu. Ils s'établirent à leur place jusqu'à la déportation. Les fils de la demi-tribu de Manassé habitaient dans le pays, depuis Basan jusqu'à Baal-Hermon et à Senir et à la montagne d'Hermon; ils étaient nombreux. Voici les chefs de leurs familles: Épher, Yicheï, Éliel, Azriel, Jérémie, Hodavia et Yahdiel, hommes puissants et riches, gens de renom, chefs de leurs familles. Mais ils furent infidèles au Dieu de leurs pères et ils se prostituèrent aux dieux des peuples du pays, que Dieu avait détruits devant eux. Le Dieu d'Israël excita l'esprit de Poul, roi d'Assyrie, et l'esprit de Tilgath-Pilnéser, roi d'Assyrie, et Tilgath-Pilnéser déporta les Rubénites, les Gadites et la demi-tribu de Manassé: il les conduisit à Halah, à Habor, à Hara, et au fleuve de Gozân, (où ils sont demeurés) jusqu'à ce jour. Fils de Lévi: Guerchôn, Qehath et Merari. Fils de Qehath: Amram, Yitsehar, Hébron et Ouzziel. Fils d'Amram: Aaron et Moïse; et Miryam. Fils d'Aaron: Nadab, Abihou, Éléazar et Itamar. Éléazar engendra Phinéas; Phinéas engendra Abichoua; Abichoua engendra Bouqqi; Bouqqi engendra Ouzzi; Ouzzi engendra Zerahya; Zerahya engendra Merayoth; Merayoth engendra Amaria; Amaria engendra Ahitoub; Ahitoub engendra Tsadoq; Tsadoq engendra Ahimaats; Ahimaats engendra Azaria; Azaria engendra Yohanân; Yohanân engendra Azaria qui exerça le sacerdoce dans le temple que Salomon avait bâti à Jérusalem. Azaria engendra Amaria; Amaria engendra Ahitoub; Ahitoub engendra Tsadoq; Tsadoq engendra Challoum; Challoum engendra Hilqiya; Hilqiya engendra Azaria; Azaria engendra Seraya; Seraya engendra Yehotsadaq. Yehotsadaq s'en alla quand l'Éternel déporta Juda et Jérusalem par l'intermédiaire de Neboukadnetsar. Fils de Lévi: Guerchom, Qehath et Merari. Voici les noms des fils de Guerchom: Libni et Chimeï. Fils de Qehath: Amram, Yitsehar, Hébron et Ouzziel. Fils de Merari: Mahli et Mouchi. Voici les clans de Lévi, selon leurs pères: De Guerchom: Libni, son fils; Yahath, son fils; Zimma, son fils; Yoah, son fils; Iddo, son fils; Zérah, son fils; Yeatraï, son fils. Fils de Qehath: Amminadab, son fils; Qoré, son fils; Assir, son fils; Elqana, son fils; Ébyasaph, son fils; Assir, son fils; Tahath, son fils; Ouriel, son fils; Ouzzia, son fils; Saül, son fils. Fils d'Elqana: Amasaï et Ahimoth; Elqana, les fils d'Elqana: Tsophaï, son fils; Nahath, son fils; Éliab, son fils; Yeroham, son fils; Elqana, son fils; et les fils de Samuel, le premier-né Vachni et Abiya. Fils de Merari: Mahli; Libni, son fils; Chimeï, son fils; Ouzza, son fils; Chimea, son fils; Hagguiya, son fils; Asaya, son fils. Voici ceux que David établit pour diriger le chant dans la maison de l'Éternel, dès que l'arche eut un lieu de repos: ils étaient au service du chant devant le tabernacle, devant la tente de la Rencontre, jusqu'à ce que Salomon eût bâti la maison de l'Éternel à Jérusalem, et ils étaient présents à leur travail d'après la règle qui leur était prescrite. Voici ceux qui étaient présents avec leurs fils. D'entre les fils des Qehatites: Hémân, le chantre, fils de Joël, fils de Samuel, fils d'Elqana, fils de Yeroham, fils d'Éliel, fils de Toah, fils de Tsouph, fils d'Elqana, fils de Mahath, fils d'Amasaï, fils d'Elqana, fils de Joël, fils d'Azaria, fils de Sophonie, fils de Tahath, fils d'Assir, fils d'Ébyasaph, fils de Qoré, fils de Yitsehar, fils de Qehath, fils de Lévi, fils d'Israël. Son frère Asaph, qui se tenait à sa droite, Asaph, fils de Bérékiahou, fils de Chimea, fils de Mikaël, fils de Baaséya, fils de Malkiya, fils d'Étni, fils de Zérah, fils d'Adaya, fils d'Étân, fils de Zimma, fils de Chimeï, fils de Yahath, fils de Guerchom, fils de Lévi. Fils de Merari, leurs frères, à la gauche; Étân, fils de Qichi, fils d'Abdi, fils de Mallouk, fils de Hachabia, fils d'Amatsia, fils de Hilqiya, fils d'Amtsi, fils de Bani, fils de Chémer, fils de Mahli, fils de Mouchi, fils de Merari, fils de Lévi. Leurs frères, les Lévites, étaient destinés à tout le service du tabernacle, de la maison de Dieu. Aaron et ses fils offraient les sacrifices sur l'autel des holocaustes et (l'encens) sur l'autel des parfums; ils remplissaient toutes les fonctions dans le Saint-des-Saints et faisaient l'expiation pour Israël, selon tout ce qu'avait ordonné Moïse, serviteur de Dieu. Voici les fils d'Aaron: Éléazar, son fils; Phinéas, son fils; Abichoua, son fils; Bouqqi, son fils, Ouzzi, son fils; Zerahya, son fils; Merayoth, son fils; Amaria, son fils; Ahitoub, son fils; Tsadoq, son fils; Ahimaats, son fils. Voici leurs habitations, selon leurs enclos, dans leurs territoires. Aux fils d'Aaron du clan des Qehatites, indiqués (les premiers) par le sort, on donna Hébron, dans le pays de Juda, et les abords qui l'entourent; mais la campagne de la ville et ses villages furent accordés à Caleb, fils de Yephounné. On donna aux fils d'Aaron la ville de refuge Hébron, Libna et ses abords, Yattir, Échtemoa et ses abords, Hilên et ses abords, Debir et ses abords, Achân et ses abords, Beth-Chémech et ses abords; et de la tribu de Benjamin, Guéba et ses abords, Allémeth et ses abords, Anatoth et ses abords. Total de leurs villes: treize villes, d'après leurs clans. Aux autres fils de Qehath échurent par le sort dix villes du clan de la tribu (d'Éphraïm ), de la moitié de la tribu (de Dan) et de la demi-tribu de Manassé. Aux fils de Guerchom, d'après leurs clans, treize villes de la tribu d'Issacar, de la tribu d'Aser, de la tribu de Nephthali et de la tribu de Manassé en Basan. Aux fils de Merari, d'après leurs clans, échurent par le sort douze villes de la tribu de Ruben, de la tribu de Gad et de la tribu de Zabulon. Les Israélites donnèrent aux Lévites les villes et leurs abords. Ils donnèrent par le sort, ces villes qu'ils désignèrent nominativement, de la tribu des fils de Juda, de la tribu des fils de Siméon et de la tribu des fils de Benjamin. Pour les (autres) clans des fils de Qehath les villes qui leur échurent furent prises sur la tribu d'Éphraïm. Ils leur donnèrent la ville de refuge Sichem et ses abords, dans les monts d'Éphraïm, Guézer et ses abords, Yoqmeam et ses abords, Beth-Horôn et ses abords, Ayalôn et ses abords, Gath-Rimmôn et ses abords; et de la demi-tribu de Manassé, Aner et ses abords, Bileam et ses abords; (voilà) pour le clan des fils de Qehath qui restaient. (On donna) aux fils de Guerchom: du clan de la demi-tribu de Manassé, Golân en Basan et ses abords, Achtaroth et ses abords; de la tribu d'Issacar, Qédech et ses abords, Dobrath et ses abords, Ramoth et ses abords, Anem et ses abords; de la tribu d'Aser, Machal et ses abords; Abdôn et ses abords, Houqoq et ses abords, Rehob et ses abords; et de la tribu de Nephthali, Qédech en Galilée et ses abords, Hammôn et ses abords, Qiryataïm et ses abords. (On donna) à ceux qui restaient, aux fils de Merari: de la tribu de Zabulon, Rimmono et ses abords, Thabor et ses abords; et en Transjordanie, (vis-à-vis) de Jéricho, à l'est du Jourdain: de la tribu de Ruben, Bétser au désert et ses abords, Yahtsa et ses abords, Qedémoth et ses abords, Méphaat et ses abords; et de la tribu de Gad, Ramoth en Galaad et ses abords, Mahanaïm et ses abords, Hechbôn et ses abords, Yaezer et ses abords. Fils d'Issacar: Tola, Poua, Yachoub, et Chimrôn, quatre. Fils de Tola: Ouzzi, Rephaya, Yeriel, Yahmaï, Yibsam et Samuel, chefs des familles de Tola, vaillants héros dans leurs lignées; leur nombre, du temps de David, était de vingt-deux mille six cents. Fils d'Ouzzi: Yizrahya. Fils d'Yizrahya: Mikaël, Abdias, Joël, Yichiya, en tout cinq chefs; ils avaient avec eux, selon leurs lignées, selon leurs familles, trente-six mille hommes de troupes armées pour le combat, car ils avaient beaucoup de femmes et de fils. Leurs frères, d'après tous les clans d'Issacar, vaillants héros, formaient un total de quatre-vingt-sept mille (hommes) recensés. (Fils de) Benjamin: Béla, Béker et Yediaël, trois. Fils de Béla: Étsbôn, Ouzzi, Ouzziel, Yerimoth et Iri, cinq chefs de leurs familles, hommes vaillants et recensés (au nombre de) vingt-deux mille trente-quatre. Fils de Béker: Zemira, Yoach, Éliézer, Élyoénaï, Omri, Yerémoth, Abiya, Anatoth et Alémeth, tous ceux-là fils de Béker, et recensés, selon leurs lignées, comme chefs de leurs familles, vaillants hommes, (au nombre de) vingt mille deux cents. Fils de Yediaël: Bilhân. Fils de Bilhân: Yeouch, Benjamin, Éhoud, Kenaana, Zétân, Tarchich et Ahichahar, tous ceux-là fils de Yediaël, chefs de leurs familles, vaillants héros (au nombre de) dix-sept mille deux cents, pouvant sortir en armes pour le combat. Chouppim et Houppim, fils d'Ir; Houchim, fils d'Ahèr. Fils de Nephthali: Yahtsiel, Gouni, Yétser, Challoum, fils de Bilha. Fils de Manassé: Asriel qu'enfanta sa concubine syrienne; elle enfanta Makir, père de Galaad. Makir prit une femme pour Houppim et pour Chouppim. Le nom de sa sœur était Maaka. Le nom du second (fils) était Tselophhad; et Tselophhad n'eut que des filles. Maaka, femme de Makir, enfanta un fils et lui donna le nom de Pérech; le nom de son frère était Chérech, et ses fils étaient Oulam et Rékém. Fils d'Oulam: Bedân. Ce sont là les fils de Galaad, fils de Makir, fils de Manassé. Sa sœur Hammoléketh enfanta Ichhod, Abiézer et Mahla. Les fils de Chemida étaient: Ahyân, Sichem, Liqhi et Aniam. Fils d'Éphraïm: Choutélah; Béred, son fils; Tahath, son fils; Éleada, son fils; Tahath, son fils; Zabad, son fils; Choutélah, son fils; Ézer et Élead. Les hommes de Gath, nés dans le pays, les tuèrent, parce qu'ils étaient descendus pour prendre leurs troupeaux. Éphraïm, leur père, fut longtemps dans le deuil, et ses frères vinrent pour le consoler. Puis il alla vers sa femme, elle devint enceinte et enfanta un fils; il l'appela du nom de Beria, parce que, dans sa maison, elle avait été dans le malheur. Il eut pour fille Chééra, qui bâtit Beth-Horôn la basse et Beth-Horôn la haute, et Ouzzèn-Chééra. Réphah, son fils, et Récheph; Télah, son fils; Tahân, son fils; Laedân, son fils; Ammihoud, son fils; Élichama, son fils; Nôn, son fils; Josué, son fils. Ils avaient en propriété et pour habitations Béthel et ses dépendances; à l'est, Naarân; à l'ouest, Guézer et ses dépendances, Sichem et ses dépendances, jusqu'à Gaza et à ses dépendances. Les fils de Manassé possédaient Beth-Cheân et ses dépendances, Taanak et ses dépendances, Meguiddo et ses dépendances, Dor et ses dépendances. Ce fut dans ces (villes) qu'habitèrent les fils de Joseph, fils d'Israël. Fils d'Aser: Yimna, Yichva, Yichvi et Beria; et leur sœur Sérah. Fils de Beria: Héber et Malkiel. Ce dernier est le père de Birzavith. Héber engendra Yaphleth, Chomer, Hotam et leur sœur Choua. Fils de Yaphleth: Pasak, Bimhal et Achvath. Ce sont là les fils de Yaphleth. Fils de Chémer: Ahi, Rohega, Houbba et Aram. Fils d'Hélem, son frère: Tsophah, Yimna, Chélech et Amal. Fils de Tsophah: Souah, Harnépher, Choual, Béri, Yimra, Betser, Hod, Chamma, Chilcha, Yitrân et Beéra. Fils de Yéter: Yephounné, Pispa et Ara. Fils de Oulla: Arah, Hanniel et Ritsya. Tous ceux-là étaient fils d'Aser, chefs de leurs familles, hommes d'élite et vaillants, chefs des princes, recensés et armés pour le combat, au nombre de 26 000 hommes. Benjamin engendra Béla, son premier-né, Achbel le second, Ahrah le troisième, Noha le quatrième et Rapha le cinquième. Les fils de Béla furent: Addar, Guéra, Abihoud, Abichoua, Naaman, Ahoah, Guéra, Chephouphân et Houram. Voici les fils d'Éhoud, qui étaient chefs de famille parmi les habitants de Guéba; on les déporta à Manahath: Naaman, Ahiya et Guéra. Celui-ci les déporta. Il engendra Ouzza et Ahihoud. Chaharaïm eut des enfants dans la campagne de Moab, après avoir renvoyé Houchim et Baara, ses femmes. Il eut de Hodech, sa femme: Yobab, Tsibya, Macha, Malkam, Yeouts, Sakia et Mirma. Ce sont là ses fils, chefs de famille. Il eut de Houchim: Abitoub et Elpaal. Fils d'Elpaal: Éber, Micheam et Chémer qui bâtit Ono, Lod et ses dépendances. Beria et Chéma qui étaient chefs de famille parmi les habitants d'Ayalôn, mirent en fuite les habitants de Gath. Ahyo, Chachaq, Yerémoth; Zebadia, Arad, Éder; Mikaël, Yichpha et Yoha étaient fils de Beria. Zebadia, Mechoullam, Hizqi, Héber, Yichmeraï et Yobab étaient fils d'Elpaal. Yaqim, Zikri, Zabdi, Éliénaï, Tsiltaï, Éliel; Adaya, Beraya et Chimrath étaient fils de Chimeï. Yichpân, Éber, Éliel; Abdôn, Zikri, Hanân; Hanania, Élam, Antotiya; Yiphdeya et Penouél étaient fils de Chachaq. Chamcheraï, Cheharia, Atalia; Yaaréchia, Éliya et Zikri étaient fils de Yeroham. Ce sont là des chefs de famille, chefs selon leurs lignées. Ils habitaient à Jérusalem. Le père de Gabaon habitait à Gabaon, et le nom de sa femme était Maaka. Abdôn, son fils premier-né, puis Tsour, Qich, Baal, Nadab, Guedor, Ahyo et Zéker. Miqloth engendra Chimea. Ils étaient aussi auprès de leurs frères: ils habitaient Jérusalem, avec leurs frères. Ner engendra Qich; Qich engendra Saül; Saül engendra Jonathan, Malki-Choua, Abinadab et Échbaal. Fils de Jonathan: Merib-Baal. Merib-Baal engendra Michée. Fils de Michée: Pitôn, Mélek, Taeréa et Ahaz. Ahaz engendra Yehoadda; Yehoadda engendra Alémeth, Azmaveth et Zimri; Zimri engendra Motsa; Motsa engendra Binea. Rapha, son fils; Éleasa, son fils; Atsel, son fils; Atsel eut six fils, dont voici les noms: Azriqam, Bokrou, Ismaël, Chearia, Abdias et Hanân. Tous ceux-là étaient fils d'Atsel. Fils d'Écheq, son frère: Oulam, son premier-né, Yeouch le second et Éliphéleth le troisième. Les fils d'Oulam furent de vaillants hommes, tirant à l'arc; ils eurent beaucoup de fils et de petits-fils, cent cinquante. Tous ceux-là sont des fils de Benjamin. Tout Israël a été recensé et inscrit dans le livre des rois d'Israël. Juda a été déporté à Babylone, à cause de ses infidélités. Les premiers qui s'établirent dans leurs possessions, dans leurs villes, étaient des Israélites, les sacrificateurs, les Lévites, et les Néthiniens. À Jérusalem s'établirent des fils de Juda, des fils de Benjamin et des fils d'Éphraïm et de Manassé. Outaï, fils d'Ammihoud, fils d'Omri, fils d'Imri, fils de Bani parmi les fils de Pérets, fils de Juda. Des Chilonites: Asaya, le premier-né, et ses fils. Des fils de Zérah: Yeouel et ses frères, six cent quatre-vingt-dix. Des fils de Benjamin: Sallou, fils de Mechoullam, fils d'Hodavia, fils d'Hassenoua; Yibneya, fils de Yeroham; Éla, fils d'Ouzzi, fils de Mikri; Mechoullam, fils de Chepatia, fils de Réouel, fils de Yibniya; et leurs frères, selon leurs lignées, neuf cent cinquante-six. Tous ces hommes étaient chefs de famille pour les maisons de leurs pères. Des sacrificateurs: Yedaeya; Yehoyarib; Yakîn; Azaria, fils de Hilqiya, fils de Mechoullam, fils de Tsadoq, fils de Merayoth, fils d'Ahitoub, préposé de la maison de Dieu; Adaya, fils de Yeroham, fils de Pachhour, fils de Malkiya; Maesaï, fils d'Adiel, fils de Yahzéra, fils de Mechoullam, fils de Mechillémith, fils d'Immer, et leurs frères, chef de leurs familles, mille sept cent soixante, hommes importants, à l'œuvre pour le service de la maison de Dieu. Des Lévites: Chemaeya, fils de Hachoub, fils d'Azriqam, fils de Hachabia, des fils de Merari; Baqbaqar; Hérech; Galal; Mattania, fils de Michée, fils de Zikri, fils d'Asaph; Abdias, fils de Chemaeya, fils de Galal, fils de Yedoutoun; Bérékia, fils d'Asa, fils d'Elqana, qui habitait dans les villages des Netophatiens. Et les portiers: Challoum, Aqqoub, Thalmôn, Ahimân et leurs frères; Challoum était le chef, et jusqu'à présent il est au porche du roi, à l'est. Ce sont là les portiers pour le camp des fils de Lévi. Challoum, fils de Qoré, fils d'Ébiasaph, fils de Qoré, et ses frères de la maison de son père, les Qoréites, remplissaient les fonctions de gardiens des seuils de la Tente; leurs pères avaient gardé l'entrée du camp de l'Éternel, et Phinéas, fils d'Éléazar, avait été autrefois leur conducteur. L'Éternel (était) avec lui. Zacharie, fils de Mechélémia, était portier à l'entrée de la tente de la Rencontre. Ils étaient en tout 212, choisis pour portiers des seuils, et recensés d'après leurs villages; David et Samuel le voyant les avaient établis dans leur responsabilité. Eux et leurs fils étaient de garde aux porches de la maison de l'Éternel, de la maison de la Tente. Il y avait des portiers aux quatre vents, à l'est, à l'ouest, au nord et au sud. Leurs frères, qui demeuraient dans leurs villages, devaient de temps à autre venir auprès d'eux pendant sept jours. Car ces quatre portiers supérieurs des Lévites, étaient toujours responsables; ils avaient encore la surveillance des chambres et des trésors de la maison de Dieu; ils passaient la nuit dans les environs de la maison de Dieu, car ils en avaient la garde ainsi que le devoir de l'ouvrir chaque matin. Certains des Lévites avaient la surveillance des ustensiles du service, qu'ils rentraient en les comptant et sortaient en les comptant. Certains autres étaient désignés (pour veiller) sur les ustensiles du lieu-saint, et sur la fleur de farine, le vin, l'huile, l'encens et les aromates. C'étaient des fils de sacrificateurs qui composaient les parfums aromatiques. Mattita, l'un des Lévites, premier-né de Challoum le Qoréite, avait la responsabilité des gâteaux cuits à la poêle. Et quelques-uns de leurs frères, parmi les Qehatites, avaient la surveillance des rangées de pains; ils les préparaient chaque sabbat. Ce sont là les chantres, chefs de famille des Lévites, demeurant dans les chambres, exempts des autres fonctions parce qu'ils étaient à l'ouvrage jour et nuit. Ce sont là les chefs de famille des Lévites, chefs selon leurs lignées. Ils habitaient à Jérusalem. Le père de Gabaon, Yeïel, habitait à Gabaon, et le nom de sa femme était Maaka. Abdôn, son fils premier-né, puis Tsour, Qich, Baal, Ner, Nadab, Guedor, Ahyo, Zacharie et Miqloth. Miqloth engendra Chimeam. Ils étaient aussi auprès de leurs frères: ils habitaient Jérusalem avec leurs frères. Ner engendra Qich; Qich engendra Saül, Saül engendra Jonathan, Malki-Choua, Abinadab et Échbaal. Fils de Jonathan: Merib-Baal. Merib-Baal engendra Michée. Fils de Michée: Pitôn, Mélek et Tahréa. Ahaz engendra Yaera; Yaera engendra Alémeth, Azmaveth et Zimri; Zimri engendra Motsa; Motsa engendra Binea. Rephaya, son fils; Éleasa, son fils; Atsel, son fils. Atsel eut six fils, dont voici les noms: Azriqam, Bokrou, Ismaël, Chezria, Abdias et Hanân. Ce sont là les fils d'Atsel. Les Philistins livrèrent bataille à Israël. Les soldats Israélites s'enfuirent devant les Philistins et tombèrent blessés à mort sur la montagne de Guilboa. Les Philistins serrèrent de près Saül et ses fils. Ils tuèrent Jonathan, Abinadab et Malkichoua, fils de Saül. Le poids du combat porta sur Saül; les archers le découvrirent, et il trembla fort devant eux. Saül dit alors à celui qui portait ses armes: Tire ton épée et transperce-moi, de peur que ces incirconcis ne viennent me faire subir leurs outrages. Celui qui portait ses armes ne voulut pas, car il était saisi d'une grande crainte. Alors Saül prit l'épée et se jeta dessus. Celui qui portait les armes de Saül, le voyant mort, se jeta aussi sur l'épée et mourut. Ainsi moururent Saül et ses trois fils, et toute sa maison mourut en même temps. Tous ceux d'Israël qui étaient dans la vallée virent qu'on s'enfuyait et que Saül et ses fils étaient morts. Ils abandonnèrent leurs villes et s'enfuirent, et les Philistins vinrent y habiter. Or, le lendemain, les Philistins vinrent dépouiller les morts et ils découvrirent Saül et ses fils tombés sur la montagne de Guilboa. Ils le dépouillèrent et emportèrent sa tête et ses armes. Puis ils firent annoncer ces bonnes nouvelles par tout le pays des Philistins à leurs idoles et au peuple. Ils mirent les armes de Saül dans la maison de leur dieu, et ils accrochèrent son crâne dans le temple de Dagôn. Lorsque tout Yabéch en Galaad apprit tout ce que les Philistins avaient fait à Saül, tous les hommes vaillants se levèrent, emportèrent le corps de Saül et ceux de ses fils, et les amenèrent à Yabéch. Ils ensevelirent leurs os sous le térébinthe, à Yabéch et ils jeûnèrent sept jours. Saül mourut par suite de l'infidélité dont il se rendit coupable envers l'Éternel. Il n'avait pas observé la parole de l'Éternel, mais avait interrogé pour les consulter ceux qui évoquent les morts. Il ne consulta pas l'Éternel; (l'Éternel) le fit donc mourir et transféra la royauté à David, fils d'Isaï. Tout Israël se rassembla auprès de David à Hébron en disant: Voici que nous sommes tes os et ta chair. Naguère déjà, même lorsque Saül était roi, c'était toi qui conduisais et qui ramenais Israël. L'Éternel, ton Dieu, t'a dit: Tu feras paître mon peuple, Israël, et tu seras le conducteur de mon peuple, Israël. Ainsi tous les anciens d'Israël vinrent auprès du roi à Hébron, et David conclut une alliance avec eux à Hébron, devant l'Éternel. Ils donnèrent l'onction à David comme roi sur Israël, selon la parole de l'Éternel, prononcée par Samuel. David marcha avec tout Israël sur Jérusalem, qui est Yebous. C'est là qu'étaient des Yebousiens, habitants du pays. Les habitants de Yebous dirent à David: Tu n'entreras pas ici. Mais David s'empara de la forteresse de Sion: c'est la cité de David. David avait dit: Quiconque battra en premier les Yebousiens sera chef et prince. Joab, fils de Tserouya, monta le premier et il devint chef. David habita dans la forteresse; c'est pourquoi on l'appela cité de David. Il fit tout autour de la ville des constructions, depuis Millo et aux environs; et Joab redonna vie au reste de la ville. David s'élevait de plus en plus, et l'Éternel des armées était avec lui. Voici les chefs des vaillants hommes de David, ceux qui lui prêtèrent main-forte, lors de (sa conquête de) la royauté avec tout Israël, pour le faire régner, selon la parole de l'Éternel au sujet d'Israël. Voici, d'après leur nombre, les vaillants hommes de David. Yachobeam, fils de Hakmoni, chef de division. C'est lui qui brandit sa lance sur trois cents hommes, qu'il transperça en une seule fois. Après lui, Éléazar, fils de Dodo, l'Ahohite, l'un des trois vaillants hommes. C'est lui qui était avec David à Pas-Dammim, où les Philistins s'étaient rassemblés pour le combat. Il y avait là une pièce de terre remplie d'orge, et le peuple fuyait devant les Philistins. Ils se tinrent debout au milieu de la pièce, la reprirent et battirent les Philistins. Et l'Éternel opéra une grande délivrance. Trois des trente chefs descendirent auprès de David sur le rocher dans la caverne d'Adoullam, lorsque le camp des Philistins était dressé dans la vallée des Rephaïm. David était alors dans la forteresse, et il y avait un poste de Philistins à Bethléhem. David exprima un désir et dit: Qui me fera boire de l'eau de la citerne qui est à la porte de Bethléhem? Alors les trois (hommes) forcèrent le camp des Philistins et puisèrent de l'eau de la citerne qui est à la porte de Bethléhem. Ils l'apportèrent et la présentèrent à David; mais David ne voulut pas la boire et il la répandit en libation devant l'Éternel. Il dit: Que mon Dieu me garde de faire cela! Boirais-je le sang de ces hommes (qui sont allés) au péril de leur vie? Car c'est au péril de leur vie qu'ils l'ont apportée. Et il ne voulut pas la boire. Voilà ce que firent ces trois vaillants hommes. Abichaï, frère de Joab, était à la tête des trois. C'est lui qui brandit sa lance sur trois cents hommes qu'il transperça, et il eut du renom parmi les trois. Il a eu le plus de gloire parmi les trois de la seconde (série ), et il fut leur chef; mais il n'égala pas les trois (premiers). Benaya, fils de Yehoyada, était fils d'un homme vaillant aux nombreux exploits, originaire de Qabtseel. C'est lui qui frappa les deux Ariel de Moab. C'est lui qui descendit et qui frappa un lion au milieu d'une citerne, un jour de neige. C'est lui qui frappa un Égyptien d'une stature de cinq coudées. Dans la main de l'Égyptien, il y avait une lance comme l'ensouple des tisserands; il descendit contre lui avec un bâton, arracha la lance de la main de l'Égyptien et le tua avec sa lance. Voilà ce que fit Benayahou, fils de Yehoyada, et il eut du renom parmi les trois vaillants hommes. Il a eu le plus de gloire parmi les trente; mais il n'égala pas les trois (premiers). David l'admit dans son conseil secret. Autres vaillants héros: Asaël, frère de Joab. Elhanân, fils de Dodo, de Bethléhem. Chammoth, de Haror. Hélets, de Palôn. Ira, fils d'Iqéch, de Teqoa. Abiézer, d'Anatoth. Sibbekaï de Houcha. Ilaï, d'Ahoah. Maharaï, de Netopha. Héled, fils de Baana, de Netopha. Itaï, fils de Ribaï, de Guibea des Benjaminites. Benaya, de Piratôn. Houraï, de Nahalé-Gaach. Abiel, de la Araba. Azmaveth, de Baharoum. Éliahba, de Chaalbôn. Bené-Haschem, de Guizôn. Jonathan, fils de Chagué, de Harar. Ahiam, fils de Sakar, de Harar. Éliphal, fils d'Our. Hépher, de Mekéra. Ahiya, de Palôn. Hetsro, de Karmel. Naaraï, fils d'Ézbaï. Joël, frère de Nathan. Mibhar, fils d'Hagri. Tséleq, l'Ammonite. Nahraï, de Béroth, qui portait les armes de Joab, fils de Tserouya. Ira, de Yéter. Gareb, de Yéter. Urie, le Hittite. Zabad, fils d'Ahlaï. Adina, fils de Chiza, le Rubénite, chef des Rubénites, et trente avec lui. Hanân, fils de Maaka. Josaphat, de Mitni. Ouzzia, d'Achtaroth. Chama et Yehiel, fils de Hotam, d'Aroër. Yediaël, fils de Chimri. Yoha, son frère, le Titsite. Éliel, de Mahavim, Yeribaï et Yochavia, fils d'Elnaam. Yitma, le Moabite. Éliel, Obed et Yaasiel-Metsobaya. Voici ceux qui se rendirent auprès de David à Tsiqlag, lorsqu'il était encore retenu loin de Saül, fils de Qich. Ils faisaient partie des vaillants hommes qui lui prêtèrent leur secours pendant la guerre. C'étaient des archers, (lançant) des pierres de la main droite et de la main gauche, et (tirant) des flèches avec leur arc: ils étaient de Benjamin, parmi les frères de Saül. Le chef Ahiézer et Joas, fils de Chemaa, de Guibea; Yeziel et Péleth, fils d'Azmaveth; Beraka; Jéhu, d'Anatoth; Yichmaeya, de Gabaon, vaillant parmi les trente et à la tête des trente; Jérémie, Yahaziel; Yohanân; Yozabad, de Guedéra; Élouzaï; Yerimoth; Bealia; Chemaria; Chepatia, de Haroph; Elqana, Yichiya, Azareel, Yoézer et Yachobeam, Qoréites; Yoéla et Zebadia, fils de Yercham, de Guedor. Parmi les Gadites, de vaillants héros se détachèrent (pour aller) vers David au Fortin du désert; c'étaient des soldats exercés à la guerre munis du bouclier et de la lance, semblables à des lions, et aussi rapides que des gazelles sur les montagnes. Ézer, le chef; Abdias, le second; Éliab, le troisième; Michamanna, le quatrième; Jérémie, le cinquième; Attaï, le sixième; Éliel, le septième; Yohanân, le huitième; Elzabad, le neuvième; Jérémie, le dixième; Makbannaï, le onzième. C'étaient des fils de Gad, chefs de l'armée; un seul, le plus petit, (valait) cent hommes, et le plus grand mille. Voilà ceux qui passèrent le Jourdain au premier mois, lorsqu'il débordait sur toutes ses rives, et qui mirent en fuite tous ceux des vallées, à l'orient et à l'occident. Il y eut aussi des fils de Benjamin et de Juda qui se rendirent auprès de David au Fortin. David sortit au-devant d'eux. Il prit la parole et leur dit: Si vous venez à moi pour la paix, afin de me secourir, mon cœur s'unira à vous; mais si c'est pour me tromper au profit de mes adversaires, alors qu'il n'y a pas de violence en moi, que le Dieu de nos pères le voie et qu'il arbitre! Alors l'Esprit revêtit Amasaï, chef des trente: Avec toi, David, et auprès de toi fils d'Isaï, Que la paix, la paix soit avec toi; Que la paix soit avec celui qui te secourt, Car ton Dieu t'a secouru. David les accueillit et les plaça parmi les chefs de la troupe. Des hommes de Manassé passèrent dans le camp de David, lorsqu'il vint faire la guerre à Saül avec les Philistins. Mais ils ne furent pas en aide aux Philistins; car, après s'être consultés, les ducs des Philistins renvoyèrent David, en disant: Il passerait du côté de son seigneur Saül, au péril de nos têtes. Quand il retourna à Tsiqlag, voici ceux de Manassé qui passèrent dans son camp: Adnah, Yozabad, Yediaël, Mikaël, Yozabad, Élihou et Tsiltaï, chefs des milliers de Manassé. Ils prêtèrent leur secours à David à la tête de la troupe, car ils étaient tous de vaillants héros et ils furent commandants dans l'armée. De jour en jour on arrivait auprès de David pour le secourir, jusqu'à ce qu'il eut un camp considérable, comme un camp de Dieu. Voici le nombre des chefs de ceux qui étaient équipés pour l'armée. Ils se rendirent auprès de David à Hébron, afin de lui transférer la royauté de Saül, selon l'ordre de l'Éternel. Fils de Juda, portant le bouclier et la lance, 6 800, équipés pour l'armée. Des fils de Siméon, vaillants héros pour l'armée, 7 100. Des fils de Lévi, quatre mille six cents; et Yehoyada, conducteur pour Aaron, et avec lui, trois mille sept cents; et Tsadoq, jeune homme héroïque et vaillant, et sa famille, vingt-deux chefs commandants. Des fils de Benjamin, frères de Saül, 3 000: car jusqu'alors la plus grande partie d'entre eux étaient restés fidèles à la maison de Saül. Des fils d'Éphraïm, 20 800, vaillants héros, gens de renom, d'après leurs familles. De la demi-tribu de Manassé, 18 000, qui furent nominativement désignés pour aller établir David comme roi. Des fils d'Issacar, ayant la connaissance du discernement des temps pour reconnaître ce que devait faire Israël, 200 chefs et tous leurs frères sous leurs ordres. De Zabulon 50 000, en état d'aller à l'armée, munis pour le combat de toutes les armes de guerre et prêts à se ranger au combat d'un cœur résolu. De Nephthali, mille commandants, et avec eux 37 000 (hommes) avec le bouclier et la lance. Des Danites, munis pour le combat, 28 600. D'Aser, en état d'aller à l'armée et en ordre de combat: 40 000. De l'autre côté du Jourdain, des Rubénites, des Gadites et de la demi-tribu de Manassé, avec toutes les armes de l'armée au combat: 120 000. Tous ces hommes, gens de guerre, prêts à se ranger au combat en bon ordre, arrivèrent à Hébron avec un cœur sincère pour établir David comme roi sur tout Israël. Tout le reste d'Israël était également unanime pour établir David comme roi. Ils furent là trois jours avec David, mangeant et buvant, car leurs frères leur avaient préparé (des vivres). Et même ceux qui habitaient près d'eux jusqu'à Issacar, à Zabulon et à Nephthali, apportaient de la nourriture sur des ânes, sur des chameaux, sur des mulets et sur des bœufs: de quoi manger, de la farine, des paquets de figues sèches et de raisins secs, du vin, de l'huile, du gros et du petit bétail en abondance, car Israël était dans la joie. David tint conseil avec les chefs de milliers et de centaines, avec tous les dirigeants; et David dit à toute l'assemblée d'Israël: Si vous le trouvez bon, et si cela vient de l'Éternel, notre Dieu, envoyons des messages de tous côtés vers nos frères qui restent sur toutes les terres d'Israël, et aussi vers les sacrificateurs et les Lévites aux abords de leurs villes, afin qu'ils se rassemblent auprès de nous. Nous ramènerons auprès de nous l'arche de notre Dieu, car nous ne sommes pas allés la chercher du temps de Saül. Toute l'assemblée se prononça pour qu'on fasse ainsi, car la chose parut convenable à tout le peuple. David assembla tout Israël, depuis le Chior d'Égypte jusqu'à l'entrée de Hamath, pour faire venir de Qiryath-Yearim l'arche de Dieu. David, avec tout Israël, monta à Baala, à Qiryath-Yearim, qui appartient à Juda, pour en faire monter l'arche de Dieu, l'Éternel qui siège entre les chérubins, et dont le nom y est invoqué. Ils mirent l'arche de Dieu sur un char neuf, depuis la maison d'Abinadab: Ouzza et Ahyo conduisaient le char. David et tout Israël jouaient devant Dieu sur des harpes, des luths, des tambourins, des cymbales et des trompettes de toute leur force et avec des chants. Lorsqu'ils furent arrivés à l'aire de Kidôn, Ouzza étendit la main pour saisir l'arche, parce que les bœufs avaient glissé. La colère de l'Éternel s'enflamma contre Ouzza, et (l'Éternel) le frappa parce qu'il avait étendu la main sur l'arche. Ouzza mourut là, devant Dieu. David éprouva de la colère de ce que l'Éternel avait frappé Ouzza d'un tel châtiment, et l'on a appelé ce lieu Pérets-Ouzza jusqu'à aujourd'hui. David craignit Dieu en ce jour-là et dit: Comment ferais-je entrer chez moi l'arche de Dieu? David ne prit pas l'arche chez lui dans la cité de David, et il la fit conduire dans la maison d'Obed-Édom de Gath. L'arche de Dieu resta trois mois dans la maison d'Obed-Édom, dans sa famille, et l'Éternel bénit la maison d'Obed-Édom et tout ce qui lui appartenait. Hiram, roi de Tyr, envoya des messagers à David, avec du bois de cèdre, ainsi que des maçons et des charpentiers, pour lui bâtir un palais. David reconnut que l'Éternel l'affermissait comme roi d'Israël, et que son règne prospérait toujours plus, à cause de son peuple d'Israël. David prit encore des femmes à Jérusalem et il engendra encore des fils et des filles. Voici les noms des enfants qu'il eut à Jérusalem: Chammoua, Chobab, Nathan, Salomon, Yibhar, Élichoua, Elpéleth, Noga, Népheg, Yaphia, Élichama, Beélyada et Éliphéleth. Les Philistins apprirent que David avait reçu l'onction comme roi sur tout Israël, et ils montèrent tous à sa recherche. David l'apprit et sortit au-devant d'eux. Les Philistins arrivèrent et se déployèrent dans la vallée des Rephaïm. David consulta Dieu, en disant: Monterai-je contre les Philistins, et les livreras-tu entre mes mains? L'Éternel lui dit: Monte, et je les livrerai entre tes mains. Ils montèrent à Baal-Peratsim, où David les battit. Puis il dit: Dieu a fait une brèche dans (les rangs de) mes ennemis par ma main, comme une brèche faite par les eaux. C'est pourquoi l'on a donné à ce lieu le nom de Baal-Peratsim. Ils abandonnèrent là leurs dieux. David donna l'ordre de les consumer par le feu. Les Philistins se déployèrent de nouveau dans la vallée. David consulta encore Dieu, et Dieu lui dit: Tu ne monteras pas derrière eux; prends-les à revers, et tu arriveras sur eux vis-à-vis des mûriers. Quand tu entendras un bruit de pas dans les cimes des mûriers, alors tu sortiras pour combattre, car c'est Dieu qui sort devant toi pour battre le camp des Philistins. David fit ce que Dieu lui avait ordonné, et (ses troupes) battirent le camp des Philistins depuis Gabaon jusqu'à Guézer. La renommée de David se répandit dans tous les pays, et l'Éternel le fit redouter par toutes les nations. (David) se fit des maisons dans la cité de David; il prépara une place à l'arche de Dieu et dressa pour elle une tente. C'est alors que David dit: L'arche de Dieu ne doit être portée que par des Lévites, car l'Éternel les a choisis pour porter l'arche de l'Éternel et pour en faire le service pour toujours. David assembla tout Israël à Jérusalem pour faire monter l'arche de l'Éternel à la place qu'il lui avait préparée. David rassembla les fils d'Aaron et les Lévites: pour les fils de Qehath, Ouriel le chef et ses frères, 120; pour les fils de Merari, Asaya le chef et ses frères, 220; pour les fils de Guerchom, Joël le chef et ses frères, 130; pour les fils d'Élitsaphân, Chemaeya le chef et ses frères, 200; pour les fils d'Hébron, Éliel le chef et ses frères, 80; pour les fils de Ouzziel, Amminadab le chef et ses frères, 112. David appela les sacrificateurs Tsadoq et Abiatar, et les Lévites Ouriel, Asaya, Joël, Chemaeya, Éliel et Amminadab. Il leur dit: Vous êtes les chefs de famille des Lévites: sanctifiez -vous, vous et vos frères, et faites monter l'arche de l'Éternel, du Dieu d'Israël, (à la place) que je lui ai préparée. Parce que vous n'(y) étiez pas la première fois, l'Éternel, notre Dieu, nous a frappés: car nous ne l'avons pas cherchée selon les règles. Les sacrificateurs et les Lévites se sanctifièrent pour faire monter l'arche de l'Éternel, du Dieu d'Israël. Les fils des Lévites portèrent l'arche de Dieu sur leurs épaules avec des barres, comme Moïse l'avait ordonné d'après la parole de l'Éternel. David dit aux chefs des Lévites de mettre en place leurs frères les chantres avec des instruments de musique, des luths, des harpes et des cymbales, qu'ils devaient faire retentir de sons éclatants en signe de réjouissance. Les Lévites mirent en place Hémân, fils de Joël; parmi ses frères, Asaph, fils de Bérékiahou; et parmi les fils de Merari, leurs frères, Étân, fils de Qouchaya; puis avec eux leurs frères du second ordre: Zacharie, Ben, Yaaziel, Chemiramoth, Yehiel, Ounni, Éliab, Benayahou, Maaséyahou, Mattitiahou, Éliphéléhou, Miqnéyahou, Obed-Édom et Yeïel, les portiers. Les chantres Hémân, Asaph et Étân avaient des cymbales de bronze, pour les faire retentir. Zacharie, Aziel, Chemiramoth, Yehiel, Ounni, Éliab, Maaséyahou et Benayahou avaient des luths sur alamoth. Et Mattitiahou, Éliphéléhou, Miqnéyahou, Obed-Édom, Yeïel et Azaziahou, avaient des harpes à huit (cordes) pour conduire (le chant). Kenaniahou, chef des Lévites pour le transport dirigeait le transport car il était compétent. Bérékia et Elqana étaient portiers de l'arche. Sabaniahou, Josaphat, Netanéel, Amasaï, Zacharie, Benayahou et Éliézer, les sacrificateurs, sonnaient des trompettes devant l'arche de Dieu. Obed-Édom et Yehiya étaient portiers de l'arche. Puis David, les anciens d'Israël, et les chefs de milliers se mirent en route pour faire monter l'arche de l'alliance de l'Éternel depuis la maison d'Obed-Édom, au milieu des réjouissances. Ce fut avec le secours de Dieu que les Lévites portèrent l'arche de l'alliance de l'Éternel; et l'on sacrifia sept taureaux et sept béliers. David était revêtu d'un manteau de byssus; il en était de même de tous les Lévites qui portaient l'arche, des chantres, du chef Kenania, des porteurs et des chantres; et David avait sur lui un éphod de lin. Tout Israël fit monter l'arche de l'alliance de l'Éternel avec des clameurs, et au son du cor, des trompettes et des cymbales, et en faisant retentir les luths et les harpes. Comme l'arche de l'alliance de l'Éternel entrait dans la cité de David, Mikal, fille de Saül, regardait par la fenêtre. Elle vit le roi David bondir de joie. Alors elle le méprisa dans son cœur. Après qu'on eut amené l'arche de Dieu, on la mit au milieu de la tente que David avait dressée pour elle, et l'on offrit devant Dieu des holocaustes et des sacrifices de communion. Quand David eut achevé d'offrir les holocaustes et les sacrifices de communion, il bénit le peuple au nom de l'Éternel. Puis il distribua à tous ceux d'Israël, hommes et femmes, à chacun une miche de pain, un rôti et un gâteau de raisins. Il plaça devant l'arche de l'Éternel ceux des Lévites dont le service était d'invoquer, de célébrer et de louer l'Éternel, le Dieu d'Israël: Asaph, le chef; Zacharie, le second après lui, Yeïel, Chemiramoth, Yehiel, Mattitia, Éliab, Benayahou, Obed-Édom et Yeïel. Ils avaient des instruments de (musique, des) luths et des harpes; et Asaph faisait retentir les cymbales. Les sacrificateurs Benayahou et Yahaziel sonnaient continuellement des trompettes devant l'arche de l'alliance de Dieu. Ce fut en ce jour que David chargea pour la première fois Asaph et ses frères de célébrer l'Éternel. Célébrez l'Éternel, invoquez son nom! Faites connaître parmi les peuples ses hauts faits! Chantez pour lui, psalmodiez en son (honneur)! Réfléchissez à toutes ses merveilles! Glorifiez-vous de son saint nom! Que le cœur de ceux qui cherchent l'Éternel se réjouisse! Recherchez l'Éternel et sa force, Cherchez continuellement sa face! Souvenez-vous des merveilles qu'il a faites, De ses prodiges et des jugements de sa bouche, Descendance d'Israël, son serviteur, Fils de Jacob, ses élus! C'est lui l'Éternel, notre Dieu; Ses jugements (s'exercent) sur toute la terre. Souvenez-vous à toujours de son alliance, De sa parole pour mille générations, (De l'alliance) qu'il a conclue avec Abraham, Et de son serment à Isaac; Il l'a établi comme une prescription pour Jacob, Pour Israël en alliance éternelle, Disant: Je te donnerai le pays de Canaan Comme héritage qui vous est échu. Vous étiez alors en petit nombre, Peu de chose, et vous séjourniez là, Ils s'en allaient d'une nation à l'autre Et d'un royaume vers un autre peuple; Mais il ne permit à personne de les opprimer, Il fit des reproches à des rois à leur sujet: Ne touchez pas à mes oints, Et ne faites pas de mal à mes prophètes! Chantez à l'Éternel, toute la terre! Annoncez de jour en jour la bonne nouvelle de son salut! Racontez parmi les nations sa gloire, Parmi tous les peuples ses merveilles! Car l'Éternel est grand et très (digne) de louange, Il est redoutable plus que tous les dieux; Car tous les dieux des peuples sont de faux dieux, Mais l'Éternel a fait les cieux. L'éclat et la magnificence sont devant sa face, La puissance et la joie sont dans sa demeure. Familles des peuples, rendez à l'Éternel, Rendez à l'Éternel gloire et puissance! Rendez gloire au nom de l'Éternel! Apportez des offrandes, entrez en sa présence, Prosternez-vous devant l'Éternel avec des ornements sacrés! Tremble devant lui, terre entière! Oui, le monde est ferme, il ne chancelle pas. Que les cieux se réjouissent, et que la terre soit dans l'allégresse! Que l'on dise parmi les nations: l'Éternel règne! Que la mer retentisse avec tout ce qui la remplit! Que la campagne exulte avec tout ce qui s'y trouve! Que les arbres des forêts lancent des acclamations Devant l'Éternel! Car il vient pour juger la terre. Célébrez l'Éternel, car il est bon, Car sa bienveillance dure à toujours! Dites: Sauve-nous, Dieu de notre salut, Rassemble-nous et arrache-nous du milieu des nations, Afin que nous célébrions ton saint nom Et que nous mettions notre gloire à te louer! Béni soit l'Éternel, le Dieu d'Israël, D'éternité en éternité! Alors, tout le peuple dit: Amen! et loua l'Éternel. David laissa là, devant l'arche de l'alliance de l'Éternel Asaph et ses frères pour qu'ils soient continuellement de service devant l'arche, selon l'ordre quotidien; Obed-Édom, fils de Yeditoun, et Hosa, avec leurs frères au nombre de soixante-huit, comme portiers; le sacrificateur Tsadoq et les sacrificateurs, ses frères, devant le tabernacle de l'Éternel, sur le haut lieu qui était à Gabaon, pour qu'ils offrent continuellement à l'Éternel des holocaustes, matin et soir, sur l'autel des holocaustes, et (qu'ils accomplissent) tout ce qui est écrit dans la loi que l'Éternel avait ordonnée à Israël. Auprès d'eux étaient Hémân, Yedoutoun et les autres qui avaient été choisis et désignés par leurs noms pour célébrer l'Éternel. Car sa bienveillance dure à toujours. Auprès d'eux étaient Hémân et Yedoutoun, avec des trompettes et des cymbales pour ceux qui les faisaient retentir, et avec les instruments du chant divin. Les fils de Yedoutoun étaient (affectés) au porche. Tout le peuple s'en alla chacun dans sa maison, et David s'en retourna pour bénir sa maison. Lorsque David habita dans sa maison, il dit au prophète Nathan: Voici que moi j'habite dans une maison de cèdre, et l'arche de l'alliance de l'Éternel est sous des toiles de tente. Nathan répondit à David: Fais tout ce que tu as dans le cœur, car Dieu est avec toi. Or, cette nuit là, la parole de Dieu fut (adressée) à Nathan en ces mots: Va dire à mon serviteur David: Ainsi parle l'Éternel: Ce n'est pas toi qui me bâtiras la Maison dans laquelle j'habiterai. Car je n'ai pas habité dans une maison depuis le jour où j'ai fait monter Israël jusqu'à aujourd'hui; mais j'ai été de tente en tente et de tabernacle (en tabernacle ). Partout où je me suis déplacé avec tout Israël, ai-je dit un mot à l'un des juges d'Israël à qui j'avais ordonné de faire paître mon peuple, ai-je dit: Pourquoi ne me bâtissez-vous pas une maison de cèdre? Maintenant tu parleras ainsi à mon serviteur David: Ainsi parle l'Éternel des armées: C'est moi qui t'ai pris au pâturage, derrière le troupeau, pour que tu sois le conducteur de mon peuple d'Israël. J'ai été avec toi partout où tu es allé, j'ai retranché tous tes ennemis devant toi, et j'ai rendu ton nom semblable au nom des grands qui sont sur la terre. J'ai attribué une place à mon peuple d'Israël, et je l'ai planté pour qu'il y demeure et ne soit plus agité, pour que les hommes injustes ne recommencent plus à abuser de lui comme autrefois, et comme à l'époque où j'avais établi des juges sur mon peuple d'Israël. J'ai soumis tous tes ennemis. Je t'annonce que l'Éternel te bâtira une maison. Quand tes jours seront accomplis et que tu iras auprès de tes pères, je maintiendrai ta descendance après toi, l'un de tes fils, et j'affermirai son règne. Ce sera lui qui me bâtira une Maison, et j'affermirai pour toujours son trône. Moi-même je serai pour lui un père, et lui, il sera pour moi un fils; je ne retirerai pas ma bienveillance de lui, comme je l'ai retirée de celui qui t'a précédé. Je l'établirai pour toujours dans ma maison et dans mon royaume, et son trône sera pour toujours affermi. Nathan parla à David, conformément à toutes ces paroles et à toute cette vision. Alors le roi David alla se présenter devant l'Éternel et dit: Qui suis-je, Éternel Dieu, et qu'est-ce que ma maison, pour que tu m'aies fait parvenir jusqu'ici? C'est peu de chose à tes yeux, ô Dieu! Tu parles de la maison de ton serviteur pour des temps lointains. Tu portes les regards sur moi à la manière des hommes, toi qui es élevé, Éternel Dieu! Que pourrait te dire encore David sur la gloire accordée à ton serviteur? Tu connais toi-même ton serviteur. Éternel! c'est à cause de ton serviteur, et selon ton cœur, que tu as fait toutes ces grandes choses, pour les faire connaître. Éternel! nul n'est semblable à toi, et il n'y a point de Dieu en dehors de toi, d'après tout ce que nous avons entendu de nos oreilles. Y a-t-il une seule nation sur terre, qui soit comme ton peuple d'Israël et que son dieu soit allé libérer pour (en faire) son peuple? Pour ta renommée (tu as fait) de grandes choses, des choses redoutables, tu as chassé des nations devant ton peuple que tu avais libéré de l'Égypte. Tu as destiné ton peuple d'Israël à être ton peuple pour toujours; et toi, Éternel, tu es devenu son Dieu. Maintenant, ô Éternel! que la parole que tu as prononcée sur ton serviteur et sur sa maison se confirme pour toujours. Agis selon ta parole! Qu'elle se confirme, afin que ton nom soit grand pour toujours et que l'on dise: L'Éternel des armées, le Dieu d'Israël, est un Dieu pour Israël! Que la maison de David, ton serviteur, soit affermie devant toi! Car toi-même, ô mon Dieu, tu as fait à ton serviteur la révélation que tu lui fonderais une maison. C'est pourquoi ton serviteur a trouvé (le courage) de prier devant toi. Maintenant, ô Éternel! c'est toi qui es Dieu, et tu as annoncé ce bienfait à ton serviteur. Maintenant tu as bien voulu bénir la maison de ton serviteur, afin qu'elle subsiste pour toujours devant toi! Car ce que tu bénis, ô Éternel, est béni éternellement. Après cela, voici ce qui arriva: David battit les Philistins et les humilia. Il enleva de la main des Philistins Gath et ses dépendances. Il battit les Moabites, et les Moabites furent assujettis à David, soumis à un tribut. David battit Hadadézer, roi de Tsoba, vers Hamath, lorsqu'il alla établir sa domination sur le fleuve de l'Euphrate. David lui prit mille chars, 7 000 cavaliers, et 20 000 fantassins; il coupa les jarrets à tous les chevaux de trait, après en avoir conservé une centaine. Les Syriens de Damas vinrent au secours de Hadadézer, roi de Tsoba, et David battit 22 000 hommes. David mit (des garnisons) dans la Syrie de Damas; et les Syriens furent assujettis à David, soumis à un tribut. L'Éternel donnait la victoire à David partout où il allait. David prit les boucliers d'or qu'avaient les serviteurs de Hadadézer et les apporta à Jérusalem. David prit encore une très grande quantité de bronze à Tibhath et à Koun, villes de Hadadézer. Salomon en fit la Mer de bronze, les colonnes et les objets de bronze. Tôou, roi de Hamath, apprit que David avait battu toute l'armée de Hadadézer, roi de Tsoba. Il envoya son fils Hadoram vers le roi David, pour le saluer et le féliciter d'avoir attaqué Hadadézer et de l'avoir battu. Car Tôou était en guerre avec Hadadézer. (Il envoya) aussi toutes sortes d'objets d'or, d'argent et de bronze. Le roi David les consacra à l'Éternel, avec l'argent et l'or qu'il avait enlevés à toutes les nations, à Édom, à Moab, aux Ammonites, aux Philistins et à Amalec. Abichaï, fils de Tserouya, battit dans la vallée du Sel 18 000 Édomites. Il mit des garnisons dans Édom, et tout Édom fut assujetti à David. L'Éternel donnait la victoire à David partout où il allait. David régna sur tout Israël. Il faisait droit et justice à tout son peuple. Joab, fils de Tserouya, commandait l'armée; Josaphat, fils d'Ahiloud, était archiviste; Tsadoq, fils d'Ahitoub, et Abimélek, fils d'Abiatar, étaient sacrificateurs; Chavoha était secrétaire; Benayahou, fils de Yehoyada, était chef des Kérétiens et des Pélétiens, et les fils de David avaient le premier rang auprès du roi. Après cela, voici ce qui arriva: Nahach, roi des Ammonites, mourut, et son fils régna à sa place. David dit: J'userai de bienveillance envers Hanoun, fils de Nahach, car son père a usé de bienveillance à mon égard. David envoya des messagers pour le consoler au sujet de son père. Les serviteurs de David arrivèrent dans le pays des Ammonites auprès de Hanoun, pour le consoler, mais les ministres des Ammonites dirent à Hanoun: Penses-tu que ce soit pour honorer ton père que David t'envoie des consolateurs? N'est-ce pas pour reconnaître, pour bouleverser et pour espionner le pays que ses serviteurs sont venus auprès de toi? Alors Hanoun saisit les serviteurs de David, les fit raser et fit couper leurs habits par le milieu jusqu'à l'aine. Puis il les renvoya. On vint faire un rapport sur ces hommes à David qui envoya (des gens) à leur rencontre, car ces hommes étaient dans une grande confusion; et le roi leur fit dire: Restez à Jéricho jusqu'à ce que votre barbe ait repoussé, puis vous reviendrez. Les Ammonites virent qu'ils s'étaient rendus odieux à David, et Hanoun et les Ammonites envoyèrent mille talents d'argent pour enrôler à leur solde des chars et des cavaliers chez les Syriens de Mésopotamie et chez les Syriens de Maaka et de Tsoba. Ils enrôlèrent à leur solde 32 000 chars et le roi de Maaka avec son peuple, lesquels vinrent camper devant Médeba. Les Ammonites (sortirent), de leurs villes, se rassemblèrent et marchèrent au combat. David l'apprit et envoya contre eux Joab et toute l'armée, les hommes vaillants. Les Ammonites sortirent et se rangèrent en ordre de bataille à l'entrée de la ville; les rois qui étaient venus étaient à part dans la campagne. Joab vit qu'il aurait un front de bataille par devant et par derrière. Il fit alors un choix dans l'élite d'Israël et se rangea face aux Syriens; il plaça sous le commande ment de son frère Abichaï le reste du peuple, et ils se rangèrent face aux Ammonites. Il dit: Si les Syriens sont plus forts que moi, tu viendras à mon secours; et si les Ammonites sont plus forts que toi, je te porterai secours. Sois fort, fortifions-nous pour notre peuple et pour les villes de notre Dieu, et que l'Éternel fasse ce qui lui semblera bon! Joab s'avança avec le peuple qui l'accompagnait pour attaquer les Syriens qui s'enfuirent devant lui. Les Ammonites virent que les Syriens s'étaient enfuis. Ils s'enfuirent aussi devant Abichaï, frère de Joab, et rentrèrent dans la ville; et Joab se rendit à Jérusalem. Les Syriens, voyant qu'ils avaient été battus par Israël, envoyèrent des messagers pour mobiliser les Syriens qui étaient de l'autre côté du fleuve; Chophak, chef de l'armée de Hadadézer était à leur tête. On en fit le rapport à David, qui assembla tout Israël, passa le Jourdain, arriva près d'eux et se rangea (en bataille) contre eux. David se rangea en bataille contre les Syriens qui combattirent contre lui. Les Syriens s'enfuirent devant Israël, et David leur tua (les troupes de) 7 000 chars et 40 000 hommes de pied, et il fit mourir Chophak, chef de l'armée. Les vassaux de Hadadézer, se voyant battus par Israël, firent la paix avec David et lui furent assujettis; et les Syriens ne voulurent plus secourir les Ammonites. L'année suivante, au temps où les rois se mettaient en campagne, Joab, à la tête d'une forte armée porta la destruction au pays des Ammonites et vint assiéger Rabba. Mais David resta à Jérusalem. Joab battit Rabba et la démolit. David prit la couronne de la tête de son roi et la trouva du poids d'un talent d'or: elle était (garnie) d'une pierre précieuse. On la mit sur la tête de David, qui emporta de la ville un très grand butin. Quant au peuple qui s'y trouvait, il le fit sortir et le soumit à la scie, aux herses de fer et aux haches; il traita de même toutes les villes des Ammonites. Puis David retourna à Jérusalem avec tout le peuple. Après cela, un combat eut lieu à Guézer avec les Philistins. Alors Sibbekaï, le Houchatite, tua Sippaï, l'un des enfants des Rephaïm; et (les Philistins) furent humiliés. Le combat reprit avec les Philistins. Elhanân, fils de Yaïr, tua le frère de Goliath, Lahmi de Gath, qui avait une lance dont le bois était comme l'ensouple des tisserands. Il y eut encore un combat à Gath. Il s'y trouva un homme de (haute) taille, qui avait six doigts à chaque membre, vingt-quatre en tout, et qui était également issu de Rapha. Il lança un défi à Israël, et Jonathan, fils de Chimea, frère de David, le tua. Ces hommes étaient issus de Rapha à Gath. Ils tombèrent par la main de David et par la main de ses serviteurs. Satan se dressa contre Israël et il excita David à faire le recensement d'Israël. David dit à Joab et aux ministres du peuple: Allez, comptez Israël, depuis Beér-Chéba jusqu'à Dan, et faites-moi un rapport. Ainsi je saurai quel est leur nombre. Joab répondit: Que l'Éternel rende son peuple cent fois plus nombreux! Ô roi mon seigneur, ne sont-ils pas tous serviteurs de mon seigneur? Mais pourquoi mon seigneur demande-t-il cela? Pourquoi Israël se rendrait-il coupable? Mais la parole du roi l'emporta sur Joab, et Joab sortit et parcourut tout Israël; puis il revint à Jérusalem. Joab remit à David le chiffre du dénombrement du peuple: il y avait dans tout Israël 1 100 000 hommes tirant l'épée, et en Juda 470 000 hommes tirant l'épée. Il ne dénombra parmi eux ni Lévi ni Benjamin, car Joab était horrifié par l'ordre du roi. Cet ordre déplut à Dieu qui frappa Israël. David dit à Dieu: J'ai commis un grand péché en faisant cela! Maintenant daigne pardonner la faute de ton serviteur, car j'ai tout à fait agi en insensé! L'Éternel parla à Gad, le voyant de David en ces mots: Va dire à David: Ainsi parle l'Éternel: Je te présente trois (fléaux); choisis-en un, et je l'exécuterai contre toi. Gad arriva chez David et lui dit: Ainsi parle l'Éternel: Accepte: ou bien trois années de famine, ou trois mois de défaite devant tes adversaires, où l'épée de tes ennemis (pourra t') atteindre, ou trois jours avec l'épée de l'Éternel et la peste, dans le pays et l'ange de l'Éternel qui portera la destruction dans tout le territoire d'Israël. Vois maintenant ce que je dois répondre à celui qui m'envoie. David répondit à Gad: Je suis dans une grande détresse! Que je tombe entre les mains de l'Éternel, car ses compassions sont immenses; mais que je ne tombe pas entre les mains des hommes! L'Éternel fit sévir la peste en Israël, et il tomba 70 000 hommes d'Israël. Dieu envoya un ange à Jérusalem pour la détruire; et comme il la détruisait, l'Éternel regarda et il eut du regret de ce malheur. Il dit à l'ange destructeur: Assez! Retire maintenant ta main. L'ange de l'Éternel se tenait près de l'aire d'Ornân, le Yebousien. David leva les yeux et vit l'ange de l'Éternel qui se tenait entre la terre et le ciel, son épée nue à la main, tournée contre Jérusalem. Alors David et les anciens, revêtus de sacs, tombèrent le visage contre terre. David dit à Dieu: N'est-ce pas moi qui ai dit de recenser le peuple? C'est moi qui ai péché et qui ai fait le mal; mais ce peuple qu'a-t-il fait? Éternel, mon Dieu, que ta main soit donc sur moi et sur ma famille, et qu'elle n'inflige pas une plaie parmi ton peuple! L'ange de l'Éternel avait dit à Gad de parler à David, afin que David monte pour élever un autel à l'Éternel sur l'aire d'Ornân, le Yebousien. David monta, selon la parole que Gad avait dite au nom de l'Éternel. Ornân se retourna et vit l'ange. Ses quatre fils se cachèrent avec lui: il foulait alors du froment. Lorsque David arriva auprès d'Ornân, Ornân jeta un coup d'œil et vit David; il sortit de l'aire et se prosterna devant David, le visage contre terre. David dit à Ornân: Cède-moi l'emplacement de l'aire pour que j'y bâtisse un autel à l'Éternel; cède-le moi contre sa valeur en argent, afin que la plaie se retire du peuple. Ornân répondit à David: Prends-le, et que mon Seigneur le roi fasse ce qui lui semblera bon; vois, je donne les bœufs pour les holocaustes, les herses pour le bois, et le froment pour l'offrande, je donne tout cela. Mais le roi David dit à Ornân: Non! je veux l'acheter en bonne et due forme, contre sa valeur en argent, car je n'apporterai pas à l'Éternel ce qui est à toi, pour offrir un holocauste gratuit! David donna à Ornân un poids de six cents sicles d'or pour l'emplacement. David bâtit là un autel à l'Éternel et offrit des holocaustes et des sacrifices de communion. Il invoqua l'Éternel, et l'Éternel lui répondit par le feu (qui descendit) du ciel sur l'autel de l'holocauste. Alors l'Éternel parla à l'ange, qui remit son épée au fourreau. À cette époque-là, David, ayant vu que l'Éternel lui avait répondu sur l'aire d'Ornân, le Yebousien, y offrait des sacrifices. Mais le tabernacle de l'Éternel, construit par Moïse au désert, et l'autel des holocaustes étaient alors sur le haut lieu de Gabaon. Or David ne pouvait pas y aller pour consulter Dieu, parce qu'il était inquiet à cause de l'épée de l'ange de l'Éternel. David dit: Ici sera la maison de l'Éternel Dieu, et ici sera l'autel pour l'holocauste d'Israël. David dit que l'on réunisse les immigrants qui étaient dans le pays d'Israël, et il chargea des tailleurs de pierres de couper des pierres de taille pour la construction de la maison de Dieu. David prépara aussi du fer en abondance pour les clous des battants des portes et pour les crampons, du bronze en quantité telle qu'il n'était pas possible de le peser, et des bois de cèdre sans nombre, car les Sidoniens et les Tyriens avaient amené à David des bois de cèdre en quantité. David disait: Mon fils Salomon est jeune et délicat; or la maison qui sera bâtie à l'Éternel élèvera sa renommée et sa splendeur bien haut dans tous les pays; c'est pourquoi je veux faire pour lui des préparatifs. Ainsi David fit beaucoup de préparatifs avant sa mort. David appela son fils Salomon et lui ordonna de bâtir une maison à l'Éternel, le Dieu d'Israël. David dit à Salomon: Mon fils, j'avais l'intention de bâtir une maison au nom de l'Éternel, mon Dieu. Mais la parole de l'Éternel m'a été adressée en ces mots: Tu as beaucoup versé de sang, et tu as fait de grandes guerres; tu ne bâtiras pas une maison à mon nom, car tu as versé devant moi beaucoup de sang sur la terre. Voici: il te naîtra un fils, qui sera un homme de repos, et à qui je donnerai du repos (en le délivrant) de tous ses ennemis d'alentour; car Salomon sera son nom, et j'accorderai la paix et la tranquillité à Israël pendant sa vie. Ce sera lui qui bâtira une maison à mon nom. Il sera pour moi un fils, et je serai pour lui un père; et j'affermirai pour toujours son trône royal en Israël. Maintenant, mon fils, que l'Éternel soit avec toi, afin que tu aies du succès et que tu bâtisses la maison de l'Éternel, ton Dieu, comme il l'a déclaré à ton égard! Veuille seulement l'Éternel t'accorder de la compréhension et de l'intelligence, et te donner ses ordres sur Israël pour observer la loi de l'Éternel, ton Dieu! Alors tu auras du succès, si tu observes et mets en pratique les prescriptions et les ordonnances que l'Éternel a commandées à Moïse pour Israël. Fortifie-toi et prends courage, sois sans crainte et ne t'épouvante pas. Voici ce que, par mes efforts, j'ai préparé pour la maison de l'Éternel: cent mille talents d'or, mille milliers de talents d'argent. Quant au bronze et au fer, il n'est pas possible de le peser tant il y en a. J'ai aussi préparé du bois et des pierres, et tu en ajouteras encore. Tu as auprès de toi un grand nombre d'ouvriers, des tailleurs de pierres, des sculpteurs sur pierre et sur bois, et des hommes habiles dans toute espèce d'ouvrages. L'or, l'argent, le bronze et le fer sont sans nombre. Lève-toi et agis, et que l'Éternel soit avec toi! David ordonna à tous les ministres d'Israël de venir en aide à son fils Salomon: L'Éternel, votre Dieu, n'est-il pas avec vous et ne vous a-t-il pas donné du repos de tous côtés? Car il a livré entre mes mains les habitants du pays, et le pays est soumis devant l'Éternel et devant son peuple. Appliquez maintenant votre cœur et votre âme à chercher l'Éternel, votre Dieu; levez-vous et bâtissez le sanctuaire de l'Éternel Dieu, afin d'amener l'arche de l'alliance de l'Éternel et les objets consacrés à Dieu dans la maison qui sera bâtie au nom de l'Éternel. David, âgé et rassasié de jours, établit son fils Salomon, roi sur Israël. Il assembla tous les ministres d'Israël, les sacrificateurs et les Lévites. On compta les Lévites, depuis l'âge de trente ans et au-dessus; leur nombre, par tête et par homme, était de 38 000. (David dit:) Qu'il y en ait 24 000 pour surveiller les travaux de la maison de l'Éternel, 6 000 comme magistrats et juges, 4 000 comme portiers, et 4 000 pour louer l'Éternel avec les instruments que j'ai faits pour (le) louer. David les divisa en classes d'après les fils de Lévi: Guerchôn, Qehath et Merari. Des Guerchonites: Laedân et Chimeï. Fils de Laedân: le chef Yehiel, Zétam et Joël, trois. Fils de Chimeï: Chelomith, Haziel et Harân, trois. Ce sont là les chefs des familles de Laedân. Fils de Chimeï: Yahath, Zina, Yeouch et Beria. Ce sont là les quatre fils de Chimeï. Yahath était le chef, et Ziza le second; Yeouch et Beria n'eurent pas beaucoup de fils et formèrent une seule famille dans le dénombrement. Fils de Qehath: Amram, Yitsehar, Hébron et Ouzziel, quatre. Fils d'Amram: Aaron et Moïse. Aaron fut mis à part pour être sanctifié comme très saint, lui et ses fils à perpétuité, pour brûler (les parfums) devant l'Éternel, pour faire son service et pour prononcer les bénédictions en son nom à perpétuité. Moïse fut l'homme de Dieu; ses fils ont été appelés avec la tribu de Lévi. Fils de Moïse: Guerchom et Éliézer. Fils de Guerchom: Chebouel, le chef. Les fils d'Éliézer furent: Rehabia, le chef; Éliézer n'eut pas d'autre fils, mais les fils de Rehabia furent extrêmement nombreux. Fils de Yitsehar: Chelomith, le chef. Fils de Hébron: Yeriyahou, le chef; Amaria, le second, Yahaziel, le troisième, et Yeqameam, le quatrième. Fils d'Ouzziel: Michée, le chef; et Yichiya, le second. Fils de Merari: Mahli et Mouchi. Fils de Mahli: Éléazar et Qich. Éléazar mourut sans avoir de fils; mais il eut des filles, que prirent pour femmes les fils de Qich, leurs frères. Fils de Mouchi: Mahli, Éder et Yerémoth, trois. Ce sont là les fils de Lévi, selon leurs maisons patriarcales, les chefs des familles, d'après le dénombrement qu'on en fit en comptant les noms par tête. Ils étaient employés au service de la maison de l'Éternel, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus. Car David avait dit: L'Éternel, le Dieu d'Israël, a donné du repos à son peuple, et il demeurera à Jérusalem pour toujours. Aussi, en ce qui concerne les Lévites, ils n'auront plus à porter le tabernacle et tous les objets destinés à son service. Ce fut d'après les dernières paroles de David qu'eut lieu le compte des fils de Lévi, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus. Leurs fonctions, aux côtés des fils d'Aaron pour le service de la maison de l'Éternel, concernaient les parvis et les chambres, la purification de toutes les choses saintes, les ouvrages relatifs au service de la maison de Dieu, les rangées de pains, la fleur de farine pour les offrandes, les galettes sans levain, (les gâteaux faits) à la poêle et les (gâteaux) cuits; toutes les mesures de capacité et de longueur; (Ils avaient) à se présenter chaque matin, afin de célébrer et de louer l'Éternel, de même le soir, et à offrir devant l'Éternel tous les holocaustes à l'Éternel, aux sabbats, aux nouvelles lunes et aux solennités, selon le nombre fixé par la règle à laquelle ils étaient soumis en permanence. Ils avaient la garde de la tente de la Rencontre, la garde du lieu-saint et observaient l'ordre des fils d'Aaron, leurs frères, pour le service de la maison de l'Éternel. Classes des fils d'Aaron: Fils d'Aaron: Nadab, Abihou, Éléazar et Itamar. Nadab et Abihou moururent avant leur père, sans avoir de fils; Éléazar et Itamar exercèrent le sacerdoce. David, ainsi que Tsadoq parmi les fils d'Éléazar et Ahimélek parmi les fils d'Itamar, classa les fils d'Aaron selon les charges de leur service. Il se trouva parmi les fils d'Éléazar plus de chefs que parmi les fils d'Itamar, et on les classa, de sorte que les fils d'Éléazar avaient seize chefs de maisons patriarcales, et les fils d'Itamar huit chefs de maisons patriarcales. On les classa par le sort, les uns avec les autres, car les ministres du lieu-saint et les ministres de Dieu étaient des fils d'Éléazar et des fils d'Itamar. Le secrétaire Chemaeya, fils de Netaneél, de (la tribu de) Lévi, les inscrivit devant le roi et les ministres, devant le sacrificateur Tsadoq, devant Ahimélek, fils d'Abiatar, et devant les chefs des familles des sacrificateurs et des Lévites. On prenait une maison patriarcale pour Éléazar et on en prenait une autre pour Itamar. Le premier sort échut à Yehoyarib; le second à Yedaeya; le troisième, à Harim; le quatrième, à Seorim; le cinquième, à Malkiya; le sixième, à Miyamîn; le septième, à Haqqots; le huitième, à Abiya; le neuvième, à Josué; le dixième, à Chekaniahou; le onzième, à Éliachib; le douzième, à Yaqim; le treizième, à Houppa; le quatorzième, à Yéchébeam; le quinzième, à Bilga; le seizième, à Immer; le dix-septième, à Hézir; le dix-huitième, à Happitsets; le dix-neuvième, à Petahya; le vingtième, à Ézéchiel; le vingt et unième, à Yakîn; le vingt-deuxième, à Gamoul; le vingt-troisième, à Delayahou, le vingt-quatrième, à Maaziahou. C'est ainsi qu'ils furent chargés de leur service, pour entrer dans la maison de l'Éternel selon la règle établie par l'intermédiaire de leur père Aaron, comme (le) lui avait ordonné l'Éternel, le Dieu d'Israël. Pour les fils de Lévi qui restaient: Des fils d'Amram: Choubaël; des fils de Choubaël: Yéhdeyahou; de Rehabiahou, des fils de Rehabiahou, le chef Yichiya. Des Yitseharites: Chelomoth; des fils de Chelomoth: Yahath. Benaï, Yeriyahou, Amariahou le second, Yahaziel le troisième, Yeqameam, le quatrième. Fils d'Ouzziel: Michée; des fils de Michée: Chamir; frère de Michée: Yichiya; des fils de Yichiya: Zacharie. Fils de Merari: Mahli et Mouchi, et les fils de son fils Yaaziahou. Fils de Merari, de son fils Yaaziahou, Choham, Zakkour et Ibri. De Mahli: Éléazar, qui n'eut pas de fils; de Qich, les fils de Qich: Yerahmeél. Fils de Mouchi: Mahli, Éder et Yerimoth. Ce sont là les fils des Lévites, selon leurs maisons patriarcales. Eux aussi, comme leurs frères, les fils d'Aaron, ils tirèrent au sort devant le roi David, Tsadoq, Ahimélek et les chefs des familles des sacrificateurs et des Lévites. Il en fut ainsi pour chaque chef de famille comme pour le moindre de ses frères. David et les chefs de l'armée mirent à part pour le service ceux des fils d'Asaph, d'Hémân et de Yedoutoun qui prophétisaient en s'accompagnant de harpes, de luths et de cymbales. C'est là le nombre de ceux qui avaient des fonctions à remplir: Des fils d'Asaph: Zakkour, Joseph, Netania et Asareéla, fils d'Asaph, sous la direction d'Asaph, qui prophétisait suivant les ordres. De Yedoutoun, les fils de Yedoutoun: Guedaliahou, Tseri, Ésaïe, Hachabiahou, Mattitiahou, six sous la direction de leur père Yedoutoun, qui prophétisait avec la harpe pour célébrer et louer l'Éternel. D'Hémân, les fils d'Hémân: Bouqqiyahou, Mattaniahou, Ouzziel, Chebouel, Yerimoth, Hanania, Hanani, Éliata, Guiddalti, Romamti-Ézer, Yochbeqacha, Malloti, Hotir, Mahazioth, tous fils d'Hémân, qui était voyant du roi pour la cause de Dieu, afin d'exalter sa puissance; Dieu avait donné à Hémân quatorze fils et trois filles. Tous ceux-là étaient sous la direction de leur père pour le chant dans la maison de l'Éternel et avaient des cymbales, des luths et des harpes pour le service de la maison de Dieu. Asaph, Yedoutoun et Hémân étaient sous la direction du roi. Ils étaient au nombre de 288, y compris leurs frères experts concernant le chant de l'Éternel, tous enseignants. Ils tirèrent au sort pour leurs fonctions, petits et grands, enseignants et disciples. Le premier sort échut, pour Asaph, à Joseph; le second, à Guedaliahou, lui, ses frères et ses fils, douze; le troisième, à Zakkour, ses fils et ses frères, douze; le quatrième, à Yitseri, ses fils et ses frères, douze; le cinquième, à Netania, ses fils et ses frères, douze; le sixième, à Bouqqiyahou, ses fils et ses frères, douze; le septième, à Yechareéla, ses fils et ses frères, douze; le huitième, à Ésaïe, ses fils et ses frères, douze; le neuvième, à Mattaniahou, ses fils et ses frères, douze; le dixième, à Chimeï, ses fils et ses frères, douze; le onzième, à Azareél, ses fils et ses frères, douze; le douzième, à Hachabia, ses fils et ses frères, douze; le treizième, à Choubaël, ses fils et ses frères, douze; le quatorzième, à Mattitiahou, ses fils et ses frères, douze; le quinzième, à Yerémoth, ses fils et ses frères, douze; le seizième, à Hananiahou, ses fils et ses frères, douze; le dix-septième, à Yochbeqacha, ses fils et ses frères, douze; le dix-huitième, à Hanani, ses fils et ses frères, douze; le dix-neuvième, à Malloti, ses fils et ses frères, douze; le vingtième, à Éliyata, ses fils et ses frères, douze; le vingt et unième, à Hotir, ses fils et ses frères, douze; le vingt-deuxième, à Guiddalti, ses fils et ses frères, douze; le vingt-troisième, à Mahazioth, ses fils et ses frères, douze; le vingt-quatrième, à Romamti-Ézer, ses fils et ses frères, douze. Classes des portiers: Des Qoréites: Mechélémiahou, fils de Qoré, d'entre les fils d'Asaph. Fils de Mechélémiahou: Zacharie, le premier-né, Yediaël le second, Zebadiahou le troisième, Yatniel le quatrième, Élam le cinquième, Yohanân le sixième, Élyoénaï le septième. Fils d'Obed-Édom: Chemaeya, le premier-né, Yehozabad le second, Yoah le troisième, Sakar le quatrième, Netaneél le cinquième, Ammiel le sixième, Issacar le septième, Peoultaï le huitième; car Dieu l'avait béni. Il naquit à son fils Chemaeya, des fils qui exercèrent l'autorité dans leur famille, car ils étaient de vaillants héros; fils de Chemaeya: Otni, Rephaël, Obed, Elzabad (et) ses frères, vaillants hommes, Élihou et Samakyahou. Tous ceux-là étaient fils d'Obed-Édom; eux, leurs fils et leurs frères, étaient des hommes vaillants (pleins) de force pour le service, soixante-deux d'Obed-Édom. Les fils et les frères de Mechélémiahou, vaillants hommes, étaient dix-huit. Hosa, des fils de Merari, eut des fils: Chimri, le chef, établi chef par son père, quoiqu'il ne fût pas le premier-né, Hilqiyahou le second, Tebaliahou le troisième, Zacharie le quatrième. Tous les fils et les frères de Hosa étaient treize. Ces classes de portiers, les chefs de ces hommes, comme leurs frères, étaient de garde pour le service dans la maison de l'Éternel. Ils tirèrent au sort pour chaque porte, petits et grands, selon leurs familles. Le sort tomba sur Chélémiahou pour le côté est. On tira au sort pour son fils Zacharie, qui était un conseiller avisé, et le côté nord lui échut par le sort. Le côté sud (échut) à Obed-Édom, et le bâtiment des magasins à ses fils. Le côté ouest (échut) à Chouppim et à Hosa, avec la porte Challéketh, (donnant) sur la route qui montait: un corps de garde était (placé) vis-à-vis de l'autre corps de garde. Il y avait à l'est six Lévites, au nord quatre par jour, au sud quatre par jour, et quatre aux magasins à deux places différentes; du côté de l'annexe, à l'ouest, quatre vers la route, deux vers l'annexe. Ce sont là les classes des portiers, d'entre les fils de Qoréites et d'entre les fils de Merari. L'un des Lévites, Ahiya était (préposé) aux trésors de la maison de Dieu et aux trésors des choses saintes. Parmi les fils de Laedân, les fils des Guerchonites issus de Laedân, chefs des familles de Laedân le Guerchonite, c'étaient Yehiéli et les fils de Yehiéli, Zétam et son frère Joël, qui étaient (préposés) aux trésors de la maison de l'Éternel. Quant aux Amramites, aux Yitseharites, aux Hébronites et aux Ouzziélites, c'était Chebouel, fils de Guerchom, fils de Moïse, qui était intendant des trésors. Parmi ses frères issus d'Éliézer, dont le fils fut Rehabiahou, dont le fils fut Ésaïe, dont le fils fut Yoram, dont le fils fut Zikri, dont le fils fut Chelomith, c'étaient ce Chelomith et ses frères qui étaient (préposés) à tous les trésors des choses saintes qu'avaient consacrées le roi David, les chefs des familles, les commandants de milliers et de centaines, et les commandants de l'armée: c'était sur le butin pris à la guerre qu'ils les avaient consacrées pour l'entretien de la maison de l'Éternel. Tout ce qui avait été consacré par Samuel, le voyant, par Saül, fils de Qich, par Abner, fils de Ner, par Joab, fils de Tserouya, et par tous ceux qui consacraient (quelque chose) était sous la responsabilité de Chelomith et de ses frères. Parmi les Yitseharites, Kenaniahou et ses fils étaient employés pour les affaires extérieures en Israël, comme magistrats et juges. Parmi les Hébronites, Hachabiahou et ses frères, vaillants hommes, au nombre de 1 700, avaient la surveillance d'Israël, en Cisjordanie, à l'ouest, pour toute l'œuvre de l'Éternel et pour le service du roi. En ce qui concerne les Hébronites – Yeriya était le chef des Hébronites en lignée paternelle – on fit, la quarantième année du règne de David, des recherches, et l'on trouva parmi eux de vaillants héros à Yaezer en Galaad. Ses frères, vaillants hommes, étaient au nombre de 2 700 chefs de familles. Le roi David les établit sur les Rubénites, sur les Gadites et sur la demi-tribu de Manassé pour toutes les affaires de Dieu et pour les affaires du roi. Fils d'Israël selon leur nombre, chefs de famille, commandants de milliers et de centaines, officiers qui assistaient le roi pour tout ce qui concernait les divisions, leur arrivée et leur départ, mois par mois, pendant tous les mois de l'année, chaque division étant de 24 000 hommes. Sur la première division, pour le premier mois, Yachobeam, fils de Zabdiel; il y avait dans sa division 24 000 hommes. Il était un des fils de Pérets. Il se trouvait à la tête de tous les commandants des armées du premier mois. Sur la division du second mois Dodaï, l'Ahohite; cette division avait Miqloth comme conducteur; il y avait dans sa division 24 000 hommes. Le commandant de la troisième armée, pour le troisième mois, était Benayahou, fils du sacrificateur Yehoyada, chef; il y avait dans sa division 24 000 hommes. Ce Benayahou était un héros parmi les trente et à la tête des trente; et son fils Ammizabad faisait partie de sa division. Le quatrième, pour le quatrième mois Asaël, frère de Joab, et, après lui, son fils Zebadia; il y avait dans sa division 24 000 hommes. Le cinquième, pour le cinquième mois, était le commandant Chamehouth, de Yizrah; il y avait dans sa division 24 000 hommes. Le sixième, pour le sixième mois, Ira, fils d'Iqéch, le Teqoïte; il y avait dans sa division 24 000 hommes. Le septième, pour le septième mois, Hélets, le Pelonite, des fils d'Éphraïm; il y avait dans sa division 24 000 hommes. Le huitième, pour le huitième mois, Sibbekaï, le Houchatite, (de la famille) des Zérahites; il y avait dans sa division 24 000 hommes. Le neuvième, pour le neuvième mois, Abiézer, d'Ananoth, des Benjaminites; il y avait dans sa division 24 000 hommes. Le dixième, pour le dixième mois, Maharaï, de Netopha, (de la famille) des Zérahites; il y avait dans sa division 24 000 hommes. Le onzième, pour le onzième mois, Benaya, de Piratôn, des fils d'Éphraïm; il y avait dans sa division 24 000 hommes. Le douzième, pour le douzième mois, Heldaï, de Netopha, de (la famille) d'Otniel; il y avait dans sa division 24 000 hommes. Étaient à la tête des tribus d'Israël: Pour les Rubénites: un conducteur: Éliézer, fils de Zikri; pour les Siméonites: Chephatiahou, fils de Maaka; pour Lévi: Hachabia, fils de Qemouel; pour Aaron: Tsadoq; pour Juda: Élihou, des frères de David; pour Issacar: Omri, fils de Mikaël; pour Zabulon: Yichmaeyahou, fils d'Abdias; pour Nephthali: Yerimoth, fils d'Azriel; pour les fils d'Éphraïm: Hosée, fils d'Azaziahou; pour la demi-tribu de Manassé, Joël fils de Pedayahou; pour la demi-tribu de Manassé de Galaad: Yiddo, fils de Zacharie; pour Benjamin: Yaasiel, fils d'Abner; pour Dan: Azareel, fils de Yeroham. Ce sont là les commandants des tribus d'Israël. David ne fit pas le relevé du nombre de ceux qui étaient âgés de vingt ans et au-dessous, car l'Éternel avait dit qu'il rendrait Israël aussi nombreux que les étoiles du ciel. Joab, fils de Tserouya, avait commencé le recensement, mais il ne l'acheva pas, cela ayant causé l'indignation (de l'Éternel) contre Israël. Les résultats n'en ont pas été reportés dans les chiffres des chroniques du roi David. (Avaient l'intendance) sur les réserves du roi: Azmaveth, fils d'Adiel; sur les réserves à la campagne, dans les villes, les villages et les tours: Jonathan, fils d'Ozias; sur les ouvriers de la campagne qui cultivaient le sol: Ézri, fils de Keloub; sur les vignes: Chimeï, de Rama; sur les réserves de vin dans les vignes: Zabdi de Chepham; sur les oliviers et les sycomores dans la Chephéla: Baal-Hanân, de Guéder; sur les réserves d'huile: Yoach; sur le gros bétail qui paissait en Sarôn: Chitraï, de Sarôn; sur le gros bétail dans les vallées: Chaphath, fils d'Adlaï; sur les chameaux: Obil, l'Ismaélite; sur les ânesses: Yéhdeyahou, de Méronoth; sur le petit bétail: Yaziz, l'Hagarite. Tous ceux-là étaient ministres des biens du roi David. Jonathan, oncle de David, était conseiller, homme de (grande) intelligence. Il était scribe; Yehiel, fils de Hakmoni, s'occupait des fils du roi; Ahitophel était conseiller du roi; Houchaï, l'Arkien, était ami du roi; après Ahitophel, il y eut Yehoyada, fils de Benayahou et Abiatar; Joab était chef de l'armée du roi. David assembla à Jérusalem tous les chefs d'Israël, les chefs des tribus, les chefs des divisions au service du roi, les chefs de milliers et les chefs de centaines, ceux qui étaient chefs sur tous les biens et le cheptel du roi et auprès de ses fils, les eunuques, les héros et tous les hommes importants. Le roi David se dressa sur ses jambes et dit: Écoutez-moi, mes frères et mon peuple! J'avais l'intention de bâtir une maison où reposerait l'arche de l'alliance de l'Éternel et qui serve de marchepied à notre Dieu, et je me préparais à bâtir. Mais Dieu m'a dit: Tu ne bâtiras pas une maison à mon nom, car tu es un homme de guerre et tu as versé du sang. L'Éternel, le Dieu d'Israël, m'a choisi dans toute la maison de mon père, pour être roi d'Israël pour toujours; car il a choisi Juda pour conducteur, (il a choisi) la maison de mon père dans la maison de Juda, et parmi les fils de mon père c'est moi qu'il a voulu faire régner sur tout Israël. Entre tous mes fils – car l'Éternel m'a donné beaucoup de fils – il a choisi mon fils Salomon pour le faire siéger sur le trône du royaume de l'Éternel, sur Israël. Il m'a dit: Ton fils Salomon bâtira ma maison et mes parvis; car je l'ai choisi pour mon fils, et je serai moi-même pour lui un père. J'affermirai pour toujours son règne, s'il s'en tient, comme aujourd'hui, à la pratique de mes commandements et de mes ordonnances. Maintenant, aux yeux de tout Israël, de l'assemblée de l'Éternel, et en présence de notre Dieu qui vous entend, observez soigneusement tous les commandements de l'Éternel, votre Dieu, afin que vous possédiez ce bon pays et que vous le laissiez en héritage à vos fils après vous pour toujours. Et toi, Salomon, mon fils, reconnais le Dieu de ton père, et sers -le d'un cœur sans partage et d'une âme bien disposée, car l'Éternel sonde tous les cœurs et discerne toute intention. Si tu le recherches, il se laissera trouver par toi; mais si tu l'abandonnes, il te rejettera à jamais. Considère maintenant que l'Éternel t'a choisi, afin que tu bâtisses une maison qui serve de sanctuaire. Fortifie-toi et agis. David donna à son fils Salomon le plan du vestibule et des bâtiments, des chambres du trésor, des chambres hautes, des salles intérieures et de la pièce du propitiatoire. (Il lui donna) le plan de tout ce qu'il avait dans l'esprit touchant les parvis de la maison de l'Éternel, et toutes les chambres de l'enceinte pour les trésors de la maison de Dieu et les trésors des choses saintes, et touchant les classes des sacrificateurs et des Lévites, tout ce qui concernait les fonctions du service de la maison de l'Éternel, et tous les objets pour le service de la maison de l'Éternel. (Il lui indiqua), pour l'or, le poids de ce qui devait être d'or, c'est-à-dire, de tous les objets destinés à chaque service; et pour tous les objets d'argent, le poids de tous les objets destinés à chaque service; le poids des chandeliers d'or et de leurs lampes d'or avec le poids de chaque chandelier et de ses lampes; ainsi que (le poids) des chandeliers d'argent, avec le poids de chaque chandelier et de ses lampes, selon l'usage de chaque chandelier. (Il lui donna) l'or, selon le poids (nécessaire) pour les tables des rangées (de pains), pour chacune des tables, et l'argent pour les tables d'argent. (Il lui donna le modèle) des fourchettes, des bassins et des aiguières d'or pur, des coupes d'or, avec le poids de chaque coupe, et des coupes d'argent, avec le poids de chaque coupe; et (le modèle de) l'autel des parfums en or épuré, avec le poids. (Il lui donna encore) le modèle du char, des chérubins d'or qui étendent (leurs ailes) et couvrent l'arche de l'alliance de l'Éternel. C'est par un écrit de sa main, (dit David), que l'Éternel m'a donné de comprendre tout cela, tout ce qu'il faut faire selon le modèle. David dit à son fils Salomon: Fortifie-toi, prends courage et agis; sois sans crainte et ne t'épouvante pas. Car l'Éternel Dieu, mon Dieu, sera avec toi; il ne te délaissera pas, il ne t'abandonnera pas, jusqu'à ce que tout l'ouvrage pour le service de la maison de l'Éternel soit achevé. Voici les classes des sacrificateurs et des Lévites pour tout le service de la maison de Dieu. Auprès de toi, pour tout l'ouvrage, il y a tous les volontaires habiles dans toute espèce de travail, les chefs et tout le peuple (dociles) à toutes tes paroles. Le roi David dit à toute l'assemblée: Mon fils Salomon, le seul que Dieu ait choisi, est jeune et délicat, et l'ouvrage est considérable, car cet édifice n'est pas pour un homme, mais pour l'Éternel Dieu. J'ai mis toutes mes forces à préparer pour la maison de mon Dieu de l'or pour (ce qui doit être) d'or, de l'argent pour (ce qui doit être) d'argent, du bronze pour (ce qui doit être) de bronze, du fer pour (ce qui doit être) de fer, et du bois pour (ce qui doit être) de bois, des pierres d'onyx et des pierres à enchâsser, des pierres brillantes et de diverses couleurs, toutes sortes de pierres précieuses et du marbre blanc en quantité. De plus, dans mon attachement pour la maison de Dieu, je donne à la maison de mon Dieu l'or et l'argent que je possède en propre, par-dessus tout ce que j'ai préparé pour le lieu-saint: trois mille talents d'or, d'or d'Ophir, et 7 000 talents d'argent épuré, pour en revêtir les parois des bâtiments. Pour l'or de (ce qui doit être) d'or, et pour l'argent de (ce qui doit être) d'argent, ainsi que pour tous les travaux qu'exécuteront les ouvriers. Qui se porte volontaire aujourd'hui pour s'engager envers l'Éternel? Les chefs des familles, les chefs des tribus d'Israël, les chefs de milliers et de centaines, et même les chefs de travaux du roi se portèrent volontaires. Ils donnèrent pour le service de la maison de Dieu 5 000 talents d'or, 10 000 dariques, 10 000 talents d'argent, 18 000 talents de bronze et 100 000 talents de fer. Ils remirent aussi entre les mains de Yehiel, le Guerchonite, ce qui se trouva comme pierres pour le trésor de la maison de l'Éternel. Le peuple se réjouit de leurs (offrandes) volontaires, car c'était avec un cœur sans partage qu'ils s'étaient portés volontaires pour l'Éternel; et le roi David en eut aussi une grande joie. David bénit l'Éternel en présence de toute l'assemblée. David dit: Béni sois-tu, d'éternité en éternité, Éternel, Dieu de notre père Israël. À toi, Éternel, la grandeur, la puissance et la splendeur, l'éternité et l'éclat, car tout ce qui est au ciel et sur la terre est à toi, Éternel, ainsi que le règne, toi qui t'élèves souverainement au-dessus de tout! C'est de toi que viennent la richesse et la gloire, c'est toi qui domines sur tout, c'est dans ta main que sont la force et la puissance, et c'est ta main qui a le pouvoir de tout agrandir et de tout affermir. Maintenant, notre Dieu, nous te célébrons, et nous louons la splendeur de ton nom. Car qui suis-je et qui est mon peuple, que nous soyons capables de faire de pareilles (offrandes) volontaires? Tout vient de toi, et c'est de ta main (que vient ce que) nous te donnons! Nous sommes devant toi des étrangers et des résidents temporaires, comme tous nos pères; nos jours sur la terre sont comme l'ombre, et il n'y a point d'espérance. Éternel, notre Dieu, c'est de ta main que vient toute cette abondance de biens que nous avons préparée pour te bâtir une maison, à toi, à ton saint nom. Tout t'appartient! Je sais, ô mon Dieu, que tu sondes le cœur et que tu aimes la droiture; aussi je t'ai fait toutes ces (offrandes) volontaires dans la droiture de mon cœur, et j'ai vu maintenant avec joie ton peuple qui se trouve ici t'offrir volontairement (ses dons). Éternel, Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, nos pères, garde pour toujours dans le cœur de ton peuple ces dispositions de pensée et affermis son cœur en toi. Donne à mon fils Salomon un cœur sans partage pour qu'il garde tes commandements, tes préceptes et tes prescriptions, afin qu'il les mette tous en pratique, et qu'il bâtisse l'édifice pour lequel j'ai fait des préparatifs. David dit à toute l'assemblée: Bénissez l'Éternel, votre Dieu! Et tous ceux de l'assemblée bénirent l'Éternel, le Dieu de leurs pères. Ils s'inclinèrent et se prosternèrent devant l'Éternel et devant le roi. Ils offrirent des sacrifices et des holocaustes à l'Éternel le lendemain de ce jour: 1 000 taureaux, 1 000 béliers et 1 000 agneaux, avec leurs libations ainsi que (d'autres) sacrifices en grand nombre pour tout Israël. Ils mangèrent et burent ce jour-là devant l'Éternel avec une grande joie, ils proclamèrent roi pour la seconde fois Salomon, fils de David, ils lui donnèrent l'onction devant l'Éternel comme conducteur, ainsi qu'à Tsadoq comme sacrificateur. Salomon s'assit sur le trône de l'Éternel, comme roi à la place de son père David. Il eut du succès, et tout Israël lui obéit. Tous les ministres, les guerriers, et même tous les fils du roi David se soumirent au roi Salomon. L'Éternel éleva Salomon bien haut sous les yeux de tout Israël, et il rendit son règne plus éclatant que ne fut celui d'aucun roi d'Israël avant lui. David, fils d'Isaï, régna sur tout Israël. Le temps qu'il régna sur Israël fut de quarante ans: à Hébron il régna sept ans et à Jérusalem il régna trente-trois ans. Il mourut dans une heureuse vieillesse, rassasié de jours, de richesse et de gloire. Son fils Salomon régna à sa place. Les actes du roi David, les premiers et les derniers, sont écrits dans les Actes de Samuel le Voyant, dans les Actes de Nathan le prophète et dans les Actes de Gad le Voyant, avec tout son règne et toute sa vaillance, et ce qui s'est passé de son temps soit en Israël, soit dans tous les royaumes des autres pays. La royauté de Salomon, fils de David, fut affermie; l'Éternel, son Dieu, était avec lui et l'éleva bien haut. Salomon adressa la parole à tout Israël, aux chefs de milliers et de centaines, aux juges, aux responsables de tout Israël, aux chefs de familles. Salomon se rendit avec toute l'assemblée au haut lieu qui était à Gabaon, car c'est là que se trouvait la tente de la Rencontre de Dieu, que Moïse, serviteur de l'Éternel, avait faite dans le désert; mais l'arche de Dieu avait été transportée par David de Qiryath-Yearim à la place que David lui avait préparée, car il avait dressé pour elle une tente à Jérusalem. Là se trouvait aussi, devant le tabernacle, l'autel de bronze qu'avait fait Betsaleél, fils d'Ouri, fils de Hour. Salomon et l'assemblée consultèrent (l'Éternel). C'est là que Salomon monta à l'autel de bronze, en présence de l'Éternel, qui était à la tente de la Rencontre, et il y offrit mille holocaustes. Cette nuit-là, Dieu apparut à Salomon et lui dit: Demande ce (que tu veux) que je te donne. Salomon répondit à Dieu: Tu as usé d'une grande bienveillance à l'égard de mon père David, et tu m'as fait régner à sa place. Maintenant, Éternel Dieu, que ta parole à mon père David, s'accomplisse, puisque tu m'as fait régner sur un peuple nombreux comme la poussière de la terre. Accorde-moi donc maintenant sagesse et connaissance, afin que je sache me conduire à la tête de ce peuple! Car qui pourrait gouverner ton peuple, ce (peuple) si grand? Dieu dit à Salomon: Puisque c'est là ce qui est dans ton cœur, puisque tu ne demandes ni des richesses, ni des biens, ni de la gloire, ni la mort de ceux qui te haïssent, que tu ne demandes même pas une longue vie, mais puisque tu demandes pour toi sagesse et connaissance afin de gouverner mon peuple sur lequel je t'ai fait régner, la sagesse et la connaissance te sont accordées. Je te donnerai, en outre, des richesses, des biens et de la gloire, comme n'en a jamais eu aucun roi avant toi et comme n'en aura aucun après toi. Salomon qui se trouvait sur le haut lieu de Gabaon revint à Jérusalem, depuis la tente de la Rencontre, et il régna sur Israël. Salomon rassembla des chars et des cavaliers; il avait 1 400 chars et 12 000 cavaliers, qu'il installa dans les villes de garnison et à Jérusalem près du roi. Le roi rendit l'argent et l'or aussi communs à Jérusalem que les pierres, et il rendit les cèdres aussi nombreux que les sycomores qui sont dans la Chephéla. On amenait d'Égypte les chevaux de Salomon; un groupe de marchands du roi allait les prendre par groupes à un prix (déterminé). Ils montaient et importaient d'Égypte un char pour 600 ( sicles ) d'argent, et un cheval pour 150 (sicles). Ils en amenaient de même avec eux pour tous les rois des Hittites et pour les rois de Syrie. Salomon ordonna que l'on bâtisse une maison au nom de l'Éternel et une maison royale pour lui. Salomon compta 70 000 hommes pour (porter) les fardeaux, 80 000 tailleurs de pierre dans la montagne, et 3 600 pour les surveiller. Salomon envoya dire à Houram, roi de Tyr: (Fais pour moi) comme tu as fait pour mon père David, à qui tu as envoyé des cèdres pour qu'il se bâtisse une maison d'habitation. Voici: je bâtis une maison au nom de l'Éternel, mon Dieu, pour la lui consacrer, pour brûler devant lui le parfum odoriférant, pour (présenter) continuellement les rangées (de pains ) et les holocaustes du matin et du soir, aux sabbats, aux nouvelles lunes et aux solennités de l'Éternel, notre Dieu, comme cela incombe pour toujours à Israël. La maison que je vais bâtir doit être grande, car notre Dieu est plus grand que tous les dieux. Mais qui a le pouvoir de lui bâtir une maison, puisque les cieux des cieux ne peuvent le contenir? Et qui suis-je pour lui bâtir une maison? Tout au plus pourrais-je faire brûler (des parfums) devant lui! À présent envoie-moi un homme habile à travailler l'or, l'argent, le bronze et le fer, les (étoffes teintes en) pourpre, en carmin et en violet, et connaissant l'art de la gravure, afin qu'il travaille avec les hommes habiles qui sont auprès de moi en Juda et à Jérusalem et que mon père David a prévus. Envoie-moi du Liban des bois de cèdre, de cyprès et de santal; car je sais que tes serviteurs savent couper les bois du Liban. Voici, mes serviteurs seront avec tes serviteurs. Que l'on me prépare du bois en abondance, car la maison que je vais bâtir sera grande et magnifique. Je donnerai à tes serviteurs qui couperont, qui abattront les arbres, 20 000 kors de froment foulé, 20 000 kors d'orge, 20 000 baths de vin et 20 000 baths d'huile. Houram, roi de Tyr, répondit dans une lettre qu'il envoya à Salomon: C'est parce que l'Éternel aime son peuple qu'il t'a établi roi sur eux. Houram dit encore: Béni soit l'Éternel, le Dieu d'Israël, qui a fait le ciel et la terre, de ce qu'il a donné au roi David un fils sage, au bon sens et à l'intelligence éprouvés, qui va bâtir une maison à l'Éternel et une maison royale pour lui! Je t'envoie maintenant un homme habile, à l'intelligence éprouvée, Houram-Abi, fils d'une femme d'entre les filles de Dan et d'un père Tyrien. Il sait travailler l'or, l'argent, le bronze et le fer, la pierre et le bois, les (étoffes teintes) en pourpre et en violet, (les étoffes) de byssus et de carmin. Il connaît tout l'art de la gravure et la fabrication de tous les objets qu'on lui donnera (à exécuter) avec tes hommes habiles et avec les hommes habiles de mon seigneur David, ton père. Maintenant, que mon Seigneur envoie à ses serviteurs le froment, l'orge, l'huile et le vin dont il a parlé. Nous, nous couperons des bois du Liban autant que tu en auras besoin; nous te les expédierons par mer par flottage jusqu'à Jaffa, et tu les feras monter à Jérusalem. Salomon compta tous les immigrants qui étaient dans le pays d'Israël, et dont le compte avait été fait par son père David. On en trouva 153 600. Il en prit 70 000 pour (porter) les fardeaux, 80 000 comme tailleurs de pierre dans la montagne, et 3 600 pour surveiller et faire travailler le peuple. Salomon commença à bâtir la maison de l'Éternel à Jérusalem, sur la montagne de Moriya, qui avait été indiquée à son père David, à l'endroit préparé par David sur l'aire d'Ornân, le Yebousien. Il commença à bâtir le 2 du second mois de la quatrième année de son règne. Voici sur quelles bases Salomon bâtit la maison de Dieu: la longueur en coudées de l'ancienne mesure était de soixante coudées, et la largeur de vingt coudées. Le vestibule sur le devant avait vingt coudées de longueur, correspondant à la largeur de la maison, et cent-vingt de hauteur; Salomon le couvrit intérieurement d'or pur. Il couvrit de bois de cyprès la grande maison; il la couvrit du meilleur or, et y fit sculpter des palmes et des chaînettes. Il recouvrit la maison de pierres précieuses comme ornement; et l'or était de l'or de Parvaïm. Il couvrit d'or la maison, les poutres, les seuils, les parois et les battants des portes, et il fit sculpter des chérubins sur les parois. Il fit le bâtiment du Saint-des-Saints; il avait vingt coudées de longueur, correspondant à la largeur de la maison, et vingt coudées de largeur. Il le couvrit du meilleur or, pour 600 talents, et le poids de l'or pour les clous se montait à cinquante sicles. Il couvrit aussi d'or les chambres hautes. Il fit dans le bâtiment du Saint-des-Saints deux chérubins sculptés, et on les recouvrit d'or. Les ailes des chérubins avaient vingt coudées de longueur. L'aile du premier, longue de cinq coudées, touchait à la paroi de la maison et l'autre aile, longue de cinq coudées, touchait l'aile du second chérubin. L'aile du second chérubin, longue de cinq coudées, touchait à la paroi de la maison, et l'autre aile, longue de cinq coudées, rejoignait l'aile du premier chérubin. Les ailes de ces chérubins, déployées, avaient vingt coudées. Ils étaient debout sur leurs pieds, leurs faces tournées vers la maison. Il fit le voile violet, pourpre et carmin, en byssus, et il y représenta des chérubins. Il fit devant la maison deux colonnes de trente-cinq coudées de hauteur, avec un chapiteau de cinq coudées sur leur sommet. Il fit des chaînettes (comme celles qui étaient) dans le sanctuaire, et les plaça sur le sommet des colonnes, et il fit cent grenades qu'il mit dans les chaînettes. Il dressa les colonnes sur le devant du temple, l'une à droite et l'autre à gauche; il nomma celle de droite Yakîn, et celle de gauche Boaz. Il fit un autel de bronze, long de vingt coudées, large de vingt coudées et haut de dix coudées. Il fit la Mer de fonte. Elle avait dix coudées d'un bord à l'autre, une forme entièrement ronde, cinq coudées de hauteur et une circonférence que mesurait un cordon de trente coudées. Sous elle étaient réprésentés des bœufs qui l'entouraient tout autour, dix par coudée; ils faisaient tout le tour de la Mer. Les bœufs, sur deux rangs, étaient fondus avec elle en une seule pièce. Elle était posée sur douze bœufs, dont trois tournés vers le nord, trois tournés vers l'ouest, trois tournés vers le sud, et trois tournés vers l'est; la Mer (reposait) au-dessus d'eux, et toute la partie postérieure de leur corps était en dedans. Son épaisseur était d'un palme; et son bord était façonné comme le bord d'une coupe, en fleur de lis. Elle pouvait contenir 3 000 baths. Il fit dix cuves et en plaça cinq à droite et cinq à gauche, pour qu'on s'y lave; on y rinçait ce qui servait aux holocaustes. La Mer était destinée aux sacrificateurs, pour qu'ils s'y lavent. Il fit les dix chandeliers d'or, selon la règle qui les concernait, et les plaça dans le temple, cinq à droite et cinq à gauche. Il fit dix tables et les posa dans le temple, cinq à droite et cinq à gauche. Il fit cent calices d'or. Il fit le parvis des sacrificateurs et la grande cour, ainsi que les portes de la cour dont il couvrit de bronze les battants. Il plaça la Mer du côté droit, au sud-est. Houram fit les chaudrons, les pelles et les calices. Ainsi Houram acheva l'ouvrage qu'il avait fait pour le roi Salomon dans la maison de Dieu: deux colonnes, avec les deux chapiteaux évasés sur le sommet des deux colonnes; les deux treillis, pour couvrir les deux évasements des chapiteaux sur le sommet des colonnes; les quatre cents grenades pour les deux treillis, deux rangées de grenades par treillis, pour couvrir les deux évasements des chapiteaux sur le sommet des colonnes. Il fit les bases, et il fit les cuves sur les bases; la Mer seule (de son espèce), et les douze bœufs sous elle; les chaudrons, les pelles et les fourchettes. Tous ces objets que Houram-Abi avait faits pour le roi Salomon, pour la maison de l'Éternel, étaient de bronze poli. Le roi les fit fondre dans la plaine du Jourdain, dans l'épaisseur du sol, entre Soukkoth et la direction de Tseréda. Salomon fit tous ces objets en si grande quantité qu'on n'évalua pas le poids du bronze. Salomon fit encore tous les (autres) objets pour la maison de Dieu: l'autel d'or; les tables sur lesquelles (on mettait) les pains de proposition; les chandeliers et leurs lampes d'or fin, qu'on devait allumer selon la règle devant le sanctuaire, les fleurs, les lampes et les mouchettes d'or, d'or très pur; les couteaux, les calices, les tasses et les brasiers d'or fin; et les battants d'or pour la porte de l'intérieur de la maison (à l'entrée) du Saint-des-Saints, et pour la porte de la maison (à l'entrée) du temple. Ainsi fut achevé tout l'ouvrage que Salomon fit pour la maison de l'Éternel. Salomon apporta ce que son père David avait consacré: l'argent, l'or et tous les objets. Il les plaça parmi les trésors de la maison de Dieu. Alors Salomon assembla à Jérusalem les anciens d'Israël et tous les chefs des tribus, les responsables de familles des Israélites, pour faire monter l'arche de l'alliance de l'Éternel depuis la cité de David qui est Sion. Tous les hommes d'Israël s'assemblèrent auprès du roi pour la fête, celle du septième mois. Tous les anciens d'Israël arrivèrent, et les Lévites portèrent l'arche. Ils firent monter l'arche, la tente de la Rencontre et tous les objets sacrés qui étaient dans la tente: ce furent les sacrificateurs -Lévites qui les firent monter. Le roi Salomon et toute la communauté d'Israël convoquée auprès de lui (se tinrent) devant l'arche. Ils sacrifièrent du petit et du gros bétail, si nombreux qu'il ne put être ni compté ni évalué. Les sacrificateurs apportèrent l'arche de l'alliance de l'Éternel à sa place, dans le sanctuaire de la maison, dans le Saint-des-Saints, jusque sous les ailes des chérubins. Les chérubins avaient les ailes déployées au-dessus de l'emplacement de l'arche, les chérubins couvraient l'arche et ses barres par-dessus. On avait donné aux barres une longueur telle que leurs extrémités se voyaient à distance de l'arche devant le sanctuaire, mais ne se voyaient pas du dehors. L'arche est restée là jusqu'à aujourd'hui. Il n'y avait rien dans l'arche que les deux tables que Moïse y plaça en Horeb, lorsque l'Éternel conclut (une alliance ) avec les Israélites, à leur sortie d'Égypte. Au moment où les sacrificateurs sortirent du lieu-saint – car tous les sacrificateurs présents s'étaient sanctifiés sans observer l'ordre des classes, et tous les Lévites qui étaient chantres, Asaph, Hémân, Yedoutoun, leurs fils et leurs frères, revêtus de byssus, se tenaient à l'est de l'autel avec des cymbales, des luths et des harpes, et avaient auprès d'eux cent vingt sacrificateurs sonnant des trompettes, – et lorsque ceux qui sonnaient des trompettes et ceux qui chantaient, s'unissant d'un même accord pour louer et célébrer l'Éternel, firent retentir les trompettes, les cymbales et les autres instruments, et louèrent l'Éternel par ces paroles: « Car il est bon, car sa bienveillance dure à toujours! », en ce moment, la maison, la maison de l'Éternel fut remplie d'une nuée. Les sacrificateurs ne purent pas y rester pour faire le service, à cause de la nuée; car la gloire de l'Éternel remplissait la maison de Dieu. Alors Salomon dit: L'Éternel a dit qu'il demeurerait dans l'obscurité! Et moi, j'ai bâti une résidence pour toi, Un lieu où tu habiteras éternellement! Le roi tourna son visage et bénit toute l'assemblée d'Israël. Toute l'assemblée d'Israël était debout. Il dit: Béni soit l'Éternel, le Dieu d'Israël, qui a, de sa propre bouche, parlé à mon père David, et qui accomplit de ses mains ce qu'il avait dit: Depuis le jour où j'ai fait sortir mon peuple du pays d'Égypte, je n'ai pas choisi de ville parmi toutes les tribus d'Israël pour qu'il y soit bâti une maison ou résiderait mon nom, et je n'ai pas choisi d'homme pour qu'il soit le conducteur de mon peuple d'Israël; mais j'ai choisi Jérusalem pour que mon nom y soit, et j'ai choisi David pour qu'il soit à la tête de mon peuple d'Israël! Mon père David eut à cœur de bâtir une maison au nom de l'Éternel, le Dieu d'Israël. Or l'Éternel dit à mon père David: Puisque tu as eu à cœur de bâtir une maison à mon nom, tu as bien fait d'avoir eu cela à cœur. Seulement, ce ne sera pas toi qui bâtiras la maison, car ce sera ton fils, sorti de tes entrailles, ce sera lui qui bâtira la maison à mon nom. L'Éternel a tenu la parole qu'il avait dite. Je me suis levé à la place de mon père David, je me suis assis sur le trône d'Israël, comme l'avait dit l'Éternel, et j'ai bâti la maison au nom de l'Éternel, le Dieu d'Israël. J'y ai mis l'arche où se trouve l'alliance de l'Éternel, l'alliance qu'il a conclue avec les Israélites. Il se tint debout devant l'autel de l'Éternel, en face de toute l'assemblée d'Israël. Il étendit ses mains. En effet, Salomon avait fait une tribune de bronze, et l'avait placée au milieu du parvis; elle était longue de cinq coudées, large de cinq coudées et haute de trois coudées. Il s'y tint et se mit à genoux en face de toute l'assemblée d'Israël. Il étendit ses mains vers le ciel et dit: Éternel, Dieu d'Israël! Il n'y a point de dieu semblable à toi, dans les cieux et sur la terre: tu gardes l'alliance et la bienveillance envers tes serviteurs qui marchent en ta présence de tout leur cœur! Ainsi tu as observé à l'égard de ton serviteur, mon père David, ce que tu lui avais dit; et ce que tu as dit de ta bouche, tu l'accomplis en ce jour par ta main. Maintenant, Éternel, Dieu d'Israël, observe à l'égard de ton serviteur, mon père David, ce que tu lui avais dit: Tu ne manqueras jamais devant moi d'un successeur assis sur le trône d'Israël, pourvu que tes fils prennent garde à leur voie et qu'ils marchent selon ma loi comme tu as marché en ma présence. Et maintenant, Éternel, Dieu d'Israël, qu'elle se confirme, la parole que tu as dite à ton serviteur David! Mais quoi! Dieu habiterait-il véritablement avec l'être humain sur la terre? Voici que les cieux et les cieux des cieux ne peuvent te contenir: combien moins cette maison que j'ai bâtie! Toutefois, Éternel, mon Dieu, sois attentif à la prière de ton serviteur et à sa supplication, écoute le cri et la prière que ton serviteur t'adresse. Que tes yeux soient jour et nuit ouverts sur cette maison, sur le lieu dont tu as dit que là tu mettrais ton nom! Écoute la prière que ton serviteur fait en ce lieu. Tu écouteras les supplications de ton serviteur et de ton peuple d'Israël, lorsqu'ils prieront en ce lieu! C'est toi qui écouteras, de ce lieu où tu sièges, depuis les cieux; tu écouteras et tu pardonneras! Si quelqu'un pèche contre son prochain et qu'on lui impose de faire un serment, et si le serment a lieu devant ton autel, dans cette maison, c'est toi qui écouteras des cieux, tu agiras et tu jugeras tes serviteurs, pour punir le coupable et faire retomber sa conduite sur sa tête, pour absoudre le juste et le traiter selon sa justice. Si ton peuple d'Israël est battu devant l'ennemi, pour avoir péché contre toi; s'ils reviennent à toi et célèbrent ton nom, s'ils t'adressent des prières et des supplications dans cette maison, c'est toi qui écouteras des cieux. Tu pardonneras le péché de ton peuple d'Israël et tu les feras revenir dans le territoire que tu leur a donné ainsi qu'à leurs pères! Quand le ciel sera fermé et qu'il n'y aura pas de pluie, parce qu'ils auront péché contre toi; s'ils prient dans ce lieu, célèbrent ton nom et reviennent de leurs péchés parce que tu les auras humiliés, c'est toi qui écouteras des cieux. Tu pardonneras le péché de tes serviteurs et de ton peuple d'Israël. Car tu leur enseigneras la bonne voie dans laquelle ils devront marcher, et tu feras venir la pluie sur ton pays, celui que tu as donné en héritage à ton peuple! Quand il y aura la famine dans le pays, quand il y aura la peste, quand il y aura la rouille et la nielle, la sauterelle et le criquet, quand l'ennemi assiégera ton peuple dans son pays, dans ses portes, quand il y aura toutes sortes de plaies et de maladies, chaque prière et chaque supplication que t'adressera tout homme ainsi que tout ton peuple d'Israël – alors que chacun aura reconnu sa plaie et sa douleur et qu'il étendra ses mains vers cette maison, c'est toi qui (l') écouteras des cieux, du lieu où tu sièges; tu pardonneras et tu rendras à chacun selon ses voies, toi qui connais le cœur de chacun, parce que toi seul tu connais le cœur des humains. De la sorte, ils te craindront et marcheront dans tes voies tout le temps qu'ils vivront sur l'étendue du territoire que tu as donné à nos pères! De même pour l'étranger, qui, lui, n'est pas de ton peuple d'Israël; quand il viendra d'un pays lointain, à cause de ton grand nom, de ta main forte et de ton bras étendu, quand on viendra prier dans cette maison, c'est toi qui écouteras des cieux, du lieu où tu sièges, et tu accorderas tout ce que l'étranger aura imploré de toi, afin que tous les peuples de la terre connaissent ton nom pour te craindre, comme ton peuple d'Israël, et qu'ils reconnaissent que ton nom est invoqué sur cette maison que j'ai bâtie! Quand ton peuple sortira pour combattre ses ennemis, en suivant le chemin sur lequel tu l'auras envoyé; s'ils te prient, en direction de cette ville que tu as choisie et de la maison que j'ai bâtie à ton nom, tu écouteras des cieux leurs prières et leurs supplications, tu leur feras droit! Quand ils pécheront contre toi, car il n'y a point d'homme qui ne pèche, quand tu seras irrité contre eux et que tu les livreras à l'ennemi, quand ceux qui les tiendront captifs les emmèneront en captivité dans un pays lointain ou rapproché, s'ils rentrent en eux-mêmes dans le pays où ils seront captifs, s'ils reviennent (à toi), s'ils t'adressent des supplications dans le pays de leur captivité et qu'ils disent: Nous avons péché, nous avons commis des fautes, nous avons fait le mal! s'ils reviennent à toi de tout leur cœur et de toute leur âme, et si dans le pays de leur captivité où on les a emmenés captifs, ils te prient, en direction du pays que tu as donné à leurs pères, de la ville que tu as choisie et de la maison que j'ai bâtie à ton nom, tu écouteras des cieux, du lieu où tu sièges, leurs prières et leurs supplications, et tu leur feras droit. Tu pardonneras à ton peuple qui a péché contre toi! Maintenant, ô mon Dieu, que tes yeux soient ouverts, et que tes oreilles soient attentives à la prière faite en ce lieu! Maintenant, Éternel Dieu, lève-toi, (viens) à ton (lieu de) repos, Toi et l'arche de ta puissance. Que tes sacrificateurs, Éternel Dieu, soient revêtus de salut, Et que tes fidèles se réjouissent dans le bonheur! Éternel Dieu, ne repousse pas ton messie, Souviens-toi des actes de loyauté de ton serviteur David! Lorsque Salomon eut achevé de prier, le feu descendit du ciel et consuma l'holocauste ainsi que les sacrifices, et la gloire de l'Éternel remplit la maison. Les sacrificateurs ne pouvaient entrer dans la maison de l'Éternel, car la gloire de l'Éternel remplissait la maison de l'Éternel. Tous les Israélites voyaient descendre le feu et la gloire de l'Éternel sur la maison; ils s'inclinèrent le visage contre terre sur le pavé, se prosternèrent et louèrent l'Éternel (en disant): « Car il est bon, car sa bienveillance dure à toujours! » Le roi et tout le peuple offrirent des sacrifices devant l'Éternel. Le roi Salomon fit un sacrifice de 22 000 (têtes) de gros bétail et de 120 000 (têtes) de petit bétail. Ainsi le roi et tout le peuple inaugurèrent la maison de Dieu. Les sacrificateurs se tenaient à leur poste, et les Lévites aussi avec les instruments de musique pour l'Éternel qu'avait faits le roi David pour célébrer l'Éternel, lorsque David les chargea de louer l'Éternel (en disant): « Car sa bienveillance dure à toujours. » Les sacrificateurs sonnaient des trompettes vis-à-vis d'eux, et tout Israël se tenait debout. Salomon consacra le milieu du parvis qui est devant la maison de l'Éternel; car il y offrit les holocaustes et les graisses des sacrifices de communion, parce que l'autel de bronze que Salomon avait fait ne pouvait suffire pour les holocaustes, les offrandes et les graisses. Salomon célébra la fête en ce temps-là pendant sept jours, et tout Israël avec lui; une très grande assemblée était venue depuis l'entrée de Hamath jusqu'au torrent d'Égypte. Le huitième jour, ils eurent une cérémonie solennelle; car ils firent l'inauguration de l'autel pendant sept jours, et (célébrèrent) la fête pendant sept jours. Le vingt-troisième jour du septième mois, Salomon renvoya le peuple dans ses tentes. Ils se réjouissaient, le cœur content du bien que l'Éternel avait fait à David, à Salomon et à Israël, son peuple. Salomon acheva donc la maison de l'Éternel et la maison du roi. Il réussit dans tout ce qu'il avait eu à cœur de faire dans la maison de l'Éternel et dans la maison du roi. L'Éternel apparut à Salomon pendant la nuit et lui dit: J'ai entendu ta prière et je choisis cet endroit comme maison de sacrifices. Quand je fermerai le ciel et qu'il n'y aura pas de pluie, quand j'ordonnerai aux sauterelles de dévorer le pays, quand j'enverrai la peste contre mon peuple, si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s'humilie, prie et recherche ma face, s'il revient de ses mauvaises voies, moi, je l'écouterai des cieux, je lui pardonnerai son péché et je guérirai son pays. Désormais mes yeux seront ouverts, et mes oreilles seront attentives à la prière faite en ce lieu. Je choisis désormais et je consacre cette maison pour que mon nom y soit à jamais, et j'y aurai toujours mes yeux et mon cœur. Et toi, si tu marches en ma présence comme à marché ton père David pour faire tout ce que je t'ai commandé, et si tu observes mes prescriptions et mes ordonnances, j'établirai ton trône royal, selon ce que j'ai conclu avec ton père David, en disant: Tu ne manqueras pas d'un successeur qui domine sur Israël. Mais si vous vous détournez, si vous abandonnez mes prescriptions et mes commandements que j'ai placés devant vous, et si vous allez rendre un culte à d'autres dieux et vous prosterner devant eux, je vous arracherai de mon territoire que je vous ai donné, je rejetterai loin de moi cette maison que j'ai consacrée à mon nom, et j'en ferai un sujet de fable et d'opprobre chez tous les peuples. Et si haut placée qu'ait été cette maison, quiconque passera près d'elle sera dans l'étonnement et dira: Pourquoi l'Éternel a-t-il ainsi traité ce pays et cette maison? Et l'on répondra: Parce qu'ils ont abandonné l'Éternel, le Dieu de leurs pères, qui les a fait sortir du pays d'Égypte, parce qu'ils se sont attachés à d'autres dieux, se sont prosternés devant eux et leur ont rendu un culte; voilà pourquoi il a fait venir sur eux tout ce malheur. Au bout de vingt ans, Salomon avait bâti la maison de l'Éternel et sa propre maison. Il reconstruisit les villes que lui donna Houram et y fit habiter les Israélites. Salomon marcha contre Hamath de Tsoba et s'en rendit maître. Il bâtit Tadmor au désert et toutes les villes servant d'entrepôts qu'il avait bâties en Hamath. Il bâtit Beth-Horôn la haute et Beth-Horôn la basse, villes fortes, ayant des murailles et des portes avec des barres; Baalath et toutes les villes qui servaient d'entrepôts et qui étaient à Salomon, toutes les villes pour les chars, les villes pour la cavalerie, et tout ce que Salomon avait bâti selon son bon plaisir, à Jérusalem, au Liban et dans tout le pays qu'il dominait. Tout le peuple qui était resté des Hittites, des Amoréens, des Phéréziens, des Héviens et des Yebousiens, ne faisant point partie d'Israël, ceux de leurs fils qui étaient restés après eux dans le pays et que les Israélites n'avaient pas exterminés, Salomon les leva comme (gens de) corvée, (ce qu'ils ont été) jusqu'à aujourd'hui. Salomon n'imposa l'esclavage pour ses travaux à aucun des Israélites, car ils étaient des hommes de guerre, les chefs de ses écuyers, les chefs de ses chars et de sa cavalerie. Les chefs mis en place par le roi Salomon étaient au nombre de 250, qui exerçaient leur autorité sur le peuple. Salomon fit monter la fille du Pharaon de la cité de David dans la maison qu'il lui avait construite; car il dit: Ma femme n'habitera pas dans la maison de David, roi d'Israël, parce que (les lieux) où est entrée l'arche de l'Éternel sont saints. Alors Salomon offrait des holocaustes à l'Éternel sur l'autel de l'Éternel, qu'il avait bâti devant le vestibule. Il offrait ce qui était ordonné par Moïse pour l'ordre quotidien, pour les sabbats, pour les nouvelles lunes et pour les solennités, trois fois l'année, à la fête des pains sans levain, à la fête des semaines et à la fête des huttes. Il installa comme l'avait réglé son père David les classes des sacrificateurs selon leur service, les Lévites selon leur charge, consistant à louer l'Éternel et à faire le service en présence des sacrificateurs, selon l'ordre quotidien, ainsi que les portiers répartis à chaque porte d'après leurs classes; car ainsi l'avait ordonné David, homme de Dieu. On ne s'écarta pas de l'ordre du roi pour les sacrificateurs et les Lévites, ni en rien d'autre pour ce qui concernait les trésors. Ainsi fut établie toute l'œuvre de Salomon, au jour où la maison de l'Éternel fut fondée et jusqu'à celui où elle fut terminée. La maison de l'Éternel fut donc bien achevée. Salomon partit alors pour Étsyôn-Guéber et pour Eiloth sur les bords de la mer, dans le pays d'Édom. Houram lui envoya par l'intermédiaire de ses serviteurs des navires et des serviteurs connaissant la mer. Ils arrivèrent avec les serviteurs de Salomon à Ophir, et ils y prirent 450 talents d'or, qu'ils apportèrent au roi Salomon. La reine de Saba entendit (parler de) la réputation de Salomon et vint à Jérusalem pour l'éprouver par des énigmes. Elle avait une suite très importante et des chameaux portant des aromates, de l'or en grande quantité et des pierres précieuses. Elle vint auprès de Salomon et lui dit tout ce qu'elle avait dans le cœur. Salomon lui expliqua tout ce qu'elle demandait, et il n'y avait rien de caché pour Salomon qu'il ne pouvait lui expliquer. La reine de Saba vit la sagesse de Salomon, la maison qu'il avait bâtie, les mets de sa table, l'habitation de ses serviteurs, les fonctions et les vêtements de ceux qui étaient à son service, ses échansons et leurs vêtements, et les marches par lesquelles on montait à la maison de l'Éternel: elle en perdit le souffle et dit au roi: C'était donc vrai ce que j'ai appris dans mon pays au sujet de tes paroles et de ta sagesse! Je ne croyais pas ce qu'on en disait, avant d'être venue et d'avoir vu de mes yeux. Et voici qu'on ne m'a pas raconté la moitié de la grandeur de ta sagesse. Tu surpasses ce que ta réputation m'avait laissé entendre. Heureux tes gens, heureux tes serviteurs, qui se tiennent continuellement devant toi et qui entendent ta sagesse! Béni soit l'Éternel, ton Dieu, qui t'a été favorable et t'a placé sur son trône comme roi pour l'Éternel, ton Dieu! C'est parce que ton Dieu aime Israël et veut le faire subsister pour toujours, qu'il t'a établi roi sur lui pour que tu fasses droit et justice. Elle donna au roi cent vingt talents d'or, une très grande quantité d'aromates et des pierres précieuses. Il n'y a plus eu d'aromates tels que ceux que la reine de Saba donna au roi Salomon. Les serviteurs de Houram et les serviteurs de Salomon, qui apportèrent de l'or d'Ophir, amenèrent aussi du bois de santal et des pierres précieuses. Le roi fit avec le bois de santal des voies d'accès pour la maison de l'Éternel et pour la maison du roi, ainsi que des harpes et des luths pour les chantres. On n'en avait pas vu de semblables auparavant dans le pays de Juda. Le roi Salomon donna à la reine de Saba tout ce qu'elle désira, ce qu'elle demanda, plus qu'elle n'avait apporté au roi. Puis elle s'en retourna pour aller dans son pays, elle et ses serviteurs. Le poids de l'or qui arrivait à Salomon chaque année était de 666 talents d'or, outre ce (qui provenait) des prospecteurs et des marchands qui en apportaient, ainsi que de tous les rois d'Arabie et des gouverneurs du pays, qui apportaient de l'or et de l'argent à Salomon. Le roi Salomon fit 200 grands boucliers d'or battu, pour chacun desquels il employa 600 ( sicles ) d'or battu, et 300 petits boucliers d'or battu, pour chacun desquels il employa 300 (sicles) d'or; et le roi les mit dans la maison-de-la-forêt-du-Liban. Le roi fit un grand trône d'ivoire et le couvrit d'or pur. Ce trône avait six marches et un marchepied d'or attenant au trône; il y avait des bras de chaque côté du siège, deux lions debout à côté des bras, et douze lions debout sur les six marches de part et d'autre. Il ne s'est rien fait de pareil pour aucun royaume. Tout le service à boisson du roi Salomon était d'or, et toute la vaisselle de la maison-de-la-forêt-du-Liban était d'or fin. Rien n'était d'argent: on n'en faisait aucun cas du temps de Salomon. Car le roi avait des navires naviguant à Tarsis avec les serviteurs de Houram; et tous les trois ans arrivaient les navires de Tarsis, apportant de l'or et de l'argent, de l'ivoire, des singes et des paons. Le roi Salomon fut plus grand que tous les rois de la terre par la richesse et par la sagesse. Tous les rois de la terre cherchaient à rencontrer Salomon, pour entendre la sagesse que Dieu avait mise dans son cœur. Chacun d'eux apportait son offrande, des objets d'argent et des objets d'or, des vêtements, des armes, des aromates, des chevaux et des mulets. Il en était ainsi chaque année. Salomon avait 4 000 écuries pour les chevaux et les chars, et 12 000 cavaliers qu'il installa dans les villes de garnison et à Jérusalem près du roi. Il dominait sur tous les rois, depuis le fleuve jusqu'au pays des Philistins et jusqu'à la frontière d'Égypte. Le roi rendit l'argent aussi commun à Jérusalem que les pierres, et il rendit les cèdres aussi nombreux que les sycomores qui sont dans la Chephéla. On amenait d'Égypte des chevaux pour Salomon ainsi que de tous les pays. Le reste des actes de Salomon, les premiers et les derniers, cela est écrit dans les Actes du prophète Nathan, dans la prophétie d'Ahiya de Silo et dans les visions du voyant Yéedo sur Jéroboam, fils de Nebath. Salomon régna quarante ans à Jérusalem sur tout Israël. Puis Salomon se coucha avec ses pères, et on l'ensevelit dans la cité de David, son père. Son fils Roboam régna à sa place. Roboam se rendit à Sichem, car tout Israël était venu à Sichem pour l'établir roi. Lorsque Jéroboam, fils de Nebath, l'apprit, il était en Égypte, où il avait pris la fuite devant le roi Salomon; et Jéroboam revint d'Égypte. On l'envoya appeler. Alors Jéroboam et tout Israël arrivèrent et parlèrent ainsi à Roboam: Ton père a rendu notre joug bien dur; maintenant allège la dure servitude venant de ton père et le joug pesant qu'il a mis sur nous, et nous te servirons. Il leur dit: Revenez vers moi dans trois jours. Le peuple s'en alla. Le roi Roboam prit conseil des anciens qui s'étaient tenus auprès de son père Salomon pendant sa vie, et il dit: Que conseillez-vous de répondre à ce peuple? Ils lui adressèrent la parole en ces termes: Si tu es bon envers ce peuple, si tu les reçois favorablement et si tu leur parles avec bonté, ils seront pour toujours tes serviteurs. Mais Roboam ne tint pas compte du conseil que lui donnaient les anciens et prit conseil de ceux qui, enfants, avaient grandi avec lui et qui se tenaient avec lui. Il leur dit: Que conseillez-vous de répondre à ce peuple qui me tient ce langage: Allège le joug que ton père a mis sur nous? Ceux qui, enfants, avaient grandi avec lui lui adressèrent la parole en disant: Tu parleras ainsi au peuple qui t'a tenu ce langage: Ton père a rendu notre joug pesant et toi, allège-le-nous! tu leur diras ceci: Mon petit doigt est plus gros que les reins de mon père. Maintenant, mon père vous a imposé un joug pesant, et moi j'alourdirai encore votre joug; mon père vous a corrigés avec des fouets, et moi (je vous corrigerai) avec des scorpions. Jéroboam et tout le peuple vinrent vers Roboam le troisième jour, suivant ce qu'avait dit le roi: Revenez vers moi dans trois jours. Le roi leur répondit durement. Le roi Roboam ne tint pas compte du conseil des anciens et leur parla ainsi d'après le conseil des jeunes gens: Je rendrai votre joug pesant, c'est moi qui l'alourdirai; mon père vous a corrigés avec des fouets, et moi (je vous corrigerai) avec des scorpions. Ainsi le roi n'écouta pas le peuple; car la tournure (des événements) venait de Dieu, en vue de l'accomplissement de la parole que l'Éternel avait dite par l'intermédiaire d'Ahiya de Silo à Jéroboam, fils de Nebath. Lorsque tout Israël (vit) que le roi ne l'écoutait pas, le peuple répondit au roi: Quelle part avons-nous avec David? Nous n'avons pas d'héritage avec le fils d'Isaï! Chacun à ses tentes, Israël! Maintenant, pourvois à ta maison, David! Et tout Israël s'en alla dans ses tentes. Quant aux Israélites qui habitaient les villes de Juda, Roboam régna sur eux. Alors le roi Roboam envoya Hadoram, qui supervisait les corvées. Mais les Israélites le lapidèrent, et il mourut. Alors le roi Roboam n'eut que la force de monter sur un char pour s'enfuir à Jérusalem. C'est ainsi qu'Israël s'est révolté contre la maison de David jusqu'à aujourd'hui. Roboam, arrivé à Jérusalem, assembla la maison de Juda et de Benjamin, 180 000 guerriers d'élite, pour qu'ils combattent contre Israël afin de ramener le royaume sous (l'autorité de) Roboam. Mais la parole de l'Éternel fut (adressée) à Chemaeya, homme de Dieu, en ces termes: Parle à Roboam, fils de Salomon, roi de Juda, et à tout Israël en Juda et en Benjamin pour leur dire: Ainsi parle l'Éternel: Vous ne monterez pas et vous ne combattrez pas vos frères! Que chacun de vous retourne dans sa maison, car c'est de moi que vient cet événement. Ils obéirent aux paroles de l'Éternel et s'en retournèrent, sans marcher contre Jéroboam. Roboam habita à Jérusalem et bâtit des villes fortes en Juda. Il bâtit Bethléhem, Étam, Teqoa, Beth-Tsour, Soko, Adoullam, Gath, Marécha, Ziph, Adoraïm, Lakich, Azéqa, Tsorea, Ayalôn et Hébron en Juda et en Benjamin. Ce furent des villes fortes. Il répara les fortifications et il y établit des commandants et des réserves de nourriture, d'huile et de vin. Il y avait dans chacune de ces villes de grands boucliers et des lances, et il les rendit très fortes. Juda et Benjamin étaient à lui. Les sacrificateurs et les Lévites qui se trouvaient dans tout Israël (vinrent) de tout leur territoire se ranger auprès de lui; car les Lévites abandonnèrent leurs habitations et leurs propriétés, et se rendirent en Juda et à Jérusalem, parce que Jéroboam et ses fils les avaient empêchés de remplir leur sacerdoce pour l'Éternel. (Jéroboam) établit des sacrificateurs pour les hauts lieux, pour les boucs et pour les veaux qu'il avait faits. Ceux de toutes les tribus d'Israël qui avaient à cœur de rechercher l'Éternel, le Dieu d'Israël, suivirent les Lévites à Jérusalem pour sacrifier à l'Éternel, le Dieu de leurs pères. Ils affermirent ainsi le royaume de Juda et fortifièrent Roboam, fils de Salomon, pendant trois ans; car ils marchèrent pendant trois ans dans la voie de David et de Salomon. Roboam prit pour femme Mahalath, fille de Yerimoth, fils de David (et d') Abihaïl, fille d'Éliab, fils d'Isaï. Elle lui enfanta des fils: Yeouch, Chemaria et Zaham. Après elle, il prit Maaka, fille d'Absalom. Elle lui enfanta Abiya, Attaï, Ziza et Chelomith. Roboam aimait Maaka, fille d'Absalom, plus que toutes ses femmes et ses concubines; or il eut dix-huit femmes et soixante concubines, et il engendra vingt-huit fils et soixante filles. Roboam donna le premier rang à Abiya, fils de Maaka, avec prééminence sur ses frères, car (il voulait) le faire roi. Il eut l'intelligence de disperser tous ses fils dans toutes les contrées de Juda et de Benjamin, dans toutes les villes fortes; il leur fournit en abondance du ravitaillement et demanda pour eux une multitude de femmes. Lorsque la royauté de Roboam se fut consolidée et que lui -même se fut affermi, il abandonna la loi de l'Éternel, et tout Israël (l'abandonna) avec lui. La cinquième année du règne de Roboam, Chichaq, roi d'Égypte, monta contre Jérusalem, parce qu'ils avaient été infidèles à l'Éternel. Il avait 1 200 chars et 60 000 cavaliers et il vint d'Égypte avec lui un peuple innombrable, des Libyens, des Soukkiens et des Éthiopiens. Il s'empara des villes fortes qui appartenaient à Juda et arriva jusqu'à Jérusalem. Alors le prophète Chemaeya se rendit auprès de Roboam et des ministres de Juda qui s'étaient repliés sur Jérusalem à l'approche de Chichaq. Il leur dit: Ainsi parle l'Éternel: Vous m'avez abandonné; je vous abandonne, moi aussi, entre les mains de Chichaq. Les ministres d'Israël et le roi s'humilièrent et dirent: L'Éternel est juste! Quand l'Éternel vit qu'ils s'humiliaient, la parole de l'Éternel fut ainsi (adressée) à Chemaeya: Ils se sont humiliés, je ne les détruirai pas; sous peu, je leur donnerai (le moyen) d'en réchapper, et ma fureur ne se répandra pas sur Jérusalem par l'intermédiaire de Chichaq. Toutefois, ils lui seront asservis, et ils reconnaîtront ce que c'est que me servir ou servir les royaumes des autres pays. Chichaq, roi d'Égypte, monta contre Jérusalem. Il prit les trésors de la maison de l'Éternel et les trésors de la maison du roi, il prit tout. Il prit les boucliers d'or que Salomon avait faits. Le roi Roboam fit à leur place des boucliers de bronze et les remit aux soins des chefs des coureurs, qui gardaient l'entrée de la maison du roi. Toutes les fois que le roi allait à la maison de l'Éternel, les coureurs venaient et les portaient; puis ils les rapportaient dans la chambre des coureurs. Comme (Roboam) s'était humilié, la colère de l'Éternel se détourna de lui afin de ne pas le détruire entièrement. Il y avait d'ailleurs de bonnes choses en Juda. Le roi Roboam s'affermit à Jérusalem et il régna. Roboam avait quarante et un ans lorsqu'il devint roi et il régna dix-sept ans à Jérusalem, la ville que l'Éternel avait choisie sur toutes les tribus d'Israël pour y mettre son nom. Le nom de sa mère était Naama, l'Ammonite. Il fit le mal, parce qu'il n'appliqua pas son cœur à rechercher l'Éternel. Les actes de Roboam, les premiers et les derniers, sont écrits dans les Actes du prophète Chemaeya et du voyant Iddo pour y être recensés. Il y eut toujours des guerres entre Roboam et Jéroboam. Roboam se coucha avec ses pères et fut enseveli dans la cité de David. Son fils Abiya régna à sa place. La dix-huitième année du règne de Jéroboam, Abiya régna sur Juda. Il régna trois ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Mikayahou, fille d'Ouriel, de Guibea. Il y eut la guerre entre Abiya et Jéroboam. Abiya engagea le combat avec une armée de vaillants guerriers, 400 000 hommes d'élite; et Jéroboam se rangea en bataille contre lui avec 800 000 hommes d'élite, vaillants héros. Du haut du mont Tsemaraïm, qui fait partie de la montagne d'Éphraïm, Abiya se leva et dit: Écoutez-moi, Jéroboam et tout Israël! Ne devez-vous pas reconnaître que l'Éternel, le Dieu d'Israël, a donné pour toujours à David la royauté sur Israël, à lui et à ses fils, par une alliance inviolable? Mais Jéroboam, fils de Nebath, serviteur de Salomon, fils de David, s'est levé et s'est rebellé contre son seigneur. Des gens de rien, des vauriens, se sont rassemblés auprès de lui et l'ont emporté sur Roboam, fils de Salomon. Roboam était jeune et indécis, et il manqua de fermeté devant eux. Maintenant, vous dites que vous allez l'emporter sur le royaume de l'Éternel, qui est entre les mains des fils de David. Vous êtes une multitude nombreuse et vous avez avec vous les veaux d'or que Jéroboam vous a faits comme dieux. N'avez-vous pas repoussé les sacrificateurs de l'Éternel, les fils d'Aaron et les Lévites, et ne vous êtes-vous pas fait des sacrificateurs, comme les peuples des (autres) pays? Quiconque vient avec un jeune taureau et sept béliers, afin d'être investi, le voilà qui devient sacrificateur de ce qui n'est pas Dieu. Quant à nous, l'Éternel est notre Dieu, et nous ne l'avons pas abandonné: les sacrificateurs au service de l'Éternel sont fils d'Aaron, et les Lévites sont à l'œuvre. Nous offrons chaque matin et chaque soir des holocaustes à l'Éternel, (nous brûlons) le parfum odoriférant, (nous mettons) les rangées de pains sur la table pure, et nous allumons chaque soir le chandelier d'or et ses lampes; car nous observons l'ordre de l'Éternel, notre Dieu. Mais vous, vous l'avez abandonné. Voici: Dieu et ses sacrificateurs sont avec nous, à notre tête, et nous avons les trompettes éclatantes pour sonner avec éclat contre vous. Fils d'Israël! ne faites pas la guerre à l'Éternel, le Dieu de vos pères, car vous n'aurez aucun succès! Jéroboam les prit par derrière en faisant opérer un mouvement tournant à une embuscade, et (ses troupes) étaient en face de Juda qui avait l'embuscade par derrière. Ceux de Juda durent se retourner, ayant à combattre devant et derrière. Ils crièrent à l'Éternel, et les sacrificateurs sonnèrent des trompettes. Les hommes de Juda lancèrent la clameur et, à la clameur des hommes de Juda, l'Éternel frappa Jéroboam et tout Israël devant Abiya et Juda. Les hommes d'Israël s'enfuirent devant Juda, et Dieu les livra entre ses mains. Abiya et son peuple leur firent éprouver une grande défaite, et 500 000 hommes d'élite tombèrent transpercés parmi ceux d'Israël. Les fils d'Israël furent humiliés en ce temps-là, et les fils de Juda l'emportèrent, parce qu'ils s'étaient appuyés sur l'Éternel, le Dieu de leurs pères. Abiya poursuivit Jéroboam et lui prit des villes: Béthel et ses dépendances, Yechana et ses dépendances, et Éphrôn et ses dépendances. Jéroboam resta sans force du temps d'Abiya, puis l'Éternel le frappa, et il mourut. Mais Abiya affermit son pouvoir. Il eut quatorze femmes et engendra vingt-deux fils et seize filles. Le reste des actes d'Abiya, ce qu'il a fait et ce qu'il a dit, cela est écrit dans le commentaire du prophète Iddo. Abiya se coucha avec ses pères, et on l'ensevelit dans la cité de David. Son fils Asa régna à sa place. De son temps, le pays fut tranquille pendant dix ans. Asa fit ce qui est bien et droit aux yeux de l'Éternel, son Dieu. Il supprima les autels du (culte) étranger et les hauts lieux, il brisa les stèles et abattit les poteaux d'Achéra. Il dit à Juda de rechercher l'Éternel, le Dieu de ses pères, et de pratiquer la loi et les commandements. Il supprima de toutes les villes de Juda les hauts lieux et les obélisques, et avec lui le royaume fut tranquille. Il bâtit des villes fortes en Juda; car le pays fut tranquille, et il n'y eut point de guerre contre lui pendant ces années-là, parce que l'Éternel lui donna du repos. Il dit à Juda: Bâtissons ces villes et entourons-les de murailles, de tours et de portes avec des barres; le pays est encore sous nos yeux, car nous avons recherché l'Éternel, notre Dieu; nous l'avons recherché, et il nous a donné du repos de tous côtés. Ils bâtirent donc avec succès. Asa avait une armée de 300 000 hommes de Juda, portant le grand bouclier et la lance, et de 280 000 de Benjamin, portant le petit bouclier et tirant de l'arc, tous vaillants héros. Zérah, le Kouchite, sortit contre eux avec une armée de mille milliers (d'hommes) et 300 chars, et il s'avança jusqu'à Marécha. Asa marcha au-devant de lui, et ils se rangèrent en bataille dans la vallée de Tsephata, près de Marécha. Asa invoqua l'Éternel, son Dieu. Il dit: Éternel, tu peux tout aussi bien venir en aide à un fort qu'à un faible: viens à notre aide, Éternel, notre Dieu! Car c'est sur toi que nous nous appuyons, et nous sommes venus en ton nom contre cette multitude. Éternel, tu es notre Dieu: que ce ne soit pas l'homme qui l'emporte sur toi! L'Éternel fit battre les Kouchites par Asa et par Juda, et les Kouchites s'enfuirent. Asa et le peuple qui était avec lui les poursuivirent jusqu'à Guérar, et les Kouchites tombèrent sans (pouvoir sauver) leur vie, car ils furent mis en pièces devant l'Éternel et devant son camp. (Asa et son peuple) emportèrent un très grand butin; ils abattirent toutes les villes des environs de Guérar, car la terreur de l'Éternel s'était emparée d'elles, et ils pillèrent toutes les villes: en effet il y avait en abondance de quoi piller. Ils abattirent aussi les tentes des troupeaux et ils emmenèrent une grande quantité de petit bétail et de chameaux. Puis ils retournèrent à Jérusalem. L'Esprit de Dieu fut sur Azariahou, fils d'Oded, qui sortit au-devant d'Asa et lui dit: Écoutez-moi, Asa, ainsi que tout Juda et Benjamin! L'Éternel est avec vous quand vous êtes avec lui; Si vous le recherchez, vous le trouverez; Mais si vous l'abandonnez, il vous abandonnera. Pendant de longs jours, il n'y a eu pour Israël ni vrai Dieu, ni sacrificateur qui enseigne, ni loi. Mais au sein de leur détresse ils sont revenus à l'Éternel, le Dieu d'Israël, ils l'ont recherché; et il s'est laissé trouver par eux. Dans ces temps-là, point de paix pour ceux qui allaient et venaient, car il y avait de grands troubles parmi tous les habitants des pays; on se heurtait nation contre nation, ville contre ville, parce que Dieu les troublait par toutes sortes de détresses. Vous donc, soyez fermes et ne laissez pas vos mains s'affaiblir, car il y a un salaire pour vos actions. Après avoir entendu ces paroles et la prophétie, – Oded étant prophète – Asa s'affermit et fit disparaître les abominations de tout le pays de Juda et de Benjamin et des villes dont il s'était emparé dans les monts d'Éphraïm. Il restaura l'autel de l'Éternel qui était devant le vestibule de l'Éternel. Il rassembla tout Juda et Benjamin, et ceux d'Éphraïm, de Manassé et de Siméon qui avaient immigré parmi eux, car un grand nombre de gens d'Israël se joignirent à lui lorsqu'ils virent que l'Éternel, son Dieu, était avec lui. Ils se rassemblèrent à Jérusalem le troisième mois de la quinzième année du règne d'Asa. Ce jour-là, ils sacrifièrent à l'Éternel, sur le butin qu'ils avaient amené, sept cents (têtes) de gros bétail et sept mille (têtes) de petit bétail. Ils prirent l'engagement de rechercher l'Éternel, le Dieu de leurs pères, de tout leur cœur et de toute leur âme. Quiconque ne rechercherait pas l'Éternel, le Dieu d'Israël, devait être mis à mort, petit ou grand, homme ou femme. Ils prêtèrent serment à l'Éternel à voix haute, avec une clameur, et (au son) des trompettes et des cors. Tout Juda se réjouit de ce serment car ils l'avaient prêté de tout leur cœur, ils avaient recherché l'Éternel de plein gré, et il s'était laissé trouver par eux. L'Éternel leur donna du repos de tous côtés. Le roi Asa enleva même à Maaka, sa mère, la dignité de reine-mère parce qu'elle avait fait une idole pour Achéra. Asa abattit son idole qu'il réduisit en poussière et la brûla dans le ravin du Cédron. Mais les hauts lieux ne disparurent pas d'Israël, quoique le cœur d'Asa fût en entier à l'Éternel pendant toute sa vie. Il apporta dans la maison de Dieu ce qu'avait consacré son père et ce qu'il avait consacré lui-même, de l'argent, de l'or et des objets (divers). Il n'y eut pas de guerre jusqu'à la trente-cinquième année du règne d'Asa. La trente-sixième année du règne d'Asa, Baécha, roi d'Israël, monta contre Juda. Il bâtit Rama, pour empêcher ceux d'Asa, roi de Juda, de sortir et d'entrer. Asa sortit de l'argent et de l'or des trésors de la maison de l'Éternel et de la maison du roi, et il envoya dire à Ben-Hadad, roi de Syrie, qui habitait à Damas: (Qu'il y ait) une alliance entre moi et toi, (comme il y en eut une) entre mon père et ton père. Voici que je t'envoie de l'argent et de l'or. Va, romps ton alliance avec Baécha, roi d'Israël, afin qu'il s'éloigne de moi. Ben-Hadad écouta le roi Asa; il envoya les chefs de ses soldats contre les villes d'Israël, et ils frappèrent Iyôn, Dan, Abel-Maïm, et tous les entrepôts des villes de Nephthali. Lorsque Baécha l'apprit, il cessa de bâtir Rama et interrompit ses travaux. Alors le roi Asa occupa tout Juda à emporter les pierres et le bois que Baécha employait à la construction de Rama, et il s'en servit pour bâtir Guéba et Mitspa. Dans ce temps-là, le voyant Hanani alla auprès d'Asa, roi de Juda, et lui dit: Parce que tu t'es appuyé sur le roi de Syrie et que tu ne t'es pas appuyé sur l'Éternel, ton Dieu, l'armée du roi de Syrie s'est échappée de tes mains. Les Kouchites et les Libyens ne formaient-ils pas une grande armée, avec des chars et des cavaliers très nombreux? Cependant l'Éternel les a livrés entre tes mains, parce que tu t'étais appuyé sur lui. Car l'Éternel parcourt du regard toute la terre, pour que s'affermissent ceux dont le cœur est tout entier à lui. Tu as agi en insensé dans cette affaire, car dès à présent tu auras des guerres. Asa fut irrité contre le voyant et le fit mettre en prison, parce qu'il était en colère contre lui à cause de cette affaire. En même temps, Asa opprima aussi quelques-uns du peuple. Les actes d'Asa, les premiers et les derniers, sont écrits dans le livre des rois de Juda et d'Israël. La trente-neuvième année de son règne, Asa eut les pieds atteints d'une très grave maladie; toutefois, même pendant sa maladie, il ne rechercha pas l'Éternel, mais consulta les médecins. Asa se coucha avec ses pères; il mourut la quarante et unième année de son règne. On l'ensevelit dans (l'un) des tombeaux qu'il s'était creusés dans la cité de David. On le coucha sur un lit qu'on avait garni d'aromates et de parfums préparés selon l'art du parfumeur, et l'on en brûla pour lui une quantité très considérable. Son fils Josaphat régna à sa place. Il tint ferme contre Israël: il mit des troupes dans toutes les villes fortes de Juda et des garnisons dans le pays de Juda et dans les villes d'Éphraïm dont son père Asa s'était emparé. L'Éternel fut avec Josaphat, parce qu'il marcha dans les premières voies de David, son père, et qu'il ne rechercha pas les Baals. Il rechercha au contraire le Dieu de son père et suivit ses commandements contrairement à ce que faisait Israël. L'Éternel affermit la royauté entre ses mains, et tout Juda apportait des offrandes à Josaphat. Il eut richesse et gloire en abondance. Son cœur s'enhardit dans les voies de l'Éternel, et il supprima encore de Juda les hauts lieux et les poteaux d'Achéra. La troisième année de son règne, il envoya ses ministres Ben-Haïl, Abdias, Zacharie, Netaneél et Michée enseigner dans les villes de Juda. (Il envoya) avec eux les Lévites Chemaeyahou, Netaniahou, Zebadiahou, Asaël, Chemiramoth, Jonathan, Adonyahou, Tobiyahou, Tob-Adoniya, Lévites, et avec eux, les sacrificateurs Élichama et Yoram. Ils enseignèrent en Juda, en ayant avec eux le livre de la loi de l'Éternel. Ils parcoururent toutes les villes de Juda en enseignant parmi le peuple. La terreur de l'Éternel s'empara de tous les royaumes des pays qui environnaient Juda, et ils ne firent pas la guerre à Josaphat. Des Philistins apportèrent à Josaphat des offrandes et un tribut en argent; et les Arabes lui amenèrent aussi du petit bétail, 7 700 béliers et 7 700 boucs. Josaphat continuait à s'élever bien haut. Il bâtit en Juda des citadelles et des villes pour servir d'entrepôts. Il avait une grande activité dans les villes de Juda, ainsi que des guerriers, vaillants héros, à Jérusalem. Voici leur dénombrement, selon leurs familles: De Juda, chefs de milliers: Adna, le chef, et 300 000 vaillants héros avec lui; à ses côtés Yohanân, le chef, et 280 000 (hommes); à ses côtés, Amasia, fils de Zikri, qui s'était volontairement consacré à l'Éternel, et 200 000 vaillants héros avec lui. De Benjamin: Élyada, vaillant héros, et 200 000 (hommes) avec lui, armés de l'arc et du bouclier; à ses côtés, Yehozabad, et 180 000 (hommes) équipés pour l'armée avec lui. Voilà ceux qui étaient au service du roi, outre ceux que le roi avait placés dans toutes les villes fortes de Juda. Josaphat eut richesse et gloire en abondance. Il s'allia par mariage avec Achab. Au bout de quelques années, il descendit auprès d'Achab à Samarie, et Achab sacrifia pour lui et pour le peuple qui était avec lui, une grande quantité de petit et de gros bétail. Il l'incita à monter à Ramoth en Galaad. Achab, roi d'Israël, dit à Josaphat, roi de Juda: Iras-tu avec moi à Ramoth en Galaad? Josaphat lui répondit: (Oui), moi comme toi, et mon peuple comme ton peuple, (nous irons) au combat avec toi. Puis Josaphat dit au roi d'Israël: Consulte maintenant, je te prie, la parole de l'Éternel. Le roi d'Israël rassembla les prophètes, au nombre de quatre cents, et leur dit: Irons-nous au combat vers Ramoth en Galaad, ou dois-je m'en abstenir? Ils répondirent: Monte, et Dieu la livrera entre les mains du roi. Mais Josaphat dit: N'y a-t-il plus ici aucun prophète de l'Éternel, par qui nous puissions le consulter? Le roi d'Israël répondit à Josaphat: Il n'y a plus qu'un seul homme par qui l'on pourrait consulter l'Éternel; mais je le déteste, car il ne prophétise rien de bon sur moi, (il ne prophétise) jamais que du mal: c'est Michée, fils de Yimla. Josaphat dit: Que le roi ne parle pas ainsi! Alors le roi d'Israël appela un eunuque et dit: Fais venir tout de suite Michée, fils de Yimla. Le roi d'Israël et Josaphat, roi de Juda, siégeaient chacun sur son trône, revêtus de leurs habits (royaux); ils siégeaient sur l'aire à l'entrée de la porte de Samarie, et tous les prophètes prophétisaient devant eux. Sédécias, fils de Kenaana, s'était fait des cornes de fer et dit: Ainsi parle l'Éternel: Avec cela tu donneras des coups aux Syriens jusqu'à leur extermination. Tous les prophètes prophétisèrent de même, en disant: Monte à Ramoth en Galaad! Tu auras du succès, et l'Éternel la livrera entre les mains du roi. Le messager qui était allé appeler Michée lui parla ainsi: Voici que les prophètes sont unanimes pour dire du bien au roi; que ta parole s'accorde avec la leur: tu diras du bien! Michée répondit: L'Éternel est vivant! Ce que dira mon Dieu, je l'annoncerai. Lorsqu'il fut arrivé auprès du roi, le roi lui dit: Michée, irons-nous au combat vers Ramoth en Galaad, ou dois-je m'en abstenir? Il répondit: Montez! vous aurez du succès, et ils seront livrés entre vos mains. Mais le roi lui dit: Combien de fois me faudra-t-il te faire jurer de ne me dire que la vérité au nom de l'Éternel? (Michée) répondit: J'ai vu tout Israël Disséminé sur les montagnes, Comme des brebis qui n'ont point de berger. Et l'Éternel dit: Ces gens n'ont pas de seigneurs, Que chacun retourne en paix dans sa maison! Le roi d'Israël dit à Josaphat: Ne te l'ai-je pas dit? Il ne prophétise sur moi rien de bon, mais seulement du mal. Alors Michée dit: Eh bien, oui, écoutez la parole de l'Éternel! J'ai vu l'Éternel siégeant sur son trône, et toute l'armée des cieux se tenant à sa droite et à sa gauche. L'Éternel a dit: Qui séduira Achab, roi d'Israël, pour qu'il monte à Ramoth en Galaad et qu'il y tombe? Ils répondirent l'un d'une manière, l'autre d'une autre. Alors un esprit sortit, se tint devant l'Éternel et dit: Moi, je le séduirai. L'Éternel lui dit: Comment? Je sortirai, répondit-il, et je deviendrai un esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes. L'Éternel dit: Tu le séduiras et tu réussiras bien à le séduire: sors et fais ainsi! Et maintenant, voici que l'Éternel a mis un esprit de mensonge dans la bouche de tes prophètes que voici; et l'Éternel a décrété un malheur contre toi. Alors Sédécias, fils de Kenaana, s'approcha, frappa Michée sur la joue et dit: Par quel chemin l'Esprit de l'Éternel est-il sorti de moi pour te parler? Michée répondit: Tu le verras bien, le jour où tu iras de chambre en chambre pour te cacher. Le roi d'Israël dit: Prenez Michée et emmenez-le vers Amôn, chef de la ville, et vers Joas, fils du roi. Vous direz: Ainsi parle le roi: Mettez cet homme en prison et ne lui donnez que la portion congrue de pain et d'eau, jusqu'à ce que je retourne en paix. Michée dit: Si tu retournes vraiment en paix, l'Éternel n'a point parlé par moi. Il dit encore: Écoutez, vous tous, peuples! Le roi d'Israël et Josaphat, roi de Juda, montèrent vers Ramoth en Galaad. Le roi d'Israël dit à Josaphat qu'il se déguisait pour aller au combat; mais toi (dit-il), revêts-toi de tes habits (royaux). Ainsi le roi d'Israël se déguisa, et ils allèrent au combat. Le roi de Syrie avait donné cet ordre aux chefs de ses chars: Vous n'attaquerez ni petit ni grand, mais vous attaquerez seulement le roi d'Israël. Quand les chefs des chars aperçurent Josaphat, ils dirent: C'est le roi d'Israël. Ils l'entourèrent pour l'attaquer. Josaphat appela au secours, et l'Éternel le secourut: Dieu les repoussa loin de lui. Les chefs des chars, voyant que ce n'était pas le roi d'Israël, s'éloignèrent de lui. Alors un homme tira de l'arc au hasard et frappa le roi d'Israël au défaut de la cuirasse. Le roi dit au conducteur du char: Tourne bride, et fais-moi sortir du champ de bataille, car je suis blessé. Le combat devint acharné ce jour-là. Le roi d'Israël dut être maintenu debout dans son char en face des Syriens jusqu'au soir et il mourut vers le coucher du soleil. Josaphat, roi de Juda, revint en paix dans sa maison à Jérusalem. Jéhu, fils du voyant Hanani, sortit au-devant de lui. Il dit au roi Josaphat: Doit-on secourir le méchant, et aimes-tu ceux qui haïssent l'Éternel? À cause de cela l'Éternel est indigné contre toi. Mais il s'est trouvé de bonnes choses en toi, car tu as balayé du pays les poteaux d'Achéra et tu as appliqué ton cœur à rechercher Dieu. Josaphat resta à Jérusalem. Puis il fit encore une tournée parmi le peuple, depuis Beér-Chéba jusqu'aux monts d'Éphraïm, et il le fit revenir à l'Éternel, le Dieu de ses pères. Il établit des juges dans toutes les villes fortes du pays de Juda, dans chaque ville. Il dit aux juges: Veillez à ce que vous ferez, car ce n'est pas pour les hommes que vous prononcerez des jugements; c'est pour l'Éternel (qui sera) près de vous en matière de droit. Maintenant, que la crainte de l'Éternel soit sur vous; prenez garde quand vous agirez, car il n'y a chez l'Éternel, notre Dieu, ni fraude, ni considération de personnes, ni acceptation de présents. De même, quand on fut de retour à Jérusalem, Josaphat établit des Lévites, des sacrificateurs et des chefs de famille d'Israël à Jérusalem, pour (exercer) le droit de l'Éternel et pour les contestations. Il leur ordonna: Vous agirez de la manière suivante dans la crainte de l'Éternel, avec fidélité et un cœur sans partage. Dans tout procès qui vous sera présenté par vos frères qui habitent dans leurs villes, relativement à un meurtre, à une loi, à un commandement, à des prescriptions et à des ordonnances, vous les avertirez, afin qu'ils ne se rendent pas coupables envers l'Éternel, et que son indignation ne se manifeste pas contre vous et contre vos frères. C'est ainsi que vous agirez, et vous ne vous rendrez pas coupables. Voici que vous avez au-dessus de vous le souverain sacrificateur Amariahou pour toutes les affaires de l'Éternel, Zebadiahou, fils d'Ismaël, gouverneur de la maison de Juda, pour toutes les affaires du roi, et vous avez devant vous des Lévites comme magistrats. Soyez fermes et agissez, et que l'Éternel soit avec celui qui fera le bien. Après cela, les fils de Moab et les fils d'Ammon, et avec eux d'autres Ammonites arrivèrent pour combattre Josaphat. On vint en informer Josaphat, en disant: Une multitude nombreuse s'avance contre toi depuis l'autre côté de la mer, depuis la Syrie, et ils sont à Hatsatsôn-Tamar, c'est-à-dire Eyn-Guédi. Josaphat éprouva de la crainte et décida de consulter l'Éternel. Il proclama un jeûne pour tout Juda. Juda se rassembla pour chercher l'Éternel, et l'on vint de toutes les villes de Juda pour chercher l'Éternel. Josaphat se tint debout au milieu de l'assemblée de Juda et de Jérusalem, dans la maison de l'Éternel, devant le nouveau parvis. Il dit: Éternel, Dieu de nos pères, n'es-tu pas Dieu dans les cieux, et n'est-ce pas toi qui domines sur tous les royaumes des nations? N'y a-t-il pas dans ta main la force et la puissance? Nul ne peut t'affronter! N'est-ce pas toi, notre Dieu, qui as dépossédé les habitants de ce pays devant ton peuple d'Israël, et qui l'as donné pour toujours à la descendance d'Abraham qui t'aimait? Ils l'ont habité, ils t'y ont bâti un sanctuaire pour ton nom, en disant: S'il arrive sur nous un malheur, l'épée, le jugement, la peste ou la famine, nous nous tiendrons devant cette maison et devant toi, car ton nom est dans cette maison. Nous t'appellerons au secours du sein de notre détresse; tu écouteras et tu sauveras! Maintenant voici que les Ammonites et les Moabites, et ceux des monts de Séir, chez lesquels tu n'as pas permis à Israël d'entrer quand il venait du pays d'Égypte – car il s'est écarté d'eux et ne les a pas détruits –, les voici qui nous récompensent en venant nous chasser de ta possession que tu nous as donnée. Ô notre Dieu, n'exerceras-tu pas tes jugements sur eux? Car nous sommes sans force devant cette multitude nombreuse qui s'avance contre nous, et nous ne savons que faire, mais nos yeux sont sur toi. Tout Juda se tenait debout devant l'Éternel, avec même leurs petits enfants, leurs femmes et leurs fils. Alors l'esprit de l'Éternel saisit au milieu de l'assemblée Yahaziel, fils de Zacharie, fils de Benaya, fils de Yeïel, fils de Mattania, Lévite, d'entre les fils d'Asaph. Et Yahaziel dit: Soyez attentifs, tout Juda et habitants de Jérusalem, et toi, roi Josaphat! Ainsi vous parle l'Éternel: Soyez sans crainte et sans effroi devant cette multitude nombreuse, car ce n'est pas votre combat, mais celui de Dieu. Demain, descendez contre eux; ils vont arriver par la montée de Hatsits, et vous les trouverez au bout du vallon, en face du désert de Yerouel. Vous n'aurez pas à y combattre: présentez-vous, tenez-vous (là), et vous verrez le salut de l'Éternel en votre faveur. Juda et Jérusalem, soyez sans crainte et sans effroi: demain, sortez à leur rencontre, et l'Éternel sera avec vous! Josaphat s'inclina, le visage contre terre, et tout Juda et les habitants de Jérusalem tombèrent devant l'Éternel pour se prosterner en sa présence. Les Lévites d'entre les fils des Qehatites et d'entre les fils des Qoréites se levèrent pour louer l'Éternel, le Dieu d'Israël, d'une voix forte et bien haut. Ils se levèrent de bon matin et sortirent vers le désert de Teqoa. Au moment où ils sortaient, Josaphat se tint debout et dit: Écoutez-moi, Juda et habitants de Jérusalem! Soyez fermes (dans votre confiance) en l'Éternel, votre Dieu, Et vous serez affermis (dans votre défense. Soyez fermes (dans votre confiance) en ses prophètes, Et vous aurez du succès. Puis, il tint conseil avec le peuple et désigna des chantres pour l'Éternel, afin de faire entendre la louange avec des ornements sacrés, lorsqu'ils sortiraient devant l'armée. Ils disaient: « Célébrez l'Éternel, car sa bienveillance dure à toujours! » Au moment où l'on commençait les acclamations et les louanges, l'Éternel plaça des embuscades contre les Ammonites et les Moabites et (ceux) des monts de Séir qui étaient venus contre Juda, et ils furent battus. Les Ammonites et les Moabites se jetèrent sur les habitants des monts de Séir pour les vouer à l'interdit et les exterminer; et quand ils en eurent fini avec les habitants de Séir, ils s'employèrent à s'entretuer. Lorsque Juda fut arrivé au poste d'où l'on aperçoit le désert, ils se tournèrent du côté de la multitude, et voici que ce n'étaient que des cadavres tombés à terre: personne n'avait échappé. Josaphat et son peuple vinrent piller leurs dépouilles: ils y trouvèrent, en grand nombre, des biens, des cadavres et des objets précieux. Ils en enlevèrent tant qu'ils ne purent tout emporter. Ils mirent trois jours au pillage du butin, car il était considérable. Le quatrième jour, ils s'assemblèrent dans la vallée de Beraka, où ils bénirent l'Éternel; c'est pourquoi l'on a appelé cet endroit du nom de vallée de Beraka jusqu'à ce jour. Tous les hommes de Juda et de Jérusalem, ayant à leur tête Josaphat, partirent joyeux pour retourner à Jérusalem, car l'Éternel les avait remplis de joie aux dépens de leurs ennemis. Ils entrèrent à Jérusalem avec des luths, des harpes et des trompettes, jusqu'à la maison de l'Éternel. La terreur de l'Éternel s'empara de tous les royaumes des (autres) pays, lorsqu'ils apprirent que l'Éternel avait combattu contre les ennemis d'Israël. Le royaume de Josaphat fut tranquille, et son Dieu lui donna du repos de tous côtés. Josaphat régna sur Juda. Il avait trente-cinq ans lorsqu'il devint roi et régna vingt-cinq ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Azouba, fille de Chilhi. Il marcha dans la voie de son père Asa et ne s'en écarta pas, faisant ce qui est droit aux yeux de l'Éternel. Toutefois, les hauts lieux ne disparurent pas: le peuple n'avait pas encore le cœur fermement attaché au Dieu de ses pères. Le reste des actes de Josaphat, les premiers et les derniers, cela est écrit dans les Actes de Jéhu, fils de Hanani, lesquels sont insérés dans le livre des rois d'Israël. Après cela, Josaphat, roi de Juda, s'associa avec le roi d'Israël, Ahazia, dont la conduite était impie. Il s'associa avec lui pour construire des navires qui devaient aller à Tarsis; ils construisirent ces navires à Étsyôn-Guéber. Alors Éliézer, fils de Dodavahou de Marécha, prophétisa contre Josaphat et dit: Parce que tu t'es associé avec Ahazia, l'Éternel détruit ton œuvre. Les navires furent brisés et ne purent aller à Tarsis. Josaphat se coucha avec ses pères et fut enseveli avec ses pères dans la cité de David. Son fils Yoram régna à sa place. Yoram avait des frères, fils de Josaphat: Azaria, Yehiel, Zacharie, Azariahou, Mikaël et Chephatiahou, tous fils de Josaphat, roi d'Israël. Leur père leur avait fait des cadeaux considérables en argent, en or, et des largesses comprenant des villes fortes en Juda; mais il laissa le royaume à Yoram, parce qu'il était le premier-né. Lorsque Yoram eut pris possession du royaume de son père et qu'il eut affermi son pouvoir, il tua par l'épée tous ses frères et quelques-uns aussi des chefs d'Israël. Yoram avait trente-deux ans lorsqu'il devint roi et il régna huit ans à Jérusalem. Il marcha dans la voie des rois d'Israël, comme avait fait la maison d'Achab, car il avait pour femme une fille d'Achab et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel. Mais l'Éternel ne voulut pas détruire la maison de David, à cause de l'alliance qu'il avait conclue avec David et parce qu'il avait déclaré qu'il assurerait toujours une lignée royale à lui et à ses fils. De son temps, Édom se révolta contre la domination de Juda, et se donna un roi. Yoram partit avec ses chefs et tous ses chars; il se leva de nuit et battit les Édomites qui l'encerclaient ainsi que les chefs des chars. La rébellion d'Édom contre l'autorité de Juda a duré jusqu'à aujourd'hui. Libna se révolta aussi en ce temps-là contre son autorité, parce qu'il avait abandonné l'Éternel, le Dieu de ses pères. Yoram fit même des hauts lieux dans les montagnes de Juda; il poussa les habitants de Jérusalem à la prostitution et il y excita Juda. Il lui vint un écrit du prophète Élie, disant: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu de David ton père: Parce que tu n'as pas marché dans les voies de ton père Josaphat, et dans les voies d'Asa, roi de Juda, mais que tu as marché dans la voie des rois d'Israël; parce que tu as entraîné à la prostitution Juda et les habitants de Jérusalem, comme l'a fait la maison d'Achab, et parce que tu as tué tes frères, meilleurs que toi, la maison même de ton père; voici: l'Éternel frappera ton peuple d'une grande plaie, tes fils, tes femmes et tous tes biens; et toi, il te frappera de graves maladies, d'un mal d'entrailles (qui augmentera) de jour en jour, jusqu'à ce que tes entrailles sortent par la force du mal. L'Éternel réveilla contre Yoram l'esprit des Philistins et des Arabes qui étaient voisins des Kouchites. Ils montèrent contre Juda, y firent irruption, capturèrent tous les biens qui se trouvaient dans la maison du roi, y compris ses fils et ses femmes, de sorte qu'il ne lui resta d'autre fils que Yoahaz, le plus jeune de ses fils. Après tout cela, l'Éternel le frappa d'une maladie d'entrailles inguérissable. Elle augmenta de jour en jour, et sur la fin de la seconde année les entrailles de Yoram sortirent par la force de son mal. Il mourut dans de violentes souffrances. Son peuple ne brûla pas (de parfums) en son honneur, comme il l'avait fait pour ses pères. Il avait trente-deux ans lorsqu'il devint roi et il régna huit ans à Jérusalem. Il s'en alla sans être regretté, et on l'ensevelit dans la cité de David, mais non dans les tombeaux des rois. Les habitants de Jérusalem firent régner à sa place Ahazia, son plus jeune fils; car la troupe venue au camp avec les Arabes avait tué tous les plus âgés. Ainsi régna Ahazia, fils de Yoram, roi de Juda. Ahazia avait quarante-deux ans lorsqu'il devint roi et il régna un an à Jérusalem. Le nom de sa mère était Athalie, fille d'Omri. Il marcha lui aussi dans les voies de la maison d'Achab, car sa mère lui donnait des conseils pour faire le mal. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, comme la maison d'Achab, où il eut après la mort de son père des conseillers pour sa perte. Il alla sur leur conseil avec Yoram, fils d'Achab, roi d'Israël, à la guerre contre Hazaël, roi de Syrie, à Ramoth en Galaad, et les Syriens blessèrent Yoram. Celui-ci s'en retourna pour se faire soigner à Jizréel des blessures que les Syriens lui avaient portées à Rama, lorsqu'il combattait contre Hazaël, roi de Syrie. Azariahou, fils de Yoram, roi de Juda, descendit pour voir Yoram, fils d'Achab, à Jizréel, parce qu'il allait très mal. Par (la volonté de) Dieu, ce fut pour sa ruine qu'Ahazia se rendit auprès de Yoram. Lorsqu'il fut arrivé, il sortit avec Yoram pour aller au-devant de Jéhu, fils de Nimchi, à qui l'Éternel avait donné l'onction pour retrancher la maison d'Achab. Comme Jéhu était en contestation avec la maison d'Achab, il trouva les ministres de Juda et les fils des frères d'Ahazia, qui étaient au service d'Ahazia, et il les tua. Il chercha Ahazia, et on le saisit dans Samarie où il s'était caché. On l'amena auprès de Jéhu et on le fit mourir. Puis on l'ensevelit, car on disait: C'est le fils de Josaphat, qui cherchait l'Éternel de tout son cœur. Il ne resta personne de la maison d'Ahazia qui fût en état de régner. Athalie, mère d'Ahazia, vit que son fils était mort. Elle se leva et fit périr. toute la descendance royale de la maison de Juda. Mais Yehochabeath, fille du roi, prit Joas, fils d'Ahazia, et l'enleva secrètement du milieu des fils du roi qu'on mettait à mort: elle le mit avec sa nourrice dans la chambre des lits. Ainsi Yehochabeath, fille du roi Yoram, femme du sacrificateur Yehoyada – c'était la sœur d'Ahazia – le mit à l'abri des regards d'Athalie, qui ne le mit pas à mort. Il resta six ans caché avec eux dans la maison de Dieu. Or Athalie régnait sur le pays. La septième année, Yehoyada s'affermit et traita alliance avec les chefs de centaines: Azariahou, fils de Yeroham, Ismaël, fils de Yohanân, Azariahou, fils d'Obed, Maaséyahou, fils d'Adayahou et Élichaphath, fils de Zikri. Ils parcoururent Juda et rassemblèrent les Lévites de toutes les villes de Juda et les chefs de familles d'Israël. Ils arrivèrent à Jérusalem, et toute l'assemblée conclut une alliance avec le roi dans la maison de Dieu. Yehoyada leur dit: Voici le fils du roi, il régnera, comme l'Éternel l'a déclaré à l'égard des fils de David. Voici ce que vous ferez: Parmi ceux d'entre vous qui prennent (leur service) le jour du sabbat, sacrificateurs et Lévites, un tiers fera la garde des seuils, un tiers se tiendra dans la maison du roi, et un tiers à la porte de Yesod. Tout le peuple sera dans les parvis de la maison de l'Éternel. Que personne n'entre dans la maison de l'Éternel, excepté les sacrificateurs et les Lévites de service: ceux-là pourront entrer, car ils sont saints. Tout le peuple montera la garde pour l'Éternel. Les Lévites entoureront le roi de toutes parts, chacun les armes à la main, et l'on donnera la mort à quiconque entrera dans la maison: vous serez près du roi quand il entrera et quand il sortira. Les Lévites et tout Juda exécutèrent tous les ordres qu'avait donnés le sacrificateur Yehoyada. Ils prirent chacun leurs hommes, ceux qui entraient le jour du sabbat et ceux qui sortaient le jour du sabbat; car le sacrificateur Yehoyada n'avait exempté aucune des classes. Le sacrificateur Yehoyada remit aux chefs de centaines les lances et les boucliers, grands et petits, qui avaient appartenu au roi David et qui se trouvaient dans la maison de Dieu. Il plaça tout le peuple, chacun son arme à la main, depuis le côté droit jusqu'au côté gauche de la maison, près de l'autel et près de la maison pour entourer le roi. On fit avancer le fils du roi, on mit sur lui le diadème et le témoignage. Ils l'établirent roi; Yehoyada et ses fils lui donnèrent l'onction et ils dirent: Vive le roi! Athalie entendit la voix du peuple qui accourait et louait le roi. Elle vint vers le peuple à la maison de l'Éternel et regarda: voici que le roi se tenait sur son estrade à l'entrée; les chefs et les trompettes étaient près du roi; tout le peuple du pays était dans la joie, l'on sonnait des trompettes, et les chantres avec les instruments de musique dirigeaient les louanges. Athalie déchira ses vêtements et dit: Conspiration! conspiration! Alors le sacrificateur Yehoyada fit sortir les chefs de centaines, commandants de l'armée, et leur dit: Faites-la sortir en dehors des rangs, et que soit mis à mort par l'épée quiconque la suivra. Car le sacrificateur avait dit: Ne la mettez pas à mort dans la maison de l'Éternel. On lui fit place, et elle arriva à la maison du roi par l'entrée de la porte des chevaux: c'est là qu'il lui donnèrent la mort. Yehoyada conclut entre lui, tout le peuple et le roi une alliance aux termes de laquelle ils devaient être le peuple de l'Éternel. Tout le peuple entra dans la maison de Baal, ils la démolirent, ils brisèrent ses autels et ses images et tuèrent devant les autels Mattân, prêtre de Baal. Yehoyada remit la surveillance de la maison de l'Éternel entre les mains des sacrificateurs-Lévites, que David avait répartis en classes dans la maison de l'Éternel pour qu'ils offrent des holocaustes à l'Éternel, comme il est écrit dans la loi de Moïse, et au milieu des réjouissances et des chants, prévus par David. Il plaça les portiers aux porches de la maison de l'Éternel, pour qu'il n'entre personne qui serait impur pour une cause quelconque. Il prit les chefs de centaines, les nobles, ceux qui avaient autorité parmi le peuple et tout le peuple du pays, et il fit descendre le roi de la maison de l'Éternel. Ils arrivèrent dans la maison du roi par la porte supérieure et firent siéger le roi sur le trône royal. Tout le peuple du pays se réjouissait, et la ville était tranquille. On avait fait mourir Athalie par l'épée. Joas avait sept ans lorsqu'il devint roi et il régna quarante ans à Jérusalem. Sa mère se nommait Tsibya, de Beér-Chéba. Joas fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel pendant toute la vie du sacrificateur Yehoyada. Yehoyada prit pour Joas deux femmes, et Joas engendra des fils et des filles. Après cela, Joas eut à cœur de rénover la maison de l'Éternel. Il rassembla les sacrificateurs et les Lévites, et leur dit: Sortez vers les villes de Juda, et vous recueillerez dans tout Israël de l'argent, chaque année, pour réparer la maison de votre Dieu; mettez de l'empressement à cette affaire. Mais les Lévites ne s'empressèrent pas. Le roi appela le souverain sacrificateur Yehoyada et lui dit: Pourquoi n'as-tu pas demandé des comptes aux Lévites qui doivent apporter de Juda et de Jérusalem la contribution imposée par Moïse, serviteur de l'Éternel, à l'assemblée d'Israël pour la tente du Témoignage? Car la malfaisante Athalie et ses fils ont ravagé la maison de Dieu et utilisé pour les Baals toutes les choses consacrées de la maison de l'Éternel. Alors le roi dit qu'on fasse un coffre et qu'on le place à la porte de la maison de l'Éternel, à l'extérieur. On publia une annonce dans Juda et dans Jérusalem aux termes de laquelle on (devait) apporter à l'Éternel la contribution imposée par Moïse, serviteur de l'Éternel, à Israël dans le désert. Tous les chefs et tout le peuple s'en réjouirent et ils l'apportaient et la jetaient dans le coffre jusqu'à ce qu'il soit plein: quand c'était le moment d'apporter le coffre à l'inspection royale par l'intermédiaire des Lévites – c'est-à-dire quand on voyait qu'il y avait beaucoup d'argent – le secrétaire du roi et le commissaire du souverain sacrificateur venaient vider le coffre; ils le prenaient et le remettaient à sa place; ils procédaient ainsi journellement et recueillaient de l'argent en abondance. Le roi et Yehoyada le donnaient à ceux qui étaient chargés de faire exécuter l'ouvrage dans la maison de l'Éternel et qui engageaient comme salariés des tailleurs de pierres et des charpentiers pour rénover la maison de l'Éternel, ainsi que des ouvriers sur fer et sur bronze pour réparer la maison de l'Éternel. Ceux qui étaient chargés de l'ouvrage travaillèrent, et les réparations s'exécutèrent par leur intermédiaire. Ils remirent en état la maison de Dieu et la consolidèrent. Lorsqu'ils eurent achevé, ils apportèrent devant le roi et devant Yehoyada le reste de l'argent. On en fit des objets pour la maison de l'Éternel, des accessoires pour le service et pour les holocaustes, des coupes, et (d'autres) objets d'or et d'argent. Et, pendant toute la vie de Yehoyada, on offrit continuellement des holocaustes dans la maison de l'Éternel. Yehoyada devint vieux et mourut rassasié de jours. Il était âgé de 130 ans au moment de sa mort. On l'ensevelit dans la cité de David avec les rois, parce qu'il avait fait du bien en Israël, ainsi qu'à l'égard de Dieu et à l'égard de sa maison. Après la mort de Yehoyada, les chefs de Juda vinrent se prosterner devant le roi. Alors le roi les écouta. Ils abandonnèrent la maison de l'Éternel, le Dieu de leurs pères, et ils rendirent un culte aux Achéra et aux idoles. L'indignation de l'Éternel (se manifesta) contre Juda et sur Jérusalem, parce qu'ils s'étaient ainsi rendus coupables. L'Éternel envoya parmi eux des prophètes pour les faire revenir à lui. Les prophètes leur apportèrent leur témoignage, mais ils ne prêtèrent pas l'oreille. L'Esprit de Dieu revêtit Zacharie, fils du sacrificateur Yehoyada, il se tint devant le peuple et lui dit: Ainsi parle Dieu: Pourquoi transgressez-vous les commandements de l'Éternel? Vous n'aurez pas de succès, car vous avez abandonné l'Éternel: il vous abandonnera. Alors ils conspirèrent contre lui et le lapidèrent par ordre du roi, dans le parvis de la maison de l'Éternel. Le roi Joas n'avait pas gardé le souvenir de la bienveillance avec laquelle Yehoyada, père de Zacharie, avait agi à son égard: il tua son fils. Zacharie dit en mourant: Que l'Éternel voie et qu'il demande des comptes! Au bout d'un an, l'armée des Syriens monta contre Joas. Ils vinrent en Juda et à Jérusalem. Ils massacrèrent parmi le peuple tous les chefs du peuple et ils envoyèrent au roi de Damas tout leur butin. L'armée des Syriens arriva avec un petit nombre d'hommes; et cependant l'Éternel livra entre leurs mains une armée très considérable, parce qu'ils avaient abandonné l'Éternel, le Dieu de leurs pères. Ainsi les Syriens furent l'instrument d'un jugement contre Joas. Lorsqu'ils se furent éloignés de lui, après l'avoir abandonné dans de grandes souffrances, ses serviteurs conspirèrent contre lui à cause du sang des fils du sacrificateur Yehoyada; ils le tuèrent sur son lit, et il mourut. On l'ensevelit dans la cité de David, mais on ne l'ensevelit pas dans les tombes des rois. Voici ceux qui conspirèrent contre lui: Zabad, fils de Chimeath, (femme) Ammonite, et Yozabad, fils de Chimrith, (femme) Moabite. Quant à ses fils, au grand nombre de prophéties contre lui, et aux réparations faites à la maison de Dieu, cela est écrit dans le commentaire du livre des rois. Son fils Amatsia régna à sa place. Amatsia devint roi à l'âge de vingt-cinq ans et il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Yehoaddân, de Jérusalem. Il fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel, mais d'un cœur qui n'était pas sans partage. Lorsque la royauté fut affermie dans sa main, il tua ses serviteurs qui avaient frappé le roi son père. Mais il ne fit pas mourir leurs fils, car (il agit) selon ce qui est écrit dans la loi, dans le livre de Moïse, où l'Éternel donne ce commandement: « Les pères ne mourront pas pour les fils, et les fils ne mourront pas pour les pères; mais on mourra chacun pour son péché. » Amatsia rassembla (les hommes de) Juda et les plaça d'après les maisons patriarcales, les chefs de milliers et les chefs de centaines, pour tout Juda et Benjamin; il en fit le dénombrement depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, et il trouva 300 000 hommes d'élite, pouvant aller au combat, maniant la lance et le bouclier. Il prit encore à sa solde dans Israël 100 000 vaillants héros pour cent talents d'argent. Un homme de Dieu vint lui dire: Ô roi, qu'une armée d'Israël ne marche pas avec toi, car l'Éternel n'est pas avec Israël, avec tous ces fils d'Éphraïm. Si tu vas avec eux, quand bien même tu serais ferme au combat, Dieu te fera trébucher devant l'ennemi, car Dieu a le pouvoir d'aider et de faire trébucher. Amatsia dit à l'homme de Dieu: Et comment agir à l'égard des cent talents que j'ai donnés à la troupe d'Israël? L'homme de Dieu répondit: L'Éternel peut te donner bien plus que cela. Alors Amatsia se sépara des troupes qui lui étaient venues d'Éphraïm, afin qu'elles s'en aillent chez elles. Mais leur colère s'enflamma vivement contre Juda, et ils s'en retournèrent chez eux avec une ardente colère. Amatsia affermit son pouvoir et conduisit son peuple. Il alla dans la vallée du Sel et battit dix mille (hommes) des fils de Séir. Les fils de Juda prirent vivant dix mille d'entre eux qu'ils menèrent au sommet d'un rocher. Ils les précipitèrent du sommet du rocher, et tous furent écrasés. Cependant, les gens de la troupe qu'Amatsia avait renvoyés pour qu'ils n'aillent pas au combat avec lui se répandirent dans les villes de Juda depuis Samarie jusqu'à Beth-Horôn. Ils tuèrent trois mille (personnes) et firent un grand pillage. Lorsqu'Amatsia fut de retour après la défaite des Édomites, il fit venir les dieux des fils de Séir et les adopta comme ses dieux; il se prosterna devant eux et leur fit brûler (des parfums). Alors la colère de l'Éternel s'enflamma contre Amatsia, et il envoya vers lui un prophète, qui lui dit: Pourquoi as-tu recherché les dieux de ce peuple, alors qu'ils n'ont pu délivrer leur peuple de ta main? Comme il parlait, Amatsia lui dit: Est-ce que nous t'avons institué conseiller du roi? Finis-en! Pourquoi veux-tu qu'on te frappe? Le prophète finit en disant: Je reconnais que Dieu a résolu dans son conseil de te détruire, parce que tu as fait cela et que tu n'as pas écouté mon conseil. Après avoir tenu conseil, Amatsia, roi de Juda, envoya dire à Joas, fils de Yoahaz, fils de Jéhu, roi d'Israël: Viens, nous allons nous affronter! Joas, roi d'Israël, envoya dire à Amatsia, roi de Juda: L'ajonc du Liban envoya dire au cèdre du Liban: Donne ta fille pour femme à mon fils! Mais les animaux sauvages qui sont au Liban passèrent et foulèrent l'ajonc. Tu as battu les Édomites – dis-tu – ton cœur s'élève et tu te glorifies. Reste maintenant chez toi. Pourquoi t'engager dans une malheureuse entreprise? Tu tomberas et Juda avec toi. Mais Amatsia ne (l') écouta pas, car cela venait de Dieu, pour qu'ils soient livrés entre les mains (de l'ennemi), parce qu'ils avaient recherché les dieux d'Édom. Alors Joas, roi d'Israël, monta; ils s'affrontèrent, lui et Amatsia, roi de Juda, à Beth-Chémech qui appartient à Juda. Juda fut battu par Israël, et chacun s'enfuit dans sa tente. Joas, roi d'Israël fit prisonnier à Beth-Chémech Amatsia, roi de Juda, fils de Joas, fils de Yoahaz. Il l'amena à Jérusalem et fit une brèche de quatre cents coudées dans la muraille de Jérusalem depuis la porte d'Éphraïm jusqu'à la porte du Tournant. (Il prit) tout l'or et l'argent et tous les objets qui se trouvaient dans la maison de Dieu, chez Obed-Édom, et les trésors de la maison du roi; il prit aussi des otages, puis retourna à Samarie. Amatsia, fils de Joas, roi de Juda, vécut quinze ans après la mort de Joas, fils de Yoahaz, roi d'Israël. Le reste des actes d'Amatsia, les premiers et les derniers, cela est écrit dans le livre des rois de Juda et d'Israël. Après qu'Amatsia se fut écarté de l'Éternel, on forma contre lui une conspiration à Jérusalem, et il s'enfuit à Lakich; mais on le poursuivit à Lakich où on le fit mourir. On le transporta sur des chevaux et on l'ensevelit avec ses pères dans la cité de Juda. Tout le peuple de Juda prit Ozias, âgé de seize ans, et l'établit roi à la place de son père Amatsia. Ce fut lui qui rebâtit Eiloth et la ramena sous la domination de Juda, après que le roi fut couché avec ses pères. Ozias avait seize ans lorsqu'il devint roi et il régna cinquante-deux ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Yekolia, de Jérusalem. Il fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel, en tout point comme avait fait son père Amatsia. Il s'appliqua à rechercher Dieu du vivant de Zacharie, qui avait l'intelligence des visions de Dieu; et tant qu'il rechercha l'Éternel, Dieu lui donna du succès. Il sortit pour combattre les Philistins et fit des brèches dans la muraille de Gath, dans la muraille de Yabné et dans la muraille d'Asdod. Il construisit des villes dans (le territoire d') Asdod et parmi les Philistins. Dieu l'aida contre les Philistins, contre les Arabes qui habitaient à Gour-Baal, et contre les Maonites. Les Ammonites faisaient des offrandes à Ozias, et sa renommée s'étendit jusqu'aux abords de l'Égypte, car sa puissance s'élevait bien haut. Ozias bâtit des tours à Jérusalem sur la porte de l'Angle, sur la porte de la Vallée et sur l'Encoignure, et il les fortifia. Il bâtit des forts dans le désert et creusa beaucoup de citernes, parce qu'il avait un nombreux cheptel dans la Chephéla et dans la plaine (côtière), ainsi que des laboureurs et des vignerons dans les montagnes et au Carmel, car il aimait l'agriculture. Ozias avait une armée de combattants qui sortaient au combat par troupes comptées d'après le dénombrement qu'en firent le scribe Yeïel et le commissaire Maaséyahou, et (placées) sous les ordres de Hananiahou, l'un des ministres du roi. Le nombre total des chefs de familles, des vaillants héros, était de 2 600. Ils avaient sous leurs ordres une armée de 307 500 combattants forts et vaillants qui apportaient leur aide au roi contre l'ennemi. Ozias leur procura pour toute l'armée des boucliers, des lances, des casques, des cuirasses, des arcs et des pierres de frondes. Il fit faire à Jérusalem des machines conçues par un ingénieur, pour être placées sur les tours et sur les angles, afin de lancer des flèches et de grosses pierres. Sa renommée s'étendit au loin, car il fut merveilleusement aidé jusqu'à ce qu'il ait affermi son pouvoir. Mais lorsqu'il eut affermi son pouvoir, son cœur s'enhardit jusqu'à entraîner sa perte. Il fut infidèle à l'Éternel son Dieu: il entra dans le temple de l'Éternel pour brûler (des parfums) sur l'autel des parfums. Le sacrificateur Azariahou entra derrière lui, avec quatre-vingts sacrificateurs de l'Éternel, vaillants hommes, qui s'opposèrent au roi Ozias et lui dirent: Ce n'est pas à toi Ozias de brûler (des parfums) à l'Éternel, mais aux sacrificateurs, fils d'Aaron, qui ont été consacrés pour les brûler. Sors du sanctuaire, car tu es infidèle, et cela ne tournera pas à ta gloire devant l'Éternel Dieu. La colère s'empara d'Ozias, (qui tenait) un encensoir à la main. Comme il se mettait en colère contre les sacrificateurs, la lèpre éclata sur son front, en présence des sacrificateurs, dans la maison de l'Éternel, près de l'autel des parfums. Le souverain-sacrificateur Azariahou et tous les sacrificateurs se tournèrent vers lui, et voici qu'il avait la lèpre au front. Ils le mirent précipitamment dehors, et lui-même se hâta de sortir, parce que l'Éternel l'avait frappé. Le roi Ozias demeura lépreux jusqu'au jour de sa mort et il habita dans une maison isolée comme lépreux, car il était exclu de la maison de l'Éternel. Son fils Yotam était régent de la maison du roi et gouvernait le peuple du pays. Le reste des actes d'Ozias, les premiers et les derniers ont été écrits par le prophète Ésaïe, fils d'Amots. Ozias se coucha avec ses pères, et on l'ensevelit avec ses pères dans le champ de la sépulture des rois, car on disait: Il est lépreux. Son fils Yotam régna à sa place. Yotam avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi et il régna seize ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Yeroucha, fille de Tsadoq. Il fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel, entièrement comme avait fait son père Ozias. Toutefois, il n'entra pas dans le temple de l'Éternel. De plus, le peuple se corrompait encore. C'est lui qui bâtit la porte supérieure de la maison de l'Éternel et fit beaucoup de constructions sur la muraille de l'Ophel. Il bâtit des villes dans les monts de Juda, ainsi que des forts et des citadelles dans les bois. Il fut en guerre avec le roi des Ammonites et il l'emporta sur eux. Les Ammonites lui donnèrent cette année-là 100 talents d'argent, 10 000 kors de froment et 10 000 d'orge; voilà ce que lui payèrent les Ammonites, ainsi que la deuxième année et la troisième. Yotam devint puissant, parce qu'il affermit ses voies devant l'Éternel, son Dieu. Le reste des actes de Yotam, toutes ses guerres et toutes ses entreprises, cela est écrit dans le livre des rois d'Israël et de Juda. Il avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi et il régna seize ans à Jérusalem. Yotam se coucha avec ses pères, et on l'ensevelit dans la cité de David. Son fils Ahaz régna à sa place. Ahaz avait vingt ans lorsqu'il devint roi et il régna seize ans à Jérusalem. Il ne fit pas ce qui est droit aux yeux de l'Éternel, comme avait fait David son père. Il marcha dans les voies des rois d'Israël, et même il fit des statues de métal fondu pour les Baals. Il brûla (des parfums) dans la vallée des fils de Hinnom, et fit passer ses fils par le feu, suivant les horribles pratiques des nations que l'Éternel avait dépossédées devant les Israélites. Il offrait des sacrifices et des parfums sur les hauts lieux, sur les collines et sous tout arbre verdoyant. L'Éternel, son Dieu, le livra entre les mains du roi de Syrie; (les Syriens) le battirent et lui firent un grand nombre de prisonniers, qu'ils emmenèrent à Damas. Il fut aussi livré entre les mains du roi d'Israël, qui lui fit éprouver une grande défaite. Pékah, fils de Remaliahou, tua dans un seul jour en Juda 120 000 (hommes), tous hommes vaillants, parce qu'ils avaient abandonné l'Éternel, le Dieu de leurs pères. Zikri, héros d'Éphraïm, tua Maaséyahou, fils du roi, Azriqam, gouverneur de la maison royale, et Elqana, lieutenant du roi. Les Israélites firent parmi leurs frères 200 000 prisonniers, femmes, fils et filles, et ils leur prirent beaucoup de butin. Ils emmenèrent le butin à Samarie. Il y avait là un prophète de l'Éternel, du nom de Oded. Il sortit au-devant de l'armée qui revenait à Samarie. Il leur dit: Voici que dans sa fureur contre Juda, l'Éternel, le Dieu de vos pères, les a livrés entre vos mains, et vous les avez massacrés avec une frénésie qui atteint jusqu'aux cieux. Et maintenant, ces fils de Juda et de Jérusalem, vous dites que vous allez les réduire à être vos serviteurs et vos servantes! Mais vous, n'êtes-vous pas coupables envers l'Éternel, votre Dieu? Maintenant, écoutez-moi, et renvoyez chez eux ces captifs que vous avez faits parmi vos frères; car la colère ardente de l'Éternel est sur vous. Des hommes, parmi ceux qui étaient à la tête des fils d'Éphraïm, Azariahou, fils de Yohanân, Bérékiahou, fils de Mechillémoth, Ézéchias, fils de Challoum, et Amasa, fils de Hadlaï, s'élevèrent contre ceux qui revenaient de l'armée. Ils leur dirent: Vous ne ferez pas entrer ici ces captifs; car c'est pour nous rendre coupables envers l'Éternel que vous parlez d'ajouter à nos péchés et à notre culpabilité. Nous sommes déjà bien coupables, et la colère ardente (de l'Éternel) est sur Israël. Les soldats abandonnèrent les captifs et le butin devant les chefs et devant toute l'assemblée. Les hommes qui furent désignés par leurs noms se levèrent et prirent les captifs; ils employèrent le butin à vêtir tous ceux qui étaient nus; ils leur donnèrent des habits et des sandales, il les firent manger et boire, ils les pansèrent, ils conduisirent sur des ânes tous ceux qui ne pouvaient pas marcher, et ils les menèrent à Jéricho, la ville des palmiers, auprès de leurs frères. Puis ils retournèrent à Samarie. En ce temps-là, le roi Ahaz envoya demander du secours aux rois d'Assyrie. Les Édomites vinrent encore, battirent Juda et emmenèrent des captifs. Les Philistins firent une invasion dans les villes de la Chephéla et du Négueb de Juda; ils prirent Beth-Chémech, Ayalôn, Guedéroth, Soko et ses dépendances, Timna et ses dépendances, Guimzo et ses dépendances, et ils y habitèrent. Car l'Éternel humilia Juda, à cause d'Ahaz, roi d'Israël, qui avait jeté le désordre dans Juda et s'était montré tout à fait infidèle à l'Éternel. Tiglath-Pilnéser, roi d'Assyrie, vint contre lui, le traita en adversaire et ne le soutint pas. Car Ahaz avait dépouillé la maison de l'Éternel, la maison du roi et celle des chefs, pour faire des dons au roi d'Assyrie. Mais cela ne lui fut d'aucun secours. Pendant qu'il était dans la détresse, il continuait à être infidèle à l'Éternel, lui, le roi Ahaz. Il sacrifia aux dieux de Damas qui l'avaient frappé, et il dit: Puisque les dieux des rois de Syrie viennent à leur secours, je leur offrirai des sacrifices pour qu'ils viennent à mon secours! Mais ils furent l'occasion de sa chute et de celle de tout Israël. Ahaz rassembla les objets de la maison de Dieu et les mit en pièces. Il ferma les portes de la maison de l'Éternel, il se fit des autels dans tous les coins de Jérusalem et il établit des hauts lieux dans chacune des villes de Juda pour faire brûler des parfums à d'autres dieux. Il irrita ainsi l'Éternel, le Dieu de ses pères. Le reste de ses actes et toutes ses entreprises, les premières et les dernières, cela est écrit dans le livre des rois de Juda et d'Israël. Ahaz se coucha avec ses pères, et on l'ensevelit dans la ville de Jérusalem, car on ne le mit pas dans les tombeaux des rois d'Israël. Son fils Ézéchias régna à sa place. Ézéchias devint roi à l'âge de vingt-cinq ans et il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Abiya, fille de Zacharie. Il fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel, en tout point comme avait fait David son père. C'est lui qui, la première année de son règne, au premier mois, ouvrit les portes de la maison de l'Éternel et les répara. Il fit venir les sacrificateurs et les Lévites; il les assembla sur la place orientale et leur dit: Écoutez-moi, Lévites! Maintenant sanctifiez -vous, sanctifiez la maison de l'Éternel, le Dieu de vos pères, et mettez ce qui est impur hors du lieu-saint. Car nos pères ont été infidèles, ils ont fait ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, notre Dieu, ils l'ont abandonné, ils ont détourné leurs regards du sanctuaire de l'Éternel et lui ont tourné le dos. Ils ont même fermé les portes du vestibule, ils ont éteint les lampes, ils n'ont offert au Dieu d'Israël ni parfum ni holocauste dans le saint lieu. Aussi l'indignation de l'Éternel s'est répandue sur Juda et sur Jérusalem, et il en a fait un objet de terreur, de désolation et de moquerie, comme vous le voyez de vos yeux. Voici que nos pères sont tombés par l'épée, et que nos fils, nos filles et nos femmes sont en captivité à cause de cela. Maintenant j'ai à cœur de conclure une alliance avec l'Éternel, le Dieu d'Israël, pour que son ardente colère se détourne de nous. Maintenant, mes fils, cessez d'être négligents; car vous avez été choisis par l'Éternel pour vous tenir devant lui à son service, pour être ses serviteurs et pour lui offrir des parfums. Alors les Lévites se levèrent: Mahath, fils d'Amasaï, Joël, fils d'Azariahou, des fils des Qehatites; des fils de Merari, Qich, fils d'Abdi, Azariahou, fils de Yehalléleél; des Guerchonites, Yoah, fils de Zimma, Éden, fils de Yoah; des fils d'Élitsaphân, Chimri et Yeïel; des fils d'Asaph, Zacharie et Mattaniahou; des fils de Hémân, Yehiel et Chimeï; et des fils de Yedoutoun, Chemaeya et Ouzziel. Ils assemblèrent leurs frères et, après s'être sanctifiés, ils vinrent purifier la maison de l'Éternel, selon l'ordre du roi et d'après les paroles de l'Éternel. Les sacrificateurs entrèrent dans l'intérieur de la maison de l'Éternel pour (la) purifier; ils sortirent toutes les impuretés qu'ils trouvèrent dans le temple de l'Éternel jusque dans le parvis de la maison de l'Éternel, où les Lévites les reçurent pour les emporter dehors dans le ravin du Cédron. Ils commencèrent à sanctifier (le temple) le 1 du premier mois; le huitième jour du mois, ils entrèrent dans le vestibule de l'Éternel et mirent huit jours à sanctifier la maison de l'Éternel; le seizième jour du premier mois, ils avaient achevé. Ils entrèrent ensuite chez le roi Ézéchias et dirent: Nous avons purifié toute la maison de l'Éternel, l'autel des holocaustes et tous ses accessoires, la table aux rangées de pains et tous ses accessoires. Nous avons remis en état et sanctifié tous les objets que le roi Ahaz dans son infidélité avait profanés pendant son règne: ils sont devant l'autel de l'Éternel. Le roi Ézéchias se leva de bon matin, assembla les chefs de la ville et monta à la maison de l'Éternel. On amena en ( sacrifice pour le) péché sept taureaux, sept béliers, sept agneaux et sept boucs, pour la royauté, pour le sanctuaire et pour Juda. Le roi dit aux sacrificateurs, fils d'Aaron, de les offrir sur l'autel de l'Éternel. Les sacrificateurs égorgèrent le gros bétail, reçurent le sang et firent l'aspersion sur l'autel; ils égorgèrent les béliers et firent l'aspersion du sang sur l'autel; ils égorgèrent les agneaux et firent l'aspersion du sang sur l'autel. On fit ensuite approcher les boucs pour le péché devant le roi et devant l'assemblée, qui posèrent leurs mains sur eux. Les sacrificateurs les égorgèrent et mirent leur sang sur l'autel en (sacrifice pour le) péché, comme expiation pour tout Israël; car le roi avait dit que l'holocauste et le (sacrifice pour le) péché seraient pour tout Israël. Il fit placer les Lévites dans la maison de l'Éternel avec des cymbales, des luths et des harpes, selon l'ordre de David, de Gad, le voyant du roi, et du prophète Nathan; car c'était un ordre de l'Éternel, transmis par l'intermédiaire de ses prophètes. Les Lévites prirent place avec les instruments de David, et les sacrificateurs avec les trompettes. Ézéchias dit qu'on offre l'holocauste sur l'autel; et au moment où commença l'holocauste, commença aussi le chant de l'Éternel, avec les trompettes et l'accompagnement des instruments de David, roi d'Israël. Toute l'assemblée se prosterna, on chanta le cantique et l'on sonna des trompettes, le tout jusqu'à ce que l'holocauste fût achevé. Quand on eut achevé d'offrir l'holocauste, le roi et tous ceux qui étaient avec lui s'inclinèrent et se prosternèrent. Puis le roi Ézéchias et les ministres dirent aux Lévites de louer l'Éternel avec les paroles de David et du voyant Asaph; ils le louèrent avec des transports de joie, ils se courbèrent et se prosternèrent. Ézéchias prit alors la parole et dit: Maintenant que vous avez été investis pour l'Éternel, approchez-vous, amenez des victimes et (offrez) des sacrifices de reconnaissance à la maison de l'Éternel. L'assemblée amena des victimes et (offrit) des sacrifices de louange, et tous ceux dont le cœur était généreux (offrirent) des holocaustes. Le nombre des holocaustes amenés par l'assemblée fut de 70 (têtes de) gros bétail, 100 béliers et 200 agneaux; tout cela en holocauste à l'Éternel. L'on consacra encore 600 (têtes de) gros bétail et 3 000 (têtes de) petit bétail. Mais les sacrificateurs étaient en petit nombre et ne purent dépouiller tous les holocaustes; leurs frères, les Lévites, les aidèrent jusqu'à ce que l'ouvrage soit fini et jusqu'à ce que les (autres) sacrificateurs se soient sanctifiés, car les Lévites avaient eu plus à cœur de se sanctifier que les sacrificateurs. Il y avait en effet beaucoup d'holocaustes, avec les graisses des sacrifices de communion et avec les libations des holocaustes. Ainsi fut rétabli le culte de la maison de l'Éternel. Ézéchias et tout le peuple se réjouirent de ce que Dieu avait (tout) préparé pour le peuple, car l'événement eut lieu subitement. Ézéchias envoya (des messagers) dans tout Israël et Juda. Il avait en effet également écrit des lettres à Éphraïm et à Manassé, pour qu'ils viennent à la maison de l'Éternel à Jérusalem célébrer la Pâque en l'honneur de l'Éternel, le Dieu d'Israël. Le roi, ses ministres et toute l'assemblée avaient tenu conseil à Jérusalem afin de célébrer la Pâque au second mois, car ils ne pouvaient la célébrer en son temps, parce que les sacrificateurs ne s'étaient pas sanctifiés en assez grand nombre et que le peuple n'était pas rassemblé à Jérusalem. La chose ayant eu l'approbation du roi et de toute l'assemblée, ils décidèrent de faire une annonce dans tout Israël, depuis Beér-Chéba jusqu'à Dan, pour que l'on vienne à Jérusalem célébrer la Pâque en l'honneur de l'Éternel, le Dieu d'Israël. Car elle n'était plus célébrée par la multitude comme il est écrit. Les coureurs allèrent avec les lettres du roi et de ses ministres dans tout Israël et Juda. D'après l'ordre du roi ils dirent: Fils d'Israël, revenez à l'Éternel, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, afin qu'il revienne à vous, reste échappé de la main des rois d'Assyrie. Ne soyez pas comme vos pères et comme vos frères, qui ont été infidèles à l'Éternel, le Dieu de leurs pères, et qu'il a livrés à la désolation, comme vous le voyez. À présent, ne raidissez donc pas votre nuque comme vos pères; donnez la main à l'Éternel, venez à son sanctuaire qu'il a sanctifié pour toujours, et servez l'Éternel, votre Dieu, pour que sa colère ardente se détourne de vous. Si vous revenez à l'Éternel, vos frères et vos fils trouveront de la compassion auprès de ceux qui les ont emmenés captifs et ils reviendront dans ce pays; car l'Éternel, votre Dieu fait grâce, il est compatissant et ne détourne pas sa face de vous, si vous revenez à lui. Les coureurs passèrent ainsi de ville en ville dans le pays d'Éphraïm et de Manassé, et jusqu'à Zabulon. Mais on riait à leur sujet et l'on se moquait d'eux. Cependant quelques hommes d'Aser, de Manassé et de Zabulon s'humilièrent et vinrent à Jérusalem. En Juda aussi la main de Dieu agit pour leur donner un même cœur et leur faire exécuter l'ordre du roi et des ministres, selon la parole de l'Éternel. Un peuple nombreux se réunit à Jérusalem pour célébrer la fête des pains sans levain au second mois: ce fut une immense assemblée. Ils se levèrent et ils supprimèrent les autels qui étaient dans Jérusalem et ils supprimèrent tous les brûle-parfums en les jetant dans le ravin du Cédron. Ils immolèrent ensuite la Pâque le 14 du second mois. Les sacrificateurs et les Lévites, saisis de confusion, s'étaient sanctifiés. Ils offrirent des holocaustes dans la maison de l'Éternel. Ils occupaient leur place ordinaire, conformément à la loi de Moïse, homme de Dieu, et les sacrificateurs faisaient l'aspersion du sang, (qu'ils recevaient) de la main des Lévites. Comme il y avait dans l'assemblée beaucoup de gens qui ne s'étaient pas sanctifiés, les Lévites se chargèrent d'immoler les victimes de la Pâque pour tous ceux qui n'étaient pas purs, afin de les consacrer à l'Éternel. Car une grande partie du peuple, beaucoup de ceux d'Éphraïm, de Manassé, d'Issacar et de Zabulon ne s'étaient pas purifiés. Ils mangèrent la Pâque sans se conformer à ce qui est écrit, c'est pourquoi Ézéchias pria pour eux, en disant: Que l'Éternel, qui est bon, pardonne à tous ceux qui ont appliqué leur cœur à chercher Dieu, l'Éternel, le Dieu de leurs pères, sans avoir pratiqué la sainte purification! L'Éternel écouta Ézéchias et il épargna le peuple. Ainsi les Israélites qui se trouvèrent à Jérusalem célébrèrent la fête des pains sans levain, pendant sept jours, avec une grande joie. Chaque jour les Lévites et les sacrificateurs louaient l'Éternel de toute la force de leurs instruments en son honneur. Ézéchias parla au cœur de tous les Lévites, qui montraient beaucoup de discernement à l'égard de l'Éternel. Ils mangèrent (les victimes) pendant sept jours, offrant des sacrifices de communion et célébrant l'Éternel, le Dieu de leurs pères. Toute l'assemblée fut d'avis de célébrer sept autres jours, et ils célébrèrent sept jours (avec) joie, car Ézéchias, roi de Juda, avait prélevé pour l'assemblée 1 000 taureaux et 7 000 (têtes de) petit bétail, et les ministres avaient prélevé pour l'assemblée 1 000 taureaux et 10 000 (têtes de) petit bétail. Des sacrificateurs en grand nombre s'étaient sanctifiés. Toute l'assemblée de Juda, les sacrificateurs et les Lévites, tout le peuple venu d'Israël et les immigrants venus du pays d'Israël ou établis en Juda se livrèrent à la joie. Il y eut une grande joie à Jérusalem. Depuis le temps de Salomon, fils de David, roi d'Israël, rien de semblable n'avait eu lieu à Jérusalem. Les sacrificateurs (et) les Lévites se levèrent et bénirent le peuple. Leur voix fut entendue et leur prière parvint jusqu'à la sainte demeure de l'Éternel dans les cieux. Lorsque tout cela fut terminé, tous ceux d'Israël qui étaient présents partirent pour les villes de Juda et ils brisèrent les stèles, abattirent les poteaux d'Achéra et renversèrent entièrement les hauts lieux et les autels de tout Juda et Benjamin ainsi que dans Éphraïm et Manassé. Puis tous les Israélites retournèrent dans leurs villes, chacun dans sa propriété. Ézéchias plaça les sacrificateurs et les Lévites d'après leurs classes, chacun selon son travail, sacrificateurs et Lévites pour les holocaustes et les sacrifices de communion, pour le service, pour les célébrations et les louanges, aux portes du camp de l'Éternel. Le roi donna une part de ses biens pour les holocaustes, holocaustes du matin et du soir et les holocaustes des sabbats, des nouvelles lunes et des solennités, comme il est écrit dans la loi de l'Éternel. Il dit au peuple, aux habitants de Jérusalem, de donner la part des sacrificateurs et des Lévites, afin qu'ils restent fermes dans la loi de l'Éternel. Lorsque cette parole se fut répandue, les Israélites donnèrent en abondance les prémices du blé, du vin nouveau, de l'huile, du miel et de tous les produits de la campagne; ils apportèrent aussi en abondance la dîme de tout. De même, les fils d'Israël et de Juda qui habitaient dans les villes de Juda donnèrent la dîme du gros et du menu bétail, et la dîme des choses saintes qui étaient consacrées à l'Éternel, leur Dieu, et dont on fit plusieurs tas. On commença à former les tas au troisième mois et l'on acheva au septième mois. Ézéchias et les ministres vinrent voir les tas et ils bénirent l'Éternel et son peuple d'Israël. Ézéchias interrogea les sacrificateurs et les Lévites au sujet de ces tas. Alors le souverain sacrificateur Azariahou, de la maison de Tsadoq, lui répondit: Depuis qu'on a commencé d'apporter le prélèvement dans la maison de l'Éternel, il y a eu de quoi manger et se rassasier, tout en laissant un surplus considérable, car l'Éternel a béni son peuple; quant au surplus, c'est cet amoncellement que voici. Ézéchias ordonna de préparer des chambres dans la maison de l'Éternel; et on les prépara. On y apporta fidèlement le prélèvement, la dîme et les choses saintes. Le Lévite Konanyahou en assurait l'intendance avec son frère Chimeï comme second. Yehiel, Azaziahou, Nahath, Asaël, Yerimoth, Yozabad, Éliel, Yismakyahou, Mahath et Benayahou étaient inspecteurs sous la direction de Konanyahou et de son frère Chimeï, d'après l'ordre du roi Ézéchias et d'Azariahou, dirigeant de la maison de Dieu. Le Lévite Qoré, fils de Yimna, portier à l'est, avait l'intendance des dons volontaires faits à Dieu, pour distribuer le prélèvement pour l'Éternel et les choses très saintes. Dans les villes sacerdotales, Éden, Minyamîn, Josué, Chemaeyahou, Amariahou et Chekaniahou étaient placés à ses côtés pour faire fidèlement les distributions à leurs frères, grands et petits, selon leurs classes, non seulement aux hommes recensés depuis l'âge de trois ans et au-dessus, mais à tous ceux qui entraient selon l'ordre quotidien dans la maison de l'Éternel pour faire leur service selon leurs tours de garde, d'après leurs classes; aux sacrificateurs recensés d'après leurs familles, et aux Lévites de vingt ans et au-dessus, selon leurs tours de garde et leurs classes, à ceux de toute l'assemblée recensés avec tous leurs petits enfants, leurs femmes, leurs fils et leurs filles, car ils se consacraient fidèlement au service du lieu-saint. Pour les fils d'Aaron, les sacrificateurs (qui demeuraient) à la campagne dans les abords de leurs villes, il y avait dans chaque ville des hommes désignés par leurs noms pour distribuer les parts à tous les hommes parmi les sacrificateurs et à tous les Lévites recensés. Voilà ce que fit Ézéchias dans tout Juda; il agit selon le bien, la droiture et la vérité, devant l'Éternel, son Dieu. Dans toute l'œuvre qu'il avait entreprise pour le culte de la maison de Dieu, pour la loi et pour le commandement, en recherchant son Dieu, il agit de tout son cœur et il eut du succès. Après ces événements et ces (actes) de fidélité, arriva Sennachérib, roi d'Assyrie, qui pénétra en Juda, assiégea les villes fortes et ordonna de les forcer. Ézéchias, voyant que Sennachérib était venu et qu'il envisageait d'attaquer Jérusalem, tint conseil avec ses chefs et ses héros, afin de boucher les sources d'eau qui étaient hors de la ville. Ils l'aidèrent et une foule de gens se rassemblèrent; ils bouchèrent toutes les sources et le torrent qui coule au milieu de la région. Pourquoi, disaient-ils, les rois d'Assyrie trouveraient-ils à leur arrivée de l'eau en abondance? Ézéchias affermit son pouvoir; il reconstruisit la muraille qui avait des brèches et l'éleva jusqu'aux tours, bâtit une autre muraille en dehors, répara le Millo dans la cité de David et se procura une quantité d'armes et de boucliers. Il établit des chefs militaires sur le peuple et les réunit auprès de lui sur la place de la porte de la ville. Il les exhorta en ces termes: Fortifiez-vous et prenez courage! Soyez sans crainte et sans effroi devant le roi d'Assyrie et devant toute la multitude qui est avec lui; car avec vous il y a plus qu'avec lui: avec lui il y a un bras de chair, et avec nous l'Éternel, notre Dieu, qui nous aidera et qui soutiendra nos combats. Le peuple s'appuya sur les paroles d'Ézéchias, roi de Juda. Après cela, Sennachérib, roi d'Assyrie, envoya ses serviteurs à Jérusalem, pendant qu'il était devant Lakich avec toutes ses forces; (il les envoya) vers Ézéchias, roi de Juda, et vers tous ceux de Juda qui étaient à Jérusalem, pour (leur) dire: Ainsi parle Sennachérib, roi d'Assyrie: Sur quoi repose votre confiance, pour que vous restiez à Jérusalem dans la détresse? Ézéchias ne vous excite-t-il pas, pour vous livrer à la mort par la famine et par la soif, quand il dit: L'Éternel, notre Dieu, nous délivrera de la main du roi d'Assyrie? N'est-ce pas lui, Ézéchias, qui a supprimé les hauts lieux et les autels de l'Éternel, et qui a dit à Juda et à Jérusalem: Vous vous prosternerez devant un seul autel et vous y brûlerez (des parfums)? Ne savez-vous pas ce que nous avons fait, moi et mes pères, à tous les peuples des (autres) pays? Les dieux des nations de ces pays ont-ils vraiment pu délivrer leurs pays de ma main? Qui donc, parmi tous les dieux de ces nations que mes pères ont vouées à l'interdit, a pu délivrer son peuple de ma main, pour que votre Dieu puisse vous délivrer de ma main? Qu'Ézéchias, à présent, ne vous séduise pas et qu'il ne vous excite pas de cette manière; ne vous fiez pas à lui! Car aucun dieu d'aucune nation ni d'aucun royaume n'a pu délivrer son peuple de ma main et de la main de mes pères: ainsi vos dieux ne vous délivreront pas davantage de ma main! Les serviteurs (de Sennachérib) parlèrent encore contre l'Éternel Dieu et contre Ézéchias, son serviteur. (Sennachérib) avait écrit une lettre insultante pour l'Éternel, le Dieu d'Israël, en s'exprimant ainsi contre lui: De même que les dieux des nations des (autres) pays n'ont pu délivrer leur peuple de ma main, de même le Dieu d'Ézéchias ne délivrera pas son peuple de ma main. Ils crièrent à haute voix en judéen, afin de jeter la crainte et l'épouvante parmi le peuple de Jérusalem qui était sur la muraille, et de pouvoir ainsi s'emparer de la ville. Ils parlèrent du Dieu de Jérusalem comme (on aurait parlé) des dieux des peuples de la terre, ouvrages des mains de l'homme. Le roi Ézéchias et le prophète Ésaïe, fils d'Amots, se mirent à prier à ce sujet et ils crièrent vers le ciel. Alors l'Éternel envoya un ange, qui extermina dans le camp du roi d'Assyrie tous les vaillants héros, les commandants et les chefs. Alors, le roi retourna dans son pays la honte au front. Il entra dans la maison de son dieu, et là ses propres fils le firent tomber par l'épée. Ainsi l'Éternel sauva Ézéchias et les habitants de Jérusalem de la main de Sennachérib, roi d'Assyrie, et de la main de tous, et il les protégea contre ceux qui les entouraient. Beaucoup de gens apportèrent dans Jérusalem des offrandes à l'Éternel et des largesses pour Ézéchias, roi de Juda, qui depuis lors fut élevé aux yeux de toutes les nations. En ce temps-là, Ézéchias fut malade à la mort. Il fit une prière à l'Éternel, et l'Éternel lui adressa la parole et lui accorda un prodige. Mais Ézéchias ne répondit pas au bienfait qu'il avait reçu, car son cœur devint arrogant; et l'indignation (de l'Éternel) fut sur lui ainsi que sur Juda et Jérusalem. Alors Ézéchias, en dépit de l'arrogance de son cœur, s'humilia avec les habitants de Jérusalem, et l'indignation de l'Éternel ne vint pas sur eux pendant la vie d'Ézéchias. Ézéchias eut beaucoup de richesses et de gloire. Il se procura des trésors d'argent, d'or, de pierres précieuses, d'aromates, de boucliers et de tous les objets de valeurs; des entrepôts pour les produits en blé, en vin nouveau et en huile, des crèches pour toute espèce de bétail et des troupeaux pour les étables. Il se fit des villes et il eut en abondance des troupeaux de petit et de gros bétail; car Dieu lui avait donné des biens très considérables. Ce fut aussi lui, Ézéchias, qui boucha la sortie supérieure des eaux de Guihôn et les dirigea en bas vers l'ouest de la cité de David. Ézéchias réussit dans toutes ses entreprises. Cependant, dans l'affaire des porte-parole des ministres de Babylone qui lui avaient été envoyés pour s'informer du prodige qui avait eu lieu dans le pays, Dieu l'abandonna pour l'éprouver, afin de connaître tout ce qui était dans son cœur. Le reste des actes d'Ézéchias et ses actes de loyauté, cela est écrit dans la vision du prophète Ésaïe, fils d'Amots, en plus du livre des rois de Juda et d'Israël. Ézéchias se coucha avec ses pères, et on l'ensevelit dans le lieu le plus élevé des tombes des fils de David; tout Juda et les habitants de Jérusalem lui rendirent honneur à sa mort. Son fils Manassé régna à sa place. Manassé avait douze ans lorsqu'il devint roi et il régna cinquante-cinq ans à Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, (il se livra) aux horribles pratiques des nations que l'Éternel avait dépossédées devant les Israélites. Il rebâtit les hauts lieux que son père Ézéchias avait renversés; il éleva des autels aux Baals, il fit des poteaux d'Achéra et se prosterna devant toute l'armée des cieux et lui rendit un culte. Il bâtit des autels dans la maison de l'Éternel, dont l'Éternel avait dit: C'est à Jérusalem que sera mon nom à perpétuité. Il bâtit des autels à toute l'armée des cieux dans les deux parvis de la maison de l'Éternel. Il fit passer ses fils par le feu dans la vallée du fils de Hinnom; il tirait des présages et pratiquait l'occultisme et la sorcellerie. Il établit des gens qui évoquaient les morts et qui prédisaient l'avenir. Il fit de plus en plus ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, afin de l'irriter. Il plaça la statue de l'effigie qu'il avait faite dans la maison de Dieu, dont Dieu avait dit à David et à son fils Salomon: C'est dans cette maison, et c'est dans Jérusalem que j'ai choisie parmi toutes les tribus d'Israël, que je veux pour toujours placer mon nom. Je n'éloignerai plus les pas d'Israël hors du territoire que j'ai destiné à vos pères, pourvu seulement qu'ils observent et mettent en pratique tout ce que je leur ai commandé, selon toute la loi, les prescriptions et les ordonnances (qu'ils ont reçues) par l'intermédiaire de Moïse. Mais Manassé fit en sorte que Juda et les habitants de Jérusalem s'égarent en agissant plus mal que les nations que l'Éternel avait détruites devant les Israélites. L'Éternel parla à Manassé et à son peuple, mais ils n'y firent pas attention. Alors l'Éternel fit venir contre eux les chefs de l'armée du roi d'Assyrie, qui s'emparèrent de Manassé avec des crochets; ils l'attachèrent avec des entraves de bronze et l'emmenèrent à Babylone. Lorsqu'il fut dans la détresse, il implora l'Éternel, son Dieu, et s'humilia profondément devant le Dieu de ses pères. Il lui adressa ses prières; et (l'Éternel) l'exauça: il écouta sa supplication et le fit revenir à Jérusalem dans son royaume. Ainsi Manassé reconnut que c'est l'Éternel qui est Dieu. Après cela, il bâtit une muraille extérieure à la cité de David, à l'ouest de Gihôn, dans la vallée, jusqu'à l'accès de la porte des Poissons; elle entourait l'Ofel, et il l'éleva à une grande hauteur; il mit aussi des chefs militaires dans toutes les villes fortes de Juda. Il ôta de la maison de l'Éternel les dieux étrangers et l'effigie, ainsi que tous les autels qu'il avait bâtis sur la montagne de la maison de l'Éternel et à Jérusalem; il les jeta hors de la ville. Il rebâtit l'autel de l'Éternel, il y offrit des sacrifices de communion et de reconnaissance, et il dit à Juda de servir l'Éternel, le Dieu d'Israël. Le peuple sacrifiait bien encore sur les hauts lieux, mais seulement à l'Éternel, son Dieu. Le reste des actes de Manassé, sa prière à son Dieu, et les paroles des voyants qui lui parlèrent au nom de l'Éternel, le Dieu d'Israël, cela est écrit dans les actes des rois d'Israël. Sa prière et la manière dont il fut exaucé, son péché et son infidélité, les endroits où il bâtit des hauts lieux et dressa des poteaux d'Achéra et des statues avant de s'être humilié, cela est écrit dans le livre de Hozaï. Manassé se coucha avec ses pères, et on l'ensevelit dans sa maison. Son fils Amôn régna à sa place. Amôn avait vingt-deux ans lorsqu'il devint roi et il régna deux ans à Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, comme avait fait son père Manassé; il sacrifia à toutes les statues que son père Manassé avait faites et leur rendit un culte. Il ne s'humilia pas devant l'Éternel, comme son père Manassé s'était humilié, car lui, Amôn, se rendit encore plus coupable. Ses serviteurs conspirèrent contre lui et le firent mourir dans sa maison. Mais le peuple du pays frappa tous ceux qui avaient conspiré contre le roi Amôn et le peuple du pays établit son fils Josias à sa place. Josias avait huit ans lorsqu'il devint roi et il régna trente et un ans à Jérusalem. Il fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel et marcha dans les voies de David, son père. Il ne s'en écarta ni à droite ni à gauche. Pendant huit années de son règne, comme il était encore jeune, il se mit à rechercher le Dieu de David, son père; et la douzième année, il se mit à purifier Juda et Jérusalem des haut lieux, des poteaux d'Achéra, des statues et des idoles de métal fondu. On renversa devant lui les autels des Baals, il abattit les obélisques qui étaient dessus; il brisa les poteaux d'Achéra, les statues et les idoles de métal fondu, il les réduisit en poussière, il répandit (la poussière) sur les tombes (de) ceux qui leur avaient sacrifié; il brûla les ossements des sacrificateurs sur leurs autels. C'est ainsi qu'il purifia Juda et Jérusalem. Dans les villes de Manassé, d'Éphraïm, de Siméon, et jusqu'en Nephthali, parmi leurs ruines, tout à l'entour, il renversa les autels, il mit en pièces les poteaux d'Achéra et les statues, et les réduisit en poussière; il abattit tous les obélisques dans tous le pays d'Israël. Puis il retourna à Jérusalem. La dix-huitième année de son règne, pour purifier le pays et le temple, il envoya Chaphân, fils d'Atsaliahou, Maaséyahou, chef de la ville, et Yoah, fils de Yoahaz, l'archiviste, pour réparer la maison de l'Éternel, son Dieu. Ils se rendirent auprès du souverain sacrificateur Hilqiya, et l'on donna l'argent qui avait été apporté dans la maison de Dieu, et que les Lévites gardiens du seuil avaient recueilli de Manassé et d'Éphraïm et de tout le reste d'Israël, ainsi que de tout Juda et Benjamin; et ils revinrent à Jérusalem. On le remit entre les mains de ceux qui avaient la responsabilité de faire l'ouvrage dans la maison de l'Éternel. Ils le donnèrent à ceux qui faisaient l'ouvrage, travaillant dans la maison de l'Éternel pour consolider et réparer la maison; ils le donnèrent aux artisans, aux constructeurs, pour les achats de pierres de taille et de bois destinés aux assemblages ainsi que pour charpenter les bâtiments qu'avaient détruits les rois de Juda. Ces hommes agirent avec probité dans (leur) travail. Ils étaient placés sous la responsabilité de Yahath et d'Abdias, Lévites d'entre les fils de Merari, et de Zacharie et Mechoullam, d'entre les fils des Qehatites, chargés de la surveillance. Ces Lévites étaient tous d'habiles musiciens. Ils s'occupaient des fardeaux, ils surveillaient tous ceux qui faisaient l'ouvrage, chantier par chantier; il y avait encore d'autres Lévites secrétaires, commissaires et portiers. Quand on sortit l'argent qui avait été apporté dans la maison de l'Éternel, le sacrificateur Hilqiya trouva le livre de la loi de l'Éternel (donné) par l'intermédiaire de Moïse. Alors Hilqiya prit la parole et dit à Chaphân, le secrétaire: J'ai trouvé le livre de la loi dans la maison de l'Éternel. Et Hilqiya donna le livre à Chaphân. Chaphân apporta le livre au roi et lui rendit aussi compte, en disant: Tes serviteurs ont fait tout ce qui leur a été commandé; ils ont versé l'argent qui se trouvait dans la maison de l'Éternel, en le remettant entre les mains des responsables et de ceux qui font l'ouvrage. Chaphân, le secrétaire, fit encore ce rapport au roi: Le sacrificateur Hilqiya m'a donné un livre. Puis Chaphân le lut devant le roi. Lorsque le roi entendit les paroles de la loi, il déchira ses vêtements. Le roi donna cet ordre à Hilqiya, à Ahiqam, fils de Chaphân, à Abdôn, fils de Michée, à Chaphân, le secrétaire, et à Asaya, serviteur du roi: Allez consulter l'Éternel pour moi et pour ceux qui restent en Israël et en Juda, au sujet des paroles de ce livre qu'on a trouvé; car grande est la fureur de l'Éternel qui s'est répandue sur nous, parce que nos pères n'ont pas observé la parole de l'Éternel pour agir selon tout ce qui est écrit dans ce livre. Hilqiya et ceux qu'(avait désignés) le roi allèrent auprès de la prophétesse Houlda, femme de Challoum, fils de Toqehath, fils de Hasra, gardien des vêtements. Elle habitait à Jérusalem, dans la ville nouvelle. Ils lui parlèrent comme convenu. Elle leur dit: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Dites à l'homme qui vous a envoyés vers moi: Ainsi parle l'Éternel: Je vais faire venir un malheur sur ce lieu et sur ses habitants, (selon) toutes les malédictions écrites dans le livre qu'on a lu devant le roi de Juda. Puisqu'ils m'ont abandonné et qu'ils ont brûlé des parfums à d'autres dieux, afin de m'irriter par toutes les œuvres de leurs mains, ma fureur s'est répandue sur ce lieu: elle ne s'éteindra pas. Mais vous direz au roi de Juda qui vous a envoyés pour consulter l'Éternel: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël, (au sujet) des paroles que tu as entendues: Parce que ton cœur a été touché, parce que tu t'es humilié devant Dieu en entendant ses paroles contre ce lieu et contre ses habitants, parce que tu t'es humilié devant moi, parce que tu as déchiré tes vêtements et que tu as pleuré devant moi, moi aussi, j'ai entendu – oracle de l'Éternel. Je te recueillerai auprès de tes pères, tu seras recueilli en paix dans (l'un de) tes tombeaux, et tes yeux ne verront pas tout le malheur que je ferai venir sur ce lieu et sur ses habitants. Ils rapportèrent cette réponse au roi. Le roi envoya rassembler tous les anciens de Juda et de Jérusalem. Puis le roi monta à la maison de l'Éternel, avec tous les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem, les sacrificateurs, les Lévites et tout le peuple, du plus grand jusqu'au plus petit. Il lut à leurs oreilles toutes les paroles du livre de l'alliance qu'on avait trouvé dans la maison de l'Éternel. Le roi se tenait à sa place et devant l'Éternel, il conclut cette alliance: suivre l'Éternel et observer ses commandements, ses préceptes et ses prescriptions, de tout son cœur et de toute son âme, afin d'agir selon les paroles de l'alliance écrites dans ce livre. Il fit adhérer (à l'alliance) tous ceux qui se trouvaient à Jérusalem et en Benjamin; et les habitants de Jérusalem agirent selon l'alliance de Dieu, du Dieu de leurs pères. Josias écarta toutes les horreurs venues de tous les pays et appartenant aux Israélites. Il obligea tous ceux qui se trouvaient en Israël à servir l'Éternel, leur Dieu. Pendant toute sa vie, ils ne s'écartèrent pas de l'Éternel, le Dieu de leurs pères. Josias célébra la Pâque en l'honneur de l'Éternel à Jérusalem, et l'on immola la Pâque le 14 du premier mois. Il établit les sacrificateurs dans leurs fonctions et les affermit dans le service de la maison de l'Éternel. Il dit aux Lévites qui enseignaient tout Israël et qui étaient consacrés à l'Éternel: Placez l'arche sainte dans la maison qu'a bâtie Salomon, fils de David, roi d'Israël; vous n'avez plus à la porter sur l'épaule. Servez maintenant l'Éternel, votre Dieu, et son peuple d'Israël. Faites des préparatifs, selon vos familles, selon vos classes, suivant l'écrit de David, roi d'Israël, et le protocole de son fils Salomon. Tenez-vous dans le lieu-saint, d'après les différentes familles de vos frères, les fils du peuple, et d'après la classification des familles des Lévites. Immolez la Pâque, sanctifiez -vous et préparez-la pour vos frères en agissant selon la parole de l'Éternel (prononcée) par l'intermédiaire de Moïse. Josias préleva pour les gens du peuple du petit bétail, agneaux et chevreaux, le tout comme (victimes pour la) Pâque, pour tous ceux qui se trouvaient (là), au nombre de 30 000, ainsi que 3 000 (têtes de) gros bétail; cela (fut pris) sur les biens du roi. Ses ministres firent volontairement un prélèvement pour le peuple, pour les sacrificateurs et les Lévites. Hilqiya, Zacharie et Yehiel, dirigeants de la maison de Dieu, donnèrent aux sacrificateurs 2 600 (victimes pour la ) Pâque et 300 (têtes de) gros bétail. Konanyahou, Chemaeyahou et Netanéel, ses frères, Hachabiahou, Yeïel et Yozabad, chefs des Lévites, prélevèrent pour les Lévites 5 000 (victimes) pour la Pâque et 500 (têtes de) gros bétail. Le service s'organisa, et les sacrificateurs se tinrent debout ainsi que les Lévites, selon leurs classes, d'après l'ordre du roi. Ils immolèrent la Pâque; les sacrificateurs firent l'aspersion (du sang) qu'ils recevaient de la main des Lévites, et les Lévites dépouillèrent (les victimes). Ils mirent à part les holocaustes pour les donner aux différentes familles des gens du peuple, afin qu'ils les présentent à l'Éternel, comme il est écrit dans le livre de Moïse; il en fut de même pour le gros bétail. Ils firent cuire la Pâque au feu, selon la règle, et ils firent cuire les choses saintes dans des chaudières, des chaudrons et des poëles; et ils les servirent rapidement à tous les gens du peuple. Ensuite ils préparèrent ce qui était pour eux et pour les sacrificateurs, car les sacrificateurs, fils d'Aaron, (furent occupés) jusqu'à la nuit à offrir les holocaustes et les graisses; c'est pourquoi les Lévites préparèrent ce qui était pour eux et pour les sacrificateurs, fils d'Aaron. Les chantres, fils d'Asaph, étaient à leur place, selon l'ordre de David, d'Asaph, d'Hémân et de Yedoutoun, le voyant du roi, et les portiers étaient à chaque porte; ils n'eurent point à s'écarter de leur service, car leurs frères les Lévites préparèrent ce qui était pour eux. Ainsi fut organisé ce jour-là tout le service de l'Éternel pour célébrer la Pâque et pour offrir des holocaustes sur l'autel de l'Éternel, d'après l'ordre du roi Josias. Les Israélites qui se trouvaient (là) célébrèrent la Pâque en ce temps et la fête des pains sans levain pendant sept jours. Aucune Pâque pareille à celle-là n'avait été célébrée en Israël depuis les jours du prophète Samuel. Aucun des rois d'Israël n'avait célébré une Pâque pareille à celle que célébrèrent Josias, les sacrificateurs et les Lévites, avec tout Juda et ceux d'Israël qui s'y trouvaient, et les habitants de Jérusalem. Ce fut la dix-huitième année du règne de Josias que cette Pâque fut célébrée. Après tout cela, après que Josias eut restauré la maison (de l'Éternel), Néko, roi d'Égypte, monta pour combattre à Karkémich sur l'Euphrate. Josias sortit à sa rencontre. Néko lui envoya des messagers pour dire: Qu'ai-je à faire avec toi, roi de Juda? Ce n'est pas contre toi (que je viens) aujourd'hui; c'est contre une maison avec laquelle je suis en guerre. Dieu m'a dit de me hâter. Ne t'oppose pas à Dieu, qui est avec moi, de peur qu'il ne te détruise. Mais Josias ne se détourna pas de lui, et il se déguisa pour le combattre sans écouter les paroles de Néko, qui venaient de la bouche de Dieu. Il vint pour combattre dans la vallée de Meguiddo. Les archers tirèrent sur le roi Josias, et le roi dit à ses serviteurs: Transportez-moi, car je suis au plus mal. Ses serviteurs le transportèrent de son char, le mirent dans son deuxième char et l'amenèrent à Jérusalem. Il mourut et fut enseveli dans les tombeaux de ses pères. Tout Juda et Jérusalem prirent le deuil de Josias. Jérémie fit une complainte sur Josias; tous les chanteurs et toutes les chanteuses ont parlé de Josias dans leurs complaintes, jusqu'à aujourd'hui, et en ont fait une prescription en Israël. Ces chants sont écrits dans les Complaintes. Le reste des actes de Josias et ses actes de loyauté en accord avec ce qui est écrit dans la loi de l'Éternel, ses premiers et ses derniers actes, cela est écrit dans le livre des rois d'Israël et de Juda. Le peuple du pays prit Yoahaz, fils de Josias, et l'établit roi à la place de son père à Jérusalem. Yoahaz avait vingt-trois ans lorsqu'il devint roi et il régna trois mois à Jérusalem. Le roi d'Égypte le détrôna à Jérusalem même et frappa le pays d'une contribution de cent talents d'argent et d'un talent d'or. Le roi d'Égypte établit roi sur Juda et sur Jérusalem Élyaqim, frère de Yoahaz, et il changea son nom en celui de Yehoyaqim. Néko prit son frère Yoahaz et l'emmena en Égypte. Yehoyaqim avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi et il régna onze ans à Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, son Dieu. Neboukadnetsar, roi de Babylone, monta contre lui et l'attacha avec des entraves de bronze pour le conduire à Babylone. Neboukadnetsar emporta à Babylone des objets de la maison de l'Éternel et les mit dans son palais à Babylone. Le reste des actes de Yehoyaqim, les horreurs qu'il commit, et ce qui se trouvait en lui, cela est écrit dans le livre des rois d'Israël et de Juda. Son fils Yehoyakîn régna à sa place. Yehoyakîn avait huit ans lorsqu'il devint roi et il régna trois mois et dix jours à Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel. Vers le nouvel-an, le roi Neboukadnetsar le fit amener à Babylone avec les objets précieux de la maison de l'Éternel. Il établit roi sur Juda et sur Jérusalem Sédécias, frère de Yehoyaqim. Sédécias avait vingt et un ans lorsqu'il devint roi et il régna onze ans à Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, son Dieu; et il ne s'humilia pas devant le prophète Jérémie, qui parlait au nom de l'Éternel. Il se révolta même contre le roi Neboukadnetsar, qui lui avait fait prêter serment de par Dieu; il raidit sa nuque et endurcit son cœur au lieu de revenir à l'Éternel, le Dieu d'Israël. Tous les chefs des sacrificateurs et le peuple multiplièrent aussi les pires infidélités, suivant toutes les horribles pratiques des nations; ils profanèrent la maison de l'Éternel, qu'il avait sanctifiée à Jérusalem. L'Éternel, le Dieu de leurs pères, leur avait envoyé de bonne heure des (avertissements) par l'intermédiaire de ses messagers, car il voulait épargner son peuple et sa propre demeure. Mais ils se moquaient des messagers de Dieu, ils méprisaient ses paroles et se raillaient de ses prophètes, jusqu'à ce que la fureur de l'Éternel contre son peuple monte et soit sans remède. Alors l'Éternel fit monter contre eux le roi des Chaldéens et tua par l'épée leurs jeunes gens dans leur temple; il n'épargna ni le jeune homme, ni la jeune fille, ni le vieillard, ni l'homme aux cheveux blancs. Il livra tout entre ses mains. Neboukadnetsar emporta à Babylone tous les objets de la maison de Dieu, grands et petits, les trésors de la maison de l'Éternel et les trésors du roi et de ses ministres. Ils brûlèrent la maison de Dieu, ils renversèrent la muraille de Jérusalem; ils livrèrent au feu tous ses donjons et détruisirent tous les objets précieux. (Neboukadnetsar) déporta à Babylone ceux qui échappèrent à l'épée; ils lui furent assujettis, à lui ainsi qu'à ses fils, jusqu'à la domination du royaume de Perse, afin que s'accomplît la parole de l'Éternel (prononcée) par la bouche de Jérémie; jusqu'à ce que le pays ait joui de ses sabbats, il eut du repos tout le temps qu'il fut désolé, jusqu'à l'accomplissement de soixante-dix ans. La première année de Cyrus, roi de Perse, afin que s'accomplisse la parole de l'Éternel (prononcée) par la bouche de Jérémie, l'Éternel réveilla l'esprit de Cyrus, roi de Perse, qui fit faire de vive voix et par écrit cette publication dans tout son royaume: Ainsi parle Cyrus, roi de Perse: L'Éternel, le Dieu des cieux, m'a donné tous les royaumes de la terre, et il m'a chargé de lui bâtir une maison à Jérusalem en Juda. Qui d'entre vous appartient à tout son peuple? Que l'Éternel, son Dieu, soit avec lui, et qu'il monte! La première année de Cyrus, roi de Perse, afin que s'accomplisse la parole de l'Éternel (prononcée) par la bouche de Jérémie, l'Éternel réveilla l'esprit de Cyrus, roi de Perse, qui fit faire de vive voix et par écrit cette publication dans tout son royaume: Ainsi parle Cyrus, roi de Perse: L'Éternel, le Dieu des cieux, m'a donné tous les royaumes de la terre, et il m'a chargé de lui bâtir une maison à Jérusalem, qui est en Juda. Qui d'entre vous appartient à son peuple? Que son Dieu soit avec lui, et qu'il monte à Jérusalem qui se trouve en Juda et bâtisse la maison de l'Éternel, le Dieu d'Israël. C'est le Dieu qui est à Jérusalem. De tout endroit où séjournent tous ceux qui restent (du peuple), les gens de l'endroit les muniront d'argent, d'or, de biens et de bétail, avec des offrandes volontaires pour la maison du Dieu qui est à Jérusalem. Alors, les chefs de famille de Juda et de Benjamin, les sacrificateurs et les Lévites, tous ceux dont Dieu réveilla l'esprit se levèrent pour monter (au pays) et bâtir la maison de l'Éternel qui est à Jérusalem. Tous ceux qui les entouraient leur apportèrent une aide sous forme d'objets d'argent et d'or, de biens et de bétail, et de largesses, outre toutes les offrandes volontaires. Le roi Cyrus rendit les objets de la maison de l'Éternel, que Neboukadnetsar avait fait sortir de Jérusalem et placés dans la maison de son dieu. Cyrus, roi de Perse, les fit sortir par Mitredath, le trésorier qui en fit le compte pour Chechbatsar, le prince de Juda. En voici le nombre: 30 bassins d'or, 1 000 bassins d'argent, couteaux, trente coupes d'or, 410 coupes doubles d'argent, 1 000 autres objets. Tous les objets d'or et d'argent étaient (au nombre de) 5 400. Chechbatsar fit monter le tout (au pays) en même temps que montaient les déportés, de Babylone à Jérusalem. Voici ceux de la province qui sont montés de la captivité, ceux que Neboukadnetsar, roi de Babylone, avait déportés à Babylone, et qui retournèrent à Jérusalem et Juda, chacun dans sa ville. Ils revinrent avec Zorobabel, Josué, Néhémie, Seraya, Reélaya, Mardochée, Bilchân, Mispar, Bigvaï, Rehoum, Baana. Nombre des hommes du peuple d'Israël: les fils de Pareoch: 2 172; les fils de Chephatia: 372; les fils d'Arah: 775; les fils de Pahath-Moab, des fils de Josué et de Joab: 2 812; les fils d'Élam: 1 254; les fils de Zatthou: 945; les fils de Zakkaï: 760; les fils de Bani: 642; les fils de Bébaï: 623; les fils d'Azgad: 1 222; les fils d'Adoniqam: 666; les fils de Bigvaï: 2 056; les fils d'Adîn: 454; les fils d'Ather (de la famille) d'Ézéchias: 98; les fils de Betsaï: 323; les fils de Yora: 112; les fils de Hachoum: 223; les fils de Guibbar: 95; les ressortissants de Bethléhem: 123; les gens de Netopha: 56; les gens d'Anatoth: 128; les ressortissants d'Azmaveth: 42; les ressortissants de Qiryath-Arim, de Kephira et de Beéroth: 743; les ressortissants de Rama et de Guéba: 621; les gens de Mikmas: 122; les gens de Béthel et de Aï: 223; les ressortissants de Nebo: 52; les fils de Magbich: 156; les fils de l'autre Élam: 1 254; les fils de Harim: 320; les ressortissants de Lod, de Hadid et d'Ono: 725; les ressortissants de Jéricho: 345; les ressortissants de Senaa: 3 630; Sacrificateurs: les fils de Yedaeya, de la maison de Josué: 973; les fils d'Immer: 1 052; les fils de Pachhour: 1 247; les fils de Harim: 1 017. Lévites: les fils de Josué et de Qadmiel, des fils de Hodavia: 74. Chantres: les fils d'Asaph: 128. Fils des portiers: les fils de Challoum, les fils d'Ather, les fils de Thalmôn, les fils d'Aqqoub, les fils de Hathitha, les fils de Chobaï, en tout: 139. Néthiniens: les fils de Tsiha, les fils de Hasoupha, les fils de Thabbaoth, les fils de Qéros, les fils de Siaha, les fils de Padôn, les fils de Lebana, les fils de Hagaba, les fils d'Aqqoub, les fils de Hagab, les fils Chamlaï, les fils de Hanân, les fils de Guiddel, les fils de Gahar, les fils de Reaya, les fils de Retsin, les fils de Neqoda, les fils de Gazzam, les fils d'Ouzza, les fils de Paséah, les fils de Bésaï, les fils d'Asna, les fils de Meounim, les fils de Nephousim, les fils de Baqbouq, les fils de Haqoupha, les fils de Harhour, les fils de Batslouth, les fils de Mehida, les fils de Harcha, les fils de Barqos, les fils de Sisera, les fils de Thamah, les fils de Netsiah, les fils de Hathipha. Fils des serviteurs de Salomon: les fils de Sothaï, les fils de Sophéreth, les fils de Perouda, les fils de Yaala, les fils de Darqôn, les fils de Guiddel, les fils de Chephatia, les fils de Hatthil, les fils de Pokéreth-Hatsebaïm, les fils d'Ami. Total des Néthiniens et des fils des serviteurs de Salomon: 392. Voici ceux qui montèrent de Tel-Mélah, de Tel-Harcha, de Keroub-Addân et d'Immer, et qui ne purent faire connaître leur famille et leur ascendance (pour prouver) qu'ils étaient d'Israël. Les fils de Delaya, les fils de Tobiya, les fils de Neqoda: 652. Et parmi les fils des sacrificateurs: les fils de Habaya, les fils d'Haqqots, les fils de Barzillaï, qui avait pris pour femme une des filles de Barzillaï, le Galaadite, et fut appelé de leur nom. Ils cherchèrent leurs titres généalogiques, mais ne les trouvèrent pas. Ils furent déchus du sacerdoce, et le gouverneur leur dit de ne pas manger des choses très saintes jusqu'à ce qu'un sacrificateur ait consulté l'Ourim et le Toummim. L'assemblée tout entière était de 42 360 personnes, sans compter leurs serviteurs et leurs servantes au nombre de 7 337. Parmi eux se trouvaient 200 chantres et chanteuses; ils avaient 736 chevaux, 245 mulets; quatre cent trente-cinq chameaux et 6 720 ânes. Plusieurs des chefs de famille, lors de leur arrivée à la maison de l'Éternel à Jérusalem, firent des offrandes volontaires pour la maison de Dieu, pour qu'elle soit rétablie sur son emplacement. Ils donnèrent au fonds des travaux, selon leurs moyens, 61 000 drachmes d'or, 5 000 mines d'argent et cent tuniques sacerdotales. Les sacrificateurs et les Lévites, les gens du peuple, les chantres, les portiers et les Néthiniens, s'établirent dans leurs villes, ainsi que tous les Israélites dans leurs villes. Le septième mois arriva, et les Israélites étaient dans (leurs) villes. Alors le peuple s'assembla comme un seul homme à Jérusalem. Josué, fils de Yotsadaq, avec ses frères les sacrificateurs, et Zorobabel, fils de Chealtiel, avec ses frères, se levèrent et bâtirent l'autel du Dieu d'Israël pour y offrir des holocaustes, selon ce qui est écrit dans la loi de Moïse, homme de Dieu. Ils rétablirent l'autel sur ses assises, car ils avaient peur des populations locales et ils y offrirent des holocaustes à l'Éternel, des holocaustes du matin et du soir. Ils célébrèrent la fête des huttes, comme il est écrit, et ils (offrirent) jour après jour des holocaustes, selon le nombre fixé pour chaque jour. Après cela, (ils offrirent) l'holocauste perpétuel, (les holocaustes) des nouvelles lunes et de toutes les solennités consacrées à l'Éternel, et ceux de quiconque faisait des offrandes volontaires à l'Éternel. Dès le premier jour du septième mois, ils commencèrent à offrir des holocaustes à l'Éternel. Cependant les fondations du temple de l'Éternel n'étaient pas encore posées. On donna de l'argent aux tailleurs de pierres et aux charpentiers, et des vivres, des boissons et de l'huile aux Sidoniens et aux Tyriens, pour qu'ils fassent venir par mer jusqu'à Jaffa des bois de cèdre du Liban, suivant l'autorisation reçue de Cyrus, roi de Perse. La seconde année après leur arrivée à la maison de Dieu à Jérusalem, au second mois, Zorobabel, fils de Chealtiel, Josué, fils de Yotsadaq, avec le reste de leurs frères, les sacrificateurs et les Lévites, et tous ceux qui étaient revenus de la captivité à Jérusalem, commencèrent (le travail) et chargèrent les Lévites de vingt ans et au-dessus de surveiller les travaux de la maison de l'Éternel. Et Josué, avec ses fils et ses frères, Qadmiel, avec ses fils qui étaient Judéens, les fils de Hénadad, avec leurs fils et leurs frères les Lévites, se chargèrent tous ensemble de surveiller ceux qui travaillaient à la maison de Dieu. Lorsque les ouvriers posèrent les fondations du temple de l'Éternel, on mit en place les sacrificateurs en costume, avec les trompettes, et les Lévites, fils d'Asaph, avec les cymbales, afin de louer l'Éternel, d'après les indications de David, roi d'Israël. Ils faisaient les répons en louant et célébrant l'Éternel (par ces paroles): « Car il est bon, car sa bienveillance pour Israël dure à toujours! » Et tout le peuple fit retentir une grande clameur, en louant l'Éternel, parce qu'on posait les fondations de la maison de l'Éternel. Mais beaucoup parmi les sacrificateurs, les Lévites et les chefs de famille âgés, qui avaient vu la première maison, pleuraient à grand bruit pendant qu'on posait sous leurs yeux les fondations de cette maison. Beaucoup d'autres poussaient à haute voix une clameur de joie, en sorte que le peuple ne pouvait distinguer le bruit de la clameur de joie d'avec le bruit des pleurs, car le peuple faisait retentir une grande clameur dont le bruit s'entendait de très loin. Les adversaires de Juda et de Benjamin apprirent que les anciens déportés bâtissaient un temple à l'Éternel, le Dieu d'Israël. Ils s'approchèrent de Zorobabel et des chefs de famille et leur dirent: Nous bâtirons avec vous; car, comme vous, nous invoquons votre Dieu, et nous lui offrons des sacrifices depuis le temps d'Ésar-Haddôn, roi d'Assyrie, qui nous a fait monter ici. Mais Zorobabel, Josué et les autres chefs des familles d'Israël, leur répondirent: Ce n'est pas à vous et à nous de bâtir une maison pour notre Dieu; nous bâtirons nous seuls pour l'Éternel, le Dieu d'Israël, comme nous l'a ordonné le roi Cyrus, roi de Perse. Alors les gens du pays découragèrent le peuple de Juda; ils l'intimidèrent pour (l'empêcher de) bâtir et ils gagnèrent à prix d'argent des conseillers pour faire échouer son entreprise. (Il en fut ainsi) pendant toute la vie de Cyrus, roi de Perse, et jusqu'au règne de Darius, roi de Perse. Sous le règne d'Assuérus, au commencement de son règne, ils écrivirent une (lettre d') accusation contre les habitants de Juda et de Jérusalem. Et du temps d'Artaxerxès, Bichlâm, Mitredath, Tabeél et le reste de leurs collègues, écrivirent à Artaxerxès, roi de Perse. La lettre fut écrite en caractères araméens et traduite en araméen. Rehoum, gouverneur, et Chimchaï, secrétaire, écrivirent au roi Artaxerxès la lettre suivante concernant Jérusalem, savoir: « Rehoum, gouverneur, Chimchaï, secrétaire, et le reste de leurs collègues, ceux de Din, d'Arpharsatak, de Tarpel, d'Apharas, d'Érek, de Babylone, de Suse, de Déha, d'Élam, et les autres peuples que le grand et illustre Osnappar a déportés et établis dans la ville de Samarie et autres lieux de ce côté du fleuve; etc. » C'est ici la copie de la lettre qu'ils envoyèrent au roi Artaxerxès. « Tes serviteurs, les gens de ce côté du fleuve; etc. Que le roi sache que les Juifs partis de chez toi et arrivés parmi nous à Jérusalem rebâtissent la ville rebelle et méchante, en restaurent les murs et en réparent les fondations. Que le roi sache donc que, si cette ville est rebâtie et si ses murs sont restaurés, ils ne paieront ni tribut, ni impôt, ni droit de passage, et que finalement cela portera préjudice au roi. Or, comme nous mangeons le sel du palais et qu'il ne nous paraît pas convenable de voir mépriser le roi, nous envoyons au roi ces informations pour qu'on fasse des recherches dans le livre des mémoires de tes pères. Tu trouveras et reconnaîtras dans le livre des mémoires que cette ville est une ville rebelle, qui porte préjudice aux rois et aux provinces, et qu'on s'y est livré à la révolte dès les temps anciens. C'est pourquoi cette ville a été détruite. Nous faisons savoir au roi que, si cette ville est rebâtie et si ses murs sont restaurés, par cela même tu n'auras plus de possession de ce côté du fleuve. » Le roi envoya cette réponse: « À Rehoum, gouverneur, à Chimchaï, secrétaire, et au reste de leurs collègues, demeurant à Samarie et autres lieux de l'autre côté du fleuve, salut; etc. La lettre que vous nous avez envoyée a été lue exactement devant moi. J'ai donné ordre de faire des recherches; et l'on a trouvé que dès les temps anciens cette ville s'est soulevée contre les rois, et qu'on s'y est livré à la sédition et à la révolte. Il y eut à Jérusalem des rois puissants, qui dominaient sur tout le pays de l'autre côté du fleuve, et auxquels on payait tribut, impôt et droit de passage. En conséquence, ordonnez de faire cesser (les travaux de) ces gens, afin que cette ville ne soit pas rebâtie avant une autorisation de ma part. Gardez-vous de mettre en cela de la négligence, de peur que le mal n'augmente au préjudice des rois. » Aussitôt que la copie de la lettre du roi Artaxerxès eut été lue devant Rehoum, Chimchaï, le secrétaire et leurs collègues, ils allèrent en hâte à Jérusalem vers les Juifs et firent interrompre (leurs travaux) par violence et par force. Alors fut interrompu l'ouvrage de la maison de Dieu à Jérusalem, et il fut interrompu jusqu'à la seconde année du règne de Darius, roi de Perse. Le prophète Aggée, et le prophète Zacharie, fils d'Iddo, prophétisèrent aux Juifs qui étaient en Juda et à Jérusalem, au nom du Dieu d'Israël. Alors Zorobabel, fils de Chealtiel, et Josué, fils de Yotsadaq, se levèrent et commencèrent à bâtir la maison de Dieu à Jérusalem. Et avec eux étaient les prophètes de Dieu, qui les assistaient. Dans ce même temps, Thathnaï, gouverneur (de la province située) de ce côté du fleuve, Chetar-Boznaï et leurs collègues, vinrent auprès d'eux et leur parlèrent ainsi: Qui vous a donné l'ordre de bâtir cette maison et de restaurer ces murs? Nous leur avons dit alors: Comment se nomment les hommes qui bâtissent cet édifice? Mais l'œil de Dieu était sur les anciens des Juifs. On ne leur fit pas interrompre (les travaux) pendant l'envoi d'un rapport à Darius et jusqu'à la réception d'une lettre sur cet objet. Copie de la lettre envoyée au roi Darius par Thathnaï, gouverneur (de la province située) de ce côté du fleuve, Chetar-Boznaï et leurs collègues d'Apharsak, (demeurant) de ce côté du fleuve. Ils lui adressèrent un rapport ainsi conçu: « Au roi Darius. Paix parfaite! Que le roi sache que nous sommes allés dans la province de Juda, jusqu'à la maison du grand Dieu. On la bâtit en pierres de taille, et on pose le bois dans les murs; le travail se fait avec soin et réussit entre leurs mains. Nous avons interrogé les anciens et nous leur avons ainsi parlé: Qui vous a donné l'ordre de bâtir cette maison et de restaurer ces murs? Nous leur avons aussi demandé leurs noms pour te les faire connaître, en mettant par écrit les noms des hommes qui sont à leur tête. Voici la réponse qu'ils nous ont faite: Nous sommes les serviteurs du Dieu des cieux et de la terre, et nous rebâtissons la maison qui avait été bâtie il y a bien des années; un grand roi d'Israël l'avait bâtie et achevée. Mais après que nos pères eurent irrité le Dieu des cieux, il les livra entre les mains de Neboukadnetsar, roi de Babylone, le Chaldéen, qui détruisit cette maison et déporta le peuple à Babylone. Toutefois, la première année de Cyrus, roi à Babylone, le roi Cyrus donna l'ordre de rebâtir cette maison de Dieu. Et même le roi Cyrus enleva du temple de Babylone les objets d'or et d'argent de la maison de Dieu, que Neboukadnetsar avait enlevés du temple de Jérusalem et transportés dans le temple de Babylone; il les fit remettre au nommé Chechbatsar, qu'il établit gouverneur, et il lui dit: Emporte ces objets, va les déposer dans le temple de Jérusalem, et que la maison de Dieu soit rebâtie sur son emplacement. Ce Chechbatsar est donc venu et il a posé les fondations de la maison de Dieu à Jérusalem; depuis lors jusqu'à présent on la construit, mais elle n'est pas achevée. Maintenant, si le roi le trouve bon, que l'on fasse des recherches au dépôt des archives du roi à Babylone, pour voir s'il y a eu de la part du roi Cyrus un ordre donné pour rebâtir cette maison de Dieu à Jérusalem. Puis, que le roi nous transmette sa volonté à ce sujet. » Alors le roi Darius donna ordre de faire des recherches dans la bibliothèque où l'on déposait les archives à Babylone. Et l'on trouva à Ahmetha, dans la province de Médie, un rouleau sur lequel était écrit le mémoire suivant: – « La première année du roi Cyrus, le roi Cyrus a donné cet ordre: Maison de Dieu à Jérusalem: Que la maison soit rebâtie, pour être un lieu où l'on offre des sacrifices, et qu'elle ait de solides fondations. Elle aura soixante coudées de hauteur, soixante coudées de largeur, trois rangées de pierres de taille et une rangée de bois neuf. Les frais seront payés par la maison du roi. De plus, les objets d'or et d'argent de la maison de Dieu que Neboukadnetsar a enlevés du temple de Jérusalem et transportés à Babylone, seront rendus, transportés au temple de Jérusalem à la place où ils étaient et déposés dans la maison de Dieu. » – « Maintenant, Thathnaï, gouverneur (de la province située) de l'autre côté du fleuve, Chetar-Boznaï, et vous leurs collègues d'Apharsak, qui demeurez de l'autre côté du fleuve, tenez-vous à l'écart. Laissez continuer les travaux de cette maison de Dieu; que le gouverneur des Juifs et les anciens des Juifs la rebâtissent sur son emplacement. Voici l'ordre que je donne touchant ce que vous aurez à faire à l'égard de ces anciens des Juifs pour rebâtir cette maison de Dieu: les frais, pris sur les biens du roi provenant des impôts de l'autre côté du fleuve, seront ponctuellement payés à ces hommes, afin qu'il n'y ait pas d'interruption. Ce qui est nécessaire pour les holocaustes du Dieu des cieux, jeunes taureaux, béliers et agneaux, froment, sel, vin et huile, sera livré, sur leurs indications, aux sacrificateurs de Jérusalem, jour par jour, et sans négligence, afin qu'ils offrent des sacrifices de bonne odeur au Dieu des cieux et qu'ils prient pour la vie du roi et de ses fils. Et voici l'ordre que je donne au sujet de quiconque transgressera cette parole: on arrachera de sa maison une pièce de bois, pour l'y pendre et l'y frapper, et l'on fera de sa maison un tas d'immondices. Que le Dieu qui fait résider en ce lieu son nom renverse tout roi et tout peuple qui étendraient la main pour transgresser (cet édit) en détruisant cette maison de Dieu qui est à Jérusalem! Moi Darius, j'ai donné cet ordre. Qu'il soit ponctuellement exécuté. » Alors Thathnaï, gouverneur (de la province située) de ce côté du fleuve, Chetar-Boznaï, et leurs collègues, se conformèrent ponctuellement à (cet ordre) que leur envoya le roi Darius. Et les anciens des Juifs bâtirent avec succès, selon les prophéties d'Aggée, le prophète, et de Zacharie, fils d'Iddo; ils bâtirent et restaurèrent, d'après l'ordre du Dieu d'Israël, et d'après l'ordre de Cyrus, de Darius et d'Artaxerxès, roi de Perse. La maison fut achevée le troisième jour du mois d'Adar, dans la sixième année du règne du roi Darius. Les Israélites, les sacrificateurs et les Lévites, et le reste des anciens déportés firent avec joie l'inauguration de cette maison de Dieu. Ils offrirent, pour l'inauguration de cette maison de Dieu, cent taureaux, deux cents béliers, quatre cents agneaux et, pour le péché de tout Israël, douze boucs, d'après le nombre des tribus d'Israël. Ils établirent les sacrificateurs selon leurs classes et les Lévites selon leurs divisions pour le service de Dieu à Jérusalem, comme il est écrit dans le livre de Moïse. Les anciens déportés célébrèrent la Pâque le 14 du premier mois. Les sacrificateurs et les Lévites s'étaient purifiés ensemble, tous étaient purs; ils immolèrent la Pâque pour tous les anciens déportés, pour leurs frères les sacrificateurs, et pour eux-mêmes. Les Israélites revenus de la déportation mangèrent (la Pâque) avec tous ceux qui s'étaient séparés de l'impureté des païens et qui se joignirent à eux pour chercher l'Éternel, le Dieu d'Israël. Ils célébrèrent avec joie pendant sept jours la fête des pains sans levain, car l'Éternel les avait réjouis en inclinant vers eux le cœur du roi d'Assyrie pour les soutenir dans l'œuvre de la maison de Dieu, du Dieu d'Israël. Après ces événements, sous le règne d'Artaxerxès, roi de Perse, (survint) Esdras, fils de Seraya, fils d'Azaria, fils de Hilqiya, fils de Challoum, fils de Tsadoq, fils d'Ahitoub, fils d'Amaria, fils d'Azaria, fils de Merayoth, fils de Zerahya, fils d'Ouzzi, fils de Bouqqi, fils d'Abichoua, fils de Phinéas, fils d'Éléazar, fils d'Aaron, le souverain sacrificateur. Cet Esdras monta de Babylone; c'était un scribe, versé dans la loi de Moïse donnée par l'Éternel, le Dieu d'Israël. Et comme la main de l'Éternel, son Dieu, était sur lui, le roi lui accorda tout ce qu'il demandait. Certains des Israélites, des sacrificateurs et des Lévites, des chantres, des portiers et des Néthiniens montèrent aussi à Jérusalem, la septième année du roi Artaxerxès. Esdras arriva à Jérusalem au cinquième mois de la septième année du roi; il avait fixé le départ de Babylone le 1 du premier mois, et il arriva à Jérusalem le 1 du cinquième mois, la bonne main de son Dieu étant sur lui. Car Esdras avait appliqué son cœur à étudier et à mettre en pratique la loi de l'Éternel et à enseigner en Israël la règle et le droit. Voici la copie de la lettre donnée par le roi Artaxerxès au sacrificateur et scribe Esdras qui transcrivait les paroles commandées et prescrites par l'Éternel au sujet d'Israël: « Artaxerxès, le roi des rois, au sacrificateur Esdras, scribe (versé) dans la loi du Dieu des cieux; etc. J'ai donné ordre de laisser partir avec toi tous ceux du peuple d'Israël, de ses sacrificateurs et de ses Lévites qui se trouvent dans mon royaume et qui sont disposés à partir pour Jérusalem. Tu es donc envoyé par le roi et ses sept conseillers pour inspecter Juda et Jérusalem, d'après la loi de ton Dieu, laquelle est entre tes mains, et pour porter l'argent et l'or que le roi et ses conseillers ont volontairement offerts au Dieu d'Israël dont la demeure est à Jérusalem, tout l'argent et l'or que tu trouveras dans toute la province de Babylone et les dons volontaires faits par le peuple et les sacrificateurs pour la maison de leur Dieu à Jérusalem. En conséquence, tu auras soin d'acheter avec cet argent des taureaux, des béliers, des agneaux, avec leurs offrandes et leurs libations, et tu les offriras sur l'autel de la maison de votre Dieu à Jérusalem. Ce que vous jugerez bon de faire, toi et tes frères, avec le reste de l'argent et de l'or, vous le ferez selon la volonté de votre Dieu. Dépose devant le Dieu de Jérusalem les objets qui te sont remis pour le service de la maison de ton Dieu. Tu tireras de la maison des trésors du roi ce qu'il faudra pour les autres dépenses que tu auras à faire concernant la maison de ton Dieu. Moi, le roi Artaxerxès, je donne l'ordre à tous les trésoriers de l'autre côté du fleuve de livrer ponctuellement au sacrificateur Esdras, scribe versé dans la loi du Dieu des cieux, tout ce qu'il vous demandera, jusqu'à cent talents d'argent, cent kors de froment, cent baths de vin, cent baths d'huile, et du sel à discrétion. Que tout ce qui est ordonné par le Dieu des cieux se fasse avec exactitude pour la maison du Dieu des cieux, afin que sa colère ne soit pas sur le royaume du roi et de ses fils. C'est pourquoi nous vous faisons savoir qu'il ne peut être levé ni tribut, ni impôt, ni droit de passage, sur aucun des sacrificateurs, des Lévites, des chantres, des portiers, des Néthiniens et des serviteurs de cette maison de Dieu. Et toi, Esdras, selon la sagesse de Dieu que tu possèdes, établis des juges et des magistrats qui rendent la justice à tout le peuple de l'autre côté du fleuve, à tous ceux qui connaissent les lois de ton Dieu; et fais-les connaître à ceux qui ne les connaissent pas. Quiconque n'observera pas ponctuellement la loi de ton Dieu et la loi du roi sera condamné soit à la mort, soit au bannissement, soit à une amende et à la prison. » Béni soit l'Éternel, le Dieu de nos pères, qui a disposé le cœur du roi à donner une telle splendeur à la maison de l'Éternel à Jérusalem, et qui a étendu sur moi (sa) bienveillance devant le roi, ses conseillers et tous ses ministres puissants! Fortifié par la main de l'Éternel, mon Dieu, qui était sur moi, j'ai rassemblé les chefs d'Israël, pour qu'ils montent avec moi. Voici les chefs de famille qui furent recensés et qui montèrent avec moi de Babylone sous le règne du roi Artaxerxès. Des fils de Phinéas, Guerchôm; des fils d'Itamar, Daniel; des fils de David, Hattouch; des fils de Chekania, des fils de Pareoch, Zacharie, et avec lui 150 hommes recensés; des fils de Pahath-Moab, Eljoénaï, fils de Zerahya, et avec lui 200 hommes; des fils de Chekania, le fils de Mahaziel, et avec lui 300 hommes; des fils d'Adîn, Ébed, fils de Jonathan, et avec lui 50 hommes; des fils d'Élam, Ésaïe, fils d'Athalia, et avec lui 70 hommes; des fils de Chephatia, Zebadia, fils de Mikaël, et avec lui 80 hommes; des fils de Joab, Abdias, fils de Yehiel, et avec lui 218 hommes; des fils de Chelomith, le fils de Yosiphia, et avec lui 160 hommes; des fils de Bébaï, Zacharie, et avec lui 28 hommes; des fils d'Azgad, Yohanân, fils d'Haqqathan, et avec lui 110 hommes; des fils d'Adoniqam, les derniers, dont voici les noms: Éliphéleth, Yeïel et Chemaeya, et avec eux 60 hommes; des fils de Bigvaï, Outaï et Zabboud, et avec eux 70 hommes. Je les rassemblai près du fleuve qui coule vers Ahava et nous y avons campé trois jours. Je portai mon attention sur le peuple et sur les sacrificateurs, et je ne trouvai là aucun des fils de Lévi. Alors je fis appeler les chefs Éliézer, Ariel, Chemaeya, Elnatân, Nathan, Zacharie et Mechoullam, et les instructeurs Yoyarib et Elnatân. Je leur donnai des ordres au sujet du chef Iddo, demeurant à Kasiphia, et je mis dans leur bouche ce qu'ils devaient dire à Iddo et à ses frères les Néthiniens qui étaient à Kasiphia, afin de nous amener des assistants pour la maison de notre Dieu. Et, comme la bonne main de notre Dieu était sur nous, ils nous amenèrent Chérébia, homme de bon sens, d'entre les fils de Mahli, fils de Lévi, fils d'Israël, et avec lui ses fils et ses frères, au nombre de 18; Hachabia, et avec lui Ésaïe, d'entre les fils de Merari, ses frères et leurs fils au nombre de 20; et d'entre les Néthiniens, que David et les chefs avaient mis au service des Lévites, 220 Néthiniens, tous désignés par leurs noms. Là, près du fleuve d'Ahava, je proclamai un jeûne d'humiliation devant notre Dieu, afin de lui demander un heureux voyage pour nous, pour nos enfants et pour tous nos biens. J'aurais eu honte de demander au roi une escorte et des cavaliers pour nous protéger contre l'ennemi pendant la route, car nous avions dit au roi: La main de notre Dieu est pour leur bien sur tous ceux qui le cherchent, mais sa force et sa colère sont sur tous ceux qui l'abandonnent. C'est à cause de cela que nous avons jeûné et invoqué notre Dieu, et il nous exauça. Je mis à part douze d'entre les chefs des sacrificateurs, Chérébia, Hachabia, et 10 de leurs frères. Je pesai pour eux l'argent, l'or et les objets donnés en prélèvement pour la maison de notre Dieu par le roi, ses conseillers et ses chefs, et par tous ceux d'Israël qui se trouvaient là. Je posai dans leurs mains 650 talents d'argent, des objets d'argent pour 100 talents, et 100 talents d'or, vingt coupes d'or valant 1 000 dariques et deux vases d'un beau bronze, aussi précieux que l'or. Puis je leur dis: Vous êtes consacrés à l'Éternel; ces objets sont sacrés, et cet argent et cet or sont une offrande volontaire à l'Éternel, le Dieu de vos pères. Soyez vigilants et prenez cela sous votre garde, jusqu'à ce que vous le pesiez devant les chefs des sacrificateurs et les Lévites, et devant les chefs de famille d'Israël, à Jérusalem, dans les chambres de la maison de l'Éternel. Les sacrificateurs et les Lévites reçurent l'argent, l'or et les objets qui avaient été pesés, pour les porter à Jérusalem, dans la maison de notre Dieu. Nous sommes partis du fleuve d'Ahava pour nous rendre à Jérusalem, le 12 du premier mois. La main de notre Dieu fut sur nous et nous préserva des attaques de l'ennemi et de toute embûche pendant la route. Arrivés à Jérusalem, nous nous y sommes reposés trois jours. Le quatrième jour, l'argent, l'or et les objets furent pesés dans la maison de notre Dieu, entre les mains de Merémoth, fils d'Urie, le sacrificateur; il y avait avec lui Éléazar, fils de Phinéas, et avec eux les Lévites Yozabad, fils de Josué, et Noadia fils de Binnouï. Le tout ayant été compté et pesé, on mit alors par écrit le poids total. Les anciens déportés, revenus de la captivité, offrirent en holocauste au Dieu d'Israël 12 taureaux pour tout Israël, 96 béliers, 77 agneaux et 12 boucs, pour le péché, le tout en holocauste à l'Éternel. Ils transmirent les ordonnances du roi aux satrapes du roi et aux gouverneurs de ce côté du fleuve, qui aidèrent le peuple et la maison de Dieu. Après que cela fut terminé, les chefs s'approchèrent de moi en disant: Le peuple d'Israël, les sacrificateurs et les Lévites ne se sont pas séparés des peuples de ces pays et de leurs horribles pratiques, celles des Cananéens, des Hittites, des Phéréziens, des Yebousiens, des Ammonites, des Moabites, des Égyptiens et des Amoréens. Car ils ont pris de leurs filles pour eux et pour leurs fils et ont mêlé la descendance sainte avec les peuples de ces pays; les chefs et les magistrats ont été les premiers à commettre cette mauvaise action. Lorsque j'entendis cela, je déchirai mon vêtement et mon manteau, je m'arrachai les cheveux de la tête et les poils de la barbe et je m'assis désolé. Auprès de moi s'assemblèrent tous ceux qui tremblaient à cause des paroles du Dieu d'Israël, au sujet de la mauvaise action des déportés, et moi, je restai assis et désolé jusqu'à l'offrande du soir. Puis, au moment de l'offrande du soir, je me levai du sein de mon humiliation, avec mon vêtement et mon manteau déchirés, je tombai à genoux, j'étendis les mains vers l'Éternel, mon Dieu et je dis: Mon Dieu, je suis dans la confusion et j'ai honte, ô mon Dieu, de lever ma face vers toi; car nos fautes se sont multipliées par-dessus nos têtes, et notre culpabilité s'est accrue jusqu'au ciel. Depuis les jours de nos pères nous avons été grandement coupables jusqu'à ce jour; et c'est à cause de nos fautes que nous avons été livrés, nous, nos rois et nos sacrificateurs, aux mains des rois des nations, à l'épée, à la captivité, au pillage et à la confusion de la face comme aujourd'hui. Et cependant en cet instant l'Éternel, notre Dieu, vient de nous faire grâce en nous laissant quelques rescapés et en nous accordant un abri dans son saint lieu, afin que notre Dieu éclaire nos yeux et nous donne un peu de vie au milieu de notre servitude. Car nous sommes esclaves; mais notre Dieu ne nous a pas abandonnés dans notre esclavage. Il a étendu sur nous (sa) bienveillance devant les rois de Perse, pour nous rendre la vie, afin que nous relevions la maison de notre Dieu et que nous redressions ses ruines, et pour nous donner une retraite en Juda et à Jérusalem. Maintenant, que dirons-nous après cela, ô notre Dieu? Car nous avons abandonné tes commandements que tu nous avais prescrits par l'intermédiaire de tes serviteurs les prophètes en disant: le pays dans lequel vous entrez pour en prendre possession est un pays souillé par les impuretés des peuples de ces régions, par les horreurs dont ils l'ont rempli d'un bout à l'autre avec leurs impuretés; ne donnez donc pas vos filles à leurs fils et ne prenez pas leurs filles pour vos fils; vous n'aurez jamais souci ni de leur paix ni de leur bien-être; ainsi vous deviendrez forts, vous mangerez les meilleures productions du pays, et vous le laisserez pour toujours en possession à vos fils. Après tout ce qui nous est arrivé à cause de nos mauvaises actions et de notre grande culpabilité, quoique tu ne nous aies pas, ô notre Dieu, punis en proportion de nos fautes, et maintenant que tu nous as conservé ces rescapés, recommencerions-nous à violer tes commandements et à nous allier avec ces peuples qui font horreur? Ta colère n'éclaterait-elle pas contre nous jusqu'à nous exterminer sans laisser ni reste ni rescapés? Éternel, Dieu d'Israël, tu es juste car nous restons aujourd'hui comme des rescapés. Nous voici devant toi avec notre culpabilité, et nous ne saurions ainsi subsister devant ta face. Pendant qu'Esdras, pleurant et effondré devant la maison de Dieu, faisait cette prière et cette confession, une assemblée très nombreuse de gens d'Israël, hommes, femmes et enfants s'était réunie auprès de lui, et le peuple répandait d'abondantes larmes. Alors Chekania, fils de Yehiel, d'entre les fils d'Élam, prit la parole et dit à Esdras: Nous avons été infidèles envers notre Dieu, en épousant des femmes étrangères qui appartiennent aux peuples du pays. Mais maintenant, il y a encore une espérance pour Israël à ce sujet. Concluons dès lors une alliance avec notre Dieu pour le renvoi de toutes ces femmes et de leurs enfants, selon l'avis de mon seigneur et de ceux qui tremblent devant le commandement de notre Dieu. Que l'on agisse d'après la loi. Lève-toi, car cette affaire te regarde. Nous serons avec toi. Fortifie-toi et agis. Puis Esdras se leva et fit jurer aux chefs des sacrificateurs, des Lévites et de tout Israël, de faire ce qui venait d'être dit. Ils le jurèrent. Puis Esdras se retira de devant la maison de Dieu et il alla dans la chambre de Yohanân, fils d'Éliachib; quand il y fut entré, il ne mangea pas de pain et ne but pas d'eau, parce qu'il était dans le deuil à cause de la mauvaise action des anciens déportés. On fit passer dans Juda et à Jérusalem une proclamation selon laquelle tous les anciens déportés devaient se réunir à Jérusalem; et d'après l'avis des chefs et des anciens, quiconque n'y viendrait pas dans les trois jours aurait tous ses biens confisqués et serait lui-même séparé de l'assemblée des déportés. Tous les hommes de Juda et de Benjamin se rassemblèrent à Jérusalem dans les trois jours. C'était le neuvième mois, le 20 du mois. Tout le peuple se tenait sur la place de la maison de Dieu, tremblant à cause de la circonstance et par suite de la pluie. Esdras, le sacrificateur, se leva et leur dit: Vous avez commis une infidélité en épousant des femmes étrangères, et vous avez rendu Israël encore plus coupable. Confessez-vous maintenant à l'Éternel, le Dieu de vos pères, et faites sa volonté! Séparez-vous des peuples du pays et des femmes étrangères. Toute l'assemblée répondit d'une voix forte: Oui! À nous de faire comme tu l'as dit! Mais le peuple est nombreux, le temps est à la pluie, et il n'est pas possible de rester dehors; d'ailleurs, ce n'est pas l'œuvre d'un jour ou deux, car il y en a beaucoup parmi nous qui ont péché dans cette affaire. Que nos chefs restent donc pour toute l'assemblée; et tous ceux qui dans nos villes ont épousé des femmes étrangères viendront à des époques fixes, avec les anciens et les juges de chaque ville, jusqu'à ce que l'ardente colère de notre Dieu se soit détournée de nous au sujet de cette affaire. Jonathan, fils d'Asaël, et Yahzia, fils de Thiqva, appuyés par Mechoullam et par le Lévite Chabthaï furent les seuls à combattre cet avis. Mais les anciens déportés agirent comme on l'avait dit. On mit à part Esdras, le sacrificateur, et des chefs de famille selon leurs maisons paternelles, tous (désignés) par leurs noms; et ils siégèrent le premier jour du dixième mois pour examiner la chose. Le premier jour du premier mois, ils en finirent avec tous les hommes qui avaient épousé des femmes étrangères. Parmi les fils des sacrificateurs, il s'en trouva qui avaient épousé des femmes étrangères: des fils de Josué, fils de Yotsadaq, et de ses frères, Maaséya, Éliézer, Yarib et Guedalia. Ils s'engagèrent à renvoyer leurs femmes et à offrir un bélier à cause de leur culpabilité; des fils d'Immer, Hanani et Zebadia; des fils de Harim, Maaséya, Élie, Chemaeya, Yehiel et Ozias; des fils de Pachhour, Eljoénaï, Maaséya, Ismaël, Netanéel, Yozabad et Éleasa. Parmi les Lévites: Yozabad, Chimeï, Qélaya (appelé) aussi Qelita, Petahya, Juda et Éliézer. Parmi les chantres: Éliachib. Parmi les portiers: Challoum, Télem et Ouri. Parmi ceux d'Israël: des fils de Pareoch, Ramia, Yizziya, Malkiya, Miyamin, Éléazar, Malkiya et Benaya; des fils d'Élam, Mattania, Zacharie, Yehiel, Abdi, Yerémoth et Élie; des fils de Zatthou, Élyoénaï, Éliachib, Mattania, Yerémoth, Zabad et Aziza; des fils de Bébaï, Yohanân, Hanania, Zabbaï et Athlaï; des fils de Bani, Mechoullam, Mallouk, Adaya, Yachoub, Cheal et Ramoth; des fils de Pahath-Moab, Adna, Kelal, Benaya, Maaséya, Mattania, Betsaleél, Binnouï et Manassé; des fils de Harim, Éliézer, Yichiya, Malkiya, Chemaeya, Siméon, Benjamin, Mallouk et Chemaria; des fils de Haschoum, Matthnaï, Mattattha, Zabad, Éliphéleth, Yerémaï, Manassé et Chimeï; des fils de Bani, Maadaï, Amram, Ouel, Benaya, Bédia, Kelouhou, Vania, Merémoth, Éliachib, Mattania, Matnaï, Yaasaï; Bani, Binnouï, Chimeï, Chélémia, Nathan, Adaya, Maknadbaï, Chachaï, Charaï, Azareel, Chélémia, Chemaria, Challoum, Amaria et Joseph; des fils de Nebo, Yeïel, Mattitia, Zabad, Zebina, Yaddaï, Joël et Benaya. Tous ceux-là avaient pris des femmes étrangères et plusieurs en avaient eu des enfants. Paroles de Néhémie, fils de Hakalia. Au mois de Kislev, la vingtième année, comme j'étais à Suse, la capitale, Hanani, l'un de mes frères, et quelques hommes arrivèrent de Juda. Je les questionnai au sujet des Juifs rescapés qui étaient restés de la captivité, et au sujet de Jérusalem. Ils me répondirent: Ceux qui sont restés de la captivité sont là dans la province, au comble du malheur et du déshonneur; la muraille de Jérusalem a des brèches, et ses portes sont brûlées par le feu. Lorsque j'entendis ces paroles, je m'assis, je pleurai et, pendant plusieurs jours je pris le deuil. Je jeûnai, je priai devant le Dieu des cieux, et je dis: Ah! Éternel, Dieu des cieux, Dieu grand et redoutable, toi qui gardes l'alliance et la bienveillance envers ceux qui t'aiment et qui gardent tes commandements! Que ton oreille soit attentive, et que tes yeux soient ouverts pour exaucer la prière de ton serviteur. Je suis en prière devant toi en ce moment, jour et nuit, pour tes serviteurs les Israélites, en confessant les péchés des Israélites, nos péchés contre toi; moi et ma famille, nous avons péché. Nous avons vraiment mal agi envers toi et nous n'avons pas observé les commandements, les prescriptions et les ordonnances que tu as donnés à Moïse, ton serviteur. Souviens-toi de cette parole que tu prescrivis à Moïse, ton serviteur: Lorsque vous serez infidèles, je vous disséminerai parmi les peuples; mais si vous revenez à moi et si vous gardez mes commandements et les mettez en pratique, alors, quand même vous seriez bannis à l'extrémité du ciel, de là je vous rassemblerai et je vous ramènerai vers le lieu que j'ai choisi pour y faire résider mon nom. Ils sont tes serviteurs et ton peuple, que tu as libérés par ta grande puissance et par ta main forte. Ah! Seigneur, que ton oreille soit donc attentive à la prière de ton serviteur et à la prière de tes serviteurs qui veulent craindre ton nom! Donne aujourd'hui du succès à ton serviteur et fais-lui obtenir la faveur de cet homme. J'étais alors échanson du roi. Au mois de Nisan, la vingtième année du roi Artaxerxès, comme le vin était devant lui, je pris le vin et je l'offris au roi. Jamais je n'avais paru triste en sa présence. Le roi me dit: Pourquoi as-tu le visage triste? Tu n'es pourtant pas malade; ce ne peut être qu'un chagrin de cœur. Je fus saisi d'une grande crainte, et je répondis au roi: Que le roi vive éternellement! Pourquoi n'aurais-je pas le visage triste, alors que la ville où sont les tombeaux de mes pères est détruite et que ses portes ont été dévorées par le feu? Le roi me dit: Au fait, que demandes-tu donc? Je priai le Dieu des cieux et je répondis au roi: S'il plaît au roi, et si ton serviteur a sa faveur, envoie-moi en Juda, vers la ville des tombeaux de mes pères, pour que je la rebâtisse. Le roi, auprès duquel la reine était assise, me dit alors: Combien de temps ton voyage durera-t-il et quand seras-tu de retour? Il plut au roi de me laisser partir, et je lui indiquai une durée. Puis je dis au roi: S'il plaît au roi, qu'on me donne des lettres pour les gouverneurs (des provinces) de l'autre côté du fleuve, afin qu'ils me laissent passer jusqu'à mon arrivée en Juda, et une lettre pour Asaph, garde forestier du roi, afin qu'il me fournisse du bois de charpente pour les portes de la citadelle près du temple, pour la muraille de la ville et pour la maison où je me rendrai. Le roi me l'accorda, car la bonne main de mon Dieu était sur moi. Je me rendis auprès des gouverneurs (des provinces) de l'autre côté du fleuve et je leur remis les lettres du roi. Le roi m'avait fait accompagner par des chefs de l'armée et par des cavaliers. Sanballat, le Horonite, et Tobiya, le serviteur ammonite, l'ayant appris, prirent très mal le fait qu'un homme soit venu pour chercher le bien des fils d'Israël. J'arrivai à Jérusalem et j'y passai trois jours. Puis, je me levai pendant la nuit avec quelques hommes, sans avoir indiqué à personne ce que mon Dieu m'avait mis au cœur de faire pour Jérusalem. Il n'y avait avec moi d'autre bête de somme que l'animal que je montais. Je sortis de nuit par la porte de la Vallée, dans la direction de la source du Dragon et vers la porte du Fumier, en inspectant les murailles de Jérusalem qui avaient des brèches et ses portes dévorées par le feu. Je passai près de la porte de la Source et près de l'Étang du roi, et il n'y avait pas de place où la bête qui était sous moi puisse passer. Je montai de nuit par le ravin et j'inspectai la muraille. Puis je rentrai par la porte de la Vallée et je fus ainsi de retour. Les magistrats ignoraient où j'étais allé et ce que je faisais. Jusqu'à ce moment, je n'avais rien raconté aux Juifs, ni aux sacrificateurs, ni aux grands, ni aux magistrats, ni aux autres qui avaient une fonction quelconque. Je leur dis alors: Vous voyez le malheur où nous sommes! Jérusalem est détruite, et ses portes sont brûlées par le feu! Venez, rebâtissons la muraille de Jérusalem, et nous ne serons plus dans le déshonneur. Et je leur racontai comment la bonne main de mon Dieu était sur moi, et quelles paroles le roi m'avait adressées. Ils dirent: Levons-nous et bâtissons! Et ils se fortifièrent dans cette bonne (résolution). Sanballat, le Horonite, Tobiya, le serviteur ammonite, et Guéchem, l'Arabe, l'ayant appris, se moquèrent de nous et nous méprisèrent. Ils dirent: Que faites-vous là? Vous révoltez-vous contre le roi? Je leur fis cette réponse: Le Dieu des cieux nous donnera le succès. Nous, ses serviteurs, nous nous lèverons et nous bâtirons; mais vous, vous n'avez ni part, ni droit, ni souvenir dans Jérusalem. Éliachib, le souverain sacrificateur, se leva avec ses frères, les sacrificateurs, et ils bâtirent la porte des Brebis. Ils la consacrèrent et en fixèrent les battants; ils la consacrèrent, depuis la tour de Méa jusqu'à la tour de Hananéel. À côté de lui bâtirent les hommes de Jéricho; à côté de lui bâtit aussi Zakkour, fils d'Imri. Les fils de Senaa bâtirent la porte des Poissons. Ils la charpentèrent et en fixèrent les battants, les verrous et les barres. À côté d'eux travailla aux réparations Merémoth, fils d'Urie, fils d'Haqqots; à côté d'eux travailla Mechoullam, fils de Bérékia, fils de Mechézabeel; à côté d'eux travailla Tsadoq, fils de Baana; à côté d'eux travaillèrent les Teqoïtes, dont les principaux ne se soumirent pas au service de leur seigneur. Yoyada, fils de Paséah, et Mechoullam, fils de Besodia, réparèrent la vieille porte. Ils la charpentèrent et en fixèrent les battants, les verrous et les barres. À côté d'eux travaillèrent Melatia, le Gabaonite, Yadôn, le Méronotite, et les hommes de Gabaon et de Mitspa, (ressortissant) au siège du gouverneur de (la province) de ce côté du fleuve; à côté d'eux travailla Ouzziel, fils de Harhaya, (d'entre les) orfèvres, et à côté de lui travailla Hanania, d'entre les parfumeurs. Ils achevèrent Jérusalem jusqu'à la muraille large. À côté d'eux travailla Rephaya, fils de Hour, chef de la moitié du district de Jérusalem. À côté d'eux travailla, vis-à-vis de sa maison, Yedaya, fils de Haroumaph, et à côté de lui travailla Hattouch, fils de Hachabnia. Un autre secteur (de la muraille) et la tour des Fours furent réparés par Malkiya, fils de Harim, et par Hachoub, fils de Pahath-Moab. À côté d'eux travailla, avec ses filles, Challoum, fils d'Hallohech, chef de la moitié du district de Jérusalem. Hanoun et les habitants de Zanoah réparèrent la porte de la Vallée. Ils la bâtirent et en fixèrent les battants, les verrous et les barres. Ils firent, de plus, mille coudées de la muraille jusqu'à la porte du Fumier. Malkiya, fils de Rékab, chef du district de Beth-Hakkérem, répara la porte du Fumier. Il la bâtit et en fixa les battants, les verrous et les barres. Challoum, fils de Kol-Hozé, chef du district de Mitspa, répara la porte de la Source. Il la bâtit, la couvrit et en fixa les battants, les verrous et les barres. Il fit de plus la muraille de l'Étang de l'Émissaire, près du jardin du roi, jusqu'aux marches qui descendent de la cité de David. Derrière lui Néhémie, fils d'Azbouq, chef de la moitié du district de Beth-Tsour, travailla aux réparations jusque vis-à-vis des tombeaux de David, jusqu'à l'étang artificiel et jusqu'à la maison des héros. Derrière lui travaillèrent les Lévites, Rehoum, fils de Bani, et à côté de lui travailla pour son district Hachabia, chef de la moitié du district de Qeïla. Derrière lui travaillèrent leurs frères, Bavvaï, fils de Hénadad, chef de la moitié du district de Qeïla; et à côté de lui Ézer, fils de Josué, chef de Mitspa, répara un autre secteur, vis-à-vis de la montée de l'arsenal, à l'encoignure. Derrière lui Baruk, fils de Zabbaï, répara avec ardeur une autre partie, depuis l'angle jusqu'à la porte de la maison d'Éliachib, le souverain sacrificateur. Derrière lui, Merémoth, fils d'Urie, fils d'Haqqots, répara un autre secteur, depuis la porte de la maison d'Éliachib jusqu'à l'extrémité de la maison d'Éliachib. Derrière lui travaillèrent les sacrificateurs, habitants de la plaine. Derrière eux Benjamin et Hachoub travaillèrent vis-à-vis de leur maison. Derrière eux Azaria, fils de Maaséya, fils d'Anania, travailla à côté de sa maison. Derrière lui Binnouï, fils de Hénadad, répara un autre secteur, depuis la maison d'Azaria jusqu'à l'encoignure et jusqu'à l'angle. Palal, fils d'Ouzaï, travailla vis-à-vis de l'encoignure et de la tour supérieure qui fait saillie depuis la maison du roi près de la cour de la prison. Derrière lui travailla Pedaya, fils de Pareoch. Les Néthiniens demeurant sur l'Ofel travaillèrent jusque vis-à-vis de la porte des Eaux, à l'est, et de la tour en saillie. Derrière eux les Teqoïtes réparèrent un autre secteur vis-à-vis de la grande tour en saillie jusqu'au mur de l'Ophel. Au-dessus de la porte des Chevaux, les sacrificateurs travaillèrent chacun devant sa maison. Derrière eux Tsadoq, fils d'Immer, travailla devant sa maison. Derrière lui travailla Chemaeya, fils de Chekania, gardien de la porte de l'Orient. Derrière eux, Hanania, fils de Chélémia, et Hanoun, le sixième fils de Tsalaph, réparèrent un autre secteur de la muraille. Derrière eux Mechoullam, fils de Bérékia, travailla vis-à-vis de sa chambre. Derrière lui Malkiya, d'entre les orfèvres, travailla jusqu'aux maisons des Néthiniens et des commerçants, vis-à-vis de la porte de Miphqad, et jusqu'à la chambre haute de l'angle. Les orfèvres et les commerçants travaillèrent entre la chambre haute de l'angle et la porte des Brebis. Lorsque Sanballat apprit que nous rebâtissions la muraille, il fut en colère et très mécontent. Il se moqua des Juifs. Il dit devant ses frères et devant les soldats de Samarie: Que font ces Juifs impuissants? Les laissera-t-on faire? Sacrifieront-ils? Vont-ils achever? Redonneront-ils vie à des pierres ensevelies sous des monceaux de poussière et incendiées? Tobiya, l'Ammonite, était à côté de lui et dit: Qu'ils bâtissent seulement! Si un renard s'élance, il fera une brèche dans leur muraille de pierres. Écoute, ô notre Dieu, car nous sommes méprisés! Fais retomber leur déshonneur sur leur tête, et livre-les au pillage sur une terre où ils soient captifs. Ne pardonne pas leur faute, et que leur péché ne soit pas effacé de devant toi, car ils ont offensé ceux qui bâtissent. Nous avons rebâti la muraille, et toute la muraille fut achevée jusqu'à la moitié de sa hauteur. Le peuple prit à cœur ce travail. Mais Sanballat, Tobiya, les Arabes, les Ammonites et les Asdodiens furent très en colère en apprenant que la réparation des murailles de Jérusalem avançait et que les brèches commençaient à se fermer. Ils se liguèrent tous ensemble pour venir attaquer Jérusalem et lui causer du dommage. Nous avons prié notre Dieu, et à cause d'eux nous avons établi une garde jour et nuit (pour nous défendre) contre eux. Cependant Juda disait: Les forces manquent à ceux qui portent les fardeaux, et les décombres sont considérables; nous ne pourrons pas bâtir la muraille. Et nos adversaires disaient: Ils ne sauront et ne verront rien jusqu'à ce que nous arrivions au milieu d'eux; nous les tuerons et nous ferons ainsi cesser l'ouvrage. Or les Juifs qui habitaient près d'eux vinrent dix fois nous avertir: De tous les lieux d'où vous reviendrez, (venez) vers nous. C'est pourquoi je plaçai, dans les enfoncements derrière la muraille et sur des terrains secs, le peuple par clans, avec leurs épées, leurs lances et leurs arcs. Je regardai, je me levai et je dis aux grands, aux magistrats et au reste du peuple: Ne les craignez pas! Souvenez -vous du Seigneur, grand et redoutable, et combattez pour vos frères, vos fils et vos filles, vos femmes et vos maisons! Lorsque nos ennemis apprirent que nous étions avertis, Dieu anéantit leur entreprise, et nous sommes tous retournés à la muraille, chacun à son ouvrage. Depuis ce jour, la moitié de mes serviteurs travaillaient à l'ouvrage, et l'autre moitié tenait en main les lances, les boucliers, les arcs et les cuirasses. Les chefs étaient derrière toute la maison de Juda. Ceux qui bâtissaient la muraille et ceux qui portaient ou chargeaient les fardeaux travaillaient d'une main et tenaient une arme de l'autre; ceux qui bâtissaient avaient chacun son épée attachée aux reins, et ils travaillaient ainsi. Celui qui sonnait du cor se tenait près de moi. Je dis aux grands, aux magistrats et au reste du peuple: L'ouvrage est considérable et étendu, et nous sommes dispersés sur la muraille, éloignés les uns des autres. Rassemblez-vous auprès de nous, à l'endroit d'où vous entendrez le son du cor; notre Dieu combattra pour nous. C'est ainsi que nous poursuivions l'ouvrage, la moitié d'entre nous la lance à la main depuis le lever de l'aurore jusqu'à l'apparition des étoiles. Dans ce même temps, je dis encore au peuple: Que chacun passe la nuit dans Jérusalem avec son jeune serviteur; faisons la garde pendant la nuit et travaillons pendant le jour. Et nous ne quittions point nos vêtements, ni moi, ni mes frères, ni mes jeunes serviteurs, ni les hommes de garde qui me suivaient; chacun n'avait que ses armes et de l'eau. Il s'éleva de la part des gens du peuple et de leurs femmes une grande plainte contre leurs frères les Juifs. Les uns disaient: Nous, nos fils et nos filles, nous sommes nombreux; nous voulons recevoir du blé, afin de manger et de vivre. D'autres disaient: Nous engageons nos champs, nos vignes et nos maisons, pour recevoir du blé pendant la famine. D'autres disaient: Nous avons emprunté de l'argent sur nos champs et nos vignes pour le tribut du roi. Pourtant notre chair est comme la chair de nos frères, nos fils sont comme leurs fils; et voici que nous réduisons à l'esclavage nos fils et nos filles; plusieurs de nos filles y sont déjà réduites, nous sommes sans ressources, et nos champs et nos vignes sont à d'autres. Je fus très irrité lorsque j'entendis leur plainte et ces paroles-là. Je résolus de faire des reproches aux grands et aux magistrats, et je leur dis: Quoi! vous prêtez à intérêt à vos frères! Et je convoquai, à leur sujet, une grande assemblée. Je leur dis: Nous avons racheté selon nos moyens nos frères, les Juifs, vendus aux païens; vous vendriez vous-mêmes vos frères, et c'est à nous qu'ils seraient vendus! Ils se turent, ne trouvant rien à répondre. Puis je dis: Ce que vous faites n'est pas bien. Ne devriez-vous pas marcher dans la crainte de notre Dieu, pour n'être pas déshonorés par les païens qui sont nos ennemis? Moi aussi, mes frères et mes jeunes serviteurs, nous leur avons prêté de l'argent et du blé. Remettons-leur donc cette dette! Rendez-leur aujourd'hui leurs champs, leurs vignes, leurs oliviers et leurs maisons, ainsi que le centième de l'argent, du blé, du moût et de l'huile que vous avez exigé d'eux comme intérêt. Ils répondirent: Nous les rendrons et nous ne leur demanderons rien, nous ferons ce que tu dis. Alors j'appelai les sacrificateurs, devant lesquels je les fis jurer de tenir parole. Et je secouai la poche de mon manteau en disant: Que Dieu secoue de la même manière hors de sa maison et de ses biens tout homme qui n'aura pas tenu parole, et qu'ainsi cet homme soit secoué et laissé à vide! Toute l'assemblée dit: Amen! et loua l'Éternel. Et le peuple tint parole. Dès le jour (où le roi) m'établit comme leur gouverneur dans le pays de Juda, depuis la vingtième année jusqu'à la trente-deuxième année du roi Artaxerxès, pendant douze ans, ni moi ni mes frères n'avons vécu des revenus du gouverneur. Avant moi, les premiers gouverneurs accablaient le peuple et percevaient de lui du pain et du vin, outre quarante sicles d'argent; leurs jeunes serviteurs mêmes régnaient en maîtres sur le peuple. Je n'ai pas agi de la sorte, par crainte de Dieu. Bien plus, j'ai travaillé à la réparation de cette muraille, et nous n'avons acheté aucun champ, et tous mes jeunes serviteurs rassemblés étaient à l'ouvrage. J'avais à ma table cent cinquante hommes, Juifs et magistrats, outre ceux qui venaient à nous des nations d'alentour. On apprêtait chaque jour à mon compte un bœuf, six moutons choisis et des oiseaux; et tous les dix jours on préparait en abondance tout le vin nécessaire. Malgré cela, je n'ai pas réclamé les revenus du gouverneur, parce que le service pesait lourdement sur ce peuple. Souviens-toi favorablement de moi, ô mon Dieu, à cause de tout ce que j'ai fait pour ce peuple! Lorsque Sanballat, Tobiya, Guéchem l'Arabe et nos autres ennemis apprirent que j'avais rebâti la muraille et qu'il n'y restait plus de brèche, – à ce moment-là, je n'avais pas encore posé les battants des portes – Sanballat et Guéchem m'envoyèrent dire: Viens, ayons ensemble une entrevue à Kefirim, dans la vallée d'Ono. Ils avaient médité de me faire du mal. Je leur envoyai des messagers avec cette réponse: J'ai un grand ouvrage à exécuter et je ne puis descendre; pourquoi l'ouvrage serait-il interrompu pendant que je le quitterais pour descendre vers vous? Ils envoyèrent quatre fois le même message, et je leur rendis la même réponse. Sanballat m'envoya ce même message une cinquième fois par son jeune serviteur, qui tenait à la main une lettre ouverte. Il y était écrit: Le bruit se répand parmi les nations, et Gachmou affirme que toi et les Juifs vous pensez à vous révolter, et que c'est pour cela que tu rebâtis la muraille. Tu vas, dit-on, devenir leur roi; tu as même établi des prophètes pour proclamer à Jérusalem à ton sujet: Il y a un roi en Juda! Maintenant des rumeurs de ce genre arriveront à la connaissance du roi. Viens donc, et consultons-nous ensemble. Je lui fis répondre: Ce genre de rumeurs dont tu parles n'existe pas, c'est toi qui les inventes! Tous ces gens voulaient nous rendre craintifs et se disaient: Ils perdront courage et l'ouvrage ne se fera pas. Maintenant (ô Dieu) fortifie-moi! Je me rendis chez Chemaeya, fils de Delaya, fils de Mehétabeél. Il s'était enfermé et il dit: Allons ensemble dans la maison de Dieu, au milieu du temple, et fermons les portes du temple; car ils viennent pour te tuer, et c'est pendant la nuit qu'ils viendront pour te tuer. Je répondis: Un homme comme moi prendre la fuite! Et quel homme tel que moi pourrait entrer dans le temple et vivre? Je n'entrerai pas. Je m'étais aperçu que ce n'était pas Dieu qui l'envoyait. Mais il avait prophétisé ainsi sur moi, parce que Sanballat et Tobiya l'avaient soudoyé. En le soudoyant ainsi, ils avaient espéré que j'aurais de la crainte, que je suivrais ses avis et commettrais un péché; et ils m'auraient fait une mauvaise renommée pour me déshonorer. Souviens-toi, ô mon Dieu, de Tobiya, de Sanballat et de leurs œuvres, et aussi de Noadia, la prophétesse, et des autres prophètes qui cherchaient à me rendre craintif. La muraille fut achevée le 25 du mois d'Éloul en 52 jours. Lorsque tous nos ennemis l'apprirent, tous les païens qui étaient autour de nous furent dans la crainte; ils furent très humiliés à leurs propres yeux et s'aperçurent que l'ouvrage avait été accompli par (la volonté) de notre Dieu. En ces jours-là, il y avait aussi des grands de Juda qui adressaient fréquemment des lettres à Tobiya, et celles de Tobiya leur parvenaient. Car beaucoup en Juda étaient liés à lui par serment, parce qu'il était gendre de Chekania, fils d'Arah, et que son fils Yohanân avait pris la fille de Mechoullam, fils de Bérékia. Ils disaient même du bien de lui en ma présence, et lui rapportaient mes paroles. Tobiya envoyait des lettres pour me rendre craintif. Lorsque la muraille fut rebâtie et que j'eus fixé les battants des portes, on établit dans leurs fonctions les portiers, les chantres et les Lévites. Je donnai mes ordres à Hanani, mon frère, et à Hanania, chef de la citadelle de Jérusalem, homme supérieur à beaucoup par sa fidélité et par sa crainte de Dieu. Je leur dis: Les portes de Jérusalem ne s'ouvriront pas avant que la chaleur du soleil soit venue, et l'on fermera les battants aux verrous en votre présence; les habitants de Jérusalem feront la garde, chacun à son poste et chacun devant sa maison. La ville était spacieuse et grande, mais peu peuplée, et les maisons n'étaient pas bâties. Mon Dieu me mit au cœur d'assembler les grands, les magistrats et le peuple, pour en faire le recensement. Je trouvai un registre généalogique de ceux qui étaient montés les premiers, et j'y trouvai écrit (ce qui suit): Voici ceux de la province qui sont remontés de la captivité, ceux que Neboukadnetsar, roi de Babylone, avait déportés, et qui retournèrent à Jérusalem et Juda, chacun dans sa ville. Ils revinrent avec Zorobabel, Josué, Néhémie, Azaria, Raamia, Nahamani, Mardochée, Bilchân, Mispéreth, Bigvaï, Nehoum, Baana. Nombre des hommes du peuple d'Israël: les fils de Pareoch, 2 172; les fils de Chephatia, 372; les fils d'Arah, 652; les fils de Pahath-Moab, des fils de Josué et de Joab, 2 818; les fils d'Élam, 1 254; les fils de Zatthou, 845; les fils de Zakkaï, 760; les fils de Binnouï, 648; les fils de Bébaï, 628; les fils d'Azgad, 2 322; les fils d'Adoniqam, 667; les fils de Bigvaï, 2 067; les fils d'Adîn, 655; les fils d'Ather, (de la famille) d'Ézéchias, 98; les fils de Hachoum, 328; les fils de Betsaï, 324; les fils de Hariph, 112; les ressortissants de Gabaon, 95; les gens de Bethléhem et de Netopha, 188; les gens d'Anatoth, 128; les gens de Beth-Azmaveth, 42; les gens de Qiryath-Yearim, de Kephira et de Beéroth, 743; les gens de Rama et de Guéba, 621; les gens de Mikmas, 122; les gens de Béthel et d'Aï, 123; les gens de l'autre Nebo, 52; les fils de l'autre Élam, 1 254; les fils de Harim, 320; les ressortissants de Jéricho, 345; les ressortissants de Lod, de Hadid et d'Ono, 721; les ressortissants de Senaa, 3 930. Sacrificateurs: les fils de Yedaya, de la maison de Josué, 973; les fils d'Immer, 1 052; les fils de Pachhour, 1 247; les fils de Harim, 1 017. Lévites: les fils de Josué et de Qadmiel, des fils d'Hodva, 74. Chantres: les fils d'Asaph, 148. Portiers: les fils de Challoum, les fils d'Ather, les fils de Thalmôn, les fils d'Aqqoub, les fils Hathitha, les fils de Chobaï, 138. Néthiniens: les fils de Tsiha, les fils de Hasoupha, les fils de Thabbaoth, les fils de Qéros, les fils de Sia, les fils de Padôn, les fils de Lebana, les fils de Hagaba, les fils de Salmaï, les fils de Hanân, les fils de Guiddel, les fils de Gahar, les fils de Reaya, les fils de Retsin, les fils de Neqoda, les fils de Gazzam, les fils d'Ouzza, les fils de Paséah, les fils de Bésaï, les fils de Mehounim, les fils de Nephichsim, les fils de Baqbouq, les fils de Haqoupha, les fils de Harhour, les fils de Batslouth, les fils de Mehida, les fils de Harcha, les fils de Barqos, les fils de Sisera, les fils de Thamah, les fils de Netsiah, les fils de Hathipha. Fils des serviteurs de Salomon: les fils de Sothaï, les fils de Sophéreth, les fils de Perida, les fils de Yaala, les fils de Darqôn, les fils de Guiddel, les fils de Chephatia, les fils de Hatthil, les fils de Pokéreth-Hatsebaïm, les fils d'Amôn. Total des Néthiniens et des fils des serviteurs de Salomon: 392. Voici ceux qui montèrent de Tel-Mélah, de Tel-Harcha, de Keroub-Addôn et d'Immer, et qui ne purent pas faire connaître leur famille et leur ascendance, (pour prouver) qu'ils étaient d'Israël: Les fils de Delaya, les fils de Tobiya, les fils de Neqoda, 642. Et parmi les sacrificateurs: les fils de Hobaya, les fils d'Haqqots, les fils de Barzillaï, qui avait pris pour femme une des filles de Barzillaï, le Galaadite, et fut appelé de leur nom. Ils cherchèrent leurs titres généalogiques, mais ils ne les trouvèrent pas. Ils furent déchus du sacerdoce, et le gouverneur leur dit de ne pas manger des choses très saintes jusqu'à ce qu'un sacrificateur eût consulté l'ourim et le toummim. L'assemblée tout entière était de 42 360 personnes, sans compter leurs serviteurs et leurs servantes, au nombre de 7 337. Parmi eux se trouvaient 245 chantres et chanteuses. Ils avaient 736 chevaux, 245 mulets, quatre cents trente-cinq chameaux et 6 720 ânes. Plusieurs des chefs de famille firent des dons pour les travaux. Le gouverneur donna au fonds (des travaux) 1 000 drachmes d'or, 50 calices, 530 tuniques sacerdotales. Les chefs de famille donnèrent au fonds des travaux 20 000 drachmes d'or et 2 200 mines d'argent. Le reste du peuple donna 20 000 drachmes d'or, 2 000 mines d'argent et 67 tuniques sacerdotales. Les sacrificateurs et les Lévites, les portiers, les chantres, les gens du peuple, les Néthiniens et tout Israël s'établirent dans leurs villes. Le septième mois arriva, et les Israélites étaient dans leurs villes. Alors tout le peuple s'assembla comme un seul homme sur la place qui est devant la porte des Eaux. Ils dirent à Esdras, le scribe, d'apporter le livre de la loi de Moïse, prescrite par l'Éternel à Israël. Le sacrificateur Esdras apporta la loi devant l'assemblée, composée d'hommes et de femmes et de tous ceux qui comprenaient ce qu'ils entendaient. C'était le premier jour du septième mois. Il lut dans le livre depuis le matin jusqu'au milieu du jour, devant la place qui est en face de la porte des Eaux, en présence des hommes, des femmes et de ceux qui comprenaient. Tout le peuple était attentif à la lecture du livre de la loi. Esdras, le scribe, était placé sur une estrade de bois, dressée à cette occasion. Auprès de lui, à sa droite, se tenaient Mattitia, Chéma, Anaya, Urie, Hilqiya et Maaséya, et à sa gauche, Pedaya, Mikaël, Malkiya, Hachoum, Hachbaddana, Zacharie et Mechoullam. Esdras ouvrit le livre à la vue de tout le peuple, car il se trouvait plus haut que tout le peuple; et lorsqu'il l'eut ouvert, tout le peuple se tint debout. Esdras bénit l'Éternel, le grand Dieu, et tout le peuple répondit, en levant les mains: Amen! amen! Ils s'inclinèrent et se prosternèrent devant l'Éternel, la face contre terre. Josué, Bani, Chérébia, Yamîn, Aqqoub, Chabbethaï, Hodiya, Maaséya, Qelita, Azaria, Yozabad, Hanân, Pelaya et les Lévites, faisaient comprendre la loi au peuple, et le peuple restait debout. Ils lisaient distinctement dans le livre de la loi de Dieu et ils en donnaient le sens pour faire comprendre ce qu'ils avaient lu. Néhémie, le gouverneur, Esdras, le sacrificateur-scribe, et les Lévites qui enseignaient le peuple dirent à tout le peuple: Ce jour est consacré à l'Éternel, votre Dieu; ne soyez pas dans le deuil et dans les pleurs! Car tout le peuple pleurait en entendant les paroles de la loi. (Esdras) leur dit: Allez, mangez des viandes grasses, buvez des liqueurs douces et envoyez des parts à ceux qui n'ont rien de prêt, car ce jour est consacré à notre Seigneur; ne vous affligez pas, car la joie de l'Éternel est votre force. Les Lévites calmaient tout le peuple en disant: Taisez-vous, car ce jour est saint, ne vous affligez pas! Tout le peuple s'en alla pour manger et boire, pour envoyer des parts et pour se livrer à de grandes réjouissances. Car ils avaient compris les paroles qu'on leur avait expliquées. Le second jour, les chefs de famille de tout le peuple, les sacrificateurs et les Lévites s'assemblèrent auprès d'Esdras, le scribe, pour être attentifs aux paroles de la loi. Ils trouvèrent écrit dans la loi que l'Éternel avait prescrite par l'intermédiaire de Moïse, que les Israélites devaient habiter sous des huttes pendant la fête du septième mois, et qu'ils devaient faire entendre et publier une proclamation dans toutes leurs villes et à Jérusalem: Sortez dans la montagne et rapportez du feuillage d'olivier, du feuillage d'olivier sauvage, du feuillage de myrte, du feuillage de palmier et du feuillage d'arbres touffus, pour faire des huttes, comme il est écrit. Alors le peuple sortit et en rapporta. Ils se firent des huttes, chacun sur la terrasse de sa (maison), dans leurs cours, dans les parvis de la maison de Dieu, sur la place de la porte des Eaux et sur la place de la porte d'Éphraïm. Toute l'assemblée de ceux qui étaient revenus de la captivité fit des huttes; ils habitèrent sous ces huttes. Depuis le temps de Josué, fils de Noun, jusqu'à ce jour, les Israélites n'avaient rien fait de pareil, et il y eut de très grandes réjouissances. On lut dans le livre de la loi de Dieu, chaque jour, depuis le premier jour jusqu'au dernier. On célébra la fête pendant sept jours, et il y eut une cérémonie solennelle le huitième jour, selon la règle. Le vingt-quatrième jour du même mois, les Israélites s'assemblèrent, couverts de sacs et de terre, pour un jeûne. Ceux qui étaient de la descendance d'Israël, s'étant séparés de tous les étrangers, se présentèrent pour confesser leurs péchés et les fautes de leurs pères. Lorsqu'ils furent debout, à leur place, on lut dans le livre de la loi de l'Éternel, leur Dieu, pendant un quart de la journée; et pendant un autre quart ils confessèrent (leurs péchés) et se prosternèrent devant l'Éternel, leur Dieu. Josué, Bani, Qadmiel, Sabania, Bounni, Chérébia, Bani et Kenani montèrent sur l'estrade des Lévites et crièrent à haute voix vers l'Éternel, leur Dieu. Et les Lévites, Josué, Qadmiel, Bani, Hachabnia, Chérébia, Hodiya, Sabania et Petahya dirent: Levez-vous, bénissez l'Éternel, votre Dieu, d'éternité en éternité! Que l'on bénisse ton nom glorieux, qui est au-delà de toute bénédiction et de toute louange! C'est toi, Éternel Dieu, qui as choisi Abram, qui l'as fait sortir d'Our des Chaldéens et qui lui as donné le nom d'Abraham. C'est toi, Éternel, toi seul, qui as fait les cieux, les cieux des cieux et toute leur armée, la terre et tout ce qui est sur elle, les mers et tout ce qu'elles renferment. À tout cela, tu donnes la vie, et l'armée des cieux se prosterne devant toi. C'est toi, Éternel Dieu, qui a choisi Abram, qui l'a fait sortir d'Our des Chaldéens et qui lui as donné le nom d'Abraham Tu as trouvé son cœur fidèle devant toi, tu as conclu l'alliance avec lui, pour donner à sa descendance le pays des Cananéens, des Hittites, des Amoréens, des Phéréziens, des Yebousiens et des Guirgasiens. Et tu as tenu ta parole, car tu es juste. Tu as vu la détresse de nos pères en Égypte et tu as entendu leurs cris près de la mer des Joncs. Tu as fait paraître des signes et des prodiges contre le Pharaon, contre tous ses serviteurs et contre tout le peuple de son pays, parce que tu savais avec quelle audace ils les avaient traités et tu t'es fait un nom, comme tu l'as encore aujourd'hui. Tu as fendu la mer devant eux, et ils passèrent à sec au milieu de la mer; mais tu as précipité dans l'abîme, comme une pierre dans les eaux puissantes, ceux qui marchaient à leur poursuite. Tu les as guidés le jour par une colonne de nuée, et la nuit par une colonne de feu qui éclairait pour eux le chemin qu'ils avaient à suivre. Tu es descendu sur le mont Sinaï, tu leur as parlé du haut des cieux et tu leur as donné des ordonnances droites, des lois de vérité, des prescriptions et des commandements excellents. Tu leur as fait connaître ton saint sabbat et tu leur as prescrit par l'intermédiaire de Moïse, ton serviteur, des commandements, des prescriptions et une loi. Des cieux tu leur as donné du pain quand ils avaient faim, tu as fait sortir de l'eau du rocher quand ils avaient soif et tu leur as dit d'entrer en possession du pays que tu avais juré de leur donner. Mais eux et nos pères furent présomptueux et raidirent leur nuque. Ils n'ont pas écouté tes commandements, ils refusèrent d'obéir et ne se souvinrent pas des merveilles que tu avais faites en leur faveur. Ils raidirent leur nuque et, dans leur rébellion, ils se donnèrent un chef pour retourner à leur esclavage. Mais toi, tu es un Dieu qui pardonne, qui est compatissant et qui fait grâce, lent à la colère et riche en bienveillance, et tu ne les as pas abandonnés, même quand ils se sont faits un veau en métal fondu en disant: Voici ton Dieu qui t'a fait monter d'Égypte, et quand ils se sont livrés envers toi à de grands outrages. Dans ta grande compassion, tu ne les as pas abandonnés au désert, et la colonne de nuée n'a pas cessé de les guider de jour dans leur chemin, ni la colonne de feu, pendant la nuit, d'éclairer pour eux le chemin qu'ils avaient à suivre. Tu leur as donné ton bon Esprit pour leur accorder du discernement, tu n'as pas refusé ta manne à leur bouche et tu leur as fourni de l'eau pour leur soif. Pendant quarante ans, tu as pourvu à leur entretien dans le désert, et ils ne manquèrent de rien, leurs vêtements ne s'usèrent pas et leurs pieds ne s'enflèrent pas. Tu leur as livré des royaumes et des peuples pour leur donner en partage des provinces frontalières. Ils ont pris possession du pays de Sihon, du pays du roi de Hechbôn et du pays d'Og, roi de Basan. Tu as multiplié leurs fils comme les étoiles des cieux et tu les as fait entrer dans le pays dont tu avais dit à leurs pères qu'ils prendraient possession. Et les fils entrèrent et prirent possession du pays; tu as humilié devant eux les habitants du pays, les Cananéens, et tu les as livrés entre leurs mains, avec leurs rois et les peuples du pays, pour qu'ils les traitent à leur gré. Ils s'emparèrent de villes fortifiées et d'un sol fertile; ils prirent possession de maisons remplies de toutes sortes de biens, de citernes creusées, de vignes, d'oliviers et d'arbres fruitiers en abondance; ils mangèrent, se rassasièrent, s'engraissèrent et vécurent dans les délices par ta grande bonté. Mais ils se soulevèrent et se révoltèrent contre toi. Ils tournèrent le dos à ta loi, tuèrent tes prophètes qui les conjuraient de revenir à toi, et se livrèrent à de grands outrages. Alors tu les as livrés entre les mains de leurs adversaires qui les opprimèrent. Mais, au temps de leur détresse, ils crièrent à toi; et toi, tu les as entendus du haut des cieux et dans ta grande compassion tu leur as donné des libérateurs qui les ont sauvés de la main de leurs adversaires. Quand ils eurent du repos, ils recommencèrent à faire le mal devant toi. Alors tu les as abandonnés entre les mains de leurs ennemis qui les dominèrent. Mais, de nouveau, ils crièrent à toi; et toi, tu les as entendus du haut des cieux et, dans ta grande compassion, tu les as sauvés maintes fois. Tu les as conjurés de revenir à ta loi; mais ils furent présomptueux et n'écoutèrent pas tes commandements. Ils péchèrent contre tes ordonnances qui font vivre l'homme qui les met en pratique, ils eurent une épaule rebelle, ils raidirent leur nuque et ils n'obéirent pas. Tu les as supportés de nombreuses années et les as exhortés par ton Esprit, par l'intermédiaire de tes prophètes, mais ils ne prêtèrent pas l'oreille. Alors tu les as livrés entre les mains des peuples des pays (étrangers ). Dans ta grande compassion, tu ne les as pas exterminés et ne les as pas abandonnés, car tu es un Dieu qui fait grâce et qui a compassion. Et maintenant, ô notre Dieu, Dieu grand, puissant et redoutable, toi qui gardes l'alliance et la bienveillance, ne regarde pas comme peu de chose la peine qui nous atteint, nous, nos rois, nos ministres, nos sacrificateurs, nos prophètes, nos pères et tout ton peuple, depuis le temps des rois d'Assyrie jusqu'à ce jour. Tu as été juste dans tout ce qui nous est arrivé, car tu t'es montré fidèle, et nous avons fait le mal. Nos rois, nos ministres, nos sacrificateurs et nos pères n'ont pas pratiqué ta loi et ils n'ont été attentifs ni à tes commandements ni aux avertissements que tu leur adressais. Pendant qu'ils étaient dans leur royaume, au milieu des bienfaits nombreux que tu leur accordais, dans le pays vaste et fertile que tu avais mis devant eux, ils ne t'ont pas servi et ne se sont pas détournés de leurs œuvres mauvaises. Et aujourd'hui, nous voici esclaves! Nous voici esclaves sur la terre que tu as donnée à nos pères, pour qu'ils mangent de ses fruits et de ses biens! Ses produits abondants sont pour les rois auxquels tu nous as assujettis, à cause de nos péchés; ils dominent à leur gré sur nos corps et sur notre bétail, et nous sommes dans une grande détresse! À cause de tout cela, nous contractons un pacte que nous mettons par écrit. Sur les (documents) scellés se trouvent (les noms de) nos chefs, de nos Lévites et de nos sacrificateurs. Sur les documents scellés (se trouvent): Néhémie, le gouverneur, fils de Hakalia, Sédécias, Seraya, Azaria, Jérémie, Pachhour, Amaria, Malkiya, Hattouch, Sabania, Mallouk, Harim, Merémoth, Abdias, Daniel, Guinnethôn, Baruk, Mechoullam, Abiya, Miyamin, Maazia, Bilgaï, Chemaeya, sacrificateurs. Lévites: Josué, fils d'Azania, Binnouï, des fils de Hénadad, Qadmiel, et leurs frères Sabania, Hodiya, Qelita, Pelaya, Hanân, Michée, Rehob, Hachabia, Zakkour, Chérébia, Sabania, Hodiya, Bani, Beninou. Chefs du peuple: Pareoch, Pahath-Moab, Élam, Zatthou, Bani, Bounni, Azgad, Bébaï, Adoniya, Bigvaï, Adîn, Ather, Ézéchias, Azzour, Hodiya, Hachoum, Betsaï, Hariph, Anatoth, Nébaï, Magpiach, Mechoullam, Hézir, Mechézabeel, Tsadoq, Yaddoua, Pelatia, Hanân, Asaya, Hosée, Hanania, Hachoub, Hallohech, Pilha, Chobeq, Rohoum, Hachabna, Maaséya, Ahiya, Hanân, Anân, Mallouk, Harim, Baana. Le reste du peuple, les sacrificateurs, les Lévites, les portiers, les chantres, les Néthiniens et tout ceux qui se sont séparés des peuples étrangers pour suivre la loi de Dieu, leurs femmes, leurs fils et leurs filles, tous ceux qui sont capables de connaissance et d'intelligence se joignent à leurs frères les plus considérés d'entre eux. Ils promettent avec serment et jurent de marcher dans la loi de Dieu donnée par l'intermédiaire de Moïse, serviteur de Dieu, d'observer et de mettre en pratique tous les commandements de l'Éternel, notre Seigneur, ses ordonnances et ses prescriptions. Nous (promettons) de ne pas donner nos filles aux gens du pays et de ne pas prendre leurs filles pour nos fils; de ne rien acheter, le jour du sabbat et les jours de fête, des gens du pays qui apporteraient le jour du sabbat des marchandises ou denrées quelconques à vendre; et de faire relâche la septième année, en n'exigeant le paiement d'aucune dette. Nous nous sommes imposés aussi des commandements qui nous obligeaient à donner un tiers de sicle par année pour le service de la maison de notre Dieu, pour les rangées de pain, pour l'offrande perpétuelle, pour l'holocauste perpétuel des sabbats, des nouvelles lunes et des solennités, pour les choses consacrées, pour les (sacrifices pour le) péché destinés à l'expiation en faveur d'Israël, et pour tout ce qui se fait dans la maison de notre Dieu. Nous avons tiré au sort, sacrificateurs, Lévites et peuple, au sujet du bois qu'on devait chaque année apporter en oblation à la maison de notre Dieu, selon nos familles, à des époques fixes, pour qu'il soit brûlé sur l'autel de l'Éternel, notre Dieu, comme il est écrit dans la loi. (Nous avons promis ) d'apporter chaque année à la maison de l'Éternel les prémices de notre sol et les prémices de tous les fruits de tous les arbres; d'amener à la maison de notre Dieu, aux sacrificateurs qui font le service dans la maison de notre Dieu, les premiers-nés de nos fils et de notre bétail, comme il est écrit dans la loi, les premiers-nés de notre gros et de notre petit bétail; d'apporter aux sacrificateurs, dans les chambres de la maison de notre Dieu, les prémices de notre pâte et nos prélèvements, des fruits de tous les arbres, du vin nouveau et de l'huile; et de livrer la dîme de notre sol aux Lévites. Les Lévites doivent la prendre eux-mêmes dans toutes les villes situées sur les terres que nous cultivons. Le sacrificateur descendant d'Aaron sera avec les Lévites quand les Lévites apporteront la dîme de la dîme à la maison de notre Dieu, dans les chambres de trésorerie. Car les Israélites et les Lévites apporteront dans ces chambres les prélèvements de blé, de vin nouveau et d'huile; là sont les objets du sanctuaire, et se tiennent les sacrificateurs qui font le service, les portiers et les chantres. Ainsi, nous n'abandonnerons pas la maison de notre Dieu. Les chefs du peuple s'établirent à Jérusalem. Le reste du peuple tira au sort, pour qu'une (personne) sur dix vienne s'établir à Jérusalem, la ville sainte, et que les neuf autres restent dans les (autres) villes. Le peuple bénit tous ceux qui consentirent volontairement à s'établir à Jérusalem. Voici les chefs de la province qui s'établirent à Jérusalem. Dans les villes de Juda, chacun s'établit dans sa propriété, dans sa ville: Israël, les sacrificateurs et les Lévites, les Néthiniens et les fils des serviteurs de Salomon: À Jérusalem s'établirent des fils de Juda et des fils de Benjamin. Des fils de Juda: Ataya, fils d'Ozias, fils de Zacharie, fils d'Amaria, fils de Chephatia, fils de Mahalaléel, des fils de Pérets, et Maaséya, fils de Baruk, fils de Kol-Hozé, fils de Hazaja, fils d'Adaya, fils de Yoyarib, fils de Zacharie, fils de Chiloni. Total des fils de Pérets qui s'établirent à Jérusalem: 468 hommes vaillants. Voici les fils de Benjamin: Sallou, fils de Mechoullam, fils de Yoëd, fils de Pedaya, fils de Kolaya, fils de Maaséya, fils d'Itiel, fils d'Ésaïe, et, après lui, Gabbaï et Sallaï, 928. Joël, fils de Zikri, était leur inspecteur; et Juda, fils de Senoua, était en second dans la ville. Des sacrificateurs: Yedaeya, fils de Yoyarib, Yakîn, Seraya, fils de Hilqiya, fils de Mechoullam, fils de Tsadoq, fils de Merayoth, fils d'Ahitoub, dirigeant de la maison de Dieu, et leurs frères occupés à l'ouvrage de la maison, 822; Adaya, fils de Yeroham, fils de Pelalia, fils d'Amtsi, fils de Zacharie, fils de Pachhour, fils de Malkiya, et ses frères, chefs de familles, 242; et Amachsaï, fils d'Azareel, fils d'Ahzaï, fils de Mechillémoth, fils d'Immer, et leurs frères, hommes importants, 128. Zabdiel, fils de Guedolim, était leur inspecteur. Des Lévites: Chemaeya, fils de Hachoub, fils d'Azriqam, fils de Hachabia, fils de Bounni, Chabbethaï et Yozabad, chargés parmi les chefs des Lévites des affaires extérieures de la maison de Dieu; Mattania, fils de Michée, fils de Zabdi, fils d'Asaph, le chef qui entonnait la louange à la prière et Baqbouqia, le second parmi ses frères, et Abda, fils de Chammoua, fils de Galal, fils de Yedoutoun. Total des Lévites dans la ville sainte: 284. Et les portiers: Aqqoub, Thalmôn, et leurs frères, gardiens des portes, 172. Le reste d'Israël, les sacrificateurs, les Lévites, étaient établis dans toutes les villes de Juda, chacun dans son héritage. Les Néthiniens étaient établis sur l'Ofel; Tsiha et Guichpa étaient chefs des Néthiniens. L'inspecteur des Lévites à Jérusalem était Ouzzi, fils de Bani, fils de Hachabia, fils de Mattania, fils de Michée, d'entre les fils d'Asaph, les chantres chargés des offices de la maison de Dieu; car il y avait un ordre du roi à leur sujet et un engagement relatif aux chantres pour chaque jour. Petahya, fils de Mechézabeel, des fils de Zérah, fils de Juda, était commissaire du roi pour toutes les affaires du peuple. Dans les villages et leur campagne, des fils de Juda s'établirent à Qiryath-Arba et dans ses dépendances, à Dibôn et dans ses dépendances, à Yeqabtseel et dans ses villages, à Yéchoua, à Molada, à Beth-Paleth; à Hatsar-Choual, à Beér-Chéba et dans ses dépendances, à Tsiqlag, à Mekona et dans ses dépendances, à Eyn-Rimmon, à Tsorea, à Yarmouth, à Zanoah, à Adoullam, et dans leurs villages, à Lakich et dans sa campagne, à Azéqa et dans ses dépendances. Ils s'installèrent depuis Beér-Chéba jusqu'à la vallée de Hinnom. Les fils de Benjamin (s'établirent) depuis Guéba, à Mikmach, à Aya, à Béthel et dans ses dépendances, à Anatoth, à Nob, à Hanania. À Hatsor, à Rama, à Guittaïm, à Hadid, à Tseboïm, à Neballath, à Lod et à Ono, la vallée des artisans. Parmi les Lévites, certaines fractions de Juda (se joignirent) à Benjamin. Voici les sacrificateurs et les Lévites qui remontèrent avec Zorobabel, fils de Chealtiel, et avec Josué: Seraya, Jérémie, Esdras, Amaria, Mallouk, Hattouch, Chekania, Rehoum, Merémoth, Iddo, Guinnethoï, Abiya, Miryamin, Maadia, Bilga, Chemaeya, Yoyarib, Yedaeya, Sallou, Amoq, Hilqiya, Yedaeya. Ce furent là les principaux sacrificateurs et leurs frères, au temps de Josué. Lévites: Josué, Binnouï, Qadmiel, Chérébia, Juda, Mattania, qui dirigeait avec ses frères le chant des louanges; Baqbouqia et Ounni, qui étaient en fonction vis-à-vis d'eux. Josué engendra Yoyaqim, Yoyaqim engendra Éliachib, Éliachib engendra Yoyada, Yoyada engendra Jonathan, et Jonathan engendra Jaddoua. Voici, au temps de Yoyaqim, quels étaient les sacrificateurs, chefs de familles: pour Seraya, Meraya; pour Jérémie, Hanania; pour Esdras, Mechoullam; pour Amaria, Johanân; pour Melouki, Jonathan; pour Sabania, Joseph; pour Harim, Adna; pour Merayoth, Helkaï; pour Iddo, Zacharie; pour Guinnethôn, Mechoullam; pour Abiya, Zikri; pour Minyamîn et Moadia, Pilthaï; pour Bilga, Chammoua; pour Chemaeya, Jonathan; pour Yoyarib, Matthnaï; pour Yedaeya, Ouzzi; pour Sallaï, Qallaï; pour Amoq, Éber; pour Hilqiya, Hachabia; pour Yedaeya, Netanéel. Au temps d'Éliachib, de Yoyada, de Yohanân et de Yaddoua, les Lévites, chefs de famille, et les sacrificateurs furent inscrits sous le règne de Darius, le Perse. Les fils de Lévi, chefs de famille, furent inscrits dans un livre de chronique s jusqu'au temps de Yohanân, fils d'Éliachib. Les chefs des Lévites, Hachabia, Chérébia, et Josué, fils de Qadmiel, et leurs frères vis-à-vis des autres, étaient chargés de louer et de célébrer l'Éternel, selon l'ordre de David, homme de Dieu, groupe par groupe. Mattania, Baqbouqia, Abdias, Mechoullam, Thalmôn et Aqqoub, portiers, faisaient la garde aux seuils des portes. Ils vivaient au temps de Yoyaqim, fils de Josué, fils de Yotsadaq, et au temps de Néhémie, le gouverneur, et d'Esdras, le sacrificateur-scribe. Lors de l'inauguration de la muraille de Jérusalem, on alla chercher les Lévites de tous les lieux qu'ils habitaient pour les faire venir à Jérusalem, afin de célébrer l'inauguration dans la joie par des chœurs et par des chants, au (son) des cymbales, des luths et des harpes. Les fils des chantres se rassemblèrent des alentours de Jérusalem, des villages des Netophatiens, de Beth-Guilgal et des campagnes de Guéba et d'Azmaveth; car les chantres s'étaient bâti des villages aux alentours de Jérusalem. Les sacrificateurs et les Lévites se purifièrent et ils purifièrent le peuple, les portes et la muraille. Je fis monter sur la muraille les chefs de Juda et je formai deux grands chœurs. Le premier se mit en marche du côté droit sur la muraille, vers la porte du Fumier. Derrière eux marchaient Osée et la moitié des chefs de Juda, Azaria, Esdras, Mechoullam, Juda, Benjamin, Chemaeya et Jérémie, des fils de sacrificateurs avec des trompettes, Zacharie, fils de Jonathan, fils de Chemaeya, fils de Mattania, fils de Michée, fils de Zakkour, fils d'Asaph, et ses frères, Chemaeya, Azareel, Milalaï, Guilalaï, Maaï, Netanéel, Juda et Hanani, avec les instruments de musique de David, homme de Dieu. Esdras, le scribe, était à leur tête. À la porte de la Source et en face d'eux, ils montèrent les marches de la cité de David par la montée de la muraille, au-dessus de la maison de David, jusqu'à la porte des Eaux, vers l'est. Le second chœur se mit en marche du côté gauche. J'étais derrière lui avec l'autre moitié du peuple, sur la muraille. Par-dessus la tour des Fours, (on alla) jusqu'à la muraille Large; puis au-dessus de la porte d'Éphraïm, de la Vieille Porte, de la porte des Poissons, de la tour de Hananéel et de la tour de Méa, jusqu'à la porte des Brebis. Et l'on s'arrêta à la porte de la Prison. Les deux chœurs s'arrêtèrent dans la maison de Dieu; de même, moi et ceux des magistrats qui étaient avec moi, et les sacrificateurs Éliaqim, Maaséya, Minyamîn, Michée, Élyoénaï, Zacharie, Hanania, avec des trompettes, et Maaséya, Chemaeya, Éléazar, Ouzzi, Yohanân, Malkiya, Élam et Ézer. Les chantres se firent entendre avec comme inspecteur Yizrahya. Les gens offrirent ce jour-là de nombreux sacrifices et se livrèrent aux réjouissances, car Dieu leur avait donné un grand sujet de joie. Les femmes et les enfants se réjouirent aussi, et l'on entendait de loin la joie de Jérusalem. En ce jour, on établit des hommes ayant la surveillance des chambres qui servaient de magasins pour les prélèvements, les prémices et les dîmes, et on les chargea d'y recueillir, du territoire des villes, les parts assignées par la loi aux sacrificateurs et aux Lévites, car Juda se réjouissait de ce que les sacrificateurs et les Lévites étaient à leur poste, observant tout ce qui concernait le service de leur Dieu et le service des purifications, ainsi que les chantres et les portiers, selon l'ordre de David et de son fils Salomon; car autrefois, du temps de David et d'Asaph, il y avait des chefs de chantres et des chants de louanges et d'actions de grâces en l'honneur de Dieu. Tout Israël, au temps de Zorobabel et au temps de Néhémie, donna les parts des chantres et des portiers, jour par jour, ainsi que les (parts) sacrées aux Lévites; et les Lévites donnèrent des (parts) sacrées aux fils d'Aaron. Dans ce temps, on lut en présence du peuple, dans le livre de Moïse, et l'on y trouva écrit que « l'Ammonite et le Moabite ne devraient jamais entrer dans l'assemblée de Dieu », parce qu'ils n'étaient pas venus au-devant des Israélites avec du pain et de l'eau, et parce qu'ils avaient soudoyé contre eux Balaam pour qu'il les maudisse; mais notre Dieu changea la malédiction en bénédiction. Lorsqu'on eut entendu la loi, on sépara d'Israël tous les étrangers. Avant cela, le sacrificateur Éliachib, qui était établi dans les chambres de la maison de notre Dieu, et qui était parent de Tobiya, avait disposé pour lui une grande chambre où se trouvaient auparavant les offrandes, l'encens, les ustensiles, la dîme du blé, du vin nouveau et de l'huile, ce qui était ordonné pour les Lévites, les chantres et les portiers, et le prélèvement pour les sacrificateurs. Je n'étais pas à Jérusalem quand tout cela eut lieu, car j'étais retourné auprès du roi, la trente-deuxième année d'Artaxerxès, roi de Babylone. À la fin de l'année, j'obtins du roi la permission de revenir à Jérusalem, et je m'aperçus du mal qu'avait fait Éliachib, en disposant une chambre pour Tobiya dans les parvis de la maison de Dieu. Je le pris très mal. Je jetai hors de la chambre tous les objets qui appartenaient à Tobiya; je dis de purifier les chambres et j'y replaçai les objets de la maison de Dieu, les offrandes et l'encens. J'appris aussi que les parts des Lévites n'avaient pas été livrées, et que les Lévites et les chantres chargés des offices s'étaient enfuis chacun dans son champ. Je fis des reproches aux magistrats et je dis: Pourquoi la maison de Dieu a-t-elle été abandonnée? Je rassemblai les Lévites et les chantres et je les remis à leur poste. Alors tout Juda apporta dans les magasins la dîme du blé, du vin nouveau et de l'huile. Je confiai la surveillance des magasins à Chélémia, le sacrificateur, à Tsadoq, le scribe, et à Pedaya, l'un des Lévites, et à côté d'eux à Hanân, fils de Zakkour, fils de Mattania, car ils avaient la réputation d'être fidèles. Ils furent chargés de faire les distributions à leurs frères. Souviens-toi de moi, ô mon Dieu, à cause de cela, et n'efface pas les actes de piété que j'ai accomplis à l'égard de la maison de mon Dieu et de ses observances. À cette époque, je vis en Juda des hommes fouler au pressoir pendant le sabbat, rentrer des gerbes, les charger sur des ânes, de même que du vin, des raisins, des figues et toutes sortes de fardeaux, et les amener à Jérusalem le jour du sabbat; et je leur donnai des avertissements le jour où ils vendaient leurs denrées. Il y avait aussi des Tyriens qui habitaient là, qui apportaient du poisson et toutes sortes de marchandises, et qui les vendaient le jour du sabbat aux Judéens et à Jérusalem. Je fis des reproches aux grands de Juda et je leur dis: Que signifie cette mauvaise action que vous faites, en profanant le jour du sabbat? N'est-ce pas ainsi qu'ont agi vos pères? Notre Dieu a fait venir tous ces malheurs sur nous et sur cette ville. Et vous, vous augmentez sa colère contre Israël, en profanant le sabbat! Puis, dès que les portes de Jérusalem furent dans l'ombre, avant le sabbat, je dis de fermer les battants et je dis de ne les ouvrir qu'après le sabbat. Je plaçai quelques-uns de mes jeunes serviteurs aux portes, pour empêcher l'entrée des fardeaux le jour du sabbat. Alors les marchands et les vendeurs de toutes sortes de produits passèrent la nuit une fois, et même deux, hors de Jérusalem. Je les avertis en leur disant: Pourquoi passez-vous la nuit devant la muraille? Si vous recommencez, je porterai la main sur vous. Dès ce moment, ils ne vinrent plus pendant le sabbat. Je dis aussi aux Lévites de se purifier et de venir garder les portes pour sanctifier le jour du sabbat. Pour cela aussi souviens-toi de moi, ô mon Dieu, et protège-moi selon ta grande bienveillance. À cette même époque, je vis des Juifs qui avaient pris des femmes asdodiennes, ammonites, moabites. La moitié de leurs fils parlaient l'asdodien et ne savaient point parler judéen; ils ne connaissaient que la langue de tel ou tel peuple. Je leur fis des reproches et je les maudis; j'en frappai quelques-uns, je leur arrachai les cheveux, et je les fis prêter serment au nom de Dieu, en disant: Vous ne donnerez pas vos filles à leurs fils et vous ne prendrez leurs filles ni pour vos fils ni pour vous. N'est-ce pas en cela qu'a péché Salomon, roi d'Israël? Il n'y avait pas de roi semblable à lui parmi la multitude des nations, il était aimé de son Dieu, et Dieu l'avait établi roi sur tout Israël; néanmoins, les femmes étrangères l'entraînèrent aussi dans le péché. Faut-il donc apprendre à votre sujet que vous commettez un aussi grand crime et que vous êtes infidèles à notre Dieu en prenant des femmes étrangères? Un des fils de Yoyada, fils d'Éliachib, le souverain sacrificateur, était gendre de Sanballat, le Horonite. Je le chassai loin de moi. Souviens-toi d'eux, ô mon Dieu, car ils ont souillé le sacerdoce et l'alliance des sacrificateurs et des Lévites. Je les purifiai de tout étranger et je remis en vigueur ce que devaient observer les sacrificateurs et les Lévites, chacun dans sa fonction, et ce qui concernait l'oblation de bois aux époques fixées, de même que les prémices. Souviens-toi favorablement de moi, ô mon Dieu! C'était au temps d'Assuérus. Cet Assuérus régnait de l'Inde à l'Éthiopie sur cent vingt-sept provinces. En ce temps-là, le roi Assuérus s'installa sur le trône royal de Suse, la capitale. La troisième année de son règne, il présida un festin qu'il donnait à tous ses princes et ses serviteurs, à l'armée perse et mède, aux dignitaires et gouverneurs de provinces, montrant ainsi la glorieuse richesse de son règne et la rare magnificence de sa grandeur. (Cela dura) longtemps, cent quatre-vingts jours. À l'expiration de ces journées, le roi donna pendant sept jours un festin en plein air, dans le jardin du palais royal, à tout le peuple qui se trouvait à Suse, la capitale, du plus grand au plus petit. Des tissus colorés de lin, de coton et de laine violette étaient tendus par des cordons blancs et pourpres, passés dans des anneaux d'argent, à des colonnes de marbre. Les divans étaient d'or et d'argent, sur un pavé de porphyre, de marbre, de nacre et de marbre noir. On servait à boire dans une grande variété de coupes d'or, et le vin du roi abondait avec une libéralité royale. On buvait selon un protocole sans contrainte; le roi avait imposé à tous les intendants de sa maison de se conformer au désir de chacun. De son côté, la reine Vasthi donna un festin pour les femmes dans le palais royal du roi Assuérus. Le septième jour, dans l'euphorie du vin, le roi dit à Mehoumân, Biztha, Harbona, Bigtha, Abagtha, Zéthar et Karkas – les sept eunuques de service auprès du roi Assuérus – de faire venir la reine Vasthi en présence du roi, avec sa couronne royale, pour montrer sa beauté aux peuples et aux princes, car elle était très belle. Mais la reine Vasthi refusa de se rendre à l'ordre du roi transmis par l'intermédiaire des eunuques. Le roi en conçut une grande indignation et fut enflammé de fureur. Le roi s'entretint avec les sages astrologues. Car une affaire royale passait devant tous ceux qui avaient la connaissance du protocole et du droit et qui l'approchaient: Karchena, Chétar, Admata, Tarsis, Mérès, Marsena, Memoukân, les sept princes mèdes et perses, familiers du roi, qui occupaient la première place dans le royaume. Quelle loi appliquer dans le cas de la reine Vasthi qui n'a pas exécuté l'ordre du roi Assuérus, transmis par l'intermédiaire des eunuques? Memoukân dit en présence du roi et des princes: La faute de la reine Vasthi n'atteint pas seulement le roi, mais tous les princes et tous les peuples dans toutes les provinces du roi Assuérus. Car le refus de la reine viendra à la connaissance de toutes les femmes qui regarderont leurs maris avec dédain quand on racontera que le roi Assuérus avait ordonné de faire venir la reine Vasthi en sa présence, et qu'elle n'est pas venue. Maintenant les princesses perses et mèdes qui auront appris le refus de la reine tiendront le même langage à tous les princes royaux: cela suffit pour qu'il y ait du mépris et de l'indignation! S'il plaît au roi, on proclamera la déclaration royale, immuable, consignée dans les lois de Perse et de Médie, que Vasthi ne paraîtra plus devant le roi Assuérus, et que le roi donnera sa dignité royale à celle de ses compagnes qui vaudra mieux qu'elle. Quand on sera informé de cet édit si important promulgué par le roi pour tout son royaume, toutes les femmes auront du respect pour leurs maris, du plus grand au plus petit. Cette déclaration plut au roi et aux princes, et le roi agit selon ce qu'avait dit Memoukân. Il envoya des lettres dans toutes les provinces royales, à chaque province dans son écriture et à chaque peuple dans sa langue, pour que tout homme soit maître en sa maison et qu'il parle sa langue maternelle. Après ces événements, la fureur du roi Assuérus s'apaisa. Il se souvint de Vasthi, de ce qu'elle avait fait et de la décision qui avait été prise à son sujet. Les jeunes gens qui servaient le roi dirent: Qu'on recherche pour le roi de jeunes vierges d'une grande beauté. Que le roi donne à des chargés de mission dans toutes les provinces de son royaume la charge de rassembler tout ce qu'il y a comme jeunes et belles vierges dans le harem de Suse, la capitale, aux soins de Hégué, eunuque du roi et gardien des femmes, et qu'on leur donne des cosmétiques. La jeune fille qui plaira au roi régnera à la place de Vasthi. Cette proposition plut au roi, et ainsi fut fait. Il y avait à Suse, la capitale, un Juif du nom de Mardochée, fils de Yaïr, fils de Chimeï, fils de Qich, Benjaminite. Il avait été déporté de Jérusalem avec ceux des déportés qui avaient été emmenés avec Yekonia, roi de Juda, par Neboukadnetsar, roi de Babylone. Or, il était le tuteur de Hadassa – c'est-à-dire Esther – fille de son oncle. Elle n'avait plus, en effet, ni père, ni mère, et cette jeune fille était d'une très grande beauté. À la mort de son père et de sa mère, Mardochée l'avait adoptée. Lorsqu'on eut publié l'ordre et l'édit du roi, de nombreuses jeunes filles furent rassemblées à Suse, la capitale, aux soins de Hégaï. On emmena ainsi Esther dans le palais royal, aux soins de Hégaï, gardien des femmes. La jeune fille lui plut et gagna sa bienveillance. Il lui donna avec empressement les cosmétiques et les rations qui lui revenaient ainsi que les sept jeunes servantes de la maison royale qu'on avait prévu de lui donner, et il la fit passer avec ses jeunes servantes à la meilleure (place) du harem. Esther ne fit connaître ni son peuple ni son origine, car Mardochée lui avait défendu de les faire connaître. Chaque jour Mardochée arpentait les abords du harem pour savoir comment se portait Esther et comment on la traitait. Le tour de chacune des jeunes filles d'aller chez le roi Assuérus arrivait au bout de douze mois qui lui étaient assignés suivant le protocole des femmes, car la période de leurs apprêts était ainsi remplie: six mois avec de l'huile de myrrhe et six mois avec des aromates et des cosmétiques de femmes. Lorsque la jeune fille allait chez le roi, tout ce qu'elle demandait lui était donné pour qu'elle l'emporte avec elle du harem au palais royal. Le soir elle y allait, le matin elle rentrait dans un second harem aux soins de Chachgaz, eunuque du roi, gardien des concubines. Elle ne revenait plus chez le roi, à moins que le roi n'ait envie d'elle et ne l'appelle par (son) nom. Quand son tour d'aller chez le roi fut arrivé, Esther, fille d'Abichaïl, oncle de Mardochée, qui l'avait adoptée, ne réclama rien de plus que ce qui lui était proposé par Hégaï, eunuque du roi et gardien des femmes. Esther était considérée avec faveur par tout le monde. On vint prendre Esther pour l'emmener chez le roi Assuérus au palais royal, le dixième mois, qui est le mois de Tébeth, la septième année de son règne. Le roi aima Esther plus que toutes les (autres) femmes, et elle gagna sa faveur et sa bienveillance plus que toutes les (autres) vierges. Alors, il mit sur sa tête la couronne royale et la fit régner à la place de Vasthi. Le roi donna un grand festin à tous ses princes et ses serviteurs, le festin d'Esther. Il ordonna une trève dans les provinces et fit des largesses avec une libéralité royale. Quand on assembla les vierges pour la seconde fois, Mardochée avait une place à la conciergerie royale. Esther ne faisait toujours pas connaître son origine, ni son peuple, comme le lui avait ordonné Mardochée. Esther exécutait les ordres de Mardochée, comme lorsqu'elle était sous sa tutelle. À cette époque, alors que Mardochée était en place à la conciergerie royale, deux eunuques du roi, de la garde du seuil, Bigtân et Térech, dans un accès de rage, entreprirent de porter la main sur le roi Assuérus. La chose vint à la connaissance de Mardochée qui la fit connaître à la reine Esther. Esther le dit au roi, au nom de Mardochée. On entreprit une enquête qui aboutit: on pendit les deux (eunuques) à une potence. Ceci fut enregistré dans les Chroniques en présence du roi. Après ces événements, le roi Assuérus distingua Haman, fils de Hammedata, l'Agaguite; il l'éleva (en dignité) et plaça son siège au-dessus de tous les princes de son rang. Tous les serviteurs du roi en place à la conciergerie royale s'inclinaient et se prosternaient en l'honneur de Haman. Le roi en avait donné spécialement l'ordre. Pourtant, Mardochée ne s'inclinait ni se prosternait. Les serviteurs du roi en place à la conciergerie royale dirent à Mardochée: Pourquoi passes-tu outre à l'ordre du roi? Ils lui posaient la question chaque jour, mais il ne les écoutait pas. Ils firent alors un rapport à Haman pour voir si Mardochée – qui leur avait rapporté qu'il était Juif – s'en tiendrait à son attitude. Haman vit que Mardochée ne s'inclinait ni ne se prosternait en son honneur, et Haman fut rempli de fureur. Il considéra avec dédain l'idée de porter la main sur le seul Mardochée – on lui avait signalé, en effet, le peuple auquel appartenait Mardochée. Haman entreprit d'exterminer de tout le royaume d'Assuérus tous les Juifs, le peuple de Mardochée. Le premier mois – qui est le mois de Nisan – la douzième année du règne d'Assuérus, en présence de Haman, on jeta le Pour, c'est-à-dire le sort, sur chaque jour, du premier au douzième mois – qui est le mois d'Adar. Haman dit au roi Assuérus: Il y a un peuple à part. Ils sont partout, infiltrés parmi tous les peuples, dans toutes les provinces de ton royaume; leurs lois les distinguent de tout peuple, et ils n'exécutent point les lois du roi: il ne vaut rien pour le roi de les laisser en repos. Qu'il plaise au roi de signer leur perte, et je pèserai dix mille talents d'argent entre les mains des fonctionnaires du royaume, pour les verser dans les coffres du roi. Le roi retira le sceau de son doigt et le donna à Haman, fils de Hammedata, l'Agaguite, adversaire des Juifs. Le roi dit à Haman: L'argent t'est abandonné, ainsi que ce peuple. Fais-en ce qu'il te plaira. On convoqua les scribes royaux, le treizième jour du premier mois, et l'on transcrivit tous les ordres de Haman à l'intention des satrapes du roi, des gouverneurs de chaque province et des princes de chaque peuple, à chaque province dans son écriture, à chaque peuple dans sa langue. Ce fut écrit au nom du roi Assuérus et scellé du sceau du roi. Les lettres furent envoyées par l'intermédiaire des courriers à toutes les provinces du roi: on devait exterminer, tuer et faire périr tous les Juifs, du jeune garçon au vieillard, les enfants comme les femmes, en un seul jour, le 13 du douzième mois – qui est le mois d'Adar. (On pouvait) les piller pour en prendre du butin. Il y avait une copie du texte pour communiquer à chaque province l'édit qui devait être rendu public dans tous les peuples afin qu'ils se tiennent prêts pour ce jour-là. Les courriers sortirent en hâte par ordre royal, et l'édit fut communiqué à Suse la capitale. Le roi et Haman s'installèrent pour boire. La ville de Suse était en pleurs. Lorsque Mardochée eut connaissance de tout ce qui se faisait, il déchira ses vêtements et prit le sac et la cendre pour aller dans la ville. Il poussait de grands cris amers. Il parvint ainsi vis-à-vis de la conciergerie royale, car il était impossible de pénétrer dans la conciergerie royale habillé d'un sac. Dans chaque province, partout où parvenaient l'ordre et l'édit du roi, il y eut un grand deuil chez les Juifs: ils jeûnaient, pleuraient et se lamentaient; beaucoup se couchaient sur le sac et la cendre. Les jeunes servantes d'Esther et ses eunuques vinrent le lui rapporter et la reine en fut toute bouleversée. Elle envoya des vêtements pour en habiller Mardochée à la place du sac qu'il avait sur lui. Mais il n'accepta pas. Alors Esther appela Hathak, l'un des eunuques que le roi avait commis à son service. Elle lui donna des ordres au sujet de Mardochée, pour savoir de quoi il s'agissait et qu'elle en était la raison. Hathak sortit vers Mardochée sur la place de la ville vis-à-vis de la conciergerie royale. Mardochée lui rapporta tout ce qui lui arrivait, ainsi que le détail de l'argent que Haman avait promis de peser dans les coffres du roi pour qu'on fasse périr les Juifs. Il lui donna aussi une copie du texte de l'édit d'extermination qui avait été publié à Suse. Il la montrerait à Esther et lui ferait un rapport, en lui ordonnant d'aller chez le roi pour demander grâce et l'implorer en faveur de son peuple. Hathak vint rapporter à Esther les paroles de Mardochée. Esther dit à Hathak, en lui ordonnant (de le rapporter) à Mardochée: Tous les serviteurs du roi, ainsi que le peuple de toutes les provinces royales, savent que quiconque, homme ou femme, se présente au roi dans la cour intérieure sans avoir été convoqué est mis à mort en vertu d'une loi, la même pour tous; seul peut rester en vie celui à qui le roi tend son sceptre d'or. Or moi, voilà trente jours que je n'ai plus été invitée à venir chez le roi. On rapporta les paroles d'Esther à Mardochée. Mardochée fit répondre à Esther: Ne t'imagine pas, Majesté, que tu échapperas seule d'entre tous les Juifs. Car si tu continues à te taire en cette occasion, le soulagement et la libération des Juifs surgiront d'un autre côté, alors que toi et la maison de ton père, vous périrez. D'ailleurs qui sait si ce n'est pas pour une occasion comme celle-ci que tu es parvenue à la royauté? Esther fit répondre à Mardochée: Va rassembler tous les Juifs qui se trouvent à Suse. Jeûnez à mon intention, sans manger ni boire pendant trois jours, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Moi aussi je jeûnerai de même avec mes jeunes servantes. Dans ces conditions, j'irai chez le roi malgré la loi. Si c'est pour ma perte, je périrai! Mardochée s'en alla pour faire tout ce qu'Esther lui avait ordonné. Quand le troisième jour fut arrivé, Esther revêtit (les insignes de) la royauté et se présenta dans la cour intérieure du palais royal, face au palais. Le roi siégeait sur son trône royal dans le palais, face à l'entrée de l'édifice. Au moment même où le roi vit la reine Esther debout dans la cour, elle obtint sa faveur. Le roi tendit à Esther le sceptre d'or qu'il avait en main. Esther s'approcha et toucha la pointe du sceptre. Le roi lui dit: Qu'as-tu, reine Esther? Quelle est ta requête? Elle te sera accordée, jusqu'à la moitié du royaume! Esther lui répondit: S'il plaît au roi, que le roi vienne aujourd'hui avec Haman au festin que je lui ai préparé. Le roi dit: Pressez Haman de donner suite à l'invitation d'Esther. Le roi et Haman vinrent au festin qu'Esther avait préparé. Pendant qu'on buvait le vin, le roi dit à Esther: Quelle est ta demande? Elle te sera accordée. Quelle est ta requête? Jusqu'à la moitié du royaume, elle sera exaucée. Esther répondit: Ma demande, ma requête…? Si j'ai obtenu la faveur du roi, qu'il plaise au roi d'accorder ma demande et d'exaucer ma requête: que le roi vienne avec Haman au festin que je leur préparerai, et demain je répondrai explicitement au roi. Haman sortit ce jour-là, le cœur plein de joie et d'euphorie. Soudain Haman vit Mardochée à la conciergerie royale. Celui-ci ne se leva pas et ne s'écarta pas devant lui. Alors Haman fut rempli de fureur au sujet de Mardochée. Mais il se domina et rentra chez lui. Il envoya chercher ses intimes et sa femme Zérech. Haman lui fit le compte de sa richesse prestigieuse, du nombre de ses fils, de toutes les façons dont le roi l'avait distingué en l'élevant (en dignité) au-dessus des princes et des serviteurs royaux. Et même, leur dit-il, c'est moi et personne d'autre que la reine Esther a invité avec le roi au festin qu'elle avait préparé, et demain encore c'est moi qu'elle a convié avec le roi. Et pourtant tout cela ne vaut rien pour moi, tant que je pourrai voir ce Juif Mardochée en place à la conciergerie royale. Sa femme Zérech et tous ses intimes lui dirent: Qu'on dresse donc une potence haute de cinquante coudées, et demain matin tu diras au roi qu'on y pende Mardochée. Tu peux donc aller joyeux au festin avec le roi. La chose plut à Haman. Il dressa la potence. Cette nuit-là, le sommeil le fuyant, le roi se fit apporter le livre des mémoires, les Chroniques, et l'on en fit la lecture devant le roi. Et l'on trouva la relation du rapport de Mardochée sur Bigtân et Térech, les deux eunuques du roi, de la garde du seuil, qui avaient entrepris de porter la main sur le roi Assuérus. Le roi dit: Quelle promotion honorifique a-t-on conférée à Mardochée pour cela? Les gens qui servaient le roi répondirent: On ne lui a rien conféré du tout! Mais, dit le roi, qui est dans la cour? C'était Haman qui arrivait dans la cour extérieure du palais royal pour dire au roi qu'on pende Mardochée à la potence qu'il avait préparée pour lui. Les gens du roi dirent: C'est Haman qui se tient dans la cour. Le roi dit: Qu'il entre! Haman entra, et le roi lui dit: Que faire à un homme que le roi désire honorer? En son for intérieur, Haman se dit: À qui donc le roi désirerait-il faire honneur plus qu'à moi? Haman dit au roi: Un homme que le roi désire honorer? Qu'on prenne un manteau royal dont le roi s'est vêtu et un cheval que le roi a monté, et sur la tête duquel une couronne royale a été posée. Qu'on fasse don du manteau, ainsi que du cheval tenu par quelqu'un des ministres du roi, un dignitaire. Qu'on revête cet homme que le roi désire honorer, qu'on le conduise à cheval sur la place de la ville, qu'on proclame devant lui: Voilà ce qu'on fait à l'homme que le roi désire honorer. Le roi répondit à Haman: Vite, prends le manteau et le cheval comme tu l'as (si bien) dit, et agis ainsi en faveur du Juif Mardochée, celui qui est assis à la conciergerie royale; ne néglige aucun détail de tout ce que tu as exposé. Haman prit le manteau et le cheval, et revêtit Mardochée, le promena à cheval sur la place de la ville et proclama devant lui: Voilà ce qu'on fait à un homme que le roi désire honorer! Puis Mardochée retourna à la conciergerie royale, tandis que Haman se hâtait de rentrer chez lui (le cœur) en deuil et la tête voilée. Haman raconta à Zérech, sa femme, et à tous ses intimes ce qui lui était arrivé. Ses conseillers et Zérech, sa femme, lui dirent: S'il est de la race juive, ce Mardochée devant qui tu as commencé de déchoir, tu ne tiendras pas devant lui. Ta déchéance sera totale devant lui. Ils lui parlaient encore lorsqu'arrivèrent les eunuques du roi; ils s'empressèrent d'emmener Haman au festin qu'Esther avait préparé. Le roi et Haman arrivèrent pour festoyer avec la reine Esther. En ce second jour également, pendant qu'on buvait le vin, le roi dit à Esther: Quelle est ta demande, reine Esther? Elle te sera accordée. Quelle est ta requête? Jusqu'à la moitié du royaume, elle sera exaucée. La reine Esther répondit: Si j'ai obtenu ta faveur, ô roi, et s'il plaît au roi, voici ma demande: avoir la vie sauve; voici ma requête: (la vie) de mon peuple. Car nous avons été vendus, moi et mon peuple, pour être exterminés, tués, massacrés! Encore si nous avions été vendus, hommes et femmes, comme esclaves, j'aurais gardé le silence, mais l'adversaire ne mesure point le dommage causé au roi. Le roi Assuérus prit la parole et dit à la reine Esther: Qui est-il, et où est-il celui dont le cœur est rempli de tels desseins? Esther répondit: L'adversaire, l'ennemi, c'est Haman ce méchant (homme)! Alors Haman s'effondra en présence du roi et de la reine. Le roi en fureur quitta précipitamment le festin pour aller dans le jardin du palais. Et Haman restait là, implorant la reine Esther pour avoir la vie sauve, car il avait bien vu que pour le roi sa perte était consommée. Le roi repassait du jardin du palais à la salle du festin au moment où Haman s'affalait sur le divan sur lequel Esther était allongée. Le roi s'écria: Et en plus, on fait violence à la reine en ma présence, dans cette maison! Cette parole (à peine) sortie de la bouche du roi, on voila le visage de Haman. Harbona, l'un des eunuques, dit en présence du roi: Il y a justement la potence que Haman a dressée dans sa maison pour Mardochée lequel a parlé pour l'avantage du roi. Elle a cinquante coudées de haut. Le roi dit: Qu'on l'y pende! On pendit Haman à la potence qu'il avait préparée pour Mardochée. Alors la fureur du roi s'apaisa. Ce même jour, le roi Assuérus fit don à la reine Esther de la maison de Haman, adversaire des Juifs, et Mardochée se présenta devant le roi, car Esther avait révélé ce qu'il était pour elle. Alors le roi retira le sceau qu'il avait repris à Haman, et le donna à Mardochée. De même Esther plaça Mardochée à la (tête de la) maison de Haman. Esther ne s'en tint pas là et reprit la parole devant le roi en tombant à ses pieds; elle pleura, elle éveilla sa pitié pour qu'il détourne la méchanceté de Haman, l'Agaguite, et le projet qu'il avait conçu contre les Juifs. Le roi tendit le sceptre d'or à Esther. Alors Esther se releva et se tint devant le roi. Si le roi le juge bon, dit-elle, et si j'ai obtenu sa faveur, si la chose convient au roi et si je lui plais, qu'on écrive pour révoquer les lettres conçues par Haman, fils de Hammedata, l'Agaguite, et rédigées dans le dessein de faire périr les Juifs de toutes les provinces du roi. Comment pourrais-je donc rester indifférente à la vue du malheur qui menace mon peuple? Oui, comment pourrais-je rester indifférente à la vue de la disparition de ma lignée? Le roi Assuérus dit à la reine Esther et au Juif Mardochée: Voici que j'ai donné à Esther la maison de Haman, et lui, on l'a pendu à la potence pour avoir porté la main sur les Juifs. Vous, maintenant, écrivez au nom du roi ce qui vous paraîtra le plus favorable aux Juifs, et scellez-le du sceau royal. Car un texte écrit au nom du roi et scellé du sceau royal est irrévocable. On convoqua les secrétaires royaux ce même jour, qui était le 23 du troisième mois, qui est le mois de Sivan, et l'on consigna toutes les dispositions de Mardochée pour les Juifs à l'intention des satrapes et des gouverneurs, des princes de toutes les provinces de l'Inde à l'Éthiopie, cent-vingt-sept provinces, à chaque province dans son écriture, à chaque peuple dans sa langue, aux Juifs en particulier dans leur écriture et dans leur langue. On écrivit les lettres au nom du roi Assuérus, on les scella du sceau royal et on les envoya par l'intermédiaire des courriers à cheval, montant des pur-sang Ahachtranes sélectionnés. Le roi autorisait les Juifs de toute ville à se rassembler pour défendre leur vie, à exterminer, à tuer, et à faire périr toutes les troupes populaires ou provinciales qui les persécuteraient, y compris les enfants et les femmes. (Ils pouvaient) les piller pour en prendre du butin. Ceci, en un seul jour, dans toutes les provinces du roi Assuérus, le 13 du douzième mois – qui est le mois d'Adar. Il y avait une copie du texte pour communiquer à chaque province l'édit qui devait être rendu public parmi tous les peuples, afin que les Juifs se tiennent prêts ce jour-là à tirer vengeance de leurs ennemis. Les courriers montant des pur-sang Ahachtranes sortirent, à bride abattue, par ordre royal, et l'édit fut communiqué à Suse, la capitale. Mardochée se retira de la présence du roi, en vêtements royaux violets et blancs avec une grande tiare d'or et un manteau de byssus et de pourpre. La ville de Suse était en liesse et en joie. Les Juifs étaient rayonnants de joie, d'allégresse et de triomphe. En chaque province, en chaque ville, en tout lieu atteint par l'ordre et l'édit du roi, il y eut parmi les Juifs joie et allégresse, festins et jour de fête. Beaucoup se firent Juifs parmi les gens du pays, car la terreur des Juifs les avait saisis. Le douzième mois – qui est le mois d'Adar – le treizième jour du mois, quand l'ordre et l'édit du roi devaient entrer en vigueur, le jour où les ennemis des Juifs espéraient se rendre maître d'eux, par un retournement de situation, ce furent les Juifs qui se rendirent maîtres de leurs adversaires. Dans les villes de toutes les provinces du roi Assuérus, les Juifs se rassemblèrent pour s'en prendre à ceux qui cherchaient leur malheur. Personne ne put tenir devant eux, car la terreur des Juifs les avait saisis. Tous les princes des provinces, les satrapes, les gouverneurs et les fonctionnaires royaux soutinrent les Juifs, car la terreur de Mardochée les avait saisis. En effet Mardochée était devenu un grand du Palais. Sa renommée se répandait dans toutes les provinces, et l'importance de la personne de Mardochée grandissait. Ainsi les Juifs frappèrent tous leurs ennemis à coups d'épée, ils les tuèrent, ils les firent périr et ils traitèrent leurs adversaires à leur gré. Rien qu'à Suse, la capitale, les Juifs tuèrent et firent périr cinq cents hommes, et Parchandatha, et Dalphôn, et Aspata, et Porata, et Adalia, et Aridata, et Parmachta, et Arizaï, et Aridaï, et Vayezata, les dix fils de Haman, fils de Hammedata, adversaire des Juifs, furent tués. Toutefois on ne se livra pas au pillage. Le jour même, le nombre des tués à Suse, la capitale, parvint au roi. Le roi dit à la reine Esther: À Suse, la capitale, les Juifs ont tué et fait périr cinq cents hommes et les dix fils de Haman. Qu'auront-ils fait dans le reste des provinces royales! … Mais quelle est ta demande? Elle te sera accordée. Quelle est encore ta requête? Elle sera exaucée. Esther répondit: S'il plaît au roi, qu'il soit aussi permis aux Juifs de Suse d'agir demain comme aujourd'hui, et que l'on pende les dix fils de Haman à la potence. Le roi dit de faire ainsi. On en publia l'édit à Suse, et les dix fils de Haman furent pendus. Les Juifs de Suse se rassemblèrent donc aussi le quatorzième jour du mois d'Adar et tuèrent trois cents hommes sans se livrer au pillage. Les autres Juifs, ceux des provinces royales, s'assemblèrent pour défendre leur vie et se garantir contre leurs ennemis. Ils tuèrent soixante-quinze mille de leurs adversaires sans se livrer au pillage, le treizième jour du mois d'Adar. En repos le 14, ils en firent un jour de festin et de joie. Quant aux Juifs de Suse, ils se rassemblèrent le 13 et le 14; en repos le 15, ils en firent un jour de festin et de joie. C'est pourquoi les Juifs Perazes, ceux qui habitent des villes ouvertes, font du quatorzième jour du mois d'Adar un jour de joie, de festin et de fête où chacun envoie des cadeaux à son voisin. Mardochée écrivit ces choses dans des lettres qu'il envoya à tous les Juifs de toutes les provinces du roi Assuérus, auprès et au loin, pour qu'ils observent l'institution du quatorzième jour du mois d'Adar, ainsi que du quinzième, d'année en année. À l'exemple de ces journées où les Juifs s'étaient garantis contre leurs ennemis, en ce mois où leur chagrin s'était changé en joie, et leur deuil en fête, ils devaient en faire des jours de festin et de joie où chacun envoie des cadeaux à son voisin et des dons aux pauvres. Les Juifs firent une tradition de leur célébration initiale et des consignes de Mardochée. Car Haman, fils de Hammedata, l'Agaguite, adversaire de tous les Juifs, avait projeté de faire périr les Juifs. Il avait jeté le Pour, c'est-à-dire le sort, pour les tourmenter et les faire périr. Mais lorsqu'Esther se présenta devant le roi, celui-ci ordonna par écrit: Que le mal qu'il avait projeté contre les Juifs retombe sur sa tête et qu'on le pende à la potence ainsi que ses fils. C'est pourquoi on a appelé ces jours-là Pourim, d'après le mot Pour. Ainsi, en vertu de tous les événements (rapportés) par cette lettre, de ce qu'ils en avaient vu et de ce qui leur était arrivé, les Juifs instituèrent une tradition irrévocable pour eux, pour leur descendance et pour ceux qui se joindraient à eux: on célébrerait ces deux journées selon le mode prescrit et au temps fixé, d'année en année; on garderait le souvenir et la célébration de ces journées, de génération en génération, dans chaque famille, dans chaque province, dans chaque ville. Ces jours de Pourim sont irrévocables chez les Juifs, leur souvenir ne se perdra pas chez leurs descendants. La reine Esther, fille d'Abichaïl, et le Juif Mardochée écrivirent avec toute leur autorité afin de confirmer cette seconde lettre de Pourim. À tous les Juifs des cent vingt-sept provinces du royaume d'Assuérus, on envoya des lettres, messages de paix et de fidélité. Ces jours de Pourim furent institués à leur date, à l'occasion de leur jeûne et de leur clameur, comme le Juif Mardochée et la reine Esther les avaient institués pour les Juifs eux-mêmes et pour leurs descendants. L'histoire d'Esther institue le rituel de Pourim, c'est pourquoi elle est écrite dans ce livre. Le roi Assuérus frappa d'un impôt le pays et les îles de la mer. Tout le récit de sa puissance et de sa vaillance, ainsi que le détail de l'élévation de Mardochée par le roi, tout cela est écrit au livre des Chroniques des rois des Mèdes et des Perses. Car le Juif Mardochée était le premier ministre du roi Assuérus, le grand homme des Juifs, aimé par la multitude de ses frères; il recherchait le bien de son peuple et parlait pour l'avantage de toute sa race. Il y avait dans le pays d'Outs un homme dont le nom était Job. Cet homme était intègre et droit; il craignait Dieu et s'écartait du mal. Il lui naquit sept fils et trois filles. Son troupeau était de sept mille brebis, trois mille chameaux, cinq cents paires de bœufs, cinq cents ânesses, et son personnel était très nombreux. Cet homme était le plus considérable de tous les fils de l'Orient. Ses fils allaient dans la maison de chacun d'eux tour à tour pour donner un festin, et ils envoyaient une invitation à leurs trois sœurs pour manger et pour boire avec eux. Et quand les jours de festins étaient révolus, Job envoyait (chercher ses fils) et les sanctifiait, puis il se levait de bon matin et offrait pour chacun d'eux un holocauste, car Job disait: Peut-être mes fils ont-ils péché et ont-ils maudit Dieu dans leur cœur. C'est ainsi que Job agissait toujours. Or, les fils de Dieu vinrent un jour se présenter devant l'Éternel, et Satan vint aussi au milieu d'eux. L'Éternel dit à Satan: D'où viens-tu? Satan répondit à l'Éternel: De parcourir la terre et de m'y promener. L'Éternel dit à Satan: As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n'y a personne comme lui sur la terre; c'est un homme intègre et droit, qui craint Dieu et s'écarte du mal. Satan répondit à l'Éternel: Est-ce d'une manière désintéressée que Job craint Dieu? Ne l'as-tu pas protégé, lui, sa maison et tout ce qui lui appartient? Tu as béni l'œuvre de ses mains, et son troupeau se répand dans le pays. Mais étends ta main, touche à tout ce qui lui appartient, et je suis sûr qu'il te maudira en face. L'Éternel dit à Satan: Voici: tout ce qui lui appartient est en ton pouvoir, seulement, ne porte pas la main sur lui. Alors Satan se retira de la présence de l'Éternel. Un jour que les fils et les filles de Job mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné, il arriva auprès de Job un messager qui dit: Les bœufs labouraient et les ânesses paissaient à côté d'eux; des Sabéens se sont jetés dessus, les ont enlevés et ont passé les serviteurs au fil de l'épée. Je me suis échappé, moi seul, pour te l'annoncer. Il parlait encore, lorsqu'un autre vint et dit: Le feu de Dieu est tombé du ciel, a brûlé le petit bétail et les serviteurs et les a dévorés. Je me suis échappé, moi seul, pour te l'annoncer. Il parlait encore, lorsqu'un autre vint et dit: Des Chaldéens, formés en trois bandes, se sont précipités sur les chameaux, les ont enlevés et ont passé les serviteurs au fil de l'épée. Je me suis échappé, moi seul, pour te l'annoncer. Il parlait encore, lorsqu'un autre vint et dit: Tes fils et tes filles mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné; et voici qu'un grand vent est venu de l'autre côté du désert et a battu les quatre coins de la maison; elle s'est écroulée sur les jeunes gens, et ils sont morts. Je me suis échappé, moi seul, pour te l'annoncer. Alors Job se leva, déchira son manteau et se rasa la tête, puis, se jetant par terre, il se prosterna et dit: Nu je suis sorti du sein de ma mère, et nu j'y retournerai. L'Éternel a donné, et l'Éternel a ôté; que le nom de l'Éternel soit béni! En tout cela, Job ne pécha pas et n'attribua rien de scandaleux à Dieu. Or, les fils de Dieu vinrent un jour se présenter devant l'Éternel, et Satan vint aussi au milieu d'eux se présenter devant l'Éternel. L'Éternel dit à Satan: D'où viens-tu? Satan répondit à l'Éternel: De parcourir la terre et de m'y promener. L'Éternel dit à Satan: As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n'y a personne comme lui sur la terre; c'est un homme intègre et droit, qui craint Dieu et s'écarte du mal. Il demeure ferme dans son intégrité, et tu m'incites à le perdre sans cause. Satan répondit à l'Éternel: Peau pour peau! tout ce que possède un homme, il le donne pour sa vie. Mais étends ta main, touche à ses os et à sa chair, et je suis sûr qu'il te maudira en face. L'Éternel dit à Satan: Le voici, il est en ton pouvoir: seulement, épargne sa vie. Alors Satan se retira de la présence de l'Éternel. Puis il frappa Job d'un ulcère malin, depuis la plante du pied jusqu'au sommet de la tête. Et Job prit un tesson pour se gratter et s'assit dans la cendre. Sa femme lui dit: Tu demeures ferme dans ton intégrité! Maudis Dieu, et meurs! Mais il lui répondit: Tu parles comme une femme insensée! Quoi! nous recevrions de Dieu le bien, et nous ne recevrions pas aussi le mal! En tout cela, Job ne pécha point par ses lèvres. Trois amis de Job apprirent tous les malheurs qui lui étaient arrivés et partirent chacun de son pays: Éliphaz de Témân, Bildad de Chouah et Tsophar de Naama. Ils se concertèrent pour aller le plaindre et le consoler. Ayant de loin levé les yeux sur lui, ils ne le reconnurent pas et se mirent à sangloter. Ils déchirèrent leurs manteaux et jetèrent de la poussière en l'air au-dessus de leur tête. Ils s'assirent avec lui par terre, pendant sept jours et sept nuits, personne ne lui disant une parole, car ils voyaient que sa douleur était fort grande. Après cela, Job ouvrit la bouche et maudit le jour de sa naissance. Job prit la parole et dit: Périsse le jour où je suis né, Et la nuit qui dit: Un enfant mâle est conçu! Ce jour! qu'il soit donc ténèbres, Que Dieu n'en ait pas souci de là-haut, Et que la lumière ne brille plus sur lui! Que les ténèbres et l'ombre de la mort le réclament, Que des nuées demeurent au-dessus de lui, Et que de sombres événements l'épouvantent! Cette nuit! que l'obscurité s'en empare! Qu'elle ne se réjouisse point parmi les jours de l'année, Qu'elle n'entre pas dans le compte des mois! Oui, que cette nuit soit stérile, Qu'il n'y ait pas en elle, de cri de joie! Qu'elle soit exécrée par ceux qui maudissent le jour, Par ceux qui savent réveiller le Léviathan! Que les étoiles de son crépuscule s'obscurcissent, Qu'elle espère la lumière – sans qu'elle vienne –, Et qu'elle ne voie pas les paupières de l'aurore! Car elle n'a pas fermé le ventre qui me conçut, Ni caché la peine à mes regards. Pourquoi ne suis-je pas mort dès les entrailles (de ma mère)? Pourquoi n'ai-je pas expiré au sortir de son ventre? Pourquoi ai-je trouvé des genoux pour me recevoir, Et des seins pour m'allaiter? Maintenant je serais couché, je serais tranquille, Je dormirais, alors je pourrais me reposer Avec les rois et les conseillers de la terre, Qui se bâtissent des mausolées, Avec les princes qui ont de l'or Et qui remplissent d'argent leurs maisons. – Ou bien je n'existerais pas, comme un avorton caché, Comme des petits enfants qui n'ont pas vu la lumière. – Là les méchants cessent leur agitation, Et là se reposent ceux qui sont fatigués et sans force; Les prisonniers sont tous dans la tranquillité, Ils n'entendent pas la voix de l'oppresseur; Le petit et le grand sont là, Et l'esclave est affranchi de son seigneur. Pourquoi donne-t-il la lumière à celui qui peine, Et la vie à ceux qui ont l'amertume dans l'âme, Qui attendent la mort sans qu'elle vienne, Et qui la convoitent plus que des trésors, Qui se réjouiraient, transportés d'allégresse et de joie, S'ils trouvaient une tombe? À l'homme dont la route est cachée, Et que Dieu cerne de toutes parts? Car, au lieu de pain, surviennent mes soupirs, Et mes cris se répandent comme l'eau. Ce qui me fait peur, c'est ce qui m'arrive: Ce que je redoute, c'est ce qui m'atteint. Je n'ai ni calme, ni tranquillité, ni repos, Et c'est l'agitation qui survient. Éliphaz de Témân prit la parole et dit: Si l'on tente de prononcer une parole, en seras-tu lassé? Mais qui pourrait retenir ses propos? Voici que tu as donné des leçons à beaucoup, Tu as fortifié les mains languissantes, Tes propos ont relevé celui qui trébuchait, Tu as affermi les genoux qui pliaient. Et maintenant qu'il s'agit de toi, tu te lasses! Maintenant que cela te touche, tu te troubles! Ta crainte de Dieu n'est-elle pas ton soutien? Ton espérance, n'est-ce pas l'intégrité de tes voies? Souviens-toi donc: quel est l'innocent qui a péri? Et où les hommes droits ont-ils disparu? Comme je l'ai vu, ceux qui labourent l'injustice Et qui sèment ce qui est pénible en moissonnent (les fruits); Ils périssent par le souffle de Dieu, Ils sont consumés par le vent de sa colère. Le rugissement du lion, le cri du jeune fauve, Et les dents des lionceaux se brisent; Le lion périt faute de proie, Et les petits de la lionne se dispersent. Une parole est arrivée furtivement jusqu'à moi, Et mon oreille en a perçu les sons légers. Au moment où des pensées inquiètes (proviennent) des visions de la nuit, Quand un profond sommeil tombe sur les hommes, La peur et le frémissement m'ont atteint Et tous mes os ont tremblé. Un souffle passait sur ma face… Les poils de mon corps se hérissèrent… Quelqu'un se tenait là; je ne reconnaissais pas son aspect; Une silhouette était devant mes yeux. Et j'entendis une voix qui murmurait doucement: Un mortel serait-il juste devant Dieu? Un homme serait-il pur devant celui qui l'a fait? Si Dieu n'a pas confiance en ses serviteurs, S'il découvre des erreurs chez ses anges, Combien plus chez ceux qui demeurent dans des maisons d'argile, Eux dont les fondements sont dans la poussière, Et qu'on écrase comme une teigne! Du matin au soir ils sont frappés, Ils périssent pour toujours, et nul n'y prend garde; Le fil (de leur vie) est coupé, Ils meurent, mais non avec sagesse. Crie maintenant! Y a-t-il quelqu'un qui te répondra? Auquel des saints t'adresseras-tu? Car l'irritation tue celui qui est stupide, Et la jalousie fait mourir l'imbécile. J'ai vu le stupide prendre racine; Et soudain j'ai eu sa demeure en exécration. Ses fils s'éloignent (de la voie) du salut; Ils sont condamnés au tribunal, et personne qui les délivre! Des affamés dévoreront sa moisson, Et viendront l'enlever jusque dans les épines, Des (hommes) assoiffés engloutiront sa fortune. Le malheur ne sort pas de la poussière, Et la peine ne germe pas du sol; L'homme est né pour la peine, Comme les étincelles s'élèvent pour voler. Pour moi, je rechercherais Dieu, Et c'est à Dieu que j'exposerais ma cause. Il fait des choses grandes et insondables, Des merveilles sans nombre; Il répand la pluie à la surface de la terre Et envoie l'eau à la surface des champs; Il relève ceux qui sont abaissés, Et ceux qui sont dans la tristesse parviennent au salut. Il anéantit les projets des hommes rusés, Et leurs mains ne peuvent leur assurer le succès. Il prend les sages dans leur propre ruse, Et le conseil des (hommes) astucieux ne fait pas long feu, Eux qui rencontrent les ténèbres en plein jour Et tâtonnent en plein midi comme dans la nuit. Mais lui, il sauve le pauvre de l'épée qui sort de leur bouche Et de la main du puissant; Alors, pour le faible, il y a de l'espérance, Mais l'injustice ferme la bouche. Ainsi donc, heureux l'homme que Dieu reprend! Ne refuse pas la correction du Tout-Puissant. Car c'est lui qui fait la blessure et qui la panse; Il écrase, et ses mains guérissent. Six fois il te délivrera de la détresse, Et sept fois le mal ne t'atteindra pas. Il te libérera de la mort pendant la famine Et des coups de l'épée pendant la guerre. Tu seras à l'abri du fléau de la langue, Tu seras sans crainte quand viendra la dévastation. Tu te riras de la dévastation comme de la disette; Ne crains pas les animaux de la terre; Car tu feras alliance avec les pierres des champs, Et les animaux des champs seront en paix avec toi. Tu reconnaîtras que la paix sera sous ta tente; Tu visiteras ton pâturage, et il ne te manquera rien. Tu reconnaîtras que ta descendance sera nombreuse, Et que tes rejetons seront comme l'herbe de la terre. Tu entreras dans la tombe en pleine vieillesse, Comme on élève un tas de gerbes en son temps. Voilà ce que nous avons découvert: c'est ainsi! À toi d'entendre et de le reconnaître! Job répondit: Oh! s'il était possible de peser ce qui m'irrite, Et si l'on mettait toutes mes calamités ensemble sur une balance, Elles seraient maintenant plus pesantes que le sable de la mer: Voilà pourquoi mes paroles sont inconsidérées. Car les flèches du Tout-Puissant m'ont percé, Et mon esprit en boit le venin; Les terreurs de Dieu se rangent en bataille contre moi. L'âne sauvage va-t-il braire auprès de l'herbe tendre? Le bœuf mugit-il auprès de son fourrage? Peut-on manger ce qui est fade, sans sel? Y a-t-il de la saveur dans le blanc d'un œuf Ce que je refusais de toucher, C'est là ma nourriture, si dégoûtante soit-elle! Puisse ma demande s'accomplir Et que Dieu réalise mon espoir! Qu'il plaise à Dieu de m'écraser, Qu'il étende sa main et qu'il m'achève! J'aurais encore cette consolation, Et je sauterais de joie, malgré ma douleur inexorable, C'est que je n'ai pas renié les paroles du Saint. Quelle est ma force pour que j'attende? Et quelle sera ma fin pour que je prolonge ma vie? Ma force est-elle une force de pierre? Ma chair est-elle de bronze? Ne suis-je pas sans secours, Toute ressource n'est-elle pas bannie loin de moi? Celui qui souffre a droit à la bienveillance de son ami, Même quand il abandonnerait la crainte du Tout-Puissant. Mes frères (m') ont trahi comme un torrent, Comme le lit des torrents qui disparaissent. Ils ont des eaux troubles à cause de la glace, La neige s'y cache; Au temps de la chaleur, ils tarissent, Aux feux du soleil, ils se dessèchent sur place. Les caravanes se détournent de leur chemin, S'enfoncent dans le désert et périssent. Les caravanes de Téma les fixent du regard, Les convois de Saba y comptent; Ils sont honteux d'avoir eu confiance, Ils restent confus quand ils arrivent. C'est ce que vous êtes maintenant; Vous voyez ma terreur, et vous avez de la crainte! Vous ai-je dit: Donnez-moi quelque chose, Faites en ma faveur des présents avec vos biens, Faites-moi échapper à la main de l'adversaire, Libérez-moi de la main des violents? Instruisez-moi, et je me tairai; Faites-moi comprendre en quoi je me suis égaré. Que les discours droits sont persuasifs! Mais que prouvent vos reproches? Pensez-vous faire des reproches à (mes) propos, Et lancer au vent les discours d'un désespéré? Vous jetteriez le sort même sur un orphelin, Et vous donneriez en échange votre ami! Et maintenant, veuillez vous tourner vers moi, Vous mentirais-je en face? Revenez, je vous en prie, ne soyez pas injustes; Revenez, ma justice existe encore! Y a-t-il de l'injustice sur ma langue, Et ma bouche ne discerne-t-elle pas les calamités? Le sort de l'homme sur la terre n'est-il pas celui d'un soldat, Et ses jours ceux d'un salarié? Comme l'esclave soupire après l'ombre, Comme le salarié attend sa rémunération, Ainsi j'ai pour héritage des mois de douleur, J'ai pour mon compte des nuits de peine. Lorsque je me couche, je dis: Quand me lèverai-je? Et (lorsque) le soir se prolonge, Alors je suis rassasié d'agitations jusqu'au point du jour, Mon corps se couvre de vers et d'une croûte terreuse, Ma peau se crevasse et se décompose. Mes jours sont plus rapides que la navette (du tisserand); Ils s'évanouissent: plus d'espérance! Souviens-toi que ma vie est un souffle! Mes yeux ne reverront pas le bonheur. L'œil qui me regarde ne m'apercevra plus; Tes yeux me chercheront, et je ne serai plus. La nuée s'évanouit; elle s'en va, Ainsi celui qui descend au séjour des morts ne remontera pas; Il ne reviendra plus dans sa maison, Et son domicile ne le reconnaîtra plus. C'est pourquoi je ne retiendrai pas ma bouche, Je parlerai dans la détresse de mon esprit, Je me plaindrai dans l'amertume de mon âme. Suis-je une mer, ou un monstre marin, Pour que tu établisses une garde autour de moi? Quand je dis: Mon lit me consolera, Ma couche calmera ma plainte, Alors tu me terrifies par des songes, Tu m'épouvantes par des visions. Je souhaiterais l'étranglement, (Oui) la mort plutôt que ces os! Je (les) méprise! … je ne vivrai pas toujours… Laisse-moi, car mes jours ne sont que vanité. Qu'est-ce que l'homme, pour que tu en fasses tant de cas, Pour que tu le prennes tellement à cœur, Pour que tu le visites tous les matins, Pour que tu l'éprouves à tous les instants? Quand cesseras-tu d'avoir le regard sur moi? Quand me laisseras-tu le temps d'avaler ma salive? (Si) j'ai péché, qu'ai-je pu te faire, gardien des hommes? Pourquoi m'as-tu pris pour cible? Pourquoi suis-je à charge à moi-même? Que n'enlèves-tu mon crime, Et ne laisses-tu passer ma faute? Car maintenant je vais me coucher dans la poussière; Tu me chercheras, et je ne serai plus. Bildad de Chouah prit la parole et dit: Jusques à quand tiendras-tu ces propos, Et les discours de ta bouche seront-ils un vent impétueux? Dieu fausserait-il le droit? Le Tout-Puissant fausserait-il la justice? Si tes fils ont péché contre lui, Il les a livrés à leur crime. Mais toi, si tu recherches Dieu, Si tu implores la grâce du Tout-Puissant, Si tu es sans reproche et droit, Certainement alors il veillera sur toi Et rétablira ta demeure qui abritera ta justice; Ta première condition semblera peu de chose, Celle qui viendra par la suite sera bien plus grande. Interroge donc ceux de la génération précédente, Sois attentif à l'expérience de leurs pères. Car nous sommes d'hier, et nous ne savons rien, Nos jours sur la terre ne sont qu'une ombre. Eux, ne t'instruiront-ils pas? Ils te le diront, Ils tireront de leur cœur ces propos: Le jonc pousse-t-il sans un marais? Le papyrus peut-il croître sans eau? Encore vert et sans qu'on le coupe, Il sèche plus vite que toutes les herbes. Ainsi arrive-t-il à tous ceux qui oublient Dieu, Et l'espérance de l'impie périra. Son assurance est brisée, Sa confiance est dans une toile d'araignée. Il s'appuie sur sa maison, elle ne tient pas; Il s'y cramponne, mais elle ne subsiste pas. Riche de sève, en plein soleil, Il étend ses rameaux sur son jardin, Ses racines s'entrelacent dans un tas de cailloux; Il contemple une maison de pierres. L'arrache-t-on de son domicile, Celui-ci le renie: Je ne t'ai jamais vu! Telles sont les délices de sa destinée. Puis de (cette même) poussière, d'autres germeront. Non, Dieu ne rejette pas l'homme intègre, Et il n'affermit pas la main de ceux qui font le mal. Bientôt il remplira ta bouche de cris de joie, Et tes lèvres d'acclamations. Ceux qui te haïssent seront revêtus de honte. La tente des méchants disparaîtra. Job répondit: En vérité, je reconnais qu'il en est ainsi; Comment l'homme serait-il juste devant Dieu? S'il voulait discuter avec lui, Il ne pourrait lui donner une seule réponse sur mille. À lui la sagesse et la toute-puissance: Qui lui résisterait impunément? Il déplace les montagnes sans qu'elles le sachent, Il les bouleverse dans sa colère. Il fait trembler la terre sur sa base, Et ses colonnes sont ébranlées. Il parle au soleil, et le soleil ne paraît pas; Il appose un sceau sur les étoiles. Seul, il étend les cieux, Il marche sur les hauteurs de la mer. Il a fait la Grande Ourse, Orion et les Pléiades, Et les constellations du Sud. Il fait des choses grandes et insondables, Des merveilles sans nombre. Voici qu'il passe près de moi, et je ne le vois pas, Qu'il disparaît, et je ne le comprends pas. Qui ramènera ce qu'il arrache? Qui lui dira: Que fais-tu? Dieu ne retire pas sa colère; Devant lui s'effondrent les appuis de l'orgueilleux. Et moi, comment lui répondre? Quelles paroles choisir devant lui? Quand je serais juste, je ne répondrais pas; J'implorerais la grâce de mon juge. Si j'appelais et qu'il me réponde, Je ne croirais pas qu'il ait prêté l'oreille à ma voix, Lui qui m'assaille (comme) par une tempête, Qui multiplie sans raison mes blessures, Qui ne me laisse pas reprendre mon souffle, Car il me rassasie d'amertume. Si (je recours) à la force: c'est lui qui est puissant. Si c'est au droit: qui me fera comparaître? Si j'étais juste, ma bouche me condamnerait; Intègre, elle me donnerait tort. Suis-je intègre? Je ne le sais pas moi-même? Je méprise ma vie. Qu'importe après tout? C'est pourquoi je le dis: Il extermine l'homme intègre aussi bien que le méchant. Si du moins un fléau donnait soudain la mort! Mais il se rit de l'épreuve des innocents. La terre est livrée aux mains des méchants; Il voile la face des juges. Si ce n'est pas lui, qui est-ce donc? Mes jours sont plus rapides qu'un coureur; Ils prennent la fuite sans avoir vu le bonheur; Ils passent comme les navires de jonc, Comme l'aigle qui fond sur sa proie. Si je dis: Je veux oublier ma plainte, Laisser ma tristesse, reprendre courage, Je suis effrayé de toutes mes peines. Je sais que tu ne me tiendras pas pour innocent. C'est moi qui serai le coupable! Pourquoi me fatiguer en vain? Si je me lavais dans la neige, Si je me nettoyais les mains avec du savon, Tu me plongerais dans la fosse, Et mes vêtements m'auraient en horreur. Il n'est pas un homme comme moi, pour que je lui réponde, Pour que nous allions ensemble en justice. Il n'y a pas entre nous d'arbitre, Qui pose sa main sur nous deux. Qu'il écarte son bâton de dessus moi, Que sa terreur ne me trouble plus; Alors je parlerai et je ne le craindrai pas. Autrement, je ne suis pas moi-même. Mon âme est dégoûtée de la vie! Je laisserai (s'exprimer) ma plainte sur mon sort, Je parlerai dans l'amertume de mon âme. Je dis à Dieu: Ne me condamne pas! Fais-moi connaître pourquoi tu me prends à partie! Te paraît-il bien d'exercer l'oppression, De repousser l'ouvrage de tes mains Et de faire briller ta lumière sur le conseil des méchants? As-tu des yeux de chair, Vois-tu comme voit un mortel? Tes jours sont-ils comme les jours d'un mortel, Et tes années comme les jours de l'homme, Pour que tu recherches ma faute, Pour que tu t'enquières de mon péché, Sachant bien que je ne suis pas condamnable, Et que nul ne délivre de ta main? Tes mains m'ont façonné, elles m'ont fait Tout entier… Et tu me détruirais! Souviens-toi que tu m'as fait comme (avec) de l'argile; Voudrais-tu me faire retourner à la poussière? Ne m'as-tu pas coulé comme du lait? Ne m'as-tu pas caillé comme du fromage? Tu m'as revêtu de peau et de chair, Tu m'as tissé d'os et de nerfs; Tu m'as accordé la vie et la bienveillance, Tes soins m'ont conservé le souffle. Mais voici ce que tu réservais dans ton cœur, Je sais ce qui était dans ta pensée: Si je pèche, tu m'observes, Et tu ne me tiens pas pour innocent de ma faute. Si je suis condamnable, malheur à moi! Si je suis juste, je n'ose lever la tête, Rassasié de mépris et absorbé dans ma misère. Et si j'ose la redresser, tu me pourchasses comme un lion, Tu me frappes encore par des miracles, Tu m'opposes de nouveaux témoins, Ton irritation contre moi augmente, Une armée prend la relève pour m'assaillir. Pourquoi m'as-tu fait sortir du sein maternel? J'aurais expiré, aucun œil ne m'aurait vu; Je serais comme si je n'avais pas existé, Et j'aurais été porté du ventre (de ma mère) à la tombe. Mes jours ne sont-ils pas en petit nombre? Qu'il (me) laisse! Qu'il se retire de moi, et que je reprenne un peu courage, Avant que je m'en aille, pour ne plus revenir, Dans le pays des ténèbres et de l'ombre de la mort, Pays de ténèbres profondes comme l'obscurité, L'ombre de la mort, où (règne) le désordre, Et où la lumière est comme l'obscurité! Tsophar de Naama prit la parole et dit: Cette multitude de paroles ne trouvera-t-elle pas de réponse, Et suffira-t-il d'être loquace pour avoir raison? Tes bavardages feront-ils taire les gens? Te moques-tu, sans que personne te confonde? Tu dis: Mon savoir est sans reproche, Et je suis pur à tes yeux. Oh! si Dieu voulait parler, S'il ouvrait les lèvres devant toi, Et s'il t'annonçait les secrets de sa sagesse, Qui dépasse la raison, Tu saurais alors que Dieu, pour toi, laisse dans l'oubli une partie de ta faute. Peux-tu découvrir les profondeurs de Dieu, Ou découvrir ce qui touche à la perfection du Tout-Puissant? Elle est aussi haute que les cieux: que feras-tu? Plus profonde que le séjour des morts: que sauras-tu? La mesure en est plus longue que la terre, Elle est plus large que la mer. S'il passe, s'il emprisonne, S'il convoque (à son tribunal), qui s'y opposera? Car il connaît les hommes de rien, Il voit l'injustice sans avoir besoin d'y faire attention. Mais l'homme a l'intelligence d'une tête creuse, L'être humain est né comme le petit d'un âne sauvage. Pour toi, si tu diriges ton cœur Et si tu étends tes mains vers Dieu, Si tu éloignes l'injustice de ta main Et ne laisses pas demeurer l'iniquité sous tes tentes, Alors tu lèveras ton front sans tache, Tu seras ferme et sans crainte; Car tu oublieras ta peine, Tu t'en souviendras comme des eaux qui se sont écoulées. Ton existence se lèvera plus brillante que le midi, Les ténèbres seront comme le matin, Tu seras plein de confiance, car il y aura de l'espérance; Tu regarderas autour de toi et tu te coucheras en sécurité. Tu t'étendras, et personne ne te dérangera, Beaucoup imploreront ta faveur. Mais les yeux des méchants seront consumés; Pour eux point de refuge; Leur espérance, c'est d'expirer! Job répondit: On dirait, en vérité, que le genre humain c'est vous, Et qu'avec vous doit mourir la sagesse. J'ai tout aussi bien que vous de l'intelligence, moi, Je ne vous suis pas inférieur. Et qui ne saurait pas des choses comme celles-ci? Je suis quelqu'un qui est un objet de raillerie pour son ami, Quand il invoque Dieu pour qu'il lui réponde; Le juste, l'(homme) intègre, un objet de raillerie! Au malheur le mépris! c'est l'opinion de ceux qui ont une vie tranquille; C'est un coup pour ceux dont le pied chancelle. Il y a insouciance sous la tente des pillards, Sécurité pour ceux qui offensent Dieu Pour quiconque se fait un dieu de sa force. Mais interroge donc les bêtes, elles t'instruiront, Les oiseaux du ciel, ils te le révéleront; Médite au sujet de la terre, elle t'instruira; Et les poissons de la mer te le raconteront. Qui ne reconnaît chez eux la preuve Que la main de l'Éternel a fait tout cela? Il tient dans sa main l'âme de tout ce qui vit, Le souffle de toute chair d'homme. L'oreille ne discerne-t-elle pas les propos, Comme le palais goûte la nourriture? Chez les vieillards se trouve la sagesse, Et dans une longue vie l'intelligence. En Dieu résident la sagesse et la puissance. À lui le conseil et l'intelligence. S'il détruit, on ne peut rebâtir; S'il enferme un homme, on ne peut ouvrir. S'il retient les eaux, tout se dessèche; S'il les lâche, elles bouleversent la terre. En lui, la force et la raison; À lui celui qui s'égare ou fait égarer les autres. Il emmène captifs les conseillers; Il trouble la raison des juges. Il libère du despotisme des rois; Il leur met une ceinture autour des reins. Il emmène captifs les sacrificateurs; Il renverse les autorités les plus stables. Il ôte la parole à ceux qui ont le plus d'assurance; Il enlève le discernement aux vieillards. Il verse le mépris sur les nobles; Il relâche le ceinturon des forts. Il met à découvert les profondeurs des ténèbres, Il amène à la lumière l'ombre de la mort. Il donne de l'accroissement aux nations et il les fait périr; Il étend au loin les nations et il les ramène. Il enlève l'intelligence aux chefs des peuples, Il les fait errer dans les déserts sans chemin Et tâtonner dans les ténèbres, sans lumière: Il les fait errer comme des gens ivres. Oui, mon œil a vu tout cela. Mon oreille l'a entendu et l'a compris. Ce que vous savez, je le sais moi aussi, Je ne vous suis pas inférieur. Mais moi je vais parler au Tout-Puissant, Je veux défendre ma cause devant Dieu, Car vous, vous accumulez la fausseté, Vous êtes tous des médecins de néant. Que n'avez-vous gardé le silence? C'aurait été pour vous la sagesse. Écoutez, je vous prie, ma défense Et soyez attentifs au plaidoyer de mes lèvres. Direz-vous en faveur de Dieu ce qui est injuste, Et pour lui, direz-vous ce qui est faux? Voulez-vous avoir égard à sa personne? Voulez-vous plaider pour Dieu? (Trouvera-t-il) du bien, quand il vous sondera? Ou le tromperez-vous comme on trompe un homme? Certainement il vous fera des reproches, Si vous n'agissez en secret que par égard pour sa personne. Sa majesté ne vous épouvantera-t-elle pas? Sa terreur ne tombera-t-elle pas sur vous? Ce que vous rappelez, ce sont des maximes de cendre. Vos protections ne sont que des protections d'argile. Taisez-vous, laissez-moi! C'est moi qui veux parler! Il m'en arrivera ce qu'il pourra. Pourquoi saisirais-je ma chair entre les dents Et mettrais-je ma vie dans ma main? Même s'il voulait me tuer, je m'attendrais à lui; Oui, devant lui je défendrais ma conduite. Cela même peut m'être salutaire, Car un impie n'ose paraître en sa présence. Écoutez, écoutez mon propos: Que mon explication (parvienne) à vos oreilles. Voici que je veux présenter mon droit; Je sais que c'est moi qui ai raison. Qui voudrait me faire un procès? Dès maintenant, je me tairais et j'expirerais. Seulement, concède-moi deux choses, Et je ne me cacherai pas loin de ta face: Éloigne ta main de dessus moi. Et que ta terreur ne m'épouvante plus, Puis appelle, et je prendrai la parole, Ou bien je parlerai, et tu me répondras. Quel est le nombre de mes fautes et de mes péchés? Fais-moi connaître mon crime et mon péché. Pourquoi caches-tu ta face Et me prends-tu pour ton ennemi? Veux-tu faire trembler une feuille agitée? Veux-tu poursuivre une paille desséchée? Car tu écris contre moi des (paroles) amères, Tu me rends responsable des fautes de ma jeunesse. Tu veux mettre mes pieds dans les entraves, Surveiller tous mes mouvements, Tracer une limite à mes pas. Et (mon corps) tombe en pourriture, Comme un vêtement que dévore la teigne. L'homme né de la femme! Sa vie est courte, il est saturé d'agitation. Il a poussé comme une fleur et il est coupé. Il prend la fuite comme une ombre et ne s'arrête pas. C'est sur lui que tu as l'œil ouvert! Et tu me fais aller en justice avec toi! Qui fera sortir le pur de l'impur? Personne. Si par toi ses jours sont fixés – le nombre de ses mois –, Si tu en as marqué le terme qu'il ne saurait franchir, Détourne de lui les regards, et qu'il fasse une pause, Pour qu'il ait au moins le plaisir du salarié à la fin de sa journée. Pour un arbre, il y a une espérance: Si on le coupe, il repousse, Ses rejetons ne manqueront pas; Si sa racine vieillit dans la terre, Si son tronc meurt dans la poussière, Il refleurit à l'approche de l'eau, Il produit des rameaux comme une jeune plante. Mais l'homme meurt et il perd sa force; L'être humain expire; où est-il alors? Les eaux de la mer peuvent se retirer, Les fleuves tarissent et se dessèchent; Ainsi l'homme se couche et ne se relèvera plus, Il ne se réveillera pas avant que les cieux disparaissent, Il ne sortira pas de son sommeil. Oh! si tu voulais me cacher dans le séjour des morts, M'y tenir au secret jusqu'à ce que ta colère s'apaise, Et me fixer un terme pour que tu te souviennes de moi! Si l'homme une fois mort pourait revivre, Je serais dans l'attente tous les jours de mon service, Jusqu'à ce que vienne ma relève. Tu appellerais alors, et moi je te répondrais, Tu languirais après l'œuvre de tes mains. Mais maintenant tu comptes mes pas. N'observes-tu pas mon péché? Mon crime est scellé dans un sac, Et tu ravives ma faute. Mais la montagne tombe et se disloque, Le rocher se déplace, Les eaux usent les pierres, Et la terre est emportée par leur courant; Ainsi tu fais périr l'espérance de l'homme. Tu es sans cesse à l'assaillir, et il s'en va; Tu le défigures, puis tu le renvoies. Ses fils sont-ils honorés, il n'en sait rien; Sont-ils dans l'abaissement, il ne s'en aperçoit pas. C'est dans sa chair à lui qu'il souffre, C'est son âme à lui qui est en deuil. Éliphaz de Témân prit la parole et dit: Le sage répond-il par un savoir (qui n'est que) du vent? Se gonfle-t-il la poitrine de la brise d'orient? Est-ce par d'inutiles paroles qu'il se défend? Est-ce par des propos qui ne servent à rien? Toi, tu détruis même la piété Et tu supprimes toute méditation devant Dieu. Car, c'est ta faute qui dirige ta bouche, Et tu choisis le langage des (hommes) rusés. Ce n'est pas moi, c'est ta bouche qui te condamne. Ce sont tes lèvres qui déposent contre toi. Es-tu né le premier des êtres humains? As-tu été mis au monde avant les collines? As-tu écouté les secrets de Dieu? As-tu subtilisé la sagesse à ton profit? Que sais-tu que nous ne sachions pas? Quelle compréhension as-tu que nous n'ayons pas? Il y a parmi nous des cheveux blancs, des vieillards, Plus riches de jours que ton père. Tiens-tu pour peu de chose les consolations de Dieu, Et la parole qu'on t'adresse avec douceur…? Comme ton cœur t'entraîne, Et comme tes yeux se mettent à cligner! Car c'est contre Dieu que tu tournes ta colère Et que tu profères de ta bouche de (tels) propos! Qu'est-ce qu'un homme, pour qu'il soit pur? Et celui qui est né de la femme pour qu'il soit juste? Si (Dieu) n'a pas confiance en ses saints, Si les cieux ne sont pas purs devant lui, Combien moins l'être horrible et corrompu, L'homme qui boit l'iniquité comme l'eau! Je vais t'expliquer, écoute-moi! Je raconterai ce que j'ai vu, Ce que les sages ont annoncé, Ce qu'ils n'ont pas dissimulé (et qui venait) de leurs pères. C'est à eux seuls que la terre avait été donnée, Et parmi eux nul étranger n'était encore passé. Le méchant passe dans le tourment tous les jours de sa vie, Le nombre des années réservées à (l'homme) violent. Un bruit qui fait peur retentit à ses oreilles: Au sein de la paix, le dévastateur va survenir sur lui; Il ne croit pas pouvoir échapper aux ténèbres, L'épée le guette; Il vagabonde pour chercher du pain, Il sait que le jour des ténèbres l'attend. La détresse et l'angoisse l'épouvantent. Elles l'assaillent comme un roi prêt à l'attaque; Car il a tendu sa main contre Dieu, Il a bravé le Tout-Puissant, Il a eu l'audace de courir à lui Sous le dos épais de ses boucliers. Il avait le visage couvert de graisse, Les flancs chargés d'embonpoint; Mais il demeurera dans des villes détruites, Dans des maisons inhabitées, Sur le point de tomber en ruines. Il ne s'enrichira plus, sa fortune ne se relèvera pas, Sa prospérité ne s'étendra plus sur la terre. Il ne pourra s'écarter des ténèbres, La flamme desséchera ses rejetons, Et (Dieu) l'écartera pas le souffle de sa bouche. Qu'il ne croie pas au néant! Il se tromperait. Car le néant lui sera donné en échange. Cela s'accomplira avant (le terme de) ses jours. Et son rameau ne verdira plus. Il se dépouillera comme une vigne de ses fruits encore verts, Comme un olivier, il fera tomber ses fleurs. La famille de l'impie deviendra stérile, Et le feu dévorera les tentes de l'homme vénal. Concevoir le mal, c'est enfanter le malheur, Et c'est avoir le sein disposé à la ruse. Job répondit: J'ai entendu beaucoup de choses semblables; Vous êtes tous des consolateurs pénibles. Y aura-t-il une fin à ces paroles (qui ne sont) que du vent? Qu'est-ce qui t'irrite lorsque tu réponds? Moi aussi, je pourrais parler comme vous, Si vous étiez à ma place: Je rassemblerais des propos contre vous, Je hocherais la tête sur vous. Je vous fortifierais de la bouche, Le mouvement de mes lèvres (vous) soulagerait. Si je parle, ma souffrance n'est pas soulagée, Si je cesse (de parler) comment s'en irait-elle loin de moi? Maintenant, hélas! il m'a épuisé… Tu as mis la désolation dans toute ma famille. Tu m'as saisi; en guise de témoin Ma maigreur se lève et m'accuse en face. Sa colère (me) déchire et s'attaque à moi, Il grince des dents contre moi. Mon adversaire aiguise ses regards vers moi. Ils ouvrent toute grande leur bouche contre moi, Pour me déshonorer, ils me frappent les joues, Ensemble ils se pressent après moi. Dieu me livre à la merci des gamins, Il me précipite entre les mains des méchants. J'étais tranquille, et il m'a secoué, Il m'a saisi par la nuque et m'a brisé. Il m'a redressé pour lui servir de cible. Ses projectiles m'environnent de toutes parts; Il me perce les reins sans ménagement, Il répand ma bile sur la terre. Il fait en moi brèche sur brèche, Il court sur moi comme un guerrier. J'ai cousu un sac sur ma peau; J'ai traîné ma fierté dans la poussière. Mon visage est rougi à force de pleurer; L'ombre de la mort est sur mes paupières. Il n'y a pas eu pourtant de violence dans mes mains, Et ma prière fut toujours pure. Ô terre, ne recouvre pas mon sang, Et que mes cris prennent librement leur essor! Déjà maintenant, mon témoin est dans le ciel, Mon répondant est dans les lieux élevés. Mes amis se raillent de moi; C'est Dieu que j'implore avec larmes. Puisse-t-il être l'arbitre entre l'homme et Dieu, Entre le fils d'homme et son ami! Car le nombre de mes années touche à son terme, Et je m'en irai par un sentier d'où je ne reviendrai pas. Mon souffle se perd, Mes jours s'éteignent, La tombe m'est réservée. N'y a-t-il pas de moqueurs autour de moi? Et mon œil doit veiller à cause de leurs insultes. Sois donc mon garant auprès de toi-même; Qui d'autre prendrait des engagements pour moi? Car tu as fermé leur cœur au discernement; Aussi ne les laisseras-tu pas triompher. On invite des amis au partage (du butin), Mais l'on a des fils dont les yeux se consument. Il m'avait placé pour dominer les peuples, Mais je suis devenu celui à qui l'on crache au visage. Mon œil est obscurci par l'irritation; Tous mes membres sont comme une ombre. Les hommes droits en sont stupéfaits, Et l'innocent se soulève contre l'impie. Le juste (néanmoins) demeure ferme dans sa voie. Celui qui a les mains pures se fortifie de plus en plus. Mais vous tous, recommencez et venez donc! Je ne trouverai pas un sage parmi vous! Mes jours sont passés, mes projets sont anéantis, Les désirs de mon cœur… Et ils prétendent que la nuit c'est le jour, Que la lumière est proche quand les ténèbres sont là! N'est-ce pas le séjour des morts que j'espère pour demeure? C'est dans les ténèbres que je dresserai ma couche; Je crie au gouffre: C'est toi mon père! Et à la vermine: Ma mère et ma sœur! Mon espérance, où donc est-elle? Mon espérance, qui peut l'apercevoir? Elle descendra vers les barreaux du séjour des morts, Quand nous irons ensemble reposer dans la poussière. Bildad de Chouah prit la parole et dit: Quand mettrez-vous un terme à ces propos? Ayez de l'intelligence, ensuite nous parlerons. Pourquoi sommes-nous considérés comme des bêtes? Pourquoi ne sommes-nous à vos yeux que des brutes? Ô toi qui te déchires dans ta colère, Faut-il, à cause de toi, que la terre soit abandonnée? Que le rocher se déplace? Oui, la lumière du méchant s'éteindra, Et la flamme qui en jaillit cessera de briller. La lumière s'obscurcira sous sa tente, Et sa lampe au-dessus de lui s'éteindra. Ses pas (pleins de) vigueur seront à l'étroit; Son propre conseil le fera tomber. Car il a été jeté, les pieds dans un filet, Il marche dans les mailles, Il est saisi au piège par le talon, Et les lacets se resserrent sur lui; Le cordeau pour le prendre est caché dans la terre, Et la trappe est sur le sentier. Des terreurs l'épouvantent de toutes parts, Le harcèlent par derrière. Sa vigueur est atteinte par la faim. La misère est toute prête à ses côtés. Les parties de sa peau sont dévorées, Ses membres sont dévorés par le premier-né de la mort. Il est arraché de sa tente dans laquelle il se confiait; Il se traîne vers le roi des épouvantements. Tu peux demeurer dans sa tente: elle n'est plus à lui; Le soufre est répandu sur sa demeure. En bas, ses racines se dessèchent; En haut, ses rameaux se fanent. Son souvenir disparaît de la terre, Il n'a plus de nom au dehors. Il est poussé de la lumière dans les ténèbres, On l'expulse du monde. Il ne laisse ni enfants, ni petits-enfants parmi son peuple, Point de survivant dans les lieux qu'il habitait. Les générations à venir seront étonnées de sa ruine, Et la génération présente sera saisie d'effroi. Telles sont les demeures de l'homme injuste, Telle est la place de celui qui n'a pas connu Dieu! Job répondit: Jusques à quand affligez-vous mon âme Et m'écrasez-vous de (vos) propos? Voilà dix fois que vous cherchez à me confondre; N'avez-vous pas honte de me malmener? Si j'ai vraiment été dans l'erreur, Mon erreur repose sur moi. Si vraiment vous vous élevez contre moi Et me reprochez mon déshonneur, Reconnaissez alors que c'est Dieu qui me fait tort Et qui m'enveloppe de son filet. Si je crie à la violence, nul ne répond; Si j'appelle au secours, point de jugement! Il m'a barré le route, et je ne puis passer; Il a mis des ténèbres sur mes sentiers. Il m'a dépouillé de ma gloire, Il a ôté la couronne de ma tête. Il me renverse de toutes parts, et je m'en vais; Il a arraché mon espérance comme un arbre. Sa colère s'est enflammée contre moi, Il m'a considéré comme (l'un de) ses adversaires. Ses troupes surviennent ensemble, Elles se sont frayé leur chemin jusqu'à moi, Elles ont établi leurs camps autour de ma tente. Il a éloigné de moi mes frères, Et ceux qui me connaissent se sont dispersés loin de moi; Je suis abandonné de mes proches, Je suis oublié de mes intimes. Les hôtes de ma maison et mes servantes Me considèrent comme un étranger, Je ne suis plus à leurs yeux qu'un inconnu. J'appelle mon serviteur, et il ne répond pas; Je dois le supplier de ma bouche. Mon haleine est repoussante pour ma femme, Je suis devenu fétide pour les fils de mes entrailles. Même les gamins me rejettent; Si je me lève, ils parlent contre moi. Ceux que j'avais pour confidents m'ont en horreur. Ceux que j'aimais se sont tournés contre moi. Mes os sont attachés à ma peau et à ma chair; Je n'ai gardé que la peau des dents. Ayez pitié, ayez pitié de moi, vous, mes amis! Car la main de Dieu m'a frappé. Pourquoi me poursuivez-vous comme Dieu (me poursuit)? N'êtes-vous pas rassasiés de ma chair? Oh! si mes propos pouvaient être écrits, S'ils étaient gravés dans un livre! Qu'avec un burin de fer et avec du plomb Ils soient pour toujours taillés dans le roc…! Mais je sais que mon rédempteur est vivant, Et qu'il se lèvera le dernier sur la terre, Après que ma peau aura été détruite; Moi-même en personne, je contemplerai Dieu. C'est lui que moi je contemplerai, Que mes yeux verront, et non quelqu'un d'autre; Mon cœur languit au-dedans de moi. Lorsque vous direz: Pourquoi le poursuivons-nous? Alors on découvrira le bien-fondé de ma cause. Craignez pour vous l'épée, Car les châtiments par l'épée sont terribles, Afin que vous reconnaissiez qu'il y a un jugement! Tsophar de Naama prit la parole et dit: Voici pourquoi mes pensées inquiètes me forcent à répondre, À cause de l'agitation qui est en moi. J'ai entendu des reproches qui me mettent dans la confusion; Le souffle de mon intelligence donnera la réplique. Ne sais-tu pas que, de tout temps, Depuis que l'homme a été placé sur la terre, Le triomphe des méchants est court, Et la joie de l'impie momentanée? Quand sa taille s'élèverait jusqu'au ciel, Et que sa tête toucherait aux nuages, Il périra pour toujours comme son ordure, Et ceux qui le voyaient diront: Où est-il? Il s'envolera comme un rève, et on ne le trouvera plus; Il sera chassé comme une vision nocturne; L'œil qui le regardait ne le regardera plus, Le lieu qu'il habitait ne l'apercevra plus. Ses fils seront assaillis par les indigents, Et ses mains restitueront ce qui faisait sa fortune. Ses membres étaient remplis (de la vigueur) de la jeunesse, Mais celle-ci se couchera avec lui dans la poussière. Si le mal est doux à sa bouche, S'il le dissimule sous sa langue, Le conserve sans l'abandonner, Le retient au milieu de son palais, Sa nourriture se transformera dans ses entrailles, Elle deviendra au-dedans de lui du fiel de vipère. Il a englouti des richesses, il les vomira; Dieu les arrachera de son ventre. Il suce le venin des vipères, La langue du cobra le tuera. Qu'il ne fixe plus les regards sur les ruisseaux, Sur les fleuves, sur les torrents de miel et de crème! Il rendra ce qu'il a péniblement acquis et ne l'engloutira plus; Des biens de son commerce, il ne jouira plus. Car il a écrasé, délaissé les indigents, Il a ruiné une maison qu'il ne reconstruira pas. Il n'a pas connu d'accalmie dans son avidité, Dans sa convoitise il ne laisse rien échapper, Rien n'était soustrait à sa voracité; Mais son bien-être ne durera pas. Au milieu de son abondance il sera dans la détresse; Toute action le rendra malheureux. Alors qu'il se remplit le ventre, (Dieu) enverra sur lui l'ardeur de sa colère Et fera pleuvoir sur lui (des flèches qui pénétreront) dans sa chair. S'il prend la fuite devant les armes de fer, L'arc de bronze le transpercera. S'il arrache de son corps une flèche Et une lame étincelante de son foie, Les terreurs viendront sur lui. Toutes les ténèbres sont tenues en réserve pour ses trésors, Un feu que personne n'attisera le dévorera, Et ce qui restera dans sa tente en deviendra la pâture. Le ciel révélera sa faute, Et la terre s'élèvera contre lui. Les revenus de sa maison seront balayés, Emportés au jour de la colère (de Dieu). Tel est, de la part de Dieu, le lot de l'homme méchant, Et ce que, de la part de Dieu il retirera de ses discours. Job répondit: Écoutez, écoutez mon propos, Donnez-moi seulement cette consolation. Permettez que ce soit à moi de parler; Et quand j'aurai parlé, tu pourras te moquer. Est-ce pour moi, ma plainte est contre un homme? Et pourquoi mon esprit ne serait-il pas impatient? Tournez-vous vers moi, soyez étonnés, Et mettez la main sur la bouche. Quand j'en ai le souvenir, je suis épouvanté, Et un tremblement saisit ma chair. Pourquoi les méchants vivent-ils? Pourquoi vieillissent-ils et même reprennent-ils des forces? Leur descendance s'affermit avec eux, en leur présence, Et leurs rejetons (prospèrent) sous leurs yeux. Dans leurs maisons c'est la paix, et non la peur; Le bâton de Dieu n'est pas contre eux. Leur taureau est fécond sans insuccès, Leur vache met bas et n'avorte pas. Ils laissent courir leurs gamins, comme le petit bétail, Et leurs fils prennent leurs ébats. Ils élèvent (la voix au son) du tambourin et de la harpe, Ils se réjouissent au son du chalumeau. Leurs jours s'achèvent dans le bonheur, Mais en un instant, ils sont terrifiés par le séjour des morts. Ils disaient pourtant à Dieu: Écarte-toi de nous; Nous ne voulons pas connaître tes voies. Qu'est-ce que le Tout-Puissant, pour que nous le servions, Que gagnerions-nous à le supplier? Certes, leur bonheur n'est pas entre leurs mains. Le conseil des méchants est bien loin de moi! Mais arrive-t-il souvent que la lampe des méchants s'éteigne, Que la misère fonde sur eux, Que (Dieu) leur distribue leur part dans sa colère, Qu'ils soient comme la paille emportée par le vent, Comme la bale enlevée par le tourbillon? Est-ce pour les fils (du méchant) que Dieu réserve son châtiment? C'est lui que (Dieu) devrait punir, pour qu'il le reconnaisse; Ses yeux devraient contempler sa propre misère, C'est lui qui devrait s'abreuver de la fureur du Tout-Puissant. En effet, que lui importe sa maison après lui, Quand le nombre de ses mois est mesuré? Est-ce à Dieu qu'on enseignera la connaissance, À lui qui gouverne les êtres supérieurs? L'un meurt au sein de son intégrité, De sa tranquillité totale et de son insouciance, Les flancs chargés de graisse Et la mœlle des os remplie de sève; L'autre meurt, l'amertume dans l'âme, Sans avoir goûté au bonheur. Ensemble, ils se couchent dans la poussière, Et la vermine les recouvre. Je connais bien vos pensées Et les réflexions par lesquelles vous me faites tort. Quand vous dites: Où est la maison du notable? Où est la tente qu'habitaient les méchants? Mais quoi! n'avez-vous pas interrogé les passants Et voulez-vous méconnaître ce qu'ils prouvent? Au jour de la misère, (celui qui fait) le mal est épargné, Au jour où le courroux se déchaîne. Qui lui reproche en face sa conduite? Qui lui rend ce qu'il a fait? Il est porté au cimetière, Et l'on veillera sur son sépulcre. Les mottes de la vallée lui sont légères; Tout homme se laisse entrâiner derrière lui, Des gens sans nombre l'avaient précédé. Pourquoi donc m'offrez-vous de vaines consolations? Ce qui reste de vos réponses n'est que tromperie. Éliphaz de Témân prit la parole et dit: Un homme peut-il être utile à Dieu? Non: l'homme de bon sens n'est utile qu'à lui-même. Cela fait-il plaisir au Tout-Puissant que tu sois juste? Si tu es intègre dans tes voies, qu'y gagne-t-il? Est-ce à cause de ta piété qu'il te châtie, Qu'il entre en jugement avec toi? Ta malfaisance n'est-elle pas grande? Tes fautes ne sont-elles pas sans limite? Car tu prenais sans cause des gages à tes frères, Tu arrachais les vêtements de (ceux que tu laissais) nus; Tu ne donnais pas d'eau à l'homme altéré, Tu refusais du pain à l'homme affamé. Le pays était à l'homme fort, Et l'orgueilleux y siégeait. Tu renvoyais les veuves les mains vides; Les bras des orphelins étaient brisés. C'est pour cela que tu es entouré de pièges, Et que la terreur t'a saisi tout à coup. Ne vois-tu donc pas ces ténèbres, Ces eaux débordées qui te recouvrent? Dieu n'est-il pas en haut dans les cieux? Regarde la hauteur des étoiles; comme elles sont élevées! Et tu dis: qu'est-ce que Dieu connaît? Peut-il juger à travers l'obscurité? Les nuages sont un secret pour lui, et il ne voit rien; Il parcourt le cercle des cieux. Eh quoi! tu voudrais conserver l'ancienne route Qu'ont suivie les hommes injustes? Ils ont été saisis avant le temps, Leur fondation est un torrent qui s'écoule. Ils disaient à Dieu: Écarte-toi de nous. Alors que peut faire pour eux le Tout-Puissant? C'est lui pourtant qui avait rempli de biens leurs maisons. Le conseil des méchants est bien loin de moi. Les justes le verront et se réjouiront, Et l'innocent se moquera d'eux: Celui qui se lève contre nous n'a-t-il pas disparu? Le feu n'a-t-il pas dévoré leur profit? Accorde-toi donc avec Dieu, et tu auras la paix; Par là, ce qui te reviendra sera bon. Reçois de sa bouche instruction, Et mets ses paroles dans ton cœur. Si tu reviens au Tout-Puissant, tu seras rétabli, Tu éloigneras l'iniquité de ta tente. Jette l'or dans la poussière, (L'or) d'Ophir parmi les cailloux des torrents; Et le Tout-Puissant sera ton or, Et pour toi, des monceaux d'argent. Alors tu feras du Tout-Puissant tes délices, Tu élèveras vers Dieu ta face; Tu l'imploreras, il t'exaucera, Et tu accompliras tes vœux. Si tu prends une décision, elle se réalisera pour toi; Sur tes sentiers brillera la lumière. Si l'on t'humilie et que tu dises: C'est de l'orgueil! Alors (Dieu) sauvera celui qui baisse les yeux. Il délivrera même le coupable, Qui devra sa délivrance à la pureté de tes mains. Job répondit: Aujourd'hui encore ma plainte est une révolte, Ma main étouffe mon gémissement. Oh! si je savais où le trouver, Si je pouvais arriver jusqu'à sa résidence, J'exposerais devant lui mon droit, Je remplirais ma bouche d'arguments, Je connaîtrais les propos pas lesquels il me répondrait, Et je pourrais comprendre ce qu'il me dirait! Emploierait-il toute sa force à me faire un procès? Non, mais au moins il ferait attention à moi. Ce serait là un homme droit qui argumenterait avec lui, Et je serais pour toujours absous par mon juge. Mais, si je vais à l'orient, il n'y est pas; À l'occident, je ne le remarque pas; Est-il occupé au nord, je ne puis le voir; Se cache-t-il au midi, je ne puis l'apercevoir. Il connaît pourtant la voie où je me tiens; Quand il m'aura mis à l'épreuve, j'en sortirai (pur) comme l'or. Mon pied s'est attaché à ses pas; J'ai gardé sa voie et je n'en ai pas dévié. Je n'ai pas altéré les commandements de ses lèvres; J'ai fait plier ma volonté aux paroles de sa bouche. Mais lui, s'il prend une décision, qui pourra l'en faire revenir? Ce que lui-même désire, il l'exécute. Il accomplira donc le décret qui me concerne, Et il en concevra bien d'autres encore. Voilà pourquoi je suis épouvanté en face de lui; Quand j'y réfléchis, j'ai peur de lui. Dieu a brisé mon courage, Le Tout-Puissant m'a rempli d'épouvante. Car ce ne sont pas les ténèbres qui me réduisent au silence, Ce n'est pas l'obscurité dont je suis couvert. Pourquoi des temps ne sont-ils pas mis en réserve de la part du Tout-Puissant, Et pourquoi ceux qui le connaissent ne voient-ils pas ses jours? On déplace les bornes, On vole des troupeaux et on les fait paître; On emmène l'âne des orphelins, On prend pour gage le bœuf de la veuve; On fait dévier les pauvres du chemin, On force les malheureux du pays à se cacher tous ensemble. Et voici: comme des ânes sauvages dans le désert, Ils sortent à leur travail dès l'aurore pour avoir de la nourriture, Il n'y a que la steppe pour (fournir) du pain aux enfants; Dans la campagne, ils coupent le fourrage Et vendangent la vigne du méchant; Ils passent la nuit, tout nus, sans vêtement, Ils n'ont point de couverture contre le froid; Ils sont trempés par la pluie des montagnes, Et manquant de refuge, ils saisissent les rochers dans leurs bras. On arrache l'orphelin avec violence, On prend des gages sur le malheureux. Ils vont tout nus, sans vêtement, Et affamés, ils portent les gerbes; Dans les enclos ils font de l'huile, Ils foulent le pressoir et pourtant ils ont soif; De la ville, les mourants font monter leurs plaintes, L'âme des blessés jette des cris… Et Dieu ne fait pas attention à un tel scandale! D'autres font partie de ceux qui sont rebelles à la lumière, Ils ne distinguent pas ses voies, Ils ne demeurent pas dans ses sentiers. L'assassin se lève (quand paraît) la lumière, Il tue le malheureux et le pauvre, Et pendant la nuit il est comme un voleur. L'œil de l'adultère épie le crépuscule; Personne ne me verra, dit-il, Et il met un voile sur sa figure. Dans les ténèbres, ils forcent les maisons, Le jour ils se tiennent enfermés; Ils ne connaissent pas la lumière. Pour eux, le matin c'est l'ombre de la mort; Oui, ils distinguent les terreurs de l'ombre de la mort. (Eh quoi! le méchant) serait d'un poids léger sur la face des eaux! Il n'aurait sur la terre qu'une part maudite, Il ne se dirigerait pas sur le chemin des vignes! Comme la sécheresse et la chaleur emportent les eaux de la neige, Ainsi le séjour des morts (emporterait) celui qui a péché! Le sein maternel l'oublierait, Les vers en feraient leurs délices, On ne se souviendrait plus de lui! L'iniquité serait brisée comme un arbre! Il dépouillait la femme stérile et sans enfants, Il ne traitait pas bien la veuve! … (Non! Dieu) par sa force prolonge (les jours) des violents, Et les voilà debout quand ils ne croyaient plus à la vie; Il leur donne la sécurité pour appui, Il a les regards sur leurs voies. Ils se sont élevés; en un instant ils ne sont plus, Ils tombent, ils arrivent à leur terme comme tous les hommes, Ils sont coupés comme la tête des épis. S'il n'en est pas ainsi, qui me démentira, Qui réduira mon propos à néant? Bildad de Chouah prit la parole et dit: La domination et la terreur appartiennent à Dieu; Il établit la paix dans les lieux célestes. Y a-t-il une limite au nombre de ses troupes? Sur qui sa lumière ne se lève-t-elle pas? Comment un homme serait-il juste devant Dieu? Comment celui qui est né de la femme serait-il pur? Voici que la lune même n'est pas brillante, Et que les étoiles ne sont pas pures à ses yeux; Combien moins l'homme, qui n'est qu'un ver, Le fils d'homme, qui n'est qu'un vermisseau! Job répondit: Comme tu sais bien venir en aide à celui qui n'a pas de force! Comme tu sais bien sauver le bras qui n'a pas de puissance! Comme tu sais bien conseiller celui qui n'a pas de sagesse! Quelle puissance de raisonnement tu fais connaître! À qui s'adressent tes propos? Et qui est-ce qui t'inspire? Les défunts tremblent Au-dessous des eaux et de leurs habitants; Devant lui le séjour des morts est nu, L'abîme de perdition n'a point de voile. Il étend le septentrion sur le vide, Il suspend la terre sur le néant. Il renferme les eaux dans ses nuages, Et les nuées ne crèvent pas sous leur poids. Il couvre la face de son trône, Il déploie sur lui sa nuée. Il a tracé un cercle à la surface des eaux, Jusqu'à la limite entre la lumière et les ténèbres. Les colonnes du ciel s'ébranlent Et s'étonnent à sa menace. Par sa force il fait trembler la mer, Par son intelligence il en brise l'orgueil. Par son souffle le ciel devient immaculé, Sa main transperce le serpent fuyard. Si telles sont les moindres de ses actions, – Et combien léger est l'écho que nous en percevons – Alors qui comprendra le tonnerre de sa puissance? Job exposa de nouveau sa thèse et dit: Dieu est vivant, lui qui écarte mon droit, Le Tout-Puissant qui remplit mon âme d'amertume. Aussi longtemps que j'aurai ma respiration, Et que le souffle de Dieu sera dans mes narines, Mes lèvres ne prononceront pas d'injustice, Et ma langue ne murmurera rien de faux. Loin de moi la pensée de vous donner raison! Jusqu'à ce que j'expire, je ne renoncerai pas à mon intégrité; Je tiens à ma justice, et je ne faiblirai pas; Mon cœur ne me fait de reproche sur aucun de mes jours. Que mon ennemi soit comme le méchant, Et que celui qui s'élève contre moi soit comme l'homme injuste! Quelle espérance reste-t-il à l'impie, Quand on tranche (son existence), Quand Dieu lui retire sa vie? Est-ce que Dieu écoute son cri, Quand la détresse arrive sur lui? Ferait-il du Tout-Puissant ses délices? Invoquerait-il Dieu en tout temps? Je vais vous instruire de la puissance de Dieu, Je ne vous cacherai pas les desseins du Tout-Puissant. Mais vous tous, vous l'avez bien vu; Pourquoi donc vous laisser aller à la vanité? Tel est de la part de Dieu le lot de l'homme méchant, L'héritage que le violent reçoit du Tout-Puissant: S'il a des fils en grand nombre, c'est pour l'épée, Et ses rejetons ne peuvent se rassasier de pain; Ceux qui lui survivent seront ensevelis par la mort, Et leurs veuves ne les pleureront pas. S'il amasse l'argent comme la poussière, S'il entasse les vêtements comme de l'argile, C'est lui qui entasse, mais c'est le juste qui se revêtira, C'est l'innocent qui aura l'argent en partage. Il a bâti sa maison comme celle de la teigne, Comme la cabane que fait un gardien. Il se couche riche, mais ne sera pas enseveli (ainsi ); Il ouvre les yeux, et il n'y a plus rien! L'épouvante le surprend comme les eaux; Un tourbillon l'enlève au milieu de la nuit. Le vent d'orient l'emporte, et il s'en va; Il l'arrache violemment de l'endroit où il est. On lance sans ménagement (des flèches) contre lui, Il doit prendre la fuite pour les éviter. On bat des mains à son sujet, Et on le siffle de l'endroit où il était. Il y a (un endroit) pour extraire l'argent, Et un lieu pour affiner l'or; Le fer est tiré de la poussière, Et la pierre fondue (produit) le bronze. On met fin aux ténèbres; On explore, jusque dans les endroits les plus profonds, Les pierres cachées dans l'obscurité et dans l'ombre de la mort. On creuse un ravin loin des lieux habités; Les pieds ne viennent plus en aide, Et ils sont suspendus, balancés loin des hommes. La terre d'où provient le pain Est bouleversée dans ses profondeurs tout comme par un feu! Ses pierres sont l'endroit (où l'on trouve) du saphir Ainsi que de la poudre d'or. L'oiseau de proie n'en connaît pas le sentier, L'œil du faucon ne l'a pas regardé: Les plus fiers animaux ne l'ont pas foulé, Le lion n'y a jamais passé. (L'homme) porte sa main sur le granit; Il renverse les montagnes depuis la racine; Il ouvre des tranchées dans les rochers, Et son œil peut voir tout ce qu'il y a de précieux; Il arrête l'écoulement des eaux. Et il amène à la lumière ce qui est caché. Mais la sagesse, où se trouve-t-elle? Où est l'emplacement de l'intelligence? L'homme n'en connaît pas le prix; Elle ne se trouve pas dans la terre des vivants. L'abîme dit: Elle n'est pas en moi. Et la mer dit: Elle n'est point avec moi. On ne peut donner, à sa place, de l'or pur, Ni peser de l'argent pour l'acheter; Elle n'entre pas en balance avec l'or d'Ophir, Ni avec le précieux onyx, ni avec le saphir; Ni l'or ni le verre ne peuvent lui être comparés, On ne peut l'échanger pour un vase d'or fin. Le corail et le cristal ne peuvent même pas être évoqués; Posséder la sagesse (vaut) plus que les perles. La topaze d'Éthiopie ne peut lui être comparée, Et elle n'entre pas en balance avec l'or pur. Alors, d'où vient la sagesse? Où est donc la demeure de l'intelligence? Elle est cachée aux yeux de tout (être) vivant, Elle est dissimulée aux oiseaux du ciel. L'abîme de perdition et la mort disent: Nos oreilles en ont entendu parler. C'est Dieu qui en comprend le chemin, C'est lui qui en connaît la demeure; Car c'est lui qui regarde jusqu'aux extrémités de la terre; Il voit tout sous les cieux. Quand il détermina le poids du vent Et qu'il fixa la mesure des eaux, Quand il donna une règle à la pluie Et une route à l'éclair et au tonnerre, Alors il vit la sagesse et la manifesta, Il en posa les fondements et la scruta jusqu'au fond. Puis il dit à l'homme: Voici: La crainte du Seigneur, c'est la sagesse; S'écarter du mal, c'est l'intelligence. Job exposa de nouveau sa thèse et dit: Oh! que ne puis-je être comme aux mois du passé, Comme aux jours où Dieu me gardait, Quand il faisait briller sa lampe sur ma tête, Et qu'à sa lumière je m'avançais dans les ténèbres! Tel que j'étais aux jours de ma pleine maturité, Quand Dieu veillait en ami sur ma tente, Quand le Tout-Puissant était encore avec moi, Et que mes jeunes fils m'entouraient; Quand mes pieds baignaient dans la crème Et que le rocher répandait près de moi des ruisseaux d'huile! Quand je sortais (pour aller) à la porte de la ville, Et que je me faisais préparer un siège sur la place, Les jeunes gens me voyaient et se retiraient, Les vieillards se levaient et se tenaient debout. Les princes arrêtaient leurs propos Et mettaient la main sur leur bouche; La voix des chefs se taisait, Et leur langue s'attachait à leur palais. Car l'oreille qui (m') entendait me disait heureux, L'œil qui (me) voyait me rendait témoignage; En effet je délivrais le malheureux qui implorait de l'aide, Et l'orphelin que personne ne secourait. La bénédiction de celui qui allait périr venait sur moi; Je remplissais de joie le cœur de la veuve. Je me revêtais de la justice; elle me revêtait. J'avais mon droit pour manteau et pour turban. J'étais des yeux pour l'aveugle Et des pieds pour le boiteux. J'étais un père pour les pauvres, J'examinais la cause de l'inconnu; Je brisais la mâchoire de l'injuste Et j'arrachais la proie de ses dents. Alors je disais: J'expirerai dans mon nid, J'aurai des jours nombreux comme le sable; Mes racines se tendront vers l'eau, La rosée passera la nuit sur mes rameaux; Ma gloire se renouvellera en moi, Et mon arc retrouvera force dans ma main. On m'écoutait et l'on restait dans l'attente, On gardait le silence (pour entendre) mes conseils. Après mes paroles, on ne répliquait pas, Et mes propos se répandaient sur eux (tous); Ils m'attendaient comme (on attend) la pluie, Ils ouvraient la bouche comme pour une ondée de printemps. Je leur souriais (mais) ils n'y croyaient pas, Ils ne pouvaient faire disparaître la lumière de mon visage. Je choisissais d'aller avec eux, et je m'asseyais à leur tête; Je demeurais comme un roi au milieu d'une troupe, Comme celui qui console les affligés. Et maintenant! … de plus jeunes que moi sourient à mon sujet, Ceux dont je méprisais trop les pères Pour les mettre parmi les chiens de mon troupeau. Mais à quoi me servirait la force de leurs mains? Ils sont incapables d'atteindre la vieillesse. Desséchés par la privation et la faim, Ils fuient dans les lieux arides, Depuis longtemps dévastés et ravagés; Ils arrachent les herbes sauvages près des buissons Et n'ont pour pain que la racine des genêts. On les chasse du milieu (des hommes), On crie après eux comme après un voleur, Pour qu'ils demeurent dans d'affreux ravins, Dans les cavernes de la terre et dans les rochers; Ils vont braire au milieu des buissons, Ils s'entassent sous les mauvaises herbes. Êtres vils et innommables, Ils sont repoussés du pays. Et maintenant, je suis l'objet de leurs chansons, Je suis en butte à leurs propos. Ils ont horreur de moi, ils s'éloignent de moi, Ils ne se retiennent pas de me cracher au visage. Puisque (Dieu) a mis à découvert ce qui me restait et qu'il m'a humilié Ils rejettent tout frein devant moi. Ces misérables se lèvent à ma droite et me poussent les pieds, Ils se fraient contre moi des chemins de malheur; Ils coupent mon propre sentier et travaillent à ma perte, Eux que personne ne secourait; Ils arrivent comme par une large brèche, Ils se précipitent sous les décombres. L'épouvante s'est tournée contre moi, Ma noblesse est emportée comme par le vent, Mon salut a passé comme un nuage. Et maintenant, mon âme s'épanche sur moi-même, Les jours de la souffrance m'ont saisi. La nuit me perce les os, au-dedans de moi, (Les douleurs) qui me rongent ne se couchent pas. C'est tellement grave que mon vêtement se déforme, Il se colle à moi comme ma tunique. (Dieu) m'a jeté dans la boue, Et je ressemble à la poussière et à la cendre. Je t'appelle au secours, et tu ne me réponds pas; Je me tiens debout, pour que tu fasses attention à moi. Tu deviens cruel contre moi, Tu m'attaques avec la vigueur de ta main. Tu m'emportes sur le vent (que) tu me fais chevaucher, Et tu me fais frémir au fond de moi-même. Car, je le sais, tu me mènes à la mort, Au lieu de rendez-vous de tous les vivants. Mais celui qui va périr n'étend-il pas les mains? Celui qui est dans le malheur n'implore-t-il pas du secours? N'avais-je pas des larmes pour celui dont les jours sont durs? Mon âme n'était-elle pas triste à cause du pauvre? Car j'espérais le bonheur, et le malheur est venu; J'attendais la lumière, et l'obscurité est venue. Mes entrailles bouillonnent sans relâche. Les jours de souffrance m'ont affronté. Je marche noirci, mais non par le soleil; Je me lève dans l'assemblée et je crie. Je suis devenu le frère des chacals, Le compagnon des autruches. Ma peau devient sombre sur moi, Mes os sont brûlants de fièvre. Ma harpe ne sert plus qu'au chant de deuil, Et mon chalumeau qu'à la voix de ceux qui pleurent. J'avais fait un pacte avec mes yeux; Comment aurais-je pu fixer mon attention sur une vierge? Quelle part Dieu (m'aurait-il réservée) d'en haut? Quel héritage le Tout-Puissant (m'aurait-il envoyé) des cieux? La misère n'est-elle pas pour l'homme inique, Et l'infortune pour ceux qui commettent l'injustice? N'est-ce pas (Dieu) qui regarde mes voies Et compte tous mes pas? Si j'ai marché dans la fausseté, Si mon pied s'est hâté vers la ruse, Que Dieu me pèse dans des balances justes, Et qu'il reconnaisse mon intégrité! Si mon pas s'est détourné du (droit) chemin, Si mon cœur a suivi mes yeux, Si quelque souillure s'est attachée à mes mains, Que je sème et qu'un autre mange, Et que mes rejetons soient déracinés! Si mon cœur a été séduit à cause d'une femme, Si j'ai fait le guet à la porte de mon prochain. Que ma femme tourne la meule pour un autre, Et que d'autres abusent d'elle! Car c'est une infamie, Une faute (punie par) les juges. C'est un feu qui dévore jusqu'à l'abîme de perdition, Et qui pourrait détruire radicalement tout mon revenu. Si j'ai méprisé le droit de mon serviteur ou de ma servante Dans leur contestation avec moi, Que ferai-je, quand Dieu de lèvera? Et quand il interviendra, que répondrai-je? Celui qui m'a formé dans le ventre de ma mère ne les a-t-il pas formés aussi? Un seul (Dieu) ne nous a-t-il pas placés dans le sein maternel? Si j'ai refusé aux indigents ce qu'ils désiraient, Si j'ai fait languir les yeux de la veuve, Si j'ai mangé seul mon morceau (de pain), Sans que l'orphelin puisse en manger, – Car dès ma jeunesse, il a grandi (avec) moi, comme (avec) un père, Dès le ventre de ma mère, j'ai guidé (la veuve) – Si j'ai vu le vagabond manquer de vêtements, Le pauvre n'avoir point de couverture, Sans que ses reins m'aient béni, Sans qu'il ait été rechauffé par la toison de mes agneaux. Si j'ai levé la main contre l'orphelin, Parce que je me voyais soutenu par les juges, Que mon bras se détache de mon épaule, Et mon avant-bras du coude, et qu'il se brise! Car le malheur (envoyé) par Dieu, j'en ai peur, Et je ne puis rien devant sa majesté. Si j'ai mis dans l'or mon assurance, Si j'ai dit au métal précieux: En toi je me confie; Si je me suis réjoui de l'abondance de mes biens, Des richesses que ma main avait acquises; Si j'ai regardé la lumière (du soleil) quand il brillait, La lune quand elle s'avançait radieuse, Et si mon cœur s'est laissé séduire en secret, Si ma main s'est portée à ma bouche pour un baiser; C'est encore une faute passible de jugement, Et j'aurais renié le Dieu d'en haut! Si je me suis réjoui du malheur de celui que me haïssait, Si j'ai sauté d'allégresse parce qu'un mal l'avait atteint, Moi qui n'ai pas permis à ma langue de pécher, De demander sa mort avec imprécation; Si les gens qui sont dans ma tente ne disaient pas: Où est celui qui n'a pas été rassasié de sa viande? – L'étranger ne passait pas la nuit dehors, J'ouvrais ma porte au voyageur. – Si, comme (tout) être humain, j'ai caché mes crimes, Pour enfouir mes fautes dans mon sein, Parce que j'étais effrayé de la rumeur de la foule, Parce que le mépris des familles me terrifiait; Si je me suis tenu silencieux sans franchir (ma) porte… Oh! qui me fera trouver quelqu'un qui m'écoute? Voilà mon dernier signe: Que le Tout-Puissant me réponde! La plainte écrite par mon adversaire Ne la porterai-je pas sur mon épaule, Ne la nouerai-je pas sur moi comme une couronne? Je lui rendrai compte du nombre de mes pas, Je m'approcherai de lui comme un prince. Si mon terrain crie contre moi, Et que ses sillons versent des larmes. Si j'en ai mangé le produit sans l'avoir payé, Et que j'aie désespéré l'âme de ses propriétaires; Qu'il en sorte des ajoncs au lieu de froment, Et de l'ivraie au lieu d'orge! Fin des paroles de Job. Ces trois hommes cessèrent de répondre à Job, parce qu'il se regardait lui-même comme juste. Alors s'enflamma la colère d'Élihou, fils de Barakeel de Bouz, du clan de Ram. Sa colère s'enflamma contre Job, parce qu'il se disait juste devant Dieu. Sa colère s'enflamma contre les trois amis, parce qu'ils ne trouvaient rien à répondre et que néanmoins ils condamnaient Job. Comme ils étaient plus âgés que lui, Élihou avait attendu pour parler à Job. Mais Élihou avait vu que ces trois hommes n'avaient plus de réponse à la bouche, et sa colère s'était enflammée. Élihou, fils de Barakeel de Bouz, prit la parole et dit: Je suis jeune, et vous êtes des vieillards; C'est pourquoi j'ai tremblé et j'ai craint De vous expliquer mon savoir. Je me disais: L'âge avancé saura parler, Le grand nombre des années fera connaître la sagesse. Mais en réalité, dans un homme, c'est l'esprit, Le souffle du Tout-Puissant, qui lui donne l'intelligence; Beaucoup (d'années) ne donnent pas la sagesse, Et ce ne sont pas les vieillards qui comprennent le droit. Voilà pourquoi je dis: Écoute-moi! Moi aussi j'expliquerai mon savoir. J'ai attendu (la fin de) vos paroles, J'ai prêté l'oreille à vos raisonnements, Jusqu'à ce que vous ayez examiné à fond (ses) propos. Je vous ai donné toute mon attention; Et voici qu'aucun de vous n'a convaincu Job, Aucun n'a répondu à ses discours. Ne dites pas cependant: (En lui) nous avons trouvé la sagesse; C'est Dieu qui peut le confondre, et non pas un homme! Il ne m'a pas adressé (directement) ses propos: Aussi ne lui répondrai-je pas avec vos paroles. Ils ont peur, ils ne répondent plus! Les mots leur manquent! J'ai attendu: puisqu'ils ne parlent pas, Parce qu'ils s'arrêtent et ne répondent plus, À mon tour, je veux répondre moi aussi, Je veux expliquer, moi aussi, mon savoir. Car je suis tout plein de propos, L'esprit me presse au-dedans de moi; Voici qu'au-dedans de moi, c'est comme du vin sous pression Comme des outres neuves qui vont éclater. Je parlerai pour respirer à l'aise, J'ouvrirai mes lèvres et je répondrai. Je ne ferai pas de considération de personne Et je ne flatterai pas un être humain Car je ne sais pas flatter: Mon créateur m'enlèverait bien vite. Maintenant donc, Job, écoute mes propos, Prête l'oreille à toutes mes paroles! Voici que j'ouvre la bouche; Ma langue va parler dans mon palais. C'est la droiture de mon cœur (qu'exprimeront) mes discours, Et c'est une science pure que proposeront mes lèvres: L'Esprit de Dieu m'a formé, Et le souffle du Tout-Puissant me fait vivre. Si tu le peux, réponds-moi, Prends tes dispositions, présente-toi devant moi! Devant Dieu, je suis comme toi, Moi aussi, j'ai été tiré de l'argile; Ainsi la terreur que j'inspire ne t'alarmera pas, Et mon autorité ne saurait t'accabler. Mais tu as dit à mes oreilles, – Et j'ai entendu le son de tes propos: Je suis sans reproche, sans péché, Je suis net, il n'y a pas de faute en moi. Et (Dieu) trouve contre moi de l'hostilité, Il me considère comme son ennemi; Il met mes pieds dans les entraves, Il surveille tous mes mouvements. – Je te répondrai qu'en cela tu n'as pas raison, Car Dieu est plus grand qu'un homme. Pourquoi veux-tu disputer avec lui? Car on ne peut répondre à toutes ses paroles. Dieu parle cependant, tantôt d'une manière, Tantôt d'une autre, et l'on n'y fait pas attention. (Il parle) en songe, en vision nocturne, Quand un profond sommeil tombe sur les hommes, Quand ils sont endormis sur leur couche. Alors il fait des révélations aux hommes Et met le sceau à leur instruction, Afin d'écarter l'être humain de ses œuvres Et de préserver de l'orgueil l'homme fort, Afin de garantir son âme du gouffre Et (d'empêcher) sa vie de périr par le javelot. Par la douleur aussi l'homme reçoit un avertissement sur sa couche, Quand une lutte continue (vient agiter) ses os. Alors il prend en dégoût le pain, Même les aliments les plus désirables. Sa chair se consume et disparaît au regard, Ses os qu'on ne voyait pas sont mis à nu; Son âme s'approche du gouffre, Et sa vie de ceux qui donnent la mort. Mais s'il se trouve pour lui un ange intercesseur, Un seul entre mille, Qui annonce à l'homme son devoir, Alors il lui fera grâce et dira: Délivre-le, afin qu'il ne descende pas dans le gouffre; J'ai trouvé une rançon! Et sa chair retrouve la fraîcheur de la jeunesse, Il revient aux jours de son adolescence. Il adresse sa prière à Dieu qui lui est favorable, Il voit sa face avec des cris de joie. (Dieu) rend à l'homme sa justice. Il chante devant les hommes et dit: J'ai péché, j'ai perverti ce qui est droit, Et je n'ai pas été traité comme je le méritais. Dieu a libéré mon âme pour qu'elle ne passe pas dans le gouffre, Et ma vie verra (encore) la lumière. Voilà tout ce que Dieu fait, Deux fois, trois fois, avec l'homme. Pour détourner son âme du gouffre, Pour l'éclairer de la lumière des vivants. Sois attentif, Job, écoute-moi! Tais-toi, et c'est moi qui parlerai! Si tu as quelque propos (à formuler), réponds-moi! Parle, car je voudrais te rendre justice. Sinon, toi, écoute-moi! Tais-toi, et je t'enseignerai la sagesse. Élihou reprit et dit: Sages, écoutez mes propos! Vous qui avez de la connaissance, prêtez-moi l'oreille! Car l'oreille discerne les propos, Comme le palais goûte la nourriture. Choisissons donc le droit pour nous, Reconnaissons entre nous ce qui est bon. Job dit: Je suis juste, Et Dieu a écarté mon droit; Malgré mon droit, je passe pour menteur; Ma blessure est incurable sans que j'aie péché. Y a-t-il un homme semblable à Job, Buvant la raillerie comme l'eau, Marchant dans la société de ceux qui commettent l'injustice, Cheminant de pair avec les méchants? Car il a dit: Il est inutile à l'homme De mettre son plaisir en Dieu. Écoutez-moi donc, hommes de bon sens! Loin de Dieu la méchanceté, Loin du Tout-Puissant l'injustice! Il rend à l'être humain selon ses actions, Il rétribue chacun selon ses voies. Non certes, Dieu ne commet pas de méchanceté; Le Tout-Puissant ne fait pas fléchir le droit. Qui l'a chargé de (gouverner) la terre? Qui (lui) a confié le monde entier? S'il ne pensait qu'à lui-même, S'il ramenait à lui son Esprit et son souffle, Toute chair périrait en même temps, Et l'homme retournerait dans la poussière. Si tu as de l'intelligence, écoute ceci, Prête l'oreille au son de mes propos! Est-ce que vraiment celui qui a de la haine pour le droit pourrait gouverner? Et condamnerais-tu le juste, le puissant? Dira-t-on à un roi: Vaurien, Et à des nobles: Méchant? (Dieu) n'a pas égard à l'apparence des princes Et ne distingue pas le riche du pauvre, Parce que tous sont l'ouvrage de ses mains. En un instant, ils meurent; Au milieu de la nuit, un peuple est ébranlé et périt; L'on écarte le puissant sans effort. Car (Dieu) porte les yeux sur les voies de l'homme Et il regarde tous ses pas. Il n'y a ni ténèbres ni ombre de la mort, Où puissent se cacher ceux qui commettent l'injustice. Il n'est pas besoin de prêter attention longtemps à un homme, Pour qu'il entre en jugement avec Dieu; Il brise les puissants sans faire d'enquête Et il en établit d'autres à leur place; Car il distingue leurs œuvres. Il les renverse de nuit, et ils sont écrasés; Il les frappe comme des méchants, Dans l'endroit où l'on peut (les) voir. C'est parce qu'ils se sont écartés de lui Et qu'ils n'ont pas su discerner toutes ses voies. Ils ont fait monter vers lui le cri de l'indigent, Et il entendra le cri des malheureux. S'il donne le repos, qui prononcera une condamnation? S'il cache sa face, qui pourra le regarder? (Cela est vrai) aussi bien pour une nation que pour un homme; C'est pour qu'un homme impie ne règne pas, Et ne soit plus un piège pour le peuple; Car a-t-il jamais dit à Dieu: J'ai supporté (ma peine), je n'agirai plus mal; Ce que je ne vois pas encore, montre-le moi; Si j'ai commis des injustices, je ne recommencerai pas? Est-ce d'après tes idées que Dieu doit rétribuer? Car tu réprouves; c'est toi qui choisis, mais non pas moi. Ce que tu connais, dis-le donc! Les hommes de sens me diront, Ainsi que l'homme sage qui m'écoute: Job parle sans la connaissance, Et ses paroles manquent de discernement. Que Job continue donc à être éprouvé, Puisqu'il répond comme font les hommes injustes! Car il ajoute à son péché une faute grave: Il bat des mains au milieu de nous, Il multiplie ses discours contre Dieu. Élihou reprit et dit: Penses-tu être dans ton droit, Peux-tu dire: Ma justice est en Dieu? Car tu dis: Est-ce utile pour toi? Que me sert-il de ne pas pécher? C'est moi qui vais te répondre, Ainsi qu'à tes amis en même temps. Considère les cieux et vois! Regarde les nuées, comme elles sont au-dessus de toi! Si tu pèches, quel tort lui causes-tu? Et quand tes révoltes se multiplient, que lui fais-tu? Si tu es juste, que lui donnes-tu? Que reçoit-il de ta main? Ta méchanceté (ne peut nuire) qu'à un homme comme toi, Ta justice n'est utile qu'à un être humain. On crie à cause de la multitude des oppresseurs, On appelle au secours à cause de la violence d'un grand nombre; Mais nul ne dit: Où est Dieu, lui qui m'a fait, Lui qui inspire des psaumes pendant la nuit, Lui qui nous instruit plus que les bêtes de la terre Et nous donne la sagesse plus qu'aux oiseaux du ciel? Alors on crie, mais il ne répond pas, À cause de l'orgueil de ceux qui font le mal. Vraiment, c'est en vain: Dieu n'écoute pas, Le Tout-Puissant ne le remarque pas, Bien que tu dises que tu ne le remarques pas, Ta cause est devant lui: attends-le! Et maintenant, parce que sa colère n'intervient point (encore), Et qu'il ne semble guère prendre connaissance de la révolte, Job ouvre vainement la bouche, Il abonde en propos dépourvus de connaissance. Élihou continua et dit: Attends un peu, et je vais t'expliquer, Car j'ai encore quelques propos pour la cause de Dieu. Je tirerai ma science de très loin Et je rendrai justice à celui qui m'a fait. Car, en vérité, mes propos ne sont pas des tromperies, C'est un (homme) intègre dans ses connaissances qui est avec toi! Dieu est puissant et il ne rejette (personne); Il est puissant par la force de son intelligence. Il ne laisse pas vivre le méchant Et il fait droit aux malheureux. Il ne détourne pas les yeux loin du juste, Il place des rois sur le trône, Il les y fait asseoir pour toujours, afin qu'ils soient élevés. Sont-ils liés de chaînes, Sont-ils pris dans les liens du malheur, Il leur dénonce leurs actions Et leurs révoltes quand ils s'enorgueillissent; Il les avertit pour leur instruction, Il leur dit de renoncer à leur injustice. S'ils écoutent et se soumettent, Ils achèvent leurs jours dans le bonheur, Leurs années dans les délices. S'ils n'écoutent pas, ils périssent par le javelot, Ils expirent dans leur manque de connaissance. Les impies se livrent à la colère, Ils n'appellent pas (Dieu) au secours quand il les enchaîne; Leur âme périt dans leur jeunesse, Et leur vie parmi les débauchés. Mais (Dieu) délivre le malheureux par son malheur même, Et c'est par la souffrance qu'il l'avertit. Il te retirera aussi de la détresse, Au lieu de cela (tu seras) à l'aise sans contrainte, Et ta table sera chargée de mets succulents. Si tu juges tout à fait comme le méchant, Le jugement et le droit se saisiront (de toi ). Que la fureur ne t'entraîne pas à la moquerie, Et que la grandeur de la rançon ne te fasse pas dévier! Tes cris suffiraient-ils pour ne pas être dans la détresse, Et même toute la vigueur de ta force? N'aspire pas après la nuit Qui enlève les gens de leur place. Garde-toi de te tourner vers l'injustice, Car c'est ce que tu as choisi, à cause de (ton) malheur. Dieu se montre sublime par sa force; Qui saurait enseigner comme lui? Qui lui prescrit ses voies? Qui peut dire: Tu as commis une iniquité? Souviens-toi d'exalter son œuvre Que les hommes célèbrent dans leurs chants. Tout être humain la contemple, Tout homme la voit de loin. Dieu est grand, mais nous ne savons pas le reconnaître; Le nombre de ses années est insondable. Il attire les gouttes d'eau Qui s'évaporent et retombent en pluie; Les nuages la laissent couler, Ils la répandent sur la foule des humains. Qui comprendra le déploiement de la nuée, Le fracas de sa tente? Voici: il déploie autour de lui sa lumière, Il recouvre les profondeurs de la mer. Par ces moyens il juge les peuples, Il donne la nourriture avec abondance. Il prend l'éclair en mains, Il lui ordonne (d'aller) contre l'assaillant. Il s'annonce par son tonnerre; Le troupeau pressent son approche. C'est pour cela que mon cœur est tout tremblant, Qu'il bondit hors de sa place. Écoutez, écoutez le fracas de sa voix, Le grondement qui sort de sa bouche! Il le fait rouler dans toute (l'étendue) des cieux, Et son éclair (brille) jusqu'aux extrémités de la terre. Puis éclate un rugissement: il tonne de sa voix majestueuse; Il ne retient plus (l'éclair) dès que sa voix se fait entendre. C'est merveilleux comme Dieu tonne de sa voix; Il fait de grandes choses que nous ne reconnaissons pas. Il dit à la neige: Tombe sur la terre! Il le dit à l'averse, à la pluie, même aux plus fortes averses. Il ferme d'un sceau la main de tout être humain, Afin que tous se reconnaissent comme son œuvre. L'animal sauvage se retire dans un repaire Et se couche dans sa tanière. Le tourbillon vient du midi, Et le froid des vents du nord. Par son souffle Dieu produit la glace, Et l'étendue des eaux se fige. Il charge d'humidité les nuages, Il disperse la nuée étincelante. Leurs évolutions varient selon ses directives pour exécuter Tout ce qu'il leur ordonne, Sur la face du monde terrestre; C'est comme un bâton dont il frappe sa terre; Ou c'est comme (un signe de) sa bienveillance qu'il les fait apparaître. Job, prête l'oreille à ces choses! Arrête-toi pour comprendre les merveilles de Dieu! Sais-tu comment Dieu les dirige Et fait briller la lumière de sa nuée? Sais-tu comment les nuages se tiennent en équilibre, Ces merveilles de celui dont la science est parfaite? Toi dont les vêtements sont chauds Quand la terre se repose par le vent du midi, Peux-tu comme lui étendre une voûte de nuées, Aussi solides qu'un miroir de fonte? Fais-nous connaître ce que nous devons lui dire; Nous n'exprimerons (plus rien) à cause des ténèbres (de notre ignorance). Lui annoncera-t-on que je parlerai? Mais un homme peut-il dire qu'il veut périr? Maintenant on ne voit plus la lumière tamisée par les nuées, Car un vent a passé et les a nettoyées, Et du nord survient une lueur dorée. Oh! que la majesté de Dieu est redoutable! Nous ne saurions parvenir jusqu'au Tout-Puissant, Grand par la force, Par le droit et par une souveraine justice: Il ne répond pas! C'est pourquoi les hommes doivent le craindre; Il ne porte les regards sur aucun des sages. L'Éternel répondit à Job du milieu de la tempête et dit: Qui est celui qui obscurcit mes desseins Par des propos dénués de connaissance? Mets une ceinture à tes reins comme un (vaillant) homme; Je t'interrogerai, et tu m'instruiras. Où étais-tu quand je fondais la terre? Déclare-le, si tu le sais avec ton intelligence. Qui en a fixé les mesures, le sais-tu? Ou qui a étendu sur elle le cordeau? Dans quoi ses bases sont-elles enfoncées? Ou qui en a posé la pierre angulaire, Alors qu'ensemble les étoiles du matin éclataient en chants de triomphe, Et que tous les fils de Dieu lançaient des acclamations? Qui a fermé la mer avec des portes, Quand elle s'élança et sortit du sein maternel; Quand je fis de la nuée son vêtement, Et de l'obscurité ses langes; Quand je lui fixai mes prescriptions, Et que je lui mis des verrous et des portes; Quand je dis: Tu viendras jusqu'ici, tu n'iras pas au-delà; Ici s'arrêtera l'orgueil de tes flots? Depuis que tu existes, as-tu commandé au matin? As-tu fait connaître sa place à l'aurore, Pour qu'elle saisisse les bords de la terre, Et que les méchants en soient secoués? (Tout) se transforme alors comme l'argile qui reçoit une empreinte, Et se présente comme (paré d'un) vêtement. Mais les méchants sont privés de leur lumière, Et le bras qui se lève est brisé. Es-tu parvenu jusqu'aux sources de la mer? T'es-tu promené dans les profondeurs de l'abîme? Les portes de la mort t'ont-elles été dévoilées? As-tu vu les portes de l'ombre de la mort? As-tu considéré l'immensité de la terre? Déclare-le, si tu sais toutes ces choses. Où est le chemin (qui conduit) à la demeure de la lumière? Et les ténèbres, où ont-elles leur emplacement Pour que tu puisses les saisir à leur limite Et comprendre les sentiers de leur habitation? Tu le sais! mais alors tu étais né, Et le nombre de tes jours est bien grand! Es-tu parvenu jusqu'aux réserves de neige? As-tu vu les réserves de grêle, Que j'ai mises de côté pour un temps de détresse, Pour un jour de bataille et de guerre? Où est le chemin par où la lumière se divise, Et par où le vent d'orient se répand sur la terre? Qui a ouvert un passage aux averses Et tracé le chemin de l'éclair et du tonnerre, Pour faire pleuvoir sur une terre sans hommes, Sur un désert où il n'y a pas d'êtres humains, Pour abreuver des lieux dévastés et ravagés, Et faire germer et sortir de l'herbe? La pluie a-t-elle un père? Qui donc fait naître les gouttes de rosée? De quel sein (maternel) est sortie la glace, Et qui a enfanté le givre du ciel? Les eaux s'immobilisent comme une pierre, Et la surface de l'abîme se prend. Peux-tu nouer les liens des Pléiades Ou dénouer les cordages d'Orion? Fais-tu paraître en leur temps les constellations, Et conduis-tu la Grande Ourse avec ses petits? Connais-tu les lois du ciel? Fais-tu attention à la terre, à son organisation? Élèves-tu la voix jusqu'aux nuages, Pour que des torrents d'eaux te recouvrent? Envoies-tu les éclairs pour qu'ils partent? Te disent-ils: Nous voici? Qui a mis la sagesse dans le secret (du cœur), Ou qui a donné l'intelligence à l'esprit? Qui peut avec sagesse compter les nuages Et incliner les outres des cieux, Pour que la poussière se fige, Et que les mottes de terre se collent ensemble? Chasses-tu la proie pour la lionne, Et apaises-tu la faim des lionceaux, Quand ils sont tapis dans (leurs) tanières, Quand ils demeurent dans le taillis comme dans un repaire? Qui prépare au corbeau sa pâture, Quand ses petits crient vers Dieu, Errants, sans nourriture? Connais-tu le moment où les bouquetins font leurs petits? Observes-tu les biches quand elles mettent bas? Comptes-tu les mois pendant lesquels elles portent, Et connais-tu le moment où elles font leurs petits? Elles se courbent, donnent le jour à leur progéniture, Et sont délivrées de leurs douleurs. Leurs petits prennent de la vigueur et grandissent en plein air, Ils s'éloignent et ne reviennent plus auprès d'elles. Qui a mis l'onagre en liberté, Et qui a dénoué les liens de l'âne sauvage? J'ai fait de la steppe son habitation, De la terre salée sa demeure. Il se rit du tumulte de la ville, Il n'entend pas les cris d'un charretier. Il parcourt les montagnes (pour trouver) sa pâture, Il est à la recherche de tout ce qui est vert. Le buffle désire-t-il être à ton service? Passe-t-il la nuit près de ta crèche? Attaches-tu le buffle par une corde pour (qu'il trace) un sillon? Traînera-t-il la herse derrière toi, dans les vallons? Mettras-tu ta confiance en lui, parce que sa force est grande? Lui abandonneras-tu le produit de ta peine? Peux-tu compter sur lui pour rentrer ta récolte Et pour l'amasser dans ton aire? L'aile des autruches se déploie joyeusement; On dirait l'aile, le plumage de la cigogne. Mais quand (l'autruche) abandonne ses œufs à la terre, Et les laisse chauffer dans la poussière, Elle oublie qu'un pied peut les écraser, Qu'un animal de la campagne peut les fouler. Elle est dure envers ses petits comme s'ils n'étaient pas à elle; Elle n'a pas peur d'avoir eu de la peine pour rien. Car Dieu l'a privée de sagesse, Il ne lui a pas donné l'intelligence en partage. Quand elle se dresse et prend son élan, Elle se rit du cheval et de son cavalier. Est-ce toi qui donnes la puissance au cheval Et qui revêts son cou d'une crinière flottante? Le fais-tu bondir comme la sauterelle? Son fier hennissement répand la terreur. Il piaffe dans le vallon et se réjouit de sa force, Il s'élance au-devant des armes; Il se rit de la peur, il n'est pas terrifié, Il ne recule pas en face de l'épée. Sur lui retentissent le carquois, La lance étincelante et le javelot. Bondissant d'ardeur, il dévore l'espace. Il ne peut se contenir au son du cor, Quand le cor (sonne), il crie: Ah! De loin il flaire la bataille, La voix tonnante des chefs et les clameurs. Est-ce par ton intelligence que l'épervier prend son vol Et qu'il étend ses ailes vers le midi? Est-ce par ton ordre que l'aigle s'élève Et qu'il place son nid sur les hauteurs? C'est dans les rochers qu'il demeure et passe la nuit, Sur une dent de rocher, (comme) une forteresse. De là il épie sa proie, De loin, ses yeux l'aperçoivent. Ses petits boivent le sang; Et là où sont des cadavres, il est là. L'Éternel reprit la parole et dit à Job: Le discutailleur va-t-il faire un procès au Tout-Puissant? Celui qui conteste avec Dieu a-t-il une réponse à cela? Job répondit à l'Éternel: Voici: je suis peu de chose; que te répliquerais-je? Je mets la main sur ma bouche. J'ai parlé une fois, je ne répondrai plus; Deux fois, je n'ajouterai rien. L'Éternel répondit à Job du milieu de la tempête et dit: Mets une ceinture à tes reins comme un (vaillant) homme; Je t'interrogerai, et tu m'instruiras. Veux-tu réellement annuler mon jugement? Me condamneras-tu pour te justifier? As-tu un bras comme celui de Dieu, Une voix tonnante comme la sienne? Orne-toi de fierté et de prestige, Revêts-toi d'éclat et de magnificence! Répands les flots de ta colère, Regarde tous les orgueilleux et abaisse-les! Regarde tous les orgueilleux, courbe-les! Écrase sur place les méchants, Cache-les tous ensemble dans la poussière, Emprisonne-les dans le cachot! Alors moi-même, je te célébrerai, Car ta droite aura été ton salut! Voici l'hippopotame que j'ai formé comme toi! Il mange de l'herbe comme le bœuf. Le voici! Sa force est dans ses reins, Et sa vigueur dans les muscles de son ventre; Il raidit sa queue comme un cèdre; Les nerfs de ses cuisses sont entrelacés; Ses os sont des tubes de bronze, Son ossature comme des barres de fer. Il est la première des œuvres de Dieu; Celui qui l'a fait l'a pourvu d'une épée. Les montagnes lui fournissent sa pâture, Là où se jouent tous les animaux de la campagne. Il se couche sous les lotus, Dans le secret des roseaux et des marécages; Les lotus le couvrent de leur ombre, Les saules du torrent l'environnent. Si le fleuve devenait violent, il ne s'alarmerait pas; Si le Jourdain se précipitait dans sa gueule, il resterait en sécurité. Est-ce quand il a les yeux ouverts qu'on pourra le saisir? Est-ce qu'on le prendra au piège, pour lui percer le museau? Prendras-tu le crocodile à l'hameçon? Lieras-tu sa langue avec une corde? Mettras-tu un jonc dans son museau? Lui perceras-tu la mâchoire avec un crochet? T'adressera-t-il de longues supplications? Te dira-t-il de douces paroles? Conclura-t-il une alliance avec toi? Le prendras-tu comme esclave pour toujours? Joueras-tu avec lui comme avec un oiseau? L'attacheras-tu pour (amuser) tes jeunes filles? Des associés le mettront-ils en vente? Le partageront-ils entre des marchands? Couvriras-tu sa peau de dards, Et sa tête de harpon à poissons? Mets ta main sur lui: Au souvenir du combat, tu ne recommenceras plus! Voici, quand on l'attend, on est déçu; À son seul aspect n'est-on pas renversé? Nul n'est assez farouche pour l'exciter; Qui donc me résisterait en face? Qui m'a fait des avances pour que je le lui rende? Sous tous les cieux (tout) est à moi. Je ne me tairai pas à propos de ses membres, De sa force et de la beauté de son organisme. Qui l'a dépouillé de son vêtement? Qui pénétrera entre ses mâchoires? Qui a ouvert les portes de sa gueule? Autour de ses dents c'est la terreur. Ses orgueilleux et puissants boucliers Sont liés étroitement comme par un sceau; Ils se serrent l'un contre l'autre, Et un souffle ne passerait pas entre eux; Ils sont attachés l'un à l'autre, Se tiennent et ne peuvent se séparer. Ses éternuements font briller de la lumière; Ses yeux sont comme les paupières de l'aurore. Des torches jaillissent de sa gueule, Des étincelles de feu s'en échappent. Une fumée sort de ses naseaux, Comme d'un chaudron qui bout, d'une chaudière ardente. Son haleine allume les charbons, Une flamme sort de sa gueule. Dans son cou réside la puissance, Et l'effroi bondit au-devant de lui. Les éléments de son corps sont attachés ensemble, Ils sont devenus durs en lui, inébranlables. Son cœur est dur comme la pierre, Dur comme la meule inférieure. Quand il se lève, les plus robustes ont peur Et s'esquivent, brisés d'effroi. Pour celui qui l'approche, l'épée ne sert à rien, Ni la lance, ni le javelot, ni la cuirasse. Il considère le fer comme de la paille, Le bronze comme du bois pourri. La flèche ne lui fait pas prendre la fuite, Les pierres de la fronde sont pour lui de la paille. La massue est considérée (par lui) comme de la paille, Il rit au sifflement du javelot. Sous lui sont des pointes aiguës: (On dirait) une herse qu'il traîne sur la boue. Il fait bouillonner les profondeurs comme une marmite, Il change la mer en un vase où brûle le parfum. Il laisse après lui un sentier lumineux; L'abîme devient comme la chevelure d'un vieillard. Sur la terre nul n'est son maître; Il a été formé pour ne pas éprouver de terreur. Il regarde tout ce qui est élevé, Il est le roi de tous les plus fiers animaux. Job répondit à l'Éternel: Je reconnais que tu peux tout, Et qu'aucune réflexion n'est inaccessible pour toi. – Qui est celui qui assombrit mes desseins (par des propos) dénués de connaissance? – Oui, j'ai fait part, sans les comprendre, De merveilles qui me dépassent et que je ne connaissais pas. – Écoute-moi, et moi je parlerai; Je t'interrogerai, et tu m'instruiras. – Mon oreille avait entendu parler de toi; Mais maintenant mon œil t'a vu. C'est pourquoi je me condamne et je me repens Sur la poussière et sur la cendre. Après que l'Éternel eut adressé ces paroles à Job, l'Éternel dit à Éliphaz de Témân: Ma colère est enflammée contre toi et contre tes deux amis, parce que vous n'avez point parlé de moi avec droiture comme (l'a fait) mon serviteur Job. Prenez maintenant sept taureaux et sept béliers, allez auprès de mon serviteur Job et offrez pour vous un holocauste. Mon serviteur Job priera pour vous, et comme j'ai de la considération pour lui, je ne vous traiterai pas selon votre folie, car vous n'avez point parlé de moi avec droiture, comme l'a fait mon serviteur Job. Éliphaz de Témân, Bildad de Chouah et Tsophar de Naama s'en allèrent. Ils agirent comme l'Éternel le leur avait dit; et l'Éternel eut de la considération pour Job. L'Éternel rétablit la situation de Job, quand celui-ci eut prié pour ses amis; et l'Éternel lui accorda le double de tout ce qu'il avait possédé. Tous ses frères, toutes ses sœurs et toutes ses connaissances d'autrefois vinrent vers lui et mangèrent avec lui dans sa maison. Ils le plaignirent et le consolèrent de tous les malheurs que l'Éternel avait fait venir sur lui, et ils lui donnèrent chacun une qesita et chacun un anneau d'or. L'Éternel bénit la dernière partie (de la vie) de Job plus que la première. Il posséda 14 000 brebis, 6 000 chameaux, 1 000 paires de bœufs et 1 000 ânesses. Il eut sept fils et trois filles. Il appella la première du nom de Yemima, la seconde du nom de Qetsia, et la troisième du nom de Qérèn-Happouk. Il ne se trouvait pas dans tout le pays d'aussi belles femmes que les filles de Job. Leur père leur accorda une part d'héritage parmi leurs frères. Job vécut après cela 140 ans; il vit ses fils et les fils de ses fils jusqu'à la quatrième génération. Puis Job mourut âgé et rassasié de jours. Heureux l'homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, Qui ne s'arrête pas sur le chemin des pécheurs, Et qui ne s'assied pas sur le banc des moqueurs, Mais qui trouve son plaisir dans la loi de l'Éternel, Et qui médite sa loi jour et nuit! Il est comme un arbre planté près d'un cours d'eau, Qui donne son fruit en son temps, Et dont le feuillage ne se flétrit pas: Tout ce qu'il fait réussit. Il n'en est pas ainsi des méchants: Ils sont comme la paille que le vent dissipe. C'est pourquoi les méchants ne résistent pas au (jour du) jugement, Ni les pécheurs dans la communauté des justes; Car l'Éternel connaît la voie des justes, Et la voie des pécheurs mène à la perdition. Pourquoi les nations s'agitent-elles Et les peuples ont-ils de vaines pensées? Les rois de la terre se dressent Et les princes se liguent ensemble Contre l'Éternel et contre son messie: Brisons leurs liens, Et rejetons loin de nous leurs chaînes! Il rit, celui qui siège dans les cieux, Le Seigneur se moque d'eux. Il leur parle dans sa colère, Et dans sa fureur il les épouvante: C'est moi qui ai sacré mon roi Sur Sion, ma montagne sainte! Je publierai le décret de l'Éternel; Il m'a dit: Tu es mon fils! C'est moi qui t'ai engendré aujourd'hui. Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, Et pour possession les extrémités de la terre; Tu les briseras avec un sceptre de fer. Comme le vase d'un potier, tu les mettras en pièces. Et maintenant, rois, ayez du discernement! Recevez instruction, juges de la terre! Servez l'Éternel avec crainte, Soyez dans l'allégresse, en tremblant. Embrassez le fils, de peur qu'il ne se mette en colère, Et que vous ne périssiez dans votre voie, Car sa colère est prompte à s'enflammer. Heureux tous ceux qui se réfugient en lui! Psaume de David quand il fuyait devant son fils Absalom. Éternel, qu'ils sont nombreux mes adversaires! Nombreux ceux qui se lèvent contre moi! Nombreux ceux qui disent à mon sujet: Point de salut pour lui auprès de Dieu! Mais toi, Éternel! tu es pour moi un bouclier, Tu es ma gloire, et tu relèves ma tête. À haute voix je crie à l'Éternel, Et il me répond de sa montagne sainte. Je me couche, et je m'endors; Je me réveille, car l'Éternel me soutient. Je ne crains pas les myriades de gens Qui de toutes parts se sont mis contre moi. Lève-toi, Éternel! sauve-moi, mon Dieu! Car tu frappes à la joue tous mes ennemis, Tu brises les dents des méchants. À l'Éternel est le salut! Que ta bénédiction soit sur ton peuple! Au chef de chœur. Avec instruments à cordes. Psaume de David. Quand je crie, réponds-moi, Dieu de ma justice! Dans la détresse, tu me mets à l'aise. Fais-moi grâce, écoute ma prière! Fils des hommes, jusques à quand ma gloire sera-t-elle changée en confusion? (Jusques à quand) aimerez-vous la vanité, Chercherez-vous le mensonge? Reconnaissez que l'Éternel s'est choisi un homme fidèle; L'Éternel entend, quand je crie à lui. Agitez-vous, mais ne péchez pas; Parlez en votre cœur Sur votre couche, puis taisez-vous. Offrez des sacrifices de justice Et confiez-vous en l'Éternel. Beaucoup disent: Qui nous fera voir le bonheur? Fais lever sur nous la lumière de ta face, ô Éternel! Tu mets dans mon cœur plus de joie Qu'au temps où abondent leur froment et leur vin nouveau. Aussitôt couché, je m'endors en paix, Car toi seul, ô Éternel! tu me fais habiter en sécurité. Au chef de chœur. Avec les flûtes. Psaume de David. Prête l'oreille à mes paroles, Éternel! Comprends mon gémissement! Sois attentif à mon cri d'appel, mon roi et mon Dieu! C'est à toi que j'adresse ma prière. Éternel! le matin tu entends ma voix; Le matin je me présente à toi et je guette. Car tu n'es pas un Dieu qui prenne plaisir à la méchanceté; Le mal ne séjourne pas auprès de toi. Les insensés ne subsistent pas devant tes yeux; Tu as de la haine pour tous ceux qui commettent l'injustice. Tu fais périr ceux qui profèrent le mensonge. L'Éternel a en horreur les hommes de sang et de ruse. Mais moi, par ta grande bienveillance, je vais à ta maison, Dans la crainte qui t'est due, je me prosterne devant ton saint temple. Éternel! conduis-moi dans ta justice, à cause de mes détracteurs, Aplanis ta voie devant moi. Car il n'y a rien de sûr dans leurs propos. Leur être intérieur n'est que ruines, Leur gosier est un sépulcre ouvert, Et leur langue, ils la rendent flatteuse. Traite-les comme des coupables, ô Dieu! Que leurs desseins amènent leur chute! Rejette-les à cause de leurs crimes sans nombre, Car ils se révoltent contre toi, Alors tous ceux qui se réfugient en toi se réjouiront, Ils exulteront à toujours, et tu les protégeras; Ils exulteront en toi, Ceux qui aiment ton nom. Car toi Éternel, tu bénis le juste, Comme un bouclier, tu l'environnes de faveur. Au chef de chœur. Avec instruments à cordes. Sur la harpe à huit cordes. Psaume de David. Éternel! ne me punis pas dans ta colère, Et ne me châtie pas dans ta fureur. Fais-moi grâce, Éternel, car je dépéris; Guéris-moi, Éternel! car mes os sont tremblants. Mon âme est toute tremblante; Et toi, Éternel! jusques à quand? … Reviens, Éternel! délivre mon âme; Sauve-moi, à cause de ta bienveillance. Car dans la mort, on n'évoque point ton souvenir; Qui te célébrera dans le séjour des morts? Je m'épuise à force de gémir; Chaque nuit je baigne ma couche (de mes pleurs), J'arrose mon lit de mes larmes. Mes yeux sont usés par le chagrin; Ils vieillissent à cause de tous mes adversaires. Écartez-vous de moi, vous tous qui commettez l'injustice! Car l'Éternel a entendu la voix de mes pleurs; L'Éternel a entendu mes supplications, L'Éternel accueille ma prière. Tous mes ennemis seront saisis de honte et de tremblement; Ils reculeront, soudain couverts de honte. Complainte de David chantée à l'Éternel, au sujet de Kouch, Benjaminite. Éternel, mon Dieu! Je cherche en toi mon refuge; Sauve-moi de tous mes persécuteurs, et délivre-moi, De peur qu'il ne me déchire comme un lion Qui emporte sans que personne délivre. Éternel, mon Dieu! si j'ai fait cela, S'il y a de la fraude dans mes mains, Si j'ai rendu le mal à celui qui vivait en paix avec moi, Si j'ai dépouillé, sans raison, mon adversaire, Que l'ennemi poursuive et atteigne mon âme, Qu'il foule à terre ma vie, Et qu'il couche ma gloire dans la poussière! Lève-toi, Éternel! dans ta colère, Lève-toi contre le courroux de mes adversaires, Réveille-toi pour moi, toi qui as établi le droit! Que la communauté des peuples t'environne! Reviens bien haut au-dessus d'elle! L'Éternel juge les peuples: Établis mon droit, ô Éternel! Selon ma justice et selon mon intégrité! Mets un terme au mal (que commettent) les méchants, Et affermis le juste, Toi qui sondes les cœurs et les reins, Dieu juste! Mon bouclier est auprès de Dieu, Qui sauve ceux dont le cœur est droit. Dieu est un juste juge, Un Dieu qui peut s'irriter chaque jour. S'il ne revient pas (à lui, le méchant) aiguise son épée, Il bande son arc et l'apprête. Mais c'est pour lui qu'il prépare des armes meurtrières, Qu'il rend ses flèches brûlantes. Voici qu'il est en travail pour l'injustice, Il conçoit l'iniquité, il enfante la fausseté, Il ouvre une fosse, il la creuse Et il tombe dans le trou qu'il a fait. Son iniquité retombe sur sa tête, Et sa violence redescend sur son front. Je célébrerai l'Éternel à cause de sa justice, Je psalmodierai (en l'honneur) du nom de l'Éternel, le Très-Haut. Au chef de chœur. Sur la guittith. Psaume de David. Éternel, notre Seigneur! Que ton nom est magnifique sur toute la terre! Toi qui établis ta majesté au-dessus des cieux. Par la bouche des enfants et des nourrissons Tu as fondé ta force à cause de tes adversaires, Pour imposer silence à l'ennemi et au vindicatif. Quand je regarde tes cieux, ouvrage de tes mains, La lune et les étoiles que tu as établies: Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui? Et le fils de l'homme, pour que tu prennes garde à lui? Tu l'as fait de peu inférieur à Dieu, Et tu l'as couronné de gloire et de splendeur. Tu lui as donné la domination sur les œuvres de tes mains, Tu as tout mis sous ses pieds, Les brebis comme les bœufs tous ensemble, Et même les bêtes des champs, Les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, Tout ce qui parcourt les courants marins. Éternel, notre Seigneur! Que ton nom est magnifique sur toute la terre! Au chef de chœur. Sur « Meurs pour le fils ». Psaume de David. Je célébrerai l'Éternel de tout mon cœur, Je redirai toutes tes merveilles. Je me réjouirai en toi, j'exulterai, Je psalmodierai (en l'honneur) de ton nom, (Dieu) Très-Haut! Lorsque mes ennemis reculent, Ils trébuchent et périssent devant ta face. Car tu défends mon droit et ma cause, Tu sièges sur ton trône en juste juge. Tu menaces les nations, tu fais périr le méchant, Tu effaces leur nom pour toujours et à perpétuité. Plus d'ennemis! des ruines éternelles! Des villes que tu as renversées Le souvenir est perdu. L'Éternel siège pour toujours, Il a établi son trône pour le jugement; C'est lui qui gouverne le monde avec justice, Qui juge les peuples avec droiture. Que l'Éternel soit une forteresse pour l'opprimé, Une forteresse pour les temps de détresse. Ceux qui connaissent ton nom se confient en toi. Car tu n'abandonnes pas ceux qui te cherchent, Éternel! Psalmodiez (en l'honneur) de l'Éternel, qui réside en Sion, Proclamez parmi les peuples ses hauts faits! Car il venge le sang versé; il s'en souvient, Il n'oublie pas le cri des malheureux. Fais-moi grâce ô Éternel, Vois mon malheur, causé par ceux qui me haïssent, Toi qui me fais remonter des portes de la mort, Afin que je redise toutes tes louanges, Dans les portes de la fille de Sion, Et que je sois dans l'allégresse à cause de ton salut. Les nations s'enfoncent dans la fosse qu'elles ont faite, Leur pied se prend au filet qu'elles ont caché. L'Éternel se fait connaître, il fait droit; Le méchant est pris au piège dans l'œuvre de ses mains... Les méchants se tourneront vers le séjour des morts, Toutes les nations qui oublient Dieu. Car le pauvre n'est pas oublié à jamais, L'espérance des malheureux ne périt pas à toujours. Lève-toi, Éternel! Que l'homme ne triomphe pas! Que les nations soient jugées devant ta face! Répands sur eux la crainte, ô Éternel! Que les peuples sachent qu'ils ne sont que des hommes! Pourquoi, Éternel! te tiens-tu éloigné? Pourquoi te caches-tu dans les temps de détresse? Les méchants dans leur orgueil poursuivent les malheureux, Ils sont victimes des mauvais desseins qu'ils ont imaginés. Car le méchant se loue de sa convoitise, Et le profiteur maudit (et) outrage l'Éternel. Le méchant dit avec arrogance: Il ne punit pas! Il n'y a point de Dieu! – Voilà toutes ses réflexion s. Ses voies réussissent en tout temps; Tes jugements sont trop élevés pour l'atteindre, Il souffle contre tous ses adversaires. Il dit en son cœur: Je ne chancellerai pas, De génération en génération, (moi qui suis) à l'abri du malheur! Sa bouche est pleine de malédictions, de tromperies et de fraudes; Il y a sous sa langue malheur et injustice. Il se tient en embuscade (près) des villages, Il tue l'innocent dans les lieux écartés; Ses yeux épient le malheureux. Il est en embuscade dans un lieu écarté, comme le lion dans sa tanière, Il est en embuscade pour surprendre le malheureux; Il surprend le malheureux en l'attirant dans son filet. Il se courbe, il se baisse, Et les malheureux tombent en son pouvoir. Il dit en son cœur: Dieu oublie! Il cache sa face, il ne regarde jamais! Lève-toi, Éternel! Dieu, élève ta main N'oublie pas les humbles! Pourquoi le méchant outrage-t-il Dieu? (Pourquoi) dit-il en son cœur: Tu ne punis pas? Tu as vu, quant à toi, la peine et la souffrance; tu les regardes Pour prendre en main (leur cause); C'est à toi que s'abandonne le malheureux, C'est toi qui viens au secours de l'orphelin. Brise le bras du méchant, Punis sa méchanceté, et qu'il disparaisse à tes yeux! L'Éternel est roi à toujours et à perpétuité; Les païens sont exterminés de son pays. Tu entends les désirs des humbles, Éternel! Tu affermis leur cœur; tu prêtes l'oreille Pour rendre justice à l'orphelin et à l'opprimé, Afin que l'homme tiré de la terre ne continue plus à faire trembler d'effroi. Au chef de chœur. De David. C'est en l'Éternel que je me réfugie. Comment pouvez-vous me dire: Fuis dans vos montagnes, comme un oiseau? Car voici que les méchants bandent l'arc, Ils ajustent leur flèche sur la corde, Pour tirer dans l'obscurité sur ceux dont le cœur est droit. Quand les fondements sont renversés, Le juste, que ferait-il? L'Éternel est dans son saint temple, L'Éternel a son trône dans les cieux; Ses yeux regardent, Ses paupières sondent les êtres humains. L'Éternel sonde le juste et le méchant; Il déteste celui qui aime la violence. Il fait pleuvoir sur les méchants Des charbons, du feu et du soufre; Un vent brûlant, c'est la coupe qu'ils ont en partage. Car l'Éternel est juste, il aime les actes justes; (L'homme) droit contemple sa face. Au chef de chœur. Sur la harpe à huit cordes. Psaume de David. Sauve, Éternel! car c'en est fini des (hommes) loyaux, Les fidèles disparaissent parmi les humains. Chacun dit des calomnies à son prochain. On se parle avec des lèvres flatteuses, Et un cœur double. Que l'Éternel retranche toutes les lèvres flatteuses, La langue qui discourt avec arrogance, Ceux qui disent: Nous sommes puissants par notre langue, Nos lèvres sont avec nous; Qui serait notre seigneur? Parce que les malheureux sont opprimés et que les pauvres gémissent, Maintenant, dit l'Éternel, je me lève, J'apporte le salut à ceux contre qui l'on souffle. Les paroles de l'Éternel sont des paroles pures; Un argent éprouvé au creuset de la terre, Et sept fois épuré. Toi, Éternel! Tu les garderas, Tu nous préserveras de cette race à jamais. Les méchants se promènent de toutes parts, Quand la bassesse règne parmi les humains. Au chef de chœur. Psaume de David. Jusques à quand, Éternel! m'oublieras-tu sans cesse? Jusques à quand me cacheras-tu ta face? Jusques à quand aurai-je des soucis dans mon âme, Et chaque jour du chagrin dans mon cœur? Jusques à quand mon ennemi s'élèvera-t-il contre moi? Regarde, réponds-moi, Éternel, mon Dieu! Éclaire mes yeux, Afin que je ne m'endorme pas dans la mort, Afin que mon ennemi ne dise pas: Je l'ai vaincu! Et que mes adversaires ne soient pas dans l'allégresse, si je chancelle. Mais moi, j'ai confiance en ta bonté, Mon cœur est dans l'allégresse, à cause de ton salut; Je chanterai à l'Éternel, car il m'a fait du bien. Au chef de chœur. De David. L'insensé dit en son cœur: Il n'y a point de Dieu! Ils se sont corrompus, ils ont commis des actions horribles; Il n'en est aucun qui fasse le bien. L'Éternel, du haut des cieux, se penche sur les êtres humains, Pour voir s'il y a quelqu'un qui ait du bon sens, Qui cherche Dieu. Tous sont égarés, ensemble ils sont pervertis; Il n'en est aucun qui fasse le bien, Pas même un seul. Tous ceux qui commettent l'injustice n'ont-ils pas de connaissance? Eux qui dévorent mon peuple (comme) on dévore du pain, Ils n'invoquent pas l'Éternel. C'est là qu'ils trembleront de peur, Quand Dieu (paraîtra) au milieu de la race juste. Vous faites tourner à sa honte les projets du malheureux. L'Éternel est son refuge. Qui apportera depuis Sion, le salut d'Israël? Quand l'Éternel ramènera les captifs de son peuple, Jacob sera dans l'allégresse, Israël se réjouira. Psaume de David. Éternel! qui séjournera dans ta tente? Qui demeurera sur ta montagne sainte? Celui qui marche dans l'intégrité, qui pratique la justice Et qui dit la vérité selon son cœur. Il ne calomnie pas de sa langue, Il ne fait pas de mal à son prochain Et ne jette pas le déshonneur sur ses proches. Il repousse celui qui est méprisable à ses yeux, Mais il honore ceux qui craignent l'Éternel; Il ne se rétracte pas, s'il fait un serment à son préjudice. Il ne prête pas son argent à intérêt, Et il n'accepte pas de présent contre l'innocent. Celui qui agit ainsi ne chancellera jamais. Hymne de David. Garde-moi, ô Dieu! car je me réfugie en toi. Je dis à l'Éternel: Tu es mon Seigneur, Mon Bien, il n'y a rien au-dessus de toi! Les saints qui sont dans le pays, eux-mêmes, Et les puissants sont l'objet de toute mon affection. On multiplie les idoles, on se hâte d'aller vers un autre (dieu); Je ne répandrai pas leurs libations de sang, Je ne mettrai pas leurs noms sur mes lèvres. L'Éternel est mon partage et ma coupe; C'est toi qui assures mon lot; Ma part me revient en (un lieu de) délices; C'est un héritage magnifique pour moi. Je bénis l'Éternel, qui me conseille; La nuit même mon cœur m'exhorte. Je contemple l'Éternel constamment devant moi, Quand il est à ma droite, je ne chancelle pas. Aussi mon cœur est dans la joie, mon esprit dans l'allégresse, Même mon corps repose en sécurité. Car tu n'abandonneras pas mon âme au séjour des morts, Tu ne permettras pas que ton bien-aimé voie le gouffre, Tu me feras connaître le sentier de la vie; Il y a abondance de joies devant ta face, Des délices éternels à ta droite. Prière de David. Éternel! écoute ce qui est juste, sois attentif à mon cri, Prête l'oreille à ma prière (faite) avec des lèvres sans ruse. Que mon droit paraisse devant ta face, Que tes yeux contemplent la droiture! Tu sondes mon cœur, tu le visites la nuit, Tu m'éprouves, tu ne trouveras rien: Ma parole ne dépasse pas ma pensée. À (la vue des) actions des hommes, par la parole de tes lèvres, Je me garde des sentiers des violents; Mes pas sont fermes dans tes voies Mes pieds ne chancellent pas. Je t'invoque, car tu me réponds, ô Dieu! Incline vers moi ton oreille, écoute ma parole! Toi qui sauves ceux qui cherchent un refuge, Montre les merveilles de tes bienfaits, Par ta droite contre les assaillants. Garde-moi comme la prunelle de l'œil; Cache-moi, à l'ombre de tes ailes, Contre les méchants qui me persécutent, Contre mes ennemis acharnés qui me cernent, Ils se renferment dans leur graisse, Leur bouche parle avec orgueil, Ils sont sur nos pas, déjà ils nous entourent, Ils jettent les yeux (sur nous), pour (nous) étendre à terre. On dirait un lion avide de déchirer, Un lionceau aux aguets dans son repaire. Lève-toi, Éternel, marche à sa rencontre, fais-le plier! Délivre-moi du méchant par ton épée, Des hommes par ta main, Éternel, des hommes de ce monde! Leur part est dans la vie, Et tu remplis leur ventre de ce que tu as mis en réserve; Leurs fils sont rassasiés, Et ils laissent leur superflu à leurs jeunes enfants. Pour moi, avec justice, je verrai ta face; Dès le réveil, je me rassasierai de ton image. Au chef de chœur. Du serviteur de l'Éternel, de David, qui adressa à l'Éternel les paroles de ce cantique, quand l'Éternel l'eut délivré de la main de tous ses ennemis et de la main de Saül. Il dit: Je t'aime, Éternel, ma force! Éternel, mon roc, ma forteresse, mon libérateur! Mon Dieu, mon rocher, où je me réfugie! Mon bouclier, la force qui me sauve, ma haute retraite! Je m'écrie: Loué soit l'Éternel! Et je suis sauvé de mes ennemis. Les liens de la mort m'avaient enserré, Et les torrents de la destruction m'avaient épouvanté; Les liens du séjour des morts m'avaient entouré, Les filets de la mort étaient devant moi, Dans ma détresse, j'invoque l'Éternel, Je crie à mon Dieu; De son palais, il entend ma voix, Et mon cri vers lui parvient à ses oreilles. La terre fut ébranlée et trembla, Les fondements des montagnes frémirent Et s'ébranlèrent, parce que sa colère s'était enflammée. Il s'élevait de la fumée de ses narines, Et un feu dévorant sortait de sa bouche; Il en jaillissait des charbons embrasés. Il inclina les cieux et descendit (Avec) une épaisse nuée sous ses pieds. Il était monté sur un chérubin, et il volait, Il planait sur les ailes du vent. Il faisait des ténèbres sa retraite, sa tente autour de lui; (C'étaient) des eaux ténébreuses et de sombres nuages. De l'éclat, qui était devant lui, provenaient des nuages, De la grêle et des charbons de feu. L'Éternel tonna dans les cieux, Le Très-Haut fit retentir sa voix, (Avec) la grêle et les charbons de feu. Il lança ses flèches et les dissémina, Il multiplia les éclairs et les fit éclater. Le lit des eaux apparut, Les fondements du monde furent découverts, Par ta menace, ô Éternel! Par le souffle du vent de tes narines. Il étend (sa main) d'en haut, il me saisit, Il me retire des grandes eaux; Il me délivre de mon ennemi puissant, De ceux qui me haïssent, et qui sont plus forts que moi. Ils m'avaient affronté au jour de mon malheur; Mais l'Éternel fut mon appui. Il m'a fait sortir (pour me mettre) à l'aise, Il m'a retiré, car il m'a pris en affection. L'Éternel m'a traité selon ma justice, Il m'a rendu selon la pureté de mes mains, Car j'ai gardé les voies de l'Éternel, Et je ne me suis pas éloigné avec méchanceté de mon Dieu. Toutes ses ordonnances sont devant moi, Et je n'écarte pas de moi ses prescriptions. J'ai été intègre envers lui, Et je me suis tenu en garde contre ma faute. L'Éternel m'a rendu selon ma justice, Selon la pureté de mes mains devant ses yeux. Avec celui qui est loyal tu te montres loyal, Avec l'homme intègre tu te montres intègre, Avec celui qui est pur tu te montres pur, Et avec les pervers tu te montres avisé. Car c'est toi qui sauves les gens malheureux Et qui abaisses les regards hautains. C'est toi qui fais briller ma lumière; L'Éternel, mon Dieu, éclaire mes ténèbres. Avec toi je me précipite sur une troupe en armes, Avec mon Dieu je saute une muraille. Les voies de Dieu sont parfaites, La parole de l'Éternel est éprouvée; Il est un bouclier pour tous ceux qui se réfugient en lui. Car qui est Dieu, si ce n'est l'Éternel, Et qui est un rocher, si ce n'est notre Dieu? C'est Dieu qui me ceint de force Et qui rend parfait mon chemin. Il rend mes pieds semblables à (ceux) des biches Et me fait tenir sur les hauteurs. Il exerce mes mains à la bataille, Et mes bras tendent l'arc de bronze. Tu me donnes le bouclier de ton salut, Ta droite me soutient, Et ta mansuétude me fait devenir grand. Tu me fais allonger le pas Et mes chevilles n'ont pas chancelé. Je poursuis mes ennemis, je les atteins Et je ne reviens pas avant de les avoir exterminés. Je les pourfends, et ils ne peuvent se relever; Ils tombent sous mes pieds. Tu me ceins de force pour le combat, Tu fais plier sous moi mes adversaires De mes ennemis, tu me livres le dos; Je réduirai au silence ceux qui me haïssent. Ils crient – et point de sauveur – Vers l'Éternel, et il ne leur répond pas! Je les pulvérise comme la poussière qu'emporte le vent, Je les balaie comme la boue des rues. Tu me fais échapper aux disputes du peuple; Tu me mets à la tête des nations; Un peuple que je ne connais pas m'est asservi. Au premier ordre ils m'obéissent, Les fils de l'étranger me flattent; Les fils de l'étranger sont en défaillance, Ils sortent en tremblant hors de leurs forteresses. Vive l'Éternel et béni soit mon rocher! Que le Dieu de mon salut soit exalté, Le Dieu qui m'accorde la vengeance, Qui m'assujettit des peuples, Qui me fait échapper à mes ennemis! Tu m'élèves au-dessus de mes adversaires, Tu me délivres de l'homme violent. C'est pourquoi je te célébrerai parmi les nations, ô Éternel! Et je psalmodierai (en l'honneur) de ton nom. Il accorde de grandes délivrances à son roi, Il use de bienveillance envers son messie, Envers David et sa descendance, pour toujours. Au chef de chœur. Psaume de David. Les cieux racontent la gloire de Dieu, Et l'étendue céleste annonce l'œuvre de ses mains. Le jour en donne instruction au jour, La nuit en donne connaissance à la nuit. Ce n'est pas un langage, ce ne sont pas des paroles, Leur voix n'est pas entendue. Leur trace apparaît sur toute la terre, Leurs accents vont aux extrémités du monde, Où il a placé une tente pour le soleil. Et celui-ci, semblable à un époux qui sort de sa chambre, Se réjouit, comme un héros, de parcourir sa route; Il s'élance d'une extrémité du ciel Et achève sa course à l'autre extrémité, Rien ne se dérobe à sa chaleur. La loi de l'Éternel est parfaite, elle restaure l'âme; Le témoignage de l'Éternel est véridique, il rend sage le simple. Les ordres de l'Éternel sont droits, ils réjouissent le cœur; Le commandement de l'Éternel est limpide, il éclaire les yeux. La crainte de l'Éternel est pure, elle subsiste à toujours; Les ordonnances de l'Éternel sont vraies, elles sont toutes justes, Plus précieuses que l'or, même que beaucoup d'or fin; Plus douces que le miel, même que le miel qui coule des rayons. Ton serviteur aussi en est averti, Pour qui les observe l'avantage est grand. Qui connaît ses fautes involontaires? Pardonne-moi ce qui m'est caché. Préserve aussi ton serviteur des présomptueux; Qu'ils ne dominent pas sur moi! Alors je serai intègre, innocent de péché grave. Reçois favorablement les paroles de ma bouche Et la méditation de mon cœur en ta présence, Ô Éternel, mon rocher et mon rédempteur! Au chef de chœur. Psaume de David. Que l'Éternel te réponde au jour de la détresse, Que le nom du Dieu de Jacob te protège! Que du lieu saint il t'envoie du secours, Que de Sion il te soutienne! Qu'il se souvienne de toutes tes offrandes, Et qu'il agrée tes holocaustes! Qu'il te donne ce que ton cœur (désire), Et qu'il accomplisse tous tes desseins! Nous crierons de joie à cause de ton salut, Nous lèverons l'étendard au nom de notre Dieu, L'Éternel accomplira toutes tes demandes. Je reconnais maintenant que l'Éternel sauve son messie; Il lui répondra de son sanctuaire céleste Par le secours puissant de sa droite. Les uns, c'est à leurs chars, les autres, c'est à leurs chevaux, Mais nous, c'est au nom de l'Éternel notre Dieu que nous faisons appel. Eux, ils plient et ils tombent; Mais nous, nous sommes debout et nous tenons ferme. Éternel, sauve le roi! Qu'il nous réponde, quand nous l'invoquons! Au chef de chœur. Psaume de David. Éternel! le roi se réjouit de ta force. Combien ton salut le remplit d'allégresse! Tu lui as donné ce que désirait son cœur, Et tu n'as pas refusé ce que souhaitaient ses lèvres. Car tu viens au-devant de lui avec des bénédictions excellentes, Tu mets sur sa tête une couronne d'or pur. Il te demandait la vie, tu la lui as donnée, Des jours prolongés à jamais, à perpétuité. Sa gloire est grande à cause de ton salut; Tu places sur lui l'éclat et la magnificence. Tu fais de lui, pour toujours, une bénédiction, Tu le combles de joie devant ta face. Le roi se confie en l'Éternel; Et, par la bienveillance du Très-Haut, il ne chancelle pas. Ta main trouvera tous tes ennemis, Ta droite trouvera ceux qui te haïssent. Tu les rendras tels qu'une fournaise ardente, Le jour où tu te montreras; L'Éternel les engloutira dans sa colère, Et le feu les dévorera. Tu feras périr leur postérité de la terre, Et leur descendance d'entre les êtres humains. Ils ont projeté du mal contre toi, Ils ont imaginé de mauvais desseins, mais ils seront impuissants, Car tu leur feras tourner le dos, Et avec ton arc tu tireras sur eux. Lève-toi, Éternel, avec ta force! Nous voulons chanter et psalmodier (en l'honneur) de ta puissance. Au chef de chœur. Sur « Biche de l'aurore ». Psaume de David. Mon Dieu! mon Dieu! pourquoi m'as-tu abandonné? Mes paroles plaintives sont loin de me procurer le salut. Mon Dieu! je crie le jour, et tu ne réponds pas; La nuit, et je ne garde pas le silence. Pourtant tu es le Saint, Tu sièges au milieu des louanges d'Israël. En toi se confiaient nos pères; Ils se confiaient, et tu les délivrais. Ils criaient à toi et ils échappaient; Ils se confiaient en toi et ils n'étaient pas dans la honte. Et moi, je suis un ver et non un homme, Le déshonneur des humains et le méprisé du peuple. Tous ceux qui me voient se moquent de moi, Ils ouvrent les lèvres, hochent la tête: Remets (ton sort à l'Éternel! L'Éternel le libérera, Il le délivrera, puisqu'il l'aime! Oui, tu m'as tiré du ventre maternel, Tu m'as confié aux seins de ma mère; Sur toi, j'ai été jeté dès les entrailles maternelles, Dès le ventre de ma mère tu as été mon Dieu. Ne t'éloigne pas de moi quand la détresse est proche, Quand personne ne vient à mon secours! De nombreux taureaux m'entourent, Des taureaux de Basan m'environnent. Ils ouvrent contre moi leur gueule, Comme un lion qui déchire et rugit. Je suis comme de l'eau qui s'écoule, Et tous mes os se disloquent; Mon cœur est comme de la cire, Il se fond au milieu de mes entrailles. Ma force se dessèche comme l'argile, Et ma langue s'attache à mon palais; Tu me réduis à la poussière de la mort. Car des chiens m'entourent, Une bande de scélérats rôdent autour de moi, Ils ont percé mes mains et mes pieds. Je compte tous mes os. Eux, ils observent, ils arrêtent leurs regards sur moi; Ils se partagent mes vêtements, Ils tirent au sort ma tunique. Et toi, Éternel, ne t'éloigne pas! Toi qui es ma force, viens en hâte à mon secours! Délivre mon âme de l'épée, Ma vie du pouvoir des chiens! Sauve-moi de la gueule du lion, Et des cornes du buffle! Tu m'as répondu! Je publierai ton nom parmi mes frères, Je te louerai au milieu de l'assemblée. Vous qui craignez l'Éternel, louez-le! Vous, toute la descendance de Jacob, glorifiez-le! Tremblez devant lui, vous, toute la descendance d'Israël! Car il n'a ni mépris ni dédain pour les peines du malheureux, Et il ne lui cache pas sa face; Mais il l'écoute quand il crie à lui. Tu seras dans la grande assemblée la cause de mes louanges; J'accomplirai mes vœux en présence de ceux qui te craignent. Les humbles mangeront et se rassasieront, Ils loueront l'Éternel, ceux qui le cherchent. Que votre cœur vive à toujours! Toutes les extrémités de la terre se souviendront de l'Éternel et se tourneront vers lui; Toutes les familles des nations se prosterneront devant sa face. Car le règne est à l'Éternel, Il domine sur les nations. Tous les puissants de la terre mangeront et se prosterneront aussi; Devant lui plieront tous ceux qui descendent dans la poussière, Ceux qui ne peuvent conserver leur vie. La postérité lui rendra un culte; On parlera du Seigneur à la génération (future). On viendra annoncer sa justice Au peuple qui naîtra, car (l'Éternel) a agi. Psaume de David. L'Éternel est mon berger: je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages, Il me dirige près des eaux paisibles. Il restaure mon âme, Il me conduit dans les sentiers de la justice, À cause de son nom. Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi: Ta houlette et ton bâton, voilà mon réconfort. Tu dresses devant moi une table, En face de mes adversaires; Tu oins d'huile ma tête, Et ma coupe déborde. Oui, le bonheur et la grâce m'accompagneront Tous les jours de ma vie, Et je reviendrai dans la maison de l'Éternel Pour la durée de mes jours. De David. Psaume. À l'Éternel la terre et ce qui la remplit, Le monde et ceux qui l'habitent! Car c'est lui qui l'a fondée sur les mers Et affermie sur les fleuves. Qui montera à la montagne de l'Éternel? Qui s'élèvera jusqu'à son lieu saint? – Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur; Celui qui ne livre pas son âme aux choses vaines, Et qui ne jure pas pour tromper. Il obtiendra la bénédiction de l'Éternel, La justice du Dieu de son salut. Telle est la génération de ceux qui le recherchent, De ceux qui cherchent ta face, de Jacob! Portes, élevez vos linteaux; Élevez-vous, portails éternels! Que le roi de gloire fasse son entrée! Qui est ce roi de gloire? – L'Éternel, le fort et le héros, L'Éternel, le héros de la guerre. Portes, élevez vos linteaux; Élevez-les, portails éternels! Que le roi de gloire fasse son entrée! Qui donc est ce roi de gloire? – L'Éternel des armées: C'est lui, le roi de gloire! De David. Vers toi, Éternel, j'élève mon âme. Mon Dieu! en toi je me confie: que je ne sois pas couvert de honte! Que mes ennemis n'exultent pas à mon sujet! Tous ceux qui espèrent en toi ne seront pas dans la honte; Ils seront dans la honte ceux qui, sans raison, sont des traîtres. Éternel! fais-moi connaître tes chemins, Enseigne-moi tes voies. Fais-moi cheminer dans ta vérité, et instruis-moi; Car tu es le Dieu de mon salut, En toi, j'espère tous les jours. Éternel! souviens-toi de tes compassions et de ta bienveillance, Car elles sont depuis toujours. Ne te souviens pas des péchés de ma jeunesse ni de mes révoltes; Souviens-toi de moi selon ta bienveillance, À cause de ta bonté, Éternel! L'Éternel est bon et droit: C'est pourquoi il montre aux pécheurs le chemin. Il fait cheminer les humbles dans la justice, Il enseigne aux humbles son chemin. Tous les sentiers de l'Éternel sont bienveillance et fidélité, Pour ceux qui gardent son alliance et ses préceptes. C'est à cause de ton nom, Éternel! Que tu pardonneras ma faute, car elle est grave. Quel est l'homme qui craint l'Éternel? L'Éternel lui montre le chemin qu'il doit choisir. Son âme reposera dans le bonheur, Et sa descendance possédera le pays. La pensée secrète de l'Éternel est pour ceux qui le craignent, Et (cela) pour leur faire connaître son alliance. Mes yeux sont toujours (tournés) vers l'Éternel, Car c'est lui qui fait sortir mes pieds du filet. Tourne-toi vers moi et fais-moi grâce, Car je suis seul et malheureux. Les angoisses ont rempli mon cœur; Fais-moi sortir de mes angoisses. Vois ma misère et ma peine, Et pardonne tous mes péchés. Vois combien mes ennemis sont nombreux, Et de quelle haine violente ils me haïssent. Garde mon âme et délivre-moi! Que je ne sois pas couvert de honte, Quand je me réfugie en toi! Que l'intégrité et la droiture me protègent, Car je mets en toi mon espérance! Ô Dieu! libère Israël De toutes ses détresses! De David. Juge-moi, Éternel! car je marche dans mon intégrité, Je me suis confié en l'Éternel, je ne chancellerai pas. Sonde-moi, Éternel! éprouve-moi, Fais passer au creuset mes reins et mon cœur; Car ta bienveillance est devant mes yeux, Et je marche dans ta vérité. Je ne m'assieds pas avec les hommes faux, Je ne vais pas avec les gens dissimulés; Je hais l'assemblée de ceux qui font le mal, Je ne m'assieds pas avec les méchants. Je lave mes mains dans l'innocence, Et je fais le tour de ton autel, ô Éternel! Pour faire entendre la voix des actions de grâces, Et redire toutes tes merveilles. Éternel! j'aime le séjour de ta maison, Le lieu où ta gloire demeure. N'enlève pas mon âme avec les pécheurs, Ma vie avec les hommes de sang, Qui ont de l'infamie dans les mains, Et dont la droite est pleine de présents! Moi, je marche dans mon intégrité; Libère-moi et fais-moi grâce! Mon pied se tient dans la droiture: Je bénirai l'Éternel dans les assemblées. De David. L'Éternel est ma lumière et mon salut: De qui aurais-je crainte? L'Éternel est le refuge de ma vie: De qui aurais-je peur? Quand ceux qui font le mal s'approchent de moi, Pour dévorer ma chair, Mes adversaires et mes ennemis, Ce sont eux qui trébuchent et qui tombent. Si une armée se campait contre moi, Mon cœur n'aurait aucune crainte; Si une guerre s'élevait contre moi, Je serais malgré cela plein de confiance. Je demande à l'Éternel une chose, que je recherche ardemment: Habiter toute ma vie dans la maison de l'Éternel, Pour contempler la magnificence de l'Éternel Et pour admirer son temple. Car il me protégera dans son tabernacle au jour du malheur, Il me cachera sous l'abri de sa tente; Il m'élèvera sur un rocher. Et déjà ma tête s'élève sur mes ennemis qui m'entourent; J'offrirai des sacrifices dans sa tente, des sacrifices d'acclamation; Je chanterai, je psalmodierai (en l'honneur) de l'Éternel. Éternel! écoute ma voix, je t'invoque: Fais-moi grâce et réponds-moi! Mon cœur dit de ta part: Cherchez ma face! Je cherche ta face, ô Éternel! Ne me cache pas ta face, Ne repousse pas avec colère ton serviteur! Tu es mon secours, Ne me laisse pas, ne m'abandonne pas, Dieu de mon salut! Car mon père et ma mère m'abandonnent, Mais l'Éternel me recueillera. Éternel! enseigne-moi ta voie, Conduis-moi dans le sentier de la droiture, À cause de mes détracteurs. Ne me livre pas au désir de mes adversaires, Car il s'élève contre moi de faux témoins Et l'on ne respire que la violence. Oh! si je n'étais pas sûr de contempler la bonté de l'Éternel Sur la terre des vivants! … Espère en l'Éternel! Fortifie-toi et que ton cœur s'affermisse! Espère en l'Éternel! De David. Éternel! c'est à toi que je crie. Mon rocher! ne reste pas sourd envers moi, De peur que, si tu gardes envers moi le silence, Je ne sois comparable à ceux qui descendent dans la fosse. Écoute la voix de mes supplications, quand je crie vers toi, Quand j'élève mes mains vers ton sanctuaire. Ne m'emporte pas avec les méchants et ceux qui commettent l'injustice, Qui parlent de paix à leur prochain, avec la malice dans le cœur. Rends-leur selon leurs œuvres et selon la malice de leurs actions, Rends-leur selon l'ouvrage de leurs mains; Fais retomber sur eux ce qu'ils méritent. Car ils ne comprennent pas les œuvres de l'Éternel, L'ouvrage de ses mains. Qu'il les renverse et ne les relève pas! Béni soit l'Éternel! Car il écoute la voix de mes supplications. L'Éternel est ma force et mon bouclier; En lui mon cœur se confie, et je suis secouru; Mon cœur exulte, Et je le célèbre par mes chants. L'Éternel est une force pour eux, Il est une forteresse pour le salut de son messie. Sauve ton peuple et bénis ton héritage! Sois leur berger et leur soutien pour toujours! Psaume de David. Fils de Dieu, rendez à l'Éternel, Rendez à l'Éternel gloire et puissance! Rendez à l'Éternel la gloire de son nom! Prosternez-vous devant l'Éternel avec des ornements sacrés! La voix de l'Éternel (retentit) sur les eaux, Le Dieu de gloire fait gronder le tonnerre; L'Éternel (est) sur les grandes eaux. La voix de l'Éternel avec puissance, La voix de l'Éternel avec majesté, La voix de l'Éternel brise les cèdres; L'Éternel brise les cèdres du Liban, Il les fait bondir comme un veau; Le Liban et le Sirion comme un jeune buffle. La voix de l'Éternel fait jaillir des flammes de feu. La voix de l'Éternel fait trembler le désert; L'Éternel fait trembler le désert de Qadech. La voix de l'Éternel fait enfanter les biches, Elle dépouille les forêts. Et dans son palais Tout s'écrie: Gloire! L'Éternel siégeait lors du déluge, L'Éternel siège en roi pour toujours. L'Éternel donnera la puissance à son peuple; L'Éternel bénira son peuple dans la paix. Psaume. Cantique pour l'inauguration du temple. De David. Je t'exalte, Éternel, car tu m'as relevé, Tu n'as pas laissé mes ennemis se réjouir à mon sujet. Éternel, mon Dieu! J'ai crié à toi, et tu m'as guéri. Éternel! tu as fait remonter mon âme du séjour des morts, Tu m'as fait revivre loin de ceux qui descendent dans la fosse. Psalmodiez (en l'honneur) de l'Éternel, vous ses fidèles, Célébrez son saint nom! Car sa colère (dure) un instant, Mais sa faveur toute la vie; Le soir arrivent les pleurs, Et le matin la jubilation. Je disais dans ma tranquillité: Je ne chancellerai jamais! Éternel! par ta faveur tu avais puissamment affermi ma montagne … Tu cachas ta face, et je fus troublé. Éternel! j'ai crié vers toi, J'ai supplié l'Éternel: Que gagnes-tu à (verser) mon sang, À me faire descendre dans le gouffre? La poussière te célébrera-t-elle? Racontera-t-elle ta vérité? Écoute, Éternel, fais-moi grâce! Éternel, sois mon secours! Tu as changé mon deuil en allégresse, Tu as délié mon sac et tu m'as ceint de joie, Afin que tout mon être psalmodie en ton (honneur) et ne soit pas muet. Éternel, mon Dieu! je te célébrerai toujours. Au chef de chœur. Psaume de David. Éternel! en toi je me réfugie: Que jamais je ne sois dans la honte! Libère-moi dans ta justice! Tends vers moi ton oreille, Hâte-toi de me délivrer! Sois pour moi un rocher, une forteresse, Pour que je sois sauvé! Car tu es mon roc, ma forteresse, Et à cause de ton nom tu me conduiras, tu me dirigeras. Tu me feras sortir du filet qu'ils m'ont tendu; Car tu es ma protection. Je remets mon esprit entre tes mains; Tu m'as libéré, Éternel, Dieu de vérité! Je hais ceux qui s'attachent à de vaines idoles Et je me confie en l'Éternel. Je serai dans l'allégresse et dans la joie par ta bienveillance, Car tu vois mon malheur, Tu connais les angoisses de mon âme Et tu ne me livres pas aux mains de l'ennemi; Tu me fais marcher avec aisance. Fais-moi grâce, Éternel! car je suis dans la détresse; J'ai le visage, l'âme et le corps rongés par le chagrin. Ma vie s'épuise dans la douleur, Et mes années dans les soupirs; Ma force vacille à cause de ma faute, Et mes os sont rongés. À cause de tous mes adversaires, Je ne suis que l'opprobre de mes voisins, La terreur de ceux qui me connaissent; Ceux qui me voient dehors s'enfuient loin de moi. Je suis oublié des cœurs comme un mort, Je suis comme un objet perdu. J'ai entendu les mauvais propos de beaucoup, L'épouvante qui règne à l'entour, Quand ils se liguent ensemble contre moi: Ils complotent de m'ôter la vie. Mais moi, je me confie, en toi ô Éternel! Je dis: Tu es mon Dieu! Mes destinées sont dans ta main; Arrache-moi de la main de mes ennemis et de mes persécuteurs! Fais briller ta face sur ton serviteur, Sauve-moi par ta bienveillance! Éternel, que je ne sois pas dans la honte quand je t'invoque. Que les méchants soient dans la honte, Qu'ils descendent en silence au séjour des morts! Qu'elles deviennent muettes, les lèvres fausses, Qui parlent avec audace contre le juste, Avec orgueil et mépris! Oh! combien est grande ta bonté, Que tu tiens en réserve pour ceux qui te craignent, Que tu exerces envers ceux qui se réfugient en toi, En face des humains! Tu les caches sous l'abri de ta face loin des intrigues des hommes, Dans un refuge tu les préserves des langues qui les attaquent. Béni soit l'Éternel! Car il a signalé sa bienveillance envers moi, (Comme) dans une ville forte. Et moi, je disais dans ma précipitation: Je suis chassé loin de tes yeux! Mais tu as entendu la voix de mes supplications, Quand j'ai crié vers toi. Aimez l'Éternel, vous tous ses fidèles! L'Éternel garde les croyants, Et il punit sévèrement celui qui agit avec orgueil. Fortifiez-vous et que votre cœur s'affermisse, Vous tous qui vous attendez à l'Éternel! De David. Poème. Heureux celui dont la transgression est enlevée, Dont le péché est pardonné! Heureux l'homme à qui l'Éternel ne tient plus compte de sa faute, Et dans l'esprit duquel il n'y a point de fraude! Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, Je gémissais toute la journée; Car nuit et jour ta main pesait sur moi, Ma vigueur n'était plus que sécheresse, comme celle de l'été. Je t'ai fait connaître mon péché, Je n'ai pas couvert ma faute; J'ai dit: Je confesserai mes transgressions à l'Éternel! Et toi, tu as enlevé la faute de mon péché. Qu'ainsi tout fidèle te prie au temps convenable! Si de grandes eaux débordent, Elles ne l'atteindront nullement. Tu es un abri pour moi, tu me gardes de la détresse, Tu m'entoures de cris de délivrance. Je t'instruirai et te montrerai la voie que tu dois suivre; Je te conseillerai, j'aurai le regard sur toi. Ne soyez pas comme un cheval ou un mulet sans intelligence; On les bride avec un frein et un mors, dont on les pare, Afin qu'ils ne s'approchent pas de toi. (Il y a) beaucoup de douleurs pour le méchant, Mais celui qui se confie en l'Éternel est entouré de sa bienveillance. Justes, réjouissez-vous en l'Éternel et soyez dans l'allégresse! Poussez des cris de joie, vous tous qui êtes droits de cœur! Justes, poussez des cris de joie en (l'honneur) de l'Éternel! La louange convient aux hommes droits. Célébrez l'Éternel avec la harpe, Psalmodiez en son (honneur) sur le luth à dix cordes. Chantez-lui un cantique nouveau! Jouez bien de vos instruments en l'acclamant. Car la parole de l'Éternel est droite, Et toute son œuvre (s'accomplit) avec fidélité; Il aime la justice et le droit; La bienveillance de l'Éternel remplit la terre. Les cieux ont été faits par la parole de l'Éternel, Et toute leur armée par le souffle de sa bouche. Il amoncelle en une masse les eaux de la mer, Il met les abîmes dans des réservoirs. Que toute la terre craigne l'Éternel! Que tous les habitants du monde tremblent devant lui! Car il dit, et (la chose) arrive; Il ordonne, et elle existe. L'Éternel renverse le conseil des nations, Il anéantit les projets des peuples; Le conseil de l'Éternel subsiste à toujours, Et les projets de son cœur, de génération en génération. Heureuse la nation dont l'Éternel est le Dieu! (Heureux) le peuple qu'il a choisi pour son héritage! L'Éternel regarde du haut des cieux, Il voit tous les humains; Du lieu de sa demeure il observe Tous les habitants de la terre, Lui qui forme leur cœur à tous, Qui est attentif à toutes leurs œuvres. Point de roi qui soit sauvé par une grande armée; Le héros n'est pas délivré par une grande force. Le cheval n'est qu'une illusion pour (assurer) le salut, Et toute sa vigueur ne donne pas la délivrance. Voici que l'œil de l'Éternel est sur ceux qui le craignent, Sur ceux qui s'attendent à sa bienveillance, Afin d'arracher leur âme à la mort Et de les faire vivre pendant la famine. Notre âme attend l'Éternel; Il est notre secours et notre bouclier, Car notre cœur se réjouit en lui, Car nous avons confiance en son saint nom. Éternel! que ta bienveillance soit sur nous, Comme nous nous attendons à toi. De David. Lorsqu'il contrefit l'insensé en présence d'Abimélek, et qu'il s'en alla chassé par lui. Je bénirai l'Éternel en tout temps; Sa louange sera toujours dans ma bouche. Que mon âme se glorifie en l'Éternel! Que les humbles écoutent et se réjouissent! Magnifiez avec moi l'Éternel! Exaltons ensemble son nom! J'ai cherché l'Éternel, et il m'a répondu; Il m'arrache à toutes mes frayeurs. Quand on regarde à lui, on resplendit de joie, Et le visage n'a pas à rougir. Quand un malheureux crie, l'Éternel entend Et le sauve de toutes ses détresses. L'ange de l'Éternel campe autour de ceux qui le craignent, Et il les délivre. Goûtez et voyez combien l'Éternel est bon! Heureux l'homme qui se réfugie en lui! Craignez l'Éternel, vous ses saints! Car rien ne manque à ceux qui le craignent. Les lionceaux éprouvent la disette et la faim, Mais ceux qui cherchent l'Éternel ne manquent d'aucun bien. Venez, (mes) fils, écoutez-moi! Je vous enseignerai la crainte de l'Éternel. Quel est l'homme qui désire la vie, Qui aime de (longs) jours pour voir le bonheur? Préserve ta langue du mal, Et tes lèvres des paroles trompeuses; Écarte-toi du mal et fais le bien: Recherche la paix et poursuis-la. Les yeux de l'Éternel sont sur les justes, Et ses oreilles (sont attentives) à leurs cris. L'Éternel tourne sa face contre ceux qui font le mal, Pour retrancher de la terre leur souvenir. Quand les justes crient, l'Éternel entend, Et il les arrache à toutes leurs détresses; L'Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, Et il sauve ceux qui ont l'esprit dans l'abattement. De nombreux malheurs (atteignent) le juste, Mais de tous, l'Éternel le délivre. Il garde tous ses os, Aucun d'eux n'est brisé. Le malheur fait mourir le méchant, Et ceux qui haïssent le juste seront condamnables. L'Éternel libère l'âme de ses serviteurs, Et tous ceux qui se réfugient en lui échapperont à la condamnation. De David. Éternel! attaque ceux qui m'attaquent, Combats ceux qui me combattent! Saisis le petit et le grand bouclier, Et lève-toi pour me secourir! Brandis la lance et le javelot contre mes persécuteurs! Dis à mon âme: Ton salut, c'est moi! Qu'ils soient honteux et confus, ceux qui en veulent à ma vie! Qu'ils reculent et rougissent, ceux qui méditent mon malheur! Qu'ils soient comme la paille emportée par le vent, Et que l'ange de l'Éternel les chasse! Que leur route soit ténébreuse et glissante, Et que l'ange de l'Éternel les poursuive! Car sans cause ils ont caché pour moi une fosse (avec) leurs filets, Sans cause ils l'ont creusée pour m'ôter la vie. Que la tourmente les atteigne sans qu'ils le sachent, Que le filet qu'ils ont caché les capture, Qu'ils y tombent et soient dans la tourmente! Et mon âme aura de l'allégresse en l'Éternel, Elle s'égaiera en son salut. Tous mes os diront: Éternel! qui peut, comme toi, Délivrer le malheureux d'un plus fort que lui, Le malheureux et le pauvre de celui qui les dépouille? De faux témoins se lèvent: Ils m'interrogent sur ce que je ne connais pas. Ils me rendent le mal pour le bien: Mon âme est restée seule. Et moi, quand ils étaient malades, je revêtais un sac, J'humiliais mon âme par le jeûne, Ma prière revenait sans cesse. Comme pour un ami, pour un frère, je me traînais lentement; Comme pour le deuil d'une mère, je me courbais avec tristesse. Puis, quand je chancelle, ils se réjouissent et se rassemblent, Ils se rassemblent contre moi sans que je le sache, ceux qui me frappent, Ils me déchirent sans relâche; Avec les impies, les moqueurs de l'endroit, Ils grincent des dents contre moi. Seigneur! Comment peux-tu voir (cela)? Protège mon âme contre leurs sévices, Ma vie contre les lionceaux! Je te célébrerai dans la grande assemblée, Je te louerai au milieu d'un peuple nombreux. Que ceux qui sont à tort mes ennemis ne se réjouissent pas à mon sujet, Que ceux qui me haïssent sans cause ne m'insultent pas du regard! Car ils ne parlent pas de paix, Ils méditent la tromperie contre les gens tranquilles du pays. Ils ouvrent contre moi leur bouche, Ils disent: Ah! ah! Nos yeux regardent! Éternel, tu regardes, ne reste pas en silence! Seigneur, ne t'éloigne pas de moi! Éveille-toi, Réveille-toi pour (rétablir) mon droit! Mon Dieu et mon Seigneur, pour (défendre) ma cause! Juge-moi selon ta justice, Éternel, mon Dieu! Qu'ils ne se réjouissent pas à mon sujet! Qu'ils ne disent pas dans leur cœur: Ah! voilà ce que nous voulions! Qu'ils ne disent pas: Nous l'avons englouti! Que tous ensemble ils aient honte et qu'ils rougissent, Ceux qui se réjouissent de mon malheur! Qu'ils revêtent la honte et la confusion, Ceux qui s'élèvent contre moi! Qu'ils poussent des acclamations et se réjouissent, Ceux qui prennent plaisir à ma justice, Et que sans cesse ils disent: Exalté soit l'Éternel, Qui veut la paix de son serviteur! Et ma langue dira ta justice, Tous les jours, ta louange. Au chef de chœur. Du serviteur de l'Éternel, de David. La parole de révolte du méchant est au fond de mon cœur, Il ne voit pas pourquoi il craindrait Dieu. Car il se flatte à ses propres yeux, Pour consommer sa faute, pour assouvir sa haine. Les paroles de sa bouche sont fraude et tromperie; Il renonce au discernement, au bien. Il médite la fraude sur sa couche, Il se tient sur une voie qui n'est pas bonne, Il ne rejette pas le mal. Éternel! ta bienveillance atteint jusqu'aux cieux, Ta fidélité jusqu'aux nues. Ta justice est comme les montagnes de Dieu, Tes jugements comme le grand abîme. Éternel! tu sauves hommes et bêtes. Combien est précieuse ta bienveillance, ô Dieu! À l'ombre de tes ailes les humains se réfugient. Ils se rassasient de l'abondance de ta maison, Et tu les abreuves au torrent de tes délices. Car auprès de toi est la source de la vie; Par ta lumière nous voyons la lumière. Étends ta bienveillance sur ceux qui te connaissent, Et ta justice sur ceux dont le cœur est droit! Que le pied de l'orgueilleux ne m'atteigne pas, Et que la main des méchants ne me fasse pas fuir! C'est là que tombent ceux qui commettent l'injustice; Ils sont renversés et ne peuvent pas se relever. De David. Ne t'irrite pas contre ceux qui font le mal, N'envie pas ceux qui commettent l'iniquité. Car ils sont fanés aussi vite que l'herbe Et ils se flétrissent comme le gazon vert. Confie-toi en l'Éternel et pratique le bien; Demeure dans le pays et prends la fidélité pour pâture. Fais de l'Éternel tes délices, Et il te donnera ce que ton cœur désire. Remets ton sort à l'Éternel, Confie-toi en lui, et c'est lui qui agira. Il fera paraître ta justice comme la lumière, Et ton droit comme le (soleil à son) midi. Garde le silence devant l'Éternel, et attends-toi à lui; Ne t'irrite pas contre celui qui réussit dans ses voies, Contre l'homme qui accomplit de mauvais desseins. Laisse la colère, abandonne la fureur; Ne t'irrite pas, ce serait mal faire. Car ceux qui font le mal seront retranchés, Et ceux qui espèrent en l'Éternel posséderont le pays. Encore un peu de temps: plus de méchant! Tu examines le lieu où il était: plus personne! Les humbles posséderont le pays Et feront leurs délices d'une paix complète. Le méchant forme de mauvais desseins contre le juste, Et il grince des dents contre lui. Le Seigneur se rit de lui, Car il voit que son jour arrive. Les méchants tirent l'épée, Ils bandent leur arc, Pour faire tomber le malheureux et le pauvre, Pour égorger ceux dont la voie est droite. Leur épée entrera dans leur propre cœur, Et leurs arcs se briseront. Mieux vaut le peu du juste Que l'abondance de beaucoup de méchants; Car les bras des méchants seront brisés, Mais l'Éternel soutient les justes. L'Éternel connaît les jours des hommes intègres, Et leur héritage dure à jamais. Ils ne sont pas dans la honte au temps du malheur, Et aux jours de la famine ils sont rassasiés. Mais les méchants périront, Et les ennemis de l'Éternel, comme les plus beaux pâturages; Ils s'évanouissent, ils s'évanouissent en fumée. Le méchant emprunte, et il ne rend pas; Le juste fait grâce, et il donne. Car ceux que bénit (l'Éternel) posséderont le pays, Et ceux qu'il maudit seront retranchés. Par l'Éternel, les pas de l'homme s'affermissent, Il prend plaisir à sa voie; S'il tombe, il n'est pas terrassé, Car l'Éternel lui soutient la main. J'ai été jeune, j'ai vieilli; Et je n'ai pas vu le juste abandonné, Ni sa descendance mendiant son pain. Toujours il fait grâce et il prête; Et sa descendance est en bénédiction. Écarte-toi du mal, fais le bien, Et demeure pour toujours. Car l'Éternel aime le droit, Et il n'abandonne pas ses fidèles; Ils sont toujours sous sa garde, Mais la descendance des méchants est retranchée. Les justes posséderont le pays Et ils y demeureront à jamais. La bouche du juste exprime la sagesse, Et sa langue proclame le droit. La loi de son Dieu est dans son cœur; Ses pas ne chancellent pas. Le méchant épie le juste Et cherche à le faire mourir; L'Éternel ne l'abandonne pas entre ses mains, Et il ne le laisse pas condamner quand il est en jugement. Espère en l'Éternel, garde sa voie, Et il t'élèvera pour que tu possèdes le pays; Tu verras les méchants retranchés. J'ai vu le méchant dans toute sa puissance; Il s'étendait comme un arbre verdoyant. Il a passé, et voici qu'il n'est plus. Je l'ai cherché, mais il était introuvable. Observe celui qui est intègre et regarde celui qui est droit; Il y a un avenir pour l'homme de paix. Mais les rebelles sont tous détruits, L'avenir des méchants est retranché. Le salut des justes vient de l'Éternel, Il est leur forteresse au temps de la détresse. L'Éternel les secourt et les délivre; Il les délivre des méchants et les sauve, Parce qu'ils se réfugient en lui. Psaume de David. Pour commémorer. Éternel! ne me punis pas dans ton indignation, Et ne me châtie pas dans ta fureur. Car tes flèches se sont abattues sur moi, Ta main s'est abattue sur moi. Il n'y a rien d'intact dans ma chair à cause de ton courroux, Point de paix dans mes os à cause de mon péché. Car mes fautes s'élèvent au-dessus de ma tête; Comme un pesant fardeau, elles sont trop pesantes pour moi. Mes plaies sont infectes et purulentes À cause de ma folie. Je suis courbé, accablé à l'extrême; Tout le jour je marche dans la tristesse. Car mes reins sont pleins d'une brûlure, Et il n'y a rien d'intact dans ma chair. Je suis sans force, tout à fait brisé; Je gémis à cause du trouble de mon cœur. Seigneur! tout mon désir est devant toi, Et mon soupir ne t'est pas caché. Mon cœur est agité, ma force m'abandonne, Et la lumière de mes yeux n'est plus même avec moi. Mes amis et mes compagnons se tiennent éloignés de ma plaie, Et mes proches se tiennent à l'écart. Ceux qui en veulent à ma vie tendent leurs pièges; Ceux qui cherchent mon malheur disent des injures Et murmurent tout le jour des tromperies. Et moi, comme un sourd, je n'entends pas; (Je suis) comme un muet, qui n'ouvre pas la bouche. Je suis comme un homme qui n'entend pas, Et dans la bouche duquel il n'y a point de réplique. C'est à toi, Éternel, que je m'attends, C'est toi qui répondras, Seigneur mon Dieu! Car je dis: Qu'ils ne se réjouissent pas à mon sujet Et ne s'élèvent pas contre moi, quand mon pied vacille! Car je suis près de chanceler, Et ma douleur est toujours devant moi. Car j'avoue ma faute, Je suis dans l'anxiété à cause de mon péché. Et mes ennemis sont pleins de vie, de force; Ceux qui me haïssent à tort sont nombreux, Et ceux qui me rendent le mal pour le bien S'opposent à moi, parce que je recherche le bien. Ne m'abandonne pas, Éternel! Mon Dieu, ne t'éloigne pas de moi! Viens en hâte à mon secours, Seigneur, mon salut! Au chef de chœur. À Yedoutoun. Psaume de David. Je disais: Je garderai mes voies De peur de pécher par ma langue; Je garderai un frein à ma bouche, Tant que le méchant sera devant moi. Je suis resté muet, dans le silence; Je me suis tu, éloigné du bonheur, Et ma douleur était extrême. Mon cœur brûlait au-dedans de moi; Dans mon gémissement, un feu s'allumait, Et la parole est venue sur ma langue: Éternel, fais-moi connaître ma fin, Quelle est la mesure de mes jours; Je reconnaîtrai combien je suis fragile. Voici que tu as donné à mes jours la largeur de la main, Et la durée (de ma vie) est comme un rien devant toi. Oui, tout homme debout n'est qu'un souffle. Oui, l'homme se promène comme une ombre, Il s'agite, mais c'est un souffle! Il amasse et ne sait qui recueillera. Maintenant, Seigneur, que puis-je espérer? En toi est mon attente. Délivre-moi de tous mes crimes! Ne m'expose pas au déshonneur de la part de l'insensé! Je reste muet, je n'ouvre pas la bouche, Car c'est toi qui agis. Écarte de moi tes coups! Je succombe sous les attaques de ta main. Tu châties l'homme en le punissant de sa faute, Tu ronges comme la teigne ce qu'il a de plus désirable. Oui, tout homme est un souffle. Écoute ma prière, Éternel, et prête l'oreille à mes cris! Ne sois pas sourd à mes pleurs! Car je suis un étranger chez toi, Un résident temporaire, comme tous mes pères. Détourne de moi le regard et mon visage s'éclairera, Avant que je m'en aille et que je ne sois plus! Au chef de chœur. De David. Psaume. J'avais mis en l'Éternel mon espérance; Et il s'est incliné vers moi, il a écouté mon cri. Il m'a retiré de la fosse de destruction Du fond de la boue; Il a dressé mes pieds sur le roc, En affermissant mes pas. Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, Une louange à notre Dieu; Beaucoup (le) verront et auront de la crainte; Ils se confieront en l'Éternel. Heureux l'homme qui place en l'Éternel sa confiance, Et qui ne se tourne pas vers les arrogants Et les partisans du mensonge! Tu as multiplié, Éternel, mon Dieu, Tes merveilles et tes desseins en notre faveur: Rien n'est comparable à toi; Je voudrais les redire et les proclamer; Ils sont trop nombreux pour être comptés. Tu n'as désiré ni sacrifice ni offrande, Tu m'as ouvert les oreilles; Tu n'as demandé ni holocauste ni ( sacrifice pour le) péché. Alors je dis: Voici je viens Avec le rouleau du livre écrit pour moi. Je prends plaisir à faire ta volonté, mon Dieu! Et ta loi est au fond de mon cœur. J'annonce la bonne nouvelle de la justice dans la grande assemblée; Vois, je ne ferme pas mes lèvres, Éternel, tu le sais! Je ne cache pas dans mon cœur ta justice, Je parle de ta fidélité et de ton salut, Je ne dissimule pas ta bienveillance et ta vérité À la grande assemblée. Toi, Éternel! tu ne me refuseras pas tes compassions; Ta bienveillance et ta vérité me garderont toujours. Car des maux sans nombre m'environnent; Mes fautes me poursuivent, Et je ne puis en supporter la vue; Elles sont plus nombreuses que les cheveux de ma tête, Et mon courage m'abandonne. Qu'il te plaise de me délivrer, ô Éternel! Éternel, hâte-toi de me secourir! Que tous ensemble ils aient honte et qu'ils rougissent, Ceux qui en veulent à ma vie pour l'enlever! Qu'ils reculent et soient confus, Ceux qui désirent mon malheur! Qu'ils soient dans la stupeur par l'effet de leur honte, Ceux qui me disent: Ah! ah! Que tous ceux qui te cherchent S'égaient et se réjouissent en toi! Que ceux qui aiment ton salut Disent sans cesse: Exalté soit l'Éternel! Moi, je suis malheureux et pauvre; Mais le Seigneur pense à moi. Tu es mon secours et mon libérateur: Mon Dieu, ne tarde pas! Au chef de chœur. Psaume de David. Heureux celui qui agit avec discernement envers le faible! Au jour du malheur l'Éternel le délivre; L'Éternel le garde et le fait vivre; Il est heureux sur la terre; Tu ne le livreras pas au désir de ses ennemis. L'Éternel le soutient sur son lit de douleur; Tu refais sa couche pendant sa maladie. Je dis: Éternel, fais-moi grâce! Guéris mon âme, car j'ai péché contre toi. Mes ennemis parlent mal de moi: Quand mourra-t-il? quand périra son nom? Si quelqu'un vient me voir, il dit des paroles vaines, Son cœur amasse des iniquités; Il sort et il parle au dehors. Tous ceux qui me haïssent chuchotent entre eux contre moi; Contre moi, ils méditent mon malheur: C'est une affaire mauvaise qui fond sur lui! Le voilà couché, il ne se relèvera pas! Celui-là même avec qui j'étais en paix, Qui avait ma confiance et qui mangeait mon pain, Lève le talon contre moi. Mais toi, Éternel, fais-moi grâce et relève-moi! Et je leur rendrai ce qui leur est dû. Voici à quoi je reconnais que tu m'as pris en affection, C'est que mon ennemi ne triomphe pas de moi. Et moi, tu m'as soutenu dans mon intégrité, Et tu m'as placé pour toujours en ta présence. BÉNI SOIT L'ÉTERNEL, LE DIEU D'ISRAËL, D'ÉTERNITÉ EN ÉTERNITÉ! AMEN! AMEN. Au chef de chœur. Poème des fils de Qoré. Comme une biche soupire après des courants d'eau, Ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu! Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant: Quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu? Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit, Pendant qu'on me dit tout le temps: Où est ton Dieu? Voici pourtant ce dont je me souviens avec effusion de cœur: Je marchais avec la foule Et m'avançais avec elle vers la maison de Dieu, Au milieu des acclamations et de la reconnaissance D'une multitude en fête. Pourquoi t'abats-tu, mon âme, Et gémis-tu sur moi? Attends-toi à Dieu, car je le célébrerai encore Pour son salut. Mon Dieu, mon âme est abattue à mon sujet: C'est pourquoi, je me souviens de toi, depuis le pays du Jourdain, Depuis l'Hermon, depuis la montagne de Mitsear. Un abîme appelle un autre abîme au bruit de tes cascades, Toutes tes vagues et tous tes flots passent sur moi. Le jour, l'Éternel m'accorde sa bienveillance; La nuit, son cantique m'accompagne. C'est une prière au Dieu de ma vie. Je dis à Dieu, mon roc: Pourquoi m'as-tu oublié? Pourquoi dois-je marcher dans la tristesse, Sous l'oppression de l'ennemi? Mes os se brisent quand mes adversaires me déshonorent, En me disant tout le temps: Où est ton Dieu? Pourquoi t'abats-tu, mon âme, et gémis-tu sur moi? Attends-toi à Dieu, car je le célébrerai encore; Il est mon salut et mon Dieu. Rends-moi justice, ô Dieu, Défends ma cause contre une nation infidèle! Délivre-moi des hommes de ruse et de fraude! C'est toi mon Dieu protecteur, pourquoi m'as-tu rejeté? Pourquoi dois-je marcher dans la tristesse, Sous l'oppression de l'ennemi? Envoie ta lumière et ta vérité! Qu'elles me guident, Qu'elles me conduisent à ta montagne sainte et à tes demeures! J'irai vers l'autel de Dieu, Vers Dieu, ma joie et mon allégresse, Et je te célébrerai sur la harpe, ô Dieu, mon Dieu! Pourquoi t'abats-tu, mon âme, et gémis-tu sur moi? Attends-toi à Dieu, car je le célébrerai encore; Il est mon salut et mon Dieu. Au chef de chœur. Poème des fils de Qoré. Ô Dieu! nous avons entendu de nos oreilles, Nos pères nous ont raconté L'œuvre que tu as accomplie de leur temps, Aux jours d'autrefois. De ta main tu as dépossédé des nations pour les établir, Tu as frappé des peuples pour leur (permettre) de s'étendre. Car ce n'est pas avec leur épée qu'ils ont pris possession du pays, Ce n'est pas leur bras qui les a sauvés; Mais c'est ta droite, c'est ton bras, c'est la lumière de ta face, Parce que tu leur étais favorable. C'est toi qui es mon roi, ô Dieu: Ordonne le salut de Jacob! Avec toi nous renversons nos adversaires, Par ton nom nous écrasons ceux qui se lèvent contre nous. Car ce n'est pas en mon arc que je me confie, Ce n'est pas mon épée qui me sauvera; Mais c'est toi qui nous sauves de nos adversaires, Et qui couvres de honte ceux qui nous haïssent. Nous nous glorifions en Dieu chaque jour, Et nous célébrerons à jamais ton nom. Cependant tu nous as rejetés, Tu nous as couverts de confusion, Tu ne sors plus avec nos armées; Tu nous fais reculer devant l'adversaire, Et ceux qui nous haïssent (nous) dépouillent à leur profit. Tu nous livres comme du petit bétail à dévorer, Tu nous disperses parmi les nations. Tu vends ton peuple pour rien, Tu n'en augmentes pas le prix. Tu fais de nous un objet de déshonneur pour nos voisins, De moquerie et de risée pour ceux qui nous entourent; Tu fais de nous la fable des nations, On hoche la tête sur nous parmi les peuples. Ma confusion est toujours devant moi, Et la honte me couvre le visage, À la voix de celui qui déshonore et bafoue, À la vue de l'ennemi et du vindicatif. Tout cela nous arrive, et nous ne t'avions pas oublié, Nous n'avions pas violé ton alliance; Notre cœur ne s'est pas détourné, Nos pas ne se sont pas éloignés de ton sentier, Pour que tu nous écrases dans la demeure des chacals, Et que tu nous couvres de l'ombre de la mort. Si nous avions oublié le nom de notre Dieu, Si nous avions étendu nos mains vers un dieu étranger, Dieu ne l'aurait-il pas découvert, Lui qui connaît les secrets du cœur? Mais c'est à cause de toi qu'on nous met à mort tout le jour, Qu'on nous regarde comme des brebis de boucherie. Lève-toi! Pourquoi dors-tu, Seigneur? Réveille-toi! Ne nous rejette pas à jamais! Pourquoi caches-tu ta face? Pourquoi oublies-tu notre malheur et notre oppression? Car notre âme est abattue dans la poussière, Notre corps est attaché à la terre. Lève-toi, pour nous secourir! Délivre-nous à cause de ta bienveillance! Au chef de chœur. Sur les lis. Poème des fils de Qoré. Chant d'amour. Mon cœur bouillonne de belles paroles. Je dis: Mes œuvres sont pour le roi! Que ma langue soit comme la plume d'un habile écrivain! Tu es le plus beau des fils d'homme, La grâce est répandue sur tes lèvres: C'est pourquoi Dieu t'a béni pour toujours. Ceins ton épée à ton côté, vaillant guerrier, Ton éclat et ta splendeur, Oui, ta splendeur! Élance-toi, monte sur ton char, Pour la cause de la vérité, de l'humilité et de la justice, Que ta droite te montre des (exploits) formidables! Tes flèches sont aiguës; Des peuples tomberont sous toi; (Elles pénétreront) dans le cœur des ennemis du roi. Ton trône, ô Dieu, (subsiste) à toujours et à perpétuité; Le sceptre de ton règne est un sceptre de droiture. Tu aimes la justice et tu détestes la méchanceté: C'est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t'a oint D'une huile de joie, par privilège sur tes compagnons. La myrrhe, l'aloès et la casse (parfument) tous tes vêtements; Depuis les palais d'ivoire Les instruments à cordes te réjouissent. Des filles de roi sont parmi tes favorites; La reine est à ta droite, parée d'or d'Ophir. Écoute, ma fille, vois et prête l'oreille; Oublie ton peuple et la maison de ton père. Le roi porte ses désirs sur ta beauté; Puisqu'il est ton seigneur, prosterne-toi devant lui. Et, avec des présents, la fille de Tyr, Les plus riches du peuple rechercheront ta faveur? Toute glorieuse est la fille du roi dans l'intérieur (du palais); Son vêtement est fait de broderies d'or. Elle est conduite au roi, vêtue de ses habits de couleurs, Et derrière elle, des jeunes filles, ses compagnes, sont amenées auprès de toi; On les conduit au milieu des réjouissances et de l'allégresse; Elles entrent dans le palais du roi. Tes fils prendront la place de tes pères; Tu les établiras princes dans tout le pays. Je rappellerai le souvenir de ton nom de génération en génération, Aussi les peuples te célébreront éternellement et à perpétuité. Au chef de chœur. Cantique des fils de Qoré. Sur alamoth. Dieu est pour nous un refuge et un appui, Un secours qui se trouve toujours dans la détresse. C'est pourquoi nous sommes sans crainte quand la terre est bouleversée, Et que les montagnes chancellent au cœur des mers, Quand leurs eaux grondent, écument, Ébranlent les montagnes en se soulevant. Il est un fleuve dont les courants réjouissent la cité de Dieu, Le sanctuaire des demeures du Très-Haut. Dieu est au milieu d'elle: elle ne chancelle pas; Dieu la secourt dès l'aube du matin. Des nations grondent, des royaumes chancellent; Il fait entendre sa voix: la terre se dissout. L'Éternel des armées est avec nous, Le Dieu de Jacob est pour nous une haute retraite. Venez, contemplez les œuvres de l'Éternel, La désolation qu'il a mise sur la terre! C'est lui qui fait cesser les combats jusqu'au bout de la terre; Il brise l'arc et rompt la lance, Il consume par le feu les chars de guerre. Arrêtez, et reconnaissez que je suis Dieu: Je domine sur les nations, je domine sur la terre. L'Éternel des armées est avec nous, Le Dieu de Jacob est pour nous une haute retraite. Au chef de chœur. Psaume des fils de Qoré. Vous tous, peuples, battez des mains! Acclamez Dieu par des cris de joie! Car l'Éternel, le Très-Haut, est redoutable, Il est un grand roi sur toute la terre. Il nous soumet des peuples, Et des nations sous nos pieds; Il nous choisit notre héritage, La gloire de Jacob qu'il aime. Dieu monte au milieu des acclamations, L'Éternel s'avance au son du cor. Psalmodiez (en l'honneur de) Dieu, psalmodiez! Psalmodiez (en l'honneur de) notre roi, psalmodiez! Car Dieu est roi de toute la terre: Psalmodiez un poème! Dieu règne sur les nations, Dieu siège sur son saint trône. Les princes des peuples se réunissent Au peuple du Dieu d'Abraham; Car à Dieu sont les boucliers de la terre. Il est souverainement élevé. Cantique. Psaume des fils de Qoré. L'Éternel est grand, il est l'objet de toutes les louanges, Dans la ville de notre Dieu, (sur) sa montagne sainte. Belle est la colline, réjouissance de toute la terre, La montagne de Sion; du côté du nord, La ville du grand roi. Dieu, dans ses donjons, Est connu pour une haute retraite. Car voici que les rois s'étaient concertés: Ils se sont avancés ensemble. Ils ont regardé, tout stupéfaits, Épouvantés, ils se sont sauvés. Là un tremblement les a saisis, Comme la douleur d'une femme qui enfante, (Comme) par le vent d'orient, Qui brise les navires de Tarsis. Ce que nous avions entendu, nous l'avons vu Dans la ville de l'Éternel des armées, Dans la ville de notre Dieu: Dieu l'affermira pour toujours. Ô Dieu, nous pensons à ta bienveillance Au milieu de ton temple. Comme ton nom, ô Dieu, Ta louange retentit jusqu'aux extrémités de la terre; Ta droite est pleine de justice. La montagne de Sion se réjouit, Les filles de Juda sont dans l'allégresse, À cause de tes jugements. Parcourez Sion et contournez-la, Comptez ses tours, Observez son rempart, Examinez ses donjons, Pour le raconter à la génération future. Voilà le Dieu qui est notre Dieu éternellement et à perpétuité; Il sera notre guide jusqu'à la mort. Au chef de chœur. Psaume des fils de Qoré. Écoutez ceci, vous tous, peuples, Prêtez l'oreille, vous tous, habitants du monde, Petits et grands, Ensemble riches et pauvres! Ma bouche va prononcer des paroles sages, Et mon cœur médite des pensées intelligentes. Je prête l'oreille aux sentences, J'expliquerai mes énigmes au son de la harpe. Pourquoi aurais-je de la crainte aux jours du malheur, Lorsque la faute de mes adversaires m'enveloppe? Ils ont confiance en leurs biens Et se félicitent de leur grande richesse. Ils ne peuvent se libérer l'un l'autre, Ni donner à Dieu le prix de leur rançon. La libération de leur âme est chère, Et n'aura jamais lieu; Vivrait-on à toujours, Sans voir le gouffre? Car on le verra: les sages meurent, L'insensé et le stupide périssent également Et laissent leurs biens à d'autres. Ils s'imaginent que leurs maisons subsisteront toujours, Et leurs demeures de génération en génération, Eux qui avaient donné leurs noms à des terres. Mais l'homme qui est en honneur n'a point de durée, Il est semblable aux bêtes qui périssent. Telle est leur voie, leur folie, Et ceux qui les suivent se plaisent à leurs discours. Comme un troupeau, ils sont mis dans le séjour des morts, La mort en fait sa pâture; Et bientôt les hommes droits les foulent aux pieds, Leur beauté s'évanouit, le séjour des morts est leur demeure. Mais Dieu libérera mon âme du séjour des morts, Car il me prendra. Ne sois pas dans la crainte quand un homme s'enrichit, Quand la fortune de sa maison s'accroît; Car il n'emporte rien en mourant, Sa fortune ne descend pas à sa suite. Il pourra s'estimer heureux pendant sa vie. On te célébrera parce que tu as eu du bonheur, Tu iras néanmoins au séjour de tes pères, Qui jamais ne reverront la lumière. L'homme qui est en honneur, et qui n'a pas d'intelligence, Est semblable aux bêtes qui périssent. Psaume d'Asaph. Dieu, Dieu, l'Éternel, parle et convoque la terre, Depuis le soleil levant jusqu'au couchant. De Sion, beauté parfaite, Dieu resplendit. Il vient, notre Dieu, il ne reste pas en silence; Devant lui est un feu dévorant, Autour de lui une violente tempête. Il crie vers les cieux en haut Et vers la terre, pour juger son peuple: Rassemblez-moi mes fidèles, Qui concluent une alliance avec moi par le sacrifice! Et les cieux annonceront sa justice, Car c'est Dieu qui est juge. Écoute, mon peuple! et je parlerai, Israël! et je témoignerai contre toi. Je suis Dieu, ton Dieu. Ce n'est pas pour tes sacrifices que je te fais des reproches; Tes holocaustes sont constamment devant moi. Je ne prendrai pas un taureau de ta maison, Ni des boucs de tes bergeries. Car tous les animaux de la forêt sont à moi, Toutes les bêtes des montagnes par milliers; Je connais tous les oiseaux des montagnes, Et tout ce qui se meut dans les champs m'appartient. Si j'avais faim, je ne te le dirais pas, Car le monde est à moi et tout ce qui le remplit. Est-ce que je mange la chair des taureaux? Est-ce que je bois le sang des boucs? En sacrifice à Dieu, offre la reconnaissance, Accomplis tes vœux envers le Très-Haut, Invoque-moi au jour de la détresse; Je te délivrerai, et tu me glorifieras. Et Dieu dit au méchant: Quoi donc! tu énumères mes prescriptions, Et tu as mon alliance à la bouche, Toi qui détestes l'instruction, Et qui jettes mes paroles derrière toi! Si tu vois un voleur, tu te plais avec lui, Et ta part est avec les adultères. Tu livres ta bouche au mal, Et ta langue tisse la tromperie. Tu t'assieds et tu parles contre ton frère, Tu diffames le fils de ta mère. Voilà ce que tu as fait, et je me suis tu. Tu t'es imaginé que j'étais comme toi, Mais je vais te faire des reproches et tout mettre sous tes yeux. Comprenez donc cela, vous qui oubliez Dieu, De peur que je ne déchire, sans que personne délivre. Celui qui, en sacrifice, offre la reconnaissance me glorifie, Et à celui qui veille sur sa voie Je ferai contempler le salut de Dieu. Au chef de chœur. Psaume de David. Lorsque le prophète Nathan vint à lui, après que David fut allé vers Bath-Chéba. Ô Dieu! fais-moi grâce selon ta bienveillance, Selon ta grande compassion, efface mes crimes; Lave-moi complètement de ma faute, Et purifie-moi de mon péché. Car je reconnais mes crimes, Et mon péché est constamment devant moi. J'ai péché contre toi, contre toi seul, Et j'ai fait le mal à tes yeux, En sorte que tu seras juste dans ta sentence, Sans reproche dans ton jugement. Voici: je suis né dans la faute, Et ma mère m'a conçu dans le péché. Mais tu prends plaisir à la vérité dans le fond du cœur: Au plus secret (de moi-même ), fais-moi connaître la sagesse. Purifie-moi avec l'hysope, et je serai pur; Lave-moi, et je serai plus blanc que la neige. Annonce-moi la félicité et la joie, Et les os que tu as brisés seront dans l'allégresse. Détourne ta face de mes péchés, Efface toutes mes fautes. Ô Dieu! créé en moi un cœur pur, Renouvelle en moi un esprit bien disposé. Ne me rejette pas loin de ta face, Ne me retire pas ton Esprit Saint. Rends-moi la joie de ton salut, Et qu'un esprit de bonne volonté me soutienne! J'enseignerai tes voies à ceux qui se révoltent, Et les pécheurs reviendront à toi. Ô Dieu, Dieu de mon salut! délivre-moi du sang versé, Et ma langue acclamera ta justice. Seigneur! ouvre mes lèvres, Et ma bouche proclamera ta louange. Car tu ne prends pas plaisir au sacrifice, Autrement, j'en donnerais; Tu n'agrées pas d'holocauste. Les sacrifices (agréables ) à Dieu, c'est un esprit brisé: Un cœur brisé et contrit; Ô Dieu, tu ne le dédaignes pas. Répands par ta faveur tes bienfaits sur Sion, Bâtis les murs de Jérusalem! Alors tu prendras plaisir aux sacrifices de justice, Aux holocaustes et aux victimes tout entières; Alors on offrira des taureaux sur ton autel. Au chef de chœur. Poème de David. Lorsque Doëg l'Édomite vint dire à Saül: David s'est rendu dans la maison d'Ahimélek. Pourquoi te félicites-tu du mal, (triste) héros? La bienveillance de Dieu (dure) tout le jour. Ta langue n'invente que malice, Comme un rasoir affilé, fourbe que tu es! Tu aimes le mal plutôt que le bien, La fausseté plutôt que la parole juste. Tu aimes toutes les paroles mordantes, Langue rusée! Aussi Dieu te renversera pour toujours, Il te terrassera et t'arrachera de ta tente; Il te déracinera de la terre des vivants. Les justes (le) verront, ils auront de la crainte Et se riront de lui: Voilà l'homme qui ne prenait pas Dieu pour protecteur, Mais qui se confiait en ses grandes richesses Et se protégeait par sa ruse! Et moi, je suis dans la maison de Dieu comme un olivier verdoyant, Je me confie dans la bienveillance de Dieu, éternellement et à perpétuité. Je te célébrerai éternellement, car tu as agi. Je veux espérer (en) ton nom, parce que tu es bon À l'égard de tes fidèles. Au chef de chœur. Sur la flûte. Poème de David. L'insensé dit en son cœur: Il n'y a point de Dieu! Ils se sont corrompus, ils ont commis d'horribles injustices; Il n'en est aucun qui fasse le bien. Dieu, du haut des cieux, se penche sur les êtres humains, Pour voir s'il y a quelqu'un qui ait du bon sens, Qui cherche Dieu. Tous se sont éloignés, ensemble ils sont pervertis; Il n'en est aucun qui fasse le bien, Pas même un seul. Ceux qui commettent l'injustice n'ont-ils pas de connaissance? Eux qui dévorent mon peuple comme on dévore du pain; Ils n'invoquent pas Dieu. C'est là qu'ils trembleront de peur, Sans motif de peur; Dieu dispersera les os de celui qui t'assiège; Tu (les) rendras honteux, car Dieu les a rejetés. Qui donnera, depuis Sion, le salut d'Israël? Quand Dieu ramènera les captifs de son peuple, Jacob sera dans l'allégresse, Israël se réjouira. Au chef de chœur. Avec instruments à cordes. Poème de David. Lorsque les Ziphiens vinrent dire à Saül: David est caché parmi nous. Ô Dieu! sauve-moi par ton nom, Rends-moi justice par ta puissance! Ô Dieu! écoute ma prière, Prête l'oreille aux paroles de ma bouche! Car des étrangers se sont levés contre moi, Des hommes violents en veulent à ma vie, Ils n'ont pas de place pour Dieu dans leur pensée. (Mais) voici que Dieu est mon secours, Le Seigneur est avec ceux qui soutiennent mon âme. Il fera retomber le mal sur mes détracteurs; Par ta vérité réduis-les au silence! Je t'offrirai de bon cœur des sacrifices; Je célébrerai ton nom, Éternel! parce qu'il est bon, Car il me délivre de toute détresse, Et mes regards s'arrêtent sur mes ennemis. Au chef de chœur. Avec instruments à cordes. Poème de David. Dieu! prête l'oreille à ma prière, Et ne te dérobe pas à ma supplication! Sois attentif à mon égard et réponds-moi! J'erre çà et là en soupirant et je m'agite, À cause de la voix de l'ennemi Et en face de l'oppression du méchant; Car ils font s'abattre sur moi le malheur, Et avec colère ils m'accusent. Mon cœur tremble au-dedans de moi, Et les terreurs de la mort tombent sur moi; La crainte et l'épouvante m'assaillent, Et un frémissement m'enveloppe. Je dis: Qui me donnera des ailes comme à la colombe? Je m'envolerais et je trouverais une demeure. Voici: je fuirais bien loin, J'irais séjourner au désert. Je m'échapperais en toute hâte, Plus (rapide) que le vent impétueux, que la tempête. Supprime, Seigneur, divise leurs langues! Car je vois dans la ville la violence et les querelles; Elles en font jour et nuit le tour sur les murailles, L'injustice et l'iniquité sont au milieu d'elle; Au milieu d'elle il n'y a que ruines; La fraude et la ruse ne quittent pas ses places. Car ce n'est pas un ennemi qui me déshonore, Je le supporterais; Ce n'est pas celui qui me hait qui s'élève contre moi, Je me cacherais de lui. C'est toi, un homme comme moi, Mon confident, toi que je connais bien! Ensemble nous vivions dans une douce intimité, Nous allions avec la foule à la maison de Dieu! Que la mort les surprenne, Qu'ils descendent vivants au séjour des morts! Car la méchanceté est sur leur passage, au milieu d'eux. Et moi, je crie à Dieu, Et l'Éternel me sauvera. Le soir, le matin et à midi, je soupire et je gémis, Et il a entendu ma voix. Par la paix il a libéré ma vie De la guerre qu'ils me faisaient, Lorsqu'en nombre ils se tenaient contre moi. Dieu entendra et les humiliera, Lui qui depuis toujours siège (sur son trône); Car il n'y a point en eux de changement, Ils ne craignent pas Dieu. Il porte les mains sur ceux qui étaient en paix avec lui, Il profane son alliance; Sa bouche est plus douce que la crème, Mais la guerre est (dans) son cœur; Ses paroles sont plus onctueuses que l'huile, Mais ce sont des (épées) dégainées. Remets ton sort à l'Éternel, et il te soutiendra, Il ne laissera jamais chanceler le juste. Et toi, Dieu, tu les feras descendre au fond du gouffre; Les hommes de sang et de ruse N'atteindront pas la moitié de leurs jours; Mais moi je me confie en toi. Au chef de chœur. Sur « Colombe des térébinthes lointains ». Hymne de David. Lorsque les Philistins le saisirent à Gath. Fais-moi grâce, ô Dieu! car des hommes me harcèlent; Tout le jour ils me font la guerre, ils me pressent. Tout le jour mes détracteurs me harcèlent; Ils sont nombreux, ils me font la guerre, (Dieu) suprême! Le jour où je suis dans la crainte, En toi je me confie. De Dieu je loue la parole; En Dieu je me confie, je ne crains rien; Que peuvent me faire des hommes? Tout le jour, ils me tourmentent en paroles, Ils n'ont à mon égard que de mauvaises pensées. Ils complotent, ils épient, Ils montent la garde sur mes talons, Parce qu'ils en veulent à ma vie. C'est par fraude qu'ils échapperaient! Dans (ta) colère, ô Dieu, précipite les peuples! Tu comptes (les pas de) ma vie errante; Recueille mes larmes dans ton outre: Ne sont-elles pas (inscrites) dans ton livre? Alors mes ennemis reculent, au jour où je crie; Je reconnais que Dieu est pour moi. De Dieu je loue la parole; De l'Éternel, je loue la parole; En Dieu je me confie, je ne crains rien: Que peuvent me faire des hommes? Ô Dieu! je dois accomplir les vœux que je t'ai faits, J'accomplirai pour toi des actes de reconnaissance, Car tu as délivré mon âme de la mort. Mes pieds n'ont-ils pas évité la chute, Afin que je marche devant Dieu, dans la lumière des vivants? Au chef de chœur. « Ne détruis pas ». Hymne de David. Lorsqu'il s'enfuit devant Saül dans la caverne. Fais-moi grâce, ô Dieu, fais-moi grâce! Car en toi mon âme se réfugie; Je me réfugie à l'ombre de tes ailes, Jusqu'à ce que les calamités soient passées. Je crie au Dieu Très-Haut, Au Dieu qui mène tout à bonne fin pour moi. Il m'enverra du ciel le salut, (Tandis que) mon persécuteur me harcèle. Dieu enverra sa bienveillance et sa vérité. Mon âme est parmi des lions; Je suis couché (devant) ceux qui dévorent les êtres humains; Leurs dents sont une lance et des flèches, Leur langue est une épée tranchante. Élève-toi sur les cieux, ô Dieu! Que ta gloire soit sur toute la terre! Ils avaient tendu un filet sous mes pas: Mon âme se courbait; Ils avaient creusé une fosse devant moi: Ils y sont tombés. Mon cœur est affermi, ô Dieu! mon cœur est affermi; Je chanterai, je psalmodierai. Réveille-toi, mon âme! Réveille-toi, mon luth ainsi que ma harpe! Je réveillerai l'aurore. Je te célébrerai parmi les peuples, Seigneur! Je psalmodierai en ton (honneur) parmi les nations. Car ta bienveillance atteint jusqu'aux cieux, Et ta vérité jusqu'aux nues. Élève-toi sur les cieux, ô Dieu! Que ta gloire soit sur toute la terre! Au chef de chœur. « Ne détruis pas ». Hymne de David. En vérité, est-ce en vous taisant que vous rendez la justice? Est-ce ainsi que vous jugez avec droiture, fils d'homme? Loin de là! intentionnellement, vous commettez des fraudes; Dans le pays, c'est la violence de vos mains que vous placez sur la balance. Les méchants sont pervertis dès le sein maternel, Les menteurs s'égarent au sortir du ventre (de leur mère), Ils ont un venin pareil au venin d'un serpent, D'une vipère sourde qui ferme son oreille, Qui n'entend pas la voix des charmeurs, Du magicien le plus habile. Dieu, brise-leur les dents dans la bouche! Éternel, casse les mâchoires des lionceaux! Ils seront refoulés comme des eaux qui s'écoulent! Il lancera ses flèches, et ils deviendront infirmes, Comme une limace qui fond en avançant, Tel l'avorton, ils ne verront plus le soleil. Avant que vos marmites soient au contact de l'épine, Verte ou enflammée, (Dieu) emportera les méchants par la tempête. Le juste sera dans la joie, car il aura vu la vengeance; Il lavera ses pieds dans le sang des méchants. Et les humains diront: Oui, il y a une récompense pour le juste; Oui, il y a un Dieu qui exerce le jugement sur la terre. Au chef de chœur. « Ne détruis pas ». Hymne de David. Lorsque Saül envoya garder la maison, pour le faire mourir. Délivre-moi de mes ennemis, mon Dieu, Élève-moi plus haut que ceux qui se dressent contre moi! Délivre-moi de ceux qui commettent l'injustice, Et sauve-moi des hommes de sang! Car les voici en embuscade contre ma vie; Des hommes puissants complotent contre moi, Sans que je sois un criminel, sans que j'aie péché, Éternel! Sans (que j'aie commis) une faute, ils courent, ils se préparent; Réveille-toi, (viens) à ma rencontre, et regarde! Toi, Éternel, Dieu des armées, Dieu d'Israël, Lève-toi, pour intervenir contre toutes les nations! Ne fais grâce à aucun de ces traîtres injustes! Ils reviennent le soir, ils grondent comme des chiens, Ils font le tour de la ville. Voici que leur bouche écume, Des épées sont sur leurs lèvres; Qui donc entend? Mais toi, Éternel, tu te ris d'eux, Tu te moques de toutes les nations. De sa force je me garde (en allant) vers toi, Car Dieu est ma forteresse. Mon Dieu bienveillant vient au-devant de moi, Dieu me fait contempler mes détracteurs. Ne les tue pas, de peur que mon peuple ne l'oublie; Fais-les errer par ta puissance et précipite-les, Seigneur, notre bouclier! Leur bouche pèche par les paroles de leurs lèvres: Qu'ils soient pris dans leur propre orgueil! Ils ne profèrent qu'imprécation et tromperie. Extermine avec fureur, extermine, et qu'ils ne soient plus! Qu'ils reconnaissent que Dieu domine sur Jacob (Et) jusqu'aux extrémités de la terre. Ils reviennent le soir, ils grondent comme des chiens, Ils font le tour de la ville. Ils errent çà et là, cherchant leur nourriture Et passent la nuit sans être rassasiés. Et moi, je chanterai ta force; Au matin, j'acclamerai ta bienveillance. Car tu es pour moi une forteresse, Un refuge au jour de ma détresse. Ô ma force! je psalmodierai en ton (honneur), Car Dieu est ma forteresse, mon Dieu bienveillant. Au chef de chœur. Sur le lis du témoignage. Hymne de David, pour enseigner. Lorsqu'il fit la guerre aux Syriens de Mésopotamie et aux Syriens de Tsoba, et que Joab revint et battit dans la vallée du sel douze mille Édomites. Ô Dieu! tu nous as repoussés, tu nous a battus en brèche, Tu t'es irrité: rétablis-nous! Tu as ébranlé la terre, tu l'as déchirée: Répare ses cassures, car elle chancelle! Tu as fait voir de dures (épreuves) à ton peuple, Tu nous as abreuvés d'un vin d'étourdissement. Tu as donné à ceux qui te craignent une bannière En faveur de la vérité. Afin que tes bien-aimés soient délivrés, Sauve par ta droite, et réponds-nous! Dieu a parlé dans sa sainteté: Je triompherai, Je partagerai Sichem, je mesurerai la vallée de Soukkoth; À moi Galaad, à moi Manassé; Éphraïm est le rempart de ma tête, Et Juda, mon sceptre, Moab est le bassin où je me lave; Sur Édom je jette ma chaussure, Pays des Philistins, pousse une clameur contre moi! Qui me mènera dans la ville forte? Qui me conduit à Édom? N'est-ce pas toi, ô Dieu, qui nous avais repoussés, Et qui ne sortais plus, ô Dieu, avec nos armées? Donne-nous du secours contre l'adversaire! Le salut de l'homme n'est que vanité. Avec Dieu, nous agirons vaillamment; C'est lui qui écrasera nos adversaires. Au chef de chœur. Sur instrument à cordes. De David. Dieu! écoute mon cri, Sois attentif à ma prière! Du bout de la terre je crie à toi, le cœur abattu; Conduis-moi sur le rocher trop élevé pour moi! Car tu es pour moi un refuge, Une tour forte, en face de l'ennemi. Je voudrais séjourner éternellement dans ta tente, Me réfugier à l'abri de tes ailes. Car toi, ô Dieu! tu écoutes mes vœux, Tu (me) donnes l'héritage de ceux qui craignent ton nom. Ajoute des jours aux jours du roi; Que ses années se prolongent de génération en génération! Qu'il siège pour toujours devant Dieu! Fais que ta bienveillance et ta vérité veillent sur lui! Oui, je psalmodierai sans cesse en l'honneur de ton nom, En accomplissant mes vœux jour après jour! Au chef de chœur. D'après Yedoutoûn. Psaume de David. Oui, c'est vers Dieu que mon âme (se tourne) en silence; De lui vient mon salut. Oui, c'est lui mon rocher et mon salut; Ma forteresse: je ne chancellerai guère. Jusques à quand vous jetterez-vous sur un homme, Chercherez-vous tous à le tuer, Comme une muraille qui penche, Comme une clôture qui se renverse? Oui, ils tiennent conseil pour le renverser de son poste élevé, Ils prennent plaisir au mensonge; Ils bénissent de leur bouche Et maudissent intérieurement. Oui, mon âme, fais silence devant Dieu! Car de lui vient mon espérance. Oui, c'est lui mon rocher et mon salut, Ma forteresse: je ne chancellerai pas. Sur Dieu (reposent) mon salut et ma gloire; Le rocher de ma force, mon refuge, est en Dieu. Confiez-vous en lui en tout temps, peuple, Épanchez vos cœurs en sa présence! Dieu est notre refuge. Oui, les fils d'Adam ne sont qu'un souffle! Les fils d'homme un mensonge! Dans une balance ils monteraient Tous ensemble, plus légers qu'un souffle. Ne vous confiez pas dans l'oppression, Et ne mettez pas un vain espoir dans la rapine; Quand les richesses s'accroissent, N'y attachez pas votre cœur. Dieu a parlé une fois; Deux fois j'ai entendu ceci: C'est que la force est à Dieu. À toi aussi, Seigneur! la bienveillance: Car c'est toi qui rends à chacun selon ses actes. Psaume de David. Lorsqu'il était dans le désert de Juda. Ô Dieu! tu es mon Dieu, je te cherche, Mon âme a soif de toi, mon corps soupire après toi, Dans une terre aride, desséchée, sans eau. Ainsi je te contemple dans le sanctuaire, Pour voir ta puissance et ta gloire. Car ta bienveillance est meilleure que la vie: Mes lèvres te glorifieront. Ainsi je te bénirai toute ma vie, J'élèverai mes mains en ton nom. Mon âme sera rassasiée comme de graisse et de mœlle. L'acclamation aux lèvres, ma bouche te louera. Lorsque je me souviens de toi sur ma couche, Je médite sur toi pendant les veilles de la nuit, Car tu es mon secours, Et je crie de joie à l'ombre de tes ailes. Mon âme est attachée à toi; Ta droite me soutient. Mais ceux qui cherchent à détruire ma vie Iront dans les profondeurs de la terre; Ils seront livrés à l'épée, Ils seront la proie des chacals, Et le roi se réjouira en Dieu; Quiconque prête serment par lui s'en félicitera, Car la bouche de ceux qui parlent (avec) fausseté sera fermée. Au chef de chœur. Psaume de David. Ô Dieu, écoute ma voix, quand je gémis! Protège ma vie de la peur de l'ennemi! Soustrais-moi au complot des méchants, À la troupe bruyante de ceux qui commettent l'injustice! Ils aiguisent leur langue comme une épée, Ils lancent leurs flèches: des paroles acerbes, Pour tirer en cachette sur l'homme intègre; Ils tirent sur lui à l'improviste et n'ont aucune crainte. Ils se fortifient dans de mauvaises paroles: Ils parlent d'enfouir des pièges Et disent: Qui les verra? Ils inventent des fraudes: Nous voici prêts, L'invention est au point! La pensée intime, le cœur de chacun est un abîme. Dieu tire une flèche sur eux à l'improviste, Les voilà frappés. Leur langue les a fait trébucher; Tous ceux qui les regardent prennent la fuite. Tous les humains sont saisis de crainte, Ils annoncent l'œuvre de Dieu, Ils comprendront ses actes. Le juste se réjouit en l'Éternel et se réfugie en lui, Tous ceux qui ont le cœur droit s'en féliciteront. Au chef de chœur. Psaume de David. Cantique. Pour toi le silence est louange ô Dieu, dans Sion, Et l'on accomplira le vœu (qu'on t'a fait). Toi, qui écoutes la prière! Tous les hommes viendront à toi. La réalité des fautes me dépasse; Tu feras l'expiation de nos crimes. Heureux celui que tu choisis et que tu fais approcher, Pour qu'il demeure dans tes parvis! Nous nous rassasierons du bonheur de ta maison, De la sainteté de ton temple. Par des interventions redoutables, avec justice, Tu nous réponds, Dieu de notre salut, En qui se confient toutes les extrémités lointaines de la terre et de la mer! Il affermit les montagnes par sa force, Il est armé de puissance; Il apaise le mugissement des mers, le mugissement de leurs flots, Et le tumulte des peuples. Ceux qui habitent aux extrémités (du monde) sont dans la crainte à cause de tes signes; Tu remplis d'acclamations l'orient et l'occident. Tu visites la terre et tu lui donnes l'abondance, Tu la combles de richesses; Le ruisseau de Dieu est plein d'eau; Tu prépares le blé quand tu la prépares ainsi. En arrosant ses sillons, en aplanissant ses mottes, Tu la détrempes par des ondées, tu bénis ses germes. Tu couronnes l'année de tes biens, Et tes sentiers ruissellent de sève; Ils ruissellent les pâturages du désert, Et les collines ont l'allégresse pour ceinture; Les pâtures se recouvrent de menu bétail, Et les vallées se revêtent de froment. Les clameurs (de joie) et les chants retentissent. Au chef de chœur. Cantique. Psaume. Lancez une clameur vers Dieu (Habitants de) toute la terre! Psalmodiez à la gloire de son nom, Rendez-lui gloire par la louange! Dites à Dieu: Que tes actes sont redoutables! À cause de la grandeur de ta force, tes ennemis te flattent. Toute la terre se prosterne devant toi et psalmodie en ton (honneur); Elle psalmodie (en l'honneur de) ton nom. Venez et contemplez les œuvres de Dieu! Il est redoutable quand il agit sur les humains. Il changea la mer en une terre sèche, On traversa le fleuve à pied: C'est là que nous nous sommes réjouis en lui. Il domine éternellement par sa puissance, Ses yeux surveillent les nations: Que les rebelles ne s'élèvent pas! Peuples, bénissez notre Dieu, Faites entendre (vos) voix pour sa louange! Il amène notre âme à la vie, Et il n'a pas exposé notre pied à chanceler. Car tu nous as sondés, ô Dieu! Tu nous as éprouvés comme on éprouve l'argent. Tu nous avais amenés dans le filet, Tu avais mis sur nos reins un pesant fardeau, Tu avais fait chevaucher des hommes à notre tête, Nous avions passé par le feu et par l'eau, Mais tu nous en as fait sortir pour (nous donner) l'abondance. J'irai dans ta maison avec des holocaustes, J'accomplirai envers toi mes vœux: Ceux que mes lèvres ont exprimés, Et que ma bouche a prononcés dans ma détresse. Je t'offrirai de gras holocaustes, Des béliers avec de l'encens. Je sacrifierai du gros bétail avec des boucs. Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu, et je raconterai Ce qu'il a fait pour mon âme. J'ai crié à lui de ma bouche, Et ma langue a pu l'exalter. Si j'avais vu de la fraude dans mon cœur, Le Seigneur ne m'aurait pas écouté. Mais en fait Dieu m'a écouté, Il a été attentif à la voix de ma prière. Béni soit Dieu, Qui n'a pas écarté ma prière, Ni sa bienveillance loin de moi! Au chef de chœur. Avec instruments à cordes. Psaume. Cantique. Que Dieu nous accorde sa grâce et qu'il nous bénisse, Qu'il fasse briller sur nous sa face,. Afin que l'on connaisse sur la terre ta voie, Et parmi toutes les nations ton salut! Les peuples te célèbrent, ô Dieu! Tous les peuples te célèbrent. Les foules se réjouissent et triomphent; Car tu juges les peuples avec droiture, Et tu conduis les foules sur la terre. Les peuples te célèbrent, ô Dieu! Tous les peuples te célèbrent. La terre donne ses produits; Dieu, notre Dieu, nous bénit. Dieu nous bénit, Et toutes les extrémités de la terre le craignent. Au chef de chœur. Psaume de David. Cantique. Dieu se lève, ses ennemis se dispersent, Et ceux qui le haïssent s'enfuient devant sa face. Comme la fumée se dissipe, tu les dissipes; Comme la cire se fond au feu, Les méchants périssent devant Dieu. Mais les justes se réjouissent, ils exultent devant Dieu, Ils s'égayent dans la joie. Chantez à Dieu, psalmodiez (en l'honneur de) son nom! Frayez le chemin à celui qui chevauche dans les plaines! L'Éternel est son nom: exultez devant lui! Le père des orphelins, le défenseur des veuves, C'est Dieu dans sa sainte résidence. Dieu fait habiter les solitaires dans une maison, Il fait sortir les prisonniers pour leur satisfaction; Mais les rebelles seuls demeurent en des lieux arides. Dieu! quand tu sortis à la tête de ton peuple, Quand tu marchais dans le désert, La terre trembla, le ciel se fondit devant Dieu, Comme au Sinaï, devant Dieu, le Dieu d'Israël. Tu répandis une pluie bienfaisante, ô Dieu! Ton héritage épuisé, c'est toi qui l'as rétabli. Ton peuple habite là (où) tu établis Le malheureux, dans ta bonté, ô Dieu. Le Seigneur donne une parole, Et les messagères de bonnes nouvelles sont une grande armée: Les rois des armées fuient, fuient, Et celle qui reste à la maison partage le butin. Tandis que vous reposez au milieu des étables, Les ailes de la colombe sont couvertes d'argent, Et son plumage est d'un jaune d'or. Lorsque le Tout-Puissant y dispersa les rois, Il neigeait sur le Tsalmôn. Montagne de Dieu, monts de Basan, Montagne aux cimes nombreuses, monts de Basan, Pourquoi, montagnes aux cimes nombreuses, jalousez-vous La montagne qu'il a plu à Dieu d'habiter? L'Éternel n'en fera pas moins sa demeure à perpétuité. Les chars de l'Éternel se comptent par vingt mille, Par milliers et par milliers; Le Seigneur est au milieu d'eux, Le Sinaï est dans le lieu-saint. Tu es monté sur la hauteur, tu as emmené des captifs, Tu as prélevé des dons parmi les humains, Même rebelles, pour y faire ta demeure, Éternel Dieu! Béni soit le Seigneur chaque jour! Il nous prend en charge, ce Dieu -là est notre salut. Ce Dieu est pour nous le Dieu du salut, À l'Éternel, le Seigneur, les moyens de (nous) sortir de la mort. Oui, Dieu défoncera la tête de ses ennemis, Le crâne chevelu de celui dont la marche est coupable. Le Seigneur dit: Je (les) ramènerai de Basan, Je (les) ramènerai du fond de la mer, Afin que tu enfonces ton pied dans le sang, Et que la langue de tes chiens ait sa part des ennemis. Ils voient ta marche, ô Dieu! La marche de mon Dieu, de mon roi, dans le lieu-saint. En tête vont les chanteurs, puis ceux qui jouent des instruments, Au milieu de jeunes filles battant du tambourin. Bénissez Dieu dans les rassemblements, (Bénissez) le Seigneur, (vous qui êtes issus) de la source d'Israël! Voilà Benjamin, le plus jeune, qui domine sur eux, Les princes de Juda et leur troupe, Les princes de Zabulon, les princes de Nephthali. Ton Dieu ordonne que tu sois puissant: Donne de la puissance, ô Dieu, à ce que tu as fait pour nous! De ton temple (tu règnes) sur Jérusalem; Les rois t'apporteront des présents. Menace l'animal des roseaux, La troupe des taureaux avec les veaux des peuples, Qui se prosternent avec des pièces d'argent! Disperse les peuples qui prennent plaisir à combattre! Des grands viennent de l'Égypte; L'Éthiopie accourt, les mains (tendues) vers Dieu. Royaumes de la terre, chantez à Dieu, Psalmodiez (en l'honneur du) Seigneur, Pour celui qui chevauche dans les cieux, les cieux antiques! Voici qu'il donne de la voix, de sa voix puissante. Reconnaissez la puissance de Dieu! Sa majesté est sur Israël, et sa puissance dans les nues. De tes sanctuaires, ô Dieu! tu es redoutable. C'est le Dieu d'Israël qui donne au peuple puissance et pouvoir. Béni (soit) Dieu! Au chef de chœur. Sur les lis. De David. Sauve-moi, ô Dieu! Car les eaux me viennent jusqu'à la gorge. J'enfonce dans la fange profonde, sans pouvoir me tenir, Je suis parvenu au tréfonds des eaux, un courant me submerge. Je m'épuise à crier, mon gosier se dessèche, Mes yeux défaillent dans l'attente de mon Dieu. Ils sont plus nombreux que les cheveux de ma tête, Ceux qui me haïssent sans cause; Ils sont puissants, ceux qui veulent me réduire au silence, Qui sont à tort mes ennemis; Ce que je n'ai pas dérobé, il faut que je le restitue. Ô Dieu! tu connais ma folie, Et mes actes coupables ne te sont pas cachés. Que ceux qui espèrent en toi ne soient pas honteux à cause de moi, Seigneur, Éternel des armées! Que ceux qui te cherchent ne soient pas confus à cause de moi, Dieu d'Israël! Car c'est pour toi que je supporte le déshonneur, Que la confusion couvre mon visage; Je suis devenu un inconnu pour mes frères, Un étranger pour les fils de ma mère. Car le zèle de ta maison me dévore, Et les propos déshonorants de ceux qui te déshonorent tombent sur moi. Je pleure (de toute) mon âme dans le jeûne, Et cela m'attire le déshonneur; Je prends un sac pour vêtement, Et je deviens pour eux une fable. Ceux qui sont assis à la porte bavardent contre moi, Et les buveurs de liqueurs fortes (me mettent en) chansons. Mais moi je t'adresse ma prière, ô Éternel! Que ce soit le temps favorable, ô Dieu, Par ta grande bienveillance! Réponds-moi, par la vérité de ton salut! Délivre-moi de la boue, et que je n'enfonce plus! Que je sois délivré de ceux qui me haïssent Et du tréfonds des eaux! Que le courant de l'eau ne me submerge pas, Que la profondeur ne m'engloutisse pas, Et que le puits ne se referme pas sur moi! Réponds-moi, Éternel! car tu es bon et bienveillant. Selon tes grandes compassions, tourne-toi vers moi, Et ne cache pas ta face à ton serviteur! Puisque je suis dans la détresse, hâte-toi de me répondre! Approche-toi de mon âme, rachète -la! Libère-moi, à cause de mes ennemis! Tu connais mon déshonneur, ma honte, ma confusion; Tous mes adversaires sont devant toi. Le déshonneur me brise le cœur, et je suis malade; J'espère un signe de pitié, mais rien! Des consolateurs, et je n'en trouve pas. Ils mettent du poison dans ma nourriture, Et, pour (apaiser) ma soif, ils m'abreuvent de vinaigre. Que leur table soit un piège devant eux, Et dans leur prospérité un filet! Que leurs yeux s'obscurcissent et ne voient plus, Fais continuellement chanceler leurs reins! Répands sur eux ta fureur, Et que l'ardeur de ta colère les atteigne! Que leur enclos soit désolé, Qu'il n'y ait plus d'habitant dans leurs tentes! Car ils poursuivent ceux que toi-même as frappés, Ils racontent la souffrance de ceux que tu as transpercés. Ajoute (cette) faute à leurs fautes, Et qu'ils n'aient pas accès à ta justice! Qu'ils soient effacés du livre de vie, Et qu'ils ne soient pas inscrits avec les justes! Moi, je suis malheureux et souffrant: Ô Dieu, que ton salut me relève! Je louerai le nom de Dieu par un cantique, Je le magnifierai en le célébrant: Cela est agréable à l'Éternel, plus qu'un bœuf, un taureau Avec cornes et sabots. Ceux qui sont humiliés le voient et se réjouissent; Vous qui cherchez Dieu, que votre cœur vive! Car l'Éternel écoute les pauvres, Il ne méprise pas les prisonniers qui sont à lui. Que les cieux et la terre le louent; Les mers et tout ce qui s'y déplace! Car Dieu sauvera Sion et bâtira les villes de Juda; On y habitera, et l'on en prendra possession; La descendance de ses serviteurs l'aura comme héritage, Et ceux qui aiment son nom y auront leur demeure. Au chef de chœur. De David. Pour commémorer. Ô Dieu, (viens) me délivrer! Éternel, hâte-toi de me secourir! Qu'ils aient honte et qu'ils rougissent, Ceux qui en veulent à ma vie! Qu'ils reculent et soient confondus, Ceux qui désirent mon malheur! Qu'ils retournent en arrière par l'effet de leur honte, Ceux qui disent: Ah! Ah! Que tous ceux qui te cherchent S'égaient et se réjouissent en toi! Que ceux qui aiment ton salut Disent sans cesse: Exalté soit Dieu! Moi, je suis malheureux et pauvre: Ô Dieu, hâte-toi en ma faveur! Tu es mon secours et mon libérateur: Éternel, ne tarde pas! Éternel! en toi je me réfugie: Que jamais je ne sois dans la honte! Dans ta justice, délivre-moi et libère-moi! Tends vers moi ton oreille, et sauve-moi! Sois pour moi un rocher qui me serve d'asile, Tu (m') as ordonné d'y venir sans cesse Pour que je sois sauvé, Car tu es mon roc et ma forteresse. Mon Dieu, fais-moi échapper à la main du méchant, À la main de l'homme injuste et aigri! Car c'est toi mon espérance, Seigneur Éternel! Ma confiance (est en toi) dès ma jeunesse. Dès le ventre (de ma mère) je m'appuie sur toi; C'est toi qui m'as fait sortir du sein maternel; Tu es sans cesse l'objet de ma louange. Je suis pour beaucoup comme un prodige, Et toi, tu es mon puissant refuge. Que ma bouche soit remplie de ta louange, De ta splendeur tout le jour! Ne me rejette pas au temps de la vieillesse; Quand mes forces défaillent, ne m'abandonne pas! Car mes ennemis parlent de moi, Et ceux qui guettent ma vie se consultent entre eux, Disant: Dieu l'a abandonné; Poursuivez, saisissez-le; il n'y a personne pour (le) délivrer. Ô Dieu, ne t'éloigne pas de moi! Mon Dieu, viens en hâte à mon secours! Qu'ils soient honteux, exterminés, Ceux qui m'accusent! Qu'ils soient couverts de déshonneur et de confusion, Ceux qui cherchent mon malheur! Et moi, j'espérerai sans cesse, Je te louerai de plus en plus. Ma bouche racontera ta justice, ton salut, tout le jour, Car je n'en connais pas (encore) le compte. Je m'avancerai avec des exploits. Seigneur Éternel! Je rappellerai ta justice, la tienne seule. Ô Dieu! tu m'as instruit dès ma jeunesse, Et jusqu'à présent j'annonce tes merveilles. Aussi, jusque dans la vieillesse aux cheveux blancs, Ô Dieu, ne m'abandonne pas, Afin que j'annonce ta force à cette génération, Ta puissance à tous ceux qui viendront. Et ta justice, ô Dieu, atteint les sommets, Car tu as accompli de grandes choses: Dieu! qui est semblable à toi? Tu nous as fait éprouver bien des détresses et des malheurs; Mais tu nous redonneras la vie, Tu me feras remonter des abîmes de la terre. Accrois ma grandeur, Console-moi de nouveau! Et moi aussi je te louerai au son du luth Pour ta fidélité, mon Dieu, Je psalmodierai en ton (honneur) avec la harpe, Saint d'Israël! Mes lèvres t'acclameront, quand je psalmodierai en ton (honneur); Ainsi que mon âme que tu as libérée; Ma langue aussi tout le jour redira ta justice, Car ils ont honte et rougissent, Ceux qui cherchent mon malheur. De Salomon. Ô Dieu, donne tes jugements au roi Et ta justice au fils du roi! Il jugera ton peuple avec justice Et tes malheureux selon le droit. Les montagnes porteront la paix pour le peuple, Et les collines (aussi) par la justice. Il fera droit aux malheureux du peuple; Il sauvera les fils du pauvre Et il écrasera l'oppresseur. On te craindra, tant que subsistera le soleil, Tant que paraîtra la lune, de génération en génération. Il descendra comme une pluie qui tombe sur un terrain fauché, Comme des ondées qui arrosent la terre. En ses jours, le juste fleurira, Et la paix abondera jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de lune. Il dominera d'une mer à l'autre, Et du fleuve aux extrémités de la terre. Devant lui, les habitants du désert fléchiront le genou, Et ses ennemis lécheront la poussière. Les rois de Tarsis et des îles apporteront des offrandes, Les rois de Saba et de Seba offriront des présents. Tous les rois se prosterneront devant lui, Toutes les nations le serviront. Car il délivrera le pauvre qui crie Et le malheureux qui n'a point d'aide. Il aura pitié du faible et du pauvre, Il sauvera la vie des pauvres; Il rachètera leur vie de la fraude et de la violence, Et leur sang aura du prix à ses yeux. On vivra et on lui donnera de l'or de Saba; On priera pour lui sans cesse, on le bénira tout le jour. Il y aura abondance de blé dans le pays. Au sommet des montagnes son fruit frémira comme le Liban. Les hommes fleuriront en ville comme l'herbe de la terre. Son nom subsistera toujours, Aussi longtemps que le soleil, son nom se perpétuera. Par lui on se bénira mutuellement, Toutes les nations le diront heureux. BÉNI SOIT L'ÉTERNEL DIEU, LE DIEU D'ISRAËL, QUI SEUL FAIT DES MIRACLES! BÉNI SOIT À JAMAIS SON NOM GLORIEUX! QUE TOUTE LA TERRE SOIT REMPLIE DE SA GLOIRE! AMEN! AMEN! Fin des prières de David, fils d'Isaï. Psaume d'Asaph. Oui, Dieu est bon pour Israël, Pour ceux qui ont le cœur pur. Quant à moi, pour un peu mes pieds allaient fléchir, Il s'en est fallu d'un rien que mes pas ne glissent, Car je jalousais les insensés, En voyant la prospérité des méchants. Rien ne les tourmente jusqu'à leur mort, Et leur corps est replet; Ils n'ont aucune part à la peine des hommes, Ils ne sont pas frappés avec les humains. Aussi l'orgueil leur sert de collier, La violence est le vêtement qui les enveloppe; Leur figure est débordante de graisse, Les imaginations de leur cœur dépassent (la mesure). Ils raillent et parlent méchamment d'opprimer; Ils parlent haut, Ils élèvent leur bouche jusqu'aux cieux, Et leur langue se promène sur la terre. Voilà pourquoi son peuple en arrive là, On avale l'eau abondamment Et l'on dit: Comment Dieu (le) connaîtrait-il? Y a-t-il même de la connaissance chez le Très-Haut? Ainsi sont les méchants: Toujours tranquilles, ils accroissent (leur) richesse. C'est donc en vain que j'ai purifié mon cœur, Et que j'ai lavé mes mains dans l'innocence: Tout le jour je suis frappé, Tous les matins mon châtiment (est là). Si je disais: Je veux m'exprimer comme (eux), Voici que je trahirais la race de tes enfants. J'ai donc réfléchi pour comprendre cela; Ce fut pénible à mes yeux, Jusqu'à ce que j'arrive aux sanctuaires de Dieu; Alors j'ai compris le sort final des méchants. Oui, tu les places sur des voies glissantes, Tu les précipites dans la tourmente. Comment! en un instant les voilà en (pleine) désolation, Ils sont à bout, achevés par l'épouvante! Comme un songe au réveil, Seigneur, à ton éveil, tu repousses leur image. Lorsque mon cœur s'aigrissait, Et que je me sentais percé dans les reins, J'étais stupide et sans connaissance, Avec toi j'étais comme les bêtes. Cependant je suis toujours avec toi, Tu m'as saisi la main droite; Tu me conduis par ton conseil, Puis tu me recevras dans la gloire. Qui d'autre ai-je au ciel? En dehors de toi, je n'ai aucun plaisir sur la terre. Ma chair et mon cœur peuvent défaillir: Dieu sera toujours le rocher de mon cœur et ma part. Car voici que ceux qui s'éloignent de toi périssent; Tu réduis au silence tous ceux qui te sont infidèles. Pour moi, m'approcher de Dieu, c'est mon bien: Je place mon refuge dans le Seigneur, l'Éternel, Afin de raconter toutes tes œuvres. Poème d'Asaph. Pourquoi, Dieu! rejettes-tu sans cesse? Pourquoi ta colère s'enflamme-t-elle Contre le troupeau de ton pâturage? Souviens-toi de ton peuple, Tu l'as acquis jadis, tu l'as racheté, Il est la tribu de ton héritage! (Souviens-toi) de la montagne de Sion, où tu faisais ta demeure; Porte tes pas vers ces endroits constamment dévastés! L'ennemi a tout mis à mal dans le saint lieu. Tes adversaires ont rugi à l'intérieur de ton lieu sacré; Ils y ont placé pour enseignes leurs enseignes. On les a reconnus, pareils à celui qui lève La cognée sur des arbres touffus; Et maintenant ils ont brisé toutes les sculptures, À coups de haches et de marteaux. Ils ont mis le feu à ton sanctuaire; Ils ont profané à terre la demeure de ton nom. Ils disaient en leur cœur: Exploitons-les tous ensemble! Ils ont brûlé dans le pays tous les lieux sacrés de Dieu. Nous ne voyons plus nos signes; Il n'y a plus de prophète, Et personne parmi nous qui sache jusques à quand… Jusques à quand, ô Dieu! l'oppresseur déshonorera-t-il, L'ennemi méprisera-t-il sans cesse ton nom? Pourquoi retires-tu ta main, ta droite? Sors-la de ton sein! Extermine! Dieu est mon roi dès les temps anciens, Lui qui opère des délivrances au milieu de la terre. C'est toi qui as fendu la mer par ta puissance, Tu as brisé les têtes des monstres sur les eaux; C'est toi qui as écrasé les têtes du Léviathan. Tu l'as donné pour nourriture À (tout) un peuple, aux habitants du désert. C'est toi qui as fait jaillir source et torrent. C'est toi qui as mis à sec des fleuves intarissables. À toi le jour, à toi aussi la nuit; C'est toi qui as disposé l'astre (nocturne ) et le soleil. C'est toi qui as fixé toutes les limites de la terre. L'été et l'hiver, c'est toi qui les a formés. Souviens-toi de ceci: l'ennemi déshonore l'Éternel, Un peuple insensé outrage ton nom! Ne livre pas l'âme de ta tourterelle aux animaux, N'oublie pas sans cesse la vie de tes malheureux! Sois attentif à l'alliance! Car les lieux sombres du pays Sont pleins de repaires de violence. Que l'opprimé ne retourne pas confus! Que le malheureux et le pauvre louent ton nom! Lève-toi, Dieu! Défends ta cause! Souviens-toi du déshonneur Que te fait subir l'insensé tout le jour! N'oublie pas la voix de tes adversaires, Le tumulte sans cesse croissant de ceux qui se dressent contre toi! Au chef de chœur. « Ne détruis pas ». Psaume d'Asaph. Cantique. Nous te célébrons, Dieu! nous te célébrons; Proche est ton nom: L'on raconte tes actions redoutables. Au temps que j'aurai fixé, C'est moi qui jugerai avec droiture. La terre se fond avec tous ceux qui l'habitent: C'est moi qui affermis ses colonnes. Je dis à ceux qui se vantent: Ne vous vantez pas! Et aux méchants: N'élevez pas le front! N'élevez pas si haut votre front, Ne parlez pas (ainsi), le cou raide. Car ce n'est ni de l'orient, ni de l'occident, Ni du désert (que vient) l'élévation. Car Dieu est celui qui juge: Il abaisse l'un, et il élève l'autre. Car il y a dans la main de l'Éternel une coupe, Où fermente un vin plein de mélange, Et il en verse: Tous les méchants de la terre Sucent, boivent jusqu'à la lie. Et moi je l'annoncerai à jamais; Je psalmodierai (en l'honneur) du Dieu de Jacob. Et j'abattrai le front de tous les méchants; Le front du juste s'élèvera. Au chef de chœur. Avec instruments à cordes. Psaume d'Asaph. Cantique. Dieu est connu en Juda, Son nom est grand en Israël. Sa tente est à Salem, Et sa demeure à Sion. C'est là qu'il a brisé les foudres de l'arc, Le bouclier, l'épée et la guerre. Tu es plus éclatant, plus magnifique Que les montagnes des ravisseurs. Ils ont été pris comme butin, ces héros (pleins) de cœur, Ils se sont endormis de leur (dernier) sommeil; Ils n'ont pas su se défendre, tous ces vaillants hommes. À ta menace, Dieu de Jacob! Ils se sont endormis, cavaliers et chevaux. C'est toi qui es redoutable, toi! Qui peut tenir en face de toi, au temps de ta colère? (Du haut) des cieux tu as fait entendre le verdict; La terre, dans la crainte, s'est tenue tranquille, Lorsque Dieu s'est levé pour faire droit, Pour sauver tous ceux qui sont humiliés sur la terre. La fureur même des humains te célèbre; Tu t'entoures d'un reste de fureurs. Faites des vœux à l'Éternel, votre Dieu, et accomplissez-les! Que tous ceux qui l'environnent Apportent des dons au (Dieu) terrible! Il coupe le souffle aux chefs, Il est redoutable pour les rois de la terre. Au chef de chœur. D'après Yedoutoûn. Psaume d'Asaph. Ma voix (s'élève) à Dieu, et je crie; Ma voix (s'élève) à Dieu, et il tend l'oreille vers moi. Au jour de ma détresse, je cherche le Seigneur; La nuit, ma main se tend sans se lasser; Mon âme refuse d'être consolée. Je me souviens de Dieu et je gémis; Je réfléchis, et mon esprit est abattu. Tu tiens mes paupières en éveil; Je suis troublé; je ne parle pas. Je réfléchis aux jours d'autrefois, Aux années du lointain passé. Je me rappelle mon cantique pendant la nuit, Je médite au-dedans de mon cœur, Et mon esprit fait des recherches. Le Seigneur rejettera-t-il pour l'éternité? Ne sera-t-il plus à nouveau favorable? Sa bienveillance est-elle à jamais épuisée? Ce qu'il dit est-il anéanti de génération en génération? Dieu a-t-il oublié de faire grâce? A-t-il, dans sa colère, retiré ses compassions? Je dis: Ce qui fait ma souffrance, C'est que la droite du Très-Haut n'est plus la même… Je me rappellerai les actes de l'Éternel, Car je me rappelle surtout ton miracle d'autrefois; Je méditerai sur toute ton action. Je réfléchirai sur tes hauts faits. Dieu! ton chemin est dans la sainteté; Quel dieu est grand comme Dieu? C'est toi le Dieu qui opère le miracle; Tu as parmi les peuples fait reconnaître ta puissance. Par ton bras tu as racheté ton peuple, Les fils de Jacob et de Joseph. Les eaux t'ont vu, ô Dieu! Les eaux t'ont vu, elles ont bouillonné; Oui, les abîmes se sont agités. Les nuages versèrent des torrents d'eau, Le ciel d'orage a donné de la voix, Oui, tes flèches volèrent de toutes parts, (Au) bruit de ton tonnerre dans le tourbillon, Les éclairs illuminèrent le monde; La terre s'agita et trembla. Ton chemin était dans la mer, Ton sentier dans les grandes eaux, Et tes traces ne furent plus reconnues. Tu as conduit ton peuple comme un troupeau, Par la main de Moïse et d'Aaron. Poème d'Asaph. Mon peuple, prête l'oreille à mon enseignement! Tendez l'oreille aux paroles de ma bouche! J'ouvre la bouche pour une parabole, J'énonce les énigmes des temps anciens. Ce que nous avons entendu, ce que nous connaissons, Ce que nos pères nous ont redit, Nous ne le dissimulerons pas à leurs fils, Redisant à la génération future les louanges de l'Éternel, Et sa puissance, et les miracles qu'il a opérés. Il a dressé un témoignage en Jacob, Il a mis une loi en Israël, Qu'il a ordonné à nos pères de faire connaître à leurs fils. Pour que (la) connaissent ceux de la génération future: Des fils naîtront, Ils se dresseront et la rediront à leurs fils. Ils mettront leur assurance en Dieu. Ils n'oublieront pas les actes de Dieu, Ils observeront ses commandements, Ils ne seront pas comme leurs pères, Une génération indocile et rebelle, Une génération dont le cœur n'est pas ferme, Et dont l'esprit n'est pas fidèle à Dieu. Les fils d'Éphraïm, armés et tirant de l'arc, Tournèrent le dos au jour du combat. Ils ne gardèrent pas l'alliance de Dieu Et refusèrent de marcher dans sa loi. Ils oublièrent ses hauts-faits, Ses miracles qu'il leur avait fait voir. Devant leurs pères il avait fait un miracle, Au pays d'Égypte, dans les campagnes de Tsoân. Il fendit la mer et les fit traverser, Il fit dresser les eaux en une masse. Il les conduisit le jour par la nuée, Et toute la nuit à la lumière d'un feu. Il fendit des rochers dans le désert Et (leur) donna à boire des flots abondants; Du roc il fit sortir des ruissellements Et descendre des eaux comme des fleuves. Mais ils continuèrent à pécher contre lui, À se révolter contre le Très-Haut dans le désert aride. Ils tentèrent Dieu dans leur cœur, En demandant de la nourriture selon leur désir. Ils parlèrent contre Dieu, Ils dirent: Dieu pourrait-il Dresser une table dans le désert? Voici qu'il a frappé le rocher, des eaux ont afflué, Et des torrents se sont répandus; Pourra-t-il aussi donner du pain Ou fournir de la viande à son peuple? Oui, l'Éternel entendit et fut en courroux; Un feu s'alluma contre Jacob, Et la colère s'éleva contre Israël, Parce qu'ils ne croyaient pas en Dieu, Parce qu'ils n'avaient pas confiance en son salut. Il donna des ordres aux nuages d'en haut, Il ouvrit les portes du ciel; Il fit pleuvoir sur eux la manne pour nourriture, Il leur donna le blé du ciel. Chacun eut à manger du pain des grands, Il leur envoya de la nourriture à satiété. Il fit souffler dans les cieux le vent d'est Et amena par sa puissance le vent du sud; Il fit pleuvoir sur eux la viande comme de la poussière, Et comme le sable des mers les oiseaux ailés Qu'il fit tomber au milieu de leur camp, Tout autour de leurs demeures. Ils mangèrent et se rassasièrent tout à fait: (Dieu) leur apporta ce qu'ils avaient désiré. Ils n'avaient pas satisfait leur désir, Ils avaient encore leur nourriture dans la bouche, Lorsque la colère de Dieu s'éleva contre eux; Il tua les plus vigoureux, Il abattit les jeunes hommes d'Israël. Malgré tout cela, ils péchèrent encore Et ne crurent pas à ses miracles. Il mit fin à leurs jours dans la vanité, À leurs années dans l'épouvante. Quand il allait les tuer, ils le cherchaient, Ils revenaient et recherchaient Dieu; Ils se souvenaient que Dieu était leur rocher, Que le Dieu Très-Haut était leur rédempteur. Mais ils voulaient le séduire par leur parole Et ils lui mentaient de la langue; Leur cœur n'était pas fermement à lui, Et ils n'étaient pas fidèles à son alliance. Mais lui, qui est compatissant, Faisait l'expiation de la faute et ne détruisait pas; Il multipliait (les occasions) de retenir sa colère Et n'éveillait pas toute sa fureur. Il se souvenait qu'ils n'étaient que chair, Un souffle qui s'en va et ne revient pas. Que de fois ils se révoltèrent contre lui dans le désert! Que de fois ils l'attristèrent dans la solitude! Ils recommencèrent à tenter Dieu, À provoquer le Saint d'Israël. Ils ne se souvinrent pas de sa puissance, Ni du jour où il les avait libérés de l'adversaire, Ni de ses signes qu'il avait fait paraître en Égypte, Ni de ses prodiges dans les campagnes de Tsoân. Il changea (les bras de) leur Nil en sang, Et ils ne purent en boire les ruissellements. Il envoya contre eux des mouches venimeuses qui les dévorèrent Et des grenouilles qui les détruisirent. Il livra leurs récoltes aux criquets, Le produit de leur fatigue aux sauterelles. Il fit périr leurs vignes par la grêle Et leurs sycomores par la gelée. Il livra leur bétail à la grêle Et leurs troupeaux à la foudre. Il lança contre eux son ardente colère, La fureur, la rage et la détresse, Une mission d'anges de malheurs. Il donna libre cours à sa colère, Il n'épargna pas la mort à leur âme, Il livra leur vie à la peste. Il frappa tout premier-né en Égypte, Les prémices de la vigueur sous les tentes de Cham. Il fit partir son peuple comme le menu bétail, Il les conduisit comme un troupeau dans le désert. Il les dirigea en sécurité, ils ne tremblèrent pas, Et la mer recouvrit leurs ennemis. Il les amena vers sa frontière sainte, Vers cette montagne que sa droite avait acquise. Il chassa des nations devant eux, Leur attribua un héritage au cordeau Et fit demeurer dans leurs tentes les tribus d'Israël. Mais ils tentèrent le Dieu Très-Haut, Se révoltèrent contre lui Et ne prirent pas garde à ses préceptes. Ils s'éloignèrent et furent des traîtres, comme leurs pères, Ils dévièrent comme un arc faussé. Ils l'irritèrent par leurs hauts lieux Et ils excitèrent sa jalousie par leurs statues. Dieu entendit et fut en courroux; Il eut un grand mépris pour Israël. Il délaissa la demeure de Silo, La tente où il demeurait parmi les humains; Il livra sa puissance à la captivité Et sa splendeur entre les mains de l'adversaire. Il livra son peuple à l'épée Et fut en courroux contre son héritage. Le feu dévora ses jeunes hommes, Et ses vierges ne reçurent pas de louanges; Ses sacrificateurs tombèrent par l'épée, Et ses veuves ne pleurèrent pas. Le Seigneur s'éveilla comme celui qui a dormi, Comme un héros rendu triomphant par le vin. Il frappa ses adversaires par-derrière, Il les couvrit d'un déshonneur éternel. Cependant il eut du mépris pour la tente de Joseph, Il n'a pas fait de la tribu d'Éphraïm son élue. Il a élu la tribu de Juda, La montagne de Sion qu'il aimait. Il a bâti son sanctuaire comme les lieux élevés, Comme la terre qu'il a fondée pour toujours. Il a élu David, son serviteur; Il l'a tiré des bergeries; Il l'a pris derrière les (brebis) qui allaitent, Pour lui faire paître Jacob, son peuple, Et Israël, son héritage. Et David les a fait paître avec un cœur intègre Et les a conduits avec des mains habiles. Psaume d'Asaph. Ô Dieu! les nations ont envahi ton héritage, Elles ont rendu impur ton saint temple, Elles ont fait de Jérusalem un monceau de pierres. Elles ont livré les cadavres de tes serviteurs En pâture aux oiseaux du ciel, La chair de tes fidèles aux animaux de la terre; Elles ont répandu leur sang comme de l'eau Aux alentours de Jérusalem, Sans personne pour les ensevelir. Nous sommes devenus l'opprobre de nos voisins, La moquerie et la risée de ceux qui nous entourent. Jusques à quand, Éternel! t'irriteras-tu sans cesse, Ta jalousie s'embrasera-t-elle comme le feu? Répands ta fureur sur les nations Qui ne te connaissent pas, Et sur les royaumes Qui n'invoquent pas ton nom! Car on a dévoré Jacob Et désolé sa demeure. Ne te souviens plus de nos premières fautes! Que tes compassions viennent en hâte au-devant de nous! Car nous sommes bien affaiblis. Secours-nous, Dieu de notre salut, En raison de la gloire de ton nom! Délivre-nous et fais l'expiation de nos péchés, À cause de ton nom! Pourquoi les nations diraient-elles: Où est leur Dieu? Qu'elle soit reconnue, à nos yeux, parmi les nations, La vengeance du sang de tes serviteurs, qui a été répandu! Que les soupirs du prisonnier parviennent jusqu'à toi! Par ton bras puissant Sauve ceux qui sont en danger de mort! Rends à nos voisins sept fois dans leur sein Le déshonneur qu'ils t'ont infligé, Seigneur! Et nous, ton peuple, le troupeau de ton pâturage, Nous te célébrerons éternellement; De génération en génération nous redirons ta louange. Au chef de chœur. Sur les lis. Témoignage. Psaume d'Asaph. Prête l'oreille, berger d'Israël, Toi qui conduis Joseph comme un troupeau! Toi qui sièges (entre) les chérubins! Parais dans ta splendeur, Devant Éphraïm, Benjamin et Manassé, réveille ta force, Mets-toi en marche pour notre salut! Ô Dieu, fais-nous revenir! Fais briller ta face, et nous serons sauvés! Éternel, Dieu des armées! Jusques à quand t'irriteras-tu Contre la prière de ton peuple? Tu les nourris d'un pain de larmes, Tu les abreuves de larmes à triple (mesure). Tu fais de nous (un objet de) discorde pour nos voisins, Et nos ennemis se moquent de nous. Dieu des armées, fais-nous revenir! Fais briller ta face, et nous serons sauvés! Tu avais arraché de l'Égypte une vigne; Tu as chassé des nations et tu l'as plantée. Tu as fait place nette devant elle: Elle a enfoncé ses racines et rempli le pays; Les montagnes étaient couvertes de son ombre, Et sa ramure était (comme) des cèdres de Dieu; Elle étendait ses rameaux jusqu'à la mer Et ses rejetons jusqu'au fleuve. Pourquoi as-tu fait des brèches dans ses clôtures, En sorte que tous les passants la grappillent? Le sanglier de la forêt la fouille, Et ce qui se meut dans les champs en fait sa pâture. Dieu des armées, reviens donc! Regarde (du haut) des cieux et vois! Interviens en faveur de cette vigne! Protège ce que ta droite a planté, Et le fils que tu as affermi toi-même! Elle est brûlée par le feu, elle est coupée! Ils périssent devant ta face menaçante. Que ta main soit sur l'homme (qui est) à ta droite, Sur le fils de l'homme que tu as affermi toi-même! Nous ne nous écarterons plus de toi. Fais-nous revivre, et nous invoquerons ton nom. Éternel, Dieu des armées, fais-nous revenir! Fais briller ta face, et nous serons sauvés. Au chef de chœur. Sur la guittith. D'Asaph. Lancez des acclamations vers Dieu, notre force! Lancez une clameur vers le Dieu de Jacob! Entonnez la psalmodie, faites résonner le tambourin, La harpe mélodieuse et le luth! Sonnez du cor à la nouvelle lune, À la pleine lune, au jour de notre fête! Car c'est une prescription pour Israël, Une ordonnance du Dieu de Jacob. C'est un témoignage qu'il a placé en Joseph, Quand il sortit contre le pays d'Égypte… J'entends un langage qui m'est inconnu: J'ai déchargé son épaule du fardeau, Et ses mains ont lâché la corbeille. Tu as crié dans la détresse, et je t'ai délivré; Je t'ai répondu dans le secret du tonnerre; Je t'ai mis à l'épreuve près des eaux de Meriba. Écoute, mon peuple! et je t'avertirai, Israël, si tu m'écoutais! … Qu'il n'y ait pas chez toi d'autre dieu! Ne te prosterne pas devant un dieu étranger! Je suis l'Éternel, ton Dieu, Celui qui t'a fait monter du pays d'Égypte; Ouvre largement ta bouche, et je la remplirai. Mais mon peuple n'a pas écouté ma voix, Israël n'a pas voulu de moi. Alors je les ai livrés à l'obstination de leur cœur, Et ils sont allés dans leurs propres conseils. Oh! si mon peuple m'écoutait, Si Israël marchait dans mes voies! En un instant j'humilierais leurs ennemis, Je tournerais ma main contre leurs adversaires; Ceux qui haïssent l'Éternel le flatteraient, Et leur temps serait (fixé) pour toujours; Dieu nourrirait Israël du meilleur froment, Et je le rassasierais du miel du rocher. Psaume d'Asaph. Dieu se tient dans l'assemblée de Dieu; Il juge au milieu des dieux. Jusques à quand jugerez-vous avec injustice, Et aurez-vous égard à la personne des méchants? Faites droit au faible et à l'orphelin, Rendez justice au malheureux et à l'indigent, Libérez le faible et le pauvre, Arrachez-les à la main des méchants. Ils n'ont ni connaissance ni intelligence, Ils marchent dans les ténèbres; Tous les fondements de la terre chancellent. J'avais dit: Vous êtes des dieux, Vous êtes tous des fils du Très-Haut. Cependant vous mourrez comme les humains, Vous tomberez comme un prince quelconque. Lève-toi, ô Dieu, juge la terre! Car tu as un héritage dans toutes les nations. Cantique. Psaume d'Asaph. Ô Dieu, ne reste pas dans le silence! Ne te tais pas et ne demeure pas tranquille, ô Dieu! Car voici que tes ennemis s'agitent, Ceux qui te haïssent lèvent la tête. Ils forment contre ton peuple des projets pleins de ruse Et tiennent conseil contre ceux que tu protèges. Venez, disent-ils, faisons-les disparaître en tant que nation, Et qu'on ne se souvienne plus du nom d'Israël! Ils tiennent conseil, tous d'un même cœur; Ils concluent une alliance contre toi; Les tentes d'Édom et les Ismaélites, Moab et les Hagaréniens, Guébal, Ammon, Amalec, Les Philistins avec les habitants de Tyr; L'Assyrie aussi se joint à eux, Elle prête son bras aux fils de Loth. Traite-les comme Madian, Comme Sisera, comme Yabîn au torrent de Qichôn! Ils ont été détruits à Eyn-Dor, Ils sont devenus du fumier pour le sol. Traite leurs nobles comme Oreb et Zeeb, Et tous leurs princes comme Zébah et Tsalmounna, Eux qui disent: Prenons possession Des domaines de Dieu! Mon Dieu! rends-les semblables au tourbillon, Au chaume qu'emporte le vent. Comme le feu brûle la forêt, Comme la flamme embrase les montagnes, Ainsi poursuis-les de ta tempête, Épouvante-les par ton ouragan! Couvre leur face d'ignominie Afin qu'ils cherchent ton nom, ô Éternel! Qu'ils soient honteux et épouvantés pour toujours, Qu'ils rougissent et qu'ils périssent! Qu'ils reconnaissent que toi seul, dont le nom est l'Éternel, Tu es le Très-Haut sur toute la terre! Au chef de chœur. Sur la guittith. Psaume des fils de Qoré. Combien tes demeures sont chéries, Éternel des armées! Mon âme soupire, elle défaille après les parvis de l'Éternel, Mon cœur et ma chair acclament le Dieu vivant. Le passereau même trouve un gîte, Et l'hirondelle un nid où elle dépose ses petits… Tes autels, Éternel des armées! Mon roi et mon Dieu! Heureux ceux qui habitent ta maison! Ils te loueront encore. Heureux les hommes dont la force est en toi! Ils ont dans leur cœur des chemins tout tracés. Lorsqu'ils traversent la vallée du Baka, Ils en font une oasis, Et la pluie la couvre aussi de bénédictions. Leur vigueur ne cesse de croître, Ils se présenteront devant Dieu à Sion. Éternel, Dieu des armées, écoute ma prière! Prête l'oreille, Dieu de Jacob! Toi qui es notre bouclier, vois, ô Dieu! Et regarde la face de ton messie! Mieux vaut en effet un jour dans tes parvis que mille (ailleurs); J'ai choisi de me tenir sur le seuil de la maison de mon Dieu, Plutôt que de résider sous les tentes de la méchanceté. Car l'Éternel Dieu est un soleil et un bouclier, L'Éternel donne la grâce et la gloire, Il ne refuse pas le bonheur À ceux qui marchent dans l'intégrité. Éternel des armées! Heureux l'homme qui se confie en toi! Au chef de chœur. Psaume des fils de Qoré. Tu as été favorable à ton pays, ô Éternel! Tu as ramené les captifs de Jacob; Tu as enlevé la faute de ton peuple, Tu as pardonné tous ses péchés; Tu as retiré tout ton courroux, Tu es revenu de l'ardeur de ta colère. Rétablis-nous, Dieu de notre salut! Mets fin à ton indignation contre nous! T'irriteras-tu contre nous à jamais? Étendras-tu ta colère de génération en génération? N'est-ce pas toi qui vas revenir nous faire vivre, Afin que ton peuple se réjouisse en toi? Éternel! fais-nous voir ta bienveillance Et donne-nous ton salut! J'écouterai ce que dit Dieu, l'Éternel; Car il parle de paix à son peuple et à ses fidèles, Pour qu'ils ne retournent pas à la folie. Oui, son salut est proche pour ceux qui le craignent, Afin que la gloire demeure dans notre pays. La bienveillance et la vérité se rencontrent, La justice et la paix s'embrassent; La vérité germe de la terre, Et la justice se penche (du haut) des cieux. L'Éternel aussi donnera le bonheur, Et notre terre donnera ses produits. La justice marchera devant lui Et marquera ses pas sur le chemin. Prière de David. Éternel, tends l'oreille, réponds-moi! Car je suis malheureux et pauvre. Garde mon âme, car je suis fidèle! Toi, mon Dieu, sauve ton serviteur qui se confie en toi! Fais-moi grâce, Seigneur! Car je crie à toi tout le jour. Réjouis l'âme de ton serviteur; Vers toi, Seigneur, j'élève mon âme; Car toi, Seigneur, tu es bon et clément, Riche en bienveillance pour tous ceux qui t'invoquent. Éternel, prête l'oreille à ma prière, Sois attentif à ma voix suppliante! Au jour de ma détresse, je t'invoque, Car tu me réponds. Nul n'est comme toi parmi les dieux, Seigneur, Et rien ne ressemble à tes œuvres. Toutes les nations que tu as faites viendront Se prosterner devant ta face, Seigneur, Et rendre gloire à ton nom. Car toi, tu es grand et tu opères des miracles; Toi seul, tu es Dieu. Enseigne-moi tes voies, Éternel! Je marcherai dans ta vérité. Donne-moi un cœur tout simple, que je craigne ton nom. Je te célébrerai de tout mon cœur, Seigneur, mon Dieu! Et je glorifierai ton nom toujours. Car ta bienveillance est grande envers moi, Et tu délivres mon âme des profondeurs du séjour des morts. Ô Dieu! des présomptueux se sont levés contre moi, Une troupe d'hommes violents en veulent à ma vie; Ils n'ont pas de place pour toi dans leur pensée. Mais toi, Seigneur, tu es un Dieu compatissant et qui fait grâce, Lent à la colère, riche en bienveillance et en fidélité; Tourne vers moi les regards et fais-moi grâce, Donne ta force à ton serviteur Et sauve le fils de ta servante! Opère un signe en ma faveur! Que ceux qui me haïssent le voient et soient honteux! Car c'est toi, Éternel, qui me secours et qui me consoles. Psaume des fils de Qoré. Cantique. Elle est fondée sur les montagnes saintes. L'Éternel aime les portes de Sion Plus que toutes les demeures de Jacob. Des choses glorieuses ont été dites sur toi, Ville de Dieu! Je mentionne l'Égypte et Babylone Parmi ceux qui me connaissent; Voici le pays des Philistins, Tyr, avec l'Éthiopie: C'est là qu'un tel est né. Mais de Sion il est dit: Tous y sont nés, Et c'est lui, le Très-Haut, qui l'affermit. L'Éternel compte en inscrivant les peuples: C'est là qu'un tel est né. Ceux qui chantent comme ceux qui dansent (s'écrient): Toutes mes sources sont en toi. Cantique. Psaume des fils de Qoré. Au chef de chœur. Pour entonner avec la flûte. Poème d'Hémân, l'Ézrahite. Éternel, Dieu de mon salut! Je crie le jour et pendant la nuit devant toi. Que ma prière parvienne en ta présence! Tends l'oreille à mon cri! Car mon âme est rassasiée de maux, Et ma vie touche au séjour des morts. Je suis compté parmi ceux qui descendent dans la fosse, Je suis comme un homme qui n'a plus de force. Je suis étendu parmi les morts, Semblable à ceux qui sont transpercés Et couchés dans un tombeau, À ceux dont tu n'as plus le souvenir Et qui sont séparés de ta main. Tu m'as jeté dans une fosse profonde, Dans les ténèbres, dans les bas-fonds. Ta fureur s'appesantit sur moi, Et tu m'accables de tous tes flots. Tu as éloigné de moi ceux que je connais, Tu m'as rendu pour eux un objet d'horreur; (Je suis) enfermé et je ne puis sortir. Mon œil s'éteint de souffrances; Je t'invoque tous les jours, ô Éternel! J'étends vers toi les mains. Est-ce pour les morts que tu feras un miracle? Les défunts se lèveront-ils pour te célébrer? Redira-t-on ta bienveillance dans le tombeau, Ta fidélité dans l'abîme de perdition? Tes miracles sont-ils connus dans les ténèbres, Et ta justice dans la terre de l'oubli? Et moi, c'est toi, Éternel, que j'ai appelé au secours; Au matin ma prière va au-devant de toi. Pourquoi, Éternel, repousses-tu mon âme, Me caches-tu ta face? Je suis malheureux et moribond dès ma jeunesse, Je suis chargé de tes terreurs, je suis troublé. Les ardeurs de ta (colère) passent sur moi, Tes épouvantes me réduisent au silence. Elles m'environnent tout le jour comme des eaux, Elles m'enveloppent toutes à la fois. Tu as éloigné de moi amis et compagnons; Ceux que je connais, (ne sont que) ténèbres. Poème d'Étân, l'Ézrahite. Je chanterai toujours les actes bienveillants de l'Éternel; Ma bouche fera connaître ta fidélité de génération en génération. Car je dis: La bienveillance est bâtie pour l'éternité; (Voici) les cieux: en eux tu affermis ta fidélité. – J'ai conclu une alliance avec mon élu; J'ai fait un serment à David, mon serviteur: J'affermirai ta descendance pour toujours Et bâtirai ton trône de génération en génération. – Les cieux célèbrent tes merveilles, Éternel! De même ta fidélité dans l'assemblée des saints. Qui, en effet, dans la nue, peut se mesurer à l'Éternel? Qui est comparable à l'Éternel parmi les fils des dieux? Dieu est terrible au grand conseil des saints, Redoutable pour tous ceux qui l'environnent. Éternel, Dieu des armées! qui est comme toi puissant, Éternel? Ta fidélité t'environne. C'est toi qui domines l'orgueil de la mer; Quand ses vagues se soulèvent, c'est toi qui les apaises. C'est toi qui écrasas l'Égypte comme un cadavre, Tu dispersas tes ennemis par ton bras puissant. À toi le ciel, à toi aussi la terre; Le monde et ce qui le remplit, c'est toi qui l'as fondé. Le nord et le midi, c'est toi qui les a créés; Le Thabor et l'Hermon acclament ton nom. À toi un bras (armé) de vaillance; Ta main est puissante, ta droite élevée. La justice et le droit sont la base de ton trône. La bienveillance et la vérité se tiennent devant ta face. Heureux le peuple attentif au cri d'appel; Éternel! il marche à la lumière de ta face, Par ton nom, il est dans l'allégresse tout le jour; Par ta justice, il s'élève. Car tu es sa splendeur et sa puissance; C'est par ta faveur que s'élève notre force. Car notre bouclier est à l'Éternel, Au Saint d'Israël notre roi. Alors tu parlas dans une vision à tes fidèles Et tu dis: J'ai prêté mon secours à un héros, J'ai élevé du (milieu du) peuple un jeune homme; J'ai trouvé David, mon serviteur, Je l'ai oint de mon huile sainte. C'est lui que ma main soutiendra; Mon bras le fortifiera. L'ennemi ne le surprendra pas, L'homme injuste ne l'humiliera pas. Je mettrai en pièces ses adversaires devant lui, Et je frapperai ceux qui le haïssent. Ma fidélité et ma bienveillance seront avec lui, Et sa force s'élèvera par mon nom. Je soumettrai à sa main la mer Et les fleuves à sa droite. Lui, il m'invoquera (en disant): Tu es mon père! Mon Dieu et le rocher de mon salut! Et moi, je ferai de lui le premier-né, Le plus haut placé des rois de la terre. Je lui conserverai toujours ma bienveillance, Et mon alliance avec lui sera ferme; Je rendrai sa descendance perpétuelle Et son trône (aussi durable que) les jours des cieux. Si ses fils abandonnent ma loi Et ne marchent pas selon mes ordonnances, S'ils profanent mes prescriptions Et n'observent pas mes commandements, J'interviendrai contre leur révolte avec un bâton, Contre leur faute par des coups; Mais je ne ferai pas cesser ma bienveillance pour lui Et je ne lui ferai pas défaut dans ma fidélité; Je ne profanerai pas mon alliance Et je ne changerai pas ce qui est sorti de mes lèvres. J'ai juré une fois par ma sainteté: Mentirai-je à David? Sa descendance subsistera toujours; Son trône sera devant moi comme le soleil, Comme la lune il sera établi pour toujours, Le témoin qui est dans la nue est fidèle. Et pourtant, tu as rejeté, tu as repoussé! Tu t'es irrité contre ton messie! Tu as dédaigné l'alliance de ton serviteur; Tu as profané à terre son diadème. Tu as fait des brèches à toutes ses clôtures, Tu as mis en ruines ses forteresses. Tous les passants l'ont dépouillé; Il est le déshonneur de ses voisins. Tu as élevé la droite de ses adversaires, Tu as réjoui tous ses ennemis; Tu as fait reculer le tranchant de son épée, Tu ne l'as pas soutenu dans le combat; Tu as mis un terme à son éclat, Tu as jeté son trône à terre; Tu as abrégé les jours de sa jeunesse, Tu l'as couvert de honte. Jusques à quand, Éternel, te cacheras-tu sans cesse, Et ta fureur s'embrasera-t-elle comme le feu? Rappelle-toi ce qu'est la durée de ma vie, Et pour quel néant tu as créé tous les êtres humains. Quel est l'homme qui peut vivre et ne pas voir la mort, Ou faire échapper son âme à l'emprise du séjour des morts? Où sont, Seigneur, tes actes bienveillants d'autrefois, Ceux que tu as jurés à David dans ta fidélité? Souviens-toi, Seigneur, du déshonneur de tes serviteurs, (Souviens-toi que) je porte en mon sein tous les peuples nombreux, Éternel! (Souviens-toi) que tes ennemis déshonorent, Ils déshonorent les pas de ton messie. BÉNI SOIT À JAMAIS L'ÉTERNEL! AMEN! AMEN! Prière de Moïse, homme de Dieu. Seigneur! Toi, tu as été pour nous un refuge, De génération en génération. Avant que les montagnes soient nées, Et que tu aies donné un commencement à la terre et au monde, D'éternité en éternité tu es Dieu. Tu fais retourner l'homme à la poussière, Et tu dis: Fils d'Adam, retournez! Car mille ans sont, à tes yeux, Comme le jour d'hier, quand il passe, Et comme une veille de la nuit. Tu les emportes; ils sont (comme un instant de) sommeil, Qui, le matin, passe comme l'herbe: Elle fleurit le matin et elle passe, On la coupe le soir, et elle sèche. Nous défaillons par l'effet de ta colère, Et ta fureur nous épouvante. Tu mets devant toi nos fautes Et à la lumière de ta face ce que nous dissimulons. Car tous nos jours déclinent par ton courroux; Nous voyons nos années s'achever comme un murmure. Le nombre de nos années s'élève à soixante-dix ans Et, si (nous sommes) vigoureux, à quatre-vingts ans; Et leur agitation n'est que peine et misère, Car cela passe vite, et nous nous envolons. Qui reconnaît la force de ta colère Et ton courroux, selon la crainte qui t'est due? Enseigne-(nous ) ainsi à compter nos jours, Afin que nous conduisions (notre) cœur avec sagesse. Reviens, Éternel! Jusques à quand…? Aie pitié de tes serviteurs! Rassasie-nous dès le matin de ta bienveillance, Et nous serons triomphants et joyeux en toutes nos journées. Réjouis-nous autant de jours que tu nous as humiliés, Autant d'années que nous avons vu le malheur. Que ton œuvre apparaisse à tes serviteurs, Et ta splendeur sur leurs fils! Que la tendresse du Seigneur, notre Dieu, soit sur nous! Affermis pour nous l'ouvrage de nos mains, Oui, affermis l'ouvrage de nos mains! Celui qui habite sous l'abri du Très-Haut Repose à l'ombre du Tout-puissant. Je dis à l'Éternel: Mon refuge et ma forteresse, Mon Dieu en qui je me confie! Car c'est lui qui te délivre du filet de l'oiseleur, De la peste et de ses ravages. Il te couvrira de ses plumes, Tu te réfugieras sous ses ailes; Sa vérité est un bouclier et une cuirasse. Tu ne craindras ni (la terreur) de la nuit, Ni la flèche qui vole de jour, Ni la peste qui marche dans l'obscurité, Ni la contagion qui frappe en plein midi. Que mille tombent à ton côté, Et dix mille à ta droite, Rien ne t'atteindra; Tu regardes seulement de tes yeux Et tu verras la rétribution des méchants. Car tu es mon refuge, ô Éternel! – Tu fais du Très-Haut ta retraite. Aucun malheur ne t'arrivera, Aucun fléau n'approchera de ta tente. Car il donnera pour toi des ordres à ses anges Pour te garder dans toutes tes voies; Ils te porteront sur les mains, De peur que ton pied ne heurte contre une pierre. Tu marcheras sur le lion et sur la vipère, Tu fouleras le lionceau et le dragon. – Puisqu'il s'attache à moi, je le ferai échapper; Je le protégerai, puisqu'il connaît mon nom. Il m'invoquera, et je lui répondrai; Je serai moi-même avec lui dans la détresse, Je le délivrerai et le glorifierai. Je le rassasierai de longs jours Et lui ferai contempler mon salut. Psaume. Cantique pour le jour du sabbat. Il est bon de célébrer l'Éternel Et de psalmodier (en l'honneur de) ton nom, ô Très-Haut! D'annoncer dès le matin ta bienveillance, Et ta fidélité pendant les nuits. Sur (l'instrument à) dix (cordes) et sur le luth, Aux sons de la harpe. Tu me réjouis par ce que tu fais, ô Éternel! Et j'acclame les œuvres de tes mains. Que tes œuvres sont grandes, ô Éternel! Combien profondes tes pensées! L'homme stupide n'y connaît rien, Et l'insensé n'en a aucune intelligence. Quand les méchants fleurissent comme l'herbe, Quand s'épanouissent tous ceux qui commettent l'injustice, C'est pour être détruits à jamais. Mais toi, là-haut, Pour toujours tu es l'Éternel! Car voici tes ennemis: ô Éternel! Car voici tes ennemis, ils périssent; Tous ceux qui commettent l'injustice sont dispersés. Tu élèves ma force comme celle du buffle; Je suis arrosé d'une huile fraîche. Mes regards s'arrêtent sur mes détracteurs, Et mes oreilles entendent Ceux qui se dressent méchamment contre moi. Les justes fleurissent comme le palmier, Ils croissent comme le cèdre du Liban. Plantés dans la maison de l'Éternel, Ils fleurissent dans les parvis de notre Dieu; Ils sont encore féconds dans la vieillesse, Ils sont pleins de sève et verdoyants, Pour annoncer que l'Éternel est droit. Il est mon rocher, et il n'y a pas d'injustice en lui. L'Éternel règne, il est revêtu de majesté, L'Éternel est revêtu, il a pris la force pour ceinture, Aussi le monde est ferme, il ne chancelle pas. Ton trône est établi dès les temps anciens; Tu existes de toute éternité. Les fleuves élèvent, ô Éternel! Les fleuves élèvent leur voix, Les fleuves élèvent leur grondement. Plus que la voix des grandes eaux, Des magnifiques vagues de la mer, L'Éternel est magnifique, dans les lieux élevés. Tes préceptes sont entièrement vrais; La sainteté convient à ta maison, Ô Éternel! pour toute la durée des temps! Dieu des vengeances, Éternel! Dieu des vengeances, parais dans ta splendeur! Lève-toi, juge de la terre! Pour rendre aux orgueilleux selon leurs œuvres! Jusques à quand les méchants, ô Éternel! Jusques à quand les méchants exulteront-ils? Ils discourent, ils parlent avec raideur; Tous ceux qui commettent l'injustice se consultent. Éternel! ils écrasent ton peuple, Ils humilient ton héritage; Ils tuent la veuve et l'étranger, Ils assassinent les orphelins Et ils disent: L'Éternel ne voit pas, Le Dieu de Jacob ne fait pas attention! Faites attention, stupides gens! Insensés, quand aurez-vous du bon sens? Celui qui a planté l'oreille n'entendrait-il pas? Celui qui a formé l'œil ne regarderait-il pas? Celui qui corrige les nations ne réprimanderait-il pas, Lui qui enseigne la connaissance aux humains? L'Éternel connaît les pensées des humains! Elles sont vaines! Heureux l'homme que tu corriges, ô Éternel! Que tu instruis par ta loi, Pour lui donner la tranquillité aux jours du malheur, Jusqu'à ce que le gouffre soit creusé pour le méchant! Car l'Éternel ne délaisse pas son peuple, Il n'abandonne pas son héritage; Car le jugement reviendra à la justice, Et tous ceux dont le cœur est droit se rallieront à lui. Qui se dressera pour moi contre les méchants? Qui se tiendra pour moi contre ceux qui commettent l'injustice? Si l'Éternel n'était pas mon secours, Mon âme serait bien vite dans la demeure du silence. Quand je dis: Mon pied chancelle! Ta bienveillance, Éternel, me sert d'appui. Quand une foule de préoccupations (s'agite) au-dedans de moi, Tes consolations remplissent mon âme de délices. Ont-ils partie liée avec toi, les magistrats de malheur Qui façonnent l'oppression à l'aide du code? Ils s'attroupent contre la vie du juste Et condamnent le sang innocent. Mais l'Éternel est ma forteresse, Mon Dieu est le rocher de mon refuge. Il fera retomber sur eux leur faute, Il les réduira au silence par leur méchanceté; L'Éternel, notre Dieu, les réduira au silence. Allons acclamer l'Éternel! Lançons une (joyeuse) clameur vers le rocher de notre salut. Allons au-devant de lui pour le célébrer, Avec des psaumes lançons vers lui une (joyeuse) clameur. Car l'Éternel est un grand Dieu, Il est un grand roi au-dessus de tous les dieux. Il tient dans sa main les profondeurs de la terre, Et les sommets des montagnes sont à lui. La mer est à lui, c'est lui qui l'a faite; La terre aussi, ses mains l'ont formée. Venez, prosternons-nous, courbons-nous, Fléchissons le genou devant l'Éternel qui nous a faits. Car il est notre Dieu, Et nous sommes le peuple de son pâturage, Le troupeau que sa main conduit. Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, N'endurcissez pas votre cœur, comme (à) Meriba, Comme à la journée de Massa, dans le désert, Où vos pères me tentèrent, M'éprouvèrent, bien qu'ils aient vu mon action. Pendant quarante ans, j'eus cette génération en dégoût Et je dis: C'est un peuple dont le cœur est égaré; Ils ne connaissent pas mes voies. Aussi je jurai dans ma colère: Ils n'entreront pas dans mon repos! Chantez à l'Éternel un cantique nouveau! Chantez à l'Éternel, toute la terre! Chantez à l'Éternel, bénissez son nom, Annoncez de jour en jour la bonne nouvelle de son salut! Racontez parmi les nations sa gloire, Parmi tous les peuples ses merveilles! Car l'Éternel est grand et très (digne) de louange, Il est redoutable, plus que tous les dieux; Car tous les dieux des peuples sont de faux dieux, Mais l'Éternel a fait les cieux. L'éclat et la magnificence sont devant sa face, La puissance et la splendeur dans son sanctuaire. Familles des peuples, rendez à l'Éternel, Rendez à l'Éternel gloire et puissance! Rendez gloire au nom de l'Éternel! Apportez des offrandes, entrez dans ses parvis! Prosternez-vous devant l'Éternel avec des ornements sacrés. Tremble devant lui, terre entière! Dites parmi les nations: l'Éternel règne; Aussi le monde est ferme, il ne chancelle pas; (L'Éternel) juge les peuples avec droiture. Que les cieux se réjouissent, Et que la terre soit dans l'allégresse, Que la mer retentisse, avec tout ce qui la remplit. Que la campagne exulte, avec tout ce qui s'y trouve, Que tous les arbres des forêts lancent des acclamations Devant l'Éternel! Car il vient, Car il vient pour juger la terre; Il jugera le monde avec justice, Et les peuples selon sa fidélité. L'Éternel règne: que la terre soit dans l'allégresse, Que les îles nombreuses se réjouissent! La nuée et l'obscurité l'environnent, La justice et le droit sont la base de son trône. Un feu marche devant lui Et embrase ses adversaires à l'entour. Ses éclairs illuminent le monde, La terre le voit et tremble; Les montagnes fondent comme de la cire devant l'Éternel, Devant le Seigneur de toute la terre. Les cieux annoncent sa justice, Et tous les peuples voient sa gloire. Ils seront dans la honte, Tous ceux qui rendent un culte à une statue, Ceux qui se félicitent des faux dieux. Tous les dieux se prosternent devant lui. Sion l'entend et se réjouit, Les filles de Juda sont dans l'allégresse, À cause de tes jugements, ô Éternel! Car toi, Éternel! tu es le Très-Haut sur toute la terre, Tu es souverainement élevé au-dessus de tous les dieux. Vous qui aimez l'Éternel, haïssez le mal! Il garde les âmes de ses fidèles, Il les délivre de la main des méchants. La lumière est semée pour le juste, Et la joie pour ceux dont le cœur est droit. Justes, réjouissez-vous en l'Éternel Et célébrez son saint nom! Psaume. Chantez à l'Éternel un cantique nouveau! Car il a fait des miracles. Il sauve par sa droite et par son bras qui est saint. L'Éternel a fait connaître son salut, Il a révélé sa justice aux yeux des nations. Il s'est souvenu de sa bienveillance Et de sa fidélité envers la maison d'Israël, Toutes les extrémités de la terre Ont vu le salut de notre Dieu. Lance une joyeuse clameur vers l'Éternel, terre entière! Faites éclater vos acclamations et psalmodiez! Psalmodiez (en l'honneur de) l'Éternel avec la harpe; Avec la harpe, au son des psaumes, Avec des trompettes et au son du cor, Lancez une clameur devant le roi, l'Éternel! Que la mer retentisse avec tout ce qui la remplit, Le monde et ceux qui l'habitent, Que les fleuves battent des mains, Qu'ensemble les montagnes lancent des acclamations, Devant l'Éternel! Car il vient pour juger la terre; Il jugera le monde avec justice, Et les peuples avec droiture. L'Éternel règne: les peuples tremblent; Il siège (entre) les chérubins: la terre chancelle. L'Éternel est grand dans Sion, C'est lui qui est élevé au-dessus de tous les peuples. Qu'on célèbre ton nom grand et redoutable! Il est saint! (Qu'on célèbre) la puissance du roi qui aime le droit! – C'est toi qui affermis la droiture, C'est toi qui exerces en Jacob le droit et la justice. – Exaltez l'Éternel, notre Dieu, Et prosternez-vous devant son marchepied! Il est saint! Moïse et Aaron parmi ses sacrificateurs, Et Samuel parmi ceux qui invoquent son nom, Invoquèrent l'Éternel, et il leur répondit. Il leur parla dans la colonne de nuée; Ils ont gardé ses préceptes Et le décret qu'il leur avait donné. Éternel, notre Dieu, c'est toi qui leur as répondu. Tu fus pour eux un Dieu qui pardonne, Mais qui tire vengeance de leurs agissements. Exaltez l'Éternel, notre Dieu, Et prosternez-vous sur sa montagne sainte! Car il est saint, l'Éternel, notre Dieu! Psaume de reconnaissance. Lance une joyeuse clameur vers l'Éternel, Terre entière! Servez l'Éternel avec joie, Venez avec des acclamations en sa présence! Reconnaissez que l'Éternel est Dieu! C'est lui qui nous a faits, et nous sommes à lui: Son peuple et le troupeau de son pâturage. Entrez dans ses portes avec reconnaissance, Dans ses parvis avec la louange! Célébrez-le, bénissez son nom! Car l'Éternel est bon; sa bienveillance dure toujours, Et sa fidélité de génération en génération. De David. Psaume. Je chanterai la bienveillance et le jugement. C'est en ton (honneur), Éternel! que je psalmodierai. Je serai attentif à la voie des gens intègres. Quand viendras-tu à moi? Je marcherai dans l'intégrité de mon cœur, Au milieu de ma maison. Je ne mettrai rien de mauvais devant mes yeux; Je hais le comportement des infidèles, Il ne s'attachera pas à moi. Le cœur pervers se détournera de moi; Je ne connaîtrai pas le mal. Celui qui calomnie en secret son prochain, Je le réduirai au silence; (Celui qui a) des yeux arrogants et un cœur enflé, Je ne le supporterai pas. J'aurai les yeux sur les fidèles du pays, Pour qu'ils habitent auprès de moi; Celui qui marche dans la voie des gens intègres Sera à mon service. Celui qui se livre à la fraude N'habitera pas au milieu de ma maison. Celui qui parle avec fausseté Ne subsistera pas en ma présence. Chaque matin je réduirai au silence tous les méchants du pays, Afin de retrancher de la ville de l'Éternel Tous ceux qui commettent l'injustice. Prière d'un malheureux, lorsqu'il est abattu et qu'il présente sa requête devant l'Éternel. Éternel, écoute ma prière, Et que mon cri parvienne jusqu'à toi! Ne me cache pas ta face au jour de ma détresse! Tends vers moi ton oreille au jour où je crie! Hâte-toi de me répondre! Car mes jours s'évanouissent en fumée, Et mes os sont enflammés comme un tison. Mon cœur est frappé et se dessèche comme l'herbe; J'oublie même de manger mon pain. Mes gémissements sont tels Que mes os s'attachent à ma chair. Je ressemble au pélican du désert, Je suis comme le chat-huant des ruines; Je veille, et je suis Comme l'oiseau solitaire sur un toit. Tout le jour mes ennemis me déshonorent, Et c'est par moi que jurent mes (adversaires) frénétiques. Je mange de la cendre au lieu de pain Et je mêle des larmes à ma boisson, À cause de ta fureur et de ton indignation, Car tu m'as soulevé et jeté (au loin). Mes jours sont comme l'ombre qui s'étend, Et je me dessèche comme l'herbe. Mais toi, Éternel! tu sièges à perpétuité, Et ton souvenir (dure) de génération en génération. Tu te lèveras, tu auras compassion de Sion; Car le temps de lui faire grâce, Le moment fixé est arrivé; Car tes serviteurs en affectionnent les pierres, Ils prennent en pitié sa poussière. Alors les nations craindront le nom de l'Éternel, Et tous les rois de la terre ta gloire. Oui, l'Éternel rebâtit Sion, Il se montre dans sa gloire. Il tourne la face vers la prière du misérable, Il ne dédaigne pas sa prière. Que cela soit écrit pour la génération future, Et le peuple qui sera créé louera l'Éternel! Car il se penche du haut de son lieu saint; Des cieux l'Éternel regarde sur la terre Pour écouter les soupirs du prisonnier, Pour délivrer ceux qui sont en danger de mort, Afin qu'ils publient dans Sion le nom de l'Éternel Et sa louange dans Jérusalem, Quand les peuples se réuniront ensemble, Et les royaumes, pour rendre un culte à l'Éternel. Il a fait fléchir ma force en chemin, Abrégé mes jours. Je dis: Mon Dieu ne m'enlève pas au milieu de mes jours, Toi, dont les années (durent) d'âge en âge! Tu as autrefois fondé la terre, Et les cieux sont l'ouvrage de tes mains. Eux, ils périront, mais toi, tu subsisteras; Ils s'useront tous comme un vêtement; Tu les changeras comme un habit, et ils seront changés. Mais toi, (tu restes) le même, Et tes années ne finiront pas. Les fils de tes serviteurs auront une demeure, Et leur descendance s'affermira devant toi. De David. Mon âme, bénis l'Éternel! Que tout en moi (bénisse) son saint nom! Mon âme, bénis l'Éternel, Et n'oublie aucun de ses bienfaits! C'est lui qui pardonne toutes tes fautes, Qui guérit toutes tes maladies, Qui rachète ta vie du gouffre, Qui te couronne de bienveillance et de compassion, Qui rassasie de biens ta vieillesse, Qui te fait rajeunir comme l'aigle. L'Éternel fait justice, Il fait droit à tous les opprimés. Il a fait connaître ses voies à Moïse, Ses hauts faits aux fils d'Israël. L'Éternel est compatissant et il fait grâce, Il est lent à la colère et riche en bienveillance; Il ne conteste pas sans cesse, Il ne garde pas (sa colère) à toujours; Il ne nous traite pas selon nos péchés Et ne nous rétribue pas selon nos fautes. Mais autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, Autant sa bienveillance est efficace pour ceux qui le craignent; Autant l'orient est éloigné de l'occident, Autant il éloigne de nous nos offenses. Comme un père a compassion de ses fils, L'Éternel a compassion de ceux qui le craignent. Car il sait de quoi nous sommes formés, Il se souvient que nous sommes poussière. L'homme! ses jours sont comme l'herbe, Il fleurit comme la fleur des champs. Lorsqu'un vent passe sur elle, elle n'est plus, Et le lieu qu'elle occupait ne la reconnaît plus. Mais la bienveillance de l'Éternel (dure) d'éternité en éternité pour ceux qui le craignent, Et sa justice pour les fils de leurs fils, Pour ceux qui gardent son alliance Et se souviennent de ses préceptes, afin de les accomplir. L'Éternel a établi son trône dans les cieux, Et son règne domine sur toutes choses. Bénissez l'Éternel, vous ses anges, Qui êtes puissants en force et qui exécutez sa parole, En obéissant à la voix de sa parole! Bénissez l'Éternel, vous toutes ses armées, Qui êtes à son service et qui faites sa volonté! Bénissez l'Éternel, vous toutes ses œuvres, Dans tous les lieux où il domine! Mon âme, bénis l'Éternel! Mon âme, bénis l'Éternel! Éternel, mon Dieu, tu es infiniment grand! Tu es revêtu d'éclat et de magnificence! Il s'enveloppe de lumière comme d'un manteau; Il étend les cieux comme une tenture. Il fixe sur les eaux ses hautes demeures, Il prend les nuées pour son char, Il s'avance sur les ailes du vent. Il fait des vents ses messagers, Des flammes de feu ses serviteurs, Il a établi la terre sur ses fondements, À tout jamais elle est inébranlable. Tu l'avais couverte de l'abîme comme d'un vêtement, Les eaux se tenaient sur les montagnes; Elles fuyaient devant ta menace Elles se précipitaient à la voix de ton tonnerre. Des montagnes s'élevaient, des vallées s'abaissaient Au lieu que tu leur avais établi. Tu as posé une limite que (les eaux) ne doivent pas franchir, Afin qu'elles ne reviennent pas couvrir la terre. Il conduit les sources dans des torrents Qui coulent entre les montagnes. Elles abreuvent tous les animaux des champs; Les ânes sauvages y étanchent leur soif. Les oiseaux du ciel demeurent près d'elles Et font retentir leur voix parmi le feuillage. De ses hautes demeures, il arrose les montagnes; La terre est rassasiée du fruit de tes œuvres. Il fait germer l'herbe pour le bétail, Et les plantes pour le service des humains, Pour tirer le pain de la terre, Le vin qui réjouit le cœur de l'homme, Et fait plus que l'huile resplendir son visage, Et le pain qui soutient le cœur de l'homme. Les arbres de l'Éternel se rassasient, Les cèdres du Liban, qu'il a plantés. C'est là que les oiseaux font leurs nids; La cigogne a sa demeure dans les cyprès, Les montagnes élevées sont pour les bouquetins, Les rocs sont le refuge des damans, Il a fait la lune pour marquer les époques; Le soleil sait (quand il doit) se coucher. Tu amènes les ténèbres, et il fait nuit: Alors tous les animaux de la forêt se mettent en mouvement, Les lionceaux rugissent après la proie Pour demander à Dieu leur nourriture. Le soleil se lève: Ils se retirent Et se couchent dans leurs tanières. L'homme sort (pour se rendre) à son ouvrage Et à son travail, jusqu'au soir. Que tes œuvres sont en grand nombre, ô Éternel! Tu les as toutes faites avec sagesse. La terre est remplie de ce que tu possèdes. Voici la grande et vaste mer: Là se meuvent sans nombre Les animaux petites et grands; Là se déplacent les navires Et le Léviathan que tu as formé pour y jouer. Tous ces animaux mettent leur espoir en toi, Pour que tu leur donnes leur nourriture en son temps. Tu la leur donnes, et ils la recueillent; Tu ouvres ta main, et ils se rassasient de biens Tu caches ta face: ils sont épouvantés; Tu leur retires le souffle: ils expirent Et retournent dans leur poussière. Tu envoies ton souffle: ils sont créés, Et tu renouvelles la face du sol. Que la gloire de l'Éternel subsiste à jamais! Que l'Éternel se réjouisse de ses œuvres! Il regarde la terre, et elle tremble; Il touche les montagnes, et elles fument. Je chanterai l'Éternel tant que je vivrai, Je psalmodierai (en l'honneur de) mon Dieu tant que j'existerai. Que ma requête lui soit agréable! Moi, je veux me réjouir en l'Éternel. Que les pécheurs disparaissent de la terre, Et que les méchants ne soient plus! Mon âme, bénis l'Éternel! Louez l'Éternel! Célébrez l'Éternel, invoquez son nom! Faites connaître parmi les peuples ses hauts faits! Chantez pour lui, psalmodiez en son (honneur)! Réfléchissez à toutes ses merveilles! Glorifiez-vous de son saint nom! Que le cœur de ceux qui cherchent l'Éternel se réjouisse! Recherchez l'Éternel et sa force, Cherchez continuellement sa face! Souvenez-vous des merveilles qu'il a faites, De ses prodiges et des jugements de sa bouche, Descendance d'Abraham, son serviteur. Fils de Jacob, ses élus! C'est lui l'Éternel, notre Dieu; Ses jugements (s'exercent) sur toute la terre. Il se souvient à toujours de son alliance, De sa parole pour mille générations, (De l'alliance) qu'il a conclue avec Abraham, Et de son serment à Isaac; Il l'a établi comme une prescription pour Jacob, Pour Israël en alliance éternelle, Disant: Je te donnerai le pays de Canaan Comme héritage qui vous est échu. Ils étaient alors en petit nombre, Peu de chose, et ils séjournaient là; Ils s'en allaient d'une nation à l'autre Et d'un royaume vers un autre peuple; Mais il ne permit à aucun homme de les opprimer, Il fit des reproches à des rois à leur sujet: Ne touchez pas à mes oints, Et ne faites pas de mal à mes prophètes! Il appela la famine sur le pays, Il leur retira la miche de pain. Il envoya devant eux un homme: Joseph fut vendu comme esclave. On serra ses pieds dans les entraves, On le mit aux fers Jusqu'au temps où sa parole s'accomplit, Et où la déclaration de l'Éternel lui fit surmonter l'épreuve. Le roi donna l'ordre de le relâcher, Le maître des peuples le fit délier. Il lui donna la place de seigneur sur sa maison Et de maître de tout ce qu'il possédait, Pour contraindre à son gré ses ministres, Et rendre sages ses anciens. Alors Israël vint en Égypte, Et Jacob séjourna dans le pays de Cham. Il rendit son peuple très fécond Et plus puissant que ses adversaires. Il changea leur cœur, et alors ils eurent de la haine pour son peuple Et traitèrent ses serviteurs avec perfidie. Il envoya Moïse, son serviteur, Et Aaron qu'il avait choisi. Ils accomplirent par son pouvoir des signes au milieu d'eux, Des prodiges dans le pays de Cham. Il envoya des ténèbres et amena l'obscurité, Et ils ne furent pas rebelles à sa parole. Il changea leurs eaux en sang Et fit mourir leurs poissons. Leur pays grouilla de grenouilles, Jusque dans les chambres de leurs rois. Il dit, et parurent les mouches venimeuses, Les moustiques sur tout leur territoire. Il leur donna pour pluie de la grêle, Des flammes de feu dans leur pays. Il frappa leurs vignes et leurs figuiers Et brisa les arbres de leur territoire. Il dit, et survinrent les sauterelles, Des grillons sans nombre, Qui dévorèrent toute l'herbe de leur pays, Qui dévorèrent les fruits de leur sol. Il frappa tout premier-né dans leur pays, Prémices de toute leur vigueur. Il fit sortir son peuple avec de l'argent et de l'or, Et nul ne chancela parmi ses tribus. L'Égypte se réjouit de leur sortie, Car la peur qu'ils inspiraient s'était abattue sur elle. Il étendit la nuée pour les couvrir, Et le feu pour éclairer la nuit. À leur demande, il fit venir des cailles Et il les rassasia du pain du ciel. Il ouvrit le rocher, et des eaux coulèrent; Elles se répandirent comme un fleuve dans des lieux arides. Car il se souvint de sa parole sainte Et d'Abraham, son serviteur. Il fit sortir son peuple dans l'allégresse, Ses élus au milieu des acclamations. Il leur donna les terres des nations, Et du travail des peuples, ils possédèrent (le fruit), Afin d'observer ses prescriptions Et de garder ses lois. Louez l'Éternel! Louez l'Éternel! Célébrez l'Éternel, car il est bon, Car sa bienveillance dure à toujours! Qui dira les exploits de l'Éternel? Qui fera entendre toute sa louange? Heureux ceux qui observent le droit, Qui pratiquent la justice en tout temps! Éternel! souviens-toi de moi dans ta faveur pour ton peuple! Interviens pour moi par ton salut, Afin que j'arrête ma vue sur le bonheur de tes élus, Que je me réjouisse de la joie de ta nation, Et que je m'en félicite avec ton héritage! Nous avons péché comme nos pères, Nous avons commis des fautes, des méchancetés, Nos pères en Égypte n'ont pas discerné tes miracles, Ils ne se rappelèrent pas La multitude de tes actes bienveillants, Ils furent rebelles près de la mer, près de la mer des Joncs. Mais il les sauva à cause de son nom, Pour faire connaître sa puissance. Il menaça la mer des Joncs, elle se dessécha; Et il les fit marcher à travers les abîmes comme dans un désert. Il les sauva de la main de celui qui les haïssait, Il les racheta de la main de l'ennemi. Les eaux couvrirent leurs adversaires: Il n'en resta pas un seul. Ils crurent à ses paroles, Ils chantèrent sa louange. Mais ils se hâtèrent d'oublier ses œuvres, Ils n'attendirent pas (l'exécution de) son dessein. Dans le désert, ils furent remplis de convoitise, Ils tentèrent Dieu dans la terre aride. Il leur accorda ce qu'ils demandaient; Puis il envoya le dépérissement dans leur personne. Dans le camp, ils furent jaloux de Moïse Et d'Aaron, le saint de l'Éternel. La terre s'ouvrit et engloutit Datan, Elle recouvrit la troupe d'Abiram; Le feu consuma leur troupe, La flamme embrasa les méchants. Ils firent un veau en Horeb, Ils se prosternèrent devant du métal fondu, Ils changèrent leur gloire En la figure d'un bœuf qui mange de l'herbe. Ils oublièrent Dieu, leur Sauveur, Qui avait fait de grandes choses en Égypte, Des miracles dans le pays de Cham, Des œuvres redoutables sur la mer des Joncs. Il parla de les détruire, Sauf Moïse, son élu, Qui se tint sur la brèche devant lui, Pour détourner sa fureur et l'empêcher de les exterminer. Ils méprisèrent un pays enviable; Ils ne crurent pas à la parole de l'Éternel, Ils murmurèrent dans leurs tentes, Ils n'obéirent pas à la voix de l'Éternel. Et il leva la main contre eux Pour les faire tomber dans le désert, Pour faire tomber leur descendance parmi les nations, Pour les disperser au milieu des pays. Ils s'attachèrent à Baal-Peor Et mangèrent des sacrifices (destinés à) des morts. Ils irritèrent l'Éternel par leurs agissements, Et une plaie fit irruption parmi eux. Phinéas se leva pour régler l'affaire, Et la plaie s'arrêta; Cela lui fut compté comme justice, De génération en génération pour toujours. Ils provoquèrent l'indignation (de l'Éternel) près des eaux de Meriba; Et il advint du mal à Moïse à cause d'eux, Car ils aigrirent son esprit, Et il s'exprima légèrement des lèvres. Ils ne détruisirent pas les peuples Que l'Éternel leur avait indiqués. Ils se mêlèrent avec les nations Et ils apprirent (à imiter) leurs œuvres. Ils rendirent un culte à leurs idoles, Qui furent pour eux un piège; Ils sacrifièrent leurs fils Et leurs filles aux démons, Ils répandirent le sang innocent, Le sang de leurs fils et de leurs filles, Qu'ils sacrifièrent aux idoles de Canaan, Et le pays fut profané par des meurtres. Ils se souillèrent par leurs œuvres, Ils se prostituèrent par leurs agissements. La colère de l'Éternel s'enflamma contre son peuple, Et il prit en horreur son héritage. Il les livra aux mains des nations; Ceux qui les haïssaient dominèrent sur eux; Leurs ennemis les opprimèrent, Et ils furent humiliés sous leur main. Bien souvent il les délivra; Mais ils se montrèrent rebelles dans leurs desseins Et s'enfoncèrent dans leur faute. Il arrêta sa vue sur leur détresse, Lorsqu'il entendit leur cri. Il se souvint en leur faveur de son alliance; Il eut pitié selon sa grande bienveillance Et leur fit trouver compassion Devant tous ceux qui les tenaient captifs. Sauve-nous, Éternel, notre Dieu! Et rassemble-nous du milieu des nations, Afin que nous célébrions ton saint nom, Et que nous mettions notre gloire à te louer! BÉNI SOIT L'ÉTERNEL, LE DIEU D'ISRAËL, D'ÉTERNITÉ EN ÉTERNITÉ! ET QUE TOUT LE PEUPLE DISE: AMEN! LOUEZ L'ÉTERNEL! Célébrez l'Éternel, car il est bon, Car sa bienveillance dure à toujours! Que les rachetés de l'Éternel le disent, Ceux qu'il a rachetés de la main de l'adversaire Et rassemblés de tous les pays, De l'est et de l'ouest, du nord et de la mer! Ils erraient dans le désert, en chemin sur une terre aride, Ils ne trouvaient pas de ville habitable. Ils souffraient de la faim et de la soif; Leur âme était abattue. Dans leur détresse, ils crièrent à l'Éternel, Et il les délivra de leurs angoisses. Il les conduisit par le droit chemin, Pour qu'ils aillent vers une ville habitable. Qu'ils célèbrent l'Éternel (pour) sa bienveillance Et pour ses merveilles en faveur des humains! Car il a rassasié l'âme avide, Il a comblé de biens l'âme affamée. D'autres habitaient les ténèbres et l'ombre de la mort, Prisonniers dans le malheur et dans les fers, Parce qu'ils s'étaient révoltés contre les paroles de Dieu, Parce qu'ils avaient dédaigné le conseil du Très-Haut. Il humilia leur cœur par la peine; Ils trébuchèrent, et personne ne les secourut. Dans leur détresse, ils crièrent à l'Éternel, Et il les sauva de leurs angoisses. Il les fit sortir des ténèbres et de l'ombre de la mort, Et il rompit leurs liens. Qu'ils célèbrent l'Éternel (pour) sa bienveillance Et pour ses merveilles en faveur des humains! Car il a brisé les portes de bronze, Il a rompu les verrous de fer. Les insensés, par leur conduite criminelle Et par leurs fautes, s'étaient rendus malheureux. Leur gosier avait en horreur toute nourriture, Et ils touchaient aux portes de la mort. Dans leur détresse, ils crièrent à l'Éternel, Et il les sauva de leurs angoisses. Il envoya sa parole et les guérit, Il les délivra de leurs infections. Qu'ils célèbrent l'Éternel (pour) sa bienveillance Et pour ses merveilles en faveur des humains! Qu'ils offrent des sacrifices de reconnaissance Et qu'ils redisent ses œuvres avec des cris de joie! Ceux qui voyageaient sur la mer dans des navires Et qui faisaient des affaires sur les grandes eaux, Ceux-là virent les œuvres de l'Éternel Et ses merveilles dans les bas-fonds. Il parla et fit lever un vent de tempête Qui souleva les flots. Ils montaient vers les cieux, Ils descendaient dans les abîmes; Leur âme se fondait dans le malheur; Saisis de vertige, ils chancelaient comme un homme ivre, Et toute leur sagesse était engloutie. Dans leur détresse, ils crièrent à l'Éternel, Et il les fit sortir de leurs angoisses. Il arrêta, calma la tempête, Et les flots se turent. Ils se réjouirent de ce qu'ils s'étaient apaisés. Et (l'Éternel) les conduisit au port désiré. Qu'ils célèbrent l'Éternel (pour) sa bienveillance Et pour ses merveilles en faveur des humains! Qu'ils l'exaltent dans l'assemblée du peuple, Et qu'ils le louent dans la réunion des anciens! Il change les fleuves en désert Et les sources d'eaux en terre desséchée, Le pays fertile en pays salé, À cause de la méchanceté de ses habitants. Il change le désert en étang Et la terre aride en sources d'eaux, Et il y fait habiter les affamés. Ils fondent une ville habitable; Ils ensemencent des champs, plantent des vignes Qui produisent un fruit abondant. Il les bénit, ils deviennent très nombreux, Et il ne diminue pas leur bétail. (D'autres) sont diminués et humiliés Par l'étreinte du malheur et de la souffrance; Il verse le mépris sur les nobles, Il les fait errer dans un chaos sans chemin, Il relève le pauvre de la misère, Il multiplie les familles comme des troupeaux. Les (hommes) droits le voient et se réjouissent, Mais toute injustice ferme la bouche. Que celui qui est sage prenne garde à ces choses Et comprenne les actes bienveillants de l'Éternel. Cantique. Psaume de David. Mon cœur est affermi, ô Dieu! Je chanterai, je psalmodierai: ô ma gloire! Réveille-toi, mon luth, ainsi que ma harpe! Je réveillerai l'aurore. Je te célébrerai parmi les peuples, Éternel! Je psalmodierai en ton (honneur) parmi les nations. Car ta bienveillance s'élève au-dessus des cieux, Et ta vérité jusqu'aux nues. Élève-toi sur les cieux, ô Dieu! Et que ta gloire soit sur toute la terre! Afin que tes bien-aimés soient délivrés, Sauve par ta droite, et réponds-moi! Dieu a parlé dans sa sainteté: Je triompherai, Je partagerai Sichem, je mesurerai la vallée de Soukkoth; À moi Galaad, à moi Manassé; Éphraïm est le rempart de ma tête, Et Juda, mon sceptre; Moab est le bassin où je me lave; Sur Édom je jette ma chaussure; Je pousse une clameur contre le pays des Philistins! Qui me mènera dans la ville forte? Qui me conduit en Édom? N'est-ce pas toi, ô Dieu, qui nous avais repoussés, Et qui ne sortais plus, ô Dieu, avec nos armées? Donne-nous du secours contre l'adversaire! Le salut de l'homme n'est que vanité, Avec Dieu, nous agirons vaillamment. C'est lui qui écrasera nos adversaires. Au chef de chœur. Psaume de David. Dieu de ma louange, ne te tais point! Car ils ouvrent contre moi une bouche méchante, une bouche rusée, Ils me parlent avec une langue mensongère, Ils m'environnent de paroles haineuses Et me font la guerre sans cause. Tandis que je les aime, ils m'accusent; Mais moi (je recours à la) prière. Ils me rendent le mal pour le bien Et de la haine pour mon amour. Place-le sous l'autorité d'un méchant, Et qu'un accusateur se tienne à sa droite! Quand il sera jugé, qu'il soit condamné, Et que sa prière passe pour un péché! Que ses jours soient peu nombreux, Qu'un autre prenne sa charge! Que ses fils deviennent orphelins Et sa femme veuve! Que ses fils soient vagabonds et qu'ils mendient, Qu'ils aillent quémander loin des ruines de leur demeure! Que le créancier jette le filet sur tout ce qui est à lui, Et que les étrangers pillent ce pour quoi il s'est fatigué! Que nul ne conserve pour lui de la bienveillance, Et que nul ne fasse grâce à ses orphelins! Que ses descendants soient retranchés, Et que leur nom soit effacé dans la génération suivante! Que la faute de ses pères reste en souvenir à l'Éternel, Et que le péché de sa mère ne soit pas effacé! Qu'ils soient toujours présents devant l'Éternel, Et qu'il retranche de la terre leur souvenir, Parce que (cet homme) ne s'est pas souvenu d'exercer la bienveillance, Qu'il a persécuté le malheureux et le pauvre, Jusqu'à faire mourir l'homme au cœur brisé! Il aimait la malédiction: qu'elle vienne sur lui! Il ne se plaisait pas à la bénédiction: qu'elle s'éloigne de lui! Qu'il revête la malédiction comme sa tunique, Qu'elle pénètre au-dedans de lui comme de l'eau, Comme de l'huile dans ses os! Qu'elle soit comme le vêtement dont il s'enveloppe, Et la ceinture qu'il porte continuellement sur lui! Tel sera, de la part de l'Éternel, le salaire de mes accusateurs Et de ceux qui disent du mal de moi! Et toi, Éternel, Seigneur! Agis en ma faveur à cause de ton nom, Car ta bienveillance est grande; délivre-moi! Je suis malheureux et pauvre, Et mon cœur est blessé au-dedans de moi. Je m'en vais comme une ombre qui s'étend, On me secoue comme la sauterelle. Mes genoux vacillent par l'effet du jeûne, Et mon corps est épuisé de maigreur. Je suis pour eux un déshonneur; Ils me regardent et hochent la tête. Secours-moi, Éternel, mon Dieu! Sauve-moi par ta bienveillance! Et qu'ils reconnaissent que c'est ta main, Que c'est toi, Éternel, qui as fait cela. Eux maudissent, mais toi tu béniras; S'ils se lèvent, ils seront honteux, Et ton serviteur se réjouira. Que mes accusateurs se revêtent de confusion, Qu'ils s'enveloppent de leur honte comme d'un manteau! Je célébrerai à haute voix l'Éternel Je le louerai au milieu de la multitude; Car il se tient à la droite du pauvre, Pour le sauver de ceux qui le condamnent. De David. Psaume. Oracle de l'Éternel à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, Jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. L'Éternel étendra de Sion le sceptre de ta puissance: Domine au milieu de tes ennemis! Ton peuple est (plein de) dévouement Au jour (où tu rassembles) ton armée Avec des ornements sacrés, du sein de l'aurore. À toi la rosée de ta jeunesse! L'Éternel l'a juré et ne le regrettera pas: Tu es sacrificateur pour toujours, À la manière de Melchisédek. Le Seigneur est à ta droite, Il écrase des rois au jour de sa colère. Il exerce le jugement parmi les nations: (tout est) plein de cadavres; Il écrase le chef d'un vaste pays. En chemin il boit au torrent: C'est pourquoi il relève la tête. Louez l'Éternel! Je célébrerai l'Éternel de tout mon cœur, Dans l'intimité des hommes droits et dans la communauté. Les œuvres de l'Éternel sont grandes, Recherchées par tous ceux qui y prennent plaisir. Son action est éclat et magnificence, Et sa justice subsiste à jamais. Il a laissé un souvenir de ses merveilles; L'Éternel fait grâce, il est compatissant. Il a donné de la nourriture à ceux qui le craignent, Il se souvient à toujours de son alliance. Il a révélé à son peuple la puissance de ses œuvres, En lui livrant l'héritage des nations. Les œuvres de ses mains, ce sont la vérité et le droit; Toutes ses ordonnances sont dignes de foi, À toujours inébranlables, Faites avec vérité et droiture. Il a envoyé la libération à son peuple, Il a promulgué pour toujours son alliance: Son nom est saint et redoutable. Le commencement de la sagesse, c'est la crainte de l'Éternel; Ils ont du bon sens, tous ceux qui s'en inspirent. Sa louange subsiste à jamais. Louez l'Éternel! Heureux l'homme qui craint l'Éternel, Qui trouve un grand plaisir à ses commandements. Sa descendance sera vaillante dans le pays, La génération des (hommes) droits sera bénie. (Il a) dans sa main des biens et des richesses, Et sa justice subsiste à jamais. La lumière se lève dans les ténèbres pour les (hommes) droits, (Pour celui qui) fait grâce, qui est compatissant et juste. Il est bon qu'un homme fasse grâce et qu'il prête, Qu'il règle ses affaires d'après le droit! Car il ne chancellera jamais; Le souvenir du juste dure toujours. Il ne craint pas de mauvaise nouvelle; Son cœur est ferme, confiant en l'Éternel. Son cœur est inébranlable; il n'a pas de crainte, À la fin, sa vue s'arrêtera sur ses adversaires. Il fait des largesses, il donne aux pauvres; Sa justice subsiste à jamais; Sa puissance s'élève avec gloire. Le méchant le voit et s'irrite, Il grince des dents et se consume, Le désir des méchants périra. Louez l'Éternel! Serviteurs de l'Éternel, louez, Louez le nom de l'Éternel! Que le nom de l'Éternel soit béni, Dès maintenant et à toujours! Du lever du soleil jusqu'à son couchant, Que le nom de l'Éternel soit loué! L'Éternel est élevé au-dessus de toutes les nations, Sa gloire est au-dessus des cieux. Qui est semblable à l'Éternel, notre Dieu? Il s'élève très haut pour siéger; Il s'abaisse pour regarder Les cieux et la terre. De la poussière il redresse le faible, Du fumier il relève le pauvre, Pour les faire siéger avec les notables, Avec les notables de son peuple. Il fait habiter dans une maison celle qui était stérile, (Comme) une mère joyeuse au milieu de ses fils. Louez l'Éternel! Quand Israël sortit d'Égypte, La maison de Jacob (du milieu) d'un peuple barbare, Juda devint son sanctuaire, Israël fut son domaine. La mer le vit et s'enfuit, Le Jourdain retourna en arrière; Les montagnes bondirent comme des béliers, Les collines comme des agneaux. Qu'as-tu, mer, pour t'enfuir, Jourdain, pour retourner en arrière? Qu'avez-vous, montagnes, pour bondir comme des béliers, Et vous, collines, comme des agneaux? Tremble devant le Seigneur, ô terre! Devant le Dieu de Jacob, Qui change le rocher en étang, Le granit en source d'eau. Non pas à nous, Éternel, non pas à nous, Mais à ton nom donne gloire, À cause de ta bienveillance, à cause de ta vérité! Pourquoi les nations diraient-elles: Où donc est leur Dieu? Notre Dieu est au ciel, Il fait tout ce qu'il veut. Leurs idoles sont de l'argent et de l'or, Œuvre de la main des hommes. Elles ont une bouche et ne parlent pas, Elles ont des yeux et ne voient pas, Elles ont des oreilles et n'entendent pas, Elles ont un nez et ne sentent pas. Elles ont leurs mains et ne touchent pas, Elles ont leurs pieds et ne marchent pas, Elles ne produisent aucun son dans leur gosier. Ils leur ressemblent, ceux qui les fabriquent, Tous ceux qui se confient en elles. Israël, confie-toi en l'Éternel! Il est leur secours et leur bouclier. Maison d'Aaron, confie-toi en l'Éternel! Il est leur secours et leur bouclier. Vous qui craignez l'Éternel, confiez-vous en l'Éternel! Il est leur secours et leur bouclier. L'Éternel se souvient de nous: il bénira, Il bénira la maison d'Israël, Il bénira la maison d'Aaron, Il bénira ceux qui craignent l'Éternel, Les petits et les grands; L'Éternel vous donnera l'accroissement, À vous et à vos fils. Soyez bénis par l'Éternel, Qui a fait les cieux et la terre! Les cieux sont les cieux de l'Éternel, Mais il a donné la terre aux êtres humains. Ce ne sont pas les morts qui louent l'Éternel, Ni aucun de ceux qui descendent dans le (lieu du) silence; Mais nous, nous bénirons l'Éternel, Dès maintenant et à toujours. Louez l'Éternel! J'aime l'Éternel, car il entend Ma voix, mes supplications; Car il a tendu son oreille vers moi; Et je l'invoquerai toute ma vie. Les liens de la mort m'avaient enserré, Et les angoisses du séjour des morts m'avaient atteint; J'avais atteint (le fond de) la détresse et du chagrin. Mais j'invoquai le nom de l'Éternel: Je t'en prie, Éternel, sauve mon âme! L'Éternel fait grâce et il est juste, Notre Dieu est compatissant; L'Éternel garde les simples; J'étais affaibli, et il m'a sauvé. Mon âme, retourne à ton repos, Car l'Éternel t'a fait du bien. Oui, tu as délivré mon âme de la mort, Mes yeux des larmes, Mes pieds de la chute. Je marcherai devant l'Éternel, Sur la terre des vivants. J'ai cru quand j'ai parlé: J'étais très malheureux! Je disais dans ma précipitation: Tout homme est menteur. Comment rendrai-je à l'Éternel Tous ses bienfaits envers moi? J'élèverai la coupe des délivrances Et j'invoquerai le nom de l'Éternel; J'accomplirai mes vœux envers l'Éternel, En présence de tout son peuple. Elle a du prix aux yeux de l'Éternel, La mort de ses fidèles. Je te supplie, Éternel! car je suis ton serviteur, Ton serviteur, fils de ta servante. Tu as détaché mes liens. Je t'offrirai un sacrifice de reconnaissance, Et j'invoquerai le nom de l'Éternel; J'accomplirai mes vœux envers l'Éternel, En présence de tout son peuple, Dans les parvis de la maison de l'Éternel, Au milieu de toi, Jérusalem! Louez l'Éternel! Louez l'Éternel, vous toutes les nations, Glorifiez-le, vous tous les peuples! Car sa bienveillance pour nous est efficace, Et la vérité de l'Éternel (dure) à toujours. Louez l'Éternel! Célébrez l'Éternel, car il est bon, Car sa bienveillance dure à toujours! Qu'Israël dise: Car sa bienveillance dure à toujours! Que la maison d'Aaron dise: Car sa bienveillance dure à toujours! Que ceux qui craignent l'Éternel disent: Car sa bienveillance dure à toujours! Du sein de la détresse j'ai invoqué l'Éternel: L'Éternel m'a répondu, il (m'a mis) à l'aise. L'Éternel est pour moi, je ne crains rien: Que peuvent me faire des hommes? L'Éternel est mon secours, J'arrêterai mes regards sur ceux qui me haïssent. Mieux vaut se réfugier en l'Éternel Que se confier à l'homme; Mieux vaut se réfugier en l'Éternel Que se confier aux nobles. Toutes les nations m'environnaient: Au nom de l'Éternel, je les taille en pièces. Elles m'environnaient, m'enveloppaient: Au nom de l'Éternel, je les taille en pièces. Elles m'environnaient comme des abeilles: Elles s'éteignent comme un feu d'épines; Au nom de l'Éternel, je les taille en pièces. Tu me poussais fort pour me faire tomber; Mais l'Éternel m'a secouru. L'Éternel est ma force et mon chant; Il est devenu mon salut. Des cris de triomphe et de salut (s'élèvent) dans les tentes des justes: La droite de l'Éternel agit avec puissance! La droite de l'Éternel est élevée! La droite de l'Éternel agit avec puissance! Je ne mourrai pas, je vivrai Et je redirai les œuvres de l'Éternel. L'Éternel m'a châtié, Mais il ne m'a pas livré à la mort. Ouvrez-moi les portes de la justice: Par elles j'entrerai, je célébrerai l'Éternel. Voici la porte de l'Éternel: C'est par elle qu'entrent les justes. Je te célébrerai, parce que tu m'as répondu, Parce que tu es devenu mon salut. La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la pierre principale, celle de l'angle. C'est de l'Éternel que cela est venu: C'est un miracle à nos yeux. C'est ici la journée que l'Éternel a faite: À cause d'elle, soyons dans l'allégresse et la joie! Éternel, accorde le salut! Éternel, donne le succès! Béni soit celui qui vient au nom de l'Éternel! Nous vous bénissons de la maison de l'Éternel. L'Éternel est Dieu, il nous éclaire. Attachez des branchages (au cortège de) fête, Jusqu'aux cornes de l'autel! Tu es mon Dieu, et je te célébrerai; Mon Dieu! je t'exalterai. Célébrez l'Éternel, car il est bon, Car sa bienveillance dure à toujours! Heureux ceux qui sont intègres dans leur voie, Qui marchent selon la loi de l'Éternel! Heureux ceux qui gardent ses préceptes, Qui le cherchent de tout leur cœur! Certes ils ne commettent pas d'injustice, Ils marchent dans ses voies. Tu as promulgué tes statuts, Pour qu'on les observe avec soin. Puissent mes voies être bien réglées, Afin que j'observe tes prescriptions! Alors je n'aurai pas honte, En considérant tous tes commandements. Je te célébrerai dans la droiture de mon cœur, En étudiant les ordonnances de ta justice. Je veux observer tes prescriptions: Ne m'abandonne pas entièrement! Comment le jeune homme rendra-t-il pur son sentier? En observant ta parole. Je te cherche de tout mon cœur: Ne me laisse pas dévier de tes commandements! Je serre ta promesse dans mon cœur, Afin de ne pas pécher contre toi. Béni sois-tu, Éternel! Enseigne-moi tes prescriptions! De mes lèvres j'énumère Toutes les ordonnances de ta bouche. Je me réjouis en suivant tes statuts, Comme (si je possédais) toute richesse. Je médite tes préceptes, J'ai tes sentiers sous les yeux. Je fais mes délices de tes prescriptions, Je n'oublie pas ta parole. Fais du bien à ton serviteur, pour que je vive Et que j'observe ta parole! Ouvre mes yeux, pour que je contemple Les merveilles de ta loi! Je suis un étranger sur la terre: Ne me cache pas tes commandements. Mon âme est rongée par le désir Qui en tout temps (la porte) vers tes ordonnances. Tu menaces les présomptueux maudits, Qui s'égarent loin de tes commandements. Décharge-moi du déshonneur et du mépris! Car je garde tes statuts. Des princes ont beau s'asseoir et parler contre moi, Ton serviteur médite tes prescriptions. Tes préceptes font mes délices, Ce sont mes conseillers. Mon âme est attachée à la poussière: Fais-moi vivre selon ta parole! Je raconte mes voies, et tu me réponds: Enseigne-moi tes prescriptions! Fais-moi comprendre la voie de tes statuts, Et je méditerai sur tes merveilles! Mon âme pleure de chagrin: Relève-moi selon ta parole! Écarte de moi la voie de la fausseté, Et accorde-moi la grâce de (suivre) ta loi! Je choisis la voie de la fidélité, Je me conforme à tes ordonnances. Je m'attache à tes préceptes; Éternel, ne me rends pas honteux! Je cours dans la voie de tes commandements, Car tu mets mon cœur à l'aise. Instruis-moi, Éternel, dans la voie de tes prescriptions, Pour que je les garde jusqu'à la fin! Donne-moi l'intelligence, pour que je garde ta loi Et que je l'observe de tout mon cœur! Conduis-moi dans le sentier de tes commandements! Car j'y prends plaisir. Incline mon cœur vers tes préceptes Et non vers le gain! Détourne mes yeux de la vue des choses vaines, Fais-moi vivre dans ta voie! Accomplis envers ton serviteur ta promesse Qui est pour ceux qui te craignent! Détourne de moi le déshonneur que je redoute! Car tes ordonnances sont bonnes. Voici que je soupire après tes statuts: Fais-moi vivre dans ta justice! Éternel, que ta bienveillance vienne sur moi, Ton salut selon ta promesse! Et je pourrai répondre à celui qui me déshonore, Car je me confie en ta parole. N'arrache pas entièrement de ma bouche la parole de la vérité! Car je m'attends à tes jugements. J'observerai ta loi constamment, À toujours et à perpétuité. Je marcherai à l'aise, Car je recherche tes statuts. Je parlerai de tes préceptes devant les rois, Et je ne serai pas dans la honte. Je fais mes délices de tes commandements Que j'aime. Je lève mes mains vers tes commandements que j'aime, Et je veux méditer tes prescriptions. Souviens-toi de ta parole en faveur de ton serviteur, Puisque tu m'as donné l'espérance! C'est ma consolation dans mon malheur, Car ta promesse me fait vivre. Des présomptueux me chargent de railleries; Je ne dévie pas de ta loi. Je me souviens de tes jugements d'autrefois, Éternel! et je me console. Une vive ardeur me saisit à cause des méchants Qui abandonnent ta loi. Tes prescriptions sont le sujet de mes psaumes, Dans la maison où je suis étranger. La nuit je me rappelle ton nom, ô Éternel! Et j'observe ta loi. C'est là ce qui m'est propre, Car je garde tes statuts. Ma part, ô Éternel! je le dis, C'est d'observer tes paroles. Je t'implore de tout mon cœur: Fais-moi grâce, selon ta promesse! Je réfléchis à mes voies Et je ramène mes pas vers tes préceptes. Je me hâte, je ne diffère pas D'observer tes commandements. Les pièges des méchants m'obsèdent; Je n'oublie pas ta loi. Au milieu de la nuit je me lève pour te célébrer À cause des jugements de ta justice. Je suis le compagnon de tous ceux qui te craignent, Et de ceux qui observent tes statuts. Ta bienveillance, ô Éternel, remplit la terre; Enseigne-moi tes prescriptions! Tu fais du bien à ton serviteur, Éternel! selon ta parole. Enseigne-moi le bon sens et la connaissance! Car je crois à tes commandements. Avant d'avoir été humilié, je m'égarais; Maintenant j'observe ta parole. Tu es bon et bienfaisant; Enseigne-moi tes prescriptions! Des présomptueux accumulent contre moi des faussetés; Moi, je garde de tout mon cœur tes statuts. Leur cœur est insensible comme la graisse; Moi, je fais mes délices de ta loi. Il m'est bon d'être humilié, Afin que j'apprenne tes prescriptions. Mieux vaut pour moi la loi de ta bouche Que mille objets d'or et d'argent. Tes mains m'ont façonné, elles m'ont affermi; Donne-moi l'intelligence, pour que j'apprenne tes commandements! Ceux qui te craignent me voient et se réjouissent, Car je m'attends à ta parole. Je reconnais, Éternel! que tes jugements sont justes; C'est par fidélité que tu m'as humilié. Que ta bienveillance soit donc ma consolation Selon ta promesse à ton serviteur! Que tes compassions viennent sur moi, pour que je vive! Car ta loi fait mes délices. Qu'ils soient couverts de honte, les présomptueux qui, à tort, me maltraitent! Moi, je médite sur tes statuts. Qu'ils reviennent à moi, ceux qui te craignent Et ceux qui connaissent tes préceptes! Que mon cœur soit intègre dans tes prescriptions, Afin que je ne sois pas couvert de honte! Mon âme languit après ton salut; Je m'attends à ta parole. Mes yeux languissent après ta promesse; Je dis: Quand me consoleras-tu? Car je suis comme une outre dans la fumée; Je n'oublie pas tes prescriptions. Quelle est la durée de la vie de ton serviteur? Quand exerceras-tu le jugement contre mes persécuteurs? Des présomptueux creusent des fosses devant moi, Ce qui n'est pas conforme à ta loi. Tous tes commandements ne sont que fidélité; On me persécute à tort: secours-moi! Pour un peu, l'on m'aurait exterminé; Et moi, je n'abandonne pas tes statuts. Fais-moi vivre selon ta bienveillance, Afin que j'observe les préceptes de ta bouche! À toujours, ô Éternel! Ta parole subsiste dans les cieux, Ta fidélité (dure) de génération en génération. Tu as affermi la terre, et elle subsiste. C'est d'après tes ordonnances que les choses subsistent aujourd'hui, Car toutes sont à ton service. Si ta loi n'avait fait mes délices, J'aurais alors péri dans mon malheur. Je n'oublierai jamais tes statuts, Car par eux tu me fais vivre. Je suis à toi: sauve-moi! Car je recherche tes statuts. Des méchants m'attendent pour me faire périr; Je suis attentif à tes préceptes. Je vois une fin à tout ce qui est parfait: Ton commandement est d'une ampleur sans limite. Combien j'aime ta loi! Elle est tout le jour ma méditation. Ton commandement me rend plus sage que mes ennemis, Car je l'ai toujours avec moi. Je suis plus avisé que tous mes maîtres, Car tes préceptes font ma méditation. J'ai plus d'intelligence que les vieillards, Car je garde tes statuts. Je retiens mon pied loin de toute mauvaise voie, Afin d'observer ta parole. Je ne m'écarte pas de tes ordonnances Car c'est toi qui m'instruis. Que tes promesses sont douces à mon palais, Plus que le miel à ma bouche! Par tes statuts je deviens intelligent, Aussi je déteste toute voie de fausseté. Ta parole est une lampe à mes pieds Et une lumière sur mon sentier. Je jure, et je le tiendrai, D'observer les ordonnances de ta justice. Je suis très humilié: Éternel, fais-moi vivre selon ta parole! Agrée, ô Éternel! l'offrande de mes lèvres, Et enseigne-moi tes ordonnances! Ma vie est continuellement exposée, Mais je n'oublie pas ta loi. Des méchants me tendent un piège, Mais je ne m'égare pas loin de tes statuts. Tes préceptes sont pour toujours mon héritage, Car ils sont la joie de mon cœur. J'incline mon cœur à pratiquer tes prescriptions, Toujours, jusqu'à la fin. Je hais les hommes indécis Et j'aime ta loi. C'est toi mon asile et mon bouclier: Je m'attends à ta parole. Écartez-vous de moi, méchants, Afin que je garde les commandements de mon Dieu! Soutiens-moi selon ta promesse, afin que je vive, Et ne me couvre pas de honte dans mon espoir! Sois mon appui, pour que je sois sauvé Et que j'aie toujours les yeux sur tes prescriptions! Tu repousses tous ceux qui s'égarent loin de tes prescriptions, Car leur tromperie est sans effet. Tu élimines comme des scories tous les méchants de la terre; C'est pourquoi j'aime tes préceptes. Ma chair frissonne de la peur que tu m'inspires, Et j'ai la crainte de tes jugements. Je pratique le droit et la justice: Ne me livre pas à mes oppresseurs! Porte-toi garant de ton serviteur pour (son) bien. Ne me laisse pas opprimer par des présomptueux! Mes yeux languissent après ton salut Et après la promesse de ta justice. Agis envers ton serviteur selon ta bienveillance Et enseigne-moi tes prescriptions! Je suis ton serviteur: donne-moi l'intelligence, Pour que je connaisse tes préceptes! Il est temps que l'Éternel agisse: On viole ta loi. C'est pourquoi j'aime tes commandements, Plus que l'or, même que l'or fin; C'est pourquoi en tout je considère tous tes statuts comme droits, Je déteste toute voie de fausseté. Tes préceptes sont merveilleux: C'est pourquoi mon âme les garde. La révélation de tes paroles éclaire, Elle donne de l'intelligence aux simples. J'ouvre la bouche et je soupire, Car je suis avide de tes commandements. Tourne-toi vers moi et fais-moi grâce, Selon ta coutume à l'égard de ceux qui aiment ton nom! Affermis mes pas dans ta promesse Et ne laisse aucune injustice dominer sur moi! Libère-moi de l'oppression des hommes, Afin que j'observe tes statuts! Fais briller ta face sur ton serviteur Et enseigne-moi tes prescriptions! Mes yeux répandent des torrents d'eaux, Parce qu'on n'observe pas ta loi. Tu es juste, ô Éternel! Et tes jugements sont droits; Tu as promulgué tes préceptes avec justice Et une grande fidélité. Mon zèle me coupe la voix, Parce que mes adversaires oublient tes paroles. Ta promesse est entièrement éprouvée, Et ton serviteur l'aime. Je suis chétif et méprisé; Je n'oublie pas tes statuts. Ta justice est une justice éternelle, Et ta loi est la vérité. La détresse et l'angoisse m'atteignent; Tes commandements font mes délices. À toujours tes préceptes sont justice: Donne-moi l'intelligence, pour que je vive! Je t'invoque de tout mon cœur: réponds-moi, Éternel, Afin que je garde tes prescriptions! Je t'invoque: sauve-moi, Afin que j'observe tes préceptes! Je devance l'aurore et je crie: Je m'attends à ta parole. Mes yeux devancent les veilles (de la nuit) Pour méditer ta promesse. Écoute ma voix selon ta bienveillance! Éternel, fais-moi vivre selon ton jugement! Ils s'approchent, ceux qui poursuivent l'infamie, Ils s'éloignent de la loi. Tu es proche, ô Éternel! Et tous tes commandements sont la vérité. Dès longtemps je sais par tes préceptes Que tu les as fondés pour toujours. Vois mon malheur et délivre-moi! Car je n'oublie pas ta loi. Défends ma cause et rachète-moi; Fais-moi vivre selon ta promesse! Le salut est loin des méchants, Car ils ne recherchent pas tes prescriptions. Tes compassions sont grandes, ô Éternel! Fais-moi vivre selon tes ordonnances! Mes persécuteurs et mes adversaires sont nombreux; Je ne dévie pas de tes préceptes. Je vois avec dégoût des traîtres Qui n'observent pas ta promesse. Considère que j'aime tes statuts: Éternel, fais-moi vivre selon ta bienveillance! Le principe de ta parole est la vérité, Et toute ordonnance de ta justice est éternelle. Des princes me persécutent sans cause; Mais mon cœur ne tremble qu'à ta parole. Je me réjouis de ta promesse, Comme celui qui trouve un grand butin. J'ai de la haine et de l'horreur pour la fausseté; J'aime ta loi. Sept fois le jour je te loue À cause des ordonnances de ta justice. Il y a beaucoup de paix pour ceux qui aiment ta loi, Et rien ne les fait trébucher. Je mets mon espoir en ton salut, ô Éternel! Et je pratique tes commandements. Mon âme observe tes préceptes Et je les aime beaucoup. J'observe tes statuts et tes préceptes, Car toutes mes voies sont devant toi. Que mon cri parvienne jusqu'à toi, Éternel! Donne-moi l'intelligence selon ta parole! Que ma supplication arrive jusqu'à toi! Délivre-moi, selon ta promesse! Que mes lèvres fassent jaillir la louange! Car tu m'enseignes tes prescriptions. Que ma langue entonne un hymne à ta promesse! Car tous tes commandements sont justice. Que ta main vienne à mon secours! Car j'ai choisi tes statuts. Je soupire après ton salut, ô Éternel! Et ta loi fait mes délices. Que mon âme vive et qu'elle te loue! Et que tes jugements me secourent! Je suis errant comme une brebis perdue: cherche ton serviteur! Car je n'oublie pas tes commandements. Cantique des montées. C'est à l'Éternel que dans ma détresse J'ai crié, et il m'a répondu. Éternel, délivre mon âme de la lèvre mensongère, De la langue trompeuse! Que te donne, que te rapporte Une langue trompeuse? – Les traits aigus du guerrier, Avec les charbons ardents du genêt. Malheureux que je suis de séjourner à Méchek, De demeurer parmi les tentes de Qédar! Trop longtemps mon âme a demeuré Auprès de ceux qui haïssent la paix. Je suis (pour la) paix; mais dès que je parle, Eux, (ils sont) pour la guerre. Cantique pour les montées. Je lève les yeux vers les montagnes… D'où me viendra le secours? Le secours me (vient) de l'Éternel Qui a fait les cieux et la terre. Il ne permettra pas que ton pied chancelle; Celui qui te garde ne sommeillera pas. Voici, il ne sommeille ni ne dort, Celui qui garde Israël. L'Éternel est celui qui te garde, L'Éternel est ton ombre à ta main droite, Pendant le jour le soleil ne te frappera point, Ni la lune pendant la nuit. L'Éternel te gardera de tout mal, Il gardera ton âme; L'Éternel gardera ton départ et ton arrivée, Dès maintenant et à toujours. Cantique des montées. De David. Je suis dans la joie quand on me dit: Allons à la maison de l'Éternel! Nos pieds se sont arrêtés À tes portes, Jérusalem! Jérusalem, toi qui es bâtie Comme une ville qui forme un ensemble bien uni. C'est là que montent les tribus, les tribus de l'Éternel, Comme témoignage pour Israël, Afin de célébrer le nom de l'Éternel. Car là sont installés les trônes pour le jugement, Les trônes pour la maison de David. Demandez la paix de Jérusalem! Qu'ils vivent tranquilles ceux qui t'aiment! Que la paix soit dans tes remparts, Et la tranquillité dans tes donjons! À cause de mes frères et de mes amis, Je dirai donc: Que la paix soit en toi! À cause de la maison de l'Éternel, notre Dieu, Je recherche ton bonheur. Cantique des montées. Je lève mes yeux vers toi Qui sièges dans les cieux. Voici: comme les yeux des serviteurs (Se tournent) vers la main de leurs seigneurs, Et les yeux de la servante vers la main de sa maîtresse, Ainsi nos yeux (se tournent) vers l'Éternel, notre Dieu, Jusqu'à ce qu'il nous fasse grâce. Fais-nous grâce, Éternel, fais-nous grâce! Car nous sommes par trop rassasiés de mépris; Notre âme est par trop rassasiée Des moqueries des satisfaits, du mépris des hautains. Cantique des montées. De David. Sans l'Éternel qui était pour nous – Qu'Israël le dise! – Sans l'Éternel qui était pour nous, Quand les hommes s'élevèrent contre nous, Alors ils nous auraient engloutis tout vivants, Quand leur colère s'enflamma contre nous; Alors les eaux nous auraient submergés, Un torrent aurait passé sur notre âme. Alors auraient passé sur notre âme Les flots impétueux. Béni soit l'Éternel, Qui ne nous a pas livrés en proie à leurs dents! Notre âme s'est échappée comme l'oiseau du filet des oiseleurs; Le filet s'est rompu, et nous nous sommes échappés. Notre secours est dans le nom de l'Éternel, Qui a fait les cieux et la terre. Cantique des montées. Ceux qui se confient en l'Éternel Sont comme la montagne de Sion, qui ne chancelle pas, Elle subsiste à toujours. Jérusalem est entourée de montagnes, Ainsi l'Éternel entoure son peuple, Dès maintenant et à toujours. Car le sceptre de la méchanceté ne reposera pas Sur le lot des justes, Afin que les justes ne tendent pas les mains vers la fraude. Éternel, sois bienfaisant pour les gens de bien Et pour ceux dont le cœur est droit! Mais ceux qui s'engagent dans des voies tortueuses, Que l'Éternel les emmène Avec ceux qui commettent l'injustice! Que la paix soit sur Israël! Cantique des montées. Quand l'Éternel ramena les captifs de Sion, Nous étions comme ceux qui font un rêve. Alors notre bouche riait de joie, Et notre langue poussait des cris de triomphe; Alors on disait parmi les nations: L'Éternel a fait pour eux de grandes choses! L'Éternel a fait pour nous de grandes choses; Nous sommes dans la joie. Éternel, ramène nos captifs Comme des torrents dans le Négueb. Ceux qui sèment avec larmes Moissonneront avec cris de triomphe. Celui qui s'en va en pleurant, quand il porte la semence à répandre, S'en revient avec cris de triomphe, quand il porte ses gerbes. Cantique des montées. De Salomon. Si l'Éternel ne bâtit la maison, Ceux qui la bâtissent travaillent en vain; Si l'Éternel ne garde la ville, Celui qui la garde veille en vain. En vain vous levez-vous matin, vous couchez-vous tard, Et mangez-vous le pain d'affliction; Il en donne autant à son bien-aimé pendant qu'il dort. Voici que des fils sont un héritage de l'Éternel, Le fruit des entrailles est une récompense. Comme les flèches dans la main d'un héros, Ainsi sont les fils de la jeunesse. Heureux l'homme qui en a rempli son carquois! Ils n'auront pas honte, Quand ils parleront avec des ennemis à la porte. Cantique des montées. Heureux quiconque craint l'Éternel Et marche dans ses voies! Tu jouis alors du travail de tes mains, Tu es heureux, tu prospères. Ta femme est comme une vigne féconde Dans l'intérieur de ta maison; Tes fils sont comme des plants d'olivier, Autour de la table. C'est ainsi qu'est béni L'homme qui craint l'Éternel. L'Éternel te bénira de Sion, Et tu contempleras le bonheur de Jérusalem Tous les jours de ta vie; Tu verras les fils de tes fils. Que la paix soit sur Israël! Cantique des montées. Souvent ils m'ont attaqué dès ma jeunesse, – Qu'Israël le dise! – Souvent ils m'ont attaqué dès ma jeunesse, Mais ils ne l'ont pas emporté sur moi. Des laboureurs ont labouré mon dos, Ils y ont tracé de longs sillons. L'Éternel est juste: Il a détaché les cordes des méchants. Qu'ils soient honteux et qu'ils reculent, Tous ceux qui ont de la haine pour Sion! Qu'ils soient comme l'herbe des toits, Qui sèche avant qu'on l'arrache! Le moissonneur n'en remplit pas sa main, Ni le lieur de gerbes sa poche, Et les passants ne disent pas: Que la bénédiction de l'Éternel soit sur vous! Nous vous bénissons au nom de l'Éternel! Cantique des montées. Des profondeurs (de l'abîme je t'invoque, Éternel! Seigneur, écoute ma voix! Que tes oreilles soient attentives À la voix de mes supplications! Si tu gardais (le souvenir) des fautes, Éternel, Seigneur, qui pourrait subsister? Mais le pardon (se trouve) auprès de toi, Afin qu'on te craigne. J'espère en l'Éternel, mon âme espère, Et je m'attends à sa parole. Mon âme (compte) sur le Seigneur, Plus que les gardes (ne comptent) sur le matin, Que les gardes (ne comptent) sur le matin. Israël, attends-toi à l'Éternel! Car la bienveillance est auprès de l'Éternel, Et la libération abonde auprès de lui. C'est lui qui libérera Israël De toutes ses fautes. Cantique des montées. De David. Éternel! je n'ai ni un cœur arrogant, ni des regards hautains; Je ne m'engage pas dans des questions Trop grandes et trop merveilleuses pour moi. Loin de là, j'ai imposé le calme et le silence à mon âme, Comme un enfant sevré auprès de sa mère; Mon âme est en moi comme un enfant sevré. Israël, attends-toi à l'Éternel, Dès maintenant et à toujours! Cantique des montées. Éternel, souviens-toi de David, De toutes ses peines! Il fit ce serment à l'Éternel, Ce vœu au puissant de Jacob: Je n'entrerai pas dans la tente où j'habite, Je ne monterai pas sur le lit où je couche, Je ne donnerai ni sommeil à mes yeux, Ni assoupissement à mes paupières, Jusqu'à ce que j'aie trouvé un lieu pour l'Éternel, Une demeure pour le puissant de Jacob. Voici que nous en avons entendu parler à Éphrata, Nous l'avons trouvée dans la campagne de Yaar … Allons à sa demeure, Prosternons-nous devant son marchepied! … Lève-toi, Éternel, viens à ton (lieu de) repos, Toi et ton arche imposante! Que tes sacrificateurs soient revêtus de justice, Et que tes fidèles poussent des cris de joie! À cause de David, ton serviteur, Ne repousse pas ton messie! L'Éternel a fait serment à David, En vérité il n'y reviendra pas: C'est un de tes descendants Que je mettrai sur ton trône. Si tes fils observent mon alliance Et mes préceptes que je leur enseigne, Leurs fils aussi pour toujours Siégeront sur ton trône. Oui, l'Éternel a choisi Sion, Il l'a désirée pour son habitation: C'est mon (lieu de) repos à toujours; J'y habiterai, car je l'ai désirée; Je comblerai de bénédictions ses ressources, Je rassasierai de pain ses pauvres; Je revêtirai de salut ses sacrificateurs, Et ses fidèles pousseront des cris de joie. Là j'élèverai la puissance de David, Je préparerai un successeur à mon messie, Je revêtirai de honte ses ennemis, Et sur lui brillera son diadème. Cantique des montées. De David. Voici qu'il est bon, qu'il est agréable Pour des frères d'habiter unis ensemble! C'est comme l'huile la meilleure Qui, (répandue) sur la tête, Descend sur la barbe, sur la barbe d'Aaron, Qui descend sur le bord de ses vêtements. C'est comme la rosée de l'Hermon, Qui descend sur les montagnes de Sion; Car c'est là que l'Éternel donne la bénédiction, La vie, pour l'éternité. Cantique des montées. Voici: bénissez l'Éternel, vous tous, serviteurs de l'Éternel, Qui vous tenez dans la maison de l'Éternel pendant les nuits! Élevez vos mains vers le sanctuaire Et bénissez l'Éternel! Que l'Éternel te bénisse de Sion, Lui qui a fait les cieux et la terre! Louez l'Éternel! Louez le nom de l'Éternel, Louez(-le), serviteurs de l'Éternel, Qui vous tenez dans la maison de l'Éternel, Dans les parvis de la maison de notre Dieu! Louez l'Éternel! car l'Éternel est bon. Psalmodiez (en l'honneur de) son nom! car il est favorable. Car l'Éternel s'est choisi Jacob, Israël, pour qu'il lui appartienne en propre. En effet j'ai reconnu que l'Éternel est grand, Et que notre Seigneur est au-dessus de tous les dieux. Tout ce que l'Éternel veut, il le fait, Dans les cieux et sur la terre, Dans les mers et dans tous les abîmes. Il fait monter les brumes des extrémités de la terre, Il produit les éclairs avec la pluie, Il tire le vent de ses trésors. Il frappa les premiers-nés de l'Égypte, Depuis les hommes jusqu'au bétail. Il envoya des signes et des prodiges Au milieu de toi, (terre d') Égypte! Contre le Pharaon et contre tous ses serviteurs. Il frappa des nations nombreuses Et tua des rois puissants, Sihôn, roi des Amoréens, Og, roi de Basan, Et tous les rois de Canaan; Et il donna leur pays en héritage, En héritage à Israël, son peuple. Éternel! ton nom (subsiste) à toujours, Éternel! ton souvenir de génération en génération. Car l'Éternel jugera son peuple Et il aura pitié de ses serviteurs. Les idoles des nations sont de l'argent et de l'or, Œuvre de la main des hommes. Elles ont une bouche et ne parlent pas, Elles ont des yeux et ne voient pas, Elles ont des oreilles et n'écoutent pas, Elles n'ont pas de souffle dans leur bouche. Ils leur ressemblent, ceux qui les fabriquent, Tous ceux qui se confient en elles. Maison d'Israël, bénissez l'Éternel! Maison d'Aaron, bénissez l'Éternel! Maison de Lévi, bénissez l'Éternel! Vous qui craignez l'Éternel, bénissez l'Éternel! Béni soit l'Éternel depuis Sion, Lui qui demeure à Jérusalem! Louez l'Éternel! Célébrez l'Éternel, car il est bon, Car sa bienveillance dure à toujours. Célébrez le Dieu des dieux, Car sa bienveillance dure à toujours! Célébrez le Seigneur des seigneurs, Car sa bienveillance dure à toujours! Celui qui seul fait de grands miracles, Car sa bienveillance dure à toujours! Celui qui a fait les cieux avec intelligence, Car sa bienveillance dure à toujours! Celui qui a étendu la terre sur les eaux, Car sa bienveillance dure à toujours! Celui qui a fait les grands astres lumineux, Car sa bienveillance dure à toujours! Le soleil pour dominer sur le jour, Car sa bienveillance dure à toujours! La lune et les étoiles pour dominer sur la nuit, Car sa bienveillance dure à toujours! Celui qui frappa les Égyptiens dans (la personne de) leurs premiers-nés, Car sa bienveillance dure à toujours! Et il fit sortir Israël du milieu d'eux, Car sa bienveillance dure à toujours! À main forte et à bras étendu, Car sa bienveillance dure à toujours! Celui qui coupa en deux la mer des Joncs, Car sa bienveillance dure à toujours! Qui fit passer Israël au milieu d'elle, Car sa bienveillance dure à toujours! Et précipita le Pharaon et son armée dans la mer des Joncs, Car sa bienveillance dure à toujours! Celui qui conduisit son peuple dans le désert, Car sa bienveillance dure à toujours! Celui qui frappa de grands rois, Car sa bienveillance dure à toujours! Qui tua des rois majestueux, Car sa bienveillance dure à toujours! Sihon, roi des Amoréens, Car sa bienveillance dure à toujours! Et Og, roi de Basan, Car sa bienveillance dure à toujours! Et donna leur pays en héritage, Car sa bienveillance dure à toujours! En héritage à Israël, son serviteur, Car sa bienveillance dure à toujours! Celui qui se souvint de nous quand nous étions abaissés, Car sa bienveillance dure à toujours! Et nous délivra de nos oppresseurs, Car sa bienveillance dure à toujours! Celui qui donne du pain à toute chair, Car sa bienveillance dure à toujours! Célébrez le Dieu des cieux, Car sa bienveillance dure à toujours! Auprès des fleuves de Babylone, Là nous étions assis et nous pleurions En nous souvenant de Sion. Aux saules de la contrée Nous avions suspendu nos harpes. Là, nos vainqueurs nous demandaient des cantiques, Et nos bourreaux de la joie: Chantez-nous quelques-uns des cantiques de Sion! Comment chanterions-nous le cantique de l'Éternel Sur un sol étranger? Si je t'oublie, Jérusalem, Que ma droite m'oublie! Que ma langue s'attache à mon palais Si je ne me souviens de toi, Si je ne mets Jérusalem Au-dessus de toute autre joie. Éternel, souviens-toi des Édomites, Qui, au jour (du malheur) de Jérusalem, Disaient: Rasez, rasez Jusqu'à ses fondations! Fille de Babylone, (qui vas être) dévastée, Heureux qui te rend la pareille, Le mal que tu nous as fait! Heureux qui saisit tes enfants, Et les écrase sur le roc! De David. Je te célèbre de tout mon cœur, Je psalmodie en la présence de Dieu. Je me prosterne dans ton saint temple Et je célèbre ton nom, À cause de ta bienveillance et de ta vérité, Car tu as magnifié ta promesse par-delà toute renommée. Le jour où je t'ai invoqué, tu m'as répondu, Tu m'as donné de la hardiesse, de la force à mon âme. Tous les rois de la terre te célébreront, Éternel! En entendant les paroles de ta bouche; Ils chanteront selon les directives de l'Éternel, Car la gloire de l'Éternel est grande. L'Éternel est élevé: il voit ce qui est abaissé Et reconnaît de loin les arrogants. Si je marche au milieu de la détresse, tu me fais vivre, Tu étends ta main sur la colère de mes ennemis, Et ta droite me sauve. L'Éternel mène tout à bonne fin pour moi. Éternel, ta bienveillance (dure) à toujours, N'abandonne pas les œuvres de tes mains! Au chef de chœur. Psaume de David. Éternel! tu me sondes et tu (me) connais, Tu sais quand je m'assieds et quand je me lève, Tu comprends de loin ma pensée; Tu sais quand je marche et quand je me couche, Et tu pénètres toutes mes voies. Car la parole n'est pas sur ma langue, Que déjà, Éternel! tu la connais entièrement. Tu m'entoures par derrière et par devant, Et tu mets ta main sur moi. Une telle science est trop merveilleuse pour moi, Trop élevée pour que je puisse la saisir. Où irais-je loin de ton Esprit Et où fuirais-je loin de ta face? Si je monte aux cieux, tu y es; Si je me couche au séjour des morts, t'y voilà. Si je prends les ailes de l'aurore, Et que j'aille demeurer au-delà de la mer, Là aussi ta main me conduira, Et ta droite me saisira. Si je dis: Au moins les ténèbres me submergeront, La nuit devient lumière autour de moi; Même les ténèbres ne sont pas ténébreuses pour toi, La nuit s'illumine comme le jour, Et les ténèbres comme la lumière. C'est toi qui as formé mes reins, Qui m'as tenu caché dans le sein de ma mère. Je te célèbre; car je suis une créature merveilleuse. Tes œuvres sont des merveilles, Et mon âme le reconnaît bien. Mon corps n'était pas caché devant toi, Lorsque j'ai été fait en secret, Tissé dans les profondeurs de la terre. Quand je n'étais qu'une masse informe, tes yeux me voyaient; Et sur ton livre étaient tous inscrits Les jours qui étaient fixés, Avant qu'aucun d'eux (existe). Que tes pensées, ô Dieu, me semblent impénétrables! Que la somme en est grande! Si je les compte, Elles sont plus nombreuses que (les grains de) sable. Je m'éveille, et je suis encore avec toi. Ô Dieu, si seulement tu faisais mourir le méchant! Hommes de sang, écartez-vous de moi! Ils parlent de toi d'une manière infâme, Ils prennent (ton nom) en vain, eux, tes adversaires! Éternel, n'aurai-je pas de la haine pour ceux qui te haïssent, Du dégoût pour ceux qui se soulèvent contre toi? Je les hais d'une parfaite haine; Ils sont devenus pour moi des ennemis. Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur! Éprouve-moi, et connais mes préoccupations! Regarde si je suis sur une mauvaise voie, Et conduis-moi sur la voie de l'éternité! Au chef de chœur. Psaume de David. Éternel, délivre-moi des hommes mauvais! Garde-moi des hommes violents Qui méditent de mauvais desseins dans leur cœur Et chaque jour complotent la guerre! Ils aiguisent leur langue comme un serpent, Ils ont sous leurs lèvres un venin de vipère. Éternel, préserve-moi des mains du méchant! Garde-moi des hommes violents Qui méditent de me faire tomber! Des orgueilleux tendent un piège et des lacets contre moi, Ils placent des filets le long du sentier, Ils me dressent des embûches. Je dis à l'Éternel: Tu es mon Dieu! Éternel, prête l'oreille à la voix de mes supplications! Éternel, Seigneur, force de mon salut! Tu couvres ma tête au jour (où l'on prend) les armes. Éternel, ne laisse pas s'accomplir les désirs du méchant, Ne laisse pas aboutir ses projets, de peur qu'il ne s'élève! Que sur la tête de ceux qui m'environnent Retombe l'iniquité de leurs lèvres! Que des charbons ardents se déversent sur eux! Qu'on les précipite dans le feu, Dans des fondrières, d'où ils ne se relèvent plus! Le beau parleur ne s'affermira pas sur la terre; Et l'homme violent, le malheur Le pourchassera sans tarder. Je reconnais que l'Éternel fait justice au malheureux Et droit aux pauvres. Oui, les justes célébreront ton nom, Les (hommes) droits habiteront devant ta face. Psaume de David. Éternel, je t'invoque: viens en hâte auprès de moi! Prête l'oreille à ma voix, quand je t'invoque! Que ma prière monte devant ta face comme l'encens, Et l'élévation de mes mains comme l'offrande du soir! Éternel, veille sur ma bouche, Garde la porte de mes lèvres! N'incline pas mon cœur au mal, À la pratique de méchantes actions Avec les hommes qui commettent l'injustice; Que je ne goûte pas à leurs banquets! Que le juste me frappe, c'est une faveur; Qu'il me fasse des reproches, c'est de l'huile sur ma tête: Ma tête ne s'y refusera pas; Mais de nouveau ma prière (s'élèvera) contre leurs méchancetés. Que leurs juges soient précipités aux flancs des rochers, Et l'on écoutera mes paroles, car elles sont agréables. Comme lorsqu'on laboure et fend la terre, Ainsi nos os sont dispersés à l'entrée du séjour des morts. C'est vers toi, Éternel, Seigneur! que (se tournent) mes yeux, C'est en toi que je me réfugie: N'expose pas ma vie! Préserve-moi du piège qu'ils me tendent, Et des embûches de ceux qui commettent l'injustice! Que les méchants tombent dans leurs filets, Et que j'échappe en même temps! Poème de David. Lorsqu'il était dans la caverne. Prière. (De) ma voix je crie à l'Éternel, (De) ma voix je supplie l'Éternel. Je présente ma requête devant lui, J'expose devant lui ma détresse. Quand mon esprit est abattu au-dedans de moi, Toi, tu connais mon sentier. Sur la route où je dois marcher Ils m'ont tendu un piège. Regarde à droite et vois: Personne ne me reconnaît, Toute fuite m'est impossible, Nul ne s'inquiète de ma vie. Éternel! c'est à toi que je crie. Je dis: tu es mon refuge, Mon partage sur la terre des vivants. Sois attentif à mon cri! Car je suis très affaibli. Délivre-moi de ceux qui me poursuivent Car ils sont plus forts que moi. Fais sortir mon âme de la prison, Afin que je célèbre ton nom! Les justes viendront m'entourer, Quand tu m'auras fait du bien. Psaume de David. Éternel, écoute ma prière, Prête l'oreille à mes supplications! Réponds-moi dans ta fidélité, dans ta justice! N'entre pas en jugement avec ton serviteur! Car aucun vivant n'est juste devant toi. L'ennemi poursuit mon âme, Il écrase à terre ma vie; Il me fait habiter dans les ténèbres, Comme ceux qui sont morts depuis longtemps. Mon esprit est abattu au-dedans de moi, Mon cœur est frappé de stupeur dans mon sein. Je me souviens des jours d'autrefois, Je médite sur toutes tes actions, Je réfléchis à l'œuvre de tes mains. J'étends mes mains vers toi; Mon âme est devant toi comme une terre épuisée. Hâte-toi de me répondre, Éternel! Mon esprit est à bout. Ne me cache pas ta face! Je serais semblable à ceux qui descendent dans la fosse. Fais-moi entendre Dès le matin ta bienveillance! Car je me confie en toi. Fais-moi connaître le chemin où je dois marcher! Car j'élève à toi mon âme. Délivre-moi de mes ennemis, ô Éternel! Je me cache auprès de toi. Enseigne-moi à faire ta volonté! Car c'est toi mon Dieu. Que ton bon Esprit me conduise sur une terre aplanie! À cause de ton nom, Éternel, fais-moi vivre! Dans ta justice, retire mon âme de la détresse! Dans ta bienveillance, tu réduiras au silence mes ennemis Et tu feras périr tous les adversaires de mon âme! Car je suis ton serviteur. De David. Béni (soit) l'Éternel, mon rocher, Qui exerce mes mains au combat, Mes doigts à la bataille, Mon bienfaiteur et ma forteresse, Ma haute retraite et mon libérateur, Mon bouclier, auprès de qui je me réfugie, Qui me soumet mon peuple! Éternel, qu'est-ce que l'homme, pour que tu le connaisses? Le fils de l'homme, pour que tu penses à lui? L'homme est semblable à un souffle, Ses jours sont comme l'ombre qui passe. Éternel, incline tes cieux et descends! Touche les montagnes, et qu'elles fument! Fais éclater les éclairs et disperse mes ennemis! Lance tes flèches et disloque leurs troupes! Étends tes mains d'en haut; Délivre-moi; arrache-moi aux grandes eaux, À la main des ressortissants étrangers Dont la bouche prononce des paroles vaines, Et dont la droite est une droite (pleine) de fausseté. Ô Dieu! je te chanterai un cantique nouveau, Je psalmodierai en ton (honneur) sur le luth à dix cordes. Il donne le salut aux rois, Il délivre de l'épée cruelle David, son serviteur. Délivre-moi et arrache-moi À la main des ressortissants étrangers, Dont la bouche prononce des paroles vaines, Et dont la droite est une droite (pleine) de fausseté. Nos fils sont comme des plants Qui grandissent dans leur jeunesse; Nos filles comme des figures d'angle Sculptées dans la construction d'un palais. Nos greniers sont pleins, Regorgeant de toute espèce de produits; Notre petit bétail se multiplie par milliers, Par dix milliers dans nos campagnes; Nos bœufs sont chargés, Point de brèche, point de captivité, Point de cris sur nos places! Heureux le peuple pour lequel il en est ainsi! Heureux le peuple dont l'Éternel est le Dieu! Louange. De David. Je t'exalterai, mon Dieu, (mon) roi! Et je bénirai ton nom à toujours et à perpétuité. Chaque jour je te bénirai Et je louerai ton nom à toujours et à perpétuité. L'Éternel est grand et très digne de louange, Sa grandeur est insondable. Que chaque génération glorifie tes œuvres, Qu'elle raconte tes exploits, La magnificence éclatante de ta gloire; Je méditerai le récit de tes merveilles. On parlera de ta force redoutable, Et je redirai ta grandeur. On évoquera le souvenir de ton immense bonté Et l'on acclamera ta justice. L'Éternel fait grâce, il est compatissant, Lent à la colère et rempli de bienveillance. L'Éternel est bon envers tous, Et ses compassions (s'étendent) sur toutes ses œuvres. Toutes tes œuvres te célébreront, Éternel! Et tes fidèles te béniront. Ils diront la gloire de ton règne, Et parleront de ta puissance, Pour faire connaître aux humains tes exploits Et la gloire magnifique de ton règne. Ton règne est un règne de tous les siècles, Et ta domination (subsiste) dans toutes les générations. L'Éternel soutient tous ceux qui tombent Et redresse tous ceux qui sont courbés. Tous, avec espoir tournent les yeux vers toi, C'est toi qui leur donnes leur nourriture en son temps. Tu ouvres ta main Et tu rassasies à souhait tout ce qui a vie. L'Éternel est juste dans toutes ses voies Et bienveillant dans toutes ses œuvres. L'Éternel est près de tous ceux qui l'invoquent, De tous ceux qui l'invoquent avec vérité; Il réalise les souhaits de ceux qui le craignent, Il entend leur cri et les sauve. L'Éternel garde tous ceux qui l'aiment Et détruit tous les méchants. Que ma bouche dise la louange de l'Éternel, Et que toute chair bénisse son saint nom, À toujours et à perpétuité! Louez l'Éternel! Mon âme, loue l'Éternel! Je louerai l'Éternel tant que je vivrai, Je psalmodierai en l'honneur de mon Dieu tant que j'existerai. Ne vous confiez pas aux nobles, À un être humain, à qui n'appartient pas le salut. Son souffle s'en va, il retourne à sa poussière, Et ce même jour ses intentions périssent. Heureux celui qui a pour secours le Dieu de Jacob, Qui met son espoir en l'Éternel, son Dieu! Il a fait les cieux et la terre, La mer et tout ce qui s'y trouve. Il garde la vérité à toujours. Il fait droit aux opprimés; Il donne du pain aux affamés; L'Éternel relâche les prisonniers; L'Éternel ouvre les (yeux des) aveugles; L'Éternel redresse ceux qui sont courbés; L'Éternel aime les justes. L'Éternel garde les étrangers, Il soutient l'orphelin et la veuve, Mais il fait dévier la voie des méchants. L'Éternel régnera éternellement; Ton Dieu, ô Sion! (subsiste) de génération en génération! Louez l'Éternel! Louez l'Éternel! Car il est bon de psalmodier (en l'honneur de) notre Dieu, Car il est agréable et beau de le louer. L'Éternel rebâtit Jérusalem, Il rassemble les exilés d'Israël; Il guérit ceux qui ont le cœur brisé Et panse leurs blessures. Il compte le nombre des étoiles, Il leur donne à toutes des noms. Notre Seigneur est grand, d'une force immense, Son intelligence n'a point de limite. L'Éternel soutient les humbles, Il abaisse les méchants jusqu'à terre. Entonnez un hymne à l'Éternel avec reconnaissance, Psalmodiez (en l'honneur de) notre Dieu avec la harpe! Il couvre les cieux de nuages, Il prépare la pluie pour la terre; Il fait germer l'herbe sur les montagnes. Il donne sa nourriture au bétail, Aux petits du corbeau quand ils crient. Ce n'est pas dans la vigueur du cheval qu'il se complaît, Ce n'est pas la robustesse de l'homme qu'il agrée; L'Éternel agrée ceux qui le craignent, Ceux qui s'attendent à sa bienveillance. Jérusalem, glorifie l'Éternel! Sion, loue ton Dieu! Car il renforce les verrous de tes portes, Il bénit tes fils au milieu de toi; Il établit la paix dans ton territoire, Il te rassasie du meilleur froment. Il envoie sa promesse sur la terre: Sa parole court avec rapidité. Il donne la neige comme de la laine, Il répand le givre comme de la cendre; Il lance sa glace par morceaux; Qui peut résister devant son froid? Il envoie sa parole et les fait fondre; Il fait souffler son vent, et les eaux coulent. Il révèle ses paroles à Jacob, Ses prescriptions et ses ordonnances à Israël; Il n'a pas agi de même pour toutes les nations; Elles ne connaissent pas ses ordonnances. Louez l'Éternel! Louez l'Éternel! Louez l'Éternel du haut des cieux! Louez-le dans les hauteurs! Louez-le, vous tous ses anges! Louez-le, vous toutes ses armées! Louez-le, soleil et lune! Louez-le, vous toutes, étoiles lumineuses! Louez-le, cieux des cieux, Et vous, les eaux qui êtes au-dessus des cieux! Qu'ils louent le nom de l'Éternel! Car il a donné un ordre, et ils ont été créés. Il les a établis pour toujours et à perpétuité; Il a donné une règle qu'il ne violera pas. Louez l'Éternel depuis la terre, Monstres marins, et vous tous, abîmes, Feu et grêle, neige et brouillard, Vent de tempête, exécuteur de sa parole, Montagnes et toutes les collines, Arbres fruitiers et tous les cèdres, Animaux et tout le bétail, Reptiles et oiseaux ailés, Rois de la terre et tous les peuples, Princes et tous les juges de la terre, Jeunes hommes et jeunes filles, Vieillards et enfants! Qu'ils louent le nom de l'Éternel! Car son nom seul est élevé; Sa majesté domine la terre et les cieux. Il a relevé la force de son peuple: (Sujet de) louange pour tous ses fidèles, Pour les Israélites, le peuple qui lui est proche. Louez l'Éternel! Louez l'Éternel! Chantez à l'Éternel un cantique nouveau! (Chantez) sa louange dans l'assemblée des fidèles! Qu'Israël se réjouisse en celui qui l'a fait! Que les fils de Sion Soient dans l'allégresse à cause de leur roi! Qu'ils louent son nom avec des danses, Qu'ils psalmodient en son (honneur) avec le tambourin et la harpe! Car l'Éternel prend plaisir à son peuple, Il donne aux humbles le salut pour parure. Que les fidèles exultent dans la gloire, Qu'ils lancent des acclamations (même) sur leurs lits! Que les louanges de Dieu soient dans leur bouche, Et l'épée à deux tranchants dans leur main, Pour exercer la vengeance sur les nations, Des châtiments parmi les peuples, Pour lier leurs rois avec des chaînes Et leurs dignitaires avec des entraves, Pour exécuter contre eux le jugement qui est écrit! C'est un honneur éclatant pour tous ses fidèles. Louez l'Éternel! Louez l'Éternel! Louez Dieu dans son saint lieu! Louez-le dans l'étendue céleste où (se déploie) sa puissance! Louez-le pour ses hauts faits! Louez-le selon l'immensité de sa grandeur! Louez-le avec la sonnerie du cor! Louez-le avec le luth et la harpe! Louez-le avec le tambourin et avec des danses! Louez-le avec les instruments à cordes et le chalumeau! Louez-le avec les cymbales sonores! Louez-le avec les cymbales éclatantes! QUE TOUT CE QUI RESPIRE LOUE L'ÉTERNEL! LOUEZ L'ÉTERNEL! Proverbes de Salomon, fils de David, roi d'Israël, Pour connaître la sagesse et l'instruction, Pour comprendre les paroles de l'intelligence, Pour recevoir l'instruction du bon sens, Justice, équité et droiture, Pour donner aux simples de la prudence, Au jeune homme de la connaissance et de la réflexion. Que le sage écoute, et il augmentera son savoir, Et celui qui est intelligent acquerra l'art de se conduire, Pour comprendre un proverbe ou une sentence, Les paroles des sages et leurs énigmes. La crainte de l'Éternel est le commencement de la connaissance; Les insensés méprisent la sagesse et l'instruction. Écoute, mon fils, l'instruction de ton père, Et ne rejette pas l'enseignement de ta mère; Car c'est un gracieux ruban pour ta tête, Ce sont des colliers pour ton cou. Mon fils, si des pécheurs veulent te séduire, N'accepte pas. S'ils disent: Viens avec nous, Dressons des embûches, versons du sang, Tendons sans cause des pièges à l'innocent, Engloutissons-les tout vifs, comme le séjour des morts, Et tout entiers, comme ceux qui descendent dans la fosse; Nous trouverons toute sorte de biens précieux, Nous remplirons de butin nos maisons; Tu auras ta part avec nous, Il n'y aura qu'une bourse pour nous tous! Mon fils, ne te mets pas en chemin avec eux, Détourne ton pied de leur sentier; Car leurs pieds courent au mal, Et ils ont hâte de répandre le sang. Car c'est en vain qu'on jette le filet Devant les yeux de tout ce qui a des ailes; Et eux, c'est contre leur propre sang qu'ils dressent des embûches, C'est à leur vie qu'ils tendent des pièges. Telles sont les voies de celui qui est avide d'un gain illicite, Qui prend la vie de celui qui la possède. La Sagesse crie dans les rues, Elle élève sa voix dans les places; Elle crie à l'entrée des lieux bruyants; À l'entrée des portes, dans la ville, elle prononce ses paroles: Jusques à quand, stupides, aimerez-vous la stupidité? Jusques à quand les moqueurs se plairont-ils à la moquerie, Et les insensés haïront-ils la connaissance? Revenez pour (écouter) mes réprimandes! Voici que je répandrai sur vous mon esprit, Je vous ferai connaître mes paroles… Puisque j'ai appelé, et que vous avez résisté, Puisque j'ai étendu ma main, et que personne n'y a prêté attention, Puisque vous avez rejeté tous mes conseils, Et que vous n'avez pas voulu de mes réprimandes, Moi aussi, je rirai quand vous serez dans le malheur, Je me moquerai quand la terreur viendra sur vous, Quand la terreur viendra sur vous comme une tempête, Et que le malheur arrivera sur vous comme un tourbillon, Quand l'angoisse et la détresse viendront sur vous. Alors ils m'appelleront, et je ne répondrai pas; Ils me chercheront et ne me trouveront pas. Parce qu'ils ont haï la connaissance, Et qu'ils n'ont pas choisi la crainte de l'Éternel, Parce qu'ils n'ont pas voulu de mes conseils, Et qu'ils ont dédaigné toutes mes réprimandes, Ils se nourriront du fruit de leur conduite Et se rassasieront de leurs (propres) conseils, Car l'égarement des stupides les tue, Et l'insouciance des insensés les perd; Mais celui qui m'écoute aura la sécurité dans sa demeure, Il vivra tranquille sans craindre le malheur. Mon fils, si tu reçois mes paroles, Et si tu retiens en toi mes commandements, Si tu prêtes une oreille attentive à la sagesse, Et si tu inclines ton cœur à la raison; Oui, si tu appelles l'intelligence, Et si tu élèves ta voix vers la raison, Si tu la cherches comme l'argent, Si tu la recherches avec soin comme des trésors, Alors tu comprendras la crainte de l'Éternel Et tu trouveras la connaissance de Dieu. Car l'Éternel donne la sagesse; De sa bouche (sortent) la connaissance et la raison; Il tient en réserve des ressources pour les hommes droits, Un bouclier pour ceux qui marchent dans l'intégrité, En protégeant les sentiers de l'équité Et en gardant la voie de ses fidèles. Alors tu comprendras la justice, l'équité, La droiture, toutes les routes (qui mènent) au bien. Car la sagesse viendra dans ton cœur, Et la connaissance fera les délices de ton âme, La réflexion te gardera, La raison te protégera Pour te délivrer de la voie du mal, De l'homme qui tient des discours pervers, De ceux qui abandonnent les sentiers de la droiture Pour marcher dans des chemins ténébreux, Qui se réjouissent de faire le mal, Qui mettent leur allégresse dans la perversité, Eux dont les sentiers sont détournés Et les routes tortueuses; Pour te délivrer de la courtisane, De l'étrangère aux paroles doucereuses, Qui abandonne l'ami de sa jeunesse, Et qui oublie l'alliance de son Dieu; Car sa maison penche vers la mort, Et ses routes mènent chez les défunts: Aucun de ceux qui vont à elle ne revient Et ne retrouve les sentiers de la vie. Ainsi tu marcheras dans la voie des gens de bien, Tu garderas les sentiers des justes. Car les hommes droits demeureront dans le pays. Les hommes intègres y subsisteront; Mais les méchants seront retranchés du pays, Les infidèles en seront arrachés. Mon fils, n'oublie pas mon enseignement, Et que ton cœur garde mes commandements; Car ils augmenteront la durée de tes jours, Les années de ta vie et ta paix. Que la loyauté et la vérité ne t'abandonnent pas; Lie-les à ton cou, écris-les sur la table de ton cœur. Tu acquerras ainsi grâce et bon sens, Aux yeux de Dieu et des humains. Confie-toi en l'Éternel de tout ton cœur, Et ne t'appuie pas sur ton intelligence; Reconnais-le dans toutes tes voies, Et c'est lui qui aplanira tes sentiers. Ne sois pas sage à tes propres yeux, Crains l'Éternel, écarte-toi du mal: Ce sera la santé pour ton corps Et un rafraîchissement pour tes os. Honore l'Éternel avec tes biens Et avec les prémices de tout ton revenu: Alors tes greniers seront abondamment remplis, Et tes cuves regorgeront de vin nouveau. Ne méprise pas, mon fils, la correction de l'Éternel Et ne t'effraie pas de sa réprimande; Car l'Éternel réprimande celui qu'il aime, Comme un père l'enfant qu'il chérit. Heureux l'homme qui a trouvé la sagesse, Et l'homme qui devient raisonnable! Car le gain qu'elle procure est préférable au gain de l'argent, Et son revenu vaut mieux que l'or; Elle est plus précieuse que les perles, Et tous les objets de tes désirs n'ont pas sa valeur. Dans sa droite est une longue vie; Dans sa gauche, la richesse et la gloire. Ses voies sont des voies agréables, Et tous ses sentiers (apportent) la paix. Elle est un arbre de vie pour ceux qui la saisissent, Et ceux qui la retiennent sont heureux. C'est avec sagesse que l'Éternel a fondé la terre, C'est avec intelligence qu'il a affermi les cieux; C'est par sa science que les abîmes se sont ouverts, Et que les nuages distillent la rosée. Mon fils, garde, sans qu'elles s'éloignent de tes yeux, La raison et la réflexion: Elles seront la vie de ton âme Et la grâce de ton cou. Alors tu marcheras avec assurance dans ton chemin, Et ton pied ne butera pas. Si tu te couches, tu ne seras pas terrifié; Et quand tu seras couché, ton sommeil sera doux. Ne redoute ni une terreur soudaine, Ni l'attaque de la part des méchants quand elle arrive; Car l'Éternel sera ton assurance Et il préservera ton pied de tout piège. Ne refuse pas un bienfait à ceux qui y ont droit, Quand tu as le pouvoir de l'accorder. Ne dis pas à ton prochain: Va et reviens, Demain je donnerai! quand tu as de quoi (donner). Ne médite pas le malheur contre ton prochain, Lorsqu'il demeure tranquillement près de toi. Ne conteste pas sans motif avec un homme, Lorsqu'il ne t'a causé aucun malheur. Ne sois pas jaloux de l'homme violent, Et ne choisis aucune de ses voies. Car l'Éternel a horreur de l'homme pervers, Mais son intimité est pour les (hommes) droits; La malédiction de l'Éternel est dans la maison du méchant, Mais il bénit le séjour des justes; Quant aux moqueurs, il s'en moque, Mais il fait grâce aux humbles; Les sages hériteront de la gloire, Mais les insensés du plus grand mépris. Écoutez, (mes) fils, l'instruction d'un père Et soyez attentifs, pour connaître l'intelligence; Car je vous donne un bon savoir: Ne rejetez pas mon enseignement. J'étais, en effet, un fils pour mon père, Un fils tendre et unique auprès de ma mère. Il m'enseignait alors et me disait: Que ton cœur retienne mes paroles; Garde mes commandements, et tu vivras. Acquiers la sagesse, acquiers l'intelligence; Ne sois pas oublieux et ne dévie pas des paroles de ma bouche. Ne l'abandonne pas: elle te gardera; Aime-la, et elle te protégera. Voici le commencement de la sagesse: Acquiers la sagesse, Et avec tout ton acquis, acquiers l'intelligence. Exalte-la: elle t'élèvera; Elle fera ta gloire, si tu l'embrasses; Elle mettra sur ta tête un gracieux ruban, Elle t'ornera d'un magnifique diadème. Écoute, mon fils, et reçois mes paroles; Ainsi les années de ta vie seront nombreuses. Je t'ai enseigné la voie de la sagesse, Je t'ai conduit sur les routes de la droiture. Si tu marches, ton pas ne sera pas gêné; Et si tu cours, tu ne trébucheras pas. Saisis l'instruction, ne la lâche pas; Retiens-la, car elle est ta vie. N'entre pas dans le sentier des méchants Et ne t'avance pas dans la voie des hommes mauvais. Évite-la, n'y passe pas; Détourne-t'en et passe outre. Car ils ne dormiraient pas, s'ils n'avaient fait le mal, Ils seraient privés de sommeil, s'ils n'avaient fait trébucher personne; Car ils se nourrissent de pain de la méchanceté, Et c'est le vin de la violence qu'ils boivent. Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante Dont l'éclat va croissant jusqu'au plein jour. La voie des méchants est comme les ténèbres; Ils ne savent pas ce qui les fera trébucher. Mon fils, sois attentif à mes paroles, Tends l'oreille à mes discours. Qu'ils ne s'éloignent pas de tes yeux; Garde-les dans le fond de ton cœur; Car ils sont la vie pour ceux qui les trouvent, Et pour tout leur corps c'est la santé. Garde ton cœur plus que toute autre chose, Car de lui viennent les sources de la vie. Écarte de toi la fausseté de la bouche, Et la fourberie des lèvres, éloigne-la de toi. Que tes yeux regardent en face, Et que tes paupières se dirigent droit devant toi. Aplanis la route par où tu passes, Et que toutes tes voies soient bien assurées. Ne dévie ni à droite ni à gauche, Écarte ton pied du mal. Mon fils, sois attentif à ma sagesse, Tends l'oreille à mon intelligence, Afin que tu gardes la réflexion, Et que tes lèvres retiennent la connaissance. Car les lèvres de la courtisane distillent le miel, Et sa parole est plus douce que l'huile; Mais à la fin elle est amère comme l'absinthe, Aiguë comme une épée à deux tranchants. Ses pieds descendent vers la mort, Ses pas atteignent le séjour des morts. Elle ne considère pas le sentier de la vie, Ses routes s'égarent sans qu'elle le sache. Et maintenant, (mes) fils, écoutez-moi, Et ne vous écartez pas des discours de ma bouche. Éloigne d'elle ton chemin Et ne t'approche pas de la porte de sa maison, De peur que tu ne livres ton honneur à d'autres, Et tes années à un homme cruel; De peur que des étrangers ne se rassasient de ton bien Et du produit de ta peine dans la maison d'autrui; De peur que tu ne gémisses, près de ta fin, Quand ton corps et ta chair se consumeront, Et que tu ne dises: Comment donc ai-je pu haïr l'instruction, Et comment mon cœur a-t-il dédaigné la réprimande? Comment ai-je pu ne pas écouter la voix de mes maîtres, Ne pas prêter l'oreille à ceux qui m'instruisaient? Peu s'en est fallu que je n'aie éprouvé tous les malheurs Au milieu de l'assemblée et de la communauté. Bois les eaux de ta citerne, Celles qui sortent de ton puits. Tes sources doivent-elles se répandre au dehors, Tes ruisseaux doivent-ils couler sur les places publiques? Qu'ils soient pour toi seul, Et non pour des étrangers avec toi. Que ta source soit bénie, Et fais ta joie de la femme de ta jeunesse, Biche des amours, gazelle pleine de grâce: Sois en tout temps enivré de ses charmes, Sans cesse épris de son amour. Ainsi pourquoi, mon fils, serais-tu épris d'une courtisane Et embrasserais-tu le sein d'une inconnue? Car les voies de l'homme sont devant les yeux de l'Éternel Qui aplanit toutes ses routes. Le méchant est pris dans ses propres fautes, Il est retenu par les liens de son péché. Il mourra faute d'instruction, Il chancellera par l'excès de sa folie. Mon fils, si tu t'es porté garant pour ton prochain, Si tu t'es engagé pour autrui, Si tu es enlacé par les discours de ta bouche, Si tu es pris par les discours de ta bouche, Fais donc ceci, mon fils, dégage-toi, Puisque tu es tombé aux mains de ton prochain; Va prosterne-toi et importune ton prochain; Ne donne ni sommeil à tes yeux, Ni assoupissement à tes paupières; Dégage-toi comme la gazelle de la main (du chasseur), Comme l'oiseau de la main de l'oiseleur. Va vers la fourmi, paresseux; Considère ses voies et deviens sage. Elle qui n'a ni capitaine, Ni officier, ni maître; Elle prépare en été sa nourriture, Elle amasse pendant la moisson de quoi manger. Paresseux, jusques à quand seras-tu couché? Quand te lèveras-tu de ton sommeil? Un peu de sommeil, un peu d'assoupissement, Un peu croiser les mains en te couchant… Et la pauvreté te surprendra, comme un rôdeur, Et la disette comme un homme en armes. Le vaurien est un homme injuste; Il marche la fausseté dans la bouche; Il cligne des yeux, parle du pied, Fait des signes avec les doigts; La perversité est dans son cœur, Il médite le mal en tout temps, Il déchaîne des querelles. Aussi sa ruine arrivera-t-elle subitement; Il sera brisé tout d'un coup et sans remède. Il y a six choses pour lesquelles l'Éternel a de la haine, Et même sept qu'il a en horreur: Les yeux hautains, la langue trompeuse, Les mains qui répandent le sang innocent, Le cœur qui médite des projets injustes, Les pieds qui se hâtent de courir au mal, Le faux témoin qui profère des mensonges, Et celui qui déchaîne des querelles entre frères. Mon fils, garde le commandement de ton père Et ne rejette pas l'enseignement de ta mère. Attache-les constamment sur ton cœur, Noue-les à ton cou. Ils te dirigeront dans ta marche, Ils te garderont sur ta couche, Ils te parleront à ton réveil. Car le commandement est une lampe, L'enseignement une lumière, Et les réprimandes éducatives sont le chemin de la vie: Ils te garderont de la femme mauvaise, De la langue doucereuse de l'étrangère. Ne convoite pas dans ton cœur sa beauté, Et ne te laisse pas prendre à ses paupières. Car pour une femme prostituée (on en est réduit) à un morceau de pain, Mais une femme mariée tend un piège à la vie précieuse. Quelqu'un mettra-t-il du feu dans son sein, Sans que ses vêtements s'enflamment? Quelqu'un marchera-t-il sur des charbons ardents, Sans que ses pieds soient brûlés? Il en est de même pour celui qui va vers la femme de son prochain: Quiconque la touche ne sera pas tenu pour innocent. On ne méprise pas le voleur qui vole Pour satisfaire son appétit quand il a faim; Pourtant si on le trouve, il fera une restitution au septuple, Il donnera tous les biens qu'il a dans sa maison. Mais celui qui commet un adultère avec une femme est dépourvu de sens, Celui qui veut se perdre agit de la sorte; Il ne trouvera que plaie et ignominie, Et son déshonneur ne s'effacera pas. Car la jalousie met un homme en fureur, Il est sans pitié au jour de la vengeance; Il n'a égard à aucune rançon, Et il n'accepte pas, quand même tu multiplierais les dons. Mon fils, retiens mes paroles Et garde avec toi mes commandements. Garde mes commandements afin que tu vives, Et mes enseignements comme la prunelle de tes yeux. Attache-les sur tes doigts, Écris-les sur la table de ton cœur. Dis à la sagesse: Tu es ma sœur! Et appelle l'intelligence ton amie, Pour qu'elles te gardent de la courtisane, De l'étrangère aux paroles doucereuses. J'étais à la fenêtre de ma maison Et je regardais du haut de la croisée. J'aperçus parmi les stupides, Je remarquai parmi les jeunes gens, un garçon dépourvu de sens. Il passait dans la rue, près du coin (où se tient une femme), Il se dirigeait lentement du côté de sa demeure: C'était au crépuscule, pendant la soirée, Au moment de la nuit et de l'obscurité. Et voici que vint à sa rencontre une femme Ayant la mise d'une prostituée et la ruse dans le cœur. Elle était bruyante et effrontée Ses pieds ne restaient pas dans sa maison; Tantôt dans la rue, tantôt sur les places Et près de tous les coins, elle était aux aguets. Elle le saisit, l'embrassa Et d'un air insolent lui dit: Je devais un sacrifice de communion, Aujourd'hui j'ai accompli mes vœux. C'est pourquoi je suis sortie au-devant de toi Pour te rechercher, et je t'ai trouvé. J'ai garni mon lit de couvertures, De tapis de fil d'Égypte; J'ai parfumé ma couche De myrrhe, d'aloès et de cinnamome. Viens, enivrons-nous de volupté jusqu'au matin, Livrons-nous aux plaisirs de l'amour. Car mon mari n'est point à la maison, Il est parti pour un voyage lointain; Il a pris avec lui la bourse avec l'argent, Il ne reviendra à la maison que le jour de la pleine lune. Elle le fléchit par son savoir-faire, Elle l'entraîna par ses lèvres doucereuses. Il se mit tout à coup à la suivre, Comme le bœuf qui va à l'abattoir, Comme un fou qu'on lie pour le châtier, Jusqu'à ce qu'une flèche lui perce le foie, Comme l'oiseau qui se précipite dans le filet, Sans savoir que c'est au prix de sa vie. Et maintenant, (mes) fils, écoutez-moi Et soyez attentifs aux paroles de ma bouche. Que ton cœur ne se détourne pas pour suivre une telle femme, Ne t'égare pas dans ses sentiers. Car elle a fait tomber beaucoup de victimes, Et ils étaient forts, tous ceux qu'elle a tués. Sa maison, c'est le chemin du séjour des morts Qui descend vers les demeures de la mort. La Sagesse ne crie-t-elle pas? L'intelligence n'élève-t-elle pas sa voix? C'est au sommet des hauteurs près de la route, C'est à la croisée des chemins qu'elle se place; À côté des portes, au seuil de la ville, À l'approche des entrées, elle fait entendre ses cris: Hommes, c'est à vous que je crie, Et ma voix s'adresse aux humains. Stupides, apprenez la prudence; Insensés, apprenez l'intelligence. Écoutez, car j'ai d'importantes choses à dire, Et mes lèvres s'ouvrent pour enseigner ce qui est droit. Car ma bouche fait entendre la vérité, Et mes lèvres ont en horreur la méchanceté; Toutes les paroles de ma bouche sont justes, Elles n'ont rien d'astucieux ni de pervers; Toutes sont claires pour celui qui est intelligent, Et droites pour ceux qui ont trouvé la connaissance. Recevez mon instruction plutôt que de l'argent; La connaissance est préférable à l'or affiné; Car la sagesse vaut mieux que les perles, Aucun objet précieux n'a sa valeur. Moi, la sagesse, j'ai pour demeure la prudence, Et je sais trouver la connaissance de la réflexion. La crainte de l'Éternel, c'est la haine du mal; L'arrogance et l'orgueil, la voie du mal, Et la bouche perverse, voilà ce que je hais. Le conseil et la raison m'appartiennent; Je suis l'intelligence, la force est à moi. Par moi les rois règnent, Et les princes ordonnent ce qui est juste; Par moi gouvernent les chefs, Les notables, tous les juges de la terre. Moi j'aime ceux qui m'aiment, Et ceux qui me recherchent me trouvent. Avec moi sont la richesse et la gloire, Les biens durables et la justice. Mon fruit est meilleur que l'or, que l'or pur, Et ce que je rapporte (est meilleur) que l'argent de choix. Je marche dans le chemin de la justice, Au milieu des sentiers de la droiture, Pour donner des biens en héritage à ceux qui m'aiment, Et pour remplir leurs trésors. L'Éternel me possédait au commencement de son activité, Avant ses œuvres les plus anciennes. J'ai été établie depuis l'éternité, Dès le commencement, avant l'origine de la terre. J'ai été enfantée quand il n'y avait point d'abîmes, Point de sources chargées d'eaux; Avant que les montagnes soient établies, Avant les collines j'ai été enfantée; Il n'avait encore fait ni la terre, ni les campagnes, Ni le premier grain de la poussière du monde. Lorsqu'il disposa les cieux, j'étais là; Lorsqu'il traça un cercle à la surface de l'abîme, Lorsqu'il fixa les nuages en haut, Et que les sources de l'abîme jaillirent avec force, Lorsqu'il donna une limite à la mer, Pour que les eaux n'en franchissent pas les bords, Lorsqu'il traça les fondements de la terre, J'étais à l'œuvre auprès de lui, Et je faisais de jour en jour ses délices, Jouant devant lui tout le temps, Jouant sur la surface de sa terre, Et trouvant mes délices parmi les êtres humains. Et maintenant, mes fils, écoutez-moi; Heureux ceux qui observent mes voies! Écoutez l'instruction, et devenez sages, Ne la négligez pas. Heureux l'homme qui m'écoute, Qui veille de jour en jour à mon seuil, Qui monte la garde près des montants de mes portes! Car celui qui me trouve a trouvé la vie Et obtient la faveur de l'Éternel. Mais celui qui pèche contre moi nuit à son âme; Tous ceux qui me haïssent aiment la mort. La Sagesse a bâti sa maison, Elle a taillé ses sept colonnes. Elle a égorgé une bête, mêlé son vin Et dressé sa table. Elle a envoyé ses servantes, elle crie Sur les points culminants des hauteurs de la ville: Quiconque est stupide, qu'il fasse un détour par ici! À celui qui est dépourvu de sens, elle dit: Venez, mangez de mon pain Et buvez du vin que j'ai mêlé; Abandonnez la stupidité et vous vivrez, Dirigez-vous dans la voie de l'intelligence! Celui qui corrige le moqueur s'attire le dédain, Et celui qui reprend le méchant reçoit un outrage. Ne reprends pas le moqueur, de crainte qu'il ne te haïsse; Reprends le sage, et il t'aimera. Donne au sage, et il deviendra plus sage; Donne la connaissance au juste, et il augmentera son savoir. Le début de la sagesse, c'est la crainte de l'Éternel; Et la connaissance des saints, c'est l'intelligence. Car par moi, tes jours se multiplieront, Et les années de ta vie s'augmenteront. Si tu es sage, tu es sage pour toi; Si tu es moqueur, tu en porteras toi seul (les conséquences). La femme insensée est bruyante, Stupide et n'y connaissant rien. Elle s'assied à l'entrée de sa maison, Sur un siège, dans les hauteurs de la ville, Pour crier aux passants, Qui vont droit leur chemin: Quiconque est stupide, qu'il fasse un détour par ici! À celui qui est dépourvu de sens, elle dit: Les eaux dérobées sont douces, Et le pain qui est caché est agréable! Et il ne reconnaît pas que là sont les défunts, Et que ses invités sont dans les vallées du séjour des morts. Proverbes de Salomon. Un fils sage fait la joie d'un père, Et un fils insensé le chagrin de sa mère. Les trésors mal acquis ne profitent pas, Mais la justice délivre de la mort. L'Éternel ne laisse pas le juste souffrir de la faim, Mais il repousse l'avidité des méchants. Celui qui agit d'une main nonchalante s'appauvrit, Mais la main des hommes actifs enrichit. Celui qui amasse pendant l'été est un fils prudent, Celui qui dort pendant la moisson est un fils qui fait honte. Il y a des bénédictions sur la tête du juste, Mais la violence couvre la bouche des méchants. Le souvenir du juste est en bénédiction, Mais le nom des méchants tombe en pourriture. Celui qui est sage de cœur accepte les commandements, Mais celui qui est insensé des lèvres court à sa perte. Celui qui marche dans l'intégrité marchera en sécurité, Mais celui qui prend des voies tortueuses sera découvert. Celui qui cligne des yeux est une cause de peine, Et celui qui est insensé des lèvres court à sa perte. La bouche du juste est une source de vie, Mais la violence couvre la bouche des méchants. La haine excite des querelles, Mais l'amour couvre toutes les fautes. Sur les lèvres de l'homme intelligent se trouve la sagesse, Mais le bâton est pour le dos de celui qui est dépourvu de sens, Les sages tiennent la connaissance en réserve, Mais la bouche de l'insensé est une ruine prochaine. La fortune du riche est une ville forte; La ruine des indigents, c'est leur pauvreté. Le gain du juste est pour la vie, Le revenu du méchant est pour le péché. Celui qui garde l'instruction prend le chemin de la vie, Mais celui qui oublie la réprimande s'égare. Celui qui dissimule la haine a des lèvres fausses, Et celui qui répand la calomnie est un insensé. Avec beaucoup de paroles, on ne manque pas de pécher, Mais celui qui retient ses lèvres est un homme de bon sens. La langue du juste est un argent de choix; Le cœur des méchants a peu de valeur. Les lèvres du juste conduisent beaucoup d'hommes, Et les insensés meurent par manque de sens. C'est la bénédiction de l'Éternel qui enrichit, Et il n'y ajoute aucun chagrin. La pratique de l'infamie est comme un jeu pour l'insensé, De même (celle de) la sagesse, pour l'homme intelligent. Ce que redoute le méchant, c'est ce qui lui arrive; Et ce que désirent les justes, (Dieu) le donne. Quand passe le tourbillon, il n'y a plus de méchant! Mais le juste a des fondements éternels. Ce que le vinaigre est aux dents et la fumée aux yeux, Tel est le paresseux pour ceux qui l'envoient. La crainte de l'Éternel prolonge les jours, Mais les années des méchants sont abrégées. L'attente des justes n'est que joie, Mais l'espérance des méchants périra. La voie de l'Éternel est un rempart pour l'intégrité, Mais elle est une ruine pour ceux qui commettent l'injustice. Le juste ne chancellera jamais, Mais les méchants ne demeureront pas dans le pays. La bouche du juste produit la sagesse, Mais la langue perverse sera coupée. Les lèvres du juste connaissent la faveur, Et la bouche des méchants la perversité. La balance fausse est en horreur à l'Éternel, Mais le poids juste a sa faveur. Quand vient la prétention, vient aussi le mépris; Mais la sagesse est avec les modestes. L'intégrité des hommes droits les dirige, Mais la perversité des traîtres tourne à leur désolation. La fortune ne sert à rien au jour du courroux, Mais la justice délivre de la mort. La justice de l'homme intègre rend droite sa voie, Mais le méchant tombe par sa méchanceté. La justice des hommes droits les délivre, Mais par leur avidité, les traîtres sont pris au piège. À la mort de l'homme méchant, son espoir périt, Et la puissance qu'il escomptait est perdue. Le juste est délivré de la détresse, Et le méchant y vient à sa place. Par sa bouche l'impie veut exterminer son prochain, Mais les justes sont délivrés par la connaissance. Quand les justes sont heureux, la ville exulte; Et quand les méchants périssent, c'est un triomphe. Par la bénédiction des hommes droits, la ville s'élève; Mais par la bouche des méchants, elle est renversée. Celui qui méprise son prochain est dépourvu de sens, Mais l'homme qui a de la compréhension se tait. Celui qui répand la calomnie dévoile les secrets, Mais celui qui a l'esprit fidèle les cache. Quand les directives font défaut, le peuple tombe; Et le salut est dans le grand nombre des conseillers. Celui qui se porte garant pour autrui s'en trouve mal, Mais celui qui déteste les engagements est en sécurité. Une femme qui a de la grâce obtient la gloire, Et les hommes violents obtiennent la richesse. L'homme bienveillant fait du bien à son âme, Mais l'homme cruel trouble sa propre chair. Le méchant se procure un gain trompeur, Mais celui qui sème la justice a un salaire véritable. Ainsi la justice (aboutit) à la vie, Mais celui qui poursuit le mal (aboutit) à sa mort. Ceux qui ont le cœur pervers sont en horreur à l'Éternel, Mais sa faveur est pour ceux dont la voie est intègre. Sûrement, le méchant ne sera pas considéré comme innocent, Mais la descendance des justes sera délivrée. Un anneau d'or au groin d'un pourceau, C'est une femme belle et privée de bon sens. Le désir des justes, c'est seulement le bien; Ce que peuvent espérer les méchants, c'est le courroux. Tel, qui fait des largesses, devient plus riche; Et tel, qui épargne à l'excès, ne fait que s'appauvrir. Celui qui répand la bénédiction sera dans l'abondance, Et celui qui arrose sera lui-même arrosé. Celui qui refuse (de vendre) le blé est maudit du peuple, Mais la bénédiction est sur la tête de celui qui le vend. Celui qui tend vers le bien recherche la faveur, Mais celui qui cherche le mal, le mal lui arrivera. Celui qui se confie dans ses richesses tombera, Mais les justes s'épanouiront comme le feuillage. Celui qui trouble sa maison héritera du vent, Et l'insensé sera l'esclave de l'homme au cœur sage. Le fruit du juste est un arbre de vie, Et le sage s'empare des âmes. Si le juste reçoit sur la terre sa rétribution, Combien plus le méchant et le pécheur! Celui qui aime être corrigé aime la connaissance; Celui qui a de la haine pour la réprimande est bête. L'homme de bien obtient la faveur de la part de l'Éternel, Mais (l'Éternel) condamne l'homme qui a de mauvaises pensées. L'homme ne s'affermit point par la méchanceté, Mais la racine des justes ne sera pas ébranlée. Une femme de valeur est la couronne de son mari, Mais celle qui fait honte est comme la carie dans ses os. Les pensées des justes ne sont que droiture; La conduite des méchants n'est que fraude. Les paroles des méchants sont des embûches sanglantes, Mais la bouche des hommes droits les délivre. Renversés, les méchants ne sont plus; Mais la maison des justes reste debout. Un homme reçoit la louange en raison de son bon sens, Mais celui qui a le cœur pervers est l'objet du mépris. Mieux vaut être dédaigné, alors qu'on a un serviteur, Que de faire le glorieux, alors qu'on manque de pain. Le juste prend soin de son bétail, Mais les entrailles des méchants sont cruelles. Celui qui cultive son sol est rassasié de pain, Mais celui qui poursuit des futilités est dépourvu de sens. Le méchant convoite le (coup de) filet des hommes mauvais, Mais la racine des justes donne (du fruit). Il y a dans le péché des lèvres un piège pernicieux, Mais le juste peut sortir de la détresse. Par le fruit de la bouche chacun se rassasie de biens, Et chacun reçoit selon l'œuvre de ses mains. La voie de l'insensé est droite à ses yeux, Mais celui qui écoute les conseils est sage. L'insensé laisse voir à l'instant son irritation, Mais celui qui cache un outrage est prudent. Celui qui manifeste de la fidélité annonce la justice, Mais le faux témoin la fraude. Tel, qui bavarde à la légère, blesse comme une épée; Mais la langue des sages apporte la guérison. La lèvre véridique est ferme pour toujours, Mais la langue fausse ne dure qu'un clin d'œil. La fraude est dans le cœur de ceux qui méditent le mal, Mais la joie est pour ceux qui conseillent la paix. Aucune calamité n'arrive au juste, Mais les méchants sont comblés de maux. Les lèvres fausses sont en horreur à l'Éternel, Mais ceux qui agissent avec fidélité ont sa faveur. L'homme prudent cache sa connaissance, Mais le cœur des insensés proclame la folie. La main des hommes actifs dominera. Mais la (main) nonchalante est destinée à la corvée. L'inquiétude dans le cœur de l'homme l'accable, Mais une bonne parole le réjouit. Le juste est un guide pour son compagnon, Mais la voie des méchants les égare. L'homme nonchalant ne rôtit pas son gibier; Mais le bien précieux d'un homme, c'est d'être actif. La vie est dans le sentier de la justice, Et cette voie est un sentier qui ne mène pas à la mort. Un fils sage écoute l'instruction d'un père, Mais le moqueur n'écoute pas le reproche. Par le fruit de la bouche chacun mange ce qui est bon; Mais l'appétit des traîtres, c'est la violence. Celui qui surveille sa bouche garde son âme; Celui qui ouvre tout grand ses lèvres court à sa perte. L'âme du paresseux a des désirs qui n'aboutissent à rien; Mais l'âme des hommes actifs sera dans l'abondance. Le juste a de la haine pour les paroles fausses; Le méchant se rend odieux et fait rougir. La justice protège celui dont la voie est intègre, Mais la méchanceté pervertit le pécheur. Tel fait le riche et n'a rien du tout, Tel fait le pauvre et a de grands biens. La rançon de la vie d'un homme, c'est sa richesse; Mais le pauvre n'entend pas de menace. La lumière des justes est réjouissante, Mais la lampe des méchants s'éteint. C'est seulement par présomption qu'on provoque une brouille, Mais la sagesse est avec ceux qui écoutent les conseils. Les biens mal acquis diminuent, Mais celui qui amasse peu à peu les augmente. Un espoir différé rend le cœur malade, Mais un désir qui aboutit est un arbre de vie. Celui qui méprise la parole devra donner des gages, Mais celui qui craint le commandement sera récompensé. L'enseignement du sage est une source de vie Pour s'écarter des pièges de la mort. Le bon sens procure la grâce, Mais la voie des traîtres n'a pas de fin. Tout homme prudent agit avec connaissance, Mais l'insensé fait étalage de stupidité. Un messager méchant tombe dans le malheur, Mais un émissaire fidèle (apporte) la guérison. Pauvreté et mépris pour celui qui rejette l'instruction, Mais celui qui tient compte de la réprimande est honoré. Un désir réalisé est doux à l'âme, Mais s'écarter du mal fait horreur aux insensés. Celui qui marche avec les sages devient sage, Mais celui qui fréquente les insensés s'en trouve mal. Le malheur poursuit les pécheurs, Mais le bonheur récompense les justes. L'homme de bien transmet à des petits-fils un héritage, Mais les ressources du pécheur sont réservées pour le juste. Le champ défriché pour les pauvres donne une nourriture abondante, Mais tel périt par défaut de justice. Celui qui ménage son bâton a de la haine pour son fils, Mais celui qui l'aime cherche à le corriger. Le juste mange et satisfait son appétit, Mais le ventre des méchants éprouve la disette. La plus sage des femmes bâtit sa maison, Mais celle qui est stupide la renverse de ses propres mains. Celui qui marche dans la droiture craint l'Éternel, Mais celui qui prend des voies tortueuses le méprise. Dans la bouche du stupide, il y a une baguette pour son orgueil, Mais les lèvres des sages les gardent. Quand il n'y a point de taureaux, la crèche est vide, C'est à la force du bœuf qu'on doit l'abondance des revenus. Le témoin fidèle ne ment pas, Mais le faux témoin profère des mensonges. Le moqueur cherche la sagesse et (ne la trouve) point. Mais pour l'homme intelligent la connaissance est chose facile. Tiens-toi à distance de l'homme insensé, Puisque tu n'as pas trouvé de connaissance sur ses lèvres. La sagesse de l'homme prudent, c'est de comprendre sa voie; La stupidité des insensés, c'est la ruse. Les stupides se moquent d'un sacrifice de culpabilité, Mais parmi les hommes droits se trouve la faveur. Le cœur connaît sa propre amertume, Et un étranger ne saurait partager sa joie. La maison des méchants sera détruite, Mais la tente des hommes droits sera florissante. Telle voie paraît droite devant un homme, Mais à la fin, c'est la voie de la mort. Au milieu même du rire le cœur peut souffrir, Et, à la fin, la joie peut devenir chagrin. Celui dont le cœur s'égare se rassasie de ses voies, Et l'homme de bien (se rassasie) de ce qui est en lui. L'homme simple croit tout ce qu'on dit, Mais l'homme prudent est attentif à ses pas. Le sage a de la crainte et s'écarte du mal, Mais l'insensé s'emporte, il est plein d'assurance. Celui qui est prompt à la colère fait des stupidités, Et l'homme qui a de mauvaises pensées s'attire la haine. Les simples ont la stupidité comme héritage, Et les hommes prudents ont pour couronne la connaissance. Les mauvais s'inclinent devant les bons, Et les méchants aux portes du juste. Le pauvre est haï même par son proche, Mais ceux qui aiment le riche sont nombreux. Celui qui méprise son prochain est un pécheur, Mais heureux celui qui prend pitié des malheureux. Ceux qui méditent le mal ne s'égarent-ils pas? Mais ceux qui méditent le bien (agissent avec) bienveillance et vérité. En tout travail se trouve du profit, Mais les paroles toutes seules ne mènent qu'à la disette. La couronne des sages, c'est leur richesse; La stupidité des insensés reste de la stupidité. Le témoin véridique délivre des âmes, Mais celui qui profère des mensonges (est plein de) ruse. Celui qui craint l'Éternel possède grande confiance, Et ses fils ont un refuge auprès de lui. La crainte de l'Éternel est une source de vie, Pour s'écarter des pièges de la mort. Quand le peuple est nombreux, c'est l'ornement d'un roi; Quand la population diminue, c'est la ruine du prince. Celui qui est lent à la colère a une grande intelligence, Mais celui qui est prompt à s'emporter proclame sa stupidité. Un cœur calme est la vie du corps, Mais la jalousie est la carie des os. Qui opprime l'indigent déshonore celui qui l'a fait; Mais qui a pitié du pauvre lui rend grâce. Le méchant est renversé par son malheur, Mais le juste trouve un refuge même en sa mort. Dans le cœur de l'homme intelligent repose la sagesse, Même au milieu des insensés, elle se reconnaît. La justice élève une nation, Mais le péché est l'ignominie des peuples. La faveur du roi est pour le serviteur qui a du discernement, Mais sa colère sera pour celui qui fait honte. Une réponse douce calme la fureur, Mais une parole blessante excite la colère. La langue des sages rend la connaissance meilleure, Mais la bouche des insensés déverse la stupidité. Les yeux de l'Éternel sont en tout lieu, Observant les méchants et les bons. Une langue douce est un arbre de vie, Mais la perversité qui est en elle brise l'esprit. Le stupide dédaigne la correction de son père, Mais celui qui a égard à la réprimande agit avec prudence. Il y a grande richesse dans la maison du juste, Mais cause de trouble dans les revenus du méchant. Les lèvres des sages répandent la connaissance, Mais le cœur des insensés est sans fermeté. Le sacrifice des méchants est en horreur à l'Éternel, Mais la prière des hommes droits a sa faveur. La voie du méchant est en horreur à l'Éternel, Mais il aime celui qui poursuit la justice. Une correction sévère est pour celui qui abandonne le sentier; Celui qui a de la haine pour la réprimande mourra. Le séjour des morts et l'abîme de perdition sont devant l'Éternel; À plus forte raison le cœur des humains! Le moqueur n'aime pas qu'on le réprimande, Il ne va pas vers les sages. Un cœur joyeux rend le visage aimable; Mais quand le cœur est dans la peine, l'esprit est abattu. Un cœur intelligent cherche la connaissance, Mais la bouche des insensés se repaît de stupidité. Tous les jours du malheureux sont mauvais, Mais le cœur content est un festin perpétuel. Mieux vaut peu, avec la crainte de l'Éternel, Qu'un grand trésor, avec le désordre. Mieux vaut un plat de verdure, là où règne l'amour, Qu'un bœuf engraissé, si la haine est là. Un homme furieux excite des querelles, Mais celui qui est lent à la colère apaise les disputes. Le chemin du paresseux est comme une haie d'épines, Mais le sentier des hommes droits est aplani. Un fils sage fait la joie de son père, Et un homme insensé méprise sa mère. La stupidité est une joie pour celui qui est dépourvu de sens, Mais un homme intelligent va droit dans sa marche. Les projets échouent, faute de délibérations, Mais ils réussissent quand il y a de nombreux conseillers. C'est une joie pour l'homme quand il donne une réponse de sa bouche; Et combien est bonne une parole dite à propos! Pour celui qui a du discernement, le sentier de la vie mène en haut, Afin qu'il s'écarte du séjour des morts qui est en bas. L'Éternel renverse la maison des orgueilleux, Mais il consolide la propriété de la veuve. Les pensées mauvaises sont en horreur à l'Éternel, Mais les discours agréables sont purs. Celui qui est avide de gain illicite trouble sa maison, Mais celui qui a de la haine pour les présents vivra. Le cœur du juste médite pour répondre, Mais la bouche des méchants déverse de mauvaises paroles. L'Éternel est éloigné des méchants, Mais il écoute la prière des justes. Un regard lumineux réjouit le cœur; Une bonne nouvelle fortifie les membres. Celui dont l'oreille est attentive aux réprimandes qui mènent à la vie Fera son séjour au milieu des sages. Celui qui rejette la correction méprise son âme, Mais celui qui écoute la réprimande acquiert l'intelligence. La crainte de l'Éternel enseigne la sagesse, Et l'humilité précède la gloire. Les dispositions du cœur (appartiennent) à l'homme, Mais la décision que formule la langue vient de l'Éternel. Toutes les voies de l'homme sont pures à ses yeux; Mais celui qui pèse les esprits, c'est l'Éternel. Recommande à l'Éternel tes œuvres, Et tes projets se réaliseront. L'Éternel a tout fait pour un but, Même le méchant pour le jour du malheur. Tout cœur hautain est en horreur à l'Éternel; Certes, il ne restera pas impuni. Par la bienveillance et la vérité la faute est expiée, Et par la crainte de l'Éternel on s'écarte du mal. Quand l'Éternel est favorable aux voies d'un homme, Il dispose même ses ennemis à la paix avec lui. Mieux vaut peu avec justice Que d'abondants revenus sans droiture. Le cœur de l'homme médite sa voie, Mais c'est l'Éternel qui affermit ses pas. Des oracles sont sur les lèvres du roi: Dans le jugement sa bouche ne doit pas être infidèle. La balance et les plateaux justes sont à l'Éternel; Tous les poids du sac sont (aussi) son œuvre. Les actes de méchanceté sont en horreur aux rois, Car c'est par la justice que le trône s'affermit. Les lèvres justes ont la faveur des rois, Et l'on aime celui qui parle avec droiture. La fureur du roi est un messager de mort, Mais un homme sage peut l'apaiser. Quand le visage du roi est lumineux, c'est la vie, Et sa faveur est comme un nuage de pluie printanière. Combien acquérir la sagesse vaut mieux que l'or! Combien acquérir l'intelligence est préférable à l'argent! La route des hommes droits, c'est de s'écarter du mal; Qui veille sur sa voie, garde son âme. L'orgueil précède le désastre, Et un esprit arrogant précède la chute. Mieux vaut s'abaisser avec les humbles Que de partager le butin avec les orgueilleux. Celui qui discerne la parole trouve le bonheur, Et celui qui se confie en l'Éternel est heureux. Celui qui est sage de cœur est appelé intelligent, Et la douceur des lèvres augmente le savoir. Le discernement est une source de vie pour ceux qui le possèdent, Et le châtiment des stupides, c'est la stupidité. Le cœur du sage donne à sa bouche (de s'exprimer avec) discernement Et l'accroissement de son savoir paraît sur ses lèvres. Les discours agréables sont un rayon de miel, Douceur pour l'âme et remède pour le corps. Telle voie paraît droite devant un homme, Mais à la fin, c'est la voie de la mort. L'appétit du travailleur travaille pour lui, Car sa bouche l'y excite. Le vaurien prépare le malheur, Et il y a sur ses lèvres comme un feu ardent. L'homme pervers suscite des querelles, Et le rapporteur divise des amis. L'homme violent séduit son prochain, Et le fait marcher dans une voie qui n'est pas bonne. Celui qui ferme les yeux pour des méditations perverses, Celui qui se mord les lèvres, a déjà consommé le mal. Les cheveux blancs sont une magnifique couronne; C'est sur la voie de la justice qu'on la trouve. Celui qui est lent à la colère vaut mieux qu'un héros, Et celui qui se domine (vaut mieux) que celui qui prend une ville. On jette le sort dans le pan de la robe, Mais toute décision vient de l'Éternel. Mieux vaut un morceau de pain sec avec la tranquillité Qu'une maison pleine de viandes avec la discorde. Un serviteur qui a du discernement domine sur le fils qui fait honte, Et il aura part à l'héritage au milieu des frères. Le creuset est pour l'argent, et le four pour l'or; Mais celui qui éprouve les cœurs, c'est l'Éternel. Celui qui fait le mal est attentif à la lèvre injuste, L'homme faux prête l'oreille à la langue pernicieuse. Qui se moque du pauvre déshonore celui qui l'a fait; Qui se réjouit d'un malheur ne sera pas tenu pour innocent. Les petits-fils sont la couronne des vieillards, Et les pères sont la parure de leurs fils. Le langage distingué ne convient pas à un insensé; Combien moins à un noble le langage faux. Les présents sont une pierre précieuse aux yeux de ceux qui en disposent; De quelque côté qu'ils se tournent, ils ont du succès. Celui qui couvre une faute recherche l'amour, Et celui qui la rappelle dans (ses) paroles divise les amis. Un reproche fait plus d'impression sur l'homme intelligent Que cent coups sur l'insensé. L'homme mauvais ne recherche que révolte, Mais un messager cruel sera envoyé contre lui. Rencontre une ourse privée de ses petits, Plutôt qu'un insensé dans sa stupidité. Celui qui rend le mal pour le bien Le mal ne s'éloignera pas de sa maison. Commencer une querelle, c'est rompre une digue; Avant que la dispute se déchaîne, retire-toi. Celui qui justifie le méchant et celui qui condamne le juste Sont tous deux en horreur à l'Éternel. À quoi sert une somme d'argent dans la main de l'insensé Pour acheter la sagesse? … Mais il n'a point de sens. L'ami aime en tout temps, Et un frère est là pour (aider dans) la détresse. L'homme dépourvu de sens prend des engagements, Il se porte garant pour son prochain. Qui aime la brouille aime le péché; Qui élève sa porte recherche le désastre. Un cœur fourbe ne trouve pas le bonheur, Et celui dont la langue est perverse tombe dans le malheur. Celui qui donne naissance à un insensé aura du chagrin; Le père d'un fou ne peut pas se réjouir. Un cœur joyeux est un bon remède, Mais un esprit abattu dessèche les os. Le méchant accepte des présents sous le manteau Pour pervertir les sentiers du droit. La sagesse est tout près de l'homme intelligent, Mais les yeux de l'insensé vont à l'extrémité de la terre. Un fils insensé donne du mécontentement à son père Et de l'amertume à celle qui l'a enfanté. Il n'est pas bon de faire payer même une amende à un juste, Ni de frapper les nobles à cause de leur droiture. Celui qui ménage ses discours possède la connaissance, Et celui qui a l'esprit calme est un homme intelligent. Même le stupide, quand il se tait, passe pour sage; Celui qui ferme ses lèvres est un homme intelligent. Celui qui se tient à l'écart ne recherche que son désir, Il se déchaîne contre toute raison. Ce n'est pas à l'intelligence que l'insensé prend plaisir, C'est à la manifestation de ses pensées. Quand vient le méchant, vient aussi le mépris; Et avec l'ignominie, vient le déshonneur. Les paroles de la bouche d'un homme sont des eaux profondes; La source de la sagesse est un torrent qui jaillit. Il n'est pas bon d'avoir égard à la personne du méchant Pour faire tort au juste dans son droit. Les lèvres de l'insensé se mêlent aux disputes, Et sa bouche appelle les coups. La bouche de l'insensé cause sa ruine, Et ses lèvres sont un piège pour son âme. Les paroles du rapporteur sont comme des friandises, Elles descendent jusqu'au fond des entrailles. Celui qui se relâche dans son travail Est frère de celui qui détruit. Le nom de l'Éternel est une tour forte; Le juste y court et s'y trouve hors d'atteinte. La fortune du riche est une ville forte; Dans son imagination, c'est une muraille qui est hors d'atteinte. Avant le désastre, le cœur de l'homme s'élève; Mais l'humilité précède la gloire. Celui qui répond avant d'avoir écouté, Voilà bien pour lui stupidité et confusion! L'esprit de l'homme le soutient dans la maladie; Mais l'esprit abattu, qui le relèvera? Un cœur intelligent acquiert la connaissance, Et l'oreille des sages recherche la connaissance. Les cadeaux d'un homme lui élargissent (la voie) Et lui donnent accès auprès des grands. Le premier qui plaide sa cause paraît juste; Vienne sa partie adverse, et elle lui demandera des preuves. Le sort fait cesser les querelles, Et fait le partage entre les puissants. Un frère offensé est pire qu'une ville forte, Et les querelles sont comme les verrous d'un donjon. C'est du fruit de sa bouche que l'homme rassasie son ventre, C'est du produit de ses lèvres qu'il se rassasie. La mort et la vie sont au pouvoir de la langue; Celui qui l'aime en mangera les fruits. Celui qui a trouvé une femme a trouvé le bonheur; C'est une faveur qu'il a obtenue de l'Éternel. Le pauvre parle en suppliant, Et le riche répond avec dureté. Celui qui a des amis peut les avoir pour son malheur, Mais il est tel ami plus attaché qu'un frère. Mieux vaut le pauvre qui marche dans son intégrité, Que l'homme aux lèvres perverses et qui est un insensé. Le manque de connaissance n'est bon pour personne, Et celui qui précipite ses pas tombe dans le péché. La stupidité de l'homme pervertit sa voie, Et c'est contre l'Éternel que son cœur s'irrite. La richesse augmente le nombre des amis, Mais l'indigent est séparé de son ami. Le faux témoin ne sera pas tenu pour innocent, Et celui qui profère des mensonges n'échappera pas. Beaucoup de gens flattent le notable, Et chacun est l'ami de celui qui fait des cadeaux. Tous les frères du pauvre le haïssent; Combien plus ses amis s'éloignent-ils de lui! Il recherche des entretiens, mais il n'y en a pas. Celui qui devient sensé aime son âme; Celui qui garde l'intelligence trouve le bonheur. Le faux témoin ne sera pas tenu pour innocent, Et celui qui profère des mensonges périra. Il ne sied pas à un insensé (de vivre dans) les délices; Combien moins à un esclave de dominer sur des princes! L'homme qui a du discernement est lent à la colère, Et il met son honneur à passer sur une offense. La fureur du roi est comme le rugissement d'un lion, Et sa faveur est comme la rosée sur l'herbe. Un fils insensé est une calamité pour son père, Et les querelles d'une femme sont une gouttière qui ne cesse de couler. Une maison et des biens sont un héritage des pères, Mais une femme qui a du discernement est (un don) de l'Éternel. La paresse fait tomber dans l'assoupissement, Et celui qui est nonchalant aura faim. Celui qui garde le commandement garde son âme; Celui qui méprise ses voies mourra. Celui qui a pitié de l'indigent prête à l'Éternel, Qui lui rendra ce qui lui est dû. Corrige ton fils, car il y a encore de l'espérance; Mais ne désire pas le faire mourir. Celui que la fureur emporte doit en payer le prix; Car si tu l'exemptes, tu aggraves encore son cas. Écoute les conseils et reçois la leçon, Afin que tu sois sage par la suite. Il y a dans le cœur de l'homme beaucoup de pensées, Mais c'est le dessein de l'Éternel qui s'accomplira. Ce qui fait le charme d'un homme, c'est sa bienveillance; Et mieux vaut un pauvre qu'un menteur. La crainte de l'Éternel mène à la vie, Et l'on passe la nuit rassasié, sans être visité par le malheur. Le paresseux plonge sa main dans le plat, Mais il ne la ramène même pas à sa bouche. Frappe le moqueur, et le sot deviendra prudent; Reprends l'homme intelligent, et il comprendra la connaissance. Celui qui ruine son père et qui met en fuite sa mère Est un fils qui fait honte et qui fait rougir. Cesse, mon fils, d'écouter la leçon, Si c'est pour t'égarer loin des discours de la connaissance. Un témoin qui ne vaut rien se moque du droit, Et la bouche des méchants dévore l'injustice. Les jugements sont prêts pour les moqueurs, Et les coups pour le dos des insensés. Le vin est moqueur, la boisson forte est tumultueuse; Quiconque s'y égare ne deviendra pas sage. La terreur qu'inspire le roi est comme le rugissement d'un lion; En le mettant hors de lui, on pèche contre soi-même. C'est une gloire pour l'homme de se tenir loin des disputes, Mais tout homme stupide est déchaîné. À cause du froid, le paresseux ne laboure pas; À la moisson, il cherche, mais il n'y a rien. Un conseil dans le cœur de l'homme est comme des eaux profondes, L'homme intelligent sait y puiser. Beaucoup de gens proclament chacun leur bienveillance, Mais un homme fidèle, qui le trouvera? Le juste marche dans son intégrité; Heureux ses fils après lui! Un roi assis sur le trône pour juger Dissipe tout mal par son regard. Qui dira: J'ai rendu mon cœur sans reproche, Je me suis purifié du péché? Deux sortes de poids, deux sortes de mesures, Sont l'une et l'autre en horreur à l'Éternel. Le jeune garçon laisse déjà voir par ses actions Si sa conduite sera sans reproche et droite. L'oreille qui entend, et l'œil qui voit, C'est l'Éternel qui les a faits l'un et l'autre. N'aime pas le sommeil, de peur que tu ne deviennes pauvre; Ouvre les yeux, tu seras rassasié de pain. Mauvais! mauvais! dit l'acheteur Tout en s'éloignant, puis il se félicite. Il y a de l'or et beaucoup de perles; Mais l'objet (le plus) précieux, ce sont les lèvres savantes. Prends son vêtement, car il s'est porté garant pour autrui; Exige de lui des gages, au profit d'une personne étrangère. Le pain de la fausseté est doux à l'homme, Et plus tard sa bouche est remplie de gravier. Les projets s'affermissent par des conseils; Fais la guerre avec de (bonnes) directives. Celui qui répand la calomnie dévoile les secrets; Ne fréquente pas celui qui ouvre ses lèvres. Si quelqu'un traite avec mépris son père et sa mère, Sa lampe s'éteindra au milieu des ténèbres. Un héritage promptement acquis dès l'origine Ne sera pas béni par la suite. Ne dis pas: Je rendrai le mal. Espère en l'Éternel, et il te sauvera. L'Éternel a en horreur deux sortes de poids, Et la balance fausse n'est pas une bonne chose. C'est l'Éternel qui dirige les pas de l'homme, Mais l'être humain, comment peut-il comprendre sa voie? C'est un piège pour l'homme de dire à la légère: c'est sacré! Et de ne réfléchir qu'après avoir fait des vœux. Un roi sage disperse les méchants, Et fait passer sur eux la roue. Le souffle de l'homme est une lampe de l'Éternel; Elle explore jusque tout au fond des entrailles. La bienveillance et la vérité protègent le roi, Il soutient son trône par la bienveillance. La force est la parure des jeunes gens, Et les cheveux blancs sont l'ornement des vieillards. Les plaies d'une blessure sont un remède pour le mal; De même les coups (qui pénètrent jusqu') au fond des entrailles. Le cœur du roi est un courant d'eau dans la main de l'Éternel; Il l'incline partout où il veut. Toutes les voies de l'homme sont droites à ses yeux; Mais celui qui pèse les cœurs, c'est l'Éternel. Pratiquer la justice et le droit, Voilà ce qui est, pour l'Éternel, préférable aux sacrifices. Des regards hautains et un cœur qui s'enfle, Cette lampe des méchants n'est que péché. Les pensées de l'homme actif vont bien vers l'abondance, Mais celui qui agit avec précipitation va bien vers la disette. Des trésors acquis par une langue fausse Sont une vanité fugitive de gens qui recherchent la mort. La violence des méchants les emporte, Parce qu'ils refusent de pratiquer le droit. La voie du coupable est tortueuse, Mais l'action de l'innocent est droite. Mieux vaut habiter à l'angle d'un toit, Que de partager la demeure d'une femme querelleuse. L'âme du méchant est avide de mal; Son ami ne trouve pas grâce à ses yeux. Quand on châtie le moqueur, le simple devient sage; Et quand on donne du discernement au sage, il acquiert de la connaissance. Le juste considère la maison du méchant; Il rejette les méchants dans le malheur. Celui qui ferme son oreille au cri du faible Criera lui-même et n'aura pas de réponse. Un cadeau fait en secret apaise la colère, Et un présent fait sous le manteau la fureur violente. C'est une joie pour le juste de pratiquer le droit, Mais la ruine est pour ceux qui commettent l'injustice. L'homme qui s'écarte du chemin du bon sens Reposera dans l'assemblée des défunts. Celui qui aime la joie reste dans la privation; Celui qui aime le vin et l'huile ne s'enrichit pas. Le méchant sert de rançon pour le juste, Et le traître pour les hommes droits. Mieux vaut habiter dans un pays désert, Qu'avec une femme querelleuse et irritable. Il y a un trésor précieux et de l'huile dans la demeure du sage; Mais l'homme insensé les engloutit. Celui qui poursuit la justice et la bienveillance Trouve la vie, la justice et la gloire. Le sage pénètre dans la ville des héros, Il abat la force en laquelle elle se confiait. Celui qui garde sa bouche et sa langue Garde son âme de la détresse. Le présomptueux, le hautain, a pour nom: moqueur; Il agit avec la fureur de la présomption. Les désirs du paresseux le font mourir, Parce que ses mains refusent d'agir; Tout le jour il éprouve des désirs; Mais le juste donne sans restriction. Le sacrifice des méchants est une horreur; Combien plus quand ils l'apportent avec des pensées infâmes. Le témoin menteur périra, Mais l'homme qui écoute pourra toujours parler. L'homme méchant durcit son visage, Mais celui qui est droit affermit sa voie. Point de sagesse, point d'intelligence, Point de conseil (qui compte), vis-à-vis de l'Éternel. Le cheval est équipé pour le jour de la bataille, Mais c'est à l'Éternel (qu'appartient) le salut! La renommée est préférable à de grandes richesses, Et la grâce vaut mieux que l'argent et que l'or. Le riche et le pauvre se rencontrent; C'est l'Éternel qui les fait tous deux. L'homme prudent voit le malheur et se cache, Mais les simples passent outre et en sont punis. La conséquence de l'humilité, de la crainte de l'Éternel, C'est la richesse, la gloire et la vie. Des épines, des pièges sont sur la voie de (l'homme) pervers; Celui qui garde son âme s'en éloigne. Oriente le jeune garçon sur la voie qu'il doit suivre; Même quand il sera vieux, il ne s'en écartera pas. Le riche domine sur les pauvres, Et celui qui emprunte est l'esclave de celui qui prête. Celui qui sème la fraude moissonne l'injustice, Et le bâton de son courroux disparaît. L'homme dont le regard est bon sera béni, Parce qu'il donne de son pain à l'indigent. Chasse le moqueur, et la querelle prendra fin; Dispute et mépris cesseront. Celui qui aime la pureté du cœur, La grâce est sur ses lèvres, et le roi est son ami. Les yeux de l'Éternel veillent sur la connaissance, Mais il rejette les paroles du perfide. Le paresseux dit: Il y a un lion dehors! Je serai tué au milieu de la place! La bouche des courtisanes est une fosse profonde; Celui contre qui l'Éternel est irrité y tombera. La stupidité est attachée au cœur de l'enfant; Le bâton de la correction l'éloignera de lui. Celui qui opprime l'indigent, (arrive) à l'enrichir, Celui qui donne au riche, n' (arrive) qu'à l'appauvrir. Prête l'oreille et écoute les paroles des sages; Applique ton cœur à ma connaissance. Car il est agréable que tu les gardes au-dedans de toi, Et qu'elles soient toutes prêtes sur tes lèvres. Afin que ta confiance soit en l'Éternel, Je veux te donner la connaissance aujourd'hui, à toi-même. Ne t'ai-je pas écrit trois fois Des conseils et des réflexions, Pour te faire connaître ce qui est sûr, des paroles vraies, Afin que tu répondes par des paroles vraies à celui qui t'envoie? Ne dépouille pas l'indigent, parce qu'il est indigent, Et n'opprime pas le malheureux à la porte; Car l'Éternel défendra leur cause Et privera de la vie ceux qui les auront privés. Ne fréquente pas quelqu'un de coléreux, Ne va pas avec un homme furieux, De peur que tu ne t'habitues à ses sentiers, Et que tu n'y trouves un piège pour ta vie. Ne sois pas parmi ceux qui prennent des engagements, Parmi ceux qui se portent garants pour des dettes; Si tu n'as pas de quoi payer, Pourquoi prendrait-on ton lit de dessous toi? Ne déplace pas la borne ancienne, Que tes pères ont posée. Si tu vois un homme habile dans son ouvrage Il se tiendra devant des rois; Il ne se tiendra pas devant des gens obscurs. Si tu t'assieds à table avec un grand, Fais bien attention à ce qui est devant toi; Mets un couteau à ta gorge, Si tu as trop d'avidité. Ne désire pas ses friandises: C'est un aliment trompeur. Ne te fatigue pas pour t'enrichir, Cesse d'y appliquer ton intelligence. Tes yeux volent-ils vers (la richesse)? Il n'y a plus rien! Car elle se fait des ailes, Et comme l'aigle, elle s'envole vers le ciel. Ne mange pas le pain de celui dont le regard est mauvais, Et ne désire pas ses friandises; Car il est tel que sont les arrière-pensées de son âme. Mange et bois, te dira-t-il; Mais son cœur n'est pas avec toi. Tu vomiras le morceau que tu as mangé, Et tu auras perdu tes paroles agréables. Ne parle pas aux oreilles de l'insensé, Car il méprise le bon sens de tes discours. Ne déplace pas la borne ancienne Et n'entre pas dans le champ des orphelins; Car leur vengeur est puissant: Il défendra leur cause contre toi. Dispose ton cœur à l'instruction Et tes oreilles aux discours de la connaissance. N'épargne pas la correction au jeune garçon; Si tu le frappes du bâton, il ne mourra pas. En le frappant du bâton, Tu préserveras sa vie du séjour des morts. Mon fils, si ton cœur est sage, Mon cœur, à moi aussi, se réjouira. Mes entrailles tressailliront de joie, Quand tes lèvres diront ce qui est droit. Que ton cœur n'envie pas les pécheurs, Mais que tout le jour il craigne l'Éternel; Car il y a un avenir, Et ton espérance ne sera pas retranchée. Toi, mon fils, écoute et deviens sage; Dirige ton cœur dans la voie (droite). Ne sois pas parmi ceux qui s'enivrent de vin, Parmi ceux qui font des excès de viandes: Car l'ivrogne et celui qui fait des excès s'appauvrissent, Et l'assoupissement fait porter des haillons. Écoute ton père, lui qui t'a engendré, Et ne méprise pas ta mère, quand elle est devenue vieille. Acquiers la vérité et ne la vends pas, La sagesse, l'instruction et l'intelligence. Le père du juste est vraiment dans l'allégresse, Celui qui engendre un sage en a de la joie. Que ton père et ta mère se réjouissent, Que celle qui t'a enfanté soit dans l'allégresse! Mon fils, donne-moi ton cœur, Et que tes yeux se plaisent dans mes voies. Car la prostituée est une fosse profonde, Et la courtisane un puits étroit. Elle dresse des embûches comme un brigand Et augmente parmi les humains le nombre des traîtres. Pour qui les Ah? pour qui les Hélas? Pour qui les querelles? pour qui les plaintes? Pour qui les blessures sans cause? Pour qui les yeux rouges? Pour ceux qui s'attardent auprès du vin, Pour ceux qui vont quérir des vins mélangés. Ne regarde pas le vin parce qu'il est d'un beau rouge, Qu'il donne son éclat dans la coupe Et qu'il coule aisément. Il finit par mordre comme un serpent Et par piquer comme un aspic. Tes yeux se porteront sur des courtisanes, Et ton cœur parlera d'une manière perverse. Tu deviendras comme un homme couché au milieu de la mer, Comme un homme couché sur le sommet d'un mât: On m'a frappé,… je n'ai pas eu de mal! On m'a battu,… je n'en ai rien su! Quand me réveillerai-je? … J'en redemande encore! N'envie pas les hommes mauvais Et ne désire pas être avec eux; Car leur cœur médite la ruine, Et leurs lèvres causent de la peine. C'est par la sagesse qu'une maison se construit, Et par l'intelligence qu'elle s'affermit; C'est par la connaissance que les chambres se remplissent De tous les biens précieux et agréables. Un homme sage est plein de puissance, Et celui qui a la connaissance accroît sa force. Car avec de bonnes directives tu pourras faire la guerre, Et le salut est dans le grand nombre des conseillers. La sagesse est trop élevée pour le stupide; Il n'ouvrira pas la bouche à la porte. Celui qui a la pensée de faire le mal S'appelle un maître d'infamies. La réflexion stupide n'est que péché, Et le moqueur est en horreur parmi les hommes. Si tu te relâches au jour de la détresse, Ta force n'est que détresse. Délivre ceux qu'on traîne à la mort, Ceux qu'on va tuer, agis pour qu'on les épargne! Si tu dis: Ah! nous ne savions pas! … Celui qui pèse les cœurs ne le comprend-il pas? Celui qui veille sur ta vie ne le sait-il pas Et ne rendra-t-il pas à chacun selon ses œuvres? Mon fils, mange du miel, car il est bon; Un rayon de miel est doux à ton palais. De même, connais la sagesse pour ton âme; Si tu la trouves, il y a un avenir, Et ton espérance ne sera pas retranchée. Ne tends pas méchamment des embûches dans le domaine du juste Et ne dévaste pas le lieu où il repose; Car à sept reprises le juste peut tomber et il se relève, Mais les méchants sont précipités dans le malheur. Ne te réjouis pas si ton ennemi tombe, Et quand il trébuche, que ton cœur ne soit pas dans l'allégresse, De peur que l'Éternel ne le voie, que cela ne lui déplaise, Et qu'il ne détourne de lui sa colère. Ne t'irrite pas à cause de ceux qui font le mal, N'envie pas les méchants; Car il n'y a pas d'avenir pour celui qui est mauvais, La lampe des méchants s'éteint. Mon fils, crains l'Éternel et le roi; Ne te mêle pas aux hommes remuants: Car soudain leur ruine surgira, Et qui connaît les châtiments des uns et des autres? Voici encore ce qui vient des sages. Il n'est pas bon, dans un jugement, d'avoir égard aux personnes. Celui qui dit au méchant: Tu es juste! Les peuples le maudissent, les nations sont irritées contre lui. Mais pour ceux qui (le) réprimandent, c'est bien, Et la bénédiction vient sur eux pour leur bonheur. Il donne un baiser sur les lèvres, Celui qui répond des paroles droites. Soigne ton ouvrage au dehors, Organise-le dans ton champ, Ensuite tu bâtiras ta maison. Ne témoigne pas sans cause contre ton prochain; Voudrais-tu séduire par tes lèvres? Ne dis pas: Comme il m'a fait, ainsi je lui ferai, Je rendrai à chacun selon ses œuvres. J'ai passé près du champ de quelqu'un de paresseux, Et près de la vigne d'un homme dépourvu de sens. Et voici: les orties y poussaient partout, Les mauvaises herbes en couvraient la surface, Et son mur de pierres était abattu. J'ai regardé d'un cœur attentif, J'ai vu, j'en ai tiré instruction. Un peu de sommeil, un peu d'assoupissement, Un peu croiser les mains en te couchant! … Et la pauvreté te surprendra, en rôdant, Et la disette comme un homme en armes. Voici encore des Proverbes de Salomon, transcrits par les gens d'Ézéchias, roi de Juda. La gloire de Dieu, c'est de cacher les choses; La gloire des rois, c'est de scruter les choses. Les cieux dans leur hauteur, la terre dans sa profondeur, Et le cœur des rois, on ne peut les scruter. Ôte de l'argent les scories, Et il en sortira un vase pour l'orfèvre; Ôte le méchant de la présence du roi, Et son trône s'affermira par la justice. Ne te vante pas devant le roi, Et ne te tiens pas à la place des grands; Car il vaut mieux qu'on te dise: Monte ici! Que si l'on t'abaisse devant le prince que tes yeux ont vu. Ne te hâte pas d'aller plaider, Car que feras-tu dans la suite, Lorsque ton prochain t'aura confondu? Plaide ta cause contre ton prochain, Mais ne révèle pas le secret d'un autre, De peur qu'en l'apprenant il ne t'insulte, Et que ta médisance ne puisse être rattrapée. Des pommes d'or sur des ciselures d'argent, Telle est une parole dite à propos. Un anneau d'or et une parure d'or fin, Tel est, pour une oreille attentive, le sage qui réprimande. Comme la fraîcheur de la neige au temps de la moisson, Ainsi est un messager fidèle pour ceux qui l'envoient; Il restaure l'âme de son seigneur. Des nuages et du vent sans pluie, Tel est un homme se félicitant à tort de ses libéralités. Par la lenteur à la colère, on peut fléchir un prince, Et une langue douce peut briser des os. Si tu trouves du miel, n'en mange que ce qui te suffit, De peur que tu n'en sois rassasié et que tu ne le vomisses. Mets rarement le pied dans la maison de ton prochain, De peur qu'il ne soit rassasié de toi et qu'il ne te haïsse. Une massue, une épée et une flèche aiguë, Tel est un homme qui porte un faux témoignage contre son prochain. Une dent cassée et un pied qui chancelle, Telle est la confiance en un traître au jour de la détresse. C'est retirer son vêtement par un jour froid, (Répandre) du vinaigre sur du nitre, Que de chanter des chansons à un cœur attristé. Si ton ennemi a faim, donne-lui du pain à manger; S'il a soif, donne-lui de l'eau à boire. Car ce sont des charbons ardents que tu amasses sur sa tête, Et l'Éternel te le rendra. Le vent du nord engendre la pluie, Et la langue (qui parle) en cachette, un visage irrité. Mieux vaut habiter à l'angle d'un toit, Que de partager la demeure d'une femme querelleuse. De l'eau fraîche pour une personne fatiguée, Telle est une bonne nouvelle venant d'une terre lointaine. Une fontaine troublée et une source corrompue, Tel est le juste qui chancelle devant le méchant. Il n'est pas bon de manger beaucoup de miel, Ni glorieux (pour les hommes) de rechercher leur gloire. Une ville forcée et sans murailles, Tel est l'homme qui n'est point maître de lui-même. Pas plus que la neige en été, ni que la pluie pendant la moisson, La gloire ne convient à un insensé. Comme l'oiseau s'échappe, comme l'hirondelle s'envole, Ainsi la malédiction sans cause n'aboutit à rien. Le fouet est pour le cheval, le mors pour l'âne, Et le bâton pour le dos des insensés. Ne réponds pas à l'insensé selon sa stupidité, De peur que tu ne lui ressembles toi-même. Réponds à l'insensé selon sa stupidité, De peur qu'il ne devienne sage à ses propres yeux. Il se coupe les jambes, il boit la violence, Celui qui envoie des messages par l'intermédiaire d'un insensé. Les jambes du boiteux sont faibles, De même est un proverbe dans la bouche des insensés. C'est attacher une pierre à une fronde Que de donner gloire à un insensé. Une épine qui se dresse dans la main d'un ivrogne, Ainsi est un proverbe dans la bouche des insensés. Un archer qui blesse tout le monde, Ainsi est celui qui engage un insensé et qui engage les premiers venus. Comme un chien qui retourne à ce qu'il a vomi, Ainsi est un insensé qui revient à sa stupidité. Si tu vois un homme qui est sage à ses propres yeux, Il y a plus d'espérance pour un insensé que pour lui. Le paresseux dit: Il y a un lionceau sur le chemin, Il y a un lion dans les rues! La porte tourne sur des gonds Et le paresseux sur son lit. Le paresseux plonge sa main dans le plat, Et il trouve fatigant de la ramener à sa bouche. Le paresseux est plus sage à ses propres yeux Que sept hommes qui répondent avec bon goût. Comme celui qui saisit un chien par les oreilles, Ainsi est un passant qui passe la mesure dans une dispute où il n'a que faire. Comme un furieux qui lance des flammes, Des flèches et la mort, Ainsi est un homme qui trompe son prochain Et qui dit: C'était pour plaisanter. Faute de bois, le feu s'éteint; Et quand il n'y a point de rapporteur, la querelle se calme. Du charbon sur un brasier, et du bois sur du feu; Tel est un homme querelleur qui attise une dispute. Les paroles du rapporteur sont comme des friandises, Elles descendent jusqu'au fond des entrailles. Des scories d'argent appliquées sur un vase de terre, Telles sont des lèvres ardentes et un cœur mauvais. Par ses lèvres celui qui a de la haine se déguise, Et il met au-dedans de lui la tromperie. Lorsqu'il met de la grâce dans sa voix, ne le crois pas, Car il y a sept abominations dans son cœur. Sa haine peut se cacher sous la dissimulation, Sa méchanceté se révélera dans l'assemblée. Celui qui creuse une fosse y tombe, Et la pierre revient sur celui qui la roule. La langue fausse a de la haine pour ceux qu'elle écrase, Et la bouche flatteuse provoque la ruine. Ne te félicite pas du lendemain, Car tu ne sais pas ce qu'un jour peut enfanter. Qu'un autre te loue, et non ta bouche, Un étranger, et non tes lèvres. La pierre est pesante, et le sable est lourd, Mais l'irritation du stupide pèse plus que l'un et l'autre. La fureur est cruelle et la colère impétueuse, Mais qui tiendra devant la jalousie? Mieux vaut une réprimande ouverte Que l'amour tenu caché. Les blessures d'un ami sont dignes de confiance, Les baisers d'un ennemi sont trompeurs. Celui qui est rassasié foule aux pieds le rayon de miel, Mais celui qui est affamé trouve doux tout ce qui est amer. Comme l'oiseau qui erre loin de son nid, Ainsi est l'homme qui erre loin de sa demeure. L'huile et le parfum réjouissent le cœur, Et la douceur d'un ami vaut mieux que les conseils qu'on se donne à soi-même. N'abandonne pas ton ami, ni l'ami de ton père, Et n'entre pas dans la maison de ton frère au jour de ta détresse; Mieux vaut un voisin proche qu'un frère éloigné. Mon fils, sois sage et réjouis mon cœur, Et je pourrai répondre à celui qui me déshonore. L'homme prudent voit le malheur et se cache. Les simples passent outre et en sont punis. Prends son vêtement, car il s'est porté garant pour autrui; Exige de lui des gages, au profit d'une étrangère. Si quelqu'un bénit son prochain à haute voix et de grand matin, Cela lui est compté comme une malédiction. Une gouttière qui ne cesse de couler par un jour de pluie Et une femme querelleuse sont comparables. Celui qui la retient, retient le vent, Et sa main saisit de l'huile. Le fer aiguise le fer, Ainsi un homme aiguise la personnalité de son prochain. Celui qui veille sur un figuier en mangera le fruit, Et celui qui garde son maître sera honoré. Comme dans l'eau le visage (répond) au visage, Ainsi le cœur de l'homme (répond) à l'homme. Le séjour des morts et l'abîme de perdition ne peuvent être rassasiés; De même les yeux de l'homme ne peuvent être rassasiés. Le creuset est pour l'argent, et le four pour l'or; Mais un homme (est jugé) d'après sa renommée. Quand tu pilerais le stupide dans un mortier, Au milieu des grains avec le pilon, Sa stupidité ne se séparerait pas de lui. Connais bien chacune de tes brebis, Donne tes soins à tes troupeaux; Car la richesse ne dure pas toujours, Pas plus qu'une couronne de génération en génération. Le foin s'enlève, la verdure paraît, Et les herbes des montagnes sont recueillies. Les agneaux sont pour te vêtir, Et les boucs pour payer le champ; Le lait des chèvres doit suffire à ta nourriture, à la nourriture de ta maison, Et à la subsistance de tes servantes. Le méchant prend la fuite sans que personne le poursuive, Les justes ont confiance comme un jeune lion. Quand un pays est en révolte, ses chefs sont nombreux; Mais avec un homme qui a de l'intelligence et de la connaissance, C'est ainsi qu'il y a continuité. Un homme pauvre qui opprime les indigents Est une pluie torrentielle, et ensuite il n'y a plus de pain. Ceux qui abandonnent la loi louent le méchant, Mais ceux qui observent la loi s'irritent contre lui. Les hommes mauvais ne comprennent pas le droit, Mais ceux qui cherchent l'Éternel comprennent tout. Mieux vaut le pauvre qui marche dans son intégrité Que celui qui a des voies tortueuses et qui est riche. Celui qui observe la loi est un fils intelligent, Mais celui qui fréquente les débauchés apporte la confusion à son père. Celui qui augmente ses biens par l'intérêt et l'usure Les amasse pour celui qui a pitié des indigents. Si quelqu'un détourne l'oreille pour ne pas écouter la loi, Sa prière même est un acte horrible. Celui qui égare les hommes droits dans la mauvaise voie Tombe dans la fosse qu'il a creusée; Mais les hommes intègres héritent du bonheur. L'homme riche est sage à ses propres yeux; Mais un indigent qui est intelligent peut le mettre à l'épreuve. Quand les justes triomphent, c'est un grand honneur; Quand les méchants s'élèvent, chacun se cache. Celui qui dissimule ses fautes ne réussit pas. Mais celui qui les confesse et les délaisse trouve de la compassion. Heureux l'homme qui est continuellement dans la crainte! Mais celui qui endurcit son cœur tombe dans le malheur. Un lion rugissant et un ours affamé, Ainsi est le méchant qui domine sur un peuple indigent. Un dirigeant qui manque d'intelligence multiplie les actes d'oppression, Mais celui qui a de la haine pour le gain illicite prolonge ses jours. Un homme chargé du sang d'un autre S'enfuit jusqu'à la fosse: qu'on ne l'arrête pas! Celui qui marche dans l'intégrité sera sauvé, Mais celui qui suit deux voies tortueuses tombera dans l'une d'elles. Celui qui cultive son sol est rassasié de pain, Mais celui qui poursuit des futilités est rassasié de pauvreté. Un homme fidèle sera comblé de bénédictions. Mais celui qui se hâte de s'enrichir ne sera pas tenu pour innocent. Il n'est pas bon d'avoir égard aux personnes, Et pour un morceau de pain un homme se livre au crime. L'homme au regard mauvais se lance vers la fortune, Et il ne sait pas que la disette viendra sur lui. Celui qui reprend un homme trouve ensuite plus de faveur Que celui dont la langue est flatteuse. Celui qui vole son père et sa mère Et qui dit: Ce n'est pas un crime! Est le compagnon d'un homme destructeur. Celui qui a de vastes ambitions excite les querelles, Mais celui qui se confie en l'Éternel est dans l'abondance. Celui qui a confiance dans son propre cœur est un insensé, Mais celui qui marche dans la sagesse sera délivré. Pour celui qui donne au pauvre, point de disette, Mais pour celui qui ferme les yeux, beaucoup de malédictions. Quand les méchants s'élèvent, chacun se cache; Et quand ils périssent, les justes sont nombreux. Un homme qui mérite d'être repris et qui raidit la nuque Sera brisé tout d'un coup et sans remède. Quand les justes sont nombreux, le peuple se réjouit; Quand le méchant domine, le peuple gémit. Un homme qui aime la sagesse réjouit son père, Mais celui qui fréquente des prostituées perd ses biens. Un roi affermit le pays par le droit, Mais celui qui reçoit des présents le ruine. Un homme qui flatte son prochain Tend un filet sous ses pas. Il y a un piège dans le crime de l'homme mauvais, Mais le juste triomphe et se réjouit. Le juste connaît la cause des indigents, Mais le méchant ne comprend pas la connaissance. Les moqueurs soufflent le feu dans la ville, Mais les sages calment la colère. Si un homme sage entre en jugement avec un stupide, Il aura beau se fâcher ou rire, il n'aura point de repos. Les hommes de sang haïssent l'homme intègre, Mais les hommes droits protègent sa vie. L'insensé étale tous ses sentiments, Mais le sage se retient de montrer les siens. Quand celui qui domine prête attention aux paroles trompeuses, Tous ses subalternes sont des méchants. Le pauvre et l'oppresseur se rencontrent; C'est l'Éternel qui éclaire les yeux de l'un et de l'autre. Un roi qui juge les indigents avec vérité Aura son trône affermi pour toujours. Le bâton et la réprimande donnent la sagesse, Mais le garçon livré à lui-même fait honte à sa mère. Quand les méchants sont nombreux, les crimes se multiplient, Mais les justes contempleront leur chute. Corrige ton fils, et il te donnera du repos, Il procurera des délices à ton âme. Quand il n'y a pas de vision, le peuple est sans frein; Heureux celui qui observe la loi! Ce n'est point par des paroles qu'on corrige un esclave; Même quand il comprend, il n'obéit pas. Si tu vois un homme irréfléchi dans ses paroles, Il y a plus d'espérance pour un insensé que pour lui. Le serviteur qu'on a gâté dès l'enfance Finit par se croire un fils. Un homme coléreux excite des querelles, Et un furieux commet beaucoup de crimes. L'orgueil d'un homme le conduit à l'humiliation, Mais celui qui est humble d'esprit obtient la gloire. Celui qui partage avec un voleur a de la haine pour lui-même, Il entend la malédiction, mais ne révèle rien. La frayeur devant les hommes tend un piège, Mais celui qui se confie en l'Éternel se trouve hors d'atteinte. Beaucoup de gens recherchent la faveur de celui qui domine, Mais c'est de l'Éternel que vient le droit de chacun. L'homme inique est en horreur aux justes, Et celui dont la voie est droite est en horreur au méchant. Paroles d'Agour, fils de Yaqé. Sentence de cet homme pour Itiel, pour Itiel et pour Oukal. Certes, je suis plus bête que n'importe qui Et je n'ai pas une intelligence humaine; Je n'ai pas appris la sagesse Et je ne connais pas la science des saints. Qui est monté au ciel, et qui en est descendu? Qui a recueilli le vent dans ses poings? Qui a serré les eaux dans un vêtement? Qui a établi toutes les extrémités de la terre? Quel est son nom, et quel est le nom de son fils, Si tu le sais? Toute parole de Dieu est éprouvée. Il est un bouclier pour ceux qui se réfugient en lui. N'ajoute rien à ses paroles, De peur qu'il ne te reprenne et que tu ne sois trouvé menteur. Je te demande deux choses: Ne me les refuse pas, avant que je meure! Éloigne de moi la vanité et la parole mensongère; Ne me donne ni pauvreté, ni richesse, Accorde-moi le pain qui m'est nécessaire, De peur qu'étant rassasié, je ne te renie Et ne dise: Qui est l'Éternel? Ou qu'étant dans la pauvreté, je ne commette un vol Et ne porte atteinte au nom de mon Dieu. Ne calomnie pas un serviteur auprès de son maître, De peur qu'il ne te maudisse et que tu ne te rendes coupable. Il est une engeance qui maudit son père Et qui ne bénit pas sa mère. Il est une engeance qui se croit pure Et qui n'est pas lavée de son ordure. Il est une engeance dont les yeux sont hautains Et les paupières élevées. Il est une engeance dont les dents sont des épées Et les mâchoires des couteaux, Pour dévorer et (faire disparaître) de la terre les malheureux Et de l'humanité les pauvres. La sangsue a deux filles: Donne! donne! Trois choses sont insatiables, Quatre ne disent jamais: Assez! Le séjour des morts, la femme stérile, La terre, qui n'est pas rassasiée d'eau, Et le feu, qui ne dit jamais: Assez! L'œil qui se moque d'un père Et qui dédaigne l'obéissance envers une mère, Les corbeaux du torrent le perceront, Et les petits de l'aigle le dévoreront. Il y a trois choses qui sont au-dessus de ma portée, Même quatre que je ne connais pas: La trace de l'aigle dans les cieux, La trace du serpent sur le rocher, La trace du navire au milieu de la mer, Et la trace de l'homme chez la jeune fille. Telle est la voie de la femme adultère: Elle mange et s'essuie la bouche, Puis elle dit: Je n'ai pas fait de mal. À cause de trois choses, la terre peut trembler, À cause de quatre, elle ne peut rester patiente: À cause d'un esclave qui vient à régner, D'un fou qui est rassasié de pain, À cause d'une femme dédaignée qui se marie, Et d'une servante qui hérite de sa maîtresse. Il y a quatre (animaux) qui sont les plus petits de la terre Et cependant des plus sages: Les fourmis, peuple sans force, Préparent en été leur nourriture; Les damans, peuple sans puissance, Placent leur demeure dans les rochers; Les sauterelles n'ont point de roi Et elles sortent toutes par divisions; Le lézard que tu peux prendre dans les mains, Et qui se trouve dans les palais des rois. Il y en a trois qui ont une belle allure, Et quatre qui ont une belle démarche: Le lion, le héros des animaux, Qui ne recule devant personne; L'animal de combat aux reins (solides), ou le bouc, Et le roi dont l'armée est avec lui. Si tu es fou d'orgueil, Et si tu as de mauvaises intentions, (mets) la main sur la bouche: Car la pression du lait produit de la crème, La pression du nez produit du sang, Et la pression de la colère produit des querelles. Paroles du roi Lemouel. Sentence par laquelle sa mère l'instruisit. Que te dirai-je, mon fils? que te dirai-je, fils de mes entrailles? Que te dirai-je, fils de mes vœux? Ne livre pas ta vigueur aux femmes Et tes voies à celles qui perdent les rois. Ce n'est pas aux rois, Lemouel, Ce n'est pas aux rois de boire du vin, Ni aux princes de rechercher des boissons fortes, De peur qu'en buvant ils n'oublient ce qui a été prescrit Et ne dénaturent la cause de tous les malheureux. Donnez des boissons fortes à celui qui périt Et du vin à celui qui a l'amertume dans l'âme; Qu'il boive et oublie sa pauvreté, Et qu'il ne se souvienne plus de sa peine. Ouvre ta bouche pour le muet, Pour la cause de tous les délaissés. Ouvre ta bouche, juge avec justice Et défends la cause du malheureux et du pauvre. Qui trouvera une femme de valeur? Son prix dépasse beaucoup celui des perles. Le cœur de son mari a confiance en elle, Et le bénéfice ne manquera pas. Elle lui fait du bien, et non du mal, Tous les jours de sa vie. Elle se procure de la laine et du lin Et travaille d'une main joyeuse. Elle est comme un navire marchand, Elle amène son pain de loin. Elle se lève lorsqu'il fait encore nuit, Elle donne la nourriture à sa maison Et ses instructions à ses servantes. Elle réfléchit à un champ et elle l'acquiert; Du fruit de son travail elle plante une vigne. Elle met à ses reins la force comme ceinture Et elle affermit ses bras. Elle sent que ce qu'elle gagne est bon; Sa lampe ne s'éteint pas pendant la nuit. Elle met la main à la quenouille, Et ses doigts tiennent le fuseau. Elle ouvre ses mains pour le malheureux, Elle tend la main au pauvre. Elle ne craint pas la neige pour sa maison, Car toute sa maison est vêtue de cramoisi. Elle se fait des couvertures, Elle a des vêtements de fin lin et de pourpre. Son mari est considéré aux portes, Lorsqu'il siège avec les anciens du pays. Elle fait des chemises et les vend, Elle livre des ceintures au marchand. Elle est revêtue de force et de dignité, Elle se rit de l'avenir. Elle ouvre la bouche avec sagesse, Et un enseignement bienveillant est sur sa langue. Elle surveille la marche de sa maison, Elle ne mange pas le pain de paresse. Ses fils se lèvent et la disent heureuse; Son mari (se lève) et lui donne des louanges: Beaucoup de filles ont une conduite de valeur; Mais toi, tu les surpasses toutes. La grâce est trompeuse et la beauté vaine; La femme qui craint l'Éternel est celle qui sera louée. Donnez-lui du fruit de son travail, Et qu'aux portes ses œuvres la louent. Paroles de l'Ecclésiaste, fils de David, roi à Jérusalem. Vanité des vanités, dit l'Ecclésiaste, vanité des vanités, tout est vanité. Que reste-t-il à l'homme de toute la peine qu'il se donne sous le soleil? Une génération s'en va, une génération vient, et la terre subsiste toujours. Le soleil se lève, le soleil se couche; il aspire (à retourner) vers le lieu d'où il se lèvera. Allant vers le sud, tournant vers le nord, tournant, tournant, ainsi va le vent, le vent qui reprend ses circuits. Tous les fleuves vont à la mer, et la mer n'est point remplie; vers le lieu où ils coulent, les fleuves continuent à couler. Toutes choses se fatiguent au-delà de ce qu'on peut dire, l'œil ne se rassasie pas de voir, et l'oreille ne se lasse pas d'entendre. Ce qui a été, c'est ce qui sera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera, il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Y a-t-il une chose dont on dise: Vois ceci, c'est nouveau! elle a déjà eu lieu dans les siècles qui nous ont précédés. On n'a point souvenir du passé, et ce qui arrivera dans l'avenir ne laissera pas de souvenir chez ceux qui viendront dans la suite. Moi, l'Ecclésiaste, je suis devenu roi sur Israël à Jérusalem. J'ai pris à cœur de rechercher et d'explorer par la sagesse tout ce qui se fait sous le ciel; c'est un souci fâcheux que Dieu donne aux humains comme moyen d'humiliation. J'ai vu tous les ouvrages qui se font sous le soleil; voici que tout est vanité et poursuite du vent. Ce qui est courbé ne peut être redressé, et ce qui manque ne peut être porté au compte. J'ai dit en mon cœur: Ainsi moi j'ai développé et amassé plus de sagesse que tous ceux qui étaient avant moi sur Jérusalem, et mon cœur a vu beaucoup de sagesse et de science. J'ai pris à cœur de connaître la sagesse, et de connaître la démence et la folie; j'ai reconnu que cela aussi est poursuite du vent. Car avec beaucoup de sagesse on a beaucoup de tracas, et plus on a de science, plus on a de tourment. J'ai dit en mon cœur: Allons! je vais t'éprouver par la joie et n'arrêter ma vue que sur le bonheur. Même cela n'est que vanité. Du rire j'ai dit: C'est de la démence! et de la joie: Que vient-elle faire? Je me suis découvert le désir d'habituer ma chair au vin, tandis que mon cœur me conduirait avec sagesse, et de m'attacher à la folie jusqu'à ce que je voie s'il est bon pour les humains d'agir ainsi sous le soleil pendant le nombre des jours de leur vie. J'ai exécuté de grands ouvrages: je me suis bâti des maisons; je me suis planté des vignobles; je me suis fait des jardins et des parcs, et j'y ai planté toutes sortes d'arbres fruitiers; je me suis fait des bassins pour arroser de leur eau une forêt de jeunes arbres. J'ai acquis des esclaves hommes et femmes, et j'ai eu leurs fils nés dans la maison; j'ai, de plus, été grand propriétaire de gros et de petit bétail, plus que tous ceux qui étaient avant moi dans Jérusalem. Je me suis aussi amassé de l'argent et de l'or, précieux trésor des rois et des provinces. Je me suis procuré des chanteurs et des chanteuses, et raffinement pour les humains, des dames en grand nombre. Je suis devenu grand, et j'ai surpassé tous ceux qui étaient avant moi à Jérusalem. Et même ma sagesse demeurait avec moi. Tout ce que mes yeux ont réclamé, je ne les en ai pas privés; je n'ai refusé aucune joie à mon cœur; car mon cœur se réjouissait de tout mon travail; et c'est la part qui m'est revenue de tout ce travail. Puis, j'ai envisagé tous les ouvrages que mes mains avaient faits, et la peine que j'avais prise à les faire; et voici que tout est vanité et poursuite du vent, il n'en reste rien sous le soleil. Alors j'ai envisagé de voir la sagesse, ainsi que la démence et la folie. – En effet que fera l'homme qui succédera au roi? Ce qu'on a déjà fait. – Et j'ai vu ceci: il reste quelque chose de plus à la sagesse qu'à la folie, comme il reste quelque chose de plus à la lumière qu'aux ténèbres; le sage a ses yeux là où il faut, mais l'insensé marche dans les ténèbres. Pourtant j'ai reconnu aussi qu'un même sort les attend tous (deux). J'ai dit en mon cœur: Le sort de l'insensé m'atteindra, moi aussi; pourquoi donc aurai-je été plus sage? Et j'ai déclaré en mon cœur que c'est encore là une vanité. Car le sage ne laisse point de souvenir perpétuel, pas plus que l'insensé; au fur et à mesure que passent les jours, tout est oublié. Le sage meurt bel et bien comme l'insensé! J'ai donc haï la vie, car pour moi l'ouvrage que l'on fait sous le soleil est mauvais, puisque tout est vanité et poursuite du vent. J'ai haï toute la peine que je me donne sous le soleil, et dont je dois laisser (la jouissance) à l'homme qui me succédera. Et qui sait s'il sera sage ou insensé? Pourtant, il sera maître de toute la peine que je me suis donnée en usant de sagesse sous le soleil! C'est encore là une vanité. Et j'en suis venu à me décourager de m'être donné toute cette peine sous le soleil. Y a-t-il un homme qui ait peiné avec sagesse, science et succès, voilà que sa part est donnée à un homme qui n'y a pris aucune peine. C'est encore là une vanité et un grand mal. Que revient-il, en effet, à l'homme de toute la peine et de la préoccupation qu'il s'est données sous le soleil? Tous ses jours ne sont que tourments, ses soucis le tracassent; son cœur n'a pas de repos, même pendant la nuit. C'est là encore une vanité. Il n'y a de bon pour l'homme que de manger et de boire, et de voir pour lui-même le bon côté de sa peine; mais j'ai vu que cela aussi vient de la main de Dieu. Qui, en effet, peut manger et jouir, sauf moi? Car à l'homme qui lui est agréable, (Dieu) donne la sagesse, la science et la joie; mais au pécheur il donne le souci de recueillir et d'amasser, afin de donner à celui qui est agréable à Dieu. C'est encore là une vanité et la poursuite du vent. Il y a un moment pour tout, un temps pour toute chose sous le ciel: Un temps pour enfanter et un temps pour mourir; Un temps pour planter et un temps pour arracher le plant; Un temps pour tuer et un temps pour guérir; Un temps pour démolir et un temps pour bâtir; Un temps pour pleurer et un temps pour rire; Un temps pour se lamenter et un temps pour danser; Un temps pour jeter des pierres et un temps pour ramasser des pierres; Un temps pour étreindre et un temps pour s'éloigner de l'étreinte; Un temps pour chercher et un temps pour perdre; Un temps pour garder et un temps pour jeter; Un temps pour déchirer et un temps pour recoudre; Un temps pour se taire et un temps pour parler; Un temps pour aimer et un temps pour haïr; Un temps de guerre et un temps de paix. Que reste-t-il à celui qui travaille de la peine qu'il prend? J'ai vu le souci que Dieu donne aux humains comme moyen d'humiliation. Tout ce qu'il a fait est beau en son temps, et même il a mis dans leur cœur (la pensée de) l'éternité, bien que l'homme ne puisse pas saisir l'œuvre que Dieu a faite, du commencement jusqu'à la fin. J'ai reconnu qu'il n'y a rien de bon pour lui sinon de se réjouir et de faire ce qui est bon pendant sa vie; et aussi que pour tout homme, manger, boire et voir ce qui est bon au milieu de tout son travail, est un don de Dieu. J'ai reconnu que tout ce que Dieu fait dure à toujours, il n'y a rien à y ajouter et rien à en retrancher. Dieu agit (ainsi) afin qu'on ait de la crainte en sa présence. Ce qui est a déjà existé et ce qui existera est déjà là, Dieu ramène ce qui a disparu. Voici encore ce que j'ai vu sous le soleil: à la place du droit, là est la méchanceté, à la place de la justice, là est la méchanceté. J'ai dit en mon cœur: Dieu jugera le juste et le méchant; car il y a un temps pour toute chose et (un jugement) sur toute œuvre. J'ai dit en mon cœur, au sujet des humains, que Dieu allait les éprouver, alors ils verront eux-mêmes qu'ils ne sont que des bêtes. Car le sort des humains et le sort de la bête ne sont pas différents; l'un meurt comme l'autre, ils ont tous un même souffle, et la supériorité de l'homme sur la bête est nulle; car tout est vanité. Tout va dans un même lieu; tout provient de la poussière, et tout retourne à la poussière. Qui connaît le souffle des humains lequel monte en haut, et le souffle des bêtes lequel descend en bas vers la terre? Et j'ai vu qu'il n'y a rien de mieux pour l'homme que de se réjouir de ses œuvres: c'est là sa part. En effet, qui le ramènera pour voir ce qui arrivera après lui? J'ai vu, d'autre part, toutes les oppressions qui se commettent sous le soleil: Voici les larmes des opprimés, et personne pour les consoler! la force est du côté de leurs oppresseurs, et personne pour les consoler! Moi, je déclare les morts plus heureux d'être déjà morts que les vivants d'être encore vivants, mais mieux encore que les uns et les autres celui qui n'a pas encore existé et qui n'a pas vu l'œuvre mauvaise qui se fait sous le soleil. J'ai vu que toute peine et que tout succès d'une œuvre ne sont que jalousie de l'homme à l'égard de son prochain. Cela encore est vanité et poursuite du vent. L'insensé se croise les bras, et mange sa propre chair. Mieux vaut le creux de la main plein de repos que deux poignées de peine et de poursuite du vent. J'ai vu encore une autre vanité sous le soleil. Voilà un homme seul sans personne d'autre, il n'a ni fils ni frère, et pourtant son travail n'a point de fin: même ses yeux ne sont jamais rassasiés de richesses. Pour qui donc est-ce que je travaille et prive mon âme de bonheur? C'est encore là une vanité et un souci malsain. Deux valent mieux qu'un, parce qu'ils ont un bon salaire de leur peine. Car, s'ils tombent, l'un relève son compagnon; mais malheur à celui qui est seul et qui tombe, sans avoir un second pour le relever! De même, si l'on se couche à deux, on a chaud; mais celui qui est seul, comment se réchauffera-t-il? Si quelqu'un maîtrise un (homme) seul, deux peuvent lui résister, la corde à trois brins ne se rompt pas vite. Un enfant indigent mais sage vaut mieux qu'un roi vieux et insensé qui ne sait plus se contrôler; car (ce garçon) peut sortir de prison pour régner, de même celui qui règne peut être né pauvre. J'ai vu tous les vivants qui marchent sous le soleil être du côté de l'enfant qui se dressait comme successeur à la place de l'autre. Il n'y avait point de fin à tout ce peuple, à tous ceux à la tête desquels il se tenait. Et toutefois, ceux qui viendront après ne se réjouiront pas à son sujet. Car cela aussi n'est que vanité et poursuite du vent. Prends garde à ton pied quand tu vas à la maison de Dieu, et approche-toi pour écouter, plutôt que pour offrir le sacrifice des insensés; car ils ne reconnaissent pas qu'ils font le mal. Ne te presse pas d'ouvrir la bouche, et que ton cœur ne se hâte pas d'exprimer une parole devant Dieu; car Dieu est au ciel et toi sur la terre: que tes paroles soient donc peu nombreuses. En effet, le rêve vient de la foule des soucis et la voix de l'insensé (se fait entendre) par une foule de paroles. Lorsque tu as fait un vœu à Dieu, ne tarde pas à l'accomplir, car il n'y a point de faveur pour les insensés: accomplis le vœu que tu as fait. Mieux vaut pour toi ne pas faire de vœu, que d'en faire un sans l'accomplir. Ne permets pas à ta bouche de faire pécher (tout) ton corps, et ne dis pas en présence de l'envoyé que c'est une inadvertance. Pourquoi Dieu devrait-il s'irriter de tes paroles, et ruiner l'œuvre de tes mains? Car dans la foule des rêves il y a des vanités; de même quand il y a beaucoup de paroles; c'est pourquoi, crains Dieu. Si tu vois dans une province qu'on opprime le pauvre et qu'on viole le droit et la justice, ne t'étonne pas de la chose; car un grand protège un autre grand, et il en est encore de plus grands au-dessus d'eux. Les produits de la terre sont pour tous; même un roi est tributaire de la campagne. Celui qui aime l'argent n'est pas rassasié par l'argent; celui qui aime le faste n'a pas de revenus. C'est encore là une vanité. Quand les biens se multiplient, ceux qui en mangent se multiplient aussi; quel bénéfice en ont les propriétaires, sinon qu'ils le voient de leurs yeux? Le sommeil du travailleur est doux, qu'il ait peu ou beaucoup à manger; mais la satiété du riche ne le laisse pas dormir. Il est un malheur funeste que j'ai vu sous le soleil; la richesse que son propriétaire garde pour son malheur. Cette richesse se perd par une mauvaise affaire. Le fils qu'il avait engendré n'a plus rien en main. Comme il est sorti du sein maternel, il s'en retourne nu comme il était venu, il n'emportera de sa peine rien qu'il puisse emmener dans sa main. C'est encore là un malheur funeste. Il s'en ira exactement comme il était venu; et que lui restera-t-il après avoir peiné pour du vent? Il consume ainsi toutes ses journées dans les ténèbres, beaucoup de tracas, de souffrances et d'irritation. Voici ce que j'ai vu: c'est déjà bien beau pour l'homme de manger, de boire et de voir le bonheur au milieu de toute la peine qu'il se donne sous le soleil, pendant le nombre des jours de vie que Dieu lui a donnés; car c'est là sa part. D'ailleurs pour tout homme à qui Dieu a donné richesse et ressources et qu'il laisse maître de s'en nourrir, d'en prendre sa part et de se réjouir au milieu de sa peine, c'est là un don de Dieu. En effet, quand il n'aura plus grand'chose il se souviendra des jours de sa vie, où Dieu lui répondait par la joie du cœur. Il est un malheur que j'ai vu sous le soleil, et qui accable l'homme. Il y a tel homme à qui Dieu a donné richesse, ressources et gloire, à qui rien ne manque de tout ce qu'il désire, mais Dieu ne l'a pas laissé maître de s'en nourrir, car c'est un étranger qui s'en nourrira. C'est là une vanité et un grand malheur. Si un homme engendrait cent fils, vivait un grand nombre d'années, quelque nombreux que soient les jours de sa vie, si son âme ne se rassasie pas de bonheur, et qu'il n'ait même pas de sépulture, je dis que l'avorton est plus heureux que lui. Car celui-ci est venu en vain, il s'en va dans les ténèbres, et son nom reste couvert de ténèbres; il n'a ni vu, ni connu le soleil; il y a plus de repos pour lui que pour l'autre. Qu'est-ce que vivre deux fois mille ans, sans jouir du bonheur? tout ne va-t-il pas dans un même lieu? Toute la peine de l'homme est pour sa bouche, et cependant son gosier n'est pas rempli. Que reste-t-il au sage de plus qu'à l'insensé, et quel avantage a l'homme humble qui sait se conduire devant les vivants? Mieux vaut voir de ses yeux, que de laisser aller son imagination: c'est encore là une vanité et la poursuite du vent. Ce qui existe a déjà été appelé par son nom; et l'on sait ce qu'est l'homme: il ne peut contester avec plus puissant que lui. Quand il y a beaucoup de paroles, il y a beaucoup de vanités: qu'en reste-t-il à l'homme? Qui donc sait ce qui est bon pour l'homme pendant la vie, pendant le nombre des jours de sa vaine existence, qu'il mène comme une ombre? Et qui peut annoncer à l'homme ce qui sera après lui sous le soleil? Bonne renommée vaut mieux que l'huile parfumée, Et le jour de la mort que le jour de la naissance. Mieux vaut aller dans une maison de deuil Que d'aller dans une maison de festin, Dans celle-là se trouve la fin de tout homme, Et le vivant en prend conscience. Mieux vaut le chagrin que le rire. Car malgré un visage triste le cœur peut être heureux. Le cœur des sages est dans la maison de deuil, Et le cœur des insensés dans la maison de joie. Mieux vaut écouter le reproche du sage Qu'être homme à écouter la chanson des insensés. Comme les sarments crépitent sous la marmite, Ainsi est le rire des insensés. C'est encore là une vanité. L'oppression affole le sage, Et les cadeaux font perdre le sens. Mieux vaut l'aboutissement d'une affaire que son commencement; Mieux vaut un esprit patient qu'un esprit hautain. Ne te presse pas d'être mécontent dans ton esprit, Car le mécontentement repose dans le sein des insensés. Ne dis pas: D'où vient que les jours d'autrefois étaient meilleurs que ceux-ci? Car ta question ne proviendrait pas de la sagesse. La sagesse vaut mieux qu'un héritage, et même davantage pour ceux qui voient le soleil. Car à l'ombre de la sagesse on est comme à l'ombre de l'argent; l'avantage de la connaissance c'est que la sagesse fait vivre ceux qui la possèdent. Regarde l'œuvre de Dieu: qui pourra redresser ce qu'il a courbé? Au jour du bonheur, jouis du bonheur, et au jour du malheur, réfléchis: Dieu a fait l'un exactement comme l'autre, de telle sorte que l'homme ne découvre rien de son avenir. J'ai vu tout cela pendant ma vaine existence. Il y a tel juste qui périt dans sa justice, et tel méchant qui prolonge (son existence) dans sa méchanceté. Ne deviens pas juste à l'excès et ne te montre pas trop sage: pourquoi te ruinerais-tu? Ne sois pas méchant à l'excès, et ne deviens pas insensé: pourquoi mourrais-tu avant ton temps? Il est bon que tu retiennes ceci sans laisser échapper cela; car celui qui craint Dieu trouve une issue en toutes situations. La sagesse rend le sage plus fort que dix gouverneurs qui sont dans une ville. Certes, il n'y a sur la terre point d'homme juste qui fasse le bien et qui ne pèche pas. Ne prends donc pas à cœur toutes les paroles qu'on dit, de peur que tu n'entendes ton serviteur te maudire; car ton cœur reconnaît que tu as toi-même bien des fois maudit les autres. J'ai éprouvé tout cela par la sagesse. J'ai dit: J'aurai de la sagesse. Mais elle reste loin de moi. Ce qui existe est loin, profond, profond, qui peut l'atteindre? J'en suis venu de tout mon cœur à connaître, à explorer et à chercher la sagesse et la raison, à connaître aussi la méchanceté, l'insanité, la folie et la démence. Or j'ai trouvé plus amère que la mort la femme qui est un piège, dont le cœur est un filet et dont les mains sont des liens; celui qui est agréable à Dieu lui échappe, mais le pécheur deviendra sa capture. Voici ce que j'ai trouvé, dit l'Ecclésiaste, (en examinant les choses ) une à une pour en trouver la raison; voici ce que mon âme cherche encore, et que je n'ai pas trouvé. J'ai trouvé un homme entre mille; mais une femme entre elles toutes, je ne l'ai pas trouvée. Seulement, voici ce que j'ai trouvé, c'est que Dieu a fait les hommes droits; mais ils ont cherché bien des subtilités. Qui est comme le sage, et qui connaît l'explication des choses? La sagesse de l'homme éclaire son visage, et la sévérité de sa face est changée. Je (dis): Observe l'ordre du roi, et cela à cause du serment de Dieu. Ne te presse pas de t'éloigner de sa présence et ne persiste pas dans une mauvaise cause: car il fait tout ce qui lui plaît. Quelle qu'elle soit, la parole du roi fait autorité; qui donc lui dira: Que fais-tu? Celui qui observe le commandement ne connaîtra pas de mauvaise cause, et le cœur sage connaîtra le temps (opportun) et le jugement. Car il y a pour toute chose un temps et un jugement, quand le malheur accable l'homme. En effet, il ne sait point ce qui arrivera; qui donc lui annoncera comment cela arrivera? L'homme n'est pas maître de son souffle pour le retenir et il n'a aucune autorité sur le jour de la mort; il n'y a point de rémission dans ce combat, et la méchanceté ne donne à ceux qui l'exercent aucune échappatoire. J'ai vu tout cela en prenant à cœur tout l'ouvrage qui se fait sous le soleil. Il y a un temps où l'homme se rend maître de l'homme pour son malheur. Alors j'ai vu des méchants recevoir la sépulture et s'en aller. On venait du lieu saint en oubliant dans la ville comment ils avaient agi. C'est encore là une vanité. Parce qu'une sentence contre une mauvaise action n'est point exécutée promptement, le cœur des humains au-dedans d'eux est rempli du désir de faire le mal. Cependant, quoique le pécheur fasse cent fois le mal et y prolonge (ses jours), moi je reconnais tout de même que le bonheur est pour ceux qui craignent Dieu, parce qu'ils ont de la crainte en sa présence. Mais le bonheur n'est pas pour le méchant, et il ne prolongera pas ses jours, pas plus que l'ombre, parce qu'il n'a point de crainte en présence de Dieu. Il est une vanité qui se fait sur la terre: c'est qu'il y a des justes dont le sort est conforme à l'œuvre des méchants, et des méchants dont le sort est conforme à l'œuvre des justes. Je dis que c'est encore là une vanité. J'ai donc fait l'éloge de la joie, parce qu'il n'y a rien de bon pour l'homme sous le soleil sinon de manger, de boire et de se réjouir; c'est là ce qui doit l'accompagner dans son travail, pendant les jours de la vie que Dieu lui donne sous le soleil. Lorsque j'ai pris à cœur de connaître la sagesse et de voir le souci que l'on se fait sur la terre, – car les yeux de l'homme ne voient le sommeil ni de jour ni de nuit – j'ai vu toute l'œuvre de Dieu. Eh bien! l'homme ne peut pas trouver l'œuvre qui se fait sous le soleil; ce que l'homme cherche avec peine, il ne le trouvera pas; et même si le sage prétend connaître, il ne peut pas trouver. Tout cela je l'ai pris à cœur et voici ce que j'ai éprouvé, c'est que les justes, les sages et leurs labeurs sont dans la main de Dieu, et l'amour aussi bien que la haine; l'homme n'en sait rien; tout peut être envisagé. Tout arrive également à tous: même sort pour le juste et pour le méchant, pour celui qui est bon et pur et pour celui qui est impur, pour celui qui offre un sacrifice et pour celui qui n'offre point de sacrifice; il en est du bon comme du pécheur, de celui qui prête serment comme de celui qui craint le serment. Voici un mal parmi tout ce qui se fait sous le soleil; c'est qu'il y a pour tous un même sort; et, aussi, le cœur des humains est rempli de mal, et la démence est dans leur cœur pendant leur vie; après quoi, (ils vont) chez les morts. En effet, celui qui est associé à tous les vivants peut avoir confiance, et même un chien vivant vaut mieux qu'un lion mort. Les vivants, en effet, savent qu'ils mourront; mais les morts ne savent rien et pour eux il n'y a plus de salaire, puisque leur souvenir est oublié. Leur amour, leur haine et leur jalousie ont déjà péri; et ils n'auront plus jamais aucune part à tout ce qui se fait sous le soleil. Va, mange avec joie ton pain, et bois de bon cœur ton vin; car Dieu a déjà agréé tes œuvres. Qu'en tout temps tes vêtements soient blancs, et que l'huile ne manque pas sur ta tête. Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, pendant tous les jours de la vaine existence que Dieu t'a donnés sous le soleil, pendant tous tes jours de vanité; car c'est ta part dans la vie au milieu de la peine que tu te donnes sous le soleil. Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le; car il n'y a ni activité, ni raison, ni science, ni sagesse dans le séjour des morts où tu vas. J'ai encore vu sous le soleil que la course n'est pas aux plus agiles, ni la guerre aux plus vaillants, ni le pain aux plus sages, ni la richesse aux plus intelligents, ni la faveur aux plus savants, car les circonstances bonnes ou mauvaises surviennent pour eux tous. L'homme ne connaît pas plus son heure que les poissons qui sont pris au filet néfaste, ou que les oiseaux qui sont pris au piège; comme eux, les humains sont enlacés à l'heure néfaste qui s'abat sur eux tout à coup. J'ai aussi vu sous le soleil cet (exemple de) sagesse qui m'a paru remarquable. (Il y avait) une petite ville, avec peu d'hommes; un roi puissant marcha sur elle, l'investit et construisit contre elle de vastes retranchements. Il s'y trouvait un homme pauvre et sage qui aurait pu délivrer la ville par sa sagesse. Et personne ne s'est souvenu de cet homme pauvre. J'ai dit: La sagesse vaut mieux que la vaillance. Cependant la sagesse du pauvre est méprisée, et ses paroles ne sont point écoutées. Les paroles des sages écoutées dans le calme valent mieux que le cri de celui qui domine parmi les insensés. La sagesse vaut mieux que les armes de combat; mais un seul pécheur anéantit beaucoup de bien. Les mouches mortes infectent et font fermenter l'huile du parfumeur; un peu de folie l'emporte sur la sagesse et sur la gloire. Le cœur du sage l'incline à sa droite, et le cœur de l'insensé à sa gauche. Quand l'insensé marche dans un chemin, le sens lui manque, et il dit de chacun: Voilà un insensé! Si l'esprit de celui qui domine s'élève contre toi, ne quitte pas ta place; car le calme évite de grands péchés. Il est un malheur que j'ai vu sous le soleil, comme une inadvertance échappée à celui qui gouverne: la sottise est placée aux postes très élevés, et des riches sont assis dans l'abaissement. J'ai vu des esclaves sur des chevaux, et des princes marcher à pied comme des esclaves. Celui qui creuse une fosse y tombera, celui qui fait une brèche dans une clôture sera mordu par un serpent. Celui qui remue des pierres en sera blessé, celui qui fend du bois court un risque. Si le fer est émoussé et qu'on n'en ait pas aiguisé le tranchant, on devra redoubler de vigueur; mais la sagesse a l'avantage du succès. Si le serpent mord faute de charme, il n'y a point d'avantage pour le charmeur. Les paroles de la bouche du sage (sont pleines de) grâce; mais les lèvres de l'insensé causent sa perte. Le début des paroles de sa bouche est une sottise, et la fin de son discours est de la démence malfaisante. L'insensé multiplie les paroles. L'homme ne sait pas ce qui arrivera, et qui lui annoncera ce qui arrivera après lui? Le travail de l'insensé le fatigue, parce qu'il ne sait pas aller à la ville. Malheur à toi, pays dont le roi est un jeune garçon, et dont les ministres mangent dès le matin! Heureux toi, pays dont le roi est un fils de nobles, et dont les ministres mangent au temps convenable, pour (prendre) des forces, et sans beuveries! Avec deux (mains) paresseuses la charpente s'affaisse, avec deux mains lâches, la maison a des gouttières. On fait des repas pour se divertir, le vin rend la vie joyeuse, et l'argent répond à tout. Ne maudis pas un roi, même dans ta pensée, et dans ta chambre à coucher ne maudis pas un riche; car l'oiseau du ciel en emporterait l'écho, la gent ailée redirait ce que tu as dit. Jette ton pain à la surface des eaux, car avec le temps tu le retrouveras; donne une part à sept et même à huit, car tu ne sais pas quel malheur peut arriver sur la terre. Quand les nuages sont gonflés de pluie, ils la déversent sur la terre; et si un arbre tombe, vers le sud ou vers le nord, c'est à la place où l'arbre tombera, qu'il restera. Qui observe le vent ne sèmera point, qui fixe les regards sur les nuages ne moissonnera pas. Comme tu ne connais point le mouvement du vent, ni de l'embryon dans le ventre de la femme enceinte, tu ne connais pas non plus l'œuvre de Dieu qui fait tout. Dès le matin sème ta semence, et le soir ne laisse pas reposer ta main; car tu ne sais point ce qui réussira, ceci ou cela, ou si l'un et l'autre sont également bons. La lumière est douce, et c'est bon pour les yeux de voir le soleil. Si donc un homme vit beaucoup d'années, qu'il se réjouisse en elles toutes, et qu'il se rappelle que les jours de ténèbres seront nombreux; tout ce qui arrive est vanité. Jeune homme, réjouis-toi pendant ton adolescence, que ton cœur te rende heureux pendant les jours de ta jeunesse, marche dans les voies de ton cœur et selon les regards de tes yeux; mais sache que pour tout cela Dieu te fera venir en jugement. Écarte de ton cœur le tracas, et éloigne le mal de ton corps; car l'adolescence et l'aurore sont vanité. Mais souviens-toi de ton créateur pendant les jours de ta jeunesse, avant que les jours du malheur viennent et que les années soient proches, dont tu diras: Je n'y trouve aucun agrément; avant que s'obscurcissent le soleil et la lumière, la lune et les étoiles, et que les nuages reviennent après la pluie. Ce jour-là les gardiens de la maison tremblent, les hommes vaillants se courbent, celles qui doivent moudre s'arrêtent parce qu'elles sont devenues peu nombreuses, ceux qui regardent par les fenêtres sont obscurcis, les deux battants (de la porte) se ferment sur la rue quand s'abaisse le bruit de la meule, l'on se lève au chant de l'oiseau, toutes les chanteuses s'affaiblissent, l'on craint ce qui est élevé, l'on a des terreurs en chemin, l'amandier fleurit, la sauterelle devient pesante, la câpre n'a plus d'effet, car l'homme s'en va vers sa demeure éternelle, et les pleureurs circulent dans la rue; avant que le cordon d'argent se détache, que le globe d'or se casse, que la jarre se brise sur la source, et que la roue se casse sur la citerne; avant que la poussière retourne à la terre, comme elle y était, et que l'esprit retourne à Dieu qui l'a donné. Vanité des vanités, dit l'Ecclésiaste, tout est vanité. Outre que l'Ecclésiaste fut un sage, il a encore enseigné la connaissance au peuple; il a écouté, sondé, mis en ordre un grand nombre de proverbes. L'Ecclésiaste a tâché de trouver des paroles agréables; transcrites exactement, ce sont des paroles véridiques. Les paroles des sages sont comme des aiguillons; les auteurs de recueils sont comme des clous plantés. C'est le don d'un seul pasteur. Du reste, mon fils, tires-en instruction; on ne finirait point de faire un grand nombre de livres, et beaucoup d'étude est une fatigue pour le corps. Écoutons la conclusion de tout le discours: crains Dieu et observe ses commandements. C'est là tout l'homme. Car Dieu fera passer toute œuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal. Le cantique des cantiques, de Salomon. Qu'il me baise des baisers de sa bouche! Car ta tendresse vaut mieux que le vin, La senteur de tes parfums est si bonne. Ton nom est un parfum qui se répand; C'est pourquoi les jeunes filles t'aiment. Entraîne-moi! nous courrons à ta suite! Le roi m'a introduite dans ses appartements… Nous serons dans l'allégresse et la joie grâce à toi; Nous célébrerons ta tendresse plus que le vin. C'est à bon droit que l'on t'aime. Je suis bronzée, mais je suis charmante, filles de Jérusalem, Comme les tentes de Qédar, comme les tentures de Salomon. Ne faites pas attention si je suis bronzée: C'est le soleil qui m'a brunie. Les fils de ma mère se sont emportés contre moi, Ils m'ont faite gardienne des vignes. Ma vigne, à moi, je ne l'ai pas gardée. Révèle-moi, toi que mon cœur aime, Où tu fais paître (ton troupeau ), Où tu le fais reposer à midi; Car pourquoi serais-je comme égarée Près des troupeaux de tes compagnons? – Si tu ne le sais pas, ô la plus belle des femmes, Sors sur les traces du menu bétail, Et fais paître tes chevreaux Près des demeures des bergers. – À la jument (attelée) aux chars du Pharaon Je te compare, ô ma compagne. Tes joues sont charmantes au milieu des bijoux, Ton cou est beau au milieu des colliers. Nous te ferons des bijoux d'or, Avec des points d'argent. – Tandis que le roi était avec son entourage, Le nard sur moi exhalait son parfum. Mon bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe, Qui repose entre mes seins. Mon bien-aimé est pour moi une grappe de troëne Dans les vignes d'Eyn-Guédi. – Que tu es belle, ma compagne, que tu es belle! Tes yeux sont des colombes. – Que tu es beau, mon bien-aimé, que tu es aimable! Notre lit, c'est la verdure. Les solives de nos maisons sont des cèdres, Nos lambris sont des cyprès. Je suis le narcisse du Sarôn, Le lis des vallées. – Comme un lis au milieu des ajoncs, Telle est ma compagne parmi les (jeunes) filles. – Comme un pommier au milieu des arbres de la forêt, Tel est mon bien-aimé parmi les jeunes hommes. À son ombre, j'ai désiré m'asseoir, Et son fruit est doux à mon palais. Il m'a introduite dans la maison du vin; Et la bannière qu'il déploie sur moi, c'est l'amour. Soutenez-moi avec des gâteaux de raisins, Rafraîchissez-moi avec des pommes; Car je suis malade d'amour. Que sa (main) gauche soit sous ma tête, Et que sa droite m'embrasse! – Je vous en conjure, filles de Jérusalem, Par les gazelles, par les biches de la campagne, N'éveillez pas, ne réveillez pas l'amour, Avant qu'elle le souhaite. – C'est la voix de mon bien-aimé! Le voici, il vient, Sautant sur les montagnes, Bondissant sur les collines. Mon bien-aimé est semblable à la gazelle, Au faon des biches. Le voici, il se tient derrière notre mur, Il observe par la fenêtre, (Son œil) brille au treillis. Il prend la parole, mon bien-aimé. Il me dit: – Lève-toi, ma compagne, ma belle, et viens! Car (voilà) l'hiver passé; La pluie a cessé, elle s'en est allée. Dans le pays, les fleurs paraissent, Le temps de psalmodier est arrivé, Et la voix de la tourterelle se fait entendre dans notre pays. Le figuier forme ses premiers fruits, Et les vignes en fleur exhalent leur parfum. Lève-toi, ma compagne, ma belle, et viens! Ma colombe, dans le creux des rochers, Dans le secret des escarpements, Fais-moi voir ton visage, Fais-moi entendre ta voix; Car ta voix est douce et ton visage est charmant. Saisissez pour nous les renards, Les petits renards qui ravagent les vignes, Alors que nos vignes sont en fleur. – Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui; Il fait paître (son troupeau) parmi les lis. Avant que souffle (la brise du) jour, Et que les ombres fuient, Retourne! … mon bien-aimé, sois semblable À la gazelle, au faon des biches, Sur les montagnes découpées. Sur ma couche, pendant les nuits, J'ai cherché celui que mon cœur aime; Je l'ai cherché et je ne l'ai pas trouvé… Je me lèverai donc, et je ferai le tour de la ville, Dans les rues et sur les places; Je chercherai celui que mon cœur aime… Je l'ai cherché et je ne l'ai pas trouvé. Les gardes qui font le tour de la ville m'ont trouvée: Avez-vous vu celui que mon cœur aime? À peine les avais-je dépassés, Que j'ai trouvé celui que mon cœur aime; Je l'ai saisi et ne le lâcherai plus, Jusqu'à ce que je l'aie introduit dans la maison de ma mère, Dans la chambre de celle qui m'a conçue. – Je vous en conjure, filles de Jérusalem, Par les gazelles, par les biches des champs, N'éveillez pas, ne réveillez pas l'amour, Avant qu'elle le souhaite. Qu'est-ce qui monte du désert, Comme des colonnes de fumée, Dans une brume de myrrhe, d'encens, De toutes les poudres du parfumeur? C'est la litière de Salomon, Et autour d'elle soixante vaillants hommes, Parmi les plus vaillants d'Israël. Tous sont armés de l'épée, Exercés au combat; Chacun porte l'épée au côté, En vue des alarmes nocturnes. Le roi Salomon s'est fait un palanquin En bois du Liban. Il en a fait des colonnes en argent, Le support en or, Le siège de pourpre; L'intérieur a été brodé avec amour Par les filles de Jérusalem. Sortez, filles de Sion, contemplez Le roi Salomon, Avec la couronne dont sa mère l'a couronné Le jour de ses noces, Le jour de la joie de son cœur. – Que tu es belle, ma compagne, que tu es belle! Tes yeux sont des colombes Derrière ton voile. Ta chevelure est comme un troupeau de chèvres, Dévalant la montagne de Galaad. Tes dents sont comme un troupeau de (brebis) tondues Qui remontent de l'abreuvoir; Elles ont toutes leurs sœurs jumelles, Aucune d'elles n'en est privée. Tes lèvres sont comme un cordon écarlate, Et ton langage est charmant; Ta joue est comme une moitié de grenade Derrière ton voile. Ton cou est comme la tour de David, Bâtie pour être un arsenal; Les mille boucliers y sont suspendus, Tous les écus des héros. Tes deux seins sont comme deux petits, Jumeaux d'une gazelle, Qui paissent parmi les lis. Avant que souffle (la brise du) jour, Et que les ombres fuient, J'irai à la montagne de la myrrhe Et à la colline de l'encens. Tu es toute belle, ma compagne, En toi, point de défaut. Viens avec moi du Liban, ma fiancée, Viens avec moi du Liban! Regarde du sommet de l'Amana, Du sommet du Senir et de l'Hermon, Des tanières des lions, Des montagnes des léopards. Tu me ravis le cœur, ma sœur, ma fiancée, Tu me ravis le cœur par un seul de tes regards, Par une seule maille de tes colliers. Que de beauté dans ta tendresse, ma sœur, ma fiancée! Combien ta tendresse vaut mieux que le vin, Et la senteur de tes parfums que tous les aromates! Tes lèvres distillent le miel, ma fiancée; Il y a sous ta langue du miel et du lait, Et la senteur de tes vêtements est comme la senteur du Liban. Tu es un jardin clos, ma sœur, ma fiancée, Une fontaine close, une source scellée. Tes ruisseaux (arrosent) un verger de grenadiers Aux fruits exquis, Avec des troënes et du nard; Du nard et du safran, du roseau aromatique et du cinnamone, Avec tous les arbres (qui donnent) de l'encens; De la myrrhe et de l'aloès, Avec tous les meilleurs aromates; C'est une source des jardins, C'est un puits d'eaux vives, Ce sont des ruissellements du Liban. Éveille-toi, (vent du) nord! viens (vent du) sud! Souffle sur mon jardin, et que ses aromates s'en exhalent! – Que mon bien-aimé entre dans son jardin, Et qu'il mange de ses fruits exquis! – J'entre dans mon jardin, ma sœur, ma fiancée; Je recueille ma myrrhe avec mes aromates, Je mange mon rayon de miel avec mon miel, Je bois mon vin avec mon lait… Mangez, amis, buvez, enivrez-vous de tendresse! – J'étais endormie, mais mon cœur veillait… C'est la voix de mon bien-aimé, qui frappe: – Ouvre-moi, ma sœur, ma compagne, Ma colombe, ma parfaite! Car ma tête est couverte de rosée, Mes boucles, des gouttelettes de la nuit. – J'ai ôté ma tunique: comment donc la remettrais-je? J'ai lavé mes pieds; comment donc les salirais-je? Mon bien-aimé a passé la main par l'ouverture, Mes entrailles ont frémi à cause de lui. Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé; Et de mes mains a découlé la myrrhe, De mes doigts, la myrrhe s'est répandue Sur la poignée du verrou. J'ai ouvert à mon bien-aimé; Mais mon bien-aimé avait tourné le dos, il était passé. Ses paroles me faisaient rendre l'âme. Je l'ai cherché et ne l'ai pas trouvé; Je l'ai appelé, et il ne m'a pas répondu. Les gardes qui font le tour de la ville m'ont rencontrée; Ils m'ont frappée, ils m'ont blessée, Ils m'ont enlevé ma mantille, les gardes des murailles. Je vous en conjure, filles de Jérusalem, Si vous trouvez mon bien-aimé Que lui direz-vous? … Que je suis malade d'amour. – Qu'a ton bien-aimé de plus qu'un autre, Ô la plus belle des femmes? Qu'a ton bien-aimé de plus qu'un autre, Pour que tu nous conjures ainsi? – Mon bien-aimé est blanc et vermeil; Il se signale entre dix mille. Sa tête est de l'or pur, Ses boucles sont flottantes, Noires comme le corbeau. Ses yeux sont comme des colombes Près des courants d'eau, Se baignant dans le lait, Reposant au sein de l'abondance. Ses joues sont comme un parterre d'aromates, Des tours parfumées; Ses lèvres sont des lis D'où découle la myrrhe répandue. Ses mains sont des anneaux d'or Garnis de chrysolithe; Son corps est de l'ivoire poli Couvert de saphirs; Ses jambes sont des colonnes de marbre blanc Posées sur des bases d'or pur. Son aspect est comme le Liban, Il se distingue comme les cèdres. Son palais n'est que douceur, Et toute sa personne est désirable. Tel est mon bien-aimé, tel est mon compagnon, Filles de Jérusalem! – Où est allé ton bien-aimé, Ô la plus belle des femmes? De quel côté ton bien-aimé a-t-il tourné (ses pas), Que nous le cherchions avec toi? – Mon bien-aimé est descendu à son jardin, Au parterre d'aromates, Pour faire paître (son troupeau) dans les jardins, Et pour cueillir des lis. Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi; Il fait paître (son troupeau) parmi les lis. – Tu es belle, ma compagne, comme Tirtsa, Charmante comme Jérusalem, Mais terrible comme des troupes sous leurs bannières. Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent. Ta chevelure est comme un troupeau de chèvres Dévalant du Galaad. Tes dents sont comme un troupeau de brebis Qui remontent de l'abreuvoir; Elles ont toutes leurs sœurs jumelles, Aucune d'elles n'en est privée. Ta joue est comme une moitié de grenade Derrière ton voile … Les reines sont soixante, Les concubines quatre-vingts, Les jeunes filles sont innombrables. Unique est ma colombe, ma parfaite; Elle est l'unique de sa mère, La (plus) resplendissante pour celle qui lui donna le jour. Les jeunes filles la voient et la disent heureuse; Les reines et les concubines aussi, et elles la louent. – Qui est celle-ci qui apparaît comme l'aurore, Belle comme la lune, resplendissante comme le soleil, Mais terrible comme des troupes sous leurs bannières? Je descends au jardin des noyers, Pour voir les jeunes pousses du ravin, Pour voir si la vigne bourgeonne, Si les grenadiers fleurissent. Je ne sais, mais mon désir me rend semblable Aux chars de mon noble peuple. – Reviens, reviens, Sulamite! Reviens, reviens, afin que nous te contemplions. – Qu'avez-vous à contempler la Sulamite Comme une danse de deux troupes? – Que tes pieds sont beaux dans tes sandales, fille de noble! Les contours de ta hanche sont comme des colliers, Œuvre des mains d'un artiste. Ton ventre est une coupe arrondie, Où le vin parfumé ne manque pas; Ton corps est un amas de froment, Entouré de lis. Tes deux seins sont comme deux petits, Jumeaux d'une gazelle. Ton cou est comme une tour d'ivoire; Tes yeux sont comme les étangs de Hechbôn, Près de la porte de Bath-Rabbim; Ton nez est comme la tour du Liban Qui veille du côté de Damas. Ta tête se dresse comme le Carmel, Et les nattes de ta tête sont comme la pourpre, Un roi est enchaîné dans leurs ondulations! … Que tu es belle, que tu es aimable, Mon amour, (mes) délices! Ta stature ressemble au palmier, Et tes seins à des grappes. J'ai dit: Je monterai au palmier, J'en saisirai les fruits! Que tes seins soient comme des grappes de raisin, Le parfum de ton souffle comme celui des pommes, Et ta bouche comme le vin du bonheur… – Il coule tout droit pour mon bien-aimé, Il glisse sur les lèvres de ceux qui dorment! Je suis à mon bien-aimé, Et ses désirs (se portent) vers moi. Viens, mon bien-aimé, sortons dans les champs, Passons les nuits dans les villages! Au petit matin nous irons aux vignobles, Voir si la vigne bourgeonne, si la fleur s'ouvre, Si les grenadiers fleurissent. Là je te donnerai ma tendresse. Les mandragores exhalent leur parfum, Et nous avons à nos portes tous les fruits exquis, Les nouveaux comme les anciens: Mon bien-aimé, je les ai réservés pour toi. Oh! si tu étais mon frère, Nourri au sein de ma mère! Je te rencontrerais dehors, je t'embrasserais, Et l'on ne me mépriserait pas. Je te conduirais, je t'introduirais dans la maison de ma mère; Tu m'instruirais, Et je te ferais boire du vin parfumé, Du jus de mes grenades. Que sa (main) gauche soit sous ma tête, Et que sa droite m'embrasse! – Je vous en conjure, filles de Jérusalem, N'éveillez pas, ne réveillez pas l'amour, Avant qu'elle le souhaite. – Qui est celle qui monte du désert, Appuyée sur son bien-aimé? – Je t'ai réveillé sous le pommier; Là même où ta mère t'a conçu, Là où te conçut celle qui t'a enfanté. Mets-moi comme un sceau sur ton cœur, Comme un sceau sur ton bras; Car l'amour est fort comme la mort, La jalousie est dure comme le séjour des morts; Ses fièvres sont des fièvres brûlantes, Une flamme de l'Éternel. Les grandes eaux ne peuvent éteindre l'amour, Et les fleuves ne le submergeraient pas; Quand un homme offrirait tous les biens de sa maison contre l'amour, On ne ferait que le mépriser. Nous avons une petite sœur Qui n'a point encore de seins; Que ferons-nous pour notre sœur Le jour où l'on parlera d'elle? – Si elle est une muraille, Nous bâtirons sur elle des créneaux d'argent; Si elle est une porte, Nous disposerons sur elle une planche de cèdre. – Je suis une muraille, Et mes seins en sont comme les tours; Aussi ai-je été à ses yeux comme celle qui trouve la paix. Salomon avait une vigne à Baal-Hamôn; Il remit la vigne à des gardiens; Chacun apportait pour son fruit mille (pièces ) d'argent. Mon vignoble à moi, je l'ai devant moi. À toi, Salomon, les mille (pièces) Dont deux cents à ceux qui gardent le fruit! – Habitante des jardins! Des amis sont attentifs à ta voix. Fais-la moi entendre! – Prends la fuite, mon bien-aimé! Sois semblable à la gazelle ou au faon des biches Sur les monts des aromates! Vision d'Ésaïe, fils d'Amots sur Juda et Jérusalem, qu'il eut au temps d'Ozias, de Yotam, d'Ahaz, d'Ézéchias, rois de Juda. Cieux, écoutez! Terre, prête l'oreille! Car l'Éternel parle. J'ai éduqué et j'ai élevé des fils, Mais ils se sont révoltés contre moi. Le bœuf connaît son possesseur, Et l'âne la crêche de ses maîtres; Israël ne connaît (rien), Mon peuple ne comprend pas. Malheur à la nation pécheresse, Au peuple chargé de fautes, À la race des malfaiteurs, Aux fils corrompus! Ils ont abandonné l'Éternel, Ils ont méprisé le Saint d'Israël. Ils se sont retirés en arrière… Où donc vous frapper encore Quand vous multipliez vos rébellions? La tête entière est malade, Et tout le cœur souffrant. De la plante du pied jusqu'à la tête, Rien n'est en bon état; Blessures, contusions, plaies vives N'ont été ni pansées, ni bandées, Ni adoucies par l'huile. Votre pays est désolé! Vos villes sont consumées par le feu, Des étrangers dévorent votre sol devant vous. C'est une désolation comme un bouleversement (causé par) des étrangers. Et la fille de Sion est restée Comme une cabane dans une vigne Comme une hutte dans un champ de concombres, Comme une ville épargnée! Sans l'Éternel des armées Qui nous a conservé un faible reste, Nous serions comme Sodome, Nous ressemblerions à Gomorrhe! Écoutez la parole de l'Éternel, Chefs de Sodome! Prête l'oreille à la loi de notre Dieu, Peuple de Gomorrhe! Qu'ai-je à faire de la multitude de vos sacrifices? Dit l'Éternel. Je suis rassasié des holocaustes de béliers Et de la graisse des veaux; Je ne prends pas plaisir Au sang des taureaux, des agneaux et des boucs. Quand vous venez vous présenter devant moi, Qui vous demande de fouler mes parvis? Cessez d'apporter de vaines offrandes: L'encens me fait horreur; Quant aux nouvelles lunes, aux sabbats et aux assemblées, Je ne puis (voir) le crime avec les solennités. Je hais vos nouvelles lunes et vos fêtes; Elles me sont à charge; Je suis las de les supporter. Quand vous étendez vos mains, Je détourne de vous mes yeux; Quand bien même vous multipliez les prières, Je n'écoute pas: Vos mains sont pleines de sang. Lavez-vous, purifiez-vous, Ôtez de ma vue la méchanceté de vos actions, Cessez (de faire) le mal. Apprenez à faire le bien, Recherchez le droit, Ramenez l'oppresseur dans le bon chemin, Faites droit à l'orphelin, Défendez la veuve. Venez donc et plaidons Dit l'Éternel. Si vos péchés sont comme le cramoisi, Ils deviendront blancs comme la neige; S'ils sont rouges comme l'écarlate, Ils deviendront comme de la laine. Si vous vous décidez pour l'obéissance, Vous mangerez les meilleures productions du pays; Mais si vous refusez, si vous êtes rebelles, Vous serez dévorés par l'épée, Car la bouche de l'Éternel a parlé. Quoi donc! la cité fidèle Est devenue une prostituée! Elle était remplie de droiture, La justice y séjournait, Et maintenant ce sont des assassins! Ton argent s'est changé en scories, Ton vin a été coupé d'eau. Tes chefs sont rebelles Et complices des voleurs, Tous aiment les présents Et courent après les récompenses; Ils ne font pas droit à l'orphelin, Et la cause de la veuve ne les préoccupe pas. C'est pourquoi, – oracle du Seigneur, L'Éternel des armées, Le Puissant d'Israël – Ah! je tirerai satisfaction de mes adversaires, Et je me vengerai de mes ennemis. J'étendrai de nouveau ma main sur toi, Je passerai au creuset tes scories, comme avec de la potasse, Et j'enlèverai toutes tes parcelles de plomb. Je ferai revenir tes juges Tels qu'ils étaient autrefois, Et tes conseillers tels qu'ils étaient au début. Après cela, on t'appellera Ville de la justice, Cité fidèle. Sion sera rachetée par le droit, Et ceux qui se convertiront par la justice. Mais le désastre (atteindra) Tous ensemble rebelles et pécheurs, Ceux qui abandonnent l'Éternel périront. Alors on aura honte des térébinthes, Objets de vos désirs, Et vous rougirez des jardins Que vous vous êtes choisis; Car vous serez comme un térébinthe Au feuillage flétri, Comme un jardin qui n'a pas d'eau. Le puissant sera comme de l'étoupe, Et son œuvre comme une étincelle; Ils brûleront tous deux ensemble, Il n'y aura personne pour éteindre. Paroles reçues en vision par Ésaïe, fils d'Amots, sur Juda et Jérusalem. Il arrivera, à la fin des temps, Que la montagne de la Maison de l'Éternel Sera fondée sur le sommet des montagnes, Qu'elle s'élèvera par-dessus les collines, Et que toutes les nations y afflueront. Des peuples nombreux s'y rendront et diront: Venez, et montons à la montagne de l'Éternel, À la Maison du Dieu de Jacob, Afin qu'il nous instruise de ses voies, Et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, Et de Jérusalem la parole de l'Éternel. Il sera juge entre les nations, Il sera l'arbitre de peuples nombreux, De leurs épées ils forgeront des socs Et de leurs lances des serpes: Une nation ne lèvera plus l'épée contre une autre, Et l'on n'apprendra plus la guerre. Maison de Jacob, Venez, et marchons à la lumière de l'Éternel! Car tu as abandonné ton peuple, la maison de Jacob, Parce qu'il est rempli (des pratiques) de l'Orient, Et de la magie comme les Philistins, Et parce qu'il s'accorde avec les fils des étrangers, Son pays est rempli d'argent et d'or, Infinis sont ses trésors, Son pays est rempli de chevaux, Infini (le nombre) de ses chars. Son pays est rempli de faux dieux; On se prosterne devant l'ouvrage de ses mains, Devant ce que ses doigts ont fabriqué. L'être humain est courbé, L'homme est abaissé, Ne leur pardonne pas! Entre dans les rochers Et cache-toi dans la poussière Loin de la terreur de l'Éternel, De l'éclat de sa majesté. Les regards arrogants de l'être humain seront abaissés, Et l'orgueil des hommes sera courbé: L'Éternel seul sera élevé ce jour-là. Car l'Éternel des armées a (fixé) un jour Contre tout ce qui est hautain et orgueilleux, Contre ce qui s'élève et qui sera abaissé; Contre tous les cèdres du Liban, hauts et élevés, Et contre tous les chênes de Basan, Contre toutes les hautes montagnes Et contre toutes les collines élevées; Contre toutes les hautes tours Et contre toutes les murailles fortifiées; Contre tous les navires de Tarsis Et contre tous les objets de désir. L'arrogance de l'être humain sera courbée, Et abaissé l'orgueil des hommes: L'Éternel seul sera élevé ce jour-là. Tous les faux-dieux disparaîtront. On entrera dans les cavernes des rochers Et dans les profondeurs de la poussière, Loin de la terreur de l'Éternel, De l'éclat de sa majesté, Quand il se lèvera pour épouvanter la terre. En ce jour, l'être humain jettera Ses faux dieux d'argent Et ses faux dieux d'or, Qu'il s'était fait pour se prosterner (devant eux), Aux rats et aux chauves-souris; On entrera dans les fentes des rochers Et dans les creux des rocs, Loin de la terreur de l'Éternel, De l'éclat de sa majesté, Quand il se lèvera pour épouvanter la terre. Cessez de vous confier en l'être humain, Dans les narines duquel il n'y a qu'un souffle: Car de quelle valeur est-il? Oui, voici que le Seigneur, l'Éternel des armées, Écarte de Jérusalem et de Juda Toute ressource et tout appui, Toute ressource de pain Et toute ressource d'eau, Le héros et l'homme de guerre, Le juge et le prophète, Le devin et l'ancien, Le chef de cinquante et le notable, Le conseiller, l'artisan capable Et l'expert en occultisme. Je leur donnerai des jeunes gens pour chefs, Et des gamins domineront sur eux. Parmi le peuple L'un opprimera l'autre et chacun son prochain; Le jeune homme attaquera le vieillard, Et le vulgaire celui qui est honoré. Alors un homme saisira son frère Dans la maison paternelle: Tu as un manteau, sois notre chef! Prends en main cette masse trébuchante! Ce jour-là il élèvera (la voix) pour dire: Je ne suis pas infirmier, Et dans ma maison il n'y a ni pain ni manteau; Ne m'établissez pas chef du peuple! Oui, Jérusalem trébuche, Et Juda s'effondre, Parce que leurs langues et leurs œuvres (Se tournent) vers l'Éternel, Pour braver les regards de sa majesté. Leur audace témoigne contre eux, Et, comme Sodome, ils publient leur péché, Sans dissimuler. Malheur à eux! Car ils préparent un malheur. Dites: le juste est en bonne voie, On mangera le fruit de ses œuvres. Malheur au méchant! Il est sur la mauvaise (voie), Car il lui sera fait ce que ses mains auront préparé. Mon peuple a pour oppresseurs des gamins, Et des femmes dominent sur lui; Mon peuple, tes dirigeants t'égarent, Ils effacent la voie dans laquelle tu marches. L'Éternel se présente pour plaider, Il est debout pour juger les peuples. L'Éternel entre en jugement Avec les anciens de son peuple et avec ses chefs: Vous avez brouté la vigne! La dépouille du pauvre est dans vos maisons! Pourquoi donc foulez-vous mon peuple, Écrasez-vous la face des pauvres? – Oracle du Seigneur, l'Éternel des armées. L'Éternel dit: Parce que les filles de Sion sont orgueilleuses, Et qu'elles marchent le cou tendu Et les regards effrontés, Parce qu'elles vont à petits pas, Et qu'elles font résonner les anneaux de leurs pieds, Le Seigneur rendra chauve le crâne des filles de Sion, L'Éternel découvrira leur nudité. En ce jour, le Seigneur ôtera (toute) parure: les anneaux, les filets et les croissants; les pendants d'oreilles, les bracelets et les voiles; les diadèmes, les chaînettes des pieds et les ceintures, les boîtes de senteur et les amulettes; les bagues et les anneaux du nez; les vêtements précieux et les larges tuniques, les manteaux et les réticules, les miroirs et les étoffes transparentes, les turbans et les mantilles. Au lieu de parfum, il y aura de l'infection; Au lieu de ceinture, une corde; Au lieu d'une coiffure arrangée, une tonsure; Au lieu d'un manteau de luxe, un sac enroulé; Une marque flétrissante au lieu de beauté. Tes hommes tomberont par l'épée, Et tes héros à la guerre. Les portes (de Sion) gémiront et seront dans le deuil; Dépouillée, elle s'assiéra par terre. Sept femmes saisiront en ce jour-là Un seul homme pour (lui) dire: Nous mangerons notre pain, Et nous nous vêtirons de notre manteau; Fais-nous seulement porter ton nom! Enlève notre honte! En ce jour-là, le germe de l'Éternel Deviendra magnificence et gloire, Et le fruit du pays deviendra fierté et parure, Pour les rescapés d'Israël. Il arrivera alors que celui qui restera à Sion, Et celui qui sera laissé à Jérusalem, Seront appelés saints, Tous ceux qui seront inscrits pour la vie à Jérusalem. Après que le Seigneur aura lavé les ordures des filles de Sion, Et nettoyé Jérusalem du sang qui est au milieu d'elle, Par le souffle du droit et par le souffle de la destruction, L'Éternel créera, sur toute l'étendue de la montagne de Sion Et sur ses assemblées, Une nuée et de la fumée pendant le jour, Et l'éclat d'un feu embrasé pendant la nuit; Car tout ce qui est glorieux sera mis à couvert. Il y aura un abri pour donner de l'ombre contre la chaleur du jour, Pour servir de refuge et d'asile contre l'orage et la pluie. Or donc, je chanterai à mon ami Le chant de mon bien-aimé sur sa vigne. Mon ami avait une vigne Sur un coteau fertile. Il la défonça, ôta les pierres Et y planta un cépage délicieux, Il bâtit une tour au milieu d'elle, Il y creusa aussi une cuve. Puis il espéra qu'elle produirait des raisins, Mais elle a produit des fruits infects! Or donc, maintenant habitant de Jérusalem et homme de Juda, Soyez juges entre moi et ma vigne! Qu'y avait-il encore à faire à ma vigne Que je n'aie pas fait pour elle? Pourquoi, quand j'ai espéré Qu'elle produirait des raisins, A-t-elle produit des fruits infects? Or donc, je vous ferai maintenant connaître Ce que je vais faire à ma vigne. J'en arracherai la haie, Pour qu'elle soit broutée; Je ferai des brèches dans sa clôture, Pour qu'elle soit foulée aux pieds. Je la réduirai en ruine; Elle ne sera plus taillée, ni cultivée; Les ronces et les épines y croîtront; Et je donnerai mes ordres aux nuées, Afin qu'elles ne laissent plus tomber la pluie sur elle. Or, la vigne de l'Éternel des armées, C'est la maison d'Israël, Et les hommes de Juda, C'est le plant qu'il chérissait. Il avait espéré la droiture, Et voici la forfaiture! la justice, Et voici le cri du vice! Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison Et qui joignent champ à champ, Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'espace. Il n'y a de demeure que pour vous seuls au milieu du pays! Voici ce que m'a révélé l'Éternel des armées: Certainement, ces maisons nombreuses seront dévastées, Ces grandes et belles (maisons) n'auront plus d'habitants. Même dix arpents de vigne ne produiront qu'un bath, Et un homer de semence ne produira qu'un épha. Malheur à ceux qui se lèvent de bon matin Pour rechercher des liqueurs fortes, À ceux qui traînent dans la nuit échauffés par le vin! La harpe et le luth, le tambourin, la flûte Et le vin (animent) leurs festins; Mais ils n'aperçoivent pas l'action de l'Éternel, Ils ne voient pas l'œuvre de ses mains. C'est pourquoi mon peuple sera déporté Faute de connaissance, Sa noblesse mourra de faim, Et sa populace sera desséchée par la soif. C'est pourquoi le séjour des morts élargit son gosier, Ouvre sa gueule outre mesure; Alors descendent l'élite et la populace (de la ville ), Son tumulte et celui qui s'y amuse. L'être humain est courbé, L'homme est abaissé, Et les regards des hautains seront abaissés. L'Éternel des armées est élevé par le droit, Et le Dieu saint est sanctifié par la justice. Des brebis paîtront comme sur leur pâturage, Et des étrangers dévoreront Les possessions ruinées des riches. Malheur à ceux qui tirent le mal avec les cordes du vice Et le péché comme avec les traits d'un chariot, Et qui disent: Qu'il hâte, Qu'il accélère son œuvre, Afin que nous (la) voyions! Que le projet du Saint d'Israël S'approche et s'exécute, Afin que nous (le) connaissions! Malheur à ceux qui appellent le mal bien Et le bien mal, Qui changent les ténèbres en lumière Et la lumière en ténèbres, Qui changent l'amertume en douceur Et la douceur en amertume! Malheur à ceux qui sont sages à leurs yeux Et qui se considèrent intelligents! Malheur à ceux qui sont des héros pour boire du vin, Aux champions de la préparation des liqueurs fortes; Ils justifient le coupable pour un présent Et retirent au juste son (droit à la) justice! C'est pourquoi, comme une langue de feu dévore le chaume Et comme le foin livré à la flamme se consume, Ainsi leur racine sera comme de la pourriture, Et leur fleur se dissipera comme de la poussière; Car ils ont rejeté la loi de l'Éternel des armées Et méprisé la parole du Saint d'Israël. C'est pourquoi la colère de l'Éternel s'enflamme contre son peuple, Il étend sa main sur lui et il le frappe; Les montagnes s'ébranlent, Et les cadavres sont comme des balayures au milieu des rues. Malgré tout cela, sa colère ne se retire pas, Et sa main est encore étendue. Il élève une bannière pour les peuples lointains Et il en siffle un des extrémités de la terre: Et voici qu'il arrive avec promptitude et légèreté. Chez lui, nul n'est fatigué, nul ne trébuche, Il ne sommeille, ni ne dort; Aucun n'a la ceinture de ses reins détachée, Ni la courroie de ses sandales rompue. Ses flèches sont aiguisées Et tous ses arcs bandés; Les sabots de ses chevaux font penser à de la pierre Et les roues (de ses chars) à un tourbillon. Son rugissement est comme celui d'une lionne; Il rugit comme des lionceaux, il gronde, Il saisit sa proie, il l'emporte, Et personne (ne vient la) délivrer. En ce jour, il y aura sur lui un grondement Comme le grondement de la mer; On regardera le pays: Voici les ténèbres, l'angoisse, Et la lumière est enténébrée par des orages. L'année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé, et les pans (de sa robe) remplissaient le temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui; ils avaient chacun six ailes: deux dont ils se couvraient la face, deux dont il se couvraient les pieds, et deux (dont ils se servaient) pour voler. Ils criaient l'un à l'autre et disaient: Saint, saint, saint est l'Éternel des armées! Toute la terre est pleine de sa gloire! Les soubassement s des seuils frémissaient à la voix de celui qui criait, et la Maison se remplit de fumée. Alors je dis: Malheur à moi! Je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j'habite au milieu d'un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l'Éternel des armées. Mais l'un des séraphins vola vers moi, (tenant) à la main une braise qu'il avait prise sur l'autel avec des pincettes. Il en toucha ma bouche et dit: Ceci a touché tes lèvres; ta faute est enlevée, et ton péché est expié. J'entendis la voix du Seigneur, disant: Qui enverrai-je Et qui marchera pour nous? Je répondis: Me voici, envoie-moi. Il dit (alors): Va, tu diras à ce peuple: Écoutez toujours, Mais ne comprenez rien! Regardez toujours, Mais n'en apprenez rien! Rends insensible le cœur de ce peuple, Endurcis ses oreilles Et bouche-lui les yeux, De peur qu'il ne voie de ses yeux, N'entende de ses oreilles, Ne comprenne avec son cœur, Qu'il ne se convertisse Et ne soit guéri. Je dis: Jusques à quand, Seigneur? Et il répondit: Jusqu'à ce que la dévastation Ait privé les villes d'habitants Et les maisons d'êtres humains, Que le sol dévasté soit une désolation; Jusqu'à ce que l'Éternel ait éloigné les êtres humains Et que le pays soit tout à fait abandonné, Et s'il y reste encore un dixième (des habitants), Il repassera par l'incendie; (Mais), comme le térébinthe et le chêne Conservent leur souche quand ils sont abattus, Sa souche donnera une sainte descendance. Au temps d'Ahaz, fils de Yotam, fils d'Ozias, roi de Juda, Retsîn, roi de Syrie, partit en guerre avec Péqah, fils de Remaliahou, roi d'Israël, contre Jérusalem pour l'attaquer; mais il ne put l'attaquer. On fit ce rapport à la maison de David: Les Syriens sont campés en Éphraïm. Le cœur d'Ahaz et le cœur de son peuple se mirent à frémir comme les arbres de la forêt frémissent sous le vent. Alors l'Éternel dit à Ésaïe: Sors donc à la rencontre d'Ahaz, toi et Chear-Yachoub, ton fils, vers l'extrémité de l'aqueduc du bassin supérieur, sur le chemin du Champ du Teinturier. Tu lui diras: Sois tranquille, ne crains rien, Et que ton cœur ne s'alarme pas, Devant ces deux bouts de tisons fumants, Devant la colère de Retsîn et de la Syrie, Et du fils de Remaliahou, Parce que la Syrie médite du mal contre toi, (Avec) Éphraïm et le fils de Remaliahou, qui disent: Montons contre Juda, Nous épouvanterons (la ville ), Nous la battrons en brèche, Jusqu'à ce qu'elle se rende, Et nous établirons un roi au milieu d'elle: Le fils de Tabeél. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Cela ne tiendra pas, Cela n'aura pas lieu. Car Damas est la tête de la Syrie, Et Retsîn est la tête de Damas. – Encore soixante-cinq ans, Éphraïm, brisé, ne sera plus un peuple. Samarie est la tête d'Éphraïm, Et le fils de Remaliahou est la tête de la Samarie. Si vous n'êtes pas fermes (dans votre confiance), Vous ne serez pas affermis (dans votre défense). L'Éternel parla de nouveau à Ahaz, et lui dit: Demande en ta faveur un signe à l'Éternel, ton Dieu; demande-le, soit dans les lieux d'en-bas, soit dans les lieux élevés. Ahaz répondit: Je ne demanderai rien, je ne mettrai pas l'Éternel à l'épreuve. Ésaïe dit alors: Écoutez donc, maison de David! Est-ce trop peu pour vous de lasser la patience des hommes, Que vous lassiez encore celle de mon Dieu? C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe, Voici que la jeune fille est enceinte, Elle enfantera un fils Et lui donnera le nom d'Emmanuel. Il mangera de la crème et du miel, Jusqu'à ce qu'il sache refuser ce qui est mauvais Et choisir ce qui est bon. Mais avant que l'enfant sache refuser ce qui est mauvais Et choisir ce qui est bon, Le territoire des deux rois qui t'épouvantent sera abandonné. L'Éternel fera venir sur toi, Sur ton peuple et sur la maison de ton père, Des jours tels qu'il n'y en a point eu Depuis le jour où Éphraïm s'est éloigné de Juda – Le roi d'Assyrie. Il arrivera en ce jour-là que l'Éternel sifflera les mouches Qui sont à l'extrémité du delta du Nil, Et les abeilles qui sont au pays d'Assyrie; Elle viendront et se poseront toutes Dans les vallons abrupts Et dans les fentes des rochers, Sur tous les buissons Et sur tous les pâturages. En ce jour-là, le Seigneur rasera, Avec un rasoir loué au-delà du fleuve, – Avec le roi d'Assyrie – La tête et le poil des pieds; Il enlèvera aussi la barbe. En ce jour-là, Chacun entretiendra une jeune vache et deux têtes de petit bétail; Et il y aura une telle abondance de lait Qu'on mangera de la crème, Car c'est de crème et de miel que se nourrira Quiconque sera resté au milieu du pays. En ce jour-là, il arrivera Que tout lieu où se trouveront Mille ceps de vigne, Valant mille sicles d'argent, Sera livré aux ronces et aux épines. On y entrera avec les flèches et avec l'arc, Car tout le pays ne sera que ronces et épines. Quant à toutes les montagnes cultivées à la bèche, On n'y entrera plus, Par crainte des ronces et des épines: On y lâchera le bœuf, Et la brebis (en) foulera (le sol). L'Éternel me dit: Prends une grande tablette et écris dessus d'une manière intelligible: Vite au pillage, en hâte au butin. Je fis témoigner pour moi des témoins dignes de foi, le sacrificateur Urie et Zacharie, fils de Yebérékiahou. Je m'étais approché de la prophétesse, elle devint enceinte et enfanta un fils. L'Éternel me dit: Donne-lui pour nom Maher-Chalal-Hach-Baz. Car, avant que l'enfant sache dire: Mon père! ma mère! on emportera les richesses de Damas et le butin de Samarie devant le roi d'Assyrie. L'Éternel me parla encore et me dit: Parce que ce peuple a méprisé Les eaux de Siloé Qui coulent doucement Et qu'il s'est réjoui au sujet de Retsîn Et du fils de Remaliahou, Alors, à cause de cela, voici que le Seigneur Fait monter contre eux Les puissantes et grandes eaux du fleuve – Le roi d'Assyrie et toute sa gloire. Il s'élèvera au-dessus de son lit Et s'en ira par-dessus toutes ses rives; Il se tournera contre Juda, Il inondera et débordera, Il atteindra jusqu'au cou. Le déploiement de ses ailes Remplira l'étendue de ton pays, ô Emmanuel! Poussez une clameur, peuples; Vous serez terrifiés! Prêtez l'oreille, vous tous, Au plus lointain de la terre, Préparez-vous au combat; Vous serez terrifiés! Formez des projets; Ils seront anéantis! Dites une parole; Elle ne tiendra pas! Car Dieu est avec nous. Car ainsi m'a parlé l'Éternel, Quand (sa) main me saisit, Et qu'il m'avertit de ne pas marcher dans la voie de ce peuple: Vous n'appellerez pas conspiration Tout ce que ce peuple appelle conspiration; Vous ne craindrez pas ce qu'il craint, Et vous ne (le) redouterez pas. C'est l'Éternel des armées Que vous devez sanctifier, C'est lui que vous devez craindre, C'est lui que vous devez redouter. Alors il sera un sanctuaire, Mais aussi une pierre de malheur, Un rocher qui fait trébucher Pour les deux maisons d'Israël, Un filet et un piège Pour les habitants de Jérusalem. Beaucoup (d'hommes) y trébucheront; Ils tomberont et se briseront, Ils seront pris au piège et capturés. Conserve ce témoignage, Scelle cette révélation parmi mes disciples. J'espère en l'Éternel, Qui cache sa face à la maison de Jacob; Je place en lui ma confiance. Me voici avec les enfants que l'Éternel m'a donnés, Nous servons de signes et de présages en Israël De la part de l'Éternel des armées Qui demeure sur la montagne de Sion. Si l'on vous dit: Consultez ceux qui évoquent les morts Et ceux qui prédisent l'avenir, Qui chuchotent et marmonnent. Un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu Et (s'adressera-t-il) aux morts en faveur des vivants? À la loi et au témoignage! Si l'on ne parle pas ainsi, C'est qu'il n'y aura point d'aurore pour le (peuple). Il traversera (le pays) accablé et affamé; Et, quand il aura faim, Il arrivera qu'il s'irritera, Maudira son roi et son Dieu, Il se tournera vers le haut. Puis il regardera vers la terre, Et voici la détresse, l'obscurité et de sombres angoisses: Il sera repoussé dans d'épaisses ténèbres. Mais les ténèbres ne régneront pas toujours Sur la terre où il y a maintenant des angoisses: Si un premier temps a rendu négligeables Le pays de Zabulon et le pays de Nephthali, Le temps à venir donnera de la gloire À la route de la mer, au-delà du Jourdain, Au territoire des nations. Le peuple qui marche dans les ténèbres Voit une grande lumière; Sur ceux qui habitent le pays de l'ombre de la mort Une lumière resplendit. Tu rends la nation nombreuse, Tu lui dispenses la joie. Elle se réjouit devant toi de la joie des moissons, Comme on pousse des cris d'allégresse au partage du butin. Car le joug qui pesait sur elle, Le bâton qui frappait son dos, La massue de celui qui l'opprime, Tu les brises comme à la journée de Madian. Car toute chaussure qu'on porte dans la mêlée, Et tout manteau roulé dans le sang Seront livrés aux flammes, Pour être dévorés par le feu. Car un enfant nous est né, Un fils nous est donné, Et la souveraineté (reposera) sur son épaule; On l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. Renforcer la souveraineté Et donner une paix sans fin au trône de David et à son royaume, L'affermir et le soutenir par le droit et par la justice Dès maintenant et à toujours; Voilà ce que fera le zèle de l'Éternel des armées. Le Seigneur lance une parole contre Jacob: Elle tombe sur Israël. Tout le peuple en aura connaissance, Éphraïm et les habitants de Samarie Qui disent avec orgueil et fierté: Des briques sont tombées, Nous bâtirons en pierres de taille; Des sycomores ont été coupés, Nous les remplacerons par des cèdres. L'Éternel fera triompher Contre eux les adversaires de Retsîn Et il armera leurs ennemis, Les Syriens à l'est, les Philistins à l'ouest, Et ils dévoreront Israël à pleine bouche. Malgré tout cela, sa colère ne se retire pas, Et sa main est encore étendue. Le peuple ne revient pas à celui qui le frappe Et il ne cherche pas l'Éternel des armées. Aussi l'Éternel retranchera d'Israël la tête et la queue, La branche de palmier et le roseau, En un seul jour. – L'ancien et le notable, c'est la tête, Et le prophète passé maître en fausseté, c'est la queue. – Les dirigeants de ce peuple l'égarent, Et ceux qui se laissent diriger sont engloutis. C'est pourquoi le Seigneur ne saurait se réjouir de leurs jeunes hommes, Ni avoir compassion de leurs orphelins et de leurs veuves; Car tous sont des impies et des méchants, Et toute bouche profère des insanités. Malgré tout cela, sa colère ne se retire pas, Et sa main est encore étendue. Car la méchanceté brûle comme un feu Qui dévore ronces et épines, Il embrase les taillis de la forêt, Qui se dissipent en volutes de fumée. Par le courroux de l'Éternel des armées Le pays est enflammé, Et le peuple est pour ainsi dire dévoré par le feu. Nul n'épargne son frère. On taille à droite et l'on a faim; On dévore à gauche et l'on n'est pas rassasié; Chacun dévore la chair de son bras. Manassé (dévore) Éphraïm, Éphraïm Manassé, Et ensemble ils (fondent) sur Juda. Malgré tout cela, sa colère ne se retire pas, Et sa main est encore étendue. Malheur à ceux qui prescrivent des décrets funestes, À ceux qui transcrivent des arrêts injustes, Pour tenir les pauvres à l'écart du jugement Et dérober leur droit aux malheureux de mon peuple, Pour faire des veuves leur proie Et des orphelins leur butin! Que ferez-vous au jour du châtiment Et de la tourmente qui arrive du lointain? Vers qui fuirez-vous pour (avoir) du secours, Et où laisserez-vous votre gloire? Il ne reste qu'à se courber avec les détenus Et à tomber avec ceux qui sont tués. Malgré tout cela, sa colère ne se retire pas, Et sa main est encore étendue. Malheur à l'Assyrien, Bâton de ma colère! La massue dans sa main, C'est l'instrument de ma fureur. Je le lâche contre une nation impie, Je le dirige contre le peuple qui m'irrite, Pour qu'il se livre au pillage et fasse du butin, Pour qu'il le foule aux pieds comme la boue des rues. Mais il n'en juge pas ainsi, Et ce n'est pas ainsi que son cœur le prend; Car c'est la destruction qui est dans son cœur, Le carnage de nations innombrables; Car il dit: Mes princes ne sont-ils pas autant de rois? N'en a-t-il pas été de Kalno comme de Karkémich? Ou encore de Hamath comme d'Arpad? Ou encore de Samarie comme de Damas? De même que ma main a su trouver les royaumes des faux dieux, Dont les statues dépassaient celles de Jérusalem et de Samarie, Ce que j'ai fait à Samarie et à ses faux dieux, Ne le ferai-je pas à Jérusalem et à ses images? Mais alors, quand le Seigneur aura accompli toute son œuvre Sur la montagne de Sion et à Jérusalem, Je punirai le roi d'Assyrie pour le fruit de son cœur orgueilleux Et pour l'arrogance de ses regards hautains. Car il a dit: C'est par la force de ma main que j'ai agi, C'est par ma sagesse, car je suis intelligent; J'ai bousculé les frontières des peuples, Je les ai dépouillés de leurs trésors Et, comme un puissant, j'ai fait descendre ceux qui siégeaient. Ma main a su trouver, comme au nid, la richesse des peuples, Et, comme on ramasse des œufs abandonnés, J'ai ramassé toute la terre: Nul n'a remué l'aile, Ni ouvert le bec, ni poussé un pépiement. La hache se glorifie-t-elle aux dépens de celui qui s'en sert? Ou la scie est-elle arrogante envers celui qui la manie? Comme si le bâton faisait mouvoir celui qui le lève, Comme si la massue soulevait celui qui n'est pas du bois! C'est pourquoi le Seigneur, l'Éternel des armées, enverra Le dépérissement parmi ses (hommes) corpulents. Et, parmi ses nobles, s'allumera un embrasement Tel l'embrasement d'un feu. La lumière d'Israël deviendra un feu Et son Saint une flamme, Qui consumera et dévorera ses épines et ses ronces, En un seul jour; Qui exterminera totalement, La gloire de sa forêt et de son verger. Il en sera comme d'un malade qui tombe en défaillance. Le reste des arbres de sa forêt feront un compte Qu'un enfant pourrait inscrire. Il arrivera en ce jour-là Que le reste d'Israël Et les rescapés de la maison de Jacob Cesseront de s'appuyer sur celui qui les frappait; Ils s'appuieront avec confiance Sur l'Éternel, le Saint d'Israël. Un reste reviendra, Le reste de Jacob, Au Dieu puissant. Quand ton peuple, ô Israël, serait Comme le sable de la mer, Un reste (seulement) en reviendra. L'extermination est décidée, Elle fera déborder la justice. Car cette extermination qui est décidée, Le Seigneur, l'Éternel des armées, L'accomplit (déjà) dans tout le pays. C'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel des armées: Ô mon peuple, qui habites en Sion, ne crains pas l'Assyrien! Il te frappe du bâton Et il lève (sur) toi sa massue, Comme faisaient les Égyptiens. Mais encore un peu de temps, Et (ma) fureur cessera Et ma colère sera sa ruine. L'Éternel des armées agitera le fouet contre lui, Comme à la défaite de Madian au rocher d'Oreb; Son bâton est sur la mer, Il l'élève comme en Égypte, En ce jour, son fardeau sera ôté de dessus ton épaule Et son joug de dessus ton cou; La graisse fera éclater le joug. Il arrive à Ayath, traverse Migrôn, Laisse ses bagages à Mikmas. Ils passent le défilé – Notre cantonnement est à Guéba! – Rama tremble, Guibéa de Saül prend la fuite. Éclate en sanglots, fille de Gallim Fais attention, Laïs! Anathème sur toi, Anatoth! Madména se disperse, Les habitants de Guébim cherchent un refuge. Aujourd'hui même une halte à Nob, Et il menace de sa main La montagne de la fille de Sion, La colline de Jérusalem. Voici, le Seigneur, l'Éternel des armées, Qui brise les rameaux avec violence: Les plus hauts de stature sont coupés, Les (plus) élevés sont jetés bas. Il abat par le fer les taillis de la forêt, Et le Liban tombe sous le Puissant. Puis un rameau sortira du tronc d'Isaï, Et le rejeton de ses racines fructifiera. L'Esprit de l'Éternel reposera sur lui: Esprit de sagesse et d'intelligence Esprit de conseil et de vaillance, Esprit de connaissance et de crainte de l'Éternel. Il respirera dans la crainte de l'Éternel; Il ne jugera pas sur l'apparence, Il n'arbitrera pas sur un ouï-dire. Mais il jugera les pauvres avec justice, Avec droiture il sera l'arbitre Des malheureux de la terre; Il frappera la terre du sceptre de sa parole, Et du souffle de ses lèvres il fera mourir le méchant. La justice sera la ceinture de ses reins, Et la fidélité la ceinture de ses hanches. Le loup séjournera avec l'agneau, Et la panthère se couchera avec le chevreau; Le veau, le lionceau et le bétail qu'on engraisse seront ensemble, Et un petit garçon les conduira. La vache et l'ourse auront un même pâturage, Leurs petits une même couche; Et le lion, comme le bœuf, mangera de la paille. Le nourrisson s'ébattra sur l'antre de la vipère, Et l'enfant sevré mettra sa main dans le trou de l'aspic. Il ne se fera ni tort, ni dommage Sur toute ma montagne sainte; Car la connaissance de l'Éternel remplira la terre, Comme les eaux recouvrent (le fond de) la mer. Alors, en ce jour, la Racine d'Isaï Qui se dressera comme une bannière pour les peuples Sera recherchée par les nations, Et son emplacement sera glorieux. Alors, en ce jour, le Seigneur étendra une seconde fois sa main Pour racheter le reste de son peuple Qui sera resté en Assyrie et en Égypte, À Patros et en Éthiopie, À Élam, à Chinéar, à Hamath Et dans les îles de la mer. Il élèvera une bannière pour les nations, Il rassemblera les bannis d'Israël Et il recueillera les dispersées de Juda Des quatre coins de la terre. La jalousie d'Éphraïm disparaîtra, Et les ennemis de Juda seront retranchés; Éphraïm ne sera plus jaloux de Juda, Et Juda ne sera plus hostile à Éphraïm. Ils fondront sur l'épaule des Philistins à l'occident, Ils pilleront ensemble les fils de l'orient, Édom et Moab subiront leur emprise, Et les Ammonites leur seront assujettis. L'Éternel vouera à l'interdit Le golfe de la mer d'Égypte Et il agitera sa main sur le fleuve, En soufflant avec énergie, Il le frappera (pour le partager) en sept canaux, Et il y fera marcher (le peuple) avec ses sandales Et il y aura une route pour le reste de son peuple Qui sera resté de l'Assyrie, Comme il y en eut une pour Israël, Le jour où il monta du pays d'Égypte. Tu diras en ce jour-là: Je te célèbre, ô Éternel! Car tu as été irrité contre moi, Ta colère s'est détournée, Et tu m'as consolé. Voici le Dieu de mon salut, J'aurai confiance et je n'aurai pas peur; Car l'Éternel, l'Éternel est ma force et (mon) chant. Il est devenu mon salut. Vous puiserez de l'eau avec allégresse Aux sources du salut Et vous direz en ce jour-là: Louez l'Éternel; invoquez son nom, Faites connaître ses hauts faits parmi les peuples, Rappelez que son nom est sublime. Psalmodiez en l'honneur de l'Éternel, Car il a fait des choses magnifiques: Qu'elles soient connues par toute la terre! Pousse des cris de joie et de triomphe, habitante de Sion! Car il est grand au milieu de toi, le Saint d'Israël! Menace sur Babylone, dont Ésaïe, fils d'Amots eut la vision. Sur une montagne nue dressez une bannière, Élevez la voix vers eux, Agitez la main, Et qu'ils franchissent les portes des nobles! J'ai donné des ordres à ceux qui me sont consacrés, J'ai aussi appelé mes héros (pour assouvir) ma colère, Ceux qui se réjouissent de mon triomphe: Bruit de foule sur les montagnes, À l'image d'un peuple nombreux; Bruit du tumulte des royaumes des nations rassemblées: L'Éternel des armées passe en revue L'armée (sur pied) de guerre. Ils viennent d'un pays lointain, Du bout des cieux: L'Éternel et les instruments de sa fureur Vont causer des douleurs à tout le pays. Lamentez-vous, car le jour de l'Éternel est proche: Il vient comme le ravage du Tout-Puissant. C'est pourquoi toutes les mains s'affaiblissent, Et le cœur manque à tout homme. Ils sont frappés d'épouvante; Les spasmes et les douleurs les saisissent; Ils se tordent comme une femme qui accouche; Ils se regardent les uns les autres avec stupeur; Leurs visages sont enflammés. Voici le jour de l'Éternel qui arrive, (Jour) cruel, (jour) de courroux et d'ardente colère, Qui réduira la terre en désolation, Qui en exterminera les pécheurs. Car les étoiles des cieux et leurs constellations Ne feront plus briller leur lumière, Le soleil s'obscurcira dès son lever, Et la lune ne fera plus luire sa lumière. Je punirai le monde pour (sa) méchanceté Et les méchants pour leurs fautes; Je ferai cesser l'orgueil des présomptueux, Et je rabaisserai l'arrogance des tyrans. Je rendrai les hommes plus rares que l'or fin, (Je rendrai) les humains (plus rares) que le métal d'Ophir. C'est pourquoi j'ébranlerai les cieux, Et la terre sera secouée sur sa base, Par le courroux de l'Éternel des armées Et par le jour de son ardente colère. Alors comme une gazelle effarouchée, Comme le menu bétail qui n'a personne pour le rassembler, Chacun se tournera vers son peuple, Chacun fuira vers son pays; Tous ceux qu'on trouvera seront percés, Et tous ceux qu'on saisira tomberont par l'épée. Leurs nourrissons seront jetés à terre sous leurs yeux, Leurs maisons seront mises à sac Et leurs femmes violées. Me voici, j'excite contre eux les Mèdes, Qui ne pensent pas à l'argent Et à qui l'or ne plaît pas. (Leurs) arcs jetteront les jeunes gens (à terre), Ils seront sans compassion pour le fruit des entrailles: Leur œil sera impitoyable pour les fils. Et Babylone, l'ornement des royaumes, La fière parure des Chaldéens, Sera comme Sodome et Gomorrhe que Dieu bouleversa. Elle ne sera plus jamais habitée, Elle ne sera plus peuplée, De génération en génération. L'Arabe n'y dressera pas sa tente, Et les bergers n'en feront plus un gîte (pour les troupeaux), Mais les habitants du désert y prendront leur gîte, Les hiboux rempliront ses maisons, Les autruches la peupleront Et les boucs y bondiront. Les bêtes sauvages hurleront contre ses veuves Et les chacals dans ses palais luxueux. Son temps est près d'arriver, Et ses jours ne se prolongeront pas. Car l'Éternel aura compassion de Jacob, Il choisira encore Israël Et il les rétablira sur leur sol; Les étrangers se joindront à eux Et ils s'uniront à la maison de Jacob. Les peuples les prendront et les conduiront vers leur pays, Et la maison d'Israël les recevra en héritage sur le sol de l'Éternel, Comme serviteurs et comme servantes. Ils retiendront captifs ceux qui les avaient faits captifs Et ils subjugueront leurs oppresseurs. Alors, le jour où l'Éternel t'aura donné du repos, Après tes fatigues et tes agitations, Et après le dur esclavage qui te fut imposé, Alors tu prononceras cette sentence contre le roi de Babylone Et tu diras: Quoi donc, l'oppresseur n'est plus! La tyrannie a cessé! L'Éternel a brisé la massue des méchants, Le bâton des dominateurs. Celui qui dans son courroux frappait les peuples Par des coups sans relâche, Celui qui dans sa colère subjugait les nations Est poursuivi sans ménagement. Tout le pays jouit du repos et du calme; On éclate en chants d'allégresse. Les cyprès même, les cèdres du Liban se réjouissent à ton sujet: Depuis que tu es tombé, Le bûcheron ne monte plus contre nous. Le séjour des morts s'émeut jusque dans ses profondeurs Pour t'accueillir à ton arrivée; Il réveille pour toi les défunts, Tous les guides de la terre, Il fait lever de leurs trônes tous les rois des nations. Tous prennent la parole pour te dire: Toi aussi, tu es sans force comme nous, Tu es devenu semblable à nous! Ta fierté a été précipitée dans le séjour des morts Avec le son de tes luths; Sous toi s'étend (une couche de) vermine, Et les vers sont ta couverture. Quoi donc! tu es tombé du ciel, (Astre) brillant, fils de l'aurore! Tu es abattu à terre, Toi, le dompteur des nations! Tu disais en ton cœur: Je monterai au ciel, J'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu, Je siégerai sur la montagne de la Rencontre (des dieux) Au plus profond du nord; Je monterai sur le sommet des nues, Je serai semblable au Très-Haut. Mais tu as été précipité dans le séjour des morts Au plus profond d'une fosse. Ceux qui te voient fixent sur toi (leurs regards), Ils te considèrent attentivement: Est-ce là cet homme qui faisait trembler la terre, Qui ébranlait les royaumes, Qui réduisait le monde en désert, Qui ravageait ses villes Et ne relâchait pas ses prisonniers? Tous les rois des nations, oui, tous, Sont couchés avec honneur, chacun dans sa maison. Mais toi, tu as été jeté loin de ton sépulcre Comme un rameau horrible, Comme une dépouille de (gens) tués à coups d'épée Et précipités sur les pierres d'une fosse, Comme un cadavre piétiné. Tu n'es pas réuni à eux dans le sépulcre, Car tu as détruit ton pays, Tu as tué ton peuple: On ne mentionnera plus jamais la race des méchants. Préparez le massacre des fils À cause de la faute de leurs pères! Qu'ils ne se relèvent pas pour conquérir la terre Et remplir le monde d'hostilités. Je me lèverai contre eux, – Oracle de l'Éternel des armées – Je retrancherai le nom et le reste de Babylone, Ses descendants et sa postérité, – Oracle de l'Éternel. J'en ferai le domaine du hérisson et un marécage, Et je la balaierai avec le balai de la destruction, – Oracle de l'Éternel des armées. L'Éternel des armées (l') a juré, en disant: Oui, il en sera comme j'en ai l'intention, Il arrivera ce que j'ai résolu: Je briserai l'Assyrien dans mon pays, Je le piétinerai sur mes montagnes; Son joug leur sera ôté, Et son fardeau sera ôté de leurs épaules. Voilà la résolution prise contre toute la terre, Voilà la main étendue sur toutes les nations. L'Éternel des armées a pris cette résolution: qui l'annulera? Sa main est étendue: qui la détournera? L'année de la mort du roi Ahaz, il y eut cette menace! Ne te réjouis pas, Philistie tout entière, De ce que le bâton qui te frappait est brisé! Car de la racine du serpent sortira un aspic, Et son rejeton sera un dragon volant. Alors les premiers-nés des indigents (pourront) paître, Et les pauvres trouver leur gîte en sécurité; Mais je ferai mourir ta racine par la faim, Et ce qui restera de toi sera tué. Porte, lamente-toi! Ville, pousse des cris! Défaille, Philistie tout entière. Car du nord vient une fumée, Et nul ne s'écarte des rangs (de l'ennemi ). Que répondra-t-on aux messagers de (cette) nation? – Que l'Éternel a fondé Sion, Et que les malheureux de son peuple y trouvent un refuge. Menace sur Moab. Oui, en une nuit elle a été ravagée! Ar-Moab a disparu. Oui, en une nuit elle a été ravagée! Qir-Moab a disparu. On monte à Bayith et à Dibôn, Sur les hauts- lieux pour pleurer; Moab se lamente, sur le Nébo et sur Médeba: Toutes les têtes sont rasées, Toutes les barbes sont coupées. Dans ses rues, ils sont vêtus d'un sac; Sur (les) toits et sur ses places, Chacun se lamente et fond en larmes. Hechbôn et Élealé poussent des cris, On entend leur voix jusqu'à Yahats, C'est pourquoi les guerriers de Moab lancent des clameurs, Ils ont l'effroi dans l'âme. Mon cœur crie sur Moab, Dont les fugitifs (se sauvent) jusqu'à Tsoar, (Jusqu'à) Églath-Chelichiya; Car ils font, en pleurant, la montée de Louhith, Car ils poussent la clameur du désastre sur le chemin de Horonaïm; Car les eaux de Nimrim sont taries, Car l'herbe est desséchée, Le gazon est détruit, La verdure n'est plus. C'est pourquoi ils ramassent ce qui leur reste Et transportent leurs réserves au-delà du torrent des saules. Car la clameur environne les frontières de Moab; Ses lamentations (retentissent) jusqu'à Églaïm, Ses lamentations (retentissent) jusqu'à Beér-Élim. Les eaux de Dimôn sont pleines de sang, Et j'enverrai sur Dimôn de nouveaux malheurs, Un lion contre les rescapés de Moab, Contre ce qui reste sur (son) sol. Envoyez les agneaux au souverain du pays, De Séla, par le désert, À la montagne de la fille de Sion. Tel un oiseau fugitif, telle une nichée dispersée, Telles seront les filles de Moab, aux gués de l'Arnon: Donne un conseil, prends une décision, Étends en plein midi ton ombre comme la nuit, Abrite les réfugiés, Ne trahis pas le fugitif! Que mes réfugiés séjournent chez toi, Moab! Sois pour eux un abri devant le dévastateur! Car c'est la fin de celui qui pressure; Le pillage est à son terme, Celui qui piétine disparaît du pays. Le trône s'affermira par la bienveillance. Sur lui siégera avec fidélité, dans la tente de David, Un juge soucieux du droit et prompt à la justice. Nous avons appris l'orgueil de Moab, Un orgueil extrême, Sa fierté et son orgueil, Son courroux et ses vaines prétentions. C'est pourquoi Moab se lamente sur Moab, chacun se lamente; Vous murmurez sur les ruines de Qir-Haréseth, Profondément abattus. Car les campagnes de Hechbôn se flétrissent; Les maîtres des nations ont frappé les ceps de la vigne de Sibma, Qui s'étendaient jusqu'à Yaezer, Qui poussaient çà et là dans le désert: Ses sarments se prolongeaient et dépassaient la mer. C'est pourquoi je pleurerai la vigne de Sibma comme Yaezer (la) pleure, Je t'abreuverai de mes larmes, Hechbôn, Élealé, Car sur ta récolte et sur ta moisson Est venu fondre un cri (de guerre ). La joie et l'allégresse ont disparu du verger; Dans les vignes, plus de chants, plus de réjouissances! Le vendangeur ne foule plus le vin dans les cuves; J'ai fait cesser les cris (de joie). C'est pourquoi mes entrailles frémissent pour Moab, comme une harpe, Et mon cœur pour Qir-Harès. Moab se présente, il se fatigue sur le haut- lieu. Il arrive à son sanctuaire pour prier et ne peut rien (obtenir). Telle est la parole que l'Éternel a prononcée depuis longtemps au sujet de Moab. Et maintenant l'Éternel prononce ces mots: Dans trois ans, (comme les) années d'un salarié, La gloire de Moab sera l'objet du mépris. Malgré l'ampleur de la foule, Le reste sera réduit à très peu de chose, et sans importance. Menace (sur) Damas Voici que Damas ne sera même plus une ville, Elle sera à peine un monceau de ruines. Les villes d'Aroër sont abandonnées, Elles sont (livrées) aux troupeaux; Ils y font leur gîte, et personne ne les trouble. C'en est fait de la forteresse d'Éphraïm Et du royaume de Damas et du reste de la Syrie. Il en sera comme de la gloire des fils d'Israël, – Oracle de l'Éternel des armées. Alors en ce jour, la gloire de Jacob s'affaiblira, Et la graisse de sa chair disparaîtra. Il en sera comme lorsqu'on rassemble la moisson sur pied, Et que le bras du moissonneur moissonne les épis; Comme lorsqu'on glane les épis Dans la vallée des Rephaïm. Il en restera un grappillage, Comme au gaulage de l'olivier, Deux ou trois baies en haut de la cime, Quatre ou cinq dans ses branches à fruits, – Oracle de l'Éternel, le Dieu d'Israël. En ce jour, le regard de l'homme se posera sur son créateur, Et ses yeux contempleront le Saint d'Israël. Son regard ne sera plus dirigé vers les autels, Ouvrage de ses mains, Et il ne contemplera plus ce que ses doigts ont fait, Les poteaux d'Achéra et les obélisques au soleil. En ce jour, ses villes fortes Seront abandonnées comme la forêt et la cime (des montagnes ) Abandonnées devant les fils d'Israël, Et ce sera une désolation. Car tu as oublié le Dieu de ton salut, Tu ne t'es pas souvenu du rocher de ta force. C'est pourquoi tu as fait des plantations d'agrément, Tu as mis dans la terre des pousses étrangères; Le jour où tu les plantas, tu les entouras d'une haie, Le matin (même) ta semence donna des fleurs. La moisson est en tas au jour où on la possède, Mais c'est une souffrance incurable. Oh! le grondement de peuples nombreux qui grondent Comme grondent les mers, Le mugissement de peuplades qui mugissent Comme mugissent les grosses eaux, Des peuplades qui mugissent comme mugissent les grandes eaux. Il les menace, et elles fuient bien loin, Chassées comme de la menue paille dans les montagnes Au souffle du vent, Comme un tourbillon (de poussière) devant l'ouragan. Quand vient le soir, voici l'épouvante; Avant le matin, ils ne sont plus! Voilà la part de ceux qui nous saccagent, Le sort de ceux qui nous pillent. Ô terre, où bruissent des ailes, Au-delà des fleuves de l'Éthiopie! Toi qui envoies sur mer des ambassadeurs, Dans des embarcations de jonc (voguant) à la surface des eaux! Allez, émissaires rapides, Vers la nation (au corps) élancé et luisant, Vers le peuple redoutable depuis qu'il existe, Nation puissante qui écrase tout, Et dont le pays est sillonné par des fleuves. Vous tous, habitants du monde, Vous qui demeurez sur terre, Vous regarderez à la bannière dressée sur les montagnes, Vous écouterez quand on sonnera du cor. Car ainsi m'a parlé l'Éternel: Je ne bouge pas et je contemple, immobile Comme la chaleur des blancs rayons de lumière, Comme un nuage de rosée dans la chaleur de la moisson. Alors, avant la moisson, quand la floraison est achevée, Quand la fleur devient un raisin qui mûrit, Il coupe les sarments avec des serpes, Il enlève, il tranche les branches… Ils seront tous ensemble abandonnés Aux oiseaux de proie des montagnes Et aux bêtes de la terre; Les oiseaux de proie passeront l'été sur leurs (cadavres), Et toutes les bêtes de la terre y passeront l'hiver. En ce temps-là, des offrandes seront apportées à l'Éternel des armées, Par le peuple (au corps) élancé et luisant, Par le peuple redoutable depuis qu'il existe, Nation puissante qui écrase tout, Et dont le pays est sillonné par des fleuves, (Elles seront apportées) là où réside le nom de l'Éternel des armées, À la montagne de Sion. Menace sur l'Égypte. Voici l'Éternel monté sur une nuée rapide, Il vient en Égypte. Les faux dieux de l'Égypte frémissent devant lui, Et le cœur des Égyptiens défaille en eux. J'armerai l'Égyptien contre l'Égyptien, Et l'on se battra chacun contre son frère, chacun contre son ami, Ville contre ville, royaume contre royaume. Le courage de l'Égypte disparaîtra du milieu d'elle, Et j'anéantirai son conseil; On consultera les faux dieux et les augures, Les nécromanciens et les devins. Et je livrerai l'Égypte entre les mains de seigneurs durs, Un roi cruel dominera sur eux, – Oracle du Seigneur, l'Éternel des armées. Les eaux de la mer tariront, Le fleuve deviendra sec et aride; Les fleuves seront infects, Le delta du Nil se réduira et s'asséchera Les roseaux et les joncs se flétriront: Ce sera le dénuement le long du Nil, à l'embouchure du Nil! Tout ce qui aura été semé près du Nil se desséchera, Se dispersera, disparaîtra. Les pêcheurs gémiront Et tous ceux qui jettent l'hameçon dans le Nil Seront en deuil, Et ceux qui étendent des filets À la surface des eaux seront désolés. Ceux qui travaillent le lin peigné Et qui tissent des étoffes blanches seront honteux. Les soutiens du pays seront dans l'abattement, Tous les travailleurs salariés auront l'âme attristée. Les princes de Tsoân ne sont que des insensés, Les sages conseillers du Pharaon Forment un conseil stupide. Comment osez-vous dire au Pharaon: Je suis fils des sages, fils des anciens rois? Où sont-ils donc, tes sages? Qu'ils te fassent des révélations, Et qu'on apprenne ce que l'Éternel des armées À résolu contre l'Égypte. Les princes de Tsoân sont fous, Les princes de Noph sont dans l'illusion, Les chefs de ses tribus égarent l'Égypte; L'Éternel a répandu au milieu d'elle un esprit de vertige, Pour égarer les Égyptiens dans tous leurs actes, Comme un homme ivre s'égare dans son vomissement. Et l'Égypte sera hors d'état de faire Ce que font la tête et la queue, La branche de palmier et le roseau. En ce jour-là, l'Égypte sera comme des femmes: Elle tremblera et aura peur, En voyant s'agiter la main de l'Éternel des armées, Quand il la lèvera contre elle. La terre de Juda sera pour l'Égypte un objet d'effroi: Quiconque l'évoquera en aura peur, À cause de la résolution prise contre elle par l'Éternel des armées. En ce jour-là, il y aura cinq villes au pays d'Égypte, Qui parleront la langue de Canaan, Et qui prêteront serment par l'Éternel des armées: L'une d'elles sera appelée Yr Hahérés. En ce jour-là, il y aura un autel à l'Éternel Au milieu du pays d'Égypte, Et près de la frontière un monument à l'Éternel. Ce sera pour l'Éternel des armées un signe et un témoignage Dans le pays d'Égypte, Quand ils crieront à l'Éternel à cause des oppresseurs, Et qu'il leur enverra un sauveur Et prendra leur parti pour les délivrer. L'Éternel sera connu des Égyptiens, Et les Égyptiens connaîtront l'Éternel en ce jour-là; Ils rendront un culte (avec) des sacrifices et des offrandes, Ils feront des vœux à l'Éternel et les accompliront. Ainsi l'Éternel frappera les Égyptiens, Il frappera, mais guérira, Et ils se convertiront à l'Éternel. Il se laissera fléchir et les guérira. En ce jour-là, il y aura une route d'Égypte en Assyrie: Les Assyriens iront en Égypte, et les Égyptiens en Assyrie, Et les Égyptiens avec les Assyriens rendront un culte (à l'Éternel ). En ce jour-là, Israël sera un troisième, Avec l'Égypte et l'Assyrie, (À être) une bénédiction par toute la terre, Que l'Éternel des armées bénira, en disant: Bénis soient l'Égypte, mon peuple, L'Assyrie, œuvre de mes mains, Et Israël, mon héritage! L'année de son arrivée à Asdod, le Tartân envoyé par Sargon, roi d'Assyrie, combattit Asdod et s'en empara. C'était l'époque où l'Éternel avait parlé par l'intermédiaire d'Ésaïe, fils d'Amots. Il avait dit: Va, détache le sac de tes reins et ôte tes sandales de tes pieds. Il fit ainsi, marcha nu et déchaussé. L'Éternel dit: De même que mon serviteur Ésaïe a marché nu et déchaussé, ce sera pour trois ans un signe et un présage pour l'Égypte et pour l'Éthiopie – de même le roi d'Assyrie emmènera les captifs égyptiens et les déportés éthiopiens, les jeunes et les vieux, nus et déchaussés et le dos dévêtu, honte pour l'Égypte! Ainsi ils seront dans l'effroi et la honte à cause de l'Éthiopie, leur espoir, et de l'Égypte, leur parure; les habitants de cette côte diront en ce jour: Voilà bien notre espoir, notre refuge pour être secourus, pour être délivrés du roi d'Assyrie! Comment échapperons-nous? Menace (sur) le désert de la mer. Comme s'avance l'ouragan dans le Négueb, Il vient du désert, du pays redoutable. Un spectacle terrible m'est révélé: Le traître trahit, le dévastateur dévaste. Monte, Élam! Assiège, Médie! Je fais cesser tous les soupirs. C'est pourquoi mes reins sont remplis de souffrance; Des douleurs me saisissent, Comme les douleurs d'une femme qui accouche; Les spasmes m'empêchent d'entendre, Le tremblement m'empêche de voir. Mon cœur est égaré, La terreur s'empare de moi; La nuit de mes plaisirs, (Dieu) en fait une nuit d'épouvante. On dresse la table, La garde veille, On mange, on boit… Debout, princes! Oignez le bouclier! Car ainsi m'a parlé le Seigneur: Va, place le guetteur; Qu'il annonce ce qu'il verra. Il voit de la cavalerie Des cavaliers deux à deux, Des cavaliers sur des ânes, Des cavaliers sur des chameaux; Et il était attentif, très attentif. Puis il s'écria, comme un lion: Seigneur, je me tiens sur la tour toute la journée, Et je suis planté à mon poste toutes les nuits; Et voici qu'elle arrive, la cavalerie, Des cavaliers deux à deux! Il prit encore la parole et dit: Elle est tombée, elle est tombée, Babylone, Et toutes les statues de ses dieux, Il les a brisées à terre! (Ô mon peuple), qui as été battu comme du grain, dans mon aire, Ce que j'ai appris de l'Éternel des armées, Dieu d'Israël, Je vous l'ai annoncé. Menace (sur) Douma. On me crie de Séir: Sentinelle, qu'en est-il de la nuit? Sentinelle, qu'en est-il de la nuit? La sentinelle répond: Le matin vient, et la nuit aussi. Si vous voulez interroger, interrogez; Convertissez -vous et venez. Menace sur l'Arabie. Vous passerez la nuit dans les broussailles de l'Arabie, Caravanes de Dedân! Portez de l'eau à ceux qui ont soif; Les habitants du pays de Téma Vont au-devant des fugitifs avec du pain. Car ils fuient devant les épées, Devant l'épée nue, devant l'arc tendu, Devant les malheurs de la guerre. Car ainsi m'a parlé le Seigneur: Encore une année, (comme les) années d'un salarié, Et c'en est fait de toute la gloire de Qédar. Il ne restera qu'un petit nombre de vaillants archers, fils de Qédar, Car l'Éternel, le Dieu d'Israël, a parlé. Menace (sur) la vallée de la vision. Pourquoi donc es-tu montée Avec tout ton peuple sur les terrasses, Ville bruyante, pleine de tumulte, Cité qui s'amuse? Tes blessés ne sont pas blessés par l'épée, Ils ne mourront pas en combattant. Tous tes officiers fuient ensemble, Ils sont faits prisonniers par les archers, Tous tes habitants sont ensemble faits prisonniers, Tandis qu'ils prennent de loin la fuite. C'est pourquoi je dis: Détournez de moi les regards, Laissez-moi pleurer amèrement; N'insistez pas pour me consoler Du désastre de la fille de mon peuple. Car c'est un jour de confusion D'écrasement et de consternation, (Envoyé) par le Seigneur, l'Éternel des armées, Dans la vallée de la vision: Muraille démantelée, Appels au secours vers la montagne. Élam porte le carquois: Des chars de combattants, des cavaliers s'avancent; Qir met à nu le bouclier. Tes plus belles vallées sont remplies de chars, Et les cavaliers se rangent (en bataille) à la porte, Il ôte la couverture de Juda; En ce jour tu tournes tes regards Vers les armements de la Maison de la Forêt. Vous voyez les brèches nombreuses faites à la ville de David, Vous faites provisions d'eau dans le bassin inférieur, Vous comptez les maisons de Jérusalem Et vous abattez les maisons pour fortifier la muraille. Vous faites un réservoir entre les deux murs, Pour les eaux de l'ancien bassin. Mais vous ne tournez pas vos regards vers celui qui fait cela, Vous ne voyez pas celui qui le prépare de longue date. Le Seigneur, l'Éternel des armées, (vous) a appelés en ce jour À pleurer et à vous lamenter, À vous raser (la tête) et à ceindre le sac, Et voici de la gaieté et de la joie! On tue le gros bétail et l'on égorge le petit. On mange de la viande et l'on boit du vin: Mangeons et buvons, car demain nous mourrons! L'Éternel des armées me l'a révélé: Non, cette faute ne sera pas expiée en votre faveur jusqu'à votre mort, Dit le Seigneur, l'Éternel des armées. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel des armées: Va trouver ce courtisan, Chebna, gouverneur du palais: Qu'est-ce qui est à toi ici, Et qui as-tu pour toi ici, Que tu creuses ici un sépulcre? On se creuse un sépulcre sur la hauteur, On se taille une demeure dans le roc! Voici que l'Éternel te jettera d'un jet vigoureux, Il te bâillonnera d'un bâillon, Il te fera rouler, rouler comme une balle, Sur une terre spacieuse; Là tu mourras, là seront tes chars magnifiques, Ô toi, l'ignominie de la maison de ton maître! Je te chasserai de ton poste, L'Éternel t'arrachera de ta situation. En ce jour-là, J'appellerai mon serviteur Éliaqim, fils de Hilqiya; Je le revêtirai de ta tunique, Je le ceindrai de ton écharpe, Et je remettrai ton pouvoir entre ses mains; Il sera un père pour les habitants de Jérusalem Et pour la maison de Juda. Je mettrai sur son épaule la clé de la maison de David: Quand il ouvrira, nul ne fermera; Quand il fermera, nul n'ouvrira. Je l'enfoncerai comme un piquet dans un lieu sûr, Et il sera un siège de gloire pour sa famille. Tout ce qui fait la gloire de sa famille Y sera suspendu, Branches principales et rameaux secondaires, Toute la petite vaisselle Depuis les bassines jusqu'aux jarres. En ce jour, – Oracle de l'Éternel des armées – Le piquet enfoncé dans un lieu sûr sera enlevé, Il sera abattu et cédera, Et le fardeau qui était sur lui sera détruit, Car l'Éternel a parlé. Menace (sur) Tyr. Lamentez-vous, navires de Tarsis! Car elle est détruite: Plus de maisons! plus d'entrée! C'est du pays de Kittim que cela leur fut révélé. Soyez muets d'effroi, habitants de l'île, Que comblaient les marchands de Sidon, parcourant la mer! Sur les vastes eaux, les céréales du fleuve, La moisson du Nil étaient pour elle un revenu; Elle était le marché des nations. Sois dans la honte, Sidon! Car ainsi parle la mer, La forteresse de la mer: Je n'ai pas eu de douleurs, Je n'ai pas accouché, Je n'ai pas fait grandir de jeunes gens, Ni élevé de jeunes filles. Quand la nouvelle (arrivera) en Égypte, On tremblera comme Tyr (a tremblé) à cette nouvelle. Passez vers Tarsis, Lamentez-vous, habitants de l'île, Est-ce là (votre ville) où l'on s'amuse? Elle avait une origine antique, Et ses pieds la mènent séjourner au loin. Qui a pris cette résolution Contre Tyr, la dispensatrice des couronnes, Elle dont les marchands étaient des princes, Dont les commerçants étaient honorés de toute la terre? C'est l'Éternel des armées qui a pris cette résolution, Pour blesser l'orgueil de tout ce qui brille, Pour humilier tous ceux qui sont honorés sur terre. Traverse ton pays, pareille au Nil, Fille de Tarsis, plus de joug! L'Éternel a étendu sa main sur la mer; Il a fait trembler les royaumes; Il a ordonné à Canaan de détruire ses places-fortes. Il a dit: Tu ne continueras plus à t'amuser, Toi qui as été violentée, vierge, fille de Sidon! Lève-toi, passe au pays de Kittim! Même là, il n'y aura pas de repos pour toi. Voici le pays des Chaldéens Qui n'étaient pas un peuple; Les Assyriens l'ont destiné aux habitants du désert; Ils élèvent des tours de garde, Ils renversent les donjons de Tyr, Ils les mettent en ruines. Lamentez-vous, navires de Tarsis! Car votre forteresse est détruite! En ce jour-là, Tyr tombera dans l'oubli soixante-dix ans, Ce que durent les jours d'un roi. Au bout de soixante-dix ans, il en sera de Tyr Comme de la prostituée dont parle la chanson: Prends une cithare, Fais le tour de la ville, Prostituée qu'on oublie! Joue bien, multiplie tes chants, Pour qu'on se souvienne de toi! Au bout de soixante-dix ans, L'Éternel visitera Tyr, Et elle retournera à son salaire impur; Elle se prostituera à tous les royaumes du monde, Sur la face de la terre. Mais son gain et son salaire impur Seront consacrés à l'Éternel, Ils ne seront ni entassés ni conservés; Car son gain sera pour ceux qui habitent devant l'Éternel Une nourriture qui rassasie Et des vêtements magnifiques. Voici que l'Éternel dévaste la terre et la dépeuple, Il en bouleverse la face, en disperse les habitants: Il en est du sacrificateur comme du peuple, Du maître comme du serviteur, De la maîtresse comme de la servante, Du vendeur comme de l'acheteur, Du prêteur comme de l'emprunteur, Du créancier comme du débiteur. La terre est complètement dévastée, totalement pillée; Car l'Éternel a prononcé cette parole. La terre est dans le deuil, épuisée, Le monde épuisé dépérit, Ils dépérissent, les gens haut-placés de la terre. La terre a été profanée par ses habitants; Car ils enfreignaient les lois, Altéraient les prescriptions, Ils rompaient l'alliance éternelle. C'est pourquoi la malédiction dévore la terre, Et ses habitants en portent la culpabilité; C'est pourquoi les habitants de la terre sont consumés, Et il ne reste qu'un petit nombre d'hommes. Le vin doux est en deuil, La vigne dépérit; Tous ceux qui avaient le cœur joyeux soupirent. L'allégresse des tambourins a cessé, Le bruit des amusements a pris fin, L'allégresse de la cithare a cessé. On ne boit plus de vin en chantant, Les liqueurs sont amères au buveur. La ville désertée est démolie. Toutes les maisons sont fermées, On n'y entre plus. On crie dans les rues, Parce que le vin manque, Toute joie s'est assombrie, L'allégresse est bannie du pays. La dévastation est restée dans la ville, Et les portes abattues sont en ruines. Car il en est dans le pays, au milieu des peuples, Comme lors du gaulage de l'olivier, Comme lors du grappillage quand la vendange est finie. Mais ceux-ci élèvent leurs voix, Ils poussent des acclamations; De l'ouest ils poussent des cris de joie En l'honneur de l'Éternel. Glorifiez donc l'Éternel Dans les lieux où brille la lumière, Le nom de l'Éternel, le Dieu d'Israël, Dans les îles de la mer! De l'extrémité de la terre Nous entendons des chants: Honneur au juste! Mais moi je dis: Je suis perdu! Je suis perdu! malheur à moi! Des traîtres trahissent; Trahison! Des traîtres trahissent. La frayeur, la fosse et le filet Sont sur toi, habitant de la terre! Celui qui fuit au fracas de la frayeur Tombe dans la fosse, Et celui qui remonte de la fosse Est pris au filet; Car les écluses d'en haut s'ouvrent, Et les fondements de la terre sont ébranlés. La terre se fissure, La terre craque, La terre est secouée, La terre titube comme titube l'ivrogne, Elle vacille comme une cabane; Son crime pèse sur elle, Elle tombe et ne se relève plus. En ce jour-là, l'Éternel châtiera Là-haut l'armée d'en-haut, Et sur la terre les rois de la terre. On les ramassera (Comme) une masse de détenus dans une fosse, Ils seront emprisonnés dans une prison, Et, après un grand nombre de jours, Ils seront châtiés. La lune sera confuse, Et le soleil aura honte; Car l'Éternel des armées règne Sur la montagne de Sion et à Jérusalem. La Gloire sera en face de ses anciens. Éternel! tu es mon Dieu; Je t'exalterai, je célébrerai ton nom, Car tu as fait une merveille; Tes projets (conçus) depuis longtemps sont fermes, solides. Car tu as réduit la ville en un monceau (de pierres ) La cité forte en une ruine, Le donjon des étrangers (a disparu) de la ville, Jamais il ne sera rebâti. C'est pourquoi le peuple puissant te glorifie La ville des nations tyranniques te craint. Car tu as été un refuge pour le faible, Un refuge pour le pauvre dans la détresse, Un abri contre la pluie battante, Un ombrage contre la chaleur; Car le souffle des tyrans Est comme la pluie battant un mur. Comme tu domptes la chaleur sur un lieu desséché, Tu as dompté le tumulte des étrangers; Comme la chaleur (est étouffée) par l'ombre d'un nuage, Ainsi l'a été le chant des tyrans. L'Éternel des armées fera Pour tous les peuples, sur cette montagne Un festin de mets succulents, Un festin de vins vieux, De mets succulents, (pleins) de mœlle, De vins vieux, clarifiés. Et, sur cette montagne, il anéantit Le voile qui voile tous les peuples, La couverture qui couvre toutes les nations; Il anéantit la mort pour toujours; Le Seigneur, l'Éternel, essuie Les larmes de tous les visages, Il fait disparaître de toute la terre Le déshonneur de son peuple; Car l'Éternel a parlé. En ce jour l'on dira: Voici notre Dieu, C'est en lui que nous avons espéré Et c'est lui qui nous a sauvés; C'est l'Éternel, en qui nous avons espéré; Soyons dans l'allégresse, Et réjouissons-nous de son salut! Car la main de l'Éternel repose sur cette montagne; Et Moab est foulé sur place, Comme la paille est foulée dans une mare à fumier, Au milieu de cette mare, il tend ses mains, Comme le nageur les tend pour nager; Mais (l'Éternel) abaisse son orgueil, En même temps que les pièges de ses mains. Il renverse, il abaisse les fortifications élevées de tes murs, Il leur fait toucher terre, jusque dans la poussière. En ce jour, on chantera ce cantique dans le pays de Juda: Nous avons une ville forte; Il nous donne le salut pour murailles et pour rempart. Ouvrez les portes, Qu'elle entre, la nation juste, Qui a gardé la fidélité. À celui qui est ferme dans ses dispositions, Tu assures la paix, la paix, Parce qu'il se confie en toi. Confiez-vous en l'Éternel pour toujours, Car l'Éternel, l'Éternel Est le rocher des siècles. Il a renversé ceux qui habitaient les hauteurs, Il a abaissé la ville haut-placée; Il l'a abaissée jusqu'à terre, Il lui a fait toucher la poussière. Elle est foulée aux pieds, Aux pieds des malheureux, Sous les pas des faibles. Le sentier du juste est la droiture; Toi qui es droit, tu aplanis l'itinéraire du juste. Aussi nous espérons en toi, ô Éternel! Sur le sentier de tes jugements; T'appeler et t'invoquer, Tel est le désir de l'âme. Mon âme te désire pendant la nuit, Mon esprit aussi, au-dedans de moi te cherche, Car, lorsque tes jugements (s'exercent) sur la terre, Les habitants du monde apprennent la justice. Si l'on fait grâce au méchant, Il n'apprend pas la justice, Il se livre au mal dans le pays de la droiture Et il n'a pas égard à la majesté de l'Éternel. Éternel, ta main est si haute Qu'ils ne l'aperçoivent pas. Ils verront ton zèle pour le peuple Et ils en seront honteux; Ainsi le feu dévorera tes ennemis. Éternel, tu mets en nous la paix, Car tout ce que nous faisons C'est toi qui l'accomplis pour nous. Éternel, notre Dieu, D'autres seigneurs que toi ont dominé sur nous; Mais c'est grâce à toi seul que nous invoquons ton nom. Les morts ne revivront pas, Les défunts ne se relèveront pas; Ainsi tu es intervenu, Tu les as exterminés, Et tu en as aboli tout souvenir! Tu as augmenté la nation, ô Éternel! Tu as augmenté la nation, tu as été glorifié; Tu as reculé toutes les limites du pays. Éternel, ils t'ont cherché, Quand ils étaient dans la détresse; Ils ont épanché (leur) prière: Ta punition était sur eux. Comme une femme enceinte, sur le point d'accoucher, Souffre et crie dans ses douleurs, Ainsi avons-nous été, loin de ta face, ô Éternel! Nous avons conçu, nous avons souffert, Et quand nous enfantons, ce n'est que du vent: Nous n'avons pas produit d'actes salutaires pour la terre, Et, les habitants du monde ne sont pas venus à la vie. Que tes morts revivent! Que mes cadavres se relèvent! Réveillez-vous et tressaillez de joie, Habitants de la poussière! Car ta rosée est une rosée de lumière, Et la terre redonnera le jour aux défunts. Va, mon peuple, entre dans tes chambres, Et ferme tes portes derrière toi; Cache-toi pour quelques instants Jusqu'à ce que la fureur soit passée. Car voici que l'Éternel sort de sa demeure, Pour châtier la faute des habitants de la terre; Et la terre découvrira le sang, Elle ne couvrira plus ceux qui ont été tués. En ce jour, l'Éternel châtiera De sa dure, grande et forte épée Léviathan, serpent fuyard, Léviathan, serpent tortueux; Et il tuera le monstre qui est dans la mer. En ce jour-là, Entonnez le chant de la vigne au vin capiteux. Moi l'Éternel, j'en suis le gardien, Je l'arrose à chaque instant; De peur qu'on ne l'attaque, Nuit et jour je la garde. Il n'y a pas en moi de colère; Mais si je trouve à combattre des ronces et des épines, Je marcherai sur elles, Je les consumerai toutes ensemble, À moins qu'on ne me prenne pour refuge, Qu'on ne fasse la paix avec moi, Qu'on ne fasse avec moi la paix. Dans l'avenir, que Jacob prenne racine: Israël poussera des bourgeons et des fleurs Et remplira le monde de ses produits. (L'Éternel) l'a-t-il frappé comme il a frappé ceux qui le frappaient? L'a-t-il tué comme il a tué ceux qu'il tue? C'est avec mesure que tu as conduit son procès: (L'Éternel) l'a banni par son souffle violent, Un jour de vent d'orient. C'est ainsi que la faute de Jacob est expiée Et voici la conséquence du pardon de son péché: Il rend toutes les pierres des autels Pareilles à des pierres de chaux réduites en poussière; Les poteaux d'Achéra, les obélisques ne se relèveront plus. Car la ville forte est solitaire, C'est une demeure délaissée et abandonnée comme le désert; Là pâture le veau, il s'y couche, Et il achève (d'en détruire) les buissons. Quand les rameaux sèchent, on les brise; Des femmes viennent y mettre le feu. C'était un peuple sans intelligence: Aussi celui qui l'a fait n'a pas eu compassion de lui, Celui qui l'a formé ne lui a pas fait grâce. En ce jour-là, L'Éternel secouera (les arbres ), Depuis le cours du fleuve jusqu'au torrent d'Égypte; Et vous serez ramassés un à un, fils d'Israël! En ce jour, on sonnera du grand cor, Alors reviendront ceux qui étaient perdus dans le pays d'Assyrie Et dispersés au pays d'Égypte; Ils se prosterneront devant l'Éternel, Sur la montagne sainte, à Jérusalem. Malheur à la couronne orgueilleuse des ivrognes d'Éphraïm, À la fleur fanée, ornement de sa parure, En haut de la vallée fertile, À ceux qui sont assommés par le vin. Voici venir de la part du Seigneur, un (homme) fort et courageux, Comme une averse de grêlons, un ouragan destructeur Comme une pluie qui précipite des torrents d'eaux: Il la fait tomber à terre avec violence,. Elle sera foulée aux pieds, La couronne orgueilleuse des ivrognes d'Éphraïm; Et la fleur fanée, ornement de sa parure, En haut de la vallée fertile, Sera comme une figue hâtive qu'on aperçoit avant la récolte, Et qui, à peine dans la main, est aussitôt avalée. En ce jour-là, l'Éternel des armées sera Une couronne éclatante et un diadème magnifique Pour le reste de son peuple, (Il sera) l'esprit du droit pour celui qui siège au tribunal, Et une force pour ceux qui repoussent l'ennemi jusqu'à ses portes. Mais eux aussi, ils chancellent dans le vin, Et les liqueurs fortes les égarent; Sacrificateur et prophète chancellent dans les liqueurs fortes, Ils sont engloutis par le vin, Ils sont égarés par les boissons fortes; Ils chancellent en prophétisant, Ils vacillent en rendant la décision. Toutes les tables sont pleines de vomissements, d'ordures; Il n'y a plus de place (nette). – À qui veut-il enseigner la connaissance? À qui veut-il faire comprendre la leçon? Est-ce à des enfants qui viennent d'être sevrés, Qui viennent de quitter la mamelle? Ordre sur ordre, ordre sur ordre, Règle sur règle, règle sur règle, Un peu ici, un peu là. – Eh bien! c'est par des hommes aux lèvres balbutiantes D'un autre langage Que (l'Éternel) parlera à ce peuple. Il leur avait dit: voici le repos, Laissez reposer celui qui est fatigué; Voici la trève! Mais ils n'ont pas voulu écouter. Et pour eux la parole de l'Éternel sera: Ordre sur ordre, ordre sur ordre, Règle sur règle, règle sur règle, Un peu ici, un peu là, Afin qu'en marchant ils trébuchent à la renverse et se brisent, Afin qu'ils soient pris au piège et capturés. C'est pourquoi écoutez la parole de l'Éternel, moqueurs, Vous qui dominez sur ce peuple de Jérusalem! Vous dites: nous avons conclu une alliance avec la mort, Nous avons fait un pacte avec le séjour des morts; Quand le fléau débordant passera, Il ne nous atteindra pas, Car nous avons le mensonge pour refuge Et la fausseté pour abri. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Me voici! J'ai mis pour fondement en Sion une pierre, Une pierre éprouvée, (une pierre) angulaire de prix, solidement posée; Celui qui la prendra pour appui n'aura pas hâte (de fuir). J'ai pris le droit comme règle, Et la justice comme niveau; La grêle emportera le refuge du mensonge, Et les eaux déborderont dans l'abri de la fausseté. Votre alliance avec la mort sera détruite, Votre pacte avec le séjour des morts ne subsistera pas; Quand le fléau débordant passera, Vous serez par lui foulés aux pieds. Chaque fois qu'il passera, il vous saisira; Car il passera tous les matins, et le jour et la nuit, Et son bruit seul donnera l'épouvante. Le lit sera trop court pour s'y étendre, Et la couverture trop étroite pour s'en envelopper. Car l'Éternel se lèvera comme à la montagne de Peratsim, Il se mettra à frémir comme dans la vallée de Gabaon, Pour faire son œuvre, Son œuvre étrange, Pour exécuter son travail, Son travail extraordinaire. Maintenant, ne vous livrez pas à la moquerie, De peur que vos liens ne soient resserrés; Car la destruction de tout le pays est résolue; Je l'ai appris du Seigneur, de l'Éternel des armées. Prêtez l'oreille, écoutez ma voix! Soyez attentifs, écoutez ma parole! Celui qui laboure pour semer laboure-t-il toujours? Ouvre-t-il et herse-t-il (toujours) son terrain? N'est-ce pas qu'après en avoir aplani la surface, Il répand de la nigelle et jette du cumin, Il met le froment par rangées, L'orge à une place marquée Et l'épeautre sur les bords? Son Dieu lui a enseigné la marche à suivre, Il lui a donné ses instructions. On ne foule pas la nigelle avec le traîneau, Et la roue du chariot ne passe pas sur le cumin; Mais on bat la nigelle avec le bâton Et le cumin avec la baguette. On doit broyer (le blé pour avoir) du pain, Aussi n'est-ce pas continuellement qu'on le bat et qu'on le rebat: Si l'on y pousse la roue de son chariot et ses chevaux, Il n'est pas broyé. Cela aussi vient de l'Éternel des armées; Admirable est son conseil, Et grandes sont ses ressources. Malheur à Ariel, à Ariel! Cité où David a campé! Ajoutez année à année, Laissez les fêtes accomplir leur cycle, Et je réduirai Ariel; Il y aura des plaintes et des gémissements; Et la ville sera pour moi comme un Ariel. Je camperai contre toi tout à l'entour, Je te cernerai par des postes armés, J'élèverai contre toi des retranchements. Tu seras abaissée, Ta parole viendra de la terre, Tes paroles seront plus basses que la poussière; Ta voix sortira de terre comme celle d'un spectre, Et c'est de la poussière que tu chuchoteras ta parole. La multitude de tes ennemis sera comme une fine poussière, Cette multitude de tyrans sera comme la menue paille qui vole, Et cela tout à coup, en un instant. Tu seras visitée par l'Éternel des armées, Avec le tonnerre, un tremblement de terre et un bruit formidable, Avec l'ouragan et la tempête, Et avec la flamme d'un feu dévorant. Et, comme il en est d'un rêve, d'une vision nocturne, Ainsi en sera-t-il de la multitude des nations Qui combattront Ariel, De tous ceux qui l'attaqueront, Elle et sa forteresse, Et qui (voudront) la réduire. Alors, comme celui qui a faim rêve qu'il mange, Puis s'éveille, le gosier vide, Et comme celui qui a soif rêve qu'il boit, Puis s'éveille, épuisé et le gosier assoiffé; Ainsi en sera-t-il de la multitude de toutes les nations Qui combattront la montagne de Sion. Attardez-vous et soyez atterrés! Fermez les yeux et devenez aveugles! Ils sont ivres, mais non de vin; Ils chancellent, mais non par des liqueurs fortes. Car l'Éternel a répandu sur vous Un esprit d'assoupissement, Il a fermé vos yeux – les prophètes –, Il a voilé vos têtes – les voyants. La vision de tout ceci est pour vous Comme les mots d'un livre cacheté Que l'on donne à un homme qui sait lire, en disant: Lis donc cela! Et qui répond: Je ne peux pas, Car il est cacheté; Ou comme un livre que l'on donne À un homme qui ne sait pas lire, en disant: Lis donc cela! Et qui répond: Je ne sais pas lire. Le Seigneur dit: Ainsi quand ce peuple s'approche (de moi), Il me glorifie de la bouche et des lèvres; Mais son cœur est éloigné de moi, Et la crainte qu'il a de moi N'est qu'un commandement de tradition humaine. C'est pourquoi me voici! (L'Éternel) va continuer à émerveiller ce peuple Par des miracles et des merveilles, La sagesse des sages s'y perdra, Et l'intelligence des intelligents ira se cacher. Malheur à ceux qui se cachent de l'Éternel Pour cacher leur projet, Leurs œuvres se font dans les ténèbres, Et ils disent: Qui nous voit et qui nous connaît? Quelle perversité est la vôtre! Le potier doit-il être considéré comme de l'argile, Pour que l'ouvrage dise de l'ouvrier: Il ne m'a pas fait? Pour que le pot dise au potier: Il n'a pas d'intelligence? Ne s'en faut-il pas d'un bref instant Pour que le Liban se change en verger, Et que le verger soit considéré comme une forêt? En ce jour-là, les sourds entendront les paroles du livre; Et, délivrés de l'obscurité et des ténèbres, Les yeux des aveugles verront. Les humbles auront de plus en plus de joie en l'Éternel, Et les pauvres parmi les humains Feront du Saint d'Israël leur allégresse. Car le tyran ne sera plus, Le moqueur aura fini, Et tous ceux qui étaient à l'affût pour (faire) le mal seront retranchés, Ceux qui condamnaient l'homme en justice, Tendaient des pièges à qui accusait à la porte Et écartaient le juste (par des accusations) sans fondement. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel À la maison de Jacob, Lui qui a racheté Abraham: Maintenant Jacob n'aura plus honte, Maintenant son visage ne pâlira plus. Car, lorsque ses enfants verront Au milieu d'eux l'œuvre de mes mains, Ils sanctifieront mon nom; Ils sanctifieront le Saint de Jacob Et ils redouteront le Dieu d'Israël; Ceux dont l'esprit s'égarait acquerront de l'intelligence, Et ceux qui murmuraient recevront instruction. Malheur aux fils rebelles, – Oracle de l'Éternel – Ils tiennent conseil sans moi Et contractent des alliances sans mon Esprit, Pour accumuler péché sur péché! Ils sont en marche et descendent en Égypte sans me consulter, Pour chercher un refuge auprès du Pharaon Et chercher un abri à l'ombre de l'Égypte! Le refuge du Pharaon tournera à votre honte Et l'abri à l'ombre de l'Égypte à votre confusion. Déjà ses ministres sont à Tsoân, Et ses envoyés ont atteint Hanès. Tous seront honteux au sujet d'un peuple Qui ne leur sera pas une aide, Ni pour les secourir, ni pour les aider, Mais qui fera leur honte et leur déshonneur. Menace sur les bêtes du Négueb. À travers une terre de détresse et d'angoisse, D'où viennent la lionne et le lion, Le cobra et le dragon volant, Ils portent à dos d'ânes leurs richesses, Et sur la bosse des chameaux leurs trésors À un peuple qui ne leur sera d'aucune aide! Car le secours de l'Égypte n'est que vanité et néant; C'est pourquoi j'ai crié à ce sujet: Ce sont des agités! Repos! Viens maintenant, écris ces choses Devant eux sur une tablette, Et grave-les dans un livre, Afin qu'elles subsistent jusqu'au dernier jour, Éternellement et à perpétuité. Car c'est un peuple rebelle, Ce sont des fils indociles, Des fils qui ne veulent pas écouter la loi de l'Éternel, Qui disent aux voyants: Ne voyez pas! Et aux visionnaires: N'ayez pas pour nous de visions exactes, Dites-nous des choses flatteuses, Ayez des visions chimériques! Détournez-vous du chemin, Écartez-vous du sentier, Ôtez de notre présence le Saint d'Israël! C'est pourquoi ainsi parle le Saint d'Israël: Puisque vous refusez cette parole, Que vous vous confiez dans la violence et dans les détours Et que vous les prenez pour appuis, Cette faute sera pour vous Comme une partie lézardée qui menace ruine Et fait saillie dans une muraille élevée, Dont l'écroulement arrive tout à coup, en un instant: On la brise comme on brise la jarre des potiers Que l'on casse sans ménagement Et dont les débris ne laissent pas un morceau Pour prendre du feu au foyer Ou pour puiser de l'eau à la citerne. Car ainsi a parlé le Seigneur, l'Éternel, le Saint d'Israël: C'est dans le retour à Dieu et le repos que sera votre salut, C'est dans le calme et la confiance que sera votre force. Mais vous ne l'avez pas voulu! Vous avez dit: Non! nous fuirons à cheval! C'est pourquoi vous fuirez. Nous monterons des coursiers rapides! C'est pourquoi ceux qui vous poursuivront seront rapides. Comme un seul homme, mille fuiront à la menace d'un seul, Et, à la menace de cinq, vous fuirez, Jusqu'à ce que vous restiez Comme un mât au sommet de la montagne, Comme un signal sur la colline. C'est pourquoi l'Éternel attend pour vous faire grâce, Ainsi il se lèvera pour avoir compassion de vous; Car l'Éternel est un Dieu juste: Heureux tous ceux qui espèrent en lui! Car un peuple habitera encore à Sion, à Jérusalem, Tu ne pleureras plus! Il te fera grâce à l'appel de ton cri; Dès qu'il aura entendu, il te répondra. Le Seigneur vous donnera du pain dans la détresse Et de l'eau dans la pénurie; Ceux qui t'instruisent ne se tiendront plus à l'écart, Mais tes yeux verront ceux qui t'instruisent. Tes oreilles entendront derrière toi cette parole: Voici le chemin, marchez-y! Quand vous irez à droite, Ou quand vous irez à gauche. Vous tiendrez pour impurs l'argent qui recouvre vos statues, Et l'or dont elles sont plaquées; Tu en disperseras les débris comme une souillure: Hors d'ici! leur diras-tu. Alors il répandra la pluie sur la semence Que tu auras mise en terre, Et le pain que produira la terre Sera substantiel et nourrissant; En ce jour-là tes troupeaux iront paître dans de vastes pâturages. Les bœufs et les ânes qui labourent la terre, Mangeront un fourrage salé, Qu'on aura vanné avec la fourche et le van. Sur toute haute montagne Et sur toute colline élevée, Il y aura des ruisseaux, des courants d'eau, Au jour du grand carnage, À la chute des tours. La lumière de la lune sera comme la lumière du soleil, Et la lumière du soleil sera sept fois plus grande, – Comme la lumière de sept jours – Le jour où l'Éternel bandera la blessure de son peuple Et guérira la plaie de ses coups. Voici: le nom de l'Éternel vient de loin; Sa colère est ardente, C'est une lourde menace; Ses lèvres sont pleines de fureur, Et sa langue est comme un feu dévorant; Son souffle est comme un torrent débordé Qui atteint jusqu'au cou, Pour cribler les nations Avec le crible de la destruction, Et comme un mors trompeur Entre les mâchoires des peuples. Vous chanterez Comme la nuit où l'on célèbre la fête, Vous aurez le cœur joyeux Comme celui qui marche au son de la flûte, Pour vous rendre à la montagne de l'Éternel, Vers le Rocher d'Israël. Et l'Éternel fera retentir sa voix majestueuse, Il montrera son bras qui s'abat Dans l'ardeur de sa colère Et la flamme d'un feu dévorant, Dans l'inondation, la tempête et les pierres de grêle. Alors, à la voix de l'Éternel, L'Assyrien sera terrifié; L'Éternel le frappera de sa massue. À chaque coup de bâton qui lui est destiné Et que l'Éternel abattra sur lui, (On entendra) les tambourins et les cithares; (L'Éternel) combattra contre lui à main levée. Depuis longtemps un bûcher est préparé, Il est installé pour le roi, Il est profond, il est vaste; Son bûcher, c'est du feu et du bois en abondance; Le souffle de l'Éternel l'enflamme, comme un torrent de soufre. Malheur à ceux qui descendent en Égypte pour avoir du secours, Qui prennent leur appui sur des chevaux Et se fient aux chars à cause de leur nombre Et aux cavaliers, parce qu'ils sont très forts, Mais qui ne regardent pas vers le Saint d'Israël Et ne recherchent pas l'Éternel! Lui aussi, cependant, il est sage Pour faire venir le malheur; Il ne retire pas ses paroles; Il s'élève contre la maison des méchants Et contre le secours de ceux qui commettent l'injustice. L'Égyptien est homme et non dieu; Ses chevaux sont chair et non esprit. Quand l'Éternel étendra sa main, Celui qui porte secours trébuchera, Celui qui est secouru tombera, Et, tous ensemble, ils périront. Car ainsi m'a parlé l'Éternel: Comme le lion, comme le lionceau rugit sur sa proie Et, malgré l'ensemble des bergers appelés contre lui, Ne se laisse ni terrifier par leurs voix, Ni intimider par leur nombre; De même l'Éternel des armées descendra Pour combattre sur la montagne de Sion et sur sa colline. Comme les oiseaux qui volent (sur leur couvée), Ainsi l'Éternel des armées étendra sa protection sur Jérusalem; Il protégera et délivrera, Il épargnera et sauvegardera. Revenez à celui dont on s'est profondément détourné, Fils d'Israël! Alors en ce jour-là, chacun rejettera Ses faux dieux d'argent et ses faux dieux d'or, Ceux que vos mains ont fabriqués pour vous. Et l'Assyrien tombera Sous une épée qui n'est pas celle d'un homme, Et une épée qui n'est pas celle d'un être humain le dévorera; Il s'enfuira devant l'épée, Et ses jeunes gens seront astreints aux corvées. Celui qui est son rocher s'enfuira d'épouvante, Et ses chefs seront terrifiés devant la bannière, – Oracle de l'Éternel, qui a un feu dans Sion Et une fournaise dans Jérusalem. Alors le roi régnera selon la justice. Quant aux princes, ils gouverneront selon le droit. Chacun sera comme un abri contre le vent Et un refuge contre la tempête, Comme des courants d'eau dans un lieu desséché, Comme l'ombre d'un roc massif dans une terre épuisée. Les yeux de ceux qui voient ne seront plus hagards, Et les oreilles de ceux qui entendent seront attentives. Le cœur des hommes légers sera intelligent pour comprendre, Et la langue de ceux qui balbutient parlera vite et nettement. On ne donnera plus à l'insensé le nom de noble, Ni au fourbe celui de magnanime. Car l'insensé profère des insanités, Et son cœur s'adonne au mal Pour commettre la profanation Et divaguer contre l'Éternel, Pour laisser vide le gosier de celui qui a faim, Et enlever le breuvage de celui qui a soif. Le fourniment du fourbe est pernicieux; Il forme de coupables desseins Pour perdre les malheureux par des paroles fausses, Même quand le pauvre est dans son droit. Mais celui qui est noble forme de nobles desseins Et il s'en tient à ses nobles desseins. Femmes (trop) tranquilles, Levez-vous, écoutez ma voix! Filles sûres de vous, Prêtez l'oreille à ma parole! Dans un an et quelques jours, Vous tremblerez, (femmes) sûres de vous; Car c'en est fait de la vendange, La récolte n'arrivera pas. Soyez dans l'effroi, (femmes) sereines! Tremblez, (femmes) sûres de vous! Déshabillez-vous, mettez-vous à nu Et mettez une ceinture à vos reins! (En se frappant) les seins, on mène le deuil Sur la beauté des champs Et la fécondité des vignes. Sur la terre de mon peuple Croissent les chardons et les ronces, Même dans toutes les maisons heureuses De la cité qui s'amuse. Car le donjon est abandonné, La ville bruyante est délaissée; La colline et la tour Serviront à jamais de cavernes Pour le bonheur des ânes sauvages Et la pâture des troupeaux, Jusqu'à ce que l'Esprit soit répandu d'en haut sur nous, Que le désert se change en verger, Et que le verger fasse penser à une forêt. Alors le droit demeurera dans le désert, Et la justice habitera dans le verger. L'œuvre de la justice sera la paix, Et l'ouvrage de la justice La sécurité et la confiance pour toujours. Mon peuple demeurera dans un séjour de paix, Dans des habitations sûres, Dans des retraites tranquilles. Mais la forêt sera précipitée sous la grêle Et la ville abaissée au plus bas. Heureux vous qui partout semez le long des eaux Et qui détachez les pattes du bœuf et de l'âne! Malheur à toi qui ravages Et qui n'as pas été ravagé! Qui trahis et qu'on n'a pas encore trahi! Quand tu auras fini de ravager, tu seras ravagé; Quand tu auras achevé de trahir, on te trahira. Éternel, aie pitié de nous! Nous espérons en toi. Sois leur force chaque matin Et aussi notre salut au temps de la détresse! Au bruit du tumulte Les peuples fuient; Quand tu te lèves, Les nations se dispersent. On rafle votre butin Comme par une rafle de sauterelles; On s'y rue, Comme une ruée de criquets. L'Éternel est élevé, Car il habite en haut; Il remplit Sion De droit et de justice. Tes jours seront en sûreté; La sagesse et la connaissance sont une richesse qui sauve; La crainte de l'Éternel, C'est là son trésor. Voici, des héros Qui poussent des cris au dehors; Des messagers de paix Qui pleurent amèrement. Les routes sont désertes; Plus de passant sur le sentier. Il a rompu l'alliance, Il méprise les villes, Il n'a de respect pour personne. Le pays est dans le deuil, il dépérit; Le Liban est confus, languissant; Le Sarôn est comme une steppe; Le Basan et le Carmel secouent (leur feuillage). Maintenant je me lèverai, Dit l'Éternel, Maintenant je me dresserai, Maintenant je serai élevé. Vous avez conçu du foin, Vous enfantez de la paille; Votre souffle, C'est un feu qui vous consumera. Les peuples seront des fours à chaux, Des chardons coupés Qui brûlent dans le feu. Vous qui êtes loin, écoutez ce que j'ai fait! Et vous qui êtes près, éprouvez ma puissance! Les pécheurs sont effrayés dans Sion, Un tremblement saisit les profanateurs: Qui de nous pourra séjourner Auprès d'un feu dévorant? Qui de nous pourra séjourner Auprès des brasiers éternels? Celui qui marche dans la justice Et qui parle selon la droiture, Qui refuse un gain acquis par extorsion, Qui secoue les mains pour ne pas toucher un présent, Qui ferme l'oreille pour ne pas entendre des propos sanguinaires, Et qui se bande les yeux pour ne pas voir le mal, Celui-là habitera dans les lieux élevés; Des rocs fortifiés seront sa retraite; Le pain lui sera donné, Et l'eau lui sera assurée. Tes yeux verront le roi dans sa beauté, Ils contempleront le pays dans toute son étendue. Ton cœur méditera sur la terreur: Où est le secrétaire, où est le percepteur? Où est celui qui inspectait les tours? Tu ne verras plus le peuple audacieux, Le peuple au langage obscur qu'on n'entend pas, À sa langue barbare qu'on ne comprend pas. Regarde Sion, la cité de nos rencontres! Tes yeux verront Jérusalem, séjour serein, Tente qui ne sera plus transportée, Dont les piquets ne seront jamais enlevés Et dont les cordages ne seront pas détachés. C'est là vraiment que l'Éternel est magnifique pour nous: (Il nous tient) lieu de fleuves, De larges rivières, Où ne pénètrent pas les navires à rames, Et que ne traverse aucun vaisseau magnifique. Car l'Éternel est notre juge, L'Éternel est notre législateur, L'Éternel est notre roi: C'est lui qui nous sauve. Tes cordages sont relâchés; Ils ne maintiennent plus la solidité du mât Et ne tendent plus les voiles. Alors on partage la prise d'un immense butin; Les boiteux même prennent part au pillage; Aucun habitant ne dit: Je suis malade! Le peuple qui demeure à Jérusalem Reçoit le pardon de sa faute. Approchez, nations, pour entendre! Peuples, soyez attentifs! Que la terre écoute, elle et ce qui la remplit, Le monde et tout ce qu'il produit! Car l'indignation de l'Éternel (Va fondre) sur toutes les nations, Et sa fureur sur toute leur armée: Il les voue à l'interdit, Il les livre au carnage. Leurs blessés sont jetés, Leurs cadavres exhalent leur puanteur, Et les montagnes ruissellent de leur sang. Toute l'armée des cieux se dissout; Les cieux sont roulés comme un livre, Et toute leur armée se flétrit, Comme se flétrit la feuille de la vigne, Comme se flétrit celle du figuier. Car mon épée s'est enivrée dans les cieux; Voici qu'elle va descendre sur Édom, Sur le peuple que j'ai voué à l'interdit pour le jugement. L'épée de l'Éternel est pleine de sang, enduite de graisse, Du sang des agneaux et des boucs, De la graisse des rognons des béliers; Car il y a un sacrifice pour l'Éternel à Botsra Et un grand carnage dans le pays d'Édom. Les buffles tombent avec eux Et les bœufs avec les taureaux; Leur terre s'enivre de sang, Et leur poussière est imprégnée de graisse. Car c'est un jour de vengeance pour l'Éternel, Une année de représailles pour la cause de Sion. Les torrents d'Édom seront changés en goudron Et sa poussière en soufre; Et sa terre sera comme du goudron qui brûle. Elle ne s'éteindra ni la nuit, ni le jour, La fumée s'en élèvera éternellement; D'âge en âge elle sera désolée, À tout jamais personne n'y passera. Le pélican et le hérisson en prendront possession. La chouette et le corbeau l'habiteront. On y étendra le cordeau du vide Et le niveau du chaos. Ses nobles n'y seront point Pour proclamer un roi, Tous ses princes ne seront plus. Les buissons croîtront dans ses donjons, Les orties et les ajoncs dans ses forteresses. Ce sera la demeure des chacals. Un emplacement pour les autruches; Les habitants du désert y rencontreront les bêtes sauvages, Et les boucs s'y appelleront les uns les autres; Là le spectre de la nuit aura sa demeure Et trouvera son lieu de repos; Là le serpent fera son nid, déposera ses œufs, Les couvera et recueillera (ses petits) à son ombre; Là se rassembleront les milans Les uns comme les autres. – Consultez le livre de l'Éternel et lisez! Aucun d'eux ne fera défaut –, Les uns comme les autres, aucun ne manquera; Car sa bouche l'a ordonné. C'est son Esprit qui les rassemblera. Il a jeté pour eux le sort, Et sa main leur a partagé cette terre au cordeau, Ils la posséderont toujours, Ils l'habiteront d'âge en âge. Le désert et le pays aride s'égayeront; La steppe tressaillira d'allégresse et fleurira comme un narcisse; Elle se couvrira de fleurs et tressaillira Avec chants d'allégresse et de triomphe; La gloire du Liban lui sera donnée, La magnificence du Carmel et de Sarôn. Ils verront la gloire de l'Éternel, La magnificence de notre Dieu. Fortifiez les mains languissantes Et affermissez les genoux qui chancellent; Dites à ceux dont le cœur palpite: Fortifiez-vous, soyez sans crainte; Voici votre Dieu, La vengeance viendra, La rétribution de Dieu; Il viendra lui-même et vous sauvera. Alors s'ouvriront les yeux des aveugles, S'ouvriront les oreilles des sourds; Alors le boiteux sautera comme un cerf, Et la langue du muet triomphera. Car des eaux jailliront dans le désert Et des torrents dans la Araba. Le mirage se changera en étang Et la terre de la soif en fontaines d'eaux; Dans le repaire où se couchaient les chacals, Il y aura un emplacement pour les roseaux et les joncs. Il y aura là un chemin frayé, une voie, Qu'on appellera la voie sainte; Nul impur n'y passera; Elle sera pour eux seuls; Ceux qui la suivront, Même les insensés, ne pourront s'égarer, Et là il n'y aura pas de lion; Nulle bête féroce ne la prendra, Nulle ne s'y rencontrera; Et là marcheront des affranchis; Ainsi ceux que l'Éternel a libérés retourneront, Ils arriveront dans Sion avec chants de triomphe, Et une joie éternelle couronnera leur tête: L'allégresse et la joie s'approcheront, Le chagrin et les gémissements s'enfuiront. La quatorzième année du roi Ézéchias, Sennachérib, roi d'Assyrie, monta contre toutes les villes fortes de Juda et s'en empara. Le roi d'Assyrie envoya de Lakich à Jérusalem, vers le roi Ézéchias, le Rabchaqé, avec une puissante armée. Celui-ci se plaça à l'aqueduc du bassin supérieur sur le chemin du Champ du Teinturier. Alors Éliaqim, fils de Hilqiyahou, intendant du palais, sortit vers lui, avec Chebna, le secrétaire, et Yoah, fils d'Asaph, l'archiviste. Le Rabchaqé leur dit: Dites, je vous prie, à Ézéchias: Ainsi parle le grand roi, le roi d'Assyrie: Quelle est cette confiance, sur laquelle tu t'appuies? Je te le dis, ce ne sont que des paroles en l'air: (il faut) pour la guerre un conseil et de la force. Et maintenant, en qui donc as-tu placé ta confiance, pour t'être révolté contre moi? Voici que tu t'es confié dans le soutien de l'Égypte, ce roseau cassé, qui pénètre et perce la main de quiconque s'appuie dessus: tel est le Pharaon, roi d'Égypte, pour tous ceux qui se confient en lui. Peut-être me diras-tu: C'est en l'Éternel, notre Dieu, que nous nous confions. Mais n'est-ce pas lui dont Ézéchias a fait disparaître les hauts-lieux et les autels, en disant à Juda et à Jérusalem: Vous vous prosternerez devant cet autel? Maintenant, je te prie, fais une convention avec mon seigneur, le roi d'Assyrie, et je te donnerai deux mille chevaux, si tu peux te procurer des cavaliers pour les monter. Comment repousserais-tu un seul chef d'entre les moindres serviteurs de mon seigneur? Tu mets ta confiance dans l'Égypte pour les chars et pour les cavaliers! D'ailleurs, est-ce sans (la volonté de) l'Éternel que je suis monté contre ce pays pour le détruire? L'Éternel m'a dit: Monte contre ce pays et détruis-le. Éliaqim, Chebna et Yoah dirent au Rabchaqé: Nous t'en prions, parle à tes serviteurs en araméen, car nous le comprenons; et ne nous parle pas en judéen à (portée des) oreilles du peuple qui est sur la muraille. Le Rabchaqé répondit: Est-ce à ton seigneur et à toi que mon seigneur m'a envoyé dire ces paroles? N'est-ce pas à ces hommes assis sur la muraille pour manger leurs excréments et pour boire leur urine avec vous? Puis le Rabchaqé se redressa et cria de toute sa force en judéen: Écoutez les paroles du grand roi, du roi d'Assyrie! Ainsi parle le roi: Qu'Ézéchias ne vous abuse pas, car il ne pourra vous délivrer. Qu'Ézéchias ne vous amène pas à vous confier en l'Éternel, en disant: Il est certain que l'Éternel nous délivrera; cette ville ne sera pas livrée entre les mains du roi d'Assyrie. N'écoutez pas Ézéchias; car ainsi parle le roi d'Assyrie: Faites la paix avec moi, rendez-vous à moi, et chacun de vous mangera de sa vigne et de son figuier, et chacun boira de l'eau de sa citerne, jusqu'à ce que je vienne et que je vous emmène dans un pays comme le vôtre, dans un pays de blé et de vin, un pays de pain et de vignobles. Qu'Ézéchias ne vous excite pas, en disant: l'Éternel nous délivrera. Les dieux des nations ont-ils délivré chacun son pays de la main du roi d'Assyrie? Où sont les dieux de Hamath et d'Arpad? Où sont les dieux de Sepharvaïm? Ont-ils délivré Samarie de ma main? Parmi tous les dieux de ces pays, quels sont ceux qui ont délivré leur pays de ma main, pour que l'Éternel délivre Jérusalem de ma main? Mais ils se turent et ne lui répondirent pas un mot; car le roi avait donné cet ordre: Vous ne lui répondrez pas. Éliaqim, fils de Hilqiyahou, intendant du palais, Chebna, le secrétaire, et Yoah, fils d'Asaph, l'archiviste, vinrent auprès d'Ézéchias, les vêtements déchirés, et lui rapportèrent les paroles du Rabchaqé. Lorsque le roi Ézéchias eut entendu cela, il déchira ses vêtements, se couvrit d'un sac, et se rendit dans la Maison de l'Éternel. Il envoya Éliaqim, intendant du palais, Chebna, le secrétaire, et les (plus) anciens des sacrificateurs, couverts de sacs, vers le prophète Ésaïe, fils d'Amots. Ils lui dirent: Ainsi parle Ézéchias: Ce jour est un jour de détresse, de châtiment et d'opprobre; car les enfants sont près de sortir du sein maternel, et il n'y a point de force pour l'accouchement. Peut-être l'Éternel, ton Dieu, entendra-t-il les paroles du Rabchaqé, que le roi d'Assyrie, son seigneur, a envoyé pour insulter le Dieu vivant, et peut-être exercera-t-il ses châtiments à cause des paroles qu'a entendues l'Éternel ton Dieu. Fais donc monter une prière pour le reste qui subsiste (encore). Les serviteurs du roi Ézéchias allèrent donc auprès d'Ésaïe. Et Ésaïe leur dit: Voici ce que vous direz à votre seigneur: Ainsi parle l'Éternel: Ne t'effraie pas des paroles que tu as entendues et par lesquelles m'ont bafoué les jeunes serviteurs du roi d'Assyrie. Je vais mettre en lui un esprit tel que, sur une nouvelle qu'il recevra, il retournera dans son pays et je le ferai tomber par l'épée dans son pays. Le Rabchaqé s'en retourna et trouva le roi d'Assyrie qui attaquait Libna, car il avait appris son départ de Lakich. Alors le roi d'Assyrie reçut une nouvelle au sujet de Tirhaqa, roi d'Éthiopie; on lui dit: Il s'est mis en marche pour te faire la guerre. Dès qu'il eut entendu cela, il envoya des messagers à Ézéchias, en disant: Vous parlerez ainsi à Ézéchias, roi de Juda: Que ton Dieu, en qui tu te confies, ne t'abuse pas, en disant: Jérusalem ne sera pas livrée entre les mains du roi d'Assyrie. Tu as toi-même appris ce qu'ont fait les rois d'Assyrie à tous les pays: ils les ont voués à l'interdit; et toi, tu sera délivré! Les dieux des nations que mes pères ont détruites les ont-ils délivrées, Gozân, Harân, Retseph, et les fils d'Éden qui sont à Telassar? Où sont le roi de Hamath, le roi d'Arpad et le roi de la ville de Sepharvaïm, de Héna et de Ivva? Ézéchias prit la lettre de la main des messagers, la lut et monta à la Maison de l'Éternel. Ézéchias la déploya devant l'Éternel. Ézéchias pria l'Éternel en ces termes: Éternel des armées, Dieu d'Israël, qui sièges sur les chérubins! C'est toi qui es le seul Dieu pour tous les royaumes de la terre, c'est toi qui as fait les cieux et la terre. Éternel, prête l'oreille et écoute! Éternel, ouvre les yeux et regarde! Écoute toutes les paroles que Sennachérib a envoyées pour insulter le Dieu vivant! Il est vrai, ô Éternel! que les rois d'Assyrie ont exterminé tous les pays et leur propre pays, en jetant leurs dieux au feu, – en fait, ceux-là n'étaient pas des dieux, mais des ouvrages de mains d'homme, du bois et de la pierre – et ils les ont anéantis. Maintenant, Éternel, notre Dieu, sauve-nous de la main de Sennachérib, et que tous les royaumes de la terre reconnaissent que toi seul est l'Éternel! Alors Ésaïe, fils d'Amots, envoya dire à Ézéchias: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël, à qui tu as adressé ta prière au sujet de Sennachérib, roi d'Assyrie. C'est ici la parole que l'Éternel a prononcée contre lui: Elle te méprise, elle se moque de toi, La vierge, fille de Sion; Elle hoche la tête après toi, La fille de Jérusalem. Qui as-tu insulté et bafoué? Contre qui as-tu élevé la voix? Tu as porté tes yeux en haut Sur le Saint d'Israël. Par l'intermédiaire de tes serviteurs Tu as insulté le Seigneur Et tu as dit: Avec la multitude de mes chars, J'ai gravi la cime des montagnes, Au plus profond du Liban; Je coupe les plus élevés de ses cèdres, Les plus beaux de ses cyprès, Et j'atteins sa dernière cime, Sa forêt semblable à un verger; J'ai creusé (des puits) et j'ai bu de l'eau, Je tarirai avec la plante de mes pieds Tout le delta du Nil. N'as-tu pas appris que j'ai fait ces choses depuis longtemps, Que dès les jours d'autrefois je les ai formées? Maintenant je les fais venir, Et les villes fortes seront réduites à ne plus être que des monceaux de ruines. Leurs habitants sont impuissants, Ils ont peur, ils ont honte; Ils sont comme l'herbe des champs et la tendre verdure, Comme le gazon des toits Et le champ avant (qu'il y pousse) des tiges. Mais je sais quand tu t'assieds, Quand tu sors et quand tu entres, Et quand tu t'emportes contre moi. Parce que tu t'emportes contre moi Et que ton arrogance est montée là mes oreilles, Je mettrai ma boucle à tes narines Et mon mors à tes lèvres, Et je te ferai retourner par le chemin par lequel tu es venu. Que ceci soit le signe pour toi: On mangera cette année le produit du grain tombé, Et la suivante ce qui pousse de soi-même; Mais la troisième année, Semez, moissonnez, Plantez des vignes et mangez-en le fruit. Les rescapés de la maison de Juda qui seront restés Produiront encore des racines vers le bas, Et porteront du fruit vers le haut. Car de Jérusalem il sortira un reste Et de la montagne de Sion des rescapés. Voilà ce que fera le zèle de l'Éternel des armées. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel à l'égard du roi d'Assyrie: Il n'entrera pas dans cette ville, Il n'y lancera pas de flèche, Il ne lui opposera pas de bouclier Et il n'élèvera pas de retranchements contre elle. Il s'en retournera par le chemin par lequel il est venu Et il n'entrera pas dans cette ville, – Oracle de l'Éternel. Je protégerai cette ville pour la sauver, À cause de moi et à cause de David, mon serviteur. L'ange de l'Éternel sortit et frappa dans le camp des Assyriens 185 000 (hommes), et quand on se leva le matin, voici que c'étaient tous des cadavres. Alors Sennachérib, roi d'Assyrie, partit, s'en alla et retourna pour résider à Ninive. Or, comme il était prosterné dans la maison de Nisrok, son dieu, ses fils Adrammélek et Saretser, le frappèrent avec l'épée et s'enfuirent au pays d'Ararat. Son fils Ésar-Haddôn régna à sa place. En ce temps-là, Ézéchias fut malade à la mort. Le prophète Ésaïe, fils d'Amots, vint auprès de lui et lui dit: Ainsi parle l'Éternel: Donne tes ordres à ta maison, car tu vas mourir, tu ne vivras plus. Ézéchias tourna son visage contre le mur et pria l'Éternel. Il disait: De grâce, Éternel, souviens-toi donc que j'ai marché devant ta face avec fidélité et intégrité de cœur, et que j'ai fait ce qui est bien à tes yeux! Et Ézéchias répandit des pleurs abondants. Alors la parole de l'Éternel fut adressée à Ésaïe en ces mots: Va dire à Ézéchias: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu de David, ton père: J'ai entendu ta prière, j'ai vu tes larmes. Voici que j'ajoute quinze années à tes jours. Je te délivrerai, ainsi que cette ville, de l'emprise du roi d'Assyrie; je protégerai cette ville. Ceci sera pour toi, de la part de l'Éternel, le signe que l'Éternel accomplira la parole qu'il a prononcée: Voici que je fais reculer de dix degrés en arrière avec le soleil l'ombre des degrés qui est descendue sur les degrés d'Ahaz. Et le soleil recula de dix degrés sur les degrés où il était descendu. Écrit d'Ézéchias, roi de Juda, lorsqu'il fut malade et survécut à sa maladie. Je me disais: Quand mes jours sont en repos, Je dois m'en aller Aux portes du séjour des morts. Je suis privé du reste de mes années! Je disais: Je ne verrai plus l'Éternel, L'Éternel, sur la terre des vivants; Je ne contemplerai plus aucun être humain Parmi les habitants du monde! Ma demeure est enlevée Et transportée loin de moi, Comme une tente de berger; Comme un tisserand j'enroule ma vie. Il m'arrache du métier. Du jour à la nuit tu m'auras achevé! Je me suis contenu jusqu'au matin; Comme un lion, il brisait tous mes os, Du jour à la nuit tu m'auras achevé! Je poussais des petits cris comme une hirondelle en voltigeant, Je gémissais comme la colombe; Mes yeux se tournaient misérablement vers le haut: Seigneur! je suis oppressé, Sois mon garant! Que dirai-je? Il m'a répondu, Et c'est lui-même qui a agi. Je marcherai humblement pendant toutes mes années. À cause de l'amertume de mon âme. Seigneur, c'est par tes bontés que l'on vit, C'est par elles que je respire encore; Tu me rétablis, tu me rends à la vie. Voici que mon amertume elle-même s'est changée en paix. Toi-même as pris plaisir à retirer mon âme du gouffre du néant, Car tu as jeté derrière ton dos tous mes péchés. Car ce n'est pas le séjour des morts qui te célébrera, (Ce n'est pas) la mort qui te louera; Ceux qui sont descendus dans la fosse ne s'attendent plus À ta fidélité. Le vivant, le vivant, c'est celui-là qui te célèbre, Comme moi aujourd'hui; Le père fait connaître aux fils ta fidélité. L'Éternel m'a sauvé! Nous ferons résonner mes instruments, Tous les jours de notre vie, À la Maison de l'Éternel. Ésaïe avait dit: Qu'on apporte un paquet de figues et qu'on les étende sur l'ulcère; et Ézéchias vivra. Et Ézéchias avait dit: À quel signe (connaîtrai-je que) je monterai à la Maison de l'Éternel? En ce même temps Merodak-Baladân, fils de Baladân, roi de Babylone, envoya une lettre et un présent à Ézéchias, parce qu'il avait appris sa maladie et son rétablissement. Ézéchias s'en réjouit, et il montra aux envoyés le lieu où étaient ses choses de prix, l'argent et l'or, les aromates et l'huile précieuse, tout son arsenal, et tout ce qui se trouvait dans ses trésors: il n'y eut rien qu'Ézéchias ne leur fit voir dans sa maison et dans tous ses domaines. Le prophète Ésaïe vint ensuite auprès du roi Ézéchias et lui dit: Qu'ont dit ces gens-là et d'où sont-ils venus vers toi? Ézéchias répondit: Ils sont venus vers moi d'un pays éloigné, de Babylone. Ésaïe dit encore: Qu'ont-ils vu dans ta maison? Ézéchias répondit: Ils ont vu tout ce qui est dans ma maison: il n'y a rien dans mes trésors que je ne leur aie fait voir. Alors Ésaïe dit à Ézéchias: Écoute la parole de l'Éternel des armées! Voici que les jours viennent où l'on emportera à Babylone tout ce qui est dans ta maison et ce que tes pères ont amassé jusqu'à ce jour; il n'en restera rien, dit l'Éternel. Et l'on prendra de tes fils, qui seront sortis de toi, que tu auras engendrés. Ils seront des eunuques dans le palais du roi de Babylone. Ézéchias répondit à Ésaïe: La parole de l'Éternel que tu as prononcée est bonne; car, ajouta-t-il, il y aura paix et sécurité pendant ma vie. Consolez, consolez mon peuple, Dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem et criez-lui Que son combat est terminé, Qu'elle est graciée de sa faute, Qu'elle a reçu de la main de l'Éternel Au double de tous ses péchés. Une voix crie dans le désert: Ouvrez le chemin de l'Éternel, Nivelez dans la steppe Une route pour notre Dieu. Que toute vallée soit élevée, Que toute montagne et toute colline soient abaissées! Que les reliefs se changent en terrain plat Et les escarpements en vallon! Alors la gloire de l'Éternel sera révélée, Et toute chair à la fois (la) verra; Car la bouche de l'Éternel a parlé. Une voix dit: Crie! Et l'on répond: Que crierai-je? – Toute chair est de l'herbe, Et tout son éclat comme la fleur des champs. L'herbe sèche, la fleur se fane, Quand le vent de l'Éternel souffle dessus. Certes le peuple est de l'herbe: L'herbe sèche, la fleur se fane; Mais la parole de notre Dieu Subsistera éternellement. Monte sur une haute montagne, Sion, messagère de bonheur; Élève avec force ta voix, Jérusalem, messagère de bonheur; Élève (ta voix), sois sans crainte, Dis aux villes de Juda: Voici votre Dieu! Voici mon Seigneur, l'Éternel, Il vient avec puissance, Et son bras lui assure la domination; Voici qu'il a son salaire Et que ses rétributions le précèdent. Comme un berger, il fera paître son troupeau, De son bras il rassemblera des agneaux Et les portera dans son sein; Il conduira les brebis qui allaitent. Qui a mesuré les eaux dans le creux de sa main, Fixé les dimensions des cieux avec la paume, Celle de toute la poussière de la terre dans un tiers de mesure? Qui a pesé les montagnes au crochet Et les collines à la balance? Qui a fixé une mesure à l'Esprit de l'Éternel, Et qui lui a fait connaître son avis? Avec qui a-t-il délibéré, Pour en recevoir de l'instruction? Qui lui a appris le sentier du droit? Qui lui a enseigné la sagesse Et fait connaître le chemin de l'intelligence? Voici les nations, Elles sont comme une goutte qui tombe d'un seau, Elles ont la valeur de la poussière sur une balance; Voici les îles, Elles sont comme une fine poussière qui s'envole, Le Liban ne suffit pas au bûcher, Et ses animaux ne suffisent pas à l'holocauste. Toutes les nations sont devant lui comme rien, Elles ont moins de valeur pour lui que néant et vide. À qui voulez-vous comparer Dieu? Et quelle représentation dresserez-vous de lui? C'est un artisan qui fond la statue, Et c'est un orfèvre qui la couvre d'or Et y soude des chaînettes d'argent. Celui qui est trop pauvre pour cette offrande Choisit un bois qui résiste à la vermoulure; Il se procure un artisan capable, Pour dresser une statue qui ne branle pas. Ne le reconnaissez-vous pas? Ne l'entendez-vous pas? Ne vous l'a-t-on pas annoncé dès le commencement? N'avez-vous pas compris (ce que sont) Les fondements de la terre? C'est lui qui habite au-dessus du cercle de la terre, Dont les habitants sont comme des sauterelles; Il étend les cieux comme une étoffe légère, Il les déploie comme sa tente, Pour en faire sa demeure. C'est lui qui réduit les princes à rien Et qui ramène au néant les juges de la terre; Ils ne sont pas même plantés, Pas même semés, Leur tronc n'a pas même de racine en terre; Qu'il souffle sur eux, Et ils se dessèchent, Un tourbillon les emporte comme le chaume. À qui me comparerez-vous, Pour que je lui ressemble? Dit le Saint. Levez les yeux en haut et regardez! Qui a créé ces choses? C'est celui qui fait sortir leur armée au complet. Il les appelle toutes par leur nom, Par son grand pouvoir et par sa force puissante: Pas une qui fasse défaut. Pourquoi dis-tu, Jacob, Pourquoi répètes-tu, Israël: Ma destinée est cachée à l'Éternel, Mon droit passe inaperçu de mon Dieu? Ne l'as-tu pas reconnu? Ne l'as-tu pas entendu? C'est le Dieu d'éternité, l'Éternel, Qui a créé les extrémités de la terre; Il ne se fatigue ni ne se lasse; Son intelligence est insondable. Il donne de la force à celui qui est fatigué Et il augmente la vigueur de celui qui est à bout de ressources. Les adolescents se fatiguent et se lassent, Et les jeunes hommes trébuchent bel et bien; Mais ceux qui espèrent en l'Éternel renouvellent (leur) force. Ils prennent leur vol comme les aigles; Ils courent et ne se lassent pas. Ils marchent et ne se fatiguent pas. Îles, faites silence pour m'écouter! Que les peuples renouvellent leur force, Qu'ils avancent et qu'ils parlent! Comparaissons ensemble pour le jugement. Qui a suscité de l'orient Celui que la justice appelle à sa suite? Qui lui a livré les nations Et assujetti des rois? Son épée les réduit en poussière Et son arc en un chaume qui s'éparpille! Il les poursuit, il passe sans être atteint, Ses pieds ne touchent pas le sol. Qui a fait et exécuté (ces choses)? C'est celui qui convoque Les générations dès le commencement, Moi l'Éternel qui suis le premier Et qui serai encore avec les derniers. Les îles le voient et sont dans la crainte. Les extrémités de la terre tremblent: Ils s'approchent, ils viennent. Ils s'aident l'un l'autre, Et chacun dit à son frère: Courage! L'artisan encourage le fondateur; Celui qui polit au marteau (Encourage) celui qui frappe sur l'enclume; Il dit de la soudure: Elle est bonne! Et il fixe (l'idole) avec des clous, Pour qu'elle ne branle pas. Mais toi, Israël, mon serviteur, Jacob, que j'ai choisi, Race d'Abraham, mon ami! Toi, que j'ai saisi des extrémités de la terre Et que j'ai appelé de ses confins, À qui j'ai dit: Tu es mon serviteur, Je te choisis Et ne te rejette pas! Sois sans crainte, Car je suis avec toi; N'ouvre pas des yeux inquiets, Car je suis ton Dieu; Je te fortifie, Je viens à ton secours, Je te soutiens de ma droite victorieuse. Voici qu'ils seront couverts de honte et de confusion, Tous ceux qui sont irrités contre toi; Ils seront réduits à rien, ils périront, Ceux qui disputent contre toi. Tu les chercheras et ne les trouveras plus, Ceux qui te suscitaient querelle; Ils seront réduits à rien, au néant, Ceux qui te faisaient la guerre. Car je suis l'Éternel, ton Dieu, Qui saisit ta main, Qui te dis: Sois sans crainte, Je viens à ton secours. Sois sans crainte, vermisseau de Jacob, Faibles mortels d'Israël; Je viens à ton secours, – Oracle de l'Éternel – Ton rédempteur, le Saint d'Israël. Voici que je fais de toi Un traîneau aigu, tout neuf, Garni de pointes; Tu écraseras, tu broieras les montagnes Et tu rendras les collines semblables à de la menue paille, Tu les vanneras, Le vent les emportera, Et un tourbillon les dispersera. Mais toi, tu te réjouiras en l'Éternel, Tu te glorifieras dans le Saint d'Israël. Les malheureux et les pauvres Cherchent de l'eau, et il n'y en a point; Leur langue est desséchée par la soif. Moi, l'Éternel, je les exaucerai; (Moi), le Dieu d'Israël, je ne les abandonnerai pas. Je ferai jaillir des fleuves sur les dunes Et des sources au milieu des vallées; Je changerai le désert en étang Et la terre aride en courants d'eau; Je mettrai dans le désert le cèdre, l'acacia, Le myrte et l'olivier; Je placerai dans la steppe Le cyprès, l'orme et le buis, tous ensemble; Afin qu'ils voient, qu'ils reconnaissent, Qu'ils observent et comprennent ensemble Que la main de l'Éternel a fait ces choses, Que le Saint d'Israël les a créées. Présentez votre cause, Dit l'Éternel; Produisez vos preuves, Dit le roi de Jacob. Qu'ils les produisent. Et qu'ils nous annoncent Ce qui doit arriver. Les événements du début, Déclarez-nous ce qu'ils ont été, Et nous y prêterons attention Pour en connaître la suite; Ou bien, faites-nous entendre l'avenir. Annoncez les événements derniers, Et nous saurons que vous êtes des dieux; Faites seulement quelque chose de bien ou de mal, Pour que nous ouvrions les yeux Et qu'ensemble nous le voyions. Voici: vous êtes moins que rien, Et votre œuvre est moins connue que le néant; C'est une horreur que de vous choisir. Je l'ai suscité du nord, Et il est venu de l'orient, Il invoque mon nom; Il piétine les dirigeants comme de la boue, Comme de l'argile que foule un potier. Qui l'a annoncé dès le commencement, Pour que nous le reconnaissions, Et (longtemps) d'avance, Pour que nous disions: C'est juste? Nul ne l'annonce, Nul ne le fait entendre Et personne n'entend vos paroles. Le premier (arrivé) à Sion (dit ): Voici, les voici! À Jérusalem, je donne un messager de bonheur. Je regarde, et il n'y a personne, Personne parmi eux qui donne un avis Et qui puisse répondre quelque chose si je l'interroge. Voici qu'ils ne sont tous qu'un rien, Leurs œuvres ne sont que néant, Leurs idoles du vent et du vide. Voici mon serviteur auquel je tiens fermement, Mon élu, en qui mon âme se complaît. J'ai mis mon Esprit sur lui; Il révélera le droit aux nations. Il ne criera pas, Il n'élèvera pas la voix Et ne la fera pas entendre dans les rues. Il ne brisera pas le roseau broyé Et il n'éteindra pas la mèche qui faiblit; Il révélera le droit selon la vérité. Il ne faiblira pas Ni ne s'esquivera, Jusqu'à ce qu'il ait établi le droit sur la terre, Et que les îles s'attendent à sa loi. Ainsi parle Dieu, l'Éternel, Qui a créé les cieux et qui les déploie, Qui étend la terre et ses productions, Qui donne la respiration à ceux qui la peuplent Et le souffle à ceux qui la parcourent. Moi, l'Éternel, je t'ai appelé pour la justice Et je te prends par la main, Je te protège et je t'établis Pour (faire) alliance avec le peuple, Pour être la lumière des nations, Pour ouvrir les yeux des aveugles, Pour faire sortir de prison le captif Et de leur cachot les habitants des ténèbres. Je suis l'Éternel, c'est là mon nom; Et je ne donnerai pas ma gloire à un autre Ni mon honneur aux statues. Voici que les premiers événements se sont accomplis Et je vous en annonce de nouveaux; Avant qu'ils ne soient en germe, Je vous les laisse entendre. Chantez à l'Éternel un cantique nouveau, Sa louange depuis le bout du monde, Vous qui voguez sur la mer Et vous qui la remplissez, Les îles et leurs habitants! Que le désert et ses villes élèvent la voix, Ainsi que les villages où habite Qédar! Que les habitants de Séla éclatent en acclamations! Que du sommet des montagnes retentissent des cris de joie! Qu'on rende gloire à l'Éternel Et que dans les îles on publie sa louange! L'Éternel sort comme un héros, Il excite son zèle comme un homme de guerre; Il lance la clameur, il jette des cris, Il triomphe de ses ennemis. J'ai longtemps gardé le silence, Je me tais, je me contiens; Je gémis comme une femme en travail, Je suis haletant et je souffle tout à la fois. Je dévasterai montagnes et collines Et j'en dessécherai toute la verdure; Je changerai les fleuves en îles Et je dessécherai les étangs. Je ferai marcher les aveugles Sur un chemin qu'ils ne connaissaient pas, Je les conduirai par des sentiers qu'ils ignoraient; Je changerai devant eux les ténèbres en lumière Et les endroits tortueux en terrain plat; C'est bien cela que je ferai Et je ne les abandonnerai pas. Ils reculeront, ils seront confondus de honte, Ceux qui se fient aux statues, Ceux qui disent au métal fondu: Vous êtes nos dieux! Sourds, écoutez! Aveugles, regardez et voyez! Qui est aveugle, sinon mon serviteur, Et sourd comme mon messager que j'envoie? Qui est aveugle, comme celui qui a trouvé la paix, Aveugle comme le serviteur de l'Éternel? Tu as vu beaucoup de choses, Mais tu n'y as pas pris garde; On a ouvert les oreilles, Mais on n'a pas entendu. L'Éternel a voulu, à cause de sa justice, Rendre la loi grande et magnifique. Et c'est un peuple pillé et dépouillé! On les a tous pris au piège dans des fosses, Dissimulés dans des cachots; Ils ont été mis au pillage, Et personne qui les délivre! Dépouillés, et personne qui dise: Restitue! Qui parmi vous prêtera l'oreille à ces choses? Qui voudra s'y rendre attentif pour écouter à l'avenir? Qui a livré Jacob à ceux qui dépouillent Et Israël aux pillards? N'est-ce pas l'Éternel, Contre qui nous avons péché? Ils n'ont pas voulu marcher dans ses voies Et ils n'ont pas écouté sa loi. Aussi a-t-il versé sur Israël L'ardeur de sa colère Et la violence de la guerre; Celle-ci l'a embrasé de toutes parts, Et il n'a rien voulu reconnaître; Elle l'a consumé, Et il n'a pas pris la chose à cœur. Ainsi parle maintenant l'Éternel, Qui t'a créé, ô Jacob! Celui qui t'a formé, ô Israël! Sois sans crainte, Car je t'ai racheté, Je t'ai appelé par ton nom: Tu es à moi! Si tu traverses les eaux, Je serai avec toi, Et les fleuves, Ils ne te submergeront pas; Si tu marches dans le feu, Tu ne brûleras pas, Et la flamme ne te consumera pas. Car je suis l'Éternel, ton Dieu, Le Saint d'Israël, ton sauveur; Je donne l'Égypte pour ta rançon, L'Éthiopie et Seba à ta place. Du fait que tu as du prix à mes yeux, Du fait que tu es honoré et que je t'aime, Je donne des hommes à ta place Et des peuples pour ta vie. Sois sans crainte, Car je suis avec toi; Je ramènerai de l'orient ta descendance Et je te rassemblerai de l'occident. Je dirai au nord: Donne! Et au sud: Ne retiens pas! Fais venir mes fils de loin Et mes filles de l'extrémité de la terre, Quiconque s'appelle de mon nom, Et que pour ma gloire j'ai créé, Formé et fait. Qu'on fasse sortir le peuple aveugle Alors qu'il a des yeux, Et les sourds Alors qu'ils ont des oreilles. Que toutes les nations se rassemblent, Et que les peuples s'amassent. Qui d'entre eux a annoncé ces choses? Lesquels nous ont appris les premiers événements? Qu'ils produisent leurs témoins et qu'ils se justifient; Qu'on les entende pour pouvoir dire: C'est vrai! C'est vous qui êtes mes témoins, – Oracle de l'Éternel – (Vous), et mon serviteur que j'ai choisi, Afin que vous le reconnaissiez, Que vous me croyiez Et compreniez que c'est moi: Avant moi il n'a pas été formé de Dieu, Et après moi il n'y en aura pas. C'est moi, moi qui suis l'Éternel, Et hors de moi, il n'y a point de sauveur. C'est moi qui ai annoncé, sauvé, prédit, Ce n'est point parmi vous un (dieu) étranger; Vous êtes donc mes témoins – Oracle de l'Éternel –: C'est moi qui suis Dieu. Je le suis dès avant que le jour fût, Et nul ne délivre de ma main; J'agirai: qui s'y opposera? Ainsi parle l'Éternel, Celui qui vous rachète, le Saint d'Israël: C'est pour vous que j'ai envoyé quelqu'un contre Babylone. Je les ferai couler, tous ces fuyards, Ces Chaldéens dans leurs bateaux de plaisance. Je suis l'Éternel, votre Saint, Le créateur d'Israël, votre roi. Ainsi parle l'Éternel, Qui trace une route dans la mer Et un sentier dans les eaux puissantes, Qui met en campagne des chars et des chevaux, Une armée et de vaillants guerriers. Ils se couchent, Ils ne se relèvent plus, Ils se sont éteints, Ils se sont consumés comme une mèche: Ne vous souvenez pas des premiers événements, Et ne considérez plus ce qui est ancien. Voici que je fais une chose nouvelle, Elle est maintenant en germe, Ne la reconnaîtrez-vous pas? Je mettrai un chemin dans le désert Et des fleuves dans la terre aride. Les animaux des champs me glorifieront, Les chacals et les autruches, Car j'aurai mis des eaux dans le désert, Des fleuves dans la terre aride, Pour abreuver mon peuple, mon élu. Le peuple que je me suis formé Publiera mes louanges. Et ce n'est pas moi que tu as invoqué, ô Jacob! Car tu t'es lassé de moi, ô Israël! Tu ne m'as pas offert tes agneaux en holocauste. Tes sacrifices n'étaient pas à ma gloire; Je ne t'ai pas astreint à un service d'offrandes, Et je ne t'ai pas lassé pour de l'encens. Tu n'as pas acheté pour moi à prix d'argent du roseau aromatique Et tu ne m'as pas rassasié de la graisse de tes sacrifices; Mais tu m'as astreint à la servitude par tes péchés, Tu m'as lassé par tes fautes. C'est moi, moi qui efface tes crimes pour l'amour de moi, Et je ne me souviendrai plus de tes péchés. Rappelle mon souvenir, plaidons ensemble, Parle toi-même, pour te justifier. Ton premier père a péché, Et tes interprètes se sont rebellés contre moi. C'est pourquoi j'ai traité en profanes Les chefs du lieu saint, J'ai livré Jacob à l'interdit Et Israël aux outrages. Écoute maintenant, Jacob, mon serviteur! Israël, que j'ai choisi! Ainsi parle l'Éternel, qui t'a fait Et qui t'a façonné dès ta naissance, Celui qui est ton soutien: Sois sans crainte, Mon serviteur Jacob, Yechouroun, que j'ai choisi. Car je répandrai des eaux sur le (sol) altéré Et des ruisseaux sur la terre desséchée; Je répandrai mon Esprit sur ta descendance Et ma bénédiction sur ta progéniture. Ils germeront au beau milieu de l'herbe, Comme les saules près des courants d'eau. Celui-ci dira: Je suis à l'Éternel; Celui-là se réclamera du nom de Jacob; Cet autre écrira sur sa main: à l'Éternel! Et se parera du nom d'Israël. Ainsi parle l'Éternel, le roi d'Israël, Celui qui le rachète, L'Éternel des armées: Je suis le premier et je suis le dernier, En dehors de moi il n'y a point de Dieu. Qui peut se prononcer comme moi? Qu'il l'annonce et me l'expose! Depuis que j'ai fondé le peuple d'éternité, Qu'ils annoncent donc les événements, Et aussi ce qui doit arriver! N'ayez pas peur et ne tremblez pas; Ne te l'ai-je pas depuis toujours fait entendre et annoncé? Vous êtes mes témoins: Y a-t-il un autre Dieu en dehors de moi? Il n'y a point d'autre rocher, Je n'en connais pas. Ceux qui façonnent des statues ne sont tous que néant, Et leurs plus belles œuvres ne servent à rien; Ils sont leurs témoins, Elles n'ont ni la vue, Ni la connaissance, Aussi seront-ils honteux. Qui est-ce qui façonne un dieu Ou fond une statue, Pour n'en retirer aucune utilité? Voici que tous ses compagnons seront honteux; Les ciseleurs eux-mêmes ne sont que des humains; Qu'ils se réunissent tous, Qu'ils se présentent, Et tous ensemble ils auront peur et seront honteux. Le forgeron, (comme pour) une hache, Travaille avec le charbon Et il façonne (l'idole) à coups de marteau; Il la travaille d'un bras vigoureux; Mais a-t-il faim, Le voilà sans force; Ne boit-il pas d'eau, Le voilà fatigué. Le charpentier étend le cordeau, Il la dessine à la craie, Il la fabrique au ciseau, Il la dessine au compas Et il lui donne la forme d'un homme, L'apparence d'un être humain Pour qu'elle habite dans une maison. Il se coupe des cèdres, Il prend des rouvres et des chênes Et fait un choix Parmi les arbres de la forêt; Il plante des pins, Et la pluie les fait croître. Ces arbres servent à l'homme pour brûler, Il en prend et il se chauffe. Il y met aussi le feu pour cuire du pain, Et il en fabrique également un dieu, Il se prosterne, Il en fait une statue, Devant laquelle il fait des révérences. Il brûle au feu la moitié de son bois, Avec cette moitié il va pouvoir manger de la viande, Il cuit un rôti et se rassasie; Il se chauffe aussi et dit: Ah! Je me chauffe, je vois la flamme! Et avec le reste il fait un dieu, sa statue, Il fait des révérences devant elle, Il se prosterne, il l'invoque Et s'écrie: Délivre-moi! Car tu es mon dieu! Ils n'ont ni connaissance ni intelligence, Car on leur a fermé les yeux Pour qu'ils ne voient pas, Et le cœur pour qu'ils ne comprennent pas. Il ne prend pas la chose à cœur Et il n'a ni (assez de) connaissance Ni d'intelligence pour dire: J'en ai brûlé une moitié au feu, J'ai cuit du pain sur les braises, J'ai rôti de la viande et je l'ai mangée; Et avec le reste je ferais une horreur! Je ferais des révérences devant un morceau de bois! Il se repaît de cendres, Son cœur abusé l'égare, Il ne délivrera pas sa vie Et ne dira pas: N'est-ce pas de la fausseté que j'ai en main? Souviens-toi de cela, Jacob! Israël! car tu es mon serviteur; Je t'ai façonné pour que tu sois un serviteur pour moi; Israël, je ne t'oublierai pas. J'ai effacé tes crimes comme un nuage Et tes péchés comme une nuée. Reviens à moi, Car je t'ai racheté. Cieux, lancez des acclamations! Car l'Éternel a agi; Profondeurs de la terre, poussez des clameurs! Montagnes, éclatez en acclamations! Vous aussi, forêts, avec tous vos arbres! Car l'Éternel a racheté Jacob, Il manifeste sa gloire en Israël. Ainsi parle l'Éternel qui te rachète, Celui qui t'a façonné dès ta naissance: Moi, l'Éternel, je fais toutes choses, Seul je déploie les cieux, De moi-même j'étends la terre. Il anéantit les signes mensongers Et il affole les devins; Il fait reculer les sages Et il tourne leur science en déraison. Il confirme la parole de son serviteur Et il accomplit ce que prédisent ses envoyés. Il dit de Jérusalem: Elle sera habitée, Et des villes de Juda: Elles seront rebâties, Et je relèverai leurs ruines. Je dis à l'eau profonde: Dessèche-toi, Je tarirai tes fleuves. Je dis à Cyrus: Mon berger! Il accomplira tous mes désirs, Il dira de Jérusalem: Qu'elle soit rebâtie! Et du temple: Qu'il soit fondé! Ainsi parle l'Éternel à son messie, à Cyrus, Qu'il saisit par la main droite, Pour terrasser les nations devant lui Et pour déboucler la ceinture des rois, Pour ouvrir devant lui les deux battants, Et que les portes ne soient plus fermées: Je marcherai devant toi, J'aplanirai les pentes, Je briserai les portes de bronze Et je mettrai en pièces les verrous de fer. Je te donnerai des trésors enfouis, Des richesses dissimulées, Afin que tu reconnaisses Que je suis l'Éternel qui t'appelle par ton nom, Le Dieu d'Israël. À cause de mon serviteur Jacob Et d'Israël, mon élu, Je t'ai appelé par ton nom, Je t'ai paré d'un titre, Sans que tu me connaisses. Je suis l'Éternel, Et il n'y en a point d'autre, À part moi il n'y a point de Dieu; Je t'ai pourvu d'une ceinture, Sans que tu me connaisses. C'est afin que l'on reconnaisse, Du soleil levant au couchant, Qu'en dehors de moi il n'y a que néant: Je suis l'Éternel, Et il n'y en a point d'autre. Je forme la lumière Et je crée les ténèbres, Je réalise la paix Et je crée le malheur; Moi, l'Éternel, je fais toutes ces choses. Que les cieux distillent d'en haut, Et que les nuées laissent couler la justice! Que la terre s'ouvre Pour que, tout ensemble, le salut y fructifie, Et que la justice germe! Moi, l'Éternel, j'en suis le créateur. Malheur à qui conteste avec celui qui l'a façonné! Vase parmi les vases de terre! L'argile dit-elle à celui qui la façonne: Que fais-tu? Et ton œuvre ne vaut rien? Malheur à qui dit à un père: Pourquoi engendres-tu? Et à une femme: Pourquoi enfantes-tu? Ainsi parle l'Éternel, le Saint d'Israël, Celui qui l'a façonné: Veut-on me questionner sur l'avenir, Me donner des ordres sur mes fils et sur l'œuvre de mes mains? C'est moi qui ai fait la terre Et qui sur elle ai créé l'homme; C'est moi, ce sont mes mains qui ont déployé les cieux, Et c'est moi qui commande toute leur armée. C'est moi qui ai suscité Cyrus pour la justice Et j'aplanirai toutes ses voies; Il rebâtira ma ville Et laissera partir mes déportés Sans indemnité ni présents, Dit l'Éternel des armées. Ainsi parle l'Éternel: Les gains de l'Égypte et les profits de l'Éthiopie Et ceux des Sabéens, hommes de (haute) taille, Passeront chez toi et seront à toi; (Ces peuples) marcheront à ta suite, Ils passeront enchaînés, Ils se prosterneront devant toi Et t'adresseront leur prière: C'est chez toi seulement qu'est Dieu, Et il n'y en a point d'autre, Les dieux sont néant! Certes tu es un Dieu qui te caches, Dieu d'Israël, sauveur! Ils sont tous honteux et confus, Ils s'en vont tous avec confusion, Les ciseleurs d'idoles. Quant à Israël, c'est par l'Éternel qu'il obtient le salut, Un salut éternel. Vous ne serez ni honteux ni confus Jusque dans l'éternité. Car ainsi parle l'Éternel Qui a créé les cieux, lui le (seul) Dieu, Qui a façonné la terre Et l'a formée, lui qui l'affermit. Il ne l'a pas créée vide, Il l'a façonnée pour qu'elle soit habitée. Je suis l'Éternel, Et il n'y en a point d'autre. Ce n'est pas en cachette que j'ai parlé, Dans un lieu ténébreux de la terre. Je n'ai pas dit à la descendance de Jacob: Cherchez-moi vainement! Moi, l'Éternel, je dis ce qui est juste, Je proclame ce qui est droit. Assemblez-vous et venez, Approchez ensemble, Rescapés des nations! Ils n'ont pas de connaissance, Ceux qui portent le bois de leur statue Et qui intercèdent auprès d'un dieu Qui ne peut les sauver. Annoncez-le et présentez (vos arguments)! Qu'ils prennent conseil les uns des autres! Qui a fait entendre cela depuis les origines Et depuis lors les a annoncées? N'est-ce pas moi, l'Éternel? En dehors de moi, il n'y a point de Dieu, Un Dieu juste et qui sauve, À part moi, il n'y en a aucun. Tournez-vous vers moi et soyez sauvés, Vous, tous les confins de la terre! Car je suis Dieu, Et il n'y en a point d'autre. Je le jure par moi -même, De ma bouche sort ce qui est juste, Une parole qui ne sera pas révoquée: Tout genou fléchira devant moi, Toute langue prêtera serment par moi. En l'Éternel seul, dira-t-on, (Résident) pour moi les actes de justice et la force; À lui viendront, honteux, Tous ceux qui étaient en rage contre lui. Par l'Éternel seront justifiés Et se glorifieront Tous les descendants d'Israël. Bel s'agenouille, Nébo se courbe; On met leurs simulacres sur des animaux, sur des bêtes; Vous les portiez, et les voilà chargés, Devenus un fardeau pour l'(animal) fatigué! Ils se sont courbés, il se sont agenouillés, Ils ne peuvent libérer le fardeau Et ils s'en vont eux-mêmes en captivité. Écoutez-moi, maison de Jacob, Et vous tous, reste de la maison d'Israël, Vous que j'ai pris à ma charge dès le sein maternel, Que j'ai portés dès votre naissance! Jusqu'à votre vieillesse je serai le même, Jusqu'à votre âge avancé je vous soutiendrai; Je l'ai fait et je veux encore porter, Soutenir et libérer. À qui me comparerez-vous Et me rendez-vous égal? À qui me ferez-vous ressembler, Pour que nous soyons semblables? Ils versent l'or de leur bourse Et pèsent l'argent à la balance; Ils paient un orfèvre, Pour qu'il en fasse un dieu, Et ils font des révérences Et se prosternent. Ils le portent, Ils le soutiennent avec l'épaule, Ils le déposent là où il restera. Il ne bouge pas de sa place! Même si l'on crie vers lui, Il ne répond pas, Il ne sauve pas de la détresse. Souvenez-vous de cela, Et soyez des hommes! Rebelles, prenez la chose à cœur! Souvenez-vous des premiers événements; Car je suis Dieu, Et il n'y en a point d'autre, Je suis Dieu, Et rien n'est semblable à moi. J'annonce dès le commencement (Ce qui vient par) la suite Et longtemps d'avance Ce qui n'est pas encore accompli. Je dis: Mon projet tiendra bon, Et j'exécuterai tout ce que je désire. J'appelle de l'orient un oiseau de proie, D'une terre lointaine l'homme qui accomplira mes projets; Ce que j'ai dit, Je le fais arriver; Ce que j'ai conçu, Je l'exécute. Écoutez-moi, gens endurcis de cœur, Si éloignés de la justice! Je fais approcher ma justice: Elle n'est pas loin, Et mon salut: il ne tardera pas. Je mettrai le salut en Sion, Pour Israël, ma parure. Descends, assieds-toi dans la poussière, Vierge, fille de Babylone! Assieds-toi à terre, sans trône, Fille des Chaldéens! On ne t'appellera plus délicate et voluptueuse. Prends les deux meules Et mouds de la farine; Retire ton voile, Relève les pans (de ta robe), Découvre tes jambes, Traverse les fleuves! Ta nudité sera découverte, On verra ton déshonneur: Je tirerai vengeance, Je ne frapperai pas avec humanité. Notre rédempteur s'appelle l'Éternel des armées, Le Saint d'Israël. Assieds-toi en silence Et va dans les ténèbres, Fille des Chaldéens! On ne t'appellera plus La souveraine des royaumes. J'étais indigné contre mon peuple, J'avais profané mon héritage Et je les avais livrés entre tes mains; Tu n'as pas eu de compassion pour eux, Tu as lourdement appesanti ton joug sur le vieillard. Tu disais: À toujours je serai souveraine! Tu n'as pas pris ces choses à cœur, Tu ne t'es pas souvenue qu'elles auraient une fin. Écoute maintenant ceci, voluptueuse, Qui t'assieds avec assurance Et qui dis en ton cœur: Moi, et rien que moi! Je ne serai jamais veuve, Je ne connaîtrai pas la privation d'enfants! Ces deux choses t'arriveront En un instant, au même jour, La privation d'enfants et le veuvage; Elles fondront sur toi dans toute leur rigueur Malgré la multitude de tes sortilèges, Malgré la puissance de tes pratiques magiques. Tu avais confiance dans ta méchanceté, Tu disais: Personne ne me voit! Ta sagesse et ta connaissance t'ont tourné (la tête), Et tu disais en ton cœur: Moi, et rien que moi! Un malheur viendra sur toi, Sans que tu en connaisses l'aurore; La calamité tombera sur toi, Sans que tu puisses la conjurer; Et la ruine fondra sur toi tout-à-coup À l'improviste. Reste donc au milieu de tes pratiques magiques Et de la multitude de tes sortilèges Auxquels tu as consacré ton travail dès ta jeunesse; Peut-être pourras-tu en tirer profit, Peut-être deviendras-tu redoutable. Tu t'es fatiguée à force de consulter: Qu'ils se lèvent donc et qu'ils te sauvent, Ceux qui quadrillent le ciel, Qui observent les astres, Qui annoncent, d'après les nouvelles lunes, Ce qui doit t'arriver! Voici qu'ils sont comme de la paille qu'un feu consume; Ils n'arracheront pas leur vie aux flammes: Ce n'est pas de la braise pour leur pain, Un brasier devant lequel on s'assied. Voilà ce que deviendront Ceux pour lesquels tu te fatiguais. Ceux avec qui tu as trafiqué dès ta jeunesse Erreront chacun de son côté: Personne ne te sauvera! Écoutez ceci, maison de Jacob, Vous qui portez le nom d'Israël Et qui êtes sortis des eaux de Juda; Vous qui prêtez serment par le nom de l'Éternel Et qui invoquez le Dieu d'Israël, Mais sans vérité ni justice! Car ils tirent leur nom de la ville sainte Et ils s'appuient sur le Dieu d'Israël Dont le nom est l'Éternel des armées. Dès longtemps j'ai annoncé les événements du début, C'est sorti de ma bouche, Et je l'ai fait entendre: Soudain j'ai agi, et ils se sont accomplis. Sachant que tu es dur, Que ton cou est une barre de fer, Et que tu as un front de bronze, Je t'ai annoncé dès longtemps (ces événements), Je te les ai fait entendre avant qu'ils arrivent, Afin que tu ne dises pas: C'est mon idole qui les a faits, C'est ma statue ou mon image de métal fondu Qui les a ordonnés. Tu entends! Considère tout cela! Et vous, ne l'annoncerez-vous pas? … Je te fais entendre des choses nouvelles, dès maintenant, Tenues en réserve, inconnues de toi. C'est maintenant qu'elles sont créées, Et non pas depuis longtemps; Jusqu'à ce jour, tu n'en avais rien entendu, Afin que tu ne dises pas: Eh! je le savais. Tu n'en as rien entendu, Tu n'avais rien su, Et jadis ton oreille n'en a pas été frappée. Car je te connaissais comme un grand traître, Et dès le sein maternel on t'a appelé criminel. À cause de mon nom, Je suspends ma colère; À cause de la louange qui m'est due, Je me contiens envers toi, Pour ne pas te retrancher. Je t'ai fait fondre, Mais non pour (retirer) de l'argent; Je t'ai éprouvé au creuset de l'adversité. C'est pour l'amour de moi, Pour l'amour de moi que je veux agir; Car comment (mon nom) serait-il profané? Je ne donnerai pas ma gloire à un autre. Écoute-moi Jacob! Israël, que j'ai appelé! C'est moi, moi qui suis le premier, C'est aussi moi qui suis le dernier. Ma main a fondé la terre, Et ma droite a déployé les cieux: Je les appelle, Et ensemble ils se présentent. Vous tous, rassemblez-vous, écoutez! Qui d'entre eux a annoncé ces événements? Celui que l'Éternel aime Exécutera ses désirs contre Babylone, Et son bras (s'appesantira sur) les Chaldéens. Moi, moi, j'ai parlé Et je l'ai appelé; Je l'ai fait venir, Et son œuvre réussira. Approchez-vous de moi, écoutez! Dès le commencement, je n'ai point parlé en cachette, Dès l'origine de ces choses, j'étais là. Et maintenant, le Seigneur, l'Éternel, M'a envoyé avec son Esprit. Ainsi parle l'Éternel, ton rédempteur, Le Saint d'Israël: Moi, l'Éternel, ton Dieu, Je t'instruis à ton profit, Je te conduis dans la voie où tu marches. Oh! si tu étais attentif à mes commandements! Ta paix serait comme un fleuve Et ta justice comme les flots de la mer; Ta descendance serait comme le sable Et ta progéniture comme les grains de sable; Son nom ne serait pas retranché, anéanti devant moi. Sortez de Babylone, Fuyez du milieu des Chaldéens! Avec une voix triomphante Annoncez-le, faites-le entendre; Propagez-le jusqu'à l'extrémité de la terre, Dites: l'Éternel a racheté son serviteur Jacob! Ils n'auront pas soif Dans les terres arides où il les conduira: Il fera jaillir pour eux l'eau du rocher, Il fendra le rocher, Et l'eau coulera. Il n'y a point de paix, Dit l'Éternel, pour les méchants. Îles, écoutez-moi! Peuples lointains, soyez attentifs! L'Éternel m'a appelé dès le sein (maternel), Il a fait mention de mon nom dès (ma sortie) des entrailles de ma mère. Il a rendu ma bouche semblable à une épée tranchante, Il m'a couvert de l'ombre de sa main; Il a fait de moi une flèche aiguë, Il m'a dissimulé dans son carquois. Et il m'a dit: Tu es mon serviteur, Israël en qui j'aurai ma parure. Mais moi j'ai dit: C'est en vain que je me suis fatigué, C'est pour le vide, la vanité que j'ai consumé ma force; Certes mon droit est auprès de l'Éternel Et ma récompense auprès de mon Dieu. Maintenant l'Éternel parle, Lui qui m'a formé dès le sein (maternel) Pour être son serviteur, Pour ramener à lui Jacob, Pour qu'Israël soit assemblé auprès de lui; Je suis glorifié aux yeux de l'Éternel, Car mon Dieu a été ma force. Il dit: C'est peu que tu sois mon serviteur Pour relever les tribus de Jacob Et pour ramener les restes d'Israël: Je t'établis pour être la lumière des nations, Pour que mon salut soit (manifesté) Jusqu'aux extrémités de la terre. Ainsi parle l'Éternel, Le rédempteur, le Saint d'Israël, À celui dont la vie est méprisée Et qui fait horreur à la nation, À l'esclave des dominateurs: Des rois le verront et ils se lèveront, Des princes et ils se prosterneront, À cause de l'Éternel qui est fidèle, Du Saint d'Israël, qui t'a choisi. Ainsi parle l'Éternel: Au temps favorable je t'ai répondu Et au jour du salut je t'ai secouru; Je te protège et je t'établis Pour (faire) alliance avec le peuple, Pour relever le pays Et pour distribuer les héritages désolés; Pour dire aux captifs: Sortez! Et à ceux qui sont dans les ténèbres: Paraissez! Ils pourront paître sur les chemins Et ils trouveront des pâturages sur tous les coteaux. Ils n'auront pas faim Et ils n'auront pas soif; Le mirage et le soleil ne les feront pas souffrir; Car celui qui a compassion d'eux sera leur guide Et il les conduira vers des sources d'eaux. Je transformerai toutes mes montagnes en chemins, Et mes routes seront rehaussées. Les voici, ils viennent de loin, Les voici, les uns au nord et de l'ouest, Les autres du pays de Sinim. Cieux, acclamez! Terre, sois dans l'allégresse! Montagnes, éclatez en acclamations! Car l'Éternel console son peuple, Il a compassion de ses malheureux. Sion disait: L'Éternel m'a abandonnée, Le Seigneur m'a oubliée! Une femme oublie-t-elle son nourrisson? N'a-t-elle pas compassion du fils de ses entrailles? Quand elle l'oublierait, Moi je ne t'oublierai pas. Voici: je t'ai gravée sur mes mains; Tes murs sont toujours devant mes yeux. Tes fils accourent; Ceux qui t'avaient réduite en décombres et en désert Sortiront du milieu de toi. Lève tes yeux alentour et regarde: Tous se rassemblent Ils viennent vers toi. Je suis vivant! – Oracle de l'Éternel – Tu les revêtiras tous comme une parure. Tu les attacheras à toi, À la manière d'une fiancée. Oui, tes ruines, tes solitudes, Cette terre de décombres, Tes habitants y seront désormais à l'étroit; Et ceux qui te dévoraient s'éloigneront. Ils répéteront à tes oreilles, Ces fils dont tu fus privée: L'espace est trop étroit pour moi; Fais-moi de la place, Pour que je puisse m'établir. Et du diras en ton cœur: Qui me les a enfantés? Car j'étais privée d'enfants, J'étais stérile. J'étais déportée, répudiée: Qui les a élevés? J'étais restée seule: Ceux-ci, où étaient-ils? Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici: je lèverai ma main vers les nations, Je dresserai ma bannière vers les peuples, Et ils ramèneront tes fils dans leurs bras, Ils porteront tes filles sur les épaules. Des rois seront tes nourriciers Et leurs princesses tes nourrices; Ils se prosterneront devant toi la face contre terre Et ils lécheront la poussière de tes pieds Et tu reconnaîtras que je suis l'Éternel, De sorte que ceux qui espèrent en moi ne seront pas honteux. Ce qu'a pris le héros lui sera-t-il repris? La capture du juste échappera-t-elle? Oui, dit l'Éternel, La capture du héros sera reprise, Et ce qu'a pris le tyran échappera; Je combattrai tes adversaires Et je sauverai tes fils. Je ferai manger à tes persécuteurs leur propre chair; Ils s'enivreront de leur sang comme de vin nouveau; Et toute chair reconnaîtra Que je suis l'Éternel, ton sauveur, Ton rédempteur, le Puissant de Jacob. Ainsi parle l'Éternel: Où est la lettre de divorce Par laquelle j'ai répudié votre mère? Ou bien, auquel de mes créanciers vous ai-je vendus? Voici: c'est à cause de vos fautes Que vous avez été vendus Et c'est à cause de vos crimes Que votre mère a été répudiée. Je suis venu: pourquoi n'y avait-il personne? J'ai appelé: pourquoi personne n'a-t-il répondu? Ma main est-elle donc trop courte pour libérer? N'ai-je pas assez de force pour délivrer? Par ma menace, je dessèche la mer, Je réduis les fleuves en désert; Leurs poissons se corrompent, faute d'eau, Et ils périssent de soif. Je revêts les cieux d'obscurité Et je fais d'un sac leur couverture. Le Seigneur, l'Éternel m'a donné Le langage des disciples, Pour que je sache soutenir Par la parole celui qui est fatigué; Il éveille, chaque matin, Il éveille mon oreille, Pour que j'écoute À la manière des disciples. Le Seigneur, l'Éternel m'a ouvert l'oreille, Et moi, je ne me suis pas rebellé, Je ne me suis pas retiré en arrière. J'ai livré mon dos à ceux qui me frappaient Et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe; Je n'ai pas dérobé mon visage Aux outrages et aux crachats. Mais le Seigneur, l'Éternel m'a secouru; C'est pourquoi je n'ai pas été outragé, C'est pourquoi j'ai rendu mon visage semblable à un roc, Sachant que je ne serais pas honteux. Celui qui me justifie est proche: Qui veut entrer en procès contre moi? Affrontons-nous! Qui s'oppose à mon droit? Qu'il s'avance vers moi! Voici que le Seigneur, l'Éternel, viendra à mon secours: Qui me condamnera? Voici qu'ils tomberont tous en lambeaux comme un vêtement, La teigne les dévorera. Qui parmi vous craint l'Éternel, En écoutant la voix de son serviteur? Quiconque marche dans les ténèbres Et manque de lumière, Qu'il se confie dans le nom de l'Éternel Et qu'il s'appuie sur son Dieu! Voici: vous tous qui allumez un feu, Qui formez un cercle de flèches ardentes, Allez dans votre feu et dans la fournaise Parmi les flèches ardentes que vous avez enflammées! C'est par ma main que cela vous est arrivé; C'est pour la souffrance que vous vous coucherez! Écoutez-moi, Vous qui poursuivez la justice, Qui cherchez l'Éternel! Portez les regards sur le rocher D'où vous avez été taillés, Sur le creux de la fosse D'où vous avez été tirés. Portez les regards sur Abraham votre père, Et sur Sara qui vous a enfantés; Car quand il était seul je l'ai appelé, Puis je l'ai béni et multiplié. Ainsi l'Éternel console Sion, Il console toutes ses ruines; Il rendra son désert semblable à l'Éden Et sa steppe au jardin de l'Éternel. La gaieté et la joie se trouveront au milieu d'elle, Les chœurs et le chant des psaumes. Donne-moi ton attention, mon peuple! Ma nation, prête-moi l'oreille! Car la loi sortira de moi, Et je ferai jaillir mon jugement Pour être la lumière des peuples. Ma justice est proche, Mon salut va paraître Et mes bras jugeront les peuples; Les îles espéreront en moi, Elles se confieront en mon bras. Levez les yeux vers le ciel, Puis regardez en bas sur la terre! Car les cieux se dissiperont comme une fumée, La terre tombera en lambeaux comme un vêtement, Et ses habitants périront comme des mouches; Mais mon salut durera éternellement Et ma justice ne faiblira pas. Écoutez-moi, vous qui connaissez la justice, Peuple, qui as ma loi dans ton cœur! Ne craignez pas le déshonneur de la part des hommes Et ne tremblez pas d'être bafoués par eux. Car la teigne les dévorera comme un vêtement, Et la mite les dévorera comme de la laine; Mais ma justice durera éternellement Et mon salut s'étendra de génération en génération. Réveille-toi, réveille-toi! Revêts-toi de force, Bras de l'Éternel! Réveille-toi, comme aux jours d'autrefois, Au temps des générations passées! N'est-ce pas toi qui abattis l'Égypte, Qui transperças le monstre? N'est-ce pas toi qui mis la mer à sec, Les eaux du grand abîme, Qui frayas dans les profondeurs de la mer Un chemin pour le passage des rachetés? Ainsi ceux que l'Éternel a libérés retourneront, Ils arriveront dans Sion avec chants de triomphe, Et une joie éternelle couronnera leur tête; L'allégresse et la joie s'approcheront, Le chagrin et les gémissements s'enfuiront. C'est moi, c'est moi qui vous console. Qui es-tu, pour avoir peur de l'homme mortel, Du fils d'Adam, dont le sort est celui de l'herbe? Et tu oublierais l'Éternel, qui t'a fait, Qui a étendu les cieux et fondé la terre! Et tu serais dans une frayeur continuelle, tout le jour Devant la fureur de l'oppresseur, Comme lorsqu'il s'apprête à détruire! Où donc est la fureur de l'oppresseur? Bientôt celui qui est courbé (dans un cachot) sera élargi; Il ne mourra pas dans le gouffre, Et son pain ne lui manquera pas. Je suis l'Éternel, ton Dieu, Qui agite la mer et fais mugir les flots. L'Éternel des armées est son nom. Je mets mes paroles dans ta bouche Et je te couvre de l'ombre de ma main, En étendant un ciel et en fondant une terre, En disant à Sion: tu es mon peuple! Réveille-toi, réveille-toi! Lève-toi, Jérusalem, Qui as bu de la main de l'Éternel La coupe de sa fureur, Qui as bu, qui as vidé Le fond de la coupe d'étourdissement! De tous les fils qu'elle a enfantés, Il n'y en a aucun pour la conduire. De tous les fils qu'elle a élevés Il n'y en a aucun pour la prendre par la main. Ces deux choses te sont arrivées: Qui te plaindra? Le ravage et la ruine, La famine et l'épée. Qui suis-je pour te consoler? Tes fils en défaillance Gisaient à tous les coins de rues, Comme une antilope dans un filet, Chargés de la fureur de l'Éternel, Des menaces de ton Dieu. C'est pourquoi, écoute ceci, malheureuse, Ivre, mais non de vin! Ainsi parle ton Seigneur, l'Éternel, Ton Dieu, qui défend la cause de son peuple: Voici que je prends de ta main La coupe d'étourdissement, Le fond de la coupe de ma fureur; Tu ne le boiras plus! Je la mettrai dans la main de ceux qui t'affligeaient, Qui te disaient: Courbe-toi, et nous passerons! Tu rendais alors ton dos semblable à la terre Et à la rue pour les passants. Réveille-toi! réveille-toi! Revêts-toi de ta force, Sion! Revêts tes habits d'apparat, Jérusalem, ville sainte! Car il n'entrera plus chez toi Ni incirconcis, ni impur. Secoue ta poussière, relève-toi, Assieds-toi, Jérusalem! Détache les liens de ton cou, Captive, fille de Sion! Car ainsi parle l'Éternel: C'est gratuitement que vous avez été vendus, Et ce n'est pas à prix d'argent que vous serez rachetés. Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: D'abord mon peuple descendit en Égypte pour y séjourner. Puis l'Assyrien l'opprima pour rien. Et maintenant, qu'ai-je à faire, – Oracle de l'Éternel – Quand mon peuple a été gratuitement enlevé? Ses tyrans poussent des cris, – Oracle de l'Éternel – Et tout le jour mon nom est blasphémé. C'est pourquoi mon peuple connaîtra mon nom; C'est pourquoi il saura, en ce jour-là, Que c'est moi qui parle: me voici! Qu'ils sont beaux sur les montagnes, Les pieds du messager de bonnes nouvelles, Qui publie la paix! Du messager de très bonnes nouvelles, Qui publie le salut! Qui dit à Sion: Ton Dieu règne! C'est la voix de tes sentinelles! Elles élèvent la voix, Elles poussent ensemble des cris de triomphe; Car de leurs propres yeux elles voient L'Éternel revenir à Sion. Éclatez ensemble en cris de triomphe, Ruines de Jérusalem! Car l'Éternel console son peuple, Il rachète Jérusalem. L'Éternel découvre le bras de sa sainteté Aux yeux de toutes les nations; Et toutes les extrémités de la terre verront Le salut de notre Dieu. Partez, partez, sortez de là! Ne touchez rien d'impur! Sortez du milieu d'elle! Purifiez-vous, Vous qui portez les vases de l'Éternel! Ne sortez pas avec précipitation, Ne partez pas en fuyant; Car l'Éternel va devant vous, Et le Dieu d'Israël sera ton arrière-garde. Voici mon serviteur, Il prospérera; Il montera, il s'élèvera, Il sera très haut placé. De même que tu as été pour beaucoup un sujet d'effroi, De même son aspect n'était plus celui de l'homme, Son apparence n'était plus celle des fils d'Adam, De même il purifiera par l'aspersion beaucoup de nations, Devant lui des rois fermeront la bouche; Car ils verront ce qui ne leur avait pas été raconté, Ils comprendront ce qu'ils n'avaient pas entendu. Qui a cru à ce qui nous était annoncé? À qui le bras de l'Éternel s'est-il révélé? Il s'est élevé devant lui comme un rejeton, Comme une racine qui sort d'une terre assoiffée; Il n'avait ni apparence, ni éclat Pour que nous le regardions, Et son aspect n'avait rien pour nous attirer. Méprisé et abandonné des hommes, Homme de douleur Et habitué à la souffrance, Semblable à celui devant qui l'on se voile la face, Il était méprisé, Nous ne l'avons pas considéré. Certes, ce sont nos souffrances qu'il a portées, C'est de nos douleurs qu'il s'est chargé; Et nous, nous l'avons considéré comme atteint d'une plaie; Comme frappé par Dieu et humilié. Mais il était transpercé à cause de nos crimes, Écrasé à cause de nos fautes; Le châtiment qui nous donne la paix est (tombé) sur lui, Et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun suivait sa propre voie; Et l'Éternel a fait retomber sur lui la faute de nous tous. Il a été maltraité, il s'est humilié Et n'a pas ouvert la bouche, Semblable à l'agneau qu'on mène à la boucherie, À une brebis muette devant ceux qui la tondent; Il n'a pas ouvert la bouche. Il a été emporté par la violence et le jugement; Dans sa génération qui s'est soucié De ce qu'il était retranché De la terre des vivants, À cause des crimes de mon peuple, De la plaie qui les avait atteints? On a mis sa tombe parmi les méchants. Son sépulcre avec le riche, Quoiqu'il n'ait pas commis de violence Et qu'il n'y ait pas eu de fraude dans sa bouche. Il a plu l'Éternel de le briser par la souffrance; Après s'être livré en sacrifice de culpabilité, Il verra une descendance Et prolongera ses jours, Et la volonté de l'Éternel s'effectuera par lui. Après les tourments de son âme, Il rassasiera ses regards; Par la connaissance qu'ils auront de lui, Mon serviteur juste justifiera beaucoup (d'hommes) Et se chargera de leurs fautes. C'est pourquoi je lui donnerai beaucoup (d'hommes) en partage; Il partagera le butin avec les puissants, Parce qu'il s'est livré lui-même à la mort, Et qu'il a été compté parmi les coupables, Parce qu'il a porté le péché de beaucoup Et qu'il a intercédé pour les coupables. Triomphe, stérile, Toi qui n'as pas enfanté! Éclate en cris de triomphe et jubile, Toi qui n'as pas connu les douleurs! Car les fils de la délaissée seront plus nombreux Que les fils de celle qui est mariée, Dit l'Éternel. Élargis l'espace de ta tente; Qu'on déploie les toiles de tes demeures: Ne les ménage pas! Allonge tes cordages, Et affermis tes piquets! Car tu te répandras à droite et à gauche; Ta descendance prendra possession des nations Et peuplera des villes désolées. Sois sans crainte, Car tu ne seras pas honteuse; Ne sois pas confuse, Car tu ne seras pas déshonorée; Mais tu oublieras la honte de ta jeunesse Et tu ne te souviendras plus Du déshonneur de ton veuvage. Car celui qui t'a faite est ton époux: L'Éternel des armées est son nom; Et ton rédempteur est le Saint d'Israël. Il se nomme Dieu de toute la terre; Car l'Éternel te rappelle Comme une femme abandonnée Dont l'esprit est affligé. La compagne de jeunesse peut-elle être répudiée? Dit ton Dieu. Un court instant Je t'avais abandonnée, Mais avec une grande compassion Je te recueillerai; Dans un débordement d'indignation, Je t'avais un instant dérobé ma face, Mais avec un amour éternel J'aurai compassion de toi, Dit ton rédempteur, l'Éternel. Il en sera pour moi comme aux jours de Noé: J'avais juré Que les eaux de Noé ne se répandraient plus sur la terre; Je jure de même De ne plus m'indigner contre toi Et de ne plus te menacer. Quand les montagnes s'ébranleraient, Quand les collines chancelleraient, Ma bienveillance pour toi ne sera pas ébranlée, Et mon alliance de paix ne chancellera pas, Dit l'Éternel, qui a compassion de toi. Malheureuse, battue par la tempête, Et que nul ne console! Voici: je garnirai tes pierres de stuc, Et je te donnerai des fondements de saphir; Je ferai tes créneaux de rubis, Tes portes d'escarboucles Et toute ton enceinte de pierres précieuses. Tous tes fils seront disciples de l'Éternel, Et grande sera la prospérité de tes fils. Tu seras affermie par la justice; Tiens-toi éloignée de l'oppression, Car tu n'as rien à craindre, Et de ta terreur, Car elle n'approchera pas de toi. Si l'on t'attaque, Cela ne viendra pas de moi; Quiconque t'attaquera Tombera à cause de toi. Voici: j'ai créé le forgeron Qui souffle sur un feu de charbon, Et qui fabrique un instrument (de guerre) de sa façon; Mais j'ai créé aussi Le destructeur pour (le) briser. Tout instrument (de guerre) fabriqué contre toi Sera sans effet; Et toute langue qui s'élèvera en justice contre toi, Tu la convaincras de méchanceté. Tel est l'héritage des serviteurs de l'Éternel, Telle est la justice qui leur vient de moi – Oracle de l'Éternel. Ô vous tous qui avez soif, Venez vers les eaux, Même celui qui n'a point d'argent! Venez, achetez et mangez, Venez, achetez du vin et du lait, Sans argent, sans rien payer! Pourquoi pesez-vous de l'argent Pour ce qui n'est pas du pain? Pourquoi peinez-vous Pour ce qui ne rassasie pas? Écoutez-moi donc Et mangez ce qui est bon, Et vous vous délecterez de mets succulents. Tendez l'oreille et venez à moi, Écoutez, et votre âme vivra; Je conclurai avec vous une alliance éternelle, Celle de la bienveillance fidèle envers David. Voici: je l'ai établi comme témoin des peuples, Comme conducteur, commandant les peuples. Voici: tu appelleras une nation que tu ne connais pas, Et une nation qui ne te connaît pas accourra vers toi, À cause de l'Éternel, ton Dieu, Du Saint d'Israël, Qui te donne ta splendeur. Cherchez l'Éternel Pendant qu'il se trouve; Invoquez-le, Tandis qu'il est près. Que le méchant abandonne sa voie, Et l'homme de rien ses pensées; Qu'il retourne à l'Éternel, Qui aura compassion de lui, À notre Dieu, Qui pardonne abondamment. Car mes pensées ne sont pas vos pensées, Et vos voies ne sont pas mes voies – Oracle de l'Éternel. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, Autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies Et mes pensées au-dessus de vos pensées. Comme la pluie et la neige descendent des cieux Et n'y retournent pas Sans avoir arrosé, fécondé la terre Et fait germer (les plantes), Sans avoir donné de la semence au semeur Et du pain à celui qui mange, Ainsi en est-il de ma parole qui sort de ma bouche: Elle ne retourne pas à moi sans effet, Sans avoir exécuté ma volonté Et accompli avec succès Ce pour quoi je l'ai envoyée. Oui, vous sortirez dans la joie Et vous serez conduits dans la paix; Les montagnes et les collines Éclateront en acclamations devant vous, Et tous les arbres de la campagne battront des mains. Au lieu des buissons s'élèvera le cyprès, Au lieu de l'ortie croîtra le myrte; Et ce sera pour l'Éternel une renommée, Un signe perpétuel Qui ne sera pas retranché. Ainsi parle l'Éternel: Observez le droit Et pratiquez la justice; Car mon salut est sur le point d'arriver Et ma justice de se révéler. Heureux l'homme qui fait cela, Et le fils d'Adam qui y demeure ferme, Gardant le sabbat, Pour ne pas le profaner, Et gardant sa main de toute œuvre mauvaise! Que l'étranger qui s'attache à l'Éternel ne dise pas: L'Éternel me séparera sûrement de son peuple! Et que l'eunuque ne dise pas: Je ne suis qu'un arbre sec! Car ainsi parle l'Éternel Aux eunuques qui garderont mes sabbats, Qui choisiront ce qui m'est agréable Et qui demeureront fermes dans mon alliance, Je leur donnerai dans ma maison Et dans mes murs un monument et un renom Préférables à des fils et à des filles; Je leur donnerai un nom éternel Qui ne sera jamais retranché. Et les étrangers qui s'attacheront À l'Éternel pour le servir, Pour aimer le nom de l'Éternel, Pour être ses serviteurs, Tous ceux qui garderont le sabbat, Pour ne pas le profaner, Et qui demeureront fermes dans mon alliance, Je les amènerai sur ma montagne sainte Et je les réjouirai dans ma Maison de prière; Leurs holocaustes et leurs sacrifices Seront agréés sur mon autel; Car ma Maison sera appelée une Maison de prière Pour tous les peuples. Oracle du Seigneur, l'Éternel, Lui qui rassemble les bannis d'Israël: J'en rassemblerai d'autres Avec les siens (déjà) rassemblés. Vous tous, animaux des champs, Venez pour manger, Vous tous, animaux de la forêt! Ses guetteurs sont tous aveugles, Ils ne reconnaissent rien; Ce sont tous de chiens muets, Incapables d'aboyer; Ils ont des rêveries, Se tiennent couchés, Aiment à sommeiller. Et ce sont des chiens voraces, Qui ne savent pas se rassasier. Ce sont des bergers Qui ne savent rien comprendre: Tous suivent leur propre voie, Chacun selon son intérêt, exclusivement: Venez, je vais chercher du vin, Et nous nous enivrerons de liqueurs fortes! Nous en ferons autant demain: Il en reste en grande abondance! Le juste périt. Et nul ne prend la chose à cœur; Les hommes de bien sont enlevés, Et nul ne comprend Que le juste est enlevé (pour échapper) au malheur. Il entrera dans la paix, Il reposera sur sa couche, Celui qui suit le droit chemin. Mais vous, approchez ici, Fils de celle qui tire des présages, Race adultère qui te prostitues. De qui vous moquez-vous? Contre qui ouvrez-vous une large bouche Et tirez-vous la langue? N'êtes-vous pas des enfants révoltés Une engeance (pleine) de fausseté, S'enflammant près des térébinthes, Sous tout arbre verdoyant Égorgeant les enfants dans les ravins, Sous des fentes de rochers? C'est dans les pierres polies du ravin Qu'est ton partage, Voilà, voilà ton lot; C'est à elles que tu verses des libations, Que tu fais des offrandes en holocauste; Puis-je me consoler de tout cela? C'est sur une montagne haute et élevée Que tu dresses ta couche; C'est aussi là que tu montes Pour offrir des sacrifices. Derrière la porte et son encadrement Tu mets ton mémorial; Car, loin de moi, tu te découvres et tu montes, Tu élargis ta couche, Et il en est avec qui tu pactises, Tu aimes leur couche, Tu les contemples. Tu fais le voyage auprès du roi avec de l'huile, Tu prodigues tes parfums, Tu envoies au loin tes émissaires, Tu les fais s'enfoncer Jusqu'au séjour des morts. À force de marcher tu te fatigues Et tu ne dis pas: J'y renonce! Tu trouves (encore) de la vigueur (dans) ta main: Aussi n'es-tu pas abattue. Et qui te donnait de l'inquiétude, Qui craignais-tu, pour (me) tromper, Pour ne pas te souvenir, Te soucier de moi? Est-ce que je ne garde pas le silence, Et même depuis longtemps? C'est pourquoi tu ne me crains pas. Je vais annoncer ta justice Et tes œuvres, Elles ne te profiteront pas. Quand tu crieras, Que la foule de tes abominations te délivre! Un vent les emportera toutes, Un souffle les enlèvera. Mais celui qui se réfugie auprès de moi Héritera le pays Et entrera en possession de ma montagne sainte. Il dira: Frayez, frayez, Préparez un chemin, Enlevez tout obstacle Du chemin de mon peuple! Car ainsi parle le Très-Haut Dont la demeure est éternelle Et dont le nom est saint: Je demeure dans les lieux élevés et dans la sainteté, Mais aussi avec l'opprimé Et celui qui est humilié dans son esprit, Afin de ranimer les esprits humiliés, Afin de ranimer les cœurs opprimés. Je ne veux pas contester à toujours, Ni garder une éternelle indignation, Quand devant moi tombent en défaillance les esprits, Les êtres que j'ai faits. À cause de son avidité coupable, Je me suis indigné Et je l'ai frappé, Je me suis caché dans mon indignation; Mais il a suivi, rebelle, La voie de son cœur. J'ai vu ses voies, Mais je le guérirai; Je le guiderai Et je le comblerai de consolations, Lui et ceux qui sont en deuil avec lui. Je mettrai la louange sur les lèvres. Paix, paix à celui qui est loin Et à celui qui est près! Dit l'Éternel. Je les guérirai. Mais les méchants sont comme la mer agitée Qui ne peut se calmer, Et dont les eaux agitent la vase et le limon. Il n'y a point de paix, Dit mon Dieu, pour les méchants. Crie à plein gosier, Ne te retiens pas, Élève ta voix dans un cor Et annonce son crime à mon peuple, À la maison de Jacob ses péchés! Tous les jours ils me cherchent, Ils veulent connaître mes voies; Comme une nation qui aurait pratiqué la justice Et n'aurait pas abandonné le droit (établi par) son Dieu, Ils me demandent des arrêts justes, Ils désirent l'approche de Dieu. Que nous sert de jeûner? Tu ne le vois pas! De nous humilier? Tu n'y as pas égard! C'est que le jour de votre jeûne, Vous vous livrez à vos penchants Et vous traitez durement tous vos ouvriers. Vous jeûnez pour vous disputer et vous quereller, Pour frapper méchamment du poing; Vous ne jeûnez pas comme le veut ce jour, Pour que votre voix soit entendue en haut. Est-ce là le jeûne que je préconise Un jour où l'homme s'humilie? S'agit-il de courber la tête comme un jonc, De se coucher sur le sac et la cendre, Est-ce là ce que tu appelleras un jeûne, Un jour agréable à l'Éternel? Voici le jeûne que je préconise: Détache les chaînes de la méchanceté, Dénoue les liens du joug, Renvoie libres ceux qu'on écrase, Et que l'on rompe toute espèce de joug; Partage ton pain avec celui qui a faim Et ramène à la maison les pauvres sans abri; Si tu vois un homme nu, couvre-le, Et ne te détourne pas de celui qui est ta (propre) chair. Alors ta lumière poindra comme l'aurore, Et ta guérison germera promptement; Ta justice marchera devant toi, Et la gloire de l'Éternel sera ton arrière-garde. Alors tu appelleras, Et l'Éternel répondra; Tu crieras, Et il dira: Me voici! Si tu éloignes du milieu de toi le joug, Les gestes menaçants Et les discours de rien du tout, Si tu offres à l'affamé Ce que tu désires toi-même, Si tu rassasies l'appétit de l'indigent, Ta lumière se lèvera sur les ténèbres, Et ton obscurité sera comme le midi. L'Éternel te guidera constamment, Il te rassasiera dans les lieux arides Et redonnera de la vigueur à tes membres. Tu seras comme un jardin arrosé, Comme un point d'eau dont les eaux ne déçoivent pas. Grâce à toi, l'on rebâtira sur d'anciennes ruines, Tu relèveras les fondations des générations passées; On t'appellera réparateur des brèches, Celui qui restaure les sentiers, Qui rend (le pays) habitable. Si tu retiens ton pied pendant le sabbat, Pour ne pas faire ce qui te plaît en mon saint jour, Si tu qualifies le sabbat de délicieux, De (jour) saint de l'Éternel, de glorieux, Et si tu le glorifies En ne suivant pas tes voies, En ne te livrant pas à ce qui te plaît, Ni à de (vains) discours, Alors tu feras de l'Éternel tes délices, Et je te transporterai sur les hauteurs du pays, Je te nourrirai de l'héritage de Jacob, ton père; Car la bouche de l'Éternel a parlé. Non, la main de l'Éternel n'est pas devenue trop courte pour sauver, Ni son oreille trop dure pour entendre. Mais ce sont vos fautes qui mettaient une séparation Entre vous et votre Dieu; Ce sont vos péchés qui vous cachaient (sa) face Et l'empêchaient de vous écouter. Car vos mains sont souillées de sang Et vos doigts de fautes; Vos lèvres profèrent le mensonge, Votre langue murmure des perversités. Nul ne porte plainte avec justice, Nul n'entre en jugement avec fidélité; Ils se fient à du vide Et disent des non-sens, Ils conçoivent l'oppression Et enfantent l'injustice. Ils font éclore des œufs d'aspic Et tissent des toiles d'araignée. Celui qui mange de leurs œufs en meurt; Et, si l'on en brise un, Il en éclôt un cobra. Leurs toiles ne servent pas à faire un vêtement, Et ils ne peuvent se couvrir de leur ouvrage; Leurs œuvres sont des œuvres d'injustice, Et des actes de violence sont dans leurs mains. Leurs pieds courent au mal, Ils ont hâte de répandre le sang innocent; Leurs pensées sont des pensées d'injustice, Le ravage et la ruine sont sur leurs routes. Ils ne connaissent pas le chemin de la paix, Et il n'y a point de droit sur leurs traces; Ils se font des sentiers tortueux: Quiconque y marche ne connaît pas la paix. C'est pourquoi le droit reste loin de nous, Et la justice ne nous atteint pas; Nous espérions la lumière, Et voici les ténèbres; La clarté, Et nous marchons dans l'obscurité. Nous tâtonnons comme des aveugles (le long) d'un mur, Nous tâtonnons comme ceux qui n'ont pas (leurs) yeux; Nous trébuchons au milieu du jour comme au crépuscule, Au milieu de l'abondance Nous ressemblons à des morts. Nous grognons tous comme des ours, Nous murmurons sans arrêt comme des colombes; Nous espérions le droit, mais rien! Le salut, mais il est loin de nous. Car nos crimes sont nombreux devant toi, Et nos péchés témoignent contre nous; Nos crimes sont avec nous, Et nous connaissons nos fautes: Crimes et tromperies envers l'Éternel, Écarts loin de notre Dieu; Paroles de violence et de rébellion, Paroles de mensonge conçues et murmurées dans le cœur, De sorte que le droit a été repoussé, Et que la justice se tient éloignée; Car la vérité trébuche sur la place publique, Et la droiture ne peut approcher. La vérité a disparu, Et celui qui s'éloigne du mal se fait piller. L'Éternel voit et trouve mauvais Que le droit n'existe plus. Il voit qu'il n'y a pas un homme, Il est désolé de ce que personne n'intercède; Alors son bras lui vient en aide Et sa justice lui sert d'appui. Il se revêt de la justice comme d'une cuirasse, (Il met) sur sa tête le casque du salut; Il se revêt de vêtements de vengeance en guise de tunique Et s'enveloppe de la jalousie comme d'un manteau. Il rendra à chacun la rétribution qu'il mérite: La fureur à ses adversaires, À ses ennemis ce qu'ils méritent, Aux îles la rétribution qu'elles méritent. On craindra le nom de l'Éternel depuis l'occident Et sa gloire depuis le soleil levant; Quand l'adversaire viendra comme un fleuve, L'Esprit de l'Éternel le mettra en fuite. Un rédempteur vient pour Sion, Pour ceux de Jacob qui se détournent de leur crime – Oracle de l'Éternel. Quant à moi, voici mon alliance avec eux, dit l'Éternel: Mon Esprit, qui repose sur toi, Et mes paroles, que j'ai mises dans ta bouche, Ne se retireront pas de ta bouche, Ni de la bouche de tes enfants, Ni de la bouche des enfants de tes enfants, Dit l'Éternel, dès maintenant et à toujours. Lève-toi, brille, car ta lumière paraît, Et la gloire de l'Éternel se lève sur toi. Car voici que les ténèbres couvrent la terre Et l'obscurité les peuples; Mais sur toi l'Éternel se lève, Sur toi sa gloire apparaît. Des nations marcheront à ta lumière Et des rois à la clarté de ton aurore. Porte tes yeux alentour et regarde: Tous ils se rassemblent, Ils viennent vers toi; Tes fils arrivent de loin, Et tes filles sont portées sur les bras. À cette vue tu seras radieuse, Ton cœur bondira et se dilatera, Quand les richesses seront détournées de la mer vers toi, Quand les ressources des nations viendront vers toi. Tu seras couverte d'une foule de chameaux, Ainsi que de dromadaires de Madian et d'Épha; Ils viendront tous de Saba; Ils porteront de l'or et de l'encens Et annonceront les louanges de l'Éternel. Les troupeaux de Qédar se réuniront tous chez toi; Les béliers de Nebayoth seront à ton service; Ils seront offerts en holocauste sur mon autel et me seront agréables, Et je ferai resplendir la maison de ma splendeur. Qui sont ceux-là qui volent comme des nuées, Comme des colombes vers leur colombier? Car les îles espèrent en moi, Et les navires de Tarsis sont en tête, Pour ramener de loin tes fils, Avec leur argent et leur or, À cause du nom de l'Éternel, ton Dieu, Du Saint d'Israël qui te fait resplendir. Les fils de l'étranger rebâtiront tes murailles, Et leurs rois seront à ton service; Car dans mon indignation je t'ai frappée, Mais dans ma faveur j'ai compassion de toi. Tes portes seront toujours ouvertes, Elles ne seront fermées ni le jour ni la nuit, Afin de laisser entrer chez toi Les ressources des nations Et leurs rois avec leur suite. Car la nation et le royaume Qui ne te serviront pas périront, Ces nations-là seront entièrement ruinées. La gloire du Liban viendra chez toi, Le cyprès, l'orme et le buis, tous ensemble, Pour faire resplendir le lieu de mon sanctuaire, Et je glorifierai le lieu où reposent mes pieds. Les fils de tes oppresseurs Viendront s'humilier devant toi, Et tous ceux qui t'outrageaient Se prosterneront à tes pieds, Ils t'appelleront ville de l'Éternel, Sion du Saint d'Israël. Au lieu que tu sois délaissée, haïe Et sans un passant, Je ferai de toi un (objet de) fierté pour toujours, Un (sujet de) réjouissance de génération en génération. Tu suceras le lait des nations, Tu suceras la mamelle des rois; Et tu sauras que je suis l'Éternel, ton sauveur, Ton rédempteur, le Puissant de Jacob. Au lieu du bronze je ferai venir de l'or, Au lieu du fer je ferai venir de l'argent, Au lieu du bois, du bronze, Et au lieu des pierres, du fer; Pour s'occuper de toi, Je mettrai la paix, Et pour te dominer, La justice. On n'entendra plus (parler) de violence dans ton pays, Ni de ravage ni de ruines dans tes frontières; Tu donneras à tes murailles le nom de salut Et à tes portes celui de louange. Ce ne sera plus le soleil qui te servira de lumière pendant le jour, Ni la lune qui t'éclairera de sa lueur; Mais l'Éternel sera ta lumière à toujours, Ton Dieu sera ta splendeur. Ton soleil ne se couchera plus, Et ta lune ne se retirera plus; Car l'Éternel sera ta lumière à toujours… Les jours de ton deuil seront terminés. Il n'y aura plus que des justes parmi ton peuple, Ils posséderont à toujours le pays; C'est le rejeton que j'ai planté, L'œuvre de mes mains, Pour servir à ma splendeur. Le (plus) petit deviendra un millier Et le moindre une nation puissante. Moi, l'Éternel, je hâterai ces choses en leur temps. L'Esprit du Seigneur, l'Éternel, est sur moi, Car l'Éternel m'a donné l'onction. Il m'a envoyé pour porter de bonnes nouvelles à ceux qui sont humiliés; Pour panser ceux qui ont le cœur brisé, Pour proclamer aux captifs leur libération Et aux prisonniers leur élargissement; Pour proclamer une année favorable de la part de l'Éternel Et un jour de vengeance de notre Dieu; Pour consoler tous ceux qui sont dans le deuil; Pour accorder à ceux de Sion qui sont dans le deuil, Pour leur donner de la splendeur au lieu de cendre, Une huile de joie au lieu du deuil, Un vêtement de louange au lieu d'un esprit abattu, Afin qu'on les appelle térébinthes de la justice, Plantation de l'Éternel, Pour servir à sa splendeur. Ils rebâtiront sur d'anciennes ruines, Ils relèveront d'antiques décombres, Ils rénoveront des villes désertes, Dévastées pendant des générations. Des étrangers seront là Pour faire paître votre petit bétail, Des fils de l'étranger Seront vos laboureurs et vos vignerons. Mais vous, on vous appellera sacrificateurs de l'Éternel, On dira que vous êtes au service de notre Dieu; Vous mangerez les ressources des nations, Et vous vous ornerez de leur gloire. Au lieu de votre honte, Vous aurez double mesure; Au lieu de la confusion, Ils seront joyeux de leur part; Ils posséderont ainsi le double dans leur pays, Et leur joie sera éternelle. Car moi, l'Éternel, j'aime le droit, Je hais la rapine avec la perversité; Je rétribuerai fidèlement leur activité Et je conclurai avec eux une alliance éternelle. Leur descendance sera connue parmi les nations Et leur progéniture parmi les peuples; Tous ceux qui les verront reconnaîtront Qu'ils sont une descendance bénie de l'Éternel. Je me réjouirai pleinement en l'Éternel, Mon âme sera ravie d'allégresse en mon Dieu; Car il m'a revêtu des vêtements du salut, Il m'a couvert du manteau de la justice, Comme le fiancé s'orne d'une parure tel un sacrificateur, Comme la fiancée se pare de ses atours. En effet, comme la terre fait sortir son germe, Et comme un jardin fait germer ses semences, Ainsi le Seigneur, l'Éternel, fera germer la justice et la louange, En présence de toutes les nations. À cause de Sion je ne me tairai pas, À cause de Jérusalem, je n'aurai de cesse Que sa justice paraisse, comme l'aurore, Et son salut, comme un flambeau qui s'allume. Alors les nations verront ta justice Et tous les rois ta gloire; Et l'on t'appellera d'un nom nouveau Que la bouche de l'Éternel déterminera. Tu seras une couronne splendide Dans la main de l'Éternel, Un turban royal Dans la paume de ton Dieu. On ne te nommera plus: Délaissée, On ne nommera plus ta terre: Désolation; Mais on t'appellera: Elle est mon plaisir, Et l'on appellera ta terre: L'épousée; Car l'Éternel trouve son plaisir en toi, Et ta terre sera épousée. Comme un jeune homme devient l'époux d'une vierge, Ainsi tes fils deviendront pour toi (comme) des époux; Et comme la fiancée fait la joie de son fiancé, Ainsi tu feras la joie de ton Dieu. Sur tes murs, Jérusalem, J'ai posté des gardes; Ils ne doivent jamais se taire, ni jour ni nuit. Vous qui faites appel au souvenir de l'Éternel, Pas de répit pour vous! Et ne lui laissez aucun répit, Jusqu'à ce qu'il rétablisse Jérusalem Et en fasse (un sujet de) louange sur la terre. L'Éternel l'a juré par sa droite Et par son bras puissant: Je ne donnerai plus ton blé Pour nourriture à tes ennemis, Et les fils de l'étranger ne boiront plus ton vin nouveau, Produit de tes labeurs; Mais ceux qui auront amassé le blé le mangeront Et loueront l'Éternel, Et ceux qui auront vendangé boiront le vin Dans les parvis de mon lieu saint. Franchissez, franchissez les portes! Préparez un chemin pour le peuple! Frayez, frayez la route, Ôtez les pierres! Élevez une bannière au-dessus des peuples! Voici l'Éternel; Il fait entendre ceci aux extrémités de la terre: Dites à la fille de Sion: Voici ton sauveur, il arrive; Voici que le salaire est avec lui, Et que (les fruits de) son activité le précèdent. On les appellera peuple saint, Rachetés de l'Éternel; Et toi, on t'appellera: Recherchée, Ville non délaissée. Qui est celui-ci qui vient d'Édom, De Botsra, en vêtements de couleur vive, En habits éclatants, Et se redressant avec fierté Dans la plénitude de sa force? – C'est moi, qui parle avec justice, Qui ai le pouvoir de sauver. – Pourquoi tes habits sont-ils rouges Et tes vêtements comme (les vêtements de) celui qui foule au pressoir? – J'ai été seul à fouler à la cuvée, Et nul homme d'entre les peuples n'était avec moi; Je les ai foulés dans ma colère, Je les ai écrasés dans ma fureur; Leur sang a jailli sur mes vêtements, Et j'ai taché tous mes habits. Car un jour de vengeance était dans mon cœur, Et l'année de mes rachetés est venue. Je regardais, Et personne pour m'aider; J'étais désolé, Et personne pour me soutenir: Alors mon bras m'est venu en aide Et ma fureur m'a servi de soutien. J'ai foulé des peuples dans ma colère, Je les ai rendus ivres dans ma fureur Et j'ai répandu leur sang sur la terre. Je rappellerai les actes bienveillants de l'Éternel, Les louanges de l'Éternel, D'après tout le bien que l'Éternel nous a fait; (Je dirai) sa grande bonté envers la maison d'Israël, Le bien qu'il leur a fait À la mesure de ses compassions Et de ses multiples actes bienveillants. Il avait dit: Certainement ils sont mon peuple, Des fils sans fausseté! Et il a été pour eux un sauveur. Dans toutes leurs détresses – Qui étaient pour lui (aussi) une détresse – L'ange qui est devant sa face les a sauvés; Dans son amour et sa miséricorde, Il les a lui-même rachetés, Il les a soutenus et portés, Tous les jours d'autrefois. Mais ils ont été rebelles, Ils ont attristé son Esprit- Saint; Et il se changea pour eux en ennemi, C'est lui qui a combattu contre eux. Alors son peuple se souvint des jours d'autrefois et de Moïse: Où est celui qui les fit monter de la mer, Avec les bergers de son troupeau? Où est celui qui mettait au milieu d'eux son Esprit-Saint? Il fit mouvoir, à la droite de Moïse, Son bras resplendissant, Il fendit les eaux devant eux, Pour se faire une renommée éternelle; Il les fit mouvoir au travers des abîmes, Comme un coursier dans le désert, Sans qu'ils trébuchent. Comme la bête qui descend dans la vallée, L'Esprit de l'Éternel les a menés au repos. C'est ainsi que tu as conduit ton peuple Pour te faire une renommée (pleine) de splendeur. Regarde du ciel, et vois De ta demeure sainte et splendide: Où sont ta jalousie et ta vaillance? Le frémissement de tes entrailles Et tes compassions se refusent à moi. C'est toi, cependant, qui est notre Père, Ce n'est pas Abraham qui nous a connus, Ce n'est pas Israël qui nous a distingués; C'est toi, Éternel, qui es notre Père, Qui, dès l'éternité, t'appelles notre rédempteur. Pourquoi, Éternel, nous fais-tu errer loin de tes voies Et endurcis-tu notre cœur contre la crainte envers toi? Reviens, à cause de tes serviteurs, Des tribus de ton héritage! Ton peuple saint n'a été en possession (du pays) que peu de temps; Nos ennemis ont foulé ton sanctuaire. Nous sommes depuis longtemps Comme ceux que tu ne gouvernes pas, Et sur qui ton nom n'est pas proclamé… Ah! si tu déchirais les cieux Et si tu descendais, Les montagnes s'ébranleraient devant toi, Comme s'allume un feu de forge Comme (s'évapore) l'eau qui bouillonne; Tes ennemis connaîtraient ton nom, Et les nations trembleraient devant toi. Lorsque tu fis des choses terribles Que nous n'attendions pas, Tu descendis, Et les montagnes s'ébranlèrent devant toi. Jamais on n'a appris ni entendu dire, Et jamais l'œil n'a vu Qu'un autre dieu que toi Agisse (ainsi) pour celui qui s'attendait à lui. Tu allais à la rencontre De celui qui pratiquait la justice avec joie, De ceux qui rappelaient tes voies, Par qui de tout temps, nous étions sauvés: Mais tu t'es indigné parce que nous avons péché; Nous sommes tous devenus comme (un objet) impur, Et tous nos actes de justice sont comme un vêtement pollué; Nous sommes tous flétris comme une feuille, Et nos fautes nous emportent comme le vent. Il n'y a personne qui invoque ton nom, Qui se réveille pour s'attacher à toi: Car tu nous as caché ta face, Et tu nous as laissés tomber en défaillance À cause de nos fautes. Cependant, Éternel, tu es notre Père; Nous sommes l'argile, Et c'est toi notre potier, Nous sommes tous l'ouvrage de tes mains. Ne te mets pas dans une indignation extrême, ô Éternel, Et ne te souviens pas à toujours de la faute; Regarde donc, nous sommes tous ton peuple. Tes villes saintes sont devenues un désert; Sion est devenue un désert, Jérusalem une désolation. Notre temple saint et splendide, Où nos pères célébraient tes louanges; Est devenu la proie des flammes; Tout ce que nous avions de précieux a été ruiné. Devant tout cela, Éternel, te contiendras-tu? Est-ce que tu te tairas Et nous humilieras à l'excès? Je me suis laissé consulter Par ceux qui ne demandaient rien, Je me suis laissé trouver Par ceux qui ne me cherchaient pas; J'ai dit: Me voici, me voici! À une nation qui ne s'appelait pas de mon nom. J'ai tendu mes mains tout le jour vers un peuple rétif Qui marche dans une voie mauvaise Au gré de ses pensées, Vers un peuple qui ne cesse de m'irriter en face, Sacrifiant dans les jardins, Et brûlant de l'encens sur les briques; Qui habite dans des tombeaux Et passe la nuit dans les cavernes, Qui mange de la viande de porc Et qui a dans ses récipients des mets impropres; Qui dit: Retire-toi, Ne m'approche pas, Car je te sanctifierais … Tout cela c'est une fumée dans mes narines, Un feu qui brûle tout le jour. Voici ce qui est inscrit devant moi: Loin de me taire, je réglerai, Oui, je réglerai leur compte, Celui de vos fautes, dit l'Éternel, Et des fautes de vos pères Qui ont brûlé de l'encens sur les montagnes Et qui m'ont déshonoré sur les collines; Je réglerai à pleine mesure Le compte de leurs actions passées. Ainsi parle l'Éternel: Quand il se trouve du jus dans une grappe, On dit: Ne la détruis pas, Car il y a là une bénédiction! J'agirai de même, à cause de mes serviteurs, Afin de ne pas détruire l'ensemble. Je ferai sortir de Jacob une descendance Et de Juda le possesseur de mes montagnes; Mes élus les posséderont, Et mes serviteurs y demeureront. Le Sarôn servira de pâturage au petit bétail, Et la vallée d'Akor servira de gîte au gros bétail, Pour mon peuple qui m'aura cherché. Mais vous, qui abandonnez l'Éternel, Qui oubliez ma montagne sainte, Qui dressez une table pour Gad Et remplissez une coupe pour Meni, Je vous mène à l'épée, Et vous fléchirez tous le genou pour être égorgés; Car j'ai appelé, Et vous n'avez pas répondu, J'ai parlé, Et vous n'avez pas écouté; Mais vous avez fait ce qui est mal à mes yeux Et vous avez choisi ce qui me déplaît. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici que mes serviteurs mangeront, Mais vous aurez faim; Voici que mes serviteurs boiront, Mais vous aurez soif; Voici que mes serviteurs se réjouiront, Mais vous serez honteux; Voici que mes serviteurs triompheront Dans la joie de (leur) cœur, Mais vous, vous crierez Dans la douleur de votre cœur Et vous vous lamenterez, L'esprit abattu. Vous laisserez votre nom en imprécation à mes élus: Que le Seigneur, l'Éternel te fasse mourir! Mais à ses serviteurs il attribuera un autre nom. Celui qui voudra être béni dans le pays Voudra l'être par le Dieu de vérité, Et celui qui prêtera serment dans le pays Prêtera serment par le Dieu de fidélité; Car les détresses passées seront oubliées, Elles seront cachées à mes yeux. Car je crée de nouveaux cieux Et une nouvelle terre; On ne se rappellera plus les événements du début, Ils ne remonteront plus à la pensée. Réjouissez-vous plutôt Et soyez à toujours dans l'allégresse, À cause de ce que je crée; Car je crée Jérusalem pour l'allégresse Et son peuple pour la joie. Je ferai de Jérusalem mon allégresse Et de mon peuple ma joie; On n'y entendra plus Le bruit des pleurs et le bruit des cris. Il n'y aura plus là De nourrisson vivant quelques jours seulement, Ni de vieillard qui n'accomplisse pas ses jours; Car le plus jeune mourra à cent ans, Et le pécheur âgé de cent ans sera (considéré comme) maudit. Ils bâtiront des maisons Et les habiteront; Ils planteront des vergers Et en mangeront le fruit. Ils ne bâtiront pas des maisons Pour qu'un autre (les) habite, Ils ne planteront pas Pour la nourriture d'un autre; Car les jours de mon peuple seront comme les jours des arbres, Et mes élus jouiront de l'œuvre de leurs mains. Ils ne peineront pas en vain Et n'auront pas des enfants pour l'épouvante. Car ils formeront la descendance des bénis de l'Éternel, Et leur progéniture sera avec eux. Et alors, avant qu'ils m'invoquent, Moi je répondrai; Ils parleront encore, Que moi j'exaucerai. Le loup et l'agneau auront un même pâturage, Le lion, comme le bœuf, mangera de la paille, Et le serpent aura la poussière pour nourriture. Il ne se fera ni tort ni dommage Sur toute ma montagne sainte, Dit l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel: Le ciel est mon trône Et la terre mon marchepied. Quelle maison pourriez-vous me bâtir, Et quel lieu serait celui de mon repos? Toutes ces choses, ma main les a faites, Et elles sont toutes venues alors à l'existence – Oracle de l'Éternel. Voici sur qui je porterai mes regards: Sur le malheureux qui a l'esprit abattu, Qui tremble à ma parole. Celui qui immole un bœuf Frappe un homme, Celui qui sacrifie un agneau Rompt la nuque à un chien, Celui qui présente une offrande (Répand) du sang de porc, Celui qui fait un mémorial d'encens Adore des idoles; Tous ceux-là se complaisent dans leurs voies, Et leur âme trouve du plaisir dans leurs abominations. Moi aussi, je me complairai dans leur infortune Et je ferai venir sur eux (ce qui cause) leur effroi, Parce que j'ai appelé, Et que personne n'a répondu, Parce que j'ai parlé, Et qu'ils n'ont pas écouté; Mais ils ont fait ce qui est mal à mes yeux, Et ils se sont complus dans ce qui me déplaît. Écoutez la parole de l'Éternel, Vous qui tremblez à sa parole. Voici ce que disent vos frères, Qui vous haïssent et vous repoussent À cause de mon nom: Que l'Éternel montre sa gloire, Et que nous voyions votre joie! Mais ce sont eux qui seront dans la honte. Une voix éclatante (sort) de la ville, Une voix (sort) du temple. C'est la voix de l'Éternel, Qui paie à ses ennemis leur salaire. Avant d'être en travail, Elle a accouché; Avant que les douleurs lui viennent, Elle a donné le jour à un fils. Qui a jamais entendu rien de tel? Qui a jamais vu rien de semblable? Un pays peut-il naître en un jour? Une nation est-elle enfantée d'un seul coup? À peine en travail, Sion a enfanté ses fils! Est-ce moi qui ouvrirais (le sein maternel), Pour ne pas laisser enfanter? Dit l'Éternel; Moi qui fais enfanter, Empêcherais-je (de naître)? Dit ton Dieu. Réjouissez-vous avec Jérusalem, Faites d'elle le sujet de votre allégresse, Vous tous qui l'aimez; Tressaillez de joie avec elle, Vous tous qui menez deuil sur elle, Afin que vous soyez allaités et rassasiés Par son sein qui console, Afin que vous savouriez avec délices La surabondance de sa gloire. Car ainsi parle l'Éternel: Voici que je dirigerai vers elle la paix comme un fleuve, Et la gloire des nations comme un torrent débordé, Et vous serez allaités; Vous serez portés sur les bras Et caressés sur les genoux. Comme un homme que sa mère console, Ainsi moi je vous consolerai; Vous serez consolés à Jérusalem. Vous le verrez, et votre cœur sera dans la joie, Et vos os reprendront de la vigueur comme l'herbe; La main de l'Éternel se fera connaître à ses serviteurs, Et sa fureur à ses ennemis. Car voici l'Éternel! Il arrive dans le feu, Et ses chars sont comme un tourbillon, Pour satisfaire sa colère avec ardeur Et ses menaces avec des flammes de feu. C'est par le feu que l'Éternel exerce ses jugements, C'est par son épée (qu'il châtie) toute chair; Nombreuses sont les victimes de l'Éternel. Ceux qui se sanctifient et se purifient Pour aller dans les jardins, Au milieu (desquels ils vont l'un) après l'autre, Qui mangent de la viande de porc, Des choses abominables, des souris, Tous ceux-là périront – Oracle de l'Éternel. Moi je (connais) leurs œuvres et leurs pensées. (Le temps) est venu de rassembler toutes les nations Et toutes les langues; Elles viendront et verront ma gloire. Je mettrai un signe parmi elles Et j'enverrai de leurs rescapés vers les nations, À Tarsis, à Poul et à Loud – Les tireurs à l'arc –, À Toubal et à Yavân, Aux îles lointaines Qui jamais n'ont entendu parler de moi Et qui n'ont pas vu ma gloire; Et ils annonceront ma gloire parmi les nations. Ils amèneront tous vos frères Du milieu de toutes les nations En offrande à l'Éternel, Sur des chevaux, des chars Et des chariots couverts, Sur des mulets et des dromadaires, À ma montagne sainte, À Jérusalem, dit l'Éternel, Comme les fils d'Israël apportent leur offrande, Dans un vase pur, À la maison de l'Éternel. Et je prendrai aussi parmi eux Des sacrificateurs, des Lévites, Dit l'Éternel. En effet, comme les nouveaux cieux Et la nouvelle terre que je fais Subsisteront devant moi, – Oracle de l'Éternel – Ainsi subsisteront votre descendance et votre nom. De nouvelle lune en nouvelle lune, Et de sabbat en sabbat, Toute chair viendra se prosterner Devant moi, dit l'Éternel. Et quand on sortira, on verra Les cadavres des hommes criminels à mon égard; Car leur ver ne mourra pas, Et leur feu ne s'éteindra pas; Et ils seront pour toute chair un objet d'horreur. Paroles de Jérémie, fils de Hilqiyahou, l'un des sacrificateurs d'Anatoth, dans le pays de Benjamin. La parole de l'Éternel lui fut adressée au temps de Josias, fils d'Amôn, roi de Juda, la treizième année de son règne. Il en fut ainsi au temps de Yehoyaqim, fils de Josias, roi de Juda, jusqu'à la fin de la onzième année de Sédécias, fils de Josias, roi de Juda, jusqu'à la déportation de Jérusalem, au cinquième mois. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Avant que je ne te forme dans le ventre de ta mère, Je te connaissais, Et avant que tu ne sortes de son sein, Je t'avais consacré. Je t'avais établi prophète pour les nations. Je répondis: Ah! Seigneur Éternel! Je ne sais point parler, car je suis un jeune garçon. Et l'Éternel me dit: Ne dis pas: Je suis un jeune garçon. Car tu iras vers tous ceux contre qui je t'enverrai, Et tu déclareras tout ce que je t'ordonnerai. Ne les crains pas; Car je suis avec toi pour te délivrer – Oracle de l'Éternel. Puis l'Éternel étendit la main et toucha ma bouche; et l'Éternel me dit: Voici que je mets mes paroles dans ta bouche. Regarde, je t'établis aujourd'hui sur les nations et contre les royaumes, pour que tu arraches et que tu abattes, pour que tu fasses périr et que tu détruises, pour que tu bâtisses et que tu plantes. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Que vois-tu, Jérémie? Je répondis: Je vois une branche de l'amandier hâtif. Et l'Éternel me dit: Tu as bien vu; car je me hâte d'accomplir ma parole. La parole de l'Éternel me fut adressée une seconde fois en ces mots: Que vois-tu? Je répondis: Je vois une marmite bouillonnante du côté du nord. Et l'Éternel me dit: C'est du nord que le malheur éclatera sur tous les habitants du pays. Car voici que je vais appeler tous les peuples des royaumes du nord – oracle de l'Éternel –; ils viendront, et chacun d'eux placera son siège à l'entrée des portes de Jérusalem, devant ses murailles tout autour, et devant toutes les villes de Juda. Je prononcerai mes jugements contre eux, à cause de toute leur méchanceté, parce qu'ils m'ont abandonné, qu'ils ont offert de l'encens à d'autres dieux et qu'ils se sont prosternés devant l'ouvrage de leurs mains. Et toi, mets une ceinture à tes reins, lève-toi et déclare-leur tout ce que je t'ordonnerai. Ne tremble pas en leur présence, de peur que je ne te fasse trembler devant eux. Voici que je t'établis en ce jour sur tout le pays comme une ville forte, une colonne de fer, des murs de bronze contre les rois de Juda, contre ses ministres, contre ses sacrificateurs et contre le peuple du pays. Ils te feront la guerre, mais ils ne l'emporteront pas sur toi; car je suis avec toi pour te délivrer – oracle de l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Va, et crie aux oreilles (des gens) de Jérusalem. Ainsi parle l'Éternel: Je me souviens de ton amour de jeune fille, De ton affection de fiancée, Quand tu me suivais au désert, Dans une terre stérile. Israël était consacré à l'Éternel, Il était les prémices de son revenu; Tous ceux qui en mangeaient se rendaient coupables, Et le malheur fondait sur eux – Oracle de l'Éternel. Écoutez la parole de l'Éternel, maison de Jacob Et vous toutes, familles de la maison d'Israël! Ainsi parle l'Éternel: Quelle injustice vos pères ont-ils trouvée en moi, Pour s'éloigner de moi, Et pour se rallier à ce qui est vain Et devenir (eux-mêmes) vanité? Ils n'ont pas dit: Où est l'Éternel, Qui nous a fait monter du pays d'Égypte, Qui nous a conduits dans le désert, Dans une terre de steppes et de fosses, Dans une terre de sécheresse et d'ombre de mort, Dans une terre par où personne ne passe, Et où n'habite aucun être humain? Je vous ai fait venir dans un pays de vergers Pour que vous en mangiez le fruit succulent; Mais vous êtes venus, et vous avez rendu mon pays impur Et vous avez fait de mon héritage une horreur. Les sacrificateurs n'ont pas dit: Où est l'Éternel? Les détenteurs de la loi ne m'ont pas connu, Les bergers m'ont été infidèles, Les prophètes ont prophétisé par Baal Et se sont ralliés à ceux qui ne sont d'aucune aide. C'est pourquoi j'entre encore en procès avec vous, – Oracle de l'Éternel – J'entre en procès avec les fils de vos fils. Passez aux îles de Kittim et regardez! Envoyez (des messagers) à Qédar, observez bien Et regardez s'il y a rien de semblable! Y a-t-il une nation qui change ses dieux, Quoiqu'ils ne soient pas des dieux? Et mon peuple a changé sa gloire Contre ce qui n'est d'aucune aide! Cieux, soyez désolés à cause de cela; Frémissez et desséchez-vous – Oracle de l'Éternel. Car mon peuple a doublement mal agi: Ils m'ont abandonné, moi, la source d'eau vive, Pour se creuser des citernes, des citernes crevassées, Qui ne retiennent pas l'eau. Israël est-il un esclave (acheté) Ou né dans la maison? Pourquoi est-il au pillage? Contre lui les lionceaux rugissent, Donnent de la voix Et mettent la désolation dans son pays; Ses villes incendiées n'ont plus d'habitants. Même les fils de Noph et de Tahpanhès Te broutent le sommet de la tête. Cela ne t'arrive-t-il pas Parce que tu as abandonné l'Éternel, ton Dieu Au moment même où il te conduisait dans la (bonne) voie? Et maintenant, que fais-tu sur la route d'Égypte, Pour aller boire l'eau du Nil? Que fais-tu sur la route d'Assyrie, Pour aller boire l'eau du fleuve? Que ta méchanceté te châtie, Et que tes inconstances te punissent. Reconnais et vois que c'est une chose mauvaise et amère D'abandonner l'Éternel, ton Dieu, Et de n'avoir de moi aucune crainte – Oracle du Seigneur, l'Éternel des armées. Depuis longtemps j'avais brisé ton joug, Rompu tes liens, Et tu as dit: Je ne serai plus infidèle. Mais sur toute colline élevée Et sous tout arbre verdoyant Tu te courbes, prostituée! Je t'avais plantée comme une vigne (excellente ) D'un plant d'une qualité tout à fait sûre; Comment as-tu changé à mon égard? (Vous n'êtes que) les boutures d'une vigne étrangère. Même si tu te nettoyais avec du salpêtre En employant beaucoup de potasse, Ta faute resterait marquée devant moi – Oracle du Seigneur, l'Éternel. Comment peux-tu dire: Je ne me suis pas souillée, Je ne me suis pas ralliée au (culte des) Baals? Regarde tes pas dans la vallée, Reconnais ce que tu as fait, Chamelle légère qui vagabonde! Anesse sauvage, habituée du désert, Haletante dans l'ardeur de sa passion, Qui pourra réfréner son rut? Tous ceux qui la cherchent n'ont pas à se fatiguer; Ils la trouvent pendant son mois Abstiens-toi (d'aller) nu-pieds, Et la gorge sèche! Mais tu dis: La cause est perdue, non! Car j'aime les étrangers, Je veux me rallier à eux! Comme un voleur a honte lorsqu'il est découvert, Ainsi ont eu honte ceux de la maison d'Israël, Eux, leurs rois, leurs ministres, Leurs sacrificateurs et leurs prophètes, Eux qui disent au bois: Tu es mon père! Et à la pierre: Tu m'as engendré! Car ils m'ont présenté leur dos et non leur face, Et quand ils sont dans le malheur, ils disent: Lève-toi, sauve-nous! Où donc sont tes dieux que tu t'es faits? Qu'ils se lèvent, s'ils peuvent te sauver au temps du malheur! Car tu as autant de dieux que de villes, ô Juda! Pourquoi entreriez-vous en procès avec moi? Vous vous êtes tous révoltés contre moi – Oracle de l'Éternel. En vain ai-je frappé vos fils; Ils n'ont pas voulu recevoir de leçon; Votre épée a dévoré vos prophètes, Comme un lion destructeur. Eh! vous (gens) de cette génération-ci, Considérez la parole de l'Éternel! Ai-je été pour Israël un désert, Ou un pays de ténèbres? Pourquoi mon peuple dit-il: Nous sommes libres, Nous ne voulons pas revenir à toi? La jeune fille oublie-t-elle sa parure, La fiancée sa ceinture? Or, mon peuple m'a oublié Depuis des jours sans nombre. Comme tu es habile dans ta conduite Pour rechercher l'amour! Du même coup tu as fait de ta conduite mauvaise un enseignement. C'est jusque sur les pans (de ton habit ) que se trouve Le sang de pauvres innocents, Que tu n'as pas surpris en flagrant délit. Mais à tout cela, tu réponds: Oui, je suis innocente! Que sa colère se détourne de moi! Me voici! je vais te traîner en justice, Parce que tu dis: Je n'ai pas péché. Pourquoi couvrir tant de distance Pour changer ton chemin? Tu auras honte aussi de l'Égypte, Comme tu as eu honte de l'Assyrie. De là aussi tu sortiras, Les mains sur la tête. Car l'Éternel rejette ceux en qui tu te confies, Et tu n'auras pas de succès auprès d'eux. (Il me faut) dire: Lorsqu'un homme répudie sa femme, Qu'elle le quitte et appartient à un autre, Retournera-t-il encore vers elle? Ce pays n'en serait-il pas complètement souillé? Et toi, tu t'es prostituée à de nombreux amants, Et tu reviendrais à moi! – Oracle de l'Éternel. Lève tes yeux vers les crêtes, et regarde! Où ne t'es-tu pas livrée toi-même? Tu étais assise pour eux sur les chemins, Comme l'Arabe dans le désert, Et tu as souillé le pays Par tes prostitutions et par ton inconduite Aussi les ondées ont-elles été retenues, Il n'y a pas eu de pluie printanière; Mais tu avais le front d'une femme prostituée, Tu n'acceptais pas d'être confuse. À partir de maintenant, n'est-ce-pas? Tu cries vers moi: Mon père! Tu as été le confident de ma jeunesse! Gardera-t-il à toujours (sa colère)? La conservera-t-il à jamais? Voilà ce que tu disais, Mais tu as fait le mal Et tu en avais le pouvoir. L'Éternel me dit, au temps du roi Josias: As-tu vu ce qu'a fait l'inconstante Israël? Elle est allée sur toute montagne élevée et sous tout arbre verdoyant, et là elle s'est prostituée. Je me suis dit: Après avoir fait toutes ces choses, elle reviendra vers moi. Mais elle n'est pas revenue. Et sa sœur, la perfide Juda, l'a vu. Quoique j'aie répudié l'inconstante Israël à cause de tous ses adultères et que je lui aie donné sa lettre de divorce, j'ai vu que la perfide Juda, sa sœur, n'a pas eu de crainte et qu'elle est allée se prostituer elle aussi. Par sa criante inconduite Israël a souillé le pays, elle a commis adultère avec la pierre et le bois. Pourtant malgré tout cela, la perfide Juda, sa sœur, n'est pas revenue vers moi de tout son cœur; c'était faux – oracle de l'Éternel. L'Éternel me dit: Israël l'inconstante est plus juste Que la perfide Juda. Va, crie ces paroles vers le nord et dis: Reviens, inconstante Israël! Dit l'Éternel. Je n'aurai plus pour vous un visage sévère; Car je suis bienveillant, – Oracle de l'Éternel – Je ne garde pas (ma colère) à toujours. Reconnais seulement ta faute: Car c'est contre l'Éternel, ton Dieu, Que tu t'es révoltée. Tu as eu une conduite dissolue avec les étrangers Sous tout arbre verdoyant Et vous n'avez pas écouté ma voix – Oracle de l'Éternel. Revenez, fils rebelles, – Oracle de l'Éternel – Car c'est moi votre maître. Je vous prendrai, un d'une ville, Deux d'un clan, Et je vous ramènerai à Sion. Je vous donnerai des bergers selon mon cœur, Et ils vous feront paître Avec intelligence et avec discernement. Lorsque vous aurez multiplié et fructifié dans le pays, En ces jours-là, – Oracle de l'Éternel – On ne parlera plus de l'arche de l'alliance de l'Éternel; Elle ne viendra plus à la pensée; On ne la mentionnera plus, On ne remarquera plus son absence, Et l'on n'en fera pas d'autre. En ce temps-là, on appellera Jérusalem le trône de l'Éternel; Toutes les nations se dirigeront vers elle, Au nom de l'Éternel, vers Jérusalem, Et elles ne suivront plus l'obstination de leur cœur mauvais. En ces jours, La maison de Juda marchera avec la maison d'Israël; Puis elles viendront ensemble du pays du nord, Au pays que j'ai donné en héritage à vos pères. Moi je me disais: Comment te mettrai-je parmi mes fils Et te donnerai-je un pays de délices, Un héritage, le plus bel ornement des nations? Je me disais: Tu m'appelleras: Mon père! Et tu ne te détourneras pas de moi. Oui, comme une femme trahit son amant, Vous m'avez trahi, maison d'Israël – Oracle de l'Éternel. Une voix se fait entendre sur les crêtes; Ce sont les pleurs, les supplications des fils d'Israël; Car ils ont dépravé leur conduite, Ils ont oublié l'Éternel, leur Dieu. Revenez, fils rebelles, Je vous guérirai de vos inconstances. Nous voici, nous allons à toi, Car c'est toi l'Éternel, notre Dieu. Oui, les collines et le bruit qui vient des montagnes ne sont que fausseté; Oui, c'est en l'Éternel, notre Dieu, Qu'est le salut d'Israël. La Honte a dévoré le produit (du travail) de nos pères Dès notre jeunesse, Leur menu et leur gros bétail, Leurs fils et leurs filles. Nous avons notre honte pour couche Et notre confusion pour couverture; Car nous avons péché contre l'Éternel, notre Dieu, Nous et nos pères, Dès notre jeunesse jusqu'à ce jour, Et nous n'avons pas écouté La voix de l'Éternel, notre Dieu. Israël, si tu reviens, si tu reviens à moi, – Oracle de l'Éternel – Si tu ôtes tes abominations de ma présence, Si tu ne vagabondes plus, Si tu jures: l'Éternel est vivant Avec vérité, avec droiture et avec justice, Alors les nations se diront bénies en lui, Et tireront de lui leur louange. Car ainsi parle l'Éternel aux hommes de Juda et à Jérusalem: Défrichez-vous un champ nouveau, Et ne semez pas parmi les chardons. Soyez circoncis pour l'Éternel, Circoncisez vos cœurs, Hommes de Juda et habitants de Jérusalem, De peur que ma fureur n'éclate comme un feu Et ne s'enflamme, Sans qu'on puisse l'éteindre, À cause de la méchanceté de vos agissements. Faites cette annonce en Juda, Faites-la entendre à Jérusalem, Dites-le! Sonnez du cor dans le pays! Criez à pleine voix et dites: Rassemblez-vous, et allons dans les villes fortes! Élevez une bannière vers Sion, Fuyez, ne vous arrêtez pas! Car je fais venir du nord un malheur Et un grand désastre. Le lion s'élance de son taillis, Le destructeur des nations est en marche, Il sort de chez lui Pour désoler ton pays; Tes villes seront ruinées, Il n'y aura plus d'habitants. C'est pourquoi mettez des sacs comme ceinture, Portez le deuil et lamentez-vous; Car la colère ardente de l'Éternel ne se détourne pas de nous. En ce jour-là – Oracle de l'Éternel – Le roi et les ministres perdront courage, Les sacrificateurs seront désolés, Et les prophètes stupéfaits. Je dis: Ah! Seigneur Éternel! Tu as donc abusé ce peuple et Jérusalem, En disant: Vous aurez la paix! Et cependant l'épée atteint jusqu'au fond de l'âme. En ce temps-là, on dira à ce peuple et à Jérusalem: Un vent brûlant (souffle) des crêtes du désert Sur le chemin de la fille de mon peuple, Non pour vanner ni pour nettoyer (le grain). C'est un vent impétueux Qui vient de là jusqu'à moi. Maintenant, je parlerai de jugements avec eux. Le voici qui monte comme les nuages! Ses chars sont (comme) un tourbillon, Ses chevaux sont plus légers que les aigles. Malheur à nous, car nous sommes dévastés! Nettoie ton cœur du mal, Jérusalem, Afin que tu sois sauvée! Jusques à quand feras-tu demeurer en ton sein Des pensées funestes? Car une rumeur qui vient depuis Dan annonce la calamité, Elle la publie depuis les monts d'Éphraïm. Rappelez ceci aux nations, Faites-le connaître à Jérusalem: Des assiégeants viennent d'une terre lointaine; Ils donnent de la voix contre les villes de Juda. Comme ceux qui gardent un champ, Ils entourent Jérusalem, Car elle s'est révoltée contre moi – Oracle de l'Éternel. Tel est pour toi le résultat de ta conduite et de tes actions, Voilà ta méchanceté; Certes, cela est amer, Cela pénètre jusqu'à ton cœur. Mes entrailles! mes entrailles! Je souffre de toutes les fibres de mon cœur! Mon cœur frémit, je ne puis me taire; Car tu entends, mon âme, le son du cor, La clameur guerrière. On annonce désastre sur désastre, Car tout le pays est dévasté; Soudain mes tentes sont dévastées tout à coup, Mes abris de toile en un instant. Jusques à quand verrai-je la bannière, Et entendrai-je le son du cor? Oui mon peuple est stupide, Il ne me connaît pas; Ce sont des fils insensés, Dépourvus d'intelligence; Ils sont sages seulement pour le mal, Mais ils ne savent pas faire le bien. Je regarde la terre, Et voici qu'elle est informe et vide, Vers les cieux, Et leur lumière n'est plus. Je regarde les montagnes, Et voici qu'elles sont ébranlées; Et toutes les collines chancellent. Je regarde, Et voici que l'homme n'est plus; Et tous les oiseaux des cieux ont pris la fuite. Je regarde, Et voici le Carmel: c'est un désert; Et toutes ses villes sont abattues, devant l'Éternel, Devant son ardente colère. Car ainsi parle l'Éternel: Tout le pays sera désolé; Mais je ne l'exterminerai pas totalement. À cause de cela, le pays est en deuil, Et les cieux en haut sont obscurcis; Car je l'ai dit, tel est mon dessein, Et je ne le regrette pas, Je ne reviens pas là-dessus. Au bruit des cavaliers et des archers, Toute la ville est en fuite; On entre dans les taillis, On monte sur les rochers; Toute la ville est abandonnée, Il ne s'y trouve plus d'habitants. Et toi, dévastée, que vas-tu faire? Te revêtiras-tu de cramoisi, Te pareras-tu d'ornements d'or, Élargiras-tu tes yeux avec du fard? C'est en vain que tu t'embelliras; Tes amants te méprisent, Ils en veulent à ta vie. Car j'entends des cris comme ceux d'une femme en travail, Des cris d'angoisse comme dans un premier enfantement. C'est la voix de la fille de Sion: Elle soupire, Elle étend les mains: Malheureuse que je suis! Je succombe sous les coups des meurtriers. Parcourez les rues de Jérusalem, Regardez, informez-vous, Cherchez sur les places, S'il s'y trouve un homme, S'il y en a un Qui mette le droit en pratique, Qui recherche la fidélité, Et je pardonne à Jérusalem. Même quand ils disent: L'Éternel est vivant! En fait c'est faussement qu'ils jurent. Éternel, tes yeux ne (cherchent-ils) pas la fidélité? Tu les as frappés, Et ils n'en souffrent pas; Tu les as consumés, Et ils ont refusé de recevoir la leçon; Ils ont durci leur visage plus qu'un roc. Ils ont refusé de se convertir. Je disais: Ce ne sont que des pauvres gens, Ils agissent follement Parce qu'ils ne connaissent pas la voie de l'Éternel, Le droit de leur Dieu. Je m'en irai plutôt vers les grands Et je leur parlerai; Car eux, ils connaissent la voie de l'Éternel, Le droit de leur Dieu; Mais eux aussi ont tous ensemble brisé le joug, Rompu les liens. C'est pourquoi le lion de la forêt les frappe, Le loup des steppes les déchire, La panthère est aux aguets devant leurs villes; Tous ceux qui en sortiront seront déchirés; Car leurs révoltes sont nombreuses, Leurs inconstances se sont multipliées. Est-ce pour cela que je te pardonnerais? Tes fils m'ont abandonné, Et ils font des serments par ce qui n'est pas Dieu. Je les avais rassasiés et ils commettent l'adultère, Ils s'attroupent dans la maison de la prostituée. Ce sont des chevaux sauvages bien nourris, Ils hennissent chacun après la femme de son prochain. N'interviendrai -je pas contre ces choses-là, – Oracle de l'Éternel – Ne me vengerai-je pas d'une pareille nation? Montez sur ses murailles, et détruisez, Mais n'exterminez pas totalement! Enlevez ses branches, Car elles n'appartiennent pas à l'Éternel! Car la maison d'Israël et la maison de Juda m'ont tout à fait trahi – Oracle de l'Éternel. Ils usent de tromperie envers l'Éternel, Ils disent: Il n'existe pas! Et le malheur ne viendra pas sur nous, Nous ne verrons ni l'épée ni la famine. Les prophètes ne sont que du vent, Et personne ne parle en eux: Que ceci leur soit donc fait C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel, le Dieu des armées: Puisque vous avez prononcé cette parole, Me voici, je place mes paroles dans ta bouche comme un feu, Et ce peuple sera le bois que ce feu dévorera. Me voici, je fais venir De loin une nation contre vous, maison d'Israël – Oracle de l'Éternel –; C'est une nation forte C'est une nation qui existe depuis toujours, Une nation dont tu ne connais pas la langue, Et dont tu ne comprendras pas ce qu'elle dit. Son carquois est comme une tombe ouverte: Ils sont tous des héros. Elle dévorera ta moisson et ton pain, Ils dévoreront tes fils et tes filles, Elle dévorera ton menu et ton gros bétail, Elle dévorera ta vigne et ton figuier Elle démantèlera par l'épée tes villes fortes dans lesquelles tu te confies. Mais même en ces jours-là, – Oracle de l'Éternel – Je ne vous exterminerai pas totalement. Alors si vous dites: Pourquoi l'Éternel, notre Dieu, nous fait-il tout cela? Tu leur répondras: Comme vous m'avez abandonné, Et que vous avez servi des dieux étrangers dans votre pays, Ainsi vous servirez des étrangers Dans un pays qui n'est pas le vôtre. Annoncez ceci à la maison de Jacob, Faites-le entendre en Juda, et dites: Écoute ceci, peuple insensé et sans cœur! Ils ont des yeux et ne voient pas, Ils ont des oreilles et n'entendent pas. Ne me craindrez-vous pas, – Oracle de l'Éternel – Ne tremblerez-vous pas devant moi, Moi qui ai donné à la mer le sable pour limite, Barrière éternelle qu'elle ne doit pas franchir? Ses flots s'agitent, mais ils sont impuissants; Ils mugissent mais ils ne la franchissent pas. Mais ce peuple a un cœur rétif et rebelle; Ils se retirent et s'en vont. Ils ne disent pas dans leur cœur: Craignons l'Éternel, notre Dieu, Qui donne la pluie en son temps, La pluie de la première et de l'arrière-saison, Et qui nous réserve les semaines destinées à la moisson. Ce sont vos fautes qui ont tout désorganisé, Ce sont vos péchés qui vous privent de ces biens. Car il se trouve parmi mon peuple des méchants; Ils épient comme celui qui pose des pièges, Ils tendent un filet et prennent des hommes. Comme une cage est remplie d'oiseaux, Leurs maisons sont remplies de fraude; C'est ainsi qu'ils deviennent puissants et riches. Ils sont devenus gras, resplendissants, Ils dépassent toute mesure dans le mal, Ils ne défendent pas la cause, la cause de l'orphelin, Et ils prospèrent; Ils ne font pas droit aux pauvres. N'interviendrai -je pas contre ces choses-là, – Oracle de l'Éternel – Ne me vengerai-je pas d'une pareille nation? Il y a eu désolation, quelque chose d'horrible Dans le pays. Les prophètes prophétisent avec fausseté. Les sacrificateurs les tiennent en leur pouvoir, Et mon peuple aime qu'il en soit ainsi! Mais que ferez-vous pour l'avenir du pays? Fuyez, fils de Benjamin, du milieu de Jérusalem, Sonnez du cor à Teqoa: Élevez une bannière à Beth-Hakkérem! Car, venant du nord, un malheur Et un grand désastre sont visibles. La jolie et la délicate, Je la détruis, la fille de Sion! Vers elle marchent des bergers avec leurs troupeaux; Ils plantent (leurs) tentes sur elle, tout autour; Ils broutent chacun sa part. Consacrez-vous à la guerre contre elle: Debout! montons en (plein) midi! … Malheureusement pour nous, le jour baisse, Les ombres du soir s'allongent. Debout! Montons de nuit! Détruisons ses donjons! Car ainsi parle l'Éternel des armées: Coupez du bois, Alignez des retranchements contre Jérusalem! C'est la ville qui doit être châtiée; Tout n'est qu'oppression au milieu d'elle. Comme un puits fait jaillir ses eaux, Ainsi fait-elle jaillir sa méchanceté; Il n'est bruit en son sein que de violence et de dévastation; Sans cesse à mes regards (S'offrent) douleurs et plaies. Reçois la leçon, Jérusalem, De peur que je ne me détache de toi, Que je ne fasse de toi une désolation, Un pays inhabitable! Ainsi parle l'Éternel des armées: On grappillera, comme une vigne Le reste d'Israël. Portes-y de nouveau la main, Comme le vendangeur sur les ceps. À qui m'adresser? Qui prendre à témoin pour qu'on écoute? Voici, que leur oreille n'est pas circoncise, Et qu'ils sont incapables d'être attentifs; Voici que la parole de l'Éternel Est pour eux un déshonneur, Ils n'y trouvent aucun plaisir. Je suis plein de la fureur de l'Éternel, Je me lasse de la contenir. – Répands-la sur l'enfant dans la rue, Et de même sur le groupe des jeunes gens. Car l'homme et la femme seront pris, Le vieillard et celui qui est chargé de jours. Leurs maisons passeront à d'autres, Les champs et les femmes aussi, Quand j'étendrai ma main sur les habitants du pays – Oracle de l'Éternel. Car du plus petit d'entre eux jusqu'au plus grand, Tous sont âpres au gain; Depuis le prophète jusqu'au sacrificateur, Tous usent de fausseté. Ils soignent à la légère La blessure de mon peuple: Paix! paix! disent-ils; Et il n'y a point de paix; Ils devraient avoir honte des horreurs qu'ils commettent, Mais la honte ne les atteint pas, Ils ne savent plus rougir. C'est pourquoi ils tomberont avec ceux qui tombent, Ils trébucheront au temps où j'interviendrai contre eux, Dit l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel: Placez-vous sur les chemins, regardez, Informez-vous des antiques sentiers: Où donc est le bon chemin? Marchez-y, Et trouvez le repos de vos âmes! Mais ils répondent: Nous n'y marcherons pas. J'ai suscité pour vous des sentinelles: Soyez attentifs au son du cor! Mais ils répondent: Nous n'y serons pas attentifs. C'est pourquoi écoutez, nations! Et toi communauté, reconnais Ce qui se passe chez eux! Écoute, terre! Voici: c'est moi qui fais venir sur ce peuple le malheur; Fruit de ses pensées; Car ils n'ont pas été attentifs à mes paroles; Quant à ma loi, ils l'ont méprisée. Qu'ai-je besoin de l'encens qui vient de Saba, Du roseau aromatique d'un pays lointain? Vos holocaustes ne me plaisent pas, Et vos sacrifices ne me sont pas agréables. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel: Me voici, je mets devant ce peuple des pierres d'achoppement, Contre lesquelles trébucheront ensemble pères et fils, Voisins et amis, et ils périront. Ainsi parle l'Éternel: Voici un peuple qui vient du pays du nord, Une grande nation qui s'éveille des extrémités de la terre. Ils brandissent l'arc et le javelot; Ils sont cruels, sans compassion; Leur voix mugit comme la mer; Ils sont montés sur des chevaux, Rangés comme un seul homme pour le combat Contre toi, fille de Sion! Nous avons entendu la nouvelle, Et nos mains se sont affaiblies, L'angoisse nous a saisis, La douleur, comme celle d'une femme qui accouche. Ne sortez pas dans la campagne, N'allez pas sur les chemins; Car l'ennemi (s'y trouve) avec son épée, L'effroi de tous côtés! Fille de mon peuple, Mets un sac comme ceinture Et roule-toi dans la cendre, Prends le deuil comme pour un fils unique, Répands-toi en lamentations amères! Car le dévastateur arrive sur nous à l'improviste. Je t'ai établi comme celui qui met mon peuple à l'épreuve, Comme une forteresse, Pour que tu reconnaisses, Que tu éprouves leur voie. Ils sont tous des rebelles invétérés, Des calomniateurs, Du bronze et du fer; Ils sont tous corrompus. Le soufflet est brûlant, Le plomb disparaît au feu… C'est en vain qu'on s'obstine à épurer, Les scories ne se détachent pas. On les appelle de l'argent méprisable, Car l'Éternel les a méprisés. La parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l'Éternel en ces mots: Tiens-toi à la porte de la Maison de l'Éternel, Et là proclame cette parole: Tu diras: Écoutez la parole de l'Éternel, Vous tous, de Juda, qui entrez par ces portes, Pour vous prosterner devant l'Éternel! Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Réformez vos voies et vos agissements, Et je vous laisserai demeurer en ce lieu. Ne vous confiez pas en des paroles trompeuses, en disant: C'est ici le temple de l'Éternel, Le temple de l'Éternel, Le temple de l'Éternel! Si vraiment vous réformez vos voies et vos agissements, Si vraiment vous faites droit aux uns et aux autres, Si vous n'opprimez pas l'immigrant, l'orphelin et la veuve, Si vous ne répandez pas en ce lieu le sang innocent, Et si vous ne vous ralliez pas à d'autres dieux, Pour votre malheur, Alors je vous laisserai demeurer en ce lieu, Dans le pays que j'ai donné à vos pères, D'éternité en éternité. Mais voici que vous vous confiez En des paroles trompeuses, Qui ne servent à rien. Quoi! voler, commettre des meurtres et des adultères, Faire de faux serments, Offrir de l'encens à Baal, Vous rallier à d'autres dieux Que vous ne connaissez pas! Puis vous venez vous placer devant moi, Dans cette Maison sur laquelle mon nom est invoqué, Et vous dites: Nous sommes délivrés! Et c'est afin de commettre toutes ces horreurs! Est-elle à vos yeux une caverne de brigands, Cette Maison sur laquelle mon nom est invoqué? Je le vois moi-même, dit l'Éternel. Allez donc plutôt à mon lieu (saint), à Silo, Où j'avais d'abord fait demeurer mon nom. Et voyez comment je l'ai traité, À cause de la méchanceté de mon peuple d'Israël. Et maintenant, puisque vous avez commis toutes ces actions, – Oracle de l'Éternel – Puisque je vous ai parlé et même parlé dès le matin Et que vous n'avez pas écouté, Puisque je vous ai appelés Et que vous n'avez pas répondu, Je traiterai la Maison sur laquelle mon nom est invoqué, En laquelle vous vous confiez, Et le lieu que j'ai donné à vous et à vos pères, De la même manière que j'ai traité Silo; Je vous rejetterai loin de ma face, Comme j'ai rejeté tous vos frères, Toute la descendance d'Éphraïm. Et toi, ne prie pas en faveur de ce peuple, N'élève pour eux ni cri ni prière, N'intercède pas auprès de moi; Car je ne t'écoute point. Ne vois-tu point ce qu'ils font Dans les villes de Juda Et dans les rues de Jérusalem? Les fils ramassent du bois, Les pères allument le feu, Et les femmes pétrissent la pâte, Pour en faire des gâteaux à la reine du ciel, Et pour faire des libations à d'autres dieux, Afin de m'irriter. Est-ce moi qu'ils irritent, – Oracle de l'Éternel – N'est-ce pas eux-mêmes, À leur propre honte? C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici que ma colère, ma fureur se répand sur ce lieu, Sur les hommes et sur les bêtes, Sur les arbres de la campagne et sur le fruit du sol; Elle brûlera sans plus s'éteindre. Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Ajoutez vos holocaustes à vos sacrifices, Et mangez-en la chair! Car je n'ai point parlé avec vos pères Et je ne leur ai donné aucun ordre, Le jour où je les ai fait sortir du pays d'Égypte, Au sujet des holocaustes et des sacrifices. Mais voici l'ordre que je leur ai donné: Écoutez ma voix, Pour que je sois votre Dieu, Et que vous soyez mon peuple; Marchez dans toutes les voies Que je vous commande, Afin que vous soyez heureux. Et ils n'ont pas écouté, Ils n'ont pas tendu l'oreille; Ils ont suivi les conseils, L'obstination de leur cœur mauvais. Ils ont été en arrière et non en avant. Depuis le jour où vos pères sont sortis du pays d'Égypte, Jusqu'à ce jour, Je vous ai envoyé tous mes serviteurs, les prophètes, Je les ai envoyés chaque jour, dès le matin. Mais ils ne m'ont pas écouté, Ils n'ont pas prêté l'oreille; Ils ont raidi leur nuque, Ils ont fait le mal plus que leurs pères. Si tu leur adresses toutes ces paroles, Ils ne t'écouteront pas; Si tu cries vers eux, Ils ne te répondront pas. Alors dis-leur: C'est ici la nation qui n'écoute pas La voix de l'Éternel, son Dieu, Et qui ne veut pas recevoir de leçon; La fidélité a disparu, Elle s'est retirée de leurs paroles. Coupe ta chevelure consacrée, et jette-la; Fais monter sur les crêtes une complainte! Car l'Éternel méprise Et repousse la génération (qui a provoqué) sa fureur. Car les fils de Juda ont fait ce qui est mal à mes yeux – Oracle de l'Éternel –; Ils ont placé leurs abominations Dans la Maison sur laquelle mon nom est invoqué Afin de la souiller. Ils ont bâti des hauts-lieux à Topheth Dans la vallée de Ben-Hinnom Pour brûler au feu leurs fils et leurs filles: Ce que je n'avais pas ordonné, Ce qui ne m'était pas venu à la pensée. C'est pourquoi voici que les jours viennent, – Oracle de l'Éternel – Où l'on ne dira plus: Topheth, Et: vallée de Ben-Hinnom, Mais: Vallée du Carnage; Et l'on ensevelira (les morts) à Topheth faute de place. Les cadavres de ce peuple seront la pâture Des oiseaux du ciel et des bêtes de la terre; Et il n'y aura personne pour les troubler. Je ferai taire dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem Les chants d'allégresse et les chants de joie, Les chants du fiancé et les chants de la fiancée; Car le pays sera une ruine. En ce temps-là, – oracle de l'Éternel – on retirera de leurs tombes les os des rois de Juda, les os de ses ministres, les os des sacrificateurs, les os des prophètes et les os des habitants de Jérusalem. On les étendra devant le soleil, devant la lune et devant toute l'armée des cieux, qu'ils ont aimés, auxquels ils ont rendu un culte, auxquels ils se sont ralliés, qu'ils ont recherchés, et devant lesquels ils se sont prosternés. On ne les recueillera pas, on ne les ensevelira pas, et ils deviendront du fumier à la surface du sol. La mort sera préférable à la vie pour le reste qui restera de cette engeance méchante, dans tous les divers lieux où je les ai bannis – oracle de l'Éternel des armées. Tu leur diras: Ainsi parle l'Éternel: Est-ce que l'on tombe sans se relever? Ou se détourne-t-on sans revenir? Pourquoi donc ce peuple de Jérusalem est-il rebelle En une perpétuelle inconstance? Ils persistent dans la tromperie, Ils refusent de revenir. Je suis attentif et j'écoute: Ils ne parlent pas comme ils devraient; Aucun ne se repent de sa méchanceté Et ne dit: Qu'ai-je fait? Tous reprennent leur course, Comme un cheval qui s'élance au combat. Même la cigogne dans le ciel connaît sa saison; La tourterelle, l'hirondelle et la grue Observent le temps de leur arrivée; Mais mon peuple ne connaît pas le droit de l'Éternel. Comment pouvez-vous dire: Nous sommes sages, La loi de l'Éternel est avec nous? C'est bien pour la fausseté que s'est mise à l'œuvre La plume fausse des scribes. Les sages sont dans la honte, Ils sont terrorisés, ils sont pris; Voici qu'ils ont méprisé la parole de l'Éternel, Et quelle sagesse ont-ils? C'est pourquoi je donnerai leurs femmes à d'autres, Leurs champs à ceux qui les déposséderont. Car du plus petit jusqu'au plus grand, Tous sont âpres au gain; Depuis le prophète jusqu'au sacrificateur Tous usent de fausseté. Ils soignent à la légère La blessure de la fille de mon peuple; Paix! paix! disent-ils. Et il n'y a point de paix. Ils devraient avoir honte des horreurs qu'ils commettent, Mais la honte ne les atteint pas, Ils ne savent plus rougir. C'est pourquoi ils tomberont avec ceux qui tombent, Ils trébucheront au temps où j'interviendrai contre eux, Dit l'Éternel. Je veux en finir avec eux – Oracle de l'Éternel; Plus de raisins à la vigne, Plus de figues au figuier, Les feuilles se flétriront; Ce que je leur avais donné, Ils l'ont galvaudé. Pourquoi restons-nous assis? Rassemblez-vous, Et allons dans les villes fortes, Pour y périr! Car l'Éternel, notre Dieu, nous fait périr, Il nous fait boire des eaux empoisonnées, Parce que nous avons péché contre l'Éternel. Nous espérions la paix, Mais il n'y a rien de bon; Un temps de guérison, Mais voici l'alarme! Le grondement de ses chevaux se fait entendre du côté de Dan, Et au bruit du hennissement de ses étalons Toute la terre tremble; Ils viennent, ils dévorent Le pays et ce qu'il renferme, La ville et ceux qui l'habitent. Car me voici! J'envoie parmi vous Des serpents, des aspics, Contre lesquels il n'y a pas de charme; Ils vous mordront – Oracle de l'Éternel. Je voudrais surmonter mon tourment; Mon cœur souffre au-dedans de moi. Voici que les cris plaintifs de la fille de mon peuple (Viennent) d'une terre lointaine: L'Éternel n'est-il plus à Sion? N'a-t-elle plus son roi au milieu d'elle? Pourquoi m'ont-ils irrité par leurs statues, Par des vanités étrangères? La moisson est passée, l'été est fini, Et nous ne sommes pas sauvés! Je suis brisé par la blessure de la fille de mon peuple, Je suis sombre, La désolation me saisit. N'y a-t-il plus de baume en Galaad? N'y a-t-il plus de médecin là-bas? Pourquoi donc le rétablissement de la fille de mon peuple ne progresse-t-il pas? Oh! si ma tête était de l'eau, Si mes yeux étaient une source de larmes, Je pleurerais jour et nuit Les morts de la fille de mon peuple! Si on me donnait au désert un gîte pour voyageurs, J'abandonnerais mon peuple, je m'en éloignerais! Car ce sont tous des adultères, C'est une bande de traîtres. Ils ont la langue tendue Comme un arc (pour) la fausseté; Ce n'est point par la fidélité Qu'ils sont puissants dans le pays; Car ils vont de méchanceté en méchanceté Et ils ne me connaissent pas – Oracle de l'Éternel. Que chacun se garde de son ami, Et qu'on ne se fie à aucun de ses frères; Car tout frère est un perfide supplanteur, Et tout ami répand des calomnies. Ils s'abusent les uns les autres Et ne disent pas la vérité; Ils exercent leur langue à dire des choses fausses, Ils se fatiguent à commettre des fautes. Ton siège est au sein de la tromperie; C'est par tromperie qu'ils refusent de me connaître – Oracle de l'Éternel. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel des armées: Voici! Je vais les épurer et les éprouver. Car comment agir à l'égard de la fille de mon peuple? Leur langue est une flèche affilée, Ils ne disent que tromperie; De la bouche ils parlent de paix à leur prochain, Mais au fond, ils lui dressent des pièges. N'interviendrai -je pas contre eux à cause de cela, – Oracle de l'Éternel – Ne me vengerai-je pas d'une pareille nation? Sur les montagnes Je veux pleurer et gémir, Sur les pâturages du désert (Je prononce) une complainte; Car ils sont brûlés, Personne n'y passe, On n'y entend plus la voix des troupeaux; Depuis les oiseaux du ciel jusqu'aux bêtes, (Tout) s'en est allé. Je ferai de Jérusalem un monceau de ruines, Un repaire de chacals, Et je réduirai les villes de Juda en une désolation Sans habitants. Qui est l'homme sage qui comprend ces choses? Qu'il le dise, celui à qui la bouche de l'Éternel a parlé! Pourquoi le pays est-il perdu, Brûlé comme un désert où personne ne passe? L'Éternel dit: C'est parce qu'ils ont abandonné ma loi Que j'avais mise devant eux, Parce qu'ils n'ont pas écouté ma voix, Et qu'ils n'ont pas marché d'après elle, Parce qu'ils ont suivi l'obstination de leur cœur, Ainsi que les Baals, Comme leurs pères le leur ont appris. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Voici que je vais nourrir ce peuple d'absinthe Et que je lui ferai boire des eaux empoisonnées. Je les disséminerai parmi des nations Que n'ont connues ni eux ni leurs pères, Et j'enverrai derrière eux l'épée, Jusqu'à ce que je les aie exterminés. Ainsi parle l'Éternel des armées: Réfléchissez! Appelez les pleureuses, Et qu'elles viennent! Envoyez chercher les femmes habiles, Et qu'elles viennent! Qu'elles se hâtent d'élever sur nous (leur) gémissement, Et que les larmes tombent de nos yeux, Que l'eau coule de nos paupières! Car des gémissements se font entendre de Sion: Eh quoi! nous sommes dévastés! Nous sommes couverts de honte, Car il nous faut abandonner le pays, Car on a renversé nos demeures! Femmes, écoutez donc la parole de l'Éternel, Et que votre oreille saisisse ce que dit sa bouche! Apprenez à vos filles à gémir, (Enseignez-vous) des complaintes les unes aux autres! Car la mort est montée par nos fenêtres, Elle a pénétré dans nos donjons, Elle retranche les enfants des rues, Les jeunes gens des places. Dis: Tel est l'oracle de l'Éternel: Les cadavres humains tomberont Comme du fumier à la surface de la campagne. Et comme une gerbe derrière le moissonneur; Personne ne la recueille! Ainsi parle l'Éternel: Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse, Que le fort ne se glorifie pas de sa force, Que le riche ne se glorifie pas de sa richesse, Mais que celui qui veut se glorifier se glorifie D'avoir de l'intelligence et de me connaître, (De savoir) que je suis l'Éternel, Qui exerce la bienveillance, le droit et la justice sur la terre; Car c'est à cela que je prends plaisir – Oracle de l'Éternel. Voici que les jours viennent, – Oracle de l'Éternel – Où j'interviendrai contre tous les circoncis qui ne le sont pas (vraiment ), L'Égypte, Juda, Édom, les Ammonites, Moab, Tous ceux qui se rasent les bords (de la barbe ), Ceux qui habitent dans le désert; Car toutes les nations sont incirconcises, Et toute la maison d'Israël Est incirconcise de cœur. Écoutez la parole que l'Éternel prononce contre vous, maison d'Israël! Ainsi parle l'Éternel: N'imitez pas la conduite des nations, Et ne soyez pas terrifiés par les signes du ciel, Parce que les nations en ont la terreur. Car les coutumes des peuples ne sont que vanité. On coupe l'arbre dans la forêt; La main de l'ouvrier le travaille avec la hache; On l'embellit avec de l'argent et de l'or, On le fixe avec des clous, au marteau, Pour qu'il ne vacille pas. Ces dieux sont comme une colonne massive, Ils ne parlent pas; On les porte, oui, on les porte, Parce qu'ils ne peuvent faire un pas. Ne les craignez pas, Car ils ne sauraient faire aucun mal, De même qu'ils sont incapables de faire aucun bien. Nul n'est semblable à toi, Éternel! Tu es grand, et grand est ton nom puissant. Qui ne te craindrait, roi des nations? C'est à toi que (la crainte) est due; Car, parmi tous les sages des nations Et dans tous leurs royaumes, Nul n'est semblable à toi. Tous ensemble, ils sont stupides et insensés; La preuve de leur vanité, c'est l'arbre! On apporte de Tarsis des lames d'argent, Et d'Ouphaz de l'or, Œuvre d'artisan, (sortie) des mains de l'orfèvre; On habille (les dieux) de pourpre violette et rouge, Tous sont une œuvre d'artiste. Mais l'Éternel est Dieu en vérité, Lui le Dieu vivant et le roi éternel. La terre tremble devant sa colère, Et les nations ne supportent pas sa fureur. Vous leur parlerez ainsi: Les dieux qui n'ont pas fait les cieux et la terre Disparaîtront de la terre et de dessous les cieux. Il a fait la terre par sa puissance, Il a fondé le monde par sa sagesse, Il a étendu les cieux par son intelligence. Lorsqu'il donne de la voix, Les eaux s'amassent dans le ciel; Il fait monter les nuages du bout de la terre, Il produit les éclairs pour la pluie, Il fait sortir le vent de ses réserves. Tout homme devient stupide par sa connaissance, Tout orfèvre est honteux de sa statue; Car ses idoles ne sont que fausseté, Il n'y a pas en elles de souffle, Elles ne sont que vanité, Une œuvre ridicule; Elles disparaîtront, Quand viendra leur châtiment. Celui qui est la part de Jacob n'est pas comme elles; Car c'est lui qui façonne tout, Et Israël est la tribu de son héritage. L'Éternel des armées est son nom. Ramasse à terre ton bien, Toi qui es en état de siège! Car ainsi parle l'Éternel: Voici: cette fois je vais lancer comme avec une fronde les habitants du pays; Je vais les serrer de près, Afin qu'on les atteigne. Malheur à moi! je suis brisée! Ma plaie est douloureuse! Et moi qui disais: C'est là mon mal, Je le supporterai! Ma tente est dévastée, Tous mes cordages sont rompus; Mes fils m'ont quittée, Ils ne sont plus; Je n'ai personne qui dresse de nouveau ma tente, Qui relève mes abris de toile. Car les bergers ont été stupides, Ils n'ont pas cherché l'Éternel. C'est pour cela qu'ils n'ont pas de discernement Et que tous leurs troupeaux sont disséminés. Voici qu'on entend un bruit qui vient, Un grand tumulte du pays du nord, Pour réduire les villes de Juda en une désolation, En un repaire de chacals. Je reconnais, Éternel, Qu'à l'être humain n'appartient pas sa conduite; Ce n'est pas à l'homme, quand il marche, À diriger ses pas. Corrige-moi, Éternel! Mais avec équité Et non dans ta colère, De peur que tu ne me réduises (à rien). Répands ta fureur sur les nations Qui ne te connaissent pas, Et sur les peuples Qui n'invoquent pas ton nom! Car ils dévorent Jacob, Ils le dévorent, Ils l'exterminent, Ils font de son domaine une désolation. Parole adressée à Jérémie de la part de l'Éternel: Écoutez les paroles de cette alliance, Et dites-les aux hommes de Juda et aux habitants de Jérusalem! Tu leur diras: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Maudit soit l'homme qui n'écoute pas Les paroles de cette alliance Que j'ai prescrite à vos pères, Le jour où je les ai fait sortir du pays d'Égypte, Du creuset de fer, en disant: Écoutez ma voix Et faites tout ce que je vous prescrirai; Alors vous serez mon peuple, Et je serai votre Dieu. Ainsi, j'accomplirai le serment Que j'ai fait à vos pères De leur donner un pays qui découle de lait et de miel, Comme (vous le voyez) aujourd'hui. Et je répondis: Amen, Éternel! L'Éternel me dit: Crie toutes ces paroles dans les villes de Juda Et dans les rues de Jérusalem, dis: Écoutez les paroles de cette alliance Et mettez-les en pratique! Car assurément j'ai été un témoin envers vos pères Depuis le jour où je les ai fait monter du pays d'Égypte Jusqu'à ce jour; Dès le matin, j'ai porté ce témoignage: Écoutez ma voix! Mais ils n'ont pas écouté, Ils n'ont pas tendu l'oreille. Ils ont suivi chacun l'obstination de leur cœur mauvais; Alors j'ai accompli contre eux Toutes les paroles de cette alliance, Que je leur avais ordonné de mettre en pratique Et qu'ils n'ont pas mise en pratique. L'Éternel me dit: Il y a une conspiration entre les hommes de Juda Et les habitants de Jérusalem. Ils sont retournés aux fautes de leurs premiers pères, Qui ont refusé d'écouter mes paroles, Et ils se sont ralliés à d'autres dieux, Pour leur rendre un culte. La maison d'Israël et la maison de Juda ont rompu mon alliance Que j'avais conclue avec leurs pères. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel: Voici! Je fais venir sur eux le malheur, Ils ne pourront s'en sortir. Ils crieront vers moi, Et je ne les écouterai pas. Les villes de Juda et les habitants de Jérusalem Iront invoquer les dieux auxquels ils offrent de l'encens, Mais qui ne les sauveront certes pas au temps de leur malheur. Car tu as autant de dieux que de villes, Juda! Tu as disposé autant d'autels de la honte Que tu as de rues, Jérusalem, Oui, d'autels pour y encenser Baal … Et toi, ne prie pas en faveur de ce peuple, N'élève en leur faveur ni cri, ni prière; Car je ne les écoute point, Quand ils m'invoquent à cause de leur malheur. Qu'est-ce que mon bien-aimé a encore à faire dans ma Maison? On commet des infamies sans nombre! Qu'on enlève de chez toi la viande sacrée, Car c'est quand tu fais le mal que tu exultes! Olivier verdoyant, remarquable par la beauté de son fruit, Tel est le nom que t'avait donné l'Éternel. Au bruit d'un grand fracas, il y met le feu, Et ses rameaux ne vaudront plus rien. L'Éternel des armées, qui t'a planté, Appelle sur toi le malheur, À cause du mal que la maison d'Israël et la maison de Juda Se sont fait à elles-mêmes en m'irritant, En offrant de l'encens à Baal. L'Éternel me l'a fait savoir, et je l'ai su. Alors tu m'as fait voir leurs agissements. J'étais comme un agneau confiant Qu'on mène à la boucherie, Et je ne connaissais pas Les desseins qu'ils méditaient contre moi: Détruisons l'arbre avec son fruit! Retranchons-le de la terre des vivants, Et qu'on ne se souvienne plus de son nom! Mais l'Éternel des armées est un juste juge Qui sonde les reins et les cœurs. Je verrai la vengeance que tu tireras d'eux, Car c'est à toi que j'ai confié ma cause. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel Contre les gens d'Anatoth, Qui en veulent à ta vie et qui disent: Ne prophétise pas au nom de l'Éternel, Sinon tu mourras de notre main! C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel des armées: Voici! J'interviens contre eux: Les jeunes hommes mourront par l'épée, Leurs fils et leurs filles mourront par la famine. Il n'y aura d'eux aucun reste; Car je ferai venir le malheur sur les gens d'Anatoth L'année où j'interviendrai contre eux. Tu es trop juste, Éternel, pour que j'entre en procès avec toi; Je veux néanmoins te parler sur tes jugements: Pourquoi la voie des méchants est-elle une réussite? Pourquoi vivent-ils tous tranquillement, Les traîtres qui trahissent? Tu les as plantés, Ils ont même pris racine, Ils progressent, Ils portent du fruit; Tu es tout près dans leur bouche, Mais loin des profondeurs de leur être. Et toi, Éternel, tu me connais, Tu me vois, tu sondes mon cœur auprès de toi. Enlève-les comme des brebis pour l'abattoir Et consacre -les pour le jour de la tuerie! Jusques à quand le pays sera-t-il dans le deuil, Et l'herbe de toute la campagne sera-t-elle desséchée? À cause de la méchanceté de ses habitants, Les bêtes et les oiseaux disparaissent, Car ils ont dit: Il ne peut prévoir notre avenir! Si tu cours avec des piétons Et qu'ils te fatiguent, Comment pourras-tu lutter avec des chevaux? Et si tu n'es en sécurité Que dans un pays paisible, Que feras-tu lors de la crue du Jourdain? Car tes frères eux-mêmes aussi Et la maison de ton père te trahissent, Ils crient eux-mêmes aussi à pleine voix derrière toi. Ne les crois pas, Quand ils auront de bonnes paroles pour toi. J'ai abandonné ma maison, J'ai délaissé mon héritage, J'ai livré aux mains de mes ennemis Celle que chérit mon âme. Mon héritage a été pour moi comme un lion dans la forêt, Il a contre moi donné de la voix; C'est pourquoi je l'ai pris en haine. Mon héritage est-il donc pour moi un oiseau de proie taché de sang? Les oiseaux de proie sont-ils autour de lui? Allez, rassemblez tous les animaux des champs, Faites-les venir à la curée! De nombreux bergers ravagent ma vigne, Ils foulent mon champ; Ils réduisent le champ de mes délices En un désert, en une désolation. On en a fait une désolation; Il est en deuil, Il est désolé devant moi. Tout le pays est désolé, Car nul ne prend (la chose) à cœur. Sur toutes les crêtes du désert Arrivent les dévastateurs, Car l'épée de l'Éternel Dévore le pays d'un bout à l'autre; Il n'y a de paix pour aucun homme. Ils ont semé du froment Et ils moissonnent des chardons, Ils se sont donné du mal sans profit. Ayez honte de vos récoltes Par suite de la colère ardente de l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel Contre tous mes mauvais voisins, Qui touchent à l'héritage Que j'ai donné en partage à mon peuple, à Israël: Voici! Je les arracherai de leur sol Et j'arracherai la maison de Juda du milieu d'eux. Mais après que je les aurai arrachés, J'aurai de nouveau compassion d'eux, Et je les ferai retourner Chacun dans son héritage, Chacun dans son pays. Et s'ils apprennent les voies de mon peuple, S'ils font serment par mon nom: L'Éternel est vivant! Comme ils ont enseigné à mon peuple À faire serment par Baal, Alors ils seront établis Au milieu de mon peuple. Mais s'ils n'écoutent rien, J'arracherai une telle nation, Je l'arracherai, je la ferai périr – Oracle de l'Éternel. Ainsi m'a parlé l'Éternel: Va, tu t'achèteras une ceinture de lin et tu la mettras à tes reins; mais tu ne la tremperas pas dans l'eau. J'achetai la ceinture selon la parole de l'Éternel, et je la mis à mes reins. La parole de l'Éternel me fut adressée une seconde fois, en ces mots: Prends la ceinture que tu as achetée et qui est à tes reins; lève-toi, va vers l'Euphrate et là, cache-la dans la fente d'un rocher. J'allai et je la cachai près de l'Euphrate, comme l'Éternel me l'avait ordonné. Longtemps après, l'Éternel me dit: Lève-toi, va vers l'Euphrate et là, prends la ceinture que je t'avais ordonné d'y cacher. J'allai vers l'Euphrate, je fouillai et je repris la ceinture du lieu où je l'avais cachée; mais voici que la ceinture était abîmée, elle n'était plus bonne à rien. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Ainsi parle l'Éternel: C'est de la même manière que je détruirai l'orgueil de Juda, Le grand orgueil de Jérusalem. Ce peuple méchant qui refuse d'écouter mes paroles, Qui va selon l'obstination de son cœur, Et se rallie à d'autres dieux, Pour leur rendre un culte et se prosterner devant eux, Qu'il devienne comme cette ceinture, Qui n'est plus bonne à rien! En effet, comme on attache la ceinture aux reins d'un homme, Ainsi je m'étais attaché à moi-même toute la maison d'Israël Et toute la maison de Juda, – Oracle de l'Éternel – Afin qu'elles soient mon peuple, Mon nom, ma louange et ma parure. Mais ils n'ont pas écouté. Tu leur diras cette parole: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Toutes les outres doivent être remplies de vin. Et ils te diront: Ne savons-nous pas Que toutes les outres doivent être remplies de vin? Alors tu leur diras: Ainsi parle l'Éternel: Voici! Je remplirai tous les habitants de ce pays, Les rois qui sont assis sur le trône de David, Les sacrificateurs, les prophètes Et tous les habitants de Jérusalem, (Je les remplirai) d'ivresse. Je les mettrai en pièces les uns contre les autres, Les pères et les fils ensemble – Oracle de l'Éternel –; Je n'aurai pas de ménagements, Je serai impitoyable Et je n'aurai pas compassion, Rien ne m'empêchera de les détruire. Écoutez et prêtez l'oreille! Ne soyez plus arrogants! Car l'Éternel parle. Rendez gloire à l'Éternel, votre Dieu, Avant qu'il fasse venir les ténèbres, Avant que vos pieds viennent butter Contre les montagnes du crépuscule; Vous attendrez la lumière, Et il la changera en ombre de mort, Il la réduira en épaisse nuée. Si vous n'écoutez pas ceci, Je pleurerai en secret, À cause de (votre) morgue; Je verserai des larmes, Mes yeux fondront en larmes, Parce que le troupeau de l'Éternel sera emmené captif. – Dis au roi et à la reine: Asseyez-vous par terre! Car il est tombé votre couvre-chef, Le diadème de votre parure. Les villes du Négueb ont été fermées, Il n'y a personne pour ouvrir. Tout Juda est déporté, Il est déporté tout entier. Lève les yeux et regarde Ceux qui viennent du nord. Où est le troupeau qu'on t'avait donné, Le petit bétail qui faisait ta parure? Que diras-tu quand on interviendra contre toi? C'est toi-même qui leur as appris À te traiter en maîtres. Les douleurs ne te saisiront-elles pas, Comme celles d'une femme en travail? Si tu dis en ton cœur: Pourquoi cela m'arrive-t-il? C'est à cause de la multitude de tes fautes Que les pans (de tes habits) sont relevés Et que tes talons sont violemment meurtris. Un Éthiopien peut-il changer sa peau, Et un léopard ses taches? De même, pourriez-vous faire le bien, Vous qui êtes exercés à faire le mal? Je les disséminerai, Comme la paille emportée par le vent du désert. Voilà ton sort, la part qui t'est mesurée par moi, – Oracle de l'Éternel – Parce que tu m'as oublié Et que tu as mis ta confiance dans la fausseté. Je relèverai les pans (de ta robe) sur ton visage, Afin qu'on voie ton ignominie. J'ai vu tes adultères et tes hennissements, Tes prostitutions infâmes Sur les collines et dans la campagne, J'ai vu tes abominations. Malheur à toi, Jérusalem Qui ne te purifies pas! Combien de temps tarderas-tu encore? Parole de l'Éternel qui fut adressée à Jérémie à l'occasion de la sécheresse: Juda est dans le deuil, Ses villes sont épuisées, Sombres, (abattues) par terre, Et les cris de Jérusalem s'élèvent. Les puissants envoient les petits chercher de l'eau, Ceux-ci vont aux citernes, ne trouvent pas d'eau Et retournent avec leurs cruches vides; Dans leur honte et leur confusion Ils se voilent la tête. En effet, la terre est crevassée, Parce qu'il n'y a plus eu de pluie dans le pays, Alors les laboureurs dans leur honte Se voilent la tête. Même la biche dans la campagne Met bas et abandonne (sa portée), Parce qu'il n'y a pas de verdure. Les ânes sauvages se tiennent sur les crêtes, Aspirant l'air comme des chacals; Leurs yeux languissent, Parce qu'il n'y a point d'herbe. – Si nos fautes nous accusent, Agis à cause de ton nom ô Éternel! Car nos inconstances sont nombreuses, Nous avons péché contre toi. Toi l'espérance d'Israël, Son sauveur au temps de la détresse, Pourquoi serais-tu comme un étranger de passage dans le pays, Comme un voyageur qui dresse (sa tente) pour passer la nuit? Pourquoi serais-tu comme un homme déconcerté, Comme un héros incapable de sauver? Tu es pourtant au milieu de nous, ô Éternel, Et ton nom est invoqué sur nous: Ne nous délaisse pas! – Ainsi parle l'Éternel à ce peuple: Oui, ils aiment vagabonder, Ils ne restent pas en place; L'Éternel ne les agrée pas, Il se souvient maintenant de leurs fautes Et il châtie leurs péchés. Et l'Éternel me dit: Ne prie pas en faveur de ce peuple, Pour son bien. S'ils jeûnent, Je n'écouterai point leurs cris de détresse; S'ils offrent des holocaustes et des offrandes, Je ne les agréerai point; Car je veux les achever par l'épée, Par la famine et par la peste. – Je répondis: Ah! Seigneur Éternel! Voici que les prophètes leur disent: Vous ne verrez pas d'épée, Vous n'aurez pas de famine; Mais je vous donnerai dans ce lieu même une paix véritable. – L'Éternel me dit: C'est la fausseté que prophétisent en mon nom les prophètes; Je ne les ai pas envoyés, Je ne leur ai pas donné d'ordre, Je ne leur ai point parlé; Ce sont des visions fausses, De la divination et de l'idolâtrie, Des tromperies de leur cœur Qu'ils vous prophétisent. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel Sur les prophètes qui prophétisent en mon nom, Sans que je les aie envoyés, Et qui disent: Il n'y aura dans ce pays ni épée ni famine: Ces prophètes périront par l'épée et par la famine. Et ceux du peuple à qui ils prophétisent Seront jetés dans les rues de Jérusalem, À cause de la famine et de l'épée; Il n'y aura personne pour leur donner de sépulture, Ni à eux, ni à leurs femmes, Ni à leurs fils, ni à leurs filles; Je ferai retomber sur eux leur méchanceté. Tu leur diras cette parole: Mes yeux fondent en larmes nuit et jour, sans arrêt; Car la vierge, fille de mon peuple, A été frappée d'un grand désastre, D'une plaie très douloureuse. Si je vais dans la campagne, Voici des hommes que l'épée a percés; Si j'entre dans la ville, Voici des gens que la faim rend malades, Même le prophète et le sacrificateur parcourent le pays Et sont privés de connaissance. – As-tu définitivement rejeté Juda, Ton âme est-elle dégoûtée de Sion? Pourquoi nous frappes-tu Sans qu'il y ait pour nous de guérison? Nous espérions la paix, Mais il n'y a rien de bon; Un temps de guérison, Mais voici l'alarme! Éternel, nous reconnaissons notre méchanceté, La faute de nos pères; Car nous avons péché contre toi. À cause de ton nom, n'outrage pas, Ne méprise pas le trône de ta gloire! Souviens-toi! Ne romps pas ton alliance avec nous! Parmi les vaines (idoles) des nations, En est-il qui fassent pleuvoir? Ou est-ce le ciel qui donne les ondées? N'est-ce pas toi, Éternel, notre Dieu? Nous espérons en toi, Car c'est toi qui fais toutes ces choses. L'Éternel me dit: Quand Moïse et Samuel se présenteraient devant moi, Mon âme ne serait pas avec ce peuple. Chasse-le loin de ma face, Qu'il s'en aille! Et alors s'ils te disent: Où irons-nous? Tu leur répondras: Ainsi parle l'Éternel: Celui qui est pour la mort: À la mort! Celui qui est pour l'épée: À l'épée! Celui qui est pour la famine: À la famine! Celui qui est pour la captivité: À la captivité! Je vais intervenir contre eux Par quatre espèces de fléaux, – Oracle de l'Éternel – L'épée pour tuer, Les chiens pour lacérer Les oiseaux du ciel et les bêtes de la terre Pour dévorer et détuire. J'en ferai un sujet de terreur Pour tous les royaumes de la terre, À cause de Manassé, fils d'Ézéchias, roi de Juda, De tout ce qu'il a fait dans Jérusalem. En effet, qui t'épargnera, Jérusalem, Qui te plaindra? Qui se détournera pour demander comment tu vas? Tu m'as abandonné, – Oracle de l'Éternel – Tu es retournée en arrière; Mais j'étends ma main sur toi Et je te détruis, Je suis las d'avoir du regret. Je les vanne aux portes du pays; Je prive d'enfants, Je fais périr mon peuple, Qui ne s'est pas détourné de ses voies. Par moi, ses veuves sont plus nombreuses, Que le sable de la mer: J'ammène sur eux, sur la mère du jeune homme, Le dévastateur en plein midi; Je fais soudain tomber sur elle L'agitation et l'épouvante. Celle qui avait enfanté sept fils est épuisée, Elle rend l'âme; Son soleil se couche quand il est encore jour; Elle est couverte de honte, elle en rougit. Ceux qui restent, je les livre à l'épée Devant leurs ennemis – Oracle de l'Éternel. Malheur à moi, ma mère, car tu m'as fait naître Homme de contestation et de dispute pour tout le pays! Je n'emprunte ni ne prête, Et cependant tous me maudissent. – L'Éternel dit: Ne t'avais-je pas affranchi pour ton bien? N'avais-je pas frappé l'ennemi pour toi, Au temps du malheur et au temps de la détresse? Le fer cassera-t-il Le fer du nord et le bronze? Je donne gratuitement au butin tes biens et tes trésors, À cause de tous tes péchés, sur tout ton territoire. Je te fais passer avec ton ennemi Dans un pays que tu ne connais pas, Car le feu de ma colère s'est allumé Il brûle contre vous. – Tu connais (tout) ô Éternel, Souviens-toi de moi, Interviens pour moi, Venge-moi de mes persécuteurs! Ne m'enlève pas, Toi qui est lent à la colère! Reconnais que je supporte le déshonneur à cause de toi, Tes paroles se sont trouvées (devant moi) Et je les ai dévorées, Tes paroles ont fait l'agrément et la joie de mon cœur; Car ton nom est invoqué sur moi, Éternel, Dieu des armées! Je ne me suis pas assis dans l'intimité des rieurs, pour m'y amuser; Sous ta main (puissante), je me suis assis solitaire, Car tu me remplissais de fureur. Pourquoi ma souffrance est-elle continuelle? Pourquoi ma plaie est-elle incurable, Ne veut-elle pas se guérir? Serais-tu vraiment pour moi comme une source de déception, Comme une eau dont on n'est pas sûr? – C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel: Si tu reviens (à moi), je te ferai revenir À ton poste devant moi; Si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, Tu seras comme ma bouche. C'est à eux de revenir à toi, Mais ce n'est pas à toi de revenir à eux. Je ferai de toi pour ce peuple Un mur de bronze fortifié; Ils te feront la guerre Mais ils ne l'emporteront pas sur toi; Car je suis avec toi pour te sauver et te délivrer – Oracle de l'Éternel. Je te délivrerai de la main des (hommes) mauvais, Je te libérerai de la main des tyrans. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Tu ne prendras pas de femme, Et tu n'auras dans ce lieu ni fils ni filles. Car ainsi parle l'Éternel sur les fils et les filles Qui naîtront en ce lieu, Sur leurs mères qui les auront enfantés, Et sur leurs pères qui les auront engendrés dans ce pays: Ils mourront de maladie; Ils n'auront ni funérailles ni sépulture; Ils deviendront du fumier à la surface du sol. Ils seront achevés par l'épée et par la famine; Et leurs cadavres serviront de pâture Aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre. Car ainsi parle l'Éternel: N'entre pas dans une maison de deuil, Ne va pas à des funérailles, Ne les plains pas: Car j'ai retiré à ce peuple ma paix, – Oracle de l'Éternel – Ma bienveillance et ma compassion. Grands et petits mourront dans ce pays; On ne leur donnera pas de sépulture; On ne leur fera pas de funérailles, On ne se fera pas d'incisions, Et l'on ne se rasera pas pour eux. Pour eux, on ne rompra pas (le pain) Pour consoler celui qui porte le deuil au sujet d'un mort, Et l'on n'offrira pas pour eux la coupe de consolation Pour un père ou pour une mère. N'entre pas non plus dans une maison de festin, Pour t'asseoir avec eux, Manger et boire. Car ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Me voici! Je fais taire dans ce lieu, Sous vos yeux et de votre temps, Les chants d'allégresse et les chants de joie, Les chants du fiancé et les chants de la fiancée. Lorsque tu annonceras à ce peuple toutes ces paroles, Et qu'ils te diront: Pourquoi l'Éternel nous parle-t-il de tout ce grand malheur? Quelle est notre faute? Quel est ce péché Que nous avons commis contre l'Éternel, notre Dieu? Alors tu leur répondras: C'est que vos pères m'ont abandonné, – Oracle de l'Éternel – Ils se sont ralliés à d'autres dieux, Ils leur ont rendu un culte Et se sont prosternés devant eux; Mais moi, ils m'ont abandonné, Et n'ont pas gardé ma loi. Et vous, vous avez fait le mal plus encore que vos pères; Voici que vous suivez chacun l'obstination de votre cœur mauvais, Sans m'écouter. Je vous jetterai hors de ce pays Dans un pays que vous n'avez pas connu, Ni vous, ni vos pères; Et là, vous rendrez un culte aux autres dieux jour et nuit, Car je ne vous accorderai plus de rémission. C'est pourquoi voici que les jours viennent – Oracle de l'Éternel – Où l'on ne dira plus: L'Éternel est vivant, Lui qui a fait monter du pays d'Égypte les Israélites! Mais on dira: L'Éternel est vivant, Lui qui a fait monter les Israélites du pays du nord Et de tous les pays où il les avait bannis! Je les ramènerai sur leur territoire Que j'avais donné à leurs pères. Me voici! J'envoie une multitude de pêcheurs – Oracle de l'Éternel – Et ils les pêcheront; Et après cela j'enverrai une multitude de chasseurs, Et ils les chasseront Sur toutes les montagnes et sur toutes les collines, Et dans les fentes des rochers. Car mes yeux sont (fixés) sur toutes leurs voies, Elles ne sont pas cachées à mes regards, Et leur faute ne se dissimule pas à mes yeux. Je leur donnerai d'abord le double (salaire) De leur faute et de leur péché, Parce qu'ils ont profané mon pays, Parce qu'ils ont rempli mon héritage Des cadavres de leurs abominations et de leurs horreurs. – Éternel, ma force, ma forteresse, Ma retraite au jour de la détresse! Les nations viendront à toi Des confins de la terre Et elles diront: Nos pères n'ont hérité que la fausseté, Une vanité qui ne sert à rien. L'homme peut-il se faire des dieux, Alors que ce ne sont pas des dieux? C'est pourquoi, je leur fais connaître Cette fois-ci, Je leur fais connaître ma main et ma vigueur; Et ils reconnaîtront que mon nom est l'Éternel. Le péché de Juda est écrit avec un burin de fer, Avec une pointe de diamant; Il est gravé sur la tablette de leur cœur, Et sur les cornes de vos autels. Ainsi leurs fils se souviendront de leurs autels, De leurs poteaux d'Achéra près des arbres verdoyants, Sur les collines élevées. Ma montagne dans la campagne, Tes biens, tous tes trésors, Je les donne comme butin, Ainsi que tes hauts-lieux, À cause de ton péché, Dans toutes tes frontières. Tu lâcheras, de toi-même, l'héritage que je t'avais donné; Je te rendrai esclave de ton ennemi Dans un pays que tu ne connais pas; Car vous avez allumé le feu de ma colère, Et il brûlera pour toujours. Ainsi parle l'Éternel: Maudit soit l'homme qui se confie dans un être humain, Qui prend la chair pour son appui, Et qui écarte son cœur de l'Éternel! Il est comme un genévrier dans la steppe, Et il ne voit pas arriver le bonheur; Il habite les lieux brûlés du désert, Une terre salée et sans habitants. Béni soit l'homme qui se confie en l'Éternel, Et dont l'Éternel est l'assurance! Il est comme un arbre planté près des eaux, Et qui étend ses racines vers le courant; Il ne voit pas venir la chaleur Et son feuillage reste verdoyant; Dans l'année de la sécheresse, Il est sans inquiétude Et il ne cesse de porter du fruit. Le cœur est tortueux par-dessus tout Et il est incurable: Qui peut le connaître? Moi, l'Éternel, j'éprouve le cœur, Je sonde les reins, Pour rendre à chacun selon ses voies, Selon le fruit de ses agissements. Comme une perdrix qui couve ce qu'elle n'a pas pondu, Tel est celui qui acquiert des richesses injustement; Au milieu de ses jours il doit les quitter, Et au moment de sa fin, il n'est qu'un insensé. – Il est un trône de gloire, élevé dès le commencement, C'est le lieu de notre sanctuaire. Toi l'espérance d'Israël, Éternel! Tous ceux qui t'abandonnent seront dans la honte, Ceux qui s'écartent de moi seront inscrits dans la poussière, Car ils abandonnent la source d'eau vive, l'Éternel. – Guéris-moi, Éternel, et je serai guéri; Sauve-moi, et je serai sauvé; Car ma louange, c'est toi! Voici qu'ils me disent: Où est la parole de l'Éternel? Qu'elle arrive donc! Quant à moi, je n'ai pas refusé D'être berger à ta suite; Je n'ai pas souhaité ce jour de douleur, tu le sais. Ce qui sort de ma bouche est présent devant ta face. Ne sois pas pour moi une cause de tremblement. Toi, mon refuge au jour du malheur! Que mes persécuteurs aient honte, Et que je ne sois pas dans la honte, moi; Qu'ils tremblent, Et que je ne tremble pas, moi! Fais venir sur eux le jour du malheur, Frappe-les d'un double désastre! Ainsi m'a parlé l'Éternel: Va, et tiens-toi à la porte des fils du peuple, par laquelle entrent et sortent les rois de Juda, et à toutes les portes de Jérusalem. Tu leur diras: Écoutez la parole de l'Éternel, roi de Juda et tout Juda, et vous tous, habitants de Jérusalem, qui entrez par ces portes! Ainsi parle l'Éternel: Prenez garde à vous-mêmes; Ne portez pas de fardeau le jour du sabbat Et n'en introduisez pas dans les portes de Jérusalem. Ne sortez pas de fardeau de vos maisons le jour du sabbat Et ne faites aucun ouvrage; Mais sanctifiez le jour du sabbat, Comme je l'ai ordonné à vos pères. Ils n'ont pas écouté, Ils n'ont pas tendu l'oreille; Ils ont raidi leur nuque, Pour ne pas écouter et ne pas recevoir de leçon. Si vous m'écoutez vraiment, – Oracle de l'Éternel – Si vous n'introduisez point de fardeau Par les portes de cette ville le jour du sabbat, Si vous sanctifiez le jour du sabbat Et ne faites aucun ouvrage ce jour-là, Alors entreront par les portes de cette ville Les rois et les princes assis sur le trône de David, Montés sur des chars et sur des chevaux, Eux et leurs princes, Les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem, Et cette ville sera habitée à toujours. On viendra des villes de Juda Et des environs de Jérusalem, Du pays de Benjamin, de la Chephéla, De la montagne et du Négueb, Pour amener des holocaustes, des sacrifices, Des offrandes et de l'encens, Pour amener (des sacrifices) de reconnaissance Dans la maison de l'Éternel. Mais si vous ne m'écoutez pas Pour sanctifier le jour du sabbat, En ne portant aucun fardeau, En n'entrant point par les portes de Jérusalem le jour du sabbat, Alors je mettrai le feu aux portes de la ville, Il dévorera les donjons de Jérusalem Et ne s'éteindra plus. Parole adressée à Jérémie de la part de l'Éternel en ces mots: Lève-toi, descends dans la maison du potier; Et là, je te ferai entendre mes paroles. – Je descendis dans la maison du potier, Et voici qu'il faisait un ouvrage sur le tour. Le vase qu'il faisait fut manqué, Comme il arrive avec l'argile dans la main du potier, Il en refit un autre vase, Tel qu'il trouva bon de le faire. Et la parole de l'Éternel me fut adressée, en ces mots: Ne puis-je pas agir envers vous comme ce potier, maison d'Israël? – Oracle de l'Éternel. Voici: comme l'argile est dans la main du potier, Ainsi vous êtes dans ma main, maison d'Israël! Tantôt je parle, à propos d'une nation ou d'un royaume, D'arracher, d'abattre et de faire périr; Mais si cette nation, à propos de laquelle j'ai parlé, revient de sa méchanceté, Je regrette le mal que j'avais médité de lui faire. Et tantôt je parle, à propos d'une nation ou d'un royaume, De bâtir et de planter; Mais si (cette nation) fait ce qui est mal à mes yeux, Sans écouter ma voix, Je regrette le bien que j'avais eu l'intention de lui faire. Parle maintenant aux hommes de Juda Et aux habitants de Jérusalem et dis: Ainsi parle l'Éternel: Voici que je prépare contre vous un malheur, Je médite un projet contre vous. Revenez chacun de votre mauvaise voie, Réformez vos voies et vos agissements! Mais ils disent: C'est sans espoir! Car nous suivrons nos idées, Nous agirons chacun selon l'obstination de notre mauvais cœur. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel: Interrogez parmi les nations! Qui a jamais entendu pareilles choses? La vierge d'Israël a commis d'horribles excès. Abandonne-t-on le rocher en plein champ Où l'on a de la neige du Liban? Se dépouille-t-on de l'eau qui coule fraîche venant de loin? Cependant mon peuple m'a oublié, Il offre de l'encens à des idoles; Il a été conduit à trébucher dans ses voies, Dans ses routes d'autrefois, Pour suivre des sentiers, Des voies non frayées. Ils ont fait de leur pays un objet de stupeur, De raillerie pour toujours; Tous ceux qui y passent sont stupéfaits Et hochent la tête. Pareil au vent d'est, je les disséminerai Devant l'ennemi; Je leur ferai tourner le dos, Et non la face, Au jour de leur désastre. Ils ont dit: Venez, méditons un projet contre Jérémie! Car la loi ne périra pas faute de sacrificateurs, Ni le conseil faute de sages, Ni la parole faute de prophètes. Venez, frappons-le avec la langue, Ne prêtons pas attention à toutes ses paroles! – Prête-moi attention, Éternel! Entends la voix de mes adversaires! Le mal sera-t-il rendu pour le bien? Car ils ont creusé une fosse pour m'(ôter) la vie. Souviens-toi que je me suis tenu devant toi Pour parler en leur faveur Et détourner d'eux ta fureur. C'est pourquoi livre leurs fils à la famine, Précipite-les sous le tranchant de l'épée; Que leurs femmes soient privées d'enfants et deviennent veuves, Et que leurs maris soient atteints par la mort; Que leurs jeunes gens soient frappés par l'épée pendant la guerre! Qu'on entende des cris sortir de leurs maisons, Quand soudain tu amèneras contre eux des bandits! Car ils ont creusé une fosse pour me capturer, Ils ont dissimulé des filets sous mes pieds. Et toi, Éternel, tu connais Tous leurs complots pour me faire mourir; N'accepte pas d'expiation pour leur faute, N'efface pas leur péché de devant toi! Qu'ils soient chancelants en ta présence! Agis contre eux au temps de ta colère! Ainsi a parlé l'Éternel: Va, achète une cruche d'argile de chez un potier, (prends avec toi) des anciens du peuple et des anciens des sacrificateurs. Sors vers la vallée de Ben-Hinnom, qui est à l'entrée de la porte de la Poterie; et là, tu crieras les paroles que je te dirai. Tu diras: Écoutez la parole de l'Éternel, rois de Juda, et vous, habitants de Jérusalem! Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Me voici, je vais faire venir sur ce lieu un malheur Tel que les oreilles en tinteront à quiconque en entendra parler. Car ils m'ont abandonné, Ils ont rendu ce lieu méconnaissable, Ils y ont offert de l'encens à d'autres dieux, Que ne connaissaient ni eux, ni leurs pères, ni les rois de Juda, Et ils ont rempli ce lieu du sang des innocents; Ils ont bâti des hauts lieux à Baal Pour brûler au feu leurs fils en holocaustes à Baal: Ce que je n'avais pas ordonné, Ce dont je n'avais pas parlé, Ce qui ne m'était pas venu à la pensée. C'est pourquoi voici que les jours viennent – Oracle de l'Éternel – Où ce lieu ne sera plus appelé Topheth Et vallée de Ben-Hinnom, Mais: Vallée du Carnage. Dans ce lieu j'anéantirai le conseil de Juda et de Jérusalem; Je les ferai tomber par l'épée devant leurs ennemis Et par la main de ceux qui en veulent à leur vie; Je donnerai leurs cadavres en pâture Aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre. Je ferai de cette ville Un objet de stupeur et de raillerie: Tous ceux qui passeront près d'elle Seront stupéfaits et la railleront À cause de toutes ses plaies. Je leur ferai manger la chair de leurs fils Et la chair de leurs filles, Et ils mangeront chacun la chair de son prochain, Au milieu du désarroi et de la détresse Où les réduiront leurs ennemis Et ceux qui en veulent à leur vie. Tu briseras ensuite la cruche, sous les yeux des hommes qui seront allés avec toi, et tu leur diras: Ainsi parle l'Éternel des armées: C'est ainsi que je briserai ce peuple et cette ville, Comme on brise un vase de potier, Qui ne pourra plus être réparé. Et l'on ensevelira (les morts) à Topheth Par défaut de place pour ensevelir (ailleurs). C'est ainsi que je ferai à ce lieu – Oracle de l'Éternel – Et à ses habitants, Et je rendrai cette ville semblable à Topheth. Les maisons de Jérusalem Et les maisons des rois de Juda Seront impures comme le lieu de Topheth, Toutes les maisons sur les toits desquelles on offrait de l'encens À toute l'armée des cieux, Et on faisait des libations à d'autres dieux. Jérémie revint de Topheth, où l'Éternel l'avait envoyé prophétiser. Puis il se tint dans le parvis de la Maison de l'Éternel et il dit à tout le peuple: Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Voici, je fais venir sur cette ville et sur toutes les villes (qui dépendent) d'elle tout le malheur que j'ai annoncé contre elle, parce qu'ils ont raidi leur nuque pour ne pas écouter mes paroles. Pachhour, fils d'Immer, sacrificateur et inspecteur en chef de la Maison de l'Éternel, entendit Jérémie qui prophétisait ces choses. Et Pachhour frappa le prophète Jérémie et le mit aux entraves à la porte supérieure de Benjamin dans la Maison de l'Éternel. Mais le lendemain, Pachhour fit dégager Jérémie des entraves. Et Jérémie lui dit: Ce n'est pas le nom de Pachhour que l'Éternel te donne, c'est celui de Magor-Missabib. Car ainsi parle l'Éternel: Voici que je te livre à l'effroi, toi et tous tes amis; ils tomberont par l'épée de leurs ennemis, et tes yeux le verront. Je livrerai aussi tout Juda entre les mains du roi de Babylone, qui les déportera à Babylone et les frappera de l'épée. Je livrerai toutes les réserves de cette ville, tout le produit de son travail, tout ce qu'elle a de précieux, je livrerai tous les trésors des rois de Juda entre les mains de leurs ennemis, qui en feront leur butin, les enlèveront et les transporteront à Babylone. Et toi, Pachhour, et tous ceux qui demeurent dans ta maison, vous irez en captivité; tu iras à Babylone et là tu mourras, et là tu seras enseveli, toi et tous tes amis auxquels tu as prophétisé ce qui est faux. Tu m'as séduit, Éternel, Et je me suis laissé séduire; Tu m'as saisi et tu as vaincu. Et je suis chaque jour en dérision, Tout le monde se moque de moi. Car toutes les fois que je parle, (il faut que) je crie, Que je proclame: violence et dévastation! Et la parole de l'Éternel est pour moi Un sujet de déshonneur et de risée toute la journée. Si je dis: Je ne ferai plus mention de lui, Je ne parlerai plus en son nom, Il y a dans mon cœur comme un feu brûlant, Retenu dans mes os. Je me fatigue à le contenir et je ne le puis. Car j'apprends les mauvais propos de plusieurs: Effroi de tous côtés? Racontez! Racontons-le! Tous ceux qui étaient en paix avec moi Observent si je flanche: Peut-être se laissera-t-il séduire, Et nous le vaincrons, Nous tirerons vengeance de lui! Mais l'Éternel est avec moi comme un héros puissant; C'est pourquoi mes persécuteurs trébucheront Et ne vaincront pas. Ils auront bien honte de n'avoir pas réussi: Ce sera une confusion éternelle qui ne s'oubliera pas. L'Éternel des armées sonde le juste, Il voit les reins et les cœurs. Je verrai ta vengeance (s'exercer) contre eux, Car c'est à toi que j'ai confié ma cause. Chantez à l'Éternel, louez l'Éternel! Car il délivre la vie du pauvre De la main de ceux qui font le mal. Maudit soit le jour où je suis né! Que le jour où ma mère m'a enfanté Ne soit pas béni! Maudit soit l'homme qui porta cette bonne nouvelle à mon père: Il t'est né un enfant mâle, Et qui le combla de joie! Que cet homme soit comme les villes Que l'Éternel a bouleversées sans regret! Qu'il entende des cris le matin, Et des clameurs à l'heure de midi! Lui qui ne m'a pas fait mourir dès le sein maternel, De sorte que ma mère m'aurait servi de tombe Et serait restée éternellement enceinte! Pourquoi suis-je sorti du sein maternel Pour voir la souffrance et la douleur Et pour consumer mes jours dans la honte? Parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l'Éternel, lorsque le roi Sédécias lui envoya Pachhour fils de Malkiya, et Sophonie, fils de Maaséya, le sacrificateur, pour lui dire: Consulte pour nous l'Éternel; car Neboukadnetsar, roi de Babylone, nous fait la guerre; peut-être l'Éternel agira-t-il à notre égard dans la ligne de tous ses miracles, afin qu'il s'éloigne de nous. Jérémie leur répondit: Vous direz à Sédécias: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Voici: Je vais détourner les instruments de guerre qui sont dans vos mains, et avec lesquels vous combattez le roi de Babylone et les Chaldéens qui vous assiègent de l'extérieur des murs, et je les ferai converger vers l'intérieur de cette ville. Et je combattrai moi-même contre vous, d'une main étendue et d'un bras puissant, avec colère, avec fureur, avec une grande indignation. Je frapperai les habitants de cette ville, les hommes et les bêtes; ils mourront d'une peste affreuse. Après cela – oracle de l'Éternel – je livrerai Sédécias, roi de Juda, ses serviteurs, le peuple et ceux qui dans cette ville survivront à la peste, à l'épée et à la famine, je les livrerai entre les mains de Neboukadnetsar, roi de Babylone, entre les mains de leurs ennemis, entre les mains de ceux qui en veulent à leur vie; il les frappera du tranchant de l'épée, il sera pour eux sans pitié, sans ménagement et sans compassion. Quant à ce peuple, tu lui diras: Ainsi parle l'Éternel: Voici que je mets devant vous le chemin de la vie et le chemin de la mort. Celui qui restera dans cette ville mourra par l'épée, par la famine et par la peste; mais celui qui sortira pour se rendre aux Chaldéens qui vous assiègent vivra, et sa vie sera son butin. Car je tourne ma face contre cette ville pour (faire) du mal et non du bien – oracle de l'Éternel –; elle sera livrée entre les mains du roi de Babylone, qui la brûlera par le feu. Et tu diras à la maison du roi de Juda: Écoutez la parole de l'Éternel! Maison de David! Ainsi parle l'Éternel: Rendez la justice dès le matin Et délivrez des mains de l'oppresseur celui qui est exploité, De peur que ma fureur n'éclate comme un feu Et ne s'enflamme sans qu'on puisse l'éteindre À cause de la méchanceté de vos agissements. Voici: C'est à toi (que j'en ai), Habitante de la vallée, Du rocher de la plaine, – Oracle de l'Éternel – À vous qui dites: Qui descendra contre nous? Qui entrera dans nos repaires? J'interviendrai contre vous Selon le fruit de vos agissements; – Oracle de l'Éternel – J'allumerai dans votre forêt un feu Qui dévorera tous vos alentours. Ainsi parle l'Éternel: Descends dans la maison du roi de Juda, et là prononce cette parole. Tu diras: Écoute la parole de l'Éternel, roi de Juda, qui es assis sur le trône de David, toi, tes serviteurs et ton peuple, qui entrez pas ces portes! Ainsi parle l'Éternel: Pratiquez le droit et la justice; délivrez des mains de l'oppresseur celui qui est exploité; ne maltraitez pas l'immigrant, l'orphelin et la veuve; n'usez pas de violence et ne répandez pas de sang innocent dans ce lieu. Car si vraiment vous agissez selon cette parole, les rois assis sur le trône de David entreront par les portes de cette maison, montés sur des chars et sur des chevaux, eux, leurs serviteurs et leur peuple. Mais si vous n'écoutez pas ces paroles, je le jure par moi-même – oracle de l'Éternel – cette maison deviendra une ruine. Car ainsi parle l'Éternel sur la maison du roi de Juda: Tu es pour moi comme Galaad, Comme le sommet du Liban; Mais certes, je ferai de toi un désert, Une ville sans habitants. Je désigne contre toi des destructeurs, Chacun avec ses armes; Ils couperont tes plus beaux cèdres Et les feront tomber dans le feu. Des nations nombreuses passeront près de cette ville Et se diront l'une à l'autre: Pourquoi l'Éternel a-t-il ainsi traité cette grande ville? Et l'on répondra: Parce qu'ils ont abandonné L'alliance de l'Éternel, leur Dieu, Parce qu'ils se sont prosternés devant d'autres dieux et leur ont rendu un culte. Ne pleurez pas celui qui est mort Et ne le plaignez pas; Pleurez, pleurez celui qui s'en va, Car il ne reviendra plus, Il ne reverra plus le pays de sa naissance. Car ainsi parle l'Éternel Sur Challoum, fils de Josias, roi de Juda, Qui régnait à la place de Josias, son père, Et qui est sorti de ce lieu: Il n'y reviendra plus; Mais il mourra dans le lieu où on l'a déporté Et il ne verra plus ce pays. Malheur à celui qui bâtit sa maison en dépit de la justice, Et ses chambres hautes en dépit du droit; Qui fait travailler son prochain pour rien, Sans lui donner son salaire; Qui dit: Je me bâtirai une maison de (vastes) dimensions Et des chambres spacieuses; Et qui s'y fait percer des fenêtres, La lambrisse de cèdre Et l'enduit de couleur rouge! Est-ce que tu règnes, parce que tu as de la passion pour le cèdre? Ton père ne mangeait-il pas, ne buvait-il pas? Mais il pratiquait le droit et la justice, De la sorte (tout allait) bien pour lui; Il jugeait la cause du malheureux et du pauvre, De la sorte (tout allait) bien pour lui; N'est-ce pas là me connaître? – Oracle de l'Éternel. Mais tu n'as des yeux et un cœur Que pour ton intérêt, Pour répandre le sang de l'innocent Et pour exercer une oppression écrasante. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel Sur Yehoyaqim, fils de Josias, roi de Juda: On ne lui fera pas de funérailles, en disant: Hélas, mon frère! hélas (mes) sœurs! On ne lui fera pas de funérailles, en disant: Hélas, seigneur, hélas, sa majesté! Il aura la sépulture d'un âne, Il sera traîné et jeté hors des portes de Jérusalem. Monte sur le Liban et crie! Donne de la voix sur le Basan! Crie du haut d'Abarim! Car tous ceux qui t'aimaient sont brisés. Je t'ai parlé dans le temps de ton insouciance; Tu disais: Je n'écouterai pas. Telle est ta conduite depuis ta jeunesse; Tu n'as pas écouté ma voix. Tous tes bergers seront la pâture du vent, Et ceux qui t'aiment iront en captivité; C'est alors que tu seras dans la honte, dans la confusion, À cause de toute ta méchanceté. Toi qui habites sur le Liban Qui as ton nid dans les cèdres, Combien tu gémiras quand les douleurs t'atteindront, Les convulsions, comme celles d'une femme qui accouche! Je suis vivant! – Oracle de l'Éternel – Quand Koniahou, fils de Yehoyaqim, roi de Juda serait Une bague à ma main droite, Je t'arracherais de là. Je te livrerai entre les mains de ceux qui en veulent à ta vie, Entre les mains de ceux devant qui tu trembles, Entre les mains de Neboukadnetsar, roi de Babylone, Entre les mains des Chaldéens. Je vous jetterai, toi et ta mère qui t'a enfanté, Dans cet autre pays où vous n'êtes pas nés, Et là vous mourrez; Mais dans le pays où ils porteront leur désir pour y retourner, Ils ne retourneront pas. – Est-il donc une image méprisable et brisée, ce Koniahou? Est-il un objet qu'on n'apprécie pas? Pourquoi sont-ils jetés, lui et sa descendance, Lancés dans un pays qu'ils ne connaissent pas? – Terre, terre, terre, Écoute la parole de l'Éternel! Ainsi parle l'Éternel: Inscrivez cet homme comme privé d'enfants, Comme un homme qui ne réussit rien dans son existence, Car de sa descendance, nul ne réussira À s'asseoir sur le trône de David Et à dominer sur Juda. Malheur aux bergers qui perdent et dispersent Le troupeau de mon pâturage! – Oracle de l'Éternel. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël, Sur les bergers qui font paître mon peuple: Vous avez disséminé mes brebis, Vous les avez chassées, Vous n'en avez pas pris soin; Voici que j'interviendrai contre vous À cause de la méchanceté de vos agissements, – Oracle de l'Éternel – Et je rassemblerai le reste de mes brebis De tous les pays où je les ai chassées; Je les ramènerai dans leur enclos; Elles seront fécondes et multiplieront. J'établirai sur elles des bergers qui les feront paître; Elles n'auront plus peur, elles ne trembleront plus, Et il n'en manquera aucune, Dit l'Éternel. Voici que les jours viennent – Oracle de l'Éternel – Où je susciterai à David un germe juste; Il régnera en roi et prospérera, Il pratiquera le droit et la justice dans le pays. En son temps, Juda sera sauvé, Israël aura la sécurité dans sa demeure; Et voici le nom dont on l'appellera: L'Éternel notre justice. C'est pourquoi voici que les jours viennent – Oracle de l'Éternel – Où l'on ne dira plus: L'Éternel est vivant, Lui qui a fait monter du pays d'Égypte les Israélites! Mais (on dira): L'Éternel est vivant, Lui qui a fait monter et qui a ramené La descendance de la maison d'Israël du pays du nord Et de tous les pays où je les avais chassés! Et ils habiteront sur leur territoire. Aux prophètes: Mon cœur est brisé au-dedans de moi, Tous mes os frémissent; Je suis comme un homme ivre, Comme quelqu'un qui est emporté par le vin, À cause de l'Éternel et à cause de ses paroles saintes. Car le pays est rempli d'adultères; Le pays est en deuil à cause de la malédiction; Les pâturages du désert sont desséchés. On court au mal, On n'a de courage que pour l'injustice. Prophètes et sacrificateurs sont corrompus; Même dans ma maison j'ai trouvé leur méchanceté – Oracle de l'Éternel. C'est pourquoi leur chemin sera glissant et ténébreux, Ils seront poussés et ils tomberont; Car je ferai venir sur eux le malheur, L'année où j'interviendrai contre eux – Oracle de l'Éternel. Chez les prophètes de Samarie J'ai vu des scandales; Ils ont prophétisé par Baal, Ils ont égaré mon peuple, Israël. Mais chez les prophètes de Jérusalem J'ai vu des choses horribles; Ils sont adultères, Ils marchent dans la fausseté; Ils fortifient les mains de ceux qui font le mal, Afin qu'aucun ne revienne de sa méchanceté; Ils sont tous à mes yeux comme Sodome, Et les habitants de Jérusalem comme Gomorrhe. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel des armées sur les prophètes: Voici que je vais les nourrir d'absinthe Et que je leur ferai boire des eaux empoisonnées; Car c'est par les prophètes de Jérusalem Que la corruption s'est répandue dans tout le pays. Ainsi parle l'Éternel des armées: N'écoutez pas les paroles des prophètes Qui vous prophétisent! Ils vous illusionnent; Ils racontent les visions de leur propre cœur, Et non (ce qui vient) de la bouche de l'Éternel. Ils osent dire à ceux qui me méprisent: L'Éternel a dit: Vous aurez la paix. Et ils disent à quiconque suit l'obstination de son cœur: Il ne t'arrivera aucun malheur! Qui donc a assisté au conseil de l'Éternel Pour voir, pour écouter sa parole? Qui a fait attention à sa parole, Qui l'a entendue? Voici la tempête de l'Éternel: La fureur se déchaîne, C'est une tornade, Elle tournoie sur la tête des méchants. La colère de l'Éternel ne se détournera pas, Jusqu'à ce qu'il ait accompli, exécuté Les desseins de son cœur. À la fin des temps vous en aurez l'intelligence. Je n'ai pas envoyé ces prophètes, Et ils ont couru; Je ne leur ai point parlé, Et ils ont prophétisé. S'ils avaient assisté à mon conseil, Ils auraient dû faire entendre mes paroles à mon peuple Et les faire revenir de leur mauvaise voie, De la méchanceté de leurs agissements. Ne suis-je un Dieu que de près – Oracle de l'Éternel – Et ne suis-je pas aussi un Dieu de loin? Quelqu'un se cachera-t-il dans un lieu caché, Sans que je le voie? – Oracle de l'Éternel. Est-ce que je ne remplis pas, moi, les cieux et la terre? – Oracle de l'Éternel. J'ai entendu ce que disent les prophètes Qui prophétisent en mon nom ce qui est faux, en disant: J'ai fait un songe! J'ai fait un songe! Jusques à quand ces prophètes auront-ils à cœur De prophétiser la fausseté, De prophétiser la tromperie de leur cœur? Ils pensent faire oublier mon nom à mon peuple Par leurs songes qu'ils se racontent l'un à l'autre, Comme leurs pères ont oublié mon nom pour Baal. Que le prophète qui a un songe raconte ce songe, Et que celui qui a ma parole rapporte fidèlement ma parole. Qu'a de commun la paille avec le froment? – Oracle de l'Éternel. Ma parole n'est-elle pas comme un feu – Oracle de l'Éternel – Et comme un marteau qui fait éclater le roc? C'est pourquoi je suis – Oracle de l'Éternel – Contre les prophètes Qui se volent mes paroles l'un à l'autre! Je suis – Oracle de l'Éternel – Contre les prophètes Qui prennent leur langue pour annoncer un oracle! Je suis – Oracle de l'Éternel – Contre ceux qui prophétisent des songes faux, Qui les racontent et qui égarent mon peuple Par leurs faussetés et leur témérité; Et moi, je ne les ai pas envoyés, Je ne leur ai pas donné d'ordre, Et ils ne sont d'aucune utilité à ce peuple – Oracle de l'Éternel. Si ce peuple, ou tel prophète, Ou un sacrificateur te demande: Quelle est la menace de l'Éternel? Tu leur diras quelle est cette menace: Je vous rejetterai, dit l'Éternel. Et le prophète, le sacrificateur, ou (celui du) peuple Qui dira: Menace de l'Éternel: J'interviendrai contre lui et contre sa maison. Vous direz, chacun à son prochain, Chacun à son frère: Qu'a répondu l'Éternel? Qu'a dit l'Éternel? Mais vous ne mentionnerez plus la menace de l'Éternel; Car la menace sera pour chacun sa propre parole; Vous tordez les paroles du Dieu vivant, De l'Éternel des armées, notre Dieu. Tu diras au prophète: Que t'a répondu l'Éternel? Qu'a dit l'Éternel? Et si vous dites encore: Menace de l'Éternel! Alors ainsi parle l'Éternel: Parce que vous dites cette parole: Menace de l'Éternel Quoique j'aie envoyé vous dire: Vous ne direz pas: Menace de l'Éternel! À cause de cela, voici: Je vous délaisserai tout-à-fait Et je vous rejetterai loin de ma face, vous et la ville Que j'avais donnée à vous et à vos pères; Je mettrai sur vous un déshonneur éternel, Une confusion éternelle et inoubliable. L'Éternel me fit voir deux paniers de figues posés devant le temple de l'Éternel, après que Neboukadnetsar, roi de Babylone, ait déporté de Jérusalem et conduit à Babylone Yekoniahou, fils de Yehoyaqim, roi de Juda, les ministres de Juda, les charpentiers et les serruriers. L'un des paniers contenait de très bonnes figues, comme les figues de la première récolte, et l'autre panier de très mauvaises figues, qu'on ne pouvait manger tant elles étaient mauvaises. L'Éternel me dit: Que vois-tu, Jérémie? Je répondis: Des figues. Les bonnes figues sont très bonnes, et les mauvaises sont très mauvaises et ne peuvent être mangées tant elles sont mauvaises. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Comme (on fait pour) ces bonnes figues, ainsi je regarderai favorablement les déportés de Juda que j'ai envoyés de ce lieu dans le pays des Chaldéens. Je poserai un regard favorable sur eux, et je les ferai revenir dans ce pays; je les édifierai et ne les détruirai plus; je les planterai et ne les arracherai plus. Je leur donnerai un cœur pour qu'ils connaissent que je suis l'Éternel. Ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu, s'ils reviennent à moi de tout leur cœur. De même en ce qui concerne les mauvaises figues qui ne peuvent être mangées tant elles sont mauvaises; car ainsi parle l'Éternel: C'est ainsi que je traiterai Sédécias, roi de Juda, ses ministres et le reste de Jérusalem, ceux qui sont restés dans ce pays, et ceux qui habitent dans le pays d'Égypte. Je les rendrai un objet de terreur, de malheur pour tous les royaumes de la terre, un sujet de déshonneur, de sarcasme, de raillerie et de malédiction dans tous les lieux où je les bannirai. J'enverrai parmi eux l'épée, la famine et la peste, jusqu'à ce qu'ils aient disparu du territoire que je leur avais donné, ainsi qu'à leurs pères. Parole qui fut adressée à Jérémie sur tout le peuple de Juda, la quatrième année de Yehoyaqim, fils de Josias, roi de Juda – c'était la première année de Neboukadnetsar, roi de Babylone. C'est ce que Jérémie prononça sur tout le peuple de Juda et devant tous les habitants de Jérusalem, en disant: Depuis la treizième année de Josias, fils d'Amôn, roi de Juda, jusqu'à ce jour, voilà vingt-trois ans que la parole de l'Éternel m'a été adressée; je vous la redis: dès le matin je vous la redis, et vous n'écoutez pas. L'Éternel vous a envoyé tous ses serviteurs, les prophètes, il les a envoyés dès le matin; et vous n'avez pas écouté, vous n'avez pas tendu l'oreille pour écouter. Ils disaient: Revenez donc chacun de votre mauvaise voie et de la méchanceté de vos agissements, et restez ainsi sur le territoire que l'Éternel vous a donné, ainsi qu'à vos pères, d'éternité en éternité. Ne vous ralliez pas à d'autres dieux pour leur rendre un culte et pour vous prosterner devant eux; ne m'irritez point par l'ouvrage de vos mains, et je ne vous ferai aucun mal. Mais vous ne m'avez pas écouté, – oracle de l'Éternel – afin de m'irriter par l'ouvrage de vos mains pour votre malheur. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel des armées: Parce que vous n'avez pas écouté mes paroles, me voici, j'enverrai chercher toutes les populations du nord, – oracle de l'Éternel – et Neboukadnetsar, roi de Babylone, mon serviteur; je les ferai venir contre ce pays et contre ses habitants et contre toutes ces nations à l'entour, afin de les vouer à l'interdit, et d'en faire un objet de stupéfaction et de raillerie, des ruines éternelles. Je ferai disparaître parmi eux les chants d'allégresse et les chants de joie, les chants du fiancé et les chants de la fiancée, le bruit de la meule et la lumière de la lampe. Tout ce pays deviendra une ruine, une désolation, et ces nations seront asservies au roi de Babylone pendant 70 ans. Mais lorsque ces 70 ans seront accomplis, j'interviendrai contre le roi de Babylone et contre cette nation – oracle de l'Éternel – à cause de leurs fautes, et contre le pays des Chaldéens dont je ferai une désolation pour toujours. Je ferai venir contre ce pays toutes les prédictions que j'ai prononcées sur lui, tout ce qui est écrit dans ce livre et ce que Jérémie a prophétisé contre toutes les nations. Car des nations puissantes et de grands rois les asserviront, eux aussi, et je leur rendrai selon leurs actions et selon l'œuvre de leurs mains. Car ainsi m'a parlé l'Éternel, le Dieu d'Israël: Prends de ma main cette coupe remplie du vin de la fureur, Et fais-la boire à toutes les nations Vers lesquelles je t'envoie. Qu'elles boivent, titubent et soient affolées À la vue de l'épée que j'envoie au milieu d'elles. Je pris la coupe de la main de l'Éternel, Et je la fis boire à toutes les nations Vers lesquelles l'Éternel m'envoyait: À Jérusalem et aux villes de Juda, À ses rois et à ses ministres, Pour en faire une ruine, Un objet de stupéfaction, de raillerie et de malédiction, Comme aujourd'hui même; Au Pharaon, roi d'Égypte, À ses serviteurs, à ses ministres et à tout son peuple; À tout l'occident, À tous les rois du pays d'Outs, À tous les rois du pays des Philistins, À Askalon, à Gaza, à Ékron et à ce qui reste d'Asdod; À Édom, à Moab et aux Ammonites; À tous les rois de Tyr, à tous les rois de Sidon Et aux rois de l'île qui est au-delà de la mer; À Dedân, à Téma, à Bouz Et à tous ceux qui se rasent les coins (de la barbe); À tous les rois d'Arabie, Et à tous les rois d'occident Qui habitent dans le désert; À tous les rois de Zimri, À tous les rois d'Élam Et à tous les rois de Médie; À tous les rois du nord, Proches ou éloignés Les uns des autres, Et à tous les royaumes de la terre Qui sont à la surface du sol. Et le roi de Chéchak boira après eux. Tu leur diras: Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Buvez, enivrez-vous et vomissez, Et tombez sans vous relever À la vue de l'épée que j'envoie parmi vous! Et s'ils refusent de prendre de ta main la coupe pour boire, Tu leur diras: Ainsi parle l'Éternel des armées: Buvez, buvez! Car voici: c'est par la ville sur laquelle mon nom est invoqué Que j'inaugure le malheur; Et vous, vous seriez innocentés? Vous ne serez pas innocentés! Car j'appelle l'épée sur tous les habitants de la terre – Oracle de l'Éternel des armées. Et toi, tu leur prophétiseras toutes ces choses Et tu leur diras: L'Éternel rugit de là-haut; De sa demeure sainte il donne de la voix; Il pousse ses rugissements contre ce qui est son domaine; Il pousse un cri, comme ceux qui foulent au pressoir, Contre tous les habitants de la terre. Le bruit parvient jusqu'au bout de la terre; Car l'Éternel est en procès avec les nations, Il entre en jugement contre toute chair; Il livre les méchants à l'épée – Oracle de l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel des armées: Voici qu'un malheur va de nation en nation, Et qu'une grande tempête s'élève des extrémités de la terre. Ceux que tuera l'Éternel en ce jour seront là, D'un bout à l'autre de la terre; Ils n'auront pas de funérailles, On ne les recueillera pas; Il n'auront pas de sépulture; Ils deviendront du fumier à la surface du sol. Hurlez, bergers, criez! Roulez-vous (à terre), conducteurs de troupeaux! Car les jours sont arrivés où vous allez être égorgés Et disséminés. Vous tomberez comme (peut le faire) un objet de valeur. Plus d'asile pour les bergers! Plus de refuge pour les conducteurs de troupeaux! Entendez le cri des bergers, Le hurlement des conducteurs de troupeaux, Car l'Éternel saccage leur pâturage. Les enclos paisibles sont silencieux Par la colère ardente de l'Éternel. Il a abandonné (sa demeure) comme un lionceau sa tanière; Car leur pays est réduit en désolation Par la fureur du destructeur Et par son ardente colère. Au commencement du règne de Yehoyaqim, fils de Josias, roi de Juda, cette parole fut adressée de la part de l'Éternel en ces mots: Ainsi parle l'Éternel: Tiens-toi dans le parvis de la Maison de l'Éternel et dis à ceux qui de toutes les villes de Juda viennent se prosterner dans la Maison de l'Éternel toutes les paroles que je t'ordonne de leur dire; n'en retranche pas un mot. Peut-être écouteront-ils, et reviendront-ils chacun de leur mauvaise voie; alors je regretterai le mal que je pensais leur faire à cause de la méchanceté de leurs agissements. Tu leur diras: Ainsi parle l'Éternel: Si vous ne m'écoutez pas pour marcher selon ma loi que j'ai mise devant vous, pour écouter les paroles de mes serviteurs, les prophètes, que je vous envoie, que je vous ai envoyés dès le matin et que vous n'avez pas écoutés, alors je traiterai cette Maison comme Silo et je ferai de cette ville un objet de malédiction pour toutes les nations de la terre. Les sacrificateurs, les prophètes et tout le peuple entendirent Jérémie prononcer ces paroles dans la Maison de l'Éternel. Et comme Jérémie achevait de dire tout ce que l'Éternel (lui) avait ordonné de dire à tout le peuple, les sacrificateurs, les prophètes et tout le peuple se saisirent de lui en disant: À mort! à mort! Pourquoi prophétises-tu au nom de l'Éternel, en disant: Cette Maison sera comme Silo, et cette ville sera ruinée, privée d'habitants? Tout le peuple s'attroupa autour de Jérémie dans la Maison de l'Éternel. Lorsque les ministres de Juda eurent appris ces choses, ils montèrent de la maison du roi à la Maison de l'Éternel et s'assirent à l'entrée de la Porte Neuve (de la Maison) de l'Éternel. Alors les sacrificateurs et les prophètes parlèrent ainsi aux ministres et à tout le peuple: La peine capitale pour cet homme! Car il a prophétisé contre cette ville, comme vous l'avez entendu de vos propres oreilles. Jérémie dit à tous les ministres et à tout le peuple: L'Éternel m'a envoyé pour prophétiser contre cette Maison et contre cette ville toutes les paroles que vous avez entendues. Maintenant réformez vos voies et vos agissements, écoutez la voix de l'Éternel, votre Dieu, et l'Éternel regrettera le mal qu'il a prononcé contre vous. Pour moi, me voici entre vos mains; faites-moi ce qui semblera bon et juste à vos yeux. Seulement sachez bien que, si vous me faites mourir, vous vous chargez du sang innocent, vous, cette ville et ses habitants; car l'Éternel m'a vraiment envoyé vers vous pour prononcer à vos oreilles toutes ces paroles. Les ministres et tout le peuple dirent aux sacrificateurs et aux prophètes: Point de peine capitale pour cet homme! Car c'est au nom de l'Éternel, notre Dieu, qu'il nous a parlé. Et quelques-uns des anciens du pays se levèrent et dirent à toute l'assemblée du peuple: Michée de Morécheth prophétisait du temps d'Ézéchias, roi de Juda, et il disait à tout le peuple de Juda: « Ainsi parle l'Éternel des armées: Sion sera labourée comme un champ, Jérusalem deviendra un monceau de pierres, Et la montagne du temple deviendra une hauteur couverte de forêt. » Ézéchias, roi de Juda, et tout Juda, l'ont-ils puni de mort? (Ézéchias) ne craignit -il pas l'Éternel? N'a-t-il pas imploré l'Éternel? Alors l'Éternel regretta le mal qu'il avait prononcé contre eux. Et nous nous ferions un si grand mal à nous-mêmes! Il y eut aussi un homme qui prophétisait au nom de l'Éternel, Ouriyahou, fils de Chemayahou de Qiryath-Yearim. Il prophétisa contre cette ville et contre ce pays par des paroles tout à fait semblables à celles de Jérémie. Le roi Yehoyaqim, tous ses vaillants hommes et tous ses ministres, entendirent ses paroles, et le roi chercha à le faire mourir. Ouriyahou, qui en fut informé, eut peur, prit la fuite et se rendit en Égypte. Le roi Yehoyaqim envoya des gens en Égypte, Elnatân, fils d'Akbor, et des gens avec lui en Égypte. Ils firent sortir d'Égypte Ouriyahou et l'amenèrent au roi Yehoyaqim, qui le frappa de l'épée et jeta son cadavre sur les tombes des gens du peuple. Cependant Ahiqam, fils de Chaphân, protégea Jérémie et empêcha qu'il ne soit livré aux mains du peuple pour être mis à mort. Au commencement du règne de Yehoyaqim, fils de Josias, roi de Juda, cette parole fut adressée à Jérémie de la part de l'Éternel en ces mots: Ainsi m'a parlé l'Éternel: Fais-toi des liens et des barres et mets-les sur ton cou. Envoie-les au roi d'Édom, au roi de Moab, au roi des Ammonites, au roi de Tyr et au roi de Sidon, par l'intermédiaire des messagers qui sont venus à Jérusalem auprès de Sédécias, roi de Juda, et à qui tu donneras mes ordres pour leurs maîtres, en disant: Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Voici ce que vous direz à vos maîtres: C'est moi qui ai fait la terre, les hommes et les bêtes qui sont à la surface de la terre, par ma grande puissance et par mon bras étendu, et je donne la terre à qui cela me plaît. Maintenant je livre tous ces pays entre les mains de Neboukadnetsar, roi de Babylone, mon serviteur; je lui donne aussi les animaux de la campagne, pour qu'ils le servent. Toutes les nations le serviront, lui, son fils et son petit-fils, jusqu'à ce que le temps pour son pays vienne aussi et que des nations puissantes et de grands rois l'asservissent. Si une nation, si un royaume ne sert pas Neboukadnetsar, roi de Babylone, et ne livre pas son cou au joug du roi de Babylone, j'interviendrai contre cette nation avec l'épée, la famine et la peste – oracle de l'Éternel – jusqu'à ce que je l'aie exterminée par sa main. Et vous, n'écoutez pas vos prophètes, vos devins, vos propres rêves, vos tireurs de présages, vos sorciers, eux qui vous disent: Vous ne servirez pas le roi de Babylone! Car c'est la fausseté qu'ils vous prophétisent, afin de vous éloigner de votre territoire, en sorte que je vous bannisse et que vous périssiez. Mais la nation qui livrera son cou au joug du roi de Babylone et qui le servira, je lui accorderai du repos sur son territoire – oracle de l'Éternel – pour qu'elle le cultive et qu'elle s'y installe. J'ai parlé exactement en ces mêmes termes à Sédécias, roi de Juda: Livrez votre cou au joug du roi de Babylone, servez-le, lui et son peuple, et vous vivrez. Pourquoi devriez-vous mourir, toi et ton peuple, par l'épée, par la famine et par la peste, comme l'Éternel l'a dit à la nation qui ne servira pas le roi de Babylone? N'écoutez pas les paroles des prophètes qui vous disent: Vous ne servirez pas le roi de Babylone! Car ce qu'ils vous prophétisent est faux. Je ne les ai pas envoyés – oracle de l'Éternel – et ils prophétisent faussement en mon nom, afin que je vous bannisse et que vous périssiez, vous et les prophètes qui vous prophétisent. J'ai parlé en ces termes aux sacrificateurs et à tout ce peuple: Ainsi parle l'Éternel: N'écoutez pas les paroles de vos prophètes qui vous prophétisent, en disant: Voici maintenant que les objets de la Maison de l'Éternel seront bientôt rapportés de Babylone! Car ce qu'ils vous prophétisent est faux. Ne les écoutez pas, servez le roi de Babylone, et vous vivrez. Pourquoi cette ville deviendrait-elle une ruine? S'ils sont prophètes et si la parole de l'Éternel est avec eux, qu'ils intercèdent donc auprès de l'Éternel des armées pour que les objets qui restent dans la Maison de l'Éternel, dans la maison du roi de Juda et dans Jérusalem, ne s'en aillent pas à Babylone. Car ainsi parle l'Éternel des armées au sujet des colonnes, de la Mer, des bases, et des autres objets qui sont restés dans cette ville, qui n'ont pas été enlevés par Neboukadnetsar, roi de Babylone, lorsqu'il déporta de Jérusalem à Babylone Yekonia, fils de Yehoyaqim, roi de Juda, et tous les notables de Juda et de Jérusalem; ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël, au sujet des objets qui restent dans la Maison de l'Éternel, dans la maison du roi de Juda et dans Jérusalem: Ils seront emportés à Babylone et ils y resteront jusqu'au jour où j'interviendrai pour eux, – oracle de l'Éternel – où je les ferai remonter et revenir dans ce lieu. La même année, au commencement du règne de Sédécias, roi de Juda, le cinquième mois de la quatrième année, Hanania, fils d'Azzour, le prophète de Gabaon, me dit dans la Maison de l'Éternel, sous les yeux des sacrificateurs et de tout le peuple: Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Je brise le joug du roi de Babylone! Encore deux années, et je fais revenir dans ce lieu tous les objets de la Maison de l'Éternel, que Neboukadnetsar, roi de Babylone, a enlevés de ce lieu, et qu'il a emportés à Babylone. Et je fais revenir dans ce lieu – oracle de l'Éternel – Yekonia, fils de Yehoyaqim, roi de Juda, et tous les déportés de Juda, qui sont allés à Babylone car je briserai le joug du roi de Babylone. Le prophète Jérémie répondit au prophète Hanania, sous les yeux des sacrificateurs et sous les yeux de tout le peuple qui se tenaient dans la Maison de l'Éternel. Le prophète Jérémie dit: Amen! Que l'Éternel fasse ainsi! Que l'Éternel accomplisse les paroles que tu as prophétisées, et qu'il fasse revenir de Babylone en ce lieu les objets de la Maison de l'Éternel et tous les déportés! Seulement écoute cette parole que je prononce à tes oreilles et aux oreilles de tout le peuple: Les prophètes qui ont paru avant moi et avant toi, depuis toujours, ont prophétisé contre de nombreux pays et de grands royaumes la guerre, le malheur et la peste; mais si un prophète prophétise la paix, c'est par l'accomplissement de ce qu'il prophétise qu'il sera reconnu comme véritablement envoyé par l'Éternel. Alors le prophète Hanania enleva la barre de dessus le cou du prophète Jérémie et il la brisa; et Hanania dit sous les yeux de tout le peuple: Ainsi parle l'Éternel: C'est ainsi que, dans deux années, je briserai de dessus le cou de toutes les nations le joug de Neboukadnetsar, roi de Babylone. Et le prophète Jérémie passa son chemin. Après que le prophète Hanania ait brisé la barre de dessus le cou du prophète Jérémie, la parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie, en ces mots: Va, tu diras à Hanania: Ainsi parle l'Éternel: Tu peux briser des barres de bois, tu les remplaceras par des barres de fer. Car ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Je mets un joug de fer sur le cou de toutes ces nations, pour qu'elles servent Neboukadnetsar, roi de Babylone, et elles le serviront; je lui livre aussi les animaux des champs. Et le prophète Jérémie dit au prophète Hanania: Écoute, Hanania! L'Éternel ne t'a pas envoyé, et tu inspires à ce peuple une fausse confiance. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel: Me voici! Je te chasse de la surface du territoire; tu mourras cette année; car tes paroles sont une révolte contre l'Éternel. Et le prophète Hanania mourut cette années-là, au septième mois. Voici les termes de la lettre que le prophète Jérémie envoya de Jérusalem au reste des anciens qui avaient été déportés, aux sacrificateurs, aux prophètes et à tout le peuple que Neboukadnetsar avait déportés de Jérusalem à Babylone, après que le roi Yekonia, la reine-mère, les chambellans, les ministres de Juda et de Jérusalem, les charpentiers et les serruriers soient sortis de Jérusalem. Il la remit aux mains d'Éleasa, fils de Chaphân, et de Guemaria, fils de Hilqiya, envoyés à Babylone par Sédécias, roi de Juda, auprès de Neboukadnetsar, roi de Babylone. Elle disait: Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël, à tous les déportés que j'ai déportés de Jérusalem à Babylone: Bâtissez des maisons et habitez-les; plantez des jardins et mangez-en les fruits. Mariez-vous et engendrez des fils et des filles; mariez vos fils et donnez vos filles en mariage, afin qu'elles enfantent des fils et des filles; multipliez là où vous êtes et ne diminuez pas. Recherchez la paix de la ville où je vous ai déportés et intercédez auprès de l'Éternel en sa faveur, parce que votre paix dépendra de la sienne. Car ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Ne vous laissez pas abuser par vos prophètes qui sont au milieu de vous, ni par vos devins; ne prêtez pas attention aux rêves que vous faites! Car c'est faux ce qu'ils vous prophétisent en mon nom. Je ne les ai pas envoyés – oracle de l'Éternel. Mais voici ce que dit l'Éternel: Dès que 70 ans seront écoulés pour Babylone, j'interviendrai pour vous, et j'accomplirai à votre égard ma bonne parole, en vous faisant revenir dans ce lieu. Je connais, moi, les desseins que je forme à votre sujet – oracle de l'Éternel –, desseins de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir fait d'espérance. Alors, vous m'invoquerez et vous pourrez partir; vous intercéderez auprès de moi, et je vous exaucerai. Vous me chercherez et vous me trouverez, car vous me chercherez de tout votre cœur. Je me laisserai trouver par vous – oracle de l'Éternel – et je ferai revenir vos captifs; je vous rassemblerai de toutes les nations et de tous les lieux où je vous ai bannis – oracle de l'Éternel – et je vous ferai revenir dans ce lieu d'où je vous ai déportés. Cependant vous dites: Dieu nous a suscité des prophètes à Babylone! Ainsi parle l'Éternel au roi installé sur le trône de David, à tout le peuple installé dans cette ville, à vos frères qui ne sont pas allés avec vous en déportation; ainsi parle l'Éternel des armées: Voici: j'envoie parmi eux l'épée, la famine et la peste et je les rendrai semblables à des figues pourries qui ne peuvent être mangées tant elles sont mauvaises. Je les poursuivrai avec l'épée, la famine et la peste, je ferai d'eux une terreur pour tous les royaumes de la terre, un objet de malédiction, de stupéfaction, de raillerie, de déshonneur parmi toutes les nations où je les bannirai, parce qu'ils n'ont pas écouté mes paroles – oracle de l'Éternel –, eux à qui j'ai envoyé mes serviteurs les prophètes, à qui je les ai envoyés dès le matin; vous n'avez pas écouté – oracle de l'Éternel. Mais vous, écoutez la parole de l'Éternel, vous tous, déportés, que j'ai envoyés de Jérusalem à Babylone! Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël, sur Achab, fils de Qolaya, et sur Sédécias, fils de Maaséya, qui vous prophétisent des faussetés en mon nom: Voici: Je les livre entre les mains de Neboukadnetsar, roi de Babylone, et il les frappera (à mort) sous vos yeux. On tirera d'eux une malédiction parmi tous les déportés de Juda qui sont à Babylone, en disant: Que l'Éternel te traite comme Sédécias et comme Achab, que le roi de Babylone a fait rôtir au feu! Car ils ont commis une infamie en Israël, en se livrant à l'adultère avec les femmes de leurs prochains, et ils ont parlé faussement en mon nom, quand je ne leur avais pas donné d'ordre. Je le sais et j'en suis témoin – oracle de l'Éternel. Tu diras à Chemayahou de Néhélam: Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Tu as envoyé en ton nom à tout le peuple de Jérusalem, à Sophonie, fils du sacrificateur Maaséya, et à tous les sacrificateurs, des lettres ainsi conçues: L'Éternel t'a établi sacrificateur à la place du sacrificateur Yehoyada, afin d'exercer dans la Maison de l'Éternel la surveillance sur tout homme qui délire et se donne pour prophète, et afin de le mettre aux entraves et au carcan. Maintenant, pourquoi n'as-tu pas sévi contre Jérémie d'Anatoth, qui se donne comme prophète parmi vous, qui nous a même envoyé dire à Babylone: Ce sera long! « Bâtissez des maisons et habitez-les; plantez des jardins et mangez-en les fruits »! Le sacrificateur Sophonie lut cette lettre en présence du prophète Jérémie. Et la parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie, en ces mots: Envoie dire à tous les déportés: Ainsi parle l'Éternel sur Chemaya de Néhélam: Parce que Chemaya vous prophétise sans que je l'aie envoyé, et qu'il vous inspire une fausse confiance, c'est ici ce que dit l'Éternel: Voici: j'interviendrai contre Chemaya de Néhélam et sa descendance; nul des siens n'habitera au milieu de ce peuple, et il ne verra pas le bien que je ferai à mon peuple – oracle de l'Éternel –; car ses paroles sont une révolte contre l'Éternel. Parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l'Éternel en ces mots: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Écris dans un livre toutes les paroles que je t'ai dites. Voici que les jours viennent – oracle de l'Éternel – où je ferai revenir les captifs de mon peuple d'Israël et de Juda, dit l'Éternel; je les ferai revenir dans le pays que j'ai donné à leurs pères, et ils en prendront possession. Et voici les paroles que l'Éternel a prononcées sur Israël et sur Juda: Ainsi parle l'Éternel: Nous entendons des bruits de trouble; C'est la peur, ce n'est pas la paix. Informez-vous et regardez si un mâle enfante! Pourquoi ai-je vu tous les hommes les mains sur leurs reins, Comme une femme en travail? Pourquoi tous les visages sont-ils devenus livides? Malheur! Car ce jour est grand, Aucun autre n'est comme lui. C'est un temps d'angoisse pour Jacob; Mais il en sortira sauvé. En ce jour-là – Oracle de l'Éternel des armées – Je briserai son joug de dessus ton cou, J'arracherai tes liens, Et des étrangers ne t'asserviront plus. Ils serviront l'Éternel, leur Dieu, Et David, leur roi, que je leur susciterai. Et toi, mon serviteur Jacob, Sois sans crainte – Oracle de l'Éternel –; Ne tremble pas, Israël! Car voici: je te sauve de la (terre) lointaine Et ta descendance du pays où elle est captive; Jacob reviendra, il jouira du repos et de la tranquillité, Et il n'y aura personne pour le troubler. Car je suis avec toi, – Oracle de l'Éternel – Pour te sauver; J'exterminerai toutes les nations Parmi lesquelles je t'ai disséminé, Mais toi, je ne t'exterminerai pas; Je te punirai selon le droit, Je ne puis pas t'innocenter. Ainsi parle l'Éternel: Ton désastre est incurable, Ta plaie est douloureuse. Nul ne défend ta cause, pour bander ta plaie; De remède efficace, il n'en est pas pour toi. Tous ceux qui t'aimaient t'oublient, Ils ne te recherchent plus; Car je t'ai frappée comme frappe un ennemi, Je t'ai cruellement punie À cause de la multitude de tes fautes, De la gravité de tes péchés. Pourquoi te plaindre de ton désastre, De ta douleur incurable? C'est à cause de la multitude de tes fautes, De la gravité de tes péchés Que je t'ai fait cela. C'est pourquoi tous ceux qui te dévorent seront dévorés, Et tous tes adversaires, tous, iront en captivité; Ceux qui te saccagent seront saccagés, Et j'abandonnerai au pillage tous ceux qui te pillent. Car je te rétablirai, Je te guérirai de tes plaies – Oracle de l'Éternel. Puisqu'ils t'appellent la bannie, – C'est Sion – celle que nul ne recherche, Ainsi parle l'Éternel: Voici: je fais revenir les captifs des tentes de Jacob, J'ai compassion de ses demeures; La ville sera rebâtie sur ses ruines, Le donjon sera rétabli au (lieu qui lui revient de) droit. Du milieu d'eux s'élèvera la louange Et la voix de ceux qui s'égaient; Je les multiplierai, Et ils ne diminueront pas; Je les glorifierai, Et ils ne seront pas amoindris. Ses fils seront comme autrefois, Sa communauté se maintiendra devant moi, Et j'interviendrai contre tous ses oppresseurs. Son chef sera (issu) de son sein, Son dominateur sortira du milieu de lui; Je le ferai approcher, Et il s'avancera vers moi; Car quel est celui qui engagerait son propre cœur Pour s'approcher de moi? – Oracle de l'Éternel. Vous serez mon peuple, Et je serai votre Dieu. Voici la tempête de l'Éternel, La fureur se déchaîne, L'orage se concentre, Il tournoie sur la tête des méchants. La colère ardente de l'Éternel ne se détournera pas, Jusqu'à ce qu'il ait accompli, exécuté Les desseins de son cœur. À la fin des temps, vous en aurez l'intelligence. En ce temps-là, – Oracle de l'Éternel – Je serai Dieu pour toutes les familles d'Israël, Et ils seront mon peuple. Ainsi parle l'Éternel: Il a trouvé grâce dans le désert, Le peuple des rescapés de l'épée; Israël marche vers son repos. De loin l'Éternel se montre à moi: Je t'aime d'un amour éternel; C'est pourquoi je te conserve ma bienveillance. Je te rebâtirai, et tu seras rebâtie, Vierge d'Israël! Tu auras encore tes tambourins pour parure Et tu sortiras au milieu des danses de ceux qui s'égaient. Tu planteras encore des vignes Sur les montagnes de Samarie; Les planteurs planteront et récolteront. Car il est un jour Où les gardes crient sur les monts d'Éphraïm: Levez-vous, montons à Sion Vers l'Éternel, notre Dieu! Car ainsi parle l'Éternel: Acclamez Jacob avec joie, Éclatez d'allégresse à la tête des nations! Faites-vous entendre, louez, dites: Éternel, sauve ton peuple, Le reste d'Israël! Voici que je les fais revenir du pays du nord, Je les rassemble des extrémités de la terre; Parmi eux sont l'aveugle et le boiteux, La femme enceinte et celle en travail, tous ensemble; C'est une grande assemblée qui revient ici. Ils viennent en pleurant, Et je les conduis au milieu de leurs supplications; Je les mène vers des torrents d'eau, Par un chemin uni où ils ne peuvent trébucher; Car je suis un Père pour Israël, Et Éphraïm est mon premier-né. Nations, écoutez la parole de l'Éternel, Et publiez-la dans les îles lointaines! Dites: Celui qui a dispersé Israël le rassemblera Et il le gardera comme un berger son troupeau. Car l'Éternel libère Jacob, Il le rachète de la main d'un plus fort que lui. Ils viendront et triompheront sur les hauteurs de Sion; Ils afflueront vers les biens de l'Éternel, Le blé, le vin nouveau, l'huile, Le petit et le gros bétail; Leur âme sera comme un jardin arrosé, Et ils n'éprouveront plus de panique. Alors la vierge se réjouira à la danse, Les jeunes hommes et les vieillards également; Je changerai leur deuil en gaieté Et je les consolerai; Je les réjouirai après leurs tourments. Je rassasierai de graisse la personne des sacrificateurs, Et mon peuple se rassasiera de mes biens – Oracle de l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel: On entend des cris à Rama, Des sanglots, des larmes amères; Rachel pleure sur ses fils; Elle refuse d'être consolée sur ses fils, Car ils ne sont plus. Ainsi parle l'Éternel: Retiens les pleurs de ta voix, Les larmes de tes yeux; Car il y aura un salaire pour tes actions – Oracle de l'Éternel –: Ils reviendront du pays de l'ennemi. Il y a de l'espérance pour ton avenir – Oracle de l'Éternel –; Tes fils reviendront dans leurs frontières. J'entends Éphraïm qui se lamente: Tu m'as puni, et j'ai été puni Comme un veau qui n'est pas dompté; Fais-moi revenir, et je reviendrai, Car c'est toi l'Éternel, mon Dieu. Après m'être détourné, je me repens; Et après m'être connu moi-même, Je me frappe sur la cuisse, Je suis honteux et confus, Car je porte le déshonneur de ma jeunesse. – Éphraïm est-il donc pour moi un fils chéri, Un enfant choyé? Car plus je parle de lui, Plus encore son souvenir est vivace en moi; Aussi mes entrailles frémissent en sa faveur: J'aurai une profonde compassion pour lui, – Oracle de l'Éternel. Dresse tes signaux, place tes poteaux, Prends garde à la route, À la voie où tu marches … Reviens, vierge d'Israël, Reviens dans ces villes qui sont à toi! Jusques à quand seras-tu errante, Fille rebelle? Car l'Éternel crée une chose nouvelle sur la terre. La femme recherche l'homme! Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Voici encore ce que l'on dira Dans le pays de Juda et dans ses villes, Quand j'aurai fait revenir leurs captifs: Que l'Éternel te bénisse, Demeure de la justice, Montagne de la sainteté! Là s'établiront Juda et toutes ses villes, Les laboureurs et ceux qui transhument avec le troupeau. Car je rafraîchis l'âme épuisée, Et je rassasie toute âme languissante. – Là-dessus je me suis réveillé, Et j'ai regardé; Mon sommeil m'avait été (bien) doux! Voici que les jours viennent – Oracle de l'Éternel – Où j'ensemencerai la maison d'Israël et la maison de Juda D'une semence d'hommes et d'une semence de bêtes. Et comme j'ai veillé sur eux Pour arracher, abattre, détruire, Faire périr et mettre à mal, Ainsi je veillerai sur eux Pour bâtir et pour planter, – Oracle de l'Éternel. En ces jours-là, on ne dira plus: Les pères ont mangé des raisins verts, Et les dents des fils sont agacées. Mais chacun mourra pour sa propre faute; Tout homme qui mangera des raisins verts Aura les dents agacées. Voici que les jours viennent – Oracle de l'Éternel – Où je conclurai avec la maison d'Israël et la maison de Juda Une alliance nouvelle, Non comme l'alliance que j'ai conclue avec leurs pères, Le jour où je les ai saisis par la main Pour les faire sortir du pays d'Égypte, Alliance qu'ils ont rompue, Quoique je sois leur maître, – Oracle de l'Éternel. Mais voici l'alliance Que je conclurai avec la maison d'Israël, Après ces jours-là, – Oracle de l'Éternel –: Je mettrai ma loi au-dedans d'eux, Je l'écrirai sur leur cœur; Je serai leur Dieu, Et ils seront mon peuple. Celui-ci n'enseignera plus son prochain, Ni celui-là son frère, en disant: Connaissez l'Éternel! Car tous me connaîtront, Depuis le plus petit d'entre eux jusqu'au plus grand – Oracle de l'Éternel –; Car je pardonnerai leur faute Et je ne me souviendrai plus de leur péché. Ainsi parle l'Éternel, Qui donne le soleil pour éclairer le jour, Les phases de la lune et des étoiles pour éclairer la nuit, Qui soulève la mer et fait mugir ses flots, Lui dont le nom est l'Éternel des armées: Si ces lois viennent à cesser devant moi, – Oracle de l'Éternel – La descendance d'Israël aussi cessera Pour toujours d'être une nation devant moi. Ainsi parle l'Éternel: Si les cieux en haut peuvent être mesurés, Si les fondations de la terre en bas peuvent être sondées, Alors je rejetterai toute la descendance d'Israël, À cause de tout ce qu'ils ont fait – Oracle de l'Éternel. Voici que les jours viennent – Oracle de l'Éternel – Où la ville sera rebâtie pour l'Éternel, Depuis la tour de Hananéel Jusqu'à la porte de l'Angle. Le cordeau d'arpentage se tendra encore en ligne droite Jusqu'à la colline de Gareb, Puis tournera vers Goath. Toute la vallée des cadavres et de la cendre Et toutes les terrasses jusqu'au ravin de Cédron, Jusqu'à l'angle de la porte des Chevaux à l'est Seront consacrés à l'Éternel Et ne seront plus à jamais ni renversés ni détruits. Parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l'Éternel, la dixième année de Sédécias, roi de Juda. C'était la dix-huitième année (du règne) de Neboukadnetsar. L'armée du roi de Babylone assiégeait alors Jérusalem, et le prophète Jérémie était enfermé dans la cour de la prison qui était dans la maison du roi de Juda. Sédécias, roi de Juda, l'avait fait enfermer, en disant: Pourquoi prophétises-tu en ces termes: Ainsi parle l'Éternel: Voici: je livre cette ville entre les mains du roi de Babylone, et il la prendra; Sédécias, roi de Juda, n'échappera pas aux mains des Chaldéens, mais il sera bel et bien livré entre les mains du roi de Babylone, il lui parlera et le verra face à face; (le roi de Babylone) emmènera Sédécias à Babylone, où il restera jusqu'à ce que je le visite – oracle de l'Éternel –; si vous faites la guerre aux Chaldéens, vous n'aurez pas de succès. Jérémie dit: La parole de l'Éternel m'a été adressée en ces mots: Voici que Hanaméel, fils de ton oncle Challoum, va venir auprès de toi pour te dire: Achète mon champ qui est à Anatoth, car tu as le droit de rachat pour l'acquérir. Et Hanaméel, fils de mon oncle, vint auprès de moi selon la parole de l'Éternel dans la cour de la prison et il me dit: Achète mon champ qui est à Anatoth, dans le pays de Benjamin, car tu as le droit de propriété et de rachat, achète-le! Je reconnus que c'était la parole de l'Éternel. J'achetai de Hanaméel, fils de mon oncle, le champ qui est à Anatoth, et je lui pesai l'argent, dix-sept sicles d'argent. J'écrivis un contrat que je cachetai, je pris des témoins et je pesai l'argent dans une balance. Je pris ensuite le contrat d'achat, celui qui était cacheté, avec l'acte et les clauses, ainsi que celui qui était ouvert et je remis le contrat d'achat à Baruch, fils de Nériya, fils de Mahséya, à la vue de Hanaméel, fils de mon oncle, à la vue des témoins qui avaient signé le contrat d'achat, et à la vue de tous les Juifs qui se trouvaient dans la cour de la prison. Et je donnai sous leurs yeux cet ordre à Baruch: Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Prends ces contrats, ce contrat d'achat, celui qui est cacheté et ce contrat qui est ouvert, et mets-les dans un vase de terre, afin qu'ils se conservent longtemps. Car ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: On achètera encore des maisons, des champs et des vignes dans ce pays. Après avoir remis le contrat d'achat à Baruch, fils de Nériya, j'adressai cette prière à l'Éternel: Ah! Seigneur Éternel, Voici que tu as fait les cieux et la terre Par ta grande puissance et par ton bras étendu: Rien n'est étonnant de ta part. Tu fais grâce jusqu'à la millième génération; Ce qui est dû pour la faute des pères Tu le rends à leurs fils après eux. Tu es le Dieu grand, le puissant, Dont le nom est l'Éternel des armées. Tu es grand en conseil et puissant en action; Tu as les yeux ouverts sur toutes les voies des êtres humains, Pour rendre à chacun selon ses voies, Selon le fruit de ses agissements. Tu as fait paraître des signes et des prodiges Dans le pays d'Égypte jusqu'à ce jour, En Israël et dans l'humanité, Et tu t'es fait un nom comme il l'est aujourd'hui. Tu as fait sortir du pays d'Égypte ton peuple d'Israël, Avec des signes et des prodiges, À main forte et à bras étendu, En (inspirant) une grande crainte. Tu leur as donné ce pays Que tu avais juré à leurs pères de leur donner, Pays découlant de lait et de miel. Ils sont venus et ils en ont pris possession. Mais ils n'ont pas écouté ta voix, Ils n'ont pas marché selon ta loi, Ils n'ont pas fait tout ce que tu leur avais ordonné de faire. Et c'est alors que tu as fait venir sur eux tout ce malheur! Voici que les terrassements sont dressés pour prendre la ville; La ville sera livrée entre les mains des Chaldéens qui l'attaquent, (Vaincue) par l'épée, par la famine et par la peste. La parole que tu as prononcée est arrivée, et tu le vois. Néanmoins, Seigneur Éternel, tu m'as dit: Achète un champ pour de l'argent, prends des témoins… Et la ville est livrée entre les mains des Chaldéens! La parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie, en ces mots: Voici! Je suis l'Éternel, le Dieu de toute chair. Y a-t-il rien qui soit étonnant de ma part? C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel: Voici: je livre cette ville entre les mains des Chaldéens Et entre les mains de Neboukadnetsar, roi de Babylone, Et il la prendra. Les Chaldéens qui attaquent cette ville vont entrer, Ils mettront le feu à cette ville et ils la brûleront Avec les maisons sur les toits desquelles on a offert de l'encens à Baal Et fait des libations à d'autres dieux, Afin de m'irriter. Car les fils d'Israël et les fils de Juda N'ont fait, dès leur jeunesse, que ce qui est mal à mes yeux; Les fils d'Israël n'ont fait que m'irriter Par l'œuvre de leurs mains – Oracle de l'Éternel. Car elle est pour moi une source de colère et de fureur, cette ville, Depuis le jour où on l'a bâtie jusqu'à aujourd'hui. Aussi je veux l'écarter de ma face, À cause de tout le mal que les fils d'Israël et les fils de Juda Ont fait pour m'irriter, Eux, leurs rois, leurs ministres, Leurs sacrificateurs et leurs prophètes, Les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem. Ils ont tourné vers moi le dos et non la face; On les a enseignés, Dès le matin on les a enseignés; Mais ils n'ont pas écouté pour recevoir la leçon. Ils ont placé leurs abominations Dans la maison sur laquelle mon nom est invoqué Afin de la souiller. Ils ont bâti des hauts- lieux à Baal Dans la vallée de Ben-Hinnom, Pour faire passer à Molok leurs fils et leurs filles: Ce que je ne leur avais pas ordonné Ce qui ne m'était pas venu à la pensée: Commettre une telle horreur Pour faire pécher Juda. Et maintenant, voilà pourquoi L'Éternel, le Dieu d'Israël, parle ainsi Sur cette ville dont vous dites: Elle sera livrée entre les mains du roi de Babylone, (Vaincue) par l'épée, par la famine et par la peste: Voici: je les rassemblerai De tous les pays où je les ai bannis Dans ma colère, dans ma fureur Et dans ma grande indignation; Je les ramènerai dans ce lieu Et je les y ferai habiter en sécurité. Ils seront mon peuple, Et je serai leur Dieu. Je leur donnerai un même cœur Et une même conduite, Afin qu'ils me craignent toujours, Pour leur bonheur et celui de leurs fils après eux. Je conclurai avec eux une alliance éternelle, Je ne me détournerai plus d'eux, Je leur ferai du bien, Et je mettrai ma crainte dans leur cœur, Afin qu'ils ne s'écartent pas de moi. Je me réjouirai à leur sujet, pour leur faire du bien, Et je les planterai véritablement dans ce pays, De tout mon cœur et de toute mon âme. Car ainsi parle l'Éternel: De même que j'ai fait venir sur ce peuple Tout ce grand malheur, De même je ferai venir sur eux Tout le bien dont je parle à leur sujet. On achètera des champs dans ce pays Dont vous dites: C'est une désolation sans hommes ni bêtes, Il est livré entre les mains des Chaldéens. On achètera des champs pour de l'argent, On écrira des contrats, On les cachètera, on prendra des témoins, Dans le pays de Benjamin Et aux environs de Jérusalem, Dans les villes de Juda, Dans les villes de la montagne, Dans les villes de la Chephéla Et dans les villes du Négueb, Car je ferai revenir leurs captifs – Oracle de l'Éternel. La parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie une seconde fois, pendant qu'il était encore détenu dans la cour de garde: Ainsi parle l'Éternel, qui fait ces choses, L'Éternel, qui les façonne et les met en place, Lui, dont le nom est l'Éternel: Invoque-moi, et je te répondrai; Je t'annoncerai de grandes choses, Des choses cachées, Que tu ne connaissais pas. Car ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël, Sur les maisons de cette ville Et sur les maisons du roi de Juda, Qui seront abattues à l'aide de terrassements et avec l'épée, Quand on ira combattre les Chaldéens, Celles qui seront remplies de cadavres d'hommes Que je frapperai dans ma colère et dans ma fureur. Je cacherai ma face à cette ville À cause de leur méchanceté. Mais voici: je lui accorderai un rétablissement total; Je les guérirai Et je leur ouvrirai Une source abondante de paix et de fidélité. Je ferai revenir les captifs de Juda Et les captifs d'Israël, Et je les rétablirai comme autrefois. Je les purifierai de toutes les fautes Par lesquelles ils ont péché contre moi. Je leur pardonnerai toutes leurs fautes Par lesquelles ils ont péché contre moi, Par lesquelles ils se sont révoltés contre moi. (Cette ville) sera pour moi Un sujet de réjouissance, Une louange et une parure Parmi toutes les nations de la terre Qui apprendront tout le bien que je leur fais; Elles seront bouleversées et frémissantes de tout le bonheur Et de toute la prospérité que je leur accorde. Ainsi parle l'Éternel: On entendra encore dans ce lieu Dont vous dites: Il est en ruines, Il n'y a plus d'hommes, plus de bêtes; (On entendra) dans les villes de Juda Et dans les rues de Jérusalem, Désolées, privées d'hommes, d'habitants, de bêtes, Les chants d'allégresse et les chants de joie, Les chants du fiancé et les chants de la fiancée, Les chants de ceux qui disent: Louez l'Éternel des armées, Car l'Éternel est bon, Car sa bienveillance dure à toujours. (Les chants) de ceux qui offrent des sacrifices de reconnaissance Dans la Maison de l'Éternel. Car je ferai revenir les captifs du pays, (Je les rétablirai) comme autrefois, Dit l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel des armées: Il y aura encore dans ce lieu en ruines, Sans hommes ni bêtes, Et dans toutes ses villes, Il y aura des enclos pour les bergers Qui feront gîter leurs troupeaux. Dans les villes de la montagne, Dans les villes de la Chephéla, Dans les villes du Négueb, Dans le pays de Benjamin Et aux environs de Jérusalem, Et dans les villes de Juda; Le petit bétail passera encore Sous la main de celui qui le compte, Dit l'Éternel. Voici que les jours viennent, – Oracle de l'Éternel –, Où j'accomplirai la parole de bonheur Que j'ai dite sur la maison d'Israël Et sur la maison de Juda. En ces jours-là, en ce temps-là, Je ferai germer à David un germe de justice; Il pratiquera le droit et la justice dans le pays. En ces jours-là, Juda sera sauvé, Jérusalem aura la sécurité dans sa demeure; Et voici comment on l'appellera: L'Éternel notre justice. Car ainsi parle l'Éternel: David ne manquera jamais d'un successeur Assis sur le trône de la maison d'Israël; Les sacrificateurs - Lévites, Ne manqueront jamais devant moi de successeurs Pour offrir des holocaustes, Brûler de l'encens avec les offrandes Et faire des sacrifices tous les jours. La parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie, en ces mots: Ainsi parle l'Éternel: Si vous pouvez rompre mon alliance avec le jour Et mon alliance avec la nuit, En sorte qu'ils ne soient plus jour et nuit en leur temps, Alors, elle sera rompue aussi mon alliance: Avec David mon serviteur, En sorte qu'il n'ait pas de fils régnant sur son trône, Et avec les sacrificateurs-Lévites qui sont à mon service. De même qu'on ne peut compter l'armée du ciel, Ni mesurer le sable de la mer, De même je multiplierai la descendance de David, mon serviteur, Et les Lévites qui sont à mon service. La parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie, en ces mots: Ne vois-tu pas de quoi parle ce peuple? Ils disent: Les deux familles que l'Éternel avait choisies, Il les a rejetées. Ainsi ils méprisent mon peuple, Pour eux, ce n'est même plus une nation. Ainsi parle l'Éternel: Si je n'avais pas fait mon alliance (avec) le jour et la nuit, Si je n'avais pas établi les lois des cieux et de la terre, Alors je pourrais rejeter la descendance de Jacob et de David, mon serviteur, Et ne plus prendre dans sa descendance ceux qui domineront Sur les descendants d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Car je ferai revenir leurs captifs, Et j'aurai compassion d'eux. Parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l'Éternel en ces mots, lorsque Neboukadnetsar, roi de Babylone, avec toute son armée, et tous les royaumes des pays sous sa domination et tous les peuples faisaient la guerre à Jérusalem et à toutes les villes qui en dépendaient: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Va, parle à Sédécias, roi de Juda; tu lui diras: Ainsi parle l'Éternel: Voici: je livre cette ville entre les mains du roi de Babylone, et il la brûlera par le feu. Et toi, tu n'échapperas pas à sa main, mais tu seras violemment saisi et livré entre ses mains, tes yeux verront les yeux du roi de Babylone, il te parlera face à face, et tu iras à Babylone. Seulement écoute la parole de l'Éternel, Sédécias, roi de Juda! Ainsi parle l'Éternel sur toi: Tu ne mourras point par l'épée. Tu mourras en paix; et comme on a brûlé des parfums pour tes pères, les anciens rois qui t'ont précédé, ainsi on en brûlera pour toi, et l'on te fera des funérailles (en disant): Hélas, seigneur! Car j'ai prononcé cette parole – oracle de l'Éternel. Le prophète Jérémie dit toutes ces paroles à Sédécias, roi de Juda à Jérusalem. Et l'armée du roi de Babylone combattait contre Jérusalem et contre toutes les autres villes de Juda, contre Lakich et Azéqa, car c'était là ce qui restait parmi les villes de Juda comme villes fortifiées. Parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l'Éternel, après que le roi Sédécias eut conclu une alliance avec tout le peuple de Jérusalem, pour leur proclamer l'affranchissement, afin que chacun renvoie libres son esclave et sa servante, celui et celle qui étaient hébreux, et que personne ne tienne plus dans la servitude son frère le Juif. Tous les ministres et tout le peuple, qui s'étaient joints à l'alliance, obéirent (à l'ordre) de renvoyer libres chacun son esclave et sa servante, afin de ne plus les tenir dans la servitude; ils obéirent et les renvoyèrent. Mais ensuite ils revinrent sur (leur décision); ils firent revenir les esclaves et les servantes qu'ils avaient renvoyés libres et les forcèrent à redevenir esclaves et servantes. Alors la parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie de la part de l'Éternel, en ces mots: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: J'ai conclu une alliance avec vos pères, le jour où je les ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude; et je leur ai dit: « Au bout de sept ans, chacun de vous renverra libre son frère hébreu qui se vend à lui; il te servira six années, puis tu le renverras libre de chez toi. » Mais vos pères ne m'ont pas obéi, ils n'ont pas tendu l'oreille vers moi. Vous, vous étiez revenus aujourd'hui, vous aviez fait ce qui est droit à mes yeux, en proclamant chacun l'affranchissement de son prochain, vous aviez conclu l'alliance devant moi, dans la Maison sur laquelle mon nom est invoqué. Mais vous êtes revenus (sur votre décision), et vous avez profané mon nom; vous avez fait revenir chacun les esclaves et les servantes que vous aviez renvoyés libres et rendus à eux-mêmes, et vous les avez forcés à redevenir vos esclaves et vos servantes. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel: Vous ne m'avez pas obéi en proclamant l'affranchissement chacun de son frère, chacun de son prochain. Voici: je proclame contre vous – oracle de l'Éternel – l'affranchissement de l'épée, de la peste et de la famine, et je vous rendrai un objet de terreur pour tous les royaumes de la terre. Je livrerai les hommes qui ont enfreint mon alliance, qui n'ont pas accompli les conditions de l'alliance qu'ils avaient conclue devant moi, en coupant un veau en deux et en passant entre ses morceaux. Les ministres de Juda et les ministres de Jérusalem, les chambellans, les sacrificateurs, et tout le peuple du pays qui sont passés entre les morceaux du veau, je les livrerai entre les mains de leurs ennemis, entre les mains de ceux qui en veulent à leur vie, et leurs cadavres serviront de pâture aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre. Je livrerai Sédécias, roi de Juda, et ses ministres, entre les mains de leurs ennemis, entre les mains de ceux qui en veulent à leur vie, entre les mains de l'armée du roi de Babylone, qui rompt le contact avec vous. Voici: je donnerai mes ordres – oracle de l'Éternel – et je les ferai revenir contre cette ville; ils combattront contre elle, ils la prendront et la brûleront par le feu. Et je ferai des villes de Juda une désolation sans habitants. Parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l'Éternel au temps de Yehoyaqim, fils de Josias, roi de Juda, en ces mots: Va à la maison des Rékabites et parle-leur; tu les conduiras à la maison de l'Éternel, dans une des chambres, et tu leur offriras du vin à boire. Je pris Yaazania, fils de Jérémie, fils de Habatsinia, ses frères, tous ses fils et toute la maison des Rékabites, et je les conduisis à la maison de l'Éternel, dans la chambre des fils de Hanân, fils de Yigdaliahou, homme de Dieu, près de la chambre des ministres, au-dessus de la chambre de Maaséyahou, fils de Challoum, garde du seuil. Je mis devant les gens de la maison des Rékabites des vases pleins de vin et des coupes, et je leur dis: Buvez du vin! Mais ils répondirent: Nous ne boirons pas de vin; car Yonadab, fils de Rékab, notre père, nous a donné cet ordre: Vous ne boirez jamais de vin, ni vous, ni vos fils, et vous ne bâtirez pas de maisons, vous ne sèmerez aucune semence, vous ne planterez pas de vignes et vous n'en posséderez pas; mais vous habiterez sous des tentes toute votre vie, afin que vous viviez longtemps à la surface du territoire où vous êtes immigrants. Nous obéissons à tout ce que nous a ordonné Yonadab, fils de Rékab, notre père: nous ne buvons pas de vin pendant toute notre vie, nous, nos femmes, nos fils et nos filles; nous ne bâtissons pas de maisons pour y habiter et nous ne possédons ni vignes, ni champs, ni (terres) ensemencées; nous habitons sous des tentes, nous obéissons en pratiquant tout ce que nous a ordonné Yonadab, notre père. Lorsque Neboukadnetsar, roi de Babylone, est monté contre ce pays, nous avons dit: Allons, rendons-nous à Jérusalem, fuyons l'armée des Chaldéens et l'armée de Syrie. C'est ainsi que nous habitons à Jérusalem. Alors la parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie, en ces mots: Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Va, tu diras aux hommes de Juda et aux habitants de Jérusalem: Ne recevrez-vous pas la leçon? N'obéirez-vous pas à mes paroles – oracle de l'Éternel? On a maintenu les injonctions de Yonadab, fils de Rékab, qui a ordonné à ses fils de ne pas boire de vin, et ils n'en ont pas bu jusqu'à aujourd'hui; ils ont obéi à l'ordre de leur père. Et moi, je vous ai parlé, je vous ai parlé dès le matin, et vous ne m'avez pas obéi. Je vous ai envoyé tous mes serviteurs, les prophètes, je les ai envoyés dès le matin, pour vous dire: Revenez chacun de votre mauvaise voie, réformez vos agissements, ne vous ralliez pas à d'autres dieux pour leur rendre un culte, et restez ainsi dans le territoire que je vous ai donné, ainsi qu'à vos pères. Mais vous n'avez pas tendu l'oreille, vous ne m'avez pas obéi. Oui, les fils de Yonadab, fils de Rékab, maintiennent l'ordre que leur a donné leur père, et ce peuple ne m'obéit pas! C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel, le Dieu des armées, le Dieu d'Israël: Voici: je vais faire venir sur Juda et sur tous les habitants de Jérusalem tout le malheur que j'ai annoncé contre eux, parce que je leur ai parlé et qu'ils n'ont pas obéi, parce que je les ai appelés et qu'ils n'ont pas répondu. Et Jérémie dit à la maison des Rékabites: Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Puisque vous avez obéi aux ordres de Yonadab, votre père, puisque vous avez observé tous ses ordres et fait tout ce qu'il vous a ordonné, à cause de cela, ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Yonadab, fils de Rékab, ne manquera jamais de descendants qui se tiennent en ma présence. La quatrième année de Yehoyaqim, fils de Josias, roi de Juda, cette parole fut adressée à Jérémie de la part de l'Éternel en ces mots: Prends un livre en rouleau, et tu y écriras toutes les paroles que je t'ai dites sur Israël, sur Juda et sur toutes les nations depuis le jour où je t'ai parlé, au temps de Josias, jusqu'à aujourd'hui. Peut-être la maison de Juda prendra-t-elle garde à tout le mal que je pense lui faire, de sorte qu'ils reviendront chacun de sa mauvaise voie; alors je pardonnerai leur faute et leur péché. Jérémie appela Baruch, fils de Nériya; alors, sous la dictée de Jérémie, Baruch transcrivit dans un livre en rouleau toutes les paroles que l'Éternel avait dites à Jérémie. Puis Jérémie donna cet ordre à Baruch: Je suis retenu et je ne peux pas aller à la Maison de l'Éternel. Tu iras toi-même et tu liras dans le rouleau que tu as écrit sous ma dictée les paroles de l'Éternel, en présence du peuple, dans la Maison de l'Éternel, un jour de jeûne; tu les liras aussi en présence de tous ceux de Juda qui seront venus de leurs villes (respectives). Peut-être leur supplication parviendra-t-elle devant l'Éternel et reviendront-ils chacun de sa mauvaise voie; car grande est la colère, la fureur que l'Éternel a exprimée envers ce peuple. Baruch, fils de Nériya, fit tout ce que lui avait ordonné le prophète Jérémie, et lut dans le livre les paroles de l'Éternel, dans la Maison de l'Éternel. La cinquième année de Yehoyaqim, fils de Josias, roi de Juda, le neuvième mois, on proclama un (jour de) jeûne devant l'Éternel pour tout le peuple de Jérusalem et pour tout le peuple venu des villes de Juda à Jérusalem. Et Baruch lut dans la Maison de l'Éternel dans le livre les paroles de Jérémie, en présence de tout le peuple; il était dans la chambre de Guemaria, fils de Chaphân, le secrétaire, dans le parvis supérieur, à l'entrée de la Porte Neuve de la maison de l'Éternel. Michée, fils de Guemaria, fils de Chaphân, entendit toutes les paroles de l'Éternel contenues dans le livre et descendit au palais du roi, dans la chambre du secrétaire, où siégeaient tous les ministres, Élichama, le secrétaire, Delaya, fils de Chemaya, Elnatân, fils d'Akbor, Guemaria, fils de Chaphân, Sédécias, fils de Hanania, et tous les (autres) ministres. Et Michée leur rapporta toutes les paroles qu'il avait entendues, lorsque Baruch lisait dans le livre, en présence du peuple. Alors tous les ministres envoyèrent à Baruch Yehoudi, fils de Netania, fils de Chélémia, fils de Kouchi, pour lui dire: Prends en main le rouleau que tu as lu en présence du peuple, et viens! Baruch, fils de Nériya, prit en main le rouleau et se rendit auprès d'eux. Ils lui dirent: Assieds-toi, et donne-nous en lecture. Baruch leur en fit lecture. Lorsqu'ils eurent entendu toutes ces paroles, ils se regardèrent avec effroi les uns les autres et dirent à Baruch: Nous révélerons au roi toutes ces paroles. Ils questionnèrent alors Baruch disant: Révèle-nous comment tu as écrit toutes ces paroles sous sa dictée. Baruch leur répondit: Il m'a dicté à haute voix toutes ces paroles, et je les écrivais dans ce livre avec de l'encre. Les ministres dirent à Baruch: Va, cache-toi, ainsi que Jérémie, et que personne ne sache où vous êtes. Ils allèrent ensuite à la cour vers le roi, laissant le livre en dépôt dans la chambre d'Élichama, le secrétaire, et ils en révélèrent toutes les paroles en présence du roi. Le roi envoya Yehoudi pour prendre le rouleau. Yehoudi le prit dans la chambre d'Élichama, le secrétaire, et il le lut en présence du roi et en présence de tous les ministres qui se tenaient auprès du roi. Le roi était assis dans le palais d'hiver – c'était au neuvième mois – et un brasero brûlait devant lui. À mesure que Yehoudi lisait trois ou quatre colonnes, (le roi) les découpait avec le rasoir du secrétaire et les jetait dans le feu du brasero, jusqu'à ce que tout le rouleau soit consumé. Ainsi le roi et tous ses serviteurs qui entendirent toutes ces paroles, ne furent pas effrayés et ne déchirèrent pas leurs vêtements. Pourtant Elnatân, Delaya et Guemaria avaient prié avec instance le roi de ne pas brûler le rouleau; mais il ne les écouta pas. Le roi ordonna à Yerahmeél, fils du roi, à Seraya, fils d'Azriel, et à Chélémia, fils d'Abdéel, de saisir le secrétaire Baruch et le prophète Jérémie. Mais l'Éternel les cacha. La parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie en ces mots, après que le roi eut brûlé le rouleau avec les paroles que Baruch avait écrites sous la dictée de Jérémie: Prends de nouveau un autre rouleau, et tu y écriras toutes les paroles qui étaient dans le premier rouleau qu'a brûlé Yehoyaqim, roi de Juda. Et contre Yehoyaqim, roi de Juda, tu diras: Ainsi parle l'Éternel: C'est toi qui as brûlé ce rouleau, en disant: Pourquoi y as-tu écrit ces paroles: Le roi de Babylone viendra certainement, il détruira ce pays et il en fera disparaître hommes et bêtes? C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel contre Yehoyaqim, roi de Juda: Aucun des siens ne siégera sur le trône de David, et son cadavre sera exposé à la chaleur pendant le jour et au froid pendant la nuit. J'interviendrai contre lui, contre sa descendance et ses serviteurs à cause de leur faute et je ferai venir sur eux, sur les habitants de Jérusalem et sur les hommes de Juda tout le malheur que je leur ai annoncé, sans qu'ils m'écoutent. Jérémie prit un autre rouleau, et le donna à Baruch, fils de Nériya, le secrétaire. Baruch y écrivit, sous la dictée de Jérémie, toutes les paroles du livre qu'avait brûlé au feu Yehoyaqim, roi de Juda. Beaucoup d'autres paroles semblables y furent encore ajoutées. Un roi, Sédécias, fils de Josias, régna à la place de Konyahou, fils de Yehoyaqim; Neboukadnetsar, roi de Babylone, le fit régner sur le pays de Juda. Ni lui ni ses serviteurs ni le peuple du pays n'écoutèrent les paroles que l'Éternel prononça par l'intermédiaire du prophète Jérémie. Le roi Sédécias envoya Yehoukal, fils de Chélémia, et Sophonie, fils du sacrificateur Maaséya, vers le prophète Jérémie pour lui dire: Prie en notre faveur auprès de l'Éternel, notre Dieu. Or Jérémie allait et venait parmi le peuple; on ne l'avait pas encore mis dans la maison d'arrêt. L'armée du Pharaon sortit d'Égypte; et les Chaldéens, qui assiégeaient Jérusalem, ayant appris cette nouvelle, s'éloignèrent de Jérusalem. Alors la parole de l'Éternel fut adressée au prophète Jérémie en ces mots: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Vous direz au roi de Juda qui vous a envoyés vers moi pour me consulter: Voici que l'armée du Pharaon qui sortait vous secourir retourne dans son pays, en Égypte; et les Chaldéens reviendront, ils s'attaqueront à cette ville, ils la prendront et la brûleront par le feu. Ainsi parle l'Éternel: Ne vous faites pas illusion en disant: Les Chaldéens s'en iront loin de nous! Car ils ne s'en iront pas. Et même si vous battiez toute l'armée des Chaldéens qui vous font la guerre, s'il ne restait d'eux que des hommes transpercés, ils se relèveraient chacun dans sa tente et brûleraient cette ville par le feu. Pendant que l'armée des Chaldéens s'était éloignée de Jérusalem à cause de l'armée du Pharaon, Jérémie voulut sortir de Jérusalem pour aller dans le pays de Benjamin et prendre sa part à une distribution au milieu du peuple. Lorsqu'il fut à la porte de Benjamin, le commandant de la garde, nommé Yiriya, fils de Chélémia, fils de Hanania, se trouvait là et il saisit le prophète Jérémie, en disant: Tu te rends aux Chaldéens! Jérémie répondit: C'est faux! je ne me rends pas aux Chaldéens. Mais Yiriya ne l'écouta pas; il saisit Jérémie et le conduisit aux ministres. Les ministres indignés contre Jérémie le frappèrent et le mirent en prison dans la maison de Jonathan, le secrétaire; car ils en avaient fait une maison d'arrêt. Ce fut ainsi que Jérémie entra au cachot dans la cellule, et Jérémie y resta longtemps. Le roi Sédécias l'envoya chercher et le roi l'interrogea secrètement dans son palais et dit: Y a-t-il une parole de la part de l'Éternel? Jérémie répondit: Oui! Il ajouta: Tu seras livré entre les mains du roi de Babylone. Jérémie dit encore au roi Sédécias: En quoi ai-je péché contre toi, contre tes serviteurs et contre ce peuple, pour que vous m'ayez mis dans la maison d'arrêt? Et où sont vos prophètes qui vous prophétisaient, en disant: le roi de Babylone ne viendra pas contre vous, ni contre ce pays? Maintenant, écoute, je te prie, ô roi, mon seigneur, et que ma supplication parvienne devant toi! Ne me fais pas retourner dans la maison de Jonathan, le secrétaire, de peur que je n'y meure! Le roi Sédécias ordonna qu'on prenne soin de Jérémie dans la cour de garde, et qu'on lui donne chaque jour une miche de pain de la rue des boulangers, jusqu'à épuisement de tout le pain de la ville. Ainsi Jérémie resta dans la cour de garde. Chephatia, fils de Mattân, Guedalia, fils de Pachhour, Youkal, fils de Chélémia et Pachhour, fils de Malkiya, entendirent les paroles que Jérémie adressait à tout le peuple, en disant: Ainsi parle l'Éternel: Celui qui restera dans cette ville mourra par l'épée, par la famine ou par la peste; mais celui qui sortira pour se rendre aux Chaldéens gardera la vie, sa vie sera son butin, et il vivra. Ainsi parle l'Éternel: Cette ville sera vraiment livrée aux mains de l'armée du roi de Babylone, qui la prendra. Les ministres dirent au roi: Que cet homme soit mis à mort! Car c'est lui qui décourage les hommes de guerre restant dans cette ville, ainsi que tout le peuple, en leur tenant de tels discours; cet homme ne cherche pas le bien de ce peuple, mais son malheur. Le roi Sédécias répondit: Le voici, il est entre vos mains; car le roi ne peut rien en ce qui vous concerne. Alors ils prirent Jérémie et le jetèrent dans la citerne de Malkiyahou, fils du roi, laquelle se trouvait dans la cour de garde; ils descendirent Jérémie avec des cordes. Il n'y avait point d'eau dans la citerne, mais il y avait de la boue; et Jérémie enfonça dans la boue. Ébed-Mélek, l'Éthiopien, chambellan qui était dans le palais du roi, apprit qu'on avait mis Jérémie dans la citerne. Le roi siégeait à la porte de Benjamin. Ébed-Mélek sortit du palais du roi et parla au roi en ces termes: Ô roi, mon seigneur, ces hommes ont mal agi en tout ce qu'ils ont fait au prophète Jérémie, en le jetant dans la citerne; il mourra de faim sur place, car il n'y a plus de pain dans la ville. Le roi donna cet ordre à Ébed-Mélek, l'Éthiopien: Prends sous tes ordres ici trente hommes, et tu feras remonter de la citerne le prophète Jérémie, avant qu'il ne meure. Ébed-Mélek prit les hommes sous ses ordres, et se rendit au palais du roi, dans un lieu au-dessous du trésor; il en sortit des lambeaux usés et de vieux haillons et les descendit à Jérémie dans la citerne, avec des cordes. Ébed-Mélek, l'Éthiopien, dit à Jérémie: Mets ces lambeaux usés et ces haillons sous tes aisselles par-dessous les cordes. Jérémie fit ainsi. Ils retirèrent Jérémie avec les cordes et le firent remonter de la citerne. Jérémie resta dans la cour de garde. Le roi Sédécias envoya chercher le prophète Jérémie et le fit venir auprès de lui dans la troisième entrée de la maison de l'Éternel. Le roi dit à Jérémie: Je te demande une chose! Ne me cache rien Jérémie répondit à Sédécias: Si je te la révèle, ne me feras-tu pas mourir? Si je te donne un conseil, tu ne m'écouteras pas. Le roi Sédécias fit un serment en secret à Jérémie, en disant: L'Éternel est vivant, lui qui nous a donné la vie! Je ne te ferai pas mourir et je ne te livrerai pas entre les mains de ces hommes qui en veulent à ta vie. Jérémie dit alors à Sédécias: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu des armées, le Dieu d'Israël: Si tu sors au-devant des ministres du roi de Babylone, tu auras la vie sauve, et cette ville ne sera pas brûlée par le feu; tu vivras, toi et ta maison. Mais si tu ne sors pas au-devant des ministres du roi de Babylone, cette ville sera livrée entre les mains des Chaldéens, qui la brûleront par le feu; et toi, tu n'échapperas pas à leurs mains. Le roi Sédécias dit à Jérémie: Je suis inquiet à cause des Juifs qui se sont rendus aux Chaldéens; je crains qu'on ne me livre entre leurs mains, et qu'ils ne m'outragent. Jérémie répondit: On ne te livrera pas. Écoute la voix de l'Éternel dans ce que je te dis; tu t'en trouveras bien et tu auras la vie sauve. Mais si tu refuses de sortir, voici la parole que l'Éternel m'a révélée: Toutes les femmes qui restent dans la maison du roi de Juda seront menées aux ministres du roi de Babylone, et elles diront: Tu as été leurré, dominé, Par ceux qui te parlaient de paix. Et quand tes pieds se sont enfoncés dans la fange, Ils se sont retirés. Toutes tes femmes et tes fils seront menés aux Chaldéens; et toi, tu n'échapperas pas à leurs mains, tu seras saisi par la main du roi de Babylone, qui brûlera cette ville par le feu, Sédécias dit à Jérémie: Que personne ne sache rien de ces paroles, et tu ne mourras pas. Si les ministres apprennent que je t'ai parlé et s'ils viennent te dire: Rapporte-nous ce que tu as dit au roi et ce que le roi t'a dit, ne nous cache rien, et nous ne te ferons pas mourir, tu leur répondras: J'ai fait parvenir ma supplication devant le roi, pour qu'il ne me renvoie pas dans la maison de Jonathan, de peur que je n'y meure. Tous les ministres vinrent auprès de Jérémie et le questionnèrent. Il leur répondit dans les termes mêmes ordonnés par le roi. Il se retirèrent en silence, car la chose ne s'était pas divulguée. Jérémie resta dans la cour de garde jusqu'au jour de la prise de Jérusalem. Et voici comment Jérusalem fut prise. La neuvième année de Sédécias, roi de Juda, le dixième mois, Neboukadnetsar, roi de Babylone, vint avec toute son armée devant Jérusalem et en fit le siège. La onzième année de Sédécias, le quatrième mois, le 9 du mois, la brèche fut faite à la ville. Alors, tous les ministres du roi de Babylone s'avancèrent et siégèrent à la Porte du Milieu: Nergal-Saretser, Samgar-Nebou, Sarsekim, chef des eunuques, Nergal-Saretser, chef des mages, et tous les autres ministres du roi de Babylone. Dès que Sédécias, roi de Juda, et tous les gens de guerre les eurent vus, ils s'enfuirent et sortirent de la ville pendant la nuit par le chemin du Jardin du Roi, par la porte entre les deux murs, et ils sortirent par le chemin de la Araba. Mais l'armée des Chaldéens les poursuivit et atteignit Sédécias dans la dépression de Jéricho. Ils le prirent et le firent monter vers Neboukadnetsar, roi de Babylone, à Ribla, dans le pays de Hamath; et celui-ci prononça contre lui (une série) de jugements. Le roi de Babylone fit égorger Ribla les fils de Sédécias sous ses yeux. Le roi de Babylone fit aussi égorger tous les notables de Juda. Puis il fit crever les yeux de Sédécias et le fit attacher avec des entraves de bronze, pour l'emmener à Babylone. Les Chaldéens brûlèrent par le feu la maison du roi et les maisons du peuple, et ils abattirent les murailles de Jérusalem. Quant au reste du peuple qui était demeuré dans la ville, ceux qui s'étaient rendus à lui, et le reste du peuple qui était demeuré, Nebouzaradân, chef des gardes, les déporta. Mais les indigents parmi le peuple, ceux qui n'avaient rien, Nebouzaradân, chef des gardes, leur permit de demeurer dans le pays de Juda et il leur donna en ce jour-là des vignes et des champs. Neboukadnetsar, roi de Babylone, avait donné cet ordre au sujet de Jérémie par l'intermédiaire de Nebouzaradân, chef des gardes: Prends-le, aie les yeux sur lui, ne lui fais aucun mal, mais agis à son égard comme il te dira. Nebouzaradân, chef des gardes, Nebouchazbân, chef des eunuques, Nergal-Saretser, chef des mages, et tous les chefs du roi de Babylone envoyèrent prendre Jérémie dans la cour de garde et le remirent à Guedalia, fils d'Ahiqam, fils de Chaphân, pour qu'il l'emmène chez lui. Et il resta au milieu du peuple. La parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie en ces mots, pendant qu'il était détenu dans la cour de garde: Va, parle à Ébed-Mélek, l'Éthiopien, tu lui diras: Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Voici: je vais faire venir sur cette ville ce que j'ai prononcé pour le malheur et non pour le bien; cela arrrivera en ce jour-là sous tes yeux. Mais en ce jour-là je te délivrerai – oracle de l'Éternel – et tu ne seras pas livré entre les mains des hommes que tu redoutes. Je te ferai échapper, et tu ne tomberas point par l'épée; ta vie sera ton butin, parce que tu as eu confiance en moi – oracle de l'Éternel. Parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l'Éternel, après que Nebouzaradân, chef des gardes, l'eut renvoyé de Rama. Quand il le fit prendre, Jérémie était lié de chaînes parmi tous les déportés de Jérusalem et de Juda qu'on déportait à Babylone. Le chef des gardes fit prendre Jérémie et lui dit; L'Éternel, ton Dieu, avait annoncé ce malheur contre ce lieu; L'Éternel a fait venir et a exécuté ce qu'il avait annoncé, parce que vous avez péché contre l'Éternel et que vous n'avez pas écouté sa voix. Ce qu'il avait annoncé vous est donc arrivé. Maintenant voici que je t'affranchis des chaînes que tu as aux mains; s'il te convient de venir avec moi à Babylone, viens, j'aurai l'œil sur toi; si cela ne te convient pas de venir avec moi à Babylone, ne viens pas; regarde, tout le pays est devant toi, va où il te semblera bon et convenable d'aller. Et comme il n'avait pas encore répondu: Retourne, (ajouta-t-il) vers Guedalia, fils d'Ahiqam, fils de Chaphân, que le roi de Babylone a établi sur les villes de Juda, et reste avec lui parmi le peuple; ou bien va partout où il te conviendra d'aller. Le chef des gardes lui donna des vivres et des présents, et le renvoya. Jérémie alla vers Guedalia, fils d'Ahiqam, à Mitspa et il resta avec lui parmi le peuple qui était demeuré dans le pays. Tous les chefs de l'armée qui étaient dans les campagnes apprirent, eux et leurs hommes, que le roi de Babylone avait établi sur le pays Guedalia, fils d'Ahiqam, et qu'il lui avait confié des hommes, des femmes, des enfants et ceux des indigents du pays qu'on n'avait pas déportés à Babylone. Ils se rendirent auprès de Guedalia à Mitspa, savoir Ismaël, fils de Netania, Yohanân et Jonathan, fils de Qaréah, Seraya, fils de Tanhoumeth, les fils d'Éphaï de Netopha et Yezaniahou, fils du Maacatite, eux et leurs hommes. Guedalia, fils d'Ahiqam, fils de Chaphân, leur fit un serment, à eux et à leurs hommes, en disant: Ne craignez pas de servir les Chaldéens, restez dans le pays, servez le roi de Babylone, et vous vous en trouverez bien. Me voici, je reste à Mitspa, pour me tenir à la disposition des Chaldéens qui viendront vers nous; et vous, faites la récolte du vin, des fruits d'été et de l'huile, mettez-les dans vos récipients, et restez dans vos villes, celles dont vous vous êtes saisis. De même, tous les Juifs qui étaient en Moab, chez les Ammonites, en Édom, et dans tous les pays, apprirent que le roi de Babylone avait laissé un reste dans Juda et qu'il avait établi sur eux pour gouverneur Guedalia, fils d'Ahiqam, fils de Chaphân. Et tous les Juifs revinrent de tous les lieux où ils étaient dispersés, ils se rendirent dans le pays de Juda vers Guedalia à Mitspa, et ils firent une très abondante récolte de vin et de fruits d'été. Yohanân, fils de Qaréah, et tous les chefs de l'armée qui étaient dans les campagnes, vinrent auprès de Guedalia à Mitspa et lui dirent: Sais-tu bien que Baalis, roi des Ammonites, a envoyé Ismaël, fils de Netania, pour te frapper à mort? Mais Guedalia, fils d'Ahiqam, ne les crut pas. Et Yahanân, fils de Qaréah, dit secrètement à Guedalia, à Mitspa: Permets que j'aille frapper Ismaël, fils de Netania. Personne ne le saura. Pourquoi te frapperait-il à mort? Pourquoi tous ceux de Juda rassemblés auprès de toi seraient-ils disséminés, et le reste de Juda serait-il perdu? Guedalia, fils d'Ahiqam répondit à Yohanân, fils de Qaréah: Ne fais pas cela; car ce que tu dis sur Ismaël est faux. Au septième mois, Ismaël, fils de Netania, fils d'Élichama, de la race royale, vint avec des grands du roi et dix hommes auprès de Guedalia, fils d'Ahiqam, à Mitspa. Là, ils mangèrent ensemble à Mitspa. Alors Ismaël, fils de Netania, se leva avec les dix hommes qui étaient avec lui, et ils frappèrent de l'épée Guedalia, fils d'Ahiqam, fils de Chaphân. Il fit ainsi mourir celui que le roi de Babylone avait établi sur le pays. Ismaël tua encore tous les Juifs qui étaient auprès de Guedalia à Mitspa, et les Chaldéens, les hommes de guerre, qui se trouvaient là. Le second jour après l'assassinat de Guedalia, tandis que personne n'en savait rien, arrivèrent de Sichem, de Silo et de Samarie, quatre-vingts hommes qui avaient la barbe rasée et les vêtements déchirés, et qui s'étaient fait des incisions; ils avaient en main des offrandes et de l'encens, pour les présenter à la Maison de l'Éternel. Ismaël, fils de Netania, sortit de Mitspa au-devant d'eux; il marchait en pleurant. Lorsqu'il les atteignit, il leur dit: Venez chez Guedalia, fils d'Ahiqam. Mais quand ils arrivèrent au milieu de la ville, Ismaël, fils de Netania, les égorgea (et les jeta) dans la citerne, avec l'aide des gens qui étaient avec lui. Mais il se trouva parmi eux dix hommes qui dirent à Ismaël: Ne nous fais pas mourir, car nous avons des provisions cachées dans les champs, du froment, de l'orge, de l'huile et du miel. Alors il renonça à les faire mourir avec leurs frères. La citerne dans laquelle Ismaël jeta tous les cadavres des hommes qu'il frappa près de Guedalia est celle qu'avait faite le roi Asa, à cause de Baécha, roi d'Israël; c'est elle qu'Ismaël, fils de Netania, remplit de cadavres. Ismaël emmena captifs tout le reste du peuple qui était à Mitspa, les filles du roi et tous ceux du peuple qui étaient restés à Mitspa, que Nebouzaradân, chef des gardes, avait confiés à Guedalia, fils d'Ahiqam; Ismaël, fils de Netania, les emmena captifs et partit pour se rendre chez les Ammonites. Yohanân, fils de Qaréah, et tous les chefs de l'armée qui étaient avec lui, apprirent tout le mal qu'avait fait Ismaël, fils de Netania. Ils prirent tous les hommes et partirent attaquer Ismaël, fils de Netania. Ils le trouvèrent aux Grandes Eaux qui sont à Gabaon. Quand tout le peuple qui était avec Ismaël vit Yohanân, fils de Qaréah, et tous les chefs de l'armée avec lui, il s'en réjouit; et tout le peuple qu'Ismaël avait emmené captif de Mitspa fit volte-face, il se retourna et vint se joindre à Yohanân, fils de Qaréah. Mais Ismaël, fils de Netania s'échappa avec huit hommes devant Yohanân et se rendit chez les Ammonites. Yohanân, fils de Qaréah, ainsi que tous les chefs de l'armée qui étaient avec lui, prit tout le reste du peuple, qu'il avait ramené de Mitspa, d'auprès d'Ismaël, fils de Netania, lequel avait frappé Guedalia, fils d'Ahiqam. Hommes de guerre, femmes, enfants eunuques, il les ramena depuis Gabaon. Ils se mirent en marche et s'arrêtèrent à l'hôtellerie de Kimham près de Bethléhem, pour se rendre ensuite en Égypte, loin des Chaldéens qu'ils craignaient, parce qu'Ismaël, fils de Netania, avait frappé (à mort) Guedalia, fils d'Ahiqam, que le roi de Babylone avait établi sur le pays. Tous les chefs de l'armée, Yohanân, fils de Qaréah, Yezania, fils de Hochaya, et tout le peuple, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, s'approchèrent et dirent au prophète Jérémie: Que notre supplication parvienne devant toi; prie l'Éternel, ton Dieu, en notre faveur, en faveur de tout ce reste. Car nous étions beaucoup et nous restons en petit nombre, ainsi que tes yeux le voient. Que l'Éternel, ton Dieu, nous révèle la voie que nous devons suivre et ce que nous avons à faire! Le prophète Jérémie leur dit: J'entends; voici que je vais prier l'Éternel, votre Dieu, selon vos paroles; et je vous révélerai, sans rien vous cacher, toute parole que l'Éternel vous répondra. Ils dirent à Jérémie: Que l'Éternel soit contre nous un témoin véritable et fidèle, si nous n'agissons pas selon toute parole que l'Éternel, ton Dieu, t'aura envoyée pour nous! Que ce soit du bien ou du mal, nous obéirons à la voix de l'Éternel, notre Dieu, vers qui nous-mêmes nous t'envoyons; ainsi nous serons heureux pour avoir obéi à la voix de l'Éternel, notre Dieu. Dix jours après, la parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie. Et Jérémie appela Yohanân, fils de Qaréah, tous les chefs de l'armée qui étaient avec lui et tout le peuple depuis le plus petit jusqu'au plus grand. Il leur dit: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël, vers qui vous m'avez envoyé pour que je fasse parvenir votre supplication devant lui: Si vous continuez à habiter dans ce pays, je vous y édifierai et je ne vous détruirai pas, je vous planterai et je ne vous arracherai pas; car je regrette le mal que je vous ai fait. Ne craignez pas le roi de Babylone, devant qui vous êtes dans la crainte, ne le craignez pas, – oracle de l'Éternel – car je suis avec vous pour vous sauver et vous délivrer de sa main. Je vous témoignerai de la compassion, et il aura compassion de vous, et il vous fera revenir sur votre sol. Mais si vous dites: Nous n'habiterons pas ce pays! Si vous n'écoutez pas la voix de l'Éternel, votre Dieu, et si vous dites: Non, nous irons au pays d'Égypte, où nous ne verrons pas de guerre, où nous n'entendrons pas le son du cor, où nous ne manquerons pas de pain, et c'est là que nous habiterons – alors écoutez donc la parole de l'Éternel, restes de Juda! Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Si vous vous décidez à vous rendre en Égypte, si vous allez y séjourner, l'épée que vous craignez vous atteindra là au pays d'Égypte, la famine, objet de vos inquiétudes, s'attachera à vous là en Égypte, c'est là que vous mourrez. Tous ceux qui se décideront à se rendre en Égypte pour y séjourner mourront par l'épée, par la famine ou par la peste, et il n'y aura pour eux ni survivant, ni rescapé devant le malheur que je ferai venir sur eux. Car ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: De même que ma colère et ma fureur se sont répandues sur les habitants de Jérusalem, de même ma fureur se répandra sur vous, si vous allez en Égypte; vous serez un sujet d'imprécation, de désolation, de mépris et de déshonneur, et vous ne verrez plus ce lieu. Restes de Juda, l'Éternel vous le dit: N'allez pas en Égypte! Sachez-le bien: je vous en conjure aujourd'hui. Vous vous trompez vous-mêmes, car vous m'avez envoyé vers l'Éternel, votre Dieu, en disant: Prie l'Éternel, notre Dieu, en notre faveur, et tout ce que l'Éternel, notre Dieu dira, révèle-le nous, et nous le ferons. Je vous l'ai révélé aujourd'hui; mais vous n'écoutez pas la voix de l'Éternel, votre Dieu, ni tout ce qu'il m'a chargé de vous dire. Sachez-le bien maintenant: vous mourrez par l'épée, par la famine ou par la peste dans le lieu où vous voulez aller pour y séjourner. Lorsque Jérémie eut achevé de dire à tout le peuple toutes les paroles de l'Éternel, leur Dieu, toutes ces paroles que l'Éternel, leur Dieu, l'avait chargé de leur dire, Azaria, fils de Hochaya, Yohanân, fils de Qaréah, et tous ces hommes présomptueux dirent à Jérémie: Ce que tu dis est faux; l'Éternel, notre Dieu, ne t'a pas envoyé pour dire: N'allez pas en Égypte pour y séjourner. Mais c'est Baruch, fils de Nériya, qui t'excite contre nous, afin de nous livrer entre les mains des Chaldéens, pour qu'ils nous fassent mourir ou nous déportent à Babylone. Yohanân, fils de Qaréah, tous les chefs de l'armée et tout le peuple n'écoutèrent pas la voix de l'Éternel (qui leur ordonnait) d'habiter dans le pays de Juda. Et Yohanân, fils de Qaréah, et tous les chefs de l'armée prirent tout le reste de Juda qui, après s'être exilés parmi toutes les nations, étaient revenus pour séjourner au pays de Juda, les hommes, les femmes, les enfants, les filles du roi et toutes les personnes que Nebouzaradân, chef des gardes, avait laissées avec Guedalia, fils d'Ahiqam, fils de Chaphân, et aussi le prophète Jérémie, et Baruch, fils de Nériya. Ils allèrent au pays d'Égypte, car ils n'écoutèrent pas la voix de l'Éternel, et ils arrivèrent à Tahpanhès. La parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie à Tahpanhès en ces mots: Prends en main de grandes pierres et dissimule-les, sous les yeux des hommes de Juda, dans l'argile de la terrasse en briques qui est à l'entrée du palais du Pharaon à Tahpanhès; tu leur diras: Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Voici: j'envoie chercher Neboukadnetsar, roi de Babylone, mon serviteur. Je placerai son trône sur ces pierres que j'ai cachées, et il étendra son tapis sur elles. Il viendra et frappera le pays d'Égypte: à la mort ceux qui sont pour la mort, à la captivité ceux qui sont pour la captivité, à l'épée ceux qui sont pour l'épée! Je mettrai le feu aux temples des dieux de l'Égypte; (Neboukadnetsar ) les brûlera, il emmènera captives (les idoles), il s'enveloppera du pays d'Égypte comme le berger s'enveloppe de son vêtement, et il sortira de là en paix. Il brisera les stèles de Beth-Chémech au pays d'Égypte, et il brûlera par le feu les maisons des dieux de l'Égypte. Parole qui fut adressées à Jérémie sur tous les Juifs habitant au pays d'Égypte, habitant à Migdol, à Tahpanhès, à Noph, et au pays de Patros en ces mots: Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Vous avez vu tout le malheur que j'ai fait venir sur Jérusalem et sur toutes les villes de Juda: voici qu'elles ne sont plus aujourd'hui que ruines, et il n'y a plus d'habitants, à cause du mal qu'ils ont fait pour m'irriter, en allant offrir de l'encens et rendre un culte à d'autres dieux qu'ils ne connaissaient pas, ni eux, ni vous, ni vos pères. Je vous ai envoyé tous mes serviteurs, les prophètes, je les ai envoyés dès le matin, pour vous dire: Ne commettez pas cette action horrible pour laquelle j'ai de la haine. Mais ils n'ont pas écouté, ils n'ont pas tendu l'oreille, ils ne sont pas revenus du mal (qu'ils ont fait) et ils n'ont pas cessé d'offrir de l'encens à d'autres dieux. Ma fureur et ma colère se sont répandues et ont embrasé les villes de Juda et les rues de Jérusalem qui ne sont plus que ruines et désolation, comme (on le voit) aujourd'hui. Maintenant ainsi parle l'Éternel, le Dieu des armées, le Dieu d'Israël: Pourquoi vous faites-vous à vous-mêmes un si grand mal, en faisant retrancher du milieu de Juda hommes, femmes, enfants et nourrissons, en sorte qu'il n'y ait plus de vous aucun reste? Et cela pour m'irriter par les œuvres de vos mains, en offrant de l'encens aux autres dieux dans le pays d'Égypte, où vous êtes venus séjourner, afin de vous faire retrancher et d'être un objet de mépris et de déshonneur parmi toutes les nations de la terre. Avez-vous oublié les crimes de vos pères, les crimes des rois de Juda, les crimes de leurs femmes, vos crimes et les crimes de vos femmes, commis dans le pays de Juda et dans les rues de Jérusalem? Ils n'ont pas été contrits, jusqu'à aujourd'hui, ils n'ont pas eu de crainte, ils n'ont pas suivi ma loi et mes prescriptions que j'ai mises devant vous et devant vos pères. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Voici: je me décide à vous faire du mal et à retrancher tout Juda. Je prendrai les restes de Juda qui se sont décidés à se rendre au pays d'Égypte, afin d'y séjourner; ils seront tous éliminés dans le pays d'Égypte; ils tomberont par l'épée, par la famine; ils seront éliminés depuis le plus petit jusqu'au plus grand; ils périront par l'épée et par la famine, et ils seront un sujet d'imprécation, de désolation, de mépris et de déshonneur. J'interviendrai contre ceux qui habitent au pays d'Égypte, comme je suis intervenu contre Jérusalem, par l'épée, par la famine et par la peste. Il n'y aura ni rescapé ni survivant parmi les restes de Juda qui sont venus pour séjourner ici au pays d'Égypte, (avec l'intention) de retourner dans le pays de Juda où leur désir les porte à retourner s'établir; car ils n'y retourneront pas, sinon quelques rescapés. Tous les hommes qui savaient que leurs femmes offraient de l'encens à d'autres dieux, toutes les femmes qui se tenaient (là en) une grande assemblée, et tout le peuple qui habitait au pays d'Égypte, à Patros, répondirent ainsi à Jérémie: Nous ne voulons point écouter la parole que tu nous as dite au nom de l'Éternel. Mais nous voulons agir selon toute parole qui est sortie de notre bouche, offrir de l'encens à la reine du ciel et lui faire des libations, comme nous l'avons fait, nous et nos pères, nos rois et nos ministres, dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem. Alors nous avions du pain à satiété, nous étions heureux et nous n'éprouvions pas de malheur. Mais depuis que nous avons cessé d'offrir de l'encens à la reine du ciel et de lui faire des libations, nous avons manqué de tout et nous avons été éliminés par l'épée et par la famine … D'ailleurs, lorsque nous offrons de l'encens à la reine du ciel et que nous lui faisons des libations, est-ce sans l'accord de nos maris que nous faisons des gâteaux en forme de simulacres, et que nous lui faisons des libations? Jérémie dit alors à tout le peuple, aux hommes, aux femmes, à tout le peuple qui lui avait donné cette réponse: L'encens que vous avez brûlé dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem, vous et vos pères, vos rois et vos ministres, et le peuple du pays, l'Éternel ne s'en est-il pas souvenu, ne l'a-t-il pas pris à cœur? L'Éternel n'a pas pu le supporter davantage, à cause de la méchanceté de vos agissements, à cause des horreurs que vous avez commises; et votre pays est devenu une ruine, une désolation, un objet de mépris, sans habitants, tel qu'il est aujourd'hui. C'est parce que vous avez brûlé de l'encens et péché contre l'Éternel, parce que vous n'avez pas écouté la voix de l'Éternel et que vous n'avez pas marché selon sa loi, ses prescriptions et ses préceptes, c'est pour cela que ce malheur vous est arrivé, tel qu'il est aujourd'hui. Jérémie dit encore à tout le peuple et à toutes les femmes: Écoutez la parole de l'Éternel, vous tous de Juda, qui êtes dans le pays d'Égypte! Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Vous et vos femmes, vous avez déclaré de vos bouches et exécuté de vos mains ce que vous dites: Nous voulons accomplir les vœux que nous avons faits, offrir de l'encens à la reine du ciel et lui faire des libations. Vous allez donc maintenir totalement vos vœux, vous allez exécuter vos vœux. C'est pourquoi, écoutez la parole de l'Éternel, vous tous de Juda qui habitez au pays d'Égypte! Voici: je le jure par mon grand nom, dit l'Éternel, mon nom ne sera plus invoqué par la bouche d'aucun homme de Juda; dans tout le pays d'Égypte aucun ne dira: Le Seigneur, l'Éternel est vivant. Voici: je veillerai sur eux pour leur malheur et non leur bonheur. Tous les hommes de Juda qui sont dans le pays d'Égypte seront éliminés par l'épée et par la famine, jusqu'à leur extinction. Un petit nombre de mortels, ceux qui échapperont à l'épée, retourneront du pays d'Égypte au pays de Juda. Mais tout le reste de Juda, tous ceux qui sont venus au pays d'Égypte pour y séjourner reconnaîtront quelle parole s'accomplira, la mienne ou la leur. Et voici – oracle de l'Éternel – quel sera pour vous le signe que j'interviendrai contre vous en ce lieu, afin que vous reconnaissiez que mes paroles s'accompliront vraiment sur vous pour votre malheur. Ainsi parle l'Éternel: Voici: je livrerai le Pharaon Hophra, roi d'Égypte, entre les mains de ses ennemis, entre les mains de ceux qui en veulent à sa vie, comme j'ai livré Sédécias, roi de Juda, entre les mains de Neboukadnetsar, roi de Babylone, son ennemi, qui en voulait à sa vie. Parole que le prophète Jérémie adressa à Baruch, fils de Nériya, lorsqu'il écrivit dans un livre ces paroles, sous la dictée de Jérémie, la quatrième année de Yehoyaqim, fils de Josias, roi de Juda. Il dit: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël, sur toi, Baruch: Tu dis: Malheur à moi! Car l'Éternel ajoute le tourment à ma douleur; je m'épuise en soupirant, et je ne trouve pas de repos. C'est ainsi que tu lui parleras: Voici que je détruirai ce que j'ai bâti, que j'arracherai ce que j'ai planté, c'est-à-dire tout ce pays. Et toi, tu rechercherais de grandes choses? Ne les recherche pas! Car voici que je vais faire venir le malheur sur toute chair – oracle de l'Éternel –; et je te donnerai ta vie pour butin, dans tous les lieux où tu iras. Voici la parole de l'Éternel adressée au prophète Jérémie sur les nations: Sur l'Égypte. Sur l'armée du Pharaon Néko, roi d'Égypte, qui se trouvait sur le fleuve Euphrate, à Karkémich, et qui fut battue par Neboukadnetsar, roi de Babylone, la quatrième année de Yehoyaqim, fils de Josias, roi de Juda. Alignez le petit et le grand bouclier Et approchez-vous pour le combat! Attelez les chevaux, Montez, cavaliers! Présentez-vous avec vos casques, Fourbissez vos lances, Revêtez les cuirasses! … Pourquoi les ai-je vus tremblants? Ils reculent; Leurs héros sont battus; Ils fuient, fuient sans se retourner… Effroi de tous côtés, – Oracle de l'Éternel. Que le plus léger ne puisse pas fuir! Que le héros n'échappe pas! Dans le nord, sur les rives du fleuve Euphrate, Ils trébuchent, ils tombent. Qui est celui qui monte comme le Nil, Et dont les eaux débordent comme les fleuves? C'est l'Égypte qui monte comme le Nil, Et dont les eaux débordent comme les fleuves. Elle dit: Je monterai, Je couvrirai la terre, J'entraînerai la perte de (toute) ville et de ses habitants. Montez, chevaux! Soyez affolés, chars! Qu'ils sortent, les héros, Ceux d'Éthiopie et de Pouth Qui manient le bouclier; Et ceux de Loud Qui manient et tendent l'arc! Ce jour-là est au Seigneur, à l'Éternel des armées, Et c'est un jour de vengeance, Où il se venge de ses ennemis. L'épée dévore, elle se rassasie, Elle s'abreuve de leur sang. Car c'est un sacrifice pour le Seigneur, l'Éternel des armées, Au pays du nord, vers le fleuve Euphrate; Monte en Galaad, prends du baume, Vierge, fille de l'Égypte! En vain tu multiplies les remèdes, Il n'y en a point pour toi qui soit efficace. Les nations apprennent ton ignominie, Et tes cris remplissent la terre, Car un guerrier trébuche sur un autre guerrier, Ils tombent tous deux ensemble. Parole que l'Éternel adressa au prophète Jérémie sur l'arrivée de Neboukadnetsar, roi de Babylone, qui venait frapper le pays d'Égypte: Annoncez-le en Égypte, Faites-le entendre à Migdol, Faites-le entendre à Noph et à Tahpanhès! Dites: Présente-toi, prépare-toi, Car l'épée dévore autour de toi! Pourquoi tes vaillants hommes sont-ils emportés? Ils ne tiennent pas, car l'Éternel les renverse. Il en fait trébucher un grand nombre; Ils tombent l'un sur l'autre et disent: Levons-nous, retournons vers notre peuple, Dans notre pays natal, Loin de l'épée de l'oppression. Là-bas, on a crié: Le Pharaon, roi d'Égypte, (C'est) un bruit; il a laissé passer l'occasion! Je suis vivant! – Oracle du roi, dont le nom est l'Éternel des armées. Tel le Thabor parmi les montagnes, Comme le Carmel (qui s'avance) dans la mer, il viendra. Fais ton bagage pour la déportation, Habitante, fille de l'Égypte! Car Noph deviendra une désolation, Elle sera brûlée, Elle n'aura plus d'habitants. L'Égypte est une très belle génisse… Le taon vient du nord, il vient… Ses mercenaires aussi sont au milieu d'elle Comme des veaux engraissés. Et eux aussi, ils se détournent, Ils fuient tous, ils ne tiennent pas. Car le jour de leur désastre vient sur eux, Le temps de l'intervention contre eux. Son sifflement est comme celui du serpent qui s'avance; Car ils s'avancent avec une armée, Ils marchent contre elle avec des haches, Pareils à ceux qui abattent des arbres. Ils coupent sa forêt, – Oracle de l'Éternel – Bien qu'elle soit impénétrable; Car ils sont plus nombreux que les sauterelles, Ils sont innombrables. La fille de l'Égypte est honteuse, Elle est livrée entre les mains du peuple du nord. L'Éternel des armées, le Dieu d'Israël, dit: Voici: je vais intervenir contre Amôn de No, Contre le Pharaon, l'Égypte, Ses dieux et ses rois, Contre le Pharaon Et ceux qui se confient en lui. Je les livrerai entre les mains de ceux qui en veulent à leur vie, Entre les mains de Neboukadnetsar, roi de Babylone, Et entre les mains de ses serviteurs; Et après cela, (l'Égypte) sera habitée Comme aux jours d'autrefois – Oracle de l'Éternel. Et toi, mon serviteur Jacob, Sois sans crainte; Ne tremble pas, Israël! Car voici que je te sauve de la (terre) lointaine, Ainsi que ta descendance du pays où elle est captive; Jacob reviendra, il jouira du calme et de la tranquillité, Et il n'y aura personne pour le troubler. Toi, mon serviteur Jacob, Sois sans crainte, – Oracle de l'Éternel –, Car je suis avec toi. J'exterminerai toutes les nations Parmi lesquelles je t'ai banni, Mais toi, je ne t'exterminerai pas; Je te punirai selon le droit, Je ne puis pas t'innocenter. Voici la parole de l'Éternel adressée au prophète Jérémie sur les Philistins, avant que le Pharaon ne frappe Gaza: Ainsi parle l'Éternel: Voici que des eaux s'élèvent du nord, Elles deviennent comme un torrent qui inonde; Elles inondent le pays et ce qu'il contient, Les villes et leurs habitants. Les hommes crient, Tous les habitants du pays hurlent, Au bruit de la trépidation des sabots de ses puissants (chevaux ), Au grondement de ses chars Et au fracas de ses roues; Les pères ne se tournent pas vers leurs fils, Tant les mains sont affaiblies. Car il arrive, le jour De dévaster toute la Philistie, De retrancher tous ceux qui servaient encore d'auxiliaires à Tyr et à Sidon; Car l'Éternel dévaste la Philistie, Les restes de l'île de Kaphtor. Gaza est devenue chauve, Askalon est réduite au silence, Le reste de leur plaine aussi. Jusques à quand te feras-tu des incisions? Ah! épée de l'Éternel, Jusqu'où iras-tu sans repos? Rentre dans ton fourreau, Sois tranquille et fais silence. – Comment te reposerais-tu? L'Éternel lui ordonne (d'aller) Vers Askalon et vers la côte de la mer! C'est là qu'il la dirige! Sur Moab. Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Malheur au Nebo, car il est dévasté! Qiryataïm est dans la honte, elle est prise; Misgab est dans la honte et dans la terreur. Il n'y a plus de louange pour Moab; À Hechbôn, on médite son malheur: Allons, retranchons-le du milieu des nations! Toi aussi, Madmen, tu seras réduite au silence; L'épée marche derrière toi. Un cri se fait entendre de Horonaïm: On dévaste, on brise tout, Moab est brisé! Ses petits font entendre leurs cris. Car c'est avec des pleurs qu'on monte en pleurant à la montée de Louhith, Et l'on entend les adversaires de ceux qui crient et sont brisés À la descente de Horonaïm. Fuyez, sauvez votre vie, Et soyez comme un genévrier du désert! Car parce que tu t'es confié Dans tes œuvres et dans tes trésors, Toi aussi, tu seras pris, Et Kemoch s'en ira en déportation Avec ses sacrificateurs et avec ses ministres. Le dévastateur entrera dans chaque ville, Et aucune ville n'échappera; La vallée périra, et la plaine sera détruite, C'est ce que l'Éternel a dit. Donnez des ailes à Moab, Qu'il s'éloigne en volant! Ses villes seront réduites en désolation, Elles n'auront plus d'habitants. Maudit soit celui qui fait avec négligence l'œuvre de l'Éternel, Maudit soit celui qui prive son épée de sang! Moab était tranquille depuis sa jeunesse, Il reposait sur sa lie, Il n'a pas été vidé d'un récipient dans un autre, Et n'est pas allé en déportation. Aussi son goût est resté, Et son odeur ne s'est pas changée. C'est pourquoi voici que les jours viennent – Oracle de l'Éternel – Où je lui enverrai des gens qui le transvaseront; Ils videront ses récipients Et feront éclater ses outres. Moab aura honte de Kemoch, Comme la maison d'Israël a eu honte De Béthel, objet de sa confiance. Comment pouvez-vous dire: Nous sommes des hommes vaillants, Une armée de combattants? Moab est dévasté, Ses villes montent (en fumée), L'élite de sa jeunesse descend à l'abattoir – Oracle du roi, dont le nom est l'Éternel des armées. Le désastre de Moab est près d'arriver, Son malheur vient en grande hâte. Hochez (la tête) sur lui, Vous tous qui l'environnez, Vous tous qui connaissez son nom! Dites: Quoi donc! Ce sceptre puissant, Il a été brisé, ce bâton majestueux? Descends (du séjour) de la gloire, Assieds-toi sur (le sol) assoiffé, Habitante, fille de Dibôn! Car le dévastateur de Moab monte contre toi, Il détruit tes forteresses. Tiens-toi sur le chemin et guette, Habitante d'Aroër! Interroge le fuyard, le rescapé, Demande: Qu'est-il arrivé? Moab est dans la honte, car il tremble. Hurlez, criez! Annoncez sur l'Arnon Que Moab est dévasté! Le jugement est venu sur le pays de la plaine, Sur Holôn, sur Yahtsa, sur Méphaath, Sur Dibôn, sur Nebo, sur Beth-Diblataïm, Sur Qiryataïm, sur Beth-Gamoul, sur Beth-Meôn, Sur Qeriyoth, sur Botsra, Sur toutes les villes du pays de Moab, Éloignées et proches. La force de Moab est abattue, Et son bras est brisé – Oracle de l'Éternel. Enivrez-le, Car il s'est élevé contre l'Éternel! Que Moab se débatte dans son vomissement, Et qu'il soit lui aussi en butte à la dérision! Israël n'a-t-il pas été pour toi en butte à la dérision? Avait-il donc été trouvé parmi les voleurs, Pour que tu ne parles de lui qu'en hochant (la tête)? Abandonnez les villes Et demeurez dans les rochers, Habitants de Moab! Soyez comme la colombe Qui fait son nid au flanc de l'ouverture d'une caverne! Nous avons appris l'orgueil de Moab, Un orgueil extrême, Son arrogance, son orgueil, sa fierté Et son cœur altier. Je connais, – Oracle de l'Éternel – Son courroux, mais il est vain, Ses prétentions, ses œuvres vaines. C'est pourquoi je me lamente sur Moab, Je crie à propos de Moab tout entier. On murmure au sujet des gens de Qir-Hérès. Vigne de Sibma, je pleure sur toi plus que Yaezer ne la pleure; Tes sarments dépassaient la mer, Ils atteignaient la mer de Yaezer; Le dévastateur s'est jeté sur ta récolte et sur ta vendange. La joie et l'allégresse ont disparu du verger Et du pays de Moab; J'ai fait tarir le vin dans les cuves; On ne foule plus avec des cris (de joie); Il y a des cris qui ne sont pas des cris de joie. Les cris de Hechbôn retentissent jusqu'à Élealé, Ils donnent de la voix jusqu'à Yahats, Depuis Tsoar jusqu'à Horonaïm, Jusqu'à Églath-Chelichiya; Car les eaux de Nimrim seront aussi désolées. Je veux en finir avec Moab, – Oracle de l'Éternel – Avec celui qui monte sur les hauts lieux Et qui offre de l'encens à son dieu. Aussi mon cœur frémit comme des flûtes sur Moab, Mon cœur frémit comme des flûtes sur les gens de Qir-Hérès, Parce que le profit qu'ils ont amassé est perdu. Car toutes les têtes sont rasées, Toutes les barbes sont coupées; Sur toutes les mains il y a des incisions, Et sur les reins des sacs. Sur tous les toits de Moab et dans ses places Ce ne sont que funérailles, Parce que j'ai brisé Moab comme un vase dont on ne veut plus – Oracle de l'Éternel. Comme il est terrorisé! Hurlez! Comme Moab tourne honteusement le dos! Moab devient un objet de risée et de terreur Pour tous ceux qui l'entourent. Car ainsi parle l'Éternel: Voici qu'il vole comme l'aigle Et qu'il déploie ses ailes sur Moab. Qerioth est prise, Les forteresses sont enlevées, Et le cœur des héros de Moab est en ce jour-là Comme le cœur d'une femme en travail. Moab sera détruit, il ne sera plus un peuple, Car il s'est élevé contre l'Éternel. La frayeur, la fosse et le filet Sont sur toi, habitant de Moab! – Oracle de l'Éternel. Celui qui fuit devant la frayeur Tombe dans la fosse, Et celui qui remonte de la fosse Est pris au filet; Car je fais venir sur lui, sur Moab, L'année de son châtiment – Oracle de l'Éternel. À l'ombre de Hechbôn Les fuyards s'arrêtent sans force, Car il sort un feu de Hechbôn, Une flamme du milieu de Sihôn; Elle dévore les flancs de Moab, Et le crâne des hommes violents. Malheur à toi, Moab! Le peuple de Kemoch est perdu! Car tes fils sont emmenés captifs, Et tes filles captives. Mais je ferai revenir les captifs de Moab À la fin des temps – Oracle de l'Éternel. Tel est le jugement prononcé sur Moab. Sur les Ammonites. Ainsi parle l'Éternel: Israël n'a-t-il point de fils? N'a-t-il point d'héritier? Pourquoi leur roi possède-t-il Gad, Et son peuple habite-t-il ses villes? C'est pourquoi voici que les jours viennent – Oracle de l'Éternel – Où je ferai retentir la clameur de guerre contre Rabbath des Ammonites; Elle deviendra un tertre désolé, Et ses dépendances seront consumées par le feu; Alors Israël dépossédera Ceux qui l'avaient dépossédé, Dit l'Éternel. Hurle, Hechbôn, car Aï est dévastée! Poussez des cris, filles de Rabba, Mettez-vous des sacs pour ceinture, Faites des funérailles Et courez ça et là le long des murailles! Car leur roi s'en va en déportation, Avec ses sacrificateurs et avec ses ministres. Pourquoi te félicites-tu de tes vallées? Ta vallée est en voie d'écoulement, fille rebelle, Qui te confiais dans tes trésors: Qui viendra contre moi? Voici: Je fais venir sur toi la frayeur, – Oracle du Seigneur, l'Éternel des armées – Elle viendra de tous tes alentours; Vous serez bannis, chacun devant soi, Et nul ne ralliera les fuyards. Mais après cela, je ferai revenir les captifs des Ammonites – Oracle de l'Éternel. Sur Édom. Ainsi parle l'Éternel des armées: N'y a-t-il plus de sagesse dans Témân? Les conseils ont-ils disparu chez ses fils? Leur sagesse s'est-elle corrompue? Fuyez, détournez-vous, Enfoncez-vous (dans les cavernes) pour y habiter, Habitants de Dedân! Car je fais venir le désastre sur Ésaü, Le temps de son châtiment. Si des vendangeurs viennent chez toi, Ils ne laisseront pas de gaspillage, Si des voleurs (viennent) de nuit, Ils détruiront selon leurs besoins. Car moi, je dénuderai Ésaü, Je découvrirai ses cachettes, Il ne pourra se cacher; Sa descendance, ses frères, ses voisins seront livrés à la dévastation, Et il ne sera plus. Abandonne tes orphelins, C'est moi qui les ferai vivre, Et que tes veuves se confient en moi! Car ainsi parle l'Éternel: Voici: ceux que le jugement ne condamnait pas À boire la coupe devront la boire; Et toi, tu serais innocenté! Tu ne seras pas innocenté, Tu devras la boire. Car je le jure par moi-même, – Oracle de l'Éternel – Botsra sera une désolation, un déshonneur, Une ruine, une malédiction, Et toutes ses villes deviendront des ruines éternelles. J'ai appris une nouvelle De la part de l'Éternel, Et un émissaire a été envoyé parmi les nations: Assemblez-vous, venez contre elle! Levez-vous pour la guerre! Car voici que je t'ai rendu petit parmi les nations, Méprisé parmi les humains. Ta présomption, l'insolence de ton cœur t'a trompé, Toi qui demeures dans les creux des rochers Et qui occupes l'élévation des collines. Quand tu placerais ton nid aussi haut que l'aigle, Je t'en précipiterai – Oracle de l'Éternel. Édom sera une désolation; Tous ceux qui passeront près de lui Seront stupéfaits et siffleront sur toutes ses plaies. Comme Sodome et Gomorrhe et les villes voisines, qui furent bouleversées, Dit l'Éternel, Personne n'habitera plus là, Aucun être humain n'y séjournera. Voici: Tel un lion, Il monte des rives orgueilleuses du Jourdain Contre un domaine inépuisable; Soudain j'en ferai fuir Édom, Et j'y établirai celui que j'ai élu. Car qui est semblable à moi? Qui me donnera des consignes? Et quel est le berger qui tiendra devant moi? C'est pourquoi écoutez la résolution que l'Éternel a prise contre Édom, Et les desseins qu'il a conçus contre les habitants de Témân! Certainement on les traînera comme les petits du menu bétail, Certainement on rendra désolé leur domaine. Au bruit de leur chute, La terre est ébranlée; C'est un cri dont l'écho se fait entendre jusqu'à la mer des Joncs. Voici que, tel l'aigle, il monte, il vole, Il déploie ses ailes sur Botsra, Et le cœur des héros d'Édom est en ce jour-là Comme le cœur d'une femme en travail. Sur Damas. Hamath et Arpad sont dans la honte, Car elles ont appris une mauvaise nouvelle, Elles défaillent; C'est une tourmente dans la mer Qui ne peut se calmer. Damas est affaiblie, Elle se tourne pour fuir, Et un tremblement s'empare d'elle; L'angoisse et les douleurs la saisissent, Comme une femme qui accouche. Eh quoi! N'est-elle pas abandonnée, La ville de (ma) louange, La cité de ma joie? En effet, ses jeunes gens tombent sur ses places, Et tous ses hommes de guerre Sont réduits au silence, en ce jour-là – Oracle de l'Éternel des armées. Je mettrai le feu à la muraille de Damas, Et il dévorera les donjons de Ben-Hadad. Sur Qédar et les royaumes de Hatsor, que battit Neboukadnetsar, roi de Babylone. Ainsi parle l'Éternel: Levez-vous, montez contre Qédar, Et semez la dévastation chez les fils de l'orient! Qu'on prenne leurs tentes et leurs troupeaux, Qu'on enlève leurs toiles, tous leurs bagages et leur chameaux, Que l'on crie sur eux: Effroi de tous côtés! Fuyez, filez vite, faites des trous pour y habiter, Habitants de Hatsor! – Oracle de l'Éternel –; Car Neboukadnetsar, roi de Babylone, a pris une résolution contre vous, Il a formé des desseins contre vous. Levez-vous, montez contre une nation tranquille, Habitant en sécurité – Oracle de l'Éternel –; Elle n'a ni porte, ni verrous, Elle demeure solitaire. Leurs chameaux seront au pillage, Et la multitude de leurs troupeaux sera un butin; Je les vannerai à tous les vents, Ceux qui se rasent les coins (de la barbe ), Et je ferai venir leur malheur de tous les côtés – Oracle de l'Éternel. Hatsor sera le repaire des chacals, Une désolation pour toujours; Personne n'habitera plus là, Aucun être humain n'y séjournera. Voici la Parole de l'Éternel adressée au prophète Jérémie sur Élam au commencement du règne de Sédécias, roi de Juda, en ces mots: Ainsi parle l'Éternel des armées: Voici que je brise l'arc d'Élam, Prémices de sa vaillance. Je ferai venir sur Élam quatre vents Des quatre extrémités du ciel, Je les vannerai à tous ces vents, Et il n'y aura pas une nation Où n'arrivent des exilés d'Élam. Je ferai trembler les Élamites devant leurs ennemis Et devant ceux qui en veulent à leur vie; J'amènerai sur eux un malheur, L'ardeur de ma colère – Oracle de l'Éternel –; J'enverrai l'épée derrière eux, Jusqu'à ce que je les aie achevés. Je placerai mon trône dans Élam, Et j'en ferai périr le roi et les ministres – Oracle de l'Éternel. Mais à la fin des temps, Je ferai revenir les captifs d'Élam – Oracle de l'Éternel. Parole que l'Éternel prononça sur Babylone, sur le pays des Chaldéens, par l'intermédiaire du prophète Jérémie. Annoncez-le parmi les nations, Faites-le entendre, Élevez une bannière! Faites-le entendre, ne le cachez pas! Dites: Babylone est prise! Bel est couvert de honte, Merodak est terrorisé! Ses statues sont couvertes de honte, Ses idoles sont terrorisées! Car une nation monte contre elle du nord, Elle réduira son pays en une désolation, Il n'y aura plus d'habitants; Hommes et bêtes s'en vont errants. En ces jours-là, en ce temps-là, – Oracle de l'Éternel – Les fils d'Israël et les fils de Juda reviendront ensemble; Ils marcheront en pleurant Et chercheront l'Éternel, leur Dieu. Ils s'informeront de Sion, Ils se tourneront dans cette direction: Venez, attachez-vous à l'Éternel, En une alliance éternelle qui ne soit jamais oubliée! Mon peuple était (un troupeau) de brebis perdues; Leurs bergers les égaraient, Les détournaient par les montagnes; Elles allaient de montagne en colline, En oubliant leur gîte. Tous ceux qui les trouvaient les dévoraient, Et leurs adversaires disaient: Nous ne sommes pas coupables, Puisqu'ils ont péché contre l'Éternel, Domaine de la justice, Contre l'Éternel, Espérance de leurs pères. Fuyez, sortez de Babylone, Sortez du pays des Chaldéens, Et soyez comme des boucs à la tête du petit bétail! Car voici que je vais moi-même susciter Et faire monter contre Babylone Un rassemblement de grandes nations du pays du nord; Elles se rangeront (en bataille) contre elle Et s'en empareront; Leurs flèches sont comme celles d'un habile guerrier, Qui ne revient pas à vide. Et la Chaldée sera livrée au pillage; Tous ceux qui la pilleront seront rassasiés – Oracle de l'Éternel. Oui, réjouissez-vous, exultez, Vous qui avez dépouillé mon héritage! Oui, bondissez comme une génisse agile. Hennissez comme des (chevaux) puissants! Votre mère est dans une grande honte, Celle qui vous a enfantés rougit; Voici qu'elle est la dernière des nations, C'est un désert, une terre de sécheresse, une steppe. À cause de l'indignation de l'Éternel, Elle ne sera plus habitée, Elle ne sera plus tout entière qu'une désolation. Quiconque passera près de Babylone Sera stupéfait et sifflera sur toutes ses plaies. Rangez-vous (en bataille) contre Babylone, aux alentours, Vous tous qui bandez l'arc! Tirez contre elle, N'épargnez pas les flèches! Car elle a péché contre l'Éternel. Poussez de tous côtés contre elle une clameur! Elle tend les mains; Ses fondations s'écroulent; Ses murailles sont détruites. Car c'est la vengeance de l'Éternel. Vengez-vous sur elle! Faites-lui comme elle a fait! Retranchez de Babylone celui qui sème, Et celui qui manie la faucille au temps de la moisson! Devant l'épée de l'oppression, Que chacun se tourne vers son peuple, Que chacun fuie vers son pays. Israël est une brebis égarée Que les lions ont chassée; Le roi d'Assyrie l'a dévorée le premier; Et le dernier à lui briser les os, C'est Neboukadnetsar, roi de Babylone. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Voici que j'interviendrai contre le roi de Babylone et son pays, Comme je suis intervenu contre le roi d'Assyrie. Je ferai retourner Israël vers son enclos; Il aura ses pâturages du Carmel et du Basan, Et son appétit sera comblé Sur les monts d'Éphraïm et dans Galaad. En ces jours-là, en ce temps-là, – Oracle de l'Éternel – On cherchera la faute d'Israël, Et elle n'existera plus, Le péché de Juda, Et il ne se trouvera plus; Car je pardonnerai au reste que j'aurai laissé. Monte contre le pays de Merataïm, Contre les habitants de Poqod! Ruine, voue à l'interdit leurs arrières – Oracle de l'Éternel. Fais tout ce que je t'ai ordonné! Ce sont des cris de guerre dans le pays Et un grand désastre. Eh quoi! il est rompu, brisé, Le marteau de toute la terre! Eh quoi! Babylone est réduite en une désolation parmi les nations! Je t'ai tendu un piège, Et tu as été prise, Babylone, Sans que tu le saches; Dès qu'on t'a trouvée, on t'a saisie, Parce que tu t'es attaquée à l'Éternel. L'Éternel a ouvert son arsenal Et il en a tiré les armes de sa fureur; Car c'est là un ouvrage Pour le Seigneur, l'Éternel des armées, Dans le pays des Chaldéens. Venez à elle du bout (du monde), Ouvrez ses greniers, Faites-y des retranchements comme des tas de gerbes Et vouez-la à l'interdit, Qu'il n'y ait en elle aucun reste. Tuez tous ses taureaux, Qu'ils descendent à l'abattoir! Malheur à eux! car leur jour est arrivé, Le temps de leur châtiment. Les cris des fuyards, des rescapés du pays de Babylone Annoncent dans Sion la vengeance de l'Éternel, notre Dieu, La vengeance de son temple! Appelez contre Babylone les archers, Tous ceux qui manient l'arc! Campez autour d'elle, Que personne n'échappe, Rétribuez-la selon ses œuvres, Faites-lui entièrement comme elle a fait! Car elle s'est montrée présomptueuse envers l'Éternel, Envers le Saint d'Israël. C'est pourquoi ses jeunes gens tomberont sur ses places, Et tous ses hommes de guerre Seront réduits au silence en ce jour-là – Oracle de l'Éternel. Voici: je t'en veux, présomptueuse! – Oracle du Seigneur, l'Éternel des armées –; Car ton jour est arrivé, Le temps de ton châtiment. La présomptueuse va trébucher et tomber, Et personne ne la relèvera; Je mettrai le feu à ses villes, Et il en dévorera tous les alentours. Ainsi parle l'Éternel des armées: Les fils d'Israël et les fils de Juda sont ensemble opprimés; Tous ceux qui les ont emmenés captifs les retiennent Et refusent de les relâcher. (Mais) leur rédempteur est puissant, Lui dont le nom est l'Éternel des armées; Il défendra leur cause, Afin de donner du répit au pays, Et du dépit aux habitants de Babylone. Épée contre les Chaldéens! – Oracle de l'Éternel – Contre les habitants de Babylone, Ses ministres et ses sages! Épée contre les vantards! Qu'ils deviennent fous! Épée contre ses héros! Qu'ils soient terrifiés! Épée contre ses chevaux et ses chars! Contre tout le ramassis des gens qui sont au milieu d'elle! Qu'ils deviennent des femmes! Épée contre ses trésors! Qu'ils soient pillés! Sécheresse contre ses eaux! Qu'elles tarissent! Car c'est un pays de statues; Ils déraisonnent avec leurs épouvantails. C'est pourquoi les habitants du désert y habiteront avec les bêtes sauvages, Et les autruches y feront leur habitation; Elle ne sera plus jamais habitée; De génération en génération on n'y habitera plus. Comme Sodome et Gomorrhe, et les villes voisines, que Dieu bouleversa, – Oracle de l'Éternel – Personne n'y habitera plus, Et aucun être humain n'y séjournera. Voici un peuple qui vient du nord, Une grande nation et des rois puissants Qui s'éveillent des extrémités de la terre. Ils brandissent l'arc et le javelot; Ils sont cruels, sans compassion; Leur voix mugit comme la mer; Ils sont montés sur des chevaux, Rangés comme un seul homme pour le combat Contre toi, fille de Babylone! Le roi de Babylone a entendu la nouvelle, Et ses mains se sont affaiblies, L'angoisse l'a saisi: La douleur, comme celle d'une femme qui accouche… Voici que tel un lion Il monte des rives orgueilleuses du Jourdain Contre un domaine inépuisable; Soudain je les en ferai fuir, Et j'y établirai celui que j'ai élu. Car qui est semblable à moi? Qui me donnera des consignes? Et quel est le berger qui tiendra devant moi? C'est pourquoi écoutez la résolution que l'Éternel a prise contre Babylone, Et les desseins qu'il a conçus contre le pays des Chaldéens! Certainement on les traînera comme les petits du menu bétail, Certainement on rendra désolé leur domaine. Au bruit de la prise de Babylone La terre est ébranlée, Et une clameur se fait entendre parmi les nations. Ainsi parle l'Éternel: Voici que je soulève contre Babylone, Et contre les habitants de Leb-Qamaï, Un vent destructeur. J'envoie contre Babylone des vanneurs qui la vanneront, Qui videront son pays; Car ils fondront sur elle de toutes parts Au jour du malheur. Qu'on tende l'arc contre celui qui tend son arc, Contre celui qui fait le fier dans sa cuirasse! Soyez sans ménagements pour ses jeunes hommes! Vouez à l'interdit toute son armée! Qu'ils tombent blessés à mort dans le pays des Chaldéens, Transpercés dans les rues de Babylone. Car Israël et Juda ne sont pas veufs de leur Dieu, De l'Éternel des armées, Bien que leur pays soit pleinement coupable Contre le Saint d'Israël. Fuyez de Babylone, et que chacun sauve sa vie. Ne soyez pas réduits au silence à cause de sa faute! Car c'est un temps de vengeance pour l'Éternel; Il va lui rendre son dû! Babylone était dans la main de l'Éternel une coupe d'or, Qui enivrait toute la terre; Les nations ont bu de son vin: C'est pourquoi les nations ont déraisonné. Soudain Babylone est tombée, elle est brisée! Hurlez sur elle, prenez du baume pour sa plaie: Peut-être guérira-t-elle. Nous avons voulu guérir Babylone, Mais elle n'a pas guéri. Abandonnons-la, Et allons chacun dans notre pays; Car son jugement atteint jusqu'aux cieux Et s'élève jusqu'aux nues. L'Éternel fait apparaître notre justice; Venez, et racontons dans Sion L'œuvre de l'Éternel, notre Dieu. Aiguisez les flèches, Emplissez les carquois! L'Éternel a excité l'esprit des rois de Médie, Parce qu'il a le dessein de détruire Babylone; Car c'est la vengeance de l'Éternel, La vengeance de son temple. Élevez une bannière contre les murailles de Babylone! Renforcez la garde, Postez des sentinelles, Dressez des embuscades! Car l'Éternel a un dessein, Et il exécute Ce qu'il a prononcé contre les habitants de Babylone. Toi qui demeures près des grandes eaux Et qui as d'immenses trésors, Ta fin est venue, à la mesure de ta cupidité! L'Éternel des armées l'a juré par lui-même: Oui, je te remplirai d'hommes comme (si c'étaient) des grillons, Et ils pousseront contre toi des cris de joie. Il a fait la terre par sa puissance, Il a fondé le monde par sa sagesse, Il a étendu les cieux par son intelligence. Lorsqu'il donne de la voix, Les eaux s'amassent dans le ciel; Il fait monter les nuages du bout de la terre, Il produit les éclairs pour la pluie, Il fait sortir le vent de ses réserves. Tout homme devient stupide par sa connaissance, Tout orfèvre est honteux à cause de sa statue; Car ses idoles ne sont que fausseté, Il n'y a pas en elles de souffle. Elles ne sont que vanité, Une œuvre ridicule; Elles disparaîtront, Quand viendra leur châtiment. Celui qui est la part de Jacob n'est pas comme elles; Car c'est lui qui façonne tout, Notamment la tribu de son héritage. L'Éternel des armées est son nom. Tu as été pour moi un marteau, des armes de guerre. J'ai martelé par toi des nations, J'ai détruit par toi des royaumes. Par toi j'ai martelé le cheval et son cavalier; Par toi j'ai martelé le char et celui qui le monte. Par toi j'ai martelé l'homme et la femme; Par toi j'ai martelé le vieillard et l'enfant; Par toi j'ai martelé le jeune homme et la jeune fille. Par toi j'ai martelé le berger et son troupeau; Par toi j'ai martelé le laboureur et son attelage; Par toi j'ai martelé les gouverneurs et les magistrats. Je rendrai à Babylone Et à tous les habitants de la Chaldée Tout le mal qu'il ont fait à Sion sous vos yeux – Oracle de l'Éternel. Me voici contre toi, montagne de destruction, – Oracle de l'Éternel – Toi qui détruisais toute la terre! J'étendrai ma main contre toi, Je te roulerai du haut des rochers Et je ferai de toi une montagne embrasée. On ne tirera de toi ni pierres d'angle, Ni pierres de fondation; Car tu seras à toujours une désolation – Oracle de l'Éternel… Élevez une bannière dans le pays! Sonnez du cor parmi les nations! Consacrez contre elle des nations, Appelez contre elle les royaumes D'Ararat, de Minni et d'Achkenaz! Établissez contre elle des recruteurs! Faites avancer les chevaux comme des grillons qui se hérissent! Consacrez contre elle des nations, Avec les rois de Médie, Ses gouverneurs et tous ses magistrats Et tout le pays sous leur domination! La terre s'est ébranlée, elle a tremblé; Lorsque le dessein de l'Éternel contre Babylone s'est réalisé; Faisant du pays de Babylone une désolation sans habitants. Les guerriers de Babylone ont cessé de combattre, Ils sont restés dans les forteresses; Leur vaillance est oubliée, Ils sont devenus des femmes. On a mis le feu à ses demeures, On a brisé ses verrous. Le coureur court à la rencontre du coureur, Le messager à la rencontre du messager Pour annoncer au roi de Babylone Que sa ville est prise d'un bout (à l'autre), Que les passages sont occupés, Les marais embrasés par le feu Et les hommes de guerre épouvantés. Car ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: La fille de Babylone est comme une aire au temps où on la foule; Encore un instant, Et le temps de la moisson sera venu pour elle. Neboukadnetsar, roi de Babylone, M'a dévorée, m'a disloquée; Il a fait de moi un vase vide; Tel le dragon, il m'a engloutie, Il a rempli sa panse de ce que j'avais de précieux; Il m'a bannie. Que la violence sur moi et sur ma chair (retombent) sur Babylone! Dit l'habitante de Sion. Et que mon sang (retombe) sur les habitants de la Chaldée! Dit Jérusalem. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel: Voici: je défendrai ta cause, J'exercerai ta vengeance! Je mettrai à sec la mer (de Babylone ), Et j'assècherai sa source. Babylone sera un monceau (de pierres), Un repaire de chacals, Un objet de stupéfaction et de raillerie; Il n'y aura plus d'habitants. Ils rugiront ensemble comme des lionceaux, Ils gronderont comme de jeunes lions. Quand ils seront échauffés, Je préparerai leurs festins Et je les enivrerai, Pour qu'ils soient gais, Qu'ils s'endorment d'un sommeil éternel, Et qu'ils ne se réveillent plus – Oracle de l'Éternel. Je les ferai descendre comme des agneaux à l'abattoir, Comme des béliers et des boucs. Eh quoi! Chéchak est prise! La louange de toute la terre est enlevée! Eh quoi! Babylone est devenue une désolation parmi les nations! La mer est montée sur Babylone, Qui a été couverte par la multitude de ses flots. Ses villes sont devenues une désolation, C'est un pays de sécheresse, une steppe; C'est un pays où personne n'habite, Où ne passe aucun être humain. J'interviendrai contre Bel à Babylone, J'arracherai de sa bouche ce qu'il a englouti, Et les nations n'afflueront plus vers lui. La muraille même de Babylone est tombée! Sortez du milieu d'elle, mon peuple, Et que chacun sauve sa vie, Loin de la colère ardente de l'Éternel, De peur que votre cœur ne faiblisse Et que vous n'ayez à craindre Les bruits qu'on entendra dans le pays! Car cette année, ce sera un bruit, Et l'année suivante un autre bruit. La violence sera dans le pays, Et un dominateur (s'élèvera) contre un autre dominateur. C'est pourquoi voici que les jours viennent Où j'interviendrai contre les statues de Babylone, Et tout son pays sera dans la honte; Tous ses morts tomberont au milieu d'elle. Sur Babylone retentiront les acclamations des cieux et de la terre, Et de tout ce qu'ils renferment; Car du nord, les dévastateurs viendront sur elle – Oracle de l'Éternel. Babylone aussi doit tomber, ô morts d'Israël, Comme par Babylone sont tombés les morts de toute la terre. Rescapés de l'épée, allez, ne vous arrêtez pas! Au loin souvenez-vous de l'Éternel, Et que Jérusalem ait une place dans vos cœurs! Nous étions dans la honte, Quand nous entendions l'insulte; La confusion couvrait nos visages, Quand des étrangers sont venus Dans le sanctuaire de la Maison de l'Éternel. C'est pourquoi voici que les jours viennent – Oracle de l'Éternel – Où j'interviendrai contre ses statues; Et dans tout son pays les mourants soupireront. Quand Babylone s'élèverait jusqu'aux cieux, Quand elle rendrait inaccessibles ses hautes forteresses, Des dévastateurs viendront contre elle de ma part – Oracle de l'Éternel… Un cri se fait entendre de Babylone, Et un grand fracas du pays des Chaldéens. Car l'Éternel dévaste Babylone, Il en fait taire la grande voix; Ses flots mugissent comme de grandes eaux, Qui donnent bruyamment de la voix. Oui, le dévastateur vient contre elle, contre Babylone; Ses héros sont pris, Leurs arcs sont brisés. Car l'Éternel est un Dieu qui sait rétribuer, Il rend à chacun son dû. J'enivrerai ses ministres et ses sages, Ses gouverneurs, ses magistrats et ses héros; Ils s'endormiront d'un sommeil éternel Et ne se réveilleront plus – Oracle du roi, dont le nom est l'Éternel des armées. Ainsi parle l'Éternel des armées: Les immenses murailles de Babylone Seront complètement démantelées, Ses hautes portes seront brûlées par le feu; Ainsi les peuples auront travaillé pour rien, Les nations se seront fatiguées pour du feu. Ordre donné par le prophète Jérémie, à Seraya, fils de Nériya, fils de Mahséya, lorsqu'il se rendit à Babylone avec Sédécias, roi de Juda, la quatrième année du règne de celui-ci. Or, Seraya était premier chambellan. Jérémie écrivit dans un livre tout le malheur qui devait arriver à Babylone, toutes ces paroles qui sont écrites sur Babylone. Jérémie dit à Seraya: Lorsque tu arriveras à Babylone, tu veilleras à lire toutes ces paroles et tu diras: Éternel, c'est toi-même qui as parlé sur ce lieu pour qu'il soit retranché et qu'il ne soit plus habité ni par les hommes ni par les bêtes, mais qu'il devienne une désolation pour toujours. Et quand tu auras achevé la lecture de ce livre, tu y attacheras une pierre et tu le jetteras au milieu de l'Euphrate, puis tu diras: Ainsi Babylone sera submergée, elle ne se relèvera pas du malheur que j'amènerai sur elle; ils (tomberont) épuisés. Là prennent fin les paroles de Jérémie. Sédécias avait vingt et un ans lorsqu'il devint roi, et il régna onze ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Hamoutal, fille de Jérémie, de Libna. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, en tout point comme avait fait Yehoyaqim. Ces événements arrivèrent à cause de la colère de l'Éternel qui s'exerça contre Jérusalem et contre Juda, au point de les rejeter loin de sa face. Or Sédécias se révolta contre le roi de Babylone. La neuvième année de son règne, le dixième mois, le 10 du mois, Neboukadnetsar, roi de Babylone, vint avec toute son armée contre Jérusalem; ils campèrent devant elle, et l'on éleva tout autour contre elle des retranchements. La ville fut assiégée jusqu'à la onzième année du roi Sédécias. Le quatrième mois, le 9 du mois, alors que la famine était forte dans la ville et qu'il n'y avait pas de pain pour les habitants du pays, une brèche fut faite à la ville; et tous les gens de guerre prirent la fuite et sortirent de la ville pendant la nuit par le chemin de la porte entre les deux murailles près du Jardin du Roi, tandis que les Chaldéens encerclaient la ville. Ils prirent le chemin de la Araba. Mais l'armée des Chaldéens poursuivit le roi et atteignit Sédécias dans la dépression de Jéricho, et toute son armée se dispersa loin de lui. Ils saisirent le roi et le firent monter vers le roi de Babylone à Ribla, dans le pays de Hamath; et il prononça contre lui (une série) de jugements. Le roi de Babylone fit égorger les fils de Sédécias sous ses yeux; il fit aussi égorger tous les ministres de Juda à Ribla. Puis il fit crever les yeux de Sédécias et le fit attacher avec des entraves de bronze. Le roi de Babylone l'emmena à Babylone et il le mit en prison jusqu'au jour de sa mort. Le cinquième mois, le 10 du mois, – c'était la dix-neuvième année du règne de Neboukadnetsar, roi de Babylone – Nebouzaradân, chef des gardes, au service du roi de Babylone, vint à Jérusalem. Il brûla la Maison de l'Éternel, la maison du roi et toutes les maisons de Jérusalem; il livra au feu toute maison de quelque importance. Toute l'armée des Chaldéens, qui était avec le chef des gardes, démolit toutes les murailles qui entouraient Jérusalem. Nebouzaradân, chef des gardes, déporta une partie des indigents du peuple, le reste du peuple qui était demeuré dans la ville, ceux qui s'étaient rendus au roi de Babylone, et le reste des artisans. Cependant Nebouzaradân, chef des gardes, permit à certains parmi le petit (peuple) du pays de rester comme vignerons et comme laboureurs. Les Chaldéens brisèrent les colonnes de bronze qui étaient dans la Maison de l'Éternel, les bases, la Mer de bronze qui était dans la Maison de l'Éternel, et ils en emportèrent tout le bronze à Babylone. Ils prirent les marmites, les pelles, les couteaux, les calices, les coupes et tous les objets de bronze avec lesquels on faisait le service. Le chef des gardes prit encore les bassins, les brasiers, les calices, les marmites, les chandeliers, les coupes et les bols, tout ce qui était d'or et tout ce qui était d'argent. Les deux colonnes, la Mer et les douze bœufs de bronze qui servaient de base que le roi Salomon avait faits pour la Maison de l'Éternel, tous ces objets de bronze avaient un poids inconnu. Quant aux colonnes: la hauteur d'une colonne était de dix-huit coudées, et un cordon de douze coudées l'entourait; elle était creuse, et son épaisseur avait quatre doigts; Il y avait au-dessus un chapiteau de bronze, et la hauteur d'un chapiteau était de cinq coudées; autour du chapiteau il y avait un treillis et des grenades, le tout de bronze; il en était de même pour la seconde colonne et ses grenades. Il y avait 96 grenades en saillie, et toutes les grenades sur le pourtour du treillis étaient au nombre de cent. Le chef des gardes prit le souverain- sacrificateur Seraya, Sophonie, le sacrificateur en second, et les trois gardiens du seuil. De la ville, il prit un eunuque, qui était préposé aux gens de guerre, sept hommes parmi les familiers du roi et qui furent trouvés dans la ville, le secrétaire du ministre de l'armée qui était chargé d'enrôler le peuple du pays, et soixante hommes du peuple du pays qui se trouvèrent au milieu de la ville. Nebouzaradân, chef des gardes, les prit et les conduisit vers le roi de Babylone à Ribla. Le roi de Babylone les frappa et les fit mourir à Ribla, dans le pays de Hamath. Ainsi Juda fut déporté (loin) de son territoire. Voici le peuple que Neboukadnetsar déporta: la septième année, 3 023 Juifs; la dix-huitième année de Neboukadnetsar, il emmena de Jérusalem 832 personnes; la vingt-troisième année de Neboukadnetsar, Nebouzaradân, chef des gardes, déporta 745 Juifs, en tout 4 600 personnes. La trente-septième année de la déportation de Yehoyakin, roi de Juda, au douzième mois, le 25 du mois, il arriva qu'Évil-Merodak, roi de Babylone, dans la première année de son règne, rétablit Yehoyakin, roi de Juda dans son honneur et le fit sortir de la maison d'arrêt. Il lui parla avec bonté et mit son trône au-dessus du trône des rois qui étaient avec lui à Babylone. Il lui fit changer ses vêtements de détenu, et (Yehoyakin) mangea toujours en sa présence tout le temps de sa vie. Son entretien, entretien permanent, lui fut assuré de la part du roi de Babylone, jour après jour, jusqu'au jour de sa mort, tout le temps de sa vie. Quoi donc! elle est assise solitaire, Cette ville si peuplée! Elle est devenue comme une veuve! Grande parmi les nations, Princesse sur les provinces, Elle est soumise à la corvée! Elle pleure dans la nuit, Ses larmes (coulent) sur ses joues. De tous ceux qui l'aimaient Nul ne la console; Tous ses amis l'ont trahie, Ils sont devenus ses ennemis. Juda est déportée, victime d'une humiliation Et d'une grande servitude; Elle est assise au milieu des nations Et n'y trouve pas de repos; Tous ses persécuteurs l'atteignent Au milieu des détresses. Les chemins de Sion sont dans le deuil, Car on ne vient plus aux solennités. Toutes ses portes sont en ruine, Ses sacrificateurs gémissent, Ses vierges sont affligées, Et elle-même est dans l'amertume. Ses adversaires ont pris le dessus, Ses ennemis sont tranquilles; Car l'Éternel l'a affligée À cause de la multitude de ses crimes; Ses enfants sont partis En captivité devant l'adversaire. La fille de Sion a perdu Tout son éclat; Ses ministres sont devenus comme des cerfs Qui ne trouvent plus de pâture, Et qui s'en vont, privés de force, Devant le chasseur. Jérusalem se souvient, Aux jours de son humiliation et de sa vie errante, De tout ce qu'elle avait de précieux Aux jours d'autrefois. Quand son peuple est tombé sous la main de l'adversaire Sans personne pour la secourir, Ses adversaires l'ont vue, Et ils ont ri de sa disparition. Jérusalem a multiplié ses péchés, C'est pourquoi elle est devenue impure; Tous ceux qui la glorifiaient la méprisent En voyant sa nudité; Elle-même gémit et recule. Sa souillure est dans les plis (de sa robe), Elle n'a pas songé à son sort final; Sa déchéance a été prodigieuse, Et personne ne l'a consolée. Vois mon humiliation, ô Éternel! Car l'ennemi triomphe! L'adversaire a étendu la main Sur tout ce qu'elle avait de précieux; Elle a vu pénétrer Dans son sanctuaire les nations Auxquelles tu avais défendu d'entrer Dans ton assemblée. Tout son peuple gémit, Il cherche du pain; Ils ont donné ce qu'ils avaient de précieux pour de la nourriture, Afin de ranimer leur vie. Vois, Éternel, regarde Comme je suis méprisée! Qu'il n'en soit pas (ainsi) pour vous tous qui passez votre chemin! Regardez et voyez S'il est une douleur pareille à ma douleur, À celle qu'on m'a fait subir! L'Éternel m'a affligée Au jour de son ardente colère. D'en haut il a lancé dans mes os Un feu qui les pénètre; Il a tendu un filet sous mes pieds, Il m'a fait reculer; Il m'a rendue désolée Et souffrante tout le jour. Sa main a lié le joug de mes crimes; Ils se sont entrelacés, Ils me sont montés à la gorge; Il a ébranlé ma force; Le Seigneur m'a livrée à des mains Contre lesquelles je ne puis tenir. Le Seigneur a repoussé tous mes guerriers Que j'avais avec moi; Il a convoqué une assemblée solennelle à mon sujet Pour briser mes jeunes hommes; Le Seigneur a foulé au pressoir La vierge, fille de Juda. C'est sur eux que je pleure, Mes yeux fondent en larmes; Car il s'est éloigné de moi, le consolateur, Qui ranimerait ma vie. Mes fils sont désolés, Parce que l'ennemi a été le plus fort. Sion a étendu les mains, Et personne ne l'a consolée; L'Éternel a donné des ordres contre Jacob À ses adversaires d'alentour; Jérusalem est devenue Impure au milieu d'eux. C'est l'Éternel qui est juste, Car j'ai été rebelle à ses ordres. Écoutez, vous tous les peuples, Et voyez ma douleur! Mes vierges et mes jeunes hommes Sont allés en captivité. J'ai appelé ceux qui m'aimaient, Et ils m'ont trompée. Mes sacrificateurs et mes anciens Ont expiré dans la ville: Ils cherchaient pour eux de la nourriture Afin de ranimer leur vie. Éternel, vois ma détresse! Mes entrailles bouillonnent, Mon cœur est bouleversé au-dedans de moi, Car j'ai vraiment été rebelle. Au-dehors, l'épée a fait ses ravages, Au-dedans, elle a été comme la mort même. On a entendu que je gémissais, Mais personne ne m'a consolée; Tous mes ennemis ont appris mon malheur, Ils se sont égayés de ce que tu l'as causé; Tu as fait venir le jour que tu avais annoncé. Qu'ils deviennent comme moi! Que toute leur méchanceté vienne devant toi. Et traite-les Comme tu m'as traitée À cause de tous mes crimes! Car nombreux sont mes gémissements, Et mon cœur est souffrant. Quoi donc! le Seigneur, dans sa colère, À couvert de nuages la fille de Sion! Il a précipité du ciel sur la terre La splendeur d'Israël! Il ne s'est pas souvenu de son marchepied Au jour de sa colère! Le Seigneur a englouti sans ménagement Toutes les demeures de Jacob; Il a, dans sa fureur, abattu Les forteresses de la fille de Juda, Il les a jetées à terre; Il a profané le royaume et ses princes. Il a, dans son ardente colère, abattu Toute la force d'Israël; Il a retiré sa droite en arrière En présence de l'ennemi; Il a allumé en Jacob comme un feu brûlant Qui dévore de tous côtés. Il a tendu son arc comme un ennemi; Sa droite s'est dressée comme (celle d') un adversaire; Il a tué tout ce qui charmait les yeux; Il a répandu sa fureur comme le feu Sur la tente de la fille de Sion. Le Seigneur est devenu comme un ennemi; Il a englouti Israël, Il a englouti tous ses donjons, Il a détruit ses forteresses; Il a multiplié chez la fille de Juda Plaintes et gémissements. Il a forcé sa clôture comme celle d'un jardin, Il a détruit (le lieu de) son assemblée; L'Éternel a fait oublier en Sion Assemblée solennelle et sabbat Et, dans l'indignation de sa colère, Il a livré aux outrages roi et sacrificateur. Le Seigneur a rejeté son autel, Dédaigné son sanctuaire; Il a livré entre les mains de l'ennemi Les murailles des donjons (de Sion); Des appels ont retenti dans la Maison de l'Éternel Comme en un jour de solennité. L'Éternel a résolu de détruire La muraille de la fille de Sion; Il a tendu le cordeau, il n'a pas retiré Sa main sans les avoir engloutis; Il a mis en deuil rempart et muraille, L'un et l'autre délabrés. Ses portes se sont enfoncées dans la terre; Il en a détruit, rompu les verrous. Son roi et ses ministres sont parmi les nations; Il n'y a plus de loi. Même ses prophètes n'obtiennent plus De vision de la part de l'Éternel. Les anciens de la fille de Sion Sont assis à terre, ils restent muets; Ils ont jeté de la poussière sur leur tête, Ils se sont revêtus de sacs; Les vierges de Jérusalem Baissent la tête vers la terre. Mes yeux se consument dans les larmes, Mes entrailles bouillonnent, Ma bile se répand sur la terre À cause du désastre de la fille de mon peuple, Parce que des enfants et des nourrissons défaillent Sur les places de la cité. Ils disaient à leurs mères: Où (trouver) du blé et du vin? Et ils défaillaient comme des blessés Sur les places de la ville, Ils rendaient leur (dernier) souffle Sur le sein de leurs mères. Que te dirai-je encore? Qui serait pour moi ton égale, Et quelle consolation te donner, Vierge, fille de Sion? Car ton désastre est aussi grand que la mer: Qui pourra te guérir? Tes prophètes ont eu pour toi des visions Vaines et fades; Ils n'ont pas mis à nu ta faute Afin de détourner de toi la captivité; Ils ont eu pour toi la vision D'oracles vains et décevants. Tous les passants Battent des mains sur toi, Ils sifflent, hochent la tête Contre la fille de Jérusalem: Est-ce là cette ville qu'on appelait Une beauté parfaite, la joie de toute la terre? Tous tes ennemis Ouvrent la bouche contre toi, Ils sifflent, ils grincent des dents, Ils disent: Nous l'avons engloutie! C'est bien le jour que nous espérions, Nous l'avons atteint, nous le voyons! L'Éternel a exécuté ce qu'il avait décidé, Il a accompli la parole Qu'il avait décrétée dès les temps anciens, Il a détruit sans ménagement: Il a fait de toi la joie de l'ennemi, Il a élevé la force de tes adversaires. Leur cœur crie vers le Seigneur. Muraille de la fille de Sion, Laisse couler (tes) larmes comme un torrent! Ne te donne aucun répit, Et que la pupille de ton œil n'ait pas de repos! Lève-toi, lance une clameur Au début des veilles de la nuit! Répands ton cœur comme de l'eau Devant la face du Seigneur! Lève tes mains vers lui Pour la vie de tes enfants Qui défaillent de faim À tous les coins de rues. Vois, Éternel, regarde Qui tu as ainsi traité! Fallait-il que des femmes dévorent le fruit de leurs entrailles, Les petits enfants tendrement aimés? Que sacrificateurs et prophètes Soient tués dans le sanctuaire du Seigneur? Les adolescents et les vieillards Gisent par terre dans les rues; Mes vierges et mes jeunes hommes Sont tombés par l'épée; Tu as tué, au jour de ta colère, Tu as égorgé sans ménagement. Tu as appelé sur moi l'effroi de tous côtés, Comme en un jour de solennité. Au jour de la colère de l'Éternel, Il n'y eut ni rescapé ni survivant. Ceux que j'avais tendrement aimés et élevés, Mon ennemi les a consumés. Je suis l'homme qui a vu l'humiliation Sous le bâton de son courroux. Il m'a conduit, il m'a fait aller Dans les ténèbres, et non dans la lumière. Contre moi il tourne et retourne Sa main tout le jour. Il a flétri ma chair et ma peau, Il a brisé mes os. Il a bâti (des retranchements) contre moi, Il m'a environné d'amertume et de lassitude. Il me fait habiter dans les ténèbres, Comme ceux qui sont morts dès longtemps. Il m'a emmuré, pour que je ne sorte pas; Il a fait peser des chaînes sur moi. J'ai beau crier et appeler au secours, Il ferme tout accès à ma prière. Il a muré mon chemin avec des pierres de taille, Il a fait dévier mes sentiers. Il a été pour moi un ours en embuscade, Un lion dans un lieu caché. Il a détourné mes pas, il m'a déchiré, Il m'a mis dans la désolation. Il a tendu son arc et m'a placé Comme une cible pour sa flèche. Il a fait entrer dans mes reins Les traits de son carquois. Je suis devenu la risée de tout mon peuple, Tout le jour, l'objet de leurs chansons. Il m'a rassasié d'herbes amères, Il m'a abreuvé d'absinthe. Il m'a fait casser les dents sur du gravier, Il m'a enfoui dans la cendre. Tu m'as rejeté loin de la paix; J'ai oublié ce qu'est le bonheur. Et j'ai dit: Elle est perdue, ma confiance, Mon espérance en l'Éternel! Souviens-toi de mon humiliation et de ma vie errante, De l'absinthe et du poison; Mon âme s'en souvient bien, Elle est abattue au-dedans de moi. Voici ce que je veux repasser en mon cœur, Ce pourquoi j'espère: C'est que la bienveillance de l'Éternel n'est pas épuisée Et que ses compassions ne sont pas à leur terme; Elles se renouvellent chaque matin. Grande est ta fidélité! L'Éternel est mon partage, dit mon âme; C'est pourquoi je veux m'attendre à lui. L'Éternel est bon pour qui espère en lui, Pour celui qui le cherche. Il est bon d'attendre en silence Le salut de l'Éternel. Il est bon pour l'homme De porter le joug dans sa jeunesse. Qu'il s'assoie solitaire et silencieux, Car c'est ce qui lui est imposé; Qu'il mette sa bouche dans la poussière, Peut-être y a-t-il de l'espoir! Qu'il tende la joue à celui qui le frappe, Qu'il se rassasie de déshonneur. Car le Seigneur Ne rejette pas à toujours. Mais, lorsqu'il afflige, il a compassion Selon sa grande bienveillance; Car ce n'est pas volontiers qu'il humilie Et qu'il afflige les fils d'homme. Quand on foule aux pieds Tous les prisonniers d'un pays, Quand on fait dévier le droit humain À la face du Très-Haut, Quand on fait tort à l'homme dans son procès, Le Seigneur ne le voit-il pas? Qui est celui qui a dit, et cela fut? Le Seigneur n'est-il pas celui qui commande? N'est-ce pas de la bouche du Très-Haut que sortent Les maux et les biens? Pourquoi l'homme vivant se plaindrait-il? Que chacun (se plaigne) de ses propres péchés. Examinons nos voies et sondons-les, Et retournons à l'Éternel; Élevons notre cœur comme nos mains Vers Dieu qui est au ciel: Nous avons nous-mêmes été criminels et rebelles! Et toi, tu n'as point pardonné! Tu t'es enveloppé de (ta) colère, et tu nous as poursuivis; Tu as tué sans ménagement; Tu t'es enveloppé d'une nuée, Pour que la prière ne (te) parvienne pas. Tu as fait de nous un rebut et un repoussoir Au milieu des peuples. Ils ouvrent la bouche contre nous, Tous nos ennemis. Pour nous ce furent la frayeur et la fosse, La destruction et le désastre. Des torrents d'eau coulent de mes yeux, À cause du désastre de la fille de mon peuple. Mes yeux ruissellent sans repos, Sans relâche, Jusqu'à ce que l'Éternel fasse attention Et voie (du haut) des cieux; Mes yeux me font souffrir À cause de toutes les filles de ma ville. Ils m'ont donné la chasse comme à l'oiseau, Ceux qui sans cause sont mes ennemis. Ils ont réduit ma vie au silence dans la citerne, Et ils ont jeté des pierres sur moi. Les eaux ont recouvert ma tête; Je disais: Je suis perdu! J'ai invoqué ton nom, ô Éternel, Des profondeurs de la citerne. Tu as entendu ma voix: Ne détourne pas ton oreille quand pour me soulager, je t'appelle au secours! Au jour où je t'ai invoqué, tu t'es approché, Tu as dit: Sois sans crainte! Seigneur, tu as plaidé mon procès, Tu as racheté ma vie. Éternel, tu as vu mon écrasement: Rétablis mon droit! Tu as vu toutes leurs vengeances, Tous leurs complots contre moi. Éternel, tu as entendu leurs outrages, Tous leurs complots contre moi, Les discours de ceux qui se dressent contre moi, Leurs projets sont tout le jour contre moi. Qu'ils soient assis ou debout, regarde: Je suis l'objet de leurs chansons. Tu leur rendras la pareille, ô Éternel, Selon l'œuvre de leurs mains; Tu leur cuirasseras le cœur, Ta malédiction sera contre eux; Tu les poursuivras avec colère et tu les extermineras De dessous les cieux de l'Éternel! Quoi donc! l'or est terni! L'or pur est altéré! Les pierres saintes sont éparpillées Aux coins de toutes les rues! Les fils de Sion si précieux, Qui valaient leur pesant d'or fin, Quoi donc! Ils sont considérés comme des pots de terre, Ouvrage des mains du potier! Même les chacals présentent la mamelle Et allaitent leurs petits; (Mais) la fille de mon peuple est devenue cruelle Comme les autruches du désert. De soif, la langue du nourrisson S'attache à son palais, Les enfants demandent du pain, Et personne ne leur en coupe. Ceux qui se nourrissaient de mets délicats Expirent dans les rues; Ceux qui étaient élevés dans la pourpre Embrassent le fumier. La faute de la fille de mon peuple est plus grande Que le péché de Sodome Qui fut renversée en un instant, Sans que personne ait porté la main sur elle. Ses naziréens étaient plus purs que la neige, Plus blancs que le lait; Ils avaient le corps plus vermeil que le corail; Leur figure était de saphir. Leur aspect est devenu plus sombre que le noir; On ne les reconnaît pas dans les rues; Ils ont la peau collée sur les os, Elle est devenue sèche comme du bois. Les victimes de l'épée ont eu plus de chance Que les victimes de la faim, Qui s'étiolent exténuées, Privées des produits des champs. Ces femmes, (si) compatissantes, de leurs mains, Ont fait cuire leurs enfants; Ils leur servent d'aliment Dans le désastre de la fille de mon peuple. L'Éternel a mis le comble à sa fureur, Il a répandu son ardente colère; Il a allumé dans Sion un feu Qui en dévore les fondations. Ils n'auraient pas cru, les rois de la terre, Ni tous les habitants du monde, Que l'adversaire, que l'ennemi entrerait Dans les portes de Jérusalem. À cause des péchés de ses prophètes, Des fautes de ses sacrificateurs Qui ont répandu dans son sein Le sang des justes! Ils erraient en aveugles dans les rues, Ils étaient souillés de sang, Au point qu'on ne pouvait Toucher leurs vêtements. Écartez-vous, impurs! leur criait-on, Écartez-vous, écartez-vous, ne (nous) touchez pas! Tandis qu'ils fuyaient, qu'ils erraient parmi les nations: Ils ne vont plus séjourner (chez nous)! L'Éternel lui-même les a dispersés, Il ne les regarde plus; On n'a pas respecté les sacrificateurs Ni fait grâce aux vieillards. Nos yeux se consumaient encore En vain dans l'attente du secours, Nous guettions, nous guettions Une nation qui ne nous a pas sauvés. On épiait nos pas, Pour nous empêcher d'aller sur nos places; Notre fin s'approchait, nos jours étaient accomplis… Notre fin est arrivée! Nos persécuteurs étaient plus légers Que les aigles du ciel; Sur les montagnes ils nous ont poursuivis, Ils nous ont dressé des embûches dans le désert. Celui qui était notre vie, le messie de l'Éternel, À été pris dans leurs fosses, Lui de qui nous disions: À son ombre, nous vivrons parmi les nations. Égaie-toi, réjouis-toi, fille d'Édom, Habitante du pays d'Outs! À toi aussi on passera la coupe, Tu t'enivreras et tu te mettras à nu. Fille de Sion, ta faute est à son terme; Il ne te déportera plus. Fille d'Édom, c'est ta faute qu'il châtiera, Il mettra tes péchés à découvert. Souviens-toi, Éternel, de ce qui nous est arrivé! Regarde, vois notre déshonneur! Notre héritage a été transféré à des étrangers, Nos maisons à des inconnus. Nous sommes devenus orphelins, sans père; Nos mères sont comme des veuves. Nous buvons notre eau à prix d'argent, Notre bois nous arrive contre paiement. Nous avons nos persécuteurs sur le dos; Nous sommes épuisés, on ne nous laisse pas de repos. Nous avons tendu la main vers l'Égypte, Vers l'Assyrie, pour nous rassasier de pain. Nos pères ont péché, mais ils ne sont plus, Et c'est nous qui portons le fardeau de leurs fautes. Des esclaves dominent sur nous, Et personne ne nous retire de leurs mains. Au péril de notre vie, nous rapportons notre pain, Affrontant l'épée du désert. Notre peau est brûlante comme un four Par l'ardeur de la faim. Ils ont violé des femmes dans Sion, Des vierges dans les villes de Juda. Par leur main, des ministres ont été pendus; La personne des anciens n'a pas été respectée. Des jeunes hommes ont porté la meule, Des garçons ont trébuché sous (des fardeaux de) bois. Les anciens ont délaissé la porte, Les jeunes hommes ont délaissé leurs chants. La joie a délaissé nos cœurs, Nos danses ont été changées en deuil. La couronne de notre tête est tombée! Malheur à nous, parce que nous avons péché! Voici pourquoi notre cœur est souffrant, Voici pourquoi nos yeux sont obscurcis, C'est que la montagne de Sion est désolée, C'est que les renards s'y promènent. Toi, Éternel, tu sièges à jamais; Ton trône (subsiste) de génération en génération. Pourquoi nous oublierais-tu pour toujours, Nous abandonnerais-tu tout le temps de notre vie? Fais-nous revenir vers toi, Éternel, et nous reviendrons! Renouvelle nos jours comme autrefois! Nous aurais-tu donc entièrement rejetés, Serais-tu contre nous indigné à l'extrême? La trentième année, le 5 du quatrième mois, comme j'étais parmi les déportés près du fleuve du Kebar, les cieux s'ouvrirent, et j'eus des visions divines. Le 5 du mois – c'était la cinquième année de la déportation du roi Yoyakîn – la parole de l'Éternel fut adressée à Ézéchiel, fils de Bouzi, le sacrificateur, dans le pays des Chaldéens, près du fleuve du Kebar; et c'est là que la main de l'Éternel fut sur lui. Je regardai, et voici qu'il vint du nord un vent de tempête, une grosse nuée et une gerbe de feu, qui répandait tout autour une clarté. Il y avait comme un éclat étincelant sortant du milieu d'elle, du milieu du feu. Au centre encore apparaissaient quatre animaux dont l'aspect avait une apparence humaine. Chacun d'eux avait quatre faces, et chacun avait quatre ailes. Leurs pieds étaient droits, et la plante de leurs pieds était comme celle du pied d'un veau, et ils étincelaient de l'éclat du bronze poli. Ils avaient des mains humaines sous les ailes à leurs quatre côtés; et tous les quatre avaient leurs faces et leurs ailes. Leurs ailes étaient jointes l'une à l'autre; ils ne se détournaient pas en avançant, mais chacun avançait droit devant soi. Quant à l'apparence de leurs faces, ils avaient tous une face d'homme, tous quatre une face de lion à droite, tous quatre une face de bœuf à gauche et tous quatre une face d'aigle. Leurs faces et leurs ailes étaient séparées par le haut; chacun avait deux ailes jointes l'une à l'autre, et deux qui lui couvraient le corps. Chacun avançait droit devant soi; ils avançaient dans le sens où avançait le vent et ils ne se détournaient pas en avançant. L'apparence de ces animaux avait l'aspect de charbons ardents; c'était comme l'aspect des flambeaux, et ce feu circulait entre les animaux; le feu répandait une clarté, et du feu sortaient des éclairs. Et les animaux couraient et revenaient comme la foudre. Je regardais ces animaux; et voici qu'il y avait une roue à terre, à côté des animaux, devant leurs quatre faces. L'aspect et la structure de ces roues avaient l'éclat de la chrysolithe, et toutes les quatre avaient la même apparence; leur aspect et leur structure étaient tels que chaque roue paraissait être au milieu d'une (autre) roue. Quand elles avançaient, elles avançaient de leurs quatre côtés et ne se détournaient pas en avançant. Leurs jantes, d'une dimension formidable, leurs jantes à toutes les quatre étaient remplies d'yeux tout autour. Quand les animaux avançaient, les roues avançaient à côté d'eux; et quand les animaux s'élevaient de terre, les roues s'élevaient aussi. Ils avançaient dans le sens où avançait le vent, dans le sens du vent, et les roues s'élevaient avec eux, car l'esprit des animaux était dans les roues. Quand ils avançaient, elles avançaient; quand ils s'arrêtaient, elles s'arrêtaient; quand ils s'élevaient de terre, les roues s'élevaient avec eux, car l'esprit des animaux était dans les roues. Au-dessus des têtes de chaque animal, apparaissait une étendue céleste qui avait l'éclat d'un formidable glacier et qui s'étendait au-dessus de leurs têtes. Sous cette étendue, leurs ailes étaient droites l'une contre l'autre, et ils en avaient chacun deux qui les couvraient, chacun deux qui couvraient leurs corps. J'entendis le bruit de leurs ailes, quand ils avançaient, pareil au bruit de grosses eaux, ou à la voix du Tout-Puissant; c'était un bruit tumultueux, comme celui d'une armée; quand ils s'arrêtaient, ils laissaient retomber leurs ailes. Une voix parvenait de l'étendue qui se trouvait sur leurs têtes; lorsqu'ils s'arrêtaient, ils laissaient retomber leurs ailes. Tout au-dessus de l'étendue qui était sur leurs têtes, il y avait quelque chose qui avait l'aspect d'un saphir et l'apparence d'un trône; et par dessus cette sorte de trône apparaissait une forme humaine. Je vis encore comme un éclat étincelant ayant l'aspect du feu, (et qui rayonnait) tout autour, depuis ce qui semblait être ses reins jusqu'en haut, et depuis ce qui semblait être ses reins jusqu'en bas, je vis comme du feu et une clarté autour de lui. Tel l'aspect de l'arc qui est dans la nue en un jour de pluie, tel était l'aspect de la clarté qui l'entourait: c'était une apparition de la gloire de l'Éternel. À cette vue, je tombai la face contre terre et j'entendis la voix de quelqu'un qui parlait. Il me dit: Fils d'homme, tiens-toi sur tes pieds, et je te parlerai. Dès qu'il m'eut adressé ces mots, l'Esprit entra en moi et me fit tenir sur mes pieds; et j'écoutai celui qui me parlait. Il me dit: Fils d'homme, c'est moi qui t'envoie vers les Israélites, vers les nations en révolte, qui se sont révoltées contre moi; eux et leurs pères ont été criminels à mon égard, jusqu'à ce jour-ci; les fils ont le visage obstiné et le cœur endurci; je t'envoie vers eux, et tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel. Qu'ils écoutent, ou qu'ils ne prennent pas garde – car c'est une famille de rebelles –, ils reconnaîtront qu'il y a un prophète au milieu d'eux. Et toi, fils d'homme, ne les crains pas et ne crains pas leurs discours, car tu as avec toi des ronces et des épines, et tu vas t'asseoir sur des scorpions; ne crains pas leurs discours et ne t'épouvante pas de leurs visages, car c'est une famille de rebelles. Tu leur diras mes paroles, qu'ils écoutent ou qu'ils ne prennent pas garde, car ce sont des rebelles. Et toi, fils d'homme, écoute ce que je vais te dire! Ne sois pas rebelle, comme cette famille de rebelles! Ouvre ta bouche et mange ce que je te donnerai! Je regardai, et voici qu'une main était tendue vers moi, tenant un livre en rouleau. Il le déploya devant moi: il était écrit en dedans et en dehors. Il y était écrit: Lamentations, plaintes, gémissements. Il me dit: Fils d'homme, mange ce que tu trouves, mange ce rouleau et va parler à la maison d'Israël! J'ouvris la bouche, et il me fit manger ce rouleau. Il me dit: Fils d'homme, nourris ton ventre et remplis tes entrailles de ce rouleau que je te donne! Je (le) mangeai, et il fut dans ma bouche doux comme du miel. Il me dit: Fils d'homme, va vers la maison d'Israël, et tu leur diras mes paroles! Car ce n'est pas vers un peuple ayant un langage obscur, une langue inintelligible, que tu es envoyé; c'est vers la maison d'Israël. Ce n'est pas vers de nombreux peuples ayant un langage obscur, une langue inintelligible, dont tu ne comprends pas les discours. Au contraire, (si) je t'envoyais vers ceux-là, eux ils t'écouteraient. Mais la maison d'Israël ne voudra pas t'écouter, parce qu'elle ne veut pas m'écouter; car toute la maison d'Israël a le front dur et le cœur obstiné. Voici que j'endurcis ta face, pour que tu l'opposes à leur face; j'endurcis ton front, pour que tu l'opposes à leur front. Je rendrai ton front comme un diamant, plus dur que le roc. Ne les crains pas, ne t'épouvante pas devant eux, car c'est une famille de rebelles. Il me dit: Fils d'homme, reçois dans ton cœur et écoute de tes oreilles toutes les paroles que je te dirai! Va trouver les déportés, les fils de ton peuple; tu leur parleras et, qu'ils écoutent ou qu'ils ne prennent pas garde, tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel. L'Esprit m'enleva, et j'entendis derrière moi le bruit d'une grande rumeur: Bénie soit la gloire de l'Éternel, du lieu de sa demeure! (J'entendis) le bruit des ailes des animaux, battant l'une contre l'autre, le bruit des roues auprès d'eux et le bruit d'une grande rumeur. Un esprit m'enleva et m'emporta. J'allais, irrité et furieux, et la main de l'Éternel agissait sur moi avec puissance. J'arrivai à Tel-Aviv, chez les déportés qui demeuraient près du fleuve du Kebar, et dans le lieu où ils demeuraient; là je demeurai sept jours, accablé au milieu d'eux. Au bout de sept jours, la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, je t'établis comme sentinelle sur la maison d'Israël. Tu écouteras la parole qui sort de ma bouche et tu les avertiras de ma part. Quand je dirai au méchant: Oui, tu mourras! si tu ne l'avertis pas, si tu ne parles pas pour avertir le méchant (de se détourner) de sa mauvaise voie et pour lui sauver la vie, ce méchant mourra dans son injustice, mais je te réclamerai son sang. Mais si toi, tu avertis le méchant, et qu'il ne se détourne pas de sa méchanceté et de sa mauvaise voie, il mourra dans son injustice, et toi, tu sauveras ta vie. Si un juste se détourne de sa justice et fait ce qui est pervers, je mettrai un piège devant lui, et il mourra; si tu ne l'as pas averti, il mourra dans son péché. On ne se rappellera plus les actes de justice qu'il a faits, et je te réclamerai son sang. Mais si toi, tu avertis le juste pour que le juste ne pèche pas, et s'il ne pèche pas, oui, il vivra, parce qu'il a été averti, et toi, tu sauveras ta vie. Là encore la main de l'Éternel fut sur moi, et il me dit: Lève-toi, sors dans la vallée et là je te parlerai. Je me levai et je sortis dans la vallée; et voici que la gloire de l'Éternel s'y tenait, telle que je l'avais vue près du fleuve du Kebar. Alors je tombai la face contre terre. L'Esprit entra en moi et me fit tenir sur mes pieds. L'Éternel me parla et me dit: Va t'enfermer dans ta maison. Et toi, fils d'homme, voici qu'ils mettront sur toi des cordes, avec lesquelles ils te lieront: tu ne sortiras pas au milieu d'eux. Je collerai ta langue à ton palais, pour que tu sois muet et que tu ne puisses pas les reprendre, car c'est une famille de rebelles. Mais quand je te parlerai, j'ouvrirai ta bouche, pour que tu leur dises: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel. Que celui qui écoute, écoute, et que celui qui ne prend pas garde, ne prenne pas garde, car c'est une famille de rebelles. Et toi, fils d'homme, prends une brique. Tu la placeras devant toi et tu y traceras une ville, Jérusalem. Puis, mets le siège contre elle, construis des retranchements contre elle, élève contre elle des terrasses, place contre elle des camps et dresse contre elle des béliers tout autour. Et toi, prends une poêle de fer et mets-la comme un mur de fer entre toi et la ville; dirige ta face contre elle, et tu l'assiégeras – qu'elle soit en état de siège. C'est un signe pour la maison d'Israël! Et toi, couche-toi sur le côté gauche, mets-y la faute de la maison d'Israël. Tu porteras leur faute autant de jours que tu seras couché sur ce côté. Je t'impose un nombre de jours égal à celui des années de leur faute, 390 jours; tu porteras ainsi la faute de la maison d'Israël. Quand tu auras achevé ces (jours), couche-toi sur le côté droit, et tu porteras la faute de la maison de Juda pendant 40 jours; je t'impose un jour pour chaque année. Tu tourneras ta face et ton bras nu vers Jérusalem assiégée et tu prophétiseras contre elle. Et voici que je mettrai des cordes sur toi, afin que tu ne puisses pas te tourner d'un côté sur l'autre, jusqu'à ce que tu aies accompli les jours de ton siège. Et toi, prends du froment, de l'orge, des fèves, des lentilles, du millet et de l'épeautre, mets-les dans un seul récipient et fais-en ton pain autant de jours que tu seras couché sur le côté; tu en mangeras pendant 390 jours. La nourriture, tu la mangeras en te rationnant: vingt sicles par jour. C'est ce que tu mangeras pendant tout ce temps-là. Tu boiras l'eau avec mesure: un sixième de hin. C'est ce que tu boiras pendant tout ce temps-là. Tu mangeras du gâteau d'orge et tu le feras cuire sur des excréments humains et sous leurs yeux. Et l'Éternel dit: C'est ainsi que les Israélites mangeront leur pain impur, parmi les nations vers lesquelles je les chasserai. Je dis: Ah! Seigneur Éternel, j'ai évité toute impureté; je n'ai pas mangé d'une bête morte ou déchirée depuis ma jeunesse jusqu'à présent, et aucune chair impropre n'est entrée dans ma bouche. Il me répondit: Voici que je te donne de la bouse de vache au lieu d'excréments humains, et tu feras ton pain dessus. Il me dit encore: Fils d'homme, je vais retirer la miche de pain à Jérusalem; ils mangeront du pain en se rationnant et avec appréhension et boiront de l'eau avec mesure et avec désolation. Ainsi ils manqueront de pain et d'eau, ils seront désolés les uns et les autres, ils pourriront dans leur injustice. Et toi, fils d'homme, prends une lame tranchante, un rasoir de barbier; prends-la et passe-la sur ta tête et sur ta barbe. Prends ensuite une balance à peser et fais des parts. Brûles-en un tiers dans la flamme, au milieu de la ville, lorsque les jours du siège seront accomplis; prends-en un tiers et frappe-le avec la lame tout autour de la ville; disperses-en un tiers au vent, et je tirerai l'épée derrière eux. Tu en prendras une petite quantité, que tu serreras dans les pans de ton vêtement. Et tu prendras encore quelques-uns de ceux-là, que tu jetteras au feu et que tu brûleras dans le feu. Il en sortira un feu contre toute la maison d'Israël. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: C'est Jérusalem. Je l'avais placée au centre des nations et des pays d'alentour. Elle s'est rebellée contre mes ordonnances et mes prescriptions plus méchamment que les nations et les pays d'alentour, car ils ont rejeté mes ordonnances et ils n'ont pas marché selon mes prescriptions. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que vous vous êtes insurgés plus que les nations qui vous entourent, parce que vous n'avez pas marché selon mes prescriptions ni accompli mes ordonnances, et que vous n'avez pas (même) agi selon les principes des nations qui vous entourent, à cause de cela, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Me voici contre toi, oui moi aussi! J'accomplirai mes jugements au milieu de toi, aux yeux des nations, j'accomplirai contre toi ce que je n'avais pas encore accompli et ce que je n'accomplirai plus, à cause de toutes tes horreurs. C'est pourquoi des pères mangeront des fils au milieu de toi, et des fils mangeront leurs pères. J'accomplirai mes jugements contre toi et je disperserai à tout vent tout ce qui restera de toi. C'est pourquoi, je suis vivant! – oracle du Seigneur, l'Éternel: ainsi parce que tu as souillé mon sanctuaire par toutes tes horreurs, toutes tes abominations, moi aussi je me retirerai et mon œil sera sans pitié; moi aussi j'agirai sans ménagement. Un tiers de tes habitants mourra de la peste et sera consumé par la famine au milieu de toi; un tiers tombera par l'épée autour de toi; et j'en disperserai un tiers à tout vent et je tirerai l'épée derrière eux. Ma colère ira jusqu'au bout; j'assouvirai ma fureur sur eux, je me donnerai satisfaction; et ils reconnaîtront que moi, l'Éternel, j'ai parlé dans ma jalousie, allant jusqu'au bout de ma fureur contre eux. Je ferai de toi une ruine, un (lieu) déshonoré parmi les nations qui t'entourent, aux yeux de tous les passants. Tu seras un (lieu) déshonoré et outragé, un exemple et un objet d'effroi pour les nations qui t'entourent, quand j'accomplirai contre toi mes jugements, avec colère, avec fureur et par des châtiments furieux – c'est moi, l'Éternel, qui parle –, quand je lancerai sur eux les flèches malfaisantes de la famine, bien faites pour détruire. Celles-là je les lancerai pour vous détruire; car j'ajouterai la famine à vos maux, je vous retirerai la miche de pain. J'enverrai contre vous la famine et les bêtes féroces, qui te priveront d'enfants, la peste et le sang passeront au milieu de toi; je ferai venir l'épée sur toi. C'est moi, l'Éternel, qui parle. La parole de l'Éternel me fut adressée, en ces mots: Fils d'homme, Tourne ta face vers les montagnes d'Israël Et prophétise à leur intention. Tu diras: Montagnes d'Israël, Écoutez la parole du Seigneur, de l'Éternel! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel, Aux montagnes et aux collines, Aux ravins et aux vallées: Me voici! Je fais venir l'épée contre vous Et je détruirai vos hauts-lieux. Vos autels seront désolés, Vos obélisques seront brisés, Et je ferai tomber vos morts devant vos idoles. Je mettrai les cadavres des Israélites Devant leurs idoles Et je disperserai vos ossements Autour de vos autels. Partout où vous habitez, Vos villes seront ruinées Et vos hauts-lieux désolés, De sorte que vos autels coupables seront ruinés. Vos idoles se casseront et passeront, Vos obélisques seront abattus Et vos ouvrages effacés. Les morts tomberont au milieu de vous, Et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel. Mais je vous maintiendrai un reste: Des rescapés de l'épée parmi les nations, Lorsque vous serez dispersés en (divers) pays. Et alors, au sein des nations où ils seront captifs, Vos rescapés se souviendront de moi: J'ai été brisé par leur cœur prostitué Et dévoyé loin de moi, Par leurs yeux qui se prostituaient à leurs idoles. Ils n'oseront plus se regarder en face À cause du mal qu'ils ont commis Avec toutes leurs horreurs. Ils reconnaîtront que je suis l'Éternel Et que ce n'est pas en vain que je leur ai parlé De leur infliger ce malheur. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Frappe de la main, tape du pied et dis: Hélas! Sur toutes les méchantes horreurs de la maison d'Israël, Qui tombera par l'épée, par la famine et par la peste. Celui qui sera loin mourra de la peste, Celui qui sera près tombera par l'épée, Celui qui restera et sera assiégé mourra par la famine. J'irai jusqu'au bout de ma fureur contre eux, Et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel, Quand leurs morts seront au milieu de leurs idoles, Autour de leurs autels, Sur toute colline élevée, Sur tous les sommets des montagnes, Sous tout arbre vert, Sous tout chêne touffu, Là où ils offraient (des parfums d') une agréable odeur À toutes leurs idoles. J'étendrai ma main sur eux Et je rendrai le pays plus solitaire et plus désolé Que le désert de Dibla, Partout où ils habitent; Et ils reconnaîtront que je suis l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Toi, fils d'homme, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel, Au territoire d'Israël: C'est la fin! La fin arrive sur les quatre extrémités du pays! Maintenant, la fin (vient) sur toi; J'enverrai ma colère contre toi, Je te jugerai selon tes voies, Je te chargerai de toutes tes horreurs. Mon œil sera pour toi sans pitié, Et je n'userai pas de ménagement; Car je te chargerai de tes voies, Tes horreurs demeureront au milieu de toi; Et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Un malheur, un malheur unique! Voici qu'il arrive! La fin arrive, elle arrive la fin, Elle se réveille contre toi! Voici, elle arrive! Il arrive ton tour, habitant du pays! Il arrive le moment, Il approche le jour, jour de trouble, Et plus de cris de joie dans les montagnes! Maintenant je vais bientôt répandre ma fureur sur toi, Aller jusqu'au bout de ma colère contre toi; Je te jugerai selon tes voies, Je te chargerai de toutes tes horreurs. Mon œil sera sans pitié, Et je n'userai pas de ménagement; Je te chargerai selon tes voies, Tes horreurs demeureront au milieu de toi. Et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel, celui qui frappe. Voici le jour! Voici qu'il arrive! Le tour vient! Le bâton fleurit! L'insolence s'épanouit! La violence s'élève, Pour servir de bâton à la méchanceté: Plus rien d'eux, Plus rien de leur tumulte, Plus rien de leur multitude! On ne se lamente pas sur eux! Il arrive le moment, Il approche le jour! Que l'acheteur ne se réjouisse pas, Que le vendeur ne prenne pas le deuil! Car l'ardeur (de la colère éclate) Contre toute la multitude de la ville. Non, le vendeur ne rentrera pas en possession de ce qu'il a vendu, Fût-il encore parmi les vivants; Car la vision contre toute leur multitude ne sera pas retirée, Et à cause de sa faute nul ne conservera sa vie. On sonne de la trompette, tout est prêt, Mais personne ne marche au combat Car l'ardeur (de ma colère éclate) Contre toute leur multitude. L'épée au dehors, La peste et la famine au-dedans! Celui qui est à la campagne Mourra par l'épée, Celui qui est dans la ville Sera dévoré par la famine et par la peste. Leurs rescapés s'échappent, Ils sont sur les montagnes, Comme les colombes des vallées; Tous gémissent, Chacun à cause de sa faute. Toutes les mains sont affaiblies, Tous les genoux se fondent en eau. Ils se revêtent de sacs, Et la terreur les enveloppe; Tous les visages sont couverts de honte, Toutes leurs têtes sont rasées. Ils jetteront leur argent dans les rues, Et leur or deviendra une infection; Leur argent et leur or ne pourront les délivrer, Au jour du courroux de l'Éternel; Ils ne pourront ni rassasier leur gosier, Ni remplir leurs entrailles; Car ce fut leur pierre d'achoppement Et (la cause) de leur faute. Ils ont fait leur orgueil de leur magnifique parure, Et ils y ont fabriqué les images de leurs horreurs, de leurs abominations. C'est pourquoi j'en ferai pour eux une infection; Je la donnerai en pillage aux mains des étrangers, Et comme butin aux malfaiteurs du pays, Afin qu'ils la profanent. Je détournerai d'eux ma face, Et l'on profanera mon trésor; Des bandits y pénétreront et le profaneront. Prépare les chaînes! Car le pays est rempli de jugements criminels, La ville est pleine de violence. Je ferai venir les plus mauvaises nations, Pour qu'elles s'emparent de leurs maisons; Je mettrai fin à l'orgueil des puissants, Et leurs sanctuaires seront profanés. Le dénouement arrive! Ils cherchent le salut, et point (de salut)! Il arrive malheur sur malheur, Une nouvelle succède à une nouvelle; Ils demandent des visions au prophète, Mais la loi fait défaut au sacrificateur Et le conseil aux anciens. Le roi prend le deuil, Le prince s'enveloppe de désolation, Les mains du peuple du pays sont tremblantes. Je les traiterai selon leurs voies, Je les jugerai de leurs propres jugements, Et ils reconnaîtront que je suis l'Éternel. Il arriva que la sixième année, le 5 du sixième mois, comme j'étais assis dans ma maison et que les anciens de Juda étaient assis devant moi, la main du Seigneur, de l'Éternel, s'abattit sur moi. Je regardai, et voici une apparition qui avait l'aspect du feu – du feu à partir de ce qui semblait être ses reins et jusqu'en bas, et une sorte de rayonnement d'un éclat étincelant à partir de ses reins jusqu'en haut. Il étendit une forme de main et me saisit par une mèche de ma chevelure. L'Esprit m'enleva entre la terre et le ciel, et me transporta, dans des visions divines, à Jérusalem, à l'entrée de la porte intérieure, du côté du nord, où était l'effigie de la jalousie, qui excite la jalousie (de l'Éternel). Et voici que la gloire du Dieu d'Israël était là, avec l'aspect sous lequel je l'avais vue dans la vallée. Il me dit: Fils d'homme, lève les yeux du côté du nord! Je levai les yeux du côté du nord, et voici cette idole de la jalousie au nord de la porte de l'autel, à l'entrée. Il me dit: Fils d'homme, vois-tu ce qu'ils font, les grandes horreurs que commet ici la maison d'Israël, pour que je m'éloigne de mon sanctuaire? Mais tu verras encore d'autres grandes horreurs. Alors il me conduisit à l'entrée du parvis. Je regardai, et voici un trou dans le mur. Il me dit: Fils d'homme, creuse le mur! Je creusai le mur, et voici une ouverture. Il me dit: Entre et vois les méchantes horreurs qu'ils commettent ici! J'entrai et je regardai; et voici toutes sortes de formes de reptiles et de bêtes abominables; et toutes les idoles de la maison d'Israël étaient gravées sur la muraille tout autour. Soixante-dix hommes des anciens de la maison d'Israël, au milieu desquels était Yaazania, fils de Chaphân, se tenaient devant ces idoles, chacun l'encensoir à la main, et il s'élevait un épais nuage d'encens. Il me dit: Fils d'homme, vois-tu ce que font dans les ténèbres les anciens de la maison d'Israël, chacun dans sa chambre pleine de figurines? Car ils disent: L'Éternel ne nous voit point, l'Éternel a abandonné le pays. Il me dit: Tu verras encore d'autres grandes horreurs qu'ils commettent. Il me conduisit à l'entrée de la porte de la Maison de l'Éternel, du côté du nord. Et voici des femmes assises, qui pleuraient Tammouz. Il me dit: Vois-tu, fils d'homme? Tu verras encore d'autres horreurs plus grandes que celles-là. Il me conduisit dans le parvis intérieur de la Maison de l'Éternel. Et voici, à l'entrée du temple de l'Éternel, entre le portique et l'autel, environ vingt-cinq hommes, tournant le dos au temple de l'Éternel et le visage vers l'est; et ils se prosternaient à l'est devant le soleil. Il me dit: Vois-tu, fils d'homme? Est-ce insuffisant pour la maison de Juda de commettre les horreurs qu'ils commettent ici? (Faut-il encore qu') ils remplissent le pays de violence et ne cessent de m'irriter? Voici qu'ils approchent le rameau de leur nez. Moi aussi, j'agirai avec fureur; mon œil sera sans pitié, et je n'userai pas de ménagement; quand ils crieront à haute voix à mes oreilles, je ne les écouterai pas. Puis il cria d'une voix forte à mes oreilles: Approchez, vous qui devez châtier la ville, chacun son instrument d'extermination à la main! Et voici que six hommes arrivèrent par le chemin de la porte supérieure qui fait face au nord, chacun son instrument de destruction à la main. Il y avait au milieu d'eux un homme vêtu de lin et portant une écritoire à la ceinture. Ils vinrent se placer près de l'autel de bronze. La gloire du Dieu d'Israël s'éleva du chérubin sur lequel elle était et se dirigea vers le seuil de la Maison; et il appela l'homme vêtu de lin et portant une écritoire à la ceinture. L'Éternel lui dit: Passe au milieu de la ville, au milieu de Jérusalem, et fais une marque sur le front des hommes qui soupirent et qui gémissent à cause de toutes les horreurs qui s'y commettent. Et, à mes oreilles, il dit aux autres: Passez derrière lui dans la ville et frappez; que votre œil soit sans pitié et n'usez pas de ménagement! Tuez, jusqu'à extermination vieillards, jeunes hommes, vierges, enfants et femmes; mais laissez hors d'atteinte quiconque aura sur lui la marque, et commencez par mon sanctuaire! Ils commencèrent par les hommes, ces anciens qui étaient devant la Maison. Il leur dit: Souillez la Maison et remplissez les parvis de cadavres! Sortez! … Ils sortirent et ils frappèrent dans la ville. Comme ils frappaient et que je restais encore, je tombai la face contre terre et je m'écriai: Ah! Seigneur Éternel, extermineras-tu tout le reste d'Israël, en répandant ta fureur sur Jérusalem? Il me répondit: La faute de la maison d'Israël et de Juda est très, très grande; le pays est rempli de meurtres, la ville est pleine de perversion, car ils disent: l'Éternel a abandonné le pays, l'Éternel ne voit rien. Moi aussi, je serai sans pitié, et je n'userai pas de ménagement; je ferai retomber leurs œuvres sur leurs têtes. Et voici que l'homme vêtu de lin et portant une écritoire à la ceinture fit son rapport; J'ai fait ce que tu m'as ordonné. Je regardai, et voici que vers l'étendue céleste qui était au-dessus de la tête des chérubins, il y avait comme un saphir; on voyait au-dessus d'eux quelque chose qui avait l'aspect d'une sorte de trône. Et l'Éternel dit à l'homme vêtu de lin: Entre à l'intérieur du tourbillon sous les chérubins, remplis tes mains de charbons ardents que tu prendras entre les chérubins, et répands-les sur la ville! Et il y alla sous mes yeux. Les chérubins se tenaient à la droite de la Maison quand l'homme arriva, et la nuée remplit le parvis intérieur. La gloire de l'Éternel monta de dessus le chérubin sur le seuil de la Maison; la Maison fut remplie de la nuée, et le parvis fut rempli de la clarté de la gloire de l'Éternel. Le bruit des ailes des chérubins se fit entendre jusqu'au parvis extérieur, pareil à la voix du Dieu Tout-Puissant lorsqu'il parle. Ainsi l'Éternel donna cet ordre à l'homme vêtu de lin: Prends du feu à l'intérieur du tourbillon, entre les chérubins! Et (cet homme) alla se placer près de la roue. Alors le chérubin étendit la main entre les chérubins vers le feu qui était entre les chérubins; il en prit et le mit dans les mains de celui qui était vêtu de lin. Il le prit et sortit. On voyait aux chérubins une forme de main humaine sous leurs ailes. Je regardai, et voici qu'il y avait quatre roues près des chérubins, une roue près de chaque chérubin, et ces roues avaient l'éclat d'une pierre de chrysolithe. Par leur aspect, toutes les quatre avaient la même apparence; chaque roue paraissait être au milieu d'une (autre) roue. Quand elles avançaient, elles avançaient de leurs quatre côtés et elles ne se détournaient pas en avançant; mais elles allaient dans la direction de la tête, sans se détourner en avançant. Tout le corps des chérubins, leur dos, leurs mains et leurs ailes, étaient remplis d'yeux tout autour aussi bien que les roues, leurs roues à eux quatre. J'entendis qu'on appelait les roues tourbillon. Chacun avait quatre faces; les faces du premier étaient des faces de chérubin, les faces du second des faces d'homme, pour le troisième des faces de lion, et pour le quatrième des faces d'aigle. Et les chérubins montèrent. C'étaient les animaux que j'avais vus près du fleuve du Kebar. Quand les chérubins avançaient, les roues avançaient à côté d'eux; et quand les chérubins déployaient leurs ailes pour s'élever de terre, les roues non plus, à leur côté, ne se détournaient pas. Quand ils s'arrêtaient, elles s'arrêtaient; et quand ils montaient, elles montaient (avec) eux, car l'esprit des animaux était en elles. La gloire de l'Éternel se retira du seuil de la Maison et se plaça sur les chérubins. Les chérubins déployèrent leurs ailes et montèrent de terre sous mes yeux quand ils partirent, accompagnés des roues. Ils s'arrêtèrent à l'entrée de la porte de la Maison de l'Éternel vers l'orient; et la gloire du Dieu d'Israël était sur eux, en haut. C'étaient les animaux que j'avais vus sous le Dieu d'Israël près du fleuve du Kebar, et je reconnus que c'étaient des chérubins. Chacun avait quatre faces, chacun avait quatre ailes, et des mains humaines apparaissaient sous leurs ailes. Leurs faces avaient l'apparence de celles que j'avais vues près du fleuve du Kebar; c'était le même aspect, c'était eux-mêmes. Chacun avançait droit devant soi. L'Esprit m'enleva et me transporta à la porte orientale de la Maison de l'Éternel, à celle qui fait face à l'orient. Et voici qu'à l'entrée de la porte, il y avait vingt-cinq hommes; et je vis au milieu d'eux Yaazania, fils d'Azzour, et Pelatia, fils de Benaya, princes du peuple. L'Éternel me dit: Fils d'homme, ce sont ces hommes aux funestes desseins, qui donnent de mauvais conseils dans cette ville. Ils disent: Ce n'est pas prochainement qu'on va bâtir des maisons. La ville est la marmite et nous sommes la viande. C'est pourquoi prophétise contre eux, prophétise, fils d'homme! Alors l'Esprit de l'Éternel tomba sur moi. Il me dit: Dis: Ainsi parle l'Éternel: Vous parlez de la sorte, maison d'Israël! Et ce qui vous monte à l'esprit, je le connais. Vous avez multiplié les cadavres des vôtres dans cette ville, Vous avez rempli ses rues de cadavres. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Les cadavres des vôtres que vous avez étendus au milieu d'elle, C'est la viande, et elle, c'est la marmite; Mais vous, on vous en fera sortir. Vous avez peur de l'épée; Eh bien! je ferai venir l'épée sur vous – Oracle du Seigneur, l'Éternel. Je vous ferai sortir du milieu d'elle, Je vous livrerai entre les mains des étrangers Et j'accomplirai contre vous mes jugements. Vous tomberez par l'épée Je vous jugerai sur la frontière d'Israël, Et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel. La ville ne sera pas pour vous une marmite, Tandis que vous seriez la viande au milieu d'elle: C'est vers la frontière d'Israël que je vous jugerai. Et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel; Vous n'avez pas suivi mes prescriptions Ni pratiqué mes ordonnances; Mais vous avez agi selon les principes des nations qui vous entourent. Alors, comme je prophétisais, Pelatia, fils de Benaya, mourut. Je tombai la face contre terre et je m'écriai à haute voix: Ah! Seigneur Éternel, c'est toi qui provoques l'extermination du reste d'Israël! La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, ce sont tes frères, tes frères, Ceux de ta parenté, et la maison d'Israël tout entière, À qui les habitants de Jérusalem disent: Restez loin de l'Éternel, Ce pays nous a été donné en possession. C'est pourquoi tu diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Si je les tiens éloignés parmi les nations, Si je les ai disséminés en (divers) pays, Je serai pour eux quelque temps un sanctuaire Dans les pays où ils sont venus. C'est pourquoi tu diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Je vous rassemblerai du milieu des peuples, Je vous recueillerai des pays où vous êtes disséminés Et je vous donnerai le territoire d'Israël. C'est là qu'ils viendront Et ils en ôteront toutes les abominations Et toutes les horreurs. Je leur donnerai un même cœur Et je mettrai en vous un esprit nouveau; J'ôterai de leur chair le cœur de pierre Et je leur donnerai un cœur de chair, Afin qu'ils suivent mes prescriptions Et qu'ils observent et pratiquent mes ordonnances; Ils seront mon peuple, Et je serai leur Dieu. Mais pour ceux dont le cœur (se plaît) à leurs abominations et à leurs horreurs, Je ferai retomber leurs œuvres sur leur tête – Oracle du Seigneur, l'Éternel. Les chérubins accompagnés des roues, déployèrent leurs ailes, et la gloire du Dieu d'Israël était sur eux, en haut. La gloire de l'Éternel s'éleva du milieu de la ville, et se plaça sur la montagne qui est à l'est de la ville. L'Esprit m'enleva et me transporta en Chaldée auprès des déportés, en vision par l'Esprit de Dieu; et la vision que j'avais eue disparut au-dessus de moi. Je dis aux déportés toutes les paroles de l'Éternel qu'il m'avait révélées. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, tu habites au milieu de la famille de rebelles, qui ont des yeux pour voir et qui ne voient pas, des oreilles pour entendre et qui n'entendent pas; car c'est une famille de rebelles. Toi, fils d'homme, prépare-toi un équipement de déporté et pars en déportation en plein jour sous leurs yeux! Pars en déportation du lieu où tu es pour un autre lieu sous leurs yeux: peut-être verront-ils qu'ils sont une famille de rebelles. Sors ton équipement comme un équipement de déporté, en plein jour sous leurs yeux; et toi, sors le soir, sous leurs yeux, comme sortent des déportés. Sous leurs yeux, perce la muraille et sors (ton équipement) par là. Sous leurs yeux, tu le chargeras sur l'épaule, tu le sortiras dans l'obscurité, tu te couvriras le visage et tu ne regarderas pas le pays; car je veux que tu serves de présage pour la maison d'Israël. Je fis ce qui m'avait été ordonné: je sortis en plein jour mon équipement comme un équipement de déporté. Le soir je perçai la muraille avec la main et je le sortis dans l'obscurité et le chargeai sur mon épaule sous leurs yeux. Le matin, la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, la maison d'Israël, cette famille de rebelles, ne t'a-t-elle pas dit: Que fais-tu? Dis-leur: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Cette menace (concerne) le prince qui est à Jérusalem et toute la maison d'Israël qui s'y trouve. Dis: Je sers pour vous de présage. Ce que j'ai fait, c'est ce qui se réalisera pour eux: Ils iront en déportation. Le prince qui est au milieu d'eux Chargera son épaule dans l'obscurité et sortira; On percera la muraille pour le faire sortir par là. Il se couvrira le visage Pour que ses yeux ne regardent pas le pays. J'étendrai mon filet sur lui Et il sera pris dans mon piège; Je l'emmènerai à Babylone, pays des Chaldéens; Mais il ne le verra pas et il y mourra. Tous ceux qui l'entourent, sa garde Et toutes ses troupes, Je les disperserai à tout vent Et je tirerai l'épée derrière eux. Et ils reconnaîtront que je suis l'Éternel, Quand je les disséminerai parmi les nations, Quand je les disperserai en (divers) pays. Mais je laisserai d'eux quelques hommes Qui échapperont à l'épée, à la famine et à la peste, Afin qu'ils racontent toutes leurs horreurs Parmi les nations où ils iront. Et ils reconnaîtront que je suis l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, Tu mangeras ton pain avec tremblement, Tu boiras ton eau avec agitation et appréhension Et tu diras au peuple du pays: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel, Aux habitants de Jérusalem sur le territoire d'Israël: Ils mangeront leur pain avec appréhension, Et ils boiront leur eau dans la désolation; Car leur pays sera désolé, (privé) de tout ce qu'il contient, À cause de la violence de tous ceux qui l'habitent. Les villes peuplées seront ruinées, Et le pays sera désolé. Et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, Qu'est-ce donc que ce proverbe que vous avez Sur le territoire d'Israël: Les jours se prolongent, Et aucune vision n'aboutit? Eh bien! dis-leur: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Je fais cesser ce proverbe; On ne le citera plus en Israël. Dis-leur, au contraire: Les jours approchent, Et toute vision se réalise. Car il n'y aura plus de vision vaine, Ni de divination flatteuse Au milieu de la maison d'Israël. Car je suis l'Éternel, Ce que je dirai, je le dirai: Une parole qui se réalisera sans délai; Oui, de vos jours, famille de rebelles, Je dirai une parole et je la réaliserai – Oracle du Seigneur, l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, Voici ce que dit la maison d'Israël: La vision qu'il a n'est que pour des jours lointains, Il prophétise pour des temps éloignés. C'est pourquoi dis-leur: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Toute parole que je dirai Sera une parole qui se réalisera sans délai – Oracle du Seigneur, l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, Prophétise contre les prophètes d'Israël qui prophétisent, Tu diras à ceux qui prophétisent selon leur propre cœur: Écoutez la parole de l'Éternel! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Malheur aux prophètes insensés, Qui suivent leur propre esprit sans avoir rien vu! Tels des renards au milieu des ruines, Tels sont tes prophètes, ô Israël! Vous n'êtes pas montés sur les brèches Pour protéger la maison d'Israël par une clôture, Tenant ferme au combat, Au jour de l'Éternel. Leurs visions sont vaines et leur divination mensongère; Ils disent: Oracle de l'Éternel! Or l'Éternel ne les a pas envoyés; Ils font espérer que leur parole s'accomplira. Les visions que vous avez ne sont-elles pas vaines, Et les prédictions que vous prononcez ne sont-elles pas mensongères? Vous dites: Oracle de l'Éternel! Or je n'ai point parlé. Eh bien! ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Puisque votre parole n'est que vanité Et que vos visions ne sont que mensonge, Eh bien! me voici à présent contre vous – Oracle du Seigneur, l'Éternel –; Ma main sera contre les prophètes Dont les visions sont vaines Et la divination mensongère; Ils ne demeureront pas dans l'intimité de mon peuple, Ils ne seront pas inscrits sur les listes de la maison d'Israël, Ils n'arriveront pas jusqu'au territoire d'Israël, Et vous reconnaîtrez que je suis le Seigneur, l'Éternel. Ainsi, puisqu'ils égarent mon peuple, En disant: Paix! quand il n'y a point de paix, – Et mon peuple bâtit un mur, Et les voici qui l'enduisent de badigeon – Dis à ceux qui l'enduisent de badigeon: Elle s'écroulera! Une pluie violente est déjà survenue; Vous, pierres de grêle, vous tomberez, Et le vent des tempêtes fera (tout) éclater. Et voici la muraille qui s'écroule! Ne vous dira-t-on pas: Où est l'enduit dont vous l'avez couverte? Eh bien! ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Je ferai, dans ma fureur, éclater la tempête; Il surviendra, dans ma colère, une pluie violente; Et des pierres de grêle tomberont avec fureur pour (tout) exterminer. J'abattrai la muraille Que vous avez enduite de badigeon, Je lui ferai toucher la terre, Et ses fondations seront mises à nu; Elles s'écrouleront, et vous périrez au milieu d'elles, Et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel. J'irai jusqu'au terme de ma fureur contre la muraille Et contre ceux qui l'ont enduite de badigeon; Et je vous dirai: Plus de muraille! Plus personne de ceux qui l'enduisaient, Des prophètes d'Israël qui prophétisent sur Jérusalem, Et qui ont sur elle des visions de paix Quand il n'y a point de paix! – Oracle du Seigneur, l'Éternel. Toi, fils d'homme, Tourne ta face vers les filles de ton peuple Qui prophétisent selon leur propre cœur, Et prophétise contre elles! Tu diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Malheur à celles qui fabriquent des coussinets pour tous les poignets, Et qui font des voiles pour la tête (des gens) de toute taille, Pour faire la chasse aux âmes! Est-ce que vous ferez ainsi la chasse aux âmes de mon peuple, Tout en gardant la vie pour vos âmes à vous? Vous me déshonorez auprès de mon peuple Pour des poignées d'orge et des morceaux de pain, En tuant des âmes qui ne doivent pas mourir, Et en faisant vivre des âmes qui ne doivent pas vivre, Quand vous mentez à mon peuple qui écoute le mensonge. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Me voici! Je m'en prends à vos coussinets Qui vous servent à faire la chasse aux âmes comme à des oiseaux. Je les déchirerai de dessus vos bras; Et je dégagerai les âmes Que vous chassez comme des oiseaux. Je déchirerai aussi vos voiles Et je délivrerai mon peuple de vos mains; Ils ne serviront plus de piège entre vos mains, Et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel. Parce que vous démoralisez le cœur du juste par des mensonges, Quand moi-même je ne l'ai pas attristé, Et parce que vous fortifiez les mains du méchant Pour l'empêcher de revenir de sa mauvaise voie et pour le faire vivre, Vous n'aurez plus de vaines visions Et vous ne vous livrerez plus à la divination; Je délivrerai mon peuple de vos mains. Et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel. Quelques hommes parmi les anciens d'Israël vinrent vers moi et s'assirent devant moi, et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, ces hommes-là portent leurs idoles dans leur cœur, et la pierre d'achoppement, leur faute, ils la placent juste devant eux. Me laisserai-je consulter par eux? Eh bien! parle-leur: Tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Tout homme de la maison d'Israël qui porte ses idoles dans son cœur et qui met la pierre d'achoppement, sa faute, juste devant lui – s'il vient (s'adresser) au prophète – c'est moi l'Éternel qui lui répondrai, quand il viendra, à cause de la multitude de ses idoles. Ainsi seront saisis dans leur propre cœur ceux de la maison d'Israël qui se sont éloignés de moi à cause de toutes leurs idoles. C'est pourquoi dis à la maison d'Israël: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Convertissez-vous et détournez-vous de vos idoles, détournez les regards de toutes vos horreurs! Car tout homme de la maison d'Israël, ou des immigrants qui résident en Israël, qui s'est éloigné de moi, qui porte ses idoles dans son cœur et qui met la pierre d'achoppement, sa faute, juste devant lui, – s'il vient vers le prophète pour me consulter par lui – je suis l'Éternel, je lui répondrai par moi-même. Je dirigerai ma face contre cet homme, je ferai de lui un signe et un sujet de dictons et je le retrancherai du milieu de mon peuple. Et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel. Si le prophète se laisse séduire, s'il prononce une parole, c'est moi, l'Éternel, qui aurai séduit ce prophète; j'étendrai ma main contre lui et je le supprimerai du milieu de mon peuple d'Israël. Ils porteront ainsi (le poids de) leur faute; telle sera la faute du prophète, telle sera la faute de celui qui consulte, afin que la maison d'Israël ne s'égare plus, loin de moi, et qu'elle ne se souille plus par tous ses crimes. Alors ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu – oracle du Seigneur, l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, si un pays pèche contre moi en se livrant à l'infidélité, et si j'étends ma main sur lui, si je lui retire la miche de pain, si je lui envoie la famine, si j'en retranche les hommes et les bêtes, et qu'il y ait au milieu de lui ces trois hommes: Noé, Daniel et Job, ils délivreront leur âme par leur justice – oracle du Seigneur, l'Éternel. Si je fais parcourir le pays par des bêtes féroces qui le dépeuplent, s'il devient un lieu désolé où personne ne passe à cause de ces bêtes, et qu'il y ait au milieu de lui ces trois hommes, je suis vivant! – oracle du Seigneur, l'Éternel – ils ne délivreront ni fils ni filles, eux seuls seront délivrés, et le pays deviendra un lieu désolé. Ou si j'amène l'épée contre ce pays, si je dis: Que l'épée parcoure le pays! si j'en retranche hommes et bêtes, et qu'il y ait au milieu de lui ces trois hommes, je suis vivant! – oracle du Seigneur, l'Éternel – ils ne délivreront ni fils ni filles, mais eux seuls seront délivrés. Ou si j'envoie la peste dans ce pays, si je répands contre lui ma fureur par la mortalité, pour en retrancher hommes et bêtes, et qu'il y ait au milieu de lui Noé, Daniel et Job, je suis vivant! – oracle du Seigneur, l'Éternel – ils ne délivreront ni fils ni filles, mais ils délivreront leur âme par leur justice. Oui, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Quoique j'envoie contre Jérusalem mes quatre châtiments terribles, l'épée, la famine, les bêtes féroces et la peste, pour en retrancher hommes et bêtes, voici qu'il y restera des rescapés, qui en sortiront, des fils et des filles. Voici qu'ils arriveront auprès de vous: vous verrez leur conduite et leurs actions, et vous vous consolerez du malheur que je fais venir sur Jérusalem, de tout ce que je fais venir sur elle. Ils vous consoleront, quand vous verrez leur conduite et leurs actions; et vous reconnaîtrez que ce n'est pas pour rien que je fais tout ce que je fais contre elle – oracle du Seigneur, l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, Le bois de la vigne, qu'a-t-il de plus que tout autre bois? Qu'en est-il du sarment qui est parmi les arbres de la forêt? En prend-on du bois Pour l'utiliser à un ouvrage? En tire-t-on une cheville Pour y suspendre un objet quelconque? On le met au feu, qui le dévore; Le feu en dévore les deux bouts, et le milieu brûle: Sera-t-il propre à quelque ouvrage? Ainsi, lorsqu'il était entier, On n'en faisait aucun ouvrage; Combien moins, lorsque le feu l'a dévoré et qu'il est brûlé, En pourra-t-on faire quelque ouvrage! Eh bien! ainsi parle le Seigneur, Comme le bois de la vigne parmi les arbres de la forêt, Comme (ce bois) que je livre au feu pour qu'il le dévore, Ainsi je livrerai les habitants de Jérusalem. Je dirigerai ma face contre eux; Ils sont sortis du feu, et le feu les dévorera. Et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel, Quand je tournerai ma face contre eux. Je ferai du pays un lieu désolé, Parce qu'ils se sont livrés à l'infidélité – Oracle du Seigneur, l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, fais reconnaître à Jérusalem ses horreurs! Tu diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel, à Jérusalem: Par ton origine et ta naissance tu es du pays de Canaan; ton père était un Amoréen, et ta mère une Hittite. À ta naissance, au jour où tu naquis, ton cordon n'a pas été coupé, tu n'as pas été lavée dans l'eau pour être purifiée, tu n'as pas été frottée avec du sel, tu n'as pas été enveloppée dans des langes. Nul n'a porté sur toi un regard de pitié pour te faire une seule de ces choses, par compassion pour toi; mais tu as été jetée dans les champs, le jour de ta naissance, parce qu'on était dégoûté de toi. Je passai près de toi, je t'aperçus en train de te débattre dans ton sang et je te dis: Vis dans ton sang! Je te dis: Vis dans ton sang! Je t'ai multipliée par dix mille, comme les pousses des champs. Et tu t'es développée. Tu grandis, tu devins d'une beauté parfaite; tes seins se formèrent, ta chevelure poussa. Mais tu étais nue, entièrement nue. Je passai près de toi, je te regardai, et voici que ton temps était là, le temps des amours. J'étendis sur toi le pan de mon manteau, je couvris ta nudité, je te fis un serment, je contractai une alliance avec toi – oracle du Seigneur, l'Éternel – et tu fus à moi. Je t'ai lavée dans l'eau, j'ai fait disparaître le sang qui était sur toi et je t'ai frottée avec de l'huile. Je t'ai habillée d'étoffe brodée, chaussée de fine peau, drapée de fin lin, couverte de soie. Je te parai d'ornements: je mis des bracelets à tes mains, un collier à ton cou, je mis un anneau à ton nez, des boucles à tes oreilles et la parure d'une couronne sur ta tête. Ainsi tu fus parée d'or et d'argent et tu fus vêtue de fin lin, de soie et d'étoffe brodée. Tu mangeais de la fleur de farine, du miel et de l'huile. Tu devins de plus en plus belle, digne de la royauté. Et ta renommée se répandit parmi les nations, à cause de ta beauté, car elle était parfaite, grâce à l'éclat dont je t'avais ornée – oracle du Seigneur, l'Éternel. Mais tu t'es confiée dans ta beauté et tu t'es prostituée, à la faveur de ta renommée. Tu as prodigué tes prostitutions à chaque passant, tu es devenue sa chose. Tu as pris de tes vêtements, tu t'es fait des hauts lieux (aux étoffes) bariolées et tu t'y es prostituée: rien de semblable n'était arrivé et n'arrivera jamais. Tu as pris les garnitures de ta parure (tirées) de mon or et de mon argent que je t'avais donnés, et tu en as fait des images masculines, auxquelles tu t'es prostituée. Tu as pris tes vêtements brodés, tu les en a couverts et tu leur as offert mon huile et mon encens. Le pain que je t'avais donné, la fleur de farine, l'huile et le miel dont je te nourrissais, tu leur as offert ces choses comme des sacrifices d'une odeur agréable. Voilà ce qui est arrivé – oracle du Seigneur, l'Éternel. Tu as pris tes fils et tes filles, que tu m'avais enfantés, et tu les leur as sacrifiés pour qu'ils les dévorent! N'était-ce pas assez de tes prostitutions? Tu as égorgé mes fils et tu les as donnés, en les faisant passer (par le feu ) en leur honneur. Au milieu de toutes tes horreurs et de tes prostitutions, tu ne t'es pas souvenue du temps de ta jeunesse, lorsque tu étais nue, entièrement nue, et en train de te débattre dans ton sang. Après toutes tes méchantes actions – malheur, malheur à toi! oracle du Seigneur, l'Éternel –, tu t'es construit un cabanon, tu t'es fait un monticule sur toutes les places; à l'entrée de chaque chemin tu as construit tes monticules, tu as fait des horreurs avec ta beauté, tu t'es offerte à chaque passant, tu as multiplié tes prostitutions. Tu t'es prostituée aux Égyptiens, tes voisins au corps magnifique, et tu as multiplié tes prostitutions pour m'irriter. Et voici que j'ai étendu ma main contre toi, j'ai diminué ton patrimoine, je t'ai livrée à l'appétit de tes ennemies, les filles des Philistins, qui ont rougi de ta conduite infâme. Tu t'es prostituée aux Assyriens, parce que tu n'étais pas rassasiée; tu t'es prostituée à eux et tu n'en as pas non plus été rassasiée. Tu as multiplié tes prostitutions avec le pays de Canaan et tu n'en as pas non plus été rassasiée. Quelle faiblesse de cœur tu as eue – oracle du Seigneur, l'Éternel – en faisant toutes ces choses, qui sont l'œuvre d'une maîtresse prostituée! Chaque fois que tu as construit ton cabanon à l'entrée de chaque chemin et que tu as fait tes monticules sur toutes les places en méprisant un salaire, tu n'as même pas été comme la prostituée. Tu as été la femme adultère, qui reçoit des étrangers au lieu de son mari. À toutes les prostituées on donne un cadeau, mais toi, tu as donné ton cadeau à tous tes amants, tu les as gagnés par des présents, afin de les attirer à toi, de toutes parts, dans tes prostitutions. Tu as fait le contraire des autres femmes dans tes prostitutions: on ne te recherchait pas; en donnant un salaire au lieu d'en recevoir un, tu as été le contraire (d'une femme). Eh bien! prostituée, écoute la parole de l'Éternel! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que tes trésors ont été répandus, et que ta nudité a été découverte dans tes prostitutions avec tes amants et avec toutes tes horribles idoles, comme le sang de tes fils que tu leur as donnés, eh bien! me voici, je rassemble tous tes amants avec lesquels tu te plaisais, tous ceux que tu as aimés et tous ceux que tu as haïs, je les rassemblerai de toutes parts contre toi, je leur découvrirai ta nudité, et ils verront toute ta nudité. Je te jugerai comme on juge les femmes adultères et celles qui répandent le sang, et je ferai de toi une victime sanglante de la fureur et de la jalousie. Je te livrerai entre leurs mains; ils démoliront ton cabanon et détruiront tes monticules; ils te dépouilleront de tes vêtements, prendront les garnitures de ta parure et te laisseront nue, entièrement nue. Ils feront monter un rassemblement contre toi, ils te lapideront et te perceront à coups d'épée; ils brûleront tes maisons par le feu et ils accompliront des jugements contre toi, aux yeux d'une multitude de femmes. Je ferai cesser ta prostitution, et désormais tu ne donneras plus de salaires. J'assouvirai ma fureur contre toi, et ma jalousie s'éloignera de toi. Je m'apaiserai, je ne serai plus irrité. Parce que tu ne t'es pas souvenue du temps de ta jeunesse, parce que par tout cela tu as frémi contre moi, me voilà, moi aussi: je ferai retomber ta conduite sur ta tête – oracle du Seigneur, l'Éternel. N'as-tu pas commis l'infamie par-dessus toutes tes horreurs? Voici que tout faiseur de proverbes t'appliquera ce proverbe: Telle mère, telle fille! Tu es la fille de ta mère, qui s'est dégoûtée de son mari et de ses enfants; tu es la sœur de tes sœurs, qui se sont dégoûtées de leurs maris et de leurs enfants. Votre mère était une Hittite, et votre père un Amoréen. Ta grande sœur, qui demeure à ta gauche, c'est Samarie avec ses filles et ta petite sœur qui demeure à ta droite, c'est Sodome avec ses filles. Tu n'as pas seulement marché dans leurs voies, commis les mêmes horreurs, c'était trop peu; tu as été plus corrompue qu'elles dans toutes tes voies. Je suis vivant! – oracle du Seigneur, l'Éternel – Sodome, ta sœur, et ses filles n'ont pas fait ce que vous avez fait, toi et tes filles. Voici quelle a été la faute de Sodome, ta sœur: elle avait de l'orgueil, du pain à satiété, une insouciante tranquillité, elle et ses filles, et elle ne fortifiait pas la main du malheureux et du pauvre. Elles sont devenues arrogantes et elles ont commis une horreur devant moi. Je les ai éliminées quand j'ai vu cela! Et Samarie n'a pas commis la moitié de tes péchés; tes horreurs ont été plus nombreuses que les siennes, et tu as justifié tes sœurs par toutes les horreurs que tu as faites. Toi qui condamnais tes sœurs, supporte ta confusion à ton tour, à cause de tes péchés par lesquels tu t'es rendue plus horrible qu'elles, et qui les font (paraître) plus justes que toi. Sois honteuse à ton tour et supporte ta confusion, puisque tu as justifié tes sœurs. Je ramènerai leurs captifs, les captifs de Sodome et de ses filles, les captifs de Samarie et de ses filles, et tes captifs au milieu des leurs, afin que tu supportes ta confusion et que tu sois confuse de tout ce que tu as fait, en étant pour elles un sujet de consolation. Tes sœurs, Sodome et ses filles, reviendront à leur premier état, Samarie et ses filles reviendront à leur premier état; et toi et tes filles, vous reviendrez à votre premier état. Ta bouche ne faisait-elle pas entendre des rumeurs sur ta sœur Sodome quand tu t'enorgueillissais, avant que ta méchanceté fût mise à nu, lorsque tu as été déshonorée par les filles d'Aram et de tous ses alentours, et par les filles des Philistins qui te méprisaient de tous côtés? Tu portes (le poids de) ton infamie et de tes horreurs – oracle de l'Éternel. Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: J'agirai envers toi comme tu as agi, toi qui as méprisé le serment en rompant l'alliance. Mais moi je me souviendrai de mon alliance avec toi au temps de ta jeunesse et j'établirai avec toi une alliance éternelle. Tu te souviendras de ta conduite et tu en seras confuse, quand tu recevras tes sœurs, les grandes et les petites; je te les donnerai pour filles, mais non en vertu de ton alliance. Et moi j'établirai mon alliance avec toi, et tu reconnaîtras que je suis l'Éternel, afin que tu te souviennes (du passé) et que tu aies honte, afin que tu n'ouvres plus la bouche en raison de ta confusion, quand je ferai pour toi l'expiation de tout ce que tu as fait – oracle du Seigneur, l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, propose une énigme, dis une parabole à la maison d'Israël! Tu diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Le grand aigle, aux longues ailes, au long plumage, couvert de plumes chatoyantes, vint jusqu'au Liban et enleva la cime du cèdre. Il arracha le plus élevé de ses rameaux, l'emporta dans un pays de commerce et le déposa dans une ville de marchands. Il prit un rejeton du pays et le plaça dans une pépinière. Il le mit près d'une eau abondante et le planta comme un saule. (Ce rejeton) poussa et devint un cep de vigne étendu, mais d'une taille abaissée; ses branches étaient tournées vers l'aigle, et ses racines demeuraient sous lui; il devint un cep de vigne, donna des jets et produisit des sarments. Il y avait un (autre) aigle, grand, aux longues ailes, au plumage épais. Et voici que du parterre où elle était plantée, cette vigne étendit avec avidité ses racines de son côté et dirigea ses branches vers lui, afin qu'il l'arrose. Elle était plantée dans un bon terrain, près d'une eau abondante, de manière à produire de la ramure et à porter du fruit, à devenir une vigne magnifique. Dis: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Prospérera-t-elle? (Le premier aigle) n'arrachera-t-il pas ses racines, n'enlèvera-t-il pas son fruit, afin qu'elle se dessèche, afin que toutes les feuilles qu'elle a poussées se dessèchent? Et il ne faudra ni beaucoup de force ni un peuple nombreux pour l'extirper de ses racines. La voici plantée: prospérera-t-elle? Si le vent d'orient la touche, ne séchera-t-elle pas à coup sûr? Elle séchera sur le parterre où elle a poussé. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Dis à la famille rebelle: Ne savez-vous pas ce que cela signifie? Dis: Voici que le roi de Babylone est allé à Jérusalem, il en a pris le roi et les chefs et les a emmenés avec lui à Babylone. Il a choisi un rejeton de la race royale, a conclu alliance avec lui et lui a fait prêter serment, et il a emmené les grands du pays, afin que le royaume soit tenu dans l'abaissement, sans pouvoir s'élever, et qu'il garde son alliance en vigueur. Mais il s'est révolté contre lui, en envoyant ses messagers en Égypte, pour qu'elle lui donne des chevaux et un grand nombre d'hommes. Celui qui a fait cela réussira-t-il, échappera-t-il? Il a rompu l'alliance, et il échapperait! Je suis vivant! – oracle du Seigneur, l'Éternel – c'est dans le pays du roi qui l'a fait régner, dont il a méprisé le serment et dont il a rompu l'alliance, c'est près de lui, au milieu de Babylone, qu'il mourra. Le Pharaon n'agira pas pour lui avec une grande armée et un rassemblement nombreux pendant la guerre, lorsqu'on élèvera des terrasses et qu'on construira des retranchements pour exterminer une multitude de personnes. Il a méprisé le serment, en rompant l'alliance; il avait donné sa main et il a fait tout cela; il n'échappera pas! C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Je suis vivant! c'est le serment envers moi qu'il a méprisé, c'est mon alliance qu'il a rompue. Je ferai retomber cela sur sa tête. J'étendrai mon filet sur lui, et il sera pris dans mon piège; je l'emmènerai à Babylone et là, j'entrerai en jugement avec lui sur son infidélité commise à mon égard. Tous les fuyards de toutes ses troupes tomberont par l'épée, et ceux qui resteront seront dispersés à tout vent. Et vous reconnaîtrez que moi, l'Éternel, j'ai parlé. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Je prendrai, moi, (une branche) de la cime d'un cèdre élevé et je la mettrai en place; j'arracherai du sommet de ses branches un tendre (rameau) et je le planterai moi-même sur une montagne haute et sublime. Je le planterai sur la montagne qui domine Israël; il dressera sa ramure et portera du fruit, il deviendra un cèdre magnifique. Tous les oiseaux de toute espèce reposeront sous lui; à l'ombre de ses branches, ils reposeront. Et tous les arbres des champs reconnaîtront que moi, l'Éternel, j'ai abaissé l'arbre qui s'élevait et élevé l'arbre qui était abaissé, que j'ai desséché l'arbre vert et fait fleurir l'arbre sec. Moi, l'Éternel, j'ai parlé et j'agirai. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Qu'avez-vous à dire ce proverbe sur la terre d'Israël: Les pères mangent des raisins verts, et les dents des enfants sont agacées? Je suis vivant! – oracle du Seigneur, l'Éternel – vous n'aurez plus lieu de dire ce proverbe en Israël. Voici: toutes les âmes sont à moi; l'âme du fils comme l'âme du père, l'une et l'autre sont à moi; l'âme qui pèche est celle qui mourra. L'homme qui est juste, qui pratique le droit et la justice, qui ne mange pas sur les montagnes et ne lève pas les yeux vers les idoles de la maison d'Israël, qui ne séduit pas la femme de son prochain et ne s'approche pas d'une femme pendant son indisposition, qui n'exploite personne, qui rend au débiteur son gage, qui ne commet pas de vol, qui donne son pain à celui qui a faim et couvre d'un vêtement celui qui est nu, qui ne prête pas à intérêt et ne tire pas d'usure, qui détourne sa main de l'injustice et juge selon la vérité entre deux hommes, qui suit mes prescriptions et observe mes ordonnances en agissant selon la vérité, celui-là est juste; il vivra à coup sûr – oracle du Seigneur, l'Éternel. S'il engendre un fils qui soit un brigand, qui répande le sang, ou qui commette envers son frère l'une de ces fautes, – bien que lui n'ait commis aucune de ces fautes – son fils mange sur les montagnes, séduit la femme de son prochain, exploite le malheureux et le pauvre, il commet des vols, il ne rend pas le gage, il lève les yeux vers les idoles et fait des horreurs, il prête à intérêt et tire une usure. (Ce fils-là) vivrait! Il ne vivra pas; il a commis toutes ces horreurs; il sera mis à mort à coup sûr! Que son sang demeure sur lui! Mais s'il engendre un fils qui voit tous les péchés que commet son père, qui les voit et n'agit pas de la même manière: il ne mange pas sur les montagnes et ne lève pas les yeux vers les idoles de la maison d'Israël, il ne séduit pas la femme de son prochain, il n'exploite personne, il ne prend pas de gage, il ne commet pas de vols, il donne son pain à celui qui a faim et couvre d'un vêtement celui qui est nu, il n'use pas de violence envers le malheureux, il ne tire ni intérêt ni usure, il observe mes ordonnances et suit mes prescriptions: celui-là ne mourra pas pour la faute de son père; assurément il vivra. C'est son père, qui a été un oppresseur, qui a commis des vols envers son frère, qui a fait au milieu de son peuple ce qui n'est pas bien, c'est lui qui mourra pour sa faute. Vous dites: Pourquoi le fils ne supporte-t-il pas (le poids de) la faute de son père? C'est que le fils a agi selon le droit et la justice, c'est qu'il a observé et mis en pratique toutes mes prescriptions; assurément il vivra. L'âme qui pèche, c'est celle qui mourra. Un fils ne supportera pas (le poids de) la faute de son père, et un père ne supportera pas (le poids de) la faute de son fils. La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui. Si le méchant se détourne de tous les péchés qu'il a commis, s'il observe toutes mes prescriptions et la justice, assurément il vivra, il ne mourra pas. Tous les crimes qu'il a commis ne seront pas retenus contre lui; il vivra par l'effet de la justice qu'il a pratiquée. Est-ce que je désire avant tout la mort du méchant? – oracle du Seigneur, l'Éternel. N'est-ce pas qu'il se détourne de sa voie et qu'il vive? Si un juste se détourne de sa justice et commet l'injustice, s'il imite toutes les horreurs que le méchant a commises – il vivrait! Tous ses actes justes ne seront pas retenus. Par l'effet de l'infidélité à laquelle il s'est livré et du péché qu'il a commis, par leur effet il mourra. Vous dites: La voie du Seigneur n'est pas normale. Écoutez donc, maison d'Israël! Est-ce ma voie qui n'est pas normale? Ne seraient-ce pas plutôt vos voies qui ne sont pas normales? Si un juste se détourne de sa justice et commet l'injustice et qu'il meure pour cela, il meurt par l'effet de l'injustice qu'il a commise. Si un méchant se détourne de la méchanceté qu'il a commise, pour pratiquer le droit et la justice, il fera vivre son âme. S'il ouvre les yeux et se détourne de tous les crimes qu'il a commis, assurément il vivra, il ne mourra pas. La maison d'Israël dit: La voie du Seigneur n'est pas normale. Seraient-ce mes voies qui ne sont pas normales, maison d'Israël? Ne seraient-ce pas plutôt vos voies qui ne sont pas normales? C'est pourquoi je vous jugerai chacun selon ses voies, maison d'Israël – oracle du Seigneur, l'Éternel. Revenez et détournez-vous de tous vos crimes, afin que votre faute ne soit pas une pierre d'achoppement. Rejetez loin de vous tous les crimes qui vous ont rendus criminels; faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau. Pourquoi devriez-vous mourir, maison d'Israël? Car je ne désire pas la mort de celui qui meurt – oracle du Seigneur, l'Éternel. Convertissez -vous donc et vivez. Toi donc, entonne une complainte sur les princes d'Israël. Tu diras: Ta mère, qu'était-ce? Une lionne. Elle était couchée parmi les lions; C'est au milieu des jeunes lions Qu'elle a élevé ses petits. Elle a dressé l'un de ses petits Qui devint un jeune lion Et qui apprit à déchirer sa proie; Il dévora des hommes. Les nations entendirent parler de lui, Et il fut pris dans leur trappe; Avec une boucle (à ses narines) elles l'emmenèrent Au pays d'Égypte. Quand la lionne vit qu'elle attendait (en vain), Que son espoir s'évanouissait, Elle prit un autre de ses petits Et en fit un jeune lion. Il prit sa trace au milieu des lions, Il devint un jeune lion Et il apprit à déchirer sa proie; Il dévora des hommes. Il viola leurs veuves Et rendit désertes leurs villes; Le pays, tout ce qui s'y trouvait, fut désolé, Au bruit de son rugissement. Contre lui se rangèrent les nations D'alentour, des provinces, Elles tendirent sur lui leur filet, Et il fut pris dans leur trappe. Elles l'ont mis dans une cage avec une boucle, Elles l'ont emmené auprès du roi de Babylone; Elles l'ont emmené dans des forteresses, Afin qu'on n'entende plus sa voix Sur les montagnes d'Israël. Ta mère était comme un cep, à ton image. Plantée près des eaux, Elle était féconde et chargée de ramure Grâce à l'abondance des eaux. Elle avait de vigoureux rameaux, Pour des sceptres de souverains; Sa taille l'élevait au-dessus des buissons touffus; Elle était remarquable par sa hauteur Et par la multitude de ses branches. Mais elle a été arrachée avec fureur Et jetée par terre; Le vent d'orient a desséché son fruit; Ses rameaux vigoureux se sont détachés et desséchés; Le feu les a dévorés. Et maintenant elle est plantée dans le désert, Dans une terre d'aridité et de soif. Le feu est sorti de ses rameaux Et a dévoré ses sarments et ses fruits; Elle n'a plus de rameau vigoureux, Sceptre de l'autorité. C'est là une complainte; elle a servi de complainte. La septième année, le 10 du cinquième mois, des hommes parmi les anciens d'Israël vinrent pour consulter l'Éternel et s'assirent devant moi. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, parle aux anciens d'Israël. Tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Est-ce pour me consulter que vous êtes venus? Je suis vivant! je ne me laisserai pas consulter par vous – oracle du Seigneur, l'Éternel. Les jugeras-tu, les jugeras-tu fils d'homme? Fais-leur connaître les horreurs de leurs pères! Tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Le jour où j'ai choisi Israël, j'ai fait serment à main levée à la descendance de la maison de Jacob, et je me suis fait connaître à eux dans le pays d'Égypte; je leur ai fait serment à main levée en disant: Je suis l'Éternel, votre Dieu. En ce jour-là, je leur ai fait serment à main levée de les faire passer du pays d'Égypte dans un pays que j'avais exploré pour eux, pays découlant de lait et de miel, le plus beau de tous les pays. Je leur dis: Rejetez chacun les abominations qui attirent vos yeux, et ne vous souillez point par les idoles de l'Égypte. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Ils se révoltèrent contre moi et ne voulurent pas m'écouter. Aucun ne rejeta les abominations qui attiraient ses yeux, et ils n'abandonnèrent pas les idoles de l'Égypte. J'eus la pensée de répandre ma fureur sur eux, d'aller jusqu'au bout de ma colère contre eux, au milieu du pays d'Égypte. Néanmoins j'ai agi par égard pour mon nom, afin qu'il ne soit pas profané aux yeux des nations parmi lesquelles ils se trouvaient, et aux yeux desquelles je m'étais fait connaître à eux, pour les faire sortir du pays d'Égypte. Je les fis sortir du pays d'Égypte et les conduisis au désert. Je leur donnai mes prescriptions et leur fis connaître mes ordonnances, que l'homme doit mettre en pratique afin de vivre par elles. Je leur ai aussi donné mes sabbats comme un signe entre moi et eux, pour qu'ils reconnaissent que je suis l'Éternel qui les sanctifie. Mais la maison d'Israël s'est révoltée contre moi dans le désert. Ils n'ont pas suivi mes prescriptions et ils ont rejeté mes ordonnances, que l'homme doit mettre en pratique afin de vivre par elles, et ils ont profané sans arrêt mes sabbats. J'eus la pensée de répandre sur eux ma fureur dans le désert, pour les exterminer. Néanmoins j'ai agi par égard pour mon nom, afin qu'il ne soit pas profané aux yeux des nations en présence desquelles je les avais fait sortir d'Égypte. Dans le désert, c'est aussi moi qui leur ai fait serment à main levée de ne pas les conduire dans le pays que je leur avais donné, pays découlant de lait et de miel, le plus beau de tous les pays, et cela parce qu'ils méprisaient mes ordonnances et ne suivaient pas mes prescriptions, et parce qu'ils profanaient mes sabbats, car leur cœur restait attaché à leurs idoles. Mais j'eus pour eux un regard de pitié pour ne pas les détruire; je ne les exterminai pas dans le désert. Je dis à leurs fils dans le désert: Ne suivez pas les prescriptions de vos pères, n'observez pas leurs ordonnances et ne vous souillez pas avec leurs idoles! Je suis l'Éternel, votre Dieu. Suivez mes prescriptions, observez mes ordonnances et mettez-les en pratique. Sanctifiez mes sabbats, et ils seront entre moi et vous un signe auquel on reconnaîtra que je suis l'Éternel, votre Dieu. Mais les fils se sont révoltés contre moi. Ils n'ont pas suivi mes prescriptions, ils n'ont ni observé ni mis en pratique mes ordonnances, que l'homme doit mettre en pratique afin de vivre par elles. Ils profanèrent mes sabbats. J'eus la pensée de répandre sur eux ma fureur, pour aller jusqu'au bout de ma colère contre eux, dans le désert. Néanmoins j'ai retiré ma main, et j'ai agi par égard pour mon nom, afin qu'il ne soit pas profané aux yeux des nations en présence desquelles je les avais fait sortir d'Égypte. Dans le désert, c'est aussi moi qui leur ai fait serment à main levée de les disséminer parmi les nations et de les disperser en (divers) pays, parce qu'ils ne mettaient pas en pratique mes ordonnances, parce qu'ils rejetaient mes prescriptions, profanaient mes sabbats et qu'ils continuaient à attacher leurs yeux sur les idoles de leurs pères. C'est aussi moi qui leur ai donné des prescriptions qui n'étaient pas bonnes et des ordonnances par lesquelles ils ne pouvaient pas vivre. Je les souillai par leurs dons, quand ils faisaient passer (par le feu ) tous leurs aînés; je voulus ainsi les plonger dans la désolation et leur faire reconnaître que je suis l'Éternel. C'est pourquoi parle à la maison d'Israël, fils d'homme. Tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Vos pères m'ont encore outragé, en se montrant infidèles à mon égard. Je les ai conduits dans le pays que j'avais fait serment à main levée de leur donner, et ils ont jeté les yeux sur toute colline élevée et sur tout arbre touffu. C'est là qu'ils ont fait leurs sacrifices, qu'ils ont présenté leurs oblations qui m'irritaient, qu'ils ont offert leurs sacrifices d'agréable odeur et qu'ils ont répandu leurs libations. Je leur dis: Qu'est-ce que ce haut lieu pour lequel vous marchez pendant des lieues? Et on leur a donné le nom de « hauts-lieux », jusqu'à ce jour. C'est pourquoi dis à la maison d'Israël: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Ne vous souillez-vous pas à la manière de vos pères et ne vous prostituez -vous pas en suivant leurs abominations? En présentant vos dons, en faisant passer vos enfants par le feu, vous vous souillez jusqu'à ce jour par toutes vos idoles. Et moi, je me laisserais consulter par vous, maison d'Israël! Je suis vivant! – oracle du Seigneur, l'Éternel –, je ne me laisserai pas consulter par vous. Il n'y aura pas de réalisation à ce que vous imaginez, quand vous dites: Nous voulons être comme les nations, comme les clans des autres pays, nous voulons rendre un culte au bois et à la pierre. Je suis vivant! – oracle du Seigneur, l'Éternel – je régnerai sur vous, à main forte et à bras étendu, et en répandant ma fureur. Je vous ferai sortir du milieu des peuples et je vous rassemblerai des pays où vous êtes disséminés, à main forte et à bras étendu, et en répandant ma fureur. Je vous amènerai dans le désert des peuples et là j'entrerai en jugement avec vous face à face. Comme je suis entré en jugement avec vos pères dans le désert du pays d'Égypte, ainsi j'entrerai en jugement avec vous, dit le Seigneur, l'Éternel. Je vous ferai passer sous le sceptre et je vous conduirai par le lien de l'alliance. Je séparerai de vous les rebelles et ceux qui sont criminels à mon égard; je les ferai sortir du pays où ils résident, mais ils ne se rendront pas dans le territoire d'Israël. Et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel. Et vous, maison d'Israël, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Allez, que chacun rende un culte à ses idoles! Mais après cela, ne m'écouterez-vous point? Vous ne profanerez plus mon saint nom par vos dons et par vos idoles. Car sur ma montagne sainte, sur la montagne qui domine Israël, – oracle du Seigneur, l'Éternel – là toute la maison d'Israël, tous ceux qui seront dans le pays me rendront un culte; là je les recevrai favorablement; je rechercherai vos prélèvements, les prémices de vos dons et tout ce que vous consacrerez. Je vous recevrai favorablement comme un sacrifice d'agréable odeur, quand je vous aurai fait sortir du milieu des peuples et que je vous aurai rassemblés des pays où vous êtes disséminés; et je serai sanctifié par vous aux yeux des nations. Vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel, quand je vous ramènerai dans le territoire d'Israël, dans le pays que j'avais fait serment à main levée de donner à vos pères. Là vous vous souviendrez de votre conduite et de toutes les actions par lesquelles vous vous êtes souillés; vous n'oserez plus vous regarder en face, à cause de toutes les mauvaises actions que vous avez commises. Et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel, quand j'agirai avec vous par égard pour mon nom, et nullement d'après votre conduite mauvaise et vos actions corrompues, ô maison d'Israël! – oracle du Seigneur, l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, Tourne ta face vers la droite, Et prêche contre le sud! Prophétise contre la forêt de la campagne du midi! Tu diras à la forêt du midi: Écoute la parole de l'Éternel! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Moi j'allume un feu au-dedans de toi, Qui dévorera chez toi tout arbre vert et tout arbre sec; La flambée des flammes ne s'éteindra pas, Et tout visage en sera marqué, Du midi jusqu'au nord. Et toute chair verra Que moi, l'Éternel, je l'ai embrasé, Il ne s'éteindra pas. Je dis: Ah! Seigneur Éternel! Ceux-là disent de moi: C'est un faiseur de paraboles. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, Tourne ta face contre Jérusalem Et prêche contre les sanctuaires! Prophétise contre le territoire d'Israël! Tu diras au territoire d'Israël: Ainsi parle l'Éternel: Me voici contre toi: Je tirerai mon épée de son fourreau Et je retrancherai de toi juste et méchant. Parce que je veux retrancher de toi juste et méchant, Eh bien! mon épée sortira de son fourreau Pour frapper toute chair, Du midi jusqu'au nord. Et toute chair reconnaîtra Que moi, l'Éternel, j'ai tiré mon épée de son fourreau. Elle n'y rentrera plus. Et toi, fils d'homme, gémis; Les reins brisés et dans l'amertume, Tu gémiras sous leurs yeux! Alors, quand ils te diront: Pourquoi gémis-tu? Tu répondras: Parce qu'il arrive une nouvelle… Tous les cœurs s'alarmeront, Toutes les mains seront affaiblies, Tous les esprits vacilleront, Tous les genoux se fondront en eau … La voici qui arrive, elle est là! – Oracle du Seigneur, l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, Prophétise! Tu diras: Ainsi parle le Seigneur: Dis: L'épée! l'épée! Elle est aiguisée, elle est polie. C'est bien pour massacrer qu'elle est aiguisée, C'est pour lancer des éclairs qu'elle est polie … Ou bien alors nous réjouirions-nous? Le sceptre de mon fils méprise tout arbre … On l'a donnée à polir, Pour que la main la saisisse; Elle est aiguisée, l'épée, elle est polie, Pour armer la main du tueur. Crie et lamente-toi, fils d'homme! Car elle est (tirée) contre mon peuple, Contre tous les princes d'Israël; Ils sont jetés sur l'épée avec mon peuple. C'est pourquoi frappe sur ta hanche! Car c'est une épreuve; Et qu'arrivera-t-il si le sceptre méprisant ne demeure pas? – Oracle du Seigneur, l'Éternel. Toi donc, fils d'homme, prophétise Et frappe des mains! Et que (les coups de) l'épée soient doublés, soient triplés! C'est l'épée du carnage, L'épée du grand carnage Qui les poursuit. Pour que le cœur leur manque, Pour multiplier les défaillances, À toutes leurs portes je les menacerai de l'épée. Ah! elle est faite pour lancer des éclairs, Elle est réservée au massacre. Avance-toi, à droite! En position, à gauche! Là où est appelé ton tranchant! Et moi aussi, je frapperai des mains, Et j'assouvirai ma fureur. C'est moi, l'Éternel, qui parle. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Toi, fils d'homme, trace deux chemins pour qu'arrive l'épée du roi de Babylone; tous les deux sortiront du même pays. Marque un signe, marque-le à l'entrée du chemin qui conduit à une ville. Tu traceras un chemin pour que l'épée arrive à Rabba, ville des Ammonites, et en Juda, à Jérusalem, ville fortifiée. Car le roi de Babylone s'est placé au carrefour, à l'entrée des deux chemins, pour pratiquer la divination; il secoue les flèches, il interroge les téraphim, il examine le foie. Dans sa main droite se trouve le sort (qui désigne) Jérusalem, où l'on devra disposer des béliers, commander le carnage, élever la voix en clameur. On disposera des béliers contre les portes, on élèvera des terrasses, on construira des retranchements. Cela reste pour eux de vaines divinations – à leurs yeux, du moins – eux qui ont fait des serments. Mais lui, il rappelle le souvenir de leur faute, en sorte qu'ils seront pris. Eh bien! c'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que vous rappelez le souvenir de votre faute, en mettant à nu vos crimes, en manifestant vos péchés dans toutes vos actions, parce que vous en rappelez le souvenir, vous serez pris par sa main. Et toi, profanateur, méchant, prince d'Israël, dont le jour arrive au temps où la faute est à son comble! ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: La tiare sera ôtée, la couronne sera enlevée. Tout change! Ce qui est abaissé sera élevé, et ce qui est élevé sera abaissé. Une ruine, une ruine, une ruine! C'est ce que j'en ferai. Tout a déjà changé, en attendant la venue de celui à qui appartient le jugement et à qui je le remettrai. Toi, fils d'homme, prophétise! Tu diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel, sur les Ammonites et sur leur déshonneur. Tu diras: L'épée, l'épée est tirée, elle est polie pour massacrer, pour dévorer, pour (lancer) des éclairs! Au milieu de tes visions vaines et de ta divination mensongère, elle te fera rejoindre les méchants au cou transpercé, ceux dont le jour arrive au temps où la faute est à son comble. Remets (ton épée) dans son fourreau. Je te jugerai dans le lieu où tu as été créé, dans le pays de tes origines. Je répandrai sur toi ma fureur, je soufflerai contre toi avec le feu de mon courroux et je te livrerai entre les mains d'incendiaires, artisans de destruction. Tu seras dévoré par le feu; ton sang demeurera au milieu du pays; on ne rappellera plus ton souvenir, car moi, l'Éternel, j'ai parlé. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Toi, fils d'homme, jugeras-tu, jugeras-tu la ville sanguinaire? Fais-lui connaître toutes ses horreurs! Tu diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: (Voici) une ville qui répand le sang au milieu d'elle, pour que son jour arrive, et qui se fait des idoles pour se souiller! Tu es coupable à cause du sang que tu as répandu et tu t'es souillée par les idoles que tu as faites. Tu as ainsi abrégé tes jours et tu es parvenue au terme de tes années. C'est pourquoi je te livre au déshonneur devant les nations et à la moquerie de tous les pays. Ceux qui sont près et ceux qui sont au loin se moqueront de toi qui es souillée de réputation et pleine de trouble. Voici les princes d'Israël: Chacun use de sa force chez toi, pour répandre le sang. Chez toi, l'on méprise père et mère. Au milieu de toi, l'on commet des actes d'oppression contre l'immigrant. Chez toi, l'on exploite l'orphelin et la veuve. Tu dédaignes mes sanctuaires, tu profanes mes sabbats. Il y a chez toi des calomniateurs pour répandre le sang. Chez toi, l'on mange sur les montagnes. On commet des infamies au milieu de toi. Chez toi, on découvre la nudité du père. Chez toi, on fait violence à la femme que son indisposition rend impure. Chez toi, chacun se livre à des horreurs avec la femme de son prochain, chacun se souille par l'inceste avec sa belle-fille, chacun fait violence à sa sœur, fille de son père. Chez toi, l'on reçoit des présents pour répandre le sang. Tu exiges un intérêt et une usure, tu spolies ton prochain par l'oppression, et moi, tu m'oublies – oracle du Seigneur, l'Éternel. Voici que je frappe des mains à cause de la spoliation que tu as commise et du sang qui s'est trouvé au milieu de toi. Ton cœur sera-t-il ferme, tes mains auront-elles de la force dans les jours où j'agirai contre toi? Moi, l'Éternel, j'ai parlé et j'agirai. Je te disséminerai parmi les nations, je te disperserai en (divers) pays et j'éliminerai ton impureté du milieu de toi. Tu seras profanée par toi-même aux yeux des nations et tu reconnaîtras que je suis l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, la maison d'Israël est devenue pour moi comme des scories; ils sont tous du bronze, de l'étain, du fer, du plomb dans le creuset; ce sont des scories de l'argent. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que vous êtes tous devenus comme des scories, voici que je vous rassemble au milieu de Jérusalem. Comme un amas d'argent, de bronze, de fer, de plomb et d'étain dans le creuset sur lequel on attise le feu pour le fondre, ainsi je vous rassemblerai dans ma colère et dans ma fureur, je vous déposerai et je vous fondrai. Je vous mettrai en tas et j'attiserai contre vous le feu de mon courroux; et vous serez fondus au milieu de Jérusalem. Comme l'argent fond au milieu du creuset, ainsi vous serez fondus au milieu d'elle. Et vous reconnaîtrez que moi, l'Éternel, j'ai répandu ma fureur sur vous. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, dis à Jérusalem: Tu es une terre qui n'est pas purifiée, qui n'est pas arrosée de pluie au jour de la fureur. Ses prophètes conspirent au milieu d'elle; comme un lion rugissant qui déchire sa proie, ils dévorent les âmes, ils s'emparent des richesses et des choses précieuses, ils multiplient les veuves au milieu d'elle. Ses sacrificateurs violent ma loi et profanent mes sanctuaires, ils ne distinguent pas ce qui est saint de ce qui est profane, ils ne font pas connaître la différence entre ce qui est impur et ce qui est pur, ils détournent les yeux de mes sabbats, et je suis profané au milieu d'eux. Ses princes sont dans son sein comme des loups qui déchirent leur proie; ils répandent le sang, perdent les âmes, pour accomplir leurs spoliations. Ses prophètes ont pour eux des enduits de badigeon, de vaines visions, des divinations mensongères; ils disent: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel! Et l'Éternel n'a point parlé. Le peuple du pays se livre à l'oppression, commet des vols, exploite le malheureux et le pauvre, opprime l'immigrant contre toute justice. Je cherche parmi eux un homme qui les protège par une clôture, qui se tienne sur la brèche devant moi en faveur du pays, afin qu'il ne soit pas détruit, mais je n'en trouve pas. Je répands sur eux ma fureur, j'en viens à bout par le feu de mon courroux, je fais retomber leurs œuvres sur leur tête – oracle du Seigneur, l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, il y avait deux femmes, Filles d'une même mère. Elles se sont prostituées en Égypte, Elles se sont prostituées dans leur jeunesse; Là-bas leurs seins ont été pressés, Et là on a touché leur poitrine virginale. L'aînée s'appelait Ohola, Et sa sœur Oholiba; Elles étaient à moi, Elles ont enfanté des fils et des filles. Quant à leurs noms, Ohola, c'est Samarie; Oholiba, c'est Jérusalem. Ohola qui était à moi s'est prostituée. Elle s'est prise de passion pour ses amants, Les Assyriens ses voisins, Vêtus d'étoffes violettes, Gouverneurs et magistrats, Tous jeunes et charmants, Cavaliers montés sur des chevaux. C'est à eux qu'elle a prodigué ses faveurs, À toute l'élite des fils de l'Assyrie; Elle s'est souillée avec tous ceux pour lesquels elle s'était prise de passion, Avec toutes leurs idoles. Elle n'a pas abandonné ses prostitutions (qui durent) depuis l'Égypte: Car ils avaient couché avec elle dans sa jeunesse, Ils avaient touché sa poitrine virginale Et ils avaient répandu sur elle leurs prostitutions. C'est pourquoi je l'ai livrée entre les mains de ses amants, Entre les mains des fils de l'Assyrie, Pour lesquels elle s'était prise de passion. Ce sont eux qui ont découvert sa nudité; Ils ont pris ses fils et ses filles, Ils l'ont fait périr elle-même par l'épée; Elle a été un exemple pour les femmes; Ils ont accompli des jugements sur elle Sa sœur Oholiba vit cela Et fut plus déréglée qu'elle dans sa passion; Ses prostitutions dépassèrent les prostitutions de sa sœur. Elle se prit de passion pour les fils de l'Assyrie, Gouverneurs et magistrats, ses voisins Vêtus à la perfection, Cavaliers montés sur des chevaux, Tous jeunes et charmants. Je vis qu'elle s'était souillée, Que l'une et l'autre avaient suivi la même voie. Elle ajouta même à ses prostitutions. Elle vit des hommes sculptés sur la muraille, Des images de Chaldéens sculptés, de couleur rouge, Avec des ceintures autour des reins, Avec des turbans luxueux sur la tête, Tous ayant l'aspect de chefs Et l'apparence des fils de Babylone, De la Chaldée, leur patrie. Elle se prit de passion pour eux, au premier regard, Et leur envoya des messagers en Chaldée. Et les fils de Babylone se rendirent auprès d'elle Pour (partager) le lit des amours. Ils la souillèrent par leurs prostitutions. Elle s'est souillée avec eux, Puis son âme s'en est détachée. Elle a découvert ses prostitutions, Elle a découvert sa nudité; Et mon âme s'est détachée d'elle, Comme mon âme s'était détachée de sa sœur. Elle a multiplié ses prostitutions, En se souvenant du temps de sa jeunesse, Lorsqu'elle se prostituait au pays d'Égypte. Elle s'est prise de passion pour des impudiques, Dont la chair était comme la chair des ânes, Et l'approche comme l'approche des chevaux. Tu t'es souvenue de l'infamie de ta jeunesse, Lorsque les Égyptiens touchaient ta poitrine, Attirés par tes jeunes seins. C'est pourquoi, Oholiba, Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Me voici! J'éveille contre toi tes amants, Ceux dont ton âme s'est détachée, Et je les amène de toutes parts contre toi. Les fils de Babylone et tous les Chaldéens, Peqod, Choa et Qoa, Et tous les fils de l'Assyrie avec eux, Jeunes et charmants, Tous gouverneurs et chefs, Officiers illustres, Tous montés sur des chevaux. Ils marchent contre toi Avec des armes, des chars et des roues, Et un rassemblement de peuples; Ils t'opposent de toutes parts Le grand et le petit bouclier, ainsi que le casque, Je leur ai remis le jugement, Et ils te jugeront selon leurs lois. Je répands ma jalousie sur toi: Ils te traiteront avec fureur. Ils t'arracheront le nez et les oreilles, Et ta progéniture tombera par l'épée; Ce sont eux qui prendront tes fils et tes filles, Et ta progéniture sera dévorée par le feu. Ils te dépouilleront de tes vêtements Et ils enlèveront les garnitures de ta parure. Je ferai cesser tes infamies Et tes prostitutions (qui durent) depuis le pays d'Égypte; Tu ne porteras plus tes yeux vers eux, Tu ne perpétueras plus le souvenir de l'Égypte. Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Me voici! Je te livre Entre les mains de ceux pour qui tu as de la haine, Entre les mains de ceux dont ton âme s'est détachée. Ils te traiteront avec haine; Ils prendront tout (le produit de) tes fatigues Et te laisseront nue, entièrement nue; On découvrira l'impudeur de tes prostitutions, De ton infamie et de tes débauches. On te traitera de la sorte, Parce que tu t'es prostituée avec les nations, Parce que tu t'es souillée par leurs idoles. Tu as marché dans la voie de ta sœur, Et je mets sa coupe dans ta main. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Tu boiras la coupe de ta sœur, (Tu la boiras) large et profonde; Elle sera cause de risée et de moquerie; Elle contient beaucoup. Tu seras remplie d'ivresse et de tourments: C'est la coupe d'abandon et de désolation, La coupe de ta sœur Samarie. Tu la boiras, tu la suceras, Tu la briseras en morceaux, Et tu te déchireras les seins. Car moi j'ai parlé – Oracle du Seigneur, l'Éternel. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que tu m'as oublié, Parce que tu m'as rejeté derrière ton dos, Supporte aussi (le poids de) ton infamie et de tes prostitutions. L'Éternel me dit: Fils d'homme, Jugeras-tu Ohola et Oholiba? Fais-leur la description de leurs horreurs, Car elles se sont livrées à l'adultère, Et il y a du sang à leurs mains: Elles ont commis l'adultère avec leurs idoles; De plus, leurs fils qu'elles m'avaient enfantés, Elles les ont fait passer (par le feu ) à leur intention, Pour qu'ils soient dévorés. Voici encore ce qu'elles m'ont fait: Elles ont souillé mon sanctuaire dans le même jour Et ont profané mes sabbats. Tout en immolant leurs fils à leurs idoles, Elles sont allées le même jour dans mon sanctuaire Pour le profaner. C'est là ce qu'elles ont fait au beau milieu de ma Maison. Et même elles ont fait chercher des hommes Venant de loin, Elles leur ont envoyé des messagers, Et voici qu'ils sont venus. Pour eux tu t'es lavée, Tu as mis du fard à tes yeux, Tu t'es parée de tes ornements; Tu t'es assise sur un lit magnifique, Devant lequel une table était dressée, Et tu y avais placé mon encens et mon huile, Au bruit d'une multitude insouciante; Et parmi des hommes de tout le genre humain On a fait venir du désert des Sabéens, Qui ont mis des bracelets aux mains des deux sœurs Et la parure d'une couronne sur leurs têtes. Je dis alors au sujet de celle qui s'est usée dans l'adultère: Maintenant l'on se débauche à cause de ses prostitutions, et c'est bien elle! Et l'on est venu vers elle Comme l'on va chez une prostituée; C'est ainsi qu'on est allé vers Ohola et Oholiba, Ces femmes dépravées. Mais voici des hommes justes: Ce sont eux qui les jugeront, Comme on juge les femmes adultères, Comme on juge celles qui répandent le sang; Car elles sont adultères, Et il y a du sang à leurs mains. Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Qu'un rassemblement monte contre elles, Et je les livrerai à la terreur et au pillage. Ce rassemblement les lapidera Et les abattra à coups d'épée; On tuera leurs fils et leurs filles, On brûlera leurs maisons par le feu. Je ferai cesser ainsi l'infamie dans le pays; Toutes les femmes en recevront une leçon Et ne commettront pas d'infamie comme la vôtre. On fera retomber votre infamie sur vous, Vous supporterez (le poids de) vos péchés d'idolâtrie Et vous reconnaîtrez que je suis le Seigneur, l'Éternel. La neuvième année, le dixième mois, le 10 du mois, la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, mets par écrit pour toi la date de ce jour, de ce jour même! Le roi de Babylone harcèle Jérusalem en ce jour même. Propose une parabole à la famille rebelle; tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Prépare la marmite, prépare-la et verses-y également de l'eau. Ajoutes-y les morceaux, tous les bons morceaux, la cuisse, l'épaule; remplis-la des meilleurs os. Prends du petit bétail de choix et entasse les os sous la marmite; fais bouillir à gros bouillons, et que les os qui sont dedans cuisent aussi. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Malheur à la ville sanguinaire, marmite pleine de rouille, et dont la rouille ne se retire pas! Retires-en les morceaux les uns après les autres, sans recourir au sort. Car le sang qu'elle a versé est demeuré au milieu d'elle; elle l'a mis sur le rocher nu, elle ne l'a pas répandu sur la terre pour le couvrir de poussière. Dans un accès de fureur, dans un acte de vengeance, j'ai versé son sang sur le rocher nu, pour qu'il ne soit pas couvert. C'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Malheur à la ville sanguinaire! Moi aussi je veux faire un grand bûcher. Entasse beaucoup de bois, allume le feu, fais réduire la viande, assaisonne-la, et que les os soient calcinés. Puis mets la marmite vide sur les charbons, afin qu'elle s'échauffe, que le bronze en soit calciné, que sa souillure se fonde à l'intérieur. Les efforts sont inutiles, la rouille dont elle est pleine ne s'en retire pas; au feu sa rouille! L'infamie est dans ta souillure; parce que j'ai voulu te purifier et que tu n'es pas devenue pure, tu ne seras plus purifiée de ta souillure jusqu'à ce que j'aie assouvi sur toi ma fureur. Moi, l'Éternel, j'ai parlé, cela arrivera, et je l'exécuterai; je ne reculerai pas et je n'aurai pas de pitié ni de regret. On te jugera selon ta conduite et selon tes actions – oracle du Seigneur l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, voici que je t'enlève d'un seul coup les délices de tes yeux. Tu ne feras pas de funérailles, tu ne pleureras pas, et tes larmes ne couleront pas. Soupire en silence, ne mène pas le deuil des morts, attache ton turban, mets tes chaussures aux pieds, ne te couvre pas la moustache et ne mange pas le pain des autres. J'avais parlé au peuple le matin, et ma femme mourut le soir. Le (lendemain) matin, je fis ce qui m'avait été ordonné. Le peuple me dit: Ne nous expliqueras-tu pas (ce que signifie) pour nous ce que tu fais? Je leur répondit: La parole de l'Éternel m'a été adressée en ces mots: Dis à la maison d'Israël: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici que je vais profaner mon sanctuaire, orgueil de votre force, délices de vos yeux et sollicitude de votre âme. Vos fils et vos filles que vous avez laissés tomberont par l'épée. Vous agirez alors comme j'ai agi. Vous ne vous couvrirez pas la moustache, vous ne mangerez pas le pain des autres, vous aurez vos turbans sur la tête et vos chaussures aux pieds, vous ne ferez pas de funérailles et vous ne pleurerez pas; mais vous serez frappés de langueur par vos fautes et vous gémirez entre vous. Ézéchiel vous servira de présage. Vous agirez entièrement comme il a agi. Et quand cela arrivera, vous reconnaîtrez que je suis le Seigneur, l'Éternel. Quant à toi, fils d'homme, assurément, le jour où je leur enlèverai ce qui fait leur force, leur joie et leur parure, les délices de leurs yeux et la passion de leur âme, leurs fils et leurs filles, ce jour-là le rescapé viendra vers toi pour te le faire entendre. En ce jour-là, ta bouche s'ouvrira avec le rescapé et tu parleras, tu ne seras plus muet; tu leur serviras de présage, et ils reconnaîtront que je suis l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, Tourne ta face vers les Ammonites Et prophétise contre eux! Tu diras aux Ammonites: Écoutez la parole du Seigneur, l'Éternel! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel! Parce que tu as dit: Ah! ah! Sur mon sanctuaire quand il a été profané, Sur le territoire d'Israël quand il a été dévasté, Et sur la maison de Juda Quand ils sont partis en déportation, À cause de cela me voici! Je te donne en possession aux fils de l'orient; Ils établiront au milieu de toi leurs enclos, Ils placeront au milieu de toi leurs demeures; Ce sont eux qui mangeront tes fruits, Ce sont eux qui boiront ton lait. Je ferai de Rabba un parc pour les chameaux, Et (du pays) des Ammonites un bercail pour les brebis. Et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel. Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que tu as battu des mains Et tapé du pied, Parce que tu t'es réjoui de tout ton mépris et du fond de l'âme Au sujet du territoire d'Israël, À cause de cela me voici! J'étends ma main sur toi, Et je te livre en proie aux nations; Je te retranche du milieu des peuples, Je te fais disparaître des pays, Je te détruis. Et tu reconnaîtras que je suis l'Éternel. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que Moab et Séir ont dit: Voici la maison de Juda, Elle est comme toutes les nations! À cause de cela me voici! J'ouvre le territoire de Moab Du côté des villes, de ses villes et de ses frontières, L'ornement du pays, Beth-Yechimoth, Baal-Meôn et Qiryataïm, (Je l'ouvre) aux fils de l'Orient (Qui marchent) contre les Ammonites, Et je le leur donne en possession, Afin qu'on n'évoque plus les Ammonites parmi les nations. J'accomplirai des jugements contre Moab, Et ils reconnaîtront que je suis l'Éternel. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: À cause des actes de vengeance auxquels Édom s'est livré Envers la maison de Juda, Parce qu'il s'est rendu coupable Et s'est vengé d'elle, À cause de cela, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: J'étends ma main contre Édom, J'en retranche hommes et bêtes, Je le dévaste depuis Témân jusqu'à Dedân; Ils tomberont par l'épée. J'exercerai ma vengeance contre Édom Par la main de mon peuple d'Israël; Il traitera Édom selon ma colère et ma fureur; Ils feront connaissance avec ma vengeance – Oracle du Seigneur, l'Éternel. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que les Philistins se sont livrés à la vengeance, Parce qu'ils se sont vengés avec mépris et du font de l'âme, Pour détruire, dans leur hostilité de toujours, À cause de cela, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Me voici! j'étends ma main contre les Philistins, Je retranche les Kérétiens Et je fais disparaître ce qui reste sur la côté de la mer. J'exercerai sur eux de grandes et furieuses vengeances. Et ils reconnaîtront que je suis l'Éternel, Quand j'exercerai sur eux ma vengeance. La onzième année, le 1 du mois, la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, Parce que Tyr a dit contre Jérusalem: Ah! Ah! Elle est brisée, la porte des peuples! Elle se tourne vers moi, Je me remplirai, elle est déserte! À cause de cela, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Me voici contre toi, Tyr! Je ferai monter contre toi des nations nombreuses, Comme la mer fait monter ses flots. Elles détruiront les murailles de Tyr, Elles abattront ses tours, Et j'en raclerai la poussière; Je ferai d'elle un rocher nu; Elle sera dans la mer un lieu où l'on étendra les filets; Car c'est moi qui ai parlé – Oracle du Seigneur, l'Éternel. Elle sera la proie des nations Ses filles qui sont dans les campagnes Seront tuées par l'épée Et l'on reconnaîtra que je suis l'Éternel. Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici que j'amène du nord contre Tyr Neboukadnetsar, roi de Babylone, le roi des rois, avec des chevaux, des chars, des cavaliers, un rassemblement et un peuple nombreux. Il tuera par l'épée tes filles qui sont dans les campagnes; il fera contre toi des retranchements, élèvera contre toi des terrasses et dressera contre toi le grand bouclier. Il dirigera les coups de son bélier contre tes murailles, et renversera tes tours avec ses machines. La foule de ses chevaux te couvrira de poussière; tes murailles trembleront au bruit des cavaliers, des roues et des chars, lorsqu'il entrera dans tes portes comme on entre dans une ville conquise. Il foulera toutes tes rues avec les sabots de ses chevaux, il tuera ton peuple par l'épée, et les stèles (symboles) de ta puissance s'écraseront à terre. On prendra tes richesses, on pillera tes marchandises comme butin, on abattra tes murailles, on renversera tes maisons de plaisance et l'on jettera au milieu des eaux tes pierres, ton bois et ta poussière. Je ferai cesser le tumulte de tes chants, et l'on n'entendra plus le son de tes harpes. Je ferai de toi un rocher nu; tu seras un lieu où l'on étend les filets; tu ne seras plus rebâtie. Car c'est moi, l'Éternel, qui ai parlé – oracle du Seigneur, l'Éternel. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel, à Tyr: Au bruit de ta chute, Quand les mourants gémissent, Quand le carnage est au milieu de toi, Les îles ne tremblent-elles pas? Tous les princes de la mer descendent de leurs trônes, Ils ôtent leurs manteaux Et quittent leurs vêtements brodés; Ils s'enveloppent de terreurs Et s'asseyent par terre; À chaque instant ils sont terrifiés Et ils sont désolés à cause de toi. Ils entonnent sur toi une complainte et te disent: Quoi donc! tu as disparu, Toi qui peuplaient (ceux qui parcourent) les mers, Ville célèbre, qui étais puissante sur la mer, Elle et ses habitants, Qui donnaient des tremblements à tous ceux d'alentour! Maintenant les îles sont terrifiées Au jour de ta chute. Les îles de la mer sont épouvantées de ta disparition. Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Quand je ferai de toi une ville en ruine, Comme les villes qui n'ont pas d'habitants, Quand je ferai monter contre toi l'abîme, Et que les grandes eaux te couvriront, Je te ferai descendre avec ceux qui descendent dans la fosse, Vers le peuple d'autrefois, Je te ferai habiter dans les profondeurs de la terre, Semblable aux ruines éternelles, Avec ceux qui descendent dans la fosse, Afin que tu ne sois plus habitée; Et je réserverai la gloire pour le pays des vivants. Je ferai de toi un objet d'épouvante, Et tu ne seras plus rien; On te cherchera et l'on ne te trouvera plus jamais – Oracle du Seigneur, l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Toi, fils d'homme, Entonne sur Tyr une complainte! Tu diras à Tyr: Ô toi qui es assise aux abords de la mer, Commerçante des peuples, (Tournée) vers un grand nombre d'îles! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Tyr, tu disais: Je suis parfaite en beauté! Ta frontière est au cœur des mers; Ceux qui t'ont bâtie t'ont rendue parfaite en beauté. Avec des cyprès de Senir ils ont fait Tous tes bordages; Ils ont pris un cèdre du Liban Pour t'élever un mât; Ils ont fabriqué tes rames avec des chênes de Basan Et tes bancs avec de l'ivoire En provenance d'Assyrie Et apporté des îles de Kittim. Tes voiles étaient de fin lin d'Égypte avec des broderies Et te servaient de pavillon; La pourpre et l'écarlate des îles d'Élicha Formaient tes tentures. Les habitants de Sidon et d'Arvad Étaient tes rameurs, Et les plus experts du milieu de toi, ô Tyr, Étaient tes matelots. Les anciens de Guebal et ses experts étaient chez toi Pour réparer tes avaries; Tous les navires de la mer et leurs marins étaient chez toi Pour négocier tes marchandises. Ceux de Perse, de Loud et de Pouth Servaient dans ton armée, C'étaient tes hommes de guerre; Ils suspendaient chez toi le bouclier et le casque, Ils te donnaient de la splendeur. Les fils d'Arvad et tes guerriers Étaient tout autour de tes murailles, Et des gardes occupaient tes bastions; Ils suspendaient leurs écus tout autour de tes murailles, Ils rendaient ta beauté parfaite. Ceux de Tarsis trafiquaient avec toi, Pour tous les biens que tu avais en abondance; Ils pourvoyaient tes marchés D'argent, de fer, d'étain et de plomb. Yavân, Toubal et Méchek commerçaient avec toi; Ils donnaient des esclaves et des objets de bronze En échange de tes marchandises. Ceux de la maison de Togarma Pourvoyaient tes marchés de chevaux, de cavaliers et de mulets. Les fils de Dedân commerçaient avec toi; Le trafic de beaucoup d'îles passait par tes mains; On te payait ton dû avec des cornes d'ivoire et de l'ébène. La Syrie trafiquait avec toi Pour le grand nombre de tes produits manufacturés; Elle pourvoyait tes marchés D'escarboucles, de pourpre, de broderie, De byssus, de corail et de rubis. Juda et le pays d'Israël commerçaient avec toi; Ils pourvoyaient ton négoce Du froment de Minnith, De pâtisserie, de miel, d'huile et de baume. Damas trafiquait avec toi Pour le grand nombre de tes produits manufacturés, Pour tous les biens que tu avais en abondance; Elle te fournissait du vin de Helbôn et de la laine blanche. Vedân et Yavân, depuis Ouzal, Pourvoyaient tes marchés; Le fer travaillé, la casse et le roseau (aromatique) Étaient négociés avec toi. Dedân commerçait avec toi En équipements de cavalerie. L'Arabie et tous les princes de Qédar Trafiquaient par ton intermédiaire. Chez eux se trouvaient tes trafiquants d'agneaux, de béliers et de boucs. Les commerçants de Saba et de Raema Faisaient leur commerce avec toi; Ils pourvoyaient tes marchés De tous les meilleurs aromates, De toute espèce de pierres précieuses et d'or. Harân, Kanné et Éden, Les commerçants de Saba, d'Assyrie, de Kilmad, Faisaient leur commerce avec toi; Ils faisaient avec toi le commerce de luxe, Manteaux violets, broderies, Collections d'étoffes, Cordes liées et serrées À l'intention de ton commerce. Les navires de Tarsis transportaient tes marchandises; Tu étais au comble de la richesse et de la gloire, Au cœur des mers. Les rameurs t'ont fait voguer sur les grandes eaux: Un vent d'orient t'a brisée au cœur des mers. Tes richesses, tes marchés et tes marchandises, Tes marins et tes matelots, Ceux qui réparent tes avaries Et ceux qui négocient tes marchandises, Tous tes hommes de guerre qui sont chez toi Et parmi le rassemblement qui est au milieu de toi Tomberont dans le cœur des mers Au jour de ta chute. Aux cris de détresse de tes matelots, Les plages trembleront; Et tous ceux qui manient la rame descendront de leurs navires, Les marins, tous les matelots de la mer. Ils se tiendront sur la terre; Ils feront entendre leur voix sur toi Et pousseront des cris amers; Ils jetteront de la poussière sur leurs têtes Et se rouleront dans la cendre; Ils se raseront (la tête ) à cause de toi, Ils se revêtiront de sacs Et ils pleureront sur toi dans l'amertume de leur âme, Dans l'amertume du deuil. Dans leur douleur ils entonneront une complainte sur toi, Ils te plaindront: Qui était comme Tyr, Comme cette ville détruite au milieu de la mer? Quand (les produits de) tes marchés sortaient des mers, Tu rassasiais un grand nombre de peuples; Par l'abondance de tes biens et de tes marchandises, Tu enrichissais les rois de la terre. Et quand tu as été brisée par les mers, C'est dans les profondeurs des eaux Que tes marchandises et tout ton équipage Sont tombés avec toi. Tous les habitants des îles Sont dans la désolation à cause de toi, Leurs rois sont saisis d'effroi, Leur visage est bouleversé. Les trafiquants parmi les peuples sifflent sur toi; Tu es un objet d'épouvante, Tu ne seras plus jamais rien! La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, dis au prince de Tyr: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Ton cœur a été arrogant, tu as dit: Je suis dieu, Je suis assis sur le siège des dieux, au cœur des mers! Mais toi, tu es homme et non dieu, Et tu prends ta pensée pour la pensée de Dieu. Voici que tu es plus sage que Daniel, Rien de secret n'est obscur pour toi. Par ta sagesse et par ton intelligence Tu t'es acquis des richesses, Tu as acquis de l'or et de l'argent Dans tes trésors. Par ta grande habileté commerciale Tu as accru ta richesse, Et par ta richesse ton cœur est devenu arrogant. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que tu prends ta pensée pour la pensée de Dieu, Me voici! Je fais venir contre toi des étrangers, Les plus violents parmi les nations. Ils tireront leurs épées contre ta belle sagesse Et ils profaneront ta splendeur. Ils te feront descendre dans le gouffre, Et tu mourras de la mort des vaincus, Au cœur des mers. En face de ton meurtrier, diras-tu encore: Je suis dieu? Tu resteras homme et non dieu, Sous la main de celui qui te tue. Tu mourras de la mort des incirconcis, Par la main des étrangers. Car moi, j'ai parlé – Oracle du Seigneur, l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, Entonne une complainte sur le roi de Tyr! Tu lui diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Tu mettais le sceau à la perfection, Tu étais plein de sagesse, parfait en beauté. Tu étais en Éden, le jardin de Dieu; Tu étais couvert de toute espèce de pierres précieuses, De sardoine, de topaze, de diamant, De chrysolithe, d'onyx, de jaspe, De saphir, d'escarboucle, d'émeraude et d'or; Tes tambourins et tes flûtes étaient à ton service, Préparés pour le jour où tu fus créé. Tu étais un chérubin protecteur, aux ailes déployées; Je t'avais placé et tu étais sur la sainte montagne de Dieu; Tu te promenais au milieu des pierres ardentes. Tu as été intègre dans tes voies, Depuis le jour où tu fus créé Jusqu'à celui où l'injustice a été trouvée chez toi. Par l'importance de ton commerce Tu as été rempli de violence et tu as péché; Je t'exclus de la montagne de Dieu Et je te fais disparaître, chérubin protecteur, Du milieu des pierres ardentes. Ton cœur est devenu arrogant à cause de ta beauté, Tu as corrompu ta sagesse par ta splendeur; Je te jette par terre, Je te livre en spectacle aux rois. Par la multitude de tes fautes, Par l'injustice de ton commerce Tu as profané tes sanctuaires; Je fais sortir du milieu de toi un feu qui te dévore, Je te réduis en cendre sur la terre Aux yeux de tous ceux qui te regardent. Tous ceux qui te connaissent parmi les peuples Sont dans la désolation à cause de toi; Tu seras un objet d'épouvante, Tu ne seras plus jamais rien! La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, tourne ta face vers Sidon Et prophétise contre elle! Tu diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Me voici contre toi, Sidon! Je serai glorifié au milieu de toi; Et l'on reconnaîtra que je suis l'Éternel, Quand j'accomplirai des jugements contre elle; Je serai sanctifié au milieu d'elle. J'y enverrai la peste (Et je ferai couler) le sang dans ses rues; Les vaincus tomberont au milieu d'elle Par une épée (dirigée) contre elle de toutes parts, Et l'on reconnaîtra que je suis l'Éternel. Ainsi elle ne sera plus pour la maison d'Israël Une écharde douloureuse, un chardon déchirant, Parmi tous ceux d'alentour qui la méprisent, Et l'on reconnaîtra que je suis le Seigneur, l'Éternel. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Lorsque je recueillerai la maison d'Israël du milieu des peuples où elle est disséminée, je serai sanctifié par elle aux yeux des nations, et ils habiteront sur leur territoire, celui que j'ai donné à mon serviteur Jacob. Ils y habiteront en sécurité, ils bâtiront des maisons et planteront des vignes; ils y habiteront en sécurité, quand j'accomplirai des jugements contre tous ceux d'alentour qui les méprisent. Et ils reconnaîtront que je suis l'Éternel, leur Dieu. La dixième année, le 12 du dixième mois, la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, Tourne ta face contre le Pharaon, roi d'Égypte, Et prophétise contre lui et contre toute l'Égypte! Parle! Tu diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Me voici contre toi, Pharaon, roi d'Égypte, Grand crocodile, Qui te couches au milieu de tes fleuves, Qui dit: Mon Nil est à moi, C'est moi qui me suis fait! Je mettrai des boucles à tes mâchoires, Je collerai à tes écailles les poissons de tes fleuves Et je te tirerai du milieu de tes fleuves, Avec tous les poissons de tes fleuves Qui seront collés à tes écailles. Je te jetterai dans le désert, Toi et tous les poissons de tes fleuves. Tu tomberas à la surface des champs, Tu ne seras ni ramassé ni recueilli; Je te donnerai pour pâture Aux animaux de la terre et aux oiseaux du ciel. Tous les habitants de l'Égypte reconnaîtront Que je suis l'Éternel, Parce qu'ils ont été comme l'appui d'un roseau Pour la maison d'Israël. Lorsqu'ils t'ont pris dans la main, tu t'es rompu Et tu leur as déchiré toute l'épaule; Lorsqu'ils se sont appuyés sur toi, tu t'es brisé Et tu leur as paralysé les reins. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Me voici, je fais venir contre toi l'épée Et je retrancherai du milieu de toi hommes et bêtes. Le pays d'Égypte deviendra une désolation et une ruine, Et l'on reconnaîtra que je suis l'Éternel, Parce qu'il a dit: Le Nil est à moi, C'est moi qui l'ai fait! C'est pourquoi me voici contre toi et contre tes fleuves, Et je ferai du pays d'Égypte des ruines: ruine et désolation, Depuis Migdol jusqu'à Syène et aux frontières de l'Éthiopie. Nul pied d'homme n'y passera, Nul pied de bête n'y passera, Et il restera quarante ans sans être habité. Je ferai du pays d'Égypte une désolation Parmi les pays désolés, Et ses villes seront désolées parmi les villes en ruines, Pendant quarante ans. Je disséminerai les Égyptiens parmi les nations, Je les disperserai en (divers) pays. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Au bout de quarante ans je rassemblerai les Égyptiens Du milieu des peuples où ils auront été disséminés. Je ramènerai les captifs de l'Égypte, Je les ferai revenir dans le pays de Patros, Dans le pays de leur origine, Et là ils formeront un royaume humilié; Il sera le plus humilié des royaumes Et ne s'élèvera plus au-dessus des nations, Je les diminuerai, afin qu'ils ne dominent pas sur les nations. Ce ne sera plus pour la maison d'Israël un sujet de confiance Ravivant la faute (qu'ils ont déjà commise) En se tournant vers les Égyptiens, Et ils reconnaîtront que je suis le Seigneur, l'Éternel. La vingt-septième année, le 1 du premier mois, la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, Neboukadnetsar, roi de Babylone, À fait faire à son armée un service pénible contre Tyr; Toutes les têtes sont chauves, Toutes les épaules sont écorchées, Et il n'a retiré de Tyr aucun salaire, ni lui, ni son armée, Pour le service qu'il a fait contre elle. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Me voici, je donne le pays d'Égypte À Neboukadnetsar, roi de Babylone; Il en emportera les richesses, Il le pillera à fond, Il y prendra son butin: Ce sera un salaire pour son armée, La rétribution pour laquelle il aura servi: Je lui donne le pays d'Égypte; Car (ses hommes) ont travaillé pour moi – Oracle du Seigneur, l'Éternel. En ce jour-là, je ferai croître la force de la maison d'Israël Et je t'ouvrirai la bouche au milieu d'eux; Et ils reconnaîtront que je suis l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, prophétise! tu diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Lamentez-vous! Ah! quel jour! Car il approche le jour, Le jour de l'Éternel approche, Jour de nuée: ce sera le temps des nations. L'épée arrive en Égypte; Il y aura de la souffrance en Éthiopie, Quand les tués tomberont en Égypte, Quand on enlèvera ses richesses Et que ses fondations seront abattues. L'Éthiopie, Pouth, Loud et tous les métis, Koub Et les fils du pays de l'alliance Tomberont avec eux par l'épée. Ainsi parle l'Éternel: Ils tomberont, les soutiens de l'Égypte, Et sa force orgueilleuse s'affaissera; De Migdol à Syène ils tomberont par l'épée – Oracle du Seigneur, l'Éternel. Ils seront désolés parmi les pays désolés, Et ses villes seront parmi les villes ruinées. Et ils reconnaîtront que je suis l'Éternel, Quand je mettrai le feu à l'Égypte, Et que tous ses auxiliaires seront brisés. En ce jour-là, des messagers sortiront de ma part sur des navires Pour faire trembler l'Éthiopie dans sa sécurité; Et il y aura de la souffrance parmi eux au jour de l'Égypte, Car la voici qui arrive! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Je ferai disparaître la multitude de l'Égypte, Par la main de Neboukadnetsar, roi de Babylone. Lui et son peuple avec lui, Les plus violents parmi les nations, Seront amenés pour détruire le pays; Ils tireront leurs épées contre l'Égypte Et rempliront le pays de tués. Je mettrai le delta du Nil à sec, Je vendrai le pays dans la main des méchants; Je désolerai le pays et ce qu'il renferme Par la main des étrangers. Moi, l'Éternel, j'ai parlé. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Je ferai disparaître les idoles Et j'ôterai de Noph les faux dieux; Il n'y aura plus de prince du pays d'Égypte, Et je répandrai la crainte dans le pays d'Égypte. Je désolerai Patros, Je mettrai le feu à Tsoân Et j'accomplirai des jugements sur No. Je répandrai ma fureur sur Sîn, forteresse d'Égypte, Et je retrancherai la multitude de No. Je mettrai le feu à l'Égypte; Sîn sera saisie de tremblements, No sera ouverte par la brèche Et Noph conquise en plein jour par les ennemis. Les jeunes hommes d'On et de Pi-Béseth tomberont par l'épée, Et ces (villes) iront en captivité. À Tahpanhès le jour s'obscurcira, Quand j'y briserai les jougs de l'Égypte Et que sa force orgueilleuse y prendra fin; Une nuée couvrira Tahpanhès, Et ses filles iront en captivité. J'accomplirai des jugements sur l'Égypte, Et ils reconnaîtront que je suis l'Éternel. La onzième année, le 7 du premier mois, la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, J'ai rompu le bras du Pharaon, roi d'Égypte; Et le voici, sans pansement pour le guérir, Sans qu'on lui ait mis une bande comme pansement Pour le tenir, Afin qu'il puisse manier l'épée. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Me voici contre le Pharaon, roi d'Égypte; Je lui briserai les bras, Celui qui est en bon état et celui qui est brisé, Et je ferai tomber l'épée de sa main. Je disséminerai les Égyptiens parmi les nations, Je les disperserai en (divers) pays. Je fortifierai les bras du roi de Babylone Et je mettrai mon épée dans sa main; Je briserai les bras du Pharaon, Et il se plaindra devant lui d'une plainte de mourant. Je fortifierai les bras du roi de Babylone, Et les bras du Pharaon tomberont. Et l'on reconnaîtra que je suis l'Éternel, Quand je mettrai mon épée dans la main du roi de Babylone, Et qu'il la pointera contre le pays d'Égypte. Je disséminerai les Égyptiens parmi les nations, Je les disperserai en (divers) pays, Et ils reconnaîtront que je suis l'Éternel. La onzième année, le 1 du troisième mois, la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, Dis au Pharaon, roi d'Égypte, et à sa multitude: À qui ressembles-tu dans ta grandeur? Voici que l'Assyrie était un cèdre au Liban: Une belle ramure, Une (véritable) forêt d'ombre; Sa taille était élevée, Et sa cime s'élançait au milieu de buissons touffus. Les eaux l'avaient fait grandir, L'abîme l'avait fait pousser en hauteur, En allant avec ses fleuves Autour de sa plantation, En envoyant ses ruisseaux À tous les arbres de la campagne. C'est pourquoi sa taille s'élevait Au-dessus de tous les arbres de la campagne, Ses branches avaient multiplié, Ses rameaux s'étendaient, Grâce à une eau abondante en ses jets. Tous les oiseaux du ciel Nichaient dans ses branches, Tous les animaux de la campagne Mettaient bas leurs petits sous ses rameaux, Et toutes les grandes nations habitaient à son ombre. Il était beau par sa grandeur, Par l'étendue de ses branches, Car ses racines plongeaient Dans des eaux abondantes. Les cèdres du jardin de Dieu ne lui portaient pas ombrage, Les cyprès n'égalaient pas ses branches, Et les platanes n'étaient pas comme ses rameaux; Aucun arbre du jardin de Dieu Ne l'égalait en beauté. Je l'avais embelli par la multitude de ses branches, Et tous les arbres d'Éden, Dans le jardin de Dieu, Étaient jaloux de lui. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Tu avais une taille élevée; Il lançait sa cime au milieu de buissons touffus, Et son cœur était fier de sa hauteur, C'est pourquoi je l'ai livré Entre les mains du conducteur des nations, Qui le traitera selon sa méchanceté; je l'ai chassé. Des étrangers, les plus violents parmi les nations, l'ont coupé et abandonné; Ses branches sont tombées vers les montagnes et dans toutes les vallées. Ses rameaux se sont brisés dans tous les ravins du pays; Et tous les peuples de la terre se sont retirés de son ombre, Et l'ont abandonné. Sur ses (branches) abattues sont venus se fixer tous les oiseaux du ciel, Et tous les animaux de la campagne ont fait leur gîte parmi ses rameaux. Ainsi, aucun des arbres près des eaux ne prendra une taille élevée Et ne lancera sa cime entre les buissons touffus; Ainsi aucun des chênes qui profitent aussi des eaux ne se dressera en hauteur. Car tous sont livrés à la mort, Aux profondeurs de la terre Parmi les humains, Vers ceux qui descendent dans la fosse. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Le jour où il est descendu dans le séjour des morts, J'ai répandu le deuil, J'ai recouvert l'abîme à cause de lui Et j'en ai retenu les fleuves; Les grandes eaux ont été arrêtées; J'ai assombri le Liban à cause de lui, Et tous les arbres de la campagne ont été desséchés à cause de lui. Par le bruit de sa chute j'ai fait trembler les nations, Quand je l'ai fait descendre dans le séjour des morts, Avec ceux qui descendent dans la fosse; Tous les arbres d'Éden ont été consolés dans les profondeurs de la terre, Les plus beaux et les meilleurs du Liban, Tous ceux qui profitent des eaux. Ceux-là aussi sont descendus avec lui dans le séjour des morts, Vers ceux qui ont péri par l'épée; Ils étaient son appui et ils habitaient à son ombre parmi les nations. À qui ressembles-tu ainsi en gloire et en grandeur Parmi les arbres d'Éden? On te fera descendre avec les arbres d'Éden Dans les profondeurs de la terre. Tu seras couché au milieu des incirconcis, Avec ceux qui ont péri par l'épée. Voilà le Pharaon et toute sa multitude! – Oracle du Seigneur, l'Éternel. La douzième année, le douzième mois, le 1 du mois, la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, Entonne une complainte sur le Pharaon roi d'Égypte! Tu lui diras: Tu ressemblais à un lionceau parmi les nations; Tu étais comme un crocodile dans les mers, Tu jaillissais dans tes fleuves, Tu troublais les eaux avec tes pieds, Tu agitais leurs flots. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: J'étendrai sur toi mon filet, Dans un rassemblement de peuples nombreux, Et ils te tireront dans ma nasse. Je te jetterai à terre, Je t'étendrai à la surface des champs; Je ferai demeurer sur toi tous les oiseaux du ciel Et je rassasierai de toi les animaux de toute la terre. Je mettrai ta chair sur les montagnes Et je remplirai les vallées de tes débris, J'arroserai de ton sang le pays où tu nages, Jusqu'aux montagnes, Tu rempliras le lit des torrents. Quand tu t'éteindras, je voilerai les cieux Et j'obscurcirai leurs étoiles, Je voilerai le soleil d'une nuée, Et la lune ne donnera plus sa lumière. J'obscurcirai à cause de toi Tous les foyers de lumière des cieux Et je répandrai les ténèbres sur ton pays – Oracle du Seigneur, l'Éternel. J'irriterai le cœur de beaucoup de peuples, Quand je ferai venir ton désastre chez les nations En des pays que tu ne connaissais pas. Je frapperai de désolation beaucoup de peuples à cause de toi, Et leurs rois seront saisis d'épouvante à cause de toi, Quand je ferai voler mon épée devant leur face; Ils trembleront à tout instant chacun pour sa vie Au jour de ta chute. Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: L'épée du roi de Babylone t'atteindra. Je ferai tomber ta multitude par l'épée de vaillants hommes, Tous les plus violents parmi les nations; Ils saccageront l'orgueil de l'Égypte, Et toute sa multitude sera détruite. Je ferai périr tout son bétail À l'écart des grandes eaux; Le pied de l'homme ne les troublera plus, Les sabots du bétail ne les troubleront plus. Alors je calmerai leurs eaux Et je ferai couler leurs fleuves comme l'huile – Oracle du Seigneur, l'Éternel. Quand je ferai du pays d'Égypte une désolation, Et que le pays sera dépouillé de tout ce qu'il contient, Quand je frapperai tous ceux qui l'habitent, Ils reconnaîtront que je suis l'Éternel. C'est là une complainte, et on la chantera; Les filles des nations chanteront cette complainte; Elles la chanteront sur l'Égypte et sur toute sa multitude – Oracle du Seigneur, l'Éternel. La douzième année, le 15 du mois, la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, Gémis sur la multitude d'Égypte Et fais-la descendre, Elle et les filles des nations puissantes, Dans les profondeurs de la terre, Avec ceux qui descendent dans la fosse! Qui surpasses-tu en agrément? Descends, et qu'on te couche avec les incirconcis! Ils tomberont au milieu de ceux qui ont été transpercés par l'épée. Une épée est donnée: Entraînez l'Égypte et toute sa multitude! Les puissants héros lui adresseront la parole Du milieu du séjour des morts, Avec ses auxiliaires. Ils sont descendus, ils sont couchés, Les incirconcis, transpercés par l'épée. Voilà Assur, avec toutes ses troupes, Et ses tombes sont autour de lui; Ils sont tous transpercés, Ceux qui sont tombés par l'épée. Ses tombes ont été placées Dans les profondeurs de la fosse, Et ses troupes sont autour de son tombeau, Ils sont tous transpercés, Tombés par l'épée, Eux qui répandaient la terreur au pays des vivants. Voilà Élam avec toute sa multitude, Autour de son tombeau; Ils sont tous transpercés, Tombés par l'épée; Ils sont descendus incirconcis Dans les profondeurs de la terre, Eux qui répandaient la terreur au pays des vivants, Et ils ont porté leur confusion Avec ceux qui descendent dans la fosse. On a placé sa couche parmi les tués Avec toute sa multitude, Et ses tombes sont autour de lui; Tous ces incirconcis ont été transpercés par l'épée, Car leur terreur était répandue au pays des vivants, Et ils ont porté leur confusion Avec ceux qui descendent dans la fosse; Ils ont été placés parmi les tués. Là sont Méchek, Toubal et toute leur multitude, Et leurs tombes sont autour d'eux; Tous ces incirconcis ont été transpercés par l'épée, Car ils répandaient leur terreur au pays des vivants. Ils ne se sont pas couchés avec les héros, Ceux qui sont tombés d'entre les incirconcis. (Les héros) sont descendus au séjour des morts Avec leurs armes de guerre Et l'on a mis leurs épées sous leur tête. Mais (ceux-là), leurs fautes demeurent sur leurs ossements, Car la terreur des héros (régnait) au pays des vivants! Mais toi te voilà brisé, au milieu des incirconcis, Tu es couché avec ceux qui ont été transpercés par l'épée! Voilà Édom, ses rois et tous ses princes Qui, malgré leur vaillance, ont été placés Avec ceux qui ont été transpercés par l'épée; Ils sont couchés avec les incirconcis, Avec ceux qui descendent dans la fosse. Voilà tous les princes du nord Et tous les Sidoniens, Qui sont descendus avec les tués, Honteux, malgré la terreur qu'inspirait leur vaillance; Ces incirconcis sont couchés avec ceux qui ont été transpercés, Et ils ont porté leur confusion Avec ceux qui descendent dans la fosse. Le Pharaon les verra, Et il se consolera au sujet de toute sa multitude, Ceux du Pharaon et de toute son armée qui ont été transpercés par l'épée – Oracle du Seigneur, l'Éternel. Car je répandrai ma terreur dans le pays des vivants; Et on le couchera au milieu des incirconcis, Avec ceux qui ont été transpercés par l'épée, Le Pharaon et toute sa multitude – Oracle du Seigneur, l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, parle aux gens de ton peuple! Tu leur diras: Lorsque je fais venir l'épée contre un pays, et que le peuple du pays prend dans ses rangs quelque homme et l'établit comme sentinelle, si cet homme voit venir l'épée contre le pays, sonne du cor et avertit le peuple, et si celui qui entend le son du cor ne se laisse pas avertir, et que l'épée vienne l'enlever, son sang sera sur sa tête. Il a entendu le son du cor, et il ne s'est pas laissé avertir: son sang sera sur lui. Celui qui se laisse avertir sauvera sa vie. Si la sentinelle voit venir l'épée et ne sonne pas du cor, si le peuple n'est pas averti, et que l'épée vienne enlever quelqu'un, celui-ci sera enlevé à cause de son injustice, mais je réclamerai son sang à la sentinelle. Et toi, fils d'homme, je t'établis comme sentinelle sur la maison d'Israël. Tu écouteras la parole qui sort de ma bouche et tu les avertiras de ma part. Quand je dirai au méchant: Méchant, oui, tu mourras! si tu ne parles pas pour avertir le méchant au sujet de sa conduite, ce méchant mourra à cause de son injustice, mais je te réclamerai son sang. Mais si toi tu avertis le méchant pour le détourner de sa conduite, et qu'il ne se détourne pas de sa conduite, il mourra dans son injustice, et toi tu sauveras ta vie. Et toi, fils d'homme, dis à la maison d'Israël: Vous dites: Nos crimes et nos péchés sont sur nous, et c'est à cause d'eux que nous sommes frappés de langueur; comment pourrions-nous vivre? Dis-leur: Je suis vivant! – oracle du Seigneur, l'Éternel – ce que je désire, ce n'est pas que le méchant meure, c'est qu'il change de conduite et qu'il vive. Revenez, revenez de vos mauvaises voies. Pourquoi devriez-vous mourir, maison d'Israël? Et toi, fils d'homme, dis aux gens de ton peuple: La justice du juste ne le délivrera pas le jour où il commettra un crime; et le méchant ne trébuchera pas par sa méchanceté le jour où il s'en détournera, de même que le juste ne pourra pas vivre par sa justice le jour où il commettra un péché. Lorsque je dis du juste: Oui, il vivra – s'il se confie dans sa justice et commet l'injustice, on ne se souviendra d'aucun de ses actes justes, il mourra à cause de l'injustice qu'il a commise. Lorsque je dis au méchant: Oui, tu mourras! – s'il se détourne de son péché et pratique le droit et la justice, si le méchant rend le gage, restitue ce qu'il a dérobé, suit les prescriptions qui donnent la vie, sans commettre l'injustice, oui il vivra, il ne mourra pas. On ne se souviendra d'aucun des péchés qu'il a commis; il pratique le droit et la justice, oui il vivra. Les gens de ton peuple disent: La voie du Seigneur n'est pas normale. C'est leur voie qui n'est pas normale. Si le juste se détourne de sa justice et commet l'injustice, il en mourra. Si le méchant se détourne de sa méchanceté et pratique le droit et la justice, il vivra à cause de cela. Vous dites: La voie du Seigneur n'est pas normale! Je vous jugerai chacun selon ses voies, maison d'Israël! C'est la douzième année, le 5 du dixième mois de notre déportation qu'arriva vers moi le rescapé de Jérusalem qui me dit: La ville a été prise! La main de l'Éternel avait été sur moi le soir avant l'arrivée du rescapé, et l'Éternel m'avait ouvert la bouche lorsqu'il vint auprès de moi le matin. Ma bouche était ouverte, et je n'étais plus muet. Alors la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, ceux qui habitent ces ruines sur le territoire d'Israël disent: Abraham était seul et il a pris possession du pays, et c'est à nous qui sommes nombreux que le pays a été donné en possession. Eh bien! dis-leur: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Vous mangez vos aliments avec du sang, vous levez les yeux vers vos idoles, vous répandez le sang. Et vous posséderiez le pays! Vous vous appuyez sur votre épée, vous commettez une horreur, chacun de vous déshonore la femme de son prochain. Et vous posséderiez le pays! Voici ce que tu diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Je suis vivant! ceux qui sont parmi les ruines tomberont par l'épée, celui qui est en rase campagne, je le donnerai à manger aux animaux, et ceux qui sont dans les forts et dans les cavernes mourront de la peste. Je rendrai le pays solitaire et désolé; sa force orgueilleuse prendra fin, les montagnes d'Israël seront désolées, personne n'y passera. Ils reconnaîtront que je suis l'Éternel, quand je rendrai le pays solitaire et désolé, à cause de toutes les horreurs qu'ils ont commises. Toi, fils d'homme, les gens de ton peuple s'entretiennent de toi le long des murs et aux portes des maisons et se disent l'un à l'autre, chacun à son frère: Venez donc écouter quelle est la parole qui provient de l'Éternel! Ils se rendent en foule auprès de toi, et mon peuple s'assied devant toi. Ils écoutent tes paroles, mais ils ne les mettent pas en pratique, car ils agissent avec des paroles (aimables) à la bouche, alors que la cupidité mène leur cœur. Te voilà pour eux comme une aimable chanson: musique agréable et belle mélodie. Ils écoutent tes paroles, mais ils ne les mettent point en pratique. Quand ces choses arriveront – et voici qu'elles arrivent! – ils reconnaîtront qu'il y avait un prophète au milieu d'eux. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, prophétise contre les bergers d'Israël! Prophétise et dis-leur, aux bergers: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Malheur aux bergers d'Israël, qui se repaissaient eux-mêmes! Les bergers ne devraient-ils pas faire paître les brebis? Vous mangez la graisse, vous êtes vêtus avec la laine, vous avez sacrifié les bêtes grasses, vous ne faites pas paître les brebis. Vous n'avez pas fortifié celles qui étaient faibles, soigné celle qui était malade, pansé celle qui était blessée; vous n'avez pas ramené celle qui s'égarait, cherché celle qui était perdue; mais vous les avez dominées avec force et avec rigueur. Elles ont été disséminées par manque de berger; elles sont devenues la proie de tous les animaux de la campagne; elles ont été disséminées. Mes brebis errent sur toutes les montagnes et sur toutes les collines élevées, mes brebis sont disséminées à la surface de tout le pays; nul n'en prend soin, nul ne les cherche. C'est pourquoi, bergers, écoutez la parole de l'Éternel! Je suis vivant! – oracle du Seigneur, l'Éternel –; parce que mes brebis sont au pillage et parce que mes brebis sont devenues la proie de tous les animaux de la campagne, faute de berger, parce que mes bergers ne prenaient aucun soin de mes brebis, parce que les bergers se repaissaient eux-mêmes et ne faisaient pas paître mes brebis, à cause de cela, bergers, écoutez la parole de l'Éternel! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Me voici contre les bergers! Je réclamerai mes brebis de leurs mains, je ne les laisserai plus faire paître mes brebis, pour que les bergers ne se repaissent plus eux-mêmes. J'arracherai mes brebis de leur bouche, et elles ne seront plus une proie pour eux. Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: C'est moi-même qui prendrai soin de mes brebis et j'en ferai la revue. Comme un berger fait la revue de son troupeau quand il est au milieu de ses brebis éparses, ainsi je ferai la revue de mes brebis et je les arracherai de tous les lieux où elles ont été disséminées, un jour de nuée et de brouillard. Je les ferai sortir d'entre les peuples, je les rassemblerai des (divers) pays et je les ramènerai sur leur territoire; je les ferai paître sur les montagnes d'Israël, le long des ruisseaux et dans tous les lieux habitables du pays. Je les ferai paître dans un bon pâturage, et leur parc sera sur les montagnes du haut pays d'Israël; là elles reposeront dans un parc agréable et elles pourront paître dans de gras pâturages sur les montagnes d'Israël. C'est moi qui ferai paître mes brebis, c'est moi qui les ferai reposer – oracle du Seigneur, l'Éternel. Je chercherai celle qui était perdue, je ramènerai celle qui était égarée, je panserai celle qui est blessée et je fortifierai celle qui est malade. Mais je détruirai celles qui sont grasses et vigoureuses. Je les ferai paître avec justice. Et vous, mes brebis, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Me voici; je juge entre agneau et agneau, entre béliers et boucs. Est-ce trop peu pour vous de paître dans le bon pâturage, pour que vous fouliez de vos pieds le reste de votre pâturage, de boire une eau limpide, pour que vous troubliez le reste avec vos pieds? Mes brebis doivent paître ce que vos pieds ont foulé et boire ce que vos pieds ont troublé! C'est pourquoi ainsi leur parle le Seigneur, l'Éternel: C'est moi-même qui jugerai entre l'agneau gras et l'agneau maigre. Parce que vous avez heurté avec le flanc et avec l'épaule, et frappé de vos cornes toutes les brebis faibles, jusqu'à ce que vous les ayez disséminées au dehors, je sauverai mes brebis, afin qu'elles ne soient plus au pillage, et je jugerai entre agneau et agneau. J'établirai sur eux un seul berger, qui les fera paître, mon serviteur David, il les fera paître, il sera leur berger. Moi, l'Éternel, je serai leur Dieu, et mon serviteur David sera prince au milieu d'eux. Moi, l'Éternel, j'ai parlé. Je conclurai avec eux une alliance de paix et je ferai disparaître du pays les animaux sauvages; ils habiteront en sécurité dans le désert et dormiront au milieu des forêts. Je ferai d'eux et des environs de ma colline un sujet de bénédiction; j'enverrai la pluie en son temps, et ce seront des pluies de bénédiction. L'arbre de la campagne donnera son fruit, et le pays donnera ses productions. Ils seront en sécurité sur leur territoire; et ils reconnaîtront que je suis l'Éternel quand je briserai les liens de leurs jougs et que je les délivrerai de la main de ceux qui les asservissent. Ils ne seront plus au pillage parmi les nations, les animaux du pays ne les dévoreront plus, ils habiteront en sécurité, et il n'y aura personne pour les troubler. J'établirai pour eux une plantation qui aura du renom; ils ne seront plus emportés par la famine dans le pays et ne seront plus chargés d'opprobre par les nations. Ils reconnaîtront que moi, l'Éternel, leur Dieu, je suis avec eux, et qu'ils sont mon peuple, eux, la maison d'Israël – oracle du Seigneur, l'Éternel. Vous, mes brebis, brebis de mon pâturage, vous êtes des êtres humains; moi, je suis votre Dieu – oracle du Seigneur, l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, Tourne ta face contre la montagne de Séir Et prophétise contre elle! Tu lui diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Me voici contre toi, montagne de Séir! J'étends ma main sur toi Et je te rends solitaire et désolée. Je mettrai tes villes en ruines, Tu deviendras une désolation Et tu reconnaîtras que je suis l'Éternel Parce que tu avais une inimitié perpétuelle, Parce que tu as renversé les Israélites par l'épée Au temps de leur détresse, Au temps où la faute était à son comble, Je suis vivant! – Oracle du Seigneur, l'Éternel – Je te mettrai en sang, Et le sang te poursuivra; Puisque tu n'as pas haï le sang, Le sang te poursuivra. Je rendrai la montagne de Séir isolée et solitaire Et j'en retrancherai les allants et les venants. Je remplirai de tués ses montagnes; Sur tes collines, dans tes vallées, dans tous tes ravins, Tomberont ceux qui seront transpercés par l'épée. Je ferai de toi des solitudes éternelles, Tes villes ne seront plus habitées, Et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel. Parce que tu as dit: Les deux nations, Les deux pays seront à moi, Et nous en prendrons possession – Mais l'Éternel était là – Eh bien, je suis vivant! – Oracle du Seigneur, l'Éternel – J'agirai avec la colère et la jalousie Que tu as montrées, dans ta haine contre eux; Et je me ferai connaître au milieu d'eux, Quand je te jugerai. Tu reconnaîtras que moi, l'Éternel, J'ai entendu tous les outrages Que tu as proférés contre les montagnes d'Israël, En disant: Elles sont désolées, Elles nous sont livrées en pâture! Vous vous êtes élevés contre moi par vos discours, Vous avez eu contre moi des paroles grossières, Je les ai entendues moi-même. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Lorsque tout le pays sera dans la joie, Je ferai de toi une désolation. À cause de la joie que tu as éprouvée Parce que l'héritage de la maison d'Israël était désolé, Je te traiterai de la même manière; Tu deviendras une désolation, montagne de Séir, Toi, ainsi qu'Édom tout entier; Et l'on reconnaîtra que je suis l'Éternel. Toi, fils d'homme, prophétise sur les montagnes d'Israël! Tu diras: Montagnes d'Israël, Écoutez la parole de l'Éternel! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que l'ennemi a dit sur vous: Ah! ah! Ces hauteurs éternelles Sont devenues notre possession! Eh bien! prophétise! Tu diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Oui, parce qu'on a voulu de toutes parts vous désoler et vous engloutir, Pour que vous deveniez la possession des autres nations, Parce que vous avez été l'objet de propos Et de bavardages populaires, Eh bien! montagnes d'Israël, Écoutez la parole du Seigneur, l'Éternel! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel, Aux montagnes et aux collines, Aux ravins et aux vallées, Aux ruines désolées et aux villes abandonnées, Qui ont été en butte au pillage et à la risée Des autres nations d'alentour; Eh bien! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Oui, dans le feu de ma jalousie, Je parle contre les autres nations Et contre Édom tout entier, Qui se sont donné mon pays en possession, Avec toute la joie de leur cœur Et le mépris de leur âme, Afin d'en piller les pâturages! Eh bien! prophétise au sujet du territoire d'Israël! Tu diras aux montagnes et aux collines, Aux ravins et aux vallées: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Me voici qui parle dans ma jalousie et dans ma fureur, Parce que vous êtes chargés d'opprobre par les nations. Eh bien! ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Moi j'en ai fait serment à main levée: Oui, ce sont les nations qui vous entourent Qui seront chargées elles-mêmes de leur opprobre! Et vous, montagnes d'Israël, Vous produirez votre ramure, Et vous porterez votre fruit pour mon peuple d'Israël, Car ces choses sont près d'arriver. Me voici (maintenant) avec vous, Je me tournerai vers vous, Et vous serez cultivées et ensemencées. Je multiplierai sur vous les êtres humains: La maison d'Israël tout entière; Les villes seront habitées, Et l'on rebâtira sur les ruines. Je multiplierai sur vous hommes et bêtes, Ils multiplieront et seront féconds; Je vous peuplerai comme à vos origines Et je vous ferai plus de bien que dans le passé; Et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel. Je ferai marcher sur vous Les êtres humains, mon peuple d'Israël, Et ils te posséderont; Tu seras leur héritage Et tu ne continueras plus à les priver d'enfants. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce qu'on vous dit: Tu as dévoré des êtres humains, Tu as privé d'enfants ta (propre) nation, À cause de cela tu ne dévoreras plus d'êtres humains, Tu ne priveras plus d'enfants ta nation – Oracle du Seigneur, l'Éternel. Je ne te ferai plus entendre les outrages des nations, Et tu ne porteras plus le déshonneur des peuples; Tu ne feras plus trébucher ta nation – Oracle du Seigneur, l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, ceux de la maison d'Israël, quand ils habitaient sur leur territoire, l'ont souillé par leur conduite et par leurs œuvres; leur conduite a été devant moi comme la souillure de la femme indisposée. Alors j'ai répandu ma fureur sur eux à cause du sang qu'ils avaient répandu dans le pays et des idoles dont ils l'avaient souillé. Je les ai disséminés parmi les nations, et ils ont été dispersés en (divers) pays; je les ai jugés selon leur conduite et selon leurs œuvres. Ils sont arrivés chez les nations où ils se rendaient et ils ont profané mon saint nom, en sorte qu'on disait d'eux: C'est le peuple de l'Éternel, c'est de son pays qu'ils sont sortis. Et j'ai voulu ménager l'honneur de mon saint nom, que profanait la maison d'Israël parmi les nations où elle s'est rendue. Eh bien! dis à la maison d'Israël: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Ce n'est pas à cause de vous que j'agis de la sorte, maison d'Israël; c'est à cause de mon saint nom, que vous avez profané parmi les nations où vous vous êtes rendus. Je sanctifierai mon grand nom, qui a été profané parmi les nations, (ce nom) que vous avez profané au milieu d'elles, et les nations reconnaîtront que je suis l'Éternel – oracle du Seigneur, l'Éternel – quand je serai sanctifié par vous sous leurs yeux. Je vous retirerai d'entre les nations, je vous rassemblerai de tous les pays et je vous ramènerai sur votre territoire. Je ferai sur vous l'aspersion d'une eau pure, et vous serez purifiés; je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau; j'ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous et je ferai que vous suiviez mes prescriptions, et que vous observiez et pratiquiez mes ordonnances. Vous habiterez le pays que j'ai donné à vos pères; vous serez mon peuple, et je serai votre Dieu. Je vous sauverai de toutes vos souillures. J'appellerai le blé et je le multiplierai; je ne vous enverrai plus la famine. Je multiplierai le fruit des arbres et le produit des champs, afin que vous ne subissiez plus le déshonneur de la famine parmi les nations. Alors vous vous souviendrez de votre conduite qui était mauvaise et de vos actions qui n'étaient pas bonnes; vous ne pourrez plus vous regarder en face, à cause de vos fautes et de vos horreurs. Ce n'est pas à cause de vous que j'agis de la sorte, – oracle du Seigneur, l'Éternel – reconnaissez-le! Ayez honte et soyez confus de votre conduite, maison d'Israël! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Le jour où je vous purifierai de toutes vos fautes, je repeuplerai les villes, et l'on rebâtira sur les ruines, la terre désolée sera cultivée au lieu d'être une désolation aux yeux de tous les passants; et l'on dira: Ce pays désolé est devenu comme un jardin d'Éden, et ces villes ruinées, désolées et abattues sont fortifiées et habitées. Les nations qui resteront autour de vous reconnaîtront que moi, l'Éternel, j'ai rebâti ce qui était abattu et planté ce qui était désolé. Moi, l'Éternel, j'ai parlé et j'agirai. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici en quoi je me laisserai encore fléchir par la maison d'Israël, pour agir à leur égard: je multiplierai les hommes comme un troupeau. Les villes en ruines seront remplies de troupeaux d'hommes, pareils aux troupeaux consacrés, pareils aux troupeaux (qu'on amène) à Jérusalem à l'occasion de ses solennités. Et l'on reconnaîtra que je suis l'Éternel. La main de l'Éternel fut sur moi, et l'Éternel me fit sortir en esprit et me déposa dans le milieu de la vallée; celle-ci était remplie d'ossements. Il me fit passer auprès d'eux, tout autour; or, ils étaient très nombreux, à la surface de la vallée, et très secs. Il me dit: Fils d'homme, ces os pourront-ils revivre? Je répondis: Seigneur Éternel, c'est toi qui le sais! Il me dit: Prophétise sur ces os! Tu leur diras: Ossements desséchés, écoutez la parole de l'Éternel! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel, à ces os: Voici que je vais faire venir en vous un esprit, et vous vivrez; je placerai sur vous des nerfs, je ferai pousser de la chair sur vous, je vous recouvrirai de peau, je mettrai en vous un esprit, vous vivrez et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel. Je prophétisai, selon l'ordre que j'avais reçu. Et comme je prophétisais, il y eut un bruit, et voici qu'il y eut un frémissement – et les os s'approchèrent les uns des autres. Je constatai qu'il y avait des nerfs sur eux. La chair se mit à pousser, et la peau les recouvrit par-dessus, mais il n'y avait point en eux d'esprit. Il me dit: Prophétise et parle à l'Esprit, prophétise, fils d'homme! Tu diras à l'Esprit: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Esprit, viens des quatre vents, souffle sur ces morts, et qu'ils revivent! Je prophétisai selon l'ordre qu'il m'avait donné. Et l'Esprit vint en eux, ils reprirent vie et se tinrent sur leurs pieds. C'était une très, très grande armée. Il me dit: Fils d'homme, ces ossements, c'est toute la maison d'Israël. Voici qu'ils disent: Nos os sont desséchés, notre espérance s'est évanouie, nous sommes perdus! Eh bien, prophétise! tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici que j'ouvre vos tombes, je vous fais remonter de vos tombes, ô mon peuple, et je vous fais revenir sur le territoire d'Israël. Vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel, lorsque j'ouvrirai vos tombes et que je vous ferai remonter de vos tombes, ô mon peuple! Je mettrai mon Esprit en vous, et vous vivrez; je vous rétablirai sur votre territoire, et vous reconnaîtrez que moi, l'Éternel, j'ai parlé et agi – oracle de l'Éternel. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Toi, fils d'homme, prends une pièce de bois et écris dessus: À Juda et aux fils d'Israël qui lui sont associés. Prends une autre pièce de bois, et écris dessus: À Joseph, bois d'Éphraïm et à toute la maison d'Israël qui lui est associée. Rapproche-les l'une de l'autre, que tu n'aies qu'une seule pièce de bois, en sorte qu'elles soient unies dans ta main. Lorsque les gens de ton peuple te diront: Ne nous expliqueras-tu pas ce que cela signifie? réponds-leur: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Me voici, je prends le bois de Joseph qui est dans la main d'Éphraïm et les tribus d'Israël qui lui sont associées; je les joindrai au bois de Juda et j'en formerai un seul bois. Ils seront unis dans ma main. Les pièces de bois sur lesquelles tu écriras seront dans ta main, sous leurs yeux. Tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Me voici, je prends les Israélites d'entre les nations où ils sont allés; je les rassemblerai de toutes parts et je les ferai revenir sur leur territoire. Je ferai d'eux une seule nation dans le pays, dans les montagnes d'Israël; ils auront tous un même roi, ils ne formeront plus deux nations et ne seront plus divisés en deux royaumes. Ils ne se souilleront plus par leurs idoles, par leurs abominations et par tous leurs crimes; je les sauverai de tous les lieux qu'ils ont habités et où ils ont péché, et je les purifierai; ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu. Mon serviteur David sera leur roi, et ils auront tous un seul berger. Ils suivront mes ordonnances, ils observeront mes prescriptions et les mettront en pratique. Ils habiteront le pays que j'ai donné à mon serviteur Jacob et qu'ont habité vos pères; ils y habiteront, eux, leurs fils et les fils de leurs fils, à perpétuité, et mon serviteur David sera leur prince pour toujours. Je conclurai avec eux une alliance de paix, et il y aura une alliance éternelle avec eux; je les établirai, je les multiplierai et j'établirai mon sanctuaire au milieu d'eux pour toujours. Ma demeure sera parmi eux; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple, et les nations reconnaîtront que je suis l'Éternel qui sanctifie Israël, lorsque mon sanctuaire sera pour toujours au milieu d'eux. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Fils d'homme, Tourne ta face vers Gog, au pays de Magog, Vers le prince de Rôch, de Méchek et de Toubal, Et prophétise contre lui! Tu diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Me voici contre toi, Gog, Prince de Rôch, de Méchek et de Toubal! Je t'entraînerai Et je mettrai une boucle à tes mâchoires; Je te ferai sortir, toi et toute ton armée, Chevaux et cavaliers, Tous vêtus à la perfection, Rassemblement nombreux (portant) le grand et le petit bouclier, Tous maniant l'épée; Et avec eux ceux de Perse, d'Éthiopie et de Pouth, Tous (portant) le bouclier et le casque; Gomer et toutes ses troupes, La maison de Togarma, Au plus profond du nord, Et toutes ses troupes, Peuples nombreux qui sont avec toi. Prépare-toi, tiens-toi prêt, Toi et tout ce rassemblement autour de toi! Tu seras leur garde. Dans un avenir lointain, Tu seras établi dans tes fonctions; À la fin des temps, tu marcheras contre le pays (Dont les habitants), échappés à l'épée, Auront été réunis du milieu de peuples nombreux Sur les montagnes d'Israël qui demeuraient toujours désertes; Sortis du milieu des peuples, Ils seront tous en sécurité dans leurs demeures. Tu monteras, tu viendras comme un ouragan, Tu seras comme une nuée qui va couvrir le pays, Toi et toutes tes troupes, Et les nombreux peuples qui sont avec toi. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: En ce jour-là, des pensées s'élèveront dans ton cœur, Et tu formeras un projet maléfique. Tu diras: Je monterai contre un pays ouvert, J'attaquerai des hommes tranquilles En sécurité dans leurs demeures Et qui habitent tous (dans des villes) sans murailles Et n'ayant ni verrous ni portes; (J'irai) prendre du butin et me livrer au pillage. Tu porteras la main sur des ruines (maintenant) habitées, Sur un peuple recueilli du milieu des nations, Ayant du cheptel et des biens, Habitant le centre du monde. Séba et Dedân, les marchands de Tarsis, Et tous leurs lionceaux te diront: Viens-tu pour prendre du butin? Est-ce pour piller que tu provoques ce rassemblement, Pour emporter de l'argent et de l'or, Pour prendre du cheptel et des biens, Pour prendre un grand butin? Eh bien! prophétise, fils d'homme! Tu diras à Gog: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Oui, le jour Où mon peuple d'Israël habitera en sécurité, Tu le sauras Et tu viendras du lieu de ta demeure, Du plus profond du nord, Toi et de nombreux peuples avec toi, Tous montés sur des chevaux, Un grand rassemblement, une armée nombreuse. Tu monteras contre mon peuple d'Israël Comme une nuée qui va couvrir le pays. À la fin des temps cela arrivera, Et je te ferai venir contre mon pays, Afin que les nations me connaissent, Quand je serai sanctifié par toi sous leurs yeux, ô Gog! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Est-ce de toi que j'ai parlé autrefois Par l'intermédiaire de mes serviteurs les prophètes d'Israël, Qui en ces jours-là, pendant des années, ont prophétisé Que je te ferais venir contre mon peuple? Alors en ce jour-là, Le jour où Gog viendra contre le territoire d'Israël, – Oracle du Seigneur, l'Éternel – La fureur me montera aux narines. Je le déclare, dans ma jalousie et dans le feu de mon courroux, Oui, en ce jour-là, Il y aura un grand tremblement de terre En Israël. Les poissons de la mer et les oiseaux du ciel trembleront devant moi, Ainsi que les animaux de la campagne Et tous les reptiles qui rampent sur le sol, Et tous les hommes qui sont à la surface du sol. Les montagnes seront renversées, Les parois des rochers tomberont, Et toute muraille tombera par terre. J'appellerai l'épée contre lui sur toutes mes montagnes – Oracle du Seigneur, l'Éternel –; Chacun tournera son épée contre son frère. J'entrerai en jugement avec lui par la peste et par le sang, Je ferai pleuvoir une pluie torrentielle et des grêlons, Le feu et le soufre sur lui, sur ses troupes Et sur les peuples nombreux qui seront avec lui. Je manifesterai ma grandeur et ma sainteté, Je me ferai connaître aux yeux de nations nombreuses Qui reconnaîtront alors que je suis l'Éternel. Toi, fils d'homme. Prophétise contre Gog! Tu diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Me voici contre toi, Gog, Prince de Rôch, de Méchek et de Toubal! Je t'entraînerai, je te conduirai, Je te ferai monter du plus profond du nord Et je te ferai venir sur les montagnes d'Israël. J'abattrai ton arc de ta main gauche Et je ferai tomber tes flèches de ta main droite. Tu tomberas sur les montagnes d'Israël, Toi, toutes tes troupes Et les peuples qui seront avec toi; Aux rapaces, aux oiseaux de toute sorte Et aux animaux de la campagne Je te donnerai pour pâture. Tu tomberas à la surface de la campagne, Car moi, j'ai parlé – oracle du Seigneur, l'Éternel. J'enverrai le feu dans Magog Et parmi ceux qui habitent les îles en sécurité; Et ils reconnaîtront que je suis l'Éternel. Je ferai connaître mon saint nom Au milieu de mon peuple d'Israël Et je ne laisserai plus profaner mon saint nom; Et les nations reconnaîtront que je suis l'Éternel, Le Saint en Israël. Voici: ces choses viennent, elles se réalisent – Oracle du Seigneur, l'Éternel –: C'est le jour dont j'ai parlé. Alors les habitants des villes d'Israël sortiront, Ils brûleront et livreront aux flammes les armes, Les petits et les grands boucliers, Les arcs et les flèches, Les piques et les lances; Ils en feront du feu pendant sept ans. Ils ne prendront pas de bois dans la campagne Et ils n'en couperont pas dans les forêts, Car c'est avec les armes qu'ils feront du feu. Ils prendront comme butin ceux qui les avaient pris comme butin, Ils pilleront ceux qui les ont pillés – Oracle du Seigneur, l'Éternel. En ce jour-là, Je donnerai à Gog un lieu de sépulture en Israël, La vallée des voyageurs, à l'est de la mer; Elle ferme le passage aux voyageurs: C'est là qu'on ensevelira Gog et toute sa multitude, Et on l'appellera la Vallée de la Multitude de Gog. La maison d'Israël les ensevelira, Afin de purifier le pays; (Et cela durera) sept mois. Tout le peuple du pays les ensevelira Et il en aura du renom, Le jour où je serai glorifié, – Oracle du Seigneur, l'Éternel. On mettra à part des hommes à plein temps Pour parcourir le pays. Ils enseveliront, avec l'aide des voyageurs, Les (corps) restés à la surface de la terre Pour la rendre pure: Ils se mettront à la recherche au bout des sept mois. Ces voyageurs parcourront le pays; Et quand l'un d'eux verra des ossements humains, Il érigera près de là un repère, Pour que les fossoyeurs l'enterrent Dans la Vallée de la Multitude de Gog. – Hamôna est aussi le nom d'une ville. C'est ainsi qu'on purifiera le pays. Toi, fils d'homme, Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Dis aux oiseaux de toute sorte Et à tous les animaux de la campagne: Rassemblez-vous, venez, réunissez-vous de toutes parts Pour mon sacrifice, celui que j'immole moi-même pour vous, Grand sacrifice sur les montagnes d'Israël! Vous mangerez de la chair et vous boirez du sang. Vous mangerez la chair des héros Et vous boirez le sang des princes de la terre, Béliers, agneaux, boucs, Taureaux, tous engraissés sur le Basan. Vous mangerez de la graisse à satiété Et vous boirez du sang jusqu'à l'ivresse À mon sacrifice que j'immole pour vous. Vous vous rassasierez à ma table (De la chair) des chevaux et des coursiers; (De la chair) des héros et de tous les hommes de guerre – Oracle du Seigneur, l'Éternel. Je manifesterai ma gloire parmi les nations; Et toutes les nations verront les jugements que j'exercerai Et ma main que je poserai sur elles. La maison d'Israël reconnaîtra que je suis l'Éternel, son Dieu, Dès ce jour et à l'avenir. Les nations reconnaîtront que c'est à cause de ses fautes Que la maison d'Israël a été déportée, À cause de ses infidélités envers moi; Aussi leur ai-je caché ma face, Et je les ai livrés entre les mains de leurs adversaires Afin qu'ils tombent tous par l'épée. Je les ai traités selon leurs souillures et leurs crimes, Et je leur ai caché ma face. Eh bien! ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Maintenant je ramènerai les captifs de Jacob, J'aurai pitié de toute la maison d'Israël Et je serai jaloux de mon saint nom. Alors ils oublieront leur opprobre Et toutes les infidélités qu'ils ont commises envers moi. Ils habiteront en sécurité sur leur territoire, Sans que personne les trouble. Quand je les ramènerai d'entre les peuples, Quand je les rassemblerai des pays de leurs ennemis, Je serai sanctifié par eux Aux yeux de beaucoup de nations. On reconnaîtra que je suis l'Éternel, leur Dieu, Qui les avait déportés chez les nations Et qui les réunit sur leur territoire; Je ne laisserai là-bas aucun d'entre eux Et je ne leur cacherai plus ma face, Car je répandrai mon Esprit sur la maison d'Israël – Oracle du Seigneur, l'Éternel. La vingt-cinquième année de notre déportation, au commencement de l'année, le 10 du mois, quatorze ans après la ruine de la ville, ce jour-là la main de l'Éternel fut sur moi, et il me conduisit là-bas. Dans des visions divines il me conduisit dans le pays d'Israël et me déposa sur une montagne très élevée, où se trouvaient au midi comme les bâtiments d'une ville. Il me conduisit là-bas; et voici qu'il y avait un homme dont l'aspect était comme l'aspect du bronze; il avait dans la main un cordeau de lin et une canne à mesurer et il se tenait près du porche. Cet homme me dit: Fils d'homme, regarde de tes yeux et écoute de tes oreilles! Applique ton attention à tout ce que je vais te faire voir, car tu as été conduit ici pour regarder. Explique à la maison d'Israël tout ce que tu vas voir. Voici qu'une muraille extérieure entourait la Maison de tous côtés. Dans la main de l'homme était une canne à mesurer de six coudées, chaque coudée ayant un palme de plus que la coudée ordinaire. Il mesura la largeur de la construction: une canne, et sa hauteur: une canne. Il alla vers le porche dont la façade est à l'est et en monta les marches. Il mesura le seuil du porche: une canne en largeur, une canne en largeur rien que pour le seuil. Chaque loge était longue d'une canne et large d'une canne. Il y avait cinq coudées entre les loges. Le seuil du porche, près du vestibule du porche, à l'intérieur, avait une canne. Il mesura le vestibule du porche à l'intérieur: une canne. Il mesura le vestibule du porche: huit coudées, et ses piliers: deux coudées; le vestibule du porche était à l'intérieur. Les loges du porche oriental (étaient au nombre de) trois d'un côté et de trois de l'autre; toutes les trois avaient la même dimension, et les piliers de chaque côté avaient aussi la même dimension. Il mesura la largeur de l'ouverture du porche: dix coudées, et la longueur du porche: treize coudées. Il y avait devant les loges un espace d'une coudée de côté et d'autre; chaque loge avait six coudées d'un côté, et six coudées de l'autre. Il mesura le porche depuis le toit d'une loge jusqu'au toit de l'autre. Il y avait une largeur de vingt-cinq coudées entre les deux ouvertures opposées. Il fit de même pour les piliers: soixante coudées. Vers le pilier, le parvis était tout autour du porche. L'espace entre le porche d'entrée et le vestibule du porche intérieur était de cinquante coudées. Il y avait des fenêtres grillagées aux loges et à leurs piliers à l'intérieur du porche tout autour; il y avait aussi des fenêtres dans les vestibules tout autour intérieurement; des palmes étaient sculptées sur les piliers. Il me conduisit dans le parvis extérieur, où se trouvaient des chambres et un dallage aménagés tout autour du parvis; il y avait trente chambres sur ce dallage. Le dallage était au côté des porches et correspondait à la longueur des porches: c'était le dallage inférieur. Il mesura la largeur depuis la façade du porche inférieur jusqu'au bord du parvis intérieur: cent coudées, à l'est et au nord. Il mesura la longueur et la largeur du porche dont la façade était au nord du parvis extérieur. Ses loges, trois d'un côté et trois de l'autre, ses piliers et ses vestibules avaient la même dimension que le premier porche, cinquante coudées de longueur et vingt-cinq coudées de largeur. Ses fenêtres, ses vestibules, ses palmes, avaient la même dimension que le porche dont la façade était à l'est. On y montait par sept marches, devant lesquelles étaient ses vestibules. Il y avait un porche au parvis intérieur, vis-à-vis du porche nord et vis-à-vis du porche est. Il mesura (la distance) d'un porche à l'autre: cent coudées. Il me fit aller du côté sud, où se trouvait le porche sud. Il en mesura les piliers et les vestibules, qui avaient les mêmes dimensions. Ce porche et ses vestibules avaient des fenêtres tout autour, comme les autres fenêtres. Ils avaient cinquante coudées de longueur et vingt-cinq coudées de largeur. On y montait par sept marches, devant lesquelles étaient ses vestibules. Il y avait de chaque côté des palmes sur ses piliers. Le parvis intérieur avait un porche du côté sud. Il mesura (la distance) d'un porche à l'autre au sud: cent coudées. Il me conduisit dans le parvis intérieur, par le porche sud. Il mesura le porche sud qui avait les mêmes dimensions. Ses loges, ses piliers et ses vestibules avaient la même dimension. Ce porche et ses vestibules avaient des fenêtres tout autour. Ils avaient cinquante coudées de longueur et vingt-cinq coudées de largeur. Il y avait tout autour des vestibules de vingt-cinq coudées de longueur et de cinq de largeur. Ses vestibules aboutissaient au parvis extérieur. Il y avait des palmes sur ses piliers et huit marches pour y monter. Il me conduisit dans le parvis intérieur par l'est. Il mesura le porche, qui avait les mêmes dimensions. Ses loges, ses piliers et ses vestibules avaient les mêmes dimensions. Ce porche et ses vestibules avaient des fenêtres tout autour. Ils avaient cinquante coudées de longueur et vingt-cinq coudées de largeur. Ses vestibules aboutissaient au parvis extérieur. Il y avait de chaque côté des palmes sur ses piliers et huit marches pour y monter. Il me conduisit vers le porche nord. Il le mesura: il avait les mêmes dimensions, ainsi que ses loges, ses piliers et ses vestibules. Il avait des fenêtres tout autour. Il avait cinquante coudées de longueur et vingt-cinq coudées de largeur. Ses piliers aboutissaient au parvis extérieur. Il y avait de chaque côté des palmes sur ses piliers, et huit marches pour y monter. Il y avait une chambre dont l'ouverture était au milieu des piliers des porches. C'est là que l'on devait laver les holocaustes. Dans le vestibule du porche se trouvaient d'une part deux tables, et de l'autre deux tables; on devait y égorger l'holocauste, le sacrifice pour le péché et le sacrifice de culpabilité. À l'un des côtés extérieurs par où l'on montait, à l'entrée du porche nord, il y avait deux tables; et à l'autre côté, vers le vestibule du porche, il y avait deux tables. Il y avait, aux côtés du porche, quatre tables d'une part et quatre tables de l'autre, (en tout) huit tables, sur lesquelles on devait égorger (les victimes). Il y avait encore pour les holocaustes quatre tables en pierres de taille, d'une coudée et demie de longueur, d'une coudée et demie de largeur et d'une coudée de hauteur; on devait y mettre les instruments avec lesquels on égorgeait (les victimes pour) les holocaustes et pour les autres sacrifices. Des bordures (mesurant) un palme étaient adaptées à la Maison tout autour; et la chair des oblations devait être mise sur les tables. En dehors du porche intérieur il y avait les chambres des chantres, dans le parvis intérieur: l'une était à côté du porche nord et avait la façade au sud, l'autre était à côté du porche est et avait la façade au nord. Il me dit: Cette chambre, dont la façade est au sud, est pour les sacrificateurs qui prennent soin du service de la Maison. La chambre, dont la façade est au nord, est pour les sacrificateurs qui prennent soin du service de l'autel. Ce sont les fils de Tsadoq qui, parmi les fils de Lévi, s'approchent de l'Éternel pour être à son service. Il mesura le parvis: cent coudées de longueur et cent coudées de largeur, en carré. L'autel était devant la Maison. Il me conduisit dans le vestibule de la Maison. Il mesura les piliers du vestibule: cinq coudées d'un côté et cinq coudées de l'autre. La largeur du porche était de trois coudées d'un côté et de trois coudées de l'autre. Le vestibule avait une longueur de vingt coudées et une largeur de onze coudées; on y montait par des marches. Il y avait des colonnes près des piliers, l'une d'un côté, et l'autre de l'autre. Il me conduisit dans le temple. Il mesura les piliers: six coudées de largeur d'un côté, et six coudées de largeur de l'autre, largeur de la tente. La largeur de la porte était de dix coudées: les épaulements de la porte avaient cinq coudées d'un côté et cinq coudées de l'autre. Il mesura la longueur (du temple): quarante coudées, et la largeur: vingt coudées. Puis il entra dans l'intérieur. Il mesura les piliers de la porte: deux coudées; la porte: six coudées; et la largeur de la porte: sept coudées. Il mesura une longueur de vingt coudées et une largeur de vingt coudées, à l'avant du temple, et il me dit: C'est ici le Saint des Saints. Il mesura le mur de la Maison: six coudées, et la largeur des chambres latérales tout autour de la Maison: quatre coudées. Les chambres latérales côte à côte, trente-trois fois, s'inséraient dans le mur (construit) le long de la Maison pour y appuyer ces chambres tout alentour: elles ne s'appuyaient pas dans le mur même de la Maison. Les chambres occupaient plus d'espace, à mesure qu'elles s'élevaient, et l'on allait en tournant; car on montait autour de la Maison par un (escalier) tournant. Il y avait ainsi plus d'espace dans le haut de la Maison, et l'on montait de l'étage inférieur à l'étage supérieur par celui du milieu. Je considérai la hauteur autour de la Maison. Les chambres latérales, à partir de leurs fondations, avaient une canne pleine, six grandes coudées. Le mur extérieur des chambres latérales avait une épaisseur de cinq coudées. L'espace libre entre le bâtiment des chambres latérales et les chambres autour de la Maison avait une largeur de vingt coudées, tout autour. L'entrée des chambres latérales donnait sur l'espace libre, une entrée au nord et une entrée au sud, et la largeur de l'espace libre était de cinq coudées tout autour. Le bâtiment qui était sur le front du secteur situé du côté de l'ouest, avait une largeur de soixante-dix coudées, le mur du bâtiment cinq coudées d'épaisseur tout autour, et sa longueur était de quatre-vingt dix coudées. Il mesura la Maison: cent coudées de longueur, le secteur, le bâtiment et ses murs: cent coudées de longueur. La largeur de la façade de la Maison et du secteur, du côté de l'est, était de cent coudées. Il mesura la longueur du bâtiment sur le front du secteur par derrière et ses galeries de chaque côté: cent coudées. Le temple intérieur, les vestibules extérieurs, les seuils, les fenêtres grillagées, les galeries du pourtour aux trois étages en face des seuils, étaient recouverts d'un lambris de bois tout autour, depuis le sol jusqu'aux fenêtres, et les fenêtres étaient fermées. Sur le dessus de la porte, jusqu'au-dedans de la Maison, au dehors sur tout le mur du pourtour, à l'intérieur et à l'extérieur, il y avait des mesures, et l'on y avait fait des chérubins et des palmes. Il y avait une palme entre deux chérubins. Chaque chérubin avait deux visages, une face d'homme tournée d'un côté vers la palme, et une face de lionceau tournée de l'autre côté vers l'autre palme; il en était ainsi tout autour de la maison. Depuis le sol jusqu'au-dessus de la porte, on avait fait des chérubins et des palmes, et aussi sur la muraille du temple. Les encadrements de porte du temple étaient carrés, et la façade du Lieu saint avait le même aspect. L'autel était de bois, haut de trois coudées et long de deux coudées. À ses coins, sur sa longueur et ses parois il était de bois. L'homme me dit: C'est ici la table qui est devant l'Éternel. Le temple et le Lieu saint avaient deux portes. Il y avait aux portes deux battants, qui tous deux tournaient sur les portes, deux battants pour une porte et deux pour l'autre. On avait fait des chérubins et des palmes sur les portes du temple, comme on l'avait fait sur les murs. Un entablement en bois était sur la façade du vestibule en dehors. Il y avait des fenêtres grillagées et des palmes de part et d'autre, aux côtés du vestibule, aux chambres latérales de la Maison et aux entablements. Il me fit sortir vers le parvis extérieur, du côté nord, et il me conduisit aux chambres qui étaient vis-à-vis du secteur et vis-à-vis du bâtiment, au nord. Sur la façade, où se trouvait la porte nord, il y avait une longueur de cent coudées, et la largeur était de cinquante coudées. C'était vis-à-vis des vingt (coudées) du parvis intérieur, et vis-à-vis du dallage du parvis extérieur, une galerie faisant face à une (autre) galerie, en trois étages. Devant les chambres, il y avait une allée large de dix coudées vers l'intérieur et un chemin d'une coudée; leurs portes (donnaient) au nord. Les chambres supérieures étaient plus étroites que les inférieures et que celles du milieu du bâtiment, parce que des galeries empiétaient sur elles. Il y avait trois étages, mais il n'y avait point de colonnes, comme les colonnes des parvis. C'est pourquoi, à partir du sol, les chambres du haut étaient plus étroites que celles du bas et du milieu. La clôture extérieure parallèle aux chambres, du côté du parvis extérieur, devant les chambres, avait cinquante coudées de longueur. En effet, la longueur des chambres du côté du parvis extérieur était de cinquante coudées. Mais sur la façade (tournée vers le) temple il y avait cent coudées. Au bas de ces chambres se trouvait l'entrée de l'est, quand on y venait du parvis extérieur. Il y avait encore des chambres sur la largeur de la clôture du parvis du côté de l'est, vis-à-vis du secteur et vis-à-vis du bâtiment. Devant elles, il y avait un passage, comme devant les chambres qui étaient du côté nord. Leur longueur et leur largeur étaient les mêmes; leurs issues, leur disposition et leurs portes étaient semblables. Il en était de même pour les portes des chambres du côté sud. Il y avait une porte à l'entrée du passage, du passage qui se trouvait juste devant la clôture du côté de l'est, par où l'on y entrait. Il me dit: Les chambres du nord et les chambres du sud qui sont devant le secteur, ce sont les chambres saintes, où les sacrificateurs qui s'approchent de l'Éternel mangeront les choses très saintes. Ils y déposeront les choses très saintes, les offrandes, (les victimes présentées dans) les sacrifices pour le péché et les sacrifices de culpabilité, car ce lieu est saint. Quand les sacrificateurs seront entrés, ils ne sortiront pas (directement) du lieu saint vers le parvis extérieur, mais ils déposeront là les vêtements avec lesquels ils font le service, car ces vêtements sont saints; ils mettront d'autres vêtements pour s'approcher (de l'endroit réservé) au peuple. Lorsqu'il eut achevé de mesurer la Maison intérieure, il me fit sortir par le porche qui était du côté de l'est, et il mesura l'enceinte tout autour. Il mesura le côté de l'est avec la canne à mesurer, et il y avait en tout cinq cents cannes, avec la canne à mesurer. Il mesura le côté du nord, et il y avait en tout cinq cents cannes, avec la canne à mesurer. Il mesura le côté du sud avec la canne qui servait de mesure, et il y avait cinq cents cannes, avec la canne à mesurer. Il se tourna du côté de l'ouest et mesura cinq cents cannes avec la canne à mesurer. Il mesura le tour de la muraille aux quatre points cardinaux: la longueur était de cinq cents (cannes) et la largeur de cinq cents (cannes). C'était la séparation entre le saint et le profane. Il me fit aller vers le porche, le porche qui était tourné vers l'est. Et voici que la gloire du Dieu d'Israël s'avançait de l'est. Sa voix était pareille au bruit des grosses eaux, et la terre resplendissait de sa gloire. La vision que j'avais était semblable à la vision que j'avais eue lorsque j'étais venu pour détruire la ville; et ces visions étaient semblables à celle que j'avais eue près du fleuve du Kebar. Et je tombai la face contre terre. La gloire de l'Éternel s'avançait vers la Maison par le porche dont la façade était à l'est. Alors l'Esprit m'enleva et me conduisit dans le parvis intérieur. Et voici que la gloire de l'Éternel remplissait la Maison. J'entendis quelqu'un qui me parlait depuis la Maison, et un homme se tenait près de moi. Il me dit: Fils d'homme, c'est ici le lieu de mon trône, le lieu (où je poserai) la plante de mes pieds. J'y habiterai éternellement au milieu des Israélites. La maison d'Israël et ses rois ne souilleront plus mon saint nom par leurs prostitutions et par les cadavres de leurs rois sur leurs hauts lieux. Ils mettaient leur seuil près de mon seuil, les poteaux de leurs portes près des poteaux de mes portes, et il n'y avait qu'un mur entre moi et eux; ils ont ainsi souillé mon saint nom par les horreurs qu'ils ont commises; c'est pourquoi je les ai consumés dans ma colère. Maintenant ils éloigneront de moi leurs prostitutions et les cadavres de leurs rois, et j'habiterai éternellement au milieu d'eux. Toi, fils d'homme, fais à la maison d'Israël la description de la Maison: qu'ils soient confus de leurs fautes et qu'ils en mesurent le plan. S'ils sont confus en raison de tout ce qu'il ont commis, fais-leur connaître la forme de cette Maison, sa disposition, ses issues et ses entrées, tous ses dessins et toutes ses ordonnances, tous ses dessins et toutes ses lois; mets-en la description sous leurs yeux. Ils observeront tous ses dessins et toutes ses ordonnances et ils les exécuteront. Telle est la loi de la Maison. Sur le sommet de la montagne, tout le périmètre de ses limites est très saint. Voilà donc la loi de la Maison. Voici les mesures de l'autel, d'après les coudées dont chacune était d'un palme plus longue que la coudée ordinaire. La cavité était d'une coudée et avait une coudée de largeur; et le rebord qui limitait son contour avait un empan (de largeur); c'était le support de l'autel. Depuis la cavité, (au niveau du) sol jusqu'au socle inférieur il y avait deux coudées, et une coudée de largeur; et depuis le petit jusqu'au grand socle il y avait quatre coudées, et une coudée de largeur. Le foyer avait quatre coudées; et quatre cornes s'élevaient du foyer. Le foyer avait douze coudées de longueur, douze coudées de largeur et formait un carré par ses quatre côtés. Le socle avait quatorze coudées de longueur sur quatorze coudées de largeur à ses quatre côtés; (le rebord qui terminait) son contour avait une demi-coudée; la cavité avait une coudée tout autour, et ses marches étaient tournées vers l'est. Il me dit: Fils d'homme, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici les prescriptions au sujet de l'autel, pour le jour où on le construira, afin d'y offrir les holocaustes et d'y faire l'aspersion du sang. Tu donneras aux sacrificateurs - Lévites, qui sont de la descendance de Tsadoq et qui s'approchent de moi pour être à mon service – oracle du Seigneur, l'Éternel – un jeune taureau comme sacrifice pour le péché. Tu prendras de son sang et tu en mettras sur les quatre cornes de l'autel, sur les quatre angles du socle et sur ce qui le limite tout autour. Tu ôteras ainsi le péché de l'autel et tu en feras l'expiation. Tu prendras le taureau pour le péché, et on le brûlera dans un lieu réservé de la Maison, en dehors du sanctuaire. Le second jour, tu présenteras un bouc sans défaut, pour le péché, et l'on ôtera le péché de l'autel, comme on l'aura ôté au moyen du taureau. Quand tu auras achevé le sacrifice pour le péché, tu présenteras un jeune taureau sans défaut et un bélier sans défaut, pris dans le petit bétail. Tu les présenteras devant l'Éternel; les sacrificateurs jetteront du sel sur eux et les offriront en holocauste à l'Éternel. Pendant sept jours, tu feras chaque jour (le sacrifice d') un bouc pour le péché; on fera (également le sacrifice d') un jeune taureau et d'un bélier pris dans le petit bétail, l'un et l'autre sans défaut. Pendant sept jours, on fera l'expiation de l'autel: on le purifiera et on le consacrera. Lorsque ces jours seront accomplis, dès le huitième jour et dans la suite, les sacrificateurs offriront sur l'autel vos holocaustes et vos sacrifices de communion, et je vous serai favorable – oracle du Seigneur, l'Éternel. Il me ramena vers le porche extérieur du sanctuaire, celui qui est tourné vers l'est. Il était fermé. L'Éternel me dit: Ce porche sera fermé, il ne s'ouvrira pas, et personne n'y passera, car l'Éternel, le Dieu d'Israël, est entré par là. Il restera fermé. Pour ce qui concerne le prince, le prince pourra s'y asseoir, pour manger le pain devant l'Éternel; il entrera par le chemin du vestibule du porche et il sortira par le même chemin. Il me conduisit vers le porche nord, devant la Maison. Je regardai, et voici que la gloire de l'Éternel remplissait la Maison de l'Éternel. Et je tombai la face contre terre. L'Éternel me dit: Fils d'homme, applique ton attention, et regarde de tes yeux! Écoute de tes oreilles tout ce que je te dirai au sujet de toutes les ordonnances de la Maison de l'Éternel et de toutes ses lois; considère attentivement l'accès de la Maison et toutes les issues du sanctuaire. Tu diras aux rebelles, à la maison d'Israël: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: C'en est assez de toutes vos horreurs, maison d'Israël! Vous avez introduit dans mon sanctuaire des étrangers incirconcis de cœur et incirconcis de chair, pour profaner ma Maison. Au moment où vous présentiez mon pain, la graisse et le sang, on a rompu mon alliance au profit de toutes vos horreurs. Vous n'avez pas pris soin du service de mes choses saintes et vous avez installé (ces gens-là) pour prendre soin de mon service, à votre place, dans mon sanctuaire. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Aucun étranger, incirconcis de cœur et incirconcis de chair, n'entrera dans mon sanctuaire, aucun des étrangers qui seront au milieu des Israélites. En ce qui concerne les Lévites qui se sont éloignés de moi, quand Israël s'égarait et se détournait de moi pour suivre ses idoles, ils porteront (le poids) de leur faute. Dans mon sanctuaire ils ne seront que des assistants, affectés aux porches de la Maison, pour être au service de la Maison. Ils égorgeront pour le peuple les (victimes destinées aux) holocaustes et aux autres sacrifices et ils se tiendront devant lui pour être à son service. Parce qu'ils ont été à son service devant ses idoles et qu'ils ont été pour la maison d'Israël une pierre d'achoppement et (la cause de sa) faute, je leur fais serment à main levée – oracle du Seigneur, l'Éternel –: ils porteront (le poids) de leur faute. Ils ne s'avanceront pas jusqu'à moi afin d'exercer pour moi le sacerdoce, ils ne s'avanceront pas jusqu'à mes sanctuaires, mes lieux très saints; ils porteront (le poids de) leur confusion et des horreurs qu'ils ont commises. Je leur donnerai le soin du service de la Maison, et ils en feront tout le travail et tout ce qui doit s'y faire. Mais les sacrificateurs -Lévites, fils de Tsadoq, qui ont pris soin du service de mon sanctuaire quand les Israélites s'égaraient loin de moi, ceux-là s'approcheront de moi pour être à mon service et se tiendront devant moi pour me présenter la graisse et le sang – oracle du Seigneur, l'Éternel. Ceux-là entreront dans mon sanctuaire et ceux-là s'approcheront de ma table pour être à mon service et ils prendront soin de mon service. Lorsqu'ils arriveront aux porches du parvis intérieur, ils revêtiront des habits de lin; ils n'auront sur eux rien qui soit en laine, quand ils seront en service aux porches du parvis intérieur et dans la Maison. Ils auront des turbans de lin sur la tête, et des caleçons de lin sur les reins; ils ne mettront pas de ceinture qui provoque la sueur. Lorsqu'ils sortiront pour aller dans le parvis extérieur, dans le parvis extérieur vers le peuple, ils ôteront les vêtements avec lesquels ils font le service et les déposeront dans les chambres du lieu saint; ils mettront d'autres vêtements, afin de ne pas sanctifier le peuple par leurs vêtements. Ils ne se raseront pas la tête et ne laisseront pas non plus pousser leurs cheveux; mais ils devront tailler leur chevelure. Aucun sacrificateur ne boira du vin lorsqu'il entrera dans le parvis intérieur. Ils ne prendront pour femme ni une veuve, ni une femme répudiée, mais ils prendront des vierges de la descendance de la maison d'Israël, ou une veuve si elle est la veuve d'un sacrificateur. Ils enseigneront à mon peuple (à distinguer) entre ce qui est saint et ce qui est profane, ils lui feront connaître (la différence) entre ce qui est impur et ce qui est pur. En matière de contestation, ils se tiendront là en faveur du droit et ils jugeront d'après mes ordonnances. Ils observeront aussi mes lois et mes prescriptions dans toutes mes fêtes et ils sanctifieront mes sabbats. Un (sacrificateur) n'ira pas vers un mort, de peur de se rendre impur; il ne pourra se rendre impur que pour un père, pour une mère, pour un fils, pour une fille, pour un frère et pour une sœur qui n'est pas mariée. Après sa purification, on lui comptera sept jours. Le jour où il entrera dans le lieu saint, il présentera son sacrifice pour le péché – oracle du Seigneur, l'Éternel. Voici l'héritage qu'ils auront: c'est moi qui serai leur héritage. Vous ne leur donnerez pas de possession en Israël: je serai leur possession. Ils se nourriront des offrandes, des sacrifices pour le péché et des sacrifices de culpabilité; et tout ce qui sera voué à l'interdit en Israël sera pour eux. La primeur de toutes les prémices et tous vos prélèvements sans exception appartiendront aux sacrificateurs; vous donnerez au sacrificateur la primeur de votre pâte – afin que la bénédiction repose sur ta maison. Les sacrificateurs ne mangeront aucune bête morte ou déchirée, oiseau ou bétail. Lorsque vous partagerez le pays en héritage par le sort, vous prélèverez pour l'Éternel, une partie sainte dans le pays, longue de vingt-cinq mille coudées et large de dix mille. Ce sera un lieu saint à l'intérieur de tout le périmètre de sa frontière. Il y en aura pour le sanctuaire cinq cents coudées sur cinq cents en carré, et cinquante coudées pour un espace libre tout autour. Sur cette étendue de vingt-cinq mille en longueur et dix mille en largeur, tu mesureras un emplacement pour le sanctuaire, le Saint des Saints. C'est un lieu saint pris sur le pays: il appartiendra aux sacrificateurs qui font le service du sanctuaire, qui s'approchent de l'Éternel pour être à son service; c'est là que seront leurs maisons, et ce sera un endroit consacré pour le sanctuaire. Vingt-cinq mille coudées en longueur et dix mille en largeur formeront la propriété des Lévites qui sont au service de la Maison, avec vingt chambres. Comme propriété de la ville vous destinerez cinq mille coudées en largeur et vingt-cinq mille en longueur, parallèlement à ce qui aura été prélevé comme lieu saint; ce sera pour toute la maison d'Israël. Pour le prince (vous réserverez un espace) aux deux côtés de la partie sainte et de la propriété de la ville, le long de la partie sainte et le long de la propriété de la ville, au côté de l'ouest vers l'ouest et au côté de l'est vers l'est, sur une longueur parallèle à l'une des parts, depuis la limite de l'ouest jusqu'à la limite de l'est. Ce sera sa terre, sa propriété en Israël; et mes princes n'exploiteront plus mon peuple, mais ils laisseront le pays à la maison d'Israël, selon ses tribus. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: C'en est assez, princes d'Israël! Faites cesser la violence et le pillage, pratiquez la droiture et la justice, délivrez mon peuple de vos expropriations – oracle du Seigneur, l'Éternel. Ayez des balances justes, un épha juste et un bath juste. L'épha et le bath auront la même mesure: le bath contiendra la dixième partie d'un homer et l'épha la dixième partie d'un homer; leur mesure sera réglée d'après le homer. Le sicle sera de vingt guéras. La mine aura chez vous vingt sicles plus vingt-cinq sicles plus quinze sicles. Voici l'offrande que vous prélèverez: la sixième partie d'un épha sur un homer de froment, et la sixième partie d'un épha sur un homer d'orge. Prescription pour l'huile, pour un bath d'huile: la dixième partie d'un bath sur un kor, (qui est égal à) un homer de dix bath, car dix baths font un homer. Une brebis sur un troupeau de deux cents dans les gras pâturages d'Israël (sera donnée) pour l'offrande, l'holocauste et le sacrifice de communion, afin de servir à l'expiation – oracle du Seigneur l'Éternel. Tout le peuple du pays devra opérer ce prélèvement pour le prince en Israël. Le prince sera chargé des holocaustes, des offrandes et des libations, aux fêtes, aux nouvelles lunes, aux sabbats, à toutes les solennités de la maison d'Israël; il offrira le sacrifice pour le péché, l'offrande, l'holocauste et les sacrifices de communion en expiation pour la maison d'Israël. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Le 1 du premier mois, tu prendras un jeune taureau sans défaut et tu ôteras le péché du sanctuaire. Le sacrificateur prendra du sang du sacrifice pour le péché et il en mettra sur l'encadrement des portes de la Maison, sur les quatre angles du socle de l'autel et sur l'encadrement des portes au porche du parvis intérieur. Tu feras de même le septième jour du mois, pour l'homme qui a péché involontairement ou par naïveté; vous ferez ainsi l'expiation de la Maison. Le quatorzième jour du premier mois sera pour vous la Pâque. C'est une fête de sept jours; on mangera des pains sans levain. Le prince fera ce jour-là, pour lui et pour tout le peuple du pays, (le sacrifice d') un taureau pour le péché. Pendant les sept jours de la fête, il offrira en holocauste à l'Éternel sept taureaux et sept béliers sans défaut chacun des sept jours, et un bouc (en sacrifice) pour le péché, chaque jour. Il fera l'offrande d'un épha pour chaque taureau et d'un épha pour chaque bélier, avec un hîn d'huile par épha. Le quinzième jour du septième mois, à la fête, il offrira pendant sept jours le même (sacrifice pour le) péché, le même holocauste et la même offrande avec l'huile. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Le porche du parvis intérieur, qui est tourné vers l'est, restera fermé les six jours de travail, mais il sera ouvert le jour du sabbat, il sera aussi ouvert le jour de la nouvelle lune. Le prince entrera par le chemin du vestibule du porche extérieur et s'arrêtera à l'encadrement de la porte. Les sacrificateurs offriront son holocauste et ses sacrifices de communion; il se prosternera sur le seuil du porche, puis il sortira, et le porche ne sera pas fermé avant le soir. Le peuple du pays se prosternera devant l'Éternel à l'entrée de ce porche, aux jours de sabbat et aux nouvelles lunes. L'holocauste que le prince présentera à l'Éternel, le jour du sabbat, sera de six agneaux sans défaut et d'un bélier sans défaut; et son offrande d'un épha pour le bélier, et de ce qu'il voudra pour les agneaux, avec un hîn d'huile par épha. Le jour de la nouvelle lune, il offrira un jeune taureau sans défaut, six agneaux et un bélier qui seront sans défaut; il fera une offrande d'un épha pour le taureau, d'un épha pour le bélier et de ce qu'il voudra pour les agneaux, avec un hîn d'huile par épha. Lorsque le prince entrera, il entrera par le chemin du vestibule du porche et il sortira par le même chemin. Lorsque le peuple du pays viendra devant l'Éternel, aux solennités, celui qui entrera par le chemin du porche nord pour se prosterner sortira par le chemin du porche méridional, et celui qui entrera par le chemin du porche méridional sortira par le chemin du porche nord. On ne devra pas s'en retourner par le chemin du porche par lequel on sera entré, mais on sortira par celui qui lui est opposé. Le prince entrera parmi eux quand ils entreront et sortira quand ils sortiront. Aux fêtes et aux solennités, l'offrande sera d'un épha pour le taureau, d'un épha pour le bélier et de ce qu'il voudra pour les agneaux, avec un hîn d'huile par épha. Si le prince offre à l'Éternel un holocauste volontaire ou un sacrifice volontaire de communion, on lui ouvrira le porche qui est tourné vers l'est, et il offrira son holocauste et son sacrifice de communion comme il le fait le jour du sabbat; puis il sortira, et l'on fermera le porche après qu'il sera sorti. Tu offriras chaque jour en holocauste à l'Éternel un agneau d'un an sans défaut; tu l'offriras tous les matins. Tu y joindras pour offrande, tous les matins, un sixième d'épha et le tiers d'un hîn d'huile pour pétrir la farine. C'est l'offrande à l'Éternel. Ces prescriptions sont perpétuelles, pour toujours. On offrira, tous les matins, l'agneau, l'offrande et l'huile, comme holocauste perpétuel. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Si le prince fait un cadeau à l'un de ses fils, cela constituera pour les fils de celui-ci un héritage; ce sera leur propriété héréditaire. Mais s'il fait à l'un de ses serviteurs un don pris sur son héritage, ce don lui appartiendra jusqu'à l'année de la liberté, puis il retournera au prince; son héritage demeurera à ses fils seuls. Le prince ne prendra rien de l'héritage du peuple, il ne le dépouillera pas de ses propriétés; ce qu'il donnera en héritage à ses fils, il le prendra sur ce qu'il possède, afin que nul parmi mon peuple ne soit privé de sa propriété. Il me conduisit par l'accès qui était à côté du porche, dans les chambres saintes destinées aux sacrificateurs, tournées vers le nord. Et voici qu'il y avait un emplacement dans le fond, à l'ouest. Il me dit: C'est l'emplacement où les sacrificateurs feront bouillir les sacrifices de culpabilité et les sacrifices pour le péché, et où ils feront cuire les offrandes, pour éviter de les porter dans le parvis extérieur et de sanctifier le peuple. Il me fit sortir dans le parvis extérieur et me fit passer vers les quatre coins du parvis. Et voici qu'il y avait une cour à chacun des coins du parvis. Aux quatre coins du parvis il y avait des cours voûtées, longues de quarante coudées et larges de trente; toutes les quatre avaient la même mesure, dans les coins. Un enclos les entourait toutes les quatre, et des cuisines étaient aménagées, adossées à l'enclos tout autour. Il me dit: Ce sont les locaux des cuisiniers, où les assistants de la Maison font cuire la viande des sacrifices du peuple. Il me ramena vers l'entrée de la Maison. Et voici que de l'eau sortait sous le seuil de la Maison à l'est, car la façade de la Maison était à l'est; l'eau descendait sous le côté droit de la Maison au sud de l'autel. Il me fit sortir par le chemin du porche nord et il me fit faire le tour par dehors jusqu'à l'extérieur du porche faisant face à l'est. Voici que l'eau coulait du côté droit. Lorsque l'homme sortit vers l'est, il avait dans la main un cordeau et il mesura mille coudées; il me fit traverser l'eau, et j'avais de l'eau jusqu'aux chevilles. Il mesura encore mille coudées et me fit traverser l'eau, et j'avais de l'eau jusqu'aux genoux. Il mesura encore mille coudées et me fit traverser, et j'avais de l'eau jusqu'aux reins. Il mesura encore mille coudées; c'était un torrent que je ne pouvais traverser, car l'eau était si profonde qu'il fallait y nager; c'était un torrent qu'on ne pouvait traverser. Il me dit: As-tu vu, fils d'homme? Il me conduisit et me ramena au bord du torrent. Quand il m'eut ramené, voici qu'il y avait sur le bord du torrent beaucoup d'arbres de chaque côté. Il me dit: Cette eau sortira vers le district oriental, descendra dans la Araba et entrera dans la mer; lorsqu'elle se sera jetée dans la mer, les eaux de la mer deviendront saines. Tout être vivant qui se meut vivra partout où le torrent arrivera; et il y aura une grande quantité de poissons, car cette eau arrivera là-bas et (les eaux) deviendront saines, et il y aura de la vie partout où arrivera le torrent. Alors des pêcheurs s'y tiendront. Depuis Eyn-Guédi jusqu'à Eyn-Églaïm, on étendra les filets. Ces poissons seront de l'espèce des poissons de la grande Mer, ils seront très nombreux. Ses marais et ses lagunes ne seront pas assainis, ils seront abandonnés au sel. Sur le torrent, sur ses bords, de chaque côté, pousseront toutes sortes d'arbres fruitiers. Leur feuillage ne se flétrira pas, et leurs fruits ne s'épuiseront pas, ils donneront des primeurs tous les mois, parce que ses eaux sortiront du sanctuaire. Leurs fruits serviront de nourriture, et leurs feuilles de remède. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici les frontières du pays que vous distribuerez en héritage aux douze tribus d'Israël. Joseph aura deux parts. Vous en hériterez l'un comme l'autre, selon que j'ai fait serment à main levée de le donner à vos pères. Ce pays doit donc vous échoir en héritage. Voici les frontières du pays. Du côté nord, depuis la grande Mer, le chemin de Hetlôn jusqu'à l'entrée de Tsedad, Hamath, Bérota, Sibraïm entre la frontière de Damas et la frontière de Hamath, Hatser-Hattikôn vers la frontière du Havrân. Ainsi la frontière sera, depuis la mer, Hatsar-Énôn, la frontière de Damas, Tsaphôn au nord, et la frontière de Hamath: ce sera le côté nord. Le côté est sera le Jourdain, entre le Havrân, Damas et Galaad, et le pays d'Israël. Vous mesurerez depuis la frontière nord jusqu'à la mer orientale: ce sera le côté est. Le côté méridional au sud, ira depuis Tamar jusqu'aux eaux de Meriba à Qadech, jusqu'au torrent vers la grande Mer: ce sera le côté méridional, vers le sud. Le côté ouest sera la grande Mer, depuis la frontière jusqu'à l'entrée de Hamath: ce sera le côté ouest. Vous partagerez ce pays entre vous, selon les tribus d'Israël. Vous le diviserez en héritage par le sort pour vous et pour les immigrants qui séjourneront au milieu de vous, qui engendreront des fils au milieu de vous; ils seront pour vous comme des autochtones parmi les Israélites. Ils partageront au sort l'héritage avec vous au milieu des tribus d'Israël. Et ainsi, c'est dans la tribu où l'immigrant séjournera que vous lui donnerez son héritage – oracle du Seigneur, l'Éternel. Voici les noms des tribus. Depuis l'extrémité nord, le long du chemin de Hetlôn à Hamath, Hatsar-Énôn, la frontière de Damas au nord vers Hamath, de l'est à l'ouest: Dan, une tribu. Sur la frontière de Dan, de l'est à l'ouest: Aser, une tribu. Sur la frontière d'Aser, de l'est à l'ouest: Nephthali, une tribu. Sur la frontière de Nephthali, de l'est à l'ouest: Manassé, une tribu. Sur la frontière de Manassé, de l'est à l'ouest: Éphraïm, une tribu. Sur la frontière d'Éphraïm, de l'est à l'ouest: Ruben, une tribu. Sur la frontière de Ruben, de l'est à l'ouest: Juda, une tribu. Sur la frontière de Juda, de l'est à l'ouest sera la partie que vous prélèverez, large de 25 000 coudées et longue comme l'une des parts de l'est à l'ouest; et le sanctuaire sera au milieu. La partie que vous prélèverez pour l'Éternel aura 25 000 coudées de longueur et 10 000 de largeur. C'est aux sacrificateurs qu'appartiendra cette partie sainte: 25 000 coudées au nord, 10 000 en largeur à l'ouest, 10 000 en largeur à l'est et 25 000 en longueur au sud, et le sanctuaire de l'Éternel sera au milieu. Elle appartiendra aux sacrificateurs consacrés parmi les fils de Tsadoq, qui ont pris soin de mon service et qui ne se sont pas égarés, lorsque les Israélites s'égaraient, comme se sont égarés les Lévites. Elle leur appartiendra comme partie très sainte, prélevée sur la partie du pays qui aura été prélevée, à côté de la frontière des Lévites. Les Lévites auront, parallèlement à la frontière des sacrificateurs, 25 000 coudées en longueur et 10 000 en largeur, 25 000 pour toute la longueur et 10 000 pour la largeur. Ils n'en pourront rien vendre. On ne pourra ni échanger ni aliéner ces prémices du pays, car elles sont consacrées à l'Éternel. Les 5 000 coudées qui resteront en largeur sur les 25 000 seront un (territoire) profane, pour la ville, les habitations et les abords; et la ville sera au milieu. En voici les mesures: du côté nord 4 500 coudées, du côté du midi 4 500, du côté est 4 500, et du côté ouest 4 500. La ville aura des abords de 250 (coudées) au nord, de 250 au sud, de 250 à l'est et de 250 à l'ouest. Le reste sur la longueur, parallèlement à la partie sainte, 10 000 (coudées) à l'est et 10 000 à l'ouest, sera parallèle à la partie sainte. Sa production sera pour la nourriture de ceux qui travailleront pour la ville. La main-d'œuvre qui travaillera (pour) la ville sera prise dans toutes les tribus d'Israël. Toute la partie prélevée aura 25 000 coudées sur 25 000; vous prélèverez un quart de la partie sainte pour la propriété de la ville. Ce qui restera sera pour le prince, aux deux côtés de la partie sainte et de la propriété de la ville, le long des 25 000 coudées de la partie prélevée jusqu'à la limite de l'est, et à l'ouest le long des 25 000 coudées vers la limite de l'ouest, parallèlement aux parts. Ce sera pour le prince. La partie sainte et le sanctuaire de la Maison seront au milieu. Le long de la propriété des Lévites et de la propriété de la ville, ce qui appartiendra au prince sera situé au milieu, entre la frontière de Juda et la frontière de Benjamin. Ce sera pour le prince. Voici le reste des tribus: De l'est à l'ouest: Benjamin, une tribu. Sur la frontière de Benjamin, de l'est à l'ouest: Siméon, une tribu. Sur la frontière de Siméon, de l'est à l'ouest: Issacar, une tribu. Sur la frontière d'Issacar, de l'est à l'ouest: Zabulon, une tribu. Sur la frontière de Zabulon, de l'est à l'ouest: Gad, une tribu. Sur la frontière de Gad, du côté méridional, au midi, la frontière ira depuis Tamar jusqu'aux eaux de Meriba à Qadech, jusqu'au torrent vers la grande Mer. Tel est le pays que vous diviserez en héritage par le sort pour les tribus d'Israël, et telles sont leurs parts – oracle du Seigneur, l'Éternel. Voici les issues de la ville: du côté nord qui mesure 4 500 coudées – les portes de la ville avec les noms des tribus d'Israël – trois portes au nord: une porte pour Ruben, une porte pour Juda, une porte pour Lévi; du côté est, 4 500 coudées, trois portes: une porte pour Joseph, une porte pour Benjamin, une porte pour Dan; du côté du midi, 4 500 coudées, trois portes: une porte pour Siméon, une porte pour Issacar, une porte pour Zabulon; du côté ouest, 4 500 coudées, trois portes: une porte pour Gad, une porte pour Aser, une porte pour Nephthali. Circuit: 18 000 coudées. Et, dès ce jour, le nom de la ville sera: l'Éternel est ici. La troisième année du règne de Yehoyaqim, roi de Juda, Neboukadnetsar, roi de Babylone, marcha contre Jérusalem et l'assiégea. Le Seigneur livra entre ses mains Yehoyaqim, roi de Juda, et une partie des objets de la maison de Dieu. Il les emmena au pays de Chinéar, dans la maison de son dieu, et il mit les objets dans la maison du trésor de son dieu. Le roi dit à Achpenaz, chef de ses eunuques, d'amener quelques-uns des Israélites de race royale ou de familles de dignitaires, de jeunes garçons sans défaut corporel, de belle apparence, doués de toute sagesse, d'intelligence et d'instruction, capables de servir dans le palais du roi, et à qui l'on enseignerait les lettres et la langue des Chaldéens. Le roi leur fixa pour chaque jour une portion des mets de sa table et du vin dont il buvait, voulant les élever pendant trois années, au bout desquelles ils se tiendraient au service du roi. Il y avait parmi eux, d'entre les fils de Juda: Daniel, Hanania, Mikaël et Azaria. Le chef des eunuques leur imposa des noms, à Daniel celui de Beltchatsar, à Hanania celui de Chadrak, à Mikaël celui de Méchak et à Azaria celui d'Abed-Nego. Daniel résolut de ne pas se souiller par les mets du roi et par le vin dont le roi buvait, et il supplia le chef des eunuques de ne pas l'obliger à se souiller. Dieu fit trouver à Daniel faveur et compassion devant le chef des eunuques. Le chef des eunuques dit à Daniel: Je crains mon seigneur le roi qui a fixé ce que vous devez manger et boire; car pourquoi verrait-il votre visage plus défait que celui des jeunes gens de votre âge et exposeriez-vous ma tête auprès du roi? Alors Daniel dit à l'intendant à qui le chef des eunuques avait remis la surveillance de Daniel, de Hanania, de Mikaël et d'Azaria: Éprouve donc tes serviteurs pendant dix jours, et qu'on nous donne des légumes à manger et de l'eau à boire. Tu regarderas ensuite notre mine et la mine des jeunes gens qui mangent les mets du roi, et tu agiras avec tes serviteurs d'après ce que tu auras vu. Il leur accorda ce qu'ils demandaient et les éprouva pendant dix jours. Au bout de dix jours, ils avaient meilleure mine et plus d'embonpoint que tous les jeunes gens qui mangeaient les mets du roi. Désormais l'intendant emportait les mets et le vin de leurs repas, et il leur donnait des légumes. Dieu accorda à ces quatre jeunes gens de la science, du discernement dans toutes les lettres, et de la sagesse; et Daniel expliquait toutes les visions et tous les rêves. Au terme fixé par le roi pour les lui amener, le chef des eunuques les amena en présence de Neboukadnetsar. Le roi s'entretint avec eux; et, parmi tous ces jeunes gens, il ne s'en trouva aucun comme Daniel, Hanania, Mikaël et Azaria. Ils se tinrent donc au service du roi. Sur tous les sujets qui réclamaient de la sagesse et de l'intelligence, et sur lesquels le roi les interrogeait, il les trouvait dix fois supérieurs à tous les magiciens et astrologues qui étaient dans tout son royaume. Ainsi fut Daniel jusqu'à la première année du roi Cyrus. La seconde année du règne de Neboukadnetsar, Neboukadnetsar eut des rêves. Son esprit fut troublé et le sommeil le quitta. Le roi fit appeler les magiciens, les astrologues, les sorciers et les Chaldéens, pour faire connaître au roi ses rêves. Ils vinrent et se tinrent devant le roi. Le roi leur dit: J'ai eu un rêve; mon esprit est troublé parce que je voudrais connaître ce rêve. Les Chaldéens répondirent au roi en langue araméenne: Ô roi, vis à jamais! Dis le rêve à tes serviteurs, et nous en donnerons l'explication. Le roi reprit la parole et dit aux Chaldéens: Voilà ce que j'ai décidé: si vous ne me faites pas connaître le rêve et son explication, vous serez mis en pièces, et vos maisons seront réduites en un tas d'immondices. Mais si vous me dites le rêve et son explication, vous recevrez de moi des dons, des présents et de grands honneurs. C'est pourquoi dites-moi le rêve et son explication. Ils répondirent pour la seconde fois: Que le roi dise le rêve à ses serviteurs, et nous en donnerons l'explication. Le roi reprit la parole et dit: Je sais, en vérité, que vous voulez gagner du temps, parce que vous voyez ce que j'ai décidé. Si donc vous ne me faites pas connaître le rêve, la même sentence vous enveloppera; vous êtes prêts à me dire des paroles mensongères et erronées, en attendant que les temps soient changés. C'est pourquoi dites-moi le rêve, et je saurai que vous êtes capables de m'en donner l'explication. Les Chaldéens répondirent au roi: Il n'est personne sur la terre qui puisse dire ce que demande le roi. C'est pourquoi, aucun roi, grand et puissant, n'a exigé une pareille chose d'aucun magicien, astrologue ou Chaldéen. Ce que le roi demande est difficile, il n'y a personne d'autre qui puisse le dire au roi, sinon les dieux, dont la demeure n'est pas parmi les êtres charnels. Là-dessus le roi se mit en colère et s'irrita violemment. Il ordonna de faire périr tous les sages de Babylone. La sentence fut publiée, les sages allaient être mis à mort, et l'on chercha Daniel et ses compagnons pour les faire mettre à mort. Alors Daniel s'adressa d'une manière prudente et sensée à Aryok, chef des gardes du roi, qui était sorti pour mettre à mort les sages de Babylone. Il prit la parole et dit à Aryok, commandant du roi: Pourquoi la sentence du roi est-elle si sévère? Aryok exposa la chose à Daniel. Et Daniel se rendit vers le roi et le pria de lui accorder un délai pour donner au roi l'explication. Ensuite Daniel alla dans sa maison et fit connaître cette affaire à Hanania, Mikaël et Azaria, ses compagnons, pour implorer la compassion du Dieu des cieux au sujet de ce mystère, afin qu'on ne fasse pas périr Daniel et ses compagnons avec le reste des sages de Babylone. Alors le mystère fut révélé à Daniel dans une vision pendant la nuit. Et Daniel bénit le Dieu des cieux. Daniel prit la parole et dit: Béni soit le nom de Dieu, D'éternité en éternité! À lui appartiennent la sagesse et la force. C'est lui qui change les temps et les circonstances, Qui renverse les rois Et qui établit les rois, Qui donne la sagesse aux sages Et la science à ceux qui ont de l'intelligence. C'est lui qui révèle ce qui est profond et caché, Qui connaît ce qui est dans les ténèbres, Et la lumière demeure avec lui. Dieu de mes pères, Je te célèbre et je te loue Pour la sagesse et la force que tu m'as données, Car tu m'as fait connaître ce que nous t'avons demandé, Et tu nous as fait connaître ce qui concerne le roi! Après cela, Daniel se rendit auprès d'Aryok, à qui le roi avait ordonné de faire périr les sages de Babylone. Il alla et lui parla ainsi: Ne fais pas périr les sages de Babylone. Conduis-moi devant le roi, et je donnerai au roi l'explication. Aryok conduisit promptement Daniel devant le roi et lui parla ainsi: J'ai trouvé parmi les déportés de Juda un homme qui donnera l'explication au roi. Le roi prit la parole et dit à Daniel, qu'on nommait Beltchatsar: Es-tu capable de me faire connaître le rêve que j'ai vu et son explication? Daniel répondit en présence du roi et dit: Le mystère que le roi demande (à comprendre), ce ne sont pas les sages, les astrologues, les magiciens et les devins qui sont capables de l'indiquer au roi; mais il y a dans les cieux un Dieu qui révèle les mystères, et qui a fait connaître au roi Neboukadnetsar ce qui arrivera dans la suite des temps. Voici ton rêve et les visions que tu as eues dans ton lit. Dans ton lit, ô roi, il t'est monté des pensées touchant ce qui arrivera dans la suite; et celui qui révèle les mystères t'a fait connaître ce qui arrivera. Si ce mystère m'a été révélé, ce n'est pas qu'il y ait en moi une sagesse supérieure à celle de tous les vivants, mais c'est afin que l'explication soit donnée au roi, et que tu connaisses les pensées de ton cœur. Ô roi, tu as eu une vision, celle d'une grande statue. Cette statue était immense et d'une splendeur extraordinaire. Elle était debout devant toi, et son aspect était terrible. La tête de cette statue était d'or pur; sa poitrine et ses bras étaient d'argent; son ventre et ses cuisses étaient de bronze; ses jambes, de fer; ses pieds, en partie de fer et en partie d'argile. Tu regardais, lorsqu'une pierre se détacha sans le secours d'aucune main, frappa les pieds de fer et d'argile de la statue et les réduisit en poussière. Alors le fer, l'argile, le bronze, l'argent et l'or furent pulvérisés ensemble et devinrent comme la balle qui s'échappe d'une aire en été; le vent les emporta, et nulle trace n'en fut retrouvée. Mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne et remplit toute la terre. Voilà le rêve. Nous en donnerons l'explication devant le roi. Ô roi, tu es le roi des rois, car le Dieu des cieux t'a donné le royaume, la puissance, la force et la gloire. Il a remis entre tes mains, en quelque lieu qu'ils habitent, les fils des hommes, les bêtes des champs et les oiseaux du ciel, et il t'a fait dominer sur eux tous; c'est toi qui es la tête d'or. Après toi s'élèvera un autre royaume, moindre que le tien; puis un troisième royaume, qui sera de bronze, et qui dominera sur toute la terre. Il y aura un quatrième royaume, solide comme du fer; de même que le fer pulvérise et rompt tout, il pulvérisera et brisera tout, comme le fer brise tout. Et comme tu as vu les pieds et les orteils en partie d'argile de potier et en partie de fer, ce royaume sera divisé; mais il y aura en lui quelque chose de la force du fer, parce que tu as vu le fer mêlé avec l'argile. Et comme les doigts des pieds étaient en partie de fer et en partie d'argile, ce royaume sera en partie solide et en partie fragile. Tu as vu le fer mêlé avec l'argile, parce qu'ils se mêleront par des alliances humaines; mais ils ne s'attacheront pas l'un à l'autre, de même que le fer ne se mélange pas avec l'argile. Dans le temps de ces rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et ce royaume ne passera pas sous la domination d'un autre peuple; il pulvérisera et anéantira tous ces royaumes-là, et lui-même subsistera éternellement. Ainsi, tu as vu la pierre se détacher de la montagne sans le secours d'aucune main, et elle a pulvérisé le fer, le bronze, l'argile, l'argent et l'or. Le grand Dieu a fait connaître au roi ce qui doit arriver dans la suite. Le rêve est véritable, et son explication digne de confiance. Alors le roi Neboukadnetsar tomba la face contre terre, se prosterna devant Daniel et ordonna de lui offrir des sacrifices et des parfums. Le roi adressa la parole à Daniel et dit: En vérité, votre Dieu est le Dieu des dieux et le Seigneur des rois, et il révèle les mystères, puisque tu as pu découvrir ce mystère. Ensuite le roi éleva Daniel et lui fit de nombreux et riches présents. Il lui donna le commandement de toute la province de Babylone et l'établit chef suprême de tous les sages de Babylone. Daniel pria le roi de remettre l'administration de la province de Babylone à Chadrak, Méchak et Abed-Nego. Et Daniel était à la cour du roi. Le roi Neboukadnetsar fit une statue d'or, haute de soixante coudées et large de six coudées. Il la dressa dans la vallée de Doura, dans la province de Babylone. Le roi Neboukadnetsar fit convoquer les satrapes, les intendants et les gouverneurs, les magistrats, les trésoriers, les juristes, les juges et toutes les autorités des provinces, pour qu'ils se rendent à l'inauguration de la statue qu'avait dressée le roi Neboukadnetsar. Alors les satrapes, les intendants et les gouverneurs, les magistrats, les trésoriers, les juristes, les juges et toutes les autorités de la province s'assemblèrent pour l'inauguration de la statue qu'avait dressée le roi Neboukadnetsar. Ils se placèrent devant la statue qu'avait dressée Neboukadnetsar. Le héraut cria avec force: Voici ce qu'on vous ordonne, peuples, nations, hommes de toutes langues! Au moment où vous entendrez le son du cor, de la flûte, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes sortes d'instruments de musique, vous vous prosternerez et vous adorerez la statue d'or qu'a dressée le roi Neboukadnetsar. Quiconque ne se prosternera pas et n'adorera pas sera jeté à l'instant même au milieu d'une fournaise ardente. C'est pourquoi, au moment où tous les peuples entendirent le son du cor, de la flûte, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion et de toutes sortes d'instruments de musique, tous les peuples, les nations, les hommes de toutes langues se prosternèrent et adorèrent la statue d'or qu'avait dressée le roi Neboukadnetsar. À cette occasion, et dans le même temps, quelques Chaldéens s'approchèrent et accusèrent les Juifs. Ils prirent la parole et dirent au roi Neboukadnetsar: Ô roi, vis à jamais! Ô roi, tu as donné un ordre d'après lequel tout homme qui entendrait le son du cor, de la flûte, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes sortes d'instruments devrait se prosterner et adorer la statue d'or, et d'après lequel quiconque ne se prosternerait pas et n'adorerait pas serait jeté au milieu d'une fournaise ardente. Or, il y a des Juifs à qui tu as remis l'administration de la province de Babylone, Chadrak, Méchak et Abed-Nego. Ces hommes ne tiennent aucun compte de ton ordre, ô roi; ils ne servent pas tes dieux et ils n'adorent pas la statue d'or que tu as dressée. Alors Neboukadnetsar, irrité et furieux, donna l'ordre d'amener Chadrak, Méchak et Abed-Nego. Et ces hommes furent amenés devant le roi. Neboukadnetsar prit la parole et leur dit: Est-ce de propos délibéré, Chadrak, Méchak et Abed-Nego, que vous ne servez pas mes dieux, et que vous n'adorez pas la statue d'or que j'ai dressée? Maintenant tenez-vous prêts, et au moment où vous entendrez le son du cor, de la flûte, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes sortes d'instruments, vous vous prosternerez et vous adorerez la statue que j'ai faite. Si vous ne l'adorez pas, vous serez jetés à l'instant même au milieu d'une fournaise ardente. Et quel est le dieu qui vous délivrera de ma main? Chadrak, Méchak et Abed-Nego répliquèrent au roi Neboukadnetsar: Nous n'avons pas besoin de te répondre là-dessus. Si cela doit être, notre Dieu que nous servons peut nous délivrer: il nous délivrera de la fournaise ardente et de ta main, ô roi. Sinon, sache ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux et que nous n'adorerons pas la statue d'or que tu as dressée. Alors Neboukadnetsar fut rempli de fureur, et l'aspect de son visage changea devant Chadrak, Méchak et Abed-Nego. Il reprit la parole et ordonna de chauffer la fournaise sept fois plus qu'il n'était habituel de la chauffer. Puis il commanda à quelques-uns des plus vigoureux soldats de son armée de lier Chadrak, Méchak et Abed-Nego, et de les jeter dans la fournaise ardente. Ces hommes furent liés, revêtus de leurs habits, de leurs tuniques, de leurs manteaux et de leurs autres vêtements, et jetés au milieu de la fournaise ardente. À cause de l'ordre du roi qui était sévère, et parce que la fournaise était extraordinairement chauffée, la flamme tua les hommes qui y avaient jeté Chadrak, Méchak et Abed-Nego. Et ces trois hommes, Chadrak, Méchak et Abed-Nego tombèrent liés au milieu de la fournaise ardente. Alors le roi Neboukadnetsar fut effrayé et se leva précipitamment. Il prit la parole et dit à ses conseillers: N'avons-nous pas jeté au milieu du feu trois hommes liés? Ils répondirent au roi: Certainement, ô roi! Il reprit et dit: Eh bien! je vois quatre hommes sans liens, qui marchent au milieu du feu et qui n'ont pas de mal; et l'aspect du quatrième ressemble à celui d'un fils des dieux. Puis Neboukadnetsar s'approcha de l'entrée de la fournaise ardente, prit la parole et dit: Chadrak, Méchak et Abed-Nego, serviteurs du Dieu Très-Haut, sortez et venez! Et Chadrak, Méchak et Abed-Nego sortirent du milieu du feu. Les satrapes, les intendants, les gouverneurs et les conseillers du roi s'assemblèrent; ils virent que le feu n'avait eu aucun pouvoir sur le corps de ces hommes, que les cheveux de leur tête n'avaient pas été brûlés, que leurs habits n'étaient pas endommagés, et que l'odeur du feu ne les avait pas atteints. Neboukadnetsar prit la parole et dit: Béni soit le Dieu de Chadrak, de Méchak et d'Abed-Nego, lui qui a envoyé son ange et délivré ses serviteurs. Ils ont eu confiance en lui. Ils ont violé l'ordre du roi et livré leurs corps plutôt que de servir et d'adorer tout autre dieu que leur Dieu! Voici maintenant l'ordre que je donne: Tout homme, à quelque peuple, nation ou langue qu'il appartienne, qui parlera inconsidérément contre le Dieu de Chadrak, de Méchak et d'Abed-Nego sera mis en pièces, et sa maison sera réduite en un tas d'immondices, parce qu'il n'y a aucun autre Dieu qui puisse délivrer comme lui. Après cela, le roi fit prospérer Chadrak, Méchak et Abed-Nego dans la province de Babylone. Neboukadnetsar, roi, à tous les peuples, aux nations, aux hommes de toutes langues, qui habitent sur toute la terre. Que la paix vous soit donnée avec abondance! Il m'a semblé bon d'indiquer les signes et les prodiges que le Dieu Très-Haut a opérés à mon égard. Que ses signes sont grands! Que ses prodiges sont puissants! Son règne est un règne éternel, Et sa domination subsiste de génération en génération. Moi, Neboukadnetsar, je vivais tranquille dans ma maison et heureux dans mon palais. J'ai eu un rêve qui m'a effrayé; les pensées dont j'étais poursuivi sur mon lit et les visions de mon esprit me remplissaient d'épouvante. Je donnai l'ordre de faire venir devant moi tous les sages de Babylone afin de me faire connaître l'explication du rêve. Alors vinrent les magiciens, les astrologues, les Chaldéens et les devins. Je leur dis le rêve, mais ils ne m'en firent pas connaître l'explication. En dernier lieu, se présenta devant moi Daniel, nommé Beltchatsar d'après le nom de mon dieu, et qui a en lui l'esprit des dieux saints. Je lui dis le rêve: Beltchatsar, chef des magiciens, qui as en toi, je le sais, l'esprit des dieux saints, et pour qui aucun mystère n'est difficile, dis-moi l'explication des visions que j'ai eues en rêve. Voici les visions de mon esprit, pendant que j'étais sur mon lit. Je regardais et voici: Au milieu de la terre un arbre d'une grande hauteur. Cet arbre était grand et fort, Sa cime atteignait le ciel, Et on le voyait des extrémités de toute la terre. Son feuillage était beau, Et ses fruits abondants; Il portait de la nourriture pour tous; Sous lui, les bêtes des champs trouvaient de l'ombre; Dans ses branches, habitaient les oiseaux du ciel, Et tout être vivant tirait de lui sa nourriture. Dans les visions de mon esprit, que j'avais sur mon lit, je regardais, et voici: Un des saints qui veillent descendit des cieux. Il cria avec force et parla ainsi: Abattez l'arbre, et coupez ses branches; Arrachez le feuillage, et dispersez les fruits; Que les bêtes fuient de dessous, Et les oiseaux du milieu de ses branches! Mais laissez en terre le tronc avec ses racines, Dans des chaînes de fer et de bronze, Parmi l'herbe des champs. Qu'il soit trempé de la rosée du ciel, Et qu'il ait, comme les bêtes, l'herbe de la terre pour partage. Son cœur d'homme sera changé, Et un cœur de bête lui sera donné; Et sept temps passeront sur lui. Cette sentence est un décret de ceux qui veillent, Cette résolution est un ordre des saints, Afin que les vivants sachent que le Très-Haut domine sur (toute) royauté humaine, Qu'il la donne à qui il lui plaît, Et qu'il y élève le dernier des hommes. Voilà le rêve que j'ai eu, moi, le roi Neboukadnetsar. Toi, Beltchatsar, dis-moi l'explication, puisque tous les sages de mon royaume ne peuvent me faire connaître cette explication; toi, tu le peux, car tu as en toi l'esprit des dieux saints. Alors Daniel, nommé Beltchatsar, fut un moment stupéfait, et ses pensées l'épouvantaient. Le roi reprit et dit: Beltchatsar, que le rêve et l'explication ne t'épouvantent pas! Et Beltchatsar répondit: Mon seigneur, que le rêve soit pour tes ennemis, et son explication pour tes adversaires! L'arbre que tu as vu, qui était devenu grand et fort, dont la cime atteignait le ciel, et qu'on voyait de toute la terre; cet arbre, dont le feuillage était beau et les fruits abondants, qui portait de la nourriture pour tous, sous lequel s'abritaient les bêtes des champs, et dans les branches duquel les oiseaux du ciel demeuraient, c'est toi, ô roi, qui es devenu grand et puissant, dont la grandeur s'est accrue au point d'atteindre le ciel, et dont la domination s'étend jusqu'aux extrémités de la terre. Le roi a vu l'un des saints qui veillent descendre du ciel et dire: Abattez l'arbre, et détruisez-le; mais laissez en terre le tronc et ses racines, dans des chaînes de fer et de bronze, parmi l'herbe des champs; qu'il soit trempé de la rosée du ciel, et qu'il ait avec les bêtes des champs l'herbe pour partage, jusqu'à ce que sept temps soient passés sur lui. Voici l'explication, ô roi: Voici le décret du Très-Haut qui atteindra mon seigneur le roi: On te chassera du milieu des hommes, tu auras ta demeure avec les bêtes des champs, et l'on te donnera comme aux bœufs de l'herbe à manger; tu seras trempé de la rosée du ciel, et sept temps passeront sur toi, jusqu'à ce que tu reconnaisses que le Très-Haut domine sur (toute) royauté humaine, et qu'il la donne à qui il lui plaît. L'ordre de laisser la souche avec les racines de l'arbre signifie que ta royauté te restera quand tu reconnaîtras que celui qui domine est dans les cieux. C'est pourquoi, ô roi, puisse mon conseil te plaire! Mets un terme à tes péchés par la justice et à tes fautes par la compassion envers les malheureux, et ta tranquillité se prolongera. Tout cela s'accomplit sur le roi Neboukadnetsar. Au bout de douze mois, comme il se promenait dans le palais royal à Babylone, le roi prit la parole et dit: N'est-ce pas ici Babylone la grande que j'ai bâtie comme résidence royale, par la puissance de ma force et pour l'honneur de ma gloire? La parole était encore dans la bouche du roi qu'une voix descendit du ciel: C'est à toi que l'on parle, roi Neboukadnetsar. Ta royauté s'est retirée de toi. On te chassera du milieu des hommes, tu auras ta demeure avec les bêtes des champs, on te donnera comme aux bœufs de l'herbe à manger; et sept temps passeront sur toi, jusqu'à ce que tu reconnaisses que le Très-Haut domine sur (toute) royauté humaine et qu'il la donne à qui il lui plaît. Au même instant la parole s'accomplit sur Neboukadnetsar. Il fut chassé du milieu des hommes, il mangea de l'herbe comme les bœufs, son corps fut trempé de la rosée du ciel; jusqu'à ce que ses cheveux poussent comme les plumes des aigles, et ses ongles comme ceux des oiseaux. Après le temps marqué, moi, Neboukadnetsar, je levai les yeux vers le ciel, et la raison me revint. J'ai béni le Très-Haut, j'ai loué et glorifié celui qui vit éternellement, celui dont la domination est une domination éternelle, et dont le règne subsiste de génération en génération. Tous les habitants de la terre sont comme s'ils n'avaient pas de valeur; il agit comme il lui plaît avec l'armée des cieux et avec les habitants de la terre, et il n'y a personne qui résiste à sa main et lui dise: Que fais-tu? En ce temps, la raison me revint; l'honneur de ma royauté, ma gloire et ma splendeur me furent rendus, mes conseillers et mes grands me réclamèrent; je fus rétabli dans ma royauté, et ma grandeur ne fit que s'accroître. Maintenant, moi, Neboukadnetsar, je loue, j'exalte et je glorifie le roi des cieux, dont toutes les œuvres sont vraies et les voies justes, et qui peut abaisser ceux qui marchent avec orgueil. Le roi Belchatsar donna un grand festin à ses grands au nombre de mille et il but du vin en présence de ces mille. Belchatsar, après avoir goûté au vin, ordonna d'apporter les vases d'or et d'argent que son père Neboukadnetsar avait enlevés du temple de Jérusalem, afin que le roi y boive ainsi que ses femmes, ses concubines et ses grands. Alors on apporta les vases d'or qui avaient été enlevés du temple, de la maison de Dieu à Jérusalem; et le roi, ses grands, ses femmes et ses concubines y burent. Ils burent du vin et ils louèrent les dieux d'or, d'argent, de bronze, de fer, de bois et de pierre. À ce moment-là, apparurent les doigts d'une main d'homme, et ils écrivirent, en face du chandelier, sur le plâtre de la muraille du palais royal. Le roi vit cette extrémité de main qui écrivait. Alors le roi pâlit et ses pensées l'épouvantèrent; les jointures de ses reins se relâchèrent, et ses genoux s'entrechoquaient. Le roi cria avec force de faire venir les astrologues, les Chaldéens et les devins; et le roi prit la parole et dit aux sages de Babylone: Quiconque lira cette écriture et m'en donnera l'explication sera revêtu de pourpre, portera un collier d'or à son cou et aura la troisième place dans le gouvernement du royaume. Tous les sages du roi entrèrent; mais ils ne purent pas lire l'écriture, ni en faire connaître l'explication au roi. Sur quoi le roi Belchatsar fut tout à fait épouvanté; il pâlit et ses grands furent consternés. La reine, à cause des paroles du roi et de ses grands, entra dans la salle du festin et prit ainsi la parole: Ô roi, vis à jamais! Que tes pensées ne t'épouvantent pas, tu n'as pas besoin de pâlir! Il y a dans ton royaume un homme ayant en lui l'esprit des dieux saints. Et du temps de ton père, on trouva chez lui des lumières, de l'intelligence et une sagesse semblable à la sagesse des dieux. Aussi le roi Neboukadnetsar, ton père, l'établit chef des magiciens, des astrologues, des Chaldéens, des devins – c'était le roi, ton père – parce qu'on a trouvé chez lui, chez Daniel, nommé par le roi Beltchatsar, un esprit supérieur, de la science et de l'intelligence, la faculté d'expliquer les rêves, de déchiffrer les énigmes et de résoudre les questions difficiles; que Daniel soit donc appelé, il donnera l'explication. Alors Daniel fut introduit devant le roi. Le roi prit la parole et dit à Daniel: Es-tu ce Daniel, l'un des déportés de Juda, que le roi, mon père, a amenés de Juda? J'ai appris sur ton compte que tu as en toi l'esprit des dieux, et qu'on trouve chez toi des lumières, de l'intelligence et une sagesse extraordinaire. On vient d'amener devant moi les sages et les astrologues, afin de lire cette écriture et de m'en faire connaître l'explication; mais ils n'ont pas pu donner l'explication des mots. J'ai appris que tu peux donner des explications et résoudre des questions difficiles; maintenant, si tu peux lire cette écriture et m'en faire connaître l'explication, tu seras revêtu de pourpre, tu porteras un collier d'or à ton cou et tu auras la troisième place dans le gouvernement du royaume. Alors Daniel répondit en présence du roi: Garde tes dons pour toi, et accorde à un autre tes présents. Je lirai néanmoins l'écriture au roi et je lui en ferai connaître l'explication. Ô roi, le Dieu Très-Haut avait donné à Neboukadnetsar, ton père, la royauté, la grandeur, l'honneur et la gloire. À cause de la grandeur qu'il lui avait donnée, tous les peuples, les nations, les hommes de toutes langues étaient dans la crainte et tremblaient devant lui. Le roi faisait mourir ceux qu'il voulait et il laissait la vie à ceux qu'il voulait; il élevait ceux qu'il voulait et il abaissait ceux qu'il voulait. Mais lorsque son cœur s'éleva et que son esprit s'endurcit jusqu'à l'arrogance, il fut précipité de son trône royal et dépouillé de sa gloire, il fut chassé du milieu des humains, son cœur devint semblable à celui des bêtes, et sa demeure fut avec les ânes sauvages; on lui donna comme aux bœufs de l'herbe à manger, et son corps fut trempé de la rosée du ciel, jusqu'à ce qu'il reconnaisse que le Dieu Très-Haut domine sur (toute) royauté humaine et qu'il y place celui qu'il veut. Et toi, Belchatsar, son fils, tu n'as pas humilié ton cœur, quoique tu aies connu tout cela. Tu t'es élevé contre le Seigneur des cieux; tu as fait apporter devant toi les vases de sa maison, et vous y avez bu du vin, toi et tes grands, tes femmes et tes concubines; tu as loué les dieux d'argent, d'or, de bronze, de fer, de bois et de pierre, qui ne voient pas, qui n'entendent pas et qui n'ont pas la connaissance, et tu n'as pas glorifié le Dieu qui a dans sa main ton souffle et toutes tes voies. C'est pourquoi il a envoyé cette extrémité de main qui a tracé cette écriture. Voici l'écriture qui a été tracée: Mené, mené, téqel et parsîn. Et voici l'explication de ces mots. Mené: Dieu a compté ton règne et y a mis fin. Téqel: Tu as été pesé dans la balance et tu as été trouvé léger. Parsîn: Ton royaume sera divisé et donné aux Mèdes et aux Perses. Aussitôt Belchatsar ordonna de revêtir Daniel de pourpre, de lui mettre au cou un collier d'or et de publier qu'il aurait la troisième place dans le gouvernement du royaume. Cette même nuit, Belchatsar, roi des Chaldéens, fut tué. Darius, le Mède, reçut la royauté, à l'âge de soixante-deux ans. Darius trouva bon d'établir sur le royaume cent-vingt satrapes qui devaient être (répartis) dans tout le royaume. Il mit à leur tête trois chefs – l'un d'entre eux était Daniel – à qui ces satrapes devaient rendre compte, afin que le roi ne subisse aucun tort. Daniel lui-même surpassait les chefs et les satrapes, parce qu'il y avait en lui un esprit supérieur; et le roi pensait à l'établir sur tout le royaume. Alors les chefs et les satrapes cherchèrent un motif pour accuser Daniel en ce qui concernait les affaires du royaume. Mais ils ne purent trouver aucune occasion, ni aucune erreur, parce qu'il était fidèle, et qu'on ne trouvait chez lui ni négligence, ni erreur. Alors ces hommes dirent: Nous ne trouverons aucun motif contre ce Daniel, à moins que nous n'en trouvions un dans la loi de son Dieu. Puis ces chefs et ces satrapes se rendirent tumultueusement auprès du roi et lui parlèrent ainsi: Roi Darius, vis à jamais! Tous les chefs du royaume, les intendants, les satrapes, les conseillers et les gouverneurs sont d'avis que soit publié un édit royal, et que soit mise en vigueur cette interdiction: Quiconque, dans l'espace de trente jours, adressera des prières à quelque dieu ou à quelque homme, excepté à toi, ô roi, sera jeté dans la fosse aux lions. Maintenant, ô roi, confirme l'interdiction et signe le décret, afin qu'il soit irrévocable, selon la loi des Mèdes et des Perses qui ne peut être abrogée. Là-dessus, le roi Darius signa le décret et l'interdiction. Lorsque Daniel sut que le décret était signé, il monta dans sa maison où les fenêtres de la chambre haute étaient ouvertes dans la direction de Jérusalem; et trois fois par jour il se mettait à genoux, il priait et louait son Dieu, comme il le faisait auparavant. Alors ces hommes entrèrent tumultueusement et trouvèrent Daniel qui suppliait et invoquait son Dieu. Puis ils allèrent trouver le roi et lui parlèrent de l'interdiction royale: N'as-tu pas signé une interdiction portant que quiconque dans l'espace de trente jours adresserait des prières à quelque dieu ou à quelque homme, excepté à toi, ô roi, serait jeté dans la fosse aux lion? Le roi répondit: La chose est certaine, selon la loi des Mèdes et des Perses qui ne peut être abrogée. Ils prirent de nouveau la parole et dirent au roi: Daniel, l'un des déportés de Juda, n'a tenu aucun compte de toi, ô roi, ni de l'interdiction que tu as signée, et il fait sa prière trois fois par jour. Le roi fut très affligé quand il entendit cela; il prit à cœur de délivrer Daniel, et jusqu'au coucher du soleil, il s'efforça de le délivrer. Mais ces hommes revinrent tumultueusement auprès du roi et dirent au roi: Sache, ô roi, que la loi des Mèdes et des Perses exige que toute interdiction ou tout décret confirmé par le roi soit irrévocable. Alors le roi ordonna d'amener Daniel et de le jeter dans la fosse aux lions. Le roi prit la parole et dit à Daniel: Puisse ton Dieu, que tu sers avec persévérance, te sauver! On apporta une pierre et on la mit sur l'ouverture de la fosse; le roi la scella de son anneau et de l'anneau de ses grands, afin que rien ne soit changé à l'égard de Daniel. Le roi se rendit ensuite dans son palais; il passa la nuit à jeun, il ne fit pas venir de concubine auprès de lui, et le sommeil le fuyait. Le roi se leva au point du jour, avec l'aurore, et alla précipitamment à la fosse aux lions. En s'approchant de la fosse, il appela Daniel d'une voix triste. Le roi prit la parole et dit à Daniel: Daniel, serviteur du Dieu vivant, ton Dieu, que tu sers avec persévérance, a-t-il pu te délivrer des lions? Et Daniel se mit à parler au roi: Roi, vis à jamais! Mon Dieu a envoyé son ange et fermé la gueule des lions qui ne m'ont fait aucun mal, parce que j'ai été trouvé innocent devant lui; et devant toi non plus, ô roi, je n'ai rien fait de mal. Alors le roi eut une grande joie et ordonna de faire retirer Daniel de la fosse. Daniel fut retiré de la fosse et on ne trouva sur lui aucune blessure, parce qu'il avait eu foi en son Dieu. Le roi ordonna que ces hommes qui avaient accusé Daniel soient amenés et jetés dans la fosse aux lions, eux, leurs enfants et leurs femmes; et avant qu'ils soient parvenus au fond de la fosse, les lions se ruèrent sur eux et brisèrent tous leurs os. Après cela, le roi Darius écrivit à tous les peuples, aux nations, aux hommes de toutes langues qui habitaient sur toute la terre: Que la paix soit avec vous en abondance! Je donne l'ordre que, dans toute l'étendue de mon royaume, on ait de la crainte et du respect devant le Dieu de Daniel. Car il est le Dieu vivant Et il subsiste à jamais! Son royaume ne sera jamais détruit. Et sa domination durera jusqu'à la fin. C'est lui qui sauve et délivre, Qui opère des signes et des prodiges Dans les cieux et sur la terre. C'est lui qui a sauvé Daniel De la griffe des lions. Daniel lui-même prospéra sous le règne de Darius et sous le règne de Cyrus, le Perse. La première année de Belchatsar, roi de Babylone, Daniel eut un rêve et des visions de son esprit, pendant qu'il était dans son lit. Ensuite il écrivit le rêve et raconta les points principaux. Daniel prit la parole et dit: Je regardais pendant ma vision nocturne, et voici que les quatre vents du ciel firent irruption sur la grande mer. Et quatre énormes bêtes sortirent de la mer, différentes l'une de l'autre. La première était comme un lion et avait des ailes d'aigle; je regardais, tandis que ses ailes étaient arrachées; elle fut enlevée de terre et mise debout sur ses pieds comme un homme, et un cœur d'homme lui fut donné. Et voici une seconde bête, semblable à un ours; elle se dressait sur un côté; elle avait trois côtes dans la gueule entre les dents, et on lui disait: Lève-toi, mange beaucoup de chair. Après cela je regardais, et voici: une autre comme un léopard avait sur le dos quatre ailes d'un oiseau; cette bête avait quatre têtes, et la domination lui fut donnée. Après cela je regardais pendant mes visions nocturnes, et voici une quatrième bête, terrible, effrayante et extraordinairement forte; elle avait de grandes dents de fer; elle mangeait, pulvérisait et foulait aux pieds ce qui restait; elle était différente de toutes les bêtes précédentes et avait dix cornes. Je considérais les cornes, et voici qu'une autre petite corne sortit du milieu d'elles, et trois des premières cornes furent arrachées devant elle; et voici qu'à cette corne, il y avait des yeux comme des yeux d'homme et une bouche qui parlait avec arrogance. Je regardais, Pendant que l'on plaçait des trônes, L'Ancien des jours s'assit. Son vêtement était blanc comme la neige, Et les cheveux de sa tête purs comme de la laine; Son trône était comme des flammes de feu, Et les roues comme un feu ardent. Un fleuve de feu coulait Et sortait de devant lui. Mille milliers le servaient, Et des myriades se tenaient en sa présence. Les juges s'assirent, Et les livres furent ouverts. Je regardais alors, À cause des paroles arrogantes Que prononçait la corne; Et tandis que je regardais, La bête fut tuée et son corps périt, Livré au feu pour être brûlé. Les autres bêtes Furent dépouillées de leur puissance, Mais une prolongation de vie leur fut accordée Jusqu'à un certain temps. Je regardais pendant mes visions nocturnes, Et voici que sur les nuées du ciel Arriva comme un fils d'homme; Il s'avança vers l'Ancien des jours, Et on le fit approcher de lui. On lui donna la domination, l'honneur et la royauté; Et tous les peuples, les nations et les hommes de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle Qui ne passera pas, Et sa royauté ne sera jamais détruite. Moi, Daniel, j'eus l'esprit troublé au-dedans de moi, mes visions m'épouvantèrent. Je m'approchai de l'un de ceux qui étaient là et lui demandai ce qu'il y avait de certain dans tout cela. Il me le dit et m'en fit connaître l'explication: Ces énormes bêtes qui étaient (au nombre de) quatre, ce sont quatre rois qui s'élèveront de la terre; mais les saints du Très-Haut recevront le royaume et posséderont le royaume éternellement, aux siècles des siècles. Ensuite je désirai avoir une certitude sur la quatrième bête, qui était différente de toutes les autres, extrêmement terrible, qui avait des dents de fer et des ongles de bronze, qui mangeait, pulvérisait et foulait aux pieds ce qui restait; et sur les dix cornes qu'elle avait à la tête, et sur l'autre qui était sortie et devant laquelle trois étaient tombées, cette corne qui avait des yeux, une bouche parlant avec arrogance et une plus grande apparence que les autres. Je regardai cette corne faire la guerre aux saints et l'emporter sur eux, jusqu'à ce que vienne l'Ancien des jours pour rendre justice aux saints du Très-Haut; et le temps arriva où les saints furent en possession du royaume. Il me parla ainsi: La quatrième bête, c'est un quatrième royaume qui existera sur la terre, différent de tous les royaumes, et qui dévorera toute la terre, la foulera et la pulvérisera. Les dix cornes, ce sont dix rois qui s'élèveront de ce royaume. Un autre s'élèvera après eux, il sera différent des premiers, et il abaissera trois rois. Il prononcera des paroles contre le Très-Haut, il opprimera les saints du Très-Haut, il espérera changer les temps et la loi, et les saints seront livrés entre ses mains pendant un temps, des temps et la moitié d'un temps. Puis viendra le jugement, et on lui ôtera sa domination, qui sera détruite et perdue pour jamais. Le royaume, la domination et la grandeur de tous les royaumes qui sont sous le ciel seront donnés au peuple des saints du Très-Haut. Son royaume est un royaume éternel, et tous les dominateurs le serviront et lui obéiront. C'est ici la fin du message. Moi, Daniel, je fus extrêmement épouvanté par mes pensées, je pâlis et je conservai ces paroles dans mon cœur. La troisième année du règne du roi Belchatsar, moi, Daniel, j'eus une vision, après celle que j'avais eue précédemment. Je regardais au cours de cette vision, et tandis que je regardais (il me sembla que) j'étais à Suse, la capitale dans la province d'Élam, et pendant que je regardais la vision, je me trouvais près du fleuve d'Oulaï. Je levai les yeux, je regardai, et voici qu'un bélier se tenait devant le fleuve et avait deux cornes; ces cornes étaient hautes, mais l'une était plus haute que l'autre, et la plus haute s'éleva la dernière. Je vis le bélier qui frappait de ses cornes à l'ouest, au nord et au sud. Aucun animal ne pouvait lui résister, et personne ne pouvait délivrer de son pouvoir; il faisait ce qu'il voulait et grandissait. Comme je prêtais attention, voici: un bouc venait de l'occident en rasant toute la surface de la terre, sans la toucher; ce bouc avait une corne spectaculaire entre les yeux. Il arriva jusqu'au bélier qui avait deux cornes et que j'avais vu se tenant devant le fleuve; il courut sur lui dans l'ardeur de sa force. Je le vis qui s'approchait du bélier et s'exaspérait contre lui; il frappa le bélier et lui brisa les deux cornes, sans que le bélier eût la force de lui résister; il le jeta par terre et le piétina, et il n'y eut personne pour délivrer le bélier de son pouvoir. Le bouc devint très grand; mais lorsqu'il fut puissant, la grande corne se brisa. Quatre (cornes) spectaculaires s'élevèrent à sa place, aux quatre vents des cieux. De l'une d'elles sortit une corne, très petite, qui s'agrandit beaucoup vers le sud, vers l'est, et vers le plus beau des pays. Elle s'éleva jusqu'à l'armée des cieux, fit tomber à terre une partie de cette armée et des étoiles, et elle les piétina. Elle s'éleva jusqu'au Chef de l'armée, le sacrifice perpétuel lui fut retiré, et le lieu de son sanctuaire fut rejeté. L'armée fut livrée avec le sacrifice perpétuel, à cause du crime; (la corne) jeta la vérité par terre et réussit dans ses entreprises. J'entendis parler un saint; et un autre saint dit à celui qui parlait: Jusques à quand durera la vision sur le sacrifice perpétuel, sur le crime dévastateur, sur le sanctuaire et l'armée qui sont piétinés? Et il me dit: Jusqu'à 2 300 soirs et matins; puis le sanctuaire sera rétabli. Tandis que moi, Daniel, je regardais cette vision et que je cherchais à la comprendre, voici que se tenait devant moi quelqu'un qui avait l'apparence d'un homme. Et j'entendis une voix d'homme au milieu de l'Oulaï; il cria: Gabriel, fais comprendre la vision à celui-ci. Il vint alors près de la place où j'étais; et à son approche, je fus effrayé. Je tombai la face contre terre. Il me dit: Comprends, fils d'homme, car la vision est pour le temps de la fin. Comme il me parlait, je restai frappé d'étourdissement, la face contre terre. Il me toucha et me fit tenir debout à la place où je me trouvais. Puis il me dit: Je vais te faire connaître ce qui arrivera au terme de la fureur, car il y a un temps fixé pour la fin. Le bélier que tu as vu et qui avait deux cornes, ce sont les rois des Mèdes et des Perses. Le bouc velu, c'est le roi de Yavân. La grande corne entre ses yeux, c'est le premier roi. Elle fut brisée et les quatre qui s'élevèrent à sa place sont quatre royaumes qui s'élèveront de cette nation, mais qui n'auront pas sa force. À la fin de leur règne, lorsque les pécheurs seront consumés, il s'élèvera un roi impudent et artificieux. Sa puissance s'affermira, mais non par sa propre force; il fera d'incroyables destructions, réussira dans ses entreprises et détruira les puissants et le peuple des saints. À cause de sa prospérité et du succès de ses ruses, il aura de l'arrogance dans le cœur, il détruira beaucoup d'hommes qui vivaient tranquilles et s'élèvera contre le chef des chefs; mais il sera brisé, sans l'effort d'aucune main. Et la vision des soirs et des matins dont il s'agit est véritable. Pour toi, tiens secrète cette vision, car elle se rapporte à des temps éloignés. Moi, Daniel, je fus plusieurs jours affaibli et malade; puis je me levai et m'occupai des affaires du roi. J'étais dans la stupeur à cause de la vision et ne la comprenais point. La première année de Darius, fils d'Assuérus, de la race des Mèdes, lequel était devenu roi du royaume des Chaldéens, la première année de son règne, moi, Daniel, je compris par les livres qu'il devait s'accomplir 70 ans pour les ruines de Jérusalem, d'après le nombre des années dont l'Éternel avait parlé au prophète Jérémie. Je tournai ma face vers le Seigneur Dieu, afin de recourir à la prière et aux supplications, par le jeûne, le sac et la cendre. Je priai l'Éternel, mon Dieu et lui fis cette confession: Ah! Seigneur, Dieu grand et redoutable, toi qui gardes ton alliance et ta bienveillance envers ceux qui t'aiment et qui observent tes commandements! Nous avons péché, nous avons commis des fautes, nous avons été méchants et rebelles, nous nous sommes détournés de tes commandements et de tes ordonnances. Nous n'avons pas écouté tes serviteurs, les prophètes, qui ont parlé en ton nom à nos rois, à nos princes, à nos pères et à tout le peuple du pays. À toi, Seigneur, la justice, et à nous la honte, comme en ce jour, aux hommes de Juda, aux habitants de Jérusalem et à tout Israël, à ceux qui sont près et à ceux qui sont loin, dans tous les pays où tu les as chassés à cause des infidélités dont ils se sont rendus coupables envers toi. Éternel, à nous la honte au visage, à nos rois, à nos princes et à nos pères, parce que nous avons péché contre toi. Auprès du Seigneur, notre Dieu, la compassion et le pardon, car nous avons été rebelles envers lui. Nous n'avons pas écouté la voix de l'Éternel, notre Dieu, pour suivre ses lois qu'il avait mises devant nous par l'intermédiaire de ses serviteurs, les prophètes. Tout Israël a transgressé ta loi et s'est écarté sans écouter ta voix. Alors se sont répandus sur nous les imprécations et les serments qui sont écrits dans la loi de Moïse, serviteur de Dieu, parce que nous avons péché contre Dieu. Il a accompli la parole qu'il avait prononcée contre nous et contre nos chefs qui nous ont gouvernés, en faisant venir sur nous un grand malheur, et il n'en est jamais arrivé sous le ciel entier de semblable à celui qui est arrivé à Jérusalem. Comme cela est écrit dans la loi de Moïse, tout ce malheur est venu sur nous; et nous n'avons pas imploré l'Éternel, notre Dieu, nous ne nous sommes pas détournés de nos fautes, nous n'avons pas discerné ta vérité. L'Éternel a veillé pour que ce malheur vienne sur nous; car l'Éternel, notre Dieu, est juste dans toutes les œuvres qu'il a faites, mais nous n'avons pas écouté sa voix. Et maintenant, Seigneur, notre Dieu, toi qui as fait sortir ton peuple du pays d'Égypte par ta main puissante et qui t'es fait une renommée comme elle l'est aujourd'hui, nous avons péché, nous avons été coupables. Seigneur, selon tous tes actes de justice, que ta colère et ta fureur se détournent de ta ville de Jérusalem, de ta montagne sainte; car, à cause de nos péchés et des fautes de nos pères, Jérusalem et ton peuple sont dans le déshonneur pour tous ceux qui nous entourent. Maintenant donc, ô notre Dieu, écoute la prière et les supplications de ton serviteur et, pour l'amour du Seigneur, fais briller ta face sur ton sanctuaire dévasté! Mon Dieu, prête l'oreille et écoute! Ouvre les yeux et regarde nos ruines et la ville sur laquelle ton nom est invoqué! Car ce n'est pas à cause de nos œuvres de justice que nous te présentons nos supplications, c'est à cause de tes grandes compassions. Seigneur, écoute! Seigneur, pardonne! Seigneur, sois attentif! Agis et ne tarde pas, par amour pour toi, ô mon Dieu! Car ton nom est invoqué sur ta ville et sur ton peuple. Je parlais encore, je priais, je confessais mon péché et le péché de mon peuple d'Israël, et je présentais mes supplications à l'Éternel, mon Dieu, en faveur de la sainte montagne de mon Dieu; je parlais encore dans ma prière, quand Gabriel, l'homme que j'avais vu précédemment dans la vision, s'approcha de moi d'un vol rapide, au moment de l'offrande du soir. Il m'instruisit et me parla. Il me dit: Daniel, je suis venu maintenant pour te permettre de comprendre. Au commencement de tes supplications, une parole fut émise et je viens pour te l'annoncer; car tu es un bien-aimé. Saisis la parole et comprends la vision. Soixante-dix semaines ont été fixées Sur ton peuple et sur ta ville sainte, Pour faire cesser les crimes Et mettre fin aux péchés, Pour expier la faute Et amener la justice éternelle, Pour accomplir la vision et la prophétie Et pour oindre le Saint des saints. Prends donc connaissance et comprends! Depuis la promulgation de la parole Disant de rétablir et de reconstruire Jérusalem Jusqu'au prince- messie, Il y a sept semaines; Et (dans) soixante-deux semaines, Les places et les fossés seront rétablis et reconstruits, Mais en des temps d'angoisse. Après les soixante-deux semaines, Un messie sera retranché, Et il n'aura personne pour lui. Le peuple d'un prince qui viendra détruira la ville et le sanctuaire, Et sa fin arrivera comme par une inondation; Il est résolu que les dévastations dureront Jusqu'à la fin de la guerre. Il fera avec beaucoup une solide alliance d'une semaine, Et durant la moitié de la semaine Il fera cesser le sacrifice et l'offrande; Le dévastateur ira à l'extrême des abominations, Jusqu'à ce que la ruine et ce qui a été résolu Fondent sur le dévastateur. La troisième année de Cyrus, roi de Perse, une parole fut révélée à Daniel, qu'on nommait Beltchatsar. Cette parole est vraie: il y aura un grand combat. Il saisit cette parole et comprit la vision. En ce temps-là, moi, Daniel, je fus trois semaines dans le deuil. Je ne mangeai aucun mets délicat, il n'entra ni viande ni vin dans ma bouche, et je ne me fis aucune onction jusqu'à ce que les trois semaines soient accomplies. Le vingt-quatrième jour du premier mois, j'étais au bord du grand fleuve qui est Hiddéqel. Je levai les yeux, je regardai, et voici un homme vêtu de lin et ayant sur les reins une ceinture d'or d'Ouphaz. Son corps était comme de chrysolithe, son visage comme l'aspect de l'éclair, ses yeux comme des flammes de feu, ses bras et ses pieds comme l'apparence du bronze poli, et le bruit de ses paroles comme le bruit d'une multitude. Moi, Daniel, je vis seul la vision, et les hommes qui étaient avec moi ne virent pas la vision, mais ils furent saisis d'une grande frayeur et prirent la fuite pour se cacher. Je restai moi seul, et je vis cette grande vision; les forces me manquèrent, mon visage pâlit et fut décomposé, et je n'eus plus aucune force. J'entendis le son de ses paroles; et comme j'entendais le son de ses paroles, je fus frappé d'étourdissement, la face contre terre. Et voici qu'une main me toucha et me mit tout tremblant sur mes genoux et les paumes de mes mains. Puis il me dit: Daniel, homme bien-aimé, comprends les paroles que je vais te dire, et tiens-toi debout à la place où tu es; car je suis maintenant envoyé vers toi. Lorsqu'il m'eut dit cette parole, je me tins debout en frémissant. Il me dit: Daniel, sois sans crainte; car dès le premier jour où tu as eu à cœur de comprendre et de t'humilier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues, et c'est à cause de tes paroles que je suis venu. Le chef du royaume de Perse m'a résisté vingt-et-un jours; mais voici que Michel, l'un des principaux chefs, est venu à mon secours, et je suis demeuré là auprès des rois de Perse. Je suis venu maintenant pour te faire comprendre ce qui doit arriver à ton peuple dans les temps à venir; car il y a encore une vision pour ces jours-là. Tandis qu'il m'adressait ces paroles, je baissais mon visage vers la terre et je gardais le silence. Et voici: quelqu'un qui ressemblait aux fils des hommes toucha mes lèvres. J'ouvris la bouche, je parlai et je dis à celui qui se tenait devant moi: Mon seigneur, à cause de la vision, l'aspect de mon visage a été bouleversé, et je n'ai plus aucune force. Comment le serviteur de mon seigneur pourrait-il parler à mon seigneur? Maintenant, aucune force ne subsiste en moi, et le souffle me manque. Alors celui qui avait l'aspect d'un homme me toucha de nouveau et me fortifia. Puis il me dit: Sois sans crainte, homme bien-aimé, que la paix soit avec toi! Fortifie-toi, fortifie-toi! Et comme il me parlait, je repris des forces et dis: Que mon seigneur parle, car tu m'as fortifié. Il me dit: Sais-tu pourquoi je suis venu vers toi? Maintenant je m'en retourne pour combattre le chef de la Perse; et quand je partirai, voici que le chef de Yavân viendra. Mais je veux t'annoncer ce qui est inscrit dans le livre de la vérité. Personne ne m'aide contre ceux-là, excepté Michel, votre chef. Et moi, la première année de Darius, le Mède, j'étais auprès de lui pour l'aider et le soutenir. Maintenant, je vais t'annoncer la vérité. Voici: il y aura encore trois rois qui régneront sur la Perse, puis le quatrième amassera plus de richesses que tous les autres; et quand il sera puissant par ses richesses, il soulèvera tout contre le royaume de Yavân. Mais un roi vaillant se lèvera, dominera avec une grande puissance et fera ce qu'il voudra. Et lorsqu'il se sera élevé, son royaume se brisera et sera divisé aux quatre vents des cieux; il n'appartiendra pas à ses descendants et ne sera pas aussi puissant qu'il était, car son royaume sera déchiré et il passera à d'autres qu'à eux. Le roi du sud deviendra fort. Mais un de ses chefs sera plus fort que lui et dominera; sa domination sera une domination puissante. Au bout de quelques années ils deviendront alliés, et la fille du roi du sud viendra vers le roi du nord pour établir la concorde. Mais elle ne conservera pas la force de son bras, et lui ne tiendra pas, ni lui, ni son bras; elle sera livrée avec ceux qui l'auront amenée, avec son père et avec celui qui aura été son soutien dans ce temps-là. Un rejeton de ses racines s'élèvera à sa place; il viendra vers l'armée, il entrera dans les forteresses du roi du nord, en disposera à son gré et se rendra puissant. Il emportera même comme butin en Égypte leurs dieux, leurs statues de métal fondu et leurs objets de valeur en argent et en or. Puis il restera quelques années éloigné du roi du nord. Et celui-ci reviendra dans le royaume du roi du sud, qui retournera dans son territoire. Ses fils se mettront en campagne et rassembleront une multitude de troupes nombreuses; alors il s'avancera, se répandra comme un torrent, débordera, puis reviendra; il mènera la campagne jusqu'à sa forteresse. Le roi du sud s'exaspérera, il sortira et attaquera le roi du nord qui lèvera une grande multitude, mais cette multitude sera livrée entre ses mains. Cette multitude sera emportée, et le cœur du roi s'enflera; il fera tomber des milliers, mais il ne triomphera pas. Car le roi du nord reviendra et rassemblera une multitude plus nombreuse que la première; au bout de quelque temps, de quelques années, il s'avancera avec une grande armée et de grandes richesses. En ce temps-là, beaucoup s'élèveront contre le roi du sud, et des hommes violents parmi ton peuple se soulèveront pour accomplir la vision, mais ils trébucheront. Le roi du nord s'avancera, élèvera des terrasses et s'emparera d'une ville fortifiée. Les troupes du sud et l'élite de son peuple ne résisteront pas, elles manqueront de force pour résister. Celui qui s'avancera contre lui fera ce qu'il voudra, et personne ne lui résistera; il s'arrêtera dans le plus beau des pays en exterminant ce qu'il pourra. Il se proposera d'arriver avec la puissance de tout son royaume et d'établir la concorde avec lui; il lui donnera sa fille comme femme, pour sa perte, mais cela n'aura pas lieu et ne lui réussira pas. Il tournera ses vues du côté des îles et il en prendra plusieurs; mais un chef militaire fera cesser son action déshonorante sans qu'il puisse à son tour le déshonorer. Puis il retournera ensuite vers les forteresses de son pays; il trébuchera, il tombera, et on ne le trouvera plus. Celui qui le remplacera fera venir un tyran dans la plus belle partie du royaume, mais en quelques jours il sera brisé, et ce ne sera ni par la colère ni par la guerre. Un homme méprisé prendra sa place, sans être revêtu de la dignité royale; il arrivera au milieu de la tranquillité et s'emparera du royaume par des intrigues. Les troupes qui déborderont comme un torrent seront débordées devant lui et brisées, de même que le prince de l'alliance. Après qu'on se sera joint à lui, il usera de tromperie; il montera et deviendra puissant avec peu de monde. En toute tranquillité il s'avancera dans les lieux les plus fertiles de la province; il fera ce que n'avaient pas fait ses pères, ni les pères de ses pères; il distribuera butin, dépouilles et richesses, il inventera des machinations contre les forteresses et cela pendant un certain temps. À la tête d'une grande armée il emploiera sa force et son ardeur contre le roi du sud. Et le roi du sud se mettra en campagne pour faire la guerre avec une grande et très puissante armée; mais il ne résistera pas, car on inventera contre lui des machinations. Ceux qui mangeront des mets de sa table causeront sa perte, son armée sera débordée, et les morts tomberont en grand nombre. Les deux rois chercheront en leur cœur à faire du mal, et à la même table ils diront des mensonges. Mais cela ne réussira pas, car la fin n'arrivera qu'au temps fixé. Il retournera dans son pays avec de grandes richesses; son cœur (s'élèvera) contre l'alliance sainte, il agira (contre elle), puis retournera dans son pays. À une époque fixée, il marchera de nouveau contre le sud; mais cette dernière fois les choses ne se passeront pas comme la première fois. Des navires de Kittim s'avanceront contre lui; découragé, il rebroussera chemin. Puis, furieux, il agira contre l'alliance sainte, il reviendra et aura des attentions pour ceux qui auront abandonné l'alliance sainte. Des troupes se présenteront sur son ordre; elles profaneront le sanctuaire, la forteresse, elles aboliront le sacrifice perpétuel et dresseront l'abomination du dévastateur. Il séduira par des flatteries les traitres de l'alliance. Mais le peuple de ceux qui connaissent leur Dieu agira avec fermeté, et les clairvoyants parmi le peuple donneront instruction à beaucoup. Il en est qui trébucheront pour un temps à cause de l'épée, de la flamme, de la captivité et du pillage. Dans le temps où ils trébucheront, ils seront un peu secourus, et beaucoup se joindront à eux par des intrigues. Quelques-uns parmi les clairvoyants trébucheront afin d'être épurés, purifiés et blanchis, jusqu'au temps de la fin, car elle n'arrivera qu'au temps fixé. Le roi fera ce qu'il voudra; il s'élèvera, il se glorifiera au-dessus de tous les dieux et il dira des choses incroyables contre le Dieu des dieux; il prospérera jusqu'à ce que la colère soit consommée, car ce qui est résolu s'accomplira. Il n'aura d'attention ni pour les dieux de ses pères, ni pour la (divinité) bien-aimée des femmes; il n'aura d'attention pour aucun dieu, car il se glorifiera au-dessus de tous. Toutefois il honorera le dieu des forteresses sur son piédestal; ce dieu que ne connaissaient pas ses pères, il l'honorera avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses et des objets de prix. C'est avec le dieu étranger qu'il agira contre les lieux fortifiés; et il comblera de gloire ceux qui le reconnaîtront, il les fera dominer sur beaucoup, il leur partagera des terres pour récompense. Au temps de la fin, le roi du sud se heurtera contre lui. Et le roi du nord fondra sur lui comme une tempête, avec des chars, des cavaliers et de nombreux navires; il s'avancera dans des terres, débordera comme un torrent et passera. Il avancera dans le plus beau des pays; et beaucoup trébucheront, mais Édom, Moab et les principaux des Ammonites échapperont de sa main. Il étendra sa main sur (divers) pays, et le pays d'Égypte n'échappera pas. Il se rendra maître des trésors d'or et d'argent et de tous les objets de prix de l'Égypte. Les Libyens et les Éthiopiens marcheront sur ses traces. Des nouvelles de l'orient et du nord viendront l'épouvanter, et il partira avec une grande fureur pour détruire et exterminer des multitudes. Il dressera les tentes de son palais entre les mers, vers la glorieuse et sainte montagne. Puis il arrivera à sa fin, sans que personne lui soit en aide. En ce temps-là se lèvera Michel, le grand chef, Celui qui tient bon en faveur des fils de ton peuple. Et ce sera un temps d'affliction, Tel qu'il n'y en a pas eu depuis que les nations existent Jusqu'à ce temps-ci. En ce temps-là, ton peuple échappera, Quiconque sera trouvé inscrit dans le livre. Beaucoup de ceux qui dorment Dans la poussière de la terre se réveilleront, Les uns pour la vie éternelle Et les autres pour la honte, pour l'abjection éternelle. Ceux qui auront été des clairvoyants resplendiront Comme la splendeur de l'étendue céleste, Et ceux qui auront enseigné la justice à la multitude Comme des étoiles, à toujours et à perpétuité. Toi, Daniel, tiens secrètes ces paroles et scelle le livre jusqu'au temps de la fin. Beaucoup alors le liront, et la connaissance augmentera. Et moi, Daniel, je regardai, et voici que deux autres hommes se tenaient debout, l'un en deçà du bord du fleuve, et l'autre au-delà du bord du fleuve. L'un d'eux dit à l'homme vêtu de lin, qui se tenait au-dessus des eaux du fleuve: Quand viendra la fin de ces prodiges? Et j'entendis l'homme vêtu de lin, qui se tenait au-dessus des eaux du fleuve; il leva vers les cieux sa main droite et sa main gauche, et il jura par celui qui vit éternellement que ce sera dans un temps, des temps et la moitié d'un temps, et que tous ces événements s'achèveront quand la force du peuple saint sera entièrement épuisée. J'entendis, mais ne compris pas; et je dis: Mon seigneur, quelle sera l'issue de ces événements? Il répondit: Va, Daniel, car ces paroles seront secrètes et scellées jusqu'au temps de la fin. Beaucoup seront purifiés, blanchis et épurés; les méchants feront le mal et aucun des méchants ne comprendra, mais ceux qui auront de l'intelligence comprendront. Depuis le temps où sera interrompu le (sacrifice) perpétuel et où sera dressée l'abomination du dévastateur, il y aura 1 290 jours. Heureux celui qui attendra, et qui arrivera jusqu'à 1 335 jours! Et toi, marche jusqu'à la fin; tu te reposeras et tu te lèveras pour ton héritage à la fin des jours. Parole de l'Éternel qui fut adressée à Osée, fils de Beéri, au temps d'Ozias, de Yotam, d'Ahaz, d'Ézéchias, rois de Juda, et au temps de Jéroboam, fils de Joas, roi d'Israël. Début du message de l'Éternel transmis par Osée: L'Éternel dit à Osée: Va, prends une femme prostituée et des enfants de prostitution; car le pays se vautre dans la prostitution, en abandonnant l'Éternel! Il alla et prit Gomer, fille de Diblaïm. Elle devint enceinte et lui enfanta un fils. Et l'Éternel lui dit: Appelle-le du nom de Jizréel; car encore un peu de temps, et j'interviendrai contre la maison de Jéhu à cause du sang versé à Jizréel, je mettrai fin au royaume de la maison d'Israël. En ce jour-là, il arrivera que je briserai l'arc d'Israël dans la ville de Jizréel. Elle devint de nouveau enceinte et enfanta une fille. Et l'Éternel dit à Osée: Donne-lui le nom de Lo-Rouhama; car je ne continuerai plus à avoir compassion de la maison d'Israël en lui pardonnant indéfiniment. Mais j'aurai compassion de la maison de Juda; je les sauverai par l'Éternel, leur Dieu, et je ne les sauverai ni par l'arc, ni par l'épée, ni par la guerre, ni par les chevaux, ni par les cavaliers. Elle sevra Lo-Rouhama; puis elle devint enceinte et enfanta un fils. Et l'Éternel dit: Donne-lui le nom de Lo-Ammi; car vous n'êtes pas mon peuple, et moi je ne suis (rien) pour vous. Pourtant le nombre des fils d'Israël Deviendra comme le sable de la mer, Qui ne peut ni se mesurer ni se compter; À l'endroit où on leur disait: Vous n'êtes pas mon peuple! On leur dira: Fils du Dieu vivant! Les fils de Juda et les fils d'Israël seront rassemblés, Ils se donneront un chef unique Et sortiront du pays; Car grande sera la journée de Jizréel. Dites à vos frères: Ammi! Et à vos sœurs: Rouhama! Plaidez, plaidez contre votre mère, Car elle n'est pas ma femme, Et moi je ne suis pas son mari! Qu'elle ôte de sa figure (les signes de) ses prostitutions, Et de son sein (les signes de) ses adultères! Sinon, je la déshabille entièrement, Je la mets comme au jour de sa naissance, Je la rends semblable au désert, Je la fais devenir comme une terre aride. Je la fais mourir de soif; Et je n'aurai pas compassion de ses fils, Car ce sont des fils de prostitution. Leur mère s'est prostituée, Celle qui les a portés s'est couverte de honte Quand elle a dit: Je suivrai mes amants, Qui me donnent mon pain et mon eau, Ma laine et mon lin, Mon huile et mes boissons. C'est pourquoi voici! Je ferme ton chemin avec des buissons, Je le barre d'une barrière. Elle ne trouvera plus ses sentiers. Elle poursuivra ses amants Et ne les atteindra pas; Elle les cherchera et ne les trouvera pas. Puis elle dira: Eh bien! Je vais retourner vers mon premier mari, Car alors j'étais plus heureuse que maintenant. Elle n'avait pas reconnu Que c'était moi qui lui donnais Le blé, le vin nouveau et l'huile. Je lui ai prodigué de l'argent et de l'or, Et ils en ont fait (une offrande) à Baal! C'est pourquoi je reviendrai Prendre mon blé en son temps Et mon vin nouveau dans sa saison, Et je retirerai ma laine et mon lin Qui devaient couvrir sa nudité. Et maintenant je découvrirai sa flétrissure Aux yeux de ses amants, Et nul ne la délivrera de ma main. Je ferai cesser toute sa joie, Ses fêtes, ses nouvelles lunes, ses sabbats Et toutes ses solennités. Je ravagerai ses vignes et ses figuiers Dont elle disait: C'est le salaire que m'ont donné mes amants! Je les réduirai en une forêt, Et les bêtes des champs les dévoreront. J'interviendrai contre elle À cause des jours où elle encensait les Baals, Où elle se parait de ses anneaux et de ses colliers. Elle suivait ses amants, Et moi, elle m'a oublié – Oracle de l'Éternel. C'est pourquoi voici qu'en la séduisant, Moi, je la conduirai au désert Et je parlerai à son cœur. De là, je lui donnerai ses vignes Et la vallée d'Akor Comme une porte d'espérance; Elle y chantera comme au temps de sa jeunesse, Et comme au jour où elle remonta du pays d'Égypte. En ce jour-là – Oracle de l'Éternel – Tu m'appelleras: Mon mari! Et tu ne m'appelleras plus: Mon Baal! J'ôterai de sa bouche les noms des Baals, On ne se souviendra même plus de leurs noms. En ce jour-là, je conclurai pour eux une alliance Avec les animaux des champs, Les oiseaux du ciel Et les reptiles du sol. Je briserai dans le pays l'arc, l'épée et la guerre, Et je les ferai se coucher en toute sécurité. Je te fiancerai à moi pour toujours. Je te fiancerai à moi avec justice et droit, Loyauté et compassion. Je te fiancerai à moi avec fidélité, Et tu reconnaîtras l'Éternel. En ce jour-là, j'exaucerai – Oracle de l'Éternel – J'exaucerai les cieux, Et ils exauceront la terre; La terre exaucera le blé, Le vin nouveau et l'huile, Et ils exauceront Jizréel. Je répandrai pour moi de la semence dans le pays, Et j'aurai compassion de Lo-Rouhama. Je dirai à Lo-Ammi: Tu es mon peuple! Et il dira: Mon Dieu! L'Éternel me dit: Va encore, aime une femme aimée d'un amant et (pourtant) adultère, (aime-la) comme l'Éternel aime les Israélites! Quant à eux, ils se tournent vers d'autres dieux qui aiment les gâteaux de raisin. Je l'achetai pour quinze ( sicles ) d'argent, un homer d'orge et un létek d'orge. Et je lui dis: Reste longtemps à moi, ne te livre pas à la prostitution, ne sois à aucun homme, et je serai de même envers toi. Car les Israélites resteront longtemps sans roi, sans chef, sans sacrifice, sans stèle, sans éphod, et sans téraphim. Après cela, les Israélites reviendront; ils chercheront l'Éternel, leur Dieu, et David, leur roi; et ils trembleront en s'approchant de l'Éternel et de sa bonté, dans la suite des temps. Écoutez la parole de l'Éternel, fils d'Israël! Car l'Éternel a un procès avec les habitants du pays, Parce qu'il n'y a point de fidélité, Point de loyauté, Point de connaissance de Dieu dans le pays. Il n'y a que parjures et tromperies, Assassinats, vols et adultères; On use de violence, On commet meurtre sur meurtre. C'est pourquoi le pays sera dans le deuil, Tous ceux qui l'habitent dépériront, Et avec eux les bêtes des champs Et les oiseaux du ciel; Même les poissons de la mer disparaîtront. Mais que nul ne conteste, Que nul ne se livre aux reproches; Car ton peuple est comme ceux qui contestent avec les sacrificateurs. Tu trébucheras de jour, Le prophète avec toi trébuchera de nuit, Et je ferai périr ta mère. Mon peuple périt, Parce qu'il lui manque la connaissance. Puisque tu as rejeté la connaissance, Je te rejetterai de mon sacerdoce; Comme tu as oublié la loi de ton Dieu, Moi de même j'oublierai tes fils. Plus ils se sont multipliés, Plus ils ont péché contre moi: Je changerai leur gloire en ignominie. Ils se repaissent du péché de mon peuple Et l'incitent à commettre la même faute qu'eux. Il en sera du sacrificateur comme du peuple; J'interviendrai contre lui (À cause de) sa conduite, Je lui rendrai selon ses œuvres. Ils mangeront sans se rassasier, Ils se prostitueront sans multiplier, Parce qu'ils ont cessé de prendre garde à l'Éternel. La prostitution, le vin (vieux) et le vin nouveau entraînent le cœur. Mon peuple consulte son bois, Et c'est son bâton qui lui parle; Car l'esprit de prostitution égare, Et ils se prostituent loin de leur Dieu. Ils sacrifient sur le sommet des montagnes, Ils brûlent de l'encens sur les collines, Sous un chêne, un peuplier, un térébinthe, Dont l'ombre est plaisante! C'est pourquoi vos filles se prostitueront, Et vos belles-filles seront adultères. Je n'interviendrai pas contre vos filles Parce qu'elles se prostituent, Ni contre vos belles-filles Parce qu'elles sont adultères, Puisqu'eux-mêmes vont à l'écart avec des prostituées Et sacrifient avec des courtisanes. Le peuple qui ne comprend rien court à sa perte. Si tu te livres à la prostitution, ô Israël, Que Juda ne se rende pas coupable; N'allez pas à Guilgal, Ne montez pas à Beth-Aven, Tout en jurant: L'Éternel est vivant! Parce qu'Israël est rétif comme une vache rétive, Maintenant l'Éternel le fera paître Comme un agneau dans de vastes plaines. Éphraïm est associé aux idoles: Laisse-le! À peine ont-ils cessé de boire Qu'ils se vautrent dans la prostitution; Leurs chefs sont épris d'ignominie. Le vent les enveloppera de ses ailes, Et ils auront honte de leurs sacrifices. Écoutez ceci, sacrificateurs! Sois attentive, maison d'Israël! Prête l'oreille, maison du roi! Car c'est à vous que le jugement s'adresse, Parce que vous avez été un piège à Mitspa, Et un filet tendu sur le Thabor. Des infidèles ont mis le comble au carnage, Mais moi (je suis) un avertissement pour eux tous. Moi, je connais Éphraïm, Et Israël ne m'est pas caché; Car maintenant, Éphraïm, Tu t'es prostitué, Et Israël est souillé, Leurs œuvres ne leur permettent pas de revenir à leur Dieu, Parce que l'esprit de prostitution est au milieu d'eux, Et parce qu'ils ne connaissent pas l'Éternel. L'orgueil d'Israël témoigne contre lui; Israël et Éphraïm trébucheront par leur faute; Avec eux aussi Juda trébuchera. Ils iront avec leur petit et leur gros bétail chercher l'Éternel, Mais ils ne le trouveront pas: Il s'est écarté d'eux. Ils ont trahi l'Éternel, Car ils ont engendré des enfants illégitimes, Maintenant un mois (suffira) pour les dévorer avec leurs biens. Sonnez du cor à Guibea, De la trompette à Rama! Poussez des clameurs à Beth-Aven! Derrière toi, Benjamin! Éphraïm sera désolé au jour du châtiment. J'annonce aux tribus d'Israël une chose certaine: Les chefs de Juda sont Comme ceux qui déplacent les bornes; Je répandrai sur eux Mon courroux comme un torrent. Éphraïm est subjugué, Écrasé par le jugement, Car il a voulu suivre (sa) loi. Et moi je serai comme une teigne pour Éphraïm, Comme une pourriture pour la maison de Juda. Éphraïm voit sa maladie, Et Juda sa plaie; Éphraïm se rend en Assyrie Et envoie des messagers au roi Yareb, Mais ce roi ne pourra ne vous guérir, Ni porter remède à votre plaie, Car je serai moi-même comme un lion pour Éphraïm, Comme un lionceau pour la maison de Juda; Moi, moi, je déchirai, puis je m'en irai, J'emporterai, et nul ne délivrera (ma proie). Je m'en irai, je reviendrai dans ma demeure, Jusqu'à ce qu'ils s'avouent coupables et cherchent ma face; Dans la détresse, ils auront recours à moi. Venez, retournons à l'Éternel! Car il a déchiré, mais il nous guérira; Il a frappé, mais il pansera (nos plaies). Il nous rendra la vie dans deux jours; Le troisième jour, il nous relèvera, Et nous vivrons devant lui. Connaissons, cherchons à connaître l'Éternel; Sa venue est aussi certaine que celle de l'aurore. Il viendra pour nous comme une ondée, Comme la pluie du printemps qui arrose la terre. Que te ferai-je, Éphraïm? Que te ferai-je, Juda? Votre loyauté est comme la nuée du matin, Comme la rosée matinale qui disparaît. C'est pourquoi je (les) frappe par les prophètes, Je les tue par les paroles de ma bouche, Tes jugements viennent au jour, Car je veux la loyauté et non le sacrifice, Et la connaissance de Dieu plus que les holocaustes. À la façon des hommes, ils ont enfreint l'alliance. C'est là qu'ils m'ont trahi. Galaad est une cité de malfaiteurs À l'affût du sang. Comme des bandits qui guettent un homme, La confrérie des sacrificateurs Commet des assassinats sur le chemin de Sichem; C'est une infamie! Dans la maison d'Israël J'ai vu des choses horribles: C'est là qu'Éphraïm se prostitue, Qu'Israël est souillé. À toi aussi, Juda, une moisson est préparée, Quand je ramènerai les captifs de mon peuple. Lorsque je voulais guérir Israël, La faute d'Éphraïm et les méfaits de Samarie se sont révélés, Car ils ont agi frauduleusement; Le voleur est arrivé, La bande s'est répandue au dehors. Ils ne se disent pas dans leur cœur Que je me souviens de toute leur méchanceté; Maintenant leurs œuvres les entourent, Elles sont devant ma face. Ils réjouissent le roi par leur méchanceté, Et les chefs par leurs fourberies. Ils sont tous adultères, Semblables à un four chauffé par le boulanger. Il cesse d'attiser le feu Depuis qu'il a pétri la pâte Jusqu'à ce qu'elle soit levée. Au jour de notre roi, Les chefs se rendent malades, Échauffés par le vin; Le roi tend la main aux moqueurs. Ils appliquent à leur traquenard leur cœur pareil à un four; Toute la nuit leur boulanger dort, Et au matin le four brûle comme un feu embrasé. Ils sont tous échauffés comme un four, Ils dévorent leurs juges; Tous leurs rois tombent: Aucun d'eux ne m'invoque. Éphraïm se confond avec les peuples, Éphraïm est devenu un gâteau qui n'a pas été retourné. Des étrangers dévorent sa force, Et il ne le reconnaît pas. La vieillesse s'empare de lui, Et il ne le reconnaît pas. L'orgueil d'Israël témoigne contre lui; Ils ne reviennent pas à l'Éternel, leur Dieu, Et malgré tout cela, ils ne le cherchent pas. Éphraïm est devenu comme une colombe stupide, sans intelligence; Ils ont fait appel à l'Égypte, Ils sont allés en Assyrie. Tandis qu'ils y vont, J'étends sur eux mon filet, Je les précipite comme les oiseaux du ciel; Je les châtie, comme ils en ont été avertis dans leur communauté. Malheur à eux, parce qu'ils ont fui loin de moi! Ruine sur eux, parce qu'ils ont été criminels à mon égard! Alors que je les libérais, Ils ont proféré des mensonges contre moi. Ils ne crient pas vers moi dans leur cœur; Mais ils se lamentent sur leur couche, Ils s'attroupent pour avoir du blé et du vin nouveau, Et ils s'éloignent de moi. C'est moi qui les ai éduqués, J'ai fortifié leurs bras; Et ils méditent le mal contre moi. Ils reviennent, mais non pas en-haut; Ils sont comme un arc faussé, Leurs chefs tomberont par l'épée, À cause de leur langue en furie. C'est ce qui les rendra un objet de moquerie dans le pays d'Égypte. Embouche le cor! (L'ennemi fond) comme un aigle Sur la maison de l'Éternel, Parce qu'ils ont enfreint mon alliance, Qu'ils ont été criminels à l'égard de ma loi. Ils crieront vers moi: Mon Dieu, nous te connaissons, nous Israël! Israël a rejeté le bien; Un ennemi le poursuivra. Ils ont établi des rois sans mon ordre Et des chefs à mon insu. Avec leur argent et leur or Ils se sont fabriqué des idoles. Ainsi, (Israël) sera retranché. (L'Éternel) a rejeté ton veau, Samarie! Ma colère s'est enflammée contre eux. Jusques à quand seront-ils incapables de (parvenir) à l'innocence? Car il provient d'Israël, Un artisan l'a fabriqué, Et ce n'est pas un dieu; C'est pourquoi le veau de Samarie sera mis en pièces. Puisqu'ils ont semé du vent, Ils moissonneront la tempête; Ils n'auront pas une tige de blé; Ce qui poussera ne donnera pas de farine, Et s'il y en avait, Des étrangers l'engloutiraient. Israël est englouti! Ils sont maintenant parmi les nations Comme un objet dont personne ne veut. Car ils sont montés en Assyrie, Comme un âne sauvage qui se tient à l'écart; Éphraïm paie le prix des amours. Quand bien même ils ont payé le prix parmi les nations, Je vais maintenant les rassembler, Et bientôt ils souffriront Sous le fardeau du roi des princes. Éphraïm a multiplié les autels pour pécher, Et les autels sont devenus pour lui (un prétexte) pour pécher. Que j'écrive pour lui tous les détails de ma loi, Ils sont regardés comme quelque chose d'étranger. Ils immolent des victimes qu'ils m'offrent, Et ils en mangent la chair: L'Éternel ne les agrée pas. Maintenant l'Éternel se souvient de leur faute, Et il interviendra à cause de leurs péchés: Ils retourneront en Égypte. Israël a oublié celui qui l'a fait Et a bâti des palais, Et Juda a multiplié les villes fortes; Mais j'enverrai le feu dans leurs villes, Et il en dévorera les donjons. Israël, ne te réjouis pas, Transporté d'allégresse, comme les peuples, Alors que tu t'es prostitué en abandonnant ton Dieu, Alors que tu as aimé un salaire impur Dans toutes les aires à blé! L'aire et le pressoir ne les repaîtront pas, Et le vin nouveau sera décevant. Ils ne resteront pas dans le pays de l'Éternel; Éphraïm retournera en Égypte, Et ils mangeront en Assyrie des aliments impurs. Ils ne feront pas à l'Éternel des libations de vin; Leurs sacrifices ne lui plairont pas. Ce sera pour eux comme un pain de deuil, Tous ceux qui en mangeront se rendront impurs; Car leur pain ne sera que pour leur gosier, Il n'entrera pas dans la maison de l'Éternel. Que ferez-vous au jour de solennité, Au jour de la fête de l'Éternel? Car voici qu'ils partent à cause de la dévastation; L'Égypte les recueillera, Moph leur donnera des sépulcres; L'ortie s'emparera de leur argent précieux, Et les ajoncs (croîtront) dans leurs tentes. Ils arrivent, les jours de l'intervention (divine), Ils arrivent, les jours de la rétribution: Israël va l'éprouver! Le prophète est fou, L'homme inspiré a le délire À cause de la grandeur de ta faute Et d'une grande haine. Éphraïm est une sentinelle contre mon Dieu; Le prophète… un filet d'oiseleur est sur toutes ses voies, Il y a de la haine dans la maison de son Dieu. Ils sont plongés dans la corruption, Comme aux jours de Guibea; (L'Éternel) se souviendra de leur faute, Il interviendra à cause de leurs péchés. J'ai trouvé Israël Comme des raisins dans le désert, J'ai vu vos pères Comme les premiers fruits d'un figuier. Mais ils sont allés vers Baal-Peor, Ils se sont voués à l'infâme idole, Et ils sont devenus abominables comme l'objet de leur amour. Éphraïm? Sa gloire s'envolera comme un oiseau: Plus de naissance, Plus de grossesse, Plus de conception. S'ils élèvent leurs fils, Je les en priverai avant qu'ils soient des hommes, Aussi, malheur à eux, quand je m'éloignerai d'eux. Éphraïm, lorsque je regarde du côté de Tyr, Est planté dans un pâturage (agréable); Mais Éphraïm est destiné à mener ses enfants vers celui qui les tuera. Donne-leur, ô Éternel! … Que leur donneras-tu? … Donne-leur un sein qui avorte Et des mamelles desséchées! Toute leur méchanceté (se montre) à Guilgal; C'est là que je les ai pris en haine. À cause de leurs œuvres mauvaises, Je les chasserai de ma maison. Je ne continuerai pas à les aimer; Tous leurs chefs sont des rebelles. Éphraïm est frappé, Sa racine est devenue sèche; Ils ne porteront plus de fruit; Et s'ils ont des enfants, Je ferai périr le fruit chéri de leurs entrailles. Mon Dieu les rejettera, Parce qu'ils ne l'ont pas écouté, Et ils seront des fuyards parmi les nations. Israël était une vigne envahissante, Il produisait du fruit. Plus ses fruits étaient abondants, Plus il a multiplié les autels; Plus son pays était beau, Plus il a embelli les stèles. Leur cœur est partagé: Ils vont en porter la culpabilité. L'Éternel renversera leurs autels, Détruira leurs stèles. Et maintenant ils disent: Nous n'avons point de roi, Car nous n'avons pas craint l'Éternel; Et le roi, que pourrait-il faire pour nous? Ils prononcent des paroles En faisant des serments inutiles, En concluant une alliance. Aussi le jugement bourgeonnera Comme une plante vénéneuse, Dans les sillons des champs. Les habitants de Samarie seront consternés au sujet des génisses de Beth-Aven; Le peuple mènera deuil sur l'idole, Et les prêtres qui la servent trembleront pour elle, Pour sa gloire, qui s'en va du milieu d'eux. Elle sera offerte à l'Assyrie, En présent au roi Yareb. La honte saisira Éphraïm. Et Israël aura honte de ses desseins. C'en est fait de Samarie, de son roi, Comme de l'écume à la surface des eaux. Les hauts lieux de (Beth) Aven, où Israël a péché, seront détruits; Les chardons et la ronce croîtront sur leurs autels. Ils diront aux montagnes: Couvrez-nous! Et aux collines: Tombez sur nous! Depuis les jours de Guibea Tu as péché, Israël! Ils en restent là, Et la guerre contre les fils pervers ne les atteindrait pas à Guibea! Je les châtierai à mon gré, Et des peuples s'assembleront contre eux, Quand on les enchaînera pour leur double faute. Éphraïm est une génisse dressée, Et qui aime à fouler (le grain), Mais je jugulerai son beau cou; J'attellerai Éphraïm, Juda labourera, Jacob hersera. Et vous, semez pour la justice, Moissonnez dans la loyauté, Défrichez-vous un champ nouveau! Il est temps de chercher l'Éternel, Jusqu'à ce qu'il vienne Et répande pour vous la justice. Vous avez cultivé le mal, Moissonné la perversité, Mangé le fruit de la fourberie; Car tu as eu confiance dans ta voie Dans le nombre de tes vaillants hommes. Il s'élèvera un tumulte parmi ton peuple, Et toutes tes forteresses seront détruites, Comme Chalmân détruisit Beth-Arbel, Au jour de la guerre, Où la mère fut écrasée sur les enfants. Voilà ce que vous attirera Béthel, À cause de votre extrême méchanceté. Vienne l'aurore, Et c'en est fait du roi d'Israël. Quand Israël était jeune, je l'aimais, Et j'ai appelé mon fils hors d'Égypte. Mais ils se sont éloignés de ceux qui les appelaient; Ils ont sacrifié aux Baals Et offert de l'encens aux statues. C'est moi qui ai guidé les pas d'Éphraïm, Le soutenant par ses bras; Et ils n'ont pas reconnu que je les soignais. Je les ai tirés avec des liens d'humanité, Avec des chaînes d'amour. Je fus pour eux comme celui qui aurait relâché leur joug, Je leur ai présenté de quoi manger. Ils ne retourneront pas au pays d'Égypte; Mais l'Assyrien à son tour sera leur roi. Parce qu'ils ont refusé de retourner vers moi. L'épée fondra sur leurs villes, Anéantira leurs alentours, Elle dévorera, À cause des desseins qu'ils ont eus. Mon peuple est enclin à l'inconstance envers moi; On les appelle vers (celui qui est) en-haut, Mais aucun d'eux ne se lève. Comment pourrais-je te traiter, Éphraïm? Pourrais-je te livrer, Israël? Comment pourrais-je te traiter comme Adma? Te rendrais-je semblable à Tseboïm? Mon cœur est bouleversé, Toute ma pitié s'émeut. Je n'agirai pas selon mon ardente colère, Je ne reviendrai pas détruire Éphraïm; Car moi je suis Dieu, Et non pas un homme, Je suis le Saint au milieu de toi; Je ne viendrai pas avec colère. Ils suivront l'Éternel Qui rugira comme un lion, Car il rugira, Et les fils accourront de la mer en tremblant. Ils accourront de l'Égypte en tremblant, comme un oiseau, Et du pays d'Assyrie, comme une colombe. Et je les ferai habiter dans leurs maisons – Oracle de l'Éternel. Éphraïm m'a entouré de fourberie, Et la maison d'Israël de tromperie; Juda marche encore avec Dieu, Il est fidèle au (Dieu) saint. Éphraïm se repaît de vent Et poursuit le vent d'orient; Chaque jour il multiplie le mensonge et le pillage; Il conclut alliance avec l'Assyrie, Et on porte de l'huile en Égypte. L'Éternel est (aussi) en procès avec Juda, Et il interviendra contre Jacob selon sa conduite, Il lui rendra selon ses œuvres. Dans le sein maternel (Jacob) saisit son frère par le talon, Et dans son âge mûr, il lutta avec Dieu. Il lutta avec un ange, et fut vainqueur, Il pleura et lui demanda grâce. Jacob l'avait trouvé à Béthel, Et c'est là que (Dieu) nous a parlé. L'Éternel est le Dieu des armées; L'Éternel: c'est ainsi qu'on se souvient de lui. Et toi, tu reviendras à ton Dieu, Garde la loyauté et le droit, Espère toujours en ton Dieu. Canaan a dans sa main des balances fausses, Il aime à opprimer. Éphraïm dit: À la vérité, je me suis enrichi, Je me suis acquis de la fortune; Mais c'est entièrement le produit de mon travail; On ne trouvera chez moi Aucune faute qui soit un péché. Et moi, je suis l'Éternel, ton Dieu, Dès le pays d'Égypte. Je te ferai encore habiter sous des tentes, Comme aux jours de solennité. J'ai parlé aux prophètes, J'ai multiplié les visions, Et par l'intermédiaire des prophètes j'ai proposé des paraboles. Si Galaad n'est qu'injustice, À la vérité, ils ne seront que néant. Ils sacrifient des bœufs dans Guilgal; Aussi leurs autels seront comme des monceaux de pierres Dans les sillons des champs. Jacob s'enfuit dans les campagnes d'Aram, Israël servit pour une femme, Et pour une femme il garda (les troupeaux). Par un prophète L'Éternel fit monter Israël hors d'Égypte, Et par un prophète (Israël) fut gardé. Éphraïm a irrité l'Éternel avec âpreté: Son Seigneur rejettera sur lui son crime, Il fera revenir sur lui son mépris. Lorsqu'Éphraïm parlait, C'était une terreur: Il avait la haute (main) sur Israël. Mais il s'est rendu coupable par Baal Et il est mort. Maintenant ils continuent à pécher, Ils se font une statue de métal fondu avec leur argent, Des idoles de leur invention; Toutes sont l'œuvre d'artisans. On dit à leur sujet: Ceux qui sacrifient des êtres humains Peuvent bien donner des baisers à des veaux! C'est pourquoi ils seront comme la nuée du matin, Comme la rosée matinale qui disparaît, Comme la menue paille expulsée hors de l'aire, Comme la fumée qui sort d'une cheminée. Et moi, je suis l'Éternel, ton Dieu, Dès le pays d'Égypte. Tu ne connais d'autre Dieu que moi, Et il n'y a de sauveur que moi. Moi je t'ai connu dans le désert, Dans un pays torride. Quand ils ont eu des pâturages, Ils se sont rassasiés; Ils se sont rassasiés, Et leur cœur est devenu hautain; C'est pourquoi ils m'ont oublié. Je serai pour eux comme un lion; Comme un léopard sur un chemin, Je (les) suivrai des yeux, Je les attaquerai comme une ourse privée de ses petits, Je déchirerai l'enveloppe de leur cœur Et là je les dévorerai, comme une lionne. Les animaux des champs les mettront en pièces. (Ce qui cause) ta destruction, Israël, (C'est que tu as été) contre moi, Contre celui qui pouvait te secourir. Où donc est ton roi? Qu'il te sauve dans toutes tes villes! (Où sont) tes juges, au sujet desquels tu disais: Donne-moi un roi et des princes? Je t'ai donné un roi dans ma colère, Je te l'ôterai dans mon courroux. La faute d'Éphraïm est gardée, Son péché est mis en réserve. Les douleurs de celle qui enfante viendront pour lui; C'est un fils peu sage Qui, au terme voulu, ne sort pas du sein maternel. Je les libérerai de la main du séjour des morts, Je les rachèterai de la mort. Ô mort, où est ta peste? Séjour des morts, où est ta destruction? La clémence se dérobe à mes yeux! Éphraïm a beau être fertile au milieu de ses frères, Le vent d'orient viendra, Le souffle de l'Éternel s'élevant du désert. Il desséchera sa source, Tarira sa fontaine. On saccagera le trésor de tous les objets de valeur. Samarie sera traitée en coupable, Parce qu'elle s'est révoltée contre son Dieu. Ils tomberont par l'épée; Leurs petits enfants seront écrasés, Et l'on fendra le ventre de leurs femmes enceintes. Israël, reviens à l'Éternel, ton Dieu, Car tu as trébuché par ta faute. Prenez avec vous des paroles (de repentance), Et revenez à l'Éternel. Dites-lui: Pardonne toute faute, Et reçois-nous favorablement! Nous t'offrirons, au lieu de taureaux, (L'hommage de) nos lèvres. L'Assyrien ne nous sauvera pas. Nous ne monterons pas sur des chevaux Et nous ne dirons plus à l'ouvrage de nos mains: Notre Dieu! Car auprès de toi l'orphelin trouve de la compassion. Je guérirai leur inconstance, J'aurai pour eux un amour généreux, Car ma colère s'est détournée d'eux. Je serai comme la rosée pour Israël, Il fleurira comme le lis, Il s'enracinera comme le Liban. Ses rameaux s'étendront; Il aura la magnificence de l'olivier Et la senteur du Liban. Ils reviendront, Ceux qui s'asseyent à son ombre, Ils redonneront la vie au froment, Et ils fleuriront comme la vigne; Ils auront la renommée du vin du Liban. Éphraïm, qu'ai-je à faire encore avec les idoles? Je l'exaucerai, je le suivrai des yeux. Je serai comme un cyprès verdoyant. C'est de moi que vient ton fruit. Que celui qui est sage Ait l'intelligence de ces choses! Que celui qui est intelligent les comprenne! Car les voies de l'Éternel sont droites; Les justes y marcheront, Mais les criminels y trébucheront. Parole de l'Éternel qui fut adressée à Joël, fils de Petouël. Écoutez ceci, vous les anciens! Prêtez l'oreille, vous tous, habitants du pays! Cela s'est-il passé de votre temps, Ou même du temps de vos pères? Racontez-le à vos fils, Et que vos fils (le racontent) à leurs fils, Et leurs fils à la génération suivante! Ce qu'a laissé la chenille, La sauterelle l'a dévoré; Ce qu'a laissé la sauterelle, Le grillon l'a dévoré; Ce qu'a laissé le grillon, Le criquet l'a dévoré. Réveillez-vous, ivrognes, et pleurez! Vous tous, buveurs de vin, lamentez-vous, Parce que le jus (de raisin) vous est enlevé de la bouche! Car une nation est montée contre mon pays, Puissante et innombrable. Elle a les dents comme les dents d'un lion, Les mâchoires d'une lionne. Elle a fait une désolation de ma vigne; Elle s'est acharnée sur mon figuier, Elle l'a complètement dépouillé, abattu; Les pampres de la vigne ont blanchi. Plains-toi, comme la vierge qui se revêt d'un sac Pour (pleurer) l'époux de sa jeunesse! Offrandes et libations ont disparu de la Maison de l'Éternel; Les sacrificateurs qui sont au service de l'Éternel sont dans le deuil. Les champs sont saccagés, Le sol est dans le deuil; Car les blés sont ravagés, Le vin nouveau est épuisé, L'huile est desséchée. Les laboureurs sont épuisés, Les vignerons se lamentent Au sujet du froment et de l'orge, Parce que la moisson des champs est perdue. La vigne est épuisée, Le figuier est desséché; Le grenadier, comme le palmier et le pommier, Tous les arbres des champs sont secs… La gaieté est tarie, pour les humains. Sacrificateurs, revêtez-vous (de sacs) et soyez dans le deuil! Lamentez-vous, vous qui êtes au service de l'autel! Venez, passez la nuit (revêtus) de sacs, Vous qui êtes au service de mon Dieu! Car offrandes et libations font défaut à la Maison de votre Dieu. Consacrez un jeûne, proclamez une cérémonie, Assemblez les anciens, tous les habitants du pays, Dans la Maison de l'Éternel, votre Dieu, Et appelez l'Éternel au secours! Ah! quel jour! Car le jour de l'Éternel est proche; Il vient comme un ravage du Tout-Puissant. Devant nos yeux, la nourriture est retranchée, Ainsi que la joie et l'allégresse, De la Maison de notre Dieu. Les semences ont séché sous les mottes; Les greniers sont vidés, Les magasins sont en ruines, Car le blé est épuisé. Comme les bêtes gémissent! Les troupeaux de gros bétail sont errants, Parce qu'ils n'ont point de pâture; Et même les troupeaux de petit bétail sont punis. C'est vers toi, Éternel, que je crie! Car le feu a dévoré les pâturages du désert, Et la flamme a brûlé tous les arbres des champs. Les bêtes des champs soupirent aussi vers toi, Car les courants d'eau sont à sec, Et le feu a dévoré les pâturages du désert. Sonnez du cor en Sion! Lancez la clameur sur ma montagne sainte! Que tous les habitants du pays frémissent! Car le jour de l'Éternel vient, Car il est proche. Jour de ténèbres et d'obscurité, Jour de nuées et de brouillards, Il vient comme l'aurore déployée sur les montagnes. (Voici) un peuple nombreux et puissant, Tel qu'il n'y en a jamais eu, Et qu'il n'y en aura jamais Dans les générations à venir. Devant lui est un feu dévorant, Et derrière lui une flamme brûlante; Le pays était devant lui comme un jardin d'Éden, Et derrière lui c'est un désert affreux; Rien ne lui échappe! À les voir, (on dirait) des chevaux, Et ils courent comme des cavaliers. (On dirait) un bruit de chars Qui bondissent sur le sommet des montagnes. On dirait le bruit de la flamme du feu Qui dévore le chaume. On dirait un peuple puissant Rangé en bataille. Devant eux les peuples tremblent, Tous les visages pâlissent. Ils courent comme des héros, Ils escaladent une muraille comme des gens de guerre; Chacun va son chemin, Ils ne quittent pas leur route, Nul ne bouscule son voisin Chacun suit sa voie; Ils se ruent au travers des projectiles Sans rompre (les rangs). Ils fondent sur la ville, Courent sur la muraille, Escaladent les maisons, Entrent par les fenêtres comme un voleur. Devant eux la terre frémit, Le ciel est ébranlé, Le soleil et la lune s'obscurcissent, Et les étoiles perdent leur éclat. L'Éternel donne de la voix devant son armée; Car son camp est immense, Et l'exécuteur de sa parole est puissant; Car le jour de l'Éternel est grand, Il est très redoutable; Qui pourra le supporter? Maintenant encore – Oracle de l'Éternel – Revenez à moi de tout votre cœur, Avec des jeûnes, avec des pleurs et des lamentations! Déchirez vos cœurs et non vos vêtements, Et revenez à l'Éternel, votre Dieu; Car il fait grâce, Il est compatissant, Lent à la colère Et riche en bienveillance, Et il regrette le malheur qu'il envoie. Qui sait s'il ne reviendra pas Et n'aura pas de regret, Et s'il ne laissera pas derrière lui la bénédiction, Des offrandes et des libations pour l'Éternel, votre Dieu? Sonnez du cor en Sion! Consacrez un jeûne, Proclamez une cérémonie! Réunissez le peuple, Formez une sainte assemblée! Rassemblez les anciens, Réunissez les enfants, Même les nourrissons à la mamelle! Que l'époux sorte de sa chambre, Et l'épouse de sa tente! Qu'entre le portique et l'autel Pleurent les sacrificateurs, Ceux qui sont au service de l'Éternel, Et qu'ils disent; Éternel, épargne ton peuple! Ne livre pas ton héritage au déshonneur, Pour qu'il soit la fable des nations! Pourquoi dirait-on parmi les peuples; Où est leur Dieu? L'Éternel s'est ému de jalousie pour son pays; Il a eu pitié de son peuple. L'Éternel a répondu: Il a dit à son peuple: Me voici! Je vous envoie le blé, Le vin nouveau et l'huile, Et vous en serez rassasiés; Et je ne vous livrerai plus au déshonneur parmi les nations. J'éloignerai de vous l'ennemi du nord, Je le bannirai vers une terre aride et désolée, Son avant-garde dans la mer orientale, Son arrière-garde dans la mer occidentale; Et son infection s'élèvera, Sa puanteur s'élèvera, Car il a fait de grandes choses. Terre, sois sans crainte, Sois dans l'allégresse et réjouis-toi, Car c'est l'Éternel qui a fait de grandes choses! Bêtes des champs, soyez sans crainte, Car les pâturages du désert reverdissent, Car les arbres portent leurs fruits, Le figuier et la vigne donnent leurs richesses. Et vous, fils de Sion, soyez dans l'allégresse Et réjouissez-vous en l'Éternel, votre Dieu, Car il vous a donné la pluie salutaire, Il a fait descendre l'averse pour vous: Pluie d'automne et pluie de printemps, au premier (mois). Les aires se rempliront de grain, Et les cuves regorgeront de vin nouveau et d'huile. Je vous restituerai les années Qu'ont dévorées la sauterelle, Le grillon, le criquet et la chenille, Ma grande armée que j'avais envoyée contre vous. Vous mangerez, Vous vous rassasierez Et vous louerez le nom de l'Éternel, votre Dieu, Qui aura fait des miracles pour vous. Et mon peuple ne sera plus jamais dans la honte. Vous reconnaîtrez que moi je suis au milieu d'Israël; Moi, l'Éternel, votre Dieu, Et qu'il n'y en a point d'autre; Et mon peuple ne sera plus jamais dans la honte. Après cela, je répandrai mon Esprit sur toute chair; Vos fils et vos filles prophétiseront, Vos anciens auront des songes, Et vos jeunes gens des visions. Même sur les serviteurs et sur les servantes, En ces jours-là, je répandrai mon Esprit. Je ferai paraître des prodiges Dans le ciel et sur la terre, Du sang, du feu et des colonnes de fumée; Le soleil se changera en ténèbres, Et la lune en sang, Avant l'arrivée du jour de l'Éternel, (De ce jour) grand et redoutable. Alors quiconque invoquera le nom de l'Éternel sera délivré, Car sur la montagne de Sion et à Jérusalem Il y aura des rescapés, Comme l'a dit l'Éternel, Et ceux que l'Éternel appellera seront parmi les survivants. Paroles d'Amos, l'un des éleveurs de Tekoa, visions qu'il eut sur Israël, au temps d'Ozias, roi de Juda, et au temps de Jéroboam, fils de Joas, roi d'Israël, deux ans avant le tremblement de terre. Il dit: De Sion l'Éternel rugit, De Jérusalem il donne de la voix. Les pâturages des bergers sont dans le deuil, Et le sommet du Carmel est desséché. Ainsi parle l'Éternel: À cause de trois crimes de Damas, Même de quatre, je ne révoque pas mon arrêt: Parce qu'ils ont foulé Galaad avec des herses de fer, J'enverrai le feu contre la maison de Hazaël, Et il dévorera les donjons de Ben-Hadad. Je briserai les verrous de Damas, J'exterminerai de Biqath-Aven les habitants Et de Beth-Éden celui qui tient le sceptre; Et le peuple de Syrie sera déporté à Qir, Dit l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel: À cause de trois crimes de Gaza, Même de quatre, je ne révoque pas mon arrêt; Parce qu'ils ont déporté tout un peuple pour le livrer à Édom, J'enverrai le feu contre la muraille de Gaza, Et il en dévorera les donjons. Je retrancherai d'Asdod tout habitant Et d'Askalon celui qui tient le sceptre: Je tournerai ma main contre Ékron Et le reste des Philistins périra, Dit le Seigneur, l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel: À cause de trois crimes de Tyr, Même de quatre, je ne révoque pas mon arrêt; Parce qu'ils ont livré à Édom tout un peuple de déportés Sans se souvenir de l'alliance fraternelle, J'enverrai le feu contre la muraille de Tyr, Et il en dévorera les donjons. Ainsi parle l'Éternel: À cause de trois crimes d'Édom, Même de quatre, je ne révoque pas mon arrêt: Parce qu'il a poursuivi son frère avec l'épée En étouffant sa compassion, Parce que sa colère déchire sans cesse, Et qu'il garde continuellement son courroux, J'enverrai le feu contre Témân, Et il dévorera les donjons de Botsra. Ainsi parle l'Éternel: À cause de trois crimes des Ammonites, Même de quatre, je ne révoque pas mon arrêt; Parce qu'ils ont éventré les femmes enceintes de Galaad Afin d'agrandir leur territoire, J'allumerai le feu contre la muraille de Rabba, Et il en dévorera les donjons. Au milieu des cris de guerre Au jour du combat, Au milieu de l'ouragan Au jour de la tempête; Et leur roi s'en ira en captivité, Lui, et ses chefs avec lui, Dit l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel: À cause de trois crimes de Moab, Même de quatre, je ne révoque pas mon arrêt: Parce qu'il a brûlé, calciné les os du roi d'Édom, J'enverrai le feu contre Moab. Il dévorera les donjons de Qerioth; Et Moab périra au milieu du tumulte, Au milieu des cris de guerre et du son du cor. Je retrancherai le juge de son sein Et je tuerai tous ses chefs avec lui, Dit l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel: À cause de trois crimes de Juda, Même de quatre, je ne révoque pas mon arrêt: Parce qu'ils ont rejeté la loi de l'Éternel Et qu'ils n'ont pas gardé ses préceptes, Parce qu'ils se sont laissé égarer par les mêmes mensonges Auxquels leurs pères s'étaient ralliés, J'enverrai le feu contre Juda, Et il dévorera les donjons de Jérusalem. Ainsi parle l'Éternel: À cause de trois crimes d'Israël, Même de quatre, je ne révoque pas mon arrêt: Parce qu'ils ont vendu le juste pour de l'argent, Et le pauvre pour une paire de sandales; Ils convoitent jusqu'à la poussière de la terre Qui est sur la tête des indigents, Ils violent le droit des humbles. Le fils et le père vont vers la même fille Afin de profaner mon saint nom. Ils s'étendent près de chaque autel Sur des vêtements pris en gage Et ils boivent dans la maison de leurs dieux Le vin de ceux qu'ils ont mis à l'amende. Et pourtant j'ai détruit devant eux les Amoréens, Dont la hauteur égalait celle des cèdres, Et la force celle des chênes; J'ai détruit leurs fruits en haut Et leurs racines en bas. Et pourtant moi je vous ai fait monter du pays d'Égypte Et je vous ai conduits quarante ans dans le désert Pour vous mettre en possession du pays des Amoréens. J'ai suscité parmi vos fils des prophètes Et parmi vos jeunes hommes des naziréens. N'en est-il pas ainsi, fils d'Israël? – Oracle de l'Éternel… Et vous avez fait boire du vin aux naziréens! Et aux prophètes vous avez donné cet ordre: Ne prophétisez pas! Voici: je vous écraserai sur place, Comme écrase un chariot chargé de gerbes. Celui qui est agile ne pourra fuir, Celui qui est vigoureux ne pourra pas déployer sa force, Et le guerrier ne sauvera pas sa vie; Celui qui manie l'arc ne résistera pas, Celui qui a les pieds agiles n'échappera pas, Et le cavalier ne sauvera pas sa vie; Le plus courageux des guerriers S'enfuira nu dans ce jour-là – Oracle de l'Éternel. Écoutez cette parole Que l'Éternel prononce Sur vous Israélites, Sur toute la famille Que j'ai fait monter du pays d'Égypte! Je vous ai choisis, vous seuls Parmi toutes les familles de la terre; C'est pourquoi je vous demanderai compte De tous vos errements. Deux (hommes) marchent-ils ensemble, Sans en avoir convenu? Le lion rugit-il dans la forêt Sans avoir une proie? Le lionceau pousse-t-il des cris du fond de sa tanière Sans avoir fait une capture? L'oiseau tombe-t-il dans le filet qui est à terre Sans qu'il y ait un piège? Le filet s'élève-t-il du sol Sans qu'il y ait rien de pris? Sonne-t-on du cor dans une ville Sans que le peuple soit en émoi? Arrive-t-il un malheur dans une ville Sans que l'Éternel en soit l'auteur? Ainsi le Seigneur, l'Éternel, ne fait rien Sans avoir révélé son secret À ses serviteurs, les prophètes. Le lion rugit: Qui ne serait effrayé? Le Seigneur, l'Éternel, parle: Qui ne prophétiserait? Faites retentir votre voix dans les donjons d'Asdod Et dans les donjons du pays d'Égypte, Et dites: Rassemblez-vous sur les montagnes de Samarie, Et voyez quelle immense confusion au milieu d'elle, Que d'oppressions en son sein! Ils ne savent pas agir avec droiture, – Oracle de l'Éternel – Ils entassent dans leurs donjons (les produits de) la violence et de la rapine. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici un ennemi! Il investit le pays! Il te dépouille de ta force, Et tes donjons sont pillés. Ainsi parle l'Éternel: Comme le berger sauve de la gueule du lion Deux pattes ou un bout d'oreille, Ainsi seront sauvés les Israélites Habitant à Samarie, Eux qui sont allongés sur des lits et des tapis de Damas. Écoutez, et témoignez de ceci contre la maison de Jacob! – Oracle du Seigneur, l'Éternel, le Dieu des armées. Le jour où je demanderai compte à Israël de ses transgressions, Je lui demanderai compte des autels de Béthel; Les cornes de l'autel seront brisées Et tomberont à terre. Je renverserai la maison d'hiver sur la maison d'été, Les palais d'ivoire seront ruinés, Ce sera la fin de nombreuses maisons – Oracle de l'Éternel. Écoutez cette parole, vaches de Basan Qui êtes sur la montagne de Samarie, Vous qui opprimez les indigents, Qui écrasez les pauvres Et qui dites à vos maris: Apportez, et buvons! Le Seigneur, l'Éternel, l'a juré par sa sainteté: Voici: les jours viendront pour vous Où l'on vous enlèvera avec des crochets, Et votre progéniture avec des harpons; Vous sortirez par les brèches, chacune devant soi, Et vous vous jetterez dans la forteresse – Oracle de l'Éternel. Allez à Béthel et péchez! Allez à Guilgal et péchez davantage! Offrez vos sacrifices le matin Et vos dîmes tous les trois ans! Faites vos sacrifices de reconnaissance avec du levain! Proclamez, publiez vos offrandes volontaires! Car c'est là ce que vous aimez, fils d'Israël – Oracle du Seigneur, l'Éternel. Et moi, je vous ai envoyé la famine dans toutes vos villes, Le manque de pain dans toutes vos demeures. Malgré cela, vous n'êtes pas revenus à moi – Oracle de l'Éternel. Et moi, je vous ai refusé la pluie, Lorsqu'il y avait encore trois mois jusqu'à la moisson; J'ai fait pleuvoir sur une ville Et je n'ai pas fait pleuvoir sur une autre ville; Un champ a reçu la pluie, Et le champ sur lequel la pluie n'est pas tombée s'est desséché. Deux, trois villes sont allées vers une autre Pour boire de l'eau, Et elles n'ont point apaisé leur soif. Malgré cela, vous n'êtes pas revenus à moi – Oracle de l'Éternel. Je vous ai frappés par la rouille et par la nielle; Vos nombreux jardins, vos vignes, vos figuiers et vos oliviers Ont été dévorés par les chenilles. Malgré cela, vous n'êtes pas revenus à moi – Oracle de l'Éternel. J'ai envoyé parmi vous la peste, comme en Égypte, J'ai tué vos jeunes gens par l'épée Et laissé prendre vos chevaux; J'ai fait monter à vos narines (l'odeur) d'infection de votre camp. Malgré cela, vous n'êtes pas revenus à moi – Oracle de l'Éternel. Je vous ai bouleversés, Comme Sodome et Gomorrhe que Dieu bouleversa, Et vous avez été comme un tison arraché de l'incendie. Malgré cela, vous n'êtes pas revenus à moi – Oracle de l'Éternel… C'est pourquoi voilà ce que je vais te faire, ô Israël! Et puisque je vais te faire cela, Prépare-toi à la rencontre de ton Dieu, ô Israël! Car voici celui qui forme les montagnes et crée le vent Et qui fait connaître à l'homme ses pensées, Celui qui change l'aurore en ténèbres Et qui marche sur les hauteurs de la terre: Son nom est l'Éternel, le Dieu des armées. Écoutez cette parole, Cette complainte que j'entonne sur vous, Maison d'Israël! Elle est tombée, elle ne se relèvera plus, La vierge d'Israël; Elle est couchée sur sa (propre) terre, Nul ne la relève. Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: La ville qui mettait en campagne mille hommes N'en conservera que cent, Et celle qui mettait en campagne cent hommes N'en conservera que dix, Pour la maison d'Israël. Car ainsi parle l'Éternel à la maison d'Israël: Cherchez-moi et vivez! Ne cherchez pas à Béthel, N'allez pas à Guilgal Ne vous rendez pas à Beér-Chéba Car Guilgal sera entièrement déporté, Et Béthel anéanti. Cherchez l'Éternel et vivez! Craignez qu'il ne saisisse comme le feu La maison de Joseph, Et que ce feu ne la dévore, Sans personne à Béthel pour l'éteindre, Vous qui changez le droit en absinthe Et qui jetez à terre la justice! Il a fait les Pléiades et Orion, Il change l'ombre de la mort en aurore, Il obscurcit le jour pour en faire la nuit, Il appelle les eaux de la mer Et les répand à la surface de la terre: L'Éternel est son nom. Il déchaîne la ruine sur le puissant, Et la ruine survient sur la place forte. Ils haïssent celui qui les reprend à la porte Et ils ont horreur de celui qui parle sincèrement. Aussi, parce que vous avez foulé l'indigent, Et que vous avez pris de lui du blé en présent, Vous avez bâti des maisons en pierres de taille, Mais vous ne les habiterez pas; Vous avez planté d'excellentes vignes, Mais vous n'en boirez pas le vin. Car, je le sais, vos crimes sont nombreux Et vos péchés énormes; Vous opprimez le juste, vous le rançonnez, Et vous, à la porte vous évincez les pauvres. Voilà pourquoi, en des temps comme ceux-ci, l'homme intelligent se tait, Car ces temps sont mauvais. Recherchez le bien et non le mal Afin que vous viviez, Et qu'ainsi l'Éternel, le Dieu des armées, soit avec vous, Comme vous le dites. Haïssez le mal, aimez le bien, Faites régner à la porte le droit; Peut-être l'Éternel, le Dieu des armées, aura pitié Du reste de Joseph. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel, le Dieu des armées, le Seigneur: Dans toutes les places on se lamentera, Dans toutes les rues on dira: Ah! Ah! On appellera le laboureur au deuil, Et aux lamentations ceux qui s'y connaissent en chants funèbres. Dans toutes les vignes on se lamentera, Lorsque je passerai au milieu de toi, Dit l'Éternel. Malheur à ceux qui désirent le jour de l'Éternel! Qu'attendez-vous du jour de l'Éternel? Il sera ténèbres et non lumière. (Il en sera) comme d'un homme qui fuit devant le lion Et que rencontre l'ours, Qui gagne sa demeure, appuie sa main sur la muraille, Et que mord le serpent. Le jour de l'Éternel n'est-il pas ténèbres et non lumière? N'est-il pas obscur et sans éclat? Je hais, je méprise vos fêtes, Je ne puis sentir vos cérémonies. Quand vous me présentez des holocaustes et des offrandes, Je n'y prends aucun plaisir; Vos sacrifices de communion et les veaux gras, Je ne les regarde pas. Éloigne de moi le bruit de tes cantiques, Je n'écoute pas le son de tes luths, Mais que le droit coule comme de l'eau, Et la justice comme un torrent intarissable. M'avez-vous fait des sacrifices et des offrandes Pendant les quarante années du désert, maison d'Israël? Emportez donc Sikkouth, votre roi, Et Kiyoun, vos idoles, L'étoile de votre dieu Que vous vous êtes fabriqué! Et je vous déporterai au-delà de Damas, Dit celui dont le nom est l'Éternel, le Dieu des armées. Malheur à ceux qui vivent tranquilles dans Sion Et en sécurité sur la montagne de Samarie, À ces grands de la première des nations, Auprès desquels va la maison d'Israël… Passez à Kalné et voyez, Allez de là jusqu'à Hamath la grande, Et descendez à Gath des Philistins: Ces villes sont-elles plus prospères que (vos deux) royaumes, Et leur territoire est-il plus étendu que le vôtre? … Vous croyez éloigné le jour du malheur, Et vous faites approcher le règne de la violence. Ils reposent sur des lits d'ivoire, Ils sont voluptueusement étendus sur leurs tapis; Ils mangent les agneaux du troupeau, Les veaux qu'on a mis à l'engrais. Ils égrènent les sons du luth, Ils se croient habiles comme David sur les instruments de musique. Ils boivent les calices à vin, Ils s'enduisent d'huile vierge Et ils ne souffrent pas de la ruine de Joseph! C'est pourquoi maintenant ils seront emmenés à la tête des déportés; Et les banquets de ces voluptueux cesseront. Le Seigneur, l'Éternel, l'a juré par lui-même – Oracle de l'Éternel, le Dieu des armées: J'ai en horreur l'orgueil de Jacob, Et je hais ses donjons; Je livrerai toute ville et ce qu'elle renferme. Et s'il reste dix hommes Dans une maison, ils mourront. Lorsqu'un parent prendra (un mort) pour le brûler Et qu'il enlèvera de la maison les ossements, Il dira à celui qui est au fond de la maison: Y a-t-il encore quelqu'un avec toi? Et cet homme répondra: Personne… Et l'autre dira: Silence! Car il ne faut pas évoquer le nom de l'Éternel! Car voici que l'Éternel donne des ordres, Il fera tomber en ruines la grande maison, Et en débris la petite maison. Est-ce que les chevaux courent sur la rocaille, Est-ce qu'on y laboure avec des bœufs, Pour que vous ayez changé le droit en poison, Et le fruit de la justice en absinthe? Vous vous réjouissez de ce qui n'est que néant, Vous dites: N'est-ce pas par notre force Que nous avons acquis de la puissance? C'est pourquoi voici que je ferai lever contre vous, maison d'Israël, – Oracle de l'Éternel, le Dieu des armées – Une nation qui vous opprimera depuis l'entrée de Hamath Jusqu'au torrent de la Araba. Le Seigneur, l'Éternel, m'envoya cette vision: Voici qu'il formait des sauterelles, Au moment où le regain commençait à croître; C'était le regain après la coupe du roi. Et comme elles dévoraient entièrement l'herbe de la terre, Je dis: Seigneur Éternel, pardonne donc! Comment Jacob subsistera-t-il? Il est si petit! L'Éternel en eut du regret. Cela n'arrivera pas, Dit l'Éternel. Le Seigneur, l'Éternel, m'envoya cette vision: Voici que le Seigneur, l'Éternel, proclamait le jugement par le feu; Et le feu avait dévoré le grand abîme Et dévorait le champ. Je dis: Seigneur Éternel, arrête donc! Comment Jacob subsistera-t-il? Il est si petit! L'Éternel en eut du regret. Cela non plus n'arrivera pas, Dit le Seigneur, l'Éternel. Il m'envoya cette vision: Voici que le Seigneur se tenait sur un mur (égalisé) au niveau, Et il avait un niveau dans la main. L'Éternel me dit: Que vois-tu, Amos? Je répondis: Un niveau. Et le Seigneur dit: Voici que je mets le niveau au milieu de mon peuple d'Israël; Je ne lui passerai plus rien. Les hauts- lieux d'Isaac seront ravagés; Les sanctuaires d'Israël seront détruits, Et je me lèverai contre la maison de Jéroboam avec l'épée. Alors Amatsia, sacrificateur de Béthel, envoya dire à Jéroboam, roi d'Israël: Amos conspire contre toi au milieu de la maison d'Israël; le pays ne peut supporter toutes ses paroles. Car voici ce que dit Amos: Jéroboam mourra par l'épée, et Israël sera déporté loin de sa terre. Amatsia dit à Amos: Visionnaire, va-t'en, enfuis-toi dans le pays de Juda; manges-y ton pain, et là tu prophétiseras. Mais ne continue pas à prophétiser à Béthel, car c'est un sanctuaire du roi, et c'est une maison royale. Amos répondit à Amatsia: Je ne suis ni prophète, ni fils de prophète; mais je suis bouvier et je cultive des sycomores. L'Éternel m'a pris derrière le troupeau, et l'Éternel m'a dit: Va, prophétise à mon peuple d'Israël. Écoute maintenant la parole de l'Éternel, toi qui dis: Ne prophétise pas sur Israël et ne bavarde pas sur la maison d'Isaac. À cause de cela, voici ce que dit l'Éternel: Ta femme se prostituera dans la ville, tes fils et tes filles tomberont par l'épée, ta terre sera partagée au cordeau; toi, tu mourras sur une terre impure, et Israël sera déporté loin de sa terre. Le Seigneur, l'Éternel, m'envoya cette vision. Voici une corbeille de fruits mûrs. Il dit: Que vois-tu, Amos? Je répondis: Une corbeille de fruits mûrs. Et l'Éternel me dit: La fin a mûri pour mon peuple d'Israël; Je ne lui passerai plus rien. En ce jour-là, les chants du palais seront des gémissements – Oracle du Seigneur, l'Éternel. On jettera partout en silence une multitude de cadavres. Écoutez ceci, vous qui engloutissez le pauvre Et qui supprimez les malheureux du pays! Vous dites: Quand la nouvelle lune sera-t-elle passée, Afin que nous vendions nos denrées? Quand finira le sabbat, Afin que nous ouvrions (les greniers)? Nous diminuerons la mesure, Nous augmenterons le prix, Nous falsifierons les balances pour tromper; Nous achèterons les indigents pour de l'argent, Le pauvre pour une paire de sandales, Et nous vendrons le déchet du blé. L'Éternel l'a juré par l'orgueil de Jacob: Je n'oublierai jamais aucune de leurs actions. Le pays, à cause de cela, ne sera-t-il pas ébranlé, Et tous ses habitants ne seront-ils pas dans le deuil? Le pays montera tout entier comme la lumière, Il se soulèvera et s'affaissera Comme le fleuve d'Égypte. Il arrivera en ce jour-là – Oracle du Seigneur, l'Éternel – Que je ferai coucher le soleil à midi Et que j'obscurcirai la terre en plein jour. Je changerai vos fêtes en deuil Et tous vos chants en lamentations, Je couvrirai de sacs tous les reins Et je rendrai chauves toutes les têtes; Je mettrai le pays dans le deuil Comme pour un fils unique, Et son avenir ne sera plus qu'un jour d'amertume. Voici: les jours viennent – Oracle du Seigneur, l'Éternel – Où j'enverrai une famine dans le pays, Non pas une disette de pain Ni une soif d'eau, Mais (la faim et la soif) d'entendre les paroles de l'Éternel. Ils seront alors errants d'une mer à l'autre, Du nord à l'est; Ils tituberont à la recherche de la parole de l'Éternel, Et ils ne la trouveront pas. En ce jour-là, les belles jeunes filles Et les jeunes hommes s'évanouiront de soif, Eux qui jurent par le sacrilège de Samarie, Et qui disent: Vive ton dieu, Dan! Vive le rite de Beér-Chéba! Mais ils tomberont et ne se relèveront plus. Je vis le Seigneur qui se tenait sur l'autel. Il dit: Frappe le chapiteau, Et que les seuils s'ébranlent, Et brise-les sur leurs têtes à tous! Je ferai périr leur progéniture par l'épée. Parmi eux le fugitif ne parviendra pas à s'enfuir, Aucun rescapé n'en réchappera. S'ils pénètrent dans le séjour des morts, Ma main les en arrachera; S'ils montent aux cieux, Je les en ferai descendre. S'ils se cachent au sommet du Carmel, Je les y chercherai et je les saisirai; S'ils se dérobent à mes regards dans le fond de la mer, Là j'ordonnerai au serpent de les mordre. S'ils vont en captivité devant leurs ennemis, Là j'ordonnerai à l'épée de les faire périr; J'aurai l'œil sur eux Pour leur malheur et non pour leur bonheur. Le Seigneur, l'Éternel des armées, Touche la terre, et elle s'effondre, Tous ses habitants sont dans le deuil; Elle monte tout entière comme le Nil Et elle s'affaisse comme le fleuve d'Égypte. Il a bâti sa demeure dans les cieux Et fondé sa voûte sur la terre; Il appelle les eaux de la mer Et les répand à la surface de la terre: L'Éternel est son nom. N'êtes-vous pas pour moi comme les fils des Éthiopiens, Fils d'Israël? – Oracle de l'Éternel. N'ai-je pas fait sortir Israël du pays d'Égypte, Comme les Philistins de Kaphtor Et les Syriens de Qir? Voici que le Seigneur, l'Éternel, a les yeux Sur le royaume coupable. Je le détruirai de la surface de la terre; Toutefois je n'irai pas jusqu'à détruire totalement La maison de Jacob – Oracle de l'Éternel. Car voici que je donnerai mes ordres Et je ferai secouer la maison d'Israël par toutes les nations, Comme on est secoué par le crible, Sans qu'il en tombe à terre une seule parcelle. Tous les pécheurs de mon peuple mourront par l'épée, Eux qui disent: Tu ne feras pas approcher le malheur Et tu ne le feras pas arriver jusqu'à nous. En ce jour-là, je relèverai la cabane chancelante de David, J'en réparerai les brèches, J'en relèverai les ruines Et je la rebâtirai comme elle était autrefois, Afin qu'ils entrent en possession Du reste d'Édom et de toutes les nations Sur lesquelles mon nom a été invoqué – Oracle de l'Éternel, qui accomplit tout cela. Voici que les jours viennent – Oracle de l'Éternel – Où le laboureur suivra de près le moissonneur, Et celui qui foule le raisin celui qui répand la semence, Où le jus de fruits ruissellera des montagnes Et où toutes les collines s'épancheront. Je ramènerai les captifs de mon peuple d'Israël; Ils rebâtiront les villes dévastées Et les habiteront, Ils planteront des vignes Et en boiront le vin, Ils établiront des jardins Et en mangeront les fruits. Je les planterai sur leur terre, Et ils ne seront plus arrachés De leur terre, celle que je leur ai donnée, Dit l'Éternel, ton Dieu. Vision d'Abdias. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel, à Édom: Nous avons appris une nouvelle De la part de l'Éternel, Et un émissaire a été envoyé parmi les nations: Levez-vous! Levons-nous Contre Édom pour (lui faire) la guerre! Voici que je t'ai rendu petit parmi les nations, Tu es l'objet du plus grand mépris. L'insolence de ton cœur t'a trompé, Toi qui demeures dans les creux des rochers, Dont l'habitation est élevée, Et qui dis en toi-même: Qui me fera descendre jusqu'à terre? Quand tu prendrais de la hauteur, tel un aigle, Quand ton nid serait placé parmi les étoiles, Je t'en précipiterai – Oracle de l'Éternel. Si des voleurs, des pillards nocturnes, viennent chez toi, Ah! comme te voilà ruiné! Ne voleront-ils pas ce qui leur est nécessaire? Et si des vendangeurs viennent chez toi, Laisseront-ils autre chose que du grappillage? Ah! comme Ésaü est fouillé! Comme ses cachettes sont éventrées! Tous tes alliés t'ont refoulé jusqu'à la frontière. Ils t'ont trompé, ils l'ont emporté sur toi, tes amis, Ils se sont servis de ton pain comme d'un piège pour toi, par-dessous; Il n'a point d'intelligence (disent-ils)! N'est-ce pas en ce jour – Oracle de l'Éternel – Que je ferai disparaître d'Édom les sages, Et de la montagne d'Ésaü l'intelligence? Tes vaillants, ô Témân, seront dans l'épouvante, Pour que tout homme soit retranché de la montagne d'Ésaü Par suite de la tuerie! À cause de la violence contre ton frère Jacob Tu seras couvert de honte, Et tu seras retranché pour toujours. Le jour où tu te tenais en face de lui, Le jour où d'autres gens emmenaient captive son armée, Où des étrangers entraient dans ses portes Et jetaient le sort sur Jérusalem, Toi aussi tu étais comme l'un d'eux. N'arrête pas tes regards sur le jour de ton frère, Le jour de son infortune, Ne te réjouis pas au sujet des fils de Juda Au jour de leur ruine, N'ouvre pas tout grand ta bouche Au jour de la détresse! N'entre pas dans les villes de mon peuple Au jour de son désastre! N'arrête pas tes regards, toi aussi, sur son malheur Au jour de son désastre, Et ne porte pas (la main) sur ses richesses Au jour de son désastre! Ne te tiens pas au carrefour Pour exterminer ses rescapés, Et ne livre pas ses survivants, Au jour de la détresse! Car le jour de l'Éternel est proche, Pour toutes les nations; Il te sera fait comme tu as fait, Ta rétribution retombera sur ta tête. En effet, comme vous avez bu sur ma montagne sainte, Ainsi toutes les nations boiront sans cesse, Elles boiront, elles avaleront, Et elles seront comme si elles n'avaient jamais existé. Mais sur la montagne de Sion il y aura des rescapés, Ils seront saints, Et la maison de Jacob reprendra ses possessions. La maison de Jacob sera un feu Et la maison de Joseph une flamme; Mais la maison d'Ésaü sera du chaume, Qu'elles allumeront et consumeront; Et il n'y aura aucun survivant pour la maison d'Ésaü, Car l'Éternel a parlé. Ceux du Négueb posséderont la montagne d'Ésaü, Et ceux de la Chephéla (le pays) des Philistins; Ils posséderont la campagne d'Éphraïm Et la campagne de Samarie; Et Benjamin (possédera) Galaad. Les déportés, cette armée d'Israélites, (Posséderont le pays) des Cananéens jusqu'à Sarepta, Et les déportés de Jérusalem qui sont à Sepharad Posséderont les villes du Négueb. Des libérateurs monteront sur la montagne de Sion, Pour juger la montagne d'Ésaü; Et à l'Éternel appartiendra le règne. La parole de l'Éternel fut adressée à Jonas, fils d'Amittaï, en ces mots: Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et crie contre elle! Car sa méchanceté est montée jusqu'à moi. Alors Jonas se leva pour s'enfuir à Tarsis, loin de la face de l'Éternel. Il descendit à Jaffa et trouva un navire qui allait à Tarsis; il paya le prix du transport et s'embarqua avec les gens pour aller à Tarsis, loin de la face de l'Éternel. Mais l'Éternel fit souffler un grand vent sur la mer, et il s'éleva sur la mer une grande tempête. Le navire menaçait de se briser. Les marins eurent peur, ils implorèrent chacun leur dieu et lancèrent dans la mer les objets qui étaient sur le navire pour s'en alléger. Jonas descendit au fond du bateau, se coucha et s'endormit profondément. Le chef d'équipage s'approcha de lui et lui dit: Pourquoi dors-tu? Lève-toi, invoque ton Dieu! Peut-être que ce Dieu se modérera à notre égard, et nous ne périrons pas. Ils se dirent l'un à l'autre: Venez, et tirons au sort, pour connaître celui qui nous attire ce malheur. Ils tirèrent au sort, et le sort tomba sur Jonas. Alors ils lui dirent: Explique-nous qui nous attire ce malheur. Quelles sont tes affaires, et d'où viens-tu? Quel est ton pays, et de quel peuple es-tu? Il leur répondit: Je suis hébreu et je crains l'Éternel, le Dieu des cieux qui a fait la mer et la terre ferme. Ces hommes furent saisis d'une grande crainte et lui dirent: Qu'as-tu fait là! Car ces hommes savaient qu'il fuyait loin de la face de l'Éternel, parce qu'il le leur avait expliqué. Ils lui dirent: Que te ferons-nous, pour que la mer se calme envers nous? Car la mer était de plus en plus démontée. Il leur répondit: Prenez-moi, jetez-moi dans la mer et la mer se calmera envers vous; car je sais que c'est moi qui attire sur vous cette grande tempête. Ces hommes ramaient pour gagner la terre ferme, mais il ne le purent, parce que la mer était toujours plus démontée contre eux. Alors ils invoquèrent l'Éternel et dirent: Éternel, nous t'en prions, que nous ne périssions pas à cause de la vie de cet homme, et ne nous charge pas d'un sang innocent! Car toi, Éternel, tu as agi comme tu l'as voulu. Puis ils prirent Jonas et le jetèrent dans la mer, et la fureur de la mer s'arrêta. Ces hommes furent saisis d'une grande crainte de l'Éternel. Ils offrirent un sacrifice à l'Éternel et firent des vœux. L'Éternel fit intervenir un grand poisson pour engloutir Jonas, et Jonas demeura dans les entrailles du poisson trois jours et trois nuits. Jonas, dans les entrailles du poisson, pria l'Éternel, son Dieu. Il dit: Dans ma détresse, j'ai invoqué l'Éternel, Et il m'a répondu; Du sein du séjour des morts J'ai appelé au secours, Et tu as écouté ma voix. Tu m'as jeté dans un bas-fond au cœur des mers, Et les courants d'eau m'ont environné; Toutes tes vagues et tous tes flots ont passé sur moi. Et moi je disais: Je suis chassé loin de tes yeux! Mais je contemplerai encore ton saint temple. Les eaux m'ont couvert jusqu'à la gorge, L'abîme m'a enserré, Des joncs se sont noués autour de ma tête. Je suis descendu jusqu'aux ancrages des montagnes, Les verrous de la terre m'enfermaient pour toujours; Mais tu m'as fait remonter vivant du gouffre, Éternel, mon Dieu! Quand mon âme était abattue au-dedans de moi, Je me suis souvenu de l'Éternel, Et ma prière est parvenue jusqu'à toi, Jusqu'à ton saint temple. Ceux qui s'attachent à de vaines idoles Éloignent d'eux la bienveillance. Pour moi, je t'offrirai des sacrifices avec un cri de reconnaissance, J'accomplirai les vœux que j'ai faits: Le salut appartient à l'Éternel. L'Éternel parla au poisson qui vomit Jonas sur la terre ferme. La parole de l'Éternel fut adressée à Jonas une seconde fois, en ces mots: Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et fais-y la proclamation que je te dis! Alors Jonas se leva; il alla à Ninive, selon la parole de l'Éternel. Or Ninive était devant Dieu une grande ville, de trois jours de marche. Jonas commença par faire dans la ville une journée de marche. Il criait ces mots: Encore quarante jours, et Ninive sera bouleversée! Les gens de Ninive crurent en Dieu; ils proclamèrent un jeûne et se revêtirent de sacs, depuis les plus grands jusqu'aux plus petits. La nouvelle parvint au roi de Ninive; il se leva de son trône, ôta son manteau, se couvrit d'un sac et s'assit sur la cendre. Il fit crier ceci dans Ninive: Par décision du roi et de ses grands: Que les hommes et les bêtes, le gros et le menu bétail, ne goûtent de rien, ne paissent pas et ne boivent pas d'eau! Que les hommes et les bêtes soient couverts de sacs, qu'ils crient à Dieu avec force, et que chacun revienne de sa mauvaise conduite et de la violence (attachée) aux paumes de ses mains! Qui sait si Dieu ne reviendra pas et n'aura pas de regret, et s'il ne reviendra pas de son ardente colère, en sorte que nous ne périssions pas? Dieu vit qu'ils agissaient ainsi et qu'ils revenaient de leur mauvaise conduite. Alors Dieu regretta le mal qu'il avait résolu de leur faire et il ne le fit pas. Cela fut très mal pris par Jonas qui se fâcha. Il pria l'Éternel et dit: Ah! Éternel, n'est-ce pas ce que je disais quand j'étais encore dans mon pays? C'est ce que je voulais prévenir en fuyant à Tarsis. Car je savais que tu es un Dieu qui fais grâce et qui es compatissant, lent à la colère et riche en bienveillance, et qui regrettes le mal. Maintenant, Éternel, prends-moi donc la vie, car la mort m'est préférable à la vie. L'Éternel répondit: Fais-tu bien de te fâcher? Jonas sortit de la ville et s'assit à l'est de la ville. Là il se fit une hutte et s'assit dessous, à l'ombre, afin de voir ce qui arriverait dans la ville. L'Éternel Dieu fit intervenir un ricin, qui s'éleva au-dessus de Jonas, pour donner de l'ombre sur sa tête et pour lui ôter sa mauvaise humeur. Jonas éprouva une grande joie à cause de ce ricin. Mais le lendemain, quand parut l'aurore, Dieu fit intervenir un ver pour s'attaquer au ricin, et le ricin sécha. Au lever du soleil, Dieu fit intervenir un vent d'est étouffant, et le soleil s'attaqua à la tête de Jonas, au point qu'il tomba en défaillance. Il demanda la mort et dit: La mort m'est préférable à la vie. Dieu dit à Jonas: Fais-tu bien de te fâcher à cause du ricin? Il répondit: Je fais bien de me fâcher jusqu'à la mort. Et l'Éternel dit: Toi tu as pitié du ricin qui ne t'a coûté aucune peine et que tu n'as pas fait grandir, qui est né dans une nuit et qui a péri dans une nuit. Et moi, je n'aurais pas pitié de Ninive, la grande ville, dans laquelle se trouvent plus de cent vingt mille êtres humains qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche, et des bêtes en grand nombre! La parole de l'Éternel qui fut adressée à Michée, de Morécheth au temps de Yotam, d'Ahaz, d'Ézéchias, rois de Juda, vision sur Samarie et Jérusalem. Écoutez, vous tous, peuples! Sois attentive, terre, et ce qui est en toi! Que le Seigneur, l'Éternel, soit témoin contre vous, Le Seigneur (qui vient) de son saint temple! Car voici que l'Éternel sort de sa demeure, Il descend, il marche sur les hauteurs de la terre. Sous lui les montagnes se fondent, Les vallées s'entr'ouvrent Comme la cire devant le feu, Comme l'eau qui dévale une pente. Et tout cela à cause du crime de Jacob, À cause des péchés de la maison d'Israël! Quel est le crime de Jacob? N'est-ce pas Samarie? Quels sont les hauts- lieux de Juda? N'est-ce pas Jérusalem? Je ferai de Samarie un monceau de pierres dans les champs Pour y planter de la vigne; Je précipiterai ses pierres dans la vallée, Je mettrai à nu ses fondations, Toutes ses statues seront brisées Tous ses salaires (impurs) seront brûlés au feu, Et je ravagerai toutes ses idoles: Recueillies avec le salaire de la prostitution, Elles redeviendront un salaire de prostitution. C'est pourquoi je pleurerai, je me lamenterai, Je marcherai déchaussé et nu, Je pousserai des cris comme le chacal, Et des gémissements comme les autruches. Car sa plaie est incurable, Elle s'étend jusqu'à Juda. (Le Seigneur) atteint la porte de mon peuple, Jusqu'à Jérusalem. Ne l'annoncez pas dans Gath, Ne pleurez pas dans Akko! Je me roule dans la poussière à Beth-Leaphra. Passe, habitante de Chaphir, Dans la nudité et la honte! L'habitante de Tsaanân n'ose sortir, Le deuil de Beth-Haëtsel vous prive de son appui. L'habitante de Maroth tremble pour son bonheur, Car le malheur est descendu, (venant) de l'Éternel, Jusqu'à la porte de Jérusalem. Attelle char et chevaux, Habitante de Lakich! Tu as été pour la fille de Sion une première cause de péché, Car en toi se sont trouvés les crimes d'Israël. C'est pourquoi tu te sépareras de Morécheth-Gath; Les maisons d'Akzib seront une déception Pour les rois d'Israël. Je t'amènerai un nouveau conquérant, Habitante de Marécha; La gloire d'Israël s'en ira jusqu'à Adoullam. Rase-toi, coupe ta chevelure, À cause de tes fils chéris! Rends-toi tout à fait chauve comme le vautour, Car ils s'en vont en déportation loin de toi! Malheur à ceux qui méditent l'injustice Et qui trament le mal sur leur couche! Au point du jour ils l'exécutent, Quand ils ont le pouvoir en main. Ils convoitent des champs et ils s'en emparent, Des maisons, et ils les enlèvent; Ils oppriment le citoyen et sa maison, L'homme et son héritage. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel: Voici que je médite un malheur contre ce clan; Vous n'en préserverez pas votre cou, Et vous ne marcherez pas la tête levée, Car c'est le temps du malheur. En ce jour-là, on prononcera sur vous une sentence, On entonnera une complainte, On dira: Nous sommes entièrement dévastés! Il aliène la part de mon peuple! Eh quoi! il me la retire! Il distribue nos champs au rebelle! C'est pourquoi tu n'auras personne Qui étende le cordeau sur un lot, Dans l'assemblée de l'Éternel. Ne bavardez pas! disent-ils. Qu'on ne bavarde pas de la sorte! Les injures n'en finissent pas! Est-ce ainsi que tu parles, Maison de Jacob? L'Éternel est-il prompt à s'irriter? Est-ce là sa manière d'agir? Mes paroles ne sont-elles pas favorables À celui qui marche avec droiture? Naguère mon peuple s'est dressé en ennemi, Vous enlevez le manteau de dessus les vêtements De ceux qui passent avec sécurité En revenant de la guerre. Vous chassez de leurs maisons chéries Les femmes de mon peuple, Vous ôtez pour toujours à leurs enfants La gloire d'être à moi. Levez-vous, marchez! Car cette (terre) n'est pas un lieu de repos; À cause de sa souillure, Elle causera des douleurs, Des douleurs violentes. Qu'un homme, au gré du vent, Se mette à débiter des mensonges: Je vais bavarder pour toi Sur le vin, sur les boissons fortes! Ce sera le bavard qu'il faut à ce peuple! Assurément je te rassemblerai tout entier, ô Jacob! Assurément je te regrouperai, reste d'Israël. Je le réunirai comme les brebis d'une bergerie, Comme le troupeau dans son pâturage; Il y aura un bruit surhumain. Celui qui fait la brèche monte devant eux; Ils font la brèche, Passent la porte et en sortent; Leur roi passe devant eux, Et l'Éternel est à leur tête. Je dis: Écoutez, chefs de Jacob Et princes de la maison d'Israël! N'est-ce pas à vous de connaître le droit? Vous haïssez le bien Et vous aimez le mal; Vous leur enlevez la peau et la chair de dessus les os. Ils dévorent la chair de mon peuple, Lui arrachent la peau Et lui brisent les os. Ils le mettent en morceaux Comme (ce qu'on cuit) dans une marmite, Comme de la viande dans un chaudron. Alors ils crieront vers l'Éternel, Mais il ne leur répondra pas; Il leur cachera sa face en ce temps-là, Parce qu'ils ont commis de mauvaises actions. Ainsi parle l'Éternel sur les prophètes Qui égarent mon peuple, Qui annoncent la paix Si leurs dents ont quelque chose à mordre, Et qui publient la guerre Contre qui ne leur met rien dans la bouche: À cause de cela, vous aurez la nuit…, et plus de visions! Vous aurez les ténèbres…, et plus de divinations! Le soleil se couchera sur ces prophètes, Le jour s'obscurcira sur eux. Les voyants seront confus, Les devins rougiront, Tous se couvriront la moustache; Car Dieu ne répondra pas. Mais moi, je suis rempli de force Grâce à l'Esprit de l'Éternel, J'ai le droit et le courage De faire connaître à Jacob son crime Et à Israël son péché. Écoutez donc ceci, Chefs de la maison de Jacob Et princes de la maison d'Israël, Vous qui rendez abominable le droit Et qui pervertissez toute droiture, Vous qui bâtissez Sion avec le sang versé, Et Jérusalem avec la méchanceté. Ses chefs jugent pour des présents, Ses sacrificateurs enseignent pour un salaire, Ses prophètes prédisent pour de l'argent; Et ils s'appuient sur l'Éternel, en disant: L'Éternel n'est-il pas au milieu de nous? Le malheur ne nous atteindra pas. C'est pourquoi, c'est bien à cause de vous Que Sion sera labourée comme un champ, Que Jérusalem deviendra un monceau de pierres, Et que la montagne du temple deviendra une hauteur couverte de forêt. Il arrivera, à la fin des temps, Que la montagne de la maison de l'Éternel Sera fondée sur le sommet des montagnes, Qu'elle s'élèvera par-dessus les collines, Et que les peuples y afflueront. Des nations s'y rendront nombreuses et diront: Venez, et montons à la montagne de l'Éternel, À la Maison du Dieu de Jacob, Afin qu'il nous instruise de ses voies, Et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi Et de Jérusalem la parole de l'Éternel. Il sera juge entre des peuples nombreux, Il sera l'arbitre de nations puissantes, lointaines. De leurs épées ils forgeront des socs Et de leurs lances des serpes; Une nation ne lèvera plus l'épée contre une autre, Et l'on n'apprendra plus la guerre. Ils habiteront chacun sous sa vigne et sous son figuier, Et il n'y aura personne pour les troubler; Car la bouche de l'Éternel des armées a parlé. Tandis que tous les peuples marchent, Chacun au nom de son dieu, Nous marchons, nous, Au nom de l'Éternel, notre Dieu, À toujours et à perpétuité. En ce jour-là – Oracle de l'Éternel – Je recueillerai celle qui boite, Je rassemblerai celle qui était chassée, Que j'avais maltraitée. De celle qui boite je ferai un reste, De celle qui était mise à l'écart une nation puissante; Et l'Éternel régnera sur eux, à la montagne de Sion, Dès lors et pour toujours. Et toi, tour du troupeau, Citadelle de la fille de Sion, Jusqu'à toi viendra, Jusqu'à toi arrivera la souveraineté première, Un royaume pour la fille de Jérusalem. Pourquoi maintenant pousses-tu des cris? N'y a-t-il point de roi chez toi? Ton conseiller est-il perdu, Pour que la douleur te saisisse Comme une femme qui accouche? Fille de Sion, souffre et gémis Comme une femme qui accouche! Car maintenant tu sortiras de la ville Et tu feras ta demeure dans les champs, Tu iras jusqu'à Babylone; Et là tu seras délivrée, C'est là que l'Éternel te rachètera De la main de tes ennemis. Maintenant des nations nombreuses (se sont rassemblées) contre toi: Elle est dans la souillure, disent-elles; Nos yeux se fixent sur Sion! Mais elles ne connaissent pas les pensées de l'Éternel, Elles ne comprennent pas ses desseins, (Elles ignorent) qu'il les a rassemblées comme des gerbes dans l'aire. Fille de Sion, lève-toi et piétine! Je te ferai une corne de fer Et je te ferai des sabots de bronze, Tu broieras des peuples nombreux, Tu consacreras leurs profits à l'Éternel, Leurs richesses au Seigneur de toute la terre. Maintenant, fille de troupes, Rassemble tes troupes! On nous assiège; Avec le bâton on frappe sur la joue Le juge d'Israël. Et toi, Bethléem Éphrata Toi qui es petite parmi les milliers de Juda, De toi sortira pour moi Celui qui dominera sur Israël Et dont l'origine remonte au lointain passé, Aux jours d'éternité. C'est pourquoi il les abandonnera Jusqu'au temps où enfantera celle qui doit enfanter, Et le reste de ses frères Reviendra auprès des fils d'Israël. Il se dressera et les fera paître Avec la force de l'Éternel, Avec la majesté du nom de l'Éternel, son Dieu: Et ils auront une demeure (assurée), Car il est dès maintenant glorifié Jusqu'aux extrémités de la terre. C'est lui qui sera la Paix! Lorsque l'Assyrien viendra dans notre pays Et qu'il pénétrera dans nos donjons, Nous ferons lever contre lui sept bergers Et huit princes du peuple. Ils gouverneront le pays d'Assyrie avec l'épée, Et le pays de Nimrod au-dedans de ses portes. Il nous délivrera ainsi de l'Assyrien, Lorsqu'il viendra dans notre pays Et qu'il pénétrera sur notre territoire. Le reste de Jacob sera Au milieu des peuples nombreux Comme une rosée qui vient de l'Éternel, Comme des ondées sur l'herbe: Elles ne comptent pas sur l'homme, Elles ne dépendent pas des humains. Le reste de Jacob sera parmi les nations, Au milieu des peuples nombreux, Comme un lion parmi les bêtes de la forêt, Comme un lionceau parmi les troupeaux de petit bétail: Lorsqu'il passe, il foule et déchire, Et personne ne délivre. Que ta main se lève sur tes adversaires, Et que tous tes ennemis soient retranchés! En ce jour-là – Oracle de l'Éternel – Je retrancherai du milieu de toi tes chevaux Et je causerai la perte de tes chars; Je retrancherai les villes de ton pays Et je renverserai toutes tes forteresses; Je retrancherai de ta main les sortilèges, Et tu n'auras plus de magiciens; Je retrancherai du milieu de toi tes idoles et tes statues, Et tu ne te prosterneras plus devant l'ouvrage de tes mains; J'extirperai du milieu de toi tes poteaux d'Achéra Et je détruirai tes villes. J'exercerai ma vengeance avec colère, avec fureur, sur les nations Qui n'ont pas écouté. Écoutez donc ce que dit l'Éternel: Lève-toi, entre en procès avec les montagnes, Et que les collines entendent ta voix! … Écoutez, montagnes, le procès de l'Éternel, Et vous, immuables fondements de la terre! Car l'Éternel a un procès avec son peuple, Il veut contester avec Israël. – Mon peuple, que t'ai-je fait? En quoi t'ai-je fatigué? Réponds-moi! Car je t'ai fait monter du pays d'Égypte, Je t'ai racheté de la maison de servitude, Et j'ai envoyé devant toi Moïse, Aaron et Miryam. Mon peuple, rappelle-toi Ce que projetait Balaq, roi de Moab, Et ce que lui répondit Balaam, fils de Béor, Depuis Chittim jusqu'à Guilgal, Afin que tu reconnaisses Les actes de justice de l'Éternel. – Avec quoi me présenterai-je devant l'Éternel, M'inclinerai-je devant le Dieu Très-Haut? Me présenterai-je avec des holocaustes, Avec des veaux d'un an? L'Éternel agréera-t-il des milliers de béliers, Des myriades de torrents d'huile? Donnerai-je pour mon crime mon premier-né, Pour mon propre péché le fruit de mes entrailles? – On t'a fait connaître, ô homme, ce qui est bien; Et ce que l'Éternel demande de toi, C'est que tu pratiques le droit, Que tu aimes la loyauté, Et que tu marches humblement avec ton Dieu. La voix de l'Éternel crie à la ville Et il est sage d'y voir ton nom. Écoutez l'annonce du châtiment, Et celui qui l'a décrété. Y a-t-il encore dans la maison du méchant Des trésors mal acquis, Et un épha trop petit, exécrable? Serai-je sans reproche avec des balances fausses Et avec des poids trompeurs dans le sac? Ses riches sont pleins de violence, Ses habitants profèrent le mensonge, Et leur langue n'est que tromperie dans leur bouche. C'est pourquoi je te frapperai par la souffrance, Je te ravagerai à cause de tes péchés. Toi, tu mangeras sans te rassasier, Et cela te tordra les entrailles, Tu mettras en réserve sans rien préserver, Et ce que tu préserveras, Je le livrerai à l'épée. Toi, tu sèmeras Et tu ne moissonneras pas, Toi, tu presseras l'olive Et tu ne verseras pas l'huile, (Tu presseras) le moût, Et tu ne boiras pas le vin. On s'en tient aux prescriptions d'Omri, À toute la manière d'agir de la maison d'Achab, Et vous marchez d'après leurs conseils; C'est pourquoi je te livrerai à la destruction, Je ferai de tes habitants un sujet de raillerie, Et vous porterez la honte de mon peuple. Malheur à moi! Car je suis comme à la récolte des fruits, Comme au grappillage après la vendange: Il n'y a point de grappes à manger, Point de ces figues nouvelles que je désire. L'homme loyal a disparu du pays, Et il n'y a plus d'homme droit, Ils sont tous en embuscade pour verser le sang, Chacun tend un piège à son frère. Leurs mains sont habiles à faire le mal: Le prince a des exigences, Le juge (agit) par intérêt, Le grand manifeste, lui aussi, son avidité, Et ils font ainsi cause commune. Le meilleur d'entre eux est comme une ronce, (L'homme) droit pire qu'un buisson d'épines. C'est le jour (annoncé) par tes sentinelles, Le temps d'intervenir contre toi est arrivé. Ils sont maintenant dans la confusion. Ne croyez pas à un ami, Ne vous fiez pas à un intime; Devant celle qui repose sur ton sein Garde les portes de ta bouche. Car le fils flétrit le père, La fille se soulève contre sa mère, La belle-fille contre sa belle-mère; Chacun a pour ennemis les gens de sa maison. Pour moi, je regarderai vers l'Éternel, Je mettrai mon espérance dans le Dieu de mon salut; Mon Dieu m'exaucera. Ne te réjouis pas à mon sujet, mon ennemie! Car si je tombe, je me relève; Si je suis assise dans les ténèbres, L'Éternel est ma lumière. Je supporterai la colère de l'Éternel, Puisque j'ai péché contre lui, Jusqu'à ce qu'il défende ma cause et me fasse droit; Il me fera sortir à la lumière, Et je contemplerai sa justice. Mon ennemie le verra Et sera couverte de honte, Elle qui me disait: Où est l'Éternel, ton Dieu? Mes regards s'arrêteront sur elle; Maintenant elle est foulée aux pieds Comme la boue des rues. Le jour où l'on rebâtira tes murs, Ce jour-là tes limites seront reculées. En ce jour, on viendra vers toi De l'Assyrie et des villes d'Égypte, De l'Égypte jusqu'au fleuve, D'une mer à l'autre, et d'une montagne à l'autre. Le pays sera dévasté à cause de ses habitants, À cause du fruit de leurs œuvres. Fais paître ton peuple avec ta houlette, Le troupeau de ton héritage Qui habite solitaire dans la forêt Au milieu du Carmel! Qu'ils paissent sur le Basan et en Galaad Comme aux jours d'autrefois. Comme aux jours où tu sortis du pays d'Égypte, Je lui ferai voir des prodiges. Les nations le verront et seront confuses Malgré toute leur puissance; Elles mettront la main sur la bouche, Leurs oreilles seront assourdies. Elles lécheront la poussière comme le serpent, Comme les reptiles de la terre; Elles sortiront avec effroi de leurs retraites Vers l'Éternel, notre Dieu; Elles auront peur, Elles te craindront. Qui est Dieu comme toi, Pardonnant la faute et passant sur le crime En faveur du reste de ton héritage? Il ne garde pas sa colère à toujours, Car il prend plaisir à la bienveillance. Il aura encore compassion de nous, Il mettra nos fautes sous nos pieds; Tu jetteras au fond de la mer tous leurs péchés, Tu témoigneras de la fidélité à Jacob, De la bienveillance à Abraham, Comme tu l'as juré jadis à nos pères. Menace sur Ninive. Livre de la vision de Nahoum, l'Elqochite. L'Éternel est un Dieu jaloux, il se venge; L'Éternel se venge, il est plein de fureur; L'Éternel se venge de ses adversaires, Il garde sa rigueur envers ses ennemis. L'Éternel est lent à la colère, Il est grand par sa force; Il ne laisse certes pas impuni. L'Éternel (fraye) son chemin dans le tourbillon, dans la tempête, Les nuées sont la poussière de ses pieds. Il menace la mer et la dessèche, Il fait tarir tous les fleuves; Le Basan et le Carmel dépérissent, La fleur du Liban dépérit. Il fait trembler les montagnes, Et les collines vacillent; La terre se soulève devant sa face, Le monde et tous ses habitants. Qui résistera devant son indignation? Qui tiendra contre son ardente colère? Sa fureur se répand comme le feu: Il brise les rochers. L'Éternel est bon, Il est un abri au jour de la détresse; Il prend soin de ceux qui se réfugient auprès de lui. Mais avec des flots qui débordent Il détruira totalement cet endroit Et il poursuivra ses ennemis jusque dans les ténèbres. Que méditez-vous contre l'Éternel? C'est lui qui fait une destruction totale. La détresse ne paraîtra pas deux fois. Même s'ils sont des buissons enchevêtrés, Et comme ivres de leur boisson, Ils seront consumés Comme la paille sèche, entièrement. De toi est sorti Celui qui méditait le mal contre l'Éternel, Celui qui avait des desseins de vaurien. Ainsi parle l'Éternel: S'ils sont au complet, aussi nombreux qu'ils soient, Ils seront fauchés, c'en sera fini. Je veux t'humilier, Pour ne plus avoir à t'humilier … Je briserai maintenant son joug pour te l'ôter, Et je romprai tes liens… Voici ce qu'a ordonné sur toi l'Éternel: Tu n'auras plus de descendants qui portent ton nom; Je retrancherai de la maison de ton dieu Statue et image de métal fondu; Je préparerai ta tombe, Car tu ne vaux pas grand-chose. Voici sur les montagnes Les pieds de celui qui annonce la bonne nouvelle de paix! Célèbre tes fêtes, Juda, Accomplis tes vœux! Car le vaurien ne passera plus au milieu de toi, Il est entièrement retranché… Un destructeur monte contre toi. Garde la forteresse! Veille sur la route! Fortifie tes reins, Prends courage de toute ta force! Car l'Éternel rétablit la fierté de Jacob Comme la fierté d'Israël, Parce que les pillards les ont pillés Et ont détruit leurs sarments … Les boucliers de ses héros sont rougis, Les hommes vaillants sont vêtus de cramoisi; Avec le fer qui étincelle (apparaissent) les chars Au jour qu'il a fixé (pour la bataille), Et les lances sont agitées. Les chars roulent follement dans les rues, Ils se précipitent sur les places; À les voir, on dirait des flambeaux, Ils accourent comme des éclairs… Il bat le rappel de ses vaillants hommes, Mais ils trébuchent dans leur marche; On se hâte vers la muraille de la ville, La défense est établie. Les portes des fleuves sont ouvertes, Et le palais s'écroule! … C'en est fait, elle est mise à nu, Elle est emmenée; Ses servantes geignent avec des voix de colombes, En se frappant la poitrine. Ninive était jadis comme un réservoir des eaux… En voilà qui fuient … Arrêtez! Arrêtez! … Mais nul ne se retourne… Pillez l'argent! pillez l'or! Il y a des trésors sans fin, Des richesses en objets de valeur de toute espèce. Carnage, saccage et ravage! Les cœurs défaillent, Les genoux chancellent, Tous les reins souffrent, Tous les visages pâlissent. Où en est ce repaire de lions, Ce domaine des lionceaux, Que parcouraient le lion, la lionne, le petit du lion, Sans qu'il y eût personne pour les troubler? Le lion qui déchire (une proie) pour ses petits, Qui étrangle pour ses lionnes Remplissait de proie ses antres, De dépouilles ses repaires. Me voici contre toi – Oracle de l'Éternel des armées –; Je réduirai ses chars en fumée. L'épée dévorera tes lionceaux, Je retrancherai ta proie du pays, Et l'on n'entendra plus la voix de tes messagers. Malheur à la ville sanguinaire, Remplie de mensonge, pleine de violence. Les proies ne lui font pas défaut… Bruit du fouet Et bruit fracassant des roues: Les chevaux galopent, Les chars bondissent. Assaut de cavalerie, Flamboiement d'épée, Éclats de lance; Une multitude de blessés! … Une masse de cadavres! … Des morts à l'infini! … On trébuche sur les morts! … C'est à cause des nombreuses prostitutions de la prostituée, Pleine de grâce, maîtresse en sortilèges, Elle qui vendait des nations par ses prostitutions Et des tribus par ses sortilèges. Me voici contre toi, – Oracle de l'Éternel des armées – Je relèverai les pans de ta robe sur ton visage, Je montrerai ta nudité aux nations Et ton ignominie aux royaumes. Je jetterai sur toi des ordures, Je te flétrirai Et je te donnerai en spectacle. Ainsi, quiconque te verra fuira loin de toi Et dira: Ninive sert de butin. Qui la plaindra? Où te chercherai-je des consolateurs? Es-tu en meilleure (position) que No-Amôn Qui siégeait au milieu des canaux, Entourée par les eaux? Son rempart était une mer, Une mer sa muraille. L'Éthiopie avait une puissance Illimitée, ainsi que l'Égypte. Pouth et les Libyens étaient tes auxiliaires. Et cependant elle aussi est partie en déportation, Elle s'en est allée captive; Ses nourrissons aussi ont été écrasés Au coin de toutes les rues; On a jeté le sort sur ses notables, Et tous ses grands ont été chargés de chaînes. Toi aussi, tu seras enivrée, Tu te cacheras; Toi aussi, tu chercheras un refuge contre l'ennemi. Toutes tes forteresses Sont des figuiers avec des primeurs; Quand on les secoue, Elles tombent dans la bouche de qui veut les manger. Voici ton peuple: Ce sont des femmes au milieu de toi; Les portes de ton pays S'ouvrent toutes grandes à tes ennemis; Le feu consume tes verrous. Puise-toi de l'eau pour le siège! Répare tes forteresses! Entre dans la boue, foule l'argile! Rétablis le four à briques! Là, le feu te dévorera, L'épée te retranchera, Te dévorera comme des grillons. Entasse-toi comme les grillons! Entasse-toi comme les sauterelles! Tu as multiplié tes commerçants Plus que les étoiles du ciel: Le grillon ouvre les ailes et s'envole. Tes gardes sont comme les sauterelles, Tes employés comme une nuée de criquets, Qui se posent sur les haies au temps de la froidure: Le soleil se lève, ils s'envolent, Et l'on ne reconnaît plus le lieu où ils étaient. Tes bergers sommeillent, roi d'Assyrie, Tes vaillants hommes demeurent immobiles: Ton peuple est dispersé sur les montagnes, Et nul ne le rassemble. Il n'y a point de soulagement à ta blessure, Ta plaie est mortelle. Tous ceux qui entendront parler de toi Battront des mains sur toi; Sur qui ta méchanceté ne passait-elle pas, sans trève? Voici la menace dont le prophète Habaquq eut la vision: – Jusques à quand, Éternel, Appellerai-je au secours Sans que tu écoutes, Te crierai-je: Violence! Sans que tu sauves? Pourquoi me fais-tu voir le mal Et regardes-tu l'oppression? Pillage et violence sont devant moi, Il y a contestation, Et la dispute s'élève. C'est pourquoi la loi est paralysée, Et le droit n'est jamais établi, Car le méchant assaille le juste, C'est pourquoi un droit perverti s'établit. – Voyez, regardez parmi les nations, Soyez dans la stupéfaction et la stupeur, Car (quelqu'un) est en train d'accomplir en votre temps une œuvre Que vous ne croiriez pas si on la racontait. Voici! Je fais surgir les Chaldéens, Ce peuple impitoyable et impétueux Qui traverse des étendues de pays Pour s'approprier des demeures Qui ne sont pas à lui. Il est terrible et redoutable, Il établit de lui-même son droit et sa suprématie. Ses chevaux sont plus légers que des léopards, Plus mordants que les loups du soir. Ses cavaliers se déploient, Ses cavaliers viennent de loin, Ils volent comme l'aigle Qui fond sur sa proie. Tout ce peuple arrive pour la violence; Le visage tendu vers l'avant, Il entasse des captifs comme du sable. C'est lui qui se moque des rois, Les princes lui sont un jeu. C'est lui qui se joue de toute forteresse: Il amoncelle de la terre Et la prend d'assaut. Puis son ardeur se renouvelle, Il passe et se rend coupable. Sa force à lui, voilà son dieu! – Mais toi, n'es-tu pas depuis toujours, Éternel, mon Dieu, mon Saint? Nous ne mourrons pas! Éternel, tu l'as établi pour le jugement; (Mon) rocher, tu l'as affermi pour châtier. Tes yeux sont trop purs pour voir le mal, Tu ne peux pas regarder l'oppression. Pourquoi donc regardes-tu les traîtres, Gardes-tu le silence quand un méchant engloutit un plus juste que lui? Tu traites les humains comme des poissons de mer, Comme des bestioles qui n'ont pas de maître. Tous ensemble, il les enlève à l'hameçon, Il les tire dans son filet, Il les accumule dans sa nasse. Alors il est dans la joie et l'allégresse. Alors, il offre un sacrifice à son filet, Du parfum à sa nasse, Car par eux sa portion est grasse, Et sa nourriture copieuse. Alors, va-t-il vider son filet, Et continuer sans pitié à massacrer des nations? Je vais prendre mon tour de garde, Je vais me tenir sur le rempart; Je vais guetter pour voir ce qu'il me dira, Et ce que je répliquerai au sujet de mes doléances. L'Éternel me répondit en ces termes: Écris une vision, Grave-la sur les tablettes, Afin qu'on la lise couramment. Car c'est une vision dont l'échéance est fixée, Elle aspire à son terme, Elle ne décevra pas. Si elle tarde, attends-la, Car elle s'accomplira certainement, Elle ne sera pas différée. Voici que son âme est enflée, Elle n'est pas droite en lui, Mais le juste vivra par sa foi. Certes le vin est traître: L'homme hautain ne reste pas tranquille, Il élargit sa gorge comme le séjour des morts. Comme la mort, il est insatiable. Il attire à lui toutes les nations, Il assemble auprès de lui tous les peuples. Tous ceux-là ne vont-ils pas faire de lui une fable, Un sujet de moqueries et d'énigmes? On dira: Malheur à celui qui accumule ce qui n'est pas à lui – Jusques à quand? – Et qui augmente le fardeau de ses dettes! Tes créanciers ne vont-ils pas soudain se lever? Ceux qui te secoueront ne vont-ils pas s'éveiller? Tu deviendras leur butin! Parce que tu as pillé beaucoup de nations, Tout le reste des peuples te pillera, À cause du sang humain, À cause de la violence faite au pays, À la ville et à tous ses habitants. Malheur à celui qui, pour sa maison, se taille un profit malhonnête Afin de faire son nid sur les sommets, Pour se préserver de l'atteinte du malheur. C'est la honte de ta maison que tu as décidée: En abattant de nombreux peuples Tu as manqué ta vie. Car la pierre crie de la muraille, Et la poutre lui répond de la charpente. Malheur à celui qui construit une ville dans le sang, Qui fonde une cité dans le crime. N'est-ce pas de l'Éternel des armées que vient ceci: Les peuples se fatiguent pour le feu, Les foules peinent pour du vide? Car la terre sera remplie De la connaissance de la gloire de l'Éternel Comme les eaux recouvrent (le fond de) la mer. Malheur à celui qui fait boire son prochain, À toi qui verses ton poison et qui l'enivres Afin de voir sa nudité! Tu t'es rassasié de honte plutôt que de gloire; Bois aussi toi-même et mets-toi à nu! La coupe de la droite de l'Éternel retournera vers toi: Honte sur ta gloire! Car la violence faite au Liban t'étouffera, Et ce que tes troupeaux auront pillé Les brisera de terreur, À cause du sang humain, À cause de la violence faite au pays, À la ville et à ses habitants. À quoi sert une statue Pour que l'artisan la taille, Une image de métal fondu, Enseignant le mensonge, Pour que l'artisan qui l'a façonnée se confie en elle Au point de fabriquer des faux dieux muets? Malheur à celui qui dit au bois: Lève-toi! À la pierre silencieuse: Réveille-toi! Enseigne-t-elle? La voilà plaquée d'or et d'argent, Mais en elle pas le moindre esprit. En revanche, l'Éternel est dans son saint temple. Que toute la terre fasse silence devant lui! Prière du prophète Habaquq, Sur le mode des complaintes. Éternel, j'ai entendu ce que tu as annoncé, J'ai de la crainte, Éternel, devant ton œuvre, Accomplis-la dans le cours des années! Dans le cours des années, fais-la connaître! Mais dans ta colère, souviens-toi de ta compassion. Dieu vient de Témân, Le Saint vient de la montagne de Parân. Sa majesté couvre les cieux, Et sa louange remplit la terre. C'est comme l'éclat de la lumière; Des rayons partent de sa main; La voilà, sa force cachée! Devant lui marche la peste, La fièvre sort sur ses pas. Il se dresse et prend la mesure de la terre, Il regarde et fait sursauter les nations; Les montagnes éternelles se disloquent, Et s'effondrent les collines antiques, Les antiques sentiers. Je vois les tentes de Kouchân réduites à néant, Les abris du pays de Madian frémissent. L'Éternel est-il irrité contre les fleuves? Est-ce contre les fleuves (que s'enflamme) ta colère, Contre la mer ta fureur, Lorsque tu montes sur tes chevaux, Sur tes chars de victoire? Ton arc est mis à nu, Tes serments sont les flèches de ta parole. Tu fends la terre par des fleuves. Les montagnes te voient et tremblent, Une trombe d'eau passe, L'abîme fait entendre sa voix, Il lève ses mains en haut. Soleil et lune s'arrêtent sur place À la lumière de tes flèches qui partent, À l'éclat fulgurant de ta lance. Tu parcours la terre avec fureur, Tu écrases les nations avec colère. Tu sors pour le salut de ton peuple, Pour le salut de ton messie. Tu brises le faîte de la maison du méchant, Tu la détruis de fond en comble. Tu perces de leurs propres flèches la tête de ses chefs Qui se précipitent en tempête pour me briser En poussant des cris de joie, Comme s'ils dévoraient (déjà) le malheureux en cachette. Tu as ouvert un chemin à tes chevaux dans la mer, Dans un amas de grandes eaux. J'ai entendu, Et mes entrailles ont frémi. À ce bruit mes lèvres ont tremblé; Mes os se dissolvent, Et sans bouger je frémis D'attendre le jour de la détresse Où notre assaillant montera contre le peuple. Car le figuier ne fleurira pas, Point de vendange dans les vignes; La production de l'olivier sera décevante, Les champs ne donneront pas de nourriture, Le petit bétail disparaîtra de l'enclos, Point de gros bétail dans les étables. Mais moi j'exulterai en l'Éternel, Je veux trouver l'allégresse dans le Dieu de mon salut. L'Éternel, mon Seigneur, est ma force, Il rend mes pieds semblables à ceux des biches Et me fait marcher sur les hauteurs. Au chef de chœur. Avec des instruments à cordes. Parole de l'Éternel qui fut adressée à Sophonie, fils de Kouchi, fils de Guedalia, fils d'Amaria, fils d'Ézéchias, au temps de Josias, fils d'Amôn, roi de Juda: Je supprimerai tout sur la surface du sol, – Oracle de l'Éternel – Je supprimerai les hommes et les bêtes, Je supprimerai les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, Les scandales, avec les méchants, Et je supprimerai les humains de la surface du sol, – Oracle de l'Éternel. J'étendrai ma main contre Juda Et contre tous les habitants de Jérusalem; Je retrancherai de ce lieu ce qui reste de Baal, Le nom des prêtres qui le servent Et les sacrificateurs avec eux, Ceux qui se prosternent sur les toits devant l'armée des cieux, Ceux qui se prosternent en jurant par l'Éternel Tout en jurant par leur roi, Ceux qui se sont détournés de l'Éternel Et ceux qui ne cherchent pas l'Éternel, Qui ne le consultent pas. Silence devant le Seigneur, l'Éternel! Car le jour de l'Éternel est proche, Car l'Éternel a préparé le sacrifice, Il a consacré ceux qui sont convoqués. Or au jour du sacrifice de l'Éternel J'interviendrai contre les princes et les fils du roi, Contre tous ceux qui portent des vêtements étrangers. En ce jour-là, j'interviendrai contre quiconque saute par-dessus le seuil Contre ceux qui remplissent de violence et de ruse la maison de leur Seigneur. En ce jour-là – Oracle de l'Éternel – Des cris retentiront depuis la porte des Poissons, Des hurlements de l'autre quartier de la ville Et un grand désastre des collines. Hurlez, habitants de Maktèch! Car tout le peuple de Canaan est perdu, Tous les hommes chargés d'argent sont retranchés. En ce temps-là, Je fouillerai Jérusalem avec des lampes, Et j'interviendrai contre les hommes Accroupis sur leurs réserves, Et qui disent dans leur cœur: L'Éternel ne fait ni bien ni mal. Leurs biens seront saccagés, Et leurs maisons seront désolées; Ils auront bâti des maisons Qu'ils n'habiteront pas, Ils auront planté des vignes Dont ils ne boiront pas le vin. Il est proche, le grand jour de l'Éternel, Il est proche, il arrive en toute hâte; Au bruit du jour de l'Éternel, Le héros pousse des cris amers. Ce jour est un jour de courroux, Un jour de détresse et d'angoisse, Un jour de dévastation et de ravage, Un jour de ténèbres et d'obscurité, Un jour de nuées et de brouillards, Un jour (où retentiront) le cor et la clameur Contre les villes fortes Et contre les tours élevées. Je mettrai les humains dans la détresse, Et ils marcheront comme des aveugles, Parce qu'ils ont péché contre l'Éternel; Leur sang sera répandu comme de la poussière, Et leur chair comme de l'ordure. Ni leur argent ni leur or ne pourront les délivrer Au jour du courroux de l'Éternel; Par le feu de sa jalousie Toute la terre sera consumée, Quand il provoquera l'extermination, combien épouvantable, De tous les habitants de la terre. Rassemblez-vous et recueillez-vous, Nation sans pudeur, Avant que ne survienne le décret Et que ce jour ne passe comme de la menue paille, Avant que n'arrive sur vous La colère ardente de l'Éternel, Avant que n'arrive sur vous Le jour de la colère de l'Éternel! Cherchez l'Éternel, vous tous, humbles de la terre, Qui exécutez son ordre! Cherchez la justice, cherchez l'humilité! Peut-être serez-vous préservés Au jour de la colère de l'Éternel. Car Gaza sera abandonnée, Askalon sera réduite en désolation, Asdod sera chassée en plein midi, Ékrôn sera déracinée. Malheur aux habitants du bord de la mer, À la nation des Kérétiens; La parole de l'Éternel est contre vous, Canaan, pays des Philistins, Je te détruirai, tu n'auras plus d'habitants. Le bord de la mer deviendra des pâturages, Des pacages pour les bergers, Et des parcs pour les troupeaux. Ce bord (de la mer) sera pour le reste de la maison de Juda; C'est là qu'ils feront paître (leur bétail); Ils feront leur gîte du soir dans les maisons d'Askalon; Car l'Éternel, leur Dieu, interviendra pour eux, Et il ramènera leurs captifs. J'ai entendu les injures de Moab Et les blasphèmes par lesquels les Ammonites Déshonoraient mon peuple Et s'élevaient contre ses frontières. C'est pourquoi, je suis vivant! – Oracle de l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël – Ainsi Moab sera comme Sodome, Et les Ammonites comme Gomorrhe, Un lieu couvert de mauvaises herbes, Une mine de sel, Une désolation pour toujours; Le reste de mon peuple les pillera, Ce qui subsistera de ma nation en héritera. Cela leur arrivera pour leur orgueil, Parce qu'ils ont jeté le déshonneur et se sont élevés Contre le peuple de l'Éternel des armées. L'Éternel sera redoutable pour eux, Car il anéantira tous les dieux de la terre; Toutes les îles des nations se prosterneront devant lui, Chacune à sa place. Vous aussi, Éthiopiens, Vous serez percés par mon épée. Il étendra sa main contre le nord, Il fera périr l'Assyrie Et il fera de Ninive une désolation, Une terre aride comme le désert. Des troupeaux feront leur gîte au milieu d'elle, Des animaux de toute espèce; Aussi bien le pélican que le hérisson Passeront la nuit parmi ses chapiteaux; Une voix hululera à la fenêtre. La ruine sera sur le seuil, Car (les lambris) de cèdre seront arrachés. Voilà donc cette ville d'amusements, Qui s'installe dans la sécurité Et qui dit en son cœur: Moi, et rien que moi! Comment! elle est devenue une désolation, C'est un gîte pour les animaux! Tous ceux qui passent près d'elle Sifflent et agitent la main. Malheur à la ville rebelle et souillée, Pleine d'oppresseurs! Elle n'écoute aucune voix, Elle n'accepte pas la correction, Elle ne se confie pas en l'Éternel, Elle ne s'approche pas de son Dieu. Ses ministres au milieu d'elle Sont des lions rugissants; Ses juges sont des loups du soir Qui n'ont plus rien à ronger au matin, Ses prophètes sont des aventuriers, Des hommes portés aux trahisons; Ses sacrificateurs profanent les choses saintes, Violent la loi. Au milieu d'elle, l'Éternel est juste, Il ne commet pas de fraude; Chaque matin il met en lumière son droit Sans jamais y manquer; Mais le fraudeur ne connaît pas la honte. J'ai retranché des nations; Leurs tours sont dans la désolation; J'ai dévasté leurs rues: Plus de passants! Leurs villes sont ravagées, Plus d'hommes, plus d'habitants! Je disais: Si tu me craignais, Si tu acceptais la correction…! Sa demeure ne serait pas détruite. Je suis intervenu de toutes les façons contre elle, Et cependant ils se sont hâtés de corrompre Tous leurs agissements. C'est pourquoi attendez-moi, – Oracle de l'Éternel –, Au jour où je me lèverai pour le butin, Car j'ai résolu de réunir les nations, Pour rassembler à moi les royaumes, Pour répandre sur eux ma fureur, Toute l'ardeur de ma colère; Car par le feu de ma jalousie Tout le pays sera consumé. Alors je rendrai pures les lèvres des peuples, Pour qu'ils invoquent tous le nom de l'Éternel En lui rendant un culte unanime. D'au-delà des fleuves de l'Éthiopie Mes adorateurs, mes dispersés m'apporteront l'offrande. En ce jour-là, Tu n'auras plus honte de tous tes agissements, Des crimes que tu as commis contre moi; Car alors j'écarterai du milieu de toi Ceux qui s'exaltent avec orgueil, Et tu cesseras d'être arrogante sur ma montagne sainte. Je laisserai au milieu de toi un peuple humble et faible, Qui se réfugiera dans le nom de l'Éternel. Le reste d'Israël ne commettra pas de fraude. Ils ne diront pas de mensonges, Et il ne se trouvera pas dans leur bouche une langue rusée, Quand ils auront leur pâture et leur gîte Sans que personne les dérange. Pousse des cris de triomphe, fille de Sion! Lance des clameurs, Israël! Réjouis-toi, exulte de tout ton cœur, fille de Jérusalem! L'Éternel a écarté de toi les jugements, Il a détourné ton ennemi; Le roi d'Israël, l'Éternel, est au milieu de toi; Tu n'as plus de malheur à craindre. En ce jour-là, on dira à Jérusalem Sois sans crainte! Sion, que tes mains ne s'affaiblissent pas! L'Éternel, ton Dieu, est au milieu de toi un héros qui sauve; Il fera de toi sa plus grande joie; Il gardera le silence dans son amour pour toi; Il aura pour toi une triomphante allégresse. Je recueillerai ceux qui sont dans la tristesse, loin des fêtes solennelles, Ceux qui sont demeurés loin de toi, Sur qui le déshonneur pesait comme un fardeau. Voici qu'en ce temps-là, J'agirai contre tous ceux qui t'affligent; Je sauverai celle qui boite Et je rassemblerai celle qui était chassée. Je ferai d'eux un sujet de louange et de renom Sur toute la terre où ils sont dans la honte. En ce temps-là, je vous ferai revenir, Ce sera le temps où je vous rassemblerai; Car je ferai de vous un sujet de renom et de louange Parmi tous les peuples de la terre, Quand je ramènerai vos captifs sous vos yeux, Dit l'Éternel. La deuxième année du roi Darius, le sixième mois, le premier jour du mois, la parole de l'Éternel fut adressée par l'intermédiaire du prophète Aggée à Zorobabel, fils de Chealtiel, gouverneur de Juda, et à Josué, fils de Yehotsadaq, le souverain sacrificateur, en ces mots: Ainsi parle l'Éternel des armées: Ce peuple dit: Le temps n'est pas venu, le temps où la Maison de l'Éternel doit être rebâtie. Alors, la parole de l'Éternel leur fut adressée par l'intermédiaire du prophète Aggée, en ces mots: Est-ce le temps pour vous D'habiter vos demeures lambrissées, Quand cette Maison est en ruines? Ainsi parle maintenant l'Éternel des armées: Réfléchissez à votre conduite! Vous avez beaucoup semé Et vous rapportez peu, Vous mangez sans être rassasiés, Vous buvez, mais pas à votre soûl, Vous êtes vêtus sans avoir chaud; Le salarié reçoit son salaire dans un sac percé. Ainsi parle l'Éternel des armées: Réfléchissez à votre conduite! Montez sur la montagne, Apportez du bois et bâtissez la Maison: J'y prendrai plaisir et je la glorifierai, Dit l'Éternel. Vous comptiez sur beaucoup, Et voici que vous avez eu peu; Vous l'avez rapporté à la maison, Mais j'ai soufflé dessus. À cause de quoi? – Oracle de l'Éternel des armées –: À cause de ma Maison, qui est en ruines, Tandis que vous vous empressez chacun pour sa maison. C'est pourquoi le ciel vous a retenu la rosée, Et la terre a retenu ses produits. J'ai appelé la sécheresse sur le pays, sur les montagnes, Sur le blé, sur le vin nouveau, sur l'huile, Sur ce que produit le sol, Sur les hommes et sur les bêtes, Et sur tout le travail des mains. Zorobabel, fils de Chaltiel, Josué, fils de Yehotsadaq, le souverain sacrificateur, et tout le reste du peuple obéirent à la voix de l'Éternel, leur Dieu, d'après les paroles du prophète Aggée, selon la mission que lui avait donnée l'Éternel, leur Dieu; et le peuple fut saisi de crainte devant l'Éternel. Aggée, messager de l'Éternel, dit au peuple, conformément au message de l'Éternel: Moi je suis avec vous – oracle de l'Éternel. L'Éternel éveilla l'esprit de Zorobabel, fils de Chealtiel, gouverneur de Juda, et l'esprit de Josué, fils de Yehotsadaq, le souverain sacrificateur, et l'esprit de tout le reste du peuple. Ils vinrent se mettre à l'œuvre dans la Maison de l'Éternel des armées, leur Dieu, le vingt-quatrième jour du sixième mois, la deuxième année du roi Darius. Le septième mois, le 21 du mois, la parole de l'Éternel fut adressée par l'intermédiaire du prophète Aggée, en ces mots: Parle donc à Zorobabel, fils de Chaltiel, gouverneur de Juda, à Josué, fils de Yehotsadaq, le souverain sacrificateur, et au reste du peuple. Dis-leur: Quel est parmi vous le survivant, Qui a vu cette Maison dans sa gloire première? Et comment la voyez-vous maintenant? N'a-t-elle pas l'air de rien à vos yeux? Maintenant fortifie-toi, Zorobabel! – Oracle de l'Éternel. Fortifie-toi, Josué, fils de Yehotsadaq, le souverain sacrificateur, Fortifie-toi, peuple du pays tout entier! – Oracle de l'Éternel – Et travaillez! Car moi je suis avec vous – Oracle de l'Éternel des armées – Avec la parole que je vous ai donnée Quand vous êtes sortis d'Égypte, Et mon Esprit se tient au milieu de vous; Soyez sans crainte! Car ainsi parle l'Éternel des armées: Une fois encore, et dans peu de temps, J'ébranlerai le ciel et la terre, La mer et la terre ferme; J'ébranlerai toutes les nations; Les biens les plus enviables de toutes les nations viendront, Et je remplirai de gloire cette Maison, Dit l'Éternel des armées. L'argent est à moi, Et l'or est à moi, – Oracle de l'Éternel des armées. La gloire de cette dernière Maison sera plus grande Que celle de la première, Dit l'Éternel des armées: Et c'est dans ce lieu que je donnerai la paix, – Oracle de l'Éternel des armées. Le 24 du neuvième mois, la deuxième année de Darius, la parole de l'Éternel fut adressée au prophète Aggée en ces mots: Ainsi parle l'Éternel des armées: Demande donc aux sacrificateurs une instruction à ce sujet: Si quelqu'un porte dans le pan de son vêtement de la chair consacrée et qu'il touche avec son vêtement du pain, un mets, du vin, de l'huile, ou un aliment quelconque, cela sera-t-il consacré? Les sacrificateurs répondirent: Non! Et Aggée dit: Si quelqu'un est devenu impur par le contact d'un cadavre, et qu'il touche toutes ces choses, deviendront-elles impures? Les sacrificateurs répondirent: Elles seront impures. Alors Aggée, reprenant la parole, dit: Tel est ce peuple, Telle est cette nation devant moi, – Oracle de l'Éternel – Telles sont toutes les œuvres de leurs mains; Ce qu'ils m'offrent là est impur. Réfléchissez maintenant (À ce qui va se produire) à partir d'aujourd'hui et par la suite. Avant qu'on ait mis pierre sur pierre au temple de l'Éternel, Alors, quand on venait à un tas de vingt (mesures), Il n'y en avait que dix; Quand on venait au pressoir pour puiser cinquante cuvées, Il n'y en avait que vingt. Je vous ai frappés par la rouille, par la nielle et par la grêle, Ainsi que tout le travail de vos mains, Mais vous n'êtes point venus vers moi – Oracle de l'Éternel. Réfléchissez donc (À ce qui va se produire) à partir d'aujourd'hui et par la suite, Depuis le vingt-quatrième jour du neuvième mois, Depuis le jour où le temple de l'Éternel a été fondé, Réfléchissez-y! Y a-t-il encore de la semence au grenier? Même la vigne, le figuier, le grenadier et l'olivier N'ont rien rapporté. Mais à partir de ce jour je donnerai la bénédiction. La parole de l'Éternel fut adressée pour la seconde fois à Aggée, le 24 du mois, en ces mots: Parle à Zorobabel, gouverneur de Juda, Dis-lui: J'ébranlerai le ciel et la terre; Je renverserai le trône des royaumes, Je détruirai la force des royaumes des nations, Je renverserai le char et ceux qui y montent, Les chevaux et ceux qui les montent seront jetés bas, Chacun (mourra) par l'épée de son frère. En ce jour-là – Oracle de l'Éternel des armées – Je te prendrai, Zorobabel, fils de Chealtiel, Mon serviteur, – Oracle de l'Éternel – Je ferai de toi comme un sceau; Car je t'ai élu – Oracle de l'Éternel des armées. Le huitième mois, la deuxième année de Darius, la parole de l'Éternel fut adressée au prophète Zacharie, fils de Bérékia, fils d'Iddo, en ces mots: L'Éternel a été grandement indigné contre vos pères. Tu leur diras: Ainsi parle l'Éternel des armées: Revenez à moi – oracle de l'Éternel des armées – et je reviendrai à vous, dit l'Éternel des armées. Ne soyez pas comme vos pères, à qui les premiers prophètes proclamaient: Ainsi parle l'Éternel des armées: Revenez de vos mauvaises voies, de vos agissements mauvais! Mais ils n'ont pas écouté, ils n'ont pas fait attention à moi – oracle de l'Éternel. Vos pères, où sont-ils? Et les prophètes, pouvaient-ils vivre toujours? Cependant les paroles et les prescriptions que j'avais données à mes serviteurs, les prophètes, n'ont-elles pas atteint vos pères? Ils sont revenus et ils ont dit: L'Éternel des armées nous a traités comme il avait résolu de le faire selon notre conduite et nos agissements. Le vingt-quatrième jour du onzième mois, qui est le mois de Sabath, la deuxième année de Darius, la parole de l'Éternel fut adressée au prophète Zacharie, fils de Bérékia, fils d'Iddo, en ces mots: J'eus pendant la nuit la vision que voici: un homme était monté sur un cheval roux et se tenait parmi les myrtes dans un lieu encaissé; il y avait derrière lui des chevaux roux, fauves et blancs. Je dis: Que sont-ils, mon seigneur? Et l'ange qui parlait avec moi me dit: Je te ferai voir ce qu'ils sont. L'homme qui se tenait parmi les myrtes prit la parole et dit: Ce sont ceux que l'Éternel a envoyés pour parcourir la terre. Et ils s'adressèrent à l'ange de l'Éternel qui se tenait parmi les myrtes, et ils dirent: Nous avons parcouru la terre, et voici que toute la terre est en repos et tranquille. Alors l'ange de l'Éternel prit la parole et dit: Éternel des armées, jusques à quand seras-tu sans compassion pour Jérusalem et pour les villes de Juda, contre lesquelles tu es courroucé depuis soixante-dix ans? L'Éternel répondit par des paroles bienfaisantes, par des paroles de consolation, à l'ange qui parlait avec moi. Et l'ange qui parlait avec moi me dit: Proclame: Ainsi parle l'Éternel des armées: Je suis animé pour Jérusalem et pour Sion d'une grande jalousie, et je suis saisi d'une grande indignation contre les nations satisfaites; car je n'étais qu'un peu indigné, mais elles ont contribué au malheur. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel: Je reviens à Jérusalem avec compassion; ma Maison y sera rebâtie – oracle de l'Éternel des armées – et le cordeau sera étendu sur Jérusalem. Proclame encore ceci: Ainsi parle l'Éternel des armées: Mes villes déborderont encore de biens, l'Éternel consolera encore Sion, il fera encore porter son choix sur Jérusalem. Je levai les yeux et j'eus la vision que voici: quatre cornes. Je dis à l'ange qui parlait avec moi: Celles-là, que sont-elles? Et il me dit: Ce sont les cornes qui ont dispersé Juda, Israël et Jérusalem. L'Éternel me fit voir quatre forgerons. Je dis: Que viennent-ils faire? Il répondit en ces mots: Voilà les cornes qui ont dispersé Juda à un tel point que nul ne lève la tête; et ces forgerons sont venus pour les troubler et pour abattre les cornes des nations qui ont levé la corne contre le pays de Juda, afin d'en disperser les habitants. Je levai les yeux et j'eus la vision que voici: un homme tenait dans la main un cordeau à mesurer. Je dis: Où vas-tu? Il me dit: (Je vais) mesurer Jérusalem pour voir quelle est sa largeur et quelle est sa longueur. Et voici que l'ange qui parlait avec moi s'avança, et qu'un autre ange s'avança à sa rencontre. Il lui dit: Cours parler à ce jeune homme et dis: Jérusalem sera une ville ouverte, à cause de la multitude d'hommes et de bêtes qui seront au milieu d'elle. Je serai moi-même pour elle – oracle de l'Éternel – une muraille de feu tout autour et je serai sa gloire au milieu d'elle. Allons! Allons! Fuyez du pays du nord! – Oracle de l'Éternel – Puisque je vous ai dispersés aux quatre vents des cieux, – Oracle de l'Éternel. Allons! Sion, tu peux t'échapper, Toi qui habites chez la fille de Babylone! Car ainsi parle l'Éternel des armées: Après cela, (viendra) la gloire! Il m'a envoyé Vers les nations qui vous ont pris comme butin, Car celui qui vous touche Touche la prunelle de son œil. Voici que j'agite ma main contre elles; Elles deviendront le butin de leurs esclaves, Et vous reconnaîtrez que l'Éternel des armées m'a envoyé. Pousse des cris de triomphe et réjouis-toi, Fille de Sion, Car me voici! je viens Et je demeurerai au milieu de toi, – Oracle de l'Éternel. Beaucoup de nations s'attacheront à l'Éternel en ce jour-là Et deviendront mon peuple; Je demeurerai au milieu de toi, Et tu reconnaîtras que l'Éternel des armées m'a envoyé vers toi. L'Éternel possédera Juda comme sa part d'héritage Dans la terre sainte Et il fera encore porter son choix sur Jérusalem. Que toute chair fasse silence devant l'Éternel! Car il s'est éveillé de sa demeure sainte. Il me fit voir le souverain sacrificateur Josué, debout devant l'Ange de l'Éternel, et Satan debout à sa droite pour l'accuser. L'Éternel dit à Satan: Que l'Éternel te réprime, Satan! Que l'Éternel te réprime, lui qui a fait porter son choix sur Jérusalem! N'est-ce pas là un tison arraché du feu? Or Josué était couvert de vêtements sales et se tenait debout devant l'Ange. Celui-ci, prenant la parole, dit à ceux qui étaient devant lui: Ôtez-lui les vêtements sales! Puis il lui dit: Vois, je t'enlève ta faute pour te revêtir d'habits précieux. Je dis: Qu'on mette sur sa tête un turban pur! Et ils mirent le turban pur sur sa tête et ils lui mirent des vêtements. L'Ange de l'Éternel se tenait là. L'Ange de l'Éternel apporta ce témoinage à Josué: Ainsi parle l'Éternel des armées: Si tu marches dans mes voies et si tu gardes mon commandement, c'est toi qui gouverneras ma Maison, tu garderas aussi mes parvis, et je te donnerai libre accès parmi ceux qui se tiennent (ici). Écoute donc, Josué, souverain sacrificateur, toi et tes compagnons qui sont assis devant toi! – car ce sont des hommes (qui serviront) de présages. En effet, me voici! Je fais venir mon serviteur, le germe. Car voici la pierre que j'ai placée devant Josué: il y a sept yeux sur cette seule pierre. Je grave moi-même ce qui doit y être gravé – oracle de l'Éternel des armées – et j'ôterai la faute de ce pays, en un seul jour. En ce jour-là – oracle de l'Éternel des armées – vous vous inviterez les uns les autres sous la vigne et sous le figuier. L'ange qui parlait avec moi revint et me réveilla comme un homme que l'on réveille de son sommeil. Il me dit: Que vois-tu? Je répondis: Ce que je vois, c'est un chandelier tout en or, avec un vase à son sommet et portant sept lampes, avec sept conduits pour les lampes qui sont au sommet du chandelier; le surplombant, deux oliviers, l'un à la droite du vase, et l'autre à sa gauche. Reprenant la parole, je dis à l'ange qui parlait avec moi: Qu'est-ce que cela, mon seigneur? L'ange qui parlait avec moi me répondit: Ne sais-tu pas ce que c'est? Je dis: Non, mon seigneur. Alors il reprit et me dit: C'est ici la parole que l'Éternel adresse à Zorobabel: Ce n'est ni par la puissance, ni par la force, mais c'est par mon Esprit, dit l'Éternel des armées. Qui es-tu, grande montagne? Devant Zorobabel, tu seras aplanie. Il en sortira la pierre principale au milieu des acclamations: Grâce, grâce pour elle! La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Les mains de Zorobabel ont fondé cette Maison, ses mains l'achèveront, et tu reconnaîtras que l'Éternel des armées m'a envoyé vers vous. Qui donc a méprisé le jour des petits (commencements)? L'on se réjouira en voyant le fil à plomb dans la main de Zorobabel. Ces sept-là sont les yeux de l'Éternel qui parcourent toute la terre. Je pris la parole et lui dis: Que sont ces deux oliviers, à la droite du chandelier et à sa gauche? Je pris une seconde fois la parole et lui dis: Que sont les deux rameaux d'olivier, qui sont près des deux tubes d'or d'où découle l'or? Il me répondit: Ne reconnais-tu pas ce qu'ils sont? Je dis: Non, mon seigneur. Et il dit: Ce sont les deux oints qui se tiennent debout devant le Seigneur de toute la terre. Je levai de nouveau les yeux et j'eus la vision que voici: un rouleau volait. (L'ange) me dit: Que vois-tu? Je répondis: Je vois un rouleau qui vole; il a vingt coudées de longueur, et dix coudées de largeur. Et il me dit: C'est la malédiction qui se répand à la surface de tout le pays; en effet d'après elle tout voleur sera chassé d'ici, et, d'après elle tout parjure sera chassé d'ici. Je la répands – oracle de l'Éternel des armées – afin qu'elle entre dans la maison du voleur et dans la maison de celui qui jure faussement par mon nom, afin qu'elle s'y loge et qu'elle la consume avec sa charpente et ses pierres. L'ange qui parlait avec moi s'avança et me dit: Lève donc les yeux et regarde ce qui sort là. Je répondis: Qu'est-ce? Et il dit: C'est le boisseau qui sort. Il ajouta: C'est ce que l'on voit d'eux dans tout le pays. Et voici qu'un disque de plomb se souleva, et qu'il y avait une femme assise à l'intérieur du boisseau. Il dit: C'est la méchanceté. Il la rejeta dans l'intérieur du boisseau et jeta la masse de plomb sur son ouverture. Je levai les yeux et j'eus la vision que voici: deux femmes. Le vent (soufflait) dans leurs ailes; elles avaient des ailes comme celles de la cigogne. Elles enlevèrent le boisseau entre la terre et le ciel. Je dis à l'ange qui parlait avec moi: Où emportent-elles le boisseau? Il me répondit: Elles vont lui bâtir une maison dans le pays de Chinéar; quand elle sera prête, il sera déposé là à demeure. Je levai de nouveau les yeux et j'eus la vision que voici: quatre chars sortaient d'entre les deux montagnes; et les montagnes étaient des montagnes de bronze. Au premier char il y avait des chevaux roux, au second char des chevaux noirs, au troisième char des chevaux blancs et au quatrième char des chevaux bruns tachetés. Je pris la parole et dis à l'ange qui parlait avec moi: Ceux-là que sont-ils, mon seigneur? L'ange me répondit: Ce sont les quatre vents des cieux qui sortent du lieu où ils se tenaient devant le Seigneur de toute la terre. Les chevaux noirs attelés à l'un des chars sortent vers le pays du nord, et les blancs sortent derrière eux; les tachetés sortent vers le pays du sud. Les bruns sont sortis et demandent à aller parcourir la terre. L'ange leur dit: Allez, parcourez la terre! Et (les chars) parcoururent la terre. Il m'appela et me dit: Vois, ceux qui sortent vers le pays du nord apaisent mon ardeur contre le pays du nord. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Tu prendras (les dons) des déportés, de Heldaï, Tobiya et Yedaeya – tu iras toi-même ce jour-là, tu iras dans la maison de Josias, fils de Sophonie, où ils se sont rendus en arrivant de Babylone. Tu prendras de l'argent et de l'or. Tu en feras des couronnes et tu les mettras sur la tête du souverain sacrificateur Josué, fils de Yehotsadaq. Tu lui diras: Ainsi parle l'Éternel des armées: Voici un homme, dont le nom est germe, il germera là où il est et bâtira le temple de l'Éternel. C'est lui qui bâtira le temple de l'Éternel; il portera les insignes de la majesté; il siègera et dominera sur son trône. Il y aura (d'autre part) un sacrificateur sur son trône, et une parfaite union régnera entre l'un et l'autre. Les couronnes seront, pour Hélem, Tobiya et Yedaeya et pour Hen, fils de Sophonie, un mémorial dans le temple de l'Éternel. Ceux qui sont éloignés viendront et travailleront à la construction du temple de l'Éternel; et vous reconnaîtrez que l'Éternel des armées m'a envoyé vers vous. Cela arrivera si vous écoutez vraiment la voix de l'Éternel, votre Dieu. La quatrième année du roi Darius, la parole de l'Éternel fut adressée à Zacharie, le 4 du neuvième mois, qui est le mois de Kislèv. Béthel avait envoyé Saretser et Réguem-Mélek avec ses gens pour implorer l'Éternel et pour dire aux sacrificateurs attachés à la Maison de l'Éternel des armées et aux prophètes: Faut-il que je pleure au cinquième mois et que je fasse abstinence, comme je l'ai fait depuis tant d'années? La parole de l'Éternel des armées me fut adressée en ces mots: Dis à tout le peuple du pays et aux sacrificateurs: Quand vous avez jeûné et pris le deuil au cinquième et au septième mois, et cela depuis soixante-dix ans, est-ce vraiment pour moi que vous avez tant jeûné? Quand vous mangez et buvez, n'est-ce pas vous qui mangez et vous qui buvez? Est-ce que ce ne sont pas là les paroles qu'a proclamées l'Éternel par l'intermédiaire des premiers prophètes, lorsque Jérusalem était habitée et tranquille ainsi que ses villes à l'entour, et que le Négueb et la Chephéla étaient habités? La parole de l'Éternel fut adressée à Zacharie, en ces mots: Ainsi parle l'Éternel des armées: Jugez vraiment selon le droit, ayez l'un pour l'autre de la bienveillance et de la compassion. N'opprimez pas la veuve et l'orphelin, l'immigrant et le malheureux, et ne méditez pas l'un contre l'autre le mal dans vos cœurs. Mais ils refusèrent d'être attentifs, ils eurent une épaule rebelle et endurcirent leurs oreilles pour ne pas entendre. Ils rendirent leur cœur (dur comme le) diamant pour ne pas écouter la loi et les paroles que l'Éternel des armées leur avait envoyées par son Esprit, par l'intermédiaire des premiers prophètes. Cela fut la cause d'une grande indignation de la part de l'Éternel des armées. Quand il appelait, ils n'ont pas écouté: aussi n'écouterai-je pas quand ils appelleront, a dit l'Éternel des armées. Je les ai fait échouer parmi toutes les nations qu'ils ne connaissaient pas; le pays a été désolé derrière eux, personne n'y passait, personne n'y revenait: d'un pays de délices ils ont fait une désolation. La parole de l'Éternel des armées fut adressée en ces mots: Ainsi parle l'Éternel des armées: Je suis jaloux pour Sion d'une grande jalousie, je suis saisi pour elle d'une grande et brûlante ardeur. Ainsi parle l'Éternel: Je retourne à Sion et je demeurerai au milieu de Jérusalem. Jérusalem sera appelée ville de la vérité, et la montagne de l'Éternel des armées, montagne de la sainteté. Ainsi parle l'Éternel des armées: Des vieillards, hommes et femmes âgés, s'assiéront encore sur les places de Jérusalem, chacun le bâton à la main, à cause du grand nombre de leurs jours. Les places de la ville seront remplies de garçons et de filles, jouant sur les places. Ainsi parle l'Éternel des armées: Si cela paraît être un miracle aux yeux du reste de ce peuple en ces jours-là, sera-ce aussi un miracle à mes yeux – oracle de l'Éternel des armées? Ainsi parle l'Éternel des armées: Voici que je sauve mon peuple du pays de l'orient et du pays du soleil couchant. Je les ramènerai, et ils demeureront au milieu de Jérusalem; ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu dans la vérité et la justice. Ainsi parle l'Éternel des armées: Fortifiez vos mains, vous qui entendez en ces jours ces paroles de la bouche des prophètes qui (parurent) au temps où furent posées les fondations de la Maison de l'Éternel des armées, où le temple allait être bâti. Car avant ces jours-là il n'y avait pas du tout de salaire pour l'homme et point de salaire pour la bête; il n'y avait point de paix pour ceux qui entraient et sortaient, à cause de l'ennemi, et je lâchais tous les hommes les uns contre les autres. Maintenant je ne suis pas pour le reste de ce peuple comme j'étais dans le temps passé – oracle de l'Éternel des armées. Car (voici) la semence de la paix: la vigne donnera son fruit, la terre donnera ses produits, et le ciel donnera sa rosée; je ferai hériter de tous ces biens le reste de ce peuple. De même que vous avez été malédiction parmi les nations, maison de Juda et maison d'Israël, de même je vous sauverai, et vous serez bénédiction. Soyez sans crainte, et que vos mains se fortifient! Car ainsi parle l'Éternel des armées: Comme j'ai résolu de vous faire du mal, lorsque vos pères provoquaient mon indignation, dit l'Éternel des armées, et que je ne l'ai pas regretté, ainsi je suis revenu et j'ai résolu en ces jours de faire du bien à Jérusalem et à la maison de Juda. Soyez sans crainte! Ces paroles, vous les mettrez en pratique: dites la vérité chacun à son prochain, jugez dans vos portes selon la vérité et selon un jugement de paix; que nul en son cœur ne médite le mal contre son prochain. N'aimez pas le faux serment, car ce sont là toutes choses pour lesquelles j'ai de la haine – oracle de l'Éternel. La parole de l'Éternel des armées me fut adressée en ces mots: Ainsi parle l'Éternel des armées: Le jeûne du quatrième (mois), le jeûne du cinquième, le jeûne du septième et le jeûne du dixième deviendront pour la maison de Juda des jours de gaieté et de joie, d'heureuses solennités. Mais aimez la vérité et la paix. Ainsi parle l'Éternel des armées: Il viendra encore des peuples et des habitants d'un grand nombre de villes. Les habitants d'une (ville) iront à l'autre, en disant: Allons implorer l'Éternel et chercher l'Éternel des armées! Moi aussi j'irai! Et beaucoup de peuples et de puissantes nations viendront chercher l'Éternel des armées à Jérusalem et implorer l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel des armées: En ces jours-là, dix hommes de toutes les langues des nations saisiront un Juif, ils le saisiront par le pan (de son vêtement) et diront: Nous irons avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec vous. Menace, parole de l'Éternel sur le pays de Hadrak: Elle s'arrête sur Damas, Car à l'Éternel appartient l'être humain, Comme toutes les tribus d'Israël; (Elle s'arrête) aussi sur Hamath, À la frontière de Damas, Sur Tyr et Sidon, Avec toute leur sagesse. Tyr s'est bâti une forteresse; Elle a amoncelé l'argent comme de la poussière Et l'or comme la boue des rues. Voici que le Seigneur la dépossédera, Il précipitera son rempart dans la mer, Elle sera dévorée par le feu. Askalon le verra Et sera dans la crainte; Gaza aussi, Elle tremblera violemment; Ékrôn aussi, Car son espoir la couvrira de honte. Le roi disparaîtra de Gaza, Et Askalon ne sera plus habitée. Un bâtard habitera dans Asdod, Et je retrancherai (ce qui fait) l'orgueil des Philistins. Mais j'ôterai le sang de sa bouche Et les abominations d'entre ses dents; Lui aussi restera pour notre Dieu; Il sera comme un chef en Juda, Ékrôn sera comme les Yebousiens. Je camperai autour de ma Maison Pour la (tenir) hors (d'atteinte) d'une armée, De celui qui passe et de celui qui revient, Et l'oppresseur ne passera plus sur eux; Car maintenant mes yeux sont fixés sur elle. Sois transportée d'allégresse, Fille de Sion! Lance des clameurs, Fille de Jérusalem! Voici ton roi, il vient à toi; Il est juste et victorieux, Il est humble et monté sur un âne, Sur un ânon, le petit d'une ânesse*. Je retrancherai d'Éphraïm les chars Et de Jérusalem les chevaux; Les arcs de guerre seront retranchés. Il parlera de paix aux nations, Et sa domination s'étendra D'une mer à l'autre, Depuis le fleuve Jusqu'aux extrémités de la terre. Et pour toi, à cause du sang de ton alliance, J'ai relâché tes prisonniers de la fosse Où il n'y a point d'eau. Retournez à la forteresse, Prisonniers pleins d'espérance! Aujourd'hui encore je l'annonce, Je te rendrai le double. Car je bande mon arc: c'est Juda, Je le garnis: c'est Éphraïm, Et je soulèverai tes fils, ô Sion, Contre tes enfants, ô Yavân! Je te rendrai pareille à l'épée d'un héros. L'Éternel au-dessus d'eux apparaîtra, Et sa flèche partira comme l'éclair; Le Seigneur, l'Éternel, sonnera du cor, Il s'avancera dans l'ouragan du midi. L'Éternel des armées les protégera; Ils dévoreront, ils écraseront les pierres de la fronde; Ils boiront, ils bouillonneront comme le vin, Ils en seront pleins comme un calice, Comme les coins de l'autel. L'Éternel, leur Dieu, les sauvera en ce jour-là, Comme le troupeau de son peuple; Car ils sont les pierres d'un diadème, Scintillantes sur son sol. Oh! Qu'il est bon, qu'il est beau! Le froment fera croître les jeunes gens, Et le vin nouveau les jeunes filles. Demandez à l'Éternel qu'il pleuve Au temps de la pluie du printemps! L'Éternel produira des orages Et leur donnera une averse de pluie. (Il donnera) à chacun de l'herbe dans la campagne. Car les téraphim ont des paroles de mauvais aloi, Les devins ont de fausses visions, Les rêves expriment des paroles vides Et consolent en vain. C'est pourquoi ils sont errants comme du menu bétail, Ils sont malheureux parce qu'il n'y a point de berger. Ma colère s'est enflammée contre les bergers Et j'interviendrai contre les boucs; Car l'Éternel des armées est intervenu En faveur de son troupeau, la maison de Juda, Il en fera comme son cheval d'honneur à la guerre; De lui sortira la pierre angulaire, De lui le piquet, De lui l'arc de guerre; De lui sortiront tous les chefs ensemble. Ils seront comme des héros Foulant dans la guerre la boue des rues; Ils combattront, Car l'Éternel sera avec eux; Et ceux qui sont montés sur des chevaux Seront couverts de honte. Je rendrai héroïque la maison de Juda, Et je sauverai la maison de Joseph; Je les rétablirai, Car j'ai de la compassion pour eux, Et ils seront comme si je ne les avais pas rejetés; Car je suis l'Éternel, leur Dieu, Et je leur répondrai. Éphraïm sera comme un héros; Leur cœur aura la joie que donne le vin; Leurs fils le verront et se réjouiront, Leur cœur sera dans l'allégresse à cause de l'Éternel. Je sifflerai pour les rassembler, Car je les libère, Et ils multiplieront comme ils multipliaient. Je les disperserai parmi les peuples, Et au loin ils se souviendront de moi; Ils vivront avec leurs fils, Et ils reviendront. Je les ferai revenir du pays d'Égypte Et je les rassemblerai de l'Assyrie; Je les ferai venir au pays de Galaad et au Liban, Et l'espace ne leur suffira pas. Il passera la mer de détresse, Il frappera les flots de la mer, Et toutes les profondeurs du Nil seront desséchées; L'orgueil de l'Assyrie sera abattu, Et le sceptre de l'Égypte sera écarté. J'en ferai des héros par l'Éternel, Et ils marcheront en son nom – Oracle de l'Éternel. Liban, ouvre tes portes, Et que le feu dévore tes cèdres! Hurle, cyprès, car le cèdre est tombé, Les (arbres) magnifiques sont ravagés! Hurlez, chênes de Basan, Car la forêt inaccessible est abattue! (Voici) le bruit des hurlements des bergers, Car leur magnificence est ravagée; (Voici) le bruit des rugissements des lionceaux, Car l'orgueil du Jourdain est ravagé. Ainsi parle l'Éternel, mon Dieu: Fais paître les brebis (destinées) à la boucherie! Ceux qui les achètent Les égorgent impunément; Chacun de ceux qui les vendent dit: Béni soit l'Éternel, Car je m'enrichis! Et aucun de leurs bergers Ne les prend en pitié. Car je n'épargnerai plus les habitants du pays, – Oracle de l'Éternel – Et voici que je livre moi-même les humains Aux mains les uns des autres Et aux mains de leur roi; Ils mettront le pays en pièces, Et je ne les délivrerai pas de leurs mains. Alors je fis paître les brebis (destinées) à la boucherie, assurément les plus malheureuses des brebis. Je pris deux houlettes: j'appelai l'une Tendresse, et j'appelai l'autre Union. Et je fis paître les brebis. Je fis disparaître les trois bergers en un mois; ils avaient fini par m'impatienter et, de leur côté, ils m'avaient pris en dégoût. Alors je dis (aux brebis): Je ne vous ferai plus paître! Que celle qui va mourir meure, que celle qui va disparaître disparaisse, et que celles qui restent se dévorent les unes les autres! Je pris ma houlette Tendresse et je la brisai, pour rompre mon alliance que j'avais conclue avec tous les peuples. Elle fut rompue ce jour-là; et les plus malheureuses des brebis, qui prirent garde à moi, reconnurent ainsi que c'était la parole de l'Éternel. Je leur dis: Si vous le trouvez bon, donnez-moi mon salaire; sinon, ne le faites pas. Ils pesèrent pour mon salaire trente (pièces) d'argent. L'Éternel me dit: Jette-le au potier, ce prix magnifique auquel ils m'ont estimé! Je pris les trente (pièces) d'argent, et je les jetai dans la Maison de l'Éternel, pour le potier. Puis je brisai ma seconde houlette Union, pour rompre la fraternité entre Juda et Israël. L'Éternel me dit: Prends encore l'équipement d'un berger insensé! Car voici que moi-même je fais surgir dans le pays un berger qui n'interviendra pas en faveur des (brebis) qui sont sur le point de disparaître; il n'ira pas à la recherche de la plus jeune, il ne guérira pas celle qui est blessée, il n'alimentera pas celle qui est debout; mais il dévorera la viande de celle qui est grasse et il déchirera jusqu'à la corne de leurs pattes. Malheur au faux berger, Qui abandonne les brebis! Que l'épée (fonde) sur son bras Et sur son œil droit! Que son bras se dessèche complètement, Et que son œil droit s'éteigne tout à fait! Menace, parole de l'Éternel sur Israël. Oracle de l'Éternel, qui a étendu les cieux et fondé la terre, Et qui a formé l'esprit de l'homme au-dedans de lui: Voici que moi-même je fais De Jérusalem une coupe d'étourdissement Pour tous les peuples d'alentour. Quant à Juda, ce sera pendant le siège de Jérusalem. En ce jour-là, je ferai de Jérusalem Une pierre (lourde) à soulever pour tous les peuples; Tous ceux qui la soulèveront seront gravement meurtris; Et toutes les nations de la terre s'assembleront contre elle. En ce jour-là – Oracle de l'Éternel – Je frapperai d'affolement tous les chevaux, Et de délire ceux qui les montent; Mais j'aurai les yeux ouverts Sur la maison de Juda, Et je frapperai d'aveuglement Tous les chevaux des peuples. Les chefs de Juda diront en leur cœur: Les habitants de Jérusalem sont notre force, Par l'Éternel des armées, leur Dieu. En ce jour-là, je ferai des chefs de Juda Comme un foyer ardent au milieu du bois, Comme une torche enflammée dans une gerbe; Ils dévoreront à droite et à gauche tous les peuples d'alentour, Et Jérusalem demeurera encore à sa place, à Jérusalem. L'Éternel sauvera d'abord les tentes de Juda, Afin que la splendeur de la maison de David, La splendeur de l'habitant de Jérusalem Ne s'élève pas au-dessus de Juda. En ce jour-là, l'Éternel protégera Les habitants de Jérusalem; S'il y en a un qui trébuche parmi eux, Il sera en ce jour-là comme David; Et la maison de David sera comme Dieu, Comme l'ange de l'Éternel devant eux. En ce jour-là, Je chercherai à détruire toutes les nations Qui viendront contre Jérusalem. Alors je répandrai sur la maison de David Et sur les habitants de Jérusalem Un esprit de grâce et de supplication, Et ils tourneront les regards vers moi, Celui qu'ils ont transpercé. Ils porteront son deuil Comme on porte le deuil d'un (fils) unique, Ils pleureront amèrement sur lui, Aussi amèrement que sur un premier-né. En ce jour-là, Le deuil sera grand à Jérusalem, Comme le deuil d'Hadadrimmôn Dans la vallée de Meguiddo. Le pays sera dans le deuil, Chaque clan à part: Le clan de la maison de David à part, Et les femmes à part; Le clan de la maison de Nathan à part, Et les femmes à part; Le clan de la maison de Lévi à part, Et les femmes à part; Le clan de Chiméï à part, Et les femmes à part; Tous les autres clans, Chaque clan à part, Et les femmes à part. En ce jour-là, Une source sera ouverte Pour la maison de David Et les habitants de Jérusalem, À cause du péché et de la souillure. En ce jour-là – Oracle de l'Éternel des armées – Je retrancherai du pays les noms des idoles, Afin qu'on ne s'en souvienne plus; J'ôterai aussi du pays les prophètes et l'esprit d'impureté. Si un homme prophétise encore, il arrivera Que son père et sa mère, qui l'ont engendré, lui diront: Tu ne vivras pas, Car tu as dit des faussetés au nom de l'Éternel! Et son père et sa mère, qui l'ont engendré, le transperceront, Quand il prophétisera. En ce jour-là, il arrivera Que les prophètes auront honte de leurs visions, chacun pour sa part, Quand ils prophétiseront. Ils ne revêtiront plus un manteau de poil afin de tromper. Chacun d'eux dira: Je ne suis pas prophète, Je cultive le sol, Car on m'a acheté dès ma jeunesse. Mais on lui dira: Qu'est-ce que ces blessures que tu as aux mains? Il répondra: C'est que j'ai été frappé dans la maison de ceux qui m'aimaient. Épée, réveille-toi contre mon berger, Et contre l'homme qui est mon compatriote! – Oracle de l'Éternel des armées. Frappe le berger, Et que les brebis se disséminent! Et je tournerai ma main vers les petits. Alors dans tout le pays – Oracle de l'Éternel – Les deux tiers seront retranchés, périront, Et l'autre tiers y restera. Je mettrai ce tiers dans le feu: Et je le ferai fondre Comme on fait fondre l'argent, Je l'éprouverai Comme on éprouve l'or. Il invoquera mon nom, Et je l'exaucerai; Je dirai: C'est lui qui est mon peuple! Et il dira: L'Éternel est mon Dieu! Voici qu'un jour arrive, pour l'Éternel! Tes dépouilles seront partagées au milieu de toi. Je regrouperai toutes les nations À Jérusalem pour le combat; La ville sera prise, Les maisons seront mises à sac Et les femmes violées; La moitié de la ville partira en déportation, Mais le restant du peuple Ne sera pas retranché de la ville. L'Éternel sortira Et combattra ces nations, Comme au jour où il combat, Au jour de la bataille. Ses pieds se placeront en ce jour-là Sur le mont des Oliviers, Qui est vis-à-vis de Jérusalem, Du côté de l'orient; Le mont des Oliviers se fendra Par le milieu, vers l'est et vers l'ouest, En une très grande vallée: Une moitié de la montagne reculera vers le nord Et l'autre moitié vers le sud. Vous fuirez alors Dans la vallée de mes montagnes, Car la vallée des montagnes s'étendra jusqu'à Atsal; Vous fuirez comme vous avez fui Devant le tremblement de terre, Au temps d'Ozias, roi de Juda. L'Éternel, mon Dieu, viendra, Et tous ses saints seront avec toi. Alors en ce jour-là, Il n'y aura pas de lumière; Il y aura du froid et de la glace. Ce sera un jour unique, Connu de l'Éternel, Et qui ne sera ni jour ni nuit; Mais vers le soir la lumière paraîtra. Alors en ce jour-là, Des eaux vives sortiront de Jérusalem (Et couleront) moitié vers la mer orientale, Moitié vers l'autre mer; Il en sera ainsi été comme hiver. L'Éternel sera roi de toute la terre; En ce jour-là, L'Éternel sera (le Dieu) unique, Et son nom sera (le nom) unique. Tout le pays deviendra comme la Araba, De Guéba à Rimmôn, Au midi de Jérusalem, Et Jérusalem sera élevée Et demeurera à sa place, Depuis la porte de Benjamin Jusqu'à l'endroit de la première porte, Jusqu'à la porte des angles, Et depuis la tour de Hananeel Jusqu'aux pressoirs du roi. On habitera dans son sein, Et il n'y aura plus d'interdit; Jérusalem demeurera en sécurité. Voici la plaie Dont l'Éternel frappera tous les peuples Qui auront dirigé leurs armées contre Jérusalem: La chair de chacun tombera en pourriture Tandis qu'il sera sur pied, Ses yeux tomberont en pourriture dans leurs orbites, Et sa langue tombera en pourriture dans sa bouche. En ce jour-là, Se produira parmi eux un grand bouleversement causé par l'Éternel; L'un prendra l'autre par la main, Et chacun lèvera la main sur l'autre. Juda combattra aussi dans Jérusalem, Et l'on amassera les richesses de toutes les nations d'alentour, L'or, l'argent et des vêtements en très grand nombre. La plaie frappera de même les chevaux, Les mulets, les chameaux, les ânes Et toutes les bêtes qui seront dans ces camps: Cette plaie sera semblable à l'autre. Alors tous ceux qui subsisteront de toutes les nations Venues contre Jérusalem Monteront chaque année Pour se prosterner devant le roi, l'Éternel des armées, Et pour célébrer la fête des Huttes. Alors s'il y a des familles de la terre Qui ne montent pas à Jérusalem Pour se prosterner devant le roi, l'Éternel des armées, La pluie ne tombera pas sur elles. Si la famille égyptienne Ne monte pas, si elle ne vient pas, (La pluie ne tombera pas) sur elle; Ce sera la plaie dont l'Éternel frappera les nations Qui ne monteront pas Pour célébrer la fête des Huttes. Ce sera le châtiment de l'Égypte, Le châtiment de toutes les nations Qui ne monteront pas Pour célébrer la fête des Huttes. En ce jour-là, l'on mettra sur les clochettes des chevaux: Sainteté à l'Éternel! Et les marmites dans la Maison de l'Éternel Seront comme les calices devant l'autel. Toute marmite à Jérusalem et dans Juda Sera sainte pour l'Éternel des armées; Tous ceux qui offriront des sacrifices viendront S'en servir pour cuire (les viandes); Et il n'y aura plus de marchands Dans la Maison de l'Éternel des armées En ce jour-là. Menace, parole de l'Éternel adressée à Israël par l'intermédiaire de Malachie. Je vous ai aimés, dit l'Éternel, Mais vous dites: En quoi nous as-tu aimés? Ésaü n'est-il pas frère de Jacob? – Oracle de l'Éternel. Cependant j'ai aimé Jacob, Et j'ai eu de la haine pour Ésaü, J'ai fait de ses montagnes une désolation, (J'ai livré) son héritage aux chacals du désert. Si Édom dit: Nous avons été détruits, Mais nous relèverons les ruines! Ainsi parle l'Éternel des armées: Qu'ils bâtissent, je renverserai, Et on les appellera territoire de la méchanceté, Peuple contre lequel l'Éternel est irrité pour toujours. Vos yeux le verront, Et vous direz vous-mêmes: Grand est l'Éternel Par delà le territoire d'Israël! Un fils honore son père, Et un serviteur son maître. Si je suis Père, Où est l'honneur qui m'est dû? Si je suis Maître, Où est le respect qu'on me doit? Dit l'Éternel des armées, À vous, sacrificateurs, Qui dédaignez mon nom. Vous dites: En quoi avons-nous dédaigné ton nom? Vous apportez sur mon autel de la nourriture souillée, Et vous dites: En quoi t'avons-nous souillé? C'est en disant: La table de l'Éternel est à dédaigner! Quand vous amenez en sacrifice une (bête) aveugle, N'est-ce pas mal? Quand vous en amenez une boiteuse ou malade, N'est-ce pas mal? Offre-la donc à ton gouverneur! Te recevra-t-il bien? Te fera-t-il bon accueil? Dit l'Éternel des armées. Et maintenant, implorez donc Dieu, Pour qu'il nous fasse grâce! C'est de vous que cela vient: Est-ce qu'il va vous faire bon accueil? Dit l'Éternel des armées. Allons! lequel de vous Fermera donc les portes, Pour que vous n'allumiez pas En vain (le feu sur) mon autel? Je ne prends aucun plaisir en vous, Dit l'Éternel des armées, Et je ne veux pas recevoir d'offrande de votre main! Car depuis le lever du soleil jusqu'à son couchant, Mon nom est grand parmi les nations. En tout lieu on brûle de l'encens en l'honneur de mon nom Et l'on apporte une offrande pure; Car grand est mon nom parmi les nations, Dit l'Éternel des armées. Mais c'est vous qui le profanez, En disant: La table du Seigneur est souillée, Et ce qu'on retire est un aliment à dédaigner. Vous dites: Quelle fatigue! Et vous en faites fi, Dit l'Éternel des armées; Et cependant vous amenez ce qui est dérobé, Boiteux ou infirme: Voilà l'offrande que vous amenez! Vais-je la recevoir de vos mains? Dit l'Éternel. Maudit soit le perfide Qui a dans son troupeau un mâle, Et qui voue et sacrifie Au Seigneur une bête mutilée! Car je suis un grand roi, Dit l'Éternel des armées, Et mon nom est redoutable parmi les nations. Maintenant, à vous ce commandement, sacrificateurs! Si vous n'écoutez pas, Si vous ne prenez pas à cœur De donner gloire à mon nom, Dit l'Éternel des armées, J'enverrai parmi vous la malédiction Et je maudirai vos bénédictions: Oui, je maudis votre bénédiction, Parce que vous ne la prenez pas à cœur. Me voici! Je menace (de détruire) votre descendance, Et je vous jetterai des excréments au visage, Les excréments (des victimes) de vos fêtes, Et l'on vous emportera avec eux. Vous reconnaîtrez alors Que je vous ai adressé ce commandement, Afin que mon alliance avec Lévi demeure. Dit l'Éternel des armées. Mon alliance demeurait avec lui, C'était la vie et la paix. Je les lui ai données pour qu'il me craigne, Et il a eu pour moi de la crainte. Il a tremblé devant mon nom. Une loi véridique était dans sa bouche, Et la fraude ne s'est pas trouvée sur ses lèvres; Il a marché avec moi dans la paix et dans la droiture, Et il a détourné du mal beaucoup d'hommes. Car les lèvres du sacrificateur Gardent la connaissance, Et c'est à sa bouche qu'on demande la loi, Parce qu'il est un messager De l'Éternel des armées. Mais vous, vous vous êtes écartés de la voie, Vous avez fait trébucher beaucoup d'hommes au moyen de la loi. Vous avez violé l'alliance de Lévi, Dit l'Éternel des armées. Et moi, je vous livrerai Au dédain et à l'abaissement Devant tout le peuple, Parce que vous ne gardez point mes voies, Et que vous faites des considérations de personnes Dans (l'application de) la loi. N'avons-nous pas tous un seul père? N'est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés? Pourquoi donc nous trahissons-nous les uns les autres, En profanant l'alliance de nos pères? Juda a trahi, Et une horreur a été commise En Israël et à Jérusalem; Car Juda a profané Ce qui est consacré à l'Éternel, Ce qu'aime l'Éternel, Il s'est marié à la fille d'un dieu étranger. L'Éternel retranchera l'homme qui fait cela, Celui qui veille et qui répond, (Il le retranchera) des tentes de Jacob, (Et il retranchera) celui qui apporte une offrande À l'Éternel des armées. Voici en second lieu ce que vous faites: Vous couvrez l'autel de l'Éternel de larmes, De pleurs et de gémissements, En sorte qu'il ne se tourne plus vers l'offrande Et qu'il n'agrée rien de vos mains. Et vous dites: Pourquoi? … Parce que l'Éternel a été témoin Entre toi et la femme de ta jeunesse Que tu as trahie, Bien qu'elle soit ta compagne Et la femme de ton alliance. Nul n'a fait cela, Avec un reste de bon sens en lui. Un seul l'a fait, et pourquoi? Parce qu'il cherchait La descendance que Dieu lui avait promise. Prenez donc garde en votre esprit: Que personne ne trahisse la femme de sa jeunesse! Car haïssable est la répudiation, Dit l'Éternel, le Dieu d'Israël. Ainsi que celui qui couvre de violence son vêtement, Dit l'Éternel des armées. Vous prendrez donc garde en votre esprit: Vous ne serez pas des traitres. Vous fatiguez l'Éternel par vos paroles, Et vous dites: En quoi le fatiguons-nous? C'est en disant: Quiconque fait le mal Est bon aux yeux de l'Éternel Et c'est en de tels hommes qu'il prendrait plaisir! Ou bien: Où est le Dieu du jugement? Voici que j'enverrai mon messager; Il ouvrira un chemin devant moi. Et soudain entrera dans son temple Le Seigneur que vous cherchez; Et le messager de l'alliance Que vous désirez, voici qu'il vient, Dit l'Éternel des armées. Qui pourra soutenir le jour de sa venue? Quel est celui qui tiendra debout quand il paraîtra? Car il est comme le feu du fondeur, Comme la potasse des blanchisseurs. Il siégera, tel celui qui fond et purifie l'argent; Il purifiera les fils de Lévi, Il les épurera comme (on épure) l'or et l'argent, Et ils seront pour l'Éternel Ceux qui amènent l'offrande avec justice. Alors l'offrande de Juda et de Jérusalem Sera agréable à l'Éternel, Comme aux jours d'autrefois, Comme aux années précédentes. Je m'approcherai de vous pour le jugement, Et je me hâterai de témoigner Contre les sorciers et les adultères, Contre ceux qui font de faux serments, Contre ceux qui oppriment le salarié, La veuve et l'orphelin, Qui font tort à l'immigrant Et ne me craignent pas, Dit l'Éternel des armées. Car c'est moi l'Éternel, Et je n'ai pas changé; Et vous, fils de Jacob, Vous n'avez pas été exterminés. Depuis le temps de vos pères, Vous vous êtes écartés de mes prescriptions, Vous ne les avez pas gardées. Revenez à moi, Et je reviendrai à vous, Dit l'Éternel des armées. Et vous dites: En quoi devons-nous revenir? Un être humain peut-il frustrer Dieu? Car vous me frustrez Et vous dites: En quoi t'avons-nous frustré? C'est sur la dîme et le prélèvement! Vous êtes frappé s par la malédiction Et vous me frustrez, La nation tout entière! Apportez à la maison du trésor toute la dîme, Afin qu'il y ait des provisions dans ma Maison; Mettez-moi de la sorte à l'épreuve, Dit l'Éternel des armées. (Et vous verrez) si je n'ouvre pas pour vous Les écluses du ciel, Si je ne déverse pas pour vous la bénédiction, Au-delà de toute mesure. Pour vous je menacerai celui qui dévore, Et il ne vous détruira pas les fruits du sol, Et la vigne ne sera pas stérile dans vos campagnes, Dit l'Éternel des armées. Toutes les nations vous diront heureux, Car vous serez un pays de délices, Dit l'Éternel des armées. Vos paroles ont été dures contre moi, Dit l'Éternel. Et vous avez dit: En quoi avons-nous parlé entre nous contre toi? Vous avez dit: C'est en vain que l'on sert Dieu; Qu'avons-nous gagné à observer son commandement Et à marcher avec tristesse À cause de l'Éternel des armées? Maintenant nous estimons heureux les présomptueux; Oui, ceux qui pratiquent la méchanceté ont prospéré; Oui, ils ont mis Dieu à l'épreuve et ils échappent! Alors ceux qui craignent l'Éternel se parlèrent l'un à l'autre; L'Éternel fut attentif et il écouta: Et un livre de souvenir fut écrit devant lui Pour ceux qui craignent l'Éternel Et qui respectent son nom. Ils seront à moi, Dit l'Éternel des armées, Ils m'appartiendront en propre Au jour que je prépare; Je les épargnerai, Comme un homme épargne son fils qui le sert. Et vous verrez de nouveau (la différence) Entre un juste et un méchant, Entre celui qui sert Dieu Et celui qui ne le sert pas. Car voici le jour: il vient, Ardent comme une fournaise. Tous les présomptueux Et ceux qui pratiquent la méchanceté Seront (comme) du chaume; Ce jour qui vient les embrasera, Dit l'Éternel des armées, Il ne leur laissera ni racine ni rameau. Mais pour vous qui craignez mon nom se lèvera Le soleil de justice, Et la guérison sera sous ses ailes; Vous sortirez et vous sauterez Comme les veaux à l'engrais. Vous foulerez les méchants, Car ils seront comme de la cendre Sous la plante de vos pieds Au jour que je prépare, Dit l'Éternel des armées. Souvenez-vous de la loi de mon serviteur Moïse, Auquel j'ai donné en Horeb, Pour tout Israël, Des prescriptions et des ordonnances. Voici: moi-même je vous enverrai Le prophète Élie Avant la venue du jour de l'Éternel, (Jour) grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères à leurs fils Et le cœur des fils à leurs pères, De peur que je ne vienne frapper le pays d'interdit. Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham. Abraham engendra Isaac; Isaac engendra Jacob; Jacob engendra Juda et ses frères; Juda engendra de Thamar Péretz et Zérah; Péretz engendra Hetsrom; Hetsrom engendra Aram; Aram engendra Aminadab; Aminadab engendra Nahchôn; Nahchôn engendra Salma; Salma engendra Booz de Rahab; Booz engendra Obed de Ruth; Obed engendra Isaï; Isaï engendra David. Le roi David engendra Salomon de la femme d'Urie; Salomon engendra Roboam; Roboam engendra Abiya; Abiya engendra Asa; Asa engendra Josaphat; Josaphat engendra Yoram; Yoram engendra Ozias; Ozias engendra Yotham; Yotham engendra Ahaz; Ahaz engendra Ézéchias; Ézéchias engendra Manassé; Manassé engendra Amôn; Amôn engendra Josias; Josias engendra Yékonia et ses frères au temps de la déportation à Babylone. Après la déportation à Babylone, Yékonia engendra Chéaltiel; Chéaltiel engendra Zorobabel; Zorobabel engendra Abioud; Abioud engendra Éliaqim; Éliaqim engendra Azor; Azor engendra Sadoq; Sadoq engendra Ahim; Ahim engendra Élioud; Élioud engendra Éléazar; Éléazar engendra Matthan; Matthan engendra Jacob; Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ. Il y a donc en tout quatorze générations depuis Abraham jusqu'à David, quatorze générations depuis David jusqu'à la déportation à Babylone, et quatorze générations depuis la déportation à Babylone jusqu'au Christ. Voici comment arriva la naissance de Jésus-Christ. Marie, sa mère, était fiancée à Joseph; avant leur union elle se trouva enceinte (par l'action) du Saint-Esprit. Joseph, son époux, qui était un homme de bien et qui ne voulait pas la diffamer, se proposa de rompre secrètement avec elle. Comme il y pensait, voici qu'un ange du Seigneur lui apparut en songe et dit: Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l'enfant qu'elle a conçu vient du Saint-Esprit, elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. Tout cela arriva afin que s'accomplisse ce que le Seigneur avait déclaré par le prophète: Voici que la vierge sera enceinte; elle enfantera un fils Et on lui donnera le nom d'Emmanuel, ce qui se traduit: Dieu avec nous. À son réveil, Joseph fit ce que l'ange du Seigneur lui avait ordonné, et il prit sa femme chez lui. Mais il ne la connut pas jusqu'à ce qu'elle eût enfanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus. Jésus était né à Bethléhem en Judée, au temps du roi Hérode. Des mages d'Orient arrivèrent à Jérusalem et dirent: Où est le roi des Juifs qui vient de naître? Car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus l'adorer. À cette nouvelle le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui. Il assembla tous les principaux sacrificateurs et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui dirent: À Bethléhem en Judée, car voici ce qui a été écrit par le prophète: Et toi, Bethléhem, terre de Juda, Tu n'es certes pas la moindre Parmi les principales villes de Juda; Car de toi sortira un prince, Qui fera paître Israël, mon peuple. Alors Hérode fit appeler en secret les mages, et se fit préciser par eux l'époque de l'apparition de l'étoile. Puis il les envoya à Bethléhem, en disant: Allez, et prenez des informations précises sur le petit enfant; quand vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que j'aille moi aussi l'adorer. Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici: l'étoile qu'ils avaient vue en Orient les précédait; arrivée au-dessus (du lieu) où était le petit enfant, elle s'arrêta. À la vue de l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l'adorèrent; ils ouvrirent ensuite leurs trésors, et lui offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Puis, divinement avertis en songe de ne pas retourner vers Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. Après leur départ, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, et dit: Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, fuis en Égypte et restes-y jusqu'à ce que je te parle; car Hérode va rechercher le petit enfant pour le faire périr. Joseph se leva, prit de nuit le petit enfant et sa mère, et se retira en Égypte. Il y resta jusqu'à la mort d'Hérode, afin que s'accomplisse ce que le Seigneur avait déclaré par le prophète: J'ai appelé mon fils hors d'Égypte. Quand Hérode se vit joué par les mages, sa fureur fut extrême, il envoya tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui étaient à Bethléhem et dans son territoire, d'après l'époque qu'il s'était fait préciser par les mages. Alors s'accomplit ce qui avait été annoncé par le prophète Jérémie: Une voix s'est fait entendre à Rama, Des pleurs et beaucoup de lamentations: C'est Rachel qui pleure ses enfants; Elle n'a pas voulu être consolée, Parce qu'ils ne sont plus. Après la mort d'Hérode, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, en Égypte, et dit: Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, et retourne dans le pays d'Israël, car ceux qui en voulaient à la vie du petit enfant sont morts. Joseph se leva, prit le petit enfant et sa mère et rentra dans le pays d'Israël. Mais quand il apprit qu'Archélaüs régnait sur la Judée à la place d'Hérode, son père, il craignit de s'y rendre, et, divinement averti en songe, il se retira dans le territoire de la Galilée, et vint demeurer dans une ville appelée Nazareth, afin que s'accomplisse ce qui avait été annoncé par les prophètes: Il sera appelé Nazaréen. En ce temps-là parut Jean-Baptiste, il prêchait dans le désert de Judée. Il disait: Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. C'est lui dont le prophète Ésaïe a dit: C'est la voix de celui qui crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, Rendez droits ses sentiers. Jean avait un vêtement de poils de chameau et une ceinture de cuir autour des reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Les habitants de Jérusalem, de toute la Judée et de toute la région du Jourdain, venaient à lui, et ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain en confessant leurs péchés. Comme il voyait venir au baptême beaucoup de Pharisiens et de Sadducéens, il leur dit: Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir? Produisez donc du fruit digne de la repentance; et n'imaginez pas pouvoir dire: Nous avons Abraham pour père! Car je vous déclare que de ces pierres-ci Dieu peut susciter des enfants à Abraham. Déjà la cognée est mise à la racine des arbres: tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits est coupé et jeté au feu. Moi, je vous baptise dans l'eau, en vue de la repentance, mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne mérite pas de porter ses sandales. Lui vous baptisera d'Esprit Saint et de feu. Il a son van à la main, il nettoiera son aire, il amassera son blé dans le grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint pas. Alors Jésus vint de la Galilée au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui. Mais Jean s'y opposait en disant: C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi et c'est toi qui viens à moi! Jésus lui répondit: Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi toute justice. Alors Jean le laissa faire. Aussitôt baptisé, Jésus sortit de l'eau. Et voici: les cieux s'ouvrirent, il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici qu'une voix fit entendre des cieux ces paroles: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection. Alors Jésus fut emmené par l'Esprit dans le désert, pour être tenté par le diable. Il jeûna quarante jours et quarante nuits, puis il eut faim. Le tentateur s'approcha et lui dit: Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. Jésus répondit: Il est écrit: L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Le diable le transporta dans la ville sainte, le plaça sur le haut du temple et lui dit: Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit: Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet; Et ils te porteront sur les mains, De peur que ton pied ne heurte contre une pierre. Jésus lui dit: D'autre part il est écrit: Tu ne tenteras pas le Seigneur, ton Dieu. Le diable le transporta encore sur une montagne très haute, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit: Je te donnerai tout cela, si tu te prosternes et m'adores. Jésus lui dit: Retire-toi Satan! Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et à lui seul, tu rendras un culte. Alors le diable le laissa. Et voici que des anges s'approchèrent de Jésus pour le servir. Lorsqu'il eut appris que Jean avait été livré, Jésus se retira dans la Galilée. Il quitta Nazareth, et vint demeurer à Capernaüm, situé près de la mer, aux confins de Zabulon et de Nephthali, afin que s'accomplisse la parole du prophète Ésaïe: Terre de Zabulon et terre de Nephthali, Contrée voisine de la mer, au-delà du Jourdain, Galilée des païens; Le peuple assis dans les ténèbres, À vu une grande lumière, Et sur ceux qui étaient assis dans le pays Et dans l'ombre de la mort, Une lumière s'est levée. Dès lors Jésus commença à prêcher et à dire: Repentez-vous car le royaume des cieux est proche. Au bord de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon appelé Pierre, et André, son frère, qui jetaient un filet dans la mer; en effet ils étaient pêcheurs. Il leur dit: Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. Aussitôt, ils laissèrent les filets et le suivirent. En allant plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, qui étaient dans une barque avec Zébédée, leur père, et qui réparaient leurs filets. Il les appela, et aussitôt ils laissèrent la barque et leur père, et le suivirent. Jésus parcourait toute la Galilée, il enseignait dans les synagogues, prêchait la bonne nouvelle du royaume, et guérissait toute maladie et toute infirmité parmi le peuple. Sa renommée se répandit dans toute la Syrie. On lui amenait tous ceux qui souffraient de maladies et de douleurs diverses, des démoniaques, des lunatiques, des paralytiques, et il les guérit. De grandes foules le suivirent, de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée et d'au-delà du Jourdain. Voyant la foule, Jésus monta sur la montagne, il s'assit, et ses disciples s'approchèrent de lui. Puis il ouvrit la bouche et se mit à les enseigner: Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux! Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés! Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre! Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés! Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde! Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu! Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu! Heureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice, car le royaume des cieux est à eux! Heureux serez-vous, lorsqu'on vous insultera, qu'on vous persécutera et qu'on répandra sur vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux, car c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés. C'est vous qui êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade avec quoi le salera-t-on? Il n'est plus bon qu'à être jeté dehors et foulé aux pieds par les hommes. C'est vous qui êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. On n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. Que votre lumière brille ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos œuvres bonnes, et glorifient votre Père qui est dans les cieux. Ne pensez pas que je sois venu abolir la loi ou les prophètes. Je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. En vérité je vous le dis, jusqu'à ce que le ciel et la terre passent, pas un seul iota, pas un seul trait de lettre de la loi ne passera, jusqu'à ce que tout soit arrivé. Celui donc qui violera l'un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux, mais celui qui les mettra en pratique et les enseignera, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. Car je vous le dis, si votre justice n'est pas supérieure à celle des scribes et des Pharisiens, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux. Vous avez entendu qu'il a été dit aux anciens: Tu ne commettras pas de meurtre, celui qui commet un meurtre sera passible du jugement. Mais moi, je vous dis: Quiconque se met en colère contre son frère sera passible du jugement. Celui qui dira à son frère: Raca! sera justiciable du sanhédrin. Celui qui lui dira: Insensé! sera passible de la géhenne du feu. Si donc tu présentes ton offrande à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère, puis viens présenter ton offrande. Arrange-toi promptement avec ton adversaire, pendant que tu es encore en chemin avec lui, de peur que l'adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et que tu ne sois mis en prison. En vérité je te le dis, tu ne sortiras point de là que tu n'aies payé jusqu'au dernier centime. Vous avez entendu qu'il a été dit: Tu ne commettras pas d'adultère. Mais moi, je vous dis: Quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis adultère avec elle dans son cœur. Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi. Car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne. Si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi, car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse et que ton corps entier n'aille pas dans la géhenne. Il a été dit: Que celui qui répudie sa femme lui donne une lettre de divorce. Mais moi, je vous dis: Quiconque répudie sa femme, sauf pour cause d'infidélité, l'expose à devenir adultère, et celui qui épouse une femme répudiée commet un adultère. Vous avez encore entendu qu'il a été dit aux anciens: Tu ne te parjureras pas mais tu t'acquitteras envers le Seigneur de tes serments. Mais moi, je vous dis de ne pas jurer: ni par le ciel, parce que c'est le trône de Dieu, ni par la terre, parce que c'est son marchepied, ni par Jérusalem, parce que c'est la ville du grand roi. Ne jure pas non plus par ta tête, car tu ne peux rendre blanc ou noir un seul cheveu. Que votre parole soit oui, oui; non, non; ce qu'on y ajoute vient du malin. Vous avez entendu qu'il a été dit: Œil pour œil, et dent pour dent. Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi l'autre. Si quelqu'un veut te traîner en justice, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Si quelqu'un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui. Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi. Vous avez entendu qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, [bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent], et priez pour ceux [qui vous maltraitent et] qui vous persécutent. Alors vous serez fils de votre Père qui est dans les cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous? Les péagers aussi n'en font-ils pas autant? Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d'extraordinaire? Les païens aussi, eux-mêmes, n'en font-ils pas autant? Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en être vus, autrement vous n'aurez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. Quand donc tu fais l'aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d'être glorifiés par les hommes. En vérité je vous le dis, ils ont reçu leur récompense. Mais quand tu fais l'aumône, que ta (main) gauche ne sache pas ce que fait ta (main) droite, afin que ton aumône se fasse en secret, et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour se montrer aux hommes. En vérité je vous le dis, ils ont reçu leur récompense. Mais toi quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père qui est dans le (lieu) secret, et ton Père qui voit dans le secret te le rendra. En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés. Ne leur ressemblez pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez. Voici donc comment vous devez prier: Notre Père qui es aux cieux! Que ton nom soit sanctifié. Que ton règne vienne; Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien, Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Ne nous laisse pas entrer dans la tentation, mais délivre-nous du Malin. Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, Le règne, la puissance et la gloire. Amen! Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi, mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes. Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites; ils se rendent le visage tout défait pour montrer aux hommes qu'ils jeûnent. En vérité je vous le dis, ils ont reçu leur récompense. Mais toi quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, afin de ne pas montrer aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui est là dans le (lieu) secret, et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. Ne vous amassez pas de trésors sur la terre, où les vers et la rouille détruisent et où les voleurs percent et dérobent, mais amassez des trésors dans le ciel, où ni les vers ni la rouille ne détruisent, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. L'œil est la lampe du corps. Si ton œil est en bon état, tout ton corps sera illuminé, mais si ton œil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes les ténèbres! Nul ne peut servir deux maîtres; car ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. C'est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous serez vêtus. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement? Regardez les oiseaux du ciel: Ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n'amassent rien dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux? Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une seule coudée à la durée de sa vie? Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement? Observez comment croissent les lis des champs: Ils ne travaillent, ni ne filent; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux. Si Dieu revêt ainsi l'herbe des champs qui existe aujourd'hui et demain sera jetée au four, ne vous (vêtira-t-il) pas à plus forte raison, gens de peu de foi? Ne vous inquiétez donc pas, en disant: Que mangerons-nous? Ou: Que boirons-nous? Ou: De quoi serons-nous vêtus? Car cela, ce sont les païens qui le recherchent. Or votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement son royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain car le lendemain s'inquiétera de lui-même. À chaque jour suffit sa peine. Ne jugez pas, afin de ne pas être jugés. C'est du jugement dont vous jugez qu'on vous jugera, de la mesure dont vous mesurez qu'on vous mesurera. Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère, et ne remarques-tu pas la poutre qui est dans ton œil? Ou comment dis-tu à ton frère: Laisse-moi ôter la paille de ton œil, alors que dans ton œil il y a une poutre? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors, tu verras comment ôter la paille de l'œil de ton frère. Ne donnez pas ce qui est saint aux chiens et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu'ils ne les foulent aux pieds et ne se retournent pour vous déchirer. Demandez et l'on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvrira à celui qui frappe. Quel homme parmi vous donnera une pierre à son fils, s'il lui demande du pain? Ou, s'il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent? Si donc, vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux en donnera-t-il de bonnes à ceux qui les lui demandent. Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, vous aussi, faites-le de même pour eux, car c'est la loi et les prophètes. Entrez par la porte étroite car large [est la porte] et spacieux le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui le trouvent. Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous comme des brebis, mais au-dedans ce sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons? Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre produit de mauvais fruits, Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits. Tout arbre qui ne produit pas de bons fruits est coupé et jeté au feu. C'est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Quiconque me dit: Seigneur, Seigneur! n'entrera pas forcément dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Beaucoup me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur! N'est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé, en ton nom que nous avons chassé des démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles? Alors je leur déclarerai: Je ne vous ai jamais connus retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité. Ainsi, quiconque entend de moi ces paroles et les met en pratique sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont portés sur cette maison: elle n'est pas tombée, car elle était fondée sur le roc. Mais quiconque entend de moi ces paroles, et ne les met pas en pratique sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison: elle est tombée et sa ruine a été grande. Quand Jésus eut achevé ces discours, les foules restèrent frappées de son enseignement, car il les enseignait comme quelqu'un qui a de l'autorité et non pas comme leurs scribes. Lorsque Jésus fut descendu de la montagne, de grandes foules le suivirent. Un lépreux survint qui se prosterna devant lui en disant: Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur. Jésus étendit la main, le toucha et dit: Je le veux, sois purifié. Aussitôt il fut purifié de sa lèpre. Puis Jésus lui dit: Garde-toi d'en parler à personne mais va te montrer au sacrificateur, et présente l'offrande que Moïse a prescrite afin que cela leur serve de témoignage. Comme Jésus était entré dans Capernaüm, un centenier l'aborda et le supplia disant: Seigneur, mon serviteur est couché à la maison, paralysé et violemment tourmenté. Jésus lui dit: Moi, j'irai le guérir. Le centenier répondit: Seigneur, je ne mérite pas que tu entres sous mon toit, mais dis seulement un mot et mon serviteur sera guéri. Car moi qui suis soumis à des chefs, j'ai des soldats sous mes ordres, et je dis à l'un: Va! et il va, à l'autre: Viens! et il vient, et à mon serviteur: Fais cela! et il le fait. Après l'avoir entendu, Jésus (plein) d'admiration dit à ceux qui le suivaient: En vérité, je vous le dis, je n'ai trouvé chez personne, même en Israël, une si grande foi. Or je vous le déclare, plusieurs viendront de l'Orient et de l'Occident, et se mettront à table avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux. Mais les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Puis Jésus dit au centenier: Va, qu'il te soit fait selon ta foi. Et à l'heure même le serviteur fut guéri. Jésus se rendit ensuite à la maison de Pierre, dont il vit la belle-mère couchée avec la fièvre. Il toucha sa main, et la fièvre la quitta, puis elle se leva et se mit à le servir. Le soir venu, on lui amena plusieurs démoniaques. Il chassa les esprits par sa parole et guérit tous les malades. Ainsi s'accomplit la parole du prophète Ésaïe: Il a pris nos infirmités Et il s'est chargé de nos maladies. Jésus, voyant une foule autour de lui, donna l'ordre de passer sur l'autre rive. Un scribe s'approcha et lui dit: Maître, je te suivrai partout où tu iras. Jésus lui dit: Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête. Un autre, parmi les disciples, lui dit: Seigneur, permets-moi d'aller d'abord ensevelir mon père. Mais Jésus lui répondit: Suis-moi et laisse les morts ensevelir leurs morts. Il monta dans la barque, et ses disciples le suivirent. Alors il s'éleva sur la mer une si forte tempête que la barque était couverte par les vagues. Et lui, il dormait. Les disciples s'approchèrent de lui et le réveillèrent, en disant: Seigneur, sauve-(nous), nous périssons. Il leur dit: Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi? Alors il se leva, menaça les vents et la mer, et un grand calme se fit: (Pleins) d'admiration, ces hommes se disaient: Quel est celui-ci, car même les vents et la mer lui obéissent? Quand il eut abordé sur l'autre rive, dans le pays des Gadaréniens, deux démoniaques, sortant des tombeaux, vinrent à sa rencontre. Ils étaient si redoutables que personne n'osait passer par là. Ils lui crièrent: Que veux-tu de nous, Fils de Dieu? Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps? Il y avait loin d'eux un grand troupeau de pourceaux qui paissaient, les démons suppliaient: Si tu nous chasses, envoie-nous dans ce troupeau de pourceaux. Il leur dit: Allez! Ils sortirent et entrèrent dans les pourceaux. Alors tout le troupeau se précipita du haut de l'escarpement dans la mer, et ils périrent dans les eaux. Ceux qui les faisaient paître s'enfuirent et allèrent dans la ville pour tout raconter et (spécialement) ce qui était arrivé aux démoniaques. Alors toute la ville sortit à la rencontre de Jésus, et, dès qu'ils le virent, ils le supplièrent de s'éloigner de leur territoire. Jésus monta dans une barque, traversa la mer et se rendit dans sa ville. On lui amena un paralytique couché sur un lit. Jésus voyant leur foi, dit au paralytique: Prends courage mon enfant, tes péchés te sont pardonnés. Sur quoi, quelques scribes se dirent: Cet homme blasphème. Et Jésus, qui connaissait leurs pensées dit: Pourquoi avez-vous de mauvaises pensées dans vos cœurs? Qu'est-ce qui est plus facile, de dire: Tes péchés te sont pardonnés, ou de dire: Lève-toi et marche? Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés: Lève-toi, dit-il au paralytique, prends ton lit et retourne chez toi. Il se leva et s'en alla chez lui. À cette vue, les foules saisies de crainte, glorifièrent Dieu qui a donné aux hommes un tel pouvoir. En passant plus loin, Jésus vit un homme appelé Matthieu assis au bureau des péages. Il lui dit: Suis-moi. (Matthieu) se leva et le suivit. Jésus était à table dans la maison; or, beaucoup de péagers et de pécheurs avaient pris place avec lui et avec ses disciples. À cette vue, les Pharisiens dirent à ses disciples: Pourquoi votre maître mange-t-il avec les péagers et les pécheurs? Jésus qui avait entendu, dit: Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que signifie: Je veux la miséricorde et non le sacrifice; car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. Alors des disciples de Jean vinrent auprès de Jésus et dirent: Pourquoi nous et les Pharisiens jeûnons-nous, tandis que tes disciples ne jeûnent pas? Jésus leur répondit: Les amis de l'époux peuvent-ils mener deuil tant que l'époux est avec eux? Les jours viendront où l'époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront. Personne ne met une pièce de drap neuf à un vieux vêtement, car le morceau tire sur le vêtement et il en résulte une déchirure pire. On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres, autrement, les outres se rompent, le vin se répand et les outres sont perdues, mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et l'ensemble se conserve. Tandis qu'il leur adressait ces paroles, un chef arriva, se prosterna devant lui et dit: Ma fille est morte il y a un instant, mais viens, impose -lui les mains, et elle vivra. Jésus se leva et le suivit avec ses disciples. Et voici qu'une femme atteinte d'une perte de sang depuis douze ans s'approcha par derrière et toucha la frange de son vêtement, car elle se disait: Si je puis seulement toucher son vêtement je serai guérie. Jésus se retourna et dit en la voyant: Prends courage, ma fille, ta foi t'a guérie. Et cette femme fut guérie à l'heure même. Lorsque Jésus fut arrivé à la maison du chef, et qu'il vit les joueurs de flûte et la foule bruyante, il leur dit: Retirez-vous, car la jeune fille n'est pas morte, mais elle dort. Et ils se moquaient de lui. Quand la foule eut été renvoyée, il entra, saisit la jeune fille par la main, et la jeune fille se leva. Le bruit s'en répandit dans toute la contrée. Comme Jésus s'en allait, deux aveugles le suivirent en criant: Aie pitié de nous, Fils de David! À son arrivée à la maison, les aveugles s'approchèrent de lui, et Jésus leur dit: Croyez-vous que je puisse faire cela? Oui, Seigneur, lui répondirent-ils. Alors il leur toucha les yeux en disant: Qu'il vous soit fait selon votre foi. Et leurs yeux s'ouvrirent. Jésus leur fit cette recommandation sévère: Prenez garde que personne ne le sache. Mais, à peine sortis, ils répandirent sa renommée dans le pays entier. Comme ils s'en allaient, on lui amena un démoniaque muet. Le démon chassé, le muet parla. Et les foules dans l'admiration disaient: Jamais rien de semblable ne s'est vu en Israël. Mais les Pharisiens disaient: C'est par le prince des démons qu'il chasse les démons. Jésus parcourait toutes les villes et les villages, il enseignait dans leurs synagogues, prêchait l'Évangile du royaume et guérissait toute maladie et toute infirmité. À la vue des foules, il en eut compassion, car elles étaient lassées et abattues comme des brebis qui n'ont pas de bergers. Alors il dit à ses disciples: La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers. Priez donc le Seigneur de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson. Puis (Jésus) appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité. Voici les noms des douze apôtres. Le premier, Simon appelé Pierre, et André, son frère, Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, Philippe et Barthélemy; Thomas et Matthieu, le péager; Jacques, fils d'Alphée, et Thaddée; Simon le Cananite, et Judas l'Iscariot, celui qui livra Jésus. Tels sont les douze que Jésus envoya après leur avoir donné les recommandations suivantes: N'allez pas vers les païens, et n'entrez pas dans les villes des Samaritains; allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël. En chemin, prêchez que le royaume des cieux est proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. Ne prenez ni or, ni argent, ni monnaie dans vos ceintures, ni sac pour le voyage, ni deux tuniques, ni sandales, ni bâton, car l'ouvrier mérite sa nourriture. Dans quelque ville ou village que vous entriez, informez-vous s'il s'y trouve quelqu'un qui soit digne (de vous recevoir), et demeurez chez lui jusqu'à ce que vous partiez. En entrant dans la maison, saluez-la, et, si la maison en est digne, que votre paix vienne sur elle; mais si elle n'en est pas digne, que votre paix retourne à vous. Lorsqu'on ne vous recevra pas et qu'on n'écoutera pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville et secouez la poussière de vos pieds. En vérité je vous le dis: Au jour du jugement, le pays de Sodome et Gomorrhe sera traité moins rigoureusement que cette ville-là. Voici: je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes. Gardez-vous des hommes, car ils vous livreront aux tribunaux et ils vous flagelleront dans leurs synagogues, vous serez menés, à cause de moi, devant des gouverneurs et devant des rois, pour leur servir de témoignage à eux et aux païens. Mais quand on vous livrera, ne vous inquiétez ni de la manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz; ce que vous aurez à dire vous sera donné à l'heure même; car ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous. Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant, les enfants se soulèveront contre leurs parents et les feront mourir. Vous serez haïs de tous à cause de mon nom; mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. Quand on vous persécutera dans cette ville-ci, fuyez dans une autre. En vérité je vous le dis, vous n'aurez point achevé (de parcourir) les villes d'Israël, que le Fils de l'homme viendra. Le disciple n'est pas plus que le maître, ni le serviteur plus que son seigneur. Il suffit au disciple d'être comme son maître, et au serviteur comme son seigneur. S'ils ont surnommé le maître de la maison Béelzébul, à combien plus forte raison surnommeront-ils ainsi les gens de sa maison! Ne les craignez donc point, car il n'y a rien de caché qui ne doive être révélé, ni de secret qui ne doive être connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en plein jour, et ce qui vous est dit à l'oreille, prêchez-le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l'âme, craignez plutôt celui qui peut faire périr l'âme et le corps dans la géhenne. Ne vend-on pas deux moineaux pour un sou? Cependant il n'en tombe pas un à terre sans (la volonté de) votre Père. Et même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte: vous valez plus que beaucoup de moineaux. C'est pourquoi, quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai moi aussi devant mon Père qui est dans les cieux; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai moi aussi devant mon Père qui est dans les cieux. Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère, et l'homme aura pour ennemis les gens de sa maison. Celui qui aime père ou mère plus que moi n'est pas digne de moi, et celui qui aime fils ou fille plus que moi n'est pas digne de moi, celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas, n'est pas digne de moi. Celui qui aura gardé sa vie la perdra, et celui qui aura perdu sa vie à cause de moi la retrouvera. Qui vous reçoit me reçoit, et qui me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé. Qui reçoit un prophète en qualité de prophète obtiendra une récompense de prophète, et qui reçoit un juste en qualité de juste obtiendra une récompense de juste. Quiconque donnera à boire même un seul verre d'eau froide à l'un de ces petits en qualité de disciple, en vérité je vous le dis, il ne perdra point sa récompense. Lorsque Jésus eut achevé de donner ses ordres à ses douze disciples, il partit de là, pour enseigner et prêcher dans leurs villes. Or Jean, dans sa prison, avait entendu parler des œuvres du Christ. Et il envoya dire par ses disciples: Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre? Jésus leur répondit: Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez: Les aveugles recouvrent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute! À leur départ, Jésus se mit à dire aux foules, à propos de Jean: Qu'êtes-vous allés contempler au désert? Un roseau agité par le vent? Mais qu'êtes-vous allés voir? Un homme vêtu somptueusement? Mais ceux qui portent des vêtements somptueux sont dans les maisons des rois. Qu'êtes-vous donc allés (faire)? Voir un prophète? Oui, vous dis-je, et plus qu'un prophète. Car c'est celui dont il est écrit: Voici, j'envoie mon messager devant ta face, pour préparer ton chemin devant toi. En vérité je vous le dis, parmi ceux qui sont nés de femmes, il ne s'en est pas levé de plus grand que Jean-Baptiste. Cependant le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui. Depuis les jours de Jean-Baptiste jusqu'à présent, le royaume des cieux est soumis à la violence, et ce sont les violents qui le ravissent. Car tous les prophètes et la loi ont prophétisé jusqu'à Jean; et, si vous voulez l'admettre, c'est lui qui est l'Élie qui devait venir. Que celui qui a des oreilles entende! À qui comparerai-je cette génération? Elle ressemble à des enfants assis sur des places publiques, et qui appellent leurs compagnons en disant: Nous avons joué de la flûte, Et vous n'avez pas dansé. Nous avons chanté des complaintes, Et vous ne vous êtes pas lamentés. Car Jean est venu: il ne mangeait ni ne buvait, et l'on dit: Il a un démon. Le Fils de l'homme est venu, mangeant et buvant et l'on dit: C'est un homme qui fait bonne chère et un buveur de vin, un ami des péagers et des pécheurs. Mais la sagesse a été justifiée par ses œuvres. Alors il se mit à faire des reproches sévères aux villes dans lesquelles avaient eu lieu la plupart des miracles, parce qu'elles ne s'étaient pas repenties. Malheur à toi, Chorazin! Malheur à toi, Bethsaïda! Car, si les miracles faits au milieu de vous avaient été faits à Tyr et à Sidon, il y a longtemps qu'elles se seraient repenties avec le sac et la cendre. C'est pourquoi je vous le dis: au jour du jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins rigoureusement que vous. Et toi, Capernaüm, seras-tu élevée jusqu'au ciel? (Non), tu seras abaissée jusqu'au séjour des morts, car, si les miracles faits au milieu de toi avaient été faits dans Sodome, elle subsisterait encore aujourd'hui. C'est pourquoi je vous le dis: Au jour du jugement, le pays de Sodome sera traité moins rigoureusement que toi. En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit: Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tel a été ton bienveillant dessein. Tout m'a été remis par mon Père, et personne ne connaît le Fils, si ce n'est le Père, personne non plus ne connaît le Père, si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est aisé, et mon fardeau léger. En ce temps-là, Jésus traversa des champs de blé un jour de sabbat. Ses disciples qui avaient faim se mirent à arracher des épis et à manger. Les Pharisiens, voyant cela, lui dirent: Voici que tes disciples font ce qu'il n'est pas permis de faire pendant le sabbat. Mais Jésus leur répondit: N'avez-vous pas lu ce que fit David, lorsqu'il eut faim, lui et ses gens, comment il entra dans la maison de Dieu, et mangea les pains de proposition, que ni lui, ni ceux qui étaient avec lui, mais les sacrificateurs seuls, avaient la permission de manger? Ou, n'avez-vous pas lu dans la loi que, les jours de sabbat, les sacrificateurs violent le sabbat dans le temple sans se rendre coupables? Or, je vous le dis, il y a ici plus grand que le temple. Si vous aviez reconnu ce que signifie: Je veux la miséricorde et non le sacrifice, vous n'auriez pas condamné des innocents. Car le Fils de l'homme est maître du sabbat. Il partit de là, et se rendit dans leur synagogue. Il s'y trouva un homme qui avait la main sèche. On demanda à Jésus: Est-il permis de faire une guérison les jours de sabbat? C'était afin de pouvoir l'accuser. Il leur répondit: Lequel d'entre vous, s'il n'a qu'une brebis et qu'elle tombe dans une fosse le jour du sabbat, ne la saisira pour l'en retirer? Combien un homme ne vaut-il pas plus qu'une brebis! Il est donc permis de faire du bien les jours de sabbat. Alors il dit à l'homme: Étends ta main. Il l'étendit, et elle redevint saine comme l'autre. Les Pharisiens sortirent et se consultèrent sur les moyens de le faire périr. Mais Jésus l'apprit et se retira de là. Beaucoup le suivirent, il les guérit tous et il leur recommanda de ne pas le faire connaître afin que s'accomplisse la parole du prophète Ésaïe: Voici mon serviteur que j'ai choisi, Mon bien-aimé en qui mon âme a pris plaisir. Je mettrai mon Esprit sur lui Et il annoncera la justice aux nations, Il ne contestera pas, il ne criera pas, Et personne n'entendra sa voix dans les rues. Il ne brisera pas le roseau froissé, Et il n'éteindra pas le lumignon qui fume Jusqu'à ce qu'il ait donné la victoire à la justice. Et les nations espèreront en son nom. Alors on lui amena un démoniaque aveugle et muet, et il le guérit, de sorte que le muet parlait et voyait. Toute la foule hors d'elle-même disait: N'est-ce pas là le Fils de David? Les Pharisiens l'ayant appris, dirent: Cet homme ne chasse les démons que par Béelzébul, prince des démons. Comme Jésus connaissait leurs pensées, il leur dit: Tout royaume divisé contre lui-même est dévasté et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne peut subsister. Si Satan chasse Satan, il est devisé contre lui-même, comment donc son royaume subsistera-t-il? Et si moi, je chasse les démons par Béelzébul, vos fils, par qui les chassent-ils? C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. Mais, si c'est par l'Esprit de Dieu, que moi, je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc parvenu jusqu'à vous. Ou, comment quelqu'un peut-il entrer dans la maison d'un homme fort et piller ses biens sans avoir auparavant lié cet homme fort? Alors seulement il pillera sa maison. Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui n'assemble pas avec moi, disperse. C'est pourquoi je vous dis: Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l'Esprit ne sera point pardonné. Quiconque parlera contre le Fils de l'homme, il lui sera pardonné, mais quiconque parlera contre le Saint-Esprit, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle, ni dans le siècle à venir. Dites que l'arbre est bon et que son fruit est bon, ou dites que l'arbre est mauvais et que son fruit est mauvais, car on connaît l'arbre à son fruit. Races de vipères, comment pourriez-vous dire de bonnes choses, mauvais comme vous l'êtes? Car c'est de l'abondance du cœur que la bouche parle. L'homme bon tire du bien de son bon trésor, et l'homme mauvais tire du mal de son mauvais trésor. Je vous le dis: au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine, qu'ils auront proférée. Car par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné. Alors quelques-uns des scribes et des Pharisiens prirent la parole et dirent: Maître, nous voudrions voir un signe de ta part. Il leur répondit: Une génération mauvaise et adultère recherche un signe, il ne lui sera donné d'autre signe que celui du prophète Jonas. Car, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre du grand poisson de même le Fils de l'homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre. Les hommes de Ninive se dresseront lors du jugement, avec cette génération et la condamneront, parce qu'ils se sont repentis à la prédication de Jonas, et voici qu'il y a ici plus que Jonas. La reine du Midi se lèvera lors du jugement, avec cette génération et la condamnera, parce qu'elle est venue des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon, et voici qu'il y a ici plus que Salomon. Lorsque l'esprit impur est sorti d'un homme, il traverse des lieux arides, cherche du repos et n'en trouve pas. Alors il dit: Je retournerai dans ma maison d'où je suis sorti, et, quand il arrive, il la trouve vide, balayée et ornée. Il s'en va et prend avec lui sept autres esprits plus mauvais que lui; ils entrent dans la maison, s'y établissent, et la dernière condition de cet homme est pire que la première. Il en sera de même pour cette génération mauvaise. Comme Jésus parlait encore à la foule, sa mère, et ses frères se tenaient dehors et cherchaient à lui parler. [Quelqu'un lui dit: Ta mère et tes frères se tiennent dehors et cherchent à te parler. ] Mais Jésus répondit à celui qui le lui disait: Qui est ma mère, et qui sont mes frères? Puis il étendit la main sur ses disciples et dit: Voici ma mère et mes frères. En effet, quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère et ma sœur et ma mère. Ce jour-là, Jésus sortit de la maison et s'assit au bord de la mer. De si grandes foules s'assemblèrent auprès de lui qu'il monta s'asseoir dans une barque. Toute la foule se tenait sur le rivage. Il leur parla longuement en paraboles; il disait: Le semeur sortit pour semer. Comme il semait, quelques (grains) tombèrent le long du chemin; les oiseaux vinrent et les mangèrent. D'autres tombèrent dans les endroits pierreux, où ils n'avaient pas beaucoup de terre: ils levèrent aussitôt, parce qu'ils ne trouvèrent pas une terre profonde; mais, quand le soleil se leva, ils furent brûlés et séchèrent faute de racines. D'autres tombèrent parmi les épines: les épines montèrent et les étouffèrent. D'autres tombèrent dans la bonne terre: ils donnèrent du fruit, un (grain) cent, un autre soixante, un autre trente. Que celui qui a des oreilles entende. Les disciples s'approchèrent et lui dirent: Pourquoi leur parles-tu en paraboles? Jésus leur répondit: Parce qu'il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux, et qu'à eux cela n'a pas été donné. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas, on ôtera même ce qu'il a. C'est pourquoi je leur parle en paraboles, parce qu'en voyant ils ne voient pas, et qu'en entendant ils n'entendent ni ne comprennent. Et pour eux s'accomplit cette prophétie d'Ésaïe: Vous entendrez bien, et vous ne comprendrez point. Vous regarderez bien, et vous ne verrez point. Car le cœur de ce peuple est devenu insensible; Ils se sont bouché les oreilles, et ils ont fermé les yeux, De peur de voir de leurs yeux, d'entendre de leurs oreilles, De comprendre de leurs cœurs, Et de se convertir en sorte que je les guérisse. Mais heureux sont vos yeux, parce qu'ils voient, et vos oreilles, parce qu'elles entendent. En vérité je vous le dis, beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous regardez, et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l'ont pas entendu. Vous donc, écoutez (ce que signifie) la parabole du semeur. Lorsqu'un homme écoute la parole du royaume et ne la comprend pas, le Malin vient et enlève ce qui a été semé dans son cœur: c'est celui qui a reçu la semence le long du chemin. Celui qui a reçu la semence dans les endroits pierreux, c'est celui qui entend la parole et la reçoit aussitôt avec joie, mais il n'a pas de racine en lui-même, il est l'homme d'un moment et, dès que survient une tribulation ou une persécution à cause de la parole, il y trouve une occasion de chute. Celui qui a reçu la semence parmi les épines, c'est celui qui entend la parole mais en qui les soucis du monde et la séduction des richesses étouffent la parole et la rendent infructueuse. Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c'est celui qui entend la parole et la comprend; il porte du fruit et un (grain) en donne cent, un autre soixante et un autre trente. Il leur proposa une autre parabole et il dit: Le royaume des cieux est semblable à un homme qui a semé de la bonne semence dans son champ. Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de l'ivraie au milieu du blé et s'en alla. Lorsque le blé eut poussé en herbe et donné du fruit, l'ivraie parut aussi. Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire: Seigneur, n'as-tu pas semé de la bonne semence dans ton champ? D'où vient donc qu'il y ait de l'ivraie? Il leur répondit: C'est un ennemi qui a fait cela. Et les serviteurs lui dirent: Veux-tu que nous allions l'arracher? Non, dit-il, de peur qu'en arrachant l'ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé. Laissez croître ensemble l'un et l'autre jusqu'à la moisson, et, à l'époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs: Arrachez d'abord l'ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier. Il leur proposa une autre parabole et il dit: Le royaume des cieux est semblable à un grain de moutarde qu'un homme a pris et semé dans son champ. C'est la plus petite de toutes les semences; mais, quand elle a poussé, elle est plus grande que les plantes potagères et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches. Il leur dit cette autre parabole: Le royaume des cieux est semblable à du levain qu'une femme a pris et introduit dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que (la pâte) soit toute levée. Jésus dit tout cela aux foules en paraboles, et il ne leur parlait point sans paraboles, afin que s'accomplisse ce qui avait été annoncé par le prophète: J'ouvrirai la bouche (pour parler) en paraboles, Je proclamerai des choses cachées depuis la création. Alors il laissa les foules et entra dans la maison. Ses disciples s'approchèrent de lui, et dirent: Explique-nous la parabole de l'ivraie du champ. Il leur répondit: Celui qui sème la bonne semence, c'est le Fils de l'homme; le champ, c'est le monde, la bonne semence, ce sont les fils du royaume; l'ivraie, ce sont les fils du Malin; l'ennemi qui l'a semée, c'est le diable; la moisson, c'est la fin du monde; les moissonneurs, ce sont les anges. Or comme on arrache l'ivraie pour la jeter au feu, il en sera de même à la fin du monde. Le Fils de l'homme enverra ses anges, qui arracheront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité et ils les jetteront dans la fournaise de feu, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles entende. Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L'homme qui l'a trouvé le cache (de nouveau); et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il a et achète ce champ. Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand qui cherche de belles perles. Ayant trouvé une perle de grand prix, il est allé vendre tout ce qu'il avait, et l'a achetée. Le royaume des cieux est encore semblable à un filet jeté dans la mer et qui ramasse (des poissons) de toute espèce. Quand il est rempli, on le tire sur le rivage, puis on s'assied, on recueille dans des vases ce qui est bon et l'on jette ce qui est mauvais. Il en sera de même à la fin du monde. Les anges s'en iront séparer les méchants du milieu des justes et ils les jetteront dans la fournaise de feu, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Avez-vous compris tout cela? – Oui, répondirent-ils. Et il leur dit: C'est pourquoi, tout scribe instruit de (ce qui regarde) le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes. Lorsque Jésus eut achevé ces paraboles il partit de là. Il se rendit dans sa patrie et se mit à enseigner dans leur synagogue, de telle sorte qu'ils étaient étonnés et disaient: D'où lui viennent cette sagesse et ces miracles? N'est-ce pas le fils du charpentier? Sa mère ne s'appelle-t-elle pas Marie? Et ses frères, Jacques, Joseph, Simon et Jude? Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous? D'où lui vient donc tout cela? Et il était pour eux une occasion de chute. Mais Jésus leur dit: Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie et dans sa maison. Et il ne fit pas, là, beaucoup de miracles, à cause de leur incrédulité. En ce temps-là, Hérode le tétrarque entendit parler de Jésus et dit à ses serviteurs: C'est Jean-Baptiste! Il est ressuscité des morts, et c'est pour cela qu'il a le pouvoir de faire des miracles. Car Hérode s'était saisi de Jean, l'avait enchaîné et mis en prison, à cause d'Hérodiade, femme de Philippe, son frère. En effet Jean lui disait: Il ne t'est pas permis de l'avoir (pour femme). Il voulait le faire mourir, mais il craignait la foule, parce qu'elle tenait Jean pour un prophète. Or, pour l'anniversaire de la naissance d'Hérode, la fille d'Hérodiade dansa au milieu (des convives) et plut à Hérode, en sorte qu'il promit avec serment de lui donner ce qu'elle demanderait. À l'instigation de sa mère elle dit: Donne-moi ici-même sur un plat la tête de Jean-Baptiste. Le roi fut attristé, mais à cause de ses serments et des convives, il commanda de la lui donner et envoya décapiter Jean dans la prison. Sa tête fut apportée sur un plat et donnée à la jeune fille, qui la porta à sa mère. Les disciples de Jean vinrent prendre son corps et l'ensevelirent. Et ils allèrent l'annoncer à Jésus. À cette nouvelle, Jésus se retira de là dans une barque, à l'écart dans un lieu désert; la foule l'apprit, quitta les villes et le suivit à pied. Quand il sortit de la barque, il vit une grande foule, en eut compassion et guérit les infirmes qui s'y trouvaient. Le soir venu, les disciples s'approchèrent de lui et dirent: Ce lieu est désert, et l'heure est déjà passée; renvoie les foules afin qu'elles aillent dans les villages s'acheter des vivres. Jésus leur répondit: Elles n'ont pas besoin de s'en aller: donnez-leur vous-mêmes à manger. Mais ils lui dirent: Nous n'avons ici que cinq pains et deux poissons. Et il dit: Apportez-les-moi ici. Il ordonna à la foule de s'asseoir sur l'herbe, prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux vers le ciel et dit la bénédiction. Puis il rompit les pains et les donna aux disciples, et les disciples (les distribuèrent) à la foule. Tous mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient. Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, sans les femmes et les enfants. Ensuite, il obligea les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive, pendant qu'il renverrait les foules. Après les avoir renvoyées, il monta sur la montagne pour prier à l'écart; et le soir venu, il était là seul. La barque était déjà à une distance de plusieurs stades de la terre, malmenée par les vagues; car le vent était contraire. À la quatrième veille de la nuit, Jésus alla vers eux en marchant sur la mer. Quand les disciples le virent marcher sur la mer, ils furent troublés et dirent: C'est un fantôme! Et dans leur crainte, ils poussèrent des cris. Jésus leur dit aussitôt: Rassurez-vous, c'est moi, n'ayez pas peur! Pierre lui répondit: Si c'est toi, ordonne-moi d'aller vers toi sur les eaux. Et il dit: Viens! Pierre sortit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais en voyant que le vent était fort, il eut peur, et, comme il commençait à s'enfoncer il s'écria: Seigneur, sauve-moi! Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit: Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté? Ils montèrent dans la barque, et le vent tomba. Ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant Jésus et dirent: Tu es véritablement le Fils de Dieu. Ils achevèrent la traversée et arrivèrent dans le pays de Génésareth. Les gens de l'endroit reconnurent Jésus, envoyèrent (des messagers) dans tous les environs, et on lui amena tous les malades. Ils le suppliaient afin de toucher seulement la frange de son vêtement. Et tous ceux qui le touchèrent furent pleinement délivrés. Alors des Pharisiens et des scribes (vinrent) de Jérusalem auprès de Jésus et dirent: Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens? Car ils ne se lavent pas les mains, quand ils prennent leur pain. Il répondit: Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au profit de votre tradition? Car Dieu a dit: Honore ton père et ta mère, et: Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort. Mais vous, vous dites: Celui qui dira à son père ou à sa mère: Ce dont j'aurais pu t'assister est une oblation (à Dieu), n'est pas tenu d'honorer son père ou sa mère. Ainsi vous avez annulé la parole de Dieu au profit de votre tradition. Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé sur vous, quand il a dit: Ce peuple m'honore des lèvres, Mais son cœur est très éloigné de moi. C'est en vain qu'ils me rendent un culte En enseignant des doctrines (Qui ne sont que) préceptes humains. Jésus appela à lui la foule et lui dit: Écoutez et comprenez. Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l'homme impur, mais ce qui sort de la bouche, c'est ce qui rend l'homme impur. Alors ses disciples s'approchèrent et lui dirent: Sais-tu que les Pharisiens ont été scandalisés d'entendre cette parole? Il répondit: Toute plante qui n'a pas été plantée par mon Père céleste sera déracinée. Laissez-les: ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles. Si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse. Pierre prit la parole et lui dit: Explique-nous cette parabole. Et Jésus lui dit: Vous aussi êtes-vous sans intelligence? Ne saisissez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche va dans le ventre, puis est jeté à l'écart. Mais ce qui sort de la bouche provient du cœur, et c'est ce qui rend l'homme impur. Car c'est du cœur que viennent les mauvaises pensées, meurtres, adultères, prostitutions, vols, faux témoignages, blasphèmes. Voilà ce qui souille l'homme; mais manger sans s'être lavé les mains, cela ne rend pas l'homme impur. Jésus partit de là et se retira dans le territoire de Tyr et de Sidon. Une femme cananéenne qui venait de ces contrées, lui cria: Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David. Ma fille est cruellement tourmentée par le démon. Il ne lui répondit pas un mot; ses disciples s'approchèrent et lui demandèrent: Renvoie-la, car elle crie derrière nous. Il répondit: Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël. Mais elle vint se prosterner devant lui en disant: Seigneur, viens à mon secours. Il répondit: Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens. Oui, Seigneur, dit-elle, pourtant les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. Alors Jésus lui dit: Ô femme, ta foi est grande, qu'il te soit fait comme tu le veux. Et, à l'heure même, sa fille fut guérie. Jésus quitta ces lieux et longea les rives de la mer de Galilée. Il monta sur la montagne et là il s'assit. Alors de grandes foules s'approchèrent de lui, avec des boiteux, des aveugles, des sourds-muets, des estropiés et beaucoup d'autres malades. On les déposa à ses pieds, et il les guérit; aussi la foule était-elle en admiration en voyant les sourds-muets parler, les estropiés trouver la santé, les boiteux marcher, les aveugles voir; et elle glorifiait le Dieu d'Israël. Jésus appela ses disciples et dit: J'ai compassion de cette foule; car voilà trois jours qu'ils restent avec moi et n'ont pas de quoi manger. Je ne veux pas les renvoyer à jeûn, de peur qu'ils ne défaillent en chemin. Les disciples lui dirent: Comment nous procurer dans ce lieu désert assez de pains pour rassasier une si grande foule? Jésus leur dit: Combien avez-vous de pains? Sept, répondirent-ils, et quelques petits poissons. Alors il invita la foule à s'asseoir par terre, prit les sept pains et les poissons et après avoir rendu grâces il les rompit et les donna à ses disciples, et les disciples les distribuèrent à la foule. Tous mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta sept corbeilles pleines des morceaux qui restaient. Ceux qui avaient mangé étaient quatre mille hommes, sans les femmes et les enfants. Ensuite, il renvoya les foules, monta dans la barque, et se rendit dans la contrée de Magadan. Les Pharisiens et les Sadducéens abordèrent Jésus et pour l'éprouver, lui demandèrent de leur faire voir un signe venant du ciel. [Jésus leur répondit: Le soir, vous dites: Il fera beau, car le ciel est rouge; et le matin: Il y aura de l'orage aujourd'hui, car le ciel est d'un rouge sombre. Vous savez discerner l'aspect du ciel et vous ne pouvez discerner les signes des temps!] Une génération mauvaise et adultère recherche un signe; il ne lui sera donné d'autre signe que celui de Jonas. Puis il les laissa et s'en alla. Les disciples en partant pour l'autre rive avaient oublié de prendre des pains. Jésus leur dit: Gardez-vous attentivement du levain des Pharisiens et des Sadducéens. Les disciples raisonnaient en eux-mêmes et disaient: C'est parce que nous n'avons pas pris de pains. Jésus s'en rendit compte et dit: Pourquoi raisonnez-vous en vous-mêmes, gens de peu de foi, parce que vous n'avez pas pris de pains? Vous ne saisissez pas encore et vous ne vous rappelez pas les cinq pains des cinq mille hommes et le nombre de paniers que vous avez emportés, ni les pains des quatre mille hommes et le nombre de corbeilles que vous avez emportées? Comment ne saisissez-vous pas que ce n'est pas de pains que je vous ai parlé? Mais gardez-vous du levain des Pharisiens et des Sadducéens. Alors ils comprirent qu'il avait dit de sa garder non pas du levain (du pain) mais de l'enseignement des Pharisiens et des Sadducéens. Jésus, arrivé sur le territoire de Césarée de Philippe, posa cette question à ses disciples: Au dire des gens, qui suis-je, moi, le Fils de l'homme? Ils répondirent: Les uns disent Jean-Baptiste; d'autres, Élie; d'autres, Jérémie, ou l'un des prophètes. Mais vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis? Simon Pierre répondit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus reprit la parole et lui dit: Tu es heureux, Simon, fils de Jonas; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux. Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux: Ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. Alors il recommanda sévèrement aux disciples de ne dire à personne qu'il était le Christ. Jésus commença dès lors à montrer à ses disciples qu'il lui fallait aller à Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, être mis à mort et ressusciter le troisième jour. Pierre, le prit à part et se mit à lui faire des reproches en disant: À Dieu ne plaise, Seigneur! Cela ne t'arrivera pas. Mais Jésus se retourna et dit à Pierre: Arrière de moi, Satan! Tu es pour moi un scandale, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. Alors Jésus dit à ses disciples: Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive. Quiconque en effet voudra sauver sa vie la perdra, mais quiconque perdra sa vie à cause de moi la trouvera. Et que servira-t-il à un homme de gagner le monde entier, s'il perd son âme? Ou que donnera un homme en échange de son âme? Car le Fils de l'homme va venir dans la gloire de son Père avec ses anges, et alors il rendra à chacun selon sa manière d'agir. En vérité je vous le dis, quelques-uns de ceux qui se tiennent ici ne gôuteront point la mort, qu'ils n'aient vu le Fils de l'homme venir dans son règne. Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère et il les conduisit à l'écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux: Son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Moïse et Élie leur apparurent, ils s'entretenaient avec lui. Pierre prit la parole et dit à Jésus: Seigneur, il est bon que nous soyons ici; si tu le veux, je dresserai ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. Comme il parlait encore, une nuée lumineuse les enveloppa. Et voici qu'une voix sortit de la nuée qui disait: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection. Écoutez-le! Lorsqu'ils entendirent (cela), les disciples tombèrent la face contre terre, saisis d'une crainte violente. Mais Jésus s'approcha, les toucha et dit: Levez-vous, soyez sans crainte! Ils levèrent les yeux et ne virent que Jésus seul. Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur donna cet ordre: Ne parlez à personne de cette vision, jusqu'à ce que le Fils de l'homme soit ressuscité des morts. Les disciples lui posèrent cette question: Pourquoi donc les scribes disent-ils qu'Élie doit venir d'abord? Il répondit: Il est vrai qu'Élie vient rétablir toutes choses. Mais je vous dis qu'Élie est déjà venu, et qu'ils ne l'ont pas reconnu et qu'ils l'ont traité comme ils l'ont voulu. De même le Fils de l'homme va souffrir de leur part. Les disciples comprirent alors qu'il leur parlait de Jean-Baptiste. Lorsqu'ils furent arrivés près de la foule, un homme vint se jeter à genoux devant Jésus et dit: Seigneur, aie pitié de mon fils, qui est lunatique et malade; il tombe souvent dans le feu et souvent dans l'eau. Je l'ai amené à tes disciples, et ils n'ont pu le guérir. Jésus répondit: Race incrédule et perverse, jusques à quand serai-je avec vous? Jusques à quand vous supporterai-je? Amenez-le-moi ici. Jésus menaça le démon, qui sortit du garçon, et celui-ci fut guéri à l'heure même. Alors les disciples s'approchèrent de Jésus et lui dirent en privé: Pourquoi n'avons-nous pas pu chasser ce démon? C'est à cause de votre petite foi, leur dit Jésus. En vérité je vous le dis, si vous avez de la foi comme un grain de moutarde, vous direz à cette montagne: Transporte-toi d'ici là, et elle se transportera; rien ne vous sera impossible. [Mais cette sorte (de démon) ne sort que par la prière et par le jeûne.] Pendant qu'ils parcouraient la Galilée, Jésus leur dit: Le Fils de l'homme doit être livré entre les mains des hommes; ils le feront mourir, et le troisième jour il ressuscitera. Ils furent très attristés. Lorsqu'ils arrivèrent à Capernaüm, ceux qui percevaient les deux drachmes s'adressèrent à Pierre et lui dirent: Votre maître ne paie-t-il pas les deux drachmes? Si, dit-il. Et quand il fut entré dans la maison, Jésus prit le premier la parole et dit: Simon, qu'en penses-tu? Les rois de la terre, de qui prennent-ils des taxes ou un tribut? De leurs fils, ou des étrangers? Il lui répondit: Des étrangers. Et Jésus lui répondit: Les fils en sont donc exempts. Mais pour que nous ne les scandalisions pas, va à la mer, jette l'hameçon, et tire le premier poisson qui viendra, ouvre-lui la bouche, et tu trouveras un statère. Prends-le, et donne-le-leur pour moi et pour toi. À ce moment, les disciples s'approchèrent de Jésus et dirent: Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux? Alors Jésus appela un petit enfant, le plaça au milieu d'eux et dit: En vérité je vous le dis, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux. C'est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. Et quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, me reçoit moi-même. Mais si quelqu'un était une occasion de chute pour un de ces petits qui croient en moi, il serait avantageux pour lui qu'on suspende à son cou une meule de moulin, et qu'on le noie au fond de la mer. Malheur au monde à cause des occasions de chute! Car il est inévitable qu'il se produise des occasions de chute, mais malheur à l'homme par qui elles se produisent! Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la vie manchot ou boiteux, que d'avoir deux pieds ou deux mains et d'être jeté dans le feu éternel. Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la vie borgne, que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans la géhenne de feu. Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux. [Car le Fils de l'homme est venu sauver ce qui était perdu.] Qu'en pensez-vous? Si un homme a cent brebis, et que l'une d'elles s'égare, ne laisse-t-il pas les 99 autres sur les montagnes, pour aller chercher celle qui s'est égarée? Et, s'il parvient à la retrouver, en vérité je vous le dis, il s'en réjouit plus que pour les 99 qui ne se sont pas égarées. De même, ce n'est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu'il se perde un seul de ces petits. Si ton frère a péché, va et reprends-le seul à seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s'il ne t'écoute pas, prends avec toi une ou deux (personnes), afin que toute l'affaire se règle sur la parole de deux ou trois témoins. S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Église; et s'il refuse aussi d'écouter l'Église, qu'il soit pour toi comme un païen et un péager. En vérité je vous le dis, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. [En vérité] je vous dis encore que si deux d'entre vous s'accordent sur la terre pour demander quoi que ce soit, cela leur sera donné par mon Père qui est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux. Alors Pierre s'approcha et lui dit: Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu'il pèchera contre moi? Jusqu'à sept fois? Jésus lui dit: Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois. C'est pourquoi, le royaume des cieux est semblable à un roi qui voulut faire rendre compte à ses serviteurs. Quand il se mit à compter, on lui en amena un qui devait dix mille talents. Comme il n'avait pas de quoi payer, son maître ordonna de le vendre, lui, sa femme, et ses enfants, et tout ce qu'il avait, et de payer la dette. Le serviteur se jeta à terre, se prosterna devant lui et dit: [Seigneur], prends patience envers moi, et je te paierai tout. Touché de compassion, le maître de ce serviteur le laissa aller et lui remit la dette. En sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent deniers. Il le saisit et le serrait à la gorge en disant: Paie ce que tu [me] dois. Son compagnon se jeta à ses pieds et le suppliait disant: Prends patience envers moi, et je te paierai. Mais lui ne voulut pas; il alla le jeter en prison, jusqu'à ce qu'il ait payé ce qu'il devait. Ses compagnons, voyant ce qui arrivait, furent profondément attristés, et ils allèrent raconter à leur maître tout ce qui s'était passé. Alors le maître fit appeler ce serviteur et lui dit: Méchant serviteur, je t'avais remis en entier ta dette, parce que tu m'en avais supplié; ne devais-tu pas avoir pitié de ton compagnon, comme j'ai eu pitié de toi? Et son maître irrité le livra aux bourreaux jusqu'à ce qu'il ait payé tout ce qu'il devait. C'est ainsi que mon Père céleste vous traitera si chacun de vous ne pardonne à son frère de tout son cœur. Lorsque Jésus eut achevé ces discours il partit de la Galilée, et se rendit aux confins de la Judée, au-delà du Jourdain. De grandes foules le suivirent, et là, il les guérit. Les Pharisiens l'abordèrent et dirent pour l'éprouver: Est-il permis (à un homme) de répudier sa femme pour n'importe quel motif? Il répondit: N'avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement, fit l'homme et la femme et qu'il dit: C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni. Pourquoi donc, lui dirent-ils, Moïse a-t-il commandé de donner (à la femme) un acte de divorce et de (la) répudier? Il leur dit: C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes; au commencement, il n'en était pas ainsi. Mais je vous dis: Quiconque répudie sa femme, sauf pour infidélité et en épouse une autre, commet un adultère. Ses disciples lui dirent: Si telle est la responsabilité de l'homme à l'égard de la femme, il n'est pas avantageux de se marier. Il leur répondit: Tous ne comprennent pas cette parole, mais seulement ceux à qui cela est donné. Car il y a des eunuques qui le sont dès le sein de leur mère; il y en a qui le sont devenus par (la main) des hommes, et il y en a qui se sont rendus eunuques, à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre comprenne. Alors des gens lui amenèrent des petits enfants, afin qu'il leur impose les mains et prie (pour eux). Mais les disciples leur firent des reproches. Et Jésus dit: Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi; car le royaume des cieux est pour leurs pareils. Il leur imposa les mains et partit de là. Alors, un homme s'approcha et dit à Jésus: Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle? Il lui répondit: Pourquoi m'interroges-tu sur ce qui est bon? Un seul est bon. Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. Lesquels? lui dit-il. Et Jésus répondit: Tu ne commettras pas de meurtre; tu ne commettras pas d'adultère; tu ne diras pas de faux témoignage; tu ne commettras pas de vol; honore ton père et ta mère et: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Le jeune homme lui dit: J'ai gardé tout cela, que me manque-t-il encore? Jésus lui dit: Si tu veux être parfait va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, et suis-moi. Après avoir entendu ces paroles, le jeune homme s'en alla tout triste; car il avait de grands biens. Jésus dit à ses disciples: En vérité, je vous le dis, il est difficile à un riche d'entrer dans le royaume des cieux. Je vous dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par un trou d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. Les disciples entendant cela, étaient très étonnés. Ils dirent: Qui peut donc être sauvé? Jésus les regarda et leur dit: Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible. Alors Pierre prit la parole et lui dit: Voici que nous avons tout quitté et que nous t'avons suivi, qu'en sera-t-il pour nous? Jésus leur répondit: En vérité je vous le dis, quand le Fils de l'homme, au renouvellement de toutes choses, sera assis sur son trône de gloire, vous de même qui m'avez suivi, vous serez assis sur douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d'Israël. Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, maisons, frères, sœurs, père, mère, femme, enfants ou terre recevra beaucoup plus et héritera la vie éternelle. Plusieurs des premiers seront les derniers et plusieurs des derniers seront les premiers. Car le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui sortit dès le matin, afin d'embaucher des ouvriers pour sa vigne. Il se mit d'accord avec les ouvriers pour un denier par jour et les envoya dans sa vigne. Il sortit vers la troisième heure, en vit d'autres qui étaient sur la place sans rien faire et leur dit: Allez, vous aussi à ma vigne, et je vous donnerai ce qui sera juste. Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers la sixième, puis vers la neuvième heure, et il fit de même. Vers la onzième heure il sortit encore, en trouva d'autres qui se tenaient (encore) là et leur dit: Pourquoi vous tenez-vous ici toute la journée sans rien faire? Ils lui répondirent: C'est que personne ne nous a embauchés. Allez, vous aussi, dans la vigne, leur dit-il. Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant: Appelle les ouvriers et paie-leur le salaire, en allant des derniers aux premiers. Ceux de la onzième heure vinrent et reçurent chacun un denier. Les premiers vinrent ensuite pensant recevoir davantage, mais ils reçurent eux aussi, chacun un denier. En le recevant, ils murmurèrent contre le maître de la maison et dirent: Ces derniers venus n'ont fait qu'une heure, et tu les traites à l'égal de nous, qui avons supporté le poids du jour et la chaleur. Il répondit à l'un d'eux: Mon ami! Je ne te fais pas tort, n'as-tu pas été d'accord avec moi pour un denier? Prends ce qui est à toi et va-t-en. Je veux donner à celui qui est le dernier autant qu'à toi. Ne m'est-il pas permis de faire de mes biens ce que je veux? Ou vois-tu de mauvais œil que je sois bon? Ainsi les derniers seront les premiers et les premiers seront les derniers. Sur le point de monter à Jérusalem, Jésus prit à part les douze et leur dit en chemin: Voici: nous montons à Jérusalem, et le Fils de l'homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes. Ils le condamneront à mort et le livreront aux païens, pour qu'ils se moquent de lui, le flagellent et le crucifient, et le troisième jour il ressuscitera. Alors la mère des fils de Zébédée s'approcha de Jésus avec ses fils, et se prosterna, pour lui faire une demande. Il lui dit: Que veux-tu? Ordonne, lui dit-elle, que mes deux fils que voici soient assis, dans ton royaume, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche. Jésus répondit: Vous ne savez ce que vous me demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire? Nous le pouvons, dirent-ils. Et il leur répondit: Il est vrai que vous boirez ma coupe, mais pour ce qui est d'être assis à ma droite et à ma gauche, cela n'est pas à moi de le donner, sinon à ceux pour qui cela est préparé par mon Père. Les dix qui avaient entendu cela furent indignés contre les deux frères. Jésus les appela et dit: Vous savez que les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands abusent de leur pouvoir sur elles. Il n'en sera pas de même parmi nous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, sera votre serviteur et quiconque veut être le premier parmi vous sera votre esclave. C'est ainsi que le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup. Lorsqu'ils sortirent de Jéricho, une grande foule suivit Jésus. Or, deux aveugles assis au bord du chemin entendirent que Jésus passait et crièrent: Aie pitié de nous, Seigneur, Fils de David. La foule leur faisait des reproches, pour les faire taire, mais ils crièrent plus fort: Aie pitié de nous, Seigneur, Fils de David. Jésus s'arrêta, les appela et dit: Que voulez-vous que je vous fasse? Ils lui dirent: Seigneur, que nos yeux s'ouvrent. Saisi de compassion, Jésus toucha leurs yeux; et aussitôt ils recouvrèrent la vue et le suivirent. Lorsqu'ils approchèrent de Jérusalem et qu'ils furent arrivés à Bethphagé, vers le mont des Oliviers, Jésus envoya deux disciples en leur disant: Allez au village qui est devant vous; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée, et un ânon avec elle; détachez-les, et amenez-les moi. Si quelqu'un vous dit quelque chose, vous répondrez: Le Seigneur en a besoin. Et à l'instant il les laissera aller. Or, ceci arriva afin que s'accomplisse la parole du prophète: Dites à la fille de Sion: Voici que ton roi vient à toi, Plein de douceur et monté sur une ânesse, Sur un ânon, le petit d'une bête de somme. Les disciples allèrent et firent ce que Jésus leur avait ordonné. Ils amenèrent l'ânesse et l'ânon, mirent sur eux leurs vêtements et le firent asseoir dessus. La plupart des gens de la foule étendirent leurs vêtements sur le chemin; d'autres coupèrent des branches aux arbres et les étendirent sur le chemin. Les foules précédaient et suivaient Jésus en criant: Hosanna au Fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna dans les lieux très hauts! Lorsqu'il entra dans Jérusalem, toute la ville fut en émoi et l'on disait: Qui est celui-ci? Les foules répondaient: C'est Jésus, le prophète, de Nazareth en Galilée. Jésus entra dans le temple, il chassa tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple, il renversa les tables des changeurs et les sièges des vendeurs de pigeons. Et il leur dit: Il est écrit: Ma maison sera appelée une maison de prière. Mais vous, vous en faites une caverne de voleurs. Des aveugles et des boiteux s'approchèrent de lui dans le temple. Et il les guérit. Mais les principaux sacrificateurs et les scribes furent indignés, à la vue des merveilles qu'il avait faites, et des enfants qui criaient dans le temple: Hosanna au Fils de David. Ils lui dirent: Entends-tu ce qu'ils disent? Oui, leur répondit Jésus. N'avez-vous jamais lu ces paroles: Tu as tiré des louanges de la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle? Il les laissa et sortit de la ville pour aller à Béthanie où il passa la nuit. Le matin, en retournant à la ville, il eut faim. Il vit un figuier sur le chemin et s'en approcha; mais il n'y trouva que des feuilles et il dit: Qu'aucun fruit ne naisse jamais plus de toi! Et à l'instant le figuier sécha. À cette vue, les disciples furent dans l'admiration et dirent: Comment ce figuier a-t-il séché en un instant? Jésus leur répondit: En vérité je vous le dis, si vous avez de la foi et si vous ne doutez pas, non seulement vous ferez ce qui a été fait à ce figuier, mais quand vous diriez à cette montagne: Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, cela se ferait. Tout ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le recevrez. Jésus se rendit dans le temple, et pendant qu'il enseignait, les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple vinrent lui dire: Par quelle autorité fais-tu cela, et qui t'a donné cette autorité? Jésus leur répondit: Je vous poserai moi aussi une seule question, et si vous m'y répondez je vous dirai par quelle autorité je fais cela. Le baptême de Jean, d'où venait-il? Du ciel, ou des hommes? Mais ils raisonnèrent entre eux: Si nous répondons: Du ciel, il nous dira: Pourquoi donc n'avez-vous pas cru en lui? Et si nous répondons: Des hommes, nous avons à craindre la foule, car tous tiennent Jean pour un prophète. Alors ils répondirent à Jésus: Nous ne savons pas. Et il leur dit à son tour: Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais cela. Qu'en pensez-vous? Un homme avait deux fils; il s'adressa au premier et dit: (Mon) enfant, va travailler aujourd'hui dans ma vigne. Il répondit: Je ne veux pas. Ensuite, il se repentit, et il y alla. Il s'adressa alors au second et donna le même ordre. Celui-ci répondit: Je veux bien, Seigneur, mais il n'y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père? Ils répondirent: Le premier. Et Jésus leur dit: En vérité je vous le dis, les péagers et les prostituées vous devanceront dans le royaume de Dieu. Car Jean est venu à vous dans la voie de la justice, et vous n'avez pas cru en lui. Mais les péagers et les prostituées ont cru en lui, et vous, qui avez vu cela, vous ne vous êtes pas ensuite repentis pour croire en lui. Écoutez une autre parabole. Il y avait un maître de maison qui planta une vigne. Il l'entoura d'une haie, y creusa un pressoir et y bâtit une tour, puis il la loua à des vignerons et partit en voyage. À l'approche des vendanges il envoya ses serviteurs vers les vignerons, pour recevoir les fruits de la vigne. Les vignerons prirent ces serviteurs, frappèrent l'un, tuèrent l'autre et lapidèrent le troisième. Il envoya encore d'autres serviteurs en plus grand nombre que les premiers; et les vignerons les traitèrent de la même manière. Enfin, il envoya vers eux son fils, en disant: Ils respecteront mon fils. Mais, quand les vignerons virent le fils, ils se dirent entre eux: C'est lui l'héritier, venez, tuons-le, et nous aurons son héritage. Ils le prirent, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Maintenant, lorsque le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons? Ils lui répondirent: Il fera périr misérablement ces misérables et il louera la vigne à d'autres vignerons qui lui donneront les fruits en leur saison. Jésus leur dit: N'avez-vous jamais lu dans les Écritures: La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale, celle de l'angle; C'est du Seigneur que cela est venu, Et c'est une merveille à nos yeux? C'est pourquoi, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé et sera donné à une nation qui en produira les fruits. Quiconque tombera sur cette pierre s'y brisera, et celui sur qui elle tombera, elle l'écrasera. Après avoir entendu ces paraboles, les principaux sacrificateurs et les Pharisiens comprirent que c'était d'eux que Jésus parlait; mais tout en cherchant à se saisir de lui, ils craignaient les foules, parce qu'elles le tenaient pour un prophète. Jésus leur parla de nouveau en paraboles et il dit: Le royaume des cieux est semblable à un roi qui fit des noces pour son fils. Il envoya ses serviteurs pour appeler ceux qui étaient invités aux noces; mais ils ne voulurent pas venir. Il envoya encore d'autres serviteurs en disant: Dites aux invités: J'ai préparé mon festin, mes bœufs et mes bêtes grasses sont tués, tout est prêt, venez aux noces. Mais, négligeant (l'invitation) ils s'en allèrent, celui-ci à son champ, celui-là à son commerce, et les autres se saisirent des serviteurs, les outragèrent et les tuèrent. Le roi fut irrité; il envoya son armée, fit périr ces meurtriers et brûla leur ville. Alors il dit à ses serviteurs: Les noces sont prêtes, mais les invités n'en étaient pas dignes. Allez donc aux carrefours, et invitez aux noces tous ceux que vous trouverez. Ces serviteurs s'en allèrent par les chemins, rassemblèrent tous ceux qu'ils trouvèrent, méchants et bons, et la salle des noces fut remplie de convives. Le roi entra pour voir les convives, et il aperçut là un homme qui n'avait pas revêtu un habit de noces. Il lui dit: Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noces? Cet homme resta la bouche fermée. Alors le roi dit aux serviteurs: Liez-lui les pieds et les mains, et jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Car il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus. Alors les Pharisiens allèrent se consulter sur les moyens de prendre Jésus au piège de ses propres paroles. Ils envoyèrent auprès de lui leurs disciples avec les Hérodiens: Maître, lui dirent-ils, nous savons que tu es véridique, et que tu enseignes la voie de Dieu en toute vérité, sans redouter personne, car tu ne regardes pas à l'apparence des hommes. Dis-nous donc ce que tu en penses: Est-il permis, ou non, de payer le tribut à César? Mais Jésus qui connaissait leur malice répondit: Pourquoi me mettez-vous à l'épreuve, hypocrites? Montrez-moi la monnaie avec laquelle on paie le tribut. Et ils lui présentèrent un denier. Il leur demanda: De qui sont cette effigie et cette inscription? De César, lui répondirent-ils. Alors il leur dit: Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Étonnés de ce qu'ils entendaient, ils le quittèrent et s'en allèrent. Le même jour, les Sadducéens, qui disent qu'il n'y a pas de résurrection, s'approchèrent de Jésus et lui posèrent cette question: Maître, Moïse a dit: Si quelqu'un meurt sans enfants, son frère épousera la veuve et suscitera une descendance à son frère. Or, il y avait parmi nous sept frères. Le premier se maria et mourut, et comme il n'avait pas d'enfants, il laissa sa femme à son frère. Il en fut de même du deuxième, puis du troisième, jusqu'au septième. Après eux tous, la femme mourut. À la résurrection, duquel des sept frères sera-t-elle donc la femme? Car tous l'ont eue. Jésus leur répondit: Vous êtes dans l'erreur, parce que vous ne comprenez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu. Car à la résurrection, les hommes ne prendront pas de femmes, ni les femmes de maris, mais ils seront comme les anges de Dieu dans le ciel. Pour ce qui est de la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit: Moi, je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob? Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Les foules qui écoutaient furent frappées de l'enseignement de Jésus. Les Pharisiens apprirent qu'il avait réduit au silence les Sadducéens, ils se rassemblèrent, et l'un d'eux, docteur de la loi, lui posa cette question pour le mettre à l'épreuve: Maître, quel est le grand commandement de la loi? Jésus lui répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C'est le premier et le grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. Comme les Pharisiens étaient assemblés, Jésus leur posa cette question: Que pensez-vous du Christ? De qui est-il le fils? Ils lui répondirent: de David. Et Jésus leur dit: Comment donc David, (animé) par l'Esprit, l'appelle-t-il Seigneur, lorsqu'il dit: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite. Jusqu'à ce que je mette tes ennemis sous tes pieds? Si donc David l'appelle Seigneur, comment est-il son fils? Nul ne put lui répondre un mot. Et, depuis ce jour, personne n'osa plus lui poser de questions. Alors Jésus s'adressa aux foules et à ses disciples et dit: Les scribes et les Pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse. Faites donc et observez tout ce qu'ils vous diront mais n'agissez pas selon leurs œuvres. Car ils disent et ne font pas. Ils lient des fardeaux pesants et les mettent sur les épaules des hommes, mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes. Ainsi, ils élargissent leurs phylactères et ils agrandissent les franges de leurs vêtements; ils aiment la première place dans les repas, les premiers sièges dans les synagogues et les salutations sur les places publiques; (ils aiment) aussi être appelés par les hommes, Rabbi. Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi; car un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères. Et n'appelez personne sur le terre père, car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Ne vous faites pas appeler directeurs, car un seul est votre Directeur, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s'élèvera sera abaissé, et qui s'abaissera sera élevé. Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites! Parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux; vous n'y entrez pas vous-mêmes, et vous n'y laissez pas entrer ceux qui le voudraient. [Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites! Parce que vous dévorez les maisons des veuves, et que vous faites pour l'apparence de longues prières; à cause de cela, vous subirez une condamnation particulièrement sévère.] Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites! Parce que vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte, et, quand il l'est devenu, vous en faites un fils de la géhenne deux fois pire que vous. Malheur à vous, conducteurs aveugles! Qui dites: Si quelqu'un jure par le temple, cela ne compte pas; mais si quelqu'un jure par l'or du temple, il est engagé. Insensés et aveugles! Lequel est le plus grand, l'or, ou le temple qui sanctifie l'or? Si quelqu'un, dites-vous encore, jure par l'autel, cela ne compte pas; mais si quelqu'un jure par l'offrande qui est sur l'autel, il est engagé. Aveugles lequel est le plus grand, l'offrande, ou l'autel qui sanctifie l'offrande? Celui qui jure par l'autel jure par l'autel et par tout ce qui est dessus; celui qui jure par le temple jure par le temple et par celui qui l'habite, et celui qui jure par le ciel jure par le trône de Dieu et par celui qui y est assis. Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites! Parce que vous payez la dîme de la menthe, de l'aneth et du cumin, et que vous laissez ce qu'il y a de plus important dans la loi: le droit, la miséricorde et la fidélité; c'est là ce qu'il fallait pratiquer sans laisser de côté le reste. Conducteurs aveugles! Qui retenez au filtre le moucheron et qui avalez le chameau. Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites! Parce que vous purifiez le dehors de la coupe et du plat, alors qu'en dedans ils sont pleins de rapine et d'intempérance. Pharisien aveugle! Purifie premièrement l'intérieur de la coupe et du plat, afin que l'extérieur aussi devienne pur. Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites! Parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis qui paraissent beaux au dehors, et qui au dedans sont pleins d'ossements de morts et de toute espèce d'impureté. Vous de même, au dehors, vous paraissez justes aux hommes mais au dedans vous êtes remplis d'hypocrisie et d'iniquité. Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites! Parce que vous bâtissez les sépulcres des prophètes et ornez les tombeaux des justes, et que vous dites: Si nous avions vécu au temps de nos pères, nous ne nous serions pas associés à eux pour (répandre) le sang des prophètes. Vous témoignez ainsi contre vous-mêmes que vous êtes les fils de ceux qui ont tué les prophètes. Mettez donc le comble à la mesure de vos pères! Serpents, race de vipères! Comment fuirez-vous la condamnation de la géhenne? C'est pourquoi, je vous envoie des prophètes, des sages et des scribes. Vous tuerez et crucifierez les uns, vous flagellerez les autres dans vos synagogues et vous les persécuterez de ville en ville, afin que retombe sur vous tout le sang innocent répandu sur la terre depuis le sang d'Abel le juste jusqu'au sang de Zacharie, fils de Bérékia, que vous avez tué entre le temple et l'autel. En vérité je vous le dis, tout cela viendra sur cette génération. Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu! Voici: votre maison vous est laissée déserte, car je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais jusqu'à ce que vous disiez: Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Comme Jésus s'en allait, au sortir du temple, ses disciples s'approchèrent pour lui en faire remarquer les constructions. Mais il leur répondit: Voyez-vous tout cela? En vérité je vous le dis, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. Il s'assit sur le mont des Oliviers. Et les disciples vinrent en privé lui dire: Dis-nous quand cela arrivera-t-il et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde? Jésus leur répondit: Prenez garde que personne ne vous séduise. Car plusieurs viendront sous mon nom, en disant: C'est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens. Vous allez entendre parler de guerres et de bruits de guerres: gardez-vous de vous alarmer car cela doit arriver. Mais ce ne sera pas encore la fin. Une nation s'élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume, et il y aura, par endroit, des famines et des tremblements de terre. Tout cela ne sera que le commencement des douleurs. Alors on vous livrera aux tourments, et l'on vous fera mourir, et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom. Et ce sera pour beaucoup une occasion de chute, ils se trahiront, se haïront les uns les autres. Plusieurs faux prophètes s'élèveront et séduiront beaucoup de gens. Et en raison des progrès de l'iniquité l'amour du plus grand nombre se refroidira. Mais celui qui persévèrera jusqu'à la fin sera sauvé. Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin. C'est pourquoi, lorsque vous verrez l' abomination de la désolation dont a parlé le prophète Daniel, établie dans le lieu saint, que le lecteur fasse attention. Alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes; que celui qui sera sur la terrasse ne descende pas pour prendre ce qui est dans sa maison, et celui qui sera dans les champs ne s'en retourne pas pour prendre son vêtement. Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là! Priez pour que votre fuite n'arrive pas en hiver, ni un jour de sabbat. Car alors, il y aura une grande tribulation telle qu'il n'y en a pas eu depuis le commencement du monde jusqu'à maintenant, et qu'il n'y en aura jamais plus. Et si ces jours n'étaient abrégés, personne ne serait sauvé, mais à cause des élus ces jours seront abrégés. Si quelqu'un vous dit alors: Le Christ est ici, ou: Il est là, ne le croyez pas. Car il s'élèvera de faux christs et de faux prophètes, ils opéreront de grands signes et des prodiges au point de séduire si possible même les élus. Je vous l'ai prédit. Si donc on vous dit: Voici: il est dans le désert, n'y allez pas; voici: il est dans les chambres, ne le croyez pas. En effet, comme l'éclair part de l'orient et brille jusqu'en occident, ainsi sera l'avènement du Fils de l'homme. Où que soit le cadavre là s'assembleront les aigles. Aussitôt après ces jours de tribulation, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa clarté, les étoiles tomberont du ciel et les puissances des cieux seront ébranlées. Alors le signe du Fils de l'homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l'homme venir sur les nuées du ciel avec beaucoup de puissance et de gloire. Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu'à l'autre. Recevez l'enseignement de la parabole du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres et que les feuilles poussent, vous savez que l'été est proche. De même, vous aussi, quand vous verrez tout cela, sachez que (le Fils de l'homme) est proche, à la porte. En vérité, je vous le dis, cette génération ne passera point, que tout cela n'arrive. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne les connaît, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul. Comme aux jours de Noé ainsi en sera-t-il à l'avènement du Fils de l'homme. Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu'au jour où Noé entra dans l' arche; et ils ne se doutèrent de rien, jusqu'à ce que le déluge vienne et les emporte tous; il en sera de même à l'avènement du Fils de l'homme. Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l'un sera pris et l'autre laissé, de deux femmes qui moudront à la meule, l'une sera prise et l'autre laissée. Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra. Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle veille de la nuit le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison. C'est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas. Quel est donc le serviteur fidèle et prudent, que son maître a établi sur ses gens, pour leur donner la nourriture au temps convenable? Heureux ce serviteur, que son maître, à son arrivée, trouvera occupé de la sorte! En vérité, je vous le dis, il l'établira sur tout ce qu'il possède. Mais si c'est un mauvais serviteur qui se dise en lui-même: Mon maître tarde à venir, s'il commence à battre ses compagnons, s'il mange et boit avec les ivrognes, le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s'y attend pas et à l'heure qu'il ne connaît pas, il le mettra en pièces et lui fera partager le sort des hypocrites: c'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui prirent leurs lampes pour aller à la rencontre de l'époux. Cinq d'entre elles étaient folles, et cinq sages. Les folles en prenant leurs lampes, ne prirent pas d'huile avec elles; mais les sages prirent, avec leurs lampes, de l'huile dans des vases. Comme l'époux tardait, toutes s'assoupirent et s'endormirent. Au milieu de la nuit, il y eut un cri: Voici l'époux, sortez à sa rencontre! Alors toutes ces vierges se levèrent et préparèrent leurs lampes. Les folles dirent aux sages: Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent. Les sages répondirent: Non, il n'y en aurait pas assez pour nous et pour vous; allez plutôt chez ceux qui en vendent et achetez-en pour vous. Pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui au (festin) de noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres vierges arrivèrent aussi et dirent: Seigneur, Seigneur, ouvre-nous. Mais il répondit: En vérité, je vous le dis, je ne vous connais pas. Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l'heure. Il en sera comme d'un homme qui en partant pour un voyage appela ses serviteurs, et leur confia ses biens. Il donna cinq talents à l'un, deux à l'autre, et un au troisième, à chacun selon sa capacité et il partit en voyage. Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s'en alla, les fit valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu les deux talents en gagna deux autres. Celui qui n'en avait reçu qu'un alla faire un trou dans la terre et cacha l'argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et leur fit rendre compte. Celui qui avait reçu les cinq talents s'approcha en apportant cinq autres talents et dit: Seigneur, tu m'avais confié cinq talents; voici cinq autres que j'ai gagnés. Son maître lui dit: Bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, je t'établirai sur beaucoup; entre dans la joie de ton maître. Celui qui avait reçu les deux talents s'approcha aussi et dit: Seigneur, tu m'avais confié deux talents, en voici deux autres que j'ai gagnés. Son maître lui dit: Bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, je t'établirai sur beaucoup; entre dans la joie de ton maître. Celui qui n'avait reçu qu'un talent s'approcha ensuite et dit: Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n'as pas semé, et qui récoltes où tu n'as pas répandu; j'ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre: voici: prends ce qui est à toi. Son maître lui répondit: Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé, et que je récolte où je n'ai pas répandu; il te fallait donc placer mon argent chez les banquiers, et à mon retour j'aurais retiré ce qui est à moi avec un intérêt. Ôtez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a. Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Lorsque le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s'assiéra sur son trône de gloire. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d'avec les autres, comme le berger sépare les brebis d'avec les boucs, et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; recevez en héritage le royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger et vous m'avez recueilli; nu et vous m'avez vêtu, j'étais malade et vous m'avez visité, j'étais en prison et vous êtes venus vers moi. Alors les justes lui répondront: Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, et t'avons-nous donné à manger; ou avoir soif, et t'avons-nous donné à boire? Quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli; ou nu, et t'avons-nous vêtu? Quand t'avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi? Et le roi leur répondra: En vérité, je vous le dis, dans la mesure où vous avez fait cela à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche: Retirez-vous de moi, maudits, allez dans le feu éternel préparé pour le diable et pour ses anges. Car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire. J'étais étranger, et vous ne m'avez pas recueilli; nu, et vous ne m'avez pas vêtu; malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité. Alors ils répondront eux aussi: Seigneur, quand t'avons-nous vu ayant faim ou soif, étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne t'avons-nous pas rendu service? Alors il leur répondra: En vérité, je vous le dis, dans la mesure où vous n'avez pas fait cela à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne l'avez pas fait. Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle. Lorsque Jésus eut achevé tous ces discours, il dit à ses disciples: Vous savez que la Pâque a lieu dans deux jours, et que le Fils de l'homme sera livré pour être crucifié. Alors les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple se rassemblèrent dans la cour du souverain sacrificateur appelé Caïphe et ils résolurent de se saisir de Jésus par ruse, et de le faire mourir. Toutefois ils disaient: Pas en pleine fête, afin qu'il n'y ait pas de tumulte parmi le peuple. Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, une femme s'approcha de lui. Elle tenait un vase d'albâtre, (plein) d'un parfum de grand prix, et, pendant qu'il se trouvait à table, elle répandit le parfum sur sa tête. À cette vue, les disciples s'indignèrent et dirent: À quoi bon cette perte? On aurait pu vendre ce parfum très cher, et en donner (le prix) aux pauvres. Jésus s'en aperçut et leur dit: Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme? Elle a accompli une bonne action à mon égard; car vous avez toujours les pauvres avec vous, mais moi, vous ne m'avez pas toujours. En répandant ce parfum sur mon corps, elle l'a fait pour ma sépulture. En vérité, je vous le dis, partout où cette bonne nouvelle sera prêchée, dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu'elle a fait. Alors l'un des douze, appelé Judas Iscariot, alla vers les principaux sacrificateurs, et dit: Que voulez-vous me donner, et je vous le livrerai? Et ils lui payèrent trente pièces d'argent. Depuis ce moment, il cherchait une occasion favorable pour livrer Jésus. Le premier jour des pains sans levain, les disciples vinrent dire à Jésus: Où veux-tu que nous te préparions le repas de la Pâque? Il répondit: Allez à la ville chez un tel, et dites-lui: Le Maître dit: Mon temps est proche, c'est chez toi que je célébrerai la Pâque avec mes disciples. Les disciples firent ce que Jésus leur avait ordonné et ils préparèrent la Pâque. Le soir venu, il se mit à table avec les douze. Pendant qu'ils mangeaient, il dit: En vérité, je vous le dis, l'un de vous me livrera. Ils furent profondément attristés, et chacun se mit à lui dire: Est-ce moi, Seigneur? Il répondit: Celui qui a mis avec moi la main dans le plat, c'est celui qui me livrera. Le Fils de l'homme s'en va, selon ce qui est écrit de lui. Mais malheur à cet homme-là par qui le Fils de l'homme est livré! Mieux vaudrait pour cet homme n'être jamais né. Judas qui le livrait prit la parole et dit: Est-ce moi, Rabbi? Jésus lui répondit: Tu l'as dit. Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain, et après avoir dit la bénédiction, il le rompit et le donna aux disciples en disant: Prenez, mangez, ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe; et après avoir rendu grâces, il la leur donna en disant: Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour beaucoup, pour le pardon des péchés. Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où j'en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père. Après avoir chanté (les psaumes ), ils se rendirent au mont des Oliviers. Alors Jésus leur dit: Je serai pour vous tous, cette nuit, une occasion de chute; car il est écrit: Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées. Mais, après ma résurrection, je vous précéderai en Galilée. Pierre prit la parole et lui dit: Quand tu serais pour tous une occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi. Jésus lui dit: En vérité, je te le dis, cette nuit même, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Pierre lui répondit: Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai point. Et tous les disciples dirent de même. Là-dessus, Jésus alla avec eux au lieu dit Gethsémané et il dit aux disciples: Asseyez-vous ici, pendant que je m'éloignerai pour prier. Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, et il commença à être saisi de tristesse et d'angoisse. Il leur dit alors: Mon âme est triste jusqu'à la mort, restez ici et veillez avec moi. Puis il s'avança un peu, se jeta la face (contre terre) et pria ainsi: Mon Père, s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de moi! Toutefois, non pas comme je veux, mais comme tu veux. Il revint vers les disciples, qu'il trouva endormis; il dit à Pierre: Vous n'avez donc pas été capables de veiller une heure avec moi! Veillez et priez, afin de ne pas entrer en tentation; l'esprit est bien disposé, mais la chair est faible. Il s'éloigna une deuxième fois et pria ainsi: Mon Père, s'il n'est pas possible que cette coupe s'éloigne sans que je la boive, que ta volonté soit faite! Il revint et les trouva encore endormis; car leurs yeux étaient appesantis. Il les quitta, s'éloigna de nouveau et pria pour la troisième fois en répétant les mêmes paroles. Puis il revint vers ses disciples et leur dit: Vous dormez maintenant, et vous vous reposez! Voici que l'heure est proche, où le Fils de l'homme va être livré aux mains des pécheurs. Levez-vous, allons; celui qui me livre s'approche. Comme il parlait encore, Judas l'un des douze arriva, et avec lui une foule nombreuse armée d'épées et de bâtons, (envoyée) par les principaux sacrificateurs et par les anciens du peuple. Celui qui le livrait leur avait donné ce signe: Celui à qui je donnerai un baiser c'est lui; saisissez-le. Aussitôt, il s'approcha de Jésus, en disant: Salut, Rabbi! Et il l'embrassa. Jésus lui dit: Ami, ce que tu es venu faire, fais-le. Alors ces gens s'avancèrent, portèrent les mains sur Jésus et le saisirent. Un de ceux qui étaient avec Jésus étendit la main, tira son épée, frappa le serviteur du souverain sacrificateur et lui emporta l'oreille. Alors Jésus lui dit: Remets ton épée à sa place; car tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée. Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père qui me donnerait à l'instant plus de douze légions d'anges? Comment donc s'accompliraient les Écritures, d'après lesquelles il doit en être ainsi? À ce moment, Jésus dit à la foule: Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour vous emparer de moi. J'étais tous les jours assis dans le temple, j'enseignais et vous ne vous êtes pas saisis de moi. Mais tout cela est arrivé afin que les écrits des prophètes soient accomplis. Alors tous les disciples l'abandonnèrent et prirent la fuite. Ceux qui avaient saisi Jésus l'emmenèrent chez le souverain sacrificateur Caïphe où les scribes et les anciens s'assemblèrent. Pierre le suivit de loin jusqu'à la cour du souverain sacrificateur, y entra et s'assit avec les gardes pour voir comment cela finirait. Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient quelque faux témoignage contre Jésus, pour le faire mourir. Mais ils n'en trouvèrent pas, quoique plusieurs faux témoins se soient présentés. Enfin il en vint deux qui dirent: Celui-là a dit: Je puis détruire le temple de Dieu, et le rebâtir en trois jours. Le souverain sacrificateur se leva et lui dit: Ne réponds-tu rien? De quoi témoignent-ils contre toi? Jésus garda le silence. Et le souverain sacrificateur lui dit: Je t'adjure par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu. Jésus lui répondit: Tu l'as dit. De plus je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l'homme assis à la droite du Tout-Puissant et venant sur les nuées du ciel. Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements et dit: Il a blasphémé. Qu'avons-nous encore besoin de témoins? Vous venez d'entendre son blasphème. Qu'en pensez-vous? Ils répondirent: Il est passible de mort. Là-dessus, ils lui crachèrent au visage et lui donnèrent des coups de poing; d'autres le giflèrent, en disant: Christ, devine, dis-nous qui t'a frappé. Cependant, Pierre était assis dehors dans la cour. Une servante s'approcha de lui et dit: Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen. Mais il le nia devant tous disant: Je ne sais pas ce que tu veux dire. Comme il se dirigeait vers le porche, une autre le vit et dit à ceux qui se trouvaient là: Celui-ci était avec Jésus de Nazareth. Il le nia de nouveau avec serment: Je ne connais pas cet homme. Peu après, ceux qui étaient là s'approchèrent et dirent à Pierre: Vraiment, tu es de ces gens-là, ton langage te fait reconnaître. Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer: Je ne connais pas cet homme. Aussitôt le coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite: Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Il sortit, et dehors il pleura amèrement. Le matin venu, tous les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus, pour le faire mourir. Après l'avoir lié, ils l'emmenèrent et le livrèrent à Pilate le gouverneur. Alors Judas, qui l'avait livré, voyant qu'il était condamné, fut pris de remords et rapporta les trente pièces d'argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, en disant: J'ai péché, en livrant le sang innocent. Ils répondirent: Que nous importe? Cela te regarde. Judas jeta les pièces d'argent dans le temple, se retira et alla se pendre. Les principaux sacrificateurs ramassèrent les pièces et dirent: Il n'est pas permis de les remettre dans le trésor sacré, puisque c'est le prix du sang. Et, après en avoir délibéré, ils achetèrent avec cet argent le champ du potier, pour la sépulture des étrangers. C'est pourquoi ce champ a été appelé champ du sang, jusqu'à ce jour. Alors s'accomplit la parole du prophète Jérémie: Ils ont pris les trente pièces d'argent, la valeur de celui qui a été estimé par les fils d'Israël; et ils les ont données pour le champ du potier, comme le Seigneur me l'avait ordonné. Jésus comparut devant le gouverneur. Le gouverneur l'interrogea en ces termes: Es-tu le roi des Juifs? Jésus lui répondit: Tu le dis. Mais il ne répondit rien aux accusations des principaux sacrificateurs et des anciens. Alors Pilate lui dit: N'entends-tu pas tout ce dont ils t'accusent? Et Jésus ne lui donna de réponse sur aucun point, ce qui étonna beaucoup le gouverneur. À chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que demandait la foule. Ils avaient alors un prisonnier fameux nommé Barabbas. Comme ils étaient assemblés, Pilate leur dit: Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas, ou Jésus appelé le Christ? Car il savait que c'était par jalousie qu'ils avaient livré (Jésus). Pendant qu'il siégeait au tribunal, sa femme lui fit dire: Ne te mêle pas de l'affaire de ce juste, car aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. Les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent la foule de demander Barabbas et de faire périr Jésus. Le gouverneur prit la parole et leur dit: Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche? Ils répondirent: Barabbas. Pilate leur dit: Que ferai-je donc de Jésus, appelé le Christ? Tous répondirent: Qu'il soit crucifié! Le gouverneur dit: Mais quel mal a-t-il fait? Et ils crièrent encore plus fort: Qu'il soit crucifié! Pilate, voyant qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l'eau, se lava les mains en présence de la foule et dit: Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde. Et tout le peuple répondit: Que son sang (retombe) sur nous et sur nos enfants! Alors Pilate leur relâcha Barabbas; et après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour être crucifié. Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans le prétoire, et ils assemblèrent autour de lui toute la cohorte. Ils lui ôtèrent ses vêtements et le couvrirent d'un manteau écarlate. Ils tressèrent une couronne d'épines, qu'ils posèrent sur sa tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite; puis ils s'agenouillèrent devant lui en se moquant de lui et en disant: Salut, roi des Juifs! Et ils crachaient sur lui, prenaient le roseau et le frappaient sur la tête. Après s'être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, lui remirent ses vêtements et l'emmenèrent pour le crucifier. En sortant, ils rencontrèrent un homme de Cyrène appelé Simon, et ils le forcèrent à porter la croix de Jésus. Arrivés au lieu dit Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne, ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel, mais, quand il l'eut goûté, il ne voulut pas boire. Après l'avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort, [afin que s'accomplisse la parole du prophète: Ils se sont partagés mes vêtements, et ils ont tiré au sort ma tunique ]. Puis ils s'assirent, et le gardèrent. On plaça au-dessus de sa tête une inscription indiquant le motif de sa condamnation: Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. Avec lui furent alors crucifiés deux brigands, l'un à droite, l'autre à gauche. Les passants blasphémaient contre lui et secouaient la tête, en disant: Toi qui détruis le temple et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même! Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix! Les principaux sacrificateurs, avec les scribes et les anciens, se moquaient aussi de lui et disaient: Il a sauvé les autres et il ne peut se sauver lui-même! Il est roi d'Israël, qu'il descende de la croix; et nous croirons en lui. Il s'est confié en Dieu; que Dieu le délivre maintenant, s'il l'aime. Car il a dit: Je suis Fils de Dieu. Les brigands crucifiés avec lui, l'insultaient de la même manière. Depuis la sixième heure jusqu'à la neuvième heure il y eut des ténèbres sur toute la terre. Et vers la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte: Éli, Éli, lama sabachthani? c'est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? Quelques-uns de ceux qui étaient là, l'entendirent et disaient: Il appelle Élie. Et aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge, qu'il remplit de vinaigre, il la fixa à un roseau et lui donna à boire. Mais les autres dirent: Laisse, voyons si Élie viendra le sauver. Jésus poussa de nouveau un cri d'une voix forte et rendit l'esprit. Et voici: le voile du temple se déchira en deux du haut en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent, les tombeaux s'ouvrirent, et les corps de plusieurs saints qui étaient décédés ressuscitèrent. Ils sortirent des tombeaux, entrèrent dans la ville sainte, après la résurrection (de Jésus) et apparurent à un grand nombre de personnes. Le centenier et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus, voyant le tremblement de terre et ce qui venait d'arriver, furent saisis d'une grande crainte et dirent: Il était vraiment le Fils de Dieu. Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient de loin: celles-là même qui avaient accompagné Jésus depuis la Galilée, pour le servir. Parmi elles étaient Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques et de Joseph et la mère des fils de Zébédée. Le soir venu, arriva un homme riche d'Arimathée nommé Joseph, qui était aussi disciple de Jésus. Il se rendit vers Pilate et demanda le corps de Jésus. Alors Pilate ordonna de le lui remettre. Joseph prit le corps, l'enveloppa d'un linceul immaculé et le déposa dans un tombeau neuf, qu'il s'était fait tailler dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l'entrée du tombeau et s'en alla. Marie-Madeleine et l'autre Marie étaient là, assises vis-à-vis du sépulcre. Le lendemain, qui était le jour après la préparation, les principaux sacrificateurs et les Pharisiens allèrent ensemble trouver Pilate et dirent: Seigneur, nous nous souvenons que cet imposteur a dit, quand il vivait encore: Après trois jours je ressusciterai. Ordonne donc qu'on s'assure du sépulcre jusqu'au troisième jour, afin que ses disciples ne viennent pas dérober le corps et dire au peuple: Il est ressuscité des morts. Cette dernière imposture serait pire que la première. Pilate leur dit: Vous avez une garde; allez, assurez-vous (de lui) comme vous l'entendrez. Ils s'en allèrent et s'assurèrent du sépulcre, après avoir scellé la pierre et posté la garde. Après le sabbat, à l'aube du premier jour de la semaine, Marie-Madeleine et l'autre Marie allèrent voir le sépulcre. Et voici qu'il y eut un grand tremblement de terre; car un ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s'assit dessus. Son aspect était comme l'éclair et son vêtement blanc comme la neige. Les gardes tremblèrent de peur, et devinrent comme morts. Mais l'ange prit la parole et dit aux femmes: Pour vous, n'ayez pas peur, car je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié. Il n'est pas ici; en effet il est ressuscité, comme il l'avait dit. Venez, voyez l'endroit où il était couché, et allez promptement dire à ses disciples qu'il est ressuscité des morts. Il vous précède en Galilée; c'est là que vous le verrez. Voici: je vous l'ai dit. Elles s'éloignèrent promptement du tombeau, avec crainte et avec une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples. Et voici que Jésus vint à leur rencontre et dit: Je vous salue. Elles s'approchèrent pour saisir ses pieds et elles l'adorèrent. Alors Jésus leur dit: Soyez sans crainte; allez dire à mes frères de se rendre en Galilée: C'est là qu'ils me verront. Pendant qu'elles étaient en chemin, quelques hommes de la garde entrèrent dans la ville et annoncèrent aux principaux sacrificateurs tout ce qui était arrivé. Ceux-ci, après s'être assemblés avec les anciens et avoir tenu conseil, donnèrent aux soldats une assez forte somme d'argent, en ajoutant: Dites: Ses disciples sont venus de nuit le dérober, pendant que nous dormions. Et si le gouverneur l'apprend, nous userons de persuasion et nous vous tirerons d'ennui. Les soldats prirent l'argent et ils exécutèrent les instructions qui leur avaient été données. Et ce bruit s'est colporté parmi les Juifs, jusqu'à ce jour. Les onze disciples allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus avait désignée. Quand ils le virent, ils l'adorèrent. Mais quelques-uns eurent des doutes; Jésus s'approcha et leur parla ainsi: Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. Commencement de l'Évangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu. Selon ce qui est écrit dans le prophète Ésaïe: Voici, j'envoie devant toi mon messager Pour frayer ton chemin; C'est la voix de celui qui crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, Rendez droits ses sentiers. Jean parut; il baptisait dans le désert et prêchait le baptême de repentance pour le pardon des péchés. Tout le pays de Judée et tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui; et ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain en confessant leurs péchés. Jean avait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Il prêchait: Il vient après moi, celui qui est plus puissant que moi, et je ne mérite pas de délier, en me baissant, la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés d'eau; mais lui vous baptisera d'Esprit Saint. En ce temps-là, Jésus vint de Nazareth en Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Au moment où il sortait de l'eau, il vit les cieux s'ouvrir et l'Esprit descendre sur lui comme une colombe. Et une voix (se fit entendre) des cieux: Tu es mon Fils bien-aimé, objet de mon affection. Aussitôt l'Esprit poussa Jésus dans le désert. Il passa dans le désert quarante jours, tenté par Satan. Il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient. Après que Jean eut été livré, Jésus alla dans la Galilée; il prêchait la bonne nouvelle de Dieu et disait: Le temps est accompli et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle. En passant le long de la mer de Galilée, il vit Simon et André, frère de Simon, qui jetaient leurs filets dans la mer; en effet ils étaient pêcheurs. Jésus leur dit: Suivez-moi et je vous ferai devenir pêcheurs d'hommes. Aussitôt ils laissèrent leurs filets et le suivirent. En allant un peu plus loin, il vit Jacques, (fils) de Zébédée, et Jean, son frère, qui étaient aussi dans une barque et réparaient les filets. Aussitôt, il les appela; ils laissèrent leur père Zébédée dans la barque avec ceux qui étaient employés, et ils le suivirent. Ils se rendirent à Capernaüm. Et, le jour du sabbat, Jésus entra dans la synagogue et se mit à enseigner. Ils étaient étonnés de son enseignement; car il enseignait comme ayant autorité et non pas comme les scribes. Il se trouvait justement dans leur synagogue un homme (possédé) d'un esprit impur, et qui s'écria: Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth? Tu es venu pour nous perdre. Je sais qui tu es: le Saint de Dieu. Jésus le menaça: Tais-toi et sors de cet homme. L'esprit impur sortit de cet homme dans une convulsion et en poussant un grand cri. Tous furent saisis de stupeur, de sorte qu'ils se demandaient les uns aux autres: Qu'est-ce que ceci? Une nouvelle doctrine (donnée) avec autorité! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. Et sa renommée se répandit aussitôt dans toute la région de la Galilée. En sortant de la synagogue, ils se rendirent avec Jacques et Jean à la maison de Simon et André. La belle-mère de Simon était couchée, elle avait de la fièvre; aussitôt on parla d'elle à Jésus. Il s'approcha, la fit lever en lui saisissant la main; la fièvre la quitta, et elle se mit à les servir. Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amena tous les malades et les démoniaques. Et toute la ville était rassemblée devant la porte. Il guérit beaucoup de malades qui souffraient de divers maux. Il chassa aussi beaucoup de démons, mais il ne laissait pas les démons parler, parce qu'ils le connaissaient. Vers le matin, pendant qu'il faisait encore très sombre, il se leva et sortit pour aller dans un lieu désert où il se mit à prier. Simon et ceux qui étaient avec lui s'empressèrent de le rechercher, et quand ils l'eurent trouvé, ils lui dirent: Tous te cherchent. Il leur répondit: Allons ailleurs, dans les bourgades voisines, afin que j'y prêche aussi; car c'est pour cela que je suis sorti. Et il s'en alla par toute la Galilée, prêchant dans les synagogues et chassant les démons. Un lépreux vint à lui et, se jetant à genoux, il lui dit d'un ton suppliant: Si tu le veux, tu peux me rendre pur. Jésus, ému de compassion, étendit la main, le toucha et dit: Je le veux, sois pur. Aussitôt la lèpre le quitta, et il fut purifié. Jésus le renvoya aussitôt avec de sévères recommandations, et lui dit: Garde-toi de rien dire à personne, mais va te montrer au sacrificateur, et présente pour ta purification ce que Moïse a prescrit, afin que cela leur serve de témoignage. Mais cet homme, une fois parti, se mit à publier hautement la nouvelle et à la colporter, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville. Il se tenait dehors, dans les lieux déserts, et l'on venait à lui de toutes parts. Quelques jours après, Jésus revint à Capernaüm. On apprit qu'il était à la maison, et il s'assembla un si grand nombre de personnes qu'il n'y avait plus de place, même devant la porte. Il leur annonçait la parole. On vint lui amener un paralytique porté par quatre hommes. Comme ils ne pouvaient le lui présenter, à cause de la foule, ils découvrirent le toit au-dessus de l'endroit où se tenait Jésus, et ils descendirent par cette ouverture le lit sur lequel le paralytique était couché. Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique: Mon enfant, tes péchés te sont pardonnés. Il y avait là quelques scribes qui étaient assis et qui raisonnaient en eux-mêmes: Comment celui-là parle-t-il ainsi? Il blasphème. Qui peut pardonner les péchés, si ce n'est Dieu seul? Jésus connut aussitôt par son esprit leurs raisonnements intérieurs et leur dit: Pourquoi faites-vous de tels raisonnements dans vos cœurs? Qu'est-ce qui est plus facile, de dire au paralytique: Tes péchés sont pardonnés, ou de dire: Lève-toi, prends ton lit et marche? Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés: Je te l'ordonne, dit-il au paralytique, lève-toi, prends ton lit et va dans ta maison. Et à l'instant, il se leva, prit son lit et sortit en présence de tous, de sorte qu'ils étaient hors d'eux-mêmes et glorifiaient Dieu en disant: Nous n'avons jamais rien vu de pareil. Jésus sortit de nouveau du côté de la mer; toute la foule venait à lui, et il les enseignait. En passant, il vit Lévi, fils d'Alphée, assis au bureau des péages. Il lui dit: Suis-moi. (Lévi) se leva et le suivit. Comme Jésus était à table dans la maison de Lévi, beaucoup de péagers et de pécheurs avaient pris place avec lui et avec ses disciples, car ils étaient nombreux et ils le suivaient. Les scribes (du parti) des Pharisiens, le voyant manger avec les péagers et les pécheurs, dirent à ses disciples: Pourquoi mange-t-il avec les péagers et les pécheurs? Jésus, qui avait entendu, leur dit: Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. Les disciples de Jean et les Pharisiens jeûnaient. Ils vinrent dire à Jésus: Pourquoi les disciples de Jean et ceux des Pharisiens jeûnent-ils, tandis que tes disciples ne jeûnent pas? Jésus leur répondit: les amis de l'époux peuvent-ils jeûner pendant que l'époux est avec eux? Aussi longtemps qu'ils ont l'époux avec eux, ils ne peuvent jeûner. Les jours viendront où l'époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront en ce jour-là. Personne ne coud une pièce de drap neuf à un vieil habit; autrement le morceau neuf emporterait le tout et la déchirure serait pire. Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement le vin fait rompre les outres, et le vin et les outres sont perdus; mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves. Il arriva un jour de sabbat que Jésus traversa des champs de blé. Ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis. Les Pharisiens lui dirent: Vois, pourquoi font-ils ce qui n'est pas permis un jour de sabbat? Jésus leur répondit: N'avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu'il fut dans le besoin et qu'il eut faim, lui et ses gens? Comment il entra dans la maison de Dieu du temps du souverain sacrificateur Abiathar, mangea les pains de proposition, qu'il n'est permis qu'aux sacrificateurs de manger, et en donna même à ses gens. Puis il leur dit: Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat, de sorte que le Fils de l'homme est maître même du sabbat. Jésus entra de nouveau dans la synagogue. Il s'y trouvait un homme qui avait la main sèche. Ils observaient Jésus pour voir s'il le guérirait le jour du sabbat, afin de pouvoir l'accuser. Et Jésus dit à l'homme qui avait la main sèche: Lève-toi, là au milieu. Puis il leur dit: Est-il permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une personne ou de la tuer? Mais ils gardaient le silence. Alors, promenant ses regards sur eux avec colère, et en même temps navré de l'endurcissement de leur cœur, il dit à l'homme: Étends ta main. Il l'étendit, et sa main devint saine. Les Pharisiens sortirent et se consultèrent aussitôt avec les Hérodiens sur les moyens de le faire périr. Jésus se retira vers la mer avec ses disciples. Une grande multitude le suivit, venue de Galilée, de Judée, de Jérusalem, d'Idumée, de Transjordanie et des environs de Tyr et de Sidon. Une grande multitude, apprenant tout ce qu'il faisait, vint à lui. Il dit à ses disciples de tenir à sa disposition une petite barque, afin de ne pas être pressé par la foule. En effet, comme il guérissait beaucoup de gens, tous ceux qui avaient des maladies se jetaient sur lui pour le toucher. Les esprits impurs, quand ils le voyaient, se prosternaient devant lui et s'écriaient: Tu es le Fils de Dieu. Mais il leur recommandait avec beaucoup de sévérité de ne pas le faire connaître. Il monta ensuite sur la montagne; il appela ceux qu'il voulut et ils vinrent à lui. Il en établit douze pour les avoir avec lui et pour les envoyer prêcher avec le pouvoir de chasser les démons. Il établit les douze: Simon, qu'il surnomma Pierre, Jacques, fils de Zébédée, et Jean, frère de Jacques, auxquels il donna le surnom de Boanergès, qui signifie fils du tonnerre; André, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques, (fils) d'Alphée, Thaddée, Simon le Cananite et Judas Iscariot, celui qui livra Jésus. Puis ils revinrent à la maison, et la foule s'assembla de nouveau, en sorte qu'ils ne pouvaient pas même prendre leur repas. À cette nouvelle, les gens de sa parenté vinrent pour se saisir de lui car ils disaient: Il a perdu le sens. Et les scribes qui étaient descendus de Jérusalem, dirent: Béelzébul est en lui; c'est par le prince des démons qu'il chasse les démons. Jésus les appela et leur dit sous forme de paraboles: Comment Satan peut-il chasser Satan? Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut subsister; et si une maison est divisée contre elle-même, cette maison ne peut subsister. Si donc Satan se soulève contre lui-même, il est divisé et ne peut subsister, c'en est fini de lui. Personne ne peut entrer dans la maison d'un homme fort et piller ses biens, sans avoir auparavant lié cet homme fort; alors il pillera sa maison. En vérité, je vous le dis, tous les péchés seront pardonnés aux fils des hommes, ainsi que les blasphèmes qu'ils auront proférés; mais quiconque blasphème contre le Saint-Esprit n'obtiendra jamais de pardon: il est coupable d'un péché éternel. C'était parce qu'ils disaient: Un esprit impur est en lui. Survinrent sa mère et ses frères, qui, se tenant dehors, l'envoyèrent appeler. La foule était assise autour de lui et on lui dit: Voici, que ta mère, tes frères et tes sœurs sont dehors et te cherchent. Et il répondit: Qui est ma mère et qui sont mes frères? Puis promenant les regards sur ceux qui étaient assis tout autour de lui, il dit: Voici ma mère et mes frères. Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur et ma mère. Jésus se mit de nouveau à enseigner au bord de la mer. Il s'assembla auprès de lui une si grande foule qu'il monta s'asseoir dans une barque, sur la mer. Toute la foule était à terre près de la mer. Il les enseignait longuement en paraboles et leur disait dans son enseignement: Écoutez: Le semeur sortit pour semer. Comme il semait, une partie (de la semence) tomba le long du chemin: les oiseaux vinrent et la mangèrent. Une autre partie tomba dans un endroit pierreux, où elle n'avait pas beaucoup de terre; elle leva aussitôt, parce qu'elle ne trouva pas une terre profonde; mais quand le soleil se leva, elle fut brûlée et sécha faute de racines. Une autre partie tomba parmi les épines: les épines montèrent et l'étouffèrent, et elle ne donna point de fruit. Une autre partie tomba dans la bonne terre: elle donna du fruit qui montait et croissait: un grain en rapporta trente, un autre soixante et un autre cent. Puis il dit: Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende. Lorsqu'il fut en particulier, ceux qui l'entouraient avec les douze l'interrogèrent sur les paraboles. Il leur dit: C'est à vous qu'a été donné le mystère du royaume de Dieu, mais pour ceux du dehors, tout se passe en paraboles, afin que tout en regardant bien, ils ne voient pas et qu'en entendant bien, ils ne comprennent pas, de peur qu'ils ne se convertissent et qu'il ne leur soit pardonné. Il leur dit encore: Vous ne comprenez pas cette parabole; comment donc comprendrez-vous toutes les (autres) paraboles? Le semeur sème la parole. Ceux qui sont le long du chemin où la parole est semée, ce sont ceux qui ne l'ont pas plutôt entendue que Satan arrive et enlève la parole qui a été semée en eux. Et de même, ceux qui ont reçu la semence dans les endroits pierreux, ce sont ceux qui entendent la parole et la reçoivent aussitôt avec joie, mais ils n'ont pas de racine en eux-mêmes; ce sont les hommes d'un moment; et dès que survient la tribulation ou la persécution à cause de la parole, ils y trouvent une occasion de chute. D'autres ont reçu la semence parmi les épines; ce sont ceux qui entendent la parole, mais en qui les soucis du monde, la séduction des richesses et l'invasion des autres convoitises, étouffent la parole et la rendent infructueuse. D'autres ont reçu la semence dans la bonne terre; ce sont ceux qui entendent la parole, l'acceptent, et portent du fruit: un grain en donne trente, un autre soixante, et un autre cent. Il leur disait encore: Est-ce que la lampe se met sous le boisseau ou sous le lit? N'est-ce pas sur le chandelier? Car il n'est rien de caché qui ne doive être manifesté, rien de couvert qui ne doive venir au grand jour. Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende. Il leur disait encore: Prenez garde à ce que vous entendez. On vous mesurera avec la mesure avec laquelle vous mesurez et on y ajoutera pour vous. Car on donnera à celui qui a; mais à celui qui n'a pas, on ôtera même ce qu'il a. Il dit encore: Il en est du royaume de Dieu comme d'un homme qui jette de la semence en terre; qu'il dorme ou qu'il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu'il sache comment. La terre produit d'elle-même, premièrement l'herbe, puis l'épi, enfin le blé bien formé dans l'épi; et dès que le fruit est mûr, on y met la faucille, car la moisson est là. Il dit encore: À quoi comparerons-nous le royaume de Dieu, ou par quelle parabole le représenterons-nous? Il est semblable à un grain de moutarde qui, lorsqu'on le sème en terre, est la plus petite de toutes les semences de la terre; mais une fois semé, il monte, devient plus grand que toutes les plantes potagères et pousse de grandes branches, en sorte que les oiseaux du ciel peuvent habiter sous son ombre. C'est par beaucoup de paraboles de ce genre qu'il leur annonçait la parole, selon qu'ils étaient capables de l'entendre. Il ne leur parlait pas sans parabole; mais en privé, il expliquait tout à ses disciples. Ce même jour sur le soir, Jésus leur dit: Passons sur l'autre rive. Après avoir renvoyé la foule, ils l'emmenèrent dans la barque où il se trouvait, et il y avait aussi d'autres barques avec lui. Il s'éleva une forte bourrasque, et les vagues se jetaient dans la barque au point qu'elle se remplissait déjà. Et lui, il dormait à la poupe sur le coussin. Ils le réveillèrent et lui dirent: Maître, tu ne te soucies pas de ce que nous périssons? Il se réveilla, menaça le vent et dit à la mer: Silence, tais-toi. Le vent cessa et un grand calme se fit. Puis il leur dit: Pourquoi avez-vous tellement peur? Comment n'avez-vous pas de foi? Ils furent saisis d'une grande crainte et se dirent les uns aux autres: Quel est donc celui-ci, car même le vent et la mer lui obéissent? Ils arrivèrent sur l'autre rive de la mer dans le pays des Géraséniens. Aussitôt que Jésus eut débarqué, un homme sortant des tombeaux et possédé d'un esprit impur vint au-devant de lui. Il avait sa demeure dans les tombeaux, et personne ne pouvait plus le lier même avec une chaîne; car souvent il avait eu les fers aux pieds et avait été lié de chaînes, mais il avait rompu les chaînes et brisé les fers, et personne n'avait la force de le dompter. Il était sans cesse nuit et jour dans les tombes et sur les montagnes, criant et se meurtrissant avec des pierres. Il vit Jésus de loin, accourut, se prosterna devant lui et s'écria d'une voix forte: Que me veux-tu, Jésus, Fils du Très-Haut? Je t'en conjure (au nom) de Dieu, ne me tourmente pas. Car Jésus lui disait: Sors de cet homme, esprit impur. Et il lui demanda: Quel est ton nom? Légion est mon nom, lui répondit-il, car nous sommes plusieurs. Et ils le suppliaient instamment de ne pas les envoyer hors du pays. Or il y avait là près de la montagne un grand troupeau de pourceaux en train de paître. Et les démons supplièrent Jésus en disant: Envoie-nous dans ces pourceaux afin que nous entrions en eux. Il le leur permit. Et les esprits impurs sortirent, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se précipita du haut de l'escarpement dans la mer. Il y en avait environ deux mille, et ils se noyèrent. Ceux qui les faisaient paître s'enfuirent et répandirent la nouvelle dans la ville et dans les campagnes. Les gens allèrent voir ce qui était arrivé. Ils vinrent auprès de Jésus et virent le démoniaque, celui qui avait eu la légion, assis, vêtu, et dans son bon sens; et ils furent saisis de crainte. Ceux qui avaient vu ce qui s'était passé leur racontèrent ce qui était arrivé au démoniaque ainsi qu'aux pourceaux. Alors ils se mirent à supplier Jésus pour qu'il s'en aille de leur territoire. Comme il montait dans la barque, celui qui avait été démoniaque le suppliait, afin de rester avec lui. Jésus ne le lui permit pas, mais il lui dit: Va dans ta maison, vers les tiens, et raconte-leur tout ce que le Seigneur t'a fait et comment il a eu pitié de toi. Il s'en alla et se mit à publier dans la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui. Et tous étaient dans l'admiration. Jésus regagna en barque l'autre rive et, une fois de plus, une grande foule s'assembla près de lui. Il était au bord de la mer. Alors vint un des chefs de la synagogue, nommé Jaïrus, qui le vit, se jeta à ses pieds et le supplia instamment en disant: Ma fillette est à toute extrémité; viens, impose -lui les mains, afin qu'elle soit sauvée et qu'elle vive. Jésus s'en alla avec lui. Et une grande foule le suivait et le pressait. Or, il y avait une femme atteinte d'une perte de sang depuis douze ans. Elle avait beaucoup souffert entre les mains de plusieurs médecins; elle avait dépensé tout ce qu'elle possédait sans en tirer aucun avantage; au contraire son état avait plutôt empiré. Ayant entendu parler de Jésus, elle vint dans la foule par derrière et toucha son vêtement. Car elle disait: Si je puis seulement toucher ses vêtements, je serai guérie. Au même instant, la perte de sang s'arrêta, et elle sentit dans son corps qu'elle était guérie de son mal. Jésus ressentit aussitôt en lui-même qu'une force était sortie de lui. Il se retourna au milieu de la foule et dit: Qui a touché mes vêtements? Ses disciples lui dirent: Tu vois la foule qui te presse, et tu dis: Qui m'a touché? Et il regardait autour de lui pour voir celle qui avait fait cela. La femme effrayée et tremblante, sachant ce qui s'était passé en elle, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Mais Jésus lui dit: Ma fille, ta foi t'a sauvée; va en paix et sois guérie de ton mal. Il parlait encore, lorsque survinrent de chez le chef de la synagogue des gens qui dirent: Ta fille est morte; pourquoi importuner encore le maître? Mais Jésus, sans tenir compte de ces paroles, dit au chef de la synagogue: Sois sans crainte, crois seulement. Et il ne permit à personne de l'accompagner, si ce n'est à Pierre, à Jacques et à Jean, frère de Jacques. Ils arrivèrent à la maison du chef de la synagogue, où Jésus vit qu'il y avait du tumulte et des gens qui pleuraient et poussaient des cris retentissants. Il entra et leur dit: Pourquoi ce tumulte, et ces pleurs? L'enfant n'est pas morte, mais elle dort. Et ils se moquaient de lui. Alors, il les fit tous sortir, prit avec lui le père et la mère de l'enfant, de même que ceux qui l'avaient accompagné, et entra là où se trouvait l'enfant. Il saisit l'enfant par la main et lui dit: Talitha koumi, ce qui se traduit: Jeune fille, lève-toi, je te le dis. Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher; car elle avait douze ans. Ils en furent hors d'eux-mêmes, (frappés) d'un grand étonnement. Jésus leur fit de vives recommandations, afin que personne ne le sache, et il leur dit de donner à manger à la jeune fille. Jésus partit de là et se rendit dans sa patrie. Ses disciples le suivirent. Quand le sabbat fut venu, il se mit à enseigner dans la synagogue. Ses nombreux auditeurs étaient étonnés et disaient: D'où cela lui vient-il? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée? Et comment de tels miracles se font-ils par ses mains? N'est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de Joses, de Jude et de Simon? Et ses sœurs ne sont-elles pas ici parmi nous? Et il était pour eux une occasion de chute. Mais Jésus leur dit: Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie, parmi ses parents et dans sa maison. Et il ne put faire là aucun miracle, sinon guérir quelques malades en leur imposant les mains. Et il s'étonna de leur incrédulité. Il parcourait les villages d'alentour en enseignant. Alors il appela les douze et se mit à les envoyer deux à deux, en leur donnant pouvoir sur les esprits impurs. Il leur recommanda de ne rien prendre pour la route, sinon un bâton seulement: ni pain, ni sac, ni monnaie dans la ceinture, mais (disait-il) chaussez-vous de sandales et ne revêtez pas deux tuniques. Il leur disait: Dans quelque maison que vous entriez, demeurez-y jusqu'à ce que vous quittiez l'endroit. Et si quelque part les gens ne vous reçoivent ni ne vous écoutent, en partant de là, secouez la poussière de vos pieds en témoignage contre eux. Ils partirent et prêchèrent la repentance. Ils chassaient beaucoup de démons, oignaient d'huile beaucoup de malades et les guérissaient. Le roi Hérode l'apprit; en effet le nom de Jésus devenait célèbre et l'on disait: Jean-Baptiste est ressuscité d'entre les morts et c'est pour cela qu'il a le pouvoir de faire des miracles. D'autres disaient: C'est Élie; et d'autres disaient: C'est un prophète comme l'un des prophètes. Mais Hérode en apprenant cela disait: Ce Jean que j'ai fait décapiter, c'est lui qui est ressuscité. Car Hérode lui-même avait fait saisir Jean et l'avait enchaîné en prison, à cause d'Hérodiade, femme de Philippe, son frère, qu'il avait épousée; en effet, Jean lui disait: Il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère. Hérodiade avait du ressentiment contre lui et voulait le faire mourir. Mais elle ne le pouvait, car Hérode craignait Jean, sachant qu'il était un homme juste et saint; il le protégeait et quand il l'avait entendu, il était très perplexe; pourtant il l'écoutait avec plaisir. Cependant un jour opportun arriva, lorsqu'Hérode, à l'anniversaire de sa naissance, donna un festin à ses dignitaires, aux chefs militaires et aux principaux de la Galilée. La fille d'Hérodiade entra et dansa; elle plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la jeune fille: Demande-moi ce que tu voudras, et je te le donnerai. Il lui fit ce serment: Ce que tu me demanderas, je te le donnerai, quand ce serait la moitié de mon royaume. Elle sortit et dit à sa mère: Que demanderai-je? Celle-ci répondit: La tête de Jean-Baptiste. Elle s'empressa de rentrer aussitôt vers le roi et de lui demander: Je veux que tu me donnes tout de suite, sur un plat, la tête de Jean-Baptiste. Le roi fut attristé, mais à cause de ses serments et des convives, il ne voulut pas lui opposer un refus. Il envoya aussitôt un garde avec ordre d'apporter la tête de Jean-Baptiste. (Le garde) alla décapiter Jean dans sa prison et apporta la tête sur un plat. Il la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère. À cette nouvelle, les disciples de Jean vinrent prendre son corps et le mirent dans un tombeau. Les apôtres se rassemblèrent auprès de Jésus et lui racontèrent tout ce qu'ils avaient fait et ce qu'ils avaient enseigné. Il leur dit: Venez à l'écart dans un lieu désert et reposez-vous un peu. Car beaucoup de personnes allaient et venaient, et ils n'avaient pas même le temps de manger. Ils partirent donc dans la barque, pour aller à l'écart dans un lieu désert. Plusieurs les virent s'en aller et les reconnurent, et de toutes les villes on accourut à pied et on les devança là (où ils se rendaient). Quand il sortit de la barque, Jésus vit une grande foule et en eut compassion, parce qu'ils étaient comme des brebis qui n'ont pas de berger; et il se mit à les enseigner longuement. Comme l'heure était déjà avancée, ses disciples s'approchèrent de lui et dirent: Ce lieu est désert et l'heure est déjà avancée; renvoie-les, afin qu'ils aillent dans les campagnes et dans les villages des environs pour s'acheter de quoi manger. Jésus leur répondit: Donnez-leur vous-mêmes à manger. Mais ils lui dirent: Irons-nous acheter des pains pour deux cents deniers et leur donnerons-nous à manger? Et il leur répondit: Combien avez-vous de pains? Allez voir. Ils s'en informèrent et répondirent: Cinq, et deux poissons. Alors il leur commanda de les faire tous asseoir en groupes sur l'herbe verte, et ils s'assirent par rangées de cent et de cinquante. Il prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux vers le ciel et dit la bénédiction. Puis il rompit les pains et les donna aux disciples, pour les distribuer à la foule. Il partagea aussi les deux poissons entre tous. Tous mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta douze paniers pleins de morceaux de pain et de poissons. Ceux qui avaient mangé les pains étaient cinq mille hommes. Aussitôt après, il obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive, vers Bethsaïda, pendant que lui-même renverrait la foule. Quand il eut pris congé d'elle, il s'en alla sur la montagne pour prier. Le soir venu, la barque était au milieu de la mer, et Jésus était seul à terre. Il vit qu'ils avaient beaucoup de peine à ramer car le vent leur était contraire. À la quatrième veille de la nuit environ, il alla vers eux en marchant sur la mer et il voulait les dépasser. Quand ils le virent marcher sur la mer, ils pensèrent que c'était un fantôme, et ils poussèrent des cris; car ils le voyaient tous, et ils furent troublés. Aussitôt Jésus leur parla et leur dit: Rassurez-vous, c'est moi, n'ayez pas peur. Puis il monta auprès d'eux dans la barque, et le vent tomba. En eux-mêmes, ils étaient tout stupéfaits; car ils n'avaient pas compris le miracle des pains, parce que leur cœur était endurci. Après avoir achevé leur traversée, ils arrivèrent dans le pays de Génésareth, et ils abordèrent. Quand ils furent sortis de la barque, les gens reconnurent aussitôt Jésus, parcoururent toute la région et se mirent à apporter des malades sur des grabats, partout où l'on apprenait qu'il était. Partout où il entrait, villages, villes ou campagnes, on mettait des malades sur les places publiques et on le suppliait afin de toucher seulement la frange de son vêtement. Et tous ceux qui le touchaient étaient délivrés. Les Pharisiens et quelques scribes venus de Jérusalem s'assemblèrent autour de Jésus. Ils virent quelques-uns de ses disciples prendre leur pain avec des mains impures, c'est-à-dire non lavées. Or les Pharisiens et tous les Juifs ne mangent pas sans s'être soigneusement lavé les mains, parce qu'ils tiennent à la tradition des anciens. Et, quand ils reviennent de la place publique, ils ne mangent qu'après avoir fait les aspersions (rituelles ). Ils ont encore beaucoup d'autres observances traditionnelles, comme le lavage des coupes, des cruches et des vases de bronze. Les Pharisiens et les scribes lui demandèrent: Pourquoi tes disciples ne marchent-ils pas selon la tradition des anciens, mais prennent-ils leur pain avec des mains impures? Jésus leur répondit: Ésaïe a bien prophétisé sur vous, hypocrites, ainsi qu'il est écrit: Ce peuple m'honore des lèvres, Mais son cœur est très éloigné de moi; C'est en vain qu'ils me rendent un culte; En enseignant des doctrines Qui ne sont que préceptes humains. Vous abandonnez le commandement de Dieu, et vous tenez à la tradition des hommes. Il poursuivit: Vous rejetez bel et bien le commandement de Dieu pour garder votre tradition. Car Moïse a dit: Honore ton père et ta mère, et: Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort. Mais vous, vous dites: Si un homme dit à son père ou sa mère: Ce dont j'aurais pu t'assister est qorbân, c'est-à-dire une oblation (à Dieu ), vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou pour sa mère; vous annulez ainsi la parole de Dieu par votre tradition que vous vous êtes donnée. Et vous faites bien d'autres choses semblables. Il appela de nouveau la foule et lui dit: Écoutez-moi tous et comprenez. Il n'est rien qui du dehors entre dans l'homme qui puisse le rendre impur; mais ce qui sort de l'homme, voilà ce qui le rend impur. Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende. Lorsqu'il fut entré dans la maison, loin de la foule, ses disciples l'interrogèrent sur cette parabole. Il leur dit: Vous aussi, êtes-vous donc sans intelligence? Ne saisissez-vous pas que rien de ce qui, du dehors, entre dans l'homme ne peut le rendre impur? Car cela n'entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, puis est évacué à l'écart. Il déclarait purs tous les aliments. Il disait: Ce qui sort de l'homme, voilà ce qui le rend impur. Car c'est du dedans, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, prostitutions, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchanceté, ruse, dérèglement, regard envieux, blasphème, orgueil, folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur. Jésus partit de là et s'en alla dans le territoire de Tyr. Il entra dans une maison; il voulait que personne ne le sache, mais il ne put rester caché. Car une femme, dont la fille avait un esprit impur, entendit parler de lui et vint se jeter à ses pieds. Cette femme était grecque, d'origine syro-phénicienne. Elle lui demandait de chasser le démon de sa fille. Jésus lui dit: Laisse d'abord les enfants se rassasier, car il n'est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. Oui, Seigneur, lui répondit-elle, mais les petits chiens sous la table mangent les miettes des enfants. Alors il lui dit: À cause de cette parole, va, le démon est sorti de ta fille. Et quand elle rentra dans sa maison, elle trouva que l'enfant était étendue sur le lit, et que le démon était sorti. Jésus quitta la contrée de Tyr et revint par Sidon vers la mer de Galilée, en traversant la contrée de la Décapole. On lui amena un sourd qui avait de la difficulté à parler, et on le supplia de lui imposer les mains. Il le prit à l'écart loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles et lui toucha la langue avec de la salive; puis il leva les yeux au ciel, soupira et dit: Ephphatha, c'est-à-dire: ouvre-toi. Aussitôt ses oreilles s'ouvrirent, sa langue se délia, et il se mit à parler correctement. Jésus leur recommanda de n'en parler à personne, mais plus il le leur recommandait, plus ils publiaient (la nouvelle). Ils étaient dans un étonnement extraordinaire et disaient: Il fait tout à merveille, il fait même entendre les sourds et parler les muets. En ces jours-là, comme il y avait de nouveau une foule nombreuse, et qu'elle n'avait pas de quoi manger, Jésus appela ses disciples et leur dit: J'ai compassion de cette foule; car voilà trois jours que ces gens restent près de moi et n'ont pas de quoi manger. Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin, car quelques-uns d'entre eux sont venus de loin. Ses disciples lui répondirent: Comment pourrait-on les rassasier de pain ici dans un lieu désert? Jésus leur demanda: Combien avez-vous de pains? Sept dirent-ils. Alors il invita la foule à s'asseoir par terre, prit les sept pains et après avoir rendu grâces il les rompit et les donna à ses disciples pour les distribuer; ils les distribuèrent à la foule. Ils avaient encore quelques petits poissons. Et Jésus après la bénédiction dit de les distribuer également. Ils mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta sept corbeilles pleines de morceaux qui restaient. Ils étaient environ quatre mille; ensuite Jésus les renvoya. Aussitôt il monta dans la barque avec ses disciples et se rendit dans le territoire de Dalmanoutha. Les Pharisiens survinrent, commencèrent à discuter avec Jésus et, pour l'éprouver, lui demandèrent un signe venant du ciel. Jésus soupira profondément en son esprit et dit: Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe? En vérité, je vous le dis, il ne sera pas donné de signe à cette génération. Puis il les quitta et s'embarqua de nouveau pour passer sur l'autre rive. Les disciples avaient oublié de prendre des pains. Ils n'en avaient qu'un seul avec eux dans la barque. Jésus leur fit cette recommandation: Gardez-vous attentivement du levain des Pharisiens et du levain d'Hérode. Les disciples raisonnaient entre eux parce qu'ils n'avaient pas de pain. Jésus s'en rendit compte et leur dit: Pourquoi raisonnez-vous parce que vous n'avez pas de pain? Vous ne saisissez et ne comprenez pas encore? Avez-vous le cœur endurci? Vous avez des yeux et vous ne voyez pas, vous avez des oreilles et vous n'entendez pas? Ne vous rappelez-vous pas, lorsque j'ai rompu les cinq pains pour les cinq mille hommes, combien de paniers pleins de morceaux vous avez emportés? Douze, lui répondirent-ils. Et quand j'ai rompu les sept pains pour les quatre mille hommes, combien de corbeilles pleines de morceaux avez-vous emportées? Sept, dirent-ils. Et il leur dit: Ne comprenez-vous pas encore? Ils se rendirent à Bethsaïda; on lui amena un aveugle, et on le supplia de le toucher. Il prit l'aveugle par la main et le conduisit hors du village; puis il lui mit de la salive sur les yeux, lui imposa les mains et lui demanda: Vois-tu quelque chose? Il ouvrit les yeux et dit: Je vois des hommes, mais comme des arbres, et ils marchent. Jésus lui mit de nouveau les mains sur les yeux; et, quand l'aveugle regarda fixement, il était rétabli et voyait tout distinctement. Alors Jésus le renvoya dans sa maison, en disant: Ne rentre pas au village. Jésus s'en alla, avec ses disciples dans les villages de Césarée de Philippe, et en chemin, il leur posa cette question: Les gens, qui disent-ils que je suis? Ils dirent: Jean-Baptiste; d'autres, Élie; d'autres, l'un des prophètes. Mais vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis? Pierre lui répondit: Tu es le Christ. Jésus leur recommanda sévèrement de ne dire à personne ce qui le concernait. Il commença alors à leur apprendre qu'il fallait que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu'il soit mis à mort et qu'il ressuscite trois jours après. Il disait ces paroles ouvertement. Et Pierre le prit à part et se mit à lui faire des reproches. Mais Jésus se retourna, regarda ses disciples, fit des reproches à Pierre et lui dit: Arrière de moi, Satan, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. Puis il appela la foule avec ses disciples et leur dit: Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive. Quiconque en effet voudra sauver sa vie la perdra, mais quiconque perdra sa vie à cause de moi et de l'Évangile la sauvera. Et que sert-il à un homme de gagner le monde entier, s'il perd son âme? Que donnerait un homme en échange de son âme? En effet quiconque aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l'homme aussi aura honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges. Il leur dit encore: En vérité, je vous le dis, quelques-uns de ceux qui se tiennent ici ne gôuteront point la mort avant d'avoir vu le royaume de Dieu venir avec puissance. Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il les conduisit seuls à l'écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux: Ses vêtements devinrent resplendissants et d'une telle blancheur qu'il n'est pas de blanchisseur sur terre qui puisse blanchir ainsi. Élie et Moïse leur apparurent; ils s'entretenaient avec Jésus. Pierre prit la parole et dit à Jésus: Rabbi il est bon que nous soyons ici; dressons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. Il ne savait que dire, car l'effroi les avait saisis. Une nuée vint les envelopper, et de la nuée sortit une voix: Celui-ci est mon fils bien-aimé, écoutez-le. Aussitôt les disciples regardèrent à l'entour, mais ils ne virent plus personne que Jésus seul avec eux. Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur recommanda de ne raconter à personne ce qu'ils avaient vu, jusqu'à ce que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts. Ils retinrent cette parole, tout en discutant entre eux: Qu'est-ce que ressusciter d'entre les morts? Les disciples lui posèrent cette question: Pourquoi les scribes disent-ils: Il faut qu'Élie vienne d'abord? Il leur répondit: « Élie vient d'abord et rétablit toutes choses. Comment est-il écrit du Fils de l'homme qu'il doit souffrir beaucoup et être méprisé? Mais je vous dis qu'Élie est venu et qu'ils l'ont traité comme ils l'ont voulu, selon ce qui est écrit de lui. » Lorsqu'ils furent arrivés près des disciples, ils virent autour d'eux une grande foule, et des scribes qui discutaient avec eux. Dès que la foule vit Jésus, elle fut très surprise, et l'on accourait pour le saluer. Il leur demanda: Sur quoi discutez-vous avec eux? Et un homme de la foule lui répondit: Maître, j'ai amené auprès de toi mon fils, en qui se trouve un esprit muet. En quelque lieu qu'il le saisisse, il le jette par terre; l'enfant écume, grince des dents, et devient tout raide. J'ai prié tes disciples de chasser l'esprit, et ils n'en ont pas été capables. Jésus leur répondit: Race incrédule, jusques à quand serai-je avec vous? Jusques à quand vous supporterai-je? Amenez-le moi. On le lui amena. Et aussitôt que l'enfant vit Jésus, l'esprit le fit entrer en convulsions; il tomba par terre et se roulait en écumant. Jésus demanda au père: Combien y a-t-il de temps que cela lui arrive? Depuis son enfance, répondit-il; et souvent l'esprit l'a jeté dans le feu et dans l'eau pour le faire périr. Mais si tu peux quelque chose, viens à notre secours, aie compassion de nous. Jésus lui dit: Si tu peux… tout est possible à celui qui croit. Aussitôt le père de l'enfant s'écria: Je crois! viens au secours de mon incrédulité! Jésus, voyant accourir la foule, menaça l'esprit impur et lui dit: Esprit muet et sourd, je te l'ordonne, sors de cet enfant et n'y rentre plus. Et il sortit en poussant des cris, avec une violente convulsion. L'enfant devint comme mort, de sorte que plusieurs le disaient mort. Mais Jésus le saisit par la main et le fit lever. Et il se tint debout. Quand Jésus fut rentré dans la maison, ses disciples l'interrogèrent en privé: Pourquoi n'avons-nous pu chasser cet esprit? Il leur dit: Cette espèce (de démon) ne peut sortir que par la prière. Ils partirent de là et traversèrent la Galilée. Jésus ne voulait pas qu'on le sache. Car il enseignait ses disciples et leur disait: Le Fils de l'homme sera livré entre les mains des hommes; ils le feront mourir, et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole, et ils craignaient de le questionner. Ils arrivèrent à Capernaüm. Lorsqu'il fut dans la maison, Jésus leur demanda: De quoi discutiez-vous en chemin? Mais ils gardèrent le silence, car en chemin, ils s'étaient entretenus sur la question de savoir qui était le plus grand. Alors il s'assit, appela les douze et leur dit: Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. Et il prit un petit enfant, le plaça au milieu d'eux, et après l'avoir embrassé, il leur dit: Quiconque reçoit en mon nom un de ces petits enfants, me reçoit moi-même, et quiconque me reçoit, ne me reçoit pas moi-même, mais celui qui m'a envoyé. Jean lui dit: Maître, nous avons vu un homme qui chasse les démons en ton nom et qui ne nous suit pas, et nous l'en avons empêché, parce qu'il ne nous suit pas. Jésus dit: Ne l'en empêchez pas, car il n'est personne qui fasse un miracle en mon nom et puisse aussitôt après parler mal de moi. En effet, celui qui n'est pas contre nous est pour nous. Et quiconque vous donnera à boire un verre d'eau en mon nom, parce que vous êtes au Christ, en vérité, je vous le dis, il ne perdra point sa récompense. Mais si quelqu'un était une occasion de chute, pour l'un de ces petits qui croient, il vaudrait mieux pour lui qu'on lui mette autour du cou une meule de moulin, et qu'on le jette dans la mer. Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la; mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie, que d'avoir les deux mains et d'aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s'éteint pas [où leur ver ne meurt pas et où le feu ne s'éteint pas]. Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le; mieux vaut pour toi entrer boiteux dans la vie, que d'avoir les deux pieds et d'être jeté dans la géhenne [dans le feu qui ne s'éteint pas, où leur ver ne meurt pas et où le feu ne s'éteint pas]. Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le; mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu, que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans la géhenne, où leur ver ne meurt pas, et où le feu ne s'éteint pas. Car tout homme sera salé de feu. Le sel est une bonne chose; mais si le sel perd sa saveur, avec quoi l'assaisonnerez-vous? Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres. Jésus se mit en route pour se rendre aux confins de la Judée et de l'autre côté du Jourdain. Les foules s'assemblèrent de nouveau près de lui, et selon sa coutume, une fois de plus il les enseignait. Les Pharisiens l'abordèrent et, pour l'éprouver, lui demandèrent s'il est permis à un homme de répudier sa femme. Il leur répondit: Que vous a commandé Moïse? Moïse, dirent-ils, a permis d'écrire un acte de divorce et de répudier (sa femme ). Et Jésus leur dit: C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse a écrit pour vous ce commandement. Mais au commencement de la création, Dieu fit l'homme et la femme; c'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux (époux) deviendront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni. Lorsqu'ils furent dans la maison, les disciples le questionnèrent à nouveau sur ce sujet. Il leur dit: Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère envers la première, et si une femme répudie son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère. Des gens lui amenèrent des petits enfants pour qu'il les touche. Mais les disciples leur firent des reproches. Jésus, en le voyant, fut indigné et leur dit: Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour leurs pareils. En vérité, je vous le dis, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant, n'y entrera point. Puis il les embrassa et les bénit, en leur imposant les mains. Comme Jésus se mettait en chemin, un homme accourut et, se jetant à genoux devant lui, il lui demanda: Bon Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? Jésus lui dit: Pourquoi m'appelles-tu bon? Personne n'est bon, si ce n'est Dieu seul. Tu connais les commandements: Ne commets pas de meurtre; ne commets pas d'adultère; ne commets pas de vol; ne dis pas de faux témoignage; ne fais de tort à personne; honore ton père et ta mère. Il lui répondit: Maître, j'ai gardé tout cela dès ma jeunesse. Jésus l'ayant regardé l'aima; puis il lui dit: Il te manque une chose; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens et suis-moi. Mais lui s'assombrit à ces paroles et s'en alla tout triste, car il avait de grands biens. Jésus, regardant autour de lui, dit à ses disciples: Qu'il est difficile à ceux qui ont des biens d'entrer dans le royaume de Dieu! Les disciples étaient stupéfaits par ses paroles. Et Jésus reprit et leur dit: Mes enfants, qu'il est difficile d'entrer dans le royaume de Dieu. Il est plus facile à un chameau de passer par le trou de l'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. Les disciples s'étonnaient encore davantage et se disaient les uns aux autres: Alors, qui peut être sauvé? Jésus les regarda et dit: Cela est impossible aux hommes, mais non à Dieu, car tout est possible à Dieu. Pierre se mit à lui dire: Voici que nous avons tout quitté et que nous t'avons suivi. Jésus répondit: En vérité, je vous le dis, il n'est personne qui ait quitté, à cause de moi et de l'Évangile, maison, frères, sœurs, mère, père, enfants ou terres, et qui ne reçoive au centuple, présentement dans ce temps-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants et des terres, avec des persécutions et, dans le siècle à venir, la vie éternelle. Plusieurs des premiers seront les derniers, et les derniers seront les premiers. Ils étaient en chemin pour monter à Jérusalem, et Jésus allait devant eux. Les disciples étaient angoissés et ceux qui suivaient étaient dans la crainte. Jésus prit de nouveau les douze auprès de lui, et se mit à leur dire ce qui devait lui arriver: Voici: nous montons à Jérusalem, et le Fils de l'homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes. Ils le condamneront à mort, le livreront aux païens, se moqueront de lui, cracheront sur lui, le flagelleront et le feront mourir; et trois jours après, il ressuscitera. Les deux fils de Zébédée, Jacques et Jean, s'approchèrent de Jésus et lui dirent: Maître, nous désirons que tu fasses pour nous ce que nous te demanderons. Il leur dit: Que désirez-vous que je fasse pour vous? Donne-nous, lui dirent-ils, d'être assis l'un à ta droite et l'autre à ta gauche dans ta gloire. Jésus leur dit: Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, ou être baptisés du baptême dont je vais être baptisé? Ils lui dirent: Nous le pouvons. Et Jésus leur répondit: Il est vrai que vous boirez la coupe que je vais boire, et que vous serez baptisés du baptême dont je vais être baptisé; mais pour ce qui est d'être assis à ma droite ou à ma gauche, ce n'est pas à moi de le donner, sinon à ceux pour qui cela est préparé. Les dix, qui avaient entendu, commencèrent à s'indigner contre Jacques et Jean. Jésus les appela et leur dit: Vous savez que ceux qu'on regarde comme les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands abusent de leur pouvoir sur elles. Il n'en est pas de même parmi vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, sera votre serviteur; et quiconque veut être le premier parmi vous, sera l'esclave de tous. Car le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup. Ils arrivèrent à Jéricho. Et lorsque Jésus en sortit avec ses disciples et une assez grande foule, un mendiant aveugle, Bartimée, fils de Timée, était assis au bord du chemin. Il entendit que c'était Jésus de Nazareth et se mit à crier: Fils de David, Jésus, aie pitié de moi! Plusieurs lui faisaient des reproches pour le faire taire; mais il criait d'autant plus: Fils de David, aie pitié de moi! Jésus s'arrêta et dit: Appelez-le. Ils appelèrent l'aveugle en lui disant: Prends courage, lève-toi, il t'appelle. L'aveugle jeta son manteau, se leva d'un bond et vint vers Jésus. Jésus prit la parole et lui dit: Que veux-tu que je te fasse? Rabbouni, lui dit l'aveugle, que je recouvre la vue. Et Jésus lui dit: Va, ta foi t'a sauvé. Aussitôt il recouvra la vue et se mit à suivre Jésus sur le chemin. Lorsqu'ils approchèrent de Jérusalem, de Bethphagé et de Béthanie vers le mont des Oliviers, Jésus envoya deux de ses disciples en leur disant: Allez au village qui est devant vous; dès que vous y serez entrés vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun homme ne s'est encore assis; détachez-le et amenez-le. Si quelqu'un vous dit: Pourquoi faites-vous cela? répondez: Le Seigneur en a besoin. Et à l'instant il le laissera venir ici. Ils s'en allèrent, trouvèrent un ânon attaché dehors près d'une porte dans la rue, et le détachèrent. Quelques-uns de ceux qui étaient là leur dirent: Que faites-vous et pourquoi détachez-vous cet ânon? Ils répondirent comme Jésus l'avait dit. Et on les laissa aller. Ils amenèrent à Jésus l'ânon sur lequel ils jetèrent leurs vêtements, et Jésus s'assit dessus. Beaucoup de gens étendirent leurs vêtements sur le chemin, et d'autres des rameaux qu'ils coupèrent dans les champs. Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient (Jésus) criaient: Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Béni soit le règne qui vient, le règne de David, notre Père! Hosanna dans les lieux très hauts! Jésus entra à Jérusalem, dans le temple. Quand il eut tout regardé, vu l'heure tardive, il s'en alla à Béthanie avec les douze. Le lendemain, comme ils sortaient de Béthanie, Jésus eut faim. Apercevant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s'il y trouverait quelque chose, mais s'en étant approché, il n'y trouva que des feuilles, car ce n'était pas la saison des figues. Il prit alors la parole et lui dit: Que jamais personne ne mange plus de ton fruit! Et ses disciples l'entendirent. Ils arrivèrent à Jérusalem, et Jésus entra dans le temple. Il se mit à chasser ceux qui vendaient et ceux qui achetaient dans le temple; il renversa les tables des changeurs et les sièges des vendeurs de pigeons. Il ne laissait personne transporter un objet à travers le temple. Il les enseignait et disait: N'est-il pas écrit: Ma Maison sera appelée une maison de prière pour toutes les nations. Mais vous en avez fait une caverne de voleurs. Les principaux sacrificateurs et les scribes l'entendirent et cherchèrent les moyens de le faire périr; ils le craignaient, parce que toute la foule était frappée par sa doctrine. Quand le soir fut venu, Jésus et ses disciples sortirent de la ville. Le matin, en passant, les disciples virent le figuier séché jusqu'aux racines. Pierre, se rappelant ce qui s'était passé, dit à Jésus: Rabbi, regarde, le figuier que tu as maudit a séché. Jésus prit la parole et leur dit: Ayez foi en Dieu. En vérité, je vous le dis, si quelqu'un dit à cette montagne: Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, et s'il ne doute pas en son cœur, mais croit que ce qu'il a dit arrive, cela lui sera accordé. C'est pourquoi je vous dis: Tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l'avez reçu, et cela vous sera accordé. Et lorsque vous êtes debout en prière, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez, afin que votre Père qui est dans les cieux vous pardonne aussi vos fautes. [Mais si vous ne pardonnez pas, votre Père qui est dans les cieux ne vous pardonnera pas non plus vos fautes ]. Ils se rendirent de nouveau à Jérusalem, et pendant que Jésus se promenait dans le temple, les principaux sacrificateurs, les scribes et les anciens vinrent à lui et lui dirent: Par quelle autorité fais-tu cela, et qui t'a donné l'autorité pour le faire? Jésus leur répondit: Je vous poserai une seule question; répondez-moi, et je vous dirai par quelle autorité je fais cela. Le baptême de Jean venait-il du ciel ou des hommes? Répondez-moi. Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux: Si nous répondons: Du ciel, il dira: Pourquoi n'avez-vous donc pas cru en lui? Et si nous répondons: Des hommes… Ils craignaient le peuple, car tous tenaient Jean pour un véritable prophète. Alors ils répondirent à Jésus: Nous ne savons pas. Et Jésus leur dit: Moi non plus, je ne vous dis pas par quelle autorité je fais cela. Jésus se mit ensuite à leur parler en paraboles: Un homme planta une vigne. Il l'entour a d'une haie, creusa un pressoir et bâtit une tour; puis il la loua à des vignerons et partit en voyage. La saison venue, il envoya un serviteur vers les vignerons pour recevoir de leur part des fruits de la vigne. Ils le prirent, le frappèrent et le renvoyèrent les mains vides. Il envoya de nouveau vers eux un autre serviteur; ils le frappèrent à la tête et l'outragèrent. Il en envoya un troisième qu'ils tuèrent; puis plusieurs autres qu'ils battirent ou tuèrent. Seul son fils bien-aimé lui restait; il l'envoya vers eux le dernier en disant: Ils respecteront mon fils. Mais ces vignerons se dirent entre eux: C'est lui l'héritier, venez, tuons-le, et l'héritage sera à nous. Ils le prirent, le tuèrent et le jetèrent hors de la vigne. Que fera le maître de la vigne? Il viendra, fera périr les vignerons et donnera la vigne à d'autres. N'avez-vous pas lu cette (parole de l') Écriture: La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale, celle de l'angle; C'est du Seigneur que cela est venu, Et c'est une merveille à nos yeux. Ils cherchaient à se saisir de lui, mais ils craignaient la foule. Ils avaient compris que c'était pour eux que Jésus avait dit cette parabole. Ils le quittèrent et s'en allèrent. Ils envoyèrent auprès de Jésus quelques-uns des Pharisiens et des Hérodiens afin de le prendre au piège de ses propres paroles. Ils vinrent lui dire: Maître, nous savons que tu es vrai et que tu ne redoutes personne; car tu ne regardes pas à l'apparence des hommes, et tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité. Est-il permis de payer le tribut à César? Devons-nous payer ou ne pas payer? Jésus, qui connaissait leur hypocrisie, leur répondit: Pourquoi me mettez-vous à l'épreuve? Apportez-moi un denier, afin que je le voie. Ils en apportèrent un; et Jésus leur demanda: De qui sont cette effigie et cette inscription? – De César, lui répondirent-ils. Alors il leur dit: Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Et ils étaient dans l'étonnement à son sujet. Les Sadducéens qui disent qu'il n'y a pas de résurrection, vinrent auprès de lui et lui posèrent cette question: Maître, voici ce que Moïse nous a prescrit: Si le frère de quelqu'un meurt et laisse sa femme sans enfant, son frère épousera la femme, et suscitera une descendance à son frère. Or il y avait sept frères. Le premier se maria et mourut sans laisser de descendance. Le second épousa la veuve et mourut sans laisser de descendance. Il en fut de même du troisième, et aucun des sept ne laissa de descendance. Après eux tous, la femme mourut aussi. À la résurrection, duquel d'entre eux sera-t-elle la femme, car les sept l'ont eue pour femme? Jésus leur dit: Voici pourquoi vous êtes dans l'erreur: vous ne comprenez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu. En effet, quand ils ressusciteront d'entre les morts, les hommes ne prendront pas de femmes, ni les femmes de maris, mais ils seront comme les anges dans les cieux. Quant aux morts et à leur résurrection, n'avez-vous pas lu dans le livre de Moïse, ce que Dieu lui a dit près du buisson: Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob? Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Votre erreur est grande. Un des scribes, qui les avait entendus discuter et voyait que Jésus avait bien répondu, s'approcha et lui demanda: Quel est le premier de tous les commandements? Jésus répondit: Voici le premier: Écoute Israël, le Seigneur, notre Dieu, le Seigneur est un, et tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force. Voici le second: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là. Le scribe lui dit: Bien, maître, tu as dit avec vérité que Dieu est unique et qu'il n'y en a pas d'autre que lui, et que l'aimer de tout son cœur, de toute son intelligence et de toute sa force, ainsi qu'aimer son prochain comme soi-même, c'est plus que tous les holocaustes et tous les sacrifices. Jésus, voyant qu'il avait répondu avec intelligence, lui dit: Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. Et personne n'osa plus lui poser de questions. Jésus prit la parole et se mit à enseigner dans le temple: Comment les scribes (peuvent-ils) dire que le Christ est fils de David? David lui-même, (animé) par l'Esprit Saint, a dit: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, Jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. David lui-même l'appelle Seigneur; comment donc est-il son fils? Et une grande foule l'écoutait avec plaisir. Il leur disait dans son enseignement: Gardez-vous des scribes; ils désirent se promener en robes longues, (ils désirent) les salutations sur les places publiques, les premiers sièges dans les synagogues, les premières places dans les repas; ils dévorent les maisons des veuves et font pour l'apparence de longues prières. Ils subiront une condamnation particulièrement sévère. Assis vis-à-vis du tronc, Jésus regardait comment la foule y mettait de l'argent. Plusieurs riches mettaient beaucoup. Il vint aussi une pauvre veuve, et elle y mit deux petites pièces faisant un quart de sou. Alors Jésus appela ses disciples et leur dit: En vérité, je vous le dis, cette pauvre veuve a mis plus qu'aucun de ceux qui ont mis dans le tronc; car tous ont mis de leur superflu, mais elle a mis de son nécessaire, tout ce qu'elle possédait, tout ce qu'elle avait pour vivre. Lorsque Jésus sortit du temple, un de ses disciples lui dit: Maître, regarde, quelles pierres, quelles constructions! Jésus lui répondit: Vois-tu ces grandes constructions? Il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée. Il s'assit sur le mont des Oliviers en face du temple. Et Pierre, Jacques, Jean et André lui posèrent en privé cette question: Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe annonçant la fin de toutes ces choses? Jésus se mit alors à leur dire: Prenez garde que personne ne vous séduise. Car plusieurs viendront sous mon nom et diront: C'est moi. Et ils séduiront beaucoup de gens. Quand vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerre, ne vous alarmez pas, car cela doit arriver. Mais ce ne sera pas encore la fin. Une nation s'élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume, et il y aura par endroits des tremblements de terre, il y aura des famines. Ce sera le commencement des douleurs. Prenez garde à vous-mêmes; on vous livrera aux tribunaux, et vous serez battus de verges dans les synagogues; vous comparaîtrez devant les gouverneurs et devant les rois, à cause de moi, pour leur servir de témoignage. Il faut premièrement que la bonne nouvelle soit prêchée à toutes les nations. Quand on vous emmènera pour vous livrer, ne vous inquiétez pas d'avance de ce que vous direz, mais dites ce qui vous sera donné à l'heure même; car ce n'est pas vous qui parlerez, mais l'Esprit Saint. Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant: les enfants se soulèveront contre leurs parents et les feront mourir. Vous serez haïs de tous à cause de mon nom, mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. Lorsque vous verrez l'abomination de la désolation établie là où elle ne doit pas être – que le lecteur fasse attention – alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes; que celui qui sera sur la terrasse ne descende pas et ne rentre pas pour prendre quelque chose dans sa maison; et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas en arrière pour prendre son manteau. Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là. Priez pour que cela n'arrive pas en hiver. Car ce seront des jours de tribulation telle qu'il n'y en a pas eu jusqu'à maintenant de semblable depuis le commencement du monde que Dieu a créé et qu'il n'y en aura jamais plus. Et, si le Seigneur n'avait abrégé ces jours, personne ne serait sauvé; mais il les a abrégés à cause des élus qu'il a choisis. Si quelqu'un vous dit alors: Le Christ est ici, ou: Il est là, ne le croyez pas. Car il s'élèvera de faux christs et de faux prophètes; ils opèreront des signes et des prodiges pour égarer si possible les élus. Soyez sur vos gardes, je vous ai tout prédit. Mais dans ces jours, après cette tribulation, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa clarté, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances qui sont dans les cieux seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l'homme venir sur les nuées avec beaucoup de puissance et de gloire. Alors il enverra ses anges et rassemblera ses élus des quatre vents, de l'extrémité de la terre jusqu'à l'extrémité du ciel. Recevez l'enseignement de la parabole du figuier: dès que ses branches deviennent tendres et que les feuilles poussent, vous savez que l'été est proche. De même, vous aussi, quand vous verrez ces choses arriver, sachez que (le Fils de l'homme) est proche, à la porte. En vérité, je vous le dis, cette génération ne passera point que tout cela n'arrive. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. Pour ce qui est du jour ou de l'heure, personne ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais le Père (seul). Prenez garde, veillez (et priez), car vous ne savez quand ce sera le moment. Il en sera comme d'un homme qui part en voyage, laisse sa maison, donne pouvoir à ses serviteurs, à chacun sa tâche, et commande au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez quand viendra le maître de la maison, le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou le matin; craignez qu'il n'arrive à l'improviste et ne vous trouve endormis. Ce que je vous dis, je le dis à tous: Veillez. La fête de Pâque et des pains sans levain devait avoir lieu deux jours après. Les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient comment se saisir de Jésus par ruse et le mettre à mort. Car ils disaient: Pas en pleine fête, afin qu'il n'y ait pas de tumulte parmi le peuple. Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, une femme entra pendant qu'il se trouvait à table. Elle tenait un vase d'albâtre qui renfermait un parfum de nard pur de grand prix; elle brisa le vase et répandit le parfum sur la tête de Jésus. Quelques-uns exprimèrent entre eux leur indignation: À quoi bon perdre ce parfum? On aurait pu le vendre plus de trois cents deniers, et les donner aux pauvres. Et ils s'irritaient contre cette femme. Mais Jésus dit: Laissez-la. Pourquoi lui faites-vous de la peine? Elle a fait une bonne action à mon égard; car vous avez toujours les pauvres avec vous, et vous pouvez leur faire du bien quand vous le voulez, mais moi, vous ne m'avez pas toujours. Elle a fait ce qu'elle a pu; elle a d'avance embaumé mon corps pour la sépulture. En vérité, je vous le dis, partout où la bonne nouvelle sera prêchée dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu'elle a fait. Judas Iscariot, l'un des douze, alla trouver les principaux sacrificateurs afin de leur livrer Jésus. Ils l'écoutèrent avec joie et promirent de lui donner de l'argent. Et Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer. Le premier jour des pains sans levain où l'on immolait la Pâque, les disciples de Jésus lui dirent: Où veux-tu que nous allions te préparer le repas de la Pâque? Il envoya deux de ses disciples et leur dit: Allez à la ville; un homme portant une cruche d'eau vous rencontrera; suivez-le, et là où il entrera, dites au maître de la maison: Le Maître dit: Où est la salle où je mangerai la Pâque avec mes disciples? Et il vous montrera une grande chambre haute, aménagée et toute prête: c'est là que vous nous préparerez (la Pâque). Les disciples partirent, arrivèrent à la ville, trouvèrent les choses comme il le leur avait dit, et préparèrent la Pâque. Le soir venu, il arriva avec les douze. Pendant qu'ils étaient à table et qu'ils mangeaient, Jésus dit: En vérité, je vous le dis, l'un de vous qui mange avec moi me livrera. Ils commencèrent à s'attrister et à lui dire l'un après l'autre: Est-ce moi? Il leur répondit: L'un des douze, celui qui met avec moi la main dans le même plat. Le Fils de l'homme s'en va, selon ce qui est écrit de lui. Mais malheur à cet homme-là par qui le Fils de l'homme est livré! Mieux vaudrait pour cet homme ne pas être né. Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain, et après avoir dit la bénédiction, il le rompit et le leur donna en disant: Prenez, ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe, et après avoir rendu grâces, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit: Ceci est mon sang (le sang) de l'alliance, qui est répandu pour beaucoup. En vérité, je vous le dis, je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu'au jour où j'en boirai du nouveau, dans le royaume de Dieu. Après avoir chanté (les psaumes ), ils se rendirent au mont des Oliviers. Jésus leur dit: Vous trouverez tous une occasion de chute, car il est écrit: Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées. Mais, après ma résurrection, je vous précéderai en Galilée. Pierre lui dit: Quand tous trouveraient une occasion de chute, moi pas. Et Jésus lui dit: En vérité, je te le dis, aujourd'hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, toi tu me renieras trois fois. Mais Pierre affirmait plus fort: Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai point. Et tous disaient de même. Ils allèrent ensuite dans un lieu nommé Gethsémané, et Jésus dit à ses disciples: Asseyez-vous ici pendant que je prierai. Il prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à être saisi d'effroi et d'angoisse. Il leur dit: Mon âme est triste jusqu'à la mort; restez ici et veillez. Puis il s'avança un peu, se jeta contre terre et pria que, s'il était possible, cette heure s'éloigne de lui. Il disait: Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe. Toutefois non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. Il revint vers les disciples qu'il trouva endormis, et il dit à Pierre: Simon, tu dors! Tu n'as pas été capable de veiller une heure! Veillez et priez, afin de ne pas entrer en tentation; l'esprit est bien disposé, mais la chair est faible. Il s'éloigna de nouveau et pria en répétant les mêmes paroles. Il revint encore et les trouva endormis; car leurs yeux étaient appesantis. Ils ne savaient que lui répondre. Il revint pour la troisième fois et leur dit: Vous dormez maintenant et vous vous reposez. C'en est fait. L'heure est venue; voici que le Fils de l'homme est livré aux mains des pécheurs. Levez-vous, allons; celui qui me livre s'approche. Aussitôt, comme il parlait encore, survint Judas, l'un des douze, et avec lui une foule armée d'épées et de bâtons, (envoyée) par les principaux sacrificateurs, les scribes et les anciens. Celui qui le livrait leur avait donné un signal: Celui à qui je donnerai un baiser, c'est lui; saisissez-le et emmenez-le sous bonne garde. Aussitôt arrivé, il s'approcha de Jésus en disant: Rabbi! Et il l'embrassa. Alors ces gens portèrent les mains sur Jésus et le saisirent. Un de ceux qui étaient là tira l'épée, frappa le serviteur du souverain sacrificateur et lui emporta l'oreille. Jésus prit la parole et leur dit: Vous êtes venus comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour vous emparer de moi. J'étais tous les jours parmi vous, j'enseignais dans le temple, et vous ne vous êtes pas saisis de moi. Mais c'est afin que les Écritures soient accomplies. Alors tous l'abandonnèrent et prirent la fuite. Un jeune homme le suivait, vêtu seulement d'un drap. On se saisit de lui, mais il lâcha le drap et s'enfuit tout nu. Ils emmenèrent Jésus chez le souverain sacrificateur, où se réunirent tous les principaux sacrificateurs, les anciens et les scribes. Pierre le suivit de loin, jusque dans l'intérieur de la cour du souverain sacrificateur. Assis avec les gardes, il se chauffait près du feu. Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient un témoignage contre Jésus pour le faire mourir, et ils n'en trouvaient pas; car plusieurs rendaient de faux témoignages contre lui, mais les témoignages ne concordaient pas. Quelques-uns se levèrent et portèrent un faux témoignage contre lui en disant: Nous l'avons entendu dire: Je détruirai ce temple fait par la main de l'homme et en trois jours j'en bâtirai un autre qui ne sera pas fait par la main de l'homme. Et même sur ce point-là, leurs témoignages ne concordaient pas. Alors le souverain sacrificateur se leva au milieu de l'assemblée, interrogea Jésus et dit: Ne réponds-tu rien? Qu'est-ce que ces gens témoignent contre toi? Jésus garda le silence et ne répondit rien. Le souverain sacrificateur l'interrogea de nouveau et lui dit: Es-tu le Christ, le Fils du (Dieu) Béni? Jésus répondit: Je le suis. Et vous verrez le Fils de l'homme assis à la droite du Tout-Puissant et venant avec les nuées du ciel. Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements et dit: Qu'avons-nous encore besoin de témoins? Vous avez entendu le blasphème. Que vous en semble? Tous le condamnèrent comme passible de mort. Et quelques-uns se mirent à cracher sur lui, à lui voiler le visage et à le frapper à coups de poing en lui disant: Devine. Et les gardes le reçurent avec des gifles. Pendant que Pierre était en bas dans la cour, il vint une des servantes du souverain sacrificateur. Elle vit Pierre qui se chauffait, le regarda en face et lui dit: Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth. Il le nia en disant: Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que tu veux dire. Puis il sortit pour aller dans le vestibule. La servante le vit et se mit de nouveau à dire à ceux qui étaient présents: Il est de ces gens-là. Il le nia de nouveau. Peu après, ceux qui étaient présents dirent encore à Pierre: Certainement, toi aussi, tu es de ces gens-là; car tu es Galiléen, [et tu parles comme eux]. Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer: Je ne connais pas l'homme dont vous parlez. Aussitôt pour la seconde fois la coq chanta, et Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite: Avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. Alors il se mit à pleurer. Dès le matin, les principaux sacrificateurs tinrent conseil avec les anciens, les scribes et tout le sanhédrin. Après avoir lié Jésus, ils l'emmenèrent et le livrèrent à Pilate. Pilate l'interrogea: Es-tu le roi des Juifs? Jésus lui répondit: Tu le dis. Les principaux sacrificateurs portaient contre lui plusieurs accusations. Pilate l'interrogea de nouveau: Ne réponds-tu rien? Vois tout ce dont ils t'accusent. Et Jésus ne fit plus aucune réponse, ce qui étonna Pilate. À chaque fête, il leur relâchait un prisonnier, celui qu'ils demandaient. Un nommé Barabbas était en prison avec des émeutiers pour avoir, lors d'une émeute, commis un meurtre. La foule monta et se mit à demander ce qu'il avait coutume de faire pour eux. Pilate leur répondit: Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs? Car il savait que c'était par jalousie que les principaux sacrificateurs l'avaient livré. Les principaux sacrificateurs soulevèrent la foule, pour que Pilate leur relâche plutôt Barabbas. Pilate reprit la parole et leur dit: Que voulez-vous donc que je fasse de celui que vous appelez le roi des Juifs? Ils crièrent de nouveau: Crucifie-le! Pilate leur dit: Mais quel mal a-t-il fait? Et ils crièrent encore plus fort: Crucifie-le! Pilate voulut satisfaire la foule et leur relâcha Barabbas; et, après avoir fait battre Jésus de verges, il le livra pour être crucifié. Les soldats amenèrent Jésus dans l'intérieur de la cour, c'est-à-dire dans le prétoire, et appelèrent toute la cohorte. Ils le revêtirent de pourpre et posèrent sur sa tête une couronne d'épines tressées. Puis ils se mirent à le saluer: Salut, roi des Juifs! Et ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui et fléchissaient les genoux pour se prosterner devant lui. Après s'être moqués de lui, ils lui ôtèrent la pourpre, lui remirent ses vêtements et l'emmenèrent pour le crucifier. Ils forcèrent, à porter la croix de Jésus, un passant qui revenait des champs, Simon de Cyrène, père d'Alexandre et de Rufus; et ils conduisirent Jésus au lieu (nommé) Golgotha, ce qui se traduit: lieu du Crâne. Ils lui donnèrent à boire un vin mêlé de myrrhe, mais il ne le prit pas. Ils le crucifièrent et se partagèrent ses vêtements en tirant au sort ce que chacun emporterait. C'était la troisième heure quand ils le crucifièrent. L'inscription indiquant le motif de sa condamnation portait ces mots: Le roi des Juifs. Ils crucifièrent avec lui deux brigands, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche. [Ainsi fut accompli ce que dit l'Écriture: Il a été mis au nombre des malfaiteurs.] Les passants blasphémaient contre lui et secouaient la tête en disant: Hé! toi qui détruis le temple et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même et descends de ta croix! Les principaux sacrificateurs aussi, avec les scribes se moquaient entre eux et disaient: Il a sauvé les autres, il ne peut se sauver lui-même. Que le Christ, le roi d'Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions! Ceux qui étaient crucifiés avec lui l'insultaient aussi. À la sixième heure, il y eut des ténèbres sur toute la terre jusqu'à la neuvième heure. Et à la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte: Éloï, Éloï, lama sabachthani? ce qui se traduit: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? Quelques-uns de ceux qui étaient là l'entendirent et disaient: Voyez, il appelle Élie. Et l'un d'eux courut remplir de vinaigre une éponge, la fixa à un roseau et lui donna à boire en disant: Laissez, voyons si Élie viendra le descendre. Mais Jésus jeta un grand cri, puis il expira. Le voile du temple se déchira en deux de haut en bas. Le centurion, qui se tenait en face de Jésus, voyant qu'il avait expiré de la sorte, dit: Cet homme était vraiment le Fils de Dieu. Il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin. Parmi elles étaient Marie-Madeleine, Marie mère de Jacques le Mineur et de Joses, et Salomé, qui le suivaient et le servaient lorsqu'il était en Galilée, et plusieurs autres qui étaient montées avec lui à Jérusalem. Le soir était déjà là, et comme c'était la préparation, c'est-à-dire la veille du sabbat, Joseph d'Arimathée, membre distingué du conseil, qui lui-même attendait aussi le royaume de Dieu, arriva. Il eut le courage de se rendre chez Pilate pour lui demander le corps de Jésus. Étonné qu'il soit déjà mort, Pilate fit appeler le centurion et lui demanda s'il était mort depuis longtemps. Renseigné par le centurion, il donna le corps à Joseph. Celui-ci acheta un linceul, descendit Jésus (de la croix), l'enveloppa du linceul et le déposa dans une tombe taillée dans le roc, puis il roula une pierre à l'entrée du tombeau. Marie-Madeleine et Marie, (mère) de Jacques, regardaient où on le mettait. Lorsque le sabbat fut passé, Marie-Madeleine, Marie (mère) de Jacques et Salomé achetèrent des aromates, afin d'aller embaumer Jésus. Le premier jour de la semaine, elles se rendirent à la tombe très tôt au lever du soleil. Elles disaient entre elles: Qui nous roulera la pierre de l'entrée du tombeau? Elles levèrent les yeux et s'aperçurent que la pierre, qui était très grande, avait été roulée. Elles entrèrent dans le tombeau, virent un jeune homme assis à droite, vêtu d'une robe blanche, et elles furent épouvantées. Il leur dit: Ne vous épouvantez pas; vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié; il est ressuscité, il n'est pas ici; voici l'endroit où on l'avait déposé. Mais allez dire à ses disciples et à Pierre qu'il vous précède en Galilée: C'est là que vous le verrez, comme il vous l'a dit. Elles sortirent du tombeau et s'enfuirent tremblantes et hors d'elles-mêmes mais elles ne dirent rien à personne à cause de leur effroi. [Jésus, ressuscité le matin du premier jour de la semaine, apparut d'abord à Marie-Madeleine de laquelle il avait chassé sept démons. Elle alla en porter la nouvelle à ceux qui avaient été avec lui, et qui menaient deuil et pleuraient. Quand ils entendirent qu'il vivait et qu'elle l'avait vu, ils ne (la) crurent pas. Après cela, il se montra sous une autre forme à deux d'entre eux qui étaient en chemin et se rendaient à la campagne. Ils revinrent eux aussi l'annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus. Enfin, il se montra aux onze pendant qu'ils étaient à table, et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu ressuscité. Puis il leur dit: Allez dans le monde entier et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. Voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru: En mon nom, ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues; ils saisiront des serpents; s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal; ils imposeront les mains aux malades et ceux-ci seront guéris. Le Seigneur, après leur avoir parlé, « fut enlevé au ciel et il s'assit à la droite de Dieu. » Et ils s'en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la parole par les signes qui l'accompagnaient ]. Puisque plusieurs ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, tels que nous les ont transmis ceux qui, dès le commencement en ont été les témoins oculaires et qui sont devenus serviteurs de la parole, il m'a semblé bon à moi aussi, après avoir tout recherché exactement depuis les origines, de te l'exposer par écrit d'une manière suivie, excellent Théophile, afin que tu reconnaisses la certitude des enseignements que tu as reçus. Au temps d'Hérode, roi de Judée, il y eut un sacrificateur, du nom de Zacharie, de la classe d'Abia; sa femme était une descendante d'Aaron, et son nom était Élisabeth. Tous deux étaient justes devant Dieu, et suivaient d'une manière irréprochable tous les commandements et les ordonnances du Seigneur. Mais ils n'avaient pas d'enfant, parce qu'Élisabeth était stérile, et ils étaient l'un et l'autre d'un âge avancé. Or, dans l'exercice de ses fonctions devant Dieu, selon le tour de sa classe, il fut désigné par le sort, suivant la coutume du sacerdoce, pour entrer dans le temple du Seigneur et pour y offrir le parfum. Toute la multitude du peuple était dehors en prière à l'heure du parfum. Alors lui apparut un ange du Seigneur, debout à droite de l'autel des parfums. Zacharie fut troublé en le voyant, et la crainte s'empara de lui. Mais l'ange lui dit: Sois sans crainte Zacharie; car ta prière a été exaucée. Ta femme Élisabeth t'enfantera un fils, et tu l'appelleras du nom de Jean. Il sera pour toi un sujet de joie et d'allégresse, et beaucoup se réjouiront de sa naissance. Car il sera grand devant le Seigneur, il ne boira ni vin, ni boisson enivrante, il sera rempli de l'Esprit Saint dès le sein de sa mère et ramènera beaucoup des fils d'Israël au Seigneur, leur Dieu. Il marchera devant lui avec l'esprit et la puissance d'Élie pour ramener le cœur des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, et pour préparer au Seigneur un peuple bien disposé. Zacharie dit à l'ange: À quoi reconnaîtrai-je cela? Car je suis vieux, et ma femme est d'un âge avancé. L'ange lui répondit: Moi, je suis Gabriel, celui qui se tient devant Dieu; j'ai été envoyé pour te parler et t'annoncer cette bonne nouvelle. Voici: tu seras muet, et tu ne pourras parler jusqu'au jour où cela se produira, parce que tu n'as pas cru à mes paroles qui s'accompliront en leur temps. Cependant, le peuple attendait Zacharie, et s'étonnait qu'il s'attarde dans le temple. À sa sortie, il ne put leur parler, et ils comprirent qu'il avait eu une vision dans le temple; il se mit à leur faire des signes, et demeurait muet. Lorsque ses jours de service furent achevés, il retourna dans sa maison. Quelque temps après, sa femme Élisabeth devint enceinte. Elle se cacha pendant cinq mois, en disant: Voilà ce que le Seigneur a fait pour moi, au temps où il a décidé d'enlever ce qui était ma honte parmi les hommes. Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée du nom de Nazareth, chez une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David; le nom de la vierge était Marie. Il entra chez elle et dit: Je te salue toi à qui une grâce a été faite; le Seigneur est avec toi. Troublée par cette parole, elle se demandait ce que signifiait une telle salutation. L'ange lui dit: Sois sans crainte, Marie; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici: tu deviendras enceinte, tu enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il règnera sur la maison de Jacob éternellement et son règne n'aura pas de fin. Marie dit à l'ange: Comment cela se produira-t-il, puisque je ne connais pas d'homme? L'ange lui répondit: Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi, le saint (enfant) qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. Voici qu'Élisabeth ta parente a conçu, elle aussi, un fils en sa vieillesse, et celle qui était appelée stérile est dans son sixième mois. Car rien n'est impossible à Dieu. Marie dit: Voici la servante du Seigneur; qu'il me soit fait selon ta parole. Et l'ange s'éloigna d'elle. En ces jours-là, Marie se leva et s'empressa d'aller vers les montagnes dans une ville de Juda. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Dès qu'Élisabeth entendit la salutation de Marie, son enfant tressaillit dans son sein. Élisabeth fut remplie d'Esprit Saint et s'écria d'une voix forte: Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de ton sein est béni. Comment m'est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne chez moi? Car voici: aussitôt que la voix de ta salutation a frappé mes oreilles, l'enfant a tressailli d'allégresse dans mon sein. Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur. Et Marie dit: Mon âme exalte le Seigneur Et mon esprit a de l'allégresse en Dieu, mon Sauveur, Parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Car voici: désormais toutes les générations me diront bienheureuse. Parce que le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. Son nom est saint, Et sa miséricorde s'étend d'âge en âge Sur ceux qui le craignent Il a déployé la force de son bras; Il a dispersé ceux qui avaient dans le cœur des pensées orgueilleuses, Il a fait descendre les puissants de leurs trônes, Élevé les humbles, Rassasié de biens les affamés, Renvoyé à vide les riches. Il a secouru Israël, son serviteur, Et s'est souvenu de sa miséricorde – Comme il l'avait dit à nos pères – Envers Abraham et sa descendance pour toujours. Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois. Puis elle retourna chez elle. Le temps où Élisabeth devait accoucher arriva, et elle enfanta un fils. Ses voisins et ses parents apprirent que le Seigneur avait manifesté envers elle sa miséricorde, et se réjouirent avec elle. Le huitième jour, ils vinrent circoncire le petit enfant, et ils l'appelaient Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole et dit: Non, il sera appelé Jean. Ils lui dirent: Il n'y a dans ta parenté personne qui soit appelé de ce nom. Et ils faisaient des signes à son père pour savoir comment il voulait l'appeler. Zacharie demanda une tablette et il écrivit: Jean est son nom. Et tous furent dans l'étonnement. Au même instant, sa bouche s'ouvrit et sa langue se délia; il parlait et bénissait Dieu. La crainte saisit tous les habitants d'alentour, et, dans toutes les montagnes de la Judée, on s'entretenait de tous ces événements. Tous ceux qui en entendaient parler les prirent à cœur et dirent: Que sera donc ce petit enfant? En effet la main du Seigneur était avec lui. Zacharie, son père, fut rempli d'Esprit Saint et prophétisa en ces termes: Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, De ce qu'il a visité et racheté son peuple, Et nous a procuré une pleine délivrance Dans la maison de David, son serviteur, Comme il en avait parlé par la bouche de ses saints prophètes depuis des siècles, La délivrance de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent. Ainsi fait-il miséricorde à nos pères Et se souvient-il de sa sainte alliance. Selon le serment qu'il a juré à Abraham, notre père. Ainsi nous accorde-t-il, après avoir été délivrés de la main de nos ennemis, de pouvoir sans crainte Lui rendre un culte dans la sainteté et la justice, en sa présence, tout au long de nos jours. Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut; Car tu marcheras devant le Seigneur pour préparer ses voies, Pour donner à son peuple la connaissance du salut par le pardon de ses péchés, Grâce à l'ardente miséricorde de notre Dieu. C'est par elle que le soleil levant nous visitera d'en haut Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort Et pour diriger nos pas dans le chemin de la paix. Or le petit enfant grandissait et se fortifiait en esprit. Il demeurait dans les déserts, jusqu'au jour où il se présenta devant Israël. En ces jours-là parut un décret de César Auguste, en vue du recensement de toute la terre. Ce premier recensement eut lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie. Tous allaient se faire recenser, chacun dans sa propre ville. Joseph aussi monta de la Galilée, de la ville de Nazareth, pour se rendre en Judée dans la ville de David appelée Bethléhem, parce qu'il était de la maison et de la famille de David, afin de se faire inscrire avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte. Pendant qu'ils étaient là, le temps où Marie devait accoucher arriva, et elle enfanta son fils premier-né. Elle l'emmaillota et le coucha dans une crèche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans l'hôtellerie. Il y avait, dans cette même contrée des bergers qui passaient dans les champs les veilles de la nuit pour garder leurs troupeaux. Un ange du Seigneur leur apparut, et la gloire du Seigneur resplendit autour d'eux. Ils furent saisis d'une grande crainte. Mais l'ange leur dit: Soyez sans crainte, car je vous annonce la bonne nouvelle d'une grande joie qui sera pour tout le peuple: aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. Et ceci sera pour vous un signe: vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une crèche. Et soudain il se joignit à l'ange une multitude de l'armée céleste, qui louait Dieu et disait: Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, Et paix sur la terre parmi les hommes qu'il agrée! Lorsque les anges se furent éloignés d'eux vers le ciel, les bergers se dirent les uns aux autres: Allons donc jusqu'à Bethléhem, et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître. Ils y allèrent en hâte et trouvèrent Marie, Joseph, et le nouveau-né dans la crèche. Après l'avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été dit au sujet de ce petit enfant. Tous ceux qui les entendirent furent dans l'étonnement de ce que leur disaient les bergers. Marie conservait toutes ces choses, et les repassait dans son cœur. Et les bergers s'en retournèrent en glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu, conformément à ce qui leur avait été dit. Quand le huitième jour fut accompli, il fut circoncis et fut appelé Jésus, du nom indiqué par l'ange avant sa conception. Et, quand les jours de leur purification furent accomplis selon la loi de Moïse, on l'amena à Jérusalem pour le présenter au Seigneur – suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur: Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur – et pour offrir en sacrifice une paire de tourterelles ou deux jeunes pigeons, comme c'est prescrit dans la loi du Seigneur. Et voici qu'il y avait à Jérusalem un homme du nom de Siméon. Cet homme était juste et pieux; il attendait la consolation d'Israël, et l'Esprit Saint était sur lui. Il avait été divinement averti par le Saint-Esprit qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. Il vint au temple, (poussé) par l'Esprit. Et, comme les parents apportaient le petit enfant Jésus pour accomplir à son égard ce qui était en usage d'après la loi, il le reçut dans ses bras, bénit Dieu et dit: Maintenant, Maître, tu laisses ton serviteur S'en aller en paix selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, Que tu as préparé devant tous les peuples, Lumière pour éclairer les nations Et gloire de ton peuple, Israël. Son père et sa mère étaient dans l'admiration de ce qu'on disait de lui. Siméon les bénit et dit à Marie, sa mère: Voici: cet enfant est là pour la chute et le relèvement de beaucoup en Israël, et comme un signe qui provoquera la contradiction, et toi-même, une épée te transpercera l'âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient révélées. Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d'Aser. Elle était d'un âge fort avancé. Après avoir vécu sept ans avec son mari depuis sa virginité, elle resta veuve, et, âgée de quatre-vingt-quatre ans, elle ne quittait pas le temple et servait (Dieu ), nuit et jour, par des jeûnes et des prières. Elle survint elle aussi, à cette même heure; elle louait Dieu et parlait de Jésus à tous ceux qui attendaient la rédemption de Jérusalem. Lorsqu'ils eurent tout accompli selon la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur ville. Or le petit enfant grandissait et se fortifiait; il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. Ses parents allaient chaque année à Jérusalem, pour la fête de la Pâque. Lorsqu'il eut douze ans, ils y montèrent selon la coutume de la fête. Puis, quand les jours furent écoulés, et qu'ils s'en retournèrent, l'enfant Jésus resta à Jérusalem, mais ses parents ne s'en aperçurent pas. Pensant qu'il était avec leurs compagnons de voyage, ils firent une journée de chemin et le cherchèrent parmi leurs parents et leurs connaissances. Mais ils ne le trouvèrent pas et retournèrent à Jérusalem en le cherchant. Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les questionnant. Tous ceux qui l'entendaient étaient surpris de son intelligence et de ses réponses. Quand ses parents le virent, ils furent saisis d'étonnement; sa mère lui dit: Enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? Voici que ton père et moi nous te cherchons avec angoisse. Il leur dit: Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père? Mais ils ne comprirent pas la parole qu'il leur disait. Puis il descendit avec eux pour aller à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère conservait toutes ces choses dans son cœur. Et Jésus croissait en sagesse, en stature et en grâce, devant Dieu et devant les hommes. La quinzième année du règne de Tibère César – alors que Ponce Pilate était gouverneur de la Judée, Hérode tétrarque de la Galilée, son frère Philippe tétrarque de l'Iturée et du territoire de la Trachonite, Lysanias tétrarque de l'Abilène, et du temps des souverains sacrificateurs Anne et Caïphe – la parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert. Et il alla dans toute la région du Jourdain; il prêchait le baptême de repentance, pour le pardon des péchés, selon ce qui est écrit dans le livre des paroles du prophète Ésaïe: C'est la voix de celui qui crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, Rendez droits ses sentiers. Toute vallée sera comblée, Toute montagne et toute colline seront abaissées, Les passages tortueux deviendront droits, Et les chemins raboteux seront nivelés, Et toute chair verra le salut de Dieu. Il disait donc à ceux qui venaient en foule pour être baptisés par lui: Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir? Produisez donc des fruits dignes de la repentance, et ne vous mettez pas à dire en vous-mêmes: Nous avons Abraham pour père. Car je vous déclare que de ces pierres Dieu peut susciter des enfants à Abraham. Déjà même la cognée est mise à la racine des arbres: tout arbre donc qui ne produit pas de bon fruit est coupé et jeté au feu. Les foules l'interrogeaient: Que ferons-nous donc? Il leur répondit: Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n'en a pas, et que celui qui a de quoi manger fasse de même. Il vint aussi des péagers pour être baptisés, et ils lui dirent: Maître, que ferons-nous? Il leur dit: N'exigez rien au-delà de ce qui vous a été ordonné. Des soldats aussi lui demandèrent: Et nous, que ferons-nous? Il leur dit: Ne faites violence à personne, et ne dénoncez personne à tort, mais contentez-vous de votre solde. Comme le peuple était dans l'attente, et que tous se demandaient intérieurement si Jean n'était pas le Christ, il leur répondit à tous: Moi, je vous baptise d'eau, mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, et je ne mérite pas de délier la courroie de ses sandales. Lui, il vous baptisera d'Esprit Saint et de feu. Il a son van à la main, puis il nettoiera son aire, il amassera le blé dans son grenier, mais brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint pas. Jean annonçait la bonne nouvelle au peuple avec beaucoup d'autres exhortations. Mais Hérode le tétrarque, à qui Jean faisait des reproches au sujet d'Hérodiade, femme de son frère, et au sujet de toutes les mauvaises actions qu'Hérode avait commises, ajouta encore à toutes les autres celle d'enfermer Jean dans la prison. Tandis que tout le peuple se faisait baptiser, Jésus fut aussi baptisé; et, pendant qu'il priait, le ciel s'ouvrit, et l'Esprit Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Et il vint une voix du ciel: Tu es mon Fils bien-aimé, objet de mon affection. Jésus avait environ trente ans lorsqu'il commença (son ministère). Il était, comme on le pensait, fils de Joseph, fils d'Héli, fils de Matthath, fils de Lévi, fils de Melki, fils de Yannaï, fils de Joseph, fils de Mattathias, fils d'Amos, fils de Nahoum, fils d'Esli, fils de Naggaï, fils de Maath, fils de Mattathias, fils de Sémeïn, fils de Yoseh, fils de Yoda, fils de Yoanan, fils de Rhésa, fils de Zorobabel, fils de Chealtiel, fils de Néri, fils de Melki, fils d'Addi, fils de Kosam, fils d'Elmadam, fils d'Er, fils de Jésus, fils d'Éliézer, fils de Yorim, fils de Matthath, fils de Lévi, fils de Siméon, fils de Juda, fils de Joseph, fils de Yonam, fils d'Éliaqim, fils de Méléa, fils de Menna, fils de Mattata, fils de Nathan, fils de David, fils d'Isaï, fils d'Obed, fils de Booz, fils de Salmon, fils de Naassôn, fils d'Aminadab, fils d'Admîn, fils d'Arni, fils de Hetsrôn, fils de Pérets, fils de Juda, fils de Jacob, fils d'Isaac, fils d'Abraham, fils de Térah, fils de Nahor, fils de Seroug, fils de Rehou, fils de Péleg, fils de Héber, fils de Chilah, fils de Qaïnam, fils d'Arphaxad, fils de Sem, fils de Noé, fils de Lémek, fils de Mathusalem, fils d'Hénoc, fils de Yered, fils de Maléléel, fils de Qenam, fils d'Énosch, fils de Seth, fils d'Adam, fils de Dieu. Jésus, rempli d'Esprit Saint, revint du Jourdain et fut conduit par l'Esprit dans le désert, où il fut tenté par le diable pendant quarante jours. Il ne mangea rien durant ces jours-là et, quand ils furent achevés, il eut faim. Alors le diable lui dit: Si tu es Fils de Dieu, dis à cette pierre de devenir du pain. Et Jésus lui répondit: Il est écrit: L'homme ne vivra pas de pain seulement. Le diable l'emmena plus haut, lui montra en un instant tous les royaumes du monde et lui dit: Je te donnerai tout ce pouvoir, et la gloire de ces royaumes; car elle m'a été remise, et je la donne à qui je veux. Si donc tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi. Jésus lui répondit: Il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et, à lui seul, tu rendras un culte. Le diable le conduisit encore à Jérusalem, le plaça sur le haut du temple et lui dit: Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d'ici en bas; car il est écrit: Il donnera pour toi des ordres à ses anges Afin qu'ils te gardent; Et: Ils te porteront sur les mains, De peur que ton pied ne heurte une pierre. Jésus lui répondit: Il est dit: Tu ne tenteras pas le Seigneur, ton Dieu. Après avoir achevé de le tenter, le diable s'éloigna de lui jusqu'à une autre occasion. Jésus retourna en Galilée, avec la puissance de l'Esprit, et sa renommée se répandit dans toute la région. Il enseignait dans les synagogues, et il était glorifié par tous. Il se rendit à Nazareth, où il avait été élevé, et entra, selon sa coutume, dans la synagogue le jour du sabbat. Il se leva pour faire la lecture, et on lui remit le livre du prophète Ésaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il était écrit: L'Esprit du Seigneur est sur moi, Parce qu'il m'a oint [Pour guérir ceux qui ont le cœur brisé;] Pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres; Il m'a envoyé pour proclamer aux captifs la délivrance, Et aux aveugles le recouvrement de la vue, Pour renvoyer libres les opprimés, Pour proclamer une année de grâce du Seigneur. Puis il roula le livre, le rendit au serviteur et s'assit. Les yeux de tous, dans la synagogue, étaient fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire: Aujourd'hui cette (parole de l') Écriture, que vous venez d'entendre, est accomplie. Et tous lui rendaient témoignage, admiraient les paroles de grâce qui sortaient de sa bouche et disaient: N'est-ce pas le fils de Joseph? Jésus leur dit: Certainement, vous me citerez ce proverbe: Médecin, guéris-toi toi-même; tout ce qui s'est produit à Capernaüm et que nous avons appris, fais-le ici dans ta patrie. Il leur dit encore: En vérité, je vous le dis, aucun prophète n'est bien reçu dans sa patrie. C'est la vérité que je vous dis: Il y avait beaucoup de veuves en Israël aux jours d'Élie, lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois et qu'il y eut une grande famine sur tout le pays; et cependant Élie ne fut envoyé vers aucune d'elles, si ce n'est vers une femme veuve, à Sarepta, dans le pays de Sidon. Il y avait aussi beaucoup de lépreux en Israël au temps du prophète Élisée; et cependant aucun d'eux ne fut purifié, si ce n'est Naaman le Syrien. Ils furent tous remplis de fureur dans la synagogue, lorsqu'ils entendirent cela. Ils se levèrent, le poussèrent hors de la ville et le menèrent jusqu'à un escarpement de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie afin de le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d'eux, s'en alla. Il descendit à Capernaüm, ville de la Galilée; et il enseignait le jour du sabbat. On était frappé de son enseignement, car il parlait avec autorité. Il se trouva dans la synagogue un homme qui avait un esprit de démon impur, et qui s'écria d'une voix forte: Hé! que nous veux-tu, Jésus de Nazareth? Tu es venu nous perdre. Je sais qui tu es: le Saint de Dieu. Jésus le menaça, en disant: Tais-toi et sors de cet homme. Le démon projeta celui-ci au milieu (de l'assemblée) et sortit de lui sans lui faire aucun mal. Tous furent saisis de stupeur, et ils se disaient les uns aux autres: Quelle est cette parole? Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs, et ils sortent. Et sa renommée se répandait dans toute la région. En quittant la synagogue, il se rendit à la maison de Simon. La belle-mère de Simon était atteinte d'une forte fièvre, et ils le prièrent en sa faveur. Il se pencha sur elle, menaça la fièvre, et la fièvre la quitta. À l'instant elle se leva et se mit à les servir. Après le coucher du soleil, tous ceux qui avaient des malades atteints de divers maux les lui amenèrent. Il imposa les mains à chacun d'eux et les guérit. Des démons aussi sortaient de beaucoup de personnes, en criant et en disant: Tu es le Fils de Dieu. Mais il les menaçait et ne leur permettait pas de parler, parce qu'ils savaient qu'il était le Christ. Dès que le jour parut, il sortit et alla dans un lieu désert. Des foules de gens se mirent à sa recherche et vinrent jusqu'à lui; ils voulaient le retenir, afin qu'il ne les quitte pas. Mais il leur dit: Il faut aussi que j'annonce aux autres villes la bonne nouvelle du royaume de Dieu; car c'est pour cela que j'ai été envoyé. Et il prêchait dans les synagogues de la Galilée. Comme la foule se pressait autour de lui pour entendre la parole de Dieu, et qu'il se trouvait auprès du lac de Génésareth, il vit au bord du lac deux petites barques, d'où les pêcheurs étaient descendus pour laver leurs filets. Il monta dans l'une de ces barques, qui était à Simon, et il lui demanda de s'éloigner un peu de terre. Puis il s'assit, et de la barque il enseignait les foules. Lorsqu'il eut cessé de parler, il dit à Simon: Avance en eau profonde, et jetez vos filets pour pêcher. Simon lui répondit: Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre, mais, sur ta parole, je jetterai les filets. L'ayant fait, ils prirent une grande quantité de poissons, et leurs filets se rompaient. Ils firent signe à leurs compagnons qui étaient dans l'autre barque de venir les aider. Ils vinrent et remplirent les deux barques, au point qu'elles enfonçaient. Quand il vit cela, Simon Pierre tomba aux genoux de Jésus et dit: Seigneur, éloigne-toi de moi parce que je suis un homme pécheur. Car la frayeur l'avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la pêche qu'ils avaient faite. Il en était de même de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Et Jésus dit à Simon: Sois sans crainte; désormais tu seras pêcheur d'hommes. Alors ils ramenèrent les barques à terre, laissèrent tout et le suivirent. Jésus était dans une des villes; et voici qu'un homme couvert de lèpre le vit, tomba la face contre terre et lui adressa cette prière: Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur. Jésus étendit la main, le toucha et dit: Je le veux, sois purifié. Aussitôt la lèpre le quitta. Puis il lui recommanda de n'en parler à personne. Mais, dit-il, va te montrer au sacrificateur, et fais une offrande pour ta purification comme Moïse l'a prescrit, afin que cela leur serve de témoignage. Sa renommée se répandait de plus en plus, et les foules nombreuses se rassemblaient pour l'entendre et pour être guéries de leurs maladies. Mais lui se retirait dans les déserts et priait. Un jour Jésus enseignait. Des Pharisiens et des docteurs de la loi étaient assis; ils étaient venus de tous les villages de Galilée, de Judée et de Jérusalem; et la puissance du Seigneur se manifestait par des guérisons. Et voici que des gens, portant sur un lit un homme qui était paralysé, cherchaient à le faire entrer et à le placer devant lui. Comme ils ne savaient par où l'introduire, à cause de la foule, ils montèrent sur le toit et le descendirent par une ouverture avec son lit, au milieu (de l'assemblée), devant Jésus. Voyant leur foi, Jésus dit à cet homme: Tes péchés te sont pardonnés. Les scribes et les Pharisiens se mirent à raisonner et à dire: Qui est celui-ci qui profère des blasphèmes? Qui peut pardonner les péchés, si ce n'est Dieu seul? Jésus connut leurs raisonnements, prit la parole et leur dit: Pourquoi faites-vous de tels raisonnements dans vos cœurs? Qu'est-ce qui est plus facile de dire: Tes péchés te sont pardonnés, ou de dire: Lève-toi et marche? Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés: Je te l'ordonne, dit-il au paralysé, lève-toi, prends ton lit et va dans ta maison. Et, à l'instant, il se leva en leur présence, prit (le lit) sur lequel il était couché et s'en alla dans sa maison en glorifiant Dieu. Tous étaient dans l'étonnement et glorifiaient Dieu; remplis de crainte ils disaient: Nous avons vu aujourd'hui des choses étranges. Après cela, Jésus sortit et il aperçut un péager, nommé Lévi, assis au bureau des péages. Il lui dit: Suis-moi. (Lévi) laissa tout, se leva et le suivit. Lévi lui fit un grand festin dans sa maison, et il y avait une foule nombreuse de péagers et d'autres personnes à table avec eux. Les Pharisiens et leurs scribes murmuraient et disaient à ses disciples: Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les péagers et les pécheurs? Jésus prit la parole et leur dit: Ce ne sont pas ceux qui sont en bonne santé qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs à la repentance. Ils lui dirent: Les disciples de Jean, comme ceux des Pharisiens, jeûnent fréquemment et font des prières, tandis que les tiens mangent et boivent. Jésus leur dit: Pouvez-vous faire jeûner les amis de l'époux pendant que l'époux est avec eux? Les jours viendront où l'époux leur sera enlevé, alors ils jeûneront en ces jours-là. Il leur dit aussi une parabole: Personne ne déchire d'un habit neuf un morceau pour le mettre à un vieil habit; autrement, il déchire l'habit neuf et le morceau qu'il en a pris n'est pas assorti au vieux. Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement le vin nouveau fait rompre les outres, il se répand, et les outres sont perdues; mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves. Et personne, après avoir bu du vin vieux, n'en veut du nouveau, car il dit: Le vieux est bon. Il arriva, un jour de sabbat, que Jésus traversait des champs. Ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, après les avoir froissés dans les mains. Quelques Pharisiens leur dirent: Pourquoi faites-vous ce qu'il n'est pas permis de faire pendant le sabbat? Jésus leur répondit: N'avez-vous pas lu ce que fit David, lorsqu'il eut faim, lui et ses gens; comment il entra dans la maison de Dieu, prit les pains de proposition, en mangea et en donna à ses gens, bien qu'il ne soit permis qu'aux sacrificateurs de les manger? Et il leur dit: Le Fils de l'homme est maître du sabbat. Il arriva, un autre jour de sabbat, que Jésus entra dans la synagogue, et qu'il enseignait. Il s'y trouvait un homme dont la main droite était sèche. Les scribes et les Pharisiens observaient Jésus, pour voir s'il ferait une guérison le jour du sabbat: c'était afin de trouver un (motif) de l'accuser. Mais il connaissait leurs raisonnements, et il dit à l'homme qui avait la main sèche: Lève-toi et tiens-toi là au milieu. Il se leva et se tint debout. Et Jésus leur dit: Je vous le demande, est-il permis le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une personne ou de la perdre? Alors, promenant ses regards sur eux tous, il dit à l'homme: Étends ta main. Il le fit, et sa main devint saine. Remplis de fureur, ils discutaient entre eux sur ce qu'ils feraient à Jésus. En ce temps-là, Jésus se rendit à la montagne pour prier, et il passa toute la nuit dans la prière à Dieu. Quand le jour parut, il appela ses disciples et en choisit douze, auxquels il donna le nom d'apôtres: Simon, qu'il nomma Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d'Alphée, Simon appelé le zélote, Jude fils de Jacques, et Judas Iscariot, qui devint traître. Il descendit avec eux et s'arrêta sur un plateau où se trouvait une grande foule de ses disciples et une multitude de peuples de toute la Judée, de Jérusalem et du littoral de Tyr et de Sidon. Ils étaient venus pour l'entendre et pour être guéris de leurs maladies. Ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs étaient guéris. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu'une force sortait de lui et les guérissait tous. Alors il leva les yeux sur ses disciples et dit: Heureux vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous! Heureux vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés! Heureux vous qui pleurez maintenant, car vous serez dans la joie! Heureux serez-vous, lorsque les hommes vous haïront, lorsqu'ils vous chasseront, vous insulteront et rejetteront votre nom comme infâme, à cause du Fils de l'homme. Réjouissez-vous en ce jour-là et tressaillez de joie, parce que votre récompense sera grande dans le ciel; car c'est ainsi que leurs pères agissaient à l'égard des prophètes. Mais malheur à vous, les riches, car vous avez votre consolation. Malheur à vous qui êtes rassasiés maintenant, car vous aurez faim! Malheur à vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et dans les larmes! Malheur lorsque tous les hommes parleront bien de vous, car c'est ainsi que leurs pères agissaient à l'égard des faux prophètes! Mais je vous dis, à vous qui écoutez: Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent. Si quelqu'un te frappe sur une joue, présente-lui aussi l'autre. Si quelqu'un te prend ton manteau, ne l'empêche pas de prendre encore ta tunique. Donne à quiconque te demande, et ne réclame pas tes biens à celui qui les prend. Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le pareillement pour eux. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on? Les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. Si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quel gré vous en saura-t-on? Les pécheurs aussi en font autant. Et si vous prêtez à ceux de qui vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on? Les pécheurs aussi prêtent aux pécheurs, afin de recevoir l'équivalent. Mais aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer. Votre récompense sera grande et vous serez fils du Très-Haut, car il est bon pour les ingrats et pour les méchants. Soyez miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez point jugés, ne condamnez pas, et vous ne serez point condamnés, absolvez et vous serez absous. Donnez, et l'on vous donnera: on versera dans votre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde; car on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. Il leur dit aussi une parabole: Un aveugle peut-il conduire un aveugle? Ne tomberont-ils pas tous deux dans une fosse? Le disciple n'est pas plus que le maître; mais tout disciple accompli sera comme son maître. Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère, et ne remarques-tu pas la poutre qui est dans ton œil à toi? Ou comment peux-tu dire à ton frère: Frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton œil, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans ton œil? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras à ôter la paille qui est dans l'œil de ton frère. Il n'y a pas de bon arbre qui produise du mauvais fruit, ni de mauvais arbre qui produise du bon fruit. Car chaque arbre se connaît à son propre fruit. On ne cueille pas des figues sur des épines, et l'on ne vendange pas des raisins sur des ronces. L'homme bon tire le bien du bon trésor de son cœur, et le mauvais tire le mal de son mauvais trésor, car c'est de l'abondance du cœur que la bouche parle. Pourquoi m'appelez-vous: Seigneur, Seigneur! et ne faites-vous pas ce que je dis? Tout homme qui vient à moi, entend mes paroles et les met en pratique, je vous montrerai à qui il est semblable: Il est semblable à un homme qui bâtit une maison. Il a creusé profondément et posé le fondement sur le roc. Une inondation est venue, et le torrent s'est rué contre cette maison, sans être capable de l'ébranler, parce qu'elle était bien bâtie. Mais celui qui entend et ne met pas en pratique est semblable à un homme qui a bâti une maison sur la terre, sans fondement. Le torrent s'est rué contre elle: aussitôt elle s'est écroulée, et la ruine de cette maison a été grande. Après avoir achevé tous ces discours au peuple qui l'écoutait, Jésus entra à Capernaüm. Un centenier avait un serviteur malade qui était sur le point de mourir et qui lui était très cher. Il entendit parler de Jésus et lui envoya quelques anciens des Juifs, pour lui demander de venir sauver son serviteur. Ils arrivèrent auprès de Jésus et le supplièrent d'une manière pressante en disant: Il est digne que tu lui accordes cela, car il aime notre nation, et c'est lui qui a bâti notre synagogue. Jésus s'en allait avec eux et n'était guère éloigné de la maison, quand le centenier envoya des amis pour lui dire: Seigneur, ne prends pas tant de peine, car je ne mérite pas que tu entres sous mon toit. C'est aussi pour cela que je ne me suis pas (cru) digne d'aller en personne vers toi. Mais dis un mot, et mon serviteur sera guéri. Car, moi qui suis soumis à une autorité (supérieure), j'ai des soldats sous mes ordres; et je dis à l'un: Va! et il va; à l'autre: Viens! et il vient; et à mon serviteur: Fais cela! et il le fait. Lorsque Jésus entendit ces paroles, il admira le centenier, se tourna vers la foule qui le suivait et dit: Je vous le dis, même en Israël je n'ai pas trouvé une aussi grande foi. De retour à la maison, les envoyés trouvèrent en bonne santé le serviteur [qui avait été malade ]. Or il se rendit le jour suivant dans une ville appelée Naïn; ses disciples et une foule nombreuse faisaient route avec lui. Lorsqu'il fut près de la porte de la ville, voici qu'on portait en terre un mort, fils unique de sa mère, qui était veuve; et il y avait avec elle une foule considérable de la ville. Le Seigneur la vit, eut compassion d'elle et lui dit: Ne pleure pas! Il s'approcha et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s'arrêtèrent. Il dit: Jeune homme, je te le dis, lève-toi! Et le mort s'assit et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère. Tous furent saisis de crainte; ils glorifiaient Dieu et disaient: Un grand prophète s'est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. Cette parole se répandit à son sujet dans la Judée tout entière et dans tous les environs. Les disciples de Jean lui annoncèrent tout cela. Jean appela deux de ses disciples et les envoya vers le Seigneur, pour lui dire: Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre? Arrivés auprès de lui, ces hommes dirent: Jean-Baptiste nous a envoyés vers toi, pour dire: Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre? À l'heure même, Jésus guérit plusieurs personnes de maladies, d'infirmités et d'esprits mauvais, et il rendit la vue à de nombreux aveugles. Et il leur répondit: Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles recouvrent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute! Après le départ des messagers de Jean, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean: Qu'êtes-vous allés contempler au désert? un roseau agité par le vent? Mais qu'êtes-vous allés voir? un homme vêtu d'habits somptueux? Voici, ceux qui portent des habits magnifiques et qui vivent dans le luxe sont dans les palais royaux. Qu'êtes-vous donc allés voir? un prophète? Oui, vous dis-je, et plus qu'un prophète. C'est lui dont il est écrit: Voici, j'envoie devant toi mon messager Pour préparer ton chemin devant toi. Je vous le dis, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n'y en a pas de plus grand que Jean. Cependant, le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui. Tout le peuple qui l'a entendu et les péagers ont justifié Dieu, en se faisant baptiser du baptême de Jean; mais les Pharisiens et les docteurs de la loi, en ne se faisant pas baptiser par lui, ont rejeté le dessein de Dieu à leur égard. À qui donc comparerai-je les hommes de cette génération, et à qui ressemblent-ils? Ils ressemblent aux enfants assis sur la place publique, qui s'appellent les uns les autres et disent: Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé; Nous avons chanté des complaintes, et vous n'avez pas pleuré. Car Jean-Baptiste est venu, il ne mangeait pas de pain et ne buvait pas de vin, et vous dites: Il a un démon. Le Fils de l'homme est venu, mangeant et buvant, et vous dites: C'est un homme qui fait bonne chère et un buveur de vin, un ami des péagers et des pécheurs. Mais la sagesse a été justifiée par tous ses enfants. Un des Pharisiens pria Jésus de manger avec lui. Jésus entra dans la maison du Pharisien et se mit à table. Et voici qu'une femme pécheresse, qui était dans la ville, sut qu'il était à table dans la maison du Pharisien; elle apporta un vase d'albâtre plein de parfum et se tint derrière à ses pieds. Elle pleurait et se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus, puis elle les essuyait avec ses cheveux, les embrassait et répandait sur eux du parfum. À cette vue, le Pharisien qui l'avait invité dit en lui-même: Si cet homme était prophète, il saurait qui est la femme qui le touche et ce qu'elle est: une pécheresse. Jésus prit la parole et lui dit: Simon, j'ai quelque chose à te dire. – Maître, parle, répondit-il. – Un créancier avait deux débiteurs; l'un devait cinq cents deniers et l'autre cinquante. Comme ils n'avaient pas de quoi payer, il leur fit grâce de leur dette à tous deux. Lequel l'aimera le plus? Simon répondit: Celui, je suppose, auquel il a fait grâce de la plus grosse somme. Jésus lui dit: Tu as bien jugé. Puis il se tourna vers la femme et dit à Simon: Vois-tu cette femme? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m'as pas donné d'eau pour mes pieds; mais elle, elle a mouillé mes pieds de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m'as pas donné de baiser, mais elle, depuis que je suis entré, elle n'a pas cessé de me baiser les pieds. Tu n'as pas répandu d'huile sur ma tête; mais elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds. C'est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés sont pardonnés, puisqu'elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui l'on pardonne peu aime peu. Et il dit à la femme: Tes péchés sont pardonnés. Ceux qui étaient à table avec lui se mirent à dire en eux-mêmes: Qui est celui-ci, qui pardonne même les péchés. Mais il dit à la femme: Ta foi t'a sauvée, va en paix. Ensuite, Jésus allait de ville en ville et de village en village; il prêchait et annonçait la bonne nouvelle du royaume de Dieu. Les douze étaient avec lui, et quelques femmes qui avaient été guéries d'esprits mauvais et de maladies: Marie, appelée Madeleine, de qui étaient sortis sept démons, Jeanne, femme de Chuza, intendant d'Hérode, Suzanne, et plusieurs autres qui les assistaient de leurs biens. Une grande foule s'assembla, et des gens de diverses villes vinrent auprès de lui. Il dit cette parabole: Le semeur sortit pour semer sa semence. Comme il semait, une partie (de la semence) tomba le long du chemin: elle fut foulée aux pieds, et les oiseaux du ciel la mangèrent. Une autre partie tomba sur le roc; quand elle poussa, elle sécha, parce qu'elle n'avait pas d'humidité. Une autre partie tomba au milieu des épines; les épines poussèrent avec elle et l'étouffèrent. Une autre partie tomba dans la bonne terre; quand elle poussa, elle donna du fruit au centuple. En disant cela, il s'écria: Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende! Ses disciples lui demandèrent ce que signifiait cette parabole. Il répondit: Il vous a été donné de connaître les mystères du royaume de Dieu; mais pour les autres, cela leur est dit en paraboles, afin qu'en voyant ils ne voient point, et qu'en entendant ils ne comprennent point. Voici ce que signifie cette parabole: La semence, c'est la parole de Dieu. Ceux qui sont le long du chemin, ce sont ceux qui entendent; puis le diable vient et enlève de leur cœur la parole afin qu'ils ne croient pas et ne soient pas sauvés. Ceux qui sont sur le roc, ce sont ceux qui, lorsqu'ils entendent la parole, la reçoivent avec joie; mais ils n'ont pas de racine, ils croient pour un temps et au moment de l'épreuve ils se retirent. Ce qui est tombé parmi les épines, ce sont ceux qui, après avoir entendu la parole, s'en vont, sont étouffés par les soucis, les richesses et les plaisirs de la vie, et ne donnent pas de fruits mûrs. Ce qui est dans la bonne terre, ce sont ceux qui entendent la parole avec un cœur bon et honnête, la retiennent et portent du fruit par la persévérance. Personne, après avoir allumé une lampe, ne la couvre d'un objet, ou ne la met sous un lit; mais il la met sur un chandelier, afin que ceux qui entrent voient la lumière. Car il n'est rien de caché qui ne doive être découvert, rien de secret qui ne doive venir au grand jour. Prenez donc garde à la manière dont vous écoutez; car on donnera à celui qui a, mais à celui qui n'a pas, on ôtera même ce qu'il pense avoir. La mère et les frères de Jésus se présentèrent mais ils ne purent l'aborder à cause de la foule. On l'en informa: Ta mère et tes frères sont dehors et veulent te voir. Mais il leur répondit: Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique. Un jour, Jésus monta dans une barque avec ses disciples. Il leur dit: Passons sur l'autre rive du lac. Et ils partirent. Pendant qu'ils naviguaient, Jésus s'endormit. Une bourrasque fondit sur le lac, la barque se remplissait (d'eau), et ils étaient en danger. Ils s'approchèrent et le réveillèrent, en disant: Maître, maître, nous périssons! Il se réveilla, menaça le vent et les flots qui s'apaisèrent, et le calme se fit. Puis il leur dit: Où est votre foi? Saisis de crainte et d'admiration, ils se dirent les uns aux autres: Quel est donc celui-ci? Car il commande même au vent et à l'eau, et ils lui obéissent. Ils abordèrent dans le pays des Géraséniens, qui est vis-à-vis de la Galilée. Lorsque Jésus fut descendu à terre, il vint au-devant de lui un homme de la ville, qui avait en lui plusieurs démons. Depuis assez longtemps, il ne portait pas de vêtement et il ne demeurait pas dans une maison, mais parmi les tombes. Voyant Jésus, il poussa un cri, tomba à ses pieds et dit d'une voix forte: Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut? Je t'en supplie, ne me tourmente pas. Car Jésus commandait à l'esprit impur de sortir de cet homme, dont il s'était emparé depuis longtemps; on le gardait lié de chaînes, et les fers aux pieds, mais il rompait ses liens et était poussé par le démon dans les déserts. Jésus lui demanda: Quel est ton nom? Légion, répondit-il. Car plusieurs démons étaient entrés en lui. Et ils suppliaient Jésus pour qu'il ne leur ordonne pas d'aller dans l'abîme. Il y avait là un troupeau considérable de pourceaux qui paissaient sur la montagne. Et les démons suppliaient Jésus pour qu'il leur permette d'entrer dans ces pourceaux. Il le leur permit. Les démons sortirent de cet homme, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se précipita du haut de l'escarpement dans le lac et se noya. Ceux qui les faisaient paître, en voyant ce qui était arrivé, s'enfuirent et répandirent la nouvelle dans la ville et dans les campagnes. Les gens allèrent voir ce qui était arrivé. Ils vinrent auprès de Jésus, et ils trouvèrent l'homme de qui étaient sortis les démons, assis à ses pieds, vêtu et dans son bon sens, et ils furent saisis de crainte. Ceux qui avaient vu ce qui s'était passé leur racontèrent comment le démoniaque avait été délivré. En foule, tous ceux de la région des Géraséniens demandèrent à Jésus de s'éloigner d'eux, car ils étaient saisis d'une grande crainte. Jésus monta dans la barque et s'en retourna. L'homme de qui étaient sortis les démons lui demandait instamment de pouvoir rester avec lui. Mais Jésus le renvoya en disant: Retourne dans ta maison et raconte tout ce que Dieu t'a fait. Il s'en alla et publia par toute la ville tout ce que Jésus avait fait pour lui. À son retour, Jésus fut reçu par la foule car tous l'attendaient. Et voici qu'il vint un homme, du nom de Jaïrus, qui était chef de la synagogue. Et se jetant à ses pieds il suppliait Jésus d'entrer dans sa maison, car il avait une fille unique d'environ douze ans, qui se mourait. Pendant que Jésus y allait, il était pressé par la foule. Or, il y avait une femme atteinte d'une perte de sang depuis douze ans, [qui avait dépensé tout son bien chez les médecins ] et qui n'avait pu être guérie par personne. Elle s'approcha par derrière et toucha la frange du vêtement de Jésus. À l'instant la perte de sang s'arrêta. Et Jésus dit: Qui m'a touché? Comme tous s'en défendaient, Pierre dit: Maître, la foule t'entoure et te presse! Mais Jésus répondit: Quelqu'un m'a touché, car je sais qu'une force est sortie de moi. La femme, se voyant découverte, vint toute tremblante se jeter à ses pieds, et déclara devant tout le peuple pourquoi elle l'avait touché, et comment elle avait été guérie à l'instant. Jésus lui dit: Ma fille, ta foi t'a sauvée; va en paix. Il parlait encore, lorsque survint de chez le chef de la synagogue quelqu'un qui disait: Ta fille est morte; n'importune plus le maître. Mais Jésus, qui avait entendu cela, dit au chef de la synagogue: Sois sans crainte, crois seulement, et elle sera sauvée. Lorsqu'il fut arrivé à la maison, il ne permit à personne d'entrer avec lui, si ce n'est à Pierre, à Jean et à Jacques, et au père et à la mère de l'enfant. Tous pleuraient et se lamentaient sur elle. Alors Jésus dit: Ne pleurez pas; elle n'est pas morte, mais elle dort. Et ils se moquaient de lui, sachant qu'elle était morte. Mais il la saisit par la main et dit d'une voix forte: Enfant, lève-toi. Son esprit revint en elle, à l'instant elle se leva, et Jésus ordonna de lui donner à manger. Les parents de la jeune fille furent étonnés, et il leur recommanda de ne dire à personne ce qui était arrivé. Il appela les douze et leur donna la puissance et l'autorité sur tous les démons, ainsi que (le pouvoir) de guérir les maladies. Il les envoya prêcher le royaume de Dieu et guérir (les malades). Il leur dit: Ne prenez rien pour le voyage, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent, et n'ayez pas deux tuniques. Dans quelque maison que vous entriez, restez-y, et c'est de là que vous partirez. Et partout où les gens ne vous reçoivent pas, en sortant de cette ville, secouez la poussière de vos pieds en témoignage contre eux. Ils partirent et allèrent de village en village; ils annonçaient la bonne nouvelle et opéraient partout des guérisons. Hérode le tétrarque apprit tout ce qui se passait, et il était perplexe. Car les uns disaient que Jean était ressuscité d'entre les morts; d'autres, qu'Élie était apparu, et d'autres, qu'un des anciens prophètes était ressuscité. Hérode disait: J'ai fait décapiter Jean; alors qui est celui-ci, dont j'entends dire de telles choses? Et il cherchait à le voir. Les apôtres, à leur retour, racontèrent à Jésus tout ce qu'ils avaient fait. Il les prit avec lui et se retira à l'écart, du côté d'une ville appelée Bethsaïda. Les foules s'en aperçurent et le suivirent. Jésus les accueillit, et il leur parlait du royaume de Dieu; il guérit aussi ceux qui avaient besoin de guérison. Le jour commençait à baisser, les douze s'approchèrent donc et lui dirent: Renvoie la foule afin qu'elle aille dans les villages et dans les campagnes des environs, pour se loger et pour trouver du ravitaillement; car nous sommes ici dans un lieu désert. Jésus leur dit: Donnez-leur vous-mêmes à manger. Mais ils répondirent: Nous n'avons que cinq pains et deux poissons, à moins que nous n'allions nous-mêmes acheter des vivres pour tout ce peuple. Or, il y avait environ cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples: Faites-les asseoir par rangées d'une cinquantaine. Ils firent ainsi; ils les firent tous asseoir. Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux vers le ciel et les bénit. Puis il les rompit et les donna aux disciples pour les distribuer à la foule. Tous mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient. Un jour que Jésus priait à l'écart et que ses disciples étaient avec lui, il leur posa cette question: Les foules, qui disent-elles que je suis? Ils répondirent: Jean-Baptiste; d'autres, Élie; d'autres un des anciens prophètes ressuscité. Mais vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis? Pierre répondit: Le Christ de Dieu. Jésus leur recommanda sévèrement de ne le dire à personne. Il ajouta qu'il fallait que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu'il soit mis à mort et qu'il ressuscite le troisième jour. Puis il dit à tous: Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix et qu'il me suive. Quiconque en effet voudra sauver sa vie la perdra, mais quiconque perdra sa vie à cause de moi la sauvera. Et que sert-il à un homme de gagner le monde entier, s'il se perd ou se ruine lui-même? En effet quiconque aura honte de moi et de mes paroles, le Fils de l'homme aura honte de lui, quand il viendra dans sa gloire et dans celle du Père et des saints anges. Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui se tiennent ici ne goûteront point la mort avant d'avoir vu le royaume de Dieu. Huit jours environ s'écoulèrent après qu'il eut dit ces paroles, puis Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il monta sur la montagne pour prier. Pendant qu'il priait, l'aspect de son visage changea, et son vêtement devint d'une éclatante blancheur. Et voici que deux hommes s'entretenaient avec lui: c'étaient Moïse et Élie, qui, apparaissant dans la gloire, parlaient de son départ qui allait s'accomplir à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil; mais ils se tinrent éveillés et virent la gloire de Jésus et les deux hommes qui étaient avec lui. Au moment où ces hommes se séparaient de Jésus, Pierre lui dit: Maître, il est bon que nous soyons ici; dressons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. Il ne savait ce qu'il disait. Comme il parlait ainsi, une nuée vint les envelopper, et les disciples furent saisis de crainte, tandis qu'ils entraient dans la nuée. Et de la nuée sortit une voix, qui dit: Celui-ci est mon Fils élu: écoutez-le. Quand la voix se fit entendre, Jésus se trouva seul. Les disciples gardèrent le silence et ne racontèrent à personne, en ces jours-là, rien de ce qu'ils avaient vu. Le lendemain, lorsqu'ils furent descendus de la montagne, une grande foule vint à la rencontre de Jésus. Et voici que du milieu de la foule un homme s'écria: Maître, je t'en prie, porte les regards sur mon fils, car c'est mon fils unique. Un esprit le saisit, et aussitôt il pousse des cris, et l'esprit le fait entrer en convulsion, le fait écumer et le quitte à grand-peine, après l'avoir tout meurtri. J'ai prié tes disciples de le chasser, et ils ne l'ont pas pu. Jésus répondit: Race incrédule et perverse, jusques à quand serai-je avec vous et vous supporterai-je? Amène ici ton fils. Comme il approchait, le démon le jeta par terre et le fit entrer en convulsion. Mais Jésus menaça l'esprit impur, guérit l'enfant et le rendit à son père. Et tous furent frappés de la grandeur de Dieu. Tandis que chacun était dans l'admiration de tout ce que faisait Jésus, il dit à ses disciples: Pour vous, prêtez bien l'oreille à ces paroles: Le Fils de l'homme va être livré entre les mains des hommes. Mais les disciples ne comprenaient pas cette déclaration; elle était voilée pour eux, afin qu'ils n'en saisissent pas le sens; et ils craignaient de le questionner à ce sujet. Or, une discussion survint entre eux pour savoir qui, parmi eux, était le plus grand. Jésus, qui connaissait la pensée de leur cœur, prit un petit enfant, le plaça près de lui et leur dit: Quiconque reçoit en mon nom ce petit enfant, me reçoit moi-même; et quiconque me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé. Car celui qui est le plus petit parmi vous tous, c'est celui-là qui est grand. Jean prit la parole et dit: Maître, nous avons vu un homme qui chasse des démons en ton nom; et nous l'en avons empêché, parce qu'il ne (te) suit pas avec nous. Jésus lui dit: Ne l'en empêchez pas; en effet, celui qui n'est pas contre vous est pour vous. Lorsqu'approchèrent les jours où il devait être enlevé du monde, il prit la ferme résolution de se rendre à Jérusalem et envoya devant lui des messagers. Ils se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains, afin de faire des préparatifs pour lui. Mais on ne le reçut pas, parce qu'il se dirigeait vers Jérusalem. À cette vue, les disciples Jacques et Jean dirent: Seigneur, veux-tu que nous disions au feu de descendre du ciel et de les consumer? Il se tourna vers eux et les reprit sévèrement, [en disant: Vous ne savez de quel esprit vous êtes (animés). Car le Fils de l'homme est venu non pour perdre les âmes des hommes mais pour les sauver ]. Et ils allèrent dans un autre village. Pendant qu'ils étaient en chemin, quelqu'un lui dit: Je te suivrai partout où tu iras. Jésus lui répondit: Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids; mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête. Il dit à un autre: Suis-moi. Et il répondit: Permets-moi d'aller d'abord ensevelir mon père. Mais Jésus leur dit: Laisse les morts ensevelir leurs morts; et toi, va annoncer le royaume de Dieu. Un autre dit: Je te suivrai Seigneur, mais permets-moi d'aller d'abord prendre congé de ceux de ma maison. Jésus lui répondit: Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière, n'est pas bon pour le royaume de Dieu. Après cela, le Seigneur en désigna encore soixante-dix autres et les envoya devant lui, deux à deux, dans toute ville et tout endroit où lui-même devait aller. Il leur disait: La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers. Priez donc le Seigneur de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson. Allez; voici: je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. Dans quelque maison que vous entriez, dites d'abord: Que la paix soit sur cette maison! Et s'il se trouve là un enfant de paix, votre paix reposera sur lui; sinon elle reviendra à vous. Demeurez dans cette maison-là, mangez et buvez ce qui s'y trouve; car l'ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Dans quelque ville que vous entriez, et où l'on vous recevra, mangez ce qu'on vous présentera, guérissez les malades qui s'y trouveront, et dites-leur: Le royaume de Dieu s'est approché de vous. Mais dans quelque ville que vous entriez, et où l'on ne vous recevra pas, allez sur ses places et dites: Nous secouons contre vous la poussière même de votre ville qui s'est attachée à nos pieds; sachez pourtant que le royaume de Dieu s'est approché. Je vous dis qu'en ce jour Sodome sera traitée moins rigoureusement que cette ville-là. Malheur à toi, Chorazin! malheur à toi Bethsaïda! car, si les miracles faits au milieu de vous l'avaient été à Tyr et à Sidon, il y a longtemps qu'elles se seraient repenties, avec le sac et la cendre. C'est pourquoi, lors du jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins rigoureusement que vous. Et toi, Capernaüm; seras-tu élevée jusqu'au ciel? (Non) tu seras abaissée jusqu'au séjour des morts. Celui qui vous écoute m'écoute, et celui qui vous rejette me rejette, et celui qui me rejette, rejette celui qui m'a envoyé. Les soixante-dix revinrent avec joie et dirent: Seigneur, les démons même nous sont soumis en ton nom. Il leur dit: Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair. Voici: je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions et sur toute la puissance de l'ennemi, et rien ne pourra vous nuire. Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis, mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux. En ce moment même, Jésus tressaillit de joie par le Saint-Esprit et dit: Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, parce que tel a été ton bienveillant dessein. Tout m'a été remis par mon Père, et personne ne connaît qui est le Fils, si ce n'est le Père, ni qui est le Père, si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. Et se tournant vers les disciples, il leur dit en privé: Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez! Car je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l'ont pas entendu. Et voici qu'un docteur de la loi se leva et lui dit, pour le mettre à l'épreuve: Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? Jésus lui dit: Qu'est-il écrit dans la loi? Qu'y lis-tu? Il répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même. Tu as bien répondu, lui dit Jésus; fais cela, et tu vivras. Mais lui voulut se justifier et dit à Jésus: Et qui est mon prochain? Jésus reprit la parole et dit: Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le rouèrent de coups et s'en allèrent en le laissant à demi-mort. Par hasard, un sacrificateur descendait par le même chemin; il vit cet homme et passa outre. Un Lévite arriva de même à cet endroit; il le vit et passa outre. Mais un Samaritain, qui voyageait, arriva près de lui, le vit et en eut compassion. Il s'approcha et banda ses plaies, en y versant de l'huile et du vin; puis il le plaça sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie et prit soin de lui. Le lendemain, il sortit deux deniers, les donna à l'hôtelier et dit: Prends soin de lui, et ce que tu dépenseras en plus, je te le paierai moi-même à mon retour. Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands? Il répondit: C'est celui qui a exercé la miséricorde envers lui. Et Jésus lui dit: Va, et toi, fais de même. Pendant qu'ils étaient en route, il entra dans un village, et une femme, du nom de Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, appelée Marie, qui s'assit aux pieds du Seigneur, et qui écoutait sa parole. Marthe était absorbée par les nombreux soucis du service; elle survint et dit: Seigneur, tu ne te mets pas en peine de ce que ma sœur me laisse seule pour servir? Dis-lui donc de m'aider. Le Seigneur lui répondit: Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses. Or une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera pas ôtée. Jésus priait un jour en un certain lieu. Lorsqu'il eut achevé, un de ses disciples lui dit: Seigneur, enseigne-nous à prier, comme Jean l'a enseigné à ses disciples. Il leur dit: Quand vous priez, dites: Père! Que ton nom soit sanctifié; Que ton règne vienne! Donne-nous chaque jour notre pain quotidien; Pardonne-nous nos péchés, car nous aussi, nous pardonnons à quiconque nous offense; Et ne nous laisse pas entrer en tentation. Il leur dit encore: Lequel d'entre vous aura un ami qui se rendra chez lui au milieu de la nuit pour lui dire: Ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n'ai rien à lui offrir? Si, de l'intérieur, l'autre lui répond: Ne me cause pas d'ennui, la porte est déjà fermée, mes enfants et moi nous sommes au lit, je ne puis me lever pour te donner (des pains) – je vous le dis, même s'il ne se lève pas pour les lui donner, parce qu'il est son ami, il se lèvera à cause de son importunité et lui donnera tout ce dont il a besoin. Et moi, je vous dis: Demandez et l'on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et à celui qui frappe on ouvrira. Quel père parmi vous, si son fils lui demande du pain, lui donnera une pierre? ou (s'il lui demande) du poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu d'un poisson? Ou s'il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion? Si donc, vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui le lui demandent. Jésus chassait un démon qui était muet. Lorsque le démon fut sorti, le muet parla, et les foules furent dans l'admiration. Mais quelques-uns dirent: C'est par Béelzébul, le prince des démons, qu'il chasse les démons. Et d'autres, pour le mettre à l'épreuve, lui demandaient un signe venant du ciel. Comme il connaissait leurs pensées, il leur dit: Tout royaume divisé contre lui-même est dévasté et les maisons s'écroulent l'une sur l'autre. Si donc Satan est divisé contre lui-même, comment son royaume subsistera-t-il, puisque vous dites que c'est pas Béelzébul que je chasse les démons? Et si moi, je chasse les démons par Béelzébul, vos fils, par qui les chassent-ils? C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. Mais, si c'est par le doigt de Dieu que moi je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc parvenu jusqu'à vous. Lorsqu'un homme fort et bien armé garde sa propriété, ses biens sont en sûreté. Mais, si un plus fort que lui survient et s'en rend vainqueur, il lui enlève toutes les armes dans lesquelles il se confiait, et il distribue ses dépouilles. Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui n'assemble pas avec moi disperse. Lorsque l'esprit impur est sorti de l'homme, il traverse des lieux arides, cherche du repos et, comme il n'en trouve pas, il dit: Je retournerai dans ma maison d'où je suis sorti; et, quand il arrive, il la trouve balayée et ornée. Puis il s'en va et prend sept autres esprits plus mauvais que lui; ils entrent et s'établissent là, et la dernière condition de cet homme devient pire que la première. Tandis que Jésus parlait ainsi, une femme éleva la voix du milieu de la foule et lui dit: Heureux le sein qui t'a porté et les mamelles qui t'ont allaité! Mais il répondit: Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent! Comme le peuple s'amassait en foule, il se mit à dire: Cette génération est une génération mauvaise; elle cherche un signe; il ne lui sera donné d'autre signe que celui de Jonas. Car, de même que Jonas fut un signe pour les Ninivites, de même le Fils de l'homme en sera un pour cette génération. La reine du Midi se lèvera, lors du jugement avec les hommes de cette génération et les condamnera, parce qu'elle est venue des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon, et voici: il y a ici plus que Salomon. Les hommes de Ninive se dresseront, lors du jugement avec cette génération et la condamneront, parce qu'ils se sont repentis à la prédication de Jonas; et voici: il y a ici plus que Jonas. Personne n'allume une lampe pour la mettre dans une cachette ou sous le boisseau, mais (on la met) sur le chandelier, afin que ceux qui entrent voient la clarté. Ton œil est la lampe du corps. Lorsque ton œil est en bon état, tout ton corps aussi est illuminé; mais s'il est mauvais, ton corps aussi est dans les ténèbres. Prends donc garde que la lumière qui est en toi ne soit ténèbres. Si donc tout ton corps est illuminé, sans avoir aucune partie dans les ténèbres, il sera entièrement illuminé, comme lorsque la lampe t'illumine de son éclat. Pendant que Jésus parlait, un Pharisien le pria de dîner chez lui. Il entra et se mit à table. Le Pharisien vit avec étonnement qu'il n'avait pas fait les ablutions avant le repas. Mais le Seigneur lui dit: Vous, Pharisiens, vous purifiez le dehors de la coupe et du plat, et à l'intérieur vous êtes pleins de rapine et de méchanceté. Insensés! celui qui a fait le dehors n'a-t-il pas fait aussi le dedans? Donnez plutôt l'aumône du fond du cœur, et tout sera pur pour vous. Mais malheur à vous, Pharisiens! parce que vous payez la dîme de la menthe, de la rue, et de toutes les plantes potagères, et que vous négligez la justice et l'amour de Dieu: c'est là ce qu'il fallait pratiquer sans omettre le reste. Malheur à vous Pharisiens! parce que vous aimez le premier siège dans les synagogues et les salutations sur les places publiques. Malheur à vous! parce que vous êtes comme les tombeaux que rien ne signale, et sur lesquels on marche sans le savoir. Un des docteurs de la loi prit la parole et lui dit: Maître, en disant cela, tu nous outrages, nous aussi. Et Jésus répondit: Malheur à vous aussi, docteurs de la loi! parce que vous chargez les hommes de fardeaux difficiles à porter, et que vous n'y touchez pas vous-mêmes du bout du doigt. Malheur à vous! parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes, et ce sont vos pères qui les ont tués. Vous êtes donc témoins et vous approuvez les œuvres de vos pères, car eux, ils ont tué les prophètes, et vous, vous bâtissez (leurs tombeaux)! C'est pourquoi la sagesse de Dieu a dit: Je leur enverrai des prophètes et des apôtres; ils en tueront et en persécuteront, afin qu'il soit demandé compte à cette génération du sang de tous les prophètes qui a été répandu depuis la fondation du monde, depuis le sang d'Abel, jusqu'au sang de Zacharie, tué entre l'autel et le temple; oui, je vous le dis, il en sera demandé compte à cette génération. Malheur à vous, docteurs de la loi parce que vous avez enlevé la clef de la connaissance; vous n'êtes pas entrés vous-mêmes, et vous avez empêché d'entrer ceux qui le voulaient. Quand il fut sorti de là, les scribes et les Pharisiens commencèrent à le presser violemment et à le faire parler sur beaucoup de sujets, lui tendant des pièges, pour surprendre quelque parole sortie de sa bouche. Sur ces entrefaites, les gens s'étant rassemblés par milliers, au point de s'écraser les uns les autres, Jésus se mit à dire en premier lieu à ses disciples: Gardez-vous du levain des Pharisiens, qui est l'hypocrisie. Il n'y a rien de caché qui ne doive être révélé, ni de secret qui ne doive être connu. C'est pourquoi tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu en plein jour et ce que vous aurez dit à l'oreille dans les chambres sera prêché sur les toits. Je vous le dis, à vous mes amis: Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui, après cela, ne peuvent rien faire de plus. Je vous montrerai qui vous devez craindre. Craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne, oui, vous dis-je, c'est lui que vous devez craindre. Ne vend-on pas cinq moineaux pour deux sous? Cependant, pas un d'eux n'est oublié devant Dieu. Et même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte; vous valez plus que beaucoup de moineaux. Je vous le dis, quiconque me confessera devant les hommes, le Fils de l'homme le confessera aussi devant les anges de Dieu; mais celui qui m'aura renié devant les hommes sera renié devant les anges de Dieu. Et quiconque parlera contre le Fils de l'homme, il lui sera pardonné, mais à celui qui blasphèmera contre le Saint-Esprit, il ne sera point pardonné. Quand on vous mènera devant les synagogues, les magistrats et les autorités, ne vous inquiétez pas de la manière dont vous vous défendrez, ni de ce que vous direz; car le Saint-Esprit vous enseignera à l'heure même ce qu'il faudra dire. Quelqu'un de la foule dit à Jésus: Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. Il répondit à cet homme: Qui m'a établi sur vous pour être juge ou faire des partages? Puis il leur dit: Gardez-vous attentivement de toute cupidité; car même dans l'abondance, la vie d'un homme ne dépend pas de ce qu'il possède. Et il leur dit une parabole: La terre d'un homme riche avait beaucoup rapporté. Il raisonnait en lui-même et disait: Que ferai-je? car je n'ai pas de place pour amasser mes récoltes. Voici, dit-il, ce que je ferai: j'abattrai mes greniers, j'en bâtirai de plus grands, j'y amasserai tout mon blé et mes biens, et je dirai à mon âme: Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années; repose-toi, mange, bois et réjouis-toi. Mais Dieu lui dit: Insensé! cette nuit même ton âme te sera redemandée; et ce que tu as préparé, à qui cela sera-t-il? Il en est ainsi de celui qui accumule des trésors pour lui-même, et qui n'est pas riche pour Dieu. Jésus dit ensuite à (ses) disciples: C'est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous serez vêtus. Car la vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement. Considérez les corbeaux: Ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n'ont ni cellier, ni grenier; et Dieu les nourrit. Combien ne valez-vous pas plus que les oiseaux! Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie? Si donc vous ne pouvez pas même la moindre chose, pourquoi vous inquiétez-vous de ce qui reste? Considérez comment croissent les lis: ils ne travaillent ni ne filent cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire n'a pas été vêtu comme l'un d'eux. Si Dieu revêt ainsi l'herbe qui existe aujourd'hui dans les champs et qui demain sera jetée au four, ne le fera-t-il pas, à plus forte raison, pour vous, gens de peu de foi? Et vous, ne cherchez pas ce que vous mangerez ni ce que vous boirez, et ne vous tourmentez pas. Car tout cela, ce sont les païens du monde qui le recherchent. Votre Père sait que vous en avez besoin. Cherchez plutôt son royaume; et cela vous sera donné par surcroît. Sois sans crainte, petit troupeau; car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume. Vendez ce que vous possédez, et donnez-le en aumône. Faites-vous des bourses qui ne s'usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux, où il n'y a pas de voleur qui approche, ni de mite qui détruise. Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur. Mettez une ceinture à vos reins, et que vos lampes soient allumées. Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces, afin de lui ouvrir aussitôt qu'il arrivera et frappera. Heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera veillant. En vérité, je vous le dis, il se ceindra, les fera mettre à table et s'approchera pour les servir. Qu'il arrive à la deuxième ou à la troisième veille et les trouve ainsi, heureux sont-ils! Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison. Vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas. Pierre lui dit: Seigneur, est-ce à nous que tu adresses cette parabole, ou à tous? Et le Seigneur dit: Quel est donc l'intendant fidèle et prudent que le maître établira sur ses gens de service pour leur donner leur ration de blé au moment convenable? Heureux ce serviteur, que son maître, à son arrivée, trouvera occupé de la sorte! Je vous le dis en vérité, il l'établira sur tous ses biens. Mais, si ce serviteur se dit en lui-même: Mon maître tarde à venir, s'il se met à battre les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s'enivrer, le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s'y attend pas et à l'heure qu'il ne connaît pas, il le mettra en pièces et lui fera partager le sort des infidèles. Le serviteur qui aura connu la volonté de son maître, qui n'aura rien préparé et n'aura pas agi selon sa volonté, sera battu d'un grand nombre de coups. En revanche, celui qui ne l'aura pas connue et aura commis des actes dignes de châtiments, sera battu de peu de coups. On demandera beaucoup à qui l'on a beaucoup donné et on exigera davantage de celui à qui l'on a beaucoup confié. Je suis venu jeter un feu sur la terre, et qu'ai-je à désirer, s'il est déjà allumé? Il est un baptême dont je dois être baptisé, et combien je suis pressé qu'il soit accompli! Pensez-vous que je sois venu donner la paix sur la terre? Non, vous dis-je, mais la division. Car désormais cinq dans une maison seront divisés, trois contre deux, et deux contre trois; père contre fils et fils contre père, mère contre fille et fille contre mère, belle-mère contre belle-fille et belle-fille contre belle-mère. Il disait encore aux foules: Quand vous voyez un nuage se lever à l'occident, vous dites aussitôt: La pluie vient. Et cela arrive. Et quand vous voyez souffler le vent du midi, vous dites: Il fera chaud. Et cela arrive. Hypocrites, vous savez distinguer l'aspect de la terre et du ciel; comment ne distinguez-vous pas ce temps-ci? Et pourquoi ne discernez-vous pas de vous-mêmes ce qui est juste? Lorsque tu vas avec ton adversaire devant le magistrat, tâche en chemin de te dégager de lui, de peur qu'il ne te traîne devant le juge, que le juge ne te livre à l'agent, et que l'agent ne te mette en prison. Je te le dis, tu n'en sortiras point que tu n'aies payé jusqu'à la dernière petite pièce. En ce temps-là, quelques personnes vinrent lui raconter ce qui était arrivé à des Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang avec celui de leurs sacrifices. Il leur répondit: Pensez-vous que ces Galiléens aient été de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, parce qu'ils ont souffert de la sorte? Non, vous dis-je. Mais si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous de même. Ou bien, ces dix-huit sur qui est tombée la tour de Siloé et qu'elle a tués, pensez-vous qu'ils aient été plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem? Non, vous dis-je. Mais si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous pareillement. Il dit aussi cette parabole: Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint y chercher du fruit et n'en trouva pas. Alors il dit au vigneron: Voilà trois ans que je viens chercher du fruit à ce figuier, et je n'en trouve pas. Coupe-le: pourquoi occupe-t-il la terre inutilement? Le vigneron lui répondit: Maître, laisse-le encore cette année; d'ici-là je creuserai tout autour et j'y mettrai du fumier. Peut-être à l'avenir produira-t-il du fruit; sinon, tu le couperas. Jésus enseignait dans une des synagogues, un jour de sabbat. Or, il y avait là une femme rendue infirme par un esprit depuis dix-huit ans; elle était courbée et ne pouvait absolument pas se redresser. Jésus la vit, lui adressa la parole et lui dit: Femme, tu es délivrée de ton infirmité. Et il lui imposa les mains. À l'instant elle se redressa et glorifia Dieu. Mais le chef de la synagogue, indigné de ce que Jésus avait opéré cette guérison pendant le sabbat, dit à la foule: Il y a six jours pendant lesquels il faut travailler, venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat. Le Seigneur lui répondit: Hypocrites, chacun de vous, pendant le sabbat, ne détache-t-il pas de la crèche son bœuf ou son âne pour le mener boire? Et cette femme, qui est une fille d'Abraham et que Satan tenait liée depuis dix-huit ans, il n'aurait pas fallu la détacher de ce lien le jour du sabbat? Tandis qu'il disait cela, tous ses adversaires étaient remplis de confusion, et la foule se réjouissait de toutes les choses glorieuses qu'il faisait. Il dit encore: À quoi le royaume de Dieu est-il semblable, et à quoi le comparerai-je? Il est semblable à un grain de moutarde qu'un homme a pris et jeté dans son jardin; il pousse, devient un arbre, et les oiseaux du ciel habitent dans ses branches. Il dit encore: À quoi comparerai-je le royaume de Dieu? Il est semblable à du levain qu'une femme a pris et introduit dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que (la pâte) soit toute levée. Jésus traversait les villes et les villages, et il enseignait en faisant route vers Jérusalem. Quelqu'un lui dit: Seigneur, n'y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés? Il leur répondit: Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite. Car, je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer et n'en seront pas capables. Quand le maître de maison se sera levé et aura fermé la porte, et que, restés dehors, vous commencerez à frapper à la porte et à dire: Seigneur! ouvre-nous! il vous répondra: Je ne sais pas d'où vous êtes. Alors vous commencerez à dire: Nous avons mangé et bu devant toi, et tu as enseigné dans nos rues. Et il vous répondra en disant: Je ne sais pas d'où vous êtes; éloignez-vous de moi, vous tous, qui commettez l'injustice. Il y aura là des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous serez jetés dehors. Il en viendra de l'orient et de l'occident, du nord et du midi; et ils se mettront à table dans le royaume de Dieu. Et voici: il y a des derniers qui seront premiers et des premiers qui seront derniers. À ce moment-là quelques Pharisiens vinrent lui dire: Va-t'en, pars d'ici, car Hérode veut te tuer. Il leur dit: Allez dire à ce renard: Voici: je chasse les démons et j'accomplis des guérisons aujourd'hui et demain; et le troisième jour, ce sera pour moi l'achèvement. Mais il faut que je marche aujourd'hui, demain et le jour suivant; car il ne convient pas qu'un prophète périsse hors de Jérusalem. Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme une poule (rassemble) sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu. Voici, votre maison vous sera laissée; mais, je vous le dis, vous ne me verrez plus, jusqu'à ce que vous disiez: Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Jésus était entré un jour de sabbat, dans la maison de l'un des chefs des Pharisiens, pour prendre un repas et ceux-ci l'observaient. Et voici qu'un homme hydropique était devant lui. Jésus prit la parole et dit aux docteurs de la loi et aux Pharisiens: Est-il permis ou non d'opérer une guérison pendant le sabbat? Ils gardèrent le silence. Alors il prit le malade, le guérit et le renvoya. Puis il leur dit: Lequel de vous, si son fils ou son bœuf tombe dans un puits, ne l'en retirera pas aussitôt, le jour du sabbat? Et ils ne furent pas capables de répondre à cela. Il adressa ensuite une parabole aux invités parce qu'il remarquait comment ceux-ci choisissaient les premières places; il leur dit: Lorsque tu es invité par quelqu'un à des noces, ne va pas occuper la première place, de peur qu'une personne plus considérée que toi n'ait été invitée, et que celui qui vous a invités l'un et l'autre ne vienne te dire: Cède-lui la place. Tu aurais alors la honte d'aller occuper la dernière place. Mais, lorsque tu es invité, va te mettre à la dernière place, afin qu'au moment où viendra celui qui t'a invité, il te dise: Mon ami, monte plus haut. Alors ce sera pour toi un honneur devant tous ceux qui seront à table avec toi. En effet quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé. Il dit aussi à celui qui l'avait invité: Lorsque tu donnes à dîner ou à souper, ne convie pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni des voisins riches, de peur qu'ils ne t'invitent à leur tour et que ce ne soit ta rétribution. Mais lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles. Et tu seras heureux, puisqu'ils n'ont pas de quoi te rétribuer; car tu seras rétribué à la résurrection des justes. Un de ceux qui étaient à table, après avoir entendu ces paroles, dit à Jésus: Heureux celui qui prendra son repas dans le royaume de Dieu! Et Jésus lui répondit: Un homme donna un grand repas et invita beaucoup de gens. À l'heure du repas, il envoya son serviteur dire aux invités: Venez, car tout est déjà prêt. Mais tous unanimement se mirent à s'excuser. Le premier lui dit: J'ai acheté un champ et je suis contraint d'aller le voir; tiens-moi, je te prie, pour excusé. Un autre dit: J'ai acheté cinq paires de bœufs, et je vais les essayer; tiens-moi, je te prie pour excusé. Un autre dit: Je viens de me marier, et c'est pourquoi je ne puis venir. Le serviteur, de retour, rapporta ces choses à son maître. Alors le maître de maison, irrité, dit à son serviteur: Va promptement sur les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux. Le serviteur dit: Maître, ce que tu as ordonné a été fait, et il y a encore de la place. Et le maître dit au serviteur: Va par les chemins et le long des haies, contrains les gens d'entrer afin que ma maison soit remplie. Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon repas. De grandes foules faisaient route avec Jésus. Il se retourna et leur dit: Si quelqu'un vient à moi, et s'il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. Car, lequel d'entre vous, s'il veut bâtir une tour, ne s'assied pas d'abord pour calculer la dépense et voir s'il a de quoi la terminer, de peur qu'après avoir posé les fondations, il ne soit pas capable d'achever, et que tous ceux qui le verront, ne se moquent et ne disent: Cet homme a commencé à bâtir et n'a pas été capable d'achever. Ou quel roi, s'il part pour s'engager dans une guerre contre un autre roi, ne s'assied pas d'abord pour examiner s'il a le pouvoir avec dix mille hommes de marcher à la rencontre de celui qui vient contre lui avec vingt mille? Tandis que l'autre est encore loin, il lui envoie une ambassade, pour demander les conditions de paix. Ainsi donc, quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple. Le sel est une bonne chose; mais si le sel devient fade, avec quoi l'assaisonnera-t-on? Il n'est utile ni pour la terre, ni pour le fumier; on le jette dehors. Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende! Tous les péagers et les pécheurs s'approchaient de Jésus pour l'entendre. Les Pharisiens et les scribes murmuraient et disaient: Celui-ci accueille des pécheurs et mange avec eux. Mais il leur dit cette parabole: Quel homme d'entre vous, s'il a cent brebis et qu'il en perde une, ne laisse les 99 autres dans le désert pour aller après celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la trouve? Lorsqu'il l'a trouvée, il la met avec joie sur ses épaules, et, de retour à la maison, il appelle chez lui ses amis et ses voisins et leur dit: Réjouissez-vous avec moi, car j'ai trouvé ma brebis qui était perdue. De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour 99 justes qui n'ont pas besoin de repentance. Ou quelle femme, si elle a dix drachmes et qu'elle perde une drachme, n'allume une lampe, ne balaie la maison et ne cherche avec soin, jusqu'à ce qu'elle la trouve? Lorsqu'elle l'a trouvée, elle appelle chez elle ses amies et ses voisines et dit: Réjouissez-vous avec moi, car j'ai trouvé la drachme que j'avais perdue. De même, je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent. Il dit encore: Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père: Mon père, donne-moi la part de la fortune qui doit me revenir. Et le père leur partagea son bien. Peu de jours après, le plus jeune fils rassembla tout ce qu'il avait et partit pour un pays lointain où il dissipa sa fortune en vivant dans la débauche. Lorsqu'il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à manquer (de tout). Il se lia avec un des habitants du pays, qui l'envoya dans ses champs faire paître les pourceaux. Il aurait bien désiré se rassasier des caroubes que mangeaient les pourceaux, mais personne ne lui en donnait. Rentré en lui-même, il se dit: Combien d'employés chez mon père ont du pain en abondance, et moi ici, je péris à cause de la famine. Je me lèverai, j'irai vers mon père et lui dirai: Père, j'ai péché contre le ciel et envers toi; je ne suis plus digne d'être appelé ton fils; traite-moi comme l'un de tes employés. Il se leva et alla vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut touché de compassion, il courut se jeter à son cou et l'embrassa. Le fils lui dit: Père, j'ai péché contre le ciel et envers toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils. Mais le père dit à ses serviteurs: Apportez vite la plus belle robe et mettez-la lui; mettez-lui une bague au doigt, et des sandales pour ses pieds. Amenez le veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à se réjouir. Or, le fils aîné était dans les champs. Lorsqu'il revint et s'approcha de la maison, il entendit de la musique et des danses. Il appela un des serviteurs et s'informa de ce qui se passait. Ce dernier lui dit: Ton frère est de retour, et parce qu'il lui a été rendu en bonne santé, ton père a tué le veau gras. Il se mit en colère et ne voulut pas entrer. Son père sortit pour l'y inviter. Alors il répondit à son père: Voici: il y a tant d'années que je te sers, jamais je n'ai désobéi à tes ordres, et à moi jamais tu n'as donné un chevreau pour me réjouir avec mes amis. Mais quand ton fils que voilà est arrivé, celui qui a dévoré ton bien avec des prostituées, pour lui tu as tué le veau gras! Toi, mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi; mais il fallait bien se réjouir et s'égayer, car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé. Jésus dit aussi aux disciples: Il y avait un homme riche qui avait un intendant, et celui-ci lui fut dénoncé comme dissipant ses biens. Il l'appela et lui dit: Qu'est-ce que j'entends dire de toi? Rends compte de ton intendance car, tu ne pourras plus être mon intendant. L'intendant se dit en lui-même: Que ferai-je, puisque mon maître m'ôte l'intendance (de ses biens)? Piocher la terre? Je n'en ai pas la force. Mendier? J'en ai honte. Je sais ce que je ferai, pour qu'il y en ait qui me reçoivent dans leurs maisons, quand je serai relevé de mon intendance. Alors il fit appeler chacun des débiteurs de son maître et dit au premier: Combien dois-tu à mon maître? Cent mesures d'huile, répondit-il. Et il lui dit: Prends ton billet, assieds-toi vite, écris: Cinquante. Il dit ensuite à un autre: Et toi, combien dois-tu? Cent mesures de blé, répondit-il. Et il lui dit: Prends ton billet et écris: Quatre-vingts. Le maître loua l'intendant infidèle de ce qu'il avait agi en homme prudent. Car les enfants de ce siècle sont plus prudents à l'égard de leurs semblables que ne le sont les enfants de lumière. Et moi, je vous dis: Faites-vous des amis avec les richesses injustes, pour qu'ils vous reçoivent dans les tabernacles éternels, quand elles vous feront défaut. Celui qui est fidèle en peu de choses est aussi fidèle dans ce qui est important, et celui qui est injuste en peu de choses est aussi injuste dans ce qui est important. Si donc vous n'avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui vous confiera le (bien) véritable? Et si vous n'avez pas été fidèles dans ce qui est à un autre, qui vous donnera ce qui est à vous? Aucun serviteur ne peut servir deux maîtres. Car ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. Les Pharisiens, qui aimaient l'argent, écoutaient tout cela et raillaient Jésus. Il leur dit: Vous, vous êtes ceux qui se font passer pour justes devant les hommes, mais Dieu connaît vos cœurs; car ce qui est élevé parmi les hommes est une abomination devant Dieu. Jusqu'à Jean, c'étaient la loi et les prophètes; depuis lors, le royaume de Dieu est annoncé comme une bonne nouvelle, et chacun use de violence pour y entrer. Il est plus facile pour le ciel et la terre de passer, que pour un seul trait de lettre de la loi de tomber. Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère, et quiconque épouse une femme répudiée par son mari commet un adultère. Il y avait un homme riche qui était vêtu de pourpre et de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie. Un pauvre couvert d'ulcères, du nom de Lazare, était couché à son portail; il aurait désiré se rassasier de ce qui tombait de la table du riche; même les chiens venaient lécher ses ulcères. Le pauvre mourut et fut porté par les anges dans le sein d'Abraham. Le riche aussi mourut et fut enseveli. Dans le séjour des morts, il leva les yeux; et, en proie aux tourments, il vit de loin Abraham et Lazare dans son sein. Il s'écria: Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu'il trempe le bout de son doigt dans l'eau et me rafraîchisse la langue; car je souffre dans cette flamme. Abraham répondit: (Mon) enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie et que de même Lazare a eu les maux, maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres. En plus de tout cela entre nous et vous se trouve un grand abîme afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous ne puissent le faire, et qu'on ne parvienne pas non plus de là vers nous. Le riche dit: Je te demande donc, père, d'envoyer Lazare dans la maison de mon père; car j'ai cinq frères. Qu'il leur apporte son témoignage, afin qu'ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourment. Abraham répondit: Ils ont Moïse et les prophètes; qu'ils les écoutent. Et il dit: Non, père Abraham mais si quelqu'un des morts va vers eux, ils se repentiront. Et Abraham lui dit: S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader, même si quelqu'un ressuscitait d'entre les morts. Jésus dit à ses disciples: Il est impossible qu'il n'arrive pas des occasions de chute, mais malheur à celui par qui elles arrivent! Il serait plus avantageux pour lui qu'on lui mette au cou une pierre de moulin et qu'on le lance dans la mer, que s'il était une occasion de chute pour l'un de ces petits. Prenez garde à vous-mêmes. Si ton frère a péché, reprends-le, et, s'il se repent, pardonne-lui. Et s'il pèche contre toi sept fois dans un jour, et que sept fois il revienne à toi, en disant: Je me repens, tu lui pardonneras. Les apôtres dirent au Seigneur: Augmente-nous la foi. Et le Seigneur dit: Si vous aviez de la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à ce mûrier: Déracine-toi, et plante-toi dans la mer; et il vous obéirait. Qui de vous, s'il a un serviteur qui laboure ou fait paître les troupeaux, lui dira, quand il revient des champs: Viens tout de suite te mettre à table? Ne lui dira-t-il pas au contraire: Prépare-moi le repas, mets-toi en tenue pour me servir, jusqu'à ce que j'aie mangé et bu; après cela, toi, tu mangeras et boiras. Aura-t-il de la reconnaissance envers ce serviteur parce qu'il a fait ce qui lui était ordonné? Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné dites: Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire. Au cours de son voyage vers Jérusalem, Jésus passait entre la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre et se tenaient à distance. Ils élevèrent la voix et dirent: Jésus, Maître, aie pitié de nous! En les voyant, il leur dit: Allez vous montrer aux sacrificateurs. Et, pendant qu'ils y allaient, il arriva qu'ils furent purifiés. L'un d'eux, se voyant guéri, revint sur ses pas et glorifia Dieu à haute voix. Il tomba face contre terre aux pieds de Jésus et lui rendit grâces. C'était un Samaritain. Jésus prit la parole et dit: Les dix n'ont-ils pas été purifiés? [Mais] les neuf autres, où sont-ils? Ne s'est-il trouvé que cet étranger pour revenir et donner gloire à Dieu? Puis il lui dit: Lève-toi, va; ta foi t'a sauvé. Interrogé par les Pharisiens pour savoir quand viendrait le royaume de Dieu, il leur répondit: Le royaume de Dieu ne vient pas de telle sorte qu'on puisse l'observer. On ne dira pas: Voyez, il est ici, ou: Il est là. Car voyez, le royaume de Dieu est au-dedans de vous. Et il dit aux disciples: Des jours viendront où vous désirerez voir l'un des jours du Fils de l'homme, et vous ne le verrez pas. On vous dira: Il est ici, il est là. N'y allez pas et n'y courez pas. En effet, comme l'éclair resplendit et brille d'une extrémité du ciel à l'autre, ainsi sera le Fils de l'homme en son jour. Mais il faut auparavant qu'il souffre beaucoup et qu'il soit rejeté par cette génération. Ce qui arriva aux jours de Noé arrivera de même aux jours du Fils de l'homme. Les gens mangeaient, buvaient, se mariaient, étaient donnés en mariage, jusqu'au jour où Noé entra dans l' arche; le déluge vint et les fit tous périr. Il en sera comme au temps de Loth. Les gens mangeaient, buvaient, achetaient, vendaient, plantaient, bâtissaient, mais le jour où Loth sortit de Sodome, une pluie de feu et de soufre tomba du ciel et les fit tous périr. Il en sera de même le jour où le Fils de l'homme se révèlera. En ce jour-là, que celui qui sera sur la terrasse et qui aura ses affaires dans la maison, ne descende pas pour les prendre; et que celui qui sera dans les champs, ne retourne pas non plus en arrière. Souvenez-vous de la femme de Loth. Celui qui cherchera à préserver sa vie la perdra, et celui qui la perdra la retrouvera. Je vous le dis, en cette nuit-là, de deux personnes qui seront dans un même lit, l'une sera prise et l'autre laissée; de deux femmes qui moudront ensemble, l'une sera prise et l'autre laissée. [De deux hommes qui seront dans un champ, l'un sera pris et l'autre laissé.] Les disciples lui dirent: Où sera-ce, Seigneur? Et il répondit: Où sera le corps, là s'assembleront les aigles. Jésus leur dit une parabole, pour montrer qu'il faut toujours prier et ne pas se lasser. Il dit: Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et qui n'avait d'égard pour personne. Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait lui dire: Fais-moi justice de mon adversaire. Pendant longtemps il ne voulut pas. Mais ensuite il dit en lui-même: Bien que je ne craigne pas Dieu et que je n'aie d'égard pour personne, néanmoins parce que cette veuve me cause des ennuis, je lui ferai justice, de peur que jusqu'à la fin, elle ne vienne me casser la tête. Le Seigneur ajouta: Entendez ce que dit le juge inique. Et Dieu ne ferait-il point justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tarderait-il à leur égard? Je vous le dis, il leur fera promptement justice. Mais, quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre? Il dit encore cette parabole pour certaines personnes qui se persuadaient d'être justes et qui méprisaient les autres: Deux hommes montèrent au temple pour prier; l'un était Pharisien, et l'autre péager. Le Pharisien, debout, priait ainsi en lui-même: Ô Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont accapareurs, injustes, adultères, ou même comme ce péager: je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus. Le péager se tenait à distance, n'osait même pas lever les yeux au ciel, mais se frappait la poitrine et disait: Ô Dieu, sois apaisé envers moi, pécheur. Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l'autre. Car quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé. Des gens lui apportaient même les nouveau-nés pour qu'il les touche. Mais les disciples en voyant cela leur faisaient des reproches. Et Jésus les fit appeler et dit: Laissez venir à moi les petits enfants et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour leurs pareils. En vérité je vous le dis, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n'y entrera point. Un chef interrogea Jésus et dit: Bon maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? Jésus lui dit: Pourquoi m'appelles-tu bon? Personne n'est bon, si ce n'est Dieu seul. Tu connais les commandements: Ne commets pas d'adultère; ne commets pas de meurtre; ne commets pas de vol; ne dis pas de faux témoignage; honore ton père et ta mère. J'ai, dit-il, gardé tout cela dès ma jeunesse. Jésus après l'avoir entendu, lui dit: Il te manque encore une chose: Vends tout ce que tu as, distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens et suis-moi. Lorsqu'il entendit cela, il devint très triste, car il était fort riche. En le voyant, Jésus dit: Qu'il est difficile à ceux qui ont des biens, d'entrer dans le royaume de Dieu! Car il est plus facile à un chameau de passer par un trou d'aiguille, qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. Ceux qui l'écoutaient dirent: Alors, qui peut être sauvé? Jésus répondit: Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu. Pierre dit: Voici: nous avons quitté ce qui nous appartenait, et nous t'avons suivi. Et Jésus leur répondit: En vérité, je vous le dis, il n'est personne qui ayant quitté, à cause du royaume de Dieu, maison, femme, frères, parents ou enfants, ne reçoive beaucoup plus dans ce temps-ci et, dans le siècle à venir, la vie éternelle. Jésus prit les douze auprès de lui et leur dit: Voici: nous montons à Jérusalem; et tout ce qui a été écrit par les prophètes au sujet du Fils de l'homme s'accomplira. Car il sera livré aux païens; on se moquera de lui, on le maltraitera, on crachera sur lui et, après l'avoir flagellé on le fera mourir; et le troisième jour il ressuscitera. Mais ils n'y comprirent rien; ces paroles leur restaient cachées; ils ne savaient pas ce que cela voulait dire. Comme Jésus approchait de Jéricho, un aveugle était assis au bord du chemin et mendiait. Il entendit la foule passer et demanda ce que c'était. On lui annonça que Jésus de Nazareth passait. Et il s'écria: Jésus, Fils de David, aie pitié de moi! Ceux qui marchaient en avant lui faisaient des reproches pour le faire taire, mais il criait d'autant plus: Fils de David, aie pitié de moi! Jésus s'arrêta et ordonna de le lui amener, et, quand il se fut approché, il lui demanda: Que veux-tu que je te fasse? Il répondit: Seigneur, que je recouvre la vue! Et Jésus lui dit: Recouvre la vue; ta foi t'a sauvé. À l'instant il recouvra la vue et suivit Jésus, en glorifiant Dieu. Tout le peuple, en voyant cela, rendit louange à Dieu. Jésus entra dans Jéricho et traversa la ville. Alors un homme du nom de Zachée qui était chef des péagers et qui était riche cherchait à voir qui était Jésus; mais il ne le pouvait pas, à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut en avant et monta sur un sycomore pour le voir, parce qu'il devait passer par là. Lorsque Jésus fut arrivé à cet endroit, il leva les yeux et lui dit: Zachée, hâte-toi de descendre; car il faut que je demeure aujourd'hui dans ta maison. Zachée se hâta de descendre et le reçut avec joie. À cette vue, tous murmuraient et disaient: Il est allé loger chez un homme pécheur. Mais Zachée, debout devant le Seigneur, lui dit: Voici, Seigneur: Je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et si j'ai fait tort de quelque chose à quelqu'un, je lui rends le quadruple. Jésus lui dit: Aujourd'hui le salut est venu pour cette maison, parce que celui-ci est aussi un fils d'Abraham. Car le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. Alors qu'ils écoutaient, il ajouta une parabole, parce qu'il était près de Jérusalem, et qu'on pensait que le royaume de Dieu devait apparaître à l'instant. Il dit donc: Un homme de haute naissance s'en alla dans un pays lointain, pour recevoir la royauté et revenir ensuite. Il appela dix de ses serviteurs, leur donna dix mines et leur dit: Faites-les valoir, jusqu'à ce que je revienne. Mais ses concitoyens le haïssaient, et ils envoyèrent une ambassade après lui, pour dire: Nous ne voulons pas que celui-là règne sur nous. Lorsqu'il fut de retour, après avoir reçu la royauté, il fit appeler auprès de lui les serviteurs auxquels il avait donné l'argent, afin de connaître comment chacun l'avait fait valoir. Le premier vint et dit: Seigneur, ta mine a rapporté dix mines. Il lui dit: C'est bien, bon serviteur; parce que tu as été fidèle en peu de chose, reçois le gouvernement de dix villes. Le second vint et dit: Seigneur, ta mine a produit cinq mines. Il lui dit: Toi aussi, sois établi sur cinq villes. Un autre vint et dit: Seigneur, voici ta mine que j'ai gardée dans un linge, car j'avais peur de toi, parce que tu es un homme sévère; tu prends ce que tu n'as pas déposé, et tu moissonnes ce que tu n'as pas semé. Il lui dit: Je te jugerai sur tes paroles, mauvais serviteur; tu savais que je suis un homme sévère; que je prends ce que je n'ai pas déposé, et moissonne ce que je n'ai pas semé; pourquoi donc n'as-tu pas placé mon argent dans une banque, et à mon retour je l'aurais retiré avec un intérêt? Puis il dit à ceux qui étaient là: Ôtez-lui la mine et donnez-la à celui qui a les dix mines. Ils lui dirent: Seigneur, il a dix mines. Je vous le dis, on donnera à celui qui a, mais à celui qui n'a pas, on ôtera même ce qu'il a. Au reste, amenez ici mes ennemis qui n'ont pas voulu que je règne sur eux, et égorgez-les en ma présence. Après avoir ainsi parlé, Jésus prit les devants et monta vers Jérusalem. Lorsqu'il approcha de Bethphagé et de Béthanie, vers le mont appelé mont des Oliviers, Jésus envoya deux de ses disciples, en disant: Allez au village qui est en face; quand vous y serez entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun homme ne s'est jamais assis; détachez-le et amenez-le. Si quelqu'un vous demande: Pourquoi le détachez-vous? vous lui direz: Le Seigneur en a besoin. Ceux qui étaient envoyés s'en allèrent et trouvèrent les choses comme Jésus le leur avait dit. Comme ils détachaient l'ânon, ses maîtres leur dirent: Pourquoi détachez-vous l'ânon? Ils répondirent: Le Seigneur en a besoin. Et ils amenèrent à Jésus l'ânon, sur lequel ils jetèrent leurs vêtements, et firent monter Jésus. À mesure qu'il avançait, les gens étendaient leurs vêtements sur le chemin. Il approchait déjà (de Jérusalem) vers la descente du mont des Oliviers, lorsque tous les disciples, en foule, saisis de joie, se mirent à louer Dieu à haute voix pour tous les miracles qu'ils avaient vus. Ils disaient: Béni soit le roi, celui qui vient au nom du Seigneur! Paix dans le ciel, Et gloire dans les lieux très hauts. Quelques Pharisiens, du milieu de la foule, dirent à Jésus: Maître, reprends tes disciples. Il répondit: Je vous le dis, s'ils se taisent, les pierres crieront! Comme il approchait de la ville, Jésus en la voyant, pleura sur elle et dit: Si tu connaissais, toi aussi, en ce jour, ce qui te donnerait la paix! Mais maintenant c'est caché à tes yeux. Il viendra sur toi des jours où tes ennemis t'environneront de palissades, t'encercleront et te presseront de toutes parts; ils t'écraseront, toi et tes enfants au milieu de toi, et ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n'as pas connu le temps où tu as été visitée. Il entra dans le temple et se mit à chasser les marchands, en leur disant: Il est écrit: Ma maison sera une maison de prière. Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs. Il enseignait tous les jours dans le temple. Et les principaux sacrificateurs, les scribes et les chefs du peuple cherchaient à le faire périr; mais ils ne savaient comment faire car tout le peuple était suspendu à ses lèvres. Un de ces jours-là, comme Jésus enseignait le peuple dans le temple et qu'il annonçait la bonne nouvelle, les principaux sacrificateurs et les scribes, avec les anciens, survinrent et lui dirent: Dis-nous par quelle autorité tu fais cela, ou qui est celui qui t'a donné cette autorité. Il leur répondit: Je vous poserai, moi aussi, une question. Dites-moi, le baptême de Jean venait-il du ciel ou des hommes? Mais ils firent en eux-mêmes cette réflexion: Si nous répondons: Du ciel, il dira: Pourquoi n'avez-vous pas cru en lui? Et si nous répondons: Des hommes, tout le peuple nous lapidera, car il est persuadé que Jean était un prophète. Alors ils répondirent qu'ils ne savaient pas d'où (venait ce baptême). Et Jésus leur dit: Moi non plus, je ne vous dis pas en vertu de quelle autorité je fais cela. Il se mit ensuite à dire au peuple cette parabole: Un homme planta une vigne, la loua à des vignerons et quitta le pays pour un temps assez long. La saison venue, il envoya un serviteur vers les vignerons, pour que ceux-ci lui donnent du fruit de la vigne. Les vignerons le frappèrent et le renvoyèrent (les mains) vides. Il envoya encore un autre serviteur; ils le frappèrent, l'outragèrent et le renvoyèrent (les mains) vides. Il en envoya encore un troisième, ils le blessèrent et le chassèrent. Le maître de la vigne dit: Que ferai-je? J'enverrai mon fils bien-aimé, peut-être le respecteront-ils. Mais quand les vignerons le virent, ils raisonnèrent entre eux et dirent: C'est lui l'héritier, tuons-le, afin que l'héritage soit à nous. Et ils le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Maintenant, que leur fera le maître de la vigne? Il viendra, fera périr ces vignerons et donnera la vigne à d'autres. Lorsqu'ils eurent entendu cela, ils dirent: Qu'il n'en soit pas ainsi! Mais, jetant les regards sur eux, Jésus dit: Que signifie donc ce qui est écrit: La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale, celle de l'angle? Quiconque tombera sur cette pierre s'y brisera, et celui sur qui elle tombera, elle l'écrasera. Les principaux sacrificateurs et les scribes cherchèrent à porter les mains sur lui à l'heure même, mais ils craignirent le peuple. Ils avaient compris que c'était pour eux que Jésus avait dit cette parabole. Ils se mirent à surveiller Jésus; et ils envoyèrent des espions qui se donnaient l'allure d'être de bonne foi, pour le prendre à l'une de ses paroles et le livrer aux magistrats et à l'autorité du gouverneur. Ces gens lui posèrent cette question: Maître, nous savons que tu parles et enseignes avec droiture, et que tu ne fais pas de considération de personne, mais que tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité. Nous est-il permis ou non, de payer l'impôt à César? Mais Jésus, remarquant leur fourberie, leur répondit: Montrez-moi un denier. De qui porte-t-il l'effigie et l'inscription? De César, dirent-ils. Alors il leur dit: Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Ils furent incapables de le prendre à l'une de ses paroles devant le peuple; mais étonnés de sa réponse, ils gardèrent le silence. Quelques-uns des Sadducéens, qui soutiennent qu'il n'y a pas de résurrection, s'approchèrent et lui posèrent cette question: Maître, voici ce que Moïse nous a prescrit: Si le frère de quelqu'un meurt et qu'il ait une femme et pas d'enfant, son frère épousera la femme et suscitera une descendance à son frère. Or, il y avait sept frères. Le premier se maria et mourut sans enfant. Le second et le troisième épousèrent la veuve; et il en fut de même des sept, qui moururent sans laisser d'enfants. Après eux la femme mourut aussi. À la résurrection, duquel d'entre eux sera-t-elle donc la femme? Car les sept l'ont eue pour femme. Jésus leur répondit: Les enfants de ce siècle prennent des femmes et des maris, mais ceux qui seront trouvés dignes d'avoir part au siècle à venir et à la résurrection d'entre les morts ne prendront ni femmes ni maris. Ils ne pourront pas non plus mourir, parce qu'ils seront semblables aux anges et qu'ils seront fils de Dieu, étant fils de la résurrection. Que les morts ressuscitent, c'est ce que Moïse a signalé à propos du buisson, quand il appelle le Seigneur le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob. Or, Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants; car pour lui tous sont vivants. Quelques-uns des scribes répondirent: Maître, tu as bien parlé. Et ils n'osaient plus lui poser aucune question. Jésus leur dit: Comment peut-on dire que le Christ est le fils de David? David lui-même dit dans le livre des Psaumes: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, Jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. David donc l'appelle Seigneur; comment est-il son fils? Tandis que tout le peuple l'écoutait, il dit à ses disciples: Gardez-vous des scribes; ils désirent se promener en robes longues; ils aiment les salutations sur les places publiques, les premiers sièges dans les synagogues et les premières places dans les repas. Ils dévorent les maisons des veuves, ils font pour l'apparence de longues prières. Ils subiront une condamnation particulièrement sévère. Jésus leva les yeux et vit les riches qui mettaient leurs offrandes dans le tronc. Il vit aussi une veuve indigente, qui y mettait deux petites pièces. Et il dit: Je vous le dis, en vérité, cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres; car c'est de leur superflu que tous ceux-là ont mis des offrandes dans le tronc, mais elle a mis de son nécessaire, tout ce qu'elle avait pour vivre. Comme quelques-uns disaient du temple qu'il était orné de belles pierres et d'objets apportés en offrandes, Jésus dit: Les jours viendront où, de ce que vous voyez, il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée. Ils lui demandèrent: Maître, quand donc cela arrivera-t-il, et quel sera le signe annonçant ces événements? Jésus répondit: Prenez garde d'être séduits. Car beaucoup viendront sous mon nom et diront: C'est moi, et le temps est proche. Ne les suivez pas. Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne vous effrayez pas, car cela doit arriver premièrement. Mais ce ne sera pas tout de suite la fin. Alors il leur dit: Une nation s'élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume, il y aura de grands tremblements de terre, et par endroits, des pestes et des famines; il y aura des (phénomènes) terribles et de grands signes dans le ciel. Mais, avant tout cela, on portera les mains sur vous et l'on vous persécutera; on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous mènera devant des rois et devant des gouverneurs, à cause de mon nom. Cela vous donnera l'occasion de rendre témoignage. Mettez-vous donc dans l'esprit de ne pas préméditer votre défense, car je vous donnerai une bouche et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront résister ou contredire. Vous serez livrés même par des parents, des frères, des proches et des amis, et ils feront mourir plusieurs d'entre vous. Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom. Mais il ne se perdra pas un cheveu de votre tête; par votre persévérance vous sauvegarderez vos âmes. Lorsque vous verrez Jérusalem investie par des armées, sachez alors que sa désolation est proche. Alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes, que ceux qui seront au milieu de Jérusalem s'en retirent, et que ceux qui seront dans les campagnes n'entrent pas dans la ville. Car ce seront des jours de vengeance, pour l'accomplissement de tout ce qui est écrit. Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là! Car il y aura une grande détresse dans le pays, et de la colère contre ce peuple. Ils tomberont sous le tranchant de l'épée, ils seront emmenés captifs parmi toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu'à ce que les temps des nations soient accomplis. Il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles; et sur la terre, une angoisse des nations qui ne sauront que faire au bruit de la mer et des flots; les hommes rendront l'âme de terreur dans l'attente de ce qui surviendra pour la terre, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l'homme venir sur une nuée avec beaucoup de puissance et de gloire. Quand cela commencera d'arriver, redressez-vous et levez la tête, parce que votre délivrance approche. Et il leur dit une parabole: Voyez le figuier et tous les arbres. Dès qu'ils bourgeonnent, vous savez de vous-mêmes, en regardant, que déjà l'été est proche. De même vous aussi, quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le royaume de Dieu est proche. En vérité, je vous le dis, cette génération ne passera point que tout cela n'arrive. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. Prenez garde à vous-mêmes, de crainte que vos cœurs ne s'appesantissent par les excès ou l'ivrognerie, et par les soucis de la vie, et que ce jour ne fonde sur vous à l'improviste, comme un filet, car il viendra sur tous ceux qui habitent la surface de toute la terre. Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous ayez la force d'échapper à tout ce qui doit arriver, et de paraître debout devant le Fils de l'homme. Pendant le jour, Jésus enseignait dans le temple, et il allait passer la nuit au mont dit des Oliviers. Et tout le peuple, dès le matin, se rendait vers lui dans le temple pour l'écouter. La fête des pains sans levain, appelée la Pâque, approchait. Les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient comment faire mourir Jésus; car ils craignaient le peuple. Or, Satan entra dans Judas, appelé Iscariot, qui était du nombre des douze. Et Judas alla s'entendre avec les principaux sacrificateurs et les chefs des gardes, sur la manière de le leur livrer. Ils furent dans la joie, et convinrent de lui donner de l'argent. Il accepta et se mit à chercher une occasion favorable pour leur livrer Jésus à l'insu de la foule. Le jour des pains sans levain, où l'on devait immoler la Pâque, arriva, et Jésus envoya Pierre et Jean, en disant: Allez nous préparer la Pâque, afin que nous la mangions. Ils lui dirent: Où veux-tu que nous la préparions? Il leur répondit: Voici: quand vous serez entrés dans la ville, un homme portant une cruche d'eau vous rencontrera; suivez-le dans la maison où il entrera, et vous direz au maître de la maison: Le Maître te dit: Où est la salle où je mangerai la Pâque avec mes disciples? Et il vous montrera une grande chambre haute, aménagée: c'est là que vous préparerez (la Pâque). Ils partirent, trouvèrent les choses comme il le leur avait dit et préparèrent la Pâque. L'heure venue, il se mit à table, et les apôtres avec lui. Il leur dit: J'ai désiré vivement manger cette Pâque avec vous, avant de souffrir, car, je vous le dis, je ne la mangerai plus, jusqu'à ce qu'elle soit accomplie dans le royaume de Dieu. Il prit une coupe, rendit grâces et dit: Prenez cette coupe, et distribuez-la entre vous; car, je vous le dis, je ne boirai plus désormais du fruit de la vigne, jusqu'à ce que le royaume de Dieu soit venu. Ensuite, il prit du pain; et après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna en disant: Ceci est mon corps, qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi. De même il prit la coupe, après le repas, et la leur donna, en disant: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous. Cependant voici: celui qui me livre est à cette table avec moi. Le Fils de l'homme s'en va, selon ce qui est déterminé; mais malheur à cet homme-là par qui il est livré. Et ils commencèrent à se demander les uns aux autres qui était celui d'entre eux qui allait faire cela. Il s'éleva aussi parmi eux une contestation: lequel d'entre eux devait être estimé le plus grand? Jésus leur dit: Les rois des nations les dominent et ceux qui ont autorité sur elles se font appeler bienfaiteurs. Il n'en est pas de même pour vous. Mais que le plus grand parmi vous soit comme le plus jeune, et celui qui gouverne comme celui qui sert. Car qui est le plus grand, celui qui est à table, ou celui qui sert? N'est-ce pas celui qui est à table? Et moi, cependant, je suis au milieu de vous comme celui qui sert. Vous, vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes épreuves; c'est pourquoi je dispose du royaume pour vous, comme mon Père en a disposé pour moi, afin que vous mangiez et buviez à ma table dans mon royaume, et que vous soyez assis sur des trônes, pour juger les douze tribus d'Israël. Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le blé. Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas, et toi, quand tu seras revenu (à moi ) affermis tes frères. Seigneur, lui dit Pierre, je suis prêt à aller avec toi en prison et à la mort. Et Jésus dit: Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd'hui, que tu n'aies nié trois fois de me connaître. Il leur dit encore: Quand je vous ai envoyés sans bourse, ni sac, ni sandales, avez-vous manqué de quelque chose? Ils répondirent: De rien. Et il leur dit: Maintenant, au contraire, que celui qui a une bourse la prenne, de même celui qui a un sac, et que celui qui n'a pas d'épée vende son vêtement et en achète une. Car, je vous le dis, ce qui est écrit doit s'accomplir en moi: Il a été compté parmi les malfaiteurs. Et ce qui me concerne touche à sa fin. Ils dirent: Seigneur, voici deux épées. Et il leur dit: C'est assez. Après être sorti, il alla, selon sa coutume, au mont des Oliviers. Ses disciples le suivirent. Arrivé à cet endroit, il leur dit: Priez, afin de ne pas entrer en tentation. Puis il s'écarta d'eux d'environ un jet de pierre, se mit à genoux et pria, en disant: Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe. Toutefois que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne, qui soit faite. Alors un ange lui apparut du ciel, pour le fortifier. En proie à l'angoisse, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre. Il se releva de sa prière et vint vers les disciples, qu'il trouva endormis de tristesse et il leur dit: Pourquoi dormez-vous? Levez-vous, priez, afin de ne pas entrer en tentation. Comme il parlait encore, voici qu'une foule arriva, et celui qui s'appelait Judas, l'un des douze, marchait devant elle. Il s'approcha de Jésus pour lui donner un baiser. Jésus lui dit: Judas, c'est par un baiser que tu livres le Fils de l'homme! Ceux qui étaient avec Jésus, voyant ce qui allait arriver, dirent: Seigneur, frapperons-nous de l'épée? Et l'un d'eux frappa le serviteur du souverain sacrificateur et lui emporta l'oreille droite. Mais Jésus prit la parole et dit: Tenez-vous en là! Puis il toucha l'oreille de cet homme et le guérit. Jésus dit ensuite aux principaux sacrificateurs, aux chefs des gardes du temple et aux anciens, qui étaient venus contre lui: Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons. J'étais tous les jours avec vous dans le temple et vous n'avez pas mis la main sur moi. Mais c'est ici votre heure et le pouvoir des ténèbres. Après s'être emparés de Jésus, ils l'emmenèrent et le conduisirent dans la maison du souverain sacrificateur. Pierre suivait de loin. Ils allumèrent du feu au milieu de la cour, et s'assirent. Pierre s'assit au milieu d'eux. Une servante, qui le vit assis devant le feu, le fixa et dit: Cet homme était aussi avec lui. Mais il le nia en disant: Femme, je ne le connais pas. Peu après, un autre le vit et dit: Tu es aussi de ces gens-là. Et Pierre dit à l'homme: Je n'en suis pas. Après un intervalle d'environ une heure, un autre encore insistait: Certainement cet homme était aussi avec lui car il est Galiléen. Pierre répondit: Toi, je ne sais pas ce que tu veux dire. Au même instant, comme il parlait encore, le coq chanta. Le Seigneur se retourna et regarda Pierre. Et Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite: « Avant que le coq chante aujourd'hui, tu me renieras trois fois. » Il sortit, et dehors, il pleura amèrement. Les hommes qui tenaient Jésus se moquaient de lui et le frappaient. Ils lui voilaient le visage et l'interrogeaient, en disant: Devine qui t'a frappé. Et ils proféraient contre lui beaucoup d'autres blasphèmes. Quand il fit jour, le collège des anciens du peuple, les principaux sacrificateurs et les scribes s'assemblèrent et firent amener Jésus devant leur sanhédrin. Ils dirent: Si tu es le Christ, dis-le nous. Jésus leur répondit: Si je vous le dis, vous ne le croirez point, et si je vous interroge vous ne répondrez point. Désormais le Fils de l'homme, sera assis à la droite de la Puissance de Dieu. Tous dirent: Tu es donc le Fils de Dieu? Et il leur répondit: Vous le dites, je le suis. Alors ils dirent: Qu'avons-nous encore besoin de témoignage? Nous l'avons entendu nous-mêmes de sa bouche. Ils se levèrent tous ensemble, et conduisirent Jésus devant Pilate. Ils se mirent à l'accuser, en disant: Nous avons trouvé celui-ci qui incitait notre nation à la révolte, empêchait de payer l'impôt à César, et se disait lui-même Christ, roi. Pilate l'interrogea en ces termes: Es-tu le roi des Juifs? Jésus lui répondit: Tu le dis. Pilate dit aux principaux sacrificateurs et à la foule: Je ne trouve rien de coupable en cet homme. Mais ils insistèrent et dirent: Il soulève le peuple, en enseignant dans toute la Judée, depuis la Galilée où il a commencé, jusqu'ici. Quand Pilate entendit cela, il demanda si cet homme était Galiléen; ayant appris qu'il relevait de l'autorité d'Hérode, il le renvoya à Hérode qui se trouvait aussi à Jérusalem en ces jours-là. Lorsqu'Hérode vit Jésus, il en eut une grande joie, car depuis quelque temps il désirait le voir à cause de ce qu'il avait entendu dire de lui, et il espérait lui voir faire quelque miracle. Il l'interrogea assez longuement, mais Jésus ne lui répondit rien. Les principaux sacrificateurs et les scribes étaient là et l'accusaient avec véhémence. Hérode, avec ses gardes, le traita avec mépris; et après s'être moqué de lui et l'avoir revêtu d'un habit éclatant, il le renvoya à Pilate. Ce jour même, Pilate et Hérode devinrent amis, d'ennemis qu'ils étaient auparavant. Pilate convoqua les principaux sacrificateurs, les chefs et le peuple, et leur dit: Vous m'avez amené cet homme comme entraînant le peuple à la révolte. Voici: je l'ai interrogé devant vous et je ne l'ai trouvé coupable d'aucune des fautes dont vous l'accusez. Hérode non plus, car il nous l'a renvoyé, et voici: cet homme n'a rien fait qui soit digne de mort. Je le relâcherai donc après l'avoir fait châtier. [A chaque fête, il était obligé de leur relâcher un prisonnier.] Ils s'écrièrent tous ensemble: Fais mourir celui-ci, et relâche-nous Barabbas. Ce dernier avait été mis en prison pour une émeute qui avait eu lieu dans la ville, et pour un meurtre. Pilate leur adressa de nouveau la parole, avec l'intention de relâcher Jésus. Mais ils criaient: Crucifie! crucifie-le! Pilate leur dit pour la troisième fois: Mais quel mal a-t-il fait? Je n'ai rien trouvé en lui qui mérite la mort. Je le relâcherai donc, après l'avoir fait châtier. Mais ils insistèrent à grands cris, en demandant qu'il soit crucifié. Et leurs cris l'emportèrent. Pilate rendit un arrêt conforme à leur demande. Il relâcha celui qui avait été jeté en prison pour une émeute et pour un meurtre, et qu'ils réclamaient; mais il livra Jésus à leur volonté. Comme ils l'emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix, pour qu'il la porte derrière Jésus. Une grande multitude de peuple et de femmes le suivait; celles-ci se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Jésus se tourna vers elles et dit: Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi; mais pleurez sur vous et sur vos enfants. Car voici: des jours viendront où l'on dira: Heureuses les stériles, (heureuses) celles qui n'ont pas enfanté, et qui n'ont pas allaité! Alors on se mettra à dire aux montagnes: Tombez sur nous! et aux collines: Couvrez-nous! Car, si l'on fait cela au bois vert, qu'arrivera-t-il au bois sec? On conduisait en même temps deux malfaiteurs qu'on allait faire mourir avec Jésus. Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé le Crâne, ils le crucifièrent là, ainsi que les deux malfaiteurs; l'un à droite, l'autre à gauche. Jésus dit: Père pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. Ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort. Le peuple se tenait là et regardait. Quant aux chefs, ils raillaient (Jésus) en disant: Il a sauvé les autres; qu'il se sauve lui-même, s'il est le Christ élu de Dieu! Les soldats aussi s'approchèrent pour se moquer de lui et lui présenter du vinaigre en disant: Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même! Il y avait au-dessus de lui cette inscription: Celui-ci est le roi des Juifs. L'un des malfaiteurs suspendus en croix blasphémait contre lui: N'es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous! Mais l'autre lui fit des reproches et dit: Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation? Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos actes; mais celui-ci n'a rien fait de mal. Et il dit: Jésus, souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. Jésus lui répondit: En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. Il était déjà la sixième heure environ, et il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu'à la neuvième heure. Le soleil s'obscurcit, et le voile du temple se déchira par le milieu. Jésus s'écria d'une voix forte: Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces paroles, il expira. Le centenier, à la vue de ce qui était arrivé, glorifia Dieu et dit: Réellement cet homme était juste. Et les foules qui étaient venues assister à cette scène, après avoir vu ce qui était arrivé, s'en retournèrent en se frappant la poitrine. Tous ceux qui connaissaient Jésus, et les femmes qui l'avaient accompagné depuis la Galilée, se tenaient à distance, et regardaient ce qui se passait. Il y avait un membre du conseil, du nom de Joseph, homme bon et juste, qui n'avait point participé à la décision et aux actes des autres; il était d'Arimathée, ville des Juifs, et il attendait le royaume de Dieu. Il se rendit vers Pilate et demanda le corps de Jésus. Il le descendit (de la croix), l'enveloppa d'un linceul et le déposa dans une tombe taillée dans le roc, où personne n'avait encore été mis. C'était le jour de la préparation, et le sabbat allait commencer. Les femmes – celles-là même qui étaient venues de la Galilée avec Jésus – accompagnèrent Joseph, virent le tombeau et la manière dont le corps de Jésus y fut déposé, et s'en retournèrent pour préparer des aromates et des parfums. Puis pendant le sabbat, elles observèrent le repos, selon le commandement. Le premier jour de la semaine, elles se rendirent à la tombe de grand matin, en apportant les aromates qu'elles avaient préparés. Elles trouvèrent que la pierre avait été roulée de devant le tombeau; elles entrèrent, mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Comme elles étaient perplexes à ce sujet, voici que deux hommes se présentèrent à elles en habits resplendissants. Toutes craintives, elles baissèrent le visage vers la terre; mais ils leur dirent: Pourquoi cherchez-vous le vivant parmi les morts? [Il n'est pas ici, mais il est ressuscité.] Souvenez-vous de quelle manière il vous a parlé, lorsqu'il était encore en Galilée et qu'il disait: « Il faut que le Fils de l'homme soit livré entre les mains des pécheurs qu'il soit crucifié et qu'il ressuscite le troisième jour. » Et elles se souvinrent des paroles de Jésus. Du tombeau elles s'en retournèrent pour annoncer tout cela aux onze et à tous les autres. C'étaient Marie-Madeleine, Jeanne, Marie (mère) de Jacques; et les autres avec elles le dirent aux apôtres; mais ces paroles leur apparurent comme une niaiserie et ils ne crurent pas ces femmes. Mais Pierre se leva et courut au tombeau. En se baissant il ne vit que les bandelettes qui étaient à terre; puis il s'en alla chez lui, dans l'étonnement de ce qui était arrivé. Et voici que ce même jour, deux d'entre eux allaient à un village nommé Émmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades, ils s'entretenaient de tout ce qui s'était passé. Pendant qu'ils s'entretenaient et discutaient, Jésus s'approcha et fit route avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Il leur dit: Quels sont ces propos que vous échangez en marchant? Et ils s'arrêtèrent, l'air attristé. L'un d'eux, nommé Cléopas, lui répondit: Es-tu le seul qui séjourne à Jérusalem et ne sache pas ce qui s'y est produit ces jours-ci? – Quoi? leur dit-il. Ils lui répondirent: Ce qui s'est produit au sujet de Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple, et comment nos principaux sacrificateurs et nos chefs l'ont livré pour être condamné à mort et l'ont crucifié. Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël, mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces événements se sont produits. Il est vrai que quelques femmes d'entre nous, nous ont fort étonnés; elles se sont rendues de bon matin au tombeau et, n'ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges leur sont apparus et ont déclaré qu'il est vivant. Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses tout comme les femmes l'avaient dit; mais lui, ils ne l'ont pas vu. Alors Jésus leur dit: Hommes sans intelligence, et dont le cœur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes! Le Christ ne devait-il pas souffrir de la sorte et entrer dans sa gloire? Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait. Lorsqu'ils furent près du village où ils allaient, il parut vouloir aller plus loin. Mais ils le pressèrent, en disant: Reste avec nous, car le soir approche, le jour est déjà sur son déclin. Il entra, pour rester avec eux. Pendant qu'il était à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction; puis il le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent; mais il disparut de devant eux. Et ils se dirent l'un à l'autre: Notre cœur ne brûlait-il pas au-dedans de nous, lorsqu'il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures? Ils se levèrent à l'heure même, retournèrent à Jérusalem et trouvèrent assemblés les onze et leurs compagnons, qui leur dirent: Le Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à Simon. Ils racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin, et comment ils l'avaient reconnu à la fraction du pain. Tandis qu'ils parlaient de la sorte, lui-même se présenta au milieu d'eux et leur dit: Que la paix soit avec vous. Saisis de frayeur et de crainte, ils pensaient voir un esprit. Mais il leur dit: Pourquoi êtes-vous troublés et pourquoi ces raisonnements s'élèvent-ils dans vos cœurs? Voyez mes mains et mes pieds, c'est bien moi; touchez-moi et voyez; un esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'en ai. Et en disant cela, il leur montra ses mains et ses pieds. Comme, dans leur joie, ils ne croyaient pas encore, et qu'ils étaient dans l'étonnement, il leur dit: Avez-vous ici quelque chose à manger? Ils lui présentèrent un morceau de poisson grillé. Il le prit et le mangea devant eux. Puis il leur dit: C'est là ce que je vous disais lorsque j'étais encore avec vous; il fallait que s'accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes. Alors il leur ouvrit l'intelligence pour comprendre les Écritures. Et il leur dit: Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, qu'il ressusciterait d'entre les morts le troisième jour et que la repentance en vue du pardon des péchés serait prêchée en son nom à toutes les nations à commencer par Jérusalem. Vous en êtes témoins. Et [voici]: j'enverrai sur vous ce que mon Père a promis, mais vous, restez dans la ville, jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la puissance d'en haut. Il les emmena jusque vers Béthanie, puis il leva les mains et les bénit. Pendant qu'il les bénissait, il se sépara d'eux et fut enlevé au ciel. Pour eux, après l'avoir adoré, ils retournèrent à Jérusalem avec une grande joie; et ils étaient continuellement dans le temple et bénissaient Dieu. Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Tout a été fait par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas accueillie. Il y eut un homme envoyé par Dieu, du nom de Jean. Il vint comme témoin pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient par lui. Il n'était pas la lumière, mais (il vint) pour rendre témoignage à la lumière. C'était la véritable lumière qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme. Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l'a pas connue. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l'ont pas reçue; mais à tous ceux qui l'ont reçue, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom et qui sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu. La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père. Jean lui a rendu témoignage et s'est écrié: C'est celui dont j'ai dit: Celui qui vient après moi m'a précédé car il était avant moi. Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce, car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. Personne n'a jamais vu Dieu; Dieu (le Fils) unique, qui est dans le sein du Père, lui, l'a fait connaître. Voici le témoignage de Jean, lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem des sacrificateurs et des Lévites pour lui demander: Toi, qui es-tu? Il confessa sans le nier, il confessa: Moi, je ne suis pas le Christ. Et ils lui demandèrent: Quoi donc? Es-tu Élie? Et il dit: Je ne le suis pas. Es-tu le prophète? Et il répondit: Non. Ils lui dirent alors: Qui es-tu? afin que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés; que dis-tu de toi-même? Il dit: Je suis la voix de celui qui crie dans le désert: Rendez droit le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Ésaie. Ceux qui avaient été envoyés étaient des Pharisiens. Ils l'interrogèrent et lui dirent: Pourquoi donc baptises-tu, si tu n'es pas le Christ, ni Élie, ni le prophète? Jean leur répondit: Moi, je baptise dans l'eau; au milieu de vous, il en est un que vous ne connaissez pas et qui vient après moi; je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. Cela se passait à Béthanie, au-delà du Jourdain, où Jean baptisait. Le lendemain, il vit Jésus venir à lui et dit: Voici l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. C'est celui dont j'ai dit: Après moi vient un homme qui m'a précédé, car il était avant moi; et moi, je ne le connaissais pas, mais, afin qu'il soit manifesté à Israël, je suis venu baptiser d'eau. Jean rendit ce témoignage: J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui; et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser d'eau m'a dit: Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est lui qui baptise d'Esprit Saint. Et moi, j'ai vu et j'ai rendu témoignage que c'est lui le Fils de Dieu. Le lendemain, Jean était encore là, avec deux de ses disciples; il regarda Jésus qui passait et dit: Voici l'Agneau de Dieu. Les deux disciples entendirent ces paroles et suivirent Jésus. Jésus se retourna, vit qu'ils le suivaient et leur dit: Que cherchez-vous? Ils lui dirent: Rabbi – ce qui se traduit: Maître – où demeures-tu? Il leur dit: Venez et vous verrez. Il allèrent et virent où il demeurait; ils demeurèrent auprès de lui ce jour-là. C'était environ la dixième heure. André, frère de Simon Pierre, était l'un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean et qui avaient suivi Jésus. Il trouva d'abord son propre frère Simon et lui dit: Nous avons trouvé le Messie – ce qui se traduit: Christ. Il le conduisit vers Jésus. Jésus le regarda et dit: Tu es Simon, fils de Jonas: tu seras appelé Céphas – ce qui se traduit: Pierre. Le lendemain, il voulut se rendre en Galilée, et il trouva Philippe. Jésus lui dit: Suis-moi. Philippe était de Bethsaïda, la ville d'André et de Pierre. Philippe trouva Nathanaël et lui dit: Nous avons trouvé celui dont il est parlé dans la loi de Moïse et dans les prophètes, Jésus de Nazareth, fils de Joseph. Nathanaël lui dit: Peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon? Philippe lui dit: Viens et vois. Jésus vit venir à lui Nathanaël et dit de lui: Voici vraiment un Israélite dans lequel il n'y a pas de fraude. Nathanaël lui dit: D'où me connais-tu? Jésus lui répondit: Avant que Philippe t'ait appelé, quand tu étais sous le figuier, je t'avais vu. Nathanaël reprit: Rabbi, toi tu es le Fils de Dieu, toi tu es le roi d'Israël. Jésus lui répondit: Parce que je t'ai dit que je t'avais vu sous le figuier, tu crois; tu verras de plus grandes choses que celles-ci! En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l'homme. Trois jours après, il y eut des noces à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus fut aussi invité aux noces, ainsi que ses disciples. Comme le vin venait à manquer, la mère de Jésus lui dit: Ils n'ont pas de vin. Jésus lui dit: Femme, qu'y-a-t-il entre toi et moi? Mon heure n'est pas encore venue. Sa mère dit aux serviteurs: Faites tout ce qu'il vous dira. Il y avait là six jarres de pierre, destinées aux purifications des Juifs et contenant chacune deux ou trois mesures. Jésus leur dit: Remplissez d'eau ces jarres. Et ils les remplirent jusqu'en haut. Puisez maintenant, leur dit-il, et portez-en à l'organisateur du repas. Et ils lui en portèrent. L'organisateur du repas goûta l'eau changée en vin; il ne savait pas d'où venait ce vin, tandis que les serviteurs qui avaient puisé l'eau le savaient; il appela l'époux et lui dit: Tout homme sert d'abord le bon vin, puis le moins bon après qu'on s'est enivré; toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent. Tel fut à Cana en Galilée, le commencement des miracles que fit Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. Après cela, il descendit à Capernaüm, avec sa mère, ses frères et ses disciples, et ils n'y demeurèrent que peu de jours. La Pâque des Juifs était proche, et Jésus monta à Jérusalem. Il trouva établis dans le temple les vendeurs de bœufs, de brebis et de pigeons, et les changeurs. Il fit un fouet de cordes et les chassa tous hors du temple, ainsi que les brebis et les bœufs; il dispersa la monnaie des changeurs, renversa les tables et dit aux vendeurs de pigeons: Ôtez cela d'ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. Ses disciples se souvinrent qu'il est écrit: Le zèle de ta maison me dévore. Les Juifs prirent la parole et lui dirent: Quel miracle nous montres-tu pour agir de la sorte? Jésus leur répondit: Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. Les Juifs dirent: Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce temple, et toi, en trois jours, tu le relèveras! Mais il parlait du temple de son corps. Quand il fut ressuscité d'entre les morts, ses disciples se souvinrent qu'il avait dit cela et crurent à l'Écriture et à la parole que Jésus avait dite. Pendant que Jésus était à Jérusalem, à la fête de Pâque, plusieurs crurent en son nom, à la vue des miracles qu'il faisait, mais Jésus ne se fiait pas à eux, parce qu'il les connaissait tous, et parce qu'il n'avait pas besoin qu'on lui rende témoignage de quelqu'un; il savait de lui-même ce qui était dans l'homme. Mais il y avait parmi les Pharisiens un chef des Juifs, nommé Nicodème; il vint de nuit auprès de Jésus et lui dit: Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de la part de Dieu; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n'est avec lui. Jésus lui répondit: En vérité, en vérité je te le dis, si un homme ne naît de nouveau il ne peut voir le royaume de Dieu. Nicodème lui dit: Comment un homme peut-il naître quand il est vieux? Peut-il une seconde fois entrer dans le sein de sa mère et naître? Jésus lui répondit: En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit. Ne t'étonne pas que je t'aie dit: il faut que vous naissiez de nouveau. Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit; mais tu ne sais pas d'où il vient ni où il va. Il en est ainsi de quiconque est né de l'Esprit. Nicodème reprit la parole: Comment cela peut-il se faire? Jésus lui répondit: Tu es le docteur d'Israël, et tu ne sais pas cela! En vérité, en vérité, je te le dis, nous disons ce que nous savons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu; et vous ne recevez pas notre témoignage. Si vous ne croyez pas quand je vous ai parlé des choses terrestres, comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses célestes? Personne n'est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme [qui est dans le ciel ]. Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut, de même, que le Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle. Dieu, en effet, n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. Celui qui croit en lui n'est pas jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et voici le jugement: la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont aimé les ténèbres plus que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Car quiconque fait le mal a de la haine pour la lumière et ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient réprouvées; mais celui qui pratique la vérité vient à la lumière, afin qu'il soit manifeste que ses œuvres sont faites en Dieu. Après cela, Jésus se rendit avec ses disciples dans la terre de Judée; et là, il séjournait avec eux et baptisait. Jean aussi baptisait à Énon, près de Salim, parce qu'il y avait beaucoup de points d'eau; on s'y rendait pour être baptisé. Car Jean n'avait pas encore été jeté en prison. Or, il s'éleva de la part des disciples de Jean une discussion avec un Juif à propos de la purification. Ils allèrent auprès de Jean et lui dirent: Rabbi, celui qui était avec toi au-delà du Jourdain et à qui tu as rendu témoignage, voici qu'il baptise et que tous vont à lui. Jean répondit: Un homme ne peut recevoir que ce qui lui a été donné du ciel. Vous-mêmes m'êtes témoins que j'ai dit: Moi, je ne suis pas le Christ, mais j'ai été envoyé devant lui. Celui qui a l'épouse, c'est l'époux; mais l'ami de l'époux qui se tient là et qui l'entend, éprouve une grande joie à cause de la voix de l'époux; aussi cette joie qui est la mienne est complète. Il faut qu'il croisse et que je diminue. Celui qui vient d'en haut est au-dessus de tous; celui qui est de la terre est de la terre, et il parle comme étant de la terre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous, il rend témoignage de ce qu'il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage. Celui qui a reçu son témoignage a certifié que Dieu est vrai; car celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, parce que Dieu donne l'Esprit sans mesure. Le Père aime le Fils et a tout remis dans sa main. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui ne se confie pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. Le Seigneur sut que les Pharisiens avaient appris qu'il faisait et baptisait plus de disciples que Jean. Toutefois, Jésus ne baptisait pas lui-même, mais c'était ses disciples. Alors il quitta la Judée et repartit pour la Galilée. Or il fallait qu'il traverse la Samarie. Il arriva donc dans une ville de Samarie nommée Sychar, près du champ que Jacob avait donné à Joseph, son fils. Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus fatigué du voyage, était assis au bord du puits. C'était environ la sixième heure. Une femme de Samarie vint puiser de l'eau. Jésus lui dit: Donne-moi à boire. Car ses disciples étaient allés à la ville pour acheter des vivres. La femme samaritaine lui dit: Comment toi qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une Samaritaine? – Les Juifs, en effet, n'ont pas de relations avec les Samaritains. – Jésus lui répondit: Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est celui qui te dit: Donne-moi à boire! c'est toi qui lui aurais demandé (à boire), et il t'aurait donné de l'eau vive. Seigneur, lui dit-elle, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond; d'où aurais-tu donc cette eau vive? Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits et qui en a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux? Jésus lui répondit: Quiconque boit de cette eau aura encore soif; mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai, n'aura jamais soif, et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. La femme lui dit: Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n'aie plus soif et que je ne vienne plus puiser ici. Va, lui dit-il, appelle ton mari et reviens ici. La femme répondit: Je n'ai pas de mari. Jésus lui dit: Tu as bien fait de dire: Je n'ai pas de mari. Car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari. En cela tu as dit vrai. Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es prophète. Nos pères ont adoré sur cette montagne; et vous dites, vous, que l'endroit où il faut adorer est à Jérusalem. Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne, ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l'heure vient – et c'est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont de tels adorateurs que le Père recherche. Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité. La femme lui dit: Je sais que le Messie vient – celui qu'on appelle Christ. Quand il sera venu, il nous annoncera tout. Jésus lui dit: Je le suis, moi qui te parle. Alors arrivèrent ses disciples, qui furent étonnés de ce qu'il parlait avec une femme. Toutefois, aucun ne dit: Que demandes-tu? ou: De quoi parles-tu avec elle? La femme laissa donc sa cruche, s'en alla dans la ville et dit aux gens: Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait; ne serait-ce pas le Christ? Ils sortirent de la ville et vinrent vers lui. Pendant ce temps, les disciples le priaient en disant: Rabbi, mange. Mais il leur dit: J'ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. Les disciples se disaient donc les uns aux autres: Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger? Jésus leur dit: Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre. Ne dites-vous pas qu'il y a encore quatre mois jusqu'à la moisson? Eh bien! je vous le dis, levez les yeux et regardez les champs qui sont blancs pour la moisson. Déjà le moissonneur reçoit un salaire et amasse du fruit pour la vie éternelle, afin que le semeur et le moissonneur se réjouissent ensemble. Car en ceci, ce qu'on dit est vrai: L'un sème, l'autre moissonne. Je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté aucun travail; d'autres ont travaillé, et c'est dans leur travail que vous êtes entrés. Plusieurs Samaritains de cette ville crurent en Jésus à cause de la parole de la femme qui rendait ce témoignage: Il m'a dit tout ce que j'ai fait. Aussi, quand les Samaritains vinrent à lui, ils le prièrent de rester auprès d'eux; et il resta là deux jours. Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole, et ils disaient à la femme: Ce n'est plus à cause de tes dires que nous croyons; car nous l'avons entendu nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde. Après ces deux jours, Jésus partit de là pour se rendre en Galilée; car il avait témoigné lui-même qu'« un prophète n'est pas honoré dans sa propre patrie. » Lorsqu'il arriva en Galilée, les Galiléens l'accueillirent parce qu'ils avaient vu tout ce qu'il avait fait à Jérusalem pendant la fête. Car eux aussi étaient allés à la fête. Il retourna donc à Cana, en Galilée, où il avait changé l'eau en vin. Il y avait à Capernaüm un officier royal dont le fils était malade. Il apprit que Jésus était venu de Judée en Galilée, alla vers lui et le pria de descendre et de guérir son fils, qui était près de mourir. Jésus lui dit: Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croirez donc point! L'officier royal lui dit: Seigneur, descends avant que mon petit enfant ne meure. Va, lui dit Jésus, ton fils vit. Cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et il s'en alla. Comme déjà il descendait, ses serviteurs le rencontrèrent et lui dirent que son enfant était en vie. Il s'informa auprès d'eux de l'heure à laquelle il s'était trouvé mieux; et il lui dirent: Hier, à la septième heure, la fièvre l'a quitté. Le père reconnut que c'était à l'heure même où Jésus lui avait dit: Ton fils vit. Et il crut, lui et toute sa maisonnée. Jésus fit encore ce second miracle après être venu de Judée en Galilée. Après cela, il y eut une fête des Juifs et Jésus monta à Jérusalem. Or, à Jérusalem, près de la porte des Brebis, il y a une piscine qui s'appelle en hébreu: Béthesda, et qui a cinq portiques. Sous ces portiques était couchée une multitude de malades, d'aveugles, de boiteux, d'estropiés, [de paralytiques, qui attendaient le mouvement de l'eau; car un ange descendait périodiquement dans la piscine et agitait l'eau, et celui qui y descendait le premier après que l'eau avait été agitée, était guéri, quelle qu'ait été sa maladie ]. Là se trouvait un homme malade depuis trente-huit ans. Jésus le vit couché, et sachant qu'il était déjà là depuis longtemps, lui dit: Veux-tu retrouver la santé? Le malade lui répondit: Seigneur, je n'ai personne pour me jeter dans la piscine quand l'eau est agitée, et pendant que j'y vais, un autre descend avant moi. Lève-toi, lui dit Jésus, prends ton lit et marche. Aussitôt, cet homme retrouva la santé; il prit son lit et se mit à marcher. C'était le sabbat ce jour-là. Les Juifs dirent donc à celui qui avait été guéri: C'est le sabbat; il ne t'est pas permis de porter ton lit! Il leur répondit: Celui qui m'a rendu la santé m'a dit: Prends ton lit et marche. Ils lui demandèrent: Qui est l'homme qui t'a dit: Prends et marche? Mais celui qui avait été guéri ne savait pas qui c'était; car Jésus avait disparu dans la foule qui était à cet endroit. Après cela, Jésus le trouva dans le temple et lui dit: Voici: tu as retrouvé la santé, ne pèche plus, de peur qu'il ne t'arrive quelque chose de pire. Cet homme s'en alla et dit aux Juifs que c'était Jésus qui lui avait rendu la santé. C'est pourquoi les Juifs poursuivaient Jésus, parce qu'il faisait cela pendant le sabbat. Mais Jésus leur répondit: Mon Père travaille jusqu'à présent. Moi aussi, je travaille. À cause de cela, les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir, non seulement parce qu'il violait le sabbat, mais parce qu'il disait que Dieu était son propre Père, se faisant ainsi lui-même égal à Dieu. Jésus leur répondit donc: En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire par lui-même, mais seulement ce qu'il voit faire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait également. Car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu'il fait; il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l'étonnement. En effet, comme le Père ressuscite les morts et les fait vivre, de même aussi le Fils fait vivre qui il veut. De plus le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n'honore pas le Fils n'honore pas le Père qui l'a envoyé. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et qui croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. En vérité, en vérité, je vous le dis, l'heure vient – et c'est maintenant – où les morts entendront la voix du Fils de Dieu; et ceux qui l'auront entendue vivront. En effet comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même, et il lui a donné le pouvoir d'exercer le jugement, parce qu'il est Fils de l'homme. Ne vous en étonnez pas; car l'heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix. Ceux qui auront fait le bien en sortiront pour la résurrection et la vie, ceux qui auront pratiqué le mal pour la résurrection et le jugement. Moi, je ne peux rien faire par moi-même: selon ce que j'entends, je juge; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. Si c'est moi qui rends témoignage de moi-même, mon témoignage n'est pas vrai. C'est un autre qui rend témoignage de moi, et je sais que le témoignage qu'il rend de moi est vrai. Vous avez envoyé (des messagers) vers Jean, et il a rendu témoignage à la vérité. Pour moi, ce n'est pas d'un homme que je reçois le témoignage; mais je dis ceci, afin que vous soyez sauvés. Jean était la lampe qui brûle et qui brille, et vous avez voulu vous réjouir une heure à sa lumière. Moi, j'ai un témoignage plus grand que celui de Jean; car les œuvres que le Père m'a donné d'accomplir, ces œuvres mêmes que je fais témoignent de moi que le Père m'a envoyé. Et le Père qui m'a envoyé a lui-même rendu témoignage de moi. Vous n'avez jamais entendu sa voix, ni vu sa face, et sa parole ne demeure pas en vous, puisque vous ne croyez pas à celui qu'il a envoyé. Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle: ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie! Je ne reçois pas de gloire des hommes… Mais je vous connais: vous n'avez pas en vous l'amour de Dieu. Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas; si un autre vient en son propre nom, vous le recevrez! Comment pouvez-vous croire, vous qui recevez de la gloire les uns des autres, et qui ne cherchez pas la gloire qui vient de Dieu seul? Ne pensez pas que moi, je vous accuserai devant le Père. Celui qui vous accuse, c'est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance. Car, si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce qu'il a écrit à mon sujet. Mais si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous a mes paroles? Après cela, Jésus s'en alla de l'autre côté de la mer de Galilée (ou) de Tibériade. Une foule nombreuse le suivait, parce qu'elle voyait les miracles qu'il opérait sur les malades. Jésus monta sur la montagne et là, il s'assit avec ses disciples. Or la Pâque, la fête des Juifs, était proche. Jésus leva les yeux, vit qu'une foule nombreuse venait à lui et dit à Philippe: Où achèterons-nous des pains pour que ces gens aient à manger? Il disait cela pour l'éprouver, car il savait ce qu'il allait faire. Philippe lui répondit: Les pains qu'on aurait pour deux cents deniers ne suffiraient pas pour que chacun en reçoive un peu. Un de ses disciples, André, frère de Simon Pierre, lui dit: Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d'orge et deux poissons; mais qu'est-ce que cela pour tant de personnes? Jésus dit: Faites asseoir ces gens. Il y avait à cet endroit beaucoup d'herbe. Ils s'assirent donc, au nombre d'environ cinq mille hommes. Jésus prit les pains, rendit grâces et les distribua à ceux qui étaient là; il en fit de même des poissons, autant qu'ils en voulurent. Lorsqu'ils furent rassasiés, il dit à ses disciples: Ramassez les morceaux qui restent, afin que rien ne se perde. Ils les ramassèrent donc, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d'orge, qui restaient à ceux qui avaient mangé. Ces gens, à la vue du miracle que Jésus avait fait, disaient: Vraiment c'est lui le prophète qui vient dans le monde. Jésus, sachant qu'ils allaient venir l'enlever pour le faire roi, se retira de nouveau sur la montagne, lui seul. Le soir venu, ses disciples descendirent jusqu'à la mer. Ils montèrent dans une barque pour se rendre à Capernaüm de l'autre côté de la mer. Les ténèbres étaient déjà venues, et Jésus ne les avait pas encore rejoints. Un vent violent soufflait et la mer se soulevait. Après avoir ramé environ vingt-cinq ou trente stades, ils aperçurent Jésus qui marchait sur la mer et s'approchait de la barque; et ils furent dans la crainte. Mais Jésus leur dit: C'est moi, soyez sans crainte! Ils voulaient donc le prendre dans la barque, et aussitôt la barque toucha terre là où ils allaient. Le lendemain, la foule qui était restée de l'autre côté de la mer, vit qu'il ne s'était trouvé là qu'une seule barque et que Jésus n'était pas monté dans cette barque avec ses disciples, mais que les disciples étaient partis seuls. Mais d'autres barques arrivèrent de Tibériade près du lieu où ils avaient mangé le pain, après que le Seigneur eut rendu grâces. Quand les gens de la foule virent que ni Jésus, ni ses disciples n'étaient là, ils montèrent eux-mêmes dans ces barques et allèrent à Capernaüm, à la recherche de Jésus. Ils le trouvèrent de l'autre côté de la mer et lui dirent: Rabbi, quand es-tu venu ici? Jésus répondit: En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez, non en vue de la nourriture qui périt mais en vue de la nourriture qui subsiste pour la vie éternelle, celle que le Fils de l'homme vous donnera; car c'est lui que le Père – Dieu – a marqué de son sceau. Ils lui dirent: Que ferons-nous afin de travailler pour les œuvres de Dieu? Jésus leur répondit: Ce qui est l'œuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé. Quel miracle fais-tu donc, lui dirent-ils, afin que nous le voyions et que nous te croyions? Quelle œuvre fais-tu? Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon ce qui est écrit: Il leur donna à manger le pain venu du ciel. Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel, mais mon Père vous donne le vrai pain venu du ciel; car le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. Ils lui dirent: Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là. Jésus leur dit: Moi, je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. Mais je vous l'ai dit: Vous m'avez vu, et vous ne croyez pas. Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et je ne jetterai point dehors celui qui vient à moi; car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. Or, voici la volonté de celui qui m'a envoyé: que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. Voici, en effet, la volonté de mon Père: que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour. Les Juifs murmuraient à son sujet, parce qu'il avait dit: Moi, je suis le pain descendu du ciel. Ils disaient: Celui-ci n'est-il pas Jésus, le fils de Joseph, lui dont nous connaissons le père et la mère? Comment donc dit-il: Je suis descendu du ciel? Jésus leur répondit: Ne murmurez pas entre vous. Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire; et je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes: Ils seront tous enseignés de Dieu. Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. Ce n'est pas que personne ait vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu; lui, a vu le Père. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit a la vie éternelle. Moi, je suis le pain de vie. Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. C'est ici le pain qui descend du ciel, afin que celui qui en mange ne meure pas. Moi, je suis le pain vivant descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement, et le pain que je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde. Les Juifs se querellaient entre eux et disaient: Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger? Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et si vous ne buvez son sang, vous n'avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. Comme le Père qui est vivant m'a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. C'est ici le pain descendu du ciel. Il n'est pas comme celui qu'ont mangé vos pères: ils sont morts. Celui qui mange ce pain vivra éternellement. C'est ce que Jésus dit alors qu'il enseignait dans la synagogue, à Capernaüm. Après l'avoir entendu, plusieurs de ses disciples dirent: Cette parole est dure, qui peut l'écouter? Jésus sachant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit: Cela vous scandalise? Et si vous voyiez le Fils de l'homme monter où il était auparavant? C'est l'Esprit qui vivifie. La chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie. Mais il en est parmi vous quelques-uns qui ne croient pas. Car Jésus savait dès le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas et qui était celui qui le livrerait. Et il disait: C'est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui est donné par le Père. Dès lors, plusieurs de ses disciples se retirèrent en arrière et cessèrent d'aller avec lui. Jésus dit donc aux douze: Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller? Simon Pierre lui répondit: Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle. Et nous avons cru, et nous avons connu que c'est toi le Christ, le Saint de Dieu. Jésus leur répondit: N'est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous les douze? Et l'un de vous est un démon! Il parlait de Judas, fils de Simon Iscariot; car c'était lui qui devait le livrer, lui l'un des douze! Après cela, Jésus parcourait la Galilée, car il ne voulait point parcourir la Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir. Or, la fête des Juifs, celle des Huttes, était proche. Ses frères lui dirent: Pars d'ici et va en Judée, afin que tes disciples contemplent aussi les œuvres que tu fais. Personne n'agit en secret, s'il cherche à se mettre en évidence; si tu fais ces choses, manifeste-toi au monde. En effet, ses frères non plus ne croyaient pas en lui. Jésus leur dit: Le moment n'est pas encore venu pour moi, mais pour vous le moment est toujours opportun. Le monde ne peut vous haïr; il a de la haine pour moi, parce que je rends de lui le témoignage que ses œuvres sont mauvaises. Montez, vous, à la fête. Moi, je ne monte pas encore à cette fête, parce que le moment pour moi n'est pas encore accompli. Après leur avoir dit cela, il resta en Galilée. Quand ses frères furent montés à la fête, alors il y monta aussi lui-même, non pas de façon manifeste, mais comme en secret. Les Juifs le cherchaient pendant la fête et disaient: Où est-il? Et il y avait dans la foule beaucoup de murmures à son sujet. Les uns disaient: C'est un homme de bien. Mais d'autres disaient: Non, au contraire il égare la foule. Personne, toutefois, ne parlait ouvertement de lui, par crainte des Juifs. On était déjà au milieu de la fête, quand Jésus monta au temple; et il enseignait. Les Juifs s'étonnaient et disaient: Comment connaît-il les Écritures lui qui n'a pas étudié? Jésus leur répondit: Mon enseignement n'est pas de moi, mais de celui qui m'a envoyé. Si quelqu'un veut faire sa volonté, il reconnaîtra si cet enseignement vient de Dieu, ou si mes paroles viennent de moi-même. Celui dont les paroles viennent de lui-même cherche sa propre gloire; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l'a envoyé est vrai, et il n'y a pas d'injustice en lui. Moïse ne vous a-t-il pas donné la loi? Et nul de vous ne pratique la loi. Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir? La foule répondit: Tu as un démon. Qui cherche à te faire mourir? Jésus leur répondit: J'ai fait une œuvre et vous en êtes tous étonnés. Moïse vous a donné la circoncision – non qu'elle vienne de Moïse, car elle vient des patriarches – et vous circoncisez un homme pendant le sabbat. Si un homme reçoit la circoncision pendant le sabbat, afin que la loi de Moïse ne soit pas violée, pourquoi vous irritez-vous contre moi parce que j'ai rendu à la santé un homme tout entier pendant le sabbat? Ne jugez pas selon l'apparence, mais jugez selon un juste jugement. Quelques habitants de Jérusalem disaient: N'est-ce pas celui qu'on cherche à faire mourir? Le voici qui parle ouvertement et on ne lui dit rien! Est-ce que les chefs auraient vraiment reconnu que c'est lui le Christ? Cependant, celui-ci, nous savons d'où il est; mais le Christ, quand il viendra, personne ne saura d'où il est. Alors Jésus s'écria, tandis qu'il enseignait dans le temple: Vous me connaissez et vous savez d'où je suis! Pourtant je ne suis pas venu de moi-même: mais celui qui m'a envoyé est vrai, et vous ne le connaissez pas. Moi, je le connais, car je suis là de sa part et c'est lui qui m'a envoyé. Ils cherchaient donc à l'arrêter, et personne ne porta la main sur lui parce que son heure n'était pas encore venue. Plusieurs, parmi la foule, crurent en lui et disaient: Le Christ, quand il viendra, fera-t-il plus de miracles que n'en a fait celui-ci? Les Pharisiens entendirent ce que la foule murmurait à son sujet. Alors les principaux sacrificateurs et les Pharisiens envoyèrent des gardes pour l'arrêter. Jésus dit: Je suis encore avec vous pour un peu de temps, puis je m'en vais vers celui qui m'a envoyé. Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas, et là où je serai, vous ne pouvez venir. Les Juifs dirent entre eux: Où va-t-il se rendre, pour que nous ne le trouvions pas? va-t-il se rendre parmi ceux qui sont dispersés chez les Grecs et enseigner les Grecs? Que signifie cette parole qu'il a dite: Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas, et là où je serai vous ne pouvez venir? Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus debout s'écria: Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Écriture. Il dit cela de l'Esprit qu'allaient recevoir ceux qui croiraient en lui; car l'Esprit n'était pas encore [donné], parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié. Des gens de la foule, après avoir entendu ces paroles, disaient: Celui-ci est vraiment le prophète. D'autres disaient: Celui-ci est le Christ. Et d'autres disaient: Est-ce bien de la Galilée que doit venir le Christ? L'Écriture ne dit-elle pas que c'est de la descendance de David et du village de Bethléhem, d'où était David, que le Christ doit venir? Il y eut donc, à cause de lui, division parmi la foule. Quelques-uns d'entre eux voulaient l'arrêter, mais personne ne porta les mains sur lui. Les gardes retournèrent vers les principaux sacrificateurs et les Pharisiens qui leur dirent: Pourquoi ne l'avez-vous pas amené? Les gardes répondirent: Jamais homme n'a parlé comme parle cet homme. Les Pharisiens leur répliquèrent: Est-ce que vous aussi vous avez été séduits? Y a-t-il quelqu'un des chefs ou des Pharisiens qui ait cru en lui? Mais cette foule qui ne connaît pas la loi, ce sont des maudits! Nicodème, qui était venu précédemment vers Jésus et qui était l'un d'entre eux, leur dit: Notre loi juge-t-elle un homme avant qu'on l'ait entendu et qu'on sache ce qu'il a fait? Ils lui répondirent: Serais-tu, toi aussi, de la Galilée? Cherche bien, et tu verras que de la Galilée, il ne sort pas de prophète. [Et chacun s'en alla dans sa maison. Jésus se rendit au mont des Oliviers. Mais dès le matin, il se rendit de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à lui. Il s'assit et les enseignait. Alors les scribes et les Pharisiens amènent une femme surprise en adultère, la placent au milieu et disent à Jésus: Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère. Moïse, dans la loi, nous a prescrit de lapider de telles femmes: toi donc, que dis-tu? Ils disaient cela pour le mettre à l'épreuve, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus se baissa et se mit à écrire avec le doigt sur la terre. Comme ils persistaient à le questionner, il se redressa et leur dit: Que celui de vous qui est sans péché lui jette le premier la pierre. De nouveau il se baissa et se mit à écrire sur la terre. Quand ils entendirent cela, [accusés par leur conscience ], ils se retirèrent un à un, à commencer par les plus âgés [et jusqu'aux derniers ], et Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu. Alors Jésus se redressa et lui dit: Femme, où sont [tes accusateurs ]? Personne ne t'a condamnée? Elle répondit: Personne, Seigneur. Et Jésus lui dit: Moi non plus je ne te condamne pas; va, et désormais ne pèche plus.] Jésus leur parla de nouveau et dit: Moi, je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. Là-dessus, les Pharisiens lui dirent: Tu rends témoignage de toi-même, ton témoignage n'est pas vrai. Jésus leur répondit: Quoique je rende témoignage de moi-même, mon témoignage est vrai, car je sais d'où je suis venu et où je vais; mais vous, vous ne savez pas d'où je viens, ni où je vais. Vous, vous jugez selon la chair; moi, je ne juge personne. Et si moi, je juge, mon jugement est conforme à la vérité, car je ne suis pas seul, mais avec moi il y a le Père qui m'a envoyé. Dans votre loi il est écrit que le témoignage de deux hommes est vrai. Moi, je rends témoignage de moi-même, et le Père qui m'a envoyé rend témoignage de moi. Ils lui dirent donc: Où est ton Père? Jésus répondit: Vous ne connaissez ni moi, ni mon Père. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Jésus dit ces paroles dans (le lieu où était) le trésor, alors qu'il enseignait dans le temple; et personne ne l'arrêta, parce que son heure n'était pas encore venue. Jésus leur dit encore: Je m'en vais, et vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché; vous ne pouvez venir où je vais. Les Juifs dirent: Se tuera-t-il lui-même, puisqu'il dit: Vous ne pouvez venir où je vais? Et il leur dit: Vous êtes d'en bas; moi, je suis d'en haut. Vous êtes de ce monde, moi, je ne suis pas de ce monde. C'est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés; car si vous ne croyez pas que Moi je suis, vous mourrez dans vos péchés. Qui es-tu? lui dirent-ils. Jésus leur répondit: D'abord, pourquoi vous parlerais-je? J'ai à votre sujet beaucoup à dire et à juger; mais celui qui m'a envoyé est vrai, et ce que j'ai entendu de lui, je le dis au monde. Ils ne comprirent pas qu'il leur parlait du Père. Jésus donc leur dit: Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous connaîtrez que je suis et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle selon ce que le Père m'a enseigné. Celui qui m'a envoyé est avec moi; il ne m'a pas laissé seul, parce que moi, je fais toujours ce qui lui est agréable. Comme il parlait ainsi, plusieurs crurent en lui. Jésus dit alors aux Juifs qui avaient cru en lui: Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres. Ils lui répondirent: Nous sommes la descendance d'Abraham et nous n'avons jamais été esclaves de personne; comment dis-tu: Vous deviendrez libres? Jésus leur répondit: En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque commet le péché est esclave du péché. Or, l'esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison; le fils y demeure pour toujours. Si donc le Fils vous rend libres, vous serez réellement libres. Je sais que vous êtes la descendance d'Abraham; mais vous cherchez à me faire mourir, parce que ma parole ne trouve pas de place en vous. Moi, je dis ce que j'ai vu chez mon Père; et vous, vous faites ce que vous avez entendu de votre père. Ils lui répondirent: Notre père, c'est Abraham. Jésus leur dit: Si vous êtes enfants d'Abraham, faites les œuvres d'Abraham. Mais maintenant, vous cherchez à me faire mourir, moi un homme qui vous ai dit la vérité que j'ai entendue de Dieu. Cela, Abraham ne l'a pas fait. Vous faites les œuvres de votre père. Ils lui dirent: Nous ne sommes pas des enfants illégitimes; nous avons un seul Père, Dieu. Jésus leur dit: Si Dieu était votre Père, vous m'aimeriez, car c'est de Dieu que je suis sorti et que je viens; je ne suis pas venu de moi-même, mais c'est lui qui m'a envoyé. Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage? Parce que vous ne pouvez écouter ma parole. Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne s'est pas tenu dans la vérité, parce que la vérité n'est pas en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, ses paroles viennent de lui-même car il est menteur et le père du mensonge. Et moi, parce que je dis la vérité, vous ne me croyez pas! Qui de vous me convaincra de péché? Si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas? Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu. Vous n'écoutez pas, parce que vous n'êtes pas de Dieu. Les Juifs lui répondirent: N'avons-nous pas raison de dire que tu es un Samaritain et que tu as en toi un démon? Jésus répondit: Je n'ai pas de démon, mais j'honore mon Père, et vous me déshonorez. Moi, je ne cherche pas ma gloire; il en est un qui la cherche et qui juge. En vérité, en vérité, je vous le dis, si quelqu'un garde ma parole, il ne verra jamais la mort. Maintenant, lui dirent les Juifs, nous savons que tu as en toi un démon. Abraham est mort, les prophètes aussi, et toi tu dis: Si quelqu'un garde ma parole, il ne goûtera jamais la mort. Es-tu plus grand que notre père Abraham, qui est mort? Les prophètes aussi sont morts. Qui prétends-tu être? Jésus répondit: Si je me glorifie moi-même, ma gloire n'est rien. C'est mon Père qui me glorifie, lui dont vous dites: Il est notre Dieu! Et vous ne le connaissez pas; moi, je le connais. Si je disais que je ne le connais pas, je serais semblable à vous, un menteur. Mais je le connais et je garde sa parole. Abraham, votre père, a tressailli d'allégresse (à la pensée) de voir mon jour: il l'a vu et il s'est réjoui. Les Juifs lui dirent: Tu n'as pas encore cinquante ans et tu as vu Abraham? Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, moi, je suis. Là-dessus, il prirent des pierres pour les lui jeter; mais Jésus se cacha, et sortit du temple. Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance. Ses disciples lui demandèrent: Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle? Jésus répondit: Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché; mais c'est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui. Il nous faut travailler, tant qu'il fait jour, aux œuvres de celui qui m'a envoyé; la nuit vient où personne ne peut travailler. Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. Après avoir dit cela, il cracha par terre et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue sur les yeux de l'aveugle et lui dit: Va te laver au réservoir de Siloé – ce qui se traduit par Envoyé. Il y alla, se lava et, quand il revint, il voyait. Ses voisins, et ceux qui auparavant avaient vu qu'il était un mendiant, disaient: N'est-ce pas là celui qui se tenait assis et qui mendiait? Les uns disaient: C'est lui. D'autres disaient: Non, mais il lui ressemble. Et lui-même disait: C'est bien moi. Ils lui dirent donc: Comment tes yeux ont-ils été ouverts? Il répondit: L'homme appelé Jésus a fait de la boue, me l'a appliquée sur les yeux et m'a dit: Va te laver à Siloé. J'y suis allé, je me suis lavé et j'ai recouvré la vue. Ils lui dirent: Où est cet homme? Il répondit: Je ne sais pas. Ils menèrent vers les Pharisiens celui qui avait été aveugle. Or c'était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. À leur tour, les Pharisiens lui demandèrent comment il avait recouvré la vue. Et il leur dit: Il a mis de la boue sur mes yeux, je me suis lavé et je vois. Sur quoi, quelques-uns des Pharisiens disaient: Cet homme ne vient pas de Dieu, car il n'observe pas le sabbat. D'autres disaient: Comment un homme pécheur peut-il faire de tels miracles? Et il y eut division parmi eux. Ils dirent encore à l'aveugle: Toi, que dis-tu de lui, qu'il t'a ouvert les yeux? Il répondit: C'est un prophète. Les Juifs ne crurent pas qu'il avait été aveugle et qu'il avait recouvré la vue, avant d'avoir appelé ses parents. Ils leur demandèrent: Est-ce là votre fils, dont vous dites qu'il est né aveugle? Comment donc voit-il maintenant? Ses parents répondirent: Nous savons que c'est notre fils et qu'il est né aveugle; mais comment il voit maintenant, nous ne le savons pas, ou qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas non plus. Interrogez-le, il est assez âgé pour parler de ce qui le concerne. Ses parents dirent cela, parce qu'ils craignaient les Juifs, car les Juifs s'étaient mis d'accord: si quelqu'un confessait que Jésus était le Christ, il serait exclu de la synagogue. C'est pourquoi ses parents dirent: Il est assez âgé, interrogez-le. Les Pharisiens appelèrent une seconde fois l'homme qui avait été aveugle et lui dirent: Donne gloire à Dieu; nous savons nous que cet homme est pécheur. Il répondit: S'il est pécheur, je ne le sais pas; je sais une chose: j'étais aveugle, maintenant je vois. Ils lui dirent: Que t'a-t-il fait? Comment t'a-t-il ouvert les yeux? Il leur répondit: Je vous l'ai déjà dit, et vous n'avez pas écouté; pourquoi voulez-vous l'entendre encore? Voulez-vous aussi devenir ses disciples? Ils l'insultèrent et dirent: C'est toi qui es son disciple; nous, nous sommes disciples de Moïse. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse; mais celui-ci, nous ne savons d'où il est. Cet homme leur répondit: Voilà ce qui est étonnant, c'est que vous ne sachiez pas d'où il est; et il m'a ouvert les yeux! Nous savons que Dieu n'exauce pas les pécheurs; mais si quelqu'un honore Dieu et fait sa volonté, celui-là il l'exauce. Jamais encore on n'a entendu dire que quelqu'un ait ouvert les yeux d'un aveugle-né. Si cet homme n'était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. Ils lui répondirent: Tu es né tout entier dans le péché, et c'est toi qui nous enseignes! Et ils le jetèrent dehors. Jésus apprit qu'ils l'avaient jeté dehors. Il le trouva et lui dit: Crois-tu au Fils de l'homme? Il répondit: Qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui? Tu l'as vu, lui dit Jésus, et celui qui te parle, c'est lui. Alors il dit: Je crois, Seigneur. Et il l'adora. Puis Jésus dit: Je suis venu dans ce monde pour un jugement, afin que ceux qui ne voient pas voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles. Quelques Pharisiens qui étaient avec lui, après avoir entendu ces paroles, lui dirent: Nous aussi, sommes-nous aveugles? Jésus leur répondit: Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais maintenant vous dites: Nous voyons; aussi votre péché demeure. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n'entre point par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par un autre côté, celui-là est un voleur et un brigand. Mais celui qui entre par la porte est le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis entendent sa voix; il appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent et les mène dehors. Lorsqu'il a fait sortir toutes celles qui lui appartiennent, il marche devant elles; et les brebis le suivent, parce qu'elles connaissent sa voix. Elles ne suivront point un étranger; mais elles fuiront loin de lui, parce qu'elles ne connaissent pas la voix des étrangers. Jésus leur dit cette parabole, mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait. Jésus leur dit encore: En vérité, en vérité, je vous le dis, moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte; si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé; il entrera et sortira et trouvera des pâturages. Le voleur ne vient que pour voler et tuer et détruire; moi, je suis venu, afin que les brebis aient la vie et qu'elles l'aient en abondance. Moi, je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. Mais le mercenaire, qui n'est pas berger et à qui les brebis n'appartiennent pas, voit venir le loup, abandonne les brebis et s'enfuit. Et le loup s'en empare et les disperse. C'est qu'il est mercenaire et qu'il ne se met pas en peine des brebis. Moi, je suis le bon berger. Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et comme je connais le Père; et je donne ma vie pour mes brebis. J'ai encore d'autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là, il faut aussi que je les amène; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger. Le Père m'aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même; j'ai le pouvoir de la donner et j'ai le pouvoir de la reprendre; tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père. Il y eut, de nouveau, à cause de ces paroles, division parmi les Juifs. Plusieurs d'entre eux disaient: Il a un démon; il est fou; pourquoi l'écoutez-vous? D'autres disaient: Ces paroles ne sont pas celles d'un démoniaque. Un démon peut-il ouvrir les yeux des aveugles? On célébrait à Jérusalem la fête de la Dédicace. C'était l'hiver. Jésus se promenait dans le temple, sous le portique de Salomon. Les Juifs l'entourèrent et lui dirent: Jusques à quand tiendras-tu notre âme en suspens? Si toi, tu es le Christ, dis-le nous ouvertement. Jésus leur répondit: Je vous l'ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père rendent témoignage de moi. Mais vous ne croyez pas, parce que vous n'êtes pas de mes brebis. Mes brebis entendent ma voix. Moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle; elles ne périront jamais, et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous; et personne ne peut les arracher de la main du Père. Moi et le Père, nous sommes un. Les Juifs ramassèrent de nouveau des pierres pour le lapider. Jésus reprit et leur dit: Je vous ai fait voir beaucoup d'œuvres bonnes venant du Père. Pour laquelle de ces œuvres me lapidez-vous? Les Juifs lui répondirent: Ce n'est pas pour une œuvre bonne que nous te lapidons, mais pour un blasphème, et parce que toi, qui es un homme, tu te fais Dieu. Jésus leur répondit: N'est-il pas écrit dans votre loi: J'ai dit: Vous êtes des dieux? Si elle a appelé dieux ceux à qui la parole de Dieu a été adressée – et l'Écriture ne peut être abolie – à celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde, vous dites: Tu blasphèmes! parce que j'ai dit: Je suis le Fils de Dieu! Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas! Mais si je les fais, quand même vous ne me croiriez pas, croyez à ces œuvres, afin de savoir et de reconnaître que le Père est en moi, et moi dans le Père. Ils cherchèrent encore à l'arrêter; mais il s'échappa de leurs mains. Jésus s'en alla de nouveau au-delà du Jourdain, à l'endroit où Jean avait d'abord baptisé, et il y demeura. Beaucoup de gens vinrent à lui, et ils disaient: Jean n'a fait aucun miracle; mais tout ce que Jean a dit de cet homme était vrai. Et là, beaucoup crurent en lui. Il y avait un malade, Lazare, de Béthanie, village de Marie et de Marthe, sa sœur. Marie était celle qui oignit de parfum le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux, et c'était son frère Lazare qui était malade. Les sœurs envoyèrent dire à Jésus: Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade. Après avoir entendu cela Jésus dit: Cette maladie n'est pas pour la mort, mais pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle. Or Jésus aimait Marthe et sa sœur et Lazare. Quand il eut appris que celui-ci était malade, il resta encore deux jours à l'endroit où il était; puis il dit aux disciples: Retournons en Judée. Les disciples lui dirent: Rabbi, les Juifs tout récemment cherchaient à te lapider, et tu y retournes! Jésus répondit: N'y a-t-il pas douze heures dans le jour? Si quelqu'un marche pendant le jour, il ne trébuche pas, parce qu'il voit la lumière de ce monde; mais si quelqu'un marche pendant la nuit, il trébuche, parce que la lumière n'est pas en lui. Après ces paroles, il leur dit: Lazare, notre ami, s'est endormi, mais je pars pour le réveiller. Les disciples lui dirent: Seigneur, s'il s'est endormi, il sera sauvé. Jésus avait parlé de sa mort, mais eux pensèrent qu'il parlait de l'assoupissement du sommeil. Alors, Jésus leur dit ouvertement: Lazare est mort. Et, pour vous, je me réjouis de n'avoir pas été là, afin que vous croyiez. Mais allons vers lui. Sur ce, Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples: Allons, nous aussi, afin de mourir avec lui. À son arrivée, Jésus trouva que Lazare était déjà, depuis quatre jours, dans le tombeau. Or, Béthanie était près de Jérusalem, à quinze stades environ. Beaucoup de Juifs étaient venus vers Marthe et Marie pour les consoler au sujet de leur frère. Lorsque Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison. Marthe dit à Jésus: Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais maintenant même, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera. Jésus lui dit: Ton frère ressuscitera. Je sais, lui répondit Marthe, qu'il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. Jésus lui dit: Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela? Elle lui dit: Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. Après avoir dit cela, elle s'en alla. Puis elle appela Marie, sa sœur, et lui dit secrètement: Le Maître est ici, et il t'appelle. Dès que Marie eut entendu, elle se leva promptement et se rendit vers lui; car Jésus n'était pas encore entré dans le village, mais il était à l'endroit où Marthe l'avait rencontré. Les Juifs qui étaient dans la maison avec Marie et qui la consolaient, la virent se lever promptement et sortir; ils la suivirent, pensant qu'elle allait au tombeau pour y pleurer. Lorsque Marie fut arrivée là où était Jésus et qu'elle le vit, elle tomba à ses pieds et lui dit: Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Quand Jésus vit qu'elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, il frémit en son esprit et fut troublé. Il dit: Où l'avez-vous mis? Seigneur, lui répondirent-ils, viens et vois. Jésus pleura. Les Juifs dirent donc: Voyez comme il l'aimait! Et quelques-uns d'entre eux dirent: Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, ne pouvait-il pas faire aussi que cet homme ne meure pas? Jésus, frémissant de nouveau en lui-même, se rendit au tombeau. C'était une grotte, et une pierre était placée devant. Jésus dit: Ôtez la pierre. Marthe, la sœur du mort, lui dit: Seigneur, il sent déjà, car c'est le quatrième jour. Jésus lui dit: Ne t'ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu? Ils ôtèrent donc la pierre. Jésus leva les yeux en haut et dit: Père, je te rends grâces de ce que tu m'as exaucé. Pour moi, je savais que tu m'exauces toujours, mais j'ai parlé à cause de la foule de ceux qui se tiennent ici, afin qu'ils croient que c'est toi qui m'as envoyé. Après avoir dit cela, il cria d'une voix forte: Lazare, sors! Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandelettes, et le visage enveloppé d'un linge. Jésus leur dit: Déliez-le, et laissez-le aller. Plusieurs des Juifs venus chez Marie, qui avaient vu ce qu'il avait fait, crurent en lui. Mais quelques-uns d'entre eux allèrent trouver les Pharisiens et leur dirent ce qu'avait fait Jésus. Alors les principaux sacrificateurs et les Pharisiens assemblèrent le sanhédrin et dirent: Qu'allons-nous faire? Car cet homme fait beaucoup de miracles. Si nous le laissons faire, tous croiront en lui, et les Romains viendront (nous) enlever et notre Lieu (saint) et notre nation. L'un d'eux, Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette année-là, leur dit: Vous n'y entendez rien; vous ne vous rendez pas compte qu'il est avantageux pour vous qu'un seul homme meure pour le peuple et que la nation entière ne périsse pas. Or, il ne dit pas cela de lui-même mais, étant souverain sacrificateur cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation. Et non seulement pour la nation, mais aussi afin de réunir en un seul (corps) les enfants de Dieu dispersés. Dès ce jour, ils résolurent de le faire mourir. Jésus donc ne circula plus ouvertement parmi les Juifs; mais il partit de là pour la contrée voisine du désert, dans une ville appelée Éphraïm; il y séjournait avec ses disciples. La Pâque des Juifs était proche; et beaucoup de gens du pays montèrent à Jérusalem avant la Pâque, afin de se purifier. Ils cherchaient Jésus et se disaient les uns aux autres dans le temple: Qu'en pensez-vous? Ne viendra-t-il point à la fête? Or, les principaux sacrificateurs et les Pharisiens avaient donné des ordres pour que, si quelqu'un savait où il était, il le dénonce, afin qu'on l'arrête. Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie, où était Lazare qu'il avait ressuscité d'entre les morts. Là, on lui fit un repas; Marthe servait et Lazare était un de ceux qui se trouvaient à table avec lui. Marie prit une livre d'un parfum de nard pur de grand prix, en répandit sur les pieds de Jésus et lui essuya les pieds avec ses cheveux; et la maison fut remplie de l'odeur du parfum. Un de ses disciples, Judas Iscariot, celui qui devait le livrer, dit alors: Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers pour les donner aux pauvres? Il disait cela, non qu'il se mît en peine des pauvres, mais parce qu'il était voleur et que, tenant la bourse, il prenait ce qu'on y mettait. Mais Jésus dit: Laisse-la garder ce parfum pour le jour de ma sépulture. Vous avez toujours les pauvres avec vous, mais moi, vous ne m'avez pas toujours. La foule nombreuse des Juifs apprit qu'il était là, et ils y vinrent, non pas seulement à cause de Jésus, mais pour voir aussi Lazare qu'il avait ressuscité d'entre les morts. Les principaux sacrificateurs délibérèrent afin de faire mourir aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs s'éloignaient à cause de lui et croyaient en Jésus. Le lendemain, la foule nombreuse de gens venue pour la fête, apprit que Jésus se rendait à Jérusalem; ils prirent des branches de palmiers et sortirent à sa rencontre, et il criaient: Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d'Israël. Jésus trouva un ânon et s'assit dessus, selon ce qui est écrit: Sois sans crainte, fille de Sion; Voici, ton roi vient, Assis sur le petit d'une ânesse. Ses disciples ne comprirent pas cela tout d'abord; mais quand Jésus fut glorifié, alors ils se souvinrent que ces choses étaient écrites de lui, et que, pour lui, ils les avaient faites. La foule, qui était avec Jésus quand il appela Lazare du tombeau et le ressuscita d'entre les morts, lui rendait témoignage. C'est pourquoi la foule vint à sa rencontre, car elle avait appris qu'il avait fait ce miracle. Les Pharisiens se dirent donc les uns aux autres: Vous voyez que vous ne gagnez rien, voici que (tout) le monde est allé après lui. Il y avait quelques Grecs parmi les gens qui étaient montés pour adorer pendant la fête. Ils s'approchèrent de Philippe, de Bethsaïda en Galilée, et lui demandèrent: Seigneur, nous voudrions voir Jésus. Philippe alla le dire à André, puis André et Philippe allèrent le dire à Jésus. Jésus leur répondit: L'heure est venue où le Fils de l'homme doit être glorifié. En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perd, et celui qui a de la haine pour sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle. Si quelqu'un me sert, qu'il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu'un me sert, le Père l'honorera. Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-je? … Père, sauve-moi de cette heure? … Mais c'est pour cela que je suis venu jusqu'à cette heure. Père, glorifie ton nom! Une voix vint alors du ciel: Je l'ai glorifié et je le glorifierai de nouveau. La foule, qui se tenait là et qui avait entendu, disait que c'était le tonnerre. D'autres disaient: Un ange lui a parlé. Jésus reprit la parole: Ce n'est pas à cause de moi que cette voix s'est fait entendre; c'est à cause de vous. Maintenant c'est le jugement de ce monde; maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors. Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous (les hommes) à moi. Il disait cela pour indiquer de quelle mort il devait mourir. La foule lui répondit: Nous avons appris par la loi que le Christ demeure éternellement; comment donc dis-tu: Il faut que le Fils de l'homme soit élevé? Qui est ce Fils de l'homme? Jésus leur dit: La lumière est encore pour un peu de temps parmi vous. Marchez pendant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne vous surprennent pas: celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va. Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous deveniez des enfants de lumière. Jésus dit cela, puis il s'en alla et se cacha loin d'eux. Malgré tant de miracles qu'il avait faits devant eux, ils ne croyaient pas en lui, afin que soit accomplie la parole dite par le prophète Ésaïe: Seigneur, qui a cru à ce que nous avons fait entendre? Et à qui le bras du Seigneur a-t-il été révélé? Aussi ne pouvaient-ils croire, parce qu'Ésaïe a dit encore: Il a aveuglé leurs yeux Et endurci leur cœur, De peur qu'ils ne voient des yeux, Qu'ils ne comprennent du cœur, Qu'ils ne se convertissent Et que je ne les guérisse. C'est ce que dit Ésaïe lorsqu'il vit sa gloire et qu'il parla de lui. Cependant, même parmi les chefs, plusieurs crurent en lui; mais à cause des Pharisiens, ils ne le confessaient pas, pour ne pas être exclus de la synagogue. Car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu. Jésus s'écria: Celui qui croit en moi, croit, non pas en moi, mais en celui qui m'a envoyé; et celui qui me contemple, contemple celui qui m'a envoyé. Moi, la lumière, je suis venu dans le monde, afin que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres. Si quelqu'un entend mes paroles et ne les garde pas, ce n'est pas moi qui le juge, car je suis venu non pour juger le monde, mais pour sauver le monde. Celui qui me rejette et qui ne reçoit pas mes paroles, a son juge: la parole que j'ai prononcée, c'est elle qui le jugera au dernier jour. Car mes paroles ne viennent pas de moi; mais le Père, qui m'a envoyé, m'a commandé lui-même ce que je dois dire et ce dont je dois parler. Et je sais que son commandement est la vie éternelle. Ainsi ce dont je parle, j'en parle comme le Père me l'a dit. Avant la fête de Pâque, sachant que l'heure était venue pour lui de passer de ce monde au Père, Jésus, qui avait aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'au bout. Pendant le repas, alors que le diable avait déjà mis au cœur de Judas, fils de Simon, de le livrer, Jésus, qui savait que le Père avait tout remis entre ses mains, qu'il était venu de Dieu et qu'il s'en allait à Dieu, se leva de table, ôta ses vêtements et prit un linge dont il s'entoura. Ensuite il versa de l'eau dans un bassin et se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu'il avait à la ceinture. Il vint donc à Simon Pierre, qui lui dit: Toi, Seigneur, tu me laverais les pieds! Jésus lui répondit: Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le comprendras dans la suite. Pierre lui dit: Non, jamais tu ne me laveras les pieds. Jésus lui répondit: Si je ne te lave, tu n'as point de part avec moi. Simon Pierre lui dit: Seigneur, non seulement les pieds, mais encore les mains et la tête. Jésus lui dit: Celui qui s'est baigné n'a pas besoin de se laver [sauf les pieds], mais il est entièrement pur; et vous êtes purs, mais non pas tous. Il connaissait en effet celui qui le livrait; c'est pourquoi il dit: Vous n'êtes pas tous purs. Après leur avoir lavé les pieds et avoir repris ses vêtements, il se remit à table et leur dit: Comprenez-vous ce que je vous ai fait? Vous m'appelez: le Maître et le Seigneur, et vous dites bien, car je (le) suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres; car je vous ai donné un exemple, afin que, vous aussi, vous fassiez comme moi je vous ai fait. En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n'est pas plus grand que son seigneur, ni l'apôtre plus grand que celui qui l'a envoyé. Si vous savez cela, vous êtes heureux, pourvu que vous le mettiez en pratique. Ce n'est pas de vous tous que je le dis; je connais ceux que j'ai choisis. Mais il faut que l'Écriture s'accomplisse: Celui qui mange avec moi le pain, a levé son talon contre moi. Dès à présent, je vous le dis, avant que la chose arrive, afin que, lorsqu'elle arrivera, vous croyiez que Moi, je suis. En vérité, en vérité, je vous le dis, qui reçoit celui que j'aurai envoyé me reçoit, et qui me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé. Après avoir ainsi parlé, Jésus fut troublé en son esprit et fit cette déclaration: En vérité, en vérité, je vous le dis, l'un de vous me livrera. Les disciples se regardaient les uns les autres et se demandaient de qui il parlait. Un de ses disciples, celui que Jésus aimait, était couché à table près de Jésus. Simon Pierre lui fit signe et lui dit: Demande qui est celui dont il parle. Et ce disciple se pencha sur la poitrine de Jésus et lui dit: Seigneur, qui est-ce? Jésus lui répondit: C'est celui pour qui je tremperai le morceau et à qui je le donnerai. Il trempa le morceau et le donna à Judas, fils de Simon l'Iscariot. Dès que (Judas eut reçu) le morceau, Satan entra en lui. Jésus lui dit: Ce que tu fais, fais-le vite. [Mais] aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela. En effet, comme Judas tenait la bourse, quelques-uns pensaient que Jésus lui disait: Achète ce dont nous avons besoin pour la fête, ou: Donne quelque chose aux pauvres. Judas prit le morceau et sortit aussitôt. Il faisait nuit. Lorsque Judas fut sorti, Jésus dit: Maintenant, le Fils de l'homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui. Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même, et il le glorifiera bientôt. Petits enfants, je suis encore pour peu de temps avec vous. Vous me chercherez; et comme j'ai dit aux Juifs: « Là où je vais, vous ne pourrez venir », à vous aussi je le dis maintenant. Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres. Simon Pierre lui dit: Seigneur, où vas-tu? Jésus répondit: Là où je vais, tu ne peux pas maintenant me suivre, mais tu me suivras plus tard. Seigneur, lui dit Pierre, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant? Je donnerai ma vie pour toi. Jésus répondit: Tu donneras ta vie pour moi! En vérité, en vérité, je te le dis, le coq ne chantera point, que tu ne m'aies renié trois fois. Que votre cœur ne se trouble pas. Croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Sinon, je vous l'aurais dit; car je vais vous préparer une place. Donc, si je m'en vais et vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. Et où je vais, vous en savez le chemin. Thomas lui dit: Seigneur, nous ne savons où tu vas; comment en saurions-nous le chemin? Jésus lui dit: Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant, vous le connaissez et vous l'avez vu. Philippe lui dit: Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. Jésus lui dit: il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe! Celui qui m'a vu, a vu le Père. Comment dis-tu: Montre-nous le Père? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis ne viennent pas de moi-même; le Père, qui demeure en moi, accomplit ses œuvres. Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi. Sinon, croyez à cause de ces œuvres. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que moi je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m'en vais vers le Père; et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements, et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur qui soit éternellement avec vous, l'Esprit de vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas; mais vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure près de vous et qu'il sera en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je viens vers vous. Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez parce que moi je vis, et que, vous aussi, vous vivrez. En ce jour-là, vous connaîtrez que moi, je suis en mon Père, vous en moi, et moi en vous. Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime. Celui qui m'aime sera aimé de mon Père, moi aussi je l'aimerai et je me manifesterai à lui. Jude, non pas l'Iscariot, lui dit: Seigneur, comment se fait-il que tu doives te manifester à nous et non au monde? Jésus lui répondit: Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera; nous viendrons vers lui et nous ferons notre demeure chez lui. Celui qui ne m'aime pas, ne garde pas mes paroles. Et la parole que vous entendez n'est pas de moi, mais du Père qui m'a envoyé. Je vous ai parlé de cela pendant que je demeure auprès de vous. Mais le Consolateur, le Saint-Esprit que le Père enverra en mon nom, c'est lui qui vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que moi je vous ai dit. Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Moi, je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble pas et ne s'alarme pas. Vous avez entendu que je vous ai dit: Je m'en vais et je reviendrai vers vous. Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais vers le Père, car le Père est plus grand que moi. Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu'elles n'arrivent, afin que, lorsqu'elles arriveront, vous croyiez. Je ne parlerai plus guère avec vous, car le prince du monde vient. Il n'a rien en moi. Mais c'est afin que le monde sache que j'aime le Père et que j'agis comme le Père me l'a commandé. Levez-vous, partons d'ici. Moi, je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche; et tout sarment qui porte du fruit, il l'émonde afin qu'il porte encore plus de fruit. Déjà, vous êtes émondés, à cause de la parole que je vous ai annoncée. Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s'il ne demeure sur le cep, de même vous non plus, si vous ne demeurez en moi. Moi, je suis le cep; vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, comme moi en lui, porte beaucoup de fruit, car sans moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment, et il sèche; puis l'on ramasse les sarments, on les jette au feu et ils brûlent. Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. Mon Père est glorifié en ceci: que vous portiez beaucoup de fruit, et vous serez mes disciples. Comme le Père m'a aimé, moi aussi, je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme j'ai gardé les commandements de mon Père et que je demeure dans son amour. Je vous ai parlé ainsi, afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète. Voici mon commandement: Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. Il n'y a pour personne de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître. Je vous ai appelé amis, parce que tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai fait connaître. Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, mais moi, je vous ai choisis et je vous ai établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, pour que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne. Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres. Si le monde a de la haine pour vous, sachez qu'il m'a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui; mais parce que vous n'êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela, le monde a de la haine pour vous. Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite: Le serviteur n'est pas plus grand que son maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi; s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre. Mais tout cela, ils vous le feront à cause de mon nom, parce qu'ils ne connaissent pas celui qui m'a envoyé. Si je n'étais pas venu et si je ne leur avais point parlé, ils n'auraient pas de péché. Maintenant, ils n'ont pas d'excuse pour leur péché. Celui qui a de la haine pour moi, a aussi de la haine pour mon Père. Si je n'avais pas fait parmi eux les œuvres que nul autre n'a faites, ils n'auraient pas de péché. Maintenant ils les ont vues, et ils ont haï, et moi et mon Père. Mais que cette parole, écrite dans leur loi, soit accomplie: Ils m'ont haï sans cause. Quand sera venu le Consolateur que je vous enverrai de la part du Père, l'Esprit de vérité qui provient du Père, il rendra témoignage de moi, et vous aussi, vous me rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi depuis le commencement. Je vous ai parlé ainsi, pour que vous ne soyez pas scandalisés. Ils vous excluront des synagogues; et même, l'heure vient où quiconque vous fera mourir pensera offrir un culte à Dieu. Et ils feront cela, parce qu'ils n'ont connu ni le Père, ni moi. Je vous ai parlé ainsi, pour que l'heure venue, vous vous souveniez que je vous l'ai dit. Je ne vous l'ai pas dit dès le commencement, parce que j'étais avec vous. Maintenant, je m'en vais vers celui qui m'a envoyé, et nul de vous ne me demande: Où vas-tu? Mais parce que je vous ai parlé ainsi, la tristesse a rempli votre cœur. Cependant, je vous dis la vérité: il est avantageux pour vous que je parte, car si je ne pars pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous; mais si je m'en vais, je vous l'enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement: de péché, parce qu'ils ne croient pas en moi; de justice, parce que je vais vers le Père, et que vous ne me verrez plus; de jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les comprendre maintenant. Quand il sera venu, lui, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité; car ses paroles ne viendront pas de lui-même, mais il parlera de tout ce qu'il aura entendu et vous annoncera les choses à venir. Lui me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi et vous l'annoncera. Tout ce que le Père a, est à moi; c'est pourquoi j'ai dit qu'il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera. Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez de nouveau [parce que je vais vers le Père.] Alors quelques-uns de ses disciples dirent entre eux: Qu'est-ce qu'il nous dit? Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez? et: Je m'en vais vers le Père? Ils disaient donc: que dit-il là: Un peu de temps…? Nous ne savons de quoi il parle. Jésus, sachant qu'ils voulaient l'interroger, leur dit: Vous vous questionnez les uns les autres sur ce que j'ai dit: Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez. En vérité, en vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous vous lamenterez, et le monde se réjouira: vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse sera changée en joie. La femme, lorsqu'elle enfante, a de la tristesse, parce que son heure est venue; quand elle a donné le jour à l'enfant, elle ne se souvient plus de sa douleur, à cause de la joie de ce qu'un homme soit venu au monde. Vous donc aussi, vous avez maintenant de la tristesse; mais je vous verrai de nouveau, votre cœur se réjouira, et nul ne vous ôtera votre joie. En ce jour-là, vous ne m'interrogerez plus sur rien. En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom. Jusqu'à présent, vous n'avez rien demandé en mon nom. Demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit complète. Je vous ai parlé ainsi en paraboles. L'heure vient où je ne vous parlerai plus en paraboles, mais où je vous annoncerai ouvertement ce qui concerne le Père. En ce jour-là, vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous, car le Père lui-même vous aime, parce que vous m'avez aimé, et que vous avez cru que je suis sorti d'auprès de Dieu. Je suis sorti du Père et je suis venu dans le monde; maintenant, je quitte le monde et je vais vers le Père. Ses disciples lui dirent: Voici que maintenant, tu parles ouvertement et que tu ne dis rien en parabole. Maintenant, nous savons que tu sais toutes choses et que tu n'as pas besoin que personne t'interroge; c'est pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu. Jésus leur répondit: Vous croyez maintenant…? Voici que l'heure vient, et même elle est venue, où vous serez dispersés chacun de son côté, et où vous me laisserez seul; mais je ne suis pas seul, car le Père est avec moi. Je vous ai parlé ainsi, pour que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, moi, j'ai vaincu le monde. Après avoir ainsi parlé, Jésus leva les yeux au ciel et dit: Père, l'heure est venue. Glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie, selon que tu lui as donné pouvoir sur toute chair, afin qu'il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. Je t'ai glorifié sur la terre; j'ai achevé l'œuvre que tu m'as donnée à faire. Et maintenant, toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi, avant que le monde fût. J'ai manifesté ton nom aux hommes que tu m'as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi et tu me les as donnés; et ils ont gardé ta parole. Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m'as donné vient de toi. Car je leur ai donné les paroles que tu m'as données; ils les ont reçues; ils ont vraiment reconnu que je suis sorti d'auprès de toi et ils ont cru que tu m'as envoyé. C'est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés, parce qu'ils sont à toi – et tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi – et je suis glorifié en eux. Je ne suis plus dans le monde; eux sont dans le monde, et moi je vais à toi. Père saint, garde-les en ton nom, (ce nom) que tu m'as donné, afin qu'ils soient un comme nous. Lorsque j'étais avec eux, je gardais en ton nom ceux que tu m'as donnés. Je les ai préservés, et aucun d'eux ne s'est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l'Écriture soit accomplie. Et maintenant, je vais à toi, et je parle ainsi dans le monde, afin qu'ils aient en eux ma joie parfaite. Je leur ai donné ta parole, et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi, je ne suis pas du monde. Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les garder du Malin. Ils ne sont pas du monde, comme moi, je ne suis pas du monde. Sanctifie-les par la vérité: ta parole est la vérité. Comme tu m'as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde. Et moi, je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu'eux aussi soient sanctifiés dans la vérité. Ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un; comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi, qu'eux aussi soient [un] en nous, afin que le monde croie que tu m'as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes un, – moi en eux, et toi en moi – afin qu'ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés, comme tu m'as aimé. Père, je veux que là où je suis, ceux que tu m'as donnés soient aussi avec moi, afin qu'ils contemplent ma gloire, celle que tu m'as donnée, parce que tu m'as aimé avant la fondation du monde. Père juste, le monde ne t'a pas connu; mais moi, je t'ai connu, et ceux-ci ont connu que tu m'as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux, et que moi, je sois en eux. Après avoir dit cela, Jésus sortit avec ses disciples (pour aller) de l'autre côté du ravin du Cédron, où se trouvait un jardin dans lequel il entra, lui et ses disciples. Judas, qui le livrait, connaissait l'endroit, parce que Jésus et ses disciples s'y étaient souvent réunis. Judas prit donc la cohorte et des gardes envoyés par les principaux sacrificateurs et par les Pharisiens, et s'y rendit avec des torches, des lanternes et des armes. Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver, s'avança et leur dit: Qui cherchez-vous? Ils lui répondirent: Jésus de Nazareth. Il leur dit: C'est moi. Judas, qui le livrait, se tenait avec eux. Lorsque Jésus leur eut dit: C'est moi, ils reculèrent et tombèrent par terre. Il leur demanda de nouveau: Qui cherchez-vous? Et ils dirent: Jésus de Nazareth. Jésus répondit: Je vous ai dit que c'est moi. Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez partir ceux-ci. C'était afin que s'accomplisse la parole qu'il avait dite: « Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés. » Simon Pierre qui avait une épée, la tira, frappa le serviteur du souverain sacrificateur et lui trancha l'oreille droite. Le nom du serviteur était Malchus. Jésus dit à Pierre: Remets ton épée au fourreau. Ne boirai-je pas la coupe que le Père m'a donnée? La cohorte, le tribun et les gardes des Juifs saisirent alors Jésus et le lièrent. Ils l'emmenèrent d'abord chez Anne; car c'était le beau-père de Caïphe qui était souverain sacrificateur cette année-là. Et Caïphe était celui qui avait donné ce conseil aux Juifs: « Il est préférable qu'un seul homme meure pour le peuple. » Or, Simon Pierre, ainsi qu'un autre disciple, suivait Jésus. Ce disciple était connu du souverain sacrificateur, et il entra avec Jésus dans la cour du souverain sacrificateur; mais Pierre se tenait dehors, près de la porte. L'autre disciple, connu du souverain sacrificateur, sortit, parla à la gardienne de la porte et fit entrer Pierre. Alors la servante, gardienne de la porte, dit à Pierre: Toi aussi, n'es-tu pas des disciples de cet homme? Il dit: Je n'en suis pas. Les serviteurs et les gardes se tenaient là, après avoir allumé un brasier, car il faisait froid, et ils se chauffaient. Pierre aussi se tenait avec eux et se chauffait. Le souverain sacrificateur interrogea Jésus sur ses disciples et sur son enseignement. Jésus lui répondit: J'ai parlé ouvertement au monde; j'ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s'assemblent, et je n'ai parlé de rien en secret. Pourquoi m'interroges-tu? Demande à ceux qui m'ont entendu de quoi je leur ai parlé; voici qu'ils savent, eux, ce que moi j'ai dit. À ces mots, un des gardes qui se trouvaient là donna une gifle à Jésus, en disant: Est-ce ainsi que tu réponds au souverain sacrificateur? Jésus lui répondit: Si j'ai mal parlé, prouve ce qu'il y a de mal; et si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu? Alors Anne l'envoya lié à Caïphe, le souverain sacrificateur. Simon Pierre se tenait là et se chauffait. On lui dit: Toi aussi, n'es-tu pas de ses disciples? Il le nia et dit: Je n'en suis pas. Un des serviteurs du souverain sacrificateur, parent de celui à qui Pierre avait tranché l'oreille, dit: Ne t'ai-je pas vu avec lui dans le jardin? Pierre le nia de nouveau. Et aussitôt un coq chanta. De chez Caïphe, ils emmenèrent Jésus au prétoire: c'était le matin. Ils n'entrèrent pas eux-mêmes dans le prétoire, afin de ne pas se souiller et de pouvoir manger la Pâque. Pilate sortit donc pour aller vers eux et dit: Quelle accusation portez-vous contre cet homme? Ils lui répondirent: Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré. Sur quoi, Pilate leur dit: Prenez-le vous-mêmes et jugez-le selon votre loi. Les Juifs lui dirent: Il ne nous est pas permis de mettre quelqu'un à mort. C'était afin que s'accomplisse la parole que Jésus avait dite, pour indiquer de quelle mort il devait mourir. Pilate rentra dans le prétoire, appela Jésus et lui dit: Es-tu le roi des Juifs? Jésus répondit: Est-ce de toi-même que tu dis cela, ou d'autres te l'ont-ils dit de moi? Pilate répondit: Moi, suis-je donc Juif? Ta nation et les principaux sacrificateurs t'ont livré à moi; qu'as-tu fait? Jésus répondit: Mon royaume n'est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi, afin que je ne sois pas livré aux Juifs; mais maintenant, mon royaume n'est pas d'ici-bas. Pilate lui dit: Tu es donc roi? Jésus répondit: Tu le dis: je suis roi. Voici pourquoi je suis né et voici pourquoi je suis venu dans le monde: pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. Pilate lui dit: Qu'est-ce que la vérité? Après avoir dit cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs et leur dit: Moi, je ne trouve aucun motif (de condamnation) en lui. Mais c'est parmi vous une coutume que je vous relâche quelqu'un à la fête de Pâque; voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs? Alors de nouveau, ils crièrent: Non, pas lui, mais Barabbas. Or, Barabbas était un brigand. Alors Pilate fit prendre et flageller Jésus. Les soldats tressèrent une couronne d'épines qu'ils mirent sur sa tête, et le revêtirent d'un manteau de pourpre; puis, ils s'approchaient de lui et disaient: Salut, roi des Juifs! Et ils lui donnaient des gifles. Pilate sortit de nouveau et dit aux Juifs: Voici, je vous l'amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve aucun motif (de condamnation) en lui. Jésus sortit donc, portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit: Voici l'homme! Lorsque les principaux sacrificateurs et les gardes le virent, ils crièrent: Crucifie! Crucifie! Pilate leur dit: Prenez-le vous-mêmes et crucifiez-le; car moi, je ne trouve pas de motif (de condamnation) en lui. Les Juifs lui répondirent: Nous avons une loi, et selon la loi, il doit mourir, parce qu'il s'est fait Fils de Dieu. Quand Pilate entendit cette parole, sa crainte augmenta. Il rentra dans le prétoire et dit à Jésus: D'où es-tu? Mais Jésus ne lui donna pas de réponse. Pilate lui dit alors: À moi, tu ne parles pas? Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te relâcher, et que j'ai le pouvoir de te crucifier? Jésus répondit: Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait été donné d'en-haut. C'est pourquoi celui qui me livre à toi est coupable d'un plus grand péché. Dès ce moment, Pilate cherchait à le relâcher. Mais les Juifs crièrent: Si tu le relâches, tu n'es pas ami de César. Quiconque se fait roi, se déclare contre César. Pilate, après avoir entendu ces paroles, amena Jésus dehors et s'assit au tribunal, au lieu dit: le Pavé et en hébreu: Gabbatha. C'était la préparation de la Pâque, et environ la sixième heure. Il dit aux Juifs: Voici votre roi! Mais ils s'écrièrent: À mort! À mort! crucifie-le! Pilate leur dit: Crucifierai-je votre roi? Les principaux sacrificateurs répondirent: Nous n'avons de roi que César. Alors, il le leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus et [l'emmenèrent ]. Jésus, portant sa croix, sortit (de la ville) vers le lieu appelé: le Crâne, qui se dit en hébreu: Golgotha. C'est là qu'ils le crucifièrent, et avec lui deux autres, un de chaque côté, et Jésus au milieu. Pilate fit aussi un écriteau qu'il plaça sur la croix. Il y était inscrit: Jésus de Nazareth, le roi des Juifs. Beaucoup de Juifs lurent cet écriteau, parce que l'endroit où Jésus fut crucifié était près de la ville: l'inscription était en hébreu, en latin et en grec. Les principaux sacrificateurs des Juifs dirent à Pilate: N'écris pas: Le roi des Juifs; mais: il a dit: Je suis le roi des Juifs. Pilate répondit: Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit. Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d'un seul tissu depuis le haut jusqu'en bas. Ils dirent entre eux: Ne la déchirons pas, mais que le sort désigne celui à qui elle sera. C'était afin que s'accomplisse l'Écriture: Ils se sont partagé mes vêtements Et ils ont tiré au sort ma robe. Voilà ce que firent les soldats. Près de la croix de Jésus, se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie femme de Clopas et Marie-Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et debout auprès d'elle le disciple qu'il aimait dit à sa mère: Femme, voici ton fils. Puis il dit au disciple: Voici ta mère. Et dès cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Après cela, Jésus, qui savait que déjà tout était achevé, dit afin que l'Écriture soit accomplie: J'ai soif. Il y avait là un vase plein de vinaigre. On fixa à une tige d'hysope une éponge imbibée de vinaigre et on l'approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit: Tout est accompli. Puis il baissa la tête et rendit l'esprit. C'était (le jour de) la préparation et, pour ne pas laisser les corps en croix pendant le sabbat – or ce sabbat était un grand jour – les Juifs demandèrent à Pilate de les faire enlever après leur avoir brisé les jambes. Les soldats vinrent donc et brisèrent les jambes du premier, puis de l'autre qui avait été crucifié avec lui. Arrivés à Jésus et le voyant déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes; mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt, il sortit de l'eau et du sang. Celui qui l'a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai; et lui, il sait qu'il dit vrai, afin que vous croyiez, vous aussi. Cela est arrivé, pour que l'Écriture soit accomplie: Aucun de ses os ne sera brisé. Et ailleurs, l'Écriture dit encore: Ils regarderont à celui qu'ils ont percé. Après cela, Joseph d'Arimathée, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate (la permission) d'enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Il vint donc et enleva le corps. Nicodème, qui auparavant était allé de nuit vers Jésus vint aussi et apporta un mélange d'environ cent livres de myrrhe et d'aloès. Ils prirent donc le corps de Jésus et l'enveloppèrent de bandelettes, avec les aromates, comme c'était la coutume d'ensevelir chez les Juifs. Or, il y avait un jardin à l'endroit où il avait été crucifié, et dans le jardin, un tombeau neuf où personne encore n'avait été déposé. Ce fut là qu'ils déposèrent Jésus, à cause de la préparation des Juifs, parce que le tombeau était proche. Le premier jour de la semaine, Marie-Madeleine se rendit au tombeau dès le matin, comme il faisait encore obscur; et elle vit que la pierre était enlevée du tombeau. Elle courut trouver Simon Pierre et l'autre disciple que Jésus aimait, et leur dit: On a enlevé du tombeau le Seigneur, et nous ne savons pas où on l'a mis. Pierre et l'autre disciple sortirent pour aller au tombeau. Ils couraient tous deux ensemble. Mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau; il se baissa, vit les bandelettes qui étaient là, pourtant il n'entra pas. Simon Pierre qui le suivait, arriva. Il entra dans le tombeau, aperçut les bandelettes qui étaient là et le linge qu'on avait mis sur la tête de Jésus, non pas avec les bandelettes, mais roulé à une place à part. Alors l'autre disciple, qui était arrivé le premier au tombeau, entra aussi; il vit et il crut. Car ils n'avaient pas encore compris l'Écriture, selon laquelle Jésus devait ressusciter d'entre les morts. Et les disciples s'en retournèrent chez eux. Cependant, Marie se tenait dehors, près du tombeau, et pleurait. Comme elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le tombeau et vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été couché le corps de Jésus, l'un à la tête, l'autre aux pieds. Ils lui dirent: Femme, pourquoi pleures-tu? Elle leur répondit: Parce qu'on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l'a mis. En disant cela, elle se retourna et vit Jésus debout; mais elle ne savait pas que c'était Jésus. Jésus lui dit: Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu? Pensant que c'était le jardinier, elle lui dit: Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je le prendrai. Jésus lui dit: Marie! Elle se retourna et lui dit en hébreu: Rabbouni, c'est-à-dire: Maître! Jésus lui dit: Ne me touche pas; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va vers mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. Marie-Madeleine vint annoncer aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur, et qu'il lui avait dit ces choses. Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient fermées, par la crainte qu'ils avaient des Juifs; Jésus vint, et debout au milieu d'eux, il leur dit: Que la paix soit avec vous! Quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples se réjouirent en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau: Que la paix soit avec vous! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie. Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit: Recevez l'Esprit Saint. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés, et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. Thomas, appelé Didyme, l'un des douze, n'était pas avec eux, lorsque Jésus vint. Les autres disciples lui dirent donc: Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit: Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets mon doigt à la place des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point. Huit jours après, les disciples de Jésus étaient de nouveau dans la maison, et Thomas avec eux. Jésus vint, les portes étant fermées, et debout au milieu d'eux, il leur dit: Que la paix soit avec vous! Puis il dit à Thomas: Avance ici ton doigt, regarde mes mains, avance aussi ta main et mets-la dans mon côté; et ne sois pas incrédule, mais crois! Thomas lui répondit: Mon Seigneur et mon Dieu! Jésus lui dit: Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru! Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d'autres miracles qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceci est écrit afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant, vous ayez la vie en son nom. Après cela, Jésus se manifesta encore aux disciples, sur (les bords de) la mer de Tibériade. Voici comment il se manifesta. Simon Pierre, Thomas, appelé Didyme, Nathanaël de Cana en Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples étaient ensemble. Simon Pierre leur dit: Je vais pêcher. Ils lui dirent: Nous allons, nous aussi, avec toi. Ils sortirent et montèrent dans la barque; cette nuit-là, ils ne prirent rien. Le matin venu, Jésus se trouva sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c'était Jésus. Jésus leur dit: Enfants, n'avez-vous rien à manger? Il lui répondirent: Non. Il leur dit: Jetez le filet du côté droit de la barque, et vous trouverez. Ils le jetèrent donc; et ils n'étaient plus capables de le retirer, à cause de la grande quantité de poissons. Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre: C'est le Seigneur! Dès que Simon Pierre eut entendu que c'était le Seigneur, il mit son vêtement, car il était nu, et se jeta dans la mer. Les autres disciples vinrent avec la barque, en traînant le filet (plein) de poissons, car ils n'étaient éloignés de terre que d'environ deux cents coudées. Lorsqu'ils furent descendus à terre, ils virent là un brasier, du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit: Apportez des poissons que vous venez de prendre. Simon Pierre monta (dans la barque) et tira à terre le filet plein de cent cinquante-trois gros poissons; et quoiqu'il y en eût tant, le filet ne se déchira pas. Jésus leur dit: Venez manger. Et aucun des disciples n'osait lui demander: Qui es-tu? car ils savaient que c'était le Seigneur. Jésus s'approcha, prit le pain et le leur donna, ainsi que le poisson. C'était déjà la troisième fois que Jésus se manifestait à ses disciples, depuis qu'il était ressuscité d'entre les morts. Après qu'ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre: Simon, fils de Jonas m'aimes-tu plus que (ne le font) ceux-ci? Il lui répondit: Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit: Prends soin de mes agneaux! Il lui dit une seconde fois: Simon, fils de Jonas m'aimes-tu? Pierre lui répondit: Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit: Sois le berger de mes brebis. Il lui dit pour la troisième fois: Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu? Pierre fut attristé de ce qu'il lui avait dit pour la troisième fois: M'aimes-tu? et il lui répondit: Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit: Prends soin de mes brebis. En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu attachais toi-même ton vêtement et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te l'attachera et te mènera où tu ne voudras pas. Il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre glorifierait Dieu. Après avoir ainsi parlé, il lui dit: Suis-moi. Pierre se retourna et vit venir à leur suite le disciple que Jésus aimait, celui qui pendant le souper, s'était penché sur la poitrine de Jésus et avait dit: « Seigneur, qui est celui qui te livre? » En le voyant, Pierre dit à Jésus: Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il? Jésus lui dit: Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe? Toi, suis-moi. Là-dessus, le bruit se répandit parmi les frères que ce disciple ne mourrait pas. Pourtant, Jésus ne lui avait pas dit qu'il ne mourrait pas, mais: Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe? C'est ce disciple qui rend témoignage de ces choses et qui les a écrites. Et nous savons que son témoignage est vrai. Jésus a fait encore beaucoup d'autres choses; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pourrait contenir les livres qu'on écrirait. Théophile, j'ai parlé, dans mon premier livre, de tout ce que Jésus a commencé de faire et d'enseigner, jusqu'au jour où il fut enlevé (au ciel), après avoir donné ses ordres, par le Saint-Esprit, aux apôtres qu'il avait choisis. C'est à eux aussi qu'avec plusieurs preuves, il se présenta vivant, après avoir souffert, et leur apparut pendant quarante jours en parlant de ce qui concerne le royaume de Dieu. Comme il se trouvait avec eux, il leur recommanda de ne pas s'éloigner de Jérusalem, mais d'attendre la promesse du Père dont, leur dit-il, vous m'avez entendu parler; car Jean a baptisé d'eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés d'Esprit Saint. Eux donc, réunis, demandèrent: Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume pour Israël? Il leur répondit: Ce n'est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous recevrez une puissance, celle du Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu'aux extrémités de la terre. Après avoir dit cela, il fut élevé pendant qu'ils le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu'il s'en allait, voici que deux hommes, en vêtements blancs, se présentèrent à eux et dirent: Vous Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, reviendra de la même manière dont vous l'avez vu aller au ciel. Alors ils retournèrent à Jérusalem, depuis le mont appelé des Oliviers, qui est près de Jérusalem, à la distance d'un chemin de sabbat. Quand ils furent entrés, ils montèrent dans la chambre haute où ils se tenaient d'ordinaire; c'étaient Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d'Alphée, Simon le zélote et Jude fils de Jacques. Tous d'un commun accord persévéraient dans la prière, avec les femmes, avec Marie, mère de Jésus, et avec ses frères. En ces jours-là, Pierre se leva au milieu des frères – le nombre des personnes réunies était d'environ cent vingt – et il dit: Frères, il fallait que s'accomplisse l'Écriture dans laquelle le Saint-Esprit, par la bouche de David, a parlé d'avance de Judas, devenu le guide de ceux qui se sont saisis de Jésus. Il était compté parmi nous, et avait obtenu part à ce même ministère. Après avoir acquis un champ avec le salaire du crime, cet homme est tombé en avant, s'est brisé par le milieu, et toutes ses entrailles se sont répandues. La chose a été si connue de tous les habitants de Jérusalem que ce champ a été appelé dans leur langue: Hakeldamah, c'est-à-dire, champ du sang. Or, il est écrit dans le livre des Psaumes: Que sa demeure devienne déserte, Et que personne ne l'habite! Et: Qu'un autre prenne sa charge! Ainsi, parmi ceux qui nous ont accompagnés tout le temps que le Seigneur Jésus allait et venait avec nous, depuis le baptême de Jean, jusqu'au jour où il a été enlevé du milieu de nous, il faut qu'il y en ait un qui soit avec nous témoin de sa résurrection. Ils en présentèrent deux: Joseph appelé Barsabbas, surnommé Justus, et Matthias. Puis ils prièrent en ces termes: Seigneur, toi qui connais les cœurs de tous, désigne lequel de ces deux tu as choisi, afin qu'il prenne sa place dans ce ministère et cet apostolat, que Judas a quittés pour aller à la place qui est la sienne. Ils tirèrent au sort, et le sort tomba sur Matthias, qui fut associé aux onze apôtres. Lorsque le jour de la Pentecôte arriva, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d'un souffle violent qui remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues qui semblaient de feu et qui se séparaient les unes des autres leur apparurent; elles se posèrent sur chacun d'eux. Ils furent tous remplis d'Esprit Saint et se mirent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer. Or il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs pieux venus de toutes les nations qui sont sous le ciel. Au bruit qui se produisit, la multitude accourut et fut bouleversée, parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. Ils étaient hors d'eux-mêmes et dans l'admiration, et disaient: Voici, ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens? Comment les entendons-nous chacun dans notre propre langue maternelle? Parthes, Mèdes, Élamites, ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée, la Cappadoce, le Pont, l'Asie, la Phrygie, la Pamphylie, l'Égypte, le territoire de la Libye voisine de Cyrène, et ceux qui sont venus de Rome, Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu! Tous étaient hors d'eux-mêmes et perplexes et se disaient les uns aux autres: Que veut dire ceci? Mais d'autres se moquaient et disaient: Ils sont pleins de vin doux. Alors Pierre, debout avec les onze, éleva la voix et s'exprima en ces termes: Vous Juifs, et vous tous qui séjournez à Jérusalem, sachez ceci et prêtez l'oreille à mes paroles! Ces gens ne sont pas ivres comme vous le supposez, car c'est la troisième heure du jour. Mais c'est ce qui a été dit par le prophète Joël: Dans les derniers jours, dit Dieu, Je répandrai de mon Esprit sur toute chair; Vos fils et vos filles prophétiseront Vos jeunes gens auront des visions, Et vos vieillards auront des songes. Oui, sur mes serviteurs et sur mes servantes, Dans ces jours-là, je répandrai de mon Esprit; Et ils prophétiseront. Je ferai des prodiges en haut dans le ciel Et des signes en bas sur la terre, Du sang, du feu et une vapeur de fumée; Le soleil se changera en ténèbres, Et la lune en sang, Avant que vienne le jour du Seigneur, Ce jour grand et magnifique. Alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. Israélites, écoutez ces paroles! Jésus de Nazareth, cet homme approuvé de Dieu devant vous par les miracles, les prodiges et les signes que Dieu a faits par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes; cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l'avez fait mourir en le clouant (à la croix) par la main des impies. Dieu l'a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu'il n'était pas possible qu'il soit retenu par elle. Car David a dit de lui: Je voyais constamment le Seigneur devant moi, Parce qu'il est à ma droite, afin que je ne sois pas ébranlé. Voilà pourquoi mon cœur se réjouit et ma langue est dans l'allégresse; Et même ma chair reposera avec espérance; Car tu n'abandonneras pas mon âme dans le séjour des morts, Et tu ne laisseras pas ton Saint voir la corruption. Tu m'as fait connaître les chemins de la vie, Tu me rempliras de bonheur par ta présence. Frères, qu'il me soit permis de vous dire franchement, au sujet du patriarche David, qu'il est mort, qu'il a été enseveli et que sa tombe existe encore parmi nous jusqu'à ce jour. Comme il était prophète et qu'il savait que Dieu lui avait juré par serment de faire asseoir un de ses descendants sur son trône, il a prévu par ses paroles la résurrection du Christ qui, en effet, n'a pas été abandonné dans le séjour des morts et dont la chair n'a pas vu la corruption. Ce Jésus, Dieu l'a ressuscité; nous en sommes tous témoins. Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père l'Esprit Saint qui avait été promis, et il l'a répandu, comme vous le voyez et l'entendez. Car David n'est pas monté dans les cieux, mais il dit lui-même: Le Seigneur a dit à mon Seigneur; Assieds-toi à ma droite, Jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. Que toute la maison d'Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié. Après avoir entendu cela, ils eurent le cœur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres: Frères, que ferons-nous? Pierre leur dit: Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. Et, par beaucoup d'autres paroles, il rendait témoignage et les exhortait, en disant: Sauvez-vous de cette génération perverse. Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés; et en ce jour-là, furent ajoutées environ trois mille âmes. Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières. La crainte s'emparait de chacun, et il se faisait beaucoup de prodiges et de signes par les apôtres. Tous ceux qui avaient cru étaient ensemble et avaient tout en commun. Ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient (le produit) entre tous, selon les besoins de chacun. Chaque jour avec persévérance, ils étaient au temple d'un commun accord, ils rompaient le pain dans les maisons et prenaient leur nourriture avec allégresse et simplicité de cœur; ils louaient Dieu et obtenaient la faveur de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l'Église ceux qui étaient sauvés. Ensemble, Pierre et Jean montaient au temple, à l'heure de la prière: c'était la neuvième heure. Or on apportait un homme boiteux de naissance, qui était placé tous les jours à la porte du temple appelée la Belle, pour demander l'aumône à ceux qui entraient dans le temple. Voyant Pierre et Jean qui allaient y entrer, il leur demandait l'aumône. Pierre, de même que Jean, fixa les yeux sur lui et dit: Regarde-nous. Et il les observait, s'attendant à recevoir d'eux quelque chose. Mais Pierre lui dit: Je ne possède ni argent, ni or; mais ce que j'ai, je te le donne: au nom de Jésus-Christ de Nazareth: lève-toi et marche! Le saisissant par la main droite, il le fit lever. À l'instant, ses pieds et ses chevilles devinrent fermes; d'un bond il fut debout et se mit à marcher. Il entra avec eux dans le temple en marchant, sautant et louant Dieu. Tout le peuple le vit marcher et louer Dieu. On le reconnaissait: c'était celui qui était assis à la Belle Porte du temple pour (demander) l'aumône, et les gens furent remplis de stupeur et d'étonnement au sujet de ce qui lui était arrivé. Comme il ne quittait pas Pierre et Jean, tout le peuple stupéfait accourut vers eux, au portique appelé de Salomon. Pierre, à cette vue, dit au peuple: Vous, Israélites, pourquoi vous étonnez-vous de cela? Pourquoi fixez-vous les regards sur nous, comme si c'était nous qui, par notre propre puissance ou par notre piété, avions fait marcher cet homme? Le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son serviteur Jésus, que vous avez livré et renié devant Pilate qui avait jugé bon de le relâcher. Mais vous, vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez demandé comme une faveur qu'on vous remette un meurtrier. Vous avez fait mourir le prince de la vie, que Dieu a ressuscité d'entre les morts; nous en sommes témoins. C'est par la foi en son nom, que son nom même a rendu fort cet homme que vous voyez et connaissez; c'est la foi en Jésus qui lui a donné ce complet rétablissement, en présence de vous tous. Et maintenant, frères, je sais que vous avez agi par ignorance, ainsi que vos chefs. Mais Dieu a de la sorte accompli ce qu'il avait annoncé d'avance par la bouche de tous les prophètes, c'est-à-dire les souffrances de son Christ. Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur, et qu'il envoie celui qui vous a été destiné, le Christ Jésus. C'est lui que le ciel doit recevoir jusqu'aux temps du rétablissement de tout ce dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes d'autrefois. Moïse a dit: Le Seigneur votre Dieu vous suscitera d'entre vos frères un prophète comme moi; vous l'écouterez en tout ce qu'il vous dira. Mais quiconque n'écoutera pas ce prophète sera exterminé du milieu du peuple. Tous les prophètes qui ont parlé, depuis Samuel et ses successeurs, ont aussi annoncé ces jours-là. Vous êtes les fils des prophètes et de l'alliance que Dieu a traitée avec nos pères, en disant à Abraham: Toutes les familles de la terre seront bénies en ta descendance. C'est à vous premièrement que Dieu, après avoir suscité son serviteur, l'a envoyé pour vous bénir, en détournant chacun de vous de ses iniquités. Tandis qu'ils parlaient au peuple, survinrent les sacrificateurs, le commandant du temple et les Sadducéens, excédés de ce qu'ils enseignaient le peuple et annonçaient, en la personne de Jésus, la résurrection d'entre les morts. Ils portèrent les mains sur eux et les mirent sous bonne garde jusqu'au lendemain, car c'était déjà le soir. Cependant, beaucoup de ceux qui avaient entendu la parole crurent, et le nombre des hommes s'éleva à (environ) cinq mille. Le lendemain, leurs chefs, ainsi que les anciens et les scribes, s'assemblèrent à Jérusalem, avec le souverain sacrificateur Anne, Caïphe, Jean, Alexandre, et tous ceux qui étaient de la famille des principaux sacrificateurs. Ils firent comparaître au milieu d'eux Pierre et Jean, et demandèrent: Par quelle puissance ou par quel nom avez-vous fait cela? Alors Pierre, rempli d'Esprit Saint, leur dit: Chefs du peuple, et anciens, puisque nous sommes interrogés aujourd'hui sur un bienfait accordé à un homme infirme, et sur la manière dont il a été guéri, sachez-le bien, vous tous, ainsi que tout le peuple d'Israël! C'est par le nom de Jésus-Christ de Nazareth, que vous avez crucifié et que Dieu a ressuscité des morts, c'est par lui que cet homme se présente en bonne santé devant vous. C'est lui: La pierre rejetée par vous, les bâtisseurs, Et devenue la principale, celle de l'angle. Le salut ne se trouve en aucun autre; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. Lorsqu'ils virent l'assurance de Pierre et de Jean, ils furent étonnés, car ils se rendaient compte que c'étaient des gens du peuple sans instruction. Ils les reconnaissaient pour avoir été avec Jésus. Mais, en voyant debout auprès d'eux l'homme guéri, ils n'avaient rien à répliquer. Ils leur ordonnèrent de sortir du sanhédrin, délibérèrent entre eux et dirent: Que ferons-nous à ces hommes? Car il est manifeste pour tous les habitants de Jérusalem qu'un miracle notoire a été accompli par eux, et nous ne pouvons pas le nier. Mais, afin que cela ne se diffuse pas davantage parmi le peuple, défendons-leur avec menaces de parler désormais à qui que ce soit en ce nom-là. Alors ils les appelèrent et leur défendirent absolument de parler et d'enseigner au nom de Jésus. Pierre et Jean leur répondirent: Est-il juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu'à Dieu? À vous d'en juger, car nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu. Ils leur firent de nouvelles menaces et les relâchèrent, sans trouver le moyen de les punir, à cause du peuple; tous, en effet, glorifiaient Dieu de ce qui était arrivé, car l'homme qui avait été l'objet de cette guérison miraculeuse était âgé de plus de quarante ans. Après avoir été relâchés, ils allèrent vers les leurs et racontèrent tout ce que les principaux sacrificateurs et les anciens leur avaient dit. Lorsqu'ils l'eurent entendu, d'un commun accord, ils élevèrent la voix vers Dieu et dirent: Maître, toi qui as fait le ciel, la terre, la mer, et tout ce qui s'y trouve, c'est toi qui as dit par l'Esprit Saint, de la bouche de notre père, ton serviteur David: Pourquoi les nations se sont-elles agitées, Et les peuples ont-ils eu de vaines pensées? Les rois de la terre se sont dressés Et les chefs se sont ligués Contre le Seigneur et contre son Oint. Car en vérité, contre ton saint serviteur Jésus, à qui tu as donné l'onction, Hérode et Ponce Pilate se sont ligués, dans cette ville, avec les nations et avec les peuples d'Israël, pour faire tout ce que ta main et ton conseil avaient déterminé d'avance. Et maintenant, Seigneur, sois attentif à leurs menaces, et donne à tes serviteurs d'annoncer ta parole en toute assurance: étends ta main, pour qu'il se produise des guérisons, des signes et des prodiges, par le nom de ton saint serviteur Jésus. Quand ils eurent prié, le lieu où ils étaient assemblés trembla; ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils annonçaient la parole de Dieu avec assurance. La multitude de ceux qui avaient cru n'était qu'un cœur et qu'une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais tout était commun entre eux. Avec une grande puissance les apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus. Et une grande grâce reposait sur eux tous. Car il n'y avait parmi eux aucun indigent; tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de ce qu'ils avaient vendu et le déposaient aux pieds des apôtres; et l'on distribuait à chacun selon qu'il en avait besoin. Joseph, surnommé par les apôtres Barnabas, ce qui signifie fils d'exhortation, Lévite, originaire de Chypre, vendit un champ qu'il possédait, apporta l'argent et le déposa aux pieds des apôtres. Mais un homme du nom d'Ananias, avec Saphira sa femme, vendit une propriété et retint avec le consentement de sa femme une partie du prix; puis il apporta l'autre partie et la déposa aux pieds des apôtres. Pierre lui dit: Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point de mentir à l'Esprit Saint et de retenir une partie du prix du champ? Lorsque tu l'avais, ne demeurait-il pas à toi? Et, après la vente le prix n'était-il pas à ta disposition? Comment as-tu mis en ton cœur une pareille action? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu. Ananias entendit ces paroles, tomba et expira. Une grande crainte saisit tous les auditeurs. Les jeunes gens se levèrent, l'enveloppèrent, l'emportèrent et l'ensevelirent. Environ trois heures plus tard, sa femme entra, sans savoir ce qui était arrivé. Pierre lui adressa la parole: Dis-moi, est-ce à tel prix que vous avez vendu le champ? Oui, répondit-elle, c'est à ce prix-là. Alors Pierre lui dit: Comment vous êtes-vous accordés pour tenter l'Esprit du Seigneur? Voici: ceux qui ont enseveli ton mari sont à la porte; ils t'emporteront. À l'instant, elle tomba à ses pieds et expira. Les jeunes gens, à leur entrée, la trouvèrent morte; ils l'emportèrent et l'ensevelirent auprès de son mari. Une grande crainte saisit toute l'Église et tous ceux qui apprirent ces choses. Beaucoup de signes et de prodiges se faisaient au milieu du peuple par les mains des apôtres. Ils se tenaient tous d'un commun accord au portique de Salomon, et personne parmi les autres n'osait se joindre à eux; mais le peuple les louait hautement. Les multitudes d'hommes et de femmes qui croyaient au Seigneur augmentaient toujours plus. On apportait les malades dans les rues et on les plaçait sur des litières et des grabats, afin que, lors du passage de Pierre, son ombre au moins puisse couvrir l'un d'eux. La multitude accourait aussi des villes voisines de Jérusalem et apportait des malades et des gens tourmentés par des esprits impurs; et tous étaient guéris. Alors le souverain sacrificateur et tous ceux qui étaient avec lui, c'est-à-dire le parti des Sadducéens, se levèrent, remplis de jalousie, portèrent les mains sur les apôtres et les jetèrent dans la prison publique. Mais pendant la nuit un ange du Seigneur ouvrit les portes de la prison; il les fit sortir et leur dit: Allez, tenez-vous dans le temple, et annoncez au peuple toutes les paroles de cette Vie. Après avoir entendu cela, ils entrèrent, dès le matin, dans le temple et se mirent à enseigner. Le souverain sacrificateur et ceux qui étaient avec lui arrivèrent, convoquèrent le sanhédrin et toute l'assemblée des anciens des enfants d'Israël, et envoyèrent chercher les apôtres à la prison. Les gardes, à leur arrivée, ne les trouvèrent pas dans la prison. Ils s'en retournèrent et firent leur rapport en disant: Nous avons trouvé la prison soigneusement fermée, et les gardiens à leur poste devant les portes, mais après avoir ouvert, nous n'avons trouvé personne à l'intérieur. Lorsqu'ils eurent entendu ces paroles, le commandant du temple et les principaux sacrificateurs, perplexes à leur sujet, se demandaient ce qu'il adviendrait de cette affaire. Quelqu'un vint leur annoncer: Voici: les hommes que vous avez jetés en prison se tiennent dans le temple et enseignent le peuple. Alors le commandant et les gardes partirent et les amenèrent sans violence, car ils avaient peur d'être lapidés par le peuple. Après les avoir amenés, ils les firent comparaître devant le sanhédrin. Le souverain sacrificateur les interrogea en ces termes: Nous vous avions formellement défendu d'enseigner en ce nom-là. Et voici que vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement, et que vous voudriez faire retomber sur nous le sang de cet homme! Pierre répondit ainsi que les apôtres: Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous avez tué en le pendant au bois. Dieu l'a élevé par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés. Nous sommes témoins de ces choses, de même que le Saint-Esprit que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. En les entendant, ils étaient exaspérés et auraient voulu les faire mourir. Mais un Pharisien, du nom de Gamaliel, docteur de la loi, estimé de tout le peuple, se leva dans le sanhédrin et donna l'ordre de faire sortir ces hommes un instant. Puis il leur dit: Vous, Israélites, prenez garde à ce que vous avez l'intention de faire à l'égard de ces hommes. Car il n'y a pas longtemps que se leva Theudas, qui se disait quelqu'un, et auquel se rallièrent environ quatre cents hommes; il fut tué, et tous ceux qui lui obéissaient furent mis en déroute, et il n'en resta rien. Après lui, se leva Judas le Galiléen, à l'époque du recensement, et il entraîna du monde à sa suite: il périt aussi, et tous ceux qui lui obéissaient furent dispersés. Et maintenant, je vous le dis, ne vous occupez plus de ces hommes, et laissez-les aller. Si cette entreprise ou cette œuvre vient des hommes, elle se détruira; mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas les détruire. Prenez garde de peur de vous trouver en guerre contre Dieu. Ils se rangèrent à son avis. Puis ils appelèrent les apôtres, les firent battre de verges, leur défendirent de parler au nom de Jésus et les relâchèrent. Ceux-ci se retirèrent de devant le sanhédrin, joyeux d'avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le Nom (du Seigneur ). Et chaque jour, au temple et dans les maisons, ils ne cessaient d'enseigner et d'annoncer la bonne nouvelle du Christ-Jésus. En ces jours-là, comme les disciples se multipliaient, les Hellénistes murmurèrent contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans le service quotidien. Les douze convoquèrent alors la multitude des disciples et dirent: Il ne convient pas que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables. C'est pourquoi, frères, choisissez parmi vous sept hommes, de qui l'on rende un bon témoignage, remplis de l'Esprit et de sagesse, et nous les chargerons de cet emploi. Pour nous, nous persévérerons dans la prière et dans le service de la parole. Ce discours plut à toute la multitude. Ils élurent Étienne, homme plein de foi et d'Esprit Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, prosélyte d'Antioche. Ils les présentèrent aux apôtres, qui, après avoir prié, leur imposèrent les mains. La parole de Dieu se répandait, le nombre des disciples se multipliait beaucoup à Jérusalem, et une grande foule de sacrificateurs obéissait à la foi. Étienne, plein de grâce et de puissance, opérait de grands prodiges et des signes parmi le peuple. Quelques-uns parmi ceux de la synagogue dite des Affranchis, parmi les Cyrénéens et les Alexandrins, et parmi ceux de Cilicie et d'Asie, se mirent à discuter avec Étienne; mais ils n'étaient pas capables de résister à la sagesse et à l'Esprit par lequel il parlait. Alors ils soudoyèrent des hommes qui dirent: Nous l'avons entendu proférer des paroles blasphématoires contre Moïse et contre Dieu. Ils ameutèrent le peuple, les anciens et les scribes, puis ils survinrent, le saisirent de force et l'emmenèrent au sanhédrin. Ils produisirent de faux témoins qui disaient: Cet homme ne cesse de proférer des paroles contre ce lieu saint et contre la loi; car nous l'avons entendu dire que Jésus, ce Nazaréen, détruira ce lieu et changera les coutumes que Moïse nous a transmises. Tous ceux qui siégeaient au sanhédrin fixaient les regards sur lui et virent son visage comme celui d'un ange. Le souverain sacrificateur dit alors: En est-il bien ainsi? Étienne répondit: Vous, frères et pères, écoutez! Le Dieu de la gloire apparut à notre père Abraham, lorsqu'il était en Mésopotamie, avant qu'il habite Harân; et il lui dit: Sors de ton pays et de ta famille, et va dans le pays que je te montrerai. Il sortit alors du pays des Chaldéens et habita Harân. De là, après la mort de son père, Dieu le fit passer dans ce pays que vous habitez maintenant; il ne lui donna dans ce pays aucun héritage, pas même de quoi poser le pied, mais il promit de lui en donner la possession, ainsi qu'à sa descendance après lui, alors qu'il n'avait pas d'enfant. Dieu parla ainsi: Ta descendance séjournera dans un pays étranger; on la réduira en servitude et on la maltraitera pendant quatre cents ans. Mais la nation à laquelle ils auront été asservis, c'est moi qui la jugerai, dit Dieu; après cela, ils sortiront et me rendront un culte dans ce lieu-ci. Puis Dieu lui donna l'alliance de la circoncision; ainsi Abraham engendra Isaac, et le circoncit le huitième jour; Isaac fit de même pour Jacob, et Jacob pour les douze patriarches. Les patriarches, jaloux de Joseph, le vendirent (pour être emmené) en Égypte. Mais Dieu était avec lui et le tira de toutes ses tribulations; il lui donna grâce et sagesse devant le Pharaon, roi d'Égypte, qui l'établit gouverneur de l'Égypte et de toute sa maison. Il survint une famine dans toute l'Égypte et en Canaan. La détresse était grande, et nos pères ne trouvaient pas de quoi se nourrir. Jacob apprit qu'il y avait du blé en Égypte et il y envoya nos pères une première fois. La seconde fois, Joseph se fit reconnaître de ses frères, et l'origine de Joseph fut connue du Pharaon. Puis Joseph envoya chercher son père Jacob et toute la famille, composée de 75 personnes. Jacob descendit en Égypte, et il mourut ainsi que nos pères; ils furent transportés à Sichem et déposés dans la tombe qu'Abraham avait achetée, à prix d'argent, des fils de Hamor, à Sichem. Comme le temps approchait où (devait s'accomplir) la promesse que Dieu avait faite à Abraham, le peuple en Égypte s'accrut et se multiplia, jusqu'à l'avènement sur l'Égypte d'un autre roi qui n'avait pas connu Joseph. Ce roi, avec une habileté perfide envers notre race, maltraita nos pères, au point de leur faire abandonner leurs enfants, pour qu'ils ne conservent pas la vie. À cette époque, naquit Moïse, qui était beau devant Dieu. Il fut nourri trois mois dans la maison de son père; et quand il fut abandonné, la fille du Pharaon le recueillit et l'éleva comme son fils. Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Égyptiens, et il était puissant en paroles et en œuvres. Lorsqu'il eut quarante ans révolus, (la pensée) lui vint au cœur de visiter ses frères, les fils d'Israël. Il en vit un qu'on maltraitait, prit sa défense et vengea l'opprimé en frappant l'Égyptien. Il pensait que ses frères comprendraient que Dieu leur accordait le salut par sa main; mais eux ne comprirent pas. Le jour suivant, il parut au milieu de certains d'entre eux qui se battaient, et il tâcha de rétablir la paix entre eux: Vous, dit-il, vous êtes frères; pourquoi vous maltraitez-vous l'un l'autre? Mais celui qui maltraitait son prochain le repoussa et dit: Qui t'a établi chef et juge sur nous? Veux-tu me tuer de la même manière que, hier, tu as tué l'Égyptien? À cette parole, Moïse s'enfuit et s'en alla séjourner dans le pays de Madian, où il engendra deux fils. Quarante ans plus tard, un Ange lui apparut au désert du mont Sinaï, dans la flamme d'un buisson en feu. En le voyant, Moïse fut étonné de cette vision, et comme il s'approchait pour regarder, la voix du Seigneur se fit entendre: C'est moi le Dieu de tes pères, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Et Moïse, tout tremblant, n'osait regarder. Le Seigneur lui dit: Retire tes sandales de tes pieds, car l'endroit où tu te tiens est une terre sainte. J'ai bien vu le malheur de mon peuple qui est en Égypte, j'ai entendu son gémissement et je suis descendu pour le délivrer. Viens maintenant pour que je t'envoie en Égypte. Ce Moïse, qu'ils avaient renié en disant: Qui t'a établi chef et juge? C'est lui que Dieu envoya comme chef et comme libérateur avec l'aide de l'Ange qui lui était apparu dans le buisson. C'est lui qui les fit sortir, en opérant des prodiges et des signes au pays d'Égypte, à la mer Rouge et au désert, pendant quarante ans. C'est ce Moïse qui a dit aux fils d'Israël: Dieu vous suscitera d'entre vos frères un prophète comme moi. C'est lui qui, dans l'assemblée au désert, était avec l'Ange qui lui parlait sur le mont Sinaï; et avec nos pères, il reçut de vivants oracles pour vous les donner. Nos pères ne voulurent pas lui obéir, mais le repoussèrent, et dans leur cœur ils se tournèrent vers l'Égypte, en disant à Aaron: Fais-nous des dieux qui marchent devant nous; car ce Moïse qui nous a fait sortir du pays d'Égypte, nous ne savons ce qui lui est arrivé. Et, en ces jours-là, ils firent un veau; ils apportèrent un sacrifice à l'idole et se réjouirent des œuvres de leurs mains. Alors Dieu se détourna et les livra au culte de l'armée du ciel, selon qu'il est écrit dans le livre des prophètes: M'avez-vous offert des victimes et des sacrifices Pendant quarante ans au désert, maison d'Israël? Vous avez porté la tente de Molok Et l'étoile du dieu Rompha. Ces figures que vous avez faites pour les adorer! Aussi je vous déporterai au-delà de Babylone. Nos pères avaient au désert la tente du témoignage, comme celui qui parlait à Moïse avait ordonné de la faire d'après le modèle qu'il avait vu. Après l'avoir reçue, nos pères l'introduisirent, sous la conduite de Josué, dans le pays conquis sur les nations que Dieu chassa devant eux. (Elle y resta) jusqu'aux jours de David, qui obtint la faveur de Dieu et demanda de trouver une demeure pour la maison de Jacob. Mais ce fut Salomon qui lui bâtit une maison. Cependant le Très-Haut n'habite pas dans ce qui est fait par la main de l'homme, comme dit le prophète: Le ciel est mon trône, Et la terre mon marchepied. Quelle maison me bâtirez-vous, dit le Seigneur, Ou quel sera le lieu de mon repos? N'est-ce pas ma main qui a fait tout cela? (Hommes) au cou raide, incirconcis de cœur et d'oreilles! vous vous opposez toujours au Saint-Esprit, vous comme vos pères. Lequel des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté? Ils ont mis à mort ceux qui annonçaient à l'avance la venue du Juste, dont vous êtes devenus maintenant les meurtriers après l'avoir livré, vous qui avez reçu la loi sur l'ordre des anges, et qui ne l'avez pas gardée! … En entendant cela, ils furent exaspérés dans leurs cœurs, et ils grinçaient des dents contre lui. Mais Étienne, rempli d'Esprit Saint, fixa les regards vers le ciel et vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu. Il dit: Voici: je vois les cieux ouverts et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu. Ils crièrent alors d'une voix forte, en se bouchant les oreilles, et ils se précipitèrent tous ensemble sur lui, le chassèrent hors de la ville et le lapidèrent. Les témoins avaient déposé leurs vêtements aux pieds d'un jeune homme appelé Saul. Ils lapidèrent Étienne, qui priait et disait: Seigneur Jésus reçois mon esprit! Puis, il se mit à genoux et s'écria d'une voix forte: Seigneur, ne les charge pas de ce péché! Et, après avoir dit cela, il s'endormit. Saul approuvait le meurtre d'Étienne. Il y eut, ce jour-là, une grande persécution contre l'Église qui était à Jérusalem; (et) tous, excepté les apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie. Des hommes pieux ensevelirent Étienne et firent sur lui de grandes lamentations. Or Saul ravageait l'Église; il pénétrait dans les maisons, en arrachait hommes et femmes et les faisait jeter en prison. Ceux donc qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu, en annonçant la bonne nouvelle de la parole. Philippe, descendu dans une ville de la Samarie, y prêcha le Christ. Les foules, d'un commun accord, s'attachaient à ce que disait Philippe, en apprenant et voyant les miracles qu'il faisait. Car des esprits impurs sortaient de beaucoup de démoniaques, en criant d'une voix forte, et beaucoup de paralytiques et de boiteux furent guéris. Et il y eut une grande joie dans cette ville. Un homme du nom de Simon, qui se trouvait déjà auparavant dans la ville, exerçait la magie, provoquait l'étonnement du peuple de la Samarie et se disait quelqu'un de grand. Tous, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, s'attachaient à lui et disaient: Celui-ci est la puissance de Dieu, appelée la grande. Ils s'attachaient à lui, parce qu'il les avait assez longtemps étonnés par ses procédés magiques. Mais, quand ils eurent cru à Philippe, qui leur annonçait la bonne nouvelle du royaume de Dieu et du nom de Jésus-Christ, hommes et femmes se firent baptiser. Simon lui-même crut aussi et, après avoir été baptisé, il ne quittait plus Philippe et voyait avec étonnement les grands signes et miracles qui se produisaient. Quand les apôtres, qui étaient à Jérusalem, apprirent que (les habitants de) la Samarie avaient reçu la parole de Dieu, ils leur envoyèrent Pierre et Jean. Ceux-ci, descendus chez eux, prièrent pour eux, afin qu'ils reçoivent l'Esprit Saint. Car il n'était encore descendu sur aucun d'eux; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. Alors Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent l'Esprit Saint. Lorsque Simon vit que l'Esprit était donné par l'imposition des mains des apôtres, il leur apporta de l'argent et dit: Donnez-moi aussi ce pouvoir; que celui à qui j'imposerai les mains reçoive l'Esprit Saint. Mais Pierre lui dit: Que ton argent aille à la perdition avec toi, puisque tu as pensé acquérir le don de Dieu à prix d'argent. Il n'y a pour toi ni part ni lot dans cette affaire, car ton cœur n'est pas droit devant Dieu. Repens-toi donc de ta pensée mauvaise, et prie le Seigneur pour que l'intention de ton cœur te soit pardonnée, s'il est possible; car je vois que tu es en proie à l'amertume du fiel et aux liens de l'injustice. Simon répondit: Priez vous-mêmes le Seigneur pour moi, afin qu'il ne me survienne rien de ce que vous avez dit. Après avoir rendu témoignage et annoncé la parole du Seigneur, ils retournèrent à Jérusalem, en évangélisant plusieurs villages des Samaritains. Un ange du Seigneur adressa la parole à Philippe: Lève-toi et va du côté du midi, sur le chemin qui descend de Jérusalem à Gaza, celui qui est désert. Il se leva et partit. Et voici, un Éthiopien, un eunuque, haut fonctionnaire de Candace reine d'Éthiopie, et le surintendant de tous ses trésors, était venu à Jérusalem pour adorer, et il s'en retournait, assis sur son char, en lisant le prophète Ésaïe. L'Esprit dit à Philippe: Avance, et rejoins ce char. Philippe accourut et entendit l'Éthiopien qui lisait le prophète Ésaïe. Il lui dit: Comprends-tu ce que tu lis? Il répondit: Comment le pourrais-je, si quelqu'un ne me guide? Et il invita Philippe à monter s'asseoir avec lui. Le passage de l'Écriture qu'il lisait était celui-ci: Il a été mené comme une brebis à l'abattoir; Et, comme un agneau muet devant celui qui le tond, Il n'ouvre pas la bouche. Dans son humiliation, son droit a été supprimé, Et sa génération, qui la racontera? Car sa vie est supprimée de la terre. L'eunuque prit la parole et dit à Philippe: Je te prie, de qui le prophète dit-il cela? De lui-même, ou de quelque autre? Alors Philippe ouvrit la bouche et, commençant par ce texte, lui annonça la bonne nouvelle de Jésus. Comme ils continuaient leur chemin, ils arrivèrent à un point d'eau. Et l'eunuque dit: Voici de l'eau; qu'est-ce qui m'empêche d'être baptisé? [Philippe dit: Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible. L'eunuque répondit: Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu.] Il ordonna d'arrêter le char; tous deux descendirent dans l'eau, Philippe ainsi que l'eunuque, et il le baptisa. Quand ils furent remontés hors de l'eau, l'Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l'eunuque ne le vit plus, alors que, joyeux, il poursuivait son chemin. Quant à Philippe, il se trouva dans Azot, puis il évangélisa toutes les villes par lesquelles il passait jusqu'à son arrivée à Césarée. Cependant Saul, qui respirait encore la menace et le meurtre contre les disciples du Seigneur, se rendit chez le souverain sacrificateur et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s'il y trouvait quelques-uns, hommes ou femmes, qui suivent cette Voie, il les amène liés à Jérusalem. Comme il était en chemin et qu'il approchait de Damas, tout à coup une lumière venant du ciel resplendit autour de lui. Il tomba par terre et entendit une voix qui lui disait: Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? Il répondit: Qui es-tu, Seigneur? Et le Seigneur dit: Moi, je suis Jésus que tu persécutes, [il te serait dur de regimber contre les aiguillons. Tout tremblant et stupéfait il dit: Seigneur que veux-tu que je fasse? Alors le Seigneur lui dit ]: Lève-toi, entre dans la ville, et l'on te dira ce que tu dois faire. Les hommes qui voyageaient avec lui s'étaient arrêtés, muets de stupeur; ils entendaient la voix, mais ne voyaient personne. Saul se releva de terre, et, malgré ses yeux ouverts, il ne voyait rien; on le prit par la main pour le conduire à Damas. Il fut trois jours sans voir, et ne mangea ni ne but. Or, il y avait à Damas un disciple du nom d'Ananias. Le Seigneur lui dit dans une vision: Ananias! Il répondit: Me voici, Seigneur! Et le Seigneur lui dit: Lève-toi, va dans la rue appelée la droite, et cherche, dans la maison de Judas, un nommé Saul de Tarse. Car il prie et il a vu en vision un homme du nom d'Ananias, qui entrait et lui imposait les mains, afin qu'il recouvre la vue. Ananias répondit: Seigneur, j'ai entendu dire par beaucoup combien de mal cet homme a fait à tes saints dans Jérusalem; et il a ici, de la part des principaux sacrificateurs, le pouvoir de lier tous ceux qui invoquent ton nom. Mais le Seigneur lui dit: Va, car cet homme est pour moi un instrument de choix, afin de porter mon nom devant les nations et les rois, et devant les fils d'Israël; et je lui montrerai combien il faudra qu'il souffre pour mon nom. Ananias partit et, lorsqu'il fut arrivé dans la maison, il imposa les mains à Saul et dit: Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t'es apparu sur le chemin par lequel tu venais, m'a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli d'Esprit Saint. Au même instant, il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue. Il se leva et fut baptisé; et, après avoir pris de la nourriture, il retrouva ses forces. Il resta quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas, et aussitôt il se mit à prêcher Jésus dans les synagogues (en disant) que c'était le Fils de Dieu. Tous ceux qui l'entendaient étaient dans l'étonnement et disaient: N'est-ce pas celui qui persécutait à Jérusalem ceux qui invoquent ce nom, et n'est-il pas venu ici pour les emmener liés devant les principaux sacrificateurs? Cependant Saul se fortifiait intérieurement de plus en plus et confondait les Juifs qui habitaient Damas, en démontrant que Jésus est le Christ. Après un temps assez long, les Juifs se concertèrent pour le faire mourir, et leur complot fut connu de Saul. Ils surveillaient même les portes jour et nuit, afin de le faire mourir. Mais, de nuit, les disciples le prirent et le descendirent le long de la muraille, dans une corbeille. Arrivé à Jérusalem, Saul tâcha de se joindre aux disciples; mais tous le craignaient, ne croyant pas qu'il fût un disciple. Alors Barnabas le prit avec lui, le conduisit vers les apôtres et leur raconta comment, sur le chemin, Saul avait vu le Seigneur qui lui avait parlé, et comment à Damas il s'était exprimé ouvertement au nom de Jésus. Il allait et venait avec eux à Jérusalem et s'exprimait ouvertement au nom du Seigneur. Il parlait aussi et discutait avec les Hellénistes; mais ceux-ci cherchaient à le faire mourir. Les frères en eurent connaissance, le conduisirent à Césarée et le firent partir pour Tarse. L'Église était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie; elle s'édifiait, marchait dans la crainte du Seigneur et progressait par l'assistance du Saint-Esprit. Pierre qui parcourait tous ces lieux, descendit aussi vers les saints qui habitaient à Lydda. Il y trouva un homme du nom d'Énée, couché sur un lit depuis huit ans, et qui était paralysé. Pierre lui dit: Énée, Jésus-Christ te guérit; lève-toi et toi-même arrange (ton lit). Et aussitôt il se leva. Tous les habitants de Lydda et (de la plaine) de Saron le virent et se convertirent au Seigneur. Il y avait à Jaffa une femme du nom de Tabitha, ce qui se traduit Dorcas; elle faisait beaucoup d'œuvres bonnes et d'aumônes. Elle tomba malade, en ces jours-là, et mourut. Après l'avoir lavée, on la déposa dans une chambre haute. Comme Lydda est près de Jaffa et que les disciples avaient appris que Pierre s'y trouvait, ils envoyèrent deux hommes vers lui pour le supplier: Ne tarde pas à passer jusque chez nous. Pierre se leva et partit avec eux. Lorsqu'il fut arrivé, on le fit monter dans la chambre haute. Toutes les veuves s'approchèrent de lui en pleurant et lui montrèrent les tuniques et les manteaux que faisait Dorcas, lorsqu'elle était avec elles. Pierre mit dehors tout le monde, s'agenouilla et pria; puis, il se tourna vers le corps et dit: Tabitha, lève-toi! Alors elle ouvrit les yeux, et voyant Pierre, elle s'assit. Il lui donna la main et la fit lever. Il appela ensuite les saints et les veuves, et la leur présenta vivante. Cela fut connu de tout Jaffa, et beaucoup crurent au Seigneur. Pierre demeura quelque temps à Jaffa, chez un certain Simon, corroyeur. Il y avait à Césarée un homme du nom de Corneille, centenier de la cohorte appelée italienne. Il était pieux et avec toute sa maison il craignait Dieu; il faisait beaucoup d'aumônes au peuple et priait Dieu constamment. Vers la neuvième heure du jour, il vit clairement dans une vision un ange de Dieu qui entrait chez lui et lui disait: Corneille! Il fixa les regards sur lui, et saisi de crainte, il lui dit: Qu'y a-t-il, Seigneur? Et l'ange lui dit: Tes prières et tes aumônes sont montées en guise de souvenir devant Dieu. Envoie maintenant des hommes à Jaffa, et fais venir un certain Simon, surnommé Pierre; il est logé chez un certain Simon, corroyeur, dont la maison est au bord de la mer. Dès que l'ange qui lui avait parlé fut parti, Corneille appela deux de ses serviteurs et un soldat pieux parmi ceux qui lui étaient attachés; et, après leur avoir tout raconté, il les envoya à Jaffa. Le lendemain, comme ils étaient en route et qu'ils approchaient de la ville, Pierre monta sur la terrasse, vers la sixième heure, pour prier. Il eut faim et voulut prendre de la nourriture. Pendant qu'on la lui préparait, il eut une extase. Il vit le ciel ouvert et un objet semblable à une grande nappe attachée par les quatre coins, qui descendait et s'abaissait vers la terre; il s'y trouvait tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre et les oiseaux du ciel. Une voix lui dit: Lève-toi, Pierre, tue et mange. Mais Pierre dit: Non, Seigneur, car je n'ai jamais rien mangé de souillé ni d'impur. Et pour la seconde fois la voix se fit entendre à lui: Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé. Cela arriva jusqu'à trois fois; et aussitôt après, l'objet fut enlevé dans le ciel. Tandis que Pierre était perplexe sur le sens de la vision qu'il avait eue, voici que les hommes qui avaient été envoyés par Corneille et s'étaient informés de la maison de Simon, se présentèrent à l'entrée: ils appelèrent et demandèrent si c'était là que logeait Simon, surnommé Pierre. Et comme Pierre réfléchissait sur la vision, l'Esprit lui dit: Voici trois hommes qui te cherchent; lève-toi, descends, et pars avec eux sans hésiter, car c'est moi qui les ai envoyés. Pierre descendit donc et dit aux hommes: Me voici; c'est moi que vous cherchez; quel est le motif pour lequel vous êtes ici? Ils répondirent: le centenier Corneille, homme juste et craignant Dieu, et de qui toute la nation des Juifs rend un bon témoignage, a été (divinement) averti par un saint ange de te faire venir dans sa maison et d'entendre tes paroles. Alors Pierre les fit entrer et les logea. Le lendemain, il se leva et partit avec eux. Quelques-uns des frères de Jaffa l'accompagnèrent. Il arriva le jour suivant à Césarée. Corneille les attendait et avait appelé chez lui ses parents et ses amis intimes. Lorsque Pierre entra, Corneille, qui était allé à sa rencontre, tomba à ses pieds et se prosterna. Mais Pierre le releva et dit: Lève-toi; moi aussi, je suis un homme. Et tout en conversant avec lui, il entra et trouva beaucoup de personnes réunies. Il leur dit: Vous savez qu'il est interdit à un Juif de se lier avec un étranger ou d'entrer chez lui; mais Dieu m'a montré qu'il ne fallait dire d'aucun homme qu'il est souillé ou impur. C'est pourquoi quand vous m'avez envoyé chercher, je suis venu sans faire d'objections; je vous demande donc pour quelle raison vous m'avez fait venir. Corneille dit: Il y a maintenant quatre jours, je priais dans ma maison à la neuvième heure; et voici qu'un homme en vêtement éclatant se présenta devant moi et dit: Corneille, ta prière a été exaucée, et Dieu s'est souvenu de tes aumônes. Envoie donc appeler, à Jaffa, Simon surnommé Pierre; il est logé dans la maison de Simon, corroyeur, au bord de la mer. Aussitôt je t'ai envoyé chercher, et toi, tu as bien fait de venir. Maintenant donc nous sommes tous ici devant Dieu, pour entendre tout ce qui t'a été ordonné par le Seigneur. Alors Pierre ouvrit la bouche et dit: En vérité, je le comprends, pour Dieu il n'y a pas de considération de personnes, mais en toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice lui est agréable. Il a envoyé la parole aux fils d'Israël, en leur annonçant la bonne nouvelle de la paix par Jésus-Christ; c'est lui, le Seigneur de tous. Vous savez ce qui est arrivé dans toute la Judée, après avoir commencé en Galilée, à la suite du baptême que Jean a prêché: comment Dieu a oint d'Esprit Saint et de puissance Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu en faisant le bien et en guérissant tous ceux qui étaient sous l'oppression du diable; car Dieu était avec lui. Nous sommes témoins de tout ce qu'il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. Ils l'ont fait mourir en le pendant au bois. Dieu l'a ressuscité le troisième jour et lui a donné de se manifester, non à tout le peuple, mais aux témoins choisis d'avance par Dieu, à nous qui avons mangé et bu avec lui, après sa résurrection d'entre les morts. Et Jésus nous a commandé de prêcher au peuple et d'attester qu'il a été lui-même désigné par Dieu comme juge des vivants et des morts. Tous les prophètes rendent de lui le témoignage que quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés. Comme Pierre prononçait encore ces mots, le Saint-Esprit descendit sur tous ceux qui écoutaient la parole. Tous les croyants circoncis qui étaient venus avec Pierre furent étonnés de ce que le don du Saint-Esprit soit aussi répandu sur les païens. Car ils les entendaient parler en langues et exalter Dieu. Alors Pierre reprit: Peut-on refuser l'eau du baptême à ceux qui ont reçu le Saint-Esprit aussi bien que nous? Il ordonna de les baptiser au nom de Jésus-Christ. Ils lui demandèrent alors de rester là quelques jours. Les apôtres et les frères qui étaient dans la Judée apprirent que les païens avaient aussi reçu la parole de Dieu. Et lorsque Pierre fut monté à Jérusalem, ceux qui étaient circoncis le prirent à partie et dirent: Tu es entré chez des incirconcis, et tu as mangé avec eux! Alors Pierre se mit à leur faire un exposé suivi. Il dit: J'étais dans la ville de Jaffa, et je priais, lorsqu'en extase j'eus une vision: un objet, semblable à une grande nappe attachée par les quatre coins, descendait et s'abaissait du ciel, et venait jusqu'à moi. En l'examinant avec attention, je vis les quadrupèdes de la terre, les bêtes sauvages, les reptiles et les oiseaux du ciel. J'entendis aussi une voix qui me disait: Lève-toi, Pierre, tue et mange; Mais je dis: non, Seigneur, car jamais rien de souillé ou d'impur n'est entré dans ma bouche. Et pour la seconde fois, du ciel la voix reprit: Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé. Cela se produisit jusqu'à trois fois; puis tout fut retiré dans le ciel. Et voici: aussitôt trois hommes envoyés de Césarée vers moi se présentèrent à la maison où nous étions. L'Esprit me dit de partir avec eux sans hésiter. Les six frères que voici m'ont accompagné, et nous sommes entrés dans la maison de Corneille. Celui-ci nous raconta comment il avait vu dans sa maison l'ange qui se présentait et disait: Envoie chercher, à Jaffa, Simon surnommé Pierre, qui te dira des paroles par lesquelles tu seras sauvé, toi et toute ta maison. Lorsque je me mis à parler, le Saint-Esprit descendit sur eux, comme (il l'avait fait) au commencement sur nous aussi. Alors je me souvins de cette parole du Seigneur: Jean a baptisé d'eau, mais vous, vous serez baptisés d'Esprit Saint. Or, puisque Dieu leur a fait le même don qu'à nous qui avons cru au Seigneur Jésus-Christ, qui étais-je, moi, pour pouvoir m'opposer à Dieu? Après avoir entendu cela, ils se calmèrent et glorifièrent Dieu, en disant: Dieu a donc accordé la repentance aussi aux païens, afin qu'ils aient la vie. Ceux qui avaient été dispersés à cause de la persécution survenue après (la mort d') Étienne allèrent jusqu'en Phénicie, à Chypre et à Antioche; ils n'annonçaient la parole à personne d'autre qu'aux Juifs. Il y eut cependant parmi eux quelques hommes de Chypre et de Cyrène, qui, venus à Antioche, parlèrent aussi aux Grecs et leur annoncèrent la bonne nouvelle du Seigneur Jésus. La main du Seigneur était avec eux, et grand fut le nombre de ceux qui crurent et se convertirent au Seigneur. Le bruit en parvint aux oreilles (des membres) de l'Église de Jérusalem, et ils envoyèrent Barnabas jusqu'à Antioche. Lorsqu'il fut arrivé et qu'il vit la grâce de Dieu, il s'en réjouit et les exhorta tous à rester d'un cœur résolu attachés au Seigneur. Car c'était un homme bon, plein d'Esprit Saint et de foi. Et une foule assez nombreuse se joignit au Seigneur. Barnabas partit ensuite pour Tarse, afin de chercher Saul; et après l'avoir trouvé, il le conduisit à Antioche. Pendant une année entière, ils participèrent aux réunions de l'Église et enseignèrent une foule assez nombreuse. Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens. En ces jours-là, des prophètes descendirent de Jérusalem à Antioche. L'un d'eux, du nom d'Agabus, se leva et déclara par l'Esprit qu'il y aurait une grande famine sur la terre entière. Elle eut lieu, en effet, sous Claude. Les disciples décidèrent d'envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères qui habitaient la Judée. C'est ce qu'ils firent: ils l'envoyèrent aux anciens par les mains de Barnabas et de Saul. Vers ce temps-là, le roi Hérode porta les mains sur quelques membres de l'Église, pour les maltraiter, et fit mourir par l'épée Jacques, frère de Jean. Voyant que cela était agréable aux Juifs, il fit en outre arrêter Pierre. C'était pendant les jours des pains sans levain. Après l'avoir saisi et jeté en prison, il le mit sous la surveillance de quatre escouades de quatre soldats chacune, avec l'intention de le faire comparaître devant le peuple après la Pâque. Pierre était donc gardé dans la prison; sans relâche, la prière montait de l'Église vers Dieu pour lui. Hérode allait le faire comparaître; cette nuit-là, Pierre, lié de deux chaînes, dormait entre deux soldats, et des sentinelles devant la porte gardaient la prison. Et voici qu'un ange du Seigneur survint, et qu'une lumière brilla dans la cellule. L'ange réveilla Pierre, en le frappant au côté; puis il dit: Lève-toi promptement! Les chaînes tombèrent de ses mains. Et l'ange lui dit: Mets ta ceinture et attache tes sandales. Et il fit ainsi. L'ange lui dit: Enveloppe-toi de ton manteau, et suis-moi. Pierre sortit et le suivit; il ne savait pas que l'intervention de l'ange était vraie, mais il pensait avoir une vision. Lorsqu'ils eurent passé la première garde, puis la seconde, ils arrivèrent à la porte de fer qui mène à la ville; elle s'ouvrit d'elle-même devant eux; ils sortirent et s'avancèrent dans une rue. Aussitôt l'ange le quitta. Revenu à lui, Pierre dit: Maintenant je sais vraiment que le Seigneur a envoyé son ange, et qu'il m'a délivré de la main d'Hérode et de tout ce que le peuple juif attendait. Après réflexion, il se rendit à la maison de Marie, mère de Jean surnommé Marc, où un certain nombre de personnes étaient réunies et priaient. Quand il eut frappé à la porte d'entrée, une servante, du nom de Rhode, s'approcha pour écouter. Elle reconnut la voix de Pierre et, dans sa joie, au lieu d'ouvrir, elle courut annoncer que Pierre était là, devant l'entrée. Ils lui dirent: Tu es folle. Mais elle soutenait qu'il en était bien ainsi. Et ils dirent: C'est son ange. Cependant Pierre continuait à frapper. Ils ouvrirent et furent étonnés de le voir. De la main, il leur fit signe de se taire, leur raconta comment le Seigneur l'avait fait sortir de la prison, et dit: Annoncez-le à Jacques et aux frères. Puis il sortit et s'en alla dans un autre lieu. Quand il fit jour, l'agitation ne fut pas petite parmi les soldats; qu'était donc devenu Pierre? Hérode le fit rechercher, mais ne le trouva pas; il fit juger les gardes, et donna l'ordre de les exécuter. Ensuite il descendit de la Judée à Césarée, pour y séjourner. Il était en conflit avec les Tyriens et les Sidoniens. Mais ils vinrent le trouver d'un commun accord; et, après avoir gagné Blastus le chambellan du roi, ils sollicitèrent la paix, parce que leur pays tirait sa subsistance de celui du roi. Au jour fixé, Hérode, revêtu de ses habits royaux, s'assit à la tribune et les harangua. Le peuple s'écria: Voix d'un dieu, et non d'un homme! À l'instant, un ange du Seigneur le frappa, parce qu'il n'avait pas donné gloire à Dieu. Et, rongé par des vers, il expira. Cependant la parole du Seigneur se répandait et progressait. Barnabas et Saul, après s'être acquittés de leur service, s'en retournèrent de Jérusalem en prenant avec eux Jean, surnommé Marc. Il y avait, dans l'Église qui était à Antioche, des prophètes et des docteurs: Barnabas, Siméon appelé Niger, Lucius de Cyrène, Manaën qui avait été élevé avec Hérode le tétrarque, et Saul. Pendant qu'ils célébraient le culte du Seigneur et qu'ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit: Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés. Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains et les laissèrent partir. Eux donc, envoyés par le Saint-Esprit, descendirent à Séleucie, et de là ils s'embarquèrent pour Chypre. Arrivés à Salamine, ils annoncèrent la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs. Ils avaient Jean comme auxiliaire. Ensuite, après avoir traversé toute l'île jusqu'à Paphos, ils trouvèrent un certain magicien, faux prophète juif, du nom de Bar-Jésus, qui était avec le proconsul Sergius Paulus, homme intelligent. Celui-ci fit appeler Barnabas et Saul, avec le vif désir d'entendre la parole de Dieu. Mais Élymas, le magicien – c'est ainsi que se traduit son nom – leur résistait et cherchait à détourner de la foi le proconsul. Alors Saul, appelé aussi Paul, rempli d'Esprit Saint fixa les regards sur lui et dit: Toi qui es plein de toute ruse et de toute fraude, fils du diable, ennemi de toute justice, ne cesseras-tu pas de détourner les voies droites du Seigneur? Maintenant voici: la main du Seigneur est sur toi, tu seras aveugle, et pour un temps tu ne verras pas le soleil. Aussitôt l'obscurité et les ténèbres tombèrent sur lui, et se tournant ça et là il cherchait des gens pour le guider. Quand le proconsul vit ce qui était arrivé, il crut, vivement frappé de la doctrine du Seigneur. De Paphos, Paul et ses compagnons firent voile pour se rendre à Perge en Pamphylie. Jean se sépara d'eux et retourna à Jérusalem. De Perge, ils poursuivirent leur route et arrivèrent à Antioche de Pisidie. Ils entrèrent dans la synagogue le jour du sabbat et s'assirent. Après la lecture de la loi et des prophètes, les chefs de la synagogue leur envoyèrent dire: Frères, si vous avez quelque parole d'exhortation pour le peuple, parlez. Paul se leva, fit un signe de la main et dit: Vous, Israélites, et vous qui craignez Dieu, écoutez! Le Dieu de ce peuple d'Israël a choisi nos pères et fait grandir ce peuple pendant son séjour au pays d'Égypte, puis il l'en fit sortir par son bras puissant. Il les supporta environ quarante ans dans le désert; et, après avoir exterminé sept nations au pays de Canaan, il les mit en possession de leur territoire, (ce qui dura) environ quatre cent cinquante ans. Après cela, il leur donna des juges jusqu'au prophète Samuel. Puis ils demandèrent un roi. Et Dieu leur donna, pendant quarante ans, Saül, fils de Kis, de la tribu de Benjamin; après l'avoir écarté, il leur suscita pour roi David, auquel il a rendu ce témoignage: J'ai trouvé David, fils d'Isaï, homme selon mon cœur, qui accomplira toutes mes volontés. C'est de sa descendance que Dieu, selon sa promesse, a fait naître Jésus comme Sauveur pour Israël. Avant sa venue, Jean avait prêché le baptême de repentance à tout le peuple d'Israël. Et lorsque Jean achevait sa course, il disait: Je ne suis pas, moi, ce que vous supposez; mais voici, il vient après moi celui dont je ne suis pas digne de détacher les sandales de ses pieds. Frères, vous les fils de la race d'Abraham, et ceux qui parmi vous craignent Dieu, c'est à nous que cette parole de salut à été envoyée. Car les habitants de Jérusalem et leurs chefs ont méconnu Jésus, ainsi que les paroles des prophètes qui sont lues à chaque sabbat; ils les ont accomplies en le jugeant. Sans trouver aucun motif de (condamnation à) mort, ils ont demandé à Pilate de le faire mourir. Ils accomplirent ainsi tout ce qui est écrit de lui, le descendirent de la croix et le déposèrent dans un tombeau. Mais Dieu l'a ressuscité d'entre les morts. Il a été vu pendant de nombreux jours par ceux qui étaient montés avec lui de la Galilée à Jérusalem, et qui sont maintenant ses témoins auprès du peuple. Et nous, nous vous annonçons cette bonne nouvelle que la promesse faite à nos pères, Dieu l'a accomplie pour nous, leurs enfants, en ressuscitant Jésus, selon ce qui est écrit au Psaume 2: Tu es mon Fils, C'est moi qui t'ai engendré aujourd'hui. Qu'il l'ait ressuscité d'entre les morts, de sorte qu'il ne retourne pas à la corruption, c'est ce qu'il avait dit: Je vous donnerai Les choses saintes de David, celles qui sont dignes de foi. En conséquence, il dit ailleurs: Tu ne laisseras par ton Saint voir la corruption. Or David, après avoir, dans sa génération, servi le dessein de Dieu, est décédé, a été réuni à ses pères et a vu la corruption. Mais celui que Dieu a ressuscité n'a pas vu la corruption. Vous donc frères, sachez-le bien: par lui le pardon des péchés vous est annoncé, et en lui quiconque croit est justifié de tout ce dont vous ne pouviez être justifiés par la loi de Moïse. Ainsi, prenez garde qu'il ne vous arrive ce qui est dit dans les prophètes: Voyez, vous qui êtes pleins de mépris, Soyez étonnés et disparaissez, Car je vais faire en vos jours une œuvre, Une œuvre que vous ne croiriez pas si on vous la racontait. À leur sortie, on les invitait à parler de ce sujet le sabbat suivant et, à l'issue de la réunion, beaucoup de Juifs et de prosélytes pieux suivirent Paul et Barnabas qui s'entretenaient avec eux et les persuadaient de rester attachés à la grâce de Dieu. Le sabbat suivant, presque toute la ville s'assembla pour entendre la parole de Dieu. Les Juifs, voyant les foules, furent remplis de jalousie, et ils contredisaient avec des blasphèmes ce que disait Paul. Paul et Barnabas leur dirent alors ouvertement: C'est à vous d'abord que la parole de Dieu devait être annoncée, mais, puisque vous la repoussez, et que vous ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, voici: nous nous tournons vers les païens. Car ainsi nous l'a prescrit le Seigneur: Je t'ai établi pour être la lumière des nations, Pour porter le salut jusqu'aux extrémités de la terre. Les païens se réjouissaient en entendant cela, ils glorifiaient la parole du Seigneur, et tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent. La parole du Seigneur se répandait dans le pays tout entier. Mais les Juifs excitèrent contre eux les femmes distinguées qui étaient prosélytes, et les notables de la ville; ils soulevèrent une persécution contre Paul et Barnabas et les chassèrent de leur territoire. Ceux-ci secouèrent contre eux la poussière de leurs pieds et allèrent à Iconium. Les disciples, quant à eux, étaient remplis de joie et d'Esprit-Saint. À Iconium, Paul et Barnabas entrèrent aussi dans la synagogue des Juifs et parlèrent de telle manière qu'une grande multitude de Juifs et de Grecs crurent. Mais les Juifs restés incrédules excitèrent les païens et les disposèrent au mal contre les frères. Ils séjournèrent assez longtemps à Iconium; ils parlaient pleins d'assurance dans le Seigneur qui rendait témoignage à la parole de sa grâce et leur accordait de (voir) des signes et des prodiges se produire par leurs mains. La multitude dans la ville se divisa: les uns étaient avec les Juifs, les autres avec les apôtres. Et comme les païens et les Juifs, avec leurs chefs, se mettaient en mouvement pour les maltraiter et les lapider, (Paul et Barnabas) après réflexion se réfugièrent dans les villes de la Lycaonie, Lystre et Derbe, et dans les environs. Ils y annoncèrent l'Évangile. À Lystre, se tenait assis un homme impotent des pieds, infirme de naissance, et qui n'avait jamais marché. Il écoutait parler Paul qui fixa les regards sur lui et qui, voyant qu'il avait la foi pour être sauvé, dit d'une voix forte: Lève-toi, droit sur tes pieds. Il se leva d'un bond et se mit à marcher. À la vue de ce que Paul avait fait, les foules élevèrent la voix et dirent en langue lycaonienne: Les dieux sous forme humaine sont descendus vers nous. Ils appelaient Barnabas: Zeus, et Paul: Hermès parce que c'était lui qui portait la parole. Le prêtre du Zeus qui est devant la ville, amena des taureaux et des guirlandes vers les portes et voulait, de même que les foules, offrir un sacrifice. Les apôtres Barnabas et Paul l'apprirent, déchirèrent leurs vêtements et se précipitèrent au milieu de la foule, en criant aux hommes: Pourquoi faites-vous cela? Nous sommes, nous aussi, des hommes de même nature que vous, et nous vous annonçons, comme une bonne nouvelle, qu'il vous faut vous détourner de ces vanités et vous convertir au Dieu vivant qui a fait le ciel, la terre, la mer, et tout ce qui s'y trouve. Dans les générations passées, il a laissé toutes les nations suivre leurs propres voies, quoiqu'il n'ait cessé de rendre témoignage de ce qu'il est par ses bienfaits, en vous donnant du ciel les pluies et les saisons fertiles, en vous comblant de nourriture et de bonheur dans le cœur. À peine purent-ils, par ces paroles, empêcher les foules de leur offrir un sacrifice. Puis survinrent d'Antioche et d'Iconium des Juifs qui gagnèrent les foules, lapidèrent Paul et le traînèrent hors de la ville, pensant qu'il était mort. Mais les disciples l'entourèrent; il se leva et rentra dans la ville. Le lendemain, il partit pour Derbe avec Barnabas. Après avoir évangélisé cette ville et fait un assez grand nombre de disciples, ils retournèrent à Lystre, à Iconium et à Antioche; ils affermissaient l'âme des disciples, les exhortaient à demeurer dans la foi, et disaient: C'est par beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. Ils firent nommer pour eux des anciens dans chaque Église, et, après avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur en qui ils avaient cru. Ils traversèrent ensuite la Pisidie et vinrent en Pamphylie. Après avoir annoncé la parole à Perge, ils descendirent à Attalie. De là, ils s'embarquèrent pour Antioche, d'où ils avaient été recommandés à la grâce de Dieu pour l'œuvre qu'ils venaient d'accomplir. Après leur arrivée, ils réunirent l'Église et rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux païens la porte de la foi. Et ils séjournèrent assez longtemps avec les disciples. Quelques hommes, venus de la Judée, enseignaient les frères et disaient: Si vous ne vous faites pas circoncire selon la coutume de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. Après un vif débat et une violente discussion que Paul et Barnabas eurent avec eux, l'on décida que Paul et Barnabas et quelques autres des leurs monteraient à Jérusalem vers les apôtres et les anciens, à propos de cette question. Eux donc, accompagnés par l'Église, traversèrent la Phénicie et la Samarie, en racontant en détail la conversion des païens, et en causant une grande joie à tous les frères. Arrivés à Jérusalem, ils furent reçus par l'Église, les apôtres et les anciens, et rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux. Alors quelques-uns du parti des Pharisiens qui avaient cru, se levèrent et dirent qu'il fallait circoncire les païens et leur commander d'observer la loi de Moïse. Les apôtres et les anciens se réunirent pour examiner cette affaire. Après une vive discussion, Pierre se leva et leur dit: Frères, vous le savez: dès les tout premiers jours, Dieu a fait un choix parmi vous, afin que, par ma bouche, les païens entendent la parole de l'Évangile et qu'ils croient. Et Dieu, qui connaît les cœurs, leur a rendu témoignage, en leur donnant le Saint-Esprit comme à nous; il n'a fait aucune différence entre nous et eux, puisqu'il a purifié leurs cœurs par la foi. Maintenant donc, pourquoi tentez-vous Dieu, et mettez-vous sur le cou des disciples un joug que nos pères et nous-mêmes nous n'avons pas été capables de porter? Mais c'est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés, de la même manière qu'eux. Toute la multitude garda le silence, et l'on écouta Barnabas et Paul raconter tous les signes et les prodiges que Dieu avait faits par eux au milieu des païens. Lorsqu'ils se turent, Jacques prit la parole et dit: Frères, écoutez-moi! Simon a raconté comment pour la première fois Dieu est intervenu pour prendre parmi les nations un peuple (consacré) à son nom. Et les paroles des prophètes s'accordent avec cela, comme il est écrit: Après cela, je reviendrai, et je relèverai la tente de David qui était tombée, J'en relèverai les ruines, et je la redresserai, Afin que le reste des hommes cherche le Seigneur, Ainsi que toutes les nations sur lesquelles mon nom a été invoqué, Dit le Seigneur, qui fait ces choses connues de toute éternité. C'est pourquoi, je juge (bon) de ne pas créer de difficultés à ceux des païens qui se convertissent à Dieu, mais de leur écrire qu'ils s'abstiennent des souillures des idoles, de l'inconduite, des animaux étouffés et du sang. Car, depuis les anciennes générations, Moïse a dans chaque ville des gens qui le prêchent, puisqu'on le lit chaque sabbat dans les synagogues. Alors il parut bon aux apôtres et aux anciens, ainsi qu'à l'Église entière, de choisir parmi eux et d'envoyer à Antioche, avec Paul et Barnabas, Jude appelé Barsabbas et Silas, hommes estimés parmi les frères. Ils les chargèrent d'une lettre ainsi conçue: Vos frères, les apôtres et les anciens, aux frères d'entre les païens, qui sont à Antioche, en Syrie et en Cilicie, salut! Nous avons appris que quelques-uns de chez nous, auxquels nous n'avions donné aucun ordre, vous ont troublés par leurs discours, et ont inquiété vos âmes. Il nous a paru bon, après nous être mis d'accord, de choisir des hommes et de vous les envoyer avec nos bien-aimés Barnabas et Paul, eux qui ont exposé leur vie pour le nom de notre Seigneur Jésus-Christ. Nous avons donc envoyé Jude et Silas, qui vous apporteront de vive voix le même message. Car il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de ne vous imposer d'autre charge que ce qui est indispensable: (savoir), de vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés et de l'inconduite; vous ferez bien de vous en garder. Adieu. Eux donc prirent congé et descendirent à Antioche, où ils remirent la lettre à la multitude réunie. Lecture en fut faite et l'on se réjouit de cet encouragement. Jude et Silas, qui étaient eux-mêmes prophètes, exhortèrent les frères et les affermirent par de nombreux discours. Au bout de quelque temps, ils furent congédiés en paix par les frères, (pour retourner) vers ceux qui les avaient envoyés. [Toutefois, Silas trouva bon de rester.] Paul et Barnabas séjournèrent à Antioche, enseignant et annonçant, avec beaucoup d'autres, la bonne nouvelle de la parole du Seigneur. Quelques jours après, Paul dit à Barnabas: Retournons visiter les frères dans toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, (pour voir) où ils en sont. Barnabas voulait prendre aussi avec eux Jean, surnommé Marc; mais Paul estima ne pas devoir prendre avec eux celui qui s'était détourné d'eux depuis la Pamphylie, et qui ne les avait pas accompagnés dans leur œuvre. (Le dissentiment) fut si aigre que finalement ils se séparèrent. Barnabas prit Marc avec lui et s'embarqua pour Chypre. Paul choisit Silas et partit, recommandé par les frères à la grâce du Seigneur. Il traversa la Syrie et la Cilicie, en affermissant les Églises. Il parvint ensuite à Derbe et à Lystre. Et voici qu'il y avait là un disciple du nom de Timothée, fils d'une femme juive fidèle et d'un père grec. Les frères de Lystre et d'Iconium rendaient de lui un bon témoignage. Paul voulut l'emmener avec lui; il le prit donc, et le circoncit, à cause des Juifs qui étaient dans ces lieux-là, car tous savaient que son père était grec. En passant par les villes, ils transmettaient les décisions prises par les apôtres et les anciens de Jérusalem, afin qu'on les observe. Les Églises se fortifiaient dans la foi et augmentaient en nombre de jour en jour. Empêchés par le Saint-Esprit d'annoncer la parole dans l'Asie, ils traversèrent la Phrygie et le pays de Galatie. Arrivés près de la Mysie, ils tentèrent d'aller en Bithynie; mais l'Esprit de Jésus ne le leur permit pas. Ils franchirent alors la Mysie et descendirent à Troas. Pendant la nuit, Paul eut une vision: un Macédonien debout le suppliait en disant: Passe en Macédoine, viens à notre secours! Après cette vision de Paul, nous avons aussitôt cherché à nous rendre en Macédoine, concluant que Dieu nous appelait à y annoncer l'Évangile. Embarqués à Troas, nous avons fait voile directement vers Samothrace, et le lendemain vers Néapolis. De là, (nous sommes allés) à Philippes, qui est la première ville de ce district de Macédoine et une colonie (romaine). Nous avons séjourné quelques jours dans cette ville. Le jour du sabbat, nous nous sommes rendus hors de la porte, vers une rivière, où nous pensions que se trouvait (un lieu de) prière. Après nous être assis nous avons parlé aux femmes qui étaient réunies. Il y avait là une femme craignant Dieu, du nom de Lydie, marchande de pourpre, de la ville de Thyatire. Elle écoutait, et le Seigneur lui ouvrit le cœur, pour qu'elle s'attache à ce que disait Paul. Lorsqu'elle eut été baptisée avec sa famille, elle nous invita en disant: Si vous me jugez fidèle au Seigneur, entrez dans ma maison et demeurez-y. Et elle nous pressa très instamment. Comme nous allions au lieu de prière, une servante qui avait un esprit de Python et qui, par ses divinations, procurait un grand profit à ses maîtres, vint à notre rencontre. Elle se mit à nous suivre, Paul et nous, et criait: Ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très-Haut, et ils vous annoncent la voie du salut. Elle fit cela pendant plusieurs jours. Paul, excédé, se retourna et dit à l'esprit: Je t'ordonne, au nom de Jésus-Christ, de sortir d'elle. Et il sortit à l'heure même. Les maîtres de la servante, qui voyaient disparaître l'espoir de leur profit, saisirent Paul et Silas et les traînèrent sur la place publique vers les magistrats. Ils les amenèrent aux préteurs et dirent: Ces hommes troublent notre ville; ce sont des Juifs, qui proclament des coutumes qu'il ne nous est permis ni de recevoir ni de pratiquer, à nous qui sommes Romains. La foule se souleva aussi contre eux, et les préteurs, après avoir fait arracher leurs vêtements, ordonnèrent de les battre de verges. Après les avoir roués de coups, ils les jetèrent en prison, en recommandant au geôlier de les tenir sous bonne garde. Celui-ci, qui avait reçu cette recommandation, les jeta dans la prison intérieure et leur mit les ceps aux pieds. Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu, et les prisonniers les écoutaient. Tout à coup il se produisit un grand tremblement de terre, au point que les fondements de la prison furent ébranlés; au même instant, toutes les portes s'ouvrirent, et les chaînes de tous (les prisonniers) se détachèrent. Le geôlier se réveilla, et lorsqu'il vit les portes de la prison ouvertes, il tira son épée; il allait se tuer, pensant que les prisonniers s'étaient enfuis. Mais Paul cria d'une voix forte: Ne te fais aucun mal, nous sommes tous ici. Alors le geôlier demanda de la lumière, entra précipitamment et tomba tout tremblant devant Paul et Silas; il les mena dehors et dit: Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé? Ils répondirent: Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta famille. Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu'à tous ceux qui étaient dans sa maison. Il les prit avec lui, à cette heure même de la nuit, lava leurs plaies, et aussitôt il fut baptisé, lui et tous les siens. Il les fit monter dans sa maison, mit la table et se réjouit avec toute sa famille d'avoir cru en Dieu. Quand il fit jour, les préteurs envoyèrent les licteurs pour dire (au geôlier): Relâche ces hommes. Le geôlier rapporta ces paroles à Paul: Les préteurs ont envoyé dire de vous relâcher; maintenant donc sortez, et allez en paix. Mais Paul dit aux licteurs: Après nous avoir fait battre publiquement et sans jugement, nous qui sommes Romains, ils nous ont jetés en prison, et maintenant ils nous mettraient dehors secrètement? Non pas! Qu'ils viennent eux-mêmes nous libérer. Les licteurs rapportèrent ces paroles aux préteurs, qui furent dans la crainte en apprenant qu'ils étaient Romains. Ils vinrent les apaiser et les libérèrent, en les priant de quitter la ville. Quand ils furent sortis de la prison ils entrèrent chez Lydie, et, après avoir vu et exhorté les frères, ils partirent. Ils passèrent par Amphipolis et Apollonie, et arrivèrent à Thessalonique, où les Juifs avaient une synagogue. Paul y entra, selon sa coutume. Pendant trois sabbats, il eut avec eux des entretiens, d'après les Écritures; il expliquait et exposait que le Christ devait souffrir et ressusciter d'entre les morts. Et Jésus que je vous annonce, disait-il, c'est lui qui est le Christ. Quelques-uns d'entre eux furent persuadés et se joignirent à Paul et à Silas, ainsi qu'une grande multitude de Grecs craignant Dieu, et plusieurs femmes parmi les plus notables. Mais les Juifs, jaloux, prirent avec eux quelques hommes de rien parmi la populace et provoquèrent des attroupements, ainsi que du tumulte dans la ville. Ils se portèrent à la maison de Jason et cherchèrent (Paul et Silas) pour les amener devant le peuple. Ils ne les trouvèrent pas; alors ils traînèrent Jason et quelques frères devant les magistrats en criant: Ceux-ci, qui ont bouleversé le monde entier, sont aussi venus ici, et Jason les a reçus. Ils agissent tous contre les décrets de César et disent qu'il y a un autre roi, Jésus. Ces paroles troublèrent la foule et les magistrats, qui ne relâchèrent Jason et les autres qu'après avoir obtenu d'eux une caution. Aussitôt les frères firent partir de nuit Paul et Silas pour Bérée. Dès leur arrivée, ils entrèrent dans la synagogue des Juifs. Ceux-ci avaient de meilleurs sentiments que ceux de Thessalonique; ils reçurent la parole avec beaucoup d'empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu'on leur disait était exact. Beaucoup d'entre eux crurent, ainsi que des femmes grecques distinguées et des hommes en assez grand nombre. Mais quand les Juifs de Thessalonique surent que Paul annonçait aussi à Bérée la parole de Dieu, ils vinrent y soulever et troubler les foules. Alors les frères firent aussitôt partir Paul du côté de la mer; mais Silas et Timothée restèrent là. Ceux qui escortaient Paul le conduisirent jusqu'à Athènes. Puis ils s'en retournèrent, après avoir reçu l'ordre, pour Silas et Timothée, de le rejoindre au plus tôt. Comme Paul les attendait à Athènes, il avait en lui-même l'esprit exaspéré en contemplant cette ville vouée aux idoles. Il s'entretenait donc dans la synagogue avec les Juifs et ceux qui craignaient (Dieu), et sur la place publique, chaque jour, avec ceux qui s'y rencontraient. Quelques philosophes épicuriens et stoïciens se mirent à parler avec lui. Et les uns disaient: Que veut dire ce discoureur? D'autres disaient: Il semble être un prédicateur de divinités étrangères; cela, parce qu'il annonçait la bonne nouvelle de Jésus et de la résurrection. Alors ils le prirent, le menèrent à l'Aréopage et dirent: Pourrions-nous savoir quel est ce nouvel enseignement dont tu parles? Car tu portes à nos oreilles des choses étranges. Nous voudrions donc savoir ce que cela veut dire. Or tous les Athéniens et les étrangers venus parmi eux ne passaient leur temps qu'à dire ou écouter quelque nouvelle. Paul, debout au milieu de l'Aréopage, dit: Athéniens, je vois que vous êtes à tous égards extrêmement religieux. Car, en passant, j'ai observé tout ce qui est l'objet de votre culte, et j'ai même trouvé un autel avec cette inscription: À un dieu inconnu! Ce que vous vénérez sans le connaître, c'est ce que je vous annonce. Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s'y trouve, lui qui est le Seigneur du ciel et de la terre, n'habite pas dans des temples faits par la main des hommes; il n'est pas servi par des mains humaines, comme s'il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, le souffle et toutes choses. Il a fait que toutes les nations humaines, issues d'un seul (homme ) habitent sur toute la face de la terre; il a déterminé les temps fixés pour eux et les bornes de leur demeure, afin qu'ils cherchent Dieu pour le trouver si possible, en tâtonnant. Or il n'est pas loin de chacun de nous, car en lui nous avons la vie, le mouvement et l'être. C'est ce qu'ont dit aussi quelques-uns de vos poètes: Nous sommes aussi de sa race … Ainsi donc, étant de la race de Dieu, nous ne devons pas penser que la divinité soit semblable à de l'or, à de l'argent ou à de la pierre, sculptés par l'art et l'imagination des hommes. Dieu, sans tenir compte des temps d'ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu'ils aient à se repentir, parce qu'il a fixé un jour où il va juger le monde selon la justice, par un homme qu'il a désigné, et il en a donné à tous (une preuve digne de) foi en le ressuscitant d'entre les morts. Lorsqu'ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns se moquèrent, et les autres dirent: Nous t'entendrons là-dessus une autre fois. Ainsi Paul sortit du milieu d'eux. Quelques-uns néanmoins s'attachèrent à lui et crurent; parmi eux Denys l'Aréopagite, une femme du nom de Damaris, et d'autres encore. Après cela, Paul s'éloigna d'Athènes et se rendit à Corinthe. Il y trouva un Juif du nom d'Aquilas, originaire du Pont, récemment arrivé d'Italie avec sa femme Priscille, parce que Claude avait ordonné à tous les Juifs de s'éloigner de Rome. Il se lia avec eux; et comme il avait le même métier, il demeura chez eux, et ils travaillaient ensemble: ils étaient, de leur métier, fabricants de tentes. Il avait des entretiens dans la synagogue chaque sabbat et persuadait des Juifs et des Grecs. Mais quand Silas et Timothée furent descendus de la Macédoine, Paul se consacra entièrement à la parole; il attestait aux Juifs que Jésus était le Christ. Mais comme les Juifs s'opposaient à lui avec des blasphèmes, il secoua ses vêtements et leur dit: Que votre sang retombe sur votre tête! J'en suis pur et, dès maintenant, j'irai vers les païens. Il partit de là et se rendit dans la maison d'un homme craignant Dieu du nom de Titius Justus, maison qui était contiguë à la synagogue. Pourtant Crispus, le chef de la synagogue, crut au Seigneur avec toute sa famille. Et beaucoup de Corinthiens, qui écoutaient Paul, crurent et furent baptisés. Le Seigneur dit à Paul en vision pendant la nuit: Sois sans crainte, mais parle et ne te tais pas, car moi, je suis avec toi, et personne ne mettra la main sur toi pour te faire du mal: parce que j'ai un peuple nombreux dans cette ville. Il demeura un an et six mois à enseigner parmi eux la parole de Dieu. Alors que Gallion était proconsul de l'Achaïe, les Juifs se soulevèrent d'un commun accord contre Paul et le menèrent devant le tribunal, en disant: Cet homme persuade les gens de rendre un culte à Dieu d'une manière contraire à la loi. Paul allait ouvrir la bouche, lorsque Gallion dit aux Juifs: S'il s'agissait de quelque injustice ou de quelque délit, je vous écouterais patiemment vous, Juifs, comme de raison; mais, s'il s'agit de discussions sur les mots, sur des noms et sur votre propre loi, cela vous regarde; je ne veux pas moi-même en être juge. Et il les renvoya du tribunal. Alors tous prirent Sosthène, le chef de la synagogue, et se mirent à le battre devant le tribunal, sans que Gallion s'en mette en peine. Paul demeura là encore assez longtemps. Ensuite il prit congé des frères et s'embarqua pour la Syrie, avec Priscille et Aquilas. Il s'était fait raser la tête à Cenchrées, car il avait fait un vœu. Ils arrivèrent à Éphèse, et Paul y laissa ses compagnons. Il entra dans la synagogue et s'entretint avec les Juifs, qui lui demandèrent de rester quelque temps. Mais il n'y consentit pas et prit congé d'eux, en disant: [Il faut absolument que je célèbre la fête prochaine à Jérusalem ]. Je reviendrai vers vous, si Dieu le veut. D'Éphèse il fit voile pour débarquer à Césarée; il monta saluer l'Église, puis il descendit à Antioche. Après y avoir passé quelque temps, il repartit et parcourut successivement le pays de Galatie et la Phrygie, en affermissant tous les disciples. Un Juif du nom d'Apollos, originaire d'Alexandrie, homme éloquent et versé dans les Écritures, était arrivé à Éphèse. Il était instruit dans la voie du Seigneur et, fervent d'esprit, il annonçait et enseignait avec exactitude ce qui concernait Jésus, tout en ne connaissant que le baptême de Jean. Il se mit à parler ouvertement dans la synagogue. Priscille et Aquilas après l'avoir entendu, le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu. Comme il voulait passer en Achaïe, les frères l'y encouragèrent et ils écrivirent aux disciples de le bien recevoir. Arrivé là, il se rendit très utile à ceux qui avaient cru par la grâce (de Dieu), car il réfutait avec vigueur les Juifs en public et démontrait par les Écritures que Jésus est le Christ. Pendant qu'Apollos était à Corinthe, Paul, après avoir traversé les hauteurs du territoire, se rendit à Éphèse. Il rencontra quelques disciples et leur dit: Avez-vous reçu l'Esprit Saint quand vous avez cru? Ils lui répondirent: Nous n'avons même pas entendu dire qu'il y ait un Esprit Saint. Il dit: Quel baptême avez-vous donc reçu? Ils répondirent: Le baptême de Jean. Alors Paul dit: Jean a baptisé du baptême de repentance; il disait au peuple de croire en celui qui venait après lui, c'est-à-dire en Jésus. Sur ces paroles, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. Paul leur imposa les mains, et le Saint-Esprit vint sur eux; ils se mirent à parler en langues et à prophétiser. Tous ces hommes étaient au nombre de douze environ. Paul entra dans la synagogue, où il parla ouvertement; pendant trois mois il s'entretenait avec eux et les persuadait en ce qui concerne le royaume de Dieu. Mais, comme quelques-uns restaient endurcis et incrédules, et décriaient devant la multitude la Voie (du Seigneur), il se retira d'eux, prit les disciples à part et eut des entretiens chaque jour dans l'école de Tyrannus. Cela dura deux ans, de sorte que tous ceux qui habitaient l'Asie, Juifs et Grecs, entendirent la parole du Seigneur. Et Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul, au point qu'on appliquait sur les malades des linges ou des étoffes qui avaient touché son corps; alors les maladies les quittaient, et les esprits mauvais sortaient. Quelques exorcistes juifs ambulants entreprirent d'invoquer sur ceux qui avaient des esprits mauvais le nom du Seigneur Jésus, en disant: Je vous adjure par Jésus, celui que Paul prêche! Ceux qui agissaient ainsi étaient sept fils d'un certain Scéva, un des principaux sacrificateurs juifs. L'esprit mauvais leur répondit: Je connais Jésus et je sais qui est Paul; mais vous, qui êtes-vous? Et l'homme dans lequel était l'esprit mauvais s'élança sur eux, les maîtrisa les uns et les autres, avec une telle force qu'ils s'enfuirent de cette maison, nus et blessés. Cela fut connu de tous, Juifs et Grecs, qui habitaient Éphèse; la crainte s'empara d'eux tous, et le nom du Seigneur Jésus fut exalté. Beaucoup de ceux qui avaient cru venaient confesser et déclarer ce qu'ils avaient fait. Un assez grand nombre de ceux qui avaient pratiqué la sorcellerie apportèrent leurs livres et les brûlèrent devant tous. On en calcula la valeur et l'on en trouva pour cinquante mille pièces d'argent. C'est ainsi que, par la force du Seigneur, la parole se répandait efficacement. Après ces événements, Paul forma le projet d'aller à Jérusalem, en traversant la Macédoine et l'Achaïe. Il disait: Après m'y être rendu, il me faudra aussi voir Rome. Il envoya en Macédoine deux de ses aides, Timothée et Éraste, et resta lui-même quelque temps encore en Asie. À ce moment-là survinrent des troubles assez graves au sujet de la Voie (du Seigneur). Un orfèvre du nom de Démétrius fabriquait des temples d'Artémis en argent et procurait aux artisans un profit considérable. Il les rassembla, avec ceux du même métier, et dit: Vous tous, vous savez que notre bien-être dépend de cette industrie; et vous voyez et entendez que, non seulement à Éphèse, mais dans presque toute l'Asie, ce Paul a persuadé et détourné une assez grande foule en disant que les dieux faits par la main des hommes ne sont pas des dieux. Cela risque non seulement de jeter le discrédit sur notre profession, mais encore de réduire à rien le temple de la grande déesse Artémis, et même de dépouiller de son prestige celle à qui toute l'Asie et le monde entier rendent un culte. À ces paroles, remplis de fureur, ils se mirent à crier: Grande est l'Artémis des Éphésiens! Toute la ville fut dans la confusion. Ils se précipitèrent d'un commun accord au théâtre et entraînèrent avec eux les Macédoniens Gaïus et Aristarque, compagnons de voyage de Paul. Paul voulait se présenter devant le peuple, mais les disciples l'en empêchèrent; même quelques-uns des Asiarques, qui étaient ses amis, lui envoyèrent (des messagers) pour l'exhorter à ne pas se rendre au théâtre. Les uns criaient d'une manière, les autres d'une autre, car la confusion régnait dans l'assemblée, et la plupart ne savaient même pas pourquoi ils s'étaient réunis. Alors on fit sortir de la foule Alexandre, que les Juifs poussaient en avant; et Alexandre faisait signe de la main et voulait se défendre devant le peuple. Mais quand ils reconnurent qu'il était Juif, tous crièrent d'une seule voix pendant près de deux heures: Grande est l'Artémis des Éphésiens! Cependant le secrétaire calma la foule et dit: Éphésiens, quel est l'homme qui ne sait pas que la ville d'Éphèse est la gardienne du temple de la grande Artémis et de sa statue tombée du ciel? Puisque cela est incontestable, vous devez vous tenir calmes et ne rien faire avec précipitation. Car vous avez amené ces hommes qui ne sont ni sacrilèges ni blasphémateurs envers notre déesse. Si donc Démétrius et les artisans qui sont avec lui ont un grief contre quelqu'un, il y a (des jours) d'audience et des proconsuls; qu'ils portent plainte! Et si vous avez d'autres réclamations, cela se réglera dans l'assemblée légale. Nous risquons, en effet, d'être accusés de sédition pour (ce qui s'est passé) aujourd'hui, puisqu'il n'existe aucun motif qui nous permette de rendre compte de cet attroupement. Cela dit, il congédia l'assemblée. Lorsque le tumulte eut cessé, Paul fit venir les disciples et, après les avoir exhortés, prit congé d'eux et partit pour aller en Macédoine. Il traversa ce territoire, en adressant (aux gens) de nombreuses exhortations, puis il se rendit en Grèce. Il y fit un séjour de trois mois, et il était sur le point de faire voile vers la Syrie; mais à la suite d'un complot des Juifs contre lui, il prit la décision de retourner par la Macédoine. Il avait pour l'accompagner Sopater, fils de Pyrrhus, de Bérée, Aristarque et Secondus de Thessalonique, Gaïus de Derbe, Timothée, ainsi que Tychique et Trophime, originaires d'Asie. Ceux-ci prirent les devants et nous attendirent à Troas. Pour nous, après les jours des pains sans levain, nous nous sommes embarqués à Philippes, et au bout de cinq jours nous les avons rejoints à Troas, où nous avons passé sept jours. Le premier jour de la semaine, nous étions assemblés pour rompre le pain. Paul, qui devait partir le lendemain, s'entretenait avec les assistants, et il prolongea son discours jusqu'à minuit. Il y avait un assez grand nombre de lampes dans la chambre haute où nous étions assemblés. Or, un jeune homme, du nom d'Eutychus, assis sur (le bord de) la fenêtre, fut pris d'un profond sommeil pendant que Paul prolongeait l'entretien; entraîné par le sommeil, il tomba du troisième étage et fut relevé mort. Mais Paul descendit, se pencha sur lui, le prit dans ses bras et dit: Qu'il n'y ait pas de trouble parmi vous, car son âme est en lui. Quand il fut remonté, il rompit le pain et mangea, puis il parla encore assez longtemps, jusqu'à l'aube. Après quoi, il partit. On ramena vivant le jeune homme: et ce fut une grande consolation. Pour nous, nous avons pris les devants sur le navire et fait voile pour Assos, où nous devions reprendre Paul: ainsi en avait-il décidé, parce qu'il devait faire la route à pied. Lorsqu'il nous eut rejoints à Assos, nous l'avons pris à bord, pour aller à Mytilène. De là, continuant par mer, nous sommes arrivés le lendemain devant Chio. Le jour suivant, nous touchions Samos, et le jour d'après, nous arrivions à Milet. Paul avait, en effet, résolu de passer au large d'Éphèse, afin de ne pas perdre de temps en Asie; car il se hâtait pour être à Jérusalem, si cela lui était possible, le jour de la Pentecôte. Cependant, de Milet, Paul envoya chercher à Éphèse les anciens de l'Église. Lorsqu'ils furent arrivés auprès de lui, il leur dit: Vous savez comment je me suis tout le temps conduit avec vous, depuis le premier jour où j'ai mis le pied en Asie; j'ai servi le Seigneur en toute humilité, avec larmes, et au milieu des épreuves que me suscitaient les complots des Juifs. Sans rien dissimuler, je vous annonçais et vous enseignais publiquement et dans les maisons, tout ce qui vous était utile, en proclamant aux Juifs et aux Grecs la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus. Et maintenant voici que lié par l'Esprit, je vais à Jérusalem, sans savoir ce qui m'y arrivera; seulement, de ville en ville, le Saint-Esprit atteste et me dit que des liens et des tribulations m'attendent. Mais je ne fais aucun cas de ma vie, comme si elle m'était précieuse, pourvu que j'accomplisse [avec joie] ma course, et le ministère que j'ai reçu du Seigneur Jésus: rendre témoignage à la bonne nouvelle de la grâce de Dieu. Et maintenant voici: je sais que vous ne verrez plus mon visage, vous tous au milieu de qui j'ai passé en prêchant le royaume [de Dieu]. C'est pourquoi je l'atteste aujourd'hui: je suis pur du sang de vous tous, car sans rien dissimuler je vous ai annoncé tout le dessein de Dieu. Prenez donc garde à vous-mêmes et à tout le troupeau au sein duquel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour faire paître l'Église de Dieu qu'il s'est acquise par son propre sang. Je sais que parmi vous, après mon départ, s'introduiront des loups redoutables qui n'épargneront pas le troupeau, et que du milieu de vous se lèveront des hommes qui prononceront des paroles perverses, pour entraîner les disciples après eux. Veillez donc, en vous souvenant que, pendant trois ans, je n'ai cessé nuit et jour d'avertir avec larmes chacun de vous. Et maintenant, je vous confie à Dieu et à la parole de sa grâce, qui a la puissance d'édifier et de donner l'héritage parmi tous ceux qui sont sanctifiés. Je n'ai désiré ni l'argent, ni l'or, ni les vêtements de personne. Vous savez vous-mêmes que ces mains ont pourvu à mes besoins et à ceux de mes compagnons. En tout, je vous ai montré qu'il faut travailler ainsi, pour venir en aide aux faibles, et se rappeler les paroles du Seigneur Jésus, qui a dit lui-même: Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir. Cela dit, il se mit à genoux, pour prier avec eux tous. Tous, avec de grandes lamentations, se jetaient au cou de Paul et l'embrassaient; ils étaient surtout affligés parce qu'il avait dit qu'ils n'allaient plus revoir son visage. Puis ils l'accompagnèrent jusqu'au navire. Après nous être séparés d'eux, nous avons fait voile pour aller directement à Cos, puis le lendemain à Rhodes et, de là, à Patara. Ayant trouvé un navire qui faisait la traversée vers la Phénicie, nous nous sommes embarqués pour faire voile (plus loin). Arrivés en vue de Chypre, nous l'avons laissée à gauche et nous avons navigué vers la Syrie, pour aborder à Tyr où le bâtiment devait décharger sa cargaison. Ayant trouvé les disciples, nous sommes restés là sept jours. (Poussés) par l'Esprit, ils disaient à Paul de ne pas monter à Jérusalem. Mais, quand ces jours furent écoulés, nous sommes partis et, accompagnés de tous avec leurs femmes et leurs enfants, nous sommes allés jusqu'en dehors de la ville. Nous nous sommes mis à genoux sur le rivage, pour prier. Puis, après avoir pris congé les uns des autres, nous nous sommes embarqués sur le navire; quant à eux, ils retournèrent chez eux. Achevant notre navigation, nous sommes allés de Tyr à Ptolémaïs, où nous avons salué les frères, et passé un jour chez eux. Partis le lendemain, nous sommes arrivés à Césarée. Étant entrés dans la maison de Philippe l'évangéliste, qui était l'un des sept, nous avons demeuré chez lui. Il avait quatre filles vierges qui prophétisaient. Comme nous étions là depuis plusieurs jours, un prophète, du nom d'Agabus, descendit de la Judée et vint chez nous. Il prit la ceinture de Paul, se lia les pieds et les mains et dit: Voici ce que déclare le Saint-Esprit: L'homme à qui cette ceinture appartient, les Juifs le lieront de cette manière à Jérusalem et le livreront entre les mains des païens. Après avoir entendu cela, nous et ceux de l'endroit, nous avons supplié Paul de ne pas monter à Jérusalem. Alors Paul répondit: Qu'avez-vous à pleurer et à me briser le cœur? Car moi, je suis prêt, non seulement à être lié, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus. Comme il ne se laissait pas persuader, nous n'avons plus insisté et nous avons dit: Que la volonté du Seigneur se fasse! Après ces jours-là, nous avons fait nos préparatifs et nous sommes montés à Jérusalem. Quelques disciple s vinrent aussi avec nous de Césarée et nous conduisirent chez un certain Mnason, de Chypre, disciple déjà ancien, chez qui nous devions loger. À notre arrivée à Jérusalem, les frères nous reçurent avec joie. Le lendemain, Paul se rendit avec nous chez Jacques, et tous les anciens y vinrent aussi. Après les avoir salués, il se mit à raconter en détail ce que Dieu avait fait au milieu des païens par son ministère. En l'écoutant, ils glorifiaient Dieu. Puis ils lui dirent: Tu vois, frère, combien de dizaines de milliers de Juifs ont cru, et tous sont zélés pour la loi. Or, on leur a fait croire que tu enseignes à tous les Juifs qui sont parmi les païens, à se détourner de Moïse, en leur disant de ne pas circoncire leurs enfants et de ne pas suivre les coutumes. Qu'en est-il donc? Certainement [la multitude se rassemblera car] on saura que tu es venu. C'est pourquoi fais ce que nous te disons. Il y a parmi nous quatre hommes qui ont fait un vœu; prends-les, purifie-toi avec eux et charge-toi de la dépense, pour qu'ils se rasent la tête. Alors, tous sauront qu'il n'y a rien de vrai dans ce qu'on leur a fait croire sur ton compte, mais que, toi aussi, tu te conduis en observateur de la loi. Quant aux païens qui ont cru, nous avons jugé bon de leur prescrire qu'ils se gardent des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés et de l'inconduite. Le lendemain, Paul prit ces hommes, se purifia avec eux et entra dans le temple. Il annonça à quel moment les jours de leur purification seraient achevés et l'offrande présentée pour chacun d'eux. Vers la fin des sept jours, les Juifs d'Asie, l'ayant vu dans le temple, soulevèrent toute la foule et portèrent les mains sur lui, en criant: Israélites, au secours! Voici l'homme qui enseigne partout et à tous contre le peuple, contre la loi et contre ce lieu; il a même introduit des Grecs dans le temple et profané ce lieu saint. Car auparavant, ils avaient vu Trophime d'Éphèse avec lui dans la ville, et pensaient que Paul l'avait introduit dans le temple. La ville entière fut secouée, et le peuple accourut de toutes parts. Ils se saisirent de Paul et le traînèrent hors du temple, dont les portes furent aussitôt fermées. Comme ils cherchaient à le tuer, la rumeur parvint au tribun de la cohorte que la confusion régnait dans tout Jérusalem. À l'instant même, il prit des soldats et des centeniers et courut à eux. À la vue du tribun et des soldats, ils cessèrent de frapper Paul. Alors le tribun s'approcha, se saisit de lui et donna l'ordre de le lier de deux chaînes, puis il demanda qui il était, et ce qu'il avait fait. Mais dans la foule les uns criaient d'une manière, les autres d'une autre; ne pouvant donc rien connaître de certain à cause du tumulte, il ordonna de le mener dans la forteresse. Lorsque (Paul) fut sur les degrés, il dut être porté par les soldats, à cause de la violence de la foule; car la multitude du peuple le suivait, en criant: À mort! Au moment d'être introduit dans la forteresse, Paul dit au tribun: M'est-il permis de te dire quelque chose? Il répondit: Tu sais le grec? Tu n'es donc pas l'Égyptien qui dernièrement a suscité une révolte et emmené dans le désert les quatre mille sicaires? Moi, dit Paul, je suis Juif, de Tarse en Cilicie, citoyen d'une ville qui n'est pas sans renom. Permets-moi, je te prie, de parler au peuple. Le tribun le lui permit et Paul, debout sur les marches, fit au peuple un signe de la main. Il se fit un grand silence. Alors il leur adressa la parole en langue hébraïque: Frères et pères, écoutez ce que j'ai maintenant à vous dire pour ma défense. Lorsqu'ils entendirent qu'il leur adressait la parole en langue hébraïque, le calme devint plus grand encore. Et Paul dit: Moi, je suis Juif, né à Tarse en Cilicie; mais j'ai été élevé dans cette ville-ci et éduqué aux pieds de Gamaliel pour suivre exactement la loi de nos pères. J'étais plein de zèle pour Dieu, comme vous l'êtes tous aujourd'hui. J'ai persécuté à mort cette Voie, liant et mettant en prison hommes et femmes. Le souverain sacrificateur et tout le collège des anciens m'en sont témoins. J'ai même reçu d'eux des lettres pour les frères de Damas, où je me rendis afin de lier ceux qui s'y trouvaient et de les amener à Jérusalem pour les faire punir. Comme j'étais en chemin et que j'approchais de Damas, tout-à-coup vers midi, une grande lumière venant du ciel resplendit autour de moi. Je tombai par terre et j'entendis une voix qui me disait: Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? Je répondis: Qui es-tu, Seigneur? Et il me dit: Moi, je suis Jésus de Nazareth, que tu persécutes. Ceux qui étaient avec moi virent la lumière, mais n'entendirent pas la voix de celui qui me parlait. Alors je dis: Que ferai-je, Seigneur? Et le Seigneur me dit: Lève-toi, va à Damas, et là on te dira tout ce qu'il t'est ordonné de faire. Comme je ne voyais rien, à cause de l'éclat de cette lumière, ceux qui étaient avec moi me conduisirent par la main, et j'arrivai à Damas. Or, un certain Ananias, homme pieux selon la loi et de qui tous les Juifs de Damas rendaient un bon témoignage, vint se présenter à moi et me dit: Saul, mon frère, recouvre la vue. À l'heure même, je recouvrai la vue et je le vis. Il dit: Le Dieu de nos pères t'a destiné à connaître sa volonté, à voir le Juste et à entendre les paroles de sa bouche; car tu seras son témoin, devant tous les hommes, de ce que tu as vu et entendu. Et maintenant, pourquoi tardes-tu? Lève-toi, sois baptisé et lavé de tes péchés, en invoquant son nom. De retour à Jérusalem, comme je priais dans le temple, je fus ravi en extase et je vis le Seigneur qui me disait: Hâte-toi, et sors promptement de Jérusalem, parce qu'ils ne recevront pas ton témoignage sur moi. Et je dis: Seigneur, ils savent eux-mêmes que j'allais de synagogue en synagogue pour faire emprisonner et battre ceux qui croient en toi, et lorsqu'on répandit le sang d'Étienne, ton témoin, j'étais moi-même présent, je les approuvais et je gardais les vêtements de ceux qui le faisaient mourir. Alors il me dit: Va, car je t'enverrai au loin vers les païens … Ils l'écoutèrent jusqu'à cette parole. Mais alors, ils élevèrent la voix et dirent: À mort un tel homme! Il ne faut pas le laisser en vie! Et ils poussaient des cris, jetaient leurs vêtements et lançaient de la poussière en l'air. Le tribun ordonna de faire entrer Paul dans la forteresse et de lui donner la question par le fouet, afin de savoir pour quel motif on criait ainsi contre lui. Comme on l'attachait avec des lanières, Paul dit au centenier qui était présent: Vous est-il permis de flageller un citoyen romain, qui n'est pas même condamné? À ces mots, le centenier alla l'annoncer au tribun disant: Que vas-tu faire? Cet homme est Romain. Le tribun vint donc et lui dit: Dis-moi, es-tu Romain? Oui, répondit-il. Le tribun reprit: Moi, c'est avec beaucoup d'argent que j'ai acquis ce droit de citoyen. Et moi, dit Paul, je l'ai de naissance. Aussitôt, ceux qui devaient lui donner la question se retirèrent, et le tribun fut dans la crainte, en sachant que Paul était Romain, et qu'il l'avait fait lier. Le lendemain, voulant savoir au juste de quoi les Juifs l'accusaient, il le relâcha et donna l'ordre aux principaux sacrificateurs et à tout le sanhédrin de se réunir; puis il fit descendre Paul et le plaça au milieu d'eux. Les regards fixés sur le sanhédrin, Paul dit: Frères, c'est en toute bonne conscience que je me suis conduit devant Dieu jusqu'à ce jour. Le souverain sacrificateur Ananias donna l'ordre à ceux qui étaient près de lui de le frapper sur la bouche. Alors Paul lui dit: Dieu te frappera, muraille blanchie! Tu sièges pour me juger selon la loi, et contre la loi, tu ordonnes de me frapper! Ceux qui étaient là dirent: Tu insultes le souverain sacrificateur de Dieu! Et Paul dit: Je ne savais pas, frères, que c'était le souverain sacrificateur: car il est écrit: Tu ne diras pas de mal du chef de ton peuple. Sachant qu'une partie (de l'assemblée) était composée de Sadducéens et l'autre de Pharisiens Paul cria dans le sanhédrin: Frères, moi je suis Pharisien, fils de Pharisiens; c'est à cause de l'espérance et de la résurrection des morts que je suis mis en jugement. Quand il eut dit cela, il se produisit une dispute entre les Pharisiens et les Sadducéens, et la multitude se divisa. Les Sadducéens disent en effet qu'il n'y a pas de résurrection, ni d'ange, ni d'esprit, tandis que les Pharisiens l'affirment. Il y eut une grande clameur, et quelques scribes du parti des Pharisiens se levèrent, engagèrent un vif débat et dirent: Nous ne trouvons aucun mal en cet homme; et si un esprit ou un ange lui avait parlé? Comme la dispute allait croissant, le tribun, craignant que Paul ne soit mis en pièces par eux, donna l'ordre à la troupe de descendre pour l'enlever du milieu d'eux et le conduire à la forteresse. La nuit suivante, le Seigneur s'approcha de Paul et dit: Prends courage; car, de même que tu as rendu témoignage de moi à Jérusalem, il faut aussi que tu rendes témoignage à Rome. Quand le jour fut venu, les Juifs fomentèrent un complot et s'engagèrent sous peine d'anathème à ne pas manger ni boire avant d'avoir tué Paul. Ceux qui avaient fait ce complot étaient plus de quarante: ils allèrent trouver les principaux sacrificateurs et les anciens pour leur dire: Nous nous sommes engagés, sous peine d'anathème, à ne goûter d'aucune nourriture avant d'avoir tué Paul. Vous donc, maintenant, d'accord avec le sanhédrin, adressez-vous au tribun pour qu'il l'amène devant vous, comme si vous deviez examiner son cas plus exactement; et nous, nous sommes prêts à le tuer avant qu'il approche. Le fils de la sœur de Paul entendit parler du guet-apens et se rendit à la forteresse, où il entra pour en informer Paul. Paul appela l'un des centeniers et lui dit: Conduis ce jeune homme vers le tribun, car il a quelque chose à lui annoncer. Le centenier le prit donc avec lui, le conduisit vers le tribun et dit: Le prisonnier Paul m'a appelé, et m'a demandé de conduire vers toi ce jeune homme, qui a quelque chose à te dire. Le tribun le prit par la main et, se retirant à l'écart, s'informa: Qu'as-tu à m'annoncer? Il répondit: Les Juifs se sont mis d'accord pour te demander d'amener Paul demain devant le sanhédrin, comme s'il devait s'informer plus exactement de son cas. N'écoute pas leur demande, car plus de quarante d'entre eux préparent un guet-apens contre lui et se sont engagés, sous peine d'anathème, à ne pas manger ni boire avant de l'avoir tué; ils sont prêts maintenant et n'attendent que ton consentement. Le tribun congédia le jeune homme, après lui avoir recommandé de ne parler à personne de ce qu'il lui avait fait savoir. Ensuite il appela deux des centeniers et dit: Tenez prêts deux cents soldats, soixante-dix cavaliers et deux cents lanciers pour aller, dès la troisième heure de la nuit, jusqu'à Césarée. Préparez aussi des montures, afin de mener Paul sain et sauf au gouverneur Félix. Il écrivit une lettre ainsi conçue: Claude Lysias, au très excellent gouverneur Félix, salut! Cet homme, dont les Juifs s'étaient emparés, allait être tué par eux, lorsque j'intervins avec la troupe et le délivrai, ayant appris qu'il était Romain. J'ai voulu connaître le motif pour lequel ils l'accusaient, et l'ai amené devant leur sanhédrin. J'ai trouvé que s'il était accusé, c'était pour des questions discutées relatives à leur loi, mais qu'il n'y avait contre lui aucune accusation qui mérite la mort ou les chaînes. Avisé d'un complot contre cet homme, je te l'ai aussitôt envoyé, en recommandant à ses accusateurs de porter plainte contre lui en ta présence [Adieu.] Les soldats, selon l'ordre reçu, prirent Paul et le conduisirent pendant la nuit jusqu'à Antipatris. Le lendemain, ils retournèrent à la forteresse en laissant les cavaliers partir avec lui. Arrivés à Césarée, ceux-ci remirent la lettre au gouverneur et lui présentèrent Paul. Après avoir lu la lettre, le gouverneur demanda de quelle province il était. En apprenant qu'il était de la Cilicie: Je t'entendrai, dit-il, quand tes accusateurs aussi seront arrivés. Et il donna l'ordre de le garder dans le prétoire d'Hérode. Cinq jours après, le souverain sacrificateur Ananias descendit, avec quelques anciens, et un avocat, un certain Tertulle. Ils portèrent plainte auprès du gouverneur contre Paul. Celui-ci fut appelé, et Tertulle se mit à l'accuser en ces termes: La paix profonde obtenue grâce à toi, et les réformes faites à cette nation par ta prévoyance, très excellent Félix, nous les accueillons en tout et partout avec une entière gratitude. Mais, pour ne pas t'importuner davantage, je te prie de nous écouter un moment dans ta bienveillance. Nous avons trouvé cet homme, une peste qui provoque des disputes parmi tous les Juifs du monde, dirigeant de la secte des Nazaréens, et qui a même tenté de profaner le temple. Nous l'avons saisi. [Nous avons voulu le juger selon notre loi, mais le tribun Lysias est survenu et avec une grande violence l'a tiré de nos mains, et a ordonné à ses accusateurs de venir devant toi ]. Tu pourras toi-même l'interroger et prendre connaissance de tout ce dont nous l'accusons. Les Juifs l'approuvèrent, en déclarant qu'il en était bien ainsi. Alors Paul prit la parole après que le gouverneur lui eut fait signe de parler: Je sais que, depuis plusieurs années, tu es juge de cette nation; c'est donc avec confiance que je présenterai ma défense. Il n'y a pas plus de douze jours – tu peux t'en assurer – je suis monté à Jérusalem pour adorer. On ne m'a trouvé ni dans le temple, ni dans les synagogues, ni dans la ville, à discuter avec quelqu'un ou bien à provoquer un soulèvement de la foule. Et ils ne peuvent pas prouver ce dont ils m'accusent maintenant. Je le confesse devant toi: je rends un culte au Dieu de mes pères, selon la Voie qu'ils appellent une secte; je crois tout ce qui est écrit dans la loi et dans les prophètes, et j'ai en Dieu cette espérance – et ils ont eux-mêmes cette attente – qu'il y aura une résurrection des justes et des injustes. C'est pourquoi, moi aussi, je m'exerce à avoir constamment une conscience irréprochable devant Dieu et devant les hommes. Après (une absence de) plusieurs années, je suis venu faire des aumônes à ma nation et (présenter) des offrandes. C'est alors qu'ils m'ont trouvé, moi qui m'étais purifié, dans le temple, sans attroupement ni tumulte. Mais quelques Juifs d'Asie… ce serait à eux de se présenter devant toi et de m'accuser, s'ils ont quelque chose contre moi. Ou bien, que ceux-ci déclarent de quel délit ils m'ont trouvé coupable, lorsque j'ai comparu devant le sanhédrin, à moins que ce ne soit uniquement de cette parole que j'ai criée au milieu d'eux: C'est à cause de la résurrection des morts que je suis aujourd'hui mis en jugement devant vous! Félix, qui savait assez exactement ce qui concernait la Voie, les renvoya à plus tard et dit: Quand le tribun Lysias viendra, j'examinerai votre affaire. Et il donna l'ordre au centenier de garder Paul, tout en lui laissant une certaine liberté, sans empêcher aucun des siens de lui rendre service. Quelques jours après, Félix vint avec sa femme Drusille, qui était juive, et il envoya chercher Paul. Il l'écouta au sujet de la foi en Christ Jésus. Mais, comme Paul discourait sur la justice, la maîtrise de soi et le jugement à venir, Félix, saisi de crainte, lui dit: Pour le moment, tu peux t'en aller; quand j'en trouverai le temps, je te rappellerai. Il espérait aussi que Paul lui donnerait de l'argent; c'est pourquoi il l'envoyait chercher assez fréquemment pour s'entretenir avec lui. Deux ans s'écoulèrent ainsi, et Félix eut pour successeur Porcius Festus. Voulant s'assurer les bonnes grâces des Juifs, Félix laissa Paul en prison. Trois jours après son arrivée dans la province, Festus monta de Césarée à Jérusalem. Les principaux sacrificateurs et les notables d'entre les Juifs portèrent plainte auprès de lui contre Paul. Ils le sollicitaient à cet effet et lui demandaient, comme une faveur, de faire venir Paul à Jérusalem; ils préparaient un guet-apens pour le tuer en chemin. Festus répondit que Paul était gardé à Césarée et que lui-même devait partir sous peu. Que ceux d'entre vous, dit-il, qui le peuvent, descendent avec moi et, s'il y a quelque chose de mal chez cet homme, qu'ils l'accusent. Festus ne séjourna pas plus de huit à dix jours parmi eux, puis il descendit à Césarée. Le lendemain, comme il siégeait au tribunal, il donna l'ordre d'amener Paul. Quand celui-ci fut arrivé, les Juifs, descendus de Jérusalem, l'entourèrent et portèrent contre lui de nombreuses et graves accusations qu'ils n'étaient pas capables de prouver. Paul disait pour sa défense: Je n'ai péché en rien ni contre la loi des Juifs, ni contre le temple, ni contre César. Festus qui voulait s'assurer les bonnes grâces des Juifs, répondit à Paul: Veux-tu monter à Jérusalem, pour y être jugé là-dessus devant moi? Paul dit: Je me tiens devant le tribunal de César et c'est là que je dois être jugé. Je n'ai fait aucun tort aux Juifs, comme tu le sais toi-même fort bien. Si j'ai des torts et si j'ai commis quelque action digne de mort, je ne refuse pas de mourir; mais, s'il n'y a rien de vrai dans leurs accusations contre moi, personne ne peut me livrer à eux. J'en appelle à César. Alors Festus, après avoir délibéré avec le conseil, répondit: Tu en as appelé à César, tu iras devant César. Quelques jours après, le roi Agrippa et Bérénice arrivèrent à Césarée pour saluer Festus. Comme ils passaient là plusieurs jours, Festus exposa au roi le cas de Paul et dit: Félix a laissé prisonnier un homme contre qui, lorsque j'étais à Jérusalem, les principaux sacrificateurs et les anciens des Juifs ont porté plainte, pour demander sa condamnation. Je leur ai répondu que les Romains n'ont pas coutume de livrer [à la mort] un homme, avant que l'accusé soit confronté avec ses accusateurs et qu'il ait l'occasion de se défendre contre cette accusation. Ils sont alors venus ici et, sans aucun délai, j'ai siégé le lendemain à mon tribunal et donné l'ordre d'amener cet homme. Ses accusateurs, s'étant présentés, n'ont mis à sa charge aucune des mauvaises actions dont je le soupçonnais; ils avaient avec lui des discussions relatives à leur religion particulière, et à un certain Jésus qui est mort et que Paul affirme être vivant. Quant à moi, perplexe à propos d'un débat de cette sorte, je lui ai demandé s'il voulait aller à Jérusalem pour y être jugé là-dessus. Mais Paul a fait appel, pour que sa cause soit réservée à la compétence de l'empereur; et j'ai donné l'ordre de le garder jusqu'à ce que je l'envoie à César. Agrippa dit à Festus: Je voudrais, moi aussi, entendre cet homme. Demain, répondit-il, tu l'entendras. Le lendemain donc, Agrippa et Bérénice vinrent avec beaucoup d'apparat et entrèrent dans la salle d'audience avec les tribuns et les gens haut-placés de la ville. Sur l'ordre de Festus, Paul fut amené. Alors Festus dit: Roi Agrippa, et vous tous présents avec nous, vous voyez cet homme au sujet de qui toute la multitude des Juifs est intervenue auprès de moi, soit à Jérusalem, soit ici, en clamant qu'il ne devait plus vivre. Pour moi, j'ai compris qu'il n'avait rien commis qui soit digne de mort; mais lui-même en ayant appelé à l'empereur, j'ai jugé bon de le lui envoyer. Je n'ai rien de précis à écrire au souverain sur son compte; c'est pourquoi je l'ai fait comparaître devant vous, et surtout devant toi, roi Agrippa, afin d'avoir, après l'interrogatoire, quelque chose à écrire. Car il me semble absurde d'envoyer un prisonnier sans indiquer les motifs qu'il y a contre lui. Agrippa dit à Paul: Il t'est permis de parler pour ta cause. Alors Paul étendit la main et présenta sa défense: Je m'estime heureux, roi Agrippa, d'avoir aujourd'hui à présenter ma défense devant toi au sujet de toutes les accusations des Juifs contre moi, car tu connais parfaitement toutes les coutumes des Juifs et leurs discussions. Je te prie donc de m'écouter patiemment. Ma vie, dès ma jeunesse et depuis le commencement, s'est passée à Jérusalem, au milieu de ma nation: tous les Juifs le savent. Ils me connaissent depuis longtemps, s'ils veulent en témoigner; j'ai vécu en Pharisien, selon le parti le plus rigide de notre religion. Et maintenant, je suis mis en jugement à cause de l'espérance en la promesse faite par Dieu à nos pères, et dont nos douze tribus, qui rendent un culte à Dieu sans relâche nuit et jour, espèrent atteindre l'accomplissement. C'est pour cette espérance, ô roi, que je suis accusé par des Juifs! Quoi! jugez-vous incroyable que Dieu ressuscite les morts? Pour moi donc, j'avais pensé devoir m'opposer très activement au nom de Jésus de Nazareth. C'est ce que j'ai fait à Jérusalem: j'ai moi-même enfermé dans les prisons beaucoup de saints, après en avoir reçu le pouvoir des principaux sacrificateurs, et, quand on voulait les faire mourir, j'apportais mon suffrage. Et souvent dans toutes les synagogues, pour les punir, je les forçais à blasphémer. Dans l'excès de ma fureur contre eux, je les persécutais même jusque dans les villes étrangères. À cet effet, je me rendis à Damas, avec les pouvoirs et la permission des principaux sacrificateurs. Vers le milieu du jour, ô roi, je vis en chemin briller autour de moi et de mes compagnons de route une lumière venant du ciel, plus brillante que le soleil. Nous sommes tous tombés par terre, et j'entendis une voix qui me disait en langue hébraïque: Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? Il est dur pour toi de regimber contre les aiguillons. Je répondis: Qui es-tu Seigneur? Et le Seigneur dit: Moi, je suis Jésus que tu persécutes. Mais lève-toi, et tiens-toi sur tes pieds; car voici pourquoi je te suis apparu: je te destine à être serviteur et témoin des choses que tu as vues de moi et de celles pour lesquelles je t'apparaîtrai. Je t'ai pris du milieu de ce peuple et des païens, vers qui je t'envoie, pour leur ouvrir les yeux, afin qu'ils se tournent des ténèbres vers la lumière et du pouvoir de Satan vers Dieu, et qu'ils reçoivent le pardon des péchés et un héritage avec ceux qui sont sanctifiés par la foi en moi. En conséquence, roi Agrippa, je n'ai pas désobéi à la vision céleste; mais à ceux de Damas d'abord, puis de Jérusalem, dans tout le pays de Judée, puis aux païens, j'ai annoncé la repentance et la conversion à Dieu, avec la pratique d'œuvres dignes de la repentance. Voilà pourquoi les Juifs se sont emparés de moi dans le temple et ont tenté de me faire périr. Mais, grâce à la protection de Dieu, j'ai subsisté jusqu'à ce jour et je rends témoignage devant les petits et les grands, sans rien dire en dehors de ce que les prophètes et Moïse ont déclaré devoir arriver, c'est-à-dire que le Christ souffrirait et que ressuscité le premier d'entre les morts, il annoncerait la lumière au peuple et aux païens. Comme il se défendait ainsi, Festus dit à haute voix: Tu es fou, Paul! Ta grande érudition te pousse à la folie! Je ne suis pas fou, très excellent Festus, répliqua Paul; ce sont, au contraire, des paroles de vérité et de bon sens que j'exprime. Le roi est instruit de ces faits, je lui en parle ouvertement, car je suis persuadé qu'il n'en ignore rien, puisque ce n'est pas en cachette que cela s'est passé. Crois-tu aux prophètes, roi Agrippa? … Je sais que tu y crois. Et Agrippa dit à Paul: Encore un peu, tu vas me persuader de devenir chrétien! Paul répondit: Que ce soit pour un peu ou pour beaucoup, plaise à Dieu que non seulement toi, mais encore tous ceux qui m'écoutent aujourd'hui, vous deveniez tels que je suis, moi, à l'exception de ces chaînes! Le roi, le gouverneur, Bérénice et ceux qui siégeaient avec eux, se levèrent et, en se retirant, se disaient les uns aux autres: Cet homme ne fait rien qui mérite la mort ou les chaînes. Et Agrippa dit à Festus: Cet homme aurait pu être relâché, s'il n'en avait appelé à César. Lorsqu'il fut décidé que nous embarquerions pour l'Italie, on remit Paul et quelques autres prisonniers à un centenier de la cohorte impériale, du nom de Julius. Montés sur un navire d'Adramytte, qui devait côtoyer l'Asie, nous avons gagné le large et avec nous se trouvait Aristarque, un Macédonien de Thessalonique. Le jour suivant, nous avons abordé à Sidon; Julius, qui traitait Paul avec bienveillance, lui permit d'aller chez ses amis et de recevoir leurs soins. Partis de là, nous avons longé la côte de Chypre, parce que les vents étaient contraires. Après avoir traversé la mer qui baigne la Cilicie et la Pamphylie, nous sommes arrivés à Myra, en Lycie. Là, le centenier trouva un navire d'Alexandrie à destination de l'Italie, et nous y fit monter. Pendant plusieurs jours, nous avons navigué lentement. Nous avons atteint à grand-peine les parages de Cnide, et comme le vent ne nous permettait pas d'aborder, nous avons longé la Crète, vers Salmoné. En la côtoyant avec peine, nous sommes arrivés à un lieu appelé Beaux-Ports, près duquel était la ville de Lasée. Un temps assez long s'était écoulé, et la navigation devenait dangereuse, car le jeûne était déjà passé. C'est pourquoi Paul leur donnait cet avertissement: Je vois que la navigation ne se fera pas sans péril et sans beaucoup de dommage, non seulement pour la cargaison et pour le navire, mais encore pour nos personnes. Mais le centenier se fiait au pilote et au capitaine du navire plutôt qu'aux paroles de Paul. Et comme le port se prêtait mal à l'hivernage, la plupart furent d'avis de remettre la voile pour atteindre si possible Phénix, port de la Crète, tourné vers le sud-ouest et le nord-ouest, afin d'y passer l'hiver. Un léger vent du sud vint à souffler; ils pensèrent être en mesure d'exécuter leur projet, levèrent l'ancre et côtoyèrent de près la Crète. Mais bientôt après, venant de l'île, un vent de tempête appelé Euraquilon se déchaîna. Le navire fut entraîné, sans pouvoir tenir contre le vent, et nous nous sommes laissé aller à la dérive. Tandis que nous passions au-dessous d'une petite île appelée Clauda, nous avons réussi avec peine à nous rendre maîtres de la chaloupe; après l'avoir hissée, on se servit des moyens de secours pour ceinturer le navire et, dans la crainte d'échouer sur la Syrte, on abaissa la voile. C'est ainsi qu'on allait à la dérive. Fortement secoués par la tempête, on jeta le lendemain (une partie de la cargaison) et le troisième jour, ils lancèrent de leurs propres mains les agrès du navire. Ni le soleil, ni les étoiles ne parurent pendant plusieurs jours, et la tempête se maintenait si forte que nous avions perdu finalement toute espérance d'être sauvés. On n'avait pas mangé depuis longtemps. Alors Paul, debout au milieu des hommes, leur dit: Vous auriez dû m'obéir et ne pas repartir de Crète; vous auriez évité ce péril et ce dommage. Maintenant je vous exhorte à prendre courage; car aucun de vous ne perdra la vie, seul le navire sera perdu. Un ange du Dieu à qui j'appartiens et rends un culte, s'est approché de moi cette nuit et m'a dit: Sois sans crainte, Paul; il faut que tu comparaisses devant César, et voici que Dieu t'accorde la grâce de tous ceux qui naviguent avec toi. C'est pourquoi, prenez courage, car j'ai cette foi en Dieu qu'il en sera comme il m'a été dit. Nous devons échouer sur une île quelquonque. C'était la quatorzième nuit que nous étions ainsi ballotés sur l'Adriatique, quand les matelots, vers le milieu de la nuit, soupçonnèrent l'approche de quelque terre. Ils jetèrent la sonde et trouvèrent vingt brasses; après avoir couvert une courte distance, ils la jetèrent à nouveau et trouvèrent quinze brasses. Dans la crainte d'échouer sur des récifs, ils jetèrent quatre ancres de la poupe; ils souhaitaient la venue du jour. Mais, comme les matelots cherchaient à s'échapper du navire et laissaient glisser la chaloupe à la mer sous prétexte d'aller, depuis la proue, fixer plus loin des ancres, Paul dit au centenier et aux soldats: Si ces hommes ne restent pas dans le navire, vous ne pouvez être sauvés. Alors les soldats coupèrent les cordes de la chaloupe et la laissèrent tomber. En attendant la venue du jour, Paul exhorta tout le monde à prendre de la nourriture, en disant: C'est aujourd'hui le quatorzième jour que vous êtes dans l'attente et que vous restez à jeun sans rien prendre. Je vous exhorte donc à prendre de la nourriture, car c'est nécessaire pour votre salut, et personne de vous ne perdra un cheveu de sa tête. Cela dit, il prit du pain, rendit grâces à Dieu devant tous, le rompit et se mit à manger. Alors, de bon cœur, tous prirent de la nourriture. Nous étions, dans le navire, 276 personnes en tout. Quand ils eurent assez mangé, ils allégèrent le navire en jetant le blé à la mer. Lorsque le jour parut, ils ne reconnurent pas la terre, mais aperçurent un golfe avec son rivage et résolurent d'y pousser le navire, si possible. Ils délièrent les ancres pour les laisser aller dans la mer, et relâchèrent en même temps les attaches des gouvernails; puis ils mirent au vent la voile d'artimon et se dirigèrent vers le rivage. Mais ils tombèrent sur un banc de sable entre deux courants et laissèrent échouer le bateau. La proue, bien engagée, demeurait immobile, tandis que la poupe se disloquait sous la violence des vagues. Les soldats furent d'avis de tuer les prisonniers, de peur que l'un d'eux ne s'échappe à la nage. Mais le centenier, qui voulait sauver Paul, les empêcha (d'exécuter) ce dessein. Il donna l'ordre à ceux qui pouvaient nager de se jeter les premiers dans l'eau pour gagner la terre, et aux autres de le faire, soit sur des planches, soit sur quelques débris du navire. Et ainsi, tous parvinrent à terre sains et saufs. Une fois sains et saufs, nous avons appris que l'île s'appelait Malte. Les barbares nous témoignèrent une bienveillance peu commune; ils nous recueillirent tous auprès d'un grand feu, qu'ils avaient allumé à cause de la pluie qui survenait, et à cause du froid. Paul ramassa un tas de broussailles pour les mettre dans le feu, mais une vipère en sortit par l'effet de la chaleur et s'attacha à sa main. Quand les barbares virent la bête suspendue à sa main, ils se dirent les uns aux autres: Certainement cet homme est un meurtrier, puisque, à peine sauvé de la mer, la Justice (divine) n'a pas (voulu) le laisser vivre. Mais Paul secoua la bête dans le feu et ne ressentit aucun mal. Ces gens s'attendaient à le voir enfler ou tomber mort tout à coup; mais, après avoir longtemps attendu, ils virent qu'il ne lui arrivait rien d'anormal, changèrent d'avis et dirent que c'était un dieu. Il y avait, dans les environs, une propriété appartenant au premier personnage de l'île, du nom de Publius, qui nous reçut et nous logea amicalement pendant trois jours. Le père de Publius était alité, en proie à la fièvre et à la dysenterie; Paul entra chez lui, pria, lui imposa les mains et le guérit. Là-dessus, vinrent les autres malades de l'île, et ils furent guéris. On nous rendit de grands honneurs et, à notre départ, on nous fournit ce dont nous avions besoin. Après un séjour de trois mois, nous avons fait voile sur un navire d'Alexandrie, qui avait hiverné dans l'île et qui portait pour enseigne les Dioscures. Ayant abordé à Syracuse, nous y sommes restés trois jours. De là, en suivant la côte, nous avons atteint Reggio; le vent du sud s'étant levé le lendemain, en deux jours nous sommes parvenus à Pouzzoles, où nous avons trouvé des frères qui nous prièrent de rester sept jours avec eux. Et c'est ainsi que nous sommes allés à Rome. Les frères de cette ville, qui avaient eu de nos nouvelles, vinrent à notre rencontre jusqu'au Forum d'Appius et aux Trois-Tavernes. Paul, en les voyant, rendit grâces à Dieu et prit courage. Après notre arrivée à Rome, le centenier livra les prisonniers au commandant mais on permit à Paul de demeurer à part, avec le soldat qui le gardait. Au bout de trois jours, il convoqua les notables des Juifs; et, quand ils furent réunis, il leur adressa ces paroles: Frères, sans avoir rien fait contre ce peuple ni contre les coutumes de nos pères, j'ai été mis en prison et, de Jérusalem, livré entre les mains des Romains. Après m'avoir interrogé, ceux-ci voulaient me relâcher, parce qu'il n'y avait en moi rien qui mérite la mort. Mais les Juifs s'y opposèrent, et j'ai été forcé d'en appeler à César, sans du reste avoir l'intention d'accuser ma nation. Pour ce motif j'ai denandé à vous voir et à vous parler; car c'est à cause de l'espérance d'Israël que je porte cette chaîne. Ils lui répondirent: Nous n'avons reçu de Judée aucune lettre à ton sujet, et il n'est venu aucun frère qui ait rapporté ou dit du mal de toi. Mais nous voudrions entendre de toi ce que tu penses, car nous savons que ce parti rencontre partout la contradiction. Ils lui fixèrent un jour, et plusieurs vinrent le trouver dans son logis. Dans son exposé, il rendait témoignage du royaume de Dieu et cherchait, par la loi de Moïse et par les prophètes, à les persuader en ce qui concerne Jésus; et cela, depuis le matin jusqu'au soir. Les uns furent persuadés par ce qu'il disait, et les autres restèrent incrédules. Comme ils se retiraient, en désaccord les uns avec les autres, Paul n'ajouta que ces mots: C'est avec raison que le Saint-Esprit, parlant à vos pères par le prophète Ésaïe, a dit: Va vers ce peuple, et dis: Vous entendrez bien et vous ne comprendrez point; Vous regarderez bien et vous ne verrez point; Car le cœur de ce peuple est devenu insensible; Ils se sont bouché les oreilles et ils ont fermé les yeux, De peur de voir de leurs yeux, d'entendre de leurs oreilles, De comprendre de leur cœur Et de se convertir, en sorte que je les guérisse. Sachez donc que ce salut de Dieu a été envoyé aux païens: eux, ils l'écouteront. [Lorsqu'il eut dit cela, les Juifs s'en allèrent, en discutant vivement entre eux.] Paul demeura deux ans entiers au domicile qu'il avait loué. Il recevait tous ceux qui venaient le voir; il prêchait le royaume de Dieu et enseignait ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ, en toute assurance et sans empêchement. Paul, serviteur du Christ-Jésus, appelé à être apôtre, mis à part pour l'Évangile de Dieu, – cet Évangile, Dieu l'avait promis auparavant par ses prophètes dans les saintes Écritures, il concerne son Fils, né de la descendance de David selon la chair, et déclaré Fils de Dieu avec puissance selon l'Esprit de sainteté, par sa résurrection d'entre les morts: Jésus-Christ notre Seigneur. C'est par lui que nous avons reçu la grâce et l'apostolat pour amener, en son nom, à l'obéissance de la foi toutes les nations, parmi lesquelles vous êtes aussi, vous qui avez été appelés par Jésus-Christ – à tous ceux qui, à Rome, sont bien-aimés de Dieu, appelés à être saints: Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ! Je rends d'abord grâces à mon Dieu par Jésus-Christ, au sujet de vous tous, parce que votre foi est renommée dans le monde entier. Dieu, que je sers en mon esprit, en (annonçant) l'Évangile de son Fils, m'est témoin que je fais mention de vous toujours et continuellement dans mes prières; je demande d'avoir enfin, Dieu voulant, une occasion favorable d'aller chez vous. Car je désire vivement vous voir, pour vous communiquer quelque don spirituel, afin que vous soyez affermis, ou plutôt, afin que, chez vous, nous soyons encouragés ensemble par la foi qui nous est commune, à vous et à moi. Je ne veux pas que vous ignoriez, frères, que j'ai souvent formé le projet d'aller vous voir, afin d'avoir quelque fruit parmi vous, comme parmi les autres nations; mais j'en ai été empêché jusqu'ici. Je me dois aux Grecs et aux Barbares, aux savants et aux ignorants: de là mon vif désir de vous annoncer l'Évangile, à vous aussi qui êtes à Rome. Car je n'ai pas honte de l'Évangile: c'est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec. En effet la justice de Dieu s'y révèle par la foi et pour la foi, selon qu'il est écrit: Le juste vivra par la foi. La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, car ce qu'on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, car Dieu le leur a manifesté. En effet, les (perfections) invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient fort bien depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables, puisque, ayant connu Dieu, ils ne l'ont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont pas rendu grâces; mais ils se sont égarés dans de vains raisonnements, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Se vantant d'être sages, ils sont devenus fous; et ils ont remplacé la gloire du Dieu incorruptible par des images représentant l'homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles. C'est pourquoi Dieu les a livrés à l'impureté, selon les convoitises de leurs cœurs, en sorte qu'ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps; eux qui ont remplacé la vérité de Dieu par le mensonge et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen! C'est pourquoi Dieu les a livrés à des passions déshonorantes, car leurs femmes ont remplacé les relations naturelles par des actes contre nature; et de même les hommes, abandonnant les relations naturelles avec la femme, se sont enflammés dans leurs désirs, les uns pour les autres; ils commettent l'infamie, homme avec homme, et reçoivent en eux-mêmes le salaire que mérite leur égarement. Comme ils n'ont pas jugé bon d'avoir la connaissance de Dieu, Dieu les a livrés à une mentalité réprouvée, pour commettre des choses indignes; ils sont remplis de toute espèce d'injustice, de méchanceté, de cupidité, de perfidie; pleins d'envie, de meurtre, de discorde, de fraude, de vice; rapporteurs, médisants, impies, emportés, orgueilleux, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, sans intelligence, sans loyauté, sans affection, [sans indulgence ], sans pitié. Et bien qu'ils connaissent le décret de Dieu, selon lequel ceux qui pratiquent de telles choses sont dignes de mort, non seulement ils les font, mais encore ils approuvent ceux qui les pratiquent. Tu es donc inexcusable, qui que tu sois, toi qui juges, car en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu agis comme eux. Nous savons, en effet, que le jugement de Dieu contre ceux qui agissent ainsi est selon la vérité. Comptes-tu, toi qui juges ceux qui agissent ainsi et qui fais comme eux, que toi, tu échapperas au jugement de Dieu? Ou méprises-tu les richesses de sa bonté, de son support et de sa patience, sans reconnaître que la bonté de Dieu te pousse à la repentance? Mais, par ton endurcissement et par ton cœur impénitent, tu t'amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la révélation du juste jugement de Dieu, qui rendra à chacun selon ses œuvres: la vie éternelle à ceux qui, par la persévérance à bien faire, cherchent la gloire, l'honneur et l'incorruptibilité; mais la colère et la fureur à ceux qui, par esprit de dispute, désobéissent à la vérité et obéissent à l'injustice. Tribulation et angoisse pour toute âme humaine qui pratique le mal, pour le Juif premièrement puis, pour le Grec! Gloire, honneur et paix pour quiconque pratique le bien, pour le Juif premièrement, puis pour le Grec! Car auprès de Dieu, il n'y a pas de considération de personne. Tous ceux qui ont péché sans la loi périront aussi sans la loi, et tous ceux qui ont péché sous la loi seront jugés par la loi. Ce ne sont pas, en effet, ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu; mais ceux qui pratiquent la loi seront justifiés. Quand les païens, qui n'ont pas la loi, font naturellement ce que prescrit la loi – eux qui n'ont pas la loi – ils sont une loi pour eux-mêmes; ils montrent que l'œuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs; leur conscience en rend témoignage, et leurs raisonnements les accusent ou les défendent tour à tour. (C'est ce qui paraîtra) au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par le Christ-Jésus les (actions) secrètes des hommes. Toi qui te donnes le nom de Juif, qui te reposes sur la loi, qui te glorifies de Dieu, qui connais sa volonté, qui, instruit par la loi, sais discerner ce qui est important, toi qui te persuades d'être le conducteur des aveugles, la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres, l'éducateur des insensés, le maître des enfants, parce que tu as dans la loi la formule de la connaissance et de la vérité; toi donc, qui enseignes les autres, tu ne t'enseignes pas toi-même! Toi qui prêches de ne pas dérober, tu dérobes! Toi qui dis de ne pas commettre adultère, tu commets adultère! Toi qui as horreur des idoles, tu commets des sacrilèges! Toi qui te fais une gloire de la loi, tu déshonores Dieu par la transgression de la loi! Car le nom de Dieu est à cause de vous blasphémé parmi les païens, ainsi qu'il est écrit. Certes, la circoncision est utile, si tu pratiques la loi; mais si tu transgresses la loi, ta circoncision devient incirconcision. Si donc l'incirconcis observe les ordonnances de la loi, son incirconcision ne sera-t-elle pas comptée comme circoncision? L'incirconcis de nature, qui accomplit la loi, ne te condamnera-t-il pas, toi qui la transgresses, tout en ayant la lettre (de la loi) et la circoncision? Le Juif, ce n'est pas celui qui en a les apparences; et la circoncision, ce n'est pas celle qui est apparente dans la chair. Mais le Juif, c'est celui qui l'est intérieurement; et la circoncision, c'est celle du cœur, selon l'esprit et non selon la lettre. La louange de ce Juif ne vient pas des hommes, mais de Dieu. Quel est donc le privilège du Juif, ou quelle est l'utilité de la circoncision? Considérables de toute manière. Tout d'abord les oracles de Dieu ont été confiés aux Juifs. Eh quoi! si quelques-uns ont été infidèles, leur infidélité rendra-t-elle sans effet la fidélité de Dieu? Certes non! Que Dieu soit (reconnu pour) vrai, et tout homme pour menteur, selon qu'il est écrit: Afin que tu sois trouvé juste dans tes paroles, Et que tu triomphes dans ton procès. Mais si notre injustice fait ressortir la justice de Dieu, que dirons-nous? Dieu est-il injuste quand il donne cours à sa colère? – Je parle à la manière des hommes – Certes non! Autrement, comment Dieu jugerait-il le monde? Et si, par mon mensonge, la vérité de Dieu abonde pour sa gloire, pourquoi suis-je moi-même encore jugé comme pécheur? Et, comme certains calomniateurs prétendent que nous le disons, pourquoi ne ferions-nous pas le mal afin qu'il en arrive du bien? La condamnation de ces gens est juste. Quoi donc! sommes-nous supérieurs? Absolument pas. Car nous avons déjà prouvé que tous, Juifs et Grecs, sont sous (l'empire) du péché, selon qu'il est écrit: Il n'y a pas de juste, Pas même un seul; Nul n'est intelligent, Nul ne cherche Dieu. Tous se sont égarés, ensemble ils sont pervertis, Il n'en est aucun qui fasse le bien, Pas même un seul. Leur gosier est un sépulcre ouvert, Ils usent de tromperie avec leurs langues, Ils ont sous leurs lèvres un venin d'aspic. Leur bouche est pleine de malédiction et d'amertume. Ils ont les pieds légers pour répandre le sang, La destruction et le malheur sont sur leur chemin, Ils n'ont pas connu le chemin de la paix. La crainte de Dieu n'est pas devant leurs yeux. Or, nous savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu. Car nul ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi, puisque c'est par la loi que vient la connaissance du péché. Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, attestée dans la loi et les prophètes, justice de Dieu par la foi en [Jésus]-Christ pour tous ceux qui croient. Car il n'y a pas de distinction: tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est dans le Christ-Jésus. C'est lui que Dieu a destiné comme moyen d'expiation pour ceux qui auraient la foi en son sang, afin de montrer sa justice. Parce qu'il avait laissé impunis les péchés commis auparavant au temps de sa patience, il a voulu montrer sa justice dans le temps présent, de manière à être (reconnu) juste, tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus. Où donc est le sujet de se glorifier? Il est exclu. Par quelle loi? Par la loi des œuvres? Non, mais par la loi de la foi. Car nous comptons que l'homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi. Ou bien, Dieu est-il seulement le Dieu des Juifs? Ne l'est-il pas aussi des païens? Oui, il l'est aussi des païens, puisqu'il y a un seul Dieu qui justifiera en vertu de la foi les circoncis, et au moyen de la foi les incirconcis. Est-ce que nous annulons ainsi la loi par la foi? Certes non! Au contraire, nous confirmons la loi. Que dirons-nous donc d'Abraham, notre ancêtre selon la chair? Qu'a-t-il obtenu? Si en effet Abraham a été justifié par les œuvres, il a sujet de se glorifier. Mais devant Dieu, il n'en est pas ainsi; en effet, que dit l'Écriture? Abraham crut à Dieu, et cela lui fut compté comme justice. Or, à celui qui fait une œuvre, le salaire est compté non comme une grâce, mais comme un dû. Quant à celui qui ne fait pas d'œuvre, mais croit en celui qui justifie l'impie, sa foi lui est comptée comme justice. De même, David proclame le bonheur de l'homme au compte de qui Dieu met la justice, sans œuvres: Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées, Et dont les péchés sont couverts! Heureux l'homme à qui le Seigneur ne compte pas son péché! Ce bonheur n'est-il que pour les circoncis, ou est-il également pour les incirconcis? Car nous disons: Pour Abraham la foi fut comptée comme justice. Comment donc était-il lorsqu'elle lui fut comptée? Était-il circoncis ou non? Il n'était pas encore circoncis, il était incirconcis. Et il reçut le signe de la circoncision, comme sceau de la justice (qu'il avait obtenue) par la foi, quand il était incirconcis. Il est ainsi le père de tous ceux qui croient, bien qu'incirconcis, pour que la justice leur soit comptée. Et il est aussi le père des circoncis, qui n'ont pas seulement la circoncision, mais encore qui marchent sur les traces de la foi de notre père Abraham quand il était incirconcis. En effet, ce n'est point par la loi que l'héritage du monde a été promis à Abraham ou à sa descendance, c'est par la justice de la foi. Si c'est par la loi qu'on est héritier, la foi est vaine, et la promesse est annulée. Car la loi produit la colère et là où il n'y a pas de loi, il n'y a pas non plus de transgression. Donc c'est par la foi, pour qu'il s'agisse d'une grâce, afin que la promesse soit assurée à toute la descendance, non seulement à celle qui a la loi, mais aussi à celle qui a la foi d'Abraham notre père à tous, selon qu'il est écrit: Je t'ai établi père d'un grand nombre de nations. (Il est notre père à tous) devant Dieu en qui il a cru, qui donne la vie aux morts et qui appelle à l'existence ce qui n'existe pas. Espérant contre toute espérance, il crut et devint ainsi père d'un grand nombre de nations, selon ce qui avait été dit: Telle sera ta descendance. Et, sans faiblir dans la foi, il considéra son corps presque mourant, puisqu'il avait près de cent ans, et le sein maternel de Sara déjà atteint par la mort. Mais face à la promesse de Dieu il ne douta point, par incrédulité, mais fortifié par la foi, il donna gloire à Dieu pleinement convaincu de ceci: ce que (Dieu) a promis, il a aussi la puissance de l'accomplir. C'est pourquoi cela lui fut compté comme justice. Mais ce n'est pas à cause de lui seul, qu'il est écrit: Cela lui fut compté, c'est aussi à cause de nous, à qui cela sera compté, nous qui croyons en celui qui a ressuscité d'entre les morts Jésus notre Seigneur, livré pour nos offenses, et ressuscité pour notre justification. Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ; c'est à lui que nous devons d'avoir eu [par la foi] accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu. Bien plus, nous nous glorifions même dans les tribulations, sachant que la tribulation produit la persévérance, la persévérance une fidélité éprouvée, et la fidélité éprouvée l'espérance. Or, l'espérance ne trompe pas, parce que l'amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. Car, lorsque nous étions encore sans force, Christ, au temps marqué, est mort pour des impies. À peine mourrait-on pour un juste; quelqu'un peut-être aurait le courage de mourir pour un homme qui est bon. Mais en ceci, Dieu prouve son amour envers nous: lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. À bien plus forte raison, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère. Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à bien plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie. Plus encore, nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ par qui maintenant nous avons obtenu la réconciliation. C'est pourquoi, de même que par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu'ainsi la mort a passé sur tous les hommes, parce que tous ont péché,… car, jusqu'à (la promulgation de) la loi, le péché était dans le monde; mais le péché n'est pas mis en compte, quand il n'y a pas de loi. Cependant la mort a régné depuis Adam jusqu'à Moïse, même sur ceux qui n'avaient pas péché par une transgression semblable à celle d'Adam, lequel est la figure de celui qui devait venir. Mais il n'en est pas du don gratuit comme de la faute; car, si par la faute d'un seul, beaucoup sont morts, à plus forte raison la grâce de Dieu et le don qui vient de la grâce d'un seul homme, Jésus-Christ, ont-ils été abondamment répandus sur beaucoup. Il n'en va pas de ce don comme du péché d'un seul homme. Car le jugement après une seule faute (aboutit) à la condamnation, tandis que le don gratuit après de nombreuses fautes (aboutit) à la justification. Si par la faute d'un seul, la mort a régné par lui seul, à bien plus forte raison ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par le seul Jésus-Christ. Ainsi donc, comme par une seule faute la condamnation s'étend à tous les hommes, de même par un seul acte de justice, la justification qui donne la vie s'étend à tous les hommes. En effet, comme par la désobéissance d'un seul homme, beaucoup ont été rendus pécheurs, de même par l'obéissance d'un seul, beaucoup seront rendus justes. Or, la loi est intervenue pour que la faute soit amplifiée; mais là où le péché s'est amplifié, la grâce a surabondé. De la sorte, comme le péché a régné avec la mort, ainsi la grâce règne par la justice, pour la vie éternelle, par Jésus-Christ notre Seigneur. Que dirons-nous donc? Demeurerions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde? Certes non! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché? Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Christ-Jésus, c'est en sa mort que nous avons été baptisés? Nous avons donc été ensevelis avec lui dans la mort par le baptême, afin que, comme Christ est ressuscité d'entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection; nous savons que notre vieille nature a été crucifiée avec lui, afin que ce corps de péché soit réduit à l'impuissance et que nous ne soyons plus esclaves du péché; car celui qui est mort est quitte du péché. Or, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui sachant que Christ ressuscité d'entre les morts ne meurt plus; la mort ne domine plus sur lui. Car il est mort, et c'est pour le péché qu'il est mort une fois pour toutes, et maintenant qu'il vit, il vit pour Dieu. Ainsi vous-mêmes, considérez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Christ-Jésus. Que le péché ne règne donc pas dans votre corps mortel, et n'obéissez pas à ses convoitises. Ne livrez pas vos membres au péché, comme armes pour l'injustice; mais livrez-vous vous-mêmes à Dieu, comme des vivants revenus de la mort, et (offrez) à Dieu vos membres, comme armes pour la justice. Le péché ne dominera pas sur vous, car vous n'êtes pas sous la loi, mais sous la grâce. Quoi donc! Pécherions-nous, parce que nous ne sommes pas sous la loi, mais sous la grâce? Certes non! Ne savez-vous pas que si vous vous livrez à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit de l'obéissance qui conduit à la justice? Mais grâce à Dieu, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de cœur à la règle de doctrine qui vous a été transmise. Libérés du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair. De même donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour aboutir à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice, pour aboutir à la sanctification. Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice. Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous avez honte maintenant, car leur fin, c'est la mort. Mais maintenant, libérés du péché et esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sanctification et pour fin la vie éternelle. Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Christ-Jésus notre Seigneur. Ignorez-vous, frères – je parle à des gens qui connaissent la loi – que la loi régit l'homme, aussi longtemps qu'il vit? Ainsi, une femme mariée est liée par la loi à son mari tant qu'il est vivant; mais si le mari meurt, elle est dégagée de la loi qui la liait à son mari. Si donc, du vivant de son mari, elle devient la femme d'un autre homme, elle sera appelée adultère, mais si le mari meurt, elle est libérée de la loi: elle n'est donc pas adultère en devenant la femme d'un autre. De même, mes frères, vous aussi vous êtes morts à l'égard de la loi, par le corps du Christ, pour appartenir à un autre, à celui qui est ressuscité d'entre les morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu. Car, lorsque nous étions (sous l'emprise) de la chair, les passions des péchés provoquées par la loi agissaient dans nos membres et nous faisaient porter du fruit pour la mort. Mais maintenant, nous sommes dégagés de la loi, car nous sommes morts à ce qui nous tenait captifs, de sorte que nous servons sous le régime nouveau de l'Esprit et non plus sous le régime ancien de la lettre. Que dirons-nous donc? La loi est-elle péché? Certes non! Mais je n'ai connu le péché que par la loi. Car je n'aurais pas connu la convoitise, si la loi n'avait dit: Tu ne convoiteras pas. Et le péché, profitant de l'occasion, produisit en moi par le commandement toutes sortes de convoitises; car sans loi, le péché est mort. Pour moi, autrefois sans loi, je vivais; mais quand le commandement est venu, le péché a pris vie, et moi je mourus. Ainsi, le commandement qui mène à la vie se trouva pour moi mener à la mort. Car le péché, profitant de l'occasion, me séduisit par le commandement, et par lui me fit mourir. Ainsi la loi est sainte, et le commandement saint, juste et bon. Ce qui est bon est-il donc devenu pour moi la mort? Certes non! Mais le péché, afin de se manifester en tant que péché, a produit en moi la mort par ce qui est bon, afin que, par le commandement, le péché apparaisse démesurément péché. Nous savons, en effet, que la loi est spirituelle; mais moi, je suis charnel, vendu au péché. Car ce que j'accomplis, je ne le comprends pas. Ce que je veux, je ne le pratique pas, mais ce que je hais, voilà ce que je fais. Si ce que je ne veux pas, je le fais, je déclare, d'accord avec la loi, qu'elle est bonne. Maintenant, ce n'est plus moi qui accomplis cela, mais le péché qui habite en moi. Car je le sais: ce qui est bon n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair. Car je suis à même de vouloir, mais non pas d'accomplir le bien. Je ne fais pas le bien que je veux, mais je pratique le mal que je ne veux pas. Si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui l'accomplis, mais le péché qui habite en moi. Je trouve donc cette loi pour moi qui veux faire le bien: le mal est présent à côté de moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu, dans mon for intérieur, mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon intelligence et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres. Malheureux que je suis! Qui me délivrera de ce corps de mort? Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur! … Ainsi donc, par mon intelligence, je suis esclave de la loi de Dieu, tandis que, par ma chair, je suis esclave de la loi du péché. Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Christ-Jésus, [qui marchent non selon la chair mais selon l'Esprit ]. En effet, la loi de l'Esprit de vie en Christ-Jésus m'a libéré de la loi du péché et de la mort. Car – chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force – Dieu, en envoyant à cause du péché son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, a condamné le péché dans la chair; et cela, pour que la justice prescrite par la loi soit accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l'Esprit. En effet, ceux qui vivent selon la chair ont les tendances de la chair, tandis que ceux qui vivent selon l'Esprit ont celles de l'Esprit. Avoir les tendances de la chair, c'est la mort; avoir celles de l'Esprit, c'est la vie et la paix. Car les tendances de la chair sont ennemies de Dieu, parce que la chair ne se soumet pas à la loi de Dieu, elle en est même incapable. Or ceux qui sont sous l'emprise de la chair ne peuvent plaire à Dieu. Pour vous, vous n'êtes plus sous l'emprise de la chair, mais sous celle de l'Esprit, si du moins l'Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, il ne lui appartient pas. Et si Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l'esprit est vie à cause de la justice. Et si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ-Jésus d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. Ainsi donc, frères, nous sommes débiteurs, mais non de la chair, pour vivre encore selon la chair. Si vous vivez selon la chair, vous allez mourir; mais si par l'Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez, car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Et vous n'avez pas reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte, mais vous avez reçu un Esprit d'adoption, par lequel nous crions: Abba! Père! L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d'être aussi glorifiés avec lui. J'estime qu'il n'y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir qui sera révélée pour nous. Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. Car la création a été soumise à la vanité – non de son gré, mais à cause de celui qui l'y a soumise – avec une espérance: cette même création sera libérée de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu. Or, nous savons que, jusqu'à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l'enfantement. Bien plus: nous aussi, qui avons les prémices de l'Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l'adoption, la rédemption de notre corps. Car c'est en espérance que nous avons été sauvés. Or, l'espérance qu'on voit n'est plus espérance: ce qu'on voit, peut-on l'espérer encore? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l'attendons avec persévérance. De même aussi l'Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu'il convient de demander dans nos prières. Mais l'Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables; et celui qui sonde les cœurs connaît quelle est l'intention de l'Esprit: c'est selon Dieu qu'il intercède en faveur des saints. Nous savons, du reste, que toutes choses coopèrent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils, afin qu'il soit le premier-né d'un grand nombre de frères. Et ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés; et ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés, et ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés. Que dirons-nous donc à ce sujet? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Lui qui n'a pas épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi tout avec lui, par grâce? Qui accusera les élus de Dieu? Dieu est celui qui justifie! Qui les condamnera? Le Christ-Jésus est celui qui est mort; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous! Qui nous séparera de l'amour de Christ? La tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou le dénuement, ou le péril, ou l'épée? Selon qu'il est écrit: À cause de toi, l'on nous met à mort tout le jour. On nous considère comme des brebis qu'on égorge. Mais dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car je suis persuadé que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni le présent, ni l'avenir, ni les puissances, ni les êtres d'en-haut, ni ceux d'en-bas, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu en Christ-Jésus notre Seigneur. Je dis la vérité en Christ, je ne mens pas, ma conscience m'en rend témoignage par le Saint-Esprit: j'ai une grande tristesse et un chagrin continuel dans le cœur. Car je souhaiterais être moi-même anathème (et séparé) du Christ pour mes frères, mes parents selon la chair, qui sont les Israélites, à qui appartiennent l'adoption, la gloire, les alliances, la loi, le culte, les promesses, les patriarches, et de qui est issu, selon la chair, le Christ, qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement. Amen! Ce n'est pas que la parole de Dieu soit devenue caduque. Car tous ceux qui descendent d'Israël ne sont pas Israël. Parce qu'ils sont la descendance d'Abraham, tous ne sont pas ses enfants; mais (il est dit): En Isaac tu auras une descendance appelée de ton nom, c'est-à-dire: ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais ce sont les enfants de la promesse qui sont comptés comme descendance. Voici, en effet, la parole de la promesse: À cette même époque, je viendrai et Sara aura un fils. Bien plus, il en fut ainsi de Rébecca, qui conçut seulement d'Isaac notre père; car les enfants n'étaient pas encore nés et ils n'avaient fait ni bien ni mal, pourtant – afin que le dessein de Dieu demeure selon l'élection qui dépend non des œuvres, mais de celui qui appelle – il fut dit à Rébecca: L'aîné sera asservi au plus jeune; selon qu'il est écrit: J'ai aimé Jacob Et j'ai haï Ésaü. Que dirons-nous donc? Y a-t-il en Dieu de l'injustice? Certes non! Car il dit à Moïse: Je ferai miséricorde à qui je ferai miséricorde, et j'aurai compassion de qui j'aurai compassion. Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. Car l'Écriture dit à Pharaon: Je t'ai suscité tout exprès pour montrer en toi ma puissance et pour que mon nom soit publié par toute la terre. Ainsi, il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut. Tu me diras donc: Qu'a-t-il encore à blâmer? Car qui résiste à sa volonté? Toi plutôt, qui es-tu pour discuter avec Dieu? Le vase modelé dira-t-il au modeleur: Pourquoi m'as-tu fait ainsi? Le potier n'est-il pas maître de l'argile, pour faire avec la même pâte un vase destiné à l'honneur et un vase destiné au mépris? Et si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère formés pour la perdition? Et s'il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire à des vases de miséricorde qu'il a d'avance préparés pour la gloire? C'est-à-dire à nous qu'il a appelés, non seulement d'entre les Juifs, mais encore d'entre les païens, comme il le dit dans Osée: Celui qui n'était pas mon peuple, je l'appellerai mon peuple, Et celle qui n'était pas la bien-aimée, je l'appellerai bien-aimée; Et là même où on leur disait: vous n'êtes pas mon peuple! Ils seront appelés fils du Dieu vivant. Ésaïe, de son côté, s'écrie au sujet d'Israël: Quand le nombre des fils d'Israël serait comme le sable de la mer, Un reste seulement sera sauvé. Car le Seigneur exécutera pleinement et promptement sa parole sur la terre. Et, comme Ésaïe l'avait dit auparavant: Si le Seigneur des armées ne nous avait laissé un germe, Nous serions devenus comme Sodome, Nous aurions été semblables à Gomorrhe. Que dirons-nous donc? Les païens, qui ne recherchaient pas la justice, ont obtenu la justice – la justice qui vient de la foi – tandis qu'Israël, qui recherchait une loi qui donne la justice, n'est pas parvenu à cette loi. Pourquoi? Parce qu'Israël l'a cherchée, non par la foi, mais comme provenant des œuvres. Ils se sont heurtés à la pierre d'achoppement, selon qu'il est écrit: Voici, je mets en Sion une pierre d'achoppement Et un rocher de scandale Et celui qui croit en lui ne sera pas confus. Frères, le vœu de mon cœur et ma prière à Dieu pour eux, c'est qu'ils soient sauvés. Car je leur rends ce témoignage, qu'ils ont du zèle pour Dieu, mais sans connaissance. En ignorant la justice de Dieu, et en cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu; car Christ est la fin de la loi, en vue de la justice pour tout croyant. En effet, Moïse écrit à propos de la justice qui vient de la loi L'homme qui la mettra en pratique vivra par elle. Mais voici comment parle la justice qui vient de la foi: Ne dis pas en ton cœur: Qui montera au ciel? C'est en faire descendre Christ; ou: Qui descendra dans l'abîme? C'est faire remonter Christ d'entre les morts. Que dit-elle donc? La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur. Or, c'est la parole de la foi, que nous prêchons. Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, tu seras sauvé. Car en croyant du cœur on parvient à la justice, et en confessant de la bouche on parvient au salut, selon ce que dit l'Écriture: Quiconque croit en lui ne sera pas confus. Il n'y a pas de différence, en effet, entre le Juif et le Grec: ils ont tous le même Seigneur, qui est riche pour tous ceux qui l'invoquent. Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n'ont pas cru? Et comment croiront-ils en celui dont ils n'ont pas entendu parler? Et comment entendront-ils parler de lui, sans prédicateurs? Et comment y aura-t-il des prédicateurs, s'ils ne sont pas envoyés? selon qu'il est écrit: Qu'ils sont beaux, Les pieds de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles. Mais tous n'ont pas obéi à la bonne nouvelle. Aussi Ésaïe dit-il: Seigneur, qui a cru à ce que nous avons fait entendre? Ainsi la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole du Christ. Mais je dis: N'ont-il pas entendu? Au contraire! Leur voix est allée par toute la terre, Et leurs paroles jusqu'aux extrémités du monde. Mais je dis: Israël ne l'a-t-il pas su? Le premier, Moïse dit: Je vous rendrai jaloux de ce qui n'est pas une nation; Par une nation sans intelligence, je provoquerai votre irritation. Et Ésaïe pousse la hardiesse jusqu'à dire: J'ai été trouvé par ceux qui ne me cherchaient pas, Je me suis manifesté à ceux qui ne m'interrogeaient pas. Mais à l'égard d'Israël il dit: Tout le jour j'ai tendu mes mains vers un peuple rebelle et contredisant. Je dis donc: Dieu a-t-il rejeté son peuple? Certes non! Car moi aussi, je suis Israélite, de la descendance d'Abraham, de la tribu de Benjamin. Dieu n'a pas rejeté son peuple qu'il a connu d'avance. Ne savez-vous pas ce que dit l'Écriture dans le passage où Élie adresse à Dieu cette plainte contre Israël: Seigneur, ils ont tué tes prophètes, ils ont renversé tes autels; je suis resté moi seul, et ils cherchent à m'ôter la vie? Mais quelle est la réponse divine? Je me suis réservé sept mille hommes, qui n'ont pas fléchi le genou devant Baal. De même aussi, dans le temps présent, il y a un reste selon l'élection de la grâce. Or, si c'est par grâce, ce n'est plus par les œuvres; autrement la grâce n'est plus une grâce. [Et si c'est par les œuvres, ce n'est plus une grâce, autrement l'œuvre n'est plus une œuvre ]. Quoi donc? Ce qu'Israël cherche, il ne l'a pas obtenu, mais les élus l'ont obtenu, les autres ont été endurcis, selon qu'il est écrit: Dieu leur a donné un esprit d'assoupissement, Des yeux pour ne pas voir, Et des oreilles pour ne pas entendre, Jusqu'à ce jour. Et David dit: Que leur table soit pour eux un piège, Un filet, une occasion de chute, et une rétribution! Que leurs yeux soient obscurcis pour ne pas voir, Et tiens continuellement leur dos courbé! Je dis donc: Ont-ils trébuché afin de tomber? Certes non! Mais, par leur chute, le salut a été donné aux païens, afin de provoquer leur jalousie. Or, si leur chute a été la richessse du monde, et leur défaite la richesse des païens, combien plus en sera-t-il ainsi de leur complet relèvement? Je vous le dis à vous, païens: en tant qu'apôtre des païens, moi je glorifie mon ministère, afin, s'il est possible, de provoquer la jalousie parmi ceux de ma race et d'en sauver quelques-uns. Car si leur mise à l'écart a été la réconciliation du monde, que sera leur réintégration, sinon une vie d'entre les morts? Or, si les prémices sont saintes, la pâte l'est aussi; et si la racine est sainte, les branches le sont aussi. Mais si quelques-unes des branches ont été retranchées, et si toi, olivier sauvage, tu as été greffé à leur place, et si tu as participé à la racine et à la sève de l'olivier, ne te glorifie pas aux dépens des branches. Si tu te glorifies, (sache que) ce n'est pas toi qui portes la racine, mais que c'est la racine qui te porte. Tu diras donc: des branches ont été retranchées, afin que moi, je sois greffé. Fort bien; elles ont été retranchées à cause de leur manque de foi, et toi, tu subsistes par la foi. N'aie pas de pensées hautaines, mais de la crainte; car si Dieu n'a pas épargné les branches naturelles, il ne t'épargnera pas non plus. Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu: sévérité envers ceux qui sont tombés, et bonté de Dieu envers toi, si tu demeures dans cette bonté; autrement, toi aussi tu seras retranché. Eux de même, s'ils ne demeurent pas dans l'incrédulité, ils seront greffés; car Dieu est puissant pour les greffer de nouveau. Si toi, tu as été coupé de l'olivier naturellement sauvage et, contrairement à ta nature, greffé sur l'olivier franc, à plus forte raison eux seront-ils greffés selon leur nature sur leur propre olivier. Car je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne vous regardiez pas comme sages: il y a endurcissement partiel d'Israël jusqu'à ce que la totalité des païens soit entrée. Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu'il est écrit: Le libérateur viendra de Sion Il détournera de Jacob les impiétés; Et telle sera mon alliance avec eux, Lorsque j'ôterai leurs péchés. En ce qui concerne l'Évangile, ils sont ennemis à cause de vous; mais en ce qui concerne l'élection, ils sont aimés à cause de leurs pères. Car les dons gratuits et l'appel de Dieu sont irrévocables. De même que vous avez autrefois désobéi à Dieu et que par leur désobéissance vous avez maintenant obtenu miséricorde, de même ils ont maintenant désobéi, afin d'obtenir miséricorde, eux aussi [maintenant], par la miséricorde qui vous a été faite. Car Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance, pour faire miséricorde à tous. Ô profondeur de la richesse, de la sagesse et de la connaissance de Dieu! Que ses jugements sont insondables et ses voies incompréhensibles! En effet, Qui a connu la pensée du Seigneur, Ou qui a été son conseiller? Qui lui a donné le premier, pour qu'il ait à recevoir en retour? Tout est de lui, par lui et pour lui! À lui la gloire dans tous les siècles. Amen! Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu: ce qui est bon, agréable et parfait. Par la grâce qui m'a été donnée, je dis à chacun d'entre vous de ne pas avoir de prétentions excessives et déraisonnables, mais d'être assez raisonnables pour avoir de la modération, chacun selon la mesure de foi que Dieu lui a départie. En effet, comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n'ont pas la même fonction, ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ et nous sommes tous membres les uns des autres. Mais nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée: si c'est la prophétie, (que ce soit) en accord avec la foi; si c'est le diaconat, que ce soit dans (un esprit) de service; que celui qui enseigne (s'attache) à l'enseignement; celui qui exhorte, à l'exhortation; que celui qui donne (le fasse) avec simplicité; celui qui préside, avec empressement; celui qui exerce la miséricorde, avec joie. Que l'amour soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur; attachez-vous fortement au bien. Par amour fraternel, ayez de l'affection les uns pour les autres; par honneur, usez de prévenances réciproques. Ayez de l'empressement et non de la paresse. Soyez fervents d'esprit. Servez le Seigneur. Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans la tribulation. Persévérez dans la prière. Subvenez aux besoins des saints. Tâchez d'exercer l'hospitalité. Bénissez ceux qui vous persécutent, bénissez et ne maudissez pas. Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent; pleurez avec ceux qui pleurent. Ayez les mêmes sentiments les uns envers les autres. N'aspirez pas à ce qui est élevé, mais soyez attirés par ce qui est humble. Ne soyez pas sages à vos propres yeux. Ne rendez à personne le mal pour le mal. Recherchez ce qui est bien devant tous les hommes. S'il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes. Ne vous vengez pas vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère, car il est écrit: À moi la vengeance, c'est moi qui rétribuerai, dit le Seigneur. Mais Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger; S'il a soif, donne-lui à boire; Car en agissant ainsi, Ce sont des charbons ardents que tu amasseras sur sa tête. Ne sois pas vaincu par le mal, mais vainqueur du mal par le bien. Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures; car il n'y a pas d'autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées par Dieu. C'est pourquoi celui qui s'oppose à l'autorité résiste à l'ordre de Dieu, et ceux qui résistent attireront une condamnation sur eux-mêmes. Les gouvernants ne sont pas à craindre quand on fait le bien, mais quand on fait le mal. Veux-tu ne pas craindre l'autorité? Fais le bien, et tu auras son approbation, car elle est au service de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le mal, sois dans la crainte; car ce n'est pas en vain qu'elle porte l'épée, étant au service de Dieu pour (montrer) sa vengeance et sa colère à celui qui pratique le mal. Il est donc nécessaire d'être soumis, non seulement à cause de cette colère, mais encore par motif de conscience. C'est aussi pour cela que vous payez les impôts. Car (ceux qui gouvernent) sont au service de Dieu pour cette fonction précise. Rendez à chacun ce qui lui est dû: la taxe à qui vous devez la taxe, l'impôt à qui vous devez l'impôt, la crainte à qui vous devez la crainte, l'honneur à qui vous devez l'honneur. Ne devez rien à personne, si ce n'est de vous aimer les uns les autres; car celui qui aime les autres a accompli la loi. En effet (les commandements): Tu ne commettras pas d'adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas de vol, [tu ne rendras pas de faux témoignage], tu ne convoiteras pas, et tout autre commandement se résument dans cette parole: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L'amour ne fait pas de mal au prochain: l'amour est donc l'accomplissement de la loi. D'autant que vous savez en quel temps nous sommes: c'est l'heure de vous réveiller enfin du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru. La nuit est avancée, le Jour approche. Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière. Marchons honnêtement, comme en plein jour, sans excès de table ni de boisson, sans luxure ni dérèglement, sans discorde ni jalousie. Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et ne vous mettez pas en souci de la chair pour en satisfaire les convoitises. Faites bon accueil à celui qui est faible dans la foi, sans discuter des opinions. Tel croit pouvoir manger de tout; tel autre, qui est faible, ne mange que des légumes. Que celui qui mange ne méprise point celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge point celui qui mange, car Dieu lui a fait bon accueil. Qui es-tu, toi qui juges un serviteur d'autrui? S'il se tient debout, ou s'il tombe, cela regarde son maître. Mais il se tiendra debout, car le Seigneur a le pouvoir de le soutenir. Tel juge un jour supérieur à un autre; tel autre les juge tous égaux. Que chacun soit pleinement convaincu dans sa propre pensée. Celui qui se préoccupe des jours s'en préoccupe pour le Seigneur. Celui qui mange, c'est pour le Seigneur qu'il mange, car il rend grâces à Dieu; celui qui ne mange pas, c'est pour le Seigneur qu'il ne mange pas; il rend aussi grâces à Dieu. En effet, nul de nous ne vit pour lui-même, et nul ne meurt pour lui-même. Car si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur; et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur, Soit que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur. Car Christ est mort et il est revenu à la vie pour être le Seigneur des morts et des vivants. Mais toi, pourquoi juges-tu ton frère? ou toi, pourquoi méprises-tu ton frère? Nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Dieu. Car il est écrit: Je suis vivant, dit le Seigneur, Tout genou fléchira devant moi, Et toute langue donnera gloire à Dieu. Ainsi chacun de nous rendra compte [à Dieu] pour lui-même. Ne nous jugeons donc plus les uns les autres; usez plutôt de votre jugement pour ne pas mettre devant votre frère une pierre d'achoppement ou une occasion de chute. Je sais et je suis persuadé dans le Seigneur Jésus, que rien n'est impur en soi; mais si quelqu'un estime qu'une chose est impure, alors elle est impure pour lui. Si, pour un aliment, ton frère est attristé, tu ne marches plus selon l'amour. Ne cause pas, par ton aliment, la perte de celui pour lequel Christ est mort. Ce qui est bien pour vous ne doit pas être un sujet de calomnie. Car le royaume de Dieu, c'est non pas le manger ni le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit. Celui qui sert Christ de cette manière est agréable à Dieu et approuvé des hommes. Ainsi donc, recherchons ce qui contribue à la paix et à l'édification mutuelle. Pour un aliment, ne détruis pas l'œuvre de Dieu. En vérité tout est pur; mais il est mal pour l'homme, quand il mange, de devenir une pierre d'achoppement. Il est bien de ne pas manger de viande, de ne pas boire de vin, et de s'abstenir de ce qui pour ton frère est une cause d'achoppement, [de chute ou de faiblesse ]. Cette foi que tu as, garde-la pour toi devant Dieu. Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même dans ce qu'il approuve! Mais celui qui a des doutes au sujet de ce qu'il mange est condamné, parce que [sa conduite ne résulte] pas de la foi. Or tout ce qui ne résulte pas de la foi est péché. Nous qui sommes forts, nous devons supporter les faiblesses de ceux qui ne le sont pas, et ne pas chercher ce qui nous plaît. Que chacun de nous plaise au prochain pour ce qui est bon, en vue de l'édification. Car le Christ n'a pas cherché ce qui lui plaisait, mais, selon qu'il est écrit: Les outrages de ceux qui t'outragent sont tombés sur moi. Or, tout ce qui a été écrit d'avance l'a été pour notre instruction, afin que, par la patience et par la consolation que donnent les Écritures, nous possédions l'espérance. Que le Dieu de la patience et de la consolation vous donne d'avoir une même pensée les uns à l'égard des autres selon le Christ-Jésus, afin que d'un commun accord, d'une seule voix, vous glorifiiez le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Faites-vous mutuellement bon accueil, comme Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu. Je dis, en effet, que Christ est devenu serviteur des circoncis pour prouver la véracité de Dieu, en confirmant les promesses faites aux pères, tandis que les païens glorifient Dieu pour sa miséricorde, selon qu'il est écrit: C'est pourquoi je te confesserai parmi les nations, Et je chanterai en l'honneur de ton nom. Il est dit encore: Nations, réjouissez-vous avec son peuple! Et encore: Louez le Seigneur, vous toutes les nations Et que tous les peuples le louent! Ésaïe dit aussi: Il paraîtra, le rejeton d'Isaï, Celui qui se lèvera pour commander aux nations; Les nations espéreront en lui. Que le Dieu de l'espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint-Esprit! Pour ce qui vous concerne, mes frères, je suis moi-même persuadé que vous êtes pleins de bonté, remplis de toute la connaissance et capables de vous avertir les uns les autres. Cependant, à certains égards, je vous ai écrit avec une sorte de hardiesse, comme pour réveiller vos souvenirs, à cause de la grâce que Dieu m'a faite d'être ministre du Christ-Jésus pour les païens; je m'acquitte du service sacré de l'Évangile de Dieu, afin que les païens lui soient une offrande agréable, sanctifiée par l'Esprit Saint. J'ai donc sujet de me glorifier en Christ-Jésus, vis-à-vis de Dieu. Car je n'oserais rien mentionner que Christ n'ait fait par moi, pour amener les païens à l'obéissance, en parole et en œuvre, par la puissance de l'Esprit. Ainsi, depuis Jérusalem et en rayonnant jusqu'en Illyrie, j'ai abondamment répandu l'Évangile du Christ. Et je me suis fait un point d'honneur d'annoncer l'Évangile là où Christ n'avait pas été nommé, afin de ne pas bâtir sur le fondement d'autrui, mais selon qu'il est écrit: Ceux à qui il n'avait pas été annoncé verront, Et ceux qui n'en avaient pas entendu parler comprendront. C'est ce qui m'a souvent empêché d'aller chez vous. Mais maintenant, je n'ai plus de champ d'action dans ces contrées, et j'ai depuis plusieurs années le désir d'aller chez vous, quand je me rendrai en Espagne; j'espère vous voir en passant et y être accompagné par vous, après avoir d'abord satisfait en partie mon désir de me trouver chez vous. Actuellement je vais à Jérusalem, pour le service des saints. Car la Macédoine et l'Achaïe ont bien voulu faire une collecte en faveur des pauvres qui sont parmi les saints de Jérusalem. Elles l'ont bien voulu, et elles le leur doivent; car si les païens ont pris part à leurs avantages spirituels, ils doivent aussi leur rendre service dans les questions matérielles. Cela fait, et les produits de la collecte une fois remis, je partirai pour l'Espagne en passant chez vous. Je sais qu'en allant chez vous, c'est avec une pleine bénédiction de Christ que j'irai. Je vous exhorte, [frères], par notre Seigneur Jésus-Christ et par l'amour de l'Esprit, à combattre avec moi, en adressant à Dieu des prières en ma faveur, afin que je sois délivré des incrédules de la Judée, et que les dons que je porte à Jérusalem soient bien accueillis par les saints; ainsi j'arriverai chez vous avec joie, si c'est la volonté de Dieu, et je jouirai au milieu de vous de quelque repos. Que le Dieu de paix soit avec vous tous! Amen! Je vous recommande Phœbé, notre sœur, qui est diaconesse de l'Église de Cenchrées, afin que vous la receviez dans le Seigneur d'une manière digne des saints. Mettez-vous à sa disposition pour toute affaire où elle aurait besoin de vous, car elle est venue en aide à beaucoup, et aussi à moi-même. Saluez Prisca et Aquilas, mes compagnons d'œuvre en Christ-Jésus, qui ont exposé leur tête pour sauver ma vie; ce n'est pas moi seul qui leur rends grâces, ce sont encore toutes les Églises des païens; saluez aussi l'Église qui est dans leur maison. Saluez Épaïnète, mon bien-aimé, les prémices de l'Asie pour Christ. Saluez Marie, qui a pris beaucoup de peine pour vous. Saluez Andronicus et Junias, mes parents et mes compagnons de captivité, qui sont très estimés parmi les apôtres, et qui même ont appartenu à Christ avant moi. Saluez Ampliatus, mon bien-aimé dans le Seigneur. Saluez Urbain, notre compagnon d'œuvre en Christ, et Stachys, mon bien-aimé. Saluez Apellès, qui a fait ses preuves en Christ. Saluez ceux de la maison d'Aristobule. Saluez Hérodion, mon parent. Saluez ceux de la maison de Narcisse qui sont dans le Seigneur. Saluez Tryphène et Tryphose, elles qui prennent de la peine pour le Seigneur. Saluez Perside, la bien-aimée, qui a pris beaucoup de peine pour le Seigneur. Saluez Rufus, l'élu dans le Seigneur, et sa mère, qui est aussi la mienne. Saluez Asyncrite, Phlégon, Hermès, Patrobas, Hermas, et les frères qui sont avec eux. Saluez Philologue et Julie, Nérée et sa sœur, ainsi qu'Olympas et tous les saints qui sont avec eux. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Toutes les Églises du Christ vous saluent. Je vous exhorte, frères, à prendre garde à ceux qui causent des divisions et des scandales, contrairement à l'enseignement que vous avez reçu. Éloignez-vous d'eux. Car de tels hommes ne servent pas Christ notre Seigneur, mais leur propre ventre; par de bonnes paroles et par des éloges, ils séduisent les cœurs des gens sans malice. Pour vous, votre obéissance est connue de tous; je me réjouis donc à votre sujet, et je désire que vous soyez sages en ce qui concerne le bien et purs en ce qui concerne le mal. Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds. Que la grâce de notre Seigneur Jésus soit avec vous! Timothée, mon compagnon d'œuvre, vous salue, ainsi que Lucius, Jason et Sosipater, mes parents. Je vous salue, moi Tertius, qui ai écrit cette lettre dans le Seigneur. Gaïus, mon hôte et celui de toute l'église, vous salue. Éraste, le trésorier de la ville, vous salue, ainsi que le frère Quartus. [Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous! Amen!] À celui qui a le pouvoir de vous affermir selon mon Évangile et la prédication de Jésus-Christ – conformément à la révélation du mystère tenu secret dès l'origine des temps, mais manifesté maintenant par les Écrits prophétiques, d'après l'ordre du Dieu éternel, et porté à la connaissance de toutes les nations en vue de l'obéissance de la foi – à Dieu, seul sage, la gloire, par Jésus-Christ, aux siècles des siècles! Amen! Paul, appelé à être apôtre du Christ-Jésus par la volonté de Dieu, et le frère Sosthène, à l'Église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés en Christ-Jésus, appelés à être saints, et à tous ceux qui, en quelque lieu que ce soit, invoquent le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, leur Seigneur et le nôtre: Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ! Je rends continuellement grâces à Dieu à votre sujet, pour la grâce de Dieu qui vous a été accordée en Christ-Jésus, de ce que vous avez été enrichis en lui, en toute chose, en toute parole et en toute connaissance, car le témoignage de Christ a été fermement établi en vous. Ainsi donc, il ne vous manque aucun don, dans l'attente où vous êtes de la révélation de notre Seigneur Jésus-Christ. Il vous affermira aussi jusqu'à la fin, (pour que vous soyez) irréprochables au jour de notre Seigneur Jésus-[Christ]. Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à la communion de son Fils, Jésus-Christ notre Seigneur. Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ: tenez tous le même langage, qu'il n'y ait pas de divisions parmi vous, mais soyez en plein accord dans la même pensée et dans la même opinion. Car, mes frères, j'ai appris à votre sujet, par les gens de Chloé, qu'il y a des discordes parmi vous. J'entends par là que chacun de vous dit: Moi, je suis de Paul! – et moi, d'Apollos! – et moi, de Céphas! – et moi, de Christ! Christ est-il divisé? Est-ce que Paul a été crucifié pour vous, ou bien est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés? Je rends grâces de n'avoir baptisé aucun de vous, excepté Crispus et Gaïus. Ainsi personne ne peut dire que vous avez été baptisés en mon nom. J'ai encore baptisé la famille de Stéphanas, du reste, je ne sais pas si j'ai baptisé quelqu'un d'autre. Car Christ ne m'a pas envoyé pour baptiser, mais pour annoncer l'Évangile, et cela sans la sagesse du langage, afin que la croix du Christ ne soit pas rendue vaine. Car la parole de la croix est folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est puissance de Dieu. Aussi est-il écrit: Je détruirai la sagesse des sages, Et j'anéantirai l'intelligence des intelligents. Où est le sage? où est le scribe? où est le contestataire de ce siècle? Dieu n'a-t-il pas frappé de folie la sagesse du monde? Car puisque le monde, avec sa sagesse, n'a pas connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication. Les Juifs demandent des miracles, et les Grecs cherchent la sagesse: nous, nous prêchons Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs, Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu. Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes. Considérez, frères, comment vous avez été appelés: il n'y a parmi vous ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes; Dieu a choisi les choses viles du monde, celles qu'on méprise, celles qui ne sont pas, pour réduire à rien celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu. Or, c'est par lui que vous êtes en Christ-Jésus qui, de par Dieu, a été fait pour nous sagesse, et aussi justice, sanctification et rédemption, afin, comme il est écrit: Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur. Pour moi, frères, lorsque je suis allé chez vous, ce n'est pas avec une supériorité de langage ou de sagesse que je suis allé vous annoncer le témoignage de Dieu. Car je n'ai pas jugé bon de savoir autre chose parmi vous, sinon Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. Moi-même j'étais auprès de vous dans un état de faiblesse, de crainte et de grand tremblement; ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d'Esprit et de puissance, afin que votre foi ne soit pas (fondée) sur la sagesse des hommes mais sur la puissance de Dieu. Cependant, c'est une sagesse que nous prêchons parmi les parfaits, sagesse qui n'est pas de ce siècle, ni des princes de ce siècle, qui vont être réduits à l'impuissance; nous prêchons la sagesse de Dieu, mystérieuse et cachée, que Dieu avait prédestinée avant les siècles, pour notre gloire; aucun des princes de ce siècle ne l'a connue, car s'ils l'avaient connue, ils n'auraient pas crucifié le Seigneur de gloire. Mais c'est, comme il est écrit: Ce que l'œil n'a pas vu, Ce que l'oreille n'a pas entendu, Et ce qui n'est pas monté au cœur de l'homme, Tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment. À nous, Dieu nous l'a révélé par l'Esprit. Car l'Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu. Qui donc, parmi les hommes, sait ce qui concerne l'homme, si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui? De même, personne ne connaît ce qui concerne Dieu, si ce n'est l'Esprit de Dieu. Or nous, nous n'avons pas reçu l'esprit du monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu, afin de savoir ce que Dieu nous a donné par grâce. Et nous en parlons, non avec des discours qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu'enseigne l'Esprit, en expliquant les réalités spirituelles à des hommes spirituels. Mais l'homme naturel ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. L'homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n'est lui-même jugé par personne. En effet: Qui a connu la pensée du Seigneur, Pour l'instruire? Or nous, nous avons la pensée de Christ. Pour moi, frères, ce n'est pas comme à des hommes spirituels que j'ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à de petits enfants en Christ. Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas (la supporter); et vous ne le pouvez pas, même à présent, parce que vous êtes encore charnels. En effet, puisqu'il y a parmi vous de la jalousie et de la discorde, n'êtes-vous pas charnels et ne marchez-vous pas d'une manière tout humaine? Quand l'un dit: Moi, je suis de Paul! et un autre: Moi, d'Apollos! n'êtes-vous pas des hommes? Qu'est-ce donc qu'Apollos, et qu'est-ce que Paul? Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l'a donné à chacun. J'ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître. Ainsi, ce n'est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître. Celui qui plante et celui qui arrose ne font qu'un, et chacun recevra sa propre récompense selon son propre labeur. Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l'édifice de Dieu. Selon la grâce de Dieu qui m'a été donnée, comme un sage architecte, j'ai posé le fondement et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus. Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ. Or, si quelqu'un bâtit sur ce fondement avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l'œuvre de chacun sera manifestée; car le Jour la fera connaître, parce qu'elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera de quelle nature est l'œuvre de chacun. Si l'œuvre bâtie par quelqu'un sur (le fondement) subsiste, il recevra une récompense. Si l'œuvre de quelqu'un est consumée, il en subira la perte; pour lui il sera sauvé, mais comme au travers du feu. Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous? Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu est saint, et c'est ce que vous êtes. Que nul ne s'abuse lui-même: si quelqu'un parmi vous pense être sage selon ce siècle, qu'il devienne fou, afin de devenir sage. Car la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu. Aussi est-il écrit: Il prend les sages dans leur fourberie. Et encore: Le Seigneur connaît les raisonnements des sages, (Il sait) qu'ils sont vains. Que personne donc ne mette sa gloire dans les hommes; car tout est à vous, soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit les choses présentes, soit les choses à venir. Tout est à vous; et vous êtes à Christ, et Christ est à Dieu. Ainsi, qu'on nous regarde comme des serviteurs de Christ et des administrateurs des mystères de Dieu. Du reste, ce qu'on demande des administrateurs, c'est que chacun soit trouvé fidèle. Pour moi, il m'importe fort peu d'être jugé par vous, ou par une juridiction humaine. Je ne me juge pas non plus moi-même, car je n'ai rien sur la conscience; mais ce n'est pas pour cela que je suis justifié. Celui qui me juge, c'est le Seigneur. C'est pourquoi ne jugez de rien avant le temps, avant la venue du Seigneur, qui mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et qui manifestera les desseins des cœurs. Alors la louange de chacun viendra de la part de Dieu. Frères, j'ai usé de ces images à propos d'Apollos et de moi, à cause de vous. Vous apprendrez ainsi, en nos personnes, à ne pas aller au-delà de ce qui est écrit, et nul de vous ne s'enorgueillira en prenant parti pour l'un contre l'autre. Car qui est-ce qui te distingue? Qu'as-tu que tu n'aies reçu? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l'avais pas reçu? Déjà vous êtes rassasiés, déjà vous êtes riches, sans nous vous avez commencé à régner! Et puissiez-vous régner en effet, afin que nous aussi nous régnions avec vous! Car Dieu, ce me semble, a fait de nous, apôtres, les derniers des hommes, des condamnés à mort en quelque sorte, puisque nous avons été en spectacle au monde, aux anges et aux hommes. Nous sommes fous à cause de Christ, mais vous, vous êtes sages en Christ; nous sommes faibles, mais vous êtes forts. Vous êtes glorieux, et nous sommes déshonorés! Jusqu'à cette heure, nous sommes exposés à la faim, à la soif, au dénuement, aux coups, à une vie errante; nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains; insultés, nous bénissons; persécutés, nous supportons; calomniés, nous consolons; nous sommes devenus les balayures du monde, le rebut de tous, jusqu'à maintenant. Ce n'est pas pour vous faire honte que j'écris cela; mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimés. En effet, quand vous auriez dix mille précepteurs en Christ, vous n'avez cependant pas plusieurs pères, puisque c'est moi qui vous ai engendrés en Christ-[Jésus] par l'Évangile. Je vous exhorte donc; soyez mes imitateurs. À cet effet, je vous ai envoyé Timothée, qui est mon enfant bien-aimé et fidèle dans le Seigneur; il vous rappellera mes voies en Christ, telles que je les enseigne partout dans toutes les Églises. Quelques-uns se sont enorgueillis, comme si je ne devais pas aller chez vous. Mais j'irai bientôt chez vous, si c'est la volonté du Seigneur, et je connaîtrai, non les paroles, mais la puissance de ces orgueilleux. Car le royaume de Dieu ne consiste pas en paroles, mais en puissance. Que voulez-vous? Que j'aille chez vous avec un fouet, ou avec amour et dans un esprit de douceur? On entend parler constamment d'inconduite parmi vous, et d'une inconduite telle qu'elle ne se rencontre pas même chez les païens; c'est au point que l'un de vous a la femme de son père. Et vous êtes enflés d'orgueil! Et vous n'avez pas plutôt pris le deuil, afin que celui qui a commis cet acte soit ôté du milieu de vous! Pour moi, absent de corps, mais présent d'esprit, j'ai déjà jugé, comme si j'étais présent, l'auteur d'une telle action. Car, au nom du Seigneur Jésus, vous et mon esprit, nous nous sommes assemblés avec la puissance de notre Seigneur Jésus: qu'un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l'esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus! Il n'est pas beau, votre sujet de gloire! Ne savez-vous pas qu'un peu de levain fait lever toute la pâte? Purifiez-vous du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé. Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de perfidie et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la sincérité et de la vérité. Je vous ai écrit dans ma lettre de ne pas avoir de relations avec les débauchés. Ce n'est pas d'une manière absolue avec les débauchés de ce monde, ou avec les cupides et les accapareurs, ou avec les idolâtres; autrement, vous devriez sortir du monde. Maintenant, ce que je vous ai écrit, c'est de ne pas avoir de relations avec quelqu'un qui, tout en se nommant frère, serait débauché, ou cupide, ou idolâtre, ou insulteur, ou ivrogne, ou accapareur, et même de ne pas manger avec un tel homme. Qu'ai-je, en effet, à juger ceux du dehors? N'est-ce pas de ceux du dedans que vous êtes juges? Ceux du dehors, Dieu les jugera. Expulsez le méchant du milieu de vous. Quelqu'un de vous, lorsqu'il a un différend avec un autre, ose-t-il plaider devant les infidèles, et non devant les saints? Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde? Et si c'est par vous que le monde est jugé, seriez-vous indignes de juger les affaires de moindre importance? Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges? Pourquoi pas, à plus forte raison, les affaires de cette vie. Quand donc vous avez des différends pour les affaires de cette vie, ce sont des gens dont l'Église ne fait aucun cas que vous établissez comme juges! Je le dis à votre honte. Ainsi, parmi vous, il n'y a pas un seul homme sage qui puisse prononcer un jugement entre ses frères! Mais un frère plaide contre un frère, et cela devant les non-croyants! Pour vous, c'est déjà une défaite que d'avoir des procès entre vous. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt quelque injustice? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt dépouiller? Mais c'est vous qui pratiquez l'injustice et qui dépouillez (les autres), et ce sont vos frères! Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront pas le royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas: ni les débauchés, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les dépravés, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les insulteurs, ni les accapareurs n'hériteront le royaume de Dieu. Et c'est là ce que vous étiez, quelques-uns d'entre vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ et par l'Esprit de notre Dieu. Tout m'est permis, mais tout n'est pas utile, tout m'est permis, mais je ne me laisserai pas asservir par quoi que ce soit. Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments; et Dieu détruira l'un comme les autres. Mais le corps n'est pas pour l'inconduite. Il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera aussi par sa puissance. Ne savez-vous pas que vos corps sont les membres de Christ? Prendrai-je donc les membres de Christ, pour en faire les membres d'une prostituée? Certes non! Ne savez-vous pas que celui qui s'attache à la prostituée est un seul corps avec elle? Car, est-il dit, les deux deviendront une seule chair. Mais celui qui s'attache au Seigneur est avec lui un seul esprit. Fuyez l'inconduite. Quelque autre péché qu'un homme commette, ce péché est extérieur au corps; mais celui qui se livre à l'inconduite pèche contre son propre corps. Ne savez-vous pas ceci: votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu, et vous n'êtes pas à vous-mêmes? Car vous avez été rachetés à grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps [et dans votre esprit qui appartiennent à Dieu ]. (Passons) à ce que vous m'avez écrit. Il est bon pour l'homme de ne pas toucher de femme. Toutefois, à cause des occasions d'inconduite, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari. Que le mari rende à sa femme ce qu'il lui doit, et de même la femme à son mari. La femme n'a pas autorité sur son propre corps, mais c'est le mari; et, pareillement, le mari n'a pas autorité sur son propre corps, mais c'est la femme. Ne vous privez pas l'un de l'autre, si ce n'est momentanément d'un commun accord, afin d'avoir du temps pour la prière; puis retournez ensemble, de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence. Je dis cela comme une concession, non comme un ordre. Je voudrais que tous les hommes soient comme moi; mais chacun tient de Dieu un don particulier, l'un d'une manière, l'autre d'une autre. À ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, je dis qu'il leur est bon de rester comme moi. Mais s'ils manquent de continence, qu'ils se marient; car il vaut mieux se marier que de brûler. À ceux qui sont mariés, j'ordonne – non pas moi, mais le Seigneur – que la femme ne se sépare pas de son mari; si elle est séparée, qu'elle demeure sans se marier ou qu'elle se réconcilie avec son mari, et que le mari ne répudie pas sa femme. Aux autres, ce n'est pas le Seigneur, c'est moi qui dis: Si un frère a une femme non-croyante, et qu'elle consente à habiter avec lui, qu'il ne la répudie pas; et si une femme a un mari non-croyant, et qu'il consente à habiter avec elle, qu'elle ne répudie pas son mari. Car le mari non-croyant est sanctifié par la femme, et la femme non-croyante est sanctifiée par le frère, autrement, vos enfants seraient impurs, tandis qu'en fait ils sont saints. Si le non-croyant se sépare, qu'il se sépare; le frère ou la sœur n'est pas lié en pareil cas. Dieu nous a appelés (à vivre) dans la paix. En effet comment savoir, femme, si tu sauveras ton mari? Ou comment savoir, mari, si tu sauveras ta femme? Seulement, que chacun marche selon la part que le Seigneur lui a faite, selon l'appel qu'il a reçu de Dieu. C'est ainsi que je l'ordonne dans toutes les Églises. Quelqu'un a-t-il été appelé étant circoncis, qu'il demeure circoncis; quelqu'un a-t-il été appelé étant incirconcis, qu'il ne se fasse pas circoncire. La circoncision n'est rien, et l'incirconcision n'est rien, mais c'est l'observation des commandements de Dieu (qui compte). Que chacun demeure dans l'état où il était lorsqu'il a été appelé. As-tu été appelé en étant esclave, ne t'en inquiète pas; mais si tu peux devenir libre, profites-en plutôt. Car l'esclave qui a été appelé dans le Seigneur est un affranchi du Seigneur; de même, (l'homme) libre qui a été appelé est un esclave de Christ. Vous avez été rachetés à un (grand) prix; ne devenez pas esclaves des hommes. Que chacun, frères, demeure devant Dieu dans l'état où il était lorsqu'il a été appelé. Pour ce qui est des vierges, je n'ai pas d'ordre du Seigneur; mais je donne un avis, en homme que le Seigneur, dans sa miséricorde, a rendu fidèle. Voici donc ce que j'estime bon, à cause des calamités présentes: il est bon à un homme d'être ainsi. Es-tu lié à une femme, ne cherche pas à rompre ce lien; n'es-tu pas lié à une femme, ne cherche pas de femme. Dans le cas où tu te marierais, tu ne pécherais pas, et dans le cas où la vierge se marierait, elle ne pécherait pas; mais ces personnes auront des afflictions dans la chair; or moi, j'use de ménagements à votre égard. Voici ce que je dis, frères: le temps est court; désormais que ceux qui ont une femme soient comme s'ils n'en avaient pas, ceux qui pleurent comme s'ils ne pleuraient pas, ceux qui se réjouissent comme s'ils ne se réjouissaient pas, ceux qui achètent comme s'ils ne possédaient pas, et ceux qui usent du monde comme s'ils n'en usaient réellement pas, car la figure de ce monde passe. Or je voudrais que vous soyez sans inquiétude. Celui qui n'est pas marié s'inquiète des choses du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur. Celui qui est marié s'inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à sa femme. Et il est partagé. De même la femme sans mari, comme la vierge, se soucie des choses du Seigneur, afin d'être sainte de corps et d'esprit; et celle qui est mariée s'inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à son mari. Je dis cela dans votre intérêt; ce n'est pas pour vous tendre un piège, c'est pour vous porter à ce qui est bienséant et propre à vous attacher au Seigneur sans tiraillements. Si quelqu'un estime déshonorant pour sa (fille) vierge de dépasser l'âge nubile et qu'il doive en être ainsi, qu'il fasse ce qu'il veut, il ne pèche pas; qu'on se marie. Mais celui qui tient ferme en lui-même, sans contrainte et avec l'exercice de sa propre volonté, et qui a décidé en son cœur de garder sa (fille) vierge, celui-là fait bien. Ainsi, celui qui donne sa (fille) vierge en mariage fait bien, celui qui ne la donne pas fait mieux. Une femme est liée aussi longtemps que son mari est vivant; mais si le mari est décédé, elle est libre de se marier à qui elle veut; seulement, que ce soit dans le Seigneur. Néanmoins, elle sera plus heureuse, à mon avis, si elle demeure comme elle est. Or moi aussi, je pense avoir l'Esprit de Dieu. Pour ce qui concerne les (viandes) sacrifiées aux idoles, nous savons que tous, nous avons de la connaissance. – La connaissance enorgueillit, mais l'amour édifie. Si quelqu'un pense connaître quelque chose, il n'a pas encore connu comme il faut connaître. Mais si quelqu'un aime Dieu, celui-là est connu de lui. – À propos donc de la consommation des viandes sacrifiées aux idoles, nous savons qu'il n'y a pas d'idole dans le monde, et qu'il n'y a qu'un seul Dieu. Car, quoiqu'il y ait ce qu'on appelle des dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, – et de fait il y a beaucoup de dieux et beaucoup de seigneurs – néanmoins pour nous, il n'y a qu'un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses, et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes. Mais tous n'ont pas cette connaissance. En effet, quelques-uns, retenus encore par l'habitude à l'égard de l'idole, mangent de ces viandes en tant que sacrifiées, et leur conscience qui est faible en est souillée. Ce n'est pas un aliment qui nous rapprochera de Dieu: si nous n'en mangeons pas, nous n'avons rien de moins; si nous en mangeons, nous n'avons rien de plus. Prenez garde, toutefois, que votre droit ne devienne une pierre d'achoppement pour les faibles. Car si quelqu'un te voit, toi qui as de la connaissance, assis à table dans un temple d'idoles, sa conscience, à lui qui est faible, ne le portera-t-elle pas à manger des viandes sacrifiées aux idoles? Et ainsi le faible périt par ta connaissance, le frère pour lequel Christ est mort! En péchant de la sorte contre les frères et en heurtant leur conscience faible, vous péchez contre Christ. C'est pourquoi, si un aliment fait tomber mon frère, jamais plus je ne mangerai de viande, afin de ne pas faire tomber mon frère. Ne suis-je pas libre? Ne suis-je pas apôtre? N'ai-je pas vu Jésus notre Seigneur? N'êtes-vous pas mon œuvre dans le Seigneur? Si pour d'autres je ne suis pas apôtre, je le suis au moins pour vous; car vous êtes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur. C'est là ma défense contre ceux qui me font un procès. N'avons-nous pas le droit de manger et de boire? N'avons-nous pas le droit d'emmener avec nous une sœur qui soit notre femme, comme font les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas? Ou bien, est-ce que moi seul et Barnabas nous n'avons pas le droit de ne point travailler? Qui donc sert jamais dans une armée à ses propres frais? Qui plante une vigne et n'en mange pas le fruit? Qui fait paître un troupeau et ne se nourrit pas du lait du troupeau? Est-ce en homme que je parle ainsi? La loi aussi ne le dit-elle pas? Car il est écrit dans la loi de Moïse: Tu n'emmuselleras pas le bœuf quand il foule le grain. Dieu se met-il en peine des bœufs, ou parle-t-il uniquement à cause de nous? Oui, c'est à cause de nous que cela fut écrit; celui qui laboure doit labourer avec espérance, et celui qui foule le grain, fouler avec l'espérance d'y avoir part. Si nous avons semé pour vous les biens spirituels, est-ce excessif que nous moissonnions vos biens matériels? Si d'autres jouissent de ce droit sur vous, n'est-ce pas plutôt à nous d'en jouir? Mais nous n'avons pas usé de ce droit; au contraire, nous supportons tout, afin de ne pas créer d'obstacle à l'Évangile de Christ. Ne savez-vous pas que ceux qui remplissent les fonctions sacrées sont nourris par le temple, que ceux qui servent à l'autel ont part à (ce qui est offert sur) l'autel? De même aussi, le Seigneur a établi comme règle que ceux qui annoncent l'Évangile vivent de l'Évangile. Pour moi, je n'ai usé d'aucun de ces droits, et je n'écris pas ainsi pour qu'ils me soient attribués; car j'aimerais mieux mourir…! Personne ne m'enlèvera ce sujet de gloire. Évangéliser n'est pas pour moi un sujet de gloire, car la nécessité m'en est imposée; malheur à moi si je n'évangélise! Si je le fais de bon gré, j'en ai la récompense; mais si je le fais malgré moi, c'est une charge qui m'est confiée. Quelle est donc ma récompense? C'est, en évangélisant, d'annoncer gratuitement l'Évangile, sans user du droit que l'Évangile me donne. Car, bien que je sois libre à l'égard de tous, je me suis rendu le serviteur de tous, afin de gagner le plus grand nombre. Avec les Juifs, j'ai été comme Juif, afin de gagner les Juifs; avec ceux qui sont sous la loi, comme sous la loi – et pourtant je ne suis pas moi-même sous la loi – afin de gagner ceux qui sont sous la loi; avec ceux qui sont sans loi, comme sans loi – et pourtant je ne suis pas moi-même sans la loi de Dieu, mais sous la loi de Christ – afin de gagner ceux qui sont sans loi. J'ai été faible avec les faibles, afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, afin d'en sauver de toute manière quelques-uns. Je fais tout à cause de l'Évangile, afin d'y avoir part. Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu'un seul reçoit le prix? Courez de manière à l'obtenir. Tout lutteur s'impose toute espèce d'abstinences; eux, pour recevoir une couronne corruptible, nous, pour une couronne incorruptible. Moi donc, je cours, mais non pas à l'aventure; je donne des coups de poing, mais non pour battre l'air. Au contraire, je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur, après avoir prêché aux autres, d'être moi-même disqualifié. Frères, je ne veux pas que vous l'ignoriez; nos pères ont tous été sous la nuée, ils ont tous passé au travers de la mer, ils ont tous été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer, ils ont tous mangé le même aliment spirituel, et ils ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était le Christ. Mais la plupart d'entre eux ne furent pas agréables à Dieu, puisqu'ils tombèrent morts dans le désert. Or, ce sont là des exemples pour nous, afin que nous n'ayons pas de mauvais désirs, comme ils en ont eus. Ne devenez pas idolâtres, comme certains d'entre eux, selon qu'il est écrit: Le peuple s'assit pour manger et pour boire; puis ils se levèrent pour se divertir. Ne nous livrons pas à l'inconduite, comme certains d'entre eux s'y livrèrent, de sorte qu'il en tomba 23 000 en un seul jour. Ne tentons pas le Seigneur comme le tentèrent certains d'entre eux, qui périrent par les serpents. Ne murmurez pas, comme murmurèrent certains d'entre eux, qui périrent par l'exterminateur. Cela leur est arrivé à titre d'exemple et fut écrit pour nous avertir, nous pour qui la fin des siècles est arrivée. Ainsi donc, que celui qui pense être debout prenne garde de tomber! Aucune tentation ne vous est survenue qui n'ait été humaine; Dieu est fidèle et ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces; mais avec la tentation, il donnera aussi le moyen d'en sortir, pour que vous puissiez la supporter. C'est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l'idolâtrie. Je parle comme à des hommes intelligents; jugez vous-mêmes de ce que je dis. La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas la communion au sang du Christ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas la communion au corps du Christ? Puisqu'il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps; car nous participons tous à un même pain. Voyez les Israélites selon la chair: ceux qui mangent les victimes ne sont-ils pas en communion avec l'autel? Que dis-je donc? Que la viande sacrifiée aux idoles est quelque chose? ou qu'une idole est quelque chose? (Nullement). Mais ce qu'on sacrifie, on le sacrifie à des démons et non à Dieu; or je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons. Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur et la coupe des démons; vous ne pouvez avoir part à la table du Seigneur et à la table des démons. Voulons-nous provoquer la jalousie du Seigneur? Sommes-nous plus forts que lui? Tout est permis, mais tout n'est pas utile; tout est permis, mais tout n'édifie pas. Que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui d'autrui. Mangez de tout ce qui se vend au marché, sans vous poser aucune question par motif de conscience; car la terre est au Seigneur, et tout ce qu'elle renferme. Si un non-croyant vous invite et que vous vouliez y aller, mangez de tout ce qu'on vous présentera, sans vous poser aucune question par motif de conscience. Mais si quelqu'un vous dit: Ceci a été offert en sacrifice! n'en mangez pas, à cause de [celui qui vous a prévenus, et à cause] de la conscience. Je parle ici, non de votre conscience, mais de celle de l'autre. Pourquoi, en effet, ma liberté serait-elle jugée par une conscience étrangère? Si je prends ma part avec actions de grâces, pourquoi serais-je calomnié pour ce dont je rends grâces? Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, et quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. Ne soyez une pierre d'achoppement ni pour les Grecs, ni pour les Juifs, ni pour l'Église de Dieu, comme moi aussi je me rends agréable en tout et à tous, cherchant non mon avantage, mais celui du plus grand nombre, afin qu'ils soient sauvés. Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ. Je vous loue de ce que vous vous souvenez de moi à tous égards, et de ce que vous retenez mes instructions telles que je vous les ai transmises. Je veux cependant que vous le sachiez: Christ est le chef de tout homme, l'homme est le chef de la femme, et Dieu est le chef de Christ. Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son chef. Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef: c'est comme si elle était rasée. Car si une femme n'est pas voilée, qu'elle se coupe aussi les cheveux. Or, s'il est honteux pour une femme d'avoir les cheveux coupés ou d'être rasée, qu'elle se voile. L'homme ne doit pas se voiler la tête, puisqu'il est l'image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l'homme. En effet, l'homme n'a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l'homme; et l'homme n'a pas été créé à cause de la femme, mais la femme à cause de l'homme. C'est pourquoi la femme, à cause des anges doit avoir sur la tête une marque de l'autorité dont elle dépend. Toutefois, dans le Seigneur, la femme n'est pas sans l'homme, ni l'homme sans la femme. Car de même que la femme a été tirée de l'homme, de même l'homme naît par la femme, et tout vient de Dieu. Jugez-en vous-mêmes: est-il convenable qu'une femme prie Dieu sans être voilée? La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que c'est une honte pour l'homme de porter de longs cheveux, mais que c'est une gloire pour la femme d'en porter. En effet la chevelure lui a été donnée en guise de voile. Si quelqu'un se plaît à contester, nous n'avons pas cette coutume, ni les Églises de Dieu. En faisant cette recommandation, ce que je ne loue pas, c'est que vous vous assemblez, non pour devenir meilleurs, mais pour devenir pires. Et d'abord, j'apprends que, lorsque vous vous réunissez en assemblée, il y a parmi vous des divisions – et je le crois en partie. Il faut bien qu'il y ait aussi parmi vous des controverses, afin que ceux qui sont dignes d'approbation soient manifestés parmi vous. Donc, lorsque vous vous réunissez, ce n'est pas pour manger le repas du Seigneur; car en mangeant, avant les autres, chacun prend son propre repas, et l'un a faim, tandis que l'autre est ivre. N'avez-vous pas des maisons pour y manger et boire? Ou méprisez-vous l'Église de Dieu, et couvrez-vous de confusion ceux qui n'ont rien? Que vous dirai-je? Vous louerai-je? En cela, je ne vous loue pas. Car moi, j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai transmis. Le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain et, après avoir rendu grâces, le rompit et dit: Ceci est mon corps, qui est pour vous; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé (il prit) la coupe et dit: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci en mémoire de moi, toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne. C'est pourquoi, celui qui mangera le pain et boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s'examine soi-même, et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe; car celui qui mange et boit sans discerner le corps (du Seigneur), mange et boit un jugement contre lui-même. C'est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup de malades et d'infirmes, et qu'un assez grand nombre sont décédés. Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. Mais par ses jugements, le Seigneur nous corrige, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde. Ainsi, mes frères, lorsque vous vous réunissez pour le repas, attendez-vous les uns les autres. Si quelqu'un a faim, qu'il mange chez lui, afin de ne pas vous réunir pour (attirer) un jugement sur vous. Je réglerai les autres (questions ) quand je serai arrivé. Pour ce qui concerne les (dons) spirituels, je ne veux pas, frères, que vous soyez dans l'ignorance. Vous savez comment, quand vous étiez païens, vous étiez entraînés et dévoyés vers les idoles muettes. C'est pourquoi je vous le déclare: nul, s'il parle par l'Esprit de Dieu, ne dit: Jésus est anathème! et nul ne peut dire: Jésus est le Seigneur! si ce n'est par le Saint-Esprit. Il y a diversité de dons, mais le même Esprit; diversité de services, mais le même Seigneur; diversité d'opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. Or, à chacun la manifestation de l'Esprit est donnée pour l'utilité (commune). En effet, à l'un est donnée par l'Esprit une parole de sagesse; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit; à un autre, la foi, par le même Esprit; à un autre, des dons de guérisons, par le même Esprit; à un autre, (le don) d'opérer des miracles; à un autre, la prophétie; à un autre, le discernement des esprits; à un autre, diverses sortes de langues; à un autre, l'interprétation des langues. Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il veut. En effet, comme le corps est un, tout en ayant plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne sont qu'un seul corps – ainsi en est-il du Christ. Car c'est dans un seul Esprit que nous tous, pour former un seul corps, avons tous été baptisés, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit. Ainsi le corps n'est pas (formé d') un seul membre, mais de plusieurs. Si le pied disait: Parce que je ne suis pas une main, je ne suis pas du corps – il n'en est pas moins du corps pour autant. Et si l'oreille disait: Parce que je ne suis pas un œil, je ne suis pas du corps – elle n'en est pas moins du corps pour autant. Si tout le corps était œil, où serait l'ouïe? S'il était tout ouïe, où serait l'odorat? En fait, Dieu a placé chacun des membres dans le corps comme il a voulu. Si tous étaient un seul membre, où serait le corps? Maintenant donc il y a plusieurs membres et un seul corps. L'œil ne peut pas dire à la main: Je n'ai pas besoin de toi; ni la tête dire aux pieds: Je n'ai pas besoin de vous. Mais bien plutôt, les membres du corps qui paraissent être les plus faibles sont nécessaires; et ceux que nous estimons être les moins honorables du corps, nous les entourons d'un plus grand honneur. Ainsi nos membres les moins décents sont traités avec le plus de décence, tandis que ceux qui sont décents n'en ont pas besoin. Dieu a disposé le corps de manière à donner plus d'honneur à ce qui en manquait, afin qu'il n'y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient également soin les uns des autres. Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui. Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. Et Dieu a établi dans l'Église premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement des docteurs; ensuite il y a (le don) des miracles, puis les dons de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses sortes de langues. Tous sont-ils apôtres? Tous sont-ils prophètes? Tous sont-ils docteurs? Tous font-ils des miracles? Tous ont-ils des dons de guérisons? Tous parlent-ils en langues? Tous interprètent-ils? Aspirez aux dons les meilleurs. Et je vais encore vous montrer une voie par excellence. Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas l'amour, je suis du bronze qui résonne ou une cymbale qui retentit. Et quand j'aurais (le don) de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j'aurais même toute la foi jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture (des pauvres), quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas l'amour, cela ne me sert de rien. L'amour est patient, l'amour est serviable, il n'est pas envieux; l'amour ne se vante pas, il ne s'enfle pas d'orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s'irrite pas, il ne médite pas le mal, il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il se réjouit de la vérité; il pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout. L'amour ne succombe jamais. Que ce soient les prophéties, elles seront abolies; les langues, elles cesseront; la connaissance, elle sera abolie. Car c'est partiellement que nous connaissons; c'est partiellement que nous prophétisons; mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel sera aboli. Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant; lorsque je suis devenu homme, j'ai aboli ce qui était de l'enfant. Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, d'une manière confuse, mais alors, nous verrons face à face; aujourd'hui je connais partiellement, mais alors, je connaîtrai comme j'ai été connu. Maintenant donc ces trois choses demeurent: la foi, l'espérance, l'amour; mais la plus grande, c'est l'amour. Recherchez l'amour. Aspirez aussi aux dons spirituels, mais surtout à celui de prophétie. En effet, celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne le comprend, et c'est en esprit qu'il dit des mystères. Celui qui prophétise, au contraire, parle aux hommes, les édifie, les exhorte, les console. Celui qui parle en langue s'édifie lui-même; celui qui prophétise édifie l'Église. Je veux que vous parliez tous en langues, mais je veux encore plus, que vous prophétisiez. Celui qui prophétise est plus grand que celui qui parle en langues, à moins que ce dernier n'interprète, pour que l'Église en reçoive édification. Et maintenant, frères, de quelle utilité vous serais-je si je venais à vous en parlant en langues au lieu de vous apporter une parole de révélation, de connaissance, de prophétie, ou d'enseignement? Si des objets inanimés qui rendent un son, comme la flûte ou la harpe, ne rendent pas des sons distincts, comment reconnaîtra-t-on ce que joue la flûte ou la harpe? Et si la trompette rend un son incertain, qui se préparera au combat? De même vous, si par la langue vous ne donnez pas une parole significative, comment saura-t-on ce que vous dites? Car vous parlerez en l'air. Quelque nombreuses que soient dans le monde les diverses sortes de langages, aucun n'est inarticulé; si donc je ne connais pas le sens d'un langage, je serai un barbare pour celui qui le parle, et celui qui le parle sera un barbare pour moi. De même vous, puisque vous aspirez aux (dons) spirituels, que ce soit pour l'édification de l'Église que vous cherchiez à les avoir en abondance. C'est pourquoi, que celui qui parle en langue prie afin de pouvoir interpréter. Car si je prie en langue, mon esprit est en prière, mais mon intelligence demeure stérile. Que faire donc? Je prierai par l'esprit, mais je prierai aussi avec l'intelligence; je chanterai par l'esprit, mais je chanterai aussi avec l'intelligence. Autrement, si tu rends grâces par l'esprit, comment celui qui est assis parmi les simples auditeurs répondra-t-il: Amen! à ton action de grâces, puisqu'il ne sait pas ce que tu dis? Tu rends, il est vrai, d'excellentes actions de grâces, mais l'autre n'est pas édifié. Je rends grâces à Dieu de ce que je parle en langues plus que vous tous; mais, dans l'Église, je préfère dire cinq paroles avec mon intelligence, afin d'instruire les autres, plutôt que dix mille paroles en langue. Frères, ne soyez pas des enfants au point de vue du jugement, mais pour le mal soyez de petits enfants, et pour le jugement, soyez des hommes faits. Il est écrit dans la loi: C'est par des hommes d'une autre langue Et par des lèvres d'étrangers Que je parlerai à ce peuple, Et ils ne m'écouteront pas même ainsi, dit le Seigneur. Par conséquent, les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les non-croyants; la prophétie, au contraire, est un signe, non pour les non-croyants, mais pour les croyants. Si donc l'Église entière se rassemble, que tous parlent en langues, et qu'il survienne de simples auditeurs ou des non-croyants, ne diront-ils pas que vous êtes fous? Mais si tous prophétisent, et qu'il survienne quelque non-croyant ou un simple auditeur, il est convaincu par tous, il est jugé par tous; les secrets de son cœur sont dévoilés. Alors, tombant sur la face, il adorera Dieu, et publiera que Dieu est réellement au milieu de vous. Que faire donc, frères? Lorsque vous vous assemblez, chacun a-t-il un cantique, une instruction, une révélation, une langue, une interprétation, que tout se fasse pour l'édification. Si l'un parle en langues, tout au plus deux ou trois, et encore chacun à son tour, qu'il y en ait un aussi qui interprète. S'il n'y a pas d'interprète, qu'on se taise dans l'Église, qu'on parle à soi-même et à Dieu. Pour les prophètes, que deux ou trois parlent, et que les autres jugent. Un autre assistant a-t-il une révélation, que le premier se taise. Car vous pouvez tous prophétiser successivement, afin que tous soient instruits et que tous soient exhortés. Les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes; car Dieu n'est pas un Dieu de désordre, mais de paix. Comme dans toutes les Églises des saints, que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d'y parler; mais qu'elles soient soumises, comme le dit aussi la loi. Si elles veulent s'instruire sur quelque point, qu'elles interrogent leur propre mari à la maison; car il est malséant à une femme de parler dans l'église. Est-ce de chez vous que la parole de Dieu est sortie? ou est-ce à vous seuls qu'elle est parvenue? Si quelqu'un croit être prophète ou inspiré, qu'il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur. Et si quelqu'un l'ignore, c'est qu'il est ignoré (de Dieu ). Ainsi donc, frères, aspirez à prophétiser, et n'empêchez pas de parler en langues. Mais que tout se fasse avec bienséance et avec ordre. Je vous rappelle, frères, l'Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous demeurez fermes, et par lequel aussi vous êtes sauvés, si vous le retenez dans les termes où je vous l'ai annoncé; autrement, vous auriez cru en vain. Je vous ai transmis, avant tout, ce que j'avais aussi reçu: Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures; il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures, et il a été vu par Céphas, puis par les douze. Ensuite, il a été vu par plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants, et dont quelques-uns sont décédés. Ensuite, il a été vu par Jacques, puis par tous les apôtres. Après eux tous, il s'est fait voir à moi comme à l'avorton; car je suis, moi, le moindre des apôtres, je ne mérite pas d'être appelé apôtre, parce que j'ai persécuté l'Église de Dieu. Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n'a pas été vaine; loin de là, j'ai travaillé plus qu'eux tous; non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi. Ainsi donc, que ce soit moi, que ce soient eux, voilà ce que nous prêchons, et c'est ce que vous avez cru. Or, si l'on prêche que Christ est ressuscité d'entre les morts, comment quelques-uns parmi vous disent-ils qu'il n'y a pas de résurrection des morts? S'il n'y a pas de résurrection des morts, Christ non plus n'est pas ressuscité. Et si Christ n'est pas ressuscité, alors notre prédication est vaine, et votre foi aussi est vaine. Il se trouve même que nous sommes de faux témoins à l'égard de Dieu, puisque nous avons témoigné contre Dieu qu'il a ressuscité le Christ, tandis qu'il ne l'aurait pas ressuscité, si les morts ne ressuscitent pas. Car si les morts ne ressuscitent pas, Christ non plus n'est pas ressuscité. Et si Christ n'est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés et ceux qui sont morts en Christ sont perdus. Si c'est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes. Mais maintenant, Christ est ressuscité d'entre les morts, il est les prémices de ceux qui sont décédés. Car, puisque la mort est venue par un homme, c'est aussi par un homme qu'est venue la résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang: Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent au Christ, lors de son avènement. Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir aboli toute principauté, tout pouvoir et toute puissance. Car il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c'est la mort. (Dieu), en effet, a tout mis sous ses pieds. Mais lorsqu'il dit que tout lui a été soumis, il est évident que celui qui lui a soumis toutes choses est excepté. Et lorsque toutes choses lui seront soumises, alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous. Autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux? Et nous, pourquoi sommes-nous à toute heure en péril? Chaque jour je suis exposé à la mort, je l'atteste, frères, par la gloire dont vous êtes pour moi le sujet en Christ-Jésus notre Seigneur. Si c'est dans des vues humaines que j'ai combattu contre les bêtes à Éphèse, quel avantage m'en revient-il? Si les morts ne ressuscitent pas, Mangeons et buvons, car demain nous mourrons. Ne vous y trompez pas: les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs. Ressaisissez-vous, comme de juste, et ne péchez pas, car quelques-uns n'ont pas la connaissance de Dieu, je le dis à votre honte. Mais quelqu'un dira: Comment les morts ressuscitent-ils, et avec quel corps reviennent-ils? Insensé! ce que tu sèmes ne reprend pas vie, s'il ne meurt. Et ce que tu sèmes, ce n'est pas le corps à venir, c'est un simple grain, de blé peut-être ou de quelque autre semence; puis Dieu lui donne un corps comme il le veut, et à chaque semence il donne un corps qui lui est propre. Toute chair n'est pas la même chair; mais autre est celle des hommes, autre la chair des animaux, autre la chair des oiseaux, autre celle des poissons. Il y a aussi des corps célestes et des corps terrestres; mais autre est l'éclat des (corps) célestes, autre celui des (corps) terrestres. Autre est l'éclat du soleil, autre l'éclat de la lune, et autre l'éclat des étoiles; même une étoile diffère en éclat d'une autre étoile. Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Semé corruptible, on ressuscite incorruptible. Semé méprisable, on ressuscite glorieux. Semé plein de faiblesse, on ressuscite plein de force. Semé corps naturel, on ressuscite corps spirituel. S'il y a un corps naturel, il y a aussi un corps spirituel. C'est pourquoi il est écrit: Le premier homme, Adam, devint un être vivant. Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant. Le spirituel n'est pas le premier, c'est ce qui est naturel; ce qui est spirituel vient ensuite. Le premier homme tiré de la terre est terrestre. Le deuxième homme vient du ciel. Tel est le terrestre, tels sont aussi les terrestres; et tel est le céleste, tels sont aussi les célestes. Et de même que nous avons porté l'image du terrestre, nous porterons aussi l'image du céleste. Ce que je dis, frères, c'est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que la corruption n'hérite pas l'incorruptibilité. Voici, je vous dis un mystère: nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d'œil, à la dernière trompette. Car elle sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Il faut en effet que ce (corps) corruptible revête l'incorruptibilité, et que ce (corps) mortel revête l'immortalité. Lorsque ce (corps) corruptible aura revêtu l'incorruptibilité, et que ce (corps) mortel aura revêtu l'immortalité, alors s'accomplira la parole qui est écrite: La mort a été engloutie dans la victoire. Ô mort, où est ta victoire? Ô mort, où est ton aiguillon? L'aiguillon de la mort, c'est le péché; et la puissance du péché, c'est la loi. Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ! Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, progressez toujours dans l'œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n'est pas vain dans le Seigneur. Pour la collecte en faveur des saints, agissez, vous aussi, comme je l'ai ordonné aux églises de la Galatie. Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu'il pourra selon ses moyens, afin qu'on n'attende pas mon arrivée pour faire les collectes. Et quand je serai venu, j'enverrai avec des lettres ceux que vous aurez approuvés pour porter vos dons à Jérusalem; s'il vaut la peine que j'y aille moi-même, ils feront le voyage avec moi. J'irai chez vous quand j'aurai traversé la Macédoine, car je traverserai la Macédoine. Peut-être séjournerai-je auprès de vous, ou même y passerai-je l'hiver, afin que vous me fassiez conduire là où je me rendrai. Je ne veux pas cette fois vous voir en passant, mais j'espère demeurer quelque temps auprès de vous, si le Seigneur le permet. Je resterai néanmoins à Éphèse jusqu'à la Pentecôte; car une porte s'est ouverte toute grande à mon activité, et les adversaires sont nombreux. Si Timothée arrive, faites en sorte qu'il soit sans crainte parmi vous, car il travaille comme moi à l'œuvre du Seigneur. Que personne donc ne le méprise. Faites-le reconduire en paix, afin qu'il vienne vers moi, car je l'attends avec les frères. Quant au frère Apollos, je l'ai beaucoup exhorté à se rendre chez vous avec les frères, mais ce n'était décidément pas sa volonté de le faire maintenant; il partira, quand il en aura l'occasion. Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, fortifiez-vous. Que parmi vous, tout se fasse avec amour. Je vous fais encore une recommandation, frères. Vous savez que la famille de Stéphanas est les prémices de l'Achaïe, et qu'elle s'est mise au service des saints. Soumettez-vous aussi à de tels hommes, ainsi qu'à tous ceux qui prennent part à l'œuvre et qui travaillent. Je me réjouis de la présence de Stéphanas, de Fortunatus et d'Achaïcus; ils ont suppléé à votre absence, car ils ont tranquillisé mon esprit et le vôtre. Sachez donc apprécier de tels hommes. Les Églises d'Asie vous saluent. Aquilas et Priscille, avec l'Église qui est dans leur maison, vous saluent bien dans le Seigneur. Tous les frères vous saluent. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. La salutation est de ma main à moi, Paul. Si quelqu'un n'aime pas le Seigneur, qu'il soit anathème! Maranatha. Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec vous! Mon amour est avec vous tous en Christ-Jésus. Paul, apôtre du Christ-Jésus par la volonté de Dieu, et le frère Timothée, à l'Église de Dieu, qui est à Corinthe, et à tous les saints qui sont dans toute l'Achaïe: Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ! Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père compatissant et le Dieu de toute consolation, lui qui nous console dans toutes nos afflictions, afin que, par la consolation que nous recevons nous-mêmes de la part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui se trouvent dans toute sorte d'afflictions! Car, de même que les souffrances de Christ abondent pour nous, de même aussi notre consolation abonde par le Christ. Si nous sommes affligés, c'est pour votre consolation et pour votre salut; si nous sommes consolés, c'est pour votre consolation, qui vous rend capables de supporter les mêmes souffrances que nous endurons. Et notre espérance à votre égard est ferme, car nous le savons: comme vous avez part aux souffrances, vous avez part aussi à la consolation. Nous ne voulons pas, en effet, vous laisser ignorer, frères, au sujet de la tribulation qui nous est survenue en Asie, que nous avons été accablés à l'extrême, au-delà de nos forces, de telle sorte que nous désespérions même (de conserver) la vie. Mais nous, en nous-mêmes, nous avions accepté notre arrêt de mort, afin de ne pas placer notre confiance en nous-mêmes, mais en Dieu qui ressuscite les morts. C'est lui qui nous a délivrés et nous délivrera d'une telle mort. Oui, nous espérons qu'il nous délivrera encore, vous-mêmes aussi nous assistant par la prière; ainsi plusieurs personnes auront obtenu pour nous cette grâce, et plusieurs en rendront grâces à notre sujet. Car notre sujet de gloire, c'est le témoignage de notre conscience, que nous nous sommes conduits dans le monde, et surtout à votre égard, avec une sainteté et une sincérité qui viennent de Dieu, non pas avec une sagesse charnelle, mais avec la grâce de Dieu. Nous ne vous écrivons pas autre chose que ce que vous lisez et reconnaissez. J'espère que vous le reconnaîtrez jusqu'à la fin, comme vous avez déjà reconnu en partie que nous sommes votre sujet de gloire, et vous le nôtre, au jour de notre Seigneur Jésus. Dans cette persuasion, je voulais aller auparavant vers vous, afin que vous ayez une seconde grâce; de chez vous passer en Macédoine, puis revenir de la Macédoine chez vous et me faire accompagner par vous en Judée. En voulant cela, ai-je donc usé de légèreté? Ou bien, mes résolutions sont-elles des résolutions selon la chair, de sorte qu'il y ait en moi le oui et le non? Aussi vrai que Dieu est fidèle, la parole que nous vous avons adressée n'a pas été oui et non. Car le Fils de Dieu, le Christ-Jésus, qui a été prêché par nous au milieu de vous, par moi, par Silvain et par Timothée, n'a pas été oui et non, mais en lui il n'y a que oui. Toutes les promesses de Dieu sont ce oui en lui. C'est donc aussi par lui que nous disons à Dieu l'amen pour sa gloire. Celui qui nous affermit avec vous en Christ et qui nous a donné l'onction, c'est Dieu. Il nous a aussi marqués de son sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l'Esprit. Or, j'en prends Dieu à témoin sur mon âme: c'est pour vous ménager que je ne suis plus allé à Corinthe; non que nous dominions sur votre foi, mais nous voulons collaborer à votre joie, puisque vous êtes fermes dans la foi. J'ai donc jugé bon en moi-même de ne pas retourner chez vous dans la tristesse. Car si moi, je vous attriste, qui peut me réjouir, sinon celui qui est attristé par moi? J'ai écrit comme je l'ai fait pour ne pas éprouver, à mon arrivée, de la tristesse de la part de ceux qui devaient me donner de la joie. J'ai en vous tous cette confiance: ma joie est la vôtre à tous. C'est dans une grande affliction, le cœur serré, avec beaucoup de larmes, que je vous ai écrit, non pour vous attrister, mais pour que vous connaissiez l'amour extrême que j'ai pour vous. Si quelqu'un a été une cause de tristesse, ce n'est pas moi qu'il a attristé, c'est vous tous, du moins en partie, pour ne rien exagérer. Il suffit pour cet homme du blâme qui lui a été infligé par le plus grand nombre, en sorte que vous devez bien plutôt lui pardonner et le consoler, de peur qu'il ne soit accablé par une tristesse excessive. Je vous exhorte donc à faire prévaloir l'amour envers lui; car je vous ai écrit aussi afin de savoir, en vous mettant à l'épreuve, si vous êtes obéissants en tout. Or, à qui vous pardonnez, je pardonne aussi; et pour ma part, ce que j'ai pardonné – si j'ai pardonné quelque chose – c'est à cause de vous en présence de Christ, afin de ne pas laisser à Satan l'avantage sur nous, car nous n'ignorons pas ses desseins. Lorsque je fus arrivé à Troas pour l'Évangile du Christ, bien que le Seigneur m'y ait ouvert une porte, mon esprit n'a pas eu de repos, parce que je n'ai pas trouvé Tite, mon frère; alors j'ai pris congé d'eux et suis parti pour la Macédoine. Grâces (soient rendues) à Dieu, qui nous fait toujours triompher en Christ, et qui par nous, répand en tout lieu l'odeur de sa connaissance! Nous sommes, en effet, pour Dieu le parfum de Christ, parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent: aux uns, une odeur de mort, qui mène à la mort; aux autres, une odeur de vie, qui mène à la vie. Et qui est suffisant pour ces choses? Car nous ne sommes pas, comme plusieurs, des falsificateurs de la parole de Dieu, c'est avec sincérité, c'est de la part de Dieu, devant Dieu et en Christ que nous parlons. Recommençons-nous à nous recommander nous-mêmes? Ou aurions-nous besoin, comme quelques-uns, de lettres de recommandation pour vous, ou bien de vous? Vous êtes notre lettre, écrite dans nos cœurs, connue et lue de tous les hommes. Vous êtes manifestement une lettre de Christ, écrite par notre ministère, non avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur vos cœurs. Telle est l'assurance que nous avons par le Christ auprès de Dieu. Non que nous soyons par nous-mêmes capables de concevoir quelque chose comme venant de nous-mêmes, mais notre capacité, vient de Dieu. Il nous a aussi rendus capables d'être ministres d'une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l'Esprit; car la lettre tue, mais l'Esprit fait vivre. Or, si le ministère de la mort, gravé avec des lettres sur des pierres, a été glorieux, au point que les fils d'Israël ne pouvaient fixer les regards sur le visage de Moïse, à cause de la gloire, pourtant passagère, de son visage, combien plus le ministère de l'Esprit ne sera-t-il pas glorieux! Si le ministère de la condamnation a été glorieux, à bien plus forte raison le ministère de la justice est supérieur en gloire. Et, sous ce rapport, ce qui a été glorieux ne l'a pas été, à cause de cette gloire plus éminente. En effet, si ce qui passe a eu sa gloire, à bien plus forte raison ce qui demeure est glorieux. Ayant donc une telle espérance, nous usons d'une grande liberté. Nous ne faisons pas comme Moïse, qui mettait un voile sur son visage, pour que les fils d'Israël ne fixent pas les regards sur la fin de ce qui était passager. Mais ils se sont endurcis dans leurs pensées. Car jusqu'à ce jour, quand ils font la lecture de l'Ancien Testament, le même voile demeure; il n'est pas enlevé, parce qu'il ne disparaît qu'en Christ. Jusqu'à ce jour, quand on lit Moïse, il y a un voile sur leur cœur; mais lorsqu'on se tourne vers le Seigneur, le voile est enlevé. Or, le Seigneur, c'est l'Esprit; et là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté. Nous tous, qui le visage dévoilé, reflétons comme un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l'Esprit. C'est pourquoi, ayant ce ministère, selon la miséricorde qui nous a été faite, nous ne perdons pas courage. Nous refusons les cachotteries honteuses; nous ne nous conduisons pas avec fourberie et nous n'altérons pas la parole de Dieu. Mais en manifestant la vérité nous nous recommandons à toute conscience humaine devant Dieu. Si notre Évangile est encore voilé, il est voilé pour ceux qui périssent; pour les incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé les pensées, afin qu'ils ne voient pas resplendir le glorieux Évangile du Christ, qui est l'image de Dieu. Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes; c'est le Christ-Jésus, le Seigneur, que nous prêchons, et nous nous disons vos serviteurs à cause de Jésus. Car Dieu qui a dit: La lumière brillera du sein des ténèbres! a brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ. Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette puissance supérieure soit attribuée à Dieu, et non pas à nous. Nous sommes pressés de toute manière, mais non écrasés; désemparés, mais non désespérés; persécutés, mais non abandonnés; abattus, mais non perdus; nous portons toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus se manifeste dans notre corps. Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus se manifeste aussi dans notre chair mortelle. Ainsi la mort agit en nous, mais la vie en vous. Et comme nous avons le même esprit de foi, selon ce qui est écrit: J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé! nous aussi nous croyons, et c'est aussi pourquoi nous parlons, sachant que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi avec Jésus et nous fera paraître avec vous en sa présence. Car tout cela arrive à cause de vous, afin que la grâce, en se multipliant, fasse abonder, à la gloire de Dieu, les actions de grâces d'un plus grand nombre. C'est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même lorsque notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car un moment de légère affliction produit pour nous au-delà de toute mesure un poids éternel de gloire. Aussi nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont momentanées, et les invisibles sont éternelles. Nous savons, en effet, que si notre demeure terrestre, qui n'est qu'une tente, est détruite, nous avons dans les cieux un édifice qui est l'ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n'a pas été faite par la main des hommes. Aussi nous gémissons dans cette tente, désireux de revêtir notre domicile céleste par-dessus l'autre, si du moins nous sommes trouvés vêtus et non pas nus. Car tandis que nous sommes dans cette tente, nous gémissons, accablés, parce que nous voulons, non pas nous dévêtir, mais nous revêtir, afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie. Et celui qui nous a formés pour cela, c'est Dieu, qui nous a donné les arrhes de l'Esprit. Nous sommes donc toujours pleins de courage et nous savons qu'en demeurant dans ce corps, nous demeurons loin du Seigneur – car nous marchons par la foi et non par la vue –, nous sommes pleins de courage et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur. C'est pour cela aussi que nous mettons notre point d'honneur à lui être agréables, soit que nous demeurions (dans ce corps), soit que nous le quittions. Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal du Christ, afin qu'il soit rendu à chacun d'après ce qu'il aura fait dans son corps, soit en bien, soit en mal. Connaissant donc la crainte du Seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes; Dieu nous connaît, et j'espère que dans vos consciences, vous nous connaissez aussi. Nous ne nous recommandons pas de nouveau nous-mêmes auprès de vous; mais nous vous donnons occasion de vous glorifier à notre sujet, afin que vous puissiez répondre à ceux qui tirent gloire des apparences et non de ce qui est dans le cœur. En effet, si nous sommes hors de sens, c'est pour Dieu; et si nous sommes de bon sens, c'est pour vous. Car l'amour du Christ nous étreint, nous qui avons discerné ceci: un seul est mort pour tous, donc tous sont morts; il est mort pour tous, afin que les vivants ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. Ainsi, dès maintenant, nous ne connaissons personne selon la chair; même si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière. Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici: (toutes choses) sont devenues nouvelles. Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ, et qui nous a donné le service de la réconciliation. Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, sans tenir compte aux hommes de leurs fautes, et il a mis en nous la parole de la réconciliation. Nous sommes donc ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous; nous vous en supplions au nom de Christ: Soyez réconciliés avec Dieu! Celui qui n'a pas connu le péché, il l'a fait (devenir) péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. Puisque nous travaillons ensemble, nous vous exhortons à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain. Car il dit: Au temps favorable je t'ai exaucé, Au jour du salut je t'ai secouru. Voici maintenant le temps vraiment favorable, voici maintenant le jour du salut. Nous ne donnons aucun sujet de scandale en quoi que ce soit, afin que [notre] service ne soit pas un objet de blâme. Mais nous nous rendons à tous égards recommandables, comme serviteurs de Dieu, par beaucoup de persévérance dans les tribulations, dans les privations, dans les angoisses, sous les coups, dans les prisons, dans les émeutes, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes; par la pureté, par la connaissance, par la patience, par la bonté, par l'Esprit Saint, par un amour sans hypocrisie, par la parole de vérité, par la puissance de Dieu, par les armes offensives et défensives de la justice; au milieu de la gloire et du déshonneur, au milieu de la mauvaise et de la bonne réputation; regardés comme imposteurs, quoique véridiques; comme inconnus, quoique bien connus; comme mourants, et voici que nous vivons; comme châtiés, quoique non mis à mort; comme attristés, et nous sommes toujours joyeux; comme pauvres, et nous enrichissons plusieurs; comme n'ayant rien, et nous possédons tout. Notre bouche s'est ouverte pour vous, notre cœur s'est montré large, vous n'êtes pas à l'étroit au dedans de nous, mais c'est en vous-mêmes que vous êtes à l'étroit. En contrepartie – je vous parle comme à mes enfants – montrez-vous larges vous aussi! Ne formez pas avec les incroyants un attelage disparate. Car quelle association y a-t-il entre la justice et l'iniquité? Ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres? Et quel accord entre Christ et Bélial? Quelle part le croyant a-t-il avec le non-croyant? Quel contrat d'alliance entre le temple de Dieu et les idoles? Car nous sommes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l'a dit: J'habiterai et je marcherai au milieu d'eux; Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. C'est pourquoi: Sortez du milieu d'eux; Et séparez-vous, dit le Seigneur; Ne touchez pas à ce qui est impur, Et moi, je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, Et vous serez pour moi des fils et des filles, Dit le Seigneur tout-puissant. Puisque nous avons de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l'esprit, en développant jusqu'à son terme la sainteté dans la crainte de Dieu. Faites-nous place (dans vos cœurs)! Nous n'avons fait tort à personne, nous n'avons ruiné personne, nous n'avons exploité personne. Ce n'est pas pour vous condamner que je dis cela, car je l'ai déjà dit: vous êtes dans nos cœurs à la vie et à la mort. J'ai une grande assurance à votre égard, j'ai bien lieu de me glorifier de vous, je suis rempli de consolation, je déborde de joie au milieu de toute notre affliction. Car, depuis notre arrivée en Macédoine, notre chair n'a pas eu le moindre repos; nous étions affligés de toute manière: luttes au dehors, craintes au dedans. Mais Dieu, qui console les humbles, nous a consolés par l'arrivée de Tite, et non seulement par son arrivée, mais encore par la consolation qu'il avait reçue de vous: il nous a raconté votre ardent désir, vos pleurs, votre zèle pour moi, en sorte que ma joie a été d'autant plus grande. Si même je vous ai attristés par ma lettre, je ne le regrette pas. Même si je l'ai regretté – car je vois que cette lettre vous a attristés momentanément – je me réjouis à cette heure, non pas de ce que vous avez été attristés, mais de ce que votre tristesse vous a portés à la repentance; car vous avez été attristés selon Dieu, si bien que vous n'avez subi de notre part aucun dommage. En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance (qui mène) au salut et que l'on ne regrette pas, tandis que la tristesse du monde produit la mort. Et voici: cette même tristesse selon Dieu, quel empressement n'a-t-elle pas produit en vous! Bien plus! Quelles excuses, quelle indignation, quelle crainte, quel désir ardent, quel zèle, quelle punition! Vous avez montré à tous égards que vous étiez purs dans cette affaire. Si donc je vous ai écrit, ce n'était ni à cause de l'offenseur, ni à cause de l'offensé, mais pour que votre empressement pour nous soit manifesté parmi vous devant Dieu. C'est pourquoi nous avons été consolés. Mais, outre notre consolation, nous avons été réjouis beaucoup plus encore par la joie de Tite, dont l'esprit a été tranquillisé par vous tous. Si devant lui je me suis un peu glorifié à votre sujet, je n'ai pas eu lieu d'en rougir; mais, comme nous vous avons toujours parlé selon la vérité, ce dont nous nous sommes glorifiés auprès de Tite s'est trouvé être aussi la vérité, et sa tendresse pour vous est encore plus grande, au souvenir de votre obéissance à tous, car vous l'avez reçu avec crainte et tremblement. Je me réjouis d'avoir en toutes choses confiance en vous. Nous vous faisons connaître, frères, la grâce de Dieu qui s'est manifestée dans les Églises de la Macédoine. Quoique très éprouvés par des tribulations, leur joie débordante et leur pauvreté profonde ont produit avec abondance de riches libéralités: selon leurs possibilités, je l'atteste, et même au-delà de leurs possibilités, de leur plein gré, ils nous ont demandé avec beaucoup d'insistance la grâce de participer à ce service en faveur des saints. C'est plus que nous n'avions espéré: ils se sont d'abord donnés eux-mêmes au Seigneur et à nous, par la volonté de Dieu. Aussi avons-nous exhorté Tite à achever chez vous cette œuvre de grâce, comme il l'avait commencée. De même que vous excellez en tout, en foi, en parole, en connaissance, en empressement de tout genre, et en votre amour pour nous, faites en sorte d'exceller aussi en cette œuvre de grâce. Je ne dis pas cela pour donner un ordre, mais pour éprouver, par l'empressement des autres, la sincérité de votre amour. Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-[Christ] qui pour vous s'est fait pauvre de riche qu'il était, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis. C'est un avis que je donne là-dessus, car cela vous convient, à vous qui, dès l'année dernière, avez été les premiers non seulement à faire (cette collecte), mais à la vouloir. Maintenant donc, achevez de la faire, afin qu'aux bonnes dispositions (manifestées) dans le vouloir corresponde l'achèvement selon vos moyens. Les bonnes dispositions, quand elles existent, sont agréables en raison de ce qu'on a, mais non de ce qu'on n'a pas. Car il s'agit, non de vous exposer à la détresse pour le soulagement des autres, mais de suivre une règle d'égalité: dans la circonstance présente, votre abondance pourvoira à leur indigence, afin que leur abondance pourvoie pareillement à votre indigence; de la sorte il y aura égalité, selon qu'il est écrit: Celui qui avait beaucoup n'avait rien de trop, et celui qui avait peu ne manquait de rien. Grâces soient rendues à Dieu de ce qu'il a mis dans le cœur de Tite le même empressement pour vous: Car il a accueilli notre exhortation plus empressé que jamais, c'est de son plein gré qu'il part pour aller chez vous. Nous envoyons avec lui le frère dont la louange, à cause de ce qu'il a fait pour l'Évangile, est répandue dans toutes les Églises; de plus, il a été désigné par les Églises pour être notre compagnon de voyage dans cette œuvre de grâce, dont nous avons la charge pour la gloire du Seigneur lui-même et (en témoignage de) nos bonnes dispositions. Nous voulons éviter qu'on nous blâme au sujet de cette abondante collecte dont nous avons la charge; car nous recherchons ce qui est bien, non seulement aux yeux du Seigneur, mais aussi aux yeux des hommes. Nous envoyons avec eux notre frère, dont nous avons souvent éprouvé l'empressement en beaucoup d'occasions, et qui en montre plus encore cette fois à cause de sa grande confiance en vous. Ainsi, pour ce qui est de Tite, il est mon compagnon et mon collaborateur auprès de vous; et quant à nos frères, ils sont les envoyés des Églises, la gloire de Christ. Donnez donc, à la face des Églises, la preuve de votre amour et des raisons que nous avions de nous glorifier à votre sujet devant eux. Il est superflu que je vous écrive touchant l'assistance destinée aux saints. Je connais en effet votre bonne volonté dont je me glorifie à votre sujet auprès des Macédoniens: l'Achaïe est prête depuis l'année dernière, et votre zèle a stimulé la plupart. J'envoie les frères, afin que l'éloge que nous avons fait de vous ne soit pas réduit à néant sur ce point-là, et que vous soyez prêts, comme je l'ai dit. Il ne faudrait pas, si les Macédoniens m'accompagnent et ne vous trouvent pas prêts, que cette assurance tourne à notre confusion, pour ne pas dire à la vôtre. J'ai donc estimé nécessaire d'exhorter les frères à me devancer chez vous, et à s'occuper de votre libéralité déjà promise, afin qu'elle soit prête, comme une libéralité, et non comme un acte d'avarice. En fait, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème en abondance moissonnera en abondance. Que chacun donne comme il l'a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte; car Dieu aime celui qui donne avec joie. Et Dieu a le pouvoir de vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours à tous égards de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute œuvre bonne, selon qu'il est écrit: Il a répandu (ses bienfaits), il a donné aux indigents; Sa justice subsiste à jamais. Celui qui: Fournit de la semence au semeur, Et du pain pour sa nourriture, vous fournira et vous multipliera la semence, et il augmentera les fruits de votre justice. Vous serez de la sorte enrichis à tous égards en vue de toute espèce de libéralité qui, par notre moyen, aura pour résultat des actions de grâces envers Dieu. Car le service de cette offrande, non seulement pourvoit aux besoins des saints, mais fait abonder de nombreuses actions de grâces envers Dieu. Vu la valeur de ce service, ils glorifient Dieu au sujet de votre obéissance à confesser l'Évangile du Christ et de la libéralité de votre communion envers eux et envers tous. Ils prient pour vous avec tendresse à cause de la grâce surabondante que Dieu vous a faite. Grâces soient rendues à Dieu pour son don ineffable! Moi Paul, je vous exhorte par la douceur et la bienveillance de Christ – moi qui suis humble en face de vous et qui, de loin, suis plein de hardiesse à votre égard – je vous en prie: que je n'aie pas, une fois présent, à montrer la hardiesse et l'assurance dont je compte user avec audace contre ceux qui estiment que nous marchons selon la chair. Si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair. Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles, mais elles sont puissantes devant Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s'élèvent contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l'obéissance au Christ. Nous sommes prêts aussi à punir toute désobéissance, lorsque votre obéissance à vous sera complète. Regardez les choses en face! Si quelqu'un s'est persuadé lui-même d'être à Christ, qu'il tienne compte pour lui-même de ceci: s'il est à Christ, nous le sommes aussi. Et quand même je me glorifierais un peu trop de l'autorité que le Seigneur nous a donnée pour vous édifier, et non pour vous abattre, je ne serais pas confus; je ne veux pas paraître vous intimider par mes lettres. Car, dit-on, ses lettres sont sévères et fortes; mais, présent en personne, il est faible, et sa parole est méprisable. Qu'il tienne compte de ceci, cet homme-là: tels nous sommes en parole dans nos lettres, étant absents, tels aussi nous sommes en acte, une fois présents. Nous n'osons pas nous égaler ou nous comparer à quelques-uns de ceux qui se recommandent eux-mêmes. Mais, en se mesurant à leur propre mesure et en se comparant à eux-mêmes, ils manquent d'intelligence. Pour nous, nous ne voulons pas nous glorifier hors de toute mesure, nous prendrons au contraire pour mesure le domaine que Dieu nous a départi en nous faisant parvenir aussi jusqu'à vous. Nous ne dépassons pas nos limites, comme si nous n'étions point parvenus jusqu'à vous; car c'est bien jusqu'à vous que nous sommes arrivés avec l'Évangile du Christ. Nous ne nous glorifions pas, hors de toute mesure, des travaux d'autrui. Mais nous avons l'espérance, si votre foi augmente, de devenir encore plus grands parmi vous, dans notre propre domaine, en évangélisant les contrées situées au-delà de chez vous, au lieu de nous glorifier de ce qui a déjà été fait dans le domaine des autres. Que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur. Car ce n'est pas celui qui se recommande lui-même qui est approuvé, c'est celui que le Seigneur recommande. Oh! si vous pouviez supporter de ma part un peu de folie! Mais vous me supportez! Car je suis jaloux à votre sujet d'une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter au Christ comme une vierge pure. Toutefois, de même que le serpent séduisit Ève par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne s'écartent de la simplicité [et de la pureté] à l'égard de Christ. Car, si le premier venu vous prêche un autre Jésus que celui que nous avons prêché, ou si vous recevez un autre esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre évangile que celui que vous avez accueilli, vous le supportez fort bien. Or, j'estime que je n'ai été inférieur en rien aux apôtres prétendus supérieurs. Bien que profane pour l'éloquence, je ne le suis pas pour la connaissance, et nous l'avons manifesté de toute manière et à tous égards parmi vous. Ou bien, ai-je commis un péché en m'abaissant moi-même pour vous élever, lorsque je vous ai annoncé gratuitement l'Évangile de Dieu? J'ai dépouillé d'autres Églises, en recevant d'elles un salaire pour vous servir. Et lorsque chez vous je me suis trouvé dans le besoin, je n'ai été à charge à personne, car les frères venus de Macédoine ont pourvu à ce qui me manquait. En tout, je me suis gardé d'être un fardeau pour vous, et je m'en garderai. Par la vérité de Christ qui est en moi, je déclare que ce sujet de gloire ne me sera pas interdit dans les contrées de l'Achaïe. Pourquoi? … Parce que je ne vous aime pas? Dieu le sait! Ce que je fais, je le ferai encore, afin d'ôter tout prétexte à ceux qui en cherchent un. Qu'ils se découvrent semblables à nous sur le point où ils se glorifient. Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et ce n'est pas étonnant, car Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n'est donc pas étrange que ses serviteurs aussi se déguisent en serviteurs de justice. Leur fin sera selon leurs œuvres. Je le répète, que personne ne me regarde comme un insensé; sinon acceptez-moi comme un insensé, afin que moi aussi, je me glorifie un peu. Ce que je dis, je ne le dis pas selon le Seigneur, mais comme hors de sens, avec l'assurance d'avoir de quoi me glorifier. Puisque beaucoup se glorifient selon la chair, je me glorifierai aussi. Vous supportez si volontiers les insensés, vous qui êtes sensés! Vous supportez en effet qu'on vous asservisse, qu'on vous dévore, qu'on vous dépouille, qu'on vous traite avec arrogance, qu'on vous frappe au visage! Je le dis, c'est une honte; il semble que nous avons montré de la faiblesse. Cependant, tout ce que peut oser quelqu'un – je parle en insensé – moi aussi, je l'ose! Sont-ils Hébreux? Moi aussi. Sont-ils Israélites? Moi aussi. Sont-ils de la descendance d'Abraham? Moi aussi. Sont-ils serviteurs de Christ? – je parle en termes extravagants – je le suis plus encore: par les travaux, bien plus; par les emprisonnements, bien plus; par les coups, bien davantage. Souvent en danger de mort, cinq fois j'ai reçu des Juifs quarante coups moins un, trois fois j'ai été battu de verges, une fois j'ai été lapidé, trois fois j'ai fait naufrage, j'ai passé un jour et une nuit dans l'abîme. Souvent en voyage, (exposé) aux dangers des fleuves, aux dangers des brigands, aux dangers de la part de mes compatriotes, aux dangers de la part des païens, aux dangers de la ville, aux dangers du désert, aux dangers de la mer, aux dangers parmi les faux frères, au travail et à la peine; souvent dans les veilles, dans la faim et dans la soif; souvent dans les jeûnes, dans le froid et le dénuement. Et sans parler du reste, ma préoccupation quotidienne: le souci de toutes les Églises! Qui est faible, que je ne sois faible? Qui vient à tomber, que je ne brûle? S'il faut se glorifier, c'est de ma faiblesse que je me glorifierai. Dieu, qui est le Père du Seigneur Jésus et qui est béni éternellement, sait que je ne mens pas! … À Damas, le gouverneur du roi Arétas faisait garder la ville des Damascéniens, pour se saisir de moi, mais on me descendit par une fenêtre, dans une corbeille, le long de la muraille et j'échappai à ses mains. Il faut se glorifier… Cela n'est pas bon. J'en viendrai néanmoins à des visions et à des révélations du Seigneur. Je connais un homme en Christ qui, voici quatorze ans – était-ce dans son corps? je ne sais; était-ce hors de son corps? je ne sais, Dieu le sait – fut ravi jusqu'au troisième ciel. Et je sais que cet homme – était-ce dans son corps ou sans son corps? je ne sais, Dieu le sait – fut enlevé dans le paradis et qu'il entendit des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer. Je me glorifierai d'un tel homme, mais de moi-même je ne me glorifierai pas, sinon de mes faiblesses. Si je voulais me glorifier, je ne serais pas un insensé, car je dirais la vérité; mais je m'en abstiens, de peur que quelqu'un ne m'estime au-dessus de ce qu'il voit ou entend de moi, à cause de l'excellence de ces révélations. Et pour que je ne sois pas enflé d'orgueil, il m'a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter, pour que je ne sois pas enflé d'orgueil. Trois fois j'ai supplié le Seigneur de l'éloigner de moi, et il m'a dit: Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. C'est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les privations, dans les persécutions, dans les angoisses, pour Christ; en effet quand je suis faible, c'est alors que je suis fort. J'ai été un insensé: vous m'y avez contraint. En effet, c'est par vous que j'aurais dû être recommandé. Car je n'ai été nullement inférieur aux apôtres prétendus supérieurs, bien que je ne sois rien. Les signes distinctifs de l'apôtre ont été vus à l'œuvre au milieu de vous par une patience à toute épreuve, par des signes, des prodiges et des miracles. Qu'avez-vous eu de moins que les autres Églises, sinon que je ne vous ai point été à charge? Pardonnez-moi cette injustice-là! Voici, je suis prêt à aller chez vous pour la troisième fois et je ne vous serai pas à charge; car je ne cherche pas ce qui est à vous, mais vous-mêmes. Ce n'est pas, en effet, aux enfants à amasser pour leurs parents, mais aux parents pour leurs enfants. Pour moi, je ferai très volontiers des dépenses, et je me dépenserai moi-même pour vos âmes. En vous aimant davantage, serai-je moins aimé de vous? Soit! je n'ai pas été un fardeau pour vous; mais, en homme fourbe, je vous aurais pris par ruse! Vous ai-je exploité par quelqu'un de ceux que je vous ai envoyés? J'ai exhorté Tite (à aller chez vous), et avec lui j'ai envoyé le frère: est-ce que Tite vous a exploités? N'avons-nous pas marché dans le même esprit, sur les mêmes traces? Vous vous imaginez depuis longtemps que nous nous défendons auprès de vous. C'est devant Dieu, en Christ, que nous parlons, et tout cela, bien-aimés, pour votre édification. Car je crains de ne pas vous trouver, à mon arrivée, tels que je voudrais, et d'être moi-même trouvé par vous tel que vous ne voudriez pas. (Je crains) qu'il n'y ait de la discorde, de la jalousie, des animosités, des rivalités, des médisances, des racontars, de l'orgueil, des désordres. (Je crains) qu'à mon arrivée, mon Dieu ne m'humilie de nouveau à votre sujet, et que je n'aie à pleurer sur plusieurs de ceux qui ont péché précédemment et ne se sont pas repentis de l'impureté, de l'inconduite et du dérèglement qu'ils ont pratiqués. Je vais chez vous pour la troisième fois. Toute affaire se réglera sur la déclaration de deux ou de trois témoins. Lorsque j'étais présent pour la seconde fois, je l'ai déjà dit, et, aujourd'hui que je suis absent, je le dis encore d'avance à ceux qui ont péché précédemment et à tous les autres: Si je retourne chez vous, je n'épargnerai personne, puisque vous cherchez une preuve que Christ parle en moi, lui qui n'est pas faible à votre égard, mais qui est puissant parmi vous. Car il a été crucifié en raison de (sa) faiblesse, mais il vit en raison de la puissance de Dieu; nous aussi, nous sommes faibles en lui, mais nous vivrons avec lui, pour vous, en raison de la puissance de Dieu. Examinez-vous vous-mêmes, pour voir si vous êtes dans la foi; éprouvez-vous vous-mêmes. Ne reconnaissez-vous pas que Jésus-Christ est en vous? À moins peut-être que l'épreuve ne soit pour vous un échec. Mais j'espère que vous reconnaîtrez que l'épreuve n'est pas un échec pour nous. Cependant nous prions Dieu que vous ne fassiez rien de mal; non pas pour que l'épreuve paraisse pour nous un succès, mais pour que vous fassiez le bien, même si pour nous l'épreuve semble être un échec. Car nous n'avons pas de puissance contre la vérité; nous n'en avons que pour la vérité. Nous nous réjouissons lorsque nous sommes faibles, tandis que vous êtes forts, et ce que nous souhaitons dans nos prières, c'est votre perfectionnement. C'est pourquoi absent, j'écris cela, afin que, présent, je n'use pas de sévérité, selon l'autorité que le Seigneur m'a donnée pour édifier et non pour détruire. Au reste, frères, soyez dans la joie, tendez à la perfection, consolez-vous, ayez une même pensée, vivez en paix, et le Dieu d'amour et de paix sera avec vous. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Tous les saints vous saluent. Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous! Paul, apôtre, non de la part des hommes, ni par un homme, mais par Jésus-Christ et par Dieu le Père qui l'a ressuscité d'entre les morts, et tous les frères qui sont avec moi, aux Églises de la Galatie: Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu, notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher au présent siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père, à qui soit la gloire aux siècles des siècles! Amen! Je m'étonne que vous vous détourniez si vite de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre évangile. Non pas qu'il y en ait un autre, mais il y a des gens qui vous troublent et veulent pervertir l'Évangile du Christ. Mais si nous-mêmes, ou si un ange du ciel vous annonçait un évangile différent de celui que nous vous avons annoncé, qu'il soit anathème! Nous l'avons dit précédemment, et je le répète maintenant: si quelqu'un vous annonce un évangile différent de celui que vous avez reçu, qu'il soit anathème! Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire, ou celle de Dieu? Est-ce que je cherche à plaire aux hommes? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ. Je vous déclare, frères, que l'Évangile qui a été annoncé par moi n'est pas de l'homme car moi-même je ne l'ai ni reçu ni appris d'un homme, mais par une révélation de Jésus-Christ. Vous avez en effet entendu parler de ma conduite autrefois dans le judaïsme: je persécutais alors à outrance l'Église de Dieu et je la ravageais; dans le judaïsme, je surpassais beaucoup de ceux de mon âge et de ma race, car j'avais un zèle excessif pour les traditions de mes pères. Mais, quand celui qui m'avait mis à part dès le sein de ma mère, et qui m'a appelé par sa grâce, a trouvé bon de révéler en moi son Fils, pour que je l'annonce parmi les païens, aussitôt je n'ai consulté ni la chair ni le sang, et je ne suis pas monté à Jérusalem vers ceux qui furent apôtres avant moi, mais je partis pour l'Arabie. Puis, je revins encore à Damas. Trois ans plus tard, je suis monté à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas, et je suis resté quinze jours chez lui. Mais je n'ai vu aucun autre des apôtres, si ce n'est Jacques, le frère du Seigneur. En vous écrivant cela, voici: devant Dieu, je ne mens pas. Je me rendis ensuite dans les contrées de la Syrie et de la Cilicie. Or, mon visage était inconnu des Églises de Judée qui sont en Christ. Elles avaient seulement entendu dire: Celui qui autrefois nous persécutait, annonce maintenant la foi qu'il voulait alors détruire. Et elles glorifiaient Dieu à mon sujet. Ensuite, quatorze ans plus tard, je montai de nouveau à Jérusalem avec Barnabas, et je pris aussi Tite avec moi. J'y montai par suite d'une révélation. Je leur exposai l'Évangile que je prêche parmi les païens; (je l'exposai) en privé aux plus considérés, de peur de courir ou d'avoir couru en vain. Mais Tite, qui était avec moi, et qui était Grec, ne fut pas même contraint de se faire circoncire. Cependant, à cause des faux frères qui s'étaient furtivement introduits et glissés parmi nous, pour épier la liberté que nous avons en Christ-Jésus, avec l'intention de nous asservir … Nous ne leur avons pas cédé un seul instant par soumission, afin que la vérité de l'Évangile soit maintenue parmi vous. Quant à ceux qui paraissaient les plus considérés, – ce qu'ils avaient été autrefois m'importe peu! Dieu ne fait pas de considération de personne – les plus considérés ne m'ont rien imposé. Au contraire, lorsqu'ils virent que l'Évangile m'avait été confié pour les incirconcis, comme à Pierre pour les circoncis – car celui qui, agissant en Pierre, en a fait l'apôtre des circoncis, a également agi en moi en vue des païens – et lorsqu'ils reconnurent la grâce qui m'avait été accordée, Jacques, Céphas et Jean, considérés comme des colonnes, nous donnèrent la main droite à Barnabas et à moi, (en signe) de communion: ainsi nous irions, nous vers les païens, et eux vers les circoncis; nous devions seulement nous souvenir des pauvres, ce que je me suis empressé de faire. Mais lorsque Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu'il était condamnable. En effet, avant la venue de quelques personnes de chez Jacques, il mangeait avec les païens; mais après leur venue il s'esquiva et se tint à l'écart, par crainte des circoncis. Comme lui, les autres Juifs usèrent aussi de dissimulation, en sorte que Barnabas même fut entraîné par leur hypocrisie. Quand je vis qu'ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l'Évangile, je dis à Céphas, en présence de tous: Si toi qui es Juif, tu vis à la manière des païens, et non à la manière des Juifs, comment peux-tu forcer les païens à judaïser? Nous, nous sommes Juifs de naissance, et non pécheurs d'entre les nations. Sachant que l'homme n'est pas justifié par les œuvres de la loi, mais par la foi en Christ-Jésus, nous aussi nous avons cru en Christ-Jésus, afin d'être justifiés par la foi en Christ, et non par les œuvres de la loi, parce que nul ne sera justifié par les œuvres de la loi. Mais si, en cherchant à être justifiés par Christ, nous étions nous aussi trouvés pécheurs, Christ serait donc serviteur du péché? Certes non! Car, si je rebâtis les choses que j'ai détruites, je me constitue moi-même transgresseur; en effet, par la loi, moi-même je suis mort à la loi, afin de vivre pour Dieu. Je suis crucifié avec Christ, et ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ, qui vit en moi; ma vie présente dans la chair, je (la) vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. Je ne rejette pas la grâce de Dieu; car si la justice (s'obtient) par la loi, Christ est donc mort pour rien. Ô Galates insensés! qui vous a fascinés, vous, aux yeux de qui a été dépeint Jésus-Christ crucifié? Voici seulement ce que je veux apprendre de vous: Est-ce en pratiquant la loi que vous avez reçu l'Esprit, ou en écoutant avec foi? Etes-vous tellement insensés? Après avoir commencé par l'Esprit, allez-vous maintenant finir par la chair? Avez-vous fait tant d'expériences en vain? Si du moins c'est en vain! – Celui qui vous accorde l'Esprit, et qui opère des miracles parmi vous, le fait-il donc parce que vous pratiquez la loi, ou parce que vous écoutez avec foi? Ainsi, Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté comme justice. Reconnaissez-le donc; ceux qui ont la foi sont fils d'Abraham. Aussi l'Écriture, prévoyant que Dieu justifierait les païens par la foi, a d'avance annoncé cette bonne nouvelle à Abraham: Toutes les nations seront bénies en toi; de sorte que ceux qui ont la foi sont bénis avec Abraham le croyant. Tous ceux en effet qui dépendent des œuvres de la loi sont sous la malédiction, car il est écrit: Maudit soit quiconque n'observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la loi, pour le mettre en pratique. Et que nul ne soit justifié devant Dieu par la loi, cela est évident puisque: Le juste vivra par la foi. Or, la loi ne provient pas de la foi; mais (elle dit): Celui qui mettra ces choses en pratique vivra par elles. Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous – car il est écrit: Maudit soit quiconque est pendu au bois – afin que, pour les païens, la bénédiction d'Abraham se trouve en Jésus-Christ et que, par la foi, nous recevions la promesse de l'Esprit. Frères, je parle à la manière des hommes: quand un testament est établi en bonne forme, bien que fait par un homme, personne ne l'abolit ou n'y fait d'adjonction. Or les promesses ont été faites à Abraham et à sa descendance. Il n'est pas dit: et aux descendances, comme s'il s'agissait de plusieurs, mais comme à une seule: et à ta descendance, c'est-à-dire, à Christ. Voici ce que je veux dire: un testament déjà établi en bonne forme par Dieu ne peut pas être annulé par la loi survenue quatre cent trente ans plus tard, ce qui anéantirait la promesse – Car si l'héritage venait de la loi, il ne viendrait plus de la promesse, or, c'est par la promesse que Dieu a accordé sa grâce à Abraham. Pourquoi donc la loi? Elle a été donnée ensuite à cause des transgressions, jusqu'à ce que vienne la descendance à qui la promesse avait été faite; elle a été promulguée par des anges, au moyen d'un médiateur. Or le médiateur n'est pas (médiateur) d'un seul, tandis que Dieu est unique. La loi est-elle donc contre les promesses (de Dieu)? Certes non! S'il avait été donné une loi qui puisse procurer la vie, la justice viendrait réellement de la loi. Mais l'Écriture a tout enfermé sous le péché, afin que la promesse soit donnée par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient. Avant que la foi vienne, nous étions enfermés sous la surveillance de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée. Ainsi la loi a été un précepteur (pour nous conduire) à Christ, afin que nous soyons justifiés par la foi. La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce précepteur. Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Christ-Jésus: vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Christ-Jésus. Et si vous êtes à Christ, alors vous êtes la descendance d'Abraham, héritiers selon la promesse. Or, je le dis: aussi longtemps que l'héritier est enfant, il ne diffère en rien d'un esclave, alors qu'il est le maître de tout; il est soumis à des tuteurs et des administrateurs jusqu'au temps marqué par le père. Nous aussi, lorsque nous étions enfants, nous étions asservis aux principes élémentaires du monde; mais lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la loi, afin de racheter ceux qui étaient sous la loi, pour que nous recevions l'adoption. Et parce que vous êtes des fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils, qui crie: Abba! Père! Ainsi tu n'es plus esclave, mais fils; et si tu es fils, tu es aussi héritier, grâce à Dieu. Autrefois vous ne connaissiez pas Dieu et vous serviez des dieux qui, par nature, ne le sont pas. Mais maintenant, après avoir connu Dieu, et surtout après avoir été connus de Dieu, comment retournez-vous à ces faibles et pauvres principes élémentaires auxquels vous voulez à nouveau vous asservir? Vous observez les jours, les mois, les temps et les années! Je crains d'avoir inutilement pris de la peine pour vous. Soyez comme moi, puisque moi aussi je suis comme vous. Frères, je vous en supplie. Vous ne m'avez fait aucun tort. Vous le savez: ce fut à cause d'une maladie que je vous ai pour la première fois annoncé l'Évangile. Et mis à l'épreuve à cause de ma chair, vous n'avez témoigné ni mépris ni dégoût; vous m'avez, au contraire, reçu comme un ange de Dieu, comme le Christ-Jésus. Où donc est l'expression de votre bonheur? Car je vous rends ce témoignage, que si cela avait été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner. Suis-je devenu votre ennemi en vous disant la vérité? Le zèle qu'ils ont pour vous n'est pas bon, mais ils veulent vous détacher (de nous), afin que vous soyez zélés pour eux. Il est bon d'avoir du zèle pour le bien en tout temps, et non pas seulement quand je suis présent parmi vous. Mes enfants, pour qui j'éprouve de nouveau les douleurs de l'enfantement, jusqu'à ce que Christ soit formé en vous, je voudrais être maintenant présent parmi vous, et changer de langage, car je suis dans l'embarras à votre sujet. Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, n'écoutez-vous pas la loi? Car il est écrit qu'Abraham eut deux fils, un de la femme esclave et un de la femme libre. Mais celui de l'esclave fut engendré selon la chair, et celui de la femme libre en vertu de la promesse. Il y a là une allégorie; car ces femmes sont les deux alliances. L'une, celle du Mont Sinaï, enfante pour l'esclavage: c'est Agar – Agar, c'est le Mont Sinaï en Arabie – et elle correspond à la Jérusalem actuelle, car elle est dans l'esclavage avec ses enfants. Mais la Jérusalem d'en haut est libre, c'est elle qui est notre mère. En effet il est écrit: Réjouis-toi, stérile, toi qui n'enfantes pas! Éclate de joie et pousse des cris, toi qui n'as pas éprouvé les douleurs! Car les enfants de la délaissée seront plus nombreux Que ceux de la femme qui a son mari. Pour vous, frères, comme Isaac, vous êtes enfants de la promesse. Mais comme autrefois celui qui avait été engendré selon la chair persécutait celui qui l'avait été selon l'Esprit, ainsi en est-il encore maintenant. Or que dit l'Écriture? Chasse l'esclave et son fils, car le fils de l'esclave n'héritera pas avec le fils de la femme libre. Ainsi, frères, nous ne sommes pas enfants de l'esclave, mais de la femme libre. C'est pour la liberté que Christ nous a libérés. Demeurez donc fermes, et ne vous remettez pas de nouveau sous le joug de l'esclavage. Voici: moi Paul, je vous dis que, si vous vous faites circoncire, Christ ne vous servira de rien. Et je l'atteste encore une fois à tout homme qui se fait circoncire: il est tenu de pratiquer la loi tout entière. Vous êtes séparés de Christ, vous qui cherchez la justification dans la loi; vous êtes déchus de la grâce. Pour nous, c'est de la foi que nous attendons, par l'Esprit, l'espérance de la justice. Car, en Christ-Jésus, ce qui a de la valeur, ce n'est ni la circoncision ni l'incirconcision, mais la foi qui est agissante par l'amour. Vous couriez bien: qui vous a arrêtés, en vous empêchant d'obéir à la vérité? Cette suggestion ne vient pas de celui qui vous appelle. Un peu de levain fait lever toute la pâte. Pour moi, j'ai cette confiance en vous, dans le Seigneur, que vous ne penserez pas autrement. Mais celui qui vous trouble, quel qu'il soit, en supportera la condamnation. Quant à moi, frères, si je prêche encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté? Le scandale de la croix a donc disparu? – Qu'ils se mutilent donc, ceux qui mettent le trouble parmi vous! Frères, vous avez été appelés à la liberté; seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte pour (vivre selon) la chair, mais par amour, soyez serviteurs les uns des autres. Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, celle-ci: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde de ne pas être détruits les uns par les autres. Je dis donc: Marchez par l'Esprit, et vous n'accomplirez point les désirs de la chair. Car la chair a des désirs contraires à l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à la chair; ils sont opposés l'un à l'autre, afin que vous ne fassiez pas ce que vous voudriez. Mais si vous êtes conduits par l'Esprit, vous n'êtes pas sous la loi. Or, les œuvres de la chair sont évidentes, c'est-à-dire inconduite, impureté, débauche, idolâtrie, magie, hostilités, discorde, jalousie, fureurs, rivalités, divisions, partis-pris, envie, ivrognerie, orgies, et choses semblables. Je vous préviens comme je l'ai déjà fait: ceux qui se livrent à de telles pratiques n'hériteront pas du royaume de Dieu. Mais le fruit de l'Esprit est: amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi; la loi n'est pas contre de telles choses. Ceux qui sont au Christ-Jésus ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. Si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi par l'Esprit. Ne devenons pas vaniteux en nous provoquant les uns les autres, en nous portant envie les uns aux autres. Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que toi aussi, tu ne sois tenté. Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi du Christ. Si quelqu'un pense être quelque chose, alors qu'il n'est rien, il s'illusionne lui-même. Que chacun examine son œuvre propre, et alors il trouvera en lui seul, et non dans les autres, le sujet de se glorifier, car chacun portera sa propre charge. Que celui à qui l'on enseigne la parole fasse participer à tous ses biens celui qui l'enseigne. Ne vous y trompez pas: on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair, moissonnera de la chair la corruption; mais celui qui sème pour l'Esprit, moissonnera de l'Esprit la vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire le bien; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas. Ainsi donc, pendant que nous en avons l'occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi. Voyez avec quels gros caractères je vous ai écrit de ma propre main. Tous ceux qui veulent se faire bien voir selon la chair vous contraignent à vous faire circoncire, uniquement afin de n'être pas persécutés pour la croix du Christ. Car eux-mêmes, ces circoncis, n'observent pas la loi; mais ils veulent que vous vous fassiez circoncire pour se glorifier dans votre chair. Quant à moi, certes non! je ne me glorifierai de rien d'autre que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde! Car ce qui compte, ce n'est ni la circoncision ni l'incirconcision, mais c'est d'être une nouvelle créature. Sur tous ceux qui suivront cette règle, paix et miséricorde, ainsi que sur l'Israël de Dieu! Du reste, que personne ne me fasse de la peine, car je porte sur mon corps les marques de Jésus. Frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit! Amen! Paul, apôtre du Christ-Jésus, par la volonté de Dieu, aux saints et fidèles en Christ-Jésus qui sont [à Éphèse ]: Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ. Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ. En lui, Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et sans défaut devant lui. Dans son amour, il nous a prédestinés par Jésus-Christ à être adoptés, selon le dessein bienveillant de sa volonté, pour célébrer la gloire de sa grâce qu'il nous a accordée en son bien-aimé. En lui, nous avons la rédemption par son sang, le pardon des péchés selon la richesse de sa grâce que Dieu a répandue abondamment sur nous en toute sagesse et intelligence. Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté, le dessein bienveillant qu'il s'était proposé en lui, pour l'exécuter quand les temps seraient accomplis: réunir sous un seul chef, le Christ, tout ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre. En lui, nous avons aussi été mis à part, prédestinés selon le plan de celui qui opère tout selon la décision de sa volonté, afin que nous servions à célébrer sa gloire, nous qui d'avance avons espéré en Christ. En lui, vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l'Évangile de votre salut, en lui, vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis et qui constitue le gage de notre héritage, en vue de la rédemption de ceux que Dieu s'est acquis pour célébrer sa gloire. C'est pourquoi moi aussi, ayant entendu parler de votre foi au Seigneur Jésus et de votre amour pour tous les saints, je ne cesse de rendre grâces pour vous: je fais mention de vous dans mes prières; afin que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation qui vous le fasse connaître; qu'il illumine les yeux de votre cœur, afin que vous sachiez quelle est l'espérance qui s'attache à son appel, quelle est la glorieuse richesse de son héritage au milieu des saints, et quelle est la grandeur surabondante de sa puissance envers nous qui croyons selon l'action souveraine de sa force. Il l'a mise en action dans le Christ, en le ressuscitant d'entre les morts et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté, autorité, puissance, souveraineté, au-dessus de tout nom qui peut se nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds et l'a donné pour chef suprême à l'Église, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous. Pour vous, vous étiez morts par vos fautes et par vos péchés dans lesquels vous marchiez autrefois selon le cours de ce monde, selon le prince de la puissance de l'air, cet esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. Nous tous aussi, nous étions de leur nombre et nous nous conduisions autrefois selon nos convoitises charnelles, nous exécutions les volontés de notre chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère comme les autres. Mais Dieu est riche en miséricorde et, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos fautes, il nous a rendus à la vie avec le Christ – c'est par grâce que vous êtes sauvés – il nous a ressuscités ensemble et fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Christ-Jésus, afin de montrer dans les siècles à venir la richesse surabondante de sa grâce par sa bonté envers nous en Christ-Jésus. C'est par la grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, nous avons été créés en Christ-Jésus pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions. Souvenez-vous donc de ceci: autrefois, vous, païens dans la chair, traités d'incirconcis par ceux qui se disent circoncis et qui le sont dans la chair et par la main des hommes, vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. Mais maintenant, en Christ-Jésus, vous qui autrefois étiez loin, vous êtes devenus proches par le sang de Christ. Car c'est lui notre paix, lui qui des deux n'en a fait qu'un, en détruisant le mur de séparation, l'inimitié. Il a dans sa chair annulé la loi avec ses commandements et leurs dispositions, pour créer en sa personne, avec les deux, un seul homme nouveau en faisant la paix, et pour les réconcilier avec Dieu tous deux en un seul corps par sa croix, en faisant mourir par elle l'inimitié. Il est venu annoncer comme une bonne nouvelle, la paix à vous qui étiez loin et la paix à ceux qui étaient proches; car par lui, nous avons les uns et les autres accès auprès du Père dans un même Esprit. Ainsi donc, vous n'êtes plus des étrangers ni des gens de passage; mais vous êtes concitoyens des saints, membres de la famille de Dieu. Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre de l'angle. En lui, tout l'édifice bien coordonné s'élève pour être un temple saint dans le Seigneur. En lui, vous aussi, vous êtes édifiés ensemble pour être une habitation de Dieu en Esprit. À cause de cela, moi Paul, le prisonnier du Christ-Jésus pour vous, les païens,… si du moins vous avez entendu parler de la grâce de Dieu qui m'a été accordée pour que je vous en fasse part. C'est par révélation que j'ai eu connaissance du mystère, comme je viens de l'écrire en quelques mots. En les lisant, vous pouvez comprendre l'intelligence que j'ai du mystère du Christ. Ce mystère n'avait pas été porté à la connaissance des fils des hommes dans les autres générations, comme il a été révélé maintenant par l'Esprit à ses saints apôtres et prophètes: les païens ont un même héritage, forment un même corps et participent à la même promesse en Christ-Jésus par l'Évangile, dont je suis devenu serviteur, selon le don de la grâce de Dieu, qui m'a été accordée par l'efficacité de sa puissance. À moi, le moindre de tous les saints, cette grâce a été accordée d'annoncer aux païens comme une bonne nouvelle la richesse insondable du Christ, et de mettre en lumière la dispensation du mystère caché de toute éternité en Dieu, le créateur de toutes choses; ainsi désormais les principautés et les pouvoirs dans les lieux célestes connaissent par l'Église la sagesse de Dieu dans sa grande diversité, selon le dessein éternel qu'il a réalisé par le Christ-Jésus notre Seigneur, en qui nous avons, par la foi en lui, la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance. Aussi je vous demande de ne pas perdre courage à cause de mes tribulations pour vous; elles sont votre gloire. C'est pourquoi, je fléchis les genoux devant le Père, de qui toute famille dans les cieux et sur la terre tire son nom, afin qu'il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d'être puissamment fortifiés par son Esprit dans l'homme intérieur; que le Christ habite dans vos cœurs par la foi et que vous soyez enracinés et fondés dans l'amour, pour être capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et de connaître l'amour du Christ qui surpasse (toute) connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu'à toute la plénitude de Dieu. Or, à celui qui, par la puissance qui agit en nous, peut faire infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons, à lui la gloire dans l'Église et en Christ-Jésus, dans toutes les générations, aux siècles des siècles. Amen. Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d'une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience. Supportez-vous les uns les autres avec amour, en vous efforçant de conserver l'unité de l'Esprit par le lien de la paix. Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance, celle de votre vocation; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, parmi tous et en tous. Mais à chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ. C'est pourquoi il est dit: Il est monté dans les hauteurs, Il a emmené des captifs, Et il a fait des dons aux hommes. Or, que signifie: il est monté, sinon qu'il est aussi descendu dans les régions inférieures de la terre? Celui qui est descendu, c'est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses. C'est lui qui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints. Cela en vue de l'œuvre du service et de l'édification du corps du Christ, jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite du Christ. Ainsi nous ne serons plus des enfants, flottants et entraînés à tout vent de doctrine, joués par les hommes avec leur fourberie et leurs manœuvres séductrices, mais en disant la vérité avec amour, nous croîtrons à tous égards en celui qui est le chef, Christ. De lui, le corps tout entier bien ordonné et cohérent, grâce à toutes les jointures qui le soutiennent fortement, tire son accroissement dans la mesure qui convient à chaque partie, et s'édifie lui-même dans l'amour. Voici donc ce que je dis et ce que j'atteste dans le Seigneur: c'est que vous ne devez plus marcher comme les païens, qui marchent selon la vanité de leur intelligence. Ils ont la pensée obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu, à cause de l'ignorance qui est en eux et de l'endurcissement de leur cœur. Ils ont perdu tout sens moral, ils se sont livrés au dérèglement, pour commettre toute espèce d'impureté jointe à la cupidité. Mais vous, ce n'est pas ainsi que vous avez appris (à connaître) le Christ, si du moins vous avez entendu parler de lui, et si vous avez été instruits en lui, conformément à la vérité qui est en Jésus: c'est-à-dire vous dépouiller, à cause de votre conduite passée, de la vieille nature qui se corrompt par les convoitises trompeuses, être renouvelés par l'Esprit dans votre intelligence, et revêtir la nature nouvelle, créée selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité. C'est pourquoi, rejetez le mensonge et que chacun de vous parle avec vérité à son prochain; car nous sommes membres les uns des autres. Si vous vous mettez en colère, ne péchez pas; que le soleil ne se couche pas sur votre irritation; ne donnez pas accès au diable. Que celui qui dérobait ne dérobe plus, mais qu'il prenne plutôt de la peine, en travaillant honnêtement de ses mains, pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin. Qu'il ne sorte de votre bouche aucune parole malsaine, mais s'il y a lieu, quelque bonne parole qui serve à l'édification nécessaire et communique une grâce à ceux qui l'entendent. N'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. Que toute amertume, animosité, colère, clameur, calomnie, ainsi que toute méchanceté soient ôtées du milieu de vous. Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, faites-vous grâce réciproquement, comme Dieu vous a fait grâce en Christ. Soyez donc les imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés; et marchez dans l'amour, de même que le Christ nous a aimés et s'est livré lui-même à Dieu « pour nous en offrande et en sacrifice comme un parfum de bonne odeur. » Que l'inconduite, toute forme d'impureté, ou la cupidité ne soient pas même mentionnées parmi vous, comme il convient à des saints; pas de grossièretés, pas de propos insensés, pas de bouffonneries, cela est malséant; mais plutôt des actions de grâces. Car, sachez-le bien, aucun débauché, impur ou cupide, c'est-à-dire idolâtre, n'a d'héritage dans le royaume du Christ et de Dieu. Que personne ne vous séduise par de vains discours; car c'est pour cela que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion. N'ayez donc aucune part avec eux. Autrefois, en effet, vous étiez ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière; car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité. Examinez ce qui est agréable au Seigneur; et n'ayez rien de commun avec les œuvres stériles des ténèbres, mais plutôt dénoncez-les. En effet ce que (ces gens) font en secret, il est honteux même d'en parler, mais tout cela une fois dénoncé apparaît à la lumière, car tout ce qui apparaît est lumière. C'est pourquoi il est dit: Réveille-toi, toi qui dors, Relève-toi d'entre les morts, Et le Christ resplendira sur toi. Veillez donc avec soin sur votre conduite, non comme des fous, mais comme des sages; rachetez le temps, car les jours sont mauvais. C'est pourquoi ne soyez pas sans intelligence, mais comprenez quelle est la volonté du Seigneur. Ne vous enivrez pas de vin: c'est de la débauche. Mais soyez remplis de l'Esprit: entretenez-vous par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels; chantez et célébrez le Seigneur de tout votre cœur; rendez toujours grâces pour tout à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ; soumettez-vous les uns aux autres dans la crainte de Christ. Femmes, soyez soumises chacune à votre mari, comme au Seigneur; car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l'Église, qui est son corps et dont il est le Sauveur; comme l'Église se soumet au Christ, que les femmes se soumettent en tout chacune à son mari. Maris, aimez chacun votre femme, comme le Christ a aimé l'Église et s'est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier après l'avoir purifiée par l'eau et la parole, pour faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut. De même, les maris doivent aimer leur femme comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme s'aime lui-même. Jamais personne, en effet, n'a haï sa propre chair; mais il la nourrit et en prend soin, comme le Christ le fait pour l'Église, parce que nous sommes membres de son corps. C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ce mystère est grand; je dis cela par rapport à Christ et à l'Église. Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari. Enfants, obéissez à vos parents [selon le Seigneur], car cela est juste. « Honore ton père et ta mère – c'est le premier commandement accompagné d'une promesse – afin que tu sois heureux et que tu vives longtemps sur la terre. » Et vous, pères, n'irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les avertissant selon le Seigneur. Serviteurs, obéissez à vos maîtres selon la chair avec crainte et tremblement, dans la simplicité de votre cœur, comme au Christ; et cela non seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais comme des serviteurs de Christ, qui font de (toute) leur âme la volonté de Dieu. Servez-les de bon gré comme si vous serviez le Seigneur et non les hommes, sachant que chacun, esclave ou libre, recueillera du Seigneur selon le bien qu'il aura fait. Quant à vous, maîtres, agissez de même à l'égard de vos serviteurs; abstenez-vous de menaces, sachant que leur Maître et le vôtre est dans les cieux et que devant lui il n'y a pas de considération de personnes. Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur et par sa force souveraine. Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les manœuvres du diable. Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les principautés, contre les pouvoirs, contre les dominateurs des ténèbres d'ici-bas, contre les esprits du mal dans les lieux célestes. C'est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour et tenir ferme après avoir tout surmonté. Tenez donc ferme: ayez à vos reins la vérité pour ceinture; revêtez la cuirasse de la justice; mettez pour chaussures à vos pieds les bonnes dispositions que donne l'Évangile de paix; prenez, en toutes circonstances, le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du Malin; prenez aussi le casque du salut et l'épée de l'Esprit, qui est la Parole de Dieu. Priez en tout temps par l'Esprit, avec toutes sortes de prières et de supplications. Veillez-y avec une entière persévérance. Priez pour tous les saints et aussi pour moi: que la parole, quand j'ouvre la bouche, me soit donnée pour faire connaître avec hardiesse le mystère de l'Évangile, pour lequel je suis ambassadeur dans les chaînes; et que j'en parle hardiment comme je dois en parler. Pour que vous sachiez, vous aussi, ce qui me concerne et ce que je fais, Tychique, le frère bien-aimé, fidèle serviteur du Seigneur, vous mettra au courant de tout. Je l'envoie exprès vers vous, pour que vous connaissiez notre situation, et qu'il console vos cœurs. Que la paix et l'amour (soient donnés) aux frères avec la foi, de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus-Christ. Que la grâce soit avec tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus-Christ d'une manière inaltérable! Paul et Timothée, serviteurs du Christ-Jésus, à tous les saints en Christ-Jésus qui sont à Philippes, aux évêques et aux diacres: Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ! Je rends grâce à mon Dieu toutes les fois que je me souviens de vous; je ne cesse, dans toutes mes prières pour vous tous, de prier avec joie, à cause de la part que vous prenez à l'Évangile depuis le premier jour jusqu'à maintenant. Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous une œuvre bonne, en poursuivra l'achèvement jusqu'au jour du Christ-Jésus. Il est juste que j'aie pour vous de telles pensées, parce que je vous porte dans mon cœur, et que, dans mes chaînes comme dans la défense et l'affermissement de l'Évangile, vous participez tous à la même grâce que moi. Car Dieu m'est témoin que je vous chéris tous avec la tendresse du Christ-Jésus. Et ce que je demande dans mes prières, c'est que votre amour abonde de plus en plus en connaissance et en vraie sensibilité; qu'ainsi vous sachiez apprécier ce qui est important, afin d'être sincères et irréprochables pour le jour de Christ, remplis du fruit de justice (qui vient) par Jésus-Christ, à la gloire et à la louange de Dieu. Je veux que vous le sachiez, frères: ce qui m'est arrivé a plutôt contribué aux progrès de l'Évangile. En effet, dans tout le prétoire et partout ailleurs, il est devenu manifeste que c'est pour Christ que je suis dans les chaînes: la plupart des frères, confiants dans le Seigneur en raison de mes chaînes ont beaucoup plus de hardiesse pour annoncer sans crainte la parole de Dieu. Certains, il est vrai, prêchent le Christ par envie et rivalité, mais d'autres le font dans des dispositions bienveillantes. Ceux-ci agissent par amour, sachant que je suis établi pour la défense de l'Évangile, tandis que ceux-là annoncent le Christ dans un esprit de rivalité; leurs intentions ne sont pas pures, et ils pensent ajouter quelque tribulation à mes chaînes. Qu'importe! De toute manière, que ce soit sous un faux prétexte ou que ce soit en vérité, Christ est annoncé; je m'en réjouis et je m'en réjouirai encore, car je sais que cela tournera à mon salut, grâce à vos prières et à l'assistance de l'Esprit de Jésus-Christ; selon mon ardent désir et mon espérance, je n'aurai honte de rien. Mais maintenant comme toujours, Christ sera exalté dans mon corps, avec une pleine assurance, soit par ma vie, soit par ma mort; car pour moi, Christ est ma vie et la mort m'est un gain. Mais est-ce utile pour mon œuvre que je vive dans la chair? Que dois-je préférer? Je ne sais. Je suis pressé des deux côtés: j'ai le désir de m'en aller et d'être avec Christ, ce qui est de beaucoup le meilleur; mais à cause de vous, il est plus nécessaire que je demeure dans la chair. J'en suis persuadé, je le sais: je resterai et je séjournerai auprès de vous tous, pour votre progrès et pour votre joie dans la foi. Mon retour auprès de vous, vous donnera ainsi un nouveau et abondant sujet de vous glorifier à cause de moi en Christ-Jésus. Seulement, conduisez-vous d'une manière digne de l'Évangile du Christ, afin que, soit que je vienne vous voir, soit que je reste absent, j'entende dire de vous que vous demeurez fermes dans un même esprit, combattant d'une même âme pour la foi de l'Évangile sans vous laisser aucunement intimider par les adversaires. C'est pour eux une preuve de perdition, mais pour vous de salut, et cela de la part de Dieu; car il vous a été fait la grâce non seulement de croire en Christ, mais encore de souffrir pour lui, en soutenant le même combat que vous m'avez vu livrer et que, vous l'apprenez, je livre encore maintenant. S'il y a donc quelque consolation en Christ, s'il y a quelque encouragement dans l'amour, s'il y a quelque communion de l'Esprit, s'il y a quelque compassion et quelque miséricorde, mettez le comble à ma joie afin d'avoir une même pensée; ayez un même amour, une même âme, une seule pensée; ne faites rien par rivalité ou par vaine gloire, mais dans l'humilité, estimez les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. Ayez en vous la pensée qui était en Christ-Jésus, lui dont la condition était celle de Dieu, il n'a pas estimé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu, mais il s'est dépouillé lui-même, en prenant la condition d'esclave, en devenant semblable aux hommes; après s'être trouvé dans la situation d'un homme, il s'est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu'à la mort, la mort sur la croix. C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, avec crainte et tremblement, mettez votre salut en action, non seulement comme si j'étais présent, mais bien plus encore maintenant que je suis absent. Car c'est Dieu qui opère en vous le vouloir et le faire selon son dessein bienveillant. Faites tout sans murmures ni discussions, pour être irréprochables et purs, des enfants de Dieu sans reproche au milieu d'une génération corrompue et perverse, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde, portant la parole de vie. Ce sera mon sujet de gloire au jour de Christ de n'avoir pas couru ni peiné en vain. Mais même si je sers de libation en plus du sacrifice et de l'offrande de votre foi, je m'en réjouis et je me réjouis avec vous tous; vous aussi réjouissez-vous de même et réjouissez-vous avec moi. J'espère dans le Seigneur Jésus vous envoyer bientôt Timothée, afin d'être encouragé moi-même par les nouvelles que j'aurai de vous; car je n'ai personne qui partage mes sentiments, pour se soucier sincèrement de votre situation; tous, en effet, cherchent leurs propres intérêts et non ceux du Christ-Jésus. Vous savez qu'il a fait ses preuves et que, comme un enfant auprès de son père, il s'est consacré avec moi au service de l'Évangile. J'espère donc vous l'envoyer dès que je verrai clair dans ma situation; et j'ai cette confiance dans le Seigneur que je viendrai bientôt moi-même. J'ai estimé nécessaire de vous envoyer Épaphrodite, mon frère, mon compagnon d'œuvre et de combat, que vous m'avez envoyé, et à qui vous avez donné de quoi pourvoir à mes besoins; il désirait ardemment vous voir tous, et il était fort en peine de ce que vous ayez appris sa maladie. Il a été malade, en effet, tout près de la mort; mais Dieu a eu pitié de lui, et non seulement de lui, mais aussi de moi, afin que je n'aie pas tristesse sur tristesse. Je l'ai donc envoyé avec beaucoup d'empressement, afin que vous vous réjouissiez de le revoir, et que je sois moi-même moins triste. Recevez-le dans le Seigneur avec une joie entière, et honorez de tels hommes; car c'est pour l'œuvre de Christ qu'il a été près de mourir, ayant exposé sa vie afin de suppléer à l'absence de votre service pour moi. Au reste, mes frères, réjouissez-vous dans le Seigneur. Je n'éprouve aucun ennui à vous écrire les mêmes choses, et pour vous, c'est une sécurité. Prenez garde aux chiens, prenez garde aux mauvais ouvriers, prenez garde aux faux circoncis. Car les vrais circoncis, c'est nous, qui rendons à Dieu notre culte par l'Esprit de Dieu, qui nous glorifions en Christ-Jésus, et qui ne mettons pas notre confiance dans la chair. Pourtant moi-même j'aurais sujet de mettre ma confiance dans la chair. Si d'autres croient pouvoir se confier en la chair, à plus forte raison moi: circoncis le huitième jour, de la race d'Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu né d'Hébreux; quant à la loi, Pharisien; quant au zèle, persécuteur de l'Église; quant à la justice légale, irréprochable. Mais ce qui était pour moi un gain, je l'ai considéré comme une perte à cause du Christ. Et même je considère tout comme une perte à cause de l'excellence de la connaissance du Christ-Jésus, mon Seigneur. À cause de lui, j'ai accepté de tout perdre, et je considère tout comme des ordures, afin de gagner Christ, et d'être trouvé en lui, non avec une justice qui serait la mienne et qui viendrait de la loi, mais avec la justice qui est (obtenue) par la foi en Christ, une justice provenant de Dieu et fondée sur la foi. Mon but est de le connaître, lui, ainsi que la puissance de sa résurrection et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort, pour parvenir, si possible, à la résurrection d'entre les morts. Ce n'est pas que j'aie déjà remporté le prix ou que j'aie déjà atteint la perfection; mais je poursuis (ma course) afin de le saisir, puisque moi aussi, j'ai été saisi par le Christ-Jésus. Frères, pour moi-même je n'estime pas encore avoir saisi (le prix); mais je fais une chose: oubliant ce qui est en arrière et tendant vers ce qui est en avant, je cours vers le but pour obtenir le prix de la vocation céleste de Dieu en Christ-Jésus. Nous tous donc qui sommes des hommes faits, ayons cette pensée, et si sur quelque point vous avez une pensée différente, Dieu vous révèlera aussi ce qu'il en est. Seulement, au point où nous sommes parvenus, avançons ensemble. Soyez mes imitateurs, frères; portez les regards sur ceux qui marchent selon le modèle que vous avez en nous. Il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix du Christ; je vous en ai souvent parlé et j'en parle maintenant encore en pleurant: leur fin, c'est la perdition; leur dieu, c'est leur ventre, ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte; ils ne pensent qu'aux choses de la terre. Pour nous, notre cité est dans les cieux; de là nous attendons comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera notre corps humilié, en le rendant semblable à son corps glorieux par le pouvoir efficace qu'il a de s'assujettir toutes choses. C'est pourquoi, frères bien-aimés que je désire vivement revoir, ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, mes bien-aimés! J'exhorte Évodie et j'exhorte Syntyche à avoir une même pensée dans le Seigneur. Et toi aussi, fidèle collègue, oui, je te demande de les aider, elles qui ont combattu côte à côte avec moi pour l'Évangile, avec Clément et mes autres compagnons d'œuvre dont les noms sont dans le livre de vie. Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur; je le répète, réjouissez-vous. Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne vous inquiétez de rien; mais, en toutes choses, par la prière et la supplication, avec des actions de grâces, faites connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Christ-Jésus. Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l'approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l'objet de vos pensées; ce que vous avez appris, reçu et entendu, et ce que vous avez vu en moi, pratiquez-le. Et le Dieu de paix sera avec vous. J'ai éprouvé une grande joie dans le Seigneur à voir refleurir votre intérêt pour moi. Cet intérêt, vous l'aviez bien, mais l'occasion vous manquait. Je ne dis pas cela en raison de mes besoins, car j'ai appris à me contenter de l'état où je me trouve. Je sais vivre dans l'humiliation, et je sais vivre dans l'abondance. En tout et partout, j'ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l'abondance et à être dans la disette. Je puis tout par celui qui me fortifie. Cependant vous avez bien fait de prendre part à ma tribulation. Vous le savez vous-mêmes, Philippiens, au commencement (de la prédication) de l'Évangile, quand j'ai quitté la Macédoine, aucune Église, si ce n'est la vôtre, n'entra en compte avec moi pour ce qu'elle donnait et recevait; vous avez été les seuls à le faire, car à Thessalonique déjà, et à deux reprises, vous m'avez envoyé de quoi pourvoir à mes besoins. Ce n'est pas que je recherche le don; ce que je recherche, c'est le fruit abondant porté à votre compte. J'ai tout reçu et je suis dans l'abondance; je suis comblé, ayant reçu par Épaphrodite ce qui vient de vous comme un parfum de bonne odeur, un sacrifice que Dieu accepte et qui lui est agréable. Mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Christ-Jésus. À Dieu notre Père la gloire aux siècles des siècles. Amen! Saluez tous les saints en Christ-Jésus. Les frères qui sont avec moi vous saluent. Tous les saints vous saluent, principalement ceux de la maison de César. Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit! Paul, apôtre du Christ-Jésus par la volonté de Dieu, et le frère Timothée, aux saints et fidèles frères en Christ qui sont à Colosses: Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père! Nous rendons grâces à Dieu le Père de notre Seigneur Jésus-[Christ] et nous prions sans cesse pour vous; nous avons en effet entendu parler de votre foi en Christ-Jésus et de l'amour que vous avez pour tous les saints, à cause de l'espérance qui vous est réservée dans les cieux, et que la parole de vérité, celle de l'Évangile, vous a précédemment fait connaître. Cet Évangile est parvenu chez vous, tout comme il porte des fruits et fait des progrès dans le monde entier; il en est de même chez vous, depuis le jour où vous avez entendu et connu la grâce de Dieu, selon la vérité, d'après les instructions que vous avez reçues d'Épaphras notre bien-aimé compagnon de service; il est pour vous un fidèle ministre du Christ, et il nous a signalé de quel amour l'Esprit vous anime. C'est pourquoi nous aussi, depuis le jour où nous l'avons appris, nous ne cessons de prier Dieu pour vous et de demander que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle. Marchez d'une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous points de vue; portez des fruits en toute sorte d'œuvres bonnes et croissez dans la connaissance de Dieu; devenez puissants à tous égards par sa force glorieuse, en sorte que vous soyez tout à fait persévérants et patients; avec joie rendez grâces au Père qui vous a rendus capables d'avoir part à l'héritage des saints dans la lumière. Il nous a délivrés du pouvoir des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption, le pardon des péchés. Il est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. Car en lui tout a été créé dans les cieux et sur la terre, ce qui est visible et ce qui est invisible, trônes, souverainetés, principautés, pouvoirs. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et tout subsiste en lui. Il est la tête du corps, de l'Église. Il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin d'être en tout le premier. Car il a plu (à Dieu) de faire habiter en lui toute plénitude et de tout réconcilier avec lui-même, aussi bien ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix. Et vous, qui étiez autrefois étrangers et ennemis par vos pensées et par vos œuvres mauvaises, il vous a maintenant réconciliés par la mort dans le corps de sa chair, pour vous faire paraître devant lui saints, sans défaut et sans reproche; si vraiment vous demeurez dans la foi, fondés et établis pour ne pas être emportés loin de l'espérance de l'Évangile que vous avez entendu, qui a été prêché à toute créature sous le ciel, et dont moi Paul je suis devenu le serviteur. Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous et je supplée dans ma chair à ce qui manque aux afflictions du Christ pour son corps qui est l'Église. C'est d'elle que je suis devenu serviteur. J'ai été chargé par Dieu de vous annoncer pleinement la parole de Dieu, le mystère caché de tout temps et à toutes les générations, mais dévoilé maintenant à ses saints, à qui Dieu a voulu faire connaître quelle est la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, c'est-à-dire: Christ en vous, l'espérance de la gloire. C'est lui que nous annonçons, en avertissant tout homme et en instruisant tout homme en toute sagesse, afin de rendre tout homme parfait en Christ. C'est à cela que je travaille, en combattant avec sa force qui agit puissamment en moi. Je veux, en effet, que vous sachiez quel grand combat je soutiens pour vous, pour ceux de Laodicée et pour tous ceux qui n'ont pas vu mon visage, afin que leur cœur soit consolé, qu'ils soient unis dans l'amour et enrichis d'une pleine certitude de l'intelligence, pour connaître le mystère de Dieu, Christ, en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance. Je dis cela, afin que personne ne vous trompe par des discours séduisants. Car si je suis absent de corps je suis avec vous en esprit, voyant avec joie le bon ordre (qui règne) parmi vous et la solidité de votre foi en Christ. Ainsi, comme vous avez reçu le Christ-Jésus, le Seigneur, marchez en lui; soyez enracinés et fondés en lui, affermis dans la foi d'après les instructions qui vous ont été données, et abondez en actions de grâces. Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie selon la tradition des hommes, selon les principes élémentaires du monde, et non selon Christ. Car en lui, habite corporellement toute la plénitude de la divinité. Et vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toute principauté et de tout pouvoir. En lui aussi vous avez été circoncis d'une circoncision qui n'est pas faite par la main des hommes; c'est-à-dire le dépouillement du corps de la chair; la circoncision du Christ. Ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance de Dieu qui l'a ressuscité d'entre les morts. Vous qui étiez morts par vos offenses et par l'incirconcision de votre chair, il vous a rendus à la vie avec lui, en nous faisant grâce pour toutes nos offenses; il a effacé l'acte rédigé contre nous et dont les dispositions nous étaient contraires; il l'a supprimé, en le clouant à la croix; il a dépouillé les principautés et les pouvoirs, et les a publiquement livrés en spectacle, en triomphant d'eux par la croix. Ainsi donc, que personne ne vous juge à propos de ce que vous mangez et buvez, ou pour une question de fête, de nouvelle lune, ou de sabbats: tout cela n'est que l'ombre des choses à venir, mais la réalité est celle du Christ. Que personne, sous prétexte d'humilité et d'un culte des anges, ne vous conteste à son gré (le prix de la course); (un tel homme) s'abandonne à des visions, il est enflé d'un vain orgueil par ses pensées charnelles, au lieu de s'attacher au chef par qui tout le corps soutenu et rendu cohérent par les jointures et les articulations, grandit d'une croissance qui vient de Dieu. Si vous êtes morts avec Christ aux principes élémentaires du monde, pourquoi, comme si vous viviez dans le monde, vous laissez-vous imposer (ces règlements): Ne prends pas! ne goûte pas! ne touche pas! toutes choses vouées à la corruption par l'usage qu'on en fait? Il s'agit de préceptes et d'enseignements humains, qui ont, il est vrai, une apparence de sagesse, en tant que culte volontaire, humilité et rigueur pour le corps, mais qui ne méritent pas d'honneur et contribuent à la satisfaction de la chair. Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d'en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu. Pensez à ce qui est en haut, et non à ce qui est sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Quand le Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire. Faites donc mourir votre nature terrestre: l'inconduite, l'impureté, les passions, les mauvais désirs et la cupidité qui est une idolâtrie. C'est pour cela que vient la colère de Dieu [sur les rebelles ]. Vous marchiez ainsi autrefois, lorsque vous viviez dans ces péchés. Mais maintenant, vous aussi, rejetez tout cela: colère, animosité, méchanceté, calomnie, paroles grossières qui sortiraient de votre bouche. Ne mentez pas les uns aux autres, vous qui avez dépouillé la vieille nature avec ses pratiques et revêtu la nature nouvelle qui se renouvelle en vue d'une pleine connaissance selon l'image de celui qui l'a créée. Il n'y a là ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre; mais Christ est tout et en tous. Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d'ardente compassion, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres et faites-vous grâce réciproquement; si quelqu'un a à se plaindre d'un autre, comme le Christ vous a fait grâce, vous aussi, faites de même. Mais par-dessus tout, revêtez-vous de l'amour qui est le lien de la perfection. Que la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans vos cœurs. Soyez reconnaissants. Que la parole du Christ habite en vous avec sa richesse, instruisez-vous et avertissez-vous réciproquement, en toute sagesse, par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels; sous (l'inspiration de) la grâce, chantez à Dieu de tout votre cœur. Quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant grâces par lui à Dieu le Père. Femmes, soyez soumises chacune à votre mari, comme il convient dans le Seigneur. Maris, aimez chacun votre femme, et ne vous aigrissez pas contre elle. Enfants, obéissez en tout à vos parents, car cela est agréable dans le Seigneur. Pères, n'irritez pas vos enfants, de peur qu'ils ne se découragent. Serviteurs, obéissez en tout à vos maîtres selon la chair, et cela non seulement sous leurs yeux comme si vous cherchiez à plaire aux hommes, mais avec simplicité de cœur, dans la crainte du Seigneur. Tout ce que vous faites, faites-le de (toute) votre âme, comme pour le Seigneur, et non pour des hommes, sachant que vous recevrez du Seigneur l'héritage en récompense. Servez Christ le Seigneur. Car celui qui agit injustement récoltera selon son injustice, et il n'y a pas de considération de personnes. Maîtres, accordez à vos serviteurs ce qui est juste et équitable, sachant que, vous aussi, vous avez un Maître dans le ciel. Persévérez dans la prière, veillez-y avec actions de grâces. Priez également pour nous: que Dieu ouvre une porte à notre parole, afin que je puisse annoncer le mystère du Christ, pour lequel je suis dans les chaînes, et en parler clairement comme je le dois. Conduisez-vous avec sagesse envers ceux du dehors. Rachetez le temps. Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment vous devez répondre à chacun. En ce qui me concerne, Tychique, le frère bien-aimé, fidèle serviteur du Seigneur, mon compagnon dans le service du Seigneur, vous mettra au courant de tout. Je vous l'envoie tout exprès, pour que vous connaissiez notre situation, et pour qu'il console vos cœurs. Je l'envoie avec le fidèle et bien-aimé frère Onésime, votre compatriote. Ils vous mettront au courant de tout ce qui se passe ici. Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue, ainsi que Marc, le cousin de Barnabas, au sujet duquel vous avez reçu des instructions: s'il vient chez vous, faites-lui bon accueil. Jésus, appelé Justus, (vous salue) aussi. Parmi les circoncis ce sont les seuls qui travaillent avec moi pour le royaume de Dieu; ils ont été pour moi un réconfort. Épaphras, votre compatriote, vous salue: serviteur du Christ-Jésus, il ne cesse de combattre pour vous dans ses prières, afin que, parfaits et pleinement convaincus de la volonté de Dieu, vous teniez ferme. Je lui rends ce témoignage qu'il prend beaucoup de peine pour vous, pour ceux de Laodicée et pour ceux d'Hiérapolis. Luc, le médecin bien-aimé, vous salue, ainsi que Démas. Saluez les frères qui sont à Laodicée, ainsi que Nympha et l'Église qui est dans sa maison. Quand cette lettre aura été lue chez vous, faites en sorte qu'elle soit aussi lue dans l'église des Laodicéens, et que vous, vous lisiez également celle qui vous arrivera de Laodicée. Dites à Archippe: Prends garde au service que tu as reçu du Seigneur, afin de le bien remplir. Je vous salue, moi Paul, de ma propre main. Souvenez-vous de mes chaînes. Que la grâce soit avec vous! Paul, Silvain et Timothée, à l'Église des Thessaloniciens qui est en Dieu le Père et dans le Seigneur Jésus-Christ: Que la grâce et la paix vous soient données! Nous rendons continuellement grâces à Dieu pour vous tous, et faisons mention de vous dans nos prières. Nous nous souvenons sans cesse, devant Dieu notre Père, de l'œuvre de votre foi, du travail de votre amour, et de la fermeté de votre espérance en notre Seigneur Jésus-Christ. Nous savons, frères bien-aimés de Dieu, que vous avez été élus, car notre Évangile n'est pas venu jusqu'à vous en paroles seulement, mais aussi avec puissance, avec l'Esprit Saint et une pleine certitude. Vous savez, en effet, ce que, à cause de vous, nous avons été parmi vous. Vous êtes devenus nos imitateurs et ceux du Seigneur, en recevant la parole au milieu de beaucoup de tribulations, avec la joie de l'Esprit Saint. Ainsi vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants en Macédoine et en Achaïe. Car la parole du Seigneur a retenti de chez vous, non seulement en Macédoine et en Achaïe, mais votre foi en Dieu s'est fait connaître en tout lieu, à tel point que nous n'avons pas besoin d'en parler. On raconte, à notre sujet, quel accès nous avons eu auprès de vous, et comment vous vous êtes convertis à Dieu, en vous détournant des idoles pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils qu'il a ressuscité d'entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir. Vous savez vous-mêmes, frères, que notre arrivée chez vous n'a pas été sans résultat. Mais, après avoir souffert et avoir été maltraités à Philippes, comme vous le savez, nous avons pris de l'assurance en notre Dieu pour vous annoncer l'Évangile de Dieu au milieu de bien des combats. Nos exhortations ne provenaient ni de l'erreur, ni de motifs impurs, ni de la ruse; mais comme Dieu nous a mis à l'épreuve pour nous confier l'Évangile, ainsi nous parlons non comme pour plaire aux hommes mais à Dieu qui éprouve les cœurs. Jamais, en effet, vous le savez, nous n'avons usé de paroles flatteuses; jamais nous n'avons eu la cupidité pour mobile, Dieu en est témoin. Nous n'avons pas cherché la gloire qui vient des hommes, ni auprès de vous ni auprès des autres; et pourtant, comme apôtres de Christ, nous aurions pu nous imposer. Mais nous avons été pleins de douceur au milieu de vous. Comme une mère prend soin de ses enfants, nous aurions voulu, dans notre tendresse pour vous, vous donner non seulement l'Évangile de Dieu, mais encore nos propres vies, tant vous nous étiez devenus chers. Vous vous rappelez, frères, notre travail et notre peine: nuit et jour à l'œuvre, pour n'être à charge à aucun de vous, nous vous avons prêché l'Évangile de Dieu. Vous êtes témoins, et Dieu aussi, que nous nous sommes comportés d'une manière sainte, juste et irréprochable envers vous qui croyez. Vous savez aussi que nous avons été pour chacun de vous ce qu'un père est pour ses enfants; nous vous avons exhortés, consolés, adjurés de marcher d'une manière digne de Dieu qui vous appelle à son royaume et à sa gloire. C'est pourquoi nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu'en recevant la parole de Dieu que nous vous avons fait entendre, vous l'avez accueillie, non comme la parole des hommes, mais comme ce qu'elle est vraiment: la parole de Dieu qui agit en vous qui croyez. En effet, vous êtes devenus, frères, les imitateurs des Églises de Dieu en Christ-Jésus, qui sont dans la Judée: car vous avez souffert de la part de vos propres compatriotes ce qu'elles ont souffert de la part des Juifs. Ce sont eux qui ont fait mourir le Seigneur Jésus et les prophètes, qui nous ont persécutés, qui ne plaisent pas à Dieu, qui sont hostiles à tous les hommes. Ils nous empêchent de parler aux païens, pour qu'ils soient sauvés, et ne cessent ainsi de mettre le comble à leurs péchés. Mais la colère a fini par les atteindre. Pour nous, frères, séparés de vous pour un temps par la vue mais non par le cœur, nous avons cherché avec d'autant plus d'empressement (à satisfaire) notre vif désir de revoir votre visage. Aussi, nous avons voulu venir jusqu'à vous, du moins moi, Paul, à une ou deux reprises, mais Satan nous en a empêchés. Qui donc est en effet notre espérance, notre joie, notre couronne de gloire? N'est-ce pas vous aussi, devant notre Seigneur Jésus, à son avènement? Oui, vous êtes notre gloire et notre joie. Aussi, n'y tenant plus, nous avons trouvé bon de rester seuls à Athènes, et nous avons envoyé Timothée, notre frère, ouvrier avec Dieu pour l'Évangile du Christ, afin de vous affermir et de vous exhorter dans l'intérêt de votre foi, pour que personne ne soit ébranlé dans les tribulations présentes. Car, vous le savez vous-mêmes, c'est à cela que nous sommes destinés. Lorsque nous étions près de vous, nous vous disions d'avance que nous aurions des tribulations; c'est ce qui est arrivé, vous le savez. C'est pourquoi, n'y tenant plus, j'envoyai Timothée s'informer de votre foi, dans la crainte que le tentateur ne vous ait tentés et que notre travail ne soit réduit à néant. Mais Timothée vient de nous arriver de chez vous; il nous a donné de bonnes nouvelles de votre foi, de votre amour, du bon souvenir que vous gardez toujours de nous, et de votre désir de nous revoir, désir pareil au nôtre. Ainsi, au milieu de toutes nos calamités et de nos tribulations, frères, nous avons trouvé notre consolation à votre égard, dans votre foi. Maintenant, nous vivons, puisque vous demeurez fermes dans le Seigneur. Quelles actions de grâces nous pouvons rendre à Dieu à votre sujet, pour toute la joie dont nous nous réjouissons à cause de vous devant notre Dieu! Nuit et jour, nous lui adressons de très instantes supplications, afin de voir votre visage et de suppléer à ce qui manque à votre foi. Que Dieu lui-même, notre Père, et notre Seigneur Jésus, aplanissent notre chemin jusqu'à vous! Que le Seigneur fasse abonder et déborder votre amour les uns pour les autres et envers tous les hommes, à l'exemple de celui que nous avons pour vous; qu'il affermisse vos cœurs pour qu'ils soient sans reproche dans la sainteté devant Dieu notre Père, à l'avènement de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints! Au reste, frères, nous vous le demandons et nous vous y exhortons dans le Seigneur Jésus: vous avez appris de nous comment vous devez marcher et plaire à Dieu, d'ailleurs vous le faites. Eh bien! progressez encore. Vous savez, en effet, quelles recommandations nous vous avons données de la part du Seigneur Jésus. Ce que Dieu veut, c'est votre sanctification; c'est que vous vous absteniez de l'inconduite; c'est que chacun de vous sache tenir son corps dans la sainteté et l'honnêteté, sans se livrer à une convoitise passionnée comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu; que personne, en affaires, n'use envers son frère de fraude ou de cupidité: le Seigneur fait justice de tout cela, nous vous l'avons déjà dit et attesté. Car Dieu ne nous a pas appelés à l'impureté, mais à la sanctification. Ainsi celui qui rejette (ces préceptes) ne rejette pas un homme, mais Dieu qui vous a aussi donné son Saint-Esprit. Pour ce qui est de l'amour fraternel, vous n'avez pas besoin qu'on vous en écrive, car vous êtes vous-mêmes instruits par Dieu en vue de l'amour réciproque; c'est aussi ce que vous faites envers tous les frères dans la Macédoine entière. Mais nous vous exhortons, frères, à progresser encore, à mettre votre honneur à vivre en paix, à vous occuper de vos propres affaires et à travailler de vos mains, comme nous vous l'avons recommandé; (cela) pour que vous vous conduisiez honnêtement envers ceux du dehors, et que vous n'ayez besoin de personne. Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l'ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne vous attristiez pas comme les autres qui n'ont pas d'espérance. En effet, si nous croyons que Jésus est mort et qu'il est ressuscité, (nous croyons aussi que) Dieu ramènera aussi par Jésus, et avec lui, ceux qui se sont endormis. Voici, en effet, ce que nous vous déclarons, d'après une parole du Seigneur: nous les vivants, restés pour l'avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui se sont endormis. Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d'un archange, au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront en premier lieu. Ensuite, nous les vivants, qui serons restés, nous serons enlevés ensemble avec eux dans les nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles. Pour ce qui est des temps et des moments, vous n'avez pas besoin, frères, qu'on vous en écrive. Car vous savez vous-mêmes parfaitement que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. Quand les hommes diront: Paix et sécurité! c'est alors que soudainement la ruine fondra sur eux comme les douleurs sur la femme enceinte, et ils n'échapperont point. Mais vous, frères, vous n'êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour vous surprenne comme un voleur; vous êtes tous fils de la lumière et fils du jour. Nous ne sommes pas de la nuit ni des ténèbres. Ne dormons donc pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres. Ceux qui dorment, dorment la nuit, et ceux qui s'enivrent, s'enivrent la nuit. Mais nous qui sommes du jour, soyons sobres: revêtons la cuirasse de la foi et de l'amour, ainsi que le casque de l'espérance du salut. Car Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à la possession du salut par notre Seigneur Jésus-Christ, qui est mort pour nous, afin que, soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous vivions ensemble avec lui. Ainsi donc, exhortez-vous mutuellement et édifiez-vous l'un l'autre, comme vous le faites déjà. Nous vous demandons, frères, d'avoir de la considération pour ceux qui travaillent parmi vous, qui vous dirigent dans le Seigneur et qui vous avertissent. Ayez pour eux la plus haute estime avec amour, à cause de leur œuvre. Soyez en paix entre vous. Nous vous y exhortons, frères: avertissez ceux qui vivent dans le désordre, consolez ceux qui sont abattus, supportez les faibles, usez de patience envers tous. Prenez garde que personne ne rende le mal pour le mal; mais recherchez toujours le bien, soit entre vous, soit envers tous. Soyez toujours joyeux. Priez sans cesse. En toute circonstance, rendez grâces; car telle est à votre égard la volonté de Dieu en Christ-Jésus. N'éteignez pas l'Esprit; ne méprisez pas les prophéties; mais examinez toutes choses, retenez ce qui est bon; abstenez-vous du mal sous toutes ses formes. Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers; que tout votre être, l'esprit, l'âme et le corps, soit conservé sans reproche à l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ! Celui qui vous a appelés est fidèle, et c'est lui qui le fera. Frères, priez pour nous. Saluez tous les frères par un saint baiser. Je vous en conjure par le Seigneur, que cette lettre soit lue à tous les frères. Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous! Paul, Silvain et Timothée, à l'Église des Thessaloniciens, en Dieu notre Père et dans le Seigneur Jésus-Christ: Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus-Christ. Nous devons, frères, rendre continuellement grâces à Dieu à votre sujet, et ce n'est que juste, puisque votre foi augmente et que l'amour que vous avez tous, les uns pour les autres, abonde de plus en plus. Aussi nous glorifions-nous de vous dans les Églises de Dieu à cause de votre persévérance et de votre foi, dans toutes vos persécutions et les afflictions que vous supportez. Il y a là une preuve du juste jugement de Dieu, afin que vous soyez rendus dignes du royaume de Dieu, pour lequel vous souffrez. Car il est juste selon Dieu de rendre l'affliction à ceux qui vous affligent, et de vous donner, à vous qui êtes affligés, du repos avec nous, lorsque le Seigneur Jésus se révélera du ciel avec les anges puissants, au milieu d'une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n'obéissent pas à l'Évangile de notre Seigneur Jésus. Ils auront pour juste châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force quand il viendra pour être, en ce jour -là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru; or vous avez cru à notre témoignage. C'est pourquoi nous prions continuellement pour vous, afin que notre Dieu vous rende dignes de son appel et qu'il accomplisse en vous, avec puissance, tous les desseins bienveillants de sa bonté et l'œuvre de votre foi; en sorte que le nom de notre Seigneur Jésus soit glorifié en vous, et vous en lui, selon la grâce de notre Dieu et Seigneur Jésus-Christ. Nous vous le demandons, frères, en ce qui concerne l'avènement du Seigneur Jésus-Christ et notre rassemblement auprès de lui, ne vous laissez pas promptement ébranler dans votre bon sens, ni alarmer par quelque inspiration, par quelque parole ou par quelque lettre qui nous serait attribuée, comme si le Jour du Seigneur était déjà là. Que personne ne vous séduise d'aucune manière; car il faut qu'auparavant l'apostasie soit arrivée, et que se révèle l'homme impie, le fils de perdition, l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu ou qu'on adore, et qui va jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu et se faire passer lui-même pour Dieu. Ne vous souvenez-vous pas que je vous disais cela, lorsque j'étais encore auprès de vous? Et maintenant vous savez bien ce qui le retient, pour qu'il ne se révèle qu'en son temps. Car déjà le mystère de l'iniquité est à l'œuvre, (il faut) seulement que celui qui le retient encore ait disparu. Alors se révélera l'impie, que le Seigneur [Jésus] détruira par le souffle de sa bouche et qu'il écrasera par l'éclat de son avènement. L'avènement de l'impie se produira par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l'injustice pour ceux qui périssent, parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés. Aussi Dieu leur envoie une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge, afin que soient jugés ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice. Quant à nous, frères bien-aimés par le Seigneur, nous devons continuellement rendre grâces à Dieu à votre sujet, car Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut, par la sanctification de l'Esprit et par la foi en la vérité. C'est à cela aussi qu'il vous a appelés par notre Évangile, pour que vous possédiez la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ. Ainsi donc, frères, demeurez fermes et retenez les instructions que nous vous avons transmises, soit de vive voix, soit par lettre. Que notre Seigneur Jésus-Christ lui-même et Dieu notre Père, qui nous a aimés et nous a donné par sa grâce une consolation éternelle et une bonne espérance, consolent vos cœurs et vous affermissent en toute œuvre et parole qui soient bonnes. Au reste, frères, priez pour nous, afin que la parole du Seigneur se répande et soit glorifiée comme elle l'est chez vous, et afin que nous soyons délivrés des hommes insensés et méchants; car tous n'ont pas la foi. Mais le Seigneur est fidèle, il vous affermira et vous gardera du Malin. Nous avons à votre égard cette confiance dans le Seigneur que vous faites et que vous ferez ce que nous recommandons. Que le Seigneur dirige vos cœurs vers l'amour de Dieu et la patience du Christ. Nous vous recommandons, frères, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, de vous éloigner de tout frère qui vit dans le désordre et non selon la tradition que vous avez reçue de nous. Vous savez vous-mêmes comment il faut nous imiter, car nous n'avons pas vécu parmi vous dans le désordre; nous n'avons mangé gratuitement le pain de personne; mais, dans le labeur et dans la peine, nous avons travaillé nuit et jour pour n'être à charge à aucun de vous. Ce n'est pas que nous n'en ayons le droit, mais nous avons voulu vous donner en nous-mêmes un modèle à imiter. Car lorsque nous étions chez vous, nous vous recommandions ceci: si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus. Or nous apprenons que certains d'entre vous vivent dans le désordre et qu'au lieu d'agir ils s'agitent. Nous invitons ces gens-là, et nous les exhortons par le Seigneur Jésus-Christ, à travailler paisiblement et à manger leur propre pain. Pour vous, frères, ne vous lassez pas de faire le bien. Si quelqu'un n'obéit pas à ce que nous disons dans cette lettre, prenez note de lui et n'ayez avec lui aucune relation, afin qu'il en ait honte. Ne le considérez pas comme un ennemi, mais avertissez-le comme un frère. Que le Seigneur de la paix vous donne lui-même la paix en tout temps, de toute manière! Que le Seigneur soit avec vous tous! La salutation est de ma main, à moi, Paul. C'est ma signature dans toutes mes lettres; voilà mon écriture. Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous! Paul, apôtre du Christ-Jésus, par ordre de Dieu notre Sauveur et du Christ-Jésus notre espérance, à Timothée, mon enfant légitime en la foi: Grâce, miséricorde et paix de la part de Dieu le Père et du Christ-Jésus notre Seigneur. Comme je t'y ai exhorté, à mon départ pour la Macédoine, demeure à Éphèse, afin de recommander à certaines personnes de ne pas enseigner d'autres doctrines et de ne pas s'attacher à des fables et des généalogies sans fin, qui favorisent des discussions plutôt que l'œuvre de Dieu dans la foi. Le but de cette recommandation, c'est l'amour qui vient d'un cœur pur, d'une bonne conscience et d'une foi sans hypocrisie. Quelques-uns, s'en étant détournés se sont égarés dans de vains discours. Ils veulent être docteurs de la loi et ils ne comprennent ni ce qu'ils disent, ni ce qu'ils affirment. Nous savons bien que la loi est bonne, pourvu qu'on en fasse un usage légitime, et qu'on sache que la loi n'est pas faite pour le juste, mais pour les méchants et les indisciplinés, les impies et les pécheurs, les sacrilèges et les profanes, les parricides et les matricides, les meurtriers, les débauchés, les homosexuels, les trafiquants d'esclaves, les menteurs, les parjures, et tout ce qui en outre est à l'opposé de la saine doctrine, d'après le glorieux Évangile du Dieu bienheureux, Évangile qui m'a été confié. Je rends grâces à celui qui m'a fortifié, le Christ-Jésus notre Seigneur, de ce qu'il m'a estimé fidèle en m'établissant dans le service, moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme emporté. Mais il m'a été fait miséricorde, parce que j'agissais par ignorance, dans l'incrédulité. Et la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et l'amour qui est en Christ-Jésus. C'est une parole certaine et digne d'être entièrement reçue, que le Christ-Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis, moi, le premier. Mais il m'a été fait miséricorde, afin qu'en moi le premier, Jésus-Christ montre toute sa patience, pour servir d'exemple à ceux qui croiront en lui pour la vie éternelle. Au Roi des siècles, immortel, invisible, seul Dieu, honneur et gloire aux siècles des siècles! Amen! La recommandation que je t'adresse, Timothée, mon enfant, selon les prophéties faites à ton sujet, c'est que, d'après elles, tu combattes le bon combat, en gardant la foi et une bonne conscience. Cette conscience, quelques-uns l'ont abandonnée et ont ainsi fait naufrage en ce qui concerne la foi. De ce nombre sont Hyménée et Alexandre que j'ai livrés à Satan afin qu'ils apprennent à ne pas blasphémer. J'exhorte donc, en tout premier lieu, à faire des requêtes, prières, intercessions, actions de grâces, pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui occupent une position supérieure, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et dignité. Cela est bon et agréable devant Dieu, notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu, et les hommes, le Christ-Jésus homme, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous: c'est le témoignage rendu en temps voulu, pour lequel j'ai été moi-même établi prédicateur et apôtre, – je dis la vérité, je ne mens pas – docteur des païens, dans la foi et la vérité. Je veux donc que les hommes prient en tout lieu, en élevant des mains pures, sans colère ni contestation. De même aussi, que les femmes, vêtues d'une manière décente, avec pudeur et modestie, se parent, non pas de tresses ou d'or, ou de perles, ou de toilettes somptueuses, mais d'œuvres bonnes, comme il convient à des femmes qui font profession de piété. Que la femme s'instruise en silence avec une entière soumission. Je ne permets pas à la femme d'enseigner, ni de prendre autorité sur l'homme mais qu'elle demeure dans le silence. Car Adam a été formé le premier, Ève ensuite; et ce n'est pas Adam qui a été séduit, c'est la femme qui, séduite, s'est rendue coupable de transgression. Elle sera néanmoins sauvée en devenant mère si elle persévère dans la foi, dans l'amour, dans la sanctification, avec modestie. Cette parole est certaine: si quelqu'un aspire à la charge d'évêque, il désire une belle activité. Il faut donc que l'évêque soit irréprochable, mari d'une seule femme, sobre, sensé, sociable, hospitalier, apte à l'enseignement, qu'il ne soit ni adonné au vin, ni violent, mais conciliant, pacifique, désintéressé; qu'il dirige bien sa propre maison et qu'il tienne ses enfants dans la soumission, avec une parfaite dignité. Car si quelqu'un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l'Église de Dieu? Qu'il ne soit pas nouveau converti, de peur qu'enflé d'orgueil, il ne tombe sous le jugement du diable. Il faut aussi qu'il reçoive un bon témoignage de ceux du dehors, afin de ne pas tomber dans le discrédit et dans les pièges du diable. Les diacres pareillement doivent être respectables, éloignés de la duplicité, des excès de vin et des gains honteux; qu'ils conservent le mystère de la foi dans une conscience pure. Qu'on les mette d'abord à l'épreuve, et qu'ils exercent ensuite le diaconat, s'ils sont sans reproche. Que les femmes de même soient respectables, non médisantes, sobres, fidèles en toute chose. Les diacres doivent être maris d'une seule femme et bien diriger leurs enfants et leurs propres maisons. Car ceux qui ont bien exercé le diaconat s'acquièrent un rang honorable et une grande assurance dans la foi en Christ-Jésus. Je t'écris ceci, avec l'espoir d'aller bientôt chez toi; mais si je tarde, tu sauras ainsi comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l'Église du Dieu vivant, la colonne et l'appui de la vérité. Et il faut avouer que le mystère de la piété est grand: Celui qui a été manifesté en chair, justifié en Esprit, est apparu aux anges, a été prêché parmi les nations, a été cru dans le monde, a été élevé dans la gloire. Mais l'Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s'attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons, par l'hypocrisie de faux discoureurs marqués au fer rouge dans leur propre conscience. Ils prescrivent de ne pas se marier et de s'abstenir d'aliments que Dieu a créés pour qu'ils soient pris avec actions de grâces par ceux qui sont fidèles et qui connaissent la vérité. Or, tout ce que Dieu a créé est bon, et rien n'est à rejeter, pourvu qu'on le prenne avec actions de grâces, car tout est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière. En exposant cela aux frères, tu seras un bon serviteur du Christ-Jésus, nourri des paroles de la foi et de la bonne doctrine que tu as exactement suivie. Mais repousse les fables profanes, contes de vieilles femmes. Exerce-toi à la piété; car l'exercice corporel est utile à peu de choses, tandis que la piété est utile à tout, elle a la promesse de la vie présente et de la vie à venir. C'est une parole certaine et digne d'être entièrement reçue: nous travaillons et luttons, parce que nous avons mis notre espérance dans le Dieu vivant, qui est le Sauveur de tous les hommes, surtout des croyants. Voilà ce que tu dois recommander et enseigner. Que personne ne méprise ta jeunesse; mais sois un modèle pour les fidèles, en parole, en conduite, en amour, en foi, en pureté. Jusqu'à ce que je vienne, applique-toi à la lecture, à l'exhortation, à l'enseignement. Ne néglige pas le don qui est en toi et qui t'a été donné par la prophétie, avec l'imposition des mains du collège des anciens. Applique-toi et sois tout entier à cette tâche, afin que tes progrès soient évidents pour tous. Veille sur toi-même et sur ton enseignement, avec persévérance. Car en agissant ainsi, tu sauveras et toi-même et ceux qui t'écoutent. Ne réprimande pas rudement le vieillard, mais exhorte-le comme un père, les jeunes hommes comme des frères, les femmes âgées comme des mères, les jeunes comme des sœurs, en toute pureté. Honore les veuves, les vraies veuves. Si une veuve a des enfants ou des petits-enfants, qu'ils apprennent d'abord à exercer la piété envers leur propre famille, et à payer de retour leurs parents, car cela est agréable à Dieu. Celle qui, vraie veuve, est demeurée dans l'isolement, a mis son espérance en Dieu, et persévère nuit et jour dans les requêtes et les prières. Mais celle qui vit dans les plaisirs est morte, quoique vivante. Voilà ce que tu dois recommander, afin qu'elles soient irréprochables. Si quelqu'un n'a pas soin des siens, surtout de ceux de sa famille, il a renié la foi et il est pire qu'un infidèle. Qu'une veuve, pour être inscrite sur la liste, n'ait pas moins de soixante ans, qu'elle ait été la femme d'un seul mari; qu'elle soit connue comme ayant élevé des enfants, exercé l'hospitalité, lavé les pieds des saints, secouru les malheureux, et recherché toute œuvre bonne. Mais refuse les jeunes veuves; car lorsque leurs désirs les détachent du Christ, elles veulent se marier et se rendent coupables, en ce qu'elles ont annulé ainsi leur premier engagement. Avec cela, étant oisives, elles apprennent à aller de maison en maison; elles ajoutent à l'oisiveté le bavardage et l'intrigue, en parlant de choses dont on ne doit pas parler. Je veux donc que les jeunes se marient, qu'elles aient des enfants, qu'elles dirigent leur maison, afin de ne donner à l'adversaire aucune occasion de médire. Car déjà quelques-unes se sont détournées pour suivre Satan. Si quelque croyante a des veuves (chez elle), qu'elle les assiste et que l'Église n'en ait pas la charge, afin de pouvoir assister celles qui sont de vraies veuves. Que les anciens qui président bien, soient jugés dignes d'un double honneur, surtout ceux qui prennent de la peine à la prédication et à l'enseignement. Car l'Écriture dit: Tu n'emmuselleras pas le bœuf qui foule le grain, et: L'ouvrier mérite son salaire. Ne reçois pas d'accusation contre un ancien, si ce n'est sur la déposition de deux ou trois témoins. Ceux qui pèchent, reprends-les devant tous, afin que les autres aussi en aient de la crainte. Je te conjure devant Dieu, devant le Christ-Jésus et devant les anges élus, d'observer ces règles sans préjugé et de ne rien faire par favoritisme. N'impose les mains à personne avec précipitation, et ne te rends pas complice des péchés d'autrui; toi-même, garde-toi pur. Cesse de boire uniquement de l'eau, mais fais usage d'un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes indispositions. Les péchés de certains hommes sont manifestes, même avant qu'on les juge; chez d'autres, ils ne se découvrent qu'après coup. De même, les œuvres bonnes se manifestent, et celles qui ne le sont pas ne peuvent rester cachées. Que tous ceux qui sont sous le joug de l'esclavage estiment leurs propres maîtres comme dignes de tout honneur, afin que le nom de Dieu et que la doctrine ne soient pas calomniés. Et que ceux qui ont des croyants pour maîtres ne les méprisent pas, sous prétexte qu'ils sont frères, mais qu'ils les servent d'autant mieux que ce sont des croyants et des bien-aimés qui reçoivent leurs bons services. Voilà ce que tu dois enseigner et recommander. Si quelqu'un enseigne autrement et ne marche pas selon les saines paroles de notre Seigneur Jésus-Christ, et selon la doctrine conforme à la piété, il est enflé d'orgueil, il ne sait rien; il a la maladie des discussions et des disputes de mots. De là naissent l'envie, la discorde, les calomnies, les mauvais soupçons, les contestations interminables d'hommes à l'esprit corrompu, privés de la vérité, et qui considèrent la piété comme une source de gain. Certes, c'est une grande source de gain que la piété, si l'on se contente de ce qu'on a. Car nous n'avons rien apporté dans le monde, comme aussi nous n'en pouvons rien emporter. Si donc nous avons la nourriture et le vêtement, cela nous suffira. Mais ceux qui veulent s'enrichir tombent dans la tentation, dans le piège et dans une foule de désirs insensés et pernicieux, qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car l'amour de l'argent est la racine de tous les maux, et quelques-uns, pour s'y être adonnés, se sont égarés loin de la foi et se sont infligé à eux-mêmes bien des tourments. Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses et recherche la justice, la piété, la foi, l'amour, la patience, la douceur. Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as prononcé cette belle confession en présence d'un grand nombre de témoins. Je te le recommande, devant Dieu qui donne la vie à tous les êtres, et devant le Christ-Jésus qui a rendu témoignage par sa belle confession devant Ponce-Pilate: garde le commandement sans tache, sans reproche, jusqu'à l'apparition de notre Seigneur Jésus-Christ, que manifestera en son temps le bienheureux et seul Souverain, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, qui seul possède l'immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n'a vu, ni ne peut voir: à lui, honneur et puissance éternelle! Amen! Recommande aux riches du présent siècle de ne pas être orgueilleux et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais de la mettre en Dieu qui nous donne tout avec abondance, pour que nous en jouissions. Qu'ils fassent le bien, qu'ils soient riches en œuvres bonnes, qu'ils aient de la libéralité, de la générosité, et qu'ils s'amassent ainsi un beau et solide trésor pour l'avenir, afin de saisir la vraie vie. Ô Timothée, garde le dépôt, en évitant les discours vains et profanes, et les disputes de la fausse science. Quelques-uns pour en avoir fait profession ont, en ce qui concerne la foi, manqué le but. Que la grâce soit avec vous! Paul, apôtre du Christ-Jésus, par la volonté de Dieu, selon la promesse de la vie qui est en Christ-Jésus; à Timothée, mon enfant bien-aimé: Grâce, miséricorde et paix de la part de Dieu le Père et du Christ-Jésus notre Seigneur! Je rends grâces à Dieu, que je sers à la suite de mes ancêtres avec une conscience pure, et je ne cesse de faire mention de toi dans mes prières, nuit et jour; car je me souviens de tes larmes et j'ai le vif désir de te revoir, afin d'être rempli de joie; je garde aussi le souvenir de la foi sans hypocrisie qui est en toi, et qui habita d'abord dans ton aïeule Loïs et dans ta mère Eunice, comme j'en suis persuadé, (elle habite) aussi en toi. C'est pourquoi, je t'exhorte à ranimer la flamme du don de Dieu que tu as reçu par l'imposition de mes mains. Car ce n'est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais (un esprit) de force, d'amour et de sagesse. N'aie donc pas honte du témoignage à rendre à notre Seigneur, ni de moi, prisonnier pour lui. Mais souffre avec moi pour l'Évangile, par la puissance de Dieu. C'est lui qui nous a sauvés et nous a adressé un saint appel, non à cause de nos œuvres, mais à cause de son propre dessein et de la grâce qui nous a été donnée en Christ-Jésus avant les temps éternels. Cette grâce a été manifestée maintenant par l'apparition de notre Sauveur Christ-Jésus, qui a réduit à l'impuissance la mort et mis en lumière la vie et l'incorruptibilité par l'Évangile. C'est pour cet Évangile que j'ai été établi prédicateur, apôtre et docteur. Et pour cette cause, j'endure ces souffrances, mais je n'en ai pas honte, car je sais en qui j'ai cru, et je suis persuadé qu'il a la puissance de garder mon dépôt jusqu'à ce Jour -là. Retiens dans la foi et dans l'amour qui est en Christ-Jésus, le modèle des saines paroles que tu as reçues de moi. Garde le bon dépôt par le Saint-Esprit qui habite en nous. Tu sais que tous ceux qui sont en Asie m'ont abandonné, entre autres Phygèle et Hermogène. Que le Seigneur répande sa miséricorde sur la famille d'Onésiphore, car il m'a souvent consolé et il n'a pas eu honte de mes chaînes; au contraire, lorsqu'il est venu à Rome, il m'a cherché avec beaucoup d'empressement et il m'a trouvé. Que le Seigneur lui donne d'obtenir miséricorde auprès du Seigneur en ce Jour-là. Tu sais mieux que personne combien de services il m'a rendus à Éphèse. Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est en Christ-Jésus. Et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables de l'enseigner aussi à d'autres. Souffre avec moi comme un bon soldat du Christ-Jésus. Il n'est pas de soldat en campagne qui s'embarrasse des affaires de la vie, s'il veut plaire à celui qui l'a enrôlé, et l'athlète n'est pas couronné, s'il n'a combattu suivant les règles. Le laboureur qui peine doit être le premier à recueillir le fruit. Comprends ce que je dis; car le Seigneur te donnera l'intelligence en tout. Souviens-toi de Jésus-Christ, ressuscité d'entre les morts, issu de la descendance de David, selon mon Évangile, pour lequel je souffre jusqu'à être lié comme un malfaiteur. Mais la parole de Dieu n'est pas liée. C'est pourquoi je supporte tout à cause des élus, afin qu'eux aussi obtiennent le salut qui est en Christ-Jésus, avec la gloire éternelle. Cette parole est certaine: Si nous sommes morts avec lui, Nous vivrons aussi avec lui; Si nous persévérons, Nous régnerons aussi avec lui; Si nous le renions, Lui aussi nous reniera; Si nous sommes infidèles, Lui demeure fidèle, Car il ne peut se renier lui-même. Voilà ce que tu dois rappeler, en adjurant devant Dieu qu'on évite les disputes de mots qui ne servent à rien, sinon à la ruine de ceux qui écoutent. Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme qui a fait ses preuves, un ouvrier qui n'a pas à rougir et qui dispense avec droiture la parole de la vérité. Écarte les discours vides et profanes, car ceux qui les tiennent avanceront toujours plus dans l'impiété. Leur parole rongera comme la gangrène. De ce nombre sont Hyménée et Philète qui se sont écartés de la vérité, disant que la résurrection est déjà arrivée, et qui renversent la foi de quelques-uns. Pourtant la solide base posée par Dieu subsiste, scellée par ces paroles: Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent; et: Quiconque prononce le nom du Seigneur, qu'il se détourne de l'injustice. Dans une grande maison, il n'y a pas seulement des vases d'or et d'argent, mais il y en a aussi de bois et de terre; les uns pour un usage noble et les autres pour un usage vil. Si donc quelqu'un se purifie, il sera un vase d'un usage noble, sanctifié, utile à son maître, propre à toute œuvre bonne. Fuis les passions de la jeunesse et recherche la justice, la foi, l'amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un cœur pur. Repousse les discussions folles et ineptes, sachant qu'elles font naître des querelles. Or il ne faut pas que le serviteur du Seigneur ait des querelles. Il doit au contraire être affable envers tous, avoir le don d'enseigner et de supporter; il doit redresser avec douceur les contradicteurs, dans l'espoir que Dieu leur donnera la repentance, pour arriver à la connaissance de la vérité, pour revenir à leur bon sens et pour se dégager des pièges du diable qui les a capturés, afin de les soumettre à sa volonté. Sache que, dans les derniers jours, surgiront des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, orgueilleux, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, sacrilèges, insensibles, implacables, calomniateurs, sans frein, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, impulsifs, enflés d'orgueil, aimant leur plaisir plus que Dieu; ils garderont la forme extérieure de la piété, mais ils en renieront la puissance. Éloigne-toi de ces hommes-là. Il en est parmi eux qui s'introduisent dans les maisons et qui captivent certaines femmes chargées de péchés, et agitées par des passions variées; elles apprennent toujours sans pouvoir jamais arriver à la connaissance de la vérité. De même que Jannès et Jambrès s'opposèrent à Moïse, de même ces gens s'opposent à la vérité; ce sont des hommes à l'esprit corrompu, et leur foi ne résiste pas à l'épreuve. Mais ils ne feront plus de progrès, car leur folie sera manifeste pour tous, comme le fut celle de ces deux hommes. Pour toi, tu as suivi de près mon enseignement, ma conduite, mes résolutions, ma foi, ma patience, mon amour, ma persévérance, mes persécutions, mes souffrances. À quelles souffrances n'ai-je pas été exposé à Antioche, à Iconium, à Lystre? Quelles persécutions n'ai-je pas supportées? Et le Seigneur m'a délivré de toutes. Tous ceux d'ailleurs qui veulent vivre pieusement en Christ-Jésus seront persécutés. Mais les hommes méchants et imposteurs avanceront toujours plus dans le mal, égarant les autres et égarés eux-mêmes. Toi, reste attaché à ce que tu as appris, et qui est l'objet de ta foi; tu sais de qui tu l'as appris: depuis ton enfance, tu connais les Écrits sacrés; ils peuvent te donner la sagesse en vue du salut par la foi en Christ-Jésus. Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit adapté et préparé à toute œuvre bonne. Je t'adjure, devant Dieu et devant le Christ-Jésus qui doit juger les vivants et les morts, et au nom de son avènement et de son royaume, prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, convaincs, reprends, exhorte, avec toute patience et en instruisant. Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine; mais au gré de leurs propres désirs, avec la démangeaison d'écouter, ils se donneront maîtres sur maîtres; ils détourneront leurs oreilles de la vérité et se tourneront vers les fables. Mais toi, sois sobre en tout, supporte les souffrances, fais l'œuvre d'un évangéliste, remplis bien ton service. Car pour moi, me voici déjà offert en libation, et le moment de mon départ approche. J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi. Désormais la couronne de justice m'est réservée; le Seigneur, le juste juge, me la donnera en ce Jour -là, et non seulement à moi, mais à tous ceux qui auront aimé son apparition. Tâche de venir au plus tôt vers moi, car Démas m'a abandonné par amour pour le siècle présent, et il est parti pour Thessalonique; Crescens est allé en Galatie, Tite en Dalmatie. Luc est seul avec moi. Prends Marc et amène-le avec toi, car il m'est fort utile pour le service. J'ai envoyé Tychique à Éphèse. Quand tu viendras, apporte le manteau que j'ai laissé à Troas chez Carpus, et les livres, surtout les parchemins. Alexandre, le forgeron, m'a fait beaucoup de mal. Le Seigneur lui rendra selon ses œuvres. Garde-toi aussi de lui, car il s'est fortement opposé à nos paroles. Dans ma première défense, personne ne m'a assisté, mais tous m'ont abandonné. Qu'il ne leur en soit pas tenu compte! C'est le Seigneur qui m'a assisté et qui m'a fortifié, afin que la prédication soit portée par moi à sa plénitude et entendue de tous les païens. Et j'ai été délivré de la gueule du lion. Le Seigneur me délivrera de toute œuvre mauvaise et me sauvera (pour me faire entrer) dans son royaume céleste. À lui la gloire aux siècles des siècles! Amen! Salue Prisca et Aquilas, et la famille d'Onésiphore. Éraste est resté à Corinthe, et j'ai laissé Trophime malade à Milet. Tâche de venir avant l'hiver. Eubulus, Pudens, Linus, Claudia et tous les frères te saluent. Que le Seigneur soit avec ton esprit! Que la grâce soit avec vous! Amen. Paul, serviteur de Dieu et apôtre de Jésus-Christ, pour la foi des élus de Dieu et la connaissance de la vérité conforme à la piété – lesquelles reposent sur l'espérance de la vie éternelle, promise avant l'origine des temps par le Dieu qui ne ment pas; il a manifesté sa parole en son temps par la prédication qui m'a été confiée d'après l'ordre de Dieu notre Sauveur – à Tite, mon enfant légitime en notre commune foi: Grâce et paix de la part de Dieu le Père et du Christ-Jésus notre Sauveur! Je t'ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville, s'il s'y trouve quelque homme irréprochable, mari d'une seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient ni accusés de débauche ni indisciplinés. Il faut en effet que l'évêque soit irréprochable, comme intendant de Dieu, qu'il ne soit ni arrogant, ni coléreux, ni adonné au vin, ni violent, ni âpre au gain; mais qu'il soit hospitalier, ami du bien, sensé, juste, consacré, maître de lui, attaché à la parole authentique telle qu'elle a été enseignée, afin d'être capable d'exhorter selon la saine doctrine et de convaincre les contradicteurs. Il y a, en effet, surtout parmi les circoncis, beaucoup d'indisciplinés, de vains discoureurs et de séducteurs, auxquels il faut fermer la bouche. Ils bouleversent des familles entières, en enseignant ce qu'il ne faut pas, pour un gain honteux. L'un d'entre eux, leur propre prophète, a dit: Crétois toujours menteurs, méchantes bêtes, ventres paresseux. Ce témoignage est vrai. C'est pourquoi, reprends-les sévèrement, afin qu'ils aient une foi saine, et qu'ils ne s'attachent pas à des fables judaïques et à des commandements d'hommes qui se détournent de la vérité. Tout est pur pour ceux qui sont purs, mais rien n'est pur pour ceux qui sont souillés et incrédules; leur intelligence aussi bien que leur conscience est souillée. Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient par leurs œuvres. Ils sont odieux, rebelles et incapables d'aucune œuvre bonne. Pour toi, dis ce qui est conforme à la saine doctrine. Dis que les vieillards doivent être sobres, respectables, sensés, sains dans la foi, dans l'amour, dans la patience. Dis que les femmes âgées doivent aussi avoir l'extérieur qui convient à la sainteté, n'être ni médisantes, ni asservies aux excès de vin; qu'elles doivent donner de bonnes instructions, afin d'apprendre aux jeunes femmes à aimer leurs maris et leurs enfants, à être sensées, chastes, occupées aux soins domestiques, bonnes, soumises chacune à son propre mari, afin que la parole de Dieu ne soit pas calomniée. Exhorte de même les jeunes gens à être sensés à tous égards, en te montrant toi-même un modèle d'œuvres bonnes, et en donnant un enseignement pur, digne, une parole saine, inattaquable, afin que l'adversaire soit confus, et n'ait aucun mal à dire de nous. (Exhorte) les esclaves à être soumis en tout à leurs maîtres, à leur plaire, à ne pas être contredisants, à ne rien détourner, mais à montrer toujours une parfaite fidélité, afin de faire honorer en tout la doctrine de Dieu notre Sauveur. La grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée. Elle nous enseigne à renoncer à l'impiété, aux désirs de ce monde, et à vivre dans le siècle présent d'une manière sensée, juste et pieuse, en attendant la bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, le Christ-Jésus. Il s'est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les œuvres bonnes. Ainsi dois-tu parler, exhorter et reprendre avec une pleine autorité. Que personne ne te méprise. Rappelle-leur d'être soumis aux gouvernements et aux autorités, d'obéir, d'être prêts à toute œuvre bonne, de ne médire de personne, d'être paisibles, conciliants, pleins de douceur envers tous les hommes. Car nous aussi, nous étions autrefois insensés, désobéissants, égarés, asservis à toute espèce de désirs et de passions, vivant dans la méchanceté et dans l'envie, odieux et nous haïssant les uns les autres. Mais lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur, et son amour pour les hommes, ont été manifestés, il nous a sauvés – non parce que nous aurions fait des œuvres de justice, mais en vertu de sa propre miséricorde – par le bain de la régénération et le renouveau du Saint-Esprit; il l'a répandu sur nous avec abondance par Jésus-Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions héritiers dans l'espérance de la vie éternelle. Cette parole est certaine, et je veux que tu insistes là-dessus, afin que ceux qui ont cru en Dieu s'appliquent à exceller dans les œuvres bonnes. Voilà qui est beau et utile aux hommes! Mais évite les folles discussions, les généalogies, la discorde, les disputes relatives à la loi, car elles sont inutiles et vaines. Éloigne de toi après un premier et un second avertissement celui qui cause des divisions, sachant qu'un tel homme est perverti, qu'il pèche et se condamne lui-même. Lorsque je t'enverrai Artémas ou Tychique, empresse-toi de venir me rejoindre à Nicopolis, car c'est là que j'ai résolu de passer l'hiver. Aie soin de pourvoir au voyage de Zénas, le docteur de la loi, et d'Apollos, en sorte que rien ne leur manque. (Il faut) que les nôtres aussi apprennent à exceller dans les œuvres bonnes, pour subvenir aux nécessités urgentes, afin de ne pas être sans fruit. Tous ceux qui sont avec moi te saluent. Salue ceux qui nous aiment dans la foi. Que la grâce soit avec vous tous! Paul, prisonnier pour le Christ-Jésus et le frère Timothée, à Philémon, notre bien-aimé compagnon d'œuvre, à Appia, notre sœur, à Archippe, notre compagnon de combat et à l'Église qui est dans ta maison: Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ. Je rends continuellement grâces à mon Dieu, en faisant mention de toi dans mes prières; car j'entends parler de l'amour et de la foi dont tu fais preuve envers le Seigneur Jésus et pour tous les saints. Je lui demande que la communion de ta foi devienne agissante et que tu reconnaisses tout ce qui pour nous est le bien en vue de Christ. J'ai eu, en effet, beaucoup de joie et de consolation à cause de ton amour, car par toi, frère, le cœur des saints a été tranquillisé. C'est pourquoi, bien que j'aie en Christ beaucoup de liberté pour te prescrire ce qui convient, j'aime mieux te prier au nom de l'amour; tel que je suis, moi Paul, un vieillard, et de plus maintenant prisonnier pour le Christ-Jésus, je te prie pour mon enfant que j'ai engendré dans les chaînes, Onésime: autrefois il t'a été inutile, mais maintenant il te sera bien utile à toi comme à moi; je te le renvoie, lui qui est une partie de moi-même. J'aurais désiré le retenir auprès de moi, pour qu'il me serve à ta place, pendant que je suis dans les chaînes pour l'Évangile. Mais je n'ai rien voulu faire sans ton avis, afin que ton bienfait n'ait pas l'air forcé, mais qu'il soit volontaire. Peut-être, en effet, a-t-il été séparé de toi pour un temps, afin que tu le retrouves pour l'éternité, non plus comme un esclave, mais mieux qu'un esclave, comme un frère bien-aimé, surtout de moi, et combien plus encore de toi, selon la chair et selon le Seigneur. Si donc tu me tiens pour ton ami, reçois-le comme moi-même. S'il t'a fait quelque tort, ou s'il te doit quelque chose, mets-le sur mon compte. Moi Paul, je l'écris de ma propre main: je te le rembourserai – pour ne pas dire que tu te dois toi-même à moi. Oui, frère, que j'obtienne de toi ce service dans le Seigneur; tranquillise mon cœur en Christ. C'est en me fiant à ton obéissance que je t'écris, sachant que tu feras même au-delà de ce que je dis. En même temps, prépare-moi un logement, car j'espère vous être rendu, grâce à vos prières. Épaphras, mon compagnon de captivité en Christ-Jésus, te salue, ainsi que Marc, Aristarque, Démas, Luc, mes compagnons d'œuvre. Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit! Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu nous a parlé par le Fils en ces jours qui sont les derniers. Il l'a établi héritier de toutes choses, et c'est par lui qu'il a fait les mondes. Ce Fils, qui est le rayonnement de sa gloire et l'expression de son être, soutient toutes choses par sa parole puissante; après avoir accompli la purification des péchés, il s'est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très-hauts, devenu d'autant supérieur aux anges qu'il a hérité d'un nom bien différent du leur. Auquel des anges, en effet, (Dieu) a-t-il jamais dit: Tu es mon Fils, C'est moi qui t'ai engendré aujourd'hui? Et encore: Moi je serai pour lui un Père, Et lui sera pour moi un Fils? Et quand de nouveau il introduit le premier-né dans le monde, il dit: Que tous les anges de Dieu l' adorent. Et il dit des anges: Il fait de ses anges des vents Et de ses serviteurs une flamme de feu. Mais au Fils il dit: Ton trône, ô Dieu, est éternel, Et: Le sceptre de ton règne est un sceptre d'équité. Tu as aimé la justice et tu as haï l'iniquité; C'est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t'a oint Avec une huile d'allégresse, de préférence à tes compagnons. Et encore: Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre, Et les cieux sont l'ouvrage de tes mains; Ils périront, mais toi tu demeures; Ils vieilliront tous comme un vêtement; Tu les rouleras comme un manteau, Et ils seront changés comme un vêtement, Mais toi tu restes le même et tes années ne finiront pas. Et auquel des anges a-t-il jamais dit: Assieds-toi à ma droite, Jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied? Ne sont-ils pas tous des esprits au service (de Dieu), envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut? C'est pourquoi nous devons prêter une plus vive attention à ce que nous avons entendu, de peur d'aller à la dérive. Car si la parole prononcée par des anges a eu son effet, et si toute transgression et toute désobéissance ont reçu une juste rétribution, comment échapperons-nous, si nous négligeons un si grand salut? Ce salut, annoncé à l'origine par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l'ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, des miracles variés et par des communications du Saint-Esprit selon sa volonté. En effet, ce n'est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous parlons. Mais quelqu'un a rendu quelque part ce témoignage: Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui, Le fils de l'homme, pour que tu prennes soin de lui? Tu l'as fait pour un peu de temps inférieur aux anges, Tu l'as couronné de gloire et d'honneur, [Tu l'as établi sur les œuvres de tes mains;] Tu as mis toutes choses sous ses pieds. En lui soumettant ainsi toutes choses, Dieu n'a rien laissé qui reste insoumis. Cependant, nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui soient soumises. Mais celui qui a été fait pour un peu de temps inférieur aux anges, Jésus, nous le contemplons, couronné de gloire et d'honneur, à cause de la mort qu'il a soufferte; ainsi, par la grâce de Dieu, il a goûté la mort pour tous. Il convenait en effet à Celui par qui et pour qui tout existe, et qui a conduit beaucoup de fils à la gloire, d'élever à la perfection, par la souffrance, l'auteur de leur salut. Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d'un seul. C'est la raison pour laquelle il n'a pas honte de les appeler frères, lorsqu'il dit: J'annoncerai ton nom à mes frères, Je te louerai au milieu de l'assemblée. Et encore: Je placerai ma confiance en lui. Et encore: Me voici, moi et les enfants que Dieu m'a donnés. Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, lui aussi, d'une manière semblable y a participé, afin d'écraser par sa mort celui qui détenait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable, et de délivrer tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans l'esclavage. Car ce n'est pas à des anges, assurément, qu'il vient en aide, mais c'est à la descendance d'Abraham qu'il vient en aide. Aussi devait-il devenir, en tout, semblable à ses frères, afin d'être un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l'expiation des péchés du peuple. Car du fait qu'il a souffert lui-même quand il fut tenté, il peut secourir ceux qui sont tentés. C'est pourquoi, frères saints qui participez à la vocation céleste, considérez l'apôtre et le souverain sacrificateur de notre confession (de foi), Jésus. Il a été fidèle à celui qui l'avait établi, comme Moïse le fut, dans (toute) la maison de Dieu. En effet, il a été jugé digne d'une gloire d'autant supérieure à celle de Moïse, que celui qui a construit la maison a plus d'honneur que la maison elle-même. Car toute maison est construite par quelqu'un, mais celui qui a construit toutes choses, c'est Dieu. Pour Moïse, il a été fidèle dans toute la maison de Dieu comme serviteur, pour rendre témoignage à ce qui serait annoncé. Mais Christ l'est comme un Fils sur sa maison. Nous sommes sa maison, si nous retenons [fermement, jusqu'à la fin] l'assurance et l'espérance dont nous nous glorifions. C'est pourquoi, selon ce que dit le Saint-Esprit: Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, N'endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la révolte, Au jour de la tentation dans le désert, Où vos pères me tentèrent pour m'éprouver Et virent mes œuvres pendant quarante ans. C'est pourquoi je fus indigné contre cette génération Et je dis: Leur cœur s'égare toujours, Et ils n'ont pas connu mes voies. J'ai donc juré dans ma colère: Ils n'entreront certainement pas dans mon repos. Prenez donc garde, frères, que personne parmi vous n'ait un cœur méchant et incrédule, au point de se détourner du Dieu vivant. Mais exhortez-vous chaque jour, aussi longtemps qu'on peut dire: Aujourd'hui! afin qu'aucun de vous ne s'endurcisse par la séduction du péché. Car nous avons été rendus participants du Christ, si du moins nous retenons fermement, jusqu'à la fin, notre assurance première, pendant qu'il est dit: Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, N'endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la révolte. Quels furent, en effet, ceux qui provoquèrent Dieu après l'avoir entendu, sinon tous ceux qui étaient sortis d'Égypte sous la conduite de Moïse? Et contre qui fut-il indigné quarante ans durant, sinon contre ceux qui péchèrent et dont les cadavres tombèrent dans le désert? Et à qui jura-t-il qu'ils n'entreraient pas dans son repos, si ce n'est à ceux qui avaient désobéi? Aussi voyons-nous qu'ils ne purent y entrer à cause de leur incrédulité. Craignons donc, tant que la promesse d'entrer dans son repos subsiste, que personne parmi vous ne pense être venu trop tard. Car la bonne nouvelle nous a été annoncée aussi bien qu'à eux. Mais la parole qu'ils avaient écoutée ne leur servit de rien, car ceux qui l'entendirent ne la reçurent pas avec foi. Pour nous qui avons cru, nous entrons dans le repos dont il est dit: J'ai donc juré dans ma colère: Ils n'entreront certainement pas dans mon repos. Les œuvres de Dieu étaient cependant faites depuis la fondation du monde; car il a dit quelque part, à propos du septième jour: Et Dieu se reposa de toutes ses œuvres le septième jour. Et de nouveau dans ce passage: Ils n'entreront certainement pas dans mon repos. Ainsi, puisqu'il est réservé à certains d'y entrer, et que ceux qui avaient reçu les premiers cette bonne nouvelle n'y entrèrent pas, à cause de leur incrédulité, Dieu fixe de nouveau un jour – aujourd'hui – en disant bien longtemps après, par la bouche de David, comme il a été dit plus haut: Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, N'endurcissez pas vos cœurs. En effet, si Josué leur avait donné le repos, Dieu ne parlerait pas après cela d'un autre jour. Il reste donc un repos de sabbat pour le peuple de Dieu. Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose aussi de ses œuvres, comme Dieu se repose des siennes. Empressons-nous donc d'entrer dans ce repos-là, afin que personne ne tombe, en suivant le même exemple de désobéissance. Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus acérée qu'aucune épée à double tranchant; elle pénètre jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit, des jointures et des mœlles; elle est juge des sentiments et des pensées du cœur. Il n'y a aucune créature, qui soit invisible devant lui: tout est mis à nu et terrassé aux yeux de Celui à qui nous devons rendre compte. Puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus le Fils de Dieu, tenons fermement la confession (de notre foi). Car nous n'avons pas un souverain sacrificateur incapable de compatir à nos faiblesses; mais il a été tenté comme nous à tous égards, sans (commettre de) péché. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d'obtenir miséricorde et de trouver grâce, en vue d'un secours opportun. En effet, tout souverain sacrificateur, pris parmi les hommes, est établi pour les hommes dans (le service) de Dieu, afin de présenter des offrandes et des sacrifices pour les péchés. Il peut avoir de la compréhension pour les ignorants et les égarés, puisque lui-même est sujet à la faiblesse. Et c'est à cause de cette faiblesse qu'il doit offrir, pour lui-même aussi bien que pour le peuple, (des sacrifices) pour les péchés. Nul ne s'attribue cet honneur; mais on y est appelé par Dieu, comme le fut Aaron lui-même. De même, ce n'est pas le Christ qui s'est donné lui-même la gloire de devenir souverain sacrificateur, mais c'est Celui qui lui a dit: Tu es mon fils, c'est moi qui t'ai engendré aujourd'hui; de même il dit encore ailleurs: Tu es sacrificateur pour l'éternité, selon l' ordre de Melchisédek. C'est lui qui, dans les jours de sa chair, offrit à grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à Celui qui pouvait le sauver de la mort. Ayant été exaucé à cause de sa piété, il a appris, bien qu'il fût le Fils, l'obéissance par ce qu'il a souffert. Après avoir été élevé à la perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un salut éternel, Dieu l'ayant proclamé souverain sacrificateur selon l'ordre de Melchisédek. À ce sujet, nous avons beaucoup à dire, et des choses difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus lents à comprendre. Alors que vous devriez, avec le temps, être des maîtres, vous avez de nouveau besoin qu'on vous enseigne les premiers principes élémentaires des oracles de Dieu: vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d'une nourriture solide. Or quiconque en est au lait n'a pas l'expérience de la parole de justice, car il est un enfant. Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux qui, par l'usage, ont le sens exercé au discernement du bien et du mal. C'est pourquoi, laissant l'enseignement élémentaire de la parole du Christ, tendons vers la perfection, sans poser de nouveau le fondement: repentance des œuvres mortes, foi en Dieu, doctrine des baptêmes, imposition des mains, résurrection des morts et jugement éternel. C'est ce que nous allons faire, si Dieu le permet. Quant à ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste et sont devenus participants à l'Esprit Saint, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés, il est impossible de les ramener à une nouvelle repentance. Car ils crucifient de nouveau, pour leur part, le Fils de Dieu et le déshonorent publiquement. En effet, lorsqu'une terre abreuvée de pluies fréquentes produit des plantes utiles à ceux pour qui elle est cultivée, elle a part à la bénédiction de Dieu. Mais si elle produit des épines et des chardons, elle est réprouvée, près d'être maudite, et finit par être brûlée. Quoique nous parlions ainsi, bien-aimés, nous sommes convaincus que vous êtes dans des conditions meilleures et favorables au salut. Car Dieu n'est pas injuste pour oublier votre action, ni l'amour que vous avez montré pour son nom par les services que vous avez rendus et que vous rendez encore aux saints. Mais nous désirons que chacun de vous montre jusqu'à la fin le même empressement en vue d'une pleine espérance, en sorte que vous ne soyez pas nonchalants, mais que vous imitiez ceux qui, par la foi et l'attente patiente, reçoivent l'héritage promis. En effet, comme Dieu, en faisant la promesse à Abraham, ne pouvait jurer par un plus grand que lui, il jura par lui-même en disant: Certainement, je te comblerai de bénédictions et je multiplierai ta descendance. Et c'est ainsi qu'après avoir patiemment attendu, Abraham obtint ce qui lui avait été promis. Car les hommes jurent par ce qui est plus grand qu'eux, et le serment, en confirmant leur parole, met un terme à toute contestation. En ce sens, Dieu, voulant donner aux héritiers de la promesse une preuve supplémentaire du caractère immuable de sa décision, intervint par un serment, afin que, par deux actes immuables, dans lesquels il est impossible que Dieu mente, nous ayons un puissant encouragement, nous dont le seul refuge a été de saisir l'espérance qui nous était proposée. Cette espérance, nous l'avons comme une ancre solide et ferme, pour notre âme; elle pénètre au-delà du voile, là où Jésus est entré pour nous comme un précurseur, devenu souverain sacrificateur pour l'éternité, selon l'ordre de Melchisédek. Ce Melchisédek était roi de Salem, sacrificateur du Dieu Très-Haut; il alla à la rencontre d'Abraham qui revenait de la défaite des rois, et il le bénit; c'est à lui qu'Abraham donna la dîme de tout. Et, en interprétant son nom, il est tout d'abord roi de justice, puis aussi roi de Salem, c'est-à-dire roi de paix. Il est sans père, sans mère, sans généalogie; il n'a ni commencement de jours, ni fin de vie. Et, rendu semblable au Fils de Dieu, il demeure sacrificateur à perpétuité. Or, considérez combien il est grand, celui à qui Abraham lui-même, le patriarche, donna la dîme du butin! Ceux des fils de Lévi qui reçoivent le sacerdoce ont, d'après la loi, l'ordre de prélever la dîme sur le peuple, c'est-à-dire sur leurs frères qui sont pourtant issus des reins d'Abraham. Mais lui, qui ne figure pas dans (leur) généalogie, il préleva la dîme sur Abraham! Il bénit celui qui avait (reçu) les promesses! Or, c'est sans contredit l'inférieur qui est béni par le supérieur. Et tandis qu'ici ce sont des hommes mortels qui reçoivent les dîmes, là c'est quelqu'un dont on atteste qu'il est vivant. Enfin Lévi, qui reçoit la dîme, l'a pour ainsi dire payée par Abraham: car il était encore dans les reins de son père, quand Melchisédek alla à sa rencontre. Si donc la perfection avait pu être atteinte par le sacerdoce lévitique – car c'est sur lui que repose la loi donnée au peuple – quel besoin y avait-il encore qu'un autre sacrificateur paraisse selon l'ordre de Melchisédek, et non pas selon l'ordre d'Aaron? Car lorsque le sacerdoce est changé, il y a nécessairement aussi un changement de loi. En effet, celui à qui s'appliquent ces paroles appartient à une autre tribu, dont personne n'a été attaché au service de l'autel. Car il est notoire que notre Seigneur est originaire de Juda, tribu dont Moïse n'a rien dit concernant les sacrificateurs. Cela devient plus évident encore, quand paraît, à la ressemblance de Melchisédek, un autre sacrificateur qui l'est devenu non par la loi d'une ordonnance charnelle, mais par la puissance d'une vie impérissable. Car ce témoignage lui est rendu: Tu es sacrificateur pour l'éternité selon l'ordre de Melchisédek. En effet, il y a d'une part, suppression d'une ordonnance antérieure à cause de sa faiblesse et de son inutilité – car la loi n'a rien amené à la perfection – et d'autre part, introduction d'une meilleure espérance par laquelle nous nous approchons de Dieu. Et cela ne s'est pas fait sans serment. Les autres, en effet, sont devenus sacrificateurs sans serment; mais lui (Jésus) l'est devenu avec serment par celui qui lui a dit: Le Seigneur l'a juré et il ne s'en repentira pas: tu es sacrificateur pour l'éternité. Jésus est devenu par cela même le garant d'une alliance meilleure. De plus, ces sacrificateurs ont existé en grand nombre, parce que la mort les empêchait d'être permanents; mais lui (Jésus), parce qu'il demeure éternellement, possède le sacerdoce non transmissible. C'est pour cela aussi qu'il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur. C'est bien un tel souverain sacrificateur qui nous convenait: saint, innocent, immaculé, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux, qui n'a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses propres péchés, et ensuite pour ceux du peuple. Cela, il l'a fait une fois pour toutes, en s'offrant lui-même. La loi en effet établit comme souverains sacrificateurs des hommes sujets à la faiblesse; mais la parole du serment postérieur à la loi, a établi le Fils qui est parvenu pour toujours à la perfection. Or voici le point capital de ce que nous disons: nous avons un souverain sacrificateur qui s'est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux; il est ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, dressé par le Seigneur et non par un homme. Tout souverain sacrificateur, en effet, est établi pour présenter des offrandes et des sacrifices; d'où la nécessité, pour lui aussi, d'avoir quelque chose à présenter. Or, s'il était sur la terre, il ne serait pas même sacrificateur, étant donné qu'il y en a d'autres qui présentent des offrandes selon la loi. Ceux-ci célèbrent un culte qui est une image et une ombre des réalités célestes, ainsi que Moïse en fut divinement averti, quand il allait construire le tabernacle: Regarde, lui dit (Dieu), tu feras tout d'après le modèle qui t'a été montré sur la montagne. Mais maintenant, Christ a obtenu un ministère d'autant supérieur qu'il est médiateur d'une alliance meilleure, fondée sur de meilleures promesses. Si, en effet, la première alliance avait été irréprochable, il n'y aurait pas lieu d'en chercher une seconde. C'est bien en effet sous la forme d'un reproche que (Dieu) dit: Voici que les jours viennent, dit le Seigneur, Où je conclurai une alliance nouvelle avec la maison d'Israël, et la maison de Juda. Ce ne sera pas comme l'alliance que j'ai traitée avec leurs pères, Le jour où je les ai pris par la main pour les faire sortir du pays d'Égypte. Puisqu'eux-mêmes n'ont pas persévéré dans mon alliance, Moi aussi je ne me suis pas soucié d'eux, dit le Seigneur. Or voici l'alliance que j'établirai avec la maison d'Israël, Après ces jours-là, dit le Seigneur: Je mettrai mes lois dans leur intelligence, Je les inscrirai aussi dans leur cœur; Je serai leur Dieu, Et ils seront mon peuple. Personne n'enseignera plus son concitoyen, Ni personne son frère, en disant: Connais le Seigneur! En effet, tous me connaîtront, Depuis le plus petit jusqu'au plus grand d'entre eux. Car je leur ferai grâce de leurs injustices, Et je ne me souviendrai plus de leurs péchés. En appelant nouvelle cette alliance, il a rendu ancienne la première. Or ce qui est ancien et vieilli, est sur le point de disparaître. La première alliance avait, elle aussi, ses ordonnances relatives au culte et son sanctuaire terrestre. En effet, un tabernacle avait été installé; dans la première partie, appelée le lieu saint, se trouvaient le chandelier, la table et les pains de proposition. Puis derrière le second voile, se trouvait la partie appelée Saint des saints. Elle contenait un brûle-parfum en or et l'arche de l'alliance, entièrement recouverte d'or, dans laquelle il y avait une urne d'or contenant la manne, ainsi que le bâton d'Aaron qui avait fleuri, et les tables de l'alliance. Au-dessus de l'arche se tenaient les chérubins de gloire, couvrant de leur ombre le propitiatoire. Il n'y a pas lieu d'en parler maintenant en détail. Tout cela ainsi disposé, les sacrificateurs entrent en tout temps dans la première partie du tabernacle, lorsqu'ils accomplissent les cérémonies du culte. Mais, dans la seconde, seul le souverain sacrificateur (pénètre), une fois par an, non sans y présenter du sang pour lui-même et pour les fautes du peuple. Le Saint-Esprit montrait par là que l'accès du Saint des saints n'était pas encore ouvert, tant que le premier tabernacle subsistait. C'est une figure pour le temps présent; elle signifie que les dons et sacrifices présentés ne peuvent mener à la perfection, sous le rapport de la conscience, celui qui rend ce culte. Ce sont là des ordonnances charnelles, relatives seulement à des aliments, des boissons et diverses ablutions, et imposées jusqu'à un temps de réforme. Mais Christ est venu comme souverain sacrificateur des biens à venir; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait qui n'est pas construit par la main de l'homme, c'est-à-dire qui n'est pas de cette création; et il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang. C'est ainsi qu'il (nous) a obtenu une rédemption éternelle. Car si le sang des boucs et des taureaux, et la cendre d'une génisse qu'on répand sur ceux qui sont souillés, les sanctifient de manière à purifier la chair, combien plus le sang du Christ – qui par l'Esprit éternel s'est offert lui-même sans tache à Dieu – purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes, pour que nous servions le Dieu vivant! Voilà pourquoi il est le médiateur d'une nouvelle alliance, afin qu'une mort ayant eu lieu pour le rachat des transgressions commises sous la première alliance, ceux qui sont appelés reçoivent la promesse de l'héritage éternel. Car là où il y a testament, il est nécessaire que la mort du testateur soit constatée. Un testament, en effet, n'entre en vigueur qu'après le décès, puisqu'il n'a pas de validité tant que le testateur est en vie. C'est pourquoi la première alliance elle-même n'a pas été inaugurée sans (effusion de) sang. En effet, Moïse, après avoir énoncé pour tout le peuple chaque commandement selon la loi, prit le sang des veaux et des boucs avec de l'eau, de la laine écarlate et de l'hysope, et aspergea le livre lui-même et tout le peuple, en disant: Ceci est le sang de l'alliance que Dieu a ordonnée pour vous. Et de la même manière, il aspergea de sang le tabernacle et tous les objets du culte. Selon la loi, presque tout est purifié avec du sang; et sans effusion de sang, il n'y a pas de pardon. Il était donc nécessaire que, d'une part, les représentations des réalités célestes soient purifiées de la sorte et que d'autre part les réalités célestes elles-mêmes le soient par de meilleurs sacrifices. Car Christ n'est pas entré dans un sanctuaire fait par la main de l'homme, imitation du véritable, mais dans le ciel même, afin de se présenter maintenant pour nous devant la face de Dieu. Il n'y est pas entré afin de s'offrir plusieurs fois, comme le souverain sacrificateur entre chaque année dans le sanctuaire avec du sang étranger; car alors, le Christ aurait dû souffrir plusieurs fois depuis la fondation du monde. Mais maintenant, à la fin des siècles, il a paru une seule fois pour abolir le péché par son sacrifice. Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, – après quoi vient le jugement – de même aussi le Christ, qui s'est offert une seule fois pour porter les péchés d'un grand nombre, apparaîtra une seconde fois, sans (qu'il soit question du) péché, pour ceux qui l'attendent en vue de leur salut. La loi, en effet, possède une ombre des biens à venir et non pas l'exacte représentation des réalités; c'est pourquoi elle ne peut jamais, par les sacrifices toujours identiques qu'on présente perpétuellement chaque année, amener à la perfection ceux qui s'approchent (ainsi de Dieu). Sinon, n'aurait-on pas cessé d'en présenter, puisque ceux qui rendent ce culte auraient été purifiés une fois pour toutes et n'auraient plus eu aucune conscience de leurs péchés? Mais par ces sacrifices, on rappelle chaque année le souvenir des péchés. Car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés. C'est pourquoi, en entrant dans le monde, (le Christ) dit: Tu n'as voulu ni sacrifice, ni offrande; Mais tu m'as formé un corps. Tu n'as agréé ni holocaustes, ni sacrifices pour le péché. Alors j'ai dit: Voici: je viens, – Dans le rouleau du livre il est écrit à mon sujet – Pour faire, ô Dieu, ta volonté. Il dit d'abord: Tu n'as voulu et tu n'as agréé ni sacrifices, ni offrandes, ni holocaustes, ni sacrifices pour le péché qui cependant sont offerts selon la loi. Puis il dit: Voici: je viens pour faire ta volonté. Il abolit donc le premier (culte) pour en établir un second. Et c'est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes. Tout sacrificateur se tient à son poste chaque jour pour faire son service et offrir souvent les mêmes sacrifices qui ne peuvent jamais ôter les péchés. Mais lui, après avoir présenté un seul sacrifice pour les péchés, s'est assis à perpétuité à la droite de Dieu, et il attend désormais que ses ennemis deviennent son marchepied. Car par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés. C'est ce que le Saint-Esprit nous atteste également. Car après avoir dit: Voici l'alliance que je traiterai avec eux, Après ces jours-là, dit le Seigneur: Je mettrai mes lois dans leur cœur Et je les écrirai dans leur intelligence (il ajoute): Et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités. Or, là où il y a pardon des péchés, il n'y a plus d'offrande pour le péché. Ainsi donc, frères, nous avons l'assurance d'un libre accès au sanctuaire par le sang de Jésus, accès que Jésus a inauguré pour nous comme un chemin nouveau et vivant au travers du voile, c'est-à-dire de sa chair; et (nous avons) un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu. Approchons-nous donc d'un cœur sincère, avec une foi pleine et entière, le cœur purifié d'une mauvaise conscience et le corps lavé d'une eau pure. Confessons notre espérance sans fléchir, car celui qui a fait la promesse est fidèle. Veillons les uns sur les autres pour nous inciter à l'amour et aux œuvres bonnes. N'abandonnons pas notre assemblée, comme c'est la coutume de quelques-uns, mais exhortons-nous mutuellement, et cela d'autant plus que vous voyez le Jour s'approcher. Car si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une attente terrifiante du jugement et l'ardeur du feu prêt à dévorer les rebelles! Si quelqu'un a violé la loi de Moïse, il est mis à mort sans pitié, sur la déposition de deux ou trois témoins. Combien pire, ne pensez-vous pas, sera le châtiment mérité par celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, tenu pour profane le sang de l'alliance par lequel il avait été sanctifié, et qui aura outragé l'Esprit de la grâce! Car nous connaissons celui qui a dit: À moi la vengeance, c'est moi qui rétribuerai. Et encore: Le Seigneur jugera son peuple. Il est terrible de tomber dans les mains du Dieu vivant! Mais souvenez-vous de ces premiers jours où, après avoir été éclairés, vous avez soutenu un grand et douloureux combat: d'une part exposés en spectacle par les opprobres et les tribulations, d'autre part vous rendant solidaires de ceux qui subissaient ce traitement. En effet, vous avez eu de la compassion pour les prisonniers, et vous avez accepté avec joie qu'on vous arrache vos biens, sachant que vous aviez des possessions meilleures et permanentes. N'abandonnez donc pas votre assurance qui comporte une grande récompense! Vous avez en effet besoin de persévérance, afin qu'après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis. Car encore un peu de temps – bien peu! Et celui qui doit venir viendra, il ne tardera pas. Et mon juste vivra par la foi. Mais s'il se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui. Quant à nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui croient pour sauver leur âme. Or la foi, c'est l'assurance des choses qu'on espère, la démonstration de celles qu'on ne voit pas. C'est à cause d'elle que les anciens ont reçu un bon témoignage. C'est par la foi que nous comprenons que le monde a été formé par la parole de Dieu, de sorte que ce qu'on voit ne provient pas de ce qui est visible. C'est par la foi qu'Abel offrit à Dieu un sacrifice de plus grande valeur que celui de Caïn; par elle, il fut déclaré juste, Dieu lui-même rendant témoignage à ses offrandes; et par elles, quoique mort, il parle encore. C'est par la foi qu'Hénoc fut enlevé, de sorte qu'il ne vit pas la mort; et on ne le trouva plus, parce que Dieu l'avait enlevé. Car avant son enlèvement, il a reçu le témoignage qu'il plaisait à Dieu. Or, sans la foi, il est impossible de lui plaire; celui qui s'approche de Dieu doit croire qu'il existe et qu'il récompense ceux qui le cherchent. C'est par la foi que Noé, divinement averti de ce qu'on ne voyait pas encore et saisi d'une pieuse crainte, construisit une arche pour sauver sa famille; c'est par elle qu'il condamna le monde et devint héritier de la justice qui s'obtient par la foi. C'est par la foi qu'Abraham, obéit à l'appel (de Dieu) en partant vers un pays qu'il devait recevoir en héritage; et il partit sans savoir où il allait. C'est par la foi qu'il vint s'établir dans la terre promise comme en un pays étranger, habitant sous des tentes, ainsi qu'Isaac et Jacob, héritiers avec lui de la même promesse. Car il attendait la cité qui a de solides fondations, celle dont Dieu est l'architecte et le constructeur. C'est par la foi aussi que Sara elle-même, malgré son âge avancé, fut rendue capable de donner le jour à une descendance, parce qu'elle tint pour fidèle celui qui a fait la promesse. C'est pourquoi d'un seul homme – et d'un homme déjà atteint par la mort – sont issus (des descendants) aussi nombreux que les étoiles du ciel et que le sable qui est au bord de la mer et qu'on ne peut compter. C'est dans la foi qu'ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises, mais ils les ont vues et saluées de loin, en confessant qu' ils étaient étrangers et résidents temporaires sur la terre. Ceux qui parlent ainsi montrent clairement qu'ils cherchent une patrie. Et s'ils avaient eu la nostalgie de celle qu'ils avaient quittée, ils auraient eu l'occasion d'y retourner. Mais en réalité ils aspirent à une patrie meilleure, c'est-à-dire céleste. C'est pourquoi Dieu n'a pas honte d'être appelé leur Dieu; car il leur a préparé une cité. C'est par la foi qu'Abraham, mis à l'épreuve, a offert Isaac. C'est son fils unique qu'il offrait, lui qui avait reçu les promesses et à qui il avait été dit: C'est par Isaac que tu auras une descendance qui porte ton nom. Il comptait que Dieu est puissant, même pour faire ressusciter d'entre les morts. C'est pourquoi son fils lui fut rendu: il y a là un symbole. C'est par la foi qu'Isaac bénit Jacob et Ésaü en vue de l'avenir. C'est par la foi que Jacob, au moment de mourir, bénit chacun des fils de Joseph, et qu'il se prosterna en s'appuyant sur l'extrémité de son bâton. C'est par la foi que Joseph, proche de sa fin, fit mention de l'exode des fils d'Israël, et qu'il donna des ordres au sujet de ses ossements. C'est par la foi que Moïse, à sa naissance, fut caché pendant trois mois par ses parents; car ils virent que l'enfant était beau et ne craignirent pas l'édit du roi. C'est par la foi que, devenu grand, Moïse refusa d'être appelé fils de la fille de Pharaon, aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que d'avoir la jouissance éphémère du péché. Il estimait en effet que l'opprobre du Christ était une plus grande richesse que les trésors de l'Égypte; car il regardait plus loin, vers la récompense. C'est par la foi qu'il quitta l'Égypte sans craindre la fureur du roi; car il tint ferme, comme voyant celui qui est invisible. C'est par la foi qu'il fit la Pâque et l'aspersion du sang, afin que l'exterminateur ne touche pas aux premiers-nés des Israélites. C'est par la foi qu'ils traversèrent la mer Rouge comme une terre sèche, tandis que les Égyptiens qui en firent la tentative furent engloutis. C'est par la foi que les murailles de Jéricho tombèrent, après qu'on en eut fait le tour pendant sept jours. C'est par la foi que Rahab la prostituée ne périt pas avec les non-croyants, parce qu'elle avait accueilli pacifiquement les espions. Et que dirais-je encore? Car le temps me manquerait si je passais en revue Gédéon, Barak, Samson, Jephté, David, Samuel et les prophètes qui, par la foi, vainquirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent des promesses, fermèrent la gueule des lions, éteignirent la puissance du feu, échappèrent au tranchant de l'épée, reprirent des forces après avoir été malades, furent vaillants à la guerre et mirent en fuite des armées étrangères. Des femmes retrouvèrent leurs morts par la résurrection. D'autres furent torturés et n'acceptèrent pas de délivrance, afin d'obtenir une résurrection meilleure. D'autres éprouvèrent les moqueries et le fouet, bien plus, les chaînes et la prison. Ils furent lapidés, mis à l'épreuve, sciés, ils furent tués par l'épée, ils allèrent çà et là, vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, opprimés, maltraités – eux dont le monde n'était pas digne! errants dans les déserts, les montagnes, les cavernes et les antres de la terre. Et tous ceux-là, qui avaient reçu par leur foi un bon témoignage, n'ont pas obtenu ce qui leur avait été promis. Car Dieu avait en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu'ils ne parviennent pas sans nous à la perfection. Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d'une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance l'épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est l'auteur de la foi et qui la mène à la perfection. Au lieu de la joie qui lui était proposée, il a supporté la croix, méprisé la honte, et s'est assis à la droite du trône de Dieu. Considérez en effet celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle opposition contre sa personne, afin que vous ne vous fatiguiez pas, l'âme découragée. Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang en combattant contre le péché. Et vous avez oublié l'exhortation qui vous est adressée comme à des fils: Mon fils, ne prends pas à la légère la correction du Seigneur, Et ne te décourage pas lorsqu'il te reprend. Car le Seigneur corrige celui qu'il aime, Et frappe de verges tout fils qu'il agrée. Supportez la correction: c'est comme des fils que Dieu vous traite. Car quel est le fils que le père ne corrige pas? Mais si vous êtes exempts de la correction à laquelle tous ont part, alors vous êtes des bâtards et non des fils. Puisque nous avons eu des pères selon la chair, qui nous corrigeaient et que nous avons respectés, ne devons-nous pas, à plus forte raison, nous soumettre au Père des esprits pour avoir la vie? Nos pères, en effet, nous corrigeaient pour peu de temps, comme ils le jugeaient bon; mais Dieu nous corrige pour notre véritable intérêt, afin de nous faire participer à sa sainteté. Toute correction, il est vrai, paraît être au premier abord un sujet de tristesse et non de joie; mais plus tard elle procure un paisible fruit de justice à ceux qu'elle a formés. C'est pourquoi redressez les mains abattues et les genoux paralysés. Que vos pieds suivent des pistes droites, afin que ce qui est boiteux ne dévie pas, mais plutôt soit guéri. Recherchez la paix avec tous, et la sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur. Veillez à ce que personne ne se prive de la grâce de Dieu; à ce qu'aucune racine d'amertume ne produise des rejetons et ne cause du trouble, et que plusieurs n'en soient infectés. Veillez à ce que personne ne soit débauché ni profanateur comme Ésaü, qui pour un seul plat vendit son droit d'aînesse. Vous savez que plus tard, quand il voulut hériter de la bénédiction, il fut rejeté, car il ne trouva pas moyen d'amener son père à changer d'avis, bien qu'il l'ait cherché avec larmes. Vous ne vous êtes pas approchés, en effet, d'une montagne qu'on pouvait toucher et qui était embrasée par le feu, ni de l'obscurité, ni des ténèbres, ni de la tempête, ni du retentissement de la trompette, ni d'une clameur de paroles telle que ceux qui l'entendirent demandèrent qu'on ne leur adresse pas un mot de plus. Car ils ne supportaient pas cette injonction: Même si une bête touche la montagne, elle sera lapidée. Et le spectacle était si terrifiant que Moïse dit: Je suis épouvanté et tout tremblant. Mais au contraire vous vous êtes approchés de la montagne de Sion et de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, des myriades d'anges; de la réunion et de l'assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux; de Dieu, juge de tous; des esprits des justes parvenus à la perfection; de Jésus, médiateur d'une nouvelle alliance; et du sang de l'aspersion qui parle mieux que celui d'Abel. Prenez garde! ne repoussez pas celui qui vous parle. Car si ceux qui repoussèrent celui qui sur la terre les avertissait, n'ont pas échappé au châtiment, à bien plus forte raison ne pourrons-nous y échapper nous-mêmes, si nous nous détournons de celui qui, des cieux, nous avertit. Sa voix ébranla alors la terre, et maintenant il nous a fait cette promesse: Une fois encore, je ferai trembler non seulement la terre, mais aussi le ciel. Ces mots: Une fois encore montrent que les éléments ébranlés seront mis à l'écart, en tant que créés, afin que subsiste ce qui n'est pas ébranlé. C'est pourquoi, puisque nous recevons un royaume inébranlable, ayons de la reconnaissance, en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte. Car notre Dieu est aussi un feu dévorant. Persévérez dans l'amour fraternel. N'oubliez pas l'hospitalité; car en l'exerçant, quelques-uns, à leur insu, ont logé des anges. Souvenez-vous des prisonniers, comme si vous étiez en prison avec eux, et de ceux qui sont maltraités comme étant, vous aussi, dans un corps. Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure. Car Dieu jugera les débauchés et les adultères. Que votre conduite ne soit pas inspirée par l'amour de l'argent; contentez-vous de vos biens actuels, car Dieu lui-même a dit: Je ne te délaisserai pas ni ne t'abandonnerai. C'est pourquoi nous pouvons dire avec courage: Le Seigneur est mon secours; je n'aurai pas de crainte. Que peut me faire un homme? Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu; considérez l'issue de leur vie et imitez leur foi. Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et pour l'éternité. Ne vous laissez pas entraîner par toutes sortes de doctrines étrangères. Car il est bon que le cœur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n'ont servi de rien à ceux qui en ont usé. Nous avons un autel dont les desservants du tabernacle n'ont pas le droit de tirer leur nourriture. Car les corps des animaux dont le sang a été offert pour les péchés dans le sanctuaire par le souverain sacrificateur, sont brûlés hors du camp. C'est pourquoi Jésus aussi, pour sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. Sortons donc hors du camp pour aller à lui, en portant son opprobre. Car nous n'avons pas ici de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir. Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. Cependant, n'oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c'est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir. Obéissez à vos conducteurs et soyez-leur soumis. Car ils veillent au bien de vos âmes, dont ils devront rendre compte. Faites en sorte qu'ils puissent le faire avec joie et non en gémissant, ce qui ne serait pas à votre avantage. Priez pour nous; car nous sommes convaincus d'avoir une bonne conscience, avec la volonté de nous bien conduire à tous égards. Je vous demande instamment de le faire, afin que je vous sois rendu plus tôt. Que le Dieu de paix – qui a ramené d'entre les morts le grand berger des brebis, par le sang d'une alliance éternelle, notre Seigneur Jésus – vous rende aptes à tout ce qui est bien pour faire sa volonté; qu'il fasse en nous ce qui lui est agréable par Jésus-Christ, à qui soit la gloire aux siècles des siècles! Amen! Je vous demande, frères, de supporter cette parole d'exhortation; car je vous ai écrit brièvement. Sachez que notre frère Timothée a été relâché. S'il arrive assez tôt, j'irai vous voir avec lui. Saluez tous vos conducteurs et tous les saints. Ceux d'Italie vous saluent. Que la grâce soit avec vous tous! Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ, aux douze tribus dans la dispersion, salut! Mes frères, considérez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves que vous pouvez rencontrer, sachant que la mise à l'épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse une œuvre parfaite, afin que vous soyez parfaits et accomplis, et qu'il ne vous manque rien. Si quelqu'un d'entre vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu qui donne à tous libéralement et sans faire de reproche, et elle lui sera donnée. Mais qu'il la demande avec foi, sans douter; car celui qui doute est semblable au flot de la mer, que le vent agite et soulève. Qu'un tel homme ne pense pas qu'il recevra quelque chose du Seigneur: c'est un homme irrésolu, inconstant dans toutes ses voies. Que le frère de condition humble se glorifie de son élévation. Que le riche au contraire (se glorifie) de son humiliation; car il passera comme la fleur de l'herbe. Le soleil s'est levé avec sa chaleur ardente; il a desséché l'herbe, sa fleur est tombée, et la beauté de son aspect a disparu. Ainsi le riche se flétrira dans ses entreprises. Heureux l'homme qui endure la tentation; car après avoir été mis à l'épreuve, il recevra la couronne de vie, que le Seigneur a promise à ceux qui l'aiment. Que personne, lorsqu'il est tenté, ne dise: C'est Dieu qui me tente. Car Dieu ne peut être tenté par le mal et ne tente lui-même personne. Mais chacun est tenté, parce que sa propre convoitise l'attire et le séduit. Puis la convoitise, lorsqu'elle a conçu, enfante le péché; et le péché, parvenu à son terme, engendre la mort. Ne vous y trompez pas, mes frères bien-aimés: tout don excellent et tout cadeau parfait viennent d'en-haut, du Père des lumières, chez lequel il n'y a ni changement, ni ombre de variation. Il nous a engendrés selon sa volonté, par la parole de vérité, afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures. Sachez-le, mes frères bien-aimés. Ainsi, que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à la colère: car la colère de l'homme n'accomplit pas la justice de Dieu. C'est pourquoi, rejetant toute souillure et tout excès de méchanceté, recevez avec douceur la parole qui a été plantée en vous et qui peut sauver vos âmes. Pratiquez la parole et ne l'écoutez pas seulement, en vous abusant par de faux raisonnements. Car si quelqu'un écoute la parole et ne la pratique pas, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel et qui, après s'être regardé, s'en va et oublie aussitôt comment il est. Mais celui qui a plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui persévère, non pas en l'écoutant pour l'oublier, mais en la pratiquant activement, celui-là sera heureux dans son action même. Si quelqu'un pense être religieux, sans tenir sa langue en bride, mais en trompant son cœur, la religion de cet homme est vaine. La religion pure et sans tache, devant Dieu le Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se garder des souillures du monde. Mes frères, ne mêlez pas à des considérations de personnes votre foi en notre Seigneur de gloire, Jésus-Christ. S'il entre dans votre assemblée un homme avec un anneau d'or et un habit resplendissant, et s'il y entre aussi un pauvre avec un habit misérable; si, pleins d'attention pour celui qui porte l'habit resplendissant, vous lui dites: Toi, assieds-toi ici à cette place d'honneur! et si vous dites au pauvre: Toi, tiens-toi là debout! ou bien: Assieds-toi au-dessous de mon marchepied! ne faites-vous pas en vous-mêmes une distinction, et n'êtes-vous pas des juges aux pensées mauvaises? Écoutez, mes frères bien-aimés: Dieu n'a-t-il pas choisi les pauvres selon le monde, pour qu'ils soient riches en la foi et héritiers du royaume qu'il a promis à ceux qui l'aiment? Et vous, vous avez déshonoré le pauvre! Les riches ne vous oppriment-ils pas et ne vous traînent-ils pas devant les tribunaux? Ne sont-ils pas ceux qui blasphèment le beau nom invoqué sur vous? Sans doute, si vous accomplissez la loi royale, selon l'Écriture: Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien. Mais si vous vous livrez à des considérations de personnes, vous commettez un péché, vous êtes convaincus de transgression par la loi. Car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable envers tous. Celui qui a dit: Ne commets pas d'adultère, a dit aussi: Ne commets pas de meurtre. Or, si tu ne commets pas d'adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu deviens transgresseur de la loi. Parlez et agissez en hommes qui doivent être jugés selon une loi de liberté, car le jugement est sans miséricorde pour qui n'a pas fait miséricorde. La miséricorde triomphe du jugement. Mes frères, à quoi bon dire qu'on a la foi, si l'on n'a pas les œuvres? Cette foi peut-elle sauver? Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, et que l'un d'entre vous leur dise: Allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous! sans leur donner ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il? Il en est ainsi de la foi: si elle n'a pas d'œuvres, elle est morte en elle-même. Mais quelqu'un dira: Toi, tu as la foi; et moi, j'ai les œuvres. Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi, par mes œuvres, je te montrerai ma foi. Tu crois qu'il y a un seul Dieu, tu fais bien; les démons le croient aussi et ils tremblent. Mais veux-tu comprendre, homme vain, que la foi sans les œuvres est stérile? Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les œuvres, pour avoir offert son fils Isaac sur l'autel? Tu vois que la foi agissait avec ses œuvres, et que par les œuvres sa foi fut rendue parfaite. Ainsi s'accomplit ce que dit l'Écriture: Abraham crut à Dieu, et cela lui fut compté comme justice; et il fut appelé ami de Dieu. Vous le voyez, c'est par les œuvres que l'homme est justifié, et non par la foi seulement. Rahab la prostituée ne fut-elle pas également justifiée par les œuvres, pour avoir reçu les messagers et les avoir fait partir par un autre chemin? Comme le corps sans esprit est mort, de même la foi sans les œuvres est morte. Ne soyez pas nombreux à vouloir être docteurs, mes frères, car vous savez que nous subirons un jugement plus sévère. Nous bronchons tous de plusieurs manières. Si quelqu'un ne bronche pas en paroles, c'est un homme parfait, capable de tenir tout son corps en bride. Si nous mettons le mors dans la bouche des chevaux, pour qu'ils nous obéissent, nous dirigeons aussi leur corps tout entier. Voyez encore les navires: si grands qu'ils soient, et poussés par des vents impétueux, ils sont dirigés par un très petit gouvernail au gré du pilote. De même, la langue est un petit membre, mais elle a de grandes prétentions. Voyez comme un petit feu peut embraser une grande forêt! Or la langue aussi est un feu, elle est le monde de l'injustice: la langue a sa place parmi nos membres, elle souille tout le corps et embrase tout le cours de l'existence, embrasée qu'elle est par la géhenne. Toutes les espèces de bêtes sauvages, d'oiseaux, de reptiles, d'animaux marins sont domptées et ont été domptées par l'espèce humaine; mais la langue, aucun homme ne peut la dompter: c'est un mal qu'on ne peut maîtriser; elle est pleine d'un venin mortel. Par elle, nous bénissons le Seigneur notre Père, et par elle, nous maudissons les hommes faits à l'image de Dieu. De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu'il en soit ainsi. La source fait-elle jaillir par le même orifice, l'eau douce et l'eau amère? Un figuier, mes frères, peut-il produire des olives, ou une vigne des figues? Une source salée ne peut pas non plus donner de l'eau douce. Lequel d'entre vous est sage et intelligent? Qu'il montre, par sa bonne conduite, ses œuvres empreintes de douceur et de sagesse. Mais si vous avez dans votre cœur une jalousie amère et de la rivalité, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité. Cette sagesse n'est pas celle qui vient d'en haut; mais elle est terrestre, charnelle, démoniaque. Car là où il y a jalousie et rivalité, il y a du désordre et toute espèce de pratiques mauvaises. La sagesse d'en-haut est d'abord pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, sans partialité, sans hypocrisie. Le fruit de la justice est semé dans la paix par les artisans de paix. D'où viennent les luttes, et d'où viennent les querelles parmi vous, sinon de vos passions, qui guerroient dans vos membres? Vous convoitez et vous ne possédez pas; vous êtes meurtriers et envieux, sans (rien) pouvoir obtenir; vous avez des querelles et des luttes, et vous ne possédez pas, parce que vous ne demandez pas. Vous demandez et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, afin de (tout) dépenser pour vos passions. Adultères! Ne savez-vous pas que l'amour du monde est inimitié contre Dieu? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu. Croyez-vous que l'Écriture dise en vain: Dieu aime jusqu'à la jalousie l'Esprit qu'il a fait habiter en vous? Mais il donne une grâce supérieure, puisqu'elle dit: Dieu résiste aux orgueilleux, Mais il donne sa grâce aux humbles. Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au diable, et il fuira loin de vous. Approchez-vous de Dieu, et il s'approchera de vous. Purifiez vos mains, pécheurs, et nettoyez vos cœurs, âmes partagées. Reconnaissez votre misère, menez deuil, pleurez; que votre rire se change en deuil, et votre joie en tristesse. Humiliez-vous devant le Seigneur, et il vous élèvera. Ne médisez pas les uns des autres, frères. Celui qui médit d'un frère ou qui juge son frère, médit de la loi et juge la loi. Or, si tu juges la loi, tu n'en es pas l'observateur, mais le juge. Un seul est législateur et juge, celui qui peut sauver et perdre; mais toi, qui es-tu, qui juges le prochain? À vous maintenant qui dites: Aujourd'hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y passerons une année, nous y ferons des affaires et nous réaliserons un gain! Vous qui ne savez pas ce que votre vie sera demain! Vous êtes une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui ensuite disparaît. Vous devriez dire au contraire: Si le Seigneur le veut, nous vivrons et nous ferons ceci ou cela. Mais maintenant vous vous glorifiez dans votre présomption. Toute gloriole de ce genre est mauvaise. Si quelqu'un sait faire le bien et ne le fait pas, il commet un péché. À vous maintenant, les riches! Pleurez à grands cris à cause des malheurs qui viendront sur vous! Votre richesse est pourrie, vos vêtements sont mités. Votre or et votre argent sont rouillés; et leur rouille s'élèvera en témoignage contre vous et dévorera votre chair comme un feu. Vous avez amassé des trésors dans ces jours qui sont les derniers! Voici: le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs, et dont vous les avez frustrés, crie, et les clameurs des moissonneurs sont parvenues jusqu'aux oreilles du Seigneur des armées. Vous avez vécu dans les voluptés et dans le luxe, vous avez rassasié vos cœurs au jour du carnage. Vous avez condamné, vous avez tué le juste; il ne vous résiste pas. Prenez donc patience, frères, jusqu'à l'avènement du Seigneur. Voici que le laboureur attend le précieux fruit de la terre, plein de patience à son égard, jusqu'à ce qu'il ait reçu les pluies de la première et de l'arrière saison. Vous aussi prenez patience, affermissez vos cœurs, car l'avènement du Seigneur est proche. Ne vous plaignez pas les uns des autres, frères, afin que vous ne soyez pas jugés; voici que le juge se tient devant la porte. Prenez, mes frères, pour modèles de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. Voici: nous disons bienheureux ceux qui ont tenu ferme. Vous avez entendu parler de la fermeté de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda, car le Seigneur est plein de compassion et de miséricorde. Avant tout, mes frères, ne jurez ni par le ciel, ni par la terre, ni par aucun autre serment. Mais que votre oui soit oui, et que votre non soit non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement. Quelqu'un parmi vous est-il dans la souffrance? Qu'il prie. Quelqu'un est-il dans la joie? Qu'il chante des cantiques. Quelqu'un parmi vous est-il malade? Qu'il appelle les anciens de l'Église, et que ceux-ci prient pour lui, en l'oignant d'huile au nom du Seigneur; la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera; et s'il a commis des péchés, il lui sera pardonné. Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière agissante du juste a une grande efficacité. Élie était un homme de même nature que nous: il pria avec instance pour qu'il ne pleuve pas, et il ne tomba pas de pluie sur la terre pendant trois ans et six mois. Puis il pria de nouveau; alors le ciel donna de la pluie, et la terre produisit son fruit. Mes frères, si quelqu'un parmi vous s'est égaré loin de la vérité, et qu'un autre l'y ramène, sachez que celui qui ramène un pécheur de la voie où il s'était égaré sauvera une âme de la mort et couvrira une multitude de péchés. Pierre, apôtre de Jésus-Christ, aux élus qui sont étrangers dans la dispersion: au Pont, en Galatie, en Cappadoce, en Asie et en Bithynie, (élus) selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l'Esprit, pour l'obéissance et l'aspersion du sang de Jésus-Christ: Que la grâce et la paix vous soient multipliées! Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, par la résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts, pour une espérance vivante, pour un héritage qui ne peut ni se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir et qui vous est réservé dans les cieux, à vous qui êtes gardés en la puissance de Dieu, par la foi, pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps. Vous en tressaillez d'allégresse, quoique vous soyez maintenant, pour un peu de temps, puisqu'il le faut, affligés par diverses épreuves, afin que votre foi éprouvée – bien plus précieuse que l'or périssable, cependant éprouvé par le feu – se trouve être un sujet de louange, de gloire et d'honneur, lors de la révélation de Jésus-Christ. Vous l'aimez sans l'avoir vu. Sans le voir encore, vous croyez en lui et vous tressaillez d'une allégresse indicible et glorieuse, en remportant pour prix de votre foi le salut de vos âmes. Les prophètes, qui ont prophétisé au sujet de la grâce qui vous était destinée ont fait de ce salut l'objet de leurs recherches et de leurs investigations. Ils se sont appliqués à découvrir à quelle époque et à quelles circonstances se rapportaient les indications de l'Esprit de Christ qui était en eux et qui, d'avance, attestait les souffrances de Christ et la gloire qui s'ensuivrait. Il leur fut révélé que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu'ils étaient ministres de ces choses. Maintenant, elles vous ont été annoncées par ceux qui vous ont prêché l'Évangile par le Saint-Esprit envoyé du ciel, et les anges désirent y plonger leurs regards. C'est pourquoi, affermissez votre pensée, soyez sobres et ayez une parfaite espérance en la grâce qui vous sera apportée, lors de la révélation de Jésus-Christ. Comme des enfants obéissants, ne vous conformez pas aux désirs que vous aviez autrefois, dans votre ignorance; mais, de même que celui qui vous a appelés est saint, vous aussi devenez saints dans toute votre conduite, puisqu'il est écrit: Vous serez saints, car je suis saint. Et si vous invoquez comme Père celui qui, sans considération de personnes, juge chacun selon ses œuvres, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre séjour (sur terre). Vous savez en effet que ce n'est point par des choses périssables – argent ou or – que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre, héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d'un agneau sans défaut et sans tache; il a été désigné d'avance, avant la fondation du monde, et manifesté à la fin des temps, à cause de vous. Par lui, vous croyez en Dieu qui l'a ressuscité d'entre les morts et lui a donné la gloire, afin que votre foi et votre espérance soient en Dieu. Après avoir purifié vos âmes dans l'obéissance à la vérité en vue d'un amour fraternel sincère, aimez-vous les uns les autres ardemment et de tout cœur, vous qui avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu; car Toute chair est comme l'herbe Et toute sa gloire comme la fleur de l'herbe; L'herbe sèche et la fleur tombe, Mais la parole du Seigneur demeure éternellement. Cette parole est celle qui vous a été annoncée par l'Évangile. Rejetez donc toute méchanceté et toute fraude, l'hypocrisie, l'envie et toute médisance; désirez comme des enfants nouveaux-nés le lait non frelaté de la parole, afin que par lui vous croissiez pour le salut, si vous avez goûté que le Seigneur est bon. Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu, et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, en vue d'offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ; car il y a dans l'Écriture: Voici, je pose en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse, Et celui qui croit en elle ne sera pas confondu. L'honneur est donc pour vous qui croyez. Mais, pour les incrédules, La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale, celle de l'angle Et une pierre d' achoppement Et un rocher de scandale. Ils s'y achoppent en désobéissant à la parole, et c'est à quoi ils ont été destinés. Vous, par contre, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple racheté, afin d'annoncer les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière; vous qui, autrefois, n'étiez pas un peuple et qui, maintenant, êtes le peuple de Dieu; vous qui n'aviez pas obtenu miséricorde et qui, maintenant avez obtenu miséricorde. Bien-aimés, je vous exhorte, en tant qu'étrangers et voyageurs, à vous abstenir des désirs charnels qui font la guerre à l'âme. Au milieu des païens, ayez une bonne conduite, afin que, là où ils vous calomnient comme faisant le mal, ils voient vos œuvres bonnes, et glorifient Dieu au jour de sa visite. À cause du Seigneur, soyez soumis à toute institution humaine soit au roi comme souverain, soit aux gouverneurs comme envoyés par lui pour punir ceux qui font le mal et louer ceux qui font le bien; car c'est la volonté de Dieu qu'en faisant le bien vous réduisiez au silence l'ignorance des insensés, comme des hommes libres, sans faire de la liberté un voile qui couvre la méchanceté, mais comme des serviteurs de Dieu. Honorez tout le monde; aimez vos frères, craignez Dieu; honorez le roi. Serviteurs, soyez, en toute crainte, soumis à vos maîtres, non seulement à ceux qui sont bons et doux, mais aussi à ceux qui sont difficiles, car c'est une grâce que de supporter des peines, par motif de conscience envers Dieu quand on souffre injustement. Quelle gloire, en effet, y a-t-il à supporter de mauvais traitements pour avoir péché? Mais si, tout en faisant le bien, vous supportez la souffrance, c'est une grâce devant Dieu. C'est à cela, en effet, que vous avez été appelés, parce que Christ lui aussi a souffert pour vous et vous a laissé un exemple, afin que vous suiviez ses traces; lui qui n'a pas commis de péché, et dans la bouche duquel il ne s'est pas trouvé de fraude; lui qui, insulté, ne rendait pas l'insulte; souffrant, ne faisait pas de menaces, mais s'en remettait à Celui qui juge justement; lui qui a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice; lui dont la meurtrissure vous a guéris. Car vous étiez comme des brebis errantes, mais maintenant, vous êtes retournés vers le berger et le gardien de vos âmes. Vous de même, femmes, soyez soumises chacune à votre mari, afin que même si quelques-uns n'obéissent pas à la parole, ils soient gagnés sans parole, par la conduite de leur femme, en voyant votre conduite pure et respectueuse. N'ayez pas pour parure ce qui est extérieur: cheveux tressés, ornements d'or, manteaux élégants, mais la parure cachée du cœur, la parure personnelle inaltérable d'un esprit doux et tranquille; voilà qui est d'un grand prix devant Dieu. Ainsi se paraient autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu, soumises à leur mari, telle Sara qui obéissait à Abraham et l'appelait son seigneur. C'est d'elle que vous êtes devenues les descendantes, si vous faites le bien, sans vous laisser troubler par aucune crainte. Vous de même, maris, vivez chacun avec votre femme en reconnaissant que les femmes sont des êtres plus faibles. Honorez-les comme cohéritières de la grâce de la vie, afin que rien ne fasse obstacle à vos prières. Enfin, ayez tous la même pensée, les mêmes sentiments. Soyez (remplis) d'amour fraternel, de compassion, d'humilité. Ne rendez pas mal pour mal, ni insulte pour insulte; au contraire, bénissez, car c'est à cela que vous avez été appelés, afin d'hériter la bénédiction. Si, en effet, quelqu'un veut aimer la vie Et voir des jours heureux, Qu'il préserve sa langue du mal Et ses lèvres des paroles trompeuses; Qu'il s'éloigne du mal et fasse le bien, Qu'il recherche la paix et la poursuive; Car le Seigneur a les yeux sur les justes Et les oreilles ouvertes à leur prière, Mais la face du Seigneur se tourne contre ceux qui font le mal. Qui donc vous maltraitera, si vous êtes zélés pour le bien? D'ailleurs, quand vous souffririez pour la justice, heureux seriez-vous! Ne craignez pas ce que les hommes craignent, et ne soyez pas troublés. Mais sanctifiez dans vos cœurs Christ le Seigneur; soyez toujours prêts à vous défendre contre quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous: mais (faites-le) avec douceur et crainte, en ayant une bonne conscience, afin que là même où l'on vous calomnie, ceux qui diffament votre bonne conduite en Christ soient confondus. Mieux vaut souffrir en faisant le bien, si telle est la volonté de Dieu, qu'en faisant le mal. En effet, Christ aussi est mort une seule fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de vous amener à Dieu. Mis à mort selon la chair, il a été rendu vivant selon l'Esprit. Par cet Esprit, il est aussi allé prêcher aux esprits en prison, qui avaient été rebelles autrefois, lorsque la patience de Dieu se prolongeait, aux jours où Noé construisait l'arche dans laquelle un petit nombre de personnes, c'est-à-dire huit, furent sauvées à travers l'eau. C'était une figure du baptême qui vous sauve, à présent, et par lequel on ne se débarrasse pas de la souillure de la chair, mais qui est la demande (adressée) à Dieu d'une bonne conscience, par la résurrection de Jésus-Christ qui, monté au ciel, est à la droite de Dieu et à qui les anges, les pouvoirs et les puissances ont été soumis. Ainsi donc, puisque Christ a souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de la même pensée; car celui qui a souffert dans la chair en a fini avec le péché, afin de vivre, non plus selon les désirs humains, mais selon la volonté de Dieu pendant le temps qui lui reste (à vivre) dans la chair. C'est suffisant, en effet, d'avoir, dans le passé, accompli la volonté des païens en marchant dans le dérèglement, les convoitises, l'ivrognerie, les orgies, les beuveries et l'idolâtrie criminelle. Ils trouvent étrange que vous ne couriez pas avec eux vers ce débordement de débauche, et ils vous calomnient: ils en rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts. C'est pour cela, en effet, que les morts aussi ont été évangélisés, afin qu'après avoir été jugés selon les hommes quant à la chair, ils vivent selon Dieu quant à l'esprit. La fin de toutes choses est proche; soyez donc sensés et sobres en vue de la prière. Avant tout, ayez les uns pour les autres un amour constant, car l'amour couvre une multitude de péchés. Exercez l'hospitalité les uns envers les autres, sans murmurer. Puisque chacun a reçu un don, mettez-le au service des autres en bons intendants de la grâce si diverse de Dieu. Si quelqu'un parle, que ce soit selon les oracles de Dieu; si quelqu'un sert, que ce soit par la force que Dieu lui accorde, afin qu'en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus-Christ, à qui appartiennent la gloire et la puissance aux siècles des siècles. Amen! Bien-aimés, ne soyez pas surpris de la fournaise qui sévit parmi vous pour vous éprouver, comme s'il vous arrivait quelque chose d'étrange. Au contraire, réjouissez-vous de participer aux souffrances du Christ, afin de vous réjouir aussi avec allégresse, lors de la révélation de sa gloire. Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux, car l'Esprit de gloire, l'Esprit de Dieu repose sur vous! Que nul de vous ne souffre comme meurtrier, comme voleur, comme malfaiteur ou comme se mêlant des affaires d'autrui; mais si c'est comme chrétien, qu'il n'en rougisse pas; qu'il glorifie plutôt Dieu à cause de ce nom. Car c'est le moment où le jugement va commencer par la maison de Dieu. Or, si c'est par nous qu'il débute, quelle sera la fin de ceux qui n'obéissent pas à l'Évangile de Dieu? Et si le juste est sauvé difficilement, que deviendra celui qui est impie et pécheur? Ainsi, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu, remettent leur âme au fidèle Créateur en faisant le bien. J'exhorte donc les anciens qui sont parmi vous, moi, ancien comme eux, témoin des souffrances du Christ et participant à la gloire qui doit être révélée: Faites paître le troupeau de Dieu qui est avec vous, non par contrainte, mais volontairement selon Dieu; ni pour un gain sordide, mais de bon cœur; non en tyrannisant ceux qui vous sont confiés, mais en devenant les modèles du troupeau; et, lorsque le souverain pasteur paraîtra, vous remporterez la couronne incorruptible de la gloire. De même, jeunes gens, soyez soumis aux anciens. Dans vos rapports mutuels, revêtez-vous tous d'humilité, car Dieu résiste aux orgueilleux, Mais il donne sa grâce aux humbles. Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève en temps voulu. Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car il prend soin de vous. Soyez sobres. Veillez! Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer; résistez-lui, fermes en la foi, et sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères dans le monde. Le Dieu de toute grâce, qui, en Christ, vous a appelés à sa gloire éternelle, après que vous aurez souffert un peu de temps, vous formera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. À lui la puissance aux siècles des siècles! Amen! C'est par le fidèle frère, Silvain; que je vous écris ces quelques mots, pour vous exhorter et pour témoigner que telle est la véritable grâce de Dieu à laquelle vous êtes attachés. L'Élue qui est à Babylone vous salue, de même que mon fils Marc. Saluez-vous les uns les autres par un baiser d'affection. Paix à vous tous qui êtes en Christ! Simon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui ont reçu en partage une foi du même prix que la nôtre, par la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ: Que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur! Sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, en nous faisant connaître celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu. Par elles les promesses les plus précieuses et les plus grandes nous ont été données, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise; à cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance, à la connaissance la maîtrise de soi, à la maîtrise de soi la persévérance, à la persévérance la piété, à la piété la fraternité, à la fraternité l'amour. En effet, si ces choses existent en vous et s'y multiplient, elles ne vous laisseront pas sans activité ni sans fruit pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ; mais celui qui ne les possède pas est un aveugle, il a les yeux fermés, il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés. C'est pourquoi frères, efforcez-vous d'autant plus d'affermir votre vocation et votre élection: en le faisant, vous ne broncherez jamais. C'est ainsi que vous sera largement accordée l'entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Voilà pourquoi je vais toujours vous rappeler ces choses, bien que vous les sachiez et que vous soyez affermis dans la vérité présente. J'estime juste, aussi longtemps que je suis dans cette tente, de vous tenir en éveil par mes rappels, car je sais, comme notre Seigneur Jésus-Christ me l'a fait connaître, que mon départ de cette tente est imminent. Mais j'aurai soin qu'après mon départ vous puissiez en toute occasion vous en souvenir. Ce n'est pas, en effet, en suivant des fables habilement conçues que nous vous avons fait connaître la puissance et l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, mais parce que nous avons vu sa majesté de nos propres yeux; car il a reçu honneur et gloire de Dieu le Père, quand la gloire pleine de majesté lui fit entendre cette voix: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, objet de mon affection. Nous avons entendu cette voix venant du ciel, lorsque nous étions avec lui sur la sainte montagne. Et nous tenons pour d'autant plus certaine la parole prophétique à laquelle vous faites bien de prêter attention comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le jour commence à poindre, et que l'étoile du matin se lève dans vos cœurs. Avant tout, sachez qu'aucune prophétie de l'Écriture ne peut être l'objet d'interprétation particulière, car ce n'est nullement par une volonté humaine qu'une prophétie a jamais été présentée, mais c'est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu. Il y a eu de faux prophètes parmi le peuple; de même il y a parmi vous de faux docteurs qui introduiront insidieusement des hérésies de perdition et qui, reniant le Maître qui les a rachetés, attireront sur eux une perdition soudaine. Beaucoup les suivront dans leurs dérèglements et, à cause d'eux, la voie de la vérité sera calomniée. Par cupidité, ils vous exploiteront au moyen de paroles trompeuses, mais depuis longtemps leur condamnation est en marche et leur perdition n'est pas en sommeil. Car, si Dieu n'a pas épargné les anges qui avaient péché, mais les a livrés et précipités dans des abîmes de ténèbres où ils sont retenus en vue du jugement; s'il n'a pas épargné le monde ancien, mais s'il a préservé huit personnes, dont Noé, prédicateur de la justice, lorsqu'il fit venir le déluge sur un monde d'impies: s'il a condamné à la destruction et réduit en cendres les villes de Sodome et Gomorrhe, les donnant comme exemple aux impies à venir, mais s'il a délivré Loth le juste, profondément affligé par la conduite déréglée de ces criminels – car ce juste, qui habitait au milieu d'eux, torturait, jour après jour, son âme de juste à cause des iniquités qu'il voyait ou entendait –; c'est donc que le Seigneur sait délivrer de l'épreuve les hommes pieux et réserver les injustes pour les châtier au jour du jugement, ceux surtout qui, dans un appétit de souillure, recherchent les plaisirs charnels et méprisent l'autorité du Seigneur. Présomptueux, arrogants, ils ne craignent pas d'injurier les gloires, alors que les anges, supérieurs en force et en puissance, ne portent pas, contre elles, de jugement injurieux devant le Seigneur! Mais eux, semblables à des animaux dépourvus de raison et destinés par nature à être capturés et détruits, ils injurient ce qu'ils ignorent; ils périront par leur propre corruption, l'injustice sera le salaire de l'injustice. Ils trouvent leur plaisir à se livrer à la volupté en plein jour. Ils ne sont que défauts et taches, ils se délectent de leurs tromperies en festoyant avec vous, ils ont les yeux pleins d'adultère et, insatiables de péché, ils séduisent les âmes mal affermies; ils ont le cœur exercé à la cupidité; ce sont des enfants de malédiction. Après avoir quitté le droit chemin, ils se sont égarés en suivant la voie de Balaam, fils de Béor, qui aima un salaire injuste, mais qui fut repris pour sa propre transgression: une bête de somme muette fit entendre une voix humaine et arrêta la démence du prophète. Ce sont des fontaines sans eau, des nuages que chasse la tempête; l'obscurité des ténèbres leur est réservée. Avec des discours grandiloquents et creux ils séduisent par les convoitises déréglées de la chair, ceux qui viennent à peine d'échapper aux hommes qui vivent dans l'égarement; ils leur promettent la liberté, alors qu'ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption, car chacun est l'esclave de ce qui a triomphé de lui. En effet, si après s'être retirés des souillures du monde par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, ils s'y engagent de nouveau et sont vaincus par elles, leur dernière condition est pire que la première. Car mieux valait, pour eux, n'avoir pas connu la voie de la justice, que de l'avoir connue et de se détourner du saint commandement qui leur avait été donné. Il leur est arrivé ce que dit le proverbe véridique: Le chien est retourné à son vomissement et la truie à peine lavée va se vautrer dans le bourbier. Voici déjà, bien-aimés, la seconde lettre que je vous écris. En toutes deux, je fais appel à des souvenirs, pour éveiller en vous une claire intelligence, afin que vous vous souveniez des prédictions des saints prophètes et du commandement du Seigneur et Sauveur (transmis) par vos apôtres. Sachez avant tout, que, dans les derniers jours, il viendra des moqueurs pleins de raillerie, qui marcheront selon leurs propres convoitises et diront: Où est la promesse de son avènement? Car, depuis que les pères sont morts, tout demeure comme depuis le commencement de la création. En effet, ils oublient volontairement qu'il y eut, autrefois, des cieux et une terre qui, du milieu de l'eau et formée par l'eau, surgit à la parole de Dieu, et que, par les mêmes causes, le monde d'alors périt submergé par l'eau; mais, par la même parole, les cieux et la terre actuels sont gardés en réserve pour le feu, en vue du jour du jugement et de la perdition des impies. Mais il est un point que vous ne devez pas oublier, bien-aimés: c'est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans et mille ans sont comme un jour; le Seigneur ne retarde pas (l'accomplissement de) sa promesse, comme quelques-uns le pensent. Il use de patience envers vous, il ne veut pas qu'aucun périsse, mais (il veut) que tous arrivent à la repentance. Le jour du Seigneur viendra comme un voleur. En ce jour-là, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre, avec les œuvres qu'elle renferme, sera consumée. Puisque tout cela est en voie de dissolution, combien votre conduite et votre piété doivent être saintes! Attendez et hâtez l'avènement du jour de Dieu, où les cieux enflammés se dissoudront et où les éléments embrasés se fondront. Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habitera. C'est pourquoi, bien-aimés, dans cette attente, efforcez-vous d'être trouvés par lui sans tache et sans défaut dans la paix. Considérez que la patience de notre Seigneur est votre salut, comme notre bien-aimé frère Paul vous l'a aussi écrit selon la sagesse qui lui a été donnée. C'est ce qu'il fait dans toutes les lettres où il parle de ces sujets, et où se trouvent des passages difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme elles le font du reste des Écritures, pour leur propre perdition. Vous donc, bien-aimés, qui êtes prévenus, soyez sur vos gardes, de peur qu'entraînés par l'égarement des impies, vous ne veniez à déchoir de votre fermeté, mais croissez dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. À lui la gloire, maintenant et jusqu'au jour de l'éternité! Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de la vie, – et la vie a été manifestée, nous l'avons vue, nous en rendons témoignage, et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée – ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi, vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils, Jésus-Christ. Ceci, nous l'écrivons, afin que notre joie soit complète. Voici le message que nous avons entendu de lui et que nous vous annonçons: Dieu est lumière, il n'y a pas en lui de ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons et nous ne pratiquons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché. Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n'est pas en nous. Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute injustice. Si nous disons que nous n'avons pas péché, nous le faisons menteur, et sa parole n'est pas en nous. Mes petits enfants, je vous écris ceci, afin que vous ne péchiez pas. Et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. À ceci nous reconnaissons que nous l'avons connu: si nous gardons ses commandements. Celui qui dit: Je l'ai connu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n'est pas en lui. Mais celui qui garde sa parole, l'amour de Dieu est vraiment parfait en lui. À ceci nous reconnaissons que nous sommes en lui: celui qui déclare demeurer en lui, doit marcher aussi comme lui (le Seigneur) a marché. Bien-aimés, ce n'est pas un commandement nouveau que je vous écris, mais un commandement ancien, que vous avez eu dès le commencement; ce commandement ancien, c'est la parole que vous avez entendue. D'autre part, c'est un commandement nouveau que je vous écris; ceci est vrai pour lui et pour vous, car les ténèbres passent, et la lumière véritable brille déjà. Celui qui prétend être dans la lumière, tout en haïssant son frère, est encore dans les ténèbres. Celui qui aime son frère demeure dans la lumière et ne risque pas de tomber. Mais celui qui a de la haine pour son frère est dans les ténèbres; il marche dans les ténèbres et ne sait où il va, parce que les ténèbres ont rendu ses yeux aveugles. Je vous écris, petits enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés à cause de son nom. Je vous écris, pères, parce que vous avez connu celui qui est dès le commencement. Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le Malin. Je vous ai écrit, jeunes enfants, parce que vous avez connu le Père. Je vous ai écrit, pères, parce que vous avez connu celui qui est dès le commencement. Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts, que la parole de Dieu demeure en vous et que vous avez vaincu le Malin. N'aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui; car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l'orgueil de la vie, ne vient pas du Père, mais vient du monde. Et le monde passe, et sa convoitise aussi; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. Jeunes enfants, c'est l'heure dernière; comme vous avez entendu qu'un antichrist venait, voici qu'il y a maintenant plusieurs antichrists: par là nous reconnaissons que c'est l'heure dernière. Ils sont sortis de chez nous, mais ils n'étaient pas des nôtres; car, s'ils avaient été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous; mais de la sorte, il est manifeste que tous ne sont pas des nôtres. Vous-mêmes, vous avez une onction de la part de celui qui est saint, et tous, vous avez la connaissance. Je vous ai écrit, non parce que vous ne savez pas la vérité, mais parce que vous la savez, et parce qu'aucun mensonge ne vient de la vérité. Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ? Celui-là est l'antichrist, qui nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils n'a pas non plus le Père; celui qui confesse le Fils a aussi le Père. Pour vous, ce que vous avez entendu dès le commencement doit demeurer en vous. Si ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous, vous demeurerez, vous aussi, dans le Fils et dans le Père. Et voici la promesse qu'il nous a faite: la vie éternelle. Je vous ai écrit ceci au sujet de ceux qui vous séduisent. Pour vous, l'onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n'avez pas besoin qu'on vous enseigne; mais comme son onction vous enseigne toutes choses, qu'elle est véritable et qu'elle n'est pas un mensonge, demeurez en lui comme elle vous l'a enseigné. Et maintenant, petits enfants, demeurez en lui, afin qu'au moment où il sera manifesté, nous ayons de l'assurance, et qu'à son avènement, nous n'ayons pas honte devant lui. Si vous savez qu'il est juste, reconnaissez que quiconque pratique la justice est né de lui. Voyez, quel amour le Père nous a donné, puisque nous sommes appelés enfants de Dieu! Et nous le sommes. Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas: c'est qu'il ne l'a pas connu. Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté; mais nous savons que lorsqu'il sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est. Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui (le Seigneur) est pur. Quiconque commet le péché, commet aussi une violation de la loi, et le péché, c'est la violation de la loi. Or, vous le savez, lui (le Seigneur) est apparu pour ôter les péchés; et il n'y a pas de péché en lui. Quiconque demeure en lui ne pèche pas; quiconque pèche ne l'a pas vu et ne l'a pas connu. Petits enfants, que personne ne vous séduise. Celui qui pratique la justice est juste, comme lui (le Seigneur) est juste. Celui qui commet le péché est du diable, car le diable pèche dès le commencement. Le Fils de Dieu est apparu, afin de détruire les œuvres du diable. Quiconque est né de Dieu ne commet pas le péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui, et il ne peut pécher, puisqu'il est né de Dieu. C'est par là que se manifestent les enfants de Dieu et les enfants du diable. Quiconque ne pratique pas la justice n'est pas de Dieu, non plus que celui qui n'aime pas son frère. Voici le message que vous avez entendu dès le commencement: Aimons-nous les uns les autres; ne faisons pas comme Caïn, qui était du Malin et qui égorgea son frère. Et pourquoi l'égorgea-t-il? Parce que ses œuvres étaient mauvaises, et que celles de son frère étaient justes. Ne vous étonnez pas, frères, si le monde a de la haine pour vous. Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères. Celui qui n'aime pas demeure dans la mort. Quiconque a de la haine pour son frère est un meurtrier, et vous savez qu'aucun meurtrier n'a la vie éternelle demeurant en lui. À ceci, nous avons connu l'amour: c'est qu'il a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères. Si quelqu'un possède les biens du monde, qu'il voie son frère dans le besoin et qu'il lui ferme son cœur, comment l'amour de Dieu demeurera-t-il en lui? Petits enfants, n'aimons pas en parole ni avec la langue, mais en action et en vérité. Par là nous connaîtrons que nous sommes de la vérité, et nous apaiserons notre cœur devant lui, de quelque manière que notre cœur nous condamne: Dieu est plus grand que notre cœur et connaît tout. Bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne pas, nous avons de l'assurance devant Dieu. Quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable. Et voici son commandement: Que nous croyions au nom de son Fils Jésus-Christ, et que nous nous aimions les uns les autres, selon le commandement qu'il nous a donné. Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui; et nous reconnaissons à ceci qu'il demeure en nous, par l'Esprit qu'il nous a donné. Bien-aimés, ne vous fiez pas à tout esprit; mais éprouvez les esprits, (pour savoir) s'ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. Reconnaissez à ceci l'Esprit de Dieu: tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu; et tout esprit qui ne confesse pas Jésus, n'est pas de Dieu, c'est celui de l'antichrist, dont vous avez appris qu'il vient, et qui maintenant est déjà dans le monde. Vous, petits enfants, vous êtes de Dieu, et vous avez vaincu les faux prophètes, car celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. Eux, ils sont du monde; c'est pourquoi leurs paroles viennent du monde, et le monde les écoute. Nous, nous sommes de Dieu; celui qui connaît Dieu nous écoute; celui qui n'est pas de Dieu ne nous écoute pas: c'est par là que nous reconnaissons l'Esprit de la vérité et l'esprit de l'erreur. Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres; car l'amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour. Voici comment l'amour de Dieu a été manifesté envers nous: Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par lui. Et cet amour consiste non pas en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu'il nous a aimés et qu'il a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés. Bien-aimés, si Dieu nous a tant aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. Personne n'a jamais vu Dieu. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous. À ceci nous reconnaissons que nous demeurons en lui, et lui en nous: c'est qu'il nous a donné de son Esprit. Et nous, nous avons vu et nous témoignons que le Père a envoyé le Fils comme Sauveur du monde. Celui qui confesse que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu. Et nous, nous avons connu l'amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour; celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. Voici comment l'amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l'assurance au jour du jugement: tel il est lui, tels nous sommes aussi dans ce monde. Il n'y a pas de crainte dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte, car la crainte implique un châtiment, et celui qui craint n'est point parfait dans l'amour. Pour nous, nous aimons, parce que lui nous a aimés le premier. Si quelqu'un dit: J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur, car celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, ne peut aimer Dieu qu'il ne voit pas. Et nous avons de lui ce commandement: Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. Quiconque croit que Jésus est le Christ est né de Dieu, et quiconque aime celui qui l'a engendré aime aussi celui qui est né de lui. À ceci nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu: quand nous aimons Dieu et que nous pratiquons ses commandements. Car l'amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles, parce que tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde, et voici la victoire qui triomphe du monde: notre foi. Qui est celui qui triomphe du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu? C'est lui, Jésus-Christ, qui est venu avec de l'eau et du sang, non avec l'eau seulement, mais avec l'eau et avec le sang; et c'est l'Esprit qui rend témoignage, parce que l'Esprit est la vérité. Car il y en a trois qui rendent témoignage [dans le ciel: le Père, la Parole et l'Esprit-Saint. Et ces trois sont un. Et il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre ]: l'Esprit, l'eau et le sang, et les trois sont d'accord. Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand; car voici le témoignage de Dieu: c'est qu'il rend témoignage à son Fils. Celui qui croit au Fils de Dieu, a ce témoignage en lui-même; celui qui ne croit pas Dieu, le fait menteur, puisqu'il ne croit pas au témoignage que Dieu a rendu à son Fils. Et voici ce témoignage: Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est en son Fils. Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. Cela, je vous l'ai écrit, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. Voici l'assurance que nous avons auprès de lui: si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu'il nous écoute, quoi que ce soit que nous demandions, nous savons que nous possédons ce que nous lui avons demandé. Si quelqu'un voit son frère commettre un péché qui ne mène pas à la mort, qu'il prie, et (Dieu) lui donnera la vie; (il s'agit de) ceux qui commettent un péché qui ne mène pas à la mort. Il y a un péché qui mène à la mort, ce n'est pas pour ce péché-là que je dis de prier. Toute injustice est un péché, et il y a tel péché qui ne mène pas à la mort. Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche pas; mais Celui qui est engendré de Dieu le garde, et le Malin ne le touche pas. Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde entier est au pouvoir du Malin. Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu, et qu'il nous a donné l'intelligence pour connaître (celui qui est) le Véritable; et nous sommes dans le Véritable, en son Fils Jésus-Christ. C'est lui le Dieu véritable et la vie éternelle. Petits enfants, gardez-vous des idoles. L'ancien, à Kyria l'élue et à ses enfants que j'aime dans la vérité – et non pas moi seulement, mais aussi tous ceux qui ont connu la vérité – à cause de la vérité qui demeure en nous et qui sera avec nous pour l'éternité: La grâce, la miséricorde et la paix seront avec nous de la part de Dieu le Père et de la part de Jésus-Christ, le Fils du Père, dans la vérité et l'amour. Je me suis beaucoup réjoui de trouver de tes enfants qui marchent dans la vérité, selon le commandement que nous avons reçu du Père. Et maintenant, Kyria – ce que je t'écris ainsi n'est pas un commandement nouveau, mais seulement celui que nous avons eu dès le commencement – je te demande que nous nous aimions les uns les autres. Et l'amour consiste à marcher selon ses commandements. C'est là le commandement dans lequel vous devez marcher, comme vous l'avez appris dès le commencement. Car dans le monde sont entrés plusieurs séducteurs, qui ne confessent pas Jésus-Christ venu dans la chair. Voilà le séducteur et l'antichrist. Prenez garde à vous-mêmes, afin de ne pas perdre le fruit de notre travail, mais de recevoir une pleine récompense. Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine du Christ n'a pas Dieu; celui qui demeure dans la doctrine a le Père et le Fils. Si quelqu'un vient à vous et n'apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison et ne lui dites pas: Salut! car celui qui lui dit: Salut! participe à ses mauvaises œuvres. Quoique j'aie beaucoup à vous écrire, je n'ai pas voulu le faire avec le papier et l'encre; mais j'espère aller chez vous, et vous parler de vive voix, afin que notre joie soit complète. Les enfants de ta sœur, l'élue, te saluent. L'ancien, à Gaïus, le bien-aimé, que j'aime dans la vérité. Bien-aimé, je souhaite que tu prospères à tous égards et que tu sois en bonne santé, comme prospère ton âme. Je me suis beaucoup réjoui, lorsque des frères sont arrivés et ont rendu témoignage de la vérité qui est en toi, et de la manière dont tu marches dans la vérité. Je n'ai pas de plus grande joie que d'entendre dire de mes enfants qu'ils marchent dans la vérité. Bien-aimé, tu agis fidèlement dans ce que tu fais pour les frères, même étrangers; ils ont rendu témoignage de ton amour devant l'Église. Tu feras bien de pourvoir à leur voyage d'une manière digne de Dieu. Car c'est pour le Nom (du Seigneur) qu'ils sont partis, sans rien recevoir des païens. Nous devons donc accueillir de tels hommes, afin d'être ouvriers avec eux pour la vérité. J'ai écrit quelques mots à l'Église; mais Diotrèphe, qui aime à être le premier parmi eux, ne nous reçoit pas. C'est pourquoi, si je viens, je rappellerai les actes qu'il commet, en répandant contre nous des paroles mauvaises; non content de cela, lui-même ne reçoit pas les frères, et ceux qui voudraient le faire, il les en empêche et les chasse de l'Église. Bien-aimé, n'imite pas le mal, mais le bien. Celui qui fait le bien est de Dieu; celui qui fait le mal n'a pas vu Dieu. Tous, et la vérité elle-même, rendent un bon témoignage à Démétrius; nous aussi, nous lui rendons témoignage, et tu sais que notre témoignage est vrai. J'aurais beaucoup à t'écrire, mais je ne veux pas le faire avec l'encre et la plume. J'espère te voir bientôt, et nous parlerons de vive voix. Que la paix soit avec toi! Les amis te saluent. Salue les amis, chacun en particulier. Jude, serviteur de Jésus-Christ et frère de Jacques, à ceux qui sont appelés, aimés en Dieu le Père et gardés pour Jésus-Christ, que la miséricorde, la paix et l'amour vous soient multipliés! Bien-aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire, afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. Car il s'est glissé parmi vous certains hommes, dont la condamnation est écrite depuis longtemps, impies qui changent en dérèglement la grâce de notre Dieu et qui renient notre seul Maître et Seigneur Jésus-Christ. À vous qui connaissez tout cela une fois pour toutes, je veux vous rappeler que le Seigneur, après avoir sauvé le peuple d'Israël du pays d'Égypte, a fait ensuite périr les incrédules; les anges qui n'ont pas gardé la dignité de leur rang, mais qui ont quitté leur propre demeure, il les a gardés dans des chaînes perpétuelles au fond des ténèbres en attendant le grand jour du jugement. De même, Sodome et Gomorrhe et les villes voisines – qui se livrèrent de la même manière à la débauche et recherchèrent des unions contre nature – sont données en exemple, soumises à la peine d'un feu éternel. Malgré cela, ces hommes aussi, dans leurs rêveries, souillent la chair, méprisant l'autorité du Seigneur, injuriant les gloires. Or, lorsqu'il contestait avec le diable et discutait au sujet du corps de Moïse, l'archange Michel n'osa pas porter contre lui un jugement injurieux, mais il dit: Que le Seigneur te réprime! Eux, au contraire, ils parlent de manière injurieuse de ce qu'ils ignorent, et ce qu'ils savent par instinct, comme des animaux sans raison, ne sert qu'à les corrompre. Malheur à eux! car ils ont suivi la voie de Caïn; c'est dans l'égarement de Balaam que, pour un salaire, ils se sont jetés; et c'est par la révolte de Qoré qu'ils ont péri! Ce sont les écueils de vos agapes, où sans crainte ils festoient et se repaissent, nuées sans eau emportées par les vents, arbres d'automne sans fruits, deux fois morts, déracinés, vagues sauvages de la mer rejetant l'écume de leurs turpitudes, astres errants auxquels l'obscurité des ténèbres est réservée pour l'éternité! … C'est aussi pour eux qu'Hénoch, le septième (patriarche) depuis Adam, a prophétisé en ces termes: Voici que le Seigneur est venu avec ses saintes myriades, pour exercer le jugement contre tous et pour faire rendre compte à tous les impies de tous les actes d'impiété qu'ils ont commis, et de toutes les paroles dures qu'ont proférées contre lui les pécheurs impies. Ce sont des gens qui murmurent, des mécontents qui marchent selon leurs convoitises, dont la bouche parle avec grandiloquence et qui flattent les gens par intérêt. Mais vous, bien-aimés, souvenez-vous des prédictions faites par les apôtres de notre Seigneur Jésus-Christ. Ils vous disaient: À la fin des temps, il y aura des moqueurs qui marchent dans l'impiété selon leurs convoitises. Les voilà, les fauteurs de divisions, les êtres charnels dépourvus de l'Esprit. Mais vous, bien-aimés, édifiez-vous vous-mêmes sur votre très sainte foi, priez par le Saint-Esprit, maintenez-vous dans l'amour de Dieu, en attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle. Ayez pitié des uns, de ceux qui doutent: sauvez-les en les arrachant au feu. Ayez pour les autres une pitié mêlée de crainte, haïssant jusqu'à la tunique souillée par la chair. À celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire, irréprochables dans l'allégresse, à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et autorité dès avant tous les temps, maintenant et dans tous les siècles! Amen! Révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt, et qu'il a fait connaître par l'envoi de son ange à son serviteur Jean, celui-ci a, comme témoin, annoncé la parole de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ: tout ce qu'il a vu. Heureux celui qui lit et ceux qui écoutent les paroles de la prophétie et gardent ce qui s'y trouve écrit! Car le temps est proche. Jean aux sept Églises qui sont en Asie: Que la grâce et la paix vous soient données de la part de celui qui est, qui était et qui vient, de la part des sept esprits qui sont devant son trône, et de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle, le premier-né d'entre les morts et le souverain des rois de la terre! À celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui la gloire et le pouvoir aux siècles des siècles! Amen! Voici qu'il vient avec les nuées. Tout homme le verra, même ceux qui l'ont percé; et toutes les tribus de la terre se lamenteront à son sujet. Oui, amen! Je suis l'Alpha et l'Oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant. Moi Jean, qui suis votre frère et qui prends part à la tribulation, à la royauté et à la persévérance en Jésus, j'étais dans l'île appelée Patmos, à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus. Je fus (ravi) en esprit au jour du Seigneur, et j'entendis derrière moi une voix, forte comme le son d'une trompette, qui disait: Ce que tu vois, écris-le dans un livre, et envoie-le aux sept Églises: à Éphèse, à Smyrne, à Pergame, à Thyatire, à Sardes, à Philadelphie et à Laodicée. Je me retournai pour découvrir la voix qui me parlait. Après m'être retourné, je vis sept chandeliers d'or, et au milieu des chandeliers quelqu'un qui ressemblait à un fils d'homme. Il était vêtu d'une longue robe et portait une ceinture d'or sur la poitrine. Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme laine blanche, comme neige. Ses yeux étaient comme une flamme de feu, ses pieds étaient comme du bronze qui semblait rougi au four, et sa voix était comme la voix des grandes eaux. Il avait dans sa main droite sept étoiles, de sa bouche sortait une épée aiguë à deux tranchants, et son visage était comme le soleil, lorsqu'il brille dans sa force. Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort. Il posa sur moi sa main droite en disant: Sois sans crainte! Moi je suis le premier et le dernier, le vivant. J'étais mort, et me voici vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clés de la mort et du séjour des morts. Écris donc ce que tu as vu, ce qui est et ce qui va se produire ensuite. Quant au mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite, et aux sept chandeliers d'or: les sept étoiles sont les anges des sept Églises, et les sept chandeliers sont les sept Églises. Écris à l'ange de l'Église d'Éphèse: Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept chandeliers d'or: Je connais tes œuvres, ton travail et ta persévérance. Je le sais, tu ne peux supporter les méchants, tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas, et tu les as trouvés menteurs. Tu as de la persévérance, tu as souffert à cause de mon nom et tu ne t'es pas lassé. Mais j'ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour. Souviens-toi donc d'où tu es tombé, repens-toi et pratique tes premières œuvres, sinon je viendrai à toi et j'écarterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes. Cependant tu as ceci pour toi, c'est que tu as de la haine pour les œuvres des Nicolaïtes, pour lesquelles moi aussi j'ai de la haine. Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Églises: Au vainqueur je donnerai à manger de l'arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu. Écris à l'ange de l'Église de Smyrne: Voici ce que dit le premier et le dernier, celui qui était mort et qui est revenu à la vie: Je connais ta tribulation et ta pauvreté – et pourtant tu es riche – et les calomnies de ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui sont une synagogue de Satan. Ne crains pas ce que tu vas souffrir. Voici que le diable va jeter quelques-uns d'entre vous en prison, afin que vous soyez éprouvés, et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu'à la mort, et je te donnerai la couronne de vie. Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Églises! Le vainqueur ne sera point touché par la seconde mort. Écris à l'ange de l'Église de Pergame: Voici ce que dit celui qui a l'épée aiguë à deux tranchants: Je sais où tu demeures; là est le trône de Satan. Tu retiens mon nom, et tu n'as pas renié ma foi, même aux jours où Antipas, mon témoin fidèle, a été mis à mort chez vous, là où demeure Satan. Mais j'ai contre toi certains griefs: tu as là des gens qui maintiennent la doctrine de Balaam: il enseignait à Balaq à faire en sorte que les fils d'Israël trouvent une occasion de chute en mangeant des viandes sacrifiées aux idoles et en se livrant à la débauche. De même, tu as, toi aussi, des gens qui maintiennent pareillement la doctrine des Nicolaïtes. Repens-toi donc, sinon je viendrai à toi bientôt, et je les combattrai avec l'épée de ma bouche. Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Églises! Au vainqueur, je donnerai de la manne cachée et un caillou blanc; sur ce caillou est écrit un nom nouveau que personne ne connaît, sinon celui qui le reçoit. Écris à l'ange de l'Église de Thyatire: Voici ce que dit le Fils de Dieu, celui qui a les yeux comme une flamme de feu, et dont les pieds sont semblables à du bronze: Je connais tes œuvres, ton amour, ta foi, ton service, ta persévérance et tes dernières œuvres plus nombreuses que les premières. Mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu'ils se livrent à l'inconduite et qu'ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles. Je lui ai donné du temps pour se repentir, mais elle ne veut pas se repentir de son inconduite. Voici que je la jette sur un lit ainsi que dans une grande tribulation et ceux qui commettent adultère avec elle, à moins qu'ils ne se repentent de ses œuvres. Je frapperai de mort ses enfants; toutes les Églises connaîtront que moi, je suis celui qui sonde les reins et les cœurs, et je vous rendrai à chacun selon ses œuvres. Mais à vous, à tous les autres de Thyatire, qui n'ont pas cette doctrine et n'ont pas, comme ils disent, connu les profondeurs de Satan, je dis: Je ne mets pas sur vous d'autre fardeau. Seulement, ce que vous avez, tenez-le ferme, jusqu'à ce que je vienne. Au vainqueur, à celui qui garde mes œuvres jusqu'à la fin, je donnerai autorité sur les nations. Avec un sceptre de fer il les fera paître, comme on brise les vases d'argile, ainsi que j'en ai reçu moi-même (le pouvoir) de mon Père. Et je lui donnerai l'étoile du matin. Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Églises! Écris à l'ange de l'Église de Sardes: Voici ce que dit celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles: Je connais tes œuvres: tu as le renom d'être vivant, mais tu es mort. Sois vigilant et affermis le reste qui allait mourir, car je n'ai pas trouvé tes œuvres parfaites devant mon Dieu. Rappelle-toi donc comment tu as reçu et entendu (la parole), garde-la et repens-toi. Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur et tu ne sauras point à quelle heure je viendrai te surprendre. Cependant tu as à Sardes quelques hommes qui n'ont pas souillé leurs vêtements; ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu'ils en sont dignes. Ainsi le vainqueur se vêtira de vêtements blancs, je n'effacerai pas son nom du livre de vie et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges. Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Églises. Écris à l'ange de l'Église de Philadelphie: Voici ce que dit le Saint, le Véritable, Celui qui a la clé de David, Celui qui ouvre et personne ne fermera, Celui qui ferme et personne n'ouvrira: Je connais tes œuvres. Voici: j'ai mis devant toi une porte ouverte que nul ne peut fermer, parce que tu as peu de puissance, que tu as gardé ma parole et que tu n'as pas renié mon nom. Voici: je te livrerai des gens de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, car ils mentent. Voici: je les ferai venir se prosterner à tes pieds et reconnaître que je t'ai aimé. Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai moi aussi, de l'heure de l'épreuve qui va venir sur le monde entier pour éprouver les habitants de la terre. Je viens bientôt. Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. Du vainqueur, je ferai une colonne dans le temple de mon Dieu et il n'en sortira plus. J'écrirai sur lui le nom de mon Dieu et celui de la ville de mon Dieu, la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d'auprès de mon Dieu, ainsi que mon nom nouveau. Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Églises! Écris à l'ange de l'Église de Laodicée: Voici ce que dit l'Amen, le témoin fidèle et véritable, l'auteur de la création de Dieu: Je connais tes œuvres: tu n'es ni froid ni bouillant. Si seulement tu étais froid ou bouillant! Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n'es ni froid ni bouillant, je vais te vomir de ma bouche. Parce que tu dis: Je suis riche, je me suis enrichi et je n'ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu, je te conseille d'acheter chez moi de l'or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies. Moi, je reprends et je corrige tous ceux que j'aime. Aie donc du zèle et repens-toi! Voici: je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi. Le vainqueur, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône. Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Églises! Après cela je regardai, et voici une porte ouverte dans le ciel. Telle une trompette, la première voix que j'avais entendue me parler dit: Monte ici, et je te ferai voir ce qui doit arriver dans la suite. Aussitôt, je fus (ravi) en esprit. Et voici qu'il y avait un trône dans le ciel, et sur ce trône quelqu'un était assis. Celui qui était assis avait l'aspect d'une pierre de jaspe et de sardoine, et le trône était environné d'un arc-en-ciel qui avait l'aspect de l'émeraude. Autour du trône il y avait vingt-quatre trônes, et sur ces trônes vingt-quatre anciens, assis, vêtus de vêtements blancs, et sur leurs têtes des couronnes d'or. Du trône sortent des éclairs, des voix et des tonnerres. Devant le trône brûlent sept lampes ardentes, qui sont les sept esprits de Dieu. Devant le trône, c'est comme une mer de verre, semblable à du cristal. Au milieu du trône et tout autour du trône, quatre êtres vivants remplis d'yeux devant et derrière. Le premier être vivant est semblable à un lion, le deuxième être vivant est semblable à un veau, le troisième être vivant a comme un visage d'homme, et le quatrième être vivant est semblable à un aigle en plein vol. Les quatre êtres vivants ont chacun six ailes, et ils sont remplis d'yeux tout autour et au-dedans. Ils ne cessent de dire jour et nuit: Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant qui était, qui est et qui vient! Et quand les êtres vivants rendront gloire, honneur et actions de grâces à celui qui est assis sur le trône, à celui qui vit aux siècles des siècles, les vingt-quatre anciens se prosterneront devant celui qui est assis sur le trône, ils adoreront celui qui vit aux siècles des siècles, et ils jetteront leurs couronnes devant le trône, en disant: Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire, l'honneur et la puissance, car tu as créé toutes choses, et c'est par ta volonté qu'elles existent et qu'elles furent créées. Puis je vis dans la main droite de celui qui était assis sur le trône un livre écrit en-dedans et en-dehors, scellé de sept sceaux. Et je vis un ange puissant qui proclamait d'une voix forte: Qui est digne d'ouvrir le livre et d'en rompre les sceaux? Mais nul dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ne pouvait ouvrir le livre, ni le regarder. Et je pleurais beaucoup, parce que nul ne fut trouvé digne d'ouvrir le livre, ni de le regarder. Et l'un des anciens me dit: Ne pleure pas; voici que le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux. Et je vis au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des anciens, un Agneau debout, qui semblait immolé. Il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre. Il vint recevoir le livre de la main droite de celui qui était assis sur le trône. Quand il eut reçu le livre, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre anciens se prosternèrent devant l'Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d'or remplies de parfums, qui sont les prières des saints. Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant: Tu es digne de recevoir le livre et d'en ouvrir les sceaux, car tu as été immolé et tu as racheté pour Dieu, par ton sang, des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation; tu as fait d'eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre. Je regardai et j'entendis la voix de beaucoup d'anges autour du trône, des êtres vivants et des anciens, et leur nombre était des myriades de myriades et des milliers de milliers. Ils disaient d'une voix forte: L'Agneau qui a été immolé est digne de recevoir puissance, richesse, sagesse, force, honneur, gloire et louange. Et toutes les créatures dans le ciel, sur la terre, sous la terre et sur la mer, et tout ce qui s'y trouve, je les entendis qui disaient: À celui qui est assis sur le trône et à l'Agneau, la louange, l'honneur, la gloire et le pouvoir aux siècles des siècles! Et les quatre êtres vivants disaient: Amen! Et les anciens se prosternèrent et adorèrent. Je regardai, quand l'Agneau ouvrit un des sept sceaux, et j'entendis l'un des quatre êtres vivants dire comme d'une voix de tonnerre: Viens. Je regardai, et voici un cheval blanc. Celui qui le montait tenait un arc; une couronne lui fut donnée, et il partit en vainqueur et pour vaincre. Quand il ouvrit le second sceau, j'entendis le second être vivant dire: Viens. Et un autre cheval, rouge feu, sortit. Celui qui le montait reçut le pouvoir d'ôter la paix de la terre, afin que les hommes s'égorgent les uns les autres; et une grande épée lui fut donnée. Quand il ouvrit le troisième sceau, j'entendis le troisième être vivant dire: Viens. Je regardai, et voici un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance à la main. Et j'entendis comme une voix au milieu des quatre êtres vivants; elle disait: Une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d'orge pour un denier; quant à l'huile et au vin, n'y touche pas. Quand il ouvrit le quatrième sceau, j'entendis la voix du quatrième être vivant dire: Viens. Je regardai, et voici un cheval d'une couleur verdâtre. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la peste et par les bêtes sauvages de la terre. Quand il ouvrit le cinquième sceau, je vis sous l'autel les âmes de ceux qui avaient été égorgés à cause de la parole de Dieu et du témoignage rendu. Ils crièrent d'une voix forte: Jusques à quand, Maître saint et véritable, tardes-tu à faire justice et à venger notre sang sur les habitants de la terre? Une robe blanche fut donnée à chacun d'eux, et il leur fut dit de se tenir en repos quelque temps encore, jusqu'à ce que soient au complet leurs compagnons de service et leurs frères qui allaient être mis à mort comme eux. Je regardai, quand il ouvrit le sixième sceau: il y eut un grand tremblement de terre: le soleil devint noir comme un sac de crin; la lune entière devint comme du sang, et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, comme lorsqu'un figuier secoué par un grand vent laisse tomber ses figues. Le ciel se retira tel un livre qu'on roule, et toutes les montagnes et les îles furent écartées de leurs places. Les rois de la terre, les grands, les chefs militaires, les riches, les puissants, tous les esclaves et les (hommes) libres se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes. Et ils disaient aux montagnes et aux rochers: Tombez sur nous, et cachez-nous loin de la face de celui qui est assis sur le trône, et de la colère de l'Agneau, car le grand jour de leur colère est venu, et qui pourrait subsister? Après cela, je vis quatre anges debout aux quatre coins de la terre. Ils retenaient les quatre vents de la terre, afin qu'il ne souffle pas de vent sur la terre, ni sur la mer, ni sur aucun arbre. Et je vis un autre ange qui montait du côté du soleil levant et qui tenait le sceau du Dieu vivant. Il cria d'une voix forte aux quatre anges à qui il avait été donné de faire du mal à la terre et à la mer: Ne touchez pas à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu'à ce que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu. Et j'entendis le nombre de ceux qui avaient été marqués du sceau, 144 000 de toutes les tribus des fils d'Israël: de la tribu de Juda, 12 000 marqués du sceau; de la tribu de Ruben, 12 000; de la tribu de Gad, 12 000; de la tribu d'Aser, 12 000; de la tribu de Nephthali, 12 000; de la tribu de Manassé, 12 000; de la tribu de Siméon, 12 000; de la tribu de Lévi, 12 000; de la tribu d'Issacar, 12 000; de la tribu de Zabulon, 12 000; de la tribu de Joseph, 12 000; de la tribu de Benjamin, 12 000 marqués du sceau. Après cela je regardai, et voici une grande foule que nul ne pouvait compter, de toute nation, de toutes tribus, de tous peuples et de toutes langues. Ils se tenaient devant le trône et devant l'Agneau, vêtus de robes blanches, et des palmes à la main. Et ils criaient d'une voix forte: Le salut (est) à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l'Agneau. Et tous les anges se tenaient autour du trône, des anciens et des quatre êtres vivants; ils tombèrent la face contre terre devant le trône et ils adorèrent Dieu, en disant: Amen. La louange, la gloire, la sagesse, l'action de grâces, l'honneur, la puissance et la force (sont) à notre Dieu, aux siècles des siècles! Amen. Alors l'un des anciens prit la parole et me dit: Ceux qui sont vêtus de robes blanches, qui sont-ils et d'où sont-ils venus? Je lui répondis: Mon seigneur, tu le sais. Et il me dit: Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation. Ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau. C'est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu et lui rendent un culte jour et nuit dans son temple. Celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux; ils n'auront plus faim, ils n'auront plus soif, et le soleil ne les frappera plus, ni aucune chaleur. Car l'Agneau qui est au milieu du trône les fera paître et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. Quand il ouvrit le septième sceau, il y eut dans le ciel un silence d'environ une demi-heure. Je vis les sept anges qui se tiennent devant Dieu, et sept trompettes leur furent données. Et un autre ange vint se placer sur l'autel; il tenait un encensoir d'or. On lui donna beaucoup de parfums pour les offrir, avec les prières de tous les saints, sur l'autel d'or devant le trône. La fumée des parfums monta, avec les prières des saints, de la main de l'ange devant Dieu. L'ange prit l'encensoir, le remplit du feu de l'autel et le jeta sur la terre; il y eut des tonnerres, des voix et des éclairs et un tremblement de terre. Et les sept anges qui tenaient les sept trompettes se préparèrent à en sonner. Le premier sonna de la trompette. Il y eut de la grêle et du feu mêlés de sang qui furent jetés sur la terre. Le tiers de la terre fut consumé, le tiers des arbres fut consumé, et toute herbe verte fut consumée. Le deuxième ange sonna de la trompette. Une sorte de grande montagne embrasée fut jetée dans la mer. Le tiers de la mer devint du sang, le tiers des créatures qui étaient dans la mer et qui avaient souffle de vie périt, et le tiers des navires fut détruit. Le troisième ange sonna de la trompette. Et tomba du ciel une grande étoile qui brûlait comme un flambeau. Elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources des eaux. Le nom de cette étoile est: Absinthe; le tiers des eaux fut changé en absinthe et beaucoup d'hommes moururent de ces eaux devenues amères. Le quatrième ange sonna de la trompette. Le tiers du soleil fut frappé ainsi que le tiers de la lune et le tiers des étoiles, afin que le tiers en soit obscurci, et que le jour perde un tiers de sa clarté; et la nuit de même. Je regardai, et j'entendis un aigle qui volait au milieu du ciel et disait d'une voix forte: Malheur, malheur, malheur aux habitants de la terre, à cause des autres sons de trompette que les trois anges vont faire retentir! Le cinquième ange sonna de la trompette. Je vis une étoile qui était tombée du ciel sur la terre. La clé du puits de l'abîme lui fut donnée. Elle ouvrit le puits de l'abîme. Il monta du puits une fumée comme la fumée d'une grande fournaise, et le soleil et l'air furent obscurcis par la fumée du puits. De la fumée, des sauterelles sortirent sur la terre, et il leur fut donné un pouvoir pareil au pouvoir des scorpions de la terre. Il leur fut dit de ne pas toucher à l'herbe de la terre, ni à aucune verdure, ni à aucun arbre, mais seulement aux hommes qui n'ont pas le sceau de Dieu sur le front. Il leur fut donné, non de les tuer, mais de les tourmenter pendant cinq mois, et le tourment qu'elles causaient était comme le tourment causé par un scorpion lorsqu'il pique un homme. En ces jours-là, les hommes chercheront la mort et ne la trouveront point. Ils désireront mourir, et la mort fuira loin d'eux. Ces sauterelles ressemblaient à des chevaux équipés pour le combat. Il y avait sur leurs têtes comme des couronnes semblables à de l'or, et leurs visages étaient comme des visages humains. Elles avaient des cheveux comme des cheveux de femmes, et leurs dents étaient comme celles des lions. Elles avaient des poitrails comme des cuirasses de fer, et le bruit de leurs ailes était comme le bruit de chars à plusieurs chevaux qui courent au combat. Elles avaient des queues semblables à des scorpions et des aiguillons, et c'est dans leurs queues qu'était leur pouvoir de nuire aux hommes pendant cinq mois. Elles ont sur elles comme roi l'ange de l'abîme, dont le nom hébreu est Abaddon, et qui en grec se nomme Apollyon. Le premier malheur est passé. Voici que deux malheurs viennent encore après cela. Le sixième ange sonna de la trompette. Et j'entendis une voix venir des quatre cornes de l'autel d'or qui est devant Dieu et dire au sixième ange qui avait la trompette: Délie les quatre anges qui sont enchaînés sur le grand fleuve, l'Euphrate. Et les quatre anges qui étaient prêts pour l'heure, le jour, le mois et l'année, furent déliés pour tuer le tiers des hommes. Le nombre des combattants de la cavalerie était de deux myriades de myriades. J'en entendis le nombre. Ainsi dans la vision, je vis les chevaux et ceux qui les montaient; ils avaient des cuirasses (couleur) de feu, d'hyacinthe et de soufre. Les têtes des chevaux étaient comme des têtes de lions; de leurs bouches sortaient du feu, de la fumée et du soufre. Le tiers des hommes fut tué par ces trois fléaux, par le feu, par la fumée et par le soufre qui sortaient de leurs bouches. Car le pouvoir des chevaux est dans leurs bouches et dans leurs queues; leurs queues sont semblables à des serpents; elles ont des têtes, et c'est par elles qu'elles font du mal. Les autres hommes, qui ne furent pas tués par ces fléaux, ne se repentirent pas des œuvres de leurs mains; ils ne cessèrent pas d'adorer les démons et les idoles d'or, d'argent, de bronze, de pierre et de bois, qui ne peuvent ni voir ni entendre ni marcher; ils ne se repentirent pas de leurs meurtres, ni de leurs sortilèges, ni de leur inconduite, ni de leurs vols. Je vis un autre ange puissant, qui descendait du ciel, vêtu d'une nuée. Sur sa tête était l'arc-en-ciel, son visage était comme le soleil et ses jambes comme des colonnes de feu. Il tenait à la main un petit livre ouvert. Il posa le pied droit sur la mer et le gauche sur la terre, et il cria d'une voix forte, comme rugit un lion. À son cri, les sept tonnerres firent entendre leur voix. Quand les sept tonnerres eurent parlé, j'allais écrire, mais j'entendis du ciel une voix dire: Ferme d'un sceau ce qu'ont dit les sept tonnerres, et ne l'écris pas. Et l'ange que j'avais vu debout sur la mer et sur la terre, leva la main droite vers le ciel; puis il jura par celui qui vit aux siècles des siècles, qui a créé le ciel et ce qui s'y trouve, la terre et ce qui s'y trouve, la mer et ce qui s'y trouve, (il jura) qu'il n'y aurait plus de délai, mais qu'aux jours de la voix du septième ange, quand il s'apprêterait à sonner de la trompette, alors le mystère de Dieu s'accomplirait, comme il en avait annoncé la bonne nouvelle à ses serviteurs les prophètes. Et la voix, que j'avais entendue (venir) du ciel me parla de nouveau en ces termes: Va, prends le petit livre ouvert dans la main de l'ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre. J'allai vers l'ange, en lui disant de me donner le petit livre. Et il me dit: Prends-le et avale-le: il remplira d'amertume tes entrailles, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel. Je pris le petit livre de la main de l'ange et je l'avalai: il fut dans ma bouche doux comme du miel, mais quand je l'eus mangé, mes entrailles furent remplies d'amertume. Puis on me dit: il faut que tu prophétises de nouveau sur beaucoup de peuples, de nations, de langues, de rois. On me donna un roseau semblable à une baguette, en disant: Lève-toi et mesure le temple de Dieu, l'autel et ceux qui adorent là. Mais le parvis extérieur du temple, laisse-le de côté et ne le mesure pas, car il a été donné aux nations, et elles fouleront aux pieds la ville sainte pendant quarante-deux mois. J'accorderai à mes deux témoins le don de prophétiser, revêtus de sacs, pendant 1 260 jours. Ce sont là les deux oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent devant le Seigneur de la terre. Si quelqu'un veut leur nuire, du feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis. Oui, si quelqu'un veut leur nuire, il faut qu'il soit tué de cette manière. Ils ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu'il ne tombe pas de pluie pendant les jours de leur prophétie, et ils ont le pouvoir de changer les eaux en sang et de frapper la terre de toute espèce de plaie, chaque fois qu'ils le veulent. Quand ils auront achevé leur témoignage, la bête qui monte de l'abîme leur fera la guerre, les vaincra et les tuera. Et leurs cadavres (resteront) sur la place de la grande ville, qui est appelée dans un sens spirituel Sodome et Égypte, là même où leur Seigneur a été crucifié. Des hommes d'entre les peuples, les tribus, les langues et les nations verront leurs cadavres pendant trois jours et demi, et ils ne permettront pas qu'on mette leurs cadavres dans une tombe. Les habitants de la terre se réjouiront à leur sujet et seront dans l'allégresse. Ils s'enverront des présents les uns aux autres, parce que ces deux prophètes ont tourmenté les habitants de la terre. Après les trois jours et demi, un esprit de vie venant de Dieu entra en eux, et ils se tinrent sur leurs pieds; une grande crainte fondit sur ceux qui les voyaient. Ils entendirent du ciel une voix forte leur dire: Montez ici! Ils montèrent au ciel dans la nuée, et leurs ennemis les virent. À cette heure-là, il y eut un grand tremblement de terre, et la dixième partie de la ville s'écroula. Sept mille hommes furent tués dans ce tremblement de terre, les autres furent effrayés et donnèrent gloire au Dieu du ciel. Le second malheur est passé. Voici que le troisième vient bientôt. Le septième ange sonna de la trompette. Et des voix fortes retentirent dans le ciel en disant: le royaume du monde est passé à notre Seigneur et à son Christ. Il régnera aux siècles des siècles! Les vingt-quatre anciens, qui étaient assis devant Dieu sur leurs trônes, tombèrent la face contre terre et adorèrent Dieu en disant: Nous te rendons grâces, Seigneur Dieu, Tout-Puissant, qui es, et qui étais, d'avoir saisi ta grande puissance et d'avoir établi ton règne. Les nations s'étaient irritées, ta colère est venue, ainsi que le temps de juger les morts, de récompenser tes serviteurs les prophètes, les saints et ceux qui craignent ton nom, les petits et les grands, et de détruire ceux qui détruisent la terre. Le temple de Dieu dans le ciel fut ouvert, et l'arche de son alliance apparut dans son temple. Il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres, un tremblement de terre et une forte grêle. Un grand signe apparut dans le ciel: une femme revêtue du soleil, la lune sous les pieds, et une couronne de douze étoiles sur la tête. Elle était enceinte et elle criait dans le travail et les douleurs de l'enfantement. Un autre signe apparut dans le ciel: et voici, un grand dragon rouge feu qui avait sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes. Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel et les jetait sur la terre. Le dragon se tint debout devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant, dès qu'elle l'aurait enfanté. Elle enfanta un fils, un mâle qui doit faire paître toutes les nations avec un sceptre de fer. Et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône. Et la femme s'enfuit au désert, où elle avait un lieu préparé par Dieu, afin d'y être nourrie pendant 1 260 jours. Il y eut une guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent le dragon. Le dragon combattit, lui et ses anges, mais il ne fut pas le plus fort, et il ne se trouva plus de place pour eux dans le ciel. Il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre habitée; il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. Alors j'entendis dans le ciel une voix forte qui disait: Maintenant est arrivé le salut, ainsi que la puissance et le règne de notre Dieu, et l'autorité de son Christ. Car il a été précipité, l'accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit. Ils l'ont vaincu à cause du sang de l'Agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n'ont pas aimé leur vie jusqu'à (craindre) la mort. C'est pourquoi réjouissez-vous, cieux, et vous qui habitez les cieux! Malheur à la terre et à la mer! Car le diable est descendu vers vous, plein de fureur, sachant qu'il a peu de temps. Quand le dragon vit qu'il avait été précipité sur la terre, il poursuivit la femme qui avait mis au monde l'enfant mâle. Alors, les deux ailes du grand aigle furent données à la femme pour s'envoler au désert, vers son lieu, où elle est nourrie un temps, des temps et la moitié d'un temps, loin de la face du serpent. De sa gueule, le serpent lança de l'eau comme un fleuve derrière la femme, afin de la faire entraîner par le fleuve. Mais la terre secourut la femme, elle ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve que le dragon avait lancé de sa gueule. Le dragon fut irrité contre la femme, et il s'en alla faire la guerre au reste de sa descendance, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui retiennent le témoignage de Jésus. Et il se tint debout sur le sable de la mer. Puis je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème. La bête que je vis était semblable à un léopard, ses pattes étaient comme celles d'un ours et sa gueule comme la gueule d'un lion. Le dragon lui donna sa puissance, son trône et un grand pouvoir. Et (je vis) l'une de ses têtes comme frappée à mort, mais sa blessure mortelle fut guérie. Remplie d'admiration, la terre entière suivit la bête. Ils se prosternèrent devant le dragon, parce qu'il avait donné le pouvoir à la bête; ils se prosternèrent devant la bête, en disant: Qui est semblable à la bête et qui peut la combattre? Il lui fut donné une gueule qui proférait des paroles arrogantes et des blasphèmes. Et il lui fut donné le pouvoir d'agir pendant quarante-deux mois. Elle ouvrit sa gueule en blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer contre son nom, son tabernacle et ceux qui l'habitent dans le ciel. Il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre. Il lui fut donné pouvoir sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation. Et tous les habitants de la terre se prosterneront devant elle, ceux dont le nom n'a pas été inscrit sur le livre de vie de l'Agneau immolé dès la fondation du monde. Si quelqu'un a des oreilles, qu'il entende! Si quelqu'un est (destiné) à la captivité, il ira en captivité; si quelqu'un tue par l'épée, il faut qu'il soit tué par l'épée. C'est ici la persévérance et la foi des saints. Puis je vis monter de la terre une autre bête. Elle avait deux cornes semblables à celles d'un agneau, et elle parlait comme un dragon. Elle exerce tout le pouvoir de la première bête en sa présence, et elle fait que la terre et ses habitants se prosternent devant la première bête, dont la blessure mortelle a été guérie. Elle opère de grands signes jusqu'à faire descendre le feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes. Elle séduit les habitants de la terre par les signes qu'il lui fut donné d'opérer devant la bête, en disant aux habitants de la terre de faire une image de la bête qui a été blessée par l'épée et qui a survécu. Il lui fut donné d'animer l'image de la bête, afin que l'image de la bête parle et fasse mettre à mort tous ceux qui ne se prosterneraient pas devant l'image de la bête. Elle fait que tous, les petits et les grands, les riches et les pauvres, les hommes libres et les esclaves, reçoivent une marque sur la main droite ou sur le front, et que nul ne puisse acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le chiffre de son nom. C'est ici la sagesse. Que celui qui a de l'intelligence calcule le chiffre de la bête. Car c'est un chiffre d'homme, et son chiffre est 666. Je regardai, et voici l'Agneau debout sur la montagne de Sion, et avec lui 144 000 (personnes), qui avaient son nom et le nom de son Père écrits sur leur front. J'entendis du ciel une voix, comme la voix de grandes eaux, comme le bruit d'un fort coup de tonnerre; et le son que j'entendis était comme celui de joueurs de harpes jouant de la harpe. Ils chantent un cantique nouveau devant le trône et devant les quatre êtres vivants et les anciens. Personne ne pouvait apprendre le cantique, sinon les 144 000 qui avaient été rachetés de la terre. Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes, car ils sont vierges. Ils suivent l'Agneau partout où il va. Ils ont été rachetés d'entre les hommes, comme des prémices pour Dieu et pour l'Agneau, et dans leur bouche il ne s'est pas trouvé de mensonge; ils sont irréprochables. Je vis un autre ange qui volait au milieu du ciel; il avait un Évangile éternel, pour l'annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, tribu, langue et peuple. Il disait d'une voix forte: Craignez Dieu et donnez-lui gloire, car l'heure de son jugement est venue; et prosternez-vous devant celui qui a fait le ciel, la terre, la mer et les sources d'eaux! Un autre, un second ange suivit, disant: Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a fait boire à toutes les nations du vin de la fureur de son inconduite. Un autre, un troisième ange les suivit, en disant d'une voix forte: Si quelqu'un se prosterne devant la bête et son image, et reçoit une marque sur le front ou sur la main, il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et le soufre, devant les saints anges et devant l'Agneau. La fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles, et ils n'ont de repos ni jour ni nuit, ceux qui se prosternent devant la bête et devant son image, et quiconque reçoit la marque de son nom. C'est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi en Jésus. J'entendis du ciel une voix qui disait: Écris: Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur, dès à présent! Oui, dit l'Esprit, afin qu'ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent. Je regardai, et voici une nuée blanche, et sur la nuée était assis quelqu'un qui ressemblait à un fils d'homme. Il avait une couronne d'or sur la tête et une faucille tranchante à la main. Un autre ange sortit du temple, en criant d'une voix forte à celui qui était assis sur la nuée: Lance ta faucille et moissonne, l'heure est venue de moissonner, car la moisson de la terre est mûre. Et celui qui était assis sur la nuée jeta sa faucille sur la terre. Et la terre fut moissonnée. Un autre ange sortit du temple qui est dans le ciel; il avait lui aussi une faucille tranchante. Un autre ange, qui avait pouvoir sur le feu, sortit de l'autel et s'adressa d'une voix forte à celui qui avait la faucille tranchante, en disant: Lance ta faucille tranchante, et vendange les grappes de la vigne de la terre, car ses raisins sont mûrs. L'ange jeta sa faucille sur la terre. Il vendangea la vigne de la terre et jeta (la vendange) dans la grande cuve de la fureur de Dieu. Et la cuve fut foulée hors de la ville; du sang sortit de la cuve, jusqu'aux mors des chevaux, sur une étendue de 1 600 stades. Puis je vis dans le ciel un autre signe grand et admirable; sept anges qui tenaient sept plaies, les dernières, car c'est par elles que s'accomplit la colère de Dieu. Et je vis comme une mer de cristal, mêlée de feu, et les vainqueurs de la bête, de son image et du chiffre de son nom, debout sur la mer de cristal. Ils tiennent les harpes de Dieu. Ils chantent le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l'Agneau: Tes œuvres sont grandes et admirables, Seigneur Dieu Tout-Puissant! Tes voies sont justes et véritables, Roi des nations! Seigneur, qui ne craindrait et ne glorifierait ton nom? Car seul tu es saint. Et toutes les nations viendront et se prosterneront devant toi, parce que ta justice a été manifestée. Après cela je regardai, et le sanctuaire du tabernacle du témoignage fut ouvert dans le ciel. Les sept anges qui tenaient les sept plaies sortirent du sanctuaire; ils étaient revêtus d'un lin pur, éclatant, et portaient des ceintures d'or autour de la poitrine. L'un des quatre êtres vivants donna aux sept anges sept coupes d'or, pleines de la fureur de Dieu qui vit aux siècles des siècles. Et le sanctuaire fut rempli de fumée, à cause de la gloire de Dieu et de sa puissance, et personne ne pouvait entrer dans le sanctuaire, jusqu'à ce que les sept plaies des sept anges soient achevées. J'entendis une voix forte qui venait du sanctuaire et qui disait aux anges: Allez, versez sur la terre les sept coupes de la fureur de Dieu! Le premier partit et versa sa coupe sur la terre. Un ulcère malin et douloureux atteignit les hommes qui avaient la marque de la bête et qui se prosternaient devant son image. Le second versa sa coupe dans la mer qui devint du sang comme celui d'un mort, et tous les êtres vivants moururent, ceux qui étaient dans la mer. Le troisième versa sa coupe dans les fleuves et les sources d'eaux. Ils devinrent du sang. Et j'entendis l'ange des eaux dire: Tu es juste, toi qui es et qui étais, toi le saint, d'avoir exercé ces jugements. Car ils ont versé le sang des saints et des prophètes, et tu leur as donné du sang à boire; ils le méritent. Et j'entendis l'autel dire: Oui, Seigneur Dieu Tout-Puissant, tes jugements sont véritables et justes. Le quatrième versa sa coupe sur le soleil. Il lui fut donné de brûler les hommes par le feu, et les hommes furent brûlés par une chaleur torride. Ils blasphémèrent le nom du Dieu qui a l'autorité sur ces plaies, et ils ne se repentirent pas pour lui rendre gloire. Le cinquième versa sa coupe sur le trône de la bête. Son royaume fut obscurci; les hommes se mordaient la langue de douleur, et ils blasphémèrent le Dieu du ciel, à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, mais ils ne se repentirent pas de leurs œuvres. Le sixième versa sa coupe sur le grand fleuve, l'Euphrate. Et l'eau en tarit pour préparer la voie aux rois qui viennent de l'Orient. Je vis sortir de la gueule du dragon, de la gueule de la bête et de la bouche du faux prophète, trois esprits impurs, semblables à des grenouilles. Ce sont des esprits de démons, qui opèrent des signes et qui s'en vont vers les rois de toute la terre, afin de les rassembler pour le combat du grand jour de Dieu, le Tout-Puissant. – Voici, je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille et garde ses vêtements, afin qu'il ne marche pas nu et qu'on ne voie pas sa honte! – Ils les rassemblèrent dans le lieu appelé en hébreu Harmaguédon. Le septième versa sa coupe dans l'air. Il sortit du sanctuaire une voix forte qui venait du trône et disait: C'en est fait! Il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres et un grand tremblement de terre tel qu'il n'y en a pas eu de si grand, depuis que les hommes sont sur la terre. La grande ville fut divisée en trois parties. Les villes des nations tombèrent, et Dieu se souvint de Babylone la grande, pour lui donner la coupe du vin de son ardente colère. Toutes les îles s'enfuirent, et les montagnes ne furent pas retrouvées. Une grosse grêle, (dont les grêlons pesaient) environ un talent, tomba du ciel sur les hommes; et les hommes blasphémèrent Dieu à cause de la plaie de la grêle, parce que cette plaie était violente à l'extrême. Puis l'un des sept anges qui tenaient les sept coupes vint et m'adressa la parole: Viens, je te montrerai le jugement de la grande prostituée, assise sur les grandes eaux. C'est avec elle que les rois de la terre se sont livrés à l'inconduite, et les habitants de la terre se sont enivrés du vin de son inconduite. Il me transporta en esprit dans un désert. Et je vis une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphèmes, et qui avait sept têtes et dix cornes. Cette femme était vêtue de pourpre et d'écarlate, et parée d'or, de pierres précieuses et de perles. Elle tenait à la main une coupe d'or, remplie d'abominations et des impuretés de son inconduite. Sur son front était écrit un nom, un mystère: Babylone la grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre. Je vis cette femme ivre du sang des saints et du sang des témoins de Jésus. À sa vue, je fus frappé d'un grand étonnement. Et l'ange me dit: Pourquoi t'étonner? Je te dirai le mystère de la femme et de la bête qui la porte et qui a les sept têtes et les dix cornes. La bête que tu as vue était, et elle n'est plus. Elle va monter de l'abîme et s'en aller à la perdition. Et les habitants de la terre, dont le nom n'a pas été inscrit dès la fondation du monde dans le livre de vie, s'étonneront à la vue de la bête, parce qu'elle était, qu'elle n'est plus et qu'elle reparaîtra. (Il faut) ici l'intelligence qui a de la sagesse: les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise. Ce sont aussi sept rois: cinq sont tombés, l'un existe, l'autre n'est pas encore venu, et quand il sera venu, il doit rester peu de temps. La bête, qui était et qui n'est plus, est elle-même un huitième roi; elle est aussi l'un des sept, et elle s'en va à la perdition. Les dix cornes que tu as vues sont dix rois, qui n'ont pas encore reçu de royaume, mais qui reçoivent le pouvoir comme rois pendant une heure avec la bête. Ils ont un même dessein et donnent leur puissance et leur pouvoir à la bête. Ils combattront l'Agneau, et l'Agneau les vaincra, parce qu'il est Seigneur des seigneurs, et Roi des rois. Et les appelés, les élus et les fidèles qui sont avec lui, (les vaincront aussi). Il me dit: Les eaux que tu as vues, sur lesquelles la prostituée est assise, ce sont des peuples, des foules, des nations et des langues. Les dix cornes que tu as vues et la bête haïront la prostituée, la dépouilleront et la mettront à nu, mangeront sa chair et la consumeront par le feu. Car Dieu a mis dans leurs cœurs d'exécuter son dessein, d'exécuter un même dessein et de donner leur royauté à la bête, jusqu'à ce que les paroles de Dieu soient accomplies. Et la femme que tu as vue, c'est la grande ville qui a la royauté sur les rois de la terre. Après cela je vis descendre du ciel un autre ange qui avait une grande autorité; et la terre fut illuminée de sa gloire. Il cria d'une voix forte: Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande! Elle est devenue une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur et un repaire de tout oiseau impur et détesté, parce que toutes les nations ont bu du vin de la fureur de son inconduite; que les rois de la terre se sont livrés à l'inconduite avec elle, et que les marchands de la terre se sont enrichis par la puissance de son luxe. Et j'entendis du ciel une autre voix: Sortez du milieu d'elle, mon peuple, afin de ne point participer à ses péchés et de ne pas recevoir (votre part) de ses plaies. Car ses péchés se sont accumulés jusqu'au ciel, et Dieu s'est souvenu de ses injustices. Payez-la comme elle a payé, et rendez-lui au double de ses œuvres! Dans la coupe où elle a versé, versez-lui au double. Autant elle s'est glorifiée et plongée dans le luxe, autant donnez-lui de tourment et de deuil! Parce qu'elle dit en son cœur: Je suis assise en reine, je ne suis pas veuve et je ne verrai point de deuil, à cause de cela, en un seul jour ses plaies viendront: mort, deuil, famine, et elle sera consumée par le feu. Car il est fort, le Seigneur Dieu qui l'a jugée. Tous les rois de la terre, qui se sont livrés avec elle à l'inconduite et au luxe, pleureront et se lamenteront à son sujet, quand ils verront la fumée de son embrasement. Retenus à distance par la crainte de son tourment, ils diront: Malheur! malheur! La grande ville, Babylone, la ville forte! En une seule heure est venu ton jugement! Et les marchands de la terre pleurent et sont dans le deuil à cause d'elle, parce que personne n'achète plus leur cargaison, cargaison d'or, d'argent, de pierres précieuses, de perles, de fin lin, de pourpre, de soie, d'écarlate, de tout bois de senteur, de tout objet en ivoire, de tout objet en bois très précieux, en bronze, en fer et en marbre; de la cannelle, des aromates, des parfums, de la myrrhe, de l'encens, du vin, de l'huile, de la fleur de farine, du blé, des bœufs et des brebis, des chevaux, des chars, des corps et des âmes d'hommes. Le fruit mûr de la convoitise de ton âme s'en est allé loin de toi, toutes les choses délicates ou éclatantes sont perdues pour toi, et on ne les retrouvera plus. Les marchands qui se sont enrichis par elle, seront tenus à distance, par la crainte de son tourment; ils pleureront et seront dans le deuil; ils diront: Malheur! malheur! La grande ville vêtue de fin lin, de pourpre et d'écarlate, et parée d'or, de pierres précieuses et de perles! En une seule heure, tant de richesses ont été détruites. Tous les pilotes, tous les caboteurs, les marins et tous les travailleurs de la mer se tenaient à distance, et s'écriaient, en voyant la fumée de son embrasement: Quelle ville était semblable à la grande ville? Ils jetaient de la poussière sur leurs têtes, ils pleuraient, ils étaient dans le deuil et ils criaient: Malheur! malheur! La grande ville, où se sont enrichis par son opulence tous ceux qui ont des navires sur la mer, en une seule heure, elle est devenue un désert! Réjouis-toi sur elle, ciel! Et vous aussi les saints, les apôtres et les prophètes! Car Dieu vous a fait justice en la jugeant. Alors un ange puissant prit une pierre semblable à une grande meule, et il la jeta à la mer, en disant: Ainsi sera précipitée avec violence Babylone, la grande ville, et on ne la trouvera plus. Et l'on n'entendra plus chez toi les sons des joueurs de harpe, des musiciens, des joueurs de flûte et de trompette. On n'y trouvera plus aucun artisan d'un métier quelconque, on n'y entendra plus le bruit de la meule, la lumière de la lampe n'y brillera plus, et la voix de l'époux et de l'épouse n'y sera plus entendue. Car tes marchands étaient les grands de la terre, toutes les nations ont été séduites par tes sortilèges, et on a trouvé chez toi le sang des prophètes et des saints et de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre. Après cela, j'entendis comme une voix forte d'une foule nombreuse dans le ciel qui disait: Alléluia! Le salut, la gloire et la puissance sont à notre Dieu, parce que ses jugements sont véritables et justes. Il a jugé la grande prostituée qui corrompait la terre par son inconduite, et il a vengé le sang de ses serviteurs (en le réclamant) de sa main. Et ils dirent une seconde fois: Alléluia! … Et sa fumée monte aux siècles des siècles. Les vingt-quatre anciens et les quatre êtres vivants se prosternèrent et adorèrent Dieu assis sur le trône, en disant: Amen! Alléluia! Une voix sortit du trône: Louez notre Dieu, vous tous ses serviteurs, vous qui le craignez, petits et grands! Et j'entendis comme la voix d'une foule nombreuse, comme la voix de grandes eaux, et comme la voix de forts tonnerres, disant: Alléluia! Car le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, a établi son règne. Réjouissons-nous, soyons dans l'allégresse et donnons-lui gloire, car les noces de l'Agneau sont venues, et son épouse s'est préparée. Il lui a été donné de se vêtir de fin lin, éclatant et pur. Le fin lin, ce sont les œuvres justes des saints. L'ange me dit: Écris: Heureux ceux qui sont appelés au festin de noces de l'Agneau! Puis il me dit: Ce sont les paroles véritables de Dieu. Et je tombai à ses pieds pour l'adorer, mais il me dit: Garde-toi de le faire! Je suis ton compagnon de service et celui de tes frères qui ont le témoignage de Jésus. Adore Dieu! Le témoignage de Jésus est l'esprit de la prophétie. Puis je vis le ciel ouvert, et voici un cheval blanc. Celui qui le monte s'appelle Fidèle et Véritable, il juge et combat avec justice. Ses yeux sont une flamme de feu; sur sa tête (se trouvent) plusieurs diadèmes; il porte un nom écrit, que nul ne connaît, sinon lui, et il est vêtu d'un manteau trempé de sang. Son nom est la Parole de Dieu. Les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, revêtues de fin lin, blanc et pur. De sa bouche sort une épée tranchante pour frapper les nations. Il les fera paître avec un sceptre de fer, et il foulera la cuve du vin de l'ardente colère du Dieu Tout-Puissant. Il a sur son manteau et sur sa cuisse un nom écrit: Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Je vis un ange debout dans le soleil. Il cria d'une voix forte à tous les oiseaux qui volaient au milieu du ciel: Venez, rassemblez-vous pour le grand festin de Dieu, afin de manger la chair des rois, la chair des chefs militaires, la chair des puissants, la chair des chevaux et de ceux qui les montent, la chair de tous, libres et esclaves, petits et grands. Je vis la bête, les rois de la terre et leurs armées, rassemblés pour faire la guerre à celui qui monte le cheval et à son armée. Et la bête fut prise, et avec elle le faux prophète qui avait opéré devant elle les signes par lesquels il avait séduit ceux qui avaient reçu la marque de sa bête et qui se prosternaient devant son image. Tous deux furent jetés vivants dans l'étang de feu où brûle le soufre. Et les autres furent tués par l'épée qui sortait de la bouche de celui qui montait le cheval, et tous les oiseaux se rassasièrent de leur chair. Puis je vis descendre du ciel un ange qui tenait la clef de l'abîme et une grande chaîne à la main. Il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il le lia pour mille ans. Il le jeta dans l'abîme, qu'il ferma et scella au-dessus de lui, afin qu'il ne séduise plus les nations, jusqu'à ce que les mille ans soient accomplis. Après cela, il faut qu'il soit délié pour un peu de temps. Je vis des trônes. À ceux qui s'y assirent fut donné le pouvoir de juger. Et (je vis) les âmes de ceux qui étaient morts sous la hache à cause du témoignage de Jésus et de la parole de Dieu, et de ceux qui ne s'étaient pas prosternés devant la bête ni devant son image et qui n'avaient pas reçu la marque sur le front ni sur la main. Ils revinrent à la vie, et ils régnèrent avec Christ, pendant mille ans. Les autres morts ne revinrent pas à la vie jusqu'à ce que les mille ans soient accomplis. C'est la première résurrection. Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection! La seconde mort n'a pas de pouvoir sur eux, mais ils seront sacrificateurs de Dieu et du Christ, et ils règneront avec lui pendant les mille ans. Quand les mille ans seront accomplis, Satan sera relâché de sa prison, et il sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, afin de les rassembler pour la guerre. Leur nombre est comme le sable de la mer. Ils montèrent à la surface de la terre, et ils investirent le camp des saints et la ville bien-aimée. Mais un feu descendit du ciel et les dévora. Le diable qui les séduisait fut jeté dans l'étang de feu et de soufre, où sont la bête et le faux prophète. Et ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles. Puis je vis un grand trône blanc, et celui qui y était assis. Devant sa face s'enfuirent la terre et le ciel, et il ne fut plus trouvé de place pour eux. Et je vis les morts, les grands et les petits, debout devant le trône. Des livres furent ouverts, et un autre livre fut ouvert, qui est le livre de vie. Les morts furent jugés d'après ce qui était écrit dans les livres, selon leurs œuvres. La mer donna les morts qui s'y trouvaient, la mort et le séjour des morts donnèrent les morts qui s'y trouvaient, et ils furent jugés chacun selon ses œuvres. La mort et le séjour des morts furent jetés dans l'étang de feu. C'est la seconde mort, l'étang de feu. Quiconque ne fut pas trouvé inscrit dans le livre de vie fut jeté dans l'étang de feu. Je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n'était plus. Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, prête comme une épouse qui s'est parée pour son époux. J'entendis du trône une forte voix qui disait: Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux, ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Celui qui était assis sur le trône dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il dit: Écris, car ces paroles sont certaines et vraies. Il me dit: C'est fait! Je suis l'Alpha et l'Oméga, le commencement et la fin. À celui qui a soif, je donnerai de la source de l'eau de la vie, gratuitement. Tel sera l'héritage du vainqueur; je serai son Dieu, et il sera mon fils. Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les débauchés, les magiciens, les idolâtres et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang brûlant de feu et de soufre: cela, c'est la seconde mort. Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes remplies des sept dernières plaies vint et me parla, en disant: Viens, je te montrerai l'épouse, la femme de l'Agneau. Il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne. Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d'auprès de Dieu. Elle avait la gloire de Dieu; son éclat était semblable à celui d'une pierre très précieuse, d'une pierre de jaspe transparente comme du cristal. Elle avait une grande et haute muraille. Elle avait douze portes, et sur les portes douze anges. Des noms y étaient inscrits, ceux des douze tribus des fils d'Israël: à l'orient trois portes, au nord trois portes, au midi trois portes et à l'occident trois portes. La muraille de la ville avait douze fondements, et sur eux les douze noms des douze apôtres de l'Agneau. Celui qui me parlait avait pour mesure un roseau d'or, afin de mesurer la ville, ses portes et sa muraille. La ville avait la forme d'un carré, sa longueur était égale à sa largeur. Il mesura la ville avec le roseau: 12 000 stades; la longueur, la largeur et la hauteur en étaient égales. Il mesura la muraille: 144 coudées, mesure d'homme qui était celle de l'ange. La muraille était construite en jaspe, et la ville était d'or pur, semblable à du verre pur. Les fondements de la muraille de la ville étaient ornés de pierres précieuses de toute espèce: le premier fondement était de jaspe, le deuxième de saphir, le troisième de chalcédoine, le quatrième d'émeraude, le cinquième de sardonyx, le sixième de sardoine, le septième de chrysolithe, le huitième de béryl, le neuvième de topaze, le dixième de chrysoprase, le onzième d'hyacinthe, le douzième d'améthyste. Les douze portes étaient douze perles; chacune des portes était d'une seule perle. La place de la ville était d'or pur, comme du verre transparent. Je n'y vis pas de temple, car le Seigneur Dieu Tout-Puissant est son temple, ainsi que l'Agneau. La ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour y briller, car la gloire de Dieu l'éclaire, et l'Agneau est son flambeau. Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur gloire. Ses portes ne se fermeront point pendant le jour, car là il n'y aura pas de nuit. On y apportera la gloire et l'honneur des nations. Il n'y entrera rien de souillé, ni personne qui se livre à l'abomination et au mensonge, mais ceux-là seuls qui sont inscrits dans le livre de vie de l'Agneau. Il me montra le fleuve d'eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l'Agneau. Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, se trouve l'arbre de vie, qui produit douze récoltes et donne son fruit chaque mois. Les feuilles de l'arbre servent à la guérison des nations. Il n'y aura plus d'anathème. Le trône de Dieu et de l'Agneau sera dans la ville. Ses serviteurs le serviront et verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts. La nuit ne sera plus, et ils n'auront besoin ni de la lumière d'une lampe, ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les éclairera. Et ils règneront aux siècles des siècles. Il me dit: Ces paroles sont certaines et vraies; le Seigneur, le Dieu des esprits des prophètes, a envoyé son ange pour montrer à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt. Voici: je viens bientôt. Heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre! C'est moi, Jean, qui ai entendu et vu ces choses. Et quand j'eus entendu et vu, je tombai aux pieds de l'ange qui me les montrait, pour l'adorer. Mais il me dit: Garde-toi de le faire! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères les prophètes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre. Adore Dieu! Puis il me dit: Ne ferme pas d'un sceau les paroles de la prophétie de ce livre! Car le temps est proche. Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore, que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint soit encore sanctifié! Voici: je viens bientôt, et j'apporte avec moi ma rétribution pour rendre à chacun selon son œuvre. Je suis l'Alpha et l'Oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d'avoir droit à l'arbre de vie, et d'entrer par les portes dans la ville! – Dehors les chiens, les magiciens, les débauchés, les meurtriers, les idolâtres et quiconque aime et pratique le mensonge! – Moi, Jésus, j'ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Églises. Je suis le rejeton et la postérité de David, l'étoile brillante du matin. L'Esprit et l'épouse disent: Viens! Que celui qui entend, dise: Viens! Que celui qui a soif, vienne; que celui qui veut, prenne de l'eau de la vie gratuitement! Je l'atteste à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: Si quelqu'un y ajoute, Dieu ajoutera (à son sort) les plaies décrites dans ce livre. Et si quelqu'un retranche des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l'arbre de vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre. Celui qui atteste ces choses dit: Oui, je viens bientôt. Amen! Viens, Seigneur Jésus! Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous!