Au commencement Dieu créa les cieux et la terre. Et la terre était le désert et le vide, et il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme, mais l'Esprit de Dieu posait couvant à la surface des eaux. Et Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut. Et Dieu vit que la lumière était bonne. Et Dieu sépara la lumière et les ténèbres. Et Dieu nomma la lumière jour, et nomma les ténèbres nuit. Et il y eut soir, et il y eut matin: premier jour. Puis Dieu dit: Qu'il y ait un firmament entre les eaux, et qu'il sépare les eaux les unes des autres. Et Dieu fit le firmament, et sépara les eaux qui sont au-dessous du firmament, des eaux qui sont au-dessus du firmament. Et ainsi fut. Et Dieu nomma le firmament cieux. Et il y eut soir, et il y eut matin: second jour. Puis Dieu dit: Que les eaux se rassemblent sous les cieux en un lieu unique, et que le sec apparaisse. Et ainsi fut. Et Dieu nomma le sec terre, et nomma l'amas des eaux mer. Et Dieu vit que cela était bon. Puis Dieu dit: Que la terre fasse germer la verdure, la plante portant graine, l'arbre fruitier donnant selon son espèce un fruit qui ait en lui sa graine, au-dessus de la terre. Et ainsi fut. Et la terre produisit verdure, plante portant graine selon son espèce, et arbre donnant du fruit ayant en lui sa graine selon son espèce. Et Dieu vit que cela était bon. Et il y eut soir, et il y eut matin: troisième jour. Puis Dieu dit: Qu'il y ait des luminaires au firmament des cieux pour séparer le jour et la nuit, et qu'ils servent pour signes, et époques, et jours et années, et soient pour luminaires au firmament des cieux pour luire sur la terre. Et ainsi fut. Et Dieu fit les deux grands luminaires, le grand luminaire pour présider au jour et le petit luminaire pour présider à la nuit, et les étoiles. Et Dieu les plaça au firmament des cieux pour luire sur la terre et présider au jour et à la nuit et pour séparer la lumière et les ténèbres. Et Dieu vit que cela était bon. Et il y eut soir, et il y eut matin: quatrième jour. Puis Dieu dit: Que les eaux fourmillent d'une multitude d'animaux vivants, et que les volatiles volent au-dessus de la terre au firmament des cieux. Et Dieu créa les grands poissons de mer et tous les animaux vivants qui se meuvent, dont les eaux fourmillent, selon leurs espèces, et tous les volatiles à ailes selon leurs espèces. Et Dieu vit que cela était bon. Et Dieu les bénit en disant: Soyez féconds, et vous multipliez, et remplissez les eaux dans les mers et que les volatiles multiplient sur la terre. Et il y eut soir et il y eut matin: cinquième jour. Puis Dieu dit: Que la terre produise des animaux vivants selon leurs espèces, des bestiaux et des reptiles, et des bêtes terrestres selon leurs espèces. Et ainsi fut. Et Dieu fit les animaux terrestres selon leurs espèces et les bestiaux selon leurs espèces et tous les reptiles du sol selon leurs espèces. Et Dieu vit que cela était bon. Puis Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, à notre ressemblance, et qu'ils dominent sur les poissons de la mer et sur les oiseaux des cieux et sur les bestiaux et sur toute la terre et sur tous les reptiles qui se meuvent sur la terre. Et Dieu créa l'homme à son image: à l'image de Dieu Il le créa! Il les créa mâle et femelle. Et Dieu les bénit, et Dieu leur dit: Soyez féconds et vous multipliez, et remplissez la terre et vous la soumettez, et dominez sur les poissons de la mer et sur les oiseaux des cieux et sur tous les animaux qui se meuvent sur la terre. Et Dieu dit: Voici, je vous donne toute plante portant graine, qui se trouve à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant un fruit qui porte graine: ils vous serviront d'aliment; et à tous les animaux de la terre, et à tous les oiseaux des cieux, et à tout ce qui se meut sur la terre ayant âme vivante, [je donne] toute la verdure des plantes pour aliment. Et ainsi fut. Et Dieu vit tout ce qu'il avait fait; et voici, cela était très bon. Et il y eut soir et il y eut matin: sixième jour. Et ainsi furent achevés les cieux et la terre et toute leur armée. Et Dieu acheva le septième jour son œuvre qu'il avait faite, et Il se reposa le septième jour de toute son œuvre qu'Il avait faite. Et Dieu bénit le septième jour et le consacra, parce que ce jour-là Il se reposa de toute son œuvre qu'il avait créée en agissant. C'est ici l'histoire des cieux et de la terre lors de leur création, lorsque l'Éternel Dieu fit les cieux et la terre. Or, tous les arbustes des champs n'étaient point encore sur la terre, et toutes les plantes des champs n'avaient pas germé; car l'Éternel Dieu n'avait pas encore fait pleuvoir sur la terre; et il n'existait point d'homme pour travailler le sol. Mais un brouillard s'élevait de la terre et imbibait toute la surface du sol. Alors l'Éternel Dieu forma l'homme de la poudre de la terre, et Il souffla dans ses narines l'haleine de la vie, et l'homme devint une personne vivante. Et l'Éternel Dieu planta un jardin en Eden vers l'Orient, et Il y établit l'homme qu'il avait formé. Et l'Éternel Dieu fit germer du sol toutes sortes d'arbres agréables à la vue et bons pour la nourriture, et l'arbre de la vie au milieu du jardin et l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Et un fleuve sortait d'Eden pour arroser le jardin; et depuis là il se divisait et formait quatre bras. Le nom du premier est Pison: il entoure tout le pays de Havila, où est l'or; et l'or de ce pays-là est bon: là se trouve le bdellium et la pierre d'onyx. Et le nom du second fleuve est Gihon: il entoure tout le pays de Cus. Et le nom du troisième fleuve est Hiddekel; il coule à l'orient d'Assur. Et le quatrième fleuve c'est le Phrath. Et l'Éternel Dieu prit l'homme, et l'établit dans le jardin d'Eden pour le cultiver et pour le garder. Et l'Éternel Dieu imposa un commandement à l'homme en ces termes: Tu peux manger de tous les arbres du jardin; mais de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n'en mangeras pas, car le jour où tu en mangeras, de mort tu mourras. Et l'Éternel Dieu dit: Il n'est pas bon que l'homme soit seul; je lui ferai une aide qui lui corresponde. Puis l'Éternel Dieu forma de la terre tous les animaux des champs et tous les oiseaux des cieux, et Il les amena à l'homme pour voir quel nom il leur donnerait, et tous les noms que l'homme leur donnerait, aux animaux vivants, devaient rester leurs noms. Et l'homme nomma de noms tous les bestiaux et tous les oiseaux des cieux, et toutes les bêtes des champs; mais pour l'homme il ne trouva pas d'aide qui lui correspondît. Alors l'Éternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit; et Il prit l'une de ses côtes, et referma les chairs en son lieu. Et l'Etemel Dieu bâtit en femme la côte qu'il avait prise de l'homme, et Il l'amena à l'homme. Alors l'homme dit: Cette fois, c'est os de mes os, chair de ma chair! On l'appellera femme-d'homme, parce qu'elle a été prise de l'homme. C'est pourquoi un homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et ils formeront une seule chair. Et ils étaient les deux nus, l'homme et sa femme, et ils n'en avaient point de honte. Or le serpent était plus rusé que tous les animaux des champs qu'avait faits l'Éternel Dieu; et il dit à la femme: Dieu serait allé jusqu'à dire: Vous ne mangerez d'aucun des arbres du jardin! Et la femme dit au serpent: Nous mangeons du fruit des arbres du jardin; mais du fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: vous n'en mangerez pas et n'y toucherez pas, de peur que vous ne mouriez. Alors le serpent dit à la femme: Non, non, vous ne mourrez point; mais Dieu sait que du jour où vous en mangerez vos yeux seront ouverts et vous serez comme des dieux connaissant le bien et le mal. Et la femme vit que l'arbre était bon à manger et qu'il avait des appas pour les yeux et qu'il était délicieux à contempler; puis elle prit de son fruit, et en mangea et en donna aussi à son mari qui en mangea. Alors les yeux de l'un et de l'autre furent ouverts, et ils s'aperçurent qu'ils étaient nus, et ils cousirent des feuilles de figuier pour se faire des ceintures. Et ils entendirent la voix de l'Éternel Dieu qui parcourait le jardin au moment du vent du jour, et l'homme et sa femme se cachèrent devant l'Éternel Dieu parmi les arbres du jardin. Mais l'Éternel Dieu appela l'homme et lui dit: Où es-tu? Et il répondit: J'ai entendu ta voix dans le jardin, et j'ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché. Et Il dit: Qui t'a découvert que tu es nu? As-tu mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger? Et l'homme répondit: La femme que tu m'as donnée pour compagne, c'est elle qui m'a donné [du fruit] de l'arbre, et j'ai mangé. Alors l'Éternel Dieu dit à la femme: Qu'as-tu fait-là? Et la femme répondit: Le serpent m'a séduite, et j'ai mangé. Alors l'Éternel Dieu dit au serpent: Puisque tu as fait cela, sois maudit de tous les animaux et de toutes les bêtes des champs; tu marcheras sur ton ventre et tu te nourriras de la poussière tout le temps de ta vie. Et je mets l'inimitié entre toi et la femme, et entre ta postérité et sa postérité; celle-ci s'attaquera à ta tête, et tu t'attaqueras à son talon. A la femme Il dit: Je rendrai tes grossesses grandement pénibles; c'est en travail que tu enfanteras des enfants; et tes désirs tendront vers ton mari et il te tiendra sous sa dépendance. Et Il dit à Adam: Parce que tu as prêté l'oreille à la voix de ta femme, et que tu as mangé de l'arbre au sujet duquel je t'avais donné cet ordre: Tu n'en mangeras point! le sol sera maudit à cause de toi; c'est avec labeur que tu en tireras ta nourriture tout le temps de ta vie, et il te produira des ronces et des chardons, et tu mangeras les plantes des champs; tu mangeras ton pain à la sueur de ton front, jusqu'à ce que tu sois rendu à la terre; car c'est d'elle que tu as été tiré; car tu es poudre et tu seras rendu à la poudre. Et Adam nomma sa femme Ève; car elle fut la mère de tous les vivants. Et l'Éternel Dieu fit pour Adam et pour sa femme des tuniques de fourrure et Il les en vêtit. Et l'Éternel Dieu dit: Voici, l'homme est devenu comme l'un de nous pour la connaissance du bien et du mal, mais maintenant, de peur qu'il n'étende la main et ne prenne aussi de l'arbre de la vie et qu'il n'en mange et ne vive éternellement… Alors l'Éternel Dieu l'envoya loin du jardin d'Eden travailler le sol d'où il avait été tiré, et Il bannit l'homme et posta à l'orient du jardin d'Eden les Chérubins armés de la flamme de l'épée agitée pour garder le chemin de l'arbre de vie. Et Adam connut Ève, sa femme, et elle conçut et enfanta Caïn, et elle dit: J'ai gagné un homme avec l'aide de l'Éternel. Puis elle enfanta encore son frère Abel. Et Abel fut pasteur de brebis, et Caïn agriculteur. Et au bout d'un certain temps Caïn offrit à l'Éternel une oblation de fruits de la terre. Et Abel offrit lui aussi des premiers-nés de ses troupeaux et de leur graisse. Et l'Éternel arrêta ses regards sur Abel et sur son offrande; mais il n'arrêta point ses regards sur Caïn et son offrande. Et Caïn fut très irrité, et il avait le visage abattu. Alors l'Éternel dit à Caïn: Pourquoi t'irrites-tu et as-tu le visage abattu? N'est-ce pas? Si tu fais bien, tu as la tête levée, mais si tu ne fais pas bien, le péché se rase à la porte, et ses désirs sont tendus vers toi; mais tu dois le dominer. Et Caïn parla à son frère Abel, et il arriva que, comme ils étaient aux champs, Caïn se dressa contre son frère Abel et le tua. Alors l'Éternel dit à Caïn: Où est Abel, ton frère? Et il répondit: Je ne sais pas: suis-je le gardien de mon frère? Et Dieu: Qu'as-tu fait? La voix du sang de ton frère crie de la terre jusqu'à moi. Dès-là sois maudit de la terre qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère. Quand tu travailleras le sol, il ne t'accordera plus sa vertu; tu seras errant et vagabond sur la terre. Et Caïn dit à l'Éternel: Ma peine est trop grande pour la supporter. Voici, tu m'as banni en ce jour de la contrée, et loin de ta face il faut me cacher, et je me trouve errant et vagabond sur la terre, et quiconque me trouvera me tuera. Et l'Éternel lui dit: Aussi, qui que ce soit qui tue Caïn, il sera vengé sept fois. Et l'Éternel assura Caïn par un signe que quiconque le trouverait, ne le tuerait point. Et Caïn sortit de la présence de l'Éternel et séjourna dans la région de Nod ( exil ) à l'orient d'Eden. Et Caïn connut sa femme, et elle devint enceinte et enfanta Henoch. Et il bâtit une ville qu'il nomma du nom de son fils Henoch. Et à Henoch naquit Hirad, et Hirad engendra Mahujaël, et Mahujaël engendra Methusaël, et Methusaël engendra Lémech. Et Lémech prit deux femmes: le nom de l'une était Hada et le nom de l'autre Tsilla. Et Hada enfanta Jabal: c'est lui qui fut le père de ceux qui vivent sous des tentes et avec des troupeaux. Et le nom de son frère était Jubal: c'est lui qui fut le père de tous ceux qui jouent du luth et de la cornemuse. Et Tsilla de son côté enfanta Thubal-Caïn qui forgeait tous les instruments d'airain et de fer. Et la sœur de Thubal-Caïn était Nahuma. Et Lémech dit à ses femmes: Hada et Tsilla, entendez ma voix, Femmes de Lémech, écoutez ma parole! C'est que je tue l'homme qui me fait une blessure, Et le jeune homme qui me fait une piqûre! C'est que, sept fois Caïn a-t-il été vengé, Soixante-dix-sept fois Lémech saura l'être. Et Adam connut encore sa femme, et elle enfanta un fils, et elle lui donna le nom de Seth ( remplaçant ) «car Dieu m'a constitué une autre postérité en place d'Abel, parce que Caïn lui a donné la mort.» Et il naquit aussi un fils à Seth, et il l'appela du nom de Enos. C'est alors que l'on commença à invoquer le nom de l'Éternel. C'est ici le livre de l'histoire d'Adam. Lorsque Dieu créa l'homme, Il le fit ressemblant à Dieu. Il les créa mâle et femelle, et les bénit et leur donna le nom a d'homme lors de leur création. Et Adam ayant vécu cent trente ans engendra [un fils] de sa ressemblance, à son image, et lui donna le nom de Seth. Et les jours d'Adam après la naissance de Seth, furent de huit cents ans; et il engendra des fils et des filles. Et tout le temps que vécut Adam fut de neuf cent trente ans, puis il mourut. Et Seth ayant vécu cent cinq ans engendra Enos. Et après la naissance d'Enos, Seth vécut huit cent-sept ans; et il engendra des fils et des filles. Et tous les jours de Seth furent neuf cent douze ans, puis il mourut. Et Enos ayant vécu quatre-vingt-dix ans engendra Keinan. Et après la naissance de Keinan, Enos vécut huit cent quinze ans; et il engendra des fils et des filles. Et tous les jours d'Enos furent neuf cent-cinq ans; puis il mourut. Et Keinan ayant vécu soixante-dix ans engendra Mahalaleël. Et après la naissance de Mahalaleël, Keinan vécut huit cent quarante ans, et il engendra des fils et des filles. Et tous les jours de Keinan furent neuf cent-dix ans, puis il mourut. Et Mahalaleël ayant vécu soixante-cinq ans engendra Jared. Et après la naissance de Jared, Mahalaleël vécut huit cent trente ans, et il engendra des fils et des filles. Et tous les jours de Mahalaleël furent huit cent quatre-vingt-quinze ans, puis il mourut. Et Jared ayant vécu cent soixante-deux ans engendra Henoch. Et après la naissance de Henoch, Jared vécut huit cents ans, et il engendra des fils et des filles. Et tous les jours de Jared furent neuf cent soixante-deux ans, puis il mourut. Et Henoch ayant vécu soixante-cinq ans engendra Methusalah. Et après la naissance de Methusalah, Henoch marcha avec Dieu trois cents ans, et il engendra des fils et des filles. Et tous les jours de Henoch furent trois cent soixante-cinq ans. Et Henoch marcha avec Dieu, et il disparut, parce que Dieu le prit. Et Methusalah ayant vécu cent quatre-vingt-sept ans engendra Lémech, et après la naissance de Lémech, Methusalah vécut sept cent quatre-vingt-deux ans, et il engendra des fils et des filles. Et tous les jours de Methusalah furent neuf cent soixante-neuf ans, puis il mourut. Et Lémech ayant vécu cent quatre-vingt-deux ans engendra un fils. Et il lui donna le nom de Noé en disant: Celui-ci nous consolera du pénible labeur de nos mains, qui procède de la terre que l'Éternel a maudite. Et après la naissance de Noé, Lémech vécut cinq cent quatre-vingt-quinze ans, et il engendra des fils et des filles. Et tous les jours de Lémech furent sept cent soixante-dix-sept ans, puis il mourut. Et Noé étant âgé de cinq cents ans engendra Sem, Cham et Japheth. Et lorsque les hommes eurent commencé à se multiplier sur la face de la terre, et que des filles leur furent nées, les fils de Dieu virent que les filles de l'homme étaient belles, et ils en prirent pour femmes parmi celles qu'ils préféraient. Alors l'Éternel dit: Mon Esprit ne régira pas éternellement l'intérieur de l'homme; par suite de son égarement il [n'] est [plus que] chair; et sa vie sera de cent vingt ans. Les géants existaient sur la terre en ce temps-là; et aussi, après que les fils de Dieu se furent approchés des filles des hommes, celles-ci leur donnèrent des fils qui sont ces héros fameux dès l'antiquité. Et l'Éternel vit que la méchanceté des hommes était grande et générale sur la terre, et que toutes les pensées formées par leur cœur n'étaient toujours que pure malice. Et l'Éternel se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre, et Il en ressentait de la douleur en son cœur. Alors l'Éternel dit: Je ferai disparaître de la face de la terre l'homme que j'ai créé, à partir de l'homme jusqu'au bétail et aux reptiles et aux oiseaux des cieux; car je me repens de les avoir faits. Mais Noé trouva grâce aux yeux de l'Éternel. C'est ici l'histoire de Noé. Noé était un homme juste, accompli parmi les hommes de son temps. Noé marchait avec Dieu. Et Noé engendra trois fils, Sem, Cham et Japheth. Et la terre se corrompait à la face de Dieu, et la terre se remplissait de crimes. Et Dieu regarda la terre, et voici, elle était corrompue, toute chair avait corrompu ses voies sur la terre. Alors Dieu dit à Noé: La fin de toute chair est arrêtée par devers moi, car la terre est remplie de crimes par eux, et voici je vais les détruire avec la terre. Fais-toi une arche de bois résineux; tu feras l'arche par compartiments, et tu l'enduiras en dedans et en dehors de résine. Et voici comment tu la feras: elle aura trois cents coudées de longueur, cinquante coudées de largeur et trente coudées de hauteur. Tu y pratiqueras un jour auquel tu donneras une coudée à partir d'en-haut, et tu établiras une porte au côté de l'arche; tu la composeras d'un bas, d'un second et d'un troisième étage. Car, voici, je vais faire arriver sur la terre le déluge d'eaux pour détruire toute chair ayant souffle de vie sous le ciel; tout ce qui est sur la terre périra. Mais je dresse mon alliance avec toi, et tu entreras dans l'arche, toi et tes fils et ta femme et les femmes de tes fils avec toi. Et de tout ce qui vit, de toute chair, tu introduiras avec toi dans l'arche une paire de tous, pour les conserver en vie avec toi; ce sera un mâle et une femelle, des oiseaux selon leurs espèces, et des bestiaux selon leurs espèces et de tous les reptiles de la terre selon leurs espèces, une paire de chacun d'eux se retirera vers toi pour être conservés en vie. Cependant munis-toi de tout aliment qui se mange, et fais tes provisions, afin qu'il y ait nourriture pour toi et pour eux. Et Noé exécuta tous les ordres que Dieu lui donna; ainsi fit-il. Et l'Éternel dit à Noé: Entre dans l'arche, toi et toute ta maison; car je t'ai vu juste devant moi dans cette génération. De tous les animaux purs tu en prendras par groupes de sept, un mâle et sa femelle; et des animaux qui ne sont pas purs, par paire, un mâle et sa femelle; et des oiseaux des deux aussi par groupes de sept, mâle et femelle, afin de faire revivre la race sur la face de toute la terre. Car encore sept jours, et je ferai pleuvoir sur la terre quarante jours et quarante nuits et j'exterminerai tous les êtres que j'ai faits, de la face de la terre. Et Noé exécuta tous les ordres que l'Éternel lui donna. Or Noé était âgé de six cents ans, quand le déluge d'eaux fut sur la terre. Alors Noé et ses fils et sa femme et les femmes de ses fils avec lui entrèrent dans l'arche en face des eaux du déluge. Des animaux purs et des animaux qui ne sont pas purs, et des oiseaux et de tout ce qui se meut sur la terre, il entra paire par paire auprès de Noé dans l'arche, un mâle et une femelle conformément à l'ordre que Dieu avait donné à Noé. Et sept jours après les eaux du déluge couvraient la terre. La six centième année de la vie de Noé, le second mois, le dix-septième jour du mois, en ce jour-là toutes les sources du grand abîme firent éruption, et les écluses des cieux s'ouvrirent, et il y eut pluie sur la terre quarante jours et quarante nuits. Ce jour-là même Noé et Sem et Cham et Japheth, fils de Noé, et la femme de Noé, et les trois femmes de ses fils avec eux entrèrent dans l'arche, eux et tous les animaux selon leurs espèces, et tous les bestiaux selon leurs espèces, et tous les reptiles qui rampent sur la terre selon leurs espèces, et tous les volatiles selon leurs espèces, tout oiseau, tout ce qui est ailé. Et de toute chair ayant esprit de vie il en vint paire par paire auprès de Noé dans l'arche, et ceux qui entraient étaient mâle et femelle de toute chair selon l'ordre que Dieu lui avait donné, et l'Éternel ferma sur lui. Et le déluge se forma pendant quarante jours et quarante nuits, et les eaux crûrent et soulevèrent l'arche qui se trouva élevée au-dessus de la terre. Et les eaux devinrent très grosses et très grandes sur la terre, et l'arche voguait à la surface des eaux. Et les eaux grossirent de plus en plus sur la terre et recouvrirent toutes les hautes montagnes qui sont sous le ciel entier. Jusqu'à quinze coudées au-dessus les eaux montèrent et les montagnes furent couvertes. Alors périt toute chair, tout ce qui se meut sur la terre en oiseaux, en bétail et en animaux et en reptiles rampant sur la terre et tous les hommes; tout ce qui avait dans ses narine un souffle d'esprit de vie, tout ce qui était sur la terre sèche, mourut. Et ainsi furent détruits tous les êtres qui étaient sur la face de la terre, de l'homme aux animaux, aux reptiles et aux oiseaux des cieux; et ils furent exterminés de la terre. Et il ne survécut que Noé et ce qui était avec lui dans l'arche. Et la hauteur des eaux se maintint sur la terre pendant cent cinquante jours. Et Dieu se souvint de Noé et de tous les animaux et de tout le bétail qui était avec lui dans l'arche, et Dieu fit passer un vent sur la terre et les eaux s'affaissèrent. Et les sources de l'abîme et les écluses des cieux se fermèrent, et la pluie fut arrêtée dans les cieux. Et les eaux quittaient la terre s'en allant et se retirant et les eaux diminuèrent au bout de cent cinquante jours. Et le septième mois, le dix-septième jour du mois l'arche s'arrêta sur les monts Ararat. Et les eaux s'en allèrent et décrurent jusqu'au dixième mois; le dixième mois, le premier jour du mois, les cimes des monts furent visibles. Et au bout de quarante jours Noé ouvrit la fenêtre de l'arche qu'il avait faite. Et il mit en liberté le corbeau, lequel sortit, partant et revenant jusqu'à ce que les eaux eussent tari sur la terre. Et il mit en liberté la colombe pour voir si les eaux étaient disparues de la terre. Mais la colombe ne trouva pas une place où poser la plante de son pied, et elle revint à lui dans l'arche, parce que les eaux couvraient toute la face de la terre; et il étendit la main et la prit et la retira à lui dans l'arche. Et il attendit encore sept autres jours, et de nouveau il laissa la colombe s'envoler de l'arche. Alors la colombe revint à lui au temps du soir; et voilà qu'une feuille fraîche d'olivier était dans son bec! et Noé comprit que les eaux étaient disparues de la terre. Puis il attendit encore sept autres jours, et il donna la liberté à la colombe; mais elle ne revint plus à lui. Et l'année six cent et un, le premier mois, le premier jour du mois les eaux avaient laissé la terre à sec, et Noé enleva la couverture de l'arche, et il regarda, et voici, la face du sol se desséchait. Et le second mois, le dix-septième jour du mois, la terre était sèche. Et Dieu parla à Noé en ces termes : Sors de l'arche, toi et ta femme et tes fils et les femmes de tes fils avec toi. Tous les animaux de toute chair qui sont avec toi, oiseaux, bétail et tout reptile rampant sur la terre, fais-les sortir avec toi, et qu'ils pullulent sur la terre et soient féconds et se multiplient sur la terre. Et Noé sortit, et ses fils et sa femme et les femmes de ses fils avec lui. Tous les animaux, tous les reptiles et tous les oiseaux, tout ce qui se meut sur la terre, selon leurs familles sortirent de l'arche. Alors Noé édifia un autel à l'Éternel, et il prit de tous les animaux purs et de tous les oiseaux purs et offrit des holocaustes sur l'autel. Et l'Éternel odora le parfum suave, et l'Éternel dit en son cœur: Désormais je ne maudirai plus la terre à cause de l'homme; car les imaginations du cœur de l'homme sont mauvaises dès sa jeunesse; et désormais je ne frapperai plus tous les vivants comme j'ai fait. A l'avenir, tant que la terre sera, les semailles et la moisson, la froidure et la chaleur, l'été et l'hiver, le jour et la nuit ne chômeront point. Alors Dieu bénit Noé et ses fils, et leur dit: Soyez féconds et vous multipliez et remplissez la terre. Et soyez craints et redoutés de tous les animaux de la terre et de tous les oiseaux des cieux, de tout ce qui rampe sur le sol et de tous les poissons de la mer: ils sont mis dans vos mains. Tout ce qui se meut ayant vie, vous servira d'aliment; aussi bien que la verdure des plantes, je vous donne tout. Ce n'est que la chair dans son âme, son sang, que vous ne mangerez point. Et c'est votre sang seul qu'en faveur de votre vie je redemanderai; je le redemanderai à tous les animaux, et je redemanderai la vie de l'homme à l'homme, à son frère, quel qu'il soit. Quiconque versera le sang de l'homme, par l'homme son sang sera versé, car Dieu a fait l'homme à son image. Pour vous, soyez féconds et vous multipliez, et pullulez sur la terre et vous y multipliez. Et Dieu dit à Noé et à ses fils avec lui : Pour moi, voici, j'érige mon alliance avec vous et avec votre race après vous, et avec tous les êtres vivants qui sont à vos côtés, oiseaux, bétail et toute bête de la terre qui est à vos côtés, tous ceux qui sont sortis de l'arche avec vous, de tous les animaux de la terre. J'érige donc mon alliance avec vous à cet effet que dorénavant toute chair ne sera point exterminée par les eaux du déluge et que dorénavant il n'y aura plus de déluge pour détruire la terre. Et Dieu dit: Voici le signe de l'alliance que j'institue entre moi et vous et tous les êtres vivants qui sont à vos côtés, pour la suite des âges à jamais : je place mon arc dans la nuée pour qu'il devienne un signe d'alliance entre moi et la terre. Et lorsque je ferai surgir les nuées sur la terre, et que mon arc apparaîtra dans la nuée, alors je me rappellerai l'alliance qui existe entre moi et vous et tous les êtres vivant en toute chair, et [qui stipule] que les eaux ne deviendront plus un déluge pour détruire toute chair. Et l'arc étant dans la nuée, je le regarderai pour me rappeler l'alliance éternelle qui existe entre Dieu et tout être vivant en toute chair qui se trouve sur la terre. Et Dieu dit à Noé: Tel est le signe de l'alliance que j'érige entre moi et toute chair qui se trouve sur la terre. Et les fils de Noé qui sortirent de l'arche étaient Sem, Cham et Japheth; or Cham était le père de Canaan. Ce sont là les trois fils de Noé, et c'est d'eux qu'est issue la population répandue sur toute la terre. Et Noé commença à être agriculteur et il planta de la vigne. Et il but du vin, et il se trouva ivre et il se découvrit au milieu de sa tente. Et Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père, et le redit à ses deux frères dehors. Alors Sem et Japheth prirent le manteau et le mirent les deux sur leurs épaules, et marchèrent à reculons et couvrirent la nudité de leur père; mais leur visage était tourné, et ils ne virent point la nudité de leur père. Et lorsque Noé se réveilla de son ivresse, il apprit ce que lui avait fait son fils cadet; alors il dit: Maudit soit Canaan, Serviteur des serviteurs qu'il soit pour ses frères! Puis il dit: Béni soit l'Éternel, Dieu de Sem, et que Canaan soit son serviteur! Que Dieu donne de l'extension à Japheth, et qu'il habite dans les tentes de Sem, et que Canaan devienne leur serviteur! Et après le déluge Noé vécut trois cent cinquante ans; et la totalité des jours de Noé fut neuf cent cinquante ans, puis il mourut. Et c'est ici l'histoire des fils de Noé, Sem, Cham et Japheth. Et il leur naquit des fils après le déluge. Les fils de Japheth sont: Gomer et Magog et Madai et Javan et Thubal et Mésech et Thiras. Et les fils de Gomer: Askénas et Riphat et Thogarma. Et les fils de Javan: Elisah et Tharsis, et Dodanim : d'eux sont issus ceux qui se sont répandus sur les terres maritimes des nations dans les pays qu'ils occupent, chacun selon sa langue, sa filiation, sa nationalité. Et les fils de Cham: Cus et Mistraïm et Phut et Canaan. Et les fils de Cus: Saba et Havila et Sabtha et Rahema et Sabtcha. Et les fils de Rahemah: Séba et Dedan. Cus engendra Nemrod; c'est lui qui commença à être un potentat sur la terre. C'est lui qui devint un puissant chasseur à la face de l'Éternel; c'est pourquoi il se dit: Comme Nemrod, puissant chasseur à la face de l'Éternel. Et le commencement de son empire fut Babel et Erech et Accad et Chalneh au pays de Sinear. De ce pays-là il marcha sur Assur, et bâtit Ninive et Rechoboth-Hir et Calah et Resen entre Ninive et Calah; c'est la grande ville. Et Mitsraïm engendra les Ludim et les Hanamin et les Lehabim et les Naphthaïm et les Pathrusim et les Casluhim, d'où sont sortis les Philistim et les Caphthorim. Et Canaan engendra Sidon, son premier-né, et Heth et Jebusi et Amori et Gergesi et Hivi et Arki et Sini et Arvadi et Tsemari et Hamathi, et ensuite les familles des Cananéens s'étendirent. Et les limites des Cananéens furent de Sidon du côté de Gérar à Gaza, du côté de Sodome et de Gomorrhe et d'Adama et de Tseboïm à Lasah. Tels sont les fils de Cham selon leurs familles, selon leurs langues, dans leurs pays, dans leurs peuplades. Et il naquit aussi des fils à Sem, père de tous les fils de Héber, frère aîné de Japheth. Les fils de Sem: Heilam et Assur et Arphachsad et Lud et Aram. Et les fils de Aram: Uz et Hul et Gether et Mas. Et Arphachsad engendra Sélach, et Sélach engendra Héber. Et à Héber il naquit deux fils: le nom de l'un était Péleg, parce que de son temps la terre fut partagée, et le nom de son frère était Joctan. Et Joctan engendra Almodad et Séleph et Hatsarmaveth, et Jerach et Adoram et Uzal et Dicla et Hobal et Abimaël et Séba et Ophir et Havila et Jobab, tous ceux-ci fils de Joctan. Et leur habitation était depuis Mesa du côté de Sephar, la montagne de l'orient. Ce sont là les fils de Sem selon leurs familles, selon leurs langues, dans leurs pays, selon leurs tribus. Telles sont les familles des fils de Noé selon leurs familles, dans leurs tribus; et d'eux sont sortis les peuples qui se sont répandus sur la terre après le déluge. Et une seule langue et un seul langage existait sur toute la terre. Et il arriva que dans leurs migrations à l'Orient ils rencontrèrent une plaine au pays de Sinear, et ils s'y fixèrent. Et ils se dirent l'un à l'autre: Allons! fabriquons des briques, et nous les ferons cuire. Et les briques leur tinrent lieu de pierres, et l'asphalte leur tint lieu de mortier. Et ils dirent: Allons! bâtissons-nous une ville et une tour dont la cime touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre. Alors l'Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. Et l' Éternel dit: Voici, c'est un seul peuple et une seule langue pour eux tous, et c'est le commencement de leur entreprise, et maintenant ils ne seraient entravés dans rien de ce qu'ils projettent d'exécuter. Allons! descendons et confondons là leur langage, afin que l'un n'entende plus le langage de l'autre. Et l'Éternel les dispersa ainsi de là sur la face de toute la terre, et ils discontinuèrent de bâtir la ville. C'est pour cela qu'on l'appela du nom de Babel; car c'est là que l'Éternel confondit le langage de toute la terre, et c'est de là que l'Éternel les dispersa sur la face de toute la terre. C'est ici l'histoire de Sem. – Sem était âgé de cent ans lorsqu'il engendra Arphachsad, deux ans après le déluge. Et après la naissance d'Arphachsad, Sem vécut cinq cents ans et il engendra des fils et des filles. Et Arphachsad avait trente-cinq ans de vie lorsqu'il engendra Sélach. Et après la naissance de Sélach, Arphachsad vécut quatre cent-trois ans, et il engendra des fils et des filles. Et Selach avait trente ans de vie lorsqu'il engendra Héber. Et après la naissance de Héber, Sélach vécut quatre cent-trois ans, et il engendra des fils et des filles. Et Héber vécut trente-quatre ans, puis il engendra Péleg. Et après la naissance de Péleg, Héber vécut quatre cent trente ans, et il engendra des fils et des filles. Et Péleg vécut trente ans, puis il engendra Régu. Et après la naissance de Régu, Péleg vécut deux cent-neuf ans, et il engendra des fils et des filles. Et Régu vécut trente-deux ans, puis il engendra Sérug. Et après la naissance de Sérug, Régu vécut deux cent-sept ans, et il engendra des fils et des filles. Et Sérug vécut trente ans, puis il engendra Nachor. Et après la naissance de Nachor, Sérug vécut deux cents ans, et il engendra des fils et des filles. Et Nachor vécut vingt-neuf ans, puis il engendra Thérach. Et après la naissance de Thérach, Nachor vécut cent dix-neuf ans, et il engendra des fils et des filles. Et Thérach ayant soixante-dix ans de vie engendra Abram, Nachor et Haran. Et c'est ici l'histoire de Thérach. – Thérach engendra Abram, Nachor et Haran, et Haran engendra Lot. Et Haran mourut avant Thérach, son père, au pays de sa naissance, à Ur en Chaldée. Et Abram et Nachor prirent femme: le nom de la femme d'Abram était Saraï, et le nom de la femme de Nachor, Milcah, fille de Haran, père de Milcah, et père de Jiscah. Or Saraï était stérile, elle était sans enfants. Alors Thérach prit Abram, son fils, et Lot, fils de Haran, fils de son fils, et Saraï, sa bru, femme d'Abram, son fils, et ils émigrèrent l'un avec l'autre d'Ur en Chaldée pour gagner le pays de Canaan; et ils atteignirent Charan, et ils s'y fixèrent. Et les jours de Thérach furent deux cent-cinq ans, et Thérach mourut à Charan. – Et l'Éternel dit à Abram: Quitte ton pays et ta patrie et la maison de ton père pour aller au pays que je te montrerai. Et je te ferai devenir un grand peuple et je te bénirai et te donnerai un grand nom et tu seras une bénédiction. Et je bénirai qui te bénira, et qui te maudira je le maudirai, et c'est en toi que toutes les familles de la terre seront bénies. Alors Abram s'achemina conformément à ce que lui avait dit l'Éternel, et Lot s'achemina avec lui. Or Abram avait soixante-quinze ans à son départ de Charan. Et Abram prit Saraï, sa femme, et Lot, fils de son frère, et tout le bien qu'ils avaient acquis et le personnel qu'ils s'étaient fait à Charan, et ils partirent pour gagner le pays de Canaan et ils entrèrent au pays de Canaan. Et Abram pénétra dans le pays jusqu'au lieu [nommé] Sichem, jusqu'à la chênaie de Moreh. Or les Cananéens étaient alors dans le pays. Alors l'Éternel apparut à Abram et dit: Je donnerai ce pays à ta postérité. Et il bâtit là un autel à l'Éternel qui lui était apparu. Et il se transporta de là vers la montagne à l'orient de Béthel, et tendit sa tente, ayant Béthel à l'occident et Aï à l'orient, et bâtit là un autel à l'Éternel, et invoqua le nom de l'Éternel. Et de station en station Abram s'avançait vers le Midi. – Et il y eut famine dans le pays: alors Abram descendit en Egypte pour y séjourner, car la famine pesait sur le pays. Et comme il était près d'entrer en Egypte, il dit à Saraï, sa femme: Eh bien! voici, je sais que tu es une femme belle de figure. Et il arrivera que lorsque les Egyptiens te verront, ils diront: C'est sa femme! et ils me tueront, mais à toi ils laisseront la vie. Dis donc que tu es ma sœur, afin que l'on me traite bien pour l'amour de toi, et que mon âme vive grâce à toi. Et lorsque Abram fut arrivé en Egypte, les Égyptiens virent que c'était une femme d'une très grande beauté. Et les Grands de Pharaon la virent et la vantèrent à Pharaon; et la femme fut enlevée et menée dans la demeure de Pharaon. Et pour l'amour d'elle il traita bien Abram, qui eut des brebis et des bœufs et des ânes et des serviteurs et des servantes et des ânesses et des chameaux. Mais l'Éternel frappa Pharaon de grandes plaies ainsi que sa maison, au sujet de Saraï, femme d'Abram. Alors Pharaon manda Abram et lui dit: Pourquoi en as-tu agi de la sorte envers moi? pourquoi ne pas m'avouer que c'est ta femme? Pourquoi dire: C'est ma sœur; aussi me suis-je emparé d'elle pour en faire ma femme? Eh bien! voici, puisque c'est ta femme, prends-la et t'en va. Et Pharaon lui assigna des gens, qui l'escortèrent lui et sa femme et tout ce qu'il avait. Et Abram remonta de l'Egypte, lui et sa femme et tout ce qu'il avait, et Lot avec lui, dans le Midi. Or Abram était fort riche en troupeaux, en argent et en or. Et il s'avança par stations du Midi jusqu'à Béthel, au lieu où avait été sa tente dans l'origine, entre Béthel et Aï, à l'emplacement de l'autel qu'il avait fait au début. Et là Abram invoqua le nom de l'Éternel. Et Lot aussi, qui voyageait avec Abram, avait des brebis et des bœufs et des tentes. Mais la contrée ne leur suffisait pas pour y demeurer ensemble; car leurs biens étaient considérables, et ils ne pouvaient demeurer réunis. Et il y eut rixe entre les bergers des troupeaux d'Abram et les bergers des troupeaux de Lot. Or les Cananéens et les Phérésiens étaient alors établis dans le pays. Et Abram dit à Lot: Il ne faut pas qu'il y ait de rixe entre moi et toi, et entre mes bergers et tes bergers; car nous sommes des frères! N'as-tu pas tout le pays devant toi? Sépare-toi donc de moi! Prends-tu la gauche, je prendrai la droite, prends-tu la droite, je prendrai la gauche. Alors Lot leva les yeux et distingua tout le cercle du Jourdain, qui dans sa totalité était arrosé, avant que l'Éternel eût détruit Sodome et Gomorrhe, comme un jardin de l'Éternel, comme la terre d'Egypte du côté de Tsohar. Et Lot choisit pour lui tout le cercle du Jourdain et Lot se transporta à l'Orient; et ils se séparèrent l'un de l'autre. Abram habita le pays de Canaan, et Lot habita les villes du cercle du Jourdain, et il dressa ses tentes jusqu'à Sodome. Or les hommes de Sodome étaient méchants et excessivement pécheurs contre l'Éternel. Et l'Éternel dit à Abram, après que Lot se fut séparé de lui: Lève donc les yeux, et du lieu où tu es, regarde au septentrion et au midi et à l'orient et à l'occident. Car tout le pays que tu vois, je veux te le donner, à toi et à ta postérité, pour l'éternité. Et je rendrai ta postérité égale à la poussière de la terre, de telle sorte que s'il est possible de compter les grains de la poussière de la terre, ta postérité sera aussi comptée. Va et parcours le pays dans sa longueur et dans sa largeur, car je veux te le donner. Et Abram dressa ses tentes et fit son entrée et habita sous les chênes de Mamré, qui sont près de Hébron, et là il bâtit un autel à l'Éternel. Et il arriva dans le temps de Amraphel, roi de Sinear, de Arioch, roi d'Elassar, de Kedorlahomer, roi d'Elam, et de Thideal, roi des Gentils, qu'ils firent la guerre à Berah, roi de Sodome, et à Birsah, roi de Gomorrhe, à Sineab, roi d'Adamah, et à Seméber, roi de Tseboïm, et au roi de Béla, c'est-à-dire de Tsohar. Tous ils se réunirent dans la vallée de Siddim (qui est la mer Salée). Douze ans ils avaient été asservis à Kedorlahomer, et la treizième année ils se révoltèrent. Et la quatorzième année Kedorlahomer et les rois ses alliés vinrent et défirent les Rephaïms à Astaroth-Karnaïm et les Zuzites à Ham et les Emim à Save-Kiriathaïm et les Horites sur leur montagne de Seïr jusqu'au chêne de Paran qui confine au désert. Puis faisant volte-face ils se portèrent sur la Fontaine-du-Jugement qui est Kadès et mirent en déroute toute la contrée des Amalécites, et aussi les Amoréens établis à Hatsatson-Thamar. Alors se mirent en campagne le roi de Sodome et le roi de Gomorrhe et le roi d'Adamah et le roi de Tseboïm et le roi de Béla (c'est-à-dire de Tsohar) et ils se rangèrent en bataille contre eux dans la vallée de Siddim, contre Kedorlahomer, roi d'Elam, et Thideal, roi des Gentils, et Amraphel, roi de Sinear, et Arioch, roi d'Elassar, quatre rois contre cinq. Or dans la vallée de Siddim il y avait force puits de bitume; et le roi de Sodome et celui de Gomorrhe prirent la fuite et y tombèrent, et les survivants s'enfuirent dans la montagne. Alors ils prirent toute la richesse de Sodome et de Gomorrhe et toutes leurs provisions de bouche et partirent. Et ils prirent Lot et sa richesse, le fils du frère d'Abram, et partirent; or il habitait Sodome. Alors arriva un fugitif qui informa Abram l'hébreu; or il habitait sous les chênes de Mamré, l'Amoréen, frère d'Eskol et de Aner, qui étaient les alliés d'Abram. Et Abram apprenant que son frère avait été emmené captif, mit en campagne ses gens éprouvés, serfs nés dans sa maison, au nombre de trois cent-dix-huit, et il poussa la poursuite jusqu'à Dan. Et ayant formé ses divisions, il les attaqua de nuit, lui et ses serviteurs, et les défit et les poursuivit jusqu'à Chobah, située à gauche de Damas. Et il ramena toute la richesse, et aussi Lot, son frère, et sa richesse, et aussi les femmes et le peuple. Alors le roi de Sodome sortit à sa rencontre, quand après avoir défait Kedorlahomer et les rois ses auxiliaires il fut de retour dans la vallée de Save, qui est la vallée royale. Et Melchisédek, roi de Salem, apporta du pain et du vin; (or il était prêtre de Dieu le Très-Haut; ) et il le bénit et dit: Qu'Abram soit béni de Dieu le Très-Haut, maître des cieux et de la terre! Et béni soit Dieu le Très-Haut qui a mis tes ennemis entre tes mains! Et il lui donna la dîme de tout. Et le roi de Sodome dit à Abram: Donne-moi les personnes et prends pour toi les richesses. Mais Abram répondit au roi de Sodome: La main levée vers l'Éternel, Dieu très-haut, Maître des cieux et de la terre! non, du brin de fil à la courroie de la chaussure, je n'accepterai rien de ce qui t'appartient, afin que tu ne dises pas: J'ai enrichi Abram; j'excepte uniquement ce qu'ont mangé mes gens, la portion des hommes qui ont marché avec moi, d'Aner, d'Eskol et de Mamré: pour eux, qu'ils prennent leur part! Après ces choses la parole de l'Éternel fut adressée à Abram dans la vision, en ces termes: Sois sans crainte, Abram. Je suis un bouclier pour toi, ta rémunération immense. Et Abram dit: Seigneur, Éternel, que me donneras-tu, tandis que je m'en vais sans enfants, et que l'héritier de ma maison est Eliézer de Damas? Et Abram dit: Voici, tune m'as pas donné de postérité, et mon domestique recueillera ma succession. Mais voilà que la parole de l'Éternel lui fut adressée en ces termes: Ce n'est pas lui qui recueillera ta succession, mais celui qui sortira de tes entrailles, c'est lui qui la recueillera. Puis Il le conduisit dehors et dit: Regarde donc les cieux, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et Il lui dit: Telle sera ta postérité. Et il eut confiance dans l'Éternel, qui le lui imputa à justice. Puis Il lui dit: Je suis l'Éternel qui t'ai fait sortir d'Ur en Chaldée pour te donner ce pays-ci en propriété. Et il dit: Seigneur Éternel, à quoi reconnaîtrai-je que je le posséderai? Et Il lui dit: Amène-moi une génisse de trois ans et une chèvre de trois ans et un bélier de trois ans et une tourterelle et une colombe. Et il Lui amena tous ces [animaux], et il les coupa par le milieu, et plaça chacune des moitiés vis-à-vis de l'autre; mais il ne coupa point les oiseaux. Et les oiseaux de proie s'abattirent sur les moitiés, mais Abram leur donna la chasse. Et comme le soleil était près de se coucher, un profond sommeil assaillit Abram, et voici, une terreur, une obscurité profonde fondit sur lui. Et Il dit à Abram: Il faut que tu saches que ta postérité séjournera dans un pays qui ne sera pas le sien, et auquel elle sera asservie et qui l'opprimera durant quatre cents ans. Mais je jugerai aussi la nation à qui elle sera asservie, et après cela elle sortira avec une richesse considérable. Mais toi, tu rejoindras tes pères en paix; tu seras porté au tombeau dans une belle vieillesse. Et à la quatrième génération ils reviendront ici, car jusque-là l'iniquité des Amoréens ne sera pas à son comble. Et quand le soleil fut couché et qu'il fit sombre, voici, il y eut une fournaise fumante et une torche enflammée qui passèrent entre ces quartiers. En ce jour-là l'Éternel conclut une alliance avec Abram et dit: Je donne ce pays à ta postérité depuis le fleuve d'Egypte jusqu'au grand fleuve, le fleuve Le Phrath, le pays des Kénites, et des Kénisites et des Cadmonites, et des Héthiens et des Phérisiens et des Rephaïms et des Amorites et des Cananéens et des Gergésiens et des Jébusites. Et Saraï, femme d'Abram, ne lui donnait point d'enfants; mais elle avait une servante Egyptienne dont le nom était Agar. Et Saraï dit à Abram: Voici, l'Éternel met donc obstacle à ce que j'aie des enfants: approche-toi donc de ma servante, peut-être par elle fonderai-je ma maison. Et Abram prêta l'oreille à la voix de Saraï. Alors Saraï, femme d'Abram, prit l'Egyptienne Agar, sa servante, au bout de dix ans de séjour d'Abram dans le pays de Canaan, et la donna à Abram, son mari, pour femme. Et il s'approcha d'Agar qui devint enceinte, et quand elle se vit enceinte, sa maîtresse fut déconsidérée à ses yeux. Et Saraï dit à Abram: L'outrage que je reçois retombe sur toi! J'ai mis ma servante entre tes bras, et comme elle se voit enceinte, je suis déconsidérée à ses yeux: que l'Éternel soit juge entre moi et toi! Et Abram dit à Saraï: Voici, ta servante est en ton pouvoir, traite-la comme tu le trouveras bon. Alors Saraï lui fit des avanies, et Agar s'enfuit loin de sa présence. Et l'Ange de l'Éternel la trouva près de la source d'eau dans le désert, près de la source qui est sur le chemin de Sur. Et il dit: Agar, servante de Saraï, d'où viens-tu et où vas-tu? Et elle dit: Loin de la présence de Saraï, ma maîtresse, je fuis. Et l'Ange de l'Éternel lui dit: Retourne chez ta maîtresse et laisse-toi humilier sous sa main. Et l'Ange de l'Éternel lui dit: Je multiplierai ta postérité tellement qu'on ne pourra la compter, tant elle sera nombreuse. Et l'Ange de l'Éternel lui dit: Voici, tu es enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu le nommeras Ismaël, car Dieu a ouï ton affliction. Et il sera un onagre en fait d'homme, opposant sa main à tous et ayant contre lui la main de tous, et à l'orient de tous ses frères il habitera. Et elle appela l'Éternel qui avait parlé avec elle du nom de: Tu es le Dieu qui voit! Car elle disait: Et ici n'ai-je pas aussi vu après avoir été vue? C'est pourquoi l'on a appelé ce puits: Le Puits du Vivant qui me Voit; voici, il est entre Kadès et Bered. Et Agar enfanta un fils à Abram, et Abram appela son fils, que Agar lui avait enfanté, du nom d'Ismaël. Or, Abram avait quatre-vingt-six ans, lorsque Agar enfanta Ismaël à Abram. Et lorsque Abram eut quatre-vingt-dix-neuf ans, l'Éternel apparut à Abram et lui dit: Je suis Dieu, le Tout-puissant, marche en ma présence et sois irréprochable, et j'établirai mon alliance entre moi et toi, et je te donnerai un accroissement de plus en plus grand. Alors Abram tomba la face contre terre et Dieu lui parla en ces termes : Pour moi, voici, je tiens mon alliance avec toi, et tu deviendras père d'une multitude de peuples. Et désormais on ne t'appellera plus de ton nom d'Abram, mais ton nom sera Abraham, car je te constitue père d'une multitude de peuples. Et je te rendrai de plus en plus fécond, et je ferai de toi une souche de peuples et des rois proviendront de toi. Et j'érige mon alliance entre moi et toi et tes descendants après toi pour toutes leurs générations en alliance éternelle, savoir que je serai ton Dieu à toi et à ta postérité après toi. Et je te donne et à ta postérité après toi le pays de tes pèlerinages, le pays de Canaan, en propriété éternelle, et je serai leur Dieu. Et Dieu dit à Abraham: Pour toi, tu garderas mon alliance, toi et tes descendants après toi dans toutes leurs générations. Voici l'alliance que vous observerez entre moi et vous, et ta postérité après toi, c'est que tous vos mâles seront circoncis; vous vous circoncirez la chair de votre prépuce, et ce sera un signe d'alliance entre moi et vous. Tout mâle sera circoncis par vous à l'âge de huit jours dans vos générations, le serf soit né à la maison, soit acquis à prix d'argent, chacun des fils de l'étranger qui ne sera pas de ta race; vous aurez à circoncire le serf soit né à la maison, soit acquis à prix d'argent, et ainsi vous porterez en votre chair mon alliance, en alliance éternelle. Quant au mâle incirconcis dont la chair du prépuce n'aura pas subi la circoncision, un tel individu sera exterminé du milieu de son peuple; il aura violé mon alliance. Et Dieu dit à Abraham: Saraï, ta femme, ne sera plus le appelée du nom de Saraï, mais son nom sera Sarah. Et je la bénis, et je te ferai aussi naître d'elle un fils; je la bénis et elle deviendra une souche de peuples, et des rois proviendront d'elle. Alors Abraham tomba la face contre terre, et il rit et dit en son cœur: A un centenaire naîtrait-il un fils, et Sarah, nonagénaire, enfanterait-elle? Et Abraham dit à Dieu: Puisse Ismaël vivre sous ton regard! Et Dieu dit: Ce n'est pas cela! Sarah, ta femme, t'enfantera un fils, et tu l'appelleras du nom d'Isaac; et j'érigerai mon alliance avec lui en alliance éternelle pour sa postérité après lui. Et je t'exauce quant à Ismaël: voici je le bénirai et le rendrai fécond, et lui donnerai un grand accroissement; il engendrera douze princes et je le ferai devenir un grand peuple. Et je dresserai mon alliance avec Isaac que Sarah t'enfantera à pareille époque l'année prochaine. Et lorsqu'il eut achevé de parler avec lui, Dieu s'éleva quittant Abraham. Alors Abraham prit Ismaël, son fils et tous les serfs nés dans sa maison et tous les serfs achetés à prix d'argent, tous les mâles de la maison d'Abraham et il circoncit la chair de leur prépuce ce jour-là même selon ce que Dieu lui avait dit. Or Abraham avait quatre-vingt-dix-neuf ans lorsqu'il fut circoncis en la chair de son prépuce. Et Ismaël, son fils, avait treize ans lorsqu'il fut circoncis en la chair de son prépuce. C'est en ce jour même que furent circoncis Abraham et Ismaël, son fils. Et tous les hommes de sa maison, serfs nés dans la maison et serfs acquis à prix d'argent d'entre les fils de l'étranger, furent circoncis avec lui. Et l'Éternel lui apparut sous les chênes de Mamré, comme il était assis à la porte de sa tente au temps chaud de la journée. Et ayant levé les yeux il regarda, et voici, trois hommes étaient debout devant lui. Et les ayant vus, il courut à leur rencontre depuis l'entrée de sa tente, et il s'inclina jusqu'à terre et dit: Seigneur, si je peux trouver grâce à tes yeux, ne passe donc pas outre devant ton serviteur. Permets qu'on apporte un peu d'eau pour laver vos pieds, et reposez-vous sous cet arbre. Et j'irai chercher un morceau de pain pour vous refaire le cœur; après cela vous pourrez passer plus loin; car c'est pour cela que vous passez près de votre serviteur. Et ils répondirent: Ainsi fais, comme tu as dit. Et vite Abraham entra dans la tente vers Sarah et dit: Prends vite trois mesures de fleur de farine que tu pétriras pour en faire des galettes. Puis Abraham courut à l'étable et prit un veau délicat et bon et le donna au valet qui se hâta de l'apprêter. Et il prit de la crème et du lait et le veau qu'il avait apprêté et il le leur servit; mais il se tenait debout devant eux sous l'arbre, et ils mangèrent. Alors ils lui dirent: Où est Sarah, ta femme? Et il répondit: La voici dans la tente. Et il dit: Je reviendrai chez toi à la renaissance de l'année; et voici, Sarah, ta femme, aura un fils. Et Sarah était aux écoutes à l'entrée de la tente qui était derrière lui. Or Abraham et Sarah étaient vieux, avancés en âge; et il y avait chez Sarah suppression de ce qui survient aux femmes. Et Sarah rit intérieurement disant: Maintenant que je suis passée, y aurait-il pour moi volupté? et mon seigneur est vieux. Alors l'Éternel dit à Abraham: Pourquoi donc Sarah a-t-elle ri, et dit-elle: Est-ce en vérité que j'enfanterais toute vieille que je suis? Pour l'Éternel est-il rien d'impossible? A pareille époque je reviendrai chez toi à la renaissance de l'année, et Sarah aura un fils. Et Sarah nia et dit: Je n'ai pas ri; car elle avait peur. Et il dit: Non! tu as ri. Alors ces hommes se levèrent et partirent de là et se dirigèrent du côté de Sodome; or Abraham s'achemina avec eux pour les accompagner. Et l'Éternel dit: Cèlerais-je à Abraham ce que je veux faire? Mais Abraham deviendra un peuple grand et fort, et tous les peuples de la terre auront en lui leur bénédiction. Car je l'ai distingué, afin qu'il prescrive à ses fils et à sa maison après lui de garder la voie de l'Éternel pour pratiquer le droit et la justice, afin que l'Éternel dispense à Abraham ce qu'il lui a promis. Et l'Éternel dit: Il est de fait que le décri de Sodome et de Gomorrhe est bien grand, et de fait que leur péché est très grave. Il faut donc que je descende et que je voie s'ils ont mis le comble à leur forfait d'accord avec le cri venu jusqu'à moi, et je veux savoir si ce n'est pas le cas. Alors les hommes partirent de là et prirent leur chemin vers Sodome; mais Abraham resta encore en la présence de l'Éternel. Et Abraham s'approcha et dit: Irais-tu jusqu'à emporter le juste avec l'impie? Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville; veux-tu les emporter aussi et ne pardonneras-tu pas à ce lieu en considération des cinquante justes qui s'y trouvent? Loin de toi la pensée d'agir ainsi et de donner la mort au juste en même temps qu'à l'impie, pour qu'il en soit du juste comme de l'impie! loin de toi cette pensée! Le Juge de la terre ne rendrait-Il pas justice? Et l'Éternel dit: Si à Sodome je trouve cinquante justes dans la ville, je pardonnerai au lieu entier en considération d'eux. Et Abraham reprit et dit: Ah! voici, je m'enhardis avec le Seigneur, tout poudre et cendre que je suis. Peut-être des cinquante justes il en manquera cinq: pour cinq détruiras-tu la ville entière? Et Il dit: Je ne la détruirai pas, si j'y en trouve quarante-cinq. Et il continua encore l'entretien avec Lui et dit: Peut-être s'y en trouvera-t-il quarante. Et Il dit: En considération des quarante je m'abstiendrai. Et il dit: Ah! que le Seigneur ne s'irrite pas si je parle! Peut-être s'y en trouvera-t-il trente. Et Il dit: Je m'abstiendrai, si j'y en trouve trente. Et il dit: Ah! voici, je m'enhardis à parler avec le Seigneur! Peut-être s'y en trouvera-t-il vingt. Et Il dit: En considération des vingt je ne détruirai pas. Et il dit: Ah! que le Seigneur ne s'irrite pas si je parle cette fois encore! Peut-être s'y en trouvera-t-il dix. Et Il dit: En considération des dix je ne détruirai pas. Et l'Éternel se retira lorsqu Il eut fini son entretien avec Abraham, et Abraham regagna son lieu. Et les deux anges arrivèrent à Sodome le soir; or Lot était assis à la porte de Sodome. Et les ayant vus, Lot se leva, alla au devant d'eux et se prosterna la face contre terre et dit: Oh! je vous prie, mes seigneurs, descendez à la maison de votre serviteur et passez-y la nuit, et baignez vos pieds: puis vous vous lèverez le matin et continuerez votre route. Et ils dirent: Non, mais nous voulons passer la nuit dans la place. Et il insista fort auprès d'eux, et ils descendirent chez lui et entrèrent dans sa maison. Et il leur prépara un repas et fit cuire des galettes azymes, et ils mangèrent. Ils n'étaient pas encore couchés que les hommes de la ville, les hommes de Sodome, cernèrent la maison, depuis l'enfant au vieillard, tout le peuple en masse. Et ils appelèrent Lot et lui dirent: Où sont les hommes arrivés chez toi cette nuit? Amène-nous-les dehors, afin que nous les connaissions! Et Lot sortit vers eux devant la porte qu'il referma derrière lui; et il dit: Oh! mes frères, ne commettez pas le crime! Eh bien! voici, j'ai deux filles qui n'ont point encore connu d'homme; je vais donc vous les amener dehors, et vous en userez avec elles à votre gré; seulement ne faites rien à ces hommes; car c'est dans cette supposition qu'ils sont entrés à l'ombre de mon toit. Et ils dirent: Avance davantage. Et ils dirent: L'individu est venu en hôte, et il veut faire le juge! Eh bien! nous te ferons pis qu'à eux. Et ils pressèrent fortement l'homme, Lot, et ils approchaient pour enfoncer la porte. Alors les deux hommes étendirent et retirèrent Lot vers eux dans la maison et fermèrent la porte. Quant aux gens qui se tenaient devant la porte de la maison, ils les frappèrent de cécité depuis le plus petit au plus grand; et ceci se tourmentèrent à trouver la porte. Et les hommes dirent à Lot: Tous ceux que tu as encore ici, tes gendres et tes fils et tes filles, et tous ceux qui tiennent à toi dans la ville, fais-les sortir de ce lieu. Car nous allons détruire ce lieu-ci, parce que ces gens sont grandement décriés devant l'Éternel, et l'Éternel nous a envoyés pour détruire la ville. Alors Lot sortit et parla à ses gendres qui prétendaient à ses filles et dit: Mettez-vous en devoir de sortir de ce lieu-ci, car l'Éternel va détruire la ville. Mais il eut, aux yeux de ses gendres, l'air de plaisanter. Et au lever de l'aurore, les anges insistèrent auprès de Lot et dirent: Lève-toi, prends ta femme et tes deux filles qui se trouvent-là, de peur que tu ne périsses par suite du crime de cette ville. Et comme il tardait, les hommes le prirent sa main et la main de sa femme et la main de ses deux filles, parce que l'Éternel voulait l'épargner, et ils le firent sortir, et le laissèrent en dehors de la ville. Et après les avoir fait sortir, l'un [d'eux] dit: Sauve-loi, au nom de ta vie, ne regarde pas derrière toi, et ne t'arrête pas dans tout le district! Sauve-toi sur la montagne pour ne pas périr. Et Lot leur dit: Oh! non! Seigneur; vois donc! ton serviteur a trouvé grâce à tes yeux, et grand a été l'amour que tu m'as témoigné pour me conserver la vie; mais je ne puis me sauver sur la montagne, le désastre pourrait m'atteindre et je périrais. Vois donc! Cette ville-là est à portée pour y fuir, et elle est petite: c'est là que je voudrais me réfugier (n'est-elle pas petite?) afin que mon âme vive. Et Il lui dit: Voici, je veux aussi te satisfaire en ce point, en ne bouleversant pas la ville dont tu parles. Hâte-toi de t'y réfugier, car je ne puis rien faire que tu n'y sois arrivé. – C'est pourquoi l'on donne à cette ville le nom de Tsohar (petite ). Le soleil se levait sur la terre, lorsque Lot entra dans Tsohar. Et l'Éternel fit tomber sur Sodome et sur Gomorrhe une pluie de soufre et de feu, de par l'Éternel depuis le ciel, et Il bouleversa ces villes et toute la contrée, et la population des villes et les productions du sol. Mais sa femme regarda derrière elle, et elle devint statue de sel. Et Abraham se leva le matin et gagna le lieu où il s'était tenu en la présence de l'Éternel, et porta ses regards à ses pieds sur Sodome et Gomorrhe et toute la contrée du district, et il vit, et voilà qu'une fumée s'élevait de la terre, comme la fumée d'une fournaise. Et quand Dieu détruisit les villes du district, Dieu se souvint d'Abraham et fit échapper Lot du milieu du bouleversement, lorsqu'il bouleversa les villes où habitait Lot. Et de Tsohar Lot gagna la hauteur, et il se fixa sur la montagne, et il avait ses deux filles avec lui, car il redoutait de demeurer à Tsohar. Et il habitait une grotte, lui et ses deux filles. Alors L'aînée dit à la cadette: Notre père est vieux, et il n'y a plus d'homme sur la terre pour s'approcher de nous selon l'usage de tout le monde; viens! faisons prendre du vin à notre père et couchons avec lui, et ainsi nous donnerons la vie à une lignée par notre père. Elles firent donc boire du vin à leur père cette nuit-là, et l'aînée s'introduisit et coucha avec son père, qui ne s'aperçut ni quand elle se coucha, ni quand elle se leva. Et le lendemain l'aînée dit à la cadette: Voici, j'ai couché la nuit dernière avec mon père: faisons-lui encore boire du vin cette nuit, et introduis-toi et couche avec lui et nous donnerons vie à une lignée par notre père. Elles firent donc encore cette nuit boire du vin à leur père. Et la cadette se leva et coucha avec lui, et il ne s'aperçut ni quand elle se coucha ni quand elle se leva. Et les deux filles de Lot devinrent enceintes du fait de leur père. Et l'aînée enfanta un fils et elle l'appela du nom de Moab ( issu du père ); c'est le père des Moabites jusqu'aujourd'hui. Et la cadette aussi enfanta un fils et elle l'appela du nom de Ben Ammi ( fils de mon peuple ); c'est le père des fils d'Ammon, jusqu'aujourd'hui. Et Abraham se transporta de là dans la région du Midi, et se fixa entre Kadès et Sur, et fit un séjour à Gérar. Et Abraham disait de Sarah, sa femme: C'est ma sœur. Alors Abimélech, roi de Gérar, envoya enlever Sarah. Mais Dieu descendit vers Abimélech dans un songe de la nuit, et lui dit: Voici, tu vas mourir à cause de la femme que tu as enlevée et qui est mariée à un mari. Cependant Abimélech ne s'était point approché d'elle. Et il dit: Seigneur, veux-tu faire périr un peuple, même innocent? Ne m'a-t-il pas dit: C'est ma sœur, et elle, elle-même a dit: Il est mon frère? C'est dans l'innocence de mon cœur et la pureté de mes mains que je l'ai fait. Et Dieu lui dit en songe: Je sais aussi que tu l'as fait dans l'innocence de ton cœur, et aussi t'ai-je empoché de pécher contre moi; c'est pourquoi je n'ai pas permis que tu la touchasses. Maintenant donc rends la femme à son mari, car il est prophète et il intercédera pour toi, afin que tu vives; mais si tu ne la rends pas, sache que tu mourras, toi et tout ce qui t'appartient. Alors Abimélech se leva le matin, et manda tous ses serviteurs, et redit toutes ces choses à leurs oreilles, et ces hommes furent très effrayés. Et Abimélech fit appeler a Abraham et lui dit: Qu'est-ce que tu nous as fait, et en quoi ai-je manqué à ton égard que tu aies attiré sur moi et sur mon royaume une si grande culpabilité? Tu t'es porté envers moi à des actions qu'on ne fait pas. Et Abimélech dit à Abraham: Qu'avais-tu en vue pour en agir ainsi avec moi? Et Abraham dit: C'est que je me disais: assurément il n'y a aucune crainte de Dieu dans ce lieu, et ils me tueront à cause de ma femme. Aussi bien elle est vraiment ma sœur, fille de mon père, seulement n'est-elle pas fille de ma mère, et elle est devenue ma femme. Et lorsque Dieu me fit quitter, pour voyager, la maison de mon père, je lui dis: Fais-moi cette grâce: dans quelque lieu que nous allions, dis de moi: C'est mon frère. Alors Abimélech prit des brebis et des bœufs et des serviteurs et des servantes, et en fit un don à Abraham et lui rendit Sarah, sa femme. Et Abimélech dit: Tu as tout mon pays devant toi; établis-toi où il le plaira. Et à Sarah il dit: Voici, j'ai donné mille sicles d'argent à ton frère: eh bien! que ce soit une réparation auprès de tous tes entours, et auprès de tous le voilà justifiée. Alors Abraham intercéda auprès de Dieu, et Dieu guérit Abimélech et sa femme et ses servantes, et elles purent enfanter. Car l'Éternel avait frappé de stérilité toutes les femmes de la maison d'Abimélech, à cause de Sarah, femme d'Abraham. Et l'Éternel intervint chez Sarah comme Il avait dit, et l'Éternel opéra pour Sarah ce qu'il avait promis. Et Sarah devint enceinte et enfanta à Abraham un fils dans ses vieux jours à l'époque que Dieu avait indiquée. Et Abraham appela son fils qui lui était né, que lui avait enfanté Sarah, du nom d'Isaac. Et Abraham circoncit Isaac, son fils, quand il eut huit jours, ainsi que Dieu lui en avait donné l'ordre. Or Abraham était âgé de cent ans, lorsque lui naquit Isaac, son fils. Et Sarah dit: Dieu m'a mise à même de rire, et quiconque l'ouïra me sourira. Et elle dit: Qui eût pu faire cette prédiction à Abraham: Sarah allaitera des fils? Cependant je lui ai enfanté un fils dans sa vieillesse. Et l'enfant grandit et fut sevré, et Abraham fit un grand festin le jour où Isaac fut sevré. Alors Sarah vit le fils d'Agar l'Egyptienne, que celle-ci avait enfanté à Abraham, qui jouait, et elle dit à Abraham: Chasse cette servante-là et son fils, car le fils de cette servante ne doit pas hériter avec mon fils, avec Isaac. Mais cette parole déplut fort à Abraham à cause de son fils. Alors Dieu dit à Abraham: N'aie aucun déplaisir à l'occasion de l'enfant et de ta servante: dans tout ce que Sarah dira, défère à sa voix, car c'est par Isaac qu'il sera fait mention pour toi d'une postérité. D'ailleurs du fils de la servante je ferai aussi un peuple, car c'est ta progéniture. Alors Abraham se leva le matin, et il prit un pain et une outre d'eau, et les remit à Agar les posant sur son épaule, et l'enfant aussi, puis il la congédia. Et elle partit et erra dans le désert de Beerséba. Et quand l'eau fut épuisée dans l'outre, elle jeta l'enfant sous l'un des buissons, et s'en alla s'asseoir vis-à-vis à la distance d'une portée d'arc; car elle disait: Je ne veux pas être témoin de la mort de l'enfant. Et elle était assise vis-à-vis, et elle élevait la voix et pleurait. Alors Dieu entendit la voix de l'enfant, et l'ange de Dieu appela Agar du ciel et lui dit: Qu'as-tu Agar? Ne t'alarme point, car Dieu a écouté la voix de l'enfant, du lieu où Il est. Lève-toi, relève l'enfant et le prends par la main; car je ferai de lui un grand peuple. Et Dieu ouvrit les yeux à Agar, et elle aperçut une fontaine, et elle alla et emplit l'outre d'eau et donna à boire à l'enfant. Et Dieu fut avec l'enfant, et il grandit, et il demeura dans le désert, et adulte il fut tireur d'arc. Et il habita le désert de si Paran, et sa mère lui choisit une femme au pays d'Egypte. Et dans ce même temps Abimélech et Phichol, son général d'armée, s'adressèrent à Abraham en ces termes: Dieu est avec toi dans tout ce que tu fais. Or maintenant jure-moi ici au nom de Dieu que tu ne tromperas ni moi, ni mes enfants, ni mes petits-enfants; tu useras envers moi et le pays où tu séjournes, de la même bienveillance dont j'ai usé envers toi. Et Abraham dit: Je le jurerai. Mais Abraham fit des réclamations à Abimélech au sujet d'un puits dont s'étaient emparés les serviteurs d'Abimélech. Sur quoi Abimélech dit: J'ignore qui l'a fait, et je n'ai été ni informé par toi, ni instruit de cela sinon aujourd'hui. Et Abraham prit des brebis et des bœufs et les donna à Abimélech, et tous deux ils firent alliance. Et Abraham mit à part sept agneaux. Et Abimélech dit à Abraham: Qu'est-ce que ces sept agneaux que tu as mis à part? Et il répondit: C'est pour que tu les acceptes de ma main, afin que ce me soit un témoignage que c'est moi qui ai creusé ce puits. C'est pourquoi on appelle ce lieu Beerséba à cause du serment qu'ils y firent l'un et l'autre. C'est ainsi qu'ils traitèrent alliance à Beerséba. Et Abimélech se leva ainsi que Phichol, son général d'armée, et ils regagnèrent le pays des Philistins. Et Abraham planta des tamariscs à Beerséba et y invoqua le nom de l'Éternel, Dieu éternel. Et Abraham fit un long séjour dans le pays des Philistins. Et après ces choses il arriva que Dieu mit Abraham à l'épreuve; et Il lui dit: Abraham! Et il répondit: Me voici! Et Il dit: Eh bien! prends ton fils, ton unique, que tu aimes, Isaac, et va-t'en au pays de Moriah, et là offre-le en holocauste sur l'une des montagnes que je te dirai. Et Abraham se leva Je matin et bâta son âne, et prit deux de ses valets avec lui, et Isaac, son fils, et il fendit du bois pour l'holocauste, et il se leva et prit son chemin vers le lieu que Dieu lui avait indiqué. Le troisième jour Abraham, levant les yeux, aperçut le lieu de loin. Alors Abraham dit à ses valets: Restez ici avec l'âne, et moi et l'enfant nous irons jusque-là, et nous adorerons, puis nous vous rejoindrons. Puis Abraham prit le bois de l'holocauste, et en chargea Isaac, son fils, et il prit en sa main le feu et le couteau; et ils s'acheminèrent les deux ensemble. Et Isaac parla à Abraham, son père, et dit: Mon père! Et il répondit: Me voici, mon fils. Et il dit: Voici bien le feu et le bois; mais où est la victime pour l'holocauste? Et Abraham répondit: Dieu verra à se trouver la victime pour l'holocauste, mon fils. Puis ils cheminèrent les deux ensemble. Et ils arrivèrent au lieu que Dieu lui avait dit, et Abraham y éleva l'autel, et disposa le bûcher, et lia Isaac, son fils, et le plaça sur l'autel par dessus le bûcher. Et Abraham étendit la main et prit le couteau pour immoler son fils. Alors l'ange de l'Éternel l'appela des cieux et dit: Abraham! Abraham! Et il répondit: Me voici! Et il dit: Ne porte pas la main sur l'enfant, et ne lui fais rien; car maintenant je sais que tu crains Dieu, et tu ne m'as pas refusé ton fils, ton unique. Alors Abraham leva les yeux et regarda, et voilà que derrière lui un bélier était pris par les cornes dans le hallier, et Abraham alla prendre le bélier, et il l'offrit en holocauste à la place de son fils. Et Abraham donna à ce lieu le nom de: L'Éternel verra; d'où vient l'expression d'aujourd'hui: A la montagne de l'Éternel Il se rendra visible. Et l'ange de l'Éternel appela une seconde fois Abraham des cieux et dit: Je jure par moi-même, déclare l'Éternel, que parce que tu as accompli cet acte, et n'as point refusé ton fils, ton unique, je te bénirai et multiplierai ta postérité comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer; et ta postérité sera maîtresse de la porte de ses ennemis. Et toutes les nations de la terre chercheront leur bénédiction dans ta postérité par la raison que tu as obéi à ma voix. Et Abraham rejoignit ses valets; puis ils se levèrent, et gagnèrent ensemble Beerséba, et Abraham demeura à Beerséba. – Et sur ces entrefaites Abraham reçut un renseignement conçu en ces termes: Voici, Milca a aussi enfanté des fils à Nachor, ton frère : Uts, son premier-né, et Buz, son frère, et Kemuel, père d'Aram, et Chésed et Hazo et Pila:das et Jidlaph et Bethuel. Et Bethuel a engendré Rebecca: Ce sont là les huit enfants que Milca a enfantés à Nachor, frère d'Abraham. Et sa concubine, nommée Reumah, a aussi enfanté Tebach et Gaham et Thachas et Maacha. Et la vie de Sarah fut de cent vingt-sept ans, années de vie de Sarah. Et Sarah mourut à Kiriafh-Arba (qui est Hébron)au pays de Canaan, et Abraham vint pour le deuil de Sarah et pour la pleurer. Et Abraham se leva de devant son cadavre, et il s'adressa aux fils de Heth en ces termes : Je suis un hôte et un étranger chez vous: accordez-moi une propriété sépulcrale chez vous, afin que je puisse donner la sépulture à mon cadavre et l'éloigner de moi. Sur quoi les fils de Heth répondirent à Abraham en lui disant : Oh, écoute-nous, mon seigneur: Tu es un prince de Dieu au milieu de nous, donne la sépulture à ton cadavre dans le meilleur de nos tombeaux; aucun de nous ne te refusera son tombeau pour y donner la sépulture à ton cadavre. Alors Abraham se leva et s'inclina devant le peuple du pays, devant les fils de Heth, et leur parla en ces termes : Si c'est votre sentiment que je donne la sépulture à mon cadavre et que je l'éloigne de moi, écoutez-moi et intercédez pour moi auprès de Ephron, fils de Tsohar, pour qu'il me cède la grotte de Macpéla qui lui appartient et qui est à l'extrémité de son champ; qu'il me la cède contre paiement en plein au milieu de vous comme propriété sépulcrale. Or Ephron demeurait parmi les fils de Heth. Alors Ephron, le Héthien, répondit à Abraham aux oreilles des fils de Heth, de tous ceux qui passaient par la porte de sa ville, et il dit : Non pas! mon seigneur, écoule-moi! Je te fais don du champ et de la grotte qui y est; je t'en fais don; c'est aux yeux des fils de Heth que j'en fais don à toi: donne la sépulture à ton cadavre. Alors Abraham s'inclina devant le peuple du pays; et s'adressant à Ephron aux oreilles du peuple du pays il dit: Si seulement tu voulais m'écouter! Je paierai le prix du champ et j'y donnerai la sépulture à mon cadavre. Sur cela Ephron répondit à Abraham en ces termes : Mon seigneur, écoute-moi! un terrain de quatre cents sicles d'argent, qu'est-ce que cela entre moi et toi? Donne donc la sépulture à ton cadavre. Et Abraham entendit Ephron. Et Abraham pesa à Ephron l'argent qu'il avait indiqué aux oreilles des fils de Heth, quatre cents sicles d'argent ayant cours chez le marchand. Et ainsi fut constitué le champ d'Ephron à Macpéla à l'orient de Mamré (le champ et la grotte y comprise et tous les arbres qui étaient dans le champ et se trouvaient entre toutes ses limites dans son enceinte) à Abraham comme propriété aux yeux des fils de Heth, en présence de tous ceux qui passaient par la porte de la ville. Et après cela Abraham donna la sépulture à Sarah, sa femme, dans la grotte du champ de Macpéla à l'orient de Mamré, c'est-à-dire Hébron, au pays de Canaan. Ainsi le champ et la grotte y comprise furent constitués à Abraham comme propriété sépulcrale par les fils de Heth. Et Abraham était vieux, avancé en âge, et l'Éternel avait béni Abraham en toute chose. Alors Abraham dit à son serviteur, le plus ancien de sa maison, qui avait le gouvernement de tout ce qui lui appartenait: Pose ta main sous ma hanche, afin que je t'adjure au nom de l'Éternel, Dieu des cieux et Dieu de la terre, de ne choisir pour la femme de mon fils aucune des filles des Cananéens au milieu desquels je demeure, mais d'aller dans mon pays et dans ma patrie choisir une femme pour mon fils Isaac. Alors le serviteur lui dit: Peut-être la femme ne voudra-t-elle pas me suivre dans ce pays-ci: dois-je pour lors reconduire ton fils dans le pays d'où tu es sorti? Et Abraham lui dit: Garde-toi d'y reconduire mon fils! L'Éternel, Dieu du ciel, qui m'a tiré de la maison de mon père, et de ma patrie et qui m'a fait cette promesse et ce serment: Je donnerai ce pays-ci à ta postérité, Lui-même enverra son ange pour te précéder, afin que tu ramènes de là une femme pour mon fils. Que si la femme ne voulait pas te suivre, alors tu seras libéré de ce serment que je t'impose; seulement ne dois-tu pas reconduire mon fils là. Le serviteur posa donc la main sous la hanche d'Abraham, son seigneur, et lui prêta le serment dans ce sens. Alors le serviteur prit dix chameaux parmi les chameaux de son maître, et il partit chargé de toutes sortes de beaux dons de son seigneur, et il se mit en route et gagna la Mésopotamie, la ville de Nachor. Et il agenouilla les chameaux en dehors de la ville près d'une fontaine au temps de la soirée, au temps où sortent celles qui puisent l'eau. Et il dit: Éternel, Dieu de mon seigneur Abraham, daigne me faire rencontrer aujourd'hui, et use de bienveillance envers mon seigneur Abraham! Voici je reste posté près de la fontaine, et les filles des hommes de la ville sortent pour puiser de l'eau. Or, qu'il se fasse que la jeune fille à qui je dirai: Penche donc ta cruche, afin que je boive, et qui dira: Bois! et j'abreuverai aussi tes chameaux, se trouve être celle que tu as destinée à ton serviteur Isaac; et à cela je reconnaîtrai que tu uses de bienveillance envers mon seigneur. Et il n'avait pas encore achevé de parler que voici venir Rebecca, qui était née à Béthuel, fils de Milca, femme de Nachor, frère d'Abraham, sa cruche sur son épaule. Or la jeune fille était très belle de figure, encore vierge, et nul homme ne l'avait connue. Et elle descendit à la fontaine, et emplit sa cruche et remonta. Alors le serviteur courut au-devant d'elle, et dit: Laisse-moi donc boire un peu d'eau de ta cruche! Et elle répondit: Bois, mon seigneur! et vite elle abaissa sa cruche sur sa main et lui donna à boire. Et après l'avoir entièrement désaltéré, elle dit: Je puiserai aussi pour tes chameaux jusqu'à ce qu'ils soient entièrement abreuvés. Et vite elle vida sa cruche dans l'auge, et courut encore à la fontaine pour puiser, et elle puisa pour tous ses chameaux. Et l'homme la contemplait en silence pour voir si l'Éternel donnerait ou non du succès à son voyage. Et lorsque les chameaux eurent fini de s'abreuver, l'homme prit un anneau d'or, pesant un demi-sicle, et deux bracelets pour ses poignets, du poids de dix sicles d'or, et dit: De qui es-tu fille? Indique-le moi donc! Y a-t-il pour nous dans la maison de ton père une place où passer la nuit? Et elle lui répondit: Je suis fille de Béthuel, fils de Milca, que celle-ci a enfanté à Nachor. Et elle lui dit: Et paille et fourrage sont en abondance chez nous, et il y a gîte aussi pour passer la nuit. Alors l'homme s'inclina et se prosterna devant l'Éternel, et dit: Béni soit l'Éternel, Dieu de mon seigneur Abraham, qui ne s'est pas départi de son amour et de sa fidélité envers mon seigneur! Pour moi, l'Éternel m'a guidé sur la route de la maison des frères de mon seigneur. Et la jeune fille courut informer de ces choses la maison de sa mère. Or Rebecca avait un frère, dont le nom était Laban. Et Laban accourut vers l'homme dehors à la fontaine. Et ayant vu l'anneau et les bracelets aux mains de sa sœur, et entendu les discours de Rebecca, sa sœur, qui disait: Ainsi m'a parlé cet homme, il vint auprès de l'homme; et voici, il se tenait près de ses chameaux à la fontaine. Et il dit: Entre, béni de l'Éternel! pourquoi te tiens-tu dehors? J'ai disposé la maison, et il y a place pour les chameaux. Et l'homme entra dans la maison; et [Laban] débâta les chameaux, et donna de la paille et du fourrage pour les chameaux, et de l'eau pour laver ses pieds et les pieds des gens de sa suite. Et on lui servit à manger. Mais il dit: Je ne mangerai point que je n'aie dit ce que j'ai à dire. Et [Laban] répondit: Parle! Et il dit: Je suis serviteur d'Abraham. Et l'Éternel a grandement béni mon seigneur qui a est un homme considérable, et auquel Il a donné des brebis et des bœufs et de l'argent et de l'or et des serviteurs et des servantes, et des chameaux et des ânes. Et Sarah, femme d'Abraham, mon seigneur, a dans sa vieillesse enfanté un fils à mon seigneur, et il lui a donné tout ce qu'il possède. Et mon seigneur m'a adjuré en ces termes: Tu ne choisiras pour femme de mon fils aucune des filles des Cananéens dont j'habite le pays; mais tu te rendras dans la maison de mon père et dans ma famille, et tu y choisiras une femme pour mon fils. Et je dis à mon seigneur: Peut-être la femme ne voudra-t-elle pas me suivre! Et il me dit: L'Éternel en la présence de qui j'ai marché, enverra son ange avec toi, et fera réussir ton voyage, et tu prendras une femme pour mon fils dans ma famille et dans la maison de mon père. Alors tu seras libéré du serment que tu me fais, si tu vas t'adresser à ma famille; et si on ne te l'accorde pas, tu seras libéré du serment que tu me fais. Et en arrivant aujourd'hui à la fontaine, j'ai dit: Éternel, Dieu de mon seigneur Abraham, si tu daignes faire réussir mon voyage que je fais : voici, je me tiendrai près de la fontaine; et qu'il se fasse que la jeune fille sortant pour puiser de l'eau, à qui je dirai: Laisse-moi donc boire un peu d'eau de ta cruche, et qui me répondra: Bois toi-même, et je puiserai aussi pour tes chameaux, se trouve être la femme que l'Éternel a destinée au fils de mon seigneur. Je n'avais pas encore fini de parler en mon cœur que voilà que Rebecca sort, la cruche sur l'épaule, et descend à la fontaine et puise; et je lui dis: Donne-moi donc à boire! Et vite elle abaissa sa cruche de dessus son épaule et dit: Bois, et j'abreuverai aussi tes chameaux, et je bus et elle abreuva aussi les chameaux. Puis je lui fis cette question: De qui es-tu fille? Et elle répondit: De Béthuel, fils de Nachor à qui Milca l'a enfanté. Et je mis l'anneau à sa narine, et les bracelets à ses poignets. Et je m'inclinai et me prosternai devant l'Éternel, et je bénis l'Éternel, Dieu de mon seigneur Abraham, qui m'a guidé dans la vraie voie pour marier la fille du frère de mon seigneur à son fils. Et maintenant, si votre intention est de témoigner à mon seigneur bienveillance et fidélité, déclarez-le-moi; dans le cas contraire, déclarez-le-moi, afin que je me tourne à droite ou à gauche. Alors Laban et Béthuel répondirent et dirent: Ceci procède de l'Éternel; nous ne pouvons rien te dire ni en mal, ni en bien. Voilà Rebecca devant toi; prends-la et t'en va, et qu'elle devienne la femme du fils de ton seigneur, ainsi qu'a prononcé l'Éternel. Et lorsque le serviteur d'Abraham entendit leur discours, il se prosterna contre terre devant l'Éternel. Et le serviteur sortit des joyaux d'argent et des joyaux d'or, et des habillements, et les donna à Rebecca, et il donna des objets de prix à son frère et à sa mère. Alors ils mangèrent et burent, lui et les gens de sa suite, et passèrent la nuit. Et le matin ils se levèrent, et il dit: Laissez-moi retourner vers mon seigneur. Et le frère et la mère de Rebecca dirent: Que la jeune fille reste avec nous quelques jours, soit dix jours; ensuite tu partiras. Mais il leur dit: Ne me retardez pas! L'Éternel a fait réussir mon voyage, laissez-moi partir, afin que je retourne chez mon seigneur. Et ils dirent: Nous appellerons la jeune fille et nous lui demanderons de se prononcer. Et ils appelèrent Rebecca et lui dirent: Vas-tu avec cet homme? Et elle répondit: Je vais. Sur quoi ils laissèrent partir Rebecca, leur sœur, et sa nourrice et le serviteur d'Abraham et son monde. Et ils bénirent Rebecca et lui dirent: O toi, notre sœur! deviens des milliers de myriades, Et que ta race occupe la porte de tes ennemis! Alors Rebecca et ses femmes se levèrent, et se placèrent sur les chameaux, et suivirent l'homme; et le serviteur ayant pris Rebecca se mit en route. Cependant Isaac était revenu de la fontaine du Vivant-qui-voit, car il habitait le Midi du pays. Et Isaac était sorti pour se livrer à ses pensées dans les champs à l'approche du soir; et il leva les yeux et regarda, et voilà que des chameaux arrivaient. Et Rebecca levant les yeux aperçut Isaac, et elle descendit de son chameau. Et elle dit au serviteur: Qui est cet homme qui s'avance par les champs à notre rencontre? Et le serviteur dit: C'est mon seigneur. Alors elle prit son voile et s'en couvrit. Et le serviteur raconta à Isaac toutes les choses qu'il avait faites. Et Isaac introduisit Rebecca dans la tente de Sarah, sa mère, et il prit Rebecca, et elle devint sa femme et il l'aima; et Isaac se consola après le deuil de sa mère. Et Abraham prit une seconde femme, et son nom était Ketura. Et elle lui enfanta Zimran et Jocsan et Medan et Midian et Jisbac et Suah. Et Jocsan engendra Séba et Dedan; et les fils de Dedan furent les Assurim et les Letusim et les Leummim. Et les fils de Midian: Epha et Epher et Henoch et Abida et Eldaah: tout autant de fils de Ketura. Et Abraham donna tout ce qu'il avait à Isaac; quant aux fils des concubines qu'eut Abraham, il leur donna leur dot, et encore de son vivant il les envoya à distance d'Isaac, son fils, vers l'orient, au pays d'Orient. Et voici les jours des années de vie que vécut Abraham: cent soixante-quinze ans. Et Abraham expira et il mourut dans une belle vieillesse, âgé et rassasié de jours, et il fut recueilli auprès de son peuple. Et Isaac et Ismaël, ses fils, lui donnèrent la sépulture dans la grotte de Macpéla, dans le champ de Ephron, fils de Tsohar, le Héthien, qui est à l'orient de Mamré, champ qu'Abraham avait acquis des fils de Heth; c'est là qu'Abraham reçut la sépulture, ainsi que Sarah sa femme. Et après la mort d'Abraham Dieu bénit Isaac, son fils, et Isaac demeura près de la fontaine du Vivant-qui-voit. Et c'est ici l'histoire d'Ismaël, fils d'Abraham, qu'enfanta Agar, l'Egyptienne, servante de Sarah, à Abraham. Et ce sont ici les noms des fils d'Ismaël, nominativement, selon leurs familles: le premier né d'Ismaël Nebaioth, et Cedar et Adbeel et Mibsam et Misma, et Duma et Massa, Hadar et Theima, Jetur-Naphis et Kedma. Tels sont les fils d'Ismaël et ce sont là leurs noms selon leurs parcs et leurs campements, douze princes de leurs tribus. Et ce sont ici les années de vie d'Ismaël: cent trente-sept ans; et il expira et mourut et fut recueilli auprès de son peuple. Et ils habitèrent de Havila à Sur qui est à l'orient de l'Egypte du côté d'Assur; c'est à l'orient de tous ses frères qu'il s'établit. Et c'est ici l'histoire d'Isaac, fils d'Abraham. Abraham engendra Isaac. Et Isaac avait quarante ans lorsqu'il prit pour femme Rebecca, fille de Béthuel, l'Araméen, de Mésopotamie, sœur de Laban, l'Araméen. Et Isaac éleva sa prière à l'Éternel au regard de sa femme, car elle était stérile. Et l'Éternel se laissa fléchir par lui, et Rebecca, sa femme, devint enceinte. Et les enfants s'entrechoquaient dans son sein. Alors elle dit: Si c'est ainsi, pourquoi existé-je? Et elle alla consulter l'Éternel. Et l'Éternel lui dit: Deux nations sont dans tes flancs, Et deux peuples se dédoubleront au sortir de ton sein, Et l'un sera plus fort que l'autre, Et le grand sera sujet du petit. Et le moment de sa délivrance étant arrivé, voici, deux jumeaux étaient dans son sein; et le premier vint, tout fauve comme un manteau de fourrure, et on lui donna le nom d'Esaü ( velu ). Et ensuite son frère sortit et sa main tenait le talon de son frère, et on lui donna le nom de Jacob ( supplanteur ). Or Isaac avait soixante ans lorsqu'ils naquirent. Et les enfants devinrent grands, et Esaü devint habile à la chasse, et fut un homme des champs; mais Jacob fut un homme rangé qui se tenait dans les tentes. Et Isaac aimait Esaü, parce que Isaac était friand de venaison, tandis que Rebecca aimait Jacob. Et [un jour] Jacob faisait cuire un potage, et Esaü revenait des champs, et il était rendu. Et Esaü dit à Jacob: Régale-moi donc de roux, de ce roux-là, car je suis rendu. C'est pour cela qu'il reçut le nom de Edom ( le roux ). Et Jacob dit: Vends-moi d'abord ton droit d'aînesse! Et Esaü dit: Voici, je vais à la mort, à quoi me sert mon droit d'aînesse? Et Jacob dit: Fais-moi d'abord serment. Et il lui fit serment et vendit son droit d'aînesse à Jacob. Et Jacob donna à Esaü du pain et un potage de lentilles; et celui-ci mangea et but, et se leva et partit. C'est ainsi qu'Esaü méprisa son droit d'aînesse. Et il y eut une famine dans le pays, outre la première famine qui eut lieu au temps d'Abraham; et Isaac alla a chez Abimélech, roi des Philistins, à Gérar. Et l'Éternel lui apparut et dit: Ne descends point en Egypte, reste dans le pays que je t'indique. Séjourne dans ce pays-ci, et je serai avec toi et te bénirai, car je veux te donner à toi et à ta postérité toutes ces contrées, et je maintiens le serment que j'ai fait à Abraham, ton père. Et je rendrai ta postérité nombreuse comme les étoiles du ciel, et je donnerai à ta postérité toutes ces contrées-ci, et toutes les nations de la terre chercheront leur bénédiction dans ta postérité, par la raison qu'Abraham a écouté ma voix et observé mes observances, mes commandements, mes statuts et mes lois. Isaac resta donc à Gérar. Et lorsque les gens du lieu s'informaient de sa femme, il disait: C'est ma sœur, car il craignait de dire: c'est ma femme, ayant peur que les gens du lieu ne le fissent mourir à cause de Rebecca, car elle était belle de figure. Et comme son séjour s'y était prolongé, il arriva qu'Abimélech, roi des Philistins, regardant par la fenêtre, aperçut Isaac qui faisait des caresses à Rebecca, sa femme. Alors Abimélech manda Isaac et dit: Voici, c'est assurément ta femme; et comment as-tu pu dire: C'est ma sœur? Et Isaac lui dit: Je pensais recevoir la mort à cause d'elle. Et Abimélech dit: Pourquoi nous as-tu fait cela? peu s'en est fallu que quelqu'un de ce peuple n'ait habité avec ta femme, et tu nous aurais chargés d'un crime. Alors Abimélech donna cet ordre à tout le peuple: Qui touchera à cet homme ou à sa femme, sera mis à mort. Et Isaac fit les semailles dans ce pays, et il obtint cette année-là le centuple; car l'Éternel le bénissait. Et il s'accrut et alla en s'accroissant et en augmentant jusqu'à devenir très considérable. Et il avait des troupeaux de menu bétail et des troupeaux de gros bétail, et un nombreux domestique, et les Philistins lui portèrent envie. Et tous les puits qu'avaient creusés les serviteurs de son père au temps d'Abraham, les Philistins les obstruèrent et les comblèrent avec de l'arène. Et Abimélech dit à Isaac: Va-t-en de chez nous, car tu es devenu trop puissant pour nous. Alors Isaac partit de là et campa dans le ravin de Gérar, et il y demeura. Et Isaac recreusa les puits qui avaient été creusés au temps d'Abraham, son père, et qu'avaient obstrués les Philistins après la mort d'Abraham, et il les appela des mêmes noms dont son père les avait appelés. Et les serviteurs d'Isaac creusèrent dans le ravin et y trouvèrent une fontaine d'eau vive. Et les bergers de Gérar cherchèrent querelle aux bergers d'Isaac, disant: Cette eau est à nous. Et il donna à la fontaine le nom de Esec ( querelle ), parce qu'ils lui avaient cherché querelle. Et ils creusèrent un autre puits, et on lui chercha encore querelle pour celui-ci, et il l'appela du nom de Sitna hostilité ). Et il partit de là, et il creusa un autre puits, et pour celui-ci on ne lui chercha pas querelle et il l'appela du nom de Rechoboth ( le large ) et dit: Maintenant l'Éternel nous a donné du large, et nous nous propageons dans le pays. Et de là il si remonta à Beersébah. Alors l'Éternel lui apparut cette nuit même et dit: Je suis le Dieu d'Abraham, ton père: sois sans peur, car je suis avec toi, et je bénirai et multiplierai ta postérité en considération d'Abraham, mon serviteur. Et il éleva là un autel, et invoqua le nom de l'Éternel, et il y dressa sa tente, et les serviteurs d'Isaac y creusèrent un puits. Et Abimélech vint le trouver depuis Gérar avec Achuzath, son ami, et Phichol, son général d'armée. Et Isaac leur dit: Pourquoi venez-vous chez moi, puisque vous me haïssez et m'avez renvoyé de chez vous? Et ils répondirent: Nous voyons bien que l'Éternel est avec toi! c'est pourquoi nous disons: Il faut qu'un serment intervienne entre nous, entre nous et toi, et nous voulons stipuler avec toi par une alliance que tu ne nous feras aucun mal, de même que nous ne t'avons point porté atteinte, et de même que nous n'avons eu pour toi que de bons procédés et que nous t'avons laissé partir sain et sauf. Tu es toujours béni de l'Éternel. Alors il leur fil un festin, et ils mangèrent et burent. Et ils se levèrent le matin, et ils se firent serment l'un à l'autre, et Isaac les congédia et ils le quittèrent en paix. Et le même jour il arriva que des serviteurs d'Isaac vinrent le renseigner sur le puits qu'ils creusaient et lui dirent: Nous avons trouvé de l'eau. Et il l'appela Siba ( sept ); c'est pourquoi la ville a porté jusqu'aujourd'hui le nom de Beersébah. Et Esaü étant âgé de quarante ans, prit pour femmes Judith, fille de Beeri, Héthien, et Bosemath, fille de Elon, Héthien. Et elles furent un chagrin de cœur pour Isaac et Rebecca. Et Isaac devenu vieux et ayant les yeux faibles à ne plus voir, appela son fils aîné et lui dit: Mon fils! Et il lui répondit: Me voici! Et Isaac dit: Me voici donc vieux, et j'ignore le jour de ma mort. Prends donc à présent ton attirail de chasse, ton carquois et ton arc, et va dans les champs à la chasse d'un gibier pour moi; et fais-m'en un mets appétissant comme j'aime, et apporte-le-moi, afin que j'en mange pour que mon âme te bénisse avant ma mort. Or Rebecca avait écouté l'entretien d'Isaac avec Esaü, son fils. Et Esaü s'en alla dans les champs pour chasser un gibier et le rapporter. Mais Rebecca parla à Jacob, son fils, en ces termes: J'ai ouï ton père parler à Esaü, ton frère, et lui dire : Apporte-moi un gibier et fais-m'en un mets appétissant, et j'en mangerai, et je te bénirai devant l'Éternel avant de mourir. Dès lors, mon fils, sois docile à ma voix pour ce que je vais te prescrire. Va-t'en au bercail, et m'y choisis deux bons chevreaux, et j'en ferai un mets appétissant pour ton père comme il aime. Et tu le serviras à ton père, pour qu'il en mange, pour qu'il te bénisse avant de mourir. Et Jacob dit à Rebecca, sa mère: Voici, Esaü, mon frère, est velu, et j'ai le corps lisse : peut-être mon père voudra-t-il me palper, et alors j'aurais à ses yeux l'air de le jouer et j'attirerais sur moi une malédiction et non une bénédiction. Et sa mère lui dit: Je me charge de la malédiction que tu recevrais, mon fils! Sois seulement docile à ma voix, et va me les chercher?… Alors il alla les chercher, et il les apporta à sa mère qui en fit un mets appétissant, comme aimait son père. Et Rebecca prit les habits d'Esaü, son fils aîné, ses habits de prix qu'elle avait chez elle dans la maison, et elle en revêtit Jacob, son fils cadet, et avec les peaux des chevreaux elle recouvrit ses mains, et la partie lisse de son col. Et elle mit dans la main de Jacob, son fils, le mets appétissant et le pain qu'elle avait préparés. Alors il entra chez son père et dit: Mon père! Et il répondit: Me voici! qui es-tu, mon fils? Et Jacob dit à son père: Je suis Esaü, ton premier-né, j'ai fait ce que tu m'as dit. Lève-toi donc, mets-toi sur ton séant et mange de mon gibier afin que ton âme me bénisse. Et Isaac dit à son fils: Comme tu as promptement trouvé, mon fils! Et celui-ci dit: L'Éternel, ton Dieu, l'a fait venir au-devant de moi. Et Isaac dit à Jacob: Approche donc, mon fils, pour que je sente au toucher si c'est toi qui es mon fils Esaü, ou non. Et Jacob s'approcha d'Isaac, qui le palpa, puis dit: La voix est la voix de Jacob, et les mains sont les mains d'Esaü. Et il ne le reconnut pas, parce que ses mains étaient, comme les mains d'Esaü, velues; et il le bénit. Et il dit: C'est toi présent qui es mon fils Esaü? Et Jacob répondit: Je le suis. Et [Isaac] dit: Sers-moi et je mangerai de ton gibier, mon fils, afin que mon âme te bénisse. Et Jacob le servit, et il mangea; et il lui présenta du vin se et il but. Et Isaac, son père, lui dit: Approche donc, et embrasse-moi, mon fils! Et il s'approcha et l'embrassa. Alors il sentit l'odeur de ses habits et il le bénit et dit: Voyez! le parfum de mon fils est le parfum d'un champ que l'Éternel a béni. Que Dieu te donne de la rosée des cieux et les lieux les plus gras de la terre, et abondance de blé et de moût! Que des peuples te soient asservis et que des nations te rendent leur hommage! Aie la suprématie sur tes frères et que les fils de ta mère s'inclinent devant toi. Maudits soient ceux qui te maudiront, et bénis soient ceux qui te béniront! Et lorsque Isaac eut terminé la bénédiction de Jacob, et comme Jacob ne faisait que sortir de la présence d'Isaac, son père, Esaü, son frère, arriva de la chasse. Et il apprêta aussi un mets appétissant, et il le servit à son père et lui dit: Que mon père se lève et mange du gibier de son fils, afin que ton âme me bénisse! Et Isaac, son père, lui dit: Qui es-tu? Et il répondit: Je suis ton fils premier-né, Esaü. Alors la consternation d'Isaac fut grande, il fut profondément consterné et dit: Qui était-ce donc qui a chassé du gibier et me l'a apporté? et j'ai mangé de tout avant que tu vinsses, et je l'ai béni, et béni il sera. A l'ouïe des paroles de son père, Esaü se récria grandement et avec amertume et il dit à son père: Bénis-moi, moi aussi, mon père. Et il dit: Ton frère est venu par surprise et a enlevé la bénédiction qui était à toi. Et il dit: Ne l'a-t-on pas appelé du nom de Jacob ( supplanteur )? Et voici deux fois qu'il me supplante: il m'a enlevé mon droit d'aînesse, et voilà que maintenant il m'enlève ma bénédiction! Et il dit: Ne m'as-tu point réservé de bénédiction? Et Isaac répondit et dit à Esaü: Voici, je lui ai donné la suprématie sur toi et j'ai constitué tous ses frères ses serviteurs, et je l'ai pourvu de blé et de moût: que pourrais-je donc faire pour toi, mon fils? Et Esaü dit à son père: Est-ce là ton unique bénédiction, mon père? Bénis-moi, moi aussi, mon père! Et Esaü éleva sa voix et pleura. Alors Isaac, son père, répondit et lui dit: Vois! des fertiles terrains seront ton séjour, et d'en haut tu auras de la rosée des cieux! Et tu vivras de ton épée, et à ton frère tu seras asservi; mais il arrivera que, mobile comme tu l'es, brisant son joug tu le secoueras de ton col. Et Esaü devint hostile à Jacob ensuite de la bénédiction dont son père l'avait béni. Et Esaü dit en son cœur: Les jours du deuil de mon père approchent, alors je tuerai Jacob, mon frère. Et l'on rapporta à Rebecca les propos d'Esaü, son fils aîné; et elle envoya chercher Jacob, son fils cadet, et lui dit: Voici, Esaü, ton frère, va tirer vengeance de toi en te tuant. Dès lors, mon fils, sois docile à ma voix: lève-toi et t'enfuis chez Laban, mon frère, à Charan, et reste auprès de lui quelque temps jusqu'à ce que l'animosité de ton frère se calme, que la colère de ton frère cesse à ton égard et qu'il oublie ce que tu lui as fait: alors je te ferai rechercher. Pourquoi vous perdrais-je les deux en un jour? Et Rebecca dit à Isaac: Je suis dégoûtée de la vie à cause des filles de Heth; si Jacob prend parmi les filles de Heth, parmi les filles du pays, une femme pareille à celles-là, que sera pour moi la vie? Alors Isaac fit venir Jacob et le bénit, et il lui donna ses ordres en ces termes: Tu ne prendras point de femme parmi les filles de Canaan. Lève-toi et t'en va en Mésopotamie dans la maison de Béthuel, père de ta mère, et là choisis-toi une femme parmi les filles de Laban, frère de ta mère. Et que Dieu, le Tout-Puissant, te bénisse et te rende fécond et te multiplie, afin que tu deviennes une multitude de peuples. Et qu'il te confère la bénédiction d'Abraham, à toi et à ta postérité avec toi, afin que tu possèdes le pays de tes pèlerinages, que Dieu a donné à Abraham. Et Isaac congédia Jacob, qui prit son chemin vers la Mésopotamie, vers Laban, fils de Bcthuel, l'Araméen, frère de Rebecca, mère de Jacob et d'Esaü. Et Esaü voyant qu'Isaac avait béni Jacob et l'avait envoyé en Mésopotamie pour s'y choisir une femme, en le bénissant et lui donnant cet ordre: Tu ne prendras point de femme parmi les filles de Canaan; et que Jacob avait obéi à son père et à sa mère et était parti pour la Mésopotamie, Esaü vit alors que les filles de Canaan déplaisaient à son père Isaac, et Esaü alla chez Ismaël, et en sus des femmes qu'il avait, il épousa Mahalath, fille d'Ismaël, fils d'Abraham, sœur de Nebaioth. Ainsi Jacob partit de Beersébah et gagna Charan. Et étant arrivé en un certain lieu, il y passa la nuit, car le soleil était couché. Et prenant une des pierres de l'endroit il en fit son chevet, et il coucha dans ce lieu-là. Alors il eut un songe, et voici, une échelle était dressée sur la terre, et son sommet touchait au ciel, et voici, les anges de Dieu la montaient et la descendaient. Et voici, l'Éternel se tenait au-dessus d'elle et disait: Je suis l'Éternel, Dieu d'Abraham, ton père, et Dieu d'Isaac. Cette terre où tu es couché, je te la donnerai à toi et à ta postérité. Et ta postérité deviendra comme la poussière de la terre, et tu t'étendras à l'occident et à l'orient et au septentrion et au midi, et toutes les races de la terre auront leur bénédiction dans toi et dans ta postérité. Et voici, je suis avec toi pour te garder partout où tu iras, et te ramener dans ce pays; car je ne te quitterai point que je n'aie exécuté ce que je t'ai promis. Alors Jacob se réveilla de son sommeil et dit: En vérité, l'Éternel est en ce lieu, et je ne le savais pas! Et il eut crainte et dit: Que ce lieu est redoutable! Ce n'est autre chose que la maison de Dieu, et c'est la porte des cieux! Et Jacob se leva le matin, et prit la pierre dont il avait fait son chevet, et l'érigea en monument et versa de l'huile sur sa cime. Et il donna à ce lieu le nom de Béthel ( maison de Dieu ); or dans l'origine Luz était le nom de la ville. Et Jacob prononça un vœu en ces termes: Si Dieu est avec moi et me garde pendant le voyage que je fais maintenant, et me donne du pain pour me nourrir et des habits pour me vêtir, et si je reviens sain et sauf dans la maison de mon père, l'Éternel sera mon Dieu, et cette pierre que j'ai dressée comme monument, deviendra une maison de Dieu, et je Te paierai la dîme de tout ce que Tu me donneras. Et levant les pieds, Jacob s'en alla au pays des enfants de l'orient. Et il regarda, et voici, c'était une fontaine dans la campagne, et voici, là à côté reposaient trois troupeaux de brebis; car c'est à cette fontaine qu'on abreuvait les troupeaux, et grande était la pierre qui en fermait l'ouverture. Et tous les troupeaux y étaient ramassés, puis les bergers écartaient la pierre de l'ouverture de la fontaine, et abreuvaient leurs troupeaux, et ramenaient la pierre sur l'ouverture de la fontaine à sa place. Alors Jacob leur dit: Mes frères, d'où êtes-vous? Et ils répondirent: Nous sommes de Charan. Et il leur dit: Connaissez-vous Laban, fils de Nachor? Et ils répondirent: Nous le connaissons. Et il leur dit: Tout va-t-il bien pour lui? Et ils répondirent: Bien; et voici venir Rachel, sa fille, avec son troupeau. Et il dit: Voici, il est encore grand jour; et il n'est pas temps de réunir les troupeaux; abreuvez les brebis, puis allez, faites-les paître! Et ils répondirent: Nous ne le pouvons pas que tous les troupeaux ne soient ramassés; c'est alors qu'on écarte la pierre de l'ouverture de la fontaine, et nous abreuvons les brebis. Il s'entretenait encore avec eux, lorsque Rachel arriva avec le troupeau de son père, car elle était bergère. Et lorsque Jacob vit Rachel, fille de Laban, frère de sa mère, et le troupeau de Laban, frère de sa mère, il s'approcha, et écarta la pierre de l'ouverture de la fontaine, et abreuva le troupeau de Laban, frère de sa mère. Et Jacob embrassa Rachel, et éleva sa voix et pleura. Et Jacob découvrit à Rachel qu'il était parent de son père, et qu'il était fils de Rebecca; et elle courut en donner avis à son père. Et lorsque Laban ouït parler de Jacob, fils de sa sœur, il accourut au devant de lui, et l'étreignit et l'embrassa, et l'amena dans sa maison; et il raconta à Laban tous ces détails. Alors Laban lui dit: Oui, tu es ma chair et mes os! Et il demeura chez lui un mois de temps. Alors Laban dit à Jacob: Mais n'es-tu pas mon parent, et me servirais-tu gratuitement? Dis-moi quel doit être ton salaire. Or Laban avait deux filles, l'aînée s'appelait Léa et la cadette, Rachel; et Léa avait les yeux délicats, mais Rachel était belle de taille et belle de figure. Et Jacob aimait Rachel et dit: Je te servirai sept ans pour Rachel, ta fille cadette. Et Laban dit: J'aime mieux te la donner que de la donner à un autre homme: reste avec moi! Et Jacob servit sept années pour Rachel, et elles lui semblèrent comme quelques jours, parce qu'il l'aimait. Et Jacob dit à Laban: Donne-moi ma femme, car mon temps est accompli, afin que j'habite avec elle. Alors Laban rassembla tous les gens du lieu, et fit un festin. Et le soir il prit Léa, sa fille, et la lui amena, et il s'approcha d'elle. Et Laban donna à Léa, sa fille, pour servante, Zilpa sa servante. Et le matin, voilà que c'était Léa! Et il dit à Laban: Pourquoi en as-tu agi ainsi avec moi? N'est-ce pas pour, Rachel que je t'ai servi? et pourquoi m'as-tu trompé? Et Laban dit: Ce n'est pas la pratique de ce lieu de placer la cadette avant l'aînée. Passe la semaine [de noces] de celle-ci, puis nous te donnerons aussi l'autre pour le service que tu feras chez moi sept nouvelles années encore. Et ainsi fit Jacob, qui accomplit la semaine de Léa; puis il lui donna sa fille Rachel pour femme. Et Laban donna pour servante à Rachel, sa fille, Bilha, sa servante. Et il habita aussi avec Rachel et il aima aussi Rachel plus que Léa; et il le servit sept nouvelles années encore. Et l'Éternel voyant que Léa n'était pas aimée, la rendit féconde, tandis que Rachel était stérile. Et Léa devint enceinte, et enfanta un fils, et elle l'appela du nom de Ruben ( voyez un fils ); car elle dit: L'Éternel a vu ma misère; et maintenant mon mari m'aimera. Et elle devint encore enceinte et enfanta un fils et dit: L'Éternel a ouï que je ne suis pas aimée, et Il m'a accordé aussi celui-ci. Et elle l'appela du nom de Siméon ( exaucement ). Et elle devint encore enceinte, et enfanta un fils et dit: Pour cette fois mon mari s'attachera à moi, car je lui ai enfanté trois fils; c'est pourquoi on l'appela du nom de Lévi ( attachement ). Et elle devint encore enceinte et enfanta un fils et dit: Cette fois je louerai l'Éternel; c'est pourquoi elle l'appela du nom de Juda ( louange de Dieu ). Et elle cessa d'enfanter. Et Rachel voyant qu'elle ne donnait point d'enfants à Jacob, elle fut jalouse de sa sœur, et elle dit à Jacob: Procure-moi des enfants! sinon, je meurs! Et Jacob s'irrita contre Rachel et dit: Ne suis-je pas aussi sous la dépendance de Dieu qui t'a refusé le fruit d'un sein fécond? Et elle dit: Voici ma servante Bilha, habite avec elle afin que je reçoive sur mes genoux ce qui naîtra d'elle, et que par elle moi aussi je me fasse une maison. Et elle lui donna Bilha, sa servante, pour femme, et Jacob habita avec elle. Et Bilha devint enceinte et enfanta à Jacob un fils. Alors Rachel dit: Dieu a été mon arbitre et a aussi écouté ma voix et m'a donné un fils. C'est pourquoi elle l'appela du nom de Dan ( arbitre ). Et Bilha, servante de Rachel, devint encore enceinte et enfanta à Jacob un second fils. Alors Rachel dit: J'ai soutenu avec ma sœur des luttes de Dieu, et je l'ai emporté. Et elle l'appela du nom de Nephthali ( ma lutte ). Et Léa, voyant qu'elle cessait d'avoir des enfants, prit Zilpa, sa servante, et la donna à Jacob pour femme. Et Zilpa, servante de Léa, enfanta à Jacob un fils. Alors Léa dit: Avec bonheur! Et elle l'appela du nom de Gad ( bonne étoile ). Et Zilpa, servante de Léa, enfanta à Jacob un second fils. Alors Léa dit: A ma félicité! Car les filles des hommes me féliciteront. Et elle l'appela du nom d'Asser ( l'heureux ). Et Ruben sortit au temps de la moisson des blés, et trouva des mandragores dans les champs, et il les apporta à Léa, sa mère. Alors Rachel dit à Léa: Donne-moi donc des mandragores de ton fils! Et Léa lui répondit: Est-ce si peu de m'avoir pris mon mari, que tu veux aussi prendre les mandragores de mon fils? Et Rachel dit: Eh bien! il couchera avec toi cette nuit pour les mandragores de ton fils. Et comme Jacob revenait des champs le soir, Léa sortit à sa rencontre et lui dit: Tu t'approcheras de moi, car je t'ai retenu en cédant les mandragores de mon fils. Et il coucha avec elle cette nuit-là. Et Dieu exauça Léa, et elle devint enceinte, et enfanta à Jacob un cinquième fils. Alors Léa dit: Dieu ma donné mon salaire, pour avoir donné ma servante à mon mari. Et elle l'appela du nom de Issaschar ( c'est le salaire ). Et Léa devint encore enceinte et enfanta à Jacob un sixième fils. Alors Léa dit: Dieu m'a fait un beau don; maintenant mon mari demeurera avec moi, puisque je lui ai enfanté six fils. Et elle l'appela du nom de Zabulon ( demeure ). Et ensuite elle enfanta une fille et l'appela du nom de Dina. Et Dieu se souvint de Rachel et l'exauça et la rendit féconde. Et elle devint enceinte et enfanta un fils et dit: Dieu a enlevé mon opprobre. Et elle l'appela du nom de Joseph ( il enlève ) et dit: Que Dieu ajoute en ma faveur un autre fils! Et lorsque Rachel eut enfanté Joseph, Jacob dit à Laban: Donne-moi mon congé, pour que je puisse m'en aller chez moi et dans mon pays. Donne-moi mes femmes et mes enfants pour lesquels je t'ai servi, afin que je parte; car tu connais mon service que j'ai accompli pour toi. Laban lui dit: Ah! si j'avais trouvé grâce à tes yeux… J'avais bien auguré que l'Éternel me bénirait par ton moyen. Et il dit: Fixe le salaire que je te devrai, et je te le paierai. Et [Jacob] lui dit: Tu sais comment je t'ai servi, et ce que ton troupeau est devenu avec moi. Car ce que tu avais avant moi était peu de chose, et il y a eu accroissement considérable, et l'Éternel envoyait chez toi la bénédiction sur mes pas; et maintenant, quand travaillerai-je aussi pour ma maison? Et [Laban] dit: Que dois-je te donner? Et Jacob répondit: Tu ne me donneras rien; mais si tu veux me traiter à ces conditions-ci, je reprendrai la conduite et la garde de tes brebis : aujourd'hui je parcourrai tout ton troupeau, mettant à part parmi les brebis toutes les pièces marquetées et tachetées, et toutes les brunes, et parmi les chèvres toutes celles qui sont tachetées et marquetées; et ce sera là mon salaire. Et ma droiture répondra pour moi demain, quand tu en viendras à mon salaire: toutes les chèvres qui ne seront pas tachetées et marquetées, et toutes les brebis qui ne seront pas brunes, seront un vol chez moi. Et Laban dit: Eh bien! qu'il en soit comme tu le dis. Et le jour même il mit à part les boucs bigarrés et tachetés, et toutes les chèvres marquetées et tachetées, toutes celles où il y avait du blanc, et tout ce qu'il y avait de brebis noires, et il les remit aux soins de ses fils. Et il mit un espace de trois journées de marche entre lui et Jacob, et Jacob eut la conduite du reste du troupeau de Laban. Alors Jacob se pourvut de baguettes fraîches de peuplier blanc, d'amandier et d'érable, et il y pela des bandes blanches, en mettant à nu le blanc du bois. Puis il plaça les verges qu'il avait ainsi écorcées, dans les auges, les abreuvoirs où les brebis venaient boire les unes vis-à-vis des autres. Et elles s'accouplaient lorsqu'elles venaient boire. Et les brebis s'accouplaient tournées vers les baguettes, et elles mettaient bas des portées bigarrées, tachetées et marquetées. Et Jacob mettait à part les agneaux bigarrés, et il faisait que les brebis eussent en vue les bigarrées et toutes les brunes appartenant au troupeau de Laban, et il se formait des troupeaux séparés qu'il ne joignait point au troupeau de Laban. Et toutes les fois que les moutons vigoureux s'accouplaient, Jacob plaçait les verges devant les yeux des brebis dans les auges, pour que l'accouplement se fit en face des baguettes; mais quand les brebis étaient débiles, il ne les plaçait pas; et ainsi les débiles allaient à Laban et les vigoureuses à Jacob. Et Jacob s'accrut de plus en plus, et il acquit un grand nombre de brebis et de servantes et de serviteurs et de chameaux et d'ânes. Et il entendit les propos des fils de Laban qui disaient: Jacob s'est emparé de tout ce qui était à notre père, et c'est de ce qui était à notre père qu'il a formé toute cette opulence. Et Jacob remarqua l'air de Laban, et voici, il n'était plus envers lui comme ci-devant. Et l'Éternel dit à Jacob: Retourne au pays de tes pères et au lieu de ta naissance, et je serai avec toi. Alors Jacob dépêcha auprès de Rachel et de Léa pour les faire venir aux champs vers son troupeau. Et il leur dit: Je vois que votre père n'a plus pour moi le même air que ci-devant; mais le Dieu de mon père a été avec moi. Vous-mêmes vous savez que j'ai servi votre père de tout mon pouvoir, mais votre père m'a trompé et a changé mon salaire dix fois, mais Dieu ne lui a pas permis de me nuire. Quand il parlait ainsi: Tu auras pour ton salaire les tachetées, toutes les brebis mettaient bas des agneaux tachetés; et quand il disait: Tu auras pour salaire les bigarrées, tout le troupeau mettait bas des portées bigarrées. C'est ainsi que Dieu a retiré le troupeau de votre père et me l'a donné. Et il arriva à l'époque de l'accouplement des brebis que je levai les yeux, et eus une vue en songe; et voilà que les béliers qui saillissaient les brebis, étaient bigarrés, tachetés et marquetés. Et l'ange de Dieu me dit dans le songe: Jacob! Et je dis: Me voici. Et il dit: Lève donc les yeux et regarde! tous les béliers qui saillissent les brebis, sont bigarrés, tachetés et marquetés; car j'ai vu tout ce que te fait Laban. Je suis le Dieu de Beth-El où tu as oint un monument et où tu m'as fait un vœu. Or lève-toi, quitte ce pays, et retourne au pays de ta naissance. Alors Rachel et Léa répondirent et lui dirent: Avons-nous encore une part et un héritage dans la maison de notre père? N'avons-nous pas été regardées par lui comme des étrangères? car il nous a vendues, et a aussi mangé l'argent payé pour nous. Toute la richesse que Dieu a retirée à notre père, est à nous et à nos enfants: dès lors fais tout ce que Dieu t'a dit. Sur quoi Jacob se mit en devoir et fit monter ses fils et ses femmes sur les chameaux et emmena tout son bétail et tous ses biens qu'il avait acquis, le bétail qui était sa propriété acquise en Mésopotamie, pour venir joindre son père Isaac au pays de Canaan. Cependant Laban était allé faire la tonte de ses brebis. Et Rachel déroba les Théraphims de son père. Et Jacob trompa le cœur de Laban, l'Araméen, en ne le prévenant pas de sa fuite. Il prit donc la fuite avec tout ce qui lui appartenait, et il se mit en route et passa le fleuve, et prit la direction de la montagne de Galaad. Et le troisième jour Laban eut avis de la fuite de Jacob. Alors il prit ses frères avec lui, et le poursuivit sept journées de marche et il l'atteignit à la montagne de Galaad. Mais Dieu vint trouver Laban, l'Araméen, dans un songe de la nuit et lui dit: Garde-toi de rien dire à Jacob, ni en bien, ni en mal! Laban atteignit donc Jacob. Or Jacob avait dressé sa tente sur la montagne, et Laban la dressa aussi avec ses frères sur la montagne de Galaad. Alors Laban dit à Jacob: Qu'as-tu fait d'avoir trompé mon cœur et emmené mes filles comme des captives prises avec l'épée? Pourquoi fuir clandestinement, et me tromper et ne pas m'informer? et je t'aurais accompagné joyeusement, au son des chants, de la cymbale et du luth. Et pourquoi ne m'as-tu pas laissé donner le baiser à mes fils et à mes filles? Dès lors tu as follement agi. J'ai la force en main pour vous faire du mal, mais le Dieu de votre père m'a parlé hier et m'a dit: Garde-toi de rien dire à Jacob, ni en bien, ni en mal. Eh bien! tu es parti parce que tu languissais après la maison de ton père; mais pourquoi m'as-tu dérobé mes dieux? Alors Jacob répondit et dit à Laban: J'étais en crainte pensant que tu me soustrairais tes filles. Mais celui chez qui tu trouveras tes dieux, ne restera pas en vie! En présence de nos frères fouille ce qui m'appartient, et reprends-les. Or Jacob ignorait que Rachel les avait dérobés. Puis Laban entra dans la tente de Jacob et dans la tente de Léa et dans la tente des deux servantes, et ne trouva rien; et il sortit de la tente de Léa et entra dans la tente de Rachel. Or Rachel avait pris les Théraphims et les avait mis dans le bât d'un chameau et s'était assise dessus. Et Laban fouilla toute la tente et ne trouva rien. Et elle dit à son père: Que mon seigneur ne s'irrite pas de ce que je ne puis me lever devant toi, car j'ai ce qui survient aux femmes. Et il chercha et ne trouva point les Théraphims. Alors Jacob s'irrita et querella Laban; et prenant la parole Jacob dit à Laban: Quel est mon crime, quel est mon péché pour que tu m'aies poursuivi, pour que tu aies fouillé tous mes bagages? Lequel de tous les meubles de ta maison as-tu trouvé? Produis-le ici devant mes frères et tes frères, et qu'ils soient arbitres entre nous deux! Voici vingt ans que j'ai passés avec toi; tes brebis et tes chèvres n'ont point avorté, et je n'ai pas mangé les béliers de ton troupeau; je ne t'apportais point les bêtes déchirées, j'en supportais la perte, et tu me réclamais ce qui m'était volé de jour et ce qui m'était volé de nuit; de jour j'étais dévoré par le chaud, et de nuit par la froidure, et le sommeil fuyait mes paupières. Me voici avec vingt ans passés à te servir dans ta maison, quatorze ans pour tes deux filles et six ans pour ton troupeau; et dix fois tu as changé mon salaire. Si le Dieu de mon père et le Dieu d'Abraham et Celui qu'Isaac redoute n'eût été avec moi, tu m'aurais laissé partir sans rien. Dieu a eu égard à ma misère et au labeur de mes mains, et la nuit dernière Il a jugé. Alors Laban répondit et dit à Jacob: Ces filles sont mes filles, et ces fils, mes fils, et ce troupeau, mon troupeau, et tout ce que tu vois, est à moi; et pour mes filles que puis-je faire aujourd'hui, et pour leurs fils qu'elles ont enfantés? Eh bien donc! faisons un pacte moi et toi et qu'il soit témoin entre moi et toi! Alors Jacob prit une pierre, et l'érigea en monument. Et Jacob dit à ses frères: Ramassez des pierres; et ils prirent des pierres et en firent une pile, et ils mangèrent là sur la pile. Et Laban l'appela du nom de Jegar Sahadutha; mais Jacob l'appela Galed ( pile du témoignage ). Et Laban dit: Que cette pile soit aujourd'hui témoin entre moi et toi. C'est pourquoi on l'appelle du nom de Galed et de Mitspa ( vedette ) parce qu'il dit: Que l'Éternel veille entre toi et moi, quand nous ne serons plus en vue l'un de l'autre, à ce que tu ne rendes pas mes filles malheureuses, et que tu n'associes pas d'autres femmes à mes filles. Personne n'est avec nous, vois, Dieu est témoin entre moi et toi. Et Laban dit à Jacob: Voici cette pile, et voici ce monument que j'ai élevé entre toi et moi, qu'elle soit témoin cette pile, qu'il soit témoin ce monument, que pour nous nuire l'un à l'autre nous ne nous avancerons point au-delà de ce monument, ni moi de ton côté, ni toi de mon côté. Que le Dieu d'Abraham et le Dieu de Nachor soit soit juge entre nous, le Dieu de leurs pères. Alors Jacob jura par Celui qu'Isaac, son père, redoutait. Et Jacob offrit un sacrifice sur la montagne, et il invita ses frères à manger le pain, et ils mangèrent le pain et passèrent la nuit sur la montagne. Et Laban se leva le matin, et donna le baiser à ses fils et à ses filles, et les bénit et partit, et Laban retourna chez lui. Jacob de son côté poursuivit sa route, et il eut la rencontre d'anges de Dieu. Et il dit en les voyant: C'est le camp de Dieu! Et il donna à ce lieu le nom de Mahanaïm ( double camp ). Et Jacob envoya devant lui des messagers à Esaü, son frère, dans le pays de Seïr, dans le pays d'Edom; et il leur donna ses instructions en ces termes: Ainsi vous parlerez à mon seigneur Esaü: Ainsi parle ton serviteur Jacob: J'ai séjourné chez Laban et y suis resté jusqu'à présent, et j'ai acquis des bœufs et des ânes, des brebis, et des serviteurs et des servantes, et j'en fais donner avis à mon seigneur, pour trouver grâce à tes yeux. Et les messagers revinrent auprès de Jacob en disant: Nous nous sommes rendus chez ton frère, chez Esaü; et de plus il est en marche à ta rencontre et a quatre cents hommes avec lui. Alors Jacob craignit fort et fut dans la détresse, et il partagea le monde qui était avec lui, et le menu et le gros bétail et les chameaux, en deux camps. Et il dit: Si Esaü fond sur l'un des camps et le met en déroute, le camp qui restera pourra se sauver. Et Jacob dit: Dieu de mon père Abraham, et Dieu de mon père Isaac, Éternel, qui m'as dit: Retourne dans ton pays et dans ta patrie, je veux être ton bienfaiteur! je Suis trop petit pour toutes les grâces et pour toute la fidélité que tu as montrée à ton serviteur; car avec mon bâton j'ai passé ce Jourdain, et maintenant je forme deux caravanes. Ah! sauve-moi de la main de mon frère, de la main d'Esaü, car je le redoute, je crains qu'il ne vienne et ne me fasse tomber sous ses coups, la mère sur les enfants. Aussi bien tu as dit: Je veux être ton bienfaiteur, et rendre ta postérité égale au sable de la mer, qu'on ne peut compter tant il est immense. Et il passa cette nuit en ce lieu, et il prit dans ce qu'il transportait avec lui un présent pour Esaü, son frère, deux cents chèvres, vingt boucs, deux cents brebis et vingt béliers, trente chamelles mères avec leurs petits, quarante vaches et dix taureaux, vingt ânesses et dix ânes. Et il les remit à ses serviteurs, chaque troupeau séparément, et il dit à ses serviteurs: Précédez-moi, et laissez une distance entre un troupeau et l'autre. Et il donna cet ordre au premier: Si Esaü, mon frère, te rencontre et te fait cette question: A qui es-tu? et où vas-tu? et à qui est ce troupeau qui est devant toi? tu répondras: A ton serviteur Jacob; c'est un présent envoyé à mon seigneur Esaü, et voici, il vient lui-même après nous. Et il donna aussi ses ordres et au second, et au troisième, et à tous ceux qui marchaient derrière les troupeaux, en ces termes: C'est en ces termes que vous parlerez à Esaü, quand vous le trouverez, et vous direz: Voici, ton serviteur Jacob vient aussi après nous. Car il se disait: Je veux l'apaiser au moyen du présent qui me précède, et ensuite je le verrai; peut-être me fera-t-il bon accueil. Et ainsi le présent prenait l'avance sur lui; et il passa cette nuit au camp. Et il se leva la même nuit et prit ses deux femmes et ses deux servantes et ses onze enfants, et passa le gué du Jabok, et les prit et leur fit passer la rivière, et il transporta tout ce qu'il avait. Et Jacob resta ainsi seul. Alors un homme lutta avec lui jusqu'au lever de l'aurore. Et voyant qu'il ne pouvait le vaincre, il le frappa à l'articulation de la hanche, et l'articulation de la hanche de Jacob fut luxée pendant qu'il luttait avec lui. Et il dit: Laisse-moi aller, car l'aurore se lève. Et il dit: Je ne te laisse point aller que tu ne m'aies béni. Et il lui dit: Quel est ton nom? Et il répondit: Jacob. Et il dit: Jacob ne sera plus le nom dont on t'appellera, mais Israël, car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes et tu l'as emporté. Et Jacob l'interrogeant lui dit: Découvre-moi donc ton nom. Et il dit: Pourquoi me demandes-tu donc mon nom? Et Il le bénit là. Et Jacob appela ce lieu du nom de Pniel ( face de Dieu ); «car j'ai vu Dieu face à face et mon âme a été sauvée.» Et le soleil se levait comme il passait à Pniel; mais il boitait de sa hanche. C'est pourquoi les enfants d'Israël ne mangent point jusqu'aujourd'hui le tendon qui est à l'articulation de la hanche, parce qu'il avait frappé l'articulation de la hanche de Jacob, le tendon. Et Jacob leva les yeux et regarda, et voilà qu'Esaü arrivait, et avec lui quatre cents hommes. Alors il distribua les enfants à Léa et Rachel, et aux deux servantes; et il plaça les servantes et leurs enfants en tête et Léa et ses enfants ensuite et Rachel et Joseph à l'arrière. Lui-même marchait devant eux, et il s'inclina sept fois contre terre jusqu'à ce qu'il fût près de son frère. Alors Esaü courut à sa rencontre, et l'étreignit et se jeta à son cou et l'embrassa; et ils pleurèrent. Et levant les yeux il aperçut les femmes et les enfants et il dit: Qui as-tu là? Et il répondit: Les enfants dont Dieu a gratifié ton serviteur. Alors les servantes s'avancèrent avec leurs enfants et se prosternèrent. Et Léa s'avança aussi avec ses enfants et ils se prosternèrent; puis Joseph s'avança et Rachel, et ils se prosternèrent. Et il dit: Que te proposes-tu avec toute cette caravane que j'ai rencontrée? Et il répondit: De trouver grâce aux yeux de mon seigneur. Et Esaü dit: Je suis dans l'abondance, mon frère! garde ce que tu as! Et Jacob dit: Mais non! si j'ai pu trouver grâce à tes yeux, tu accepteras mon présent de ma main; c'est pourquoi j'ai regardé ta face comme on regarde la face de Dieu, et tu m'as fait un gracieux accueil. Accepte donc mon présent qui t'a été offert; car Dieu m'a été propice et le tout m'appartient. Et il le pressa, et il accepta. Et Esaü dit: Partons et mettons-nous en route, et je te précéderai. Et Jacob dit: Mon seigneur sait que les enfants sont délicats et que j'ai des brebis et des vaches qui allaitent; et si on leur faisait hâter le pas un seul jour, tout le troupeau périrait. Que mon seigneur prenne l'avance sur son serviteur, et moi je pourrai cheminer à mon aise en suivant le pas des troupeaux qui me précéderont, et le pas des enfants jusqu'à ce que j'arrive chez mon seigneur à Seïr. Et Esaü dit: Je te laisserai une escorte des gens qui sont avec moi. Et il répondit: Pourquoi donc? que je trouve seulement grâce aux yeux de mon seigneur! Et ce jour-là Esaü prit son chemin vers Séïr. Jacob de son côté se transporta à Succoth et il bâtit une maison pour lui, et pour ses troupeaux il fit des huttes; c'est pourquoi on appelle ce lieu du nom de Succoth ( huttes ). Et Jacob arriva sain et sauf à la ville de Sichem située dans le pays de Canaan, lors de son retour de Mésopotamie, et il campa devant la ville. Et il acheta la portion de terrain où il avait dressé sa tente, des fils de Hémor, père de Sichem, pour le prix de cent kesitas. Et là il érigea un autel qu'il nomma [Autel] de Dieu, du Dieu d'Israël. Et Dina, fille de Léa de qui elle était née à Jacob, sortit pour visiter les filles du pays. Et elle fut aperçue de Sichem, fils de Hémor, le Hévite, prince du pays, qui l'enleva et coucha avec elle et la déshonora. Et son cœur était épris de Dina, fille de Jacob, et il aimait la jeune fille, et lui parlait à toucher son cœur. Et Sichem s'adressa à Hémor, son père, et dit: Procure-moi cette jeune fille pour femme. Et Jacob apprit qu'il avait déshonoré Dina, sa fille; or ses fils étaient aux champs avec ses troupeaux, et Jacob se tut jusqu'à leur retour. Alors Hémor, père de Sichem, se rendit chez Jacob pour lui parler. Et aussitôt informés, les fils de Jacob revinrent des champs; et ces hommes furent chagrinés et fort irrités de ce qu'il eût commis en Israël une infamie en couchant avec la fille de Jacob, ce qui ne devait pas se faire. Alors Hémor leur parla en ces termes: Le cœur de Sichem, mon fils, s'est attaché à votre fille: accordez-la-lui pour femme. Et alliez-vous avec nous, donnez-nous vos filles et épousez les nôtres; et demeurez avec nous; le pays vous étant ouvert, fixez-vous-y, et y faites vos affaires et y devenez propriétaires! Et Sichem dit au père et aux frères de Dina: Que je trouve grâce à vos yeux, et ce que vous me direz je le donnerai : imposez-moi fortement pour la dot et le présent nuptial, et je paierai ainsi que vous fixerez; mais accordez-moi la jeune fille pour femme. Alors les fils de Jacob dans leur réponse à Sichem et à Hémor, son père, usèrent de supercherie, ainsi que dans leurs discours, parce qu'il avait déshonoré Dina leur sœur, et leur dirent: Nous ne saurions faire ceci que de donner notre sœur à un incirconcis, car ce serait un opprobre pour nous. Nous ne consentirons à votre demande que sous une condition, c'est que vous vous assimiliez à nous en circoncisant tous vos mâles : pour lors nous vous donnerons nos filles, nous prendrons vos filles et nous demeurerons avec vous et formerons un seul peuple. Que si vous refusez de nous écouter et de vous faire circoncire, nous prendrons notre fille et nous en irons. Et ces propositions agréèrent à Hémor et à Sichem, fils de Hémor. Et le jeune homme ne balança pas à s'exécuter parce qu'il avait de l'inclination pour la fille de Jacob; et il était plus honoré que personne dans la maison de son père. Alors Hémor et Sichem, son fils, se rendirent à la porte de leur ville et parlèrent aux hommes de leur ville en ces termes : Ces hommes se montrent bien en tout avec nous; il faut donc les laisser habiter le pays et y faire leurs affaires, et voici, le pays, vaste dans les deux sens, leur est ouvert, nous prendrons leurs filles pour femmes et nous sa leur marierons nos filles. Mais ces hommes ne consentiront à demeurer avec nous pour former un seul peuple qu'autant que tous nos mâles seront circoncis, comme ils sont eux-mêmes circoncis. Leurs troupeaux et leurs biens et tout leur bétail ne seront-ils pas à nous? Seulement acceptons leur condition, afin qu'ils restent chez nous. Et tous ceux qui parurent à la porte de la ville écoutèrent Hémor et Sichem, son fils, et se firent circoncire, tous les mâles qui parurent à la porte de la ville. Et le troisième jour, comme ils ressentaient les douleurs, les deux fils de Jacob, Siméon et Lévi, frères de Dina, prirent chacun son épée et attaquèrent la ville en sécurité et égorgèrent tous les mâles, et ils passèrent aussi au fil de l'épée Hémor et Sichem, son fils, et retirèrent Dina de la maison de Sichem et partirent. Cependant les fils de Jacob se jetèrent sur les blessés et pillèrent la ville à cause du déshonneur fait à leur sœur; et ils enlevèrent le gros et le menu bétail, et leurs ânes et ce qui était dans la ville, et ce qui était dans les champs, et ils emmenèrent comme butin toutes leurs richesses et tous leurs enfants et leurs femmes, et pillèrent tout ce qui était dans les maisons. Alors Jacob dit à Siméon et à Lévi: Vous me perdez en me mettant en mauvaise odeur auprès des habitants du pays des Cananéens et des Phériziens. Or je ne forme qu'une poignée d'hommes, et ils se ligueront contre moi, et ils me mettront en déroute, et je serai exterminé moi et ma maison. Et ils dirent: Fallait-il traiter notre sœur comme une prostituée? Et Dieu dit à Jacob: Lève-toi, monte à Béthel et y demeure et fais-y un autel au Dieu qui t'est apparu quand tu fuyais devant Esaü, ton frère. Alors Jacob dit à sa maison a et à tous ceux qui étaient avec lui: Éloignez les dieux étrangers qui sont parmi vous, et purifiez-vous et changez vos habits, puis nous partirons et monterons à Béthel, et là je ferai un autel au Dieu qui m'a exaucé au jour de ma détresse et a été avec moi durant le voyage que j'ai accompli. Alors ils livrèrent à Jacob tous les dieux étrangers qu'ils retenaient, et les boucles qui étaient à leurs oreilles, et Jacob les enfouit sous le chêne qui se trouvait près de Sichem. Et ils se mirent en marche. Et la terreur de Dieu gagna toutes les villes de leurs alentours, tellement qu'on ne poursuivit point les fils de Jacob. Et Jacob parvint à Luz, situé dans le pays de Canaan (c'est Béthel) lui et tout le monde qui était avec lui. Et là il édifia un autel et donna à l'endroit le nom de [Autel] du Dieu de Béthel, parce que c'était là que Dieu s'était révélé à lui, quand il fuyait devant son frère. Et alors mourut Debora, nourrice de Rebecca, et elle reçut la sépulture au-dessous de Béthel sous le chêne, auquel il donna le nom de Allon-Bachuth ( chêne des pleurs ). Et Dieu apparut encore à Jacob après son retour de Mésopotamie, et le bénit. Et Dieu lui dit: Ton nom est Jacob; désormais ton nom ne sera plus Jacob, mais Israël sera ton nom. Et Il lui donna le nom d'Israël. Et Dieu lui dit: Je suis Dieu, le Tout-Puissant. Sois fécond et te multiplie; un peuple et une masse de peuples naîtront de toi et des rois sortiront de tes reins. Et le pays que j'ai donné à Abraham et à Isaac, je veux te le donner et le donner à ta postérité après toi. Et Dieu remontant le quitta au lieu où Il avait parlé avec lui. Alors Jacob érigea un monument dans le lieu où Il avait parlé avec lui, un monument en pierre et y fit une libation et y versa de l'huile. Et Jacob donna au lieu où Dieu avait parlé avec lui le nom de Beth-El ( maison de Dieu ). Et ils partirent de Béthel. Et on avait encore à franchir une traite jusqu'à Ephrata, lorsque Rachel enfanta, et elle eut un enfantement laborieux. Et comme l'enfantement était laborieux, la sage-femme lui dit: Ne t'alarme pas, car c'est encore un fils qui te vient! Et lorsque rendant l'âme, elle se mourait, elle nomma son nom Ben-Oni ( mon fils de douleur ); mais son père l'appela Benjamin ( fils de la droite ). Ainsi mourut Rachel, et elle reçut la sépulture sur le chemin d'Ephrata, qui est Bethléhem. Et Jacob érigea un cippe sur son tombeau, c'est le cippe de Rachel qu'on voit encore aujourd'hui. Et Israël partit et dressa sa tente au-delà de la Tour-aux-Troupeaux. Et pendant qu'Israël habitait cette contrée, Ruben prit son chemin, et coucha avec Bilha, concubine de son père. El Israël l'apprit. Et les fils de Jacob étaient au nombre de douze. Fils de Léa: le premier-né de Jacob, Ruben, et Siméon et Lévi, et Juda et Issaschar et Zabulon. Fils de Rachel: Joseph et Benjamin. Fils de Bilha, servante de Rachel: Dan et Nephthali. Fils de Zilpa, servante de Léa: Gad et Asser. Tels sont les fils de Jacob, qui lui naquirent en Mésopotamie. Et Jacob arriva chez Isaac, son père, à Mamré, Kiriath-Arba, qui est Hébron, où Abraham et Isaac avaient séjourné. Et les jours d'Isaac furent cent quatre-vingts ans; alors Isaac expira et mourut, et il fut recueilli auprès de son peuple, vieux et rassasié de jours. Et Esaü et Jacob, ses fils, lui donnèrent la sépulture. Et c'est ici l'histoire d'Esaü, qui est Edom. Esaü prit ses femmes parmi les filles de Canaan: Ada, fille d'Elon, le Héthicn, et Oholibama, fille d'Ana, fille de Tsibéon, le Hévite, et Bosmath, fille d'Ismaël, sœur de Nebaioth. Et Ada enfanta à Esaü Eliphaz, et Bosmath enfanta Reguel. Et Oholibama enfanta Jeüs et Jaelam et Corah. Tels sont les fils d'Esaü, qui lui naquirent dans le pays de Canaan. Et Esaü prit ses femmes et ses fils et ses filles et toutes les personnes de sa maison, et ses troupeaux et tout son bétail et tout son bien qu'il avait acquis au pays de Canaan, et se transporta dans un [autre] pays à distance de Jacob, son frère. Car leurs biens étaient trop considérables pour qu'ils restassent ensemble, et le pays de leur séjour ne suffisait pas pour les contenir à cause de leurs troupeaux. Et Esaü s'était établi dans la montagne de Séïr. Esaü est Edom. Et c'est ici l'histoire d'Esaü, père des Edomites dans la montagne de Séïr. Voici les noms des fils d'Esaü: Eliphaz, fils d'Ada, femme d'Esaü, Reguel, fils de Bosmath, femme d'Esaü. Et les fils d'Eliphaz furent: Therman, Omar, Tsepho, et Gaetham et Kenaz. Et Thimna était la concubine d'Eliphaz, fils d'Esaü, et elle enfanta Amalek à Eliphaz. Tels sont les fils d'Ada, femme d'Esaü. Et voici les fils de Reguel: Nahath et Zerah, Samma et Mizza. Tels furent les fils de Bosmath, femme d'Esaü. Et voici les fils d'Oholibama, fille d'Ana, fille de Tsibéon, femme d'Esaü: elle enfanta à Esaü Jehus et Jaelam et Corah. Voici les chefs des fils d'Esaü: des fils d'Eliphaz, premier-né d'Esaü: le chef de Theiman, le chef d'Omar, le chef de Tsepho, le chef de Kenaz, le chef de Corah, le chef de Gaetham, le chef d'Amalek. Tels sont les chefs d'Eliphaz au pays d'Edom, tels les fils de Ada. Et voici les fils de Reguel, fils d'Esaü: le chef de Nahath, le chef de Zerah, le chef de Samma, le chef de Mizza. Tels sont les chefs de Reguel au pays d'Edom, tels les fils de Bosmath, femme d'Esaü. Et voici les fils d'Oholibama, femme d'Esaü: le chef de Jehus, le chef de Jaelam, le chef de Corah. Tels sont les fils d'Oholibama, fille de Ana, femme d'Esaü. Tels sont les fils d'Esaü, tels leurs chefs; il est le même que Edom. Voici les fils de Séir, le Horite, habitants du pays: Lotan et Sobal et Tsibéon, et Ana et Dison et Etser et Disan. Tels sont les chefs des Horites, des fils de Séir au pays d'Edom. Et les fils de Lotan furent: Hori et Heimam, et la sœur de Lotan était Thimna. Et voici les fils de Sobal: Alvan et Manahath, et Eibal, Sepho et Onam. Et voici les fils de Tsibéon: Aja et Ana; c'est cet Ana qui trouva les sources chaudes dans le désert en gardant les ânes de Tsibeon, son père. Et voici les fils d'Ana: Dison et Oholibama, fille d'Ana. Et voici les fils de Dison: Hemdan et Esban et Jithran et Chran. Voici les fils de Etser: Bilhan et Zahvan et Acan. Voici les fils de Disan: Uz et Aran. Voici les chefs des Horites: le chef de Lotan, le chef de Sobal, le chef de Tsibéon, le chef de Ana, le chef de Dison, le chef de Etser, le chef de Disan. Tels sont les chefs des Horites, leurs chefs au pays de Séir. Et voici les rois qui régnèrent au pays d'Edom, avant que des rois régnassent sur les enfants d'Israël. Et Béla, fils de Beor, régna en Edom; et le nom de sa ville était Dinaba. Et Béla mourut, et il fut remplacé comme roi par Jobab, fils de Zerah, de Botsra. Et Jobab mourut, et il fut remplacé comme roi par Husani du pays des Theimanites. Et Husam mourut et il fut remplacé comme roi par Hadad, fils de Bedad, qui défit les Madianites dans les campagnes de Moab; et le nom de sa ville était Havith. Et Hadad mourut, et il fut remplacé comme roi par Samla de Masréca. Et Samla mourut, et il fut remplacé comme roi par Saul, de Rechoboth sur le fleuve. Et Saul mourut, et il fut remplacé comme roi par Baal-Hanan, fils de Achbor. Et Baal-Hanan, fils de Achbor, mourut, et il fut remplacé comme roi par Hadar; et le nom de sa ville était Pagu, et le nom de sa femme Mehetabeel, fille de Matred, fille de Mezaab. Et voici les noms des chefs d'Esaü, selon leurs tribus, leurs territoires, leurs noms: le chef de Thimna, le chef de Alva, le chef de Jétheth, le chef de Oholibama, le chef d'Ela, le chef de Pinon, le chef de Kenaz, le chef de Theiman, le chef de Mibtsar, le chef de Magdiel, le chef de Iram. Tels sont les chefs d'Edom selon leurs territoires dans le pays de leur propriété. Tel est Esaü, père des Ëdomites. Cependant Jacob habitait la contrée où séjournait son père, le pays de Canaan. C'est ici l'histoire de Jacob. Joseph avait dix-sept ans lorsqu'il faisait avec ses frères paître les brebis; or il était comme jeune garçon auprès des fils de Bilha et des fils de Zilpa, femmes de son père. Et Joseph rapportait à son père le mal qu'on disait d'eux. Or Israël préférait Joseph à tous ses autres fils, parce qu'il était le fils de ses vieux jours; et il lui fit une tunique longue à manches. Et lorsque ses frères virent que le père le préférait à tous ses frères, ils le prirent en haine et ils ne pouvaient lui parler amicalement. Et Joseph eut un songe, et il le raconta à ses frères, et ils le prirent encore plus en haine. Et il leur dit: Ecoutez donc ce songe que j'ai eu! Voici, nous étions dans le champ à lier des gerbes; et voilà que ma gerbe se dressa et resta debout; et voilà que vos gerbes entourèrent ma gerbe et s'inclinèrent devant elle. Alors ses frères lui dirent: Prétends-tu régner sur nous, et prétends-tu exercer l'empire sur nous? Et ils le haïrent encore davantage à cause de ses songes et de ses discours. Ensuite il eut encore un autre songe: Et voici, le soleil et la lune et onze étoiles s'inclinaient devant moi. Et il le raconta à son père et à ses frères; alors son père le tança et lui dit: Qu'est-ce que ce songe que tu as eu? Faut-il que moi et ta mère et tes frères nous venions nous prosterner contre terre devant toi! Et ses frères furent jaloux de lui, mais son père garda la chose par devers lui. Et ses frères partirent pour mener paître les troupeaux de leur père à Sichem. Alors Israël dit à Joseph: Tes frères ne sont-ils pas au pâturage à Sichem? Viens, je veux t'envoyer vers eux. Et il lui répondit: Me voici. Et il lui dit: Va donc et vois dans quel état sont tes frères et les troupeaux, et rapporte-m'en des nouvelles. Il l'envoya ainsi de la vallée de Hébron, et il se rendit à Sichem. Et un homme le trouva errant dans la campagne; et l'homme l'interrogeant lui dit: Que cherches-tu? Et il répondit: Je suis à la recherche de mes frères: indique-moi donc le pâturage où ils sont. Et l'homme dit: Ils sont partis d'ici, car j'ai entendu qu'ils disaient: Allons à Dothan! Alors Joseph se mit sur les traces de ses frères, et les trouva à Dothan. Et ils l'aperçurent de loin; et avant qu'il fût près d'eux, ils complotèrent de le faire mourir. Et ils se disaient l'un à l'autre: Voici l'homme aux songes, le personnage arrive! Eh bien! allons! tuons-le, et nous le jetterons dans une de ces citernes, puis nous dirons: Une bête féroce l'a dévoré; et nous verrons ce qu'il en sera de ses songes. Et Ruben entendit, et il le sauva de leurs mains et dit: N'attentons pas à sa vie! Et Ruben leur dit: Ne versez point de sang, jetez-le dans cette citerne-ci au désert, mais ne portez point la main sur lui! Son but était de le sauver de leurs mains pour le rendre à son père. Et lorsque Joseph fut arrivé auprès de ses frères, ils le dépouillèrent de sa tunique, de cette tunique longue qu'il portait; et ils le prirent et le jetèrent dans la citerne; or la citerne était vide; il n'y avait point d'eau. Et ils s'assirent pour manger le pain; alors ils levèrent les yeux et regardèrent, et voilà que c'était une caravane d'Ismaélites arrivant de Galaad; et leurs chameaux étaient chargés d'aromates, de baume et de ladanum; ils étaient en route pour les transporter en Égypte. Alors Juda dit à ses frères: A quoi bon tuer notre frère et cacher son sang? Venez, vendons-le aux Ismaélites, et ne portons pas la main sur lui; car c'est notre frère, notre chair. Et ses frères l'écoutèrent. Et il passait des Madianites, marchands; alors ils retirèrent Joseph de la citerne et vendirent Joseph aux Ismaélites pour vingt sicles d'argent, et ceux-ci emmenèrent Joseph en Egygte. Et lorsque Ruben revint à la citerne, voilà que Joseph n'était plus dans la citerne! et il déchira ses vêtements. Et il rejoignit ses frères et dit: L'enfant n'y est plus, et moi, où irai-je? Et ils prirent la tunique de Joseph, et ayant tué un bouc ils plongèrent la tunique dans son sang, et ils envoyèrent porter la tunique longue à leur père avec ces paroles: Voici ce que nous avons trouvé, reconnais si c'est ou non la tunique de ton fils! Et il la reconnut et dit: La tunique de mon fils! une bête féroce l'a dévoré: Joseph déchiré, déchiré! Et Jacob déchira ses habits, et entoura ses reins d'un cilice, et garda longtemps le deuil de son fils. Et tous ses fils et toutes ses filles s'approchèrent pour le consoler, mais il ne voulut accepter aucune consolation et dit: Je veux descendre avec mon deuil vers mon fils aux Enfers! et son père le pleurait. Cependant les Madianites le vendirent en Égypte à Potiphar eunuque de Pharaon, chef des satellites. Et il arriva dans ce temps-là que Juda alla se fixer plus bas que ses frères, et se tourna vers un homme d'Adullam nommé Hirah. Et là Juda vit la fille d'un Cananéen nommé Suah, et il l'épousa, et habita avec elle. Et elle devint enceinte et enfanta un fils, qu'il appela du nom de Ger. Et elle devint encore enceinte et enfanta un fils qu'elle appela du nom d'Onan. Et derechef elle enfanta un fils qu'elle appela du nom de Sélah; or Juda était à Chesib, quand elle l'enfanta. Et Juda choisit une femme à Ger, son premier-né, et Thamar était son nom. Et Ger, premier-né de Juda, était méchant aux yeux de l'Éternel, et l'Éternel le fit mourir. Alors Juda dit à Onan: Approche-toi de la femme de ton frère, et remplis à son égard le devoir du beau-frère, et suscite une postérité à ton frère. Mais Onan savait que cette postérité ne serait pas pour lui; et lorsqu'il s'approchait de la femme de son frère, il polluait le sol, afin de ne pas donner de postérité à son frère. Et le procédé d'Onan déplut à l'Éternel qui le fit aussi mourir. Alors Juda dit à Thamar, sa bru: Demeure veuve dans la maison de ton père, jusqu'à ce que Sélah, mon fils, soit adulte. Car il pensait empêcher que celui-ci ne mourût comme ses frères. Thamar s'en alla donc, et elle demeura dans la maison de son père. Et il se passa longtemps, et la fille de Suah, femme de Juda, mourut; et lorsque Juda fut consolé, il monta à Thimna vers les tondeurs de ses brebis, lui et Hirah d'Adullam, son ami. Et avis en fut donné à Thamar en ces termes: Voilà que ton beau-père monte à Thimna pour la tonte de ses brebis. Alors elle ôta ses habits de veuve, et se couvrit du voile, et ainsi enveloppée elle s'assit à la porte d'Enaïm qui est sur la route de Thimna. Car elle voyait que Sélah était adulte et qu'on ne la mariait point avec lui. Et Juda la vit et la prit pour une prostituée, parce qu'elle avait caché son visage. Et tirant de côté il l'accosta sur le chemin et lui dit: Allons! livre-toi, je veux m'approcher de toi. Car il ignorait que ce fût sa bru. Et elle dit: Que me donneras-tu pour ton approche? Et il dit: Je t'enverrai un chevreau de mon troupeau. Et elle dit: A condition que tu me donnes un gage en attendant ton envoi. Et il dit: Quel gage me faut-il te donner? Et elle dit: Ton sceau et ton cordon et le bâton que tu as à la main. Alors il lui remit ces objets, et il s'approcha d'elle, et elle devint enceinte de lui. Alors elle se leva et s'en alla, et ôta son voile et reprit son costume de veuve. Et Juda envoya le chevreau par son ami d'Adullam, afin de retirer le gage des mains de la femme; mais il ne la trouva point. Et il interrogea les gens du lieu où elle était, disant: Où est cette courtisane qui était à Enaïm sur la route? Et ils répondirent: Il n'y a pas eu ici de courtisane. Et il retourna auprès de Juda et dit: Je ne l'ai point trouvée et même les gens du lieu m'ont dit: Il n'y a pas eu ici de courtisane. Alors Juda dit: Qu'elle garde! craignons de nous faire honnir. Ah bah! j'ai envoyé ce chevreau; et tu ne l'as pas trouvée! Et il arriva environ trois mois après que Juda reçut cet avis: Thamar, ta bru, s'est prostituée, et même la voilà enceinte ensuite de sa prostitution. Alors Juda dit: Amenez-la dehors et qu'elle soit brûlée! Comme on l'amenait, elle dépêcha auprès de son beau-père en lui faisant dire: C'est de l'homme auquel sont ces objets que je suis enceinte; et ajoutant: Reconnais donc à qui est ce sceau, ce cordon et ce bâton! Alors Juda les reconnut, et dit: Elle est plus innocente que moi, parce que je ne l'ai pas donnée à mon fils Sélah. Et dès lors il ne la connut plus. Et à l'époque où elle devait accoucher, voici, elle portait deux jumeaux dans son sein. Et pendant l'enfantement l'un des deux présenta la main, et la sage-femme la prit et y attacha un fil de pourpre en disant: Celui-ci a paru le premier. Et celui-ci ayant retiré sa main, son frère parut, et elle dit: Comme tu t'es ouvert la brèche! Et on l'appela du nom de Pérets ( ouverture de brèche ). Et ensuite parut son frère qui avait à la main le fil de pourpre, et on l'appela du nom de Zérah ( point du jour ). Cependant Joseph fut emmené en Égypte, et Potiphar, eunuque de Pharaon, chef des satellites, Egyptien, l'acheta des Ismaélites qui l'avaient amené. Et l'Éternel fut avec Joseph, et il fut un homme qui réussit étant dans la maison de son maître, l'Egyptien. Et son maître voyant que l'Éternel était avec lui et faisait réussir entre ses mains tout ce qu'il entreprenait, Joseph trouva grâce à ses yeux, et fut à son service personnel, et son maître le fit intendant de sa maison et lui remit en main tout ce qu'il avait. Et dès qu'il lui eut confié l'intendance de sa maison et de tout ce qu'il avait, l'Éternel bénit la maison de l'Egyptien pour l'amour de Joseph, et il y eut bénédiction de l'Éternel sur tout ce qui lui appartenait au dedans et au dehors. Et il abandonna à Joseph le maniement de tout ce qu'il avait, et avec lui, il ne prenait plus souci de rien, sinon des aliments dont il se nourrissait. Or Joseph avait une belle taille et une belle figure. Et sur ces entrefaites il advint que la femme de son maître porta ses regards sur Joseph, et lui dit: Couche avec moi! Et il s'y refusa et dit à la femme de son maître: Voici, mon maître ne revoit après moi quoi que ce soit dans la maison, et il m'a donné le maniement de tout ce qu'il a; il n'a pas dans cette maison une plus haute position que moi, et il ne me tient à distance de rien, que de toi, parce que tu es sa femme: comment donc pour-rais-je commettre ce grand crime et pécher contre Dieu? Et quoiqu'elle parlât à Joseph tous les jours, il ne voulait point l'écouter, pour coucher auprès d'elle et avoir commerce avec elle; et il lui arriva dans ce temps, d'entrer dans la maison pour vaquer à son occupation, dans un moment où aucun des gens de la maison n'était au logis; alors elle le saisit par son vêtement en disant: Couche avec moi! Et il laissa son vêtement dans sa main, et s'enfuit et courut dehors. Et quand elle vit qu'il lui avait laissé son vêtement dans la main, et s'était enfui dehors, elle appela les gens de sa maison et leur dit: Voyez, il nous a amené un homme hébreu pour se jouer de nous. Il est entré chez moi pour coucher avec moi; alors j'ai appelé à haute voix, et quand il m'a entendu élever la voix et appeler, il a laissé son vêtement à mes côtés et s'est enfui et a couru dehors; et elle posa le vêtement à côté d'elle en attendant le retour de son seigneur au logis. Et elle lui parla dans ce sens en ces termes: L'esclave hébreu que tu nous as amené est entré chez moi pour se jouer de moi; puis quand j'ai élevé la voix et appelé, il a laissé son vêtement à côté de moi et s'est enfui dehors. Et à l'ouïe des discours de sa femme qui lui avait parlé en ces termes: Ton esclave m'a traitée de la sorte, le maître de Joseph fut enflammé de colère, et il le prit et le mit dans la maison de force, dans le lieu où les prisonniers du roi étaient détenus; et il fut là dans la maison de force. Mais l'Éternel fut avec Joseph et lui concilia de la bienveillance et lui fit trouver grâce aux yeux du commandant de la maison de force. Et le commandant de la maison de force plaça sous l'autorité de Joseph tous les prisonniers qui étaient dans la maison de force; et tout ce qui s'y faisait se faisait par lui. Le commandant de la maison de force ne contrôlait rien de ce qu'il avait à manier, parce que l'Éternel était avec lui; et l'Éternel faisait réussir ce qu'il entreprenait. Et il arriva après ces choses que l'échanson du roi d'Égypte et le panetier faillirent envers leur seigneur, le roi d'Égypte. Et Pharaon se courrouça contre ses deux eunuques, le grand échanson et le grand panetier. Et il les incarcéra dans la maison du chef des satellites, dans la maison de force, lieu où Joseph était détenu. Et le chef des satellites plaça Joseph auprès d'eux, et il les servait, et ils furent quelque temps en prison. Alors ils eurent tous les deux un songe; chacun le sien, dans une seule nuit, chacun avec un sens attaché à son songe, l'échanson et le panetier du roi d'Égypte détenus dans la maison de force. Et Joseph entrant chez eux le matin les regarda, et voici, ils étaient sombres. Et Joseph questionna les deux eunuques de Pharaon détenus avec lui dans la maison de son maître et leur dit: Pourquoi avez-vous un air triste aujourd'hui? Et ils lui répondirent: Nous avons eu un songe, et il n'y a personne pour l'interpréter. Alors Joseph leur dit: N'est-ce pas à Dieu qu'appartiennent les interprétations? Faites-m'en donc le récit! Alors le grand échanson raconta à Joseph le songe qu'il avait eu, et lui dit: En songeant voilà que j'avais un cep devant moi. Et le cep avait trois pampres; et après avoir jeté ses bourgeons, il épanouit ses fleurs et les grappes donnèrent des raisins mûrs. Or j'avais dans ma main la coupe de Pharaon; alors je pris les raisins, et en exprimai le jus dans la coupe de Pharaon, et je mis la coupe dans la main de Pharaon. Alors Joseph lui dit: En voici l'interprétation: Les trois pampres sont trois jours; encore trois jours et Pharaon te relèvera la tête et te rétablira dans ton poste, et tu mettras la coupe dans la main de Pharaon l'usage de ci-devant, quand tu étais son échanson. Mais garde par devers toi le souvenir de moi, quand tu seras en bon point, et montre-moi de la bonté, et fais mention de moi auprès de Pharaon et tire-moi de cette maison! Car j'ai été ravi du pays des Hébreux, et ici je n'ai rien fait non plus pour être mis en prison. Et le grand panetier voyant qu'il interprétait en bien, dit à Joseph: Dans le songe que j'ai fait, voici, j'avais trois corbeilles de pain blanc sur la tête. Et la corbeille supérieure contenait de tous les aliments préparés pour Pharaon en boulangerie, et les oiseaux les mangeaient dans la corbeille que je portais sur la tête. Alors Joseph répondit et dit: En voici l'interprétation: les trois corbeilles sont trois jours; encore trois jours et Pharaon t'élèvera la tête, et te pendra à un arbre, et les oiseaux mangeront ta chair sur toi. Et le troisième jour, jour de naissance de Pharaon, il se fit un festin à tous ses serviteurs, et il éleva la tête du grand échanson et la tête du grand panetier parmi ses serviteurs, en rétablissant le grand échanson dans son office d'échanson, pour qu'il mît la coupe dans la main de Pharaon, et en faisant pendre le grand panetier, conformément à l'interprétation que Joseph leur avait donnée. Mais le grand échanson ne pensa point à Joseph qu'il oublia. Et au bout de deux ans Pharaon eut un songe, et voici, il se tenait près du Nil. Et voilà que du Nil surgirent sept vaches de belle apparence et au corps bien nourri, et elles se mirent à brouter parmi les roseaux; et voilà que sept autres vaches surgirent après elles du fleuve, de chétive apparence et au corps maigre, et elles se mirent à côté des vaches qui étaient sur la rive du fleuve. Et les vaches de chétive apparence et au corps maigre mangèrent les sept vaches de belle apparence et bien nourries. Puis Pharaon s'éveilla. Et il se rendormit et fit un deuxième songe, et voici, sept épis croissaient sur une seule tige, bien fournis et beaux. Et voilà que sept épis maigres et brûlés par le vent d'Est poussèrent après les premiers. Et les épis maigres engloutirent les épis bien fournis et pleins. Puis Pharaon se réveilla, et voilà que c'était un songe. Et le matin son esprit était agité, et il fit mander tous les hiérogrammates de l'Égypte et tous ses sages, et Pharaon leur raconta le songe qu'il avait eu; mais aucun d'eux ne sut lui en donner l'interprétation. Alors le grand échanson s'adressa à Pharaon en ces termes: Je me rappelle aujourd'hui mes manquements. Pharaon s'était courroucé contre ses serviteurs, et m'avait incarcéré dans la maison du chef des satellites, moi et le grand panetier. Et dans une même nuit nous eûmes l'un et l'autre un songe, et le songe que chacun de nous avait, était en rapport avec sa signification. Et il y avait là avec nous un jeune Hébreu, esclave du chef des satellites, et nous lui racontâmes et il nous interpréta nos songes; il nous donna à chacun une interprétation en rapport avec le songe qu'il avait eu. Et il est arrivé que l'événement a correspondu à l'interprétation qu'il nous avait donnée: Pharaon me rétablit dans mon office et fit pendre le grand panetier. Alors Pharaon fit mander Joseph, qu'on se hâta de tirer de la prison; et il se rasa et changea d'habits et il se présenta devant Pharaon. Et Pharaon dit à Joseph: J'ai fait un songe, et il n'y a personne pour l'interpréter; et j'ai appris qu'ayant entendu ]e récit d'un songe tu l'interprètes. Alors Joseph répondit à Pharaon et dit: Je n'y suis pour rien. C'est Dieu qui donnera une réponse favorable à Pharaon. Et Pharaon dit à Joseph: Pendant que je songeais, voici, je me tenais sur le bord du Nil. Et voilà que du fleuve surgirent sept vaches au corps bien nourri et de belle apparence, et elles se mirent à brouter parmi les roseaux. Et voilà que sept autres vaches surgirent après elles, d'une très chétive et très grêle apparence et au corps maigre; je n'en avais jamais vu de si chétives dans tout le pays d'Égypte. Et les vaches maigres et chétives mangèrent les sept premières qui étaient bien nourries; et celles-ci passèrent dans leur panse, et l'on ne pouvait se douter qu'elles eussent passé dans leur panse; et leur apparence était aussi chétive qu'auparavant. Alors je m'éveillai. Et pendant le songe je regardais, et voici, sept épis croissaient sur une seule tige, pleins et beaux. Et voilà que sept épis stériles, maigres, brûlés par le vent d'Est poussèrent après les premiers, et les épis maigres engloutirent les sept beaux épis. Et c'est ce que j'ai raconté aux hiérogrammates, mais aucun n'a pu me donner d'explication. Alors Joseph dit à Pharaon: C'est un songe unique qu'a eu Pharaon; Dieu a indiqué à Pharaon ce qu'il veut faire. Les sept belles vaches sont sept années, et les sept beaux épis sont sept années; c'est un seul songe. Et les sept vaches maigres et hideuses qui surgirent après les premières sont sept années, et les sept épis vides, brûlés par le vent d'Est, seront sept années de famine. C'est le sens de ce que j'ai dit à Pharaon en ces termes: Dieu a montré à Pharaon ce qu'il veut faire. Voici, sept années viennent de grande abondance pour tout le pays d'Égypte. Et elles seront suivies de sept années de famine, qui feront oublier toute abondance au pays d'Égypte, et la famine consumera le pays. Et l'on ne saura plus ce que c'est que l'abondance dans le pays en face de cette famine-là qui suivra, car elle sera très intense. Que si Pharaon a vu le songe se répéter deux fois, c'est que la chose est arrêtée par devers Dieu et que Dieu va se hâter de la mettre à exécution. Maintenant donc, que Pharaon voie à se trouver un homme entendu et sage et qu'il le prépose sur le pays d'Égypte. Il s'agit pour Pharaon d'établir des inspecteurs sur le pays et de prélever un cinquième dans le pays d'Égypte, pendant les sept années d'abondance. Et qu'ils recueillent toutes les subsistances de ces bonnes années qui viennent, et que, sous la main de Pharaon, ils amassent du blé dans les villes pour la subsistance, et le mettent en réserve, afin que ces denrées soient une ressource pour le pays dans les sept années de famine qu'il y aura dans le pays d'Égypte, afin que le pays ne succombe pas à la famine. Et ce discours agréa à Pharaon et à tous ses serviteurs. Et Pharaon dit à ses serviteurs: Pourrions-nous trouver un homme tel que celui-ci, ayant en lui l'esprit de Dieu? Et Pharaon dit à Joseph: Puisque Dieu t'a donné la connaissance de tout cela, nul n'est entendu et sage comme toi. C'est toi qui seras préposé sur ma maison, et tout mon peuple se conformera aux paroles de ta bouche, ce n'est que par le trône que je serai supérieur à toi. Et Pharaon dit à Joseph: Voici, je te prépose sur tout le pays d'Égypte. Et Pharaon ôta son anneau de son doigt et le mit au doigt de Joseph, et il le revêtit d'habits de lin et lui passa une chaîne d'or au col. Et il le fit monter sur le second de ses chars, et l'on criait devant lui: Inclinez-vous! car il l'a préposé sur tout le pays d'Égypte. Et Pharaon dit à Joseph: Je suis Pharaon! et sans ton ordre nul ne lèvera la main ni le pied dans tout le pays d'Égypte. Et Pharaon appela Joseph du nom de Tsaphnath-Phaheneach ( sauveur du monde ) et lui donna pour femme Asnath, fille de Potiphar, prêtre de On. Et Joseph inspecta le pays d'Égypte. Or Joseph avait l'âge de trente ans lorsqu'il parut devant Pharaon, roi d'Égypte. Et Joseph se retira de devant Pharaon, et fit la tournée de tout le pays d'Égypte. Et pendant les sept années d'abondance la terre produisit à foison. Alors il recueillit toutes les denrées des sept bonnes années qu'il y eut au pays d'Égypte, et déposa les denrées dans les villes, mettant dans chaque ville les denrées du territoire qui l'entourait. Et Joseph amassa le blé, comme le sable de la mer, en quantité immense, jusqu'à ce qu'on dut cesser de compter, car c'était incalculable. Cependant avant qu'arrivât l'année de la famine, il naquit à Joseph deux fils que lui enfanta Asnath, fille de Potiphar, prêtre de On. Et Joseph appela le premier-né du nom de Manassé: «car Dieu m'a fait oublier toute ma peine, et toute la maison de mon père.» Et il appela le second du nom de Ephraïm: «car Dieu m'a rendu fécond dans le pays de ma tribulation.» Et les sept années d'abondance qu'il y eut au pays d'Egypte s'écoulèrent, puis commencèrent à venir les sept années de famine, ainsi que Joseph l'avait annoncé, et il y avait famine dans toutes les contrées, mais dans tout le pays d'Égypte il y avait du pain. Et quand tout le pays fut affamé et que le peuple éleva ses cris vers Pharaon pour avoir du pain, Pharaon dit à tous les Egyptiens: Allez à Joseph! faites ce qu'il vous dira. Et la famine régnait sur toute la face de la terre, et Joseph ouvrit tous les lieux où il y avait du blé, et en vendit aux Egyptiens, et la famine était forte dans le pays d'Égypte. Et tous les pays arrivaient en Égypte pour acheter du blé auprès de Joseph, car la famine était forte dans tous les pays. Et lorsque Jacob vit qu'il y avait du blé en Égypte, il dit à ses fils: Pourquoi vous entre-regardez-vous? Et il dit: Voici, j'ai appris qu'il y a du blé en Égypte: descendez-y et y faites des achats pour nous, afin que nous vivions et ne mourions pas. Alors les dix frères de Joseph descendirent en Égypte pour y acheter du blé. Mais quant à Benjamin, frère de Joseph, Jacob ne l'envoya point avec ses frères, car il disait: Je ne veux pas que malheur lui arrive. Les fils d'Israël vinrent donc pour acheter du blé, parmi ceux qui venaient d'ailleurs; car la famine était dans le pays de Canaan. Or Joseph avait le pouvoir dans le pays; c'est lui qui vendait du blé à tout le peuple du pays. Et les frères de Joseph vinrent, et ils s'inclinèrent devant lui la face contre terre. Et à la vue de ses frères, Joseph les reconnut, mais il ne se fit pas connaître à eux, et il prit avec eux un langage dur et leur dit: D'où venez-vous? Et ils répondirent: Du pays de Canaan pour acheter des subsistances. Et Joseph reconnaissait ses frères, mais eux ne le reconnaissaient pas. Et Joseph se rappela les songes qu'il avait faits sur eux, et il leur dit: Vous êtes des espions; c'est pour observer les endroits faibles du pays que vous êtes venus. Et ils lui répondirent: Non, monseigneur, et tes serviteurs sont venus pour acheter des subsistances. Tous nous sommes fils d'un seul homme; nous sommes honnêtes; tes serviteurs ne sont point des espions. Et il leur dit: Non, car vous êtes venus pour observer les endroits faibles du pays. Et ils répondirent: Nous, tes serviteurs, sommes douze frères, fils d'un seul homme au pays de Canaan; et voici, le cadet est maintenant auprès de notre père, et l'un n'est plus. Et Joseph leur dit: C'est ce que je vous disais: Vous êtes des espions. Voici l'épreuve que vous subirez: par la vie de Pharaon! vous ne sortirez pas d'ici que votre frère cadet n'y vienne. Envoyez l'un de vous chercher votre frère; quant à vous, restez prisonniers, pour montrer par cette épreuve s'il y a chez vous vérité ou non. Par la vie de Pharaon! vous êtes des espions. Et il les mit ensemble en prison pendant trois jours. Et le troisième jour Joseph leur dit: Faites ceci et vous vivrez; je crains Dieu! Si vous êtes honnêtes, que l'un de vos frères reste prisonnier dans le lieu de votre détention, et vous, partez pour porter les subsistances nécessaires à vos maisons, et ramenez-moi votre frère cadet; ainsi, vos discours seront vérifiés, et vous ne mourrez pas. Et c'est ce qu'ils firent. Alors ils se dirent l'un à l'autre: Certainement nous fûmes coupables envers notre frère, lorsque témoins de l'angoisse de son âme nous ne voulûmes point l'écouter quand il nous suppliait; c'est pour cela que cette détresse nous est survenue. Et Ruben leur répondit en disant: Ne vous ai-je pas dit: Ne commettez pas un péché sur cet enfant? mais vous n'avez pas écouté; et son sang, voici, il est redemandé. Or ils ne se doutaient pas que Joseph comprenait; car ils communiquaient par un interprète. Alors Joseph se tira à l'écart et pleura. Et revenant auprès d'eux il leur parla, et choisit parmi eux Siméon, qu'il lia sous leurs yeux. Et Joseph fit remplir leurs sacs de blé, et remettre leur argent, à chacun dans son sac, et leur fit donner des vivres pour la route. Et c'est ce qui fut fait pour eux. Et ils chargèrent leur denrée sur leurs ânes, et partirent de là. Et l'un d'eux ouvrit son sac pour donner du fourrage à son âne, dans le caravansérail, et il vit son argent, et voilà qu'il était à l'ouverture de son sac! Et il dit à ses frères: Mon argent a été rendu, et le voici dans mon sac! Alors le cœur leur manqua; et se regardant l'un l'autre avec effroi ils disaient: Pourquoi Dieu nous a-t-il fait cela? Cependant ils arrivèrent chez Jacob, leur père, au pays de Canaan, et ils lui racontèrent tout ce qui leur était survenu et dirent : L'homme qui est le seigneur du pays nous a tenu un langage dur et nous a traités comme si nous venions épier le pays. Et nous lui avons dit: Nous sommes honnêtes, ne sommes point des espions; nous sommes douze frères, fils de notre père; l'un n'est plus, et le cadet est maintenant avec notre père au pays de Canaan. Alors l'homme qui est le seigneur du pays, nous a dit: Voici ce qui me prouvera que vous êtes honnêtes: laissez chez moi l'un de vos frères, et emportez le nécessaire de vos maisons et partez; mais ramenez-moi votre frère cadet, pour que j'aie la preuve que vous n'êtes pas des espions, que vous êtes honnêtes, puis je vous rendrai votre frère et vous pourrez faire vos affaires dans le pays. – Et lorsqu'il vidèrent leurs sacs, voici, chacun d'eux avait sa bourse d'argent dans son sac; et à la vue de leur bourse d'argent ils furent effrayés, eux et leur père. – Et Jacob, leur père, leur dit: Vous m'ôtez mes enfants! Joseph n'est plus et Siméon n'est plus, et vous voulez prendre Benjamin! tout tombe sur moi. Et Ruben dit à son père: Tu peux faire mourir mes deux fils, si je ne te le ramène pas. Remets-le entre mes mains et je te le rendrai. Et il dit: Mon fils ne descendra pas avec vous; car son frère est mort et lui seul survit, et s'il lui arrivait malheur sur la route que vous suivrez, vous feriez descendre mes cheveux blancs douloureusement aux Enfers. Cependant la famine pesait sur le pays. Et lorsqu'ils eurent entièrement consommé le blé qu'ils avaient apporté d'Égypte, leur père leur dit: Allez nous acheter encore quelques subsistances. Et Juda lui répondit en disant: L'homme nous a fait cette protestation: Vous ne serez point admis en ma présence à moins que votre frère ne soit avec vous. Si tu veux laisser venir notre frère avec nous, nous irons t'acheter des subsistances; mais si tu ne veux pas le laisser venir, nous n'irons pas, car l'homme nous a dit: Vous ne serez point admis en ma présence, à moins que votre frère ne soit avec vous. Et Israël dit: Pourquoi en avez-vous si mal agi envers moi que de découvrir à cet homme, si vous aviez encore un frère? Et ils répondirent: Il nous a questionnés sur nous et notre famille en disant: Votre père vit-il encore? avez-vous encore un frère? Et nous nous sommes expliqués aux termes de ces questions-là. Pouvions-nous nous douter qu'il dirait: Allez chercher votre frère? Et Juda dit à Israël, son père: Laisse l'enfant venir avec nous, et nous nous lèverons et nous partirons, et nous vivrons et nous ne mourrons pas, ni nous, ni toi, ni nos enfants! Je réponds de lui, tu le réclameras de ma main; si je ne te le ramène pas et ne te le représente pas, je me constitue coupable envers toi pour toute ma vie. Car si nous n'avions pas tardé, nous serions déjà revenus deux fois. Alors Israël, leur père, leur dit: S'il faut qu'il en soit ainsi, faites ceci: Prenez dans vos valises des produits les plus vantés du pays, et portez-les à cet homme comme une offrande, un peu de baume et un peu de miel [de raisin], d'aromates et de ladanum, de pistaches et d'amandes. Et prenez d'autre argent dans vos mains, et reprenez l'argent qui a été remis à l'entrée de vos sacs: peut-être y a-t-il eu méprise. Et prenez votre frère, et mettez-vous en marche et retournez vers cet homme. Et que Dieu, le Tout-Puissant, vous fasse trouver miséricorde devant l'homme, afin qu'il vous relâche votre autre frère et Benjamin! Pour moi, comme j'ai perdu mes enfants, je les perds encore. Et ces hommes prirent ce présent, et ils prirent d'autre argent dans leurs mains, et Benjamin, et ils partirent et descendirent en Égypte, et se présentèrent devant Joseph. Et lorsque Joseph vit Benjamin avec eux, il dit à l'intendant de sa maison: Conduis ces hommes à la maison, et égorge des bêtes de boucherie, et apprête-les; car ces hommes mangeront avec moi à midi. Et l'intendant exécuta ce que lui disait Joseph, et conduisit ces hommes à la maison de Joseph. Et ces hommes eurent peur quand ils se virent menés à la maison de Joseph, et ils dirent: C'est au sujet de l'argent qui s'est retrouvé dans nos sacs, qu'on nous y mène pour nous assaillir et tomber sur nous et nous prendre comme esclaves avec nos ânes. Alors ils abordèrent l'intendant de la maison de Joseph, et lui parlèrent à la porte de la maison, en ces termes : Nous t'en conjurons, monseigneur! Nous sommes d'abord descendus ici pour acheter des substances. Puis quand nous fûmes arrivés à l'hôtellerie, et que nous eûmes ouvert nos sacs, voilà que l'argent de chacun de nous s'est trouvé en haut de son sac, notre argent avec tout son poids, et nous l'avons rapporté dans nos mains; et nous apportons d'autre argent pour acheter des subsistances. Nous ignorons qui a mis notre argent dans nos sacs. Et il répondit: Vous resterez sains et saufs! Soyez sans crainte! Votre Dieu et le Dieu de votre père a déposé pour vous un trésor dans vos sacs, votre argent m'est parvenu. Et il leur amena Siméon élargi. Et l'intendant les introduisit dans la maison de Joseph, et donna de l'eau pour baigner leurs pieds, et il donna du fourrage pour leurs ânes. Et ils préparèrent le présent en attendant que Joseph vînt à midi; car ils avaient appris qu'ils mangeraient le pain en ce lieu. Et Joseph étant arrivé au logis, ils lui apportèrent dans la maison le présent qu'ils avaient entre les mains, et ils s'inclinèrent devant lui contre terre. Et il leur demanda de leurs nouvelles et dit: Est-il en santé votre père, ce vieillard dont vous m'avez parlé? vit-il encore? Et ils répondirent: Ton serviteur, notre père, est en santé, il vil encore. Et ils s'inclinèrent et se prosternèrent. Alors levant les yeux il aperçut Benjamin, son frère, fils de sa mère, et dit: Est-ce là votre frère cadet dont vous m'avez parlé? Et il dit: Que Dieu te soit propice, mon fils! Et Joseph avait hâte, car son cœur s'embrasait pour son frère et il cherchait où pleurer, et il entra dans l'intérieur, et il pleura. Puis s'étant lavé le visage, il sortit, et il se contenait et dit: Servez! Et on le servit à part, et eux à part, et les Égyptiens qui mangeaient avec lui, à part; car les Egyptiens n'osent pas manger le pain avec les Hébreux, parce que c'est une abomination pour les Egyptiens. Et ils se trouvaient assis devant lui, le premier-né selon son rang de primogéniture, et le cadet à son rang de cadet; et ces hommes s'entre-regardaient stupéfaits. Et Joseph leur faisait porter des portions des mets qui lui étaient servis, et la portion de Benjamin était cinq fois plus grande que les portions d'eux tous. Et ils burent, et firent gaie chère avec lui. Et Joseph donna cet ordre à l'intendant de sa maison: Remplis les sacs de ces hommes de denrées, autant qu'ils en pourront emporter, et mets l'argent de chacun à l'entrée de son sac, et ma coupe, la coupe d'argent, mets-la à l'entrée du sac du plus jeune ainsi que l'argent payé pour son blé. Et il exécuta l'ordre de Joseph tel qu'il le lui avait donné. A l'aube du matin ces hommes furent congédiés, eux et leurs ânes. Ils étaient sortis de la ville et n'étaient pas loin, quand Joseph dit à l'intendant de sa maison: Lève-toi, poursuis ces gens, et les ayant atteints dis-leur: Pourquoi avez-vous rendu le mal pour le bien? N'est-ce pas ce dont mon seigneur se sert pour boire et pour tirer des présages? Ce que vous avez fait est mal. Et il les atteignit et il leur tint ce langage. Et ils lui répondirent: Pourquoi? monseigneur tient-il ce langage? Il serait odieux pour tes serviteurs d'avoir agi de la sorte! Voici, l'argent que nous avions trouvé à l'entrée de nos sacs, nous te l'avons rapporté du pays de Canaan; comment donc aurions-nous dérobé dans la maison de ton maître argent ou or? Qu'il meure celui de tes serviteurs sur lequel l'objet se trouvera; et nous, nous serons les esclaves de notre seigneur. Et il dit: Eh bien! soit comme vous le dites: celui sur qui l'objet se trouvera, sera mon esclave, et vous, vous serez quittes. Alors ils se hâtèrent de décharger leurs sacs à terre, et chacun ouvrit son sac. Et il fouilla commençant par l'aîné, et finissant par le cadet, et la coupe se trouva dans le sac de Benjamin. Alors ils déchirèrent leurs vêtements, et ils rechargèrent chacun son âne et regagnèrent la ville. Et Juda avec ses frères se rendit à la maison de Joseph, qui y était encore; et ils tombèrent devant lui la face contre terre. Alors Joseph leur dit: Quelle est l'action que vous avez faite? Ne saviez-vous pas qu'un homme tel que moi, sait deviner? Et Juda dit: Que dirons-nous à notre seigneur? quel langage employer, et comment nous justifier? Dieu a trouvé le crime de tes serviteurs: voici, nous sommes les esclaves de monseigneur, et nous et celui dans la main duquel la coupe s'est trouvée. Et il reprit: Loin de moi la pensée d'agir de la sorte! L'homme dans la main duquel la coupe s'est trouvée, sera, lui, mon esclave; mais vous, retournez en paix chez votre père. Alors Juda s'avança vers lui et dit: Je t'en conjure, mon seigneur! que ton serviteur puisse dire une parole aux oreilles de mon seigneur, et que ta colère ne s'enflamme pas contre ton serviteur, car tu es l'égal de Pharaon! Mon seigneur a adressé cette question à ses serviteurs: Avez-vous un père ou quelque frère? Et nous répondîmes à monseigneur: Nous avons un père âgé et un cadet, enfant de sa vieillesse, et son frère étant mort, il lui est resté seul de sa mère, et son père l'aime. Et tu dis à tes serviteurs: Amenez-le moi, afin que je le voie de mes yeux. Et nous dîmes à monseigneur: Le jeune homme ne saurait quitter son père; s'il quitte son père, celui-ci mourra. Et tu dis à tes serviteurs: Si votre frère cadet ne vient avec vous, vous ne serez plus admis en ma présence. Et étant retournés auprès de ton serviteur, mon père, nous lui avons rapporté les paroles de monseigneur. Et notre père dit: Allez nous acheter encore un peu de blé. Et nous répondîmes: Il nous est impossible d'aller; si notre frère cadet nous accompagne, pour lors nous irons, car nous ne saurions être admis en présence de l'homme, si notre frère cadet n'est pas avec nous. Et ton serviteur, notre père, nous dit: Vous savez que ma femme m'a enfanté deux fils. Et l'un a été séparé de moi, et je me dis: Certainement il a été dévoré, et je ne l'ai plus revu jusqu'à présent. Si vous m'enlevez encore celui-ci, et qu'il lui arrive malheur, vous ferez descendre douloureusement mes cheveux blancs aux Enfers. Or si je reviens auprès de ton serviteur, mon père, sans avoir avec nous l'enfant à l'âme duquel son âme est attachée, quand il verra que l'enfant n'est pas avec nous, il mourra, et tes serviteurs auront fait descendre douloureusement les cheveux blancs de ton serviteur, notre père, aux Enfers. Car ton serviteur a répondu du jeune homme à mon père: Si, lui ai-je dit, je ne te le ramène pas, je serai un coupable envers mon père toute ma vie. Maintenant donc permets que ton serviteur demeure comme esclave de monseigneur à la place du jeune homme, et que le jeune homme retourne avec ses frères; car comment retournerais-je chez mon père sans avoir le jeune homme avec moi? Ah! fais que je n'aie pas à être témoin du chagrin qui affligerait mon père! Et Joseph ne pouvait plus se contenir devant tous ceux qui l'entouraient, et il s'écria: Faites retirer toute ma cour. Et il ne restait personne auprès de lui, lorsqu'il se fit connaître à ses frères. Alors il fit entendre sa voix mêlée de larmes, à être entendu des Egyptiens, et à être entendu de la maison de Pharaon. Et Joseph dit à ses frères Je suis Joseph! mon père vit-il encore? Et ses frères ne pouvaient lui répondre, car ils étaient consternés devant lui. Joseph dit à ses frères: Approchez donc! Et ils s'approchèrent. Et il dit: Je suis Joseph, votre frère, que vous avez vendu en Égypte. Or ne vous chagrinez pas et ne vous irritez pas contre vous-mêmes de m'avoir amené ici en me vendant; car c'est dans des vues de salut que Dieu m'a envoyé ici avant vous. Car voici deux ans qu'il y a famine dans le pays, et pendant cinq ans encore il n'y aura ni labour ni moisson. Or Dieu m'a envoyé avant vous afin de vous faire survivre sur la terre et de vous conserver pour une grande délivrance. Ce n'est donc pas vous qui m'avez envoyé ici, mais c'est Dieu, qui de même m'a fait servir de père à Pharaon et m'a établi seigneur de toute sa maison et gouverneur de tout le pays d'Égypte. Hâtez-vous de retourner auprès de mon père pour lui dire: Ainsi parle ton fils Joseph: Dieu m'a établi seigneur de toute l'Égypte descends auprès de moi, ne tarde pas! Et tu habiteras le pays de Gosen, et tu seras près de moi, toi et tes fils et les fils de tes fils, et tes brebis et tes bœufs et tout ce qui tient à toi. Et je t'y entretiendrai, car il y aura encore cinq années de famine, afin que tu ne t'appauvrisses pas ni toi, ni ta maison, ni rien de ce qui tient à toi. Voici, vous voyez de vos yeux, et mon frère Benjamin voit de ses yeux que c'est ma bouche qui vous parle. Et informez mon père de ma glorieuse condition en Égypte et de tout ce que vous avez vu, et hâtez-vous d'amener mon père ici. Et il se jeta au cou de son frère Benjamin et il pleura, et Benjamin pleura à son cou. Et il embrassa tous ses frères et pleura dans leurs bras, et ensuite ses frères s'entretinrent avec lui. Et le bruit en vint jusqu'à la maison de Pharaon où l'on disait: Les frères de Joseph sont arrivés. Et cela fut agréable à Pharaon et à ses serviteurs. Et Pharaon dit à Joseph: Dis à tes frères: Faites ceci: chargez vos bêtes de somme, et allez, rendez-vous au pays de Canaan, et prenez votre père et vos maisons, et venez chez moi, et je vous donnerai ce qu'il y a de mieux au pays d'Égypte et vous vous nourrirez de la graisse du pays. Et tu es autorisé; faites ceci: prenez dans le pays d'Égypte des chariots pour vos enfants et vos femmes, et amenez votre père et venez! ne plaignez pas vos bagages, puisque vous aurez, tout ce qu'il y a de mieux dans tout le pays d'Égypte. Et ainsi firent les fils d'Israël, et Joseph leur fournit des chariots selon l'ordre de Pharaon, et les fournit de vivres pour la route. Et il leur donna à tous pour chacun d'eux des vêtements de rechange; mais à Benjamin il donna trois cents sicles d'argent et cinq habits de rechange. Et à son père il envoya dix ânes chargés des meilleures denrées du pays, et dix ânesses chargées de blé et de pain et de vivres pour l'usage de son père pendant le trajet. Puis il congédia ses frères qui partirent, et il leur dit: Ne vous irritez point entre vous pendant le voyage. Et ils quittèrent l'Égypte et arrivèrent au pays de Canaan auprès de Jacob, leur père. Et ils lui rendirent compte en ces termes: Joseph vit encore, et, bien plus, il est gouverneur de tout le pays d'Égypte. Mais son cœur demeurait froid, parce qu'il ne les croyait pas. Et ils lui rapportèrent toutes les paroles que Joseph leur avait dites, et il vit les chariots que Joseph avait envoyés pour le transporter; alors l'âme de Jacob, leur père, se ranima. Et Israël dit: C'est assez! Joseph, mon fils, vit encore. Je veux partir et le voir avant de mourir. Et Israël partit avec tout ce qui lui appartenait; et arrivé à Beersébah il offrit des sacrifices au Dieu de son père Isaac. Et Dieu parla à Israël dans une vision de la nuit et dit: Jacob! Jacob! Et il répondit. Me voici. Et Il dit: Je suis Dieu, le Dieu de ton père: ne crains pas de descendre en Égypte, car là je te ferai devenir une grande nation. Moi-même je descendrai avec toi en Égypte, et je t'en ramènerai, et Joseph te fermera les yeux. Alors Jacob quitta Beersébah, et les fils d'Israël transportèrent Jacob, leur père, et leurs enfants et leurs femmes sur les chariots que Pharaon avait envoyés pour les transporter. Et ils prirent leurs troupeaux et leurs biens acquis dans le pays de Canaan, et vinrent en Égypte, Jacob et toute sa lignée avec lui; il amena en Égypte les fils et les fils de ses fils avec lui, ses filles et les filles de ses fils et toute sa lignée avec lui. Et voici les noms des fils d'Israël qui vinrent en Égypte : Jacob et ses fils: le premier-né de ses fils, Ruben. Et les fils de Ruben: Hanoch et Phallu et Hestrom et Charmi. Et les fils de Siméon: Jemuel et Jamin et Ohad et Jachin et Tsohar et Saul, fils de la Cananéenne. Et les fils de Lévi: Gerson, Kahath et Merari. Et les fils de Juda: Ger et Onan et Sélah et Pérets et Zarah; mais Ger et Onan moururent dans le pays de Canaan. Et les fils de Pérets furent: Hetsron et Hamul. Et les fils d'Issaschar: Thola et Phuva et Job et Simron. Et les fils de Zabulon: Sered et Elon et Jahléel. Tels sont les fils de Léa, qu'elle enfanta à Jacob en Mésopotamie, de même que Dina sa fille. Ses fils et ses filles étaient au nombre de trente-trois âmes en tout. Et les fils de Gad: Tsiphjon et Haggi, Suni et Etsbon, Eri et Arodi et Areli. Et les fils d'Asser: Jimna et Jisva et Jisvi et Bria, et Sérah, leur sœur. Et les fils de Bria: Héber et Malchiel. Tels sont les fils de Zilpa que Laban donna à Léa, sa fille, et elle les enfanta à Jacob, seize âmes. Les fils de Rachel, femme de Jacob: Joseph et Benjamin. Et les enfants qu'eut Joseph au pays d'Égypte, de Asnath, fille de Potiphar, prêtre de On: Manassé et Ephraïm. Et les fils de Benjamin: Bela et Becher et Asbel, Géra et Naaman, Echi et Ros, Muppim et Huppim et Ard. Tels sont les fils de Rachel qui naquirent à Jacob, ensemble quatorze âmes. Et les fils de Dan: Husim. Et les fils de Nephthali: Jatseel et Guni et Jetser et Sillem. Tels sont les fils de Bilha que Laban donna à Rachel, sa fille, et elle les enfanta à Jacob, ensemble sept âmes. Le nombre total des personnes qui vinrent avec Jacob en Égypte et étaient issues de ses reins, était, sans compter les femmes des fils de Jacob, de soixante-six âmes en tout; et les fils de Joseph qui lui naquirent en Égypte étaient deux. Toutes les personnes de la maison de Jacob qui vinrent en Égypte formaient ensemble soixante-dix personnes. Cependant il dépêcha Juda en avant vers Joseph, pour que celui-ci, avant son arrivée, dirigeât Juda sur Gosen; et ils arrivèrent dans la contrée de Gosen. Aussitôt Joseph attela son char et s'avança à la rencontre de son père jusqu'à Gosen. Et quand il fut en sa présence, il se jeta à son cou et pleura longtemps sur le cou de son père. Et Israël dit à Joseph: Je puis mourir maintenant, puisque j'ai vu ton visage et que je te vois en vie! Et Joseph dit à ses frères et à la maison de son père: Je vais retourner pour informer Pharaon et lui dire: Mes frères et la maison de mon père qui étaient au pays de Canaan, sont arrivés auprès de moi. Et ces hommes sont pasteurs, car ils s'adonnent au soin des troupeaux, et ils ont amené avec eux leur menu et leur gros bétail, et tout ce qui est à eux. S'il arrive donc que Pharaon vous interpelle et vous dise : Quelle est votre occupation? vous répondrez: Tes serviteurs s'adonnent au soin des troupeaux depuis leur jeunesse jusqu'à maintenant, nous aussi bien que nos pères; et cela afin que vous puissiez habiter la contrée de Gosen. Car tous les pasteurs de brebis sont l'abomination des Egyptiens. Joseph vint donc informer Pharaon et lui dit: Mon père et mes frères sont arrivés du pays de Canaan avec leur menu et leur gros bétail et tout ce qui leur appartient, et voici, ils sont dans la contrée de Gosen. Et dans le nombre de ses frères il choisit cinq hommes et il les présenta à Pharaon. Et Pharaon dit aux frères de Joseph: Quelle est votre occupation? Et ils répondirent à Pharaon: Tes serviteurs sont pasteurs de brebis, nous aussi bien que nos pères. Et ils dirent à Pharaon: Nous sommes venus pour séjourner dans le pays, car il n'y a plus de pâture pour les brebis que possèdent tes serviteurs, parce que la famine pèse sur le pays de Canaan; maintenant donc permets à tes serviteurs de s'établir dans la contrée de Gosen. Pharaon dit à Joseph: Ton père et tes frères sont venus te joindre : tu as devant toi tout le pays d'Égypte; établis ton père et tes frères dans la meilleure partie du pays. Qu'ils s'établissent dans la contrée de Gosen; et si tu connais parmi eux des hommes de ressource, fais-les inspecteurs des troupeaux que j'ai. Et Joseph introduisit Jacob, son père, et le présenta à Pharaon. Et Jacob bénit Pharaon. Et Pharaon dit à Jacob: Combien as-tu d'années de vie? Et Jacob dit à Pharaon: Mon pèlerinage est de cent trente ans; les jours de ma vie ont été courts et mauvais, et n'atteignent pas à la durée de la vie de mes pères dans leur pèlerinage. Et Jacob bénit Pharaon et se retira de devant Pharaon. Et Joseph établit son père et ses frères, et leur donna une propriété dans le pays d'Égypte, dans la meilleure partie du pays, dans la contrée de Ramsès, conformément à l'ordre de Pharaon. Et Joseph fournit de pain son père et ses frères et toute la maison de son père, en raison du nombre d'enfants. Et dans tout le pays il n'y avait point de pain, car la famine était très intense, et le pays d'Égypte et le pays de Canaan languissaient de faim. Et Joseph recueillit tout l'argent qui se trouva au pays d'Égypte et au pays de Canaan pour les achats de blé, et Joseph fit entrer tout cet argent dans la maison de Pharaon. Et lorsque l'argent fut disparu du pays d'Égypte et du pays de Canaan, tous les Egyptiens vinrent à Joseph en disant: Donne-nous du pain? pourquoi faut-il donc que nous mourions sous tes yeux? car l'argent manque. Et Joseph dit: Amenez votre bétail et pour votre bétail je vous en donnerai, si l'argent manque. Alors ils amenèrent leur bétail à Joseph, et il leur donna du pain en échange des chevaux, du menu et du gros bétail et des ânes, et il les fournit de pain cette année-là en échange de tout leur bétail. Et cette année-là s'étant écoulée, ils vinrent à lui l'année suivante disant: Nous ne pouvons dissimuler à monseigneur que l'argent étant épuisé, et notre bétail dévolu à monseigneur, il ne nous reste plus en face de monseigneur que nos corps et notre sol. Pourquoi nous faudrait-il périr sous tes yeux, nous aussi bien que notre sol? Achète-nous, nous et notre sol pour du pain, et nous deviendrons avec notre sol les serfs de Pharaon, et donne-nous de quoi faire les semailles afin que nous vivions et ne mourions pas, et que notre sol ne soit pas un désert. Alors Joseph acheta tout le sol de l'Égypte pour Pharaon; car les Egyptiens vendirent chacun son champ parce que la famine les pressait. Et le pays fut ainsi dévolu à Pharaon. Quant au peuple, il le fit passer dans les villes d'un bout à l'autre du territoire de l'Égypte. Les terres des prêtres furent les seules qu'il n'acheta point; car les prêtres recevant un fixe de Pharaon et se nourrissant de leur fixe que Pharaon leur payait, purent pour cette raison ne point vendre leurs terres. Alors Joseph dit au peuple: Voici, j'ai acheté aujourd'hui pour Pharaon vos personnes et vos terres; voici des semences pour vous, ensemencez le sol. Et au temps des récoltes vous donnerez un cinquième à Pharaon et les quatre autres parties vous resteront pour ensemencer le sol et pour vous nourrir vous et ceux qui sont dans vos maisons, et pour nourrir vos enfants. Et ils dirent: Tu nous sauves la vie! puissions-nous trouver grâce aux yeux de notre seigneur, et nous serons les serfs de Pharaon. Et c'est ce que Joseph établit comme une règle perpétuée jusqu'à ce jour, savoir que sur le sol de l'Égypte Pharaon prélèverait un cinquième; les terres des prêtres seuls ne furent pas dévolues à Pharaon. Et Israël habita au pays d'Égypte la contrée de Gosen, et ils y possédèrent, et ils furent féconds et ils y devinrent très nombreux. Et Jacob vécut dix-sept ans au pays d'Égypte, et les années de la vie de Jacob étaient cent quarante-sept années. Et lorsque les jours de Jacob approchèrent de leur terme, il manda son fils Joseph et lui dit: Si j'ai trouvé grâce à tes yeux, veuille mettre la main sous ma hanche, et me montrer amour et fidélité: ne me donne point la sépulture en Égypte, je veux reposer avec mes pères, et tu me transporteras hors de l'Égypte, et tu me déposeras dans leur tombeau. Et il répondit: Je me conformerai à ton ordre. Et il dit: Jure-le-moi! et il le lui jura, et Israël adora à la tête du lit. Et après ces choses il arriva que l'on dit à Joseph: Voilà ton père malade. Et il prit avec lui ses deux fils, Manassé et Ephraïm. Et on l'annonça à Jacob en ces termes: Voici que ton fils Joseph arrive chez toi. Et Jacob recueillit ses forces et s'assit au lit. Et Jacob dit à Joseph: Dieu, le Tout-Puissant, m'est apparu à Luz au pays de Canaan, et m'a béni et m'a dit: Voici, je veux te rendre fécond et te multiplier et te faire devenir une masse de peuples, et je donnerai ce pays-ci à ta postérité après toi en propriété éternelle. Et maintenant tes deux fils qui te sont nés au pays d'Égypte avant mon arrivée chez toi au pays d'Égypte, seront miens; Ephraïm et Manassé seront miens à l'égal de Ruben et Siméon. Mais tes enfants que tu engendreras après eux, seront tiens; ils seront compris sous le nom de leurs frères dans le lot de ceux-ci. Et quand je revenais de Mésopotamie, à mes côtés mourut Rachel dans le pays de Canaan, en route, à quelque distance d'Ephrata; et c'est là que je lui donnai la sépulture sur le chemin d'Ephrata, c'est-à-dire Bethléhem. Alors Israël vit les deux fils de Joseph et dit: Qui sont-ils? Et Joseph dit à son père: Ce sont mes fils que Dieu m'a donnés ici. Et il dit: Eh bien! amène-les-moi afin que je les bénisse. Or les yeux d'Israël étaient accablés par l'âge et il ne pouvait plus voir. Et il les fit approcher de lui, et il les embrassa et les étreignit. Et Israël dit à Joseph: Je ne pensais pas revoir ton visage et voilà que Dieu m'a accordé de voir aussi ta postérité! Et Joseph les éloigna de ses genoux et se prosterna la face contre terre. Puis Joseph les prit les deux, Ephraïm à sa droite, à la gauche d'Israël, et Manassé à sa gauche, à la droite d'Israël, et il les fit approcher de lui. Mais Israël étendit sa main droite et la posa sur la tête d'Ephraïm qui était pourtant le cadet, et il posa sa main gauche sur la tête de Manassé; ce fut sciemment qu'il posa ainsi sa main, car Manassé était le premier-né. Et il bénit Joseph et dit: Dieu en la présence duquel ont marché mes pères, Abraham et Isaac, le Dieu qui a été mon berger depuis que j'existe jusqu'à ce jour, l'Ange qui m'a délivré de tous les maux, bénisse ces enfants; que mon nom et le nom de mes pères, Abraham et Isaac, soient portés par eux, et qu'ils multiplient abondamment dans le pays. Mais Joseph ayant vu que son père posait sa main droite sur la tête d'Ephraïm en eut du déplaisir, et il prit la main de son père pour la transférer de la tête d'Ephraïm sur la tête de Manassé. Et Joseph dit à son père: Non pas ainsi, mon père, car celui-ci est le premier-né, pose ta main droite sur sa tête. Mais son père refusa et dit: Je le sais, mon fils, je le sais! lui aussi il deviendra un peuple, lui aussi il grandira; mais son frère cadet sera plus grand que lui, et sa postérité sera une multitude de peuples. Il les bénit donc ainsi ce jour-là et il dit: Israël bénira par toi et dira: Que Dieu te traite comme Ephraïm et comme Manassé! et il mit ainsi Ephraïm avant Manassé. Et Israël dit à Joseph: Voici, je meurs, et Dieu sera avec vous et vous ramènera au pays de vos pères, je te donne de plus qu'à tes frères une portion que j'ai conquise sur les Amoréens avec mon épée et mon arc. Et Jacob fit venir ses fils et dit: Rassemblez-vous, je vais vous découvrir ce qui vous arrivera dans les temps à venir! Réunissez-vous, et écoutez, fils de Jacob, écoutez Israël, votre père. Ruben, tu es mon premier-né, ma vigueur, et les prémices de ma virilité; tu as la prééminence du rang, la prééminence de la force. Toi qui bous comme les eaux, tu perdras ton rang! car tu es monté au lit de ton père, tu l'as profané!… c'est dans ma couche qu'il est monté! Siméon et Lévi sont des frères; leurs glaives furent instruments de violence. Que mon âme n'entre point en leur conseil, que ma personne ne se joigne point à leur ligue! Dans leur courroux ils ont tué des hommes, et dans leur passion coupé les nerfs des taureaux. Maudit soit leur courroux, car il fut violent, et leur fureur, car elle fut cruelle! Je les distribuerai dans Jacob et les disséminerai dans Israël. Juda, c'est toi que tes frères loueront; ta main saisit le col de tes ennemis, les fils de ton père s'inclineront devant toi. Juda est un jeune lion, après la capture, tu reviens, mon fils! il se replie, il se rase comme le lion, comme la lionne, qui le fera lever? Le sceptre ne se retire point de Juda, ni le bâton de l'empire d'entre ses pieds, jusqu'à ce qu'il entre à Silo, et que les peuples lui rendent obéissance. Il attache son âne à la vigne, et au noble cep le poulain de son ânesse; il baigne son habit dans le vin, et son manteau dans le sang du raisin; le vin fait étinceler ses yeux, et le lait blanchit ses dents. Zabulon habite la plage de la mer, il habite la plage des navires, et ses confins atteignent à Sidon. Issaschar, âne robuste, repose entre les parcs, et voyant la beauté de son lieu de son repos, et les agréments de la contrée, il présente son épaule au fardeau, et fait le service des corvées. Dan juge son peuple, comme chacune des tribus d'Israël. Dan est un serpent sur le chemin, un céraste sur le sentier, il mord les pâturons des chevaux, et le cavalier tombe à la renverse. C'est ton salut que j'attends, Éternel!… Gad est assailli par des escadrons, mais il assaille l'arrière-garde. D'Asser sort le pain savoureux, il fournit les friandises des rois. Nephthali est une biche élancée: il prononce des discours élégants. Joseph est le rameau d'un arbre fécond, le rameau d'un arbre fécond près d'une source, ses jets franchissent la muraille. On le provoque, on tire, et les archers le poursuivent; mais son arc reste ferme et ses mains ont force et souplesse. Que la main du Héros de Jacob, du lieu où réside le Berger et le Rocher d'Israël, la main du Dieu de ton père, qui fut ton aide, du Tout-Puissant qui t'a béni, répande les bénédictions du ciel exhaussé, les bénédictions des ondes de la couche inférieure, les bénédictions des mamelles et de la maternité. La bénédiction de ton père est supérieure à la bénédiction des monts élevés, aux attraits des coteaux éternels: qu'elle repose sur la tête de Joseph, sur le front du prince de ses frères! Benjamin est le loup qui déchire; le matin il dévore une proie, et le soir il partage le butin. Tels sont tous ceux qui forment les tribus d'Israël, douze en nombre, et telles sont les paroles que leur adressa leur père; et c'est ainsi qu'il les bénit, leur donnant à chacun une bénédiction particulière. Et il leur laissa ses instructions en ces termes: Je vais être recueilli auprès de mon peuple; vous me donnerez la sépulture à côté de mes pères dans la grotte du champ de Ephron le Héthien, dans la grotte du champ de Macpéla à l'orient de Mamré au pays de Canaan, qu'Abraham a achetée de Ephron le Héthien, avec le champ comme propriété sépulcrale; c'est là qu'ont reçu la sépulture Abraham et Sarah, sa femme; c'est là qu'ont reçu la sépulture Isaac et Rebecca, sa femme, et c'est là que j'ai donné la sépulture à Léa, dans le champ acheté des enfants de Heth, et dans la grotte qui s'y trouve. Et lorsque Jacob eut achevé de donner ses ordres à ses fils, il assembla ses pieds sur le lit, et il expira et fut recueilli auprès de ses pères. Alors Joseph se jeta sur le visage de son père, et penché sur lui il pleura et l'embrassa. Et Joseph ordonna à ses serviteurs, les médecins, d'embaumer son père. Et les médecins embaumèrent Israël. Et quarante jours y furent employés car c'est le nombre de jours qu'on emploie pour embaumer. Et les Egyptiens le pleurèrent soixante-dix jours. Et quand les jours où on le pleura, furent passés, Joseph s'adressa à la maison de Pharaon en ces termes: Si j'ai trouvé grâce à vos yeux, veuillez redire aux oreilles de Pharaon ces paroles : Mon père m'a adjuré et m'a dit: Voici, je me meurs; c'est dans mon tombeau que je me suis acheté au pays de Canaan, que tu me donneras la sépulture Permets-moi donc d'aller donner la sépulture à mon père, après quoi je reviendrai. Et Pharaon dit: Va donner la sépulture à ton père selon le serment qu'il t'a fait prêter. Alors Joseph partit pour la sépulture de son père et il fut accompagné par tous les serviteurs de Pharaon, les Anciens de sa maison et tous les Anciens du pays d'Égypte, et par toute la maison de Joseph et par ses frères et la maison de son père; et ce ne fut que leurs enfants et leurs brebis et leurs bestiaux qu'ils laissèrent dans la contrée de Gosen, et il avait une escorte de chars et de cavaliers, de sorte que la caravane était très considérable. Et arrivés à l'aire d'Atad située au-delà du Jourdain, ils y firent une très grande et très plaintive lamentation funèbre, et il célébra en l'honneur de son père un deuil de sept jours. Et les habitants du pays, les Cananéens, témoins de la lamentation près de l'aire d'Atad, dirent: C'est un grand deuil des Egyptiens. C'est pourquoi on a donné à l'aire située au-delà du Jourdain le nom de Abel-Mistraim ( deuil des Egyptiens ). Et les fils de Jacob exécutèrent à son égard les ordres qu'il leur avait donnés. Et ses fils le transportèrent au pays de Canaan, et lui donnèrent la sépulture dans la grotte du champ de Macpéla, qu'Abraham avait achetée avec le champ comme propriété sépulcrale, de Ephron, le Héthien, à l'orient de Mamré. Et Joseph regagna l'Égypte, lui et ses frères et tous ceux qui l'avaient accompagné aux funérailles de son père après qu'il eut donné la sépulture à son père. Et les frères de Joseph voyant leur père mort se dirent: Et si Joseph conservait de la haine contre nous et nous rendait tout le mal que nous lui avons fait? Et ils firent faire à Joseph ce message: Ton père avant de mourir nous a donné cet ordre : Ainsi vous parlerez à Joseph: Oh! pardonne le crime de tes frères, et le péché qu'ils ont commis en te faisant du mal! A présent pardonne donc le péché des serviteurs du Dieu de ton père! Et Joseph pleura à l'ouïe de leur message. Et ses frères vinrent eux-mêmes et se prosternèrent devant lui et dirent: Voici, nous sommes tes esclaves. Alors Joseph leur dit: Soyez sans crainte! Usurperais-je la place de Dieu? Vous aviez pensé à me faire du mal, mais Dieu a pensé à opérer du bien, afin d'exécuter ce qui arrive aujourd'hui, de sauver la vie à un peuple nombreux. Soyez donc sans crainte, je vous entretiendrai vous et vos enfants. Et il les consola et parla à leur cœur. Ainsi Joseph demeura en Égypte, lui et la maison de son père, et Joseph vécut cent-dix ans. Et Joseph vit les fils d'Ephraïm jusqu'à la troisième génération, et les fils de Machir, fils de Manassé, furent aussi reçus à leur naissance sur les genoux de Joseph. Et Joseph dit à ses frères: Je vais mourir et Dieu prendra soin de vous, et vous fera remonter de ce pays-ci au pays qu'il a promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob. Et Joseph fit prêter ce serment aux fils d'Israël: Quand Dieu vous visitera, vous emmènerez mes os d'ici. Et Joseph mourut âgé de cent-dix ans, et ils l'embaumèrent, et on le mit dans un cercueil en Égypte. Et voici les noms des fils d'Israël venus en Egypte avec Jacob; ils vinrent chacun avec sa maison : Ruben, Siméon, Lévi et Juda; Issaschar, Zabulon et Benjamin; Dan et Nephthali; Gad et Asser; et toutes les personnes issues des entrailles de Jacob étaient au nombre de soixante-dix âmes; or Joseph était en Egypte. Et Joseph mourut ainsi que tous ses frères et toute cette génération-là. Et les enfants d'Israël furent féconds et pullulèrent et se multiplièrent et s'accrurent de plus en plus, et ils remplirent le pays. Alors il s'éleva un nouveau roi sur l'Egypte, qui ne connaissait point Joseph. Et il dit à son peuple: Voilà que le peuple des enfants d'Israël est plus grand et plus fort que nous : eh bien! opposons-lui la prudence afin qu'il n'augmente pas, et que, le cas échéant d'une guerre, il ne se joigne pas à nos ennemis pour nous combattre, puis partir du pays. Et l'on préposa sur lui des chefs de corvée dans le but de l'accabler sous leur faix; et il bâtit pour Pharaon des villes de dépôt, Pithom et Ramsès. Mais plus on l'accablait, plus il multipliait et se propageait; et ils prirent peur des enfants d'Israël. Et les Égyptiens firent peser sur les enfants d'Israël une servitude oppressive, et par de rudes travaux en argile et en briques, et par tous les travaux de la campagne ils empoisonnaient leur vie, par tout l'ouvrage auquel ils les employaient tyranniquement. Et le roi d'Egypte parla aux sages-femmes des Hébreux, parmi lesquelles une se nommait Siphra, et une autre Puha, et dit: Lorsque vous accoucherez les femmes des Hébreux, et que pendant le travail vous verrez que c'est un fils, tuez-le; mais si c'est une fille, laissez-la vivre. Mais les sages-femmes craignirent Dieu et ne se conformèrent point à l'ordre du roi d'Egypte, et elles laissèrent vivre les enfants. Alors le roi d'Egypte manda les sages-femmes et leur dit: Pourquoi avez-vous agi de la sorte et laissé vivre les enfants? Et les sages-femmes répondirent à Pharaon: C'est que les femmes des Hébreux ne sont pas comme les Egyptiennes, car elles sont vigoureuses, et, avant l'arrivée de la sage-femme, elles ont déjà enfanté. Et Dieu fit du bien aux sages-femmes, et le peuple se multiplia et s'accrut beaucoup. Et parce que les sages femmes avaient eu la crainte de Dieu, Dieu leur éleva des maisons. Alors Pharaon prescrivit cet ordre à tout son peuple: Vous jetterez au Nil tous les fils qui naîtront, mais vous laisserez vivre les filles. Et un homme de la maison de Lévi était allé se marier avec une fille de la maison de Lévi. Et cette femme devint enceinte, et eut un fils; et voyant qu'il était beau, elle le cacha pendant trois mois. Mais ne pouvant le tenir caché plus longtemps elle prit un batelet de jonc qu'elle enduisit de poix et de résine et elle y plaça l'enfant et elle l'exposa dans les roseaux au bord du Nil. Et la sœur de l'enfant se posta à distance pour observer ce qui lui arriverait. Et la fille de Pharaon descendit pour se baigner dans le Nil. Or ses femmes marchaient le long du fleuve; et elle aperçut le batelet au milieu des roseaux, et elle envoya sa suivante pour le prendre. Et l'ayant découvert elle vit un enfant, et voici, c'était un petit garçon qui pleurait; et elle eut pitié de lui et dit: C'est l'un des enfants des Hébreux. Alors la sœur dit à la fille de Pharaon: Irai-je te chercher une nourrice parmi les femmes des Hébreux pour allaiter l'enfant? Et la fille de Pharaon lui dit: Va. Et la jeune fille alla chercher la mère de l'enfant. Et la fille de Pharaon lui dit: Emporte cet enfant, et allaite-le pour moi, et je te donnerai ton salaire. Alors la femme emporta l'enfant et l'allaita. Et lorsque l'enfant eut grandi, elle l'amena à la fille de Pharaon, et il fut pour elle un fils, et elle lui donna le nom de Moïse, et dit: C'est que je l'ai retiré des eaux. Et à cette époque-là, comme Moïse était adulte, il alla visiter ses frères, et fut témoin de leurs charges, et il vit un Égyptien battre un Hébreu, l'un de ses frères. Et il regarda de côté et d'autre, et voyant qu'il n'y avait personne, il fit tomber sous ses coups l'Égyptien et l'enfouit dans le sable. Et le lendemain il sortit, et voilà que deux Hébreux se querellaient, et il dit à celui qui avait tort: Pourquoi frappes-tu ton prochain? Et il répondit: Qui t'a préposé sur nous comme supérieur et juge? Penses-tu à me tuer, comme tu as tué l'Égyptien? Alors Moïse eut peur et dit: Certainement le fait est connu. Et Pharaon ouït parler du fait, et il cherchait à faire mourir Moïse. Mais Moïse s'enfuit de devant Pharaon, et il se fixa au pays de Madian, demeurant près de la fontaine. Or le prêtre de Madian avait sept filles, et elles venaient puiser de l'eau et emplir les auges pour abreuver les brebis de leur père. Et les bergers arrivèrent et les chassèrent; mais Moïse se leva, et leur prêta secours et abreuva leurs brebis. Et quand elles furent de retour auprès de Reguel, leur père, il leur demanda: Pourquoi venez-vous si tôt aujourd'hui? Et elles répondirent: Un Égyptien nous a sauvées des mains des bergers, et même il a puisé l'eau pour nous, et abreuvé les brebis. Et il dit à ses filles: Mais où est-il? Pourquoi avez-vous laissé là cet homme? Invitez-le à manger le pain! Et Moïse consentit à demeurer chez cet homme, qui lui donna Tsippora, sa fille, en mariage. Et elle enfanta un fils, et il l'appela du nom de Gersom ( hôte ), car il dit: Je suis hôte en pays étranger. Et longtemps après, le roi d'Egypte mourut, et les enfants d'Israël gémissaient sous la servitude et poussaient des cris, et leurs cris, excités par la servitude, arrivèrent jusqu'à Dieu. Et Dieu écouta leurs gémissements et se rappela son alliance avec Abraham, avec Isaac et avec Jacob. Et Dieu voyait les enfants d'Israël et Il était sachant. Or Moïse faisait paître les brebis de Jéthro, son beau-père, prêtre de Madian, et il conduisit le troupeau derrière le désert et gagna la montagne de Dieu en Horeb. Et l'ange de l'Éternel lui apparut dans une flamme de feu du milieu du buisson; et il regarda, et voilà que le buisson était enflammé et que le buisson n'était point consumé. Et Moïse dit: Il faut que je tire de côté pour voir cette grande vision, pourquoi le buisson ne brûle pas. Et lorsque l'Éternel vit qu'il tirait de côté pour voir, Dieu l'appela du milieu du buisson et dit: Moïse! Moïse! Et il répondit: Me voici. Et Il dit: Ne t'approche pas d'ici, ôte tes sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens, est une terre sainte. Et Il dit: Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob. Alors Moïse se couvrit le visage, car il craignait de fixer ses regards sur Dieu. Et l'Éternel dit: J'ai vu, j'ai vu la misère de mon peuple qui est en Egypte, et j'ai entendu les cris que lui arrachent ses exacteurs, car je connais ses douleurs. Et je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens, et le ramener de ce pays-ci dans un pays excellent et spacieux, dans un pays découlant de lait et de miel, dans le séjour des Cananéens et des Héthiens, et des Amoréens et des Phérisiens et des Hévites et des Jébusites. Et maintenant, voici, les cris des enfants d'Israël sont parvenus jusqu'à moi, et j'ai vu aussi l'oppression dont les Égyptiens les accablent. Va donc, je vais te déléguer auprès de Pharaon, et fais sortir d'Egypte mon peuple, les enfants d'Israël. Et Moïse dit à Dieu: Qui suis-je pour aborder Pharaon et pour faire sortir d'Egypte les enfants d'Israël? Et Il dit: C'est que je serai avec toi; voici qui sera pour toi un signe de la mission que je te donne: quand tu feras sortir le peuple de l'Egypte, vous servirez Dieu sur cette montagne. Et Moïse dit à Dieu: Voici, quand je serai venu auprès des enfants d'Israël et que je leur dirai: Le Dieu de vos pères m'envoie à vous; et qu'ils me diront: Quel est son nom? que leur répondrai-je? Et Dieu dit à Moïse: Je suis celui qui suis. Et Il dit: Ainsi parleras-tu aux enfants d'Israël: Je suis m'envoie à vous. Et Dieu dit encore à Moïse: Ainsi parleras-tu aux enfants d'Israël: L'Éternel, Dieu de vos pères, Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac et Dieu de Jacob, m'envoie à vous; c'est là mon nom pour l'éternité, c'est ma dénomination pour tous les âges. Va et assemble les Anciens d'Israël et dis-leur: L'Éternel, Dieu de vos pères, m'est apparu, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, et m'a dit: J'ai arrêté mes regards sur vous et sur ce qu'on vous fait en Egypte, et j'ai dit: Je vous retirerai des misères de l'Egypte pour vous amener dans le pays des Cananéens et des Héthiens et des Amoréens et des Phérisiens et des Hévites et des Jébusites, dans un pays découlant de lait et de miel. Et ils prêteront l'oreille à ta voix, et tu te rendras, toi et les Anciens d'Israël, auprès du roi d'Egypte et vous lui direz: L'Éternel, Dieu des Hébreux, nous est apparu; ainsi, permets-nous maintenant de nous avancer à trois journées de marche dans le désert, et de faire des sacrifices à l'Éternel, notre Dieu. Or je sais que le roi d'Egypte ne vous permettra point de partir, sinon par la force. Et j'étendrai ma main et frapperai l'Egypte au moyen de tous mes miracles que je ferai dans son sein; après quoi il renverra. Et je ferai trouver grâce à ce peuple aux yeux des Égyptiens, et quand vous partirez, vous ne partirez pas à vide. Et chaque femme demandera à sa voisine et à son hôtesse de la vaisselle d'argent et de la vaisselle d'or, et des vêtements que vous mettrez à vos fils et à vos filles, et ainsi vous dépouillerez les Égyptiens. Alors Moïse répondit et dit: Mais voici, ils ne me croiront pas et n'écouteront point ma voix, car ils diront: L'Éternel ne t'est point apparu. Et l'Éternel lui dit: Qu'as-tu dans la main? Et il répondit: Un bâton. Et Il dit: Jette-le par terre. Et il le jeta par terre, et le bâton devint serpent, et Moïse s'enfuit à son aspect. Et l'Éternel dit à Moïse: Étends la main et saisis-le par la queue. Et il étendit la main et le saisit, et le serpent redevint bâton dans sa main. «C'est afin qu'ils croient que l'Éternel, Dieu de leurs pères, t'est apparu, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob.» Et l'Éternel lui dit encore: Ramène donc ta main dans ton sein. Et il ramena sa main dans son sein, puis il l'en retira et voilà que sa main était couverte d'une lèpre pareille à la neige. Et Il dit: Ramène ta main dans ton sein. Et il ramena sa main dans son sein, puis il l'en retira, et voilà qu'elle était redevenue pareille à sa chair. «Que s'ils ne te croient pas et n'écoutent pas le langage du premier signe, ils croiront au langage du second signe. Que s'ils ne se rendent pas même à ces deux signes, et n'écoutent pas ta voix, prends de l'eau du Nil, et répands-la sur la terre sèche; l'eau que tu auras prise dans le fleuve, deviendra sang sur la terre sèche.» Et Moïse dit à l'Éternel: Je t'en conjure, Seigneur! Ni d'hier ni d'avant-hier je ne fus un homme disert, pas même depuis que tu parles à ton serviteur, car j'ai la bouche pesante et la langue pesante. Et l'Éternel lui dit: Qui a formé à l'homme une bouche, ou qui rend muet ou sourd, voyant ou aveugle? n'est-ce pas moi l'Éternel? Ainsi va, et moi-même je serai en aide à ta bouche, et je t'enseignerai ce que tu auras à dire. Et il dit: Je t'en conjure, Seigneur! oh! envoie qui il te plaira d'envoyer. Alors la colère de l'Éternel s'enflamma contre Moïse, et Il dit: N'as-tu pas pour frère Aaron, le Lévite? je sais qu'il est capable de parler, et même le voici qui vient au-devant de toi, et te voyant il se réjouira dans son cœur. Et tu lui parleras, et tu lui mettras les paroles dans la bouche, et je serai en aide à ta bouche et à sa bouche, et je vous montrerai ce que vous aurez à faire. Et il parlera pour toi au peuple et il sera une bouche pour toi et tu seras Dieu pour lui. Et prends dans ta main ce bâton-là avec lequel tu opéreras les signes. Alors Moïse s'en alla et revint chez son beau-père Jéthro, et lui dit: Laisse-moi partir et rejoindre mes frères qui sont en Egypte, afin que je voie s'ils sont encore en vie. Et Jéthro dit à Moïse: Va en paix! Et l'Éternel dit à Moïse en Madian: Va, retourne en Egypte, car tous les hommes qui en voulaient à ta vie sont morts. Alors Moïse prit sa femme et ses fils et leur donna des ânes pour monture et revint au pays d'Egypte. Et Moïse prit, le bâton de Dieu dans sa main. Et l'Éternel dit à Moïse: En cheminant pour retourner en Egypte, considère tous les miracles que j'ai mis en ton pouvoir, et tu les opéreras devant Pharaon; mais moi, j'endurcirai son cœur, en sorte qu'il ne laissera point aller le peuple. Et tu diras à Pharaon: Ainsi parle l'Éternel: Israël est mon fils premier-né, et je te dis: Laisse aller mon fils me servir; et si tu refuses de le laisser aller, voici, je ferai mourir ton fils premier-né. Et il arriva pendant le voyage, dans l'hôtellerie, que l'Éternel se trouva devant lui, et Il voulait le faire mourir. Alors Tsippora prit un caillou et trancha le prépuce de son fils, et le jeta à ses pieds, en disant: Tu es pour moi un époux sanguinaire. Et Il cessa de le prendre à partie. C'est alors qu'elle dit: Tu es un époux sanguinaire eu égard à la circoncision. Et l'Éternel dit à Aaron: Va à la rencontre de Moïse dans le désert. Et il partit et le rencontra sur la montagne de Dieu, et il l'embrassa. Alors Moïse rapporta à Aaron toutes les paroles de l'Éternel qui l'envoyait et tous les signes dont Il lui avait donné l'ordre. Puis Moïse se mit en route avec Aaron; et ils assemblèrent tous les Anciens des enfants d'Israël. Et Aaron leur transmit toutes les paroles que l'Éternel avait dites à Moïse; et il opéra les signes devant le peuple. Et le peuple crut, et quand ils apprirent que l'Éternel avait souci des enfants d'Israël, et qu'il considérait leur misère, ils se prosternèrent et adorèrent. Et après cela parurent Moïse et Aaron, et ils dirent à Pharaon: Ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: Laisse mon peuple aller célébrer une fête en mon honneur au désert. Et Pharaon dit: Qui est l'Éternel pour que j'obéisse à sa voix en laissant partir Israël? Je ne connais point l'Éternel et ne laisserai pas non plus partir Israël. Et ils dirent: Le Dieu des Hébreux nous est apparu, permets-nous donc de nous avancer à trois jours de marche dans le désert, et d'offrir un sacrifice à l'Éternel, notre Dieu, afin qu'il ne nous assaille pas avec la peste ou avec l'épée. Et le roi d'Egypte leur dit: Pourquoi, Moïse et Aaron, voulez-vous distraire le peuple de ses travaux? Allez à vos corvées! Et Pharaon dit: Voici, le peuple est déjà nombreux, et vous voulez encore lui faire suspendre ses corvées! Et ce jour-là même Pharaon donna cet ordre aux exacteurs du peuple et à ses préposés : Désormais ne fournissez plus de paille au peuple pour faire des briques, comme ci-devant; qu'ils aillent eux-mêmes se ramasser de la paille. Mais vous leur imposerez la même quantité de briques qu'ils faisaient ci-devant; vous n'en rabattrez rien, car ils se relâchent; c'est pourquoi ils crient et disent: Nous voudrions aller offrir un sacrifice à notre Dieu. Que l'ouvrage pèse sur ces hommes et les occupe, afin qu'ils ne se mettent pas en quête de propos mensongers. Sur cela les exacteurs du peuple et ses préposés sortirent et parlèrent au peuple en ces termes: Ainsi parle Pharaon: Je ne vous donne plus de paille, allez vous-mêmes vous procurer de la paille où vous en trouverez, car on ne rabat rien de la prestation que vous devez. Alors le peuple se répandit dans tout le pays d'Egypte afin de ramasser du chaume pour paille. Et les exacteurs pressaient et disaient: Achevez votre besogne, la tâche quotidienne, comme quand il y avait de la paille. Et l'on battait les préposés des enfants d'Israël établis sur eux par les exacteurs de Pharaon, en disant: Pourquoi n'avez-vous pas achevé hier et aujourd'hui, comme ci-devant, le nombre fixé de briques? Alors les préposés des enfants d'Israël vinrent jeter des cris auprès de Pharaon, disant: Pourquoi traites-tu ainsi tes serviteurs? On ne fournit point de paille à tes serviteurs; et, faites des briques! nous dit-on; et voici tes serviteurs reçoivent des coups; ton peuple pèche. Et il dit: Tous vous relâchez! vous vous relâchez! c'est pourquoi vous dites: nous voulons aller offrir un sacrifice à l'Éternel. Allez donc! travaillez! et l'on ne vous fournira point de paille, mais vous livrerez la même quantité de briques. Alors les préposés des enfants d'Israël se virent dans le fâcheux cas de dire: Vous ne rabattrez rien du nombre quotidien de vos briques. Et ayant abordé Moïse et Aaron qui se tenaient là pour les rencontrer quand ils sortiraient de chez Pharaon, ils leur dirent: Que l'Éternel ait l'œil sur vous et juge, car vous nous avez mis en mauvaise odeur auprès de Pharaon et auprès de ses serviteurs, armant leurs mains de l'épée pour nous tuer. Alors Moïse s'adressa de nouveau à l'Éternel et dit: Seigneur, pourquoi as-tu si fort maltraité ce peuple? pourquoi donc m'as-tu envoyé? Car depuis que je me suis présenté à Pharaon pour lui parler en ton nom, il fait pis à ce peuple et tu n'as point délivré ton peuple. Et l'Éternel dit à Moïse: Maintenant tu vas voir ce que je ferai à Pharaon; car c'est sous une main forte qu'il les laissera partir, et c'est sous une main forte qu'il les chassera de son pays. Et Dieu parla à Moïse et lui dit: Je suis l'Éternel. Et je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob, comme Dieu, le Tout-Puissant, mais je ne fus pas connu d'eux par mon nom d' Éternel. J'ai aussi arrêté avec eux mon alliance pour leur donner le pays de Canaan, le pays de leurs pèlerinages, où ils ont séjourné. J'ai aussi entendu les gémissements des enfants d'Israël asservis par les Égyptiens, et me suis souvenu de mon alliance. En conséquence dis aux enfants d'Israël: Je suis l'Éternel, et je vous soustrairai aux corvées de l'Egypte et vous délivrerai de leur servitude, et vous sauverai avec un bras étendu et de grands jugements, et je vous adopterai comme mon peuple et je serai votre Dieu, et vous sentirez que je suis l'Éternel, votre Dieu, qui vous délivrera des fardeaux de l'Egypte. Et je vous introduirai dans le pays, dont j'ai, la main levée, fait don à Abraham, Isaac et Jacob, et je vous le donnerai en propriété, moi l'Éternel. Et Moïse parla ainsi aux enfants d'Israël, mais ils n'écoutèrent point Moïse par l'effet de leur impatience et de la dure servitude. Et l'Éternel parla à Moïse et dit : Va annoncer à Pharaon, roi d'Egypte, qu'il ait à laisser les enfants d'Israël partir de son pays. Et Moïse parla en la présence de l'Éternel et dit: Voici, les enfants d'Israël ne m'ont pas écouté, et comment Pharaon m'écouterait-il? Et j'ai des lèvres incirconcises. C'est ainsi que parla l'Éternel à Moïse et à Aaron et qu'il les délégua auprès des enfants d'Israël et de Pharaon, roi d'Egypte, pour retirer du pays d'Egypte les enfants d'Israël. Voici les chefs de leurs maisons patriarcales. Fils de Ruben, premier-né d'Israël: Henoch et Phallu, Hetsron et Charmi; telles sont les familles de Ruben. Et les fils de Siméon: Jemuel et Jamin et Ohad et Jachin et Tsohar, et Saul, fils de la Cananéenne; telles sont les familles de Siméon. Et voici les noms des fils de Lévi selon leurs souches: Gerson et Kahath et Merari. Or les années de la vie de Lévi furent au nombre de cent trente-sept ans. Les fils de Gerson: Libni et Siméi selon leurs familles. Et les fils de Kahath: Amram et Jitsear et Hébron et Uziel. Or les années de la vie de Kahath furent au nombre de cent trente-trois années. Et les fils de Merari: Maheli et Musi; telles sont les familles de Lévi selon leurs souches. Et Amram prit Jochbed, sa tante, pour femme, et elle lui enfanta Aaron et Moïse. Or les années de la vie d'Amram furent au nombre de cent trente-sept années. Et les fils de Jitsear: Coré et Nepheg et Zichri. Et les fils d'Uziel: Misael et Eltsaphan et Sithri. Et Aaron prit pour femme Eliseba, fille de Amminadab, sœur de Nahson, et elle lui enfanta Nadab et Abihu, Eléazar et Ithamar. Et les fils de Coré: Assir et Elkana et Abiasaph; telles sont les familles des Coraïtes. Et Eléazar, fils d'Aaron, se choisit une femme parmi les filles de Putiel et elle lui enfanta Phinées. Tels sont les chefs des maisons patriarcales des Lévites selon leurs origines. C'est cet Aaron et ce Moïse à qui l'Éternel dit: Faites sortir du pays d'Egypte les enfants d'Israël selon leurs divisions. Ce sont eux qui s'adressèrent à Pharaon, roi d'Egypte, pour faire sortir de l'Egypte les enfants d'Israël; c'est ce même Moïse et ce même Aaron. Et il arriva que dans le temps où l'Éternel adressa la parole à Moïse dans le pays d'Egypte, l'Éternel dit à Moïse ces paroles: Je suis l'Éternel. Dis à Pharaon, roi d'Egypte, tout ce que je te dis. Et Moïse dit en la présence de l'Éternel: Voici, j'ai des lèvres incirconcises, comment donc Pharaon m'écouterait-il? Et l'Éternel dit à Moïse: Vois, je te fais Dieu pour Pharaon, et Aaron, ton frère, sera ton prophète. Tu diras tout ce que je te prescris, et Aaron, ton frère, le redira à Pharaon, afin qu'il laisse sortir de son pays les enfants d'Israël. Et moi, j'endurcirai le cœur de Pharaon et je multiplierai mes signes et mes miracles dans le pays d'Egypte. Et Pharaon ne vous écoutera pas; et je mettrai la main sur l'Egypte, et je ferai par de grands jugements sortir du pays d'Egypte ma milice, mon peuple, les enfants d'Israël. Et les Égyptiens sentiront que je suis l'Éternel, lorsque j'étendrai ma main sur l'Egypte et que je tirerai du milieu d'eux les enfants d'Israël. Et Moïse et Aaron firent ainsi que l'Éternel le leur ordonnait; ainsi firent-ils. Or Moïse était âgé de quatre-vingts ans, et Aaron de quatre-vingt-trois ans, lorsqu'ils s'adressèrent à Pharaon. Et l'Éternel parla à Moïse et à Aaron en ces termes : Si Pharaon vous parle et vous dit: Opérez un miracle, dis à Aaron: Prends ton bâton et le jette devant Pharaon; qu'il devienne serpent! Et Moïse et Aaron étant venus chez Pharaon firent ce que l'Éternel avait ordonné; et Aaron jeta son bâton devant Pharaon et devant ses serviteurs, et il devint serpent. Et Pharaon de son côté manda les sages et les enchanteurs, et eux aussi, les hiérogrammates de l'Egypte, en firent autant par leurs charmes. Et ils jetèrent chacun son bâton, et les bâtons devinrent des serpents; mais le bâton d'Aaron engloutit les leurs. Et le cœur de Pharaon s'endurcit, et il ne les écouta point, ainsi que l'avait annoncé l'Éternel. Alors l'Éternel dit à Moïse: Le cœur de Pharaon s'obstine, il refuse de laisser partir le peuple. Va trouver Pharaon le matin; voici, il ira à la rivière, et présente-toi à sa rencontre sur le bord du Nil; et prends en ta main le bâton qui a été changé en serpent, et dis-lui: L'Éternel, Dieu des Hébreux, m'a envoyé auprès de toi pour te dire: Laisse partir mon peuple pour me servir dans le désert; mais voici, jusqu'à présent tu n'as point écouté. Ainsi parle l'Éternel: A ceci tu connaîtras que je suis ]'Éternel: voici, du bâton qui est dans ma main, je vais frapper les eaux du Nil et elles seront changées en sang; et les poissons qui sont dans le Nil périront; et le Nil sera fétide, et les Égyptiens auront peine à boire l'eau du Nil. Et l'Éternel dit à Moïse: Dis à Aaron: Prends ton bâton et étends ta main sur les eaux de l'Egypte, sur ses courants, sur ses canaux et sur ses lacs et sur tous ses amas d'eaux; et qu'elles deviennent du sang; et il y aura du sang dans tout le pays d'Egypte, dans le bois et dans la pierre. Et Moïse et Aaron exécutèrent ce que leur commandait l'Éternel; et il leva son bâton et frappa les eaux du Nil sous les yeux de Pharaon et sous les yeux de ses serviteurs, et toute l'eau du fleuve fut changée en sang. Et les poissons du Nil périrent, et le Nil devint fétide, et les Égyptiens ne pouvaient plus boire l'eau du Nil, et il y eut du sang dans tout le pays d'Egypte. Mais les hiérogrammates d'Egypte en firent autant par leurs charmes; et le cœur de Pharaon s'endurcit, et il ne les écouta point, ainsi que l'Éternel l'avait annoncé. Et Pharaon se tourna et rentra dans sa demeure et cela même ne le fit point réfléchir. Et tous les Égyptiens creusaient aux alentours du fleuve pour trouver de l'eau à boire; car ils ne pouvaient boire, l'eau du Nil. Et sept jours s'écoulèrent après que l'Éternel eut frappé le fleuve. Et l'Éternel dit à Moïse: Dis à Aaron: Étends ta main avec ton bâton sur les eaux courantes, sur les canaux et sur les lacs, et fais monter les grenouilles sur la terre d'Egypte. Et Aaron étendit sa main sur les eaux de l'Egypte, et les grenouilles s'avancèrent et couvrirent la terre d'Egypte. Mais les hiérogrammates en firent autant par leurs charmes et attirèrent les grenouilles sur la terre d'Egypte. Alors Pharaon manda Moïse et Aaron et dit: Intercédez auprès de l'Éternel, afin qu'il éloigne les grenouilles de moi et de mon peuple, et je laisserai le peuple aller offrir un sacrifice à l'Éternel. Et Moïse dit à Pharaon: Fixe-moi le temps où je dois intercéder pour toi et tes serviteurs et ton peuple, afin d'exterminer les grenouilles de chez toi et de tes maisons; il n'en restera que dans le Nil. Et il dit: Demain. Et Moïse dit: Comme tu le dis! afin que tu saches qu'il n'y a point de Dieu, comme l'Éternel, notre Dieu. Et les grenouilles seront éloignées de toi et de tes maisons et de tes serviteurs et de ton peuple; il n'en restera que dans le Nil. Alors Moïse et Aaron sortirent de chez Pharaon, et Moïse éleva ses cris à l'Éternel au sujet des grenouilles dont Il avait affligé Pharaon. Et l'Éternel opéra ce que demandait Moïse, et les grenouilles périrent et disparurent des maisons, des cours et des champs. Et on les réunit par monceaux, et le pays fut infecté. Mais quand Pharaon se sentit reprendre haleine, il endurcit son cœur, et il ne les écouta point, ainsi que l'Éternel l'avait annoncé. Alors l'Éternel dit à Moïse: Dis à Aaron: Étends ton bâton et frappe la poussière de la terre, afin qu'elle se change en moustiques dans tout le pays d'Egypte. Et ils le firent, et Aaron étendit sa main avec son bâton et frappa la poussière de la terre; et il y eut des moustiques sur les hommes et sur le bétail, toute la poussière de la terre fut changée en moustiques dans tout le pays d'Egypte. Et les hiérogrammates entreprirent aussi par le moyen de leurs charmes de produire les moustiques, mais ils n'y parvinrent pas, et il y eut des moustiques sur l'homme et sur le bétail. Alors les hiérogrammates dirent à Pharaon: C'est le doigt de Dieu! Mais le cœur de Pharaon s'endurcit et il ne les écouta pas, ainsi que l'avait annoncé l'Éternel. Alors l'Éternel dit à Moïse: Lève-toi le matin et te présente devant Pharaon; voici, il ira vers le fleuve et tu lui diras: Ainsi parle l'Éternel: Laisse partir mon peuple afin qu'il me serve. Car si tu ne laisses pas mon peuple partir, voici, j'enverrai contre toi et contre tes serviteurs et contre ton peuple et contre tes maisons les moucherons, et les maisons des Égyptiens se rempliront de moucherons, de même que le sol sur lequel ils sont. Et dans cette journée-là j'excepterai la contrée de Gosen où habite mon peuple, en sorte que là il n'y aura point de moucherons, afin que tu comprennes que moi, l'Éternel, je suis ici dans le pays; et je ferai une différence entre mon peuple et ton peuple, demain ce signe aura lieu. Et ainsi fit l'Éternel; et les moucherons pénétrèrent en masse dans la demeure de Pharaon et dans la demeure de ses serviteurs, et dans tout le pays d'Egypte; le pays fut infesté par les moucherons. Alors Pharaon manda Moïse et Aaron et dit: Allez! offrez le sacrifice à votre Dieu dans le pays. Et Moïse dit: C'est ce qu'il ne convient point de faire; car nous offririons à l'Éternel, notre Dieu, un sacrifice qui est l'abomination des Égyptiens. Si nous offrions un sacrifice qui est l'abomination des Égyptiens, sous leurs yeux, ne nous lapideraient-ils pas? Nous nous avancerons dans le désert à trois jours de marche, et nous offrirons à l'Éternel, notre Dieu, le sacrifice tel qu'il nous le prescrira. Et Pharaon dit: Je vous laisserai aller offrir à l'Éternel, votre Dieu, un sacrifice dans le désert, seulement n'allez pas à une grande distance; intercédez pour moi! Et Moïse dit: Voici, je sors de chez toi, et j'intercéderai auprès de l'Éternel, et demain les moucherons se retireront loin de Pharaon, de ses serviteurs et de son peuple. Seulement que Pharaon ne persiste pas à tromper en ne permettant pas au peuple d'aller offrir un sacrifice à l'Éternel. Puis Moïse sortit de chez Pharaon et intercéda auprès de l'Éternel. Et l'Éternel fit comme Moïse avait dit, et les moucherons se retirèrent loin de Pharaon, de ses serviteurs et de son peuple; il n'en resta pas un. Mais Pharaon endurcit son cœur cette fois-ci encore, et ne laissa point partir le peuple. Et Moïse lui dit: Quand je retournerai à la ville, j'élèverai mes mains vers l'Éternel; les tonnerres cesseront, et il n'y aura plus de grêle, afin que tu reconnaisses que la terre est à l'Éternel. Mais ni toi ni tes serviteurs, je le sais, n'aurez encore crainte de l'Éternel Dieu. (Or le lin et l'orge furent frappés, car l'orge était en épis, et le lin en fleur. Mais le froment et l'épeautre ne furent point frappés, car ils sont tardifs.) Alors l'Éternel dit à Moïse: Aborde Pharaon et lui dis: Ainsi parle l'Éternel, Dieu des Hébreux: Permets à mon peuple d'aller me servir, car si tu refuses de le laisser aller et si tu le retiens encore, l'Éternel fera main basse sur tes troupeaux qui sont dans les champs, chevaux, ânes, chameaux, bœufs et brebis, il y aura mortalité très grande. Et l'Éternel fera une distinction entre les troupeaux d'Israël et les troupeaux des Égyptiens, et il ne périra rien de ce qui est aux enfants d'Israël. Et l'Éternel fixa le moment et dit: Demain l'Éternel exécutera cette menace dans le pays. Et ainsi fit l'Éternel le lendemain, et tous les troupeaux des Égyptiens périrent, et des troupeaux des enfants d'Israël il ne périt rien. Et Pharaon fit prendre des informations, et voici, des troupeaux d'Israël rien n'avait péri, pas un individu. Mais Pharaon endurcit son cœur et ne laissa point partir le peuple. Alors l'Éternel dit à Moïse et à Aaron: Prenez vos mains pleines de suie de fournaise, et que Moïse la répande en l'air aux yeux de Pharaon, et elle se changera en une poussière qui couvrira tout le pays d'Egypte, et produira sur les hommes et les bestiaux des ulcères avec éruption de pustules dans tout le pays d'Egypte. Et ils prirent, de la suie de fournaise, et se présentèrent devant Pharaon, et Moïse la répandit en l'air, et elle produisit sur les hommes et les bestiaux une éruption d'ulcères avec des pustules. Et les hiérogrammates ne purent plus tenir tête à Moïse à cause des ulcères, car les hiérogrammates et tous les Égyptiens étaient couverts d'ulcères. Mais l'Éternel endurcit le cœur de Pharaon, et il ne les écouta point, ainsi que l'Éternel l'avait annoncé à Moïse. Alors l'Éternel dit à Moïse: Lève-toi le matin et présente-toi devant Pharaon et dis-lui: Ainsi parle l'Éternel, Dieu des Hébreux: Permets à mon peuple d'aller me servir. Car cette fois je veux envoyer toutes mes plaies contre ta personne et sur tes serviteurs et sur ton peuple, afin que tu saches que sur toute la terre nul n'est mon égal. Car maintenant j'aurais étendu ma main et frappé et toi et ton peuple de la peste à l'exterminer de la terre; mais si je t'ai laissé debout, c'est pour te rendre témoin de ma puissance, et afin que l'on redise mon nom par toute la terre. Si tu te roidis encore contre mon peuple pour l'empêcher d'aller, voici, demain j'enverrai une très forte pluie de grêle, telle qu'il n'y en aura jamais eu de pareille en Egypte depuis le jour de sa création jusqu'aujourd'hui. Maintenant donc dépêche des messagers et mets en sûreté tes troupeaux et tout ce qui t'appartient dans les champs. Tous les hommes et tous les bestiaux qui se trouveront dans les champs, et n'auront pas été recueillis au gîte, s'ils sont atteints par la grêle, périront. Ceux d'entre les serviteurs de Pharaon qui craignirent la menace de l'Éternel, mirent en hâte à l'abri leurs serviteurs et leurs troupeaux dans les maisons. Mais ceux qui ne tinrent pas compte de la menace de l'Éternel, laissèrent leurs serviteurs et leurs troupeaux dans les champs. Alors l'Éternel dit à Moïse: Étends ta main vers le ciel, et qu'il tombe de la grêle sur tout le pays d'Egypte, sur les hommes et sur les bestiaux et sur toutes les plantes des champs au pays d'Egypte. Et Moïse étendit son bâton vers le ciel, et l'Éternel détacha tonnerres et grêles, et le feu courut sur la terre, et l'Éternel fit tomber une pluie de grêle sur le pays d'Egypte. Et c'était une grêle mêlée à un feu continu, tellement forte qu'on n'en avait jamais vu de pareille dans tout le pays d'Egypte depuis qu'il formait un peuple. Et la grêle frappa dans tout le pays d'Egypte tout ce qui était dans les champs, depuis l'homme aux bestiaux, et la grêle frappa toutes les plantes des champs et brisa tous les arbres des champs. Il n'y eut que la contrée de Gosen où étaient les enfants d'Israël, qui n'eut point de grêle. Alors Pharaon envoya appeler Moïse et Aaron et il leur dit: Cette fois j'ai péché, l'Éternel est le juste, et moi et mon peuple les coupables. Intercédez auprès de l'Éternel! Assez de tonnerres de Dieu et de grêle! et je vous laisserai partir et vous ne serez plus retenus. Et Moïse lui dit: Quand je retournerai à la ville, j'élèverai mes mains vers l'Éternel; les tonnerres cesseront, et il n'y aura plus de grêle, afin que tu reconnaisses que la terre est à l'Éternel. Mais ni toi ni tes serviteurs, je le sais, n'aurez encore crainte de l'Éternel Dieu. (Or le lin et l'orge furent frappés, car l'orge était en épis, et le lin en fleur. Mais le froment et l'épeautre ne furent point frappés, car ils sont tardifs.) Moïse ayant donc quitté Pharaon se rendait à la ville. Et il étendit ses mains vers l'Éternel, et les tonnerres et la grêle cessèrent, et la pluie ne tomba plus sur la terre. Et Pharaon voyant que la pluie avait cessé avec la grêle et les tonnerres, persista à pécher et il endurcit son cœur, lui et ses serviteurs. Et le cœur de Pharaon s'obstina, et il ne laissa point partir les enfants d'Israël, ainsi que l'Éternel l'avait annoncé par l'organe de Moïse. Alors l'Éternel dit à Moïse: Va auprès de Pharaon, car j'ai endurci son cœur et le cœur de ses serviteurs, afin d'opérer mes signes, là au milieu d'eux, et afin que tu racontes aux oreilles de ton fils et du fils de ton fils les faits que j'ai accomplis en Egypte et mes signes que j'y opère, afin que vous reconnaissiez en moi l'Éternel. Et Moïse et Aaron se rendirent auprès de Pharaon, et lui dirent: Ainsi parle l'Éternel, Dieu des Hébreux: Jusques à quand refuseras-tu de t'humilier devant moi? laisse partir mon peuple pour qu'il me serve. Car si tu refuses de laisser partir mon peuple, voici, demain j'amènerai des sauterelles sur ton territoire, et elles couvriront la face du pays à empêcher d'apercevoir le sol, et elles dévoreront le reste échappé que vous a laissé la grêle, et elles dévoreront tous les arbres qui vous croissent dans les champs, et elles rempliront tes maisons et les maisons de tous tes serviteurs, et les maisons de tous les Égyptiens; rien de pareil n'aura été vu par tes pères ni par les pères de tes pères, depuis qu'ils sont dans le pays jusqu'aujourd'hui. Et se tournant, il sortit de chez Pharaon. Alors les serviteurs de Pharaon lui dirent: Jusques à quand cet homme sera-t-il pour nous un piège? Permets à ces gens d'aller servir l'Éternel, leur Dieu. Ne comprends-tu pas encore que l'Egypte se ruine. Et l'on ramena Moïse et Aaron auprès de Pharaon, et il leur dit: Allez rendre votre culte à l'Éternel, votre Dieu! Quels sont tous ceux qui iront? Et Moïse répondit: Nous irons avec nos jeunes gens et nos vieillards, nous irons avec nos fils et nos filles, avec nos brebis et nos bœufs; car il s'agit pour nous de la fête de l'Éternel. Et il leur dit: Ainsi soit l'Éternel avec vous, comme je vais vous laisser partir avec vos enfants!? voyez vous-mêmes que vous avez du mal en vue! Pas ainsi! Partez, vous les hommes, pour rendre votre culte à l'Éternel, car c'est là ce que vous avez demandé. Puis on les chassa de la présence de Pharaon. Alors l'Éternel dit à Moïse: Étends ta main sur le pays d'Egypte, pour faire venir les sauterelles sur le pays d'Egypte, afin qu'elles dévorent toutes les plantes de la terre, tout ce que la grêle a laissé. Et Moïse étendit son bâton sur le pays d'Egypte, et l'Éternel dirigea un vent d'Est sur le pays pendant toute cette journée et toute la nuit; et le matin étant venu, le vent d'Est apporta les sauterelles. Et les sauterelles envahirent tout le pays d'Egypte, et s'établirent dans tout le territoire de l'Egypte en légions immenses; avant elles il n'y avait pas eu de sauterelles comme celles-là, et après elles il n'y en aura plus de pareilles. Et elles couvrirent la face de tout le pays, et tout le pays en fut obscurci, et elles dévorèrent toutes les plantes du sol, et tous les fruits des arbres que la grêle avait épargnés, et il ne resta aucune verdure aux arbres ni aux plantes des champs dans tout le pays d'Egypte. Alors Pharaon fit en hâte appeler Moïse et Aaron, et il dit: J'ai péché contre l'Éternel, votre Dieu, et contre vous. Et maintenant pardonne-moi mon péché cette fois seulement et intercédez auprès de l'Éternel, votre Dieu, afin qu'il éloigne de moi cette mortalité seulement. Et il sortit de chez Pharaon et intercéda auprès de l'Éternel. Alors l'Éternel fit souffler à l'opposite un très fort vent d'Ouest qui entraîna les sauterelles et les refoula dans la Mer aux algues, et il ne resta pas une seule sauterelle dans tout le territoire de l'Egypte. Mais l'Éternel endurcit le cœur de Pharaon et il ne laissa point partir les enfants d'Israël. Alors l'Éternel dit à Moïse: Étends ta main vers le ciel, pour que des ténèbres couvrent le pays d'Egypte, des ténèbres palpables. Et Moïse étendit sa main vers le ciel, et il y eut pendant trois jours d'épaisses ténèbres dans tout le pays d'Egypte. On ne s'apercevait pas les uns les autres et personne ne se leva de son séant pendant trois jours; mais tous les enfants d'Israël avaient la lumière dans les lieux où ils habitaient. Alors Pharaon manda Moïse et dit: Partez, rendez votre culte à l'Éternel! on ne retiendra que vos brebis et vos bœufs; vos enfants peuvent aussi vous accompagner. Et Moïse dit: Il faut aussi que tu nous donnes les victimes et les holocaustes que nous sacrifierons à l'Éternel, notre Dieu. Et nos troupeaux aussi nous accompagneront; il ne restera ici pas même un sabot, car c'est là que nous prendrons les victimes que nous offrirons à l'Éternel, notre Dieu; et nous ignorons quels sacrifices nous aurons à faire jusqu'à ce que nous soyons arrivés là. Mais l'Éternel endurcit le cœur de Pharaon, et il ne voulut point les laisser partir. Et Pharaon lui dit: Sors de chez moi, prends garde à toi, et ne reparais pas en ma présence, car le jour où tu paraîtras en ma présence, tu mourras. Et Moïse reprit: Tu as bien dit! je ne reparaîtrai plus en ta présence. (Et l'Éternel dit à Moïse: J'infligerai encore une plaie à Pharaon et à l'Egypte; après quoi il vous laissera partir d'ici; quand il vous laissera partir, ce sera en vous chassant entièrement d'ici. Dis donc aux oreilles du peuple qu'on ait à demander, chacun à son voisin, et chacune à sa voisine, de la vaisselle d'argent et de la vaisselle d'or. Et l'Éternel concilia au peuple les bonnes grâces des Égyptiens. Et Moïse était aussi un personnage très considérable dans le pays d'Egypte aux yeux des serviteurs de Pharaon et aux yeux du peuple.) Et Moïse dit: Ainsi parle l'Éternel: A minuit je traverserai l'Egypte, et tous les premiers-nés du pays d'Egypte, depuis le premier-né de Pharaon assis sur son trône jusqu'au premier-né de la servante qui tourne la meule, mourront ainsi que les premiers-nés des bestiaux. Et il y aura un grand gémissement dans tout le pays d'Egypte, tel qu'il n'y en a point eu et tel qu'il n'y en aura plus. Mais tous les enfants d'Israël, depuis les hommes aux bestiaux, ne verront pas même le bout de la langue d'un chien, afin que vous sentiez la différence que l'Éternel fait entre les Égyptiens et Israël. Et tous ces tiens serviteurs descendront vers moi et s'inclineront devant moi et diront: Pars, toi et tout le peuple qui te suit; après quoi je partirai. Et enflammé de colère il quitta Pharaon. Et l'Éternel dit à Moïse: Pharaon ne vous écoute pas, afin que mes miracles se multiplient dans le pays d'Egypte. Et Moïse et Aaron opérèrent tous ces miracles sous les yeux de Pharaon, mais l'Éternel endurcit le cœur de Pharaon, et il ne laissa point sortir de son pays les enfants d'Israël. Et l'Éternel parla à Moïse et à Aaron dans le pays d'Egypte en ces termes : Ce mois-ci sera pour vous le premier mois; qu'il soit en tête des mois de votre année. Parlez et dites à toute l'assemblée d'Israël: Le dixième jour de ce mois ils auront à se pourvoir chacun d'un agneau par maison patriarcale, d'un agneau par maison. Et si la maison est trop peu nombreuse pour un agneau, on s'associera au voisin le plus rapproché de sa maison pour le prendre selon le nombre des personnes, et pour choisir l'agneau vous tiendrez compte de chacun en raison de ce qu'il mange. Ce sera un agneau sans défaut, mâle et âgé d'un an; vous le choisirez parmi les brebis ou les chèvres. Et vous le garderez jusqu'au quatorzième jour de ce mois-ci, et toute la générale assemblée d'Israël l'immolera dans la soirée. Et ils prendront de son sang et en mettront sur les deux jambages et la traverse supérieure de la porte des maisons où ils le mangeront. Et ils mangeront pendant cette nuit la chair rôtie au feu et des azymes; ils le mangeront avec des herbes amères. Vous ne le mangerez ni mi-cuit, ni bouilli à l'eau, mais rôti au feu, tête, jarrets et intérieur. Et vous n'en laisserez rien pour le matin, et vous brûlerez au feu ce qui en resterait le matin. Et voici comment vous le mangerez: vous aurez les reins ceints, les pieds chaussés, et votre bâton à la main, et vous le mangerez précipitamment: c'est la Pâque de l'Éternel. Et cette nuit je traverserai le pays d'Egypte et frapperai tous les premiers-nés au pays d'Egypte, depuis l'homme aux bestiaux, et j'exercerai des jugements sur tous les dieux de l'Egypte, moi l'Éternel. Et le sang vous servira de signe aux maisons où vous êtes; et je verrai le sang et passerai outre, et vous ne serez pas atteints par le fléau destructeur, quand je porterai mes coups au pays d'Egypte. Et ce jour restera dans votre mémoire pour le célébrer comme une fête en l'honneur de l'Éternel; dans les âges futurs vous le célébrerez comme institution perpétuelle. Durant sept jours vous mangerez des azymes; dès le premier jour vous ferez disparaître tout ferment de vos maisons, car toute personne qui mangera d'un aliment fermenté, sera extirpée d'Israël du premier au septième jour. Et le premier jour vous aurez convocation sainte, et le septième jour convocation sainte; et en ces jours aucun travail; préparer la ration de chaque personne, tel sera votre soin unique. Ainsi vous garderez l'usage des azymes; car c'est à pareil jour que j'aurai fait sortir vos divisions du pays d'Egypte, et vous observerez ce jour dans vos âges futurs comme institution perpétuelle. Le premier mois, le quatorzième jour du mois, le soir, vous mangerez des azymes jusqu'au vingt-unième jour du mois au soir. Sept jours durant il ne doit pas se trouver de levain dans vos maisons, car toute personne qui mangera d'un aliment fermenté, sera éliminée de l'assemblée d'Israël, que ce soit un étranger ou un indigène. Vous ne mangerez rien de fermenté, dans toutes vos demeures vous mangerez des azymes. Alors Moïse convoqua tous les Anciens d'Israël, et leur dit: Prenez et choisissez-vous des brebis pour vos familles et immolez la Pâque. Et prenez un bouquet d'hysope et plongez-le dans le sang contenu dans le bassin, et touchez-en la traverse supérieure et les deux jambages de la porte, avec le sang contenu dans le bassin, et que nul de vous ne passe la porte de sa maison jusqu'au matin. Car l'Éternel parcourra l'Egypte pour la frapper, et à la vue du sang qui teindra la traverse supérieure et les deux jambages de la porte, l'Éternel passera devant la porte et ne permettra pas au destructeur de pénétrer dans vos maisons pour frapper. Et vous garderez cette parole comme un statut pour vous et vos enfants à perpétuité. Et lorsque vous serez entrés dans le pays que l'Éternel vous donnera selon sa promesse, vous observerez cette pratique. Et lorsque vos enfants vous diront: Quel sens attachez-vous à cette pratique? vous leur direz: C'est le sacrifice pascal fait à l'Éternel qui est passé devant les maisons des enfants d'Israël en Egypte, lorsqu'il frappait l'Egypte, et Il a préservé nos maisons. Et le peuple se prosterna et adora. Et les enfants d'Israël s'en allèrent et se conformèrent; ils se conformèrent à l'ordre donné par l'Éternel à Moïse et Aaron. Et à minuit il arriva que l'Éternel frappa tous les premiers-nés au pays d'Egypte, depuis le premier-né de Pharaon assis sur son trône jusqu'au premier-né du captif détenu en prison et tous les premiers-nés des bestiaux. Et Pharaon se leva de nuit, lui et tous ses serviteurs et tous les Égyptiens, et ce fut une immense lamentation en Egypte, parce qu'il n'y avait point de maison où ne fût un mort. Et il manda de nuit Moïse et Aaron et dit: Partez, sortez du milieu de mon peuple, et vous et les enfants d'Israël, et allez servir l'Éternel selon votre demande. Prenez aussi et vos brebis et vos bœufs selon votre demande, et partez, et me bénissez aussi. Et les Égyptiens pressaient le peuple, pour le renvoyer en hâte du pays, car ils disaient: Nous nous mourons tous. Et le peuple emporta sa pâte avant qu'elle eût fermenté, leurs huches serrées dans leurs manteaux sur leurs épaules. Et les enfants d'Israël se conformèrent à la parole de Moïse et demandèrent aux Égyptiens de la vaisselle d'argent et de la vaisselle d'or et des vêtements. Et l'Éternel concilia au peuple les bonnes grâces des Égyptiens qui leur accordèrent ce qu'ils demandaient, et ils dépouillèrent ainsi les Egyptiens. Et les enfants d'Israël se transportèrent de Ramsès à Succoth au nombre de six cent mille hommes de pied, sans les enfants. Une multitude d'étrangers les accompagnèrent aussi, et leurs troupeaux de gros et de menu bétail en nombre très considérable. Et ils boulangèrent la pâte qu'ils avaient emportée d'Egypte, en galettes non levées; car elle n'avait pas fermenté; car ils avaient été chassés de l'Egypte, et ils ne pouvaient différer, n'ayant d'ailleurs point préparé d'aliments. Or le temps du séjour des enfants d'Israël en Egypte fut de quatre cent trente ans. Et au terme de quatre cent trente ans, il arriva que, en ce jour même, toute la milice de l'Éternel sortit du pays d'Egypte. C'est une nuit solennisée en l'honneur de l'Éternel pour les avoir retirés du pays d'Egypte; c'est une nuit que les enfants d'Israël doivent solenniser en l'honneur de l'Éternel dans la suite de leurs âges. Et l'Éternel dit a Moïse et Aaron: Voici l'ordonnance de la Pâque: Aucun étranger n'y participera. Et tu circonciras tout esclave acheté à prix d'argent, et ainsi il pourra en manger. Le domicilié et le mercenaire n'en mangeront pas. Elle sera mangée dans la maison uniquement; vous ne porterez de la maison dans la rue aucune partie de la chair, et vous n'en romprez pas un os. Toute l'assemblée d'Israël fera la Pâque. Et si des étrangers séjournent chez toi, et veulent faire la Pâque de l'Éternel, tous leurs mâles devront être circoncis, et ainsi ils seront admis à la célébrer et assimilés aux indigènes; mais aucun incirconcis ne prendra part à ce repas; à la même loi obéiront les indigènes et les étrangers en séjour parmi vous. Et tous les enfants d'Israël se conformèrent, ils se conformèrent à l'ordre donné par l'Éternel à Moïse et Aaron. Et il arriva dans ce jour même que l'Éternel fit sortir du pays d'Egypte les enfants d'Israël selon leurs divisions. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Consacre-moi tous les premiers-nés, les prémices de toute maternité, parmi les fils d'Israël, et chez les hommes et chez les animaux: ce sera ma propriété. Et Moïse dit au peuple: Souvenez-vous de cette journée, où vous êtes sortis de l'Egypte, de la maison de servitude, car l'Éternel vous en a retirés par la force de [sa] main. [Souvenez-vous-en] pour vous abstenir d'aliments fermentés. C'est dans cette journée que vous êtes sortis au mois des épis. Et lorsque l'Éternel t'aura introduit dans le pays des Cananéens et des Héthiens et des Amoréens, des Hévites et des Jébusites, qu'il a juré à tes pères de te donner, pays découlant de lait et de miel, tu célébreras ce service dans ce mois-ci. Sept jours tu mangeras des pains sans levain, et le septième sera une solennité en l'honneur de l'Éternel. Pendant sept jours on usera de pains sans levain, et qu'il ne se voie chez toi rien de fermenté, et qu'il ne se voie chez toi aucun levain dans tout ton territoire. Et ce jour-là tu informeras ton fils en disant: C'est à cause de ce que l'Éternel a fait pour moi, quand je suis sorti d'Egypte. Et que ceci devienne pour toi un signe sur ta main et un mémorial entre tes yeux, afin que la loi de l'Éternel soit dans ta bouche, car c'est par la force de sa main que l'Éternel t'a retiré d'Egypte. Et tu observeras cette règle à son époque fixe d'année en année. Et lorsque l'Éternel t'aura introduit dans le pays des Cananéens selon le serment qu'il a fait à toi et à tes pères, et qu'il te l'aura donné, tu transféreras à l'Éternel toutes les prémices de la maternité et tous les premiers-nés des animaux que tu auras, les mâles, à l'Éternel. Mais tu rachèteras tous les premiers-nés de l'âne au moyen d'un mouton, et si tu ne les rachètes pas, tu leur rompras la nuque; et tu rachèteras tous les premiers-nés de l'homme par tes fils. Et si à l'avenir ton fils t'interroge en ces termes: Qu'est ceci? dis-lui: Par la force de [sa] main l'Éternel nous a retirés de l'Egypte, de la maison de servitude, et il est arrivé que, comme Pharaon s'obstinait à ne pas nous laisser partir, l'Éternel a mis à mort tous les premiers-nés au pays d'Egypte, depuis le premier-né de l'homme au premier-né de l'animal; c'est pourquoi je fais à l'Éternel le sacrifice de toutes les prémices de la maternité, des mâles, et je rachète tous mes fils premiers-nés. Et que ceci devienne pour toi un signe sur ta main et un frontal entre tes yeux, car c'est par la force de [sa main] que l'Éternel nous a retirés de l'Egypte. Et lorsque Pharaon eut laissé partir le peuple, Dieu ne les conduisit pas par le chemin du pays des Philistins, parce que c'était le plus direct; car Dieu dit: Le peuple pourrait avoir du regret à la vue du combat et retourner en Egypte. Et Dieu fit faire au peuple un détour par le chemin du désert de la Mer aux algues; or les enfants d'Israël quittèrent l'Egypte armés. Et Moïse emporta avec lui les os de Joseph; car celui-ci avait adjuré les enfants d'Israël en ces termes: Dieu vous visitera; alors emmenez d'ici mes os avec vous. Et ils partirent de Succoth, et vinrent camper à Etham à l'extrémité du désert. Et l'Éternel marchait à leur tête; de jour dans une colonne de nuée pour les guider dans le trajet, et de nuit dans une colonne de feu, pour leur éclairer, afin qu'ils pussent cheminer jour et nuit. Et le peuple ne cessait d'avoir en vue, de jour la colonne de nuée, et de nuit la colonne de feu. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Dis aux enfants d'Israël qu'ils se replient et campent devant Pihachiroth entre Migdol et la mer, devant Baal-Tsephon; c'est vis-à-vis que vous camperez près de la mer. Et Pharaon pensera des enfants d'Israël: Ils se sont perdus dans le pays; le désert les enferme. Et j'endurcirai le cœur de Pharaon, afin qu'il les poursuive, et je serai glorifié dans Pharaon et dans toute son armée, et les Égyptiens comprendront que je suis l'Éternel. Et ils firent ainsi. Et lorsque le roi d'Egypte fut informé de la fuite du peuple, les sentiments de Pharaon et de ses serviteurs changèrent à l'égard du peuple et ils dirent: Qu'avons-nous fait de laisser Israël quitter notre service? Alors il attela son char et prit son peuple avec lui; et il prit six cents chars d'élite et tout ce qu'il y avait de chars en Egypte, tous montés de guerriers. Et l'Éternel endurcit le cœur de Pharaon, roi d'Egypte, et il se mit à la poursuite des enfants d'Israël. Car les enfants d'Israël étaient partis haut la main. Les Égyptiens les poursuivirent donc et les atteignirent avec tous les chevaux et chars de Pharaon, et sa cavalerie et son armée, dans leur campement près de la mer, à Pihachiroth vis-à-vis de Baal-Tsephon. Et Pharaon s'approcha et les enfants d'Israël levèrent les yeux, et voilà que les Égyptiens arrivaient sur eux par derrière, et les enfants d'Israël furent très effrayés et crièrent à l'Éternel. Et ils dirent à Moïse: Est-ce faute de tombeaux en Egypte que tu nous as amenés mourir dans le désert? Que nous as-tu fait en nous tirant de l'Egypte? N'est-ce pas ce que nous te disions en Egypte: Ne t'occupe pas de nous, nous voulons servir les Égyptiens: car nous aimons mieux servir les Égyptiens que de mourir dans le désert. Alors Moïse dit au peuple: Ne vous effrayez pas! restez en place et contemplez la délivrance que l'Éternel va opérer aujourd'hui pour vous; car si vous voyez aujourd'hui les Égyptiens, désormais vous ne les reverrez plus jamais. L'Éternel combattra pour vous; et vous, soyez tranquilles. Et l'Éternel dit à Moïse: Pourquoi pousses-tu tes cris vers moi? Dis aux enfants d'Israël qu'ils lèvent le camp. Et toi, lève ton bâton, et étends ta main sur la mer, et fends-la, et les enfants d'Israël traverseront le milieu de la mer à sec. Et moi, voici, j'endurcirai le cœur des Égyptiens, et ils vous suivront, et je serai glorifié dans Pharaon et dans toute son armée, ses chars et sa cavalerie. Et les Égyptiens sauront que je suis l'Éternel, quand je serai glorifié dans Pharaon, ses chars et sa cavalerie. Alors l'ange de l'Éternel, qui marchait en tête de l'armée d'Israël, quitta sa place et marcha derrière, et la colonne de nuée qui la précédait quitta sa place et se posa derrière eux. Et elle vint entre l'armée d'Egypte et l'armée d'Israël; et d'un côté c'était nuée et obscurité, et de l'autre elle illuminait la nuit; et ils ne s'approchèrent pas les uns des autres durant toute la nuit. Et Moïse étendit sa main sur la mer, et l'Éternel refoula la mer par un fort vent d'est toute la nuit et changea la mer en terre sèche, et les eaux se fendirent. Et les enfants d'Israël traversèrent le milieu de la mer à sec, et les eaux furent pour eux une muraille à droite et à gauche. Et les Égyptiens chargèrent, et entrèrent dans la mer après eux avec tous les chevaux de Pharaon, ses chars et sa cavalerie. Et vers la veille du matin, l'Éternel porta ses regards de la colonne de feu et de nuée sur les Égyptiens, et Il mit en déroute l'armée d'Egypte; et Il disloqua les roues de leurs chars et rendit leur marche difficile. Alors les Égyptiens dirent: Fuyons devant Israël, car l'Éternel combat pour lui contre l'Egypte. Et l'Éternel dit à Moïse: Étends ta main sur la mer, afin que les eaux reviennent couvrir les Égyptiens, leurs chars et leur cavalerie. Et Moïse étendit sa main sur la mer, et vers le matin la mer revint à son niveau ordinaire, et les Égyptiens fuirent à son approche, et l'Éternel précipita les Égyptiens au milieu de la mer. Et les eaux en revenant couvrirent les chars et la cavalerie de toute l'armée de Pharaon, entrés à leur suite dans la mer: il n'en survécut pas un seul. Mais les enfants d'Israël passèrent à sec par le milieu de la mer, et les eaux étaient pour eux une muraille à leur droite et à leur gauche. C'est ainsi que dans cette journée, l'Éternel sauva Israël des mains des Égyptiens, et Israël vit les Égyptiens morts sur le rivage de la mer. Et Israël fut témoin du grand coup dont l'Éternel frappa l'Egypte, et le peuple craignit l'Éternel et eut foi dans l'Éternel et dans Moïse, son serviteur. Alors Moïse et les enfants d'Israël chantèrent un hymne à l'Éternel et ils dirent: Je chante l'Éternel qui a paru dans sa grandeur; Il a jeté dans la mer le cheval et son cavalier. Que l'Éternel soit ma gloire et l'objet de mes chants, car Il a été mon sauveur. C'est lui qui est mon Dieu, je le célèbre, le Dieu de mon père, je l'exalte. L'Éternel est un guerrier, son nom est l'Éternel. Il a jeté dans la mer les chars de Pharaon, et son armée; ses champions d'élite sont plongés dans la Mer des algues; les flots les ont couverts: ils ont enfoncé dans l'abîme comme la pierre. Ta droite, O Éternel, que la puissance illustre, ta droite, ô Éternel, met tes ennemis en pièces. Par ta souveraine majesté tu abats ceux qui te résistent, tu donnes cours à ta colère; et elle les consume comme la balle. Au souffle de tes narines les eaux s'accumulèrent, comme une digue les courants s'arrêtèrent, les flots se contractèrent au sein de la mer. L'ennemi disait: Je vais poursuivre, atteindre, partager le butin, mon âme s'assouvira sur eux, je tirerai l'épée, ma main les détruira; tu exhalas ton souffle, la mer les couvrit, comme le plomb ils s'abîmèrent dans les ondes puissantes. Qui t'égale parmi les dieux, Éternel? Lequel est comme toi illustre en sainteté, auguste en gloire, auteur de merveilles? Tu étendis ta main, la terre les engloutit. Tu conduis par ta grâce le peuple que tu as sauvé, tu le mènes par ta puissance au séjour de ta sainteté. A cette nouvelle les peuples tremblent, l'effroi saisit les habitants de la Philistie; alors les princes d'Édom sont éperdus, la terreur s'empare des héros de Moab, les habitants de Canaan s'épouvantent; la frayeur et l'alarme fond sur eux, la grandeur de ton bras les rend muets comme la pierre, jusqu'à ce que ton peuple soit passé, Éternel, jusqu'à ce que soit passé le peuple que tu t'es acquis. Tu les fais arriver et tu les plantes sur la montagne qui est ton héritage, dans le séjour dont tu as fait ta résidence, Éternel, dans le sanctuaire, Seigneur, qu'ont préparé tes mains. L'Éternel est roi, éternellement, à jamais; car les coursiers de Pharaon avec ses chars et sa cavalerie s'avancèrent dans la mer, et l'Éternel ramena sur eux les flots de la mer, et les enfants d'Israël passèrent à sec au milieu de la mer. Alors Marie, la prophétesse, sœur d'Aaron, prit dans sa main le tambourin, et toutes les femmes sortirent à sa suite avec des tambourins et en formant des chœurs. Et Marie leur répondait : Chantez l'Éternel, car Il a montré sa grandeur, Il a jeté dans la mer les chevaux et les chars. Et Moïse fit partir les Israélites de la Mer aux algues, et ils s'avancèrent dans le désert de Sur et ils marchèrent trois journées dans le désert sans trouver d'eau. Et ils parvinrent à Mara, mais ils ne purent boire les eaux de Mara, car elles étaient amères; c'est pourquoi on appelle ce lieu Mara ( amertume ). Alors le peuple murmura contre Moïse et dit: Que boirons-nous? Et il éleva ses cris vers l'Éternel, et l'Éternel lui indiqua un bois qu'il jeta dans l'eau; et l'eau devint douce. Là Il leur prescrivit des statuts et des lois, et là Il les mit à l'épreuve. Et Il dit: Si tu es docile à la voix de l'Éternel, ton Dieu, et que tu fasses ce qui est droit à ses yeux, et que tu écoutes ses ordres, et que tu observes tous ses statuts, je ne te ferai subir aucune des maladies que j'ai fait subir aux Égyptiens; car je suis l'Éternel, ton médecin. Et ils arrivèrent à Elim, et là il y avait douze fontaines et soixante-dix palmiers, et ils y campèrent près des eaux. Et ils partirent d'Elim, et toute l'assemblée des enfants d'Israël arriva au désert de Sin qui est entre Elim et Sinaï, le quinzième jour du second mois depuis leur sortie du pays d'Egypte. Et toute l'assemblée des enfants d'Israël murmura contre Moïse et Aaron dans le désert, et les enfants d'Israël leur dirent: Que n'avons-nous péri sous la main de l'Éternel au pays d'Egypte, quand nous étions assis à côté des marmites de viande, quand nous mangions du pain à rassasiement? car vous nous avez entraînés dans ce désert pour faire mourir de faim toute cette assemblée. Alors l'Éternel dit à Moïse: Voici, je vais vous envoyer du ciel une pluie de pain, et le peuple sortira et en recueillera chaque jour l'ordinaire du jour, afin que j'éprouve s'il suit ou non ma loi. Et le sixième jour ils serreront ce qu'ils rapporteront et il y aura le double de la récolte quotidienne. Et Moïse et Aaron dirent à tous les enfants d'Israël: Ce soir vous comprendrez que c'est l'Éternel qui vous a fait sortir du pays d'Egypte. Et au matin vous verrez la gloire de l'Éternel parce qu'il a entendu vos murmures contre l'Éternel; car que sommes-nous pour que vous murmuriez contre nous? Et Moïse dit: En effet, ce soir l'Éternel vous fournira de la chair pour nourriture et au matin du pain à rassasiement, l'Éternel qui a entendu les murmures que vous élevez contre lui; car nous-mêmes que sommes-nous? C'est non pas à nous que s'adressent vos murmures, mais à l'Éternel. Et Moïse dit à Aaron: Dis à toute l'assemblée des enfants d'Israël: Présentez-vous devant l'Éternel, car Il a entendu vos murmures. Et comme Aaron parlait à toute l'assemblée des enfants d'Israël, ils se tournèrent du côté du désert, et voici la gloire de l'Éternel apparut dans la nue. Et l'Éternel parlant à Moïse dit : J'ai entendu les murmures des enfants d'Israël; parle-leur en ces termes: Dans la soirée vous mangerez de la chair, et au matin vous vous rassasierez de pain, et vous comprendrez que je suis l'Éternel, votre Dieu. Et le soir il surgit un vol de cailles qui couvrirent le camp, et le matin il y eut une couche de rosée autour du camp. Et quand la couche de rosée eut disparu, il y avait à la superficie du désert une matière menue, en forme d'écailles, menue comme le givre qui couvre la terre. Et à cette vue les enfants d'Israël se dirent l'un à l'autre: Qu'est-ce? Car ils ne savaient pas ce que c'était. Et Moïse leur dit: C'est le pain que l'Éternel vous donne pour nourriture. C'est à ce propos que l'Éternel vous a donné cet ordre: Recueillez-en chacun à proportion de ce qu'il mange, un homer par tête, selon le nombre de vos gens; et prenez-en chacun pour les personnes de sa tente. Et ainsi firent les enfants d'Israël; ils ramassèrent les uns plus, les autres moins. Et ils mesurèrent au homer de sorte que celui qui avait beaucoup ramassé, n'eut pas trop, et celui qui avait peu ramassé, pas trop peu; chacun prit à proportion de ce qu'il mangeait. Et Moïse leur dit: Que personne n'en garde des restes pour le lendemain. Mais ils n'écoutèrent point Moïse, et il y en eut qui gardèrent des restes jusqu'au lendemain; et des vers y parurent, puis une odeur fétide. Et Moïse se courrouça contre eux. Et tous les matins ils faisaient cette récolte proportionnée à ce que chacun mangeait; car le soleil devenu chaud, cela fondait. Et le sixième jour ils ramassèrent une double quantité de cet aliment, deux homers par personne. Alors tous les princes de l'assemblée vinrent en informer Moïse. Et il leur dit: C'est ce qu'a prononcé l'Éternel: C'est demain le jour du repos, le saint sabbat de l'Éternel: boulangez ce que vous avez à boulanger, et cuisez ce que vous avez à cuire, et mettez tout le surplus en réserve jusqu'au lendemain. Et ils le gardèrent jusqu'au lendemain conformément à l'ordre de Moïse, et il n'y eut ni fétidité, ni vers. Et Moïse dit: Mangez-le aujourd'hui, car ce jour est le sabbat de l'Éternel; aujourd'hui vous n'en trouverez point dans la campagne. Six jours vous ferez votre récolte, mais le septième jour est le sabbat, et il n'y aura rien. Et il arriva le septième jour que quelques-uns du peuple sortirent pour faire la récolte, et ne trouvèrent rien. Alors l'Éternel dit à Moïse: Jusques à quand refuserez-vous d'observer mes ordres et mes lois? Voyez, puisque l'Éternel vous accorde le jour du repos, Il vous accorde aussi au sixième jour la ration de deux jours. Restez donc chacun en place, que personne ne sorte de chez lui le septième jour. Le peuple chôma donc le septième jour. Et la maison d'Israël donna à cet aliment le nom de manne; or elle était comme la graine blanche de coriandre, et avait la douceur de gâteaux de miel. Et Moïse dit: Voici l'ordre qu'a donné l'Éternel: Qu'un homer plein en soit conservé pour vos générations futures, afin qu'elles voient l'aliment dont je vous nourris dans le désert, quand je vous retirai du pays d'Egypte. Et Moïse dit à Aaron: Prends un vase et y mets un homer plein de manne, et dépose-le devant l'Éternel où il sera conservé pour vos races futures. Ainsi que l'Éternel l'ordonnait à Moïse, Aaron le déposa devant le Témoignage pour être conservé. Cependant les enfants d'Israël mangèrent de la manne pendant quarante ans, jusqu'à leur arrivée dans le pays habité; ils mangèrent la manne jusqu'à leur arrivée à la frontière du pays de Canaan. Or le homer est la dixième partie de l'épha. Et toute l'assemblée des enfants d'Israël partit du désert de Sin, faisant leurs stations selon l'ordre de l'Éternel, et ils vinrent camper à Raphidim; et il n'y avait point d'eau à boire pour le peuple. Alors le peuple querella Moïse et dit: Donnez -nous de l'eau à boire! Et Moïse leur dit: Pourquoi me querellez-vous? Pourquoi tentez-vous l'Éternel? Et là le peuple avait soif d'eau et murmurait contre Moïse et disait: Pourquoi nous as-tu amenés ici de l'Egypte pour me faire mourir, moi et mes fils et mes troupeaux, de soif! Alors Moïse éleva ses cris vers l'Éternel et dit: Comment m'y prendrai-je avec ce peuple? peu s'en faut qu'on ne me lapide. Et l'Éternel dit à Moïse: Passe devant le peuple, et prends avec toi des Anciens d'Israël, et prends en ta main le bâton dont tu as frappé le Nil, puis va. Voici, je me tiendrai devant toi là sur un rocher d'Horeb, et tu frapperas le rocher, et il en sortira de l'eau, et le peuple boira. Et c'est ce que Moïse exécuta en présence des Anciens d'Israël. Et l'on donna à ce lieu le nom de Massa et Mériba ( tentation et querelle ), à cause de la querelle faite par les enfants d'Israël, et parce qu'ils avaient tenté l'Éternel en disant: L'Éternel est-Il ou non au milieu de nous? Et Amalek vint attaquer Israël à Raphidim. Alors Moïse dit à Josué: Choisis-nous des hommes, et pars et combats Amalek; demain je me tiendrai sur le sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main. Et Josué se conforma à l'ordre que lui donnait Moïse de combattre Amalek. Et Moïse, Aaron et Hur montèrent au sommet de la colline. Et il arrivait que quand Moïse avait la main élevée, Israël l'emportait, et que dès qu'il baissait la main, Amalek l'emportait. Mais les mains de Moïse se fatiguèrent; alors ils prirent une pierre qu'ils mirent sous lui, et il s'assit dessus, et Aaron et Hur soutinrent ses mains, l'un par-ci, l'autre par-là, et ainsi, ses mains tinrent ferme jusqu'au coucher du soleil. Et Josué fit tomber Amalek et son peuple sous le tranchant de l'épée. Alors l'Éternel dit à Moïse: Écris ceci en souvenir dans le livre, et confie aux oreilles de Josué que j'effacerai la mémoire d'Amalek sous le ciel. Et Moïse bâtit un autel auquel il donna le nom de Éternel ma bannière, et dit: La main à la bannière de l'Éternel! guerre de l'Éternel avec Amalek d'âge en âge! Et Jéthro, prêtre de Madian, beau-père de Moïse, apprit tout ce que Dieu avait fait pour Moïse et pour Israël, son peuple, en retirant Israël d'Egypte. Alors Jéthro, beau-père de Moïse, prit Tsippora, femme de Moïse, après son renvoi, et ses deux fils dont l'un se nommait Gerson, car il avait dit: Je suis hôte dans un pays étranger; et le nom de l'autre était Éliézer ( Dieu est en aide ), «car le Dieu de mon père me fut en aide et me déroba au glaive de Pharaon.» Jéthro donc, beau-père de Moïse, et ses fils et sa femme arrivèrent vers Moïse au désert où il campait, à la montagne de Dieu. Et il avisa Moïse: Moi, ton beau-père Jéthro, j'arrive chez toi, ainsi que ta femme et ses deux fils avec elle. Alors Moïse sortit à la rencontre de son beau-père, et il s'inclina et l'embrassa, et ils se demandèrent mutuellement de leurs nouvelles, puis ils entrèrent dans la tente. Et Moïse fit à son beau-père le récit de tout ce que l'Éternel avait fait à Pharaon et à l'Egypte pour l'amour d'Israël, de toutes les tribulations qui leur étaient survenues en route, et dont l'Éternel les avait délivrés. Et Jéthro se réjouit de tout le bien que l'Éternel avait fait à Israël, en le sauvant de la main des Égyptiens. Et Jéthro dit: Béni soit l'Éternel qui vous a sauvés de la main des Égyptiens et de la main de Pharaon, qui a sauvé le peuple de la main des Égyptiens. Maintenant je reconnais que l'Éternel est plus grand que tous les dieux, et qu'il l'a été par le moyen même que l'orgueil des Égyptiens avait employé contre eux. Et Jéthro, beau-père de Moïse, prit un holocauste et des victimes pour les offrir à Dieu; et Aaron et tous les Anciens d'Israël vinrent manger le pain avec le beau-père de Moïse en la présence de Dieu. Et le lendemain Moïse siégeait pour rendre la justice au peuple, et le peuple entourait Moïse du matin au soir. Et le beau-père de Moïse voyant tout ce qu'il avait à faire pour le peuple, dit: Quelle fonction remplis-tu là auprès du peuple? Pourquoi es-tu seul à siéger, et tout le peuple est-il à ton audience du matin au soir? Et Moïse dit à son beau-père: C'est que le peuple vient à moi pour consulter Dieu. Quand ils ont une affaire, ils viennent à moi et je suis arbitre entre une partie et l'autre, et je leur fais connaître les statuts de Dieu et ses lois. Et le beau-père de Moïse lui dit: La manière dont tu t'y prends, n'est pas bonne. Tu t'épuises ainsi que ce peuple qui t'entoure; car la chose est trop forte pour toi, tu ne saurais en venir à bout seul. Or sois docile à ma voix, je vais te donner un conseil, et que Dieu soit avec toi! Sois auprès de Dieu le représentant du peuple, et porte les affaires devant Dieu, et enseigne-leur les statuts et les lois, et montre-leur la voie qu'ils ont à suivre, et la conduite qu'ils ont à tenir. Et toi cherche parmi tout le peuple des hommes capables, craignant Dieu, des hommes sûrs, ennemis de la cupidité, et prépose-les sur eux comme chefs de mille, chefs de cent, chefs de cinquante et chefs de dix. Et ils rendront la justice au peuple en tout temps, et ils porteront devant toi toutes les grandes affaires, et ils jugeront eux-mêmes les petites causes; ainsi, ils t'allégeront le fardeau et ils le soutiendront avec toi. Si tu t'y prends de cette sorte et que Dieu t'y autorise, tu pourras y tenir, et tout ce peuple aussi arrivera en bon point à sa destination. Et Moïse fut docile à la voix de son beau-père, et fit tout ce qu'il avait dit. Et Moïse choisit des hommes capables parmi tout Israël, et les mit à la tête du peuple, comme chefs de mille, chefs de cent, chefs de cinquante, et chefs de dix. Et ils rendirent la justice au peuple en tout temps: ils portaient devant Moïse les causes difficiles, et ils jugeaient eux-mêmes les petites causes. Et Moïse prit congé de son beau-père, qui regagna son pays. A la troisième nouvelle lune après leur sortie du pays d'Egypte, ce jour-là les enfants d'Israël entrèrent dans le désert de Sinaï. Étant donc partis de Raphidim, ils arrivèrent au désert de Sinaï et campèrent dans le désert, et Israël y campa en face de la montagne. Or Moïse était monté vers Dieu: et l'Éternel l'appela de la montagne et dit: Adresse ces paroles à la maison de Jacob, et cette déclaration aux enfants d'Israël : Vous avez vu ce que j'ai fait à l'Egypte, et comment je vous ai portés sur les ailes de l'aigle et amenés vers moi. Eh bien! si vous êtes dociles à ma voix et gardez mon alliance, vous serez ma propriété de préférence à tous les peuples, car toute la terre est à moi, et vous serez pour moi un royaume de sacrificateurs et un peuple saint. Telles sont les paroles que tu adresseras aux enfants d'Israël. Moïse vint donc et convoqua les Anciens du peuple, et il mit sous leurs yeux toutes les choses dont l'Éternel l'avait chargé. Et tout le peuple répondit unanimement en ces termes: Nous ferons tout ce qu'a dit l'Éternel. Et Moïse rapporta à l'Éternel les paroles du peuple. Puis l'Éternel dit à Moïse: Voici, je viendrai à toi dans un nuage épais, afin que le peuple entende quand je parlerai avec toi, et qu'il ait en toi une confiance éternelle. Et Moïse exposa à l'Éternel les paroles du peuple. Et l'Éternel dit à Moïse: Va vers le peuple et sanctifie-les aujourd'hui et demain; et qu'ils lavent leurs manteaux. Et qu'ils se tiennent prêts pour le troisième jour; car le troisième jour l'Éternel descendra à la vue de tout le peuple sur le mont de Sinaï. Et tu parqueras le peuple de tous côtés, et tu diras: Prenez garde de monter à la montagne, et d'en toucher la limite; quiconque touchera la montagne sera mis à mort. Nulle main ne la touchera sous peine d'être lapidé ou passé par les armes, et pour l'animal et pour l'homme il y va de sa vie. Dès que la trompette sonnera, ils monteront à la montagne. Et Moïse redescendit de la montagne vers le peuple, et il sanctifia le peuple et ils lavèrent leurs manteaux. Et il dit au peuple: Soyez prêts pour le troisième jour, et abstenez-vous de femme. Et le troisième jour au matin il y eut des tonnerres et des éclairs, et un nuage épais couvrait la montagne, et la trompette sonnait avec une grande force, et tout le peuple qui était dans le camp trembla. Et Moïse conduisit le peuple hors du camp à la rencontre de Dieu, et ils prirent place au pied de la montagne. Or tout le mont de Sinaï se couvrit de fumée en face de l'Éternel qui y descendait au milieu du feu; et la fumée s'en élevait comme une fumée de fournaise, et toute la montagne branlait fortement. Et la trompette allait sonnant en éclats plus bruyants; Moïse parlait et Dieu lui répondait dans le tonnerre. Et l'Éternel descendit sur le mont de Sinaï, sur la cime de la montagne, et l'Éternel appela Moïse sur la cime de la montagne et Moïse monta. Alors l'Éternel dit à Moïse: Descends, [et somme le peuple de ne pas percer jusqu'à l'Éternel pour voir;] ce qui en ferait tomber un grand nombre. Que de même les prêtres qui ont accès auprès de l'Éternel, se sanctifient, de peur que l'Éternel n'exerce des ravages parmi eux. Et Moïse dit à l'Éternel: Le peuple ne saurait monter à la montagne de Sinaï, car tu nous as fait cette sommation: Parque la montagne et la sanctifie. Et l'Éternel lui dit: Va, descends, puis remonte, toi et Aaron qui t'accompagne; mais les prêtres et le peuple ne s'ouvriront pas un passage pour monter vers l'Éternel, de peur qu'il n'exerce des ravages parmi eux. Et Moïse descendit auprès du peuple, à qui il parla. Alors Dieu prononça toutes ces paroles et dit : Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui t'ai retiré du pays d'Egypte, de la maison de servitude. Tu n'auras point d'autres dieux a ma face. tu ne te feras point d'idoles, ni aucune image, de rien de ce qui est en haut dans les cieux, ni en bas sur la terre, et dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne les adoreras point, et ne les serviras point, car moi, l'Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux qui punis le crime des pères sur les enfants à la troisième et quatrième génération de ceux qui me haïssent, mais qui fais miséricorde jusqu'à la millième génération à ceux qui m'aiment et gardent mes commandements. Tu ne proféreras point le nom de l'Éternel, ton Dieu, légèrement, car l'Éternel ne laissera pas impuni celui qui proférera son nom légèrement. Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier; six jours tu travailleras et feras toutes tes affaires; mais le septième jour est le jour du repos de l'Éternel, ton Dieu, tu ne l'emploieras à aucune affaire, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni ton étranger qui est dans tes portes. Car en six jours l'éternel a fait les cieux et la terre et la mer et tout ce qui y est, et Il s'est reposé le septième jour; c'est pourquoi l'Éternel a béni le jour du repos, et l'a consacré. Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent au pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne. Tu ne seras point meurtrier. Tu ne seras point adultère. Tu ne seras point larron. Tu ne seras point faux témoin contre ton prochain. Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain. Et tout le peuple fut témoin des tonnerres, et des flammes et du bruit des trompettes et de la fumée qui sortait de la montagne, et à cet aspect le peuple s'enfuit et se tint à distance, et il dit à Moïse: Parle-nous, toi, et nous écouterons; mais que Dieu ne nous parle pas, de peur que nous ne mourions. Alors Moïse dit au peuple: Ne vous effrayez pas! car c'est pour vous mettre à l'épreuve que Dieu est venu, et c'est pour que vous ayez sa crainte devant les yeux, afin que vous ne péchiez point. Le peuple se tint donc à distance, et Moïse s'approcha de la sombre nuée où était Dieu. Alors l'Éternel dit à Moïse: Ainsi parleras-tu aux enfants d'Israël: Vous avez vu que je vous ai parlé depuis le ciel. Vous ne vous ferez point de dieux d'argent pour me les associer, et vous ne vous ferez point de dieux d'or. Tu me dresseras un autel de terre, et tu y sacrifieras tes holocaustes et tes hosties pacifiques, tes brebis et tes bœufs; partout où je mettrai la mémoire de mon nom, je viendrai à toi et te bénirai. Que si tu me dresses un autel de pierres, bâtis-le de pierres non taillées, car en faisant passer le fer sur elles, tu les profanerais. Tu ne monteras point à mon autel par des degrés, de peur que tu n'y découvres ta nudité. Ce sont ici les lois que tu leur reproduiras : Si tu achètes un esclave hébreu, six années il servira, et la septième il sortira libre gratuitement. S'il entre de sa personne seule, il sortira de sa personne seule; s'il a une femme, sa femme sortira avec lui. Si son maître lui donne une femme et qu'il ait d'elle des fils ou des filles, la femme et ses enfants seront au maître, et il sortira de sa personne seule. Mais si le serviteur dit: J'aime mon maître, ma femme et mes fils, je ne veux pas sortir libre, alors que son maître l'amène devant Dieu, puis l'approche de la porte ou du jambage, et que son maître lui perce l'oreille avec une alène, et il restera à son service à perpétuité. Mais si quelqu'un vend sa fille pour être servante, elle ne sortira point de la même manière que les serviteurs. Si elle déplaît au maître qui se l'était destinée, il moyennera son rachat; il n'est point autorisé à la vendre chez un peuple étranger, ce qui serait la trahir. Que s'il l'a destinée à son fils, il la traitera d'après le droit des filles. Si en outre il en prend une autre, il ne lui retranchera rien, ni de ses aliments, ni de son habillement, ni de ses droits de femme. Et s'il ne la satisfait pas à ces trois égards, elle pourra sortir gratuitement, sans rançon. Qui portera à un homme un coup dont celui-ci mourra, sera mis à mort. Mais s'il n'y a pas eu guet-apens, et si c'est Dieu qui l'a fait se rencontrer sous ses coups, je te fixerai un lieu où il pourra se réfugier. Mais celui qui aura prémédité de tuer son prochain par surprise, tu l'arracheras de mon autel même pour le mener à la mort. Et quiconque frappera son père et sa mère, sera mis à mort. Celui qui fait rapt d'un homme et le vend ou le retient en sa puissance, sera mis à mort. Et qui maudira son père et sa mère sera mis à mort. Si des individus ont une rixe dans laquelle l'un porte à l'autre avec une pierre ou le poing des coups qui, sans causer sa mort, l'étendent sur son lit, dans le cas où celui-ci pourra se lever et sortir en s'aidant de son bâton, celui qui aura frappé ne subira point de peine; seulement il lui paiera son séjour au lit et pourvoira à son rétablissement. Si quelqu'un frappe son serviteur ou sa servante avec le bâton, dans le cas où ils mourraient sous ses coups, il y aura vindicte; seulement dans le cas d'un jour ou plusieurs de survie, la vindicte ne s'exercera pas; car c'est son argent. Si des individus ont une rixe et portent à une femme enceinte des coups qui ont pour effet un avortement sans qu'il y ait d'autre dommage, ils paieront une amende telle que la leur imposera le mari de la femme, et ils s'en acquitteront devant des arbitres. Mais, s'il y a d'ailleurs dommage, tu rendras vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, plaie pour plaie, contusion pour contusion. Et si quelqu'un frappe son serviteur ou sa servante à l'œil, et le leur fait perdre, il les affranchira, pour l'œil qu'ils auront perdu. Et s'il fait sauter une dent à son serviteur ou à sa servante, il les affranchira pour la dent qu'ils n'ont plus. Et si un bœuf heurte un homme ou une femme et que la mort s'en suive, le bœuf sera lapidé, et on n'en mangera pas la chair, mais le maître du bœuf ne sera point puni. Que si le bœuf était précédemment sujet à heurter, et si malgré les avertissements donnés à son maître, celui-ci ne l'a point surveillé, et que le bœuf ait causé la mort d'un homme ou d'une femme, le bœuf sera lapidé et son maître aussi sera mis à mort. Dans le cas où une indemnité lui serait infligée, il paiera en rançon de sa vie la totalité de la somme qui lui sera imposée. Que ce soit un fils ou une fille qui ait été heurté, on lui fera l'application de cette loi. Si c'est un serviteur ou une servante que le bœuf a heurté, trente sicles d'argent seront payés à leur maître, et le bœuf sera lapidé. Quelqu'un ayant ouvert un fossé ou creusé un puits, et ne l'ayant pas recouvert, si un bœuf ou un âne y tombe, le propriétaire du puits paiera à leur maître l'équivalent en argent, mais la bête morte lui reviendra. Si le bœuf de l'un frappe de la corne le bœuf de l'autre à le tuer, ils vendront le bœuf vivant et s'en partageront le prix, comme ils se partageront aussi le bœuf mort. Ou s'il est notoire que précédemment ce bœuf était sujet à frapper et que son maître ne l'a pas surveillé, ce maître rendra bœuf pour bœuf, et le bœuf mort lui reviendra. Lorsque quelqu'un aura volé un bœuf ou un mouton, soit pour l'égorger, soit pour le vendre, il restituera cinq bœufs pour un bœuf et quatre moutons pour un mouton. Si le voleur est surpris faisant effraction et qu'il reçoive des coups dont il meure, il n'y a pas meurtre; mais si le soleil l'a éclairé, il y aura meurtre. Il restituera; s'il n'a rien, il sera vendu pour la valeur de son vol. Si la chose volée, bœuf, âne ou mouton vivant, est trouvée entre ses mains, il restituera le double. Lorsque quelqu'un aura fait brouter un champ ou une vigne par son bétail qu'il aura introduit et laissé pâturer dans le champ d'autrui, il donnera pour le dommage le meilleur produit de son champ et de sa vigne. Lorsque du feu échappé atteindra des épines et qu'une pile de gerbes, où une moisson, ou une plantation en sera ravagée, le dommage sera réparé par celui qui a été l'occasion de l'incendie. Lorsque quelqu'un aura commis de l'argent ou de la vaisselle à la garde de son prochain de la maison duquel ce dépôt sera enlevé, si le voleur est découvert, il restituera le double. Si le voleur ne se découvre pas, le maître de la maison paraîtra devant Dieu pour dire s'il n'a point mis la main sur la propriété de son prochain. Pour tous les cas de fraude au sujet d'un bœuf, d'un âne, d'un mouton, d'un manteau et de tout objet perdu, duquel on dit: ce l'est, les deux parties porteront l'affaire devant Dieu; celui que Dieu condamnera restituera le double à son prochain. Lorsque quelqu'un aura commis à la garde de son prochain un âne ou un bœuf ou une brebis ou une pièce de bétail quelconque, qui périsse, se fracture ou soit enlevée en l'absence de témoins, le serment à l'Éternel interviendra entre les deux parties pour constater s'il n'a point mis la main sur la propriété de son prochain, et le propriétaire l'acceptera et le [dépositaire] ne paiera rien. Que si l'animal a été volé dans la maison du dépositaire, le propriétaire sera dédommagé; s'il a été déchiré, il sera produit en preuve; ce qui a été déchiré ne sera point restitué. Lorsque quelqu'un aura emprunté de son prochain [une bête de somme], si elle se fracture ou périt n'étant pas accompagnée de son maître, c'est le cas de dédommager. Si son maître l'accompagne, il n'y a pas lieu de dédommager; si elle a été prise à louage, cela rentre dans son prix de louage. Si un homme séduit une vierge qui n'est pas fiancée, et qu'il habite avec elle, il la prendra pour femme en payant le prix de l'épouse. Si le père refuse de la lui accorder, il paiera un prix égal au prix des vierges [qu'on marie]. Tu ne laisseras point la vie à la magicienne. Quiconque se livre à la bestialité sera mis à mort. Celui qui sacrifie aux dieux et non à l'Éternel seul, sera frappé d'anathème. Tu ne maltraiteras point l'étranger et ne l'opprimeras point; car vous fûtes étrangers dans le pays d'Egypte. Tu n'affligeras point la veuve et l'orphelin. Si tu les affliges, sache que s'ils élèvent vers moi leurs cris, j'écouterai, écouterai leurs cris, et ma colère s'allumera, et je vous ferai périr par l'épée, et vos femmes deviendront veuves et vos fils orphelins. Si tu prêtes de l'argent à mon peuple, au pauvre qui vit avec toi, ne sois point pour lui un usurier; tu ne lui imposeras point d'intérêts. Si tu prends comme gage le manteau de ton prochain, tu le lui rendras avant le coucher du soleil; car c'est sa seule couverture, le manteau qu'il a pour son corps; sur quoi coucherait-il? Que s'il élève vers moi ses cris, j'écouterai, car je suis miséricordieux. Tu ne parleras point de Dieu avec mépris, ni avec des malédictions d'un prince de ton peuple. Offre sans délai les prémices de ton aire, et de la liqueur de ton pressoir. Tu me donneras tes fils premiers-nés. Ainsi tu feras pour ton gros bétail et ton menu bétail; sept jours il restera auprès de sa mère, et le huitième tu m'en feras don. Et soyez pour moi des hommes saints; et ne mangez point la chair déchirée dans les champs; c'est aux chiens que vous la jetterez. Tu ne répéteras pas de faux bruits; tu ne donneras point la main à l'impie pour être témoin inique. Tu ne suivras point la foule dans le mal, et dans un procès tu ne déposeras point en déviant à la suite de la foule pour faire fléchir [la loi]. Pour le pauvre même tu ne seras point partial, quand il est en cause. Si tu rencontres le bœuf de ton ennemi ou son âne égaré, ramène-le-lui. Si tu vois l'âne de ton ennemi succombant sous le faix et que tu répugnes à l'en dégager, joins-toi à lui pour le dégager. Ne fais pas plier le droit de ton indigent quand il plaide. Tiens-toi loin d'une cause inique, et ne sois le meurtrier ni de l'innocent ni du juste; car je n'absous point l'impie. N'accepte pas de présent; car les présents aveuglent les clairvoyants et ruinent la cause des justes. N'opprime pas l'étranger, car vous savez ce que l'étranger a dans l'âme, ayant été vous-mêmes étrangers dans le pays d'Egypte. Six années tu ensemenceras ton sol, et en récolteras le produit; mais la septième, tu le laisseras en repos et en jachère, afin que les indigents de ton peuple en jouissent, et ce qu'ils laisseront servira de pâturage aux bêtes des champs. Ainsi feras-tu avec tes vignes et tes olivaies. Pendant six jours tu vaqueras à tes affaires, et le septième, tu chômeras afin que ton bœuf et ton âne aient du relâche et que le fils de ta servante et l'étranger puissent respirer. Et vous prendrez, garde à tout ce que je vous ai dit, et vous ne mentionnerez pas le nom d'autres dieux, qu'on ne l'entende pas sortir de votre bouche. Trois fois dans l'année tu célébreras une fête en mon honneur : Tu observeras la fête des azymes; sept jours tu mangeras des pains non levés, ainsi que je te l'ai commandé, à l'époque du mois des épis; car c'est alors que tu es sorti d'Egypte; et tu ne te présenteras pas devant moi les mains vides; et la fête de la moisson, des prémices de tes cultures, de ce que tu auras semé dans les champs; et la fête de la rentrée des fruits vers la fin de l'année, quand tu fais rentrer des champs tes récoltes. Trois fois l'année tous tes mâles se présenteront devant le Seigneur, l'Éternel. Tu n'offriras pas sur du levain le sacrifice du sang de ma victime; et la graisse de ma fête ne sera pas gardée jusqu'au lendemain. Tu apporteras à la maison de l'Éternel, ton Dieu, la fleur des prémices de ton sol. Ne fais point cuire un chevreau au lait de sa mère. Voici, j'envoie un ange devant toi pour te garder en chemin et t'amener au lieu que j'ai préparé; prends garde à toi devant lui et écoute sa voix, et ne lui résiste pas, car il ne pardonnera point vos désobéissances, parce que mon nom est en lui. Car si tu es docile à sa voix, et si tu fais tout ce que je prescris, je serai l'ennemi de tes ennemis et l'adversaire de tes adversaires. Car mon ange te précédera et t'introduira chez les Amoréens et les Héthiens et les Phérisiens et les Cananéens et les Hévites et les Jébusites, et je les exterminerai. Tu n'adoreras point leurs dieux et ne te laisseras point aller à les servir, tu n'imiteras pas non plus leur conduite, mais tu les détruiras et mettras leurs statues en pièces. Et vous servirez l'Éternel, votre Dieu, qui alors bénira ton pain et ton eau, et je bannirai les maladies du milieu de vous. Dans ton pays il n'y aura ni femme qui enfante avant terme, ni épouse stérile, et je te laisserai accomplir le nombre de tes jours. Je te ferai précéder par ma terreur, et je troublerai tous les peuples chez qui tu pénétreras, et je te montrerai le dos de tes ennemis. Et je te ferai précéder par les frelons qui chasseront devant toi les Hévites et les Cananéens et les Héthiens. Je ne les chasserai pas devant toi en une seule année, de peur que le pays ne devienne inculte et que tu n'aies contre toi les bêtes des champs multipliées. Je les chasserai peu à peu devant toi jusqu'à ce que tu te sois propagé et rendu maître du pays. Et je fixe tes limites de la Mer aux algues à la mer de Philistie, et du désert au Fleuve, car je veux livrer entre vos mains les habitants du pays, et tu les chasseras devant toi. Tu ne leur accorderas point d'alliance, ni à eux ni à leurs dieux; ils ne demeureront point dans ton pays de peur qu'ils ne te portent à pécher contre moi, car le culte que tu rendrais à leurs dieux te tournerait à piège. Et Il dit à Moïse: Monte vers l'Éternel, toi et Aaron, Nadab et Abihu et soixante-dix des Anciens d'Israël, et adorez à distance. Et que Moïse s'approche seul de l'Éternel, mais qu'eux ne s'approchent pas et que le peuple ne monte pas avec lui. Moïse vint donc exposer au peuple toutes les paroles de l'Éternel et toutes les lois, et d'une voix tout le peuple répondit et dit: Nous exécuterons tous les ordres qu'a prescrits l'Éternel. Alors Moïse mit par écrit toutes les paroles de l'Éternel; puis, s'étant levé le matin, il dressa un autel au pied de la montagne et douze cippes pour les douze tribus d'Israël. Et il délégua les jeunes hommes des enfants d'Israël pour offrir des holocaustes et sacrifier à l'Éternel des taureaux en hosties pacifiques. Et Moïse prit une moitié du sang qu'il mit dans des bassins, et avec l'autre moitié il aspergea l'autel. Et il prit l'acte de l'alliance et le lut aux oreilles du peuple, et ils dirent: Tout ce qu'a prononcé l'Éternel, nous le ferons et nous obéirons. Et Moïse prit le sang et en aspergea le peuple, et il dit: Voici le sang de l'alliance que l'Éternel traite avec vous pour toutes ces lois. Alors Moïse monta, ainsi que Aaron, Nadab et Abihu et soixante-dix des Anciens d'Israël. Et ils virent le Dieu d'Israël, et sous ses pieds c'était comme un travail de saphir transparent et pareil au ciel même en pureté. Mais Il ne porta pas la main sur les nobles d'Israël, et ils eurent la vue de Dieu; et ils mangèrent et burent. Et l'Éternel dit à Moïse: Monte vers moi sur la montagne et tiens-t'y, et je te donnerai les Tables de pierre et la Loi et l'ordonnance que j'ai écrites, afin de les inculquer. Alors Moïse se leva ainsi que Josué qui le servait, et Moïse monta sur la montagne de Dieu. Et il dit aux Anciens: Attendez-nous ici jusqu'à notre retour auprès de vous. Voici, vous avez avec vous Aaron et Hur; si quelqu'un a un démêlé, qu'il s'adresse à eux. Moïse monta donc à la montagne et une nuée couvrait la montagne, et la gloire de l'Éternel reposait sur le mont de Sinaï qui fut pendant six jours couvert de la nuée. Et le septième jour Il appela Moïse du sein de la nuée. Et l'aspect de la gloire de l'Éternel était celui d'un feu dévorant sur la cime de la montagne aux yeux des enfants d'Israël. Et Moïse pénétra dans l'intérieur de la nuée et monta sur la montagne, et Moïse passa quarante jours et quarante nuits sur la montagne. Alors l'Éternel parla à Moïse en ces mots : Dis aux enfants d'Israël qu'ils m'apportent des offrandes; vous accepterez pour moi une offrande de quiconque suivra le mouvement de son cœur. Et voici les offrandes que vous recevrez d'eux: de l'or et de l'argent et de l'airain, de l'azur, du pourpre, du vermillon, du lin et du poil de chèvre; et des peaux de béliers teintes en rouge et des peaux de chiens de mer et du bois d'acacia; de l'huile pour le candélabre, des aromates pour l'huile d'onction et l'encens odorant; des pierres d'onyx et d'autres pierreries enchâssées pour l'éphod et le pectoral. Et ils me feront un sanctuaire où j'habiterai au milieu d'eux; ils suivront en tout point le modèle de tabernacle que je t'ai montré, et le modèle que je t'ai montré pour ses meubles. Et ils feront une Arche de bois d'acacia, ayant deux coudées et demie de longueur et une coudée et demie de largeur et une coudée et demie de hauteur. Et tu la plaqueras d'or pur; elle sera plaquée à l'intérieur et à l'extérieur, et tu y feras une bordure d'or qui l'entoure. Et tu couleras quatre anneaux d'or que tu fixeras à ses quatre angles, deux anneaux à l'un de ses côtés, et deux anneaux à l'autre de ses côtés. Et tu feras des barres de bois d'acacia que tu plaqueras d'or. Et tu passeras les barres dans les anneaux sur les côtés de l'Arche, pour servir au transport de l'Arche; les barres resteront dans les anneaux de l'Arche dont on ne les retirera point. Et tu déposeras dans l'Arche le Témoignage que je te remettrai. Et tu feras un couvercle d'or pur, long de deux coudées et demie et large d'une coudée et demie. Fais encore deux Chérubins d'or; ils seront travaillés au tour et placés aux deux extrémités du couvercle, et tu placeras un Chérubin à l'un des bouts et un Chérubin à l'autre bout, vous les fixerez au couvercle à ses deux bouts, et les Chérubins étendront leurs ailes par-dessus, couvrant le couvercle de leurs ailes et se faisant face l'un à l'autre, les Chérubins auront la face tournée vers le couvercle; et tu couvriras l'Arche avec le couvercle, et dans l'intérieur de l'Arche tu déposeras le Témoignage que je te remettrai. Et c'est de là que je conférerai avec toi, et je t'adresserai de dessus le couvercle, d'entre les deux Chérubins qui seront sur l'Arche du Témoignage, tous les ordres que je te donnerai pour les enfants d'Israël. Tu feras aussi une Table de bois d'acacia, de deux coudées de longueur, d'une coudée de largeur et d'une coudée et demie de hauteur, et tu la plaqueras d'or pur et la couronneras d'une bordure d'or, la muniras tout autour d'un rebord d'un empan de hauteur, auquel tu ajouteras une bordure d'or pur tout autour; et tu y fixeras quatre anneaux d'or que tu placeras aux quatre angles répondant à ses quatre pieds; les anneaux se trouveront à la jonction du rebord pour recevoir les barres qui serviront au transport de la Table. Et tu feras les barres de bois d'acacia, et les plaqueras d'or et elles serviront au transport de la Table. Et tu feras ses plats et ses coupes et ses calices et ses patères qui serviront aux libations, tu les feras d'or pur. Et sur la Table tu me serviras continuellement des pains de présentation. Tu feras aussi un Candélabre d'or pur; le Candélabre avec sa lampe et sa tige sera fait au tour; il portera des calices, des boutons et des fleurs, et six tubes sortant de ses côtés, trois tubes d'un des côtés du Candélabre et trois tubes de l'autre côté; il y aura trois calices taillés en amandes à l'un des tubes avec boutons et fleurs et trois calices taillés en amandes à l'autre tube avec boutons et fleurs, et cela pour les six tubes sortant du Candélabre qui lui-même portera quatre calices taillés en amandes avec leurs boutons et leurs fleurs, et un bouton au-dessous de l'embranchement de deux tubes qui au nombre de six sortent du Candélabre; il portera des boutons et des tubes, le tout fait au tour et d'or pur. Et tu en feras les sept lampes qui seront placées de manière à faire que la lumière se projette droit en avant, et les mouchettes et les cendriers d'or pur. Pour le faire avec tout cet attirail on emploiera un talent d'or pur. Et veille à suivre dans l'exécution le modèle que je t'ai montré sur la montagne. Et tu formeras la Résidence de dix tentures de lin retors, d'azur, de pourpre et de vermillon; tu les feras portant des Chérubins en brocart d'artiste. Une tenture aura vingt-huit coudées de longueur et quatre coudées de largeur; toutes les tentures auront la même dimension. Elles formeront des assemblages, chacun de cinq tentures assemblées l'une avec l'autre. Et tu ménageras des mailles d'azur au bord de chaque tenture à l'extrémité au point de jonction; tu feras la même opération au bord du tapis extérieur au second assemblage. Tu ménageras cinquante mailles par tenture et de même dans le second assemblage cinquante mailles à l'extrémité d'un tapis de sorte que les mailles correspondent l'une avec l'autre. Et tu feras cinquante agrafes d'or, et lieras les tentures l'une à l'autre avec les agrafes, et la Résidence sera une. Puis tu feras des tapis de poil de chèvre pour en former une tente qui protège la Résidence; tu feras onze de ces tapis. Un tapis aura trente coudées de longueur et quatre coudées de largeur par tapis; telle sera la dimension des onze tapis. Et tu assembleras cinq tapis d'une part et six tapis d'autre part, et tu rendoubleras le sixième tapis qui sera sur le devant de la tente. Et tu ménageras cinquante mailles au bord de chaque tapis extérieur, à la jonction, et cinquante mailles au bord de chaque tapis dans le second assemblage. Et tu feras cinquante agrafes de cuivre, et tu arrêteras les agrafes dans les mailles et tu assembleras la tente pour la rendre une. Et l'excédant du tapis de la tente qui se trouvera pendant, le demi-tapis de surplus, restera pendant à l'extrémité postérieure de la Résidence. Et le surplus restant sur la longueur du tapis de la tente, lequel sera d'une coudée d'un côté et d'une coudée de l'autre, restera pendant aux deux côtés de la Résidence pour la protéger. Et pour garantir la tente tu feras une couverture de peaux de béliers teintes en rouge et par dessus encore une couverture de peaux de chiens de mer. Et tu feras de bois d'acacia les ais pour la Résidence, qui seront placés debout, la longueur d'un ais sera de dix coudées et sa largeur d'une coudée et demie. Chaque ais aura deux tenons taillés l'un comme l'autre, tu les ménageras à tous les ais de la Résidence. Et tu feras les ais de la Résidence au nombre de vingt pour le côté sud au midi. Et tu feras quarante soubassements d'argent pour supporter vingt ais, deux soubassements par ais pour en recevoir les deux tenons, et pour le côté opposé de la Résidence, le côté du nord, vingt ais et quarante soubassements d'argent, deux soubassements par ais. Et pour le fond de la Résidence à l'occident tu feras six ais, et pour les angles de la Résidence au côté du fond tu feras deux ais qui devront être doubles dans le bas et aussi doubles dans le haut au premier anneau; tels seront-ils les deux, et ils seront aux deux angles; il y aura ainsi huit ais et leurs soubassements d'argent, seize soubassements, deux soubassements sous un ais, et deux soubassements sous l'autre. Et tu feras des traverses de bois d'acacia, cinq pour les ais de l'un des côtés de la Résidence, et cinq traverses pour les ais du second côté de la Résidence, et cinq traverses pour les ais du côté de la Résidence qui forme le fond à l'occident, et la traverse médiale au milieu des ais qu'elle traversera d'une extrémité à l'autre extrémité. Tu plaqueras d'or les ais, et tu feras d'or leurs anneaux destinés à recevoir les traverses que tu plaqueras d'or. Elève ainsi la Résidence d'après le modèle que je t'ai montré sur la montagne. Et tu feras un Rideau d'azur, de pourpre et de vermillon et de lin retors; ce sera un ouvrage de l'art du tisseur avec Chérubins. Tu le tendras sur quatre colonnes d'acacia qui seront plaquées d'or, dont les clous seront d'or et qui poseront sur quatre soubassements d'argent. Tu placeras le Rideau sous les agrafes des [tentures] et tu introduiras là en dedans du Rideau l'Arche du Témoignage de sorte que le Rideau vous fasse la séparation entre le Lieu-Saint et le Lieu-très-Saint. Et tu mettras le couvercle sur l'Arche dans le Lieu-très-Saint. Et tu dresseras la Table en dehors du Rideau, et le Candélabre vis-à-vis de la Table au côté sud de la Résidence, tandis que tu placeras la Table au côté nord. Et tu feras une draperie pour l'entrée de la Tente; elle sera d'azur, de pourpre, de vermillon et de lin retors et en brocart. Et pour porter la draperie tu feras cinq colonnes d'acacia que tu plaqueras d'or, dont tu feras les clous d'or et pour lesquelles tu couleras cinq soubassements d'airain. Et tu feras l'Autel en bois d'acacia; il aura cinq coudées de longueur et cinq coudées de largeur; l'Autel sera carré, et de trois coudées en hauteur. Et tu feras ses cornes à ses quatre angles d'où elles sortiront, et tu le plaqueras d'airain. Et tu feras ses vases destinés à recevoir les cendres, et ses pelles et ses patères et ses fourchettes et ses brasiers; tu emploieras l'airain pour tous ces ustensiles. Et tu feras un treillis en réseau d'airain, et tu fixeras au réseau d'airain quatre anneaux d'airain, à ses quatre coins. Et tu le placeras au-dessous de la corniche de l'Autel en bas, de sorte que le réseau s'élève jusqu'à la moitié de l'Autel. Tu feras aussi des barres pour l'Autel, des barres d'acacia que tu plaqueras d'airain, et l'on passera les barres dans les anneaux, de sorte que les barres se trouvent aux deux côtés de l'autel, quand on le transportera. Il sera creux et formé d'ais; et tel qu'il t'a été montré sur la montagne, tel on le fera. Tu disposeras aussi le Parvis de la Résidence: au côté sud, du midi, pour former le Parvis, on tendra sur une longueur de cent coudées des toiles de lin retors, à l'un des côtés, au moyen de vingt colonnes fixées sur vingt soubassements d'airain; les crochets des colonnes et leurs tringles seront d'argent; de même pour le côté du nord en longueur il y aura des toiles longues de cent coudées, et des colonnes au nombre de vingt avec leurs vingt soubassements d'airain, leurs crochets et leurs tringles d'argent. Et au côté de l'occident, qui formera la largeur du Parvis, il y aura des toiles de cinquante coudées avec leurs colonnes au nombre de dix, et leurs soubassements au nombre de dix; et la largeur du Parvis du côté de l'est, à l'orient, sera aussi de cinquante coudées; on y tendra d'une part quinze coudées de toiles soutenues par trois colonnes fixées sur trois soubassements, et d'autre part quinze coudées de toiles soutenues par trois colonnes fixées sur trois soubassements; et à la porte du Parvis il y aura un rideau de vingt coudées fait d'azur, de pourpre et de vermillon et de lin retors, et en brocart, avec ses quatre colonnes et leurs quatre soubassements. Toutes les colonnes du pourtour du Parvis seront munies de tringles d'argent; les crochets seront d'argent et les soubassements d'airain. Que la longueur du Parvis soit de cent coudées et sa largeur de cinquante contre cinquante, et sa hauteur de cinq coudées, que les toiles soient de lin retors et les soubassements d'airain. Que tous les ustensiles employés à tout genre de service dans la Résidence, et tous les clous, et tous les clous du Parvis soient d'airain. Et tu ordonneras aux enfants d'Israël de t'apporter de l'huile d'olive pure, d'olives triturées, pour le Candélabre, afin d'y entretenir les lampes perpétuellement. C'est dans la Tente du Rendez-vous en deçà du Rideau qui voile le Témoignage que Aaron et ses fils la prépareront du soir au matin en la présence de l'Éternel. C'est une prestation perpétuelle payable par les enfants d'Israël dans tous leurs âges. Du milieu des enfants d'Israël fais avancer vers toi Aaron, ton frère, et ses fils avec lui, pour me les attacher comme Prêtres, Aaron, Nadab et Abihu, Eléazar et Ithamar, fils d'Aaron. Et tu feras pour Aaron, ton frère, des vêtements sacrés qui soient un costume et une parure. Et tu t'adresseras à tous les experts que j'ai remplis d'un esprit de sagesse pour faire les habits d'Aaron qui doit m'être consacré et me servir dans le sacerdoce. Et voici les habits qu'ils ont à faire: un Pectoral et un Ephod et une Robe et une Tunique d'un tissu de mailles et un Turban et une Ceinture; et ils feront des vêtements sacrés pour Aaron, ton frère, et ses fils, qui me serviront dans le sacerdoce; et qu'ils y emploient l'or, l'azur, le pourpre, le vermillon et le lin. Et qu'ils fassent l'Ephod d'or, d'azur, de pourpre, de vermillon et de lin retors en ouvrage de tricot. Il se composera de deux pièces portant sur les épaules et jointes à leurs deux extrémités de manière à être assemblées. Et la ceinture appliquée sur l'Ephod pour le serrer, en sortira et sera du même tissu d'or, d'azur, de pourpre, de vermillon et de lin retors. Et tu prendras deux pierres d'onyx où tu graveras les noms des fils d'Israël, six de ces noms sur l'une des pierres, et les six noms restants sur l'autre, selon l'ordre de leur naissance. Tu emploieras l'art du lapidaire et l'art de graver les sceaux pour graver ces deux pierres aux noms des fils d'Israël; tu les enchâsseras dans des chatons d'or. Et tu placeras les deux pierres sur les épaulettes de l'Ephod, comme pierres qui rappelleront les enfants d'Israël, afin que Aaron porte sur ses deux épaules leurs noms devant l'Éternel en mémorial. Et tu feras des chatons d'or et deux chaînettes d'or pur que tu façonneras en cordons tressés, et tu fixeras aux chatons les chaînettes tressées. Et tu feras le Pectoral du Droit, du même travail que l'Ephod, en ouvrage de tricot; tu y emploieras l'or, l'azur, le pourpre, le vermillon et le lin retors. Il sera carré, rendoublé, d'un empan de longueur et d'un empan de largeur. Et tu l'enchâsseras de pierreries enchâssées, de quatre rangs de pierreries; le premier rang de sardoine, de topaze et d'émeraude; le second rang d'une escarboucle, d'un saphir et d'un diamant; le troisième rang d'une opale, d'une agate et d'une améthyste; et le quatrième rang d'un chrysolithe, d'un onyx et d'un jaspe; les chatons où elles seront enchâssées seront d'or. Et il y aura autant de pierres que de noms des fils d'Israël, douze comme les noms; elles seront gravées comme des sceaux, portant chacune son nom correspondant aux douze tribus. Et tu fixeras au Pectoral des chaînettes d'or pur façonnées en cordons tressés. Et tu mettras au Pectoral deux anneaux d'or que tu placeras aux deux extrémités du Pectoral. Et tu mettras aux deux anneaux les deux cordons d'or aux extrémités du Pectoral. Et les deux autres bouts des deux cordons tu les arrêteras aux deux chatons et les feras tenir aux deux épaulettes de l'Ephod sur le devant. Fais de plus deux anneaux d'or que tu placeras aux deux extrémités du Pectoral sur celui de ses bords qui est tourné vers l'Ephod en dedans. Et tu feras deux anneaux d'or que tu mettras aux deux pièces de l'Ephod en bas sur le devant juste à leur jonction au-dessus de la ceinture de l'Ephod. Et l'on attachera le Pectoral par ses anneaux aux anneaux de l'Ephod avec un cordon d'azur pour l'arrêter au-dessus de la ceinture de l'Ephod, afin que le Pectoral ne bouge pas de l'Ephod. Et Aaron portera les noms des fils d'Israël, sur le Pectoral du Droit, Aaron l'aura constamment sur la poitrine lorsqu'il entrera dans le Sanctuaire, comme mémorial devant l'Éternel. Et tu mettras sur le Pectoral du Droit l'Urim et Thummim qui seront sur la poitrine d'Aaron quand il se présentera devant l'Éternel, et Aaron portera constamment sur sa poitrine le droit des enfants d'Israël en présence de l'Éternel. Et tu feras la Robe sur laquelle porte l'Ephod, tout entière d'azur. Et dans son milieu elle aura son ouverture pour passer la tête, et l'ouverture sera bordée dans son contour d'un ourlet tissé, comme l'ouverture d'une cotte de mailles, afin qu'elle ne se déchire pas. Et sur sa bordure tu entremêleras des grenades d'azur, de pourpre et de vermillon, sur sa bordure tout autour avec des clochettes d'or entre les grenades tout autour, une clochette d'or puis une grenade, une clochette d'or puis une grenade, tout le long de la bordure de la robe. Et elle servira à Aaron pour le service, afin que le son en soit entendu quand, entrant dans le Sanctuaire, il paraîtra devant l'Éternel, et quand il sortira, pour qu'il ne meure pas. Et tu feras une plaque d'or pur, et tu y graveras, comme on grave les sceaux: Consécration à l'Éternel. Et tu y mettras un cordon d'azur pour l'attacher au Turban; elle sera fixée sur le devant du turban. Et elle sera au front d'Aaron qui sera chargé de l'iniquité des choses consacrées que les enfants d'Israël consacreront en tout genre d'offrandes saintes, et qu'elle soit constamment sur son front pour les faire agréer en présence de l'Éternel. Et tu formeras la Tunique d'un tissu de lin, et tu feras un Turban de lin et une Ceinture en brocart. Et pour les fils d'Aaron tu feras des tuniques et tu leur feras des ceintures et tu leur feras des bonnets pour costume et parure. Et tu les en revêtiras, Aaron, ton frère, et ses fils avec lui, et tu les oindras, et tu les installeras et tu les consacreras à mon service dans le sacerdoce. Et tu leur feras pour voiler leur nudité des caleçons de fil, qui iront des reins jusqu'aux cuisses. Et Aaron et ses fils les porteront quand ils entreront dans la Tente du Rendez-vous, ou qu'ils s'approcheront de l'Autel pour faire leur service dans le Sanctuaire, de peur qu'ils ne se chargent d'une faute et ne meurent: c'est là une règle perpétuelle pour lui et pour sa race après lui. Voici le rite du Sacre par lequel tu les engageras dans mon sacerdoce. Tu prendras un jeune taureau et deux béliers intacts et des pains azymes et des galettes azymes pétries dans l'huile, et des oublies azymes recouvertes d'huile; tu les feras de fleur de farine de froment. Puis tu les mettras dans une corbeille et tu les offriras dans la corbeille en même temps que le jeune taureau et les deux béliers. Alors tu amèneras Aaron et ses fils à l'entrée de la Tente du Rendez-vous et tu les laveras avec de l'eau. Et prenant les vêtements tu revêtiras Aaron de la tunique et de la Robe, de l'Ephod et du Pectoral, et le ceindras de la Ceinture de l'Ephod; et tu poseras le Turban sur sa tête, et appliqueras au Turban le diadème de consécration. Puis tu prendras l'huile d'onction que tu répandras sur sa tête pour lui conférer l'onction. Tu feras aussi approcher ses fils, et tu les revêtiras de tuniques; et tu les ceindras d'une ceinture, Aaron et ses fils, et tu leur attacheras les bonnets. Et le sacerdoce sera leur attribution perpétuelle; installe donc Aaron et ses fils. Et tu amèneras le taureau devant la Tente du Rendez-vous, et Aaron et ses fils imposeront leurs mains sur la tête du taureau; et tu égorgeras le taureau devant l'Éternel à l'entrée de la Tente du Rendez-vous. Puis tu prendras du sang du taureau, et avec le doigt tu en enduiras les cornes de l'Autel, et tu répandras tout le reste au pied de l'Autel. Et tu détacheras toute la graisse qui couvre les intestins et le grand lobe attenant, au foie et les deux reins et la graisse qui les enveloppe, et c'est ce que tu feras fumer sur l'Autel. Mais tu brûleras au feu en dehors du camp la chair, la peau et la fiente du taureau; il est une victime d'expiation. Ensuite tu prendras l'un des béliers, et Aaron et ses fils imposeront leurs mains sur la tête du bélier; et tu égorgeras le bélier, puis prenant son sang tu en arroseras le tour de l'Autel; et tu découperas le bélier en quartiers, et tu laveras ses intestins et ses jambes que tu placeras sur ses quartiers et sur sa tête; et tu feras fumer le bélier en entier sur l'Autel; c'est un holocauste fait à l'Éternel, un parfum agréable; c'est une victime brûlée pour l'Éternel. De même tu prendras l'autre bélier, et Aaron et ses fils imposeront leurs mains sur la tête du bélier, et tu égorgeras le bélier; puis ayant pris de son sang tu en mettras au bout de l'oreille droite d'Aaron et au bout de l'oreille droite de ses fils et au pouce droit de leurs mains et au grand orteil de leur pied droit et tu en répandras sur tout le tour de l'Autel. Et tu prendras du sang sur l'Autel et de l'huile d'onction et tu en aspergeras Aaron et ses vêtements, et ses fils et les vêtements de ses fils avec lui, le consacrant ainsi lui et ses vêtements et ses fils et les vêtements de ses fils avec lui. Après cela détache du bélier la graisse et la queue plate et la graisse qui enveloppe les intestins, et le grand lobe attenant au foie et les deux reins et la graisse qui les recouvre et l'éclanche droite (car c'est le bélier d'installation), et prends un pain et une galette à l'huile et une oublie dans la corbeille des azymes servis devant l'Éternel, et mets le tout dans les mains d'Aaron et dans les mains de ses fils, et balance-le par agitation devant l'Éternel. Et l'ayant retiré de leurs mains tu le feras fumer à l'Autel sur l'holocauste en parfum agréable à l'Éternel; c'est une offrande brûlée pour l'Éternel. Puis tu détacheras la poitrine du bélier de l'installation d'Aaron et tu la balanceras par agitation devant l'Éternel, et tu l'auras pour ta part. Consacre ainsi la poitrine balancée par agitation et l'éclanche présentée par élévation et détachée du bélier d'installation, qui auront été balancées et élevées, aussi bien de celui d'Aaron que de celui de ses fils. Et cela deviendra une prestation perpétuelle des enfants d'Israël en faveur d'Aaron et de ses fils, car c'est une élévation; et les enfants d'Israël prélèveront une élévation sur leurs sacrifices pacifiques, leur élévation présentée à l'Éternel. Et les vêtements sacrés d'Aaron passeront à ses fils après lui, et ils les mettront pour recevoir l'onction et être installés. Ils seront portés sept jours par celui de ses fils qui lui succédera dans le sacerdoce et paraîtra dans la Tente du Rendez-vous pour officier au Sanctuaire. Et tu prendras le bélier d'installation, et en cuiras la chair en lieu saint. Et ce sera à l'entrée de la Tente du Rendez-vous que Aaron et ses fils mangeront la chair du bélier et le pain contenu dans la corbeille, mangeant ainsi ce avec quoi aura été faite pour eux l'expiation qui les préparera à être installés et consacrés; mais qu'aucune personne étrangère n'en mange, car ce sont choses sacrées. Que s'il reste de la chair d'installation et du pain jusqu'au matin, tu brûleras ce reste au feu; il ne sera point mangé, car c'est chose sacrée. Et tu suivras à l'égard d'Aaron et de ses fils tous ces ordres que je t'ai donnés; tu emploieras sept jours à leur installation. Et par jour pour les expiations tu offriras un taureau en sacrifice pour le péché, et tu purgeras de péché l'Autel par les expiations que tu y feras et tu l'oindras pour le consacrer. Tu emploieras sept jours aux expiations à faire sur l'Autel, et à sa consécration, afin qu'il soit très-saint; quiconque touchera l'Autel devra être consacré. Et voici ce que tu offriras sur l'Autel: deux agneaux d'un an par jour constamment. Tu offriras l'un des agneaux le matin et l'autre agneau dans la soirée, et par agneau un décime de fleur de farine mêlé avec le quart d'un hin d'huile d'olives triturées, et une libation d'un quart de hin de vin. Et tu offriras l'autre agneau dans la soirée en y ajoutant la même oblation et la même libation que le matin, comme parfum agréable et victime brûlée pour l'Éternel. Tel est l'holocauste perpétuel pour vos générations à offrir devant l'entrée de la Tente du Rendez-vous devant l'Éternel, où je me rencontrerai avec vous pour t'y parler. Car je m'y rencontrerai avec les enfants d'Israël, et ma gloire rendra ce lieu saint. Et je consacre la Tente du Rendez-vous et l'Autel; et je consacrerai Aaron et ses fils pour me servir dans le sacerdoce. Et je résiderai au milieu des enfants d'Israël, et je serai leur Dieu; et ils reconnaîtront que je suis l'Éternel, leur Dieu, qui les ai tirés du pays d'Egypte pour résider au milieu d'eux, moi, l'Éternel, leur Dieu. Et tu feras un Autel pour faire fumer l'encens, tu le feras de bois d'acacia; il aura une coudée de longueur et une coudée de largeur, une forme carrée et deux coudées de hauteur avec des cornes qui en sortent. Et tu le plaqueras d'or pur, et le dessus et les parois, dans toute sa superficie, de même que ses cornes, et autour tu ménageras une bordure d'or. Et tu y fixeras deux anneaux d'or à ses deux côtés au-dessous de la bordure; tu les fixeras à ses deux flancs pour recevoir les barres qui serviront à le transporter. Et tu feras les barres de bois d'acacia, et tu les plaqueras d'or. Et tu le placeras devant le rideau qui cache l'Arche du Témoignage devant le Propitiatoire qui couvre le Témoignage, au lieu où je m'abouche avec toi. Et Aaron y fera fumer un encens d'aromates; il le fera fumer tous les matins lorsqu'il arrangera les lampes; et Aaron le fera fumer aussi lorsque dans la soirée il placera les lampes: que l'encens fume ainsi continuellement devant l'Éternel dans vos âges à venir. Vous n'y offrirez ni encens étranger, ni holocauste, ni oblation, et n'y répandrez aucune libation. Une fois l'année Aaron fera des expiations sur ses cornes avec le sang versé pour l'expiation du péché; une fois l'année il y fera des expiations dans vos âges à venir. Ce sera un lieu très-saint à l'Éternel. Et l'Éternel adressa ces paroles à Moïse : Lorsque dans la revue des enfants d'Israël tu en compteras le nombre total, chacun d'eux paiera à l'Éternel une rançon expiatoire pour sa vie au moment de leur revue, afin qu'une plaie ne leur soit pas infligée au moment de leur revue. Voici ce que paieront tous ceux qui passeront à la revue, un demi-sicle, monnaie du sanctuaire, le sicle de vingt géras; un demi-sicle sera le don prélevé pour l'Éternel. Tout homme âgé de vingt ans et au delà qui passera à la revue paiera le don prélevé pour l'Éternel. Le riche ne paiera pas plus, et le pauvre pas moins que le demi-sicle de prestation à l'Éternel, pour la rançon expiatoire de vos vies. Et ayant reçu des enfants d'Israël l'argent des rançons expiatoires, tu l'affecteras au travail de la Tente du Rendez-vous, afin que ce soit pour les enfants d'Israël un mémorial devant l'Éternel, une rançon expiatoire de leurs vies. Et l'Éternel adressa ces paroles à Moïse : Tu feras un Bassin d'airain dont le support soit d'airain, pour les ablutions, et tu le placeras entre la Tente du Rendez-vous et l'Autel, et tu y mettras de l'eau. Et Aaron et ses fils s'y laveront les mains et les pieds. Lorsqu'ils entreront dans la Tente du Rendez-vous, ils feront ces ablutions, de peur qu'ils ne meurent, ou lorsqu'ils s'approcheront de l'Autel pour officier, pour faire fumer une offrande brûlée pour l'Éternel. Et ils se laveront les mains et les pieds de peur qu'ils ne meurent, et ce sera une règle perpétuelle pour eux, pour lui et sa race dans les âges à venir. Et l'Éternel adressa ces paroles à Moïse : Procure-toi des meilleurs aromates, cinq cents [sicles] de myrrhe fluide, une demi-dose soit deux cent cinquante sicles de cannelle odorante et deux cent cinquante de roseau de senteur : et cinq cents de casse, poids du sanctuaire, et un hin d'huile d'olive; et tu en composeras l'huile sainte de l'onction, préparation parfumée que tu feras selon l'art du parfumeur: telle sera l'huile sainte de l'onction. Et tu en oindras la Tente du Rendez-vous et l'Arche du Témoignage et la Table et tous ses ustensiles et le Candélabre et tout son attirail, et l'Autel aux parfums et l'Autel des holocaustes et tous ses ustensiles, et le Bassin et son support, les consacrant ainsi afin qu'ils soient très-saints: pour les toucher il faudra, être consacré. Tu oindras aussi Aaron et ses fils que tu consacreras pour me servir dans le sacerdoce. Et tu parleras aux enfants d'Israël en ces termes: Telle est l'huile sainte de l'onction, que je me réserve pour vos âges à venir; on n'en répandra sur le corps d'aucun homme, et vous n'en composerez point de pareille aux mêmes doses: elle est sainte et doit être sacrée pour vous : quiconque en préparera de pareille et en donnera à un étranger sera extirpé de son peuple. Et l'Éternel dit à Moïse: Procure-toi des aromates et du stacté, et de la blatte et du galbanum à odeur forte, et de l'oliban pur à doses égales; et tu en composeras un encens odorant préparé par l'art du parfumeur, salé, pur, saint. Et tu en pileras pour en faire une poudre dont tu mettras devant le Témoignage dans la Tente du Rendez-vous où je m'abouche avec toi: vous l'aurez pour très-saint. Et vous n'imiterez point pour votre usage cet encens dont vous prendriez les doses: il sera pour vous une chose sacrée, réservée pour l'Éternel. L'homme qui l'imitera pour en respirer le parfum, sera extirpé de son peuple. Et l'Éternel adressa ces paroles à Moïse : Vois, j'ai appelé nommément Betsaléel, fils de Ouri, fils de Hur, de la tribu de Juda, et je le remplis de l'esprit de Dieu, de sens, d'intelligence, d'entente et d'industrie en tout genre, pour concevoir des idées, pour travailler l'or et l'argent et l'airain, pour graver les pierres à enchâsser, pour ouvrager le bois et exécuter toutes sortes de travaux. Et voici, je lui ai adjoint Oholiab, fils d'Ahisamach, de la tribu de Dan, et j'ai mis de l'intelligence dans l'esprit de tous ceux qui ont un esprit intelligent, afin qu'ils exécutent tout ce que je t'ai prescrit, la Tente du Rendez-vous et l'Arche du Témoignage et le Propitiatoire qui la couvre et tous les meubles de la tente, et la Table et ses ustensiles et le Candélabre d'or pur et tout son attirail, et l'Autel aux parfums et l'Autel des holocaustes et tous ses ustensiles, et le Bassin et son support, et les tissus de mailles, et les Vêtements sacrés du prêtre Aaron et les habits de ses fils pour l'usage du sacerdoce, et l'Huile de l'onction et l'Encens d'aromates pour l'usage du Sanctuaire: qu'ils se conforment dans l'exécution à tous les ordres que je t'ai donnés. Et l'Éternel s'adressa à Moïse en ces mots : Adresse ces paroles aux enfants d'Israël: Observez bien mes sabbats; car ils serviront de signe entre moi et vous dans vos âges futurs pour vous faire comprendre que c'est moi, l'Éternel, qui vous ai consacrés. Observez donc le jour du repos, car il est sacré pour vous; qui le profanera sera mis à mort; toute personne qui l'emploiera à une affaire sera extirpée du milieu de son peuple. Six jours l'on vaquera à ses affaires, mais au septième c'est jour de repos consacré à l'Éternel; quiconque fera une affaire le septième jour sera mis à mort. Ainsi les enfants d'Israël garderont le sabbat en observant le jour du repos dans leurs âges futurs comme une institution éternelle. Ce sera éternellement un signe entre moi et les enfants d'Israël; car en six jours l'Éternel a fait les cieux et la terre, et le septième jour Il s'est reposé et a repris haleine. Et quand Il eut achevé de parler avec Moïse sur le mont de Sinaï, Il lui remit les Deux Tables du Témoignage, tables de pierre écrites du doigt de Dieu. Et le peuple, voyant que Moïse tardait à descendre de la montagne, se rassembla autour d'Aaron et lui dit: Allons! fais-nous un Dieu qui marche devant nous, car nous ne savons ce qu'est devenu ce Moïse, l'homme qui nous a fait sortir du pays d'Egypte. Et Aaron leur dit: Enlevez les anneaux d'or qui sont aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles, et apportez-les-moi. Et tous ils s'ôtèrent les anneaux d'or qu'ils avaient aux oreilles et les apportèrent à Aaron. Alors Aaron les ayant reçus de leurs mains, les jeta au moule dans l'atelier et il en fit un veau de fonte; alors ils dirent: Israël, voilà ton Dieu qui t'a tiré du pays d'Egypte. Et Aaron voyant cela dressa un autel devant lui et fit publier: Demain c'est fête en l'honneur de l'Éternel. Et à leur lever le lendemain, ils sacrifièrent des holocaustes et ils offrirent des sacrifices pacifiques; et le peuple s'assit pour manger et boire, puis ils se mirent à danser. Alors l'Éternel parla à Moïse: Va, descends, car il forfait ton peuple que tu as tiré du pays d'Egypte : ils se sont promptement écartés de la voie que je leur ai prescrite: ils se sont fabriqué un veau de fonte et l'ont adoré, et lui ont fait des sacrifices et ont dit: Israël, c'est là ton Dieu qui t'a tiré du pays d'Egypte. Et l'Éternel dit à Moïse: Je regarde ce peuple, et voici, c'est un peuple au col roide; or maintenant donc laisse-moi agir; il faut que ma colère s'allume contre eux et que je les détruise, mais de toi je ferai une grande nation. Et Moïse chercha à apaiser l'Éternel, son Dieu, et dit: Éternel, pourquoi ta colère s'allumerait-elle contre ton peuple que tu as tiré du pays d'Egypte par une grande force et d'une main puissante? Pourquoi les Égyptiens diraient-ils: C'est pour leur perte qu'il les a fait partir, afin de les tuer dans les montagnes et de les exterminer de la face de la terre? Reviens de ton courroux qui s'enflamme, et repens-toi de la menace que tu as faite à ton peuple. Souviens-toi d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, tes serviteurs, auxquels tu as juré par toi-même et auxquels tu as dit: Je multiplierai votre postérité comme les étoiles du ciel, et tout ce pays que j'ai promis, je le donnerai à vos descendants en propriété éternelle. Alors l'Éternel se repentit de la menace qu'il avait dit vouloir exécuter sur son peuple. Et Moïse se tourna et descendit de la montagne, portant à la main les Deux Tables du Témoignage, tables écrites des deux côtés; elles étaient écrites aussi bien d'un côté que de l'autre. Et les tables étaient l'ouvrage de Dieu, et l'écriture était l'écriture de Dieu gravée sur les tables. Alors Josué entendit les cris du peuple qui vociférait, et dit à Moïse: C'est le cri de guerre dans le camp. Et Moïse répondit: Ce ne sont ni les cris de gens qui chantent victoire, ni les cris de gens qui déplorent une défaite; j'entends les voix de gens qui chantent. Et lorsqu'il fut près du camp et qu'il aperçut le veau et les chœurs, Moïse fut enflammé de colère et il jeta d'entre ses mains les tables et les brisa au pied de la montagne. Puis il prit le veau qu'ils avaient fait et le brûla au feu, et le broya jusqu'à le réduire en une poudre, qu'il répandit sur l'eau qu'il fit boire aux enfants d'Israël. Et Moïse dit à Aaron: Que t'a fait ce peuple pour le charger d'un grand péché? Et Aaron dit: Que la colère de mon seigneur ne s'allume pas! Tu connais ce peuple et sa perversité; ils m'ont dit: Fais-nous un Dieu qui marche à notre tête; car ce Moïse, l'homme qui nous a fait sortir du pays d'Egypte, nous ne savons ce qu'il est devenu. C'est alors que je leur ai dit: Que tous ceux qui portent de l'or l'enlèvent. Et ils me l'ont remis, et je l'ai exposé au feu, et il en est résulté ce veau. Et lorsque Moïse vit que le peuple était sans frein, Aaron lui ayant lâché la bride, et deviendrait le jouet de ses ennemis, Moïse se plaça à la porte du camp et dit: A moi tous ceux qui sont à l'Éternel! Et tous les fils de Lévi se réunirent auprès de lui. Et il leur dit: Ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: Mettez chacun l'épée au côté, passez et repassez d'une porte du camp à l'autre porte, et tuez chacun votre frère et chacun votre ami et chacun votre prochain. Et les fils de Lévi exécutèrent l'ordre de Moïse, et en ce jour dans le peuple il tomba environ trois mille hommes. Et Moïse dit: Accomplissez aujourd'hui votre consécration à l'Éternel, même au prix de votre fils et de votre frère, et cela pour attirer sur vous aujourd'hui une bénédiction. Et le lendemain Moïse dit au peuple: Vous avez commis un grand péché; or je vais monter vers l'Éternel; peut-être pourrai-je expier votre péché. Moïse retourna donc auprès de l'Éternel et dit: Hélas! ce peuple s'est rendu coupable d'un grand péché, et ils se sont fait un dieu d'or. Puisses-tu maintenant pardonner leur péché! sinon, oh! efface-moi de ton livre écrit par toi. Et l'Éternel dit à Moïse: Ce sont ceux qui ont péché contre moi que j'effacerai de mon livre, va maintenant et mène le peuple où je t'ai dit: Voici, mon ange te précédera; mais au jour de mes châtiments je les châtierai de leur péché. Ainsi l'Éternel frappa le peuple pour avoir fait le veau exécuté par Aaron. Et l'Éternel dit à Moïse: Porte-toi d'ici, toi et le peuple que tu as tiré du pays d'Egypte, vers le pays que j'ai promis par serment à Abraham et à Isaac et à Jacob en disant: Je le donnerai à ta postérité : et je te ferai précéder par un ange, et je chasserai les Cananéens, les Amoréens et les Héthiens et les Phérisiens et les Hévites et les Jébusites; vers le pays découlant de lait et de miel; car je ne serai point parmi vous durant le trajet, parce que vous êtes un peuple au col roide, de peur que je ne vous consume en chemin. Et le peuple ayant entendu ce sinistre langage prit le deuil et personne ne se couvrit de ses ornements. Et l'Éternel dit à Moïse: Dis aux enfants d'Israël: Vous êtes un peuple au col roide; si je faisais un seul instant route avec vous, je vous détruirais. Et maintenant dépose tes ornements, et je verrai ce que j'ai à te faire. Les enfants d'Israël se dépouillèrent donc de leurs ornements, après s'être éloignés du mont Horeb. Et Moïse prit la Tente et se la dressa en dehors du camp, à distance du camp; et il l'appela Tente du Rendez-vous. Et tous ceux qui cherchaient l'Éternel se rendaient à la Tente du Rendez-vous qui se trouvait en dehors du camp. Et lorsque Moïse se rendait à la Tente, tout le peuple se levait, et chacun se tenait debout à la porte de sa propre tente, et suivait Moïse du regard jusqu'à son arrivée à la Tente. Et lorsque Moïse arrivait à la Tente, la colonne de nuée descendait et se posait à l'entrée de la Tente, et Il s'entretenait avec Moïse. Et tout le peuple voyait la colonne de nuée qui se tenait à l'entrée de la Tente, et tout le peuple se levait, et chacun se prosternait à l'entrée de sa propre tente. Et l'Éternel parlait à Moïse face à face, comme un homme parle à son ami; puis il revenait au camp; mais Josué, fils de Nun, jeune homme qui le servait, ne quittait point l'intérieur de la Tente. Et Moïse dit à l'Éternel: Voici, tu me dis: Mène ce peuple en avant! et tu ne me fais pas connaître qui tu veux envoyer avec moi, et cependant tu m'as dit: Je te connais nommément, et tu as aussi trouvé grâce à mes yeux. Eh bien! puisque j'ai pu trouver grâce à tes yeux, daigne me faire connaître ta voie pour que je te connaisse, afin de trouver grâce à tes yeux, et considère que cette nation est ton peuple. Et Il dit: Tu seras accompagné de ma présence et je t'amènerai au repos. Et il Lui répondit: Si tu ne nous accompagnes pas de ta présence, ne nous fais point partir d'ici. Et comment sera-t-il notoire que j'ai trouvé grâce à tes yeux, moi et ton peuple? n'est-ce pas si tu nous accompagnes, et si nous sommes distingués moi et ton peuple de tous les peuples qui sont sur la face de la terre? Et l'Éternel dit à Moïse: Je ferai aussi cela même que tu viens de dire; car tu as trouvé grâce à mes yeux, et je te connais nommément. Et Moïse reprit: Fais-moi donc contempler ta gloire! Et l'Éternel dit: Je ferai passer toute ma beauté devant ta face et nommerai le nom de l'Éternel devant toi; aussi bien je suis propice à qui je suis propice, et miséricordieux pour qui je suis miséricordieux. Et Il dit: Tu ne saurais contempler ma face, car l'homme ne peut me voir et vivre. Et l'Éternel dit: J'ai près de moi un lieu: tu t'y tiendras sur le rocher, et quand ma gloire passera, je te placerai dans une cavité du rocher et je t'abriterai de ma main jusqu'à ce que je sois passé; puis je retirerai ma main afin que tu me voies par derrière, mais ma face n'est pas visible. Et l'Éternel dit à Moïse: Taille-toi deux tables de pierre comme les premières; et j'écrirai sur les tables les paroles qui se trouvaient sur les premières tables que tu as brisées. Et tiens-toi prêt dès le matin et monte le matin à la montagne de Sinaï, et t'y présente à moi sur le sommet de la montagne. Et que personne ne monte avec toi, et que personne ne se montre sur toute la montagne, et que ni menu ni gros bétail ne pâture du côté de cette montagne-là. Alors Moïse tailla deux tables de pierre comme les premières, et il se leva le matin et monta à la montagne de Sinaï selon l'ordre qu'il avait reçu de l'Éternel, et il prit dans sa main les deux tables de pierre. Alors l'Éternel descendit dans la nue et s'y rencontra avec lui, et Il prononça le nom de l'Éternel. Et l'Éternel passa devant lui et proclama «l'Éternel, l'Éternel, Dieu miséricordieux et clément, patient, et riche en amour et en fidélité, qui conserve son amour jusqu'à la millième génération, qui pardonne l'iniquité, la désobéissance et le péché, mais qui ne laisse pas toujours impuni, faisant tomber la peine des pères sur les enfants et les enfants des enfants jusqu'à la troisième et à la quatrième génération.» Alors Moïse aussitôt se prosterna contre terre et adora et il dit: Si j'ai pu trouver grâce à tes yeux, Seigneur, que le Seigneur passe au milieu de nous, puisque c'est un peuple au col roide, et pardonne notre égarement et notre péché, et fais de nous ta propriété. Et Il dit: Voici, je conclus une alliance; devant tout ton peuple je veux opérer des miracles tels qu'il n'en a point été produit en aucun pays et chez aucune nation, et tout le peuple, au sein duquel tu es, verra l'œuvre de l'Éternel; car ce que je vais faire avec toi sera terrible. Prends garde à ce que je te commande aujourd'hui! Voici, je chasserai devant toi les Amoréens et les Cananéens et les Héthiens et les Phérisiens et les Hévites et les Jébusites. Garde-toi d'accorder une alliance aux habitants du pays où tu entreras, de peur d'avoir en eux un piège parmi vous; vous détruirez au contraire leurs autels et briserez leurs statues, et arracherez leurs Aschères, car tu n'adoreras aucun autre Dieu; car l'Éternel, dont le nom est le Jaloux, est un Dieu jaloux; garde-toi d'accorder une alliance aux habitants du pays, de peur que, lorsqu'ils se prostituent à la suite de leurs dieux et font des sacrifices à leurs dieux, ils ne t'invitent et que tu ne manges de leurs victimes, et que tu ne maries tes fils parmi leurs filles, et que leurs filles, se prostituant à la suite de leurs dieux, n'entraînent tes fils à se prostituer à la suite de leurs dieux. Tu ne te feras point de dieu de fonte. Tu observeras la fête des azymes; sept jours tu mangeras des azymes, comme je te l'ai prescrit, à l'époque du mois des épis; car c'est dans le mois des épis que tu es sorti d'Egypte. Toutes les prémices de la maternité m'appartiennent, ainsi que dans tous tes troupeaux tout mâle premier-né du gros et du menu bétail. Mais le premier-né de l'âne tu le rachèteras au moyen d'un mouton; et si tu ne le rachètes pas, tu l'assommeras. Tu rachèteras tout premier-né de tes fils, et l'on ne se présentera pas devant moi les mains vides. Six jours tu travailleras, mais tu chômeras le septième jour, même pendant les semailles et la moisson tu le chômeras. Tu feras la fête des Semaines en offrant les prémices du froment moissonné, et la fête de la rentrée des récoltes l'année étant révolue. Trois fois par an tous tes mâles se présenteront devant le Seigneur, l'Éternel, Dieu d'Israël. Car je chasserai les nations devant toi et étendrai tes frontières, et personne ne convoitera ton pays, lorsque trois fois par an tu iras en pèlerinage te présenter devant l'Éternel, ton Dieu. Tu n'immoleras point sur du levain le sang de mes victimes, et là victime de la fête de Pâques ne sera point conservée jusqu'au matin. Tu apporteras à la maison de l'Éternel, ton Dieu, la fleur des prémices de ton sol. Tu ne feras pas cuire le chevreau au lait de sa mère. Et l'Éternel dit à Moïse: Mets par écrit ces paroles; car c'est aux termes de ces paroles que je conclus une alliance avec toi et avec Israël. Et Moïse fut là avec l'Éternel quarante jours et quarante nuits; il ne mangea point de pain et ne but point d'eau; et il écrivit sur des tables les paroles de l'alliance, dix paroles. Et lorsque Moïse descendit du mont de Sinaï, les Deux Tables du Témoignage étant dans les mains de Moïse qui descendait de la montagne, Moïse ne se doutait pas que la peau de son visage resplendît, parce qu'il s'était entretenu avec Lui. Et Aaron et tous les enfants d'Israël regardèrent Moïse, et voici, la peau de son visage rayonnait, et ils craignaient de l'aborder. Mais Moïse les appela, et Aaron et tous les princes de l'assemblée se dirigèrent vers lui, et il leur parla. Après cela, tous les enfants d'Israël s'approchèrent, et il leur transmit tous les ordres que l'Éternel lui avait donnés sur le mont de Sinaï. Et Moïse ayant terminé le discours qu'il leur adressait, mit un voile sur sa figure. Et lorsque Moïse pénétrait devant l'Éternel pour lui parler, il ôtait le voile jusqu'à ce qu'il sortît; et étant sorti, il redisait aux enfants d'Israël tout ce qui lui avait été ordonné. Et les enfants d'Israël voyant le visage de Moïse, aperçurent la peau resplendissante de son visage. C'est pourquoi Moïse mettait le voile sur son visage jusqu'à ce qu'il entrât pour parler avec Lui. Alors Moïse réunit toute l'assemblée des enfants d'Israël et leur dit: Voici les choses que l'Éternel ordonne de faire : Pendant six jours tu vaqueras à tes affaires, mais au septième jour vous aurez un saint sabbat férié en l'honneur de l'Éternel; quiconque vaquera ce jour-là à une affaire sera mis à mort. Le jour du sabbat vous n'allumerez de feu dans aucune de vos demeures. Et Moïse adressa à toute l'assemblée des enfants d'Israël ces paroles: Voici l'ordre que l'Éternel a donné en ces termes : Prenez sur vos biens une offrande pour l'Éternel: que tout homme généreux de cœur la présente, cette offrande, à l'Éternel, de l'or, de l'argent et de l'airain, et de l'azur et du pourpre et du vermillon et du lin et du poil de chèvre, et des peaux de béliers teintes en rouge et des peaux de chiens de mer et du bois d'acacia; de l'huile pour le Candélabre et des aromates pour l'huile d'onction et l'encens odorant, et des pierres d'onyx et des pierreries enchâssées pour l'Ephod et le Pectoral. Et que tous ceux d'entre vous qui ont un esprit intelligent viennent et exécutent tout ce que l'Éternel a commandé, la Résidence, sa tente et sa couverture, ses agrafes et ses ais, ses traverses, ses colonnes et ses soubassements; l'Arche et ses barres, le Propitiatoire et le Rideau; la Table et ses barres et tous ses ustensiles et les Pains de présentation; et le Candélabre et son attirail et ses lampes et l'huile du Candélabre; et l'Autel aux parfums et ses barres et l'huile d'onction et l'encens odorant, et le Rideau de la porte pour la porte de la Résidence; l'Autel des holocaustes et son treillis en réseau d'airain, ses barres et tous ses ustensiles; le Bassin et son support; les toiles du Parvis, ses colonnes et ses soubassements et le rideau de la porte du Parvis, les piliers de la Résidence et les piliers du Parvis et ses cordes, les costumes solennels pour faire le service dans le Sanctuaire, les Vêtements sacrés pour le prêtre Aaron et les vêtements de ses fils pour les fonctions sacerdotales. Alors toute l'assemblée des enfants d'Israël sortit de la présence de Moïse. Et tous ceux que leur cœur y portait et qui étaient de bonne volonté vinrent et apportèrent l'offrande de l'Éternel pour l'œuvre de la Tente du Rendez-vous et tous ses ouvrages et pour les vêtements sacrés. Les hommes vinrent aussi bien que les femmes, tous ceux que leur cœur y portait, et offrirent des boucles de narine, des pendants d'oreille et des bagues et des colliers, toutes sortes de joyaux d'or, tous ceux qui avaient à présenter à l'Éternel une offrande d'or par agitation; et ceux chez qui se trouvait de l'azur et du pourpre et du vermillon et du lin et du poil de chèvre et des peaux de béliers teintes en rouge et des peaux de chiens de mer, l'apportèrent, et tous ceux qui voulaient présenter par élévation une offrande d'argent et d'airain présentèrent l'offrande à l'Éternel; et tous ceux chez qui se trouvait du bois d'acacia propre au travail de toutes sortes d'ouvrages l'apportèrent. Et toutes les femmes d'un esprit intelligent se mirent à coudre de leurs mains et apportèrent des coutures d'azur et de pourpre, de vermillon et de lin. Et toutes les femmes portées de bonne volonté et douées d'intelligence firent des coutures de poil de chèvre. Et les princes fournirent les pierres d'onyx et les pierreries enchâssées pour l'Ephod et le Pectoral, et les aromates et l'huile pour le Candélabre et pour l'huile d'onction et l'encens odorant. Tous, hommes et femmes, que leur cœur portait à contribuer à tous les ouvrages que l'Éternel avait donné par Moïse l'ordre de faire, les enfants d'Israël apportèrent à l'Éternel des dons volontaires. Et Moïse dit aux enfants d'Israël: Voyez, l'Éternel a nommément appelé Betsaléel, fils de Ouri, fils de Hur, de la tribu de Juda, et Il l'a rempli de l'Esprit de Dieu, d'intelligence, de sens, de connaissance et de savoir-faire en toute chose, et du talent d'inventer, et de travailler l'or et l'argent et l'airain et de graver les pierres à enchâsser et de sculpter le bois, d'exécuter toute œuvre d'art; et Il lui a aussi accordé le don d'instruire, à lui et à Oholiab, fils d'Ahisamach, de la tribu de Dan; Il les a remplis d'un sens intelligent pour exécuter toute sorte d'ouvrage de forgeron et de charpentier et d'ouvrier en brocart d'azur, de pourpre, de vermillon et de lin, et de tisserand; ils sont à même d'imaginer toute sorte d'ouvrage et d'inventer des œuvres d'art. Ainsi Betsaléel et Oholiab et tous les experts en qui l'Éternel avait mis l'intelligence et le sens du savoir-faire, exécuteront toute l'œuvre du travail du Sanctuaire, tout ce qu'a prescrit l'Éternel. Alors Moïse appela Betsaléel et Oholiab et tous les experts en qui l'Éternel avait mis le sens de l'intelligence, tous ceux que leur cœur portait à entreprendre l'ouvrage pour l'exécuter. Et ils reçurent de Moïse toutes les offrandes apportées par les enfants d'Israël pour l'œuvre du travail du Sanctuaire qui devait être fait; et tous les matins on lui apportait encore des dons volontaires. Cependant tous ces experts occupés à tout le travail du sanctuaire, quittant chacun l'ouvrage qu'ils faisaient, vinrent et, s'adressant à Moïse, lui dirent: Le peuple apporte beaucoup de choses, beaucoup plus qu'il n'en faut pour faire l'ouvrage que l'Éternel a commandé d'exécuter. Alors Moïse ordonna que dans tout le camp fût répandu cet avis: Que personne, ni homme ni femme, ne procure plus d'offrandes pour le Sanctuaire, et le peuple cessa d'en apporter. Car il y avait assez d'objets confectionnés pour tous les ouvrages à faire et même il y en avait de reste. En conséquence tous ces experts employés à l'œuvre formèrent la Résidence de dix tentures de lin retors, d'azur, de pourpre et de vermillon; ils les firent portant des chérubins en ouvrage de broderie. Une tenture eut vingt-huit coudées de longueur et quatre coudées de largeur; toutes les tentures furent de la même dimension. Et l'on fit des assemblages chacun de cinq tentures assemblées l'une avec l'autre; et l'on ménagea des mailles d'azur au bord d'une tenture, celle du bout au point de jonction; on fit la même opération au bord du tapis du bout dans le second assemblage. On ménagea cinquante mailles à une tenture, et de même au second assemblage cinquante mailles à l'extrémité d'un tapis au second assemblage, de sorte que les mailles coïncidaient l'une avec l'autre. Et l'on fit cinquante agrafes d'or, et assemblant les tentures l'une avec l'autre au moyen des agrafes, on obtint la Résidence formant un tout. Puis l'on fit des tapis de poil de chèvre pour en composer une tente qui protégeât la Résidence: on fit onze tapis. Un tapis eut trente coudées de longueur et quatre coudées de largeur par tapis, les onze tapis de la même dimension. Et l'on assembla cinq tapis d'une part et six tapis d'autre part. Et l'on ménagea cinquante mailles au bord du tapis du bout à la jonction et cinquante mailles au bord du tapis au second assemblage. Et l'on fit cinquante agrafes d'airain pour assembler la tente qui devint un tout. Et pour garantir la Tente, on fit une couverture de peaux de béliers teintes en rouge, et par-dessus encore une couverture de peaux de chiens de mer. Et l'on fit de bois d'acacia les ais pour la Résidence qui furent placés debout; la longueur d'un ais fut de dix coudées et sa largeur d'une coudée et demie. A chaque ais on pratiqua deux tenons taillés l'un comme l'autre; c'est ce qui fut fait pour tous les ais de la Résidence. Et l'on fit les ais de la Résidence au nombre de vingt pour le côté sud au midi et quarante soubassements d'argent pour supporter vingt ais, deux soubassements par ais pour en recevoir les deux tenons; et pour le côté opposé de la Résidence, le côté du nord, vingt ais et quarante soubassements d'argent, deux soubassements par ais. Et pour le fond de la Résidence, à l'occident, on fit six ais, et pour les angles de la Résidence, au côté du fond, on fit deux ais, doubles dans le bas et doubles aussi dans le haut au premier anneau; on les fit ainsi les deux aux deux angles; il y eut donc huit ais et leurs soubassements d'argent, seize soubassements, deux soubassements sous l'un des ais et deux sous l'autre. Et l'on fit des traverses de bois d'acacia, cinq pour les ais de l'un des côtés de la Résidence, et cinq traverses pour les ais du second côté de la Résidence, et cinq traverses pour les ais du côté de la Résidence qui forma le fond à l'occident, et la traverse médiale au milieu des ais qu'elle traversa d'une extrémité à l'autre extrémité. Et l'on plaqua d'or les ais, et l'on fit d'or leurs anneaux destinés à recevoir les traverses qui furent aussi plaquées d'or. Et l'on fit le Rideau d'azur, de pourpre et de vermillon et de lin retors: ce fut un ouvrage de l'art du tisseur ainsi que les chérubins. Et pour le soutenir, on fit quatre colonnes d'acacia qui furent plaquées d'or, munies de clous d'or et pour lesquelles on fondit quatre soubassements d'argent. Et il fit le Rideau à la porte de la Tente en azur et pourpre et vermillon et en lin retors selon l'art du tisseur, et ses cinq colonnes, et ses clous, et plaqua leurs têtes et leurs tringles, et d'airain leurs cinq soubassements. Et Betsaléel fit l'Arche de bois d'acacia, ayant deux coudées et demie de longueur et une coudée et demie de largeur et une coudée et demie de hauteur. Et il la plaqua d'or pur intérieurement et extérieurement, et l'entoura d'une bordure d'or. Et il y coula quatre anneaux d'or aux quatre angles, deux anneaux sur l'un des côtés et deux anneaux sur l'autre. Et il fit des barres de bois d'acacia qu'il plaqua d'or; et il passa les barres dans les anneaux sur les côtés de l'Arche pour servir au transport de l'Arche. Et il fit le Propitiatoire d'or pur, long de deux coudées et demie et large d'une coudée et demie. Et il fit deux Chérubins d'or, travaillés au tour, aux deux bouts du Propitiatoire, un Chérubin à un bout et un Chérubin à l'autre bout; c'est sur le Propitiatoire qu'il plaça les Chérubins à ses deux extrémités; et les Chérubins avaient les ailes étendues par-dessus couvrant de leurs ailes le Propitiatoire et se faisant face l'un à l'autre, et ayant la face tournée sur le Propitiatoire. Et il fit la Table de bois d'acacia, de deux coudées de longueur, d'une coudée de largeur et d'une coudée et demie de hauteur; et il la plaqua d'or pur, et l'entoura d'une bordure d'or, et la munit tout autour d'un rebord d'un empan de hauteur auquel il adapta une bordure d'or pur tout autour, et il y coula quatre anneaux et fixa les anneaux aux quatre angles marqués par ses quatre pieds; les anneaux se trouvèrent à la jonction du rebord pour recevoir les barres servant au transport de la Table. Et il fit les barres de bois d'acacia et les plaqua d'or pour servir au transport de la Table. Et il fit la vaisselle, couvert de la Table, ses plats et ses coupes et ses calices et ses patères servant aux libations, et il y employa l'or pur. Et il fit le Candélabre, d'or pur; le Candélabre avec sa hampe et sa tige fut fait au tour, il en surgissait des calices, des boutons et des fleurs; et six tubes sortaient de ses côtés; trois tubes du Candélabre de l'un de ses côtés et trois tubes du Candélabre de l'autre de ses côtés; il y eut trois calices taillés en amande à l'un des tubes avec bouton et fleur, et trois calices taillés en amande à l'autre tube avec bouton et fleur et cela aux six tubes sortant du Candélabre qui lui-même reçut sur sa tige quatre calices taillés en amande avec leurs boutons et leurs fleurs, et un bouton au-dessous de chaque embranchement de deux tubes dont six partaient du Candélabre : il en surgissait des boutons et des fleurs, le tout fait au tour et d'or pur. Et il fit ses lampes au nombre de sept et ses mouchettes et ses cendriers d'or pur. Pour le faire avec tout son attirail on employa un talent d'or pur. Et il fit l'Autel aux parfums de bois d'acacia, d'une coudée de longueur et d'une coudée de largeur, carré, et de deux coudées de hauteur, avec ses cornes attenantes. Et il le plaqua d'or pur, le dessus, les parois tout autour et les cornes, et il pratiqua à l'entour une bordure d'or pur. Et il y fixa deux anneaux d'or à ses deux côtés au-dessous de la bordure pour recevoir les barres servant à le transporter. Et il fit les barres de bois d'acacia et les plaqua d'or. Et il fit l'Huile d'onction du sanctuaire et le pur Encens odorant par le procédé du parfumeur. Et il fit l'Autel des holocaustes de bois d'acacia, de cinq coudées de longueur et de cinq coudées de largeur, carré, et de trois coudées de hauteur. Et il fit ses cornes à ses quatre angles où elles furent adaptées; et il le plaqua d'airain. Et il fit tous les ustensiles de l'Autel, les vases et les pelles et les patères et les fourchettes et les brasiers; il employa l'airain pour tous ses ustensiles. Et il fit à l'Autel un treillis en réseau d'airain au-dessous de la corniche de l'Autel jusqu'à la moitié de l'Autel à partir du bas. Et il fixa au réseau d'airain quatre anneaux aux quatre angles pour recevoir les barres. Et il fit les barres de bois d'acacia et les plaqua d'airain, et il passa les barres dans les anneaux aux côtés de l'Autel pour servir à le transporter; il le fit creux et formé d'ais. Et il fit le Bassin d'airain et son support d'airain, y employant les miroirs des femmes qui à tour de rôle venaient faire leur service à l'entrée de la Tente du Rendez-vous. Et il disposa le Parvis; au côté du midi au sud, il tendit sur une longueur de cent coudées les toiles du Parvis, de lin retors, au moyen de vingt colonnes fixées sur vingt soubassements d'airain et munies de clous et de tringles d'argent; de même au côté du nord cent coudées de toiles avec leurs vingt colonnes et leurs vingt soubassements d'airain et leurs clous et leurs tringles d'argent; et au côté de l'occident cinquante coudées de toiles avec leurs dix colonnes et leurs dix soubassements, leurs clous et leurs tringles d'argent; et au côté oriental, au levant, de cinquante coudées, quinze coudées de toiles d'une part avec leurs trois colonnes et leurs trois soubassements, et d'autre part des deux côtés de la porte du Parvis quinze coudées de toiles avec leurs trois colonnes et leurs trois soubassements, toutes les toiles de pourtour du Parvis étant de lin retors, et les soubassements des colonnes, d'airain, leurs clous et leurs tringles, d'argent, leurs têtes plaquées d'argent, les tringles de toutes les colonnes du Parvis étant d'argent; il fit aussi le Rideau à la porte du Parvis en ouvrage de brocart d'azur, de pourpre, de vermillon et de lin retors, de vingt coudées en longueur, de cinq coudées en hauteur et largeur, exactement comme les toiles du Parvis; et ses quatre colonnes et leurs quatre soubassements d'airain, leurs clous d'argent, et leurs têtes et leurs tringles plaquées d'argent; tous les piliers formant l'enceinte de la Résidence et du Parvis étant d'airain. Suivent les comptes de la Résidence, Résidence du Témoignage, rendus sur l'ordre de Moïse par les soins des Lévites, par l'organe d'Ithamar, fils du Prêtre Aaron. Car Betsaléel, fils de Ouri, fils de Hur, de la tribu de Juda, exécuta tout ce que l'Éternel avait prescrit à Moïse, et avec lui Oholiab, fils de Ahisamach, de la tribu de Dan, ouvrier en fer et en bois et en brocart d'azur, de pourpre, de vermillon et de lin. Tout l'or mis en œuvre en tout genre de travail pour le Sanctuaire était l'or provenant des offrandes, savoir vingt-neuf talents et sept cent trente sicles, en sicles du Sanctuaire. Et l'argent de ceux de l'assemblée qui avaient passé à la revue, fut de cent talents et mille sept cent soixante-quinze sicles, en sicles du Sanctuaire, à raison de demi-sicle par tête, la moitié d'un sicle, en sicles du Sanctuaire, par chacun des hommes de vingt ans et au-dessus passant à la revue, dont il y eut six cent trois mille cinq cent cinquante. Et cent talents d'argent furent employés à couler les soubassements du Sanctuaire, et les soubassements du Rideau, cent talents pour cent soubassements, un talent par soubassement. Et avec les mille sept cent soixante-quinze [sicles] il fit les clous des colonnes dont il plaqua les têtes, et fit les tringles. Et l'airain des offrandes fut de soixante-dix talents et deux mille quatre cents sicles. Il l'employa aux soubassements de la porte de la Tente du Rendez-vous, à l'Autel d'airain, au réseau d'airain qui y était, et à tous les ustensiles de l'Autel, et aux soubassements du Parvis dans son pourtour, et aux soubassements de la porte du Parvis et à tous les piliers de la Résidence et à tous les piliers du Parvis dans son pourtour. Et avec l'azur et le pourpre et le vermillon ils firent les Costumes d'office pour servir dans le Sanctuaire, et ils firent les vêtements sacrés pour Aaron, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Et il fit l'Ephod d'or, d'azur, de pourpre et de vermillon et de lin retors. Et ils laminèrent les plaques d'or, et taillèrent des fils pour les entrelacer dans l'azur et le pourpre et le vermillon et le lin en ouvrage de tricot. Ils le composèrent de deux pièces portant sur les épaules et assemblées, assemblées aux deux extrémités, et sa ceinture qui y est appliquée et en sort, fut du même travail, d'or, d'azur, de pourpre et de vermillon et de lin retors comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Et ils firent les pierres d'onyx enchâssées dans des chatons d'or portant gravés en gravure de sceaux les noms des fils d'Israël. Et il les plaça sur les épaulettes de l'Ephod, comme pierres commémoratives pour les fils d'Israël, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Et il fit le Pectoral en ouvrage de tricot, comme le travail de l'Ephod, d'or, d'azur, de pourpre et de vermillon et de lin retors. Il fut carré; ils firent le Pectoral double, d'un empan de longueur et d'un empan de largeur, double. Et ils le garnirent de quatre rangs de pierreries; le rang de sardoine, de topaze et d'émeraude fut le premier rang; et le second rang se composait d'une escarboucle, d'un saphir et d'un diamant; et le troisième, d'une opale, d'une agate et d'une améthyste; le quatrième, d'un chrysolithe, d'un onyx et d'un jaspe, enchâssés en or dans leurs chatons. Et il y eut douze pierres autant que de noms des fils d'Israël, selon leurs noms; elles furent gravées comme des sceaux, portant chacune son nom correspondant aux douze tribus. Et ils firent au Pectoral des chaînettes torses tressées en cordons et d'or pur. Et ils firent deux chaînettes d'or et deux anneaux d'or et fixèrent les deux anneaux aux deux extrémités du Pectoral. Et ils insérèrent les deux chaînettes d'or dans les deux anneaux aux extrémités du Pectoral. Et ils arrêtèrent aux deux chatons les deux autres bouts des deux cordons, et les nouèrent aux deux épaulettes de l'Ephod sur le devant. Ils firent de plus deux anneaux d'or qu'ils placèrent aux deux extrémités du Pectoral, sur celui de ses bords qui est tourné vers l'Ephod en dedans. Ils firent encore deux anneaux d'or qu'ils mirent aux deux pièces de l'Ephod en bas sur le devant, juste à leur jonction au-dessus de la ceinture. Et ils attachèrent le Pectoral par ses anneaux aux anneaux de l'Ephod avec des cordons d'azur pour l'arrêter au-dessus de la ceinture de l'Ephod, afin que le Pectoral ne s'écarte pas de l'Ephod, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Et il fit la Robe sur laquelle porte l'Ephod, en ouvrage de tisseur, toute d'azur, et au milieu de la robe une ouverture comme l'ouverture d'une cotte de mailles, et bordée dans son contour d'un ourlet, afin qu'elle ne se déchire pas. Et sur la bordure de la Robe ils firent des grenades d'azur, de pourpre et de vermillon en fil retors. Et ils firent des clochettes d'or pur et ils mirent les clochettes entre les grenades à la bordure de la robe tout autour, entre les grenades, une clochette et une grenade, une clochette et une grenade à la bordure de la robe tout autour, pour le service, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Et ils confectionnèrent les Tuniques de byssus, en ouvrage de tisseur, pour Aaron et ses fils, et le Turban de byssus et la coiffure des bonnets de byssus et les caleçons de lin, de byssus retors, et la Ceinture de byssus retors et d'azur et de pourpre et de vermillon ouvragé en brocart, ainsi que l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Et ils firent la plaque, diadème sacré, d'or pur, et y tracèrent en caractères de sceau: Consécration à l'Éternel. Et ils y adaptèrent un cordon d'azur pour l'attacher au Turban dans le haut, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Ainsi fut achevé tout le travail de la Résidence de la Tente du Rendez-vous, et les enfants d'Israël se conformèrent à tous les ordres que l'Éternel avait donnés à Moïse, ils les suivirent. Et ils présentèrent à Moïse la Résidence, la Tente et tout son attirail, ses agrafes, ses ais, ses traverses et ses colonnes et ses soubassements, et la couverture de peaux de béliers teintes en rouge et la couverture de peaux de chiens de mer, et le Rideau intérieur, et l'Arche du Témoignage et ses barres et le Propitiatoire; la Table, toute sa vaisselle et les Pains de présentation; le Candélabre [or] pur, ses lampes, l'assortiment de ses lampes, et tout son attirail, et l'huile du Candélabre; et l'Autel d'or et l'huile d'onction et le parfum odorant et le Rideau de la porte de la Tente, l'Autel d'airain et le réseau d'airain qui y est appliqué, ses barres et tout son attirail; le Bassin et son support, les toiles du Parvis, ses colonnes et ses soubassements et le rideau pour la porte du Parvis, ses cordes et ses piliers, tous les meubles servant à l'usage de la Résidence de la Tente du Rendez-vous, les Costumes pour le service à faire dans le Sanctuaire, les Vêtements sacrés pour le Prêtre Aaron et les vêtements de ses fils pour leurs fonctions sacerdotales. Les enfants d'Israël exécutèrent tout l'ouvrage conformément à tous les ordres donnés par l'Éternel à Moïse. Et Moïse vit tout l'ouvrage, et voici, ils l'avaient fait comme l'Éternel l'avait ordonné; ainsi l'avaient-ils fait, et Moïse les bénit. Et l'Éternel parla à Moïse en ces mots : A l'époque du premier mois, le premier jour du mois, tu élèveras la Résidence de la Tente du Rendez-vous. Et tu y placeras l'Arche du Témoignage et tu voileras l'Arche avec le Rideau. Et tu y introduiras la Table et en arrangeras le couvert, puis le Candélabre que tu garniras de ses lampes. Et tu mettras l'Autel d'or pour l'encensement devant l'Arche du Témoignage, et tu suspendras le Rideau à la porte de la Résidence. Et tu placeras l'Autel des holocaustes devant l'entrée de la Résidence de la Tente du Rendez-vous. Et tu placeras le Bassin entre la Tente du Rendez-vous et l'Autel, et tu y mettras de l'eau. Et tu dresseras le Parvis à l'entour, et tu suspendras le Rideau à la porte du Parvis. Et tu prendras l'Huile d'onction et tu oindras la Résidence et tout ce qu'elle renferme, et tu la consacreras avec tous ses meubles, afin qu'elle soit sacrée. Et tu oindras l'Autel des holocaustes et tous ses ustensiles, et tu consacreras l'Autel afin que l'Autel soit souverainement saint. Et tu oindras le Bassin et son support et le consacreras. Et tu amèneras Aaron et ses fils à l'entrée de la Tente du Rendez-vous et tu feras leur ablution avec de l'eau. Et tu revêtiras Aaron des vêtements sacrés, et tu l'oindras et le consacreras pour qu'il me serve dans le sacerdoce. Et tu feras approcher ses fils, et tu les revêtiras des tuniques, et tu les oindras comme tu auras oint leur père afin qu'ils me servent dans le sacerdoce, de telle sorte que leur onction leur confère le sacerdoce à perpétuité pour leurs générations futures. Et Moïse se conforma à tous les ordres que l'Éternel lui donnait: ainsi fit-il. Et le premier mois de la seconde année, le premier jour du mois, la Résidence fut élevée. Et Moïse éleva la Résidence et en posa les soubassements et en plaça les ais et y mit leurs traverses et en dressa les colonnes. Et il étendit la tente par-dessus la Résidence, et en haut par-dessus la tente il plaça la couverture, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Et prenant le Témoignage, il le mit dans l'Arche, et munit l'Arche de ses barres, et il plaça le Propitiatoire sur le haut de l'Arche, et il introduisit l'Arche dans la Résidence, et suspendit le Rideau, et il voila l'Arche du Témoignage, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Et il dressa la Table dans la Tente du Rendez-vous au côté nord de la Résidence en dehors du rideau, et il y arrangea un couvert de pain devant l'Éternel, comme l'Éternel l'avait ordonnée Moïse. Et il plaça le Candélabre dans la Tente du Rendez-vous vis-à-vis de la Table au côté sud de la Résidence, et il fixa les lampes devant l'Éternel, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Et il plaça l'Autel d'or dans la Tente du Rendez-vous devant le Rideau, et y fit fumer de l'encens odorant, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Et il suspendit le Rideau à l'entrée de la Résidence, et il dressa l'Autel des holocaustes à l'entrée de la Résidence de la Tente du Rendez-vous, et y offrit les holocaustes et les offrandes, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Et il plaça le Bassin entre la Tente du Rendez-vous et l'Autel, et il y mit de l'eau pour les ablutions, et Moïse et Aaron et ses fils s'y lavèrent les mains et les pieds; au moment de pénétrer dans la Tente du Rendez-vous et de s'approcher de l'Autel ils firent ces ablutions, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Et il éleva le Parvis autour de la Résidence et de l'Autel, et fixa le rideau à la porte du Parvis: et ainsi Moïse acheva l'ouvrage. Alors la nue couvrit la Tente du Rendez-vous, et la gloire de l'Éternel remplit la Résidence. Et Moïse ne put pénétrer dans la Tente du Rendez-vous, car la nue séjournait sur elle, et la gloire de l'Éternel remplissait la Résidence. Et lorsque la nue se levait de dessus la Résidence, les enfants d'Israël levaient le camp dans tous leurs campements. Et quand la nue ne se retirait pas, ils ne levaient pas le camp qu'elle ne se fût retirée. Car de jour la nue de l'Éternel couvrait la Résidence et de nuit il y avait un feu, et c'est ce que vit toute la maison d'Israël durant toute sa migration. Et l'Éternel appela Moïse, et de la Tente du Rendez-vous Il lui parla en ces termes : Parle aux enfants d'Israël et dis-leur: Si quelqu'un de vous veut offrir une oblation à l'Éternel, l'oblation que vous offrirez sera prise parmi vos bestiaux, parmi vos bœufs et vos brebis. Si l'oblation consiste dans l'Holocauste d'une pièce de gros bétail, il offrira un mâle sans défaut, et l'amènera à l'entrée de la Tente du Rendez-vous, afin qu'il soit agréé devant l'Éternel. Et il posera sa main sur la tête de l'holocauste pour se faire agréer de Lui pour sa réconciliation. Alors il égorgera le jeune taureau devant l'Éternel, et les Prêtres, fils d'Aaron, apporteront le sang qu'ils répandront à l'Autel qui est à l'entrée de la Tente du Rendez-vous. Et il dépouillera l'holocauste et le détaillera en sept quartiers. Et les fils du Prêtre Aaron mettront du feu sur l'Autel et disposeront le bois sur le feu. Et les Prêtres, fils d'Aaron, rangeront les pièces, la tête et la graisse sur le bois placé sur le feu mis sur l'Autel. Et il lavera dans l'eau la fressure et les jambes, et le Prêtre fera fumer le tout sur l'Autel en holocauste, en victime brûlée, d'un parfum agréable à l'Éternel. Et si son oblation est de menu bétail, chèvres ou brebis, pour holocauste, il offrira un mâle sans défaut. Et il l'égorgera à côté de l'Autel au nord devant l'Éternel, et les Prêtres, fils d'Aaron, en répandront le sang autour de l'Autel. Et il le détaillera en ses quartiers, outre la tête et la graisse, et le Prêtre les rangera sur le bois placé sur le feu mis sur l'Autel. Et il lavera dans l'eau la fressure et les jambes, et le Prêtre offrira le tout et le fera fumer sur l'Autel: c'est un holocauste, une victime brûlée, d'un parfum agréable à l'Éternel. Et si l'oblation destinée à l'Éternel consiste dans un holocauste d'oiseaux, il offrira pour son oblation ou des tourterelles, ou de jeunes pigeons. Et le Prêtre les approchera de l'Autel, il leur fendra la tête avec l'ongle et les fera fumer sur l'Autel, et leur sang dégouttera sur les parois de l'Autel, et il enlèvera le gésier avec ses immondices et le jettera à côté de l'Autel vers l'orient dans le cendrier. Et il rompra l'oiseau aux ailes, mais sans les détacher, et le prêtre le fera fumer sur l'Autel, sur le bois placé sur le feu: c'est un holocauste, une victime brûlée, d'un parfum agréable à l'Éternel. Et si quelque personne veut offrir à l'Éternel l'oblation d'une Offrande, son oblation sera de la fleur de farine sur laquelle il versera de l'huile et mettra de l'encens. Et il l'apportera aux Prêtres, fils d'Aaron, et le Prêtre y prendra une poignée sur la farine et l'huile, une poignée pleine, ainsi que sur tout l'encens, et il fera fumer sur l'Autel cette portion destinée en sacrifice igné, d'un parfum agréable à l'Éternel. Et le reste de l'offrande sera pour Aaron et ses fils comme partie très sainte des sacrifices ignés faits à l'Éternel. Et si tu veux offrir l'oblation d'une offrande de choses cuites au four, que ce soient des galettes de fleur de farine sans levain, trempées dans l'huile et des oublies sans levain ointes d'huile. Et si ton oblation consiste dans une offrande cuite sur la poêle, que ce soit de la fleur de farine trempée dans l'huile, sans levain. Romps-la en menus morceaux et verse de l'huile dessus: c'est une offrande. Et si ton oblation consiste en une offrande cuite dans le pot au feu, que ce soit un apprêt de fleur de farine avec de l'huile. Et tu présenteras l'offrande qu'on en fera à l'Éternel, et on la transmettra au Prêtre qui l'apportera à l'Autel. Et le Prêtre prélèvera sur l'offrande la portion destinée, qu'il fera fumer sur l'Autel en sacrifice igné d'un parfum agréable à l'Éternel. Et le reste de l'offrande sera pour Aaron et ses fils, comme partie très-sainte des sacrifices ignés faits à l'Éternel. Aucune des offrandes que vous présenterez à l'Éternel ne sera apprêtée au levain, car vous ne devez faire fumer ni ferment ni miel en sacrifice igné à l'Éternel; vous pourrez en offrir à l'Éternel comme oblation de primeurs, mais il n'en paraîtra point sur l'Autel comme parfum agréable. Et tu assaisonneras de sel toute oblation d'une offrande, tu n'omettras jamais le sel d'alliance de ton Dieu dans ton offrande, tu ajouteras du sel à chaque oblation que tu offriras. Et si tu veux présenter à l'Éternel une offrande de primeurs, tu présenteras des épis rôtis au feu, du grain concassé, comme offrande de tes primeurs, et tu y verseras de l'huile et y ajouteras de l'encens: c'est une offrande. Et le Prêtre fera fumer en sacrifice igné à l'Éternel la part destinée des grains concassés et de l'huile avec tout l'encens. Si l'oblation consiste dans un Sacrifice Pacifique, et qu'il veuille offrir une pièce de gros bétail, soit mâle, soit femelle, ce qu'il présentera devant l'Éternel doit être sans défaut. Et il posera sa main sur la tête de son oblation, et il l'égorgera à l'entrée de la Tente du Rendez-vous, et les Prêtres, fils d'Aaron, répandront le sang autour de l'Autel. Et de cette victime pacifique il offrira en sacrifice igné à l'Éternel la graisse qui enveloppe les intestins, toute la graisse adhérente aux intestins et les deux reins et la graisse qui les enveloppe, qui est adhérente aux lombes, et le grand lobe attenant au foie qu'il détachera près des reins. Alors les fils d'Aaron la feront fumer sur l'Autel, sur l'holocauste rangé sur le bois placé sur le feu, en sacrifice igné d'un parfum agréable à l'Éternel. Et si son oblation consiste dans une pièce de menu bétail, mâle ou femelle, offerte à l'Éternel comme sacrifice pacifique, que ce qu'il présente soit sans défaut. S'il offre en oblation un mouton, qu'il l'amène devant l'Éternel, et qu'il pose sa main sur la tête de son oblation, et qu'il l'égorge devant la Tente du Rendez-vous, et les fils d'Aaron en répandront le sang autour de l'Autel. Et de la victime pacifique il offrira à l'Éternel en sacrifice igné sa graisse, la queue grasse tout entière qu'il coupera à la jonction de l'échine, et la graisse qui enveloppe les intestins, toute la graisse adhérente aux intestins, et les deux reins et la graisse qui y tient, aux lombes, et le grand lobe attenant au foie, qu'il détachera près des reins. Et le Prêtre fera fumer cela sur l'Autel comme un mets offert en sacrifice igné à l'Éternel. Si une chèvre est l'oblation, il l'amènera devant l'Éternel, et il lui posera la main sur la tête, et l'égorgera devant la Tente du Rendez-vous; et les fils d'Aaron en répandront le sang autour de l'Autel. Et il en offrira pour son oblation en sacrifice igné à l'Éternel la graisse qui enveloppe les intestins, toute la graisse adhérente aux intestins, et les deux reins et la graisse qui les couvre, tient aux lombes, et le grand lobe attenant au foie, qu'il détachera près des reins. Et le Prêtre la fera fumer sur l'Autel, toute la graisse comme un mets offert en sacrifice igné, en parfum agréable à l'Éternel. Règle perpétuelle pour vos générations dans toutes vos demeures: vous ne mangerez ni graisse ni sang. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle aux enfants d'Israël et dis: Lorsqu'une personne aura péché par mégarde et fait l'une des choses interdites par l'Éternel, desquelles il faut s'abstenir, si c'est le Prêtre revêtu de l'onction qui a péché et mis par là le peuple en état de délit, pour le péché qu'il a commis, il offrira à l'Éternel un jeune taureau sans défaut en expiation. Et il amènera le taureau à l'entrée de la Tente du Rendez-vous devant l'Éternel et posera sa main sur la tête du taureau, et il égorgera le taureau devant l'Éternel. Puis le Prêtre revêtu de l'onction prendra du sang de ce taureau et l'apportera dans la Tente du Rendez-vous. Là le Prêtre trempera son doigt dans ce sang dont il fera sept aspersions en face du Rideau du Sanctuaire. Et le Prêtre mettra de ce sang aux cornes de l'Autel de l'encens odorant devant l'Éternel dans la Tente du Rendez-vous, et il répandra tout le [reste du] sang au pied de l'Autel des holocaustes qui se trouve devant l'entrée de la Tente du Rendez-vous. Et il enlèvera toute la graisse du taureau expiatoire, la graisse qui enveloppe les intestins, et toute la graisse adhérente aux intestins, et les deux reins et la graisse qui y tient, qui tient aux lombes, et le grand lobe attenant au foie, et il la détachera près des reins de la même manière qu'on l'enlève du taureau dans le sacrifice pacifique, et le Prêtre la fera fumer sur l'Autel des holocaustes. Et il portera la peau du taureau, sa chair tout entière, sa tête et ses jambes et ses intestins et sa fiente, le taureau tout entier, hors du camp dans un lieu pur où l'on verse les cendres; et il le brûlera sur du bois au feu; c'est dans le lieu où l'on verse les cendres qu'il sera brûlé. Et si toute l'assemblée d'Israël tombe par mégarde en péché, et que la chose échappe à la vue de l'Assemblée, et que, contre les commandements de l'Éternel, on ait fait l'une des choses dont on doit s'abstenir, et que l'on soit en état de délit, lorsque l'on aura la connaissance du péché commis, l'assemblée offrira un jeune taureau en expiation, et on l'amènera devant la Tente du Rendez-vous. Et les Anciens de l'Assemblée poseront leurs mains sur la tête du taureau devant l'Éternel, et on égorgera le taureau devant l'Éternel. Et le Prêtre revêtu de l'onction apportera du sang de ce taureau dans la Tente du Rendez-vous; et le Prêtre trempera son doigt dans ce sang, et fera sept aspersions devant l'Éternel en face du Rideau; et il mettra de ce sang aux cornes de l'Autel qui est devant l'Éternel dans la Tente du Rendez-vous; et il répandra tout le [reste du] sang au pied de l'Autel des holocaustes qui est à l'entrée de la Tente du Rendez-vous. Et il en enlèvera toute la graisse qu'il fera fumer sur l'Autel. Et il préparera le taureau, comme il prépare le taureau expiatoire: ainsi le préparera-t-il; c'est ainsi que le Prêtre fera pour eux l'expiation afin que pardon leur soit accordé. Et l'on emportera le taureau hors du camp et on le brûlera, comme on brûle le taureau précédent: c'est la victime expiatoire pour l'Assemblée. Et si un Prince pèche et, contre les commandements de l'Éternel, son Dieu, fait par mégarde l'une des choses dont on doit s'abstenir, et qu'il soit en état de délit; quand il reconnaîtra le péché commis par lui, il présentera pour son oblation un bouc mâle sans défaut. Et il posera sa main sur la tête du bouc, et il l'égorgera dans le lieu où l'on égorge les holocaustes devant l'Éternel: c'est une victime expiatoire. Et le Prêtre prendra avec le doigt du sang de la victime expiatoire, et en mettra aux cornes de l'Autel des holocaustes, et répandra le [reste du] sang au pied de l'Autel des holocaustes. Et il en fera fumer toute la graisse sur l'Autel, comme la graisse de la victime pacifique: c'est ainsi que le Prêtre fera pour lui l'expiation de son péché afin qu'il lui soit pardonné. Et si un homme du peuple pèche par mégarde en faisant contre les commandements de l'Éternel l'une des choses dont on doit s'abstenir, et qu'il soit en état de délit; quand il reconnaîtra le péché commis par lui, il présentera comme oblation une chèvre sans défaut pour le péché qu'il a commis. Et il posera sa main sur la tête de la victime expiatoire, et il l'égorgera dans le lieu des holocaustes. Et le Prêtre prendra avec le doigt du sang de cette victime et en mettra aux cornes de l'Autel des holocaustes, et il répandra tout [le reste de] ce sang au pied de l'Autel. Et il en enlèvera toute la graisse, comme on enlève la graisse de la victime pacifique; et le Prêtre la fera fumer sur l'Autel en parfum agréable à l'Éternel: c'est ainsi que le Prêtre fera pour lui l'expiation, afin que pardon lui soit accordé. Et s'il présente un mouton en oblation pour victime expiatoire, il présentera une femelle sans défaut. Et il posera sa main sur la tête de la victime et il l'égorgera en expiation dans le lieu où l'on égorge les holocaustes. Et le Prêtre prendra avec le doigt du sang de la victime et en mettra aux cornes de l'Autel des holocaustes, et il répandra tout le [reste de ce] sang au pied de l'Autel. Et il en enlèvera toute la graisse, comme on enlève la graisse du mouton offert en sacrifice pacifique. Et le Prêtre la fera fumer sur l'Autel en sacrifice igné à l'Éternel: c'est ainsi que le Prêtre fera pour lui l'expiation du péché qu'il a commis, afin qu'il lui soit pardonné. Si quelqu'un pèche en refusant, quoique témoin oculaire ou informé, de déposer après avoir entendu la formule d'adjuration, il est sous le poids de son iniquité; ou, si quelqu'un a touché une chose souillée quelconque, soit le corps d'une bête impure morte, ou le corps d'un animal impur mort, ou le corps d'un reptile impur mort, quoiqu'il ne s'en soit pas douté, il est en état d'impureté et de délit; ou, si quelqu'un a touché à une souillure attachée à l'homme quelle que soit la souillure dont il est infecté, que ce soit à son insu ou de son su, il est en état de délit; ou si quelqu'un profère de ses lèvres légèrement le serment de faire du mal ou du bien, ou l'une des choses que l'homme peut jurer légèrement, qu'il l'ait fait de son su ou à son insu, il est en état de délit dans l'un de ces cas : si donc il est en état de délit pour l'un de ces cas, il fera l'aveu de ce dont il est coupable et offrira en sacrifice de délit à l'Éternel pour le péché qu'il a commis, une femelle de menu bétail, une brebis ou une chèvre, en expiation, afin que le Prêtre par la propitiation le décharge de son péché. Que si ses ressources ne vont pas jusqu'à un mouton, qu'il offre pour le délit qu'il a commis deux tourterelles on deux jeunes pigeons à l'Éternel, l'une en sacrifice expiatoire, l'autre en holocauste. Et il les apportera au Prêtre qui présentera ce qui est destiné à l'expiation, le premier volatile, et lui fendra la tête avec l'ongle dans la région de la nuque, mais sans le partager. Et avec le sang de la victime expiatoire il aspergera la paroi de l'Autel, et le reste du sang sera exprimé au pied de l'autel: c'est une victime expiatoire. Et il sacrifiera le second volatile en holocauste d'après le rite: c'est ainsi que le Prêtre fera pour lui la propitiation à cause du péché qu'il a commis dans l'un de ces cas, afin qu'il lui soit pardonné. Et si ses ressources ne vont pas jusqu'à deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, il présentera en oblation pour son péché un dixième d'épha de fleur de farine pour l'expiation; il n'y ajoutera ni huile, ni encens; car c'est une expiation. Et il l'apportera au Prêtre, et le Prêtre en prendra une poignée pleine, la part destinée, et il la fera fumer sur l'Autel en sacrifice igné à l'Éternel: c'est une expiation. C'est ainsi que le Prêtre fera pour lui la propitiation à cause du péché qu'il a commis dans l'un de ces cas, afin qu'il lui soit pardonné, et [il en] sera pour le Prêtre comme de l'offrande. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Si quelqu'un fraude et fait par mégarde une infidélité dans les choses saintes dues à l'Éternel, il présentera pour sa victime de délit à l'Éternel un bélier sans défaut de son troupeau, sur ton évaluation, en sicles d'argent, monnaie du Sanctuaire, pour victime de délit. Et il restituera ce en quoi il aura fraudé la redevance sainte, et y ajoutera un cinquième en sus; et il le remettra au Prêtre; et le Prêtre fera pour lui la propitiation avec le bélier, victime de délit, afin que pardon lui soit accordé. Et si quelqu'un pèche en faisant contre les commandements de l'Éternel l'une des choses dont on doit s'abstenir, et s'il l'a fait par ignorance et se trouve en état de délit et sous le poids de sa faute, il présentera un bélier sans défaut de son troupeau, selon ton évaluation, pour victime de délit, au Prêtre qui fera pour lui la propitiation à cause de son erreur et de son ignorance, afin que pardon lui soit accordé. C'est un sacrifice de délit, il s'est rendu coupable de délit envers l'Éternel. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Transmets ce commandement à Aaron et à ses fils: Voici le rite de l'holocauste: L'holocauste restera sur l'âtre, sur l'Autel, toute la nuit jusqu'au matin, et le feu de l'Autel y sera entretenu. Et le Prêtre mettra ses habits de lin et couvrira sa nudité avec le caleçon de lin, et il enlèvera la cendre produite par le feu qui aura consumé l'holocauste sur l'Autel et la mettra à côté de l'Autel. Et il ôtera ses habits et en mettra d'autres pour porter la cendre hors du camp dans un lieu pur. Et le feu de l'Autel y brûlera sans s'éteindre; chaque matin le Prêtre y allumera du bois et y arrangera l'holocauste et y fera fumer la graisse des victimes pacifiques. Un feu perpétuel brûlera sur l'Autel sans s'éteindre. Voici le rite de l'offrande: Des fils d'Aaron la présenteront devant l'Éternel, devant l'Autel; et ils y prendront une poignée de la fleur de farine de l'offrande et de l'huile, et tout l'encens ajouté à l'offrande, et feront fumer sur l'Autel en parfum agréable à l'Éternel cette part destinée. Et Aaron et ses fils mangeront le reste: ce sont des azymes qui se mangeront dans le Lieu-Saint; ils le mangeront dans le Parvis de la Tente du Rendez-vous. Elle ne sera pas boulangée avec du levain; je la leur ai donnée pour leur part sur mes sacrifices ignés; elle est très sainte comme les victimes offertes pour le péché et pour le délit. Tous les mâles d'entre les enfants d'Aaron la mangeront; c'est une rente perpétuelle à prendre dans vos âges futurs sur les sacrifices ignés faits à l'Éternel. Pour y toucher, il faut être consacré. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Voici l'oblation qu'Aaron et ses fils offriront à l'Éternel le jour de son Onction; le dixième d'un épha de fleur de farine, telle sera leur offrande perpétuelle dont ils présenteront la moitié le matin, et la moitié le soir. Elle sera préparée à l'huile sur la poêle; tu l'apporteras bien imbibée, tu l'offriras disposée comme l'offrande, en menus morceaux, en parfum agréable à l'Éternel. Et le Prêtre qui parmi ses fils lui succédera dans l'Onction, la préparera; c'est une prestation perpétuelle due à l'Éternel: elle sera brûlée en totalité. Et toute offrande sacerdotale sera brûlée en totalité; elle ne se mangera pas. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle à Aaron et à ses fils et dis: Voici le rite du sacrifice pour le péché. C'est dans le lieu où l'on égorge l'holocauste que sera égorgée la victime expiatoire devant l'Éternel: elle est très sainte. Le Prêtre expiateur la mangera; elle se mangera dans un lieu saint, dans le Parvis de la Tente du Rendez-vous. Pour en goûter la chair, il faut être consacré, et celui qui en fera jaillir du sang sur un vêtement, lavera dans un lieu saint ce qu'il aura aspergé. Le vase de terre qui aura servi à la cuire, sera brisé, et si on la fait cuire dans un vase d'airain, on le nettoiera et le lavera avec de l'eau. Tout mâle parmi les Prêtres en mangera: elle est très sainte. Et toute victime expiatoire dont on apportera du sang dans la Tente du Rendez-vous pour la propitiation, ne se mangera point dans le Sanctuaire, elle sera brûlée au feu. La graisse de bêtes mortes ou déchirées pourra être employée à toute sorte d'usages, mais vous ne devez point la manger; car quiconque mangera de la graisse des bestiaux dont on offre des sacrifices ignés à l'Éternel, celui qui en aura mangé sera éliminé de son peuple. Et vous ne mangerez point de sang du tout dans toutes vos demeures, ni d'oiseaux, ni de quadrupèdes. Celui qui mangera du sang d'une espèce quelconque, celui-là sera éliminé de son peuple. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle aux enfants d'Israël et dis: Celui qui offre son sacrifice pacifique à l'Éternel, apportera à l'Éternel son oblation prise sur son sacrifice pacifique. De ses propres mains il apportera ce qui doit être un sacrifice igné à l'Éternel, il apportera la graisse avec la poitrine, la poitrine pour l'offrir par agitation comme offrande agitée à l'Éternel. Voici le rite du sacrifice pour le délit: il est très saint. C'est dans le lieu où l'on égorge l'holocauste que sera égorgée la victime pour le délit, et l'on en répandra le sang à l'Autel tout autour. Et l'on en offrira toute la graisse, la queue grasse, et la graisse qui enveloppe les intestins, et les deux reins et la graisse qui y tient, qui tient aux lombes, et le grand lobe attenant au foie; on la détachera près des reins. Et le Prêtre la fera fumer sur l'Autel en sacrifice igné à l'Éternel: c'est une victime pour le délit. Tous les mâles d'entre les Prêtres la mangeront; elle se mangera dans un lieu saint: elle est très sainte. Tel le sacrifice pour le péché, tel est le sacrifice pour le délit; même rite pour l'un et pour l'autre; la victime sera au Prêtre qui l'offrira en propitiation. Et le Prêtre qui présentera l'holocauste de quelqu'un, aura pour lui la peau de l'holocauste qu'il aura présenté. Et toute offrande cuite au four et toute offrande apprêtée sur la poêle et dans le pot au feu sera au Prêtre qui l'aura offerte. Et toute offrande frottée d'huile et sèche sera à tous les fils d'Aaron, à l'un comme à l'autre. Et voici le rite du sacrifice pacifique offert à l'Éternel. Si on l'offre comme acte de louange, on offrira outre la victime de louange des galettes azymes frottées d'huile et des oublies azymes trempées dans l'huile et de la fleur de farine imbibée et des gâteaux frottés d'huile. Outre les gâteaux on offrira du pain levé comme oblation en sus du sacrifice de louange et de gratitude. Et de toute l'offrande on présentera l'une des pièces par élévation à l'Éternel; elle sera pour le Prêtre qui aura répandu le sang de la victime pacifique. Et la chair de la victime de louange et de gratitude se mangera le jour même de l'oblation, on n'en gardera rien jusqu'au matin. Et si la victime offerte en oblation est votive ou spontanée, elle se mangera le jour même de la célébration du sacrifice, et le reste se mangera le lendemain. Et ce qui restera de la chair de la victime sera le troisième jour brûlé au feu. Que si le troisième jour on s'avise de manger de la chair de la victime pacifique, on ne sera pas bien venu, et il ne sera pas tenu compte du sacrifice à celui qui l'aura offert, il sera en mauvaise odeur; et la personne qui en aura mangé, sera sous le poids de sa faute. Et la chair qui a été en contact avec quelque chose d'impur, ne se mangera point; on la brûlera au feu. D'ailleurs tout homme pur peut manger la chair; mais la personne qui, se trouvant en état d'impureté, mangera de la chair de la victime pacifique appartenant à l'Éternel, sera éliminée de son peuple. Et si une personne touche quoi que ce soit d'impur, la souillure d'un homme, ou un animal impur ou un objet abominable impur quelconque, et mangera de la chair d'une victime pacifique appartenant à l'Éternel, cette personne doit être éliminée de son peuple. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle aux enfants d'Israël et dis: Vous ne mangerez aucune graisse ni de taureau, ni de mouton, ni de chèvre. La graisse de bêtes mortes ou déchirées pourra être employée à toute sorte d'usages, mais vous ne devez point la manger; car quiconque mangera de la graisse des bestiaux dont on offre des sacrifices ignés à l'Éternel, celui qui en aura mangé sera éliminé de son peuple. Et vous ne mangerez point de sang du tout dans toutes vos demeures, ni d'oiseaux, ni de quadrupèdes. Celui qui mangera du sang d'une espèce quelconque, celui-là sera éliminé de son peuple. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle aux enfants d'Israël et dis: Celui qui offre son sacrifice pacifique à l'Éternel, apportera à l'Éternel son oblation prise sur son sacrifice pacifique. De ses propres mains il apportera ce qui doit être un sacrifice igné à l'Éternel, il apportera la graisse avec la poitrine, la poitrine pour l'offrir par agitation comme offrande agitée à l'Éternel. Et le Prêtre fera fumer la graisse sur l'Autel, et la poitrine sera pour Aaron et ses fils. Et sur vos victimes pacifiques vous donnerez au Prêtre l'éclanche droite présentée par agitation. Celui des fils d'Aaron qui offrira le sang des victimes pacifiques, et la graisse, aura pour sa part l'éclanche droite. Car sur les victimes pacifiques des enfants d'Israël je prélève la poitrine qu'on agite devant moi et l'éclanche qu'on élève, et je les donne au Prêtre Aaron et à ses fils comme redevance perpétuelle due par les enfants d'Israël. Telle est la part d'Aaron et la part de ses fils sur les sacrifices ignés faits à l'Éternel dès le jour où ils furent admis à servir l'Éternel dans le sacerdoce, part qui en vertu de l'ordre de l'Éternel leur fut adjugée le jour où Il les oignit, pour être payée par les enfants d'Israël soumis pour la suite de leurs âges à cette redevance perpétuelle. Tel est le rite de l'holocauste, de l'offrande, du sacrifice pour le péché et pour le délit, et de l'installation et du sacrifice pacifique, lequel l'Éternel prescrivit à Moïse sur le mont de Sinaï le jour où Il commanda aux enfants d'Israël de présenter leurs oblations à l'Éternel dans le désert de Sinaï. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Prends Aaron et ses fils avec lui et les costumes et l'huile d'onction et le taureau d'expiation et les deux béliers et la corbeille des azymes et convoque toute l'Assemblée à l'entrée de la Tente du Rendez-vous. Et Moïse exécuta l'ordre de l'Éternel, et l'Assemblée se réunit à l'entrée de la Tente du Rendez-vous. Alors Moïse dit à l'Assemblée: Voici ce que l'Éternel a commandé de faire. Et Moïse amena Aaron et ses fils et fit leurs ablutions avec l'eau, et il lui mit la Tunique et le ceignit de la Ceinture et le revêtit de la Robe et lui mit l'Ephod et il le ceignit de la ceinture de l'Ephod dont il le revêtit. Et il lui mit le Pectoral, et plaça sur le Pectoral l'Urim et le Thummim. Et il lui couvrit la tête du Turban sur le devant duquel il fixa la Plaque d'or, diadème sacré, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Et Moïse prit l'huile d'onction et oignit la Résidence et toutes les choses qui y sont, et ainsi, les consacra; et il en fit sept aspersions contre l'Autel, et il oignit l'Autel et tous ses ustensiles, et le Bassin et son support, afin de les consacrer. Et il répandit de l'huile d'onction sur la tête d'Aaron et l'oignit afin de le consacrer. Et Moïse fit avancer les fils d'Aaron et les revêtit de tuniques et les ceignit de la ceinture, et leur attacha leurs bonnets, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Et il fit amener le taureau expiatoire, et Aaron et ses fils posèrent leurs mains sur la tête du taureau expiatoire. Et Moïse l'égorgea, et prit le sang, et de son doigt il en mit aux cornes de l'Autel tout autour et fit la purification de l'Autel, et le [reste du] sang il le répandit au pied de l'Autel qu'il consacra pour qu'on pût y faire la propitiation. Et il prit toute la graisse qui enveloppe les intestins, et le grand lobe du foie et les deux reins et leur graisse, et Moïse les fit fumer sur l'Autel. Puis il brûla au feu en dehors du camp le taureau et sa peau et sa chair et sa fiente, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Et il offrit le bélier de l'holocauste, et Aaron et ses fils posèrent leurs mains sur la tête du bélier. Et Moïse l'égorgea et en répandit le sang autour de l'Autel. Et il détailla le bélier en ses quartiers, et Moïse fit fumer sur l'Autel la tête, les quartiers et la graisse. Et il lava dans l'eau la fressure et les jambes, et Moïse, fit fumer le bélier entier sur l'Autel, en holocauste, en parfum agréable, en sacrifice igné à l'Éternel, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Et il offrit le second bélier, le bélier de l'installation, et Aaron et ses fils posèrent leurs mains sur la tête du bélier. Et Moïse l'égorgea et prit de son sang et en mit au bout de l'oreille droite d'Aaron et au pouce droit et au grand orteil droit. Et il fit approcher les fils d'Aaron, et Moïse leur mit de ce sang au bout de l'oreille droite, au pouce droit et au grand orteil droit; et Moïse répandit le [reste du] sang autour de l'Autel. Et il prit la graisse et la queue grasse et toute la graisse qui enveloppe les intestins et le grand lobe du foie et les deux reins et leur graisse et l'éclanche droite; et de la corbeille des azymes qui était devant l'Éternel il prit une galette azyme et une galette de pain avec de l'huile et une oublie qu'il posa sur les graisses et l'éclanche droite; et il mit le tout dans les mains d'Aaron et dans les mains de ses fils, et le brandit en oblation agitée devant l'Éternel. Et Moïse retira ces choses de leurs mains, et les fit fumer sur l'Autel, sur l'holocauste, comme sacrifice d'installation, en parfum agréable, en sacrifice igné à l'Éternel. Et Moïse prit du bélier d'installation la poitrine et l'agita en oblation agitée devant l'Éternel, elle échut à Moïse pour sa part, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Et Moïse prit de l'huile d'onction et du sang qui était sur l'Autel et en fit jaillir sur Aaron et sur ses vêtements, sur ses fils et sur les vêtements de ses fils avec lui, et consacra ainsi Aaron et ses vêtements et ses fils, et les vêtements de ses fils avec lui. Et Moïse dit à Aaron et à ses fils: Faites cuire la chair à l'entrée de la Tente du Rendez-vous et l'y mangez, ainsi que le pain contenu dans la corbeille d'installation, comme je l'ai prescrit en disant: Aaron et ses fils la mangeront; et vous brûlerez au feu ce qui restera de la chair et du pain, et pendant sept jours vous ne sortirez pas de la porte de la Tente du Rendez-vous jusqu'à ce que les jours de votre installation soient accomplis; car votre installation doit durer sept jours. Ce qu'on a fait aujourd'hui, l'Éternel a ordonné de le faire comme propitiation pour vous; et vous resterez jour et nuit pendant sept jours à l'entrée de la Tente du Rendez-vous, et vous observerez ce que vous êtes tenus d'observer envers l'Éternel, afin que vous ne mouriez pas; car tel est l'ordre que j'ai reçu. Et Aaron et ses fils se conformèrent en tout point à l'ordre que l'Éternel avait donné par Moïse. Et le huitième jour Moïse manda Aaron et ses fils et les Anciens d'Israël, et dit à Aaron: Prends un jeune taureau pour victime expiatoire, et un bélier pour holocauste, l'un et l'autre sans défaut, et offre-les à l'Éternel. Et tu parleras ainsi aux enfants d'Israël: Prenez un bouc pour victime expiatoire et un veau et un agneau, l'un et l'autre d'un an et sans défaut, pour holocauste, et un bœuf et un bélier pour victimes pacifiques afin de les sacrifier devant l'Éternel, et une offrande humectée d'huile; car aujourd'hui l'Éternel vous apparaîtra. Alors ils amenèrent ce que Moïse avait ordonné, sur le devant de la Tente du Rendez-vous, et toute l'Assemblée s'avança et se présenta devant l'Éternel. Et Moïse dit: C'est ce que l'Éternel a commandé; faites-le, et la gloire de l'Éternel vous apparaîtra. Et Moïse dit à Aaron: Approche-toi de l'Autel, et fais ton sacrifice expiatoire et ton holocauste et la propitiation pour toi et pour le peuple; et fais l'oblation du peuple et la propitiation pour lui, comme l'Éternel l'a ordonné. Alors Aaron s'approcha de l'Autel et égorgea le veau, victime expiatoire, pour lui-même. Et les fils d'Aaron lui présentèrent le sang, et il trempa son doigt dans le sang et en mit aux cornes de l'Autel, et répandit le [reste du] sang au pied de l'Autel. Et il fit fumer sur l'Autel la graisse et les reins et le grand lobe détaché du foie, de la victime expiatoire, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Et il brûla au feu en dehors du camp la chair et la peau. Et il égorgea l'holocauste, et les fils d'Aaron lui présentèrent le sang, et il en fit aspersion à l'Autel tout autour. Et ils lui présentèrent l'holocauste divisé en ses quartiers, et la tête, qu'il fit fumer sur l'Autel. Et il lava la fressure et les jambes qu'il fit fumer sur l'holocauste, sur l'Autel. Puis il offrit l'oblation du peuple et prit le bouc, victime expiatoire pour le peuple, et il l'égorgea comme victime expiatoire pareille à la première. Et il offrit l'holocauste, et procéda selon le rite. Et il offrit l'offrande et en prit une poignée qu'il fit fumer sur l'Autel, indépendamment de l'holocauste du matin. Et il égorgea le bœuf et le bélier en sacrifice pacifique pour le peuple; et les fils d'Aaron lui présentèrent le sang dont il aspergea l'Autel tout autour, et les parties grasses du bœuf et du bélier, la queue grasse, et la graisse qui enveloppe les intestins, et les reins et le grand lobe du foie; et ils placèrent les graisses sur les poitrines, et il fit fumer les graisses sur l'Autel. Et Aaron agita en oblation agitée devant l'Éternel les poitrines et l'éclanche droite, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Et Aaron leva la main du côté du peuple et le bénit, et il descendit après la célébration du Sacrifice expiatoire, de l'Holocauste et du Sacrifice pacifique. Et Moïse et Aaron entrèrent dans la Tente du Rendez-vous; puis en étant ressortis, ils bénirent le peuple; alors la Gloire de l'Éternel apparut à tout le peuple. Et de la présence de l'Éternel il sortit un feu qui consuma sur l'Autel l'holocauste et les graisses, et tout le peuple en fut témoin, et éleva des acclamations et tomba la face contre terre. Et Nadab et Abihu, fils d'Aaron, prirent chacun leur cassolette, et y mirent du feu sur lequel ils versèrent de l'encens, et ils apportèrent devant l'Éternel un feu étranger, ce qu'il ne leur avait point prescrit. Alors de la présence de l'Éternel sortit un feu qui les consuma, et ils moururent en la présence de l'Éternel; et Moïse dit à Aaron: C'est là ce que l'Éternel a dit et prononcé: Sur mes proches je veux montrer ma Sainteté et à la face de tout le peuple ma Majesté. Et Aaron garda le silence. Et Moïse appela Misaël et Eltsaphan, fils d'Uriel, oncle d'Aaron, et leur dit: Approchez! emportez vos frères loin du Sanctuaire hors du camp. Et ils s'approchèrent et les emportèrent dans leurs tuniques hors du camp selon l'ordre de Moïse. Et Moïse dit à Aaron et à Éléazar et Ithamar, ses fils: Ne vous découvrez point la tête et ne déchirez point vos habits, de peur que vous ne mouriez et qu'il ne s'irrite contre toute l'Assemblée; c'est à vos frères, à toute la maison d'Israël, à pleurer sur l'embrasement allumé par l'Éternel. Et ne franchissez point la porte de la Tente du Rendez-vous, de peur que vous ne mouriez; car vous avez sur vous l'huile de l'onction de l'Éternel. Et ils se conformèrent à l'avis de Moïse. Et l'Éternel parla à Aaron et dit : Tu ne boiras ni vin, ni cervoise, ni toi, ni tes fils avec toi, lorsque vous devrez entrer dans la Tente du Rendez-vous, de peur que vous ne mouriez: c'est une règle perpétuelle pour vos âges futurs, afin que vous puissiez et distinguer ce qui est saint et ce qui est profane, ce qui est immonde et ce qui est pur, et enseigner aux enfants d'Israël tous les usages que l'Éternel vous a prescrits par l'organe de Moïse. Et Moïse dit à Aaron et à Éléazar et Ithamar, ses fils, qui étaient survivants: Prenez l'offrande restée des sacrifices ignés faits à l'Éternel, et mangez-la sans levain à côté de l'Autel; car elle est très sainte. Et vous la mangerez en lieu saint, car c'est ce qui te revient et revient à tes fils des sacrifices ignés faits à l'Éternel, tel étant l'ordre que j'ai reçu. Quant à la poitrine de l'oblation agitée et à l'éclanche de l'oblation élevée, vous les mangerez en lieu pur, toi et tes fils et tes filles avec toi; car elles te sont accordées comme ton revenu et le revenu de tes fils sur les sacrifices pacifiques des enfants d'Israël qui apporteront l'éclanche de l'oblation élevée et la poitrine de l'oblation agitée à la combustion des graisses pour qu'elles soient présentées par agitation devant l'Éternel, et elles t'appartiendront à toi et à tes fils comme rente perpétuelle conformément à l'ordre de l'Éternel. Et Moïse cherchait le bouc expiatoire, et voilà qu'il avait été brûlé. Alors il se courrouça contre Éléazar et Ithamar, fils d'Aaron, qui étaient survivants, et dit : Pourquoi n'avez-vous pas mangé la victime expiatoire dans le Lieu-Saint? car elle est très-sainte, et Il vous l'a donnée pour que vous vous chargiez de l'iniquité de l'Assemblée et que vous fassiez la propitiation pour elle devant l'Éternel. Voici, le sang n'en a point été introduit dans le Sanctuaire, dans l'intérieur; vous devez la manger dans le Sanctuaire selon l'ordre que j'ai reçu. Et Aaron dit à Moïse: Voici, aujourd'hui ils ont offert leur victime expiatoire et leur holocauste devant l'Éternel, et moi j'ai vu ces événements; pourrais-je donc aujourd'hui manger la victime et serait-ce bien aux yeux de l'Éternel? Ce que Moïse ayant entendu, il approuva. Et l'Éternel parla à Moïse et Aaron et leur dit : Parlez aux enfants d'Israël en ces termes: Voici les animaux que vous pouvez manger parmi toutes les bêtes qui sont sur la terre. Tout animal ayant le pied fourché et la corne fendue de part en part et qui rumine, vous servira d'aliment; parmi ceux qui ruminent et ont le pied fourché, voici seulement ceux dont vous vous abstiendrez, le chameau, car il rumine, mais n'a pas la corne fendue de part en part; vous le tiendrez pour impur; et la gerboise, car elle rumine, mais n'a pas de corne fendue de part en part; vous la tiendrez pour impure; et le lièvre, car il rumine, mais n'a pas de corne fendue de part en part; vous le tiendrez pour impur; et le porc, car il a bien le pied fourché et une corne fendue de part en part, mais il ne rumine pas; vous le tiendrez pour impur. Vous ne mangerez pas de leur chair, ni ne toucherez leurs corps morts; vous les tiendrez pour impurs. Parmi les animaux qui sont dans les eaux, ceux que vous pouvez manger sont tous ceux qui portent nageoires et écailles dans les eaux, les mers, les rivières, ils vous serviront d'aliments; mais tous ceux qui ne portent pas nageoires et écailles dans les mers et les rivières parmi tous ceux qui fourmillent dans les eaux et les êtres qui vivent dans les eaux, seront pour vous une souillure. Ils seront pour vous une souillure; vous ne mangerez point de leur chair, vous regarderez leur corps mort comme immonde. Tout ce qui dans les eaux ne porte pas nageoires et écailles sera pour vous immonde. Et parmi les oiseaux voici ceux que vous regarderez comme immondes, qui ne se mangeront pas, qui seront pour vous une souillure, l'aigle et l'orfraie et l'aigle de mer, et le faucon et l'espèce de l'émerillon, toutes les espèces de corbeaux, et l'autruche femelle et l'autruche mâle et la mouette, et l'espèce du vautour et le hibou et le pélican sauteur et l'ibis, et le cygne et le pélican et le percnoptère et la cigogne et l'espèce du perroquet et la huppe et la chauve-souris. Vous regarderez comme immonde tout insecte ailé marchant sur quatre pieds. Les seuls insectes ailés marchant sur quatre pieds qui vous serviront d'aliments sont ceux qui ont les pieds surmontés de jambes pour sauter sur la terre. Ceux de cette famille que vous mangerez, sont l'espèce de l'arbeh, l'espèce du solam, et l'espèce du hargal, et l'espèce du hagab. Mais tous les autres insectes ailés à quatre pieds seront immondes pour vous; ils vous rendront impurs, quiconque aura touché leurs corps morts, sera jusqu'au soir en état d'impureté, et quiconque aura porté de leurs corps morts, lavera ses habits et sera jusqu'au soir en état d'impureté. Vous tiendrez pour immonde tout animal qui a le pied fourché, mais n'a pas une corne fendue de part en part et ne rumine pas; quiconque le touchera sera en état d'impureté. Et tout ce qui marche sur ses pattes et tous les animaux qui marchent sur quatre pieds, vous les tiendrez pour immondes, et quiconque touchera leurs corps morts sera jusqu'au soir en état d'impureté. Et celui qui portera leurs corps morts, lavera ses habits et sera jusqu'au soir en état d'impureté; vous les regarderez comme immondes. Et parmi les menus animaux qui frétillent sur la terre, vous tiendrez pour impurs les taupes, les souris et les lézards selon leur espèce, et l'Anaka et le Coch, et la Letaa et le colimaçon et le caméléon. Tenez-les pour impurs parmi tous ceux qui frétillent; quiconque les touchera morts, sera jusqu'au soir en état d'impureté. Et tout objet sur lequel tombera un de ces animaux morts sera souillé, meuble quelconque de bois, ou vêtements, ou cuir, ou sac, tout ustensile servant à un usage quelconque; il sera mis dans l'eau et restera souillé jusqu'au soir, après quoi il se retrouvera pur. Et tout vase de terre dans lequel il en tombera sera souillé avec tout son contenu, et vous briserez le vase. Et tout comestible sur lequel il tombera de cette eau sera souillé, et toute liqueur à boire contenue dans ce vase sera souillée. Et tout objet sur lequel il tombera quelque chose de leurs corps morts, sera souillé, fourneau et foyer seront mis en pièces, comme souillés, et vous devez les regarder comme immondes. Les sources, les citernes et les réservoirs d'eau seuls n'en contracteront point de souillure. Mais quiconque touchera leur corps mort, tombera en état d'impureté. S'il tombe quelque chose de leur corps mort sur une semence quelconque qui doit être semée, elle ne cessera pas d'être pure; mais si l'on a humecté cette semence et qu'il y tombe quelque chose de leurs corps morts, tenez-la pour souillée. Et si l'un des animaux qui vous servent d'aliment, périt, celui qui touchera son corps mort sera jusqu'au soir en état d'impureté. Et celui qui mangera de son corps mort lavera ses habits et sera jusqu'au soir en état d'impureté; et celui qui portera son corps mort lavera ses habits et sera jusqu'au soir en état d'impureté. Et tout reptile rampant sur la terre sera pour vous un animal immonde dont vous ne ferez pas un aliment. En fait de reptiles rampant sur la terre, tous ceux qui se traînent sur le ventre et tous ceux qui marchent sur quatre pieds ou plus, quel qu'en soit le nombre, ne vous serviront point d'aliment: ce sont des souillures. Ne souillez vos personnes par aucun reptile qui se traîne, et ne vous exposez pas à leur contact immonde pour tomber par là dans l'état d'impureté. Car je suis l'Éternel, votre Dieu, et vous devez vous sanctifier et être saints, car je suis Saint, et éviter de souiller vos personnes par aucun des reptiles qui se traînent sur la terre. Car je suis l'Éternel qui vous ai retirés du pays d'Egypte, pour être votre Dieu: Soyez donc saints, car je suis Saint. Telle est la loi qui parmi les bestiaux et les oiseaux et tous les êtres vivants qui se meuvent dans les eaux, et tous les êtres vivants qui rampent sur la terre, vous apprendra à discerner ce qui est pur ou impur, l'animal qui se mange et celui qui ne se mange pas. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle et dis aux enfants d'Israël: Si une femme devient enceinte et qu'elle accouche d'un enfant mâle, elle sera pendant sept jours en état d'impureté, dans le même état d'impureté qu'aux époques de son indisposition menstruelle. Et le huitième jour on circoncira la chair du prépuce de l'enfant. Et elle gardera la maison trente-trois jours pendant qu'elle se purifie de sang; elle ne touchera rien de sacré et n'ira point au Sanctuaire avant que le temps de sa purification soit accompli. Et si c'est d'une fille qu'elle accouche, elle sera deux semaines en état d'impureté comme lors de ses menstrues, et elle gardera la maison soixante-six jours pour se purifier de sang. Et à l'expiration du temps de sa purification pour un fils ou pour une fille, elle apportera un agneau d'un an comme holocauste, et un jeune pigeon ou une tourterelle, comme victime expiatoire, à l'entrée de la Tente du Rendez-vous au Prêtre qui l'offrira à l'Éternel et fera pour elle la propitiation afin qu'elle soit purifiée de l'évacuation de son sang. Telle est la loi pour la femme accouchée d'un fils ou d'une fille. Et si ses ressources ne vont pas jusqu'à un mouton, qu'elle prenne deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, l'un pour l'holocauste, l'autre pour le sacrifice expiatoire, et le Prêtre fera pour elle la propitiation afin qu'elle soit purifiée. Et l'Éternel parla à Moïse et Aaron en ces termes : S'il Survient à la peau du corps d'un homme une élevure, ou une dartre, ou une tache [blanche] et qu'elle devienne sur la peau de son corps une marque lépreuse, il sera conduit au Prêtre Aaron ou à l'un des Prêtres, ses fils. Et si l'examen fait par le Prêtre de l'affection de la peau de son corps constate que le poil a blanchi à la place atteinte qui apparaît déprimée au-dessous du niveau de la peau de son corps, c'est la maladie de la lèpre: ce que le Prêtre ayant observé, il le déclarera impur. Mais s'il y a sur la peau de son corps une tache blanche qui n'apparaisse pas déprimée au-dessous du niveau de la peau, et où le poil n'ait pas blanchi, le Prêtre séquestrera le malade pour sept jours. Et si l'examen que le Prêtre fera le septième jour, constate que l'affection a conservé le même aspect et ne s'est pas étendue sur la peau, le Prêtre le séquestrera une seconde fois pour sept jours. Si le second examen fait par le Prêtre le septième jour constate que l'éruption est devenue terne et ne s'est pas étendue sur la peau, le Prêtre le déclarera pur: c'est une simple dartre; qu'il lave ses habits, et il sera pur. Mais si la dartre s'est étendue sur la peau après qu'il s'est présenté au Prêtre pour être déclaré pur, il se présentera une seconde fois au Prêtre. Et si l'examen fait par le Prêtre constate que la dartre s'est étendue sur la peau, le Prêtre le déclarera impur: il y a lèpre. Si un homme se trouve atteint de la lèpre, il sera conduit au Prêtre. Et si l'examen fait par le Prêtre constate sur la peau une élevure blanche qui a blanchi le poil, et sur l'élevure l'apparition de chair vive, c'est une lèpre invétérée qui affecte la peau de son corps, et le Prêtre le déclarera impur, il n'aura pas à le séquestrer, car il est impur. Mais si la lèpre se manifeste à la peau par des efflorescences et couvre toute la peau du malade de la tête aux pieds, tout ce que le Prêtre aperçoit, et que l'examen fait par le Prêtre constate que la lèpre couvre tout son corps, il déclarera le malade pur; étant devenu blanc partout, il est pur. Mais du moment où il y aura sur lui apparition de chair vive, il tombera en état d'impureté; et après avoir vu la chair vive, le Prêtre le déclarera impur: la chair vive est immonde, il y a lèpre. Mais si la chair vive change et blanchit, il se présentera au Prêtre, et si l'examen du Prêtre constate que la partie affectée est devenue blanche, le Prêtre déclarera le malade en état de pureté; il est pur. Quand sur un corps il se forme un ulcère qui ensuite guérit et est remplacé par une élevure blanche, ou une tache d'un blanc rougeâtre, le malade doit se présenter au Prêtre. Si l'examen du Prêtre constate l'apparition d'une dépression qui est au-dessous du niveau de la peau et où le poil a blanchi, le Prêtre le déclarera impur: c'est une atteinte de la lèpre qui a éclaté en ulcère. Mais si l'examen du Prêtre constate qu'il n'y a ni poil blanc ni dépression au-dessous du niveau de la peau et que la teinte en est mate, le Prêtre le séquestrera pour sept jours. Et si le mal s'étend sur la peau, le Prêtre le déclarera impur, il est atteint. Mais si la tache est stationnaire à sa place, sans s'étendre, c'est la cicatrice d'un ulcère, et le Prêtre le déclarera pur. Quand sur un corps il paraît à la peau une inflammation, et que l'inflammation se manifeste par une tache blanche ou d'un blanc rougeâtre, et que l'examen du Prêtre constate que le poil a blanchi dans la tache déprimée au-dessous du niveau de la peau, c'est la lèpre; elle a éclaté en inflammation, et le Prêtre déclarera le malade impur: c'est l'affection de la lèpre. Mais si l'examen du Prêtre constate que dans la tache le poil n'a pas blanchi, et qu'elle n'est pas déprimée au-dessous du niveau de la peau et qu'elle est mate, le Prêtre le séquestrera pour sept jours. Et quand le Prêtre l'aura examiné le septième jour, si le mal s'est étendu sur la peau, le Prêtre le déclarera impur: c'est l'affection de la lèpre. Mais si la tache est stationnaire à sa place sans s'étendre sur la peau, et qu'elle soit mate, c'est l'élevure d'une inflammation, et le Prêtre le déclarera pur, car c'est la cicatrice d'une inflammation. Et si un homme ou une femme est atteint d'une affection à la tête ou à la barbe, et que l'examen que le Prêtre fera de cette affection constate l'apparition d'une dépression au-dessous du niveau de la peau, dans laquelle les cheveux soient jaunâtres et grêles, le Prêtre le déclarera impur: c'est la teigne, c'est la lèpre de la tête ou de la barbe. Que si l'examen que le Prêtre fera de l'affection teigneuse, constate qu'elle n'offre pas de dépression au-dessous du niveau de la peau, mais qu'il ne s'y trouve point de poil noir, le Prêtre séquestrera pour sept jours la personne atteinte de la teigne. Et si l'examen que le Prêtre fera le septième jour, de cette affection, constate que la teigne ne s'est pas étendue et qu'il n'y a point de poil jaunâtre et que la teigne n'offre point de dépression au-dessous du niveau de la peau, le malade se rasera, mais il ne rasera point la place teigneuse, et le Prêtre séquestrera une seconde fois pour sept jours la personne atteinte de la teigne. Et si l'examen que le Prêtre fera de la teigne le septième jour, constate qu'elle ne s'est pas étendue sur la peau et n'offre pas de dépression au-dessous du niveau de la peau, il sera déclaré pur par le Prêtre; il lavera ses habits et sera pur. Mais si, après qu'il aura été déclaré pur, la teigne s'étend sur la peau et que l'examen que le Prêtre fera de lui constate que la teigne s'est étendue sur la peau, le Prêtre n'aura pas à s'inquiéter des poils jaunâtres: il est impur. Mais si la teigne conserve le même coup d'œil, et qu'il y ait crû des poils noirs, la teigne est guérie: il est pur et le Prêtre le déclarera pur. Et si un homme ou une femme a sur la peau de son corps des taches, des taches blanches, et que l'examen du Prêtre constate qu'il y a sur la peau de leurs corps des taches d'un blanc mat; c'est un simple exanthème qui a poussé à la peau: il est pur. Et si un homme a la tête dépilée, c'est un chauve: il est pur. Et si c'est du côté de la face qu'il a la tête dépilée, c'est un front chauve: il est pur. Mais si à son occiput lisse ou sur son front chauve il y a quelque place d'un blanc rougeâtre, c'est une éruption de la lèpre à son occiput lisse ou à son front chauve. Et si l'examen du Prêtre constate que l'affection forme une élevure d'un blanc rougeâtre sur son occiput lisse ou sur son front chauve, qui offre l'aspect de la lèpre sur la peau, c'est un lépreux: il est impur; le Prêtre le déclarera impur; c'est à la tête qu'il est atteint. Or un lépreux se trouvant être atteint du mal, ses habits doivent être déchirés et sa tête rasée, et il se voilera le menton et criera: Impur! impur! Il sera impur tout le temps qu'il portera son mal; impur il est et il logera seul; sa demeure sera hors du camp. Et si la lèpre a attaqué un vêtement, un vêtement de laine, ou un vêtement de lin, ou la chaîne ou la trame de lin ou de laine, ou une fourrure, ou un objet quelconque fait de peau, et qu'une tache verdâtre ou rougeâtre ait paru sur le vêtement, ou la fourrure ou à la chaîne ou à la trame, ou à un ustensile quelconque de cuir, c'est un cas de lèpre, et il faut la visite du Prêtre. Et après l'examen le Prêtre séquestrera pour sept jours l'objet attaqué. Et si le septième jour le Prêtre voit que la tache s'est étendue sur le vêtement ou sur la chaîne ou sur la trame, ou sur la fourrure ou sur l'objet quelconque fait de cuir, l'altération est une lèpre maligne: il est impur. Et on brûlera le vêtement, ou la toile ou l'étoffe de laine ou de lin, ou l'ustensile quelconque de cuir attaqué, car c'est une lèpre maligne: il doit être brûlé au feu. Mais si l'examen du Prêtre constate que le mal ne s'est pas étendu sur le vêtement, la toile ou l'étoffe, ou l'ustensile quelconque de cuir, le Prêtre ordonnera de laver la place attaquée, et le séquestrera une seconde fois pour sept jours. Et si l'examen que fera le Prêtre après que l'objet aura été lavé, constate que la tache n'a pas changé d'aspect, quoiqu'elle ne se soit pas étendue, l'objet est souillé; il sera brûlé au feu: il y a corrosion à la partie rase de l'endroit ou de l'envers. Mais si l'examen du Prêtre constate qu'après le lavage la tache a pâli, il déchirera le morceau à l'habit, au cuir, ou à la toile ou à l'étoffe. Et si elle paraît encore sur le vêtement ou la toile ou l'étoffe ou l'ustensile quelconque de cuir, c'est une éruption lépreuse: ce qui est attaqué sera brûlé au feu. Mais le vêtement ou la toile ou l'étoffe ou tout ustensile de cuir que tu auras lavé et d'où disparaîtra la tache, sera lavé une seconde fois et sera pur. Telle est la loi pour le cas de lèpre sur les vêtements de laine ou de lin ou sur une toile ou une étoffe ou un ustensile quelconque de cuir, pour déclarer si l'objet est pur ou impur. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Voici le rite qu'observera le lépreux le jour de sa purification. Il sera conduit au Prêtre, et le Prêtre sortira hors du camp; et, si l'examen du Prêtre constate que le lépreux est guéri de l'affection de la lèpre, le Prêtre ordonnera d'apporter pour celui qui doit se purifier, deux oiseaux vivants purs et du bois de cèdre et du vermillon et de l'hysope. Et le Prêtre ordonnera d'égorger l'un des oiseaux dans un vase de terre sur de l'eau vive. Puis il prendra l'oiseau vivant et le bois de cèdre et le vermillon et l'hysope, qu'il trempera ainsi que l'oiseau vivant dans le sang de l'oiseau égorgé sur l'eau vive, et il fera sept aspersions sur celui qui se purifie de la lèpre et le purifiera, puis il lâchera l'oiseau vivant en pleine campagne. Et celui qui se purifie lavera ses vêtements et rasera tout son poil et se baignera dans de l'eau, et il sera en état de pureté; après quoi il pourra entrer au camp, mais il devra pendant sept jours loger hors de sa tente. Et le septième jour il rasera tout son poil, il se rasera et barbe et chevelure et sourcils, tout son poil; et il lavera ses vêtements et baignera son corps dans l'eau, et ainsi il sera pur. Et le huitième jour il apportera deux agneaux sans défaut et une brebis d'un an sans défaut avec trois dixièmes de fleur de farine, comme offrande, trempée dans l'huile, et un log d'huile. Et le Prêtre purificateur présentera l'homme qui se purifie, et ces objets devant l'Éternel à l'entrée de la Tente du Rendez-vous. Et le Prêtre prendra l'un des agneaux qu'il offrira avec le log d'huile comme victime pour le délit, et il les agitera en oblation agitée devant l'Éternel; et il égorgera l'agneau dans le lieu où l'on égorge les victimes expiatoires et les holocaustes, en lieu saint; car de même que la victime expiatoire, la victime pour le délit appartient au Prêtre: elle est très sainte. Et le Prêtre prendra du sang de la victime pour le délit, et il en mettra au bout de l'oreille droite de celui qui se purifie, et au pouce de sa main droite et au grand orteil de son pied droit. Et le Prêtre prendra du log d'huile, et en versera dans sa main gauche, de lui Prêtre; et le Prêtre trempera son doigt de droite dans l'huile qu'il aura dans la main gauche, et avec son doigt il fera sept aspersions d'huile devant l'Éternel. Et le Prêtre mettra de l'huile qui lui reste dans la main, au bout de l'oreille droite de l'homme qui se purifie, et au pouce de sa main droite et au grand orteil de son pied droit, par-dessus le sang de la victime pour le délit. Et le reste de l'huile qu'il aura dans la main, le Prêtre le mettra sur la tête de l'homme qui se purifie, et le Prêtre fera la propitiation pour lui devant l'Éternel. Et le Prêtre fera le sacrifice expiatoire, et la propitiation pour celui qui se purifie en suite de sa souillure; après quoi il égorgera l'holocauste. Et le Prêtre apportera sur l'Autel l'holocauste et l'offrande, et fera la propitiation afin qu'il soit pur. Mais s'il est pauvre et que ses ressources ne suffisent pas, il prendra un agneau comme victime de délit, et l'offrira par agitation en propitiation pour lui, et un dixième de fleur de farine trempée d'huile, comme offrande, et un log d'huile, et deux tourterelles, ou deux jeunes pigeons que comportent ses ressources, l'un comme victime expiatoire, l'autre comme holocauste. Et il apportera ces choses le huitième jour au Prêtre pour sa purification à l'entrée de la Tente du Rendez-vous devant l'Éternel. Et le Prêtre prendra l'agneau, victime de délit, et le log d'huile qu'il présentera en oblation agitée devant l'Éternel. Et le Prêtre égorgera l'agneau, victime de délit, et il prendra du sang de la victime de délit et en mettra au bout de l'oreille droite de celui qui se purifie, et au pouce de sa main droite et au grand orteil de son pied droit. Et le Prêtre versera de l'huile dans sa main gauche, de lui Prêtre; et avec son doigt de droite, le Prêtre fera de l'huile qu'il a dans la main gauche, sept aspersions devant l'Éternel. Et le Prêtre mettra de l'huile qu'il a dans la main, au bout de l'oreille droite de celui qui se purifie et au pouce de sa main droite et au grand orteil de son pied droit à la place où il y a du sang de la victime de délit. Et le reste de l'huile qu'il a dans la main, le Prêtre le mettra sur la tête de l'homme qui se purifie, afin de faire la propitiation pour lui devant l'Éternel. Et il sacrifiera l'une des tourterelles ou l'un des jeunes pigeons que comportent ressources, ce que comportent ses ressources, l'un comme victime expiatoire, l'autre en holocauste, en même temps que l'offrande, et ainsi le Prêtre fera la propitiation pour celui, qui se purifie devant l'Éternel. Tel est le rite que doit observer lors de sa purification celui qui est atteint de la lèpre et dont les ressources sont insuffisantes. Et l'Éternel parla à Moïse et Aaron et dit : Lorsque vous serez entrés au pays de Canaan que je vous donne en propriété, et que j'enverrai une atteinte de lèpre à une maison du pays dont vous prendrez possession, le propriétaire de la maison viendra faire au Prêtre sa déclaration en ces termes: Je remarque comme une lèpre dans ma maison. Et le Prêtre ordonnera de vider la maison avant qu'il arrive pour examiner le mal, afin que ce qui est dans la maison ne contracte pas la souillure, et ensuite le Prêtre entrera pour examiner la maison. Et si l'examen qu'il fera du mal constate que l'altération des parois de la maison consiste dans des cavités d'une teinte verdâtre ou rougeâtre et déprimées au-dessous du niveau de la paroi, le Prêtre sortira de la maison dont il passera, la porte, et qu'il fermera pour sept jours. Et revenant le septième jour, s'il voit que le mal s'est étendu sur les parois de la maison, le Prêtre ordonnera d'extraire les pierres attaquées et de les jeter hors de la ville dans un lieu impur. Puis l'on raclera la maison intérieurement partout, et l'on versera le crépi qu'on aura raclé, hors de la ville dans un lieu impur. Et l'on prendra d'autres pierres que l'on mettra à la place des pierres [extraites], et l'on prendra d'autre crépi pour en enduire la maison. Et si le mal reparaît et fait éruption dans la maison après que les pierres auront été extraites, et la maison raclée, puis recrépie, et si le Prêtre qui reviendra voit que le mal s'est étendu dans la maison, c'est une lèpre maligne dont la maison est atteinte, elle est souillée. Alors on détruira la maison avec ses pierres, son bois et tout son crépi, et l'on portera le tout hors de la ville dans un lieu impur. Et quiconque sera entré dans la maison pendant le temps de sa fermeture., sera jusqu'au soir en état d'impureté. Et quiconque aura couché dans la maison, lavera ses habits; et quiconque aura mangé dans la maison lavera ses habits. Mais si le Prêtre qui reviendra voit que le mal ne s'est pas étendu dans la maison, une fois recrépie, le Prêtre la déclarera pure, car le mal est guéri. Et pour faire l'expiation de la maison il prendra deux oiseaux et du bois de cèdre et du vermillon et de l'hysope. Et il égorgera l'un des oiseaux dans un vase de terre sur de l'eau vive, et il prendra le bois de cèdre et l'hysope et le vermillon et l'oiseau vivant, qu'il trempera dans le sang de l'oiseau égorgé et dans l'eau vive et en fera sept aspersions contre la maison, et fera ainsi l'expiation de la maison avec le sang de l'oiseau et avec l'eau vive et l'oiseau vivant et le bois de cèdre et l'hysope et le vermillon, puis il lâchera l'oiseau vivant hors de la ville en pleine campagne et fera ainsi la propitiation pour la maison, afin qu'elle soit pure. Telle est la loi touchant toute espèce de lèpre, et la teigne et la lèpre des habits et des maisons, et les élevures et les dartres et les taches, pour déterminer les cas d'impureté et les cas de pureté. Telle est la loi touchant la lèpre. Et l'Éternel parla à Moïse et Aaron en ces termes : Parlez aux enfants d'Israël et leur dites: Quiconque a un flux par sa chair, est par le fait de son flux en état d'impureté. Et voici les cas où ce flux est une souillure: le flux peut jaillir de sa chair ou bien sa chair fermer le passage à son flux: c'est pour lui une souillure d'impureté. Tout lit où aura couché celui qui a un flux, est immonde, et tout meuble où il se sera assis, est immonde. Et qui touchera son lit, lavera ses vêtements et se baignera dans l'eau, et il sera jusqu'au soir en état d'impureté. Et qui s'assiéra sur le meuble qui aura servi de siège à celui qui a le flux, lavera ses vêtements et se baignera dans l'eau, et il sera jusqu'au soir en état d'impureté. Et qui touchera la chair de celui qui a un flux, lavera ses vêtements, et se baignera dans l'eau, et il sera jusqu'au soir en état d'impureté. Et si l'homme qui a un flux crache sur quelqu'un de pur, celui-ci lavera ses vêtements et se baignera dans l'eau, et il sera jusqu'au soir en état d'impureté. Et tout siège de voiture où il aura été assis celui qui a un flux, sera souillé. Et quiconque touchera un objet qui aura été sous lui, sera jusqu'au soir en état d'impureté, et celui qui le portera, devra laver ses habits, et se baigner dans l'eau et sera jusqu'au soir en état d'impureté. Et celui que touchera sans s'être lavé les mains celui qui a un flux, lavera ses vêtements et se baignera dans l'eau, et il sera jusqu'au soir en état d'impureté. Et tout vase de terre touché par celui qui a un flux sera brisé; et tout vase de bois sera rincé avec de l'eau. S'il est purifié de son flux qui aura cessé, il comptera sept jours à partir de sa purification, puis il lavera ses vêtements et baignera sa chair dans de l'eau vive; ainsi, il sera en état de pureté. Et le huitième jour il se pourvoira de deux tourterelles ou de deux jeunes pigeons, et se présentera devant l'Éternel à l'entrée de la Tente du Rendez-vous, et il les remettra au Prêtre qui les offrira, l'un en sacrifice expiatoire, l'autre en holocauste, faisant ainsi la propitiation pour lui devant l'Éternel à cause du flux qu'il aura eu. Et s'il arrive à un homme d'avoir un épanchement séminal, il baignera tout son corps dans l'eau, et il sera jusqu'au soir en état d'impureté; et tout vêtement et tout cuir atteint par l'épanchement séminal sera lavé dans l'eau et demeurera jusqu'au soir immonde, Et s'il y a cohabitation d'un homme et d'une femme avec épanchement séminal, ils se baigneront dans l'eau, et ils seront jusqu'au soir en état d'impureté. Et si une femme a un écoulement de son sang qui s'écoule par sa chair, elle restera sept jours dans son immondicité, et quiconque la touchera, sera jusqu'au soir en état d'impureté. Et tout ce sur quoi elle couchera, son immondicité durant, sera souillé, et tout ce sur quoi elle aura été assise, sera souillé. Et quiconque touchera son lit, lavera ses vêtements et se baignera dans l'eau, et il sera jusqu'au soir en état d'impureté. Et quiconque touchera un meuble où elle aura été assise, lavera ses vêtements et se baignera dans l'eau, et il sera jusqu'au soir en état d'impureté. Et celui qui touchera un objet qui soit ou sur son lit ou sur le meuble où elle est assise, sera jusqu'au soir en état d'impureté. Et si un homme couchant avec elle sent le contact de son immondicité, il sera sept jours en état d'impureté, et tout lit où il couchera, sera souillé. Si une femme a pendant longtemps un écoulement de sang, hors des époques de ses menstrues, ou bien si l'écoulement se prolonge au delà de ses époques, elle sera en état d'impureté pendant toute la durée de son écoulement immonde, comme aux époques des menstrues. Tout lit sur lequel elle couchera, le flux durant, sera pour elle, comme son lit menstruel, et tout meuble sur lequel elle s'assiéra sera entaché de la même souillure que celle de ses menstrues. Quiconque les touchera, se souillera, et il lavera ses vêtements et se baignera dans l'eau, et il sera jusqu'au soir en état d'impureté. Et quand elle sera purifiée de son flux, elle comptera sept jours après lesquels elle sera en état de pureté. Et le huitième jour elle se pourvoira de deux tourterelles ou de, deux jeunes pigeons qu'elle apportera au Prêtre à l'entrée de la Tente du Rendez-vous. Et le Prêtre offrira l'un en sacrifice expiatoire, et l'autre en holocauste, faisant ainsi la propitiation devant l'Éternel à cause du flux qui la souillait. Ainsi vous éloignerez les enfants d'Israël de ce qui les souille, afin qu'ils ne meurent pas dans leurs souillures, en souillant ma Résidence qui est au milieu d'eux. Telle est la loi pour celui qui a un flux, ou un épanchement séminal qui lui fait contracter une souillure, et pour celle qui a son indisposition menstruelle, et pour quiconque a un flux, soit homme, soit femme, et pour celui qui couche avec une femme en état d'impureté. Et l'Éternel parla à Moïse après la mort des deux fils d'Aaron qui moururent pour s'être présentés devant l'Éternel, et l'Éternel dit à Moïse: Avertis ton frère Aaron qu'il ne doit pas pénétrer en tout temps dans le Sanctuaire derrière le rideau devant le Propitiatoire qui couvre l'Arche, de peur qu'il ne meure; car j'apparais dans une nuée au-dessus du Propitiatoire. Voici avec quoi Aaron entrera dans le Sanctuaire: avec un jeune taureau pour l'expiation et un bélier pour l'holocauste. Il s'habillera d'une tunique sacrée de lin, et portera sur sa chair des caleçons de lin, et il se ceindra d'une ceinture de lin, et s'enveloppera la tête d'un turban de lin: ce sont les vêtements sacrés, qu'il mettra après avoir baigné son corps dans l'eau. Et il se fera donner par l'Assemblée des enfants d'Israël deux boucs pour l'expiation et un bélier pour l'holocauste. Et Aaron offrira son taureau expiatoire et fera la propitiation pour lui et pour sa maison. Puis il prendra les deux boucs et les présentera devant l'Éternel à l'entrée de la Tente du Rendez-vous. Et il tirera au sort les deux boucs afin que le sort désigne l'un pour l'Éternel, l'autre pour Azazel. Et Aaron offrira le bouc destiné à l'Éternel, et le sacrifiera en expiation. Et le bouc destiné à Azazel sera présenté vivant devant l'Éternel afin de faire pour lui la propitiation, puis de le lâcher dans le désert pour Azazel. Et Aaron offrira son taureau expiatoire et fera la propitiation pour lui et pour sa maison, et il égorgera son taureau expiatoire. Et il prendra la cassolette qu'il remplira de charbons ardents pris sur l'Autel en la présence de l'Éternel, et il remplira ses deux mains d'encens odorant concassé, et il portera ces choses derrière le rideau. Et il jettera l'encens sur le feu devant l'Éternel pour que le nuage de l'encens enveloppe le Propitiatoire qui couvre le Témoignage, afin qu'il ne meure pas. Et prenant du sang du taureau il en aspergera avec son doigt le devant du Propitiatoire à l'Orient, et devant le Propitiatoire il fera avec son doigt sept aspersions de ce sang. Et il égorgera le bouc expiatoire pour le peuple et en portera le sang derrière le rideau, et procédera avec ce sang comme il aura procédé avec le sang du taureau et fera des aspersions sur le Propitiatoire et devant le Propitiatoire : ainsi il fera la propitiation pour le Sanctuaire à cause des impuretés des enfants d'Israël et de leurs désobéissances dans tous leurs péchés; il en fera de même pour la Tente du Rendez-vous fixée chez eux au milieu de leurs impuretés. Et qu'il n'y ait personne dans la Tente du Rendez-vous, lorsqu'il y entrera pour faire la propitiation du Sanctuaire, jusqu'à ce qu'il en sorte; et ainsi il fera la propitiation pour lui et pour sa maison et pour toute l'Assemblée d'Israël. Et en sortant il ira à l'Autel qui est devant l'Éternel et pour lequel il fera la propitiation en prenant du sang du taureau et du sang du bouc dont il mettra aux cornes de l'Autel tout autour; il l'aspergera aussi sept fois de ce sang avec son doigt et le purifiera, pour le rendre saint, des impuretés des enfants d'Israël. Et après avoir achevé de faire la propitiation pour le Sanctuaire et la Tente du Rendez-vous et l'Autel, il offrira le bouc vivant. Et Aaron posera ses deux mains sur la tête du bouc vivant, et il fera sur lui la confession de toutes les iniquités des enfants d'Israël et de toutes leurs désobéissances dans tous leurs péchés, et il en chargera la tête du bouc qu'il fera conduire au désert par un homme qui se trouvera là, pour que le bouc emporte sur soi toutes leurs iniquités dans une terre sauvage; c'est au désert qu'il le fera conduire. Et Aaron entrera dans la Tente du Rendez-vous et ôtera les habits de lin qu'il aura mis en pénétrant dans le Sanctuaire, et les y laissera; et il baignera son corps dans l'eau en lieu saint, et ayant mis son costume, il sortira et sacrifiera son holocauste et l'holocauste du peuple, et fera la propitiation pour lui et pour le peuple. Et il fera fumer sur l'Autel la graisse de la victime expiatoire. Et celui qui aura emmené le bouc pour Azazel, lavera ses vêtements et baignera son corps dans l'eau; après quoi il pourra rentrer au camp. Et le taureau expiatoire et le bouc expiatoire dont le sang aura été introduit pour la propitiation du Sanctuaire, seront transportés hors du camp et l'on en brûlera au feu les peaux, la chair et la fiente. Et celui qui les aura brûlés, lavera ses vêtements et baignera son corps dans l'eau; après quoi il pourra rentrer au camp. Ce sera pour vous une règle perpétuelle: le septième mois, le dixième jour du mois, vous vous humilierez, et vous ne vaquerez à aucune affaire, ni les indigènes, ni les étrangers séjournant parmi vous. Car ce jour-là propitiation sera faite pour vous afin de vous purifier: vous serez purifiés devant l'Éternel de tous vos péchés. Ce sera pour vous un Sabbat solennel, et vous vous humilierez; c'est une règle perpétuelle. La propitiation sera faite par le Prêtre qui a reçu l'onction et qui a été installé dans le Sacerdoce comme successeur de son père, et il mettra des vêtements de lin, des vêtements sacrés, et il fera une propitiation pour le Saint Sanctuaire, et une propitiation pour la Tente du Rendez-vous et l'Autel, et une propitiation pour les Prêtres et tout le peuple de l'Assemblée. Et ce sera pour vous une règle éternelle que propitiation soit faite pour les enfants d'Israël à cause de tous leurs péchés une fois l'an. Et il se conforma à l'ordre donné par l'Éternel à Moïse. Et l'Éternel parla à Moïse et dit : Parle à Aaron et ses fils et à tous les enfants d'Israël et leur dis: Voici le commandement que l'Éternel a donné en disant : S'il est un individu quelconque de la maison d'Israël qui égorge dans le camp ou égorge hors du camp un bœuf ou un mouton ou une chèvre, sans l'amener à l'entrée de la Tente du Rendez-vous pour l'offrir en oblation à l'Éternel devant la Résidence de l'Éternel, effusion de sang sera imputée à cet homme-là; il a versé du sang et cet homme-là sera éliminé du sein de son peuple, afin que les enfants d'Israël amènent leurs victimes qu'ils voudraient sacrifier en pleine campagne, qu'ils les amènent devant l'Éternel à l'entrée de la Tente du Rendez-vous au Prêtre, et qu'ils les offrent comme sacrifices pacifiques à l'Éternel. Et le Prêtre en répandra le sang à l'Autel de l'Éternel, à l'entrée de la Tente du Rendez-vous, et fera fumer la graisse en parfum agréable à l'Éternel. Et ils ne sacrifieront plus leurs victimes aux boucs après lesquels ils vont se prostituant. C'est une règle perpétuelle qu'ils suivront dans tous leurs âges. Tu leur diras encore: S'il est un individu quelconque dans la maison d'Israël ou parmi les étrangers en séjour chez eux qui offre un holocauste ou une victime sans l'amener à l'entrée de la Tente du Rendez-vous pour l'offrir en sacrifice à l'Éternel, cet homme-là sera éliminé du sein de son peuple. Et s'il est un individu quelconque dans la maison d'Israël ou parmi les étrangers en séjour chez eux, qui mange d'un sang quelconque, je tournerai ma face contre la personne qui mange le sang, et l'éliminerai du sein de son peuple. Car l'âme de la chair est dans le sang, et je vous l'ai accordé à l'Autel pour faire la propitiation en faveur de vos âmes, car c'est par l'âme que le sang opère la propitiation. C'est pourquoi je dis aux enfants d'Israël: Personne parmi vous ne mangera de sang, même l'étranger en séjour chez vous ne mangera pas de sang. Et s'il est un individu quelconque parmi les enfants d'Israël ou les étrangers en séjour chez eux qui prenne à la chasse du gibier ou quelque oiseau qui se mange, il en fera couler le sang qu'il couvrira de terre. Car l'âme de toute chair est son sang qui est uni à son âme: je dis donc aux enfants d'Israël: Vous ne mangerez du sang d'aucune chair, car l'âme de toute chair, c'est son sang: quiconque en mangera sera éliminé. Et toute personne parmi les indigènes ou les étrangers qui mangera d'une bête morte ou déchirée, lavera ses vêtements, se baignera dans l'eau et sera jusqu'au soir en état d'impureté: puis elle sera pure. Que si elle ne lave pas ses vêtements et ne se baigne pas le corps, elle sera sous le poids de sa faute. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle aux fils d'Israël et leur dis: Je suis l'Éternel, votre Dieu. Vous n'imiterez ni ce qui se pratique dans le pays d'Egypte où vous avez habité, ni ce qui se pratique dans le pays de Canaan où je vais vous introduire, et vous ne suivrez point leurs usages. Vous pratiquerez mes lois et garderez mes statuts pour les suivre. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Et vous garderez mes statuts et mes lois; l'homme qui les pratique y trouve la vie. Je suis l'Éternel. Nul ne s'approchera d'une personne de même sang que lui pour découvrir sa nudité. Je suis l'Éternel. Tu ne découvriras point la nudité de ton père, ni la nudité de ta mère; c'est ta mère, tu ne découvriras point sa nudité. Tu ne découvriras point la nudité de la femme de ton père; c'est la nudité de ton père. Tu ne découvriras point la nudité de ta sœur, fille de ton père, ou fille de ta mère, née dans la maison ou née hors de la maison. Tu ne découvriras point la nudité de la fille de ton fils ou de la fille de ta fille; car c'est ta nudité. Tu ne découvriras point la nudité de la fille de la femme de ton père, engendrée par ton père; car c'est ta sœur, tu ne découvriras point sa nudité. Tu ne découvriras point la nudité de la sœur de ton père, car c'est le sang de ton père. Tu ne découvriras point la nudité de la sœur de ta mère, car c'est le sang de ta mère. Tu ne découvriras point la nudité du frère de ton père; tu ne t'approcheras point de sa femme: c'est ta tante. Tu ne découvriras point la nudité de ta bru; c'est la femme de ton fils, tu ne découvriras point sa nudité. Tu ne découvriras point la nudité de la femme de ton frère: c'est la nudité de ton frère. Tu ne découvriras point la nudité d'une femme et de sa fille; tu ne prendras ni la fille de son fils, ni la fille de sa fille pour découvrir sa nudité: elles sont du même sang; c'est un attentat. Ne prends pas une sœur avec sa sœur, pour exciter la rivalité et découvrir sa nudité à côté d'elle de son vivant. Tu ne t'approcheras point d'une femme pendant son impureté menstruelle pour découvrir sa nudité. Tu n'auras point commerce avec la femme de ton prochain, pour te souiller avec elle. Tu ne consentiras point à faire passer aucun de tes enfants à Moloch, afin de ne pas profaner le nom de ton Dieu. Je suis l'Éternel. Et tu n'auras point commerce avec un homme comme on a commerce avec une femme; c'est une abomination. Tu n'auras commerce avec aucun animal pour te souiller par là, et une femme ne se livrera point à un animal pour s'accoupler avec lui; c'est une horreur. Ne vous souillez par aucune de ces choses, car c'est par tout cela que se sont souillées les nations que je vais expulser devant vous. C'est par là que le pays s'est souillé, aussi je lui fais porter la peine de son crime, et il vomit ses habitants. Gardez donc mes statuts et mes lois, et ne commettez aucune de ces abominations, ni l'indigène, ni l'étranger en séjour chez vous. Car toutes ces abominations ont été commises par les hommes du pays qui vous y ont précédés, et le pays a été souillé; et que le pays ne vous vomisse pas parce que vous le souillez, comme il vomit les nations qui vous ont précédés. Car tous ceux qui commettront quelqu'une de ces abominations, les personnes qui s'y adonneront, seront éliminées du sein de leurs tribus. Observez donc ce que vous avez à observer envers moi, afin de ne pratiquer aucun de ces abominables usages pratiqués avant vous, et de ne point vous souiller par là. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle à toute l'Assemblée des enfants d'Israël et dis-leur: Soyez saints, car je suis Saint, moi, l'Éternel, votre Dieu. Que chacun de vous respecte son père et sa mère et observez mes sabbats. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Ne vous adressez point aux idoles et ne vous faites point de dieux de fonte. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Et quand vous sacrifierez une victime pacifique à l'Éternel, vous l'offrirez de manière à être agréés. Et elle se mangera le jour du sacrifice et le lendemain, et ce qui sera resté jusqu'au troisième jour sera brûlé au feu. Et si on en mange le troisième jour, elle sera un objet de dégoût, et n'agréera point. Et qui en mangera sera sous le poids de sa faute; car il aura profané ce qui est consacré à l'Éternel; et cette personne sera éliminée du sein de son peuple. Et quand vous récolterez les moissons de votre pays, tu ne moissonneras pas entièrement les angles de ton champ et ne ramasseras pas la glanure après ta moisson. Et tu ne grappilleras pas ta vigne et ne recueilleras pas les grains tombés de tes ceps; tu les abandonneras au pauvre et à l'étranger. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Ne dérobez point, et n'employez ni mensonge ni fraude les uns envers les autres. Et ne faites point de faux serment en mon nom, car ce serait profaner le nom de ton Dieu. Je suis l'Éternel. N'exerce sur ton prochain ni oppression ni rapine. Que le salaire du mercenaire ne séjourne pas chez toi jusqu'au matin. Ne maudis point le sourd, et ne place point d'achoppement devant l'aveugle, et aie la crainte de ton Dieu. Je suis l'Éternel. Ne prévariquez point en jugeant, et n'ayez ni partialité pour les petits, ni considération pour les grands: juge ton prochain selon la justice. Ne va point calomniant parmi tes concitoyens, et ne t'offre pas comme témoin contre la vie de ton prochain. Je suis l'Éternel. Ne hais point ton frère dans ton cœur, exprime tes griefs à ton prochain afin que, à cause de lui, tu ne te charges pas d'un péché. Ne sois ni vindicatif ni rancunier envers les enfants de ton peuple, et aime ton prochain comme toi-même. Je suis l'Éternel. Observez mes statuts. Vous n'accouplerez point des bestiaux de deux espèces. Tu n'ensemenceras point ton champ de semences de deux espèces, et tu ne porteras point d'habits tissus de fils de deux espèces. Si un homme a commerce avec une femme et que ce soit une fille fiancée à un autre, mais qui n'a pas été rachetée ni affranchie, il y aura châtiment; mais ils ne seront pas mis à mort, parce qu'elle n'est pas affranchie. Il amènera sa victime pour délit à l'Éternel à l'entrée de la Tente du Rendez-vous, un bélier comme victime pour délit. Et le Prêtre fera pour lui la propitiation avec le bélier, victime pour délit, devant l'Éternel, à cause du péché qu'il a commis, afin qu'il obtienne son pardon pour le péché qu'il a commis. Et quand vous serez entrés au pays et y aurez planté toute sorte d'arbres fruitiers, vous jetterez leur prépuce, leurs [premiers] fruits; pendant trois ans vous les tiendrez pour incirconcis, et vous ne vous en nourrirez pas; et la quatrième année tous leurs fruits seront saints et serviront aux fêtes de l'Éternel; mais la cinquième année vous en mangerez les fruits — pour en augmenter la récolte à votre profit. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Ne mangez rien avec du sang. Ne pratiquez point de charmes et ne tirez point d'augures. Ne tondez point en rond l'extrémité de votre chevelure, et ne rase point les coins de ta barbe. Ne vous faites point d'incision sur le corps à propos d'un mort et ne vous marquez d'aucune inscription au poinçon. Je suis l'Éternel. Ne profane point ta fille en la prostituant, afin que le pays ne se prostitue pas et ne se remplisse pas de crime. Observez mes Sabbats et révérez mon Sanctuaire. Je suis l'Éternel. Ne vous adressez ni aux évocateurs, ni aux devins; ne les consultez pas afin de ne pas vous souiller avec eux. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Lève-toi devant les cheveux blancs, et honore la personne du vieillard, et aie la crainte de ton Dieu. Je suis l'Éternel. Si un étranger séjourne chez vous dans votre pays, ne l'opprimez pas; traitez comme un indigène l'étranger qui séjourne chez vous, et aime-le comme toi-même, car vous fûtes étrangers dans le pays d'Egypte. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Ne commettez d'iniquité ni en jugeant, ni en prenant une dimension, ni en pesant, ni en mesurant; ayez une balance juste, et des poids justes, et un épha juste et un hin juste. Je suis l'Éternel, votre Dieu, qui vous ai tirés du pays d'Egypte. Observez ainsi tous mes statuts et toutes mes lois et pratiquez-les. Je suis l'Éternel. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Et tu diras aux enfants d'Israël: Quiconque parmi les enfants d'Israël et les étrangers domiciliés en Israël donnera de ses enfants à Moloch, sera mis à mort; le peuple du pays le lapidera. Et moi, je tournerai ma face contre cet homme-là, et je l'éliminerai du sein de son peuple pour avoir donné de ses enfants à Moloch, et ainsi souillé mon Sanctuaire et profané mon saint nom. Et si le peuple du pays veut fermer les yeux sur le fait de cet homme qui a donné de ses enfants à Moloch, afin de ne point le faire mourir, je tournerai ma face contre cet homme-là et contre sa race et je l'éliminerai du sein de leur peuple lui et tous ceux qui le suivent dans sa prostitution pour aller se prostituer à Moloch. Et quant à la personne qui s'adressera aux évocateurs et aux devins pour se prostituer à leur suite, je tournerai ma face contre cette personne-là et l'éliminerai du sein de son peuple. Conservez-vous donc saints, et soyez saints, car je suis l'Éternel, votre Dieu. Et gardez mes statuts et vous y conformez. Je suis l'Éternel qui veux vous sanctifier. Quiconque maudira son père ou sa mère sera mis à mort; il a maudit son père et sa mère; son sang retombe sur lui. Et si un homme commet adultère avec la femme d'un autre, s'il commet adultère avec la femme de son prochain, l'homme et la femme adultères seront mis à mort. Et si quelqu'un a commerce avec la femme de son père, il a découvert la nudité de son père: ils seront l'un et l'autre mis à mort; leur sang retombe sur eux. Et si quelqu'un a commerce avec sa bru, ils seront l'un et l'autre mis à mort, ils ont commis un hideux attentat, leur sang retombe sur eux. Et si quelqu'un a commerce avec un homme comme on a commerce avec une femme, ils ont l'un et l'autre fait une chose abominable: ils seront mis à mort; leur sang retombe sur eux. Et si quelqu'un prend pour femmes la fille et la mère, c'est un crime: ils seront brûlés lui et elles, afin que ce crime n'existe pas parmi vous. Et si quelqu'un a ce commerce avec un animal, il sera mis à mort, et vous tuerez aussi l'animal. Et si une femme se livre à un animal quelconque pour s'accoupler avec lui, tu feras périr la femme et l'animal; ils seront mis à mort; leur sang retombe sur eux. Et si quelqu'un prend pour femme sa sœur, fille de son père, ou fille de sa mère, et qu'il voie sa nudité, et qu'elle voie sa nudité, c'est une infamie, et ils seront éliminés sous les yeux des enfants de leur peuple; il a découvert la nudité de sa sœur, il est sous le poids de sa faute. Et si un homme a commerce avec une femme pendant son indisposition et découvre sa nudité et met à nu la source de son sang, et qu'elle-même montre la source de son sang, ils seront l'un et l'autre éliminés du sein de leur peuple. Et tu ne découvriras point la nudité de la sœur de ta mère ou de la sœur de ton père; car c'est découvrir celle qui est de son sang; ils sont sous le poids de leur faute. Et si quelqu'un a commerce avec la femme de son oncle, il a découvert la nudité de son oncle; ils sont sous le poids de leur péché; ils mourront sans enfants. Et si quelqu'un prend la femme de son frère, c'est une immondicité, il a découvert la nudité de son frère ils seront sans enfants. Gardez donc tous mes statuts et toutes mes lois, et pratiquez-les, et vous ne serez pas vomis par le pays où je vais vous introduire pour vous y établir. Et ne suivez pas les usages des peuples que j'expulserai devant vous; car ils ont fait toutes ces choses et je les ai pris en dégoût, et je vous ai dit : C'est vous qui posséderez leur pays, et je vous le donne en propriété, pays découlant de lait et de miel. Je suis l'Éternel, votre Dieu, qui vous ai séparés des peuples. Et distinguez entre l'animal pur et l'animal impur, et entre l'oiseau impur et l'oiseau pur, afin que vous ne rendiez pas vos personnes abominables par les animaux et les oiseaux et tout ce qui rampe sur la terre, et que je vous ai fait distinguer comme impur. Soyez saints pour moi, car je suis Saint, moi l'Éternel, et je vous ai séparés des peuples pour que vous soyez à moi. Et s'il se trouve parmi vous un homme ou une femme qui pratique les évocations ou la divination, ils seront mis à mort, on les lapidera, leur sang retombe sur eux. Et l'Éternel parla à Moïse: Parle aux Prêtres, fils d'Aaron, et leur dis: Nul ne se mettra pour un mort en état d'impureté dans son peuple, excepté pour les plus proches parents du même sang que lui, pour sa mère ou son père, ou son fils ou sa fille, ou son frère, ou pour sa sœur vierge qui est avec lui, et n'a pas encore un mari: pour celle-ci il pourra se mettre en état d'impureté. Comme mari il ne doit pas se mettre en état d'impureté dans son peuple pour se profaner. Ils ne se raseront point la tête, ne se couperont point les coins de la barbe et ne se feront sur le corps point d'incisions. Ils seront saints en vue de leur Dieu, et ne profaneront pas le nom de leur Dieu, car ils offrent les sacrifices ignés de l'Éternel, l'aliment de leur Dieu; qu'ils soient donc en état de sainteté. Ils n'épouseront ni une prostituée, ni une femme déshonorée, ils n'épouseront pas non plus une femme répudiée par son mari, car ils sont consacrés à leur Dieu. Maintiens-les donc dans l'état de sainteté, car ils présentent le pain de leur Dieu; qu'ils soient sacrés pour toi, car je suis Saint, moi l'Éternel qui veux vous rendre saints. Et la fille d'un personnage sacerdotal qui se met à être impudique, profane son père; elle sera brûlée au feu. Et le Prêtre qui a la prééminence sur ses frères, qui a reçu sur sa tête l'effusion de l'huile d'onction, qui à son installation a été revêtu du costume, ne doit ni laisser sa tête échevelée ni déchirer ses vêtements, et il ne s'approchera d'aucun mort; même pour un père ou une mère il ne se mettra pas en état d'impureté. Et il ne sortira pas du Sanctuaire, afin de ne pas profaner le Sanctuaire de son Dieu, car il porte la consécration de l'huile d'onction de son Dieu. Je suis l'Éternel. Il prendra une femme qui ait sa virginité, et il n'épousera ni une veuve, ni une femme répudiée ou déshonorée ou impudique: mais il choisira une vierge dans son peuple. Et il ne profanera point sa race au milieu de son peuple; car je suis l'Éternel qui le consacre. Et l'Éternel parla à Moïse et dit: Parle à Aaron en ces termes : Aucun de tes descendants dans tes générations, qui aura un défaut corporel, ne s'approchera pour présenter le pain de son Dieu; l'accès est interdit à tout homme affligé d'un défaut corporel, qui sera ou aveugle ou boiteux ou camus ou disproportionné, ou qui aura une fracture à un pied ou à une main, ou qui sera bossu ou grêle, ou qui aura une tache blanche à l'œil, ou la gale ou la teigne, ou les testicules écrasés. Aucun des descendants du Prêtre Aaron, qui aura un défaut corporel, ne sera admis à offrir les sacrifices ignés à l'Éternel; il a un défaut, il ne saurait avoir accès pour présenter le pain de son Dieu. Il pourra manger l'aliment de son Dieu, des choses sacro-saintes et des choses saintes. Seulement il ne s'approchera ni du rideau, ni de l'Autel, parce qu'il a un défaut, afin qu'il ne profane pas mes Sanctuaires, car je suis l'Éternel qui les consacre. Et Moïse parla à Aaron et à ses fils et à tous les enfants d'Israël. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Dis à Aaron et à ses fils, qu'afin de ne pas profaner mon saint nom, il y aura des cas où ils s'abstiendront des choses saintes que me consacrent les enfants d'Israël. Je suis l'Éternel. Dis-leur: Si dans vos générations futures l'un quelconque de vos descendants s'approche, étant en état d'impureté, des choses saintes que les enfants d'Israël consacrent à l'Éternel, cette personne-là sera éliminée de ma présence. Je suis l'Éternel. Tout descendant d'Aaron ayant la lèpre ou un flux ne mangera des choses consacrées qu'après être redevenu pur; de même si quelqu'un a touché ce qui a été souillé par un cadavre, ou a eu un écoulement séminal, ou si quelqu'un a touché un reptile qui le rende impur ou un homme entaché d'une souillure quelconque, celui qui aura touché ces objets, sera jusqu'au soir en état d'impureté, et ne mangera pas des choses consacrées, mais il baignera son corps dans l'eau; et après le coucher du soleil il sera en état de pureté et pourra ensuite manger des choses saintes; car c'est sa nourriture. Il ne mangera pas d'une bête morte ou déchirée afin de ne pas en être souillé. Je suis l'Éternel. Qu'ils observent ainsi ce qu'ils ont à observer envers moi, afin de ne pas se mettre sous le poids d'un péché et de ne pas mourir pour s'être profanés par là. Je suis l'Éternel qui les consacre. Nul étranger ne mangera des choses saintes; celui qui n'est qu'attaché au service d'un prêtre et le mercenaire ne mangeront point des choses saintes. Mais si un Prêtre a acheté un esclave à prix d'argent, celui-ci en mangera, ainsi que l'esclave né dans la maison; ceux-là pourront manger de son pain. Et si la fille d'un Prêtre se marie à un homme d'une autre tribu, elle ne pourra pas manger des choses saintes offertes par élévation. Mais si la fille d'un Prêtre devient veuve ou est répudiée, et qu'elle n'ait point d'enfants, et qu'elle revienne habiter la maison de son père comme dans sa jeunesse, elle pourra manger du pain de son père; mais nul étranger n'en mangera. Et si quelqu'un par mégarde mange des choses saintes, il restituera au Prêtre la chose consacrée en y ajoutant un cinquième. Et ils ne profaneront point les choses saintes des enfants d'Israël, ce qu'ils offrent par élévation à l'Éternel; par là ils les mettraient sous le poids du délit dont ils se rendraient coupables en mangeant ce qu'ils ont consacré; car je suis l'Éternel qui les consacre. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle à Aaron et ses fils et à tous les enfants d'Israël et leur dis: Tout individu de la maison d'Israël ou des étrangers domiciliés en Israël, qui présentera en oblation quelqu'une de leurs victimes votives ou volontaires qu'ils offrent à l'Éternel en holocauste, devra prendre pour la faire agréer une victime sans défaut, un mâle parmi vos bœufs, vos moutons ou vos chèvres; vous n'en offrirez aucune qui ait un défaut, vous ne la feriez pas agréer. Et si quelqu'un offre à l'Éternel en sacrifice pacifique pour l'acquit d'un vœu, ou comme don volontaire, une pièce de gros ou de menu bétail, elle doit être sans défaut pour être agréée; il ne doit s'y trouver aucun défaut. Celle qui serait aveugle, ou fracturée, ou blessée, ou ulcérée, ou atteinte de la gale ou de la teigne, vous ne la présenterez point à l'Éternel, et n'en ferez point sur l'Autel de sacrifice igné à l'Éternel. Le bœuf ou le mouton ayant une excroissance, ou arrêté dans sa croissance, vous pourrez l'offrir comme sacrifice volontaire, mais comme sacrifice votif il ne serait point agréé. Tout animal châtré par compression, par contusion, par extraction ou par amputation, vous ne le présenterez point à l'Éternel, et ne le sacrifierez point dans votre pays. Et vous ne recevrez de l'enfant de l'étranger aucune victime pareille pour l'offrir comme pain de votre Dieu, car il y a là corruption et il y a là défaut; vous ne pourriez la faire agréer. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Le bœuf, le mouton ou la chèvre qui naîtra, restera sept jours sous sa mère, et dès le huitième jour et au delà, il sera agréé comme oblation ignée pour l'Éternel. Mais bœuf ou mouton vous n'égorgerez pas le petit et sa mère le même jour. Et quand vous offrirez un sacrifice de louange à l'Éternel, offrez-le de manière à être agréé. Il se mangera le jour même, et vous n'en garderez rien jusqu'au matin. Je suis l'Éternel. Observez ainsi mes commandements et pratiquez-les. Je suis l'Éternel. Et ne profanez pas mon saint nom, afin que ma sainteté se montre au milieu des enfants d'Israël. Je suis l'Éternel qui vous ai consacrés, qui vous ai tirés du pays d'Egypte pour être votre Dieu. Je suis l'Éternel. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle aux enfants d'Israël et dis-leur: Quant aux solennités de l'Éternel, que vous annoncerez comme saintes convocations, voici quelles sont mes solennités. Six jours les affaires se feront, mais le septième jour ce sera jour solennel de repos, sainte convocation; vous ne vaquerez à aucune affaire, c'est le sabbat de l'Éternel, dans toutes vos demeures. Voici les solennités de l'Éternel, les saintes convocations que vous annoncerez en leur temps : le premier mois, le quatorzième jour du mois, dans la soirée, ce sera Pâque en l'honneur de l'Éternel. Et le quinzième jour de ce mois, ce sera la fête des azymes en l'honneur de l'Éternel: durant sept jours vous mangerez des azymes. Le premier jour vous aurez sainte convocation, vous ne ferez aucun travail d'affaires. Et durant sept jours vous offrirez à l'Éternel des sacrifices ignés; le septième jour il y aura sainte convocation, vous ne ferez aucun travail d'affaires. Et l'Éternel parla à Moïse et dit : Parle aux enfants d'Israël et leur dis: Quand vous serez entrés au pays que je vous donne, et que vous voudrez en récolter les moissons, vous apporterez au Prêtre la gerbe, prémices de votre moisson. Et il présentera la gerbe par agitation devant l'Éternel en votre faveur; c'est le lendemain du Sabbat que le Prêtre l'offrira de cette manière. Et le jour où vous ferez agiter la gerbe, vous sacrifierez un agneau d'un an sans défaut, en holocauste à l'Éternel, y ajoutant comme offrande deux dixièmes de fleur de farine trempée d'huile comme sacrifice igné pour l'Éternel, d'un parfum agréable, et comme libation de vin, un quart de hin. Et vous ne mangerez ni pain, ni grain rôti ou concassé jusqu'à ce jour-là même où vous aurez présenté l'oblation à votre Dieu; c'est une règle perpétuelle à suivre dans tous vos âges et dans toutes vos demeures. Puis comptez à partir du lendemain du Sabbat, du jour où vous offrez la gerbe par agitation, sept semaines pleines; jusqu'au lendemain du septième sabbat vous compterez cinquante jours; alors vous présenterez une offrande nouvelle à l'Éternel. De vos demeures vous apporterez des pains pour les offrir par agitation; il y aura deux pains de deux dixièmes de fleur de farine, boulangés avec du levain: ce seront des prémices pour l'Éternel. Et outre le pain vous offrirez sept agneaux d'un an sans défaut, et un jeune taureau et deux béliers, qui seront un holocauste pour l'Éternel, avec leur offrande et leurs libations respectives, comme sacrifice igné d'un parfum agréable à l'Éternel. Et vous offrirez un bouc comme victime expiatoire, et deux agneaux d'un an comme sacrifice pacifique. Et le Prêtre les agitera avec le pain prémices, comme offrande agitée devant l'Éternel, en même temps que les deux agneaux; ils seront consacrés à l'Éternel pour le Prêtre. Vous convoquerez pour cette journée-là; ce sera pour vous une sainte convocation; vous ne vaquerez à aucun travail d'affaires; c'est une règle perpétuelle à suivre dans toutes vos demeures et dans tous vos âges. Et quand vous récolterez la moisson de votre pays, tu ne moissonneras point entièrement les angles de ton champ, et tu ne ramasseras point la glanure après ta moisson; tu l'abandonneras au pauvre et à l'étranger. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle aux enfants d'Israël en ces termes: Le septième mois, le premier jour du mois, vous aurez grand jour de repos, rappel au son des trompettes, sainte convocation. Vous ne ferez aucun travail d'affaires et vous offrirez des sacrifices ignés à l'Éternel. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Mais le dixième jour de ce septième mois, ce sera le jour des propitiations; vous aurez alors sainte convocation, et vous humilierez vos âmes, et vous offrirez des sacrifices ignés à l'Éternel, et en ce jour-là vous ne vaquerez à aucune affaire, car c'est le jour des propitiations destiné à faire propitiation pour vous devant l'Éternel, votre Dieu. Car toute personne qui ne s'humiliera pas en ce jour-là, sera éliminée du sein de son peuple. Et toute personne qui ce jour-là vaquera à une affaire quelconque, je l'exterminerai du milieu de son peuple. Vous vous abstiendrez de tout travail: c'est une règle perpétuelle à suivre dans tous vos âges et dans toutes vos demeures. Vous aurez sabbat solennel et humilierez vos âmes le neuvième jour du mois, le soir; vous chômerez votre sabbat d'un soir à l'autre soir. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle aux enfants d'Israël et dis: Le quinzième jour de ce septième mois on fera pendant sept jours la fête des cabanes en l'honneur de l'Éternel. Le premier jour il y aura sainte convocation; vous ne ferez aucun travail d'affaires. Durant sept jours vous offrirez des sacrifices ignés à l'Éternel; le huitième jour vous aurez sainte convocation et vous offrirez un sacrifice igné à l'Éternel: c'est une assemblée solennelle; vous ne ferez aucun travail d'affaires. Telles sont les solennités de l'Éternel que vous annoncerez comme saintes convocations pour offrir des sacrifices ignés à l'Éternel, des holocaustes et des offrandes, des victimes et des libations, chaque jour l'ordinaire du jour, outre les Sabbats de l'Éternel, et outre tous vos dons, toutes vos oblations votives et volontaires que vous ferez à l'Éternel. Mais le quinzième jour du septième mois, lorsque vous ferez rentrer les produits du pays, vous célébrerez la fête de l'Éternel pendant sept jours: vous chômerez le premier jour et vous chômerez le huitième jour. Et le premier jour vous vous pourvoirez de fruits de beaux arbres et de palmes et de rameaux d'arbres touffus et de saules de rivière, et vous vous réjouirez devant l'Éternel votre Dieu, durant sept jours. Et vous célébrerez ainsi la fête de l'Éternel sept jours par année; c'est une règle perpétuelle pour vos générations; vous la célébrerez le septième mois. Pendant sept jours vous logerez dans des cabanes; tous les indigènes en Israël logeront dans des cabanes, afin que vos races futures sachent que j'ai fait loger dans des cabanes les enfants d'Israël lorsque je les tirai du pays d'Egypte. Je suis l'Éternel votre Dieu. Et Moïse indiqua les solennités de l'Éternel aux enfants d'Israël. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Ordonne aux enfants d'Israël de te fournir une pure huile d'olives triturées pour le candélabre afin d'y entretenir les lampes constamment. En dehors du rideau qui voile le Témoignage dans la Tente du Rendez-vous, Aaron le tiendra en état du soir au matin devant l'Éternel constamment; c'est une règle perpétuelle pour vos générations. Sur le candélabre d'or pur il rangera les lampes devant l'Éternel constamment. Et tu prendras de la fleur de farine et en boulangeras douze galettes, chaque galette sera de deux dixièmes. Et tu les rangeras en deux piles, six par pile, sur la table d'or pur devant l'Éternel. Et sur chaque pile tu mettras du pur encens, qui ajouté au pain sera la part destinée, le sacrifice igné pour l'Éternel. Chaque sabbat il rangera toujours devant l'Éternel ces pains, à fournir par les enfants d'Israël comme signe d'alliance éternelle. Et ils appartiendront à Aaron et à ses fils qui les mangeront en lieu saint, car c'est une part très-sainte qui lui revient sur les sacrifices ignés faits à l'Éternel, une prestation perpétuelle. Et le fils d'une femme Israélite, lequel était fils d'un Égyptien et vivait au milieu des enfants d'Israël, sortit; et il s'éleva dans le camp une querelle entre le fils de la femme Israélite et un Israélite. Et le fils de la femme Israélite outragea Le Nom et Le maudit. Sur quoi ils l'amenèrent à Moïse. Or le nom de sa mère était Selomith, et elle était fille de Dibri, de la tribu de Dan. Et ils le mirent en prison, pour se déterminer selon la parole de l'Éternel. Alors l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Fais conduire le blasphémateur hors du camp, et tous ceux qui l'ont entendu, poseront leurs mains sur sa tête, et il sera lapidé par toute l'Assemblée. Et tu parleras aux enfants d'Israël en ces termes: Quiconque maudit son Dieu, est sous le poids de son péché; et qui outragera le nom de l'Éternel sera mis à mort; il sera lapidé par toute l'Assemblée, l'étranger aussi bien, que l'indigène; s'il outrage Le Nom, il sera mis à mort. Quiconque ôtera la vie à un homme sera mis à mort; et quiconque aura ôté la vie à un animal, le remplacera, vie pour vie. Si quelqu'un porte dommage à son prochain il lui sera fait comme il a fait : fracture pour fracture, œil pour œil, dent pour dent, le même dommage qu'il aura causé à un homme, lui sera rendu. Et qui ôtera la vie à un animal le remplacera; mais qui ôtera la vie à un homme sera mis à mort. Vous aurez un seul droit, et l'étranger et l'indigène seront traités également, car je suis l'Éternel, votre Dieu. Et Moïse parla aux enfants d'Israël qui conduisirent le blasphémateur hors du camp et le lapidèrent, et les enfants d'Israël se conformèrent à l'ordre donné à Moïse par l'Éternel. Et l'Éternel parla à Moïse sur le mont de Sinaï en ces termes : Parle aux enfants d'Israël et leur dis: Quand vous serez entrés au pays que je vous donne, la terre chômera un sabbat en l'honneur de l'Éternel. Six années tu ensemenceras ton champ, tu tailleras ta vigne et tu en feras rentrer les produits; mais la septième année il y aura un sabbat solennel pour le pays, un sabbat en l'honneur de l'Éternel; tu n'ensemenceras point ton champ et ne tailleras, point ta vigne. Tu ne moissonneras pas le recrû de tes blés et ne vendangeras point les raisins de ta vigne non taillée: ce sera une année de repos pour la terre. Et vous aurez l'usage du produit de la terre qui se repose, pour t'en nourrir toi et ton serviteur et ta servante et ton mercenaire et ton étranger qui séjournent chez toi; tout son produit servira à la nourriture de ton bétail et des animaux qui peuplent ton pays. Puis tu compteras sept années sabbatiques, sept fois sept années: ce qui pour sept années sabbatiques te donnera une période de quarante-neuf années. Et tu sonneras de la trompette le septième mois, le dixième jour du mois; le jour des propitiations vous sonnerez de la trompette dans tout votre pays. Et vous consacrerez ainsi la cinquantième année et vous publierez l'affranchissement dans le pays pour tous ses habitants: ce sera pour vous un Jubilé, chacun de vous rentrant dans sa propriété, et chacun de vous rentrant dans sa famille. Cette cinquantième année sera pour vous un Jubilé, vous ne sèmerez point et vous ne moissonnerez point son recrû, et ne vendangerez point la vigne alors non taillée. Car c'est un Jubilé; il vous sera sacré, et vous tirerez de vos champs pour votre usage ce qu'ils rendront. Dans cette année du Jubilé, chacun de vous rentrera dans sa propriété. Et si vous vendez quelque chose à votre prochain ou achetez quelque chose de votre prochain, ne vous molestez pas l'un l'autre. Tu compteras les années à partir du Jubilé pour acheter de ton prochain, et il te vendra d'après le nombre des années de récoltes. Plus il y aura d'années, plus ton prix d'achat sera élevé, et moins il y aura d'années, moindre aussi sera ton prix d'achat; car c'est le nombre des récoltes qu'il te vend. Qu'aucun de vous ne moleste son prochain, et aie la crainte de ton Dieu; car je suis l'Éternel, votre Dieu. Exécutez ainsi mes statuts et observez mes lois et les exécutez et vous habiterez votre pays en sécurité. Et le pays donnera ses fruits, et vous mangerez à rassasiement, et vous l'habiterez en sécurité. Que si vous dites: Que mangerons-nous la septième année, si nous ne semons pas, et si nous ne récoltons pas nos produits? voici, je vous dispenserai ma bénédiction dans la sixième année qui rendra des produits pour trois ans. Vous sèmerez donc la huitième année vous nourrissant des vieilles récoltes; jusqu'à la neuvième année, en attendant que vous en ayez les récoltes, vous mangerez les vieilles. Le pays ne sera point vendu de manière à être aliéné; car le pays m'appartient, car vous êtes des étrangers et des locataires chez moi. Et dans tout le pays dont vous aurez la possession, vous accorderez le droit de retrait pour les terres. Si ton frère réduit à la pauvreté vend quelqu'une de ses possessions, et que se présente son plus proche parent qui a droit de retrait, que celui-ci puisse retraire ce qu'a vendu son frère. Et si quelqu'un n'a personne pour faire le retrait, mais parvient à avoir et à trouver de quoi faire le retrait, il supputera les années à partir de sa vente et remboursera l'excédant à celui auquel il aura vendu, et il rentrera par là dans sa propriété. Et s'il ne trouve pas de quoi le rembourser, ce qu'il aura vendu restera entre les mains de l'acheteur jusqu'à l'année du Jubilé, époque à laquelle celui-ci se dessaisira et l'autre rentrera dans sa propriété. Et si quelqu'un vend une maison d'habitation dans une ville murée, le retrait pourra s'en faire jusqu'à la fin de l'année où la vente aura eu lieu; ce sera l'espace de temps accordé pour le retrait. Mais si le retrait n'en est pas opéré avant la fin de l'année complète, la propriété de la maison sise dans une ville murée sera définitivement dévolue à l'acheteur et à ses descendants, et il ne s'en dessaisira pas au Jubilé. Mais les maisons des villages qui ne sont pas entourés d'un mur, seront considérées comme des champs; l'on pourra en faire le retrait, et au Jubilé elles seront libérées. Quant aux villes des Lévites, aux maisons des villes qu'ils posséderont, il y aura pour les Lévites droit perpétuel de retrait. Et si un Lévite ne fait pas retrait l'année du Jubilé, ce qu'il aura vendu de la maison et de la ville qu'il possède lui reviendra, car les maisons des villes des Lévites sont leur propriété au milieu des enfants d'Israël. Et le terrain qui forme la banlieue de leurs villes ne doit point être vendu; ils en ont la possession perpétuelle. Et si ton frère devient pauvre et incapable de travail à côté de toi, soutiens-le, même étranger et d'une autre nation, afin qu'il puisse vivre à côté de toi. Ne tire de lui ni intérêt, ni usure, et aie la crainte de ton Dieu, afin que ton frère puisse vivre à côté de toi. Tu ne lui prêteras point ton argent à intérêt, ni tes denrées à usure. Je suis l'Éternel, votre Dieu, qui vous ai tirés du pays d'Egypte pour vous donner le pays de Canaan, pour être votre Dieu. Et si ton frère s'appauvrit à côté de toi, et se vend à toi, tu ne lui feras pas faire de service servile; il sera chez toi comme mercenaire et comme étranger; il sera à ton service jusqu'à l'année du Jubilé; alors il sortira de chez toi, lui et ses fils avec lui, pour rentrer dans sa famille, pour rentrer dans la propriété de ses pères. Car ce sont mes serviteurs que j'ai tirés du pays d'Egypte; ils ne doivent point être vendus, comme on vend des esclaves. Ne le gouverne pas avec dureté, mais aie la crainte de ton Dieu. Le serviteur et la servante qu'il t'est permis d'avoir, tu les prendras chez les nations qui t'environnent; c'est chez elles que vous pourrez acheter serviteur et servante. De même des enfants des étrangers domiciliés chez vous, vous pouvez en acheter ainsi que de leurs familles établies chez vous, qu'ils auront engendrées dans votre pays, et les avoir en propriété, et les transmettre par héritage à vos fils après vous comme une propriété, et les garder à perpétuité à votre service comme esclaves. Mais ne faites pas entre frères peser une dure autorité sur vos frères, les enfants d'Israël. Si à côté de toi un étranger ou un homme d'une autre nation parvient à avoir de l'aisance, et que à côté de lui ton frère s'appauvrisse et se vende à un étranger domicilié chez toi, ou au rejeton de la famille d'un étranger, on pourra, après qu'il aura été vendu, faire son rachat; c'est à l'un de ses frères à faire son rachat. Le rachat sera fait soit par son oncle, soit par le fils de son oncle, ou un de ses plus proches consanguins de sa famille; ou bien s'il trouve des ressources, il se rachètera lui-même. Et alors il comptera avec son acheteur à partir de l'année où il a été vendu jusqu'à l'année du Jubilé; et son prix de vente se réglera d'après le nombre des années, qui lui seront mises au taux des années d'un mercenaire. S'il y a encore un grand nombre d'années, il paiera son rachat en raison de ces années avec l'argent qu'il possède; et s'il ne reste que peu d'années jusqu'au Jubilé, on les lui comptera: il paiera son rachat à proportion de ses années. Il sera chez lui comme un mercenaire à l'année. On ne le gouvernera pas avec dureté sous tes yeux. Et s'il n'est pas racheté de la sorte, il sortira l'année du Jubilé, lui et ses fils avec lui. Car les enfants d'Israël me sont des esclaves. Ils sont mes esclaves que j'ai tirés du pays d'Egypte. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Vous ne vous ferez point d'idoles, et ne vous élèverez ni sculpture, ni statue, et ne dresserez dans votre pays point de pierres ciselées, pour les adorer, car je suis l'Éternel, votre Dieu. Observez mes sabbats et révérez mes Sanctuaires. Je suis l'Éternel. Si vous suivez mes statuts, et si vous gardez mes commandements et les mettez en pratique, je vous donnerai vos pluies en leur saison, et la terre donnera ses produits et les arbres des campagnes leurs fruits. Et le battage se prolongera pour vous jusqu'à la vendange, et la vendange jusqu'aux semailles, et vous mangerez votre pain à rassasiement, et vous habiterez votre pays en sécurité. Et je mettrai la paix dans le pays, et vous vous coucherez sans que personne vous fasse peur, et j'exterminerai les bêtes féroces du pays, et l'épée ne passera point, par votre pays. Et vous poursuivrez vos ennemis et ils tomberont devant vous par l'épée, et cinq d'entre vous en poursuivront cent, et cent d'entre vous en poursuivront dix mille, et vos ennemis tomberont devant vous par l'épée. Et je serai tourné vers vous, et vous féconderai et vous multiplierai, et je mettrai à effet l'alliance que j'ai avec vous. Et vous mangerez des récoltes vieilles qui auront vieilli, et vous sortirez les anciennes pour faire place aux nouvelles. Et je fixerai ma résidence au milieu de vous, et mon âme n'aura pas pour vous du dédain, et j'irai et viendrai parmi vous, et je serai votre Dieu et vous serez mon peuple. Je suis l'Éternel, votre Dieu, qui vous ai tirés du pays des Égyptiens pour vous soustraire à leur servitude, et j'ai brisé le joug que vous portiez, et vous ai fait marcher la tête droite. Mais si vous ne m'obéissez pas, et ne faites pas toutes ces choses que je vous commande, et si, ayant du mépris pour mes statuts et du dédain pour mes lois, vous ne mettez point mes commandements en pratique et rompez l'alliance que vous avez avec moi, à mon tour aussi, voici ce que je vous ferai: je préposerai la terreur sur vous, la consomption et l'ardente fièvre, qui éteignent les yeux et font languir l'âme; et vous sèmerez en vain vos semences, et vos ennemis les mangeront. Et je tournerai ma face contre vous, et vous serez battus en face de vos ennemis, et assujettis à ceux qui vous haïssent, et vous fuirez, quoique personne ne vous poursuive. Et si amenés jusque-là vous ne m'obéissez pas, j'augmenterai la correction en vous frappant au septuple pour vos péchés, et je briserai l'orgueil que vous donne votre force, et je rendrai votre ciel pareil au fer et votre sol pareil à l'airain, afin que votre force s'épuise en vain, et que votre terre ne rende pas ses récoltes, et que les arbres du pays ne donnent pas leurs fruits. Et si vous en venez avec moi à la résistance, et refusez de m'obéir, j'augmenterai encore du septuple la peine de vos péchés. Et je lancerai contre vous les bêtes sauvages qui vous prendront vos enfants, détruiront vos bestiaux et vous diminueront à rendre vos routes désertes. Et si par là vous n'êtes pas corrigés, et en venez avec moi à la résistance, j'en viendrai, moi aussi, avec vous à la résistance, et moi aussi je vous frapperai sept fois pour vos péchés. Je ferai fondre sur vous l'épée vengeresse qui vengera mon alliance, et vous vous enfermerez dans vos villes, et j'enverrai la peste parmi vous, et vous serez livrés aux mains de l'ennemi; cependant j'aurai ruiné le pain qui soutient, de sorte que dix femmes auront assez d'un four pour cuire votre pain, et vous vendront votre pain au poids, et que mangeant vous ne serez point rassasiés. Et si après tout cela vous ne m'obéissez pas, et en venez avec moi à la résistance, j'en viendrai avec vous à une résistance irritée, et je vous châtierai aussi moi sept fois pour vos péchés. Et vous serez réduits à manger la chair de vos fils et à manger la chair de vos filles. Et je saccagerai vos hauts lieux, et arracherai vos colonnes solaires, et j'entasserai vos cadavres sur les débris de vos idoles, et mon âme sera dégoûtée de vous. Et je mettrai vos villes en ruine et ravagerai vos sanctuaires, et je ne respirerai plus vos parfums agréables. Et je dévasterai le pays, à en rendre stupéfaits vos ennemis qui l'habiteront. Et je vous disséminerai parmi les nations, et je tiendrai l'épée tirée derrière vous, et votre pays sera un désert, et vos villes des masures. Alors le pays acquittera la dette d'années sabbatiques pendant tout le temps de sa désolation et de votre séjour dans le pays de vos ennemis; alors le pays se reposera et acquittera sa dette d'années sabbatiques; pendant tout le temps de la désolation il aura ce repos dont il n'aura pas joui pendant vos années sabbatiques, vous l'habitant. Et ceux de vous qui survivront je les rendrai pusillanimes dans les pays de leurs ennemis; poursuivis par le frémissement d'une feuille emportée, ils fuiront comme on fuit devant l'épée, et tomberont quoique n'étant poursuivis par personne; ils se culbuteront les uns sur les autres comme en face de l'épée, quoique n'étant poursuivis par personne, et vous ne pourrez tenir tête à vos ennemis. Et vous périrez au milieu des nations et serez dévorés par la terre de vos ennemis. Et ceux de vous qui survivront, se fondront par l'effet de leur crime dans les pays de vos ennemis, et se fondront même par l'effet des crimes de leurs pères avec eux. Alors ils confesseront le crime commis par eux et le crime de leurs pères, lorsqu'ils se révoltèrent contre moi et en vinrent avec moi à la résistance; (c'est pourquoi aussi j'en viendrai avec eux à la résistance et les mènerai dans les pays de leurs ennemis). Dans le cas où alors leur cœur incirconcis serait humilié et où ils paieraient la dette de leur crime, je me souviendrai de mon alliance avec Jacob, et me souviendrai aussi de mon alliance avec Isaac et de mon alliance avec Abraham, et me souviendrai aussi du pays. Car le pays doit être abandonné par eux et acquitter sa dette d'années sabbatiques, pendant qu'ils ne le peupleront plus, et ils paieront la dette de leur crime pour avoir eu, oui, pour avoir eu du mépris pour mes lois et du dédain pour mes statuts. Cependant aussi, même pendant qu'ils seront sur la terre de leurs ennemis, je ne les réprouverai pas et ne les rejetterai pas au point de les anéantir et de rompre l'alliance que j'ai avec eux; car je suis l'Éternel, leur Dieu. Je leur garde la mémoire de l'alliance traitée avec les ancêtres que j'ai tirés du pays d'Egypte à la vue des nations, pour être leur Dieu. Je suis l'Éternel. Tels sont les statuts et les édits et les lois que l'Éternel établit entre Lui et les enfants d'Israël sur le mont de Sinaï par l'organe de Moïse. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle aux enfants d'Israël et leur dis: Lorsque l'on consacre un vœu, si ce sont des personnes, elles appartiendront à l'Éternel pour le prix que tu fixeras. Et en faisant l'estimation d'un mâle de vingt à soixante ans, tu fixeras son prix à cinquante sicles d'argent, monnaie du Sanctuaire, et, si c'est une femme, tu fixeras son prix à trente sicles; pour ceux de cinq à vingt ans tu fixeras le prix d'un mâle à vingt sicles, et celui d'une fille à dix sicles; pour ceux d'un mois à cinq ans tu fixeras le prix d'un mâle à cinq sicles d'argent, et celui d'une fille à trois sicles d'argent, et pour ceux de soixante ans et au-dessus tu fixeras le prix d'un mâle à quinze sicles et celui d'une femme à dix sicles. Que s'il n'a pas le moyen de payer le prix que tu auras fixé, on présentera la personne au Prêtre qui fixera son prix; et le Prêtre fixera un prix proportionné aux moyens de celui qui a fait le vœu. Et si c'est un animal de l'espèce qu'on offre en oblation à l'Éternel, tout ce qu'on en donnera à l'Éternel, sera chose sacrée. On ne l'échangera point, et n'en substituera point un mauvais à un bon, ni un bon à un mauvais, et si on échange un animal contre un autre, il sera ainsi que l'animal substitué, chose sacrée. Et si c'est un animal immonde quelconque de l'espèce qu'on n'offre pas en oblation a l'Éternel, on présentera l'animal au Prêtre, et le Prêtre l'évaluera d'après sa qualité bonne ou mauvaise; il vaudra ce que tu l'auras évalué, toi, Prêtre. Et si on veut le racheter, on ajoutera un cinquième au prix fixé par toi. Et si c'est sa maison que l'on consacre à l'Éternel, le Prêtre l'évaluera d'après ce qu'elle est en bien ou en mal, et l'on s'arrêtera à l'évaluation du Prêtre. Et si le consacrant veut racheter sa maison, il ajoutera un cinquième du prix en argent fixé par toi, et elle sera sienne. Et lorsque quelqu'un consacre à l'Éternel quelque chose du champ qu'il possède, ton estimation sera en proportion de ses semences, cinquante sicles d'argent par homer de semences d'orge. S'il consacre son champ dès l'année du Jubilé, on s'arrêtera à ton estimation; mais s'il consacre son champ après le Jubilé, le Prêtre lui fera son compte en argent en proportion des années restantes jusqu'au Jubilé, et tu les déduiras de ton prix d'estimation. Et si le consacrant veut racheter son champ, il ajoutera le cinquième du prix en argent fixé par toi, et il lui reviendra; mais s'il ne rachète pas son champ, et que le champ soit vendu à un autre, il ne peut plus être racheté, et ce champ, devenu franc au Jubilé, demeure consacré à l'Éternel comme un champ qui a été dévoué; il appartiendra au Prêtre en propriété. Et lorsque quelqu'un consacre à l'Éternel le champ qui a été acquis par lui et qui n'est point l'un des champs de sa propriété, le Prêtre fera le compte de la somme à payer par lui sur ton estimation jusqu'à l'année du Jubilé, et le jour même il remettra le prix fixé par toi, comme consacré à l'Éternel. L'année du Jubilé le champ reviendra à celui de qui il l'aura acheté et qui est propriétaire du fonds. Et tu feras toutes tes estimations en sicles du Sanctuaire: vingt géras font un sicle. Seulement quant aux animaux, les premiers-nés qui par la primogéniture sont dévolus à l'Éternel, personne ne les consacrera; soit bœuf, soit mouton, ils sont à l'Éternel. Mais s'il s'agit d'un animal immonde, on le rachètera au taux de ton évaluation, en y ajoutant un cinquième; s'il n'est pas racheté, il sera vendu au taux de ton évaluation. Seulement tout ce qui est dévoué, et que quelqu'un a dévoué à l'Éternel, dans tout ce qu'il possède, gens, bestiaux et champs de sa propriété, ne peut être ni vendu ni racheté; tout ce qui a été dévoué est une chose très sacrée de l'Éternel. Tout individu dévoué qui a été dévoué d'entre les hommes ne peut être racheté, il doit être mis à mort. Et toute dîme du pays en graine de la terre et en fruits des arbres appartient à l'Éternel, est consacrée à l'Éternel. Et si quelqu'un veut racheter quelque chose de sa dîme, il y ajoutera le cinquième. Et quant à toutes les dîmes de gros et de menu bétail, et de tout ce qui passe sous la houlette, la dîme est consacrée à l'Éternel. On ne recherchera pas si la qualité en est bonne ou mauvaise, et on ne fera point d'échanges, et si on échange une pièce de bétail, celle qui a été échangée et celle qui a été substituée seront choses sacrées, ne pourront se racheter. Tels sont les commandements que sur le mont de Sinaï l'Éternel ordonna à Moïse de transmettre aux enfants d'Israël. Et l'Éternel parlant à Moïse dans le désert de Sinaï, dans la Tente du Rendez-vous, le premier jour du second mois, la seconde année après leur sortie du pays d'Egypte, dit : Faites le recensement de toute l'Assemblée des enfants d'Israël, selon leurs familles, leurs maisons patriarcales, en énumérant les noms de tous les mâles individuellement; parmi les hommes depuis vingt ans et au-dessus vous ferez, toi et Aaron, passer à la revue selon leurs divisions tous les hommes d'Israël qui doivent marcher comme soldats. Et vous vous adjoindrez un homme par tribu, celui qui est le chef de sa maison patriarcale. Et voici les noms des hommes qui vous assisteront: pour Ruben, Elitsur, fils de Sedehur; pour Siméon: Selumiel, fils de Tsurisaddaï; pour Juda: Nahesson, fils d'Amminadab; pour Issaschar: Nethaneel, fils de Tsuhar; pour Zabulon: Eliab, fils de Hélon; pour les fils de Joseph, pour Ephraïm: Elisama, fils de Ammihud; pour Manassé: Gamliel, fils de Pedahtsur; pour Benjamin: Abidan, fils de Gideoni; pour Dan: Ahieser, fils d'Ammisadaï; pour Asser: Paghiel, fils de Hochran; pour Gad: Eliasaph, fils de Deguel; pour Nephthali: Ahira, fils de Einan. Tels furent les commissaires de l'Assemblée, princes des tribus de leurs pères; ils étaient les chefs des souches d'Israël. Moïse et Aaron s'adjoignirent donc ces hommes qui sont désignés par leurs noms, et convoquèrent toute l'Assemblée le premier jour du second mois. Là ils se firent inscrire dans les registres, selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, avec l'énumération des noms, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, individuellement, comme l'Éternel l'avait prescrit à Moïse qui les fit ainsi passer à la revue dans le désert de Sinaï. Et les fils de Ruben, premier-né d'Israël, enregistrés selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, avec l'énumération des noms, individuellement, tous les mâles de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui devaient marcher comme soldats, les hommes recensés dans la Tribu de Ruben furent au nombre de quarante-six mille cinq cents. Sur les fils de Siméon ceux qui furent enregistrés selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, les hommes recensés avec l'énumération des noms individuellement, tous les mâles de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui devaient marcher comme soldats, les hommes recensés dans la Tribu de Siméon furent au nombre de cinquante-neuf mille trois cents. Sur les fils de Gad, ceux qui furent enregistrés selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales avec l'énumération des noms, ayant l'âge de vingt ans et plus, tous ceux qui devaient marcher comme soldats, les hommes recensés dans la Tribu de Gad furent au nombre de quarante-cinq mille six cent cinquante. Sur les fils de Juda, ceux qui furent enregistrés selon leurs familles selon leurs maisons patriarcales avec l'énumération des noms, ayant l'âge de vingt ans et plus, tous ceux qui devaient marcher comme soldats, les hommes recensés dans la Tribu de Juda furent au nombre de soixante-quatorze mille six cents. Des fils d'Issaschar, ceux qui furent enregistrés selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, avec l'énumération des noms, ayant vingt ans et plus, tous ceux qui devaient marcher comme soldats, les hommes recensés dans la Tribu d'Issaschar furent au nombre de cinquante-quatre mille quatre cents. Des fils de Zabulon, ceux qui furent enregistrés selon leurs familles selon leurs maisons patriarcales, avec l'énumération des noms, ayant vingt ans et plus, tous ceux qui devaient marcher comme soldats, les hommes recensés dans la Tribu de Zabulon furent au nombre de cinquante-sept mille quatre cents. Des fils de Joseph, des fils d'Ephraïm ceux qui furent enregistrés selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, avec l'énumération des noms, ayant vingt ans et plus, tous ceux qui devaient marcher comme soldats, les hommes recensés dans la Tribu d'Ephraïm furent au nombre de quarante mille cinq cents. Des fils de Manassé, ceux qui furent enregistrés selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, avec l'énumération des noms, ayant vingt ans et plus, tous ceux qui devaient marcher comme soldats, les hommes recensés dans la Tribu de Manassé furent au nombre de trente-deux mille deux cents. Des fils de Benjamin, ceux qui furent enregistrés selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, avec l'énumération des noms, ayant vingt ans et plus, tous ceux qui devaient marcher comme soldats, les hommes recensés dans la Tribu de Benjamin furent au nombre de trente-cinq mille quatre cents. Des fils de Dan, ceux qui furent enregistrés selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, avec l'énumération des noms, ayant vingt ans et plus, tous ceux qui devaient marcher comme soldats, les hommes recensés dans la Tribu de Dan furent au nombre de soixante-deux mille sept cents. Des fils d'Asser, ceux qui furent enregistrés selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, avec l'énumération des noms, ayant vingt ans et plus, tous ceux qui devaient marcher comme soldats, les hommes recensés dans la Tribu d'Asser furent au nombre de quarante-un mille cinq cents. Des fils de Nephthali, ceux qui furent enregistrés selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, avec l'énumération des noms, ayant vingt ans et plus, tous ceux qui devaient marcher comme soldats, les hommes recensés dans la Tribu de Nephthali furent au nombre de cinquante-trois mille quatre cents. Tels sont les hommes recensés que recensèrent Moïse et Aaron et les princes d'Israël, les douze hommes qui étaient là chacun pour sa maison patriarcale. Et tous ceux des enfants d'Israël qui furent recensés selon leurs maisons patriarcales, de l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui devaient marcher comme soldats en Israël, tous les hommes recensés furent au nombre de six cent trois mille cinq cent cinquante. Mais les Lévites, selon leur maison patriarcale, ne furent point compris dans le recensement. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : C'est la Tribu de Lévi seule que tu ne feras point passer à la revue et que tu ne comprendras point dans le dénombrement des enfants d'Israël; mais tu préposeras les Lévites sur la Résidence du Témoignage, et sur tout son mobilier, et sur tout ce qui y tient; ils porteront la Tente de la Résidence et tout son mobilier et ils en feront le service et c'est autour de la Résidence qu'ils camperont. Et quand la Résidence devra quitter une station, les Lévites la démonteront, et quand elle devra camper, les Lévites la dresseront; mais l'étranger qui s'en approchera, sera mis à mort. Et les enfants d'Israël camperont chacun dans leur camp et chacun près de sa bannière, selon leurs divisions. Mais les Lévites camperont autour de la Résidence du Témoignage afin que [Sa] colère n'éclate pas contre les enfants d'Israël; et les Lévites monteront la garde dans la Résidence du Témoignage. Ainsi firent les enfants d'Israël: ils se conformèrent à tous les ordres que l'Éternel avait donnés à Moïse. Et l'Éternel parla à Moïse et Aaron en ces termes : Les enfants d'Israël camperont chacun sous sa bannière, vers les enseignes de sa maison patriarcale; ils camperont à l'entour et vis-à-vis de la Tente du Rendez-vous. Sur le devant, au levant campera la bannière du camp de Juda d'après ses divisions, dont le Prince est Nahesson, fils d'Amminadab, et le corps d'armée, ses soixante-quatorze mille six cents hommes enregistrés. A ses côtés camperont la Tribu d'Issaschar, savoir le Prince des fils d'Issaschar, Nethaneel, fils de Tsuhar, et son corps d'armée, ses cinquante-quatre mille quatre cents hommes enregistrés; et la Tribu de Zabulon, savoir le Prince des fils de Zabulon, Éliab, fils de Hélon, et son corps d'armée, ses cinquante-sept mille quatre cents hommes enregistrés. Total des hommes enregistrés formant le camp de Juda, cent quatre-vingt-six mille quatre cents, selon leurs divisions: ils ouvriront la marche du départ. Au midi la bannière du camp de Ruben d'après ses divisions, savoir le Prince des fils de Ruben, Élitsur, fils de Sedéur, et son corps d'armée, ses quarante-six mille cinq cents hommes enregistrés. Et à ses côtés camperont, la Tribu de Siméon, savoir le Prince des fils de Siméon, Selumiel, fils de Tsurisaddaï, et son corps d'armée, ses cinquante-neuf mille trois cents hommes enregistrés : et la Tribu de Gad, savoir le Prince des fils de Gad, Eliasaph, fils de Reguel, et son corps d'armée, ses quarante-cinq mille six cent cinquante hommes enregistrés. Total des hommes enregistrés formant le camp de Ruben, cent cinquante-un mille quatre cent cinquante selon leurs divisions: ils se mettront en marche en second lieu. Alors partira la Tente du Rendez-vous, le camp des Lévites, au centre des campements; dans la marche ils suivront l'ordre de leurs campements, chacun à son rang, sous sa bannière. A l'occident la bannière du camp d'Ephraïm d'après ses divisions, savoir le Prince des fils d'Ephraïm, Elisamah, fils d'Ammihud, et son corps d'armée, ses quarante mille cinq cents hommes enregistrés. A ses côtés camperont, la Tribu de Manassé, savoir le Prince des fils de Manassé, Gamliel, fils de Pedahtsur, et son corps d'armée, ses trente-deux mille deux cents hommes enregistrés; et la Tribu de Benjamin, savoir le Prince des fils de Benjamin, Abidan, fils de Gideoni, et son corps d'armée, ses trente-cinq mille quatre cents hommes enregistrés. Total des hommes enregistrés formant selon leurs divisions le camp d'Ephraïm, cent huit mille et cent: ils se mettront en marche en troisième lieu. Au nord la bannière du camp de Dan d'après ses divisions, savoir le Prince des fils de Dan, Ahiéser, fils de Ammisaddaï, et son corps d'armée, ses soixante-deux mille sept cents hommes enregistrés. A ses côtés camperont la Tribu d'Asser, savoir le Prince des fils d'Asser, Paghiel, fils de Hochran, et son corps d'armée, ses quarante-un mille cinq cents hommes enregistrés; et la Tribu de Nephthali, savoir le Prince des fils de Nephthali, Ahira, fils de Einan, et son corps d'armée, ses cinquante-trois mille quatre cents hommes enregistrés. Total des hommes enregistrés formant selon leurs divisions le camp de Dan, cent cinquante-sept mille six cents: ils se mettront en marche les derniers, avec leurs bannières. Tels sont ceux des fils d'Israël qui furent enregistrés par maisons patriarcales: le total des hommes enregistrés formant selon leurs divisions les campements, est de six cent trois mille cinq cent cinquante. Mais les Lévites ne furent point compris dans l'enregistrement des fils d'Israël, d'après l'ordre que l'Éternel avait donné à Moïse; et les enfants d'Israël se conformèrent à tous les ordres que l'Éternel avait donnés à Moïse; ainsi, ils rangèrent leurs campements par bannière, et au départ ils suivaient cet ordre, chacun celui de la famille de sa maison patriarcale. C'est ici l'état de la famille d'Aaron et de Moïse à l'époque où l'Éternel parla avec Moïse sur le mont Sinaï. Et voici les noms des fils d'Aaron: Nadab, le premier-né, et Abihu, Éléazar et Ithamar. Tels sont les noms des fils d'Aaron, Prêtres revêtus de l'onction, qui avaient été installés dans le sacerdoce. Mais Nadab et Abihu moururent devant l'Éternel, pour avoir présenté devant l'Éternel un feu étranger, dans le désert de Sinaï; et ils n'avaient point de fils. C'est pourquoi Éléazar et Ithamar exercèrent le sacerdoce sous les yeux d'Aaron, leur père. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Fais approcher la Tribu de Lévi et présente-la au Prêtre Aaron pour être à son service; et ils soigneront ce qui est commis à ses soins et aux soins de toute l'Assemblée, devant la Tente du Rendez-vous, afin de faire le service de la Résidence; et ils auront le soin de tous les meubles de la Tente du Rendez-vous et de ce que devraient soigner les enfants d'Israël, afin de faire le service de la Résidence. Et tu donneras les Lévites à Aaron et à ses fils; qu'ils lui soient donnés, donnés en propre, sur les enfants d'Israël. Et tu établiras Aaron et ses fils pour vaquer à leur sacerdoce; l'étranger qui s'approchera de [l'autel], sera mis à mort. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Voici, j'ai prélevé pour moi les Lévites sur les enfants d'Israël en substitution de tous les premiers-nés, prémices de la maternité chez les enfants d'Israël; et les Lévites seront à moi. Car tout premier-né est à moi; au jour où je frappai tous les premiers-nés au pays d'Egypte, je me suis consacré tous les premiers-nés en Israël, de l'homme au bétail: ils sont à moi, à moi, l'Éternel. Et l'Éternel parla à Moïse dans le désert de Sinaï en ces termes : Recense les enfants de Lévi selon leur maison patriarcale, selon leurs familles; tu recenseras tout mâle d'un mois et au-dessus. Et Moïse en fit le recensement de par l'Éternel, ainsi qu'il lui était prescrit. Et voici par leurs noms quels étaient les fils de Lévi: Gerson et Kahath et Merari. Et voici les noms des fils de Gerson selon leurs familles: Libni et Siméï; et les fils de Kahath selon leurs familles: Amram et Jitsehar, Hébron et Uzziel; et les fils de Merari selon leurs familles: Mahali et Musi. Telles sont les familles de Lévi selon leur maison patriarcale. De Gerson sont issues la famille de Libni et la famille de Siméï. Telles sont les branches des Gersonites. Les Gersonites enregistrés, le compte fait de tous les mâles d'un mois et plus, furent au nombre de sept mille cinq cents. Leurs familles campaient derrière la Résidence à l'Occident. Et le Prince de la maison patriarcale des Gersonites était Éliasaph, fils de Laël. Et dans la Tente du Rendez-vous les Gersonites avaient à soigner la Résidence et la Tente, sa couverture et le Rideau de la porte de la Tente du Rendez-vous et les toiles du Parvis, et le Rideau de la porte du Parvis qui entoure la Résidence et l'Autel de toute part, et ses cordeaux et tous ses ustensiles. Et de Kahath sont issues la branche des Amraméens, et la branche des Jitseharites, et la branche des Hébronites et la branche des Uzzielites: telles sont les branches des Kahathites. Le compte fait de tous les mâles d'un mois et plus, il y eut huit mille six cents individus chargés du soin du Sanctuaire. Les familles des fils de Kahath campaient au côté méridional de la Résidence. Et le Prince de la maison patriarcale des familles des Kahathites était Élitsaphan, fils de Uzziel. Et ils avaient le soin de l'Arche et de la Table et du Candélabre et des Autels et des Ustensiles sacrés avec lesquels ils faisaient le service, et du Rideau avec tout son appareil. Et le Prince des Princes de Lévi était Éléazar, fils du Prêtre Aaron; il était préposé sur ceux qui étaient chargés du soin du Sanctuaire. De Merari sont issues la branche des Mahalites et la branche des Musites: telles sont les branches des Merarites. Les Merarites enregistrés, le compte fait de tous les mâles d'un mois et plus, furent au nombre de six mille deux cents. Et le Prince de la maison paternelle des familles de Merari était Tsuriel, fils de Abihaïl. Ils campaient au côté septentrional de la Résidence. Et les fils de Merari avaient la surveillance et le soin des ais de la Résidence et de ses barres, et de ses colonnes et de leurs soubassements et de tout son mobilier et de tout ce qui y tient, et des colonnes du parvis dans son pourtour, et de leurs soubassements, et de leurs pieux et de leurs cordes. Et devant la Résidence, à l'Orient, devant la Tente du Rendez-vous, au levant, campaient Moïse et Aaron avec ses fils chargés du soin du Sanctuaire pour les enfants d'Israël; mais l'étranger qui s'en approcherait, devait être mis à mort. Total des Lévites recensés que Moïse et Aaron recensèrent de par l'Éternel selon leurs familles, de tous les mâles d'un mois et plus: vingt-deux mille. Et l'Éternel dit à Moïse: Recense tous les premiers-nés mâles parmi les enfants d'Israël, d'un mois et plus, et forme la somme de leurs noms. Et prélève pour moi les Lévites, pour moi, l'Éternel, en substitution de tous les premiers-nés des enfants d'Israël et le bétail des Lévites, en substitution de tous les premiers-nés parmi les bestiaux des enfants d'Israël. Et Moïse se conformant à l'ordre de l'Éternel fit le recensement de tous les premiers-nés parmi les enfants d'Israël. Et tous les premiers-nés mâles d'un mois et plus, le compte fait des noms, enregistrés, furent au nombre de vingt-deux mille deux cent soixante-treize. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Prélève les Lévites en substitution de tous les premiers-nés des enfants d'Israël, et le bétail des Lévites en substitution de leur bétail, afin que les Lévites soient à moi, à moi, l'Éternel. Et pour la rançon des deux cent soixante-treize qui excèdent le nombre des Lévites, parmi les premiers-nés des enfants d'Israël, tu lèveras cinq sicles par tête; tu feras payer en monnaie du Sanctuaire, le sicle à vingt géras. Et tu remettras à Aaron et à ses fils cet argent, rançon des excédants. Et Moïse leva le prix de la rançon sur ceux qui excédaient le nombre des Lévites rachetés; sur les premiers-nés des enfants d'Israël il leva cette somme, mille trois cent soixante-cinq sicles, en sicles du Sanctuaire. Et Moïse remit le prix de la rançon à Aaron et à ses fils de par l'Éternel, conformément à l'ordre que l'Éternel avait donné à Moïse. Et l'Éternel parla à Moïse et Aaron en ces termes : Forme la somme des fils de Kahath parmi les fils de Lévi, selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, depuis les hommes de trente ans et plus jusqu'à ceux de cinquante, de tous les hommes capables de servir pour exercer une fonction dans la Tente du Rendez-vous. Voici l'office des fils de Kahath dans la Tente du Rendez-vous: le soin du Lieu très-Saint. A la levée du camp, Aaron et ses fils y entreront et descendront le rideau qui le voile, et ils en couvriront l'Arche du Témoignage. Et ils superposeront une couverture de peau de chien de mer, et ils étendront par-dessus une draperie toute d'azur; puis ils arrangeront les barres. Et sur la Table des Pains de Présentation ils étendront une draperie d'azur; puis ils y placeront les plats et les coupes, et les jattes et les patères des libations; le pain perpétuel devra s'y trouver. Et sur le tout ils étendront une draperie de vermillon qu'ils recouvriront d'une couverture de peau de chien de mer, puis ils arrangeront les barres. Et ils prendront une draperie d'azur dont ils couvriront le candélabre et ses lampes et ses mouchettes et ses pinces et tous ses vases à huile, employés à son service; et ils le mettront avec tous ses ustensiles dans une enveloppe de peau de chien de mer et le placeront sur le brancard. Et sur l'Autel d'or ils étendront une draperie d'azur et le couvriront d'une couverture de peau de chien de mer; puis ils arrangeront les barres. Et ils prendront tous les ustensiles de service employés à faire le service dans le Sanctuaire et les mettront dans une draperie d'azur et les couvriront d'une couverture de peau de chien de mer; puis ils les placeront sur les brancards. Et ils enlèveront les cendres de l'Autel, sur lequel ils étendront une draperie de pourpre, puis sur lequel ils placeront tous ses ustensiles employés à y faire le service, les cendriers et les fourchettes et les pelles et les bassins, tous les ustensiles de l'Autel; et ils étendront par-dessus une couverture de peau de chien de mer; puis ils arrangeront les barres. Et lorsque Aaron et ses fils auront achevé de mettre à couvert le Sanctuaire et tous les meubles du Sanctuaire lors de la levée du camp, alors les fils de Kahath viendront pour le porter; mais ils ne toucheront pas au Sanctuaire sous peine de mort. Tel est l'office de porteurs, des fils de Kahath dans la Tente du Rendez-vous. Et Éléazar, fils du Prêtre Aaron, aura la surveillance de l'huile du candélabre et de l'encens aromatique et de l'offrande perpétuelle et de l'huile d'onction, la surveillance de toute la Résidence et de tout ce qu'elle contient, du Sanctuaire et de ses meubles. Et l'Éternel parla à Moïse et Aaron en ces termes : N'exposez pas la race des familles des Kahathites à être exterminée du milieu des Lévites; mais lorsqu'ils s'approcheront du Lieu très-Saint, voici comment vous vous y prendrez avec eux pour qu'ils vivent et ne périssent point: Aaron et ses fils y pénétreront, et assigneront à chacun d'eux son service et son fardeau, mais ceux-ci n'y entreront point pour voir, même un instant, le Sanctuaire et mourir. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Forme aussi la somme des fils de Gerson, selon leurs maisons patriarcales, selon leurs familles; tu les recenseras depuis ceux de trente ans et plus jusqu'à ceux de cinquante, tous les hommes capables de servir pour exercer une fonction dans la Tente du Rendez-vous. Voici les fonctions des familles des Gersonites quant à ce qu'ils auront à faire et à ce qu'ils auront à porter : ils porteront les tentures de la Résidence et la Tente du Rendez-vous avec sa couverture et la couverture de peau de chien de mer superposée à celle-ci, et le Rideau de la porte de la Tente du Rendez-vous et les toiles du Parvis et le rideau de l'ouverture de la Porte du Parvis qui entoure la Résidence et l'Autel de toute part, et leurs cordes et toutes les pièces de leur appareil; d'ailleurs ils feront tout ce qui doit y être fait. Les Gersonites seront sous les ordres d'Aaron et de ses fils pour toutes leurs fonctions, dans tous les cas où ils seront porteurs et officiants; vous leur remettrez la garde de tout ce qu'ils auront à porter. Voilà l'office des familles des Gersonites auprès de la Tente du Rendez-vous, et ce dont ils prendront soin sous la direction de Ithamar, fils du Prêtre Aaron. Tu recenseras les fils de Merari selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, depuis les hommes de trente ans et plus jusqu'à ceux de cinquante, tous les hommes capables de servir pour exercer une fonction dans la Tente du Rendez-vous. Et voici ce qu'ils auront à soigner et à porter pour tout service de leur part dans la Tente du Rendez-vous: les ais de la Résidence et leurs traverses et ses colonnes et leurs soubassements et les piliers du pourtour du Parvis et leurs soubassements et leurs clous et leurs cordes, toutes leurs pièces et tout leur appareil, et vous dresserez nominativement l'état des pièces qu'ils auront à soigner et à porter. Voilà l'office des familles des Merarites, tout le service qu'ils feront dans la Tente du Rendez-vous sous la direction de Ithamar, fils du Prêtre Aaron. Ainsi Moïse et Aaron et les Princes de l'Assemblée recensèrent les fils des Kahathites selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, depuis ceux de trente ans et plus jusqu'à ceux de cinquante ans, tous les hommes capables de servir pour exercer une fonction dans la Tente du Rendez-vous. Et le nombre de leurs hommes recensés d'après leurs familles fut de deux mille sept cent cinquante. Tels sont les hommes recensés des familles des Kahathites, tous servant dans la Tente du Rendez-vous, desquels le recensement fut fait par Moïse et Aaron sur l'ordre de l'Éternel par l'organe de Moïse. Quant à ceux des Gersonites qui furent recensés selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, depuis les hommes de trente ans et plus jusqu'à ceux de cinquante ans, à tous les hommes capables de servir pour exercer une fonction dans la Tente du Rendez-vous, le nombre des Gersonites recensés selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, fut de deux mille six cent trente. Tels sont les hommes recensés des familles des Gersonites, tous ceux qui faisaient un service dans la Tente du Rendez-vous, desquels Moïse et Aaron firent le recensement sur l'ordre de l'Éternel. Quant à ceux des familles des Merarites qui furent recensés selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, depuis les hommes de trente ans et plus jusqu'à ceux de cinquante, tous les hommes capables de servir pour exercer une fonction dans la Tente du Rendez-vous, le nombre des Merarites recensés d'après leurs familles fut de trois mille deux cents. Tels sont les hommes recensés des familles des Merarites, desquels Moïse et Aaron firent le recensement sur l'ordre de l'Éternel par l'organe de Moïse. Total des hommes des Lévites recensés dont le recensement fut fait par Moïse et Aaron et les Princes d'Israël, selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, des hommes de trente ans et plus jusqu'à ceux de cinquante ans, tous capables de servir pour exercer une fonction et l'office de porteurs dans la Tente du Rendez-vous, total des Lévites recensés: huit mille cinq cent quatre-vingts. Ils furent recensés sur l'ordre de l'Éternel par l'organe de Moïse, chacun d'après sa fonction et son office de porteur, ceux-là étant recensés que l'Éternel avait indiqués à Moïse. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Ordonne aux enfants d'Israël qu'ils aient à expulser du camp quiconque aura la lèpre ou un écoulement, et quiconque sera souillé par le contact d'un mort; homme ou femme, vous l'expulserez et le reléguerez au dehors du camp, afin qu'il ne souille pas leurs campements au milieu desquels je réside. Et ainsi firent les enfants d'Israël; ils les reléguèrent au dehors du camp; les enfants d'Israël se conformèrent à ce que l'Éternel avait dit à Moïse. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Dis aux enfants d'Israël: Si un homme ou une femme commettent l'un quelconque des péchés des hommes entre eux, faisant ainsi infidélité à l'Éternel, et que par là cette personne tombe en état de délit, ils confesseront le péché commis par eux et restitueront l'objet du délit, le principal avec un cinquième en sus, qui sera remis à celui envers lequel ils sont coupables. Et si celui-ci n'a point de proche parent auquel l'indemnité puisse être payée, l'indemnité payée revient à l'Éternel, au Prêtre, indépendamment du bélier expiatoire avec lequel on fait la propitiation pour eux. De même tout don de toutes les choses consacrées par les enfants d'Israël, qui seront offertes au Prêtre, lui appartiendra. Ce que chacun aura consacré, lui appartiendra. Ce que chacun aura donné au Prêtre lui appartiendra. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle aux enfants d'Israël et leur dis: Si la femme d'un homme dévie et lui fait infidélité, et qu'un autre ait eu avec elle un commerce charnel, et cela à l'insu du mari en cachette duquel elle se sera souillée, sans qu'il y ait de témoin à sa charge et sans qu'elle ait été prise sur le fait; et si le mari est saisi d'un mouvement de jalousie qui le rende jaloux de sa femme, et qu'elle se soit vraiment souillée; ou bien s'il est saisi d'un mouvement de jalousie qui le rende jaloux de sa femme, et qu'elle ne se soit point souillée; le mari amènera sa femme au Prêtre, apportant l'oblation de celle-ci pour elle, un dixième d'épha de farine d'orge; il n'y versera point d'huile, et n'y ajoutera point d'encens, car c'est une offrande de jalousie, une offrande commémorative, appelant le souvenir du crime. Puis le Prêtre la fera approcher et la mettra en la présence de l'Éternel. Et le Prêtre prendra de l'eau sacrée dans un vase de terre, et le Prêtre prendra de la poussière qui sera sur le sol de la Résidence, et il la jettera dans cette eau. Et le Prêtre mettra la femme en la présence de l'Éternel, et découvrira la tête de la femme, et lui placera dans les mains l'offrande commémorative, l'offrande de jalousie; et dans la main du Prêtre restera l'eau des amertumes, qui appelle la malédiction. Et le Prêtre l'adjurera et dira à la femme: Si aucun homme n'a habité avec toi, si tu ne t'es pas écartée, en te souillant, de la soumission due à ton mari, sois à l'épreuve de cette eau des amertumes qui appelle la malédiction. Mais si tu t'es écartée de la soumission due à ton mari et si tu t'es souillée, et si tu as reçu la cohabitation d'un homme, autre que ton mari,… qu'ainsi le Prêtre adjure la femme avec le serment d'imprécation, et que le Prêtre dise à la femme: Que l'Éternel te livre à la malédiction et à l'exécration au milieu de ton peuple en mettant l'amaigrissement à tes hanches et le gonflement dans ton sein, et que cette eau qui appelle la malédiction pénètre dans tes entrailles pour gonfler ton sein et amaigrir tes hanches. Et la femme répondra: Ainsi soit-il! Ainsi soit-il! Et le Prêtre écrira ces imprécations dans un livre et les enlèvera avec l'eau des amertumes, et il fera boire à la femme l'eau des amertumes qui appelle la malédiction, afin que cette eau des amertumes qui appelle la malédiction pénètre en elle pour lui être amère. Ensuite le Prêtre prendra des mains de la femme l'offrande de jalousie, et ayant agité l'offrande devant l'Éternel, il l'offrira sur l'Autel. Puis le Prêtre prendra une poignée de l'offrande commémorative, et la brûlera sur l'Autel; après quoi il fera boire à la femme de cette eau. Et quand il aura fait boire à la femme de cette eau, si elle s'est souillée et a fait infidélité à son mari, l'eau qui appelle la malédiction pénétrera en elle pour lui être amère, et son sein se gonflera, et ses hanches s'amaigriront, et cette femme sera livrée à la malédiction au milieu de son peuple. Mais si la femme ne s'est point souillée, et qu'elle soit pure, elle restera intacte et féconde. Telle est la loi touchant la jalousie. Si une femme s'écarte de la soumission due à son mari et se souille, ou bien dans le cas où un mari serait saisi d'un mouvement de jalousie qui le rendrait jaloux de sa femme, il fera paraître la femme devant l'Éternel, et le Prêtre fera sur elle l'application de cette loi. Et le mari ne sera point pris à partie comme coupable, et la femme sera sous le poids de son crime. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle aux enfants d'Israël et leur dis: Si un homme ou une femme par dévotion se lie par le vœu du Naziréen pour se donner à l'Éternel, il s'abstiendra de vin et de cervoise, et ne boira ni vinaigre de vin, ni vinaigre de cervoise, et il ne boira d'aucun suc exprimé du raisin, et ne mangera ni raisins frais, ni raisins secs. Pendant toute la durée de son Naziréat il ne mangera d'aucun produit de la vigne depuis les pépins jusqu'à la peau. Pendant toute la durée de son Naziréat le rasoir ne passera point sur sa tête; jusqu'à l'expiration du temps qu'il aura voué à l'Éternel il sera consacré, il laissera croître dans toute leur longueur les cheveux de sa tête. Pendant tout le temps qu'il aura voué à l'Éternel, il ne s'approchera du cadavre d'aucun mort. Pour son père et pour sa mère, pour son frère et pour sa sœur, il ne contractera aucune souillure à leur sujet après leur mort, car il porte sur sa tête la consécration de son Dieu. Pendant toute la durée de son Naziréat il est consacré à l'Éternel. Et si quelqu'un meurt près de lui subitement, à l'improviste, ce qui souillerait sa tête consacrée, il se rasera la tête au jour de sa purification, le septième jour il la rasera. Et le huitième jour il apportera deux tourterelles ou deux jeunes pigeons au Prêtre, à la porte de la Tente du Rendez-vous. Et le Prêtre en sacrifiera un comme victime expiatoire et un en holocauste, et fera pour lui la propitiation, parce que le mort l'a mis en état de péché; que donc il remette ce jour-là sa tête en état de sainteté. Il vouera de nouveau à l'Éternel ses jours de Naziréat et offrira un agneau d'un an en sacrifice pour délit, car les jours précédents ne comptent plus, son Naziréat ayant été souillé. Et voici la loi pour le Naziréen. A l'expiration du temps de son Naziréat on l'amènera à la Porte de la Tente du Rendez-vous. Et il présentera son oblation à l'Éternel, un agneau d'un an et sans défaut pour l'holocauste, et une brebis d'un an sans défaut pour le sacrifice expiatoire, et un bélier sans défaut pour le sacrifice pacifique, et une corbeille d'azymes, de galettes de fleur de farine trempées dans l'huile et d'oublies azymes ointes d'huile, et en sus l'offrande et les libations qui accompagnent. Et le Prêtre présentera ces choses devant l'Éternel et offrira son sacrifice expiatoire et son holocauste. Et il sacrifiera le bélier comme victime pacifique à l'Éternel avec la corbeille d'azymes, et le Prêtre fera son offrande et sa libation. Et à la porte de la Tente du Rendez-vous le Naziréen rasera sa tête consacrée, et prendra sa chevelure consacrée et la mettra sur le feu allumé sous la victime pacifique. Et le Prêtre prendra l'épaule cuite de bélier, et une galette azyme dans la corbeille et une oublie azyme, qu'il placera dans les mains du Naziréen après que celui-ci aura coupé sa chevelure consacrée. Et le Prêtre agitera ces choses en oblation offerte par agitation devant l'Éternel; elles sont sacrées et pour le Prêtre, outre la poitrine offerte par agitation, et outre l'éclanche offerte par élévation. Après cela le Naziréen pourra boire du vin. Telle est la loi pour le Naziréen qui voue son oblation à l'Éternel en suite de sa consécration nonobstant ce qu'il a le moyen d'offrir: aux termes du vœu qu'il a fait, en sus de la loi de son Naziréat, ainsi s'acquittera-t-il. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle en ces termes à Aaron et à ses fils: Voici comment vous bénirez les enfants d'Israël: vous leur direz : Que l'Éternel te bénisse et te garde! Que l'Éternel tourne vers toi un visage serein, et te soit propice! Que l'Éternel ait sa face levée vers toi, et te donne la paix! Qu'ainsi ils fassent l'imposition de mon nom sur les enfants d'Israël, et je les bénirai. Et le jour où Moïse eut achevé de dresser la Résidence, lorsqu'il l'eut ointe et consacrée, ainsi que tous ses meubles et l'Autel et tous ses ustensiles qu'il oignit et consacra aussi, il arriva que les Princes d'Israël, chefs de leurs maisons patriarcales, eux, les Princes des Tribus qui avaient présidé au recensement, présentèrent leurs dons devant l'Éternel, six chariots à litière et douze bœufs, c'est-à-dire un chariot pour deux princes et un bœuf pour un prince; ils les amenèrent devant la Résidence. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Accepte d'eux ces dons; ils seront employés au service de la Tente du Rendez-vous, et répartis-les entre les Lévites en raison des fonctions de chacun. Alors Moïse reçut les chariots et les bœufs et les répartit entre les Lévites. Il donna deux chariots et quatre bœufs aux fils de Gerson en raison de leurs fonctions. Et aux fils de Merari il donna quatre chariots et huit bœufs en raison de leurs fonctions que dirigeait Ithamar, fils du Prêtre Aaron. Mais il ne donna rien aux fils de Kahath, parce qu'ils étaient chargés de la fonction de porter le Sanctuaire sur l'épaule. Et les Princes apportèrent leurs oblations pour la dédicace de l'Autel, le jour de l'onction de l'Autel, devant lequel les Princes apportèrent leurs oblations. Et l'Éternel dit à Moïse: Les Princes viendront chacun à son tour, un par jour, apporter leur oblation pour la dédicace de l'Autel. Et celui qui le premier jour apporta son oblation fut Nahesson, fils de Amminadab, de la Tribu de Juda; voici son oblation: un plat d'argent du poids de cent trente sicles, une jatte d'argent de soixante-dix sicles, sicles du Sanctuaire, l'un et l'autre remplis de fleur de farine trempée d'huile, pour l'offrande; une coupe de dix sicles d'or remplie d'encens, un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an pour l'holocauste, un bouc velu pour le sacrifice expiatoire; et pour le sacrifice pacifique deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation de Nahesson, fils de Amminadab. Le second jour offrande de Nethanéel, fils de Tsuhar, Prince d'Issaschar; il présenta pour son oblation, un plat d'argent du poids de cent trente sicles, une jatte d'argent de soixante-dix sicles, sicles du Sanctuaire, l'un et l'autre remplis de fleur de farine trempée d'huile pour l'offrande; une coupe de dix sicles d'or remplie d'encens, un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an pour l'holocauste, un bouc velu pour le sacrifice expiatoire; et pour le sacrifice pacifique deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation de Nethanéel, fils de Tsuhar. Le troisième jour offrande du Prince des fils de Zabulon, Eliab, fils de Hélon; voici son oblation: un plat d'argent du poids de cent trente sicles, une jatte d'argent de soixante-dix sicles, sicles du Sanctuaire, l'un et l'autre remplis de fleur de farine trempée d'huile, pour l'offrande; une coupe de dix sicles d'or remplie d'encens, un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an pour l'holocauste, un bouc velu pour le sacrifice expiatoire; et pour le sacrifice pacifique deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation de Eliab, fils de Hélon. Le quatrième jour vint le Prince des fils de Ruben, Elitsur, fils de Sedéur; voici son oblation: un plat d'argent du poids de cent trente sicles, une jatte d'argent de soixante-dix sicles, sicles du Sanctuaire, l'un et l'autre remplis de fleur de farine trempée d'huile, pour l'offrande; une coupe de dix sicles d'or remplie d'encens, un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an pour l'holocauste, un bouc velu pour le sacrifice expiatoire; et pour le sacrifice pacifique deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation de Elitsur, fils de Sedéur. Le cinquième jour vint le Prince des fils de Siméon, Selumiel, fils de Tsurisaddaï; voici son oblation: un plat d'argent du poids de cent trente sicles, une jatte d'argent de soixante-dix sicles, sicles du Sanctuaire, l'un et l'autre remplis de fleur de farine trempée d'huile, pour l'offrande; une coupe de dix sicles d'or remplie d'encens, un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an pour l'holocauste, un bouc velu pour le sacrifice expiatoire; et pour le sacrifice pacifique deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation de Selumiel, fils de Tsurisaddaï. Le sixième jour vint le Prince des fils de Gad, Eliasaph, fils de Deguel; voici son oblation: un plat d'argent du poids de cent trente sicles, une jatte d'argent de soixante-dix sicles, sicles du Sanctuaire, l'un et l'autre remplis de fleur de farine trempée d'huile, pour l'offrande; une coupe de dix sicles d'or remplie d'encens, un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an pour l'holocauste, un bouc velu pour le sacrifice expiatoire; et pour le sacrifice pacifique deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation de Eliasaph, fils de Deguel. Le septième jour vint le Prince des fils d'Ephraïm, Elisamah, fils de Ammihud; voici son oblation: un plat d'argent du poids de cent trente sicles, une jatte d'argent de soixante-dix sicles, sicles du Sanctuaire, l'un et l'autre remplis de fleur de farine trempée d'huile, pour l'offrande; une coupe de dix sicles d'or remplie d'encens, un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an pour l'holocauste, un bouc velu pour le sacrifice expiatoire; et pour le sacrifice pacifique deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation d'Elisamah, fils de Ammihud. Le huitième jour vint le Prince des fils de Manassé, Gamliel, fils de Pedahtsur; voici son oblation: un plat d'argent du poids de cent trente sicles, une jatte d'argent de soixante-dix sicles, sicles du Sanctuaire, l'un et l'autre remplis de fleur de farine trempée d'huile, pour l'offrande; une coupe de dix sicles d'or remplie d'encens, un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an pour l'holocauste, un bouc velu pour le sacrifice expiatoire; et pour le sacrifice pacifique deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation de Gamliel, fils de Pedahtsur. Le neuvième jour vint le Prince des fils de Benjamin, Abidan, fils de Gidéoni; voici son oblation: un plat d'argent du poids de cent trente sicles, une jatte d'argent de soixante-dix sicles, sicles du Sanctuaire, l'un et l'autre remplis de fleur de farine trempée d'huile, pour l'offrande; une coupe de dix sicles d'or remplie d'encens, un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an pour l'holocauste, un bouc velu pour le sacrifice expiatoire; et pour le sacrifice pacifique deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation de Abidan, fils de Gidéoni. Le dixième jour vint le Prince des fils de Dan, Ahiézer, fils de Ammisaddaï, voici son oblation: un plat d'argent du poids de cent trente sicles, une jatte d'argent de soixante-dix sicles, sicles du Sanctuaire, l'un et l'autre remplis de fleur de farine trempée d'huile, pour l'offrande; une coupe de dix sicles d'or remplie d'encens, un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an pour l'holocauste, un bouc velu pour le sacrifice expiatoire; et pour le sacrifice pacifique deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation de Ahiézer, fils de Ammisaddaï. Le onzième jour vint le Prince des fils d'Asser-Paghiel, fils de Hochran; voici son oblation: un plat d'argent du poids de cent trente sicles, une jatte d'argent de soixante-dix sicles, sicles du Sanctuaire, l'un et l'autre remplis de fleur de farine trempée d'huile, pour l'offrande; une coupe de dix sicles d'or remplie d'encens, un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an pour l'holocauste, un bouc velu pour le sacrifice expiatoire; et pour le sacrifice pacifique deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Telle fut l'oblation de Paghiel, fils de Hochran. Le douzième jour vint le Prince des fils de Nephthali, Ahira, fils de Einan; voici son oblation: un plat d'argent du poids de cent trente sicles, une jatte d'argent de soixante-dix sicles, sicles du Sanctuaire, l'un et l'autre remplis de fleur de farine trempée d'huile, pour l'offrande; une coupe de dix sicles d'or remplie d'encens, un jeune taureau, un bélier, un agneau d'un an pour l'holocauste, un bouc velu pour le sacrifice expiatoire; et pour le sacrifice pacifique deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux. Telle fut l'oblation de Ahira, fils de Einan. Tels sont les dons apportés par les Princes d'Israël pour la dédicace de l'Autel, le jour où il fut oint: douze plats d'argent, douze jattes d'argent, douze coupes d'or, chaque plat d'argent de cent trente sicles, et chaque jatte d'argent de soixante-dix sicles; poids total de l'argent des ustensiles: deux mille quatre cents sicles, sicles du Sanctuaire; douze coupes d'or remplies d'encens, chaque coupe de dix sicles, sicles du Sanctuaire; poids total de l'or des coupes: cent vingt sicles. Total des taureaux pour l'holocauste: douze taureaux, plus douze béliers, douze agneaux d'un an et leur addition d'offrande, et douze boucs velus pour le sacrifice expiatoire. Total des taureaux pour le sacrifice pacifique: vingt-quatre taureaux, plus soixante béliers, soixante boucs, soixante agneaux d'un an. Tels furent les dons apportés pour la dédicace de l'Autel après qu'il fut oint. Et lorsque Moïse entrait dans la Tente du Rendez-vous pour parler avec Lui, il entendait la voix qui lui parlait de dessus le Propitiatoire placé sur l'Arche du Témoignage, du milieu des deux Chérubins, et il Lui parlait. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle à Aaron et lui dis: En plaçant les lampes fais en sorte que les sept lampes jettent leur lumière en face, en avant du candélabre. Et ainsi fit Aaron: il plaça les lampes de face, en avant du candélabre, comme l'Éternel l'ordonnait à Moïse. Et quant à la façon du candélabre, il était d'or et fait au tour; jusqu'à sa tige et ses fleurs, c'était un ouvrage fait au tour, il avait été travaillé d'après le modèle que l'Éternel en avait montré à Moïse. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Prends les Lévites du sein des enfants d'Israël et purifie-les. Et voici comment tu t'y prendras avec eux pour les purifier; fais sur eux une aspersion d'eau lustrale, et qu'ils passent le rasoir sur tout leur corps et lavent leurs vêtements et se purifient. Puis ils prendront ( pour l'holocauste ) un jeune taureau et l'offrande qu'on y joint, de la fleur de farine trempée d'huile, et tu prendras un autre jeune taureau pour le Sacrifice expiatoire. Et tu amèneras les Lévites devant la Tente du Rendez-vous, et tu convoqueras toute l'Assemblée des enfants d'Israël. Et tu amèneras les Lévites devant l'Éternel et les enfants d'Israël imposeront les mains aux Lévites. Et Aaron offrira par agitation de la part des enfants d'Israël, les Lévites, à l'Éternel, pour les mettre au service de l'Éternel. Et les Lévites poseront leurs mains sur la tête des taureaux, dont tu offriras l'un en sacrifice expiatoire et l'autre en holocauste à l'Éternel, afin de faire la propitiation pour les Lévites. Et tu feras tenir les Lévites debout devant Aaron et ses fils et tu les offriras à l'Éternel par agitation. Ainsi tu sépareras les Lévites des enfants d'Israël, afin que les Lévites soient à moi. Et après cela les Lévites auront l'entrée pour faire le service dans la Tente du Rendez-vous. C'est ainsi que tu les purifieras et les offriras par agitation. Car ils me sont donnés, donnés en propre sur les enfants d'Israël; je les ai prélevés pour moi en substitution des prémices de la maternité de tous les premiers-nés parmi les enfants d'Israël. Car à moi sont tous les premiers-nés parmi les enfants d'Israël, et des hommes et des bestiaux: lorsque je frappai tous les premiers-nés dans le pays d'Egypte, je me les suis consacrés, et j'ai pris les Lévites en substitution de tout premier-né chez les enfants d'Israël, et j'ai donné les Lévites en propre à Aaron et à ses fils sur les enfants d'Israël, afin qu'ils accomplissent le service des enfants d'Israël dans la Tente du Rendez-vous, et qu'ils fassent la propitiation pour les enfants d'Israël, afin qu'une plaie ne survienne pas aux enfants d'Israël, s'ils s'approchaient du Sanctuaire. Et Moïse et Aaron et toute l'Assemblée des enfants d'Israël procédèrent ainsi à l'égard des Lévites; ils procédèrent à leur égard conformément aux ordres que l'Éternel avait donnés à Moïse touchant les Lévites. Et les Lévites firent leur expiation, et lavèrent leurs vêtements; et Aaron les offrit à l'Éternel par agitation, et Aaron fit la propitiation pour eux, afin de les purifier. Et après cela les Lévites entrèrent pour faire leur service dans la Tente du Rendez-vous sous les yeux d'Aaron et de ses fils; ils procédèrent à leur égard conformément aux ordres que l'Éternel avait donnés à Moïse touchant les Lévites. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Ceci concerne les Lévites: L'homme âgé de vingt-cinq ans et plus entrera au service pour exercer une fonction dans la Tente du Rendez-vous; et celui qui aura cinquante ans, se retirera du service et n'exercera plus de fonctions. Il pourra être servant de ses frères dans la Tente du Rendez-vous, et soigner ce qui doit être soigné, mais il ne sera plus en fonction. C'est ainsi que tu procéderas à l'égard des Lévites quant à leurs offices. Et l'Éternel parla à Moïse dans le désert de Sinaï, la seconde année après leur sortie du pays d'Egypte, au premier mois, et dit : Les enfants d'Israël célébreront la Pâque en son temps fixé. Le quatorzième jour de ce mois-ci dans la soirée vous la célébrerez en son temps fixé; vous la célébrerez selon toutes ses règles et tous ses rites. Et Moïse annonça aux enfants d'Israël qu'ils avaient à célébrer la Pâque. Et la Pâque fut célébrée au premier mois, le quatorzième jour du mois dans la soirée, au désert de Sinaï; les enfants d'Israël se conformèrent à tous les ordres que l'Éternel avait donnés à Moïse. Et il y eut des hommes qui, se trouvant en état d'impureté à cause d'un mort, ne pouvaient célébrer la Pâque ce jour-là; ils se présentèrent devant Moïse et devant Aaron ce jour-là. Et ces mêmes hommes lui dirent: Nous nous trouvons en état d'impureté à cause d'un mort, pourquoi faut-il que nous soyons empêchés d'offrir l'oblation de l'Éternel en son temps avec les enfants d'Israël? Et Moïse leur dit: Attendez que j'aie appris ce que l'Éternel prescrit pour votre cas particulier. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle aux enfants d'Israël et leur dis: Celui d'entre vous ou vos descendants, qui se trouve en état d'impureté à cause d'un mort, ou fait un voyage lointain, devra célébrer la Pâque en l'honneur de l'Éternel : c'est au second mois, le quatorzième jour du mois, dans la soirée qu'ils la célébreront; ils la mangeront avec des azymes et des herbes amères; on n'en gardera aucun reste jusqu'au matin, et on n'en brisera aucun os; on la célébrera selon toutes les règles de la Pâque. Quant à celui qui, se trouvant en état de pureté et n'étant point en voyage, manquera de célébrer la Pâque, cette personne-là sera éliminée de son peuple pour ne pas avoir offert l'oblation de l'Éternel en son temps; cet homme-là sera sous le poids de son péché. Et si un étranger séjourne chez vous, il célébrera la Pâque en l'honneur de l'Éternel; il la célébrera selon la règle et le rite de la Pâque. Il n'y aura qu'une même règle pour vous, pour l'étranger et pour l'indigène. Et le jour où la Résidence fut dressée, la nuée couvrit la Résidence de la Tente du Témoignage, et le soir il y eut sur la Résidence comme une lueur de feu jusqu'au matin. Et il en était toujours ainsi; [de jour] la nuée la couvrait, et de nuit c'était une lueur de feu. Et à mesure que la nuée s'élevait de dessus la Tente, les enfants d'Israël partaient aussitôt pour aller camper dans le lieu où la nuée s'arrêtait. C'est sur l'ordre de l'Éternel que les enfants d'Israël partaient, et sur l'ordre de l'Éternel ils posaient leur camp, et stationnaient tout le temps que la nuée demeurait sur la Résidence. Et quand la nuée séjournait longtemps sur la Résidence, les enfants d'Israël observaient les rites du culte de l'Éternel, et ne se mettaient point en marche. Et dans le cas où la nuée ne restait que peu de jours sur la Résidence, les enfants d'Israël campaient sur l'ordre de l'Éternel, et sur l'ordre de l'Éternel ils partaient. Et dans le cas où la nuée s'arrêtait du soir au matin, puis s'élevait le matin, ils partaient; ou si la nuée s'élevait après un jour et une nuit, ils partaient; que ce fût deux jours, ou un mois ou plus longtemps, tant que la nuée séjournait sur la Résidence, les enfants d'Israël restaient campés et ne partaient point; mais quand elle s'élevait, ils partaient. Sur l'ordre de l'Éternel ils campaient, et sur l'ordre de l'Éternel ils partaient; ils observaient les rites du culte de l'Éternel sur l'ordre de l'Éternel transmis par Moïse. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Fais-toi deux trompettes d'argent; tu leur donneras la façon d'ouvrage fait autour; elles te serviront pour convoquer l'Assemblée, et indiquer le décampement. Et quand on en sonnera [des deux], toute l'Assemblée se réunira auprès de toi à la porte de la Tente du Rendez-vous. Et quand on sonnera d'une seule, les Princes, les chefs des divisions d'Israël se réuniront auprès de toi. Et quand vous sonnerez la charge, ceux-là lèveront le camp, qui campent à l'orient. Et quand vous sonnerez la charge pour, la seconde fois, ceux-là lèveront le camp, qui campent au midi; vous sonnerez la charge lors de votre décampement. Mais pour convoquer l'Assemblée, vous sonnerez des trompettes, mais non pas la charge. Et ce sont les fils d'Aaron, les Prêtres, qui sonneront des trompettes; elles sont instituées à perpétuité chez vous pour vos âges futurs. Et quand vous vous mettrez en campagne dans votre pays contre vos agresseurs qui vous attaqueront, vous sonnerez la charge avec les trompettes, et votre souvenir sera rappelé devant l'Éternel, votre Dieu, et vous serez délivrés de vos ennemis. Et dans vos jours de réjouissance, et dans vos solennités et à vos Nouvelles Lunes vous sonnerez des trompettes en offrant vos holocaustes et vos sacrifices pacifiques, afin qu'elles rappellent votre souvenir devant votre Dieu. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Et la seconde année, au second mois, le vingtième jour du mois, la nuée s'éleva de dessus la Résidence du Témoignage. Et les enfants d'Israël partirent, selon l'ordre de leurs départs, du désert de Sinaï, et la nuée s'arrêta dans le désert de Paran. Ils firent ce premier décampement sur l'ordre de l'Éternel transmis par Moïse, et d'abord partit la bannière du camp des fils de Juda rangés par divisions, et leur corps d'armée était sous Nahesson, fils de Amminadab, et le corps d'armée de la Tribu des fils d'Issaschar, sous Nethanéel, fils de Tsuhar, et le corps d'armée de la Tribu des fils de Zabulon, sous Eliab, fils de Hélon. Puis la Résidence fut démontée, et partirent les fils de Gerson, et les fils de Merari, portant la Résidence. Alors partit la bannière du camp de Ruben rangé par divisions, et son corps d'armée était sous Elitsur, fils de Sedéur, et le corps d'armée de la Tribu des fils de Siméon, sous Selumiel, fils de Tsurisaddaï, et le corps d'armée de la Tribu des fils de Gad, sous Eliasaph, fils de Deguel. Puis partirent les Kahathites portant le Sanctuaire; et [les premiers] dressaient la Résidence en attendant leur arrivée. Alors partit la bannière du camp des fils d'Ephraïm rangés par divisions, et leur corps d'armée était sous Elisamah, fils de Ammihud, et le corps d'armée de la Tribu des fils de Manassé, sous Gamliel, fils de Pedahtsur, et le corps d'armée de la Tribu des fils de Benjamin, sous Abidan, fils de Gidéoni. Ensuite partit la bannière du camp des fils de Dan fermant la marche de tous les campements et rangés par divisions, et leur corps d'armée était sous Ahiézer, fils de Aramisaëdaï, et le corps d'armée de la Tribu des fils d'Asser, sous Paghiel, fils de Hochram, et le corps d'armée de la Tribu des fils de Néphthali, sous Ahira, fils de Einan. Tel fut l'ordre du décampement des enfants d'Israël selon leurs divisions, c'est ainsi qu'ils se mirent en marche. Alors Moïse dit à Hobab, fils de Reguel, le Madianite, beau-père de Moïse: Nous marchons vers le lieu dont l'Éternel a dit: Je veux vous le donner; viens avec nous, et nous te ferons du bien; car l'Éternel a promis de faire du bien à Israël. Et il lui répondit: Je n'irai point; mais je veux regagner mon pays et ma patrie. Et Moïse reprit: Ne nous quitte donc pas, puisque en effet tu connais les lieux propres à nos campements dans le désert: sois donc notre œil. Et si tu viens avec nous, et quand sera arrivé ce bien que l'Éternel veut nous faire, nous te ferons du bien. Ils partirent ainsi de la montagne de l'Éternel, et firent trois journées de marche, et l'Arche de l'alliance de l'Éternel avait sur eux l'avance de trois journées de marche pour leur découvrir une station. Et la nuée de l'Éternel était au-dessus d'eux pendant le jour, lorsqu'ils partaient de leur campement. Et au départ de l'Arche Moïse disait: Lève-toi, Éternel! et que tes ennemis soient dissipés, et ceux qui te haïssent, mis en fuite devant toi. Et quand elle s'arrêtait, il disait: Ramène, Éternel, les myriades des divisions d'Israël. Et le peuple murmura comme des gens en détresse, aux oreilles de l'Éternel, et l'Éternel l'entendit, et sa colère s'enflamma, et un feu envoyé par l'Éternel s'alluma parmi eux, et fit des ravages à l'extrémité du camp. Alors le peuple éleva ses cris vers Moïse, et Moïse intercéda auprès de l'Éternel, et le feu s'abattit. Et ce lieu reçut le nom de Tabhera ( Incendie ), parce que le feu de l'Éternel les avait incendiés. Et la tourbe qui était parmi eux fut saisie de convoitise, et même les enfants d'Israël se remirent à pleurer et dirent: Qui nous donnera de la chair pour aliment? Nous avons le souvenir des poissons que nous mangions en Egypte gratis, des concombres et des pastèques et du poireau et des oignons et des aulx, et maintenant nous sommes à jeun, il n'y a rien; nous ne voyons que de la manne. Or la manne était comme de la graine de coriandre et avait l'aspect du bdellium. Le peuple courait ça et là et la recueillait, et la broyait avec les meules, ou la pilait dans des mortiers, et la faisait cuire dans des chaudières, et la façonnait en galettes; et elle avait le goût d'oublies à l'huile. Et quand la rosée tombait la nuit dans le camp, la manne y tombait en même temps. Et Moïse entendit le peuple qui pleurait dans ses familles, chacun à la porte de sa tente; alors la colère de l'Éternel s'enflamma fort ce dont Moïse fut mécontent. Et Moïse dit à l'Éternel: Pourquoi traites-tu si mal ton serviteur, et pourquoi ne trouvé-je pas grâce à tes yeux, que tu m'imposes le fardeau de tout ce peuple? Est-ce que j'ai conçu tout ce peuple? l'ai-je enfanté pour que tu me dises: Porte-le dans ton sein, comme le nourricier porte le nourrisson, au pays que j'ai promis par serment à ses pères? D'où puis-je tirer de la chair pour en nourrir tout ce peuple? Car ils s'adressent à moi en pleurant: Donne-nous de la chair à manger! Je ne saurais à moi seul être chargé de tout ce peuple, car c'est au-dessus de mes forces. Que si tu veux me traiter ainsi, ah! si j'ai trouvé grâce à tes yeux, fais-moi périr, afin que je ne voie pas ma misère. Alors l'Éternel dit à Moïse: Choisis-moi soixante-dix hommes parmi les Anciens d'Israël que tu connais pour être Anciens du peuple et préposés sur lui, et amène-les à la Tente du Rendez-vous, et qu'ils s'y présentent avec toi. Et je descendrai et parlerai là avec toi, et je prendrai de l'esprit qui repose sur toi, et en mettrai sur eux, afin qu'ils portent avec toi le fardeau du peuple, et que tu n'en sois plus chargé seul. Et tu diras au peuple: Sanctifiez-vous pour demain et vous aurez de la chair à manger; car vous avez pleuré aux oreilles de l'Éternel et dit: Qui nous donnera de la chair à manger, car nous étions bien en Egypte? et l'Éternel vous donnera de la chair à manger. Ce ne sera ni un jour ni deux que vous en mangerez, ni cinq, ni dix, ni vingt jours, mais un mois de temps, jusqu'à ce qu'elle s'exhale par vos narines, et qu'elle vous dégoûte, parce que vous avez répudié l'Éternel qui est au milieu de vous, et pleuré devant lui et dit: Pourquoi donc avons-nous quitté l'Egypte? Et Moïse dit: Il y a six cent mille hommes de pied dans ce peuple au milieu duquel je suis, et Tu dis: Je leur donnerai de la chair, de quoi manger un mois de temps. Égorgera-t-on pour eux du gros et du menu bétail jusqu'à leur suffisance? réunira-t-on tous les poissons de la mer pour qu'ils aient assez? Et l'Éternel dit à Moïse: La main de l'Éternel se raccourcit-elle? Tu vas voir si ma parole s'exécutera ou non. Et Moïse sortit et redit au peuple les paroles de l'Éternel, et il choisit soixante-dix hommes parmi les Anciens du peuple et les plaça autour de la Tente. Et l'Éternel descendit dans la nue et lui parla, et Il prit de l'esprit qui reposait sur lui, et Il en mit sur les soixante-dix Anciens. Et lorsque l'esprit reposa sur eux, ils prophétisèrent; mais ils ne le firent plus de nouveau. Or deux hommes étaient restés dans le camp, l'un nommé Eldad, l'autre Medad; et l'esprit vint reposer sur eux (ils étaient parmi les [soixante-dix] inscrits, quoiqu'ils n'eussent point paru à la Tente) et ils prophétisaient dans le camp. Aussitôt le jeune garçon courut en informer Moïse et lui dit: Eldad et Medad prophétisent dans le camp. Et Josué, fils de Nun, serviteur de Moïse depuis sa jeunesse, prit la parole et dit: Mon seigneur, Moïse, empêche-les. Mais Moïse lui dit: Veux-tu montrer du zèle pour moi? Je voudrais que dans le peuple de l'Éternel tous fussent des prophètes, que l'Éternel mît son esprit sur eux. Et Moïse se retira dans le camp, lui et les Anciens d'Israël. Et un vent envoyé par l'Éternel amena des cailles à travers la mer et les abattit dans le camp sur un espace d'environ une journée de marche d'un côté et d'environ une journée de marche de l'autre autour du camp, à deux coudées environ au-dessus du sol. Et le peuple se mit en mouvement pendant tout ce jour-là, toute la nuit et tout le lendemain, et ramassa les cailles; le moins qu'un homme en ramassât était dix homers; et ils les étendirent pour leur usage aux alentours du camp. La chair était encore entre leurs dents, et n'était pas encore consommée, que la colère de l'Éternel s'enflamma contre le peuple et l'Éternel frappa le peuple d'une mortalité très grande. Et ce lieu reçut le nom de Kibroth-Haththava ( tombeaux de la convoitise ), parce que là le peuple inhuma ceux que la convoitise avait saisis. De Kibroth-Haththava le peuple se mit en marche pour Hathseroth, et il s'arrêta à Hathseroth. Là Marie et Aaron firent querelle à Moïse au sujet de la femme Éthiopienne qu'il avait épousée; car il avait pris pour femme une Éthiopienne. Et ils dirent: N'est-ce que par Moïse seul que l'Éternel parle? n'est-ce pas aussi par nous qu'il parle? Et l'Éternel entendit. Or cet homme-là, Moïse, était le plus doux des humains qui sont sur la face de la terre. Sur-le-champ l'Éternel dit à Moïse, et à Aaron et à Marie: Allez tous trois vous présenter à la Tente du Rendez-vous; et ils allèrent tous trois. Alors l'Éternel descendit dans la colonne de nuée, et se tenant à la porte de la Tente Il appela Aaron et Marie, et ils parurent tous deux. Et Il dit: Entendez mes paroles! S'il existe parmi vous un prophète, moi l'Éternel, je me révèle à lui par la vision: c'est dans un songe que je lui parle. Il n'en est pas ainsi de mon serviteur Moïse: il est l'homme de confiance dans toute ma Maison. Je m'abouche avec lui, en Personne, et sans déguisement; il voit la face de l'Éternel. Comment donc ne craignez-vous pas de faire querelle à mon serviteur Moïse? Ainsi s'enflamma contre eux la colère de l'Éternel qui s'éloigna; et la nuée se retira aussi de la Tente, et voilà que Marie avait une lèpre comme la neige; et Aaron se tourna vers Marie, et voilà qu'elle avait la lèpre! Alors Aaron dit à Moïse: Je t'en conjure, mon seigneur, ne mets pas sur nous le poids du péché que nous avons commis dans notre folie, et dont nous sommes coupables. Oh! qu'elle ne soit pas comme le mort-né qui en sortant du sein maternel a le corps à demi détruit. Alors Moïse cria vers l'Éternel et dit: O Dieu! oh! guéris-la donc! Et l'Éternel dit à Moïse: Mais si son père avait craché à sa face, ne serait-elle pas sept jours dans l'opprobre?… Elle sera séquestrée sept jours hors du camp; après quoi elle sera réintégrée. Marie fut donc séquestrée sept jours hors du camp, et le peuple ne partit point avant la réintégration de Marie. Et après cela le peuple partit de Hathseroth et vint camper au désert de Paran. Là l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Envoie des hommes pour reconnaître le pays de Canaan que je donne aux enfants d'Israël: vous enverrez un homme par Tribu, chacun pour celle de ses pères, et pris parmi leurs Princes. Alors Moïse les envoya du désert de Paran sur l'ordre de l'Éternel: il n'y avait que des hommes, chefs des enfants d'Israël. Or voici leurs noms: pour la Tribu de Ruben, Sammua, fils de Zaccur; pour la Tribu de Siméon, Saphat, fils de Hori; pour la Tribu de Juda, Caleb, fils de Jephunneh; pour la Tribu de Issaschar, Jighal, fils de Joseph; pour la Tribu d'Éphraïm, Hosée, fils de Nun; pour la Tribu de Benjamin, Palti, fils de Raphu; pour la Tribu de Zabulon, Gaddiel, fils de Sodi; pour la Tribu de Joseph, la Tribu de Manassé, Gaddi, fils de Susi; pour la Tribu de Dan, Ammiel, fils de Gmalli; pour la Tribu d'Asser, Sthur, fils de Michaël; pour la Tribu de Nephthali, Nachbi, fils de Vophsi; pour la Tribu de Gad, Ghuel, fils de Machi. Tels, sont les noms des hommes envoyés par Moïse pour reconnaître le pays. Or Moïse donna à Hosée, fils de Nun, le nom de Josué. En les envoyant reconnaître le pays de Canaan, Moïse leur dit: Gagnez-en par ici le Midi, puis montez aux montagnes, et voyez ce qu'est le pays et le peuple qui l'habite, s'il est fort ou faible, peu nombreux ou considérable, et ce qu'est le pays où il habite, s'il est bon ou mauvais, et ce que sont les villes où ils habitent, s'ils ont des camps ou des forteresses, et ce qu'est le sol, s'il est gras ou maigre, boisé ou non. Et ayez bon courage et rapportez des fruits du pays. Or c'était l'époque des primeurs du raisin. Ils allèrent donc et reconnurent le pays depuis le désert de Tsin jusqu'à Rechob du côté de Hamath. Et ils gagnèrent le Midi et pénétrèrent jusqu'à Hébron, et là étaient Ahiman, Sesaï et Thalmaï, enfants de Anak. Or Hébron avait été bâtie sept ans avant Tsoan en Egypte. Et ils pénétrèrent jusque dans la vallée d'Escol et ils y coupèrent un pampre avec une grappe de raisin qu'ils portèrent à deux au moyen d'une gaule; ils prirent aussi des grenades et des figues. Ce lieu reçut le nom de Vallée d'Escol ( vallée de la grappe ) à cause de la grappe qu'y avaient cueillie les enfants d'Israël. Et ayant reconnu le pays ils furent de retour au bout de quarante jours. Étant donc arrivés ils se rendirent auprès de Moïse et d'Aaron et de toute l'Assemblée des enfants d'Israël au désert de Paran vers Cadès, et ils leur rendirent compte ainsi qu'à toute l'Assemblée et leur montrèrent les fruits du pays. Et ils lui firent leur récit et dirent: Nous avons pénétré dans le pays où tu nous as envoyés: oui, c'est une terre découlante de lait et de miel, et en voici les fruits. Seulement le peuple qui habite le pays est vigoureux, et les villes, fortes et très grandes, et nous y avons vu aussi les enfants d'Anak. Amalek habite le Midi du pays, et les Héthiens et les Jébusites et les Amoréens la montagne, et les Cananéens vers la mer et le long du Jourdain. Alors Caleb imposa silence au peuple à l'égard de Moïse et dit: Marchons, marchons! faisons-en la conquête, car nous en serons maîtres. Mais les hommes qui l'avaient accompagné dirent: Nous ne saurions marcher contre ce peuple, car il est plus fort que nous. Et ils décrièrent le pays qu'ils avaient reconnu, en répandant chez les enfants d'Israël ces propos: Le pays que nous avons parcouru pour le reconnaître, est un pays qui dévore ses habitants, et tout le peuple que nous y avons vu, est de taille élevée. Et là nous avons vu des géants, enfants d'Anak, de la race des géants; et nous nous semblions des sauterelles, et nous leur semblions tels. Alors toute l'Assemblée élevant la voix poussa une clameur, et le peuple passa la nuit à pleurer. Et tous les enfants d'Israël murmurèrent contre Moïse et contre Aaron et toute l'Assemblée leur dit: Que ne sommes-nous morts dans le pays d'Egypte, ou que ne mourons-nous dans ce désert-ci! Pourquoi l'Éternel nous mène-t-Il dans ce pays-là pour y périr par l'épée? nos femmes et nos enfants serviront de proie. Ne vaut-il pas mieux pour nous retourner en Egypte? Et ils se disaient l'un à l'autre: Prenons un chef et retournons en Egypte. Alors Moïse et Aaron se jetèrent face contre terre devant toute l'assemblée réunie des enfants d'Israël, et Josué, fils de Nun, et Caleb, fils de Jephunneh, du nombre des éclaireurs, déchirèrent leurs vêtements, et adressèrent à toute l'Assemblée des enfants d'Israël ces paroles: Le pays que nous avons parcouru pour le reconnaître, est un très bon, très bon pays. Si l'Éternel nous est propice, Il nous introduira dans ce pays-là, et nous la donnera, cette terre découlante de lait et de miel. Seulement ne vous révoltez-pas contre l'Éternel, et n'ayez pas peur du peuple du pays, car ce sera pour nous du pain à manger; leur ombrage leur a été retiré, et l'Éternel est avec nous: n'ayez point de peur. Alors toute l'Assemblée parlait de les lapider. Mais la Gloire de l'Éternel apparut dans la Tente du Rendez-vous devant tous les enfants d'Israël. Et l'Éternel dit à Moïse: Jusques à quand ce peuple me méprisera-t-il? Et jusques à quand me refusera-t-il sa foi malgré les miracles que j'ai accomplis dans son sein? Je veux le frapper de la peste et le déshériter et faire de toi un peuple plus grand et plus puissant que lui. Et Moïse dit à l'Éternel: Mais ils l'apprendront, les Égyptiens du milieu desquels tu as tiré ce peuple par ta puissance, et ils le diront aux habitants de ce pays qui ont appris que toi, l'Éternel, tu es au milieu de ce peuple, que tu te fais voir face à face, toi, l'Éternel, que ta nuée les couvre, que tu marches devant eux le jour dans la colonne de nuée, et la nuit dans la colonne de feu; or, si tu fais mourir ce peuple comme un seul homme, ces nations dont ta renommée a frappé les oreilles, diront : C'est faute de pouvoir conduire ce peuple dans le pays qu'il leur promit par serment que l'Éternel l'a massacré dans le désert. Maintenant donc qu'on voie dans sa grandeur la puissance du Seigneur, comme tu l'as promis en disant : l'Éternel est lent à s'irriter et riche d'amour, il accorde le pardon de la faute et du péché, mais ne laisse pas quitte, impuni; Il châtie le crime des pères sur les enfants de la troisième et sur ceux de la quatrième génération. Remets donc sa faute à ce peuple selon la grandeur de ton amour et comme tu lui as pardonné depuis l'Egypte jusques ici. Et l'Éternel dit: Je pardonne en tes propres termes; et aussi vrai que je suis Vivant et que toute la terre est pleine de ma magnificence, aucun des hommes qui ont vu ma gloire et les miracles opérés par moi en Egypte et au désert, et m'ont tenté voici déjà dix fois et n'ont pas écouté ma voix, ne verra le pays que j'ai promis par serment à leurs pères, aucun de mes contempteurs ne le verra. Mais mon serviteur Caleb qui est animé d'un autre esprit, et m'a pleinement obéi, je l'introduirai dans le pays où il a pénétré et sa race le possédera. Cependant les Amalécites et les Cananéens occupent la vallée; demain par une conversion repliez-vous dans le désert dans la direction de la Mer aux algues. Et l'Éternel parla à Moïse et Aaron en ces termes : Jusques à quand [pardonnerai-je] à cette Assemblée perverse qui murmure contre moi? J'ai entendu les murmures des enfants d'Israël comme ils ont murmuré contre moi. Dis-leur: Aussi vrai que je suis Vivant, prononce l'Éternel, ainsi que vous avez parlé à mes oreilles, ainsi je vous traiterai. Vous laisserez vos cadavres dans ce désert, vous tous, hommes de vingt ans et au-dessus enregistrés en totalité, qui avez murmuré contre moi. Vous n'entrerez pas dans le pays où la main levée je promis de vous établir, excepté Caleb, fils de Jephunneh, et Josué, fils de Nun. Et vos enfants dont vous avez dit: ils serviront de proie, je les y introduirai, et ils connaîtront le pays que vous avez dédaigné. Mais vous, vous laisserez vos cadavres dans ce désert-ci, et vos fils resteront dans ce désert comme pasteurs pendant quarante ans, et ils porteront la peine de vos prostitutions, jusqu'à ce que vos cadavres soient au complet dans le désert. Et autant de jours vous avez mis à reconnaître le pays, quarante jours, autant d'années, une année pour un jour, vous porterez la peine de vos crimes, quarante ans, et sentirez ma disgrâce. Moi l'Éternel j'ai parlé: oui, ainsi je traiterai cette Assemblée perverse qui s'est liguée contre moi: ils seront consumés dans ce désert-ci et y mourront. Et les hommes que Moïse avait envoyés pour reconnaître le pays, et qui à leur retour avaient excité toute l'assemblée à murmurer contre lui en répandant des propos pour décrier le pays, ces hommes qui en répandant des propos avaient décrié le pays, moururent frappés d'une plaie devant l'Éternel. Mais Josué, fils de Nun, et Caleb, fils de Jephunneh, survécurent à ces hommes qui étaient allés reconnaître le pays. Et Moïse dit toutes ces paroles à tous les enfants d'Israël, et le peuple fut dans un deuil profond. Et le matin ils se levèrent et montèrent au sommet de la montagne en disant: Nous voici prêts à gagner le lieu qu'a dit l'Éternel; car nous avons péché. Alors Moïse dit: Pourquoi voulez-vous transgresser l'ordre de l'Éternel? cela ne vous réussira pas! Ne montez pas! car l'Éternel n'est pas au milieu de vous! afin que vous ne soyez pas mis en déroute devant vos ennemis; car les Amalécites et les Cananéens sont là devant vous, et vous périrez par l'épée parce que vous vous êtes ainsi détournés de l'Éternel, et que l'Éternel ne sera pas avec vous. Néanmoins ils eurent la témérité de monter au sommet de la montagne, mais l'Arche de l'alliance de l'Éternel et Moïse ne bougèrent du camp. Alors les Amalécites et les Cananéens qui occupaient cette montagne, firent une descente et les battirent, et les menèrent battant jusqu'à Horma. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle aux enfants d'Israël et leur dis: Quand vous serez arrivés dans le pays où vous serez fixés et que je vous donnerai, et quand vous offrirez à l'Éternel en sacrifice igné un holocauste ou une victime pour l'acquit d'un vœu ou d'un don spontané ou dans vos solennités, pour faire fumer du gros et du menu bétail en parfum agréable à l'Éternel, celui qui présentera son oblation à l'Éternel, présentera comme offrande un dixième de fleur de farine trempée d'un quart de hin d'huile; quant au vin pour la libation, vous en ajouterez à l'holocauste ou à la victime un quart de hin pour chaque agneau. Ou bien au bélier tu ajouteras comme offrande deux dixièmes de fleur de farine trempée d'un tiers de hin d'huile; et pour la libation tu offriras un tiers de hin de fin en parfum agréable à l'Éternel. Et quand tu sacrifieras un jeune taureau comme holocauste ou comme victime, pour l'acquit d'un vœu ou en sacrifice pacifique à l'Éternel, on présentera en sus du jeune taureau comme offrande trois dixièmes de fleur de farine trempée d'un demi-hin d'huile, et pour la libation tu présenteras un demi-hin de vin en sacrifice igné d'un parfum agréable à l'Éternel. C'est ce qui se pratiquera pour chaque bœuf, ou chaque bélier, ou agneau, ou chevreau; ainsi vous procéderez, en raison du nombre des victimes sacrifiées par vous, pour chacune, en raison de leur nombre. Tout indigène le fera de cette manière pour offrir un sacrifice igné d'un parfum agréable à l'Éternel. De même l'étranger séjournant chez vous, ou se rencontrant parmi vous, dans vos âges futurs, qui voudra faire un sacrifice igné d'un parfum agréable à l'Éternel, pratiquera tout ce que vous pratiquez. Quand il y aura Assemblée, il y aura une seule règle pour vous et pour l'étranger domicilié, règle perpétuelle pour vos âges futurs; l'étranger sera sur le même pied que vous devant l'Éternel. Il n'y aura qu'une seule loi, et un seul rite pour vous et pour l'étranger séjournant chez vous. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle aux enfants d'Israël et leur dis: Quand vous serez arrivés au pays où je vous conduis, et que vous mangerez des denrées du pays, vous prélèverez un don pour l'Éternel. Comme prémices de votre mouture vous présenterez par élévation une galette; vous la présenterez comme le don prélevé sur l'aire. Sur les prémices de votre mouture vous prélèverez un don pour l'Éternel dans tous vos âges. Et si vous manquez et n'exécutez pas tous ces ordres que l'Éternel a donnés à Moïse, tout ce que l'Éternel vous a prescrit par l'organe de Moïse depuis le jour où Il vous donna des commandements et dès lors pour vos âges futurs, et si le fait a lieu à l'insu de l'Assemblée, par erreur, toute l'Assemblée offrira un jeune taureau en holocauste, en parfum agréable à l'Éternel, avec son offrande et sa libation selon le rite, et un bouc en sacrifice expiatoire. Et le Prêtre fera la propitiation pour toute l'Assemblée des enfants d'Israël, et il leur sera pardonné; car c'était une erreur; mais eux-mêmes ils présenteront leur oblation en sacrifice igné à l'Éternel, et leur victime expiatoire devant l'Éternel pour leur erreur, et ainsi il sera pardonné à toute l'Assemblée des enfants d'Israël, et à l'étranger séjournant parmi eux, car la chose est arrivée à l'Assemblée par une erreur. Et si une personne seule pèche par erreur, elle offrira une chèvre d'un an comme victime expiatoire. Et le Prêtre fera la propitiation pour la personne qui a manqué en péchant par erreur, devant l'Éternel, la propitiation se faisant pour elle, et il lui sera pardonné. Pour l'indigène Israélite et pour l'étranger séjournant parmi vous, vous aurez une seule loi pour celui qui manque par erreur. Mais la personne qui aura agi haut la main, parmi les indigènes ou les étrangers, aura outragé l'Éternel, cette personne sera éliminée du milieu de son peuple, car elle aura méprisé Sa parole et enfreint Ses commandements; cette personne sera éliminée: une iniquité pèse sur elle. Les enfants d'Israël, étant dans le désert, surprirent un homme qui ramassait du bois le jour du Sabbat. Et ceux qui l'avaient surpris ramassant du bois, l'amenèrent à Moïse et Aaron et à toute l'Assemblée. Et on le mit en prison, parce que ce qu'il y avait à lui faire n'était pas précisé. Alors l'Éternel dit à Moïse: Que cet homme soit mis à mort; toute l'Assemblée le lapidera hors du camp. Alors toute l'Assemblée le mena hors du camp, et le lapida, et il mourut, ainsi que l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle aux enfants d'Israël et leur dis de se faire des houppes aux angles de leurs manteaux dans tous leurs âges, et d'ajouter à la houppe de l'angle un cordon d'azur. Et portez-les comme des houppes dont la vue vous rappelle tous les commandements de l'Éternel, afin que vous les pratiquiez, et ne soyez pas entraînés par votre cœur et par vos yeux dont vous suivez les désirs adultères, afin que vous vous rappeliez et que vous exécutiez tous mes ordres et que vous soyez Saints pour votre Dieu. Je suis l'Éternel, votre Dieu, qui vous ai tirés du pays d'Egypte pour être votre Dieu: je suis l'Éternel, votre Dieu. Et Coré, fils de Jitsehar, fils de Kahath, fils de Lévi, forma un parti avec Dathan et Abiram, fils d'Eliab, et On, fils de Peleth, ceux-ci fils de Ruben; et ils se soulevèrent contre Moïse avec deux cent cinquante hommes des enfants d'Israël, Princes de l'Assemblée, appelés au Conseil, personnages notables, et ils se réunirent contre Moïse et Aaron, et ils leur dirent: Vous en faites trop! Car cette Assemblée! c'est tout autant d'hommes consacrés, et l'Éternel est au milieu d'eux; pourquoi donc vous élevez-vous au-dessus de l'Assemblée de l'Éternel? A l'ouïe de ces propos Moïse se jeta la face contre terre, et s'adressant à Coré et à toute sa faction il leur dit: Demain l'Éternel fera connaître qui est à Lui et qui est consacré pour lui donner accès auprès de Lui; et celui qu'il choisira, Il lui donnera accès auprès de Lui. Faites ceci: Prenez des encensoirs, Coré et tout son parti, et mettez-y du feu et jetez-y de l'encens devant l'Éternel, demain, et c'est l'homme que choisira l'Éternel, qui sera le consacré. Vous en faites trop, enfants de Lévi! Et Moïse dit à Coré: Écoutez donc, enfants de Lévi! Est-ce trop peu pour vous que le Dieu d'Israël vous ait triés dans l'Assemblée d'Israël pour vous donner accès auprès de Lui pour faire le service de la Résidence de l'Éternel, et pour paraître devant l'Assemblée officiant pour elle? A toi et à tous tes frères, enfants de Lévi avec toi, Il donne accès auprès de Lui, et vous prétendez encore au Sacerdoce! C'est pour cela que vous vous liguez toi et tout ton parti contre l'Éternel; Aaron en effet, qui est-il pour que vous murmuriez contre lui? Et Moïse envoya mander Dathan et Abiram, fils d'Eliab. Mais ils dirent: Nous n'irons point. N'est-ce pas assez de nous avoir tirés d'un pays découlant de lait et de miel pour nous faire périr dans le désert, que tu t'ériges en dominateur au-dessus de nous? Tu ne nous as point non plus conduits dans un pays découlant de lait et de miel, ni mis en possession de champs et de vignes. Veux-tu arracher les yeux à ces hommes? Nous n'irons point. Alors Moïse fut fort irrité et il dit à l'Éternel: Ne regarde pas leur offrande! Je ne leur ai pas enlevé un âne, et n'ai pas fait tort à un d'eux. Et Moïse dit à Coré: Demain paraissez, toi et tout ton parti, devant l'Éternel, toi et eux avec Aaron, et prenez chacun votre encensoir, et y mettez de l'encens, et apportez devant l'Éternel chacun votre encensoir, deux cent cinquante encensoirs; et toi et Aaron vous viendrez aussi chacun avec son encensoir. Ils prirent donc chacun leur encensoir, et y mirent du feu et y jetèrent de l'encens, et ils parurent à la porte de la Tente du Rendez-vous, ainsi que Moïse et Aaron. Et Coré en opposition avec eux convoqua toute l'Assemblée à la porte de la Tente du Rendez-vous. Alors la gloire de l'Éternel apparut à toute l'Assemblée. Et l'Éternel parla à Moïse et Aaron en ces termes : Séparez-vous de ce parti-là: je vais l'exterminer à l'instant. Et ils se jetèrent face contre terre, et dirent: O Dieu, Dieu des esprits de toute chair, un homme seul a péché: t'irriteras-tu contre toute l'Assemblée? Et l'Éternel dit à Moïse : Parle à l'Assemblée en ces termes: Retirez-vous de tous les côtés à distance de la demeure de Coré, de Dathan et d'Abiram. Alors Moïse se leva et se rendit chez Dathan et Abiram, et il fut suivi par les Anciens d'Israël. Et il dit à l'Assemblée: Éloignez-vous des tentes de ces sacrilèges, et ne touchez rien de ce qui est à eux, afin que vous ne soyez pas emportés par tous leurs péchés. Et ils s'éloignèrent de tous les côtés à distance de la demeure de Coré, et de Dathan et d'Abiram. Et Dathan et Abiram sortirent et se placèrent à la porte de leurs tentes avec leurs femmes, leurs fils, et leurs enfants. Et Moïse dit: A ceci vous reconnaîtrez que l'Éternel m'a donné la mission de faire tout ce qui a été fait, et que je n'ai pas agi de mon chef : Si ces gens meurent de la mort commune à tous les hommes, et subissent la dispensation commune à tous les hommes, ce n'est pas l'Éternel qui m'a envoyé; mais si l'Éternel crée un fait inouï, et si la terre s'entr'ouvre et les engloutit eux et tout ce qui est à eux, et qu'ils descendent vivants aux Enfers, vous reconnaîtrez que ces gens-là ont répudié l'Éternel. Et lorsqu'il eut achevé de prononcer toutes ces paroles, le sol qui était sous leurs pieds se fendit, et la terre s'entr'ouvrit et les engloutit eux et leurs maisons, et tous les hommes qui tenaient à Coré, et tout leur avoir, et ils descendirent avec tout ce qu'ils possédaient, vivants dans les Enfers, et la terre les recouvrit et ils furent exterminés du milieu de l'Assemblée. Et à leurs cris tous les Israélites qui les entouraient s'enfuirent; car ils disaient: Nous craignons que la terre ne nous engloutisse. Et un feu envoyé par l'Éternel consuma les deux cent cinquante hommes qui avaient offert l'encens. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Dis à Eléazar, fils du Prêtre Aaron, de retirer de l'incendie les encensoirs, et jettes-en le feu au loin, car ce sont choses sacrées, ces encensoirs de ces hommes qui ont perdu la vie pour leurs péchés; et qu'on les étende en lames dont on plaquera l'Autel; car on les a présentés devant l'Éternel et ils sont devenus sacrés, et ce sera un monument pour les enfants d'Israël. Alors le Prêtre Eléazar prit les encensoirs d'airain qu'avaient présentés les incendiés, et on en fit des lames dont on plaqua l'Autel, pour rappeler ce souvenir aux enfants d'Israël, afin qu'aucun étranger n'appartenant pas à la race d'Aaron ne s'approchât pour brûler l'encens devant l'Éternel et qu'il ne lui advînt comme à Coré et à son parti, ainsi que l'Éternel l'avait dit par l'organe de Moïse. Et il y eut des murmures de toute l'Assemblée des enfants d'Israël le lendemain contre Moïse et contre Aaron; ils disaient: Vous avez fait mourir le peuple de l'Éternel. Et comme l'Assemblée s'attroupait contre Moïse et contre Aaron, ceux-ci se dirigèrent vers la Tente du Rendez-vous; et voici, la nuée la couvrit, et la Gloire de l'Éternel apparut. Et Moïse et Aaron arrivèrent devant la Tente du Rendez-vous. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Otez-vous du milieu de cette Assemblée, car je vais la consumer soudain. Alors ils se jetèrent face contre terre. Et Moïse dit à Aaron: Prends l'encensoir et y mets du feu pris sur l'Autel, et y jette de l'encens, et le promène en hâte dans l'Assemblée, et fais la propitiation pour eux; car l'Éternel a donné cours à Sa colère, le fléau a commencé. Et Aaron prit [l'encensoir], comme avait dit Moïse, et courut au milieu de l'Assemblée, et voilà que le fléau avait commencé parmi le peuple; et il offrit l'encens et fit la propitiation pour le peuple. Et il se plaça entre les morts et les vivants, et le fléau fut arrêté. Et il y eut quatorze mille sept cents personnes qui périrent par ce fléau, sans compter ceux qui étaient morts à propos de Coré. Et Aaron revint auprès de Moïse à l'entrée de la Tente du Rendez-vous, et le fléau était arrêté. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle aux enfants d'Israël et fais-toi donner par eux une houlette pour chaque maison patriarcale, par tous leurs Princes pour leurs maisons patriarcales, douze houlettes; et tu inscriras le nom de chacun d'eux sur sa houlette. Et tu inscriras le nom d'Aaron sur la houlette de Lévi; car il y aura une houlette par chef de maison patriarcale. Et tu les déposeras dans la Tente du Rendez-vous devant le Témoignage où je me rencontre avec vous. Et la houlette de l'homme que je choisirai, végétera; et ainsi, je ferai cesser devant moi les murmures que les enfants d'Israël élèvent contre vous. Et Moïse parla aux enfants d'Israël, et tous leurs Princes lui donnèrent une houlette par Prince de leurs maisons patriarcales; douze houlettes, et la houlette d'Aaron était dans le nombre. Et Moïse déposa les houlettes devant l'Éternel dans la Tente du Témoignage. Et le lendemain, comme Moïse entrait dans la Tente du Témoignage, voilà que la houlette d'Aaron de la Tribu de Lévi avait végété et poussé des jets, et épanoui des fleurs et mûri des amandes. Et Moïse enleva toutes les houlettes de devant l'Éternel et les porta vers tous les enfants d'Israël qui les virent et prirent chacun sa houlette. Et l'Éternel dit à Moïse: Reporte la houlette d'Aaron devant le Témoignage pour y être conservée comme un monument pour les réfractaires, afin que tu fasses cesser devant moi leurs murmures et qu'ils ne meurent point. Et ainsi fit Moïse: il se conforma à l'ordre de l'Éternel. Et les enfants d'Israël dirent à Moïse: Voici, nous expirons, nous périssons tous, nous périssons! quiconque s'approche de la Résidence de l'Éternel, meurt; devons-nous expirer jusqu'au dernier? Et l'Éternel dit à Aaron: Toi et tes fils et ta maison patriarcale avec toi, vous serez comptables des délits commis au Sanctuaire, et toi et tes fils avec toi, vous serez comptables des délits commis dans votre Sacerdoce. Et tes frères aussi, la Tribu de Lévi, tribu de ton père, tu les feras approcher avec toi, pour qu'ils te soient adjoints et qu'ils te servent; mais toi et tes fils avec toi vous officierez devant la Tente du Témoignage, et ils observeront ce qui doit être observé à ton égard et dans toute la Tente; seulement ils ne s'approcheront ni des vases sacrés, ni de l'Autel, de peur que vous ne mouriez et eux et vous. Ils te seront adjoints et vaqueront à ce qui doit être fait dans la Tente du Rendez-vous pour tout le service de la Tente, et un étranger ne sera pas admis auprès de vous. Vous aurez donc à vous occuper du Sanctuaire et de l'Autel, afin que désormais [ma] colère ne tombe plus sur les enfants d'Israël. Pour moi, voici j'ai pris vos frères, les Lévites, du sein des enfants d'Israël, et il vous est fait don de ceux qui ont été donnés en propre à l'Éternel, pour faire le service de la Tente du Rendez-vous. Mais toi et tes fils avec toi, vous vaquerez à votre Sacerdoce dans tout ce qui concerne l'Autel et derrière le rideau, et vous ferez votre service; je vous donne votre Sacerdoce comme un ministère donné en propre, et l'étranger qui s'approchera de vous sera mis à mort. Et l'Éternel parla à Aaron: Voici, je t'ai remis le service de ce qui m'est offert par élévation sur toutes les choses consacrées par les enfants d'Israël; je te le donne pour ta portion à toi et à tes fils comme redevance perpétuelle. Voici ce qui te reviendra des très saints sacrifices après la combustion: toutes leurs oblations en fait d'offrandes de tout genre, de Sacrifices expiatoires, de victimes pour délit, qu'ils m'offriront, t'appartiendront, comme choses très saintes, à toi et à tes fils. C'est dans le lieu très saint que vous les mangerez; tout mâle en mangera; qu'elles te soient très saintes. Voici ce que tu auras encore: leurs dons offerts par élévation avec tous ceux qu'offrent par agitation les enfants d'Israël, je te les donne à toi et à tes fils et à tes filles avec toi comme redevance perpétuelle; toute personne pure dans ta maison en mangera. Toute l'huile de choix, tout le moût et le blé de choix, prémices de ces denrées, qu'ils donnent à l'Éternel, je te les donne. Les primeurs de tout ce qui croît dans leur pays, qu'ils présentent à l'Éternel, t'appartiendront; toute personne pure dans ta maison en mangera. Tout ce qui en Israël sera dévoué, t'appartiendra. La primogéniture de toute chair offerte à l'Éternel, et de l'homme et des animaux, t'appartiendra; seulement tu recevras une rançon pour les premiers-nés de l'homme, et aussi pour les premiers-nés des animaux impurs. Quant à la rançon, tu recevras pour ce qui a l'âge d'un mois, d'après ton estimation, cinq sicles d'argent, en sicles du Sanctuaire, le sicle de vingt géras. Mais pour les premiers-nés soit du bœuf, soit du mouton, soit de la chèvre, tu ne les feras pas racheter; ils sont saints; tu répandras leur sang sur l'Autel, et tu feras fumer leur graisse en sacrifice igné d'un parfum agréable à l'Éternel. Et leur chair t'appartiendra; comme la poitrine présentée par agitation et comme l'éclanche droite, elle t'appartiendra. Toutes les saintes oblations que les enfants d'Israël présentent à l'Éternel par élévation, je te les donne à toi et à tes fils et à tes filles avec toi, comme redevance perpétuelle; c'est un pacte à perpétuité fait avec le sel devant l'Éternel pour toi et ta race avec toi. Et l'Éternel dit à Aaron: Tu n'auras ni propriété dans leur pays, ni lot parmi eux; c'est moi qui serai ton lot et ta propriété au milieu des enfants d'Israël. Et aux fils de Lévi, voici, je donne toute dîme en Israël comme propriété, en échange du service qu'ils font, du service de la Tente du Rendez-vous. Et que les enfants d'Israël ne s'approchent plus de la Tente du Rendez-vous, pour se charger d'un péché mortel. Mais que ce soient les Lévites qui vaquent au service de la Tente du Rendez-vous, et soient responsables eux-mêmes de leurs manquements: ce sera une règle perpétuelle pour vos générations; et au milieu des enfants d'Israël ils ne posséderont pas de propriété. Car je donne aux Lévites en propriété les dîmes des enfants d'Israël que ceux-ci présentent à l'Éternel par élévation; c'est pourquoi je dis d'eux: parmi les enfants d'Israël, ils ne posséderont pas de propriété. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Tu parleras aux Lévites et leur diras: Lorsque vous recevrez des enfants d'Israël la dîme que je vous ai accordée sur eux comme votre propriété, vous en prélèverez pour l'offrir par élévation à l'Éternel la dîme sur la dîme; et votre élévation vous sera comptée comme le froment prélevé sur l'aire et l'abondance prélevée au pressoir. Ainsi, vous prélèverez aussi une élévation pour l'Éternel sur toutes les dîmes que vous recevrez des enfants d'Israël, et vous donnerez au Prêtre Aaron ce que vous en aurez élevé vers l'Éternel. Et sur tous les dons reçus par vous, vous prélèverez toute élévation pour l'Éternel, la portion sainte, sur tout ce qu'il y a de meilleur. Et tu leur diras: Si vous en prélevez le meilleur, il sera compté aux Lévites comme le produit de l'aire et comme le produit du pressoir. Et vous le mangerez en tout lieu, vous et votre maison; car c'est pour vous un salaire en échange du service fait par vous dans la Tente du Rendez-vous. Et par là vous ne vous chargerez d'aucun péché, si vous prélevez le meilleur, et vous ne profanerez point ce qui aura été consacré par les enfants d'Israël, et vous ne mourrez point. Et l'Éternel parla à Moïse et Aaron en ces termes : Voici le texte de la loi que l'Éternel a prescrite en disant: Dis aux enfants d'Israël de t'amener une génisse rouge qui soit sans défaut et sans tache et n'ait pas subi le joug, et donnez-la au Prêtre Eléazar, et qu'on la mène hors du camp et qu'on l'abatte devant lui. Puis, que le Prêtre Eléazar prenne de son sang avec le doigt, et que sept fois il fasse aspersion de ce sang contre la façade de la Tente du Rendez-vous. Et que la génisse soit brûlée sous ses yeux; sa peau et sa chair et son sang ainsi que sa fiente devront être brûlés. Et le Prêtre prendra du bois de cèdre, de l'hysope et du vermillon qu'il jettera dans le feu où la génisse brûle. Alors le Prêtre lavera ses vêtements et baignera son corps dans l'eau, et ensuite il rentrera au camp; et le Prêtre sera jusqu'au soir en état d'impureté. Et celui qui la brûlera, lavera ses habits dans l'eau, et baignera son corps dans l'eau et il sera jusqu'au soir en état d'impureté. Et un homme pur recueillera la cendre de la génisse et la déposera hors du camp en lieu pur où elle sera conservée pour l'Assemblée des enfants d'Israël, pour servir à l'eau de purification; c'est une victime expiatoire. Et celui qui aura recueilli la cendre de la génisse, lavera ses vêtements et sera jusqu'au soir en état d'impureté. Règle perpétuelle pour les enfants d'Israël et pour l'étranger séjournant chez eux: Qui touchera un mort, un cadavre humain quelconque sera sept jours en état d'impureté; et le troisième et le septième jour il fera son expiation avec cette [eau]; ainsi il se trouvera pur; s'il ne fait pas son expiation le troisième et le septième jour, il ne sera pas en état de pureté. Quiconque touche un mort, le cadavre d'un homme qui est mort, et ne fait pas son expiation, souille la demeure de l'Éternel, et cette personne-là sera retranchée d'Israël; car l'eau de purification n'a pas été répandue sur elle, elle reste en état d'impureté et porte encore sa souillure. Voici la loi: Lorsqu'un homme meurt dans une tente, toute personne entrant dans la tente ou s'y trouvant, tombe pour sept jours en état d'impureté. Tout vase ouvert et sans couvercle attaché, contracte impureté. Et quiconque en plein champ touche le cadavre d'un homme tué par l'épée, ou d'un mort, ou des ossements humains ou un tombeau, sera pour sept jours en état d'impureté. Que l'on prenne alors pour [purifier l'individu] ainsi souillé, de la cendre du bûcher de la victime expiatoire et que l'on verse dessus de l'eau vive dans un vase. Et qu'un homme en état de pureté prenne de l'hysope et la plonge dans l'eau et fasse une aspersion contre la tente et contre tous les vases et contre les personnes qui y sont et contre celui qui aura touché des ossements, ou un homme tué, ou un mort, ou un tombeau. Et celui qui est en état de pureté aspergera celui qui est en état d'impureté, le troisième jour et le septième, et fera pour lui l'expiation le septième jour et lavera ses vêtements, et se baignera dans l'eau, et le soir il sera pur. Et l'homme qui aura contracté une impureté et ne fera pas son expiation, sera retranché du milieu de l'Assemblée, car il souillerait le Sanctuaire de l'Éternel; l'eau de purification n'ayant pas été répandue sur lui, il est en état d'impureté. Que ce soit là pour vous une règle perpétuelle. Et celui qui fait l'aspersion avec de l'eau de purification, lavera ses vêtements, et celui qui touchera l'eau de purification sera jusqu'au soir en état d'impureté. Et tout ce que touchera l'impur, se trouvera impur, et la personne qui le touchera sera jusqu'au soir en état d'impureté. Et les enfants d'Israël, l'Assemblée entière, arrivèrent au désert de Tsin dans le premier mois et le peuple s'arrêta à Cadès, et là mourut Marie, et elle y reçut la sépulture. Et il n'y avait point d'eau pour l'Assemblée; et ils s'attroupèrent contre Moïse et contre Aaron. Et le peuple querella Moïse; et ils tenaient ces discours: Si au moins nous avions péri, comme périrent nos frères devant l'Éternel! Pourquoi avez-vous amené l'Assemblée de l'Éternel dans ce désert, pour que nous y mourions nous et nos bestiaux? Et pourquoi nous avez-vous fait sortir de l'Egypte pour nous amener dans cette méchante contrée, contrée où l'on ne peut semer, ni avoir figuiers, vignes et grenadiers, et où il n'y a point d'eau à boire? Alors Moïse et Aaron quittant l'Assemblée vinrent à l'entrée de la Tente du Rendez-vous, et se jetèrent la face contre terre, et la Gloire de l'Éternel leur apparut. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Prends le bâton et convoque l'Assemblée, toi et Aaron, ton frère, et parlez au rocher en leur présence, pour qu'il vous donne son eau, et ainsi, fais-leur jaillir de l'eau du rocher et abreuve l'Assemblée et ses bestiaux. Et Moïse prit le bâton de devant l'Éternel, comme Il le lui avait commandé. Et Moïse et Aaron convoquèrent l'Assemblée en face du rocher, et il leur dit: Écoutez donc, réfractaires! de ce rocher vous ferons-nous bien jaillir de l'eau? Et Moïse leva la main et frappa le rocher avec son bâton, à deux reprises; et l'eau jaillit avec abondance, et l'Assemblée et son bétail se désaltérèrent. Mais l'Éternel dit à Moïse et Aaron: Parce que vous n'avez pas eu foi en moi pour manifester ma Sainteté aux yeux des enfants d'Israël, pour cette raison-là vous n'introduirez pas cette Assemblée dans le pays que je veux lui donner. Ce sont les eaux de la querelle, pour lesquelles les enfants d'Israël querellèrent l'Éternel qui leur manifesta sa Sainteté. Et Moïse envoya des messagers de Cadès au Roi d'Edom: Ainsi parle ton frère Israël: Tu connais toutes les tribulations qui nous ont atteints, la descente de nos pères en Egypte, le long séjour que nous y fîmes, et les mauvais traitements que nous reçûmes des Égyptiens nous et nos pères; mais nous criâmes à l'Éternel, et Il entendit notre voix, et Il envoya un Ange et nous tira de l'Egypte; et nous voici à Cadès, ville à ton extrême frontière. Accorde-nous donc le passage à travers ton pays; nous ne traverserons ni champs, ni vignes, et ne boirons point l'eau des puits; nous prendrons la route royale sans dévier ni à droite ni à gauche, jusqu'à ce que nous ayons traversé ton territoire. Mais Edom leur dit: Tu ne passeras point chez moi, sinon j'irai au-devant de toi avec l'épée. Et les enfants d'Israël lui dirent: Nous cheminerons sur la chaussée, et si nous buvons ton eau, moi et mes troupeaux, je te la paierai; seulement (et ce n'est rien) laisse-moi passer de mes pieds. Et Edom dit: Tu ne passeras pas. Et Edom vint à leur rencontre avec des troupes nombreuses et à main forte. C'est ainsi que Edom refusa à Israël le passage sur son territoire, et Israël se détourna de lui. Et les enfants d'Israël, l'Assemblée entière, partirent de Cadès et arrivèrent au mont Hor. Et l'Éternel dit à Moïse et Aaron, au mont Hor sur la frontière du pays d'Edom : Aaron va être recueilli auprès de son peuple; car il n'entrera pas dans le pays que je donne aux enfants d'Israël, parce que vous avez été rebelles à mes ordres aux Eaux de la querelle. Prends Aaron et Eléazar, son fils, et les mène sur le mont Hor; et là ôte à Aaron son costume et en revêts Eléazar, son fils; et Aaron sera recueilli et mourra là. Et Moïse se conforma à l'ordre de l'Éternel, et ils montèrent sur le mont Hor à la vue de toute l'Assemblée. Et Moïse ôta à Aaron son costume et en revêtit Eléazar, son fils, et Aaron mourut là au sommet de la montagne, et Moïse et Eléazar redescendirent de la montagne. Et quand l'Assemblée vit que Aaron avait expiré, toute la maison d'Israël pleura Aaron pendant trente jours. Et le Cananéen, Roi de Arad, qui résidait dans le Midi, apprit qu'Israël s'avançait par la route d'Atharim; et il attaqua Israël et lui enleva des prisonniers. Alors Israël fit un vœu à l'Éternel et dit: Si tu livres ce peuple entre mes mains, je dévouerai ses villes. Et l'Éternel écouta la voix d'Israël, et livra les Cananéens, et on les dévoua eux et leurs villes, et ce lieu reçut le nom de Horma [ lieu dévoué ]. Et ils partirent du mont Hor prenant la route de la Mer aux algues pour tourner le pays d'Edom. Et le peuple perdit patience en chemin, et le peuple tint des discours contre Dieu et contre Moïse: Pourquoi nous as-tu tirés de l'Egypte et exposés à mourir dans le désert? car il n'y a ici ni pain ni eau, et ce vil aliment nous dégoûte. Alors l'Éternel envoya parmi le peuple des serpents venimeux, et les morsures qu'ils firent dans le peuple, donnèrent la mort à beaucoup de gens en Israël. Alors le peuple vint à Moïse et dit: Nous avons péché, car nous avons tenu des discours contre l'Éternel et contre toi; intercède, auprès de l'Éternel pour qu'il éloigne de nous ces serpents. Et Moïse intercéda en faveur du peuple. Et l'Éternel dit à Moïse: Fais-toi un serpent et place-le au haut d'une perche, et il arrivera que quiconque aura été mordu et le regardera, reprendra vie. Alors Moïse fit un serpent d'airain, et il le plaça au haut d'une perche, et il arrivait que celui qui avait été mordu par un serpent et regardait vers le serpent d'airain, reprenait vie. Et les enfants d'Israël partirent et vinrent camper à Oboth. Et ayant quitté Oboth, ils vinrent camper à Ijei-Abarim dans le désert situé à l'Orient de Moab du côté du soleil levant. Étant partis de là ils vinrent camper dans la vallée de Zared. Étant partis de là ils vinrent camper au delà de l'Arnon qui coule dans le désert après sa sortie du territoire des Amoréens; car l'Arnon est la limite de Moab, entre Moab et les Amoréens. C'est pourquoi il, est dit dans le Livre des Combats de l'Éternel: Vaheb en Sufa et les torrents d'Arnon et l'épanchement des torrents, qui tourne vers la Résidence d'Ar, et s'appuie aux confins de Moab. Et de là ils vinrent à Béer ( puits ). C'est le puits où l'Éternel dit à Moïse: Assemble le peuple, et je leur donnerai de l'eau. Alors Israël chanta ce cantique: Jaillis, fontaine! Acclamez-la! fontaine creusée par des princes, qu'ont fouie les chefs du peuple avec le sceptre et leurs bâtons.! Et du désert on vint à Mathana, et de Mathana à Nahaliel, et de Nahaliel à Bamoth; et de Bamoth à la vallée située dans le pays de Moab, au sommet du Pisga qui domine la plaine du désert. Et Israël, envoya des messagers à Sihon, Roi, des Amoréens, pour lui dire : Laisse-moi, passer par ton pays; nous ne nous répandrons point dans les champs et les vignes, ne boirons point l'eau des puits; nous suivrons la route royale jusqu'à ce que nous ayons passé ta frontière. Mais Sihon n'accorda pas à Israël le passage sur son territoire, et Sihon rassembla tout son peuple et marcha à la rencontre d'Israël du côté du désert, et pénétra jusqu'à Jahats et livra bataille à Israël. Et Israël le battit, avec le tranchant de l'épée et conquit son pays de l'Arnon au Jabbok, jusqu'aux Ammonites; car la frontière des Ammonites était fortifiée. Et Israël occupa toutes ces villes, et s'établit dans toutes les villes des Amoréens, à Hesbon et dans toutes ses dépendances. Car Hesbon était la ville de Sihon, Roi des Amoréens, et il avait fait la guerre au précédent roi de Moab et lui avait pris tout son pays jusqu'à l'Arnon. C'est pourquoi les poètes disent: Entrez dans Hesbon! Qu'on relève et fortifie la cité de Sihon! Car un feu est sorti de Hesbon, Une flamme de la cité de Sihon: Il a dévoré le fort de Moab, Des maîtres des hauteurs de l'Arnon. Malheur à toi, Moab! C'en est fait de toi, peuple de Camos! De ses fils il a fait des fugitifs Et de ses filles des captives de Sihon, Roi des Amoréens… Nous lançâmes nos traits,… Hesbon est détruite jusqu'à Dibon, et nous ravageâmes jusqu'à Nopha, l'incendie atteignit Médéba. Et pendant le séjour d'Israël dans le pays des Amoréens Moïse envoya reconnaître Jaëzer, et ils s'emparèrent de ses dépendances, et il expulsa les Amoréens qui y étaient. Et se détournant, ils montèrent du côté de Basan, et Og, Roi de Basan, vint à leur rencontre, lui et tout son peuple, pour les attaquer, à Edreï. Alors l'Éternel dit à Moïse: Ne le crains pas; car je le livre entre tes mains, lui et tout son peuple et son pays, et tu le traiteras comme tu as traité Sihon, roi des Amoréens qui résidait à Hesbon. Et ils le battirent lui et ses fils et tout son peuple jusqu'à ne pas lui laisser un réchappé, et ils occupèrent son pays. Et étant partis, les fils d'Israël vinrent camper dans les plaines de Moab au delà du Jourdain, près de Jéricho. Et Balak, fils de Tsippor, vit tout ce qu'Israël avait fait aux Amoréens. Et Moab conçut un grand effroi en face de ce peuple, car il était fort nombreux, et Moab eut peur à la vue des enfants d'Israël. Et Moab dit aux Anciens de Madian: Cette troupe va tout dévorer autour de nous, comme le bœuf broute la verdure de la campagne. Or Balak, fils de Tsippor, était alors Roi de Moab. Alors Balak envoya des messagers à Balaam, fils de Behor, à Pethor, sur le Fleuve (l' Euphrate ) dans le pays des fils de son peuple, pour le mander en lui disant: Voici, un peuple est sorti de l'Égypte; voilà qu'il couvre la face entière du pays, et il est campé en face de moi : maintenant viens donc! maudis pour moi ce peuple-là, car il est plus fort que moi; peut-être ainsi l'emporterai-je; nous le battrons et je le chasserai du pays; car je sais que celui que tu bénis est béni, et que celui que tu maudis est maudit. Les Anciens de Moab et les Anciens de Madian partirent, ayant en main le salaire pour le devin. Et ils arrivèrent auprès de Balaam et lui rapportèrent les paroles de Balak. Et il leur dit: Passez ici la nuit, et je vous rendrai réponse d'après ce que l'Éternel m'aura dit. Et les princes de Moab restèrent chez Balaam. Puis Dieu vint à Balaam et dit: Qui sont ces hommes que tu as chez toi? Et Balaam dit à Dieu: Balak, fils de Tsippor, Roi de Moab, m'a fait dire : Voici, un peuple sorti de l'Egypte couvre la face du pays: viens donc, maudis pour moi ce peuple; peut-être ainsi serai-je à même de le combattre et de le chasser. Et Dieu dit à Balaam: Ne va pas avec eux; tu n'as point à maudire ce peuple, car il est béni. Et Balaam se leva le matin et dit aux princes de Balak: Allez-vous-en dans votre pays, car l'Éternel a refusé de me permettre de vous accompagner. Alors les princes de Moab se levèrent et revinrent auprès de Balak à qui ils dirent: Balaam a refusé de nous accompagner. Mais Balak délégua de nouveau des princes en plus grand nombre et plus considérables que les premiers. Et ils vinrent auprès de Balaam et lui dirent: Ainsi parle Balak, fils de Tsippor: Je t'en prie, ne te laisse point arrêter de te rendre auprès de moi. Car je t'accorderai beaucoup d'honneurs, et je ferai tout ce que tu me diras: viens donc, et maudis pour moi ce peuple-là. Et Balaam répondit et dit aux serviteurs de Balak: Quand Balak me donnerait sa maison pleine d'argent et d'or, je ne pourrais contrevenir à l'ordre de l'Éternel, mon Dieu, en faisant peu ou beaucoup. Mais je vous prie aussi de rester ici cette nuit et je verrai ce que l'Éternel me dira cette seconde fois. Et pendant la nuit Dieu vint à Balaam et lui dit: Si ces hommes sont venus pour te mander, lève-toi et accompagne-les, mais tu ne feras que ce que je te dirai. Balaam se leva donc le matin et mit le harnais à son ânesse, et s'achemina avec les princes de Moab. Mais la colère de Dieu s'alluma parce qu'il était parti, et l'Ange de l'Éternel se posta sur le chemin pour s'opposer à lui. Or il était monté sur son ânesse ayant avec lui ses deux valets. Et l'ânesse aperçut l'Ange de l'Éternel posté sur le chemin, et son épée nue dans sa main, et l'ânesse s'écarta de la route et entra dans les champs; et Balaam frappa l'ânesse pour la ramener dans la route. Alors l'Ange vint se placer sur le sentier des vignes, où il y avait mur d'un côté et mur de l'autre. Et l'ânesse voyant l'Ange de l'Éternel se serra contre la muraille et serra le pied de Balaam contre la muraille et il la frappa de nouveau. Et l'Ange de l'Éternel passa encore en avant et se plaça dans un lieu étroit où il n'y avait aucune voie pour s'écarter ni à droite ni à gauche. Et l'ânesse voyant l'Ange de l'Éternel s'abattit sous Balaam; et Balaam s'enflamma de colère et frappa l'ânesse avec son bâton. Alors l'Éternel ouvrit la bouche de l'ânesse, et elle dit à Balaam: Que t'ai-je fait pour m'avoir battue déjà trois fois? Et Balaam dit à l'ânesse: C'est que tu as été rétive pour moi; que n'ai-je une épée dans ma main? je t'aurais déjà tuée. Et l'ânesse dit à Balaam: Ne suis-je pas ton ânesse que, depuis que tu es, tu as montée jusqu'aujourd'hui? Ai-je l'habitude de te faire pareille chose? Et il dit: Non! Alors l'Éternel dessilla les yeux de Balaam et il aperçut l'Ange de l'Éternel posté sur le chemin, son épée nue à la main, et il s'inclina et se prosterna la face contre terre. Et l'Ange de l'Éternel lui dit: Pourquoi as-tu frappé ton ânesse déjà trois fois? Voici, je suis sorti pour m'opposer, parce que je te vois suivre une voie périlleuse. Et l'ânesse m'a vu et à mon aspect s'est écartée déjà trois fois. Si elle ne se fût pas écartée de moi, certes je t'aurais déjà tué, et à elle j'aurais laissé la vie. Et Balaam dit à l'Ange de l'Éternel: J'ai péché, car j'ignorais que tu fusses posté contre moi sur le chemin, et maintenant, si tu me désapprouves, je m'en retournerai. Et l'Ange de l'Éternel dit à Balaam: Va avec ces hommes; mais ne dis pas autre chose que les paroles que je te dirai. Et Balaam chemina avec les princes de Balak. Et Balak apprenant que Balaam arrivait, vint au-devant de lui jusqu'à la ville de Moab, à la limite de l'Arnon qui est l'extrême frontière. Et Balak dit à Balaam: N'ai-je pas envoyé auprès de toi pour te mander? Pourquoi ne t'es-tu pas rendu auprès de moi? vraiment, ne suis-je pas en état de te donner des honneurs? Et Balaam dit à Balak: Voici, je suis arrivé auprès de toi; maintenant est-ce que je puis tenir tout discours? je rendrai les paroles que l'Éternel me mettra dans la bouche. Et Balaam accompagna Balak et ils allèrent à Kiriath-Chutsoth. Et Balak fit un sacrifice de gros et de menu bétail, et en envoya à Balaam et aux princes qui l'accompagnaient. Et le matin Balak prit Balaam et le conduisit sur les hauteurs de Bahal d'où il pût découvrir l'extrémité du peuple. Alors Balaam dit à Balak: Construis-moi ici sept autels et mets ici à ma disposition sept taureaux et sept béliers. Et Balak fit ce que Balaam lui demandait, et Balak et Balaam sacrifièrent un taureau et un bélier sur chaque autel. Et Balaam dit à Balak: Tiens-toi auprès de ton holocauste, et moi je vais m'éloigner: peut-être l'Éternel viendra-t-Il au-devant de moi et je te rapporterai ce qu'il m'aura dévoilé. Et il alla sur une colline. Alors l'Éternel vint au-devant de Balaam qui Lui dit: J'ai disposé sept autels et sacrifié un taureau et un bélier sur chaque autel. Et l'Éternel mit des paroles dans la bouche de Balaam et dit: Retourne vers Balak, et tu lui parleras ainsi. Et il revint vers lui, et voici il se tenait près de son holocauste, lui et tous les princes de Moab. Alors Balaam prononça son oracle et dit: D'Aram m'appelle Balak; le Roi de Moab; des montagnes de l'Orient. «Tiens, dit-il, pour moi maudis Jacob! viens! voue Israël à la furie!» Comment maudirais-je celui que Dieu ne maudit pas, et vouerais-je à la furie, quand l'Éternel n'y voue pas? Car de la cime des rochers je le découvre; et des hauteurs je le contemple: voici, ce peuple habite solitaire, et parmi les nations il ne se compte pas. Qui supputera la poussière de Jacob, et dira le nombre d'un seul quart d'Israël? Que je meure de la mort des justes, et que mon avenir soit pareil au leur! Alors Balak dit à Balaam: Que m'as-tu fait? Je t'ai pris pour maudire mes ennemis, et voilà que tu n'as fait que bénir! Et il répondit et dit: Ne dois-je pas veiller à dire ce que l'Éternel met dans ma bouche? Et Balak lui dit: Viens donc avec moi dans un autre lieu d'où tu verras ce peuple; tu n'en verras que l'extrémité, et tu n'en verras pas la totalité. Et de là maudis-le-moi. Et il le mena au plateau des sentinelles, sur le sommet du Pisga, où il éleva sept autels et sacrifia un taureau et un bélier sur chaque autel. Et Balaam dit à Balak: Tiens-toi ici près de ton holocauste, et j'irai là chercher une rencontre. Alors l'Éternel vint à là rencontre de Balaam et mit des paroles dans sa bouche et dit: Retourne vers Balak et lui parle ainsi. Et il revint vers lui; et voici, il se tenait près de son holocauste et les princes de Moab avec lui; et Balak lui dit: Qu'a dit l'Éternel? Alors Balaam prononça son oracle et dit: Sus! Balak! écoute! prête-moi l'oreille, fils de Tsippor Dieu n'est pas un homme pour mentir, ni fils d'un homme pour se repentir. Dira-t-Il et ne fera-t-Il pas? Promettra-t-Il et ne tiendra-t-Il pas? Voici, j'ai reçu [l'ordre] de bénir! Il a béni, je ne puis rétracter. Il ne découvre aucun mal en Jacob, et ne voit pas d'iniquité en Israël. L'Éternel, leur Dieu, les accompagne, et les trompettes du Roi sonnent au milieu d'eux. Dieu les fit sortir de l'Egypte; ils ont la vélocité du buffle. Le charme ne peut rien contre Jacob, ni l'enchantement contre Israël. Un jour à Jacob elle sera annoncée et à Israël, l'œuvre de l'Éternel. Voici, comme la lionne, le peuple se lève, et comme le lion, il se dresse. Il ne se couche pas qu'il n'ait dévoré la proie, et bu le sang des blessés. Alors Balak dit à Balaam: Ne le maudis ni ne le bénis! Et Balaam répondit et dit à Balak: Ne t'ai-je pas parlé ainsi: Je ferai tout ce que me dira l'Éternel? Mais Balak dit à Balaam: Viens donc, je te conduirai dans un autre lieu, si Dieu le trouve bon, afin que de là tu me maudisses ce peuple. Et Balak conduisit Balaam au sommet du Pehor qui domine la plaine du désert. Et Balaam dit à Balak: Construis-moi ici sept autels et mets ici à ma disposition sept taureaux et sept béliers. Et Balak fit ce que demandait Balaam et sacrifia un taureau et un bélier sur chaque autel. Et Balaam voyant qu'il plaisait à l'Éternel de bénir Israël, n'alla point cette fois, comme la première, à la recherche des enchantements, mais il tourna sa face du côté du désert. Et Balaam levant les yeux vit Israël campé par tribus; alors vint sur lui l'esprit de Dieu. Et il prononça son oracle et dit: Ainsi parle Balaam, fils de Behor, ainsi parle l'homme dont l'œil est ouvert, ainsi parle l'auditeur des paroles de Dieu, qui voit les visions du Tout-Puissant, qui se prosterne et a les yeux dessillés : Que tes tentes sont belles, ô Jacob! tes demeures, ô Israël! Elles s'étendent comme des vallées, comme des jardins le long d'un fleuve, comme des aloès que planta l'Éternel, comme des cèdres le long des eaux. Des ondes s'épanchent de son seau, et sa race, en flots abondants. Au-dessus d'Agag s'élève son Roi, et son royaume a la prééminence. Dieu le retira de l'Egypte, et il a la vélocité du buffle. Il dévore les peuples, ses adversaires, ronge leurs os, et fracasse leurs flèches. Il se couche, il repose, pareil au lion ou à la lionne: Qui le fera lever? Qui te bénira, sera béni, et qui te maudira, sera maudit. Alors la colère de Balak s'enflamma contre Balaam, et frappant ses mains l'une contre l'autre Balak dit à Balaam: Je t'ai mandé pour maudire mes ennemis, et voilà que tu as béni, béni déjà par trois fois. Fuis donc maintenant et va-t'en chez toi! Je disais: Je t'accorderai des honneurs, mais voilà que l'Éternel t'empêche de les recevoir. Et Balaam dit à Balak: Même aux messagers que tu m'as envoyés, n'ai-je pas dit en propres termes : Quand Balak me donnerait sa maison pleine d'argent et d'or, je ne pourrais transgresser l'ordre de l'Éternel en faisant de par moi du bien ou du mal! ce que l'Éternel dira, c'est ce que je répéterai. Et maintenant, voici, je reprends le chemin de mon peuple. Mais viens! je veux t'avertir de ce que ce peuple fera à ton peuple dans la suite des temps. Puis Balaam prononça son oracle et dit: Ainsi parle Balaam, fils de Behor, ainsi parle l'homme dont l'œil est ouvert, ainsi parle l'auditeur des paroles de Dieu, qui connaît les vues du Très-Haut, qui voit les visions du Tout-Puissant, qui se prosterne et a les yeux dessillés : Je le vois, quoique non présent, Je le vois, mais dans le lointain… Un astre surgit de Jacob, et un sceptre s'élève d'Israël; il ébranle Moab de fond en comble, et extermine tous les fils de Seth, et Edom devient sa conquête, et Séïr la conquête de ses ennemis, et Israël fait des actes de vaillance. Issu de Jacob il aura l'empire, et fera périr les réchappés des villes. Et à la vue d'Amalek, il prononça son oracle et dit: Amalek est en tête des peuples, mais son avenir aboutit à la ruine. Et à la vue des Kénites, il prononça son oracle et dit: Que ta demeure soit permanente, et place ton aire sur le rocher! Mais Kain est voué à la ruine: Quelle sera sa durée? Assur te fera prisonnier. Et il prononça son oracle et dit: Hélas! qui vivra, quand Il fera ces choses?… Et des navires partis de la côte de Kittim humilieront Assur, humilieront Eber, lui aussi est voué à la ruine. Et Balaam se leva, et partit et retourna chez lui; de même Balak s'en alla de son côté. Et Israël faisait une station à Sittim; alors le peuple commença à se livrer à la fornication avec les filles de Moab, et elles invitèrent le peuple aux sacrifices de leurs divinités, et le peuple y mangea et adora leurs divinités, et Israël s'attacha à Bahal-Pehor, et la colère de l'Éternel s'enflamma contre Israël. Et l'Éternel dit à Moïse: Prends avec toi tous les chefs du peuple et fais pendre [les coupables] en vue de l'Éternel à la clarté du soleil, pour détourner d'Israël le courroux de l'Éternel. Alors Moïse dit aux Juges d'Israël: Que chacun de vous tue ceux de ses gens qui se sont attachés à Bahal-Pehor. Et voilà qu'arriva un homme d'entre les enfants d'Israël amenant auprès de ses frères une Madianite, sous les yeux de Moïse et de toute l'Assemblée des enfants d'Israël qui étaient en pleurs à la porte de la Tente du Rendez-vous. A cette vue, Phinées, fils d'Eléazar, fils du Prêtre Aaron, se leva du milieu de l'Assemblée, et prit une pique en sa main; et il suivit l'Israélite dans sa chambre, et les perça l'un et l'autre, l'homme d'Israël et la femme, par le bas ventre. Alors le fléau cessa de frapper les enfants d'Israël. Or ceux qui périrent par ce fléau, furent au nombre de vingt-quatre mille. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Phinées, fils d'Eléazar, fils du Prêtre Aaron, a détourné ma fureur de dessus les enfants d'Israël, en s'animant de ma jalousie au milieu d'eux, de sorte que dans ma jalousie je n'ai pas détruit les enfants d'Israël. En conséquence dis: Voici, je lui accorde mon alliance de paix, et il y a pour lui et pour sa race après lui pacte de sacerdoce perpétuel, parce qu'il s'est montré jaloux pour son Dieu, et qu'il a fait l'expiation pour les enfants d'Israël. Or le nom de l'Israélite tué, qui avait été frappé avec la Madianite, était Simri; il était fils de Salu, prince d'une maison patriarcale des Siméonites; et le nom de la femme tuée, Madianite, était Cozebi, fille de Tsur, lequel était chef de peuplade, d'une famille patriarcale des Madianites. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Traitez les Madianites en ennemis, et défaites-les; car ils vous ont eux-mêmes traités en ennemis par les artifices dont ils vous ont circonvenus dans l'affaire de Pehor et dans celle de Cozebi, fille d'un prince de Madian, leur propre sœur, tuée lors du fléau à vous infligé à cause de Pehor. Et après ce fléau l'Éternel parla à Moïse et à Eléazar, fils du Prêtre Aaron, en ces termes : Faites le relevé de la totalité de l'Assemblée des enfants d'Israël, des hommes âgés de vingt ans et plus, selon leurs maisons patriarcales, de tous ceux qui font le service militaire en Israël. Et Moïse et le Prêtre Eléazar leur parlèrent dans les plaines de Moab sur le Jourdain près de Jéricho, et dirent : De vingt ans et au-dessus, comme l'Éternel l'a prescrit à Moïse, et aux enfants d'Israël sortis du pays d'Egypte : Ruben, premier-né d'Israël, fils de Ruben: Hanoch, famille des Hanochites; de Pallu, la famille des Palluites; de Hestron, la famille des Hestronites; de Carmi, la famille des Carmites. Telles sont les familles, des Rubénites, dont quarante-trois mille sept cent trente furent enregistrés. Et le fils de Pallu était Eliab; et les fils d'Eliab, Nemuel et Dathan et Abiram. C'est ce Dathan et cet Abiram, députés de l'Assemblée, qui, dans l'attroupement de Coré, se soulevèrent contre Moïse et Aaron, lors de leur soulèvement contre l'Éternel, quand la terre s'entr'ouvrant les engloutit eux et Coré, en même temps que périssait cette troupe, le feu ayant consumé les deux cent cinquante hommes dont il fut fait un exemple. Cependant les fils de Coré ne périrent pas. Fils de Siméon, selon leurs familles: de Nemuel, la famille des Nemuélites; de Jamin, la famille des Jaminites; de Jachin, la famille des Jachinites; de Zérah, la famille des Zérahites; de Saul, la famille des Saulites. Telles sont les familles des Siméonites: vingt-deux mille deux cents. Fils de Gad selon leurs familles: de Tsephon, la famille des Tsephonites; de Haggi, la famille des Haggites: de Suni, la famille des Sunites; de Ozéni, la famille des Ozénites; de Eri la famille des Erites; de Arod, la famille des Arodites; de Areli, la famille des Arelites. Telles sont les familles des fils de Gad dont quarante mille cinq cents furent enregistrés. Fils de Juda: Er et Onan; mais Er et Onan étaient morts dans le pays de Canaan. Et les fils de Juda étaient d'après leurs familles: de Séla, la famille des Sélanites; de Pérets, la famille des Péretsites; de Zerah, la famille des Zerahites. Et les fils de Pérets furent: de Hetsron, la famille des Hetsronites; de Hamul, la famille des Hamulites. Telles sont les familles de Juda: soixante-seize mille cinq cents furent enregistrés. Fils d'Issaschar, selon leurs familles: de Thola, la famille des Tholaïtes; de Puva, la famille des Punites; de Jasub, la famille des Jasubites; de Simron, la famille des Simronites. telles sont les familles d'Issaschar: soixante-quatre mille trois cents furent enregistrés. Fils de Zabulon, selon leurs familles: de Sered, la famille des Sardites; de Elon, la famille des Elonites; de Jahléel, la famille des Jahléélites. Telles sont les familles des Zabulonites dont soixante mille cinq cents furent enregistrés. Fils de Joseph selon leurs familles: Manassé et Ephraïm. Fils de Manassé: de Machir, la famille des Machirites (et Machir engendra Galaad); de Galaad, la famille des Galaadites. Voici les fils de Galaad: Hiézer, la famille des Hiézérites; de Hélek, la famille des Hélékites; et Asriel, la famille des Asriélites; et Sichem, la famille des Sichémites; et Semidah, la famille des Semidahites; et Hépher, la famille des Héphrites. Et Tselophehad était fils de Hépher, il n'avait point de fils, seulement des filles; et les noms des filles de Tselophehad étaient: Mahela et Noa, Hogla, Milca et Thirtsa. Telles sont les familles de Manassé: cinquante-deux mille sept cents furent enregistrés. Suivent les fils d'Epbraïm, selon leurs familles: de Suthélah, la famille des Suthélahites; de Becher, la famille des Bachrites; de Thahan, la famille des Thahanites. Et voici les fils de Suthélah: de Eran, la famille des Eranites. Telles sont les familles des fils d'Éphraïm dont trente-deux mille cinq cents furent enregistrés. Tels sont les fils de Joseph selon leurs familles. Fils de Benjamin, selon leurs familles: de Béla, la famille des Balites; de Asbel, la famille des Asbélites; de Ahiram, la famille des Ahiramites; de Sephupham, la famille des Suphamites; de Hupham, la famille des Huphamites. Et les fils de Béla furent: Ard et Naëman, la famille des Ardites; de Naëman, la famille des Naëmanites. Tels sont les fils de Benjamin selon leurs familles: quarante-cinq mille six cents furent enregistrés. Voici les fils de Dan, selon leurs familles: de Suham, la famille des Suhamites; telles sont les familles de Dan selon leurs familles. Toutes les familles des Suhamites fournirent soixante-quatre mille quatre cents hommes enregistrés. Fils d'Asser, selon leurs familles: de Jimna, la famille des Jimnaïtes; de Jisvi, la famille des Jïsvites; de Béria, la famille des Bériites. Des fils de Béria: de Héber, la famille des Hébrites; de Malchiel, la famille dés Malchiélites. Et le nom de la fille d'Asser était Sarah. Telles sont les familles des fils d'Asser dont cinquante-trois mille quatre cents furent enregistrés. Fils de Nephthali, selon leurs familles: de Jahtsehl, la famille des Jahtsehlites; de Guni, la famille des Gunites; de Jetser, la famille des Jetsérites; de Sillem, la famille des Sillémites. Telles sont les familles de Nephthali selon leurs familles: quarante-cinq mille quatre cents hommes furent enregistrés. Tels sont les hommes des enfants d'Israël enregistrés au nombre de six cent un mille sept cent trente. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : C'est entre eux que sera partagé le pays en autant de propriétés qu'il y a de noms : aux plus nombreux tu adjugeras un lot plus grand et un plus petit aux moins nombreux; il sera donné à chacun un héritage proportionné au nombre de ses hommes enregistrés. Cependant le partage du pays se fera au sort; les propriétés seront affectées aux noms de leurs tribus patriarcales; c'est par le sort qu'à chacun sera adjugé son lot, plus ou moins considérable. Et voici les Lévites enregistrés selon leurs familles: de Gerson, la famille des Gersonites; de Kahath, la famille des Kahathites; de Merari, la famille des Merarites. Voici les familles de Lévi: la famille des Libnites, la famille des Hébronites, la famille des Mahelites, la famille des Musites, la famille des Corahites. Et Kahath engendra Amram. Et le nom de la femme d'Amram était Jochébed, fille de Lévi, laquelle naquit à Lévi en Egypte; et elle enfanta à Amram Aaron et Moïse et Marie, leur sœur. Et à Aaron naquirent Nadab et Abihu, Eléazar et Ithamar. Et Nadab et Abihu moururent lorsqu'ils présentèrent devant l'Éternel un feu étranger. Et leurs hommes enregistrés étaient au nombre de vingt-trois mille, tous mâles, d'un mois et au-dessus; car ils ne furent pas compris dans le recensement des enfants d'Israël, parce qu'il ne leur fut adjugé aucune propriété parmi les enfants d'Israël. Tels sont les hommes recensés par Moïse et le Prêtre Eléazar qui recensèrent les enfants d'Israël dans les plaines de Moab sur le Jourdain de Jéricho. Et parmi eux il ne se trouvait plus aucun des hommes recensés par Moïse et le Prêtre Aaron, lors du recensement fait des enfants d'Israël dans le désert de Sinaï. Car l'Éternel avait, dit d'eux: Ils mourront, mourront dans le désert, et il n'en survivra pas un, sinon Caleb, fils de Jephunné, et Josué, fils de Nun. Et se présentèrent les filles de Tselophehad, fils de Hépher, fils de Galaad, fils de Machir, fils de Manassé, de l'une des familles de Manassé, fils de Joseph; or voici les noms de ses filles: Mahela, Noa et Hogla et Milca et Thirtsa; et elles comparurent devant Moïse et devant le Prêtre Eléazar et devant les Princes et toute l'Assemblée à l'entrée de la Tente du Rendez-vous et dirent : Notre père est mort dans le désert; il ne faisait point partie de la troupe conjurée contre l'Éternel, de la troupe de Coré, mais il est mort pour son péché, et il n'avait pas de fils. Pourquoi le nom de notre père disparaîtrait-il de sa famille, parce qu'il n'avait pas de fils? Donne-nous un bien-fonds parmi les frères de notre père. Et Moïse porta leur affaire devant l'Éternel. Alors l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Les filles de Tselophehad ont raison dans ce qu'elles disent: donne-leur un bien-fonds en propriété parmi les frères de leur père, et tu leur transmettras l'héritage de leur père. Et tu parleras aux enfants d'Israël et diras: Quand un homme mourra sans laisser de fils, vous transmettrez son héritage à sa fille. Et s'il n'a pas de fille, vous donnerez son héritage à son frère. Et s'il n'a point de frère, vous donnerez son héritage aux frères de son père. Et si son père n'a point de frères, vous donnerez son héritage dans sa famille à son parent consanguin le plus proche, afin qu'il ait cette succession; et que ce soit là pour les enfants d'Israël une règle de droit, ainsi que l'Éternel l'ordonne à Moïse. Et l'Éternel parla à Moïse: Monte sur cette montagne d'Abarim, et vois le pays que j'ai donné aux enfants d'Israël. Et après l'avoir vu, tu seras recueilli auprès de ton peuple, toi aussi, comme Aaron ton frère a été recueilli, parce que, dans le désert de Tsin, lorsque l'Assemblée se mutina, vous avez résisté à mon ordre de manifester ma sainteté en faisant jaillir l'eau à leurs yeux. (Ce sont les Eaux de la Querelle à Cadès dans le désert de Tsin.) Et Moïse parla à l'Éternel et dit : Que l'Éternel, Dieu des esprits de toute chair, prépose un homme sur l'Assemblée, lequel sorte à leur tête et entre à leur tête et qui les mène en campagne et les ramène, afin que l'Assemblée de l'Éternel ne soit pas comme un troupeau sans berger. Et l'Éternel dit à Moïse: Prends Josué, fils de Nun, homme en qui l'esprit se trouve, et pose ta main sur lui, et le présente au Prêtre Eléazar et à toute l'Assemblée et donne lui tes instructions en leur présence; et mets-le en part de ton autorité, pour que toute l'Assemblée des enfants d'Israël [lui] obéisse. Et il se présentera au Prêtre Eléazar, et que celui-ci consulte pour lui par le rite de l'Urim devant l'Éternel, et à son ordre sortiront et à son ordre entreront lui et tous les enfants d'Israël avec lui et toute l'Assemblée. Et Moïse se conforma à l'ordre de l'Éternel et prit Josué, et le présenta au Prêtre Eléazar et à toute l'Assemblée, et il posa ses mains sur lui, et lui donna ses instructions, ainsi que l'Éternel l'avait dit par l'organe de Moïse. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Transmets ce commandement aux enfants d'Israël: Vous veillerez à m'offrir à leurs époques fixes, mes oblations, mon ordinaire pour mes sacrifices ignés, mon parfum agréable. Et dis-leur: Voici le sacrifice igné que vous offrirez à l'Éternel: deux agneaux d'un an sans défaut, chaque jour, comme holocauste continuel. Tu sacrifieras l'un des agneaux le matin et le second dans la soirée; et pour l'offrande un dixième d'épha de fleur de farine trempée d'un quart de hin d'huile d'olives concassées. C'est l'holocauste continuel sacrifié sur le mont de Sinaï pour être un parfum agréable comme sacrifice igné à l'Éternel. Et tu ajouteras à chaque agneau une libation d'un quart de hin [de vin]; dans le Sanctuaire verse une libation de cervoise à l'Éternel. Et tu sacrifieras le second des deux agneaux dans la soirée. Comme l'offrande du matin avec sa libation tu offriras un sacrifice igné, parfum agréable à l'Éternel. Et le jour du Sabbat deux agneaux d'un an sans défaut, et comme offrande deux dixièmes de fleur de farine trempée d'huile et sa libation en sus. C'est l'holocauste sabbatique à offrir chaque sabbat outre l'holocauste continuel et sa libation. Et au commencement de vos mois vous offrirez en holocauste à l'Éternel deux jeunes taureaux et un bélier, sept agneaux d'un an sans défaut, avec offrande de trois dixièmes de fleur de farine trempée d'huile pour chaque taureau, et de deux dixièmes de fleur de farine trempée d'huile pour un bélier, et pour offrande un dixième de fleur de farine trempée d'huile pour chaque agneau, en holocauste, parfum agréable, sacrifice igné à l'Éternel. Et les libations à y ajouter: un demi-hin pour chaque taureau, et un tiers de hin pour le bélier, et un quart de hin de vin par agneau. Tel est l'holocauste mensuel qu'on offrira à chaque nouvelle lune de l'année. Et un bouc sera sacrifié à l'Éternel comme victime expiatoire, en sus de l'holocauste continuel, et sa libation. Et au premier mois, le quatorzième jour du mois, il y aura Pâque en l'honneur de l'Éternel. Et le quinzième jour de ce mois, il y aura fête; pendant sept jours on mangera des azymes. Le premier jour, sainte convocation: vous vous abstiendrez de toute œuvre de travail, et vous offrirez le sacrifice igné d'un holocauste à l'Éternel, deux jeunes taureaux et un bélier et sept agneaux d'un an, qui soient sans défaut, avec une offrande de fleur de farine trempée d'huile, trois dixièmes pour chaque taureau, et deux dixièmes pour le bélier, c'est ce que vous offrirez; puis vous offrirez un dixième pour chacun des sept agneaux, et un bouc expiatoire en propitiation pour vous. Vous les sacrifierez outre l'holocauste du matin qui sert à l'holocauste continuel; vous l'offrirez ainsi chacun des sept jours comme nourriture, en sacrifice igné d'un parfum agréable à l'Éternel, en sus de l'holocauste continuel et sa libation. Et le septième jour vous aurez sainte convocation; vous vous abstiendrez de toute œuvre de travail. Et au jour des premiers fruits, lorsque vous offrirez à l'Éternel une offrande nouvelle après vos semaines [de moisson], vous aurez sainte convocation; vous vous abstiendrez de toute œuvre de travail. Et vous offrirez en holocauste d'un parfum agréable à l'Éternel deux jeunes taureaux, un bélier, sept agneaux d'un an, avec une offrande de fleur de farine trempée d'huile, trois dixièmes pour chaque taureau, deux dixièmes pour le bélier, un dixième pour chacun des sept agneaux, un bouc pour votre expiation; vous les offrirez en sus de l'holocauste continuel et de l'offrande qui l'accompagne; qu'ils soient sans défaut, et ajoutez-y les libations. Et au septième mois, le premier jour du mois, vous aurez sainte convocation, vous vous abstiendrez de toute œuvre de travail: ce sera pour vous le jour où les trompettes sonneront. Et vous offrirez, en holocauste d'un parfum agréable à l'Éternel, un jeune taureau, un bélier, sept agneaux d'un an sans défaut, avec une offrande de fleur de farine trempée d'huile, trois dixièmes pour chaque taureau, deux dixièmes pour le bélier et un dixième pour chacun des sept agneaux, et un bouc comme victime expiatoire en propitiation pour vous, en sus de l'holocauste mensuel et de l'offrande qui l'accompagne, et de l'holocauste continuel et de l'offrande et de la libation qui s'y ajoute, selon le rite, parfum agréable et sacrifice igné à l'Éternel. Et le dixième jour de ce septième mois vous aurez sainte convocation et vous vous humilierez et vous abstiendrez de tout travail. Et vous offrirez à l'Éternel en holocauste d'un parfum, agréable un jeune taureau, un bélier, sept agneaux d'un an qui soient sans défaut, avec une offrande de fleur de farine trempée d'huile, trois dixièmes pour chaque taureau, deux dixièmes pour le bélier, un dixième pour chacun des sept agneaux; un bouc comme victime expiatoire, en sus de la victime expiatoire de propitiation et de l'holocauste continuel et de l'offrande et des libations qui s'y ajoutent. Et le quinzième jour du septième mois, vous aurez sainte convocation, vous vous abstiendrez de toute œuvre de travail, et vous célébrerez une fête en l'honneur de l'Éternel pendant sept jours. Et vous offrirez un holocauste en sacrifice igné d'un parfum agréable à l'Éternel: treize jeunes taureaux, deux béliers, quatorze agneaux d'un an qui soient sans défaut, avec une offrande de fleur de farine trempée d'huile, trois dixièmes pour chacun des treize taureaux, deux dixièmes pour chacun des deux béliers, et un dixième pour chacun des quatorze agneaux; et un bouc comme victime expiatoire outre l'holocauste continuel, l'offrande et la libation qui s'y ajoute. Et le second jour, douze jeunes taureaux, deux béliers, quatorze agneaux sans défaut, avec une offrande et des libations ajoutées aux taureaux, aux béliers et aux agneaux selon le nombre de ceux-ci, suivant le rite; et un bouc comme victime expiatoire en sus de l'holocauste continuel, de l'offrande et des libations qui s'y ajoutent. Et le troisième jour, onze taureaux, deux béliers, quatorze agneaux d'un an sans défaut, avec offrande et libations ajoutées aux taureaux, aux béliers et aux agneaux selon leur nombre, suivant le rite; et un bouc comme victime expiatoire, en sus de l'holocauste continuel, de l'offrande et de la libation qui s'y ajoute. Et le quatrième jour, dix taureaux, deux béliers, quatorze agneaux d'un an sans défaut, avec offrande et libations ajoutées aux taureaux, aux béliers et aux agneaux selon leur nombre, suivant le rite; et un bouc comme victime expiatoire en sus de l'holocauste continuel, de l'offrande et de la libation qui s'y ajoute. Et le cinquième jour, neuf taureaux, deux béliers, quatorze agneaux d'un an sans défaut, avec offrande et libations ajoutées aux taureaux, aux béliers et aux agneaux selon leur nombre, suivant le rite; et un bouc comme victime expiatoire en sus de l'holocauste continuel et de l'offrande et de la libation qui s'y ajoute. Et le sixième jour, huit taureaux, deux béliers, quatorze agneaux d'un an sans défaut, avec l'offrande et les libations ajoutées aux taureaux, aux béliers et aux agneaux selon leur nombre, suivant le rite; et un bouc comme victime expiatoire en sus de l'holocauste continuel, de l'offrande et des libations qui s'y ajoutent. Et le septième jour, sept taureaux, deux béliers, quatorze agneaux d'un an sans défaut, avec offrandes et libations ajoutées aux taureaux, aux béliers et aux agneaux selon leur nombre, suivant leur rite; et un bouc comme victime expiatoire, en sus de l'holocauste continuel, de l'offrande et de la libation qui s'y ajoute. Et le huitième jour, vous aurez assemblée solennelle: vous vous abstiendrez de toute œuvre de travail. Et vous offrirez un holocauste en sacrifice igné d'un parfum agréable à l'Éternel; un taureau, un bélier, sept agneaux d'un an sans défaut, avec offrande et libations ajoutées au taureau, au bélier et aux agneaux selon leur nombre, suivant le rite; et un bouc comme victime expiatoire, en sus de l'holocauste continuel, de l'offrande et de la libation qui s'y ajoute. Ce sont là les sacrifices que vous offrirez à l'Éternel dans vos solennités, indépendamment de vos vœux et de vos dons volontaires, en holocaustes, en offrandes, en libations, en sacrifices pacifiques. Et Moïse parla aux enfants d'Israël conformément à tous les ordres que l'Eternel avait donnés à Moïse. Et Moïse parla aux Chefs des Tribus des enfants d'Israël en ces termes: Voici ce que prescrit l'Éternel : Quand un homme aura fait un vœu à l'Éternel, ou un serment pour se lier par un engagement, il ne violera pas sa parole, mais il exécutera ce que sa bouche aura prononcé. Et quand une femme aura fait un vœu à l'Éternel, et se sera, dans la maison de son père pendant son jeune âge, liée par un engagement, et que son père aura entendu son vœu et l'engagement par lequel elle s'est liée, et aura gardé là-dessus le silence, tous ses vœux subsistent, et tous les engagements par lesquels elle s'est liée, auront leur effet. Mais si son père, le jour où il l'entend, lui intime une défense, tous ses vœux et tous les engagements par lesquels elle se sera liée, seront sans valeur, et l'Éternel lui pardonnera, parce que son père lui a intimé une défense. Et si elle est mariée, et qu'elle soit sous le poids de ses vœux ou d'une parole légère de ses lèvres qui la lie, et que son mari l'ait entendue, et qu'au jour où il l'a entendue il ne lui ait rien dit, ses vœux subsistent, et les engagements par lesquels elle se sera liée auront leur effet. Mais si son mari, le jour où il l'entend, lui intime une défense et casse le vœu sous le poids duquel elle est, ainsi que la parole légère de ses lèvres par laquelle elle s'est liée, alors l'Éternel lui pardonnera. Et le vœu d'une veuve ou d'une femme répudiée, tous les engagements par lesquels elle se sera liée, subsisteront pour elle. Et si une femme dans la maison de son mari fait un vœu ou s'engage à quelque chose par un serment, et que le mari l'entende, et ne lui dise rien et ne lui intime aucune défense, tous ses vœux subsisteront, et tous les engagements par lesquels elle s'est liée, subsisteront. Mais si son mari les casse le jour où il les entend, tout ce que sa bouche aura prononcé en fait de vœux ou d'engagements, n'aura plus de valeur: son mari les a cassés, et l'Éternel lui pardonnera. Tout vœu, tout serment qui engage à des macérations, son mari peut le ratifier ou le casser. Et si son mari a gardé là-dessus le silence d'un jour à l'autre, il a confirmé tous ses vœux, ou tous les engagements qu'elle a pris: il les a confirmés parce qu'il s'en est tû le jour où il les a entendus. Que s'il les casse ensuite, après qu'il les aura entendus, il sera responsable du manquement de la femme. Telles sont les règles que l'Éternel prescrivit à Moïse, enrtre un mari et sa femme, entre un père et sa fille, jeune et étant dans la maison de son père. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Venge les enfants d'Israël des Madianites; après quoi tu seras recueilli auprès de ton peuple. Alors Moïse parla au peuple et dit: Équipez militairement des hommes d'entre vous qui marchent contre Madian pour exercer sur Madian les vengeances de l'Éternel; vous mettrez en campagne mille hommes par Tribu sur toutes les Tribus d'Israël. Alors on tira des groupes d'Israël mille hommes par Tribu, douze mille hommes équipés militairement. Et Moïse les mit en campagne, mille par Tribu, eux et Phinées, fils du Prêtre Eléazar, qui portait avec lui les instruments sacrés et les trompettes pour sonner la charge. Et ils firent la campagne de Madian selon l'ordre donné à Moïse par l'Éternel, et ils tuèrent tous les mâles. Et ils ajoutèrent à leurs morts les Rois de Madian Evi et Rékem et Tsur et Hur et Reba, cinq rois de Madian; et ils tuèrent avec l'épée Balaam, fils de Behor. Et les fils d'Israël emmenèrent captives les femmes de Madian et leurs enfants, et prirent comme butin tout leur bétail, et tous leurs troupeaux et tous leurs biens, et ils incendièrent toutes leurs villes dans les lieux qu'ils habitaient et tous leurs bourgs. Et ils emportèrent tout le butin et toutes les dépouilles en hommes et en bestiaux, et ils les amenèrent à Moïse et au Prêtre Eléazar et à l'Assemblée des enfants d'Israël, les captifs et les dépouilles et le butin, au camp dans les plaines de Moab sur le Jourdain près de Jéricho. Alors sortirent à leur rencontre Moïse et le Prêtre Eléazar et tous les Princes de l'Assemblée en dehors du camp. Et Moïse s'irrita contre les commandants de l'armée, chefs de mille, et chefs de cent, qui revenaient de l'expédition. Et Moïse leur dit: Vous avez laissé la vie à toutes les femmes! Voici, ce sont elles qui, sur le conseil de Balaam, ont été pour les enfants d'Israël une cause de rébellion contre l'Éternel à l'occasion de Pehor; ce qui attira la plaie sur l'Assemblée de l'Éternel. Maintenant donc tuez tous les mâles parmi les enfants et tuez toute femme qui aura connu un homme en cohabitation; mais laissez la vie à toutes les filles enfants qui ne connaissent pas la cohabitation d'un homme. Quant à vous, campez hors du camp pendant sept jours, vous tous qui avez tué des hommes, ou touché des morts tombés dans le combat; vous ferez votre expiation le troisième jour et le septième, vous et vos prisonniers. Et de tous les vêtements, et de tous les ustensiles de cuir, et de tous les tissus de poil de chèvre et de tout meuble de bois vous ferez l'expiation. Alors le Prêtre Eléazar dit aux hommes de guerre qui avaient fait la campagne: Voici le texte de la loi que l'Éternel a prescrite à Moïse : Quant à l'or, l'argent, l'airain, le fer, l'étain et le plomb, tout ce qui va au feu, vous le ferez passer par le feu, pour le rendre pur, et on en fera d'ailleurs l'expiation avec l'eau de purification; seulement tout ce qui ne va pas au feu, vous le passerez dans l'eau. Et lavez vos vêtements le septième jour pour être en état de pureté; puis vous pourrez rentrer au camp. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Fais le relevé du butin capturé, en hommes et en bestiaux, toi et le Prêtre Eléazar et les chefs de maisons de l'Assemblée. Et partage les dépouilles entre les gens de guerre qui ont fait la campagne, et toute l'Assemblée. Et prélève un tribut pour l'Éternel sur les gens de guerre qui ont fait la campagne, un individu sur cinq cents, hommes, bœufs, ânes et menu bétail. Vous le prendrez sur leur moitié, et tu le donneras au Prêtre Eléazar pour le présenter à l'Éternel par élévation. Et sur la moitié qui ira aux enfants d'Israël, tu prendras un sur cinquante, soit hommes, soit bœufs, soit ânes, soit menu bétail et animaux de toute espèce, et tu en feras don aux Lévites qui ont la garde de la Résidence de l'Éternel. Et Moïse et Eléazar, le Prêtre, exécutèrent les ordres donnés par l'Éternel à Moïse. Et le butin qui resta des captures faites par les gens de guerre, fut: menu bétail, six cent soixante-quinze mille; bœufs, soixante-douze mille; ânes, soixante-un mille; personnes, parmi les femmes qui n'avaient pas connu la cohabitation d'un homme, total des personnes: trente-deux mille. Et la moitié échue à ceux qui avaient fait la campagne, fut en menu bétail un nombre de trois cent trente-sept mille cinq cents. Et le tribut levé pour l'Éternel fut: en menu bétail, six cent soixante-quinze; et en bœufs (dont il y avait trente-six mille) le tribut pour l'Éternel fut de soixante-douze; et en ânes (dont il y avait trente mille cinq cents) le tribut pour l'Éternel fut de soixante-un; et en personnes (dont il y avait seize mille) le tribut pour l'Éternel fut de trente-deux personnes. Et Moïse remit au Prêtre Eléazar le tribut à offrir par élévation à l'Éternel, ainsi que l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Et sur la moitié échue aux enfants d'Israël, que Moïse avait séparée de celle des gens de guerre, (or cette moitié échue à l'Assemblée était de trois cent trente-sept mille cinq cents pièces de menu bétail, trente-six mille bœufs, trente mille cinq cents ânes et seize mille personnes), sur la moitié donc échue aux enfants d'Israël, Moïse préleva un sur cinquante, soit hommes, soit pièces de bétail, qu'il donna aux Lévites chargés de la garde de la Résidence de l'Éternel, ainsi que l'Éternel l'avait prescrit à Moïse. Alors s'approchèrent de Moïse les commandants des divisions de l'armée, les chefs de mille et les chefs de cent, et ils dirent à Moïse : Tes serviteurs ont fait le relevé des gens de guerre qui étaient sous notre conduite, et pas un ne fait défaut. Et nous apportons chacun comme oblation à l'Éternel ce que nous avons trouvé de joyaux d'or, chaînettes, bracelets, bagues, boucles d'oreilles, globules d'or, pour faire notre propitiation devant l'Éternel. Et Moïse et Eléazar, le Prêtre, reçurent d'eux cet or, ouvragé en toutes sortes de joyaux. Et tout l'or de l'élévation qu'ils offrirent à l'Éternel pesait seize mille sept cent cinquante sicles et venait des chefs de mille et des chefs de cent. Les gens de guerre avaient chacun remporté son butin. Moïse et le Prêtre Eléazar reçurent ainsi cet or des chefs de mille et des chefs de cent, et le portèrent dans la Tente du Rendez-vous comme monument des enfants d'Israël devant l'Éternel. Or les fils de Ruben et les fils de Gad avaient des troupeaux nombreux, très considérables, et ils avaient sous les yeux le pays de Jaëzer et le pays de Galaad, et voici, ces lieux étaient des lieux propres aux troupeaux. Alors les fils de Gad et les fils de Ruben s'adressèrent à Moïse et au Prêtre Eléazar et aux Princes de l'Assemblée et dirent : Ataroth et Dibon et Jaëzer et Nimra et Hesbon et Eléalé et Sebam et Nébo et Bebon, le pays que l'Éternel a vaincu à la tête de l'Assemblée d'Israël, est un pays propre aux troupeaux, et tes serviteurs ont des troupeaux. Et ils dirent: Si nous avons trouvé grâce à tes yeux, que ce pays soit donné en propriété à tes serviteurs, ne nous fais pas passer le Jourdain. Moïse répondit aux fils de Gad et aux fils de Ruben: Vos frères marcheront-ils au combat, et vous, resterez-vous ici? Pourquoi voulez-vous ôter aux enfants d'Israël le désir de passer dans le pays que leur a donné l'Éternel? Ainsi firent vos pères, lorsque je les envoyai de Cadès-Barnéa explorer le pays: ils s'avancèrent jusqu'à la vallée d'Escol, et après avoir vu le pays, ils ôtèrent aux enfants d'Israël le désir d'entrer dans le pays que leur donnait l'Éternel. Alors en ce jour même la colère de l'Éternel s'alluma et Il prononça ce serment : Ces hommes sortis de l'Egypte, âgés de vingt ans et plus, ne verront pas le sol que je promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob, car ils ne m'ont pas rendu une pleine obéissance, excepté Caleb, fils de Jephunné, issu de Kenaz, et Josué, fils de Nun, qui ont rendu à l'Éternel une pleine obéissance. Ainsi la colère de l'Éternel s'alluma contre Israël et Il les fit errer quarante ans dans le désert jusqu'à l'extinction de toute la génération qui avait fait le mal aux yeux de l'Éternel. Et voilà que vous succédez à vos pères, à cette race de pécheurs, pour accroître encore la colère de l'Éternel contre Israël. Si vous lui faites défection, Il le laissera plus longtemps encore dans le désert, et vous entraînerez la perte de tout ce peuple. Alors s'approchant de lui ils dirent: Nous construirons ici des parcs pour nos troupeaux et des villes pour nos enfants, mais nous-mêmes, de suite nous marcherons armés en tête des enfants d'Israël jusqu'à ce que nous les ayons introduits dans leur séjour; et nos enfants demeureront dans les villes fortifiées contre les habitants du pays. Nous ne rentrerons pas dans nos maisons que les enfants d'Israël n'aient pris chacun possession de son héritage. Car nous ne voulons pas nous établir avec eux de l'autre côté du Jourdain et plus loin, puisque notre héritage se présente pour nous au delà du Jourdain vers le levant. Là-dessus Moïse leur dit: Si vous le faites, si vous marchez en armes au combat sous les yeux de l'Éternel, et que toute votre milice passe le Jourdain sous les yeux de l'Éternel, jusqu'à ce qu'il ait chassé ses ennemis devant Lui, et que tout le pays ait été soumis par l'Éternel, et si vous revenez seulement alors, vous serez quittes envers l'Éternel et envers Israël et ce pays vous appartiendra en propre devant l'Éternel. Mais si vous n'agissez pas ainsi, voici, vous péchez contre l'Éternel et vous ressentirez les effets de votre péché, qui vous atteindront. Bâtissez-vous des villes pour vos enfants et des parcs pour vos troupeaux, et ce que votre bouche a promis, tenez-le. Alors les fils de Gad et les fils de Ruben parlèrent à Moïse en ces termes: Tes serviteurs agiront ainsi que mon Seigneur l'ordonne. Nos enfants, nos femmes, nos troupeaux, et tout notre bétail resteront ici dans les villes de Galaad, et tes serviteurs, toute leur milice guerrière, passeront sous les yeux de l'Éternel pour prendre part au combat, ainsi que mon Seigneur le dit. Et Moïse donna pour eux ses ordres au Prêtre Eléazar, et à Josué, fils de Nun, et aux patriarches des Tribus des enfants d'Israël. Et Moïse leur dit: Si les fils de Gad et les fils de Ruben passent avec vous le Jourdain, tous équipés pour le combat, devant l'Éternel, alors, une fois le pays mis sous vos pieds devant vous, vous leur donnerez le pays de Galaad en propriété. Mais s'ils ne marchent pas en armes avec vous, qu'ils obtiennent leur lot au milieu de vous dans le pays de Canaan. Alors les fils de Gad et les fils de Ruben répondirent et dirent: Ce que l'Éternel a dit à tes serviteurs, nous le ferons. Nous entrerons en armes sous les yeux de l'Éternel au pays de Canaan, mais que l'on nous mette en possession de notre lot de ce côté du Jourdain. Ainsi Moïse donna aux fils de Gad et aux fils de Ruben, et à la demi-Tribu de Manassé, fils de Joseph, le royaume de Sihon, Roi des Amoréens, et le royaume de Og, Roi de Basan, ce pays avec ses villes, et les territoires environnants des villes du pays. Et les fils de Gad bâtirent Dibon et Ataroth et Aroër, et Atrothsophan et Jaëzer et Jogbeha et Beth-Nimra et Beth-Haran, villes fortes et parcs de moutons. Et les fils de Ruben rebâtirent Hesbon et Eléalé et Kiriathaïm et Nébo et Bahal-Meon, dont les noms furent changés, et Sibma; et ils donnèrent des noms aux villes qu'ils bâtirent. Et les fils de Machir, fils de Manassé, marchèrent contre Galaad et s'en emparèrent et chassèrent les Amoréens qui y étaient établis. Et Moïse donna Galaad à Machir, fils de Manassé, qui s'y établit. Et Jaïr, fils de Manassé, se mit en marche, et en conquit les bourgs qu'il appela Bourgs de Jaïr. Et Nobah se mit en marche et conquit Kenath et ses dépendances et il l'appela Nobah de son nom. Stations des enfants d'Israël sortis du pays d'Egypte, formant leurs divisions sous la conduite de Moïse et d'Aaron. Moïse mit par écrit leurs marches selon leurs stations sur l'ordre de l'Éternel, et voici les stations qu'ils firent dans leurs marches. Ils partirent de Raemsès dans le premier mois, le quinzième jour du premier mois; le lendemain de la Pâque, les enfants d'Israël sortirent la main haute, aux yeux de toute l'Egypte, tandis que les Égyptiens donnaient la sépulture à ceux que l'Éternel avait frappés parmi eux, à tous les premiers-nés; et l'Éternel exerçait ses jugements sur leurs dieux. Étant donc partis de Raemsès, ils vinrent camper à Succoth. Et partis de Succoth ils vinrent camper à Etham situé à l'extrémité du désert. Et partis d'Etham ils revinrent sur Pi-Hahiroth située vis-à-vis de Baal-Tsephon et campèrent devant Migdol. Et partis de Hahiroth ils arrivèrent au travers de la mer dans le désert, et firent trois journées de marche dans le désert d'Etham et campèrent à Mara. Et partis de Mara ils parvinrent à Elim, or à Elim il y avait douze sources d'eau et soixante-dix palmiers; et ils y campèrent. Et partis d'Elim ils vinrent camper vers la Mer aux algues. Et partis de la Mer aux algues ils vinrent camper dans le désert de Sin. Et partis du désert de Sin ils vinrent camper à Dophka. Et partis de Dophka ils vinrent camper à Alus. Et partis d'Alus ils vinrent camper à Raphidim; or le peuple n'y trouva point d'eau à boire. Et partis de Raphidim ils vinrent camper dans le désert de Sinaï. Et partis du désert de Sinaï ils vinrent camper aux Tombeaux de la convoitise. Et partis des Tombeaux de la convoitise ils vinrent camper à Hatseroth. Et partis de Hatseroth ils vinrent camper à Rithma. Et partis de Rithma ils vinrent camper à Rimmon-Parets. Et partis de Rimmon-Parets ils vinrent camper à Libna. Et partis de Libna ils vinrent camper à Rissa. Et partis de Rissa ils vinrent camper à Kehelatha. Et partis de Kehelatha ils vinrent camper au mont Sapher. Et partis du mont Sapher ils vinrent camper à Harada. Et partis de Harada ils vinrent camper à Makheloth. Et partis de Makheloth ils vinrent camper à Thahath. Et partis de Thahath ils vinrent camper à Tharach. Et partis de Tharach ils vinrent camper à Mithka. Et partis de Mithka ils vinrent camper à Hasmona. Et partis de Hasmona ils vinrent camper à Moseroth. Et partis de Moseroth ils vinrent camper à Bnei-Jaakan. Et partis de Bnei-Jaakan ils vinrent camper à Hor-Gidgad. Et partis de Hor-Gidgad ils vinrent camper à Jotbatha. Et partis de Jotbatha ils vinrent camper à Abrona. Et partis de Abrona ils vinrent camper à Etsion-Géber. Et partis de Etsion-Géber ils vinrent camper dans le désert de Tsin: c'est Cadès. Et partis de Cadès ils vinrent camper au mont Hor, sur la frontière du pays d'Edom. C'est alors que le Prêtre Aaron monta sur le mont Hor, d'après l'ordre de l'Éternel, et qu'il y mourut la quarantième année après la sortie des enfants d'Israël hors du pays d'Egypte, le cinquième mois, le premier jour du mois; (or Aaron était âgé de cent vingt-trois ans, lorsqu'il mourut sur le mont Hor). Et le Cananéen, Roi de Arad, établi dans le Midi du pays de Canaan entendit parler de l'arrivée des enfants d'Israël. Et étant partis du mont Hor ils vinrent camper à Tsalmona. Et partis de Tsalmona ils vinrent camper à Punon. Et partis de Punon ils vinrent camper à Oboth. Et partis d'Oboth ils vinrent camper à Jiim, à la frontière de Moab. Et partis de Jiim ils vinrent camper à Dibon-Gad. Et partis de Dibon-Gad ils vinrent camper à Almon-Diblathaïm. Et partis de Almon-Diblathaïm ils vinrent camper aux monts Abarim devant le Nébo. Et partis des monts Abarim ils vinrent camper dans les plaines de Moab sur le Jourdain près de Jéricho. Et ils campèrent sur le Jourdain, de Beth-Jesimoth à Abel-Sittim dans les plaines de Moab. Et l'Éternel parla à Moïse dans les plaines de Moab sur le Jourdain près de Jéricho, en ces termes : Parle aux enfants d'Israël et dis-leur: Quand après le passage du Jourdain vous serez entrés dans le pays de Canaan, vous chasserez tous les habitants du pays devant vous, détruirez toutes leurs [pierres] figurées et détruirez toutes leurs images de fonte et raserez tous leurs tertres, et vous occuperez le pays et vous y établirez, car je vous ai donné ce pays pour en prendre possession. Et vous vous partagerez le pays au sort selon vos familles; aux plus nombreux vous adjugerez un lot plus étendu; aux moins nombreux, un lot plus restreint; l'emplacement échu par le sort à quelqu'un, c'est ce qu'il aura; vous vous le partagerez d'après vos Tribus patriarcales. Mais si vous ne chassez pas devant vous les habitants du pays, ceux d'entre eux que vous laisserez, deviendront des épines pour vos yeux, et des aiguillons dans vos flancs et ils vous mettront à la gêne dans le pays où vous serez établis. Et il arrivera que ce que j'avais résolu de leur faire, c'est à vous que je le ferai. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Donne des ordres aux enfants d'Israël et leur dis: Quand vous entrerez dans le pays de Canaan, c'est le pays qui doit vous échoir en propriété, le pays de Canaan selon ses limites. Vous aurez la région du Midi depuis le désert de Tsin à côté d'Edom, et l'extrémité de la Mer salée sera votre frontière méridionale du côte de l'Orient. Puis votre frontière tournera au Midi de la Hauteur des Scorpions et courra jusqu'à Tsin pour aboutir au Sud de Cadès-Barnéa, et à partir de là elle ira jusqu'à Hatsar-Addar et passera par Atsmona. Et d'Atsmona votre frontière contournera vers le torrent d'Egypte pour aboutir à la mer. Limite occidentale: vous aurez pour limite la Grande Mer: ce sera votre frontière à l'Ouest. Et voici quelle sera votre frontière au Nord: de la Grande Mer vous délimiterez jusqu'au mont Hor ( Liban ); du mont Hor vous délimiterez jusqu'à Hamath pour faire aboutir la frontière à Tsedad; à partir de là elle ira à Ziphron pour aboutir à Hatsar-Einan. Telle sera votre frontière au Nord. Et pour la frontière orientale délimitez de Hatsar-Einan à Sepham; et de Sepham la frontière descendra à Ribla à l'Orient de Aïn, puis descendra encore et longera les rives du lac de Génésareth à l'Orient, puis descendra au Jourdain pour aboutir à la Mer salée. Ce sera là votre pays circonscrit par ses frontières. Et Moïse donna cet ordre aux enfants d'Israël: C'est là le pays que vous vous partagerez au sort, que l'Éternel a adjugé aux neuf Tribus et à la demi-Tribu de [Manassé]. Car la Tribu des fils de Ruben et la Tribu des fils de Gad ont reçu leur lot chacune en raison de leurs familles patriarcales, de même la demi-Tribu de Manassé a reçu son lot; ces deux Tribus et la demi-Tribu de Manassé ont reçu leur lot au delà du Jourdain près de Jéricho, à l'Orient, vers le levant. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Voici les noms des hommes qui vous partageront le pays: le Prêtre Eléazar et Josué, fils de Nun. Et vous prendrez pour faire le partage du pays un prince par Tribu. Or voici les noms de ces hommes: Pour la Tribu de Juda, Caleb, fils de Jephunné; et pour la Tribu des fils de Siméon, Semuel, fils de Ammihud; pour la Tribu de Benjamin, Elidad, fils de Ghislon; et pour la Tribu des fils de Dan, un prince, Buki, fils de Jogli; pour les fils de Joseph, pour la Tribu des fils de Manassé, un prince, Hanniel, fils de Ephod; et pour la Tribu des fils d'Ephraïm, un prince, Kemuel, fils de Siphtan; et pour la Tribu des fils de Zabulon, un prince, Elitsaphan, fils de Pharnach; et pour la Tribu des fils d'Issaschar, un prince, Paltiel, fils de Azzan; et pour la Tribu des fils d'Asser, un prince, Ahihud, fils de Selomi; et pour la Tribu des fils de Nephthali, un prince, Pedahel, fils de Ammihud. Tels sont ceux que l'Éternel a désignés pour distribuer aux enfants d'Israël leurs lots dans le pays de Canaan. Et l'Éternel parla à Moïse dans les plaines de Moab sur le Jourdain près de Jéricho, en ces termes : Ordonne aux enfants d'Israël de donner aux Lévites, sur leurs propriétés héréditaires, des villes pour y habiter, et donnez aussi aux Lévites une banlieue autour de leurs villes. Et les villes leur serviront pour s'y loger, et les banlieues, pour recevoir leur bétail, leurs biens et tous leurs animaux. Et les banlieues des villes que vous donnerez aux Lévites auront, à l'extérieur depuis la muraille de la ville, une étendue de deux mille coudées en circuit. Et en dehors de la ville vous mesurerez au côté oriental deux mille coudées, et au côté méridional deux mille coudées, et au côté occidental deux mille coudées, et au côté septentrional deux mille coudées, la ville étant au centre: telles seront les banlieues des villes. Et parmi les villes que vous donnerez aux Lévites, il y aura six villes de Refuge que vous destinerez à recevoir le meurtrier fugitif et en sus desquelles vous donnerez encore quarante-deux villes : toutes les villes que vous donnerez aux Lévites seront donc au nombre de quarante-huit, chacune avec sa banlieue. Et quant aux villes que vous donnerez sur les propriétés des enfants d'Israël, vous prendrez plus de celui qui a plus, et moins de celui qui a moins; chacun donnera de ses villes aux Lévites le nombre proportionné au lot qu'il aura en partage. Et l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Parle aux enfants d'Israël et leur dis: Quand après le passage du Jourdain vous entrerez dans le pays de Canaan, vous choisirez des villes propres à servir de villes de Refuge où puisse se réfugier l'homicide qui aura tué une personne par mégarde. Et ces villes vous seront un asile contre le vengeur du sang, afin qu'un homicide ne meure pas jusqu'à ce qu'il ait comparu devant l'Assemblée pour être jugé. Et les villes que vous désignerez seront au nombre de six villes de Refuge. Vous désignerez trois villes au delà du Jourdain, et trois villes dans le pays de Canaan: elles seront villes de Refuge : ces six villes serviront d'asile aux enfants d'Israël, et à l'étranger et au domicilié pour que s'y réfugie quiconque aura tué une personne par mégarde. Si c'est avec un instrument de fer qu'il l'a frappée jusqu'à donner la mort, il est meurtrier: le meurtrier est mis à mort. Et si en frappant il tenait une pierre qui pût donner la mort, et que la mort ait suivi, il est meurtrier: le meurtrier est mis à mort. Ou si en frappant il tenait un morceau de bois qui pût donner la mort et que la mort ait suivi, il est meurtrier: le meurtrier est mis à mort. C'est le vengeur du sang qui donnera la mort au meurtrier; s'il le rencontre, il le tuera. Et si par haine il a fait tomber quelqu'un, ou lui a lancé quelque objet avec intention et que la mort ait suivi; ou si par inimitié il l'a frappé de la main à le faire mourir; celui qui a frappé sera mis à mort; il est meurtrier; le vengeur du sang tuera le meurtrier, s'il le rencontre. Mais si par aventure, sans inimitié, il a fait tomber quelqu'un, ou lui a lancé un objet quelconque sans intention, ou si avec une pierre quelconque qui peut donner la mort, il l'a frappé sans voir, ou qu'il ait fait tomber la pierre sur lui et ainsi l'ait tué, sans être toutefois son ennemi ni avoir cherché à lui faire du mal, que l'Assemblée juge entre celui qui a porté le coup et le vengeur du sang, d'après ces règles, et que l'Assemblée sauve l'homicide des mains du vengeur du sang et le fasse rentrer dans la ville de Refuge où il s'était réfugié, et qu'il y reste jusqu'à la mort du Grand-Prêtre qui a reçu l'onction d'huile sainte. Mais si l'homicide sort au delà des limites de la ville de Refuge où il s'est réfugié, et que le vengeur du sang le trouve en dehors des limites de la ville de Refuge, et que le vengeur du sang tue l'homicide, il n'est pas coupable de meurtre. Car il doit rester dans sa ville de Refuge jusqu'à la mort du Grand-Prêtre, et ce n'est qu'après la mort du Grand-Prêtre qu'il peut rentrer dans son pays d'héritage. Et que ceci soit pour vous une règle de droit pour toutes vos générations et partout où vous serez établis. Lorsqu'un homme quelconque aura commis un meurtre sur un autre, on mettra à mort le meurtrier sur la déclaration de témoins; mais la déposition d'un seul témoin à charge ne suffit pas pour une sentence de mort. Et vous n'accepterez aucune rançon pour la vie d'un meurtrier digne de mort, mais il subira la mort. Et vous n'accepterez point de rançon pour le laisser fuir dans sa ville de Refuge et en revenir et habiter dans le pays après la mort du Prêtre. Et vous ne profanerez point le pays où vous êtes, car le sang profane le pays, et pour le pays l'expiation ne peut être faite du sang qui y a été versé, que par le sang de celui qui l'a versé. Et tu ne souilleras pas le pays que vous habitez, au sein duquel je réside, car moi l'Éternel je réside au milieu des enfants d'Israël. Et se présentèrent les chefs de maisons de la famille des fils de Galaad, fils de Machir, fils de Manassé, des familles des fils de Joseph, et ils parlèrent devant Moïse et devant les princes, chefs de maisons des enfants d'Israël, et dirent: L'Éternel a prescrit à mon seigneur de donner par le sort le pays en propriété aux enfants d'Israël, et mon seigneur a reçu de l'Éternel l'ordre d'accorder l'héritage de Tselophehad, notre frère, à ses filles. Si donc elles se marient à l'un des fils d'une autre Tribu des enfants d'Israël, leur héritage sera défalqué de l'héritage de nos pères et sera ajouté au lot de la Tribu à laquelle elles appartiendront, et il sera défalqué du lot que nous possédons. Et quand viendra le Jubilé pour les enfants d'Israël, leur héritage sera ajouté au lot de la Tribu dans laquelle elles seront, et leur héritage sera défalqué du lot de la Tribu de nos pères. Alors sur le commandement de l'Éternel, Moïse rendit cette ordonnance aux enfants d'Israël: La Tribu des fils de Joseph a raison dans ce qu'elle dit : Voici ce que prescrit l'Éternel quant aux filles de Tselophehad: elles peuvent épouser qui bon leur semblera; seulement elles doivent se marier dans une famille de la Tribu de leur père, afin qu'aucune propriété des enfants d'Israël ne passe d'une Tribu dans l'autre; mais les enfants d'Israël doivent chacun rester attachés à l'héritage de la Tribu de ses pères. Et toute fille, héritière d'une propriété dans les Tribus des enfants d'Israël, devra épouser quelqu'un d'une famille de la Tribu de son père, afin que les enfants d'Israël héritent chacun leur propriété paternelle et qu'aucun lot ne passe d'une Tribu dans l'autre, mais que chacune des Tribus des enfants d'Israël reste attachée à son héritage. Les filles de Tselophehad se conformèrent à l'ordre donné par l'Éternel à Moïse. Et Mahela, Tirtsa, et Hogla et Milca et Noa, filles de Tselophehad, devinrent femmes des fils des frères de leur père; c'est dans les familles des fils de Manassé, fils de Joseph, qu'elles se marièrent, et leur propriété resta dans la Tribu de la famille de leur père. Telles sont les ordonnances et les lois que l'Éternel prescrivit par l'organe de Moïse aux enfants d'Israël dans les plaines de Moab sur le Jourdain près de Jéricho. Ce sont ici les discours que Moïse adressa à tout Israël au delà du Jourdain dans le désert, dans la plaine vis-à-vis de Suph entre Paran et Thophel et Laban et Hatseroth et Dizahab. Il y a onze journées de marche de Horeb, par la route de la montagne de Séir, à Cadès-Barnéa. Et dans la quarantième année, dans le onzième mois, le premier jour du mois, Moïse exposa aux enfants d'Israël toutes les choses dont l'Éternel l'avait chargé pour eux, après qu'il eut défait Sihon, Roi des Amoréens, qui résidait à Hesbon, et Og, Roi de Basan, qui résidait à Astharoth, près de Edrei. Au delà du Jourdain, dans le pays de Moab, Moïse commença à expliquer cette Loi en ces termes : L'Éternel, notre Dieu, nous parla sur Horeb en ces termes : Vous avez assez séjourné dans cette montagne. Faisant volte-face mettez-vous en marche et gagnez les Monts Amoréens et tous les lieux adjacents de la plaine, de la montagne, du Pays-bas et du Midi et du bord de la mer, le pays des Cananéens et le Liban jusqu'au Grand-Fleuve, le fleuve Phrath. Voici, je vous livre ce pays, marchez à la conquête du pays que l'Éternel a juré à vos pères, à Abraham, à Isaac et à Jacob de leur donner et à leur race après eux. Et dans ce temps-là je vous dis: Je ne puis, à moi seul, être chargé de vous. L'Éternel, votre Dieu, vous a multipliés et voilà que vous êtes aujourd'hui égaux en nombre aux étoiles du ciel. Que l'Éternel, Dieu de vos pères, augmente mille fois votre nombre présent, et qu'il vous bénisse, comme Il vous l'a promis. Mais comment serais-je, à moi seul, chargé de votre poids et de votre fardeau et de vos contestations? Donnez-vous donc des hommes sages, intelligents et connus tirés de vos Tribus, et je les mettrai à votre tête. Et vous me répondîtes et dîtes: La chose que tu nous proposes de faire est bonne. Alors je pris les chefs de vos Tribus, hommes sages et connus, et je les préposai sur vous comme supérieurs, comme chefs de mille, et chefs de cent, et chefs de cinquante, et chefs de dix, et comme officiers de vos Tribus. Et dans le même temps je donnai à vos Juges mes instructions en ces termes: Donnez audience à vos frères en cause l'un avec l'autre, et dites justice entre un homme et son prochain et son étranger; ne faites point acception des personnes dans le jugement; écoutez le petit comme le grand; n'ayez peur de personne; car c'est le tribunal de Dieu. Et les causes qui seront trop difficiles pour vous, portez-les devant moi, pour que j'en connaisse. C'est ainsi que dans ce temps je vous prescrivis toutes les choses que vous aviez à faire. Puis étant partis d'Horeb nous parcourûmes tout le désert, ce grand et affreux désert que vous avez vu sur le chemin des Monts Amoréens, ainsi que l'Éternel, notre Dieu, nous l'avait commandé, et nous arrivâmes à Cadès-Barnéa. Et je vous dis: Vous êtes parvenus aux Monts Amoréens que l'Éternel, notre Dieu, va nous donner. Vois, l'Éternel, ton Dieu, t'a livré ce pays, montes-y, fais-en la conquête, comme te l'a dit l'Éternel, Dieu de tes pères; sois sans crainte et sans peur. Alors vous vîntes tous vous présenter à moi, et vous dîtes: Envoyons des hommes en avant de nous, qui examinent pour nous ce pays, et reviennent nous informer de la route par où nous devons y monter et des villes où nous arriverons. Et j'agréai la chose, et je choisis parmi vous douze hommes, un homme par Tribu. Et ils partirent et gravirent la montagne, et s'avancèrent jusqu'à la vallée d'Escol, et ils firent la reconnaissance de ce pays. Et ils prirent dans leurs mains des fruits de ce pays et nous les rapportèrent et nous rendirent compte en ces mots: C'est un bon pays que l'Éternel, notre Dieu, veut nous donner. Mais vous ne voulûtes pas y monter, et vous fûtes rebelles à l'ordre de l'Éternel, votre Dieu. Et murmurant dans vos tentes vous dîtes: C'est parce que l'Éternel nous hait, qu'il nous a retirés du pays d'Egypte pour nous livrer aux mains des Amoréens, afin de nous détruire. Où irons-nous? Nos frères ont amolli notre courage en disant: C'est un peuple plus nombreux et de plus haute taille que nous, ce sont des villes grandes et fortifiées jusqu'au ciel; et nous y avons aussi vu les fils des Anakites. Et je vous dis: Ne vous épouvantez pas et n'ayez pas peur d'eux. L'Éternel, votre Dieu, qui marche à votre tête, combattra lui-même pour vous, comme Il a toujours fait pour vous en Egypte à vos yeux, et dans le désert où tu as vu que l'Éternel, ton Dieu, t'a porté ainsi qu'un père porte son fils, tout le long de la route que vous avez parcourue, jusqu'à votre arrivée en ce lieu. Mais malgré cela vous n'eûtes pas foi dans l'Éternel, votre Dieu, qui vous précédait dans le trajet pour vous explorer un lieu où pouvoir camper, la nuit dans la colonne de feu pour vous faire voir la route que vous aviez à suivre, et le jour dans la nuée. Et l'Éternel entendit vos propos et se courrouça et prononça ce serment : Pas un de ces hommes dans cette race méchante ne verra ce beau pays que je promis par serment, de donner à leurs pères, sauf Caleb, fils de Jephunné; lui, il le verra et je lui donnerai la contrée qu'il a touchée de ses pieds, ainsi qu'à ses fils, parce qu'il a eu pour l'Éternel une pleine obéissance. Même contre moi l'Éternel fut irrité à cause de vous et Il dit: Toi non plus tu n'y entreras pas; Josué, fils de Nun, qui se tient debout en ta présence, lui, y entrera; encourage-le, car c'est lui qui en fera le partage à Israël. Et vos enfants desquels vous dites qu'ils seront un butin, et vos fils qui aujourd'hui n'ont pas la connaissance du bien et du mal, ce sont eux qui y entreront, et c'est à eux que je le donnerai, et eux qui en feront la conquête. Quant à vous, faites volte-face et partez pour le désert du côté de la Mer aux algues. Alors vous répondîtes et me dîtes: Nous avons péché contre l'Éternel, nous irons en avant et nous battrons absolument comme l'Éternel, notre Dieu, nous l'a commandé. Et vous ceignîtes chacun ses armes, et eûtes la témérité de vous avancer dans la montagne. Et l'Éternel me dit: Dis-leur: N'avancez pas, et ne livrez pas bataille, car je ne suis pas au milieu de vous, afin que vous ne soyez pas mis en déroute par vos ennemis. Et je vous parlai, mais vous n'écoutâtes point et vous contrevîntes à l'ordre de l'Éternel, et vous eûtes l'audace de vous avancer dans la montagne. Alors les Amoréens, habitants de cette montagne, sortirent à votre rencontre, et vous donnèrent la chasse comme font les abeilles et ils vous défirent en Séir jusqu'à Horma. Et vous revîntes et pleurâtes devant l'Éternel, mais l'Éternel n'écouta point votre voix et ne prit point garde à vous. Ainsi vous restâtes longtemps à Cadès, le temps que vous y avez passé. Faisant donc volte-face nous partîmes pour le désert du côté de la Mer aux Algues, comme l'Éternel me l'avait dit, et nous tournâmes longtemps autour de la montagne de Séir. Et l'Éternel me parla en ces termes : Vous avez assez tourné autour de cette montagne, dirigez-vous vers le Nord. Et donne au peuple cet ordre: Vous allez passer à la frontière de vos frères, les fils d'Esaü, établis en Séir, et ils ont peur de vous; aussi tenez-vous bien sur vos gardes! N'entrez pas en conflit avec eux, car je ne vous donnerai rien de leur pays, pas même l'espace de la plante d'un pied, car j'ai donné les montagnes de Séir en propriété à Esaü. Vous achèterez d'eux des vivres à prix d'argent pour avoir à manger, et aussi l'eau vous l'achèterez d'eux à prix d'argent pour votre boisson; car l'Éternel, ton Dieu, t'a béni dans tout le travail de tes mains: Il a surveillé ton voyage dans ce grand désert: voici quarante ans que l'Éternel, ton Dieu, a été avec toi, tu n'as manqué de rien. C'est pourquoi nous passâmes outre à distance de nos frères, les fils d'Esaü, établis en Séir, du chemin de la plaine, d'Elath et de Etsion-Géber, et tournant nous prîmes la direction du désert de Moab. Alors l'Éternel me dit: N'attaque pas Moab et n'engage pas le combat avec lui, car de son pays je ne t'accorde rien en propriété, puisque j'ai donné Ar en propriété aux fils de Lot. (Il était jadis habité par les Emites, peuple grand et nombreux et de haute taille, comme les Anakites; ils sont aussi regardés comme des géants, ainsi que les Anakites; et les Moabites les appellent Emites. Et jadis Séir fut habité par les Horites, et les fils d'Esaü les expulsèrent, et les exterminèrent de devant eux, et s'établirent à leur place, comme l'ont fait les Israélites dans leur pays de conquête que leur a donné l'Éternel.) Maintenant debout! et passez le torrent de Zared. Nous passâmes donc le torrent de Zared. Et le temps écoulé depuis notre départ de Cadès-Barnéa jusqu'à notre passage du torrent de Zared fut de trente-huit ans, ayant duré jusqu'à ce que toute la génération des hommes de guerre fut disparue du camp, comme l'Éternel leur en avait fait le serment. Et la main de l'Éternel aussi agit contre eux pour les faire disparaître du milieu du camp jusqu'à leur extinction. Et lorsque tous les gens de guerre furent disparus du peuple, étant morts, l'Éternel me parla en ces termes : Tu vas passer maintenant à la frontière de Moab, à Ar, et te rapprocher des fils d'Ammon; ne les attaque pas et n'entre pas en conflit avec eux; car du pays des fils d'Ammon je ne t'accorde rien en propriété, puisque je l'ai donné en propriété aux fils de Lot. (Il est aussi regardé comme un pays de géants; jadis des géants l'habitaient, et les Ammonites les appellent Zamsumites, peuple grand et nombreux et de haute taille, comme les Anakites, et l'Éternel les extermina de devant eux, et ils les expulsèrent et s'établirent à leur place, comme Il avait fait pour les fils d'Esaü établis en Séir, lorsqu'il détruisit les Horites devant eux; et ils les chassèrent et se sont établis à leur place jusqu'aujourd'hui. Et les Avites qui habitaient dans des bourgs jusqu'à Gaza furent détruits par des Caphthorites venus de Caphthor, qui s'établirent à leur place.) Levez-vous, partez et passez le torrent de l'Arnon. Voici, je livre entre tes mains Sihon, Roi de Hesbon, l'Amoréen et son pays: commence! fais-en la conquête, et engage le combat avec lui. Aujourd'hui je commence à inspirer de toi une terreur et une peur telle à tous les peuples qui sont sous le ciel entier, qu'au bruit de ta renommée ils seront terrifiés et angoissés par toi. Alors, du désert de Kedémoth, j'envoyai des messagers à Sihon, Roi de Hesbon, avec des paroles de paix, en ces termes : Laisse-moi passer par ton pays! je ne suivrai que la grand'route, sans m'écarter ni à droite ni à gauche. Tu me vendras des vivres à prix d'argent pour ma nourriture, et tu me fourniras de l'eau contre de l'argent pour ma boisson; je ne passerai que de mes pieds; ainsi en ont agi avec moi les fils d'Esaü établis en Séir, et les Moabites établis à Ar, jusqu'à ce qu'ayant passé le Jourdain je sois dans le pays que nous donne l'Éternel, notre Dieu. Mais Sihon, Roi de Hesbon, ne voulut pas nous laisser passer chez lui; car l'Éternel, ton Dieu, avait roidi son esprit et endurci son cœur pour le livrer entre tes mains, comme [on le voit] aujourd'hui. Et l'Éternel me dit: Vois, je commence aujourd'hui à te livrer Sihon et son pays; commence la conquête par la conquête de son pays. Et Sihon sortit à notre rencontre, lui et tout son peuple, pour nous attaquer à Jahaths. Mais l'Éternel, notre Dieu, nous le livra, et nous le vainquîmes lui et ses fils et tout son peuple, nous emparant en même temps de toutes ses villes; et nous dévouâmes toute ville, hommes, femmes et enfants, sans laisser survivre aucun réchappé. Seulement nous fîmes notre butin du bétail et de la dépouille des villes prises par nous. Depuis Aroër située sur le bord du torrent de l'Arnon et la ville dans la vallée, jusqu'à Galaad il n'y eut pas une ville trop haut placée pour nous. L'Éternel, notre Dieu, nous livra tout. Seulement tu ne t'es pas approché du pays des Ammonites, de tous les bords du torrent de Jabbok, ni des villes de la montagne ni d'aucun des lieux que l'Éternel, notre Dieu, nous avait interdits. Et étant partis nous montâmes du côté de Basan; alors vint à notre rencontre Og, Roi de Basan, lui et tout son peuple pour nous attaquer à Edrei. Et l'Éternel me dit: Ne le redoute pas, car je livre entre tes mains, et lui et tout son peuple et son pays, et tu le traiteras comme tu as traité Sihon, Roi des Amoréens, qui résidait à Hesbon. L'Éternel, notre Dieu, livra, donc aussi entre nos mains Og, Roi de Basan, et tout son peuple, et nous le battîmes jusqu'à ne lui laisser aucun réchappé. Et en même temps nous prîmes toutes ses villes; il n'y eut pas une place que nous ne leur enlevâmes, soixante villes, tout le canton d'Argob, royaume de Og en Basan. Toutes ces villes, à l'exception des villes rurales, très nombreuses, étaient munies de hautes murailles, de portes et de barres. Et nous les dévouâmes, comme nous l'avions fait à Sihon, Roi de Hesbon, dévouant toutes villes, hommes, femmes et enfants. Mais nous fîmes notre butin de la totalité du bétail et des dépouilles des villes. C'est ainsi qu'en ce temps-là nous conquîmes le pays sur les deux rois des Amoréens au delà du Jourdain depuis le torrent de l'Arnon jusqu'au mont Hermon (les Sidoniens donnent à l'Hermon le nom de Sirion et les Amoréens celui de Sénir), toutes les villes de la plaine, et tout Galaad et tout Basan jusqu'à Salcha et Edrei, villes du royaume de Og en Basan. (Og, Roi de Basan, était le seul survivant du reste des géants; voici, son lit, lit de fer, n'est-il pas à Rabba dans le pays des fils d'Ammon, ayant neuf coudées de longueur et quatre coudées de largeur, coudée d'homme?) Et dans ce temps-là nous conquîmes ce pays depuis Aroër sur l'Arnon. Et la moitié de la montagne de Galaad avec ses villes, je la donnai aux Rubénites et. aux Gadites; et le reste de Galaad et tout Basan, royaume de Og, je le donnai à la demi-Tribu de Manassé, tout le canton d'Argob, Basan tout entier; c'est ce qui s'appelle le pays des géants. Jaïr, fils de Manassé, conquit tout le canton d'Argob jusqu'aux frontières des Gesurites et des Maachathites, et il y donna, à Basan, d'après son nom, le nom de bourgs de Jaïr, jusqu'aujourd'hui. Et à Machir je donnai Galaad. Et aux Rubénites et aux Gadites, je donnai une partie de Galaad et jusqu'au torrent de l'Arnon, ce qui est en dedans du torrent et le territoire adjacent, jusqu'au Jabbok, torrent frontière des fils d'Ammon, et la plaine et le Jourdain et le territoire adjacent depuis Kinnéreth jusqu'à la mer de la plaine, la Mer-Salée, au pied du Pisga, à l'Orient. En ce temps-là je vous donnai ce commandement: L'Éternel, votre Dieu, vous a livré ce pays pour le conquérir. Il faut que vous, tout ce que vous avez de guerriers, vous marchiez armés en tête de vos frères, les fils d'Israël. Vos femmes, vos enfants et vos troupeaux seuls (je sais que vous avez de nombreux troupeaux) resteront dans vos villes que je vous ai données, jusqu'à ce que l'Éternel ait accordé à vos frères le repos comme à vous, et qu'eux aussi aient conquis le pays que l'Éternel, votre Dieu, leur donne au delà du Jourdain; alors vous pourrez chacun de vous revenir dans votre conquête que je vous ai donnée. Et dans ce temps je donnai mes instructions à Josué en ces termes: Tes yeux ont vu tout ce que l'Éternel, votre Dieu, a fait à ces deux Rois: ainsi fera l'Éternel à tous les royaumes que tu vas envahir. Ne les redoutez pas, car l'Éternel, votre Dieu, lui-même combattra pour vous. Et dans ce même temps je fis à l'Éternel cette supplication : Seigneur, Éternel, tu as commencé à montrer à ton serviteur ta majesté et ta main puissante; car où est dans les Cieux et sur la terre un Dieu qui fasse rien de pareil à tes œuvres et à tes exploits? Oh! permets aussi que je passe et que je voie ce beau pays de l'autre côté du Jourdain, ces belles montagnes et le Liban! Mais l'Éternel se courrouça contre moi à cause de vous, et Il ne m'exauça pas, et l'Éternel me dit: C'est assez! ne me parle plus de cette affaire. Monte au sommet du Pisga, puis porte tes regards à l'occident et au septentrion et au midi et à l'orient, et contemple de tes yeux; car tu ne passeras pas ce Jourdain. Et laisse tes instructions à Josué, affermis et fortifie-le; car c'est lui qui marchera à la tête de ce peuple, et qui leur partagera le pays que tu verras. Nous demeurâmes donc dans la vallée vis-à-vis de Beth-Pehor. Et maintenant, Israël, écoute les statuts et les lois que je vous inculque pour les observer, afin que vous viviez et parveniez à conquérir le pays que vous donne l'Éternel, Dieu de vos pères. Ne faites aux commandements que je vous donne, aucune addition, ni aucun retranchement, gardant les commandements de l'Éternel, votre Dieu, que je vous prescris. Vos yeux ont vu ce que l'Éternel a fait à l'occasion de Bahal-Pehor; car tous les hommes qui se firent les sectateurs de Bahal-Pehor, l'Éternel, ton Dieu, les extermina du milieu de toi, tandis que vous qui êtes restés attachés à l'Éternel, votre Dieu, vous êtes tous en vie aujourd'hui. Voici, je vous ai enseigné des statuts et des lois, comme l'Éternel, mon Dieu, m'a ordonné, pour que vous vous y conformiez dans le pays dont vous venez faire la conquête. Gardez-les donc et pratiquez-les, car ce sera votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peuples, qui entendront parler de tous ces statuts et diront: Il n'y a de peuple sage et intelligent que cette grande nation-là. Car quelle est la grande nation dont la Divinité soit aussi près, que l'Éternel, notre Dieu, l'est de nous, toutes les fois que nous l'invoquons? Et quelle est la grande nation qui ait des statuts et des lois justes comme toute cette Loi que je vous propose en ce jour? Seulement prends garde à toi et veille bien sur toi-même pour ne pas oublier les choses que tes yeux ont vues, afin qu'elles ne sortent pas de ton cœur pendant toute la durée de ta vie; mais que tu les fasses connaître à tes fils et aux fils de tes fils, cette journée [surtout] où tu parus devant l'Éternel, ton Dieu, en Horeb, lorsque l'Éternel me dit: Assemble-moi ce peuple, afin que je leur fasse entendre mes Paroles qu'ils apprendront pour me craindre pendant toute la durée de leur vie sur la terre, et qu'ils enseigneront à leurs enfants. Alors vous vous êtes approchés et tenus debout au pied de la montagne, et la montagne était embrasée d'un feu qui s'élevait jusqu'au sein des Cieux, entre les ténèbres, les nuages et l'obscurité. Et du centre du feu l'Éternel vous parla; vous entendiez le son des paroles, mais vous ne vîtes aucune figure: il n'y avait qu'une voix. Et Il vous promulgua son alliance qu'il vous ordonnait d'observer, les Dix Paroles, et Il les écrivit sur deux tables de pierre. Et dans ce même temps l'Éternel m'ordonna de vous enseigner des statuts et des lois, pour que vous les pratiquiez dans le pays où vous allez passer pour en faire la conquête. Ainsi, veillez bien sur vous-mêmes, puisque vous ne vîtes aucune figure le jour où l'Éternel vous parla en Horeb du milieu du feu, afin de ne pas vous pervertir et de ne pas vous faire d'idole, image d'une figure quelconque, point d'effigie d'un mâle ou d'une femelle, d'effigie d'aucun animal terrestre, d'effigie d'aucun oiseau ailé qui vole dans le ciel, d'effigie de rien qui rampe sur le sol, d'effigie d'aucun poisson habitant des eaux au-dessous de la terre; et afin de ne pas élever tes yeux vers le ciel pour te laisser entraîner par l'aspect du soleil, de la lune et des astres et de toute l'armée des Cieux à les adorer et à les servir, eux, que l'Éternel, ton Dieu, a donnés en partage à tous les peuples sous le ciel entier. Car l'Éternel vous a pris et vous a retirés de la fournaise de fer, de l'Egypte, pour que vous fussiez son peuple particulier, comme [vous l'êtes] dans ce jour. Et l'Éternel se courrouça contre moi à cause de vous et jura que je ne passerai point le Jourdain et n'entrerai point dans le beau pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne en propriété; car je dois mourir dans ce pays-ci et ne passerai point le Jourdain; mais vous, vous le passerez, et vous ferez la conquête de cet excellent pays. Veillez sur vous afin de ne pas oublier l'alliance de l'Éternel, votre Dieu, qu'il a conclue avec vous, et de ne vous faire aucune idole, aucune effigie de rien de ce que l'Éternel, ton Dieu, t'a interdit. Car l'Éternel, ton Dieu, est un feu dévorant, un Dieu jaloux. Lorsque vous aurez eu des enfants et des petits-enfants et que vous serez établis dans le pays, si vous vous corrompez, si vous vous fabriquez quelque image ou une effigie quelconque, et faites ainsi ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, ton Dieu, pour le provoquer, je prends aujourd'hui à témoin contre vous les Cieux et la terre que vous serez bientôt exterminés du pays dont, après le passage du Jourdain, vous ferez la conquête; vous n'y passerez pas de longs jours, mais vous serez détruits, exterminés. Et l'Éternel vous disséminera parmi les peuples et vous survivrez en petit nombre au milieu des nations où l'Éternel vous emmènera; et là, vous servirez des dieux, ouvrage des mains de l'homme, le bois et la pierre, qui ne voient, ni n'entendent, ni ne mangent, ni n'odorent. Mais de là tu chercheras l'Éternel, ton Dieu, et tu le trouveras si tu le cherches de tout ton cœur et de toute ton âme. Dans ta détresse et lorsque toutes ces choses t'atteindront dans la suite des temps, tu reviendras à l'Éternel, ton Dieu, et tu écouteras sa voix. Car c'est un Dieu miséricordieux, que l'Éternel, ton Dieu; Il ne te laissera pas, ne te perdra pas, et n'oubliera pas l'alliance de tes pères, qu'il leur a jurée. Hé! demande en effet aux temps primitifs qui t'ont précédé, depuis le jour où Dieu créa des hommes sur la terre, et d'une extrémité du ciel à l'autre, si jamais advint si grande chose, ou s'il en a été entendu une pareille, si jamais peuple ouït la voix d'un Dieu parlant du milieu du feu, comme tu l'as ouïe, et en demeurant en vie! ou si jamais un Dieu tenta de venir se choisir une nation au sein d'une autre, par des épreuves, des signes et des prodiges, et la guerre, et d'une main forte et d'un bras étendu, et par des exploits grands et terribles, comme tout ce qu'a fait pour vous l'Éternel, votre Dieu, en Egypte devant vos yeux. Tu en as été rendu spectateur pour reconnaître que l'Éternel est Dieu et que hors lui il n'en est point. Des Cieux Il t'a fait entendre sa voix pour t'instruire, et sur la terre Il t'a fait voir son feu majestueux, et c'est du feu que tu entendis sortir ses paroles. Et parce qu'il aima tes pères et qu'il fit choix de leur race après eux, en personne et par sa grande vertu Il te fit sortir de l'Egypte pour chasser devant toi des nations grandes et fortes plus que toi, pour t'amener, pour te donner leur pays en propriété, comme [il arrive] aujourd'hui. Reconnais donc maintenant et mets-le dans ton cœur, que l'Éternel est Dieu, en haut dans les Cieux, et en bas sur la terre, qu'il n'en est pas d'autre. Et garde ses statuts et ses commandements que je te prescris en ce jour, afin que tu sois heureux toi et tes fils après toi, et que tu passes de longs jours dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne pour toujours. Alors Moïse sépara trois villes au delà du Jourdain vers le soleil levant, dans lesquelles pût se réfugier l'homicide qui aurait tué son prochain sans intention, et sans avoir été son ennemi ni d'hier ni d'avant-hier, afin qu'il pût se réfugier dans l'une de ces villes, et conserver la vie, Betser, dans le désert, dans la contrée de la plaine pour les Rubénites, et Ramoth en Galaad pour les Gadites, et Golan en Basan pour les Manassites. Et voici la Loi que Moïse présenta aux enfants d'Israël, voici les ordonnances, les statuts et les lois que Moïse adressa aux enfants d'Israël à leur sortie de l'Egypte, au delà du Jourdain, dans la vallée, vis-à-vis de Beth-Pehor, dans le pays de Sihon, Roi des Amoréens qui résidait à Hesbon, que battirent Moïse et les enfants d'Israël à leur sortie de l'Egypte. Et ils conquirent son pays et le pays de Og, Roi de Basan, des deux rois des Amoréens au delà du Jourdain, au soleil levant, depuis Aroër située sur la rive du torrent de l'Arnon, jusqu'au mont Sijon qui est l'Hermon, et toute la plaine au delà du Jourdain à l'orient et jusqu'à la mer de la plaine au pied du Pisga. Et Moïse convoqua tous les Israélites et leur dit: Écoute, Israël, les statuts et les lois que je vais redire à vos oreilles en ce jour, et apprenez-les et veillez à les pratiquer. L'Éternel, notre Dieu, conclut avec nous une alliance en Horeb. Ce n'est pas avec nos pères que l'Éternel conclut cette alliance, mais avec nous, nous ici présents et tous vivant aujourd'hui. L'Éternel vous parla face à face sur la montagne du milieu du feu. J'étais alors intermédiaire entre l'Éternel et vous, pour vous transmettre la parole de l'Éternel, car vous eûtes peur à l'aspect du feu et vous ne montâtes point sur la montagne. Et Il dit : Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui t'ai retiré du pays d'Egypte, de la maison de servitude. Tu n'auras point d'autres dieux en face de moi. Tu ne te feras point de sculpture, aucune effigie de ce qui est en haut dans le ciel et en bas sur la terre et dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne les adoreras point et ne te laisseras point aller à les servir, car je suis l'Éternel, ton Dieu, un Dieu jaloux qui châtie l'iniquité des pères sur les fils et sur la troisième et sur la quatrième génération de ceux qui me haïssent et qui fais grâce à la millième génération de ceux qui m'aiment et gardent mes commandements. Tu ne proféreras pas le nom de l'Éternel, ton Dieu, légèrement, car l'Éternel ne laissera point impuni celui qui proférera son nom légèrement. Observe le jour du repos pour le sanctifier, comme l'Éternel, ton Dieu, te l'a commandé. Six jours tu travailleras et feras tout ton travail. Mais le septième jour est le sabbat de l'Éternel, ton Dieu: tu ne feras aucun travail, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni la servante, ni ton bœuf, ni ton âne, ni aucun de tes bestiaux, ni ton étranger qui est dans tes Portes, afin que ton serviteur et ta servante se reposent, ainsi que toi, te souvenant que tu fus esclave au pays d'Egypte et que l'Éternel, ton Dieu, t'a retiré de là d'une main forte et d'un bras étendu; c'est pourquoi l'Éternel, ton Dieu, t'a commandé d'observer le jour du repos. Honore ton père et ta mère, comme te l'a commandé l'Éternel, ton Dieu, afin que tes jours se prolongent et que tu sois heureux dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne. Tu ne seras point meurtrier. Tu ne seras point adultère. Tu ne seras point larron. Tu ne seras point faux témoin contre ton prochain. Et tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, et tu ne convoiteras point la maison de ton prochain, ni son champ, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain. Telles sont les Paroles que l'Éternel a dites à toute votre Assemblée sur la montagne, du milieu du feu, de la nuée, de l'obscurité, à haute voix; et Il ne l'a plus fait; et Il les écrivit sur deux Tables de pierre qu'il me donna. Et comme vous entendîtes cette voix sortant de l'obscurité, et comme un feu embrasait la montagne, vous vous approchâtes de moi, tous vos Chefs de Tribus et vos Anciens, et vous dîtes: Voilà que l'Éternel, notre Dieu, nous a fait voir sa gloire et sa majesté, et nous avons entendu sa voix sortir du feu; en ce jour nous avons vu que Dieu parle à l'homme, et que celui-ci peut vivre. Or maintenant pourquoi mourrions-nous? car ce grand feu nous consumera; si nous continuons à ouïr encore la voix de l'Éternel, notre Dieu, nous mourrons. Car en toute chair qui pourrait entendre comme nous la voix du Dieu vivant parlant du milieu du feu et vivre? Va, toi, plus près, et écoute tout ce que dira l'Éternel, notre Dieu, et toi, tu nous rediras tout ce que t'aura dit l'Éternel, notre Dieu, et nous voulons l'écouter et le faire. Et l'Éternel entendit vos discours, quand vous me parliez. Et l'Éternel me dit: J'ai entendu les paroles que ce peuple t'a adressées; tout ce qu'ils ont dit, est bien. Puisse leur cœur rester tel pour me craindre et garder tous mes commandements dans tous les temps, afin qu'ils soient heureux, eux et leurs enfants éternellement! Va et dis-leur: Retournez-vous-en dans vos tentes. Mais, toi, reste ici avec moi et je te dirai la totalité des commandements, des statuts et des lois que tu leur enseigneras, afin qu'ils les pratiquent dans le pays que je vais leur donner en propriété. Veillez donc à vous conformer aux ordres de l'Éternel, votre Dieu, ne déviez ni à droite ni à gauche; suivez entièrement la voie que vous a prescrite l'Éternel, votre Dieu, afin que vous viviez, et soyez heureux, et ayez de longs jours dans le pays dont vous ferez la conquête. Et voici les commandements, les statuts et les lois que l'Éternel, votre Dieu, a ordonné de vous enseigner pour que vous les pratiquiez dans le pays où vous allez passer pour le conquérir, et afin que tu craignes l'Éternel, ton Dieu, observant tous ses statuts et ses commandements que je te prescris, toi et ton fils et le fils de ton fils, tous les jours de ta vie, afin que tu aies de longs jours. Écoute donc, Israël, et veille à les pratiquer, afin que tu sois heureux et que vous preniez un grand accroissement, puisque l'Éternel, Dieu de tes pères, t'a promis un pays découlant de lait et de miel. Écoute, Israël! l'Éternel est notre Dieu, l'Éternel seul. Aime donc l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta puissance. Et aie à cœur toutes ces choses que je te prescris en ce jour. Et inculque-les à tes fils, et parles-en, et assis dans ta maison, et cheminant en voyage, et en te couchant et en te levant. Attache-les comme un signe à ta main et porte-les comme bandelettes entre tes yeux. Inscris-les sur les piliers de ta maison, et à tes portes. Et lorsque l'Éternel, ton Dieu, t'aura introduit dans le pays qu'il a juré à tes pères, à Abraham, à Isaac et à Jacob de te donner, dans de grandes et belles villes que tu n'as point bâties, dans des maisons pleines de tous les biens, que tu n'as point remplies, auprès de fontaines creusées que tu n'as point creusées, dans des vignes et des olivaies que tu n'as point plantées, et lorsque tu mangeras et te rassasieras, prends garde à toi, de peur d'oublier l'Éternel qui t'a retiré du pays d'Egypte, de la maison de servitude. Crains l'Éternel, ton Dieu, et le sers, et jure par son nom. Ne suivez pas d'autres dieux parmi les dieux des peuples de vos alentours; car c'est un Dieu jaloux au milieu de vous, que l'Éternel, notre Dieu; de peur que la colère de l'Éternel, ton Dieu, ne s'allume contre toi et qu'il ne vous fasse disparaître de la surface de la terre. Ne tentez pas l'Éternel, votre Dieu, comme vous l'avez tenté à Massa; gardez, gardez les commandements de l'Éternel, votre Dieu, et ses ordonnances et ses statuts qu'il t'a prescrits. Et fais ce qui est droit et bien aux yeux de l'Éternel, afin que tu sois heureux et que tu parviennes à faire la conquête du beau pays que l'Éternel promit par serment à tes pères et qu'il chasse tous tes ennemis devant toi, comme l'a dit l'Éternel. Lorsque dans l'avenir ton fils t'interrogera en disant: Qu'est-ce que ces ordonnances, ces statuts et ces lois que vous a prescrites l'Éternel, notre Dieu? dis à ton fils: Nous étions esclaves de Pharaon en Egypte et l'Éternel nous a retirés de l'Egypte d'une main forte, et l'Éternel a opéré des signes et des prodiges grands et funestes pour l'Egypte, pour Pharaon et pour toute sa maison, sous nos yeux; et nous, Il nous a retirés de là pour nous amener ici, et nous donner le pays qu'il avait promis par serment à nos pères. Et l'Éternel nous a commandé de pratiquer tous ces statuts, de craindre l'Éternel, notre Dieu, pour être heureux tout le temps de notre vie, ainsi qu'[il arrive] aujourd'hui. Et ce sera pour nous une justice que de veiller à accomplir tous ces commandements, devant l'Éternel, notre Dieu, ainsi qu'il nous l'a prescrit. Lorsque l'Éternel, ton Dieu, t'aura introduit dans le pays vers lequel tu t'avances pour en faire la conquête et qu'il chassera devant toi des nations nombreuses, les Héthiens et les Gergésites, et les Amoréens et les Cananéens et les Perizzites et les Hévites, et les Jébusites, sept nations plus nombreuses et plus fortes que toi, et que l'Éternel, ton Dieu, te les livrera, et que tu les auras vaincues, tu les dévoueras, et tu ne leur accorderas ni capitulation, ni merci. Et tu ne contracteras point d'alliance avec eux, tu ne donneras pas tes filles à leurs fils, et tu ne prendras pas leurs filles pour tes fils, car ils détacheraient de moi tes fils qui se mettraient à servir d'autres dieux; et alors la colère de l'Éternel s'allumerait contre vous et vous détruirait bien vite. Voici, au contraire, comment vous les traiterez: vous démolirez leurs autels, briserez leurs colonnes, abattrez leurs Aschères, et brûlerez au feu leurs idoles. Car tu es un peuple consacré à l'Éternel, ton Dieu; l'Éternel, ton Dieu, t'a choisi pour être son peuple particulier, entre tous les peuples qui sont sur la surface de la terre; ce n'est pas parce que vous êtes supérieurs en nombre à tous les peuples, que l'Éternel s'est attaché à vous, et a fait choix de vous, car vous êtes le moins grand de tous les peuples; mais c'est parce que l'Éternel vous aime et qu'il garde le serment juré à vos pères, que l'Éternel vous a retirés avec une main forte et délivrés de la maison de servitude et de la main de Pharaon, Roi d'Egypte. Reconnais donc que l'Éternel, ton Dieu, est le Dieu, le Dieu fidèle qui garde son alliance et sa dilection à ceux qui l'aiment et gardent ses commandements, jusqu'à la millième génération, mais qui use de représailles directes envers ceux qui le haïssent, en les faisant périr; Il n'use pas de délais envers ceux qui le haïssent; ses représailles sont directes. Ainsi, garde les commandements et les statuts et les lois que je te prescris en ce jour, pour les pratiquer. Et en retour de votre docilité à ces lois, et de votre application à les pratiquer, l'Éternel, ton Dieu, te gardera aussi l'alliance et la dilection qu'il promit par serment à tes pères; et Il t'aimera, te bénira, te multipliera et bénira le fruit de tes flancs et le fruit de ton sol, ton blé et ton moût et ton huile et la progéniture de tes vaches et les portées de tes brebis, dans le pays qu'il jura à tes pères de te donner. Tu seras béni plus que tous les peuples; chez toi et dans tes troupeaux il n'y aura ni mâle impuissant, ni femelle stérile. Et l'Éternel éloignera de toi toute maladie, et Il ne t'infligera aucune de ces malignes consomptions de l'Egypte, que tu connais, et Il les fera subir à tous ceux qui te haïssent. Et tu dévoreras tous les peuples que l'Éternel, ton Dieu, va te livrer: ne les regarde pas avec pitié, et ne sers pas leurs dieux, car ce serait un piège pour toi. Si tu dis dans ton cœur: Ces nations sont plus nombreuses que moi, comment pourrai-je les chasser? ne les redoute pas; rappelle le souvenir de ce que l'Éternel, ton Dieu, a fait à Pharaon et à toute l'Egypte, les grandes épreuves que tes yeux ont vues, les signes et les prodiges; et la main forte et le bras étendu, avec lesquels l'Éternel, ton Dieu, opéra ta sortie: ainsi fera l'Éternel, ton Dieu, à tous les peuples que tu redoutes. Et l'Éternel, ton Dieu, enverra aussi contre eux les frelons, jusqu'à l'extermination des survivants et de ceux qui se cachent devant toi. Sois sans peur devant eux, car l'Éternel, ton Dieu, Dieu grand et redoutable, est au milieu de toi. Et l'Éternel, ton Dieu, chassera ces nations de devant toi peu à peu; tu ne pourras les anéantir rapidement, afin que les bêtes des champs multipliées ne t'assaillent pas. Et l'Éternel, ton Dieu, te les livrera, et Il les troublera par une grande épouvante jusqu'à ce qu'elles soient exterminées. Et Il livrera leurs rois entre tes mains, et tu feras disparaître leurs noms de dessous les cieux; nul ne te tiendra tête, jusqu'à ce que tu les aies anéantis. Vous brûlerez au feu les images de leurs dieux; ne convoite pas l'or et l'argent qui les recouvre, ni n'en fais ta proie, de peur que tu ne sois pris à leur piège, car ils sont l'abomination de l'Éternel, ton Dieu. Et n'introduis point l'abomination dans ta maison, afin que tu ne tombes pas sous l'interdit comme eux; tu dois en avoir horreur comme abomination; car c'est chose dévouée. Gardez, pour les pratiquer, tous les commandements que je vous prescris en ce jour, afin que vous viviez et vous multipliiez, et parveniez à conquérir le pays que l'Éternel a promis par serment à vos pères. Et souviens-toi de tout le trajet dans lequel l'Éternel, ton Dieu, t'a engagé durant ces quarante années dans le désert, pour t'humilier, pour t'éprouver, pour connaître ce qu'il y a dans ton cœur, et savoir si tu observeras ou non ses commandements. Il t'a donc humilié, fait sentir la faim, et Il t'a nourri de la manne que tu ne connaissais pas et que ne connurent pas tes pères, afin de te montrer que ce n'est pas du pain seul que l'homme vit, mais que, de tout ce qui procède de la bouche de l'Éternel, l'homme peut vivre. Tes habits ne se sont point usés sur toi, et tes pieds n'ont point enflé durant ces quarante ans. Tu dois reconnaître en ton cœur que, comme un père élève son fils, ainsi l'Éternel, ton Dieu, t'élève : garde donc les commandements de l'Éternel, ton Dieu, pour marcher dans ses voies et pour le craindre. Car l'Éternel, ton Dieu, t'amène dans un beau pays, pays de cours d'eaux, de sources et de lacs, qui jaillissent dans les vallées et dans les montagnes, pays de froment, d'orge, de vigne et de figuiers et de grenadiers, pays d'oliviers donnant l'huile, et de miel, pays où tu n'auras pas une nourriture mesquine, où tu ne manqueras de rien, pays dont les pierres sont du fer, et des montagnes duquel tu extrairas l'airain. Et quand tu auras mangé à rassasiement, tu béniras l'Éternel, ton Dieu, pour le beau pays qu'il t'a donné. Sois sur tes gardes pour ne pas oublier l'Éternel, ton Dieu, et ne pas négliger ses commandements, ses lois et ses statuts que je te prescris en ce jour, de peur que, mangeant à rassasiement, bâtissant de belles maisons et y habitant, et possédant du gros et du menu bétail qui se multiplie, de l'or et de l'argent qui s'augmente aussi bien que tout ton avoir, ton cœur ne s'élève et que tu n'oublies l'Éternel, ton Dieu, qui t'a retiré du pays d'Egypte, de la maison de servitude, qui t'a guidé au travers du désert vaste et terrible, des serpents venimeux, des scorpions, des lieux arides et sans eau, qui a fait sourdre pour toi l'eau du caillou du rocher, qui dans le désert t'a nourri de la manne inconnue de tes pères, pour t'humilier et pour t'éprouver, et pour te faire du bien dans la suite; et que tu ne dises pas en ton cœur: Mes forces et la vigueur de mes mains m'ont acquis toute cette richesse. Souviens-toi de l'Éternel, ton Dieu, car c'est lui qui te donne la force de faire des actes de bravoure, dans le but de mettre à effet son alliance qu'il jura à tes pères, comme [il arrive] aujourd'hui. Et si tu oublies l'Éternel, ton Dieu, et que tu suives d'autres dieux pour les servir et les adorer, je proteste aujourd'hui contre vous que vous périrez; de même que les nations que l'Éternel va détruire devant vous, ainsi vous périrez pour n'avoir pas été dociles à la voix de l'Éternel, votre Dieu. Écoute, Israël, tu vas aujourd'hui passer le Jourdain pour marcher à la conquête de nations grandes et fortes plus que toi, de villes grandes et fortifiées jusques au ciel, du peuple des Anakites, grand et de haute taille que tu connais et duquel tu as ouï dire: Qui tiendrait tête aux Anakites? Or, sache maintenant que c'est l'Éternel, ton Dieu, qui marchera à votre tête, en feu dévorant; c'est lui qui les détruira, lui qui les fera plier devant toi, et tu les chasseras et les extermineras bien vite, comme l'Éternel te l'a promis. Ne dis pas en ton cœur, lorsque l'Éternel, ton Dieu, les dissipera devant toi: C'est à raison de ma justice que l'Éternel m'a fait parvenir à la conquête de ce pays; quand c'est à raison de l'impiété de ces nations-là que l'Éternel les chasse devant toi. Ce n'est pas à raison de ta justice et de la droiture de ton cœur que tu viens conquérir leur pays, mais c'est à raison de l'impiété de ces nations-là que l'Éternel, ton Dieu, les chasse devant toi, et afin de mettre à effet la promesse que l'Éternel fit par serment à tes pères, à Abraham, à lsaac et à Jacob. Reconnais donc que ce n'est pas pour ta justice que l'Éternel, ton Dieu, te donne ce beau pays pour en faire la conquête; car tu es un peuple au col roide. Rappelle-toi, n'oublie pas comment tu as provoqué la colère de l'Éternel, ton Dieu, dans le désert; depuis le jour que tu es sorti du pays d'Egypte jusqu'à votre arrivée en ce lieu-ci, vous avez été en rébellion contre l'Éternel. Et en Horeb vous avez irrité l'Éternel, et Il s'est courroucé contre vous au point de penser à vous détruire, lorsque je montai à la montagne pour recevoir les Tables de pierre, Tables de l'alliance que l'Éternel concluait avec vous. Et je demeurai sur la montagne quarante jours et quarante nuits sans manger de pain et sans boire d'eau; et l'Éternel me donna les deux Tables de pierre écrites du doigt de Dieu et portant le texte de toutes les paroles que l'Éternel vous avait dites sur la montagne, du milieu du feu le jour de l'Assemblée. Et au bout des quarante jours et des quarante nuits, l'Éternel me donna les deux Tables de pierre, Tables de l'alliance, et l'Éternel me dit: Lève-toi, hâte-toi de descendre d'ici, car ton peuple, que tu as retiré de l'Egypte, forfait; ils ont bientôt quitté la voie que je leur avais prescrite: ils se sont fabriqué une idole de fonte. Puis l'Éternel me parla en ces termes: Je considère ce peuple-là; et, voici, c'est un peuple au col roide; ne m'arrête pas! je veux les anéantir et effacer leur nom de dessous les Cieux, et faire de toi un peuple plus fort et plus grand que lui. Me retournant donc je descendis de la montagne, les deux Tables de l'alliance dans mes deux mains, et le feu embrasait la montagne. Et je vis! et voilà que vous aviez péché contre l'Éternel, votre Dieu, vous vous étiez fait un veau de fonte; vous aviez bientôt quitté la voie que vous avait prescrite l'Éternel. Alors saisissant les deux Tables je les jetai hors de mes deux mains et les brisai sous vos yeux. Ensuite je m'abattis devant l'Éternel, comme auparavant, quarante jours et quarante nuits, sans manger de pain ni boire d'eau, à cause de tous vos péchés que vous aviez commis en faisant ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, pour l'irriter. Car j'appréhendais, vu la colère et le courroux dont l'Éternel était animé contre vous au point de vouloir vous anéantir, mais l'Éternel m'exauça encore cette fois. Et l'Éternel était aussi tellement irrité contre Aaron qu'il voulait le détruire, et j'intercédai alors aussi pour Aaron. Et l'objet de votre péché, le veau que vous aviez fait, je le pris et je le brûlai au feu; et l'ayant concassé et bien trituré jusqu'à le réduire en poudre menue, j'en jetai la poudre dans la rivière qui descend de la montagne. Et à Thabeèra et à Massa et aux tombeaux de la convoitise vous excitâtes la colère de l'Éternel, et aussi lorsque l'Éternel vous envoyait de Cadès-Barnéa en disant: Montez et faites la conquête du pays que je vous ai donné; vous fûtes rebelles à l'ordre de l'Éternel, votre Dieu, et vous n'eûtes pas foi en lui, et n'obéîtes point à sa voix. Vous avez été en rébellion contre l'Éternel, depuis que je vous connais. Je fus donc abattu devant l'Éternel pendant les quarante jours et les quarante nuits où je m'étais abattu, parce que l'Éternel avait parlé de vous détruire et je suppliai l'Éternel en disant: Seigneur, Éternel, ne perds pas ton peuple et ton héritage que tu as racheté, dans ta grande puissance, que tu as retiré de l'Egypte d'une main forte. Souviens-toi de tes serviteurs, d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, ne regarde pas à la roideur de ce peuple, ni à son impiété ni à son péché, de peur que le pays d'où tu nous as retirés, ne dise: C'est par impuissance de l'Éternel à les introduire dans le pays qu'il leur avait promis, et parce qu'il les haïssait, qu'il les en a tirés pour les faire mourir dans le désert. Hé! ils sont ton peuple et ton héritage que tu as délivré par ta grande force et de ton bras étendu. Dans ce même temps l'Éternel me dit: Taille-toi deux Tables de pierre, comme les premières, et monte vers moi sur la montagne et fais-toi une Arche de bois, et j'écrirai sur les Tables les Paroles qui se trouvaient sur les premières Tables que tu as brisées, et tu les placeras dans l'Arche. Je fis donc une Arche de bois d'acacia et taillai deux Tables de pierre pareilles aux premières, et je montai à la montagne ayant les deux Tables dans ma main. Alors Il écrivit sur les Tables les mêmes choses qui avaient été écrites sur les premières, les Dix Paroles que l'Éternel vous avait adressées sur la montagne du milieu du feu le jour de l'Assemblée; et l'Éternel me les donna. Et me retournant je descendis de la montagne et je mis les Tables dans l'Arche que j'avais faite, et elles y furent, comme l'Éternel me l'avait commandé. Et les enfants d'Israël partirent de Beeroth Benei-Jaakan pour Moser. Là mourut Aaron, et il y reçut la sépulture, et Eléazar, son fils, lui succéda dans le sacerdoce. De là ils se portèrent à Gudgoda, et de Gudgoda à Jotbath, pays de cours d'eaux. C'est dans ce temps-là que l'Éternel mit à part la Tribu de Lévi, pour porter l'Arche de l'Alliance de l'Éternel, et se tenir devant l'Éternel pour le servir, et pour bénir en son nom, jusqu'aujourd'hui. C'est pourquoi Lévi n'eut point de portion ni de lot avec ses frères: l'Éternel est son lot, ainsi que l'Éternel, ton Dieu, le lui a dit. Or moi je restai sur la montagne, comme dans le séjour précédent, quarante jours et quarante nuits; et l'Éternel m'exauça aussi cette fois: l'Éternel ne voulut plus vous perdre. Et l'Éternel me dit: Lève-toi, et dans le décampement marche à la tête du peuple, afin qu'ils arrivent et fassent la conquête du pays que j'ai juré à leurs pères de leur donner. Et maintenant, Israël, qu'est-ce que l'Éternel, ton Dieu, exige de toi, sinon de craindre l'Éternel, ton Dieu, de marcher dans toutes ses voies, et de l'aimer, et de servir l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme, de garder les commandements de l'Éternel et ses statuts que je te prescris aujourd'hui pour ton bien. Voici, à l'Éternel, ton Dieu, appartiennent les Cieux et les Cieux des Cieux, la terre et tout ce qu'elle renferme; cependant c'est à tes pères seuls que l'Éternel s'est attaché pour les aimer, et Il a choisi leur race qui viendrait après eux, vous, entre tous les peuples, comme [il arrive] aujourd'hui. En conséquence circoncisez le prépuce de vos cœurs et n'ayez plus le col roide. Car l'Éternel, votre Dieu, est le Dieu des Dieux, et le Seigneur des Seigneurs, le Dieu grand, puissant et redoutable qui ne fait point acception des personnes, et n'accepte point de présents, qui fait droit à l'orphelin et à la veuve et aime l'étranger et lui donne nourriture et vêtement. Aimez donc les étrangers, car vous fûtes étrangers dans le pays d'Egypte. Crains l'Éternel, ton Dieu, sers-le, reste lui attaché et jure par son nom. Il est ta gloire, et Il est ton Dieu qui a opéré pour toi ces choses grandes et terribles que tes yeux ont vues. C'est avec soixante-dix âmes que tes pères descendirent en Egypte, et maintenant l'Éternel, ton Dieu, t'a rendu égal en nombre aux étoiles des Cieux. Aime donc l'Éternel, ton Dieu, et observe ce qu'il veut qu'on observe, et ses statuts et ses lois et ses commandements, dans tous les temps. Reconnaissez maintenant (car ce n'est pas à vos fils que je parle, ils sont dans l'ignorance et n'ont pas été témoins des leçons de l'Éternel, votre Dieu), sa grandeur, et sa main forte, et son bras étendu, et ses signes et ses actes qu'il accomplit au sein de l'Egypte, sur Pharaon, roi d'Egypte, et sur tout son pays, et ce qu'il a fait à l'armée d'Egypte, à ses chevaux et à ses chars qu'il submergea par les eaux de la Mer aux algues, lorsqu'ils vous poursuivaient, et qu'il a anéantis jusqu'à ce jour; et ce qu'il vous a fait dans le désert jusqu'à votre arrivée en ce lieu, et ce qu'il a fait à Dathan et à Abiram, fils d'Eliab, fils de Ruben, lorsque la terre s'entr'ouvrit et les engloutit avec leurs maisons et leurs tentes et tout leur train qui les suivait, au milieu de tout Israël. Car vos yeux ont vu tous les grands faits accomplis par l'Éternel. Et gardez tous les commandements que je vous prescris en ce jour, pour vous affermir afin que vous parveniez à conquérir le pays où vous allez entrer pour en faire la conquête, et afin que vous ayez de longs jours sur le sol que l'Éternel a juré à vos pères de leur donner, à eux et à leur race, pays découlant de lait et de miel. Car le pays où tu arrives pour en faire la conquête, n'est point comme le pays d'Egypte d'où vous êtes sortis, et où tu semais tes semences, et où tu devais arroser à l'aide de ton pied, comme un jardin de légumes. Le pays où vous allez entrer pour le conquérir, est un pays de montagnes et de vallées; il boit l'eau de la pluie du ciel, c'est un pays que hante l'Éternel, ton Dieu; toujours les yeux de l'Éternel, ton Dieu, sont fixés sur lui du commencement de l'année jusqu'à sa fin. Et si vous obéissez à mes commandements que je vous prescris en ce jour, en aimant l'Éternel, votre Dieu, et en le servant de tout votre cœur et de toute votre âme, j'enverrai en leur saison les pluies propres à votre pays, celle de l'automne et celle du printemps, afin que tu récoltes ton blé, ton moût et ton huile, et je fournirai à ton bétail de l'herbe dans tes champs, afin que tu manges à rassasiement. Veillez sur vous-mêmes de peur que votre cœur ne soit séduit et que vous ne fassiez défection et que vous ne serviez d'autres dieux et ne les adoriez; car alors la colère de l'Éternel s'allumera contre vous, et Il fermera les Cieux et il n'y aura point de pluie, et le sol ne rendra pas son produit, et bientôt vous serez exterminés du beau pays que vous donne l'Éternel. Mais déposez dans vos cœurs et dans vos âmes ces paroles que je vous dis, et liez-les sur vos mains comme des signes et portez-les comme bandelettes entre vos yeux; et enseignez-les à vos fils, leur en parlant et assis dans ta maison et cheminant en voyage et à ton coucher et à ton lever, et inscris-les sur les piliers de ta maison et à tes portes, afin que vos jours et les jours de vos fils se multiplient sur la terre, que l'Éternel a juré à tes pères de leur donner, aussi longtemps que le soleil luira sur la terre. Car, si vous gardez tous ces commandements que je vous prescris, pour les pratiquer en aimant l'Éternel, votre Dieu, et en marchant dans toutes ses voies et en restant attachés à lui, l'Éternel chassera devant vous tous ces peuples, et vous vous soumettrez des peuples plus grands et plus forts que vous; tout lieu où vous marquerez la plante de vos pieds sera à vous; votre frontière ira du Désert au Liban, du Fleuve de l'Euphrate à la Mer occidentale; nul ne vous tiendra tête; l'Éternel, votre Dieu, vous fera précéder de la terreur et de l'effroi que vous inspirerez, par tout le pays où vous allez marcher, comme Il vous l'a promis. Voici, je mets devant vous en ce jour bénédiction et malédiction; la bénédiction pour le cas où vous obéirez aux commandements de l'Éternel, votre Dieu, que je vous prescris en ce jour; et la malédiction pour le cas où vous n'obéirez pas aux commandements de l'Éternel, votre Dieu, et où vous quitterez la voie que je vous prescris en ce jour, pour servir d'autres dieux que vous ne connaissez pas. Et lorsque l'Éternel, ton Dieu, t'aura introduit dans le pays dont tu viens faire la conquête, tu prononceras la bénédiction du haut du mont Garizim et la malédiction du haut du mont Ebal. Voici, ils se trouvent en deçà du Jourdain, derrière la route, vers le couchant, dans le pays des Cananéens habitants de la plaine, vis-à-vis de Gilgal, près des Térébinthes de Moreh. Car vous allez passer le Jourdain pour marcher à la conquête du pays que l'Éternel, votre Dieu, vous donne, et vous en ferez la conquête et vous y établirez. Veillez donc à pratiquer tous les statuts et les lois que je vous mets en ce jour devant les yeux. Voici les statuts et les rites que vous garderez pour les pratiquer dans le pays que t'a donné pour en faire la conquête l'Éternel, Dieu de tes pères, aussi longtemps que vous vivrez sur la terre. Vous détruirez tous les lieux où les nations que vous allez chasser, rendaient un culte à leurs dieux sur les montagnes élevées, et sur les collines et sous tous les arbres verdoyants; et vous mettrez leurs autels en ruine, et briserez leurs colonnes et brûlerez au feu leurs Aschères, et mettrez en pièces les effigies de leurs dieux, et effacerez leurs noms de ces lieux-là. Ce n'est pas de la sorte que vous en agirez avec l'Éternel, votre Dieu; mais vous chercherez le lieu que choisira l'Éternel, votre Dieu, dans toutes vos Tribus pour y fixer son nom et y résider, et il sera votre Rendez-vous : et là vous amènerez vos holocaustes et vos victimes et vos dîmes et les élévations de vos mains et vos oblations votives et volontaires et les premiers-nés de votre gros et de votre menu bétail; et là vous ferez vos banquets devant l'Éternel, votre Dieu, vous réjouissant de tout le travail de vos mains, vous et les familles dont t'aura béni l'Éternel, ton Dieu. Vous ne ferez pas tout ce que nous faisons ici aujourd'hui, où chacun agit à son gré. Car jusqu'ici vous n'êtes point encore entrés dans le lieu de repos et dans la propriété que te donnera l'Éternel, ton Dieu. Mais ayant une fois passé le Jourdain, et vous étant établis dans le pays dont l'Éternel, votre Dieu, veut vous mettre en possession après vous avoir débarrassés de tous vos ennemis d'alentour, et parvenus ainsi à un état de sécurité, alors, au lieu que vous choisira l'Éternel, votre Dieu, pour y fixer son nom, vous amènerez tout ce que je vous ai commandé, vos holocaustes et vos victimes, vos dîmes et les élévations de vos mains et le choix entier de vos oblations votives que vous aurez vouées à l'Éternel, et vous vous réjouirez en présence de l'Éternel, votre Dieu, vous et vos fils et vos filles et vos serviteurs et vos servantes et le Lévite qui sera dans vos Portes, car il n'a ni portion ni lot parmi vous. Garde-toi de sacrifier tes holocaustes dans tous les lieux que tu auras en vue; mais c'est au lieu que choisira l'Éternel dans l'une de tes Tribus; c'est là que tu sacrifieras tes holocaustes, là que tu feras, tout ce que je te prescris. Cependant toutes les fois que tu en auras le désir en ton âme, tue, et mange de la viande selon l'abondance dont l'Éternel, ton Dieu, te bénira, dans toutes tes Portes; on en pourra manger dans l'état de pureté ou d'impureté, comme de la gazelle et du cerf; seulement le sang vous ne le mangerez pas, vous le verserez sur la terre comme de l'eau. Tu ne pourras manger dans tes Portes les dîmes de ton blé et de ton moût et de ton huile, ni les premiers-nés de ton gros et menu bétail, ni aucune de tes oblations votives que tu voueras et de tes dons volontaires, ni les élévations de tes mains; mais c'est devant l'Éternel, ton Dieu, que tu les mangeras dans le lieu que choisira l'Éternel, ton Dieu, toi et ton fils et ta fille et ton serviteur et ta servante et le Lévite qui est dans tes Portes; et tu te réjouiras en présence de l'Éternel, ton Dieu, de tout le travail de tes mains. Garde-toi de négliger le Lévite durant tout ton séjour dans ton pays. Lorsque l'Éternel, ton Dieu, aura étendu tes frontières, comme Il te l'a promis, et que tu diras: Je veux manger de la viande; parce que ton désir sera d'en manger, tu pourras manger de la viande suivant tout le désir de ton âme. Si le lieu choisi par l'Éternel, ton Dieu, pour y fixer son nom, est trop éloigné de toi, tue une pièce du gros et du menu bétail que t'aura donné l'Éternel, ainsi que je te l'ai commandé, et manges-en dans tes Portes suivant tout le désir de ton âme; seulement tu devras en user comme on use de la gazelle et du cerf; on en mangera dans l'état de pureté et dans l'état d'impureté également. Seulement tiens ferme à ne pas manger le sang, car le sang est l'âme, et tu ne dois pas manger l'âme avec la chair; tu ne le mangeras pas, tu le verseras sur la terre comme l'eau; tu ne le mangeras pas, pour que tu sois heureux, toi et tes fils après toi, en faisant ce qui est droit aux yeux de l'Éternel. D'ailleurs, quant aux choses saintes et aux oblations votives que tu auras, prends-les et rends-toi au lieu qu'aura choisi l'Éternel, et sacrifie tes holocaustes, la chair et le sang, sur l'Autel, de l'Éternel, ton Dieu, et que le sang de tes victimes soit versé à l'Autel de l'Éternel, ton Dieu; quant à la chair, mange-la. Garde et observe toutes ces choses que je te prescris, pour que tu sois heureux, toi et tes fils après toi, jusqu'à l'éternité, en faisant ce qui est bien et droit aux yeux de l'Éternel, ton Dieu. Lorsque l'Éternel, ton Dieu, aura extirpé les nations que tu viens chasser devant toi, et que tu les auras chassées, et que tu seras assis dans leur pays, garde-toi de te laisser prendre au piège de leur exemple, une fois qu'elles auront été détruites par toi, ni attirer vers leurs dieux, pour dire: Le culte que ces nations rendent à leurs dieux, je veux l'imiter, moi aussi; n'agis pas ainsi envers l'Éternel, ton Dieu; car elles faisaient pour leurs dieux tout ce qui est l'abomination de l'Éternel et qu'il déteste, allant jusqu'à brûler dans les flammes, à leurs dieux, leurs fils et leurs filles. Gardez pour les pratiquer tous les préceptes que je vous prescris, et n'y faites ni addition ni retranchement. S'il s'élève au milieu de vous quelque prophète ou songeur, et s'il t'annonce un signe ou un prodige et qu'arrive le signe ou le prodige dont il te parlait tout en te disant: Suivons d'autres dieux (que tu ne connais pas) et servons-les! tu ne prêteras point l'oreille aux discours de ce prophète-là ou de ce songeur; car l'Éternel, votre Dieu, veut vous mettre à l'épreuve pour savoir si vous aimez l'Éternel, votre Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme. C'est l'Éternel, votre Dieu, que vous devez suivre, Lui que vous devez craindre, ses commandements que vous devez garder, et sa voix que vous devez écouter, et Lui que vous devez servir, et à Lui que vous devez vous attacher. Ce prophète ou ce songeur-là sera mis à mort, parce qu'il a prêché la rébellion contre l'Éternel, votre Dieu, qui vous a retirés du pays d'Egypte et rachetés de la maison de servitude; afin de te faire dévier de la voie dans laquelle t'a ordonné de marcher l'Éternel, ton Dieu: ainsi vous ôterez le mal du milieu de vous. Si ton frère, fils de ta mère, ou ton fils ou ta fille, ou la femme, qui est entre tes bras, ou ton ami, qui est comme un autre toi-même, t'incite secrètement en disant: Allons et servons d'autres dieux (qui ne furent connus ni de toi ni de tes pères, l'un des dieux des peuples de vos alentours, rapprochés ou éloignés de toi, d'un bout de la terre à l'autre), tu ne lui donneras pas ton assentiment, et ne l'écouteras pas; tu n'auras pour lui ni pitié, ni miséricorde, et tu ne le mettras pas à couvert; mais tu le feras mourir, ta main se lèvera la première sur lui pour lui donner la mort, et la main de tout le peuple ensuite, et tu le lapideras à coups de pierres pour qu'il meure, parce qu'il a cherché à te détacher de l'Éternel, ton Dieu, qui t'a retiré du pays d'Egypte et de la maison de servitude; et que tout Israël entende et craigne, pour ne pas répéter un acte aussi criminel au milieu de toi. Si tu entends dire de l'une de tes villes que l'Éternel, ton Dieu, t'a données pour y habiter : Des hommes perdus, sortis du milieu de toi, ont séduit les habitants de leur ville en disant: Allons et servons d'autres dieux (que vous ne connaissez pas), fais des perquisitions, des enquêtes, des interrogatoires exacts; et si voilà que c'est un fait avéré, si la chose est constatée, si cette abomination s'est commise dans ton sein, passe au fil de l'épée les habitants de cette ville-là; tu la dévoueras ainsi que tout ce qu'elle renferme et ses bestiaux, avec le tranchant de l'épée. Et tu réuniras toutes ses dépouilles au milieu de sa place, et tu brûleras au feu la ville et toutes ses dépouilles en holocauste à l'Éternel, ton Dieu; et elle restera ruine éternelle: elle ne sera point rebâtie. Et que rien de ce qui a été dévoué ne reste attaché à ta main, afin que l'Éternel revienne de son ardente colère, et te fasse miséricorde et ait pitié de toi, et te multiplie, comme Il l'a juré à tes pères, si tu obéis à la voix de l'Éternel, ton Dieu, en gardant tous ses commandements que je te prescris en ce jour, en faisant ce qui est droit aux yeux de l'Éternel, ton Dieu. Vous êtes fils de l'Éternel, votre Dieu: ne vous faites pas des incisions et ne vous rasez pas l'intervalle des yeux, pour un mort. Car tu es un peuple consacré à l'Éternel, ton Dieu, et l'Éternel t'a choisi pour être son peuple particulier entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre. Abstiens-toi de tout aliment abominable. Voici les animaux dont vous vous nourrirez: le bœuf, la brebis et la chèvre, le cerf, et la gazelle et le daim, et le bouquetin, et le dischon et le theo, et le zamer, et tout animal ayant la corne fendue, fendue de part en part, en fourche; tout ce qui rumine parmi les animaux, vous servira de nourriture. Voici seulement ceux que vous ne mangerez pas, des ruminants et de ceux qui ont la corne fendue de part en part: le chameau, et le lièvre, et la gerboise, car ils ruminent, mais n'ont pas la corne fendue: tenez-les pour immondes; et le porc, car il a la corne fendue, mais ne rumine pas; tenez-le pour immonde: vous ne mangerez pas leur chair et ne toucherez pas leurs cadavres. Voici ceux que vous mangerez entre tous les aquatiques: tout ce qui a nageoires et écailles, vous pouvez le manger; mais vous vous abstiendrez de tout ce qui n'a pas nageoires et écailles: tenez-le pour immonde. Vous pouvez manger de tous les oiseaux purs, mais voici ceux dont vous vous abstiendrez : l'aigle, l'orfraie et l'aigle de mer et le faucon et le vautour et le milan selon leur espèce, et tous les corbeaux selon leurs espèces, et l'autruche femelle et l'autruche mâle et la mouette et l'épervier selon leur espèce, et le hibou et l'ibis et le cygne et le pélican et le percnoptère et le pélican sauteur et la cigogne et le perroquet selon leur espèce, et la huppe et la chauve-souris. Et tenez pour immonde tout ver ailé: il ne se mangera pas. Mangez de tous les oiseaux purs. Vous ne mangerez point de bête morte, tu pourras la donner à l'étranger qui est dans tes Portes pour la manger ou la vendre à un homme du dehors; car tu es un peuple consacré à l'Éternel, ton Dieu. Tu ne feras point cuire le chevreau au lait de sa mère. Tu dîmeras tout le produit de tes semailles, que rend annuellement ton champ. Et tu mangeras devant l'Éternel, ton Dieu, au lieu qu'il aura choisi pour y fixer son nom, la dîme de ton blé, de ton moût et de ton huile et la primogéniture de ton gros et menu bétail, afin que tu apprennes à craindre en tout temps l'Éternel, ton Dieu. Et si le chemin est trop long pour que tu puisses l'y transporter vu la distance du lieu choisi par l'Éternel, ton Dieu, pour y fixer son nom, et l'abondance dont t'aura béni l'Éternel, ton Dieu, échange-la contre de l'argent, et serre l'argent dans ta main, et va au lieu choisi par l'Éternel, ton Dieu. Et donne cet argent en échange de tout ce que tu désires en fait de bœufs, de brebis, de vin, de cervoise, de tout ce que ton désir réclame, et mange, là, devant l'Éternel, ton Dieu, te réjouissant toi et ta famille. Et ne néglige pas le Lévite qui est dans tes Portes, car il n'a ni portion ni lot parmi vous. A la fin de chaque troisième année tu extrairas toute la dîme de ta récolte de cette année-là, et tu la déposeras dans tes Portes; et le Lévite (car il n'a ni portion ni lot parmi vous) et l'étranger et l'orphelin et la veuve qui sont dans tes Portes, viendront et mangeront et se rassasieront, afin que l'Éternel, ton Dieu, te bénisse dans tout le travail de tes mains que tu entreprendras. Au terme de sept années, tu feras relâche. Et voici le mode du relâche: Tout créancier se relâchera pour ce qu'il aura prêté à son prochain; il n'usera pas de rigueur contre son prochain et son frère; car on a proclamé relâche de par l'Éternel. Contre l'étranger tu pourras user de rigueur, mais tu te relâcheras pour ce que tu as chez ton frère. Cependant il ne doit plus y avoir de pauvres chez vous, car l'Éternel te comblera de bénédictions dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne en propriété pour l'occuper, pourvu seulement que tu sois docile à la voix de l'Éternel, ton Dieu, pour t'appliquer à pratiquer la totalité de ce commandement que je te prescris en ce jour. Car l'Éternel, ton Dieu, te bénira comme Il te l'a promis, et tu prêteras sur gages à beaucoup de nations, sans emprunter toi-même, et tu tiendras sous ta dépendance beaucoup de nations, mais elles ne te tiendront pas sous la leur. S'il y a parmi vous quelque pauvre, lequel que ce soit de tes frères, à l'une de tes Portes, dans ton pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne, tu n'endurciras pas ton cœur et ne fermeras point ta main pour ton frère indigent; tu ouvriras au contraire ta main pour lui et lui prêteras sur gage, assez pour ses besoins, ce qui lui manque. Prends garde qu'en ton cœur ne s'élève la criminelle pensée qui te ferait dire: La septième année, l'année du relâche, approche! et que tu ne regardes d'un œil malveillant ton frère, le pauvre, pour ne lui rien donner, et qu'il ne réclame contre toi auprès de l'Éternel, et que tu ne te charges d'un péché. Donne, donne-lui et n'aie pas le cœur chagrin en lui donnant, car c'est pour cela que l'Éternel, ton Dieu, te bénira dans tous tes travaux et toutes tes entreprises. Puisqu'il ne manquera pas de pauvre dans le pays, c'est pourquoi je te donne ce commandement: Ouvre ta main pour ton frère, tes indigents et tes pauvres dans ton pays. Si ton frère, Hébreu, ou femme de la nation des Hébreux, s'est vendu à toi et t'a servi six ans, la septième année tu le laisseras sortir libre de chez toi, et le laissant ainsi sortir libre de chez toi, tu ne le renverras pas à vide; gratifie-le d'un don pris sur ton menu bétail, sur ton aire et à ton pressoir, c'est ce dont l'Éternel, ton Dieu, t'aura béni, que tu lui donneras. Et souviens-toi que tu fus esclave dans le pays d'Egypte, et que l'Éternel, ton Dieu, t'a racheté; c'est pourquoi je te prescris aujourd'hui ce commandement. Mais s'il te dit: Je ne veux pas sortir de chez toi, car je t'aime toi et ta maison, parce qu'il se trouve bien chez toi, prends l'alêne et perce-lui-en l'oreille contre la porte; et il sera ton esclave à perpétuité; et pour ta servante tu procéderas de même. Et qu'il ne te semble pas dur de le laisser sortir libre de chez toi, car son service de six années chez toi vaut le double de la paie d'un mercenaire; et l'Éternel, ton Dieu, te bénira dans tout ce que tu feras. Tu consacreras à l'Éternel, ton Dieu, tout premier-né qui naîtra dans ton gros et ton menu bétail, les mâles. Tu n'emploieras point à tes travaux le premier-né de ton bœuf, et ne tondras point le premier-né de tes brebis; c'est devant l'Éternel, ton Dieu, que tu le mangeras chaque année, dans le lieu choisi par l'Éternel, toi et ta famille. Et s'il a quelque défaut, étant ou boiteux ou aveugle, s'il est taré en quelque manière, tu ne le sacrifieras point à l'Éternel, ton Dieu, tu le mangeras dans tes Portes, en état d'impureté ou en état de pureté, comme de la gazelle et du cerf. Seulement tu ne mangeras pas son sang, tu le verseras sur la terre comme de l'eau. Observe le mois des épis pour faire la Pâque à l'Éternel, ton Dieu; car c'est dans le mois des épis que l'Éternel, ton Dieu, t'a retiré de l'Egypte, pendant la nuit. Et sacrifie comme Pâque à l'Éternel, ton Dieu, du menu et du gros bétail, dans le lieu que choisira l'Éternel, ton Dieu, pour y fixer son nom. Et tu ne mangeras en même temps rien de fermenté; pendant sept jours tu y joindras des azymes, pain du malheur, parce que tu sortis à la précipitée du pays d'Egypte; afin que tu te souviennes toute ta vie du jour de ta sortie du pays d'Egypte. Et qu'il ne paraisse pas de levain chez toi dans tout ton territoire pendant sept jours, et que de la chair du sacrifice que tu feras le soir du premier jour, rien ne soit conservé au delà de la nuit jusqu'au matin. Tu n'as pas la faculté de faire le sacrifice de la Pâque dans l'une de tes villes que l'Éternel, ton Dieu, te donne; mais c'est dans le lieu que choisira l'Éternel, ton Dieu, pour y fixer son nom, que tu feras le sacrifice de la Pâque, le soir au coucher du soleil, moment de ta sortie de l'Egypte. Et fais-le cuire et le mange dans le lieu que choisira l'Éternel, ton Dieu, et le matin retourne-t'en et prends le chemin de tes tentes. Pendant six jours tu mangeras des azymes, et le septième jour il y aura solennelle convocation en l'honneur de l'Éternel, ton Dieu, tu t'abstiendras de tout travail. Tu compteras sept semaines; à partir du moment où la faux commence à être mise aux blés, tu commenceras à compter sept semaines. Puis célèbre la fête des Semaines en l'honneur de l'Éternel, ton Dieu, calculant l'oblation volontaire de ta main, que tu offriras, d'après la bénédiction que t'aura accordée l'Éternel, ton Dieu; et tu te réjouiras devant l'Éternel, ton Dieu, toi et ton fils et ta fille et ton serviteur et ta servante et le Lévite qui est dans tes Portes et l'étranger et l'orphelin et la veuve qui sont au milieu de toi, dans le lieu que choisira l'Éternel, ton Dieu, pour y fixer son nom; et tu te rappelleras que tu fus esclave en Egypte, pour garder et mettre en pratique tous ces statuts. Tu célébreras la fête des loges pendant sept jours, lorsque tu auras retiré tes récoltes de ton aire et de ton pressoir. Et réjouis-toi dans cette fête, toi et ton fils et ta fille et ton serviteur et ta servante et le Lévite et l'étranger et l'orphelin et la veuve qui sont dans tes Portes. Tu fêteras sept jours en l'honneur de l'Éternel, ton Dieu, dans le lieu que choisira l'Éternel. Car l'Éternel, ton Dieu, te bénira dans toute ta récolte et dans tout le travail de tes mains, afin que tu n'aies que de la joie. Trois fois dans l'année, tous tes hommes se présenteront devant la face de l'Éternel, ton Dieu, dans le lieu qu'il choisira, à la fête des azymes, et à la fête des Semaines, et à la fête des loges, et l'on ne paraîtra pas devant l'Éternel, les mains vides, mais chacun selon ce qu'il peut offrir en raison de l'abondance dont l'Éternel, ton Dieu, t'aura béni. Tu établiras sur toi des Juges et des magistrats dans toutes tes Portes que te donnera l'Éternel, ton Dieu, d'après tes Tribus, afin qu'ils jugent le peuple d'un jugement juste. Tu ne feras pas fléchir le droit, et tu ne feras pas acception des personnes, et tu n'accepteras point de présents, car les présents aveuglent les yeux des sages et gâtent les causes des justes. La justice, la justice est le but que tu as à poursuivre afin que tu vives et te rendes maître du pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne. Tu ne planteras point d'Aschères d'aucune espèce d'arbres, à côté de l'Autel de l'Éternel, ton Dieu, que tu te construiras, et n'élèveras point des statues que hait l'Éternel, ton Dieu. Tu ne sacrifieras à l'Éternel, ton Dieu, ni bœuf, ni brebis qui ait un défaut, un vice quelconque, car c'est l'abomination de l'Éternel, ton Dieu. S'il se rencontre au milieu de vous dans l'une des villes que l'Éternel, ton Dieu, te donnera, un homme ou une femme qui fasse ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, en violant son alliance et en allant servir d'autres dieux, et les adorer, et le soleil ou la lune ou toute l'armée des cieux, ce qui est contre mon ordre; et si l'on t'en fait rapport et que tu en sois informé, dresse une enquête exacte; et si c'est la vérité et que le fait soit constaté et que cette abomination ait été commise en Israël, tu traduiras à tes Portes cet homme ou cette femme qui aura commis ce crime, l'homme ou la femme, et tu les lapideras à mort. Celui qui mérite la mort, sera mis à mort sur la déposition de deux ou de trois témoins; il ne sera pas mis à mort sur la déposition d'un témoin unique. La main des témoins se lèvera la première contre lui pour le faire mourir, et la main de tout le peuple ensuite. Ainsi vous ôterez le mal du milieu de vous. Si à tes Portes tu as une question trop difficile à juger, entre meurtre et meurtre, entre grief et grief, entre coup et coup, dans des cas litigieux, lève-toi et monte au lieu qu'aura choisi l'Éternel, ton Dieu, et adresse-toi aux Prêtres, Lévites, et au Juge qu'il y aura à cette époque, et enquiers-toi, et ils t'exposeront le point de droit. Puis agis suivant le point de droit qu'ils t'auront exposé de ce lieu-là choisi par l'Éternel, et tu auras soin d'agir d'après tout ce qu'ils t'auront enseigné. Tu agiras d'après la loi qu'ils t'enseigneront, et la règle de droit, qu'ils te diront, tu ne t'écarteras du point de droit qu'ils t'exposeront, ni à droite ni à gauche. Et l'homme qui montrerait assez de présomption pour ne pas écouter le Prêtre qui est là en service devant l'Éternel, ton Dieu, ou auprès du Juge, cet homme-là mourra. Ote ainsi le mal du sein d'Israël, et tout le peuple entendra et craindra, et n'aura plus cette audace dans la suite. Lorsque tu seras entré dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne, et que tu l'auras conquis, et y seras établi, et que tu diras: Je veux me donner un Roi à l'exemple de toutes les nations qui m'environnent, tu te donneras pour Roi celui que choisira l'Éternel, ton Dieu; c'est parmi tes frères que tu prendras le Roi à préposer sur toi; tu ne pourras préposer sur toi un homme du dehors qui ne soit pas ton frère. Seulement qu'il n'ait pas une multitude de chevaux et ne ramène pas le peuple en Egypte pour se procurer beaucoup de chevaux; car l'Éternel vous a dit: Vous ne reprendrez plus ce chemin. Et qu'il n'ait pas un grand nombre de femmes, afin que son cœur ne se détourne pas, non plus qu'une très grande quantité d'or et d'argent. Et lorsqu'il sera assis sur le trône de son royaume, qu'il se copie un double de cette Loi-ci d'après l'exemplaire conservé par les Prêtres, les Lévites. Et qu'il l'ait avec lui, et y lise tout le temps de sa vie, dans le but d'apprendre à craindre l'Éternel, son Dieu, à garder, pour les pratiquer, toutes les paroles de cette Loi et ces statuts, afin que son cœur ne s'élève pas au-dessus de ses frères, et qu'il ne dévie du commandement ni à droite ni à gauche, afin que les jours de lui et de ses fils se prolongent au sein d'Israël. Les Prêtres, les Lévites, la Tribu de Lévi entière, n'auront ni portion ni lot au milieu d'Israël: ils jouiront des sacrifices ignés de l'Éternel et de Sa part; ils n'auront aucune propriété parmi leurs frères. L'Éternel est leur lot, comme Il le leur a dit. Et voici ce que les Prêtres ont le droit de réclamer du peuple et de ceux qui sacrifient des victimes, soit gros, soit menu bétail: on donnera au Prêtre l'épaule et les deux mâchoires et le ventricule gras. Tu leur donneras les prémices de ton froment, de ton moût et de ton huile, et les prémices de la tonte de tes moutons. Car l'Éternel, ton Dieu, l'a choisi entre toutes tes Tribus pour porter présence officiant de par l'Éternel, lui et ses fils à perpétuité. Et si le Lévite sort de l'une de tes villes où il est domicilié, dans tout Israël, et que suivant tout le désir de son âme il arrive au lieu qu'aura choisi l'Éternel, et y officie de par l'Éternel, son Dieu, ainsi que tous ses frères les Lévites présents pour servir l'Éternel, ils jouiront de portions égales, outre ce qu'ils peuvent vendre de leur patrimoine. Lorsque tu seras entré dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne, tu n'apprendras pas à imiter les abominations de ces nations-là. Qu'on ne trouve chez toi personne qui fasse passer par le feu son fils ou sa fille, qui pratique la divination, les maléfices, les enchantements et les conjurations, personne qui fasse des nœuds magiques, évoque les morts, se livre aux sciences occultes, interroge les trépassés. Car quiconque fait ces choses est l'abomination de l'Éternel, et c'est à cause de cette abomination-là que l'Éternel, ton Dieu, va les chasser devant toi. C'est sans partage que tu dois appartenir à l'Éternel, ton Dieu. Car ces nations que tu vas expulser, écoutent les enchanteurs et les devins; mais à toi, l'Éternel, ton Dieu, ne le permet pas. C'est un prophète de ton sein, d'entre tes frères, semblable à moi que te suscitera l'Éternel, ton Dieu, c'est Lui que vous écouterez; ainsi que tu l'as demandé à l'Éternel, ton Dieu, en Horeb, le jour de l'Assemblée, lorsque tu dis: Désormais je ne veux plus entendre la voix de l'Éternel, mon Dieu, ni voir ce grand feu, afin de ne pas mourir. Et l'Éternel me dit: Ce qu'ils ont dit est bien; je leur susciterai un prophète du sein de leurs frères, semblable à toi, et je mettrai mes paroles en sa bouche, et il leur dira tout ce dont je le chargerai. Et à quiconque n'écoutera pas mes paroles qu'il prononcera en mon nom, je lui en demanderai compte. Mais le prophète qui aura l'audace de dire en mon nom ce que je ne lui aurai point commandé de dire, et celui qui parlera au nom de dieux étrangers, ce prophète mourra. Et si tu dis en ton cœur: A quoi reconnaîtrons-nous la parole que l'Éternel n'aura point prononcée?… ce que dira ce prophète au nom de l'Éternel et qui n'aura pas lieu, et ne s'accomplira pas, telle sera la parole que l'Éternel n'aura pas dite; le prophète l'a dite par audace: n'aie pas peur de lui. Lorsque l'Éternel, ton Dieu, aura extirpé les nations dont l'Éternel, ton Dieu, te donne le pays, et que tu les auras expulsées, et que tu seras établi dans leurs villes et dans leurs maisons, tu sépareras trois villes au sein de ton pays que te donne l'Éternel, ton Dieu, pour l'occuper. Tu construiras la route [pour y arriver], et tu diviseras en trois le territoire de ton pays dont l'Éternel, ton Dieu, va te mettre en possession, pour y ouvrir un asile à tout homicide. Et voici la règle pour l'homicide qui s'y réfugiera afin de sauver sa vie: Celui qui aura tué son prochain par mégarde, ne le haïssant ni d'hier ni d'avant-hier, et comme celui qui sera allé dans la forêt couper du bois avec son prochain, et brandira sa main armée de la hache pour abattre l'arbre, si le fer se détache du manche et atteint son prochain qui en meure, il se réfugiera dans l'une de ces villes pour mettre sa vie en sûreté, afin que le vengeur du sang, dans réchauffement de la colère, ne poursuive et n'atteigne pas l'homicide à la faveur de la longueur du chemin et ne lui ôte pas la vie, quand pourtant il ne mérite pas la mort, puisqu'il n'avait contre lui aucune haine antérieure. C'est pourquoi je te donne ce commandement: Tu sépareras trois villes. Et lorsque l'Éternel, ton Dieu, aura étendu ton territoire, comme Il l'a juré à tes pères, et qu'il t'aura donné tout le pays qu'il a promis de donner à tes pères (si tu gardes la totalité de ce commandement que je te prescris en ce jour pour le pratiquer, aimer l'Éternel, ton Dieu, et marcher dans ses voies en tout temps), tu ajouteras encore trois villes à ces trois, afin que le sang innocent ne soit pas versé dans ton pays que l'Éternel, ton Dieu, va te donner en propriété et que tu ne te mettes pas sous le poids du meurtre. Mais si un homme hait son prochain et le guette et l'attaque et le frappe à mort, et qu'il se réfugie dans l'une de ces villes, les Anciens de sa ville enverront [des gens] pour l'en tirer, et le livreront aux mains du vengeur du sang, afin qu'il meure. Tu ne le regarderas pas avec pitié; ainsi tu déchargeras Israël du sang innocent et seras heureux. Tu ne déplaceras point les bornes de ton prochain, que les ancêtres ont placées dans ton héritage que tu posséderas dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, va te donner pour en faire la conquête. Un témoin unique ne sera pas recevable contre quelqu'un dans aucune espèce de délit ou de péché quelconque, dans une espèce quelconque de péché dont on se rend coupable; une sentence ne sera valable que sur la déposition de deux ou de trois témoins. Si un faux témoin se lève contre quelqu'un pour le déclarer coupable d'un crime, les deux parties comparaîtront devant l'Éternel, devant les Prêtres et les Juges qu'il y aura à cette époque. Et les Juges informeront exactement; et si le témoin est un faux témoin, s'il a déposé faussement contre son frère, vous lui ferez subir ce qu'il pensait à faire à son frère. Ainsi vous ôterez le mal du milieu de vous; et les autres entendront et craindront, et à l'avenir ne commettront plus cette mauvaise action au milieu de vous. Point de pitié! vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied. Lorsque tu te mettras en campagne contre tes ennemis, et que tu verras des chevaux et des chars, une armée plus nombreuse que toi, n'aie pas peur d'eux, car l'Éternel, ton Dieu, est avec toi, Lui qui t'a fait sortir du pays d'Egypte. Et quand vous serez près d'engager le combat, le Prêtre s'avancera et parlera au peuple et il leur dira: Écoutez, Israélites! vous êtes aujourd'hui sur le point de livrer bataille à vos ennemis; que votre cœur ne faiblisse pas, n'ayez pas peur et ne tremblez pas, et ne prenez pas l'alarme devant eux. Car l'Éternel, votre Dieu, est Celui qui marche avec vous pour combattre pour vous contre vos ennemis, pour vous donner la victoire. Ensuite les officiers parleront au peuple en ces termes: Lequel a bâti une maison neuve et n'en a pas encore fait la dédicace? qu'il s'en aille et regagne sa maison, de peur qu'il ne périsse dans la bataille et qu'un autre n'en fasse la dédicace. Et lequel a planté une vigne et n'en a pas encore eu la première jouissance? qu'il s'en aille et regagne sa maison, de peur qu'il ne périsse dans la bataille et qu'un autre n'en ait la première jouissance. Et lequel s'est fiancé à une femme, et ne l'a pas encore épousée? qu'il s'en aille et regagne sa maison, de peur qu'il ne périsse dans la bataille et qu'un autre ne l'épouse. Et les officiers continueront à parler au peuple en ces termes: Lequel a peur et est intimidé? qu'il s'en aille et regagne sa maison, de peur que sa pusillanimité ne se communique à ses frères. Et quand les officiers auront achevé de parler au peuple, ils mettront à la tête du peuple les chefs de corps d'armée. Quand tu arriveras devant une place pour lui donner l'assaut, somme-la de capituler. Et si elle te répond en acceptant la capitulation, et s'ouvre devant toi, tout le peuple qui s'y trouvera, te deviendra corvéable, et te sera asservi. Mais si elle ne veut pas capituler avec toi, et qu'elle se mette en guerre contre toi et que tu l'assièges, et que l'Éternel, ton Dieu, la livre entre tes mains, tu en passeras tous les mâles au fil de l'épée, seulement tu feras ton butin des femmes et des enfants et des bestiaux et de tout ce qu'elle renfermera, et de toutes ses dépouilles, et vous jouirez de la dépouille de vos ennemis que vous livre l'Éternel, votre Dieu. Ainsi traiterez-vous toutes les villes situées à une très grande distance de vous et ne faisant pas partie des villes de ces peuples d'ici. Mais dans les villes de ces peuples-ci, que l'Éternel, ton Dieu, te donne en propriété, tu ne laisseras la vie à rien de ce qui respire; tu les dévoueras, au contraire: les Héthiens et les Amoréens, les Cananéens et les Perizzites, les Hévites et les Jébusites, conformément à l'ordre de l'Éternel, ton Dieu, afin qu'ils ne vous apprennent pas à imiter toutes leurs abominations qu'ils font pour leurs dieux, et que vous ne vous rendiez pas coupables envers l'Éternel, votre Dieu. Quand tu auras tenu longtemps une ville bloquée pour l'assiéger, pour la prendre, tu ne détruiras pas les arbres, en y mettant la hache, car tu peux t'en nourrir, et tu ne dois pas les abattre, car les arbres des champs sont [trop utiles] à l'homme pour être aussi assiégés par toi. Les arbres seuls dont tu sais qu'ils ne fournissent point d'aliments, tu pourras les endommager et les abattre, et en construire des ouvrages propres à faire le siège de la ville qui est en guerre avec toi, jusqu'à ce qu'elle succombe. Si l'on trouve dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne pour le conquérir un homme percé de coups, gisant dans la campagne, sans que l'on sache qui l'a tué, tes Anciens et tes Juges sortiront et prendront les distances des villes qui se trouvent dans tous les environs du cadavre; or la ville la plus proche du cadavre trouvée, les Anciens de cette ville-ci prendront une génisse qu'on n'ait pas employée au travail et qui n'ait pas encore tiré au joug, et les Anciens de cette ville amèneront cette génisse auprès d'un cours d'eau qui ne tarit pas, et dont le lit ne soit ni labouré, ni ensemencé, et là ils rompront la nuque à la génisse dans le cours d'eau. Alors s'approcheront les Prêtres, fils de Lévi, car l'Éternel, ton Dieu, les a choisis pour le servir et bénir au nom de l'Éternel, et ils prononcent sur tous les procès et dommages. Et tous les Anciens de cette ville les plus rapprochés du cadavre laveront leurs mains sur la génisse à laquelle on a rompu la nuque dans le cours d'eau, et ils feront cette déclaration: Nos mains n'ont point versé ce sang, et nos yeux n'ont pas vu; sois propice à ton peuple d'Israël que tu as racheté, Éternel, et ne mets pas le sang innocent à la charge de ton peuple d'Israël: ainsi sera faite pour eux l'expiation de ce sang. Et toi tu ôteras de ton sein le sang innocent, car tu dois faire ce qui est droit aux yeux de l'Éternel, ton Dieu. Lorsque tu te mettras en campagne contre tes ennemis et que l'Éternel les livrera entre tes mains, et que tu leur feras des prisonniers, si tu distingues parmi les captives une femme d'une belle figure et que tu t'attaches à elle et que tu veuilles l'épouser, amène-la dans l'intérieur de ta maison, et qu'elle se rase la tête, et se fasse les ongles et dépouille ses habits de captive, et demeure dans ta maison et pleure son père et sa mère durant une lunaison; et après ces choses ainsi faites, tu pourras t'approcher d'elle et l'épouser pour qu'elle soit ta femme. Et si tu te dégoûtes d'elle, laisse-la libre d'aller où elle voudra; mais tu ne la vendras pas à prix d'argent, ni ne l'emploieras comme esclave, puisque tu as usé envers elle des droits d'un mari. Un homme ayant deux femmes, l'une aimée, l'autre haïe, et l'une et l'autre, celle qui est aimée et celle qui est haïe, lui ayant donné des fils, et le fils premier-né étant de l'épouse haïe, il ne pourra, lorsqu'il fera entre ses fils le partage de ce qu'il a, conférer la primogéniture au fils de l'épouse aimée, en face du fils de l'épouse haïe, lequel est le premier-né; mais il devra reconnaître le premier-né, fils de l'épouse haïe, en lui donnant double part dans sa succession entière, car il est les prémices de sa vigueur, à lui appartiennent les droits de primogéniture. Un homme ayant un fils réfractaire et indiscipliné qui n'écoute ni la voix de son père, ni la voix de sa mère, et même châtié ne leur obéit pas, le père et la mère le prendront et le traduiront devant les Anciens de sa ville et aux Portes du lieu qu'il habite, et ils diront aux Anciens de sa ville: Notre fils ici présent est réfractaire et indiscipliné; il n'écoute pas notre voix; il est dissipateur et ivrogne. Et tous les hommes de sa ville le lapideront, et il mourra. Ote ainsi le mal du milieu de toi, et que tout Israël entende et craigne. Quand en suite d'un péché qui méritait la mort, un homme aura été mis à mort, et que tu l'auras pendu à un arbre, son corps ne passera pas la nuit attaché au bois; mais tu l'inhumeras le jour même, car le pendu est sous la malédiction de Dieu, et tu ne dois pas souiller ton pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne en propriété. Apercevant le bœuf de ton frère ou sa brebis, qui errent, ne les esquive pas; ramène-les à ton frère. Et si ton frère n'est pas à ta proximité, et si tu ne les connais pas, recueille-les dans ta maison et garde-les chez toi, jusqu'à ce que ton frère vienne les réclamer; et alors rends-les-lui. Et ainsi feras-tu s'il s'agit de son âne et ainsi feras-tu pour son manteau et ainsi feras-tu pour tout objet perdu que ton frère aura perdu et que tu trouveras: il ne t'est pas permis d'esquiver. Quand tu verras l'âne de ton frère, ou son bœuf, tombés sur la route, ne les esquive pas: joins-toi à lui pour les relever. Une femme ne prendra point le costume d'un homme, ni un homme des vêtements de femme; car quiconque le fait, est l'abomination de l'Éternel, ton Dieu. Si en chemin tu rencontres devant toi un nid d'oiseau, sur quelque arbre ou sur le sol, avec des petits ou des œufs et la mère posée sur les petits ou sur les œufs, tu ne prendras pas la mère avec la couvée. Lâche la mère et prends la couvée pour toi, afin que tu sois heureux et aies de longs jours. Lorsque tu bâtiras une maison neuve, munis ton toit d'un parapet, afin de ne pas entacher de sang ta maison, si quelqu'un en tombait. Ne sème point dans ta vigne des semences de deux espèces, de peur que l'abondance donnée par la semence que tu sèmeras, et le produit de ta vigne, n'aille au sanctuaire. Tu ne laboureras pas avec un bœuf et un âne réunis. Tu ne t'habilleras pas d'un tissu mélangé, ourdi de laine et de lin réunis. Tu te feras des houppes aux quatre angles du manteau dont tu t'enveloppes. Si un homme épouse une femme, habite avec elle, puis la prend en haine, et lui attribue des choses criminelles, et répand de mauvais bruits sur son compte, et dit: J'ai épousé cette femme et me suis approché d'elle, mais je ne l'ai pas eue vierge; dans ce cas le père de la fille et sa mère prendront les preuves de la virginité de la fille et les exhiberont aux Anciens de la ville, à la Porte. Et le père de la fille dira aux Anciens: J'avais donné ma fille en mariage à l'homme ici présent, et il l'a prise en haine, et voilà qu'il lui impute des choses criminelles en disant: Je n'ai pas eu ta fille vierge. Mais voici les preuves de la virginité de ma fille. Puis ils étaleront le drap devant les Anciens de la ville. Alors les Anciens de cette ville appréhenderont le mari et le châtieront et lui infligeront une amende de cent sicles d'argent, qu'ils donneront au père de la fille, parce qu'il a répandu de mauvais bruits sur une vierge d'Israël. Et elle restera sa femme, et de toute sa vie il ne pourra la répudier. Mais si ce fait est avéré, si la fille n'a pas été trouvée vierge, que l'on amène la fille à la porte de la maison de son père, et que les hommes de sa ville la lapident et qu'elle meure pour avoir commis une infamie dans Israël, en s'abandonnant dans la maison de son père. Ote ainsi le mal du milieu de toi. Si un homme est surpris couchant avec une femme mariée, ils mourront l'un et l'autre, l'homme qui a couché avec la femme, et la femme. Ote ainsi le mal du sein d'Israël. Si une fille vierge est fiancée à un homme, et qu'un individu la trouve dans la ville et habite avec elle, amenez-les l'un et l'autre à la Porte de cette ville et lapidez-les, et qu'ils meurent, la fille pour n'avoir jeté aucun cri dans la ville, et l'homme pour avoir déshonoré la femme de son prochain. Ote ainsi le mal du milieu de toi. Mais si c'est dans les champs que l'individu a rencontré la fille fiancée, et s'est saisi d'elle, et a habité avec elle, la peine de mort ne sera infligée qu'à l'homme qui a habité avec elle, à l'homme seulement. Et tu ne feras rien à la fille; il n'y a à la charge de la fille aucun péché qui mérite la mort: c'est le même cas que celui de l'homme qui attaque son prochain et le tue. Car c'est dans les champs qu'il l'a rencontrée; la fille fiancée a jeté son cri, et personne n'est venu à son secours. Si un homme rencontre une vierge non fiancée, et se saisit d'elle, et habite avec elle, et si on les prend sur le fait; dans ce cas l'individu qui a habité avec la fille paiera au père de celle-ci cinquante sicles d'argent, et elle deviendra sa femme, parce qu'il lui a ôté sa virginité, et de toute sa vie il ne pourra la répudier. Nul n'épousera la femme de son père, et ne soulèvera la couverture de son père. Aucun individu mutilé par compression ou par amputation de l'urètre ne sera admis dans l'Assemblée de l'Éternel. Aucun bâtard ne sera admis dans l'Assemblée de l'Éternel; même sa dixième génération ne sera pas admise dans l'Assemblée de l'Éternel. Ne seront pas admis non plus les Ammonites et les Moabites dans l'Assemblée de l'Éternel; même leur dixième génération ne sera pas admise dans l'Assemblée de l'Éternel, jamais; parce qu'ils ne vous ont pas présenté le pain et l'eau pendant le trajet, lors de votre sortie de l'Egypte, et parce qu'ils ont soudoyé pour te nuire, Balaam, fils de Behor, de Pethor en Mésopotamie, pour te maudire. Mais l'Éternel, ton Dieu, n'a pas voulu écouter Balaam, et l'Éternel, ton Dieu, a changé sa malédiction en bénédiction, parce que l'Éternel, ton Dieu, t'aimait. Tu ne t'intéresseras en aucun temps à leur prospérité et à leur bien-être, jamais. Tu n'abomineras pas l'Edomite, car il est ton frère. Tu n'abomineras pas l'Égyptien, car tu fus son hôte dans son pays. Les fils qui leur naîtront à la troisième génération, seront admissibles dans l'Assemblée de l'Éternel. Quand tu seras en campement, marchant contre tes ennemis, évite avec soin toute indécence. S'il se trouve chez toi quelqu'un qui ne soit pas en état de pureté à la suite d'un accident nocturne, qu'il se transporte hors du camp; il ne doit pas entrer dans l'intérieur du camp, mais vers le soir il se baignera dans l'eau, et au coucher du soleil il rentrera dans l'intérieur du camp. Tu auras aussi des lieux d'aisance hors du camp, et tu iras là, dehors. Et à tes outils tu joindras une pelle, et quand tu iras dehors, tu t'en serviras pour en faire un creux et recouvrir tes déjections. Car l'Éternel, ton Dieu, est présent dans ton camp, pour te délivrer, et faire céder tes ennemis devant toi; ton camp doit donc être saint, de peur que s'il y voit quelque chose de dégoûtant, Il ne se retire loin de toi. Tu ne livreras pas à son maître l'esclave qui se sera sauvé chez toi de chez son maître. Il demeurera chez toi dans ton intérieur, au lieu qu'il aura choisi dans l'une de tes villes, où bon lui semblera; tu ne seras pas dur envers lui. Qu'il ne se trouve aucune prostituée parmi les filles d'Israël, et aucun prostitué parmi les fils d'Israël. Tu n'apporteras ni le don fait à une prostituée, ni le prix payé à un chien, dans la maison de l'Éternel, ton Dieu, ensuite d'un vœu quelconque, car l'un et l'autre sont l'abomination de l'Éternel, ton Dieu. Tu n'exigeras point d'intérêts de ton frère, ni intérêt d'argent, ni intérêt de denrées, ni intérêt de rien de ce qui se prête à intérêts. Mais de l'homme du dehors tu pourras exiger des intérêts, et non pas de ton frère, afin que l'Éternel, ton Dieu, te bénisse dans tout ce que tu entreprendras dans le pays dont tu viens faire la conquête. Quand tu fais un vœu à l'Éternel, ton Dieu, ne tarde pas à l'accomplir; car l'Éternel, ton Dieu, le réclamera de toi, et tu te chargerais d'un péché. Si tu t'abstiens de vœux, tu ne te charges point d'un péché. Tiens ce que tes lèvres ont exprimé, et agis conformément au vœu que tu as fait librement à l'Éternel, ton Dieu, à ce que ta bouche a prononcé. Si tu entres dans la vigne de ton prochain, tu peux manger des raisins à souhait, à te rassasier, mais n'en mets point dans ton panier. Si tu entres dans le champ de ton prochain, tu peux cueillir des épis avec la main, mais ne fais pas jouer la faucille dans la moisson de ton prochain. Un homme prend une femme et devient son mari, mais il arrive qu'elle n'entre pas en grâce auprès de lui, parce qu'il a découvert en elle quelque chose de repoussant, il écrit pour elle une lettre de divorce, la lui remet en main et la renvoie de sa maison; elle quitte sa maison et part; puis elle devient la femme d'un autre mari; ce dernier mari la prend en haine, et écrit pour elle une lettre de divorce, et la lui remet en main et la renvoie de sa maison; ou bien l'homme qui l'avait épousée en dernier lieu, vient à mourir; dans ce cas le premier mari qui l'a répudiée, ne pourra la reprendre pour femme après qu'elle se sera souillée, car c'est l'abomination de l'Éternel, et tu ne dois pas entacher de péché le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne en propriété. Un nouveau marié ne fera point la campagne avec l'armée; on ne lui imposera aucune charge quelconque; il sera exempté pendant un an pour sa maison, afin qu'il puisse réjouir la femme qu'il a épousée. L'on ne se nantira pas du moulin et de la meule; car ce serait se nantir de la vie même. Si quelqu'un est surpris volant un homme, l'un de ses frères, l'un des enfants d'Israël, et l'employant comme esclave et le vendant, ce voleur-là mourra. Ote ainsi le mal du milieu de toi. Prends garde à l'affection de la lèpre, afin d'être bien attentif à faire tout ce que vous enjoindront les Prêtres, les Lévites. Ayez soin de vous conformer à ce que je leur ai prescrit. Rappelle-toi ce que l'Éternel, ton Dieu, a fait à Marie, pendant la route lors de votre sortie de l'Egypte. Lorsque tu feras à ton frère un prêt quelconque, tu n'entreras point dans sa maison, pour t'y saisir d'un gage; tu resteras dehors, et celui à qui tu fais le prêt, t'apportera le gage dehors. Et si c'est un homme pauvre, tu ne te coucheras pas ayant encore son gage. Tu lui rendras le gage au coucher du soleil, afin qu'il ait son manteau pour se coucher, et qu'il te bénisse; et cela te sera compté comme justice devant l'Éternel, ton Dieu. Ne frustre pas le mercenaire pauvre et indigent, d'entre tes frères ou les étrangers qui seront dans ton pays, dans tes Portes. Donne-lui son salaire à son jour, et que le soleil ne se couche pas sans qu'il l'ait; car il est pauvre, et c'est le souhait de son âme, de peur qu'il ne réclame contre toi auprès de l'Éternel, et que tu ne te charges d'un péché. Les pères ne seront pas mis à mort pour les fils, ni les fils pour les pères: chacun sera mis à mort pour son propre péché. Ne fais pas céder le droit de l'étranger, ni de l'orphelin, et ne prends pas en gage la robe de la veuve, te souvenant que tu as été esclave en Egypte, et que l'Éternel, ton Dieu, t'en a racheté; c'est pourquoi je t'enjoins d'accomplir ce précepte. Lorsque tu moissonneras tes blés dans ton champ, si tu oublies une gerbe au champ, ne reviens pas la prendre; qu'elle soit pour étranger, l'orphelin et la veuve, afin que l'Éternel, ton Dieu, te bénisse dans tout le travail de tes mains. Lorsque tu secoueras tes oliviers, ne fais pas après toi fouiller dans les rameaux; que ce soit pour l'étranger, l'orphelin et la veuve. Lorsque tu vendangeras ta vigne, tu ne grappilleras pas derrière toi; que ce soit pour l'étranger, l'orphelin et la veuve : souviens-toi que tu as été esclave dans le pays d'Egypte; c'est pourquoi je t'enjoins d'accomplir ce précepte. S'il s'élève un différend entre des hommes, ils se présenteront au Tribunal, pour qu'on les juge, et que l'on déclare innocent l'innocent, et coupable le coupable. Et si le coupable mérite des coups, le Juge le fera étendre par terre et battre sous ses yeux d'un nombre de coups suffisant en raison de sa culpabilité. Il lui fera donner quarante coups, pas plus, de peur que s'il y fait ajouter des coups en grand nombre, ton frère ne soit avili devant toi. Tu n'emmusèleras pas le bœuf, quand il foule le grain. Si des frères demeurent dans un même lieu, ou que l'un d'eux meure sans laisser de fils, la femme du frère mort ne se mariera point au dehors à un étranger; son beau-frère s'approchera d'elle, et la prendra pour sa femme, et remplira envers elle le devoir du beau-frère. Et ce cas échéant, le premier-né qu'elle enfantera, succédera au nom du frère défunt, afin que son nom ne disparaisse pas d'Israël. Mais si l'homme ne se soucie pas d'épouser sa belle-sœur, sa belle-sœur se présentera, à la Porte devant les Anciens et dira: Mon beau-frère se refuse à faire revivre le nom de son frère en Israël; il ne veut pas remplir envers moi le devoir du Lévirat. Alors les Anciens de sa ville le citeront, et ils lui parleront; et s'il persiste et dit: Je ne me soucie pas de l'épouser; sa belle-sœur s'avancera, vers lui, devant les yeux des Anciens, et lui détachera sa sandale du pied, et crachera en face de lui; puis prenant la parole elle dira: Ainsi soit fait à l'homme qui n'édifie pas la maison de son frère. Et en Israël on le désignera de ce nom: Maison du déchaussé. Si des hommes ont entre eux une rixe, l'un avec l'autre, et que la femme de l'un accoure pour tirer son mari des mains de celui qui le bat, et qu'étendant la main elle saisisse celui-ci par les parties honteuses, coupe-lui la main, et cela sans pitié. Tu n'auras pas dans ta bourse double pierre à peser, une grosse et une petite. Tu n'auras pas dans ta maison double épha, un grand et un petit. Aie des pierres d'un poids complet et juste, et un épha d'une capacité complète et juste, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne. Car quiconque le fait, quiconque fraude, est l'abomination de l'Éternel. Rappelle-toi ce que t'a fait Amalek pendant le trajet lors de votre sortie d'Egypte, comment il t'a attaqué sur la route, est tombé sur ton arrière-garde, sur toute la troupe débile qui se traînait après toi, toi-même étant épuisé et las, et comment il n'eut aucune crainte de Dieu. Et lorsque l'Éternel, ton Dieu, t'aura donné le repos et t'aura débarrassé de tous les ennemis de tes alentours dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne en propriété pour le conquérir, tu mettras fin à la mémoire d'Amalek sous les Cieux. Ne l'oublie pas. Lorsque ta seras entré dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne en propriété et que tu l'auras conquis, et t'y seras établi, tu prendras des prémices de tous les produits du sol, que tu retireras de ton pays à toi donné par l'Éternel, ton Dieu; et tu les mettras dans une corbeille, et te rendras au lieu que choisira l'Éternel, ton Dieu, pour y fixer son nom; puis tu t'adresseras au Prêtre qui existera à cette époque, et tu lui diras: Je déclare aujourd'hui à l'Éternel, ton Dieu, être entré dans le pays que l'Éternel a juré à nos pères de nous donner. Et le Prêtre recevra la corbeille de ta main et la déposera devant l'Autel de l'Éternel, ton Dieu. Alors tu prendras la parole et diras devant l'Éternel, ton Dieu: Mon père était un Araméen nomade, et il descendit en Egypte, et y séjourna n'ayant que peu de gens avec lui, et là il est devenu une grande, puissante et nombreuse nation. Et les Égyptiens nous maltraitèrent et nous opprimèrent, et nous soumirent à un dur esclavage, et nous criâmes à l'Éternel, Dieu de nos pères, et l'Éternel entendit notre voix et vit notre misère et notre peine et notre oppression. Et l'Éternel nous retira de l'Egypte d'une main forte et avec un bras étendu, et au moyen d'une grande terreur et de signes et de prodiges; et Il nous a fait arriver en ce lieu, et nous a donné ce pays, pays découlant de lait et de miel. Et maintenant, voici, j'apporte les prémices des produits du sol que tu m'as donné, Éternel. Puis dépose-les devant l'Éternel, ton Dieu, et adore l'Éternel, ton Dieu, et réjouis-toi de tous les biens que t'a donnés à toi et à ta maison l'Éternel, ton Dieu, toi et le Lévite et l'étranger qui sera chez toi. Quand tu auras achevé de délivrer toute la dîme de ton revenu, la troisième année, année de cette dîme, et que tu auras donné au Lévite, à l'étranger, à l'orphelin et à la veuve de quoi manger et se rassasier dans tes Portes, tu diras devant l'Éternel ton Dieu: J'ai ôté de ma maison la chose sacrée, et l'ai donnée au Lévite, à l'étranger, à l'orphelin et à la veuve et me conformant en tout point au commandement que tu m'as prescrit, je n'ai ni transgressé, ni oublié tes commandements. Je n'en ai point mangé pendant mon deuil, et n'en ai rien soustrait pour un [usage] immonde, et n'en ai rien donné pour un repas mortuaire; j'ai été docile à la voix de l'Éternel, mon Dieu, j'ai agi en tout comme tu me l'as prescrit. Abaisse tes regards de ta demeure sainte, des Cieux, et bénis ton peuple d'Israël et le sol que tu nous as donné à teneur du serment que tu fis à nos pères, pays découlant de lait et de miel. En ce jour l'Éternel, ton Dieu, te commande de mettre en pratique ces statuts et ces lois: applique-toi donc à les pratiquer de tout ton cœur et de toute ton âme. Aujourd'hui tu as obtenu de l'Éternel la déclaration qu'il sera ton Dieu, et que tu dois marcher dans ses voies et garder ses statuts, ses commandements et ses lois, et obéir à sa voix; et aujourd'hui l'Éternel t'a fait promettre que tu seras son peuple particulier, comme Il te l'a promis, et que tu garderas tous ses commandements, et qu'il te rendra supérieur à toutes les nations qu'il a faites, en gloire, et en renom et en magnificence, et que tu seras un peuple consacré à l'Éternel, ton Dieu, comme Il l'a promis. Et Moïse et les Anciens d'Israël intimèrent au peuple cet ordre: Gardez la totalité du commandement que je vous prescris en ce jour. Au jour où vous passerez le Jourdain pour entrer dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne, tu érigeras de grandes pierres et les enduiras de chaux et tu y graveras toutes les paroles de cette loi, quand tu seras passé, afin que tu parviennes au pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne, pays découlant de lait et de miel, comme l'Éternel, Dieu de tes pères, te l'a promis. Après le passage du Jourdain, vous ferez donc l'érection de ces pierres, que je vous ordonne aujourd'hui, sur le mont Ebal et vous les enduirez de chaux. Et tu bâtiras là un autel à l'Éternel, ton Dieu, et un autel de pierres sur lesquelles tu ne porteras pas le fer; c'est de pierres brutes que tu bâtiras l'Autel de l'Éternel, ton Dieu; et tu y offriras des holocaustes à l'Éternel, ton Dieu. Et tu feras des sacrifices pacifiques; et tu mangeras là et te réjouiras devant l'Éternel, ton Dieu; et tu graveras sur les pierres toutes les paroles de cette Loi, en caractères nets. Alors Moïse et les Prêtres, les Lévites, parlèrent à tout Israël en ces termes: Israël, fais silence et sois-attentif! Aujourd'hui tu es devenu le peuple de l'Éternel, ton Dieu. Obéis donc à la voix de l'Éternel, ton Dieu, et pratique ses commandements et ses statuts que je te prescris aujourd'hui. Et ce jour-là Moïse donna cet ordre au peuple : Ceux-ci se placeront, pour bénir le peuple, sur le mont Garizim, quand vous aurez passé le Jourdain: Siméon et Lévi et Juda et Issaschar et Joseph et Benjamin. Et ceux-ci se placeront, pour prononcer la malédiction, sur le mont Ebal: Ruben, Gad, et Asser et Zabulon, Dan et Nephthali. Puis les Lévites prendront la parole et diront à tous les hommes d'Israël d'une voix élevée : Maudit soit l'homme qui fait une image sculptée ou jetée en fonte, abomination de l'Éternel, œuvre de main d'artiste, et l'érige en secret. Et tout le peuple répondra et dira: Ainsi soit-il! Maudit celui qui avilit son père et sa mère. Et tout le peuple dira: Ainsi soit-il! Maudit celui qui déplace la borne de son prochain. Et tout le peuple dira: Ainsi soit-il! Maudit celui qui fourvoie l'aveugle en chemin. Et tout le peuple dira: Ainsi soit-il! Maudit celui qui fait plier le droit de l'étranger, de l'orphelin et de la veuve. Et tout le peuple dira,: Ainsi soit-il! Maudit celui qui partage le lit de la femme de son père; car il a soulevé la couverture de son père. Et tout le peuple dira: Ainsi soit-il! Maudit celui qui a commerce avec un animal quelconque. Et tout le peuple dira: Ainsi soit-il! Maudit celui qui partage le lit de sa sœur, fille de son père ou fille de sa mère. Et tout le peuple dira: Ainsi soit-il! Maudit celui qui partage le lit de sa belle-mère. Et tout le peuple dira: Ainsi soit-il! Maudit celui qui frappe son prochain clandestinement. Et tout le peuple dira: Ainsi soit-il! Maudit celui qui accepte des présents pour attenter à une vie, au sang innocent. Et tout le peuple dira: Ainsi soit-il! Maudit celui qui ne met pas à effet les paroles de cette Loi pour la pratiquer. Et tout le peuple dira: Ainsi soit-il! Et si tu es docile à la voix de l'Éternel, ton Dieu, pour t'appliquer à pratiquer tous ses commandements que je te prescris en ce jour, l'Éternel, ton Dieu, te donnera la prééminence sur toutes les nations de la terre, et toutes ces bénédictions t'arriveront et viendront te trouver, pourvu que tu sois docile à la voix de l'Éternel, ton Dieu; tu seras béni à la ville et tu seras béni aux champs; tu seras béni dans la fécondité de tes flancs, dans la fécondité de ton sol, et dans la fécondité de ton bétail, la progéniture de tes vaches et les portées de tes brebis. La bénédiction remplira tes paniers et ta maie. Tu seras béni, quand tu sortiras, béni quand tu entreras. L'Éternel te livrera défaits tes ennemis levés contre toi; par une seule route ils s'avanceront contre toi et par sept routes ils s'enfuiront devant toi. Au commandement de l'Éternel tu auras la bénédiction dans tes greniers, et dans toutes tes entreprises, et Il te bénira dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne. L'Éternel te constituera son peuple saint, comme Il te l'a juré, si tu gardes les commandements de l'Éternel, ton Dieu, et si tu marches dans ses voies. Et tous les peuples de la terre verront que tu es appelé du nom de l'Éternel, et ils te craindront. Et l'Éternel te comblera de biens par la fécondité de tes flancs, et par la fécondité de ton bétail et par la fécondité de ton sol dans le pays que l'Éternel a juré à tes pères de te donner. L'Éternel t'ouvrira son trésor d'abondance, le Ciel, pour te donner à son époque la pluie propre à ton pays et bénir tout le travail de ta main; et tu prêteras à beaucoup de nations, mais n'emprunteras pas toi-même. Et l'Éternel fera de toi la tête et non pas la queue, et tu ne seras qu'en haut et non point en bas, si tu obéis aux commandements de l'Éternel, ton Dieu, que je te prescris en ce jour, pour les garder et les pratiquer, et si tu ne t'écartes de tous les ordres que je vous intime en ce jour, ni à droite ni à gauche, pour suivre d'autres dieux et les servir. Mais si tu n'es pas docile à la voix de l'Éternel, ton Dieu, pour t'appliquer à la pratique de tous ses commandements et ses statuts que je te prescris en ce jour, toutes ces malédictions s'accompliront pour toi, et t'atteindront. Tu seras maudit dans la ville, et maudit dans les champs. Maudits seront tes paniers et ta maie. Maudit seras-tu quant à la fécondité de tes flancs, à la fécondité de ton sol, à la progéniture de tes vaches et aux portées de tes brebis; maudit lorsque tu entreras, maudit lorsque tu sortiras. L'Éternel enverra contre toi la malédiction, l'alarme et la ruine à toutes tes entreprises que tu formeras, jusqu'à ce que tu sois détruit et promptement perdu, à cause de la méchanceté de tes actions, pour m'avoir abandonné. L'Éternel mettra la peste à ta poursuite, jusqu'à ce qu'il t'ait exterminé du pays dont tu viens faire la conquête. L'Éternel t'affligera de marasme et de fièvre, et d'inflammation, de sécheresse et de brûlure, de gangrène et de nielle, qui s'acharneront sur toi jusqu'à ce que tu périsses. Et le ciel qui est au-dessus de ta tête, sera d'airain, et la terre que tu as sous les pieds, de fer. Au lieu de pluie sur ton pays l'Éternel enverra de la poussière et du sable qui tomberont du ciel jusqu'à ce que tu sois détruit. L'Éternel te livrera défait à tes ennemis; par une route unique tu t'avanceras contre eux, et par sept routes tu t'enfuiras devant eux, et tu seras en butte aux vexations de tous les royaumes, de la terre. Et ton cadavre sera la proie de tous les oiseaux des Cieux et de toutes les bêtes de la terre, que personne n'effarouchera. L'Éternel t'affligera de l'ulcère d'Egypte, et de tumeurs, et de dartres, et de gale, dont tu ne pourras guérir. L'Éternel t'affligera de délire et de cécité, et d'égarement d'esprit. Et tu iras à tâtons en plein midi, comme l'aveugle tâtonne dans l'obscurité, et tu ne trouveras pas le succès sur ta route; tu ne seras qu'opprimé et pillé tous les jours, et tu n'auras aucun libérateur. Tu te fianceras à une femme et un autre homme entrera dans son lit; tu bâtiras une maison et tu ne l'habiteras pas; tu planteras une vigne et tu n'en goûteras pas les fruits. Ton bœuf sera égorgé sous tes yeux, et tu n'en mangeras pas; ton âne sera enlevé à ta face, et ne te reviendra pas; tes brebis seront livrées à tes ennemis, et tu n'auras aucun auxiliaire. Tes fils et tes filles seront donnés à un autre peuple, tes yeux le voyant et se consumant à regarder tout le jour du côté où ils sont; et tu n'auras pas la force en main. Le produit de ton sol et de tout ton labeur sera consommé par un peuple non connu de toi, et tu ne seras qu'opprimé et écrasé tous les jours. Tu tomberas en démence à l'aspect de ce que tu verras de tes yeux. L'Éternel t'affligera aux genoux et aux jambes d'ulcères malins et incurables, de la plante des pieds au sommet de la tête. L'Éternel te chassera toi et ton roi que tu auras préposé sur toi, chez une nation inconnue à toi et à tes pères; et là, tu serviras d'autres dieux, du bois et de la pierre. Et tu exciteras la stupeur, tu passeras en proverbe et donneras lieu aux sarcasmes chez tous les peuples où l'Éternel te mènera. Tu ensemenceras abondamment le terrain et tu récolteras peu; car la sauterelle le broutera. Tu planteras et cultiveras des vignes, mais tu ne boiras ni ne récolteras de vin, car les vers les consumeront. Tu auras des oliviers dans tout ton territoire, mais tu ne t'oindras pas d'huile, car tes oliviers se dépouilleront. Tu engendreras des fils et des filles, mais ils ne seront pas à toi, car ils iront en captivité. De tous tes arbres, et des fruits de ton sol le grillon s'emparera. L'étranger qui sera parmi vous s'élèvera au-dessus de toi toujours plus haut, et toi, tu descendras toujours plus bas. C'est lui qui te prêtera, et toi, tu ne lui prêteras pas; il deviendra la tête et tu deviendras la queue. Et toutes ces malédictions s'accompliront sur toi et te poursuivront et t'atteindront jusqu'à ce que tu sois détruit, pour n'avoir pas obéi à la voix de l'Éternel, ton Dieu, en gardant ses commandements et ses statuts qu'il t'a prescrits, et elles resteront sur toi et sur ta postérité comme un signe et un exemple éternellement. Pour n'avoir pas servi l'Éternel, ton Dieu, avec joie et de bon cœur au milieu de l'abondance de toutes choses, tu serviras tes ennemis que l'Éternel enverra contre toi, souffrant de la faim, de la soif, du dénuement et de la disette de toutes choses, et il chargera ton col d'un joug de fer jusqu'à ce qu'il t'ait détruit. L'Éternel fera lever contre toi un peuple lointain, de l'extrémité de la terre, rapide comme l'aigle qui vole, un peuple dont tu n'entendras pas la langue, peuple au visage farouche, sans respect pour le vieillard, sans pitié pour le jeune homme. Il dévorera la progéniture de tes bestiaux et les fruits de ton sol jusqu'à ce que tu sois détruit, ne te laissant ni blé, ni moût, ni huile, ni la progéniture de tes vaches ni les portées de tes brebis jusqu'à ce qu'il t'ait fait périr : il t'assiégera dans toutes tes Portes jusqu'à la chute de tes hautes et fortes murailles sur lesquelles tu te fies, dans tout ton pays, et il t'assiégera dans toutes tes Portes, dans tout ton pays que t'a donné l'Éternel, ton Dieu. Et, dans la détresse et l'angoisse où te réduiront tes ennemis, tu te nourriras du fruit de tes entrailles, de la chair de tes fils et de tes filles que t'aura donnés l'Éternel, ton Dieu. Le plus amolli de tes hommes, et le plus délicat regardera de mauvais œil son frère et la femme qui est entre ses bras, et ceux de ses fils qui auront survécu, pour ne pas partager avec l'un d'eux la chair de ses fils dont il se nourrira, parce qu'on ne lui aura rien laissé dans la détresse et l'angoisse où t'auront réduit tes ennemis dans toutes tes Portes. La plus amollie de tes femmes et la plus délicate qui ne tentait pas de poser la plante de son pied sur la terre par excès de délicatesse et de mollesse, regardera de mauvais œil le mari qui est entre ses bras, et son fils et sa fille, pour ne point partager le placenta sorti d'entre ses pieds, et les enfants dont elle est accouchée; car elle les mangera par disette de toutes choses en secret, dans la détresse et l'angoisse où l'auront réduite tes ennemis dans tes Portes. Si tu ne t'appliques à pratiquer tous les préceptes de cette Loi transcrits dans ce livre, pour craindre ce magnifique et redoutable Nom, l'Éternel, ton Dieu, l'Éternel vous frappera de fléaux extraordinaires, toi et ta postérité, de fléaux grands et soutenus, et de maladies malignes et persistantes; et Il ramènera sur toi toutes les infirmités de l'Egypte qui te font peur, afin qu'elles s'attachent à toi. Toutes les maladies et toutes les plaies aussi, non consignées dans le volume de cette Loi, l'Éternel les attirera sur toi, jusqu'à ce que tu sois détruit. Et vous survivrez en petit nombre, au lieu d'être comme maintenant aussi nombreux que les étoiles du ciel, parce que tu n'auras pas obéi à la voix de l'Éternel, ton Dieu. Et de même que l'Éternel mettait sa joie à votre égard à vous faire du bien et à vous agrandir, de même l'Éternel mettra sa joie à votre égard à vous perdre et à vous détruire, et vous serez arrachés du pays dont tu viens faire la conquête. Et l'Éternel te disséminera parmi tous les peuples d'un bout de la terre à l'autre, et là tu serviras d'autres dieux inconnus à toi et à tes pères, du bois et de la pierre. Et parmi ces peuples tu ne seras pas tranquille, tu n'auras pas où reposer la plante de tes pieds, et l'Éternel t'y donnera un cœur inquiet, des yeux qui s'éteignent, une âme qui se consume. Et devant toi ta vie sera toujours en suspens, tu seras alarmé la nuit et le jour, et ne seras pas sûr de vivre. Le matin tu diras: Ah! si le soir était là! et le soir tu diras: Ah! si le matin était là! par l'effet des alarmes qui alarmeront ton cœur, et du spectacle que tu verras de tes yeux. Et l'Éternel te ramènera en Egypte sur des navires, par le chemin duquel je te disais: tu ne le reverras plus, et là vous vous vendrez à vos ennemis comme esclaves et comme servantes; et il n'y aura point d'acheteurs. Voici les termes de l'alliance que l'Éternel ordonna à Moïse de conclure avec les enfants d'Israël dans le pays de Moab, outre l'alliance qu'il avait conclue avec eux en Horeb. Et Moïse convoqua tous les Israélites et il leur dit: Vous avez vu tout ce qu'a fait l'Éternel sous tes yeux dans le pays d'Egypte à Pharaon et à tous ses serviteurs et à tout son pays, les grandes épreuves que vos yeux ont vues, ces grands signes et prodiges. Mais jusques aujourd'hui l'Éternel ne vous a pas donné un cœur pour sentir, des yeux pour voir, des oreilles pour entendre. Et pendant quarante ans, je vous ai conduits dans le désert; vos habits ne se sont point usés sur vous, ni vos sandales à vos pieds; vous n'avez pas mangé de pain et n'avez bu ni vin ni cervoise, afin que vous comprissiez que moi, l'Éternel, je suis votre Dieu. Et vous êtes arrivés en ce lieu. Alors, Sihon, roi de Hesbon, et Og, roi de Basan, se sont avancés contre nous pour nous attaquer, et nous les avons battus. Et nous nous sommes emparés de leur pays et l'avons donné en propriété aux Rubénites, et aux Gadites et à la demi-Tribu de Manassé. Gardez donc les paroles de cette alliance, et pratiquez-les, afin de réussir dans tout ce que vous entreprendrez. Vous voilà comparaissant aujourd'hui tous devant l'Éternel, votre Dieu, vos Chefs, vos Tribus, vos Anciens et vos Officiers, tous les hommes d'Israël, vos enfants, vos femmes et ton étranger qui est dans ton camp, depuis celui qui coupe ton bois à celui qui puise ton eau, pour passer dans l'alliance de l'Éternel, ton Dieu, et sous sa sanction que l'Éternel, ton Dieu, solennise avec toi en ce jour, pour te constituer aujourd'hui son peuple tandis qu'il sera ton Dieu, comme Il te l'a promis, et comme Il en a fait le serment à tes pères, à Abraham, à Isaac et à Jacob. Et ce n'est pas avec vous seuls que je conclus cette alliance et ce pacte juré, c'est avec ceux qui sont ici aujourd'hui comparaissant avec nous devant l'Éternel, notre Dieu, et avec ceux qui ne sont pas ici avec nous aujourd'hui. Car vous savez comment nous avons séjourné dans le pays d'Egypte, et comment nous avons passé au milieu des nations que vous avez traversées; et vous avez vu les horreurs de leur culte, et leurs idoles de bois et de pierre, d'argent et d'or qui étaient chez eux. Ayez peur qu'il y ait parmi vous homme ou femme ou famille ou Tribu dont le cœur se détourne aujourd'hui de l'Éternel, notre Dieu, pour aller se mettre au service des dieux de ces nations-là; ayez peur qu'il y ait chez vous quelque racine produisant poison ou absinthe! Et dans le cas où, à l'ouïe des termes de cette sanction, quelqu'un se promettrait en son cœur un sort heureux, en disant: Je serai sain et sauf quoique je veuille marcher suivant la malice de mon cœur et en amenant ainsi la ruine du sol abreuvé et du sol altéré, l'Éternel ne voudra pas lui pardonner; mais pour lors le courroux de l'Éternel et sa jalousie s'allumeront contre cet homme-là, et sur lui reposera toute la malédiction consignée dans ce livre-ci, et l'Éternel effacera son nom de dessous les Cieux, et l'Éternel le séparera, pour le perdre, de toutes les Tribus d'Israël, suivant toutes les malédictions de l'alliance transcrites dans ce volume de la Loi. Et la génération suivante, vos fils qui s'élèveront après vous, et l'étranger venu d'un pays lointain, diront à la vue du désastre de ce pays et des maux que lui aura infligés l'Éternel, du soufre et du sel et de l'embrasement de tout son sol qui ne sera plus ensemencé, ne produira plus, où nulle plante ne croîtra, d'un bouleversement pareil à celui de Sodome et de Gomorrhe, d'Adema et de Tseboïm que l'Éternel bouleversa dans sa colère et sa fureur; tous les peuples demanderont: Pourquoi l'Éternel a-t-Il ainsi traité ce pays-là? pourquoi l'embrasement de cette grande colère? Et l'on répondra: Parce qu'ils ont abandonné l'alliance de l'Éternel, Dieu de leurs pères, qu'il avait conclue avec eux, lorsqu'il les retira du pays d'Egypte, et ils sont allés se mettre au service d'autres dieux et les adorer, dieux qu'ils ne connaissaient pas, et qu'il ne leur avait pas donnés en partage; c'est alors que la colère de l'Éternel s'est allumée contre ce pays pour faire fondre sur lui toutes les malédictions consignées dans ce livre, et l'Éternel les a arrachés de leur pays avec courroux, colère et grande irritation et les a jetés dans un autre pays [comme il arrive] aujourd'hui. Les choses cachées sont à l'Éternel, notre Dieu, mais les choses révélées sont à nous et à nos enfants à perpétuité pour que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette Loi. Mais quand s'accompliront pour toi toutes ces paroles, la bénédiction et la malédiction que je mets devant toi, et que tu les rappelleras dans ton cœur au milieu de toutes les nations chez lesquelles l'Éternel, ton Dieu, t'aura banni, et que tu reviendras à l'Éternel, ton Dieu, et obéiras à sa voix en tout ce que je te prescris aujourd'hui, toi et tes fils, de tout ton cœur et de toute ton âme, alors l'Éternel, ton Dieu, ramènera tes captifs et prendra pitié de toi, et de nouveau vous recueillera du milieu de tous les peuples, où l'Éternel, ton Dieu, t'aura disséminé. Quand tes exilés seraient à l'extrémité de l'horizon, de là l'Éternel, ton Dieu, te recueillera, et de là Il te retirera. Et l'Éternel, ton Dieu, te ramènera dans le pays possédé par tes pères et possédé par toi, et Il te fera du bien et te rendra plus nombreux que tes pères. Et l'Éternel, ton Dieu, circoncira ton cœur, et le cœur de ta race pour que tu aimes l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme, afin que tu vives. Et l'Éternel, ton Dieu, rejettera toutes ces malédictions sur tes ennemis et sur les adversaires qui te persécutent. De ton côté tu reviendras à obéir à la voix de l'Éternel, et à pratiquer tous ses commandements que je te prescris en ce jour. Et l'Éternel, ton Dieu, accompagnera de l'abondance tout le travail de tes mains, la fécondité de tes flancs, la fécondité de ton bétail et la fécondité de ton sol, pour te faire prospérer, car l'Éternel retrouvera sa joie dans ton bonheur, comme Il trouvait sa joie dans celui de tes pères; pourvu que tu obéisses à la voix de l'Éternel, ton Dieu, en gardant ses commandements et ses statuts consignés dans ce livre de la Loi; pourvu que tu reviennes à l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme. Car ce commandement que je te prescris en ce jour, ne passe point ta portée, et n'est pas à grande distance; il n'est pas au ciel pour que tu dises: Qui montera pour nous au ciel et nous l'en rapportera, et nous l'exposera pour que nous l'accomplissions? Il n'est pas au delà de la mer, pour que tu dises: Qui traversera pour nous la mer et nous l'en rapportera, et nous l'exposera pour que nous l'accomplissions? Mais cette parole est tout près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur pour que tu l'accomplisses. Vois! j'ai mis aujourd'hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal, en te prescrivant aujourd'hui d'aimer l'Éternel, ton Dieu, de marcher dans ses voies et de garder ses commandements et ses statuts et ses lois, afin que tu vives et t'accroisses et que l'Éternel, ton Dieu, te bénisse dans le pays dont tu viens faire la conquête. Mais si ton cœur se détourne et si tu désobéis, et si tu te laisses aller à adorer d'autres dieux et à les servir, je vous déclare aujourd'hui que vous êtes perdus; vous n'aurez pas de longs jours dans le pays dont après le passage du Jourdain tu viens faire la conquête. J'en prends aujourd'hui à témoin contre vous les Cieux et la terre: j'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction; choisis donc la vie afin que tu vives, toi et ta race, en aimant l'Éternel, ton Dieu, en obéissant à sa voix, en t'attachant à lui (car Il est ta vie et prolongera tes jours), en demeurant dans le pays que l'Éternel a juré à tes pères, à Abraham, à Isaac et à Jacob, de leur donner. Et Moïse alla et adressa ces paroles à tous les Israélites et leur dit: Je suis maintenant âgé de cent vingt ans, et je ne puis plus entrer et sortir, et l'Éternel m'a dit: Tu ne passeras pas ce Jourdain; l'Éternel, ton Dieu, c'est Lui qui te précédera, Lui qui exterminera devant toi ces nations pour que vous en soyez maîtres. C'est Josué qui passera à votre tête, comme l'Éternel l'a annoncé. Et l'Éternel les traitera, comme Il a traité Sihon et Og, rois des Amoréens, et leur pays qu'il a détruit. Mais quand l'Éternel vous les livrera, traitez-les en tout point selon l'ordre que je vous ai prescrit. Soyez courageux et fermes, n'ayez ni crainte ni peur d'eux, car c'est l'Éternel, ton Dieu, qui marchera avec toi. Il ne vous fera pas défaut, ne vous abandonnera pas. Et Moïse appela Josué et lui dit en présence de tout Israël: Sois courageux et ferme, car c'est toi qui entreras avec ce peuple dans le pays que l'Éternel a juré à leurs pères de leur donner, et toi qui le leur partageras. Et c'est l'Éternel qui te précédera; Il sera avec toi, et ne te fera pas défaut, ne t'abandonnera pas; sois sans crainte et sans alarmes. Et Moïse mit par écrit cette Loi et la remit aux Prêtres, fils de Lévi, porteurs de l'Arche de l'alliance de l'Éternel, et à tous les Anciens d'Israël. Et Moïse leur donna cette instruction: Au terme de sept ans, à l'époque de l'année du relâche, à la Fête des Loges, lorsque tout Israël viendra se présenter devant l'Éternel, ton Dieu, dans le lieu choisi par Lui, tu donneras lecture de cette Loi devant tout Israël, à leurs oreilles. Rassemble le peuple, les hommes et les femmes et les enfants et tes étrangers qui seront dans tes Portes, afin qu'ils entendent, et qu'ils apprennent à craindre l'Éternel, votre Dieu, et à s'appliquer à la pratique de tous les préceptes de cette Loi. Et vos fils qui ignorent, écouteront et apprendront à craindre l'Éternel, votre Dieu, aussi longtemps que vous vivrez dans le pays dont après le passage du Jourdain vous allez faire la conquête. Et l'Éternel dit à Moïse: Voici, le moment de ta mort approche; appelle Josué, et placez-vous dans la Tente du Rendez-vous, et je lui donnerai mes ordres. Et Moïse et Josué allèrent se placer dans la Tente du Rendez-vous. Alors l'Éternel apparut dans la Tente, dans une colonne de nuée; et la colonne de nuée s'arrêta à la porte de la Tente. Et l'Éternel dit à Moïse: Voici, tu vas être couché à côté de tes pères, et ce peuple se lèvera, et se prostituera à la suite des dieux étrangers du pays dans lequel il va entrer, et il m'abandonnera, et rompra l'alliance que j'ai conclue avec lui; et ma colère s'allumera contre lui dans ce moment-là, et je l'abandonnerai et lui cacherai ma face, et il sera livré comme proie, et atteint par beaucoup de maux et de détresses, et il dira alors: N'est-ce pas parce que notre Dieu n'est pas au milieu de moi, que ces maux m'ont atteint? Et je cacherai ma face dans ce temps-là, à cause de tout le mal qu'il aura fait en se tournant vers des dieux étrangers. Et maintenant écrivez ce cantique, et apprends-le aux enfants d'Israël, mets-le dans leur bouche, afin que ce cantique me serve de témoin contre les enfants d'Israël. Car je les introduirai dans le pays que j'ai promis par serment à leurs pères, pays découlant de lait et de miel; puis ils mangeront et se rassasieront et s'engraisseront et se tourneront vers d'autres dieux et les serviront et me mépriseront et rompront mon alliance, et quand alors ils seront atteints par beaucoup de maux et de détresses, que ce cantique dépose contre eux comme un témoin, car il ne doit ni être oublié, ni cesser d'être dans la bouche de leurs descendants. En effet, je connais leurs pensées qu'ils forment dès à présent, avant que je les aie introduits dans le pays que je leur ai promis par serment. Moïse écrivit donc ce cantique ce jour-là, et il l'apprit aux enfants d'Israël. Et il donna ses instructions à Josué, fils de Nun, en ces termes: Aie courage et fermeté, car c'est toi qui introduiras les enfants d'Israël dans le pays que je leur ai promis par serment, et Moi-même Je serai avec toi. Et lorsque Moïse eut achevé de transcrire sur un volume les paroles de cette Loi, au complet, Moïse fit cette injonction aux Lévites, porteurs de l'Arche de l'alliance de l'Éternel : Prenez ce Volume de la Loi et le placez à côté de l'Arche de l'alliance de l'Éternel, votre Dieu, et qu'il y serve de témoin contre vous. Car je connais ton caractère rebelle, et la roideur de ton col; voici, pendant que je suis encore vivant à vos côtés, déjà vous vous montrez rebelles à l'Éternel: combien plus le serez-vous après ma mort! Assemblez auprès de moi tous les Anciens de vos Tribus, et vos Officiers, afin que je redise à leurs oreilles ces choses-là, et que je prenne à témoin contre eux les Cieux et la terre. Car je sais qu'après ma mort vous vous perdrez et quitterez la voie que je vous ai tracée, et que les maux fondront sur vous dans les temps à venir, parce que vous ferez ce qui est mal aux yeux de l'Éternel pour le provoquer par l'œuvre de vos mains. Moïse prononça donc aux oreilles de toute l'Assemblée d'Israël les paroles de ce cantique dans leur entier : Cieux, écoutez! et je parlerai, et que la terre entende les paroles de ma bouche! Que mes leçons s'épanchent comme la pluie, que ma parole coule comme la rosée, comme l'ondée sur la verdure, et comme les gouttes menues sur la plante. Car je proclame le Nom de l'Éternel: magnifiez notre Dieu! Il est le Rocher! son œuvre est parfaite; car toutes ses voies sont équité; Dieu fidèle et sans fraude, Il est juste, Il est droit. Elle a forfait envers Lui, perdu par ses vices le rang de ses enfants, la race pervertie et trompeuse. Payez-vous ainsi l'Éternel de retour, peuple insensé et dénué de sagesse? N'est-Il pas ton père, ton créateur? Il t'a formé, et t'a consolidé. Rappelle-toi les jours d'autrefois, étudiez les années de tous les âges! Interroge ton père et il t'instruira, tes Anciens, et ils te parleront. Quand le Très-Haut assignait leurs lots aux nations, et quand Il séparait les fils d'Adam, alors Il plaça les bornes des Tribus d'après le nombre des fils d'Israël. Car le lot de l'Éternel, c'est son peuple, et Jacob est sa portion d'héritage. Il le trouva sur le sol de la steppe, au désert des hurlements et de la solitude; alors Il l'entoura et s'occupa de lui, et le garda comme la prunelle de Ses yeux. Tel l'aigle fait lever sa couvée, plane autour de ses aiglons, déploie ses ailes et les prend, et les porte sur ses fortes pennes, ainsi l'Éternel seul le conduisit: Il n'avait pas avec lui de Dieu étranger; Il lui fit franchir les hauteurs du pays, et il eut pour aliments les fruits des campagnes; Il l'allaita du miel de la roche, et de l'huile qui vient sur la grève rocailleuse, de la crème des génisses, du lait des brebis, avec la graisse des agneaux, et des béliers élevés en Basan, et des boucs, avec la moelle intérieure du froment; et tu bus le vin pur, sang du raisin. Mais le peuple choyé devient gras et rétif; — te voilà engraissé, épaissi, couvert d'embonpoint! — Il quitte Dieu, son créateur, et méprise son Rocher Sauveur! Ils allumèrent sa jalousie par un culte étranger et le provoquèrent par des abominations. Ils sacrifièrent à des maîtres: qui ne sont pas Dieu, à des dieux qu'ils ne connaissaient pas, dieux nouveaux, venus du voisinage, que ne redoutaient pas leurs pères. Tu abandonnas le Rocher, auteur de ta naissance, et oublias Dieu qui t'avait enfanté. L'Éternel le vit, et d'indignation Il rejeta ses fils, et ses filles, et dit: Je me cache la face à leur vue: je verrai comment ils finiront; car c'est une race pervertie, des enfants sans foi. Ils m'ont rendu jaloux par ce qui n'est pas Dieu, et contristé par leurs vaines idoles: je les rendrai jaloux par ce qui n'est pas un peuple, et les contristerai par une nation insensée. Car un feu s'est allumé dans ma colère, et il embrasera jusqu'au fond des Enfers, et dévorera la terre et ses productions, et brûlera les bases des montagnes. Je veux accumuler sur eux les maux, et épuiser contre eux mes traits. Ils seront amaigris par la faim, rongés par la fièvre et par une peste venimeuse, et je lancerai contre eux la dent des bêtes féroces, en même temps que le venin des reptiles de la poudre, Au dehors l'épée sévira, et dans les chambres, la terreur sur le jeune homme et la vierge, sur le nourrisson et le vieillard. Je dirais: je veux les dissiper, éteindre leur mémoire parmi les hommes, si je ne craignais l'insulte des ennemis, la méprise de leurs adversaires, et leurs propos: «C'est notre éminente main et non pas l'Éternel qui a fait toutes ces choses.» C'est un peuple destitué de raison, il y a chez lui défaut d'intelligence. S'ils étaient sages, ils y prendraient garde, et seraient attentifs à leur avenir. Comment est-ce qu'un homme en poursuivrait mille, et deux, en mettraient dix mille en fuite, sinon, parce que leur Rocher les a vendus et que l'Éternel les a livrés?… Car leur Rocher n'est pas pareil à notre Rocher et nos ennemis en sont juges… C'est que leur vigne provient de la vigne de Sodome et des campagnes de Gomorrhe; leurs raisins sont des raisins vénéneux dont les baies sont amères; leur vin, c'est le virus du dragon, et le cruel venin de l'aspic. Cela n'est-il pas serré par devers moi, scellé dans mes Trésors? A moi la vengeance et la rétribution dans le temps où leur pied bronchera! Car le jour de leur ruine approche, et leurs destinées se précipitent. Oui, l'Éternel punira son peuple; Mais Il prendra pitié de ses serviteurs, quand Il verra que la force s'est évanouie, et qu'il ne reste plus ni esclave, ni homme libre. Alors Il dira: Où sont leurs dieux, ce rocher dans lequel ils avaient confiance, qui mangeaient la graisse de leurs victimes, et buvaient le vin de leurs libations? Qu'ils se lèvent pour vous secourir, que ce rocher soit votre refuge! Voyez donc que c'est Moi, Moi qui le suis, et qu'il n'est aucun Dieu avec moi. Je donne et la mort et la vie; je brise et je guéris: et nul ne sauve de ma main. Car je lève ma main vers le Ciel et je dis: Aussi vrai que je vis éternellement, quand j'aurai aiguisé le foudre de mon glaive et que ma main s'armera du jugement, je reverserai la vengeance sur mes ennemis, et le salaire sur ceux qui me haïssent; j'enivrerai mes flèches de sang, et mon glaive se repaîtra de chair, du sang des blessés et des captifs, de la tête des princes ennemis. Triomphez, ô Tribus, vous, son peuple! Car Il venge le sang de ses serviteurs, Il reverse la vengeance sur ses ennemis et Il fait la propitiation pour son pays, pour son peuple. Et Moïse étant venu prononça toutes les paroles de ce cantique aux oreilles du peuple, lui et Josué, fils de Nun. Et Moïse ayant achevé tous ses discours adressés à tout Israël, leur dit: Prenez à cœur toutes les sommations que je vous fais en ce jour pour les intimer à vos fils afin qu'ils s'appliquent à garder tous les préceptes de cette Loi. Car ce n'est pas pour vous une parole vaine puisqu'elle est votre vie, et par le moyen de cette parole vous prolongerez vos jours dans le pays dont après le passage du Jourdain vous allez faire la conquête. Et ce jour même l'Éternel parla à Moïse en ces termes : Monte sur cette montagne d'Abarim, au mont Nébo qui est dans le pays de Moab vis-à-vis de Jéricho, et regarde le pays de Canaan que je vais donner en propriété aux enfants d'Israël. Et tu mourras sur la montagne où tu vas monter, et tu seras recueilli auprès de ton peuple, de même que Aaron, ton frère, est mort au mont Hor et a été recueilli auprès de son peuple, parce que vous m'avez manqué au milieu des enfants d'Israël, aux Eaux de la Querelle en Cadès, dans le désert de Tsin, en ne manifestant pas ma sainteté au milieu des enfants d'Israël. Car devant toi tu verras le pays, mais tu n'y entreras pas, dans ce pays que je vais donner aux enfants d'Israël. Et voici la bénédiction par laquelle Moïse, homme de Dieu, bénit les enfants d'Israël avant sa mort. Or il dit: L'Éternel venait de Sinaï, et pour eux Il se leva de Séir, Il resplendit du mont de Paran. Et Il sortait du milieu des saintes myriades; à sa droite était un feu, pour être leur guide. Oui, Il chérit les Tribus; tous Ses saints… sont dans Ta main, et prosternés à Tes pieds, ils ont recueilli Tes paroles. Moïse nous prescrivit la Loi comme héritage de l'Assemblée de Jacob; et Il est Roi du peuple aimé, lorsque sont convoqués les chefs de la nation, avec les Tribus d'Israël. Que Ruben vive et qu'il ne meure pas malgré le petit nombre de ses hommes. Et de Juda il parla ainsi: Écoute, Éternel, la voix de Juda et le ramène à son peuple. Que de son bras il soutienne sa querelle, et soit son secours contre ses ennemis. Et il dit de Lévi: Tes Thummim et tes Urim sont commis à ton pieux serviteur, que tu éprouvas à Massa, avec qui Tu contestas aux eaux de Mériba; qui dit de son père et de sa mère: Je ne les ai point vus! qui ne reconnaît pas son frère, et ignore ses fils. Car ils sont les gardiens de ta parole, les conservateurs de ton alliance; ils enseignent tes arrêts à Jacob et ta Loi à Israël; ils présentent l'encens à ta narine, et les holocaustes sur ton autel. Bénis, Éternel, sa vertu, et agrée l'œuvre de ses mains. Brise les reins de ses adversaires et de ses ennemis, de peur qu'ils ne se lèvent! De Benjamin il dit: Chéri de l'Éternel, il demeure confiant près de Lui; Il le couvre toujours de sa protection, et Il réside entre ses épaules. Et de Joseph il dit: L'Éternel bénit son pays du précieux don du Ciel, de la rosée et des ondes qui reposent sous la terre, et des dons précieux, effet du soleil, et des fruits exquis des mois, et des premiers biens des montagnes antiques, et des dons exquis des coteaux éternels, et des dons exquis de la terre et de son abondance. Et que la faveur de Celui qui habitait le buisson descende sur la tête de Joseph, sur le front du prince de ses frères. A son taureau premier-né, à lui l'honneur! Ses cornes sont pareilles aux cornes du buffle. Avec elles il refoulera les peuples ensemble jusqu'aux limites de la terre: ce sont les myriades d'Ephraïm, ce sont les milliers de Manassé. Et de Zabulon il dit: Réjouis-toi, Zabulon, de tes excursions, et toi, Issaschar, de tes tentes! Ils convient les Tribus à la Montagne où ils offrent de pieux sacrifices; car ils jouissent des biens qui affluent de la mer et des trésors enfouis dans le sable. De Gad il dit: Béni soit Celui qui met Gad au large! Gad est couché comme la lionne, et déchire et le jarret et le crâne. Il a vu que la première part a été pour lui et que là, de par le Chef, son lot lui fut gardé. Cependant il se met en marche en tête du peuple, il exécute la justice de l'Éternel, et Ses jugements, avec Israël. Et de Dan il dit: Dan est un jeune lion qui s'élance de Basan. Et de Nephthali il dit: Nephthali, comblé de faveurs, et tout plein de la bénédiction de l'Éternel, prends possession de la mer et du Midi. Et d'Asser il dit: Qu'Asser soit béni en ayant des fils, qu'il ait la faveur de ses frères, et qu'il baigne ses pieds dans l'huile. Que tes verrous soient de fer et d'airain! que ton repos dure autant que tes jours! — Peuple aimé, nul n'est égal à Dieu qui s'avance dans le Ciel pour venir à ton aide, et dans sa majesté sur les nues. Le Dieu d'autrefois est un refuge, et ses bras éternels te soutiennent. Il chasse devant toi l'ennemi, et Il dit: Extermine. Et Israël habite en sécurité, solitaire; à l'œil de Jacob s'offre un pays de blé et de moût et son ciel distille la rosée. Heureux Israël, qui est comme toi un peuple sauvé par l'Éternel, ton bouclier secourable, et ta magnifique épée? Tes ennemis viendront te flatter, et tu fouleras leurs hauteurs. Et Moïse monta des plaines de Moab au mont Nébo, sommité du Pisga, vis-à-vis de Jéricho, et l'Éternel lui fit regarder tout le pays, Galaad jusqu'à Dan, et tout Nephthali, et le pays d'Ephraïm et de Manassé, et tout le pays de Juda jusqu'à la Mer occidentale et le Midi et le District [du Jourdain], la vallée de Jéricho, ville des palmiers, jusqu'à Tsohar. Et l'Éternel lui dit: Tel est le pays que j'ai promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob en disant: Je le donnerai à ta race. Je te l'ai fait regarder de tes yeux, mais tu n'y passeras point. Et ainsi mourut là Moïse, serviteur de l'Éternel, dans le pays de Moab, par l'ordre de l'Éternel. Et Il l'ensevelit dans la vallée, au pays de Moab, vis-à-vis de Beth-Pehor, et personne n'a connu son tombeau jusqu'aujourd'hui. Or Moïse à sa mort était âgé de cent vingt ans; ses yeux ne s'étaient point éteints, et il n'avait point perdu ses forces. Et les enfants d'Israël pleurèrent Moïse dans les plaines de Moab pendant trente jours; et ils accomplirent le temps des pleurs et du deuil de Moïse. Et Josué, fils de Nun, fut rempli de l'esprit de sagesse, car Moïse avait imposé ses mains sur lui et les enfants d'Israël lui obéirent et se conformèrent aux ordres que l'Éternel avait donnés à Moïse. Et il ne parut plus en Israël de prophète pareil à Moïse (que l'Éternel connaissait face en face) sous le rapport de tous les signes et miracles que l'Éternel lui avait donné la mission d'opérer dans le pays d'Egypte sur Pharaon et tous ses serviteurs et tout son pays, et sous le rapport de toute la main puissante et de tous les actes grands et terribles que Moïse exécuta aux yeux de tout Israël. Et après la mort de Moïse, serviteur de l'Éternel, l'Éternel parla à Josué, fils de Nun, qui était au service de Moïse, en ces termes : Moïse, mon serviteur, est mort; lève-toi donc maintenant, passe ce Jourdain, toi et tout ce peuple, pour entrer dans le pays que je leur donne, aux enfants d'Israël. Tous les lieux que touchera la plante de vos pieds, je vous les ai donnés, selon la promesse que j'ai faite à Moïse, depuis le Désert et le Liban que voilà, jusqu'au Grand Fleuve, l'Euphrate, tout le pays des Héthiens et jusqu'à la Grande Mer vers le soleil couchant, telle sera votre frontière. Personne ne tiendra devant toi, tant que tu vivras: je serai avec toi, de même que j'ai été avec Moïse; je ne te laisserai ni au dépourvu, ni dans l'abandon. Aie courage et fermeté, car c'est à toi de mettre ce peuple en possession du pays que j'ai juré à leurs pères de leur donner. Aie seulement courage et grande fermeté, t'appliquant à agir en toutes choses d'après la Loi que t'a prescrite Moïse, mon serviteur; ne t'en écarte ni à droite ni à gauche, afin que tu réussisses dans toutes tes entreprises. Aie incessamment dans la bouche [les paroles du] livre de cette Loi, médite-le jour et nuit, pour avoir soin d'agir d'après tout ce qui y est consigné, car alors tu trouveras sur ta route réussite et succès. Ne t'ai-je pas donné cet ordre: Aie courage et fermeté? Ne prends ni alarme, ni épouvante, car tu as avec toi l'Éternel, ton Dieu, à tous les pas que tu feras. Alors Josué donna cet ordre aux Officiers du peuple : Parcourez le camp et transmettez au peuple cet ordre: Pourvoyez-vous de vivres, car dans trois jours vous serez près de passer ce Jourdain pour marcher à la conquête du pays que l'Éternel, votre Dieu, vous donne pour le conquérir. Et aux Rubénites et aux Gadites et à la demi-Tribu de Manassé Josué parla en ces termes : Souvenez-vous de la condition que vous a prescrite Moïse, serviteur de l'Éternel, quand il disait: L'Éternel, votre Dieu, vous a donné votre lieu de repos, et concédé cette contrée-ci. Vos femmes, vos enfants et vos troupeaux resteront dans la contrée que vous a donnée Moïse au delà du Jourdain; mais vous, vous marcherez équipés à la tête de vos frères, vous tous les braves guerriers, et vous les aiderez, jusqu'à ce que l'Éternel ait donné à vos frères leur lieu de repos comme à vous, et qu'eux aussi aient conquis le pays que l'Éternel, votre Dieu, leur donne. Alors vous regagnerez la contrée qui vous appartient, et vous occuperez ce lot que vous a donné Moïse, serviteur de l'Éternel, au delà du Jourdain, vers le soleil levant. Alors ils répondirent à Josué et dirent: Nous exécuterons tous tes ordres, et nous irons partout où tu nous enverras. En toutes choses nous t'obéirons comme nous avons obéi à Moïse. Puisse seulement l'Éternel, ton Dieu, être avec toi, de même qu'il fut avec Moïse! Tout homme qui résistera à tes ordres et n'obéira pas à tes paroles dans tout ce que tu lui commanderas, doit être mis à mort. Aie seulement courage et fermeté! Et Josué, fils de Nun, envoya secrètement de Sittim deux éclaireurs avec cette instruction: Allez explorer le pays, surtout Jéricho. Et ils partirent et arrivèrent chez une courtisane nommée Rahab, et y couchèrent. Et l'avis en fut donné au Roi de Jéricho en ces termes: Voilà que cette nuit il est arrivé ici deux hommes de la part des enfants d'Israël pour reconnaître le pays. Alors le Roi de Jéricho fit faire ce message à Rahab: Livre les hommes arrivés chez toi et introduits dans ta maison, car c'est pour explorer tout le pays qu'ils sont venus. Mais cette femme prit les deux hommes et les cacha et dit: En effet, ces hommes sont arrivés chez moi, mais sans que je sache d'où ils sont, et comme la porte allait être fermée à la tombée de la nuit, ces hommes s'en sont allés; j'ignore où ils se sont rendus; courez vite après eux, car vous les atteindrez. Or elle les avait fait monter sur le toit et cachés sous des tiges de lin étendues par elle sur le toit. Et ces gens se mirent à leur poursuite sur le chemin qui mène au Jourdain par les gués, et l'on ferma la porte après la sortie des gens qui allaient à leur poursuite. Et avant qu'ils se couchassent, elle monta vers eux sur le toit, et elle dit à ces hommes: Je sais que l'Éternel vous a donné le pays; et que vous nous inspirez la terreur et que tous les habitants du pays tremblent devant vous. Car nous avons appris comment l'Éternel a desséché les eaux de la Mer aux algues devant vous lorsque vous sortiez de l'Egypte, et comment vous avez traité les deux rois des Amoréens au delà du Jourdain, Sihon et Og, que vous avez dévoués. A cette nouvelle notre cœur a été déconcerté, et il n'existe plus chez personne aucun courage pour vous tenir tête, car c'est l'Éternel, votre Dieu, qui est Dieu, en haut dans les Cieux, et en bas sur la terre. A présent jurez-moi donc par l'Éternel, que comme je vous ai montré de la bonté, vous montrerez aussi de la bonté à la maison de mon père, et donnez-moi une preuve de loyauté, et laissez la vie à mon père et à ma mère et à mes frères et à mes sœurs et à tous ceux qui leur appartiennent, et sauvez nos âmes de la mort. Et ces hommes lui dirent: Que nos âmes soient livrées à la mort pour vous! Si vous ne dénoncez pas notre démarche présente, nous agirons envers toi, quand l'Éternel nous livrera le pays, avec bonté et bonne foi. Alors au moyen d'une corde, elle les dévala par la fenêtre, car sa maison était sur la muraille de la ville, et elle logeait sur la muraille de la ville. Et elle leur dit: Gagnez la montagne pour n'être pas atteints par ceux qui vous poursuivent, et restez-y cachés trois jours jusqu'au retour des gens qui sont à votre poursuite, et ensuite continuez votre route. Et ces hommes lui dirent: Nous allons nous acquitter du serment que tu nous as fait faire. Voici, à notre entrée dans le pays attache ce cordon rouge à la fenêtre par laquelle tu nous as dévalés et recueille chez toi dans ton logis ton père et ta mère et tes frères et toute la maison de ton père, et si quelqu'un d'eux passe la porte de ta maison et paraît dans la rue, c'est sur sa tête que retombera la faute de sa mort, et nous-mêmes nous en serons innocents; mais si on met la main sur aucun de ceux qui seront avec toi dans la maison, la faute de sa mort retombera sur notre tête. Et si tu dénonces notre démarche présente, nous sommes déliés envers toi du serment que tu as exigé de nous. Et elle dit: Comme vous le dites, ainsi soit fait; et elle les congédia, et ils partirent. Et elle attacha le cordon rouge à la fenêtre. Étant donc partis, ils arrivèrent à la montagne où ils restèrent trois jours jusqu'au retour de ceux qui les poursuivaient. Et ceux-ci les cherchèrent sur toute la route, mais ne les trouvèrent pas. Alors les deux hommes s'en retournant descendirent la montagne et repassèrent [le Jourdain]; et étant venus auprès de Josué, fils de Nun, ils lui racontèrent tout ce qui leur était avenu. Et ils dirent à Josué: Oui, l'Éternel a livré tout ce pays entre nos mains, et même devant nous tous les habitants du pays tremblent. Et le matin Josué se leva, et ils partirent de Sittim et ils arrivèrent au Jourdain, lui et tous les enfants d'Israël, et là ils firent une halte avant de passer. Et au bout de trois jours les Officiers parcoururent l'intérieur du camp et donnèrent les ordres au peuple en ces termes: Dès que vous apercevrez l'Arche d'Alliance de l'Éternel, votre Dieu, portée par les Prêtres, les Lévites, partez vous-mêmes de votre station, et suivez-la. Mais qu'il reste entre vous et Elle un espace d'environ deux mille coudées. Ne vous en rapprochez pas, afin de pouvoir découvrir le chemin où vous devez marcher, car vous n'avez passé par ce chemin ni hier ni avant-hier. Et Josué dit au peuple: Mettez-vous en état de sainteté, car demain l'Éternel opérera des miracles au milieu de vous. Et Josué parla aux Prêtres en ces termes: Transportez l'Arche de l'Alliance et précédez le peuple. Et ils transportèrent l'Arche de l'Alliance et marchèrent en avant du peuple. Et l'Éternel dit à Josué: Aujourd'hui je veux commencer à te grandir devant les yeux de tout Israël, afin qu'ils comprennent que je suis avec toi, de même que j'ai été avec Moïse. Et toi, donne cet ordre aux Prêtres qui portent l'Arche de l'Alliance: Quand vous atteindrez la limite des eaux du Jourdain, arrêtez-vous dans le lit du Jourdain. Et Josué dit aux enfants d'Israël: Approchez et écoutez les paroles de l'Éternel, votre Dieu. Et Josué dit: A ceci vous reconnaîtrez qu'un Dieu Vivant est au milieu de vous, et qu'il chassera devant vous les Cananéens et les Héthiens et les Hévites et les Perizzites et les Girgasites et les Amoréens et les Jébusites : voici, l'Arche de l'Alliance du Seigneur de toute la terre vous devancera dans le Jourdain. Et à présent choisissez-vous douze hommes dans les Tribus d'Israël, un homme par Tribu. Et aussitôt que la plante des pieds des Prêtres, porteurs de l'Arche de l'Éternel, Seigneur de toute la terre, se posera dans les eaux du Jourdain, les eaux du Jourdain seront coupées dans leur cours, les eaux qui descendent d'en haut, et s'amoncelleront. Et au départ du peuple sorti de ses tentes pour passer le Jourdain, les Prêtres chargés de l'Arche de l'Alliance devançant le peuple, au moment où les porteurs de l'Arche atteignirent le Jourdain, et où se mouillèrent les pieds des Prêtres, porteurs de l'Arche, plongèrent à la limite de l'eau (or le Jourdain est rempli jusqu'au-dessus de ses berges pendant tout le temps de la moisson), alors les eaux qui descendaient d'en haut s'arrêtèrent; elles s'élevèrent en un monceau, à une très grande distance, près de Adam, ville située à côté de Tsarthan; et les eaux qui descendaient à la mer de la plaine, la Mer Salée, furent complètement détachées, et le peuple passa vis-à-vis de Jéricho. Et les Prêtres chargés de l'Arche de l'Alliance de l'Éternel s'arrêtèrent de pied ferme sur le sec dans le lit du Jourdain, et tout Israël marcha sur le sec, jusqu'à ce que tout le peuple eût achevé de passer le Jourdain. Et lorsque tout le peuple eut achevé de passer le Jourdain, l'Éternel parla à Josué en ces termes : Choisissez-vous dans le peuple douze hommes, un homme par Tribu, et donnez-leur cet ordre: D'ici, du lit du Jourdain, de la place même où les Prêtres se sont tenus de pied ferme, enlevez douze pierres que vous emporterez avec vous et déposerez à la station où vous passerez cette nuit. Et Josué manda les douze hommes qu'il désigna parmi les enfants d'Israël, un homme par Tribu, et Josué leur dit: Passez devant l'Arche de l'Éternel, votre Dieu, dans le lit du Jourdain et prenez chacun sur l'épaule une pierre, selon le nombre des Tribus des enfants d'Israël, afin que cela reste comme une preuve parmi vous. Lorsque dans l'avenir vos fils vous interrogeront en disant: Quel sens ces pierres ont-elles pour vous? vous leur répondrez: Que les eaux du Jourdain ont suspendu leur cours devant l'Arche de l'Alliance de l'Éternel; lorsqu'elle traversa le Jourdain, les eaux du Jourdain ont suspendu leur cours; et ces pierres sont pour les enfants d'Israël un monument éternel. Et les enfants d'Israël se conformèrent à l'ordre de Josué, et ils enlevèrent douze pierres dans le lit du Jourdain, comme l'Éternel l'avait ordonné à Josué, d'après le nombre des Tribus des enfants d'Israël, et ils les transportèrent avec eux à la station, et les y déposèrent. Josué érigea aussi douze pierres dans le lit du Jourdain à l'endroit où avaient posé les pieds des Prêtres, porteurs de l'Arche de l'Alliance, et elles y sont demeurées jusqu'aujourd'hui. Or les Prêtres qui portaient l'Arche, se tinrent dans le lit du Jourdain jusqu'après l'entière exécution de tout ce que l'Éternel avait ordonné à Josué de dire au peuple, en conformité de tout ce que Moïse avait prescrit à Josué. Et le peuple mit de la célérité à faire le trajet. Et quand tout le peuple eut achevé de passer, l'Arche de l'Éternel et les Prêtres passèrent aussi par devant le peuple. Et les fils de Ruben et les fils de Gad et la demi-Tribu de Manassé passèrent armés en tête des enfants d'Israël, comme Moïse le leur avait prescrit. Environ quarante mille hommes équipés militairement, passèrent devant l'Éternel pour faire la campagne dans les plaines de Jéricho. En ce jour-là l'Éternel grandit Josué devant les yeux de tout Israël; et ils le respectèrent comme ils avaient respecté Moïse, tout le temps de sa vie. Et l'Éternel parla à Josué en ces termes : Commande aux Prêtres portant l'Arche du Témoignage de sortir du Jourdain. Alors Josué fit aux Prêtres ce commandement: Sortez du Jourdain. Et lorsque les Prêtres, porteurs de l'Arche de l'Alliance de l'Éternel, quittèrent le lit du Jourdain et que la plante de leurs pieds se fut détachée et posa sur la terre ferme, les eaux du Jourdain rentrèrent dans leur lit, et coulèrent comme auparavant par-dessus toutes ses berges. Et le peuple sortit du lit du Jourdain le dixième jour du premier mois, et il campa à Guilgal à la frontière orientale de Jéricho. Et Josué érigea à Guilgal ces douze pierres qu'il avait tirées du Jourdain. Et il parla aux enfants d'Israël en ces termes: Lorsque dans l'avenir vos fils interrogeront leurs pères en disant: Qu'est-ce que ces pierres? vous instruirez vos fils en disant: Israël a passé ce Jourdain par son lit mis à sec, parce que l'Éternel, votre Dieu, avait desséché les eaux du Jourdain devant vous jusqu'à ce que vous fussiez passés, ainsi que l'Éternel, votre Dieu, l'a fait à la Mer aux algues qu'il a mise à sec devant nous jusqu'à ce que nous fussions passés, afin que tous les peuples de la terre reconnaissent la main de l'Éternel qui est puissante, afin que vous craigniez l'Éternel, votre Dieu, dans tous les temps. Et lorsque tous les Rois des Amoréens qui étaient au delà du Jourdain à l'occident, et tous les Rois des Cananéens des côtes de la mer, apprirent que l'Éternel avait desséché les eaux du Jourdain devant les enfants d'Israël, jusqu'à ce que nous fussions passés, ils tremblèrent et n'eurent plus aucun courage pour tenir tête aux enfants d'Israël. Dans ce même temps l'Éternel dit à Josué: Fais-toi des couteaux de pierre et recommence à circoncire de nouveau les enfants d'Israël. Et Josué se fit des couteaux de pierre et circoncit les enfants d'Israël à la colline des prépuces. Or voici la raison pour laquelle Josué opéra une circoncision: tout le peuple sorti de l'Egypte, les hommes, les gens de guerre en totalité étaient morts dans le désert pendant la route lors de leur sortie d'Egypte. Car tout le peuple à sa sortie se composait de circoncis; mais tout le peuple né dans le désert pendant la route lors de la sortie d'Egypte n'avait pas été circoncis. En effet, pendant quarante ans, les enfants d'Israël durent errer dans le désert jusqu'à l'extinction de toute cette engeance de gens de guerre, sortis de l'Egypte, pour n'avoir pas obéi à la voix de l'Éternel; ce qui fit que l'Éternel leur jura qu'il ne leur permettrait pas de voir le pays que l'Éternel avait juré à leurs pères de nous donner, pays découlant de lait et de miel. Et l'Éternel leur substitua leurs fils; ceux-ci furent donc circoncis par Josué, parce qu'ils étaient non circoncis; car on ne les avait pas circoncis en route. Et quand tous ces individus eurent subi en totalité la circoncision, ils restèrent sur leur séant dans le camp jusqu'à leur rétablissement. Et l'Éternel dit à Josué: En ce jour je vous ai déchargés de l'opprobre des Égyptiens; alors ce lieu fut appelé du nom de Guilgal ( décharge ) et il l'a porté jusqu'aujourd'hui. Et les enfants d'Israël campèrent à Guilgal, et ils célébrèrent la Pâque le quatorzième jour du mois au soir dans les plaines de Jéricho. Et ce jour-là même ils mangèrent des denrées du pays le lendemain de la Pâque, des azymes et du grain rôti. Et la manne cessa dès ce lendemain où ils mangèrent, des denrées du pays, et les enfants d'Israël n'eurent plus de manne dès lors, et ils se nourrirent des produits du pays de Canaan cette année-là. Et comme Josué était devant Jéricho, il arriva qu'ayant levé les yeux il regardait; et voilà qu'un homme se tenait debout en face de lui, son épée nue à la main. Et Josué alla à lui et lui dit: Es-tu des nôtres ou de nos ennemis? Et il répondit: Non, mais je suis Chef d'Armée de l'Éternel; maintenant j'arrive… Alors Josué se jeta la face contre terre et se prosterna, et lui dit: Qu'est-ce que mon Seigneur veut dire à son serviteur? Et le Chef d'Armée de l'Éternel dit à Josué: Ote tes sandales de tes pieds; car le lieu où tu te tiens est saint. Et ainsi fit Josué. Or Jéricho s'était fermée, et était fermée aux enfants d'Israël: personne n'entrait ni ne sortait. Alors l'Éternel dit à Josué: Vois! j'ai livré entre tes mains Jéricho et son Roi, milice guerrière. Vous tous les hommes de guerre, vous exécuterez une marche autour de la ville dont vous ferez une fois le tour, et ainsi pendant six jours. Et sept Prêtres porteront sept trompettes en avant de l'Arche, et le septième jour vous ferez sept fois le tour de la ville, et les Prêtres sonneront des trompettes. Et quand on donnera du cor, et que vous entendrez le son de la trompette, tout le peuple poussera un grand cri, et le mur de la ville croulera sur lui-même, et le peuple l'escaladera, chacun droit devant soi. Alors Josué, fils de Nun, manda les Prêtres et leur dit: Chargez-vous de l'Arche de l'Alliance et que sept Prêtres portent sept trompettes devant l'Arche de l'Éternel. Et ils dirent au peuple: Marchez et faites le tour de la ville et que les soldats équipés précèdent l'Arche de l'Éternel. Et Josué ayant parlé au peuple, sept Prêtres portant sept trompettes devant l'Éternel, se mirent en marche et sonnèrent des trompettes, et l'Arche de l'Alliance de l'Éternel les suivait et les soldats équipés marchaient en tête des Prêtres sonnant des trompettes, et ceux qui fermaient la marche suivaient l'Arche, les trompettes sonnant toujours. Or Josué avait donné au peuple cet ordre: Vous ne crierez pas, et ne ferez pas entendre votre voix, et pas un son ne sortira de votre bouche jusqu'au jour où je vous dirai: Criez! Alors poussez le cri! L'Arche de l'Éternel tourna autour de la ville dont elle fit une fois le tour; puis on rentra au camp et l'on passa la nuit au camp. Et Josué se leva le matin et les Prêtres portaient l'Arche de l'Éternel. Et sept Prêtres portant sept trompettes devant l'Arche de l'Éternel, allaient sonnant toujours des trompettes et les soldats équipés les précédaient, et ceux qui fermaient la marche suivaient l'Arche de l'Éternel, les trompettes sonnant toujours. Ainsi firent-ils le tour de la ville le second jour une seule fois, puis ils revinrent au camp, et de même pendant six jours. Mais le septième jour ils se levèrent à l'apparition de l'aurore, et ils firent le tour de la ville en cette manière, sept fois; ce jour-là seul ils firent sept fois le tour de la ville. Et au septième tour, comme les Prêtres sonnaient des trompettes, Josué dit au peuple: Poussez le cri! car l'Éternel vous a livré cette ville. Et cette ville va être dévouée à l'Éternel, elle et tout ce qui y est: la vie ne sera laissée qu'à Rahab, la courtisane, qu'à elle et à tous ceux qui sont chez elle dans la maison, parce qu'elle a caché les émissaires que nous avions envoyés. Seulement abstenez-vous de ce qui sera dévoué, afin qu'après avoir dévoué vous ne preniez rien de ce qui sera dévoué, et que vous n'attiriez pas l'anathème sur le camp d'Israël, et n'ameniez pas sa ruine. Et la totalité de l'argent et de l'or et des ustensiles d'airain et de fer sera consacrée à l'Éternel, entrera dans le trésor de l'Éternel. Alors le peuple poussa le cri et les trompettes sonnaient. Et le peuple entendant le son de la trompette poussa un grand cri, et la muraille croula sur elle-même, et le peuple escalada la ville, chacun droit devant soi; et ils prirent la ville. Et ils dévouèrent tout ce qui était dans la ville, hommes et femmes, jeunes gens et vieillards, bœufs, brebis et ânes, par le tranchant de l'épée. Et Josué dit aux deux hommes qui étaient allés reconnaître le pays: Rendez-vous à la maison de cette femme, la courtisane, et faites en sortir la femme et tous ceux qui lui appartiennent, comme vous lui en avez fait le serment. Et les jeunes hommes, les éclaireurs, entrèrent et firent sortir Rahab et son père et sa mère et ses frères et tous ceux qui lui appartenaient; ils firent donc sortir toute sa famille, mais ils les laissèrent en dehors du camp d'Israël. Quant à la ville, ils la brûlèrent avec tout ce qu'elle contenait; seulement ils mirent dans le trésor de la maison de l'Éternel l'argent et l'or et les ustensiles d'airain et de fer. Et Josué laissa la vie à Rahab, la courtisane, et à la maison de son père et à tous ceux qui lui appartenaient; et elle a habité au sein d'Israël jusqu'aujourd'hui, parce qu'elle avait caché les émissaires envoyés par Josué pour reconnaître Jéricho. Et dans ce même temps Josué fit un serment en ces termes: Maudit soit devant l'Éternel celui qui entreprendra de relever cette ville de Jéricho! Qu'au prix de son premier-né il en pose les fondements, et qu'au prix de son plus jeune fils il en replace les portes! Et l'Éternel était avec Josué dont la renommée se répandait dans tout le pays. Or les enfants d'Israël se rendirent coupables de soustraction de choses dévouées. Car Achan, fils de Charmi, fils de Zabdi, fils de Zérah de la Tribu de Juda, prit de ce qui était dévoué, et la colère de l'Éternel s'alluma contre les enfants d'Israël. Cependant de Jéricho Josué envoya des hommes vers Aï qui est située près de Beth-Aven à l'orient de Béthel, en leur disant: Allez en avant et explorez le pays. Et ces hommes s'avancèrent et reconnurent Aï. Et étant revenus auprès de Josué, ils lui dirent: Il n'y a pas lieu de mettre tout le peuple en campagne; deux ou trois mille hommes environ n'ont qu'à marcher et ils réduiront Aï; n'en donne pas la fatigue à tout le peuple, car il n'y a que peu de monde. On ne fit donc marcher contre elle dans tout le peuple que trois mille hommes; mais ils prirent la fuite devant les hommes d'Aï. Et les hommes d'Aï en tuèrent environ trente-six, et les poursuivirent depuis la porte jusqu'à Schebarim et les défirent à la descente; et le courage se fondit et s'écoula comme l'eau. Et Josué déchira ses vêtements, et fut prosterné la face contre terre devant l'Arche de l'Éternel jusqu'au soir, lui et les Anciens d'Israël, et ils lancèrent la poussière en l'air sur leurs têtes. Et Josué dit: Ah! Seigneur, Éternel, pourquoi as-tu fait passer le Jourdain à ce peuple, pour nous livrer aux mains des Amoréens, pour nous perdre? si seulement nous nous étions contentés de rester au delà du Jourdain! Je te le demande, ô mon Seigneur, que puis-je dire après qu'Israël a tourné le dos devant ses ennemis? Et les Cananéens et tous les habitants du pays vont l'apprendre et nous cerner et faire disparaître notre nom de la terre. Et que veux-tu faire pour ton grand Nom? Et l'Éternel dit à Josué: Relève-toi! pourquoi t'es-tu jeté la face contre terre? Israël a péché; et même ils ont transgressé mon alliance que je leur ai prescrite, et même retenu des choses dévouées, et même dérobé et dissimulé, et ils les ont cachées parmi leurs bagages. C'est pourquoi les enfants d'Israël ne peuvent tenir tête à leurs ennemis, et tournent le dos devant leurs ennemis; car ils sont sous l'anathème. Je ne serai plus désormais avec vous, si vous n'exterminez pas le sacrilège du milieu de vous. Lève-toi, mets le peuple en état de sainteté et dis: Mettez-vous pour demain en état de sainteté; car ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: Il y a un anathème au milieu de toi, Israël; vous ne sauriez tenir tête à vos ennemis jusqu'à ce que vous ayez ôté l'anathème du milieu de vous. Vous vous présenterez donc le matin par Tribus, et la Tribu que tirera l'Éternel, s'avancera par familles, et la famille que l'Éternel tirera s'avancera par maisons, et la maison que tirera l'Éternel s'avancera par individus. Et celui qui sera désigné comme sacrilège, sera brûlé au feu, lui et tout ce qui lui appartient, pour avoir transgressé l'alliance de l'Éternel et commis un forfait en Israël. Et Josué s'étant levé le matin fit approcher Israël par Tribus, et la Tribu de Juda fut désignée. Puis il fit approcher les familles de Juda, et on tira la famille de Zérah; et il fit approcher la famille de Zérah par individus, et Zabdi fut désigné, et il fit approcher la maison de celui-ci par individus, et Achan, fils de Charmi, fils de Zabdi, fils de Zérah, de la Tribu de Juda fut pris. Et Josué dit à Achan: Mon fils! Rends gloire à l'Éternel, Dieu d'Israël, et fais-lui hommage, et avoue-moi ce que tu as fait, et ne te cache pas de moi. Et Achan répondit à Josué et dit: C'est la vérité; j'ai péché contre l'Éternel, Dieu d'Israël; et voici, voici comment j'ai agi : j'aperçus dans le butin un beau manteau de Sinéar et deux cents sicles d'argent et un lingot d'or du poids de cinquante sicles, et j'ai convoité cela, et l'ai pris; et voilà, ces objets sont enfouis dans la terre au milieu de ma tente, et l'argent est dessous. Et Josué dépêcha des commissaires qui coururent à la tente; et voici, les objets étaient enfouis dans sa tente, et l'argent au-dessous. Et les ayant enlevés de la tente ils les apportèrent à Josué et à tous les enfants d'Israël, et ils les étalèrent devant l'Éternel. Alors Josué fit saisir Achan, fils de Zérah, et l'argent et le manteau et le lingot d'or et ses fils et ses filles et son bœuf et son âne et ses brebis et sa tente et tout ce qui lui appartenait, de concert avec tout Israël, et on les fit monter au val d'Achor. Et Josué dit: Pourquoi nous as-tu perdus? que l'Éternel te perde aujourd'hui! Et tout Israël le lapida, et les brûla au feu, et les assaillirent de pierres. Et ils élevèrent sur lui un grand tas de pierres [demeuré] jusqu'aujourd'hui. Alors l'Éternel revint de son ardente colère. C'est pour cela que ce lieu a porté le nom de Val d'Achor ( perdition ) jusqu'aujourd'hui. Et l'Éternel dit à Josué: Sois sans crainte et sans peur! Prends avec toi tous les gens de guerre et mets-toi en campagne et marche sur Aï. Vois! j'ai livré entre tes mains le Roi d'Aï et son peuple et sa ville et son pays. Et tu traiteras Aï et son Roi comme tu as traité Jéricho et son Roi; mettez au pillage à votre profit ses dépouilles et ses bestiaux seulement. Dresse une embuscade à la ville par derrière. Alors Josué et tous les gens de guerre se mirent en mouvement pour marcher sur Aï. Et Josué fit choix de trente mille hommes, braves guerriers, qu'il fit partir de nuit. Et il leur donna ces instructions: Faites attention! vous resterez en embuscade en vue de la ville, derrière la ville, ne vous éloignez pas trop de la ville et tenez-vous tous prêts. Moi de mon côté, et toute la troupe qui m'accompagne, nous nous approcherons de la ville, et lorsqu'ils sortiront à notre rencontre comme la première fois, nous prendrons la fuite devant eux. Et laissez-les nous poursuivre jusqu'à ce que nous les ayons attirés loin de la ville; car ils diront: ils fuient devant nous comme la première fois. Nous fuirons donc devant eux. Vous alors, sortez de l'embuscade et emparez-vous de la ville; et l'Éternel, votre Dieu, la livrera entre vos mains. Et quand vous aurez pris la ville, mettez-y le feu. Vous agirez comme a dit l'Éternel. Faites attention! je vous ai donné l'ordre. Josué les chargea donc de cette mission. Arrivés au lieu de l'embuscade, ils prirent position entre Béthel et Aï, à l'occident d'Aï. Cependant Josué passa cette nuit-là au milieu de sa troupe. Et le matin Josué s'étant levé fit passer sa troupe à la revue, puis il se porta, lui et les Anciens d'Israël, à la tête du peuple, devant Aï. Et tous les gens de guerre qui étaient avec lui, se mirent en marche et s'avancèrent et arrivèrent en vue de la ville; et ils campèrent au nord d'Aï, laissant la vallée entre eux et Aï. Or c'était environ cinq mille hommes qu'il prit et mit en embuscade entre Béthel et Aï, à l'occident de la ville. Et lorsque le peuple eut dressé tout son camp qui était au nord de la ville, tandis que l'embuscade se trouvait à l'occident de la ville, Josué s'avança cette nuit même au milieu de la vallée. Et lorsque le Roi d'Aï s'aperçut de cela, les hommes de la ville se levèrent en hâte et firent une sortie contre Israël, le Roi et tout le peuple se portant au point convenu devant la plaine. Or il ne se doutait pas de l'embuscade dressée contre lui derrière la ville. Josué et tout Israël se laissèrent donc battre par eux, et s'enfuirent dans la direction du désert. Alors tout le peuple resté dans la ville fut convoqué pour aller à leur poursuite; et ils poursuivirent Josué et furent attirés loin de la ville. Et il ne resta dans Aï et dans Béthel pas un homme qui ne sortît pour poursuivre Israël; et ils laissèrent la ville ouverte, et ils poursuivaient Israël. Alors l'Éternel dit à Josué: Étends contre Aï la pique que tu as à la main, car je vais la livrer entre tes mains; et Josué étendit contre la ville la pique qu'il avait à la main, et les gens embusqués sortirent en hâte de leur poste; et comme il étendait sa main, ils accouraient; ils entrèrent dans la ville et la prirent, et aussitôt ils mirent le feu à la ville. Alors les gens d'Aï ramenèrent leurs regards en arrière, et ils virent; voilà que la fumée de la ville montait vers le ciel; et il n'y avait pour eux aucun moyen de fuir ni d'un côté ni de l'autre; et la troupe qui fuyait vers le désert se retourna contre ceux qui la poursuivaient. Car Josué et tout Israël voyant la ville prise par les gens de l'embuscade, et la fumée de la ville, qui s'élevait, firent volte-face et mirent en déroute les hommes d'Aï. Ceux-là étant ressortis de la ville à leur rencontre, ceux d'Aï étaient cernés par les Israélites, par les uns d'un côté, par les autres de l'autre. Et les Israélites les battirent à ne pas leur laisser un survivant, ni un réchappé. Et ils prirent vivant le Roi d'Aï et l'amenèrent à Josué. Et lorsque Israël eut achevé le carnage des habitants d'Aï dans la campagne, le désert où ils l'avaient poursuivi, et qu'ils furent tous tombés, jusqu'au dernier, sous le tranchant de l'épée, tous les Israélites revinrent à Aï, et ils la mirent à sac avec le tranchant de l'épée. Et tous ceux qui périrent dans cette journée, hommes et femmes, furent au nombre de douze mille, tous gens d'Aï. Et Josué ne retira sa main qu'il tenait étendue avec la pique, que lorsque l'anathème fut exécuté sur tous les habitants d'Aï. Les Israélites ne prirent pour eux comme butin que le bétail et les dépouilles de cette ville, selon l'ordre que l'Éternel avait prescrit à Josué. Et Josué brûla Aï et en fit un monceau de ruines éternelles, jusqu'aujourd'hui. Quant au Roi d'Aï, il le pendit à un arbre jusqu'au soir, et avec le coucher du soleil il fit enlever de l'arbre son cadavre que l'on jeta à l'entrée de la porte de la ville, et sur lequel on éleva un grand tas de pierres, qui est demeuré jusqu'aujourd'hui. Alors Josué bâtit un autel à l'Éternel, Dieu d'Israël, sur le mont Ebal, ainsi que Moïse, serviteur de l'Éternel, l'avait ordonné aux enfants d'Israël, et qu'il est écrit dans le livre de la Loi de Moïse, un autel de pierres brutes que l'on ne piqua point avec le fer. Et ils y offrirent des holocaustes à l'Éternel, et y firent des sacrifices pacifiques. Et là il grava sur les pierres la copie de la Loi de Moïse qu'il transcrivit en présence des enfants d'Israël. Et tous les Israélites et leurs Anciens et les Officiers et leurs Juges se tenaient des deux côtés de l'Arche devant les Prêtres, les Lévites, porteurs de l'Arche de l'Alliance de l'Éternel, les étrangers aussi bien que les nationaux, une moitié près du mont Garizim, et l'autre moitié près du mont Ebal, conformément à l'ordre donné précédemment par Moïse, serviteur de l'Éternel, de bénir le peuple d'Israël. Et après cela il donna lecture de toutes les paroles de la Loi, bénédiction et malédiction, en tout point selon le texte du livre de la Loi. Il n'y eut pas un mot de tout ce que Moïse prescrit, dont Josué ne donnât lecture devant toute l'Assemblée d'Israël, et les femmes et les enfants et les étrangers marchant au milieu d'eux. A ces nouvelles, tous les rois du pays en deçà du Jourdain, de la Montagne, du Pays-bas et de toutes les côtes de la Grande Mer vis-à-vis du Liban, les Héthiens, et les Amoréens, les Cananéens, les Périzzites, les Hévites et les Jébusites se coalisèrent pour attaquer Josué et Israël, d'un commun accord. Mais les habitants de Gabaon apprenant comment Josué avait traité Jéricho et Aï, eurent de leur côté recours à la ruse. Ils partirent donc et allèrent en ambassade, et, sur leurs ânes, ils emportèrent des sacs usés, et des outres à vin usées, trouées et ravaudées, et à leurs pieds de vieilles sandales rapetassées, et sur eux-mêmes des haillons, et tout leur pain de provision était sec et en miettes. Et ils se rendirent vers Josué au camp de Guilgal, et ils lui dirent ainsi qu'aux hommes d'Israël: Nous arrivons d'un pays lointain; dès là accordez-nous une alliance. Et les hommes d'Israël dirent à ces Hévites: Vous habitez peut-être au milieu de nous; comment nous serait-il possible de vous accorder une alliance? Et ils dirent à Josué: Nous sommes tes serviteurs. Et Josué leur dit: Qui êtes-vous? d'où pouvez-vous venir? Et ils lui dirent: Tes serviteurs viennent, au nom de l'Éternel, ton Dieu, d'un pays très éloigné; car nous avons entendu parler de Lui et de tout ce qu'il a fait en Egypte, et de tout ce qu'il a fait aux deux rois des Amoréens au delà du Jourdain, à Sihon, roi de Hesbon, et à Og, roi de Basan, qui était à Astaroth. Et nos Anciens et tous les habitants de notre pays nous ont parlé en ces termes: Prenez avec vous des provisions pour le voyage et allez vous présenter à eux et leur dire: Nous sommes vos serviteurs; accordez-nous donc une alliance. Voyez! notre pain, nous l'avons pour notre viatique pris chaud dans nos maisons le jour de notre départ pour venir à vous; et maintenant, le voilà sec et en miettes. Et ces outres à vin que nous avons remplies neuves, les voilà trouées, et ces habits que nous portons et ces souliers que nous avons, se sont usés par l'effet d'une marche bien longue. Alors les Israélites acceptèrent de leurs provisions, et ils ne consultèrent point l'Éternel. Et Josué fit avec eux une capitulation et leur accorda une alliance portant qu'on leur laisserait la vie; et les Princes de l'Assemblée se lièrent envers eux par un serment. Et trois jours après leur avoir accordé l'alliance ils apprirent qu'ils étaient tout près d'eux et habitaient au milieu d'eux. Et les enfants d'Israël se mirent en marche et atteignirent leurs villes le troisième jour; or leurs villes étaient Gabaon, et Caphira et Beéroth et Kiriath-Jearim. Et les enfants d'Israël ne les exterminèrent pas à cause du serment que leur avaient fait les Princes de l'Assemblée par l'Éternel, Dieu d'Israël. Alors toute l'Assemblée murmura contre les Princes. Et tous les Princes dirent à toute l'Assemblée: Nous leur avons fait serment par l'Éternel, Dieu d'Israël; dès lors nous ne pouvons porter la main sur eux. Voici comment nous les traiterons: nous leur laisserons la vie afin de ne pas attirer sur nous des Vengeances…, en suite du serment que nous leur avons fait. Et les Princes leur dirent: Ils auront la vie sauve. Et ils devinrent coupeurs de bois et porteurs d'eau auprès de toute l'Assemblée, comme les Princes le leur avaient dit. Alors Josué les fit venir et leur parla en ces termes: Pourquoi nous avez-vous trompés en disant: Nous sommes à une très grande distance de vous, tandis que vous habitez au milieu de nous? dès là vous êtes maudits, et vous ne cesserez jamais d'être dans la servitude, de couper le bois et de puiser l'eau pour la maison de mon Dieu. Et ils répondirent à Josué et dirent: C'est qu'on avait instruit tes serviteurs de l'ordre donné par l'Éternel, ton Dieu, à Moïse, son serviteur, de vous livrer tout ce pays et d'en exterminer tous les habitants devant vous; aussi avons-nous eu grande peur pour nos vies à votre aspect; c'est pourquoi nous avons agi de telle sorte. Et maintenant nous voici entre tes mains: traite-nous comme il te semblera bon et juste de le faire. Et Josué agit ainsi à leur égard, et il les sauva des mains des enfants d'Israël, qui ne les massacrèrent pas; mais en ce jour Josué disposa d'eux pour couper le bois et puiser l'eau pour l'Assemblée et pour l'Autel de l'Éternel jusqu'aujourd'hui, au lieu que choisirait l'Éternel. Et lorsque Adoni-Tsédec, Roi de Jérusalem, apprit que Josué avait pris et dévoué Aï et traité Aï et son Roi, comme il avait traité Jéricho et son Roi, et que les habitants de Gabaon avaient fait leur paix avec Israël et restaient dans son sein, alors il eut une crainte extrême. Car Gabaon était une ville grande comme l'une des villes royales et plus considérable qu'Aï, et tous ses hommes étaient des guerriers. Alors Adoni-Tsédec, Roi de Jérusalem, députa vers Hoham, Roi de Hébron, et vers Piream, Roi de Jarmuth, et vers Japhia, Roi de Lachis, et vers Débir, Roi de Eglon, pour leur dire : Venez me joindre pour m'aider à réduire Gabaon, car elle a fait sa paix avec Josué et les enfants d'Israël. Et cinq Rois des Amoréens, le Roi de Jérusalem, le Roi de Hébron, le Roi de Jarmuth, le Roi de Lachis, le Roi de Eglon opérèrent leur jonction et s'avancèrent eux et toutes leurs armées et vinrent camper devant Gabaon, et l'assiégèrent. Alors les gens de Gabaon députèrent vers Josué, à son camp près de Guilgal, pour lui dire: Ne retire pas ta main à tes serviteurs, avance-toi vers nous en hâte, apporte-nous aide et secours car tous les Rois des Amoréens habitant la montagne se sont ligués contre nous. Là-dessus Josué se mit en marche de Guilgal, lui et avec lui tous les gens de guerre, et tous les braves guerriers. Et l'Éternel dit à Josué: N'aie pas peur d'eux, car je les ai livrés entre tes mains, pas un de leurs hommes ne te tiendra tête. Et Josué fondit sur eux tout à coup. Or il employa toute la nuit à venir de Guilgal. Et l'Éternel jeta la confusion parmi eux devant Israël, et il leur fit essuyer une grande défaite près de Gabaon, et il les poursuivit sur la route de la montée de Beth-Horon, et les mena battant jusqu'à Azéca et à Makkéda. Et comme ils fuyaient devant Israël, ils étaient à la descente de Beth-Horon; là l'Éternel fit tomber sur eux du ciel de grosses pierres jusqu'à Azéca; et ils périrent; il y eut un plus grand nombre de ceux que tuèrent les pierres de grêle, que de ceux que les enfants d'Israël égorgèrent avec l'épée. C'est alors que Josué parla à l'Éternel, dans la journée où l'Éternel livra les Amoréens aux enfants d'Israël, et il dit en présence d'Israël: Soleil, attends à Gabaon, et toi, Lune, au val d'Ajalon. Et le soleil attendit et la lune resta, jusqu'à ce qu'Israël eût puni ses ennemis. N'est-ce pas ce qui est écrit dans le Livre du Droiturier? Et le soleil resta dans le milieu du ciel et ne se hâta pas vers son couchant, presque un jour entier. Et avant et après il n'y eut pas une journée telle que l'Éternel écoutât la voix d'un homme, car l'Éternel combattait pour Israël. Et Josué, et tout Israël avec lui, retourna au camp à Guilgal. Ces cinq Rois étaient donc en fuite, et ils se cachèrent dans la caverne à Makkéda. Alors Josué reçut cette information: Les cinq Rois se trouvent cachés dans la caverne à Makkéda. Et Josué dit: Roulez de grosses pierres à l'ouverture de la caverne, et postez-y des hommes pour les garder. Quant à vous, ne vous arrêtez pas, poursuivez vos ennemis, et attaquez-les en queue, ne les laissez pas regagner leurs villes; car l'Éternel, votre Dieu, les a livrés entre vos mains. Et lorsque Josué et les enfants d'Israël eurent consommé leur défaite qui fut très grande, jusqu'à extermination (des réchappés échappèrent pourtant et gagnèrent les places fortes) et lorsque tout le peuple fut revenu sain et sauf au camp auprès de Josué à Makkéda sans que personne remuât la langue contre les enfants d'Israël, alors Josué dit: Ouvrez l'entrée de la caverne et tirez de la caverne pour me les amener ces cinq Rois-là. Et on le fit, et on lui amena ces cinq Rois-là qui furent tirés de la caverne, le Roi de Jérusalem, le Roi de Hébron, le Roi de Jarmuth, le Roi de Lachis, le Roi de Eglon. Et ces Rois amenés devant Josué, Josué convoqua tous les hommes d'Israël, et dit aux chefs des gens de guerre qui avaient marché avec lui: Approchez! posez vos pieds sur les cous de ces Rois. Et ils s'approchèrent et posèrent leurs pieds sur leurs cous. Alors Josué leur dit: Soyez sans crainte et sans peur, ayez courage et résolution, car ainsi l'Éternel traitera tous vos ennemis que vous avez à combattre. Après quoi Josué les fit égorger et tuer, puis pendre à cinq arbres; et ils restèrent pendus aux arbres jusqu'au soir. Et au moment du coucher du soleil, sur l'ordre de Josué, on les détacha des arbres, et on les jeta dans la caverne où ils s'étaient cachés, et l'on plaça de grosses pierres à l'ouverture de la caverne, et elles y sont aujourd'hui même. Et dans ce même jour Josué ayant pris Makkéda la mit à sac avec le tranchant de l'épée, et il dévoua son Roi, ainsi que toutes les personnes qui s'y trouvaient, et ne laissa survivre aucun réchappé; et il traita le Roi de Makkéda comme il avait traité le Roi de Jéricho. Alors Josué et tout Israël avec lui, de Makkéda se porta sur Libna, et il attaqua Libna. Et l'Éternel la livra aussi entre les mains d'Israël, ainsi que son Roi, et la frappa avec le tranchant de l'épée, ainsi que toutes les personnes qui s'y trouvaient, et il n'y laissa survivre aucun réchappé, et il traita son Roi comme il avait traité le Roi de Jéricho. Puis Josué, et tout Israël avec lui, de Libna marcha sur Lachis devant laquelle il campa; et il l'attaqua. Et l'Éternel livra Lachis entre les mains d'Israël qui la prit dès le second jour et la mit à sac avec le tranchant de l'épée ainsi que toutes les personnes qui y étaient, tout comme il avait traité Libna. Alors Horam, Roi de Gézer, s'avança pour secourir Lachis, et Josué le défit lui et son peuple, à ne pas lui laisser un réchappé. Ensuite Josué, et tout Israël avec lui, de Lachis se porta sur Eglon devant laquelle ils campèrent et qu'ils attaquèrent. Et ils la prirent le jour même, et ils sévirent sur elle avec le tranchant de l'épée, ainsi que sur toutes les personnes qui s'y trouvaient, et le jour même il la dévoua tout comme il avait traité Lachis. Ensuite Josué, et tout Israël avec lui, de Eglon se porta sur Hébron qu'ils attaquèrent. Et l'ayant prise ils sévirent avec le tranchant de l'épée sur elle, et sur son Roi, et sur toutes ses villes et sur toutes les personnes qui y étaient; il ne laissa survivre aucun réchappé ainsi qu'il avait fait à Eglon, et il la dévoua avec toutes les personnes qui y étaient. Alors Josué, et tout Israël avec lui, se tourna contre Debir, et il l'attaqua. Et il la prit ainsi que son Roi et toutes ses villes, et ils sévirent sur elles avec le tranchant de l'épée, et ils dévouèrent toutes les personnes qui y étaient sans laisser survivre un réchappé; comme il avait traité Hébron, ainsi traita-t-il Debir, et son Roi, de la même manière qu'il avait traité Libna et son Roi. Ainsi Josué réduisit tout le pays, la Montagne, le Midi, le Pays-bas et les versants, et tous leurs Rois; il ne laissa survivre aucun réchappé, et il dévoua tout ce qui respirait, selon l'ordre de l'Éternel, Dieu d'Israël. Et Josué les réduisit de Cadès-Barnéa à Gaza, et tout le district de Gosen jusques à Gabaon. Et dans une seule campagne Josué prit tous ces rois et leur pays, car l'Éternel, Dieu d'Israël, combattait pour Israël. Alors Josué et tout Israël avec lui, revint au camp à Guilgal. Et lorsque Jabin, Roi de Hatsor, apprit ces faits, il envoya requérir Jobab, Roi de Madon, et le Roi de Simron, et le Roi de Achsaph, et les Rois qui étaient au nord dans la montagne et dans la plaine au sud de Kinnéroth, et dans le Pays-bas et sur la hauteur de Dor à l'occident; les Cananéens de l'orient et de l'occident, et les Amoréens et les Héthiens et les Périzzites, et les Jébusites sur la montagne et les Hévites au pied de l'Hermon dans la contrée de Mitspa. Et ils se mirent en campagne, eux et toutes leurs armées avec eux, troupe considérable, égale en nombre aux grains de sable des bords de la mer, ayant de la cavalerie et des chars en quantité très grande. Et après être convenus du rendez-vous, tous ces Rois vinrent camper ensemble près des eaux de Mérom pour en venir aux mains avec Israël. Mais l'Éternel dit à Josué: N'aie pas peur d'eux, car demain, à pareil moment, moi-même je les livrerai tous défaits à Israël; tu couperas le tendon à leurs chevaux, et tu brûleras au feu leurs chars. Alors Josué avec toute sa troupe guerrière fondit sur eux à l'improviste près des eaux de Mérom, et les assaillit. Et l'Éternel les livra entre les mains des Israélites qui les battirent et les poursuivirent jusqu'à Sidon, la grande, et jusqu'aux Eaux-brûlantes, et jusqu'à la vallée de Mitspeh vers l'orient, et ils les défirent à ne leur pas laisser un réchappé. Et Josué les traita conformément à ce que lui avait dit l'Éternel; il coupa le tendon à leurs chevaux et brûla leurs chars au feu. Et dans ce même temps Josué revint sur ses pas, et il s'empara de Hatsor dont il fit périr le Roi par l'épée; car dès longtemps Hatsor était le chef-lieu de tous ces royaumes; et ils frappèrent avec le tranchant de l'épée toutes les personnes qui s'y trouvaient, après les avoir dévouées; il ne survécut rien de ce qui respirait, et il brûla Hatsor au feu. Et Josué s'empara de toutes les villes de ces Rois et de tous leurs Rois qu'il passa au fil de l'épée et dévoua selon l'ordre de Moïse, serviteur de l'Éternel. Seulement toutes les villes restées sur leur emplacement ne furent pas brûlées par Israël, à l'exception de Hatsor qui seule fut brûlée par Josué. Et les enfants d'Israël firent leur butin de toutes les dépouilles de ces villes et des bestiaux; seulement ils passèrent au fil de l'épée la totalité des hommes, jusqu'à leur extermination, sans rien laisser de ce qui respirait. Ainsi que l'Éternel l'avait ordonné à Moïse, son serviteur, ainsi Moïse l'ordonna-t-il à Josué, et ainsi fit Josué sans rien omettre de tout ce que l'Éternel avait ordonné à Moïse. C'est ainsi que Josué conquit tout ce pays-là, la Montagne et tout le Midi et tout le district de Gosen et le Pays-bas et la plaine et la montagne d'Israël avec son Pays-bas, depuis la croupe nue qui monte vers Séir, jusqu'à Baal-Gad dans la vallée du Liban au pied du mont Hermon, et il prit tous leurs Rois qu'il égorgea et fit périr. La guerre que Josué soutint contre tous ces Rois fut de longue durée. Il n'y eut pas une ville qui se rendît par capitulation aux enfants d'Israël, excepté les Hévites habitant Gabaon; ils les prirent toutes après un combat. Car ce fut par une dispensation de l'Éternel que leur cœur s'endurcit pour engager la lutte avec Israël, afin qu'on les dévouât, qu'on ne leur fît point de quartier, mais qu'on les détruisît, au contraire, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Et dans ce même temps Josué se mit en marche; et il extermina les Anakites de la Montagne, de Hébron, de Debir, de Anab et de toute la Montagne de Juda et de toute la montagne d'Israël: Josué les dévoua avec leurs villes. Il ne resta point d'Anakites dans le pays des enfants d'Israël; il n'en resta que dans Gaza, Gath et Asdod. Et c'est ainsi que Josué s'empara de tout le pays, selon toutes les promesses faites par l'Éternel à Moïse, et Josué le donna comme patrimoine à Israël selon ses divisions, selon ses Tribus. Et le pays eut trêve de guerre. Suivent les rois du pays vaincus par les enfants d'Israël qui conquirent leur pays au delà du Jourdain du côté du soleil levant depuis la rivière d'Arnon jusqu'au mont Hermon, et toute la plaine orientale : Sihon, Roi des Amoréens résidant à Hesbon, dont l'autorité s'étendait depuis Aroër sur les bords de l'Arnon à partir du milieu du ravin et sur la moitié de Galaad jusqu'à la rivière de Jabboc, frontière des Ammonites, et sur la partie orientale de la plaine d'un côté jusqu'au lac de Kinnéroth, de l'autre jusqu'à la Mer de la plaine, la Mer Salée à l'orient vers Beth-Jesimoth, et au midi au pied des versants du Pisga. [Ils conquirent] aussi les États de Og, Roi de Basan, l'un des restes des Rephaïms, qui résidait à Astaroth et à Edreï. Et il avait sous sa domination la chaîne de l'Hermon et Salcha et tout Basan jusqu'à la frontière des Gessurites et des Maachatites, et la moitié de Galaad jusqu'aux confins de Sinon, Roi de Hesbon. Moïse, serviteur de l'Éternel, et les enfants d'Israël les défirent, et Moïse, serviteur de l'Éternel, donna cette contrée en propriété aux Rubénites et aux Gadites et à la demi-Tribu de Manassé. Suivent les rois du pays vaincus par Josué et les enfants d'Israël en deçà du Jourdain à l'occident depuis Baal-Gad dans la vallée du Liban jusqu'à la croupe nue qui monte vers Séir. Et Josué donna cette contrée aux Tribus d'Israël en propriété d'après leurs divisions, et la Montagne et le Pays-bas et la Plaine et les versants et le Désert et le Midi, les pays des Héthiens, des Amoréens et des Cananéens et des Périzzites, des Hévites et des Jébusites. Le Roi de Jéricho, un; le Roi d'Aï à côté de Béthel, un; le Roi de Jérusalem, un; le Roi de Hébron, un; le Roi de Jarmuth, un; le Roi de Lachis, un; le Roi de Eglon, un; le Roi de Gézer, un; le Roi de Debir, un; le Roi de Géder, un; le Roi de Horma, un; le Roi de Arad, un; le Roi de Libna, un; le Roi de Adullam, un; le Roi de Makkéda, un; le Roi de Béthel, un; le Roi de Thappuah, un; le Roi de Hépher, un; le Roi de Aphek, un; le Roi de Lassaron, un; le Roi de Madon, un; le Roi de Hatsor, un; le Roi de Simron-Meron, un; le Roi de Achsaph, un; le Roi de Thaanach, un; le Roi de Megiddo, un; le Roi de Kedès, un; le Roi de Jockneam au Carmel, un; le Roi de Dor, aux hauteurs de Dor, un; le Roi des Gentils à Guilgal, un; le Roi de Thirtsa, un; total des Rois, trente-un. Cependant Josué était vieux, avancé en âge. Alors l'Éternel lui dit: Tu es vieux, avancé en âge, et il reste encore une très grande partie du pays à conquérir; cette partie du pays qui reste, c'est tous les cantons des Philistins, et la totalité du Gessuri, depuis le Sihor ( Nil ) qui coule devant l'Egypte jusqu'à la limite de Ecron au nord doit être réputée Cananéenne; cinq princes des Philistins, celui de Gazal et celui d'Asdod, celui d'Ascalon, celui de Gath et celui de Ecron et les Avvites au midi; tout le pays des Cananéens et la caverne appartenant aux Sidoniens jusqu'à Aphek, jusqu'à la frontière des Amoréens; et le pays des Giblites et tout le Liban du côté du soleil levant depuis Baal-Gad au pied du mont Hermon jusqu'aux abords de Hamath. Tous les habitants des montagnes depuis le Liban aux Eaux qui brûlent, tous les Sidoniens, je les chasserai devant les enfants d'Israël; partage seulement ce pays par le sort à Israël comme patrimoine, ainsi que je te l'ai prescrit. A présent donc répartis-le par lots aux neuf Tribus et à la demi-Tribu de Manassé. Les Rubénites et les Gadites ont reçu avec l'autre moitié [de Manassé] leurs lots que Moïse leur a donnés au delà du Jourdain à l'orient, comme Moïse, serviteur de l'Éternel, le leur a donné, savoir depuis Aroër au bord de la rivière de l'Arnon depuis la ville qui est au milieu du ravin de l'Arnon, et tout le pays plat de Medéba jusqu'à Dibon et toutes les villes de Sihon, Roi des Amoréens qui régnait à Hesbon, jusqu'à la frontière des fils d'Ammon, et Galaad et les Gessurites et les Maachatites et toute la montagne de l'Hermon, et tout Basan jusqu'à Salcha; tout le royaume de Og, Roi de Basan qui régnait à Astaroth et à Edreï (l'un des restes des Rephaïms); et Moïse les vainquit et les expulsa. Mais les enfants d'Israël n'expulsèrent point les Gessurites ni les Maachatites qui ont vécu au sein d'Israël jusqu'aujourd'hui. Il n'y eut que la Tribu de Lévi à laquelle il ne donna point de lot; les sacrifices ignés faits à l'Éternel, Dieu d'Israël, tel est son lot, comme Il le lui a dit. Et Moïse dota la Tribu des fils de Ruben en raison de ses familles. Et leur territoire, à partir d'Aroër au bord de la rivière de l'Arnon, de la ville située au centre du ravin, comprenait aussi tout le pays plat près de Medéba, Hesbon et toutes ses villes dans le pays plat, Dibon, et Bamoth-Baal et Beth Baal-Meon et Jahtsa et Kedémoth et Mephaath et Kiriathaïm et Sibma et Tséreth-Sahar dans la montagne de la vallée, et Beth-Pehor, et les versants du Pisga et Beth-Jesimoth, et toutes les villes du pays plat et tout le royaume de Sihon, Roi des Amoréens, qui régnait à Hesbon, que Moïse vainquit ainsi que les Princes de Madian, Evi et Rekem et Tsur et Hur et Reba, vassaux de Sihon qui habitaient dans le pays. Et les enfants d'Israël tuèrent avec l'épée Balaam, fils de Behor, le devin, qu'ils ajoutèrent aux morts. Et la frontière des fils de Ruben fut le Jourdain et le territoire adjacent. Tel est le lot des fils de Ruben selon leurs familles, les villes avec leurs villages. Et Moïse dota la Tribu de Gad, les fils de Gad, d'après leurs familles. Et leur territoire comprenait Jaëzer et toutes les villes de Galaad, et la moitié du pays des fils d'Ammon jusqu'à Aroër située devant Rabba, puis s'étendait depuis Hesbon jusqu'à Ramath-Mitspeh et Bethonim, et de Mahanaïm à la frontière de Debir; et dans la vallée ils eurent Beth-Haram et Beth-Nimra et Succoth et Tsaphon, reste du royaume de Sihon, Roi de Hesbon, le Jourdain et le territoire adjacent jusqu'à l'extrémité de la Mer Kinnéroth, au delà du Jourdain à l'orient. Tel fut le lot des fils de Gad selon leurs familles, les villes avec leurs villages. Et Moïse dota la demi-Tribu de Manassé, et la demi-Tribu des fils de Manassé fut pourvue en raison de ses familles. Et à partir de Mahanaïm leur territoire comprenait tout Basan, tout le royaume de Og, Roi de Basan, et tous les bourgs de Jaïr situés en Basan: soixante villes. Et la moitié de Galaad et Astaroth et Edreï, les villes du royaume de Og en Basan échurent aux fils de Machir, fils de Manassé, à la moitié des fils de Machir selon leurs familles. C'est là ce dont Moïse fit le partage dans les plaines de Moab au delà du Jourdain près de Jéricho, à l'orient. Quant à la Tribu de Lévi, Moïse ne lui donna pas de lot; l'Éternel, Dieu d'Israël, tel est son lot, comme Il le lui a dit. Et voici ce dont les enfants d'Israël prirent possession dans le pays de Canaan, ce que leur partagèrent le Prêtre Eléazar et Josué, fils de Nun, et les Patriarches des Tribus des enfants d'Israël, en tirant au sort leurs lots selon l'ordre de l'Éternel donné par l'organe de Moïse, aux neuf Tribus et à la demi-Tribu. Car Moïse avait déjà donné le lot des deux Tribus et de la demi-Tribu au delà du Jourdain; mais aux Lévites il n'avait donné aucun lot parmi eux. Car aussi les fils de Joseph formaient deux Tribus, Manassé et Ephraïm, et on ne donna aux Lévites de portion dans le pays que des villes pour y loger, et leurs banlieues pour recevoir leurs troupeaux et leurs biens. Les enfants d'Israël exécutèrent les ordres donnés par l'Éternel à Moïse, et firent le partage du pays. Et les fils de Juda s'approchèrent de Josué à Guilgal, et Caleb, fils de Jéphunné, issu de Kénaz, lui dit: Tu as connaissance de la parole adressée par l'Éternel à Moïse, homme de Dieu, pour ce qui me concerne ainsi que toi, à Cadès-Barnéa. J'avais quarante ans, lorsque Moïse, serviteur de l'Éternel, m'envoya de Cadès-Barnéa explorer le pays, et je lui rendis compte ainsi que mon cœur le sentait. Et mes frères qui avaient fait le voyage avec moi, découragèrent le peuple, mais moi j'obéis pleinement à l'Éternel, mon Dieu. Et en ce jour-là Moïse prononça ce serment: Certainement le pays que ton pied a foulé deviendra le lot de toi et de tes fils à perpétuité, parce que tu as pleinement obéi à l'Éternel, mon Dieu. Et maintenant, voici, l'Éternel m'a conservé la vie, comme Il l'a promis, pendant ces quarante-cinq années depuis que l'Éternel adressa cette parole à Moïse, quand Israël parcourait le désert; or maintenant voici, aujourd'hui j'ai quatre-vingt-cinq ans; j'ai encore aujourd'hui la même vigueur qu'au temps où Moïse me confia ma mission; la force que j'avais alors est la force que j'ai aujourd'hui pour faire la guerre, pour aller et venir. Maintenant donc donne-moi cette montagne que l'Éternel m'a promise en ce temps-là. Car dans ce temps-là aussi tu as appris que les Anakites sont là et qu'il s'y trouve de grandes villes fortifiées. L'Éternel peut-être sera avec moi, et je les expulserai selon la promesse de l'Éternel. Alors Josué le bénit et il donna Hébron à Caleb pour son lot, c'est pourquoi Caleb, fils de Jéphunné, issu de Kénaz, a eu Hébron pour lot jusqu'aujourd'hui, parce qu'il avait pleinement obéi à l'Éternel, Dieu d'Israël. Or Hébron portait autrefois le nom de Kiriath-d'Arba; celui-ci était l'homme le plus grand parmi les Anakites, et le pays se reposa des troubles de la guerre. Et le lot, échu par le sort à la Tribu des fils de Juda en raison de leurs familles, fut: à la frontière d'Edom le désert de Tsin, au sud, à l'extrémité méridionale. Et leur frontière méridionale, partant de l'extrémité de la Mer Salée, de la pointe tournée au midi, courait au sud de la Hauteur des scorpions, puis passant à Tsin remontait du midi de Cadès-Barnéa, d'où passant à Hetsron elle montait vers Addar pour tourner vers Karka et passer à Atsmon pour déboucher au Torrent d'Egypte et aboutir à la Mer. Telle sera votre frontière au midi. Et la frontière orientale fut la Mer Salée jusqu'à l'embouchure du Jourdain. Et la frontière du côté du nord partait de la pointe de la Mer [Salée], de l'embouchure du Jourdain montait vers Beth-Hogla, et passait au nord de Beth-Araba, puis montait à la Pierre de Bohan, fils de Ruben, puis du Val d'Achor la frontière montait à Debir et au nord contournait vers Guilgal située vis-à-vis de l'éminence d'Adummim qui est au sud de la rivière. Ensuite la frontière continuait jusqu'aux Eaux de la Fontaine du soleil et venait aboutir à la Fontaine des éclaireurs. De là elle montait à la vallée des fils de Hinnom au gradin méridional des Jébusites, c'est-à-dire, de Jérusalem, puis gagnait le sommet de la montagne à l'occident de la vallée de Hinnom qui est à l'extrémité septentrionale de la vallée de Rephaïm. Et du sommet de la montagne la frontière était tracée jusqu'à la Fontaine des Eaux de Nephthoah et continuait jusqu'aux villes de la montagne d'Ephron et suivait une ligne jusqu'à Baalah, c'est-à-dire, Kiriath-Jearim. Et de Baalah elle tournait à l'ouest vers le mont Séir et traversant le gradin septentrional du mont de Jearim, c'est-à-dire, Chessalon, elle descendait à Beth-Sémès et continuait jusqu'à Thimna. De là suivant le gradin septentrional de Ecron elle se dirigeait vers Sichron et allait au mont Baalah et atteignait Jabnéel, pour aboutir à la mer. Et la frontière occidentale est formée par la Mer, la Grande Mer et la côte. Telle est la frontière des fils de Juda de tous les côtés, en raison de leurs familles. Et à Caleb, fils de Jephunné, il donna pour portion au milieu des fils de Juda, comme l'Éternel l'avait ordonné à Josué, la ville de Arba, père des Anakites, c'est-à-dire, Hébron. Et Caleb en expulsa les trois fils d'Anak, Sesaï et Ahiman et Thalmaï, issus d'Anak. Et de là il monta pour attaquer les habitants de Debir (jadis Debir portait le nom de Kiriath-Sépher). Et Caleb dit: A celui qui réduira et prendra Kiriath-Sépher, je donnerai pour femme Achsa, ma fille. Et Othniel, fils de Kénaz, frère de Caleb, s'en empara, et Caleb lui donna pour femme sa fille Achsa. Et à son entrée chez lui elle l'incita à demander un champ à son père; et de dessus l'âne qu'elle montait, elle mit pied à terre. Et Caleb lui dit: Qu'as-tu? Et elle dit: Accorde-moi un bienfait! puisque tu m'as donné la contrée du midi, donne-moi aussi des sources d'eaux. Alors il lui donna les sources supérieures et les sources inférieures. Tel est le lot de la Tribu des fils de Juda, d'après leurs familles. Et à l'extrémité de la Tribu des fils de Juda vers la frontière d'Edom dans le Midi se trouvaient ces villes-ci: Kabtséel et Eder et Jagur, et Kîna et Dîmona et Adada et Kédès et Hatsor et Jithnan, Ziph et Telem et Bealoth et Hatsor-Hadatha et Kirioth, Hetsron, c'est-à-dire, Hatsor, Amam et Sema et Molada, et Hatsar-Gadda et Hesmon et Beth-Palet, et Hatsar-Sual et Béer-Séba et Bisiotheia, Baala et Ijim et Atsem et El-Tholad et Chesil et Horma et Tsildag et Madmanna et Jansanna, et Lebaoth et Silhim et Aïn et Rimmon: total des villes; vingt-neuf, plus leurs villages. Dans le Pays-bas: Esthaol et Tsarea et Asna, et Zanoah et Ein-Gannim, Thappuah et Einam, Jarmuth et Adullam, Socho et Azeka, et Saaraïm et Adithaïm et Gedera et Gederothaïm: quatorze villes, plus leurs villages. Tsenan et Hadasa, et Migdal-Gad, et Dilean et Mitspeh et Joktéel, Lachis et Botskath et Eglon et Chabbon et Lahmas et Chitelis et Gederoth, Beth-Dagon et Naama et Makkéda: seize villes, plus leurs villages. Libna et Ether et Asan et Jephthah et Asena et Netsîb, et Keïla et Achsîb, et Marésa: neuf villes, plus leurs villages. Ecron et ses annexes et ses villages. Et depuis Ecron et à l'occident toutes les villes à côté de Asdod et leurs villages : Asdod, ses annexes et ses villages; Gaza, ses annexes et ses villages jusqu'au Torrent d'Egypte et à la Grande Mer et aux côtes. Et dans la montagne: Samîr et Jathîr, et Socho et Danna et Kiriath-Sanna, c'est-à-dire, Debir et Anab et Esthemo et Anim et Gosen et Holon et Gilo: onze villes, plus leurs villages. Arab et Duma et Esean et Janîm et Beth-Thappuah et Apheka et Humta et Kiriath-Arba, c'est-à-dire, Hébron, et Tsior: neuf villes, plus leurs villages. Maon, Carmel et Ziph et Juta et Jizréel et Jockdeam et Zanoah, Kaïn, Gibea et Thimna: dix villes, plus leurs villages. Halhul, Beth-Tsur, et Gedor et Maarath et Beth-Anoth et Elthékon: six villes, plus leurs villages. Kiriath-Baal, c'est-à-dire, Kiriath-Jearim et Harabba: deux villes plus leurs bourgs. Dans le Désert: Beth-Araba, Middin et Sechacha et Nibsan et Ir-Hammélach ( Ville du sel ) et Ein-Gueddi: six villes, plusieurs villages. Quant aux Jébusites habitant Jérusalem, les fils de Juda ne purent les expulser; dès là les Jébusites ont habité avec les enfants de Juda à Jérusalem jusqu'aujourd'hui. Et le sort fit échoir aux fils de Joseph leur lot à partir du Jourdain près de Jéricho; des eaux de Jéricho à l'orient le désert qui de Jéricho va s'élevant à la montagne de Béthel; puis à partir de Béthel la limite courait vers Luz et continuait jusqu'au territoire des Archites, à Ataroth, ensuite elle descendait à l'occident vers le territoire des Japhlétites jusqu'à la frontière de Beth-Horon, la basse, et à Gézer pour aboutir à la mer. C'est ce dont furent mis en possession les fils de Joseph, Manassé et Ephraïm. Et la frontière des fils d'Ephraïm, selon leurs familles, la limite de leur lot était, du côté de l'orient, Ataroth-Addar jusqu'à Beth-Horon, la haute. Et la frontière courait à l'occident vers Michmethath, au nord, puis tournait à l'orient vers Thaenath-Silo, qu'elle longeait à l'orient jusqu'à Janoha, ensuite de Janoha elle descendait à Ataroth et Naaratha pour toucher à Jéricho et aboutir au Jourdain. De Thappuah la frontière allait vers l'occident à Nahal-Kana ( rivière des joncs ) pour aboutir à la mer. Tel est le lot de la Tribu des fils d'Ephraïm selon leurs familles, [plus] les villes réservées pour les fils d'Ephraïm et enclavées dans le lot des fils de Manassé, toutes ces villes avec leurs villages. Et ils ne dépossédèrent point les Cananéens habitant Gézer; dès là les Cananéens sont demeurés au milieu d'Ephraïm jusqu'aujourd'hui et ont été soumis à la corvée. Et le sort adjugea son lot à la tribu de Manassé (qui était le premier-né de Joseph), à Machir, premier-né de Manassé, maître du Galaad; car c'était un guerrier; il obtint donc le Galaad et le Basan. Et les autres fils de Manassé eurent aussi leur lot en raison de leurs familles, les fils de Abiézer, et les fils de Hélek, et les fils de Asriel, et les fils de Séchem, et les fils de Hépher, et les fils de Semida; tels sont les fils de Manassé, fils de Joseph, les descendants mâles selon leurs familles. Or Tselophehad, fils de Hépher, fils de Galaad, fils de Machir, fils de Manassé, n'avait point de fils, mais seulement des filles; et voici les noms de ses filles: Mahéla et Noa, Hogla, Milka et Thirtsa; et elles se présentèrent au Prêtre Eléazar, et à Josué, fils de Nun, et aux Princes, en disant: L'Éternel a commandé à Moïse de nous donner un lot parmi nos frères. Et sur l'ordre de l'Éternel il leur donna un lot parmi les frères de leur père. Et il échut à Manassé dix portions outre la contrée du Galaad et du Basan, qui est au delà du Jourdain. Car les filles de Manassé obtinrent un lot parmi ses fils, et le pays de Galaad échut aux fils de Manassé de l'autre branche. Et la frontière de Manassé allait de Asser à Michmethath située à l'est de Sichem; et elle courait vers le sud jusqu'aux habitants de Ein-Thappuah. Manassé eut la région de Thappuah, et les fils d'Ephraïm, Thappuah à la frontière de Manassé. Et la frontière descendait à Nahal-Kana ( rivière des joncs ) au midi de la rivière. Ces villes échues à Ephraïm étaient enclavées entre celles de Manassé. Et la frontière de Manassé était au nord de la rivière et aboutissait à la mer. Le côté du midi fut à Ephraïm, et le côté du nord à Manassé, et la mer en était la limite. Et au nord ils confinaient à Asser, et du côté de l'orient à Issaschar. Et Manassé eut des enclaves dans Issaschar, et dans Asser Beth-Séan et ses annexes, et Jibleam et ses annexes ainsi que les habitants de Dor et ses annexes, et les habitants de Ein-Dor et ses annexes, et les habitants de Thaanach et ses annexes et les habitants de Megiddo et ses annexes, triple district. Et les fils de Manassé ne purent faire la conquête de ces villes et les Cananéens résolurent de demeurer dans cette contrée. Et lorsque les enfants d'Israël eurent la force, ils rendirent les Cananéens corvéables, mais sans en venir à les expulser. Et les fils de Joseph s'adressèrent à Josué en ces termes: Pourquoi ne nous mets-tu en possession que d'un lot, que d'une portion, tandis que nous formons un peuple nombreux ensuite de ce que l'Éternel nous a bénis jusqu'ici? Et Josué leur dit: Si vous êtes un peuple nombreux, avancez-vous dans la forêt, et faites-vous-y un défrichement dans le pays des Périzzites et des Rephaïms, puisque vous êtes à l'étroit dans la montagne d'Ephraïm! Et les fils de Joseph dirent: La montagne est inaccessible pour nous, et il y a des chars ferrés chez tous les Cananéens qui habitent la région de la vallée, chez ceux qui sont dans Béth-Sean et ses annexes, et chez ceux qui sont dans la vallée de Jizréel. Et Josué dit à la maison de Joseph, à Ephraïm et à Manassé: Vous êtes un peuple nombreux et votre force est grande; vous n'aurez pas un simple lot, mais la montagne sera à vous; puisque c'est une forêt, défrichez-la, et ses issues seront à vous. Car vous expulserez les Cananéens, parce qu'ils ont des chars ferrés, parce qu'ils sont puissants. Et toute l'Assemblée des enfants d'Israël fut convoquée à Silo, et ils y dressèrent la Tente du Rendez-vous, le pays se trouvant soumis devant eux. Et parmi les enfants d'Israël il restait sept Tribus auxquelles on n'avait pas distribué leurs lots. Alors Josué dit aux enfants d'Israël: Jusques à quand montrerez-vous cette nonchalance à venir occuper le pays que l'Éternel, Dieu de vos pères, vous a donné? Faites votre choix de trois hommes par Tribu afin que je les délègue et qu'ils se mettent en route et parcourent le pays pour en dresser par écrit l'état en raison de leur lot et ensuite me rejoindre. Et partagez-vous-le en sept portions. Juda est maintenu dans son territoire au midi et la maison de Joseph dans son territoire au nord. Or vous dresserez par écrit cet état du pays en sept parties, puis vous me l'apporterez ici, et je tirerai au sort pour vous ici devant l'Éternel, notre Dieu. Car les Lévites n'ont aucune portion parmi vous, parce que le sacerdoce de l'Éternel est leur lot; et Gad et Ruben et la demi-Tribu de Manassé ont reçu leur lot au delà du Jourdain, au levant, lorsque Moïse, serviteur de l'Éternel, le leur a donné. Alors ces hommes se mirent en devoir et partirent. Et Josué donna à ceux qui allaient dresser par écrit l'état du pays ses ordres en ces termes: Allez et parcourez le pays et dressez-en l'état par écrit; puis venez me rejoindre, et ici je tirerai au sort pour vous devant l'Éternel à Silo. Ces hommes partirent donc, et ils firent leurs courses dans le pays et en transcrivirent l'état, divisé d'après les villes en sept parties, dans un registre; puis ils rejoignirent Josué dans le camp à Silo. Alors Josué tira pour eux au sort à Silo devant l'Éternel. Ainsi Josué y répartit le pays aux enfants d'Israël selon leurs divisions. Et un lot fut tiré pour la Tribu des fils de Benjamin selon leurs familles. Et les limites de leur lot étaient comprises entre les fils de Juda et les fils de Joseph. Et au côté nord leur frontière partait du Jourdain, puis s'élevant sur le versant septentrional de Jéricho elle atteignait la montagne vers l'occident pour aboutir au désert de Beth-Aven. De là elle continuait jusqu'à Luz, au versant méridional de Luz, c'est-à-dire, de Béthel, puis descendait à Ataroth-Addar sur la montagne située au midi de Beth-Horon la basse. Puis elle suivait une ligne tournant du côté de l'occident au midi de la montagne située en face de Beth-Horon au midi pour aboutir à Kiriath-Baal, c'est-à-dire, Kiriath-Jearim, ville des fils de Juda. C'est le côté occidental. Et le côté méridional commençait à l'extrémité de Kiriath-Jearim, et la frontière courait à l'occident pour arriver à la Fontaine des Eaux de Nephthoah, puis elle descendait au bout de la montagne située devant la vallée des fils de Hinnom, dans la vallée de Rephaïm au nord, et descendait dans la vallée de Hinnom, au versant méridional des Jébusites, descendant encore jusqu'à la Fontaine de l'Espion, puis elle se dirigeait au nord et courait vers la Fontaine du Soleil, et de là vers Geliloth située vis-à-vis de la hauteur d'Adummim et descendait à la Pierre de Bohan, fils de Ruben, et elle continuait au côté septentrional devant Araba et descendait vers Araba, et passait au côté septentrional de Beth-Hogla pour aboutir à la pointe septentrionale de la Mer Salée à l'extrémité méridionale du Jourdain. C'est la frontière méridionale. Et le Jourdain marque la limite orientale. Tel est le lot des fils de Benjamin, selon leurs frontières dans leur pourtour, selon leurs familles. Et les villes de la Tribu des fils de Benjamin selon leurs familles sont: Jéricho, Beth-Hogla, Hémek, Ketsits, Beth-Araba, Tsémaraïm, Béthel, Avvim, Para, Ophra, Kephar, Ammonaï, Ophni et Geba: douze villes et leurs villages; Gabaon, Rama, Beéroth, Mitspeh, Kephîra, Motsa, Rekem, Jirpéel, Thareala; et Tsela, Eleph, Jébus, c'est-à-dire, Jérusalem, Gibeath, Kiriath: quatorze villes et leurs villages. Tel est le lot des fils de Benjamin selon leurs familles. Et le second lot tiré fut pour Siméon, pour la Tribu des fils de Siméon selon leurs familles, et leur lot était enclavé dans le lot des fils de Juda. Et dans leur lot entrait Béer-Séba et Séba et Molada et Hatsar-Sual, et Bala et Atsem et Eltholad et Bethul et Horma, et Tsiklag et Beth-Marecaboth, et Hatsar-Sussa, et Beth-Lebaoth et Saruhen: treize villes et leurs villages; Aïn, Rimmon et Ether, et Asan, quatre villes et leurs villages; et tous les villages aux environs de ces villes jusqu'à Baalath-Beer, Ramath-Négeb. Tel est le lot de la Tribu des fils de Siméon selon leurs familles. Le lot des fils de Siméon fut pris sur le territoire des fils de Juda, car la portion des fils de Juda était trop grande pour ceux-ci, et c'est ainsi que les fils de Siméon reçurent un lot enclavé dans celui de Juda. Et le troisième lot tiré fut pour les fils de Zabulon selon leurs familles. Et la limite de leur lot allait jusqu'à Sarid. Et leur frontière montait à l'occident et jusqu'à Mareala et touchait à Dabbeseth et touchait à la rivière qui coule devant Jockneam. Et de Sarid elle tournait à l'orient vers le levant sur la frontière de Ghisloth-Thabor et continuait jusqu'à Dabrath, puis montait à Japhia. Et de là elle passait à l'orient, au levant à Githa-Hépher, Eth-Katsin, puis continuait jusqu'à Rimmon qui se prolonge jusqu'à Nea, autour de laquelle tournant au nord du côté de Hannathon elle allait aboutir dans la vallée de Jiphthah-El. Et Kattath et Nahalal et Simron et Jideala et Beth-Lehem: douze villes avec leurs villages. Tel est le lot des fils de Zabulon, selon leurs familles, ces villes et leurs villages. Le quatrième lot fut tiré pour Issaschar, pour les fils d'Issaschar selon leurs familles. Et leur frontière allait jusqu'à Jizréel et Chesulloth et Sunem et Hapharaïm et Sîon et Anaharath et Rabbith et Kisèon et Abets, et Remeth et Ein-Gannim et Ein-Hadda et Beth-Patsets. Et la frontière touchait au Thabor et à Sahatsima et Beth-Semés, et elle aboutissait au Jourdain: seize villes avec leurs villages. Tel est le lot de la Tribu des fils d'Issaschar, selon leurs familles, leurs villes et leurs villages. Et le cinquième lot tiré fut pour la Tribu des fils d'Asser, selon leurs familles. Et leur frontière était: Helkath et Hali et Beten et Acsaph et Allammélech et Amead et Miseal, et elle touchait au Carmel à l'occident et au Sihor-Libnath, puis elle tournait au levant vers Beth-Dagon et touchait à Zabulon et à la vallée de Jiphthah-El au nord de Beth-Aëmek et de Neïel et se prolongeait vers Chabul à gauche, et vers Ebron et Rehob et Hammon et Kana jusqu'à Sidon, la grande; puis la frontière tournait vers Rama, jusqu'à la ville forte de Tyr, ensuite tournait vers Hosa et aboutissait à la mer à partir du district vers Achsib. Et Umma et Aphek et Rehob: vingt-deux villes avec leurs villages. Tel est le lot de la Tribu des fils d'Asser, selon leurs familles, ces villes-là et leurs villages. Pour les fils de Nephthali fut tiré le sixième lot, pour les fils de Nephthali selon leurs familles. Et leur frontière s'étendait depuis Heleph, depuis le chêne près de Tsaenannim et Adami-Nekeb et Jabnéel jusqu'à Laccum pour aboutir au Jourdain. Et la frontière tournait à l'occident vers Aznoth-Thabor et de là courait à Huccoc et touchait à Zabulon au midi, et à Asser à l'occident et à Juda sur le Jourdain du côté du levant. Villes fortes: Tsiddim, Tser et Hammath, Raccath et Chinnereth et Adama et Rama et Hatsor et Kédès, Edreï et Ein-Hatsor et Jiréon et Migdal-El, Horem et Beth-Anath et Beth-Semès: dix-neuf villes avec leurs villages. Tel est le lot de la Tribu des fils de Nephthali selon leurs familles, les villes et leurs villages. Le septième lot fut tiré pour la Tribu des fils de Dan selon leurs familles. Et la frontière de leur lot était Tsorea et Esthaol et Ir-Semes, et Sahélabbim et Ajalon et Jithla et Elon et Thimnata et Ecron et Elthékè et Gibethon et Baalath et Jehud et Bnei-Berak et Gath-Rimmon et Mei-Jarcon et Rakkon avec le territoire vis-à-vis de Japho. Et le territoire des fils de Dan s'étendit au delà de leurs limites, et les fils de Dan se mirent en campagne, et ils attaquèrent Lesem et la prirent, et ils la frappèrent avec le tranchant de l'épée, et en prirent possession et s'y établirent et l'appelèrent Lesem-Dan, du nom de Dan, leur père. Tel est le lot de la Tribu des fils de Dan, selon leurs familles, ces villes-là et leurs villages. Et lorsqu'ils eurent achevé de répartir le pays selon ses limites, les enfants d'Israël donnèrent à Josué, fils de Nun, une propriété au milieu d'eux. Sur l'ordre de l'Éternel, ils lui donnèrent la ville qu'il demandait, Thimnath-Sera, dans la montagne d'Ephraïm. Et il rebâtit la ville et s'y établit. Tels sont les lots que distribuèrent le Prêtre Eléazar et Josué, fils de Nun, et les Chefs de famille des Tribus des enfants d'Israël par le sort à Silo devant l'Éternel à l'entrée de la Tente du Rendez-vous, et ainsi fut terminé le partage du pays. Et l'Éternel parla à Josué en ces termes : Parle aux enfants d'Israël en ces termes: Établissez-vous des Villes de Refuge, comme je vous l'ai dit par l'organe de Moïse, qui servent d'asile à l'homicide qui aura tué une personne par mégarde, sans intention; et qu'elles soient pour vous un refuge contre le vengeur du sang. Et qu'il se réfugie dans l'une de ces villes-là, et qu'il se présente à l'entrée de la Porte de la ville et qu'il expose son cas aux oreilles des Anciens de cette ville-là; et ils le recueilleront vers eux dans la ville et lui accorderont un domicile pour y demeurer dans son enceinte avec eux. Et, si le vengeur du sang le poursuit, on ne livrera pas l'homicide entre ses mains, car c'est sans intention qu'il a tué son prochain, et il ne le haïssait ni d'hier, ni d'avant-hier. Et il restera dans cette même ville jusqu'à ce qu'il ait comparu devant l'Assemblée pour être jugé, jusqu'à la mort du Grand-Prêtre qui existera dans ce temps-là. Alors l'homicide pourra s'en retourner et rentrer dans sa ville et dans sa maison, dans la ville d'où il s'était enfui. Et ils consacrèrent Kédès en Galilée dans la montagne de Nephthali et Sichem dans la montagne d'Ephraïm et Kiriath-Arba, c'est-à-dire, Hébron dans la montagne de Juda. Et au delà du Jourdain vers Jéricho à l'orient ils désignèrent Betser dans le désert dans la plaine, de la Tribu de Ruben, et Ramoth en Galaad, de la Tribu de Gad, et Golan en Basan, de la Tribu de Manassé. Telles furent les villes assignées à tous les enfants d'Israël et à l'étranger en séjour chez eux, pour servir d'asile à quiconque tuerait une personne par mégarde, afin qu'il ne meure pas de la main du vengeur du sang, jusqu'à ce qu'il ait comparu devant l'Assemblée. Et les Chefs de famille des Lévites s'approchèrent du Prêtre Eléazar et de Josué, fils de Nun, et des Chefs de famille des Tribus des enfants d'Israël, et leur parlèrent à Silo, dans le pays de Canaan, en ces termes: L'Éternel a ordonné par l'organe de Moïse qu'on nous donne des villes pour nous loger, avec leurs banlieues pour notre bétail. Alors les enfants d'Israël donnèrent aux Lévites, sur leur propriété, d'après l'ordre de l'Éternel, ces villes et leurs banlieues. Et le sort fut tiré pour les familles des Kahathites. Et les fils du Prêtre Aaron d'entre les Lévites obtinrent par le sort, de la Tribu de Juda et de la Tribu de Siméon et de la Tribu de Benjamin, treize villes. Et les fils de Kahath restants obtinrent par le sort, des familles de la Tribu d'Ephraïm et de la Tribu de Dan et de la demi-Tribu de Manassé, dix villes. Et les fils de Gerson obtinrent par le sort, des familles de la Tribu d'Issaschar et de la Tribu d'Asser et de la Tribu de Nephthali et de la [seconde] moitié de la Tribu de Manassé en Basan, treize villes. Les fils de Merari, en raison de leurs familles, obtinrent de la Tribu de Ruben et de la Tribu de Gad et de la Tribu de Zabulon, douze villes. Ainsi les enfants d'Israël donnèrent par le sort aux Lévites ces villes-là et leurs banlieues, comme l'Éternel l'avait ordonné par l'organe de Moïse. Et de la Tribu des fils de Juda, et de la Tribu des fils de Siméon ils donnèrent ces villes qui vont être indiquées nominativement. Aux fils d'Aaron, familles des Kahathites, enfants de Lévi (car ils eurent le premier lot) ils donnèrent la ville d'Arba (celui-ci est le père des Anakites), c'est-à-dire, Hébron dans la montagne de Juda et sa banlieue d'alentour. Quant à la campagne de la ville et à ses villages, ils les donnèrent à Caleb, fils de Jéphuné, en propriété. Et aux fils du Prêtre Aaron ils donnèrent la ville de refuge pour l'homicide, Hébron et sa banlieue, et Libna et sa banlieue et Jatkthir et sa banlieue, et Esthmoa et sa banlieue, et Holon et sa banlieue, et Débir et sa banlieue, et Aïn et sa banlieue, et Jutta et sa banlieue, et Beth-Semès et sa banlieue: neuf villes de ces deux Tribus; et de la Tribu de Benjamin, Gabaon et sa banlieue, et Geba et sa banlieue: et Anathoth et sa banlieue, et Almon et sa banlieue, quatre villes. Total des villes des Prêtres, fils d'Aaron: treize villes avec leurs banlieues. Et quant aux familles des fils de Kahath, Lévites restants des fils de Kahath, les villes de leur lot étaient de la Tribu d'Ephraïm. Et ils leur donnèrent la ville de refuge pour l'homicide, Sichem et sa banlieue dans la montagne d'Ephraïm, et Gézer et sa banlieue, et Kibtsaïm et sa banlieue, et Beth-Horon et sa banlieue: quatre villes; et de la Tribu de Dan, Elthékê et sa banlieue, Gibthon et sa banlieue, Ajalon et sa banlieue, Gath-Rimmon et sa banlieue: quatre villes; et de la demi-Tribu de Manassé, Thaënach et sa banlieue, et Gath-Rimmon et sa banlieue: deux villes; total, dix villes avec leurs banlieues pour les familles des fils de Kahath restants. Et aux fils de Gerson, des familles des Lévites, de la demi-Tribu de Manassé, la ville de refuge pour l'homicide, Golan en Basan et sa banlieue, et Béesthra et sa banlieue: deux villes; et de la Tribu d'Issaschar, Kisjon et sa banlieue, Dabrath et sa banlieue, Jarmuth et sa banlieue, Ein-Gannim et sa banlieue: quatre villes; et de la Tribu d'Asser, Miseal et sa banlieue, Abdon et sa banlieue, Helkath et sa banlieue, et Rehob et sa banlieue: quatre villes; et de la Tribu de Nephthali, la ville de refuge pour l'homicide, Kédès en Galilée et sa banlieue, et Hammoth-Dor et sa banlieue, et Karthan et sa banlieue: trois villes. Total des villes des Gersonites, en raison de leurs familles: treize villes avec leurs banlieues. Et aux familles des fils de Merari, Lévites restants, de la Tribu de Zabulon, Jockneam et sa banlieue, Kartha et sa banlieue, Dimna et sa banlieue, Nahalal et sa banlieue: quatre villes; et de la Tribu de Ruben, Betser, et sa banlieue, et Jahtsah et sa banlieue, Kedémoth et sa banlieue, et Mephaath et sa banlieue: quatre villes; et de la Tribu de Gad, la ville de refuge pour l'homicide, Ramoth en Galaad et sa banlieue, et Mahanaïm et sa banlieue, Hesbon et sa banlieue, Jaëzer et sa banlieue; total des villes: quatre. Total des villes des fils de Merari, selon leurs familles, du reste des familles des Lévites, lot qui leur échut: douze villes. Total des villes des Lévites enclavées dans la propriété des enfants d'Israël, quarante-huit villes avec leurs banlieues. Et ces villes avaient chacune sa banlieue qui l'entourait; ainsi en était-il de toutes ces villes-là. C'est ainsi que l'Éternel donna aux Israélites tout le pays qu'il avait juré de donner à leurs pères, et ils en prirent possession et s'y établirent. Et l'Éternel leur donna repos de tous les côtés conformément à la totalité du serment qu'il avait fait à leurs pères. Et aucun de leurs ennemis ne tint devant eux; l'Éternel livra tous leurs ennemis entre leurs mains. Et de toutes les excellentes promesses que l'Éternel avait faites à la maison d'Israël, aucune ne tomba, tout s'accomplit. Alors Josué manda les Rubénites, les Gadites et la demi-Tribu de Manassé, et il leur dit: Vous avez observé tout ce que vous a prescrit Moïse, serviteur de l'Éternel, et obéi à ma voix dans tout ce que je vous ai commandé. Vous n'avez point abandonné vos frères pendant ce long temps jusqu'aujourd'hui, et vous avez observé ce qu'il fallait observer, le commandement de l'Éternel, votre Dieu. Et maintenant l'Éternel, votre Dieu, a accordé le repos à vos frères, comme Il le leur avait promis; retournez donc et gagnez vos tentes, le pays qui est votre propriété, que vous a concédé Moïse, serviteur de l'Éternel, au delà du Jourdain. Seulement soyez très vigilants à mettre en pratique le commandement et la Loi que vous a prescrite Moïse, serviteur de l'Éternel, pour aimer l'Éternel, votre Dieu, et pour marcher dans toutes ses voies et garder ses commandements et vous attacher à Lui et Le servir de tout votre cœur et de toute votre âme. Et Josué les bénit et les congédia, et ils regagnèrent leurs tentes. Or Moïse avait doté une moitié de la Tribu de Manassé en Basan, et Josué avait doté l'autre moitié avec leurs frères en deçà du Jourdain à l'occident. Et aussi lorsque Josué leur permit de regagner leurs tentes, il les bénit et leur parla en ces termes: C'est avec de grandes richesses que vous retournez à vos tentes, et avec des bestiaux très nombreux, avec de l'argent et de l'or et de l'airain et du fer et des vêtements en très grande quantité. Partagez le butin de vos ennemis avec vos frères. Ainsi s'en retournèrent et partirent les fils de Ruben et les fils de Gad et une moitié de la Tribu de Manassé, d'avec les enfants d'Israël, de Silo dans le pays de Canaan, pour gagner le pays de Galaad, le pays qui était leur propriété, dont ils avaient pris possession sur l'ordre de l'Éternel, transmis par Moïse. Et étant arrivés aux districts du Jourdain dans le pays de Canaan, les fils de Ruben et les fils de Gad et la demi-Tribu de Manassé, bâtirent là un autel sur le Jourdain, autel d'une grande apparence. Et les enfants d'Israël ouïrent dire: Voilà que les fils de Ruben et les fils de Gad et de la demi-Tribu de Manassé ont bâti l'autel en vue du pays de Canaan, dans les districts du Jourdain en face des enfants d'Israël. Et les enfants d'Israël l'ayant appris, toute l'Assemblée des enfants d'Israël se réunit à Silo pour se mettre en campagne contre eux. Et les enfants d'Israël députèrent vers les fils de Ruben et les fils de Gad et la demi-Tribu de Manassé au pays de Galaad, Phinées, fils du Prêtre Eléazar, et dix Princes avec lui, un Prince par maison de toutes les Tribus d'Israël, et ils étaient chacun chefs de leurs maisons patriarcales des divisions d'Israël. Et ils se rendirent auprès des fils de Ruben et des fils de Gad et de la demi-Tribu de Manassé au pays de Galaad, et ils leur parlèrent en ces termes : Ainsi dit toute l'Assemblée de l'Éternel: Qu'est-ce que ce crime dont vous vous rendez coupables envers le Dieu d'Israël, pour vous détourner aujourd'hui de l'Éternel en vous bâtissant un autel pour vous rebeller aujourd'hui contre l'Éternel? Est-ce trop peu pour nous que la faute de Pehor dont nous ne sommes pas purifiés jusqu'à ce jour et qui a attiré la plaie sur l'Assemblée de l'Éternel? Et vous, vous vous détournez aujourd'hui de l'Éternel! mais si vous vous rebellez aujourd'hui contre l'Éternel, demain Il se courroucera contre toute l'Assemblée d'Israël. Cependant si le pays qui est votre lot, est impur, passez dans le pays qui est la propriété de l'Éternel où est fixée la Résidence de l'Éternel et prenez possession au milieu de nous; mais ne vous rebellez pas contre l'Éternel, et ne faites pas défection d'avec nous en vous bâtissant un autel en dehors de l'Autel de l'Éternel, notre Dieu. Hacan, fils de Zérah, ne s'est-il pas rendu coupable de crime en touchant aux choses dévouées? et une vengeance fondit sur toute l'Assemblée d'Israël; et il n'a pas été le seul à périr en suite de sa faute. Alors les fils de Ruben et les fils de Gad et la demi-Tribu de Manassé répondirent et dirent aux Chefs des divisions d'Israël : Dieu, Dieu, l'Éternel, Dieu, Dieu, l'Éternel sait, et Israël doit savoir si c'est par une rébellion, par un crime contre l'Éternel (ne nous donne pas Ton aide en ce jour!) que nous nous sommes bâti un autel, pour nous détourner de l'Éternel; et si c'est pour y offrir des holocaustes et des offrandes, et si c'est pour y faire des sacrifices pacifiques, que l'Éternel nous recherche! et si ce n'est pas par un souci, par une raison que nous l'avons fait en disant: A l'avenir vos fils diront à nos fils: «Qu'avez-vous de commun avec l'Éternel, Dieu d'Israël? Aussi bien l'Éternel a mis entre nous et vous, fils de Ruben et fils de Gad, pour limite le Jourdain: vous n'avez point part à l'Éternel.» Et ainsi vos fils empêcheront nos fils de craindre l'Éternel. C'est pourquoi nous avons dit: Mettons-nous donc à bâtir un autel, non point pour holocaustes et victimes, mais afin qu'il soit un témoin entre nous et vos fils, et nos descendants après nous, que nous pratiquons le culte de l'Éternel devant Lui avec nos holocaustes et nos victimes et nos sacrifices pacifiques, pour que dans l'avenir vos fils ne disent pas à nos fils: «Vous n'avez point part à l'Éternel!» Et nous dîmes: Dans le cas où ils tiendraient ce langage à nous ou à nos descendants dans l'avenir, nous répondrons: Voyez la structure de l'autel de l'Éternel qu'ont fait nos pères, non point pour y offrir des holocaustes et des victimes, mais il est un témoin entre nous et vous. Loin de nous la pensée de nous rebeller contre l'Éternel, et de nous détourner aujourd'hui de l'Éternel en bâtissant un autel pour holocaustes, offrandes et victimes, en dehors de l'Autel de l'Éternel, notre Dieu, qui est devant sa Résidence! Et lorsque le Prêtre Phinées et les Princes de l'Assemblée et les Chefs des divisions d'Israël qui l'accompagnaient, eurent entendu les paroles que prononcèrent les fils de Ruben et les fils de Gad et les fils de Manassé, ils furent satisfaits. Et Phinées, fils du Prêtre Eléazar, dit aux fils de Ruben et aux fils de Gad et aux fils de Manassé: Aujourd'hui nous reconnaissons que l'Éternel est au milieu de nous, puisque vous ne vous êtes pas rendus coupables envers l'Éternel d'un tel crime. Maintenant vous avez sauvé les enfants d'Israël de la main de l'Éternel. Alors Phinées, fils du Prêtre Eléazar, et les Princes quittant les fils de Ruben et les fils de Gad, revinrent du pays de Galaad dans le pays de Canaan auprès des enfants d'Israël, et ils leur rendirent compte. Et les enfants d'Israël furent satisfaits, et les enfants d'Israël bénirent Dieu et ils ne parlèrent plus de marcher contre eux pour ravager le pays qu'habitaient les fils de Ruben et les fils de Gad. Et les fils de Ruben et les fils de Gad donnèrent à l'autel ce nom: «Car il est témoin entre nous que l'Éternel est Dieu.» Et un long temps s'étant écoulé, après que l'Éternel eut donné le repos à Israël vis-à-vis de tous ses ennemis à la ronde, et lorsque Josué fut devenu vieux et avancé en âge, Josué convoqua tout Israël, ses Anciens et ses Chefs et ses Juges et ses Officiers, et il leur dit: Je suis vieux et avancé en âge. Et vous avez vu tout ce que l'Éternel, votre Dieu, a fait à tous ces peuples devant vous. Car l'Éternel, votre Dieu, lui-même, a combattu pour vous. Voyez, je vous ai fait échoir en propriété pour vos Tribus ces peuples qui ont survécu, depuis le Jourdain, et tous les peuples que j'ai exterminés jusqu'à la Grande Mer, où le soleil se couche. Et l'Éternel, votre Dieu, lui-même, leur donnera la chasse devant vous et les dépossédera devant vous, et vous vous emparerez de leur pays, comme l'Éternel, votre Dieu, vous l'a promis. Tenez ferme à l'observation et à la pratique de tout ce qui est écrit dans le livre de la loi de Moïse, sans vous écarter ni à droite ni à gauche, sans vous mêler à ces nations qui restent près de vous, et sans rappeler le nom de leurs dieux, et sans faire jurer par eux, et sans leur rendre ni culte, ni hommage; mais c'est à l'Éternel, votre Dieu, que vous vous attacherez, ainsi que vous l'avez fait jusqu'à ce jour. Aussi bien l'Éternel a chassé devant vous de grandes et fortes nations, et personne ne vous a tenu tête jusqu'à ce jour. Un seul d'entre vous en poursuit mille, parce que l'Éternel, votre Dieu, lui-même, combat pour vous, comme il vous l'a promis. Faites donc bien attention en vous-mêmes d'aimer l'Éternel, votre Dieu. Car, si vous vous détournez et vous vous attachez au résidu de ces nations qui ont été laissées près de vous, et si vous contractez des mariages chez elles, et que vous vous mêliez à elles et elles à vous, sachez bien que l'Éternel, votre Dieu, ne continuera pas à chasser ces nations devant vous, et elles seront pour vous un piège et un lacs et une verge pour vos flancs et des épines dans vos yeux, jusqu'à ce que vous soyez exterminés de ce beau pays que vous a donné l'Éternel, votre Dieu. Et voici, je fournis maintenant la carrière de tout ce qui est de la terre. Reconnaissez donc de tout votre cœur et de toute votre âme qu'aucune des belles promesses que vous a faites l'Éternel, votre Dieu, n'est tombée: tout s'est accompli pour vous, pas un mot n'en est tombé. Mais de même que se sont accomplies pour vous toutes les promesses que vous a faites l'Éternel, votre Dieu, de même l'Éternel accomplira sur vous toutes les menaces, jusqu'à ce qu'il vous ait exterminés de ce beau pays que l'Éternel, votre Dieu, vous a donné. Dès que vous transgresserez l'alliance que l'Éternel, votre Dieu, vous a prescrite et dès que vous irez vous mettre au service d'autres dieux et les adorer, la colère de l'Éternel s'allumera contre vous, et vous serez bientôt exterminés du beau pays qu'il vous a donné. Et Josué réunit toutes les Tribus d'Israël à Sichem, et manda les Anciens d'Israël et ses Chefs et ses Juges et ses Officiers, et ils se présentèrent devant Dieu. Et Josué dit à tout le peuple: Ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: Dans les anciens temps vos pères, Thérah, père d'Abraham et père de Nachor, habitaient au delà du Fleuve, et servaient d'autres dieux. Alors je pris votre père Abraham d'au delà du Fleuve, et je lui fis parcourir tout le pays de Canaan, et je multipliai sa race, et lui donnai Isaac. Et je donnai à Isaac Jacob et Esaü, et je donnai à Esaü la montagne de Séir pour l'occuper; et Jacob et ses fils descendirent en Egypte. Et j'envoyai Moïse et Aaron et je frappai l'Egypte ainsi que je l'ai fait au milieu d'elle; après quoi je vous en retirai. Je retirai donc vos pères de l'Egypte et vous arrivâtes à la mer et les Égyptiens poursuivirent vos pères avec des chars et de la cavalerie jusqu'à la Mer aux algues. Alors ils crièrent vers l'Éternel, et Il mit des ténèbres entre vous et les Égyptiens, et ramena la mer sur eux et les submergea, et vos yeux virent comment je traitai les Égyptiens, et vous fîtes un long séjour dans le désert. Et je vous amènerai dans le pays des Amoréens établis au delà du Jourdain, et quand ils vous firent la guerre, je les livrai entre vos mains et vous conquîtes leur pays et je les fis disparaître devant vous. Alors Balak, fils de Tsippor, roi de Moab, se mit en mouvement et attaqua Israël, et il envoya quérir Balaam, fils de Behor, pour vous maudire. Mais je ne voulus pas écouter Balaam, et il dut vous bénir, et je vous arrachai de sa main. Et lorsque, après avoir passé le Jourdain, vous fûtes venus à Jéricho, les maîtres de Jéricho se mesurèrent avec vous, les Amoréens, les Perizzites, les Cananéens, les Héthiens et les Gergésites et les Hévites et les Jébusites, et je les livrai entre vos mains. Et je vous fis précéder par les frelons qui les chassèrent devant vous, les deux rois des Amoréens, et ce ne fut pas au moyen de votre épée et de votre arc. Et je vous donnai un pays que vous n'aviez point cultivé, et des villes que vous n'aviez point bâties, et vous vous y êtes établis; vous jouissez de vignes et d'olivaies que vous n'avez point plantées. Maintenant donc craignez l'Éternel et servez-le sans partage et en vérité, et défaites-vous des dieux que vos pères servirent au delà du Fleuve et en Egypte, et servez l'Éternel. Et si vous ne vous souciez pas de servir l'Éternel, faites aujourd'hui votre choix de qui vous voulez servir, soit des dieux que vos pères ont servis au delà du Fleuve, soit des dieux des Amoréens dont vous habitez le pays; quant à moi et à ma maison, nous servirons l'Éternel. Alors le peuple répondit et dit: Loin de nous la pensée de quitter l'Éternel pour servir d'autres dieux! Car l'Éternel est notre Dieu; c'est Lui qui nous a retirés, nous et nos pères, du pays d'Égypte, de la maison de servitude et qui a opéré devant nos yeux ces grands signes, et nous a eus en sa garde pendant toute la route que nous avons faite, et au milieu de tous les peuples au travers desquels nous avons percé. Et l'Éternel a chassé devant nous tous les peuples et les Amoréens établis dans le pays; nous voulons, nous aussi, servir l'Éternel, car Il est notre Dieu. Et Josué dit au peuple: Vous n'êtes pas à même de servir l'Éternel, car Il est un Dieu saint, un Dieu jaloux; Il ne pardonnera pas vos désobéissances et vos péchés. Si vous quittez l'Éternel pour servir des dieux de l'étranger, Il changera, et Il vous maltraitera, et vous exterminera après avoir été votre bienfaiteur. Et le peuple dit à Josué: Non! car c'est l'Éternel que nous servirons. Et Josué dit au peuple: Vous êtes témoins contre vous-mêmes, que vous-mêmes vous avez fait votre choix de l'Éternel pour le servir. Et ils répondirent: Témoins! «En suite de cela défaites-vous des dieux étrangers qui sont au milieu de vous, et tournez vos cœurs vers l'Éternel, Dieu d'Israël.» Et le peuple dit à Josué: Nous servirons l'Éternel, notre Dieu, et nous obéirons à sa voix. Alors Josué conclut une alliance avec le peuple en ce jour même et lui fixa ainsi à Sichem une loi et un droit. Et Josué transcrivit ces choses dans le Livre de la Loi de Dieu, et il prit une grande pierre qu'il érigea là sous le chêne dans le lieu consacré à l'Éternel. Et Josué dit à tout le peuple: Voici, cette pierre sera un témoin contre nous, car elle a ouï toutes les paroles de l'Éternel qu'il nous a adressées; qu'elle soit donc un témoin contre vous afin que vous ne reniiez pas votre Dieu. Et Josué congédia le peuple pour que chacun se rendît dans sa propriété. Et après ces choses Josué, fils de Nun, serviteur de l'Éternel, mourut à l'âge de cent dix ans. Et il reçut la sépulture dans le territoire de son lot à Thimnath-Sérah dans la montagne d'Ephraïm au nord du mont Gaas. Et Israël servit l'Éternel durant toute la vie de Josué et durant toute la vie des Anciens qui survécurent à Josué, et qui connaissaient tous les actes que l'Éternel avait accomplis en faveur d'Israël. Et les os de Joseph que les enfants d'Israël avaient ramenés de l'Egypte, furent inhumés à Sichem dans la pièce de terre que Jacob avait achetée des fils de Hémor, père de Sichem, pour cent kesitas, et les fils de Joseph la reçurent en propriété. Et Eléazar, fils d'Aaron, mourut, et il reçut la sépulture à Gibéa, ville de Phinées, son fils, laquelle lui avait été donnée dans la montagne d'Ephraïm. Et après la mort de Josué les enfants d'Israël consultèrent l'Éternel en disant: Lequel d'entre nous doit marcher le premier contre les Cananéens pour les attaquer? Et l'Éternel dit: Juda marchera. Voici, j'ai livré le pays entre ses mains. Et Juda dit à Siméon, son frère: Accompagne-moi pour une expédition dans mon lot, et attaquons les Cananéens; à mon tour je t'accompagnerai pour une expédition dans ton lot. Alors Siméon se mit en campagne avec lui. Et Juda s'avança, et l'Éternel livra entre leurs mains les Cananéens et les Perizzites, et ils les défirent à Bézek au nombre de dix mille hommes. Et ils trouvèrent Adoni-Bézek à Bézek, et l'ayant attaqué ils battirent les Cananéens et les Perizzites. Et Adoni-Bézek s'enfuit et ils le poursuivirent et le prirent, et ils lui coupèrent les pouces aux mains et aux pieds. Alors Adoni-Bézek dit: Soixante-dix Rois ayant les pouces coupés aux mains et aux pieds en étaient à ramasser sous ma table: ce que j'ai fait, Dieu me le rend. Et ils l'emmenèrent à Jérusalem, et il mourut là. Et les enfants de Juda attaquèrent Jérusalem, et la prirent, et la frappèrent avec le tranchant de l'épée et livrèrent la ville aux flammes. Ensuite les fils de Juda descendirent pour attaquer les Cananéens habitant la Montagne et le Midi et le Pays-bas. Et Juda marcha contre les Cananéens établis à Hébron (or le nom de Hébron était jadis Ville d'Arba), et ils défirent Sesaï et Ahiman et Thalmaï. Et de là ils marchèrent contre les habitants de Debir; or le nom de Debir était jadis Kiriath-Sépher. Et Caleb dit: A celui qui réduira et prendra Kiriath-Sépher, je donnerai pour femme Achsa ma fille. Et Othniel, fils de Kénaz, frère cadet de Caleb, la prit; et il lui donna pour femme sa fille Achsa. Et à son entrée chez lui elle l'incita à demander un champ à son père; et de dessus l'âne qu'elle montait, elle mit pied à terre. Alors Caleb lui dit: Qu'as-tu à dire? Et elle lui dit: Accorde-moi un bienfait! puisque tu m'as donné une terre du midi, donne-moi aussi des sources d'eau. Alors Caleb lui donna les sources supérieures et les sources inférieures. Et les fils de Kéni, beau-père de Moïse, firent depuis la Ville des Palmiers avec les fils de Juda une campagne dans le désert de Juda situé au midi d'Arad, et ils allèrent s'établir avec le peuple. Et Juda se mit en marche avec Siméon, son frère, et ils défirent les Cananéens qui habitaient Tséphath, et ils la dévouèrent, et donnèrent à la ville le nom de Horma ( anathème ). Et Juda prit Gaza et son territoire, et Askalon et son territoire, et Ekron et son territoire. Et l'Éternel fut avec Juda de sorte qu'il se rendit maître de la montagne, car il ne put expulser les habitants de la plaine qui avaient des chars ferrés. Et ils donnèrent Hébron à Caleb, d'après ce que Moïse avait dit, et il en chassa les trois fils de Anak. Et les fils de Benjamin n'expulsèrent point les Jébusites établis à Jérusalem; et les Jébusites ont habité Jérusalem avec les fils de Benjamin jusqu'aujourd'hui. Et la maison de Joseph aussi fit sa campagne contre Béthel, et l'Éternel fut avec eux. Et la maison de Joseph fit faire une reconnaissance à Béthel (or le nom de la ville était jadis Luz). Et les vedettes aperçurent un homme qui sortait de la ville, et lui dirent: Indique-nous l'accès de la ville et nous te montrerons de la bonté. Et il leur indiqua l'accès de la ville. Et ils frappèrent la ville avec le tranchant de l'épée; mais ils laissèrent échapper cet homme et toute sa famille. Et cet homme passa dans le pays des Héthiens et bâtit une ville qu'il appela du nom de Luz; tel a été son nom jusqu'aujourd'hui. Et Manassé ne déposséda point Beth-Séan et ses annexes, ni Thaanach et ses annexes, ni Dor et ses annexes, ni Jibléam et ses annexes, ni Megiddo et ses annexes, et les Cananéens persistèrent à se maintenir dans cette contrée. Et lorsque Israël se fut consolidé, il soumit les Cananéens à la corvée, mais quant à les chasser, il ne le fit pas. Et Ephraïm n'expulsa point les Cananéens établis à Gézer, les Cananéens demeurèrent donc parmi eux à Gézer. Zabulon n'expulsa point les habitants de Kitron, ni les habitants de Nahalol; les Cananéens demeurèrent donc parmi eux, mais ils devinrent corvéables. Asser n'expulsa point les habitants de Acco, ni les habitants de Sidon et d'Ahelab et d'Achsib et de Helba et d'Aphik et de Rehob; et ainsi les Assérites demeurèrent au milieu des Cananéens, habitants du pays, car ils ne les expulsèrent pas. Nephthali n'expulsa point les habitants de Beth-Semès, ni les habitants de Beth-Anath, et il demeura au milieu des Cananéens, habitants du pays. Mais les habitants de Beth-Semès et de Beth-Anath furent soumis par lui à la corvée. Et les Amoréens repoussèrent les Danites dans la montagne, car ils ne leur permirent pas de descendre dans la vallée. Et les Amoréens persistèrent à habiter Har-Herès, Ajalon et Saalbim; mais ils sentirent le poids de la main de la maison de Joseph et devinrent corvéables. Et le territoire des Amoréens s'étendait de la hauteur des Scorpions, de Séla en haut. Alors un Envoyé de l'Éternel arriva de Guilgal à Bochim, et dit: [Ainsi ai-je parlé]: Je veux vous retirer de l'Egypte, et vous amener dans le pays que j'ai promis par serment à vos pères. Et j'ai dit: Jamais je n'annulerai l'alliance que j'ai faite avec vous. Vous de votre côté vous n'accorderez aucune alliance aux habitants de ce pays; vous mettrez leurs autels en ruine. Mais vous n'avez pas obéi à ma voix: pourquoi en avez-vous agi ainsi? Or je dis aussi: Je ne les chasserai point devant vous, afin qu'ils deviennent des ennemis pour vous; et leurs dieux seront un piège pour vous. Et lorsque l'Envoyé de l'Éternel disait ces choses à tous les enfants d'Israël, le peuple éleva la voix et pleura. Et ils donnèrent à ce lieu le nom de Bochim ( les pleurants ). Et ils firent là un sacrifice à l'Éternel. Et Josué licencia le peuple, et les enfants d'Israël s'en allèrent chacun dans sa propriété pour prendre possession du pays. Et le peuple servit l'Éternel durant toute la vie de Josué et durant toute la vie des Anciens qui prolongèrent leurs jours après Josué et qui avaient vu tous les grands faits accomplis par l'Éternel pour Israël. Et Josué, fils de Nun, serviteur de l'Éternel, mourut âgé de cent dix ans. Et il reçut la sépulture dans le domaine qui lui était échu à Thimnath-Herès, sur la montagne d'Ephraïm au nord du mont Gaas. Et toute cette génération-là fut aussi recueillie auprès de ses pères, et une autre génération lui succéda, qui ne connaissait point l'Éternel, ni les faits accomplis par Lui pour Israël. Et les enfants d'Israël firent ce qui déplaît à l'Éternel, et servirent les Baals. Et ils quittèrent l'Éternel, Dieu de leurs pères, qui les avait retirés du pays d'Egypte, et ils s'attachèrent à d'autres dieux parmi les dieux des peuples de leurs alentours, et les adorèrent et irritèrent l'Éternel. Et ils quittèrent l'Éternel pour servir Baal, et les Astartés. Alors la colère de l'Éternel s'alluma contre Israël et Il les abandonna aux mains des spoliateurs qui les dépouillèrent, et Il les vendit entre les mains de leurs ennemis d'alentour; et ils ne purent plus tenir tête à leurs ennemis. Et partout où ils se portaient, ils trouvaient contre eux la main de l'Éternel, hostile, selon la menace de l'Éternel et selon le serment qu'il leur en avait fait. Et ils furent fort à la gêne. Cependant l'Éternel suscita des Juges qui les sauvèrent des mains de leurs spoliateurs. Mais ils n'obéirent pas non plus à leurs Juges, car ils se prostituèrent à des dieux étrangers qu'ils adorèrent; bientôt ils s'écartèrent de la voie qu'avaient suivie leurs pères en obéissant aux ordres de l'Éternel; ils ne les imitèrent pas. Et lorsque l'Éternel leur suscitait des Juges, l'Éternel était avec le Juge et les sauvait de la main de leurs ennemis pendant toute la vie du Juge. Car l'Éternel se laissait toucher par leurs plaintes contre ceux qui les opprimaient et les tourmentaient. Mais à la mort du Juge il arrivait que de nouveau ils se dépravaient plus que leurs pères en suivant d'autres dieux pour les servir et les adorer. Ils ne retranchèrent rien de leurs vices, ni de leur conduite obstinée. Alors la colère de l'Éternel s'alluma contre Israël, et Il dit: Puisque ce peuple a transgressé mon alliance que j'avais prescrite à leurs pères, et n'a pas été docile à ma voix, moi de même je ne chasserai plus devant eux un seul homme des nations qu'à sa mort Josué laissa survivre, afin de mettre par elles Israël à cette épreuve: tiendront-ils la voie de l'Éternel pour y marcher comme l'ont tenue leurs pères, ou non? L'Éternel laissa donc ces nations tranquilles sans se presser de les expulser et sans les livrer aux mains de Josué. Or voici les nations que l'Éternel épargna pour mettre par elles à l'épreuve les Israélites, tous ceux qui n'avaient pas connu par eux-mêmes toutes les guerres de Canaan, uniquement pour donner l'expérience aux générations des enfants d'Israël, leur apprendre la guerre, à ceux seulement qui jadis ne l'avaient pas connue par eux-mêmes : cinq princes des Philistins et tous les Cananéens et les Sidoniens et les Hévites établis au mont Liban depuis la montagne de Baal-Hermon jusque vers Hamath. Et ils servirent d'instruments pour éprouver Israël et montrer s'il serait docile aux commandements de l'Éternel, prescrits à ses pères par l'organe de Moïse. Les enfants d'Israël demeurèrent donc au milieu des Cananéens, des Héthiens, des Amoréens, et des Perizzites et des Hévites et des Jébusites; et ils prirent leurs filles pour femmes, et marièrent leurs filles à leurs fils, et servirent leurs dieux. Et les enfants d'Israël firent ce qui déplaît à l'Éternel, et oublièrent l'Éternel, leur Dieu, et servirent les Baals et les Aschères. Alors la colère de l'Éternel s'alluma contre Israël et Il les vendit entre les mains de Cusan-Risathaïm, roi de Mésopotamie, et les enfants d'Israël furent asservis huit ans à Cusan-Risathaïm. Alors les enfants d'Israël crièrent vers l'Éternel, et l'Éternel suscita aux enfants d'Israël un libérateur qui les sauva, Othniel, fils de Kénaz, frère cadet de Caleb. Et l'Esprit de l'Éternel reposa sur lui, et il jugea Israël, et il entra en campagne. Et l'Éternel livra entre ses mains Cusan-Risathaïm, roi de Mésopotamie, et sa main l'emporta sur Cusan-Risathaïm. Ainsi, le pays eut un repos de quarante ans, et Othniel, fils de Kénaz, mourut. Et les enfants d'Israël continuèrent à faire ce qui déplaît à l'Éternel, et l'Éternel prêta force à Eglon, roi de Moab, contre Israël, parce qu'ils faisaient ce qui déplaît à l'Éternel. Et il s'adjoignit les enfants d'Ammon et Amalek, et il se mit en marche et défit Israël, et la Ville des Palmiers fut prise par eux. Et les enfants d'Israël furent asservis à Eglon, roi de Moab, durant dix-huit ans. Alors les enfants d'Israël crièrent vers l'Éternel, et l'Éternel leur suscita un libérateur, Ehud, fils de Géra, Benjaminite, homme perclus de la main droite. Alors les enfants d'Israël envoyèrent par son entremise un présent à Eglon, roi de Moab. Et Ehud se fit un glaive à double tranchant, long d'une coudée, et il se l'attacha sous sa casaque sur le flanc droit. Et ainsi, il porta le présent à Eglon, roi de Moab; or Eglon était un homme de très grand embonpoint. Et lorsqu'il eut achevé l'offrande du présent, il reconduisit les gens qui en avaient été les porteurs; mais lui-même il rebroussa aux Idoles près de Guilgal et fit faire ce message: J'ai à te dire un mot en secret, ô Roi! Et celui-ci dit: Chut! Alors sortirent de sa présence tous ses entours. Et Ehud l'aborda; or le roi qui était assis dans son cabinet de fraîcheur, se trouva seul. Et Ehud parla: J'ai un message de Dieu pour toi; et il se leva de son siège. Alors Ehud avança la main gauche, et tirant son glaive de son flanc droit il le lui plongea dans le ventre tellement que la poignée aussi s'enfonça après la lame, et que la graisse se referma sur le glaive; car il ne retira pas le glaive du ventre du roi; et il ressortit par derrière. Et Ehud sortant passa dans le péristyle et ferma après lui les portes du pavillon, et poussa les verrous. Et lorsqu'il fut parti, les serviteurs du roi entrèrent, et remarquant que les portes du pavillon étaient fermées aux verrous, ils dirent: Sans doute il se couvre les pieds dans son cabinet de fraîcheur. Et ils furent très longtemps à attendre; et voici, personne n'ouvrait les portes du pavillon; alors ils prirent la clef et ouvrirent, et voilà que leur maître était étendu par terre mort. Cependant Ehud s'était échappé, tandis qu'ils hésitaient; il passa les Idoles et se sauva à Séïra. Et en arrivant il sonna de la trompette sur la montagne d'Ephraïm, et les enfants d'Israël descendirent avec lui de la montagne, lui à leur tête. Et il leur dit: Suivez-moi! car l'Éternel a livré vos ennemis, les Moabites, entre vos mains. Et ils descendirent sous sa conduite, et ils occupèrent les gués du Jourdain vis-à-vis de Moab; et ils ne laissaient passer personne. Et dans ce temps-là ils défirent, les Moabites, qui étaient environ dix mille, tous hommes robustes et guerriers dont pas un n'échappa. C'est ainsi qu'en ce temps Moab fléchit sous la main d'Israël. Et le pays eut quatre-vingts ans de repos. Et après lui il y eut Samgar, fils d'Anath; il défit les Philistins, au nombre de six cents hommes, avec un aiguillon de bouvier; lui aussi fut le libérateur d'Israël. Et les enfants d'Israël recommencèrent à faire ce qui déplaît à l'Éternel; or Ehud était mort. Alors l'Éternel les vendit entre les mains de Jabin, roi de Canaan, qui régnait à Hatsor, et son chef d'armée était Sisera, lequel demeurait à Haroseth-Gojim. Et les enfants d'Israël crièrent vers l'Éternel, car il avait neuf cents chars ferrés, et il opprima fortement les enfants d'Israël durant vingt ans. Or c'était Debora, femme prophète, mariée à Lappidoth, qui à cette époque était juge en Israël. Et elle siégeait sous le Palmier de Debora entre Rama et Béthel dans la montagne d'Ephraïm. Et les enfants d'Israël montaient auprès d'elle pour obtenir jugement. Alors elle envoya mander Barak, fils d'Abinoam, de Kédès-Nephthali; et elle lui dit: Voici, l'Éternel, Dieu d'Israël, l'ordonne; va occuper le mont Thabor, prenant avec toi dix mille hommes parmi les enfants de Nephthali et les enfants de Zabulon, et j'attirerai vers toi au torrent du Kison, Sisera, chef d'armée de Jabin, et ses chars et sa troupe et je le livrerai entre tes mains. Et Barak lui dit: Si tu marches avec moi, je marcherai; mais si tu ne marches pas avec moi, je ne marcherai pas. Et elle dit: Oui, je veux marcher avec toi; seulement tu ne rencontreras pas ta gloire sur la voie que tu prends, car c'est à la main d'une femme que l'Éternel livrera Sisera. Puis Debora se leva et se rendit avec Barak à Kédès. Alors Barak cita Zabulon et Nephthali à Kédès, et dix mille hommes marchèrent sous sa conduite, et Debora l'accompagna. (Or Héber, le Kénite, s'était séparé des Kénites, des fils de Hobab, beau-père de Moïse, et il dressa ses tentes jusqu'aux chênes de Tsaannaïm, situé près de Kédès.) Et Sisera fut informé que Barak, fils d'Abinoam, s'était porté au mont Thabor. Alors de Haroseth-Gojim Sisera rassembla vers le torrent du Kison tous ses chars, neuf cents chars ferrés et toute la troupe qui était sous ses ordres. Alors Debora dit à Barak: Debout! car, voici la journée où l'Éternel livre Sisera entre tes mains! L'Éternel n'ouvre-t-Il pas la marche devant toi? Et Barak descendit du mont Thabor suivi de dix mille hommes. Alors l'Éternel mit en déroute Sisera et tous ses chars et toute son armée à la pointe de l'épée devant Barak, et Sisera descendit de son char et s'enfuit à pied. Cependant Barak poursuivit les chars et l'armée jusqu'à Haroseth-Gojim. Et toute l'armée de Sisera tomba sous le tranchant de l'épée; pas un ne survécut. Quant à Sisera, il se réfugia à pied dans la tente de Jaël, femme de Héber, le Kénite. Car il y avait paix entre Jabin, roi de Hatsor, et la maison de Héber, le Kénite. Alors Jaël sortit au-devant de Sisera et lui dit: Entre, mon Seigneur, entre chez moi! sois sans crainte! Et il entra chez elle dans la tente, et elle le couvrit d'un tapis. Et il lui dit: Donne-moi donc un peu d'eau à boire, car j'ai soif. Et elle ouvrit l'outre du lait, et le fit boire et le couvrit. Et il lui dit: Tiens-toi à l'entrée de la tente, et dans le cas où un homme viendrait et te questionnerait en disant: Y a-t-il quelqu'un ici? réponds: Personne. Alors Jaël, femme de Héber, prit l'épieu de la tente, et arma sa main du marteau et pénétra doucement vers lui et lui enfonça dans la tempe l'épieu qui se ficha dans le sol. Or il était profondément endormi et exténué, et il mourut. Et voici, Barak était à la poursuite de Sisera, et Jaël sortit à sa rencontre et lui dit: Viens! je vais te montrer l'homme que tu cherches. Et il entra chez elle, et voilà que Sisera était étendu mort, l'épieu dans la tempe. C'est ainsi que ce jour Dieu fit fléchir Jabin, roi de Canaan, devant les enfants d'Israël. Et la main des enfants d'Israël s'appesantit de plus en plus sur Jabin, roi de Canaan, jusqu'à ce qu'ils eussent extirpé Jabin, roi de Canaan. Et Debora avec Barak, fils d'Abinoam, en ce jour chanta ces paroles : En Israël des chefs ont ouvert la campagne, et comme volontaire un peuple s'est levé! Louez l'Éternel! Rois, entendez! Princes, prêtez l'oreille! Je veux, je veux offrir mes chants à l'Éternel, mes accords à l'Éternel, Dieu d'Israël! Éternel, lorsque tu sortais de Séir, que tu t'avançais des champs de l'Idumée, la terre s'ébranla, et les Cieux distillèrent, et les nues distillèrent des eaux; à l'aspect de l'Éternel, les montagnes tremblèrent, ce Sinaï à l'aspect de l'Éternel, Dieu d'Israël. Aux jours de Samgar, fils d'Anath, aux jours de Jaël, les routes restaient désertes, et ceux qui jadis suivaient les chaussées, pratiquaient les sentiers tortueux. Les princes avaient cessé, en Israël, cessé; jusqu'à ce que je parusse, moi, Debora, que je parusse comme une mère pour Israël. Choisissait-il de nouveaux dieux, la guerre était aux portes: un bouclier, une lance se voyaient-ils parmi quarante mille Israélites? Mon cœur est aux commandants d'Israël! Volontaires sortis du peuple, louez l'Éternel! Vous qui montez de blanches ânesses, qui pour siège avez des tapis, et vous qui marchez sur les chemins, joignez vos accents à la voix de ceux qui partagent le butin au milieu des fontaines; là ils célèbrent les bienfaits de l'Éternel, les bienfaits de son prince en Israël! Alors aux Portes descendit le peuple de l'Éternel. Sus! Sus! Debora ( m'écriai-je ) Sus! Sus! dis un cantique! Allons! Barak, emmène tes captifs, fils d'Abinoam! Réserve (dis-je alors), descends, joins les héros! Peuple de l'Éternel, fais une descente parmi ces guerriers! D'Ephraïm arrivèrent les habitants d'Amalek; après lui Benjamin, avec sa milice; Machir envoya les commandants, et Zabulon ceux qui tiennent le bâton d'officier. Mes princes d'Issaschar accompagnaient Debora, et Issaschar soutint Barak, il fut détaché dans la vallée sur ses traces… Entre les cours d'eau de Ruben il y eut grande consultation. Pourquoi rester oisif entre tes bercails, pour écouter les flûtes des pasteurs? Entre les cours d'eau de Ruben il y eut grande délibération. Galaad fut immobile au delà du Jourdain. Et Dan, pourquoi se tint-il sur ses navires? Asser resta au rivage des mers, et se tranquillisa dans ses baies, Zabulon est un peuple qui méprisa sa vie pour affronter la mort, de même Nephthali dans les plaines élevées. Des rois vinrent prendre part au combat, alors combattirent les rois de Canaan à Thaanach vers les eaux de Megiddo; ils ne remportèrent pas une pièce d'argent! Du ciel même on prit part au combat, de leurs orbites, les astres combattirent Sisera. Le torrent du Kison entraîna les cadavres, le Kison est le torrent des rencontres. Mon âme, terrasse la bravoure! Alors les sabots des chevaux martelèrent le sol à la poursuite, à la poursuite de leurs guerriers. Maudissez Méroz, dit l'Ange de l'Éternel, maudissez, maudissez ceux qui l'habitent; car ils ne vinrent pas prêter secours à l'Éternel, prêter secours à l'Éternel avec les braves. Qu'entre les femmes Jaël soit louée, l'épouse de Héber, le Kénite; qu'elle soit louée entre les femmes qui habitent sous la tente! Il demandait de l'eau; elle donna du lait, dans la coupe d'apparat elle servit du caillé. D'une main elle saisit l'épieu, et de sa droite le marteau des gens de peine, et elle frappe Sisera, lui brise la tête, lui fracasse et lui perce les tempes. A ses pieds il s'affaisse, tombe, est étendu; à ses pieds il s'affaisse et tombe; où il s'affaisse, c'est là qu'il tombe sans vie. Par la fenêtre, à travers le treillis la mère de Sisera, penchée, regarde et s'écrie: «Pourquoi son char tarde-t-il à venir? pourquoi les pas de son attelage sont-ils si lents?» Ses princesses avisées lui font une réponse; et elle-même retire ses discours. «N'auront-ils pas trouvé du butin? ils le partagent; une, deux captives par tête, une dépouille d'étoffes teintes pour Sisera; une dépouille d'étoffes teintes, brodées, une housse teinte, deux tissus de brocart pour le col de ses montures capturées.» Ainsi périssent tous tes ennemis, Éternel! mais que ceux qui t'aiment soient comme le soleil quand il paraît avec sa puissance! Et le pays fut en paix durant quarante ans. Et les enfants d'Israël firent ce qui déplaît à l'Éternel; c'est pourquoi l'Éternel les livra aux mains des Madianites pendant sept ans. Et la main de Madian pesa fortement sur Israël. Pour leur sûreté contre Madian, les enfants d'Israël disposèrent pour eux les ravins des montagnes, les cavernes et les hauteurs fortes. Or il arrivait que quand les Israélites avaient fait les semailles, les Madianites, les Amalécites et les enfants de l'Orient s'avançaient et marchaient contre eux. Et ils dressaient leur camp en face d'eux, et détruisaient tous les produits du sol jusque vers Gaza, et ne laissaient en Israël ni subsistances, ni brebis, ni bœufs, ni ânes. Car eux-mêmes ils venaient avec leurs troupeaux et leurs tentes, arrivant en masse comme des sauterelles innombrables, aussi bien que leurs chameaux, ils envahissaient le pays pour le saccager. Et Israël fut extrêmement affaibli par Madian, alors les enfants d'Israël crièrent vers l'Éternel. Et lorsque les enfants d'Israël crièrent vers l'Éternel, au sujet de Madian, l'Éternel envoya un prophète aux enfants d'Israël, et il leur dit: Ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: Je vous ai amenés de l'Egypte et retirés de la maison de servitude, et je vous ai arrachés des mains des Égyptiens et des mains de tous vos oppresseurs, que j'ai chassés devant vous, et je vous ai donné leur pays. Et je vous ai dit: Moi, l'Éternel, je suis votre Dieu; ne craignez pas les dieux des Amoréens dans le pays desquels vous vous établissez. Mais vous n'avez pas écouté ma voix. Ensuite vint un Ange de l'Éternel qui s'assit sous le térébinthe d'Ophra appartenant à Joas de la maison de Abi-Ezer. Et Gédéon, son fils, battait du froment au pressoir pour le mettre à l'abri des Madianites. Et l'Ange de l'Éternel lui apparut et lui dit: L'Éternel est avec toi, héros guerrier! Et Gédéon lui dit: Pardonne! mon Seigneur. Si l'Éternel est avec nous, pourquoi toutes ces choses nous sont-elles advenues? Et où sont tous Ses miracles que nous ont racontés nos pères en disant: L'Éternel ne nous a-t-Il pas retirés de l'Egypte? Eh bien! l'Éternel nous a abandonnés et nous a livrés aux mains des Madianites. Et l'Éternel s'adressa à lui et lui dit: Va avec cette force que tu as, et délivre Israël de la main de Madian. Voici, je te donne mission. Et il Lui dit: Pardonne, mon Seigneur! Avec quoi délivrerais-je Israël? Voici, ma famille est la plus faible de Manassé, et je suis le plus petit de la maison de mon père. Et l'Éternel lui dit: Oui, je serai avec toi et tu déferas les Madianites comme un seul homme. Et il Lui dit: Si je puis avoir trouvé grâce à tes yeux, opère un signe qui me prouve que c'est Toi qui me parles. Consens à ne pas quitter ce lieu jusqu'à que je te rejoigne et que j'apporte mon offrande et la dépose devant Toi. Et Il lui dit: Je resterai jusqu'à ton retour. Et Gédéon entra et apprêta un chevreau et un épha de farine sans levain; il mit la chair dans la corbeille et le jus dans le vase à cuire; puis il l'apporta vers Lui sous le térébinthe, et le Lui offrit. Et l'Ange de Dieu lui dit: Prends la chair et les azymes et pose-les sur ce rocher-ci, et verse le jus. Et il fit ainsi. Et l'Ange de l'Éternel présentant le bout du bâton qu'il avait à la main, toucha la chair et les azymes, et le feu jaillit du rocher, et consuma la chair et les azymes, et l'Ange de l'Éternel disparut. Alors Gédéon vit que c'était un ange de l'Éternel, et Gédéon dit: Ah! Seigneur, Éternel… car puisque j'ai vu un ange de l'Éternel face à face… Et l'Éternel lui dit: Salut pour toi! n'aie pas peur! tu ne mourras pas. Alors Gédéon éleva là un autel à l'Éternel, et il l'appela Jehova-Schalom ( Éternel Salut ). Il subsiste encore aujourd'hui à Ophra des Abi-Ezrites. Et pendant la nuit même l'Éternel lui dit: Prends le jeune taureau de ton père, et un second taureau de sept ans, et démolis l'autel de Baal, qui est à ton père et coupe l'Aschère qui est auprès. Puis élève un autel à l'Éternel, ton Dieu, sur le sommet de ce rocher avec la pile du bûcher, et prends le second taureau, et offre un holocauste avec le bois de l'Aschère que tu auras coupée. Alors Gédéon prit dix hommes parmi ses serviteurs et exécuta ce que l'Éternel lui avait dit. Et comme il craignait de le faire de jour à la vue de la maison de son père et des gens de la ville, il le fit de nuit. Et lorsque les gens de la ville se levèrent le matin, voilà que l'autel de Baal était en ruine, et l'Aschère qui l'avoisinait, coupée, et le second taureau placé comme holocauste sur l'autel construit. Et ils se dirent l'un à l'autre: Qui a fait cela? Et ils firent des recherches et des perquisitions et dirent: C'est Gédéon, fils de Joas, qui l'a fait. Alors les gens de la ville dirent à Joas: Livre ton fils et qu'il meure! car il a détruit l'autel de Baal et coupé l'Aschère avoisinante. Et Joas dit à tous ceux qui l'entouraient: Voulez-vous prendre parti pour Baal ou voulez-vous le sauver? Celui qui prendra parti pour Baal sera mis à mort d'ici à demain. S'il est dieu, il peut se venger lui-même de la destruction de son autel. Et ce jour-là on l'appela Jérubbaal, en disant: Que Baal le prenne à partie pour avoir démoli son autel. Cependant Madian entier, et Amalek, et les enfants de l'Orient, se réunirent tous et passèrent [le Jourdain] et campèrent dans la vallée de Jizréel. Et l'Esprit de l'Éternel revêtit Gédéon, et il sonna de la trompette et les Abi-Ezrites vinrent se mettre sous sa conduite. Et il dépêcha des messagers dans tout Manassé, et Manassé aussi vint se mettre sous sa conduite; et il dépêcha des messagers dans Asser, dans Zabulon et dans Nephthali, et ils se mirent en marche à sa rencontre. Alors Gédéon dit à Dieu: Si tu veux délivrer Israël par mon bras, ainsi que tu l'as dit, voici j'étendrai la toison de laine sur l'aire; si la toison seule reçoit la rosée, et que tout le sol d'alentour reste sec, alors je comprendrai que tu veux délivrer Israël par mon bras, ainsi que tu l'as dit. Et ainsi arriva. Et le lendemain à son lever il pressa la toison et il en exprima toute une jatte d'eau. Et Gédéon dit à Dieu: Que ta colère ne s'allume pas contre moi, de ce que je vais parler cette fois seulement: je voudrais encore une seule fois faire l'épreuve avec la toison. Que la toison seule donc reste sèche et que la rosée couvre tout le sol. Et la nuit même Dieu opéra la chose, et la toison seule resta sèche, tandis que la rosée couvrit tout le sol. Alors Jérubbaal (c'est-à-dire, Gédéon) se leva dès le matin, ainsi que toute la troupe qu'il avait avec lui, et ils campèrent à la source de Harod. Or les Madianites avaient leur camp au nord près du monticule de More dans la vallée. Et l'Éternel dit à Gédéon: Il y a trop de gens avec toi, pour que je livre Madian entre leurs mains, car il ne faut pas qu'Israël se glorifie à ma face et dise: C'est mon bras qui m'a sauvé. Fais donc proclamer aux oreilles de l'armée cet avis: Que tous ceux qui sont timides et craintifs s'en retournent, et de la montagne se retirent à Galaad. Alors vingt-deux mille s'en allèrent de l'armée, et il en resta dix mille. Et l'Éternel dit à Gédéon: Il y en a encore trop. Fais-les descendre à l'eau, et là je t'en ferai l'épuration; et celui-là marchera avec toi, duquel je te dirai: il marchera avec toi; et aucun de ceux desquels je te dirai: il ne marchera pas avec toi, ne devra marcher avec toi. Et il fit descendre la troupe à l'eau, et l'Éternel dit à Gédéon: Mets à part tous ceux qui tireront l'eau avec la langue en lapant comme lape le chien, et de même tous ceux qui s'agenouilleront pour boire. Et le nombre de ceux qui lapèrent en portant avec la main l'eau à la bouche fut de trois cents hommes, et tout le reste de la troupe s'était agenouillé pour humer l'eau. Et l'Éternel dit à Gédéon: C'est par ces trois cents hommes qui ont lapé, que je vous sauverai et livrerai Madian entre tes mains; d'ailleurs que tout le reste de la troupe regagne le logis. Et ils prirent avec eux des vivres et leurs trompettes, et Gédéon renvoya les autres Israélites chacun dans leurs tentes, et il retint les trois cents hommes. Or le camp de Madian était en bas dans la vallée. Et pendant la nuit même l'Éternel lui dit: Debout! descends sur le camp, car je l'ai livré entre tes mains, et si tu redoutes cette descente, descends au camp avec Pura, ton valet. Et tu écouteras ce qu'on y dit; en suite de quoi tu prendras courage pour descendre sur le camp. Alors il descendit avec Pura, son valet, jusqu'à l'extrémité des avant-postes du camp. Or les Madianites et les Amalécites et tous les enfants de l'Orient s'étendaient dans la vallée aussi nombreux que des sauterelles, et leurs chameaux étaient innombrables, pareils en quantité aux grains de sable des bords de la mer. Et Gédéon vint, et voici, l'un d'eux racontait à l'autre un songe en ces termes: Voici, j'ai eu un songe: et voilà qu'une galette de pain d'orge roulait dans le camp de Madian, et elle arriva jusqu'aux tentes et elle les heurta, et elles tombèrent, et elle les mit sens dessus dessous, et les tentes étaient renversées. Et l'autre répondait et disait: Ce n'est pas autre chose que l'épée de Gédéon, fils de Joas, l'homme d'Israël: Dieu livre entre ses mains Madian et toute l'armée. Et Gédéon, à l'ouïe du récit du songe et de son explication, se prosterna. Puis étant rentré au camp d'Israël il dit: Debout! car l'Éternel livre entre vos mains le camp de Madian. Et il divisa les trois cents hommes en trois sections. Et il leur mit à tous des trompettes à la main et des cruches vides, et des torches dans les cruches. Et il leur dit: Regardez à moi, et imitez! Voici, je vais me porter au bout du camp, et ce que je ferai, faites-le de même. Et quand moi et tous mes compagnons, nous sonnerons de la trompette, vous aussi, sonnez de la trompette tout autour du camp et criez: Pour l'Éternel et Gédéon! Ainsi Gédéon accompagné de ses cent hommes se porta à un bout du camp à l'entrée de la veille médiale: on venait à peine de placer les sentinelles. Alors ils sonnèrent des trompettes et cassèrent les cruches qu'ils portaient à la main, et les trois sections sonnèrent des trompettes, et cassèrent les cruches, et prenant de la main gauche les torches et de la droite les trompettes pour en sonner, ils crièrent: Épée de l'Éternel et de Gédéon! Et ils restèrent chacun en place tout autour du camp. Alors dans tout le camp, de courir, de pousser des cris, et de fuir. Et ils sonnèrent des trois cents trompettes, et l'Éternel leur fit dans toute l'enceinte du camp tourner leurs épées les uns contre les autres. Et l'armée s'enfuit jusqu'à Beth-Sitta vers Tsejera, à la lisière d'Abel-Mehola près de Thabbath. Alors se rassemblèrent les Israélites de Nephthali et d'Asser et de tout Manassé, et ils se mirent à la poursuite de Madian. Et Gédéon dépêcha des messagers dans toute la montagne d'Ephraïm pour dire: Descendez à la rencontre des Madianites, et coupez-leur l'eau jusqu'à Beth-Bara et au Jourdain. Alors tous les hommes d'Ephraïm se rassemblèrent, et ils leur coupèrent l'eau jusqu'à Beth-Bara et au Jourdain. Et ils firent prisonniers deux princes de Madian, Oreb et Zeeb, et ils égorgèrent Oreb sur le rocher d'Oreb et Zeeb près du Pressoir de Zeeb; et ils poursuivirent les Madianites, et ils apportèrent à Gédéon depuis l'autre côté du Jourdain les têtes d'Oreb et de Zeeb. Et les hommes d'Ephraïm lui dirent: Qu'est-ce de ta part que cette manière d'agir envers nous, de ne pas nous appeler lorsque tu marchais à l'attaque de Madian? Et ils le prirent à partie avec véhémence. Et il leur dit: Qu'ai-je fait d'égal à vos exploits? le grappillage d'Ephraïm n'est-il pas préférable à la vendange d'Abiézer? C'est entre vos mains que Dieu a livré les princes Madianites Oreb et Zeeb. Qu'ai-je pu faire aussi bien que vous? Alors l'animosité qu'ils avaient contre lui, s'apaisa, comme il parlait ainsi. Et Gédéon, arrivé sur le Jourdain, le passa avec les trois cents hommes qui l'accompagnaient fatigués et poursuivant toujours. Alors il dit aux gens de Succoth: Donnez donc des galettes de pain à la troupe qui me suit, car elle est rendue, et je suis à la poursuite de Zébah et Tsalmunna, rois de Madian. Et les chefs de Succoth lui dirent: Tiens-tu déjà captifs Zébah et Tsalmunna pour que nous donnions du pain à ton escorte? Et Gédéon dit: Eh bien! si l'Éternel met Zébah et Tsalmunna en mon pouvoir, je triturerai votre chair avec des ronces de la steppe et des chardons. Et de là il monta à Pnuel, et il y tint le même langage, et les gens de Pnuel lui firent la même réponse que les gens de Succoth. Et il dit aussi aux gens de Pnuel: Si je reviens sain et sauf, je raserai cette tour-là. Or Zébah et Tsalmunna étaient à Carcor avec leur armée d'environ quinze mille hommes, total de ce qui était resté de toute l'armée des enfants de l'Orient: cent vingt mille hommes tirant l'épée avaient péri. Et Gédéon s'avança du côté de ceux qui logent dans des tentes, à l'orient de Noba et de Jogbeha et dressa son camp, tandis que [l'autre] camp était en sécurité. Et Zébah et Tsalmunna prirent la fuite, et il les poursuivit, et fit prisonniers les deux rois de Madian, Zébah et Tsalmunna: il avait jeté l'épouvante dans tout le camp. Alors Gédéon, fils de Joas, revint de la guerre et partit de la hauteur qui domine Hérès. Et il arrêta un jeune homme d'entre les gens de Succoth, qu'il interrogea, et qui lui désigna par écrit les chefs de Succoth et les Anciens, soixante-dix-sept hommes. Puis il se présenta aux gens de Succoth et dit: Voici Zébah et Tsalmunna desquels vous me disiez ironiquement: Tiens-tu déjà Zébah et Tsalmunna captifs, pour que nous donnions du pain à tes gens épuisés? Et il saisit les Anciens de la ville et prit des ronces de la steppe et des chardons, et les fit servir au supplice des hommes de Succoth. Et il rasa la tour de Pnuel, et massacra les gens de la ville. Et il dit à Zébah et Tsalmunna: Comment étaient les hommes que vous avez égorgés au Thabor? Et ils dirent: Tel tu es, tels ils étaient: ils avaient chacun la prestance de fils de rois. Et il dit: C'étaient mes frères, fils de ma mère. Par la vie de l'Éternel, si vous leur eussiez laissé la vie, je ne vous égorgerais pas. Et il dit à Jéther, son premier-né: Va, égorge-les! Mais l'enfant ne tirait pas l'épée, parce qu'il avait peur, car c'était encore un enfant. Alors Zébah et Tsalmunna dirent: Allons, toi-même, jette-toi sur nous! car tel est l'homme, telle est sa force. Alors Gédéon se leva et égorgea Zébah et Tsalmunna. Et il prit les lunules qui étaient au cou de leurs chameaux. Et les hommes d'Israël dirent à Gédéon: Domine sur nous, et toi et ton fils et le fils de ton fils, parce que tu nous as sauvés des mains des Madianites. Et Gédéon leur dit: Je ne dominerai point sur vous, et mon fils ne dominera point sur vous; c'est l'Éternel qui doit dominer sur vous. Et Gédéon leur dit: J'ai une demande à vous faire: donnez-moi chacun une boucle de narine de votre butin! (Car ils portaient à la narine des boucles d'or, étant Ismaélites.) Et ils dirent: Nous te les donnerons. Et ils étendirent un manteau et chacun y jeta une boucle de narine de son butin. Et le poids des boucles de narine d'or qu'il demanda, fut de mille sept cents sicles d'or, non compris les lunules et les pendants d'oreille et les vêtements de pourpre que portaient les rois de Madian, et les colliers qui étaient au cou de leurs chameaux. Et Gédéon en fit un Ephod, et il le plaça dans sa ville, à Ophra; et tout Israël alla s'y prostituer, et ce fut un piège pour Gédéon et pour sa maison. C'est ainsi que les Madianites plièrent devant les enfants d'Israël, et ils ne relevèrent plus la tête. Et le pays eut un repos de quarante ans à l'époque de Gédéon. Et Jérubbaal, fils de Joas, s'en alla habiter dans sa maison. Or Gédéon eut soixante-dix fils, issus de son sang, car il avait beaucoup de femmes. Et sa concubine, qui était à Sichem, lui enfanta un fils, et il lui donna le nom d'Abimélech. Et Gédéon, fils de Joas, mourut dans une belle vieillesse, et reçut la sépulture dans le tombeau de Joas, son père, à Ophra des Abi-Ezrites. Et lorsque Gédéon fut mort, de nouveau les enfants d'Israël se prostituèrent aux Baals, et ils firent leur dieu de Baal-Berith. Et les enfants d'Israël ne se souvinrent pas de l'Éternel, leur Dieu, qui les avait sauvés des mains de tous leurs ennemis d'alentour. Et ils ne montrèrent pas à la maison de Jérubbaal, de Gédéon, une affection proportionnée à tout le bien qu'il avait fait à Israël. Et Abimélech, fils de Jérubbaal, se rendit à Sichem auprès des frères de sa mère; et il leur parla ainsi qu'à toute la race de la maison du père de sa mère, en ces termes : Portez donc ces paroles aux oreilles de tous les citoyens de Sichem: Lequel vaut le mieux pour vous ou que soixante-dix hommes, tous fils de Jérubbaal, vous gouvernent, ou bien qu'un seul homme vous gouverne? rappelez-vous que je suis votre sang, votre chair même! Et les frères de sa mère portèrent pour lui toutes ces paroles aux oreilles de tous les citoyens de Sichem, et leur cœur inclina du côté d'Abimélech; car, disaient-ils, il est notre frère. Et ils tirèrent du temple de Baal-Berith soixante-dix sicles d'argent pour les lui donner; et avec cela Abimélech soudoya des vauriens et des hommes audacieux qui s'attachèrent à lui. Et il vint dans la maison de son père à Ophra, et il égorgea ses frères, fils de Jérubbaal, soixante-dix hommes, sur une même pierre; cependant Jotham, fils cadet de Jérubbaal, survécut, parce qu'il s'était caché. Et tous les citoyens de Sichem et tous les habitants de la citadelle s'étant assemblés, vinrent et établirent Abimélech roi près du chêne du corps-de-garde vers Sichem. Et Jotham en ayant été informé alla se placer au haut du mont Garizim, et élevant la voix il les harangua et leur dit: «Ecoutez-moi, citoyens de Sichem, afin que Dieu vous écoute! Les arbres se réunirent pour oindre un roi qui régnât sur eux. Et ils dirent à l'olivier: Règne sur nous! Et l'olivier leur dit: Renoncerais-je à mon huile qui m'attire l'estime des dieux et des hommes, pour aller me balancer au-dessus des arbres? Alors les arbres dirent au figuier: Eh bien! toi, règne sur nous! Et le figuier leur dit : Renoncerais-je à ma douceur et à mon fruit exquis pour aller me balancer au-dessus des arbres? Alors les arbres dirent à la vigne: Eh bien! toi, règne sur nous! Et la vigne leur dit: Renoncerais-je à ma liqueur qui réjouit les dieux et les hommes, pour aller me balancer au-dessus des arbres? Alors tous les arbres dirent au buisson d'épines: Eh bien! toi, règne sur nous! Et le buisson d'épines dit aux arbres: Si en vérité vous voulez m'oindre pour m'établir roi sur vous, venez et abritez-vous sous mon ombrage; sinon du buisson d'épines sortira un feu qui dévorera les cèdres du Liban. Ainsi donc, si c'est avec fidélité et droiture que vous avez agi en faisant Abimélech roi, et si vous vous êtes bien conduits envers Jérubbaal et sa maison, et si vous l'avez traité en raison de ce qu'il a fait pour vous, des combats que mon père a livrés pour vous, des dangers auxquels il a exposé sa vie pour vous, afin de vous sauver des mains des Madianites… (mais aujourd'hui vous vous êtes levés contre la maison de mon père, et vous avez égorgé ses fils, soixante-dix hommes sur une pierre; et vous avez établi Abimélech, fils de sa servante, roi des citoyens de Sichem, parce qu'il est votre frère), si c'est avec sincérité et droiture qu'en ce jour vous en avez agi avec Jérubbaal et sa maison, alors soyez satisfaits d'Abimélech, et que lui aussi soit satisfait de vous; sinon, un feu sortira d'Abimélech et dévorera les citoyens de Sichem et les habitants de la citadelle, et un feu sortira des citoyens de Sichem et des habitants de la citadelle, et dévorera Abimélech.» Et Jotham se retira et s'enfuit, et gagna Béer où il vécut à distance d'Abimélech, son frère. Et Abimélech fut pendant trois ans le prince d'Israël. Alors Dieu envoya un mauvais esprit entre Abimélech et les citoyens de Sichem; et les citoyens de Sichem se révoltèrent contre Abimélech, afin que l'atrocité commise sur les soixante-dix fils de Jérubbaal retombât et que leur sang rejaillît sur Abimélech, leur frère, qui était leur meurtrier, et sur les citoyens de Sichem, qui lui avaient prêté main-forte pour égorger ses frères. Et les citoyens de Sichem apostèrent contre lui des gens en embuscade sur les sommets des montagnes; et ils pillaient tous ceux qui passaient près d'eux sur la route. Et l'avis en fut donné à Abimélech. Alors arriva Gaal, fils de Ebed, avec ses frères; et ils entrèrent dans Sichem; et les citoyens de Sichem eurent confiance en lui. Et ils firent une excursion dans la campagne et vendangèrent leurs vignes, et pressurèrent, et firent une fête, et entrèrent dans le temple de leur dieu, et mangèrent et burent et maudirent Abimélech. Et Gaal, fils de Ebed, disait: Qui est Abimélech et qu'est Sichem pour que nous lui soyons asservis? N'est-il pas fils de Jérubbaal, et Zebul n'est-il pas son lieutenant? Soumettez-vous aux hommes de Hamor, père de Sichem; mais pourquoi lui serions-nous soumis, nous? Oh! si l'on me donnait la conduite de ce peuple! je mettrais de côté Abimélech! Et il disait à Abimélech: Renforce ton armée et parais! Et Zebul, commandant de la ville, eut avis des propos de Gaal, fils de Ebed; et sa colère s'alluma, et il dépêcha secrètement des messagers à Abimélech pour lui dire: Voici, Gaal, fils de Ebed, et ses frères sont entrés dans Sichem, et voilà qu'ils soulèvent la ville contre toi. Pars donc pendant la nuit avec les troupes que tu as avec toi, et viens te mettre en embuscade dans les champs. Et le lendemain au lever du soleil, lève-toi le matin et fais irruption contre la ville; et voici, lui et les gens qui sont avec lui, feront une sortie contre toi: alors agis contre lui d'après les occurences. Là-dessus Abimélech se mit en marche de nuit avec toutes les troupes qu'il avait, et il vint se placer en embuscade près de Sichem, en quatre, divisions. Et Gaal, fils de Ebed, sortit et se posta à l'entrée de la porte de la ville. Alors Abimélech et les troupes qu'il avait avec lui quittèrent l'embuscade. Et à la vue des troupes Gaal dit à Zebul: Voilà des troupes qui descendent des sommets des montagnes. Et Zebul lui dit: Tu prends l'ombre des montagnes pour des hommes. Et Gaal reprit la parole et dit: Voilà des troupes qui descendent de la sommité du pays, et une division arrive du chemin du chêne des augures. Et Zebul lui dit: Eh bien! où est cette bouche de laquelle sortaient tes propos: Qui est Abimélech pour que nous lui soyons asservis? N'est-ce pas là la troupe que tu méprisais? Allons! en avant! mesure-toi avec lui! Alors Gaal s'avança à la tête des citoyens de Sichem et livra bataille à Abimélech. Et Abimélech le poursuivit, et il prit la fuite devant lui, et jusqu'à l'entrée de la porte il y eut beaucoup de monde tué. Et Abimélech resta à Aruma, et Zebul chassa Gaal et ses frères, qui ainsi cessèrent de demeurer dans Sichem. Et le lendemain le peuple parut dans la campagne et Abimélech en fut informé. Alors il prit sa troupe et la partagea en trois corps, et se mit en embuscade dans les champs. Il observa, et dès que le peuple sortit de la ville, il l'attaqua et le défit. Et Abimélech et les corps qui étaient avec lui se précipitèrent et vinrent prendre position à l'entrée de la porte de la ville, et deux corps se jetèrent sur tous ceux qui étaient dans les champs, et les battirent. Et Abimélech donna l'assaut à la ville toute la journée, et il la prit et massacra le peuple qui s'y trouvait, et il rasa la ville et y sema du sel. A l'ouïe de ces choses, les habitants de la Tour de Sichem gagnèrent le donjon du temple du dieu Berith. Et on rapporta à Abimélech que tous les habitants de la Tour de Sichem étaient réunis. Alors Abimélech gravit la montagne du Tsalmon avec toute la troupe qu'il avait avec lui; et Abimélech prit une hache dans sa main, et coupa une branche d'arbre, et l'enleva et la mit sur son épaule, et il dit à la troupe qui l'accompagnait: Ce que vous m'avez vu faire, hâtez-vous de le faire comme moi. Alors tous les hommes de la troupe coupèrent aussi chacun sa branche, et suivirent Abimélech et posèrent [les branches] sur le donjon, et ils incendièrent le donjon avec ceux qui y étaient. Et tous les habitants de la Tour de Sichem moururent aussi, au nombre de mille, hommes et femmes. Et Abimélech marcha contre Thébets, et il bloqua Thébets et la prit. Or il y avait au milieu de la ville une tour forte où tous se réfugièrent, hommes et femmes et tous les citoyens de la ville; ils s'y enfermèrent et montèrent sur le toit de la tour. Et Abimélech arriva à cette tour et il l'attaqua et s'approcha jusqu'à la porte de la tour, pour la brûler. Alors une femme lança un fragment de meule sur la tête d'Abimélech et lui brisa le crâne. Aussitôt il appela son valet qui portait ses armes et lui dit: Tire ton épée et tue-moi, afin qu'on ne dise pas de moi: Une femme l'a tué. Et son valet le transperça et il mourut. Et quand les hommes d'Israël virent Abimélech mort, ils rentrèrent chacun chez soi. Ainsi tout le mal qu'Abimélech avait fait à son père, en égorgeant ses soixante-dix frères, et tout le mal qu'avaient fait les gens de Sichem, Dieu le fit retomber sur leur tête; et ainsi s'accomplit sur eux la malédiction de Jotham, fils de Jérubbaal. Et après Abimélech s'éleva, pour délivrer Israël, Thola, fils de Puali, fils de Dodo, homme d'Issaschar, lequel habitait Samir dans la montagne d'Ephraïm. Et il jugea Israël pendant vingt-trois ans, puis il mourut et reçut la sépulture à Samir. Et après lui s'éleva Jaïr de Galaad, qui jugea Israël pendant vingt-deux ans. Et il avait trente fils qui montaient trente ânes poulains, et ils possédaient trente villes, qu'on appelle encore aujourd'hui Bourgs de Jaïr, et elles sont dans le pays de Galaad. Et Jaïr étant mort reçut la sépulture à Kamon. Et les enfants d'Israël continuèrent à faire ce qui déplaît à l'Éternel et ils servirent les Baals et les Astartés et les dieux de Syrie et les dieux de Sidon et les dieux de Moab et les dieux des Ammonites et les dieux des Philistins, et abandonnèrent l'Éternel et son service. Et la colère de l'Éternel s'alluma contre les Israélites et Il les vendit entre les mains des Philistins et les mains des Ammonites. Et ils tourmentèrent et écrasèrent les enfants d'Israël cette année-là, et pendant dix-huit ans tous les enfants d'Israël habitant au delà du Jourdain dans le pays des Amoréens en Galaad. Et les Ammonites passèrent le Jourdain pour attaquer aussi Juda et Benjamin et la maison d'Ephraïm. Et Israël fut serré de très près. Alors les enfants d'Israël crièrent vers l'Éternel, disant: Nous avons péché contre toi, en abandonnant notre Dieu et en servant les Baals. Et l'Éternel dit aux enfants d'Israël: Ne vous avais-je pas délivrés des Égyptiens et des Amoréens, des Ammonites et des Philistins, et, lorsque les Sidoniens, Amalek et Maon, vous opprimèrent, et que vous avez crié vers moi, ne vous ai-je pas sauvés de leurs mains? Mais vous, vous m'avez abandonné et vous avez servi d'autres dieux. C'est pourquoi je ne continuerai pas de vous délivrer. Allez et adressez vos cris aux dieux dont vous avez fait choix! qu'ils vous délivrent au moment de votre détresse. Et les enfants d'Israël dirent à l'Éternel: Nous avons péché: traite-nous comme il te semblera bon; seulement, oh! sauve-nous aujourd'hui! Et ils firent disparaître du milieu d'eux les dieux de l'étranger et ils servirent l'Éternel. Alors Son âme ne put être indifférente aux tribulations d'Israël. Et les Ammonites se rassemblèrent et campèrent en Galaad, et les enfants d'Israël se réunirent et campèrent à Mitspa. Alors le peuple, les princes de Galaad se dirent l'un à l'autre: Quel est l'homme qui commencera l'attaque des Ammonites? il deviendra le chef de tous les habitants de Galaad. Et Jephthé de Galaad était un brave guerrier; or il était fils d'une courtisane, et Galaad avait engendré Jephthé. Et lorsque l'épouse de Galaad lui eut donné des fils et que les fils de l'épouse furent adultes, ils avaient chassé Jephthé en lui disant: Tu ne peux être héritier dans la maison de notre père, car tu es le fils d'une autre femme. Alors Jephthé s'était enfui loin de ses frères et s'était établi dans la contrée de Tob. Et des aventuriers affluèrent vers Jephthé, et ils allèrent en course avec lui. Et quelque temps après survint la guerre des Ammonites contre Israël. Et comme les Ammonites en étaient venus aux hostilités avec Israël, les Anciens de Galaad partirent pour aller chercher Jephthé au pays de Tob. Et ils dirent à Jephthé: Viens et sois notre général pour nous mener au combat contre les Ammonites. Et Jephthé dit aux Anciens de Galaad : N'est-ce pas vous qui m'avez haï et chassé de la maison de mon père? Et pourquoi venez-vous à moi maintenant que vous êtes dans l'embarras? Et les Anciens de Galaad dirent à Jephthé: C'est à cause de cela que nous revenons maintenant à toi: viens donc avec nous combattre les Ammonites, et sois notre chef à nous tous les habitants de Galaad. Et Jephthé dit aux Anciens de Galaad: Si vous me ramenez pour combattre les Ammonites, et que l'Éternel me rende maître d'eux, moi je veux rester votre chef. Et les Anciens de Galaad dirent à Jephthé: Que l'Éternel entende ce qui se traite entre nous! Oui, nous ferons ce que tu viens de dire. Alors Jephthé partit avec les Anciens de Galaad, et le peuple le préposa sur lui-même comme chef et général. Et Jephthé prononça toutes ces paroles en la présence de l'Éternel à Mitspa. Alors Jephthé dépêcha des messagers au Roi des Ammonites pour lui dire: Qu'avons-nous à démêler ensemble, que tu marches contre moi pour faire la guerre à mon pays? Et le roi des Ammonites dit aux messagers de Jephthé: C'est qu'Israël s'est emparé de mon pays, lors de sa sortie de l'Egypte, depuis l'Arnon au Jabbok et au Jourdain. Et maintenant restitue-le à l'amiable. Alors Jephthé dépêcha de nouveau des messagers au roi des Ammonites pour lui dire: Ainsi parle Jephthé: Israël ne s'est emparé ni du pays de Moab, ni du pays des Ammonites. Car après sa sortie de l'Egypte, Israël parcourut le désert jusqu'à la Mer aux algues, et il atteignit Cadès. Alors Israël envoya des messagers au roi d'Edom pour lui dire: Daigne m'accorder le passage par ton territoire! Mais le roi d'Edom ne consentit pas. Et ils députèrent aussi auprès du roi de Moab, et celui-ci ne voulut pas. Israël resta donc à Cadès. Et il parcourut le désert, et tourna le pays d'Edom et le pays de Moab, et ils arrivèrent à l'orient du pays de Moab et ils campèrent au delà de l'Arnon, sans entrer sur le territoire de Moab; car l'Arnon forme la frontière de Moab. Alors Israël envoya des messagers à Sihon, roi des Amoréens, roi de Hesbon, et Israël lui disait: Daigne m'accorder le passage à travers ton pays jusqu'au lieu où je vais. Mais Sihon ne se crut pas assez sûr des Israélites pour les laisser passer sur son territoire, et Sihon rassembla tout son peuple et campa à Jahtsa et fit la guerre à Israël. Et l'Éternel, Dieu d'Israël, livra Sihon et tout son peuple aux mains des Israélites qui les battirent. Et Israël conquit tout le pays des Amoréens établis dans cette contrée. Et ils conquirent tout le territoire des Amoréens de l'Arnon au Jabbok et du désert au Jourdain. Ainsi l'Éternel, Dieu d'Israël, a expulsé les Amoréens devant son peuple d'Israël! et toi, tu voudrais t'emparer de leur pays! N'as-tu pas la propriété de ce dont Camos, ton dieu, t'a mis en possession? De même nous avons la propriété de tout ce dont l'Éternel, notre Dieu, nous a mis en possession. Et puis, es-tu mieux placé que Balak, fils de Tsippor, roi de Moab? A-t-il cherché querelle aux Israélites ou leur a-t-il fait la guerre? Pendant les trois cents ans du séjour des Israélites dans Hesbon et ses annexes, dans Aroër et ses annexes et toutes les villes sises sur les bords de l'Arnon, pourquoi ne les avez-vous pas revendiquées à cette époque-là? Moi, je n'ai pas failli à ton égard, et toi, tu en agis mal avec moi, en me faisant la guerre. Que l'Éternel, qui est Juge, prononce donc aujourd'hui entre les enfants d'Israël et les enfants d'Ammon! Mais le roi des Ammonites n'écouta point les raisons que Jephthé lui avait fait alléguer. Alors l'esprit de l'Éternel descendit sur Jephthé, qui, traversant Galaad et Manassé, passa à Mitspa en Galaad et de Mitspa en Galaad marcha contre les Ammonites. Et Jephthé fit un vœu à l'Éternel en ces termes: Si tu livres les Ammonites entre mes mains, la personne qui de la porte de ma maison sortira à ma rencontre, moi revenant sain et sauf de la guerre des Ammonites, appartiendra à l'Éternel et je la Lui offrirai en holocauste. Puis Jephthé marcha contre les Ammonites pour engager le combat avec eux. Et l'Éternel les livra entre ses mains. Et il les battit depuis Aroër jusque vers Minnith, dans vingt villes, et jusqu'à Abel-Keramim; ce fut une grande défaite et les Ammonites furent abaissés devant les enfants d'Israël. Et comme Jephthé revenait dans sa maison à Mitspa, voilà que sa fille sortit à sa rencontre avec des tambourins et des chœurs; et elle était seule, unique; il n'avait point d'autres fils ou filles. Et quand il la vit, il déchira ses vêtements et dit: Ah! ma fille! tu m'atterres, tu m'atterres! c'est toi qui me plonges dans l'affliction! J'ai laissé ma bouche promettre à l'Éternel et je ne puis revenir en arrière! Et elle lui dit: Mon père, si tu as laissé ta bouche promettre à l'Éternel, traite-moi d'après ce qu'a proféré ta bouche, dès que l'Éternel t'a permis de tirer vengeance de tes ennemis, des enfants d'Ammon. Et elle dit à son père: Qu'une chose me soit accordée: relâche-toi de deux mois en ma faveur, et j'irai m'enfoncer dans les montagnes et y pleurer ma virginité avec mes compagnes. Et il lui dit: Va! et il la laissa libre pour deux mois. Et elle s'en alla avec ses compagnes et pleura sa virginité sur les montagnes. Et au bout de deux mois elle revint chez son père et il accomplit sur elle le vœu qu'il avait fait. Et elle ne connut point d'homme. Et l'usage s'établit en Israël que toutes les années les filles d'Israël s'en vont pendant quarante jours de l'année louer la fille de Jephthé, de Galaad. Et les hommes d'Ephraïm se rassemblèrent, et montèrent vers le nord et dirent à Jephthé: Pourquoi t'es-tu mis en marche pour la guerre des Ammonites sans nous appeler à faire la campagne avec toi? Nous allons brûler par le feu ta maison sur toi. Et Jephthé leur dit: J'étais en grande contestation, moi et mon peuple, avec les Ammonites, et je vous fis un appel, mais vous ne m'avez pas aidé à me tirer de leurs mains. Et voyant que vous ne vouliez pas m'aider, j'osai, au péril de ma vie, marcher contre les Ammonites. Et l'Éternel les a livrés entre mes mains. Pourquoi donc aujourd'hui vous avancer contre moi pour me faire la guerre? Et Jephthé réunit tous les hommes de Galaad, et il en vint aux mains avec les Ephraïmites, et les hommes de Galaad défirent ceux d'Ephraïm, car ils disaient: Gens de Galaad, vous êtes des réchappés d'Ephraïm, un juste milieu entre Ephraïm et Manassé. Et les Galaadites s'emparèrent des gués du Jourdain vers Ephraïm. Et lorsque quelqu'un des fuyards d'Ephraïm disait: Laissez-moi passer! les hommes de Galaad lui demandaient: Es-tu Ephraïmite? et celui-ci répondant: Non! ils lui disaient: Prononce donc Schibboleth! Et s'il prononçait Sibboleth, sans s'aviser pour prononcer bien, ils le saisissaient et l'égorgeaient dans le gué du Jourdain. Et dans ce temps-là il périt quarante-deux mille Ephraïmites. Et Jephthé jugea Israël pendant six ans; puis Jephthé de Galaad mourut, et il reçut la sépulture dans l'une des villes de Galaad. Et après lui Ibtsan de Bethléhem jugea Israël. Et il eut trente fils et il maria ses trente fils au dehors, et du dehors il introduisit chez lui pour ses fils trente filles, et il jugea Israël pendant sept ans; puis Ibtsan mourut, et reçut la sépulture à Bethléhem. Et après lui Elon de Zabulon fut Juge d'Israël, et il jugea Israël pendant dix ans; puis Elon de Zabulon mourut et reçut la sépulture à Ajalon dans le pays de Zabulon. Et après lui Abdon, fils de Hillel, de Pirathon, jugea Israël. Et il eut quarante fils et trente petits-fils qui montaient soixante-dix ânes poulains. Et il jugea Israël pendant huit ans. Puis Abdon, fils de Hillel, de Pirathon, mourut et reçut la sépulture à Pirathon, dans le pays d'Ephraïm, sur le mont Amalécite. Et les enfants d'Israël continuèrent de faire ce qui déplaît à l'Éternel, et l'Éternel les livra entre les mains des Philistins pour quarante ans. Et il y avait un homme de Tsorea, de la race des Danites, et son nom était Manoah. Et sa femme était stérile et n'enfantait pas. Alors un ange de l'Éternel apparut à la femme et lui dit: Te voilà, hélas! stérile, et tu n'as pas d'enfants! mais tu deviendras enceinte et tu enfanteras un fils. Dès lors prends garde à toi, et ne bois ni vin, ni cervoise, et ne mange rien d'immonde. Car voici, tu seras enceinte et tu enfanteras un fils, et le rasoir ne doit point passer sur sa tête. Car dès le sein maternel l'enfant sera consacré à Dieu; et il commencera à délivrer Israël des mains des Philistins. Alors la femme vint parler à son mari et lui dit: Un homme de Dieu est venu à moi, et son aspect était celui d'un ange de Dieu, très imposant, et je ne lui ai point demandé d'où il était, et il ne m'a point indiqué son nom. Et il m'a dit: Voici, tu deviendras enceinte et tu enfanteras un fils. Dès lors ne bois ni vin, ni cervoise et ne mange rien d'immonde, car dès le sein de sa mère jusqu'à sa mort l'enfant sera consacré à Dieu. Alors Manoah éleva sa prière vers l'Éternel et dit: Oh! Seigneur, permets que l'homme de Dieu que tu as envoyé revienne encore auprès de nous, et nous montre ce que nous devons faire pour l'enfant qui naîtra. Et Dieu exauça la prière de Manoah et l'ange de Dieu revint auprès de la femme; or elle était assise dans la campagne et Manoah, son mari, n'était pas avec elle. Et en toute hâte la femme courut informer son mari, et elle lui dit: Voici, l'homme qui est venu à moi l'autre jour, m'est apparu. Alors Manoah se leva et suivit sa femme; et arrivé auprès de l'homme il lui dit: Es-tu l'homme qui a parlé à cette femme? Et il répondit: Je le suis. Et Manoah dit: Maintenant, si ce que tu as dit arrive, quelle doit être la règle de l'enfant et que doit-il faire? Et l'ange de l'Éternel dit à Manoah: Il faut que la femme s'abstienne de tout ce que je lui ai indiqué. Elle ne mangera rien de ce qui sort du cep de vigne, et ne boira ni vin, ni cervoise et ne prendra aucun aliment immonde; elle doit observer tout ce que je lui ai prescrit. Et Manoah dit à l'ange de l'Éternel: Nous voudrions te retenir, et t'apprêter et te servir un chevreau. Et l'ange de l'Éternel dit à Manoah: Quand tu me retiendrais, je ne mangerais pas de ton mets. Mais, si tu veux préparer un holocauste, offre-le à l'Éternel. Car Manoah ne savait pas que ce fût un ange de l'Éternel. Et Manoah dit à l'ange de l'Éternel: Quel est ton nom, afin que si tes paroles s'accomplissent, nous te rendions honneur? Et l'ange de l'Éternel lui dit: Pourquoi cette question que tu me fais sur mon nom? car il est merveilleux. Alors Manoah prit le chevreau et l'offrande et en fit un sacrifice à l'Éternel sur un rocher. Et Il opéra une merveille, et Manoah et sa femme furent témoins. Car comme la flamme s'éleva de l'autel vers le ciel, l'ange de l'Éternel s'éleva aussi dans la flamme de l'autel. Et à ce spectacle Manoah et sa femme se jetèrent la face contre terre. Et l'ange de l'Éternel n'apparut plus à Manoah et à sa femme. Alors Manoah comprit que c'était un ange de l'Éternel. Et Manoah dit à sa femme: Nous allons mourir, puisque nous avons vu Dieu! Mais sa femme lui dit: Si l'Éternel avait l'intention de nous faire mourir, Il n'aurait pas accepté de nos mains holocauste et offrande, et Il ne nous aurait pas fait voir ces choses, ni annoncé maintenant un tel événement. Et cette femme enfanta un fils et l'appela du nom de Samson ( batteur ). Et l'enfant grandit, et l'Éternel le bénit. Et l'esprit de l'Éternel commença à lui donner l'impulsion à Mahaneh-Dan outre Tsorea et Esthaol. Samson descendit à Thimna, et distingua à Thimna une femme entre les filles des Philistins. Et à son retour il s'en ouvrit à son père et à sa mère et dit: A Thimna j'ai distingué une femme outre les filles des Philistins, maintenant demandez-la en mariage pour moi. Et son père et sa mère lui dirent: N'y a-t-il pas de femme parmi les filles de tes frères et dans tout notre peuple, que tu vas prendre une femme chez les Philistins incirconcis? Et Samson dit à son père: Demande celle-là pour moi, car elle me plaît. Or son père et sa mère ignoraient que cela procédait de l'Éternel, car il cherchait une occasion fournie par les Philistins. Or à cette époque les Philistins avaient la domination sur Israël. Samson descendit donc avec son père et sa mère à Thimna. Et lorsqu'ils arrivèrent au vignoble de Thimna, voilà qu'un jeune lion rugissant vint à sa rencontre. Alors l'esprit de l'Éternel s'empara de lui; il déchira le lion comme on déchire un chevreau, et il n'avait rien à la main. Et il ne raconta point à son père et à sa mère ce qu'il avait fait. Et il descendit et parla à la femme, et elle plaisait à Samson. Et comme il revenait quelque temps après pour l'épouser, il fit un détour pour voir le squelette du lion; et voilà que dans la carcasse du lion il y avait un essaim d'abeilles, et du miel qu'il emporta dans ses mains et dont il mangea en cheminant. Et étant arrivé chez son père et sa mère il leur en donna, et ils en mangèrent. Et il ne leur découvrit pas qu'il avait tiré le miel de la carcasse du lion. Et son père descendit auprès de la femme; et Samson donna là un festin, car ainsi le pratiquent les jeunes gens. Et lorsqu'ils le virent, ils prirent trente compagnons pour être avec lui. Et Samson leur dit: Je veux vous proposer une énigme. Si vous m'en dites le mot pendant les sept jours du festin, et si vous le trouvez, je vous donnerai trente tuniques et trente habits de rechange. Mais si vous ne pouvez m'en dire le mot, ce sera à vous de me donner trente tuniques et trente habits de rechange. Et ils lui dirent: Propose ton énigme pour que nous l'écoutions. Et il leur dit: De celui qui mange est venu ce qui se mange, et du fort est venu le doux. Et pendant trois jours ils ne purent dirent le mot de l'énigme. Et le septième jour ils s'adressèrent à la femme de Samson: Persuade à ton mari de nous dire le mot de l'énigme, si tu ne veux pas que nous te brûlions toi et la maison de ton père dans les flammes. C'est pour nous dépouiller que vous nous avez invités! n'est-ce pas? Et la femme de Samson pleurait à ses côtés et lui disait: Tu n'as pour moi que de la haine et tu ne m'aimes pas. Tu as proposé une énigme aux fils de mon peuple et tu ne m'en as pas fait connaître le mot. Et il lui répondit: Je ne l'ai pas dit à mon père et à ma mère, puis-je te le dire? Et elle pleura à ses côtés pendant les sept jours où ils eurent le festin. Et le septième jour il lui dit le mot, car elle le molestait. Et elle dit le mot de l'énigme aux fils de son peuple. Et le septième jour les gens de la ville lui dirent avant le coucher du soleil: Quoi de plus doux que le miel et de plus fort que le lion! Et il leur dit: Si vous n'eussiez labouré avec ma génisse, vous n'eussiez pas trouvé le mot de mon énigme. Alors l'esprit de l'Éternel s'empara de lui, et il descendit à Ascalon, et il en tua trente hommes auxquels il prit leurs habits de rechange et il donna ces habits de rechange à ceux qui avaient dit le mot de l'énigme. Et il était enflammé de colère et il regagna la maison de son père. Et sa femme appartint à l'ami qu'il s'était donné. Et quelque temps après, à l'époque de la moisson des orges, Samson visita sa femme, apportant un chevreau, et il dit: Je veux entrer chez ma femme dans la chambre; mais le père ne lui permit pas d'entrer. Et le père dit: Je pensais que tu la haïssais et je l'ai donnée à ton ami. Sa sœur cadette n'est-elle pas plus belle qu'elle? prends-la donc à sa place! Alors Samson leur dit: Cette fois si je fais du mal aux Philistins, les Philistins ne pourront en rejeter la faute sur moi. Et Samson partit, et ayant attrapé trois cents renards, il se procura des torches; et croisant une queue avec l'autre queue, il fixa une torche entre deux queues, au milieu. Puis ayant allumé les torches, il les lâcha dans les moissons des Philistins, et ainsi embrasa et les tas de gerbes et les blés qui étaient sur pied, et les olivaies. Alors les Philistins dirent: Qui a fait cela? Et on dit: C'est Samson, gendre du Thimnite, parce que celui-ci lui a ôté sa femme et l'a donnée à son ami. Alors les Philistins arrivèrent, ils la brûlèrent elle et son père dans les flammes. Et Samson leur dit: Est-ce ainsi que vous faites?… Oui, quand j'aurai tiré vengeance de vous, alors je cesserai. Et il leur frappa jambes et reins d'un grand coup. Puis il descendit, et prit pour sa demeure la caverne du rocher d'Eitam. Alors les Philistins se mirent en campagne et vinrent camper en Juda, et ils se déployèrent dans Léchi. Et les hommes de Juda dirent: Pourquoi marchez-vous contre nous? Et ils dirent: C'est pour enchaîner Samson que nous sommes venus, pour lui rendre ce qu'il nous a fait. Là-dessus trois mille hommes de Juda descendirent à la caverne du rocher d'Eitam, et ils dirent à Samson: Ne savais-tu pas que les Philistins sont nos dominateurs? et qu'est-ce que tu nous as fait là? Et il leur dit: Je les ai traités comme ils m'ont traité. Et ils lui dirent: C'est pour te garrotter que nous venons, pour te livrer aux mains des Philistins. Et Samson leur dit: Jurez-moi que vous ne me tuerez pas! Et ils lui dirent: Non; nous ne voulons que te garrotter et te remettre entre leurs mains; quant à te faire mourir, nous ne le ferons point. Et ils le lièrent de deux cordes neuves, et ils l'emmenèrent loin du rocher. Il arriva à Léchi et les Philistins l'accueillirent par des huées; alors l'esprit de l'Éternel s'empara de lui, et les cordes qu'il avait aux bras ne furent plus que comme des brins de fil qui brûlent dans le feu, et ses liens coulèrent de ses poignets. Et il trouva une mâchoire d'âne fraîche, et il étendit la main et la saisit, et en frappa mille hommes. Et Samson dit: Avec une mâchoire d'âne, une, deux troupes! Avec une mâchoire d'âne j'ai défait mille hommes! Et quand il eut achevé son discours, il jeta la mâchoire loin de sa main, et il nomma ce lieu Ramath-Léchi ( jet de la mâchoire ). Et il était fort altéré; alors il invoqua l'Éternel et dit: Par la main de ton serviteur tu as procuré cette grande victoire, et maintenant devrais-je mourir de soif et tomber entre les mains des incirconcis! Alors Dieu entrouvrit une cavité qui était à Léchi, et il en jaillit de l'eau et il but, et ses esprits revinrent, et il fut ranimé. C'est pourquoi on la nomma Source de l'invocateur, et elle existe encore aujourd'hui à Léchi. Et il jugea Israël à l'époque des Philistins pendant vingt ans. Et Samson étant allé à Gaza, y vit une courtisane, et il entra chez elle. On dit aux Gazites: Samson est arrivé ici! Et ils firent des rondes, et toute la nuit ils le guettèrent à la porte de la ville, et ils ne firent point de bruit de toute la nuit et ils disaient: Attendons l'aube du matin; alors nous le tuerons. Et Samson fut couché jusqu'à minuit; et vers minuit il se leva, et il saisit les deux battants de la porte de la ville et les deux jambages, et les arracha avec la barre, et les chargea sur ses épaules et les porta sur le sommet de la montagne qui est vis-à-vis d'Hébron. Et il arriva ensuite qu'il aima une femme dans la vallée de Sorek, et elle se nommait Delila. Alors les princes des Philistins allèrent chez elle et lui dirent: Flatte-le et observe où gît sa grande force, et par où nous pourrions le maîtriser pour le garrotter et le dompter; et nous, nous te donnerons chacun mille et cent sicles d'argent. Alors Delila dit à Samson: Révèle-moi donc où gît ta grande force, et de quoi il faudrait te lier pour te dompter! Et Samson lui dit: Qu'on me lie de sept cordes encore humides, non séchées, et je deviens débile et tel qu'un autre homme. Alors les princes des Philistins firent porter chez elle sept cordes encore humides, non séchées; et elle l'en garrotta. Or des gens se tenaient chez elle embusqués dans une chambre. Et elle lui dit: Les Philistins contre toi, Samson! Alors il cassa les cordes comme l'on casse un cordon de chanvre, quand il sent le feu. Et l'on ne connut pas le secret de sa force. Alors Delila dit à Samson: Voici, tu m'as abusée, et tu m'as fait un mensonge. A présent indique-moi donc avec quoi il faut te lier. Et il lui dit: Qu'on me lie de cordes neuves qui n'aient servi à aucun travail, et je deviens débile et tel qu'un autre homme. Alors Delila prit des cordes neuves et l'en lia; puis elle lui dit: Les Philistins contre toi, Samson! Or des gens se tenaient embusqués dans une chambre. Et il dégagea ses bras en cassant les cordes comme un fil. Alors Delila dit à Samson: Jusqu'ici tu m'as abusée et tu m'as dit des mensonges! Indique-moi avec quoi il faut te lier. Et il lui dit: Si avec des fils tu tisses en natte les sept tresses de ma tête. Et avec un clou elle les fixa [à la paroi] et elle lui dit: Les Philistins contre toi, Samson! Et il se réveilla de son sommeil, et rompit le clou qui fixait la natte, et les fils. Alors elle lui dit: Comment peux-tu dire: Je t'aime! tandis que ton cœur n'est pas avec moi? Voici trois fois que tu m'abuses sans me révéler où gît ta grande force. Et comme tous les jours elle l'importunait par ses discours et par son insistance, son âme ennuyée à la mort perdit patience; alors il lui ouvrit tout son cœur et lui dit: Jamais rasoir ne passa sur ma tête, parce que dès le sein de ma mère je suis consacré à Dieu; si j'étais rasé, ma force s'en irait, et je deviendrais débile et tel que tous les hommes. Et Delila, voyant qu'il lui avait ouvert tout son cœur, envoya un message aux princes des Philistins pour les mander et leur dire: Cette fois venez, car il m'a ouvert tout son cœur. Et les princes des Philistins arrivèrent chez elle et apportèrent l'argent dans leurs mains. Et elle l'endormit sur ses genoux et fit venir un homme, et elle fit raser les sept tresses de sa tête, et commença ainsi à le dompter, et sa force disparut. Et elle dit: Les Philistins contre toi, Samson! Et il se réveilla de son sommeil; et il se disait: Je m'en tirerai cette fois comme l'autre fois et je me dégagerai. Or il ne se doutait pas que l'Éternel s'était retiré de lui. Alors les Philistins le saisirent et lui crevèrent les yeux, et le menèrent à Gaza, et le lièrent d'une double chaîne d'airain, et il fut réduit à moudre dans la prison. Cependant sa chevelure commençait à croître depuis qu'elle avait été rasée. Or les princes des Philistins se réunirent pour immoler un grand sacrifice à Dagon, leur dieu, et pour se réjouir. Et ils dirent: Notre Dieu a fait tomber entre nos mains Samson, notre ennemi. Et quand le peuple le vit, ils louèrent leur dieu; car ils disaient: Notre Dieu a fait tomber entre nos mains notre ennemi, et le dévastateur de notre pays, et le meurtrier d'un grand nombre des nôtres. Et comme ils étaient en belle humeur, ils dirent: Faites venir Samson pour nous divertir. Et ils firent venir Samson de la prison, et il fit des bouffonneries devant eux et ils le placèrent entre les colonnes. Et Samson dit au valet qui lui tenait la main: Laisse-moi tâter les colonnes sur lesquelles pose l'édifice, je voudrais m'y appuyer. Or l'édifice était rempli d'hommes et de femmes, et tous les princes des Philistins s'y trouvaient; et sur le toit il y avait environ trois mille hommes et femmes regardant Samson faire des bouffonneries. Alors Samson invoqua l'Éternel et dit: Seigneur, Éternel! oh! souviens-toi de moi, et prête-moi force pour cette fois seulement, ô Dieu, afin que je tire des Philistins une vengeance unique pour la perte de mes deux yeux. Et Samson fit pencher les deux colonnes médiales sur lesquelles posait l'édifice, en s'y appuyant, à l'une de la main droite, à l'autre de la gauche. Et Samson dit: Que je périsse avec les Philistins! Et il les renversa avec force, et l'édifice croula sur les princes et sur tout le peuple présent, et les morts qu'il fit mourir lors de sa mort, furent plus nombreux que ceux qu'il avait fait mourir de son vivant. Et ses frères avec toute la maison de son père vinrent pour l'enlever; et ils le transportèrent et lui donnèrent la sépulture entre Tsorea et Esthaol dans le tombeau de Manoah, son père. Or il jugea Israël pendant vingt ans. Et il y avait un homme de la montagne d'Ephraïm, et Micha était son nom. Et il dit à sa mère: Les mille et cent sicles d'argent qui t'ont été soustraits et au sujet desquels tu as fait une adjuration prononcée par toi à mes oreilles mêmes, eh bien! cet argent est par devers moi, c'est moi qui l'ai soustrait. Alors sa mère dit: Que mon fils soit béni de l'Éternel! Il restitua donc les mille et cent sicles d'argent à sa mère. Et sa mère dit: J'ai consacré cet argent à l'Éternel. De ma main il passera à mon fils pour en faire une image de taille et de fonte, je te le rends donc. Cependant il restitua l'argent à sa mère. Alors sa mère prit deux cents sicles qu'elle remit à l'orfèvre, et il en fit une image de taille et de fonte qui fut dans la maison de Micha. Et cet homme, Micha, avait une chapelle, et il fit un Ephod, et des Théraphims, et il installa l'un de ses fils dans lequel il eut un prêtre. A cette époque il n'y avait pas de roi en Israël; chacun faisait ce qui lui semblait bon. Et il y avait un jeune homme de Bethléhem de Juda, de la famille de Juda, or il était Lévite; et il séjournait là. Et cet homme partit de la ville de Bethléhem de Juda, pour établir son séjour là où il trouverait. Et il arriva dans la montagne d'Ephraïm à la maison de Micha pour de là continuer sa route. Et Micha lui dit: D'où viens-tu? Et il lui dit: Je suis un Lévite, de Bethléhem de Juda, et je vais établir mon séjour là où je trouverai. Et Micha lui dit: Reste avec moi; sois pour moi un père et un prêtre, et je te donnerai dix sicles d'argent par an et un assortiment d'habits et ta nourriture. Et le Lévite partit. Et le Lévite se décida à rester avec cet homme, et le jeune homme fut pour celui-ci comme l'un de ses fils. Et Micha installa le Lévite, et le jeune homme devint son prêtre, et il fut dans la maison de Micha. Et Micha dit: Maintenant je sais que l'Éternel me fera du bien, puisque j'ai ce Lévite pour prêtre. A cette époque il n'y avait pas de roi en Israël, et à cette époque la Tribu des Danites se cherchait une propriété où s'établir, car jusqu'à ce jour il ne lui était rien échu en propriété parmi les Tribus d'Israël. Et les fils de Dan envoyèrent de Tsoréa et d'Esthaol cinq hommes de leur race pris sur eux tous, hommes de cœur, pour explorer et scruter le pays, et ils leur dirent: Partez et explorez le pays! Et ils pénétrèrent dans la montagne d'Ephraïm jusqu'à la maison de Micha, et ils firent là leur halte pour la nuit. Comme ils étaient près de la maison de Micha, ils reconnurent le langage du jeune homme, du Lévite, et ils se dirigèrent de ce côté-là et lui dirent: Qui t'a amené ici? et que fais-tu dans ce lieu? et qu'y as-tu? Et il leur dit: Micha m'a traité de telle et telle manière, il me salarie pour que je sois son prêtre. Et ils lui dirent: Consulte donc Dieu pour que nous sachions si nous réussirons dans le voyage que nous faisons! Et le prêtre leur dit: Allez en paix! Le voyage que vous faites est sous le regard de l'Éternel. Et les cinq hommes partirent et parvinrent à Laïs. Et ils virent que le peuple qui y était, vivait en sécurité, à la manière des Sidoniens, paisible et confiant, et que dans le pays il n'y avait pas de maître du pouvoir qui leur fît injure en rien; d'ailleurs, ils étaient à distance des Sidoniens et ils n'avaient pas affaire avec les hommes. Et ils revinrent auprès de leurs frères à Tsoréa et Esthaol, et leurs frères leur dirent: Qu'apportez-vous? Et ils répondirent: Levons-nous et marchons contre eux; car nous avons examiné le pays; et voici, il est excellent; mais ne dites mot! Ne tardez pas à marcher, à aller conquérir le pays! En arrivant vous arriverez chez un peuple en sécurité; et le pays est vaste dans les deux sens. Car Dieu livre ce pays entre vos mains, cette contrée où rien ne manque de tout ce qui est sur la terre. Alors de là, de Tsoréa et d'Esthaol, partirent six cents hommes de la Tribu des Danites, munis de l'attirail de guerre. Et s'étant avancés ils campèrent à Kiriath-Jearim en Juda. C'est pourquoi ce lieu conserve jusqu'aujourd'hui le nom de Mahaneh-Dan ( camp de Dan). Voici, il est derrière Kiriath-Jearim. Et de là ils passèrent sur les monts d'Ephraïm, et atteignirent la maison de Micha. Alors les cinq hommes qui étaient allés explorer la région de Laïs, prirent la parole et dirent à leurs frères: Savez-vous que dans [l'une de] ces maisons il y a un Ephod et des Théraphims et une image de taille et de fonte? Voyez donc ce que vous avez à faire. Et ils se dirigèrent de ce côté-là, et ils entrèrent dans la maison du jeune Lévite, dans la maison de Micha, et ils le saluèrent. Or les six cents hommes (qui étaient d'entre les Danites) munis de leurs armes de guerre étaient postés à l'entrée de la porte. Alors les cinq hommes qui étaient allés explorer le pays montèrent, entrèrent là, et prirent l'image taillée et l'Ephod et les Théraphims et l'image de fonte; or le prêtre se tenait à l'entrée de la porte comme les six cents hommes munis d'armes de guerre. Ceux-là donc pénétrèrent dans la maison de Micha et enlevèrent l'image taillée et l'Ephod et les Théraphims et l'image de fonte. Alors le prêtre leur dit: Que faites-vous? Et ils lui dirent: Tais-toi! mets ta main sur ta bouche et viens avec nous, et sois pour nous un père et un prêtre! Vaut-il mieux pour toi être le prêtre de la maison d'un seul homme, ou bien être le prêtre d'une tribu et d'une race en Israël? Et cela satisfit le cœur du prêtre, qui prit l'Ephod et les Théraphims et l'image taillée et se mêla à ce peuple. Et ils firent volte-face et partirent en se faisant précéder par les enfants, le bétail et les bagages. Ils étaient à distance de la maison de Micha lorsque les gens logés dans les maisons voisines de la maison de Micha se rassemblèrent et se mirent à la poursuite des Danites. Et ils hélèrent les Danites, et ceux-ci tournant la tête dirent à Micha: Que veux-tu avec ta bande? Et il dit: Vous avez enlevé mes dieux que j'ai faits et le prêtre et vous êtes partis; et que me reste-t-il? et que faites-vous de me dire: que veux-tu? Et les Danites lui dirent: Ne nous fais pas entendre ta voix, si tu ne veux pas que des hommes exaspérés fondent sur vous et mettent en danger ta vie et la vie de ta maison. Là-dessus les Danites suivirent leur route, et Micha voyant qu'ils étaient plus forts que lui, fit volte-face et retourna dans sa maison. Cependant ils avaient pris l'ouvrage fait par Micha et le prêtre qui était à lui. Ils attaquèrent Laïs, des gens paisibles et pleins de sécurité, et ils les frappèrent avec le tranchant de l'épée et ils incendièrent la ville. Et il n'y eut point de libérateur, car elle était éloignée de Sidon, et ils n'avaient point affaire avec les hommes: or elle était dans la vallée qui avoisine Beth-Rehob. Et ils rebâtirent la ville et s'y établirent. Et ils nommèrent la ville Dan du nom de Dan, leur père, qui était né à Israël; mais Laïs était primitivement le nom de la ville. Et les Danites érigèrent l'image pour leur usage, et Jonathan, fils de Gersom, fils de Moïse, lui et ses fils furent prêtres de la Tribu des Danites jusqu'à l'époque de la captivité du pays. Et l'image faite par Micha resta debout pour leur usage pendant tout le temps que la maison de Dieu fut à Silo. Et à cette époque où il n'y avait pas de roi en Israël, il se trouva qu'un homme de Lévi séjournait au fond des monts d'Ephraïm; et il prit une femme, une concubine, de Bethléhem de Juda. Et elle lui fit infidélité et elle le quitta et regagna la maison de son père à Bethléhem de Juda, et elle y demeura un an quatre mois. Alors son mari se leva et il alla après elle pour parler à son cœur et la ramener; or il avait avec lui son valet et une couple d'ânes. Et elle l'introduisit dans la maison de son père, et l'ayant vu, le père de la jeune fille vint joyeux au-devant de lui. Et son beau-père, le père de la jeune fille, le retint à demeurer trois jours avec lui. Et ils mangèrent et burent et ils passèrent la nuit là. Et le quatrième jour ils se levèrent le matin, et il se mettait en devoir de partir, lorsque le père de la jeune fille dit à son gendre: Prends pour soutenir ton cœur un peu de nourriture, et ensuite vous partirez. Et ils s'assirent et mangèrent et burent les deux ensemble. Puis le père de la jeune fille dit à l'homme: Consens donc à passer la nuit ici et que ton cœur soit content. Et comme il se disposait à partir, son beau-père le pressa tellement que derechef il resta pour la nuit. Et le cinquième jour dès le matin il se leva pour s'en aller. Alors le père de la jeune fille lui dit: Restaure-toi donc le cœur, et ils différèrent jusqu'au déclin du jour et ils mangèrent ensemble. Alors avec sa concubine et son valet l'homme s'apprêta à partir; et son beau-père, père de la jeune fille, lui dit: Vois donc! le jour baisse, le tard arrive! passez donc ici la nuit! Voici la chute du jour! passe ici la nuit et te réjouis le cœur, et demain dès le matin vous vous mettrez en route pour regagner ta tente. Mais l'homme ne voulut pas rester encore une nuit; et s'étant levé il partit; et il arriva jusqu'en vue de Jébus, c'est-à-dire, Jérusalem; or il avait avec lui une couple d'ânes bâtés et sa concubine. Il étaient près de Jébus, et le jour avait beaucoup baissé. Et le valet dit à son maître: Viens, s'il te plaît, et entrons dans cette ville des Jébusites pour la nuit. Mais son maître lui dit: Nous n'irons point loger dans une ville de l'étranger, où il n'y a point d'enfants d'Israël, mais nous gagnerons Gibea. Et il dit à son valet: Viens et avançons vers un de ces lieux pour passer la nuit à Gibea ou à Rama. Et ils passèrent outre et cheminèrent, et le soleil se coucha pour eux près de Gibea, qui est à Benjamin. Et ils tournèrent de ce côté pour venir passer la nuit à Gibea. Et y étant entré il s'arrêta dans la place de la ville, et il n'y eut personne qui leur offrît un asile dans sa maison pour la nuit. Et voilà qu'un vieillard revenait des champs après son travail le soir; or cet homme était des monts d'Ephraïm, et il séjournait à Gibea; et les gens du lieu étaient Benjaminites; et ayant levé les yeux il aperçut le voyageur dans la place de la ville; et le vieillard dit: Où vas-tu et d'où viens-tu? Et il lui répondit: De Bethléhem de Juda nous allons au fond de la montagne d'Ephraïm d'où je suis; et je suis allé à Bethléhem de Juda, et je me rends à la maison de l'Éternel, et personne ne m'offre un asile dans sa maison. Et nous avons et litière et fourrage pour nos ânes; et j'ai aussi du pain et du vin pour moi et pour ta servante et pour le valet qui accompagne tes serviteurs; nous n'avons faute de rien. Alors le vieillard dit: Rassure-toi! tout ce qui te manque sera à ma charge seulement; seulement tu ne passeras pas la nuit dans la rue. Et il le mena dans sa maison, et garnit le râtelier pour les ânes; et ils baignèrent leurs pieds et ils mangèrent et burent. Comme ils se récréaient le cœur, voilà que les hommes de la ville, gens dépravés, entourèrent la maison en se ruant contre la porte, et ils dirent au vieillard, maître de la maison: Livre-nous l'homme arrivé chez toi, pour que nous le connaissions! Alors le maître de la maison se présenta à eux et leur dit: Non! mes frères, oh! non, ne faites pas le mal! Dès que cet homme est entré dans ma maison, ne commettez pas cette action infâme. Voici, ma fille qui est vierge, et sa concubine, je vous les livrerai; abusez d'elles, et les traitez à votre gré; mais sur cet homme ne commettez pas cette action infâme. Mais ces gens ne voulurent pas l'écouter. Alors l'homme prit sa concubine et la leur amena dans la rue; et ils la connurent, et assouvirent sur elle leur lubricité toute la nuit jusqu'au matin, et ils la relâchèrent au lever de l'aurore. Et à l'aube du matin cette femme vint tomber à la porte de la maison de l'homme chez qui était son maître et elle fut là jusqu'au jour. Et le matin comme son maître s'étant levé ouvrait les portes de la maison et sortait pour suivre sa route, voilà que sa concubine était étendue à la porte de la maison, les mains posées sur le seuil. Et il lui dit: Lève-toi et partons! Mais personne ne répondit: Alors le mari la chargea sur son âne, et se mit en marche et gagna sa demeure. Et arrivé dans sa maison il prend le couteau, et saisit sa concubine, et la coupe en douze pièces et la démembre, et en fait des envois dans tout le territoire d'Israël. A ce spectacle tout le monde dit: Jamais fait pareil ne s'est passé ni vu depuis le jour où les enfants d'Israël sortirent du pays d'Egypte jusqu'aujourd'hui! Ayez-le sur le cœur, consultez-vous et parlez. Et de Dan à Beerséba et au pays de Galaad tous les enfants d'Israël se mirent en mouvement comme un seul homme, et l'Assemblée se réunit devant l'Éternel à Mitspa. Et dans l'Assemblée du peuple de Dieu parurent les chefs de tout le peuple, toutes les Tribus d'Israël, quatre cent mille hommes de pied, tirant l'épée. Et les enfants de Benjamin apprirent que les enfants d'Israël étaient montés à Mitspa. Et les enfants d'Israël dirent: Exposez la manière en laquelle ce forfait a été commis. Alors le Lévite, mari de la femme qu'on avait tuée, prit la parole et dit: J'entrai à Gibea en Benjamin, moi et ma concubine, pour y passer la nuit. Et les citoyens de Gibea firent une émeute contre moi, et à cause de moi pendant la nuit ils cernèrent la maison. Ils pensaient à me tuer, et ils ont si indignement abusé de ma concubine qu'elle en est morte. Alors j'ai pris ma concubine et je l'ai coupée en pièces dont j'ai fait des envois dans toutes les terres de l'héritage d'Israël, parce qu'on a commis un forfait et une action infâme en Israël. Voilà que vous êtes tous ici, enfants d'Israël; ici même délibérez et décidez. Alors tout le peuple se leva comme un seul homme et dit: Tous tant que nous sommes, nous ne voulons ni retourner à nos tentes ni rentrer dans nos maisons. Et maintenant voici comment nous traiterons Gibea: le sort désignera ceux de nous qui marcheront contre elle. Et nous lèverons dix hommes sur cent dans toutes les Tribus d'Israël et cent sur mille et mille sur dix mille, pour procurer des vivres à la troupe afin que s'étant mise en marche, elle traite Gibea de Benjamin en raison exacte de l'action infâme commise en Israël. Tous les hommes d'Israël se rassemblèrent donc près de la ville unis comme un seul homme. Et les Tribus d'Israël députèrent à toutes les familles de Benjamin, pour dire: Qu'est-ce que ce crime qui s'est commis chez vous? Et maintenant livrez-nous les hommes dépravés de Gibea afin que nous les fassions mourir et que nous exterminions le crime du sein d'Israël. Mais les Benjaminites ne voulurent pas écouter la voix de leurs frères, les enfants d'Israël. Et les enfants de Benjamin vinrent de leurs villes se réunir à Gibea pour marcher au combat contre les enfants d'Israël. Et l'on fit ce jour-là passer à la revue vingt-six mille Benjaminites tirant l'épée sortis des villes, non compris les habitants de Gibea qui passèrent à la revue au nombre de sept cents hommes d'élite. Sur toute cette milice il y avait sept cents hommes d'élite inhabiles de la main droite; tous ils lançaient une pierre avec la fronde et ne manquaient pas le but d'un cheveu. Et les Israélites qui passèrent à la revue, étaient, sans Benjamin, quatre cent mille hommes tirant l'épée, tous gens de guerre. Et s'étant mis en marche ils montèrent à Béthel et consultèrent Dieu. Et les enfants d'Israël demandèrent: Lequel de nous marchera le premier au combat contre les enfants de Benjamin? Et l'Éternel dit: Juda marchera le premier. Là-dessus les enfants d'Israël se mirent en campagne le matin, et ils vinrent camper devant Gibea. Et les hommes d'Israël sortirent pour livrer bataille aux Benjaminites, et ils se rangèrent en bataille contre eux devant Gibea. Alors les Benjaminites firent une sortie de Gibea, et en ce jour tuèrent aux Israélites vingt-deux mille hommes qui jonchèrent le sol. Mais l'armée, les hommes d'Israël, prirent courage et reformèrent leur ligne dans le lieu même où le premier jour ils l'avaient formée. Et les enfants d'Israël montèrent [à Béthel] et pleurèrent devant l'Éternel jusqu'au soir, et ils consultèrent l'Éternel en disant: Dois-je engager de nouveau le combat avec les enfants de Benjamin, mon frère? Et l'Éternel dit: Attaque-les! Les enfants d'Israël s'avancèrent donc contre les enfants de Benjamin, le deuxième jour. Mais Benjamin sortit de Gibea à leur rencontre, le deuxième jour, et fit encore mordre la poussière à dix-huit mille hommes des enfants d'Israël, tous tirant l'épée. Alors tous les enfants d'Israël et tout le peuple montèrent et vinrent à Béthel, et pleurant ils s'assirent là devant l'Éternel, et ils jeûnèrent ce jour-là jusqu'au soir et offrirent à l'Éternel des holocaustes et des sacrifices pacifiques. Et les enfants d'Israël consultèrent l'Éternel (or à cette époque l'Arche de l'Alliance de Dieu était là; et Phinées, fils d'Eléazar, fils d'Aaron, était en charge devant Lui à cette époque) en disant: Dois-je derechef marcher au combat contre les enfants de Benjamin, mon frère, ou bien me désisterai-je? Et l'Éternel dit: Marchez, car demain je les livrerai entre vos mains. Alors Israël dressa une embuscade contre Gibea de tous les côtés. Et les enfants d'Israël marchèrent contre ceux de Benjamin le troisième jour, et ils prirent position devant Gibea cette fois comme les autres fois. Ensuite les enfants de Benjamin firent une sortie contre cette armée, et ils se laissèrent entraîner loin de la ville, et cette fois comme les autres fois ils se mirent à frapper et à tuer dans les rangs du peuple, sur les routes dont l'une mène à Béthel et l'autre à Gibea par la campagne, environ trente hommes d'Israël. Et les enfants de Benjamin disaient: Ils sont battus par nous, comme au début. Mais les enfants d'Israël disaient: Fuyons, afin de les attirer loin de la ville sur ces routes. Et tous les hommes d'Israël quittant leur position formèrent leur ligne à Baal-Thamar, et les Israélites embusqués s'élancèrent hors de leur retraite, de la steppe de Gibea. Et de devant Gibea s'avancèrent dix mille hommes d'élite de tout Israël, et l'action devint sérieuse. Or [les Benjaminites] ne se doutaient pas du désastre qu'ils allaient essuyer. Et l'Éternel battit Benjamin devant Israël; et les enfants d'Israël, dans cette journée, tuèrent à Benjamin vingt-cinq mille et cent hommes tous tirant l'épée. Les enfants de Benjamin voyaient déjà en déroute les enfants d'Israël qui cédaient le terrain aux Benjaminites, comptant sur l'embuscade qu'ils avaient dressée contre Gibea. Mais ces gens embusqués par un prompt mouvement assaillirent Gibea et l'occupèrent et frappèrent toute la ville avec le tranchant de l'épée. Or les hommes d'Israël étaient convenus avec les gens embusqués de ceci: «Faites en sorte qu'il s'élève de la ville un gros nuage de fumée.» C'est alors que dans la bataille les Israélites firent leur conversion, Benjamin commençant à tuer environ trente hommes à Israël et disant: Nul doute! ils sont battus par nous comme dans la première bataille. Cependant de la ville commençait à s'élever le nuage, une colonne de fumée; et les Benjaminites regardèrent derrière eux, et voilà que toute la ville en feu s'élevait vers le ciel. Et les Israélites ayant fait leur conversion, les hommes de Benjamin furent éperdus, car ils se voyaient sous le coup du désastre. Et tournant le dos aux Israélites ils prirent le chemin du désert; mais les combattants s'acharnèrent sur leurs traces, et massacrant ceux des villes dans les villes, cernant et poursuivant Benjamin, l'écrasant quand il s'arrêtait, et cela jusque vis-à-vis de Gibea du côté du soleil levant. Et ainsi périrent dix-huit mille hommes de Benjamin, tous braves guerriers. Et ayant tourné le dos, ils s'enfuirent dans le désert au rocher de Rimmon; mais les Israélites firent sur les routes une glanure de cinq mille hommes, et les poursuivirent jusqu'à Gédéon, et ils en tuèrent deux mille. Et la totalité des Benjaminites tués dans cette journée fut de vingt-cinq mille hommes tirant l'épée et tous braves guerriers. Et il y eut six cents hommes qui ayant tourné le dos s'enfuirent dans le désert au rocher de Rimmon et ils y demeurèrent quatre mois. Et les Israélites revinrent aux Benjaminites [restants], et ils les frappèrent avec le tranchant de l'épée depuis les hommes des villes jusqu'au bétail et à tout ce qui se trouva, ils incendièrent aussi toutes les villes qu'ils rencontrèrent. Or les hommes d'Israël avaient fait ce serment à Mitspa: Aucun de nous ne donnera sa fille en mariage à un Benjaminite. Et le peuple vint à Béthel où il resta jusqu'au soir en la présence de Dieu, et ils élevèrent leurs sanglots, et tout en pleurs firent une grande lamentation. Et ils disaient: Pourquoi faut-il, Éternel, Dieu d'Israël en Israël, qu'aujourd'hui toute une Tribu manque en Israël? Et le lendemain dès le matin le peuple fut debout, et ils bâtirent là un autel et offrirent des holocaustes et des sacrifices pacifiques. Et les enfants d'Israël dirent: Qui est-ce qui dans toutes les Tribus d'Israël ne s'est pas rendu à l'Assemblée auprès de l'Éternel? Car un grand serment a été prononcé contre celui qui ne se présenterait pas devant l'Éternel à Mitspa; on a dit: Il sera mis à mort. Et les enfants d'Israël s'affligèrent au sujet de Benjamin, leur frère, et dirent: Aujourd'hui donc une Tribu a été retranchée d'Israël! Que ferons-nous pour eux, les survivants, à l'égard des femmes? Car nous avons juré par l'Éternel de ne point leur donner de nos filles en mariage. Et ils dirent: Quels sont les seuls dans les Tribus d'Israël qui n'aient point paru devant l'Éternel à Mitspa? Et voici, de Jabès en Galaad personne ne s'était rendu à l'armée, à l'Assemblée. Et l'on fit passer le peuple à la revue, et voilà qu'il n'y avait aucun des habitants de Jabès en Galaad. Alors l'Assemblée y détacha douze mille hommes pris entre les braves, et on leur donna cet ordre: Allez et frappez les habitants de Jabès de Galaad avec le tranchant de l'épée, et les femmes et les enfants. Et voici comment vous les traiterez: vous dévouerez tous les mâles, et toute femme ayant connu la cohabitation d'un homme. Et ils trouvèrent parmi les habitants de Jabès en Galaad quatre cents jeunes filles vierges n'ayant pas connu la cohabitation d'un homme, et ils les amenèrent dans le camp à Silo qui est dans le pays de Canaan. Alors toute l'Assemblée s'adressa par députés aux Benjaminites retirés au rocher de Rimmon, et leur annonça la paix. Et dans ce temps les Benjaminites revinrent, et on leur donna les femmes qui avaient survécu aux femmes de Jabès en Galaad, mais ce nombre ne fut pas suffisant. Cependant le peuple s'affligeait au sujet de Benjamin, parce que l'Éternel avait fait une brèche dans les Tribus d'Israël. Et les Anciens de l'Assemblée dirent: Que pourrions-nous faire pour les survivants quant aux femmes? Car les femmes ont été exterminées de Benjamin. Et ils dirent: Que la propriété dévolue aux réchappés soit maintenue à Benjamin, afin qu'une Tribu ne soit pas rayée d'Israël. Cependant nous ne pouvons leur donner de nos filles en mariage, puisque les enfants d'Israël ont fait ce serment: Maudit soit celui qui mariera une fille en Benjamin. Et ils dirent: Voici, toutes les années il y a une fête de l'Éternel à Silo qui est au nord de Béthel, à l'orient de la route qui monte de Béthel à Sichem et au midi de Lebona. Et ils donnèrent cette instruction aux Benjaminites: Venez et vous mettez en embuscade dans les vignes, et regardez! et voici, lorsque les filles de Silo sortiront pour danser en chœur, sortez aussi des vignes, et ravissez chacun pour vous une femme parmi les filles de Silo, puis rentrez sur le territoire de Benjamin. Et si leurs pères ou leurs frères viennent nous prendre à partie, nous leur dirons: Accordez-les, à nous, de bon gré (car ils n'ont pas reçu chacun sa femme dans la guerre), puisque ce n'est pas vous qui les leur avez données; dans ce dernier cas vous seriez en faute. Et ainsi firent les enfants de Benjamin, et ils enlevèrent un nombre de femmes égal au leur, parmi les danseuses dont ils furent les ravisseurs, puis ils partirent et regagnèrent leur domaine, et ils bâtirent les villes et s'y établirent. Et en ce temps les enfants d'Israël s'en allèrent de là chacun dans sa Tribu et dans sa famille, se rendant chacun dans sa propriété. En ce temps-là il n'y avait pas de roi en Israël et chacun faisait ce qui lui semblait bon. Et à l'époque du régime des juges il survint une famine dans le pays. Et un homme de Bethléhem de Juda émigra pour établir son séjour en Moabie, lui, sa femme et ses deux fils. Or le nom de cet homme était Elimélech, et le nom de sa femme, Noomi, et le nom de ses deux fils, Mahlon et Chilion, Ephratites de Bethléhem de Juda. Et arrivés en Moabie, ils s'y fixèrent. Cependant Elimélech, mari de Noomi, vint à mourir, et elle resta avec ses deux fils. Et ils épousèrent des femmes Moabites qui se nommaient, l'une, Orpa, l'autre Ruth, et ils demeurèrent là près de dix ans. Puis Mahlon et Chilion moururent tous deux aussi, et la femme survécut à ses deux fils et à son mari. Alors elle se disposa avec ses deux brus à revenir de Moabie, parce qu'en Moabie elle avait appris que l'Éternel avait visité son peuple pour lui donner du pain. Elle quitta donc le lieu où elle avait vécu, et ses deux brus avec elle, et elles se mirent en chemin pour retourner au pays de Juda. Alors Noomi dit à ses deux brus: Allez, retournez chacune dans la maison de sa mère! Que l'Éternel agisse envers vous avec amour, comme vous l'avez fait envers les décédés et envers moi! Que l'Éternel vous donne de trouver le repos chacune dans la maison d'un époux! Et elle les embrassa. Alors elles élevèrent leur voix et pleurèrent; et elles lui dirent: Non! nous irons avec toi rejoindre ton peuple. Et Noomi dit: Retournez donc, mes filles! Pourquoi viendriez-vous avec moi? Ai-je encore dans mon sein des fils qui puissent devenir pour vous des époux? Retournez, mes filles, allez! Car je suis trop vieille pour être à un mari. Quand je penserais: Il y a lieu pour moi d'espérer; quand cette nuit même je me trouverais mariée, bien plus, quand j'enfanterais des fils, voudriez-vous pour cela attendre qu'ils aient grandi, et vous séquestrer pour ne point vous marier? Oh! non! mes filles! j'ai plus d'amertumes que vous, car la main de l'Éternel a frappé sur moi. Et elles élevèrent leur voix et se remirent à pleurer. Alors Orpa donna le baiser à sa belle-mère, mais Ruth s'attacha à elle. Et [Noomi] dit: Voilà que ta belle-sœur est allée retrouver son peuple et son Dieu: suis ta belle-sœur et t'en retourne. Mais Ruth dit: Ne me presse pas de te quitter, de renoncer à te suivre! non! où tu iras, j'irai, où tu coucheras, je coucherai; ton peuple est mon peuple, et ton Dieu mon Dieu : où tu mourras, je veux mourir, et là trouver ma sépulture; si non, que l'Éternel m'inflige ceci et plus encore! c'est la mort qui mettra une barrière entre moi et toi. Et la voyant fermement résolue à l'accompagner, Noomi renonça à la contrarier. Elles firent donc le voyage à elles deux jusqu'à leur arrivée à Bethléhem. Et à leur entrée dans Bethléhem, toute la ville s'émut à leur occasion, et les femmes disaient: Est-ce Noomi? Et elle leur répondit: Ne m'appelez pas Noomi ( ma suavité )! appelez-moi Mara ( amertume ), car le Tout-Puissant m'a affligée de bien des amertumes. Pourvue je suis partie et l'Éternel me ramène dénuée. Pourquoi m'appeler Noomi, quand l'Éternel se prononce contre moi et que le Tout-Puissant m'a rendue malheureuse? Ainsi revint Noomi accompagnée de Ruth, la Moabite, sa bru, qui avait quitté les champs de Moab; or elles arrivaient à Bethléhem au début de la moisson des orges. Et Noomi avait du côté de son mari un parent, grand homme de bien, de la famille d'Elimélech, et il se nommait Boaz. Et Ruth, la Moabite, dit à Noomi: Laisse-moi donc aller au champ glaner des épis à la suite de celui aux yeux de qui je trouverai grâce! Et elle lui dit: Va, ma fille. Et elle alla, et elle vint et glana dans le champ à la suite des moissonneurs. Et fortuitement il se trouva que c'était une pièce de terre de Boaz qui était de la famille d'Elimélech. Et voilà que Boaz vint de Bethléhem; et il dit aux moissonneurs: Que l'Éternel soit avec vous! Et ils lui dirent: Que l'Éternel te bénisse! Et Boaz dit à son valet préposé sur les moissonneurs: A qui est cette jeune personne? Et le valet préposé sur les moissonneurs répondit et dit: C'est une jeune Moabite revenue de Moabie avec Noomi; et elle m'a dit: Permets-moi de glaner et de ramasser des épis près des javelles à la suite des moissonneurs! et elle est venue et a été assidue depuis le matin jusqu'à présent, sauf un court moment de repos qu'elle a pris sous le couvert. Et Boaz dit à Ruth: Entends-tu, ma fille! Ne va pas glaner dans un autre champ, et ne t'en va pas d'ici et joins-toi à mes servantes; aie les yeux sur le champ qu'on moissonne, et suis-les. Voici, j'ai défendu aux valets de toucher à toi. Et, si tu as soif, va aux cruches et bois de ce que puiseront les valets. Alors Ruth tombant à ses pieds et s'inclinant jusqu'à terre lui dit: Comment ai-je trouvé grâce à tes yeux pour que tu me traites comme une connaissance, et je suis une étrangère? Et Boaz répondit et lui dit: On m'a raconté tout ce que tu as fait pour ta belle-mère après la mort de ton mari, et comment tu as quitté ton père et ta mère et le pays de ta naissance pour venir chez un peuple que tu ne connaissais ni d'hier, ni d'avant-hier. Que l'Éternel te rende ce que tu as fait et qu'une parfaite récompense te soit accordée par l'Éternel, Dieu d'Israël, sous les ailes de qui tu es venue te réfugier! Et elle dit: Puissé-je trouver grâce à tes yeux, mon Seigneur! Car tu m'as consolée et tu as parlé au cœur de ta servante, et pourtant je ne suis pas comme l'une de tes servantes. Et au moment du repas Boaz lui dit: Approche et mange de ce pain, et trempe ta mouillette dans le vinaigre. Alors elle s'assit à côté des moissonneurs, et il lui présenta du grain rôti et elle mangea et se rassasia et en garda des restes. Et elle se leva pour glaner. Alors Boaz donna cet ordre à ses valets: Elle glanera même entre les javelles, et vous ne lui ferez point affront. Et pour elle des faisceaux vous extrairez aussi quelque chose que vous négligerez afin qu'elle le recueille, et vous ne la gronderez point. Et elle glana dans le champ jusqu'au soir, et elle égrena sa glane, et il y eut environ un épha d'orge. Et elle l'emporta et vint à la ville, et sa belle-mère vit ce qu'elle avait glané; et Ruth ayant sorti ce qu'elle avait réservé de son repas, le lui donna. Alors sa belle-mère lui dit: Où as-tu glané aujourd'hui? D'où vient ce fruit de ton travail? béni soit celui qui a pris intérêt à toi! Et elle indiqua à sa belle-mère celui chez qui elle avait travaillé, et dit: Le nom de l'homme chez qui j'ai travaillé aujourd'hui est Boaz. Alors Noomi dit à sa bru: Béni soit-il par l'Éternel qui ne s'est point désisté de son amour envers les vivants et envers les décédés! Et Noomi lui dit: Cet homme est notre parent, un de nos proches, ayant envers nous le droit et le devoir lignager. Et Ruth, la Moabite, dit: Il m'a dit encore: Joins-toi à mes gens jusqu'à ce qu'ils aient achevé toute ma moisson. Et Noomi dit à Ruth, sa bru: Il est bon, ma fille, que pour sortir tu accompagnes ses servantes, afin qu'on ne te rencontre pas dans un autre champ. Elle se joignit donc aux servantes de Boaz pour glaner jusqu'à la fin de la moisson des orges et de celle du froment. Et elle habitait chez sa belle-mère. Et Noomi, sa belle-mère, lui dit: Ma fille, ne dois-je pas chercher pour toi un établissement qui te rende heureuse? Eh bien! Boaz dont tu as accompagné les filles, n'est-il pas notre parent? Voici, il vanne cette nuit l'orge sur l'aire; baigne-toi donc, oins-toi, et te couvre de ta mante, et descends à l'aire. Reste ignorée de lui jusqu'à ce qu'il ait fini de manger et de boire. Et lorsqu'il se couchera, remarque le lieu où il se couche; puis va, relève la couverture de ses pieds, et couche-toi: or lui-même il t'indiquera ce que tu as à faire. Et elle lui répondit: Tout ce que tu m'as dit, je le ferai. Elle descendit donc à l'aire et s'y prit en tous points comme sa belle-mère l'avait prescrit. Et lorsque Boaz eut mangé et bu et qu'il eut le cœur gai, il vint se coucher au bout du monceau des gerbes. Alors elle arriva doucement, et elle releva la couverture de ses pieds, puis elle se coucha. Et à minuit il eut une frayeur, et il se pencha en avant, et voilà qu'une femme était couchée à ses pieds. Et il dit: Qui es-tu? Et elle dit: Je suis Ruth, ta servante; et étends ton aile sur ta servante, car tu as le droit et le devoir lignager. Et il dit: Sois bénie par l'Éternel, ma fille! car tu montres mieux ton amour en dernier lieu que tu ne l'as déjà fait en premier lieu, car tu ne vises pas aux jeunes hommes, soit pauvres, soit riches. Dès lors, ma fille, sois sans crainte! tout ce que tu as dit, je le ferai pour toi, car toute la Porte de mon peuple sait que tu es une femme de bien. Et maintenant, quoiqu'il soit vrai que je suis lié par le devoir lignager, tu as cependant un parent lignager plus proche que moi. Laisse passer la nuit; et dès le matin, s'il veut user de son droit, bien, qu'il en use; mais s'il ne se soucie pas de te réclamer, je te réclamerai, moi, Vive l'Éternel! Reste couchée jusqu'au matin. Elle demeura donc couchée à ses pieds jusqu'au matin. Puis elle se leva avant que deux personnes pussent se reconnaître l'une l'autre. Et il dit: Il ne faut pas qu'on sache que la femme est venue sur l'aire. Et il dit: Donne le manteau que tu as sur toi et tiens-le. Et elle le tint et il mesura six boisseaux d'orge, et il l'en chargea puis il revint à la ville. Et lorsqu'elle arriva chez sa belle-mère, celle-ci dit: Qui es-tu, ma fille? Et Ruth lui raconta tout ce que l'homme avait fait pour elle. Et elle dit: Il m'a donné ces six boisseaux d'orge; car il disait: Tu ne dois pas te présenter sans rien chez ta belle-mère. Et celle-ci dit: Attends, ma fille, de voir l'issue qu'aura la chose. Car cet homme n'aura pas de repos qu'il n'ait terminé l'affaire aujourd'hui. Et Boaz se rendit à la Porte, et il y prit séance. El voilà que vint à passer le parent lignager dont Boaz avait parlé; alors il dit: Toi, un tel, viens ici et y prends séance. Et il tira de côté et y prit séance. Et Boaz fit choix de dix hommes parmi les Anciens de la ville et dit: Prenez séance. Et ils prirent séance. Et il dit au parent lignager: La pièce de terre appartenant à notre frère Elimélech est mise en vente par Noomi revenue de Moabie. Et je me suis dit: Je veux t'en donner avis et te dire: Fais-en l'acquisition devant l'assistance et devant les Anciens de mon peuple; si tu veux user du droit de retrait, fais le retrait; si tu ne veux pas, déclare-le-moi, pour que je sois au fait. Car hors toi il n'y a personne pour faire le retrait, et je viens après toi. Et l'autre dit: Je veux faire le retrait. Et Boaz dit: En achetant le champ des mains de Noomi, et de Ruth, la Moabite, femme du décédé, tu l'achètes à la condition de faire revivre le nom du décédé sur son héritage. Sur ce le parent lignager dit: Dans ce cas je ne puis exercer mon droit sans ruiner mon héritage. Use à ton profit de mon droit de retrait! car je ne puis faire le retrait. Or voici ce qui se pratiquait jadis en Israël, lors d'un retrait ou d'une mutation, pour ratifier toute transaction: l'une des parties ôtait sa sandale et la donnait à l'autre: telle était la coutume en Israël. Le parent lignager dit donc à Boaz: Fais l'achat pour toi! et il ôta sa sandale. Et Boaz dit aux Anciens et à tout le peuple: Aujourd'hui vous êtes témoins que j'ai acquis par transmission, de Noomi tout ce qui appartenait à Elimélech, à Chilion et à Mahlon, et que j'ai aussi acquis comme ma femme Ruth, la Moabite, femme de Mahlon, pour faire revivre le nom du décédé sur son héritage afin que le nom du décédé ne soit pas extirpé de la souche de ses frères, et de la Porte de sa cité. Soyez-en témoins aujourd'hui! Et tout le peuple présent dans la Porte et les Anciens dirent: Nous en sommes témoins! Que l'Éternel rende la femme qui entre dans ta maison, pareille à Rachel et à Léa qui toutes deux ont élevé la maison d'Israël! Prospère en Ephratha et fais-toi un nom en Bethléhem! Et que ta maison soit égalée à la maison de Pérets que Thamar enfanta à Juda, par la postérité que l'Éternel te fera naître de cette jeune femme! C'est ainsi que Boaz épousa Ruth; et elle devint sa femme, et il s'approcha d'elle. Et l'Éternel lui accorda une grossesse, et elle enfanta un fils. Alors les femmes dirent à Noomi: Béni soit l'Éternel qui en ce jour ne t'a pas laissée sans te donner un réparateur; et que son nom soit prononcé en Israël! Il sera un réconfort pour ton âme, et un appui pour ta vieillesse. Car ta bru qui t'aime, l'a enfanté, elle qui pour toi vaut mieux que sept fils! Et Noomi prit l'enfant, et le plaça sur son sein; et elle fut sa garde soigneuse. Et les voisines lui donnèrent un nom et dirent: Un fils est né à Noomi! Et elles l'appelèrent du nom d'Obed; c'est lui qui fut le père d'Isaï, père de David. Et voici la généalogie de Pérets : Pérets engendra Hetsron; et Hetsron engendra Ram; et Ram engendra Amminadab; et Amminadab engendra Nahesson; et Nahesson engendra Salmon; et Salmon engendra Boaz; et Boaz engendra Obed; et Obed engendra Isaï; et Isaï engendra David. Et il y avait un homme de Ramathaïm-Tsophim, des monts d'Ephraïm, nommé Elkana, fils de Jeroham, fils d'Elihu, fils de Thobu, fils de Tsouph: c'était un Ephratite. Et il avait deux femmes nommées, l'une Hanna, la seconde Peninna; et Peninna avait des enfants, mais Hanna était sans enfants. Et chaque année depuis sa ville cet homme faisait le pèlerinage pour offrir ses adorations et ses sacrifices à l'Éternel des armées dans Silo. Or là se trouvaient les deux fils d'Eli, Hophni et Phinées, Prêtres de l'Éternel. Et le jour où Elkana faisait son sacrifice, il en donnait des parts à Peninna, sa femme, et à tous les fils et filles de celle-ci, mais à Hanna il donnait une double part, car il aimait Hanna, mais l'Éternel l'avait frappée de stérilité. Et sa rivale la mortifiait jusqu'à l'aigrir dans le but de l'irriter parce que l'Éternel l'avait frappée de stérilité. C'est ainsi qu'il faisait d'année en année toutes les fois que [Hanna] se rendait à la maison de l'Éternel, et c'est ainsi que Peninna la mortifiait; et elle pleurait et ne mangeait point. Alors Elkana, son mari, lui disait: Hanna, pourquoi pleures-tu et ne manges-tu pas? et pourquoi ton cœur s'attriste-t-il? Ne suis-je pas pour toi plus que dix fils? Et Hanna se leva, après qu'on eut mangé et bu à Silo. Or le Prêtre Eli était assis sur son siège à côté de la Porte du Temple de l'Éternel. Et elle avait l'amertume dans le cœur, et elle implorait l'Éternel, et était toute en larmes. Et elle prononça un vœu en ces termes: Éternel des armées, si tu veux prendre en considération la misère de ta servante, et te souvenir de moi, et ne point oublier ta servante, et donner à ta servante une postérité mâle, alors j'en ferai don à l'Éternel tout le temps de sa vie, et jamais rasoir ne passera sur sa tête. Et comme elle prolongeait sa prière devant l'Éternel, Eli observa sa bouche. Or Hanna parlait mentalement, ne remuant que les lèvres, mais sa voix ne se faisait pas entendre; et Eli la crut ivre. Et Eli lui dit: Jusques à quand montreras-tu ton ivresse? dissipe le vin qui te maîtrise? Et Hanna répondit et dit: Non, mon Seigneur! je suis une femme qui souffre intérieurement, et je n'ai bu ni vin ni cervoise, mais j'épanchais mon cœur devant l'Éternel. Ne mets pas ta servante au rang des femmes viles; c'est sous le poids de ma pensée et de mon chagrin que j'ai parlé jusqu'ici. Et Eli répondit et dit: Va en paix! et que le Dieu d'Israël t'accorde la requête que tu lui as adressée. Et elle dit: Puisse ta servante trouver grâce à tes yeux! Là-dessus elle suivit sa route, et elle mangea, et elle n'eut plus le même air. Et s'étant levés dès le matin, et avant présenté leurs adorations à l'Éternel, ils s'en retournèrent et revinrent chez eux à Rama. Et Elkana connut Hanna, sa femme, et l'Éternel se ressouvint d'elle. Et dans le courant de l'année Hanna devint enceinte et enfanta un fils, et elle lui donna le nom de Samuel ( L'Éternel exauce ), car [dit-elle] je l'ai sollicité de l'Éternel. Et le mari, Elkana, fit le pèlerinage avec toute sa maison pour offrir le sacrifice annuel, et accomplir son vœu; mais Hanna ne le fit pas; car elle dit à son mari: Lorsque l'enfant sera sevré, je le mènerai pour qu'il soit présenté à l'Éternel, et qu'il reste là pour toujours. Et Elkana, son mari, lui dit: Fais ce qui te semblera bon, et attends que tu l'aies sevré. Seulement que l'Éternel mette à effet sa parole! Sa femme resta donc et elle allaita son fils jusqu'au sevrage. Et quand elle l'eut sevré, elle l'amena avec elle, avec trois taureaux, et un épha de farine et une outre de vin, et elle l'introduisit dans la maison de l'Éternel à Silo. Or l'enfant était encore petit. Et ils égorgèrent le taureau, et amenèrent l'enfant à Eli. Et Hanna dit: Pardonne, mon Seigneur! par ta vie, mon Seigneur! je suis cette femme qui me tenais ici debout près de toi adressant ma prière à l'Éternel. C'est pour l'enfant ici présent que je le suppliais, et l'Éternel m'a accordé la requête que je lui présentais. A mon tour je veux le donner en prêt à l'Éternel: qu'il reste toute sa vie prêté à l'Éternel. Et ils rendirent là leurs adorations à l'Éternel. Et Hanna fit une prière et dit: L'Éternel a transporté mon cœur, l'Éternel a relevé mon front; ma bouche s'ouvre contre mes ennemis, car je me réjouis de Ton secours. Nul n'est saint comme l'Éternel; car nul n'est sinon Toi, et il n'est point de rocher comme notre Dieu. Ne multipliez pas les superbes propos, et que votre bouche n'exprime pas l'arrogance! Car l'Éternel est un Dieu qui connaît, et par Lui les actions sont pesées. Les arcs des héros sont brisés, et ceux qui chancellent se ceignent de vigueur; ceux qui se rassasiaient se louent pour du pain et les affamés prennent du relâche; la stérile même sept fois enfante, et celle qui a nombre de fils, est languissante. L'Éternel donne et la mort et la vie, précipite aux Enfers et en ramène; rend pauvre et rend riche, Il abaisse et Il élève, de la poudre Il relève les petits, de la fange Il retire l'indigent, pour le faire asseoir à côté des princes, Il lui adjuge un siège d'honneur. Car à l'Éternel sont les colonnes de la terre, sur elles il fait reposer le monde. L'Éternel a sous sa garde les pas de ses fidèles, mais les impies périssent dans les ténèbres; car ce n'est pas la force qui fait triompher l'homme. L'Éternel! ses ennemis sont terrifiés, sur eux du ciel l'Éternel tonne. Il juge les extrémités de la terre, et Il donne force à son Roi, et Il tient élevé le front de son Oint. Et Elkana s'en alla à Rama dans sa maison, tandis que l'enfant resta au service de l'Éternel sous les yeux du Prêtre Eli. Or les fils d'Eli étaient de mauvais hommes, ils ne connaissaient pas l'Éternel. Et voici quelle était la manière de faire des Prêtres à l'égard du peuple: toutes les fois que quelqu'un offrait un sacrifice, le valet du Prêtre arrivait au moment de la cuisson de la viande, une fourchette en trident à la main, et il piquait dans la chaudière ou dans la marmite, ou dans la poële, ou dans le pot à bouillir, et le Prêtre en prenait tout ce qu'amenait la fourchette; ainsi procédaient-ils envers tous les Israélites venant là, à Silo. Même avant qu'on fit fumer la graisse le valet du Prêtre arrivait et disait au sacrifiant: Donne pour le Prêtre de la viande à rôtir, car il ne recevra pas de toi de la viande bouillie, mais seulement de la viande fraîche. Et si l'homme lui disait: On va faire fumer la graisse; alors sers-toi au gré de tes désirs! le valet répondait: Nullement! donne sur-le-champ, sinon je prends de force. Et le péché de ces jeunes gens fut très grand aux yeux de l'Éternel, parce que ces gens-là méprisaient l'oblation de l'Éternel. Cependant Samuel faisait le service devant l'Éternel, comme servant, et il portait un éphod de lin. Et sa mère lui faisait un petit manteau qu'elle lui apportait chaque année, lorsqu'elle venait avec son mari offrir le sacrifice annuel. Et Eli bénit Elkana et sa femme et dit: Que l'Éternel te fasse naître de cette femme une famille en échange du prêt qu'elle a fait à l'Éternel. Et ils regagnèrent leur logis. Et quand l'Éternel jeta la vue sur Hanna, elle devint enceinte et elle enfanta encore trois fils et deux filles. Et le jeune Samuel croissait auprès de l'Éternel. Or Eli était fort âgé et il apprit comment ses fils traitaient tous les Israélites, et comment ils couchaient avec les femmes qui étaient de service à l'entrée de la Tente du Rendez-vous. Et il leur parla ainsi: Pourquoi vous conduisez-vous comme on le dit? car de tout ce peuple j'apprends de vous des choses fâcheuses. Non! mes enfants; les bruits que j'entends ne sont pas favorables: vous fourvoyez le peuple de l'Éternel. Qu'un homme pèche contre un homme, on peut prier Dieu pour lui; mais si un homme pèche contre l'Éternel, qui intercédera pour lui? Mais ils n'écoutèrent point la voix de leur père, car l'Éternel avait résolu de les faire mourir. Cependant le jeune Samuel continuait de grandir et de plaire et à l'Éternel et aux hommes. Et un homme de Dieu vint trouver Eli et lui dit: Ainsi parle l'Éternel: Me suis-je bien révélé à la maison de ton père lorsqu'ils étaient en Egypte appartenant à la maison de Pharaon, et que je l'ai choisie à l'exclusion de toutes les Tribus d'Israël pour exercer de ma part le sacerdoce, pour monter à mon Autel, pour brûler l'encens, pour porter l'éphod devant moi, et que j'ai donné à la maison de ton père tous les sacrifices ignés des enfants d'Israël? Pourquoi foulez-vous aux pieds mes sacrifices et mes offrandes que j'ai ordonnées dans ma Résidence? Et tu estimes tes fils plus que moi, pour vous engraisser des prémices de toutes les offrandes d'Israël, mon peuple. C'est pourquoi l'Éternel, Dieu d'Israël, le déclare: J'ai dit ta maison et la maison de ton père fonctionneront devant moi éternellement. Mais à présent voici ce que l'Éternel prononce: Je ne veux plus qu'il en soit ainsi. Car j'honore ceux qui m'honorent, mais ceux qui me méprisent, seront avilis. Voici le temps arrivera où je trancherai ton bras et le bras de la maison de ton père de sorte qu'il n'y ait plus de vieillard dans ta maison. Et tu verras un rival dans la Résidence, tant que [l'Éternel] sera le bienfaiteur d'Israël; et dans ta maison il n'y aura plus jamais de vieillard. Mais des alentours de mon autel je ne retrancherai pas l'un des tiens, afin de consumer tes yeux et de faire languir ton âme; et tous les rejetons de ta maison mourront dans l'âge viril. Et tu auras pour signe ce qui arrivera à tes deux fils, Hophni et Phinées: ils mourront l'un et l'autre le même jour. Et je me susciterai, un Prêtre fidèle; il se réglera d'après ce qui est dans mon cœur et dans mon âme, et je lui édifierai une maison durable et il marchera devant mon Oint à perpétuité. Et tout ce qui restera de ta maison viendra se prosterner devant lui pour obtenir une menue pièce d'argent et une galette de pain et dira: Attache-moi donc à l'un des sacerdoces pour que j'aie un morceau de pain à manger. Or le jeune Samuel faisait son service devant l'Éternel sous les yeux d'Eli. Et la parole de l'Éternel était rare en ce temps-là; les visions n'étaient pas fréquentes. Et comme dans ce temps Eli était alité en son lieu, (or ses yeux commençaient à être ternes, il ne pouvait voir), la lampe de Dieu n'était pas encore éteinte, et Samuel était couché dans le Temple de l'Éternel, place de l'Arche de Dieu; alors l'Éternel appela Samuel. Et il répondit: Me voici! Puis il courut vers Eli et dit: Me voici! car tu m'as appelé. Et Eli dit: Je ne t'ai pas appelé; retourne et te couche. Et il alla et se coucha. Et derechef l'Éternel appela encore Samuel. Et Samuel se leva et alla vers Eli et dit: Me voici! car tu m'as appelé. Et Eli dit: Je ne t'ai point appelé, mon fils; retourne et te couche. Or Samuel ne connaissait pas encore l'Éternel, et la parole de l'Éternel ne lui avait pas encore été révélée. Et de nouveau l'Éternel appela Samuel pour la troisième fois. Et Samuel se leva et alla vers Eli et dit: Me voici! car tu m'as appelé. Alors Eli comprit que l'Éternel appelait l'enfant, et Eli dit à Samuel: Va et te couche, et si l'on t'appelle, tu diras: Parle, Éternel, car ton serviteur écoute. Et Samuel alla et se coucha en son lieu. Alors l'Éternel vint et se présenta et appela cette fois comme les autres fois: Samuel! Samuel! Et Samuel dit: Parle, car ton serviteur écoute. Et l'Éternel dit à Samuel: Voici, je vais opérer en Israël une chose telle, que à quiconque l'apprendra, les deux oreilles lui retentiront. En ce jour-là j'accomplirai sur Eli tout ce que j'ai prononcé; je commencerai et j'achèverai. Car je lui ai annoncé que je condamne sa maison à perpétuité parcequ'il a été criminel en ce que sachant que ses fils attiraient sur Dieu le mépris, il ne les a pas contenus. Dès-là je fais à la maison d'Eli ce serment: Le crime de la maison d'Eli ne sera expié ni par victime, ni par offrande en aucun temps. Et Samuel fut couché jusqu'au matin; alors il ouvrit les portes de la maison de l'Éternel. Mais Samuel craignait de raconter la vision à Eli. Cependant Eli appela Samuel et dit: Samuel, mon fils! Et il répondit: Me voici! Et Eli dit: Quelle est la parole qu'Il t'a adressée? Ne me cèle rien! Que Dieu te le rende et plus encore, si tu me caches rien de tout ce qu'Il t'a dit! Alors Samuel lui rapporta tous les détails, sans lui rien celer. Et Eli dit: C'est l'Éternel! qu'il fasse ce qui lui semblera bon! Et Samuel grandissait et l'Éternel était avec lui, et ne laissait tomber à terre aucune de ses paroles. Et de Dan à Béerséba tout Israël reconnut que Samuel était accrédité comme prophète. Et l'Éternel continua d'apparaître à Silo par la parole de l'Éternel; car l'Éternel se révélait à Samuel à Silo par la parole de l'Éternel. Et la parole de Samuel s'étendait à tout Israël. Et les Israélites sortirent à la rencontre des Philistins pour livrer bataille, et ils campèrent près d'Ebenézer; et les Philistins campèrent à Aphek. Et les Philistins formèrent leurs lignes vis-à-vis des Israélites, et le combat s'engagea, et les Israélites furent défaits par les Philistins qui, en bataille rangée, leur tuèrent dans la plaine environ quatre mille hommes. Et le peuple étant rentré dans le camp, les Anciens d'Israël dirent: Pourquoi l'Éternel nous a-t-Il aujourd'hui laissé recevoir ce coup des Philistins? Allons nous chercher à Silo l'Arche de l'alliance de l'Éternel, afin qu'amenée au milieu de nous elle nous sauve des mains de nos ennemis! Le peuple députa donc à Silo, et l'on en ramena l'Arche d'alliance de l'Éternel des armées trônant sur les Chérubins; or les deux fils d'Elie, Hophni et Phinées étaient là accompagnant l'Arche d'alliance de Dieu. Et à l'arrivée de l'Arche d'alliance de l'Éternel dans le camp, tous les Israélites applaudirent à grands cris à ébranler la terre. Et les Philistins entendant retentir ces acclamations dirent: Qu'est-ce que ces grandes acclamations qui retentissent dans le camp des Hébreux? Et ayant eu connaissance de l'arrivée de l'Arche de l'Éternel dans le camp, les Philistins eurent peur, car ils dirent: Dieu est venu au camp! et ils ajoutèrent: Malheur à nous! car ni hier ni avant-hier les choses n'ont été telles, malheur à nous! qui nous arrachera des mains de ce Dieu très puissant? C'est ce Dieu qui frappa les Egyptiens de tous les fléaux dans le désert. Ramassez vos forces et soyez hommes, Philistins, pour ne pas être asservis aux Hébreux comme ils vous ont été asservis! soyez donc hommes et combattez! Et les Philistins livrèrent le combat, et les Israélites furent défaits et s'enfuirent chacun dans leurs tentes, et la déroute fut fort grande, et Israël perdit trente mille fantassins. Et l'Arche de Dieu fut prise et les deux fils d'Eli, Hophni et Phinées périrent. Alors un homme de Benjamin partit à la course du champ de bataille et parvint à Silo le jour même, les habits déchirés, et la tête couverte de poussière. Et lorsqu'il arriva, voilà que Eli était assis sur son siège, regardant du côté de la route, car son cœur était inquiet de l'Arche de Dieu, et lorsque l'homme vint apporter la nouvelle dans la ville, toute la ville poussa des cris. Et à l'ouïe de ces cris Eli dit: Que signifie celte rumeur! Et aussitôt l'homme vint informer Eli. Or Eli était âgé de quatre-vingt-dix-huit ans, et il avait l'œil fixe et ne pouvait voir. Et l'homme dit à Eli: J'arrive du champ de bataille aujourd'hui. Et Eli dit: Qu'a été l'affaire mon fils? Et le courrier répondit et dit: Israël a fui devant les Philistins, et de plus la déroute a été grande dans le peuple, et sont aussi morts tes deux fils Hophni et Phinées, et l'Arche de Dieu est prise. Et quand il fit mention de l'Arche de Dieu, Eli tomba de son siège à la renverse vers le côté de la porte et se rompit la nuque et mourut, car l'homme était vieux et appesanti. Or il avait été quarante ans Juge d'Israël. Et sa bru, femme de Phinées, était enceinte, près de son terme. Et en apprenant la nouvelle de la prise de l'Arche de Dieu, et de la mort de son beau-frère et de son mari, elle se baissa et accoucha, car les maux la surprirent. Et comme elle se mourait, et que celles qui l'assistaient dirent: Ne crains point, car tu as enfanté un fils! elle ne répondit point, et ne prit pas garde. Et elle nomma l'enfant Icabod ( sans gloire ), et elle dit: «La gloire a émigré d'Israël!» à cause de la prise de l'Arche et en vue de son beau-frère et de son mari; c'est pourquoi elle dit: «La gloire a émigré d'Israël, car l'Arche de Dieu est prise.» Les Philistins ayant donc pris l'Arche de Dieu la transférèrent d'Ebenézer à Asdod. Et les Philistins ayant pris l'Arche de Dieu l'introduisirent dans le temple de Dagon, et la placèrent à côté de Dagon. Et quand le lendemain matin les Asdodéens se levèrent, voilà que Dagon était étendu la face contre terre devant l'Arche de l'Éternel. Et ils prirent Dagon et le remirent en place. Et lorsque le lendemain matin ils se levèrent, voilà que Dagon était gisant la face contre terre devant l'Arche de l'Éternel, et la tête de Dagon et ses deux mains étaient en tronçons sur le seuil, il ne restait de lui que la partie poisson. (C'est pourquoi les prêtres de Dagon et tous ceux qui entrent dans le temple de Dagon ne posent point le pied sur le seuil de Dagon à Asdod jusqu'aujourd'hui). Et la main de l'Éternel s'appesantit sur les Asdodéens, et Il fit des ravages chez eux et les affligea de bubons, Asdod et son territoire. Et les gens d'Asdod voyant qu'il en était ainsi, dirent: il ne faut pas que l'Arche du Dieu d'Israël reste chez nous, car Sa main a été rigoureuse pour nous et pour Dagon, notre Dieu. Alors par des envoyés ils convoquèrent chez eux tous les princes des Philistins, et ils dirent: Que ferons-nous de l'Arche du Dieu d'Israël? Et il fut dit: Que l'Arche du Dieu d'Israël soit transférée à Gath. Et on fit la translation de l'Arche du Dieu d'Israël. Et après qu'elle eut été transférée, la main de l'Éternel se fit sentir à la ville; il y eut très grande perturbation, et Il frappa les gens de la ville du petit au grand, et ils eurent une éruption de bubons. Alors ils dirigèrent l'Arche de Dieu vers Ekron. Et lorsque l'Arche de Dieu entra dans Ekron, les Ekronites se récrièrent et dirent: Ils transfèrent chez nous l'Arche du Dieu d'Israël pour nous tuer, nous et notre peuple! Puis par des députés ils convoquèrent tous les princes des Philistins; et ils dirent: Renvoyez l'Arche du Dieu d'Israël, et qu'elle retourne en son lieu pour qu'elle ne nous tue pas, nous et notre peuple. Car il y avait dans toute la ville une rumeur de mort; et la main de Dieu s'y faisait gravement sentir. Et les gens qui ne mouraient pas, étaient affligés de bubons, et les cris de la ville en détresse montaient vers le ciel. Et l'Arche de l'Éternel fut sept mois dans le pays des Philistins. Et les Philistins mandèrent les prêtres et les devins, et ils dirent: Que ferons-nous de l'Arche de l'Éternel? Indiquez-nous avec quoi nous devons la renvoyer dans son lieu? Et ils répondirent: Si vous voulez renvoyer l'Arche du Dieu d'Israël, il ne faut pas la renvoyer sans rien, mais Lui payer une amende expiatoire: alors vous pourrez guérir et savoir pourquoi sa main n'a pas cessé de peser sur vous. Et ils dirent: Quelle est l'amende que nous avons à Lui payer? Et ils reprirent: A raison du nombre des Princes des Philistins cinq bubons d'or et cinq souris d'or; car la plaie est une pour eux tous et pour vos Princes. Faites donc des effigies de vos bubons et des effigies de vos souris qui ravagent le pays et donnez gloire au Dieu d'Israël: peut-être aura-t-Il une main plus légère pour vous et pour votre dieu et pour votre pays. Et pourquoi endurciriez-vous votre cœur, comme les Egyptiens et Pharaon endurcirent leur cœur? Après qu'il eut achevé Ses vengeances sur eux, ne leur permirent-ils pas de partir? A l'œuvre donc! procurez-vous et faites un chariot neuf et deux vaches qui allaitent et qui n'aient pas porté le joug et attelez les vaches au chariot et ôtez-leur leurs veaux que vous ramènerez à l'étable. Et prenez l'Arche de l'Éternel et placez-la sur le chariot, et les ouvrages par lesquels vous Lui payez l'amende expiatoire, mettez-les dans une cassette à côté; puis laissez-la partir et regardez! Si elle se dirige vers Sa frontière en montant à Beth-Sémès, c'est Lui qui nous a fait ce grand mal; sinon nous saurons que ce n'est pas Sa main qui nous a frappés: c'est pour nous un événement fortuit. Et ainsi firent ces hommes; et ils prirent deux vaches qui allaitaient, et les attelèrent à un chariot, et ils tinrent les veaux enfermés à l'étable. Et ils placèrent l'Arche de l'Éternel sur le chariot, ainsi que la cassette et les souris d'or et les effigies de leurs bubons. Et les vaches allèrent tout droit au chemin de Bethsémès, et elles suivirent une seule route allant toujours et mugissant, et sans s'écarter ni à droite ni à gauche, et les Princes des Philistins suivirent jusques aux confins de Bethsémès. Or les Bethsémites récoltaient la moisson des orges dans la vallée; et ils levèrent les yeux et ils aperçurent l'Arche, et ils se réjouirent de la voir. Et le chariot arriva dans le champ de Josué, Bethsémite, et fit halte là; or il y avait là une grande pierre. Et ils fendirent le bois du chariot, et offrirent les vaches en holocauste à l'Éternel. Et les Lévites descendirent l'Arche de l'Éternel, et la cassette qui y était jointe et contenait les ouvrages d'or; et ils les placèrent sur la grande pierre, et les gens de Bethsémès offrirent des holocaustes et sacrifièrent des victimes en ce jour à l'Éternel. Et les cinq Princes des Philistins le virent et retournèrent à Ekron le jour même. Or voici les bubons d'or par lesquels les Philistins payèrent à l'Éternel l'amende expiatoire: pour Asdod, un; pour Gaza, un; pour Askalon, un; pour Gath un; pour Ekron, un. Et de souris d'or il y en avait en raison de toutes les villes des Philistins appartenant aux cinq princes depuis les villes fortes aux villages ruraux. Et témoin en est la grande pierre où ils déposèrent l'Arche de l'Éternel, jusqu'à ce jour, dans le champ de Josué, Bethsémite. Et Il porta des coups parmi les Bethsémites, parce qu'ils avaient regardé l'Arche de l'Éternel [sans respect], et Il frappa dans le peuple [ici] soixante-dix hommes, [là] cinquante mille, et le peuple fut dans le deuil de ce que l'Éternel eût frappé un si grand coup dans le peuple. Et les gens de Bethsémès dirent: Qui pourrait tenir devant l'Éternel, ce Dieu saint? Et chez qui ira-t-elle en nous quittant? Et ils envoyèrent des messagers aux habitants de Kiriath-Jearim pour dire: Les Philistins ont ramené l'Arche de l'Éternel; descendez et emmenez-la chez vous! Alors vinrent des hommes de Kiriath-Jearim, et ils emmenèrent l'Arche de l'Éternel et l'introduisirent dans la maison d'Abinadab sur la colline, et ils consacrèrent son fils Eléazar pour garder l'Arche de l'Éternel. Et depuis le jour où l'Arche de l'Éternel séjourna dans Kiriath-Jearim, un long temps s'écoula; or ce fut vingt ans. Et toute la maison d'Israël allait se plaignant après l'Éternel. Samuel parla en ces termes à toute la maison d'Israël: Si c'est de tout votre cœur que vous revenez à l'Éternel, bannissez du milieu de vous les dieux de l'étranger et les Astartés, et dirigez votre cœur vers l'Éternel, et servez-le seul, et Il vous tirera des mains des Philistins. Et les enfants d'Israël bannirent les Baals et les Astartés et servirent l'Éternel seul. Et Samuel dit: Assemblez tous les Israélites à Mitspa, afin que j'intercède pour vous auprès de l'Éternel. Et ils s'assemblèrent à Mitspa, et ils puisèrent de l'eau et la répandirent devant l'Éternel, et ils jeûnèrent ce jour-là et dirent alors: Nous avons péché contre l'Éternel. Et Samuel fit à Mitspa, la censure des enfants d'Israël. Et lorsque les Philistins apprirent que les enfants d'Israël s'étaient rassemblés à Mitspa, les Princes des Philistins s'avancèrent contre Israël; et à cette nouvelle les enfants d'Israël eurent peur des Philistins. Et les enfants d'Israël dirent à Samuel: Ne néglige pas de supplier pour nous l'Éternel, notre Dieu, afin qu'il nous sauve des mains des Philistins. Alors Samuel prit un agneau de lait et l'offrit en holocauste parfait à l'Éternel, et Samuel supplia l'Éternel en faveur d'Israël, et l'Éternel l'exauça. Et au moment même où Samuel offrait l'holocauste, les Philistins s'avancèrent à l'attaque d'Israël. Et dans cette journée l'Éternel fit tonner avec grand fracas son tonnerre sur les Philistins, et les mit en déroute, et ils furent battus par les Israélites. Et les hommes d'Israël sortant de Mitspa poursuivirent les Philistins et les chargèrent jusqu'au-dessous de Bethcar. Alors Samuel prit une pierre et la plaça entre Mitspa et Sen, et l'appela du nom d'Ebenézer ( pierre du secours ) et dit: Jusqu'ici l'Éternel nous a secourus. Ainsi furent abaissés les Philistins qui ne firent plus d'incursions dans le territoire d'Israël, et la main de l'Éternel fut contraire aux Philistins durant toute la vie de Samuel. Et Israël recouvra les villes que les Philistins lui avaient enlevées, depuis Ekron à Gath, et dont il arracha aussi le territoire des mains des Philistins. Et il y eut paix entre Israël et les Amoréens. Et Samuel fut Juge d'Israël pendant toute sa vie. Et chaque année Samuel allait en tournée à Béthel, à Guilgal et à Mitspa, et dans tous ces lieux il exerçait la judicature sur Israël. Et il revenait à Rama, car c'est là qu'était sa maison et là qu'il jugeait Israël; et il y éleva un autel à l'Éternel. Et lorsque Samuel fut vieux, il préposa ses fils comme Juges sur Israël. Et son fils premier-né se nommait Joël et son second fils Abija, et ils exerçaient la judicature à Beerséba. Mais ses fils ne suivirent pas ses errements; la cupidité les fit dévier et ils acceptèrent des présents et firent plier la justice. Alors tous les Anciens d'Israël se réunirent et vinrent trouver Samuel à Rama pour lui dire : Voilà que tu es âgé et tes fils ne suivent pas tes errements; ainsi, établis-nous un roi qui nous régisse, comme toutes les nations. Et Samuel trouva mauvais qu'ils tinssent ce langage: Donne-nous un roi pour nous régir! et Samuel pria l'Éternel. Et l'Éternel dit à Samuel: Ecoute la voix du peuple dans tout ce qu'il te dira; car ce n'est pas toi qu'ils rejettent, c'est moi qu'ils rejettent pour ne plus m'avoir pour leur roi. La conduite que toujours ils ont tenue [envers moi] à partir du jour où je les retirai de l'Egypte, jusqu'aujourd'hui, en m'abandonnant et servant d'autres dieux, cette même conduite ils l'ont aussi envers toi. Eh bien! écoute leur voix, mais adresse-leur une sommation, et leur explique le régime du roi qui régnera sur eux. Et Samuel rapporta toutes les paroles de l'Éternel au peuple qui demandait un roi. Et il dit: Voici quel sera le régime du roi qui régnera sur vous. Il prendra vos fils qu'il mettra pour lui sur ses chars et dans sa cavalerie, et comme coureurs ils précéderont son char, et il se servira d'eux pour en faire des chefs de mille et des chefs de cinquante, et pour travailler à son labour et pour récolter ses moissons et pour confectionner ses armes de guerre et l'attirail de ses chars. Et il prendra vos filles comme parfumeuses, comme cuisinières et comme boulangères. Et il prendra vos champs et vos vignes et vos olivaies, vos meilleures [terres] pour en doter ses serviteurs. Et il lèvera des dîmes sur vos grains et vos vignes pour les donner à ses eunuques et à ses domestiques. Et il prendra vos serviteurs et vos servantes et vos jeunes gens d'élite, les meilleurs, et vos ânes pour les employer à ses affaires. Il dîmera vos brebis et vous-mêmes serez ses serviteurs. Et dans ce temps vous récriminerez contre le roi choisi par vous-mêmes, et l'Éternel ne vous exaucera pas. Mais le peuple refusa d'écouter la voix de Samuel et ils dirent: Non! car il nous faut au-dessus de nous un roi, afin que nous soyons sur le pied de toutes les nations, et que notre roi nous rende la justice, et marche à notre tête et soutienne nos guerres. Et Samuel entendit tous les propos du peuple et en fit rapport à l'Éternel. Et l'Éternel dit à Samuel: Acquiesce à leur vœu et donne-leur un roi. Et Samuel dit aux hommes d'Israël: Allez chacun de vous dans sa ville. Et il y avait là un homme de Benjamin, nommé Kis, fils d'Abiel, fils de Teseror, fils de Bechorath, fils d'Aphia, fils d'un Benjaminite; c'était un brave guerrier. Et il avait un fils, nommé Saül, homme d'élite et d'une belle figure; et il n'y en avait pas de plus beau parmi les enfants d'Israël, et des épaules en haut il dépassait tout le peuple. Et les ânesses de Kis, père de Saül, se perdirent; et Kis dit à Saül, son fils: Prends donc avec toi l'un des valets, et lève-toi et va à la recherche des ânesses. Et il franchit les monts d'Ephraïm et traversa la contrée de Salisa ils ne les trouvèrent pas; et ils parcoururent la région de Saalim, et elles n'y étaient pas; et ils passèrent par le pays de Benjamin et ils ne les trouvèrent pas. Ils arrivaient dans la contrée de Tsouph, lorsque Saül dit à son valet qui l'accompagnait: Viens et retournons, de peur que mon père, cessant de penser aux ânesses ne s'inquiète de nous! Et le valet lui dit: Mais vois! il y a dans cette ville un homme de Dieu, et cet homme est considéré; tout ce qu'il annonce, arrive: dès-lors allons-y! peut-être nous éclaircira-t-il sur le voyage où nous sommes engagés. Et Saül dit à son valet: Mais! si nous allons, qu'offrirons-nous à l'homme [de Dieu]? Car il n'y a plus de provisions dans nos valises, et nous n'avons point de présent à offrir à l'homme de Dieu. Qu'avons-nous d'ailleurs avec nous? Et reprenant la parole le valet dit à Saül: Voilà, il se trouve que j'ai en main un quart de sicle d'argent, et je le donnerai à l'homme de Dieu, pour qu'il nous indique notre route. ( Jadis en Israël, quand on allait consulter Dieu on disait: Venez et allons au Voyant; car autrefois on donnait au prophète d'aujourd'hui le nom de Voyant). Et Saül dit à son valet: Tu as raison, viens! allons! et ils gagnèrent la ville où était l'homme de Dieu. Ils montaient la montée de la ville, lorsqu'ils rencontrèrent des jeunes filles sorties pour puiser de l'eau, et ils leur dirent: Le Voyant est-il ici? Et elles leur répondirent et dirent: Oui, voilà qu'il te devance; hâtez-vous seulement, car aujourd'hui il est venu à la ville pour un sacrifice que le peuple fait sur le tertre. Aussitôt entrés dans la ville vous le trouverez avant qu'il monte au tertre pour le banquet; car le peuple ne mangera pas avant qu'il soit venu, parce que c'est lui qui bénit le sacrifice; après quoi les conviés se mettent à table. Montez donc, car aujourd'hui vous le trouverez. Et ils montèrent à la ville. Comme ils entraient dans l'intérieur de la ville, voilà que Samuel sortait au devant d'eux pour se rendre au tertre. Or, un jour avant l'arrivée de Saül, l'Éternel avait fait à Samuel cette révélation : A pareil moment demain je t'enverrai un homme du pays de Benjamin; sacre-le par l'onction Prince de mon peuple d'Israël, et il sauvera mon peuple des mains des Philistins, parce que j'ai regardé mon peuple, car ses cris sont venus jusqu'à moi. Et lorsque Samuel aperçut Saül, l'Éternel prévint Samuel en disant: Voici l'homme duquel je t'ai dit: Il aura le commandement de mon peuple. Et Saül aborda Samuel dans l'intérieur de la Porte, et dit: Indique moi je te prie, où est la maison du Voyant! Et Samuel répondit à Saül et dit: Je suis moi-même le Voyant; précède-moi au tertre, et aujourd'hui vous prendrez part au banquet avec moi, et demain je te laisserai partir; et je te découvrirai tout ce que tu as dans le cœur. Et quant aux ânesses perdues pour toi depuis trois jours, ne t'en inquiètes pas, car elles sont retrouvées. Et à qui sera tout ce qu'Israël a de cher, sinon à toi et à toute la maison de ton père? Et Saül répondit et dit: Ne suis-je pas un Benjaminite, de l'une des plus petites des Tribus d'Israël, et ma famille n'est-elle pas la moindre des familles de la Tribu de Benjamin? et pourquoi me tiens tu un pareil langage? Et Samuel prit Saül et son valet et les introduisit dans la salle, et leur donna une première place parmi les conviés qui étaient au nombre de trente hommes. Et Samuel dit au cuisinier: Donne le quartier que je t'ai remis, dont je t'ai dit: Réserve-le. Alors le cuisinier sortit l'éclanche et ce qui y adhère, et la servit devant Saül. Et il dit: Voici la portion réservée, mets-la devant toi et mange, car c'est dans un but qu'elle a été gardée pour toi, lorsque j'ai convié le peuple. Saül mangea donc avec Samuel ce jour-là. Et du tertre ils descendirent dans la ville, et Samuel s'entretint avec Saül sur la terrasse. Et ils se levèrent, et quand l'aurore surgit, Samuel appela Saül [qui était] sur la terrasse, et il dit: Lève-toi, je veux te reconduire; et Saül se leva et ils sortirent, les deux, lui et Samuel dans la rue. Ils descendirent jusqu'à l'extrémité de la ville; alors Samuel dit à Saül: Dis à ton valet de prendre les devants sur nous! (et il prit les devants) mais toi, demeure à présent pour que je te fasse entendre la parole de Dieu. Alors Samuel prit la fiole d'huile, et la répandit sur sa tête, et il l'embrassa et dit: Voici, par l'onction l'Éternel te sacre Prince de son héritage. Aujourd'hui après m'avoir quitté tu trouveras deux hommes près du tombeau de Rachel sur la frontière de Benjamin à Tseltsah, et ils te diront: Les ânesses que tu es allé chercher, sont retrouvées; et voici, ton père ne songe plus à l'affaire des ânesses, mais il est inquiet de vous et dit: Que dois-je faire à l'égard de mon fils? Et de là passant plus loin tu atteindras le chêne de Thabor, où tu seras rencontré par trois hommes se rendant auprès de Dieu à Béthel et portant, l'un trois chevreaux, l'autre trois galettes de pain, l'autre une jarre de vin. Et ils te salueront et te donneront deux pains que tu recevras de leur main. Ensuite tu arriveras à Gibea-Elohim où sont les postes des Philistins, et là, près d'arriver à la ville tu rencontreras un chœur de prophètes descendant du tertre, précédés de harpes, de tambourins, de flûtes et de luths, et prophétisant. Et l'Esprit de l'Éternel s'emparera de toi et tu prophétiseras avec eux, et seras transformé en un autre homme. Et lorsque ces signes auront eu lieu pour toi, entreprends tout ce que tu trouveras à faire, car Dieu est avec toi. Et devance-moi à Guilgal, et voici, je te rejoindrai pour offrir des holocaustes et des sacrifices pacifiques: tu attendras sept jours jusqu'à ce que je t'aie rejoint; alors, je t'instruirai de ce que tu dois faire. Et lorsqu'il eut tourné le dos pour se séparer de Samuel, alors Dieu lui changea le cœur, et le jour même tous ces signes s'accomplirent. Et ils arrivaient là, à Gibea, et voilà qu'un chœur de prophètes venait à sa rencontre, et l'Esprit de Dieu s'empara de lui, et il prophétisa au milieu d'eux. Et lorsque tous ceux qui le connaissaient d'ancienne date, le virent prophétiser avec les prophètes, dans tout le peuple on se disait mutuellement: Qu'est-il donc survenu au fils de Kis? Saül est-il aussi au nombre des prophètes? Et un homme de là prit la parole et dit: Et qui est leur père? De là le proverbe: Saül est-il aussi au nombre des prophètes? Et ayant fini de prophétiser, il vint au tertre. Alors l'oncle de Saül dit à lui et à son valet: Où êtes-vous allés? Et il répondit: Chercher les ânesses, et ne les découvrant nulle part, nous nous sommes rendus auprès de Samuel. Et l'oncle de Saül dit: Raconte-moi donc ce que Samuel vous a dit! Et Saül répondit à son oncle: Il nous a annoncé que les ânesses sont retrouvées. Mais quant à l'affaire de la royauté il ne lui communiqua point ce qu'avait dit Samuel. Et Samuel convoqua le peuple devant l'Éternel à Mitspa. Et il dit aux enfants d'Israël: Ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: J'ai retiré Israël de l'Egypte, et je vous ai arrachés des mains des Egyptiens, et de l'empire de tous les royaumes de vos oppresseurs, mais aujourd'hui vous rejetez votre Dieu qui vous a délivrés de toutes vos tribulations et de vos détresses, et vous lui dites: Etablis un roi sur nous. Eh bien donc! présentez-vous devant l'Éternel rangés selon vos Tribus et vos milliers. Puis Samuel fit approcher toutes les Tribus d'Israël, et le sort désigna la Tribu de Benjamin. Et il fit approcher la Tribu de Benjamin par familles, et le sort désigna la famille de Matri, puis Saül, fils de Kis. Et on le chercha, mais il ne se trouvait pas. Alors ils consultèrent encore l'Éternel: Est-il encore venu un homme ici? Et l'Éternel dit: Voici il est caché vers les bagages. Alors ils coururent l'y chercher. Il parut au milieu du peuple, et il dépassait tout le peuple des épaules en haut. Et Samuel dit à tout le peuple: Voyez-vous celui qu'a élu l'Éternel? Car il n'a pas son pareil dans tout le peuple. Alors tout le peuple acclama et dit: Vive le Roi! Et Samuel développa au peuple le statut de la royauté et l'inscrivit dans un volume qu'il déposa devant l'Éternel. Et Samuel fit retirer tout le peuple, chacun chez soi. Saül aussi se rendit chez lui à Gibea, accompagné du cortège de ceux dont Dieu avait touché le cœur. Mais des gens de bas aloi dirent: En quoi celui-là nous aidera-t-il? Et ils lui montrèrent du mépris, et ne lui apportèrent point de présents; mais il fut comme sourd. Et Nahas, l'Ammonite, s'avança et vint camper devant Jabès en Galaad. Et tous les hommes de Jabès dirent à Nahas: Accorde-nous une capitulation, et nous nous soumettrons à toi. Et Nahas, l'Ammonite, leur dit: Je capitulerai avec vous à cette condition que je vous crève à tous l'œil droit et qu'ainsi j'imprime un affront sur tout Israël. Et les Anciens de Jabès lui dirent: Accorde-nous sept jours pour dépêcher des messagers dans tout le territoire d'Israël, et s'il n'y a personne pour nous délivrer, nous nous rendrons à toi. Et les messagers arrivèrent à Gibea-Saül, et ils exposèrent l'affaire devant le peuple. Et tout le peuple éleva sa voix et pleura. Et voilà que Saül revenait des champs derrière ses bœufs. Et Saül dit: Qu'a le peuple pour pleurer? Et on lui rapporta le discours des hommes de Jabès. Alors l'Esprit de Dieu s'empara de Saül à cette nouvelle, et sa colère s'alluma vivement. Et il prit un attelage de bœufs qu'il coupa en pièces, et il fit porter dans tout le territoire d'Israël par les messagers cet avis: Ainsi fera-t-on aux bœufs de quiconque ne marchera pas à la suite de Saül et de Samuel. Alors la terreur de l'Éternel envahit tout le peuple qui se leva comme un seul homme. Et il les fit passer à la revue à Bézek; et d'enfants d'Israël il y eut trois cent mille, et d'hommes de Juda trente mille. Et ils dirent aux messagers arrivés: Parlez ainsi aux hommes de Jabès en Gaalad: Demain vous aurez du secours lorsque le soleil sera ardent. Et les messagers vinrent faire rapport aux hommes de Jabès qui furent réjouis. Alors les hommes de Jabès dirent [à Nahas]: Demain nous nous rendrons à vous, et vous nous traiterez à discrétion. Et le lendemain Saül rangea le peuple en trois corps; et ils envahirent le camp à la veille matinale, et ils battirent les Ammonites jusqu'à l'heure chaude du jour, et les réchappés furent dissipés, et il n'en resta pas deux ensemble. Ensuite le peuple dit à Samuel: Qui sont ceux qui ont dit: Saül régnerait-il sur nous? Livrez ces gens pour que nous les fassions mourir! Mais Saül dit: Personne ne sera mis à mort en ce jour, car aujourd'hui l'Éternel a opéré une délivrance en Israël. Et Samuel dit au peuple: Venez et allons à Guilgal pour l'inauguration de la royauté. Alors tout le peuple se rendit à Guilgal et y déféra la royauté à Saül devant l'Éternel, à Guilgal, et y offrit des sacrifices pacifiques à l'Éternel. Et Saül et tous les hommes d'Israël y firent de grandes réjouissances. Et Samuel dit à tout Israël: Voici, j'ai écouté votre voix dans tout ce que vous m'avez exprimé, et j'ai établi sur vous un roi; et désormais, voici, c'est le roi qui marchera à votre tête. Pour moi je suis vieux et j'ai blanchi, et mes fils sont parmi vous, et j'ai marché à votre tête depuis ma jeunesse jusqu'à ce jour. Me voici! témoignez contre moi en la présence de l'Éternel et de son Oint! De qui ai-je pris le bœuf, et de qui ai-je pris l'âne? et sur qui ai-je exercé des violences et sur qui des vexations? et de qui ai-je accepté des présents pour fermer les yeux en sa faveur? Je suis prêt à vous faire restitution. Et ils dirent: Tu n'as exercé sur nous ni violences ni vexations, et tu n'as reçu quoi que ce soit des mains de personne. Et il leur dit: Que l'Éternel et son Oint soient aujourd'hui témoins contre vous que vous n'avez rien trouvé dans mes mains. Et le peuple répondit: Qu'ils soient témoins! Et Samuel dit au peuple: [J'en atteste] l'Éternel qui a fait Moïse et Aaron, et qui a retiré vos pères du pays d'Egypte! Et maintenant présentez-vous, afin que je vous fasse le procès devant l'Éternel sur tous les bienfaits que l'Éternel vous a accordés, à vous et à vos pères! Lorsque Jacob vint en Egypte, et que vos pères crièrent vers l'Éternel, l'Éternel envoya Moïse et Aaron qui retirèrent vos pères de l'Egypte et vous établirent dans ce lieu. Mais ils oublièrent l'Éternel, leur Dieu, et Il les vendit entre les mains de Sisera, chef d'armée de Hatsor, et entre les mains des Philistins et entre les mains du roi de Moab, qui leur firent la guerre. Alors ils crièrent vers l'Éternel et dirent: Nous avons péché en abandonnant l'Éternel et en servant les Baals et les Astartés; mais maintenant sauve-nous des mains de nos ennemis et nous te servirons. Alors l'Éternel envoya Jérubbaal, et Bedan, et Jephthé et Samuel, et Il vous arracha des mains de vos ennemis d'alentour pour vous faire vivre en sécurité. Cependant, lorsque vous vîtes Nahas, roi des Ammonites, s'avancer contre vous, vous me dites: Non! car c'est un roi qu'il nous faut pour nous régir, et pourtant l'Éternel, votre Dieu, était votre Roi. Eh bien! voilà le roi que vous avez préféré, demandé! voici, l'Éternel a établi un roi sur vous. Si vous craignez l'Éternel et Le servez, et si vous écoutez sa voix et ne vous rebellez pas contre les ordres de l'Éternel, et si, et vous et votre roi qui règne sur vous, vous suivez l'Éternel, votre Dieu… Mais si vous n'écoutez pas la voix de l'Éternel, et si vous êtes rebelles aux ordres de l'Éternel, la main de l'Éternel se tournera contre vous comme contre vos pères. En cet instant restez encore en place, et voyez la grande chose que l'Éternel va opérer devant vos yeux. N'est-ce pas l'époque de la moisson des orges? En ce jour j'invoquerai l'Éternel, et Il fera tonner et pleuvoir; ensuite sentez et voyez que vous avez fait un grand mal aux yeux de l'Éternel en demandant pour vous un roi! Et Samuel invoqua l'Éternel, et l'Éternel fit tonner et pleuvoir le jour même. Et tout le peuple eut une grande crainte de l'Éternel et de Samuel. Et tout le peuple dit à Samuel: Intercède en faveur de tes serviteurs auprès de l'Éternel, ton Dieu, pour que nous ne mourions pas! Car à tous nos péchés nous avons ajouté la faute de demander pour nous un roi? Et Samuel dit au peuple: N'ayez pas peur! vous avez fait tout ce mal-là! Seulement ne vous détournez pas de l'Éternel et servez l'Éternel de tout votre cœur; ne vous détournez pas pour vous attacher au néant qui ne profite ni ne sauve! car elles [ les idoles ] sont un néant. Car l'Éternel ne délaissera pas son peuple, en vertu de son grand Nom, car l'Éternel veut faire de vous son peuple. Loin de moi aussi la pensée de pécher contre l'Éternel en cessant d'intercéder pour vous! je veux vous montrer la bonne et droite voie. Seulement craignez l'Éternel et servez-Le véritablement de tout votre cœur; car voyez comme Il est magnifique pour vous. Mais si vous faites le mal, c'en est fait de vous et de votre roi. A son avènement Saül était âgé de… et il régna deux ans sur Israël. Et Saül se fit une élite de trois milles hommes d'Israël, et Saül en avait avec lui deux mille à Michmas et sur le mont de Béthel, et Jonathan en avait mille avec lui à Gibea de Benjamin, et il renvoya tout le reste de la troupe dans ses tentes. Et Jonathan battit le poste des Philistins à Geba: les Philistins l'apprirent. Et Saül fit sonner de la trompette dans tout le pays pour dire: Que les Hébreux entendent! Et tous les Israélites entendirent qu'on disait: Saül a battu le poste des Philistins, et aussi Israël est en mauvaise odeur auprès des Philistins. Et le peuple fut cité à se mettre à la suite de Saül à Guilgal. Cependant les Philistins se rassemblèrent pour entrer en guerre avec Israël, avec mille chars et six mille hommes de cavalerie et une infanterie égale au sable qui est sur le bord de la mer; et ils s'avancèrent et campèrent à Michmas à l'orient de Beth-Aven. Et les Israélites se voyant serrés de près par la troupe qui approchait, se cachèrent dans les cavernes et dans les buissons et dans les gorges et dans les tours et dans les citernes. Et des Hébreux passant le Jourdain gagnèrent la contrée de Gad et de Galaad. Or Saül était encore à Guilgal, et tout le peuple tremblait derrière lui. Et il attendit sept jours jusqu'au terme fixé par Samuel; mais Samuel n'arrivant pas à Guilgal, la troupe se débanda et le quittait. Alors Saül dit: Amenez-moi l'holocauste et les oblations pacifiques! Et il offrit l'holocauste. Et comme il avait achevé le sacrifice de l'holocauste, voilà que Samuel arriva, et Saül sortit au-devant de lui pour le saluer. Et Samuel dit: Qu'as-tu fait? Et Saül dit: Voyant que la troupe se débandait et me quittait, et que tu ne venais pas au terme fixé, et que les Philistins étaient réunis à Michmas, j'ai dit: Les Philistins vont faire une descente sur moi à Guilgal, et je ne me suis pas encore rendu l'Éternel favorable; et j'ai pris sur moi d'offrir l'holocauste. Alors Samuel dit à Saül: Tu as agi follement; tu n'as pas observé l'ordre de l'Éternel, ton Dieu, tel qu'Il te l'avait prescrit; car maintenant l'Éternel aurait confirmé ta royauté sur Israël pour l'éternité; mais maintenant ta royauté ne subsistera pas. L'Éternel s'est cherché un homme selon son cœur et l'Éternel l'a constitué prince de son peuple, parce que tu n'as pas observé ce que l'Éternel t'avait commandé. Là-dessus Samuel se leva, et de Guilgal monta à Gibea de Benjamin. Saül fit passer à la revue la troupe qui se trouvait avec lui et était d'environ six cents hommes. Or Saül et et Jonathan, son fils, avec la troupe qui se trouvaient avec eux, avaient pris position à Gibea de Benjamin, et les Philistins campaient à Michmas. Et les fourrageurs sortirent du camp des Philistins en trois corps, dont le premier se porta sur la route d'Ophra dans la contrée de Sual; et l'autre corps se porta sur la route de Bethoron, et le troisième sur la route de la frontière en saillie au-dessus de la vallée de Tesboïm du côté du désert. Cependant il ne se serait pas trouvé de forgeron dans tout le pays d'Israël, car les Philistins avaient dit: Il ne faut pas que les Hébreux se fabriquent ni épée ni javelot; et tous les Israélites descendaient chez les Philistins pour aiguiser chacun sa charrue, et son hoyau et sa bêche, quand le tranchant des bêches et des hoyaux et des tridents et des haches était ébréché, et pour redresser les aiguillons. Et quand vint le jour du combat, il ne se trouvait ni épée ni javelot entre les mains de toute la troupe qui était avec Saül et Jonathan; il ne s'en trouvait que chez Saül et Jonathan, son fils. Et un détachement de Philistins se porta au Pas-de-Michmas. Et un jour, Jonathan, fils de Saül, dit à son écuyer: Viens et allons attaquer le poste des Philistins qui est là vis-à-vis! mais il ne mit point son père dans la confidence. Or Saül se tenait à l'extrémité de Gibea, sous le grenadier de Migron, et la troupe qu'il avait avec lui, d'environ six cents hommes. Et Ahija, fils d'Ahitub frère de Icabod, fils de Phinées, fils d'Eli, Prêtre de l'Éternel à Silo, portait l'éphod. Et la troupe ignorait le départ de Jonathan. Et au milieu des passages que Jonathan cherchait à franchir pour atteindre le poste des Philistins, il y avait un pic d'un côté et un pic de l'autre côté; et le nom de l'un est Botsets, et celui de l'autre Séneh. L'un de ces pics forme une colonne au nord vis-à-vis de Michmas et l'autre est au midi vis-à-vis de Geba ( Gibea ). Et Jonathan dit à son écuyer: Viens et allons attaquer le poste de ces incirconcis-là: peut-être l'Éternel agira-t-Il pour nous; car pour vaincre, l'Éternel n'est pas arrêté par le nombre, grand ou petit. Et son écuyer lui dit: Exécute tout ce que tu as dans le cœur; suis ton mouvement; me voici avec toi partageant ton sentiment. Et Jonathan dit: Voici! nous marchons contre ces gens et nous allons nous découvrir à eux. S'ils nous disent: Faites halte jusqu'à ce que nous vous joignions! nous resterons en place, et ne marcherons point contre eux; mais s'ils disent: Montez à nous! nous monterons, car l'Éternel les livre à nos mains; ce sera le signe que nous aurons. Puis ils se découvrirent les deux au poste des Philistins, et les Philistins dirent: Voilà que les Hébreux sortent des trous où ils se sont cachés. Et les hommes du poste crièrent à Jonathan et à son écuyer: Montez à nous! nous avons quelque chose à vous notifier! Alors Jonathan dit à son écuyer: En avant! suis-moi car l'Éternel les livre aux mains d'Israël. Et Jonathan se mit à gravir avec les pieds et les mains, et son écuyer le suivait. Les Philistins tombèrent devant Jonathan, et son écuyer tuait après lui. Et du premier coup porté par Jonathan et son écuyer ils tuèrent environ vingt hommes sur un espace d'environ un demi sillon d'un arpent de champ. Et l'épouvante se mit dans le camp, dans la campagne et dans tout le peuple; le poste et les fourrageurs furent de même pris par la peur; tout le pays était en émoi; c'étaient les terreurs de Dieu. Alors les sentinelles de Saül à Gibea de Benjamin regardèrent, et voilà que la multitude s'écoulait et se répandait çà et là. Et Saül dit à la troupe qui était avec lui: Comptez donc et voyez qui a quitté nos rangs. Et ils comptèrent, et voilà que Jonathan et son écuyer n'étaient pas présents. Alors Saül dit à Ahija: Fais approcher l'Arche de Dieu! (Car en cette journée l'Arche de Dieu accompagnait les enfants d'Israël). Et tandis que Saül parlait au Prêtre, le tumulte dans le camp des Philistins allait toujours croissant; alors Saül dit au Prêtre: Ramène ta main. Et Saül et toute la troupe qui était avec lui, se réunirent et ils s'avancèrent jusqu'à la mêlée, et voici, les Philistins tournaient leurs épées les uns contre les autres; c'était un désordre immense. Et les esclaves qui depuis longtemps étaient aux Philistins, et qui étaient venus avec eux au camp, firent volte-face eux aussi pour passer du côté des Israélites qui étaient avec Saül et Jonathan. Et tous les Israélites cachés dans les montagnes d'Ephraïm, vinrent aussi, à la nouvelle de la fuite des Philistins se mettre à la poursuite de ceux-ci avec les combattants. C'est ainsi que dans cette journée l'Éternel délivra Israël, et la charge se prolongea jusqu'au-delà de Beth-Aven. Et en ce jour-là les hommes d'Israël avaient étaient harassés; et Saül avait assermenté le peuple en disant: Maudit soit l'homme qui mangera jusqu'à la soirée, avant que j'aie tiré vengeance de mes ennemis. Et aucun homme de la troupe ne goûta de la nourriture. Et tout le monde vint dans la forêt, et il y avait du miel sur la campagne. Toute la troupe donc arriva dans la forêt et voilà que le miel suintait; mais personne ne porta sa main à sa bouche car le peuple respectait le serment. Or Jonathan n'avait pas entendu son père intimer le serment au peuple et il présenta le bout du bâton qu'il avait à la main, et le plongea dans un buisson à miel, et il ramena sa main à sa bouche et sa vue s'éclaircit. Alors un homme de la troupe prit la parole et dit: Ton père a lié le peuple par un serment en disant: Maudit soit l'homme qui prendra de la nourriture aujourd'hui. Et la troupe était harassée. Et Jonathan dit: Mon père trouble le pays: voyez donc comme j'ai la vue claire pour avoir goûté un peu de ce miel. Eh bien! si seulement la troupe aujourd'hui se fût bien nourrie des prises faites à l'ennemi! Car maintenant la défaite des Philistins n'a pas été si grande. Et en ce jour ils battirent les Philistins de Michmas à Ajalon, et la troupe était très épuisée. Et le peuple se jeta sur le butin, et ils prirent des brebis et des bœufs et des veaux, et ils les égorgèrent sur le sol et le peuple mangea [de la chair] avec du sang. Et l'on fit rapport à Saül en ces termes: Voilà que le peuple pèche contre l'Éternel en mangeant [la chair] avec le sang. Et il dit: Vous êtes infidèles! Roulez de suite vers moi une grande pierre. Et Saul dit: Répandez-vous parmi le peuple et dites-leur: Amenez-moi chacun son bœuf, et chacun sa brebis et l'égorgez ici et mangez, et ne péchez point contre l'Éternel en mangeant [la chair] avec le sang. Et tout le monde amena chacun son bœuf, de nuit, pour l'égorger là. Et Saül éleva là un autel à l'Éternel. Cet autel fut le premier qu'il éleva à l'Éternel. Et Saül dit: Faisons une descente nocturne sur les Philistins, et pillons-les jusqu'à l'aube du matin, et ne leur laissons pas un homme. Et ils dirent: Exécute tout ce que tu jugeras bon! Et le Prêtre dit: Approchons-nous ici de Dieu. Et Saül consulta Dieu: Ferai-je une descente sur les Philistins? les livreras-tu aux mains d'Israël? Mais Il ne lui donna point de réponse le jour même. Alors Saül dit: Avancez ici vous tous les chefs du peuple! Examinez et voyez en qui se trouve ce péché aujourd'hui. Car, par la vie de l'Éternel qui a fait triompher Israël! quand il pèserait sur Jonathan, mon fils, il faut qu'il meure! Et dans tout le peuple personne ne lui répondit. Et il dit à tout Israël: Soyez d'un côté, et moi et Jonathan, mon fils, nous serons de l'autre. Et tout le peuple dit à Saül: Fais ce qui te semblera bon. Et Saül dit à l'Éternel: Dieu d'Israël, manifeste la vérité. Alors Saül et Jonathan furent désignés et le peuple laissé en dehors. Et Saül dit: Tirez au sort entre moi et Jonathan, mon fils. Alors Jonathan fut désigné. Et Saül dit à Jonathan: Confesse-moi ce que tu as fait. Et Jonathan le lui confessa et dit: Avec le bout du bâton que j'avais à la main, j'ai goûté un peu de miel: eh bien! je mourrai! Alors Saül dit: Que Dieu m'inflige ceci, et plus encore! il faut que tu meures, Jonathan. Mais le peuple dit à Saül: Jonathan mourrait, lui qui a exécuté cette grande délivrance en Israël! Non, non, par la vie de l'Éternel, s'il tombe à terre un seul des cheveux de sa tête! car en cette journée, c'est avec Dieu qu'il a agi. Ainsi, le peuple sauva Jonathan, et il ne mourut pas. Et Saül revint de la poursuite des Philistins, et il regagnèrent leur pays. Or Saül, ayant reçu la royauté sur Israël, porta la guerre de toutes parts contre tous ses ennemis. Contre Moab et contre les Ammonites et contre Edom et contre les rois de Tsoba et contre les Philistins; et quoi qu'il entreprit, il était victorieux. Et il montra de la bravoure, et il battit Amalek et sauva Israël des mains de ses spoliateurs. Et les fils de Saül étaient: Jonathan et Jisvi et Malkisua. Et ses deux filles se nommaient, l'aînée Merab et la cadette, Michal. Et le nom de la femme de Saül était Ahinoam, fille d'Ahimaats. Et le nom de son chef d'armée était Abner, fils de Ner, oncle de Saül. Car Kis, père de Saül, et Ner, père d'Abner, étaient fils d'Abiel. Et la guerre fut véhémente contre les Philistins, durant toute la vie de Saül; et Saül apercevait-il quelque homme capable et quelque brave, il se l'attachait. Et Samuel dit à Saül: C'est à moi que l'Éternel a donné la mission de t'oindre pour t'établir roi sur son peuple, sur Israël: écoute donc l'énoncé des paroles de l'Éternel! Ainsi parle l'Éternel des armées: Je veux punir ce qu'ont fait les Amalécites à Israël en se mettant sur son chemin lorsqu'il sortait de l'Egypte. Dès lors, marche et défais les Amalécites et dévoue tout ce qui est à eux, sans pitié pour eux, et fais mourir hommes et femmes, et l'enfant et le nourrisson, et le bœuf et la brebis, et le chameau et l'âne. Et Saül adressa l'appel au peuple, et le fit passer à la revue à Telaïm où il compta deux cent mille hommes d'infanterie, et dix mille hommes de Juda. Et Saül s'avança jusqu'à la ville d'Amalek et dressa une embuscade dans la vallée. Et Saül dit aux Kénites: Allez, faites votre retraite, descendez et sortez du milieu des Amalécites, afin que je ne vous emporte pas avec eux. Car vous avez montré de l'amitié à tous les Israélites lorsqu'ils venaient de l'Egypte. Et les Kénites se retirèrent du milieu des Amalécites. Et Saül battit Amalek de Havila à Sour qui est au devant de l'Egypte. Et il prit vivant Agag, roi d'Amalek; et il exécuta l'anathème sur tout le peuple au fil de l'épée. Mais Saül et le peuple épargnèrent Agag et les meilleures pièces du menu et du gros bétail, et celles de seconde qualité, et les agneaux, et tout ce qui était bon; et ils ne voulurent pas le dévouer; mais tout ce qui était vil et détérioré, ils le dévouèrent. Alors la parole de l'Éternel fut adressée à Samuel en ces termes : Je me repens d'avoir fait Saül roi, car il s'est détourné de moi, et n'a point mis à effet mes paroles. Et Samuel fut irrité, et toute la nuit il éleva des cris vers l'Éternel. Et Samuel se leva pour rencontrer Saül le matin. Et Samuel reçut cet avis: Saül est venu au Carmel, et voilà qu'il s'érige un monument, et il s'en retourne et passe pour descendre à Guilgal. Et lorsque Samuel arriva près de Saül, Saül lui dit: Sois béni de l'Éternel, car j'ai mis à effet la parole de l'Éternel. Et Samuel dit: Mais qu'est-ce que ce que ces bêlements de brebis, qui arrivent à mes oreilles, et ces mugissements de bœufs que j'entends? Et Saül dit: ils ont été amenés d'Amalek parce que le peuple a épargné les meilleures pièces du menu et du gros bétail, pour les offrir à l'Éternel, ton Dieu; mais le reste, nous l'avons dévoué. Et Samuel dit à Saül: Arrête pour que je te déclare ce que l'Éternel m'a dit cette nuit. Et il lui dit: Parle. Et Samuel dit: Est-ce que, lors même que tu étais petit à tes propres yeux, tu n'es pas devenu le chef des Tribus d'Israël et par l'onction de l'Éternel ne t'a-t-Il pas créé roi d'Israël? Et l'Éternel t'avait donné la mission de marcher, et Il t'avait dit: Va et mets sous l'anathème les pécheurs, les Amalécites, et leur fais la guerre jusqu'à ce que tu les aies extermines; or, pourquoi n'as-tu pas écouté la voix de l'Éternel, et t'es-tu jeté sur le butin, et as-tu fait ce qui est mal aux yeux de l'Éternel? Et Saül dit à Samuel: J'ai écouté la voix de l'Éternel et suivi la route par laquelle Il m'envoyait; et j'ai amené Agag, roi d'Amalek et exécuté l'anathème sur les Amalécites. Mais le peuple a pris sur le butin des brebis et des bœufs, prémices de l'anathème, pour les sacrifier à l'Éternel ton Dieu, à Guilgal. Et Samuel dit: L'Éternel prend-Il plaisir aux holocaustes et aux victimes comme à l'obéissance rendue à l'Éternel? Voici, l'obéissance est plus qu'une belle victime, l'attention plus que la graisse des béliers. Car la rébellion équivaut au péché de divination, et la révolte au crime d'idolâtrie. Puisque tu as rejeté la parole de l'Éternel, l'Éternel t'a rejeté pour t'ôter la royauté. Et Saül dit à Samuel: J'ai péché en transgressant l'ordre de l'Éternel et tes instructions, car j'ai eu peur du peuple et j'ai écouté sa voix. Et maintenant pardonne mon péché, et reviens avec moi, afin que j'adore l'Éternel! Et Samuel dit à Saül: Je ne retournerai point avec toi! Puisque tu as répudié la parole de l'Éternel, l'Éternel t'a aussi répudié pour que tu ne règnes plus sur Israël. Puis Samuel se tourna pour s'en aller; mais Saül le saisit par la houppe de son manteau, qui fut arrachée. Alors Samuel lui dit: Aujourd'hui l'Éternel t'arrache la royauté d'Israël, et Il la donne à un autre, meilleur que toi. Aussi bien Celui en qui Israël place sa confiance ne ment point et ne se repent point; car Il n'est pas homme, pour se repentir. Et [Saül] dit: J'ai péché! toutefois honore-moi devant les Anciens de mon peuple et devant Israël et reviens avec moi, afin que je rende mes adorations à l'Éternel, ton Dieu. Alors Samuel retourna à la suite de Saül, et Saül rendit ses adorations à l'Éternel. Et Samuel dit: Amenez-moi Agag, roi d'Amalek. Et Agag l'aborda gaiement, et Agag dit: Certes, la mort a perdu son amertume. Et Samuel dit: De même que ton épée a privé des femmes [de leurs enfants], de même entre les femmes ta mère restera sans enfants. Et Samuel coupa Agag en pièces devant l'Éternel à Guilgal. Ensuite Samuel partit pour Rama, et Saül retourna dans sa maison à Gibea de Saül. Samuel ne visita plus Saül jusqu'au jour de sa mort; car Samuel était dans le deuil à cause de Saül, et l'Éternel se repentait d'avoir fait Saül roi d'Israël. Et l'Éternel dit à Samuel: Jusques à quand t'attristeras-tu pour Saül, puisque moi je l'ai rejeté? il est déchu de la royauté d'Israël. Remplis ta corne d'huile et pars! je t'envoie chez Isaï de Bethléhem; car j'ai remarqué parmi ses fils un roi pour moi. Et Samuel dit: Comment irais-je! Si Saül l'apprend, il me fera mourir. Et l'Éternel dit: Prends avec toi une génisse et dis: Je viens offrir un sacrifice à l'Éternel. Et convie Isaï au sacrifice, et moi je t'indiquerai ce que tu auras à faire, et tu oindras pour moi celui que je te dirai. Et Samuel fit ce que prescrivait l'Éternel et vint à Bethléem. Alors les Anciens de la ville accoururent inquiets au-devant lui et dirent: Ta venue est-elle un signe de paix? Et il dit: De paix! C'est pour offrir un sacrifice à l'Éternel que j'arrive. Mettez-vous en état de sainteté et venez avec moi au sacrifice. Et il mit en état de sainteté Isaï et ses fils et les convia au sacrifice. Et lorsqu'ils parurent, il aperçut Eliab et se dit: Certes voilà devant l'Éternel son Oint! Mais l'Éternel dit à Samuel: Ne considère pas sa figure et la hauteur de sa taille, car je l'ai rejeté; car [je ne considère] pas ce que l'homme considère; car l'homme considère l'aspect, mais l'Éternel considère le cœur. Alors Isaï appela Abinadab et le fit passer devant Samuel. Et il dit: De celui-ci l'Éternel n'a pas fait choix. Alors Isaï fit passer Samma. Et il dit: De celui-ci aussi l'Éternel n'a pas fait choix. Et Isaï fit ainsi passer sept de ses fils devant Samuel. Et Samuel dit à Isaï: L'Éternel n'a pas fait choix de ceux-ci. Puis Samuel dit à Isaï: Sont-ce là tous tes enfants? Et il répondit il reste encore le cadet, et voici, il fait paître les brebis. Et Samuel dit: Envoie-le chercher! car nous ne prendrons pas place qu'il ne soit ici. Isaï l'envoya donc chercher. Or il était blond ayant aussi de beaux yeux et bonne mine. Et l'Éternel dit: Lève-toi! oins-le; car c'est lui. Samuel prit la corne d'huile et l'oignit au milieu de ses frères. Et à partir de ce jour l'Esprit de l'Éternel descendit désormais sur David. Et Samuel se leva et partit pour Rama. Cependant l'Esprit de l'Éternel se retira d'avec Saül et de par l'Éternel il subit les atteintes d'un mauvais esprit. Et les serviteurs de Saül lui dirent: Te voilà assailli par un mauvais esprit de par Dieu. Que notre Seigneur parle donc, et tes serviteurs présents chercheront un homme habile à jouer du luth, et lorsque tu sentiras les atteintes du mauvais esprit divin, de sa main il jouera, et tu te trouveras mieux. Et Saül dit à ses serviteurs: Oui, cherchez un homme qui soit bon musicien et me l'amenez. Et l'un des servants prit la parole et dit: Voici, j'ai vu un fils d'Isaï de Bethléhem, habile musicien et très homme de bien, et guerrier et ayant le talent de bien dire et ayant une belle figure, et l'Éternel est avec lui. Alors Saül dépêcha des messagers à Isaï pour lui dire: Envoie-moi David, ton fils, qui est berger. Et Isaï prit un âne avec du pain et une outre de vin et un chevreau, qu'il envoya par David, son fils, à Saül. C'est ainsi que David entra chez Saül, et il fut à son service, et il prit beaucoup d'affection pour lui et il devint son écuyer. Et Saül envoya ce message à Isaï: Laisse donc David à mon service, car il a trouvé grâce à mes yeux. Et lorsque l'esprit de Dieu assaillait Saül, David prenait son luth et en jouait de sa main et Saül était soulagé et il se trouvait mieux, et le mauvais esprit s'éloignait de lui. Et les Philistins rassemblèrent leurs armées pour faire la guerre, et ils se réunirent à Socho qui appartient à Juda, et ils campèrent entre Socho et Azeka vers Ephès-Dammim. Saül et les hommes d'Israël se rassemblèrent et campèrent dans la Vallée des Térébinthes, et formèrent leur ordre de bataille contre les Philistins. Or les Philistins s'appuyaient à une montagne d'un côté, et les Israélites s'appuyaient à une montagne de l'autre côté, et la vallée les séparait. Alors le champion duelliste sortit des rangs des Philistins; il se nommait Goliath, était de Gath et avait une taille de cinq coudées et un empan. Sa tête était couverte d'un casque d'airain et il portait une cotte de mailles, et cette cuirasse pesait cinq mille sicles d'airain. Et il avait aux pieds des bottes d'airain, et une pique d'airain entre ses épaules. Et la hampe de sa lance était comme l'ensouple du tisserand, et la pointe de sa lance pesait six cent sicles de fer, et le porte-bouclier le précédait. Et s'arrêtant il adressa aux lignes d'Israël ces paroles? Pourquoi faites-vous une sortie pour vous ranger en bataille? Ne suis-je pas le Philistin, et vous les esclaves de Saül? Choisissez un homme qui descende contre moi! S'il est de force à lutter avec moi et qu'il me batte, nous vous serons asservis; mais si j'ai le dessus et que je le batte, vous serez nos esclaves, et vous nous serez asservis. Et le Philistin dit: Aujourd'hui j'ai jeté un défi aux rangs d'Israël! Donnez-moi un homme pour que nous nous mesurions ensemble. Et Saül et tous les Israélites entendirent ces discours du Philistin, et ils furent effrayés et saisis d'une grande peur. Or David était le fils de cet Ephratite de Bethléem de Juda, nommé Isaï qui avait huit fils; et cet homme au temps de Saül était vieux, avancé en âge. Et les trois fils aînés d'Isaï avaient suivi Saül à la guerre; or les noms de ses trois fils qui marchaient comme soldats, étaient: Eliab, le premier-né, et Abinadab, son puîné, et Samma le troisième, et David était le cadet. Et lorsque les trois aînés eurent suivi Saül, David allait et revenait de chez Saül pour garder les troupeaux de son père à Bethléem. Cependant le Philistin s'avançait matin et soir, et il se présenta durant quarante jours. Et Isaï dit à David: Prends donc pour tes frères cet épha de grain rôti et ces dix pains, et cours les porter à tes frères au camp. Et ces dix tranches de caillé porte-les aux chefs de mille, et visite tes frères pour voir comment ils se trouvent, et t'informer de leurs désirs; or Saül et eux et tous les Israélites sont dans la vallée des Térébinthes en guerre avec les Philistins. Alors David se leva le matin, et laissant les troupeaux à un gardien, il prit son fardeau et partit comme Isaï le lui avait commandé, et il arriva à la circonvallation, et l'armée qui se formait en ligne poussait le cri de guerre. Et les Israélites et les Philistins se rangèrent ligne contre ligne de bataille. Et David laissa les valises qu'il portait aux soins du garde des bagages et courut à la ligne de bataille, et en arrivant il demanda à ses frères comment ils se trouvaient. Et comme il parlait avec eux, voilà que le duelliste, le Philistin de Gath, nommé Goliath, sortit des rangs des Philistins et tint les mêmes discours, et David les entendit. Et à la vue de cet homme tous les Israélites s'enfuirent devant lui, et eurent une grande peur. Et les Israélites disaient: Avez-vous vu cet homme qui s'avance? C'est pour jeter à Israël un défi qu'il s'avance. Et celui qui le vaincra, le Roi l'enrichira d'une grande opulence et il lui donnera sa fille et il affranchira la maison de son père en Israël. Et David s'adressant aux hommes qui l'accompagnaient, dit: Qu'est-ce qui sera fait à celui qui vaincra ce Philistin-là et préservera Israël de l'opprobre? En effet qui est ce Philistin, cet incirconcis, pour jeter un défi aux bataillons du Dieu Vivant? Et le peuple lui tint le même langage et dit: Ainsi sera-t-il fait à l'homme qui le vaincra. Et Eliab, son frère aîné, entendit son entretien avec ces hommes, et Eliab fut enflammé de colère contre David et dit: Pourquoi donc es-tu descendu ici, et à qui tu laissé ce peu de brebis dans le désert? Je connais ta présomption et la malice de ton cœur; car c'est pour voir la bataille que tu es descendu. Et David dit: Qu'ai-je donc fait? Ce n'est qu'une parole. Et David se détourna de lui et s'adressant à un autre il parla dans les mêmes termes et le peuple lui fit la première réponse. Et les paroles prononcées par David furent entendues, puis rapportées devant Saül qui le fit chercher. Et David dit à Saül: Que le cœur ne défaille à personne à cause de lui! Ton serviteur ira et se mesurera avec ce Philistin-là. Et Saül dit à David: Tu ne saurais affronter ce Philistin pour te mesurer avec lui, car tu es un enfant, et lui, il est homme de guerre dès sa jeunesse. Et David dit à Saül: Ton serviteur faisait paître les brebis de son père, lorsque survinrent le lion et l'ours qui enleva une pièce du troupeau. Et je me mis à sa poursuite et lui portai un coup et la lui arrachai de la gueule; et comme il se dressa contre moi, je le saisis par sa barbe et lui portai un coup et le tuai. Ainsi ton serviteur a abattu le lion et l'ours, et le Philistin, cet incirconcis, aura le sort de l'un ou de l'autre, car il jette un défi aux bataillons du Dieu Vivant. Et David dit: L'Éternel qui m'a sauvé de la griffe du lion et de la griffe de l'ours, Lui-même me sauvera aussi de la main de ce Philistin-là. Et Saül dit à David: Va, et que l'Éternel soit avec toi! Et Saül revêtit David de ses propres habits et lui mit sur la tête un casque d'airain, et lui endossa la cuirasse. Et David ceignit son épée pardessus ses habits, et il se mit à marcher, car il n'avait pas encore essayé. Alors David dit à Saül: Je ne saurais marcher avec cet équipement, car je ne l'ai pas encore essayé. Et David s'en débarrassa et il prit dans sa main sa houlette et se choisit cinq cailloux polis dans la rivière et les mit dans sa gibecière de berger qui lui servait de valise, et, sa fronde à la main, il s'avança contre le Philistin. Cependant le Philistin se rapprochait toujours plus près de David, précédé de l'homme qui portait son bouclier. Et le Philistin ayant regardé et ayant vu David, il le méprisa; car c'était un adolescent (or il était blond, avec une belle figure). Et le Philistin dit à David: Suis-je un chien, que tu te présentes à moi avec des bâtons? Et le Philistin maudit David par le nom de son dieu. Et le Philistin dit à David: Viens à moi pour que je livre ta chair aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre. Et David dit au Philistin: Tu viens à moi avec épée, lance et javelot, mais moi, je viens à toi avec le Nom de l'Éternel des armées, Dieu des lignes d'Israël, que tu as défié. Aujourd'hui l'Éternel te livrera à mes mains, et je te terrasserai et te couperai la tête, et aujourd'hui je livrerai les cadavres de l'armée des Philistins aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre, et toute la terre comprendra qu'Israël a un Dieu, et toute cette assemblée comprendra que ce n'est pas par l'épée et le dard que l'Éternel sauve; car c'est ici la querelle de l'Éternel et Il vous livre à nos mains. Et quand le Philistin se leva et se mit en marche et s'avança contre David, David se hâta et courut devant la ligne à la rencontre du Philistin. Et portant sa main à sa gibecière il en tira une pierre qu'il lança avec la fronde, et il atteignit le Philistin au front et la pierre s'enfonça dans son front, et il tomba le visage contre terre. Ainsi David avec une fronde et une pierre l'emporta sur le Philistin, à qui il porta ses coups et ôta la vie, sans avoir d'épée à la main, et David accourut et se plaçant près du Philistin, il se saisit de son épée et la tira du fourreau et le tua, et lui trancha la tête. Et les Philistins voyant leur héros mort, prirent la fuite. Et les hommes d'Israël et Juda s'ébranlèrent et poussèrent un cri, et poursuivirent les Philistins jusqu'à l'ouverture de la vallée et jusqu'aux portes d'Ecron, et les Philistins frappés à mort, tombèrent dans le chemin de Saharaïm, et jusques à Gath et jusqu'à Ecron. Et les enfants d'Israël revenus après la chasse aux Philistins pillèrent leur camp. Et David prit la tête du Philistin et la porta à Jérusalem, quant à son armure il la déposa dans sa tente. Or lorsque Saül vit David s'avancer à la rencontre du Philistin, il dit à Abner, général de l'armée: De qui donc ce jeune homme est-il fils, Abner? Et Abner dit: Par ta vie, ô Roi je l'ignore. Et le Roi dit: Eh bien! informe-toi de qui cet adolescent est fils. Et lorsque David revint après avoir abattu le Philistin, Abner le prit et vint le présenter à Saül, tenant la tête du Philistin à la main. Et Saül lui dit: De qui es-tu le fils, jeune homme? Et David dit: Le fils de ton serviteur, Isaï de Bethléhem. Et lorsqu'il eut achevé son entretien avec Saül, l'âme de Jonathan s'unit à l'âme de David, et Jonathan l'aima comme son âme. Et en ce même jour Saül l'attacha à sa personne et ne lui permit pas de retourner dans la maison de son père. Et Jonathan se lia avec David par un pacte, car il l'aimait comme son âme. Et Jonathan ôta le manteau qu'il portait et le donna à David avec son équipement jusqu'à son épée, son arc et sa ceinture. Et David allait en course et réussissait partout ou Saul l'envoyait, et Saül le préposait sur les gens de guerre et il était bien vu de tout le peuple et de même des serviteurs de Saül. Et comme ils faisaient leur entrée lors du retour de David après sa victoire sur le Philistin, les femmes sortirent de toutes les villes d'Israël pour chanter et former des chœurs au-devant du Roi Saül avec des tambourins et des triangles, et dans l'allégresse. Et les femmes dansant chantaient tour à tour et disaient: Saül a abattu ses mille et David ses dix mille. Et Saül en fut très irrité et mécontent de ce discours, et il dit: A David elles en donne dix mille, et à moi elles donnent les mille, il ne lui manque plus que la royauté. A partir de ce jour et dorénavant Saül regarda David de mauvais œil. Et dès le lendemain Dieu fit sentir à Saül les atteintes d'un esprit sinistre; et il se démenait dans sa maison; cependant ce jour-là comme les autres jours David de sa main jouait du luth, et Saül avait la pique en main. Et Saül brandissant sa pique dit: Je veux percer David et la paroi; mais David se mit deux fois hors de sa portée. Et Saül avait peur de David, car l'Éternel était avec lui et s'était éloigné de Saül. Et Saül l'éloigna de lui et il l'établit chef de mille hommes; et il allait en course, et rentrait à la tête du peuple. Et David réussissait dans toutes ses expéditions, et l'Éternel était avec lui. Et Saül à la vue de ses grands succès avait peur de lui; mais tout Israël et Juda aimaient David parce qu'il sortait et rentrait à leur tête. Et Saül dit à David: Voici, je veux te donner pour femme Merab, ma fille aînée; seulement que j'aie en toi un brave soldat, et soutiens les guerres de l'Éternel. Or Saül se disait: Il faut qu'il sente, non pas ma main, mais celle des Philistins. Et David dit à Saül: Qui suis-je et quelle existence ai-je et qu'est la famille de mon père en Israël, pour devenir le gendre du Roi? Mais au moment où Merab, fille de Saül, devait être donnée à David, elle fut mariée à Adriel de Mehola. Cependant Michal, fille de Saül, aimait David, et l'on en informa Saül, à qui la chose agréa. Et Saül dit je veux la lui donner pour qu'elle lui soit un piège et pour le mettre sous la main des Philistins. Et Saül dit à David pour la seconde fois: Tu deviendras mon gendre aujourd'hui. Et Saül donna cet ordre à ses serviteurs: Parlez secrètement à David en ces termes: Voici, le Roi a de l'affection pour toi, et tous ses serviteurs t'aiment; ainsi, deviens gendre du Roi. Et les serviteurs de Saül répétèrent ces paroles aux oreilles de David. Et David dit: Est-ce peu de chose à vos yeux que de devenir le gendre du Roi, moi, homme pauvre et sans considération? Et les serviteurs de Saül firent rapport et dirent: C'est en ces termes que David a parlé. Et Saül dit: Parlez ainsi à David: Le Roi ne veut pas de dot, mais cent prépuces des Philistins pour tirer vengeance des ennemis du Roi. Or la pensée de Saül était de faire périr David par la main des Philistins. Et ses serviteurs transmirent à David ces paroles, et David agréa le projet de devenir gendre du Roi. Et le temps n'étant pas encore accompli, David se mit en mouvement, et marcha avec son monde et abattit parmi les Philistins deux cents hommes et il apporta leurs prépuces dont le nombre complet fut présenté au Roi, pour qu'il pût être son gendre; et Saül lui donna sa fille Michal en mariage. Et Saül comprit que l'Éternel était avec David; et Michal, fille de Saül, l'aimait. Et la crainte que Saül avait de David, ne fit que s'accroître, et Saül devint pour toujours hostile à David. Et lorsque les princes des Philistins se mettaient en campagne, à chacune de leurs campagnes David avait plus de succès que tous les serviteurs de Saül, et son nom était fort considéré. Et Saül parla à Jonathan, son fils, et à tous ses serviteurs de faire mourir David. Et Jonathan, fils de Saul, était très affectionné à David. Et Jonathan informa David en ces termes: Saül, mon père, cherche à te faire mourir; dès-lors sois dès le matin bien sur tes gardes, reste dans la retraite et cache-toi; quant à moi, je sortirai et me tiendrai aux côtés de mon père dans la campagne où tu seras, et je parlerai de toi à mon père et te communiquerai tout ce que je pourrai découvrir. Et Jonathan parla en bien de David à Saül, son père, et lui dit: Que le Roi ne se rende pas coupable envers son serviteur, envers David, car il ne s'est point rendu coupable envers toi; au contraire, ses actes te sont très avantageux; et il a mis sa vie au jeu et il a défait le Philistin, et l'Éternel a opéré une grande délivrance pour tout Israël. Tu l'as vu et t'en es réjoui. Et pourquoi te rendrais-tu coupable sur le sang innocent en faisant mourir David sans raison? Et Saül écouta la voix de Jonathan et fit ce serment: Par la vie de l'Éternel il ne sera pas mis à mort. Alors Jonathan appela David et il lui rapporta tous ces discours, et Jonathan ramena David à Saül, et il fut en sa présence sur le même pied que ci-devant. Et il y eut de nouveau guerre, et David se mit en campagne, et en vint aux mains avec les Philistins, et il leur fit essuyer une grande défaite, et ils fuirent devant lui. Alors l'Éternel mit Saül sous l'influence d'un esprit sinistre; or il restait dans sa maison et il avait sa pique en main, et David de sa main jouait du luth. Et Saül chercha à percer avec sa pique David d'un coup qui l'attachât à la paroi; mais David l'esquiva, et la pique se planta dans la paroi, et David s'enfuit et s'échappa cette nuit même. Cependant Saül envoya des agents au logis de David pour le surveiller et le tuer au matin. Mais Michal, sa femme, lui donna cet avis: Si tu ne sauves pas ta vie cette nuit, demain tu reçois la mort. Puis Michal descendit David par la fenêtre, et s'en allant il s'enfuit et échappa. Et Michal prit le Theraphim et le mit dans le lit, et plaça la couverture de poil de chèvre à son chevet, et le recouvrit avec un tapis. Saül ayant donc envoyé les agents pour se saisir de David, elle dit: Il est malade. Et Saül renvoya les agents pour voir David, en disant: Amenez-le moi dans son lit, pour que je le tue. Et les agents entrèrent; et voilà que c'était le Theraphim qui était dans le lit, et la couverture de poil de chèvre à son chevet Alors Saül dit à Michal: Pourquoi m'as-tu ainsi trompé et as-tu fait échapper mon ennemi? Et Mical dit à Saül: Il me disait: Laisse-moi partir, sinon, je te tue! Or David s'étant enfui et sauvé arriva chez Samuel à Rama, et il lui raconta tout ce que lui avait fait Saül. Et ils allèrent lui et Samuel habiter Naioth. Et l'avis en fut donné à Saül en ces termes: Voici, David est à Naioth, près de Rama. Et Saül envoya des agents pour arrêter David. Et à la vue du collège des prophètes qui prophétisaient sous la conduite de Samuel, les agents de Saül furent sous l'action de l'Esprit de Dieu, et ils prophétisèrent eux aussi. Et Saül en ayant été informé envoya d'autres agents, et ceux-ci prophétisèrent aussi. Et Saul envoya encore de troisièmes agents, et ceux-ci prophétisèrent aussi. Alors il vint en personne à Rama; et arrivant à la grande citerne de Sechou, il interrogea en ces termes: Où sont Samuel et David? Et l'on répondit: Voici, à Naioth près de Rama. Et il s'achemina de ce côté-là, vers Naioth près de Rama, et il fut lui-même sous l'influence de l'Esprit de Dieu, et il cheminait toujours prophétisant jusqu'à son arrivée à Naioth près de Rama. Et lui aussi ôta ses habits, lui aussi prophétisa devant Samuel et ainsi déshabillé il fut prosterné toute cette journée et toute la nuit. C'est pourquoi on a coutume de dire: Saül est-il aussi entre les prophètes? Et David s'enfuit de Naioth près Rama et il vint trouver Jonathan et dit: Qu'ai-je fait et quel est mon crime et quel est mon péché contre ton père pour qu'il attente à ma vie? Et [Jonathan] lui dit: A Dieu ne plaise! Tu ne mourras point. Voici, mon père ne fait rien? chose grande ou petite, sans me mettre en part; et pourquoi mon père se cacherait-il de moi en ceci? Il n'en est rien. Et David fit encore serment et dit: Ton père sait très bien que j'ai trouvé grâce à tes yeux, et il aura dit: Il ne faut pas que Jonathan en soit instruit de peur qu'il ne s'afflige. Mais certainement, par la vie de l'Éternel et par ta vie, il n'y a qu'un pas entre moi et la mort. Et Jonathan dit à David: Je ferai pour toi ce que ton âme dictera. Et David dit à Jonathan: Voici, demain, c'est lune nouvelle, et j'ai ma place à la table du Roi; mais laisse-moi libre et j'irai me cacher dans la campagne jusqu'à la troisième soirée. Si ton père remarquait mon absence, dis: David m'a prié de lui permettre de faire une course à Bethléhem, sa cité, à l'occasion d'un sacrifice annuel qui s'y fait pour toute la famille. S'il reprend ainsi: C'est bon! il y a paix pour ton serviteur; mais s'il se courrouce, sache que ma perte est arrêtée par devers lui. Montre donc de l'affection à ton serviteur, car tu as associé avec toi ton serviteur dans un contrat scellé devant l'Éternel. Or, s'il y a transgression de ma part, donne-moi la mort toi-même; pourquoi m'adresserais-tu à ton père? Et Jonathan dit: A Dieu ne plaise! Mais si j'apprends de science certaine que ta perte résolue chez mon père doit t'atteindre, ne t'en informerai-je pas? Et David dit à Jonathan: Qui m'informerait dans le cas où ton père te ferait quelque réponse dure? Et Jonathan dit à David: Viens et sortons dans la campagne. Et ils gagnèrent tous deux la campagne. Et Jonathan dit à David: [Par] l'Éternel, Dieu d'Israël, si dans l'espace de demain à après-demain je sonde mon père, et s'il se montre bien disposé pour David, et que, le cas échéant, je ne te le mande pas et ne t'en informe pas… que l'Éternel fasse ceci à Jonathan et pis encore. Si je vois chez mon père une disposition sinistre à ton égard, je t'en instruirai et te mettrai à même de partir de manière à t'en aller sain et sauf. Et que l'Éternel soit avec toi, comme il fut avec mon père. Et puisses-tu, si je dois vivre encore, puisses-tu en agir envers moi avec la bonté de l'Éternel, et, si je viens à mourir, ne jamais retirer ta bienveillance de ma maison. Et si l'Éternel fait disparaître de la face de la terre les ennemis de David jusqu'au dernier, que le nom de Jonathan ne disparaisse pas de la maison de David! Mais que l'Éternel tire satisfaction des ennemis de David! Et Jonathan réitéra son serment à David parce qu'il l'aimait; car il l'aimait comme son âme. Et Jonathan lui dit: Demain, c'est lune nouvelle, et ton absence sera remarquée, car ton siège sera vacant; après-demain donc hâte-toi de descendre et viens à l'endroit où tu t'es caché le jour de l'attentat et tiens-toi vers la pierre Azel. Pour moi, je décocherai trois flèches dans cette direction pour tirer au but. Et voici, j'enverrai le valet en disant: «Va chercher les flèches!» Si je lui dis: «Voici, les flèches sont en deçà de toi, enlève-les!» viens, car tu es en sûreté, il n'y a rien, par la vie de l'Éternel. Mais si j'adresse au jeune homme ces paroles: «Voilà, les flèches sont en avant de toi», va t'en, car l'Éternel te fait partir. Et quant à la parole que nous avons prononcée toi et moi, que l'Éternel reste entre toi et moi éternellement! David se cacha donc dans la campagne. Et c'était nouvelle lune et le Roi vint se mettre à table pour prendre son repas. Et le Roi, cette fois comme les autres, prit place sur son siège, le siège adossé à la muraille; et Jonathan s'étant levé, Abner prit place à côté de Saül et la place de David resta vide. Cependant ce jour-là Saül ne dit mot; car sa pensée était: il aura par aventure contracté quelque souillure; c'est qu'il n'est pas en état de pureté. Le lendemain de la nouvelle lune, le second jour, comme la place de David était encore vacante, Saül dit à Jonathan son fils: Pourquoi le fils d'Isaï n'a-t-il ni hier ni aujourd'hui paru à table? Et Jonathan répondit à Saül: David m'a prié instamment de le laisser aller à Bethléhem, et il m'a dit: Donne-moi un congé car nous avons dans la ville un sacrifice de famille, et mon frère m'a mandé; si donc j'ai trouvé grâce à tes yeux, laisse-moi libre d'aller afin que je voie mes frères; telle est la raison pour laquelle il ne paraît pas à la table du Roi. Alors la colère de Saül s'enflamma contre Jonathan et il lui dit: Fils d'une perverse obstinée! ne connaissé-je pas la préférence que tu as pour le fils d'Isaï, à ta honte et à la honte du ventre de ta mère? Car tant que le fils d'Isaï sera vivant sur la terre, il n'y aura de position assurée ni pour toi ni pour ta souveraineté! Dépêche donc à l'instant et fais qu'on me l'amène, car c'est un enfant de la mort. Et Jonathan répondit à Saül, son père, et lui dit: Pourquoi le mettre à mort? qu'a-t-il fait? Alors Saül lança contre lui sa pique pour le percer, et Jonathan comprit que c'était parti arrêté chez son père que de faire mourir David. Et Jonathan se leva de table enflammé de colère, et le second jour de la nouvelle lune il ne mangea point, car il était chagriné au sujet de David parce que son père l'avait outragé. Et dès le matin Jonathan alla dans la campagne au rendez-vous fixé avec David, ayant avec lui un petit valet. Et il dit à son valet: Cours, va chercher les flèches que je tire! Le valet courut et Jonathan tira la flèche de manière à le dépasser. Et lorsque le valet fut venu jusqu'à la portée des flèches tirées par Jonathan, celui-ci lui cria par derrière: La flèche n'est-elle pas en avant de toi? Et Jonathan cria au valet par derrière: Fais diligence, hâte-toi, ne t'arrête pas! Et le valet de Jonathan ramassa les flèches et revint vers sont maître. Or le valet ne se doutait de rien, Jonathan et David seuls savaient de quoi il s'agissait. Et Jonathan remit ses armes à son valet et lui dit: Va et les porte en ville. Le valet partit, et David sortit d'auprès [le tas de pierres] qu'il avait devant lui et se jeta la face contre terre et adora par trois fois, et ils se donnèrent l'un à l'autre le baiser, et ils pleurèrent ensemble, David jusqu'au sanglot. Et Jonathan dit à David: Va en paix! Nous en resterons à ce que nous avons juré tous les deux par le Nom de l'Éternel en disant que l'Éternel soit éternellement entre moi et toi, entre ma race et la tienne. Et David vint à Nob, chez Ahimélech, le Prêtre; et Ahimélech accourut au devant de David et lui dit: Pourquoi es-tu seul, sans personne avec toi? Et David répondit au Prêtre Ahimélech: Le Roi m'a chargé d'une affaire et m'a dit: Personne ne doit rien savoir de l'affaire pour laquelle je te dépêche, non plus que des instructions que je t'ai données. Et j'ai marqué aux gens de ma suite un certain lieu pour rendez-vous. Et maintenant ce que tu as sous la main, donne-le moi, cinq pains ou ce qui se trouvera. Et le Prêtre répondit à David et lui dit: Je n'ai pas sous la main de pain ordinaire; il n'y a que du pain sacré; si tes gens s'étaient seulement abstenus de femmes! Et David répondit au Prêtre et lui dit: Ce qui est certain, c'est que depuis nombre de jours tout accès auprès des femmes nous est fermé, et à mon départ mes gens avaient leurs personnes en état de sainteté, et l'usage profane que nous voulons faire d'une chose sacrée, sera aujourd'hui sanctifié par l'état de nos personnes. Alors le Prêtre lui remit le pain sacré, car il n'y avait là pas d'autre pain que le pain de présentation, qu'on avait enlevé de devant l'Éternel pour substituer au moment même du pain chaud à celui qu'on ôtait. [Or là se trouvait en ce jour un homme d'entre les serviteurs de Saül, séquestré devant l'Éternel; il se nommait Doëg, était Iduméen et grand-maître des bergers de Saül]. Et David dit à Ahimélech: N'as-tu pas à ta portée une pique ou une épée? Car je n'ai pris avec moi ni mon épée ni mon équipement, car la commission du Roi était pressante. Et le Prêtre dit: L'épée de Goliath, le Philistin, que tu as fait tomber sous tes coups dans la vallée des Térébinthes, voici, est enveloppée dans une toile derrière l'Ephod; si tu veux la prendre prends-là; car ici il n'y en a pas d'autre que celle-là. Et David dit: Elle n'a pas sa pareille; donne-la moi. Et David se remit en route, continuant le jour même à fuir devant Saül, et il arriva chez Achis, Roi de Gath. Et les serviteurs d'Achis disaient de lui: N'est-ce pas David, le Roi du pays? N'est-ce pas à lui que dans les chœurs on chantait ces paroles: Saül a tué ses mille, et David ses dix mille! Et ces discours firent impression sur le cœur de David, qui prit une grande peur d'Achis, Roi de Gath. Et il contrefit l'insensé devant eux, et il se démenait comme un furieux entre leurs mains, et il grattait les battants de la porte et laissait couler sa salive dans sa barbe. Alors Achis dit à ses serviteurs: Voici, vous voyez que cet homme est hors de sens; pourquoi me l'amenez-vous? Manqué-je de fous, que vous m'amenez celui-ci pour m'exposer à ses accès? Doit-il entrer dans ma maison? Et David partit de là et se retira dans la caverne d'Adullam. A cette nouvelle, ses frères et toute la maison de son père descendirent auprès de lui. Et autour de lui s'attroupèrent tous ceux qui étaient dans la gêne et avaient des créanciers et la vie amère, et il devint leur chef, et il se trouva avoir environ quatre cents hommes. Et de là David se rendit à Mitspeh en Moabie, et il dit au Roi de Moab: Veuille permettre à mon père et à ma mère d'émigrer chez toi jusqu'à ce que je sache ce que Dieu me dispensera. Et il les amena au roi de Moab, avec lequel ils demeurèrent tout le temps que David passa dans le lieu fort. Et le prophète de Gad dit à David: Ne reste pas dans le lieu fort; pars et viens au pays de Juda. Et David partit et gagna la forêt de Hareth. Et Saül apprit qu'on était renseigné sur David et ses compagnons. Or Saül siérait à Gibea sous le Tamarin sur la hauteur, ayant la pique à la main et entouré de tous ses serviteurs debout autour. Et Saül dit à ses serviteurs debout autour de lui: Ecoutez, enfants de Benjamin! Le fils d'Isaï vous dotera-t-il bien tous de champs et de vignes, et fera-t-il de vous tous des chefs de mille hommes et des capitaines de cent, que vous vous êtes ligués contre moi sans qu'aucun m'ait dénoncé le pacte de mon fils avec le fils d'Isaï, sans qu'aucun me montre de la sympathie et me révèle que mon fils aposte mon serviteur pour m'épier comme il le fait aujourd'hui? Alors Doëg, l'Iduméen, qui se tenait à côté des serviteurs de Saül, répondit et dit: J'ai vu le fils d'Isaï venir à Nob chez Ahimélech, lequel a consulté pour lui l'Éternel et lui a donné des vivres et remis l'épée de Goliath le Philistin. Alors le Roi fit mander Ahimélech, fils d'Ahitub, le Prêtre, et toute la maison de son père les Prêtres, qui étaient à Nob, et tous ils parurent devant le Roi. Et Saül dit: Ecoute donc, fils d'Ahitub! Et il dit: Me voici mon Seigneur! Et Saül lui dit: Pourquoi vous êtes-vous ligués contre moi, toi et le fils d'Isaï, car tu lui as donné du pain et une épée et pour lui tu as consulté Dieu, afin qu'il se dresse contre moi en insidiateur jusqu'aujourd'hui? Et Ahimélech répondit au Roi et dit: Mais de tous tes serviteurs lequel a comme David la confiance du Roi, dont il est d'ailleurs le gendre, et dont il a l'oreille étant admis à son intimité et considéré dans ta maison? Est-ce d'aujourd'hui que j'ai commencé à consulter Dieu pour lui? Ce serait odieux à moi! Que le Roi n'inculpe en rien ton serviteur, ni toute la maison de mon père; car ton serviteur en tout cela n'a aucune complicité, ni petite ni grande. Mais le Roi dit à Ahimélech: Il faut que tu meures, Ahimélech, toi et toute la maison de ton père! Et le Roi dit aux coureurs qui se trouvaient près de lui: Allez et mettez à mort les Prêtres de l'Éternel, parce que eux aussi donnent la main à David, et parce que instruits de sa fuite ils ne me l'ont pas dénoncée. Mais les serviteurs du Roi ne voulurent pas prêter leurs mains au massacre des Prêtres de l'Éternel. Alors le Roi dit à Doëg: Va, toi, et fais main basse sur les Prêtres. Et Doëg, l'Iduméen, s'avança et il massacra les Prêtres, et en ce jour-là il donna la mort à quatre-vingt-cinq hommes portant l'éphod de lin. Et Nob, la ville sacerdotale, il la passa au fil de l'épée; hommes, femmes, enfants, nourrissons, bœufs, ânes et moutons, tout fut passé au fil de l'épée. Cependant il échappa un fils d'Ahimélech, fils d'Ahitub, il se nommait Abiathar, et il s'enfuit à la suite de David. Et Abiathar annonça à David que Saül avait fait mourir les Prêtres de l'Éternel. Et David dit à Abiathar: J'ai compris ce jour-là même que, puisque Doëg, l'Iduméen, était présent, il ne manquerait pas d'informer Saül. C'est moi qui ai occasionné la mort de toutes les personnes de la maison de ton père. Reste avec moi! Sois sans crainte! car qui attente à ma vie, attente à la tienne, près de moi tu es bien gardé. Et David reçut cet avis: Voilà que les Philistins ont attaqué Kéhila et ils pillent les aires. Aussitôt David consulta l'Éternel en disant: Marcherai-je et porterai-je un coup à ces Philistins-là? Et l'Éternel dit à David: Marche et défais ces Philistins et dégage Kéhila. Mais les gens de David lui dirent: Voici, ici en Juda, nous sommes en crainte: ce seras bien pis, si nous marchons sur Kéhila contre les lignes des Philistins. Alors David de nouveau consulta l'Éternel, et l'Éternel lui fit cette réponse: En avant! fonds sur Kéhila, car je livre les Philistins à tes coups. David avec ses gens marcha sur Kéhila, et il en vint aux mains avec les Philistins, et il emmena leurs troupeaux, et les mit en grande déroute, et ainsi, David délivra les habitants de Kéhila. – Or quand Abiathar, fils d'Ahimélech, fugitif suivit David à Kéhila, il descendit ayant en main l'Ephod. Et Saül eut avis de l'arrivée de David à Kéhila et Saül dit: Dieu me le livre à discrétion, puisque par cette manière il s'est enfermé dans une place qui a portes et verrous. Et Saül appela tout le peuple sous les armes pour opérer une descente sur Kéhila et cerner David et ses gens. Et David s'étant aperçu que Saül machinait contre lui un mauvais coup, dit au Prêtre Abiathar: Apporte l'Ephod! Et David dit: Éternel, Dieu d'Israël, ton serviteur apprend que Saül va tenter d'entrer dans Kéhila pour ruiner cette ville à mon occasion; les maîtres de Kéhila me mettront-ils à sa merci? Saül fera-t-il la descente, comme l'a ouï ton serviteur? Éternel, Dieu d'Israël, daigne en instruire ton serviteur! Et l'Éternel dit: Il la fera. Et David dit: Les maîtres de Kéhila me mettront-ils moi et mes gens à la merci de Saül? Et l'Éternel dit: Ils t'y mettront. Alors David se mit en mouvement avec sa troupe d'environ six cents hommes, et ils évacuèrent Kéhila, puis se mirent à errer à l'aventure. Et Saül informé que David s'était retiré de Kéhila, cessa de tenir la campagne. Et David resta dans le désert sur les hauteurs, et il stationna sur la montagne au désert de Ziph. Et Saül cherchait incessamment à l'atteindre, mais Dieu ne le laissa pas tomber entre ses mains. Et comme David voyait que Saül se mettait en campagne pour attenter à sa vie, et comme David était alors au désert de Ziph dans la Forêt. Jonathan, fils de Saül, s'étant levé vint joindre David dans la Forêt et lui fit prendre courage en Dieu. Et il lui dit: Sois sans crainte! tu ne seras pas atteint par la main de Saül, mon père, et c'est toi qui régneras sur Israël, et moi j'aurai le second rang après toi, et Saül, mon père, aussi le sait bien. Et les deux ils solennisèrent un pacte devant l'Éternel, et David demeura dans la Forêt, et Jonathan retourna chez lui. Alors les Ziphites montèrent chez Saül à Gibea pour lui dire: Voilà que David s'est caché chez nous sur les hauteurs dans la Forêt, sur la colline de Hachila qui est au midi du désert. Eh bien donc, ô Roi, puisque tout le désir de ton cœur est de descendre, descends! à nous de le livrer aux mains du Roi. Et Saül dit: Soyez les bénis de l'Éternel pour l'intérêt que vous prenez à moi! Allez donc et vous tenez mieux prêts encore, étudiez, voyez le lieu où son pied s'arrêtera et ceux qui l'y ont aperçu, car il m'a été dit qu'il est très fin. Et regardez et le dépistez dans tous les recoins où il va se cacher, puis revenez vers moi avec du certain et je partirai avec vous. Et dans le cas où il serait dans le pays, pour l'avoir je fouillerai dans tous les milliers de Juda. Là-dessus ils partirent et devancèrent Saül à Ziph. Cependant David et ses gens étaient au désert de Maon dans la plaine au midi du désert. Et Saül et ses hommes se mirent en route à sa recherche. Mais on informa David, et il descendit le rocher et il se tint dans le désert de Maon. A cette nouvelle Saül poursuivit David au désert de Maon. Et Saul se porta sur l'un des flancs de la montagne, tandis que David avec ses gens occupait l'autre flanc de la montagne. Et comme David faisait diligence pour se placer hors de la portée de Saül, et que Saül et ses hommes cernaient David et les siens pour se saisir de lui, un messager vint à Saül avec cet avis viens en toute hâte, car les Philistins ont fait invasion dans le pays. Aussitôt Saül renonçant à poursuivre David marcha à la rencontre des Philistins. C'est ce qui fit donner à ce lieu le nom de Sélah-Hammahelkoth ( rocher des séparations ). Et de là David s'éleva et se porta sur les hauteurs d'Enguedi. Et comme Saül était revenu de son expédition contre les Philistins, il reçut cet avis: Voici, David est au désert de Enguedi. Alors Saül leva trois mille hommes d'élite sur tout Israël et il se mit en marche pour chercher David et ses gens sur les rochers des bouquetins. Et il vint aux parcs des brebis qui sont sur la route; et là était une grotte, et Saül y entra pour se couvrir les pieds; cependant David et ses gens étaient assis au fond de la grotte. Alors les gens de David lui dirent: Voici, c'est le jour où l'Éternel te dit: Voici, Moi-même je mets ton ennemi entre tes mains: traite-le donc à ton gré. Et David se leva et coupa la frange du manteau de Saül à la dérobé. Mais il arriva tôt après que le cœur battit à David de ce qu'il avait coupé la frange de Saül. Et il dit à ses gens: L'Éternel me garde de faire une telle chose à mon Seigneur, à l'Oint de l'Éternel, que de porter la main sur lui; car il est l'Oint de l'Éternel. Et David tança ses gens et ne leur permit pas d'aller s'attaquer à Saül. Cependant Saul, s'étant levé, sortit de la grotte et continua son chemin. Sur ces entrefaites David se leva et sortit de la grotte, et s'adressant par derrière à Saül il dit en s'écriant: Mon Seigneur, le Roi! Alors Saül regarda en arrière, et David s'inclina le visage contre terre et se prosterna. Et David dit à Saül: Pourquoi écoutes-tu les propos des gens qui disent: Voici, David, cherche ta ruine! Voici, en ce jour même tu as vu de tes yeux qu'aujourd'hui où l'Éternel t'a mis entre mes mains dans la grotte et où l'on me disait de te tuer, je t'ai épargné et j'ai dit: Je ne porterai point la main sur mon Seigneur, car c'est l'Oint de l'Éternel. Et, mon père, vois aussi, vois la frange de ton manteau dans ma main! Que si en coupant la frange de ton manteau je ne t'ai pas ôté la vie, reconnais et vois que j'ai la main nette de crime et de révolte et que je ne suis pas coupable envers toi; mais toi, tu guettes ma vie pour me la ravir. Que l'Éternel juge entre moi et toi et me venge de toi! quant à moi, je ne mettrai pas la main sur toi. Comme dit le proverbe des aïeux: «Du méchant procède le mal,» je ne mettrai donc pas la main sur toi. Contre qui le Roi d'Israël marche-t-il? qui poursuis-tu? Un chien mort, quelque puce! Qu'ainsi l'Éternel soit arbitre et qu'il juge entre moi et toi, et qu'il voie et défende ma cause et me rende justice en me tirant de ta main. Et lorsque David eut achevé de parler en ces termes à Saül, Saül dit: Est-ce là ta voix, mon fils David? Et Saül donna l'essor à sa voix et pleura. Et il dit à David: Tu es plus juste que moi; car tu m'as fait du bien, tandis que je t'ai rendu le mal. Et aujourd'hui tu as mis en évidence le bien que tu m'as fait, puisque l'Éternel m'ayant mis entre tes mains, tu ne m'as pas ôté la vie. En effet, si quelqu'un rencontre son ennemi, le laisse-t-il aller sain et sauf? Que l'Éternel donc te fasse du bien en retour de ce que tu as fait aujourd'hui pour moi. Or voici, je sais que tu deviendras Roi et que la Souveraineté d'Israël subsistera en ta main; jure-moi donc par l'Éternel que tu n'extirperas pas ma souche après moi et que tu ne feras pas disparaître mon nom de la maison de mon père. Et David en fit le serment à Saül; et Saül reprit le chemin de sa maison et David et le siens gagnèrent la hauteur. Et Samuel mourut, et il y eut assemblée de tout Israël, et l'on célébra son deuil, et on lui donna la sépulture dans sa demeure à Rama. C'est alors que David fit un mouvement et descendit au désert de Paran. Or à Maon était un homme ayant des biens à faire valoir sur le Carmel, homme très considérable, et il possédait trois mille moutons et mille chèvres et il assistait à la tonte de ses troupeaux sur le Carmel. Or cet homme se nommait Nabal et sa femme, Abigaïl, et cette femme excellait par l'intelligence et avait une belle figure; mais le mari était dur et méchant. Et c'était un descendant de Caleb. Et David apprit au désert que Nabal faisait la tonte de ses moutons. Et David dépêcha dix valets avec cette instruction: Montez au Carmel et présentez-vous chez Nabal et le saluez de ma part et lui tenez ce langage: Pour la vie! salut à toi, et salut à toute ta maison et salut à tout ce qui tient à toi! Maintenant, j'apprends que tu as des tondeurs; or tes bergers ont été avec nous; nous ne les avons point molestés, et ils n'ont éprouvé aucune perte quelconque pendant tout le temps de leur séjour au Carmel, – interroge-les, ils te renseigneront, – que donc mes valets trouvent grâce à tes yeux, car nous sommes venus pour un jour de fête; veuille donner ce qui se trouvera sous ta main, à tes serviteurs et à ton fils David! Les valets de David vinrent donc et de la part de David ils tinrent à Nabal ce langage, puis ils attendirent. Mais Nabal fit cette réponse aux serviteurs de David: Qui est David, et qui est le fils d'Isaï? Aujourd hui il y a beaucoup de serviteurs qui rompent avec leurs maîtres! Et faut-il que je prenne mon pain et mon eau et la chair des bêtes que j'ai tuées pour mes tondeurs et que je les donne à des gens desquels je ne sais d'où ils sont? Et le valets de David rebroussant chemin s'en retournèrent à leur arrivée ils lui firent un rapport exact du tout. Alors David dit à ses hommes: Ceignez chacun votre épée! Et ils ceignirent chacun son épée, et David ceignit aussi son épée, et ils se mirent en marche sous la conduite de David au nombre d'environ quatre cents, et deux cents restèrent auprès des bagages. Cependant Abigaïl, femme de Nabal, fut informée par l'un des valets, qui lui dit: Voilà que du désert David a envoyé des messagers pour saluer notre maître, mais celui-ci les a rebutés avec rudesse. Et ces hommes ont beaucoup de bonté pour nous; et nous n'avons point été molestés, et n'avons éprouvé aucune perte quelconque pendant toute la saison où nous avons cheminé avec eux; durant notre séjour aux champs ils ont été pour nous un rempart et la nuit et le jour tant que nous avons été à côté d'eux occupés à faire paître nos troupeaux. Maintenant examine et vois ce que tu as à faire, car la ruine de notre maître et de toute sa maison est résolue; car c'est un méchant homme; on ne peut lui parler. Alors Abigaïl fit diligence, et elle prit deux cents pains et deux outres de vin et cinq moutons apprêtés et cinq mesures de grain rôti et cent gâteaux de raisins secs et deux cents bols de figues, qu'elle chargea sur les ânes; et elle dit à ses valets: Précédez-moi! je vous suivrai. Or elle ne mit point Nabal, son mari, au fait. Et cheminant montée sur son âne, elle débouchait à une anfracture de la montagne, lorsque voilà qu'elle fit la rencontre de David descendant avec ses hommes; et elle se trouva en face d'eux. Or David avait dit: C'est en pure perte que j'ai surveillé tout ce que cet homme-là a dans le désert, et empêché que rien ne fût soustrait de ce qui lui appartient: il m'a rendu le mal pour le bien. Qu'ainsi Dieu traite les ennemis de David, et plus mal encore, si jusqu'au point du jour je laisse subsister rien de ce qui lui appartient, fut-ce l'enfant qui pisse à la muraille! Et à la vue de David, Abigaïl s'empressa de descendre de l'âne qu'elle montait, et en face de David, elle inclina sa tête et se prosterna jusqu'à terre; et, se jetant à ses pieds elle dit: A moi la faute, mon Seigneur! daigne permettre à ta servante de se faire entendre à tes oreilles, et écoute les explications de ta servante! Veuille, mon Seigneur, ne pas t'inquiéter de cet homme de rien, de Nabal; car il est ce que son nom indique: Nabal ( fou ) tel est son nom, et il y a chez lui folie; quant à moi, ta servante, je n'ai point vu les valets de mon Seigneur, que tu as envoyés. Or, mon Seigneur, aussi vrai que l'Éternel vit, et que tu vis toi-même, aussi vrai est-il que l'Éternel t'a empêché de devenir coupable de meurtre et de te venger de ta propre main. Ainsi, ils auront beau être comme Nabal, tes ennemis et ceux qui cherchent à nuire à mon Seigneur!… Accepte donc ce présent qu'apporte à mon Seigneur ta servante, et le donne aux valets qui vont à la suite de mon Seigneur… Ah! pardonne l'offense de ta servante! Car l'Éternel veut créer à mon Seigneur une maison stable, car mon Seigneur soutient les guerres de l'Éternel, et le mal ne t'atteindra pas durant ta vie. Et si des hommes se lèvent pour te persécuter et attenter à ta vie, la vie de mon Seigneur sera serrée dans l'écrin de la vie auprès de l'Éternel, ton Dieu, tandis que la vie de tes ennemis sera agitée dans la paume de la fronde. Et lorsque l'Éternel accomplira pour mon Seigneur toutes les excellentes promesses qu'il t'a faites, et qu'il l'ordonnera souverain d'Israël, mon Seigneur n'aura ni remords, ni embarras de conscience pour avoir versé gratuitement le sang et s'être vengé lui-même. Mais lorsque mon Seigneur sera l'objet des bienfaits de l'Éternel, souviens-toi de ta servante. Et David dit à Abigaïl: Béni soit l'Éternel, Dieu d'Israël, qui m'a fait faire aujourd'hui ta rencontre. Et béni soit ton jugement! et bénie sois-tu pour m'avoir empêché en ce jour de me rendre coupable de meurtre, et de me venger de ma propre main! Sans cela, par la vie de l'Éternel, Dieu d'Israël, qui m'a empêché de te faire du mal, si tu ne t'étais empressée, et ne m'avais prévenu, il ne resterait d'ici au point du jour, rien de Nabal, fût-ce l'enfant qui pisse à la muraille. Et David reçut de sa main ce qu'elle lui présentait et il lui dit: Regagne en paix ta maison! Voici, j'ai écouté ta voix, et eu égard à ta personne. Et lorsque Abigaïl entra chez Nabal, voilà qu'il avait un festin dans sa maison, comme le festin du Roi; et le cœur de Nabal était en belle humeur, et il s'était enivré à l'excès. Et jusqu'au matin elle ne l'informa d'aucun détail, ni grand, ni petit. Et le matin l'ivresse de Nabal s'étant dissipée, sa femme lui raconta toutes ces choses et il en eut intérieurement la mort dans le cœur et il fut pétrifié. Et il se passa environ dix jours, et l'Éternel frappa Nabal, qui mourut. Et à la nouvelle de la mort de Nabal, David dit: Béni soit l'Éternel qui a tiré sur Nabal vengeance de mon outrage, et préservé du crime Son serviteur! – C'est ainsi que l'Éternel fit retomber la méchanceté de Nabal sur sa propre tête. Et David, par une délégation, fit proposer à Abigaïl de l'épouser. Et les serviteurs de David arrivèrent chez Abigaïl au Carmel, et lui transmirent le message en ces termes: David nous a délégués auprès de toi afin de te prendre pour être sa femme. Alors Abigaïl se leva et s'inclina la face contre terre et dit: Voici ta servante pour faire le service de laver les pieds des serviteurs de mon Seigneur. Et Abigaïl avec empressement se leva, et elle prit l'âne pour monture avec cinq jeunes filles pour suivantes, et elle se mit en route à la suite des délégués de David, et elle devint sa femme. David épousa aussi Ahinoam de Jizréel, et l'une et l'autre elles furent ses femmes. Cependant Saül maria Michal, sa fille, femme de David, à Palti, fils de Laïs, de Gallim. Et les Ziphites vinrent trouver Saül à Gibea et dirent: Voici David se tient caché sur la colline de Hachila à l'Orient du désert. Et Saül se mit en mesure et descendit au désert de Ziph accompagné de trois mille hommes de l'élite d'Israël pour aller à la recherche de David dans le désert de Ziph. Et Saül campa près de la colline de Hachila qui est à l'orient du désert sur la route, et David s'était fixé au désert, et ayant découvert que Saül était à sa poursuite dans le désert, David envoya des éclaireurs, et il sut que l'arrivée de Saül était positive. Aussitôt David se leva et vint à l'endroit où Saül campait, et David observa le lieu où couchait Saül ainsi que Abner, fils de Ner, général de son armée; or Saül couchait au quartier des chars, et les troupes étaient campées à l'entour. Et David prenant la parole s'adressa à Ahimélech, le Héthien, et à Abisaï, fils de Tseruia, et frère de Joab, et il dit: Qui fait avec moi une descente jusqu'à Saül dans son camp? Et Abisaï dit: C'est moi qui la ferai avec toi. David et Abisaï pénétrèrent donc de nuit vers l'armée, et voilà que Saül était couché endormi dans le quartier des chars, et sa pique était fichée en terre à son chevet et Abner et la troupe étaient couchés tout autour de lui. Et Abisaï dit à David: Aujourd'hui Dieu a livré ton ennemi entre tes mains: et maintenant laisse-moi le percer avec la pique de part en part, jusqu'au sol, du premier coup que je n'aurai pas à lui réitérer. Mais David dit à Abisaï: Ne le détruis pas! car qui porterait la main sur l'Oint de l'Éternel impunément? David dit: Par la vie de l'Éternel! Si l'Éternel le frappe et que, ou bien son jour arrivé il meure, ou bien que descendu sur le champ de bataille il soit emporté, eh bien!… Que l'Éternel me garde de porter la main sur Son Oint! Cependant prends la pique qui est à son chevet et l'aiguière, et allons-nous-en! David emporta donc la pique et l'aiguière que Saül avait à son chevet, et ils s'en allèrent sans que personne s'aperçût, se doutât de rien et fût réveillé; car tous ils étaient endormis parce qu'un profond sommeil les accablait de par l'Éternel. Et David passa de l'autre côté, et se porta sur la cime d'un mont à distance; grand était l'espace qui les séparait. Et David cria à la troupe et à Abner, fils de Ner, et dit: Ne réponds-tu pas, Abner? Et Abner répondit et dit: Qui es-tu, toi qui assailles le Roi de tes clameurs? Et David dit à Abner: N'es-tu pas homme? et qui est ton pareil en Israël? Pourquoi n'as-tu pas veillé sur le Roi, ton maître? Car un homme du peuple s'est introduit pour tuer le Roi, ton Maître. Tu n'as pas fait là un bel acte, par la vie de l'Éternel! Car vous êtes des enfants de la mort pour n'avoir pas veillé sur votre Maître, l'Oint de l'Éternel Eh bien! vois donc où est la pique du Roi et l'aiguière qui étaient à son chevet! Alors Saül reconnut la voix de David et dit: Est-ce là ta voix, mon fils David! Et David dit: C'est ma voix, ô Roi, mon Maître. Et il dit: Pourquoi donc mon Maître poursuit-il son serviteur; car qu'ai-je fait? quel crime a laissé [sa tache] dans ma main? Et maintenant daigne mon Seigneur le Roi écouter les paroles de son serviteur. Si c'est l'Éternel qui t'excite contre moi, qu'il reçoive le parfum d'une offrande! mais si ce sont des hommes, qu'ils soient maudits devant l'Éternel, pour m'avoir chassé aujourd'hui, détaché de l'héritage de l'Éternel en disant: Va-t'en! sers d'autres dieux! Et maintenant que mon sang ne tombe pas en terre loin de la face de l'Éternel, quand le Roi d'Israël s'est mis en campagne à la recherche d'une puce, comme on chasse la perdrix dans les montagnes. Alors Saül dit: J'ai péché; reviens, mon fils David! Car je ne te maltraiterai plus, puisque en ce jour ma vie a été précieuse à tes yeux. Voici, j'ai été dans l'égarement et ai grandement manqué! Et David répondit et dit: Voici la pique du Roi! que l'un des écuyers vienne la chercher! Or l'Éternel donnera à chaque homme le réciproque de sa justice et de sa fidélité; car aujourd'hui l'Éternel t'a livré à ma discrétion et je n'ai pas voulu porter la main sur l'Oint de l'Éternel. Et voici, de même que aujourd'hui ta vie a été précieuse à mes yeux, de même ma vie aura une grande valeur aux yeux de l'Éternel qui me tirera de toutes les perplexités. Et Saül dit à David: Sois béni, mon fils David! tu entreprendras, et tu viendras à bout. Et David poursuivit sa route, mais Saül regagna son lieu. Et David se dit lui-même: Maintenant je puis au premier jour être enlevé par la main de Saül: il n'y a pour moi rien de mieux que de me sauver au pays des Philistins pour déjouer Saül qui se dégoûtera de me chercher encore dans tout le territoire d'Israël; ainsi, je m'échapperai de sa main. David partit donc et passa avec six cents hommes qui l'accompagnaient chez Achis, fils de Maoch, roi de Gath. Et David demeura chez Achis à Gath, ainsi que ses hommes et leurs familles à chacun, David ayant avec lui ses deux femmes, Ahinoam de Jizréel, et Abigaïl, femme de Nabal, du Carmel. Et Saül eut avis de la fuite de David à Gath; mais il ne continua pas à le chercher. Et David dit à Achis: Si j'ai pu trouver grâce à tes yeux, que l'on me donne un lieu dans l'une des villes de la campagne, où je m'établisse; car comment ton serviteur resterait-il avec toi dans la cité royale? Et le jour même Achis lui accorda Tsiklag. C'est pourquoi Tsiklag est dévolue aux Rois de Juda jusqu'aujourd'hui. Et la durée du séjour de David dans les terres des Philistins fut d'un an et quatre mois. Et David et ses hommes firent invasion chez les Gessurites et les Girzites et les Amalécites; car dès les anciens temps ils habitaient le pays jusqu'à Sur, et jusqu'au pays d'Egypte. Et David saccagea la contrée et ne laissa vivants ni homme ni femme, et il enleva du menu et du gros bétail et des ânes et des chameaux et des habits, et à son retour il vint chez Achis. Et Achis lui dit: Contre qui êtes-vous allés en course? Et David dit: Contre le Midi de Juda et le Midi des Jérahméhélites et le Midi des Kénites. Mais David n'avait laissé vivants ni hommes ni femmes pour les amener à Gath, ayant cette pensée: Il ne faut pas qu'ils puissent faire rapport contre nous et dire: Ainsi a fait David. Et telle fut sa règle pendant toute la durée de son séjour dans les terres des Philistins. Et Achis avait confiance en David et disait: Il s'est mis en très mauvaise odeur auprès de son peuple, auprès d'Israël, et il sera toujours mon serviteur. Et dans le même temps les Philistins rassemblèrent leurs troupes pour entrer en campagne, porter la guerre en Israël. Et Achis dit à David: Tu sais bien que tu dois faire la campagne dans mon corps, toi et tes hommes. Et David dit à Achis: Aussi tu verras comment ton serviteur se comportera. Et Achis dit à David: Aussi je te donnerai en permanence la garde de ma personne. (Or Samuel était mort et tout Israël avait célébré son deuil et on lui avait donné la sépulture à Rama, dans sa cité. Et Saül avait éloigné du pays les nécromanciens et les divinateurs). Les Philistins se rassemblèrent donc et ils vinrent camper à Sunem. Et Saül rassembla tous les Israélites, et ils campèrent sur Gilboa. Et à la vue du camp des Philistins, Saül eut peur, et son cœur fut fort alarmé. Et Saül interrogea l'Éternel, mais l'Éternel ne lui répondit point, ni par des songes, ni par l'Urim, ni par les prophètes. Alors Saül dit à ses serviteurs: Cherchez-moi une femme qui possède la nécromancie, et j'irai chez elle et la consulterai. Et ses serviteurs lui dirent: Voici, à Endor il y a une femme qui possède la nécromancie. Et Saül se travestit, et mit d'autres habits et partit accompagné de deux hommes, et ils arrivèrent chez la femme de nuit, et il dit: Opère pour moi une divination par la nécromancie, et évoque-moi celui que je te dirai. Et la femme lui dit: Voici, tu sais ce qu'a fait Saül, comment il a extirpé du pays les nécromanciens et les divinateurs; et pourquoi tends-tu un piège pour attirer sur moi la peine de mort? Alors Saül lui fit serment par l'Éternel en ces termes: Par la vie de l'Éternel, tu n'encourras aucune culpabilité dans ce cas-ci. Et la femme dit: Qui te ferais-je apparaître? Et il dit: Evoque-moi Samuel. Et à l'aspect de Samuel elle jeta un grand cri, et s'adressant à Saül elle dit: Pourquoi m'as-tu trompée? tu es Saül. Et le Roi lui dit: Sois sans crainte! mais que vois-tu? Et la femme dit à Saül: Je vois surgir de terre un dieu. Et il lui dit: Quelle figure est la sienne? Et elle dit: C'est un vieillard qui surgit, et il est enveloppé d'un manteau. Alors Saül comprit que c'était Samuel, et il s'inclina le visage contre terre. Et Samuel dit à Saül: Pourquoi as-tu troublé mon repos en m'évoquant? Et Saül dit: Je suis dans une grande détresse, car les Philistins m'attaquent, et Dieu s'est retiré de moi et ne me répond plus, ni par l'organe des prophètes, ni par des songes, c'est pourquoi je t'ai fait évoquer afin que tu m'apprennes ce que je dois faire. Et Samuel dit: Et pourquoi m'interroges-tu, puisque l'Éternel s'est retiré de toi et t'est devenu hostile? Et l'Éternel a agi, comme Il l'avait annoncé par moi, et l'Éternel a arraché la royauté de ta main, et l'a transférée à ton prochain, à David. Comme tu n'as pas été docile à la voix de l'Éternel, et n'as pas fait subir à Amalek le feu de Ses vengeances, c'est pourquoi l'Éternel te traite en cette sorte aujourd'hui. Et l'Éternel livrera aussi Israël avec toi aux mains des Philistins; et demain tu me rejoindras avec tes fils, et l'armée d'Israël aussi, l'Éternel la livrera aux mains des Philistins. Et soudain Saül tomba de toute sa longueur sur le sol, épouvanté qu'il était du discours de Samuel, et de plus il était exténué n'ayant pris aucun aliment de tout le jour et de toute la nuit. Et lorsque la femme entra chez Saül et le vit si fort consterné, elle lui dit: Voici, ta servante a obéi à ta voix, et j'ai mis ma vie au jeu et prêté l'oreille aux paroles que tu m'as dites. Eh bien! de ton côté prête aussi l'oreille à la voix de ta servante, et laisse-moi te servir quelque peu de nourriture et mange pour avoir la force de continuer ta route. Mais il refusa et dit: Je ne mangerai point! Alors ses serviteurs et la femme aussi le pressèrent, et il céda à leurs instances, et il se releva de terre et se plaça sur le divan. Et la femme avait dans la maison un veau gras qu'elle se hâta de tuer; puis elle prit de la farine qu'elle pétrit et boulangea en azymes. Et elle servit ces mets à Saül et à ses serviteurs, qui mangèrent, puis se levèrent et partirent la nuit même. Et les Philistins réunirent toutes leurs forces à Aphek, et les Israélites campèrent à la source près de Jizréel. Et les Princes des Philistins marchèrent par divisions de cent et de mille, et David et ses hommes prirent l'arrière-garde avec Achis. Et les Princes des Philistins dirent: Qu'ont à faire ici ces Hébreux? Et Achis dit aux chefs des Philistins: N'est-ce pas David, serviteur de Saül, Roi d'Israël, qui a déjà passé avec moi des jours ou plutôt des années sans que j'aie rien trouvé à redire en lui depuis son arrivée jusqu'à ce jour? Mais les chefs des Philistins furent irrités contre lui et lui dirent: Congédie cet homme et qu'il retourne au lieu où tu l'as consigné: qu'il ne descende pas avec nous au champ de bataille, afin qu'il ne nous fasse pas volte-face dans la mêlée; car comment regagnera-t-il la faveur de son maître? n'est-ce pas au moyen des têtes de ces hommes? N'est-ce pas ce David auquel on chantait dans les chœurs: Saül abat ses mille, et David ses dix mille? Alors Achis manda David et lui dit: Par la vie de l'Éternel, tu as de la droiture, et j'aimerais à t'avoir, faisant ton service dans cette campagne, et je n'ai rien trouvé à redire en toi depuis le jour de ton entrée chez moi jusqu'aujourd'hui; mais tu n'es pas bien vu des princes. Retourne-t-en donc et va-t'en en paix et ne fais rien qui déplaise aux Princes des Philistins. Et David dit à Achis: Mais qu'ai-je donc fait, et qu'as-tu trouvé à redire en ton serviteur depuis le jour de mon entrée chez toi jusqu'aujourd'hui, pour que je ne puisse être admis, ni me battre contre les ennemis du Roi, mon maître? Et Achis répondit et dit à David: Je le sais, tu es agréable à eux comme un ange de Dieu; mais les généraux des Philistins ont dit: Il ne doit pas marcher avec nous au combat. Ainsi, demain lève-toi dès le matin avec les serviteurs de ton maître venus avec toi, et levez-vous le matin quand il fera jour, et allez-vous-en! En conséquence David se leva dès le matin avec ses hommes pour se mettre en route le matin et regagner le pays des Philistins. Et les Philistins montèrent à Jizréel. Et il se trouva que, lors du retour de David et de son monde à Tsiklag le troisième jour, les Amalécites avaient fait une expédition sur le Midi et sur Tsiklag qu'ils avaient saccagée et incendiée, ayant emmené captives les femmes avec ceux qui y restaient, petits et grands: ils n'avaient tué personne; seulement ils avaient emmené leur prise, puis continué leur route. Et au retour de David et de ses hommes à la ville, voilà qu'elle était incendiée et leurs femmes et leurs fils et leurs filles emmenées en captivité. Alors David et la troupe qui l'accompagnait laissèrent éclater leur voix et pleurèrent jusqu'à n'avoir plus la force de pleurer. Et les deux femmes de David étaient prisonnières, Ahinoam de Jizréel, et Abigaïl, femme de Nabal, le carmélite. Et David était dans une détresse car la troupe parlait de le lapider parce que l'amertume était dans le cœur de tous, chacun regrettant ses fils et ses filles. Mais David prit sa force dans l'Éternel son Dieu. Et David dit à Abiathar, le Prêtre, fils d'Ahimélech: Apporte-moi donc l'éphod! Et Abiathar apporta l'éphod à David. Et David interrogea l'Éternel en ces termes: Me mettrai-je à la poursuite de cette horde-là? l'atteindrai-je? Et Il répondit: Poursuis, car tu atteindras et délivreras. Alors David marcha avec les six cents hommes qui l'accompagnaient, et ils s'avancèrent jusqu'au torrent du Bésor, et les traîneurs firent halte. Et David entreprit la poursuite avec quatre cents hommes, deux cents hommes ayant fait halte parce qu'ils étaient trop fatigués pour passer le torrent du Bésor. Et ils trouvèrent un Egyptien dans la campagne et ils l'amenèrent à David, et ils lui servirent des aliments et il mangea, et ils lui donnèrent de l'eau à boire; ils lui donnèrent aussi un quartier de bol de figues et deux gâteaux de raisins secs, et il mangea, et fut ranimé, car il n'avait ni mangé, ni bu, ni pain, ni eau, trois jours et trois nuits. Et David lui dit: A qui es-tu? et d'où es-tu? Et il répondit: Je suis un jeune Egyptien, au service d'un Amalécite, et mon maître m'a laissé parce que je suis malade voici trois jours. Nous avons fait une incursion dans le Midi des Chrétites et dans les dépendances de Juda et dans le Midi de Caleb et nous avons livré Tsiklag aux flammes. Et David lui dit: Veux-tu être mon guide jusqu'à cette horde-là? Et il dit: Jure-moi devant Dieu que tu ne me feras pas mourir et ne me livreras pas à mon maître, et je te conduirai à cette horde. Et il fut leur guide. Et voilà que les Amalécites étaient épars dans toute la campagne mangeant et buvant et faisant fête pour tout le grand butin qu'ils avaient enlevé du pays des Philistins et du pays de Juda. Et depuis l'aube jusqu'au soir qui ouvrait le lendemain il en fit un tel carnage que pas un homme n'échappa sauf quatre cents jeunes gens qui montèrent sur des chameaux et s'enfuirent. Et ainsi, David recouvra tout ce qu'avaient enlevé les Amalécites, et délivra aussi ses deux femmes. Et ils n'eurent à regretter personne, ni petit ni grand, ni fils ni fille, ni aucun objet du butin qui leur avait été pris; David fit tout rentrer. Et David prit tout le menu et le gros bétail; et ceux qui étaient en tête du troupeau disaient en le conduisant: C'est la capture de David. Et David ayant rejoint les deux cents hommes trop fatigués pour suivre David, qu'il avait laissés faire halte au torrent du Bésor, ils vinrent au devant de David et de la troupe qui l'accompagnait, et David les aborda en s'informant d'eux amicalement. Et tous les hommes mauvais et de bas aloi, parmi les compagnons de David, prirent la parole et dirent: Puisqu'ils n'ont pas marché avec nous, nous ne voulons leur donner aucune part au butin que nous avons reconquis, sinon à chacun sa femme et qu'il les emmène et parte. Mais David dit: N'en usez pas ainsi, mes frères, avec ce que l'Éternel nous a donné, d'autant qu'Il nous a eus en sa garde et a livré entre nos mains la horde de nos envahisseurs. Et qui vous écoutera dans ce que vous prononcez là… car telle la part de ceux qui sont descendus sur le champ de bataille, telle doit être la part de ceux qui sont restés auprès des bagages: ensemble ils partageront. Et c'est ce qui à partir de ce jour eut lieu postérieurement et dont on fit une règle et une pratique pour Israël jusqu'aujourd'hui. Et revenu à Tsiklag, David envoya du butin aux Anciens de Juda, à ses amis, avec ces paroles: Voici pour vous un don sur le butin des ennemis de l'Éternel! [il l'envoya] à ceux de Béthel et à ceux de Ramoth-Negeb, et à ceux de Jathir, et à ceux d'Aroër, et à ceux de Siphmoth, et à ceux d'Esthmoha, et à ceux de Rachal, et à ceux des villes de Jehraméel, et à ceux des villes des Kénites, et à ceux de Horma, et à ceux de Chor-Asan, et à ceux d'Athach, et à ceux de Hébron et dans tous les lieux où David avait erré lui et ses hommes. Or les Philistins étaient en guerre avec Israël, et les hommes d'Israël fuirent devant les Philistins, et il tomba des morts sur la montagne de Gilboa. Et les Philistins s'acharnèrent à la poursuite de Saül et de ses fils, et tuèrent Jonathan et Abinadab et Malchisua, fils de Saül. Et le faix de la bataille tombait sur Saül qui, se trouvant à la portée des tireurs, hommes armés de l'arc, fut blessé grièvement par eux. Alors Saül dit à son écuyer: Tire ton épée et m'en perce de peur que ces incirconcis ne surviennent et ne me percent et ne s'assouvissent sur moi. Mais son écuyer ne voulut pas, car il avait grande crainte. Alors Saül prit l'épée et se jeta dessus. Et l'écuyer voyant Saül mort se jeta aussi sur son épée et mourut avec lui. Ainsi périrent Saül et ses trois fils et son écuyer, de même que tous ces hommes en cette journée simultanément. Et lorsque les Israélites de ce côté de la plaine et de ce côté du Jourdain virent que les hommes d'Israël étaient en fuite, et que Saül et ses fils étaient morts, ils désertèrent les villes et s'enfuirent, et les Philistins y entrèrent et s'y établirent. Et le lendemain les Philistins vinrent pour dépouiller les morts, et trouvèrent Saül et ses trois fils tombés sur la montagne de Gilboa… Et ils lui coupèrent la tête et le dépouillèrent de son armure, et ils firent porter au pays des Philistins de toutes parts la bonne nouvelle dans les temples de leurs idoles et au peuple. Et ils placèrent son armure dans le temple d'Astarté, et fixèrent son cadavre aux murs de Bethsan. Et les habitants de Jabès en Galaad furent renseignés quant à Saül et à la manière dont les Philistins l'avaient traité; aussitôt tous les braves se mirent en mouvement, et ils marchèrent toute la nuit et ils enlevèrent le cadavre de Saül et les cadavres de ses fils de la muraille de Bethsan, puis regagnèrent Jabès où ils les brûlèrent. Et ils prirent leurs ossements et les inhumèrent sous le Tamarin de Jabès et ils jeûnèrent sept jours. Et dans le temps qui suivit la mort de Saül, David de retour après la défaite des Amalécites, s'arrêta deux jours à Tsiklag. Et le troisième jour, voilà qu'il arrive un homme venant du camp et des entours de Saül, les habits déchirés et la tête couverte de poussière, et en abordant David il s'inclina jusqu'à terre et se prosterna. Et David lui dit: D'où viens-tu? Et il lui répondit: Je me suis sauvé du camp d'Israël. Et David lui dit: Qu'y a-t-il eu? Mets-moi donc au fait! Et il reprit: Il y a eu fuite des troupes qui ont quitté le champ de bataille, et de plus nombre d'hommes du peuple tombés et morts, et Saül et Jonathan, son fils, sont morts aussi. Et David dit au jeune homme qui l'informait: Comment sais-tu que Saül et son fils Jonathan sont morts? Et le jeune informateur répondit: Par aventure je me trouvai sur la montagne de Gilboa, et voici, Saül s'appuyait sur sa pique, et voici, les chars et la cavalerie étaient à sa poursuite. Et se tournant il me vit et m'appela, et je dis: Me voici. Et il me dit: Qui es-tu? Et je lui dis: Je suis un Amalécite. Et il me dit: Eh bien! approche et tue-moi! car je suis saisi du spasme, tout plein de vie que je suis encore. Et je m'avançai et le tuai, car je savais qu'il ne survivrait pas à sa chute et j'enlevai le diadème qu'il avait à la tête et le brassard qu'il portait au bras, et je les apporte ici à mon Seigneur. Alors David saisit ses habits et les déchira, et tous les hommes de son entourage en firent autant. Et ils firent les actes du deuil et pleurèrent et jeûnèrent jusqu'au soir pour Saül et pour Jonathan, son fils, et pour le peuple de l'Éternel et pour ta maison d'Israël, qui étaient tombés sous l'épée. Et David dit au jeune informateur: D'où es-tu? Et il répondit: Je suis le fils d'un émigré Amalécite. Et David lui dit: Comment n'as-tu pas craint de prêter ta main au meurtre de l'Oint de l'Éternel? Et David appela un des valets et dit: Avance et fais main basse sur lui! et il lui porta un coup qui le tua. Et David lui dit: Ton sang reste sur ta tête, car ta bouche a déposé contre toi quand tu as dit: J'ai tué l'Oint de l'Éternel. Et David chanta cette complainte sur Saül et Jonathan, son fils, il prescrivit d'apprendre aux enfants de Juda [la complainte] de l'arc; et voici, elle est transcrite dans le livre du Droiturier : La fleur d'Israël sur tes monts a péri: comment des héros ont-ils succombé? Ne le redites pas dans Gath, ne le proclamez pas aux champs d'Askalon, de peur de réjouir des filles de Philistins, de transporter des filles d'incirconcis! Monts de Gilboa, que sur vous il ne tombe ni pluie, ni rosée, il n'y ait plus de champs qui fournissent des offrandes! Car là fut jeté le bouclier des braves, le bouclier de Saül, que l'huile n'oignait plus. Devant le sang des blessés et la graisse des héros L'arc de Jonathan ne faisait pas retraite et l'épée de Saül ne rentrait pas, sans avoir porté coup. Saül et Jonathan qui dans la vie s'aimaient et s'agréaient l'un à l'autre, dans la mort ne furent point séparés. Plus que les aigles ils étaient rapides, plus que les lions ils étaient vigoureux. Filles d'Israël, donnez vos larmes à Saül qui gracieusement vous distribuait la pourpre pour vous habiller, et des joyaux d'or pour rehausser vos robes. Comment des héros dans le combat ont-ils succombé, Jonathan fut-il percé sur tes montagnes? Je te regrette, ô Jonathan! mon frère! car tu avais un attrait puissant pour moi. Je préférais ton amour à l'amour des femmes. Comment des héros ont-ils succombé, et les armures guerrières se sont-elles perdues! Et après ces événements, David interrogea l'Éternel en ces termes: Dois-je gagner l'une des villes de Juda? Et l'Éternel lui dit : Oui. Et David dit: Laquelle? Et Il répondit: Hébron. Et David s'y transporta avec ses deux femmes, Ahinoam de Jizréel, et Abigaïl, femme de Nabal, le Carmélite. Il y emmena de même avec lui les hommes qui l'accompagnaient, chacun d'eux avec sa maison, et ils demeurèrent dans les villes attenantes à Hébron. Alors arrivèrent des hommes de Juda, et là ils oignirent David comme roi de la maison de Juda. Et l'on apporta cet avis à David: Ce sont les hommes de Jabès en Galaad, qui ont donné la sépulture à Saül. Aussitôt David dépêcha des envoyés aux hommes de Jabès en Galaad avec ce message: Soyez les bénis de l'Éternel pour votre acte de piété envers votre Seigneur, envers Saül à qui vous avez donné la sépulture. Qu'en retour l'Éternel vous témoigne Son amour et Sa fidélité! de mon côté je vous donne ce témoignage de bonté, en suite de ce que vous avez fait. Maintenant ayez toujours la main ferme, et soyez des braves! car si votre Seigneur Saül est mort, moi, j'ai été oint par la maison de Juda pour être son Roi. Cependant Abner, fils de Ner, général d'armée de Saül, prit Isboseth, fils de Saül, et le fit passer à Mahanaïm et l'établit roi de Galaad, et des Assurites et de Jizréel, et d'Ephraïm et de Benjamin, ainsi de tout Israël. Isboseth, fils de Saül, avait quarante ans, lorsqu'il devint roi d'Israël, et il régna deux ans; la maison de Juda seule s'attachait à David. Et la durée du temps que David passa à Hébron, comme roi de la maison de Juda, fut de sept ans et six mois. Et Abner, fils de Ner, avec les serviteurs d'Isboseth, fils de Saül, sortit de Mahanaïm pour marcher sur Gabaon. Et Joab, fils de Tseruïa, et les serviteurs de David se mirent en campagne, et ils se rencontrèrent de part et d'autre à l'étang de Gabaon, et ils prirent position ceux-ci d'un côté de l'étang, ceux-là de l'autre. Alors Abner dit à Joab: Prenons pour champions des jeunes gens soldats, et qu'ils s'escarmouchent devant nous! Et Joab dit: Prenons ces champions. Et ils se mirent sur pied et ils s'avancèrent au nombre de douze pour Benjamin et Isboseth, fils de Saül, et douze des serviteurs de David. Et chacun d'eux saisit la tête de son adversaire, et chacun d'eux enfonça son épée dans le flanc de son adversaire, et ils tombèrent tous à la fois. Et l'on donna à cet emplacement le nom de Helkath-Hatsourim ( champ des lames ): il est près de Gabaon. En cette journée le combat fut très rude et Abner et les hommes d'Israël furent défaits par les serviteurs de David. Et il y avait là trois fils de Tseruïa: Joab et Abisaï et Hasahel. Et Hasahel avait dans ses pieds l'agilité d'une gazelle qui court dans les champs. Et Hasahel poursuivait Abner sans s'écarter ni à droite ni à gauche des traces d'Abner. Et Abner se tournant en arrière dit: Est-ce toi qui es Hasahel? Et il répondit: C'est moi-même. Et Abner lui dit: Tire-toi de côté à ta droite ou à ta gauche, et attaque-toi à l'un de ces jeunes hommes, et t'empare de son armure. Mais Hasahel ne voulut pas se désister de sa poursuite. Et Abner répéta à Hasahel: Renonce à me poursuivre! pourquoi devrais-je t'étendre sur le carreau? Comment alors pourrais-je me présenter à ton frère Joab? Mais il refusa de céder. Alors Abner lui porta au ventre un coup du talon de sa lance qui ressortit par derrière, et Hasahel tomba et mourut sur la place. Et tous ceux qui arrivaient à l'endroit où Hasahel était tombé et mort, s'arrêtaient. Et Joab et Abisaï poursuivirent Abner, et au coucher du soleil ils atteignirent le monticule d'Amma, situé devant Giah sur la route du désert de Gabaon. Et les Benjaminites vinrent se grouper à la suite d'Abner et se formèrent en légion et prirent position au sommet d'un coteau. Alors Abner s'adressant à Joab lui dit: L'épée sera-t-elle donc toujours dévorante? Ne sais-tu pas qu'il ne résultera que misère? Combien de temps encore veux-tu ne pas dire au peuple de renoncer à poursuivre des frères? Et Joab dit: Par la vie de Dieu! si tu n'avais pas parlé, c'est demain seulement que le peuple aurait été ramené de la poursuite de ses frères. Puis Joab sonna de la trompette, et tout le peuple fit halte, et cessa de harceler Israël et ne continua pas la guerre. Cependant Abner et ses hommes employèrent toute cette même nuit à traverser la plaine, et ils passèrent le Jourdain et traversèrent tout le Bithron et gagnèrent Mahanaïm. Et Joab renonçant à la poursuite d'Abner, rassembla tout le peuple; et des serviteurs de David il manquait dix-neuf hommes et Hasahel. D'un autre côté les serviteurs de David avaient frappé dans Benjamin et la troupe d'Abner, trois cent soixante hommes, à mort. Et ils emportèrent Hasahel et lui donnèrent la sépulture dans le tombeau de son père à Bethléhem. Et Joab et ses hommes marchèrent toute la nuit et avec le jour ils arrivaient à Hébron. Et la lutte fut longue entre la maison de Saül et la maison de David; mais David allait se renforçant de plus en plus, tandis que la maison de Saül allait s'affaiblissant de plus en plus. Et il naquit à David des fils à Hébron, et son premier-né fut Amnon, d'Ahinoam de Jizréel, et son deuxième, Chileab, d'Abigaïl, femme de Nabal, le Carmélite; et le troisième, Absalom, fils de Maacha, fille de Thalmaï, roi de Gessur; et le quatrième Adonia, fils de Haggith; et le cinquième Sephatia, fils d'Abital; et le sixième Jithream, de Egla, femme de David. Tels sont ceux qui naquirent à David à Hébron. Et pendant qu'il y eut guerre entre la maison de Saül et la maison de David, Abner tint ferme pour la maison de Saül. Or Saül avait eu une concubine, nommée Ritspa, fille d'Aia. Et [Isboseth] dit à Abner: Pourquoi es-tu entré chez la concubine de mon père? Et Abner fut fort irrité du langage d'Isboseth et il dit: Suis-je une tête de chien qui tienne pour Juda? Aujourd'hui je rends de bons services à la maison de Saül, ton père, à ses frères et à ses amis, et je ne t'ai point livré aux mains de David; et aujourd'hui tu me prends à partie à propos d'un écart avec cette femme! Qu'ainsi Dieu traite Abner et plus mal encore! oui, comme l'Éternel en a fait le serment à David, ainsi travaillerai-je dans son intérêt au transfert de la souveraineté ôtée à la maison de Saül, et à l'élévation du trône de David sur Israël et sur Juda de Dan à Béerseba. Et Isboseth ne put plus répliquer un mot à Abner dont il avait peur. Sur-le-champ Abner dépêcha vers David des émissaires pour lui dire: A qui est le pays? et de plus: Fais ton traité avec moi, et voici tu auras l'aide de ma main pour tourner Israël de ton côté. Et il répondit: Bien! Je traiterai avec toi; je n'exige de toi qu'une condition: tu ne reverras pas mon visage, à moins de m'amener préalablement Michal, fille de Saül, quand tu viendras te présenter devant moi. Et David envoya des délégués à Isboseth, fils de Saül, avec ce message: Rends-moi ma femme Michal, que je me suis fiancée au prix de cent prépuces de Philistins. Et Isboseth la fit prendre chez le mari, Paltiel, fils de Laïs. Et son mari l'accompagna et alla pleurant derrière elle jusqu'à Bahurim. Là Abner lui dit: Va, rebrousse! Et il rebroussa. Et Abner était entré en pourparler avec les Anciens d'Israël et avait dit: Ce n'est pas d'aujourd'hui que vous, cherchez à avoir David pour Roi. Agissez maintenant, car l'Éternel a dit touchant David: C'est par la main de David, mon serviteur, que Je sauverai mon peuple d'Israël de la main des Philistins et de la main de tous ses ennemis. Et Abner s'étant aussi abouché avec les Benjaminites, alla de même redire en entier aux oreilles de David à Hébron la résolution d'Israël et de toute la maison de Benjamin. Abner arriva donc chez David à Hébron avec une escorte de vingt hommes, et David fit un festin à Abner et à son escorte. Et Abner dit à David: Je vais me mettre en mouvement et partir et réunir auprès de mon Seigneur le Roi la totalité des Israélites, afin qu'ils fassent un accord avec toi, et tu régneras en tous points selon ton désir. Et David congédia Abner qui s'en alla sain et sauf. Et voilà que les serviteurs de David et Joab revinrent de leur expédition, ramenant avec eux un butin considérable. Or Abner n'était plus chez David à Hébron. Celui-ci l'avait congédié, et il s'en était allé sain et sauf. Et au retour de Joab et de toute la troupe qui l'accompagnait, on fit à Joab ce rapport: Abner, fils de Ner, est venu chez le Roi, qui l'a laissé partir, et il s'en est allé sain et sauf. Alors Joab entra chez le Roi et dit: Qu'as-tu fait? Voici, Abner est venu chez toi; pourquoi donc l'as-tu laissé partir et s'en aller? Tu connais Abner, fils de Ner! c'est pour te surprendre qu'il est venu, pour étudier tes allures, et savoir tout ce que tu fais. Et Joab ayant quitté David envoya des émissaires après Abner et ils le firent rebrousser depuis la citerne de Hasira, et cela à l'insu de David. Abner étant ainsi revenu à Hébron, Joab le tira à part dans l'intérieur de la porte pour l'entretenir en secret, et là il lui porta dans le ventre un coup qui le tua, vengeant ainsi le meurtre d'Hasahel, son frère. Et David l'ayant appris plus tard dit: Ni à moi, ni à mon règne ne pourra jamais être imputé de par l'Éternel le meurtre d'Abner, fils de Ner : qu'il retombe sur la tête de Joab et sur toute la maison de son père, et que la maison de Joab ne soit jamais purgée d'hommes ayant un flux immonde, de lépreux, de perclus, de tués par l'épée et de gens manquant de pain. Or Joab et Abisaï, son frère, avaient donné la mort à Abner parce qu'il avait tué Hasahel, leur frère, à Gabaon dans la bataille. Et David dit à Joab et à tout le peuple qui était avec lui: Déchirez vos habits et revêtez le cilice et célébrez le deuil d'Abner. Et le roi David suivit le cercueil. Et Abner reçut la sépulture à Hébron, et le Roi laissant éclater sa voix, pleura au tombeau d'Abner, et tout le peuple pleura. Et le Roi chanta une complainte sur Abner en ces mots: Est-ce de la mort de l'impie que devait mourir Abner?… Tu n'avais ni les mains garrottées, ni les pieds serrés dans les fers!… Tu as péri, comme on périt sous les coups du crime! Et tout le peuple ne fit que le pleurer, davantage. Et tout le peuple se présenta dans le but de faire prendre à David de la nourriture encore de jour, mais David fit ce serment: Qu'ainsi Dieu me fasse et pis encore si avant le coucher du soleil je goûte du pain ou d'un mets quelconque! Tout le peuple reconnut alors [sa sincérité] qui lui plut; tout ce que faisait le Roi était au gré de tout le peuple. Et en ce jour tout le peuple et tout Israël acquit la conviction que ce n'était pas de par le Roi que Abner, fils de Ner, avait été assassiné. Et le Roi dit à ses serviteurs: Ne sentez-vous pas qu'aujourd'hui un grand capitaine est tombé en Israël, et que pour le moment je suis faible et que je viens de recevoir l'onction de Roi? Ces hommes, les fils de Tseruïa, sont trop durs pour moi. Que l'Éternel paie au méchant le salaire dû à sa méchanceté. Et lorsque le fils de Saül apprit que Abner était mort à Hébron, il perdit courage et tout Israël fut consterné. Or le fils de Saül avait deux hommes, chefs de partisans, nommés, l'un Baana, et l'autre Rechab, qui étaient fils de Rimmon de Bééroth, d'entre les enfants de Benjamin. (Car Bééroth aussi est regardée comme étant sur Benjamin, et les Béérothites se sont enfuis à Githaïm où ils ont été comme émigrés jusqu'aujourd'hui.) Et Jonathan, fils de Saül, avait un fils perclus des deux pieds: il était âgé de cinq ans lorsque de Jizréel étaient venues les nouvelles de Saül et de Jonathan; alors sa nourrice l'avait pris et s'était enfuie; et dans la précipitation de sa fuite, il avait fait une chute qui l'avait laissé boiteux, et son nom était Mephiboseth. Et les fils de Rimmon de Bééroth, Rechab et Baana, s'en vinrent et entrèrent au chaud du jour chez Isboseth, comme il était couché pour son repos de midi. Et là ils s'introduisirent dans le centre de la maison [comme] pour enlever du froment; et ils l'éventrèrent; et Rechab et Baana, son frère, s'évadèrent. Ils pénétrèrent dans la maison comme il reposait sur son lit dans sa chambre à coucher, et ils le frappèrent et le tuèrent, et lui coupèrent la tête qu'ils emportèrent; et ils cheminèrent toute la nuit à travers la plaine. Et ils présentèrent la tête d'Isboseth à David à Hébron et dirent au Roi: Voici la tête d'Isboseth, fils de Saül, ton ennemi, qui cherchait ta perte. Aujourd'hui donc l'Éternel a permis que mon Seigneur le Roi fût vengé de Saül et de sa race. Mais David répondit à Rechab et à Baana, son frère, fils de Rimmon de Bééroth, et leur dit: Par la vie de l'Éternel qui a sauvé ma personne de tous les périls, l'informateur qui m'a dit: «Voici, Saül est mort» et se flattait d'apporter un heureux message, je l'ai fait saisir et mettre à mort à Tsiklag, lui à qui j'aurais dû donner une récompense : à plus forte raison, lorsque des scélérats ont tué un homme juste dans sa maison sur sa couche, ne dois-je pas redemander son sang à vos mains, et vous exterminer de la terre? Et David donna ordre aux valets, et ceux-ci les tuèrent et leur coupèrent les mains et les pieds, et les pendirent sur l'étang de Hébron; ils prirent la tête d'Isboseth et lui donnèrent la sépulture dans le tombeau d'Abner à Hébron. Et toutes les Tribus d'Israël firent une démarche auprès de David à Hébron et parlèrent en ces termes: Voici, nous sommes tes os et ta chair. Ci-devant déjà, quand Saül régnait sur nous, c'est toi qui menais et ramenais Israël, et l'Éternel t'a dit: Tu seras le pasteur de mon peuple d'Israël et tu deviendras prince d'Israël. Tous les Anciens d'Israël se présentèrent donc chez le Roi à Hébron, et le Roi David conclut avec eux un pacte à Hébron devant l'Éternel, et ils oignirent David comme Roi d'Israël. David avait trente ans à son avènement, et il régna quarante ans. A Hébron il régna sur Juda sept ans et six mois, et à Jérusalem il régna trente-trois ans sur la totalité d'Israël et de Juda. Et le Roi avec ses hommes marcha sur Jérusalem contre les Jébusites habitants du pays. Et ils tinrent à David ce langage: Tu ne saurais pénétrer ici, mais les aveugles et les perclus te tiendraient à distance! pour dire: David ne pénétrera pas ici. Cependant David s'empara de la citadelle de Sion, c'est la Cité de David. Et David avait dit en ce jour-là: Quiconque battra les Jébusites et s'avancera jusqu'à l'aqueduc et aux perclus et aux aveugles hostiles à la personne de David… (De là le dicton: Ni aveugle ni perclus n'entrera au logis.) Et David prit sa résidence dans la citadelle qu'il appela Cité de David; et David fit des constructions tout autour à partir de Millo jusque dans l'intérieur. Et David allait grandissant pas à pas, et l'Éternel, Dieu des armées, l'assistait. Et Hiram, roi de Tyr, envoya une députation à David, et du bois de cèdre et des charpentiers et des maçons, qui bâtirent une maison à David. Et David sentit que l'Éternel le confirmait comme roi d'Israël, et qu'il élevait son royaume en vue de son peuple d'Israël. Et David prit encore des concubines et des femmes de Jérusalem après être venu d'Hébron; et il naquit encore à David des fils et des filles. Or voici les noms de ses enfants nés à Jérusalem: Sammuah et Sobab et Nathan et Salomon, et Jibehar, et Elisuah et Népheg et Japhiah et Elisamah et Eliada et Eliphélet. Et à la nouvelle de l'onction de David en qualité de roi d'Israël les Philistins en totalité se mirent en campagne à la recherche de David. Et David en ayant eu avis descendit au fort. Et les Philistins parurent et occupèrent la vallée de Rephaïm. Alors David interrogea l'Éternel en ces termes: Irai-je attaquer les Philistins? les feras-tu tomber dans mes mains? Et l'Éternel dit à David: Va, car je ferai tomber les Philistins dans tes mains. Et David s'avança sur Bahal-Peratsim où il les défit; et il dit: L'Éternel a rompu mes ennemis devant moi comme des eaux dont on rompt le fil. C'est pourquoi il donna à ce lieu le nom de Bahal-Peratsim ( lieu des ruptures ). Et ils abandonnèrent leurs idoles, et David et ses hommes les emportèrent. Et les Philistins renouvelèrent l'attaque et occupèrent la vallée de Rephaïm. Et David interrogea l'Éternel qui répondit: N'attaque pas! tourne-les et les prends à dos et joins-les vis-à-vis des baumiers-pleureurs. Et lorsque tu ouïras un bruit de pas dans les cimes des baumiers-pleureurs, alors dépêche-toi! car c'est le moment où l'Éternel marchera devant toi à la défaite de l'armée des Philistins. Et David se conforma à l'ordre de l'Éternel et il battit les Philistins, de Geba aux abords de Gézer. Et par de nouvelles recrues David porta toute l'élite d'Israël à trente mille hommes. Et David se mit en mouvement et en marche de Baalei-Juda, ainsi que tout le monde qu'il avait avec lui, pour en ramener l'Arche de Dieu où l'on invoque le Nom de l'Éternel des armées siégeant sur les Chérubins qui la couvrent. Et pour transporter l'Arche de Dieu, ils prirent un chariot neuf et ils l'enlevèrent de la maison d'Abinadab sise sur la colline; et Uzza et Ahio, fils d'Abinadab, conduisaient le chariot qui était neuf. Ils la prirent donc dans la maison d'Abinadab, sise sur la colline. [Et Uzza cheminait] à côté de l'Arche de Dieu, et Ahio la précédait. Et David et toute la maison d'Israël jouaient devant l'Éternel de toutes sortes d'instruments de cyprès, et luths et harpes, et tambourins et sistres et cymbales. Et lorsqu'ils atteignirent l'aire de Nachon, Uzza étendit la main vers l'Arche de Dieu et la saisit, parce que l'attelage la faisait verser. Alors la colère de l'Éternel s'alluma contre Uzza et là Dieu le frappa à cause du sacrilège, et il mourut là à côté de l'Arche de Dieu. Et David eut une cuisante douleur du coup dont l'Éternel frappait Uzza; et il donna à ce lieu le nom resté jusqu'aujourd'hui de Perets-Uzza ( coup d'Uzza ). Et en ce jour David eut peur devant l'Éternel et il dit: Comment entrerait chez moi l'Arche de l'Éternel? Et David ne voulut pas retirer chez lui dans la cité de David l'Arche de l'Éternel, et il l'entreposa dans la maison d'Obed-Edom de Gath. Ainsi, l'Arche de l'Éternel demeura trois mois dans la maison d'Obed-Edom de Gath. Et l'Éternel bénit Obed-Edom et toute sa maison. Et le Roi David reçut cet avis: L'Éternel a béni la maison d'Obed-Edom et tout ce qui est à lui, à cause de l'Arche de Dieu. Et David fit le voyage et transféra l'Arche de Dieu de la maison d'Obed-Edom à la Cité de David, dans la joie. Et lorsque les porteurs de l'Arche eurent fait six pas en avant, il sacrifia un taureau et un veau gras. Et David allait dansant de toute sa force devant l'Éternel, et David avait endossé un éphod de lin. Et David et toute la maison d'Israël firent la translation de l'Arche de l'Éternel avec des cris de joie et au son des trompettes. Cependant lorsque l'Arche de l'Éternel faisait son entrée dans la Cité de David, Michal, fille de Saül, regardait par la fenêtre, et à la vue du Roi David sautant et dansant devant l'Éternel, elle ressentit pour lui du mépris en son cœur. Et ils introduisirent l'Arche de l'Éternel, et ils la dressèrent à sa place dans le pavillon que David lui avait préparé, et David offrit à l'Éternel des holocaustes et des offrandes pacifiques. Et lorsque David eut achevé le sacrifice des holocaustes et des offrandes pacifiques, il bénit le peuple au nom de l'Éternel des armées. Et il distribua à tout le peuple et à toute la multitude d'Israël, et hommes et femmes, à chacun une galette de pain, une ration de vin, et un gâteau de raisins secs. Puis tout le monde regagna son logis. Et lorsque David revint pour saluer sa maison, Michal, fille de Saül, sortit à la rencontre de David, et elle lui dit: Comme le Roi d'Israël s'est honoré aujourd'hui en se déshabillant aujourd'hui devant les servantes de ses serviteurs, comme se déshabille quelque homme de rien! Alors David dit à Michal: C'est devant l'Éternel qui a fait choix de moi à l'exclusion de ton père et de toute sa maison pour m'ordonner prince du peuple de l'Éternel, d'Israël, c'est devant l'Éternel que j'ai dansé! et je consens à un plus grand mépris, à m'abaisser encore à mes yeux; mais auprès des servantes dont tu parles, auprès d'elles je serai en honneur! Or Michal, fille de Saül, fut sans enfants jusqu'au jour de sa mort. Comme le Roi était établi dans sa maison, et que de toutes parts l'Éternel lui assurait le repos de la part de tous ses ennemis, le Roi dit à Nathan, le prophète: Considère donc que j'habite un palais de cèdre et que l'Arche de Dieu loge entre des toiles! Et Nathan dit au Roi: Tout ce que tu as au cœur, va, exécute-le, car l'Éternel est avec foi. Mais, la nuit même, la parole de l'Éternel fut adressée à Nathan en ces termes : Va et dis à mon serviteur, à David: Ainsi parle l'Éternel: Est-ce bien toi qui me bâtiras une Maison pour ma Résidence? Aussi bien, je n'ai point eu de maison comme demeure depuis le jour où j'ai tiré de l'Egypte les enfants d'Israël, jusqu'au jour actuel, et j'ai voyagé sous la tente et dans le pavillon en tous les lieux que j'ai parcourus avec tous les enfants d'Israël. Ai-je dit un mot à l'une des Tribus d'Israël à qui j'avais commis la conduite de mon peuple d'Israël, et demandé: Pourquoi ne m'élevez-vous pas un palais de cèdre? Eh bien donc! tu diras à mon serviteur, à David: Ainsi parle l'Éternel des armées: Je t'ai tiré du pâturage où tu suivais les troupeaux, pour te faire prince de mon peuple, d'Israël; et j'ai été avec toi dans toutes tes migrations, et j'ai exterminé tous tes ennemis devant toi, et je t'ai créé un grand nom, égal au nom des Grands qui sont sur la terre, et j'ai préparé un sol pour mon peuple d'Israël, et je l'ai planté pour qu'il demeure en place et ne soit plus agité, et que désormais les impies ne le tourmentent plus comme dans l'origine et depuis le temps où j'ordonnai des Juges sur mon peuple d'Israël; et je t'ai assuré le repos de la part de tous tes ennemis; et l'Éternel t'annonce qu'il te créera une dynastie. Quand tu auras accompli le nombre de tes jours et seras gisant à côté de tes pères, j'élèverai après toi ton descendant issu de tes entrailles, et j'affermirai sa souveraineté. C'est lui qui bâtira une maison à Mon Nom, et je consoliderai son trône royal pour l'éternité. Je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils, et, s'il s'égare, je le châtierai d'une verge humaine et de coups tels que sont ceux des fils de l'homme, et je ne lui retirerai pas ma grâce, comme je l'ai retirée à Saül que j'ai fait retirer devant toi. Et ta maison et ta souveraineté sont affermies pour l'éternité devant toi, ton trône est consolidé pour l'éternité. Nathan tint à David un langage conforme à toutes ces paroles et à toute cette révélation. Puis le Roi David se présenta devant l'Éternel, et il dit: Qui suis-je, Seigneur, Éternel? et qu'est ma maison pour que tu m'aies fait parvenir où je suis? Et c'était encore trop peu de chose à tes yeux, Seigneur, Éternel; tu as aussi fait à la maison de ton serviteur une promesse à terme lointain! et tu as parlé comme les hommes le font entre eux, Seigneur, Éternel! Et qu'est-ce que David pourrait te dire de plus?… déjà tu connais ton serviteur, Seigneur, Éternel. C'est ensuite de ta parole et de ta dilection que tu as fait toute cette grande promesse que tu as voulu révéler à ton serviteur. Aussi, tu es grand, Dieu, Éternel! car tu es sans égal; il n'est pas d'autre Dieu que toi, d'après tout ce que nous avons ouï de nos oreilles. Et est-il sur la terre une nation, comme ton peuple, comme Israël, que Dieu soit venu racheter pour en faire son peuple et se créer un nom, et opérer pour elle le grand acte et les miracles que tu as accomplis pour ton pays à la face de ton peuple que pour toi tu as revendiqué de l'Egypte, de ses peuples et de ses dieux. Ainsi, tu t'es assuré ton peuple d'Israël pour qu'il soit ton peuple à jamais, et toi, Éternel, tu es devenu son Dieu. Maintenant donc, Éternel, Dieu, donne un effet éternel à la promesse que tu as prononcée à l'égard de ton serviteur et de sa maison, et accomplis ce que tu as annoncé. Et qu'on magnifie éternellement ton nom en disant: L'Éternel des armées est le Dieu d'Israël, et que la maison de ton serviteur David soit permanente devant toi! Car toi-même, Éternel des armées, Dieu d'Israël, tu t'es révélé à ton serviteur et as dit: Je t'édifierai une maison! C'est pourquoi ton serviteur a trouvé son cœur prêt à t'adresser cette prière. Maintenant, Seigneur, Éternel, tu es Dieu, et tes paroles sont vérité, et tu as fait à ton serviteur cette, excellente promesse : Veuille donc! et bénis la maison de ton serviteur, afin qu'elle soit à jamais sous ton regard; car c'est toi, Seigneur, Éternel, qui l'as promis et par l'effet de ta bénédiction la maison de ton serviteur sera bénie éternellement. Et dans les temps qui suivirent, David battit les Philistins et les humilia, et ôta des mains des Philistins les rênes de leur métropole. Et il battit les Moabites, et il les mesura au cordeau, en les faisant coucher par terre, et il en mesura deux cordeaux pour les livrer à la mort et un cordeau entier pour leur laisser la vie. Ainsi, les Moabites furent asservis à David, et payèrent le tribut. Et David battit Hadadézer, fils de Rehob, roi de Tsoba, en allant reprendre la haute main sur l'Euphrate. Et David lui prit mille sept cents cavaliers, et vingt mille fantassins. David énerva tous les chevaux de trait, dont pourtant il garda cent pour lui. Et les Syriens de Damas vinrent au secours de Hadadézer, roi de Tsoba, et David tua aux Syriens vingt-deux mille hommes. Et David mit des garnisons dans la Syrie de Damas, et les Syriens furent asservis à David et payèrent le tribut. Ainsi l'Éternel rendait David victorieux dans toutes ses expéditions. Et David prit les boucliers d'or que portaient les serviteurs d'Hadadézer et les apporta à Jérusalem. Et de Bétah et de Bérothaï, villes de Hadadézer, David enleva une très grande quantité d'airain. Et Thoï, roi de Hamath, apprit que David avait abattu toute la puissance de Hadadézer; alors Thoï députa Joram, son fils, au Roi David pour le saluer, et pour le féliciter d'avoir fait la guerre à Hadadézer, et de l'avoir défait (car Thoï était en hostilité avec Hadadézer); et Joram apportait de la vaisselle d'argent, de la vaisselle d'or et de la vaisselle d'airain. Et le Roi David la consacra aussi à l'Éternel, de même que l'argent et l'or qu'il avait consacré sur les dépouilles de tous les peuples domptés par lui, Syriens, Moabites, Ammonites, Philistins, Amalécites, et sur le butin de Hadadézer, fils de Rehob, roi de Tsoba. David acquit aussi un nom par la défaite des Syriens dans la vallée du sel, au nombre de dix-huit mille. Et il mit des garnisons dans l'Idumée, dans toute l'Idumée il mit des garnisons et toute l'Idumée fut asservie à David. Ainsi l'Éternel rendait David victorieux dans toutes ses campagnes. Et David régna sur la totalité d'Israël et exerça le droit et la justice sur la totalité de son peuple. Or Joab, fils de Tseruïa, était préposé sur l'armée, et Josaphat, fils d'Ahilud, était chancelier, et Tsadoc, fils d'Ahitub, et Ahimélech, fils d'Abiathar, étaient Prêtres, et Seraïa, secrétaire, et Benaïa, fils de Joïada, était préposé sur les satellites et les coureurs, et les fils de David étaient ministres. Et David dit: Est-ce qu'il y a encore quelque survivant de la maison de Saül? je veux lui témoigner de l'affection en considération de Jonathan. Or de la maison de Saül il restait un serviteur, nommé Tsiba; et il fut mandé chez David, et le Roi lui dit: Es-tu Tsiba? Et il répondit: Pour te servir! Et le Roi dit: N'y a-t-il d'ailleurs plus personne de la maison de Saül, que je puisse rendre l'objet d'une bonté divine? Et Tsiba dit au Roi: Il y a encore un fils de Jonathan, impotent des deux pieds. Et le Roi lui dit: Où est-il? Et Tsiba dit au Roi: Voici, il est dans la maison de Machir, fils de Ammiel, à Lodebar. Alors le Roi David l'envoya chercher dans la maison de Machir, fils de Ammiel, de Lodebar. Et Mephiboseth, fils de Jonathan, fils de Saül, arrivé auprès de David, s'inclina face contre terre et se prosterna. Et David dit: Mephiboseth! Et celui-ci dit: Me voici pour te servir! Et David lui dit: N'aie aucune crainte! car je veux te témoigner de l'affection pour l'amour de Jonathan, ton père, et te restituer toutes les terres de Saül, ton aïeul, et tu mangeras le pain à ma table à la continue. Et il s'inclina et dit: Qu'est ton serviteur pour que tu portes tes regards sur un chien mort tel que moi? Alors le Roi manda Tsiba, écuyer de Saül, et lui dit: Je donne au petit-fils de ton Maître tout ce qui appartenait à Saül et à toute sa maison. Cultive-lui la terre, toi avec tes fils et tes serviteurs, et soigne les récoltes afin que ton maître ait du pain à manger. Et Mephiboseth, fils de ton Maître, mangera à ma table à la continue. Or Tsiba avait quinze fils et vingt serviteurs. Et Tsiba dit au Roi: Ton serviteur agira conformément à tous les ordres donnés par le Roi, mon Seigneur, à son serviteur. Et Mephiboseth mangera à ma table, comme l'un des fils du Roi. Or Mephiboseth avait un fils en bas âge, nommé Mica, et tout le domestique de la maison de Tsiba était au service de Mephiboseth. Et Mephiboseth habitait Jérusalem, car il mangeait à la table du Roi à la continue. Or il était boiteux des deux pieds. Et dans le temps qui suivit, mourut le Roi des Ammonites, et Hanoun, son fils, lui succéda sur le trône. Alors David dit: Je témoignerai à Hanoun, fils de Nahas, la même bonté que m'a témoignée son père. Et David lui envoya par ses serviteurs des consolations au sujet de son père. Et lorsque les serviteurs de David furent arrivés au pays des Ammonites, les chefs Ammonites dirent à Hanoun, leur maître: Est-ce pour rendre devant tes yeux honneur à ton père que David t'envoie des consolateurs? Son but n'est-il pas d'explorer la ville et d'en faire l'espionnage et le sac, quand il te délègue ses serviteurs? Alors Hanoun arrêta les serviteurs de David et leur fit raser la moitié de la barbe et couper leurs habits jusqu'à mi-cuisses, puis les renvoya. Et le rapport en fut fait à David qui dépêcha des gens à leur rencontre parce que ces hommes avaient été indignement traités; et le Roi dit: Restez à Jéricho, jusqu'à ce que votre barbe ait recru; alors revenez. Cependant les Ammonites voyant qu'ils étaient en mauvaise odeur auprès de David, dépêchèrent des émissaires et prirent à leur solde dans la Syrie de Beth-Rechob et la Syrie de Tsoba vingt mille hommes d'infanterie, et chez le Roi de Maacha mille hommes, et des hommes de Tob, douze mille. A cette nouvelle David mit en campagne Joab et toute l'armée, les guerriers. De leur côté les Ammonites firent une sortie et se rangèrent en bataille à l'entrée même de la porte, et les Syriens de Tsoba et de Rechob et les hommes de Tob et de Maacha seuls étaient dans les champs. Et Joab voyant devant et derrière lui un front d'attaque fit un choix dans toute l'élite d'Israël et forma sa ligne contre les Syriens, et il mit le reste de la troupe sous la conduite d'Abisaï, son frère, qui fit face aux Ammonites. Et il dit: Si les Syriens ont l'avantage sur moi, viens à mon secours, et si les Ammonites ont l'avantage sur toi, j'irai à ton secours. Courage et tenons ferme pour notre peuple et pour les cités de notre Dieu; et que l'Éternel fasse ce qui sera bon à ses yeux! Ainsi s'avança Joab avec la troupe qui l'accompagnait, à l'attaque des Syriens, et devant lui ils prirent la fuite. Et les Ammonites voyant les Syriens en fuite, prirent eux-mêmes la fuite devant Abisaï et rentrèrent dans la ville. Et Joab revint de chez les Ammonites et rentra dans Jérusalem. Et les Syriens se voyant battus par les Israélites firent un rassemblement général. Et Hadarézer dépêcha des messagers et fit mettre sur pied les Syriens de l'autre rive du Fleuve, et ils arrivèrent avec leurs forces ayant à leur tête Sobach, général d'armée de Hadarézer. Et David fut informé: aussitôt il réunit tout Israël et passa le Jourdain et gagna Helam, et les Syriens se rangèrent en bataille contre David et en vinrent aux mains avec lui. Mais les Syriens s'enfuirent devant Israël, et David massacra aux Syriens sept cents chars et quarante mille cavaliers et fit tomber sous ses coups Sobach, général de leur armée, qui mourut là. Et tous les rois vassaux d'Hadarézer se voyant battus par Israël firent leur paix avec Israël et ils lui furent assujettis. Et les Syriens eurent peur de venir encore au secours des Ammonites. Et au retour de l'année, à l'époque où les Rois ouvraient la campagne, David envoya Joab et avec lui ses serviteurs et tout Israël; et ils ravagèrent le pays des Ammonites et mirent le siège devant Rabba. Mais David resta à Jérusalem. Et il advint que dans la soirée David s'étant levé de son lit de repos, se promenait sur le toit de la demeure royale; et de cette terrasse il aperçut une femme au bain; et cette femme, de figure, était belle au plus haut point. Et David envoya demander qui était cette femme, et on dit: Mais, c'est Bathséba, fille d'Eliam, femme d'Urie, le Héthien. Et David dépêcha des émissaires chargés de l'emmener; et elle entra chez lui, et il habita avec elle; puis, elle accomplit la pratique sainte pour secouer sa souillure, et elle s'en retourna dans sa maison. Et elle se trouva enceinte, et elle en fit informer David en ces termes: Je suis enceinte. Alors David fit dire à Joab: Envoie-moi Urie, le Héthien. Et Joab envoya Urie à David. Et Urie étant arrivé chez lui, David le questionna sur l'état de Joab, et sur l'état de l'armée, et sur l'état des opérations. Et David dit à Urie: Descends chez toi et te baigne les pieds. Et Urie sortit du palais du Roi, et il fut suivi d'un don du Roi. Mais Urie se coucha à la porte du palais du Roi avec tous les serviteurs de son maître, et ne descendit point à son logis. Et l'on informa David en ces termes: Urie n'est point descendu chez lui. Et David dit à Urie: N'arrives-tu pas de voyage? Pourquoi n'es-tu pas descendu chez toi? Et Urie dit à David: L'Arche et Israël et Juda logent dans des huttes, et mon seigneur Joab et les serviteurs de mon seigneur campent sur le sol; et moi, j'entrerais dans ma maison pour manger et boire et coucher aux côtés de ma femme! Par ta vie et la vie de ton âme! non, je n'en ferai rien. Et David dit à Urie: Reste ici encore aujourd'hui, et demain je te congédierai. Urie resta donc à Jérusalem ce jour-là et le suivant. Et David le convia; et il mangea devant lui et but; et David l'enivra. Mais le soir il sortit pour se coucher sur son lit à côté des serviteurs de son maître, et il ne descendit point dans sa maison. Et le lendemain, David écrivit à Joab une lettre qu'il lui expédia par Urie. Et dans cette lettre il marquait: Exposez Urie au plus fort de la mêlée, puis retirez-vous de ses côtés, pour qu'il soit atteint et meure. Et comme Joab faisait le siège de la ville, il plaça Urie à l'endroit où il savait qu'il y avait des braves. Et les hommes de la ville firent une sortie et en vinrent aux prises avec Joab, et la troupe, les serviteurs de David, eurent des hommes tués, et Urie, le Héthien, fut aussi du nombre des morts. Là-dessus Joab envoya à David un rapport de toutes les circonstances de l'affaire. Et il donna au messager cette instruction: Quand tu auras fini de raconter au Roi tous les détails de l'engagement, si la colère monte au Roi et qu'il te dise: Pourquoi vous approcher de la ville pour une attaque? ne saviez-vous pas qu'ils tireraient du haut de la muraille? Qui a abattu Abimélech, fils de Jérubbéseth? n'est-ce pas une femme qui du haut du mur lui a lancé un fragment de meule, et il en est mort à Thébets? pourquoi vous approcher de la muraille? — alors dis-lui: Ton serviteur Urie, le Héthien, est mort aussi. Le courrier partit, et arrivé il redit à David tout ce dont Joab l'avait chargé. Et le messager dit à David: Comme les gens de la ville nous avaient fortement attaqués et avaient dirigé contre nous une sortie dans les champs, nous les avons refoulés jusqu'à l'abord de la porte, c'est alors que du haut du mur les archers ont tiré sur tes serviteurs et que plusieurs des serviteurs du Roi ont péri, et ton serviteur Urie, le Héthien, a aussi succombé. Alors David dit au messager: Voici ce que tu as à dire à Joab: Ne sois point peiné de cette affaire! car par-ci, par-là l'épée tranche: pousse avec vigueur l'assaut de la place et la rase! — Et encourage-le! Et la femme d'Urie apprenant la mort d'Urie, son mari, prit le deuil pour son seigneur. Et à l'expiration du deuil, David la fit chercher et l'introduisit dans sa maison, et elle devint sa femme et lui enfanta un fils. Mais l'action que David avait faite, déplut à l'Éternel. Et l'Éternel adressa Nathan à David. Et entré chez lui, il lui dit: Dans une ville il y avait deux hommes, l'un riche, l'autre pauvre. Le riche avait des brebis et des bœufs en très grand nombre. Et pour tout bien le pauvre ne possédait qu'un seul petit agneau qu'il avait acheté, et qu'il élevait, et qui grandissait à ses côtés et avec ses fils, en même temps, et mangeait à son morceau de pain et buvait à sa coupe et couchait dans son sein et était pour lui comme une fille. Et un voyageur arriva chez l'homme riche, et il en coûtait à celui-ci de prendre parmi ses brebis ou ses bœufs de quoi traiter l'hôte qui lui venait, et il prit l'agneau de l'homme pauvre et l'apprêta pour l'homme arrivé chez lui. Alors David fut enflammé d'une violente colère contre le riche et il dit à Nathan: Par la vie de l'Éternel! il mérite la mort, celui qui a fait cette action. Il faut que pour l'agneau il donne une compensation quadruple, puisqu'il a été capable d'un tel acte, et qu'il est resté sans pitié. Et Nathan dit à David: Tu es cet homme-là! Ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: Je t'ai oint comme Roi d'Israël, et je t'ai arraché des mains de Saül, et je t'ai donné la maison de ton maître, et ai mis les femmes de ton maître entre tes bras, et t'ai donné la maison d'Israël et de Juda, et comme si c'était trop peu, je t'aurais en sus fait tels dons pareils : pourquoi, au mépris de la parole de l'Éternel, as-tu fait ce qui est mal à ses yeux? tu as frappé de l'épée Urie, le Héthien, et tu lui as pris sa femme pour en faire la tienne, et lui-même tu l'as assassiné par le glaive des Ammonites. Aussi désormais le glaive ne cessera jamais de sévir dans ta maison, parce que tu m'as méprisé et que tu as pris la femme d'Urie, le Héthien, pour en faire ta femme. Ainsi parle l'Éternel: Voici, je vais faire surgir les calamités contre toi de ta propre maison, et je t'enlèverai tes femmes sous tes yeux mêmes, et je les donnerai à un autre, afin qu'il habite avec tes femmes à la vue de ce soleil. Si tu as agi en cachette, moi j'exécuterai cette menace à la face de tout Israël et à la face du soleil. Alors David dit à Nathan: J'ai péché contre l'Éternel! Et Nathan dit à David: Néanmoins l'Éternel a pardonné ton péché: tu ne mourras pas; seulement, comme par cet acte tu as provoqué les calomnies des ennemis de l'Éternel, le fils qui t'est né, doit mourir. Là-dessus Nathan s'en alla dans sa maison. Et l'Éternel frappa l'enfant que la femme d'Urie avait enfanté à David, et qui fut dans un état désespéré. Et David chercha Dieu pour cet enfant, et David jeûna et se renferma et passa la nuit couché sur la terre. Et les Anciens de sa maison firent une tentative auprès de lui pour qu'il se relevât de terre; mais il ne voulut pas et il ne prit aucun aliment avec eux. Et le septième jour l'enfant vint à mourir, et les serviteurs de David redoutaient de lui annoncer la mort de l'enfant, car ils disaient: Voici, lorsque l'enfant était encore en vie, nous lui parlions et il n'entendait pas notre voix: comment lui dirions-nous: L'enfant est mort!? il fera bien pis. Et David ayant remarqué les chuchotements de ses serviteurs, comprit que l'enfant était mort, et David dit à ses serviteurs: L'enfant est-il mort? Et ils dirent: Il est mort. Alors David se leva de terre et se baigna et s'oignit et changea d'habits, et entra dans la maison de l'Éternel, et adora, puis revint dans sa maison, et sur sa demande on lui servit des aliments et il mangea. Et ses serviteurs lui dirent: Quelle est donc ta manière d'agir? Tant que vivait l'enfant, tu jeûnais et pleurais, et aussitôt après la mort de l'enfant tu te lèves et prends de la nourriture! Et il dit: Tant que l'enfant était en vie, je jeûnais et pleurais, car je me disais: Qui sait? peut-être l'Éternel me fera grâce, et l'enfant sera conservé. Mais à présent, il est mort: pourquoi jeûnerais-je? puis-je le faire revenir? C'est moi qui vais à lui, mais lui ne reviendra pas à moi. Et David consola Bathséba, sa femme, et il entra chez elle et habita avec elle et elle lui enfanta un fils qu'il appela du nom de Salomon. Et l'Éternel l'aima. Et il le remit entre les mains du prophète Nathan qui l'appelait Iedid-Iah ( aimé de l'Éternel ) en vue de l'Éternel. Et Joab assiégeait Rabba des Ammonites, et comme il était près de prendre la ville royale, il dépêcha des courriers à David pour lui dire: J'ai donné l'assaut à Rabba, et, qui plus est, je suis maître du quartier des eaux; maintenant réunis le reste des troupes et viens attaquer la ville et la prendre, afin que ce ne soit pas moi qui la prenne et dont le nom soit nommé à son occasion. Alors David rassembla toutes les troupes et il marcha sur Rabba et il l'assaillit et la prit. Et il enleva la couronne de son Roi de dessus sa tête (or elle pesait un talent d'or et était garnie de pierreries) et il la mit sur sa propre tête et il tira de la ville un butin immense. Quant à sa population, il la fit sortir et subir les scies et les traîneaux ferrés et les haches de fer, et passer par leurs propres fournaises. Et ainsi traita-t-il toutes les villes des Ammonites. Ensuite David et tout le peuple retournèrent à Jérusalem. Et après cela il arriva que Absalom, fils de David, avait une sœur qui était belle, nommée Thamar, et que Amnon, fils de David, s'éprit d'elle. Et Amnon se tourmentait pour Thamar, sa sœur, à se rendre malade; car elle était vierge et il voyait la difficulté de rien entreprendre sur elle. Or Amnon avait un ami, nommé Jonadab, fils de Siméa, frère de David, et Jonadab était un homme fort avisé. Et il lui dit: Pourquoi es-tu ainsi défait, toi, fils du Roi, un matin comme l'autre? ne me feras -tu pas confidence? Et Amnon lui dit: J'aime Thamar, sœur d'Absalom, mon frère. Et Jonadab lui dit: Mets-toi au lit et fais le malade, et si ton père vient te voir, dis-lui: Permets à Thamar, ma sœur, de venir pour me donner à manger et préparer la collation sous mes yeux, afin que je voie et que je reçoive les aliments de sa main. Amnon se mit donc au lit et fit le malade, et le Roi vint le voir, et Amnon dit au Roi: Permets à Thamar, ma sœur, de venir pour préparer sous mes yeux deux gâteaux que je prendrai de sa main. Et David fit dire à Thamar dans son appartement: Va donc chez ton frère Amnon et prépare-lui la collation. Et Thamar se rendit chez Amnon, son frère, lequel était alité. Et elle prit du levain, et pétrit et prépara sous ses yeux les gâteaux, qu'elle fit cuire; puis, prenant la poêle, elle les versa devant lui. Mais il refusa de manger. Et Amnon dit: Faites sortir tout le monde d'ici! Et tout le monde sortit de chez lui. Alors Amnon dit à Thamar: Apporte la collation dans l'appartement afin que je la reçoive de ta main. Et Thamar prit les gâteaux qu'elle avait préparés et les apporta à Amnon, son frère, dans l'appartement. Et comme elle lui servait à manger, il la saisit et lui dit: Viens, couche avec moi, ma sœur. Et elle lui dit: Non, mon frère, non! n'abuse pas de moi! car on ne fait pas ainsi en Israël; ne commets pas cette infamie. Et moi, où irais-je porter ma honte? et toi, tu serais comme l'un des infâmes en Israël. Maintenant parle donc au Roi! Il ne me refusera pas à toi. Mais il ne voulut pas écouter sa sœur, et il lui fit violence et abusa d'elle et habita avec elle. Et Amnon la prit en forte aversion; car l'aversion qu'il conçut contre elle fut plus grande que l'amour dont il avait été épris pour elle. Et Amnon lui dit: Lève-toi! va-t'en! Et elle lui dit: A tes torts tu ajoutes en me chassant un mal plus grand que l'autre que tu m'as fait! Mais il ne voulut pas l'écouter. Et il appela le valet qui le servait et lui dit: Chasse donc cette femme d'ici dans la rue, et ferme la porte au verrou après elle. Or elle portait une tunique à manches; car c'était avec la mante le vêtement porté par les filles du Roi, vierges. Et le valet la mit dehors à la rue et ferma la porte au verrou après elle. Alors Thamar mit de la cendre sur sa tête et déchira la tunique à manches qu'elle portait, et la main appliquée sur la tête, elle s'en alla, et elle marchait en poussant des cris. Et Absalom, son frère, lui dit: Amnon, ton frère, a-t-il été avec toi? A présent, ma sœur, ne dis mot! c'est ton frère; ne laisse pas peser sur ton cœur ce qui est arrivé. Et Thamar demeura, éperdue qu'elle était, dans la maison d'Absalom, son frère. Et David apprit toutes ces choses et fut fort irrité. Et Absalom n'adressait point la parole à Amnon, ni en bien ni en mal, car Absalom haïssait Amnon, parce qu'il avait abusé de Thamar, sa sœur. Et au bout de deux ans environ, comme Absalom avait des tondeurs à Bahal-Hatsor, située près d'Ephraïm, Absalom convia tous les fils du Roi. Et Absalom entra chez le Roi et dit: Voici, ton serviteur a des tondeurs: que le Roi daigne avec ses serviteurs accompagner ton serviteur. Et le Roi dit à Absalom: Hé! non, mon fils, nous n'irons pas tous, pour ne point t'être à charge. Et il insista, mais David ne voulut point aller, et il le congédia. Et Absalom dit: Mais du moins Amnon, mon frère, ne sera-t-il pas des nôtres? Et le Roi dit: Pourquoi irait-il avec toi? Mais Absalom insista auprès de lui, et David accorda permission de l'accompagner à Amnon et à tous les fils du Roi. Et Absalom donna cet ordre à ses valets: Observez le moment où le vin aura égayé le cœur d'Amnon, alors à mon commandement: «Frappez Amnon!» tuez-le! n'ayez pas peur! n'est-ce pas moi qui vous l'ordonne? courage et soyez des braves! Et les valets d'Absalom exécutèrent sur Amnon l'ordre d'Absalom. Sur cela tous les fils du Roi se levèrent, et montant chacun son mulet, ils s'enfuirent. Et comme ils étaient en chemin, la nouvelle parvint à David à qui l'on dit: Absalom a fait main basse sur tous les fils du Roi, et pas un n'a survécu. Là-dessus le Roi se leva et déchira ses habits et il se coucha par terre et tous ses serviteurs assistaient, les habits déchirés. Alors Jonadab, fils de Siméa, frère de David, prit la parole et dit: Que mon Seigneur n'ait pas cette idée: on a mis à mort tous les jeunes hommes, fils du Roi! puisque Amnon seul a péri; car à l'air d'Absalom, c'était pour lui parti pris dès le jour où il a abusé de Thamar, sa sœur. Ainsi, que mon Seigneur le Roi n'ait pas la chose sur le cœur avec cette idée: tous les fils du Roi sont morts! car Amnon seul est mort. Et Absalom avait pris la fuite. Et le valet qui était en vedette leva les yeux et regarda, et voilà que par la route qu'il avait derrière lui, une grande troupe arrivait du versant de la montagne. Alors Jonadab dit au Roi: Voilà que les fils du Roi arrivent! les choses se sont passées comme ton serviteur l'a dit. Et quand il achevait de parler, voici, arrivèrent les fils du Roi; et laissant éclater leur voix ils pleurèrent, et le Roi aussi et tous ses serviteurs versèrent beaucoup de larmes. Or Absalom dans sa fuite s'était rendu chez Thalmaï, fils de Ammihur, roi de Gesur. Et David était toujours en deuil de son fils. Absalom avait donc fui, et gagné Gesur où il séjourna trois ans. Et le Roi David cessa de rien entreprendre contre Absalom, car il s'était consolé de la mort d'Amnon. Et Joab, fils de Tseruïa, comprenait que le cœur du Roi revenait à l'égard d'Absalom. Alors Joab dépêcha à Thékôa et en fit venir une femme avisée; et il lui dit: Prends donc le deuil et revêts des habits de deuil, et ne t'oins pas d'huile, et aie l'attitude d'une femme depuis longtemps en deuil d'un mort; puis présente-toi au Roi et lui parle de telle et telle manière. Et il lui mit dans la bouche le discours à tenir. La femme Thékôïte vint donc parler au Roi, et elle se jeta le visage contre terre et se prosterna et dit: Sois secourable, ô Roi! et le Roi lui dit: Qu'as-tu? Et elle dit: Au vrai, je suis veuve et mon mari est mort. Et ta servante avait deux fils, et ils eurent entre eux deux une rixe dans les champs, et il ne se trouva personne pour les séparer, et l'un porta un coup à l'autre et le tua. Et voilà qu'il y eut une levée de toute la parenté contre ta servante, et ils dirent: Livre le fratricide afin que nous lui donnions la mort pour l'âme de son frère qu'il a égorgé! et ils veulent aussi détruire l'héritier, et ainsi éteindre le tison qui me reste pour ne laisser à mon mari ni nom ni lignée sur la face de la terre. Et le Roi dit à la femme: Va dans ta maison! et moi, j'aviserai à ton égard. Et la femme Thékôïte dit au Roi: C'est à moi, ô Roi, mon Seigneur, qu'on s'en prendra de la dérogation, et à la maison de mon père et le Roi et son trône ne seront pas responsables! Et le Roi dit: Si quelqu'un te menace, amène-le-moi! il ne s'avisera plus de s'attaquer à toi! Et elle dit: Oh! que le Roi, mon Seigneur, se souvienne de l'Éternel, ton Dieu, pour empêcher le vengeur du sang de multiplier les victimes et de faire périr le fils que j'ai! Et il dit: Par la vie de l'Éternel! non, si des cheveux de ton fils un seul tombe en terre. Et la femme dit: Permets que ta servante dise un mot à mon Seigneur, le Roi! Et il dit: Parle! Et la femme dit: Pourquoi est-ce là ta manière de penser quand il s'agit du peuple de Dieu, puisque en se prononçant ainsi le Roi est comme coupable de ne pas accorder le retour de son banni? Car il nous faut mourir tous, et nous devenons comme une eau épanchée sur la terre et qui ne se recueille plus; et Dieu ne se presse pas d'ôter une vie, mais Sa pensée constante est de ne pas repousser loin de Lui celui qui s'est banni. Or, si je suis venue tenir ce langage au Roi, mon Seigneur, c'est que le peuple m'avait alarmée! et ta servante s'est dit: Je veux parler au Roi; peut-être donnera-t-il effet à la parole de sa servante. Oui, le Roi prêtera l'oreille pour sauver sa servante des mains de l'homme qui veut éliminer moi et mon fils à la fois de l'héritage de Dieu. Et ta servante se disait: Puisse le langage du Roi, mon Seigneur, servir à me tranquilliser! car pareil à un ange de Dieu, le Roi, mon Seigneur, saura entendre le bien et le mal: et que l'Éternel, ton Dieu, t'assiste! Et le Roi répondit et dit à la femme: Ne me cache rien de ce que je vais te demander! Et la femme dit: Que mon Seigneur le Roi daigne parler! Et le Roi dit: La main de Joab n'est-elle pas ta complice en tout ceci? Et la femme répondit et dit: Par ta vie, ô Roi, mon Seigneur! Ce n'est ni à droite ni à gauche qu'a frappé aucune des paroles du Roi, mon Seigneur! oui, c'est ton serviteur Joab qui m'a donné ses ordres, et a mis toutes ces paroles dans la bouche de ta servante. C'est pour donner à l'affaire une autre tournure que Joab s'y est pris de cette façon. Mais mon Seigneur a la sagesse d'un ange de Dieu pour savoir tout ce qui a lieu sur la terre. Et le Roi dit à Joab: Eh bien! voici, je donne effet à cette parole: va donc, ramène le jeune homme, Absalom. Alors Joab se jeta la face contre terre et se prosterna et bénit le Roi, et Joab. dit: Aujourd'hui ton serviteur sent qu'il a trouvé grâce à tes yeux, ô Roi, mon Seigneur, puisque le Roi met à effet la parole de son serviteur. Et Joab partit et se rendit à Gesur et il ramena Absalom à Jérusalem. Mais le Roi dit: Qu'il se retire dans sa maison et ne se montre pas devant moi. Ainsi Absalom se retira dans sa maison et ne parut point devant le Roi. Et dans tout Israël il n'y avait pas un homme qui eût la beauté d'Absalom; elle était fort célèbre; de la plante des pieds au sommet de la tête il était sans défaut. Et lorsqu'il se tondait la tête, — or toutes les années il se la tondait, car sa chevelure lui pesait, c'est pourquoi il la coupait; — le poids des cheveux de sa tête était de deux cents sicles, poids de Roi. Et il était né à Absalom trois fils et une fille, nommée Thamar, et celle-ci était une femme belle de figure. Et Absalom demeura ainsi deux ans à Jérusalem, mais sans paraître en la présence du Roi. Et Absalom manda Joab pour le députer auprès du Roi; mais il ne voulut pas venir; et il lui fit faire un second message, mais il ne voulut pas venir. Alors il dit à ses serviteurs: Voyez le champ de Joab à côté du mien, et il y a de l'orge; allez et mettez-y le feu. Et les serviteurs d'Absalom mirent le feu au champ. Là-dessus Joab se leva et vint trouver Absalom chez lui et lui dit: Pourquoi tes serviteurs ont-ils mis le feu à mon champ? Et Absalom dit à Joab: Voilà que je t'ai fait faire un message en ces termes: Viens ici et je te députerai auprès du Roi pour lui dire: Pourquoi suis-je revenu de Gesur? Mieux vaudrait pour moi d'y être encore; maintenant je veux voir le visage du Roi; si un crime est à ma charge, qu'il me fasse mourir! Alors Joab se présenta chez le Roi et lui fit rapport. Et il rappela Absalom, lequel vint chez le Roi et se prosterna devant le Roi face contre terre; et le Roi donna le baiser à Absalom. Et après ces choses Absalom se procura un char et des chevaux et cinquante hommes pour le précéder comme coureurs. Et dès le matin Absalom se postait au bord de l'avenue de la Porte, et à tout homme qui, ayant une affaire litigieuse, voulait entrer chez le Roi pour un jugement, Absalom adressait ces paroles: De quelle ville es-tu? Et celui-ci répondant: Ton serviteur est de l'une des Tribus d'Israël, Absalom lui disait: Voilà que tes raisons sont bonnes et justes; mais de chez le Roi tu n'obtiendras point d'Auditeur. Et Absalom disait: Ah! si l'on m'établissait Juge dans le pays, et qu'à mon audience vînt quiconque aurait cause, et procès, je lui ferais obtenir justice! Et lorsque quelqu'un se prosternait en l'abordant, il étendait la main, l'arrêtait et lui donnait le baiser. Et Absalom s'y prenait de cette façon à l'égard de tous les Israélites qui se présentaient au jugement du Roi, et ainsi, Absalom soutirait l'affection des hommes d'Israël. Et au bout de quatre ans Absalom dit au Roi: Permets que j'aille accomplir à Hébron le vœu que j'ai fait à l'Éternel! Car ton serviteur pendant son séjour à Gesur en Syrie a fait à l'Éternel un vœu en ces termes: Si l'Éternel me fait revenir à Jérusalem, je servirai l'Éternel. Et le Roi lui dit: Va en paix! Et Absalom partit et se rendit à Hébron. Cependant Absalom avait envoyé des émissaires dans toutes les Tribus d'Israël pour dire: Dès que vous ouïrez le son de la trompette, dites: Absalom est Roi à Hébron. Et Absalom fut accompagné par deux cents hommes de Jérusalem, conviés et allant dans leur innocence, sans se douter de rien. Et Absalom fit mander Achitophel, le Gilonite, conseiller de David, de Gilo, de sa ville, pendant qu'il vaquait aux sacrifices. Et la ligue se renforçait et le peuple affluait toujours plus nombreux auprès d'Absalom. Et un informateur arriva chez David en disant: Le cœur des hommes d'Israël s'est attaché à Absalom. Alors David dit à tous ceux de ses serviteurs qu'il avait avec lui à Jérusalem: Debout! fuyons, car il n'y aura pas moyen pour nous d'échapper à Absalom. Pressez la marche, de peur qu'il ne se presse et ne nous attaque, et ne nous écrase sous le désastre, et ne passe la cité au fil de l'épée. Et les serviteurs du Roi dirent au Roi: Tes serviteurs sont pour tout parti que le Seigneur Roi choisira. Alors le Roi sortit, et toute sa maison à sa suite; et le Roi laissa dix concubines pour garder la maison. Ainsi le roi sortit et tout le peuple à sa suite; et ils firent une halte à Beth-Merhak ( dernière maison ). Et tous ses serviteurs défilèrent à côté de lui, et tous les satellites et tous les coureurs et tous les Gathites formant six cents hommes venus à sa suite de Gath, défilèrent devant le Roi. Alors le Roi dit à Ithaï, le Gathite: Pourquoi viendrais-tu toi aussi avec nous? Retourne et reste près du Roi! car tu es étranger, et tu es un émigré dans le lieu où tu es. Tu es arrivé d'hier, et aujourd'hui je te traînerais avec nous aux aventures! Car je vais où mes pas me mènent. Retourne et reconduis tes frères avec toi. Grâce et fidélité! Mais Ithaï répondit au Roi et dit: Par la vie de l'Éternel! et par la vie de mon Seigneur le Roi! là où sera mon Seigneur le Roi, soit pour mourir, soit pour vivre, ton serviteur y sera. Et David dit à Ithaï: Va et passe! Ainsi, Ithaï, le Gathite, et tous ses hommes défilèrent de même que tous les enfants qui étaient avec lui. Cependant tout le pays pleurait avec de grands cris au défilé de tout le peuple, et le Roi passa le torrent de Cédron, et tout le peuple passa aussi dans la direction du chemin du désert. Et voici, là était aussi Tsadoc et tous les Lévites avec lui portant l'Arche de l'alliance de Dieu; et ils posèrent l'Arche de Dieu, et Abiathar montait en attendant la fin du défilé du peuple sortant de la ville. Mais le Roi dit à Tsadoc: Reconduis l'Arche de Dieu dans la cité! Si je trouve grâce aux yeux de l'Éternel, Il me ramènera et me la fera revoir ainsi que sa Résidence. Mais s'il prononce ainsi: Je ne prends point plaisir en toi; me voici! qu'il me traite comme il Lui semblera bon. Et le Roi dit au Prêtre Tsadoc: Vois-tu! retourne dans la ville en paix, ainsi que Ahimaats, ton fils, et Jonathan, fils d'Abiathar, vos deux fils avec vous! Voici, je veux temporiser dans les plaines du désert, jusqu'à ce que de votre part m'arrive un avis pour m'informer. Là-dessus Tsadoc et Abiathar ramenèrent l'Arche de Dieu à Jérusalem, et ils y restèrent. Et David gravit la pente des Oliviers, et pleurait en montant, il avait la tête couverte et marchait nu-pieds, et dans tout le peuple qui le suivait chacun se couvrit la tête et ils gravissaient et pleuraient en montant. Et David reçut cet avis: Achitophel est parmi les conjurés, complices d'Absalom. Sur quoi David dit: Oh! déjoue le conseil Achitophel, Éternel! Et lorsque David eut atteint la cime où Dieu est adoré, voilà que au-devant de lui arrive Husaï d'Erech, les habits déchirés et la tête couverte de terre. Et David lui dit: Si tu marches avec moi, tu me seras à charge; mais si tu rentres dans la ville et que tu dises à Absalom: O Roi, je veux être ton serviteur; je fus le serviteur de ton père, mais désormais je serai le tien! ainsi pour moi tu déjoueras les projets d'Achitophel. Et n'y auras-tu pas avec toi les Prêtres Tsadoc et Abiathar? et tout ce que tu apprendras de la maison du Roi, communique-le aux Prêtres Tsadoc et Abiathar. Voici, là sont avec eux leurs deux fils Ahimaats, fils de Tsadoc, et Jonathan, fils d'Abiathar. Transmettez-moi par leur organe tout ce que vous apprendrez. Ainsi, Husaï, l'ami de David, entra dans la ville comme Absalom arrivait à Jérusalem. Et David s'était un peu avancé au delà du sommet, lorsque voilà que Tsiba, valet de Mephiboseth, arrive à sa rencontre avec une couple d'ânes sellés et chargés de deux cents pains et de cent gâteaux de raisins secs et de cent bols de figues et d'une outre de vin. Et le Roi dit à Tsiba: Que veux-tu faire de cela? Et Tsiba dit: Les ânes serviront de montures à la maison du Roi, et le pain et les figues, d'aliments aux valets, et le vin, de breuvage, dans le désert, aux altérés. Et le Roi dit: Et où est le fils de ton maître? Et Tsiba dit au Roi: il se tient à Jérusalem, car il s'est dit: Aujourd'hui la maison d'Israël va me restituer le royaume de mon père. Et le Roi dit à Tsiba: Voici, tout ce que possède Mephiboseth, est à toi. Et Tsiba dit: Je m'incline! Puissé-je trouver grâce à tes yeux, Seigneur Roi! Et le Roi David ayant atteint Bahurim, voilà que en sortit un homme issu de la souche de la maison de Saül; et il se nommait Siméï, fils de Géra; il s'avança et maudit et assaillit David à coups de pierres, tandis que tous les serviteurs du Roi David et toute la troupe et tous les braves étaient à sa droite et à sa gauche. Et ainsi parlait Siméï en maudissant: Pars, pars, homme sanguinaire, homme de rien! l'Éternel reverse sur toi tout le sang de la maison de Saül de qui tu as usurpé la souveraineté, et Il met la royauté dans la main d'Absalom, ton fils, et te voilà dans ton malheur, parce que tu es un homme sanguinaire. Alors Abisaï, fils de Tseruïa, dit au Roi: Pourquoi faut-il que ce chien mort maudisse mon Seigneur le Roi? Laisse-moi donc aller lui détacher la tête! Mais le Roi dit: Quel rapport ai-je avec vous, fils de Tseruïa? il n'a qu'à maudire! car c'est l'Éternel qui lui a dit: Maudis David! Et qui osera dire: Pourquoi en agis-Tu ainsi? Et David dit à Abisaï et à tous ses serviteurs: Voilà que mon fils, qui est sorti de mes entrailles, attente à ma vie! A plus forte raison ce Benjaminite. Laissez-le et qu'il maudisse! Car l'Éternel le lui a dit. Peut-être l'Éternel considérant ma misère, me dispensera-t-Il aujourd'hui le bien en retour de ses malédictions. Et David et ses hommes continuèrent leur marche; mais Siméï suivit le flanc de la montagne en regard de lui, et en cheminant il maudissait et l'assaillait à coups de pierres et soulevait la poussière. Et le Roi et toute la troupe qui l'accompagnait, atteignirent Hajephim ( les Lassitudes ) et là il reprit haleine. Or Absalom et toute la troupe des hommes d'Israël entrèrent dans Jérusalem, et Achitophel avec lui. Et lorsque Husaï d'Erech, ami de David, se présenta chez Absalom, Husaï dit à Absalom: Vive le Roi! Vive le Roi! Et Absalom dit à Husaï: Telle étant ton affection pour ton ami, pourquoi n'as-tu pas accompagné ton ami? Et Husaï dit à Absalom: Non, parce que c'est à celui qu'a choisi l'Éternel et ce peuple et tout Israël, que je veux être, et auprès de lui que je resterai. Et en second lieu au service de qui entrerai-je? n'est-ce pas à celui de son fils? De même que j'ai servi chez ton père, de même je servirai chez toi. Et Absalom dit à Achitophel: Avisez-vous de ce que nous avons à faire! Et Achitophel dit à Absalom: Habite avec les concubines de ton père, laissées par lui pour garder la maison; et tout Israël comprendra que tu es en mauvaise odeur auprès de ton père, et tous les hommes de ton bord en auront les mains plus fortes. Alors on dressa pour Absalom le pavillon de David sur la terrasse, et Absalom habita avec les concubines de son père à la face de tout Israël. Or les conseils que donnait Achitophel à cette époque avaient autant de crédit que la parole de Dieu consultée; tel était le crédit de tout conseil d'Achitophel et auprès de David et auprès d'Absalom. Et Achitophel dit à Absalom: Laisse-moi donc douze mille hommes à mon choix! je veux entreprendre la poursuite de David cette nuit même et le surprendre dans le moment où il est fatigué et a les mains énervées, et lui donner l'alarme, et la troupe qui l'accompagne prendra la fuite, et mes coups porteront sur le Roi seul; et ainsi, je ferai revenir à toi tout le peuple, comme une fiancée revient à son époux. C'est à la vie d'un homme que tu en veux, et tout le peuple aura la paix. Et la proposition plut à Absalom et à tous les Anciens d'Israël. Et Absalom dit: Appelez donc aussi Husaï d'Erech, afin que nous l'entendions aussi s'exprimer. Et Husaï vint chez Absalom qui lui parla en ces termes: Achitophel ouvre tel et tel avis: mettrons-nous son avis à effet? si non, dis toi-même ton opinion. Et Husaï dit à Absalom: Le conseil donné cette fois par Achitophel n'est pas bon. Et Husaï dit: Tu connais ton père et ses hommes pour des braves, exaspérés dans l'âme comme l'ourse dans les champs, à qui on a enlevé ses petits; et ton père est un guerrier qui n'est pas homme à passer la nuit au repos avec sa troupe. Voilà que maintenant il s'est caché dans quelque ravin ou autre lieu. Et si d'emblée il fond sur eux, au premier bruit on dira: La déroute est dans la troupe qui suit Absalom! et même le brave qui a un cœur de lion, prendra l'épouvante; car tout Israël sait que ton père est un héros, et que des braves l'accompagnent. Je donne plutôt ce conseil: Qu'autour de toi viennent se grouper tous les Israélites, de Dan à Béerséba, nombreux comme les grains de sable sur le bord de la mer, et en personne marche au combat. Et si nous le joignons dans l'un des endroits où il se tient, nous fondrons sur lui, comme la rosée sur le sol, et de lui et de tous les hommes qui l'accompagnent, il ne restera pas un seul. Que s'il se retire dans une ville, tout Israël enceindra de câbles cette ville, et nous la culbuterons dans le torrent, jusqu'à ne pas y laisser un seul caillou. Et Absalom et tous les hommes d'Israël dirent: Mieux vaut le conseil d'Husaï d'Erech que le conseil d'Achitophel. Or l'Éternel avait résolu de rendre inutile le conseil d'Achitophel, qui était le bon, afin d'attirer le désastre sur Absalom. Et Husaï dit aux Prêtres Tsadoc et Abiathar: Achitophel a conseillé Absalom et les Anciens d'Israël dans tel et tel sens, et moi je les ai conseillés dans tel et tel sens. Maintenant envoyez en hâte informer David en ces termes: Ne reste pas cette nuit dans les plaines du désert, mais passe plus loin, afin de prévenir la perte du Roi et de toute la troupe qui l'accompagne. Cependant Jonathan et Ahimaats étaient postés près de la Fontaine du Foulon, et la servante vint leur apporter l'avis d'aller informer le Roi David; car il n'y avait pas possibilité pour eux de se faire remarquer en entrant dans la ville. Mais ayant été aperçus par un jeune garçon qui fit rapport à Absalom, aussitôt ils partirent tous les deux en hâte et ils gagnèrent la maison d'un homme à Bahurim, lequel avait une citerne dans son enclos, et ils s'y dévalèrent. Et sa femme prit la couverture qu'elle étendit sur l'ouverture de la citerne et par-dessus elle répandit des gruaux pour qu'on ne se doutât de rien. Alors les serviteurs d'Absalom entrèrent chez la femme dans la maison et dirent: Où sont Ahimaats et Jonathan? Et la femme leur dit: Ils ont passé le Filet-d'eau. Et ils cherchèrent et ne trouvèrent pas et ils regagnèrent Jérusalem. Et après le départ des serviteurs, ils sortirent de la citerne, et ils allèrent porter l'avis au Roi David et dirent à David: Debout! et hâtez-vous de passer l'eau; car Achitophel a donné tel et tel conseil contre vous. Alors David se mit sur pied avec toute la troupe qui l'accompagnait, et ils passèrent le Jourdain, et au lever du jour, tous, sans qu'il en manquât un seul, avaient franchi le Jourdain. Et lorsque Achitophel vit que son conseil n'avait pas été mis à exécution, il sella son âne et partit et regagna sa maison, sa cité, et après avoir mis ordre à ses affaires domestiques, il s'étrangla; et il mourut, et on lui donna la sépulture dans le tombeau de ses pères. Cependant David gagna Mahanaïm, et Absalom passa le Jourdain, lui et tous les hommes d'Israël avec lui. Et Absalom substitua Amasa à Joab dans le commandement de l'armée. Or Amasa était fils d'un homme nommé Jithra l'Israélite, qui avait habité avec Abigal, fille de Nahas, sœur de Tseruïa, mère de Joab. Et Israël et Absalom campèrent sur le territoire de Galaad. Et lorsque David fut arrivé à Mahanaïm, Sobi, fils de Nahas, de Rabba des Ammonites, et Machir, fils d'Ammiel, de Lodebar, et Barzillaï, le Galaadite, de Roglim, apportèrent des lits et des tapis et de la vaisselle de potier, du froment et de l'orge et de la farine et du grain rôti et des fèves et des lentilles et du grain rôti et du miel et du caillé et des moutons et des fromages de vache, à David et à la troupe qui l'accompagnait, pour se nourrir; car ils s'étaient dit: La troupe a eu faim, fatigue et soif dans le désert. Et David passa en revue la troupe qu'il avait avec lui et la mit sous la conduite de chefs de mille et de chefs de cent. Et David confia le commandement d'un tiers de l'armée à Joab, celui d'un tiers à Abisaï, fils de Tseruïa, frère de Joab, et celui d'un tiers à Ithaï de Gath. Et le Roi dit à l'armée: Je veux aussi moi-même marcher avec vous. Et l'armée dit: N'en fais rien! car si nous fuyons, ils n'auront aucun souci de nous; et si la moitié d'entre nous périssent, ils n'auront aucun souci de nous; car tu es comme dix mille de nous; il vaut donc mieux que de la ville tu sois à même de nous secourir. Et le Roi leur dit: Je ferai ce qui à vos yeux est préférable. Et le Roi vint se placer à côté de la Porte et toute l'armée sortit par centaines et milliers. Et le Roi fit cette injonction à Joab, et à Abisaï et à Ithaï: Ménagez-moi le jeune homme Absalom! Et tout le peuple entendit l'injonction de David à tous les chefs touchant Absalom. Et l'armée sortit dans les champs à la rencontre d'Israël; et le combat eut lieu dans la forêt d'Ephraïm. Et le peuple d'Israël y fut battu par les serviteurs de David, et il y eut là en cette journée grand carnage, vingt mille hommes. Et le combat se déploya sur toute la contrée et la forêt fit plus de victimes dans le peuple que le glaive en cette journée. Et Absalom se trouva fortuitement en vue des serviteurs de David. Or Absalom montait un mulet, et son mulet s'engagea sous l'épaisse ramure du grand Térébinthe, et sa tête se prit au térébinthe, et il resta suspendu entre le ciel et la terre, tandis que le mulet qu'il'avait sous lui prit le large. Et un homme le vit dans cet état et en donna avis à Joab en ces termes: Voilà que j'ai vu Absalom pendu au Térébinthe. Et Joab dit à son informateur: Mais, si tu l'as vu, pourquoi ne l'as-tu pas abattu par terre au lieu même? pour ma part, je t'aurais donné dix sicles d'argent et un ceinturon. Et l'homme dit à Joab: Et eussé-je senti dans ma main le poids de mille sicles d'argent, je n'aurais pas porté la main sur le fils du Roi, car à nos oreilles le Roi a fait cette injonction à toi et à Abisaï et à Ithaï: Prenez garde chacun de vous au jeune homme, à Absalom. Et dans le cas où j'aurais attenté à sa vie en guet-apens, d'un côté rien ne reste caché au Roi, de l'autre, toi-même tu aurais été contre moi. Et Joab dit: Non, pour cela je n'attendrai pas devant toi! Et il prit trois épieux dans sa main, et il les enfonça dans le sein d'Absalom. Celui-ci était encore en vie au cœur du térébinthe, lorsque survinrent dix jeunes hommes, écuyers de Joab, qui l'égorgèrent et lui donnèrent la mort. Alors Joab sonna de la trompette, et la troupe se replia cessant de harceler Israël; car Joab voulait épargner le peuple. Et ils prirent Absalom et le jetèrent dans la forêt dans un grand creux, et sur lui ils élevèrent un très gros tas de pierres. Et tous les Israélites s'enfuirent chacun dans sa tente. Or de son vivant Absalom s'était procuré et érigé un cippe qui est dans la vallée royale; car il disait: Je n'ai point de fils pour perpétuer le souvenir de mon nom; et il donna son nom au cippe, appelé Cippe d'Absalom jusqu'à nos jours. Cependant Ahimaats, fils de Tsadoc, dit: Je vais courir porter au Roi la bonne nouvelle que l'Éternel lui a fait droit en le tirant des mains de ses ennemis. Et Joab lui dit: Non, ce n'est pas le jour pour toi de porter la nouvelle; tu feras le message un autre jour aujourd'hui tu ne dois pas faire le message vu la circonstance de la mort du fils du Roi. Et Joab dit à Chusi: Va annoncer au Roi ce que tu as vu. Et Chusi s'inclina devant Joab et partit à la course. Et Ahimaats, fils de Tsadoc, revint à la charge et dit à Joab: Quoi qu'il puisse arriver, je veux moi aussi, avec votre permission, me mettre en course après Chusi! Et Joab dit: A quoi bon cette course, mon fils? Ce n'est pas là pour toi un message profitable. «Quoi qu'il arrive, je veux aller.» Et il lui dit: Cours donc! Et Ahimaats franchit à la course le chemin de la plaine et il devança Chusi. Cependant David était assis entre les deux portes, et la sentinelle parcourait le toit de la porte attenante à la muraille; et levant les yeux elle regarda; et voilà que venait en courant un homme seul. Et la sentinelle cria et avertit le Roi; et le Roi dit: S'il est seul, c'est un bon message qu'il vient rendre. Et il arrivait toujours plus près. Et la sentinelle aperçut un autre homme qui accourait, et la sentinelle cria du côté de la porte et dit: Voilà qu'un homme accourt seul. Et le Roi dit: C'est aussi un messager. Et la sentinelle dit: A voir la manière de courir du premier, c'est comme celle d'Ahimaats, fils de Tsadoc. Et le Roi dit: C'est un homme de bien, c'est du bien qui l'amène. Et Ahimaats cria et dit au Roi: Tout va bien! Et il s'inclina devant le Roi le visage contre terre et dit: Béni soit l'Éternel, ton Dieu, qui a arrêté les hommes qui levaient leur main contre mon Seigneur, le Roi! Et le Roi dit: Est-il sain et sauf, le jeune homme, Absalom? Et Ahimaats dit: Je voyais bien la grande mêlée lorsque Joab dépêcha le serviteur du Roi ( Chusi ) et ton serviteur, mais je ne suis au fait de rien. Et le Roi dit: Approche et tiens-toi ici! Et il s'approcha et resta debout. Et voilà qu'alors arriva Chusi; et Chusi dit: Que mon Seigneur le Roi reçoive la bonne nouvelle: l'Éternel t'a fait droit aujourd'hui en te tirant des mains de tous ceux qui se soulevaient contre toi. Et le Roi dit à Chusi: Est-il sain et sauf, le jeune homme, Absalom? Et Chusi dit: Qu'il en advienne comme au jeune homme, à tous les ennemis du Roi, mon Seigneur, et à tous ceux qui se lèvent contre toi pour te nuire. Alors le Roi eut de l'ébranlement et il monta à l'étage supérieur de la porte et pleura; et ainsi parlait-il en s'en allant: Mon fils Absalom! mon fils, mon fils Absalom! Oh! si seulement j'étais mort à ta place, Absalom! mon fils! mon fils! Et Joab fut averti: Voici, le Roi est en larmes; il s'abîme dans son deuil pour Absalom. Et la victoire de cette journée devint un deuil pour tout le peuple, car en ce jour le peuple entendait qu'on disait: Le Roi est dans la douleur à cause de son fils. Et en ce jour le peuple rentra dans la ville en s'effaçant de la même manière que filent des troupes, honteuses d'avoir fui dans le combat. Et le Roi se voila le visage et le Roi s'écriait à voix haute: Mon fils Absalom! Absalom! mon fils! mon fils! Alors Joab entra chez le Roi dans la maison et dit: Aujourd'hui tu as jeté l'abattement sur le visage de tous tes serviteurs qui aujourd'hui ont sauvé ta vie et la vie de tes fils et de tes filles et la vie de tes femmes et la vie de tes concubines, par l'amour que tu témoignes à ceux qui te haïssent et par la haine que tu montres pour ceux qui t'aiment; car aujourd'hui tu as déclaré ne te soucier ni de capitaines, ni de serviteurs; car je me suis convaincu aujourd'hui que, si Absalom vivait, et que nous tous, nous fussions morts, alors tu serais content. Maintenant donc lève-toi, sors, et adresse des paroles affectueuses à tes serviteurs! Car, par l'Éternel je le jure, si tu ne te montres pas, personne ne restera avec toi cette nuit; et pour toi cela serait plus funeste que tout ce qui a pu t'arriver de funeste depuis ta jeunesse jusqu'à présent. Alors le Roi se leva et s'installa dans la Porte. Et le fait fut annoncé à tout le peuple en ces termes: Voici, le Roi a pris séance dans la Porte. Et tout le peuple se présenta devant le Roi. Cependant les Israélites s'étaient enfuis chacun dans ses tentes. Et dans toutes les Tribus d'Israël tout le monde récriminait et disait: Le Roi nous a arrachés de la main de nos ennemis, et sauvés de la main des Philistins, et maintenant il a fui hors du pays par le fait d'Absalom. Et Absalom que nous avions oint [pour régner] sur nous a péri dans le combat; à présent pourquoi tardez-vous à réintégrer le Roi? De son côté, le Roi David envoyait aux Prêtres Tsadoc et Abiathar cette dépêche: Parlez aux Anciens de Juda en ces termes: Pourquoi seriez-vous les derniers à réintégrer le Roi dans sa maison, tandis que le langage de tout Israël parvient jusqu'au Roi dans sa maison? Vous êtes mes frères, mes os et ma chair: pourquoi seriez-vous donc les derniers à restaurer le Roi? Et dites à Amasa: N'es-tu pas mes os et ma chair? Qu'ainsi Dieu me fasse et pis encore, si tu n'entres pas à mon service en permanence comme général d'armée à la place de Joab! Et il inclina le cœur de tous les hommes de Juda comme d'un seul homme, et par une députation ils firent dire au Roi: «Reviens, toi et tous tes serviteurs!» Là-dessus le Roi opéra son retour et arriva sur le Jourdain. Et Juda s'avança jusqu'à Guilgal pour aller au-devant du Roi et lui faire passer le Jourdain. Alors accourut Siméï, fils de Géra, Benjaminite, de Bahurim, et il descendit avec les hommes de Juda au-devant du Roi David, ayant avec lui mille hommes de Benjamin, et Tsiba, valet de la maison de Saül, escorté de ses quinze fils et de ses vingt domestiques; et ils franchirent le Jourdain à la vue du Roi. Et le bac était à l'autre bord à la disposition du Roi, pour passer la maison du Roi, et Siméï, fils de Géra, se prosterna devant le Roi prêt à passer le Jourdain. Et il dit au Roi: Veuille mon Seigneur, le Roi, ne pas me compter une faute, et ne pas se souvenir, pour le garder sur le cœur, du tort qu'a eu ton serviteur, lorsque mon Seigneur le Roi sortait de Jérusalem! Car ton serviteur sent qu'il a manqué; et voici, aujourd'hui, de toute la maison de Joseph, je suis le premier à me présenter à la rencontre du Roi, mon Seigneur. Et Abisaï, fils de Tseruïa, prit la parole et dit: Pourquoi faudrait-il que Siméï ne subît pas la mort pour le fait d'avoir maudit l'Oint de l'Éternel? Et David dit: Quel rapport ai-je avec vous, fils de Tseruïa, qui devenez aujourd'hui mes adversaires? Aujourd'hui un homme pourrait-il être mis à mort en Israël? car ne sais-je pas que c'est aujourd'hui que je suis Roi sur Israël? Et le Roi dit à Siméï: Tu ne seras point mis à mort. Et le Roi lui en fit le serment. Et Mephiboseth, [petit-]fils de Saül, descendit à la rencontre du Roi. Or il n'avait ni baigné ses pieds, ni fait sa barbe, ni lavé ses habits depuis le jour du départ du Roi jusqu'au jour de son heureux retour. Comme il vint donc de Jérusalem à la rencontre du Roi, le Roi lui dit: Pourquoi n'es-tu pas parti avec moi, Mephiboseth? Et il répondit: O Roi, mon Seigneur, j'ai été la dupe de mon valet. Car ton serviteur avait donné l'ordre: Selle-moi l'âne! et je le monterai et joindrai le Roi; car ton serviteur est perclus et ton serviteur a été desservi par lui auprès de mon Seigneur le Roi. Mais, mon Seigneur le Roi est comme un ange de Dieu! Fais donc ce qui sera bon à tes yeux! Car toute la maison de mon père n'avait à attendre de mon Seigneur le Roi que la mort; et pourtant tu as mis ton serviteur au nombre de tes commensaux. Et quel droit me reste, et quel sujet de me récrier auprès du Roi? Et le Roi lui dit: Pourquoi prolonger tes discours? J'ai prononcé: Toi et Tsiba, vous aurez le champ en commun. Et Mephiboseth dit au Roi: Qu'il prenne la totalité dès que mon Seigneur le Roi est heureusement rentré dans sa maison. Et Barzillaï, de Galaad, descendit de Roglim et passa le Jourdain avec le Roi pour raccompagner dans la traversée du Jourdain. Or Barzillaï était très âgé; il avait quatre-vingts ans; et il avait fourni le Roi pendant son séjour à Mahanaïm; car c'était un personnage très considérable. Et le Roi dit à Barzillaï: Passe avec moi sur l'autre rive; j'aurai soin de toi chez moi à Jérusalem. Et Barzillaï dit au Roi: Quel est le nombre des années de ma vie pour que je suive le Roi à Jérusalem? J'ai quatre-vingts ans aujourd'hui: suis-je à même de discerner le bien du mal? et ton serviteur peut-il savourer ce qu'il mange ou ce qu'il boit? ou puis-je encore jouir de la voix des chantres et des cantatrices? Et pourquoi ton serviteur serait-il encore à charge à mon Seigneur le Roi? C'est pour peu de temps que ton serviteur passerait avec le Roi de l'autre côté du Jourdain; et pourquoi le Roi m'accorderait-il ce bienfait? Permets que ton serviteur retourne et que je meure dans ma cité près du tombeau de mon père et de ma mère. Mais, voici, ton serviteur Chimham passera avec mon Seigneur le Roi. Agis-en avec lui, comme tu le trouveras bon. Et le Roi dit: Chimham passera avec moi et je veux le traiter à ton gré, et faire pour l'amour de toi tout ce que tu désirerais de moi. Et ainsi tout le peuple passa le Jourdain; et le Roi passa; et le Roi donna le baiser à Barzillaï qu'il bénit et qui regagna sa demeure. Et le roi se dirigea vers Guilgal, et Chimham l'accompagnait, et tout le peuple de Juda formait le cortège du Roi, ainsi que la moitié du peuple d'Israël. Et voilà que tous les hommes d'Israël se présentèrent au Roi et lui dirent: Pourquoi nos frères, les hommes de Juda, t'ont-ils accaparé, et ont-ils conduit le Roi et sa maison à travers le Jourdain, et tous les hommes de David avec lui? Et tous les hommes de Juda répondirent aux hommes d'Israël: Parce que le Roi me tient de plus près; et pourquoi donc t'irrites-tu de ce fait? Avons-nous vécu aux frais du Roi et nous a-t-il dotés de largesses? Et les hommes d'Israël répondirent aux hommes de Juda et dirent: Je tiens au Roi par dix côtés et à David plus que toi; et pourquoi m'as-tu ainsi dédaigné? Et n'est-ce pas moi qui le premier ai parlé de la restauration de mon Roi? Et les discours des hommes de Juda furent plus rudes que les discours des hommes d'Israël. Et là se rencontra un homme mauvais, nommé Séba, fils de Bicheri, Benjaminite; et il sonna de la trompette et dit: Nous ne sommes ni participants de David, ni tenanciers du fils d'Isaï : Chacun à sa tente, Israélites! Alors tous les Israélites se détachèrent de David, pour suivre Séba, fils de Bicheri. Mais les hommes de Juda se serrèrent autour de leur Roi, du Jourdain à Jérusalem. Et David rentra dans sa maison à Jérusalem. Et le Roi prit les dix concubines qu'il avait laissées pour garder la maison, et les mit en lieu de détention, et pourvut à leur entretien; mais il n'habita point avec elles, et elles furent recluses jusqu'au jour de leur mort, vivant en état de viduité. Et le Roi dit à Amasa: Convoque-moi les hommes de Juda dans l'espace de trois jours, puis reviens ici à ton poste! Et Amasa se mit en route pour convoquer Juda, mais il tarda au delà du terme à lui fixé. Et David dit à Abisaï: Maintenant Séba, fils de Bicheri, nous nuira plus qu'Absalom. Toi donc, prends les serviteurs de ton Souverain, et mets-toi à sa poursuite, de peur qu'il n'occupe des places fortes, et ne se dérobe à notre vue. Alors sous sa conduite partirent les hommes de Joab et les satellites et les coureurs et tous les braves; et ils sortirent de Jérusalem à la poursuite de Séba, fils de Bicheri. Ils étaient à la grande pierre près de Gabaon, lorsque Amasa parut en vue d'eux. Or Joab avait ceint une cotte d'armes sur son habit; et par-dessus il était ceint de l'épée qui était attachée à ses reins dans le fourreau; et comme elle en était sortie, il laissa retomber [sa main]. Et Joab dit à Amasa: Te va-t-il bien, mon frère? Et de sa main droite Joab prit la barbe d'Amasa pour lui donner le baiser. Or Amasa n'avait pas pris garde à l'épée qui était dans la main de Joab, et celui-ci lui en porta un coup dans le ventre d'où ses entrailles se répandirent sur le terrain, et il ne réitéra pas, et Amasa mourut. Cependant Joab et Abisaï, son frère, poursuivirent Séba, fils de Bicheri. Et à côté d'Amasa était resté un homme d'entre les écuyers Joab et il disait: Que ceux qui sont du parti de Joab et pour David, suivent Joab! Or Amasa roulait dans son sang au milieu du chemin, et quand l'homme vit que tout le monde s'arrêtait, il poussa Amasa de la route dans un champ et jeta sur lui un manteau, lorsqu'il vit que tous ceux qui arrivaient près de lui, s'arrêtaient. Lorsqu'il fut écarté de la route, chacun passa à la suite de Joab, à l'effet de poursuivre Séba, fils de Bicheri. Et il parcourut toutes les Tribus d'Israël jusqu'à Abéla et Beth-Maacha; et tous les hommes d'élite s'étaient réunis et joints à lui. Et ils vinrent l'assiéger dans Abéla-Beth-Maacha; et ils élevèrent une terrasse contre la place; et il était posté sur le glacis, et comme toute la troupe que Joab avait avec lui sapait pour faire crouler la muraille, une femme bien avisée cria de la ville: Écoutez! écoutez! Dites donc à Joab: Approche jusqu'ici, que je te parle! Et il vint à proximité et la femme lui dit: Est-ce toi qui es Joab? Et il dit: Moi-même. Et elle lui dit: Écoute le langage de ta servante! Et il dit: J'écoute. Et elle dit: Jadis on avait coutume de dire: Que l'on demande conseil dans Abéla, et ainsi, l'on viendra à bout. Je suis l'une des pacifiques, fidèles en Israël: tu cherches à tuer une ville, une cité mère en Israël! pourquoi veux-tu abîmer une propriété de l'Éternel? Et Joab répondit et dit: Loin, loin de moi la pensée d'abîmer et de détruire! Telle n'est pas la question; mais un homme de la Montagne d'Ephraïm, nommé Séba, fils de Bicheri, a levé sa main contre le Roi David; livrez-le seul et je m'éloignerai de la place. Et la femme dit à Joab: Voici, sa tête va t'être jetée par-dessus la muraille. Alors la femme se présenta à tout le peuple avec son sage avis; et on trancha la tête à Séba, fils de Bicheri, et on la jeta à Joab. Et il sonna de la trompette, et levant le siège de la place ils se disséminèrent tous gagnant chacun leurs tentes; quant à Joab, il revint à Jérusalem auprès du Roi. Or Joab était préposé sur toute la milice d'Israël, et Benaïa, fils de Joïada, sur les satellites et les coureurs, et Adoram sur les corvées, et Josaphat, fils de Ahilud, était chancelier, et Séja, secrétaire, et Tsadoc et Abiathar, Prêtres; et Ira de Jaïr était aussi ministre de David. Et au temps de David il y eut famine durant trois années consécutives. Et David chercha la face de l'Éternel et l'Éternel dit: Sur Saül et sa maison pèse le sang versé, parce qu'il a fait périr les Gabaonites. Alors le Roi manda les Gabaonites et leur parla. Or les Gabaonites ne font point partie des enfants d'Israël, mais d'un reste des Amoréens, et les enfants d'Israël s'étaient liés envers eux par un serment; mais Saül cherchait à s'en défaire, dans son: zèle pour les enfants d'Israël et de Juda. Et David dit aux Gabaonites: Que puis-je faire pour vous, et par quelle expiation vous donnerai-je lieu de bénir l'héritage de l'Éternel? Et les Gabaonites lui dirent: Il n'est pas question pour nous de réclamer argent et or de Saül et de sa maison, et ce n'est pas à nous de faire mourir personne en Israël. Et il dit: Que dites-vous que je dois faire pour vous? Et ils dirent au Roi: [Nous en voulons à] l'homme qui nous a perdus et a formé le projet de nous exterminer et de nous empêcher d'exister dans tout le territoire d'Israël; qu'on nous livre sept hommes d'entre ses fils, et nous les pendrons devant l'Éternel dans Gibea de Saül, l'élu de l'Éternel. Et le Roi dit: Je les livrerai. Or le Roi épargna Mephiboseth, fils de Jonathan, fils de Saül, à cause du serment prêté devant l'Éternel et intervenu entre eux, entre David et Jonathan, fils de Saül. Et le Roi prit les deux fils de Ritspa, fille d'Aïa, qu'elle avait enfantés à Saül, Armoni et Mephiboseth, et les cinq fils de Merab, fille de Saül, qu'elle avait enfantés à Adriel, fils de Barzillaï, de Mehola, et il les livra aux mains des Gabaonites qui les pendirent sur la montagne devant l'Éternel. Ainsi périrent-ils les sept à la fois; or ils subirent la mort dans les premiers jours de la moisson, au début de la moisson des orges. Alors Ritspa, fille d'Aïa, prit le cilice, et l'étendit sous elle sur le rocher depuis le début de la moisson jusqu'au moment où la pluie du ciel tomba sur les cadavres, et elle ne permettait pas aux oiseaux du ciel de se poser sur les corps pendant le jour, et la nuit elle en écartait les bêtes des champs. Et l'on informa David de ce qu'avait fait Ritspa, fille d'Aïa, concubine de Saül. Alors David alla reprendre les os de Saül et les os de Jonathan, son fils, aux maîtres de Jabès en Galaad, qui les avaient dérobés de la place de Bethséan où les Philistins les avaient suspendus le jour où les Philistins avaient battu Saül sur Gilboa. Et il transféra de là les os de Saül et les os de Jonathan, son fils, et ils recueillirent aussi les os des pendus, et ils donnèrent la sépulture aux os de Saül et de Jonathan, son fils, dans le pays de Benjamin à Tsela, dans le tombeau de Kis, son père, et ils exécutèrent tous les ordres du Roi. Et là-dessus Dieu se laissa fléchir en faveur du pays. Et les Philistins furent encore en guerre avec Israël. Alors David descendit et ses serviteurs avec lui, et ils engagèrent le combat avec les Philistins. Et David éprouvait de la fatigue. Et Jesbibenob, l'un des descendants du Géant (le poids du fer de sa lance était de trois cents sicles d'airain, et il portait à la ceinture une [épée] neuve), parlait de faire tomber David sous ses coups. Mais Abisaï, fils de Tseruïa, lui vint en aide et battit le Philistin et le tua. Alors les hommes de David l'adjurèrent en ces termes: Il ne faut plus que tu marches au combat avec nous, car tu ne dois pas éteindre le flambeau d'Israël. Et sur ces entrefaites il y eut encore combat à Gob avec les Philistins. Alors Sibchaï, de Husa, battit Saph, qui était l'un des descendants du Géant. Et il y eut encore combat à Gob avec les Philistins. Alors Elchanan, fils de Jaarei-Orgim, de Bethléhem, battit Goliath, de Gath, et la hampe de sa lance était comme une ensouple de tisserand. Et il y eut encore combat à Gath. Là était un homme de haute taille, et il avait six doigts aux mains et six orteils aux pieds, vingt-quatre en somme, et lui aussi était un descendant du Géant. Et il outragea Israël, mais fut battu par Jonathan, fils de Siméa, frère de David. Ces quatre étaient nés au Géant à Gath et ils périrent par la main de David et par la main de ses serviteurs. Et David adressa à l'Éternel les paroles de ce cantique, lorsque l'Éternel l'eut délivré de la main de tous ses ennemis et de la main de Saül et il dit: Éternel, mon rocher, mon asile et mon libérateur, ô Dieu, mon rocher, où je vais m'abriter! mon bouclier, corne de mon salut, mon boulevard et mon refuge, mon Sauveur, de la violence tu me sauves! Loué soit l'Éternel, me suis-je écrié, et de mes ennemis j'ai été délivré. Car les vagues de la mort m'enserraient, et les torrents de l'adversité m'épouvantaient, les chaînes des Enfers m'enlaçaient et j'étais pris dans les rêts de la mort. Dans mon angoisse j'invoquai l'Éternel et à mon Dieu j'adressai mon appel, et de son palais Il entendit ma voix, et mes cris [vinrent] à ses oreilles. Alors la terre oscilla et trembla, les fondements des Cieux s'ébranlèrent et tremblèrent, parce qu'il était courroucé. Une fumée sortit de ses narines, et de sa bouche, un feu dévorant, et Il fit jaillir des charbons ardents, et Il inclina le Ciel et Il descendit, et l'obscurité était sous ses pieds. Et Il était monté sur le Chérubin et volait Et Il se montra sur les ailes du vent, et autour de Lui Il fit sa tente des ténèbres, des amas d'eau et des sombres nuées. De la splendeur qui le précède, jaillirent les charbons ardents. L'Éternel tonna du ciel et le Très-Haut émit sa voix, et Il lança ses flèches et Il les dissipa, la foudre, et Il les défit. Et l'on vit paraître les vallées de la mer, et les fondements du monde furent mis à nu au grondement de l'Éternel, au souffle du vent de ses narines. Il tendit [sa main] d'en haut et me prit et Il me retira des grandes eaux. Il me sauva de mes puissants ennemis, de mes adversaires qui l'emportaient sur moi. Ils m'attaquaient au jour du malheur, mais l'Éternel fut un soutien pour moi. Il m'amena au large, Il me dégagea parce qu'il m'était propice. L'Éternel me traita selon ma justice, et me rendit selon la pureté de mes mains; car je gardais les voies de l'Éternel, et n'étais point rebelle à mon Dieu. Car j'avais toutes ses lois sous les yeux, et ne m'écartais pas de ses commandements; j'étais sans reproche envers Lui, et je prenais garde de me rendre coupable. Aussi l'Éternel me rendit selon ma justice, selon ma pureté dont Il était témoin. A celui qui t'aime, tu donnes ton amour, tu te montres juste pour l'homme juste, tu es pur envers celui qui est pur, et tu trahis celui qui est perfide. Et tu es en aide au peuple qui souffre, et tes yeux sont sur les superbes pour les humilier. Oui, tu as été mon flambeau, Éternel, et l'Éternel éclaira mes ténèbres. Avec toi j'affrontai des bataillons, et avec mon Dieu je franchis des murailles. Les voies de Dieu ne sont point trompeuses, et la parole de l'Éternel est sans alliage. Il est un bouclier pour quiconque le réclame. Car qui est-ce qui est Dieu hors l'Éternel? et qui est un rocher sinon notre Dieu, ce Dieu qui fut ma forte citadelle et guida le juste dans Sa voie? Il assimila mes pieds à ceux de la biche, et Il m'établit sur mes hauteurs. Il forma mes mains au combat, et mon bras sut bander l'arc d'airain. Tu me donnas le bouclier de ton secours, et en m'exauçant tu m'agrandis. Sous mes pieds tu donnas de l'espace à mes pas, et mes talons ne furent point vacillants. Je poursuivis mes ennemis et les anéantis, et je ne revins pas qu'ils ne fussent détruits; je les achevai, et les écrasai, et ils n'ont pu se relever, ils tombèrent sous mes pieds. Tu me ceignis de force pour la bataille, et tu fis plier mes adversaires sous moi. Tu me fis voir le dos de mes ennemis, et j'anéantis ceux qui me haïssaient. Ils regardèrent autour d'eux; il n'y eut point de sauveur, vers l'Éternel, Il ne leur répondit pas. Je les pulvérisai comme la poudre de la terre, comme la boue des rues les foulai, les broyai. Tu me délivras des attaques de mon peuple, et me gardas pour chef des nations; des peuples à moi inconnus me sont asservis; les enfants de l'étranger devinrent mes flatteurs; sur ma renommée ils se soumirent. Les enfants de l'étranger sont en décadence, et quittent alarmés leurs châteaux. Vive l'Éternel! béni soit mon rocher! qu'il soit exalté le Dieu, mon rocher, mon sauveur, le Dieu qui m'accorda la vengeance et m'assujettit les peuples, qui me délivra de mes ennemis, m'éleva au-dessus de mes adversaires et me fit échapper à l'homme violent! Aussi je veux te chanter parmi les peuples, Éternel, et célébrer ton Nom, ô toi, qui accordes un grand salut à ton Roi, et fais miséricorde à ton Oint, à David et à sa race éternellement. Et voici les dernières paroles de David: Prononcé de David, fils d'Isaï, prononcé de l'homme élevé au rang d'Oint du Dieu de Jacob, et du chantre aimable d'Israël : L'Esprit de l'Éternel parle par moi, et sa parole est sur mes lèvres; Le Dieu d'Israël a parlé, le rocher d'Israël m'a dit: Parmi les hommes un souverain juste, un souverain qui a la crainte de Dieu, est comme l'aube matinale: le soleil se lève, le matin est sans nuage; ses rayons qui suivent la rosée font poindre la verdure de la terre. N'est-ce pas sur ce pied qu'est ma maison avec Dieu, qu'il a fait avec moi une alliance éternelle, en tous points stipulée et gardée? Ne fera-t-Il pas croître et mûrir mon salut tout entier et tous mes vœux? Mais les méchants sont tous comme des ronces à jeter, dans la main personne ne les prend, et qui veut les atteindre s'arme d'un fer ou du bois d'une lance, et sur-le-champ elles sont brûlées au feu. Suivent les noms des capitaines qu'avait David: Joseb-Bassebeth, de Tahchemon, l'un des chefs des Triaires; il brandissait sa hampe sur huit cents hommes percés d'une seule fois. Et après lui Éléazar, fils de Dodo, fils d'Ahohi: c'était l'un des trois héros qui accompagnaient David, lorsqu'ils défièrent les Philistins réunis là pour le combat; et les hommes d'Israël gagnèrent les hauteurs. Mais il tint ferme, et il battit les Philistins jusqu'à ce que sa main fatiguée resta collée à son épée; et en cette journée l'Éternel opéra une grande victoire. Et le peuple revint sur ses pas pour le suivre, mais seulement pour piller. Et après lui Samma, fils de Agé, de Harar. Et les Philistins s'étaient réunis à Léchi; et il y avait là une pièce de terre remplie de lentilles, et le peuple prit la fuite devant les Philistins; alors il vint se poster au milieu du champ et le dégagea, et battit les Philistins; et l'Éternel opéra une grande victoire. Et trois des trente chefs descendirent, et vinrent au temps de la moisson joindre David à la grotte d'Adullam, et un gros de Philistins campait dans la vallée de Rephaïm, et David était alors le sommet, et les Philistins avaient alors un poste à Bethléhem. Et David eut une envie et dit: Qui va me chercher de l'eau à boire à la fontaine de Bethléhem, qui est à la Porte? Alors les trois héros se firent jour à travers le camp des Philistins, et puisèrent de l'eau à la fontaine de Bethléhem vers la Porte, et ils l'apportèrent et l'offrirent à David. Mais il ne voulut pas la boire, et il en fit une libation à l'Éternel. Et il dit: Ce serait odieux à moi, Éternel, de le faire! Moi [boire] le sang des hommes qui sont allés au péril de leur vie! Et il ne voulut pas la boire. Tel fut l'exploit des trois héros. Et Abisaï, frère de Joab, fils de Tseruïa: il était l'un des chefs des Triaires; et il brandit sa lance sur trois cents morts; et il avait un nom parmi les Triaires. Il était bien illustre parmi les Triaires; il était un de leurs chefs; mais il n'était pas au niveau des trois premiers. Et Benaïa, fils de Joïada, fils d'un brave, grand par ses exploits, de Cabtsel: il abattit deux lions de Dieu de Moab; il fit une descente et abattit un lion dans la citerne un jour de neige. Et il abattit un Égyptien, homme d'apparence; et dans la main de l'Égyptien était une pique; et il fondit sur lui avec le bâton, et arracha la pique de la main de l'Égyptien, qu'il tua avec sa propre pique. Tels sont les exploits de Benaïa, fils de Joïada, et il avait un nom entre les trois héros. Il était honoré par les Triaires; mais il n'était pas au niveau des trois [premiers]. Et David en fit son conseiller intime. Hasahel, frère de Joab d'entre les Triaires. El-Hanan, fils de Dodo, de Bethléhem. Samma de Harad. Elika, de Harod, Hélets, de Palti. Ira, fils de Ikès, de Thékôa. Abiézer, d'Anathoth. Mevunaï, de Husa. Tsalmon, de Hachoach. Mahoraï, de Netopha. Héleb, fils de Baëna, de Netopha. Ithaï, fils de Ribaï, de Gibea en Benjamin. Benaïa, de Pireathon. Hidaï, de Nahalei-Gaas. Abialbon, de Arabah. Azmaveth, le Bahrumite. Eliahba, de Saalbon, Beneijasen. Jonathan. Samma, de Harar. Ahiam, fils de Sarar, de Arar. Eliphelet, fils de Ahasbaï, fils de Maachathi. Eliam, fils d'Achitophel, de Gilo. Hetsraï, le Carmélite. Paëraï, de Arab. Jigeal, fils de Nathan, de Tsoba. Bani, de Gad. Tsélec, l'Ammonite. Naharaï, de Bééroth, écuyer de Joab, fils de Tseruïa. Ira, de Jéther. Gareb, de Jéther. Urie le Héthien. En totalité trente-sept. Et de nouveau la colère de l'Éternel s'alluma contre les Israélites et excita David contre eux, en lui suggérant: Va, fais le recensement d'Israël et de Juda! Et le Roi dit à Joab, chef de la milice, à côté de lui: Fais donc la tournée de toutes les Tribus d'Israël de Dan à Béerseba, et passe le peuple en revue pour que j'en connaisse le chiffre. Et Joab dit au Roi: Que non seulement l'Éternel, ton Dieu, ajoute au peuple, quelque nombreux qu'il soit, cent fois autant d'hommes, mais encore que les yeux de mon Seigneur le Roi en aient le spectacle! cependant pourquoi plaît-il au Roi, mon Seigneur, de prendre cette mesure? Mais la parole du Roi prévalut sur Joab et sur les chefs militaires; et Joab et les chefs militaires sortirent, de l'audience du Roi pour passer le peuple d'Israël en revue. Et ils traversèrent le Jourdain, et ils eurent leur quartier général vers Aroër à droite de la ville sise au milieu du ravin de Gad et dans la direction de Jaëzer. Et ils gagnèrent Galaad et la terre neuve des habitants du Bas; et ils gagnèrent Dan-Jaan et les alentours du côté de Sidon; et ils gagnèrent la place forte de Tyr et toutes les villes des Hévites et des Cananéens, et ils pénétrèrent au Midi de Juda vers Béerseba. Ils parcoururent ainsi la totalité du pays, et ils rentrèrent à Jérusalem au bout de neuf mois et vingt jours. Alors Joab présenta au Roi le résultat du recensement du peuple, et en Israël il y avait huit cent mille soldats tirant l'épée, et les hommes de Juda étaient au nombre de cinq cent mille. Et David eut des remords en son cœur après qu'il eut fait le recensement du peuple, et David dit à l'Éternel: J'ai péché grandement par cet acte! Et maintenant, Éternel, veuille pardonner la faute de ton serviteur, car j'ai très follement agi! Et au lever de David le lendemain, la parole de l'Éternel fut adressée à Gad, le prophète, le Voyant de David, en ces termes : Va et porte à David ces paroles: Ainsi parle l'Éternel: Je suspends sur toi trois menaces; choisis-en une, afin que je l'exécute. Gad se présenta donc chez David et le mit au fait et lui dit: Veux-tu essuyer sept années de famine dans ton pays, ou bien fuir durant trois mois devant tes ennemis et être poursuivi par eux, ou bien avoir trois jours la peste dans ton pays? Maintenant réfléchis et vois quelle réponse je rendrai à Celui qui me délègue! Alors David dit à Gad: Je suis dans une grande perplexité!… oh! tombons entre les mains de l'Éternel, car sa miséricorde est immense, mais que je ne tombe pas entre les mains des hommes! Là-dessus l'Éternel envoya une peste en Israël depuis le matin jusqu'au terme fixé, et dans le peuple il mourut de Dan à Béerseba soixante-dix mille hommes. Et comme l'Ange étendait sa main sur Jérusalem pour la ravager, l'Éternel eut regret du fléau, et Il dit à l'Ange qui sévissait parmi le peuple: Assez! à présent ramène ta main! Or l'Ange de l'Éternel se trouvait alors près de l'aire d'Aravena, le Jébusite. Et David s'adressa à l'Éternel, lorsqu'il vit l'Ange taillant parmi le peuple, et dit: Voici, j'ai péché, et c'est moi qui suis en faute; mais ceux-là, ce troupeau, qu'ont-ils fait? que ta main fonde donc sur moi et la maison de mon père! Alors ce jour même, Gad arriva chez David et lui dit: Monte et érige à l'Éternel un autel sur l'aire d'Aravena, le Jébusite. Et David s'y rendit ensuite de la parole de Gad conforme à l'ordre de l'Éternel. Et Aravena, qui regardait au dehors, vit le Roi et ses serviteurs se dirigeant vers lui; alors Aravena sortit, et il s'inclina devant le Roi, le visage contre terre. Et Aravena dit: Dans quel but mon Seigneur le Roi vient-il trouver son serviteur? Et David dit: Dans le but d'acheter de toi l'aire pour y bâtir un autel à l'Éternel, afin d'arrêter le fléau et d'en délivrer le peuple. Et Aravena dit à David: Que mon Seigneur le Roi la prenne et fasse le sacrifice qu'il trouvera bon! vois! l'attelage servira pour l'holocauste et les traîneaux et les jougs des taureaux pour le bûcher. O Roi, Aravena fait don du tout au Roi. Et Aravena dit au Roi: Que l'Éternel, ton Dieu, te soit propice! Et le Roi dit à Aravena: Non, car je veux l'acheter de toi pour un prix, et je ne veux pas offrir à l'Éternel, mon Dieu, un sacrifice qui ne me coûte rien. David acheta donc l'aire et les taureaux pour cinquante sicles d'argent. Et David y éleva un autel à l'Éternel, et offrit des holocaustes et des sacrifices pacifiques, et l'Éternel se laissa fléchir en faveur du pays, et le fléau fut détourné d'Israël. Or David était vieux, avancé en âge, et on le couvrait de vêtements, mais il ne se réchauffait point. Et ses serviteurs lui dirent: Que l'on cherche à mon Seigneur le Roi une jeune fille, une vierge, pour faire le service du Roi et le soigner et dormir entre ses bras, afin que mon Seigneur se réchauffe. Et l'on se mit en quête d'une jeune fille, belle, dans tout le territoire d'Israël, et l'on trouva Abisag, de Sunem, et on l'amena au Roi. Or la jeune fille était extrêmement belle. Et elle soigna le Roi et le servit, mais il ne la connut point. Cependant Adonia, fils de Haggith, se mit en avant et dit: C'est moi qui serai Roi! Et il se procura un char et des cavaliers et cinquante hommes pour le précéder comme coureurs. Et son père durant toute sa vie ne lui avait jamais fait de la peine en disant: Pourquoi agis-tu ainsi? Et il était aussi très beau de figure, et [sa mère] l'avait enfanté après Absalom. Et il entra en pourparler avec Joab, fils de Tseruïa, et avec le Prêtre Abiathar qui le suivaient comme auxiliaires. Alors le Prêtre Tsadoc, et Benaïa, fils de Joïada, et Nathan, le prophète, et Siméï et Réï et les héros de David ne furent point les partisans d'Adonia. Et Adonia tua des moutons et des bœufs et des veaux gras près de la pierre Sohéleth qui est à côté de la Fontaine du Foulon, et il convia tous ses frères fils du Roi, et tous les hommes de Juda au service du Roi. Mais il ne convia point Nathan, le prophète, ni Benaïa, ni les héros, ni Salomon, son frère. Alors Nathan s'aboucha avec Bathséba, mère de Salomon, et dit: N'as-tu pas appris l'avènement d'Adonia, fils de Haggith, à la royauté? Et notre Seigneur, David, l'ignore. Eh bien! maintenant reçois de moi un conseil pour mettre en sûreté ta vie et la vie de ton fils Salomon! Va et entre chez le Roi David et lui dis: N'as-tu pas, ô Roi, mon Seigneur, fait à ta servante un serment et cette déclaration: Salomon, ton fils, sera Roi après moi, et il s'assiéra sur mon trône? Pourquoi donc Adonia est-il Roi? Voici, pendant que tu seras encore là en pourparler avec le Roi, moi, j'entrerai après toi, et je compléterai ton discours. Bathséba entra donc chez le Roi dans l'appartement. Or le Roi était très vieux, et Abisag, la Sunamite, servait le Roi. Et Bathséba s'inclina et se prosterna devant le Roi. Et le Roi dit: Qu'est-ce qui t'amène? Et elle lui dit: Mon Seigneur, tu as fait par l'Éternel, ton Dieu, à ta servante ce serment: Salomon, ton fils, sera Roi après moi, et c'est lui qui s'assiéra sur mon trône; et maintenant voilà que Adonia est Roi; et cependant, ô Roi, mon Seigneur, tu l'ignores. Et il a tué des bœufs et des veaux gras et des moutons en quantité; et il a convié tous les fils du Roi, et le Prêtre Abiathar et Joab, le chef de l'armée; mais à Salomon, ton serviteur, il n'a point adressé d'invitation. Et sur toi, ô Roi, mon Seigneur, sont fixés les yeux de tout Israël afin que tu déclares qui doit s'asseoir sur le trône de mon Seigneur le Roi après lui. Et il adviendra que, lorsque mon Seigneur le Roi ira reposer avec ses pères, nous serons, moi et mon fils Salomon, traités comme coupables. Et voilà que comme elle parlait encore avec le Roi, Nathan, le prophète, arriva. Et on l'annonça au Roi en ces termes: Voici Nathan, le prophète. Et il se présenta devant le Roi, et il se prosterna devant le Roi le visage contre terre. Et Nathan parla: Mon Seigneur le Roi, tu as donc dit: Adonia sera Roi après moi, et c'est lui qui s'assiéra sur mon trône! car aujourd'hui il est descendu et a tué des bœufs et des veaux gras et des moutons en quantité, et a convié tous les fils du Roi et les chefs de l'armée et le Prêtre Abiathar, et les voilà mangeant et buvant devant lui et disant: Vive le Roi Adonia! Mais à moi qui suis ton serviteur et au Prêtre Tsadoc et à Benaïa, fils de Joïada, et à Salomon, ton serviteur, il n'a point adressé d'invitation. Est-ce que ce serait de par mon Seigneur le Roi que telle chose aurait lieu, sans que tu aies notifié à ton serviteur qui doit s'asseoir sur le trône de mon Seigneur le Roi après lui? Alors le Roi David répondit et dit: Mandez-moi Bathséba! Et elle parut devant le Roi et se présenta au Roi. Et le Roi prononça le serment en ces termes: Par la vie de l'Éternel qui a délivré mon âme de toutes les détresses! ainsi que je te l'ai juré par l'Éternel, Dieu d'Israël, quand j'ai dit: Salomon, ton fils, sera Roi après moi, et c'est lui qui me remplacera sur le trône, ainsi veux-je l'effectuer aujourd'hui! Alors Bathséba s'inclina le visage contre terre et se prosterna devant le Roi et dit: Vive mon Seigneur le roi David éternellement! Et le Roi David dit: Mandez-moi le Prêtre Tsadoc et le prophète Nathan, et Benaïa, fils de Joïada! Et ils se présentèrent au Roi. Et le Roi leur dit: Prenez avec vous les serviteurs de votre maître, et donnez à mon fils Salomon pour monture mon propre mulet et faites-le descendre à Gihon. Et que l'onction lui soit conférée là par le Prêtre Tsadoc et le prophète Nathan, pour l'établir Roi d'Israël! et sonnez de la trompette et dites: Vive le Roi Salomon! Et remontez à sa suite, et qu'il vienne et se place sur mon trône, et c'est lui qui me succédera dans la royauté, et je l'ordonne Prince d'Israël et de Juda. Alors Benaïa, fils de Joïada, répondit au Roi et dit: Ainsi soit-il! Ainsi prononce l'Éternel, le Dieu de mon Seigneur, du Roi. Que de même que l'Éternel a été avec mon Seigneur le Roi, de même Il soit avec Salomon, et donne à son trône plus de grandeur qu'au trône de mon Seigneur le Roi David! En conséquence le Prêtre Tsadoc et le prophète Nathan, et Benaïa, fils de Joïada, et les satellites et les coureurs descendirent et placèrent Salomon sur le mulet du Roi David, et le menèrent à Gihon. Et le Prêtre Tsadoc prit la corne d'huile dans la Tente, et il oignit Salomon, et on sonna de la trompette et tout le peuple dit: Vive le Roi Salomon! Et tout le peuple monta à sa suite, et tout le peuple formait des concerts de flûtes, et ils se livraient aux transports d'une grande joie, à faire éclater la terre par leurs acclamations. Et Adonia entendit, et tous les convives avec lui; or ils étaient a la fin du banquet, et Joab distingua le son de la trompette et dit: Pourquoi cette clameur dans la ville en rumeur? Il parlait encore que voici venir Jonathan, fils du Prêtre Abiathar; et Adonia dit: Viens! tu es un brave, et tu nous donneras de bonnes nouvelles! Mais Jonathan répondit et dit à Adonia: Au contraire! notre Seigneur le Roi David a fait Salomon Roi. Et le Roi a envoyé avec lui le Prêtre Tsadoc et le prophète Nathan et Benaïa, fils de Joïada, et les satellites et les coureurs et ils lui ont donné pour monture le mulet du Roi, et le Prêtre Tsadoc et le prophète Nathan l'ont oint comme Roi à Gihon, et de là sont remontés joyeux, et la ville est en rumeur; c'est le bruit que vous entendez. Et de plus Salomon s'est assis sur le trône royal, et de plus les serviteurs du Roi sont entrés pour féliciter notre Seigneur le Roi David en disant: Que ton Dieu rende le nom de Salomon plus beau que le tien, et son trône plus éminent que ton trône!… et le Roi s'est prosterné sur son lit, et de plus le Roi a prononcé ces paroles: Béni soit l'Éternel, Dieu d'Israël, qui en ce jour m'a accordé quelqu'un pour s'asseoir sur mon trône, et m'en a rendu témoin! Alors tous les convives d'Adonia prirent l'épouvante et se levèrent et s'en allèrent chacun de son côté. Mais Adonia eut peur de Salomon, et s'étant levé il alla saisir les cornes de l'Autel. Et l'avis en fut porté à Salomon en ces termes: Voilà qu'Adonia a peur du Roi Salomon, et voilà qu'il a saisi les cornes de l'Autel, disant: Qu'aujourd'hui le Roi Salomon me fasse le serment de ne pas mettre à mort son serviteur par l'épée. Alors Salomon dit: S'il veut être un brave homme, pas un seul de ses cheveux ne tombera en terre; mais s'il est pris en flagrant délit, il est mort. Là-dessus le Roi Salomon envoya des gens pour le faire descendre de l'Autel, et il se présenta et il se prosterna devant le Roi Salomon et Salomon lui dit: Va dans ta maison. Et comme les jours de David avançaient vers la mort, il donna ses instructions à Salomon, son fils, en ces termes : Je prends le chemin de tout le monde, aie courage et sois homme! Observe ce que tu dois observer envers l'Éternel, ton Dieu, en suivant Ses voies et observant Ses statuts et Ses Commandements et Ses règles et Ses Ordonnances, tels qu'ils sont consignés dans la Loi de Moïse, afin que tu réussisses dans toutes tes entreprises et dans tous tes projets, pour que l'Éternel exécute la promesse qu'il a prononcée sur moi, lorsqu'il dit: Si tes fils prennent garde à leur voie pour marcher devant moi fidèlement de tout leur cœur et de toute leur âme, alors, ce sont Ses paroles, alors tu ne manqueras, jamais d'un homme qui occupe le trône d'Israël. Tu sais aussi ce que m'a fait Joab, fils de Tseruïa, comment il a traité les deux chefs militaires d'Israël, Abner, fils de Ner, et Amasa, fils de Jéther, qu'il a égorgés, versant en pleine paix le sang des combats dont il tacha la ceinture qu'il portait aux reins et la chaussure qu'il avait aux pieds. Agis donc selon ta sagesse, et ne laisse pas ses cheveux blancs descendre en paix aux Enfers. Mais marque de la bonté aux fils de Barzillaï, le Galaadite; qu'ils soient de ceux qui sont nourris de ta table, car c'est ainsi qu'ils m'ont prévenu, lorsque je fuyais devant Absalom, ton frère. Et voici, tu as à ta portée Siméï, fils de Géra, le Benjaminite, de Bahurim; c'est lui qui me maudit d'une malédiction horrible lorsque je m'en allais à Mahanaïm; toutefois il descendit à ma rencontre sur le Jourdain, et je lui fis par l'Éternel ce serment: Je ne te ferai point mourir par l'épée. Mais ne le laisse pas impuni; car tu es un homme sage, et tu sais comment tu dois le traiter, et tu feras descendre sanglants ses cheveux blancs aux Enfers. Ensuite David alla reposer avec ses pères, et il reçut la sépulture dans la Cité de David. Et le temps que David régna sur Israël, fut de quarante ans; à Hébron il régna sept ans, et à Jérusalem il régna trente-trois ans. Et Salomon s'assit sur le trône de David, son père, et son empire fut bien affermi. Cependant Adonia, fils de Haggith, entra chez Bathséba, mère de Salomon; et elle dit: Est-ce la paix que tu apportes? Et il répondit: C'est la paix. Et il ajouta: J'ai un mot à te dire. Et elle reprit: Parle! Et il dit: Tu sais que j'avais la royauté, et que tout Israël voyait en moi son futur roi; mais il y a eu détournement de la royauté, qui est dévolue à mon frère; car il l'a de par l'Éternel. Or maintenant je te fais une demande: ne me rebute pas! Et elle lui dit: Parle! Et il dit: Veuille dire au Roi Salomon, car il ne te rebutera pas, qu'il me donne Abisag, la Sunamite, pour femme. Et Bathséba dit: Bien! je parlerai en ta faveur au Roi. Là-dessus Bathséba entra chez le Roi Salomon pour lui parler en faveur d'Adonia. Et le Roi se levant vint au-devant d'elle et s'inclina devant elle, puis il s'assit sur son trône et l'on avança un trône pour la mère du Roi, et elle prit place à sa droite. Et elle dit: J'ai à te faire une petite demande; ne me rebute pas! Et le Roi lui dit: Demande, ô ma mère, je ne te rebuterai pas! Et elle dit: Qu'Abisag, la Sunamite, soit donnée pour femme à ton frère Adonia. Alors le Roi Salomon répondit et dit à sa mère: Pourquoi demandes-tu Abisag, la Sunamite, en faveur d'Adonia? Demande donc pour lui la royauté, car il est mon frère aîné, pour lui et pour le Prêtre Abiathar, et pour Joab, fils de Tseruïa! Et le Roi Salomon fit serment par l'Éternel et dit: Qu'ainsi Dieu me fasse et pis encore! Il y va de la vie pour Adonia d'avoir dit ce mot! Maintenant donc par la vie de l'Éternel, qui m'a affermi et placé sur le trône de David, mon père, et qui m'a créé une maison selon sa promesse, aujourd'hui même Adonia subira la mort. Et le Roi Salomon dépêcha Benaïa, fils de Joïada, qui fit main basse sur lui, et il mourut. Et au Prêtre Abiathar le Roi dit: Va-t'en à Anathoth sur tes terres, car tu es digne de mort; mais en ce jour je ne te ferai pas mourir, parce que tu as porté l'Arche du Seigneur, l'Éternel, devant David, mon père, et que tu as souffert de tout ce que mon père a souffert. Et ainsi Salomon destitua Abiathar de sa charge de Prêtre de l'Éternel, à l'effet d'accomplir la menace de l'Éternel qu'il avait prononcée sur la maison d'Héli à Silo. Et lorsque le bruit en vint à Joab (car Joab avait incliné du côté d'Adonia, lui qui n'avait pas incliné du côté d'Absalom), Joab se réfugia dans la Tente de l'Éternel, et saisit les cornes de l'Autel. Et le Roi Salomon eut avis de la fuite de Joab dans la Tente de l'Éternel: «Et voilà qu'il est près de l'Autel!» Alors Salomon envoya Benaïa, fils de Joïada, avec cet ordre: Va et fais main basse sur lui. Benaïa vint donc dans la Tente de l'Éternel, et lui dit: Ainsi parle le Roi: Sors! Et il dit: Non! car ici je mourrai. Et Benaïa rapporta la réponse au Roi et dit: Ainsi a parlé Joab, et ainsi m'a-t-il répondu. Alors le Roi lui dit: Fais comme il a dit, et frappe le et donne lui la sépulture, et décharge moi, ainsi que la maison de mon père, du sang que Joab a gratuitement versé. Et que l'Éternel reverse son sang sur sa tête, parce qu'il a été le meurtrier de deux hommes plus justes et meilleurs que lui, et les a égorgés avec le glaive à l'insu de David, mon père, Abner, fils de Ner, général d'Israël, et Amasa, fils de Jéther, général de Juda. Que leur sang retombe sur la tête de Joab et sur la tête de ses descendants à jamais; mais que David et sa race et sa maison et son trône aient le salut en partage à jamais de par l'Éternel! Ensuite de cela Benaïa, fils de Joïada, monta, et fit main basse sur lui, et le tua; et il reçut la sépulture dans sa demeure au désert. Et le Roi lui substitua Benaïa, fils de Joïada, dans le commandement de l'armée, et le Roi remplaça Abiathar par le Prêtre Tsadoc. Et le roi envoya mander Siméï et il lui dit: Bâtis-toi une maison à Jérusalem et y demeure, et n'en sors pas pour aller çà et là! Le jour où tu sortiras et passeras le torrent de Cédron, sache-le, tu es mort! que ton sang retombe sur ta tête! Et Siméï dit au Roi: Bonne parole! Ton serviteur se conformera à l'ordre du Roi, mon Seigneur. Et Siméï resta dans Jérusalem longtemps. Et au bout de trois ans il advint que deux serviteurs de Siméï s'enfuirent chez Achis, fils de Maacha, Roi de Gath, et l'avis en fut donné à Siméï en ces termes: Voilà que tes serviteurs sont à Gath. Alors Siméï se mit en mouvement et sella son âne et s'en alla à Gath chez Achis pour réclamer ses serviteurs; et Siméï fit le voyage et ramena ses serviteurs de Gath. Et Salomon fut informé que Siméï était allé de Jérusalem à Gath et était de retour. Alors le Roi envoya mander Siméï et lui dit: Ne t'ai-je pas assermenté par l'Éternel et adjuré en ces termes: Le jour où tu sortiras d'ici pour aller ça et là, sache-le, tu es mort? Et tu m'as répondu: Bonne parole! j'ai entendu. Pourquoi donc n'as-tu pas observé le serment fait devant l'Éternel et l'ordre que je t'avais intimé? Et le Roi dit à Siméï: Tu sais tout le mal dont ton cœur a la conscience et comment tu en as agi envers David, mon père; et l'Éternel fait retomber ta méchanceté sur ta tête; mais le Roi Salomon sera béni, et le trône de David consolidé devant l'Éternel à jamais! Et le Roi donna ses ordres à Benaïa, fils de Joïada, qui sortit et fit main basse sur Siméï qui mourut. Or la royauté fut affermie dans la main de Salomon. Et Salomon s'apparenta à Pharaon, Roi d'Egypte, et il épousa la fille de Pharaon, qu'il introduisit dans la ville de David, en attendant qu'il eût achevé la construction de sa maison et de la Maison de l'Éternel, et du mur d'enceinte de Jérusalem. Seulement le peuple sacrifiait sur les tertres, parce que jusqu'à cette époque il n'avait pas été élevé de Maison au Nom de l'Éternel. Et Salomon aimait l'Éternel, marchant sur les errements de David, son père; seulement offrait-il sur les tertres les sacrifices et l'encens. Et le Roi se rendit à Gabaon pour y faire un sacrifice, car c'était le tertre principal; Salomon offrit mille holocaustes sur cet autel. A Gabaon l'Éternel apparut à Salomon en songe pendant la nuit, et Dieu dit: Demande ce que je dois te donner. Et Salomon dit: Tu as témoigné à ton serviteur David, mon père, un grand amour, comme il marchait devant Toi en vérité et en justice et en droiture de cœur avec Toi, et Tu lui as conservé ce grand amour et lui as accordé un fils qui est assis sur son trône, comme cela est aujourd'hui. Et maintenant Éternel, mon Dieu, tu as fait ton serviteur Roi, successeur de David, mon père, et je ne suis qu'un jeune adolescent sans expérience pour se conduire, et ton serviteur se trouve au milieu de ton peuple que tu as élu, peuple considérable qu'on ne saurait ni mesurer ni compter, tant il est immense. Dote donc ton serviteur d'un cœur qui sache écouter, à l'effet de rendre la justice à ton peuple, et d'avoir le discernement du bien et du mal; car qui est-ce qui serait capable d'administrer la justice à ton peuple, ce peuple immense? Et le fait fut agréable aux yeux du Seigneur, que Salomon eût demandé cette chose-là. Et Dieu lui dit: Parce que tu as demandé cette chose, et que tu n'as demandé pour toi ni longue vie, ni richesses, ni mort de tes ennemis, et que tu as demandé pour toi la capacité d'administrer la justice, voici, J'agirai d'après tes paroles; voici, Je te donne un cœur sage et intelligent, tel qu'il n'y en a pas eu de pareil avant toi et qu'après toi ne surgira personne qui t'égale. Et qui plus est, ce que tu n'as pas demandé, je te le donne, et opulence et honneur, tellement que tu n'auras pas ton pareil parmi les rois tout le temps de ta vie. Et si tu suis mes voies pour garder mes statuts et mes ordonnances, comme l'a fait David, ton père, je prolongerai tes jours… Alors Salomon s'éveilla, et voilà que c'était un songe. Et il rentra à Jérusalem, et se présenta devant l'Arche de l'Alliance de l'Éternel, et offrit des holocaustes et fit des sacrifices pacifiques, et donna un grand banquet à tous ses serviteurs. Alors deux prostituées arrivèrent chez le Roi et parurent devant lui. Et l'une des femmes dit: J'ai recours à toi, mon Seigneur! Moi et cette femme nous habitions le même logis, et j'accouchai chez elle dans la maison. Et le troisième jour après mes couches, cette femme accoucha aussi. Et nous étions ensemble et aucune personne étrangère n'était avec nous dans la maison; il n'y avait que nous deux dans la maison. Et le fils de cette femme mourut pendant la nuit, parce qu'elle s'était couchée sur lui. Et au milieu de la nuit elle se leva et prit mon fils à mes côtés pendant le sommeil de ta servante, et elle le mit sur son sein, et sur mon sein elle mit son enfant mort. Et lorsque le matin je me disposais à allaiter mon enfant, voilà qu'il était mort! mais l'ayant regardé attentivement le matin, je vis que ce n'était pas le fils que j'avais enfanté. Et l'autre femme dit: Nullement! c'est l'enfant vivant qui est mon fils, et l'enfant mort est ton fils. Et l'autre reprit: Nullement! mais ton fils est l'enfant mort, et mon enfant est celui qui est en vie. Et elles disputaient devant le Roi. Alors le Roi dit: L'une dit: C'est mon fils qui est l'enfant vivant et ton fils est le mort. Et l'autre dit: Nullement! mais c'est ton fils qui est le mort, et le mien qui est le vivant. Et le Roi dit: Allez me chercher une épée! Et l'on apporta une épée devant le Roi. Et le Roi dit: Coupez en deux l'enfant qui vit, et donnez-en une moitié à l'une, et une moitié à l'autre. Alors la femme dont l'enfant vivant était le fils, s'adressant au Roi (car ses entrailles bouillaient pour son enfant) dit: Je t'en supplie, mon Seigneur! Donnez-lui l'enfant qui vit, mais ne le faites pas mourir! Et l'autre femme dit: Qu'il ne soit ni à moi, ni à toi! coupez-le! Alors le Roi prit la parole et prononça: Redonnez-lui l'enfant qui vit! et ne le faites pas mourir! c'est sa mère. Et tous les Israélites entendirent le jugement rendu par le Roi, et ils conçurent un grand respect pour lui; car ils apercevaient en lui la sagesse de Dieu pour l'exercice de la justice. Ainsi le Roi Salomon était Roi de la totalité d'Israël. Or voici quels étaient ses grands dignitaires: Azarias, fils du Prêtre Tsadoc, Elihoreph et Ahija, fils de Sisa, étaient Secrétaires [sous] Josaphat, fils d'Ahilud, qui était chancelier, et Benaïa, fils de Joïada, était préposé sur l'armée, et Tsadoc et Abiathar, Prêtres; et Azarias, fils de Nathan, Prêtre, était préposé sur les gens d'office, et Sabud, fils de Nathan, Prêtre, ami du Roi; et Ahisar était chef de la Maison [du Roi], et Adoniram, fils de Abda, était préposé sur la corvée. Et Salomon avait douze intendants préposés sur tout Israël, et ils fournissaient le Roi et sa Maison; chacun d'eux avait l'office de fournisseur un mois par année. Or voici leurs noms: le fils de Hur sur la montagne d'Ephraïm, le fils de Déquer à Makats et Saalbim et Bethsémès, et Elon et Beth-Hanan, le fils de Hésed à Aruboth; à lui ressortissait Socho et toute la contrée de Hépber; le fils de Abinadab dans tout Naphath Dor (Taphath, fille de Salomon, était sa femme); Baëna, fils d'Ahilud à Thaënach et Megiddo, et tout Bethséan, situé près de Tsorthan, au-dessous de Jizréel, de Bethséan à Abel-Mehola jusqu'au delà de Jockméam; le fils de Géber à Ramoth de Galaad: à lui ressortissaient les bourgs de Jaïr, fils de Manassé, en Galaad; à lui ressortissait le cercle d'Argob en Basan, soixante villes grandes avec murailles et verrous d'airain; Ahinadab, fils de Iddo, à Mahanaïm; Ahimaats à Naphthali (lui aussi prit Basmath, fille de Salomon, pour femme); Baëna, fils de Husaï, dans Asser et Bealoth; Josaphat, fils de Pharuah, dans Issaschar; Siméï, fils de Ela, dans Benjamin; Géber, fils d'Uri, dans la région de Galaad, pays de Sihon, Roi des Amorites, et de Og, Roi de Basan; or c'était un seul intendant pour ce district. Et Juda et Israël avaient une multitude immense comme le sable sur le bord de la mer; et ils étaient mangeant et buvant et se réjouissant. Et Salomon régnait sur tous les royaumes à partir du Fleuve [jusqu']au pays des Philistins et à la frontière d'Egypte; ils apportaient des présents, et ils furent, assujettis à Salomon durant toute sa vie. Et l'ordinaire quotidien de Salomon était: trente cors de fleur de farine et soixante cors de farine brute, dix bœufs engraissés, et vingt bœufs de pâture et cent moutons, non compris les cerfs et gazelles et daims et la volaille grasse. Car il avait sous sa domination tout le pays en deçà du Fleuve, de Thipbsach à Gaza, sur tous les rois en deçà du Fleuve; et il était en paix de toutes parts avec ceux qui lui obéissaient. Et dans Juda et Israël chacun habitait en sûreté sous sa vigne et sous son figuier, de Dan à Béerséba, tant que vécut Salomon. Et Salomon avait quarante mille râteliers pour ses chevaux et chars et douze mille cavaliers. Et ces intendants fournissaient le Roi Salomon et tous les commensaux du Roi Salomon, chacun pendant son mois; ils ne laissaient rien manquer. Et, chacun selon son emploi, ils apportaient et l'orge et la litière pour les chevaux et les coursiers dans le lieu où il séjournait. Et Dieu dota Salomon de la sagesse et du discernement en très grande mesure, et d'un esprit étendu comme le sable du rivage de la mer. Et la sagesse de Salomon était plus grande que la sagesse de tous les enfants de l'Orient et que toute la sagesse de l'Egypte. Et il était plus sage que tous les hommes, que Ethan l'Esrahite, et Eiman et Chalchol et Darda, fils de Mahol; et il était renommé parmi tous les peuples d'alentour. Et Salomon prononça trois mille sentences et ses hymnes furent au nombre de mille et cinq. Et il traita des arbres, depuis le cèdre du Liban à l'hysope qui croît à la muraille, et il traita des quadrupèdes et des oiseaux et des reptiles et des poissons. Et de chez tous les peuples on venait écouter la sagesse de Salomon, de la part de tous les Rois de la terre qui entendaient parler de sa sagesse. Et Hiram, Roi de Tyr, députa ses serviteurs vers Salomon, car il avait appris qu'il avait été oint comme Roi à la place de son père; car Hiram avait toujours été l'ami de David. A son tour Salomon députa vers Hiram pour lui dire : Tu sais que David, mon père, n'a pu bâtir une maison au Nom de l'Éternel, son Dieu, à cause des ennemis qui l'entouraient, jusqu'à ce que l'Éternel les eût mis sous la plante de ses pieds. Or maintenant l'Éternel, mon Dieu, m'a mis en paix avec mes alentours; il n'y a ni adversaire, ni conjoncture fâcheuse. Aussi, voici, je pense à bâtir une maison au Nom de l'Éternel, mon Dieu, aux termes de la déclaration faite par l'Éternel à David, mon père, quand Il dit: Ton fils que Je placerai sur ton Trône pour te succéder, c'est lui qui élèvera la maison à Mon Nom. Maintenant donc, donne l'ordre de couper pour moi des cèdres au Liban; et mes serviteurs se joindront à tes serviteurs, et je te remettrai le salaire de tes serviteurs tel que tu l'indiqueras; car tu sais que chez nous personne ne s'entend à la coupe des bois comme les Sidoniens. Et lorsque Hiram entendit le message de Salomon, il en eut une grande joie, et il dit: Béni soit l'Éternel en ce jour de ce qu'il a donné à David un fils sage comme chef de ce grand peuple. Et Hiram députa vers Salomon pour lui mander: J'ai entendu ce que tu m'as fait dire; de mon côté, j'accomplirai tout ton désir en fait de bois de cèdre et de bois de cyprès. Mes serviteurs le descendront du Liban à la mer, et j'en ferai des radeaux qui par mer se porteront au lieu que tu me feras savoir, et là je les disloquerai, et tu les feras prendre. En retour tu accompliras aussi mon désir en fournissant des denrées à ma maison. Et Hiram donna à Salomon des bois de cèdre et des bois de cyprès en tout point selon son désir. De son côté Salomon donna à Hiram vingt mille cors de froment pour l'entretien de sa maison, et vingt cors d'huile d'olives concassées; c'est ce que Salomon donna à Hiram annuellement. Et l'Éternel dota Salomon de la sagesse selon Sa promesse, et il y eut paix entre Hiram et Salomon, et ils firent alliance l'un avec l'autre. Et le Roi Salomon commanda une corvée à tout Israël, et pour la corvée il y eut trente mille hommes. Et il les envoya au Liban, dix mille par mois à tour; ils passaient un mois au Liban, et deux mois chez eux, et Adoniram était préposé sur la corvée. Et Salomon avait soixante-dix mille porte-faix et quatre-vingt mille carriers, non compris les chefs préposés par Salomon sur l'ouvrage, au nombre de trois mille trois cents, piqueurs des gens qui faisaient l'ouvrage. Et le Roi leur ordonna d'extraire de grandes pierres, des pierres massives, pour asseoir les fondements de la Maison sur pierres équarries. Et les maçons de Salomon et les maçons de Hiram et les Giblites les taillèrent, et préparèrent le bois et les pierres pour la construction de la Maison. Et l'an quatre cent quatre-vingt après la sortie des enfants d'Israël hors du pays d'Egypte, dans la quatrième année, au mois de Ziv (c'est le second mois), du règne de Salomon sur Israël, il se mit à édifier la Maison en l'honneur de l'Éternel. Et la Maison que le Roi Salomon bâtit en l'honneur de l'Éternel, avait soixante coudées de longueur et vingt coudées de largeur et trente coudées de hauteur. Et le Vestibule au front du Temple de la Maison avait vingt coudées dans sa longueur, faisant face à la largeur de l'édifice, et dix coudées dans sa largeur à partir du front de l'édifice. Et il ménagea au bâtiment des fenêtres munies de jalousies en barreaux de clôture. Et il flanqua le mur du bâtiment d'une substruction qui l'entourait, attenante aux murs de l'édifice dans leur pourtour, (c'est-à-dire) du Temple et du Sanctuaire, et y pratiqua des chambres latérales étagées à l'entour. L'étage inférieur avait cinq coudées en largeur, le mitoyen, six coudées en largeur, et le troisième, sept coudées en largeur; car il avait ménagé des saillies au bâtiment tout autour en dehors pour n'avoir pas à entamer les murs de l'édifice. Et le bâtiment, lorsqu'il fut élevé, fut construit de pierres complètement préparées quant à la taille; et ni marteau, ni ciseau, ni outil de fer quelconque ne furent entendus dans l'édifice durant sa construction. Une porte de l'étage inférieur se trouvait au côté droit du bâtiment, et par un escalier à vis on montait à l'étage mitoyen, et de l'étage mitoyen au troisième. C'est ainsi qu'il bâtit la Maison et l'acheva, et il couvrit l'édifice de pièces de bois en arc et de rangées de cèdres. Et chacun des étages qui entouraient tout l'édifice, fut élevé à cinq coudées de hauteur et lié au bâtiment par du cèdre. Et la parole de l'Éternel fut adressée à Salomon en ces termes: Quant à cette Maison que tu construis, si tu prends mes statuts pour guides, exécutes mes lois et gardes tous mes commandements pour les suivre, je mettrai à effet sur toi la promesse que j'ai faite à David, ton père, et j'habiterai au milieu des enfants d'Israël, et n'abandonnerai point mon peuple d'Israël. Salomon bâtit donc la Maison et l'acheva. Et il construisit en cèdre les parois intérieures de l'édifice; du sol de l'édifice jusqu'aux poutres du plafond, le revêtement intérieur ayant été fait de bois, il revêtit le sol de l'édifice d'un parquet de cyprès. Et il recouvrit les vingt coudées à partir du fond de l'édifice d'ais de cèdre, du sol aux poutres, et il disposa l'intérieur en Sanctuaire, en Lieu Très-Saint. Et l'édifice avait quarante coudées, c'est-à-dire, le Temple devant [le Sanctuaire]. Et le dedans de l'édifice était pur cèdre, bas-reliefs sculptés en coloquintes et fleurs épanouies, le tout de cèdre; on n'y voyait pas de pierres. Et au centre de la Maison intérieurement il disposa un Sanctuaire pour y placer l'Arche de l'Alliance de l'Éternel. D'ailleurs le Sanctuaire avait vingt coudées de longueur et vingt coudées de largeur et vingt coudées de hauteur, et il en fit le revêtement de l'or le plus pur, et le revêtement de l'Autel, de bois de cèdre. Et Salomon recouvrit à l'intérieur la Maison de l'or le plus pur, et il fit passer au moyen de chaînettes d'or [le Voile] devant le Sanctuaire, qu'il avait recouvert d'or. Et il recouvrit d'or toute la Maison, la totalité de la Maison dans son entier, et recouvrit d'or tout l'Autel qui était devant le Sanctuaire. Et il fit dans le Sanctuaire deux Chérubins d'olivier sauvage, ayant dix coudées de hauteur. Et l'une des ailes d'un Chérubin avait cinq coudées, et la seconde aile d'un Chérubin avait cinq coudées, dix coudées d'un bout de ses ailes à l'autre bout de ses ailes. Et le second Chérubin avait aussi dix coudées: une même mesure et une même taille pour les deux Chérubins. L'un des deux Chérubins avait dix coudées de hauteur, et l'autre de même. Et il plaça les Chérubins au centre de l'édifice intérieur, et ils avaient les ailes déployées, de telle sorte que l'aile de l'un touchait à la paroi, et l'aile du second à l'autre paroi, et que leurs ailes se rencontraient bout à bout au centre de l'édifice. Et il recouvrit d'or les Chérubins. Et à toutes les parois de la Maison il fit de tous les côtés des ciselures en relief représentant des Chérubins et des palmes et des fleurs épanouies, à l'intérieur et à l'extérieur. Et il recouvrit d'or le sol de l'édifice, à l'intérieur et à l'extérieur. Et il forma la porte du Sanctuaire de battants de bois d'olivier sauvage et donna à la saillie des jambages le cinquième [de l'épaisseur de la muraille]. Et sur les deux battants de bois d'olivier sauvage il cisela en relief des Chérubins et des palmes et des fleurs épanouies, et fit un revêtement d'or, et il étendit l'or sur les Chérubins et les palmes. Il fit ainsi à la porte du Temple des jambages de bois d'olivier sauvage ayant le quart [de l'épaisseur de l'entrée], et une porte à battants de bois de cyprès, l'un des battants formé de deux ais versatiles, et l'autre battant formé de deux ais versatiles. Et il cisela des Chérubins et des palmes et des fleurs épanouies et les recouvrit d'or étendu sur la ciselure. Et pour former les parois intérieures il éleva trois rangées de pierres de taille surmontées d'une rangée de madriers de cèdres. L'an quatre fut fondée la Maison de l'Éternel au mois de Ziv, et l'an onze au mois de Boul (qui est le huitième mois) la Maison fut achevée dans tous ses détails et la totalité de son plan, et l'on y travailla sept ans. Et Salomon mit treize ans a construire son palais qu'il acheva complètement. D'abord il éleva la maison de la Forêt du Liban, longue de cent coudées, large de cinquante, haute de trente, sur quatre rangs de colonnes de cèdre sur lesquelles posaient des poutres de cèdre; et une couverture de cèdre surmontait les chambres qui reposaient sur les colonnes et dont il y avait quarante-cinq, quinze par galerie. Or il y avait trois étages de planchers, et une triple série de jours à la file l'un de l'autre. Et toutes les portes et les jours étaient formés de poutres en carré, et il y avait trois étages de jours à l'opposite l'un de l'autre. Il fit aussi la cour de la colonnade, de cinquante coudées dans sa longueur et de trente coudées dans sa largeur, et devant ce portique une cour avec des colonnes et un perron devant celles-ci; et il fit la salle du Trône où il rendait la justice, la salle des Jugements avec une boiserie de cèdre d'un plancher à l'autre. Et son palais où il résidait, dans l'autre cour, derrière la cour [du Trône] était une construction pareille. Et il bâtit pour la fille de Pharaon, que Salomon avait épousée, un palais pareil à cette cour. Tous ces bâtiments étaient de pierres choisies, taillées d'après des mesures, sciées avec la scie, et cela à l'intérieur et à l'extérieur, des fondements à la crénelure, du devant à la grande cour; et ils avaient pour assises des pierres de choix, des pierres de grande dimension, des pierres de dix coudées et des pierres de huit coudées. Et au-dessus c'étaient des pierres de choix taillées d'après des mesures, et du cèdre. Et à l'entour de la grande cour régnaient trois rangées de pierres de taille et une rangée de poutres de cèdre, ainsi qu'au Parvis du Temple de l'Éternel, au Parvis intérieur et touchant au Vestibule du Temple. Et par une députation le Roi Salomon fit venir Hiram de Tyr : il était fils d'une veuve de la Tribu de Nephthali, mais son père était un Tyrien, ouvrier en airain; et il était plein d'habileté, d'intelligence et de connaissance pour exécuter tous les ouvrages d'airain; il vint donc chez le Roi Salomon, et il exécuta tous ses ouvrages. Et il modela les deux colonnes d'airain, dont l'une avait dix-huit coudées de hauteur, et un cordeau de douze coudées formait la circonférence de la seconde. Et il fit deux chapiteaux pour les poser sur les cimes des colonnes, coulés en airain, cinq coudées étant la hauteur de l'un et cinq coudées la hauteur de l'autre. Des treillis en ouvrage treillissé, des cordons en travail de chaînettes tenaient aux chapiteaux sur les cimes des colonnes, sept à l'un des chapiteaux et sept à l'autre chapiteau. Et il fit les grenades, savoir tout autour deux rangs à un treillis pour revêtements des chapiteaux qui étaient à la cime des colonnes; et il en fit autant à l'autre chapiteau. Et les chapiteaux posés sur la cime des colonnes étaient en façon de lis au Vestibule, ayant quatre coudées. Et les chapiteaux superposés aux deux colonnes montaient encore plus haut droit au-dessus du bourrelet qui était à l'envers du treillis, et deux cents grenades en colliers entouraient le second chapiteau. Et il érigea les colonnes pour le Vestibule du Temple, et il érigea la colonne de droite et la nomma Jachin, et il érigea la colonne de gauche et la nomma Boas. Et sur la cime des colonnes il y avait une façon de lis, et ainsi fut achevé le travail des colonnes. Et il fit la Mer en fonte, ayant dix coudées de l'un de ses bords à l'autre bord, ronde en circonférence, haute de cinq coudées et mesurant trente coudées dans le tour de sa circonférence. Et des coloquintes l'entouraient au-dessous de son bord tout autour, à raison de dix par coudée en cercle autour de la Mer dans sa circonférence sur deux rangs: les coloquintes furent coulées dans la fonte même. Elle reposait sur douze taureaux, trois regardant vers le Nord, et trois vers l'Occident, et trois vers le Midi et trois vers le Levant, et la Mer leur était directement superposée, et toutes leurs croupes convergeaient vers le dessous. Et elle avait une palme d'épaisseur, et son rebord avait la façon d'un rebord de coupe, en fleur de lis; elle contenait deux mille baths. Et il fit les dix porte-aiguière d'airain, chaque porte-aiguière long de quatre coudées et large de quatre coudées et haut de trois coudées. Et voici quelle était la façon des porte-aiguière: ils avaient des panneaux et les panneaux étaient tenus entre les listels. Et sur les panneaux tenus entre les listels il y avait des lions, des taureaux et des Chérubins, et sur les listels, aussi bien au-dessus qu'au-dessous des lions et des taureaux, il y avait des guirlandes en ciselure profonde. Et chaque porte-aiguière avait quatre roues d'airain munies d'essieux d'airain, et ses quatre pieds leur servaient d'épaulements; les épaulements avaient été coulés sous le bassin vis-à-vis l'un de l'autre. (Et l'orifice du porte-aiguière se trouvait en dedans du chapiteau, puis il y avait une coudée en hauteur; et l'orifice du chapiteau était arrondi, comme cela se pratique pour de tels meubles, et avait une coudée et demie d'ouverture, et à l'orifice il y avait aussi une garniture ciselée.) Or les panneaux [des porte-aiguière] étaient carrés et non pas ronds. Et les quatre roues étaient sous les panneaux, et les épaulements des roues furent fixés au porte-aiguière, et chaque roue avait une coudée et une demi-coudée de hauteur. Et la façon des roues était la même que la façon des roues de char; leurs essieux, leurs jantes et leurs rais, et leurs moyeux, le tout avait été coulé. Et quatre épaulements étaient aux quatre angles de chaque porte-aiguière; et de chaque porte-aiguière sortaient ses épaulements. Et le dessus du porte-aiguière s'élevait d'une demi-coudée en forme arrondie, et sur [ce] dessus du porte-aiguière était [un bassin], portant ses propres épaulements et ses panneaux qui y tenaient. Et sur les plaques de ses épaulements et sur ses panneaux il cisela des Chérubins, des lions et des palmes, selon l'espace libre qu'il y avait sur chacun d'eux, et des guirlandes à l'entour. C'est de cette manière qu'il fit les dix porte-aiguière; même coulure, même mesure et même coupe pour tous. Et il fit dix bassins d'airain, chaque bassin de la contenance de quarante baths, chaque bassin de quatre coudées, chacun des bassins superposé à un des dix porte-aiguière. Et il plaça les porte-aiguière, cinq au côté droit de l'édifice, et cinq au côté gauche de l'édifice; et il plaça la Mer dans la direction du côté droit de l'édifice vers l'Orient contre le Midi. Et Hiram fit la poterie et les pelles et les jattes; et Hiram acheva tout l'ouvrage qu'il avait entrepris pour le Roi Salomon dans la maison de l'Éternel; deux colonnes et les bourrelets [et] chapiteaux surmontant les colonnes, au nombre de deux, et les deux treillis pour revêtement des deux bourrelets des chapiteaux superposés aux colonnes; et les quatre cents grenades pour les deux treillis, deux rangées de grenades par treillis pour revêtement des deux bourrelets des chapiteaux superposés aux colonnes; et les dix porte-aiguière et les dix bassins qui reposaient sur les porte-aiguière; et la Mer, unique, et les douze taureaux qui étaient sous la Mer, et la poterie et les pelles et les jattes. Et tous ces meubles que Hiram fit pour le Roi Salomon dans la Maison de l'Éternel, étaient d'airain fourbi. Et c'est dans le Cercle du Jourdain que le Roi les fit couler, au moyen de la terre glaise, entre Succoth et Tsarthan. Et Salomon ne se soucia point de tous les meubles à cause de l'énorme quantité: on ne s'enquit point du poids de l'airain. Et Salomon fit tout le mobilier de la Maison de l'Éternel, l'Autel d'or et la Table d'or où l'on posait les pains de présentation, et les candélabres, d'or fin, cinq à droite et cinq à gauche devant le Sanctuaire, et les fleurs et les lampes et les mouchettes d'or, et les bassins et les couteaux et les jattes et les poêles et les pinces d'or fin, et les gonds aux portes à battants du Temple intérieur donnant sur le Lieu Très-Saint; et les portes à battants de la maison pour entrer au Temple, étaient d'or. Et ainsi fut achevé tout l'ouvrage que le Roi Salomon exécuta dans la Maison de l'Éternel. Et Salomon y fit entrer ce que David, son père, avait consacré; il mit l'argent et l'or et les meubles dans les Trésors de la maison de l'Éternel. Alors Salomon convoqua les Anciens d'Israël et tous les Chefs des Tribus, Patriarches des enfants d'Israël, auprès du Roi Salomon à Jérusalem, pour transférer l'Arche de l'Alliance de l'Éternel de la Cité de David, c'est-à-dire de Sion. Et auprès du Roi Salomon se réunirent tous les hommes d'Israël, au mois d'Ethanim, à la Fête (c'est le septième mois). Et tous les Anciens d'Israël arrivèrent et les Prêtres portèrent l'Arche. Et ils transférèrent l'Arche de l'Éternel et la Tente du Rendez-vous et tous les meubles sacrés qui étaient dans la Tente et qui furent portés par les Prêtres et les Lévites. Et le Roi Salomon et toute l'Assemblée d'Israël convoquée auprès de lui se tenait avec lui devant l'Arche, et l'on fit un sacrifice de moutons et de taureaux qui ne furent ni comptés, ni nombrés à cause de la quantité. Et les Prêtres amenèrent l'Arche de l'Alliance de l'Éternel à sa place dans le Sanctuaire de la Maison, dans le Lieu Très-Saint, sous les ailes des Chérubins. Car les Chérubins avaient les ailes étendues sur la place de l'Arche et formaient le dais de l'Arche et de ses barres, dans le haut. Et l'on avait donné aux barres de l'Arche assez de longueur pour que l'on pût en voir les têtes depuis le Lieu-Saint qui précède le Sanctuaire, mais elles n'étaient pas visibles à l'extérieur; et elles y ont été jusqu'aujourd'hui. Il n'y avait rien dans l'Arche que les deux Tables de pierre que Moïse y avait déposées en Horeb, lorsque l'Éternel traita avec les enfants d'Israël à leur sortie du pays d'Egypte. Et il advint que, les Prêtres étant ressortis du Lieu-Saint, la Nuée remplit la Maison de l'Éternel; et en présence de la Nuée les Prêtres ne purent demeurer pour officier, car la Gloire de l'Éternel remplissait la Maison de l'Éternel. Alors Salomon dit: L'Éternel a déclaré vouloir, habiter l'obscurité. Et de mon côté je T'ai élevé une Maison pour Séjour, un lieu pour ta résidence éternelle. Et le Roi se tournant s'avança et bénit toute l'Assemblée d'Israël, et toute l'Assemblée d'Israël était là debout. Et il dit: Béni soit l'Éternel, Dieu d'Israël, qui de sa bouche a parlé à David, mon père, et de sa main accomplit, en disant : Depuis le jour où j'ai retiré Israël, mon peuple, de l'Egypte, je n'ai pas choisi de ville dans aucune des Tribus d'Israël, pour bâtir une Maison où fût mon Nom, et j'ai fait choix de David pour présider à mon peuple d'Israël. Et David, mon père, avait à cœur d'édifier une Maison au Nom de l'Éternel, Dieu d'Israël. Et l'Éternel dit à David, mon père: Puisque tu avais à cœur d'édifier une Maison à mon Nom, tu faisais bien de l'avoir à cœur; seulement ce n'est pas toi qui bâtiras la Maison, mais ton fils issu de tes entrailles: c'est lui qui édifiera la Maison à Mon Nom. Et l'Éternel a mis à effet sa parole, qu'il a prononcée, et j'ai succédé à David, mon père, et suis assis sur le Trône d'Israël, comme l'Éternel a dit, et j'ai édifié la Maison au Nom de l'Éternel, Dieu d'Israël, et j'y ai donné une place à l'Arche où est le traité de l'Alliance conclue par l'Éternel avec nos pères, lorsqu'il les retira au pays d'Egypte. Et Salomon se plaça devant l'Autel de l'Éternel en vue de toute l'Assemblée d'Israël, et il étendit ses mains vers le Ciel et il dit : Éternel, Dieu d'Israël, ni là-haut dans les Cieux, ni ici-bas sur la terre, il n'existe un Dieu tel que toi qui gardes l'alliance et l'amour à tes serviteurs qui marchent en ta présence de tout leur cœur, toi qui as tenu à ton serviteur David, mon père, ce que tu lui avais promis: tu l'avais dit de ta bouche, et de ta main tu l'as accompli ce jour. Maintenant donc, Éternel, Dieu d'Israël, tiens à ton serviteur David, mon père, la promesse que tu lui fis en ces termes: Tu n'auras jamais faute d'un homme de par Moi pour occuper le Trône d'Israël, pourvu seulement que tes fils prennent garde à leur voie pour marcher en ma présence, comme tu as marché en ma présence. Maintenant donc, Dieu d'Israël! oh! qu'elle se confirme la parole adressée par toi à ton serviteur David, mon père! Est-ce vraiment que Dieu habiterait sur la terre? Voici, les Cieux et les Cieux des Cieux ne te contiendraient pas; combien moins cette Maison que j'ai bâtie! Mais tourne ta face vers la prière de ton serviteur et vers son invocation, Éternel, mon Dieu, pour écouter le cri suppliant et la requête qu'aujourd'hui porte devant toi ton serviteur en prière, pour avoir jour et nuit tes yeux ouverts sur cette Maison, sur le Lieu duquel tu as dit: Mon Nom y sera! pour entendre la prière que ton serviteur adressera pour ce Lieu. Écoute donc la supplication de ton serviteur et de ton peuple d'Israël, qui élèveront leur prière pour ce Lieu, écoute-la du lieu où tu résides dans le Ciel; écoute et pardonne! Si quelqu'un pèche contre son prochain, et qu'on lui intime le serment, pour l'adjurer, et que le serment soit porté devant ton Autel, dans cette Maison, Toi, écoute des Cieux, et agis et juge tes serviteurs, pour condamner le coupable et mettre sa tête sous le poids de son méfait, et pour absoudre l'innocent et le traiter à raison de son innocence. Lorsque ton peuple d'Israël sera battu par l'ennemi pour avoir péché contre toi, s'il revient à toi et confesse ton Nom, et t'adresse ses prières et ses supplications dans cette Maison, Toi, écoute des Cieux et pardonne le péché de ton peuple d'Israël et ramène-le au pays que tu as donné à ses pères. Quand le Ciel se fermera, et qu'on sera sans pluie pour avoir péché contre toi, s'ils élèvent leurs prières vers ce Lieu et confessent ton Nom et reviennent de leur péché parce que tu les humilies, Toi, écoute des Cieux et pardonne le péché de tes serviteurs et de ton peuple d'Israël, parce que tu leur montres la bonne voie qu'ils ont à suivre, et rends la pluie à ton pays que tu as donné à ton peuple en propriété. S'il y a famine dans le pays, s'il y a peste, s'il y a brûlure, nielle, bruches et sauterelles, s'il y a détresse, l'ennemi étant dans une de ses villes, s'il y a fléau, maladie quelconque,… toute prière, toute supplication partant d'un individu quelconque de tout ton peuple d'Israël, s'ils comprennent chacun d'eux le coup dont leur cœur est frappé et étendent leurs mains vers cette Maison, — Toi, écoute-la des Cieux, ton lieu de résidence, et pardonne, et traite et paie chacun à raison de toute sa conduite, selon la connaissance que tu as de son cœur, car seul tu connais le cœur de tous les enfants des hommes; afin qu'ils te craignent tout le temps qu'ils vivront dans le pays que tu as donné à nos pères. L'étranger aussi qui n'est point de ton peuple d'Israël et vient d'un pays lointain pour l'amour de ton Nom, (car ils entendront parler de ton grand Nom et de ta main puissante et de ton bras étendu) et qui arrive et élève ses prières vers cette Maison, Toi, écoute-le des Cieux, ton lieu de résidence, et accomplis tout ce que l'étranger réclamera de toi, afin que tous les peuples de la terre connaissent ton Nom et te révèrent, comme ton peuple d'Israël, et sachent que ton Nom a été invoqué sur cette Maison que j'ai bâtie. Lorsque ton peuple ira en guerre contre son ennemi par la voie où tu l'auras engagé, et s'ils prient l'Éternel tournés vers la Ville que tu as choisie et vers la Maison que j'ai édifiée à ton Nom, écoute des Cieux leur prière et leur supplication, et leur fais droit, s'ils pèchent contre toi (car il n'est pas d'homme qui ne pèche), et que tu te courrouces contre eux, et que tu les livres à la merci de leur ennemi, et qu'ils soient emmenés captifs par leurs vainqueurs au pays de l'ennemi, lointain ou rapproché, et si rentrant en eux-mêmes dans le pays où ils seront captifs, ils reviennent à t'implorer dans le pays de leurs vainqueurs, disant: Nous avons péché, nous avons été pervers et méchants; et s'ils reviennent à toi de tout leur cœur et de toute leur âme dans le pays de leurs ennemis qui les ont emmenés captifs, et qu'ils t'invoquent tournés vers leur pays que tu as donné à leurs pères, vers la Ville que tu as choisie et la Maison que j'ai édifiée à ton Nom, alors écoute des Cieux, ton lieu de résidence, leur prière et leur supplication, et leur fais droit et pardonne à ton peuple le péché commis par lui contre toi, et toutes les rébellions dont il sera coupable envers toi et fais-leur obtenir compassion de la part de leurs vainqueurs, afin qu'ils prennent pitié d'eux. Car ils sont ton peuple et ta propriété, que tu as retirée de l'Egypte, hors du creuset de fer, — afin que tu aies les yeux [et les oreilles] ouvertes à la requête de ton serviteur et à la prière de ton peuple d'Israël pour les exaucer en tout ce qu'ils réclameront de toi, car tu les as séparés comme ta propriété de tous les peuples de la terre, ainsi que tu l'as déclaré par l'organe de Moïse, ton serviteur, lorsque tu retiras nos pères de l'Egypte, ô Seigneur, Éternel! Et lorsque Salomon eut achevé d'adresser à l'Éternel toute cette prière et cette oraison, il se leva de devant l'Autel de l'Éternel où il était agenouillé les mains étendues vers le ciel, et il s'avança et bénit toute l'Assemblée d'Israël d'une voix haute et dit : Béni soit l'Éternel qui a donné repos à son peuple d'Israël aux termes de toutes ses promesses! Il n'a pas laissé tomber un mot de toute l'excellente parole qu'il a prononcée par l'organe de Moïse, son serviteur. Que l'Éternel, notre Dieu, soit avec nous, comme Il fut avec nos pères, qu'il ne nous abandonne et ne nous délaisse pas, afin d'incliner nos cœurs vers Lui pour que nous suivions toutes ses voies et gardions ses commandements et ses statuts et ses lois, qu'il prescrivit à nos pères! Et que mes paroles, ces paroles de l'invocation que j'ai faite devant l'Éternel, demeurent jour et nuit près de l'Éternel, notre Dieu, afin qu'il fasse droit à son serviteur et droit à son peuple d'Israël, selon le besoin de chaque jour, à cet effet que tous les peuples de la terre comprennent que l'Éternel est Dieu et pas d'autre! Et que votre cœur soit tout à l'Éternel, notre Dieu, pour suivre ses statuts et garder ses commandements comme aujourd'hui. Et le Roi et tout Israël avec lui, offrirent des sacrifices devant l'Éternel. Et Salomon offrit pour le sacrifice pacifique qu'il offrait à l'Éternel, vingt-deux mille taureaux et cent vingt mille moutons, et c'est ainsi que le Roi et tous les enfants d'Israël firent la dédicace de la Maison de l'Éternel. Le même jour le Roi consacra l'espace du Parvis devant la Maison de l'Éternel, car c'est là qu'il sacrifia l'holocauste et l'offrande et les graisses des victimes pacifiques; car l'Autel d'airain qui est devant l'Éternel, était trop petit pour contenir les holocaustes et les offrandes et les graisses des victimes pacifiques. Ainsi, en ce temps Salomon fit la Fête et avec lui tout Israël convoqué en grande assemblée des abords de Hamath au torrent d'Egypte devant l'Éternel, notre Dieu, pendant sept jours, puis sept jours, quatorze jours. Le huitième jour il licencia le peuple; et ils bénirent le Roi et gagnèrent leurs tentes, joyeux et le cœur content de tout le bien que l'Éternel avait fait à David, son serviteur, et à Israël, son peuple. Et lorsque Salomon eut terminé la construction de la Maison de l'Éternel, et du palais royal et de tous les lieux de plaisance de Salomon qu'il désirait élever, l'Éternel apparut à Salomon une seconde fois, comme Il lui était apparu à Gabaon. Et l'Éternel lui dit: J'ai ouï ta prière et ta supplication, par laquelle tu m'as imploré, j'ai consacré cette Maison que tu as édifiée, afin d'y mettre mon Nom pour l'éternité, et mes yeux et mon cœur y seront dans tous les temps. Quant à toi, si tu marches en ma présence comme David, ton père, a marché, avec l'intégrité du cœur et la droiture pour te conformer à tout ce que je t'ai prescrit, observant mes statuts et mes lois, je maintiendrai éternellement le trône de ta royauté sur Israël, ainsi que je l'ai promis à David, ton père, en ces termes: Tu n'auras jamais faute d'un homme pour occuper le trône d'Israël. Mais si vous et vos fils vous faites défection contre moi, et ne gardez pas mes commandements, mes statuts que j'ai mis en face de vous, et si vous vous en allez servir d'autres dieux et les adorer, j'arracherai Israël du sol que je lui ai donné, et, la Maison que j'ai consacrée à mon Nom, je l'ôterai de ma présence, et Israël deviendra la fable et l'objet des sarcasmes de tous les peuples. Quant à cette Maison, quelle qu'en soit l'éminence, quiconque passera près d'elle, frissonnera et frémira, et l'on dira: Pourquoi l'Éternel a-t-Il ainsi traité ce pays et cette Maison? et il sera répondu: Parce qu'ils ont abandonné l'Éternel, leur Dieu, qui avait retiré leurs pères du pays d'Egypte, et se sont attachés à d'autres dieux, qu'ils ont adorés et servis; c'est pourquoi l'Éternel a fait fondre sur eux tout ce désastre. Et au bout de vingt ans, lorsque Salomon eut construit les deux édifices, le Temple de l'Éternel et le palais royal, (Hiram, roi de Tyr, avait fait au Roi l'avance de bois de cèdre et de cyprès, et d'or, en tout selon son gré) alors le Roi Salomon céda à Hiram vingt villes au pays de Galilée. Et Hiram partit de Tyr pour examiner les villes que lui donnait Salomon, mais elles ne furent point selon son gré. Et il dit: Qu'est-ce que ces villes que tu me donnes là, mon frère? Et il les appela de leur nom d'aujourd'hui, pays de Cabul. Et Hiram avait envoyé au Roi cent vingt talents d'or. Et voici le mode de la corvée dont le Roi Salomon fit la levée pour construire le Temple de l'Éternel et son palais et la redoute, et le mur de Jérusalem, et Hatsor et Megiddo et Gazer. Pharaon, Roi d'Egypte, était monté, et s'était emparé de Gazer, et l'avait incendiée, et il avait massacré les Cananéens qui habitaient la ville, et il l'avait donnée en dot à sa fille, femme de Salomon. Et Salomon rebâtit Gazer et Beth-Horon la basse et Baalath et Thadmor au désert dans le pays et toutes les villes d'approvisionnement appartenant à Salomon, et les villes des chars et les villes de la cavalerie, et les maisons de plaisance de Salomon qu'il se plut à bâtir à Jérusalem et au Liban, et dans tout le territoire de son royaume. Toute la population restée des Amoréens, Héthiens, Périzzites, Hévites et Jébusites, ne faisant point partie des enfants d'Israël, c'est-à-dire leurs descendants restés après eux dans le pays, les enfants d'Israël n'ayant pu exécuter sur eux l'anathème, Salomon les leva comme serfs de corvée, ce qu'ils sont aujourd'hui. Mais des enfants d'Israël Salomon ne fit point de serfs; car ils furent ses hommes de guerre et ses officiers et ses généraux, et ses triaires, et les chefs de ses chars et de sa cavalerie. Chefs préposés sur les travaux de Salomon: cinq cent cinquante, commandant la population occupée aux travaux. Aussitôt que la fille de Pharaon fut montée de la Cité de David dans la maison qu'il lui avait bâtie, ce fut alors que Salomon bâtit la redoute. Et trois fois par année Salomon offrait des holocaustes, et des sacrifices pacifiques sur l'Autel qu'il avait élevé à l'Éternel, et il brûlait en personne l'encens devant l'Éternel. Il acheva donc la Maison. Et le Roi Salomon construisit une flotte à Etseion-Géber, située près d'Élath, au bord de la Mer aux algues, dans le pays d'Édom. Et Hiram envoya par un navire ses serviteurs, hommes de mer connaissant la marine, avec les serviteurs de Salomon. Et ils gagnèrent Ophir d'où ils rapportèrent de l'or, quatre cent vingt talents qu'ils présentèrent au Roi Salomon. Et la Reine de Séba, au bruit de la renommée de Salomon, du Nom de l'Éternel, vint pour l'éprouver par des problèmes énigmatiques. Et elle fit son entrée à Jérusalem avec très grand train, avec des chameaux portant des aromates et de l'or en très grande quantité et des pierres précieuses, et elle entra chez Salomon et lui exposa tout ce qu'elle avait dans la pensée. Et Salomon lui résolut toutes ses questions; il n'y eut pour le Roi rien de trop difficile qu'il ne pût résoudre. Et comme la Reine de Séba contemplait toute la sagesse de Salomon, et le palais qu'il avait bâti, et les mets de sa table, et les appartements de ses serviteurs, et les loges de ses valets, et leurs costumes, et ses celliers et ses holocaustes qu'il offrait dans la Maison de l'Éternel, elle était toute hors d'haleine, et elle dit au Roi : Il étaient vrais les rapports que j'entendais faire dans mon pays de tes dits et faits et de ta sagesse, et je n'ajoutais pas foi à ces rapports jusqu'à ce qu'étant venue j'ai vu de mes yeux, et voilà qu'on ne m'a pas dit la moitié; tu surpasses en sagesse et en prospérité ta renommée parvenue jusqu'à moi. Heureux ton monde! heureux tes serviteurs que voilà en permanence debout devant toi, auditeurs de ta sagesse! Que béni soit l'Éternel, ton Dieu, qui t'a fait la faveur de te placer sur le trône d'Israël! C'est parce que le Seigneur a pour Israël un éternel amour qu'il t'a établi Roi pour que tu fasses droit et justice. Et elle donna au Roi cent vingt talents d'or et des aromates en immense quantité et des pierres précieuses: il ne vint plus une quantité d'aromates égale au don que la Reine de Séba fît au Roi Salomon. (La flotte d'Hiram qui rapportait l'or d'Ophir, ramenait aussi d'Ophir du bois de sandal en très grande quantité et des pierres précieuses. Et avec le bois de sandal le Roi Salomon fit une balustrade au Temple de l'Éternel et au palais royal et des luths et des harpes pour les chantres; il n'était pas encore venu tant de bois de sandal et jusqu'aujourd'hui on n'en a pas vu au tant.) Et le Roi Salomon donna à la Reine de Séba tout ce qui fut à son gré et qu'elle demanda, outre les présents qu'il lui fit à la manière du Roi Salomon. Puis elle s'en retourna et regagna son pays, elle et sa suite. Et le poids de l'or qui formait le revenu annuel de Salomon, était de six cent soixante-six talents d'or, non compris ce qu'il retirait des marchands et du trafic des commerçants, et de tous les rois des étrangers et gouverneurs du pays. Et le Roi Salomon fit deux cents boucliers d'or laminé, plaquant chaque bouclier de six cents sicles d'or, et trois cents rondaches d'or laminé, plaquant chaque rondache de trois mines d'or; et le Roi les plaça dans la Maison de la Forêt du Liban. Et le Roi fit un grand trône d'ivoire et il le recouvrit d'or affiné. Le trône avait six marches, et le haut du dossier en était arrondi, et au siège étaient les bras d'un côté et de l'autre, et deux lions debout à côté des bras, et douze lions debout se trouvaient là sur les six marches de part et d'autre: il n'en fut fait de pareil en aucun royaume; et toutes les coupes du Roi Salomon étaient d'or et toute la vaisselle de la Maison de la Forêt du Liban était d'or fin: point d'argent; au temps de Salomon, on n'en faisait aucun cas. Car le Roi avait en mer une flotte de Tharsis de conserve avec la flotte d'Hiram; une fois, en trois ans arrivait la flotte de Tharsis, apportant de l'or et de l'argent, de l'ivoire et des singes et des paons. Et le Roi Salomon devint plus grand que tous les rois de la terre en opulence et en sagesse. Et tout le monde recherchait la présence de Salomon pour ouïr sa sagesse, de laquelle Dieu avait doué son cœur. Et chacun apportait son présent, de la vaisselle d'argent et de la vaisselle d'or, et des vêtements et des armes et des aromates, des chevaux et des mules, chaque année le contingent de l'année. Et Salomon rassembla chars et cavalerie, et il avait mille et quatre cents chars et douze mille cavaliers, dont il établit le dépôt dans les villes des chars et à Jérusalem près du Roi. Et le Roi rendit l'argent à Jérusalem aussi commun que les pierres, et les cèdres, quant au nombre, que les sycomores qui viennent dans la plaine basse. Et les chevaux qu'il avait, Salomon les tirait de l'Egypte, et c'était à Thékôa que les marchands de Salomon allaient recevoir le convoi contre paiement. Et l'on amenait et tirait de l'Egypte un char pour six cents sicles d'argent, et un cheval pour cent cinquante, et de la même manière on en exportait par leur entremise pour tous les rois des Héthiens et pour tous les rois de la Syrie. Et le Roi Salomon aima des femmes étrangères en grand nombre, et d'abord la fille de Pharaon, puis des Moabites, des Ammonites, des iduméennes, des Sidoniennes, des Héthiennes, appartenant aux peuples desquels l'Éternel avait dit aux enfants d'Israël: Vous n'entrerez point chez eux, et ils n'entreront point chez vous; certainement ils tourneront votre cœur du côté de leurs dieux; c'est à eux que Salomon s'attacha par l'amour. Et il avait en femmes sept cents princesses et trois cents concubines; et ses femmes firent dévier son cœur. Et à l'époque de la vieillesse de Salomon ses femmes tournèrent son cœur du côté d'autres dieux, et son cœur ne fut pas sans partage avec l'Éternel, son Dieu, comme le cœur de David, son père. Et Salomon se mit à la suite d'Astarté, divinité des Sidoniens, et de Milcom, l'Abominable des Ammonites. Et Salomon fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, et il ne s'attacha point complètement à l'Éternel comme David, son père. Alors Salomon éleva un tertre à Camos, l'Abominable des Moabites, sur la montagne située devant Jérusalem, et à Moloch, l'Abominable des Ammonites. Et ainsi fit-il pour toutes ses femmes étrangères qui offraient de l'encens et des sacrifices à leurs dieux. Et l'Éternel se courrouça contre Salomon parce qu'il avait détourné son cœur de l'Éternel, Dieu d'Israël, qui lui était apparu deux fois, et lui avait donné sur ce point un ordre exprès en lui défendant de s'attacher à d'autres dieux; mais Salomon n'observa point la défense de l'Éternel. Et l'Éternel dit à Salomon: Puisque tu t'es ainsi comporté, et que tu n'as pas gardé mon alliance et mes statuts que je t'avais prescrits, je t'arracherai le royaume et le donnerai à ton serviteur; cependant je ne le ferai pas de ton vivant, pour l'amour de David, ton père; c'est de la main de ton fils que je l'arracherai; seulement ce n'est pas la totalité du royaume que je détacherai; je laisserai une Tribu à ton fils pour l'amour de David, mon serviteur, et pour l'amour de Jérusalem que j'ai choisie. Et l'Éternel suscita un adversaire à Salomon, Hadad, l'Iduméen, de la race royale qui régnait en Edom. Et il arriva, David étant en Idumée, lorsque Joab, général de l'armée, eut gagné les hauteurs pour donner la sépulture aux morts, que celui-ci massacra tous les mâles de l'Idumée (car Joab y resta six mois avec tous les Israélites jusqu'à ce qu'il eût exterminé tous les mâles de l'Idumée); alors Hadad, ayant avec lui des Iduméens d'entre les serviteurs de son père, prit la fuite pour gagner l'Egypte; or Hadad était encore un jeune garçon. Et après être partis de Madian, ils atteignirent Pharan, et de Pharan ils emmenèrent du monde avec eux et ils arrivèrent en Egypte chez Pharaon, roi d'Egypte, lequel lui donna une demeure, et lui assigna des subsistances et lui concéda des terres. Et Hadad trouva à un haut degré grâce aux yeux de Pharaon, qui lui donna en mariage la sœur de sa femme, la sœur de la reine Thachpenès. Et la sœur de Thachpenès lui enfanta Genubath, son fils; et Thachpenès fit son sevrage au palais de Pharaon, et Genubath fut dans le palais de Pharaon au milieu des fils de Pharaon. Et Hadad ayant appris en Egypte que David reposait avec ses pères, et que Joab, général de l'armée, était mort, Hadad alors dit à Pharaon: Laisse-moi libre de retourner dans mon pays. Et Pharaon lui dit: Mais, que te manque-t-il chez moi? Et te voilà cherchant à aller dans ton pays! Et il reprit: Non, mais laisse, laisse-moi partir! En outre Dieu suscita à Salomon un adversaire dans Rezon, fils d'Eljada, déserteur d'Hadadézer, roi de Tsoba, son maître. Et il ramassa auprès de lui des hommes, et devint chef de bande, lorsque David en fit le carnage ( des Syriens ); et ils se portèrent à Damas, et ils s'y maintinrent, et dominèrent à Damas. Et il fut un adversaire pour Israël durant toute la vie de Salomon. Et quant au mal que fit Hadad, il harcela Israël et il régna sur la Syrie. Et aussi Jéroboam, fils de Nebat, Ephraïmite de Tsérèda (or sa mère, veuve, s'appelait Tserua), sujet de Salomon, leva la main contre le Roi. Et voici la cause pour laquelle il leva la main contre le Roi: Salomon construisait la Redoute et fermait la brèche de la Cité de David, son père. Et le personnage, Jéroboam, était un brave, un homme de ressource, et Salomon voyant dans le jeune homme de l'aptitude à l'œuvre, le préposa sur tous les gens de charge de la maison de Joseph… Et il arriva dans ce temps-là que Jéroboam, étant sorti de Jérusalem, fut rencontré par Ahia, de Silo, le prophète, dans la route; or Ahia portait un manteau neuf, et ils étaient seuls dans la campagne. Alors Ahia prit le manteau neuf qu'il avait sur lui et le déchira en douze morceaux et dit à Jéroboam: Prends pour toi dix morceaux; car ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: Voici, je vais arracher le royaume de la main de Salomon, et te remettre les dix Tribus; mais une Tribu lui restera en considération de mon serviteur David et en considération de Jérusalem, la ville que j'ai choisie dans la totalité des Tribus d'Israël, parce que l'on m'a abandonné et que l'on a adoré Astarté, divinité des Sidoniens, Camos, dieu de Moab, et Milcom, dieu des Ammonites, et que l'on n'a pas pratiqué mes voies pour accomplir ce qui est droit à mes yeux, ni mes statuts, ni mes lois, comme David, son père. Cependant je ne lui arracherai pas de la main la totalité du royaume, mais je lui laisserai sa place de Prince sa vie durant, en considération de David, mon serviteur, que j'ai choisi et qui a gardé mes commandements et mes statuts, et j'arracherai le royaume de la main de son fils, et te donnerai les dix Tribus; quant à son fils, je lui laisserai une Tribu, afin que mon serviteur David ait dans tous les temps une lampe devant moi à Jérusalem, la ville que je me suis choisie pour y placer mon Nom. Et je te prendrai pour que tu règnes sur tout ce qu'ambitionne ton âme et deviennes roi d'Israël. Et si tu obéis à tout ce que je te commanderai, et pratiques mes voies et fais ce qui est droit à mes yeux, gardant mes statuts et mes commandements, comme l'a fait David, mon serviteur, alors je serai avec toi et t'édifierai une maison stable, comme je l'ai édifiée à David, et je te donnerai Israël et j'humilierai la race de David à cet effet, seulement pas pour toujours. — Et Salomon cherchait à se défaire de Jéroboam; alors Jéroboam partit, et s'enfuit en Egypte chez Sisac, roi d'Egypte, et il fut en Egypte jusqu'à la mort de Salomon. Et le reste de l'histoire de Salomon, et tous ses actes et sa sagesse sont consignés dans le livre de l'histoire de Salomon. Et le temps que Salomon régna à Jérusalem sur tout Israël, fut quarante années. Et Salomon reposa à côté de ses pères et reçut la sépulture dans la ville de David, son père. Et Roboam, son fils, régna à sa place. Et Roboam se rendit à Sichem, parce que tout Israël était venu à Sichem pour le faire roi. Et lorsque Jéroboam, fils de Nebat, qui se tenait encore en Egypte où il avait fui hors de la présence du Roi Salomon, apprit [la mort de Salomon], il revint d'Egypte. Alors on députa vers lui pour le mander, et Jéroboam arriva, et toute l'Assemblée d'Israël tint à Roboam ce langage : Ton père nous a chargés d'un joug onéreux, mais à présent, toi, allège le rigide service de ton père et le joug onéreux qu'il nous a imposé, et nous serons tes sujets. Et il leur dit: Retirez-vous pour trois jours encore, puis revenez auprès de moi. Et le peuple se retira. Alors Roboam conféra avec les vieillards qui avaient été au service de Salomon, son père, de son vivant, et il leur dit: Quelle réponse me conseillez-vous de rendre à ce peuple? Et ils lui parlèrent en ces termes: Si aujourd'hui tu accordes ce service à ce peuple, et si tu lui cèdes et l'exauces, et si tu leur adresses des paroles de bonté, ils resteront toujours à ton service. Mais il négligea le conseil que lui donnaient les vieillards, et il conféra avec les jeunes gens qui avaient grandi avec lui et étaient ses ministres. Et il leur dit: Quelle réponse me conseillez-vous de rendre à ce peuple-là qui me tient ce langage: Allège le joug que ton père nous a imposé? Et les jeunes gens qui avaient grandi avec lui, lui parlèrent en ces termes: Ainsi parle à ce peuple qui t'a tenu ce langage et t'a dit: Ton père nous a chargés d'un joug onéreux, mais toi rends-le plus léger pour nous; ainsi parle-leur: Mon petit doigt est plus épais que la taille de mon père; si donc mon père vous a fait porter un joug onéreux, moi j'ajouterai encore à votre joug; si mon père vous a morigénés avec des lanières, moi je vous morigénerai avec des fouets à pointes. Et Jéroboam et tout le peuple se présentèrent à Roboam le troisième jour ensuite des paroles à eux adressées par le Roi: Revenez auprès de moi dans trois jours! et le Roi répondit au peuple avec dureté, négligeant le conseil des vieillards, qui lui avait été donné par eux, et selon le conseil des jeunes il leur tint ce langage : Mon père vous a chargés d'un joug pesant, mais moi j'y ajouterai encore, mon père vous a morigénés avec des lanières, mais moi je vous morigénerai avec des fouets à pointes. Ainsi le Roi n'exauça point le peuple; car ce fut une dispensation de l'Éternel pour la mise à effet de la parole que l'Éternel avait émise par l'organe d'Ahia, de Silo, à Jéroboam, fils de Nebat. Et lorsque tous les Israélites virent que le Roi ne les exauçait pas, le peuple rendit au Roi sa réponse en ces termes: En quoi sommes-nous participants de David? Nous ne sommes point cohéritiers du fils d'Isaï. A tes tentes, Israël! Désormais pourvois à ta maison, David! Et les Israélites regagnèrent leurs tentes. Et quant aux Israélites domiciliés dans les villes de Juda, Roboam régna sur eux. Alors le Roi Roboam délégua Adoram, qui était préposé sur la corvée, mais il fut reçu à coups de pierres par tout Israël et il en mourut, et en toute hâte le Roi Roboam monta sur un char pour fuir à Jérusalem. C'est ainsi qu'Israël s'est détaché de la maison de David jusqu'à ce jour. Et à la nouvelle du retour de Jéroboam tous les Israélites par députation le mandèrent à l'Assemblée, et ils l'établirent Roi de tout Israël, et il n'y eut plus à la suite de la maison de David que la Tribu de Juda seule. Et Roboam rentré à Jérusalem convoqua toute la maison de Juda et la Tribu de Benjamin, cent quatre-vingt mille hommes d'élite portant les armes, pour attaquer la maison d'Israël afin de reconquérir le royaume à Roboam, fils de Salomon. Alors la parole de Dieu fut adressée à Semaïa, homme de Dieu, en ces termes : Parle à Roboam, fils de Salomon, Roi de Juda, et à toute la maison de Juda et de Benjamin et au reste du peuple en ces termes : Ainsi parle l'Éternel: Ne vous mettez point en campagne et n'attaquez point vos frères, les enfants d'Israël! rentrez chacun chez vous, car cet événement a lieu de par Moi. Et ils obéirent à la parole de l'Éternel et ils s'en retournèrent conformément à la parole de l'Éternel. Et Jéroboam édifia Sichem sur la montagne d'Éphraïm et il y résida, puis il en sortit et édifia Pnuel. Et Jéroboam disait en son cœur: Maintenant le royaume retournera à la maison de David, si ce peuple s'en va offrir des sacrifices dans la Maison de l'Éternel à Jérusalem, et le cœur de ce peuple retournera à leur Souverain, à Roboam, Roi de Juda, et ils me feront mourir, et retourneront à Roboam, Roi de Juda. Alors le Roi se consulta, puis il fit deux veaux d'or, et il dit au peuple: Vous êtes assez montés à Jérusalem! Israël, voici ton Dieu qui t'a retiré du pays d'Egypte. Et il les plaça, l'un à Béthel, l'autre à Dan. Et ce fait devint une cause de péché, et le peuple allait en pèlerinage vers l'un jusqu'à Dan. Il construisit aussi un temple sur les hauteurs, et créa des prêtres tirés de la masse du peuple et n'appartenant point à la descendance de Lévi. Et Jéroboam institua une fête au huitième mois, le quinzième jour du mois, comme la fête qui existait en Juda, et il offrit des sacrifices sur l'autel. Et à Béthel il s'y prit ainsi: il fit des sacrifices aux veaux qu'il avait fabriqués, et il établit à Béthel les prêtres des tertres qu'il avait élevés, et il monta à l'autel qu'il avait érigé à Béthel, le quinzième jour du huitième mois, jour qu'il avait imaginé en son cœur et auquel il fixa une fête pour les enfants d'Israël, et il monta à l'autel pour encenser. Et voilà qu'un homme de Dieu arriva de Juda à Béthel avec la parole de l'Éternel, comme Jéroboam était debout à l'autel pour offrir l'encens. Et apostrophant l'autel avec la parole de l'Éternel il dit: Autel! Autel! ainsi parle l'Éternel: Voici, il naîtra un fils à la maison de David, Josias sera son nom, et sur toi il immolera les prêtres des hauts lieux, qui sur toi offrent l'encens, et sur toi l'on brûlera des ossements humains. Et le même jour il donna un signe et dit: C'est le signe que l'Éternel a parlé: voici, l'autel sera détruit, et la graisse qui y est, se répandra. Et quand le Roi entendit la parole que l'homme de Dieu adressait à l'autel, à Béthel, Jéroboam étendit la main de dessus l'autel en disant: Arrêtez-le! et la main qu'il étendait contre lui, sécha, et il ne pouvait la ramener à soi. Et l'autel fut mis en pièces, et la graisse coula de l'autel conformément au signe qu'avait donné l'homme de Dieu par ordre de l'Éternel. Alors le Roi prit la parole et dit à l'homme de Dieu: Apaise donc l'Éternel, ton Dieu, et intercède pour moi, afin que je recouvre ma main. Alors l'homme de Dieu apaisa l'Éternel, et la main du Roi put être ramenée et elle revint à son premier état. Et Le Roi parlant à l'homme de Dieu: Entre avec moi [dit-il] dans la maison pour te restaurer, et je te donnerai un présent. Mais l'homme de Dieu dit au Roi: Quand tu me donnerais la moitié de ta maison, je n'entrerais pas avec toi; d'ailleurs je ne mangerai point de pain et ne boirai point d'eau en ce lieu-ci, car tel est l'ordre compris dans la parole de Dieu qui m'a été adressée: Tu ne mangeras point de pain et ne boiras point d'eau et pour ton retour tu ne prendras pas le chemin par lequel tu seras allé. Puis il partit par un autre chemin, et pour son retour il ne prit point le chemin par lequel il était venu à Béthel. Or à Béthel demeurait un prophète âgé; et son fils vint lui raconter tout ce qu'avait fait à Béthel ce jour-là l'homme de Dieu, et les paroles qu'il avait adressées au Roi; et comme [les fils] faisaient ce récit à leur père, celui-ci leur dit: Quel chemin a-t-il pris? Et ses fils s'assurèrent du chemin pris par l'homme de Dieu venu de Juda. Et il dit à ses fils: Sellez-moi l'âne. Et ils lui sellèrent l'âne, et il le monta. Et il suivit l'homme de Dieu et il le trouva assis sous le Térébinthe, et il lui dit: Es-tu l'homme de Dieu venu de Juda? Et il répondit: Je le suis. Et il lui dit: Viens avec moi au logis et tu mangeras le pain. Et il répondit: Je ne saurais retourner avec toi, ni entrer avec toi, ni manger du pain, ni boire de l'eau avec toi dans ce lieu, car dans la parole de l'Éternel il m'a été dit: Tu ne mangeras point de pain et ne boiras point d'eau là, et pour ton retour tu ne prendras pas le chemin par lequel tu seras allé. Et il lui dit: Moi aussi je suis prophète comme toi, et un ange m'a parlé avec la parole de l'Éternel, et dit: Ramène-le avec toi dans ta maison, pour qu'il mange du pain et boive de l'eau. Il lui mentait. Alors [le prophète de Juda] revint avec lui et mangea du pain dans sa maison et but de l'eau. Et comme ils étaient assis à table, la parole de l'Éternel fut adressée au prophète qui l'avait ramené, et qui cria à l'homme de Dieu venu de Juda ces mots: Ainsi parle l'Éternel: Puisque tu as désobéi à l'ordre de l'Éternel et n'as pas observé le commandement que t'avait prescrit l'Éternel, ton Dieu, et que tu as rebroussé et que tu as mangé du pain et bu de l'eau dans le lieu duquel Il t'avait dit: Tu n'y mangeras point de pain et n'y boiras point d'eau; ton cadavre n'entrera point au tombeau de tes pères. Et après avoir mangé le pain et avoir bu, il sella l'âne au prophète qu'il avait ramené, et qui partit; et il fut rencontré dans la route par un lion qui le tua. Et son cadavre était gisant sur le chemin et l'âne restait à ses côtés, et le lion restait à côté du cadavre. Et voilà que des gens passèrent et virent le cadavre gisant sur le chemin et le lion qui restait à côté du cadavre, et ils vinrent le redire dans la ville qu'habitait le vieux prophète. Ce qu'apprenant, le prophète qui lui avait fait rebrousser chemin, dit: C'est l'homme de Dieu qui a désobéi à l'ordre de l'Éternel; aussi l'Éternel l'a-t-Il livré au lion qui l'a terrassé et tué selon la parole de l'Éternel qu'il lui avait adressée. Et parlant à ses fils il dit: Sellez-moi l'âne. Et ils le sellèrent. Puis il se mit en route et il trouva le cadavre gisant sur le chemin, et l'âne et le lion restés à côté du cadavre: le lion n'avait ni dévoré le cadavre, ni abattu l'âne. Alors le prophète leva le cadavre de l'homme de Dieu et le plaça sur l'âne et le ramena, et rentra en ville, lui le prophète âgé, pour son deuil et sa sépulture. Et il déposa le cadavre dans son tombeau, et on éleva sur lui la complainte: «Hélas! mon frère.» Et après avoir vaqué à sa sépulture, il parla à ses fils en ces termes: A ma mort vous m'inhumerez dans le tombeau où l'homme de Dieu est inhumé, et vous déposerez mes os à côté de ses os. Car elle aura son effet, la menace qu'il a proclamée par ordre de l'Éternel contre l'autel de Béthel et contre tous les temples des hauteurs qui sont dans les villes de Samarie. Après ce fait Jéroboam ne quitta point sa mauvaise voie, mais de nouveau il créa des prêtres des tertres, tirés de la masse du peuple, et il instituait qui le voulait, pour en faire un prêtre des hauts lieux. Et par cette manière d'agir il devint la cause du péché de la maison de Jéroboam et de sa destruction et de son extermination de la face de la terre. Dans le même temps Abia, fils de Jéroboam, était malade. Et Jéroboam dit à sa femme: Lève-toi donc et te travestis, de sorte qu'on ne se doute pas que tu es la femme de Jéroboam, et va-t'en à Silo! Voici, là est Ahia, le prophète, qui m'a annoncé que je deviendrais le roi de ce peuple. Et prends dans ta main dix pains et des gâteaux et une cruche de miel, et entre chez lui: il te révélera ce qui arrivera à l'enfant. Et ainsi fit la femme de Jéroboam, et s'étant levée elle se rendit à Silo chez Ahia. Or Ahia avait perdu la vue, car l'âge rendait ses yeux obtus. Et l'Éternel avait dit à Ahia: Voici que la femme de Jéroboam vient pour requérir de toi un avis touchant son fils, parce qu'il est malade: tu lui parleras de telle et telle manière, et quand elle paraîtra, elle ne voudra pas être reconnue. Et lorsque Ahia entendit le bruit de ses pas, comme elle entrait dans la porte, il dit: Entre, femme de Jéroboam! pourquoi donc ne veux-tu pas être connue? Pour moi, j'ai pour toi un message sévère. Va, dis à Jéroboam: Ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: Parce que je t'ai élevé du sein du peuple, et établi prince de mon peuple d'Israël, et que j'ai détaché le royaume de la maison de David et te l'ai donné, mais que tu n'as pas imité mon serviteur David qui a gardé mes commandements et m'a suivi de tout son cœur pour ne faire que ce qui est droit à mes yeux, et parce que tu as fait pis que tous tes prédécesseurs, et que tu t'en es allé et t'es fait d'autres dieux et des images de fonte pour me provoquer et que tu m'as jeté en arrière de toi; cela étant, voici je vais amener la calamité sur la maison de Jéroboam et j'arracherai à Jéroboam ceux qui pissent à la muraille, le mineur et l'émancipé en Israël, et je balaierai après la maison de Jéroboam comme on balaie les ordures, à fond. Ceux qui mourront à Jéroboam dans la ville, seront mangés par les chiens, et ceux qui mourront dans la campagne, seront mangés par les oiseaux du ciel; car l'Éternel a parlé. Quant à toi, lève-toi et regagne ta maison! comme tu mettras le pied dans la ville, l'enfant mourra. Et tout Israël célébrera son deuil et lui donnera la sépulture, car seul de ceux de Jéroboam il recevra la sépulture, parce qu'il s'est trouvé en lui pour l'Éternel, Dieu d'Israël, quelque chose de bon dans la maison de Jéroboam. Et l'Éternel se suscitera un roi dans Israël qui extirpera la maison de Jéroboam, née aujourd'hui et à naître encore. Et l'Éternel frappera Israël [à le faire branler] comme branle le jonc dans les eaux, et arrachera Israël de ce sol excellent qu'il avait donné à leurs pères, et les dispersera par delà le Fleuve, parce qu'ils se sont fait des Astartés, provoquant l'Éternel. Et il livrera Israël pour les péchés de Jéroboam, dont il s'est rendu coupable et où il a entraîné Israël. Et la femme de Jéroboam se leva et partit, et gagna Thirtsa; comme elle atteignit le seuil de la maison, l'enfant mourut. Et tout Israël lui donna la sépulture et célébra son deuil, selon la parole de l'Éternel qu'il avait dite par l'organe de son serviteur Ahia, le prophète. Le reste des actes de Jéroboam, ses guerres et son règne sont d'ailleurs consignés dans le livre des annales des rois d'Israël. Et la durée du règne de Jéroboam fut de vingt-deux ans, et il reposa à côté de ses pères, et Nadab, son fils, régna en sa place. Et Roboam, fils de Salomon, régna sur Juda. Roboam, à son avènement, avait quarante-un ans, et il régna dix-sept ans à Jérusalem, la ville que l'Éternel avait choisie pour y placer son Nom, de préférence à toutes les Tribus d'Israël. Or le nom de sa mère était Naama, l'Ammonite. Et Juda fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, et ils L'irritèrent plus que tout ce qu'avaient fait leurs pères par les péchés dont ils s'étaient rendus coupables. Et ils se bâtirent, eux aussi, des tertres et des colonnes et des Astartés et des Aschères sur toute colline éminente et sous tout arbre verdoyant. Il y avait aussi des prostitués dans le pays; ils imitèrent toutes les infamies des nations que l'Éternel avait chassées devant les enfants d'Israël. Et la cinquième année du règne de Roboam, il arriva que Sisac, roi d'Egypte, s'avança contre Jérusalem. Et il enleva les Trésors du Temple de l'Éternel et les trésors du palais royal, et il enleva tout et enleva tous les boucliers d'or qu'avait faits Salomon. Et pour les remplacer le roi Roboam fit des boucliers d'airain et il les commit aux soins des chefs des coureurs qui gardaient la porte du palais du Roi. Et toutes les fois que le Roi venait au temple de l'Éternel, les coureurs les portaient; puis ils les rapportaient dans la salle des coureurs. Or le reste des actes de Roboam et tout ce qu'il fit, est d'ailleurs consigné dans le livre des annales des rois de Juda. Et il y eut toujours guerre entre Roboam et Jéroboam. Et Roboam reposa à côté de ses pères et reçut la sépulture avec ses pères dans la ville de David. Or le nom de sa mère était Naama, l'Ammonite. Et Abiam, son fils, régna en sa place. Et la dix-huitième année du roi Jéroboam, fils de Nebat, Abiam devint roi de Juda. Il régna trois ans à Jérusalem. Or le nom de sa mère était Maacha, fille d'Abisalom. Et il vécut dans tous les péchés de son père, que celui-ci avait commis avant lui, et son cœur ne fut point sans partage uni à l'Éternel, son Dieu, comme l'avait été le cœur de David, son père. Cependant eu égard à David, l'Éternel, son Dieu, lui accorda d'avoir une lampe dans Jérusalem, en élevant son fils après lui et en laissant Jérusalem debout; parce que David avait fait ce qui est droit aux yeux de l'Éternel et ne s'était point écarté durant toute sa vie de tout ce qu'il lui commandait, excepté dans l'affaire d'Urie, le Héthien. Et il y avait eu guerre entre Roboam et Jéroboam tout le temps de sa vie. Et le reste des actes d'Abiam et tout ce qu'il fit, est d'ailleurs consigné dans le livre des annales des rois de Juda. Et il y eut guerre entre Abiam et Jéroboam. Et Abiam reposa avec ses pères et reçut la sépulture dans la ville de David, et Asa, son fils, régna en sa place. Et la vingtième année de Jéroboam, roi d'Israël, Asa devint roi de Juda, et il régna quarante-un ans à Jérusalem. Or le nom de sa mère était Maacha, fille d'Abisalom. Et Asa fit ce qui est bien aux yeux de l'Éternel, comme David, son père. Et il expulsa les prostitués du pays et fit disparaître toutes les idoles qu'avaient faites ses pères. Et même Maacha, sa mère, il la destitua de son rang de Reine parce qu'elle s'était fait un simulacre d'Astarté, et Asa abattit son simulacre et le brûla dans le ravin du Cédron. Cependant les tertres ne disparurent pas; seulement le cœur d'Asa resta-t-il tout entier uni à l'Éternel toute sa vie. Et il transféra dans le Temple de l'Éternel les objets consacrés par son père et par lui-même, l'argent, l'or et la vaisselle. Or il y eut guerre entre Asa et Baësa, roi d'Israël, durant toute leur vie. Et Baësa, roi d'Israël, s'avança sur Juda et bâtit Rama pour empêcher que personne sortît ou entrât dans l'intérêt d'Asa, roi de Juda. Alors Asa prit tout l'argent et l'or qui restait dans les Trésors du Temple de l'Éternel et les trésors du palais royal, et les mit entre les mains de ses serviteurs, et le roi Asa les envoya à Ben-Hadad, fils de Tabrimmon, fils de Hézion, roi de Syrie, résidant à Damas, avec ce message : Il existe une alliance entre moi et toi, entre mon père et ton père; voici, je t'envoie un présent d'argent et d'or: eh bien! romps ton alliance avec Baësa, roi d'Israël, afin qu'il se retire de chez moi. Et Ben-Hadad écouta le roi Asa, et il expédia ses généraux d'armée contre les villes d'Israël, et réduisit Ijon et Dan et Abel-Beth-Maacha et tout le Kinnereth dans tout le territoire de Nephthali. Et à cette nouvelle Baësa renonça à l'édification de Rama, et il resta à Thirtsa. Et le roi Asa convoqua la totalité de Juda sans exempter personne, et ils emportèrent de Rama les pierres et le bois employé par Baësa à sa bâtisse et le roi Asa s'en servit pour édifier Géba en Benjamin et Mitspa. Et le reste de tous les actes d'Asa, et tous ses exploits, et toutes ses entreprises, et les villes qu'il bâtit, tout cela est consigné dans le livre des annales des rois de Juda. Seulement dans ses vieux jours il eut les pieds malades. Et Asa reposa avec ses pères et reçut la sépulture avec ses pères dans la ville de David, son père, et Josaphat, son fils, régna en sa place. Or Nadab, fils de Jéroboam, devint roi d'Israël, la seconde année d'Asa, roi de Juda, et régna deux ans sur Israël. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, et marcha dans la voie de son père et dans son péché où il avait entraîné Israël. Et Baësa, fils d'Ahia, de la maison d'Issaschar, conspira contre lui, et Baësa le fit tomber sous ses coups devant Gibbethon, qui est aux Philistins, pendant que Nadab et tout Israël assiégeaient Gibbethon. Ainsi Baësa lui donna la mort la troisième année d'Asa, roi de Juda, et prit sa place comme roi. Et devenu roi il extermina toute la maison de Jéroboam, sans laisser survivre de Jéroboam rien qui eût vie jusqu'à ce qu'il eût tout détruit selon la parole de l'Éternel prononcée par l'organe de son serviteur Ahia, de Silo, à cause des péchés de Jéroboam qu'il avait commis et où il avait entraîné Israël par sa provocation dont il avait provoqué l'Éternel, Dieu d'Israël. Or le reste des actes de Nadab, et toutes ses entreprises, cela est d'ailleurs consigné dans le livre des annales des rois d'Israël. Et il y eut guerre entre Asa et Baësa, roi d'Israël, durant toute leur vie. La troisième année d'Asa, roi de Juda, Baësa, fils d'Ahia, devint roi de tout Israël à Thirtsa et [régna] vingt-quatre ans. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel et marcha dans la voie de Jéroboam et son péché où il avait entraîné Israël. Et la parole de l'Éternel fut adressée à Jéhu, fils de Hanani, contre Baësa en ces termes : Parce que je t'ai fait surgir de la poussière, et établi prince de mon peuple d'Israël, et que tu as marché sur les errements de Jéroboam et entraîné à pécher mon peuple d'Israël pour me provoquer par leurs péchés, voici je vais ravager après Baësa et sa maison et réduire ta maison à l'état de la maison de Jéroboam, fils de Nebat. Ceux qui mourront à Baësa dans la ville seront dévorés par les chiens et ceux qui lui mourront aux champs, dévorés par les oiseaux du ciel. Et le reste des actes de Baësa, et ses entreprises et ses exploits sont d'ailleurs consignés dans le livre des annales des rois d'Israël. Et Baësa reposa à côté de ses pères et reçut la sépulture à Thirtsa, et Éla, son fils, régna en sa place. Et par l'organe de Jéhu, fils de Hanani, le prophète, la parole de l'Éternel fut donc aussi prononcée contre Baësa et contre sa maison et à cause de tout le mal qu'il avait fait à la face de l'Éternel, Le provoquant par l'ouvrage de ses mains, et étant comme la maison de Jéroboam, et aussi parce qu'il lui avait porté ses coups. La vingt-sixième année d'Asa, roi de Juda, Éla, fils de Baësa, devint roi d'Israël à Thirtsa, pour deux ans. Et contre lui conspira son serviteur Zimri, chef de la demi-division des chars. Et comme il était à s'enivrer à Thirtsa dans la maison d'Artsa, préfet du palais, Zimri s'introduisit et l'assassina et lui donna la mort la vingt-septième année d'Asa, roi de Juda, et régna en sa place. Et quand il fut roi et fut assis sur son trône, il fit main basse sur toute la maison de Baësa, sans laisser la vie à aucun des siens, soit [enfants] pissant à la muraille, soit proche, soit ami. Ainsi Zimri anéantit toute la maison de Baësa, selon la menace de l'Éternel qu'il avait prononcée contre Baësa par l'organe de Jéhu, le prophète, à cause de tous les péchés de Baësa et des péchés d'Éla, son fils, dont ils se rendirent coupables et où ils entraînèrent les Israélites, qui provoquèrent l'Éternel, Dieu d'Israël, par leurs vaines idoles. Le reste des actes d'Éla et toutes ses entreprises sont d'ailleurs consignés dans le livre des annales des rois d'Israël. La vingt-septième année d'Asa, roi de Juda, Zimri devint roi, pour sept jours, à Thirtsa. Or le peuple campait cernant Gibbethon, qui est aux Philistins. Et le peuple campé entendit cette nouvelle: Zimri a conspiré, et a même tué le roi; et tous les Israélites ce jour-là dans le camp constituèrent roi d'Israël Omri, général de l'armée. Alors Omri accompagné de tous les Israélites, partit de Gibbethon, et ils vinrent assiéger Thirtsa. Et Zimri voyant que la ville était prise, se retira dans le donjon du palais royal et il mit le feu sur lui au palais royal qu'il brûla, et il périt ensuite de ses péchés qu'il avait commis en faisant ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, en marchant sur les errements de Jéroboam et dans son péché qu'il avait commis pour entraîner Israël au péché. Le reste des actes de Zimri, et sa conspiration qu'il ourdit, est d'ailleurs consigné dans le livre des annales des rois d'Israël. Alors le peuple d'Israël se divisa en deux partis: une moitié du peuple suivit Thibni, fils de Ginath, dans le but de lui donner la royauté; et l'autre moitié suivit Omri; mais le peuple qui suivait Omri, l'emportait sur le peuple qui suivait Thibni, fils de Ginath, et Thibni mourut et Omri régna. La trente-unième année d'Asa, roi de Juda, Omri devint roi d'Israël, pour douze ans, dont il régna six à Thirtsa. Et il acheta le mont de Samarie de Semer pour deux talents d'argent, et il y éleva des bâtiments, et il nomma la ville qu'il avait bâtie, Samarie du nom de Semer, seigneur du mont. Et Omri fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel et fut pire que tous ses prédécesseurs. Et il marcha en tout sur les errements de Jéroboam, fils de Nebat, et dans ses péchés où il avait entraîné Israël qui provoqua l'Éternel, Dieu d'Israël, par ses vaines idoles. Le reste des actes d'Omri et ses entreprises, et les exploits qu'il exécuta, sont d'ailleurs consignés dans le livre des annales des rois d'Israël. Et Omri reposa à côté de ses pères et il reçut la sépulture à Samarie. Et Achab, son fils, régna en sa place. Or Achab, fils d'Omri, devint roi d'Israël, la trente-huitième année d'Asa, roi de Juda, et Achab, fils d'Omri, régna sur Israël à Samarie vingt-deux ans. Et Achab, fils d'Omri, fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel plus que tous ses prédécesseurs. Et (était-ce trop peu pour lui de marcher sur les errements de Jéroboam, fils de Nebat?) il prit pour femme Jézabel, fille d'Ethbaal, roi de Sidon, et il s'en alla servir Baal et l'adorer. Et il érigea un autel à Baal dans le temple de Baal qu'il avait bâti à Samarie. Et Achab fit une Astarté, et Achab fit davantage encore pour provoquer l'Éternel, Dieu d'Israël, plus que tous les rois d'Israël, ses prédécesseurs. De son temps, Hiel, de Béthel, édifia Jéricho. Il en posa les fondements au prix d'Abiram, son premier-né; et au prix de Serub, son cadet, il en éleva les portes selon la parole que l'Éternel avait prononcée par l'organe de Josué, fils de Nun. Et Élie, de Thisbé, l'un des domiciliés de Galaad, dit à Achab: Par la vie de l'Éternel, Dieu d'Israël, aux ordres de qui je suis, il n y aura durant ces années-ni rosée, ni pluie, sinon à ma voix. Et la parole de l'Éternel lui fut adressée en ces termes : Va-t'en d'ici et dirige-toi vers l'Orient, et cache-toi dans le ravin du Krith qui est en face du Jourdain. Et le torrent te fournira ton breuvage, et j'ai commandé aux corbeaux de t'y nourrir. Et Élie partit et se conforma à la parole de l'Éternel, et il alla s'établir dans le ravin du Krith qui est en face du Jourdain. Et les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande le matin, et du pain et de la viande le soir, et l'eau du torrent était son breuvage. Et après un certain temps le torrent fut à sec; car il ne pleuvait point dans le pays. Alors la parole de l'Éternel lui fut adressée en ces termes : Lève-toi et t'en va à Tsarpath qui tient à Sidon, et t'y établis: voici, j'y ai donné ordre à une femme veuve de te nourrir. Et Élie se leva et gagna Tsarpath; et il arriva à l'entrée de la ville, et voici que là était une femme veuve qui ramassait des brins de bois. Et s'adressant à elle il dit: Veuille me chercher un peu d'eau dans la cruche pour que j'aie à boire. Et elle alla en chercher. Et s'adressant à elle il dit: Veuille prendre en ta main une bouchée de pain pour moi. Et elle dit: Par la vie de l'Éternel, ton Dieu, je n'ai pas une galette, je n'ai qu'une poignée de farine dans la caisse, et une goutte d'huile dans la jarre, et me voici ramassant une couple de brins de bois, et rentrée avec cela je préparerai à manger pour moi et mon fils, puis nous mourrons. Et Élie lui dit: Sois sans crainte, rentre, fais comme tu as dit, seulement commence par en préparer pour moi une petite galette que tu m'apporteras dehors et après cela tu prépareras pour toi et ton fils. Car ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: La caisse de la farine ne s'épuisera pas et la jarre d'huile ne fera pas défaut, jusqu'au jour où l'Éternel accordera de la pluie à la face de la terre. Et elle s'en alla et exécuta ce qu'avait dit Élie; et elle prit son repas, elle, lui et toute sa maison. A partir de ce jour la caisse de la farine ne s'épuisa pas et la jarre d'huile ne fit pas défaut, selon la parole de l'Éternel prononcée par l'organe d'Élie. Et sur ces entrefaites, le fils de la femme, maîtresse de la maison, tomba malade, et sa maladie était très intense, au point qu'il ne lui restait plus un souffle de vie. Alors elle dit à Élie: Que peut-il y avoir entre moi et toi, homme de Dieu? Es-tu venu chez moi pour rappeler la mémoire de ma faute, et faire mourir mon fils? Et il lui dit: Confie-moi ton fils. Et il le prit d'entre ses bras et le porta dans la chambre supérieure où il logeait, et il le coucha sur son lit. Et il implora l'Éternel et dit: Éternel, mon Dieu, est-ce que même cette veuve chez qui je trouve l'hospitalité, tu veux l'affliger en faisant mourir son fils? Puis il s'étendit sur l'enfant par trois fois et implora l'Éternel en disant: Éternel, mon Dieu, oh! que l'âme de cet enfant revienne au dedans de lui! Et l'Éternel écouta la voix d'Élie et l'âme de l'enfant revint au dedans de lui et il reprit vie. Alors Élie prit l'enfant et le descendit de l'étage supérieur dans l'habitation, et le rendit à sa mère en disant: Vois! ton fils est vivant. Et la femme dit à Élie: Maintenant je reconnais que tu es un homme de Dieu et que la parole de l'Éternel dans ta bouche est vérité. Et longtemps après, la parole de l'Éternel fut adressée à Élie, la troisième année, en ces termes: Va et te présente à Achab, puis je laisserai la pluie descendre sur la face de la terre. Alors Élie alla se présenter à Achab. Or la famine était extrême dans Samarie; et Achab manda Obadia, préfet du palais (or Obadia avait une très grande crainte de l'Éternel, et lorsque Jézabel extermina les prophètes de l'Éternel, Obadia recueillit cent prophètes et les cacha, cinquante hommes par grotte, et les fournit de pain et d'eau); et Achab dit à Obadia: Va dans le pays à toutes les sources et à tous les courants d'eau, peut-être se trouvera-t-il quelque herbe pour faire vivre nos chevaux et nos mulets, et n'avoir pas à nous défaire d'une partie du bétail. Et ils se distribuèrent entre eux le pays pour le parcourir; Achab s'achemina par une voie seul, et Obadia s'achemina par l'autre voie, seul. Et comme Obadia était en route, voilà qu'Élie le rencontra; et le reconnaissant, Obadia se jeta la face contre terre et dit: Est-ce toi, mon seigneur Élie? Et il lui répondit: Moi-même. Va, dis à ton maître: Voici Élie! Et il dit: En quoi ai-je péché que tu veuilles livrer ton serviteur aux mains d'Achab pour qu'il me fasse mourir? Par la vie de l'Éternel, ton Dieu, il n'est ni peuple, ni royaume où mon maître ne t'ait envoyé chercher, et quand on disait: Il n'est pas ici, le roi faisait jurer au royaume et au peuple qu'on ne te trouvait pas. Et maintenant tu dis: Va, dis à ton maître: Voici Élie! et si je te quitte et que l'Esprit de l'Éternel te transporte j'ignore où, et que je vienne donner l'avis à Achab, et qu'il ne te trouve pas, alors il me fera mourir, et pourtant ton serviteur a craint l'Éternel dès sa jeunesse. Mon seigneur n'a-t-il pas été informé de ce que j'ai fait lorsque Jézabel massacra les prophètes de l'Éternel, que je cachai cent hommes d'entre les prophètes de l'Éternel, cinquante par grotte, et les fournis de pain et d'eau? Et maintenant tu dis: Va, dis à ton maître: Voici Élie! Il me fera mourir. Mais Élie dit: Par la vie de l'Éternel des armées, aux ordres de qui je me tiens, aujourd'hui je me présenterai à lui. Alors Obadia alla au-devant d'Achab et lui fit rapport. Et Achab vint au-devant d'Élie. Et à la vue d'Élie, Achab lui dit: Est-ce toi, perturbateur d'Israël? Et il répondit: Je ne suis point le perturbateur d'Israël, c'est toi au contraire et la maison de ton père, en désertant les commandements de l'Éternel, et quand tu as pris ton chemin après les Baals. Maintenant donc dépêche et convoque devant moi tout Israël au mont Carmel et les quatre cent cinquante prophètes de Baal et les quatre cents prophètes d'Astarté qui mangent à la table de Jézabel. Et Achab dépêcha chez tous les enfants d'Israël et convoqua les prophètes au mont Carmel. Alors Élie s'avança vers le peuple entier et dit: Jusques à quand boiterez-vous sur les deux jarrets? Si l'Éternel est Dieu, suivez-le! Si c'est Baal, suivez-le. Et le peuple ne lui répondit mot. Et Élie dit au peuple: Je suis resté seul prophète de l'Éternel, et de prophètes de Baal il y a quatre cent cinquante hommes. Qu'on nous procure deux taureaux, ils en choisiront l'un pour eux, puis le dépèceront et le placeront sur le bûcher, mais sans y mettre le feu; moi j'immolerai l'autre taureau et le placerai sur le bûcher, mais sans y mettre le feu. Ensuite invoquez le nom de votre dieu et moi j'invoquerai le nom de l'Éternel, et que le dieu qui répondra par le feu, que celui-là soit Dieu! Et le peuple entier répondit: Bien parlé! Et Élie dit aux prophètes de Baal: Choisissez pour vous l'un des taureaux, et sacrifiez les premiers, car vous faites nombre, et invoquez le nom de votre dieu; mais ne mettez pas le feu. Et ils prirent le taureau laissé à leur choix, et l'immolèrent et invoquèrent le nom de Baal du matin à midi, en disant: Baal, réponds-nous! Mais pas un son, et personne qui réponde. Et ils marchaient en se balançant autour de l'autel qu'on avait élevé. Et à midi Élie les railla et dit: Invoquez à voix forte, car c'est un dieu; il est sans doute préoccupé; il est allé à l'écart; sans doute il est en voyage; peut-être sommeille-t-il; alors il se réveillera. Et ils invoquèrent à voix forte, et ils se firent des incisions selon leur rite avec des poignards et avec des piques jusqu'à faire effusion de leur sang sur eux. Et quand midi fut passé, ils furent en frénésie jusqu'à l'oblation de l'offrande; mais pas un son et personne qui répondît et personne qui écoutât. Alors Élie s'adressa à tout le peuple: Approchez-vous de moi! Et le peuple entier s'approcha de lui; et il remit en état l'autel de l'Éternel, démoli. Et Élie prit douze pierres d'après le nombre des Tribus des fils de Jacob, à qui la parole de l'Éternel avait été adressée en ces termes: Israël sera ton nom; et avec les pierres il construisit un autel au Nom de l'Éternel, et il pratiqua autour de l'autel une rigole de la dimension de deux émines de grain, et il arrangea le bûcher, et il dépeça le taureau et il le plaça sur le bûcher. Et il dit: Remplissez quatre brocs d'eau, que vous verserez sur l'holocauste et sur le bûcher. Puis il dit: Réitérez! Et ils réitérèrent. Puis il dit: Faites-le une troisième fois. Et ils le firent pour la troisième fois. Et l'eau circula autour de l'autel et l'on remplit aussi d'eau la rigole. Et au moment de l'oblation de l'offrande, Élie, le prophète, s'avança et dit: Éternel, Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, qu'il soit notoire aujourd'hui que tu es Dieu en Israël et que je suis ton serviteur et que c'est par ton ordre que j'ai fait toutes ces choses. Réponds-moi, Éternel, réponds-moi, afin que ce peuple reconnaisse que tu es l'Éternel, le Dieu, et que c'est toi qui, derrière eux, convertissais leur cœur. Alors le feu de l'Éternel descendit et consuma l'holocauste et le bûcher et les pierres et la terre, et il absorba aussi l'eau dans la rigole. Et à ce spectacle le peuple entier se jeta la face contre terre en disant: C'est l'Éternel qui est Dieu, l'Éternel qui est Dieu! Et Élie leur dit: Arrêtez les prophètes de Baal! que pas un d'eux n'échappe! Et ils les arrêtèrent et Élie les fit descendre dans le ravin du Kison et là il les immola. Et Élie dit à Achab: Remonte, mange et bois! car j'entends le bruissement de la pluie. Alors Achab remonta pour manger et boire. Et Élie gagna le sommet du Carmel, et il se prosterna contre terre, et mit son visage entre ses genoux. Et il dit à son valet: Monte donc et regarde dans la direction de la mer. Et il monta, et regarda et dit: Il n'y a rien. Et Élie dit: Répète sept fois la course. Et à la septième il dit: Voilà un petit nuage, comme la paume de la main d'un homme, qui surgit de la mer. Alors Élie dit: Monte et dis à Achab: Attelle et descends, afin que la pluie ne t'arrête pas. Et en un tour de main le ciel s'obscurcit, il y eut nuages et vent, puis une forte pluie, et Achab monta sur son char et gagna Jizréel. Et la main de l'Éternel poussa Élie, qui ceignit ses reins et courut en devançant Achab jusqu'à Jizréel. Et Achab raconta à Jézabel tout ce qu'avait accompli Élie, et tout le carnage qu'il avait fait de tous les prophètes avec l'épée. Alors Jézabel envoya un messager vers Élie pour lui dire: Que les dieux me fassent ceci et pis encore, si demain je ne fais de ta personne ce que tu as fait de la personne de chacun d'eux! Et voyant cela il se leva et partit pour sauver sa vie, et il gagna Béerséba, qui est à Juda, et il y laissa son valet. Quant à lui, il s'en alla dans le désert à une journée de marche, et arrivé il s'assit sous un genêt. Et il demandait la mort et disait: C'en est assez! Maintenant, Éternel, reprends-moi mon âme, car je ne suis pas supérieur à mes pères. Et il se coucha et s'endormit sous un genêt. Et voilà qu'un ange le toucha et lui dit: Lève-toi! mange. Il regarda, et voilà qu'à son chevet se trouvait une galette, cuite sur des cailloux chauffés, et une cruche d'eau. Et il mangea et but, puis se recoucha. Et l'ange de l'Éternel revint une seconde fois et le toucha et dit: Lève-toi! mange, car la course est trop forte pour toi. Et il se leva et mangea et but, et par la vertu de cette nourriture il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu'à la montagne de Dieu, à Horeb. Et là il pénétra dans la grotte et il y passa la nuit. Et voilà que la parole de l'Éternel lui fut adressée en ces termes: Qu'est-ce qui t'amène ici, Élie? Et il répondit: Le zèle qui m'anime pour l'Éternel, le Dieu des armées, car les fils d'Israël ont déserté ton alliance, démoli tes autels et tué tes prophètes avec l'épée et j'ai survécu seul et ils attentent à ma vie pour me la ravir. Et dit: Sors et parais sur la montagne devant l'Éternel. Et voilà que l'Éternel passa, et un vent grand et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers précédait l'Éternel; dans le vent n'était pas l'Éternel. Et après le vent ce fut un tremblement de terre; dans le tremblement de terre n'était pas l'Éternel. Et après le tremblement de terre un feu; dans le feu n'était pas l'Éternel. Et après le feu, murmure d'une brise légère. Et lorsque Élie l'entendit, il se couvrit le visage de son manteau, et sortit et se plaça à l'ouverture de la grotte, et voilà qu'une voix lui parvint, qui dit: Qu'est-ce qui t'amène ici, Élie? Et il dit: Le zèle qui m'anime pour l'Éternel, le Dieu des armées, car les fils d'Israël ont déserté ton alliance, démoli tes autels, tué tes prophètes avec l'épée et j'ai survécu seul et ils attentent à ma vie pour me la ravir. Et l'Éternel lui dit: Pars, rebrousse par le désert vers Damas, et arrivé là tu oindras Hazaël comme roi de Syrie. De plus, tu oindras Jéhu, fils de Nimsi, comme roi d'Israël, et Elisée, fils de Schaphat, d'Abel-Mehola, tu l'oindras comme prophète pour te succéder. Et il se fera que qui échappera à l'épée d'Hazaël, périra par Jéhu, et qui échappera à l'épée de Jéhu, périra par Elisée. Et je laisserai survivre en Israël sept mille hommes, tout autant de genoux qui n'ont pas ployé devant Baal, et de bouches qui ne lui ont pas jeté de baiser. Il partit donc de là et il trouva Elisée, fils de Schaphat, comme il labourait précédé de douze paires de bœufs, et il était auprès de la douzième, et Élie s'avança vers lui et lui jeta son manteau. Sur quoi Elisée quitta ses bestiaux et courut après Élie et dit: Permets-moi de donner le baiser à mon père et à ma mère, puis je te suivrai. Et [Élie] lui dit: Va, retourne! Cependant qu'est-ce que j'ai fait à ton égard? Et le quittant il revint en arrière et il prit sa paire de bœufs et l'immola, et avec le harnais de l'attelage il en fit cuire la chair dont il donna à ses gens qui en mangèrent; et il se leva et suivit Élie et fut à son service. Cependant Ben-Hadad, roi de Syrie, ayant trente-deux rois pour auxiliaires, rassembla toutes ses forces, et chevaux et chars, et il s'avança, et mit le siège devant Samarie et l'attaqua. Et il envoya des messagers à Achab, roi d'Israël, dans la ville et lui tint ce langage: Ainsi parle Ben-Hadad: Je suis maître de ton argent et de ton or, maître de tes femmes et de tes fils, de tes meilleurs biens. Et le roi d'Israël répondit et dit: Comme tu le dis, roi mon seigneur, tu es maître de ma personne et de tout ce que j'ai. Et les messagers revinrent et dirent: Ainsi parle Ben-Hadad: Si je t'ai envoyé dire: Livre-moi ton argent et ton or, et tes femmes et tes fils, c'est que demain à pareille heure j'enverrai chez toi mes serviteurs pour fouiller ta maison et les maisons de tes serviteurs et mettre la main sur tout ce qui charme tes yeux et l'enlever. Alors le roi d'Israël fit assembler tous les Anciens du pays et dit: Sachez donc et considérez qu'il cherche [notre] ruine, puisqu'il m'a envoyé une sommation par rapport à mes femmes et à mes fils, et à mon argent et à mon or que je ne lui ai point refusé. Et tous les Anciens et tout le peuple lui dirent: N'obéis point et ne consens point! Il dit donc aux messagers de Ben-Hadad: Dites à mon seigneur le roi: Je ferai tout ce que tu as demandé à ton serviteur en premier lieu, mais ceci, je ne saurais le faire. Et les messagers partirent et reportèrent la réponse. Alors Ben-Hadad députa vers lui pour lui dire: Qu'ainsi me fassent les dieux et pis encore, si la poussière de Samarie suffit à remplir les mains de tout le monde qui me suit! Et le roi d'Israël répondit et dit: Celui qui se ceint ne doit pas se vanter comme celui qui se déceint. Et Ben-Hadad entendant cette réponse (or il était à boire avec les rois dans les pavillons) dit à ses serviteurs: Faites les dispositions! Et ils firent les dispositions pour l'assaut de la ville. Et voilà qu'un prophète s'approcha d'Achab, roi d'Israël, et dit: Ainsi parle l'Éternel: As-tu vu toute cette grande multitude? Eh bien! Je vais aujourd'hui la livrer à tes mains, afin que tu saches que je suis l'Éternel. Et Achab dit: Par qui? Et il reprit: Ainsi parle l'Éternel: Par les valets des chefs des provinces. Et Achab dit: Qui engagera le combat? Et il répondit: Toi. Alors il passa en revue les valets des chefs des provinces et il s'en trouva deux cent trente-deux. Et après eux il passa en revue toutes les troupes, tous les enfants d'Israël, au nombre de sept mille. Et ils firent leur sortie à midi. Cependant Ben-Hadad buvait à être ivre dans les pavillons avec les trente-deux rois, ses auxiliaires. Et les valets des chefs des provinces sortirent les premiers. Alors Ben-Hadad fit aller aux informations, et il reçut ce rapport: Des gens ont fait une sortie de Samarie. Et il dit: S'ils sont sortis pour la paix, saisissez-les vivants, et, s'ils sont sortis pour le combat, saisissez-les vivants. Ceux-là donc sortirent de la place, les valets des chefs des provinces, puis l'armée qui les suivait. Et ils battirent chacun son homme, et les Syriens prirent la fuite, et les Israélites les poursuivirent, et Ben-Hadad, roi de Syrie, se sauva sur son cheval avec des cavaliers. Et le roi d'Israël se mit en mouvement, et mit en déroute les chevaux et les chars, et fit essuyer aux Syriens une grande défaite. Alors le prophète s'approcha du roi d'Israël et lui dit: Allons! sois résolu! songe et avise à ce que tu feras; car, au retour de l'année, le roi de Syrie marchera contre toi. Et les serviteurs du roi de Syrie lui dirent: Leurs dieux sont les dieux des montagnes; c'est pourquoi ils l'ont emporté sur nous; mais peut-être nous battant avec eux dans la plaine l'emporterons-nous sur eux. Or, voici ce que tu as à faire: ôte chacun des rois de sa position, et mets les gouverneurs à leur place, et toi, lève une armée égale à celle que tu as perdue, et autant de cavalerie que tu avais de cavalerie, et autant de chars que tu avais de chars, et fais-nous combattre avec eux dans la plaine; peut-être l'emporterons-nous sur eux. Et il écouta leurs avis et fit ainsi. Et, au retour de l'année, Ben-Hadad passa les Syriens en revue et s'avança jusqu'à Aphek pour se mesurer avec Israël. Et les enfants d'Israël furent aussi passés en revue et avitaillés, et ils marchèrent à leur rencontre, et les enfants d'Israël campèrent en face d'eux, pareils à deux petits troupeaux de chèvres, tandis que les Syriens remplissaient le pays. Alors l'homme de Dieu s'approcha et parla au roi d'Israël en ces termes: Ainsi parle l'Éternel: Parce que les Syriens ont dit: L'Éternel est Dieu des montagnes, mais non Dieu des vallées, je livrerai toute cette grande multitude-là à tes mains, afin que vous sachiez que je suis l'Éternel. Et ils furent campés les uns vis-à-vis des autres pendant sept jours, et le septième jour il y eut rencontre en bataille, et les enfants d'Israël tuèrent aux Syriens cent mille hommes de pied en une journée. Et les survivants s'enfuirent à Aphek dans la ville, et la muraille croula sur vingt-sept mille hommes, les survivants, et Ben-Hadad s'enfuit, et étant entré dans la ville, il allait de chambre en chambre. Alors ses serviteurs lui dirent: Voici, nous avons appris que les rois de la maison d'Israël sont des rois cléments; entourons donc nos reins de cilices et nos têtes de cordes, et présentons-nous au roi d'Israël; peut-être te laissera-t-il la vie. Et ils ceignirent leurs reins de cilices, et leurs têtes de cordes, et ils parurent devant le roi d'Israël et dirent: Ton serviteur Ben-Hadad dit: Laisse-moi la vie! Et il répondit: Est-il encore vivant? Il est mon frère! Et ces hommes reçurent cela comme un bon augure, et ils se hâtèrent de le prendre au mot et dirent: Ben-Hadad est donc ton frère! Et il répondit: Venez! amenez-le. Alors Ben-Hadad se présenta à lui et il le fit monter à côté de lui sur son char. Et [Ben-Hadad] lui dit: Je te restituerai les villes que mon père a enlevées à ton père, et tu auras tes rues à Damas, comme mon père avait ses rues à Samarie. Et moi [dit Achab], je te laisserai aller sous la foi d'une alliance. Et il lui accorda une capitulation et le laissa partir. Or, l'un des fils des prophètes dit à son condisciple par ordre de l'Éternel: Bats-moi donc! Mais l'autre refusa de le battre. Alors il dit à celui-ci: Parce que tu n'as pas obéi à la voix de l'Éternel, voici, quand tu m'auras quitté, tu seras abattu par le lion. Et quand il l'eut quitté, le lion le rencontra et l'abattit. Et il trouva un autre homme à qui il dit :Bats-moi donc! Et l'homme le battit et le blessa. Alors le prophète alla se placer sur le chemin du roi, et il se déguisa en abaissant son turban sur ses yeux. Et au passage du roi il cria vers lui et dit: Ton serviteur faisait son service dans la mêlée du combat, lorsque, voilà qu'un homme tire de côté, m'amenant un homme et me dit: Garde cet homme-ci. S'il vient à manquer, ta vie répondra de sa vie, ou bien tu paieras un talent d'argent. Et comme ton serviteur était occupé çà et là, l'homme disparut. Et le roi d'Israël lui dit: C'est ton jugement! Tu as décidé toi-même. Alors vite il releva son turban de dessus ses yeux, et le roi d'Israël reconnut en lui l'un des prophètes. Et il dit au roi: Ainsi parle l'Éternel: Parce que tu as laissé échapper de ta main l'homme que j'avais anathématisé, ta vie répondra de sa vie, et ton peuple, de son peuple. Et le roi d'Israël rentra dans sa maison, chagrin et irrité, puis il gagna Samarie. Et après ces choses il arriva que Naboth, de Jizréel, ayant à Jizréel une vigne touchant au palais d'Achab, roi de Samarie, Achab parla à Naboth en ces termes: Cède-moi ta vigne pour en faire mon jardin potager, car elle est proche, à côté de mon habitation, et je te donnerai en échange une vigne meilleure que celle-là; si cela t'agrée, je te donnerai de l'argent en paiement. Mais Naboth dit à Achab: A l'Éternel ne plaise que je te cède le patrimoine de mes pères! Alors Achab rentra dans son palais, chagrin et irrité du langage que lui avait tenu Naboth de Jizréel en disant: Je ne te cède point le patrimoine de mes pères. Et il se coucha sur son lit et détourna la tête, et ne prit aucune nourriture. Alors Jézabel, sa femme, entra chez lui et lui dit: D'où vient ton humeur sombre et que tu ne prends point de nourriture? Et il lui dit: J'ai parlé à Naboth de Jizréel et lui ai dit: Cède-moi ta vigne pour de l'argent, ou, si tu préfères, je te donnerai une vigne pour celle-là. Mais il a dit: Je ne te cède point ma vigne. Alors Jézabel, sa femme, lui dit: Exerces-tu maintenant, toi, la souveraineté sur Israël? Lève-toi, prends de la nourriture, aie le cœur à l'aise; moi, je saurai te donner la vigne de Naboth de Jizréel. Et elle écrivit des lettres au nom d'Achab et les scella de son sceau, et elle expédia les lettres dans sa ville aux Anciens et aux notables qui y habitaient avec Naboth. Et dans ces lettres elle écrivait en s'exprimant ainsi: Publiez un jeûne et donnez à Naboth la première place du peuple, et apostez deux hommes, gens de rien, en face de lui pour qu'ils déposent contre lui en ces termes: Tu as maudit Dieu et le roi. Puis menez-le dehors, et le lapidez à mort. Et les hommes de sa ville, les Anciens et les notables qui habitaient dans sa ville, s'y prirent comme le leur avait mandé Jézabel, d'après le contenu des lettres qu'elle leur avait envoyées; ils publièrent un jeûne et donnèrent à Naboth la première place du peuple, et les deux hommes, gens de rien, vinrent s'asseoir en face de lui, et ces hommes de rien déposèrent contre Naboth devant le peuple en ces termes: Naboth a maudit Dieu et le roi. Et ils le menèrent en dehors de la ville, et ils le lapidèrent, et il mourut. Alors ils expédièrent à Jézabel un message: Naboth est lapidé et mort. Et lorsque Jézabel apprit que Naboth était lapidé et mort, Jézabel dit à Achab: Lève-toi, prends possession de la vigne de Naboth de Jizréel, qu'il refusait de te céder pour de l'argent, car Naboth n'est plus en vie, car il est mort. Et lorsque Achab apprit que Naboth était mort, Achab se leva pour descendre à la vigne de Naboth de Jizréel, afin d'en prendre possession. Alors la parole de l'Éternel fut adressée à Élie, de Thisbé, en ces termes : Lève-toi, descends à la rencontre d'Achab, roi d'Israël, qui réside à Samarie. Voilà qu'il est dans la vigne de Naboth où il est descendu pour en prendre possession, et tiens-lui ce langage: Ainsi parle l'Éternel: Es-tu meurtrier et usurpateur? Parle-lui et dis-lui: Ainsi parle l'Éternel: A l'endroit où les chiens ont lapé le sang de Naboth, les chiens laperont ton sang aussi à toi. Et Achab dit à Élie: M'as-tu donc atteint, mon ennemi? Et il répondit: Je [t']ai atteint, parce que tu t'es vendu pour faire ce qui est mal aux yeux de l'Éternel. Voici, je vais amener la calamité sur toi et ravager après toi, et exterminer à Achab ce qui pisse à la muraille, mineur et émancipé en Israël, et réduire ta maison à l'état de la maison de Jéroboam, fils de Nebat, et à l'état de la maison de Baësa, fils d'Ahia, pour les provocations dont tu [M']as provoqué, et parce que tu as entraîné Israël à pécher. Sur Jézabel aussi l'Éternel parle et dit: Les chiens dévoreront Jézabel sur le rempart de Jizréel. Ceux qui mourront à Achab dans la ville, seront mangés par les chiens, et ceux qui mourront dans les champs, par les oiseaux du ciel. Sauf Achab il n'y en eut point qui se soit vendu comme lui pour faire ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, parce qu'il fut séduit par Jézabel, sa femme. Et il commit nombre d'abominations, et adhéra aux idoles tout comme le faisaient les Amorites que l'Éternel avait chassés devant les enfants d'Israël. Et lorsque Achab entendit ce discours, il déchira ses vêtements et appliqua le cilice sur son corps et jeûna, et coucha dans le cilice et prit une démarche lente. Alors la parole de l'Éternel fut adressée à Élie, de Thisbé, en ces termes : As-tu vu que Achab s'est courbé devant moi? Aussi, puisqu'il s'est courbé devant moi, je ne ferai pas venir la calamité de son vivant, c'est au temps de son fils que j'amènerai la calamité sur sa maison. Et il y eut entre eux une trêve de trois ans, car il n'y eut pas guerre entre la Syrie et Israël. Et la troisième année, Josaphat, roi de Juda, descendit chez le roi d'Israël. Et le roi d'Israël dit à ses serviteurs: Savez-vous que Ramoth en Galaad est à nous? Et nous ne parlons pas de la reprendre des mains du roi de Syrie? Et il dit à Josaphat: Veux-tu venir avec moi attaquer Ramoth en Galaad? Et Josaphat dit au roi d'Israël: Nous irons de pair moi et toi, mon monde et ton monde, ma cavalerie et ta cavalerie. Et Josaphat dit au roi d'Israël: Requiers donc aujourd'hui la parole de l'Éternel! Alors le roi d'Israël réunit les prophètes, près de quatre cents hommes, et il leur dit: Marcherai-je à l'attaque de Ramoth en Galaad, ou m'abstiendrai-je? Et ils lui dirent: Tiens la campagne et le Seigneur la livrera aux mains du roi. Et Josaphat dit: N'y a-t-il plus ici de prophète de l'Éternel, que nous puissions interroger? Et le roi d'Israël dit à Josaphat: Il y a encore un homme par qui nous pouvons consulter l'Éternel; mais je le hais, parce qu'il ne me prédit pas du bien, mais du mal, Michée, fils de Jimla. Et Josaphat dit: Que le roi ne s'exprime pas ainsi! Alors le roi d'Israël manda un eunuque et lui dit: Fais vite venir Michée, fils de Jimla. Or le roi d'Israël et Josaphat, roi de Juda, étaient assis chacun sur son trône, revêtus du costume, dans un local à l'entrée de la porte de Samarie, et tous les prophètes prophétisaient devant eux. Et Sédécias, fils de Knaana, se fit des cornes de fer et dit: Ainsi parle l'Éternel: Avec ceci tu culbuteras les Syriens jusqu'à les détruire. Et tous les prophètes prophétisèrent de même et dirent: Marche contre Ramoth en Galaad, et tu réussiras, et l'Éternel la livrera entre les mains du roi. Cependant le messager parti pour mander Michée lui parla en ces termes: Voici, les paroles des prophètes ont été unanimement favorables au roi: que ta réponse soit donc semblable à la réponse de chacun d'eux, et parle favorablement. Et Michée dit: Par la vie de l'Éternel! Ce que l'Éternel me dira, je le rendrai. Et quand il fut arrivé auprès du roi, le roi lui dit: Michée, marcherons-nous sur Ramoth en Galaad pour l'attaquer, ou bien nous abstiendrons-nous? Et il lui répondit: Mets-toi en campagne et tu réussiras, et l'Éternel la livrera aux mains du roi. Et le roi lui dit: Combien de fois me faudra-t-il t'adjurer de ne me dire que la vérité, au nom de l'Éternel? Et il répondit: Je vois tout Israël épars sur les montagnes comme un troupeau sans pasteur. Et l'Éternel dit: Ils n'ont plus de souverain; qu'ils retournent chacun dans sa demeure en paix! Alors le roi d'Israël dit à Josaphat: Ne te l'ai-je pas dit? Il ne me prédit pas du bonheur, mais du malheur. Et il reprit: En conséquence écoute la parole de l'Éternel! J'ai vu l'Éternel assis sur son trône et toute l'armée des Cieux debout près de Lui à sa droite et à sa gauche. Et l'Éternel dit: Qui fascinera Achab pour qu'il marche et aille tomber à Ramoth en Galaad? Et l'un parla d'une manière et l'autre d'une autre. Alors l'esprit parut et se présenta devant l'Éternel et dit: Moi, j'irai le fasciner. Et l'Éternel lui dit: Comment? Et il répondit: Je veux sortir et être esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes. Et il dit: Fascine, et aussi tu le pourras; pars et ainsi fais. Eh bien! donc l'Éternel a mis un esprit de mensonge dans la bouche de tous ces tiens prophètes; et l'Éternel a contre toi dénoncé le désastre. Alors Sédécias, fils de Knaana, s'approcha et frappa Michée à la joue et dit: Par quelle voie l'esprit de l'Éternel s'en est-il allé d'avec moi pour parler avec toi? Et Michée dit: Voici, tu le verras le jour même que tu passeras de chambre en chambre pour te cacher. Et le roi d'Israël dit à [quelqu'un]: Saisis Michée et le ramène chez Amon, préfet de la ville, et chez Joas, fils du roi, et tu diras: Ainsi parle le roi: Mettez celui-ci en prison et le nourrissez du pain et de l'eau de tribulation jusqu'à ce que je revienne sain et sauf. Et Michée dit: Si tu reviens sain et sauf, l'Éternel n'a pas parlé par moi. Il dit encore: Entendez-le! vous toutes les Tribus. Ainsi le roi d'Israël marcha avec Josaphat, roi de Juda, contre Ramoth en Galaad. Et le roi d'Israël dit à Josaphat: Je me travestirai pour aller au combat; mais toi, revêts-toi de tes habits. Et le roi d'Israël se travestit et alla au combat. Or le roi de Syrie avait donné cet ordre aux trente-deux chefs des chars qu'il avait: N'engagez la lutte avec personne, petit ou grand, mais avec le roi d'Israël seul. Et quand les chefs des chars aperçurent Josaphat, ils dirent: Ce ne peut être que le roi d'Israël; et ils appuyèrent de son côté pour l'attaquer. Alors Josaphat cria. Les chefs des chars, qui virent alors que ce n'était pas le roi d'Israël, cessèrent de le poursuivre. Cependant un homme banda son arc, tout innocemment, et décocha un coup au roi d'Israël au défaut de la cuirasse. Et celui-ci dit à son cocher: Tourne et mène-moi hors de la mêlée, car je me sens mal. Et l'action était chaude en cette journée, et le roi fut tenu debout sur son char en face des Syriens, et il mourut dans la soirée. Et le sang de la blessure coula dans la caisse du char. Alors retentit dans la mêlée au coucher du soleil cette proclamation: Chacun à sa ville et chacun dans son pays! Et le roi mort fut ramené à Samarie, et on donna la sépulture au roi à Samarie. Et lorsqu'on lava le char à l'étang de Samarie, les chiens lapèrent son sang, et les prostituées s'y baignèrent selon la menace que l'Éternel avait prononcée. Le reste des actes d'Achab, et toutes ses entreprises, et la construction du palais d'ivoire, et la fondation de toutes les villes qu'il bâtit, cela est d'ailleurs consigné dans le livre des annales des rois d'Israël. Et Achab reposa avec ses pères, et son fils Achazia régna en sa place. Et Josaphat, fils d'Asa, devint roi de Juda la quatrième année d'Achab, roi d'Israël. Et Josaphat à son avènement avait trente-cinq ans, et il régna vingt-cinq ans à Jérusalem. Or le nom de sa mère était Azouba, fille de Silchi. Et il marcha sur tous les errements d'Asa, son père, sans s'en écarter, faisant ce qui est droit aux yeux de l'Éternel. Seulement les tertres ne disparurent pas; le peuple offrait encore des victimes et de l'encens sur les tertres. Et Josaphat fut en paix avec le roi d'Israël. Le reste des actes de Josaphat, et ses exploits et ses guerres, sont d'ailleurs consignés dans le livre des annales des rois de Juda. Et il extermina du pays le reste des prostitués qui restaient à l'époque d'Asa, son père. Et il n'y avait pas de roi en Édom, qui était régi par un gouverneur. Josaphat construisit des navires de Tharsis pour aller à Ophir chercher l'or; mais ils n'allèrent point, car les navires firent naufrage à Etsion Géber. Alors Achazia, fils d'Achab, dit à Josaphat: Permets que mes serviteurs s'embarquent avec tes serviteurs dans les navires; mais Josaphat ne consentit pas. Et Josaphat reposa avec ses pères et reçut la sépulture avec ses pères dans la ville de David, son père, et Joram, son fils, régna en sa place. Achazia, fils d'Achab, devint roi d'Israël à Samarie la dix-septième année de Josaphat, roi de Juda, et il régna deux ans sur Israël. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel et marcha sur les errements de son père et sur les errements de sa mère, et sur les errements de Jéroboam, fils de Nebat, qui avait entraîné Israël au péché. Et il servit Baal et l'adora et provoqua l'Éternel, Dieu d'Israël, tout comme avait fait son père. Et il y eut rébellion de Moab contre Israël après la mort d'Achab. Or Achazia fit une chute par le treillis de son étage supérieur à Samarie, et en fut malade. Alors il expédia des messagers auxquels il dit: Allez consulter Baal-Zébub, dieu d'Ecron, pour savoir si je relèverai de cette maladie. Mais l'ange de l'Éternel avait parlé à Élie de Thisbé: Lève-toi, va au-devant des messagers du roi de Samarie et dis-leur: Est-ce donc au défaut d'un Dieu en Israël que vous allez consulter Baal-Zébub, dieu d'Ecron? C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel: Du lit où tu es monté, tu ne redescendras pas, car tu dois mourir. Et Élie partit. Alors les messagers revinrent auprès du roi qui leur dit: Pourquoi donc revenez-vous? Et ils lui dirent: Un homme s'est avancé à notre rencontre et nous a dit: Allez et retournez vers le roi qui vous a envoyés, et dites-lui: Ainsi parle l'Éternel: Est-ce au défaut d'un Dieu en Israël que tu envoies consulter Baal-Zébub, dieu d'Ecron? C'est pourquoi du lit ou tu es monté, tu ne redescendras pas, car tu dois mourir. Et il leur dit: Quelle façon avait l'homme qui s'est avancé à votre rencontre et vous a tenu ce langage? Et ils lui dirent: C'était un homme portant un manteau velu et ayant les reins entourés d'une ceinture de cuir. Et il dit: C'est Élie de Thisbé. Alors il délégua vers lui un capitaine de cinquante avec ses cinquante hommes. Et celui-ci monta vers lui; et voici, il était assis au sommet de la montagne; et il lui dit: Homme de Dieu, le roi a dit: Descends! Et Élie répondit et dit au capitaine de cinquante: Que si je suis un homme de Dieu, que le feu descende du ciel et te consume toi et tes cinquante hommes. Et le feu du ciel descendit et le consuma lui et ses cinquante hommes. Et derechef il lui délégua un autre capitaine de cinquante avec ses cinquante hommes. Et celui-ci prenant la parole lui dit: Homme de Dieu, ainsi a dit le roi: Hâte-toi de descendre! Et Élie répondit et leur dit: Que si je suis un homme de Dieu, que le feu descende du ciel et te consume, toi et tes cinquante hommes. Et le feu de Dieu descendit du ciel et le consuma lui et ses cinquante hommes. Et il lui délégua encore un autre chef de cinquante, un troisième, avec ses cinquante hommes. Et le capitaine de cinquante, le troisième, monta et arriva, et fléchit les genoux devant Élie, et le suppliant il lui dit: Homme de Dieu, ah! que ma vie et la vie de tes serviteurs, ces cinquante hommes, puisse être précieuse à tes yeux! Voilà que le feu est descendu du ciel, et a consumé les deux premiers capitaines de cinquante et leurs cinquante hommes; mais maintenant, puisse ma vie être précieuse à tes yeux! Et l'ange de l'Éternel dit à Élie: Descends avec lui! sois sans crainte devant lui! Alors il se leva et descendit avec lui vers le roi. Et il lui dit: Ainsi parle l'Éternel: Parce que tu as envoyé des messagers consulter Baal-Zébub, dieu d'Ecron, (était-ce au défaut d'un Dieu en Israël?) pour requérir sa parole, pour cela, du lit où tu es monté, tu ne redescendras pas, car tu dois mourir. Et il mourut selon la menace de l'Éternel prononcée par Élie. Et Joram devint roi en sa place, la seconde année de Joram, fils de Josaphat, roi de Juda, car il n'avait point de fils. Le reste des actes d'Achazia, ses entreprises, est d'ailleurs consigné dans le livre des annales des rois d'Israël. Et lorsque l'Éternel dans l'ouragan éleva Élie au ciel, Élie et Elisée partaient de Guilgal. Et Élie dit à Elisée: Reste donc ici, car l'Éternel m'envoie à Béthel. Et Elisée dit: Par la vie de l'Éternel et par la vie de ton âme, je ne te quitte pas! Ils descendirent donc à Béthel. Alors les fils des prophètes qui étaient à Béthel, sortirent vers Elisée et lui dirent: Sais-tu qu'aujourd'hui l'Éternel enlève ton maître au-dessus de ta tête? Et il répondit: Je le sais aussi: silence! Et Élie lui dit: Elisée, reste donc ici, car l'Éternel m'envoie à Jéricho. Et il répondit: Par la vie de l'Éternel et par ta propre vie, je ne te quitte pas! Ils gagnèrent donc Jéricho. Et les fils des prophètes qui étaient à Jéricho, abordèrent Elisée et lui dirent: Sais-tu qu'aujourd'hui l'Éternel enlève ton maître au-dessus de ta tête? Et il dit: Je le sais aussi: silence! Et Élie lui dit: Reste donc ici, car l'Éternel m'envoie au Jourdain. Et il répondit: Par la vie de l'Éternel et par ta propre vie! je ne te quitte pas! Ils s'acheminèrent donc les deux. Or cinquante hommes d'entre les fils des prophètes étaient en route et de loin ils s'arrêtèrent en face, comme les deux étaient arrêtés au Jourdain. Alors Élie prit son manteau et le roula et frappa les eaux et elles se partagèrent mi-partie ça, mi-partie là, et les deux passèrent sur terre sèche. Et quand ils eurent passé, Élie dit à Elisée: Demande ce que je puis faire pour toi avant d'être enlevé d'avec toi! Et Elisée dit: Ah! puissé-je avoir une double portion de ton esprit! Et il répondit: Tu demandes une chose difficile! Si tu peux me voir enlever d'avec toi, il te sera fait ainsi; sinon, cela n'aura pas lieu. Et comme ils allaient et parlaient en marchant, voici venir un char de feu et des chevaux de feu qui les séparèrent l'un de l'autre, et Élie s'éleva dans l'ouragan vers le ciel. Or Elisée le vit et s'écria: Mon père! mon père! Char d'Israël et ses cavaliers! puis il ne le vit plus. Alors il saisit ses habits et les déchira en deux morceaux et il releva le manteau d'Élie qu'il avait laissé tomber, et rebroussa et se tint au bord du Jourdain. Et il prit le manteau d'Élie qu'il avait laissé tomber et frappa les eaux et dit: Où est l'Éternel, Dieu d'Élie? Lors aussi qu'il frappa les eaux, elles se partagèrent mi-partie ça, mi-partie là, et Elisée passa. Et il fut vu par les fils des prophètes qui étaient à Jéricho vis-à-vis et qui dirent: L'esprit d'Élie repose sur Elisée. Et ils vinrent au-devant de lui et ils s'inclinèrent devant lui jusqu'à terre. Et ils lui dirent: Vois donc! il y a parmi tes serviteurs cinquante braves: qu'ils aillent donc à la recherche de ton maître. Pourvu que l'Esprit de l'Éternel ne l'ait pas enlevé et jeté sur l'une des montagnes ou dans l'une des vallées! Et il dit: N'envoyez pas! Et ils insistèrent auprès de lui jusqu'à le mettre dans l'embarras. Alors il dit: Envoyez! Ils envoyèrent donc les cinquante hommes qui cherchèrent trois jours, mais sans le trouver. Et ils revinrent auprès de lui, qui cependant restait à Jéricho; et il leur dit: Ne vous avais-je pas dit: N'allez pas? Et les gens de la ville dirent à Elisée: Vois donc! cette ville est un bon séjour, comme mon seigneur le voit; mais l'eau est mauvaise; et il y a de fréquents avortements dans la contrée. Alors il dit: Procurez-moi un plat neuf et mettez-y du sel. Et ils le lui apportèrent. Et il sortit et se rendit à la source des eaux, et il y jeta le sel et dit: Ainsi parle l'Éternel: J'assainis cette eau, et il n'en résultera plus ni mort, ni avortement. Ainsi l'eau a été assainie jusqu'à présent selon la parole d'Elisée qu'Elisée avait prononcée. Et de là il monta à Béthel, et comme il montait la route, des petits garçons sortirent de la ville et l'assaillirent de pierres en lui disant: Monte, chauve! monte, chauve! Et il se retourna et les regarda et il les maudit au nom de l'Éternel. Alors deux ours sortirent de la forêt et déchirèrent quarante-deux de ces enfants. Et de là il se rendit au mont Carmel d'où il regagna Samarie. Cependant Joram, fils d'Achab, devint roi d'Israël à Samarie la dix-huitième année de Josaphat, roi de Juda, et régna douze ans. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, seulement pas au même degré que son père et que sa mère, et il fit disparaître les statues de Baal qu'avait faites son père. Il s'adonna seulement aux péchés de Jéroboam, fils de Nebat, qui avait entraîné Israël au péché; il ne s'en départit pas. Or Mésa, roi de Moab, était propriétaire de troupeaux et payait au roi d'Israël un tribut de cent mille agneaux et cent mille béliers avec la toison. Mais à la mort d'Achab le roi de Moab se rebella contre le roi d'Israël. Et à cette occasion le roi Joram sortit de Samarie et passa en revue tous les Israélites; puis il se mit en mouvement et députa vers Josaphat, roi de Juda, pour lui dire: Le roi de Moab s'est rebellé contre moi; veux-tu marcher avec moi contre Moab pour l'attaquer? Et il répondit: Je marcherai, moi comme toi, mon monde comme ton monde, mes chevaux comme tes chevaux. Et il dit: Quel chemin prendrons-nous? Et il répliqua: Le chemin du désert d'Edom. Ainsi, se mirent en marche le roi d'Israël et le roi de Juda et le roi d'Edom, et après une traite de sept jours, l'eau manqua pour l'armée et le bétail qui les suivait. Alors le roi d'Israël dit: Hélas! l'Éternel a fait appel à ces trois rois pour les mettre dans la main de Moab. Et Josaphat dit: N'y a-t-il ici aucun prophète de l'Éternel pour consulter l'Éternel par son moyen? Et l'un des serviteurs du roi d'Israël répondit et dit: Il y a ici Elisée, fils de Schaphat, qui versait l'eau sur les mains d'Elie. Et Josaphat dit: La parole de l'Éternel est chez lui! Là-dessus le roi d'Israël et Josaphat et le roi d'Edom descendirent auprès de lui. Mais Elisée dit au roi d'Israël: Qu'ai-je à faire avec toi? Va aux prophètes de ton père et aux prophètes de ta mère! Et le roi d'Israël lui dit: Non! car c'est l'Éternel qui a fait appel à ces trois rois pour les mettre dans la main de Moab. Et Elisée dit: Par la vie de l'Éternel des armées, aux ordres de qui je suis, si je n'avais égard à Josaphat, roi de Juda, je ne te regarderais pas, je ne te verrais pas! Eh bien! amenez-moi un joueur de luth. Et comme le joueur de luth touchait les cordes, la main de l'Éternel s'étendit sur lui et il dit: Ainsi parle l'Éternel: Pratiquez dans ce ravin fossés et fossés. Car ainsi parle l'Éternel: Vous ne verrez ni vent ni pluie, et ce ravin s'emplira d'eau, et vous vous désaltérerez, vous et vos troupeaux et votre bétail. Mais c'est trop peu aux yeux de l'Éternel: Il mettra Moab dans votre main. Et vous forcerez toutes les villes fortes et toutes les villes d'élite, et vous abattrez tous les meilleurs arbres, et comblerez toutes les sources, et vous affligerez de pierres tous les champs fertiles. Et le matin au moment de l'oblation de l'offrande, voilà que l'eau arriva du chemin d'Edom, et toute la contrée fut pleine d'eau. Cependant lorsque tous les Moabites apprirent que les rois s'avançaient pour les attaquer, ils furent tous convoqués depuis les hommes à même de porter les armes et au-dessus, et ils se portèrent à la frontière. Et à leur lever le matin, quand le soleil parut sur les eaux, les Moabites virent devant eux l'eau rouge comme le sang, et ils dirent: C'est du sang! les rois se sont détruits l'un l'autre et se sont massacrés entre eux; au pillage donc, Moabites! Mais lorsqu'ils arrivèrent au camp d'Israël, les Israélites se levèrent et défirent les Moabites qui s'enfuirent devant eux, et [les Israélites] pénétrèrent dans le pays et mirent Moab en déroute. Et ils démolirent les villes, et ils jetèrent chacun sa pierre sur tous les champs fertiles qu'ils en remplirent, et comblèrent toutes les sources et abattirent tous les meilleurs arbres, jusqu'à ne laisser que les pierres de la ville à Kir-Haréseth. Et les frondeurs l'enveloppèrent et la battirent. Et lorsque le roi de Moab vit que la bataille était plus forte que lui, il prit avec lui sept cents hommes tirant l'épée pour percer jusqu'au roi d'Edom; mais ils ne purent. Alors il prit son fils premier-né, qui devait régner en sa place, et l'immola en holocauste sur le rempart. Et il y eut une grande indignation contre les Israélites, qui partirent et regagnèrent le pays. Et une femme d'entre les épouses des fils des prophètes jeta son cri à Elisée en disant: Ton serviteur, mon mari, est mort; et tu sais que ton serviteur était craignant l'Éternel; or le créancier s'est présenté pour prendre mes deux enfants et les avoir comme ses esclaves. Et Elisée lui dit: Que faut-il que je fasse pour toi? Dis-moi ce que tu as au logis! Et elle lui dit: Ta servante n'a rien au logis sinon une fiole d'huile. Et il dit: Va et emprunte pour toi au dehors des vases à tous tes voisins, des vases vides, et pas en petit nombre. Puis, rentrée, ferme la porte sur toi et tes fils et verse dans tous ces vases, et mets de côté ce qui sera plein. Alors elle le quitta; et elle ferma la porte sur elle et sur ses fils; ceux-ci lui tendaient les vases, et elle versait; et lorsque les vases furent pleins, elle dit à son fils: Tends-moi encore un vase! Et il lui dit: Il n'y a plus de vases. Alors l'huile s'arrêta. Et elle vint raconter à l'homme de Dieu, qui lui dit: Va, vends l'huile et paye ta dette, et toi et tes fils vivez du surplus. Et il advint alors que Elisée passa à Sunem; et il y avait là une femme notable qui l'obligea à prendre son repas [chez elle]. Et toutes les fois qu'il passait, il entrait là pour prendre son repas. Et elle dit à son mari: Vois-tu! eh bien! je sens que c'est un saint homme de Dieu qui passe chez nous constamment; faisons-lui donc à l'étage une petite chambre en maçonnerie, et plaçons-y pour lui un lit et une table et un siège et un flambeau pour qu'il y loge quand il viendra chez nous. Et il arriva alors qu'étant venu là il logea dans la chambre de l'étage et y coucha. Et il dit à Gehazi, son valet: Appelle cette Sunamite. Et il l'appela et elle se présenta à lui. Et il lui dit: Eh bien! dis-lui: Voici, tu t'es agitée pour nous de toute cette sollicitude: que puis-je faire pour toi? Y-a-t-il à parler pour toi au roi ou au général de l'armée? Et elle dit: Je reste au milieu de ma Tribu! Et il dit: Que puis-je donc faire pour elle? Et Gehazi dit: Mais! elle n'a pas de fils et son mari est vieux. Et il dit: Appelle-la. Et il l'appela, et elle se présenta à la porte. Et il dit: A cette époque l'année prochaine tu embrasseras un fils. Et elle dit: Oh! non! mon Seigneur! Homme de Dieu! Ne trompe pas ta servante! Et cette femme devint enceinte et elle enfanta un fils à la même époque, l'année révolue, comme lui avait dit Elisée. Et l'enfant ayant grandi, il arriva alors qu'il sortit pour joindre son père auprès des moissonneurs. Là il dit à son père: Ma tête! Ma tête! Et celui-ci dit au valet: Porte-le à sa mère. Et il le porta et l'amena à sa mère. Et l'enfant resta sur ses genoux jusqu'à midi, puis il mourut. Et elle monta et le déposa sur le lit de l'homme de Dieu, puis ferma sur lui et sortit. Et s'adressant à son mari elle dit: Envoie-moi donc un des valets et une des ânesses, et je vais courir chez l'homme de Dieu, puis revenir. Et il dit: Pourquoi vas-tu chez lui aujourd'hui? ce n'est ni lune nouvelle, ni sabbat. Et elle dit: Laisse-moi faire! Et elle sella l'ânesse et dit à son valet: Mène et va sans m'arrêter dans la course, que je ne te le dise! Et étant partie elle arriva chez l'homme de Dieu au mont Carmel. Et lorsque l'homme de Dieu la vit de loin, il dit à Gehazi, son valet: Voici cette Sunamite! Maintenant cours donc à sa rencontre et lui dis: Tout va-t-il bien pour toi, bien pour ton mari, bien pour l'enfant? Et elle dit: Bien. Et elle arriva chez l'homme de Dieu à la montagne, et elle embrassa ses pieds. Alors Gehazi s'approcha pour la repousser, mais l'homme de Dieu dit: Laisse-la faire! car elle a dans l'âme une amère douleur; et l'Éternel m'en a fait un secret et ne m'a point mis au fait. Et elle dit: Est-ce que j'ai demandé un fils à mon Seigneur? N'ai-je pas dit: Ne me trompe pas? Et il dit à Gehazi: Ceins tes reins et prends mon bâton dans ta main et pars! Si tu rencontres quelqu'un, ne le salue point, et si quelqu'un te salue, ne lui réponds point, et tu mettras mon bâton sur la figure de l'enfant. Et la mère de l'enfant dit: Par la vie de l'Éternel et par ta propre vie, je ne te quitte pas! Alors il se leva et la suivit. Or Gehazi les avait devancés et avait posé le bâton sur la figure de l'enfant; mais pas un son, pas un signe d'attention. Et il rebroussa à leur rencontre, et il l'informa et dit: L'enfant ne s'est pas réveillé. Et lorsque Elisée entra dans la maison, voilà que l'enfant était mort, gisant sur son lit. Alors il entra et ferma la porte sur eux deux, et il invoqua l'Éternel. Et étant monté il se coucha sur l'enfant et appliqua sa bouche sur sa bouche, et ses yeux sur ses yeux et ses mains sur ses mains, et il s'étendit sur lui de manière à réchauffer le corps de l'enfant. Et il se releva, et marcha dans la maison une fois d'un côté, une fois de l'autre; puis étant remonté il s'étendit sur lui. Alors l'enfant éternua sept fois, et l'enfant ouvrit les yeux. Et il appela Gehazi et dit: Appelle cette Sunamite! Et il l'appela et elle vint à lui et il dit: Reprends ton fils! Alors elle vint tomber à ses pieds et s'inclina jusqu'à terre et emmena son fils et s'en alla. Cependant Elisée revint à Guilgal et la famine régnait dans le pays, et les fils des prophètes demeuraient devant lui. Et il dit à son valet: Mets en place la grande marmite et fais cuire un légume pour les fils des prophètes. Alors l'un d'eux sortit dans les champs pour cueillir de la verdure, et il trouva une sorte de vigne sauvage et il y cueillit des concombres sauvages plein son habit; et étant rentré il les coupa en morceaux dans la marmite aux légumes, car on ne savait pas ce que c'était. Et ils les en sortirent pour le repas des hommes; mais lorsqu'ils goûtèrent du légume, ils se récrièrent et dirent: La mort est dans la marmite, homme de Dieu! et ils ne pouvaient manger. Alors il dit: Mais! prenez donc de la farine! Et il en jeta dans la marmite et dit: Sers-en à ce monde! et ils en mangèrent. Et il n'y avait plus rien de nuisible dans la marmite. Or il vint un homme de Baal-Salisa et il apportait à l'homme de Dieu du pain de prémices, vingt pains d'orge et des gruaux dans sa valise. Et il dit: Donnes-en à manger à ce monde! Et son domestique dit: Comment pourrais-je en servir à cent personnes? Et il dit: Sers-leur-en pour qu'ils en mangent; car ainsi parle l'Éternel: On en mangera et on en laissera. Alors il leur en servit et ils mangèrent, et en laissèrent selon la parole de l'Éternel. Naaman, général d'armée du roi de Syrie, était un homme en grand crédit auprès de son maître et un personnage considérable, car c'est par lui que l'Éternel avait donné la victoire aux Syriens, et c'était un héros vaillant, mais il avait la lèpre. Or les Syriens étaient sortis en course par bandes et avaient ramené captive du pays d'Israël une jeune fille qui fut au service de la femme de Naaman. Et elle dit à sa maîtresse: Ah! si mon maître était devant le prophète qui est à Samarie! Alors il le débarrasserait de sa lèpre. Alors il ( Naaman ) alla informer son maître en disant: De telle et telle manière a parlé la jeune fille du pays d'Israël. Et le roi de Syrie dit: Pars, vas-y et j'enverrai une lettre au roi d'Israël. Et il partit prenant avec lui dix talents d'argent et six mille sicles d'or et dix habits de gala. Et il porta au roi d'Israël la lettre conçue en ces termes… «avec cette lettre qui te parvient, voici, je t'adresse Naaman, mon serviteur, afin que tu le débarrasses de sa lèpre.» Et à la lecture de la lettre, le roi d'Israël déchira ses habits et dit: Suis-je un dieu pour donner la mort ou la vie, qu'il s'adresse à moi pour que je débarrasse un homme de sa lèpre? Sans doute que, comprenez donc et voyez, il veut se donner prise sur moi. Et lorsque Elisée, l'homme de Dieu, apprit que le roi d'Israël avait déchiré ses habits, il députa vers le roi pour lui dire: Pourquoi donc déchirer tes habits? Qu'il vienne donc à moi et éprouve qu'il y a un prophète en Israël! Et Naaman vint avec ses chevaux et son char, et s'arrêta à la porte de la maison d'Elisée. Et Elisée lui envoya un messager pour lui dire: Va et te plonge sept fois dans le Jourdain, et ta chair se remettra et tu seras pur. Alors Naaman fut irrité et s'en alla en disant: Voilà que je m'étais dit: il ne manquera pas de sortir vers moi et de paraître et d'invoquer le Nom de l'Éternel, son Dieu, et de mouvoir sa main sur la place et enlever ainsi la lèpre. L'Abana et le Pharphar, rivières de Damas, ne valent-ils pas mieux que toutes les eaux d'Israël? Ne puis-je pas m'y baigner et ressortir pur? Et il tourna le dos et partit en colère. Alors ses serviteurs l'abordèrent et lui parlèrent en ces termes: Mon père, le prophète t'a-t-il donc indiqué quelque chose de si difficile? Ne veux-tu pas le faire? d'autant plus qu'il t'a dit: Baigne-toi et te voilà pur! Alors il descendit et se plongea dans le Jourdain sept fois d'après l'avis de l'homme de Dieu. Et sa chair revint à l'état de la chair d'un jeune garçon; et il se trouva pur. Alors il retourna vers l'homme de Dieu, lui et toute son escorte, et arrivé il se présenta devant lui et dit: Oh! maintenant je reconnais qu'il n'existe pas de Dieu sur toute la terre, sinon dans Israël, et maintenant daigne accepter un présent de ton serviteur. Et il répondit: Par la vie de l'Éternel sous les ordres de qui je suis, je n'accepte point. Et Naaman insista pour le faire accepter, mais il refusa. Et Naaman dit: Au défaut de cela, qu'au moins il soit accordé à ton serviteur la charge de deux mulets de terre! Car désormais ton serviteur n'offrira plus ni holocauste, ni victime à d'autres dieux, mais uniquement à l'Éternel. Mais que sur un point ton serviteur obtienne indulgence de l'Éternel, lorsque mon Maître ira au temple de Rimmon pour s'y prosterner, et qu'il s'appuiera sur ma main et que je me prosternerai dans le temple de Rimmon! lors donc que je me prosternerai dans le temple de Rimmon, veuille l'Éternel pardonner à ton serviteur sur ce point! Et Elisée lui répondit: Va-t'en avec la paix. Et l'ayant quitté il fit quelque peu de chemin. Alors Gehazi, valet d'Elisée, homme de Dieu, dit: Voilà que mon maître a ménagé Naaman, ce Syrien-là, en n'acceptant pas de sa main ce qu'il lui offrait! par la vie de l'Éternel, je vais courir après lui, et tirer de lui quelque chose. Et Gehazi se mit à courir après Naaman. Et Naaman voyant quelqu'un accourir après lui sauta en bas de son char et venant à sa rencontre il dit: Va-t-il bien? Et il répondit: Bien. Mon maître m'envoie te dire: Voilà qu'il vient de m'arriver deux jeunes gens de la montagne d'Ephraïm, d'entre les fils des prophètes: eh bien! donne pour eux un talent d'argent et deux habillements. Et Naaman dit: Tu voudras bien accepter deux talents. Et il insista auprès de lui et serra les deux talents d'argent dans deux bourses et deux habillements et les remit a deux de ses valets qui les portèrent en le précédant. Et arrivé à la colline il les reçut de leurs mains, et les cacha dans la maison, puis il congédia les gens qui partirent. Quant à lui, une fois rentré il se présenta à son maître. Alors Elisée lui dit: D'où viens-tu, Gehazi? Et il répondit: Ton serviteur ne s'en était allé ni ici ni là. Et il lui dit: Mon esprit s'en était-il allé, lorsque l'homme quitta son char pour venir à ta rencontre? Était-ce le moment de recevoir de l'argent et de recevoir des habillements, et puis des oliviers et des vignes et du menu et du gros bétail et des serviteurs et des servantes? Que donc la lèpre de Naaman s'attache à toi et à ta race pour toujours! Et il sortit de sa présence couvert d'une lèpre comme la neige. Et les fils des prophètes dirent à Elisée: Daigne considérer que le local où nous habitons devant toi, est trop restreint pour nous; permets-nous donc d'aller au Jourdain, et d'y prendre chacun une solive, et nous nous ferons ici un local pour notre habitation. Et il dit: Allez! Et l'un d'eux dit: Consens donc à venir avec tes serviteurs. Et il dit: J'irai. Et il s'achemina avec eux et ils arrivèrent au Jourdain et ils coupèrent les bois. Et comme l'un d'eux abattait une solive, le fer tomba dans l'eau, et il s'écria disant: Hélas! mon Seigneur, il était emprunté. Alors l'homme de Dieu dit: Où est-il tombé? Et quand il lui eut montré la place, Elisée coupa un morceau de bois et l'y jeta et fit surnager le fer. Et il dit: Ramasse-le! Et étendant la main il le prit. Cependant le roi de Syrie faisait la guerre en Israël et il se consulta avec ses serviteurs et dit: Dans tel lieu j'aurai mon camp. Alors l'homme de Dieu envoya au roi d'Israël cet avis: Prends garde de négliger cette position-là, car les Syriens vont s'y embusquer. Alors le roi d'Israël fit occuper le lieu que lui indiquait et signalait l'homme de Dieu, et s'y tint en observation, et cela non pas à une seule, ni à deux reprises. Et cette manœuvre inquiéta le cœur du roi de Syrie, qui manda ses serviteurs et leur dit: Ne me dénoncerez-vous pas celui des nôtres qui est pour le roi d'Israël? Et l'un de ses serviteurs dit: Non! ô roi, mon Seigneur, car c'est Elisée, le prophète, qui en Israël rapporte au roi d'Israël les mots que tu dis dans ta chambre à coucher. Sur ce il dit: Allez voir où il est, afin que j'envoie le saisir. Et il lui vint cet avis: Voici, il est à Dothan. Alors il y expédia chevaux et chars et une grosse armée; et ils arrivèrent de nuit et cernèrent la ville. Et lorsque le matin celui qui servait l'homme de Dieu, se leva et sortit, voilà qu'une armée avec chevaux et chars enveloppait la ville. Et son valet lui dit: Ah! mon Seigneur, comment ferons-nous? Et il répondit: N'aie pas peur! car nous en avons plus pour nous qu'ils n'en ont pour eux. Et Elisée fit sa prière et dit: Éternel, daigne lui ouvrir les yeux pour qu'il voie! Et l'Éternel ouvrit les yeux au valet, et il regarda, et voilà que la montagne était remplie de chevaux et de chars de feu entourant Elisée. Alors ils descendirent vers lui, et Elisée fit cette prière à l'Éternel: A ma prière frappe cette troupe-là d'aveuglement. Alors Il les frappa d'aveuglement selon la demande d'Elisée. Et Elisée leur dit: Ce n'est ni le chemin, ni la ville: suivez-moi, et je vous mènerai vers l'homme que vous cherchez. Et il les mena à Samarie. Et quand ils arrivèrent à Samarie, Elisée dit: Éternel, ouvre-leur les yeux pour qu'ils voient. Alors l'Éternel leur ouvrit les yeux, et ils virent: et voilà qu'ils étaient au milieu de Samarie. Et le roi d'Israël, lorsqu'il les vit, dit à Elisée: Frapperai-je? frapperai-je, mon père? Et Elisée dit: Tu n'as pas à frapper: est-ce ceux que tu as faits prisonniers avec ton épée et ton arc, que tu frappes? Sers-leur du pain et de l'eau, et qu'ils mangent et boivent, puis s'en aillent vers leur Seigneur. Alors il leur fit grande chère, et ils mangèrent et burent, et il les congédia et ils partirent vers leur Seigneur. Dès lors les bandes Syriennes n'infestèrent plus le territoire d'Israël. Et plus tard Ben-Hadad, roi de Syrie, rassembla toute son armée et se mit en campagne et vint assiéger Samarie. Et il y avait grande famine à Samarie; et voici, ils la serrèrent de près jusqu'à faire monter à quatre-vingts sicles d'argent une tête d'âne, et à cinq sicles le quart d'un cab de fiente de pigeon. Et comme le roi d'Israël passait sur le rempart, une femme lui cria: Au secours! roi, mon Seigneur. Et il dit: L'Éternel ne te secourt-Il pas? De quoi t'assisterais-je? de l'aire ou du pressoir? Et le roi lui dit: Que t'arrive-t-il? Et elle répondit: Cette femme-là m'a dit: Donne-moi ton fils et nous le mangerons aujourd'hui, et demain nous mangerons le mien. Alors nous fîmes cuire mon fils et nous l'avons mangé; et le jour suivant je lui ai dit: Donne ton fils et nous le mangerons; mais elle a caché son fils. Et lorsque le roi ouït le discours de la femme, il déchira ses habits; et comme il passait sur la muraille, le peuple le vit et voilà qu'il portait intérieurement un cilice sur son corps. Et il dit: Que Dieu me fasse ceci et pis encore si aujourd'hui la tête d'Elisée, fils de Schaphat, reste sur sa personne! Cependant comme Elisée était assis dans sa maison et les Anciens assis auprès de lui, [le roi] envoya un homme avant lui. Mais avant que le messager arrivât chez lui, il dit aux Anciens: Voyez-vous que ce fils d'assassin envoie quelqu'un pour faire tomber ma tête? Observez quand le messager viendra; alors fermez la porte et repoussez-le à l'aide de la porte. N'entendez-vous pas le bruit des pas de son maître qui le suit? Il leur parlait encore que voilà que le messager descendit chez lui et dit: Voici, ce mal procède de l'Éternel: pourquoi m'attendrai-je encore à l'Éternel? Alors Elisée dit: Écoutez la parole de l'Éternel! Ainsi parle l'Éternel: Demain à pareille heure un boisseau de fleur de farine vaudra un sicle et deux boisseaux d'orge un sicle à la Porte de Samarie. Et l'adjudant sur la main duquel le roi s'appuyait, répondit à l'homme de Dieu et dit: Voici, quand l'Éternel ouvrirait des fenêtres dans le ciel, la chose arriverait-elle? Et il reprit: Voici, tu le verras de tes yeux, mais tu n'en mangeras pas. Or quatre hommes qui avaient la lèpre, se tenaient à l'avenue de la Porte et ils se dirent l'un à l'autre: Que faisons-nous d'attendre ici jusqu'à notre mort? Si nous disions: Nous entrerons dans la ville! la famine y est, et nous y mourrions, et si nous restons ici, nous mourons. Eh bien! venez et passons au camp des Syriens; s'ils nous laissent vivre, nous vivrons; s'ils nous font mourir, nous mourrons. Ils se levèrent donc au crépuscule pour passer au camp des Syriens, et quand ils atteignirent l'extrémité du camp des Syriens, voilà qu'il n'y avait personne. Car le Seigneur avait fait entendre à l'armée des Syriens un fracas de chars et un fracas de chevaux, un fracas de grandes troupes, et ils se dirent l'un à l'autre: Voici, le roi d'Israël a pris à sa solde contre nous les rois des Héthiens et les rois d'Egypte pour fondre sur nous. Puis ils se levèrent et fuirent au crépuscule, abandonnant leurs tentes et leurs chevaux et leurs ânes, et leur camp, tel quel, et fuyant pour sauver leur vie. Et ces lépreux ayant atteint l'extrémité du camp, pénétrèrent dans une tente, et mangèrent et burent, et en emportèrent de l'argent et de l'or et des habillements qu'ils allèrent cacher; puis revenant ils pénétrèrent dans une autre tente et y firent des captures qu'ils allèrent cacher. Alors ils se dirent l'un à l'autre: Nous n'agissons pas bien! Ce jour est un jour de bonne nouvelle, et si nous nous taisons et attendons jusqu'à l'aube du matin, nous nous trouverons en état de délit. Venez donc et entrons et informons la maison du roi. Et ils vinrent et appelèrent la garde de la Porte de la ville et l'informèrent en ces termes: Nous avons pénétré dans le camp des Syriens, et voilà qu'il n'y avait personne, ni voix d'hommes, mais les chevaux attachés et les ânes attachés et les tentes telles quelles. Et la chose fut répétée par les gardes de la Porte, puis transmise à l'intérieur du palais du roi. Alors le roi se leva dans la nuit et dit à ses serviteurs: Je veux vous découvrir ce que les Syriens entreprennent contre nous: sachant que nous sommes affamés, ils sont sortis du camp pour se cacher dans la campagne avec cette idée: Qu'ils sortent, et nous les prenons vivants et envahissons la ville. Et l'un de ses serviteurs prit la parole et dit: Mais! que l'on prenne cinq des chevaux restants qui survivent dans la ville (hé! ils sont comme toute la multitude d'Israël restée dans la ville, comme toute la multitude d'Israël qui dépérit); et envoyons en reconnaissance. Et ils prirent un double attelage de chevaux, et le roi les envoya sur les traces de l'armée des Syriens avec cet ordre: Allez et voyez! Et ils les suivirent jusqu'au Jourdain, et voilà que toute la route était jonchée d'habillements et de meubles que les Syriens avaient jetés dans leur précipitation. Ensuite les courriers revinrent et firent rapport au roi. Alors le peuple sortit et pilla le camp des Syriens, et l'on eut un boisseau de fleur de farine pour un sicle et deux boisseaux d'orge pour un sicle selon la parole de l'Éternel. Et le roi avait confié la garde de la Porte à l'adjudant sur la main duquel il s'appuyait; et celui-ci fut écrasé contre la Porte par le peuple et il mourut, comme l'avait annoncé l'homme de Dieu, qui avait parlé lorsque le roi descendit chez lui. En effet, lorsque l'homme de Dieu parlait au roi en ces termes: On aura deux boisseaux d'orge pour un sicle et un boisseau de fleur de farine pour un sicle demain à pareille heure dans la Porte de Samarie, l'adjudant répondit à l'homme de Dieu en ces termes: L'Éternel va-t-Il ouvrir des fenêtres dans le ciel? pareille chose arrivera-t-elle? Et Elisée répondit: Voici, tu le verras de tes yeux, mais tu n'en mangeras pas. Et il en fut ainsi pour lui, et il fut écrasé par le peuple dans la Porte, et il mourut. Et Elisée parla en ces termes à la femme dont il avait rendu le fils à la vie: Lève-toi et pars, toi et ta maison, et émigre quelque part, car l'Éternel fait venir la famine, et qui plus est, elle envahira le pays durant sept ans. Et la femme se leva et se conforma à l'avis de l'homme de Dieu, et elle partit, elle et sa maison, et fut en émigration dans le pays des Philistins durant sept années. Et au bout des sept années la femme revint du pays des Philistins; et elle sortit dans le but de réclamer auprès du roi pour sa maison et son champ. Et le roi s'entretenait avec Gehazi, le valet de l'homme de Dieu, et disait: Raconte-moi donc toutes les grandes choses qu'a faites Elisée. Et en effet, Gehazi racontait au roi qu'il avait rendu la vie au mort, lorsque la femme au fils de laquelle il avait rendu la vie, fit au roi sa réclamation pour sa maison et son champ; et Gehazi dit au roi: O Roi, mon Seigneur, c'est la femme même et c'est à son fils qu'Elisée a rendu la vie. Et le roi interrogea la femme et elle lui fit le récit, et le roi lui donna (pour l'accompagner) un eunuque auquel il dit: Restitue tout ce qui lui appartient, y compris le revenu du champ à partir du jour où elle a quitté le pays, jusqu'à maintenant. Et Elisée vint à Damas, et Ben-Hadad, roi de Syrie, était malade; et il fut averti en ces termes: L'homme de Dieu est arrivé ici. Alors le roi dit à Hazaël: Prends dans ta main une offrande et va au-devant de l'homme de Dieu, et adresse par lui cette question à l'Éternel: Relèverai-je de cette maladie? Et Hazaël alla au-devant de lui, et prit dans sa main une offrande, tous les plus excellents produits de Damas, la charge de quarante chameaux, et il vint se présenter à lui et dit: Ton fils Ben-Hadad, roi de Syrie, m'envoie vers toi avec ce message: Relèverai-je de cette maladie? Et Elisée lui dit: Va! dis-lui: Certainement tu en relèveras! Mais l'Éternel m'a découvert qu'il mourra. Et l'homme de Dieu fixa sur lui son regard qu'il soutint jusqu'au point de le confondre, et l'homme de Dieu pleura. Alors Hazaël dit: Pourquoi pleure mon Seigneur? Et il répondit: Parce que je sais le mal que tu feras aux enfants d'Israël: tu incendieras leurs forteresses, et égorgeras leur jeunesse avec l'épée, et écraseras leurs enfants et éventreras leurs femmes enceintes. Et Hazaël dit: Mais! qu'est donc ton chien de serviteur pour exécuter de si grandes choses? Et Elisée dit: L'Éternel m'a fait voir en toi un roi de Syrie. Et il quitta Elisée pour revenir chez son Maître qui lui dit: Que t'a dit Elisée? Et il répondit: il m'a dit: Certainement tu en relèveras. Et le lendemain il prit la couverture qu'il plongea dans l'eau, et il l'étendit sur le visage du roi qui mourut; et Hazaël régna en sa place. Cependant la cinquième année de Joram, fils du roi d'Israël, Achab, Joram, fils de Josaphat, devint roi de Juda. Il avait trente-deux ans à son avènement, et il régna huit ans à Jérusalem. Et il marcha sur les errements des rois d'Israël comme avait fait la maison d'Achab; car il avait épousé une fille d'Achab, et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel. Mais l'Éternel ne voulut pas ruiner Juda, et cela pour l'amour de David, son serviteur, selon la promesse qu'il lui avait faite de lui laisser un flambeau pour ses fils dans tous les temps. De son temps les Edomites se rendirent indépendants de Juda; et ils se donnèrent un roi. Joram alors se porta sur Tsaïra avec tous ses chars: et il se leva la nuit et battit les Iduméens qui l'enveloppaient, et les chefs des chars; et la troupe s'enfuit dans ses tentes. C'est ainsi que Edom est détaché de la domination de Juda jusqu'à ce jour. Alors à la même époque eut lieu la défection de Libna. Le reste des actes de Joram et toutes ses entreprises sont d'ailleurs consignés dans le livre des annales des rois de Juda. Et Joram reposa à côté de ses pères, et reçut la sépulture avec ses pères dans la ville de David, et Achazia, son fils, devint roi en sa place. La douzième année de Joram, fils du roi d'Israël, Achab, Achazia, fils de Joram, devint roi de Juda. Achazia avait vingt-deux ans à son avènement et il régna un an à Jérusalem. Or le nom de sa mère était Athalie, fille d'Omri, roi d'Israël. Et il marcha sur les errements de la maison d'Achab et fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, comme la maison d'Achab; car il s'était allié à la maison d'Achab. Et il marcha avec Joram, fils d'Achab, dans la guerre contre Hazaël, roi de Syrie, pour Ramoth en Galaad. Et les Syriens blessèrent Joram. Alors le roi Joram rebroussa pour se rétablir à Jizréel des blessures qu'il avait reçues des Syriens à Rama, lorsqu'il se battait contre Hazaël, roi de Syrie. Et Achazia, fils de Joram, roi de Juda, descendit pour visiter Joram, fils d'Achab, à Jizréel, car il était malade. Cependant Elisée, le prophète, manda l'un des fils des prophètes et lui dit: Ceins tes reins et prends cette fiole d'huile dans ta main et pars pour Ramoth en Galaad. Et arrivé là enquiers-toi de Jéhu, fils de Josaphat, fils de Nimsi, puis entre, et fais-le lever du milieu de ses frères et conduis-le de chambre en chambre; et tu prendras la fiole d'huile et la verseras sur sa tête et diras: Ainsi parle l'Éternel: Je t'oins roi d'Israël. Ensuite ouvre la porte et fuis sans attendre. Le jeune homme, valet du prophète, se rendit ainsi à Ramoth en Galaad. Et à son entrée, voilà que les chefs de l'armée étaient en séance. Et il dit: J'ai à te parler, Capitaine. Et Jéhu dit: Auquel de nous tous? Et il répondit: A toi, Capitaine. Alors il se leva et entra dans l'intérieur de la maison, et le prophète versa l'huile sur sa tête, et lui dit: Ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: Je t'oins roi du peuple de l'Éternel, d'Israël. Et tu abattras la maison d'Achab, ton souverain, et je vengerai le meurtre de mes serviteurs, les prophètes, et le meurtre de tous les serviteurs de l'Éternel, sur Jézabel; et toute la maison d'Achab périra, et j'exterminerai à Achab ceux qui pissent à la muraille, mineur et émancipé, en Israël. Et je réduirai la maison d'Achab à l'état de la maison de Jéroboam, fils de Nebat, et à l'état de la maison de Baësa, fils d'Ahia. Et Jézabel sera dévorée par les chiens dans le clos de Jizréel, et personne ne lui donnera la sépulture. Et il ouvrit la porte et s'enfuit. Et Jéhu sortit vers les serviteurs de son. Maître. Alors on lui dit: Est-ce bonne nouvelle? Pourquoi ce frénétique est-il venu te trouver? Et il leur dit: Vous connaissez l'homme et sa manie. Et ils lui dirent: Défaite! Ouvre-toi donc à nous! Et il dit: il m'a parlé dans tel et tel sens disant: Ainsi parle l'Éternel: Je t'oins roi d'Israël. Et aussitôt prenant chacun leurs habits ils les étendirent sous ses pieds sur les gradins mêmes et ils sonnèrent de la trompette et dirent: Jéhu est roi! C'est ainsi que Jéhu, fils de Josaphat, fils de Nimsi, conspira contre Joram. (Or Joram défendait Ramoth en Galaad, lui et tous les Israélites, contre Hazaël, roi de Syrie; et le roi Joram était revenu se rétablir à Jizréel des blessures qu'il avait reçues des Syriens lorsqu'il se battait contre Hazaël, roi de Syrie). Et Jéhu dit: Si c'est votre sentiment, aucun fugitif ne sortira, de la ville pour s'en aller avertir à Jizréel; et Jéhu monta sur son char et gagna Jizréel, car Joram y était alité, et Achazia, roi de Juda, était descendu pour visiter Joram. Cependant la sentinelle se tenait, sur la tour à Jizréel et vit. arriver la troupe de Jéhu et dit: Je vois une troupe. Et Joram dit: Prends un cavalier et le dépêche à sa rencontre pour demander si c'est la paix. Et l'homme à cheval alla au-devant de lui et dit: Ainsi parle le roi: Est-ce la paix? Et Jéhu dit: Que te fait la paix? Passe à ma suite. Et la sentinelle fit rapport et dit: Le courrier est arrivé vers eux, mais pas revenu. Alors il dépêcha un second cavalier qui arriva vers, eux et dit: Ainsi parle le roi: Est-ce la paix? Et Jéhu dit: Que te fait la paix? Passe à ma suite. Et la sentinelle fit rapport et dit: il est arrivé vers eux, mais pas revenu. C'est un train, comme le train, de Jéhu, fils de Nimsi, qui toujours va d'un train furieux. Alors Joram dit: Attelle! Et l'on attela son char. Et Joram, roi d'Israël, et Achazia, roi de Juda, sortirent chacun sur son char et s'avancèrent au-devant de Jéhu qu'ils trouvèrent au clos de Naboth de Jizréel. Et lorsque Joram vit Jéhu, il dit: Est-ce la paix, Jéhu? Et celui-ci dit: Quoi! la paix tant que durent les adultères de Jézabel, ta mère, et ses sortilèges multipliés! Et Joram tourna bride et s'enfuit, et il dit à Achazia: Trahison! Achazia! Mais Jéhu arma sa main de l'arc et frappa Joram entre les épaules de telle sorte que le trait ressortit par le cœur, et il s'affaissa dans son char. Et Jéhu dit à Bidecar, son adjudant: Enlève-le et le jette dans le clos de Naboth de Jizréel. Car rappelle-toi comment nous chevauchions moi et toi de pair derrière Achab, son père, et que l'Éternel a prononcé contre lui cette menace : Certes j'ai vu hier le sang de Naboth et le sang de ses fils, déclare l'Éternel, et je te rendrai la pareille dans ce clos même, déclare l'Éternel. Enlève-le donc et le jette dans le clos selon la parole de l'Éternel. Et Achazia, roi de Juda, vit et s'enfuit vers le pavillon du jardin. Et Jéhu le poursuivit et dit: Frappez aussi celui-là sur son char! Ce fut sur la hauteur de Gur près de Jibleam. Et il se réfugia à Megiddo où il mourut. Et ses serviteurs le transférèrent à Jérusalem, et lui donnèrent la sépulture dans son tombeau à côté de ses pères dans la ville de David. C'est la onzième année de Joram, fils d'Achab, que Achazia était devenu roi de Juda. Et Jéhu vint à Jizréel. A cette nouvelle Jézabel appliqua le fard à ses yeux et se para la tête, et se mit à la fenêtre. Et lorsque Jéhu arriva dans le portail, elle dit: Est-ce la paix, [nouveau] Zimri, assassin de son Maître? Et il leva les yeux vers la fenêtre et dit: Qui tient mon parti? qui? Et deux ou trois eunuques se penchèrent vers lui en avant. Et il dit: Précipitez-la! Et ils la précipitèrent, et il jaillit de son sang sur la muraille et sur les chevaux qui la foulèrent sous leurs pieds. Et il entra et mangea et but et dit: Prenez soin de cette maudite, et lui donnez la sépulture, car elle est fille de roi. Et ils se mirent en devoir de lui donner la sépulture; mais ils ne retrouvèrent rien d'elle sauf le crâne et les pieds et les paumes des mains. Et ils revinrent l'informer; et il dit: C'est la menace de l'Éternel qu'il a prononcée par l'organe de son serviteur, Élie de Thisbé, en ces termes: Dans le clos de Jizréel les chiens mangeront la chair de Jézabel, et le cadavre de Jézabel jonchera comme du fumier le clos de Jizréel de sorte qu'on ne puisse dire: C'est Jézabel. Cependant il y avait d'Achab à Samarie soixante-dix fils. Et Jéhu écrivit des lettres et les envoya à Samarie aux chefs de Jizréel, les Anciens, et à ceux par qui Achab faisait élever ses enfants, et elles disaient : … «lors donc que cette lettre vous parviendra, puisque vous avez à votre portée les fils de votre Souverain et les chars et les chevaux et une place forte et des armes, choisissez le plus probe et le plus apte des enfants de votre Souverain et placez-le sur le trône de son père, et combattez pour la maison de votre Souverain!» Mais ils eurent une très grande peur et dirent: Voici, les deux rois ne lui ont pas tenu tête, comment donc lui tiendrions-nous tête, nous? Et ils déléguèrent le préfet du palais et le préfet de la ville et les Anciens et les éducateurs vers Jéhu pour dire: Nous sommes tes serviteurs et nous ferons tout ce que tu nous diras; nous ne ferons pas de roi; agis comme il te semblera bon. Alors il leur écrivit une seconde lettre ainsi conçue: «Si vous êtes à moi et obéissez à ma voix, prenez les têtes des hommes, fils de votre Souverain, et venez auprès de moi demain à pareille heure à Jizréel.» (Or les fils du roi, soixante-dix hommes, étaient chez les Grands de la ville qui les avaient élevés.) Et à la réception de cette lettre ils prirent les fils du roi et les égorgèrent au nombre de soixante-dix hommes, et ils mirent leurs têtes dans des corbeilles et les lui envoyèrent à Jizréel. Puis entra le messager qui fit rapport en ces termes: Ils ont apporté les têtes des fils du roi. Et il dit: Mettez-les en deux tas dans l'avenue de la Porte jusqu'au matin. Et le matin il sortit et se présenta et dit à tout le peuple: Vous êtes justes; voici, quant à moi, j'ai conspiré contre mon Souverain et l'ai tué; et qui a frappé tous ceux-ci? Sachez en effet qu'il ne tombe rien a terre de la menace de l'Éternel que l'Éternel a prononcée contre la maison d'Achab; et l'Éternel a exécuté ce qu'il avait dit par l'organe de son serviteur Élie. Et Jéhu fit main basse sur tous les survivants de la maison d'Achab à Jizréel, et sur tous ses Grands, et sur tous ses familiers et sur tous ses prêtres, jusqu'à ne pas lui laisser un seul survivant. Et il se leva et partit et gagna Samarie. Jéhu se trouvait à la maison du Rendez-vous des bergers sur la route, lorsqu'il eut la rencontre des frères d'Achazia, roi de Juda, et il dit: Qui êtes-vous? Et ils dirent: Nous sommes les frères d'Achazia, et nous descendons pour saluer les fils du roi et les fils de la reine. Et il dit: Saisissez-les tout vifs! Et ils les saisirent tout vifs et les égorgèrent à la citerne de la maison du Rendez-vous, au nombre de quarante-deux hommes; et il n'en laissa survivre aucun. Et étant parti de là il rencontra Jonadab, fils de Rechab, qui venait au-devant de lui, et il le salua et lui dit: Ton cœur est-il sincère, comme mon cœur est sincère pour le tien? Et Jonadab dit: Il l'est. — S'il l'est, donne-moi ta main! — Et il lui donna sa main. Et Jéhu le fit monter à ses côtés sur son char et dit: Accompagne-moi et sois témoin de mon zèle pour l'Éternel. Il le fit donc cheminer avec lui sur son char. Et arrivé à Samarie il fit main basse sur tous les survivants à Achab dans Samarie, jusqu'à ce qu'il en eût fini avec Achab, selon la parole de l'Éternel qu'il avait adressée à Élie. Et Jéhu assembla tout le peuple et il leur dit: Achab a un peu servi Baal, Jéhu le servira beaucoup. Maintenant donc convoquez vers moi tous les prophètes de Baal, et tous ses serviteurs et tous ses prêtres: que nul ne manque! car j'ai à offrir un grand sacrifice à Baal: qui manquera, perdra la vie. Mais Jéhu employait l'artifice pour faire périr les serviteurs de Baal. Et Jéhu dit: Consacrez une fête: générale à Baal. Et elle fut proclamée. Et Jéhu fit faire le message dans tout Israël, et tous les serviteurs de Baal arrivèrent et il n'en resta pas un qui ne vînt, et ils entrèrent dans le: temple de Baal, et le temple de Baal fut rempli d'un bout à l'autre. Et il dit à l'intendant du vestiaire: Sors un habillement pour tous les Serviteurs de Baal. Et il sortit pour eux l'habillement. Alors Jéhu avec Jonadab, fils de Rechab, vint au temple de Baal et. il; dit aux serviteurs de Baal: Cherchez et avisez, à ce qu'il n'y ait pas ici avec vous de serviteurs de l'Éternel, mais des serviteurs de Baal seuls. Et ils entrèrent pour sacrifier leurs victimes et leurs holocaustes. Cependant Jéhu avait, pour son but, posté à, l'extérieur quatre-vingts hommes et dit: Qui laissera échapper un seul des hommes, que j'ai mis à portée de vos mains, de sa vie payera la vie de l'autre. Et lorsque l'on eut achevé d'offrir les holocaustes, Jéhu dit aux coureurs et aux triaires: Entrez, frappez-les, que nul, ne ressorte! Et ils les frappèrent avec le tranchant de l'épée. Et les coureurs et les triaires poussèrent en avant et gagnèrent la cité du temple de Baal, et ils tirèrent les colonnes hors du temple de Baal et les brûlèrent, et ils renversèrent la colonne de Baal, et renversèrent le temple de Baal et en firent un cloaque: ce qu'il est aujourd'hui. C'est ainsi que Jéhu extermina Baal du sein d'Israël. Seulement il ne se départit pas des péchés de Jéroboam, fils de Nebat, où celui-ci avait entraîné Israël, des veaux d'or de Béthel et de Dan. Et l'Éternel dit à Jéhu: Parce que tu as bien agi en faisant ce qui est droit à mes yeux, et traitant la maison d'Achab, tout à fait comme c'était dans ma volonté, tu auras des fils, de la quatrième génération assis au trône d'Israël. Mais Jéhu ne prit point garde de pratiquer la loi de l'Éternel, Dieu d'Israël, de tout son cœur, il ne se départit point des péchés de Jéroboam où celui-ci avait entraîné Israël. Dans ce temps-là l'Éternel commença à entamer Israël qu'Hazaël battit dans toutes les limites d'Israël depuis le Jourdain au soleil levant, la totalité du pays de Galaad, les Gadites et les Rubénites, et, les Manassites depuis. Aroër située sur la rivière de l'Arnon jusques à Galaad et Basan. Le reste des actes de Jéhu et toutes ses entreprises et tous ses exploits sont d'ailleurs consignés dans le livre des annales des rois d'Israël. Et Jéhu reposa à côté de ses pères, et on lui donna là sépulture à Samarie, et Joachaz, son fils, régna en sa place. Or la durée du règne de Jéhu sur Israël fut de vingt-huit ans à Samarie. Cependant Athalie, mère d'Achazia, voyant son fils mort, se leva et fit périr toute la race royale. Alors Joséba, fille du roi Joram, sœur d'Achazia, enleva Joas, fils d'Achazia, et le déroba du milieu des fils du roi qui recevaient la mort, et le recela lui et sa nourrice dans la salle des lits. Et elles le cachèrent aux regards d'Athalie en sorte qu'il ne fut pas mis à mort; et il fut caché six ans avec elle dans le temple de l'Éternel. Or Athalie régissait le pays. Et la septième année, Jehojada envoya chercher les centurions des satellites et des coureurs, et il les fit venir chez lui dans le temple de l'Éternel et conclut avec eux un accord, et les assermenta dans le temple de l'Éternel et leur montra le fils du roi. Et il leur donna ses ordres en ces termes: Voici ce que vous avez à faire: Un tiers d'entre vous qui entrez en service le jour du sabbat, gardera le palais royal, et un tiers occupera la porte Sur ( latérale ), et un tiers la porte derrière les coureurs, et vous garderez ainsi le palais, en arrêt. Et les deux sections que vous formez, vous tous qui êtes relevés le jour du sabbat [de la garde du palais], monteront la garde dans le temple de l'Éternel auprès du roi. Et entourez le roi de toutes parts, ayant chacun ses armes à la main; et mort à qui s'introduira entre les rangs! et accompagnez le roi à sa sortie et à son entrée. Et les centurions exécutèrent tous les ordres du Prêtre Jehojada, et ils prirent chacun son monde, savoir et ceux qui montaient et ceux qui descendaient la garde le jour du sabbat, et joignirent le Prêtre Jehojada. Et le Prêtre remit aux centurions les piques et les boucliers du roi David, qui étaient dans le temple de l'Éternel. Et les coureurs, chacun ses armes à la main, se portèrent depuis le côté droit au côté gauche du temple, et à l'autel vers le Temple à l'entour du roi. Et il produisit le fils du roi et il le couvrit de la couronne et lui remit la Loi; et ils le constituèrent roi et l'oignirent et frappèrent des mains et crièrent: Vive le Roi! Alors Athalie entendit les voix des coureurs et du peuple et elle se porta vers le peuple dans le temple de l'Éternel. Et elle regarda, et voilà que le roi se tenait sur le palier selon l'usage et aux côtés du roi les centurions et les trompettes et tout le peuple du pays joyeux et sonnant de la trompette. Alors Athalie déchira ses vêtements et s'écria: Complot! Complot! Mais le Prêtre Jehojada fit aux centurions, généraux de l'armée, ce commandement: Tirez-la jusqu'entre les rangs! et tuez avec l'épée quiconque la suivra! Car le Prêtre disait: Qu'elle ne reçoive pas la mort dans le temple de l'Éternel. Et pour lui faire place ils formèrent deux lignes, et elle arriva par la voie du passage des chevaux au palais royal, où elle reçut la mort. Et Jehojada solennisa l'alliance entre l'Éternel et le roi et le peuple, stipulant qu'il serait le peuple de l'Éternel, et entre le roi et le peuple. Alors toute la population du pays envahit le temple de Baal, et ils le démolirent et brisèrent ses autels et ses simulacres, à fond, et égorgèrent Mathan, prêtre de Baal, devant les autels. Et le Prêtre préposa des préfectures sur le temple de l'Éternel. Et il prit les centurions et les satellites et les coureurs et tout le peuple du pays, et ils firent descendre le roi du temple de l'Éternel, et passant par la porte des coureurs ils arrivèrent au palais royal, et le roi prit place sur le trône des rois. Et tout le peuple du pays était dans l'allégresse, et la ville était tranquille: quant à Athalie, ils lui avaient donné la mort avec l'épée au palais royal. Joas avait sept ans à son avènement. Ce fut la septième année de Jéhu que Joas devint roi, et il régna quarante ans à Jérusalem. Or le nom de sa mère était Tsibia de Béerséba. Et Joas pratiqua ce qui est droit aux yeux de l'Éternel, aussi longtemps qu'il eut les directions du Prêtre Jehojada. Seulement les tertres ne disparurent pas; le peuple offrait encore des victimes et de l'encens sur les tertres. Et Joas dit aux Prêtres: Tout l'argent consacré qui est apporté au temple de l'Éternel, argent ayant cours, l'argent pour la vie payé par chacun d'après son estimation, tout l'argent que le cœur suggère à quelqu'un d'apporter au temple de l'Éternel, que les Prêtres le retirent chacun de ses relations et l'emploient à réparer les brèches du temple partout où il s'y trouvera une brèche. Et il arriva que, la vingt-troisième année du roi Joas, les Prêtres n'avaient point réparé les brèches du temple. Alors le roi Joas manda le Prêtre Jehojada et les Prêtres et leur dit: Pourquoi ne réparez-vous pas les brèches du temple? Eh bien! donc vous n'avez plus à retirer d'argent de vos relations, car vous devez l'affecter aux brèches du temple. Et les Prêtres consentirent à ne plus retirer l'argent du peuple et à ne pas réparer les brèches du temple. Et le Prêtre Jehojada prit un coffre au couvercle duquel il perça un trou et qu'il plaça à côté de l'autel à droite; quelqu'un entrait-il au temple de l'Éternel, les Prêtres, gardes du seuil, y jetaient tout l'argent apporté au temple de l'Éternel. Et quand ils virent il qu'il y avait beaucoup d'argent dans le coffre, le Secrétaire du roi et le Grand Prêtre vinrent, et ils en firent des rouleaux, et comptèrent cet argent qui se trouvait dans le temple de l'Éternel. Et ils remirent l'argent, pesé, entre les mains des entrepreneurs de l'ouvrage employés au temple de l'Éternel, et ceux-ci en payèrent les charpentiers et architectes occupés au temple de l'Éternel et les maçons et tailleurs de pierre, et les achats de bois et de pierre de taille pour la réparation des brèches du temple de l'Éternel, et toutes les dépenses faites au temple pour la restauration. Cependant pour le temple de l'Éternel on ne fit ni bassins d'argent, ni couteaux, ni jattes, ni trompettes, ni vaisselle quelconque d'or et d'argent, avec l'argent entré au temple de l'Éternel, mais on l'employa à payer ceux qui firent l'ouvrage, et qui l'appliquèrent à la restauration du temple de l'Éternel. Et l'on ne compta point avec les hommes entre les mains desquels on avait remis l'argent pour en payer les ouvriers, car c'est avec bonne foi qu'ils agissaient. L'amende pour délit et l'amende pour péché n'entrèrent point dans le temple de l'Éternel; elles furent pour les Prêtres. C'est alors que Hazaël, roi de Syrie, s'avança et vint attaquer Gath dont il s'empara. Et Hazaël ayant résolu de marcher sur Jérusalem, Joas, roi de Juda, prit toutes les choses consacrées qu'avaient consacrées Josaphat et Joram et Achazia, ses pères, rois de Juda, et ce qu'il avait consacré lui-même et tout l'or qui se trouvait dans les trésors du temple de l'Éternel et du palais royal, et envoya le tout à Hazaël, roi de Syrie. Et Hazaël s'éloigna de Jérusalem. Le reste des actes de Joas et toutes ses entreprises sont d'ailleurs consignés dans le livre des annales des rois de Juda. Et ses serviteurs se levèrent et formèrent une conjuration et frappèrent Joas à Beth-Millo, qui descend à Silla. Et Jozachar, fils de Simeath, et Jozabad, fils de Somer, ses serviteurs, lui portèrent les coups dont il mourut; et ils lui donnèrent la sépulture à côté de ses pères dans la ville de David. Et Amatsia, son fils, régna en sa place. La vingt-troisième année de Joas, fils d'Achazia, roi de Juda, Joachaz, fils de Jéhu, devint roi d'Israël à Samarie pour dix-sept ans. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, et dans sa conduite continua les péchés de Jéroboam, fils de Nebat, où celui-ci avait entraîné Israël, et il ne s'en départit point. Dès lors le courroux de l'Éternel s'alluma contre Israël qu'il livra aux mains de Hazaël, roi de Syrie, et aux mains de Ben-Hadad, fils de Hazaël, tout ce temps-là. Alors Joachaz chercha à apaiser l'Éternel, et l'Éternel l'exauça, car Il voyait l'oppression d'Israël opprimé par le roi-de Syrie. Et l'Éternel accorda aux Israélites un sauveur, et ils secouèrent le joug de la Syrie, et les enfants d'Israël purent rester sous leurs tentes comme autrefois. Néanmoins ils ne se départirent pas des péchés delà maison de Jéroboam, où elle avait entraîné Israël; ils y persévérèrent et même Astarté resta debout à Samarie. Aussi bien Il n'avait laissé à Joachaz en fait de troupes que cinquante cavaliers et dix chars et dix mille hommes de pied; en effet, le roi de Syrie les avait taillés en pièces et réduits à l'état de la poussière qu'on foule. Le reste des actes de Joachaz et toutes ses entreprises et ses exploits sont d'ailleurs consignés dans le livre des annales des rois d'Israël. Et Joachaz reposa avec ses pères et reçut la sépulture à Samarie, et Joas, son fils, régna en sa place. La trente-septième année de Joas, roi de Juda, Joas, fils de Joachaz, devint roi d'Israël à Samarie pour seize ans. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, il ne se départit d'aucun des péchés de Jéroboam, fils de Nebat, qui avait fait pécher Israël; il y persévéra. Le reste des actes de Joas et toutes ses entreprises et ses exploits, la guerre qu'il eut avec Amatsia, roi de Juda, sont d'ailleurs consignés dans le livre des annales dès rois d'Israël. Et Joas reposa à côté de ses pères, et Jéroboam s'assit sur son trône et Joas reçut la sépulture à Samarie à côté des rois d'Israël. Cependant Elisée tomba malade de la maladie dont il mourut. Alors Joas, roi d'Israël, descendit chez lui et pleura penché sur son visage et dit: Mon père! mon père! Char d'Israël et ses cavaliers! Et Elisée lui dit: Prends un arc et des flèches! et il se munit d'un arc et de flèches. Et il dit au roi d'Israël: De ta main arme l'arc! et de sa main il arma, et Elisée posa ses mains sur les mains du roi. Puis il dit: Ouvre la fenêtre à l'orient! Et il l'ouvrit. Et Elisée dit: Tire. Et il tira. Et Elisée dit: Flèche de victoire de par l'Éternel et flèche de victoire sur la Syrie! tu battras donc les Syriens à Aphek jusqu'à extermination. Et il dit: Prends les flèches! Et il les prit. Et il dit au roi d'Israël: Frappe contre le sol! Et il frappa trois fois, puis s'arrêta. Alors l'homme de Dieu s'irrita contre lui et dit: Il y avait à frapper cinq ou six fois; alors tu battais les Syriens jusqu'à extermination; mais maintenant tu battras les Syriens trois fois. Et Elisée mourut et on lui donna la sépulture. Et les bandes des Moabites envahissaient le pays, quand venait la [nouvelle] année. Et il advint qu'ils donnèrent la sépulture à un homme, et voilà qu'ils aperçurent les bandes: aussitôt ils jetèrent l'homme dans le tombeau d'Elisée, puis partirent; et l'homme fut en contact avec les os d'Elisée et il reprit vie et se dressa sur ses pieds. Cependant Hazaël, roi de Syrie, avait opprimé les Israélites durant toute la vie de Joachaz. Mais l'Éternel leur fut propice et prit pitié d'eux et tourna ses regards vers eux, eu égard à son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob, et Il ne voulut pas les détruire et ne les bandit point de sa présence jusqu'à présent. Et Hazaël, roi de Syrie, mourût, et Ben-Hadad, son fils, régna en sa place. Alors Joas, fils de Joachaz, reprit des mains de Ben-Hadad, fils de Hazaël, les villes que celui-ci avait enlevées à Joachaz, son père, dans la guerre. Joas le battit trois fois et recouvra les villes d'Israël. La deuxième année de Joas, fils de Joachaz, roi d'Israël, Amatsia, fils de Joas, roi de Juda, devint roi. Il avait vingt-cinq ans à son avènement et il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Or, le nom de sa mère était Joadan de Jérusalem. Et il fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel, toutefois pas à l'égal de David, son père: il agit entièrement comme avait agi Joas, son père. Seulement les tertres ne disparurent pas; le peuple offrait encore des victimes et de l'encens sur les tertres. Et lorsque la royauté fut affermie dans sa main, il fit main basse sur ceux de ses serviteurs qui avaient fait main basse sur le roi, son père; mais les fils des meurtriers, il ne les mit pas à mort, aux termes du livre de la Loi de Moïse et de ce que l'Éternel avait prescrit en disant: Les pères ne subiront pas la mort pour les fils, ni les fils pour les pères, mais chacun subira la mort pour son péché. Il battit les Edomites dans la Vallée du sel, dix mille hommes, et prit Séla dans la guerre et l'appela du nom de Jockthéel qu'elle porte encore aujourd'hui. C'est alors qu'Amatsia envoya des messagers à Joas, fils de Joachaz, fils de Jéhu, roi d'Israël, pour dire: Viens! il faut que nous nous voyions en face. Alors Joas, roi d'Israël, députa vers Amatsia, roi de Juda, avec cette réponse: L'épine du Liban fit-porter au Cèdre du Liban ce message: Donne ta fille en mariage à mon fils. Alors les bêtes sauvages du Liban passèrent sur l'épine et l'écrasèrent. Tu as bien battu les Edomites, et ton cœur t'a exalté: sois glorieux! mais reste chez toi! Pourquoi veux-tu te mettre aux prises avec le malheur pour succomber, toi et Juda avec toi? Mais Amatsia n'écouta point, et Joas, roi d'Israël, s'avança, et ils se trouvèrent en présence, lui et Amatsia, roi de Juda, à Bethsémès, qui est à Juda. Mais Juda fut défait par Israël, et chacun s'enfuit dans sa tente : et Amatsia, roi de Juda, fils de Joas, fils d'Achazia, fut fait prisonnier à Bethsémès par Joas, roi d'Israël, qui vint à Jérusalem et fit une brèche au mur de Jérusalem à la porte d'Ephraïm jusqu'à la porte de l'angle, espace de quatre cents coudées, et il enleva la totalité de l'or et de l'argent et la totalité de la vaisselle, qui se trouva dans le temple de l'Éternel et dans les trésors du palais royal, et les otages et regagna Samarie. Le reste des actes de Joas, ses entreprises et ses exploits et la guerre qu'il soutint contre Amatsia, roi de Juda, sont d'ailleurs consignés dans le livre des annales des rois d'Israël. Et Joas reposa avec ses pères et reçut la sépulture à Samarie à côté des rois d'Israël, et Jéroboam, son fils, devint roi en sa place. Et Amatsia, fils de Joas, roi de Juda, survécut quinze ans après la mort de Joas, fils de Joachaz, roi d'Israël. Le reste des actes d'Amatsia est d'ailleurs consigné dans le livre des annales des rois de Juda. Et l'on forma contre lui une conjuration dans Jérusalem, et il s'enfuit à Lachis et ils firent courir après lui à Lachis, et lui donnèrent la mort là. Et on le chargea sur les chevaux, et il reçut la sépulture dans Jérusalem à côté de ses pères dans la ville de David. Alors tout le peuple de Juda prit Azaria, lequel avait seize ans, et l'établit roi en la place de son père, Amatsia. C'est lui qui rebâtit Élath, l'ayant reconquise à Juda, après que le roi fut couché à côté de ses pères. La quinzième année d'Amatsia, fils de Joas, roi de Juda, Jéroboam, fils de Joas, roi d'Israël, devint roi à Samarie pour quarante-un ans. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel; il ne se départit d'aucun des péchés de Jéroboam, fils de Nebat, qui avait entraîné Israël à pécher. Il rétablit les frontières d'Israël à partir de Hamath jusqu'à la Mer de la Plaine, selon la parole de l'Éternel, Dieu d'Israël, qu'il avait prononcée par l'organe de son serviteur Jonas, fils d'Amittaï, le prophète, originaire de Gath-Hépher. Car l'Éternel voyait la misère d'Israël, bien rebelle tout y étant à bout, mineurs et émancipés, et nul ne délivrant Israël; et l'Éternel n'avait point parlé d'effacer le nom d'Israël de dessous les cieux, et Il leur vint en aide par le moyen de Jéroboam, fils de Joas. Le reste des actes de Jéroboam et toutes ses entreprises et ses exploits, ses guerres, et le recouvrement de Damas et de Hamath, [jadis] à Juda, par Israël, sont d'ailleurs consignés dans le livre des annales des rois d'Israël. Et Jéroboam reposa avec ses pères, avec les rois d'Israël, et Zacharie, son fils, devint roi en sa place. La vingt-septième année de Jéroboam, roi d'Israël, Azaria, fils d'Amatsia, roi de Juda, devint roi. Il avait seize ans à son avènement, et il régna cinquante-deux ans à Jérusalem. Or, le nom de sa mère était Jecholia de Jérusalem. Et il fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel tout comme avait fait Amatsia, son père. Seulement les tertres ne disparurent pas, le peuple offrait encore des victimes et de l'encens sur les tertres. Et l'Éternel infligea une plaie au roi, qui fut lépreux jusqu'au jour de sa mort et demeura dans une infirmerie. Cependant Jotham, fils du roi, était préposé sur la Maison, rendant la justice au peuple du pays. Le reste des actes d'Azaria et toutes ses entreprises sont d'ailleurs consignés dans le livre des annales des rois de Juda. Et Azaria reposa avec ses pères et on lui donna la sépulture avec ses pères dans la ville de David, et Jotham, son fils, devint roi en sa place. Là trente-huitième année d'Azaria, roi de Juda, Zacharie, fils de Jéroboam, devint roi d'Israël à Samarie pour six mois. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel comme avaient fait ses pères; il ne se départit point des péchés de Jéroboam, fils de Nebat, qui avait entraîné Israël à pécher. Et Sallum, fils de Jabès, conspira contre lui et fit main basse sur lui publiquement, et le tua et devint roi en sa place. Le reste des actes de Zacharie est d'ailleurs consigné dans le livre des annales des rois d'Israël. C'est la parole de l'Éternel qu'il avait dite à Jéhu en ces termes: Tu auras des fils de la quatrième génération assis au trône d'Israël, et il en fut ainsi. Sallum, fils de Jabès, devint roi la trente-neuvième année d'Hozias, roi de Juda, et régna un mois de temps à Samarie. Et Menahem, fils de Gadi, s'avança de Thirtsa, et entra dans Samarie, et fit main basse sur Sallum, fils de Jabès, dans Samarie, et lui donna la mort et devint roi en sa place. Le reste des actes de Sallum, et sa conjuration qu'il avait formée, sont d'ailleurs consignés dans le livre des annales des rois d'Israël. C'est alors que Menahem fit main basse sur Thiphsach et sur tous ceux qui y étaient, et sur tout son territoire à partir de Thirtsa; ce fut parce qu'on ne lui ouvrit pas qu'il porta ce coup; il y éventra toutes les femmes enceintes. La trente-neuvième année d'Azaria, roi de Juda, Menahem, fils de Gadi, devint roi d'Israël, pour dix ans à Samarie. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel; il ne se départit point des péchés de Jéroboam, fils de Nebat, auxquels celui-ci avait entraîné Israël, toute sa vie durant. Phul, roi d'Assyrie, fit invasion dans le pays, et Ménahem donna à Phul mille talents d'argent afin qu'il lui prêtât la main pour assurer la royauté dans sa propre main. Et Menahem tira cette somme à payer au roi d'Assyrie, sur les Israélites, tous les gens à moyens, à raison de cinquante sicles d'argent par individu. Puis le roi d'Assyrie rebroussa sans séjourner alors dans le pays. Le reste des actes de Menahem et toutes ses entreprises sont d'ailleurs consignés dans le livre des annales des rois d'Israël. Et Menahem reposa avec ses pères, et Pekachia, son fils, devint roi à sa place. La cinquantième année d'Azaria roi de Juda, Pekachia, fils de Menahem, devint roi d'Israël à Samarie, pour deux ans. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel; il ne se départit point des péchés de Jéroboam, fils de Nebat, auxquels celui-ci avait entraîné Israël. Et Pékach, fils de Remalia, son aide-de-camp, conspira contre lui et lui porta le coup dans Samarie au donjon du palais royal, en même temps qu'à Argob et à Ariè; or il se trouvait avec lui cinquante hommes d'entre les fils des Galaadites; c'est ainsi qu'il lui donna la mort et devint roi en sa place. Le reste des actes de Pekachia et toutes ses entreprises sont d'ailleurs consignés dans le livre des annales des rois d'Israël. La cinquante-deuxième année d'Azaria roi de Juda, Pékach, fils de Remalia, devint roi d'Israël à Samarie pour vingt ans. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel; il ne se départit point des péchés de Jéroboam, fils de Nebat, auxquels celui-ci avait entraîné Israël. Au temps de Pékach, roi d'Israël, Thiglath-Piléser, roi d'Assyrie, vint et prit Ijon et Abel-Beth-Maacha et Janoha et Kédès et Hatsor et Galaad et la Galilée, tout le territoire de Nephthali, et il les emmena captifs en Assyrie. Et Hosée, fils d'Éla, forma une conspiration contre Pékach, fils de Remalia, et fit main basse sur lui et lui donna la mort et devint roi en sa place la vingtième année de Jotham, fils d'Hozias. Le reste des actes de Pékach et toutes ses entreprises, sont d'ailleurs consignés dans le livre des annales des rois d'Israël. La seconde année de Pékach, fils de Remalia, roi d'Israël, Jotham, fils d'Hozias, roi de Juda, devint roi. Il avait vingt-cinq ans à son avènement et il régna seize ans à Jérusalem. Or le nom de sa mère était Jérusa, fille de Tsadoc. Et il fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel; il agit en tout comme avait agi Hozias, son père. Seulement les tertres ne disparurent pas; le peuple offrait encore des victimes et de l'encens sur les tertres. Il construisit la porte supérieure du temple de l'Éternel. Le reste des actes, de Jotham et toutes ses entreprises sont d'ailleurs consignés dans le livre des annales des rois de Juda. Dans ce même temps l'Éternel commença à envoyer contre Juda, Retsin, roi de Syrie, et Pékach, fils de Remalia. Et Jotham reposa avec ses pères et reçut la sépulture avec ses pères dans la ville de David, son père, et Achaz, son fils, devint roi en sa place. La dix-septième année de Pékach, fils de Remalia, Achaz, fils de Jotham, roi de Juda, devint roi. Achaz avait vingt ans à son avènement: et il régna seize ans à Jérusalem. Et il ne fit pas ce qui est droit aux, yeux de l'Éternel, son Dieu, comme David, son père; et il marcha sur les errements des rois d'Israël, et son fils même, il le fit passer [à Moloch] par le feu, selon les rites abominables, des nations que l'Éternel avait chassées, devant les enfants d'Israël. Et il offrit des victimes et de l'encens sur les tertres et sur les collines, et sous tout arbre vert. Alors Retsin, roi de Syrie, et Pékach, fils de Remalia, roi d'Israël, s'avancèrent à l'attaque de Jérusalem, et ils bloquèrent Achaz, mais ils ne purent l'emporter. Dans le même temps, Retsin, roi de Syrie, reconquit Élath à la Syrie, et expulsa les Juifs d'Élath, et les Syriens entrèrent dans Élath, où ils sont demeurés jusqu'à ce jour. A ce moment Achaz expédia des messagers à Thiglath-Piléser, roi d'Assyrie, pour lui dire: Je suis ton serviteur et fils: arrive et me sauve des mains du roi de Syrie et de la paume du roi d'Israël qui m'assaillent. Et Achaz prit l'argent et l'or qui se trouvaient au temple de l'Éternel et dans les trésors du palais royal, et envoya au roi d'Assyrie un présent. Et le roi d'Assyrie l'exauça et le roi d'Assyrie, marcha, sur Damas et s'en empara et en déporta les habitants à Kir, et fit mourir Retsin. Puis le roi Achaz s'avança à la rencontre de Thiglath-Piléser, roi d'Assyrie, jusqu'à Damas. Et ayant vu l'autel qui était à Damas, le roi Achaz envoya au prêtre Urie la copie et le dessin de l'autel dans toute sa structure. Et le prêtre Urie construisit l'autel; et suivant en tout point ce que le roi Achaz avait envoyé de Damas, le prêtre Urie fit l'autel, pour le retour du roi Achaz de Damas. Et le roi à son arrivée de Damas vit l'autel, et le roi s'approcha de l'autel et y monta et y fit fumer son holocauste et son offrande et y répandit ses libations, et fit sur l'autel l'aspersion du sang de son sacrifice pacifique. Quant à l'autel d'airain, qui était devant l'Éternel, il l'ôta de devant la façade du temple entre le [nouvel] autel et le temple de l'Éternel, et le plaça à côté de l'autel au nord. Et le roi Achaz donna ses ordres au prêtre Urie en ces termes: Sur le grand autel fais fumer l'holocauste du matin, et l'offrande du soir et l'holocauste du roi et son offrande et les holocaustes de tout le peuple du pays et leurs offrandes et leurs libations et fais-y aspersion de tout le sang des holocaustes et de tout le sang des victimes; quant à l'autel d'airain, je me consulterai: il sera à mon usage. Et le prêtre Urie agit en tous points selon les ordres du roi Achaz. Et le roi Achaz brisa les panneaux des porte-aiguière et en détacha les bassins, il descendit la Mer de dessus les taureaux d'airain qui lui servaient de support et la posa sur un piédestal de pierre. Et le portique du Sabbat qu'on avait construit dans le temple et l'avenue extérieure du roi, il les changea dans le temple de l'Éternel, en vue du roi d'Assyrie. Le reste des actes d'Achaz, ses entreprises, est d'ailleurs consigné dans le livre des annales des rois de Juda. Et Achaz reposa avec ses pères et reçut la sépulture avec ses pères dans la ville de David. Et Ezéchias, son fils, devint roi en sa place. La douzième année d'Achaz, roi de Juda, Hosée, fils d'Éla, devint roi d'Israël à Samarie, pour neuf ans. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, seulement pas à l'égal des rois d'Israël, ses prédécesseurs. Contre lui s'avança Salmanassar, roi d'Assyrie, et Hosée lui fut assujetti, et lui paya un tribut. Mais le roi d'Assyrie découvrit une menée chez Hosée, lequel envoyait des messagers à So, roi d'Egypte, et ne payait point le tribut au roi d'Assyrie année par année; c'est pourquoi le roi d'Assyrie le fit prisonnier et le mit aux fers dans un cachot. Et le roi d'Assyrie s'avança sur tout le pays, et marcha contre Samarie qu'il assiégea trois ans. La neuvième année d'Hosée le roi d'Assyrie prit Samarie et déporta les Israélites en Assyrie, et les établit à Chala et au Chabor, fleuve de Gozan, et dans les villes des Mèdes. C'est que les enfants d'Israël s'étaient rendus coupables envers l'Éternel, leur Dieu, qui les avait retirés du pays d'Egypte, de dessous la main de Pharaon, roi d'Egypte, et qu'ils révérèrent des dieux différents. Et ils suivirent les us des nations que l'Éternel avait chassées devant les enfants d'Israël, et des rois d'Israël qui les avaient institués. Et les enfants d'Israël firent parade de choses qui ne sont pas bien, en opposition à l'Éternel, leur Dieu, et s'élevèrent des tertres dans toutes leurs villes, depuis les tours d'observation aux places fortes. Et ils se dressèrent des colonnes et des Astartés sur toute colline éminente, et sous tout arbre vert. Et là ils offrirent l'encens sur tous les tertres comme les nations que l'Éternel avait exilées devant eux, et pratiquèrent des choses mauvaises pour provoquer l'Éternel. Et ils servirent les idoles dont l'Éternel leur avait dit: Vous n'en ferez rien. Et l'Éternel somma Israël et Juda par l'organe de tous ses prophètes, de tout Voyant, en ces termes: Quittez vos voies mauvaises et gardez mes commandements, mes statuts, d'après toute la Loi que j'ai prescrite à vos pères, et tous les messages que je vous ai envoyés par l'organe de mes serviteurs les prophètes! Mais ils n'écoutèrent point, ils roidirent leur col comme le col de leurs pères, qui n'avaient pas cru en l'Éternel, leur Dieu. Et ils méprisèrent ses statuts et son alliance qu'il avait conclue avec leurs pères, et ses sommations qu'il leur adressait, et ils suivirent les vaines idoles et s'adonnèrent à la vanité, et imitèrent les nations de leurs alentours que l'Éternel leur avait commandé de ne point imiter. Et ils négligèrent tous les commandements de l'Éternel, leur Dieu, et se fabriquèrent des images de fonte, deux veaux, et ils se firent des Astartés, et adorèrent toute l'armée des cieux, et rendirent un culte à Baal. Et ils firent passer par le feu leurs fils et leurs filles et pratiquèrent la divination et les augures et se vendirent pour faire ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, afin de le provoquer. Alors l'Éternel se courrouça fort contre Israël et Il les exclut de sa présence: il ne resta que la tribu de Juda seule. Même Juda ne garda pas les commandements de l'Éternel, leur Dieu; ils marchèrent d'après les statuts dressés par les Israélites. Ce qui fit que l'Éternel répudia la totalité de la race d'Israël qu'il humilia et livra à la merci des spoliateurs jusque-là qu'il les bannit de sa présence. C'est pourquoi Israël avait fait scission avec la maison de David, et s'était donné pour roi Jéroboam, fils de Nebat, et Jéroboam avait débauché Israël du service de l'Éternel et l'avait entraîné à un péché grand. Et les enfants d'Israël persistèrent dans tous les péchés de Jéroboam, que celui-ci avait commis, et ne s'en départirent pas, jusque là que l'Éternel exclut Israël de sa présence, comme Il avait dit par l'organe de tous ses serviteurs les prophètes, et Israël fut déporté de son pays en Assyrie; ce qu'il est encore aujourd'hui. Et le roi d'Assyrie fit venir [du monde] de Babel et de Cutha et de Arva et de Hamath et de Sepharvaïm, et il l'établit dans les villes de la Samarie en place des enfants d'Israël; et ils prirent possession de la Samarie et se domicilièrent dans les villes. Et il arriva au début de l'établissement de ces gens qui ne craignaient pas l'Éternel, que l'Éternel envoya contre eux les lions, qui firent du carnage parmi eux. Alors ils s'adressèrent au roi d'Assyrie en ces termes: Les nations que tu as transportées et établies dans les villes de la Samarie, ne connaissent pas le rite du dieu du pays: aussi a-t-il envoyé contre eux les lions qui, voici, les tuent, parce qu'ils ignorent, le rite du dieu du pays. Et le roi d'Assyrie donna cet ordre: Ramenez-y l'un des prêtres que vous avez emmenés de là en captivité; afin qu'ils puissent aller y habiter étant initiés [par le prêtre] au rite du dieu du pays. Il vint donc un des prêtres qu'ils avaient emmenés de Samarie, et il se fixa à Béthel, et il leur enseigna comment ils devaient célébrer le culte de l'Éternel. Cependant chaque peuplade se faisait d'ailleurs son dieu, et elles les placèrent dans les temples des tertres élevés par les Samaritains, chacune dans les villes où elle était établie. Et les gens de Babel firent des loges de filles, et les gens de Cuth [l'idole] Nergal, et les gens de Hamath, Asima, et les Avites, Nibchaz et Thirthak, et les Sepharvites brûlaient leurs fils dans le feu à Adrammelech et Anammelech, divinités de Sepharvaïm. Et ils rendaient aussi un culte à l'Éternel, et se créèrent de leur sein des prêtres pour les tertres, qui sacrifiaient pour eux dans les temples des tertres. Ils rendaient un culte à l'Éternel et servaient leurs dieux selon le rite des nations d'où on les avait transportés. Jusqu'aujourd'hui leur pratique est conforme à leurs premiers usages; ils ne rendent point un culte à l'Éternel [seul]; et n'agissent point [uniquement] d'après leurs us, et coutumes, nom plus que d'après la Loi et le Commandement prescrit par l'Éternel aux fils de Jacob à qui Il avait donné le nom d'Israël. Car l'Éternel avait conclu une alliance avec eux, et leur avait donné cet ordre: Vous ne craindrez pas d'autres dieux et vous ne les adorerez pas et ne les servirez pas et ne leur ferez pas de sacrifices; mais l'Éternel, qui vous a retirés du pays d'Egypte avec une grande puissance et le bras étendu, c'est Lui que vous craindrez, adorerez, Lui à qui vous offrirez des sacrifices; et les statuts et les rites et la Loi et le Commandement qu'il vous a donnés par écrit, c'est ce que vous observerez pour le pratiquer en tout temps, sans craindre d'autres dieux; et l'alliance que J'ai conclue avec vous, vous ne l'oublierez pas, et vous ne craindrez pas d'autres dieux; mais l'Éternel, votre Dieu, vous le craindrez, et Il vous sauvera de la main de tous vos ennemis. Mais ils n'obéirent pas; au contraire, ils se réglèrent d'après leurs premiers usages. C'est ainsi que ces nations, tout en rendant un culte à l'Éternel, servaient leurs idoles, et leurs enfants et petits-enfants agissent aujourd'hui encore, comme ont agi leurs pères. La troisième année d'Hosée, fils d'Éla, roi d'Israël, Ezéchias, fils d'Achaz, roi de Juda, devint roi. Il avait vingt-cinq ans à son avènement et il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Or le nom de sa mère était Abi, fille de Zacharie. Et il fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel, en tout point comme David, son père, avait fait. Lui il abolit les tertres, et brisa les colonnes et extirpa les Aschères, et mit en pièces le serpent d'airain qu'avait fait Moïse; car jusqu'à cette époque les enfants d'Israël l'avaient encensé, et on l'appelait Nehustan ( serpent d'airain ). C'est dans l'Éternel, Dieu d'Israël, qu'il mit sa confiance et après lui il n'y eut pas son pareil entre tous les rois de Juda, non plus que parmi ses prédécesseurs. Et il fut attaché à l'Éternel: il ne Le déserta point, et il garda ses commandements, que l'Éternel avait prescrits à Moïse. Et l'Éternel fut avec lui: il réussit dans toutes ses expéditions. Et il rompit avec le roi d'Assyrie et ne fut point dans sa dépendance. Il battit les Philistins jusqu'à Gaza et [ravagea] leur territoire depuis la tour d'observation aux villes fortes. Et la quatrième année du roi Ezéchias, qui est la septième année d'Hosée, fils d'Éla, roi d'Israël, Salmanassar, roi d'Assyrie, s'avança contre Samarie et l'assiégea, et s'en empara au bout de trois ans: ce fut la sixième année d'Ezéchias, c'est-à-dire, la neuvième année d'Hosée, roi d'Israël, que Samarie fut prise. Et et roi d'Assyrie déporta les Israélites en Assyrie et les établit à Halah et au Chabor, fleuve de Gozan, et dans les villes des Mèdes, parce qu'ils n'avaient pas écouté la voix de l'Éternel, leur Dieu, et qu'ils avaient transgressé son alliance: tout ce qu'avait prescrit Moïse, serviteur de l'Éternel, ils ne l'avaient ni écouté, ni fait. La quatorzième année du roi Ezéchias, Sanchérib, roi d'Assyrie, s'avança contre toutes les villes fortes de Juda, et s'en empara. Alors Ezéchias, roi de Juda, dépêcha vers le roi d'Assyrie à Lachis pour lui dire: J'ai forfait! retire-toi de chez moi et je subirai ce que tu m'imposeras. Et le roi d'Assyrie imposa à Ezéchias, roi de Juda, trois cents talents d'argent et trente talents d'or. Et Ezéchias délivra tout l'argent qui se trouvait dans le temple de l'Éternel et dans les trésors du palais royal. Dans cette circonstance Ezéchias coupa les portes du temple de l'Éternel et leurs cadres qu'avait plaqués Ezéchias, roi de Juda, et les remit au roi d'Assyrie. Néanmoins le roi d'Assyrie envoya Tharthan et Rabsaris et Rabsaké de Lachis contre le roi Ezéchias avec des forces considérables à Jérusalem: et ils s'avancèrent et arrivèrent à Jérusalem; et quand on se fut avancé et qu'on fut arrivé, ils se placèrent à l'aqueduc de l'étang supérieur qui est sur le chemin du champ du foulon. Et ils appelèrent le roi. Alors sortit vers eux Eliakim, fils d'Hilkia, préfet du palais, et Sebna, le Secrétaire, et Joah, fils d'Asaph, le Chancelier. Et Rabsaké leur dit: Allez dire à Ezéchias: Ainsi parle le grand roi, le roi d'Assyrie: Qu'est-ce que cette confiance où tu mets ton appui? Tu dis (pur vain parler): J'ai pour faire la guerre conseil et bravoure. Eh bien! sur qui as-tu mis ton appui pour rompre avec moi? Eh bien! voilà que tu t'appuies sur ce roseau cassé, sur l'Egypte, lequel perce la main de qui s'en étaie: tel est Pharaon, roi d'Egypte, pour tous ceux qui s'appuient sur lui. Que si vous me dites: C'est dans l'Éternel, notre Dieu, que nous nous confions; n'est-ce pas lui dont Ezéchias a aboli les tertres et les autels, et Ezéchias qui a dit à Juda et à Jérusalem: Devant cet autel vous adorerez à Jérusalem? Maintenant donc fais un accord avec mon Maître, le roi d'Assyrie, et je te donnerai deux mille chevaux, si tu peux te donner les cavaliers pour les monter. Et comment repousserais-tu un seul général des moindres serviteurs de mon Maître? mais tu te confies dans l'Egypte pour chars et cavaliers! Hé! est-ce sans l'Éternel que je me suis avancé jusqu'à cette place pour la saccager? L'Éternel m'a dit: Marche contre ce pays-là et le saccage! Et Eliakim, fils d'Hilkia, et Sebna et Joah dirent à Rabsaké: Parle donc à tes serviteurs dans la langue syrienne que nous comprenons et ne nous parle pas dans la langue juive aux oreilles de ce peuple qui est sur la muraille. Et Rabsaké leur dit: Est-ce à ton maître et à toi que mon Maître m'a envoyé porter ces paroles? n'est-ce pas aux gens assis sur la muraille pour manger leurs excréments et boire leur urine avec vous? Se présentant alors, Rabsaké cria d'une voix forte en langue juive, et parla et dit: Écoutez la parole du grand roi, roi d'Assyrie! Ainsi parle le roi: Qu'Ezéchias ne vous abuse pas, car il ne saurait vous sauver de ma main. Et qu'Ezéchias ne vous fasse pas avoir confiance dans l'Éternel en disant: L'Éternel veut nous sauver et cette ville-ci ne sera point livrée aux mains du roi d'Assyrie. N'écoutez pas Ezéchias! car ainsi parle le roi d'Assyrie: Faites amitié avec moi et passez de mon côté; et vous jouirez chacun de sa vigne, et chacun de son figuier, et vous vous désaltérerez chacun à l'eau de sa citerne, jusqu'à ce que je vienne pour vous emmener dans un pays pareil à votre pays, dans un pays de blé et de vin, un pays de pain et de vignes, un pays d'oliviers à huile, et de miel, et vous vivrez et ne mourrez pas. N'écoutez donc pas Ezéchias, quand il vous leurre en disant: L'Éternel nous sauvera. Les dieux des nations ont-ils, l'un ou l'autre, sauvé son pays de la main du roi d'Assyrie? Où sont les dieux de Hamath ou d'Arpad? Où les dieux de Sepharvaïm, Héna et Ivva, pour sauver Samarie de ma main? Quels sont parmi tous les dieux des États ceux qui ont sauvé leur État de ma main pour croire que l'Éternel sauvera Jérusalem de ma main? Et le peuple fut muet et ne lui répondit mot, car tel était l'ordre du roi qui avait dit: Ne répondez pas! Et Eliakim, fils d'Hilkia, préfet du palais, et Sebna, le Secrétaire, et Joah, fils d'Asaph, le Chancelier, se présentèrent à Ezéchias, les habits déchirés, et lui redirent les discours de Rabsaké. Et quand le roi Ezéchias entendit ce récit, il déchira ses habits et s'enveloppa du cilice et gagna le temple de l'Éternel. Et il délégua Eliakim, préfet du palais, et Sebna, le Secrétaire, et les doyens des Prêtres, enveloppés de cilices, vers Ésaïe, le prophète, fils d'Amots. Et ils lui dirent: Ainsi parle Ezéchias: Ce jour est un jour de détresse et de châtiment et d'opprobre! Car les enfants sont venus jusqu'à l'ouverture de la matrice, et la force manque pour l'enfantement. Sans doute que l'Éternel, ton Dieu, a l'oreille ouverte à tous les discours de Rabsaké envoyé par le roi d'Assyrie, son Maître, pour outrager le Dieu vivant, et qu'il châtie ensuite des discours entendus par l'Éternel, ton Dieu. Élève donc une prière en faveur du reste existant encore. Ainsi se présentèrent les serviteurs du roi Ezéchias chez Ésaïe. Et Ésaïe leur dit: Ainsi parle l'Éternel: Parlez ainsi à votre Seigneur: Ne t'effraie pas des discours que tu as entendus et par lesquels me bravent les valets du roi d'Assyrie. Voici, je vais l'inspirer d'un esprit, et il ouïra une nouvelle, qui lui feront regagner son pays, et je le ferai tomber sous l'épée dans son pays. Et Rabsaké s'en retourna et alla trouver le roi d'Assyrie assiégeant Libna, car il avait appris son départ de Lachis. Alors il entendit parler de Thirhaka, roi d'Ethiopie, dont on disait: Voilà qu'il s'est mis en campagne pour t'attaquer. Et derechef il dépêcha des messagers à Ezéchias, en disant : Ainsi parlez à Ezéchias, roi de Juda: Ne sois pas la dupe de ton Dieu en qui tu te confies, disant: Jérusalem ne sera point livrée aux mains du roi d'Assyrie. Voici, tu as appris ce qu'ont fait les rois d'Assyrie à tous les pays, comment ils les ont détruits; et toi, tu serais sauvé! Est-ce que les dieux des nations que mes pères ont détruites, les ont sauvées, Gozan et Haran et Retseph et les fils d'Eden en Thelassar? Où est le roi de Hamath, et le roi d'Arpad et le roi de la ville de Sepharvaïm, de Héna et Ivva? Et Ezéchias reçut la lettre de la main des messagers, et la lut, puis monta au temple de l'Éternel et la déploya devant l'Éternel. Et Ezéchias fit sa prière devant l'Éternel et dit: Éternel, Dieu d'Israël, dont le trône est porté par les Chérubins, seul tu es le Dieu de tous les royaumes de la terre, c'est toi qui as fait les cieux et la terre. Incline, Éternel, ton oreille et écoute, ouvre tes yeux, Éternel, et vois, et entends les discours de Sanchérib qu'il a émis pour outrager le Dieu vivant. C'est vrai, Éternel! les rois d'Assyrie ont désolé les nations et leur territoire, et livré leurs dieux aux flammes, car ce ne sont pas des dieux, mais l'ouvrage des mains de l'homme, c'est du bois et de la pierre, et ils les ont détruits. Eh bien donc! Éternel, ô notre Dieu, viens nous sauver, de sa main, afin que tous les royaumes de la terre reconnaissent que seul, Éternel, tu es Dieu. Alors Ésaïe, fils d'Amots, envoya ce message à Ezéchias: Ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: La prière que tu m'as adressée au sujet de Sanchérib, roi d'Assyrie, je l'ai ouïe. Voici la parole que l'Éternel prononce sur lui: Elle te méprise, se rit de toi la vierge fille de Sion; derrière toi elle hoche la tête la fille de Jérusalem. Qui as-tu et bravé et outragé? et contre qui as-tu élevé la voix? et contre qui as-tu porté tes regards hautains?… Contre le Saint d'Israël. Par l'organe de tes messagers tu as outragé le Seigneur, et dit: Avec le nombre de mes chars j'ai escaladé les dernières cimes des montagnes aux côtés du Liban. Et j'abattrai ses hauts cèdres et l'élite de ses cyprès et je pénétrerai jusqu'au gîte du sommet, au bois de son parc. J'ai creusé et je me suis désaltéré à des eaux étrangères, et sous la plante de mes pieds je dessécherai tous les canaux de l'Egypte. N'as-tu pas entendu? De loin je l'ai préparé, dès les temps anciens j'en ai formé le plan; maintenant j'amène pour effet que tu fais crouler les villes fortes en ruines désolées; et leurs habitants, les bras raccourcis, furent éperdus et confus; ils devinrent comme le gazon des prés, comme la verdure de la plante, l'herbe des toits et la nielle avant de lever. Je sais quand tu t'assieds, et sors et entres et quand tu te mutines contre moi. Parce que tu te mutines contre moi, et que ta superbe est venue à mes oreilles, je mets ma boucle à ta narine et mon mors entre tes lèvres et je te ramène par la voie par où tu es venu. Et aie ceci comme signe: La première année vous mangerez le recru du blé, et la seconde année un grain spontané, et la troisième année semez et moissonnez et plantez des vignes et en mangez le fruit. Et les réchappés de la maison de Juda, survivants, auront plus de racine en bas, et plus de fruit en haut, car de Jérusalem il sortira un reste, et de la montagne de Sion des réchappés: le zèle de l'Éternel opérera ces choses. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel touchant le roi d'Assyrie: Il ne pénétrera point dans cette ville, et n'y décochera point de flèches, et il ne l'abordera point sous le bouclier et n'élèvera point de terrasse contre elle; le chemin qu'il a pris, il le reprendra, et dans cette ville il ne pénétrera pas, prononce l'Éternel. Car Je protège cette ville, afin de la sauver pour l'amour de moi et pour l'amour de David, mon serviteur. Et il arriva la nuit même que l'ange de l'Éternel sortit et abattit dans le camp des Assyriens cent quatre-vingt-cinq mille hommes. Et quand au matin on se leva, voilà que c'étaient tout autant de corps morts. Alors Sanchérib, roi d'Assyrie, décampa et partit et s'en retourna et resta dans Ninive. Et comme il adorait dans le temple de Nisroch, son dieu, Adrammelech et Saresser le frappèrent avec l'épée; quant à eux, ils se réfugièrent dans la contrée d'Ararat. Et Assarhaddon, son fils, devint roi en sa place. Dans ces jours-là Ezéchias fut malade à la mort. Alors Ésaïe, fils d'Amots, le prophète, vint le trouver et lui dit: Ainsi parle l'Éternel: Donne tes ordres pour ta maison, car tu mourras et ne guériras point. Alors Ezéchias tourna son visage vers la paroi et fit sa prière à l'Éternel en ces termes : Oh! Éternel, daigne te rappeler que j'ai marché en ta présence avec fidélité et avec un cœur non partagé, et pratiqué ce qui est bien à tes yeux. Et Ezéchias versa d'abondantes larmes. Et Ésaïe qui était sorti, n'avait pas atteint le milieu de la cour, que la parole de l'Éternel lui fut adressée en ces termes : Retourne et dis à Ezéchias, prince de mon peuple: Ainsi parle l'Éternel, Dieu de David, ton père: J'ai entendu ta prière, vu tes larmes; voici, je vais te rétablir: dans trois jours tu monteras au temple de l'Éternel. Et j'ajouterai à tes jours quinze années et te sauverai de la main du roi d'Assyrie, ainsi que cette ville, et je protégerai cette ville pour l'amour de moi, et pour l'amour de David, mon serviteur. Et Ésaïe dit: Procurez un gâteau de figues. Et on l'apporta, et l'appliqua sur l'ulcère, et il guérit. Et Ezéchias dit à Ésaïe: Quel signe me prouvera que l'Éternel va me rétablir et que dans trois jours je monterai au temple de l'Éternel? Et Ésaïe dit: Aie ceci comme signe de par l'Éternel de l'exécution de la promesse à toi faite par l'Éternel: L'ombre doit-elle avancer de dix degrés ou reculer de dix degrés? Et Ezéchias dit: Il est facile que l'ombre se projette de dix degrés: non! il faut que l'ombre recule de dix degrés. Alors Ésaïe, le prophète, invoqua l'Éternel, et Il fit reculer l'ombre au cadran solaire où elle était descendue, au cadran solaire d'Achaz, de dix degrés. Dans ce temps-là Berodach-Baladan, fils de Baladan, roi de Babel, envoya une lettre et un présent à Ezéchias, sur ce qu'il avait appris la maladie d'Ezéchias. Et Ezéchias leur donna audience, et il leur montra tout son trésor, l'argent et l'or, et les aromates et l'huile fine et tout son arsenal et tout ce qui se trouvait dans ses trésors; il n'y eut rien qu'Ezéchias ne leur montrât dans son palais et dans toute sa souveraineté. Alors Ésaïe, le prophète, vint trouver le roi Ezéchias et lui dit: Qu'ont dit ces gens? et d'où sont-ils venus chez toi? Et Ezéchias dit: Ils viennent d'un pays lointain, de Babel. Et Ésaïe dit: Qu'ont-ils vu dans ton palais? Et Ezéchias dit: Ils ont vu tout ce qui est dans mon palais; il n'est rien que je ne leur aie montré dans mes trésors. Alors Ésaïe dit à Ezéchias: Écoute la parole de l'Éternel! Voici, les jours viennent où sera emporté tout ce qui est dans ton palais et tout ce qu'ont amassé tes pères jusqu'à ce jour, à Babel; il ne restera rien, dit l'Éternel. Et parmi tes fils qui seront issus de toi, que tu engendreras, ils en prendront pour en faire des eunuques dans le palais du roi de Babel. Et Ezéchias dit à Ésaïe: Bénigne est la parole de l'Éternel que tu as exprimée! et il dit: Qu'il y ait du moins ma vie durant salut et stabilité! Le reste des actes d'Ezéchias, et tous ses exploits et l'exécution de l'étang et de l'aqueduc, et l'introduction de l'eau dans la ville, cela est d'ailleurs consigné dans le livre des annales des rois de Juda. Et Ezéchias reposa avec ses pères, et Manassé, son fils, devint roi en sa place. 1Manassé avait douze ans à son avènement, et il régna cinquante-cinq ans à Jérusalem. Or le nom de sa mère était Hephtsiba. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, imitant les pratiques abominables des nations que l'Éternel avait chassées devant les enfants d'Israël. Et il releva les tertres qu'avait rasés Ezéchias, son père, et dressa des autels à Baal et fit une Astarté comme avait fait Achab, roi d'Israël, et il adora toute l'armée des cieux, qu'il servit. Et il érigea des autels dans le temple de l'Éternel, dont l'Éternel avait dit: C'est dans Jérusalem que je fixerai mon Nom. Et il bâtit des autels à toute l'armée des cieux dans les deux parvis du temple de l'Éternel. Et il fit passer son fils par le feu, et s'adonna à la divination et aux augures et institua des évocateurs et des devins et il multiplia le mal aux yeux de l'Éternel à l'effet de Le provoquer. Et il plaça le simulacre d'Astarté, qu'il avait fait, dans le temple duquel l'Éternel avait dit à David et à Salomon, son fils: Dans ce temple et à Jérusalem que j'ai choisie dans toutes les Tribus d'Israël, je fixerai mon Nom pour l'éternité. Et je ne veux plus qu'Israël porte ses pas errants loin du sol que j'ai donné à ses pères, pourvu seulement qu'il prenne garde de se conformer à tout ce que je lui ai prescrit, et à la totalité de la Loi que lui a prescrite mon serviteur Moïse. Mais ils n'écoutèrent point, et Manassé les entraîna à faire pis que les nations que l'Éternel avait détruites devant les enfants d'Israël. Et l'Éternel parla par l'organe de ses serviteurs, les prophètes, et dit : Parce que Manassé, roi de Juda, a pratiqué ces abominations faisant pis que tout ce qu'avaient, fait les Amoréens, antérieurs à lui, et qu'il a aussi entraîné Juda au péché par son idolâtrie, dès là, ainsi prononce l'Éternel, Dieu d'Israël: Voici, j'amène une calamité sur Jérusalem et Juda telle que à quiconque en ouïra parler les deux oreilles lui résonneront, et j'étendrai sur Jérusalem le cordeau de Samarie et le niveau de la maison d'Achab et je frotterai Jérusalem comme on frotte un plat: après l'avoir frotté on le retourne sens dessus dessous. Et je ferai abandon du reste de mon héritage que je livrerai à la merci de leurs ennemis, afin qu'ils soient une proie, une dépouille pour tous leurs ennemis, parce qu'ils ont fait ce qui est mal à mes yeux et qu'ils m'ont provoqué dès le jour où leurs pères sont sortis de l'Egypte, jusqu'aujourd'hui. Et Manassé répandit aussi le sang innocent à grands flots jusqu'à en remplir Jérusalem d'un bout à l'autre bout, non compris son péché où il entraîna Juda pour faire ce qui est mal aux yeux de l'Éternel. Le reste des actes de Manassé, et toutes ses entreprises et son péché qu'il commit, sont d'ailleurs consignés dans le livre des annales des rois de Juda. Et Manassé reposa avec ses pères et reçut la sépulture dans le jardin de son palais, dans le jardin d'Uzza, et Amon, son fils, devint roi en sa place. Amon avait vingt-deux ans à son avènement, et il régna deux ans à Jérusalem. Or le nom de sa mère était Mesullémeth, fille de Harouts de Jotbah. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, comme avait fait Manassé, son père. Et il marcha sur tous les errements qu'avait suivis son père, et servit les idoles qu'avait servies son père, et il les adora, et il déserta l'Éternel, le Dieu de ses pères, et ne pratiqua point la voie de l'Éternel. Et les serviteurs d'Amon conspirèrent contre lui et donnèrent la mort au roi dans son palais. Mais le peuple du pays fit périr tous ceux qui avaient conspiré contre le roi Amon et le peuple du pays établit son fils Josias roi en sa place. Le reste des actes d'Amon, ses entreprises, est d'ailleurs consigné dans le livre des annales des rois de Juda. Et on lui donna la sépulture dans son tombeau, dans le jardin d'Uzza, et Josias, son fils, devint roi en sa place. Josias avait huit ans à son avènement et il régna trente-un ans à Jérusalem. Or le nom de sa mère était Jedida, fille de Adaïa, de Botsekath. Et il fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel, et marcha sur tous les errements de David, son père, et ne dévia ni à droite ni à gauche. Or il arriva la dix-huitième année de Josias que le roi envoya Saphan, fils d'Atsalia, fils de Mesullam, le Secrétaire, au temple de l'Éternel avec cette instruction: Monte chez le Grand-Prêtre Hilkia, afin qu'il délivre l'argent entré au temple de l'Éternel, que les portiers ont recueilli des mains du peuple, et qu'on le dépose entre les mains des entrepreneurs préposés dans le temple de l'Éternel, pour que ceux-ci en paient les ouvriers occupés dans le temple de l'Éternel, à l'effet de réparer les brèches de l'édifice, les charpentiers et les architectes et les maçons, les achats de bois et de pierre de taille pour la restauration de l'édifice, mais qu'avec eux l'on ne dresse pas un état de l'argent remis entre leurs mains, car ils agissent avec bonne foi. Alors le Grand-Prêtre Hilkia dit à Saphan, le Secrétaire: J'ai trouvé le livre de la Loi dans le temple de l'Éternel. Et Hilkia remit le volume à Saphan, qui le lut. Et Saphan, le Secrétaire, vint chez le roi et rendit compte au roi et dit; Tes serviteurs ont déboursé l'argent qui se trouvait dans le temple et l'ont remis entre les mains des entrepreneurs préposés dans le temple de l'Éternel. Et Saphan, le Secrétaire, fit rapport au roi en ces termes: Le Prêtre Hilkia m'a remis un livre. Et Saphan en fit la lecture devant le roi. Et lorsque le roi entendit le contenu du Livre de la Loi, il déchira ses habits. Et le roi donna ses ordres au Prêtre Hilkia et à Achikam, fils de Saphan, et à Achbor, fils de Michée, et à Saphan, le Secrétaire, et à Asaïa, serviteur du roi, en ces termes : Allez et consultez l'Éternel pour moi et pour le peuple et pour tout Juda au sujet du contenu de ce livre trouvé. Car grand est le courroux de l'Éternel, allumé contre nous, parce que nos pères n'ont pas écouté les paroles de ce livre pour se conformer à tout ce qui nous y est prescrit. Alors le Prêtre Hilkia et Achikam et Achbor et Saphan et Asaïa se rendirent chez Hulda, la prophétesse, femme de Sallum, fils de Thikva, fils de Harhas, garde du vestiaire (or elle habitait à Jérusalem dans l'autre quartier), et ils lui parlèrent. Et elle leur dit: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Dites à l'homme qui vous délègue vers moi : Ainsi parle l'Éternel: Voici, j'amène la calamité sur ce lieu et sur ses habitants, toutes les choses contenues dans le livre lu par le roi de Juda. Puisqu'ils m'ont abandonné, et qu'ils ont encensé d'autres dieux, à l'effet de me provoquer par tous les ouvrages de leurs mains, pour cela, mon courroux s'est allumé contre ce lieu, et il ne s'éteindra pas. Quant au roi de Juda qui vous délègue pour consulter l'Éternel, vous lui parlerez ainsi: Ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: Quant aux paroles que tu as entendues, puisque ton cœur est sensible et que tu t'humilies devant l'Éternel à l'ouïe de ce que j'ai prononcé contre ce lieu et ses habitants, qui seront l'objet de la désolation et de la malédiction, et puisque tu as déchiré tes habits et pleuré devant moi, moi aussi j'ai entendu, dit l'Éternel. C'est pourquoi voici, je te recueillerai auprès de tes pères et tu seras recueilli auprès de leurs tombeaux en paix et tes yeux n'auront pas à voir toute la calamité que j'amène sur ce lieu. Et ils rendirent au roi la réponse. Alors le roi donna commission et réunit vers lui tous les Anciens de Juda et de Jérusalem. Et le roi monta au temple de l'Éternel et avec lui tous les hommes de Juda et tous les habitants de Jérusalem et les Prêtres et les prophètes et toute la population, petits et grands, et il lut à leurs oreilles toutes les paroles du livre de l'alliance trouvé dans le temple de l'Éternel. Et le roi debout sur l'estrade solennisa l'alliance devant l'Éternel, à l'effet de suivre l'Éternel et de garder ses commandements et ses témoignages et ses statuts du cœur tout entier et de l'âme tout entière et d'accomplir les articles de cette alliance, consignés dans le présent livre. Et tout le peuple adhéra à l'alliance. Et le roi ordonna au Grand-Prêtre Hilkia et aux Prêtres du second rang et aux portiers de sortir du temple de l'Éternel tous les meubles faits pour Baal et Astarté et toute l'armée des cieux et il les brûla en dehors de Jérusalem dans les champs du Cédron, et en transporta la cendre à Béthel. Et il destitua les prêtres idolâtres qu'avaient établis les rois de Juda, qui offraient de l'encens sur les tertres dans les villes de Juda et aux alentours de Jérusalem, et ceux qui encensaient Baal, le soleil, et la lune et le Zodiaque, et toute l'armée des cieux. Et du temple de l'Éternel il transporta l'Astarté hors de Jérusalem vers le torrent du Cédron, et il la brûla dans le ravin du Cédron, et il la réduisit en poudre, et en jeta la poudre sur les tombeaux des fils du peuple. Et il démolit les maisons des garçons infâmes qui étaient dans le temple de l'Éternel où les femmes tissaient des tentes pour Astarté. Et il fit arriver tous les Prêtres des villes de Juda, et il souilla les tertres où encensaient les prêtres depuis Gèba à Béerséba, et il démolit les tertres des portes, [celui] qui se trouve aux abords de la porte de Josué, préfet de la ville, et [celui] qui était à gauche dans la porte de la ville. Pourtant les prêtres des tertres ne sacrifiaient pas sur l'autel de l'Éternel dans Jérusalem, mais ils mangeaient des azymes parmi leurs frères. Et il souilla Topheth située dans la vallée des fils de Hinnom, pour que personne ne fit plus passer son fils et sa fille par le feu à Moloch. Et il se défit des chevaux que les rois de Juda avaient dédiés au soleil près du temple de l'Éternel vers le logis de Nethanmelech, l'eunuque, lequel est dans le portique ouvert, et il brûla au feu les chars du soleil. Et le roi démolit les autels qui étaient sur la terrasse de l'appartement supérieur d'Achaz qu'avaient bâtis les rois de Juda, et les autels qu'avait bâtis Manassé dans les deux parvis de la Maison de l'Éternel, et il s'éloigna de là en hâte, et en jeta la poussière dans le torrent du Cédron. Et les tertres qui étaient devant Jérusalem à droite du Mont de la perdition, que Salomon, roi d'Israël, avait élevés à Astarté, l'odieuse idole des Sidoniens, et à Camos, l'odieuse idole de Moab, et à Milcom, l'abominable divinité des fils d'Ammon, le roi les souilla. Et il brisa les colonnes, extirpa les Aschères et remplit leur emplacement d'ossements humains. Et de même l'autel qui était à Béthel, le tertre élevé par Jéroboam, fils de Nebat, qui avait entraîné Israël à pécher, cet autel-là aussi et le tertre il les démolit et il brûla le tertre et le réduisit en poudre, et il brûla l'Astarté. Et en se tournant, Josias aperçut les tombeaux qui étaient là sur la montagne; puis il envoya enlever les ossements des tombeaux, et il les brûla sur l'autel qu'il souilla, selon la parole de l'Éternel prononcée par l'homme de Dieu qui proclama ces choses. Et il dit: Qu'est-ce que ce cippe que j'aperçois? Et les gens de la ville lui dirent: C'est le tombeau de l'homme de Dieu, qui est venu de Juda, et a proclamé ces choses que tu as exécutées sur l'autel de Béthel. Et il dit: Laissez-le en repos! que nul ne touche à ses os! ils sauvèrent donc ces os ainsi que les os du prophète venu de la Samarie. Et de même tous les temples des tertres dans les villes de la Samarie, qu'avaient élevés les rois d'Israël en provocation, Josias les fit disparaître et les traita tout comme il avait procédé à Béthel. Et il immola tous les prêtres des tertres qui étaient présents, sur les autels, sur lesquels il brûla des ossements humains. Là-dessus il regagna Jérusalem. Et le roi donna un ordre à tout le peuple en ces termes: Faites une Pâque à l'Éternel, votre Dieu, aux termes de ce qui est écrit dans le présent livre de l'alliance. Car pareille Pâque n'avait pas été célébrée depuis l'époque des Juges qui jugeaient Israël et durant toute la période des rois d'Israël et des rois de Juda. Mais la dix-huitième année du roi Josias cette Pâque fut célébrée en l'honneur de l'Éternel à Jérusalem. Et Josias fit aussi disparaître les évocateurs et les pronostiqueurs et les Théraphim et les idoles et les horribles simulacres qui se voyaient dans le pays de Juda et dans Jérusalem, afin de mettre à effet les paroles de la Loi consignées dans le volume trouvé par le prêtre Hilkia au temple de l'Éternel. Avant lui il n'y avait pas eu de roi pareil à lui, qui fût revenu à l'Éternel de tout son cœur et de toute son âme et de toute son énergie conformément à la totalité de la Loi de Moïse, et après lui il n'en parut point de pareil. Néanmoins l'Éternel ne revint pas de sa grande et ardente colère dont Il était enflammé contre Juda à cause de toutes les provocations dont Manassé l'avait provoqué. Et l'Éternel dit: Même Juda, je le bannirai de ma présence ainsi que j'en ai banni Israël, et je répudie cette ville que j'avais choisie, Jérusalem, et le temple duquel j'ai dit: Mon Nom y résidera. Le reste des actes de Josias, et toutes ses entreprises, sont d'ailleurs consignés dans le livre des annales des rois de Juda. De son temps Pharaon Nécho, roi d'Egypte, s'avança contre le roi d'Assyrie sur le fleuve de l'Euphrate, et le roi Josias se porta à sa rencontre, et reçut de lui la mort à Megiddo, dès qu'il fut en vue de lui. Et ses serviteurs sur un char l'emmenèrent mort de Megiddo et le conduisirent à Jérusalem et lui donnèrent la sépulture dans son tombeau. Et le peuple du pays prit Joachaz, fils de Josias, et ils l'oignirent et le firent roi en la place de son père. Joachaz avait vingt-trois ans à son avènement et il régna trois mois à Jérusalem. Or, le nom de sa mère était Hamutal, fille de Jérémie de Libna. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel en tout comme ses pères avaient fait. Et Pharaon Nécho l'enchaîna à Ribla dans la contrée de Hamath pour qu'il ne régnât plus à Jérusalem, et il imposa le pays d'une amende de cent talents d'argent et d'un talent d'or. Et Pharaon Nécho fit roi Eliakim, fils de Josias, en la place de Josias, son père, et changea son nom en celui de Jojakim; quant à Joachaz, il le fit prisonnier; et Joachaz vint en Egypte, et il y mourut. Et Jojakim donna à Pharaon l'argent et l'or; mais il taxa le pays pour payer l'argent exigé par Pharaon, et par une contribution forcée il leva sur le peuple du pays, sur chacun selon son estimation, l'argent a délivrer à Pharaon Nécho. Jojakim avait vingt-cinq ans à son avènement et il régna onze ans à Jérusalem. Or le nom de sa mère était Zébida, fille de Pedaïa de Ruma. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel en tout point comme avaient fait ses pères. De son temps Nebucadnetsar, roi de Babel, se mit en campagne, et Jojakim lui fut assujetti trois ans; mais de nouveau il se rebella contre lui. Alors l'Éternel envoya contre lui les bandes des Chaldéens et les bandes des Syriens et les bandes des Moabites et les bandes des fils d'Ammon, qu'il envoya contre Juda pour le détruire, selon la menace que l'Éternel avait prononcée par l'organe de ses serviteurs les prophètes. Ce fut sur l'ordre seul de l'Éternel qu'il en fut ainsi pour Juda, afin qu'il fût exclu de Sa présence à cause des péchés de Manassé, ensuite de tout ce qu'il avait fait, et à cause aussi du sang innocent qu'il avait versé remplissant Jérusalem de sang innocent; et l'Éternel ne voulut pas pardonner. Le reste des actes de Jojakim, et toutes ses entreprises sont d'ailleurs consignés dans le livre des annales des rois de Juda. Et Jojakim reposa avec ses pères, et Jojachin, son fils, devint roi en sa place. Cependant le roi d'Egypte ne fit plus d'excursion hors de son pays; car le roi de Babel avait conquis tout ce qui était au roi d'Egypte depuis le torrent d'Egypte jusqu'au fleuve de l'Euphrate. Jojachin avait dix-huit ans à son avènement et il régna trois mois à Jérusalem. Or le nom de sa mère était Nehustha, fille d'Elnathan de Jérusalem. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel en tout point comme avait fait son père. Dans ce temps-là les serviteurs de Nebucadnetsar, roi de Babel, s'avancèrent sur Jérusalem et la ville essuya un siège. Et Nebucadnetsar, roi de Babel, arriva devant la ville au moment où ses serviteurs en faisaient le siège. Alors Jojachin, roi de Juda, se rendit auprès du roi de Babel, lui et sa mère et ses serviteurs et ses généraux et ses eunuques, et le roi de Babel le fit prisonnier, la huitième année de son règne. Et il enleva de là tous les trésors du temple de l'Éternel et tous les trésors du palais royal et mit en pièces toute la vaisselle d'or qu'avait faite Salomon, roi d'Israël, dans le temple de l'Éternel, ainsi qu'avait prononcé l'Éternel. Et il déporta tout Jérusalem et tous les généraux et tous les braves guerriers, dix mille hommes furent emmenés, ainsi que tous les forgerons et les serruriers: il ne resta rien que le petit peuple du pays. Et il emmena Jojachin à Babel; et la mère du roi, et les femmes du roi et ses eunuques et tous les notables du pays il les fit marcher en captivité de Jérusalem à Babel, et tous les gens à moyens, au nombre de sept mille, et les forgerons et les serruriers au nombre de mille, la totalité des guerriers, de tous les hommes aptes à la guerre, le roi de Babel les emmena captifs à Babel. Et le roi de Babel établit Matthania, son oncle, roi en sa place et changea son nom en celui de Sédécias. Sédécias avait vingt-un ans à son avènement et il régna onze ans à Jérusalem. Or le nom de sa mère était Hamutal, fille de Jérémie de Libna. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel en tout point comme avait fait Jojakim. Car c'est ensuite de la colère de l'Éternel qu'il en advint ainsi de Jérusalem et de Juda jusque là qu'il les bannit de sa présence. Et Sédécias se rebella contre le roi de Babel. Et la neuvième année de son règne, au dixième mois, le dixième jour du mois, survint Nebucadnetsar, roi de Babel, lui et toute son armée, devant Jérusalem; et ils en firent le siège, et ils élevèrent à l'entour une circonvallation. Et la ville soutint le siège jusqu'à la onzième année du roi Sédécias. Le neuvième jour du [quatrième] mois la famine était extrême dans la ville et il n'y avait point de pain pour le peuple du pays. Et la brèche était faite à la ville, et tous les gens de guerre [s'enfuirent] la nuit par la porte entre les deux murs à côté du jardin du roi, tandis que les Chaldéens cernaient la ville; et l'on prit le chemin de la Plaine. Mais l'armée des Chaldéens poursuivit le roi et l'atteignit dans les plaines de Jéricho, et toute son armée le quittant se débanda. Et le roi fut pris et conduit vers le roi de Babel à Ribla; et on lui fit son procès. Et ils égorgèrent les fils de Sédécias sous ses yeux, et on creva les yeux à Sédécias, et on le lia de chaînes et le mena à Babel. Et le cinquième mois, le septième jour du mois, c'était la dix-neuvième année du règne de Nebucadnetsar, roi de Babel, arriva Nebuzaradan, chef des satellites, serviteur du roi de Babel, à Jérusalem, et il incendia le temple de l'Éternel et le palais royal et toutes les maisons de Jérusalem, il livra aux flammes tous les grands édifices. Et toute l'armée des Chaldéens, qui accompagnait le chef des satellites, démolit les murs de Jérusalem dans leur pourtour. Quant au résidu du peuple, à ceux qui étaient restés dans la ville, et aux transfuges qui étaient passés au roi de Babel, et au reste de la foule, Nebuzaradan, chef des satellites, les emmena captifs. Cependant le chef des satellites laissa dans le pays du petit peuple comme laboureurs et vignerons. Et les Chaldéens brisèrent les colonnes d'airain qui étaient dans le temple de l'Éternel, et les porte-aiguière et la Mer d'airain qui étaient dans le temple de l'Éternel et en emportèrent l'airain à Babel. Et ils enlevèrent les chaudières et les pelles et les couteaux et les coupes et toute la vaisselle d'airain employée pour le service; et le chef des satellites enleva les réchauds et les jattes, et ce qui était d'or, l'orfèvrerie, et ce qui était d'argent, l'argenterie. Les deux colonnes, la mer unique, les porte-aiguière qu'avait faits Salomon pour le temple de l'Éternel: le poids de l'airain de tout ce mobilier était incalculable. Chaque colonne avait dix-huit coudées de hauteur, portant un chapiteau d'airain et dont la hauteur était de trois coudées, et le chapiteau était enveloppé d'un treillis et de grenades, le tout d'airain; et il en était de même pour l'autre colonne avec le treillis. Et le chef des satellites prit Seraïa, Grand-Prêtre, et Sophonie, Prêtre en second, et les trois portiers, et de la cité il prit un eunuque, qui était préposé sur les hommes de guerre et cinq hommes d'entre les conseillers intimes du roi, qui furent trouvés dans la ville, et le Secrétaire, Général de l'armée, qui levait la troupe pour le pays, et soixante hommes de la milice du pays, qui furent trouvés dans la ville, tels sont ceux que prit Nebuzaradan, chef des satellites, et il les mena vers le roi de Babel à Ribla. Et le roi de Babel les exécuta et les fit mourir à Ribla, canton de Hamath. C'est ainsi que Juda fut déporté loin de son pays. Quant au peuple resté dans le pays de Juda, que Nebucadnetsar, roi de Babel, avait laissé, il préposa sur lui Gedalia, fils d'Achikam, fils de Schaphan. Et lorsque tous les chefs des troupes, eux et leur monde, apprirent que le roi de Babel avait préposé Gedalia, ils vinrent auprès de Gedalia à Mitspa, savoir Ismaël, fils de Nethania, et Jochanan, fils de Caréah, et Seraïa, fils de Tanchumeth, de Netopha, et Jaazania, fils du Maachatite, eux et leurs gens. Et Gedalia s'engagea par serment envers eux et leur monde, et leur dit: Ne craignez point les serviteurs des Chaldéens, restez dans le pays, et soyez soumis au roi de Babel, et vous serez bien. Mais au septième mois parut Ismaël, fils de Nethania, fils d'Elisama, de la race royale, accompagné de dix hommes, et ils firent main basse sur Gedalia, qui mourut, ainsi que sur les Juifs et les Chaldéens qui étaient avec lui à Mitspa. Alors il y eut levée de tout le peuple, petits et grands, et des généraux d'armée, et ils gagnèrent l'Egypte, parce qu'ils avaient peur des Chaldéens. Et trente-sept ans après la déportation de Jojachin, roi de Juda, au douzième mois, le vingt-septième jour du mois, Evil-Mérodach, roi de Babel, l'année de son avènement, fit relever la tête à Jojachin, roi de Juda, en le tirant de la prison; et il lui parla avec bonté, plaça son trône au-dessus du trône des rois qui étaient avec lui à Babel, et il lui fit quitter ses habits de prison; et il mangea constamment devant lui toute sa vie durant, et son approvisionnement, son approvisionnement perpétuel lui fut fourni par le roi, au jour le jour, toute sa vie durant. Adam, Seth, Enos, Kénan, Mahalaléel, Jared, Hénoch, Méthuséla, Lamech, Noé, Sem, Cham et Japheth. Fils de Japheth: Gomer et Magog et Madaï et Javan et Thubal et Mésech et Thiras. Et les fils de Gomer: Askenaz et Riphath et Thogarma. Et les fils de Javan: Elisa et Tharsisa; les Kitthim et les Dodanim. Fils de Cham: Cus et Mitsraïm, Put et Canaan; et les fils de Cus: Seba et Havilah et Sabtha et Raëma et Sabthecha. Et les fils de Raëma: Schebah et Dedan. Et Cus engendra Nimrod: celui-ci commença à être un héros sur la terre. Et Mitsraïm engendra les Ludim et les Anamim et les Lehabim et les Naphtuhim et les Pathrusim et les Casluhim (desquels sont issus les Philistins), et les Caphthorim. Et Canaan engendra Sidon, son premier-né, et Heth et le Jébusite et l'Amorite et le Girgésite et le Hévite et l'Arkite et le Sinite et l'Arvadien et le Tsemarien et l'Hamathite. Fils de: Sem: Eilam et Assur et Arphachsad et Lud et Aram et Uts et Hul et Géther et Mésech. Et Arphachsad engendra Sélach, et Sélach engendra Héber. Et à Héber naquirent deux fils, le nom de l'un fut Péleg, parce que de son temps la terre fut partagée, le nom de son frère était Joctan. Et Joctan engendra Almonad et Séleph et Hatsarmaveth et Jara et Adoram et Uzal et Dicla et Ebal et Abimaël et Schébah et Ophir et Havila et Jobab. Tout autant de fils de Joctan. Sem, Arphachsad, Salach, Eber, Péleg, Rehu, Serug, Nachor, Tharach, Abram, c'est-à-dire Abraham. Fils d'Abraham: Isaac et Ismaël. Suit leur généalogie. Le premier-né d'Ismaël Nébaïoth et Kédar et Adbeël et Mibsam, Misma et Duma, Massa, Hadad et Theima, Jethur, Naphis et Kedma. Ce sont les fils d'Ismaël. Et les fils de Ketura, concubine d'Abraham: elle enfante Zimran et Jocschan et Medan et Midian et Jisbak et Suach. Et les fils de Jocschan: Seba et Dedan. Et les fils de Midian: Epha et Epher et Hénoch et Abida et Eldaa. Tout autant de fils de Ketura. Et Abraham engendra Isaac. Fils d'Isaac: Esaü et Israël. Fils d'Esaü: Eliphaz, Rehuël et Jeüs et Jaëlam et Coré. Fils d'Eliphaz: Theiman et Omar, Tsephi et Gaëtham, Kenaz et Thimnah et Amalek. Fils de Rehuël: Nachath, Zérach, Samma et Mizza. Et les fils de Séir: Lotan et Sobal et Tsibeon et Ana et Dison et Etser et Disan. Et les fils de Lotan: Hori et Homam, et la sœur de Lotan, Thimna. Fils de Sobal: Alian et Manachath et Eibal, Sephi et Onam. Et les fils de Tsibeon: Aia et Ana. Fils d'Ana: Dison. Et les fils de Dison: Hamran et Esban et Jithran et Kéran. Fils de Etser: Bilhan et Zaëvan, Jaëcan; fils de Disan: Uts et Aran. Et suivent les rois qui régnèrent au pays d'Edom avant que des rois régnassent sur les enfants d'Israël. Béla, fils de Beor, et le nom de sa ville était Dinhaba. Et Béla mourut et en sa place régna Jobab, fils de Zérach, de Botsra. Et Jobab mourut et en sa place régna Husam, du pays des Theimanites. Et Husam mourut et en sa place régna Hadad, fils de Bedad, qui battit les Madianites dans les campagnes de Moab; et le nom de sa ville était Avvith. Et Hadad mourut et en sa place régna Samla de Masréca. Et Samla mourut et Saül, de Rechoboth sur le Fleuve, régna en sa place. Et Saül mourut et en sa place régna Baal-Chanan, fils d'Achbor. Et Baal-Chanan mourut, et en sa place régna Hadad, et le nom de sa ville était Pahi et le nom de sa femme Mehètabeël, fille de Matred, fille de Meizahab. Et Hadad mourut. Et il y eut des princes en Edom: le prince de Thimna, le prince d'Alia, le prince de Jetheth, le prince d'Oolibama, le prince d'Ela, le prince de Pinon, le prince de Kenaz, le prince de Theiman, le prince de Mibtsar, le prince de Magdiel, le prince d'Iram. Tels sont les princes d'Edom. Suivent les fils d'Israël: Ruben, Siméon, Lévi et Juda, Issaschar et Zabulon, Dan, Joseph et Benjamin, Nephthali, Gad et Asser. Fils de Juda: Ger et Onan et Sélah, ces trois lui naquirent de la fille de Suah la Cananéenne. Et Ger, le premier-né de Juda, fui méchant aux yeux de l'Éternel, qui le fit mourir. Et Thamar, sa bru, lui enfanta Pérets et Zérach. Tous les fils de Juda sont au nombre de cinq. Fils de Pérets: Hetsron et Hamul; et les fils de Zérach: Zimri et Eithan et Eiman et Calcol et Dara, tous ensemble cinq. Et les fils de Carmi: Achar qui troubla Israël par son sacrilège; et les fils d'Eithan: Azaria; et les fils de Hetsron qui lui naquirent: Jérahmeël et Ram et Chelubaï. Et Ram engendra Amminadab, et Amminadab engendra Nachson, prince des fils de Juda. Et Nachson engendra Salma, et Salma engendra Boaz et Boaz engendra Obed, et Obed engendra Isaï, et Isaï engendra son premier-né Eliab, et Abinadab le puîné et Siméa le troisième, Nethaneël le quatrième, Raddaï le cinquième, Otsem le sixième, David le septième. Et leurs sœurs étaient: Tseruïa et Abigaïl. Et les fils de Tseruïa: Abisaï et Joab et Hasahel, trois. Et Abigaïl enfanta Amasa, et le père d'Amasa était Jéther, l'Ismaélite. Et Caleb, fils de Hetsron, eut des enfants de Azuba, sa femme, et de Jerihoth dont voici les fils: Jéser et Sobab et Ardon. Et à la mort d'Azuba, Caleb épousa Ephrath qui lui enfanta Hur. Et Hur engendra Uri, et Uri engendra Betsaleël. Et ensuite Hetsron s'approcha de la fille de Machir père de Galaad, et il l'épousa étant âgé de soixante ans, et elle lui engendra Segub. Et Segub engendra Jaïr qui eut vingt-trois villes au pays de Galaad; mais les Gesurites et les Syriens leur ravirent les bourgs de Jaïr avec Kenath et ses annexes, soixante villes. Tout autant de fils de Machir, père de Galaad. Et lorsque Hetsron fut mort à Caleb-Ephrata, sa femme Abia lui enfanta Aschur, père de Thékôa. Et les fils de Jérahmeël, premier-né de Hetsron, furent: le premier-né Ram et Buna et Oren et Otsem, Ahia. Et Jérahmeël eut une autre femme nommée Atara qui fut mère d'Onam. Et les fils de Ram, premier-né de Jérahmeël, furent: Mahats et Jamim et Eker. Et les fils d'Onam furent: Sammaï et Jada. Et les fils de Sammaï: Nadab et Abisur. Et le nom de la femme d'Abisur était Abihaïl, et elle lui enfanta Achban et Molid. Et les fils de Nadab: Séled et Appaïm. Et Séled mourut sans fils. Et les fils d'Appaïm: Jiseï. Et les fils de Jiseï: Sésan. Et les fils de Sésan: Achlaï. Et les fils de Jada, frère de Sammaï: Jéther et Jonathan. Et Jéther mourut sans fils. Et les fils de Jonathan: Péleth et Zaza. Ce sont là les fils de Jérahmeël. Et Sésan n'eut pas de fils, mais il eut des filles. Et Sésan eut un serviteur Égyptien nommé Jarcha. Et Sésan donna sa fille en mariage à Jarcha, son serviteur, et elle lui enfanta Athaï. Et Athaï engendra Nathan, et Nathan engendra Zabad. Et Zabad engendra Ephlal, et Ephlal engendra Obed, et Obed engendra Jéhu. Et Jéhu engendra Azaria et Azaria engendra Halets et Halets engendra Elasa et Elasa engendra Sisemaï et Sisemaï engendra Sallum et Sallum engendra Jecamia et Jecamia engendra Elisama. Et les fils de Caleb, frère de Jérahmeël, furent: Meisa, son pre­mier-né, qui est le père de Ziph, et les fils de Marésa, père d'Hébron. Et les fils d'Hébron: Coré et Thappuach et Rékem et Sema. Et Sema engendra Raham, père de Jorkeam, et Rékem engendra Sammaï. Et le fils de Sammaï fut Maon et Maon fut le père de Bethsur. Et Epha, concubine de Caleb, enfanta Haran et Motsa et Gazez. Et Haran engendra Gazez. Et les fils de Jehdaï: Régem et Jotham et Geisan et Pélet et Epha et Saaph. La concubine de Caleb, Maacha, enfanta Séber et Thirhana, et enfanta Saaph, père de Mademanna, Seva, père de Machbéna et père de Gibea. Et la fille de Caleb était Achsa. Ceux-ci furent fils de Caleb: le fils de Hur, premier-né d'Ephrata, est Sobal, père de Kiriath-Jearim, Salma, père de Bethléhem, Hareph, père de Beth-Gader. Et les fils de Sobal, père de Kiriath-Jearim, furent: Haroé, Hatsi, Hammenuhoth. Et les familles de Kiriath-Jearim sont: les Jéhirites, les Phuthites et les Sumathites et les Misraïtes; de ceux-ci sont issus les Tsorehatites et les Esthaülites. Les fils de Salma: Bethléhem et les Nétophatites, Ataroth, la maison de Joab et une moitié des Manachtites, les Tsoreïtes et les familles des Secrétaires, des habitants de Jabets, des Thirathites, des Simeathites, des Suchohites. Ce sont les Kinnites issus de Hammath, père de la maison de Rechab. Suivent les fils de David, qui lui naquirent à Hébron: le pre­mier-né Amnon, de Ahinoam de Jizréel; le second Daniel, d'Abigaïl, du Carmel; le troisième Absalom, fils de Maacha, fille de Thalmaï, roi de Gesur, le quatrième Adonia, fils de Haggith; le cinquième Sephatia, de Abital; le sixième Jithream, de Egla, sa femme. Six fils lui naquirent à Hébron et il régna là sept ans et six mois, et à Jérusalem il régna trente-trois ans. Et voici ceux qui lui naquirent à Jérusalem; Simea et Sobab et Nathan et Salomon, quatre, de Bathsuah, fille d'Ammiel, et Jibechar et Elisama et Eliphélet et Noga et Népheg et Japhia et Elisama et Eliada et Eliphélet, neuf, tous fils de David, outre les fils des concubines. Et Thamar était leur sœur. Et le fils de Salomon fut Roboam, dont le fils fut Abia qui eut pour fils Asa, dont le fils fut Josaphat qui eut pour fils Joram, dont le fils fut Achazia qui eut pour fils Joas, dont le fils fut Amatsia qui eut pour fils Azaria, dont le fils fut Jotham qui eut pour fils Achaz, dont le fils fut Ezéchias qui eut pour fils Manassé, dont le fils fut Amon qui eut pour fils Josias. Et les fils de Josias: le premier-né Jochanan, le second Jojakim, le troisième Sédécias, le quatrième Sallum. Et les fils de Jojakim: son fils Jéchonias qui eut pour fils Sédécias. Et les fils de Jéchonias, le captif: son fils fut Sealthiel et Malchiram et Phedaia et Sénatsar, Jecamia, Hosama et Nedabia. Et les fils de Phedaia: Zorobabel et Siméï. Et les fils de Zorobabel: Mesullam et Hanania et Selomith, leur sœur, et Hasuba et Ohel et Béréchia et Hasadia, Jusab-Hesed, cinq. Et le fils de Hanania: Platia et Esaïe, les fils de Rephaia, les fils d'Arnan, les fils d'Obadia, les fils de Sechania. Et les fils de Sechania: Semaia. Et les fils de Semaia: Hatus et Jigal et Bariah et Nearia et Saphat, six. Et le fils de Nearia: Elioeinaï et Ezéchias et Azrikam, trois. Et les fils d'Elioeinaï: Hodaïa et Eliasib et Plaia et Accub et Jochanan et Delaïa et Anani, sept. Fils de Juda: Pérets, Hetsron et Charmi et Hur et Sobal. Et Reaïa, fils de Sobal, engendra Jahath, et Jahath engendra Ahumaï et Lehad. Ce sont les familles des Tsorehatites. Et du père d'Eitam sont issus: Jizréel et Jisma et Jidbas, et le nom de leur sœur était Hatselelponi. Et Pnuel fut père de Gedor, et Eser, père de Husa. Voici les fils de Hur, premier-né d'Ephrata, père de Bethléhem. Et Ashur, père de Thékôa, eut deux femmes Hélea et Naara. Et Naara lui enfanta Ahuzzam et Hépher et Théïmni et Aasthari. Ce sont là les fils de Naara. Et les fils de Hélea: Tséreth, Jetsohar et Ethnan. Et Cots engendra Anub et Hatsobèba et les familles d'Arahehel, fils de Harum. Et Jabets était honoré par ses frères, et sa mère l'appela du nom de Jabets disant: Je l'ai enfanté avec douleur. Et Jabets invoqua le Dieu d'Israël et dit: Si tu me bénissais et agrandissais mes frontières, et si ta main m'assistait, et si tu me préservais du malheur, de sorte que je fusse sans douleurs!… L'Éternel fit arriver ce qu'il avait demandé. Chelub, frère de Suah, engendra Mehir, c'est le père d'Esthon. Et Esthon engendra la maison de Rapha et Pasea et Thehinna, père de la ville de Nattas. Ce sont là les hommes de Recha. Et les fils de Kenaz: Othniel et Seraïa. Et les fils d'Hothniel: Hathath. Et Meonothaï engendra Ophra, et Seraïa engendra Joab, père de la vallée des charpentiers; car c'étaient des charpentiers. Et les fils de Caleb, fils de Jephunné: Iru, Ela et Naam. Et les fils d'Ela: Kenaz. Et les fils de Jehalleël: Ziph et Zipha et Thiria et Asareël. Et les fils d'Ezra: Jéther et Méred et Epher et Jalon; … et elle conçut Miriam et Sammaï et Jisba, père d'Esthemoa. Et sa femme, la Juive, enfanta Jéred, père de Gedor, et Héber, père de Socho, et Jecuthiel, père de Zanoah. Et voici les fils de Bithia, fille de Pharaon, qu'épousa Méred… Et les fils de la femme de Hodia, sœur de Naham, père de Kéhila, sont: le Garmite et Esthemoa de Maacha. Et les fils de Simon sont: Amnon et Rinna, Benhanan et Thilon. Et les fils d'Iseï: Zoheth et Benzoheth. Les fils de Séla, fils de Juda, sont: Er, père de Lécha, et Laada, père de Marésa, et les familles de la maison des ouvriers en lin de la maison d'Asbea, et Jokim, et les hommes de Cozéba et Joas et Saraph, qui furent maîtres de Moab, et Jasubi-Léchem. Or ces choses sont anciennes. C'étaient les potiers et ceux qui habitaient dans des plantations fermées, y restant avec le roi pen­dant qu'il y avait affaire. Fils de Siméon: Nemuel et Jamin, Jarib, Zérah, Saül qui eut pour fils Sallum, dont le fils fut Mibsam, qui eut pour fils Misma. Et les fils de Misma: son fils Hamuel, dont le fils fut Zacchur qui eut pour fils Siméï. Et Siméï eut seize fils et six filles, et ses frères n'eurent pas beaucoup de fils, et toutes leurs familles ne se multiplièrent pas au même point que celles des fils de Juda. Et ils habitaient à Béerséba, Molada et Hatsar-Sual et à Bila et Etsem et Tholad, et à Béthuel et Horma et Tsiklag et à Beth-Marchaboth et Hatsar-Susim et Beih-Bireï et Saaraïm. Ce furent leurs villes jusqu'au règne de David. Et leurs villages: Eitam et Aïn, Rimmon et Thochen et Asan, cinq cités, et tous leurs villages qui étaient autour de ces villes jusqu'à Baal: tels étaient leurs établissements et leur généalogie. Et Mesobab et Jamlech et Josa, fils d'Amatsia, et Joël et Jéhu, fils de Josibia, fils de Seraïa, fils d'Asiel, et Elioeinaï et Jaacoba et Jesohaïa et Asaïa et Adiol et Jesimiel et Benaïa et Ziza, fils de Sipheï, fils de Allon, fils de Jedaïa, fils de Simri, fils de Semaïa : ces hommes cités par leurs noms furent princes dans leurs familles et leurs maisons patriarcales s'étendirent beaucoup. Et ils se por­tèrent à l'occident de Gedor jusques au côté oriental de la vallée, afin de chercher un pâturage pour leurs troupeaux. Et ils trou­vèrent un gras et bon pâturage et une contrée spacieuse dans tous les sens, et tranquille et sûre, car les habitants précédents descendaient de Cham. Ainsi arrivèrent ces hommes, inscrits par leurs noms, à l'époque d'Ezéchias, roi de Juda, et ils défirent les Meünites et leur campement qui se trouvait là, et ils les détrui­sirent comme ils sont aujourd'hui, et prirent leur place, parce qu'il y avait là des pâturages pour leurs troupeaux. Et il y en eut, des fils de Siméon, qui se portèrent à la montagne de Séir au nombre de cinq cents hommes, et Platia et Nearia et Rephaïa et Uzziel, fils de Jiseï, étaient à leur tête, et ils défirent le reste des réchappes d'Amalek, et ils ont demeuré là jusqu'aujourd'hui. Et les fils de Ruben, premier-né d'Israël, (car il était le premier-né, mais, pour avoir profané le lit de son père, sa pri­mogéniture fut dévolue aux fils de Joseph, fils d'Israël, sans cependant qu'ils fussent comptés dans la généalogie à titre de primo­géniture; sans doute Juda fut puissant parmi ses frères et fournit un prince, mais la primogéniture appartenait à Joseph) les fils de Ruben, premier-né d'Israël, sont: Hanoch et Pallu, Hetsron et Charmi. Les fils de Joël: son fils Semaïa, dont le fils fut Gog qui eut pour fils Siméï, dont le fils fut Michée qui eut pour fils Reaïa, dont le fils fut Baal qui eut pour fils Beéra que Thiglath-Pilnéser, roi d'Assyrie, emmena captif; il était Prince des Rubénites. Et ses frères selon leurs familles au registre de leurs généalogies furent: le chef Jehiel et Zacharie et Béla, fils de Azaz, fils de Sema, fils de Joël; celui-ci habitait à Aroër et jusqu'à Nebo et Baal-Meon, et au levant jusqu'à l'entrée du désert borné par l'Euphrate; car ils avaient de nombreux troupeaux dans la contrée de Galaad. Et à l'époque de Saul ils firent la guerre aux Hagarites qui tombèrent entre leurs mains et dont ils habitèrent les tentes sur tout le côté oriental de Galaad. Et les fils de Gad habitaient vis-à-vis d'eux au pays de Basan jusqu'à Salcha : Joël, le chef, et Sapham, le second, puis Jaënaï et Saphat en Basan. Et leurs frères selon leurs maisons patriarcales sont: Michaël et Mesullam et Séba et Joraï et Jaëchan et Zia et Eber, sept. Ce sont les fils d'Abihaïl, fils de Huri, fils de Jaroach, fils de Galaad, fils de Michaël, fils de Jesisaï, fils de Jahdo, fils de Buz. Ahi, fils d'Abdiel, fils de Guni, était leur patriarche. Et ils habitaient en Galaad et en Basan et dans les villes de leur dépendance et dans tous les chesaux de Saron jusqu'à leurs issues. Tous ils furent inscrits aux registres à l'époque de Jotham, roi de Juda, et à l'époque de Jéroboam, roi d'Israël. Les fils de Ruben et les Gadites et la demi-Tribu de Manassé, ce qu'il y avait d'hommes braves, portant le bouclier et l'épée et bandant l'arc et formés à la guerre, au nombre de quarante-quatre mille sept cent soixante, se mirent en campagne et firent la guerre aux Hagarites et à Jetur et Naphis et Nodab. Et secours leur fut dispensé contre eux, et les Hagarites furent livrés entre leurs mains avec tous leurs auxiliaires; car dans le combat ils élevèrent leur cri vers Dieu qui les exauça parce qu'ils se confiaient en Lui. Et ils emmenèrent leur bétail et leurs chameaux au nombre de cinquante mille et deux cent cinquante mille moutons, et deux mille ânes, et en hommes cent mille âmes. Car il tomba une multitude de morts, parce que le combat était engagé de par Dieu. Et ils habitèrent en leur place jusqu'à la déportation. Et les fils de la demi-Tribu de Manassé habitèrent au pays de Basan jusqu'à Baal-Hermon et Senir et le mont Hermon: ils étaient nombreux. Et voici leurs patriarches: Epher et Jiseï et Eliel et Azriel et Jérémie et Hodavia et Jachdiel, braves guerriers et hommes de renom, chefs de leurs familles patriarcales. Mais ils firent infidélité au Dieu de leurs pères et allèrent se prostituer après les dieux des peuples du pays, que Dieu avait exterminés devant eux. Alors le Dieu d'Israël émut l'esprit de Phul, roi d'Assyrie, et l'esprit de Thiglath-Pilnéser, roi d'Assyrie, et Il déporta les Rubénites et les Gadites et la demi-Tribu de Manassé et les amena à Chala et Chabor et Chara et au fleuve du Gozan, où ils sont aujourd'hui. Fils de Lévi: Gerson, Cahath et Merari. Et les fils de Cahath: Amram, Jitsehar et Hébron et Uzziel. Et les fils d'Amram: Aaron et Moïse et Miriam. Et les fils d'Aaron: Nadab et Abihu, Eléazar et Ithamar. Eléazar engendra Phinées, Phinées engendra Abisua, et Abisua engendra Buki, et Buki engendra Uzzi. Et Uzzi engendra Zerachia, et Zerachia engendra Meraioth. Meraioth engendra Amaria, et Amaria engendra Ahitub, et Ahitub engendra Tsadoc, et Tsadoc engendra Ahimaats. Et Ahimaats engendra Azaria, et Azaria engendra Jochanan, et Jochanan engendra Azaria (c'est lui qui exerça le sacerdoce dans le Temple que bâtit Salomon à Jérusalem); et Azaria engendra Amaria, et Amaria engendra Ahitub, et Ahitub engendra Tsadoc, et Tsadoc engendra Sallum, et Sallum engendra Hilkia, et Hilkia engendra Azaria, et Azaria engendra Seraïa, et Seraïa engendra Jotsadac, et Jotsadac partit lorsque l'Éternel déporta Juda et Jérusalem par le moyen de Nebucadnetsar. Fils de Lévi: Gersom, Cahath et Merari. Suivent les noms des fils de Gersom: Libni et Siméï. Et les fils de Cahath: Amram et Jitsehar et Hébron et Uzziel. Fils de Merari: Maheli et Mussi. Suivent les familles des Lévites selon leurs patriarches. De Gersom, dont le fils fut Libni, dont le fils fut Jéhath, dont le fils fut Zimma, dont le fils fut Joah, dont le fils fut Iddo, dont le fils fut Zérach, dont le fils fut Jeathraï. Fils de Cahath: Amminadab, dont le fils fut Coré, dont le fils fut Assir, dont le fils fut Elkana, dont le fils fut Ebiasaph, dont le fils fut Assir, dont le fils fut Thahath, dont le fils fut Uriel, dont le fils fut Uzziia, dont le fils fut Saül. Et les fils d'Elkana: Amasaï et Ahimoth, dont le fils fut Elkana qui eut pour fils Elkana-Tsophaï, dont le fils fut Nahath qui eut pour fils Eliab, dont le fils fut Jeroham qui eut pour fils Elkana. Et les fils de Samuel: le premier-né Vasni et Abia. Fils de Merari: Maheli, dont le fils fut Libni qui eut pour fils Siméï, dont le fils fut Uzza qui eut pour fils Simea, dont le fils fut Haggia qui eut pour fils Asaïa. Suivent ceux que David préposa à la conduite du chant dans la Maison de l'Éternel dès que l'arche fut fixée. Et ils officièrent devant la Résidence de la Tente du Rendez-vous dans le chant jusqu'à ce que Salomon construisît le Temple de l'Éternel à Jérusalem, et ils s'acquittaient selon leur règle de leur fonction. Et voici ces fonctionnaires, ainsi que leurs fils: des fils des Cahathites: Heiman, le chantre, fils de Joël, fils de Samuel, fils d'Elkana, fils de Jeroham, fils d'Eliel, fils de Thoah, fils de Tsuph, fils d'Elkana, fils de Mahath, fils d'Amasaï, fils d'Elkana, fils de Joël, fils d'Azaria, fils de Sophonie, fils de Thahath, fils d'Assir, fils d'Ebiasaph, fils de Coré, fils de Jitsehar, fils de Cahath, fils de Lévi, fils d'Israël. Et son frère Asaph qui se tenait à sa droite, Asaph, fils de Béréchia, fils de Silea, fils de Michaël, fils de Baaseïa, fils de Malchiia, fils de Etni, fils de Zérah, fils de Adaïa, fils d'Eithan, fils de Zimna, fils de Siméi, fils de Jahath, fils de Gersom, fils de Lévi. Et les fils de Merari, leurs frères, se tenaient à la gauche: Eithan, fils de Kisi, fils d'Abdi, fils de Malluch, fils de Hasabia, fils de Amatsia, fils d'Hillda, fils d'Amtsi, fils de Bani, fils de Samer, fils de Maheli, fils de Mussi, fils de Merari, fils de Lévi. Et leurs frères les Lévites étaient affectés à tout le service de la Résidence de la Maison de Dieu. Et Aaron et ses fils faisaient fumer les oblations sur l'autel des holocaustes et sur l'autel aux parfums, chargés de tout le service du Lieu Très-Saint, et de l'expiation pour Israël selon toutes les prescriptions de Moïse, serviteur de Dieu. Suivent les fils d'Aaron: Son fils Eléazar qui eut pour fils Phinées, dont le fils fut Abisua qui eut pour fils Buki, dont le fils fut Uzzi qui eut pour fils Zerahia, dont le fils fut Meraioth qui eut pour fils Amaria, dont le fils fut Ahitub qui eut pour fils Tsadoc, dont le fils fut Ahimaats. Et voici leurs habitations selon leurs clos dans leurs limites, savoir des fils d'Aaron de la famille des Cahathites, car à eux échut le sort. On leur donna Hébron au pays de Juda et sa banlieue environnante, mais les champs de la ville et ses villages furent donnés à Caleb, fils de Jéphunné. Et aux fils d'Aaron on donna les villes de refuge: Hébron et Libna et sa banlieue, et Jatthir, et Esthmoa et sa banlieue, et Hilen et sa banlieue, Debir et sa banlieue, et Asan et sa banlieue, et Bethsémès et sa banlieue, et de la Tribu de Benjamin: Geba et sa banlieue, et Allemeth et sa banlieue, et Anathoth et sa banlieue. Total de leurs villes, treize en raison de leurs familles. Et les fils de Cahath restants [reçurent] des familles de la Tribu [d'Ephraïm et de celle de Dan] et de la demi-Tribu de Manassé par le sort dix villes. Et les fils de Gersom selon leurs familles reçurent de la Tribu d'Issaschar et de la Tribu d'Asser et de la Tribu de Nephthali et de la Tribu de Manassé en Basan, treize villes. Les fils de Merari selon leurs familles reçurent de la Tribu de Ruben et de la Tribu de Gad et de la Tribu de Zabulon par le sort douze villes. C'est ainsi que les enfants d'Israël donnèrent aux Lévites les villes et leurs banlieues. Et ils donnèrent par le sort, de la Tribu des fils de Juda et de la Tribu des fils de Siméon et de la Tribu des fils de Benjamin, ces villes qu'ils désignèrent par leurs noms. Quant [aux restants] des familles de Cahath les villes de leur district étaient de la Tribu d'Ephraïm. Et on leur donna les villes de refuge: Sichem et sa banlieue dans la montagne d'Ephraïm, et Gézer et sa banlieue, et Jocmeam et sa banlieue, et Beth-Horon et sa banlieue, et Ajalon et sa banlieue, et Gath-Rimmon et sa banlieue, et de la demi-Tribu de Manassé Aner et sa banlieue, et Bileam et sa banlieue, — à la famille des autres fils de Cahath. Les fils de Gersom eurent de la famille de la demi-Tribu de Manassé: Golan en Basan et sa banlieue, et Astaroth et sa banlieue, et de la Tribu d'Issaschar: Kédès et sa banlieue, Dobrath et sa banlieue, et Ramoth et sa banlieue, et Anem et sa banlieue, et de la Tribu d'Asser: Masal et sa banlieue, et Abdon et sa banlieue, et Hucoc et sa banlieue, et Rechob et sa banlieue; et de la Tribu de Nephthali: Kédès en Galilée et sa banlieue, et Hammon et sa banlieue, et Kiriathaïm et sa banlieue. Les autres fils de Merari eurent de la Tribu de Zabulon: Rimmon et sa banlieue, et Thabor et sa banlieue, et au delà du Jourdain près de Jéricho à l'Orient du Jourdain, de la Tribu de Ruben: Betser au désert et sa banlieue, et Jahtsa et sa banlieue, et Kedémoth et sa banlieue, et Meiphaath et sa banlieue, et de la Tribu de Gad: Ramoth en Galaad et sa banlieue, et Mahanaïm et sa banlieue, et Hesbon et sa banlieue, et Jaëzer et sa banlieue. Quant aux fils d'Issaschar c'étaient: Thola et Phua, Jasub et Simron, quatre. Et les fils de Thola: Uzzi et Rephaïa, Jeriel et Jachmaï et Jibsam et Samuel, patriarches de leurs maisons, de Thola, c'étaient de braves guerriers, selon leurs familles; leur nombre à l'époque de David, était de vingt-deux mille six cents. Et les fils d'Uzzi: Jizrachia. Et les fils de Jizrachia, Michaël et Obadia et Joël, Jissia, cinq, tous patriarches. Et avec eux étaient, selon leurs familles, selon leurs maisons patriarcales, des bandes militaires pour la guerre, trente-six mille hommes; car ils avaient beaucoup de femmes et de fils. Et leurs frères, selon toutes les familles d'Issaschar, hommes vaillants, étaient au nombre de quatre-vingt-sept mille, enregistrés en totalité. Benjamin: Béla et Bécher et Jediaël, trois. Et les fils de Béla: Etsbon et Uzzi et Uzziel et Jérimoth et Iri, cinq, patriarches, hommes vaillants, enregistrés au nombre de vingt-deux mille trente-quatre. Et les fils de Bécher: Zemira et Joas et Eliézer et Elioeinaï et Omri et Jerémoth et Abia et Anathoth et Alameth, tout autant de fils de Bécher, portés aux registres, selon leurs familles, comme leurs patriarches, hommes vaillants au nombre de vingt mille deux cents. Et les fils de Jediaël: Bilhan. Et les fils de Bilhan: Jeüs et Benjamin et Ehud et Cnaana et Zeithan et Tharsis et Ahisahar, tout autant de fils de Jediaël selon leurs maisons patriarcales, hommes vaillants au nombre de dix-sept mille deux cents qui sortaient comme soldats pour la guerre. Et Suppim et Hupim, fils d'Ir, Husim, les fils d'Aher. Fils de Nephthali: Jatsiel et Guni et Jetser et Sallum, fils de Bilha. Fils de Manassé: Asriel qu'enfanta sa concubine Syrienne: elle avait enfanté Machir, père de Galaad. Et Machir prit une femme de Hupim et de Suppim, et le nom de sa sœur était Maacha et le nom du [second] fils était Tselophehad; et Tselophehad eut des filles. Et Maacha, femme de Machir, enfanta un fils et le nomma Pérès; et le nom de son frère était Sarès et ses fils Ulam et Rakem. Et les fils d'Ulam: Bedan. Ce sont des fils de Galaad fils de Machir, fils de Manassé. Et sa sœur Hammolecheth enfanta Ishod et Abiézer et Mahela. Et les fils de Semida furent: Achian et Sichem et Likhi et Aniam. Et les fils d'Ephraïm sont: Suthela, dont le fils fut Béred qui eut pour fils Thahath, dont le fils fut Elada qui eut pour fils Thahath, dont le fils fut Zabad, dont le fils fut Suthela et Ezer et Elead. Et ceux-ci furent tués par les hommes de Gath, indigènes du pays, car ils avaient fait une descente pour enlever leurs troupeaux. Et Ephraïm, leur père, les pleura longtemps et ses frères vinrent pour le consoler. Et il s'approcha de sa femme et elle devint enceinte et enfanta un fils qu'il appela du nom de Beria parce que sa maison avait été malheureuse. Et sa fille était Séèra, et elle bâtit Beth-Horon, la basse et la haute, et Uzzen-Séèra. Et son fils fut Réphah qui eut pour fils Réseph et Thélah, dont le fils fut Thahan qui eut pour fils Laedan, dont le fils fut Ammihud qui eut pour fils Elisama, dont le fils fut Nun qui eut pour fils Josué. Et Béthel avec ses annexes était leur propriété et leur demeure, et du côté du levant ils avaient Naaran, et du côté du couchant Gézer et ses annexes, et Sichem et ses annexes jusques à Gaza et à ses annexes, et à côté des fils de Manassé Beth-Séan et ses annexes, Thaënach et ses annexes, Megiddo et ses annexes, Dor et ses annexes. C'est dans ces localités qu'habitèrent les fils de Joseph, fils d'Israël. Fils d'Asser: Jimna et Jisva et Jisvi et Bria et Serah, leur sœur. Et les fils de Bria: Héber et Malchiel, c'est le père de Birzavith. Et Héber engendra Japhlet et Somer et Hotham et Suah, leur sœur. Et les fils de Japhlet: Pasach et Bimehal et Asvath; tels sont les fils de Japhlet. Et les fils de Samer: Ahi et Rahga et Hubba et Aram. Et les fils de Hélem (Hotham), son frère: Tsophah et Jimna et Selès et Amal. Fils de Tsophah: Suach et Harnepher et Suai et Beri et Jimra, Betser et Hod et Samma et Silsa et Jithran et Béera. Fils de Jéther: Jephunné et Phispa et Ara. Et les fils de Ulla: Arach et Haniel et Ritsia. Tout autant de fils d'Asser, chefs des maisons patriarcales, hommes d'élite et de bravoure, chefs des princes. Et leur rôle dans l'armée pour le combat, leur nombre, porte vingt-six mille hommes. Et Benjamin engendra Béla, son premier-né, Asbel, le second, et Aherach, le troisième, Noha, le quatrième, et Rapha le cinquième. Et Béla eut des fils: Addar et Géra, et Abihud et Abisua et Naaman et Ahoah et Géra et Sepuphan et Huram. Et suivent les fils d'Ehud, lesquels furent les patriarches des habitants de Géba, et ils les emmenèrent captifs à Manachath, savoir Naaman et Ahia et Géra, c'est celui-ci qui les emmena captifs, et il engendra Uzza et Ahihud. Et Sacharaïm engendra dans la campagne de Moab, après les avoir répudiées, avec Husim et Baara, ses femmes, des fils. Et il eut de Hodès, sa femme, Jobab et Tsibia et Meisa et Malcam et Jehuts et Sochia et Mirma. Tels sont ses fils, patriarches. Et de Husim il eut Abitub et Elpaal. Et les fils d'Elpaal: Eber et Miseam et Samer, lequel bâtit Ono et Lod et ses annexes. Et Bria et Sema sont les patriarches des habitants d'Ajalon; ils mirent en fuite les habitants de Gath. Et Ahio, Sasac et Jerémoth et Zebadia et Arad et Ader et Michaël et Jispa et Joah sont les fils de Bria. Et Zebadia et Mesullam et Hiski et Haber et Jismeraï et Jizlia et Jobab sont les fils d'Elpaal. Et Jakim et Zichri et Zabdi et Elioeinaï et Tsilthaï et Eliel et Adaïa et Beraïa et Simrath sont les fils de Siméï. Et Jispan et Héber et Eliel et Abdon et Zichri et Hanan et Hanania et Eilam et Anthothia et Jiphdia et Pnuel sont les fils de Sasac. Et Samseraï et Secharia et Athalia et Jaerseia et Elia et Zichri sont les fils de Jeroham. Ce sont des patriarches d'après leurs familles, des chefs: ils habitaient à Jérusalem. Et à Gabaon habitait le père de Gabaon, et le nom de sa femme était Maacha. Et son fils premier-né était Abdon, et [les autres] Tsur et Kis et Baal et Nadab et Gedor et Ahio et Zacher. Et Micloth engendra Simea et eux aussi habitaient en face de leurs frères à Jérusalem avec leurs frères. Et Ner engendra Kis, et Kis engendra Saül, et Saül engendra Jonathan et Maleki-Sua et Abinadab et Esbaal. Et le fils de Jonathan fut Meribbaal, et Meribbaal engendra Micha. Et les fils de Micha sont: Pithon et Mélech et Thaërèa et Achaz. Et Achaz engendra Joadda, et Joadda engendra Alemeth et Azmaveth et Zimri, et Zimri engendra Motsa. Et Motsa engendra Binea, dont le fils fut Rapha qui ont pour fils Eleasa, dont le fils fut Atsel. Et Atsel eut six fils dont les noms suivent: Azricam, Bochru et Ismaël et Séaria et Obadia et Hanan: tout autant de fils de Atsel. Et les fils de Esec son frère: Ulam, son premier-né, Jeüs, le second, et Elipheleth, le troisième. Et les fils d'Ulam furent de braves guerriers, bandant l'arc, et ils eurent beaucoup de fils et de petits-fils, cent cinquante. Tous ceux-là sont d'entre les fils de Benjamin. Or tous les Israélites furent enregistrés, et voici ils sont inscrits dans le livre des rois d'Israël. Et Juda fut déporté à Babel à cause de ses forfaits. Les premiers habitants qui [vivaient] sur leur propriété dans leurs villes, étaient, les Israélites, les Prêtres, les Lévites et les attachés. Et à Jérusalem habitaient des fils de Juda et des fils de Benjamin et des fils d'Ephraïm et de Manassé, Uthaï, fils d'Ammihud, fils de Omri, fils d'Imri, fils de Bani, des fils de Pérets, fils de Juda. Et des Silonites: Asaïa, le premier-né, et ses fils. Et des fils de Zérach: Jehuel et leurs frères, six cent quatre-vingt-dix. Et des fils de Benjamin: Sallu, fils de Mesullam, fils d'Hodavia, fils de Assenua, et Jibneia, fils de Jéroham, et Ela, fils de Uzzi, fils de Michri et Mesullam, fils de Sephatia, fils de Rehuel, fils de Jibniia, et leurs frères, selon leurs familles, neuf cent cinquante-six. Tous ces hommes étaient patriarches de leurs maisons patriarcales. Et des Prêtres: Jedaïa et Jojarib et Jachin et Azaria, fils d'Hilkia, fils de Mesullam, fils de Tsadoc, fils de Meraioth, fils d'Ahitub, primicier de la Maison de Dieu; et Adaïa, fils de Jeroham, fils de Paschur, fils de Malchiia, et Maesaï, fils de Adiel, fils de Jahzera, fils de Mesullam, fils de Messilêmith, fils de Immer, et leurs frères, chefs de leurs maisons patriarcales, mille sept cent soixante, hommes vigoureux à l'œuvre du service de la maison de Dieu. Et des Lévites: Semaia, fils de Chassub, fils d'Azricam, fils de Hasabia, des fils de Merari, et Bacbaccar, Hérès et Galal et Matthania, fils de Michée, fils de Zichri, fils d'Asaph; et Obadia, fils de Semaia, fils de Galal, fils de Jeduthun, et Berechia, fils d'Asa, fils d'Elkana, qui habitait dans les bourgs des Netophathites. Et les portiers: Sallum et Accub et Talmon et Abiman et leurs frères; Sallum était le chef. Et jusqu'à présent ils sont à la Porte Royale à l'orient, eux, les portiers du campement des fils de Lévi. Et Sallum, fils de Coré, fils d'Ebiasaph, fils de Coré, et ses frères de la maison de son père, les Coraïtes étaient préposés à la fonction du service, comme gardes des seuils de la Tente, et leurs pères étaient préposés sur le camp de l'Éternel, gardes de l'avenue. Et Phinées, fils d'Eléazar, fut jadis leur chef (l'Éternel était avec lui). Zacharie, fils de Mesélémia, était un portier à l'entrée de la Tente du Rendez-vous. Tous, choisis pour être gardes des seuils, ils étaient au nombre de deux cent douze. Ils étaient enregistrés d'après leurs villages. David et Samuel, le Voyant, les avaient institués sur leur foi. Eux et leurs fils étaient de garde aux portes de la maison de l'Éternel, de la Résidence de la Tente. Les portiers stationnaient aux quatre vents, à l'orient, à l'occident, au septentrion et au midi. Et leurs frères demeuraient dans leurs villages pour venir se joindre à eux le septième jour à époques fixes; car ces quatre chefs des portiers, ces mêmes Lévites, étaient laissés sur leur foi, et ils avaient la surveillance des cellules et des trésors de la Maison de Dieu. Et ils passaient la nuit aux alentours de la Maison de Dieu, car ils étaient chargés de faire la garde et d'ouvrir tous les matins. Et il y en avait de préposés sur la vaisselle du service, qu'ils rentraient en la comptant, et sortaient en la comptant. Et il y en avait de préposés sur les ustensiles, sur tous les ustensiles sacrés, et sur la fleur de farine et le vin et l'huile et l'encens et les aromates. Et c'étaient des fils de Prêtres qui composaient l'huile aromatisée. Et à Matthithia, l'un des Lévites (premier-né de Sallum), le Coraïte, était confié le soin de la boulangerie. Et quelques-uns des fils des Kahathites, leurs frères, étaient préposés sur les pains de présentation, qu'ils avaient à préparer sabbat par sabbat. Ce sont là les chantres, patriarches des Lévites, exemptés du service des cellules, parce que jour et nuit ils vaquaient à leur affaire. Ce sont là les patriarches des Lévites selon leurs familles, les chefs; ils demeuraient à Jérusalem. Or à Gabaon demeurait le père de Gabaon, Jehiel, le nom de sa femme était Maacha. Et son fils premier-né fut Abdon, puis il eut Tsur et Kis et Baal et Ner et Nadab et Gedor et Ahio et Zacharie et Micloth. Et Micloth engendra Simeam, et ceux-ci aussi habitèrent vis-à-vis de leurs frères à Jérusalem auprès de leurs frères. Et Ner engendra Kis, et Kis engendra Saül, et Saül engendra Jonathan et Malkisua et Abinadab et Esbaal. Et le fils de Jonathan fut Meribbaal, et Meribbaal engendra Micha. Et les fils de Micha furent Pithon et Mélech et Thaherèa. Et Achaz engendra Jaëra, et Jaëra engendra Alemeth et Azmaveth et Zimri, et Zimri engendra Motsa. Et Motsa engendra Binea, dont le fils fut Rephaia qui eut pour fils Elasa, dont le fils fut Atsel. Et Atsel eut six fils dont les noms suivent: Azricam, Bochru et Jismaël et Searia et Obadia et Chanan. Ce sont les fils de Atsel. Et les Philistins étaient aux prises avec Israël et les hommes d'Israël fuiront devant les Philistins et il tomba des blessés sur la montagne de Gilboa. Et les Philistins se mirent à la poursuite de Saül et de ses fils, et les Philistins abattirent Jonathan et Abinadab et Malchisua, fils de Saül. Et le faix de la bataille tombait sur Saül, qui fut atteint par les tireurs d'arc; et Saül trembla devant les tireurs. Alors Saül dit à son écuyer: Tire ton épée et m'en perce, afin que ces incirconcis ne viennent pas faire de moi leur jouet. Et son écuyer ne voulut pas, car il avait une crainte extrême. Alors Saül prit l'épée et se rua dessus. Et l'écuyer voyant Saül mort se rua aussi sur l'épée et mourut. Ainsi périt Saül et ses trois fils, et toute sa maison périt à la fois. Et quand tous les Israélites de la plaine virent la fuite et la mort de Saül et de ses fils, ils abandonnèrent leurs villes et s'enfuirent, et les Philistins arrivèrent et s'y établirent. Et le lendemain les Philistins vinrent pour dépouiller les morts, et ils trouvèrent Saül et ses fils tombés sur la montagne de Gilboa. Et ils le dépouillèrent et emportèrent sa tête et ses armes, qu'ils firent circuler dans le pays des Philistins pour donner la nouvelle à leurs idoles et au peuple. Et ils placèrent ses armes dans le temple de leur dieu, et fichèrent son crâne dans le temple de Dagon. Et tout Jabès de Galaad fut instruit de tout ce que les Philistins avaient fait à Saül; alors tous les braves se mirent sur pied et allèrent enlever le corps de Saül et les corps de ses fils, qu'ils amenèrent à Jabès, et ils inhumèrent leurs os sous le térébinthe de Jabès et jeûnèrent sept jours. Ainsi périt Saül ensuite du forfait qu'il avait commis contre l'Éternel à l'occasion de la parole de l'Éternel qu'il n'avait pas observée, et aussi en consultant, cherchant les évocateurs des morts. Mais, l'Éternel, il ne Le consulta point; c'est pourquoi Il le fit mourir et transféra la royauté à David, fils d'Isaï. Et tous les Israélites formèrent assemblée auprès de David à Hébron et dirent: Voici, nous sommes tes os et ta chair. Déjà hier et avant-hier, déjà pendant le règne de Saül, c'était toi qui menais en campagne et ramenais Israël, et l'Éternel, ton Dieu, t'a dit: C'est toi qui seras le pasteur de mon peuple d'Israël, et c'est toi qui seras prince de mon peuple d'Israël. Ainsi se présentèrent tous les Anciens d'Israël au Roi en Hébron et David solennisa un pacte avec eux à Hébron devant l'Éternel; et ils oignirent David roi d'Israël aux termes de la parole de l'Éternel prononcée par l'organe de Samuel. Et David et tous les Israélites se portèrent sur Jérusalem, c'est- à-dire Jébus; or là vivaient les Jébusites habitants du pays. Et les habitants de Jébus dirent à David: Tu n'entreras pas ici. Mais David s'empara de la citadelle de Sion, c'est-à-dire, de la Cité de David. Et David dit: Le premier qui battra les Jébusites aura rang de chef et de général. Et le premier qui escalada fut Joab, fils de Tseruïa, et il devint chef. Et David habita la citadelle; c'est pourquoi elle reçut le nom de Cité de David. Et il éleva la cité dans son pourtour, à partir de Millo, et l'enceinte entière, et Joab restaura le restant de la ville. Et David allait toujours grandissant et l'Éternel des armées était avec lui. Suivent les principaux héros qu'avait David, qui lui prêtèrent main forte lors de son avènement, avec tout Israël, pour le faire roi selon la parole de l'Éternel concernant Israël. Et voici la liste des héros qu'avait David: Jasobeam, fils de Hachmoni, chef des trente, il brandissait sa lance sur trois cents hommes tués tout d'une haleine. Et après lui Eléazar, fils de Dodo, l'Ahohite; il était l'un des trois héros. C'est lui qui était avec David à Pas-Damim, lorsque les Philistins s'étaient concentrés là pour le combat. Et il y avait là une pièce de terre, pleine d'orge, et la troupe s'enfuit devant les Philistins; alors ils se postèrent au milieu du champ et le délivrèrent et battirent les Philistins, et l'Éternel accorda une grande victoire. Et ces trois qui faisaient partie des trente chefs, descendirent au rocher vers David dans la grotte d'Adullam, et le camp des Philistins était assis dans la vallée de Rephaïm. Or David se trouvait à ce moment sur la hauteur, et il y avait alors à Bethléhem un poste de Philistins. Et David fit un souhait et dit: Qui me fera boire de l'eau de la citerne de Bethléhem, qui est dans la porte? Alors les trois se firent jour à travers le campement des Philistins, et puisèrent de l'eau à la citerne de Bethléhem dans la porte, et ils l'apportèrent et l'offrirent à David; mais David ne voulut pas la boire et il la répandit en hommage à l'Éternel et dit: Mon Dieu me préserve de faire pareille chose! Boirais-je le sang de ces hommes qui ont risqué leur vie? Car c'est au péril de leur vie qu'ils l'ont apportée. Il ne voulut donc pas la boire. Tel est l'exploit des trois héros. Et Abisaï, frère de Joab: il était le chef des Trois, et il brandit sa lance sur trois cents tués et il avait un nom dans les Trois. Il était honoré par les Trois de la seconde série, et était leur chef, mais il n'atteignait pas aux Trois [premiers]. Benaïa, fils de Joiada, fils d'un brave, illustre par ses exploits, du Cabtséel; c'est lui qui abattit les deux Ariels de Moab. C'est aussi lui qui descendit et abattit le lion dans la citerne un jour de neige. C'est aussi lui qui terrassa l'homme d'Egypte, un homme ayant une stature de cinq coudées, et dans la main de l'Égyptien était une lance comme l'ensuble d'un tisserand, et il fondit sur lui avec le bâton, et arracha la lance de la main de l'Égyptien, qu'il tua avec sa lance. Tels sont les faits de Benaïa, fils de Joiada, et il avait avec un nom entre les Trois héros. Voici, il était honoré par les trente, mais il n'atteignait pas aux trois premiers. Et David le mit à la tête de sa garde du corps. Et les chefs des ces corps d'armée étaient: Asahel, frère de Joab; Elchanam fils de Dodo, de Bethléhem; Sammoth l'Harorite; Hélets, le Pelonite; Ira, fils de Ickesch de Thékôa; Abiézer, d'Anatoth; Sibchaï le Husathite; Ilaï l'Ahohite; Maheraï de Nétophah; de Héled, fils de Baëna, de Nétophah; Ithaï, fils de Ribaï, de Gibea des Benjaminites; Benaïa, de Piratheon; Huraï de Nahalei-Gaas; Abiel de Arba; Azmaveth, le Baherumite; Elihaba, de Saalbon; Benei-Hasem, de Gizon; Jonathan, fils de Sagè, de Harar; Hahiam, fils de Sachar, de Harar; Eliphal, fils de Hur; Hépher, de Mechébaï; Ahia, le Pelonite; Hetsro, le Carmélite; Naaraï, fils de Ezbaï; Joël, frère de Nathan; Mibehar, fils de Hagri; Tsélec, l'Ammonite; Naheraï, le Bérothite, écuyer de Joab, fils de Tseruïa; Irah, de Jéther; Gareb, de Jéther; Uria le Héthien; Zabad, fils de Ahelaï; Adina, fils de Siza, le Rubénite, chef des Rubénites, suivi de trente hommes; Hanan, fils de Maëcha, et Josaphat, le Mithenite; Uzzia d'Astherah; Sama et Jehiel, fils de Hotham d'Aroër; Jediael, fils de Simri, et Joha, son frère, le Thitsite; Eliel de Mahevim; Jeribaï et Josavia, fils d'Elnaam; et Jithma, le Moabite; Eliel et Obed et Jaësiel-Hammetsobaïa. Et voici ceux qui joignirent David à Tsiklag lorsqu'il était encore exclu de la présence de Saül, fils de Kis, et ceux-ci étaient du nombre des braves qui le secondaient à la guerre, maniant l'arc de la main droite, et de la gauche lançant des pierres, et décochant des flèches avec l'arc, et du nombre des frères de Saül de Benjamin : le chef Ahiézer et Joas, fils de Semaa de Gibea, et Jéziel et Pélet, fils d'Azmaveth, et Beracha et Jéhu d'Anathoth, et Jismaia de Gabaon, héros entre les trente, et commandant les trente, et Jérémie et Jehaziel et Jochanan et Jozabad, de Gedèra, Elouzaï et Jerimoth et Bealia et Semaria et Sephatia, de Haroph, Elcana et Jissia et Azareël et Joëzer et Jasobeam, Coraïtes, et Joëla et Zebadia, fils de Jeroham, de Gedor. Et parmi les Gadites vinrent comme transfuges joindre David à la forteresse du désert, des chefs de corps, soldats guerriers, armés de boucliers et de lances, ayant l'air de lions et l'agilité de la gazelle sur les montagnes : Ezer, le chef, Obadia, le second, Eliab, le troisième, Mismanna, le quatrième, Jérémie, le cinquième, Atthaï, le sixième, Eliel, le septième, Jochanan, le huitième, Elzabad, le neuvième, Jérémie, le dixième, Machbanaï, le onzième : ils faisaient partie des fils de Gad, officiers de l'armée, de cent l'inférieur, de mille le supérieur. Ce furent eux qui passèrent le Jourdain, au premier mois, quand il remplit tout son lit, et mirent en fuite tous les habitants des vallées au levant et au couchant. Et des fils de Benjamin et de Juda vinrent aussi joindre David à la forteresse. Et David sortit à leur rencontre, et prenant la parole, il leur dit: Si vous venez à moi en amis pour m'aider, je m'unirai de cœur à vous, mais si c'est pour me surprendre au profit de mes ennemis, sans qu'il y ait injustice en ma main, que le Dieu de nos pères voie et juge! Alors revêtu d'inspiration Amasaï, chef des triaires: Nous sommes à toi, David, [dit-il] et de ton bord, fils d'Isaï! Salut, salut à toi, et salut à tes aides, car ton Dieu est ton aide! Et David les admit et les plaça comme chefs de bataillons. Et de Manassé des transfuges passèrent à David, lorsqu'il allait en guerre contre Saül avec les Philistins, dont il ne resta pas l'auxiliaire, car ensuite d'une délibération les princes des Philistins le congédièrent, se disant: Au prix de nos têtes il passera du côté de son Seigneur Saül. Lorsqu'il se rendit à Tsiklag, de Manassé lui vinrent en transfuges: Adna et Jozabad et Jediael et Michaël et Jozabad et Elihu et Tsilthaï, chef des mille de Manassé. Et ceux-ci aidèrent David contre les bandes, car ils étaient tous des héros belliqueux, et ils furent officiers supérieurs dans l'armée. Car journellement il arrivait des auxiliaires à David jusqu'à former une grande armée comme une armée de Dieu. Or voici le nombre par têtes des hommes armés en guerre qui joignirent David à Hébron pour lui déférer la royauté de Saül selon l'ordre de l'Éternel. Fils de Juda portant bouclier et lance, six mille et huit cents, armés en guerre; des fils de Siméon, héros belliqueux pour l'armée, sept mille et cent; des fils de Lévi, quatre mille six cents, et Joiada, le prince d'Aaron, et avec lui trois mille et sept cents hommes, et Tsadoc, jeune héros brave et sa maison patriarcale, vingt-deux chefs : et des fils de Benjamin, frères de Saül, trois mille: c'est que jusqu'alors la plus grande partie d'entre eux adhérait encore à la maison de Saül, et des fils d'Ephraïm vingt-mille huit cents, héros vaillants, hommes de renom, d'après leurs maisons patriarcales; et de la demi-Tribu de Manassé dix-huit mille désignés nommément pour joindre et faire roi David; et des fils d'Issaschar experts à comprendre les temps, pour savoir ce qu'Israël avait à faire, leurs chefs au nombre de deux cents et dont tous leurs frères à leurs ordres; de Zabulon ceux qui faisaient les campagnes, équipés pour le combat de toutes les armes de guerre, cinquante mille pour se ranger en bataille avec un cœur non partagé; et de Nephthali mille chefs accompagnés de trente-sept mille portant bouclier et lance; et des Danites armés en guerre, vingt-huit mille et six cents; et d'Asser quarante mille se mettant en campagne pour se ranger en bataille; et d'au delà le Jourdain, des Rubénites et des Gadites et de la demi-Tribu de Manassé, cent vingt mille avec toutes les armes de guerre pour le combat. Tous ces hommes, gens de guerre, se formant en bataille avec, un cœur entier arrivèrent à Hébron pour établir David roi sur tout Israël. Et tout le restant d'Israël était unanime aussi pour faire David roi. Et ils furent là auprès de David trois jours, et mangèrent et burent, car leurs frères les pourvoyaient; et ceux aussi qui demeuraient près d'eux jusqu'à Issaschar, Zabulon et Nephthali apportaient des vivres à dos d'ânes et de chameaux et de mulets et de bœufs, des mets de farine, des figues, des raisins secs et du vin, et de l'huile, puis des bœufs et des moutons en abondance; car c'était une joie en Israël. Et David se consulta avec les chefs de mille et de cent, avec la totalité des princes. Et David dit à toute l'Assemblée d'Israël: Si vous le trouvez bon, et si c'est de par l'Éternel notre Dieu, promptement dépêchons vers nos frères restés dans tous les cantons d'Israël, et en même temps que vers eux, vers les Prêtres et les Lévites, dans leurs villes à banlieues pour qu'ils se joignent à nous. Et transférons l'Arche de notre Dieu près de nous, car nous n'en prenions point de souci au temps de Saül. Et toute l'Assemblée dit que c'était ce qu'il fallait faire, car la chose agréait à tout le peuple. David convoqua donc tout Israël depuis le Nil d'Egypte jusque vers Hamath, afin d'amener de Kiriath-Jearim l'Arche de Dieu. Et David avec tout Israël monta vers Baala, à Kiriath-Jearim qui est à Juda, pour en ramener l'Arche de Dieu, l'Éternel qui siège sur les Chérubins, où le Nom est invoqué. Et ils transportèrent l'Arche de Dieu sur un chariot neuf depuis la maison d'Abinadab; or Uzza et Ahio conduisaient le chariot. Et David et tous les Israélites dansaient devant Dieu à toute force avec chants, et luths et harpes et tambourins et cymbales et trompettes. Et quand ils arrivèrent à l'aire de Chidon, Uzza étendit sa main pour saisir l'Arche parce que l'attelage récalcitrait. Alors la colère de l'Éternel s'alluma contre Uzza et Il le frappa pour avoir porté la main sur l'Arche, et il mourut là devant Dieu. Et David fut attristé de ce que l'Éternel avait frappé Uzza d'un tel coup et il donna à ce lieu le nom de Pérets-Uzza ( coup d'Uzza ) qu'il porte encore aujourd'hui. Et David eut en ce jour peur de Dieu: il disait: Comment introduire chez moi l'Arche de Dieu? Et David ne fit pas prendre à l'Arche son chemin vers lui dans la Cité de David, mais il la dirigea de côté vers la maison d'Obed-Edom, de Gath. Et l'Arche de Dieu séjourna ainsi dans la maison d'Obed-Edom, dans sa maison, durant trois mois. Et l'Éternel bénit la maison d'Obed-Edom et tout ce qui était à lui. Et Hiram, roi de Tyr, envoya des messagers à David, et du bois de cèdre et des maçons et des charpentiers, pour lui bâtir un palais. Et David sentit que l'Éternel le consolidait comme roi d'Israël et que son royaume était élevé toujours plus haut pour l'amour de son peuple d'Israël. Et David prit encore des femmes à Jérusalem, et engendra encore des fils et des filles. Or voici les noms de ceux qui lui naquirent à Jérusalem: Sammuah et Sobab, Nathan et Salomon et Jibschar et Elisua et Elphalet et Nogah et Népheg et Japhia et Elisama et Beéliada et Eliphéleth. Et quand les Philistins apprirent que David avait été oint roi de la totalité d'Israël, tous les Philistins s'avancèrent à la recherche de David. A cette nouvelle, David sortit à leur rencontre. Et les Philistins vinrent se déployer dans la vallée, de Rephaïm. Alors David interrogea Dieu en ces termes: Marcherai-je contre les Philistins et les livreras-tu entre mes mains? Et l'Éternel lui répondit: Marche et je les livrerai entre tes mains. Et ils se portèrent sur Baal-Pératsim et David les y battit et dit: L'Éternel a par ma main rompu mes ennemis, comme les eaux faisant irruption. C'est pourquoi on donna à ce lieu le nom de Baal-Pératsim ( lieu d'irruptions ). Et ils laissèrent là leurs dieux, qui, sur l'ordre de David, furent livrés au feu. Et de nouveau les Philistins vinrent se déployer dans la vallée. Et David interrogea encore Dieu, et Dieu lui dit: Ne monte pas après eux, tourne-les et viens leur faire face vis-à-vis des baumiers-pleureurs. Et quand tu entendras un bruit de pas dans les cimes des baumiers, alors montre-toi pour l'attaque, car Dieu marche devant toi, pour battre l'armée des Philistins. Et David s'y prit comme Dieu lui en donnait l'ordre, et il défit l'armée des Philistins de Gabaon à Gézer. Et la renommée de David se répandit dans tous les pays, et l'Éternel mit la terreur de son nom sur tous les peuples. Et il bâtit pour lui des maisons dans la Cité de David, et prépara une place à l'Arche de Dieu et dressa une tente pour la recevoir. Alors David dit: L'Arche de Dieu ne doit être portée que par les Lévites, car c'est eux que l'Éternel a choisis pour porter l'Arche de Dieu et en faire le service à perpétuité. Et David assembla tout Israël à Jérusalem pour transporter l'Arche de l'Éternel à sa place, qu'il lui avait préparée. Et David réunit les fils d'Aaron et les Lévites; des fils de Cahath: Uriel, le chef, et ses frères, cent vingt; des fils de Merari: Asaïa, le chef, et ses frères, deux cent vingt; des fils de Gersom: Joël, le chef, et ses frères, cent trente; des fils d'Elitsaphan: Semaïa, le chef, et ses frères, deux cents; des fils de Hébron: Eliel, le chef, et ses frères, quatre-vingts; des fils de Uzziel: Amminadab, le chef, et ses frères, cent-douze. Et David manda Tsadoc et Abiathar, Prêtres; et les Lévites Uriel, Asaïa et Joël; Semaïa, Eliel, et Amminadab, et leur dit: Vous êtes les patriarches des Lévites; mettez-vous en état de sainteté, vous et vos frères, et transportez l'Arche de l'Éternel, Dieu d'Israël, au lieu que je lui ai préparé. C'est parce que la première fois vous ne l'avez pas fait, que l'Éternel, notre Dieu, a frappé un coup sur nous, parce que nous ne l'avions pas consulté selon le droit. Et les Prêtres et les Lévites se mirent en état de sainteté pour faire la translation de l'Arche de l'Éternel, Dieu d'Israël. Et les fils des Lévites portèrent l'Arche de Dieu, comme Moïse l'avait prescrit d'après la parole de l'Éternel, sur leurs épaules où posaient les barres. Et David dit aux chefs des Lévites de mettre de service leurs frères les chantres, avec des instruments de musique, harpes et luths et cymbales, retentissants, pour prendre un ton éclatant en signe de joie. Et les Lévites mirent de service: Heiman, fils de Joël, et, de ses frères, Asaph, fils de Béréchia, et, des fils de Merari, leurs frères: Eithan, fils de Cusaïa, et avec eux leurs frères puînés Zacharie, Ben et Jaëziel et Semiramoth et Jehiel et Unni, Eliab et Benaïa et Maëséia et Matthithia et Eliphéléhou et Micnéihu et Obed-Edom et Jeïel, portiers; et les chantres Heiman, Asaph et Eithan pour faire résonner les cymbales d'airain, et Zacharie et Aziel et Semiramoth et Jehiel et Unni et Eliab et Maëséia et Benaïa avec des harpes en mode virginal et Matthithia et Eliphéléhou et Micnéihu et Obed-Edom et Jeïel et Azazia avec des luths en octave de basse pour conduire le chant. Et Chenania, Maître chantre des Lévites, enseignait le chant, car il était entendu. Et Béréchia et Elcana étaient portiers de l'Arche. Et Sebania et Josaphat et Nethaneël et Amasaï et Zacharie et Benaïa et Eliézer, Prêtres, sonnaient des trompettes devant l'Arche de Dieu. Et Obed-Edom et Jehia étaient portiers de l'Arche. Ainsi David et les Anciens d'Israël et les chefs de mille partirent pour transporter l'Arche de l'alliance de l'Éternel de la maison d'Obed-Edom, dans l'allégresse. Et comme Dieu fut en aide aux Lévites qui portaient l'Arche d'alliance de l'Éternel, ils sacrifièrent sept taureaux et sept béliers. Et David était revêtu d'un manteau de byssus, de même que tous les Lévites, porteurs de l'Arche, et les chantres et Chenania, Maître chantre parmi les chantres; et David portait un éphod de lin. Et tout Israël opéra la translation de l'Arche de l'alliance de l'Éternel avec des acclamations et au son des clairons et des trompettes et des cymbales, faisant résonner les harpes et les luths. Et lorsque l'Arche d'alliance de l'Éternel atteignait la cité de David, Michal, fille de Saül, regardait par la fenêtre, et elle vit le roi David dansant et sautant, et elle conçut pour lui du mépris en son cœur. Et ils introduisirent l'Arche de Dieu et la placèrent au centre de la Tente que lui avait dressée David, et ils offrirent des holocaustes et des sacrifices pacifiques en la présence de Dieu. Et après avoir achevé l'oblation des holocaustes et des sacrifices pacifiques, David bénit le peuple au nom de l'Éternel. Et il distribua à tous les Israélites, et hommes et femmes, à chacun, une galette de pain et une ration [de vin] et de raisins secs. Et il plaça devant l'Arche de l'Éternel des Lévites comme desservants et pour célébrer et pour louer et magnifier l'Éternel, Dieu d'Israël : Asaph, comme chef, et Zacharie, comme son second, Jeïel et Semiramoth et Jehiel et Matthithia et Eliab et Benaïa et Obed-Edom et Jeïel avec des harpes et des luths, et Asaph faisant résonner les cymbales; et Benaïa et Jahaziel, Prêtres, sonnant constamment des trompettes devant l'Arche d'alliance de Dieu. En ce jour, alors pour la première fois, David chargea Asaph et ses frères de rendre grâces à l'Éternel. Louez l'Éternel, invoquez son Nom! Publiez ses exploits parmi les peuples! Célébrez-le par vos chants et vos accords! Chantez toutes ses merveilles! Glorifiez-vous de son saint Nom! Qu'ils aient le cœur joyeux ceux qui cherchent l'Éternel! Méditez sur l'Éternel et sa puissance! Cherchez sans cesse sa présence! Pensez aux merveilles qu'il a faites, à ses prodiges et aux jugements émanés de sa bouche, Race d'Israël, son serviteur, enfants de Jacob, ses élus. Lui, l'Éternel! Il est notre Dieu, ses jugements embrassent toute la terre. Pensez toujours à son alliance, parole qu'il a promulguée pour mille générations, qu'Il a conclue avec Abraham, et au serment qu'il a fait à Isaac; et il a érigée pour Jacob en statut, et pour Israël en alliance éternelle, disant: Je te donnerai la terre de Canaan comme votre lot d'héritage; alors vous étiez encore un petit nombre, peu considérables et étrangers dans le pays. Ils émigraient de nation en nation, d'un royaume chez un autre peuple : Il ne permettait à personne de les opprimer, et à cause d'eux Il châtia des rois : Ne touchez pas à mes oints, et ne maltraitez pas mes prophètes! Chantez à l'Éternel, vous tous les habitants de la terre! Annoncez son salut de jour en jour. Racontez parmi les nations sa gloire, parmi tous les peuples ses merveilles! Car l'Éternel est grand et digne d'une grande louange, et plus redoutable que tous les dieux; car tous les dieux des peuples sont des idoles, et l'Éternel a fait les cieux. Devant sa face, c'est splendeur et majesté, gloire et allégresse dans sa demeure. Tribus des peuples, rendez à l'Éternel, rendez à l'Éternel l'honneur et la louange! rendez à l'Éternel l'honneur dû à son Nom! apportez des offrandes et venez devant lui! Adorez l'Éternel avec une pompe sainte! Tremblez devant lui, vous toutes les contrées! le monde est ferme et ne chancelle pas. Que les cieux se réjouissent et que la terre tressaille! qu'on dise parmi les peuples: L'Éternel règne! Que la mer s'émeuve avec tout ce qu'elle enserre! que les campagnes s'égayent avec tout ce qui les couvre! que les arbres des forêts acclament l'Éternel, car Il vient pour juger la terre. Louez l'Éternel, car Il est bon, car sa miséricorde est éternelle; et dites: Sauve-nous, ô notre Dieu sauveur, recueille et retire-nous du milieu des peuples, pour que nous chantions ton saint Nom, que nous fassions gloire de te louer! Béni soit l'Éternel, Dieu d'Israël, de l'éternité a l'éternité! et que tout le peuple dise: Ainsi soit-il! Alléluia! Et il laissa là devant l'Arche d'alliance de l'Éternel Asaph et ses frères, pour faire devant l'Arche le service ordinaire, quotidien; et Obed-Edom [et Hosa] et leurs frères au nombre de soixante-huit, et Obed-Edom, fils de Jeduthun, et Hosa comme portiers. Et il laissa Tsadoc, le Prêtre, et ses frères les Prêtres devant la Résidence de l'Éternel sur la hauteur de Gabaon pour offrir des holocaustes à l'Éternel sur l'autel aux holocaustes, à l'ordinaire, matin et soir, selon tout le texte de la Loi de l'Éternel, par Lui prescrite à Israël, et avec eux Heiman et Jeduthun et les autres élus nommément désignés pour rendre grâces à l'Éternel de ce que sa miséricorde est éternelle; et avec eux Heiman et Jeduthun pour faire résonner les trompettes et les cymbales et les instruments de musique de Dieu, et les fils de Jeduthun comme portiers. Et tout le monde se retira, chacun dans sa maison, et David s'en retourna pour bénir sa maison. Et comme David habitait son palais, David dit à Nathan, le prophète: Voici que je réside dans un palais de cèdre, et l'Arche d'alliance de l'Éternel est sous des toiles. Et Nathan dit à David: Exécute tout ce que tu as dans le cœur, car Dieu est avec toi. Mais cette nuit même la parole de Dieu fut adressée à Nathan en ces termes : Va et dis à David, mon serviteur: Ainsi parle l'Éternel: Ce n'est pas toi qui me bâtiras le Temple pour ma résidence. Car je n'ai pas eu de temple pour résidence depuis le jour où j'ai retiré Israël jusqu'aujourd'hui, et j'ai été de tente en tente et de résidence en résidence. Pendant toute la période de mes migrations, au milieu de tout Israël, est-ce que j'ai adressé une parole à l'un des juges d'Israël à qui j'avais commandé d'être le pasteur de mon peuple et dit: Pourquoi ne me bâtissez-vous pas un temple de cèdre? Or, ainsi parle à mon serviteur, à David: Ainsi parle l'Éternel des armées: Je t'ai pris au pâturage derrière le troupeau pour te faire prince de mon peuple d'Israël, et j'ai été avec toi partout où tu as porté tes pas, et taillé en pièces tous tes ennemis devant toi, et t'ai fait un nom égal au nom des grands sur la terre, et je donnerai un lieu fixe à mon peuple d'Israël et je le planterai pour qu'il ait une demeure stable et ne soit plus agité, et que les pervers ne le dévorent plus comme dans l'origine et depuis le temps que je préposai des Juges sur mon peuple d'Israël, et j'abaisserai tous tes ennemis, et je t'ai annoncé que l'Éternel t'élèvera une maison. Et lorsque tes jours seront au complet pour joindre tes pères, j'élèverai ta race après toi, l'un de toi et je consoliderai son empire. C'est lui qui me bâtira un temple, et je consoliderai son trône pour l'éternité. Je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils et je ne lui retirerai pas ma grâce, comme je l'ai retirée à ton prédécesseur, mais je l'affermirai dans ma maison et mon royaume pour l'éternité, et son trône sera stable éternellement. Nathan rendit à David la totalité de ces paroles et de cette révélation. Alors le roi David entra et se plaça en la présence de l'Éternel et dit: Éternel, Dieu, qui suis-je et qu'est ma maison, que tu m'aies fait parvenir à ce point? Et cependant, ô Dieu, à tes yeux c'était peu, et tu parles au sujet de la maison de ton serviteur pour un temps éloigné et tu m'as fait voir la série des hommes jusques au haut, Éternel, Dieu!… Qu'aurait encore David à te dire de plus de l'honneur accordé à ton serviteur? Tu connais ton serviteur!… Éternel! c'est en vue de lui et selon ton amour que tu as opéré toute cette magnificence pour manifester toutes les grandeurs. Éternel, nul n'est comme toi, et il n'est point de Dieu que toi, d'après tout ce que nous avons ouï de nos oreilles. Et où est sur la terre une nation comme ton peuple d'Israël, que Dieu soit venu se racheter pour en faire son peuple, et t'acquérir un nom, et opérer des actes grands et terribles en expulsant les nations devant ton peuple que tu avais racheté de l'Egypte? Ainsi, tu t'es donné ton peuple d'Israël pour être ton peuple à jamais, et toi, Éternel, tu es devenu leur Dieu. Maintenant donc, Éternel, que la parole que tu as prononcée sur ton serviteur et sa maison, soit vraie éternellement, et fais comme tu as dit! Et que ton Nom se justifie et grandisse éternellement afin que l'on dise: L'Éternel des armées est Dieu d'Israël, un Dieu pour Israël, et la maison de David, ton serviteur, est stable devant toi. Car toi-même, ô mon Dieu, tu as révélé à ton serviteur que tu lui élèveras une maison; c'est pourquoi ton serviteur ose te présenter sa prière. Or, c'est toi, Éternel, qui es Dieu, et tu as fait à ton serviteur cette excellente promesse : qu'il te plaise donc bénir la maison de ton serviteur, afin qu'elle subsiste éternellement devant toi, car c'est toi, Éternel, qui bénis, et par toi on est éternellement béni. Et dans la suite David battit les Philistins et les abaissa, et il enleva Gath et ses annexes à la domination des Philistins. Et il battit les Moabites et les Moabites furent asservis à David, payant le tribut. Et David battit Hadarézer, roi de Tsoba, vers Hamath, comme il allait établir sa puissance sur l'Euphrate. Et David lui enleva mille chars et sept mille cavaliers et vingt mille fantassins, et David coupa le tendon à tous les chevaux de trait, dont il garda une centaine. Et les Syriens de Damas vinrent au secours d'Hadarézer, roi de Tsoba, et David mit des Syriens vingt-deux mille hommes en déroute. Et David mit [garnison] dans la Syrie de Damas, et les Syriens furent asservis à David payant le tribut. Et l'Éternel était en aide à David dans toutes ses campagnes. Et David prit les boucliers d'or que portaient les serviteurs d'Hadarézer et les amena à Jérusalem. Et de Tibehath et de Chun, villes d'Hadarézer, David enleva de l'airain en très grande quantité, dont Salomon fit la mer d'airain et les colonnes et les ustensiles d'airain. Et Thôou, roi de Hamath, apprenant que David avait abattu toute la puissance d'Hadarézer, roi de Tsoba, envoya Hadoram, son fils, au roi David pour le saluer et le féliciter d'avoir combattu Hadarézer et de l'avoir défait, (car Thôou était en guerre avec Hadarézer) et toutes sortes d'ustensiles d'or, d'argent et d'airain, que le roi David consacra aussi à l'Éternel avec l'argent et l'or qu'il avait pris sur toutes les nations, sur les Edomites et les Moabites et les Ammonites et les Philistins et les Amalécites. Et Abisaï, fils de Tseruïa, défit dans la vallée du sel les Edomites, au nombre de dix-huit mille. Et il mit des garnisons en Edom, et tout Edom fut assujetti à David. Ainsi l'Éternel était en aide à David dans toutes ses campagnes. Et David régnait sur la totalité d'Israël, et il faisait droit et justice à tout son peuple. Et Joab, fils de Tseruïa, était préposé sur l'armée, et Josaphat, fils d'Ahilud, était chancelier; et Tsadoc, fils d'Ahitub, et Abimélech, fils d'Abiathar, étaient Prêtres; et Savsa, secrétaire; et Benaïa, fils de Joiada, était préposé sur les exécuteurs et les coureurs; et les fils de David étaient les premiers au côté du roi. Et dans la suite vint à mourir Nahas, roi des Ammonites, et son fils régna à sa place. Alors David dit: Je témoignerai de la bonté à Hanoun, fils de Nahas, car son père m'a témoigné de la bonté. Et David délégua des envoyés pour le consoler au sujet de son père. Ainsi vinrent des serviteurs de David au pays des Ammonites, chez Hanoun pour le consoler. Alors les chefs des Ammonites dirent à Hanoun: Est-ce, à tes yeux, pour honorer ton père que David t'envoie des consolateurs? N'est-ce pas dans le but d'explorer, de bouleverser, et d'espionner le pays que ses serviteurs sont venus te trouver? Là-dessus Hanoun fit prendre et raser les serviteurs de David et leur fit couper les habits jusqu'à mi-hanches, puis les congédia. Et l'on vint renseigner David touchant ces hommes, et il envoya à leur rencontre (car ces hommes étaient fort outragés), et le roi dit: Restez à Jéricho jusqu'à ce que votre barbe ait poussé, puis revenez. Et les Ammonites virent qu'ils étaient en mauvaise odeur auprès de David, et Hanoun et les Ammonites envoyèrent mille talents d'argent pour prendre à leurs gages des chars et de la cavalerie chez les Syriens de Mésopotamie et les Syriens de Maacha et de Tsoba. Et ils prirent à leur solde trente-deux mille chars et le roi de Maacha et son monde: ceux-ci vinrent et campèrent devant Médeba. Et les Ammonites se rassemblèrent de leurs villes et arrivèrent pour se battre. A cette nouvelle, David fit partir Joab et toute l'armée des guerriers. Et les Ammonites sortirent et se rangèrent en bataille en dehors des portes de la ville tandis que les rois venus étaient seuls dans la campagne. Et Joab se voyant attaqué par devant et par derrière, fit un choix dans toute l'élite d'Israël et forma sa ligne contre les Syriens, laissant sous la conduite de son frère Abisaï le reste de la troupe, qui forma sa ligne contre les Ammonites. Et il dit: Si les Syriens prennent l'avantage sur moi, viens à mon secours; et si les Ammonites prennent l'avantage sur toi, j'irai à ton secours. Tiens bien, et tenons bien pour notre peuple et pour les cités de notre Dieu, et que l'Éternel agisse comme il Lui semblera bon. Joab donc et la troupe qui était avec lui, s'avança à l'attaque des Syriens qui s'enfuirent devant lui. Et les Ammonites voyant les Syriens en fuite, prirent aussi la fuite devant Abisaï, son frère, et rentrèrent dans la ville. Et Joab gagna Jérusalem. Et les Syriens se voyant battus par les Israélites dépêchèrent des messagers et firent mettre en campagne les Syriens d'au delà le Fleuve, et Sophach, général d'armée d'Hadarézer, à leur tête. Et David en reçut l'avis; et il rassembla tous les Israélites et passa le Jourdain et les joignit et forma sa ligne contre eux, et David se rangea en bataille contre les Syriens, qui en vinrent aux mains avec lui. Mais les Syriens s'enfuirent devant les Israélites, et David fit aux Syriens un massacre de sept mille chars et quarante mille fantassins et tua Sophach, général de l'armée. Et les serviteurs d'Hadarézer se voyant battus par les Israélites firent la paix avec David, auquel ils furent asservis. Et les Syriens ne voulurent plus porter secours aux Ammonites. Et à l'époque du retour de l'année, à l'époque de la mise en campagne des rois, Joab conduisit la force armée, et ravagea le pays des Ammonites et vint mettre le siège devant Rabba. Cependant David resta à Jérusalem. Et Joab vint à bout de Rabba et la détruisit. Et David prit la couronne de leur roi de dessus sa tête, et la trouva pesant un talent d'or et garnie de pierres précieuses, et il la posa sur sa propre tête, et il tira dehors le butin de la ville en immense quantité. Et il la fit évacuer par le peuple qui l'habitait, et les hacha avec des scies et des traîneaux ferrés et des cognées. Et David en fit autant à toutes les villes des Ammonites. Puis David avec tout son monde revint à Jérusalem. Et dans la suite il y eut hostilité à Gézer avec les Philistins. Alors Sibkaï, de Husta, battit Sippaï, l'un des enfants nés à Rapha, et les Philistins furent abaissés. Et il y eut encore hostilité avec les Philistins. Alors Elchanan, fils de Jaïs, battit Lachemi, frère de Goliath, de Gath. Or la hampe de sa lance était comme une ensuble de tisserand. Et il y eut de nouveau hostilité à Gath. Là était un homme de haute stature, qui avait six doigts et six orteils, vingt-quatre. Lui aussi était des enfants nés à Rapha. Et il défia Israël. Et Jonathan, fils de Simea, frère de David, le battit. Ces hommes étaient nés à Rapha à Gath, et ils périrent par la main de David et par la main de ses serviteurs. Et Satan se dressa contre Israël et incita David à dénombrer Israël. Alors David dit à Joab et aux chefs du peuple: Allez, comptez les Israélites de Béerséba à Dan et faites-moi rapport, afin que j'en sache le nombre. Et Joab dit: Puisse l'Éternel augmenter le peuple au centuple de ce qu'il est! Ne sont-ils pas tous, ô roi, mon seigneur, sujets de mon seigneur? Pourquoi mon seigneur a-t-il un tel désir? Pourquoi, mettre Israël en état de délit? Mais la parole du roi prévalut contre Joab, qui partit, fit la tournée de tout Israël et revint à Jérusalem. Alors Joab rendit compte à David du recensement du peuple. Et dans tout Israël il y avait un million cent mille hommes tirant l'épée, et en Juda quatre cent soixante-dix mille hommes tirant l'épée. Mais il ne fit pas la revue de Lévi et de Benjamin parmi eux; car l'ordre du roi était une abomination pour Joab. Et la mesure déplut à Dieu qui frappa Israël. Et David dit à Dieu: J'ai gravement péché en faisant cette chose-là! Et maintenant, oh! pardonne la faute de ton serviteur, car j'ai très follement agi. Et l'Éternel parla à Gad, Voyant de David, en ces termes : Va et parle à David en ces termes: Ainsi parle l'Éternel: Je te propose trois choses, choisis-en une, afin que je l'exécute sur toi. Et Gad vint trouver David et lui dit: Ainsi parle l'Éternel : Accepte, ou pour trois ans la famine, ou pour trois mois la fuite devant tes adversaires sous l'atteinte de l'épée de tes ennemis, ou pour trois jours l'épée de l'Éternel et la peste dans le pays et l'Ange de l'Éternel répandant le carnage dans toutes les limites d'Israël; vois donc quelle réponse je dois rendre à Celui qui m'envoie. Alors David dit à Gad: Je suis fort angoissé!…, oh! que je tombe par la main de l'Éternel, car sa miséricorde est infinie; mais que je ne tombe pas par une main d'homme! Et l'Éternel infligea une peste à Israël, et il périt dans Israël soixante-dix mille hommes. Et Dieu envoya un Ange dans Jérusalem pour la ravager, et pendant qu'il ravageait, l'Éternel était témoin, et Il eut regret du désastre et dit à l'Ange destructeur: Assez! ramène ta main. Or l'Ange de l'Éternel se tenait près de l'aire d'Ornan le Jébusite. Et David levant les yeux vit l'Ange de l'Éternel debout entre la terre et le ciel, ayant en main son glaive nu étendu sur Jérusalem. Alors David et les Anciens, couverts de cilices, tombèrent la face contre terre. Et David dit à Dieu: N'est-ce pas moi qui ai ordonné le dénombrement du peuple? C'est donc moi qui suis le coupable et qui ai forfait; mais ceux-ci, le troupeau, qu'ont-ils fait? Éternel, mon Dieu, oh! que ta main se dirige sur moi et la maison de mon père, mais pas sur ton peuple, pour frapper. Cependant l'Ange de l'Éternel dit à Gad de dire à David, que David eût à monter pour ériger un autel à l'Éternel sur l'aire d'Ornan le Jébusite. Et David monta suivant la parole de Gad, qu'il avait dite au nom de l'Éternel. Et Ornan s'étant retourné vit l'Ange, et lui et ses quatre fils avec lui se cachèrent. Or Ornan foulait alors le froment. Et David arriva chez Ornan; et Ornan ayant regardé vit David, puis sortit de l'aire et se prosterna devant David la face contre terre. Et David dit à Ornan: Cède-moi l'emplacement de ton aire pour que j'y élève un autel à l'Éternel, cède-le-moi pour la valeur totale, afin que le fléau soit éloigné de dessus le peuple. Et Ornan dit à David: Accepte-le, et que mon seigneur le roi fasse ce qui lui semblera bon; voici, je donne les taureaux pour l'holocauste et les traîneaux pour le bûcher et le blé pour l'offrande; je donne tout cela. Et le roi David dit à Ornan: Non! mais je veux l'acquérir pour la valeur totale, car je n'offrirai point à l'Éternel ce qui est à toi et ne sacrifierai point un holocauste qui ne coûte rien. David paya donc à Ornan pour l'emplacement, en sicles d'or, six cents sicles pesant. Et David y éleva un autel à l'Éternel et offrit des holocaustes et des sacrifices pacifiques et invoqua l'Éternel, qui lui répondit par le feu du ciel qui vint sur l'autel de l'holocauste. Et l'Éternel parla à l'Ange, qui remit son épée dans le fourreau. Dans le même temps David voyant que l'Éternel l'exauçait à l'aire d'Ornan, le Jébusite, y offrit des sacrifices. Or la Résidence de l'Éternel que Moïse avait faite dans le désert, et l'autel des holocaustes étaient en ce temps sur la hauteur de Gabaon, mais David n'osait s'y présenter pour chercher Dieu, parce qu'il avait pris l'épouvante en face de l'épée de l'Ange de l'Éternel. Et David dit: C'est ici que doit être le Temple de l'Éternel, Dieu, et ici l'autel pour les holocaustes d'Israël. Et David dit de ramasser les étrangers qui étaient dans le pays d'Israël; et il désigna des tailleurs de pierre pour tailler les carrés de pierres en vue de la bâtisse du Temple de Dieu. Et David avait préparé du fer en masse pour les clous des battants des portes et les crampons, et une quantité incalculable d'airain et des pièces de cèdre sans nombre; car les Sidoniens et les Tyriens avaient amené à David du bois de cèdre en masse. Car David disait: Salomon, mon fils, est enfant et dans l'âge tendre; or il s'agit de bâtir à l'Éternel un temple majestueux, élevé, qui ait un nom et du lustre en tout pays; je veux donc faire pour lui les apprêts. C'est pourquoi David fit des préparatifs immenses avant de mourir. Et il manda Salomon, son fils, et lui ordonna de construire un Temple à l'Éternel, Dieu d'Israël. Et David dit à Salomon: Mon fils, je pensais à élever un Temple au Nom de l'Éternel, mon Dieu. Mais la parole de l'Éternel m'a été adressée en ces termes: Tu as versé beaucoup de sang et fait de grandes guerres: ce n'est pas à toi à élever un temple à Mon Nom, car tu as fait couler beaucoup de sang sur la terre devant moi. Voilà qu'un fils t'est né; il sera un homme de paix, et je lui assurerai la paix de la part de tous ses ennemis d'alentour, car Salomon ( le pacifique ) sera son nom, et je doterai Israël de la paix et de la tranquillité pendant sa vie. C'est lui qui élèvera un temple à Mon Nom, et il sera pour moi un fils et je serai pour lui un père, et je consoliderai le trône de sa souveraineté sur Israël pour l'éternité. Dès lors, mon fils, que l'Éternel soit avec toi, pour que tu réussisses à élever un temple à l'Éternel, ton Dieu, ainsi qu'il l'a dit de toi. Seulement que l'Éternel t'accorde sagesse et intelligence et te prépose sur Israël! et tu auras à garder la Loi de l'Éternel, ton Dieu. Alors tu seras heureux, si tu veilles à pratiquer les décrets et les lois que l'Éternel a prescrites à Moïse pour Israël. Courage! et force! sois sans crainte et sans peur! Et voilà que, par mes pénibles efforts, j'ai préparé en vue du Temple de l'Éternel, en or, cent mille talents, et en argent, un million de talents, et en fer et en airain, une quantité incalculable, car il y en a une masse; et j'ai aussi préparé du bois et des pierres; et tu pourras y ajouter. Et tu as une multitude d'artisans, des tailleurs de pierre et des ouvriers en pierre et en bois, et toute espèce d'hommes experts en tous métiers; l'or, l'argent, l'airain et le fer ne sauraient être comptés. Debout donc et exécute, et que l'Éternel soit avec toi! Et David enjoignit à tous les princes d'Israël d'aider Salomon, son fils : «Est-ce que l'Éternel, votre Dieu, n'est pas avec vous, et ne vous a-t-Il pas mis en paix avec vos alentours? Car Il a mis en ma main les habitants du pays, et le pays est soumis devant l'Éternel et devant son peuple. Maintenant appliquez vos cœurs et vos âmes à chercher l'Éternel, votre Dieu, et mettez-vous à l'œuvre, et élevez le Sanctuaire de l'Éternel, Dieu, pour installer l'Arche d'alliance de l'Éternel et les saints ustensiles de Dieu dans le Temple élevé au Nom de l'Éternel.» Et David devenu vieux, et rassasié de jours, fit Salomon, son fils, roi d'Israël. Et il assembla tous les princes d'Israël et les Prêtres et les Lévites. Et l'on dressa un état des Lévites depuis trente ans et au-dessus, et leur nombre compté par tête d'homme fut de trente-huit mille : «Que d'entre eux vingt-quatre mille aient la conduite des travaux du Temple de l'Éternel, et que six mille soient scribes et juges, et quatre mille, portiers, et quatre mille, chargés de louer l'Éternel avec les instruments que j'ai faits pour le louer.» Et David les divisa en classes selon les fils de Lévi, Gerson, Kahath et Merari. Des Gersonites c'étaient: Laëdan et Siméï. Fils de Laëdan; le chef Jehiel et Zétham et Joël, trois. Les fils de Siméï: Selomith et Haziel, et Haran, trois: ceux-ci étaient patriarches de [la maison de] Laëdan. Et les fils de Siméï: Jahafh, Zina et Jeüs et Bria: ce sont des fils de Siméï, quatre. Et Jahath était le chef, et Zina, le second; et Jeüs et Bria n'eurent pas beaucoup de fils; c'est pourquoi ils formèrent une seule maison patriarcale et une classe. Fils de Kahath: Amram, Jitsehar, Hébron et Uzziel, quatre. Fils d'Amram: Aaron et Moïse. Et Aaron fut séparé pour le saint service du Lieu Très-Saint, lui et ses fils à perpétuité, pour offrir l'encens à l'Éternel et Le servir et bénir en Son Nom à perpétuité. Quant à Moïse, homme de Dieu, ses fils furent agrégés à la Tribu de Lévi. Fils de Moïse: Gersom et Eliézer. Fils de Gersom: Sebuel, le chef. Et les fils d'Eliézer furent: Rehabia, le chef; et Eliézer n'eut pas d'autre fils; mais les fils de Rehabia furent fort nombreux. Fils de Jitsehar: Selomith, le chef. Fils d'Hébron: Jeria, le chef, Amaria, le second, Jahaziel, le troisième, et Jecameam, le quatrième. Fils d'Uzziel: Micha, le chef, et Jissia, le second. Fils de Merari: Machli et Musi. Fils de Machli: Eléazar et Kis. Et Eléazar mourut; et il n'avait pas de fils, mais des filles qu'épousèrent les fils de Kis, leurs frères. Fils de Musi: Machli et Eder et Jerémoth, trois. Ce sont là les fils de Lévi, selon leurs maisons patriarcales et leurs patriarches, ainsi qu'ils furent recensés selon le nombre des noms par tête, occupés au service de la maison de l'Éternel dès l'âge de vingt ans et au-dessus. Car David dit: L'Éternel, Dieu d'Israël, a donné la paix à son peuple, et il habite Jérusalem à perpétuité : dès lors les Lévites n'ont plus à transporter la Résidence et tout le mobilier affecté à son service. Car c'est ensuite des derniers ordres de David qu'eut lieu ce dénombrement des fils de Lévi dès l'âge de vingt ans et au-dessus. Car leur poste était à côté des fils d'Aaron pour le service de la maison de l'Éternel, pour le soin des parvis et des cellules, la purification de tous les objets sacrés et le détail du service de la maison de Dieu, les pains de présentation et la fleur de farine pour l'offrande et les oublies azymes, et la poêle et le grillé et toutes les mesures de capacité et de longueur, et pour être assidus chaque matin à l'action de grâces et à la louange de l'Éternel, et de même le soir, et pour offrir tous les holocaustes à l'Éternel, aux jours de sabbat, de lune nouvelle et de fêtes, selon le nombre et le rite, à la continue devant l'Éternel; et pour vaquer à l'entretien de la Tente du Rendez-vous et à l'entretien du Sanctuaire, et au soin des fils d'Aaron, leurs frères, pour le service du Temple de l'Éternel. Et quant aux fils d'Aaron, voici leurs classes. Fils d'Aaron: Nadab et Abiliu, Eléazar et Ithamar. Et Nadab et Abihu moururent avant leur père, et ils n'avaient pas de fils, et Eléazar et Ithamar furent revêtus du sacerdoce. Et David les divisa ainsi, [d'un côté] Tsadoc d'entre les fils d'Eléazar, [de l'autre] Ahimélech d'entre les fils d'Ithamar, selon leur classement dans leur service. Et il se trouva dans les fils d'Eléazar plus de patriarches que dans les fils d'Ithamar, et division en fut faite; les fils d'Eléazar avaient seize chefs de maisons patriarcales, et les fils d'Ithamar, selon leurs maisons patriarcales, huit. Et la division se fit par le sort pour les uns comme pour les autres; car les primiciers du Sanctuaire, et les primiciers de Dieu étaient des fils d'Eléazar et des fils d'Ithamar. Et ils furent inscrits par Semaïa, fils de Nethaneël, scribe de la Tribu de Lévi, devant le roi, et les princes, et le Prêtre Tsadoc, et Abimélech, fils d'Abiathar, et les patriarches des Prêtres et des Lévites; chaque maison patriarcale fut tirée au sort pour Eléazar, et pour Ithamar il y eut double tirage. Et le premier bulletin sortit pour Jojarib; pour Jedaïa le second; pour Harim le troisième; pour Seorim le quatrième; pour Malchiia le cinquième; pour Mijamin le sixième; pour Haccots le septième; pour Abia le huitième; pour Jèsua le neuvième; pour Sechania le dixième; pour Eliasib le onzième; pour Jakim le douzième; pour Huppa le treizième; pour Jésébeab le quatorzième; pour Bilga le quinzième; pour Immer le seizième; pour Hezir le dix-septième; pour Happitsets le dix-huitième; pour Pethaïa le dix-neuvième; pour Ihezkel le vingtième; pour Jachin le vingt-unième; pour Gamul le vingt-deuxième; pour Delaïa le vingt-troisième; pour Maazia le vingt-quatrième. Telle est leur classification pour leur service, pour leur entrée dans le Temple de l'Éternel selon leur règle dressée par Aaron, leur père, selon l'ordre qu'il en avait reçu de l'Éternel, Dieu d'Israël. Et quant aux fils de Lévi, voici les restants: des fils d'Amram: Subaël; des fils de Subaël: Jehdia; de Rehabia, des fils de Rehabia: le chef Jissia; des Jitseharites: Selomoth; des fils de Selomoth: Jahath; et les fils [d'Hébron :] Jeria [le chef], Amaria, le second, Jaheziel, le troisième, Jecameam, le quatrième; fils d'Uzziel: Micha; fils de Micha: Samir; le frère de Micha: Jissia; des fils de Jissia: Zacharie; fils de Merari: Machli et Musi, fils de Jaëzia, son fils. Les fils de Merari, de Jaëzia son fils: Soham et Zaccur et Ibri; de Machli: Eléazar, lequel n'eut point de fils; de Kis, le fils de Kis: Jérahmeël; et les fils de Musi: Machli et Eder et Jerimoth. Tels étaient les fils des Lévites selon leurs maisons patriarcales. Et eux aussi ils tirèrent au sort comme leurs frères, les fils d'Aaron, devant le roi David et Tsadoc et Ahimélech et les patriarches des Prêtres et des Lévites, le patriarche aussi bien que son frère cadet. Et David et les généraux de l'armée mirent à part, pour le service, des fils d'Asaph et d'Heiman et de Jeduthun jouant avec animation du luth, de la harpe et des cymbales, et le nombre des hommes occupés à leur office était : des fils d'Asaph: Zaccur et Joseph et Nethania et Asarèla, fils d'Asaph, subordonnés à Asaph qui exécutait sous les ordres du roi; de Jeduthun, les fils de Jeduthun: Gedalia et Tseri et Esaïe, Hasabia et Matthithia [et Siméï], six sous les ordres de leur père Jeduthun qui jouait du luth pour célébrer et louer l'Éternel; d'Heiman, les fils d'Heiman: Buchia et Matthania, Uzziel, Sebul et Jerimoth, Hanania, Hanani, Eliatha, Giddalthi et Romamethi-Ezer, Josbecasa, Mallothi, Hothir, Mahezioth, tout autant de fils d'Heiman, Voyant du roi, suivant l'ordre de Dieu pour sonner du cor; et Dieu accorda à Heiman quatorze fils et trois filles : tous ils étaient sous la conduite de leur père aux concerts du Temple de l'Éternel, avec des cymbales, des harpes et des luths pour le service de la maison de Dieu: sous la conduite du roi étaient Asaph et Jeduthun et Heiman. Et leur nombre, y compris leurs frères formés au chœur de l'Éternel, tous les habiles, était de deux cent quatre-vingt-huit. Et ils tirèrent au sort leur office, sur le même pied, petit et grand, habile et élève. Et le premier bulletin sortit pour Asaph [c'est-à-dire] Joseph [son fils]; pour Gedalia le second, pour lui et ses frères et fils, douze; le troisième pour Zaccur, ses fils et frères, douze; le quatrième pour Jitseri (Tseri), ses fils et frères, douze; le cinquième pour Nethania, ses fils et frères, douze; le sixième pour Buckia, ses fils et frères, douze; le septième pour Jesarèla (Asarèla), ses fils et frères, douze; le huitième pour Ésaïe, ses fils et frères, douze; le neuvième pour Matthania, ses fils et frères, douze; le dixième pour Siméï, ses fils et frères, douze; le onzième pour Azaréel (Uzziel), ses fils et frères, douze; le douzième pour Hasabia, ses fils et frères, douze; le treizième pour Subaël (Sebuël), ses fils et frères, douze; le quatorzième pour Matthithia, ses fils et frères, douze; le quinzième pour Jerémoth, ses fils et frères, douze; le seizième pour Hanania, ses fils et frères, douze; le dix-septième pour Josbecasa, ses fils et frères, douze; le dix-huitième pour Hanani, ses fils et frères, douze; le dix-neuvième pour Maltothi, ses fils et frères, douze; le vingtième pour Eliath, ses fils et frères, douze; le vingt-unième pour Hothir, ses fils et frères, douze; le vingt-deuxième pour Giddalthi, ses fils et frères, douze; le vingt-troisième pour Mahezioth, ses fils et frères, douze; le vingt-quatrième pour Romamethi-Ezer, ses fils et frères, douze. Quant aux classes des portiers, des Coraïtes: Méselmia, fils de Coré, d'entre les fils d'Asaph; et les fils de Méselmia: Zacharie, le premier-né, Jediaël, le second, Zebadia, le troisième, Jathniel, le quatrième, Eilam, le cinquième, Jochanan, le sixième, Elioeinaï, le septième; et les fils d'Obed-Edom: Semaïa, le premier-né, Jozabad, le second, Joah, le troisième, et Sachar, le quatrième, et Nethaneël, le cinquième, Ammiel, le sixième, Issaschar, le septième, Pehultaï, le huitième, car Dieu l'avait béni. Et à Semaïa, son fils, naquirent aussi des fils, princes dans la maison de leur père car c'étaient des hommes vaillants; fils de Semaïa: Othni et Rephaël et Obed, Edom, son frère, hommes vaillants, Elihu et Semachia. Tous ils étaient fils d'Obd-Edom; eux et leurs fils et frères étaient des hommes énergiques pour le service, soixante-deux issus d'Obed-Edom. Et les fils et frères de Méselmia, hommes vaillants, étaient au nombre de dix-huit. Et les fils de Hosa, des fils de Merari: Simri le chef (non qu'il fût le premier-né, mais son père l'avait fait chef), Hilkia, le second, Tebalia, le troisième, Zacharie, le quatrième; tous les fils et frères de Hosa étaient au nombre de treize. A ces classes de portiers, c'est-à-dire, aux chefs de ces hommes échut conjointement avec leurs frères la garde de service dans le Temple de l'Éternel. Et ils tirèrent au sort, petits et grands, selon leurs maisons patriarcales, chacune des portes. Et le côté du Levant échut a Sélémia; et pour Zacharie, son fils, prudent conseiller, ils tirèrent aussi au sort, et il eut pour lot le Septentrion, le Midi fut pour Obed-Edom et pour ses fils, près des magasins, pour Suppim et Hosa le Couchant, à la porte Sallécheth, où la voie monte, une garde étant à l'opposite de l'autre. L'Orient était gardé par six Lévites, le Nord journellement par quatre, le Midi journellement par quatre et les magasins par deux alternativement; au portique ouvert du couchant quatre sur la rue, deux près du portique. Telles sont les classes des portiers pris dans les fils des Coraïtes et dans les fils des Merarites. Et parmi les Lévites, Ahia était préposé sur les trésors de la Maison de Dieu et sur les trésors des objets consacrés. Les fils de Laëdan, des fils des Gersonites de Laëdan, patriarches [de la race de] Laëdan, le Gersonite Jehièli; les fils de Jehièli, Zétham et Joël, son frère, étaient préposés sur les trésors du Temple de l'Éternel. Des Amramites, des Jitseharites, des Hébronites, des Azzièlites. Et Sebuel, fils de Gersom, fils de Moïse, était surintendant des trésors. Et ses frères par Éliézer: lequel eut pour fils Rehabia, dont le fils fut Ésaïe qui eut pour fils Joram, dont le fils fut Sichri qui eut pour fils Salomith : ce Salomith et ses frères avaient l'intendance de tous les trésors des objets consacrés qu'avaient consacrés le roi David et les patriarches, les chefs de mille et de cent et les généraux de l'armée; c'est à la suite des guerres et sur le butin qu'ils les avaient consacrés comme réserve pour le Temple de l'Éternel; et tout ce qui avait été consacré par Samuel, le Voyant, et par Saül, fils de Kis, et par Abner, fils de Ner, et par Joab, fils de Tseruïa, tous les objets consacrés étaient commis à Salomith et ses frères. Parmi les Jitseharites Chenania et ses fils étaient pour les affaires extérieures, préposés sur Israël comme Secrétaires et Juges. Parmi les Hébronites Hasabia et ses frères, hommes de ressource, au nombre de mille sept cents, avaient l'intendance d'Israël en deçà du Jourdain au couchant pour toutes les affaires de l'Éternel et le service du roi. Parmi les Hébronites était Jeria le chef des Hébronites selon leurs familles et maisons patriarcales. (Dans la quarantième année du règne de David recherche en fut faite, et il se trouva parmi eux de vaillants héros à Jaëzer en Galaad). Et ses frères, hommes de ressource, étaient au nombre de deux mille sept cents, patriarches. Et le roi David les préposa sur les Rubénites et les Gadites et la demi-Tribu de Manassé pour toutes les affaires de Dieu et les affaires du roi. Suivent les enfants d'Israël selon leur nombre, patriarches et chefs de mille et de cent et leurs officiers au service du roi, selon tout le mode de classement de ceux qui relevaient et de ceux qui étaient relevés, mois par mois de tous les mois de l'année, chaque division de vingt-quatre mille. La première division du premier mois était sous Jasobeam, fils de Zabdiel, et sa division était de vingt-quatre mille. Il était des fils de Pérets, chef de tous les capitaines de service du premier mois. Et la division du second mois était sous Dodaï, l'Ahohïte, et dans sa division Micloth était officier [sous lui], et sa division était de vingt-quatre mille. Le général de la troisième division du troisième mois était Benaïa, fils du Prêtre Joïada, chef; et sa division était de vingt-quatre mille. Ce Benaïa était un héros entre les Trente et préposé aux Trente, et sa division était [commandée] par Ammizabad, son fils. Le quatrième du quatrième mois était Asahel, frère de Joab, et Zebadia, son fils, après lui, et sa division était de vingt-quatre mille. Le cinquième du cinquième mois, le général était Samehuth, le Jizrahite, et sa division était de vingt-quatre mille. Le sixième du sixième mois était Ira, fils de Ikkès, de Thékôa, et sa division était de vingt-quatre mille. Le septième du septième mois était Hélets, le Pelonite, des fils d'Ephraïm, et sa division était de vingt-quatre mille. Le huitième du huitième mois était Sibchaï, de Husa, des Zarehites, et sa division était de vingt-quatre mille. Le neuvième du neuvième mois était Abiézer, d'Anathoth, des Benjaminites, et sa division était de vingt-quatre mille. Le dixième du dixième mois était Maharaï, de Netophah, des Zarehites, et sa division était de vingt-quatre mille. Le onzième du onzième mois était Benaïa, de Pirathon, des fils d'Éphraïm, et sa division était de vingt-quatre mille. Le douzième du douzième mois était Heldaï, de Netophah, de [la souche de] Othniel, et sa division était de vingt-quatre mille. Et à la tête des Tribus d'Israël étaient: à la tête des Rubénites, le prince Éliézer, fils de Zichri; des Siméonites, Sephatia, fils de Maacha; des Lévites, Hasabia, fils de Kemuel; de la souche d'Aaron, Tsadoc; de Juda, Elihu, des frères de David; d'Issaschar, Omri, fils de Michaël; de Zabulon, Jismaïa, fils de Obadia; de Nephthali, Jerimoth, fils d'Azriel; des fils d'Éphraïm, Hosée, fils de Azazia; de la demi-Tribu de Manassé, Joël, fils de Pedaïa; de la demi-Tribu de Manassé en Galaad, Iddo, fils de Zacharie; de Benjamin, Jaësiel, fils d'Abner; de Dan, Azareël, fils de Jeroham. Tels sont les princes des Tribus d'Israël. Et David n'admit pas dans le relevé de leur nombre ceux de vingt ans et au-dessous, car l'Éternel avait promis de multiplier les Israélites comme les étoiles du ciel. Joab, fils de Tséruïa, commença le recensement, mais ne l'acheva pas; et cette mesure attira sur Israël la colère [de l'Éternel], et le nombre ne fut pas consigné dans le calcul des Annales du roi David. Et sur les trésors du roi était préposé Azmaveth, fils de Adiel, et sur les approvisionnements dans les campagnes, les villes, les villages et les tours, Jonathan, fils de Uzzia; et sur les agriculteurs pour la culture du sol, Ezri, fils de Chelub; et sur les vignes, Siméï, de Rama, et sur les provisions de vin dans les vignes, Zabdi, de Séphem; et sur les olivaies et les sycomores dans le pays-bas, Baal-Hanan, de Gader; et sur les provisions d'huile, Joas; et sur le gros bétail paissant en Saron, Sitraï, de Saron; et sur le bétail des vallées, Saphat, fils d'Adlaï, et sur les chameaux, Obil, l'Ismaélite, et sur les ânesses, Jèhedia de Meronath; et sur le menu bétail, Jaziz, l'Hagarite. Tous ceux-là étaient intendants des biens du roi David. Et Jonathan, oncle de David, était conseiller, homme intelligent et instruit, et Jehiel, fils de Hachmoni, était auprès des fils du roi. Et Achitophel était conseiller du roi, et Husaï, d'Érech, ami du roi; à la suite d'Achitophel étaient Joïada, fils de Benaïa, et Abiathar; et le roi avait pour général d'armée Joab. Et David assembla tous les chefs d'Israël, les chefs des Tribus et les chefs des Classes, qui étaient au service du roi, et les chefs des milliers et les chefs des centaines et les chefs qui avaient l'intendance de toutes les propriétés et des troupeaux du roi et qui étaient auprès de ses fils, ainsi que les eunuques et les héros et tous les hommes vaillants, à Jérusalem. Et le roi David debout sur ses pieds dit: Écoutez-moi, mes frères et mon peuple! J'avais l'intention de bâtir une maison de repos pour l'Arche d'Alliance de l'Éternel et le marchepied de notre Dieu, et je m'apprêtais à bâtir, lorsque Dieu me dit: Tu n'élèveras pas de Temple à Mon Nom, parce que tu es un homme de guerre et que tu as fait couler du sang. Et l'Éternel, Dieu d'Israël, m'a choisi dans toute la maison de mon père pour être roi d'Israël à jamais; car c'est Juda qu'il a choisi pour prince, et dans la maison de Juda la maison de mon père, et entre les fils de mon père c'est moi qu'il a daigné faire roi de tout Israël; et entre tous mes fils (car l'Éternel m'a accordé beaucoup de fils). Il a fait choix de mon fils, Salomon, pour s'asseoir sur le trône royal de l'Éternel au-dessus d'Israël. Et Il m'a dit: C'est Salomon, ton fils, qui édifiera mon Temple et mes parvis; car je me le suis choisi pour fils et veux être pour lui un père. Et je consoliderai sa royauté pour l'éternité, s'il tient ferme à l'exécution de mes commandements et de mes arrêts, comme aujourd'hui. Et maintenant devant les yeux de tout Israël, Assemblée de l'Éternel, et aux oreilles de notre Dieu [je vous adresse cette sommation]: Gardez et étudiez tous les commandements de l'Éternel, votre Dieu, afin de rester possesseurs de l'excellent pays, et de le transmettre à vos fils après vous éternellement. Et toi, mon fils, Salomon, connais le Dieu de ton père et Le sers d'un cœur non partagé et par inclination d'âme, car l'Éternel sonde tous les cœurs et pénètre toute formation de pensées. Si tu Le cherches, Il se laissera trouver par toi, mais si tu L'abandonnes, Il te réprouvera pour toujours. Avise donc, puisque l'Éternel t'a choisi pour élever un édifice qui soit un Sanctuaire; courage! et exécute. Et David donna à Salomon, son fils, le plan du vestibule et de ses constructions et de ses trésors et de ses chambres hautes et de ses chambres intérieures, et de l'édifice du propitiatoire, le plan de tout ce qu'il avait dans l'esprit pour les parvis du Temple de l'Éternel, et toutes les cellules du pourtour et les trésors de la maison de Dieu et les trésors des objets consacrés pour les classes des Prêtres et des Lévites et tout le détail du service dans la maison de l'Éternel, et tous les ustensiles du service dans la maison de l'Éternel; pour les ustensiles d'or, avec le poids pour ce qui serait d'or, pour tous les ustensiles des divers services, et pour tous les ustensiles d'argent, avec le poids pour tous les ustensiles des divers services, et pour le poids des candélabres d'or et de leurs lampes d'or avec le poids de chaque candélabre et de ses lampes, et pour les candélabres d'argent avec le poids de chaque candélabre et de ses lampes, selon l'usage de chaque candélabre, et pour l'or, avec le poids, pour les tables de pains de présentation, pour chaque table, et pour l'argent des tables d'argent; et pour les fourchettes et les patères et les fioles d'or pur, et pour les coupes d'or avec le poids pour les diverses coupes, et pour les coupes d'argent avec le poids de chaque coupe, et pour l'autel aux parfums d'or purifié, avec le poids, et pour le plan du char, des chérubins d'or, de leurs ailes déployées couvrant l'Arche d'Alliance de l'Éternel. «Tout cela est mis par écrit de par l'Éternel qui m'a instruit de tout le détail du plan.» Et David dit à Salomon, son fils: Courage et fermeté! et exécute sans crainte ni peur, car l'Éternel, Dieu, mon Dieu, est avec toi. Il ne te fera pas défaut et ne te délaissera pas jusqu'à l'achèvement de tout ce qui est a faire pour le service de la maison de l'Éternel. Et tu as ici les classes des Prêtres et des Lévites pour la totalité du service de la maison de Dieu, et pour toute l'œuvre, l'aide de tout autant d'hommes distingués par leur habileté à tout travail, et des chefs et de tout le peuple pour toutes tes affaires. Et le roi David dit à toute l'Assemblée: Mon fils Salomon, le seul que Dieu ait choisi, est enfant et dans l'âge tendre, et l'entreprise est grande, car il ne s'agit pas du palais d'un homme, mais de celui de l'Éternel Dieu. Usant de tous mes moyens j'ai amassé en vue du Temple de mon Dieu de l'or pour ce qui sera d'or, de l'argent pour ce qui sera d'argent, de l'airain pour ce qui sera d'airain, du fer pour ce qui sera de fer, et du bois pour ce qui sera de bois, des pierres d'onyx et des gemmes enchâssées, des pierres à coloris et jaspées et toutes sortes de pierres précieuses, et des quartiers de marbre en masse; de plus, comme je prends mon plaisir à la Maison de mon Dieu, je veux dédier l'or et l'argent que je possède, à la Maison de mon Dieu en sus de tout ce que j'ai amassé en vue de l'édifice sacré : trois mille talents d'or, d'or d'Ophir, et sept mille talents d'argent purifié, pour en revêtir les parois des bâtiments, l'or pour ce qui sera d'or, et l'argent pour ce qui sera d'argent, et pour tous les ouvrages d'art. Et aujourd'hui qui veut venir spontanément, les mains pleines, à l'Éternel? Et vinrent spontanément les chefs des maisons patriarcales et les chefs des Tribus d'Israël et les chefs des milliers et des centaines et les intendants du roi. Et ils donnèrent pour les ouvrages du Temple de Dieu, en or cinq mille talents et dix mille dariques, et en argent dix mille talents, et en airain dix-huit mille talents, et en fer cent mille talents. Et ceux chez qui se trouvaient des pierreries, les remirent pour le trésor du Temple de l'Éternel entre les mains de Jehiel, le Gersonite. Et le peuple se réjouit de leurs dons spontanés, parce qu'ils les offraient de plein cœur à l'Éternel, et le roi David aussi était pénétré d'une grande joie. Et David bénit l'Éternel à la vue de toute l'Assemblée, et David dit: Sois béni, Éternel, Dieu d'Israël, notre Père, de l'éternité à l'éternité. A toi Éternel, la majesté et la puissance et la magnificence et la perpétuité et la splendeur, oui, tout dans les cieux et sur la terre; à toi, Éternel, est l'empire, et tu domines tout comme Souverain; richesse et honneur émanent de toi, et tu règnes sur toutes choses, et ta main est force et vertu, et c'est dans ta main qu'est le pouvoir de tout agrandir et de tout consolider. Maintenant donc, ô notre Dieu, nous te rendons grâces et célébrons ton Nom magnifique. Car que suis-je et qu'est mon peuple pour être à même de faire de tels dons? Car tout vient de toi, et c'est de ta main que sortent les dons que nous t'offrons. Devant toi nous sommes des hôtes et des passagers ainsi que tous nos pères; car nos jours sont comme l'ombre sur la terre, et il n'y a point d'arrêt. Éternel, notre Dieu, tout cet appareil que nous avons préparé en vue de t'élever un temple pour ton saint Nom, vient de ta main, et tout est à toi. Et je sais, ô mon Dieu, que tu sondes le cœur et aimes la droiture. C'est dans la droiture de mon cœur que j'ai fait tous ces dons spontanés, et maintenant ton peuple ici présent, je l'ai vu avec joie t'offrir ses dons volontaires. Éternel, Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, nos pères, conserve à jamais dans le cœur de ce peuple cette volonté et ces pensées et dirige leurs cœurs vers toi! Et à mon fils Salomon donne un cœur tout entier à l'observation de tes commandements et de tes ordonnances et de tes statuts et à la pratique de toutes choses et à l'édification du palais dont j'ai fait les apprêts. Et David dit à toute l'Assemblée: Allons! bénissez l'Éternel, votre Dieu. Et toute l'Assemblée bénit l'Éternel, Dieu de leurs pères, et s'inclina et se prosterna devant l'Éternel et devant le roi. Et ils sacrifièrent à l'Éternel des victimes et offrirent des holocaustes à l'Éternel le lendemain de cette journée, mille taureaux, mille béliers, mille brebis avec leurs libations, et d'autres sacrifices en quantité pour tout Israël. Et ils mangèrent et burent devant l'Éternel en ce jour avec grande allégresse, et pour la seconde fois ils firent roi Salomon, fils de David, et l'oignirent comme Prince de l'Éternel, et Tsadoc comme Prêtre. Et Salomon s'assit sur le trône de l'Éternel comme roi, en la place de David, son père, et il fut heureux et tout Israël lui obéit. Et tous les chefs et les héros et aussi tous les fils du roi David se soumirent à Salomon roi. Et l'Éternel rendit Salomon éminemment grand aux yeux de tous les Israélites et lui donna une magnificence royale, comme ne l'avait eue aucun de ceux qui avaient régné avant lui sur Israël. Or David, fils d'Isaï, régna sur la totalité d'Israël. Et la durée de son règne sur Israël fut de quarante années; à Hébron il régna sept ans et à Jérusalem il en régna trente-trois. Et il mourut dans une belle vieillesse, comblé d'années, de richesse et de gloire, et Salomon, son fils, fut roi en sa place. Les actes du roi David, les premiers et les derniers, sont d'ailleurs consignés dans les histoires de Samuel, le Voyant, et dans les histoires de Nathan, le prophète, et dans les histoires de Gad, le contemplateur, avec tout son règne et ses exploits et les époques qui passèrent sur lui et sur Israël et sur tous les royaumes du monde. Et Salomon, fils de David, s'affermit dans sa royauté, et l'Éternel, son Dieu, était avec lui et l'agrandissait éminemment. Et Salomon dit à tout Israël, [c'est-à-dire] aux chefs des milliers et des centaines et aux Juges et à tous les Princes dans tout Israël, aux patriarches, qu'on eût à se rendre, Salomon et toute l'Assemblée avec lui, à la hauteur de Gabaon; car là était la Tente du Rendez-vous de Dieu, qu'avait faite Moïse, serviteur de l'Éternel, dans le désert. Cependant David avait transféré l'Arche de Dieu de Kiriath-Jearim à la place que David avait disposée pour elle, car il lui érigea une tente à Jérusalem, mais l'autel d'airain, ouvrage de Betsaléèl, fils de Uri, fils de Hur, il l'avait placé devant la Résidence de l'Éternel, et Salomon et l'Assemblée le fréquentaient. Et Salomon y sacrifia sur l'autel d'airain de l'Éternel, qui se trouvait devant la Tente du Rendez-vous, et il offrit sur cet autel mille holocaustes. Dans la nuit même Dieu apparut à Salomon et lui dit: Demande ce que j'ai à te donner. Et Salomon dit à Dieu: Tu as fait à David, mon père, une grande faveur, et tu m'as fait roi en sa place : maintenant, Éternel, Dieu, qu'elle se justifie ta promesse à David, mon père! Tu m'as constitué roi d'un peuple nombreux comme la poudre de la terre, donne-moi donc sagesse et science, afin que je puisse marcher et rentrer à la tête de ce peuple; car qui est-ce qui saurait gouverner ton peuple, ce grand peuple? Et Dieu dit à Salomon: Puisque c'est cela qui est dans ton cœur, et que tu n'as demandé ni richesse, ni trésors, ni gloire, ni la mort de tes ennemis, et que tu n'as pas même demandé de longs jours, mais que tu as demandé pour toi sagesse et science pour gouverner mon peuple dont je t'ai fait roi, sagesse et science te sont données, et je t'accorderai richesse et trésors et gloire, comme n'en eurent jamais les rois, tes prédécesseurs, et comme n'en aura aucun de tes successeurs. Et de la hauteur de Gabaon Salomon revint à Jérusalem ayant quitté la Tente du Rendez-vous, et il régna sur Israël. Et Salomon rassembla des chars et de la cavalerie, et il avait mille et quatre cents chars et douze mille cavaliers, dont il établit le dépôt dans les villes des chars et auprès du roi à Jérusalem. Et le roi rendit l'argent et l'or, à Jérusalem, aussi communs que les pierres, et les cèdres égaux en nombre aux sycomores qui croissent dans le pays-bas. Et l'on tirait de l'Egypte les chevaux pour Salomon, et c'était à Thékôa que les marchands du roi allaient recevoir un convoi contre payement. Et l'on amenait et tirait de l'Egypte un char pour six cents sicles d'argent, et un cheval pour cent cinquante, et de la même manière on en exportait par leur entremise pour tous les rois des Héthiens et les rois de Syrie. Et Salomon pensait à élever un temple au Nom de l'Éternel et un palais pour sa demeure royale. Alors Salomon fixa un nombre de soixante-dix mille portefaix et de quatre-vingt mille tailleurs de pierre dans la montagne et trois mille six cents préposés pour les conduire. Et Salomon députa vers Huram, roi de Tyr, pour lui dire: [Fais pour moi] comme tu as fait pour David, mon père, en lui envoyant des cèdres pour se bâtir un palais pour sa demeure. Voici, j'élève un temple au Nom de l'Éternel, mon Dieu, pour le Lui consacrer, pour brûler devant lui l'encens odorant et lui offrir les pains de présentation à l'ordinaire, et les holocaustes du matin et du soir aux Sabbats, aux Nouvelles-Lunes, et aux Fêtes de l'Éternel, notre Dieu: c'est à perpétuité un devoir pour Israël. Et l'édifice que je veux construire sera grand; car notre Dieu est plus grand que tous les dieux. Mais qui sera de force à lui élever un temple? car les Cieux et les Cieux des Cieux ne peuvent Le contenir; et qui suis-je pour lui élever un temple? ce n'est que pour faire fumer l'encens devant lui. Envoie-moi donc un homme habile à travailler en or et en argent et en airain et en fer et en pourpre rouge et cramoisi et pourpre d'azur, et sachant sculpter des sculptures, pour se joindre aux hommes habiles que j'ai à ma portée en Juda et à Jérusalem et qu'a préparés David, mon père. Et envoie-moi des bois de cèdre, de cyprès et de santal, du Liban; car je sais que tes serviteurs s'entendent à couper le bois au Liban, et voici, mes serviteurs se joindront à tes serviteurs. Et je dois me procurer du bois en masse, car le temple que je vais élever doit être grand et merveilleux. Et voici, pour les bûcherons qui couperont le bois je donnerai à tes serviteurs du froment égrené, vingt mille cors, et de l'orge, vingt mille cors, et du vin, vingt mille baths, et de l'huile, vingt mille baths. Et Huram, roi de Tyr, répondit par écrit, mandant à Salomon: «C'est par amour pour son peuple que l'Éternel t'en a fait roi. Et Huram disait: Béni soit l'Éternel, Dieu d'Israël, qui a fait les Cieux et la terre, de ce qu'il a donné au roi David un fils sage et prudent et intelligent qui veut élever un temple à l'Éternel et un palais pour sa demeure royale. Je t'envoie donc un homme habile et doué d'intelligence, savoir Huram-Abi, fils d'une femme d'entre les filles de Dan, tandis que son père était un Tyrien, habile ouvrier en or et en argent, en airain, en fer, en pierre et en bois, en pourpre rouge, en pourpre d'azur et en byssus et en cramoisi et sachant sculpter toutes sortes de sculptures, et imaginer toutes les sortes d'ouvrages d'art qui lui sont proposés, avec le concours de tes hommes entendus et des hommes entendus de mon Seigneur David, ton père. Et quant au froment et à l'orge, à l'huile et au vin, dont mon Seigneur a parlé, qu'il veuille l'envoyer à ses serviteurs : de notre côté nous couperons du bois au Liban selon tous tes besoins, et nous te l'amènerons en radeaux par mer à Joppe; d'où tu pourras le faire conduire à Jérusalem.» Et Salomon dénombra tous les étrangers qui étaient au pays d'Israël, d'après le dénombrement qu'avait fait d'eux David, son père, et il s'en trouva cent cinquante-trois mille six cents. Et il en fit soixante-dix mille portefaix, et quatre-vingt mille tailleurs de pierre dans la montagne, et trois mille six cents préposés pour tenir ce monde assujetti. Et Salomon commença à construire le Temple de l'Éternel à Jérusalem sur le mont de Moriia qui avait été indiqué à David, son père, au lieu que David avait disposé sur l'aire d'Ornan, le Jébusite. Et il commença la construction au second mois, le second [jour], la quatrième année de son règne. Et voici la base que Salomon fixa pour la construction de la Maison de Dieu: la longueur, en coudées ancienne mesure, soixante coudées, et la largeur, vingt coudées, et le vestibule dont la longueur occupait la largeur de la façade de l'édifice, vingt coudées, et la hauteur cent vingt, et il le revêtit intérieurement d'or pur. Et il revêtit le grand bâtiment de bois de cyprès, et le revêtit de bel or et d'un parement de palmiers et de chaînettes. Et il recouvrit l'édifice de pierres précieuses comme ornement, et l'or était or de Parvaïm. Et il revêtit d'or l'édifice, les solives, les seuils et ses parois et battants de porte, et cisela des Chérubins aux parois. Et il fit le bâtiment du Lieu Très-Saint, sa longueur égale à la largeur de l'édifice, étant de vingt coudées, et sa largeur de vingt coudées, et le revêtit de bel or qui se montait à six cents talents. Et le poids pour les clous était de cinquante sicles d'or. Et il revêtit aussi d'or les chambres supérieures. Et il fit dans le Lieu Très-Saint deux Chérubins en travail de sculpture, et on les recouvrit d'or. Quant aux ailes des Chérubins, leur longueur était de vingt coudées; l'aile de l'un, longue de cinq coudées, touchait à la paroi de l'édifice, et l'autre aile, longue de cinq coudées, touchait à l'aile de l'autre Chérubin; et l'aile de l'autre Chérubin, longue de cinq coudées, touchait à la paroi de l'édifice, et l'autre aile, longue de cinq coudées, joignait l'aile de l'autre Chérubin; les ailes de ces Chérubins, déployées, avaient vingt coudées de longueur, et ils étaient debout sur leurs pieds et leurs visages regardaient l'édifice. Et il fit le voile de pourpre azuré et rouge et de cramoisi et de byssus et y adapta des Chérubins. Et il fit devant l'édifice deux colonnes ayant trente-cinq coudées de hauteur, et le parement de leur faîte avait cinq coudées [de longueur]. Et il fit des chaînettes dans le Sanctuaire et en mit aux faîtes des colonnes et fit cent grenades qu'il ajusta aux chaînettes. Et il dressa les colonnes à la façade du Temple, une à droite et une à gauche, et donna à celle de droite le nom de Jachin et à celle de gauche le nom de Boaz. Et il fit un autel d'airain long de vingt coudées, large de vingt coudées, et haut de dix coudées. Et il fit la Mer, en fonte, ayant dix coudées de l'un de ses bords à l'autre, ronde dans son contour et haute de cinq coudées, et un cordon de trente coudées l'embrassait tout à l'entour. Et des figures de coloquintes étaient en dessous à l'entour, l'embrassant dans sa Circonférence à raison de dix par coudée, ceignant la Mer dans sa circonférence; il y avait deux rangées de coloquintes coulées d'une même fonte avec elle. Elle reposait sur douze taureaux regardant, trois le septentrion, et trois l'occident, et trois le midi, et trois l'orient, et toutes leurs croupes étaient tournées en dedans, et la mer posait dessus en hauteur. Et son épaisseur était d'une palme, et son rebord comme le travail du rebord d'une coupe, en fleur de lis, et quant à sa capacité en baths, elle en pouvait contenir trois mille. Et il fit dix bassins, dont il plaça cinq à droite et cinq à gauche, pour y laver; on y rinçait la batterie de l'holocauste, et la Mer servait à l'ablution des Prêtres. Et il fit les candélabres d'or, selon leur façon, et les plaça dans le Temple, cinq à droite et cinq à gauche. Et il fit dix tables qu'il déposa dans le temple, cinq à droite et cinq à gauche; et il fit cent jattes d'or. Et il fit le Parvis des Prêtres, et le grand Parvis et des portes au grand Parvis, et il en revêtit d'airain les battants. Et il plaça la Mer au côté droit de l'édifice, à l'orient vers le midi. Et Huram fit les pots, les pelles et les jattes; et Huram termina le travail qu'il faisait pour le roi Salomon dans la Maison de Dieu, deux colonnes et les globes et les chapiteaux sur le faîte des deux colonnes et les deux treillis recouvrant les deux globes des chapiteaux sur le faîte des colonnes, et les quatre cents grenades des deux treillis, deux rangées de grenades par treillis pour couvrir les deux globes des chapiteaux aux colonnes; et il fit les piédestaux et fit les bassins posant sur les piédestaux; la Mer, unique, et les douze taureaux qui étaient dessous; et les pots et les pelles et les fourchettes et tous les ustensiles assortis, Huram-Abiv les fit pour le roi Salomon dans le Temple de l'Éternel, en airain poli. C'est dans le Cercle du Jourdain que le roi les fit couler dans une terre glaise entre Succoth et Tserédatha. Et Salomon fit tous ces ustensiles en grande quantité; car on ne s'enquit point du poids de l'airain. Et Salomon fit tous les meubles qui étaient dans la Maison de Dieu, savoir, l'autel d'or et les tables sur lesquelles étaient les pains de présentation, et les candélabres et leurs lampes d'or pur pour brûler selon le rite devant le Sanctuaire, et les fleurs et les lampes et les pinces d'or, tout d'or pur; et les couteaux et les jattes et les coupes et les bouilloires d'or fin, et à la porte du Temple ses battants, intérieurs, du Lieu Très-Saint, et les battants des portes de l'édifice, du Temple, d'or. Et ainsi fut terminé tout l'ouvrage exécuté par Salomon pour le Temple de l'Éternel, et Salomon introduisit ce que David, son père, avait consacré; et l'argent et l'or et tout le mobilier, il le mit dans le Trésor de la Maison de Dieu. Alors Salomon assembla les Anciens d'Israël et tous les chefs des Tribus, les princes des maisons patriarcales des enfants d'Israël, à Jérusalem pour transférer l'Arche d'Alliance de l'Éternel de la Cité de David, c'est-à-dire, de Sion. Et auprès du roi s'assemblèrent tous les hommes d'Israël à la Fête (c'était le septième mois). Et vinrent tous les Anciens d'Israël, et les Lévites portèrent l'Arche. Et ils apportèrent l'Arche et la Tente du Rendez-vous et tout le mobilier sacré qui était dans la Tente, ces objets furent apportés par les Prêtres, les Lévites. Et le roi Salomon et toute l'Assemblée d'Israël qui s'était réunie auprès de lui, devant l'Arche sacrifièrent des brebis et des bœufs qui ne pouvaient se nombrer, ni se compter, tant il y en avait. Et les Prêtres introduisirent l'Arche d'Alliance de l'Éternel à sa place, dans le Sanctuaire de l'édifice, dans le Lieu Très-Saint au-dessous des ailes des Chérubins. Et les Chérubins avaient les ailes étendues sur l'emplacement de l'Arche, et les Chérubins couvraient l'Arche et ses barres d'en haut. Et les barres étaient assez longues pour que de l'Arche devant le Sanctuaire on pût en voir les extrémités, mais du dehors on ne les apercevait pas, et elle y a été jusqu'à ce jour. Il n'y avait rien dans l'Arche que les deux Tables qu'y avait mises Moïse en Horeb, quand l'Éternel fit alliance avec les enfants d'Israël à leur sortie de l'Egypte. Et lorsque les Prêtres sortirent du Lieu-Saint, (car tous les Prêtres présents s'étaient mis en état de sainteté, sans égard à la distinction des classes) et lorsque les Lévites, les Chantres, eux tous, savoir Asaph, Heiman et Jeduthun, et leurs fils et leurs frères, vêtus de byssus et munis de cymbales, de harpes et de luths furent debout, au côté oriental de l'autel accompagnés de cent vingt Prêtres sonnant des trompettes, et lorsque, comme un seul homme, les trompettes et les chantres entonnèrent tout d'une voix la louange de l'Éternel et l'action de grâces à l'Éternel, et lorsqu'ils poussèrent leur voix au bruit des trompettes et des cymbales et des instruments à cordes et louant l'Éternel de ce qu'il est bon et sa miséricorde éternelle, alors l'édifice, le temple de l'Éternel se remplit d'une nuée, et les Prêtres ne pouvaient y tenir pour faire leur service, par l'effet de la nuée, caria gloire de l'Éternel avait rempli la Maison de Dieu. Alors Salomon dit: L'Éternel a résolu d'habiter dans l'obscurité! Et moi, je T'ai élevé une Maison pour demeure et un lieu fixe pour ta résidence à jamais. Et le roi tourna son visage et bénit toute l'Assemblée d'Israël, et toute l'Assemblée était debout. Et il dit: Béni soit l'Éternel, Dieu d'Israël, qui de sa bouche a parlé à David, mon père, et qui de sa main accomplit ce qu'il a dit : Depuis le jour où j'ai retiré mon peuple du pays d'Egypte, je n'avais point choisi de ville dans aucune des Tribus d'Israël pour y construire une Maison où mon Nom habitât, ni n'ai choisi d'homme pour être prince de mon peuple d'Israël; mais j'ai choisi Jérusalem pour que mon Nom y fût, et choisi David pour qu'il régnât sur mon peuple d'Israël. Et David, mon père, avait la pensée d'élever un temple au Nom de l'Éternel, Dieu d'Israël; mais l'Éternel dit à David, mon père: En ayant la pensée d'élever un temple à mon Nom, tu as bien fait d'en avoir la pensée; seulement ce n'est pas toi qui construiras le temple, mais ton fils sorti de tes entrailles, c'est lui qui élèvera le temple à Mon Nom. Et l'Éternel a mis à effet sa parole, qu'il avait prononcée, et j'ai succédé à David, mon père, et me suis assis sur le trône d'Israël, ainsi qu'a dit l'Éternel, et ai élevé le temple au Nom de l'Éternel, Dieu d'Israël, et j'y ai placé l'Arche où est l'alliance de l'Éternel, qu'il a conclue avec les enfants d'Israël. Et Salomon s'avança devant l'autel de l'Éternel en face de toute l'Assemblée d'Israël et il étendit ses mains. Car Salomon s'était fait une tribune d'airain et l'avait placée au centre du parvis; elle avait cinq coudées de longueur et cinq coudées de largeur et trois coudées de hauteur; et il s'y plaça et s'agenouilla en face de toute l'Assemblée d'Israël, et il étendit ses mains vers le ciel et dit : Éternel, Dieu d'Israël, il n'est au ciel et sur la terre point de Dieu pareil à toi gardant alliance et grâce à tes serviteurs marchant devant toi de tout leur cœur, toi qui as tenu à ton serviteur David, mon père, ce que tu lui as promis; de ta bouche tu parlais, et de ta main tu as accompli ce qu'on voit aujourd'hui. Et maintenant, Éternel, Dieu d'Israël, tiens à ton serviteur, David, mon père, ce que tu lui as promis, en disant: Tu ne manqueras jamais d'un homme devant moi pour occuper le trône d'Israël, pourvu que tes fils prennent garde à leurs voies pour suivre ma loi, comme tu l'as suivie devant moi; et maintenant, Éternel, Dieu d'Israël, qu'elle se justifie ta promesse que tu as faite à ton serviteur, à David. Quoi! Vraiment Dieu habiterait-Il avec l'homme sur la terre! Voici, les Cieux et les Cieux des Cieux ne te contiennent pas; combien moins ce temple que j'ai bâti! Mais aie égard à la prière de ton serviteur et à sa supplication, Éternel, mon Dieu, pour écouter mon cri et la prière que ton serviteur te présente aujourd'hui, afin que tes yeux soient ouverts jour et nuit sur cette maison, sur le lieu dont tu as dit que tu veux y mettre ton Nom, afin d'exaucer la prière que ton serviteur élèvera vers ce lieu. Exauce donc la requête que ton serviteur et ton peuple d'Israël élèveront vers ce lieu; exauce-les du lieu de ta demeure, des Cieux, exauce et pardonne! Si quelqu'un pèche contre son prochain et qu'on lui impose un serment pour l'assermenter, et que le serment intervienne devant ton autel dans ce temple, toi, écoute des Cieux et agis et juge tes serviteurs pour payer de retour le coupable et faire retomber sa conduite sur sa tête et pour absoudre l'innocent et lui rendre selon sa justice. Et si ton peuple d'Israël est battu devant l'ennemi pour avoir péché contre toi, et s'ils se convertissent et confessent ton Nom, et te prient et te supplient dans cette Maison, ô toi, écoute des Cieux et pardonne le péché de ton peuple d'Israël et ramène-les au pays que tu as donné à eux et à leurs pères. Si le ciel se ferme et qu'il n'y ait pas de pluie parce qu'ils ont péché contre toi, et s'ils élèvent leurs prières vers ce lieu et confessent ton Nom et reviennent de leur péché, parce que tu les humilies, ô toi, écoute des Cieux et pardonne le péché de tes serviteurs et de ton peuple d'Israël, après leur avoir montré la bonne voie où ils doivent marcher, et accorde la pluie à ton pays que tu as donné à ton peuple pour le posséder. S'il y a famine dans le pays, s'il y a peste, brûlure et nielle, sauterelles et locustes, si ses ennemis le pressent dans le pays de ses Portes, s'il y a fléau ou maladie quelconque, toute prière, toute supplication faite par un individu quelconque ou par la totalité de ton peuple d'Israël, si chacun a le sentiment de sa plaie et de sa douleur et qu'ils tendent leurs mains vers ce temple, ô toi, écoute-la des Cieux, lieu de ta résidence, et pardonne et rends à chacun en raison de toutes ses voies selon la connaissance que tu as de son cœur, car seul tu connais le cœur des enfants de l'homme, afin qu'ils te craignent pour suivre tes voies tout le temps qu'ils vivront sur la face du sol que tu as donné à nos pères. Et l'étranger aussi qui n'est pas de ton peuple d'Israël et vient d'un pays lointain à cause de ton grand Nom et de ta main puissante et de ton bras étendu, et arrive et élève sa prière vers ce temple, ô toi, écoute-le des Cieux, du lieu de ta résidence, et effectue tout ce pour quoi l'étranger t'invoque, afin que tous les peuples de la terre connaissent ton Nom et te révèrent comme ton peuple d'Israël et sachent que ton Nom est invoqué sur ce temple que j'ai élevé. Si ton peuple se met en marche pour une guerre contre ses ennemis en suivant la voie où tu l'engages, et s'ils te prient en se tournant vers cette cité que tu as choisie et vers ce temple que j'ai élevé à ton Nom, oh! écoute des Cieux leur prière et leur supplication, et fais-leur droit. S'ils péchent contre toi, (car il n'est pas un homme qui ne pèche) et si tu t'irrites contre eux, et les livres à l'ennemi, et que leurs vainqueurs les emmènent dans un pays lointain ou rapproché, et s'ils rentrent en eux-mêmes dans le pays où ils auront été emmenés captifs, et s'ils se convertissent, et élèvent vers toi leur prière dans le pays de leur captivité disant: Nous avons péché, nous avons forfait, nous sommes coupables! et s'ils reviennent à toi de tout leur cœur et de toute leur âme dans le pays de leur captivité où on les aura emmenés captifs, et s'ils te prient en se tournant vers leur pays que tu as donné à leurs pères, et vers la cité que tu as choisie et vers le temple que j'ai élevé à ton Nom, oh! écoute des Cieux, du lieu de ta résidence, leurs prières et leurs supplications et fais-leur droit et pardonne à ton peuple ce qu'ils auront fait de coupable contre toi. Maintenant, ô mon Dieu, que tes yeux soient ouverts et tes oreilles attentives aux prières de ce lieu. Maintenant, lève-toi, Dieu, Éternel, vers ton lieu de repos, toi et ton Arche glorieuse! Que tes Prêtres, Dieu, Éternel, soient revêtus de salut et que tes saints aient la joie du bonheur! Dieu, Éternel, ne repousse pas ton Oint, aie souvenir des grâces faites à David, ton serviteur! Et lorsque Salomon eut terminé sa prière, le feu descendit du ciel et consuma l'holocauste et les victimes, et la gloire de l'Éternel remplit le Temple; et les Prêtres ne pouvaient pénétrer dans le Temple de l'Éternel, car la gloire de l'Éternel avait rempli le Temple de l'Éternel. Et tous les enfants d'Israël furent témoins de la descente du feu, de la gloire de l'Éternel sur le Temple; et ils se prosternèrent la face contre terre sur le pavé et ils adorèrent, et rendirent grâces à l'Éternel de ce qu'il est bon, de ce que sa miséricorde est éternelle. Et le roi et tout le peuple sacrifièrent des victimes devant l'Éternel. Et le roi Salomon offrit le sacrifice de vingt-deux mille taureaux et de cent vingt mille moutons, et le roi et tout le peuple dédièrent ainsi le Temple de Dieu. Et les Prêtres vaquaient à leurs fonctions, ainsi que les Lévites avec les instruments de l'Éternel, qu'avait faits le roi David pour rendre grâces à l'Éternel de ce que sa miséricorde est éternelle, quand David louait [l'Éternel] par leur organe; et les Prêtres sonnaient de la trompette en face d'eux, et tous les Israélites assistaient debout. Et Salomon consacra l'aire du parvis qui est devant le Temple de l'Éternel, car il y offrit des holocaustes et les graisses des sacrifices pacifiques, parce que l'autel d'airain qu'avait fait Salomon, ne pouvait contenir les holocaustes et les offrandes et les graisses. C'est ainsi que Salomon fit la fête en ce temps-là pendant sept jours avec tous les Israélites, immense assemblée convoquée de Hamath au Torrent d'Egypte. Et ils eurent le huitième jour convocation solennelle; car ils firent la dédicace de l'autel pendant sept jours, et la fête pendant sept jours. Et le vingt-troisième, jour du septième mois il renvoya le peuple à ses tentes, content et joyeux du bien que l'Éternel avait fait à David et à Salomon et à Israël, son peuple. C'est ainsi que Salomon acheva le Temple de l'Éternel et le palais royal; et tout ce que Salomon avait eu la pensée d'exécuter dans le Temple de l'Éternel et dans son palais, lui réussit. Alors l'Éternel apparut à Salomon de nuit et lui dit: J'ai entendu ta prière et choisi pour moi ce lieu-ci comme maison sacrificatoire. Dans le cas où je fermerai les Cieux pour qu'il n'y ait pas de pluie, et commanderai aux sauterelles de brouter le pays, et enverrai la peste dans mon peuple, et si mon peuple qui porte mon Nom s'humilie et me prie et cherche ma face, et revient de ses mauvaises voies, de mon côté j'écouterai du ciel et pardonnerai leur péché et restaurerai leur pays. Désormais mes yeux seront ouverts et mes oreilles attentives aux prières de ce lieu-ci. J'ai donc choisi et sanctifié ce Temple afin que mon Nom y soit éternellement, et mes yeux et ma dilection y seront à perpétuité. Quant à toi, si tu marches devant moi comme a marché David, ton père, et que dans tes actes tu te conformes à tout ce que je t'ai prescrit, et gardes mes statuts et mes arrêts, alors je maintiendrai sur pied ton trône royal, ainsi que je m'y suis engagé envers David, ton père, en ces termes: Tu ne manqueras jamais d'un homme pour être dominateur d'Israël. Mais si vous faites défection et abandonnez mes statuts et mes commandements que j'ai mis devant vous, et si vous vous en allez servir d'autres dieux et les adorer, alors je vous arracherai de mon sol que je vous ai donné, et ce Temple que j'ai sanctifié pour mon Nom, je le repousserai loin de mes regards, et le ferai passer en proverbe et en sarcasme parmi tous les peuples. Et ce Temple qui aura été si éminent, quiconque y passera, aura le frisson et dira: Pourquoi l'Éternel a-t-Il ainsi fait à ce pays et à ce Temple? Et l'on dira: Parce qu'ils ont abandonné l'Éternel, Dieu de leurs pères, qui les avait retirés du pays d'Egypte, et qu'ils se sont attachés à d'autres dieux et qu'ils les ont adorés et les ont servis: c'est pour cela qu'il a fait fondre sur eux tout ce désastre. Et vingt ans s'étant écoulés depuis que Salomon eut bâti le Temple de l'Éternel et son palais, il fortifia les villes données par Huram à Salomon, et les peupla d'enfants d'Israël. Et Salomon marcha contre Hamath en Tsoba et s'en empara. Et il bâtit Thadmor au Désert et toutes les villes des magasins qu'il construisit en Hamath. Et il fortifia Bethoron la haute et Bethoron la basse, places fortes, de murs, de portes et de verrous, et Baalath et toutes les villes à magasins qu'avait Salomon, et toutes les villes aux chars et les villes à cavalerie et tous les lieux de plaisance qu'il plut à Salomon de construire à Jérusalem et au Liban et dans tout le pays de sa domination. Quant à toute la population restée des Héthiens et des Amorites et des Périziens et des Hévites et des Jébusites, qui n'étaient pas des enfants d'Israël, sur leurs fils qui étaient restés après eux dans le pays, et que les enfants d'Israël n'avaient pas détruits, Salomon en fit une levée pour la corvée, comme c'est aujourd'hui. Mais des enfants d'Israël Salomon ne fit point de serfs pour ses travaux, car ils étaient les gens de guerre et les chefs de ses triaires et les chefs de ses chars et de sa cavalerie. Et les surintendants du roi Salomon étaient au nombre de deux cent cinquante régissant le peuple. Et Salomon fit monter la fille de Pharaon de la Cité de David au palais qu'il lui avait bâti, car il disait: Je ne veux pas que femme habite de par moi le palais de David, roi d'Israël, car sacrés sont les lieux où est entrée l'Arche de l'Éternel. Alors Salomon offrit des holocaustes à l'Éternel sur l'autel de l'Éternel qu'il avait érigé devant le vestibule, et il offrait l'ordinaire quotidien selon l'ordre de Moïse pour les sabbats, les nouvelles lunes et les fêtes, trois fois l'année, à la fête des azymes, et à la fête des semaines et à la fête des huttes. Et il établit selon la règle de David, son père, les classes des Prêtres pour leur service, et les Lévites dans leurs fonctions pour rendre grâces et officier devant les Prêtres à l'ordinaire quotidien, et les portiers selon leurs classes à chaque porte, car tel était l'ordre de David, homme de Dieu. Et l'on ne s'écarta point de l'ordonnance du roi pour les Prêtres et les Lévites relativement à chaque point et relativement aux trésors. Et ainsi fut organisée toute l'œuvre de Salomon jusqu'au jour de la fondation du Temple de l'Éternel et jusqu'à son achèvement, à la complète construction du Temple de l'Éternel. Alors Salomon se rendit à Etsion-Géber et à Eloth sur le bord de la mer au pays d'Edom. Et Huram lui envoya par ses serviteurs des navires et des serviteurs connaissant la mer, et ils vinrent avec les serviteurs de Salomon à Ophir d'où ils rapportèrent quatre cent cinquante talents d'or qu'ils présentèrent au roi Salomon. Et la reine de Séba entendit le bruit de la renommée de Salomon, et, pour mettre Salomon à l'épreuve par des énigmes, elle vint à Jérusalem avec une très grande suite, avec des chameaux portant des aromates et de l'or en quantité et des pierres précieuses; et elle entra chez Salomon et parla avec lui de tout ce qu'elle avait dans la pensée. Et Salomon résolut toutes ses questions, et il n'y eut pas de question trop abstruse pour Salomon, dont il ne lui donnât la solution. Et lorsque la reine de Séba vit la sagesse de Salomon et le palais qu'il avait bâti et le service de sa table, et ses ministres assis et ses serviteurs debout et leur costume, et ses échansons et leur costume, et sa rampe par où on montait au Temple de l'Éternel, elle était hors d'haleine, et elle dit au roi: Ils étaient vrais les rapports que j'ai entendus dans mon pays, sur tes circonstances et sur ta sagesse, et je n'ai pas cru à leurs rapports jusqu'à ce que je suis venue et ai vu de mes yeux, et voilà qu'on ne m'a pas raconté la moitié de la grandeur de ta sagesse: tu es au-dessus de ta renommée dont j'avais entendu le bruit. Heureux tes gens et heureux ces tiens serviteurs debout continuellement devant toi et auditeurs de ta sagesse! Béni soit l'Éternel, ton Dieu, qui a daigné te placer sur son trône comme roi de par l'Éternel, ton Dieu. C'est parce que ton Dieu aimait Israël pour le maintenir éternellement, qu'il t'en a établi le roi pour faire droit et justice. Et elle donna au roi cent vingt talents d'or et des aromates en très grande quantité et des pierres précieuses; et il n'y eut pas d'aromates pareils à ceux que la reine de Séba donna au roi Salomon. (Et aussi les serviteurs de Huram, et les serviteurs de Salomon qui apportèrent de l'or d'Ophir, présentèrent du bois de santal et des pierres précieuses. Et le roi fit avec le bois de santal des escaliers dans le Temple de l'Éternel et le palais royal, et des luths et des harpes pour les chantres; et il ne s'en était auparavant pas vu de pareil dans le pays de Juda.) Et le roi Salomon donna à la reine de Séba tout ce qui lui agréa, qu'elle lui demanda, hormis ce qu'elle avait offert au roi. Et elle s'en retourna et regagna son pays, elle et ses serviteurs. Et le poids de l'or qui revenait par année à Salomon était de six cent soixante-six talents d'or, en sus de celui qui venait des trafiquants et que les marchands apportaient; et tous les rois d'Arabie et les gouverneurs du pays apportaient de For et de l'argent pour Salomon. Et le roi Salomon fit deux cents boucliers d'or battu, il étendit sur chaque bouclier six cents sicles d'or battu; puis trois cents rondaches d'or battu, et il étendit sur chaque rondache trois cents sicles d'or, et le roi les plaça dans le palais de la forêt du Liban. Et le roi fit un grand trône d'ivoire et le recouvrit d'or pur. Or le trône avait six marches et un marchepied d'or adapté au trône, et des accoudoirs de part et d'autre au siège, et deux lions debout à côté des accoudoirs, et douze lions étaient debout là sur les six marches des deux côtés; il n'en avait jamais été fait de pareil dans aucun royaume. Et tous les vases à boire du roi Salomon étaient d'or; et tous les meubles du palais de la forêt du Liban étaient d'or de prix; l'argent n'était réputé d'aucune valeur au temps de Salomon. Car les navires du roi allaient à Tarsis avec les serviteurs de Huram; une fois en trois ans arrivaient les navires de Tarsis avec des cargaisons d'or et d'argent, d'ivoire et de singes et de paons. Et le roi Salomon surpassa tous les rois de la terre en opulence et en sagesse. Et tous les rois de la terre recherchaient la présence de Salomon pour recueillir sa sagesse dont Dieu avait doté son cœur. Et ils apportaient chacun son présent, de la vaisselle d'argent et de la vaisselle d'or, et des habits, des armes et des aromates, des chevaux et des mulets, année par année. Et Salomon avait quatre mille râteliers de chevaux et chars et douze mille cavaliers dont il mit le dépôt dans les villes aux chars et près du roi à Jérusalem. Et il avait sous sa domination tous les rois depuis le Fleuve jusqu'au pays des Philistins et à la frontière d'Egypte. Et le roi rendit l'argent à Jérusalem commun comme les pierres, et les cèdres communs comme les sycomores qui croissent dans le pays-bas, tant il y en avait. Et l'on importait pour Salomon des chevaux de l'Egypte et de tous les pays. Le reste des actes de Salomon, les premiers et les derniers, sont d'ailleurs consignés dans le livre de Nathan, le prophète, et dans la Prophétie d'Ahia, le Silonite, et dans les Visions de Jehdo, le Voyant, sur Jéroboam, fils de Nebat. Et Salomon régna à Jérusalem sur tout Israël quarante ans. Et Salomon reposa à côté de ses pères et reçut la sépulture dans la Cité de David, son père. Et Roboam, son fils, devint roi en sa place. Et Roboam se rendit à Sichem, car à Sichem étaient venus tous les Israélites pour le faire roi. Et à cette nouvelle Jéroboam, fils de Nebat, qui était en Egypte, où il avait fui loin du roi Salomon, revint de l'Egypte. Et par une députation ils le mandèrent, et Jéroboam arriva ainsi que tous les Israélites, et ils tinrent à Roboam ce langage : Ton père a rendu lourd notre joug, maintenant allège le dur service de ton père et le joug pesant qu'il nous a imposé, et nous te serons soumis. Et il leur dit: Encore trois jours et revenez me trouver. Et le peuple se retira. Alors le roi Roboam se consulta avec les Anciens qui avaient été les ministres de Salomon, son père, de son vivant, et dit: Comment conseillez-vous de répondre à ce peuple-là? Et ils lui parlèrent en ces termes: Si tu es bon envers ce peuple, si tu lui es propice et lui parles un langage de bonté, il te sera toujours soumis. Mais il négligea le conseil des Anciens qui le conseillaient, et il se consulta avec les jeunes hommes qui avaient grandi avec lui et étaient ses ministres. Et il leur dit: Que conseillez-vous que nous répondions à ce peuple-là qui m'a tenu ce langage: Allège le joug que nous a imposé ton père? Et les jeunes hommes qui avaient grandi avec lui, lui parlèrent en ces termes: Réponds ainsi au peuple qui t'a tenu ce langage: Ton père a rendu lourd notre joug, mais toi, allège-le-nous! parle-leur ainsi: Mon petit doigt est plus fort que les reins de mon père; eh bien donc! mon père vous a chargés d'un joug pesant, et moi j'ajouterai à votre joug: mon père vous a morigénés avec des étrivières, et moi j'userai de fouets à pointes. Et lorsque Jéroboam avec tout le peuple se présenta le troisième jour à Roboam, aux termes de ce qu'avait dit le roi: Revenez me trouver dans trois jours! le roi leur répondit durement, et le roi Roboam négligea le conseil des Anciens. Et il leur parla suivant le conseil des jeunes et dit: Mon père a rendu lourd votre joug et moi j'y ajouterai encore; mon père vous a morigénés avec des étrivières, et moi j'userai de fouets à pointes. Et le roi n'exauça point le peuple, car la chose tourna ainsi de par Dieu, à cet effet que l'Éternel accomplît sa parole qu'il avait dite par l'organe d'Ahia, le Silonite, à Jéroboam, fils de Nebat. Et quand tous les Israélites virent que le roi ne les exauçait pas, le peuple répondit au roi en ces termes: En quoi sommes-nous participants de David? nous ne sommes point légataires du fils d'Isaï! Chacun à vos tentes, Israélites! Désormais pourvois à ta maison, David. Et tout Israël regagna ses tentes. Quant aux Israélites domiciliés dans les villes de Juda, Roboam continua de régner sur eux. Alors le roi Roboam délégua Adoram qui présidait aux corvées; mais les enfants d'Israël le lapidèrent et il mourut. Et le roi Roboam se hâta de remonter sur son char et s'enfuit à Jérusalem. Ainsi Israël s'est détaché de la maison de David, comme il l'est aujourd'hui. Et Roboam rentré à Jérusalem assembla la maison de Juda et de Benjamin, cent quatre-vingt mille hommes d'élite faisant le service militaire pour entrer en guerre avec Israël, afin de reconquérir le royaume à Roboam. Alors la parole de l'Éternel fut adressée à Semaïa, homme de Dieu, en ces termes : Parle à Roboam, fils de Salomon, roi de Juda, et à tous les Israélites de Juda et de Benjamin, en ces termes: Ainsi parle l'Éternel : Ne marchez pas et ne vous battez pas contre vos frères, rentrez, chacun dans sa demeure; car c'est de par Moi que cette chose a eu lieu. Et ils obéirent aux paroles de l'Éternel, et renoncèrent à la campagne contre Jéroboam. Et Roboam résidait à Jérusalem, et il édifia des villes en forteresses dans Juda, et il éleva Bethléhem et Eitam et Thékôa et Bethtsur et Socho et Adullam et Gath et Marésa et Ziph et Adoraïm et Lachis et Azéca et Tsorea et Ajalon et Hébron situées dans Juda et Benjamin, en villes fortes. Et il donna de la force aux remparts et y plaça des commandants et des provisions de vivres, et d'huile et de vin, et dans chaque ville des boucliers et des lances, et les rendit très fortes. Et à lui étaient Juda et Benjamin. Et les Prêtres et les Lévites qui étaient dans tout Israël, vinrent de tout son territoire, se ranger de son côté. Car les Lévites abandonnèrent leurs aires et leurs propriétés et passèrent en Juda et à Jérusalem, parce que Jéroboam et ses fils les chassèrent du sacerdoce de l'Éternel, et il s'institua des prêtres pour les tertres et les boucs et les veaux qu'il avait fabriqués. Et à leur suite, de toutes les Tribus d'Israël ceux qui portaient leur cœur à chercher l'Éternel, Dieu d'Israël, vinrent à Jérusalem pour sacrifier à l'Éternel, Dieu de leurs pères. Et ils renforcèrent le royaume de Juda, et affermirent Roboam, fils de Salomon, pendant trois ans. Car ils suivirent les errements de David et de Salomon, pendant trois ans. Et Roboam prit pour sa femme Mahelath, fille de Jerimoth, fils de David et d'Abihaïl, fille d'Eliab, fils d'Isaï. Et elle lui enfanta des fils, Jeüs et Semaria et Zaham. Et après il épousa Maacha, fille d'Absalom, et elle lui enfanta Abia et Atthaï et Ziza et Selomith. Et Roboam aimait Maacha, fille d'Absalom, plus que toutes ses femmes et concubines; car il avait pris dix-huit femmes et soixante concubines, et il engendra vingt-huit fils et soixante filles. Et Roboam constitua comme chef Abia, fils de Maacha, comme prince entre ses frères, car c'était en vue de le faire roi. Et il agit prudemment et distribua de ses fils dans toutes les terres de Juda et de Benjamin, dans toutes les villes fortifiées et leur fournit des denrées en abondance, et fit pour eux la demande d'une multitude de femmes. Et lorsque la royauté de Roboam se fut affermie, et qu'il fut devenu fort, il abandonna la Loi de l'Éternel, et tout Israël avec lui. Et dans la cinquième année du règne de Roboam, Sisac, roi d'Egypte, marcha avec mille deux cents chars et soixante mille hommes de cavalerie sur Jérusalem, parce qu'ils avaient été infidèles à l'Éternel; et innombrables étaient les troupes venues avec lui d'Egypte, des Libyens, des Suchites et des Éthiopiens : et il prit les places fortes appartenant à Juda, et parut devant Jérusalem. Mais Semaïa, le prophète, vint trouver Roboam et les princes de Juda qui s'étaient rassemblés à Jérusalem pour échapper à Sisac, et leur dit: Ainsi parle l'Éternel: Vous m'avez abandonné, et aussi je vous abandonne aux mains de Sisac. Alors les princes d'Israël et le roi s'humilièrent et dirent: L'Éternel est juste. Et lorsque l'Éternel vit qu'ils s'étaient humiliés, la parole de l'Éternel fut adressée à Semaïa, en ces termes: Ils se sont humiliés, je ne les détruirai pas, et dans peu je les dégagerai, et ma colère ne s'épanchera pas sur Jérusalem par la main de Sisac. Cependant ils lui seront assujettis, afin qu'ils sentent ce que c'est que m'être assujetti et être assujetti aux royaumes des autres pays. Sisac, roi d'Egypte, marcha donc sur Jérusalem; et il enleva les trésors du Temple de l'Éternel, et les trésors du palais royal; il enleva tout, et enleva les boucliers d'or qu'avait faits Salomon. Et pour les remplacer le roi Roboam fit des boucliers d'airain qu'il commit aux mains des chefs des coureurs, gardes de l'entrée du palais royal. Et toutes les fois que le roi venait au Temple de l'Éternel, les coureurs venaient les apporter, puis les reportaient dans la salle des coureurs. Comme donc il s'humilia, la colère de l'Éternel se détourna de lui, à l'effet de ne pas le détruire totalement: il y avait aussi dans Juda encore de bonnes choses. Et le roi Roboam s'affermit dans Jérusalem et régna. Roboam avait quarante-un ans à son avènement, et il régna dix-sept ans à Jérusalem, ville que l'Éternel avait choisie dans toutes les Tribus d'Israël, pour y placer son Nom. Or le nom de sa mère était Naama, l'Ammonite. Et il fit le mal parce qu'il ne dirigea pas son cœur vers la recherche de l'Éternel. Les actes de Roboam, les premiers et les derniers, sont d'ailleurs consignés dans les histoires de Semaïa, le prophète, et de Iddo, le Voyant, aux registres. Et il y eut constamment hostilité entre Roboam et Jéroboam. Et Roboam reposa à côté de ses pères et reçut la sépulture dans la Cité de David, et son fils Abia devint roi en sa place. La dix-huitième année du roi Jéroboam, Abia devint roi de Juda. Il régna trois ans à Jérusalem. Or le nom de sa mère était Michaïa, fille d'Uriel, de Gibea. Et il y eut hostilité entre Abia et Jéroboam. Et Abia ouvrit les hostilités avec une armée de braves guerriers forte de quatre cent mille hommes d'élite, et Jéroboam se rangea en bataille contre lui avec huit cent mille hommes d'une élite de braves guerriers. Alors Abia se leva debout sur le mont Tsemaraïm situé dans la montagne d'Ephraïm, et dit: Écoutez-moi, Jéroboam et Israël tout entier! N'est-il pas à votre connaissance que l'Éternel, Dieu d'Israël, a donné à David le royaume d'Israël à perpétuité, à lui et à ses fils, par un pacte solennisé avec le sel? Mais Jéroboam, fils de Nebat, serviteur de Salomon, fils de David, s'est soulevé et révolté contre son Seigneur, et à lui se sont joints des gens légers et des hommes de bas aloi, et ils ont conjuré contre Roboam, fils de Salomon, et Roboam était encore un homme jeune, et faible de cœur, et il ne leur opposa pas de la fermeté. Et maintenant vous pensez tenir tête à la royauté de l'Éternel, qui est dans la main des fils de David, et vous êtes une grande multitude et avez avec vous les veaux d'or dont Jéroboam a fait vos dieux! N'avez-vous pas expulsé les Prêtres de l'Éternel, les fils d'Aaron, et les Lévites, et vous vous êtes fait des prêtres, comme les peuples des autres pays! Quiconque se présentait pour se faire installer, avec un jeune taureau et sept béliers, devenait prêtre des non-dieux. Mais nous! l'Éternel est notre Dieu et nous ne l'avons point abandonné, et des Prêtres, fils d'Aaron, et les Lévites en fonctions vaquent au service de l'Éternel, et font fumer pour l'Éternel des holocaustes chaque matin et chaque soir et de l'encens odorant, et font la présentation du pain sur la table pure, et [nous avons] le candélabre d'or et ses lampes pour brûler tous les soirs; car nous observons ce qui doit être observé envers l'Éternel, notre Dieu; mais vous, vous l'avez abandonné. Et voici avec nous, en tête, nous avons Dieu et ses Prêtres et les trompettes sonores pour les faire résonner contre vous. Enfants d'Israël, ne faites pas la guerre à l'Éternel, Dieu de vos pères, car vous n'auriez pas le succès. Mais Jéroboam fit manœuvrer les troupes d'embuscade de manière à les prendre par derrière de sorte qu'il y en avait qui faisaient face à Juda et que l'embuscade l'attaquait par derrière. Et lorsque Juda tourna les yeux, voila qu'il se vit attaqué par devant et par derrière. Alors ils crièrent vers l'Éternel, et les Prêtres sonnèrent des trompettes; et les hommes de Juda poussèrent un cri de guerre; et au cri de guerre des hommes de Juda, Dieu défit Jéroboam et tout Israël devant Abia et Juda. Et les enfants d'Israël s'enfuirent devant Juda, et Dieu les livra entre ses mains. Et Abia et sa troupe en firent un grand carnage; et d'Israël tombèrent morts cinq cent mille hommes d'élite. Ainsi furent humiliés les enfants d'Israël en ce temps, tandis que les enfants de Juda devinrent puissants, parce qu'ils s'appuyaient sur l'Éternel, le Dieu de leurs pères. Et Abia poursuivit Jéroboam et lui enleva des villes, Béthel et ses annexes et Jesana et ses annexes, et Ephron et ses annexes. Et Jéroboam resta sans force tant que vécut Abia, et l'Éternel l'ayant frappé, il mourut. Et Abia se fortifia et épousa quatorze femmes et engendra vingt-deux fils et seize filles. Le reste des actes d'Abia et de ses faits et de ses affaires est d'ailleurs consigné dans le commentaire du prophète Iddo. Et Asa fit ce qui est bien et droit aux yeux de l'Éternel, son Dieu. Et il fit disparaître les autels de l'étranger et les tertres et il brisa les colonnes et mit en pièces les Astartés et enjoignit à Juda de chercher l'Éternel, Dieu de ses pères, et de pratiquer la Loi et le Commandement. Et il fit disparaître de toutes les villes de Juda les tertres et les colonnes solaires, et le pays fut en paix devant lui. Et il bâtit des places fortes en Juda, car le pays était tranquille et durant ces années il n'eut pas de guerre à soutenir, parce que l'Éternel lui donna du repos. Et il dit à Juda: Bâtissons ces villes et les entourons de murs et de tours, de portes et de verrous; le pays est encore à notre discrétion, parce que nous avons cherché l'Éternel, notre Dieu, l'avons cherché, et Il nous a assuré le repos de la part de tous nos alentours. Ils bâtirent donc et réussirent. Et Asa avait une armée portant bouclier et lance, de Juda trois cent mille hommes, et de Benjamin deux cent quatre-vingt mille, portant la rondache et maniant l'arc, tous braves guerriers. Et contre eux s'avança Zérach, l'Ethiopien, avec une armée d'un million d'hommes et trois cents chars, et il pénétra jusqu'à Marésa. Et Asa sortit à sa rencontre, et ils se rangèrent en bataille dans la vallée de Tsephatha près de Marésa. Et Asa invoqua l'Éternel, son Dieu, et dit: Éternel, nul autre que toi ne peut intervenir comme aide entre un fort et un faible: sois notre aide, Éternel, notre Dieu! car c'est toi que nous prenons pour appui et c'est en ton Nom que nous affrontons cette multitude; Éternel, tu es notre Dieu; que le mortel ne l'emporte pas sur loi. Alors l'Éternel défit les Ethiopiens devant Asa et devant Juda, et les Ethiopiens prirent la fuite. Et Asa avec la troupe qui était avec lui les poursuivit jusqu'à Gérar, et il tomba tant d'Éthiopiens que pas un n'eut la vie sauve; car ceux-ci furent taillés en pièces devant l'Éternel et son armée. Et ils remportèrent un très grand butin. Et ils firent main basse sur toutes les villes autour de Gérar, car elles étaient sous la terreur de l'Éternel, et ils pillèrent toutes les villes, car il s'y trouvait beaucoup de butin. Et ils firent aussi main basse sur les tentes des troupeaux, et ils emmenèrent des brebis en quantité et des chameaux et regagnèrent Jérusalem. et tout Juda se réjouit du serment, car ils l'avaient prêté de tout leur cœur, et c'était de leur plein gré qu'ils le cherchaient, et Il se laissa trouver par eux, et l'Éternel leur donna paix de toutes parts. Or Azaria, fils de Oded, reçut l'Esprit de Dieu. Et il alla au-devant d'Asa et lui dit: Écoutez-moi, Asa, et vous tous de Juda et de Benjamin! L'Éternel a été avec vous, parce que vous ayez été avec Lui; et si vous Le cherchez, Il se laissera trouver par vous; mais si vous L'abandonnez, Il vous abandonnera. Il y a eu pour Israël de longs jours sans vrai Dieu et sans Prêtre enseignant, et sans Loi; mais comme dans la détresse ils revinrent à l'Éternel, Dieu d'Israël, et le cherchèrent, Il se laissa trouver par eux. Dans ces temps-là il n'y avait point de sûreté pour qui sortait et qui entrait, mais une grande perturbation affectait tous les habitants du pays. Un peuple se heurtait contre un peuple et une ville contre une ville; car Dieu les inquiétait par toutes sortes de tribulations. Mais vous, restez fermes et n'ayez pas les mains lâches; car il est un salaire pour vos œuvres. Et lorsque Asa entendit ces paroles et la prophétie de Oded, le prophète, il s'encouragea et extermina toutes les horreurs de tout le pays de Juda et de Benjamin, et des villes qu'il avait conquises dans la montagne d'Ephraïm, et il restaura l'autel de l'Éternel qui est devant le vestibule de l'Éternel. Et il assembla tout Juda et Benjamin et avec eux les étrangers d'Ephraïm et de Manassé et de Siméon; car une multitude de gens étaient passés chez lui d'Israël, lorsqu'ils virent que l'Éternel, son Dieu, était avec lui. Et ils s'assemblèrent à Jérusalem au troisième mois, la quinzième année du règne d'Asa, et dans cette journée ils sacrifièrent à l'Éternel, sur le butin qu'ils avaient remporté, sept cents taureaux et sept mille moutons, et conclurent l'engagement de chercher l'Éternel, Dieu de leurs pères, de tout leur cœur et de toute leur âme; et quiconque ne chercherait pas l'Éternel, Dieu d'Israël, subirait la mort, petit et grand, homme et femme. Et ils prêtèrent serment à l'Éternel d'une voix forte et par acclamation et au son des trompettes et des clairons : et tout Juda se réjouit du serment, car ils l'avaient prêté de tout leur cœur, et c'était de leur plein gré qu'ils le cherchaient, et Il se laissa trouver par eux, et l'Éternel leur donna paix de toutes parts. Et même il destitua Maacha, mère du roi Asa, de sa qualité de reine, pour avoir fait une idole Astarté; et Asa mit son idole en pièces, et la broya et la brûla dans la vallée du Cédron. Mais les tertres ne disparurent pas d'Israël, néanmoins le cœur d'Asa resta intact toute sa vie. Et il introduisit ce que son père avait consacré et ce que lui-même avait consacré, dans le temple de Dieu, argent, or et meubles. Et il n'y eut pas guerre jusqu'à la trente-cinquième année du règne d'Asa. La trente-sixième année du règne d'Asa, Baësa, roi d'Israël, s'avança contre Juda et fortifia Rama pour couper entrée et sortie à Asa, roi de Juda. Alors Asa sortit de l'argent et de l'or des trésors du temple de l'Éternel et du palais royal et l'envoya à Ben-hadad, roi de Syrie, résidant à Damas, avec ce message: Il existe une alliance entre moi et toi, et mon père et ton père: voici, je t'envoie de l'argent et de l'or; va! romps ton alliance avec Baësa, roi d'Israël, pour m'en débarrasser. Et Ben-Hadad écouta le roi Asa et envoya ses généraux d'armée contre les villes d'Israël, et ils firent main basse sur Ijon, et Dan et Abel-Maïm et tous les magasins dans les villes de Nephthali. Et à cette nouvelle Baësa renonça à fortifier Rama et fit cesser ses travaux. Mais le roi Asa employa tout Juda pour faire enlever de Rama les pierres et le bois employés par Baësa, et il s'en servit pour fortifier Géba et Mitspa. Or dans le même temps Hanani, le Voyant, vint trouver Asa, roi de Juda, et lui dit: Parce que tu as pris pour appui le roi de Syrie, et que tu n'as pas pris pour appui l'Éternel, ton Dieu, pour cette raison l'armée du roi de Syrie a échappé à ta main. Est-ce que les Éthiopiens et les Libyens n'étaient pas des forces immenses quant au nombre, et aux chars et à la cavalerie? Mais parce que tu t'appuyais sur l'Éternel, Il les a livrés entre tes mains. Car les yeux de l'Éternel parcourent toute la terre pour soutenir ceux dont le cœur est tout à Lui. En cela tu as agi follement; car dès ce moment tu auras guerre à soutenir. Et Asa fut mécontent du Voyant et le mit en prison, car il était en colère contre lui à ce sujet. Dans ce temps aussi Asa opprima des gens dans le peuple. Les actes d'Asa, les premiers et les derniers, sont d'ailleurs consignés dans le livre des rois de Juda et d'Israël. Et, la trente-neuvième année de son règne, Asa eut une maladie des pieds qui le rendait fort malade; et même dans sa maladie il eut recours non pas à l'Éternel, mais aux médecins. Et Asa reposa à côté de ses pères, et il mourut dans la quarante-unième année de son règne. Et on lui donna la sépulture dans son tombeau qu'il s'était taillé dans la Cité de David, et on le coucha sur le lit qu'on avait garni de parfums et d'aromates préparés en pâte balsamique au moyen d'un baume, et on lui fit une combustion d'une magnificence extrême. Et Josaphat, son fils, devint roi en sa place, et il se fortifia contre Israël. Et il mit des troupes dans toutes les villes de Juda, qui étaient places fortes, et mit des garnisons dans le pays de Juda et dans les villes d'Ephraïm conquises par Asa, son père. Et l'Éternel fut avec Josaphat, car il marcha sur les premiers errements de David, son père, et ne chercha pas les Baals, mais ce fut le Dieu de son père qu'il chercha et dont il suivit les commandements et non point l'exemple d'Israël. Et l'Éternel affermit la royauté dans sa main, et tout Juda faisait des présents à Josaphat, et il eut richesse et gloire en abondance. Et son courage s'éleva comme il suivait les voies de l'Éternel, et de plus il fit disparaître de Juda les tertres et les Aschères. Et la troisième année de son règne il délégua ses Chefs Ben-Haïl et Obadia et Zacharie et Nethaneël et Michée pour enseigner dans les villes de Juda, et avec eux les Lévites Semaïa et Nethania et Zebadia et Asahel et Semiramoth et Jonathan et Adonia et Tobie et Tob-Adonia, Lévites, et avec eux Elisama et Joram, Prêtres. Et ils enseignèrent en Juda, munis du Livre de la Loi de l'Éternel, et ils firent le tour de toutes les villes de Juda et enseignèrent parmi le peuple. Et la terreur de l'Éternel pesa sur tous les royaumes des pays environnant Juda, de telle sorte qu'ils ne s'attaquèrent point à Josaphat. Et il y eut des Philistins qui apportaient à Josaphat des présents et de l'argent en masse; les Arabes aussi lui amenèrent du menu bétail, sept mille sept cents béliers et sept mille sept cents boucs. Et Josaphat allait grandissant jusqu'au plus haut point, et il construisit en Juda des châteaux et des villes avec magasins, et il faisait faire des travaux considérables dans les villes de Juda, et il avait des gens de guerre, vaillants soldats, à Jérusalem. Et voici leur rôle selon leurs maisons patriarcales. En Juda étaient chefs de milliers Adna, le chef, ayant avec lui trois cent mille vaillants soldats, et à côté de lui Jochanan, le chef avec ses deux cent quatre-vingt mille hommes, et à côté de lui Amasia, fils de Zichri, volontaire de l'Éternel, avec ses deux cent mille vaillants soldats. Et de Benjamin: le vaillant Eliada et avec lui deux cent mille hommes armés de l'arc et du bouclier, et à côté de lui Jozabad, et avec lui cent quatre-vingt mille hommes équipés pour le combat. Tels étaient ceux qui étaient au service du roi, non compris ceux que le roi avait placés dans les villes fortes dans tout Juda. Et Josaphat avait en abondance richesse et gloire, et il s'allia à Achab. Et au bout de quelques années il descendit chez Achab à Samarie, et Achab tua pour lui nombre de moutons et des bœufs, ainsi que pour les gens de sa suite et l'invita à marcher contre Ramoth en Galaad. Et Achab, roi d'Israël, dit à Josaphat, roi de Juda: Veux-tu marcher avec moi contre Ramoth en Galaad? Et il lui répondit: Nous serons de pair moi et toi, et ton peuple et mon peuple, et avec toi j'irai en guerre. Et Josaphat dit au roi d'Israël: Qu'il te plaise requérir aujourd'hui la parole de l'Éternel! Et le roi d'Israël réunit les prophètes au nombre de quatre cents hommes, et leur dit: Marcherons-nous à l'attaque de Ramoth en Galaad? ou y renoncerai-je? Et ils dirent: Marche! et Dieu la livrera aux mains du roi. Et Josaphat dit: N'y a-t-il point encore ici de prophète de l'Éternel, par qui nous puissions consulter? Et le roi d'Israël dit à Josaphat: Il y a encore un homme par qui nous pourrions consulter l'Éternel; mais je le hais parce que pour moi il ne prophétise jamais en bien, mais toujours en mal; c'est Michée, fils de Jimla. Et Josaphat dit: Que le roi ne parle pas de la sorte! Alors le roi d'Israël appela un eunuque et lui dit: Fais vite venir Michée, fils de Jimla. Cependant le roi d'Israël et Josaphat, roi de Juda, étaient assis, chacun sur son trône, revêtus de leur costume, et se tenaient dans une aire aux abords de la porte de Samarie, et tous les prophètes prophétisaient devant eux. Et Sédécias, fils de Cnaana, se fit des cornes de fer et dit: Ainsi parle l'Éternel: Avec ceci tu heurteras les Syriens jusqu'à les achever. Et tous les prophètes prophétisaient de même et disaient: Marche contre Ramoth en Galaad et tu viendras à bout d'elle, et l'Éternel la livrera aux mains du roi. Et le messager qui était allé quérir Michée, lui parla en ces termes: Voici, les discours des prophètes sont à l'unanimité favorables au roi, que ton discours soit donc comme celui de l'un d'eux, et parle favorablement. Et Michée dit: Par la vie de l'Éternel! ce que mon Dieu me dira, je le rendrai. Et quand il fut arrivé vers le roi, le roi lui dit: Michée, marcherons-nous à l'attaque de Ramoth en Galaad? ou y renoncerai-je? Et il répondit: Marchez!…, et vous réussirez…, et elle sera livrée à vos mains! Et le roi lui dit: Combien de fois faut-il que je t'adjure ils de ne me dire que la vérité au nom de l'Éternel! Et il dit: J'ai vu tout Israël épars sur les montagnes comme un troupeau sans pasteur. Et l'Éternel dit: Ils sont sans maîtres! qu'ils retournent chacun dans sa maison en paix! Alors le roi d'Israël dit à Josaphat: Ne te l'ai-je pas dit? pour moi il ne prophétise pas en bien, mais en mal. Et il dit: En conséquence, écoutez la parole de l'Éternel: J'ai vu l'Éternel assis sur son trône, et toute l'armée des Cieux debout à sa droite et à sa gauche. Et l'Éternel dit: Qui veut suggérer à Achab, roi d'Israël, de marcher pour aller tomber à Ramoth en Galaad? Et l'un parla d'une manière, et l'autre d'une autre. Alors l'Esprit sortit et parut devant l'Éternel et dit: Moi, je le lui suggérerai. Et l'Éternel lui dit: Comment? Et il dit: Je partirai et serai esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes. Et il dit: Suggère! et emporte-le! pars et ainsi fais! Eh bien! voici, l'Éternel a mis un esprit de mensonge dans la bouche de ces tiens prophètes, et l'Éternel a prononcé sur toi la ruine. Alors Sédécias, fils de Cnaana, s'approcha et frappa Michée sur la joue et dit: Est-ce là la voie par où l'esprit de l'Éternel se serait retiré de moi pour communiquer avec toi? Et Michée dit: Voici tu le verras le jour même où tu iras de chambre en chambre pour te cacher. Et le roi d'Israël dit: Arrêtez Michée et le menez à Amon, préfet de la ville, et à Joas, fils du roi, et dites: Ainsi parle le roi: Mettez cet homme en prison, et nourrissez-le de pain et d'eau de rigueur, jusqu'à ce que je revienne sain et sauf. Et Michée dit: Si tu reviens sain et sauf, l'Éternel n'a pas parlé par moi. Et il dit: Entendez, vous tous les peuples! Et le roi d'Israël avec Josaphat, roi de Juda, marcha contre Ramoth en Galaad. Et le roi d'Israël dit à Josaphat: Je me travestirai pour aller au combat, mais toi, revêts-toi de ton costume. Le roi d'Israël se travestit donc, et ils vinrent au combat. Et le roi de Syrie avait donné cet ordre aux commandants de ses chars: N'attaquez personne, ni petit, ni grand, sinon le roi d'Israël seul. Et lorsque les commandants des chars virent Josaphat, ils se dirent: C'est le roi d'Israël! et ils appuyèrent de son côté pour l'attaquer. Alors Josaphat fit un cri, et l'Éternel le secourut, et Dieu les écarta de lui; et lorsque les commandants des chars virent que ce n'était pas le roi d'Israël, ils revinrent de sa poursuite. Cependant un homme banda son arc tout innocemment, et atteignit le roi d'Israël entre les pendants de la cuirasse et la cotte d'armes. Et celui-ci dit à son cocher: Tourne et mène-moi hors de la mêlée, car je suis blessé. Et la bataille était intense pendant cette journée, et le roi d'Israël resta debout sur son char en vue des Syriens jusqu'au soir, et il mourut au moment du coucher du soleil. Et Josaphat, roi de Juda, revint sain et sauf dans son palais à Jérusalem. Alors se présenta devant lui Jéhu, fils de Hanani, le Voyant, et il dit au roi Josaphat: Faut-il être l'auxiliaire de l'impie? et aimes-tu les ennemis de l'Éternel? et pour cela tu es un objet de colère de la part de l'Éternel, cependant il s'est trouvé chez toi des actions bonnes, puisque tu as exterminé du pays les Astartés, et que tu as appliqué ton cœur à la recherche de Dieu. Et Josaphat resta à Jérusalem. Et de nouveau il fit une tournée parmi le peuple, de Béerséba à la montagne d'Éphraïm; et il les ramenait à l'Éternel, Dieu de leurs pères. Et il établit des juges dans le pays, dans toutes les villes de Juda, places fortes, de ville en ville. Et il dit aux Juges: Veillez à ce que vous ferez, car ce n'est pas pour l'homme que vous jugez, mais pour l'Éternel; et Il est près de vous dans l'affaire à juger. Maintenant donc soyez sous la crainte de l'Éternel, prenez garde à vos actes, car chez l'Éternel, notre Dieu, il n'y a ni iniquité, ni partialité, ni acceptation de présents. Et à Jérusalem aussi Josaphat établit des Lévites et des Prêtres et des chefs de maisons patriarcales en Israël, pour la judicature de l'Éternel et pour les procès; et ils étaient revenus à Jérusalem. Et il leur donna ses ordres en ces termes: Ainsi devez-vous agir dans la crainte de l'Éternel avec bonne foi et un cœur intègre, et quelle que soit la cause portée devant vous de la part de vos frères habitant vos villes, qu'il s'agisse de question de sang, de Loi, de commandement, de statuts et d'arrêts, éclairez-les, afin qu'ils ne se rendent pas coupables envers l'Éternel, et que vous ne deveniez pas les objets de sa colère, vous et vos frères; ainsi faites et n'assumez pas de culpabilité. Et voici, Amaria, le Grand-Prêtre, est préposé sur vous pour toutes les affaires de l'Éternel, et Zebadia, fils d'Ismaël, prince, de la maison de Juda pour toutes les affaires du roi; et vous avez devant vous des Secrétaires et des Lévites; fortifiez-vous et agissez, et que l'Éternel soit avec l'homme de bien! Et dans la suite il arriva que les fils de Moab et les fils d'Ammon, et avec eux une fraction des Meünites s'avancèrent contre Josaphat pour l'attaquer. Et l'on vint en donner avis à Josaphat en ces termes: Il arrive contre toi une grande multitude depuis l'autre côté de la mer, depuis Aram, et voilà qu'ils sont à Hatsatson-Thamar, c'est-à-dire Engueddi. Alors Josaphat eut crainte, et il se décida à consulter pour lui l'Éternel; et il proclama un jeûne pour tout Juda. Et Juda s'assembla pour obtenir secours de l'Éternel, et de toutes les villes de Juda aussi l'on arriva pour chercher l'Éternel. Et Josaphat parut dans l'Assemblée de Juda et de Jérusalem au Temple de l'Éternel devant le nouveau parvis et il dit: Éternel, Dieu de nos pères, n'es-tu pas Dieu dans les Cieux, et n'es-tu pas souverain de tous les royaumes des nations? et dans ta main est force et vertu, et il n'est personne qui te résiste. N'as-tu pas, ô notre Dieu, chassé les habitants de ce pays devant ton peuple d'Israël, et ne l'as-tu pas donné pour l'éternité à la race d'Abraham qui t'aimait? Et ils l'ont habité et t'y ont érigé un Sanctuaire pour ton Nom, disant : Si nous sommes assaillis par la calamité, l'épée, le jugement et la peste et la famine, nous nous présenterons devant ce Temple et devant toi, car ton Nom est dans ce Temple, et nous élèverons vers toi nos cris du sein de notre détresse, et tu exauceras et sauveras. Or maintenant voici les fils d'Ammon et de Moab et ceux de la montagne de Séïr, chez lesquels tu n'as pas permis aux Israélites d'entrer, lorsqu'ils venaient du pays d'Egypte et qu'ils évitèrent et ne détruisirent pas, voilà que ces gens nous payent de retour en venant nous chasser de notre propriété où tu nous as installés. O notre Dieu, n'exerceras-tu pas tes jugements sur eux? Car nous sommes sans force devant cette nombreuse multitude qui marche sur nous, et nous ne savons que faire, mais nos yeux sont tournés vers toi. Or tout Juda était debout devant l'Éternel, et même leurs enfants, leurs femmes et leurs fils. Mais Jahaziel, fils de Zacharie, fils de Benaïa, fils de Jehiel, fils de Matthania, Lévite, des fils d'Asaph, reçut l'Esprit de l'Éternel au sein de l'Assemblée et il dit: Attention! tout Juda, et habitants de Jérusalem, et toi, roi Josaphat! Ainsi parle à vous l'Éternel: Soyez sans crainte et sans effroi devant cette nombreuse multitude, car ce n'est pas ici votre guerre, c'est celle de Dieu. Demain faites une descente sur eux; voici, ils graviront la montée de Tsits et vous les atteindrez à l'extrémité de la vallée devant le Désert de Jéruël. Vous n'aurez pas à vous y battre, paraissez, faites halte et soyez témoins de la délivrance que l'Éternel opérera pour vous. Juda et Jérusalem, soyez sans crainte et sans effroi, demain sortez à leur rencontre! et l'Éternel sera avec vous. Alors Josaphat s'inclina la face contre terre, et tout Juda et les habitants de Jérusalem se prosternèrent devant l'Éternel pour rendre hommage à l'Éternel. Et les Lévites, des fils des Cahathites et des fils des Coraïtes, se levèrent pour louer l'Éternel, Dieu d'Israël, à haute et forte voix. Et au matin ils se levèrent et partirent pour le Désert de Thékôa, et à leur départ Josaphat parut et dit: Écoutez-moi, Juda et habitants de Jérusalem! soyez fermes à vous confier en l'Éternel, votre Dieu, et vous pourrez être fermes: confiez-vous dans ses prophètes et vous aurez le succès. Et il se consulta avec le peuple, et il désigna des chantres de l'Éternel, qui, en costume sacré, rendaient grâces en passant devant la troupe équipée, et disaient: Louez l'Éternel, car sa miséricorde est éternelle. Et dans le moment où ils commençaient le concert et le cantique, l'Éternel plaça une embuscade contre les fils d'Ammon, de Moab, et ceux de la montagne de Séïr venus en Juda, et ceux-ci furent défaits. Et les fils d'Ammon et de Moab prirent position contre les habitants de la montagne de Séïr pour les dévouer et les massacrer, et quand ils en eurent fini avec les habitants de Séïr, ils s'aidèrent l'un l'autre à leur propre carnage. Cependant Juda atteignit la hauteur d'où on a la vue du Désert, et là ils regardèrent du côté de la multitude, et voilà que c'étaient des cadavres jonchant la terre, et pas un n'avait échappé. Alors Josaphat et son monde vinrent pour le pillage de leur butin, et ils trouvèrent chez eux abondance de bien, d'habits et de vases précieux, et ils en enlevèrent tant qu'ils ne les pouvaient porter; et ils furent trois jours à piller le butin, car il était considérable. Et le quatrième jour ils s'assemblèrent dans la Vallée de bénédiction, car là ils bénirent l'Éternel, c'est pourquoi ils donnèrent à ce lieu le nom de Vallée de bénédiction, qu'il a encore aujourd'hui. Et tous les hommes de Juda et de Jérusalem, et Josaphat à leur tête, reprirent le chemin de Jérusalem dans la joie, car l'Éternel leur avait donné dans leurs ennemis une cause de joie. Et ils firent leur entrée à Jérusalem avec des harpes et des luths et des trompettes, jusqu'au Temple de l'Éternel. Et la terreur de Dieu envahit tous les royaumes des pays divers, lorsqu'ils apprirent que l'Éternel avait livré bataille aux ennemis d'Israël. Et le royaume de Josaphat fut tranquille, et son Dieu lui donna le repos de toutes parts. Ainsi régna Josaphat sur Juda. Il avait trente-cinq ans à son avènement et régna vingt-cinq ans à Jérusalem. Or le nom de sa mère était Azuba, fille de Silchi. Et il marcha sur les errements de son père Asa, et il n'en dévia point, pratiquant ce qui est bien aux yeux de l'Éternel. Seulement les tertres ne disparurent pas, et le peuple n'avait pas non plus le cœur dirigé vers le Dieu de ses pères. Le reste des actes de Josaphat, les premiers et les derniers sont d'ailleurs consignés dans les histoires de Jéhu, fils de Hanani, insérées dans le livre des rois d'Israël. Et dans la suite Josaphat, roi de Juda, se confédéra avec Achazia, roi d'Israël, impie dans sa conduite. Et ils se confédérèrent ensemble pour construire des navires pour le voyage de Tarsis; et ils firent leurs vaisseaux à Etsion-Géber. Alors Eliézer, fils de Dodava, de Marésa, prononça une prophétie contre Josaphat en ces termes: Parce que tu t'es confédéré avec Achazia, l'Éternel a détruit ton œuvre. Et les navires furent mis en pièces et ne purent faire le voyage de Tarsis. Et Josaphat reposa à côté de ses pères et reçut la sépulture auprès de ses pères dans la Cité de David, et Joram, son fils, devint roi en sa place. Et Joram avait des frères, fils de Josaphat: Azaria et Jehiel, et Zacharie et Azarie et Michaël et Sephatia, tout autant de fils de Josaphat, roi d'Israël. Et leur père leur avait fait des dotations considérables en argent et en or et en objets de prix, et en même temps en villes fortes de Juda; mais il donna la royauté à Joram, parce que celui-ci était le premier-né. Joram fut donc élevé à la souveraineté de son père; et lorsqu'il se fut affermi, il fit périr tous ses frères par l'épée et quelques-uns aussi des Chefs d'Israël. Joram avait trente-deux ans à son avènement, et il régna huit ans à Jérusalem. Et il marcha sur les errements des rois d'Israël, suivant l'exemple donné par la maison d'Achab; car il avait pour femme une fille d'Achab; et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel. Cependant l'Éternel ne voulut pas ruiner la maison de David, et cela en considération de l'alliance qu'il avait accordée à David et de la promesse qu'il lui avait faite de laisser luire dans tous les temps un flambeau pour lui et ses fils. Au temps de Joram, Édom se rebella contre la domination de Juda, et ils établirent un roi au-dessus d'eux. Alors Joram passa la frontière avec ses généraux, et ayant tous les chars avec lui; et il se leva pendant la nuit et battit les Édomites qui l'avaient cerné, et les commandants des chars. Néanmoins Édom [réussit à] se soustraire à la domination de Juda jusqu'aujourd'hui. Alors, dans le même temps Libna se rebella contre sa domination, parce qu'il avait abandonné l'Éternel, Dieu de ses pères. Lui aussi éleva des tertres dans les montagnes de Juda et débaucha les habitants de Jérusalem, et fut le séducteur de Juda. Et il lui vint une lettre d'Élie, le prophète, portant: Ainsi parle l'Éternel, Dieu de David, ton père: Puisque tu n'as pas marché sur les errements de Josaphat, ton père, et sur les errements d'Asa, roi de Juda, mais que tu as marché sur les errements des rois d'Israël, et débauché Juda et les habitants de Jérusalem, comme débauche la maison d'Achab, et que tu as aussi fait périr tes frères, maison de ton père, meilleure que toi; voici, l'Éternel frappera d'une grande plaie ton peuple et tes fils et tes femmes et toute ta fortune, et tu souffriras, d'époque en époque, de grandes douleurs par l'effet d'une maladie de tes entrailles qui finiront par sortir ensuite de la maladie. En conséquence l'Éternel éveilla contre Joram l'animosité des Philistins et des Arabes confinant aux Éthiopiens. Et ils s'avancèrent contre Juda, et ils y ouvrirent la brèche, et ils emportèrent toute la propriété qui se trouvait dans le palais du roi, et aussi ses fils et ses femmes, de sorte qu'il ne lui resta de fils que Joachaz, le cadet de ses fils. Et après tout cela l'Éternel le frappa aux entrailles d'une maladie incurable; et elle suivit ses époques, et au bout de deux périodes ses entrailles sortirent, dans sa maladie; et il mourut dans des douleurs poignantes; et son peuple ne fit pas pour lui une combustion pareille à la combustion de ses pères. Il avait trente-deux ans à son avènement et il régna huit ans à Jérusalem. Et il s'en alla sans être regretté; et on lui donna la sépulture dans la Cité de David, mais non dans les tombeaux des rois. Et les habitants de Jérusalem firent Achazia, son fils cadet, roi en sa place; car tous les aînés avaient été tués par la horde venue avec les Arabes au camp. Ainsi devint roi Achazia, fils de Joram, roi de Juda. Achazia avait quarante-deux ans à son avènement, et il régna un an à Jérusalem. Or le nom de sa mère était Athalie, fille d'Omri. Lui aussi marcha sur les errements de la maison d'Achab, car sa mère était sa conseillère d'impiété. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, comme la maison d'Achab, car là furent ses conseillers après la mort de son père, pour sa perte. Ce fut aussi d'après leur conseil qu'il se conduisit, et qu'il marcha avec Joram, fils d'Achab, roi d'Israël, à l'attaque de Hazaël, roi de Syrie, à Ramoth en Galaad. Et les Syriens blessèrent Joram, qui alors rebroussa pour se faire traiter à Jizréel des blessures qu'il avait reçues à Rama, lorsqu'il se battait contre Hazaël, roi de Syrie. Et Azaria, fils de Joram, roi de Juda, descendit pour visiter Joram, fils d'Achab, à Jizréel, parce qu'il était malade. Et c'est par la volonté de Dieu qu'Achazia se perdit en venant auprès de Joram; et à son arrivée il s'achemina avec Joram, au-devant de Jéhu, fils de Nimsi, que l'Éternel avait oint pour extirper la maison d'Achab. Et comme Jéhu faisait justice de la maison d'Achab, il atteignit les chefs de Juda et les fils des frères d'Achab, qui étaient au service d'Achazia, et les massacra. Et il chercha Achazia, qui fut pris comme il se cachait dans Samarie, et on l'emmena à Jéhu, et on le fit mourir, et on lui donna la sépulture; car ils disaient: C'est le fils de Josaphat qui cherchait l'Éternel de tout son cœur. Et dans la maison d'Achazia il n'y avait personne d'apte à régner. Mais Athalie, mère d'Achazia, voyant son fils mort, se mit en devoir de détruire toute la race royale de la maison de Juda. Alors Josabeath, fille de roi, prit Joas, fils d'Achazia, et parvint à le soustraire du milieu des fils du roi qu'on mettait à mort, et le logea lui et sa nourrice dans la salle des lits; ainsi le cacha Josabeath, fille du roi Joram, femme de Joiada, le Prêtre (car elle était sœur d'Achazia) aux regards d'Athalie, afin que celle-ci ne le fît pas mourir; et il fut avec eux dans la maison de Dieu, caché pendant six ans. Cependant Athalie régissait le pays. Et la septième année Joiada s'enhardit et forma ligue avec les chefs de cent, Azaria, fils de Jéroham, et Ismaël, fils de Jochanan, et Azaria, fils de Obed, et Maaseïa, fils de Adaïa, et Elisaphat, fils de Zichri. Et ils firent la tournée de Juda, et rassemblèrent les Lévites de toutes les villes de Juda et les patriarches d'Israël, afin qu'ils vinssent à Jérusalem. Et toute l'Assemblée conclut un pacte dans le Temple de Dieu avec le roi. Et Joiada leur dit: Voici, le fils du roi sera roi, ainsi que l'Éternel l'a promis au sujet des fils de David. Voici ce que vous avez à faire: Un tiers d'entre vous pris dans les Prêtres et les Lévites montera la garde le jour du Sabbat, comme portiers des seuils, et un tiers se tiendra au palais royal, et un tiers à la porte Jesod, et tout le peuple dans les parvis de l'Éternel. Et que dans le Temple de l'Éternel ne pénètre personne autre que les Prêtres et Lévites de service; que ceux-là entrent, car ils sont consacrés; et tout le peuple fera la garde de l'Éternel. Et les Lévites entoureront le roi de tous les côtés, chacun ses armes à la main, et quiconque s'introduira dans le Temple doit être mis à mort; et escortez le roi à son entrée et à sa sortie. Et les Lévites et tous les hommes de Juda exécutèrent tous les ordres du Prêtre Joiada, et ils prirent chacun ses gens, ceux qui montaient la garde le jour du Sabbat, et ceux qui descendaient la garde le jour du Sabbat; car le Prêtre Joiada n'avait pas exempté les classes. Et le Prêtre Joiada donna aux chefs de cent les lances et les boucliers et les écus du roi David qui étaient dans la maison de Dieu. Et il posta tout le monde, chacun son javelot à la main, depuis le flanc droit de l'édifice jusqu'au flanc gauche de l'édifice, à l'autel et vers le temple auprès du roi tout à l'entour. Et ils amenèrent dehors le fils du roi et lui posèrent la couronne et lui remirent la Loi, et le firent roi, et Joiada et ses fils l'oignirent et dirent: Vive le roi! Alors Athalie entendit l'acclamation du peuple accourant et proclamant le roi, et elle vint se présenter au peuple dans le Temple de l'Éternel. Et elle regarda, et voilà que le roi était debout sur son estrade à l'entrée, et les généraux et les trompettes étaient aux côtés du roi, et tout le peuple du pays était dans l'allégresse et sonnant des trompettes et les chantres avec des instruments préludaient à la louange. Alors Athalie déchira ses habits et dit: Conjuration! conjuration! Mais le Prêtre Joiada fit paraître les chefs de cent, commandants de l'armée, et leur dit: Menez-la dehors jusqu'entre les rangs, et que qui la suivra meure par l'épée; car le Prêtre disait: Ne la faites pas mourir dans le Temple de l'Éternel. Et ils lui ouvrirent passage, et elle entra par l'avenue de la porte des chevaux dans le palais royal, et là ils lui donnèrent la mort. Et Joiada conclut un pacte entre lui et tout le peuple et le roi, à cet effet que le peuple devînt le peuple de l'Éternel. Alors tout le peuple envahit le temple de Baal, et ils le renversèrent et en brisèrent les autels et les images; et Mathan, prêtre de Baal, ils le tuèrent devant les autels. Et Joiada remit les fonctions du Temple de l'Éternel entre les mains des Prêtres, des Lévites que David avait répartis dans le Temple de l'Éternel pour offrir les holocaustes de l'Éternel, comme il est écrit dans la Loi de Moïse, avec réjouissance et avec chant, à la manière de David. Et Joiada établit les portiers aux portes du Temple de l'Éternel, afin qu'il n'y pénétrât aucun impur à un titre quelconque. Et il prit les chefs de cent et les nobles et les Seigneurs du peuple et tout le peuple du pays et fit descendre le roi du Temple de l'Éternel, et ils entrèrent par la porte supérieure dans le palais royal et ils installèrent le roi sur le trône royal. Et tout le peuple du pays se réjouissait, et la ville était tranquille, d'ailleurs ils avaient fait périr Athalie par l'épée. Joas avait sept ans à son avènement, et il régna quarante ans à Jérusalem. Or le nom de sa mère était Tsibia de Béerséba. Et Joas fit ce qui est bien aux yeux de l'Éternel, tant que vécut le Prêtre Joiada. Et Joiada prit pour Joas deux femmes; et il engendra des fils et des filles. Et il arriva dans la suite que Joas eut la pensée de restaurer le Temple de l'Éternel. A cet effet il assembla les Prêtres et les Lévites et leur dit: Rendez-vous dans les villes de Juda et recueillez dans tout Israël de l'argent pour réparer la Maison de votre Dieu, annuellement, et accélérez cette affaire. Mais les Lévites n'usèrent pas de célérité. Alors le roi manda Joiada, le Grand-Prêtre, et lui dit: Pourquoi n'as-tu pas surveillé les Lévites pour qu'ils fissent en Juda et à Jérusalem le recouvrement de la taxe de Moïse, serviteur de l'Éternel, et de l'Assemblée d'Israël pour la Tente du Témoignage? Car Athalie, l'impie, ses fils ont abîmé la Maison de Dieu, et même de tous les objets consacrés du Temple de l'Éternel ils ont fabriqué des Baals. Et le roi ordonna de faire un coffre, qui fut placé à la porte du Temple de l'Éternel en dehors. Et l'on publia dans Juda et dans Jérusalem qu'on eût à venir acquitter à l'Éternel la taxe de Moïse, serviteur de Dieu, imposée à Israël dans le Désert. Et tous les chefs et tout le peuple furent réjouis, et l'on apporta et versa dans le coffre, jusqu'à ce que les versements fussent au complet. Et quand c'était le moment de faire apporter le coffre à l'officier du roi par les soins des Lévites, et quand ils voyaient qu'il y avait beaucoup d'argent, alors arrivaient le secrétaire du roi et l'officier du Grand-Prêtre, et ils vidaient le coffre, puis le prenaient et le remettaient à sa place; c'était pour eux l'affaire de chaque jour, et ils recueillirent de l'argent en quantité. Et le roi: et Joiada le remirent à l'entrepreneur des travaux dans le Temple de l'Éternel, lequel prenait à gages des tailleurs de pierre et des charpentiers pour restaurer le Temple de l'Éternel, et aussi des ouvriers en fer et en airain pour réparer le Temple de l'Éternel. Et les entrepreneurs de l'ouvrage s'exécutèrent et les réparations à faire avancèrent par leurs mains, et ils remirent en état le Temple de Dieu et le consolidèrent. Et quand ils l'eurent achevé, ils apportèrent devant le roi et Joiada le reste de l'argent, et l'on en fit des ustensiles pour le Temple de l'Éternel, des ustensiles pour le service et le sacrifice et des jattes et de la vaisselle d'or et d'argent. Et l'on offrit des holocaustes dans le Temple de l'Éternel, constamment tant que vécut Joiada. Mais Joiada était devenu vieux, et il était comblé de jours et il mourut; et il avait à sa mort l'âge de cent trente ans. Et on lui donna la sépulture dans la Cité de David avec les rois, parce qu'il avait fait du bien en Israël et pour Dieu et sa Maison. Et après la mort de Joiada les princes de Juda vinrent s'incliner devant le roi; alors le roi les écouta. Et ils abandonnèrent le Temple de l'Éternel, Dieu de leurs pères, et servirent les Astartés et les idoles, et Juda et Jérusalem furent un objet de colère pour s'être rendus coupables de la sorte. Et Il envoya parmi eux, pour les ramener à l'Éternel, des prophètes qui les sommèrent, mais ils ne prêtèrent pas l'oreille. Cependant Zacharie, fils du Prêtre Joiada, fut revêtu de l'esprit de Dieu, et il se présenta de haut lieu devant le peuple et il lui dit: Ainsi parle Dieu: Pourquoi transgressez-vous les commandements de l'Éternel? Vous ne vous en trouverez pas bien! Puisque vous abandonnez l'Éternel, Il vous abandonnera. Et ils conjurèrent contre lui et ils l'assommèrent à coups de pierres par l'ordre du roi, dans le parvis du Temple de l'Éternel. Et le roi Joas ne se souvint pas de l'amour que lui avait témoigné Joiada, son père, et il fut le meurtrier de son fils. Et en mourant celui-ci dit: L'Éternel voit et redemandera. Et l'année révolue, l'armée des Syriens s'avança contre Joas, et ils envahirent Juda et Jérusalem et massacrèrent tous les princes du peuple dans son sein, et envoyèrent tout leur butin au roi à Damas. Bien que ce fût avec un petit nombre d'hommes qu'arrivât l'armée des Syriens, cependant l'Éternel livra entre leurs mains une armée très considérable, parce qu'ils avaient abandonné l'Éternel, Dieu de leurs pères; et les Syriens exécutèrent sur Joas les jugements. Et après le départ des Syriens qui l'avaient laissé avec beaucoup de blessures, ses serviteurs conjurèrent contre lui, à cause du meurtre du fils du Prêtre Joiada, et ils l'égorgèrent sur son lit, et il mourut. Et on l'inhuma dans la Cité de David, mais il ne reçut pas la sépulture dans les tombeaux des rois. Et voici ceux qui conjurèrent contre lui: Zabad, fils de Simeath, l'Ammonite, et Jozabad, fils de Simrith, la Moabite. D'ailleurs quant à ses fils et à la grandeur du tribut à lui imposé et aux constructions faites à la Maison de Dieu, ces choses sont consignées dans le commentaire du livre des rois. Et Amatsia, son fils, devint roi en sa place. C'est à vingt-cinq ans que Amatsia devint roi, et il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Or le nom de sa mère était Joadan de Jérusalem. Et il fit ce qui est bien aux yeux de l'Éternel, seulement pas d'un cœur non partagé. Et lorsque la royauté lui fut assurée, il fit périr ses serviteurs, meurtriers du roi son père. Mais il ne mit pas à mort leurs fils, se conformant à ce qui est écrit dans la Loi, dans le Livre de Moïse, d'après l'ordre de l'Éternel, portant: Les pères ne subiront pas la mort à cause de leurs fils, et les fils ne subiront pas la mort à cause de leurs pères, mais chacun subira la mort pour son péché. Et Amatsia assembla les hommes de Juda et les rangea par maisons patriarcales, par chefs de milliers et par chefs de centaines, pour la totalité de Juda et de Benjamin, et il les dénombra dès l'âge de vingt ans et au-dessus, et il en trouva trois cent mille d'élite, aptes à la guerre, maniant la lance et le bouclier. Et il prit à sa solde d'Israël cent mille hommes forts dans la guerre, pour le prix de cent talents d'argent. Cependant un homme de Dieu vint le trouver et lui dit: O roi, ne te fais pas accompagner par des troupes d'Israël, car l'Éternel n'est pas avec Israël, avec tous les enfants d'Éphraïm! va plutôt seul, agis et tiens ferme au combat! Dieu pourrait te faire tomber devant l'ennemi, car à Dieu est le pouvoir de soutenir ou de faire tomber. Et Amatsia dit à l'homme de Dieu: Mais que faire à l'égard des cent talents que j'ai délivrés à la troupe d'Israël? Et l'homme de Dieu dit: Dieu peut te rendre plus que cela. Alors Amatsia les sépara, c'est-à-dire la troupe arrivée chez lui d'Éphraïm, afin qu'ils retournassent en leurs lieux. Mais ils furent irrités d'une extrême colère contre Juda, et ils rentrèrent en leurs lieux enflammés de colère. Néanmoins Amatsia s'enhardit et prit son peuple sous sa conduite et gagna la Vallée du sel, et il tua aux enfants de Séïr dix mille hommes. Et les enfants de Juda en firent prisonniers dix mille vivants, qu'ils menèrent à la pointe de la roche d'où ils les précipitèrent, de sorte que tous ils furent éventrés. Cependant les gens de la troupe qu'Amatsia avait congédiés pour n'en être pas accompagné au combat, se jetèrent dans les villes de Juda, de Samarie à Bethoron, et y tuèrent trois mille hommes et emportèrent un grand butin. Et Amatsia, de retour après la défaite des Édomites, fit venir les dieux des enfants de Séïr et se les érigea en dieux, et les adora et leur offrit de l'encens. Alors la colère de l'Éternel s'alluma contre Amatsia, et Il lui délégua un prophète, qui lui dit: Pourquoi vas-tu chercher les dieux de ce peuple, qui n'ont pu sauver leur peuple de ta main? Et comme il lui parlait, [Amatsia] lui dit: T'a-t-on constitué conseiller du roi? Cesse! pourquoi veux-tu être battu? Alors le prophète s'abstint et dit: Je reconnais que Dieu a résolu ta perte, parce que tu agis ainsi et n'écoutes pas mon conseil. Et Amatsia, roi de Juda, se consulta, et il députa vers Joas, fils de Joachaz, fils de Jéhu, roi d'Israël, pour lui dire: Viens! voyons-nous en présence! Alors Joas, roi d'Israël, députa vers Amatsia, roi de Juda, pour lui dire: L'épine du Liban députa vers le cèdre du Liban pour lui dire: Donne ta fille à mon fils pour femme! Alors passèrent les bêtes sauvages du Liban, et elles écrasèrent l'épine. Tu te dis: Voici, tu as battu les Édomites! et ton cœur te donne l'ambition de la gloire; or, reste chez toi! pourquoi veux-tu provoquer un revers pour tomber, toi, et Juda avec toi? Mais Amatsia n'écouta point, car c'était une dispensation de Dieu à l'effet de le livrer pour avoir recherché les dieux d'Édom. Joas, roi d'Israël, s'avança donc et ils se virent en présence, lui et Amatsia, roi de Juda, à Bethsémès en Juda. Mais Juda fut battu devant Israël, et ils s'enfuirent chacun dans leurs tentes. Et Amatsia, roi de Juda, fils de Joas, fils d'Achazia, fut fait prisonnier à Bethsémès par Joas, roi d'Israël, qui le mena à Jérusalem, et démolit le mur de Jérusalem, depuis la porte d'Éphraïm jusqu'à la porte de l'angle sur un espace de quatre cents coudées, et prit tout l'or et l'argent et tous les trésors qui se trouvaient dans la Maison de Dieu chez Obed-Édom, et les trésors du palais royal et les otages, puis revint à Samarie. Et Amatsia, fils de Joas, roi de Juda, vécut encore quinze ans après la mort de Joas, fils de Joachaz, roi d'Israël. Le reste des actes d'Amatsia, les premiers et les derniers, est d'ailleurs consigné dans le livre des rois de Juda et d'Israël. Et à partir du temps où Amatsia s'éloigna de l'Éternel, il se forma contre lui une conjuration à Jérusalem, et il s'enfuit à Lachis, et ils envoyèrent à sa poursuite à Lachis, et là on le fit mourir. Et il fut rapporté à dos de chevaux et reçut la sépulture à côté de ses pères dans la ville de Juda. Alors tout le peuple de Juda prit Hozias, alors âgé de seize ans, et le fit roi en la place de son père, Amatsia. Il rebâtit Eloth et la reconquit à Juda, après que le roi eut été couché à côté de ses pères. Hozias avait seize ans à son avènement et il régna cinquante-deux ans à Jérusalem. Or le nom de sa mère était Jecholia de Jérusalem. Et il fit ce qui est bien aux yeux de l'Éternel en tout à l'exemple d'Amatsia, son père. Et il fut cherchant Dieu du vivant de Zacharie, l'homme versé dans la contemplation de Dieu, et durant les jours où il chercha l'Éternel, Dieu le fit prospérer. Et il se mit en campagne et se battit contre les Philistins, et il renversa les murs de Gath et les murs de Jabné et les murs d'Asdod, et bâtit des villes en Asdod et parmi les Philistins. Et Dieu lui fut en aide contre les Philistins et contre les Arabes établis à Gurbaal, et les Meünites. Et les Ammonites firent des présents à Hozias, et son nom parvint jusqu'en Egypte; car il était extrêmement puissant. Et Hozias construisit des tours à Jérusalem à la porte de l'angle et à la porte de la vallée, et au redan, et les mit en état de défense. Et il bâtit des tours dans le Désert, et creusa une multitude de citernes, car il avait de nombreux troupeaux et dans le pays-bas et dans la plaine, des laboureurs et des vignerons sur les monts et au Carmel, car il aimait l'agriculture. Et Hozias avait une force armée propre à la guerre, qui allait en campagne par bataillons, d'après le chiffre de leur recensement fait par Jehiel, le Scribe, et Maaseïa, le préposé, sous les ordres de Hanania, l'un des généraux du roi. Le nombre total des patriarches des guerriers était de deux mille six cents. Et la milice sous leurs ordres était de trois cent sept mille cinq cents hommes faisant la guerre avec une force vaillante pour aider le roi contre l'ennemi. Et Hozias leur procura, à toute l'armée, des boucliers et des lances et des casques et des cuirasses et des arcs et jusqu'à des pierres à fronde. Et il fit à Jérusalem des engins, ingénieux travail des ingénieurs, pour être placés sur les tours et aux redans pour tirer avec des flèches et de grosses pierres. Et son nom se répandit au loin, car il fut aidé merveilleusement à devenir puissant. Mais quand il fut puissant, son cœur s'éleva, pour sa perte; et il fut infidèle à l'Éternel, son Dieu; et il pénétra dans le Temple de l'Éternel pour encenser sur l'autel aux parfums. Alors il y fut suivi par le Prêtre Azaria accompagné de Prêtres de l'Éternel au nombre de quatre-vingts hommes de cœur, et ils s'opposèrent à Hozias, le roi, et lui dirent: Ce n'est pas à toi, Hozias, à offrir l'encens à l'Éternel, mais aux Prêtres, fils d'Aaron, qui sont consacrés pour l'encensement. Sors du sanctuaire, car tu forfais! et cet honneur ne t'a pas été décerné par l'Éternel, Dieu. Alors Hozias se courrouça, et il avait en main un encensoir pour encenser; et comme il se courrouçait contre les Prêtres, la lèpre éclata sur son front à la vue des Prêtres dans le Temple de l'Éternel à côté de l'autel aux parfums. Et lorsque le Grand-Prêtre Azaria et tous les Prêtres arrêtèrent leurs regards sur lui, voilà qu'il avait la lèpre au front; et ils le chassèrent de là, et lui-même se hâta de sortir parce que l'Éternel l'avait frappé. Et le roi Hozias fut lépreux jusqu'au jour de sa mort, et il logea dans une infirmerie en tant que lépreux: car il était exclu du Temple de l'Éternel. Et Jotham, son fils, fut préposé sur la maison du roi, et gouverna le peuple du pays. Le reste des actes d'Hozias, les premiers et les derniers, Ésaïe, fils d'Amots, le prophète, en a écrit l'histoire. Et Hozias reposa à côté de ses pères, et reçut la sépulture à côté de ses pères dans le champ sépulcral des rois; car l'on dit: Il est lépreux. Et Jotham, son fils, devint roi en sa place. Jotham avait vingt-cinq ans à son avènement et il régna seize ans à Jérusalem. Or le nom de sa mère était Jerusa, fille de Tsadoc. Et il fit ce qui est bien aux yeux de l'Éternel, en tout à l'exemple de Hozias, son père, seulement il ne s'introduisit pas dans le Temple de l'Éternel; le peuple se corrompait encore. Et il construisit la porte supérieure du Temple de l'Éternel, et il fit beaucoup de travaux aux murs d'Ophel. Et il bâtit des villes dans la montagne de Juda, et dans les forêts il bâtit des châteaux et des tours. Et il eut guerre avec le roi des Ammonites, et il les vainquit, et les Ammonites lui payèrent cette année-là cent talents d'argent et dix mille cors de froment et dix mille d'orge. C'est ce que lui payèrent les Ammonites aussi la seconde année et la troisième. Et Jotham devint puissant, parce qu'il réglait ses voies devant l'Éternel son Dieu. Le reste des actes de Jotham et tous ses combats, et tous ses errements sont d'ailleurs consignés dans le livre des rois d'Israël et de Juda. Il avait vingt-cinq ans à son avènement et il régna seize ans à Jérusalem. Et Jotham reposa à côté de ses pères et reçut la sépulture dans la Cité de David. Et Achaz, son fils, devint roi en sa place. Achaz avait vingt ans à son avènement et il régna seize ans à Jérusalem. Et il ne fit pas ce qui est bien aux yeux de l'Éternel, comme David, son père, et il marcha sur les errements des rois d'Israël, et il fit aussi des images de fonte aux Baals, et il offrit de l'encens dans la vallée des fils de Hinnom et brûla ses fils au feu, imitant les abominations des nations que l'Éternel avait chassées devant les enfants d'Israël. Et il offrit des victimes et de l'encens sur les tertres et sur les collines et sous tous les arbres verts. Alors l'Éternel, son Dieu, le livra aux mains du roi de Syrie, et [les Syriens] le battirent et lui firent beaucoup de prisonniers qu'ils menèrent à Damas; il fut aussi livré aux mains du roi d'Israël qui lui fit essuyer une grande défaite. Et Pékach, fils de Remalia, tua en Juda dans une journée cent vingt mille hommes, tous braves guerriers, parce qu'ils abandonnaient l'Éternel, Dieu de leurs pères. Et Zichri, héros d'Éphraïm, tua Maaseïa, fils du roi, et Azricam, préfet du palais, et Elkana, le second après le roi. Et les Israélites emmenèrent en captivité, de leurs frères, deux cent mille femmes, fils et filles, et ils leur enlevèrent aussi un grand butin qu'ils amenèrent à Samarie. Or il y avait là un prophète de l'Éternel, nommé Oded, et il sortit à la rencontre de l'armée qui rentrait à Samarie et il leur dit: Voilà que dans sa colère contre Juda l'Éternel, Dieu de vos pères, les a livrés entre vos mains, et dans la fureur vous en avez fait un tel carnage, qu'il est parvenu jusqu'aux Cieux. Et maintenant pensez-vous vous assujettir comme serviteurs et servantes les enfants de Juda et de Jérusalem? mais vous, en votre particulier, ne vous sentez-vous pas coupables envers l'Éternel, votre Dieu?… Écoutez-moi donc et renvoyez les prisonniers que vous avez faits sur vos frères; car la colère de l'Éternel est allumée sur vous. Alors se levèrent des hommes d'entre les chefs des fils d'Éphraïm, Azaria, fils de Jochanan, Béréchia, fils de Mesillemoth, et Ézéchias, fils de Sallum, et Amasa, fils de Hadlaï, pour s'opposer à ceux qui venaient de l'armée et ils leur dirent: N'introduisez pas ces prisonniers-là! pensez-vous en effet, pour nous attirer la vindicte de l'Éternel, augmenter encore nos péchés et notre culpabilité? car notre culpabilité est grande et la colère est allumée sur Israël! Alors la troupe armée laissa les prisonniers et le butin devant les chefs et toute l'Assemblée. Et les hommes, qui ont été désignés par leurs noms, se levèrent et s'emparèrent des prisonniers, et vêtirent tous ceux d'entre eux qui étaient nus, en prenant sur le butin, ils les vêtirent et les chaussèrent et leur donnèrent à manger et à boire, et les oignirent et les reconduisirent, sur des ânes tous les excédés, et les amenèrent à Jéricho, la ville des palmiers, chez leurs frères, puis-regagnèrent Samarie. Dans ce temps-là le roi Achaz députa vers les rois d'Assyrie pour se ménager leur secours. Et vinrent encore les Edomites qui firent un coup en Juda et emmenèrent des captifs. Et il y eut invasion des Philistins dans les villes du pays-bas et du midi de Juda, et ils s'emparèrent de Bethsémès et d'Ajalon et de Gedéroth et de Socho et de ses annexes et de Thimna et de ses annexes, et de Gimzo et de ses annexes, et s'y établirent. Car l'Éternel humiliait Juda à cause d'Achaz, roi d'Israël, parce qu'il laissait Juda sans frein et qu'il était rebelle à l'Éternel. Et il fut assailli par Thiglath-Pilnéser, roi d'Assyrie, qui le serra de près, loin de lui prêter secours. Bien que Achaz eût dépouillé le Temple de l'Éternel et le palais du roi et des Grands pour payer le roi d'Assyrie, cela ne lui servit de rien. Et dans le moment de la détresse il fut encore plus infidèle à l'Éternel, lui, le roi Achaz. Et il fit des sacrifices aux dieux de Damas qui l'avaient battu et il dit: Les dieux des rois de Syrie leur sont secourables, je veux leur faire des sacrifices afin qu'ils me soient secourables. Mais ils servirent à amener la chute de lui et de tout Israël. Et Achaz ramassa toute la vaisselle de la Maison de Dieu et mit en pièces la vaisselle de la Maison de Dieu, et il ferma les portes du Temple de l'Éternel et se fit des autels à tous les coins de Jérusalem. Et dans toutes les villes de Juda il fit des tertres pour brûler de l'encens aux autres dieux; et il provoqua l'Éternel, Dieu de ses pères. Le reste de ses actes et tous ses errements, les premiers et les derniers, sont d'ailleurs consignés dans le livre des rois de Juda et d'Israël. Et Achaz reposa à côté de ses pères et reçut la sépulture dans la ville de Jérusalem; car on ne l'introduisit pas dans les tombeaux des rois d'Israël. Et Ezéchias, son fils, devint roi en sa place. Et Ezéchias fut roi à l'âge de vingt-cinq ans et il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Or le nom de sa mère était Abia, fille de Zacharie. Et il fit ce qui est bien aux yeux de l'Éternel, en tout à l'exemple de David, son père. Quant à lui, dès la première année de son règne, au premier mois, il rouvrit les portes du Temple de l'Éternel et les restaura. Et il convoqua les Prêtres et les Lévites et les assembla dans la place orientale, et il leur dit: Écoutez-moi, Lévites! Maintenant mettez-vous en état de sainteté, et mettez en état de sainteté le Temple de l'Éternel, Dieu de vos pères, et ôtez du Sanctuaire la souillure. Car nos pères ont été infidèles et ont fait ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, notre Dieu, et ils l'ont abandonné et ont détourné leurs regards de la résidence de l'Éternel et lui ont tourné le dos; ils ont aussi fermé les portes du vestibule et éteint les lampes, et n'ont pas brûlé d'encens, ni offert d'holocaustes dans le Sanctuaire au Dieu d'Israël. Aussi la colère de l'Éternel a-t-elle éclaté sur Juda et Jérusalem, dont Il a fait un objet de vexations, d'horreur et de moquerie, comme vous le voyez de vos yeux. Et voici pour cela, nos pères sont tombés sous le glaive, et nos fils et nos filles et nos femmes sont dans la captivité. Maintenant j'ai à cœur de solenniser une alliance avec l'Éternel, Dieu d'Israël, à l'effet de détourner de nous le feu de sa colère. Mes fils, à cette heure point de nonchalance! car c'est vous que l'Éternel a élus pour vous tenir devant lui, le servir et être ses ministres et lui brûler l'encens. Alors se levèrent les Lévites Mahath, fils d'Amasaï, et Joël, fils d'Azaria, d'entre les fils des Cahathites; et d'entre les fils de Merari, Kis, fils d'Abdi, et Azaria, fils de Jehaléleël; et d'entre les Gersonites, Joah, fils de Zimma, et Eden, fils de Joah; et d'entre les fils d'Elitsaphan, Simri et Jehiel; et d'entre les fils d'Asaph, Zacharie et Mathania; et d'entre les fils de Heiman, Jehiel et Siméï, et d'entre les fils de Jeduthun, Semaïa et Uzziel. Et ils réunirent leurs frères et se mirent en état de sainteté, et ils vinrent selon l'ordre du roi conforme aux paroles de l'Éternel pour la purification de la Maison de l'Éternel. Et les Prêtres entrèrent dans l'intérieur de la Maison de l'Éternel, et toutes les souillures qu'ils trouvèrent dans le Temple de l'Éternel, ils les tirèrent dans le parvis de la Maison de l'Éternel; et les Lévites les enlevèrent pour les mener dehors au torrent du Cédron. Et ils commencèrent la sanctification le premier jour du premier mois, et le huitième jour du mois ils arrivèrent au vestibule de l'Éternel; et employèrent huit jours à la purification du Temple de l'Éternel; et le seizième jour du premier mois ils avaient terminé. Alors ils entrèrent dans l'intérieur chez le roi Ézéchias et dirent: Nous avons purifié tout le Temple de l'Éternel, et l'autel des holocaustes et tous ses ustensiles, et la table des pains de présentation et tous ses ustensiles, et toute la vaisselle profanée par le roi Achaz pendant son règne dans sa rébellion, nous l'avons mise en état et sanctifiée: et la voilà devant l'autel de l'Éternel. Alors le roi Ézéchias dès le matin assembla les chefs de la ville et monta au Temple de l'Éternel. Et ils offrirent sept taureaux et sept béliers et sept agneaux et sept boucs en expiation pour le royaume et pour le Sanctuaire et pour Juda. Et il ordonna aux Prêtres, fils d'Aaron, de sacrifier sur l'autel de l'Éternel. Alors les Prêtres égorgèrent les taureaux dont ils reçurent le sang, et ils en aspergèrent l'autel, et ils égorgèrent les béliers et avec leur sang aspergèrent l'autel, et ils égorgèrent les agneaux et avec leur sang aspergèrent l'autel. Et ils amenèrent les boucs expiatoires devant le roi et l'Assemblée, qui imposèrent leurs mains sur eux, et les Prêtres les égorgèrent, et avec leur sang firent l'expiation sur l'autel, en propitiation pour tout Israël; car c'était pour tout Israël que le roi avait ordonné l'holocauste et l'expiation. Et il fit tenir les Lévites dans le Temple de l'Éternel avec des cymbales et des harpes et des luths selon l'ordre de David et de Gad, Voyant du roi, et de Nathan, le prophète; car l'ordre avait été donné par l'Éternel, par ses prophètes. Et les Lévites étaient là avec les instruments de David, et les Prêtres avec les trompettes. Et Ézéchias ordonna d'offrir des holocaustes sur l'autel, et quand commençait l'holocauste, commençait le chant de l'Éternel, et les trompettes et l'accompagnement, des instruments de David, roi d'Israël. Et toute l'Assemblée se prosterna, et le chant retentit, et les trompettes sonnèrent, le tout jusqu'à la consommation de l'holocauste. Et quand l'holocauste fut achevé, le roi et tous ceux qui se trouvaient avec lui, s'inclinèrent et adorèrent. Et le roi Ézéchias et les chefs dirent aux Lévites de louer l'Éternel avec les paroles de David et d'Asaph, le Voyant. Et ils louèrent avec allégresse et s'inclinèrent et adorèrent. Et Ézéchias prit la parole et dit: Maintenant vous vous êtes consacrés à l'Éternel, approchez et amenez des victimes et des sacrifices d'actions de grâces au Temple de l'Éternel. Alors l'Assemblée amena des victimes et des sacrifices pacifiques, et tout homme généreux des holocaustes volontaires. Et voici le nombre des victimes offertes par l'Assemblée: soixante-dix taureaux, cent béliers, deux cents agneaux, tout autant d'holocaustes à l'Éternel, et six cents bœufs, et trois mille moutons furent consacrés. Seulement les Prêtres étaient trop peu nombreux, et ils ne pouvaient écorcher toutes les victimes; alors ils furent aidés par leurs frères les Lévites jusqu'à ce que l'opération fût terminée, et que les [autres] Prêtres se fussent mis en état de sainteté, car les Lévites avaient été plus scrupuleux que les Prêtres pour se mettre en état de sainteté. Mais aussi il y avait là une multitude d'holocaustes en même temps que les graisses des victimes pacifiques et les libations des holocaustes. Et ainsi fut restauré le service du Temple de l'Éternel. Et Ézéchias et tout le peuple se réjouirent de ce que Dieu avait donné la disposition au peuple; car la chose s'était faite promptement. Et Ézéchias envoya dans tout Israël et Juda et adressa aussi des rescrits à Éphraïm et Manassé pour qu'ils vinssent au Temple de l'Éternel à Jérusalem faire une Pâque à l'Éternel, Dieu d'Israël. Et le roi et ses princes et toute l'Assemblée de Jérusalem furent d'avis de faire la Pâque au second mois. Car ils ne pouvaient la faire à ce moment, les Prêtres ne s'étant pas encore mis en état de sainteté en nombre suffisant, et la nation n'étant pas réunie dans Jérusalem. Et l'avis eut l'agrément du roi et de toute l'Assemblée. Et ils statuèrent qu'on ferait publier dans tout Israël, de Béerséba à Dan, qu'on eût à venir faire une Pâque à l'Éternel, Dieu d'Israël, à Jérusalem, car ils ne l'avaient pas célébrée en nombre conformément à l'Écriture. Et les coureurs allèrent avec les rescrits émanant du roi et de ses princes dans tout Israël et Juda, et d'après l'ordre du roi ils dirent: Enfants d'Israël, revenez à l'Éternel, Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, afin qu'il revienne à votre reste échappé aux mains des rois d'Assyrie. Et n'imitez pas vos pères et vos frères qui ont été infidèles à l'Éternel, Dieu de leurs pères, et qu'il a livrés à la désolation, comme vous le voyez! Maintenant ne roidissez pas votre col comme vos pères, donnez la main à l'Éternel et venez à son Sanctuaire qu'il a sanctifié pour l'éternité, et soumettez-vous à l'Éternel, votre Dieu, pour que se détourne de vous l'ardeur de sa colère. Car si vous revenez à l'Éternel, vos frères et vos fils seront l'objet de la compassion de leurs ravisseurs, et pourront revenir dans ce pays; car l'Éternel, votre Dieu, est clément et miséricordieux, et Il ne détournera pas son visage de vous, si vous vous retournez vers Lui. Et les coureurs passèrent de ville en ville dans le pays d'Ephraïm et de Manassé et jusqu'à Zabulon; mais l'on se rit d'eux et l'on se moqua d'eux. Cependant il y eut des hommes de Asser et de Manassé et de Zabulon qui s'humilièrent et vinrent à Jérusalem. Juda aussi sentit la main de Dieu qui leur donna un même cœur pour exécuter l'ordre du roi et des princes conforme à la parole de l'Éternel. Et il se réunit à Jérusalem un peuple nombreux pour faire la fête des azymes au second mois, assemblée immense. Et ils se mirent en devoir de faire disparaître les autels qui étaient dans Jérusalem, et toutes les tables à encenser, et ils les jetèrent dans le torrent du Cédron. Et ils immolèrent la Pâque le quatorzième jour du second mois; et les Prêtres et les Lévites avaient eu honte, et s'étaient mis en état de sainteté, et ils offrirent des holocaustes dans le Temple de l'Éternel. Et ils se tenaient à leur poste, suivant leur règle, d'après la Loi de Moïse, homme de Dieu, les Prêtres faisant l'aspersion du sang qu'ils recevaient des mains des Lévites. Comme il y avait beaucoup de gens dans l'Assemblée qui ne s'étaient pas mis en état de sainteté, les Lévites se chargèrent d'immoler les agneaux de Pâque pour tous ceux qui n'étaient pas purs, et ils les consacraient à l'Éternel. En effet, une grande quantité de gens d'Éphraïm et de Manassé et d'Issaschar et de Zabulon ne s'étaient pas purifiés, mais mangeaient la Pâque contrairement à l'Écriture. Mais Ézéchias avait intercédé pour eux par cette prière: Que l'Éternel, le Dieu bon, pardonne à tous ceux qui ont dirigé leur cœur à la recherche du Dieu, l'Éternel, Dieu de leurs pères, sans avoir toutefois pratiqué la sainte purification. Et l'Éternel exauça Ézéchias et pardonna au peuple. Ainsi fut célébrée par les enfants d'Israël présents à Jérusalem la fête des azymes pendant sept jours en grande allégresse, et chaque jour les Lévites et les Prêtres louaient l'Éternel avec les instruments de la louange de l'Éternel. Et Ézéchias adressa des encouragements à tous les Lévites qui se montraient habiles dans la belle science [du culte] de l'Éternel, et ils mangèrent l'aliment festal pendant sept jours, en offrant des sacrifices pacifiques et louant l'Éternel, Dieu de leurs pères. Et toute l'Assemblée fut d'avis de fêter sept autres jours, et ils fêtèrent [encore] sept jours dans la joie. Car Ézéchias, roi de Juda, offrit à l'Assemblée mille taureaux et sept mille moutons, et les princes offrirent à l'Assemblée mille taureaux et dix mille moutons; et les Prêtres en masse s'étaient mis en état de sainteté. Et toute l'Assemblée de Juda et les Prêtres et les Lévites et toute l'Assemblée venue d'Israël et les étrangers venus du pays d'Israël ou établis en Juda, se réjouirent. Et il y eut grande réjouissance à Jérusalem, car depuis l'époque de Salomon, fils de David, roi d'Israël, il n'y avait rien eu de pareil à Jérusalem. Et les Prêtres et les Lévites se levèrent et bénirent le peuple, et leur voix fut écoutée et leur prière parvint à Sa résidence sainte dans les Cieux. Et, toutes ces choses accomplies, tous les Israélites présents partirent pour les villes de Juda, et ils brisèrent les colonnes, coupèrent les Aschères et détruisirent les tertres et les autels dans tout Juda et Benjamin et dans Éphraïm et Manassé, jusqu'à ruine complète; puis tous les enfants d'Israël retournèrent chacun dans sa propriété, dans leurs villes. Et Ézéchias établit les classes des Prêtres et des Lévites, selon leur classification, chacun selon son office, les Prêtres et les Lévites pour les holocaustes et les sacrifices pacifiques, pour le ministère et l'action de grâces et la louange, aux portes du camp de l'Éternel. Et le roi affecta une portion de son bien aux holocaustes, aux holocaustes du matin et du soir et aux holocaustes des sabbats et des nouvelles lunes et des fêtes prescrites dans la Loi de l'Éternel. Et le roi dit au peuple, aux habitants de Jérusalem, de payer la part des Prêtres et des Lévites pour les mettre à même de s'appliquer à la Loi de l'Éternel. Et à la promulgation de cet édit les enfants d'Israël apportèrent en abondance les prémices du blé, du moût et de l'huile et du miel et de toutes les productions du sol, et ils apportèrent en masse les dîmes de toutes choses. Et les enfants d'Israël et de Juda domiciliés dans les villes de Juda, apportèrent eux aussi la dîme du gros et du menu bétail et la dîme des consécrations qui avaient été consacrées à l'Éternel, leur Dieu, et en firent des tas et des tas. Au troisième mois ils commencèrent à former des tas, et ils eurent achevé au septième mois. Et vinrent Ézéchias et les princes, qui à la vue des tas bénirent l'Éternel et son peuple d'Israël. Et Ézéchias consulta les Prêtres et les Lévites touchant les tas. Alors le Grand-Prêtre, Azaria, de la maison de Tsadoc, lui parla et dit: Depuis qu'on a commencé à apporter les dons dans le Temple de l'Éternel, nous avons mangé, et nous avons été rassasiés, et le reliquat est considérable; car l'Éternel a béni son peuple, et le reliquat, c'est le grand tas que voilà. Et Ézéchias dit de disposer des cellules dans la Maison de l'Éternel. Et ils les disposèrent, et y apportèrent fidèlement les prémices et les dîmes et les consécrations. Et ils eurent pour surintendant Chanania, le Lévite, avec Siméï son frère, comme second. Et Jehiel et Azazia et Nahath et Asahel et Jerimoth et Jozabad et Eliel et Jismachia et Mahath et Benaïa étaient intendants sous les ordres de Chanania et de Siméï, son frère, d'après l'ordonnance du roi Ezéchias, et d'Azaria, surintendant de la Maison de Dieu. Et Coré, fils de Jimna, Lévite, portier de l'orient, avait l'intendance des dons volontaires faits à Dieu, pour délivre la part réservée de l'Éternel, et les très saintes consécrations. Et sous ses ordres étaient Eden et Miniamin et Jésua et Semaïa, Amaria et Sechonia dans les villes sacerdotales, laissés sur leur foi pour faire les délivrances à leurs frères selon leurs classes, au grand comme au petit, non compris les mâles enregistrés dès l'âge de trois ans et au-dessus, tous ceux qui entraient journellement dans le Temple de l'Éternel pour les fonctions de leur office, dans leurs classes; non compris les Prêtres enregistrés par maisons patriarcales, et les Lévites de vingt ans et plus en fonctions dans leurs classes, et tous les leurs enregistrés, enfants, femmes et fils et filles, de toute la corporation, car ils se consacraient fidèlement à leur saint service. Et pour les Prêtres, fils d'Aaron, il y avait dans la banlieue de leurs villes, ville par ville, des hommes préposés, désignés par leurs noms, pour délivrer leur part à tous les mâles des Prêtres et à tous les Lévites enregistrés. Et ainsi fit Ezéchias dans tout Juda et il agit bien et avec droiture et fidélité devant l'Éternel, son Dieu, et dans toute l'œuvre qu'il entreprit pour le service de la Maison de Dieu, et pour la Loi et pour le commandement, cherchant son Dieu, il agit de tout son cœur et réussit. Après ces faits et ces actes de fidélité [d'Ézéchias], parut Sanchérib, roi d'Assyrie, et il envahit Juda et assiégea les places fortes et parlait de s'y ouvrir la brèche. Et Ezéchias voyant que Sanchérib était venu et projetait d'attaquer Jérusalem, il décida avec ses chefs et ses braves d'obstruer les sources d'eau qui sont en dehors de la ville, et ils l'aidèrent. Et il y eut concours d'une grande foule de gens qui obstruèrent toutes les sources et le cours d'eau qui arrose le milieu de la contrée, et disaient: Pourquoi faudrait-il que les rois d'Assyrie vinssent et trouvassent des eaux abondantes? Et il prit courage et releva tous les murs écroulés et les éleva jusqu'aux tours, et en dehors il construisit un autre mur, et fortifia Millo, Cité de David, et fit quantité de projectiles et boucliers. Et il préposa des chefs militaires sur le peuple, et les assembla auprès de lui dans la place à la porte de la ville et leur parla affectueusement en ces termes : Courage et fermeté! N'ayez ni crainte ni appréhension du roi d'Assyrie, non plus que de toute la multitude qu'il a avec lui! car nous, nous avons avec nous plus que lui. Avec lui est un bras de chair, et avec nous, l'Éternel, notre Dieu, pour nous être en aide et combattre notre combat. Et le peuple s'assura sur les paroles d'Ézéchias, roi de Juda. Sur ces entrefaites Sanchérib, roi d'Assyrie, envoya ses serviteurs à Jérusalem (lui-même étant devant Lachis, ayant avec lui toutes les forces de son empire) vers Ezéchias, roi de Juda, et vers tout le monde de Juda qui était à Jérusalem, pour dire : Ainsi parle Sanchérib, roi d'Assyrie: En quoi vous confiez-vous, et pourquoi restez-vous bloqués dans Jérusalem? N'êtes-vous pas les dupes d'Ézéchias qui vous mène à la mort par la famine et la soif, quand il dit: L'Éternel, notre Dieu, nous tirera des mains du roi d'Assyrie? N'est-ce pas Ezéchias qui a aboli ses tertres et ses autels, et fait cette injonction à Juda et à Jérusalem: Devant l'unique autel vous adorerez et offrirez l'encens? Ne savez-vous pas ce que moi et mes pères avons fait à tous les peuples des pays divers? Les dieux des nations des pays divers ont-ils été capables de sauver leurs pays de ma main? De tous ces dieux des nations anéantis par mes pères lequel est-ce qui a pu sauver son peuple de ma main, pour que votre Dieu puisse vous en sauver? Eh bien! donc, ne soyez pas les dupes d'Ézéchias, et ne vous laissez pas leurrer de la sorte, et ne le croyez pas! Car aucun dieu d'aucune nation ni royaume n'a su sauver son peuple de ma main et de celles de mes pères combien moins votre Dieu vous sauverait-il de ma main? Et plus encore en dirent ses serviteurs contre Dieu, l'Éternel, et contre Ézéchias, son serviteur. Et il écrivit une lettre pour outrager l'Éternel, Dieu d'Israël, et l'attaquer par ses discours, en disant: De même que les dieux des nations des pays divers qui n'ont pu sauver leur peuple de ma main, de même le Dieu d'Ézéchias ne sauvera pas son peuple de ma main. Et ils crièrent à voix forte en hébreu au peuple de Jérusalem assis sur le mur, pour les effrayer et les épouvanter, à l'effet de venir à bout de la ville. Et ils parlèrent du Dieu de Jérusalem comme des dieux des peuples de la terre, ouvrages de mains d'homme. Et sur cela, le roi Ezéchias fut en prière ainsi que Ésaïe, fils d'Atmos, le prophète, et ils crièrent au ciel. Alors l'Éternel envoya un ange qui fit périr tous les guerriers et princes et généraux dans le camp du roi d'Assyrie, qui retourna la honte au front dans son pays. Et comme il entrait dans le temple de son dieu, [les fils] sortis de ses entrailles l'y firent périr par l'épée. Ainsi l'Éternel sauva Ézéchias et les habitants de Jérusalem de la main de Sanchérib, roi d'Assyrie, et de la main de tous, et les mit en sûreté de toutes parts. Et un grand nombre apportèrent des offrandes à l'Éternel, à Jérusalem, et des objets de prix à Ézéchias, roi de Juda, qui dorénavant fut éminent aux yeux de toutes les nations. Dans ces mêmes temps Ézéchias fut malade à la mort, et il fit sa prière à l'Éternel, qui l'exauça et lui accorda un prodige. Mais Ézéchias ne fut pas reconnaissant en raison du bienfait dont il était l'objet, car son cœur s'éleva; ce qui attira de la colère sur lui et sur Juda et Jérusalem. Alors Ézéchias s'humilia de l'orgueil de son cœur, lui et les habitants de Jérusalem, et la colère de l'Éternel n'éclata pas sur eux du vivant d'Ézéchias. Et Ézéchias eut richesse et gloire en grande abondance; et il se fit des trésors pour l'argent et l'or et les pierres précieuses et les aromates et les boucliers et toutes sortes de vases précieux, et des magasins pour les produits en blé et moût et huile, et des râteliers pour toute espèce de bestiaux et des parcs pour les troupeaux. Et il se créa des villes et des troupeaux de menu et de gros bétail, en quantité, car Dieu lui avait accordé des biens très considérables. Et ce même Ézéchias boucha l'issue supérieure de l'eau de Gihon qu'il conduisit en bas à l'occident de la Cité de David. Et Ézéchias réussit dans toutes ses entreprises. Et en conséquence lors des messages des princes de Babel qui députèrent vers lui pour s'enquérir du miracle arrivé dans le pays, Dieu l'abandonna pour l'éprouver afin de connaître tout son cœur. Le reste des actes d'Ézéchias et ses actions pieuses sont d'ailleurs consignés dans la Vision d'Ésaïe, fils d'Amots, le prophète, dans le livre des rois de Juda et d'Israël. Et Ézéchias reposa à côté de ses pères, et reçut la sépulture sur l'éminence des tombeaux des fils de David, et dans sa mort il fut l'objet de témoignages magnifiques de la part de tout Juda et des habitants de Jérusalem. Et Manassé, son fils, devint roi en sa place. Manassé avait douze ans à son avènement et il régna cinquante-cinq ans à Jérusalem. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, imitant les abominations des nations que l'Éternel avait chassées devant les enfants d'Israël. Et il releva les tertres qu'Ézéchias, son père, avait renversés, et érigea des autels aux Baals, et fit des Astartés et adora toute l'armée des Cieux et lui rendit un culte. Et il bâtit des autels dans le Temple de l'Éternel, dont l'Éternel avait dit: A Jérusalem sera mon Nom éternellement. Et il bâtit des autels a toute l'armée des Cieux dans les deux parvis du Temple de l'Éternel. Et il fit passer ses fils par le feu dans la Vallée des fils de Hinnom, et pratiqua la magie, les augures et les évocations, et institua des évocateurs et des pronostiqueurs et il fit le mal à l'extrême aux yeux de l'Éternel, à l'effet de le provoquer. Et il plaça le simulacre sculpté qu'il avait fait, dans le Temple de Dieu, dont Dieu avait dit à David et à Salomon, son fils: Dans ce Temple-ci, et à Jérusalem que j'ai choisie sur toutes les Tribus d'Israël, je mettrai Mon Nom pour l'éternité. Et je ne laisserai plus le pied d'Israël quitter le sol que j'ai assuré à vos pères, pourvu seulement qu'ils veillent à pratiquer tout ce que par l'organe de Moïse je leur ai prescrit, toute la Loi, et les statuts et les arrêts. Mais Manassé égara Juda et les habitants de Jérusalem au point qu'ils firent pis que les nations que l'Éternel avait exterminées devant les enfants d'Israël. Et l'Éternel parla à Manassé et à son peuple, mais ils n'y prirent pas garde. Alors l'Éternel les fit envahir par les généraux d'armée du roi d'Assyrie, qui avec des ceps firent Manassé prisonnier et le lièrent avec des chaînes et le menèrent à Babel. Et dans la gêne où il était, il chercha à fléchir l'Éternel, son Dieu, et s'humilia profondément devant le Dieu de ses pères, et lui adressa sa prière, et Dieu se laissa fléchir et exauça sa prière et le fit revenir à Jérusalem dans son royaume, et Manassé reconnut que l'Éternel est Dieu. Et ensuite il bâtit un mur extérieur à la Cité de David, à l'occident de Gihon dans le ravin, et à l'avenue de la porte des Poissons, et lui fit contourner Ophel, et l'éleva très haut, et il plaça des commandants militaires dans toutes les places fortes de Juda. Et il fit disparaître les dieux de l'étranger et le simulacre, du Temple de l'Éternel, et tous les autels qu'il avait bâtis sur la montagne du Temple de l'Éternel et à Jérusalem, et les jeta en dehors de la ville. Et il releva l'autel de l'Éternel et y offrit des sacrifices pacifiques et d'actions de grâces et enjoignit à Juda de servir l'Éternel, Dieu d'Israël. Cependant le peuple sacrifiait encore sur les tertres, mais seulement à l'Éternel, leur Dieu. Le reste des actes de Manassé et sa prière à son Dieu, et les discours des Voyants qui lui parlèrent au nom de l'Éternel, Dieu d'Israël, sont d'ailleurs consignés dans les histoires des rois d'Israël; et sa prière et son exaucement et tout son péché et sa rébellion et les lieux où il avait construit des tertres et érigé des Astartés et des idoles, avant de s'être humilié, tout cela se trouve consigné dans les Histoires de Hozaï. Et Manassé reposa à côté de ses pères et reçut la sépulture dans sa demeure, et Amon, son fils, devint roi en sa place. Amon avait vingt-deux ans à son avènement, et il régna deux ans à Jérusalem. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel comme avait fait Manassé, son père, et Amon offrit des sacrifices à toutes les idoles qu'avait faites Manassé, son père, et leur rendit un culte. Mais il ne s'humilia pas devant l'Éternel, comme s'était humilié Manassé, son père; car lui, Amon, se rendit beaucoup plus coupable. Et ses serviteurs conjurèrent contre lui et le tuèrent dans son palais. Cependant le peuple du pays fit main basse sur tous ceux qui avaient conjuré contre le roi Amon, et établit Josias, son fils, roi en sa place. Josias avait huit ans a son avènement et il régna trente-un ans à Jérusalem. Et il fit ce qui est bien aux yeux de l'Éternel, et il marcha sur les errements de David, son père, sans en dévier ni à droite ni à gauche. Et dans la huitième année de son règne, comme il était encore enfant, il commença à chercher le Dieu de David, son père; et la douzième année, il commença à purger Juda et Jérusalem des tertres et des Astartés, et des idoles et sculptées et coulées. Et l'on renversa sous ses yeux les autels des Baals, et il en abattit les colonnes solaires qui étaient dessus, et il mit en pièces et broya les Astartés et les idoles sculptées et coulées, et en sema la poussière sur les tombeaux de ceux qui leur avaient sacrifié. Et il brûla les ossements des prêtres sur leurs autels, et ainsi purifia Juda et Jérusalem. Et dans les villes de Manassé et d'Éphraïm et de Siméon jusqu'en Nephthali, il fit des fouilles générales dans leurs maisons. Et il renversa les autels, et il brisa et broya les Astartés et les idoles et abattit toutes les colonnes solaires dans tout le territoire d'Israël. Puis il retourna à Jérusalem. Et dans la dix-huitième année de son règne, pour la purification du pays et du Temple il délégua Saphan, fils d'Atsalia, et Maaseïa, préfet de la ville, et Joah, fils de Joachaz, le Chancelier, pour réparer le Temple de l'Éternel, son Dieu. Et ils se rendirent chez Hilkia, le Grand-Prêtre, où on leur donna l'argent rentré au Temple de Dieu, lequel avait été recueilli par les Lévites, gardes du seuil, dans Manassé et Éphraïm et dans tout le reste d'Israël, et dans tout Juda et Benjamin, et chez les habitants de Jérusalem; et ils le remirent entre les mains des entrepreneurs préposés dans le Temple de l'Éternel; et les entrepreneurs occupés dans le Temple de l'Éternel le délivrèrent pour la réparation et la restauration du Temple, et ils en payèrent les charpentiers et les maçons pour l'achat de pierres de taille et de bois pour les architraves et pour la charpente des maisons qu'avaient détériorées les rois de Juda. Et ces hommes agirent avec bonne foi dans le travail. Et ils eurent au-dessus d'eux Jahath et Obadia, Lévites, des fils de Merari, et Zacharie et Mesullam des fils des Cahathites, pour les inspecter, et les Lévites, tous habiles musiciens; ils étaient aussi préposés sur les porte-faix, et inspecteurs de tous les ouvriers occupés à tout genre de travail, et il y avait des Lévites secrétaires, officiers et portiers. Et comme ils sortaient l'argent entré au Temple de l'Éternel, le Prêtre Hilkia trouva le livre de la Loi de l'Éternel par Moïse. Alors Hilkia prit la parole et dit à Saphan, le Secrétaire: J'ai trouvé dans le Temple de l'Éternel le livre de la Loi! et Hilkia remit le livre à Saphan. Et Saphan apporta le livre au roi, et fit aussi rapport au roi en ces termes: Tout ce qui a été remis aux soins de tes serviteurs, ils l'exécutent. Et ils déboursèrent l'argent trouvé dans le Temple de l'Éternel et le délivrèrent aux préposés et aux ouvriers. Et Saphan, le Secrétaire, informa le roi en ces termes: Le Prêtre Hilkia m'a remis un livre! et Saphan y lut devant le roi. Et lorsque le roi ouït les paroles de la Loi, il déchira ses vêtements. Et le roi donna ses ordres à Hilkia et à Ahikam, fils de Saphan, et à Abdon, fils de Michée, et à Saphan, le Secrétaire, et à Asaïa, serviteur du roi, en ces termes : Allez consulter l'Éternel pour moi et pour les restants en Israël et Juda touchant les paroles du livre trouvé, car grande est la colère de l'Éternel allumée contre nous, parce que nos pères n'ont pas gardé la parole de l'Éternel pour se conformer à tout ce qui est écrit dans ce livre. Alors Hilkia, avec les hommes [désignés par] le roi, se rendit chez Hulda, la prophétesse, femme de Sallum, fils de Thokehath, fils de Hasrah, garde du vestiaire, (or elle habitait à Jérusalem dans l'autre quartier) et ils lui parlèrent dans ce sens. Et elle leur dit: Ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: Dites à l'homme qui vous a envoyés chez moi : Ainsi parle l'Éternel: Voici, je veux amener la calamité sur ce lieu et sur ses habitants, toutes les malédictions consignées dans le livre dont on a fait lecture devant le roi de Juda. Puisqu'ils m'ont abandonné, et ont brûlé de l'encens à d'autres dieux, à l'effet de me provoquer par tous les ouvrages de leurs mains, ma colère s'épanchera sur ce lieu et ne s'éteindra point. Mais au roi de Juda qui vous a envoyés pour consulter l'Éternel, parlez-lui en ces termes: Ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: Quant aux paroles que tu as entendues… puisque ton cœur est délicat, et qu'il s'est humilié devant Dieu, lorsque tu as entendu ses menaces contre ce lieu et ses habitants, et que tu t'es humilié devant moi, et as déchiré tes habits et pleuré devant moi, de mon côté j'ai aussi entendu, dit l'Éternel. Voici, je te recueillerai auprès de tes pères et tu seras recueilli dans tes tombeaux en paix, et tes yeux ne verront pas toute la calamité que j'amène sur ce lieu et sur ses habitants. Et ils rendirent au roi la réponse. Alors le roi envoya convoquer tous les Anciens de Juda et de Jérusalem. Et le roi monta au Temple de l'Éternel, ainsi que tous les hommes de Juda, et les habitants de Jérusalem, et les Prêtres et les Lévites et tout le peuple, grands et petits, et il lut à leurs oreilles toutes les paroles du livre de l'alliance trouvé dans le Temple de l'Éternel. Et le roi, debout sur son estrade, solennisa devant l'Éternel l'engagement de suivre l'Éternel et de garder de tout son cœur et de toute son âme, et ses commandements et ses ordonnances et ses statuts pour exécuter les clauses de l'alliance consignées dans ce livre. Et il engagea tous ceux qui se rencontraient à Jérusalem et en Benjamin; et les habitants de Jérusalem agirent conformément à l'alliance de Dieu, Dieu de leurs pères. Et Josias fit disparaître toutes les abominations de toutes les terres appartenant aux enfants d'Israël, et il astreignit tous ceux qui se trouvaient en Israël, au service de l'Éternel, leur Dieu; tant qu'il vécut, ils ne se détachèrent point de l'Éternel, Dieu de leurs pères. Et Josias fit à Jérusalem une Pâque à l'Éternel, et on immola la Pâque le quatorzième jour du premier mois. Et il établit les Prêtres dans leurs fonctions et les encouragea pour le service du Temple de l'Éternel. Et il dit aux Lévites qui enseignaient tout Israël, étant consacrés à l'Éternel: Placez l'Arche sainte dans le Temple bâti par Salomon, fils de David, roi d'Israël; vous n'avez plus à en charger votre épaule. Maintenant servez l'Éternel, votre Dieu, et son peuple d'Israël, et tenez-vous prêts, par maison patriarcale et par classe, suivant le rescrit de David, roi d'Israël, et suivant le rescrit de Salomon, son fils. Et tenez-vous dans le Sanctuaire selon les sections des maisons patriarcales de vos frères, des fils du peuple, et selon la classification de la maison patriarcale des Lévites; et immolez la Pâque et mettez-vous dans l'état de sainteté, et préparez-la à vos frères pour vous conformer à la parole de l'Éternel prononcée par l'organe de Moïse. Et Josias fit pour les enfants du peuple un don d'agneaux et de chevreaux (le tout pour victimes pascales pour tous ceux qui étaient présents) au nombre de trente mille et de trois mille taureaux, le tout pris dans la propriété du roi. Et les princes firent un don spontané au peuple, aux Prêtres et aux Lévites. Hilkia et Zacharie et Jehiel, primiciers de la Maison de Dieu, donnèrent au peuple pour victimes pascales deux mille six cents [agneaux] et trois cents bœufs. Et Chanania et Semaïa et Nethaneël, ses frères et Hasabia et Jehiel et Jozabad, chefs des Lévites, firent aux Lévites pour victimes pascales un don de cinq mille agneaux et de cinq cents bœufs. Ainsi fut organisé le service, et les Prêtres se placèrent à leur poste, et les Lévites d'après leurs classes, suivant l'ordre du roi. Et [les Lévites] immolèrent la Pâque et les Prêtres firent l'aspersion avec le sang reçu de leurs mains, et les Lévites dépouillèrent. Et ils mirent à part les holocaustes pour les distribuer aux sections des maisons patriarcales des enfants du peuple pour les sacrifier à l'Éternel selon ce qui est écrit dans le livre de Moïse; et de même quant aux taureaux. Et ils firent rôtir la Pâque au feu selon le rite, et les quartiers consacrés ils les firent cuire dans des marmites, des chaudières et des poêles, et de suite les distribuèrent à tous les enfants du peuple. Et ensuite ils apprêtèrent pour eux et les Prêtres, car les Prêtres, fils d'Aaron, assistèrent au sacrifice des holocaustes et des graisses jusque dans la nuit; les Lévites apprêtèrent donc pour eux et les Prêtres, fils d'Aaron. Et les chantres, fils d'Asaph, étaient à leur poste selon l'ordre de David et d'Asaph et d'Heiman et de Jeduthun, Voyant du roi, et les portiers à chaque porte; ils n'avaient pas à interrompre leur service, parce que leurs frères, les Lévites, apprêtaient pour eux. Ainsi fut organisé tout le service de l'Éternel en cette journée pour immoler la Pâque et offrir les holocaustes sur l'autel de l'Éternel, selon l'ordre du roi Josias. Et les enfants d'Israël, présents, célébrèrent la Pâque en ce temps-là et la fête des azymes pendant sept jours. Et il ne s'était pas célébré de Pâque pareille en Israël depuis l'époque de Samuel, le prophète, et de tous les rois d'Israël aucun n'avait célébré une Pâque pareille à la Pâque célébrée par Josias, et les Prêtres et les Lévites et tout Juda et Israël, présents, et les habitants de Jérusalem. Ce fut dans la dix-huitième année du règne de Josias que cette Pâque fut célébrée. Après tout cela, comme Josias avait mis en état le Temple, s'avança Nécho, roi d'Egypte, pour attaquer Charchemis sur l'Euphrate, et Josias marcha à sa rencontre. Et il envoya à celui-ci des messagers pour lui dire: Qu'ai-je à démêler avec toi, roi de Juda? Ce n'est pas à toi que j'en veux, pas à toi aujourd'hui, mais c'est à une [autre] maison que je porte la guerre, et Dieu a dit que je dois me hâter. Ne t'attaque donc pas au Dieu qui est avec moi, de peur qu'il ne t'écrase. Mais Josias ne détourna point sa face de lui, au contraire, pour en venir aux mains avec lui, il se travestit, sans écouter les discours de Nécho, qui émanaient de la bouche de Dieu, et il se présenta au combat dans la vallée de Megiddo. Et les tireurs tirèrent sur le roi Josias, et le roi dit à ses serviteurs: Emmenez-moi, car je suis grièvement blessé. Et ses serviteurs l'enlevèrent de son char, et le transportèrent sur son second char et l'amenèrent à Jérusalem. Et il mourut, et il reçut la sépulture dans les tombeaux de ses pères, et tout Juda et Jérusalem célébrèrent le deuil de Josias. Et Jérémie composa une complainte sur Josias. Et tous les chantres et toutes les chanteresses ont fait mention de Josias dans leurs complaintes jusqu'aujourd'hui, et en établirent la coutume en Israël; elles sont d'ailleurs transcrites dans Les Complaintes. Le reste des actes de Josias et ses actions pieuses conformes à ce qui est écrit dans la Loi de l'Éternel, et ses faits, les premiers et les derniers, sont d'ailleurs consignés dans le livre des rois d'Israël et de Juda. Et le peuple du pays prit Joachaz, fils de Josias, et le fit roi en la place de son père à Jérusalem. Joachaz avait vingt-trois ans à son avènement, et il régna trois mois à Jérusalem. Et le roi d'Égypte le destitua à Jérusalem et frappa le pays d'une amende de cent talents d'argent et un talent d'or. Et le roi d'Egypte fit son frère Eliakim roi de Juda et de Jérusalem et changea son nom en celui de Jojakim, et Nécho fit prisonnier son frère Joachaz et le mena en Egypte. Jojakim avait vingt-cinq ans à son avènement, et il régna onze ans à Jérusalem. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, son Dieu. Contre lui s'avança Nebucadnetsar, roi de Babel, qui le lia de chaînes pour le mener à Babel. Nebucadnetsar emporta aussi à Babel de la vaisselle du Temple de l'Éternel, et la plaça dans son temple à Babel. Le reste des actes de Jojakim, et ses abominations, auxquelles il s'adonna, et ce qui se trouvait en lui, cela est d'ailleurs consigné dans le livre des rois d'Israël et de Juda. Et Jojachin, son fils, devint roi en sa place. Jojachin avait [dix-] huit ans à son avènement, et il régna trois mois et dix jours à Jérusalem. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel. Et l'année étant révolue, le roi Nebucadnetsar l'envoya chercher pour l'amener à Babel avec de la vaisselle précieuse du Temple de l'Éternel, et fit Sédécias, son frère, roi de Juda et de Jérusalem. Sédécias avait vingt-un ans à son avènement, et il régna onze ans à Jérusalem. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, son Dieu; il ne s'humilia point devant Jérémie, le prophète, interprète de l'Éternel. Et il se rebella aussi contre le roi Nebucadnetsar, qui l'avait assermenté au nom de Dieu, et il eut le col trop roide, et le cœur trop dur pour revenir à l'Éternel, Dieu d'Israël. Tous les chefs des Prêtres aussi et le peuple accumulèrent les transgressions imitant toutes les abominables pratiques des nations, et souillèrent le Temple de l'Éternel dont Il avait fait un lieu saint à Jérusalem. Et l'Éternel, Dieu de leurs pères, leur adressa des messages par l'organe de ses envoyés, que dès le matin déléguait; car Il voulait épargner son peuple et sa résidence. Mais ils se moquèrent des envoyés de Dieu, et méprisèrent leurs avis et se rirent de ses prophètes, jusqu'à ce qu'enfin monta le courroux de l'Éternel contre son peuple pour lequel il n'y eut plus de salut. Alors il fit marcher contre eux le roi des Chaldéens, qui tua leurs jeunes hommes avec l'épée dans leur Sanctuaire et n'épargna ni l'adolescent, ni la vierge, ni le vieillard et l'homme caduc. Il livra tout entre ses mains. Et tous les meubles de la Maison de Dieu, et les grands et les petits, et les trésors du Temple de l'Éternel et les trésors du roi et de ses princes, il emmena tout à Babel. Et ils incendièrent la Maison de Dieu et démolirent la muraille de Jérusalem et en livrèrent tous les palais aux flammes et exterminèrent tous les meubles de prix. Et il emmena à Babel les restants échappés a l'épée, comme prisonniers; et ils lui furent asservis et à ses fils jusqu'à l'avènement de la monarchie des Perses, pour accomplir la menace de l'Éternel, prononcée par la bouche de Jérémie, jusqu'à ce que le pays eût satisfait à ses Sabbats; il y satisfit tout le temps de la désolation jusqu'à l'accomplissement de soixante-dix années. Et dans la première année de Cyrus, roi de Perse, afin que s'accomplît la promesse de l'Éternel faite par la bouche de Jérémie, l'Éternel émut l'esprit de Cyrus, roi de Perse, lequel fit publier de vive voix dans tout son empire, et aussi par un rescrit, ce message : Ainsi parle Cyrus, roi de Perse: Tous les royaumes de la terre m'ont été donnés par l'Éternel, Dieu des Cieux, et il m'a enjoint de lui édifier une Maison à Jérusalem en Juda. Qu'avec tous ceux qui sont de son peuple, soit l'Éternel, son Dieu, et qu'ils partent! Et dans la première année de Cyrus, roi de Perse, pour que s'accomplît la Parole de l'Éternel émise par l'organe de Jérémie, l'Éternel émut l'esprit de Cyrus, roi de Perse, lequel fit publier de vive voix dans tout son empire, et aussi par un rescrit, ce message : Ainsi parle Cyrus, roi de Perse: Tous les royaumes de la terre m'ont été donnés par l'Éternel, Dieu des Cieux, et Il m'a enjoint de lui édifier une Maison à Jérusalem en Juda. A quiconque d'entre vous est de son peuple, que son Dieu soit en aide, et qu'il monte à Jérusalem en Juda pour construire la Maison de l'Éternel, du Dieu d'Israël, du Dieu de Jérusalem. Et à quiconque est resté, que dans tous les lieux où il a fixé son séjour, les gens du lieu lui donnent des secours en argent et en or, et en mobilier et en bétail, en même temps que des contributions spontanées pour la Maison du Dieu de Jérusalem. Alors se mirent en devoir les patriarches de Juda et de Benjamin, et les Prêtres et les Lévites, tous ceux dont Dieu émut l'esprit, à l'effet de se transporter pour construire la Maison de l'Éternel à Jérusalem. Et tous leurs entours les pourvurent de vaisselle d'argent, d'or, de mobilier, de bétail et d'objets précieux, non compris tous les dons spontanés. Et le roi Cyrus sortit la vaisselle du Temple de l'Éternel, que Nebucadnetsar avait enlevée de Jérusalem et placée dans le temple de son Dieu. Et Cyrus, roi de Perse, la délivra entre les mains de Mithredath, le trésorier, lequel en fit la remise à Sesbatsar ( Zorobabel ), prince de Juda. Et en voici l'état: trente bassins d'or, mille bassins d'argent, vingt-neuf couteaux, trente coupes d'or, quatre cent dix coupes d'argent de second aloi, mille autres vases. Tous les vases d'or et d'argent étaient au nombre de cinq mille quatre cents. Tout cela Sesbatsar l'emmena lors du transport des captifs de Babel à Jérusalem. Et ce sont ici les ressortissants de la province qui revinrent de l'exil des déportés que Nebucadnetsar, roi de Babel, emmena captifs à Babel et qui rentrèrent à Jérusalem et en Juda, chacun dans sa ville, et vinrent avec Zorobabel: Jésuah, Néhémie, Seraïa, Reélia, Mordechaï, Bilsan, Mispar, Bigvaï, Rehum, Baëna; nombre des hommes du peuple d'Israël : les fils de Paréos, deux mille cent soixante-douze; les fils de Sephatia, trois cent soixante-douze; les fils d'Arach, sept cent soixante-quinze; les fils de Pachath-Moab, des fils de Jésuah [et] de Joab, deux mille huit cent douze; les fils d'Eilam, mille deux cent cinquante-quatre; les fils de Zatthu, neuf cent quarante-cinq; les fils de Zaccaï, sept cent soixante; les fils de Bani, six cent quarante-deux; les fils de Bébaï, six cent vingt-trois; les fils de Azgad, mille deux cent vingt-deux; les fils d'Adonikam, six cent soixante-six; les fils de Bigvaï, deux mille cinquante-six; les fils d'Adin, quatre cent cinquante-quatre; les fils d'Ater [de la famille d'] Ezéchias, quatre-vingt-dix-huit; les fils de Betsaï, trois cent vingt-trois; les fils de Jorah, cent douze; les fils de Chasum, deux cent vingt-trois; les fils de Gibbar, quatre-vingt-quinze; les fils de Bethléhem, cent vingt-trois; les gens de Netopha, cinquante-six; les gens d'Anathoth, cent vingt-huit; les fils d'Azmaveth, quarante-deux; les fils de Kiriath-Arim ( Kiriath-Jearim ), de Kephira et de Bééroth, sept cent quarante-trois; les fils de Rama et de Géba, six cent vingt-un; les gens de Michmas, cent vingt-deux; les gens de Béthel et d'Aï, deux cent vingt-trois; les fils de Nébo, cinquante-deux; les fils de Magbis, cent cinquante-six; les fils de l'autre Eilam, mille deux cent cinquante- quatre; les fils de Harim, trois cent vingt; les fils de Lod, de Hadid et de Ono, sept cent vingt-cinq; les fils de Jéricho, trois cent quarante-cinq; les fils de Senaa, trois mille six cent trente; les Prêtres: les fils de Jésaia de la maison de Jésuah, neuf cent soixante-treize; les fils d'Immer, mille cinquante-deux; les fils de Paschur, mille deux cent quarante-sept; les fils de Harim, mille dix-sept; les Lévites: les fils de Jésuah et de Cadmiel, des fils de Hodavia, soixante-quatorze; les Chantres: les fils d'Asaph, cent vingt-huit; les fils des Portiers: les fils de Salhim, les fils d'Ater, les fils de Talmon, les fils de Accub, les fils de Hatita, les fils de Sobaï, en tout cent trente-neuf; les assujettis: les fils de Tsiha, les fils de Hasupha, les fils de Tabbaoth, les fils de Kèros, les fils de Siëha, les fils de Phadon, les fils de Lebana, les fils de Hagaba, les fils de Accub, les fils de Hagab, les fils de Samlaï, les fils de Hanan, les fils de Giddel, les fils de Gahar, les fils de Reaïa, les fils de Retsin, les fils de Necoda, les fils de Gazzam, les fils de Uzza, les fils de Phasea, les fils de Besaï, les fils de Asna, les fils de Meünim, les fils de Néphusim, les fils de Bacbuc, les fils de Hacupha, les fils de Harchur, les fils de Batseluth, les fils de Mehida, les fils de Harsa, les fils de Barcos, les fils de Sisera, les fils de Thamah, les fils de Netsia, les fils de Hatipha; les fils des serviteurs de Salomon: les fils de Sotaï, les fils de Sophéreth, les fils de Pruda, les fils de Jaëla, les fils de Darcon, les fils de Giddel, les fils de Sephatia, les fils de Hattil, les fils de Pochéreth-Hatsebaïm, les fils de Ami : tous assujettis et fils des serviteurs de Salomon, trois cent quatre-vingt-douze. Et voici ceux qui partirent de Thel-Mélah, de Thel-Harsa, de Cherub-Addan, d'Immer, mais sans pouvoir indiquer leurs maisons patriarcales, ni leur race pour constater s'ils étaient d'Israël : les fils de Delaia, les fils de Tobie, les fils de Necoda, six cent cinquante-deux; et des fils des Prêtres: les fils de Habaïa, les fils de Haccots, les fils de Barzillaï qui avait épousé une des filles de Barzillaï de Galaad, et fut appelé de son nom. Ceux-là cherchèrent leur généalogie, mais elle ne fut pas retrouvée et ils furent forclos du Sacerdoce. Et le Gouverneur leur dit qu'ils n'eussent pas à manger des choses sacro-saintes jusqu'à l'avènement d'un Prêtre pour consulter l'Urim et le Thummim. Toute l'Assemblée était en somme de quarante-deux mille trois cent soixante, non compris leurs serviteurs et leurs servantes, dont il y avait sept mille trois cent trente-sept; ils avaient deux cents chantres et chanteuses. Le nombre de leurs chevaux était de sept cent trente-six, et celui de leurs mulets de deux cent quarante-cinq; celui de leurs chameaux de quatre cent trente-cinq, de leurs ânes, six mille sept cent vingt. Et plusieurs des chefs des maisons patriarcales, lorsqu'ils arrivèrent pour la maison de l'Éternel à Jérusalem, firent des dons spontanés pour la maison de Dieu, à l'effet de la relever sur son emplacement; et ils donnèrent à proportion de leurs moyens au trésor de l'entreprise, en or soixante-un mille dariques et en argent cinq mille mines, et cent habillements sacerdotaux. Et ainsi les Prêtres et les Lévites et ceux du peuple et les chantres et les portiers et les assujettis se logèrent dans leurs villes, et tout Israël dans ses villes. Et l'on touchait au septième mois, et les enfants d'Israël étaient dans [leurs] villes, et le peuple se rassembla comme un seul homme à Jérusalem. Alors se levèrent Jésuah, fils de Jotsadac, et ses frères, les Prêtres, et Zorobabel, fils de Sealthiel, et ses frères, et ils bâtirent l'autel du Dieu d'Israël pour y offrir des holocaustes aux termes du texte de la Loi de Moïse, l'homme de Dieu. Et ils assirent l'autel sur ses fondements, parce qu'ils étaient sous la terreur que leur donnaient les peuples des pays [voisins], et ils y offrirent des holocaustes à l'Éternel, les holocaustes du matin et du soir. Et ils firent la fête des Loges aux termes du texte écrit, et offrirent jour par jour des holocaustes, selon le nombre voulu et le rite, l'ordinaire de chaque jour, et après cela les holocaustes perpétuels et ceux des nouvelles lunes et de toutes les solennités consacrées de l'Éternel, et pour tous ceux qui faisaient à l'Éternel des offrandes spontanées. A partir du premier jour du septième mois ils commencèrent à sacrifier les holocaustes à l'Éternel. Cependant les fondements du Temple de l'Éternel n'étaient point encore posés. Et ils donnèrent de l'argent aux tailleurs de pierre et aux charpentiers, et des vivres et des boissons et de l'huile aux Sidoniens et aux Tyriens pour qu'ils leur amenassent du bois de cèdre du Liban par mer à Joppe, selon l'autorisation qu'ils avaient reçue de Cyrus, roi de Perse. Et la seconde année depuis leur retour à la Maison de Dieu à Jérusalem, au second mois, commencèrent Zorobabel, fils de Sealthiel, et Jésuah, fils de Jotsadac, et le reste de leurs frères, les Prêtres et les Lévites et tous ceux qui de la captivité étaient revenus à Jérusalem, et ils établirent les Lévites de vingt ans et au-dessus pour présider à la bâtisse de la Maison de l'Éternel. Et Jésuah, ses fils et ses frères, Cadmiel et ses fils, fils de Juda, furent à leur poste comme un seul homme pour surveiller les ouvriers occupés à la maison de Dieu; [de même] les fils de Hènadad, leurs fils et leurs frères, les Lévites. Et lorsque les constructeurs posaient les fondements du Temple de l'Éternel, les Prêtres en costume portaient présence, avec des trompettes, ainsi que les Lévites, fils d'Asaph, avec des cymbales pour louer l'Éternel selon le mode de David, roi d'Israël. Et ils se répondaient en chantant, et en louant l'Éternel de ce qu'il est bon, et sa miséricorde éternelle envers Israël. Et tout le peuple acclama par une puissante acclamation à la louange de l'Éternel, la fondation de la Maison de l'Éternel. Mais plusieurs des Prêtres et des Lévites, et des chefs des maisons patriarcales, vieillards qui avaient vu la première Maison dans sa structure, quand cette maison fut devant leurs yeux, se mirent à pleurer à grand bruit; d'un autre côté plusieurs élevaient la voix en cris de joie. Et le peuple ne pouvait distinguer entre le bruit des acclamations de joie et le bruit des pleurs dans le peuple; car le peuple poussait une immense clameur dont le bruit s'entendait au loin. Et lorsque les ennemis de Juda et de Benjamin apprirent que les enfants de la captivité bâtissaient un Temple à l'Éternel, Dieu d'Israël, ils se présentèrent à Zorobabel et aux chefs des maisons patriarcales et leur dirent: Nous voulons nous joindre à vous pour la bâtisse, car comme vous nous invoquons votre Dieu, et nous lui offrons des sacrifices depuis les jours d'Assarhaddon, roi d'Assyrie, qui nous a fait venir ici. Mais Zorobabel et Jésuah et les autres chefs des maisons patriarcales d'Israël leur dirent: Ni vous ni nous n'avons le droit de bâtir [en commun] la Maison de notre Dieu; mais nous seuls nous élèverons l'édifice à l'Éternel, Dieu d'Israël, comme nous l'a recommandé le roi Cyrus, roi de Perse. Alors le peuple du pays ôta le courage au peuple de Juda en lui faisant peur de bâtir. Et ils soudoyèrent contre eux des Conseillers à l'effet de déjouer leur plan, et cela pendant tout [le reste de] la vie de Cyrus, roi de Perse, et jusqu'au règne de Darius, roi de Perse. Cependant sous le règne d'Assuérus, au début de son règne, ils écrivirent une accusation contre les habitants de Juda et de Jérusalem. Et au temps de Arthachsastha, Bislam, Mithredath, Tabeël et ses consorts écrivirent à Arthachsastha, roi de Perse. Or la lettre fut écrite en caractères araméens et traduite en araméen. Rehum, fondé de pouvoirs, et Simsaï, le Secrétaire, écrivirent contre Jérusalem au roi Arthachsastha une lettre ainsi conçue : «A cette date. — Rehum, fondé de pouvoirs, et Simsaï, le Secrétaire, et leurs autres collègues de Dina et Apharsatcha, Tarpela, Perse, Arach, Babel, Suse, Deha et Eilam, et les autres peuples qu'a déportés Osnappar, le grand et le puissant, et auxquels il a assigné un domicile dans la ville de Samarie, et les autres peuples en deçà du Fleuve et cætera.» C'est ici la copie de la lettre qu'ils lui envoyèrent à lui, au roi Arthachsastha: «Tes serviteurs, hommes d'au delà du Fleuve et caetera. Notoire soit au Roi que les Juifs partis de chez toi sont venus vers nous à Jérusalem, qu'ils rebâtissent la ville séditieuse et méchante et en achèvent les murs et en restaurent les fondements. Or qu'il soit notoire au Roi que, si cette ville est relevée et les murs achevés, ils ne paieront pas le tribut, l'accise, ni les droits de route, et qu'ils frustreront d'autant le trésor royal. Puis donc que nous mangeons le sel du palais, et que nous ne pouvons être plus longtemps témoins du dommage du Roi, en conséquence nous t'adressons ce message et faisons savoir au Roi, que l'on recherche dans le livre des Annales de tes pères, et dans le livre des Annales tu trouveras et apprendras que cette ville a été une ville séditieuse et funeste aux rois et aux provinces et qu'on y a comploté la révolte dès les jours d'autrefois: ensuite de quoi cette ville a été détruite. Nous faisons savoir au Roi que, si cette ville est relevée et ses murs achevés, il résultera que de ce côté du Fleuve tu n'auras plus de possessions.» Alors le roi expédia un rescrit à Rehum, le fondé de pouvoirs, et à Simsaï, le Secrétaire, et à leurs autres collègues habitant Samarie, et aux autres en deçà du Fleuve: «Salut et cætera. La lettre que vous nous avez envoyée a été lue exactement devant moi. Et de ma part ordre a été donné de faire des recherches, et l'on a trouvé que cette ville dès les jours d'autrefois s'est soulevée contre les Rois et que la révolte et la sédition y ont été pratiquées. Et des Rois puissants ont été à Jérusalem et ont régné sur tout ce qui est au delà du Fleuve, et tribut, accise et droits de route leur ont été payés. En conséquence, donnez l'ordre d'empêcher ces gens de rebâtir cette ville jusqu'à ce que de moi un ordre en émane. Et prenez garde de manquer d'agir en conséquence. Et pourquoi le dommage s'accroîtrait-il au détriment du roi?» Là-dessus, dès que la copie de la lettre du roi Arthachsastha eut été lue devant Rehum et Simsaï, le Secrétaire, et leurs collègues, ils se rendirent en hâte à Jérusalem auprès des Juifs et ils les arrêtèrent de main forte. Dès lors cessèrent les travaux à la Maison de Dieu à Jérusalem, et ils furent entravés jusqu'à la seconde année du règne de Darius, roi de Perse. Cependant Aggée, le prophète, et Zacharie, fils de Iddo, les prophètes, prophétisèrent aux Juifs en Juda et à Jérusalem au nom du Dieu d'Israël. Et de suite se mirent en devoir Zorobabel, fils de Sealthiel, et Jésuah, fils de Jotsadac, et ils commencèrent à relever la Maison de Dieu à Jérusalem, et avec eux les prophètes de Dieu qui les assistaient. Dans le même temps arrivèrent chez eux Thathnaï, gouverneur de ce côté de l'Euphrate et Sthar-Boznaï et leurs collègues, et ils leur parlèrent ainsi: Qui vous a autorisés à rebâtir cette maison et à achever ces murs? Sur quoi nous leur dîmes ainsi quels étaient les noms des hommes qui exécutaient cette construction. Et l'œil de leur Dieu fut sur les Anciens des Juifs de telle sorte qu'on ne les entrava point en attendant que l'affaire fût portée devant Darius et qu'ensuite on leur récrivît sur cet objet. Copie de la lettre adressée au roi Darius par Thathnaï, gouverneur de ce côté du Fleuve, et Sthar-Boznaï et ses collègues, d'Apharsach de ce côté du Fleuve. Ils lui envoyèrent un rapport qui était rédigé en ces termes : «Au Roi Darius tout salut! Qu'il soit notoire au Roi que nous nous sommes rendus dans la province de Juda à la Maison du Grand-Dieu; et cette Maison se bâtit en grandes pierres de taille, et du bois est appliqué aux parois, et l'ouvrage se fait avec diligence et réussit sous leurs mains. Sur quoi nous avons interrogé les Anciens; ainsi leur avons-nous parlé: Qui vous a autorisés à bâtir cette maison et à achever ces murs? Et nous leur avons aussi demandé leurs noms pour te les indiquer, afin d'être à même d'écrire les noms des hommes qui sont à leur tête. Et voici la réponse qu'ils nous ont rendue en disant: Nous, c'est nous qui sommes serviteurs du Dieu des Cieux et de la terre, et nous relevons la Maison qui jadis a été élevée il y a bien des années, et qu'un grand roi d'Israël a construite et achevée. Mais comme nos pères avaient irrité le Dieu des Cieux, Il l'a livrée aux mains de Nebucadnetsar, roi de Babel, le Chaldéen, lequel a détruit cette Maison et emmené le peuple captif à Babel. Mais, la première année de Cyrus, roi de Babel, le roi Cyrus a donné l'ordre de relever cette Maison de Dieu. Et la vaisselle aussi de la Maison de Dieu, vaisselle d'or et d'argent, enlevée par Nebucadnetsar du Temple de Jérusalem et amenée dans le temple de Babel, le roi Cyrus l'a tirée du temple de Babel, et elle a été remise au nommé Sesbatsar, qu'il établit gouverneur. Et il lui dit: Prends cette vaisselle, pars, transporte-la dans le Temple de Jérusalem, et que la Maison de Dieu soit rebâtie sur son emplacement. Ensuite de quoi ce Sesbatsar est venu et a posé les fondements de la Maison de Dieu à Jérusalem, et dès lors jusqu'à présent on la relève, mais elle n'est point encore achevée. Dès là, s'il plaît au Roi, que l'on recherche dans le Trésor du Roi qui est là à Babel s'il en est ainsi que de par le roi Cyrus ordre ait été donné de relever cette Maison de Dieu à Jérusalem, et que le Roi nous fasse parvenir son agrément à cet égard.» Là-dessus le roi Darius donna ordre de faire des recherches dans les Archives, où étaient déposés les trésors, à Babel. Et l'on trouva à Achmetha, dans la capitale, située dans la province de Médie, un volume contenant cet écrit sous forme de Mémoire : «La première année du roi Cyrus, le roi Cyrus prit cet arrêté: Quant à la Maison de Dieu à Jérusalem, que la Maison soit rebâtie comme un lieu où l'on sacrifie des victimes, et que ses fondements soient restaurés; elle aura en hauteur soixante coudées, et en largeur soixante coudées, trois assises de pierres de taille et une assise de bois; et les frais seront payés par la Maison du Roi. Et aussi la vaisselle de la Maison de Dieu, vaisselle d'or et d'argent enlevée par Nebucadnetsar du Temple de Jérusalem et amenée à Babel, sera restituée pour être replacée dans le Temple de Jérusalem à sa place et déposée dans la Maison de Dieu. En conséquence, vous Thathnaï, gouverneur de l'autre côté du Fleuve, Sthar-Boznaï et leurs collègues d'Arphachsa, qui êtes de l'autre côté du Fleuve, tenez-vous éloignés de là. Laissez se faire les travaux à cette Maison de Dieu; que le gouverneur des Juifs et les Anciens des Juifs construisent cette Maison de Dieu sur son emplacement. Et voici l'ordre émané de moi pour ce que vous aurez à fournir à ces Anciens des Juifs pour la construction de cette Maison de Dieu: savoir, sur les biens royaux, sur les revenus perçus de l'autre côté du Fleuve, l'on paiera exactement les dépenses à ces hommes afin qu'ils ne soient pas gênés. Et le nécessaire, des jeunes taureaux et des béliers, et des agneaux pour holocaustes au Dieu des Cieux, du froment, du sel, du vin et de l'huile, comme le prescrivent les Prêtres de Jérusalem, leur seront fournis jour par jour sans y manquer, afin qu'ils offrent des sacrifices d'un parfum agréable au Dieu des Cieux, et qu'ils prient pour la vie du Roi et de ses fils. Et par moi ordre est donné que, si quelqu'un enfreint cette ordonnance, on arrachera une poutre de sa maison, on la dressera et on l'y clouera, et l'on fera de sa maison un tas de fumier pour ce fait. Et que le Dieu dont le Nom y réside, précipite tous les rois et peuples qui étendront la main pour contrevenir, pour détruire cette Maison de Dieu à Jérusalem. Moi Darius je donne cet ordre, qu'il soit ponctuellement exécuté.» Là-dessus Thathnaï, gouverneur de ce côté du Fleuve, Sthar-Boznaï et leurs collègues, vu le message envoyé tel par le roi Darius, l'exécutèrent ponctuellement. Et les Anciens des Juifs se mirent à bâtir et ils réussirent par l'effet des prophéties de Aggée, le prophète, et de Zacharie, fils de Iddo. Et ils édifièrent et achevèrent ensuite de l'ordre du Dieu d'Israël, et ensuite de l'ordre de Cyrus, Darius et Arthachsastha, roi de Perse. Et cette Maison fut achevée au troisième jour du mois Adar; c'était la sixième année du règne du roi Darius. Et les enfants d'Israël, les Prêtres et Lévites et les autres fils de la captivité solennisèrent la dédicace de cette Maison de Dieu avec allégresse. Et pour la dédicace de cette Maison de Dieu, ils sacrifièrent cent taureaux, deux cents béliers, quatre cents agneaux, et douze boucs comme victimes expiatoires pour tout Israël selon le nombre des Tribus d'Israël. Et ils établirent les Prêtres selon leurs classes et les Lévites selon leurs sections pour le service de Dieu à Jérusalem, d'après le texte du livre de Moïse. Et les fils de la captivité célébrèrent la Pâque le quatorzième jour du premier mois. Car les Prêtres et les Lévites s'étaient purifiés; ils étaient tous purs comme si ce n'eût été qu'un seul homme; et ils immolèrent la Pâque pour tous les fils de la captivité, et pour leurs frères, les Prêtres, et pour eux-mêmes. Et mangèrent [la Pâque] les enfants d'Israël qui étaient revenus de la captivité et tous ceux qui pour se joindre à eux avaient rompu avec l'impureté des nations de la terre pour chercher l'Éternel, Dieu d'Israël. Et ils firent la fête des azymes pendant sept jours dans l'allégresse; car l'Éternel les avait réjouis en disposant en leur faveur le cœur du roi d'Assyrie à soutenir leurs mains dans l'œuvre de la Maison de Dieu, du Dieu d'Israël. Et après ces choses sous le règne d'Arthachsastha, roi de Perse, Esdras, fils de Seraïa, fils de Azaria, fils de Hilkia, fils de Sallum, fils de Tsadoc, fils d'Ahitub, fils d'Amaria, fils d'Azaria, fils de Meraïoth, fils de Zerachia, fils de Uzzi, fils de Bukki, fils d'Abisua, fils de Phinées, fils d'Eléazar, fils d'Aaron, le Grand Prêtre, cet Esdras revint de Babel; or il était un Scribe versé dans la Loi de Moïse, qu'a donnée l'Éternel, le Dieu d'Israël. Et le roi, en vertu de la main de l'Éternel, son Dieu, agissant sur lui, lui accordait toutes ses demandes. Et il vint [avec lui] quelques-uns des enfants d'Israël, des Prêtres et des Lévites, et des chantres et des portiers et des assujettis, à Jérusalem dans la septième année du roi Arthachsastha. Et ils arrivèrent à Jérusalem au cinquième mois; c'était la septième année du roi. Car ce fut le premier jour du premier mois que fut organisé le départ de Babel, et le premier jour du cinquième mois qu'il arriva à Jérusalem en vertu de la bonne main de Dieu agissant sur lui. Car Esdras avait appliqué son cœur à l'étude de la Loi de l'Éternel, et à la pratique et à l'enseignement en Israël du statut et des lois. Et voici la copie de la lettre que le roi Arthachsastha remit à Esdras, le Prêtre, le Scribe versé dans le texte des commandements de l'Éternel et de Ses statuts prescrits à Israël. «Arthachsastha, Roi des Rois, à Esdras, le Prêtre et savant consommé dans la Loi du Dieu du Ciel et cætera. Par moi ordre a été donné que quiconque dans mon empire, faisant partie du peuple d'Israël et de ses Prêtres et de ses Lévites, est disposé à retourner à Jérusalem, peut partir avec toi, puisque tu es délégué par le Roi et ses sept conseillers pour faire une enquête sur Juda et Jérusalem quant à la Loi de ton Dieu, que tu as en main, et pour transporter l'argent et l'or que le Roi et ses conseillers ont spontanément donnés au Dieu d'Israël dont la Résidence est à Jérusalem, ainsi que tout l'argent et l'or que tu auras trouvés dans toute la province de Babel, avec les dons spontanés faits par le peuple et les Prêtres pour la Maison de leur Dieu à Jérusalem. C'est pourquoi tu auras soin d'acheter avec cet argent des taureaux, des béliers, des agneaux, et les offrandes et libations respectives, et de les offrir sur l'autel de la Maison de votre Dieu à Jérusalem. Et quant à l'emploi que toi et tes frères trouverez bon de faire du reste de l'argent et de l'or, vous pourrez l'appliquer conformément à la volonté de votre Dieu. Et la vaisselle qui t'a été remise pour le service de la Maison de ton Dieu, rends-la au complet devant Dieu à Jérusalem. Et pour les autres dépenses nécessaires à la Maison de ton Dieu, que tu seras dans le cas de faire, tu en tireras le montant du trésor du Roi. Et de par moi Arthachsastha, le Roi, ordre est donné à tous les trésoriers de l'autre côté du Fleuve, que tout ce que vous demandera Esdras, le Prêtre et Scribe versé dans la Loi du Dieu du Ciel, se fasse ponctuellement jusqu'à la concurrence de cent talents d'argent et cent cors de froment et cent baths de vin et cent baths d'huile, et du sel en quantité illimitée. Tout ce qui est ordonné par le Dieu du Ciel, doit s'exécuter exactement pour la Maison du Dieu du Ciel, afin que [son] courroux ne fonde pas sur l'Empire, le Roi et ses fils. Et notoire soit à vous que sur tous ces Prêtres, Lévites, chantres, portiers, assujettis et servants dans la Maison de ce Dieu vous n'avez pas le pouvoir d'imposer tribut, accise et droits de route. Et toi, Esdras, avec la sagesse de ton Dieu que tu possèdes, établis des Juges et des Magistrats qui administrent tout le peuple de l'autre côté du Fleuve, tous ceux qui connaissent la Loi de ton Dieu; et ceux qui ne Le connaissent pas, instruisez-les. Et quiconque ne pratiquera pas la Loi de ton Dieu, et la Loi du Roi, de lui vous ferez rigoureuse justice, soit par la mort, soit par le bannissement, soit par l'amende sur ses biens, soit par la prison.» Béni soit l'Éternel, Dieu de nos pères, qui mit ainsi dans le cœur du roi la volonté d'honorer la Maison de l'Éternel à Jérusalem et qui m'a concilié la faveur du roi et de ses conseillers et de tous les puissants princes du roi! Et je me fortifiai par la main de l'Éternel, mon Dieu, qui me couvrait, et je rassemblai les Chefs d'Israël pour se mettre en marche avec moi. Et voici leurs Chefs de maisons patriarcales, et leur généalogie, de ceux qui partirent avec moi, sous le règne du roi Arthaehsastha, de Babel : Des fils de Phinées, Gersom; des fils d'Ithamar, Daniel; des fils de David, Hattus; des fils de Sechania (des fils de Paréos) Zacharie, et avec lui furent enregistrés cent cinquante mâles; des fils de Pachath-Moab Elioénaï, fils de Zeraïa, et avec lui deux cents mâles; des fils de Sechania, le fils de Jahaziel, et avec lui trois cents mâles; et des fils de Adin, Ebed, fils de Jonathan, et avec lui cinquante mâles; et des fils de Eilam, Ésaïe, fils d'Athalia, et avec lui soixante-dix mâles; et des fils de Sephatia, Zebadia, fils de Michaël, et avec lui quatre-vingts mâles; des fils de Joab, Obadia, fils de Jehiel, et avec lui deux cent dix-huit mâles; et des fils de Selomith, le fils de Josiphia, et avec lui cent soixante mâles; et des fils de Bébaï, Zacharie, fils de Bébaï, et avec lui vingt-huit mâles; et des fils de Azgad, Jochanan, fils de Haccatan, et avec lui cent dix mâles; et des fils d'Adonicam, les derniers, dont voici les noms: Eliphélet, Jehiel et Semaïa, et avec eux soixante mâles; et des fils de Bigvaï, Uthaï et Zabbud, et avec eux soixante-dix mâles. Et je les rassemblai sur le fleuve qui coule à Ahava, et nous campâmes là trois jours; et considérant avec attention le peuple et les Prêtres, je ne trouvai là aucun des fils de Lévi. Alors j'envoyai chercher Eliézer, Ariel, Semaïa et Elnathan et Jarib et Elnathan et Nathan et Zacharie et Mesullam, les chefs, et Jojarib et Elnathan, les experts, et je les dépêchai à Iddo, chef dans la localité de Casphia, et je leur mis dans la bouche ce qu'ils devaient dire à Iddo [et] à son frère, aux asservis, dans la localité de Casphia pour nous amener des servants pour la Maison de notre Dieu. Et par l'effet de la bénigne main de notre Dieu qui nous protégeait, ils nous amenèrent un homme entendu d'entre les fils de Maheli, fils de Lévi, fils d'Israël, et Serabia et ses fils et frères, dix-huit; et Hasabia et avec lui Ésaïe, des fils de Merari ses frères et fils, vingt; et des asservis que David et ses princes avaient, affectés comme assujettis au service des Lévites, deux cent vingt, tous désignés par leurs noms. Et là sur le fleuve Ahava je publiai un jeûne pour nous humilier devant notre Dieu, à l'effet de lui demander heureux voyage pour nous et nos enfants et tout notre avoir. Car j'avais honte de demander au roi de la troupe et de la cavalerie pour nous protéger contre nos ennemis pendant le trajet. En effet nous avions dit au roi: La main de notre Dieu est étendue sur tous ceux qui Le cherchent, pour leur faire du bien; mais sa puissance et sa colère sont contre tous ceux qui L'abandonnent. C'est ainsi que nous jeûnâmes et adressâmes sur ce point notre requête à notre Dieu, et Il nous exauça. Et parmi les chefs des Prêtres j'en choisis douze, Sérébia, Hasabia et avec eux dix de leurs frères, et je leur pesai l'argent et l'or et la vaisselle, don pour la Maison de notre Dieu, qu'avaient dédié le roi et ses conseillers et ses princes et tous les Israélites présents. Et je délivrai entre leurs mains un poids de six cent cinquante talents d'argent, et en vaisselle d'argent cent talents, en or cent talents et vingt coupes d'or valant mille dariques, et deux vases d'airain fin ayant l'éclat de l'or, estimé à l'égal de l'or. Et je leur dis: Vous êtes consacrés à l'Éternel, et la vaisselle est chose sainte, et l'argent et l'or est un don spontané fait à l'Éternel, Dieu de vos pères. Soyez vigilants et le gardez jusqu'à ce que vous le pesiez en présence des chefs des Prêtres et des Lévites et des Patriarches d'Israël à Jérusalem dans les cellules de la Maison de l'Éternel. Et les Prêtres et les Lévites reçurent l'argent et l'or pesé et la vaisselle pour les porter à Jérusalem dans la Maison de notre Dieu. Ensuite nous partîmes du fleuve Ahava le douzième jour du premier mois pour gagner Jérusalem. Et la main de notre Dieu nous couvrit et nous sauva de la main de l'ennemi et de l'insidiateur sur la route. Et arrivés à Jérusalem nous y primes trois jours de repos. Et le quatrième jour nous pesâmes l'argent et l'or et la vaisselle dans le Temple de notre Dieu, entre les mains de Merémoth, fils du Prêtre Urie, et avec lui était Eléazar, fils de Phinées, et avec eux Jozabad, fils de Jésuah, et Noadia, fils de Binnuï, Lévites, d'après le nombre et le poids de tous les objets; et le poids total fut consigné à cette occasion. Et revenus de l'exil les fils de la captivité offrirent des holocaustes au Dieu d'Israël: douze taureaux pour tout Israël, quatre-vingt-seize béliers, soixante-dix-sept brebis, et douze boucs comme victimes expiatoires, le tout en holocauste à l'Éternel. Et ils transmirent les ordres du roi aux satrapes du roi, et aux gouverneurs de ce côté du Fleuve, et ceux-ci donnèrent leur appui au peuple et à la Maison de Dieu. Et quand ces choses furent accomplies, les chefs s'approchèrent de moi en disant: Le peuple d'Israël et les Prêtres et les Lévites ne se séparent point des populations du monde, imitant leurs abominations qui sont celles des Cananéens, des Héthiens, des Phérésiens, des Jébusites, des Ammonites, des Moabites, des Égyptiens et des Amoréens. Car ils ont pris de leurs filles pour eux et leurs fils et ont mélangé la race sainte avec les populations du monde. Et les chefs et les grands ont les premiers prêté la main à ce crime. Et lorsque j'entendis ce discours, je déchirai mon habit et mon manteau, et je m'arrachai les cheveux de ma tête et la barbe, et je m'assis stupéfait. Et vers moi se réunirent tous ceux qui révéraient les paroles du Dieu d'Israël, à cause du crime des captifs, et je restai stupéfait jusqu'à l'oblation du soir. Et à l'oblation du soir je me levai de mon état d'humiliation, avec mon habit et mon manteau déchirés, et je tombai à genoux et étendis mes mains vers l'Éternel, mon Dieu, et je m'écriai: O mon Dieu, je suis honteux et confus à n'oser, ô mon Dieu, lever mon front vers toi. Car nos crimes par leur nombre dépassent notre tête, et notre iniquité par sa grandeur atteint jusqu'aux cieux. Dès les jours de nos pères jusqu'aujourd'hui nous avons été grandement coupables, et à cause de nos crimes, nous, nos rois et nos Prêtres avons été livrés aux mains des rois des nations, à l'épée, à la captivité et au pillage et à l'opprobre, comme nous le sommes aujourd'hui. Cependant un instant de grâce nous est accordé de par l'Éternel, notre Dieu, qui nous laisse quelques réchappés et nous accorde le pilier d'une tente dans le lieu de son Sanctuaire, notre Dieu récréant ainsi nos yeux et nous faisant un peu reprendre vie dans notre servitude. Car nous sommes esclaves; mais dans notre esclavage notre Dieu ne nous a pas abandonnés, et Il nous a concilié la faveur des rois de Perse, pour nous redonner la vie, pour relever la Maison de notre Dieu, pour restaurer ses ruines et nous permettre d'avoir des murs en Juda et à Jérusalem. Et maintenant, ô notre Dieu, que dirons-nous après cela? Car nous avons déserté tes commandements que tu nous avais prescrits par tes serviteurs les prophètes en disant: Le pays où vous entrez pour l'occuper est un pays souillé de la souillure des peuples du monde, des abominations dont ils l'ont rempli d'un bout à l'autre bout par leur impureté. Vous ne marierez donc point vos filles à leurs fils, ni leurs filles à vos fils, et vous ne chercherez jamais ni leur amitié, ni leur prospérité, si vous voulez être forts et jouir des biens du pays et le transmettre par héritage à vos fils à jamais. Et après tout ce qui nous est advenu par suite de nos méchantes actions et de notre grande culpabilité (car, ô notre Dieu, tu nous as ménagés plus que ne le méritaient nos forfaits, et tu nous as procuré le salut de cette manière), reviendrions-nous à enfreindre tes commandements et à nous allier à ces peuples abominables? Ne t'irriteras-tu pas contre nous jusqu'à notre extinction: jusqu'à nous ôter tout reste, et tous réchappés? Éternel, Dieu d'Israël, tu es juste. Car nous sommes conservés et avons échappé, comme c'est aujourd'hui: Nous voici devant ta face dans notre état de coupables; car nul ne saurait subsister devant toi dans cette condition. Et comme Esdras priait et faisait la confession, pleurant et prosterné devant la Maison de Dieu, il se forma vers lui une assemblée très nombreuse d'Israélites, hommes, femmes et enfants; car le peuple versait d'abondantes larmes. Alors prit la parole Sechania, fils de Jehiel, des fils d'Eilam, et il dit à Esdras: Nous avons forfait contre notre Dieu en épousant des femmes étrangères des peuples de la terre, néanmoins il y a encore espoir pour Israël à cet égard. A présent nous voulons faire un pacte avec notre Dieu pour le renvoi de toutes ces femmes et de ce qui est né d'elles, — sur le conseil de monseigneur [Esdras] et de ceux qui révèrent les commandements de notre Dieu, afin qu'il soit fait selon la Loi. Lève-toi! à toi l'affaire! et nous serons de ton côté. Courage! et agis! Alors Esdras se leva et fit jurer aux chefs des Prêtres, des Lévites et de tout Israël d'agir dans ce sens. Et ils prêtèrent le serment. Et Esdras se leva de devant la Maison de Dieu, et se rendit dans la cellule de Jochanan, fils d'Eliasib, et il y alla et ne mangea point de pain et ne but point d'eau, parce qu'il était en deuil à cause du forfait des captifs. Et ils firent circuler en Juda et à Jérusalem la citation pour tous les fils de la captivité de se rassembler à Jérusalem. Quant à celui qui ne paraîtrait pas dans l'espace de trois jours, selon le conseil des chefs et des Anciens, tous ses biens seraient confisqués et lui-même éliminé du corps des captifs. Alors tous les hommes de Juda et de Benjamin se rassemblèrent à Jérusalem dans l'espace de trois jours: c'était le neuvième mois, le vingtième du mois. Et tout le peuple prit séance dans la place de la Maison de Dieu, tremblant à cause de la question et à cause des pluies. Alors Esdras, le Prêtre, se leva et leur dit: Vous avez forfait en épousant des femmes étrangères, et avez ainsi ajouté à la culpabilité d'Israël. Faites donc votre confession à l'Éternel, Dieu de vos pères, et exécutez sa volonté en vous séparant des peuples du pays et des femmes étrangères. Et toute l'Assemblée répondit et dit à voix forte: Oui, c'est comme tu nous le dis que nous devons agir! Mais le peuple est nombreux, et c'est la saison des pluies, et il n'y a pas moyen de rester en plein air, et ce n'est pas l'affaire d'un ni de deux jours; car nous avons abondamment manqué à cet égard. Que nos chefs soient donc les représentants de toute l'Assemblée; et tous ceux qui dans nos villes ont épousé des femmes étrangères, pourront venir à époques fixes, et avec eux les Anciens de chaque ville et ses Juges, jusqu'à ce que l'on ait détourné de nous la colère de notre Dieu, allumée pour cette raison. Cependant Jonathan, fils de Hasahel, et Jahezia, fils de Thicva, firent opposition, et Mesullam et Sabthaï, le Lévite, les appuyèrent. Mais les fils de la captivité suivirent ce mode. Et l'on choisit Esdras, le Prêtre, et quelques-uns des chefs des maisons patriarcales, tous désignés par leurs noms. Et ils siégèrent le premier jour du dixième mois pour connaître de l'affaire. Et ils en finirent avec tous les hommes qui avaient épousé des femmes étrangères, le premier jour du premier mois. Et parmi les fils de Prêtres qui avaient épousé des femmes étrangères, se trouvèrent des fils de Jésuah, fils de Jotsadac, et de ses frères, Mahaseïa et Éliézer et Jarib et Gedalia; et en donnant leur main ils s'engagèrent à renvoyer leurs femmes, et à offrir un bélier en sacrifice expiatoire pour leur faute; et des fils de Immer: Hanani et Zebadia; et des fils de Harim: Mahaseïa et Elia et Semaïa et Jehiel et Uzzia; et des fils de Paschur: Elioénaï, Mahaseïa, Ismaël, Nathanaël, Jozabad et Eleasa; et des Lévites: Jozabad et Siméï et Kelaïa (c'est Kelita), Pethahia, Juda et Eliézer; et des Chantres: Eliasib; et des Portiers: Sallum et Télem et Uri; et d'Israël, des fils de Paréos: Ramia et Jizzia et Malchiia et Mijamin et Eléazar et Malchiia et Benaïa; et des fils d'Eilam: Matthania, Zacharie et Jehiel et Abdi et Jerémoth et Elia; et des fils de Zatthu: Elioénaï, Eliasib, Matthania et Jerémoth et Zabad et Aziza; et des fils de Bébaï: Jochanan, Hanania, Zabbaï, Athlaï; et des fils de Bani: Mesullam, Malluch et Adaïa, Jasub et Seal, Jeramoth; et des fils de Pachath-Moab: Adna et Chelal, Benaïa, Mahaseïa, Matthania, Betsaleël et Binnuï et Manassé; et des fils de Harim: Eliézer, Jissia, Malchia, Semaïa, Siméon, Benjamin, Malluch, Semaria; des fils de Chasum: Mathnaï, Matthattha, Zabad, Eliphéleth, Jerémaï, Manassé, Siméï; des fils de Bani: Maëdaï, Amram et Uel, Benaïa, Bédia, Cheluhi; et Naïa, Merémoth, Eliasib, Matthania, Matthnaï et Jaësaï, et Bani et Binnuï, Siméï et Sélémia et Nathan et Adaïa, Machnadbaï, Sasaï, Saraï, Azareël et Sélémia, Semaria, Sallum, Amaria, Joseph; des fils de Nebo: Jehiel, Matthithia, Zabad, Zebina, Jaddaï et Joël, Benaïa. Tous ceux-là avaient épousé des femmes étrangères, et il y en avait parmi ces femmes qui avaient apporté des fils. Dits et faits de Néhémie, fils de Hachalia. Et il arriva au mois de Chisleu, de la vingtième année, comme j'étais dans Suse, la ville capitale, qu'alors vint Chanani, l'un de mes frères, ayant avec lui quelques hommes de Juda. Et je les interrogeai sur les Juifs, sur les réchappés qui étaient restés de la captivité, et sur Jérusalem. Et ils me dirent: Les restants qui ont survécu à la captivité sont là dans la province en une grande misère et dans l'opprobre, et le mur de Jérusalem est démoli, et ses portes brûlées au feu. Et lorsque j'entendis ce récit, je m'assis et pleurai, et je fus dans le deuil plusieurs jours, et je jeûnai et fis ma prière devant le Dieu des Cieux, et je dis: Ah! Éternel, Dieu des Cieux, Dieu grand et redoutable, toi qui gardes ton alliance et ta grâce à ceux qui t'aiment et gardent tes commandements! Que ton oreille soit donc attentive et tes yeux ouverts pour ouïr la prière de ton serviteur que je porte devant ta face à cette heure, jour et nuit pour les fils d'Israël, tes serviteurs, et la confession que je fais des péchés des enfants d'Israël, dont nous nous sommes rendus coupables envers toi; moi aussi et la maison de mon père nous avons péché. Nous avons forfait à notre devoir envers toi, et n'avons point gardé les commandements, ni les statuts, ni les lois que tu prescrivis à Moïse, ton serviteur. Ah! souviens-toi de la promesse que tu as fait prononcer par Moïse, ton serviteur, en ces termes: Si vous vous rebellez, je vous disséminerai parmi les peuples; mais si vous revenez à moi et observez mes commandements et les mettez en pratique, quand vos bannis seraient à l'extrémité des Cieux, je vous y recueillerai et vous ramènerai au lieu que j'ai choisi pour y faire résider Mon Nom. Mais ils sont tes serviteurs et ton peuple, que tu as rachetés par ton grand pouvoir et ta puissante main. Oh! Seigneur, que ton oreille soit attentive à la prière de ton serviteur, et à la prière de tes serviteurs, qui sont disposés à craindre ton Nom, et accorde aujourd'hui le succès à tes serviteurs et fais-leur trouver grâce aux yeux de cet homme. Or j'étais échanson du roi. Et au mois de Nisan, la vingtième année du roi Arthachsastha, comme le vin était devant lui, je pris le vin et le servis au roi; (d'ailleurs je n'avais jamais été mal avec lui.) Alors le roi me dit: Pourquoi as-tu l'air triste? Tu n'es pourtant pas malade? Ce n'est pas autre chose que chagrin du cœur. Et j'éprouvai une grande crainte. Et je dis au roi: Que le roi vive éternellement! Comment n'aurais-je pas un air triste quand la cité, sépulture de mes pères, gît désolée, et que le feu a consumé ses portes? Et le roi me dit: Que me demandes-tu donc? Alors j'adressai ma prière au Dieu des Cieux, et je dis au roi: Avec l'agrément du roi, et si ton serviteur a tes bonnes grâces, c'est que tu m'envoies en Juda, dans la ville des tombeaux de mes pères, pour la restaurer. Alors le roi et l'épouse assise à ses côtés me dirent: Combien de temps durera ton voyage, et quand seras-tu de retour? Et il plut au roi de m'envoyer, et je lui fixai un temps. Et je dis au roi: Avec l'agrément du roi je voudrais que l'on me donnât des lettres pour les gouverneurs de l'autre côté du Fleuve, afin qu'ils m'accordent le passage jusqu'à mon arrivée en Juda, et une lettre pour Asaph, l'intendant de la forêt royale, afin qu'il me fournisse le bois pour la charpente des portes de la citadelle près du Temple, et pour le mur de la ville, et la Maison en vue de laquelle je vais. Et le roi me l'accorda par l'effet de la bénigne main de Dieu qui me protégeait. J'arrivai donc chez les gouverneurs de l'autre côté du Fleuve, et je leur remis les lettres du roi; et le roi me fit escorter par des officiers de l'armée et de la cavalerie. Mais lorsque Saneballat, de Choronaïm, et Tobie, le serviteur, Ammonite, en furent informés, ils furent extrêmement chagrins de ce qu'il vînt un homme pour chercher l'intérêt des enfants d'Israël. Et j'arrivai à Jérusalem, et après y avoir été trois jours, je me levai pendant la nuit, moi et le peu d'hommes que j'avais avec moi, mais je ne m'ouvris à personne sur ce que mon Dieu m'avait mis dans le cœur de faire pour Jérusalem; et point de bête de somme avec moi, sinon l'animal qui me servait de monture. Et de nuit je sortis par la porte de la Vallée, en allant à la source des dragons jusqu'à la porte du Fumier et j'examinai les murs de Jérusalem qui étaient là en ruine, et ses portes consumées par le feu. Puis je passai à la porte de la Fontaine et à l'Étang Royal; et il n'y avait pas de place où pût passer l'animal que je montais. Et de nuit je montai la Vallée, examinant les murs, et reprenant mon chemin par la porte de la Vallée je rentrai. Cependant les chefs ignoraient où j'étais allé et ce que j'avais fait. Car ni aux Juifs, ni aux Prêtres, ni aux notables, ni aux chefs, ni aux autres qui devaient faire les travaux, jusqu'ici je ne m'étais encore ouvert. Alors je leur dis: Vous voyez l'état misérable où nous sommes, comme Jérusalem est désolée et ses portes brûlées par le feu. Venez! relevons le mur de Jérusalem, afin que nous ne soyons plus dans l'opprobre. Et je leur découvris comment la bénigne main de mon Dieu m'avait protégé, et aussi les paroles que le roi m'avait adressées. Et ils dirent: Nous sommes prêts pour faire la restauration. Et ils s'encouragèrent au bien. Mais lorsque Saneballat de Choronaïm, et Tobie, le serviteur, Ammonite, et Gésem l'Arabe, l'apprirent, ils se moquèrent de nous, et nous montrèrent du mépris et dirent: Qu'est-ce que vous faites là? Est-ce que vous vous révoltez contre le roi? Et je leur répliquai en ces termes: Le Dieu des Cieux nous donnera le succès, et nous, ses serviteurs, nous allons nous mettre à restaurer. Mais vous n'avez ni communauté, ni droit, ni souvenir en Jérusalem. Alors se mirent à l'œuvre le Grand-Prêtre Eliasib et ses frères, les Prêtres, et ils construisirent la Porte des Brebis. Ils la consacrèrent et en établirent les battants; et ils la consacrèrent jusqu'à la Tour Mea, jusqu'à la Tour Hananeël. Et à côté de lui bâtirent les hommes de Jéricho; et à côté de lui bâtit Zaccur, fils d'Imri. Et la Porte des Poissons fut construite par les fils de Senaa. Et ils en firent la charpente et en établirent les battants, les serrures et les verrous. Et à côté d'eux restaurait Merémoth, fils d'Urie, fils de Haccots; et à côté d'eux restaurait Mesullam, fils de Beréchia, fils de Meseizabeël; et à côté d'eux restaurait Tsadoc, fils de Baëna. Et à côté d'eux restauraient les Thékôïtes, mais leurs notables ne prêtèrent pas leur dos au service de leur maître. Et la Porte Ancienne fut restaurée par Joiada, fils de Paseach, et Mesullam, fils de Besodia: ils en firent la charpente, et en posèrent les battants, les serrures et les verrous. Et à côté d'eux restauraient Melathia, le Gabaonite, et Jadon, le Méronothite, les gens de Gabaon et de Mitspa ressortissant au siège du gouverneur de ce côté du Fleuve. A côté d'eux restaurait Uzziel, fils de Charaïa, [l'un] des orfèvres; et à côté de lui restaurait Hanania, fils du parfumeur. [Or ils (l es Chaldéens ) avaient laissé Jérusalem debout jusqu'au large mur.] Et à côté d'eux restaurait Rephaïa, fils de Hur, chef de la moitié du Cercle de Jérusalem. Et à côté d'eux restaurait Jedaïa, fils de Harumaph, vis-à-vis de sa maison; et à côté de lui restaurait Hattus, fils de Hasabenia. Malchiia, fils de Harim, et Hassub, fils de Pachath-Moab, restauraient une section et la Tour des Fourneaux. Et à côté de lui restaurait Sallum, fils de Halloës, chef de l'autre moitié du Cercle de Jérusalem, lui et ses filles. La Porte de la Vallée fut restaurée par Hanun et les habitants de Zanoah; ils la bâtirent et en posèrent les battants, les serrures et les verrous, et mille coudées au mur jusqu'à la Porte du Fumier. Et la Porte du Fumier fut restaurée par Malchiia, fils de Rechab, chef du Cercle de Beth-Haccarem; il la bâtit et en posa les battants, les serrures et les verrous. Et la Porte de la Source fut restaurée par Sallun, fils de Col-Hozeh, chef du Cercle de Mitspa; il la bâtit, en fit la toiture, et en posa les battants, les serrures et les verrous, et le mur de l'Étang de Siloé près du Jardin Royal jusqu'à la rampe qui descend de la Cité de David. Après lui restaurait Néhémie, fils de Azbuc, chef de la moitié du Cercle de Beth-Tsur, jusque vis-à-vis des tombeaux de David vis-à-vis jusqu'à l'étang artificiel et jusqu'à l'hôtel des héros. Après lui restauraient les Lévites, Rehum, fils de Bani. A côté de lui restaurait Hasabia, chef de la moitié du Cercle de Kehila, pour son Cercle. Après lui restauraient ses frères, Bavvaï, fils de Hénadad, chef de l'autre moitié du Cercle de Kehila. Et à côté de lui restaurait Eser, fils de Jésuah, chef de Mitspa, une autre section vis-à-vis de la montée de l'arsenal de l'angle. Après lui avec ardeur restaurait Baruch, fils de Zabbaï, une seconde section à partir de l'angle jusqu'à la porte de la maison d'Eliasib, le Grand-Prêtre. Après lui restaurait Merémoth, fils de Urie, fils de Haccots, une seconde section à partir de la porte de la maison d'Eliasib jusqu'à l'extrémité de la maison d'Eliasib. Et après lui restauraient les Prêtres, les hommes du District [du Jourdain]. Après eux restauraient Benjamin et Hassub vis-à-vis de leur maison. Après eux restaurait Azaria, fils de Mahaseïa, fils d'Ananias, à côté de sa maison. Après lui restaurait Binnuï, fils de Hénadad, une seconde section à partir de la maison d'Azaria jusqu'à l'angle et jusqu'au coin. Palal, fils de Usaï, vis-à-vis de l'angle et de la Tour qui sort de la maison supérieure du roi dans la cour de la prison. Après lui Pedaïa, fils de Paréos. Or les assujettis habitaient sur la colline vis-à-vis de la Porte de l'Eau au Levant, et de la Tour saillante. Après eux restauraient les Thékôïtes, une seconde section vis-à-vis de la Grande Tour saillante jusqu'au mur de la colline. Au-dessus de la Porte des Chevaux restauraient les Prêtres, chacun vis-à-vis de sa maison. Après eux restaurait Tsadoc, fils de Immer, vis-à-vis de sa maison, et après lui restaurait Semaïa, fils de Sechania, garde de la Porte du Levant. Après lui restauraient Hanania, fils de Sélémia, et Hanun, le sixième fils de Tsalaph, une seconde section. Après eux restaurait Mesullam, fils de Béréchia, vis-à-vis de sa cellule. Après lui restaurait Malchiia, l'orfèvre, jusqu'à la maison des assujettis et des marchands, vis-à-vis de la Porte de la Revue, jusqu'à la haute chambre de l'angle. Et entre la haute chambre de l'angle et la Porte des Brebis restauraient les orfèvres et les marchands. Et lorsque Saneballat apprit que nous relevions les murs, il fut irrité et très chagrin, et il se moqua des Juifs. Et il parla devant ses frères et les puissants de Samarie en ces termes: Que font les Juifs impuissants? les laissera-t-on faire? Sacrifieront-ils? achèveront-ils maintenant? feront-ils renaître les pierres du sein des décombres poudreux, quand elles sont brûlées? Et Tobie, l'Ammonite, se tenait à ses côtés et dit: Aussi bien qu'est-ce qu'ils bâtissent? Quand un renard sauterait dessus, il ferait crouler leur mur de pierres! — Entends, ô notre Dieu, que nous sommes méprisés, et fais retomber leurs outrages sur leur tête, et livre-les au pillage dans le pays de la captivité! Ne couvre pas leur forfait, et que leur péché ne soit pas effacé devant toi, car ils t'ont provoqué en s'opposant aux réparateurs. — Cependant nous relevâmes le mur, et tout le mur fut achevé jusqu'à la moitié; et le peuple avait cœur au travail. Et lorsque Saneballat et Tobie et les Arabes et les Ammonites et les Asdodites apprirent que le mur de Jérusalem était remis en état et que les brèches commençaient à se fermer, ils en eurent une colère extrême. Et ils se liguèrent tous entre eux pour venir attaquer Jérusalem et lui porter dommage. Alors nous priâmes notre Dieu, et nous fîmes le guet jour et nuit par précaution contre eux. Mais Juda dit: La vigueur des porteurs cède, et il y a trop de décombres: nous ne pouvons plus travailler au mur! Et nos adversaires avaient cette idée: il faut qu'ils ne se doutent, ne s'aperçoivent de rien, jusqu'à ce que nous soyons arrivés au milieu d'eux, et que nous les massacrions, et fassions cesser l'ouvrage. Et comme il vint des Juifs qui habitaient près d'eux, et qu'ils nous le répétèrent bien dix fois, de tous les lieux d'où ils allaient et venaient chez nous, je posai des postes dans l'enfoncement à l'endroit qui est derrière le mur, dans les places exposées au soleil, et je postai le peuple par familles avec leurs épées, leurs lances et leurs arcs. Et j'examinai, puis je me levai et dis aux nobles et aux chefs et au reste du peuple: N'ayez pas peur d'eux! Pensez au Seigneur, le Grand et le Redoutable, et combattez pour vos frères, vos fils et vos filles, vos femmes et vos maisons! Et lorsque nos ennemis apprirent que nous étions informés, par là Dieu déjoua leur plan, et nous retournâmes tous au mur, chacun à sa besogne. Et à partir de ce jour, la moitié de mes écuyers travaillaient à l'ouvrage, et l'autre moitié restait sous les armes avec lances, boucliers, et arcs et cuirasses. Et les chefs se tenaient derrière toute la Maison de Juda. Ceux qui travaillaient au mur et ceux qui portaient et chargeaient les fardeaux, d'une main travaillaient à l'ouvrage et de l'autre tenaient leur armure. Les constructeurs avaient chacun son épée ceinte autour de ses reins, et travaillaient. Et celui qui sonnait de la trompette, était à mes côtés. Et je dis aux nobles et aux chefs et au reste du peuple: L'ouvrage est considérable et étendu, et nous sommes épars sur les murs, l'un à distance de l'autre : au lieu donc d'où vous entendrez partir le son de la trompette, réunissez-vous-y à nous! Notre Dieu combattra pour nous. Et c'est ainsi que nous travaillions à l'ouvrage; et une moitié des hommes tenaient la lance depuis le lever de l'aurore jusqu'à l'apparition des étoiles. Et dans le même temps je dis aussi au peuple: Que chacun avec son écuyer passe la nuit dans Jérusalem, et que la nuit il fasse le guet pour nous, et que le jour il soit à l'ouvrage. Ni moi, ni mes frères, ni mes écuyers, ni les hommes de la garde qui me suivaient, ne quittâmes nos habits; pour bain — chacun avait son armure. Et il y eut grande réclamation du peuple et des femmes auprès de leurs frères les Juifs. Et il y en avait qui disaient: De nos fils et de nos filles nous avons un grand nombre: fournissez-nous donc de blé afin que nous ayons de quoi manger pour vivre. Et il y en avait qui disaient: Nous allons engager nos champs et nos vignes et nos maisons pour nous procurer du blé dans la disette. Puis il y en avait qui disaient: Nous avons emprunté de l'argent, pour les impôts à payer au roi, sur nos champs et nos vignes. Et pourtant notre corps est comme le corps de nos frères, et nos enfants comme leurs enfants. Et voilà que nous devons soumettre à l'esclavage nos fils et nos filles; et il y a déjà de nos filles qui le subissent, et nous ne possédons absolument rien, et nos champs et nos vignes sont à d'autres. Alors j'eus une colère extrême, lorsque j'entendis leur clameur et ces discours. Et mon cœur me fit prendre la résolution de réprimander les nobles et les chefs, et je leur dis: Vous pratiquez l'usure l'un envers l'autre. Et je provoquai contre eux une grande assemblée et je leur dis: Nous avons racheté nos frères, les Juifs, qui avaient été vendus aux nations, selon nos moyens; et vous aussi vous voulez vendre nos frères! et ils devront se vendre à nous! Alors ils se turent, et ils ne trouvèrent mot à dire. Et je dis: Il n'est pas bien à vous d'en agir de la sorte! Ne devriez-vous pas marcher dans la crainte de notre Dieu, pour n'être pas honnis par les peuples, nos ennemis? Moi aussi, mes frères et mes écuyers nous leur avons prêté de l'argent et du blé. Faisons donc abandon de ce dû! Restituez-leur donc aujourd'hui leurs champs, leurs vignes, leurs olivaies et leurs maisons et le centième de l'argent et du blé et du moût et de l'huile, que vous avez reçu d'eux comme intérêt. Alors ils dirent: Nous voulons le restituer et ne rien exiger d'eux, nous voulons nous conformer à ce que tu as dit. Et j'appelai les Prêtres et leur fis jurer d'agir en ce sens. Et je secouai aussi le pan de mon manteau et dis: Qu'ainsi Dieu secoue quiconque n'exécutera pas cette promesse, hors de sa maison et de ses biens, et qu'il soit ainsi secoué et vidé! Alors toute l'Assemblée s'écria: Ainsi soit-il! Et ils louèrent l'Éternel et le peuple agit dans ce sens. De même, à partir du jour où l'on me préposa comme gouverneur du pays, depuis la vingtième jusqu'à la trente-deuxième année du roi Arthachsastha, douze années durant, ni moi, ni mes frères ne mangeâmes la pension de gouverneur. Car les premiers gouverneurs, mes prédécesseurs, avaient opprimé le peuple, et reçu de lui du pain et du vin outre quarante sicles d'argent; leurs écuyers aussi tyrannisaient le peuple. Mais moi je n'agis point ainsi, par crainte de Dieu. Et je m'appliquai fortement à la restauration de ces murs; et nous n'achetâmes point de champs, et tous mes écuyers étaient réunis là pour l'ouvrage. Et [chaque jour] j'avais à ma table cent cinquante hommes, Juifs et Chefs, outre ceux qui arrivaient chez moi des peuples d'alentour. Et l'ordinaire de chaque jour, un bœuf, six moutons gras et de la volaille, était préparé à mes frères; et aussi de dix jours en dix jours tout le vin en abondance; et avec cela je ne réclamai point le traitement de gouverneur, car le service pesait lourdement sur ce peuple. — Garde-moi bonne mémoire, ô mon Dieu, de tout ce que j'ai fait pour ce peuple. Et lorsque Saneballat et Tobie et Gésem, l'Arabe, et nos autres ennemis eurent appris que j'avais restauré les murs, et qu'il n'y restait plus de brèche, quoique jusqu'à ce moment-là je n'y eusse point encore posé les battants aux portes, Saneballat et Gésem m'adressèrent ce message: Viens, et ayons une conférence dans les bourgs du val d'Ono! Or ils pensaient à me faire un mauvais parti. Alors je leur dépêchai des messagers pour leur dire: Une grande affaire m'occupe et je ne puis descendre: pourquoi faire cesser l'ouvrage en me relâchant et en descendant auprès de vous? Et ils me firent faire le même message quatre fois, et je leur renvoyai la même réponse. Alors Saneballat m'adressa le même message une cinquième fois par son écuyer, porteur d'une lettre ouverte. Elle était conçue en ces termes: «Parmi les nations court ce bruit, et Gasmu dit: Toi et les Juifs vous pensez à vous révolter; c'est pourquoi tu relèves les murs, et tu dois devenir leur roi d'après ces dires. Tu as aussi aposté des prophètes pour te proclamer à Jérusalem en disant: Roi de Juda! Et maintenant ces propos viendront aux oreilles du roi. Viens donc afin que nous nous concertions ensemble!» Et je lui envoyai ce message: Il ne s'est rien fait dans le sens que tu dis; mais c'est une imagination de ton cœur. Car tous ils voulaient nous intimider, et ils se disaient: De guerre lasse ils quitteront l'ouvrage qui ne s'achèvera pas. Eh bien! ô Dieu, prête force à mes mains! Et j'entrai chez Semaïa, fils de Delaia, fils de Meheitabéel, or il s'était renfermé. Et il dit: Réunissons-nous dans la Maison de Dieu, dans l'intérieur du Temple, et fermons les portes du Temple, car il vient des gens pour t'assassiner, et c'est cette nuit qu'ils arrivent pour t'assassiner. Et je dis: Un homme comme moi fuirait! Et quel est mon pareil qui pénétrerait dans le Temple et resterait en vie? Je n'entre point. Et je reconnus, et voilà que ce n'était pas Dieu qui l'envoyait, et il prononçait une prophétie contre moi parce que Saneballat et Tobie l'avaient soudoyé. Et le but pour lequel il avait été soudoyé, c'était que je prisse peur et agisse en conséquence, et commisse un péché, et que, m'étant fait un mauvais nom, ils eussent de quoi me calomnier. O mon Dieu, garde de Tobie et de Saneballat un souvenir conforme à leurs œuvres, et aussi de la prophétesse Noadia et des autres prophètes qui prétendaient m'intimider! Et le mur fut achevé le vingt-cinq Elul au bout de cinquante-deux jours. Et quand tous nos ennemis l'apprirent, tous les peuples d'alentour prirent peur, et ils furent extrêmement découragés, et ils comprirent que cette œuvre s'était accomplie de par notre Dieu. Et il y eut aussi dans ce même temps beaucoup de nobles Juifs qui adressèrent des lettres à Tobie et en reçurent de Tobie. Car plusieurs en Juda s'étaient conjurés avec lui. Car il était beau-frère de Sechania, fils d'Arach, et son fils Jochanan avait épousé la fille de Mesullam, fils de Béréchia. Même ils parlaient devant moi de ses bonnes qualités, et ils lui rapportaient mes discours. C'est pourquoi Tobie envoya des lettres pour m'intimider. Et lorsque le mur fut restauré, je posai les battants des portes, et les Portiers, et les Chantres et les Lévites furent mis en fonctions. Et je donnai mes ordres à Hanani, mon frère, et à Hanania, commandant de la citadelle de Jérusalem, (car c'était un homme fidèle et craignant Dieu plus que beaucoup) et je leur dis: Les portes de Jérusalem ne s'ouvriront pas avant que le soleil soit ardent; et pendant qu'on est encore debout, il faudra les fermer et les clore. Et formez un guet des habitants de Jérusalem, et que chacun soit à son poste vis-à-vis de sa maison. Or la ville était spacieuse et grande, mais ne contenait que peu de population, et l'on n'avait pas encore bâti de maisons. Alors mon Dieu me mit dans le cœur l'idée d'assembler les nobles et les chefs et le peuple pour un recensement. Et je trouvai un registre de ceux qui étaient rentrés les premiers, et voici ce que j'y trouvai consigné. Ce sont ici les ressortissants de la province revenus de la captivité, de la déportation, que Nebucadnetsar, roi de Babel, avait emmenés et qui revinrent à Jérusalem et en Juda, chacun dans sa ville, lesquels vinrent avec Zorobabel: Jésuah, Néhémie, Azaria, Raamia, Nahemani, Mordechaï, Bilsan, Mispéreth, Bigvaï, Nehum, Baëna. Nombre des hommes du peuple d'Israël : les fils de Paréos, deux mille cent soixante-douze; les fils de Sephatia, trois cent soixante-douze; les fils d'Arach, six cent cinquante-deux; les fils de Pachath-Moab, des fils de Jésuah et de Joab, deux mille huit cent dix-huit; les fils de Eilam, mille deux cent cinquante-quatre; les fils de Zattu, huit cent quarante-cinq; les fils de Zaccaï, sept cent soixante; les fils de Binnuï, six cent quarante-huit; les fils de Bébaï, six cent vingt-huit; les fils de Azgad, deux mille trois cent vingt-deux; les fils d'Adonicam, six cent soixante-sept; les fils de Bigvaï, deux mille soixante-sept; les fils d'Adin, six cent cinquante-cinq; les fils de Ater [de la famille de] Ézéchias, quatre-vingt-dix-huit; les fils de Hasum, trois cent vingt-huit; les fils de Betsaï, trois cent vingt-quatre; les fils de Hariph, cent douze; les fils de Gibéon, quatre-vingt-quinze; les gens de Bethléhem et Netopha, cent quatre-vingt-huit; les gens d'Anathoth, cent vingt-huit; les gens de Beth-Azmaveth, quarante-deux; les gens de Kiriath-Jearim, Caphira et Beéroth, sept cent quarante-trois; les gens de Rama et Géba, six cent vingt-un; les gens de Michmas, cent vingt-deux; les gens de Béthel et Aï, cent vingt-trois; les gens de Nebo, l'autre, cinquante-deux; les fils d'Eilam, l'autre, mille deux cent cinquante-quatre; les fils de Harim, trois cent vingt; les fils de Jéricho, trois cent quarante-cinq; les fils de Lod, Hadid et Ono, sept cent vingt-un; les fils de Senaa, trois mille neuf cent trente; les Prêtres: les fils de Jedaïa, de la maison de Jésuah, neuf cent soixante-treize; les fils de Immer, mille cinquante-deux; les fils de Paschur, mille deux cent quarante-sept; les fils de Harim, mille dix-sept; les Lévites: les fils de Jésuah, de Cadmiel, des fils de Hodva, soixante-quatorze; les Chantres: les fils d'Asaph, cent quarante-huit; les Portiers: les fils de Sallum, les fils d'Ater, les fils de Talmon, les fils d'Accub; les fils de Hatita, les fils de Sobaï, cent trente-huit; les Assujettis: les fils de Tsiha, les fils de Hasupha, les fils de Tabbaoth, les fils de Keiros, les fils de Sia, les fils de Phadon, les fils de Lebana, les fils de Hagaba, les fils de Salmaï, les fils de Hanan, les fils de Giddel, les fils de Gahar, les fils de Reaïa, les fils de Retsin, les fils de Necoda, les fils de Gazzam, les fils de Uzza, les fils de Paseach, les fils de Bèsaï, les fils de Meünim, les fils de Nephusim, les fils de Bacbuc, les fils de Hacupha, les fils de Harhur, les fils de Bathsélith, les fils de Mehida, les fils de Harsa, les fils de Barcos, les fils de Sisera, les fils de Thamach, les fils de Netsiah, les fils de Hatipha; les fils des serviteurs de Salomon: les fils de Sotaï, les fils de Sophéreth, les fils de Pherida, les fils de Jaëla, les fils de Darcon, les fils de Giddel, les fils de Sephatia, les fils de Hattil, les fils de Pochéreth-Halsébaïm, les fils de Amon : tous les assujettis et fils des serviteurs de Salomon: trois cent quatre-vingt-douze. Et voici ceux qui revinrent de Thel-Mélah, Thel-Harsa, Chérub-Addon et Immer (mais ils ne purent indiquer leurs maisons patriarcales, ni leur souche, ni s'ils étaient d'Israël) : les fils de Delaïa, les fils de Tobie, les fils de Necoda, six cent quarante-deux; et des Prêtres: les fils de Hobaïa, les fils de Haccots, les fils de Barzillaï qui prit femme parmi les filles de Barzillaï de Galaad et fut appelé de leur nom. Ceux-là cherchèrent leur acte généalogique, mais il ne se trouva pas, et ils furent exclus du sacerdoce. Et le Thirsatha ( gouverneur ) leur défendit de manger des choses sacro-saintes jusqu'à ce que reparût un Prêtre pour consulter l'Urim et le Thummim. Toute l'Assemblée en masse était de quarante-deux mille trois cent soixante, sans leurs serviteurs et leurs servantes dont il y avait sept mille trois cent trente-sept. A eux appartenaient deux cent quarante-cinq chantres et chanteresses. Ils avaient sept cent trente-six chevaux, deux cent quarante-cinq mulets, quatre cent trente-cinq chameaux, six mille sept cent vingt ânes. Et sur le nombre des chefs des maisons patriarcales plusieurs firent des dons pour l'entreprise. Le Thirsatha donna pour le trésor, en or mille dariques, cinquante jattes, cinq cent trente costumes de Prêtres. Et parmi les chefs des maisons patriarcales plusieurs donnèrent pour la caisse de l'entreprise, en or vingt mille dariques, et en argent deux mille deux cents mines. Et ce que le reste du peuple donna, était, en or vingt mille dariques, et. en argent deux mille mines, et soixante-sept costumes de Prêtres. Et ainsi les Prêtres et les Lévites, et les Portiers et les Chantres et les gens du peuple et les assujettis et tous les Israélites habitèrent dans leurs villes. Et à l'approche du septième mois, comme les enfants d'Israël étaient dans leurs villes, tout le peuple se rassembla comme un seul homme dans la place qui est devant la Porte de l'Eau. Et ils dirent à Esdras, le Scribe, d'apporter le livre de la Loi de Moïse, prescrite par l'Éternel à Israël. Et le Prêtre Esdras apporta la Loi devant l'Assemblée composée d'hommes et de femmes et de tous ceux qui étaient capables de l'entendre, le premier jour du septième mois. Et il en fit la lecture en face de la Place qui est devant la Porte de l'Eau, depuis l'aube jusqu'à midi, en présence des hommes et des femmes et de tous ceux qui étaient capables d'entendre. Et les oreilles de tout le peuple se dirigeaient vers le livre de la Loi. Et Esdras, le Scribe, se tenait sur une estrade en bois qu'on avait faite pour cet objet. Et à côté de lui se tenaient Matthithia et Sema et Anaïa et Uri et Hilkia et Maaseïa à sa droite; et à sa gauche étaient Pedaïa et Misaël et Malchiia et Hasum et Hasbaddana, Zacharie, Mesullam. Et Esdras ouvrit le volume devant les yeux de tout le peuple, car il était placé plus haut que tout le peuple; et quand il l'ouvrit, tout le peuple se leva. Et Esdras bénit l'Éternel, le Grand Dieu, et tout le peuple répondit: Ainsi soit-il! Ainsi soit-il! en élevant leurs mains, et ils s'inclinèrent et se prosternèrent devant l'Éternel la face contre terre. Et Jésuah et Bani et Sérébia, Jamin, Accub, Sabthaï, Hodia, Maaseïa, Kelita, Azaria, Jozabad, Hanan, Pelaïa et les Lévites interprétaient la Loi au peuple, et le peuple restait en place. Et ils lurent dans le livre de la Loi de Dieu distinctement et indiquaient le sens, et expliquaient en faisant lecture. Et Néhémie, le Thirsatha, et le Prêtre Esdras, le Scribe, et les Lévites qui enseignaient le peuple, dirent à tout le peuple: Ce jour est consacré à l'Éternel, votre Dieu. Ne soyez ni dans le deuil ni dans les larmes! (car tout le peuple pleurait en écoutant les paroles de la Loi.) Et il leur dit: Allez, faites chère grasse et buvez des boissons douces, et envoyez des parts à ceux qui n'ont rien d'apprêté, car ce jour est consacré à notre Seigneur. Et ne vous tourmentez pas, — car la joie que vous donne l'Éternel, doit être votre réconfort. Et les Lévites calmèrent tout le peuple et dirent: Silence! car le jour est Saint! et ne vous tourmentez pas! Là-dessus tout le peuple s'en alla manger et boire et envoyer des portions et faire une grande réjouissance. Car ils avaient compris les paroles dont il leur avait été donné connaissance. Et le second jour s'assemblèrent les chefs des maisons patriarcales de tout le peuple, les Prêtres et les Lévites, auprès d'Esdras, le Scribe, pour étudier les paroles de la Loi. Et ils trouvèrent consigné dans la Loi, que l'Éternel avait prescrite par l'organe de Moïse: que les enfants d'Israël devaient se loger dans des huttes, à la fête du septième mois, et qu'ils devaient publier et faire circuler dans toutes leurs villes et à Jérusalem cet appel: Allez à la montagne et en rapportez des rameaux d'olivier à huile et des rameaux d'olivier sauvage, et des rameaux de myrte et des branches de palmier et des branches d'arbres touffus pour en faire des loges, comme c'est écrit. Et le peuple sortit et en rapporta, et ils se firent des loges, chacun sur sa terrasse, et dans leurs cours et dans les cours de la Maison de Dieu, et dans la Place de la Porte de l'Eau, et dans la Place de la Porte d'Éphraïm. Et toute l'Assemblée de ceux qui étaient revenus de la captivité, fit des loges, et habita dans des loges. Car depuis l'époque de Josué, fils de Nun, jusqu'à ce jour, les enfants d'Israël n'avaient rien fait de pareil, et ce fut une très grande réjouissance. Et on lut dans le livre de la Loi de Dieu chaque jour, du premier au dernier jour. Et ils firent la fête pendant sept jours, et le huitième jour eut lieu la Grande Convocation selon l'usage. Et le vingt-quatrième jour de ce mois-là les enfants d'Israël s'assemblèrent en jeûne, et vêtus de cilices, et ils se couvrirent de poussière. Et la race d'Israël fut séparée de tous les enfants de l'étranger. Et ils se présentèrent et confessèrent leurs péchés et les égarements de leurs pères. Et ils se levèrent à leur place et lurent dans le livre de la Loi de l'Éternel, leur Dieu, pendant le quart de la journée, et pendant l'autre quart ils firent leur confession et se prosternèrent devant l'Éternel, leur Dieu. Et à l'estrade des Lévites parurent Jésuah et Bani, Cadmiel, Sebania, Bunni, Sérébia, Bani, Chenani, et à voix forte ils crièrent vers l'Éternel, leur Dieu. Et les Lévites Jésuah et Cadmiel, Bani, Hasabnia, Sérébia, Hodia, Sebania, Pethahia, dirent: Sus! bénissez l'Éternel, votre Dieu, de l'Éternité jusqu'à l'Éternité! Que l'on bénisse Ton Nom glorieux élevé au-dessus de toute bénédiction et louange! C'est Toi, Éternel, toi seul qui as fait les Cieux, les Cieux des Cieux, et toute leur armée, la terre et tout ce qui la couvre, les mers et tout ce qui est en elles. Et tu fais vivre tous ces êtres, et l'armée des Cieux t'adore. C'est toi, Éternel, ô Dieu, qui fis choix d'Abram et le tiras d'Ur en Chaldée et lui conféras le nom de Abraham. Et tu trouvas son cœur fidèle devant toi et tu conclus avec lui l'engagement de lui donner le pays des Cananéens, des Héthiens, des Amoréens et des Phérézites et des Jébusites et des Girgésiens, de le donner à sa postérité. Et tu as tenu Ta Parole, car tu es juste! Et tu vis la misère de nos pères en Egypte et entendis leurs cris vers la mer aux Algues; et tu opéras des signes et des miracles sur Pharaon et sur tous ses serviteurs et sur tout le peuple de son pays; car tu savais qu'ils les traitaient avec orgueil, et tu te fis un Nom tel qu'il est aujourd'hui. Et tu partageas la mer devant eux, et ils passèrent à sec par le milieu de la mer, et ceux qui les poursuivaient, tu les abîmas dans les flots comme une pierre dans les eaux puissantes. Et dans une colonne de nuée tu les guidais le jour, et la nuit dans une colonne de feu pour leur éclairer la voie où ils avaient à marcher. Et tu descendis sur le mont Sinaï, et du Ciel tu parlas avec eux et leur donnas des lois justes, et des règles vraies, et des statuts et commandements excellents. Et tu leur révélas ton saint Sabbat, et leur prescrivis des commandements, des statuts et une Loi par l'organe de Moïse, ton serviteur. Et pour leur faim tu leur donnas un pain céleste, et pour leur soif tu leur fis sourdre l'eau du rocher. Et tu leur dis de marcher à la conquête du pays que tu avais levé la main de leur donner. Et eux, nos pères, ils furent orgueilleux et roidirent leur col et n'obéirent point à tes commandements. Et ils refusèrent l'obéissance et ne se souvinrent plus de tes merveilles que tu avais opérées pour eux, et ils roidirent leur col, et dans leur rébellion se donnèrent un chef pour rentrer sous leur esclavage. Mais tu es un Dieu qui pardonnes, clément et miséricordieux, patient et riche d'amour, et tu ne les abandonnas pas. Même quand ils se fabriquèrent un veau en fonte et dirent: Voilà ton Dieu qui t'a retiré de l'Egypte! et qu'ils firent de grands blasphèmes, alors même, dans ton immense miséricorde, tu ne les abandonnas pas au Désert. La colonne de nuée ne leur fit point défaut le jour pour les guider dans le trajet, ni de nuit la colonne de feu pour leur éclairer la voie où ils avaient à marcher. Et tu leur donnas ton bon esprit pour les instruire, et ne refusas point ta manne à leur bouche, et tu leur fournis de l'eau pour leur soif. Et quarante ans tu les entretins au Désert; ils n'eurent point de disette; leurs habits ne s'usèrent point, et leurs pieds n'enflèrent point. Et tu leur livras des royaumes et des peuples, et tu les répartis dans tous les sens; et ils conquirent le pays de Sihon, et le pays du roi de Hesbon, et le pays de Og, roi de Basan. Et tu multiplias leurs fils comme les étoiles du ciel, et tu les introduisis dans le pays que tu avais promis à leurs pères pour qu'ils en vinssent faire la conquête. Et les fils vinrent faire la conquête du pays. Et tu fis plier devant eux les habitants du pays, les Cananéens, et tu les livras à leurs mains, ainsi que leurs rois et les peuples du pays pour les traiter à leur gré. Et ils occupèrent des villes fortes et un sol gras, et s'emparèrent de maisons remplies de tous les biens, de puits creusés, de vignes, d'olivaies et d'arbres à fruit en quantité. Et ils mangèrent et se rassasièrent et s'engraissèrent et vécurent dans les délices par ta grande bonté. Mais ils furent rebelles et s'insurgèrent contre toi, et jetèrent ta Loi derrière leur dos et massacrèrent tes prophètes qui les sommaient de revenir à toi, et ils se portèrent à de grands blasphèmes. Alors tu les livras aux mains de leurs ennemis qui les opprimèrent. Mais à l'heure de leur détresse ils crièrent vers toi, et toi des Cieux tu exauças, et en vertu de la grande miséricorde tu leur accordas des libérateurs qui les sauvèrent des mains de leurs oppresseurs. Mais quand ils avaient trêve, de nouveau ils faisaient le mal devant toi; alors tu les abandonnais aux mains de leurs ennemis qui les subjuguaient. Alors de nouveau ils criaient vers toi, et toi du ciel tu exauçais, et dans ta grande miséricorde tu les sauvas à maintes époques. Et tu les sommais de revenir à ta Loi; mais eux ils étaient orgueilleux, et n'écoutaient point tes commandements, et ils péchaient contre tes lois, que l'homme doit pratiquer pour vivre par elles, et ils opposaient une épaule rebelle et raidissaient leur col, et n'obéissaient pas. Et tu différas avec eux de longues années et tu les sommas par ton Esprit, par l'organe de tes prophètes, mais ils ne prêtèrent point l'oreille. Alors tu les livras aux mains des peuples des nations. Mais en vertu de ta grande miséricorde tu n'en as point fini avec eux, et tu ne les as point abandonnés, parce que tu es un Dieu clément et miséricordieux. Et maintenant, ô notre Dieu, ô toi, le Grand Dieu, le puissant et le redoutable, qui gardes l'alliance et la grâce, ne tiens pas pour peu de chose toute la tribulation qui nous a atteints, nous, nos Rois, nos Chefs et nos Prêtres et nos Prophètes, et nos pères et tout ton peuple, depuis le jour des rois d'Assyrie jusqu'à ce jour. Mais tu as été juste dans tout ce qui nous est advenu; car tu agis fidèlement, et c'est nous qui sommes coupables. Et nos Rois, nos Chefs, nos Prêtres et nos pères n'ont point pratiqué ta Loi, ni pris garde à tes commandements et à tes sommations par lesquelles tu les as adjurés. Et dans leur gouvernement et au milieu des bienfaits nombreux dont tu les as comblés, et dans le pays spacieux et fertile que tu avais mis à leur disposition, ils ne t'ont point servi, et n'ont point renoncé à leurs mauvaises œuvres. Voici, nous sommes aujourd'hui esclaves, et dans le pays que tu as donné à nos pères, pour jouir de ses fruits et de ses biens, voilà que nous y sommes esclaves; et il multiplie ses produits pour les rois que tu as établis sur nous à cause de nos péchés. Et ils dominent sur nos personnes et sur notre bétail, selon leur bon plaisir, et nous sommes dans une grande angoisse. Et avec tout cela nous stipulâmes un pacte que nous mîmes par écrit et qui fut revêtu du seing de nos Chefs, de nos Lévites, de nos Prêtres. Et présidèrent à la signature: Néhémie, le Thirsatha, fils de Hachalia, et Sédécias, Seraïa, Azaria, Jérémie, Paschur, Amaria, Malchiia, Hattus, Sebania, Malluc, Harim, Merémoth, Obadia, Daniel, Ginthon, Baruch, Mesullam, Abia, Mijamin, Mahazia, Rilgaï, Semaïa, ce sont les Prêtres; et les Lévites: Jésuah, fils de Azania, Binnui, des fils de Hénadad, Cadmiel, et leurs frères: Sebania, Hodiia, Kelita, Pelaïa, Hanan, Micha, Rehob, Hasabia, Zaccur, Sérébia, Sebania, Hodiia, Bani, Beninu; les Chefs du peuple: Paréos, Pachath-Moab, Eilam, Zatthu, Bani, Bunni, Azgad, Bébaï, Adoniia, Bigvaï, Adin, Ater, Ezéchias, Azzur, Hodiia, Hasum, Betsaï, Hariph, Anathoth, Nèbaï, Magpias, Mesullam, Hézir, Mesèzabéel, Tsadoc, Jaddus, Platia, Hanan, Anaïa, Hosée, Hanania, Hassub, Hallohes, Pilcha, Sobec, Rehum, Hasabna, Maaseïa et Ahia, Hanan, Anan, Malluch, Harim, Baëna. Et le reste du peuple, les Prêtres, les Lévites, les Portiers, les Chantres, les Assujettis, et tous ceux qui s'étaient séparés des peuples des autres pays pour adhérer à la Loi de Dieu, leurs femmes, leurs fils et leurs filles, et tous ceux qui avaient la connaissance et l'intelligence, se joignirent à leurs frères notables, et se soumirent à l'adjuration et au serment de marcher selon la loi de Dieu, donnée par l'organe de Moïse, serviteur de Dieu, et de garder et pratiquer tous les commandements de l'Éternel, notre Seigneur, et ses lois et ses statuts, et de ne pas donner nos filles aux peuples de la terre, et de ne pas marier nos fils à leurs filles, et dans le cas où les peuples du pays apporteraient des marchandises, et toutes sortes de grains le jour du Sabbat pour les vendre, de ne pas les acheter d'eux le jour du Sabbat, ou d'autres saints jours, et de laisser relâche la septième année en remettant toutes les dettes. Et nous nous prescrivîmes de nous soumettre à la règle de nous imposer annuellement d'un tiers de sicle pour le service de la Maison de notre Dieu, pour les pains de présentation et l'oblation perpétuelle, et l'holocauste perpétuel, celui des Sabbats et des nouvelles lunes, et pour les fêtes et pour les consécrations et pour les victimes expiatoires destinées à la propitiation pour Israël, et pour tout le mouvement de la Maison de notre Dieu. Et nous, Prêtres, Lévites et peuple, nous jetâmes aussi les sorts au sujet des prestations en bois à amener dans la Maison de notre Dieu, selon nos familles patriarcales, à époques fixes, année par année, pour le brûler sur l'autel de l'Éternel, notre Dieu, conformément au texte de la Loi. Et nous arrêtâmes d'apporter les prémices de notre sol, et les prémices de tous les arbres fruitiers annuellement à la Maison de l'Éternel, et d'amener les premiers-nés de nos fils et de nos bestiaux, selon le texte de la Loi, et les premiers-nés de notre gros et de notre menu bétail dans la Maison de notre Dieu aux Prêtres desservant la Maison de notre Dieu; et les prémices de nos gruaux et nos offrandes et les fruits de tous les arbres, moût et huile, nous les apporterons aux Prêtres dans les cellules de la Maison de notre Dieu, et les dîmes de notre pays aux Lévites; car les Lévites [à leur tour] paient la dîme dans toutes nos villes rurales. Et le Prêtre, fils d'Aaron, s'adjoindra aux Lévites, lorsque les Lévites paieront la dîme, afin que les Lévites apportent la dîme de la dîme dans la Maison de notre Dieu, dans les cellules, au trésor. Car les enfants d'Israël et les fils de Lévi doivent apporter dans les cellules l'oblation prélevée sur le blé, le moût et l'huile; car là sont les vases sacrés et les Prêtres qui font le service et les Portiers et les Chantres. Et nous ne délaisserons point la Maison de notre Dieu. Et les Chefs du peuple demeuraient dans Jérusalem, et le reste du peuple tira au sort pour en faire venir un sur dix habiter Jérusalem, la Ville Sainte, et distribuer les neuf autres dixièmes dans les villes. Et le peuple bénit tous les hommes qui volontairement consentirent à habiter Jérusalem. Et voici les chefs de la province dont le domicile fut à Jérusalem. Or dans les villes de Juda chacun habitait sur sa propriété dans leurs villes, Israélites, Prêtres et Lévites et Assujettis et fils des serviteurs de Salomon. Et à Jérusalem habitaient des fils de Juda et des fils de Benjamin; des fils de Juda: Athaïa, fils de Uzzia, fils de Zacharie, fils d'Amaria, fils de Sephatia, fils de Mahalaleël, des fils de Pérets, et Maaseïa, fils de Baruch, fils de Chol-Hoseh, fils de Hazaïa, fils de Adaïa, fils de Jojarib, fils de Zacharie, fils de Siloni. Tous les fils de Pérets domiciliés à Jérusalem étaient au nombre de quatre cent soixante-huit, hommes vaillants. Et voici les fils de Benjamin: Sallu, fils de Mesullam, fils de Joëd, fils de Pedaïa, fils de Colaïa, fils de Maaseïa, fils de Ithiel, fils d'Esaïe; et après lui Gabbaï et Sallaï, neuf cent vingt-huit, et Joël, fils de Zichri, était préposé sur eux, et Juda, fils de Hasnua, était préposé en second sur la Ville. Des Prêtres: Jedaïa, fils de Jojarib, Jachin, Seraïa, fils de Hilkia, fils de Mesullam, fils de Tsadoc, fils de Meraïoth, fils de Ahitub, primicier de la Maison, et leurs frères occupés aux affaires de la Maison de Dieu, huit cent vingt-deux; et Adaïa, fils de Jeroham, fils de Pelalia, fils de Amtsi, fils de Zacharie, fils de Paschur, fils de Malchiia, et ses frères, chefs des maisons patriarcales, deux cent quarante-deux; et Amassai, fils de Azareël, fils de Achzaï, fils de Mesillémoth, fils de Immer, et leurs frères, hommes vaillants, cent vingt-huit; et sur eux était préposé Zabdiel, fils de Gedolim. Et des Lévites: Semaïa, fils de Hassub, fils de Azricam, fils de Hasabia, fils de Bunni, et Sabthaï, et Jozabad, préposé sur les affaires extérieures dans la Maison de Dieu, des chefs des Lévites, et Matthania, fils de Micha, fils de Zabdi, fils de Asaph, le chef qui le premier entonnait la louange à la prière, et Bakbukia, le second de ses frères, et Abda, fils de Sammua, fils de Galal, fils de Jeduthun : total des Lévites dans la Ville Sainte, deux cent quatre-vingt-quatre. Et les Portiers: Accub, Talmon et leurs frères, gardes des Portes, cent soixante-douze. Et les autres Israélites, les Prêtres, les Lévites étaient dans toutes les villes de Juda, chacun sur sa propriété. Et les Assujettis habitaient sur la Colline, et Tsiha et Gispa étaient préposés sur les Assujettis. Et le préposé des Lévites à Jérusalem était Uzzi, fils de Bani, fils de Hasabia, fils de Matthania, fils de Micha, des fils d'Asaph les Chantres, pour les affaires de la Maison de Dieu. Car un ordre du roi avait été donné à leur égard, et il y avait un salaire assuré pour les Chantres, un ordinaire de chaque jour. Et Pethahia, fils de Meseizabéel, des fils de Zérah, fils de Juda, était à la portée du roi dans toutes les choses du peuple. Quant aux bourgs de leurs campagnes, des fils de Juda habitaient Kiriath-Arba et ses annexes, et Dibon et ses annexes et Jecabtseël et ses bourgs et Jésua et Molada et Beth-Palet et Hatsar-Sual et Bëerséba et ses annexes et Tsiklag et Mechona et ses annexes et Ein-Rimmon et Tsoreha et Jarmuth, Zanoah, Adullam et leurs bourgs, Lachis et ses campagnes, Azeca et ses annexes. Et ils s'établirent de Béerséba à la vallée de Hinnom. Et les fils de Benjamin depuis Géba dans Michmas et Aïa et Béthel et ses annexes, Anathoth, Nob, Anania, Hatsor, Rama, Githaïm, Hadid, Tseboïm, Neballat, Lod et Ono dans la vallée des charpentiers. Et des Lévites habitaient par divisions entre Juda et Benjamin. Et voici les Prêtres et les Lévites qui rentrèrent avec Zorobabel, fils de Sealthiel, et Jésuah: Seraïa, Jérémie, Esdras, Amaria, Malluch, Hattus, Sechania, Rehum, Merémoth, Iddo, Ginthoï, Abia, Mijamin, Maadia, Bilga, Semaïa et Jojarib, Jedaïa, Sallu, Amoc, Hilkia, Jedaïa. C'étaient les Chefs des Prêtres et de leurs frères au temps de Jésuah. Et les Lévites: Jésuah, Binnuï, Cadmiel, Sérébia, Juda, Matthania [préposés] pour les hymnes, lui et ses frères, et Bacbukia et Unni, leurs frères, collatéralement avec eux pour faire la garde. Et Jésuah engendra Jojakim, et Jojakim engendra Eliasib, et Eliasib engendra Jojada, et Jojada engendra Jonathan, et Jonathan engendra Jadduah. Et au temps de Jojakim parmi les Prêtres étaient patriarches: de Seraïa Meraïa, de Jérémie Hanania, d'Esdras Mesullam, d'Amaria Jochanan, de Meluchi Jonathan, de Sebania Joseph, de Harim Adna, de Meraïoth Helcaï, de Iddo Zacharie, de Ginthon Mesullam, de Abia Zichri, de Minjamin, de Moadia Piltaï, de Bilga Sammua, de Semaïa Jonathan, de Jojarib Matthnaï, de Jedaïa Uzzi, de Sallaï Callaï, de Amoc Eber, de Hilkia Hasabia, de Jedaïa Nethaneël. Quant aux Lévites au temps d'Eliasib, de Jojada, de Jochanan et de Jaddua les patriarches furent inscrits, et quant aux Prêtres ce fut sous le règne de Darius, le Perse. Les patriarches des fils de Lévi sont inscrits dans le livre des Annales jusqu'au temps de Jochanan, fils d'Eliasib. Or les chefs des Lévites étaient: Hasabia, Sérébia et Jésuah, fils de Cadmiel, et leurs frères étaient collatéralement chargés de la louange et de l'action de grâces, selon l'ordonnance de David, l'homme de Dieu, une fonction correspondant à une fonction. Matthania et Bacbukia, Obadia, Mesullam, Talmon, Accub montaient la garde comme portiers aux magasins des portes. Ceux-ci appartenaient à l'époque de Jojakim, fils de Jésuah, fils de Jotsadac, et à l'époque de Néhémie, le Gouverneur, et d'Esdras, le Prêtre, le Scribe. Et lorsqu'il s'agit de la consécration du mur de Jérusalem, on alla chercher les Lévites dans toutes leurs localités pour les amener à Jérusalem, pour faire la consécration et la réjouissance avec des hymnes et des cantiques, avec des cymbales, des harpes et des luths. Alors se réunirent les fils des Chantres du district qui entoure Jérusalem, et des bourgs des Netophatites, et de Beth-Gilgal, et des campagnes de Géba et d'Azmaveth; car les Chantres s'étaient bâti des bourgs autour de Jérusalem. Et les Prêtres et les Lévites se purifièrent, et purifièrent le peuple, et les portes et le mur. Alors je fis monter les chefs de Juda sur la muraille, et je disposai deux grands chœurs pour l'action de grâces et des processions: [le premier marcha] à droite sur le mur vers la Porte du Fumier. Et après eux marchaient Hosaïa et une moitié des Princes de Juda, savoir Azaria, Esdras et Mesullam, Juda et Benjamin et Semaïa et Jérémie; et des fils des Prêtres avec des trompettes: Zacharie, fils de Jonathan, fils de Semaïa, fils de Matthania, fils de Michaïa, fils de Zaccur, fils d'Asaph et ses frères: Semaïa et Azareël, Milelaï, Gilelaï, Maaï, Nethaneël et Juda, Hanani, avec les instruments de musique de David, l'homme de Dieu, et Esdras, le Scribe, les précédait. Et à la Porte de la Source vis-à-vis d'eux ils montèrent la rampe de la Cité de David, la montée du mur au-dessus du palais de David jusqu'à la Porte de l'Eau à l'Orient. Et le second chœur marchait à l'opposite, et moi derrière lui, ainsi que l'autre moitié du peuple, sur le mur au-dessus de la Tour aux Fourneaux, jusqu'au large mur et au-dessus de la Porte d'Éphraïm et de l'Ancienne Porte et de la Porte aux Poissons et de la Tour Hananeël et de la Tour Méa jusqu'à la Porte des Brebis, et ils firent halte près de la Porte des Prisons. Et ainsi, les deux chœurs se trouvèrent à la Maison de Dieu, ainsi que moi et la moitié des chefs qui m'accompagnaient et les Prêtres : Eliakim, Maaseïa, Minjamin, Michaïa, Elioeinaï, Zacharie, Hanania avec des trompettes, et Maaseïa et Semaïa et Éléazar et Uzzi et Jochanan et Malchiia et Eilam et Ezer. Et les Chantres se firent entendre, et Jizerahia dirigeait. Et l'on offrit dans cette journée de grands sacrifices et ils furent dans l'allégresse, car Dieu leur avait accordé une grande joie, et les femmes et les enfants se réjouirent aussi, et la réjouissance de Jérusalem fut entendue au loin. Et le même jour des hommes furent préposés sur les cellules, aux trésors et aux oblations, aux prémices et aux dîmes, pour y recueillir des campagnes, des villes, les prestations légales attribuées aux Prêtres et aux Lévites. Car c'était pour Juda plaisir que de voir les Prêtres et les Lévites en fonctions; et ils s'acquittaient de tout ce dont il fallait s'acquitter pour leur Dieu, et de ce dont il fallait s'acquitter pour la purification, ainsi que les Chantres et les Portiers, selon l'ordonnance de David et de Salomon, son fils. Car autrefois à l'époque de David et d'Asaph, il y avait des chefs des Chantres et des chefs d'orchestre pour la louange et l'action de grâces à l'honneur de Dieu. Et tout Israël, à l'époque de Zorobabel et à l'époque de Néhémie, paya les redevances aux Chantres et aux Portiers, l'ordinaire de chaque jour, et l'on donna aux Lévites des choses consacrées, et les Lévites firent part des consécrations aux fils d'Aaron. Le même jour on lut dans le Livre de Moïse aux oreilles du peuple, et l'on y trouva écrit: Aucun Ammonite ou Moabite n'aura entrée dans l'Assemblée de Dieu, jamais, parce qu'ils ne prévinrent pas les enfants d'Israël avec le pain et l'eau, et qu'ils soudoyèrent contre eux Balaam pour les maudire; mais notre Dieu fit tourner la malédiction en bénédiction. Et lorsqu'ils eurent entendu cette loi, ils séparèrent d'Israël tous les étrangers. Cependant avec cela le Prêtre Eliasib, préposé sur une cellule dans la maison de Dieu, parent de Tobie, lui avait arrangé une grande cellule où l'on déposait auparavant les offrandes, l'encens et la vaisselle et la dîme du blé, du moût et de l'huile, les redevances dues aux Lévites, aux Chantres et aux Portiers, et ce qui était prélevé pour les Prêtres. Et quand cela se fit, je n'étais point à Jérusalem, car c'est la trente-deuxième année d'Arthachsastha, roi de Babel, que je me présentai au roi et à la fin de l'année que j'obtins l'agrément du roi. Étant ainsi arrivé à Jérusalem, je m'aperçus de l'abus qu'avait commis Eliasib en faveur de Tobie en lui laissant l'usage d'une cellule dans les Parvis de la Maison de Dieu, et je fus fort mécontent, et je jetai tous les meubles de la demeure de Tobie dehors, hors de la cellule. Et j'ordonnai qu'on purifiât les cellules, et j'y fis rentrer les meubles de la Maison de Dieu, l'offrande et l'encens. Et j'appris que les redevances dues aux Lévites n'avaient point été payées, et qu'avaient fui, chacun vers son champ, les Lévites et Chantres qui exerçaient les fonctions. Alors je pris à partie les chefs et je dis: Pourquoi la Maison de Dieu est-elle délaissée? Et je les rassemblai et les mis à leur poste. Et tout Juda apporta la dîme de blé, moût et huile au trésor. Et j'établis comme préposés sur le trésor, Sélémia, le Prêtre, et Tsadoc, le Scribe, et Pedaïa d'entre les Lévites, et comme leurs adjoints, Hanan, fils de Zaccur, fils de Matthania, car ils étaient réputés hommes sûrs, et c'était à eux à faire les répartitions à leurs frères. — Souviens-toi de moi, ô mon Dieu, à cause de cela, et ne raie pas les actes pieux que j'ai accomplis dans la Maison de Dieu et dans son administration! Dans le même temps, je vis en Juda des pressureurs aux pressoirs le jour du Sabbat et des gens rentrer des gerbes et les charger sur des ânes, ainsi que du vin, des raisins et des figues et toutes sortes de fardeaux, et les amener à Jérusalem le jour du Sabbat. Et je leur fis une remontrance le jour où ils vendaient les denrées. Il s'y trouvait aussi des Tyriens qui apportaient du poisson et toutes sortes de marchandises qu'ils vendaient le jour du Sabbat aux enfants de Juda et de Jérusalem. Alors je pris à partie les notables de Juda et leur dis: Qu'est-ce que ce mal que vous faites là, profanant ainsi le jour du Sabbat? N'est-ce pas ainsi qu'ont agi vos pères, ensuite de quoi notre Dieu a fait tomber sur nous et sur cette ville tous ces malheurs? Et vous accumulez la colère divine sur Israël par la profanation du Sabbat! Et lorsqu'il fit sombre dans les Portes de Jérusalem avant le Sabbat, j'ordonnai que les portes fussent fermées, et ordonnai de ne les rouvrir qu'après le Sabbat passé. Et je postai de mes écuyers aux portes, afin qu'il n'entrât aucune charge le jour du Sabbat. Et les marchands et vendeurs de toutes sortes de marchandises durent passer la nuit en dehors de Jérusalem, une et deux fois. Et je les tançai et leur dis: Pourquoi passez-vous la nuit devant le mur? Si vous réitérez, je mettrai la main sur vous. Dès ce moment ils ne vinrent plus le jour du Sabbat. Et je dis aux Lévites de se purifier et de venir garder les portes pour sanctifier le jour du Sabbat. — De cela aussi conserve-moi le souvenir, ô mon Dieu, et use de clémence envers moi selon ta grande miséricorde! Dans ce temps aussi je vis des Juifs qui avaient épousé des femmes Asdodites, Ammonites, Moabites. Et la moitié de leurs fils parlaient asdodite, et ne savaient pas parler le juif, mais bien la langue de tel ou tel de ces peuples-là. Et je les pris à partie, et les maudis et en battis quelques-uns, et leur arrachai les cheveux, et je leur fis jurer ceci par le Nom de Dieu: Vous ne donnerez point vos filles à leurs fils et ne prendrez point de leurs filles pour vos fils, ni pour vous-mêmes. N'est-ce pas en ce point qu'a péché Salomon, le roi d'Israël? et dans le nombre des peuples il n'y eut pas de roi comme lui, et il était aimé de son Dieu, et Dieu l'établit roi de tout Israël; néanmoins c'est lui qu'entraînèrent au péché des femmes étrangères! Nous faudrait-il vous faire la concession de commettre un si grand crime que de nous révolter contre notre Dieu par des mariages avec des femmes étrangères? Et l'un des fils de Joïada, fils d'Eliasib, le Grand-Prêtre, était devenu gendre de Saneballat, l'Horonite, et je le chassai loin de moi. Souviens-toi d'eux, ô mon Dieu, à cause de la souillure du Sacerdoce, et de la constitution Sacerdotale et Lévitique! Et ainsi, je les purifiai de tout étranger, et je fixai les fonctions pour les Prêtres et pour les Lévites, pour chacun dans son office, et les prestations en bois à fournir par époques déterminées, et en prémices. — Garde de moi, ô mon Dieu, un favorable souvenir! Et au temps d'Assuérus (cet Assuérus régnait de l'Inde à l'Éthiopie sur cent vingt-sept provinces), comme le roi Assuérus était assis sur son trône royal dans Suse, la ville capitale, la troisième année de son règne, il donna un festin à tous ses seigneurs et à ses serviteurs, aux généraux de Perse et de Médie, aux Grands et aux Princes des provinces, devant lui, en déployant l'opulence et la pompe de son empire et la riche magnificence de sa majesté, pendant nombre de jours, pendant cent quatre-vingts jours. Et quand ces jours furent passés, le roi donna à tout le peuple qui se trouvait dans Suse, la ville capitale, depuis le grand jusqu'au petit, un banquet de sept jours dans la cour du jardin de la demeure royale. Des draperies de lin blanc et d'azur y étaient suspendues avec des cordons de byssus et de pourpre à des anneaux d'argent et à des colonnes de marbre; des divans d'or et d'argent couvraient un parquet d'albâtre et de marbre et de perles et d'écaille. Et l'on versait à boire dans des vases d'or, et il y avait variété de vaisselle, et le vin royal en abondance, à la façon des rois. Et ordre était donné de ne point forcer à boire, car ainsi l'avait prescrit le roi à tous les grands officiers de sa maison, de faire selon le gré de chacun. De son côté, la reine Vasthi donna un banquet de femmes dans la demeure royale du roi Assuérus. Le septième jour, comme le vin avait mis le cœur du roi en belle humeur, il ordonna à Mehuman, Biztha, Harbona, Bigtha et Abagtha, Zéther et Charcas, les sept eunuques qui étaient de service devant le roi Assuérus, d'amener la reine Vasthi devant le roi, avec la couronne royale, pour faire voir sa beauté aux peuples et aux Grands, car elle avait une belle figure. Mais la reine Vasthi refusa de se rendre à l'ordre du roi, porté par les eunuques. Alors le roi fut fort irrité, et la colère bouillonnait au dedans de lui. Et le roi s'adressa aux sages qui avaient la connaissance des temps (car ainsi se traitaient les affaires du roi devant tous les jurisconsultes et hommes de loi; et le plus près de lui étaient Charsena, Séthar, Admatha, Tharsis, Mérès, Marsena, Memuchan, les sept seigneurs de Perse et de Médie qui avaient la faculté de voir la face du roi et occupaient la première place dans le royaume) : Aux termes de la loi que faut-il faire à la reine Vasthi pour n'avoir pas exécuté l'ordre du roi Assuérus, porté par les eunuques? Alors Memuchan dit devant le roi et les Grands: Ce n'est pas au roi seul que la reine Vasthi a manqué, mais à tous les Grands et à toutes les populations de toutes les provinces du roi Assuérus. Car l'acte de la reine se répandra chez toutes les femmes pour leur faire mépriser leurs maris, puisqu'elles diront: Le roi Assuérus a dit d'amener la reine Vasthi devant lui, et elle n'est pas venue. Et aujourd'hui même les dames des Perses et des Mèdes, qui ont entendu la réponse de la reine, la répéteront à tous les Grands du roi, et il y aura assez de mépris et de colère. Si c'est l'agrément du roi, qu'il émane de lui une ordonnance royale, qui soit consignée dans les lois de Perse et de Médie pour ne pas se perdre: que Vasthi ne se présente plus devant le roi Assuérus, et que le roi confère sa qualité de reine à une autre, meilleure qu'elle. Et l'ordonnance du roi qui sera portée dans tout son royaume, car il est grand, une fois entendue, toutes les femmes rendront honneur à leurs maris, du grand au petit. Et la proposition plut au roi et aux Grands, et le roi fit ce que Memuchan avait proposé. Et il expédia des lettres à toutes les provinces du roi, dans l'écriture de chaque province, et dans l'idiome de chaque peuple; elles portaient: que chaque mari devait être maître dans sa maison, et parlerait la langue de son peuple. Après ces choses, lorsque la colère du roi Assuérus se fut calmée, il repensa à Vasthi, et à ce qu'elle avait fait, et à ce qu'il avait décidé à son sujet. Alors les écuyers du roi, qui étaient à son service, dirent: Que l'on cherche pour le roi de jeunes vierges, belles de figure, et que le roi prépose des commissaires dans toutes les provinces de son empire, chargés de rassembler toutes les vierges, belles de figure, dans la ville capitale de Suse, à la maison des femmes sous l'autorité de Hégaï, eunuque du roi, gardien des femmes, qui leur donnera leurs cosmétiques, et que la jeune fille qui plaira au roi devienne reine à la place de Vasthi. Et l'avis eut l'agrément du roi, qui le suivit. Cependant il y avait dans Suse, la ville capitale, un Juif, nommé Mardochée, fils de Jaïr, fils de Siméï, fils de Kis, homme de Benjamin, lequel avait été emmené de Jérusalem avec les captifs déportés avec Jéchonias, roi de Juda, qu'avait emmené Nebucadnetsar, roi de Babel. Et il était tuteur de Hadassa, c'est-à-dire Esther, fille de son oncle, car elle n'avait plus ni père ni mère. Et la jeune fille était belle de figure et avait bon air. Et à la mort de son père et de sa mère, Mardochée l'avait adoptée pour fille. Et lorsque fut publié l'ordre du roi et son édit, et qu'un grand nombre de jeunes filles furent rassemblées dans Suse, la ville capitale, sous la garde de Hégaï, il arriva qu'Esther fut prise et menée au palais du roi, et remise à Hégaï, gardien des femmes. Et la jeune fille lui plut et gagna ses bonnes grâces, et il s'empressa de lui fournir ses cosmétiques et ses aliments, et de lui donner sept suivantes d'élite de la maison du roi, et il la transféra, elle et ses femmes, dans le meilleur appartement du logis des femmes. Esther n'avait point révélé sa nation, ni sa naissance, car Mardochée lui avait enjoint de n'en pas faire la révélation. Et journellement Mardochée allait et venait devant la cour du logis des femmes pour apprendre des nouvelles d'Esther et de ce qui arrivait d'elle. Et quand venait le tour pour chaque jeune fille d'être admise chez le roi Assuérus, après s'être traitée selon le régime prescrit aux femmes pendant douze mois (car c'est le temps que durent leurs ablutions, que six mois elles font avec l'huile de myrrhe et six mois avec des baumes et d'autres cosmétiques de femmes), alors seulement la jeune fille entrait chez le roi. Et tout ce qu'elle demandait lui était donné pour s'en parer en passant du logis des femmes au palais du roi. Le soir elle entrait et le matin elle retournait dans l'autre logis des femmes sous la surveillance de Saasgaz, eunuque du roi, gardien des concubines. Elle ne rentrait point chez le roi à moins d'être désirée par le roi et appelée nominativement. Et lorsque vint le tour d'Esther, fille d'Abihaïl, oncle de Mardochée qui l'avait adoptée pour fille, de venir chez le roi, elle ne demanda rien autre que ce que désigna Hégaï, eunuque du roi, gardien des femmes. Et Esther gagnait les bonnes grâces de tous ceux qui la voyaient. Et Esther fut amenée chez le roi Assuérus, dans son palais royal, le dixième mois qui est le mois de Tébeth, la septième année de son règne. Et le roi éprouva pour Esther plus d'amour que pour toutes les autres femmes, et elle gagna sa faveur et ses bonnes grâces plus que toutes les autres jeunes filles. Et il posa la couronne royale sur sa tête et la fit reine en place de Vasthi. Et le roi donna un grand festin à tous ses Grands et serviteurs, le festin d'Esther, et accorda un relâche aux provinces et fit des présents à la façon d'un roi. Et lorsque les jeunes filles furent rassemblées pour la seconde fois, Mardochée était assis à la porte du roi. Esther n'avait point révélé sa naissance ni son peuple, comme Mardochée le lui avait commandé; et Esther exécutait les ordres de Mardochée, comme quand elle était sous sa tutelle. Dans ce même temps, comme Mardochée était assis à la porte du roi, Bigthan et Thérès, deux eunuques du roi, des gardes du seuil, s'exaspérèrent, et ils tentèrent de porter la main sur le roi Assuérus. Et la chose vint à la connaissance de Mardochée qui en informa la reine Esther. Et Esther le redit au roi de la part de Mardochée. Et le fait fut soumis à une enquête, et trouvé tel, et ils furent tous les deux pendus à un arbre. Et cela fut consigné dans le livre des annales devant le roi. Après ces événements, le roi Assuérus agrandit Aman, fils de Medatha, l'Agagite, et il l'éleva et plaça son siège au-dessus de tous les Grands de son entourage. Et tous les serviteurs du roi qui se tenaient à la porte du roi, se courbaient et se prosternaient devant Aman, car tel était l'ordre du roi à son égard. Mais Mardochée ne se courbait, ni ne se prosternait. Alors les serviteurs du roi qui se tenaient à la porte du roi, dirent à Mardochée: Pourquoi contreviens-tu à l'ordre du roi? Et comme ils le lui disaient chaque jour, et qu'il ne les écoutait point, ils informèrent Aman pour voir si les discours de Mardochée tiendraient. Car il leur avait découvert qu'il était Juif. Et Aman voyant que Mardochée ne se courbait ni ne se prosternait devant lui, il fut rempli de fureur. Mais Aman trouvait indigne de lui de mettre la main sur Mardochée seul; car on lui avait découvert quel était le peuple de Mardochée, et Aman chercha à exterminer tous les Juifs qui se trouvaient dans tout l'empire d'Assuérus, le peuple de Mardochée. Au premier mois, qui est le mois de Nisan, la douzième année du roi Assuérus, on consulta le Pur, c'est-à-dire le sort, devant Aman pour tous les jours et pour tous les mois jusqu'au douzième mois qui est le mois d'Adar. Et Aman dit au roi Assuérus: Il est un peuple séparé, et disséminé parmi les peuples dans toutes les provinces de ton empire, dont les lois diffèrent de celles de tous les peuples, et il ne pratique point les lois du roi; et il ne convient point au roi de le tolérer. Si le roi le trouve bon, qu'on rédige l'édit de leur destruction; et je paierai dix mille talents d'argent pesant, entre les mains des intendants pour les faire entrer au trésor royal. Alors le roi tira son anneau de son doigt, et le donna à Aman, fils de Medatha, l'Agagite, l'ennemi des Juifs. Et le roi dit à Aman: L'argent t'est donné, le peuple aussi, pour que tu en fasses ce que tu voudras. Alors furent convoqués les Secrétaires du roi, le premier mois, le treizième jour du mois, et l'on écrivit en tout point dans le sens que prescrivait Aman, aux satrapes du roi et aux gouverneurs de chaque province, et aux chefs de chaque peuple, province par province, dans leur écriture, et peuple par peuple, dans sa langue; c'est au nom du roi Assuérus que l'on écrivit, et on scella avec l'anneau du roi. Et des lettres furent expédiées par courriers dans toutes les provinces du roi, à l'effet d'exterminer, massacrer et faire périr tous les Juifs, de l'adolescent au vieillard, petits enfants et femmes, en un jour, le treizième du douzième mois, c'est-à-dire du mois d'Adar, et de livrer leurs dépouilles au pillage. Une copie du rescrit, afin que l'ordre fût donné dans toutes les provinces, fut communiquée à tous les peuples, afin qu'ils se tinssent prêts pour cette journée. Les courriers partirent aussitôt sur l'ordre du roi, et l'édit fut promulgué dans Suse, la ville capitale. Et le roi et Aman s'attablèrent et burent; mais toute la ville de Suse était dans la consternation. Et lorsque Mardochée apprit tout ce qui s'était fait, il déchira ses habits, et revêtit le cilice et la cendre, et parut au milieu de la ville et poussa un haut et lamentable cri. Et il vint jusque devant la porte du roi, car il n'était pas permis d'entrer en cilice dans la porte du roi. Et dans toutes les provinces où parvinrent l'ordre du roi et son édit, il y eut une grande désolation parmi les Juifs, et jeûne et pleurs et deuil, et beaucoup se couvrirent du cilice et de la cendre. Et les compagnes d'Esther et ses eunuques vinrent l'informer. Alors la reine fut dans une angoisse extrême, et elle envoya des habits pour en vêtir Mardochée, et lui faire déposer le cilice, mais il ne les accepta pas. Alors Esther appela Hathach, l'un des eunuques que le roi avait placés auprès d'elle, et le dépêcha à Mardochée pour savoir ce que c'était et à quel sujet. Et Hathach alla trouver Mardochée dans la Place de la ville, qui est devant la porte du roi. Et Mardochée lui raconta tout ce qui lui était survenu, en indiquant la somme d'argent qu'Aman avait promis de payer pour le prix des Juifs au trésor du roi, afin de les détruire. Et il lui remit aussi la copie du rescrit publié dans Suse pour leur massacre, afin qu'il le montrât à Esther, qu'il la mît au fait de tout, et lui enjoignît de se rendre chez le roi pour implorer sa pitié et le prier en faveur de son peuple. Et Hathach vint rapporter à Esther les paroles de Mardochée. Et Esther répondant à Hathach lui donna ce message pour Mardochée : Tous les serviteurs du roi et les peuples des provinces du roi savent que quiconque, homme et femme, entre chez le roi dans la cour intérieure, sans être appelé, est, en vertu d'une loi spéciale, passible de la mort, à moins que le roi ne lui tende son sceptre d'or pour lui laisser la vie. Or je n'ai point été appelée à entrer chez le roi voici trente jours. Et l'on rapporta à Mardochée les paroles d'Esther. Et Mardochée renvoya cette réponse à Esther: Ne te figure pas en ton âme pouvoir être sauvée dans le palais du roi plus que tous les Juifs. Que si tu restais neutre à cette heure-ci, le secours et la délivrance arriveraient aux Juifs d'autre part, et toi et la maison de ton père vous péririez. Et qui sait si ce n'est pas pour cette heure-ci que tu es parvenue au rang de reine? Et Esther dit en réponse à Mardochée : Va et rassemble tous les Juifs qui se trouvent dans Suse, et jeûnez pour moi, et ne mangez ni ne buvez pendant trois jours, ni jour, ni nuit. Moi aussi avec mes compagnes je jeûnerai de même, et ensuite j'irai chez le roi, malgré la loi; et si je péris, je périrai. Et Mardochée s'en alla et exécuta tous les ordres que lui donnait Esther. Et le troisième jour Esther prit son costume de reine et se présenta dans la cour intérieure du palais royal vis-à-vis de la demeure du roi. Et le roi était assis sur son trône royal dans le palais royal, en face de l'entrée du palais. Et quand le roi vit la reine Esther arrêtée dans la cour, elle trouva grâce à ses yeux; et le roi tendit vers Esther le sceptre d'or qui était dans sa main, et Esther s'avança et toucha le bout du sceptre. Et le roi lui dit: Que veux-tu, reine Esther? et qu'est-ce que tu demandes? quand ce serait la moitié de mon royaume, tu l'obtiendrais. Et Esther dit: Si le roi l'agrée, que le roi avec Aman vienne aujourd'hui au banquet que je lui ai préparé. Et le roi dit: Vite, allez chercher Aman pour faire ce qu'a dit Esther. Le roi et Aman vinrent donc au banquet qu'Esther avait préparé. Et le roi dit à Esther, lorsque l'on but le vin: Quelle est ta demande? elle te sera accordée; et quel est ton désir? quand ce serait la moitié de mon royaume, il sera satisfait. Alors Esther répondit et dit: Voici ce que je demande et désire : Si j'ai trouvé grâce aux yeux du roi, et s'il plaît au roi de m'accorder ma demande et de satisfaire mon désir, que le roi avec Aman vienne au banquet que je veux préparer pour eux, et demain je ferai réponse à la question du roi. Et Aman sortit ce jour-là joyeux et de bonne humeur; mais lorsqu'Aman aperçut Mardochée dans la porte du roi, sans qu'il se levât et se courbât devant lui, Aman fut rempli de fureur contre Mardochée. Mais Aman se contint. Et arrivé à la maison, il manda ses amis et Zérès, sa femme. Et Aman leur fit le détail de sa magnifique opulence, du nombre de ses fils, et de toute la grandeur que le roi lui avait donnée, et du rang où il l'avait élevé plus haut que les Grands et les serviteurs du roi. Aman dit encore: Bien plus, la reine Esther m'a admis avec le roi au banquet qu'elle nous a donné, sans personne autre que moi, et même pour demain je suis invité chez elle avec le roi. Mais tout cela m'est indifférent tant que je vois Mardochée, le Juif, assis dans la porte du roi. Alors Zérès, sa femme et tous ses amis lui dirent: Que l'on dresse un poteau, haut de cinquante coudées, et demain demande au roi qu'on y pende Mardochée, puis tu accompagneras le roi au festin, content. Et la proposition plut à Aman, qui fit dresser le poteau. Cette nuit-là le sommeil fuyait le roi, et il dit qu'on lui apportât le livre mémorial, les annales; et il en fut fait, lecture devant le roi. Là se trouvait consignée la révélation faite par Mardochée au sujet de Bigthan et Thérès, les deux eunuques du roi d'entre les gardes du seuil, qui avaient cherché à porter la main sur le roi Assuérus. Et le roi dit: Quel prix et quel honneur Mardochée a-t-il obtenus pour cela? Et les écuyers du roi qui étaient de service auprès de lui, dirent: Il n'a rien reçu. Et le roi dit: Qui est dans la cour? Or Aman arrivait dans la cour extérieure du palais royal, pour proposer au roi de faire pendre Mardochée au poteau qu'il avait préparé pour lui. Et les écuyers du roi lui dirent: Voilà, c'est Aman qui est dans la cour. Et le roi dit: Qu'il entre. Et Aman entra, et le roi lui dit: Que faut-il faire à un homme que le roi veut récompenser? Et Aman disait en son cœur: Qui est-ce que le roi voudrait récompenser sinon moi? Et Aman dit au roi: L'homme que le roi veut récompenser!… il faut apporter un habillement royal dont le roi se revêt, et le cheval que le roi monte, et sur la tête duquel on place la couronne royale, puis remettre l'habillement et le cheval à quelqu'un des Grands du roi, des nobles, et revêtir l'homme que le roi veut récompenser, et le promener monté sur le cheval dans les rues de la ville en criant devant lui: Ainsi est traité l'homme que le roi veut récompenser! Et le roi dit à Aman: Vite, prends l'habillement et le cheval, comme tu as dit, et fais ainsi pour Mardochée, le Juif, qui est assis dans la porte du roi; n'omets aucun des points que tu as indiqués. Alors Aman prit l'habillement et le cheval, et revêtit Mardochée et le conduisit par les rues de la ville en criant devant lui: Ainsi est traité l'homme que le roi veut récompenser! Et Mardochée revint à la porte du roi, mais Aman regagna en hâte sa maison, triste et la tête voilée. Et Aman raconta à Zérès, sa femme, et à tous ses amis tout ce qui lui était arrivé. Alors ses sages et Zérès, sa femme, lui dirent: Si Mardochée, devant qui tu as commencé de tomber, est de la race des Juifs, tu ne l'emporteras pas sur lui, mais c'est toi qui tomberas devant lui. Ils s'entretenaient encore avec lui, lorsque arrivèrent les eunuques du roi, qui se hâtèrent de conduire Aman au banquet préparé par Esther. Et le roi avec Aman se rendit au banquet chez la reine Esther. Et le roi dit encore à Esther le second jour, quand on servait le vin: Quelle est ta demande, reine Esther? elle te sera accordée; et quel est ton désir? fût-ce la moitié de mon royaume, il sera satisfait. Alors la reine Esther répondit et dit: Si j'ai trouvé grâce à tes yeux, ô roi, et si c'est le bon plaisir du roi, que ma vie soit accordée à ma prière, et mon peuple à ma requête. Car nous sommes vendus, moi et mon peuple, à l'extermination, au massacre et à l'assassinat. Et si nous étions vendus pour devenir serviteurs et servantes, je me tairais, mais l'ennemi n'est pas à même de compenser le dommage fait au roi. Alors le roi Assuérus parla et dit à la reine Esther: Qui est donc celui, et où est celui qui a l'audace d'agir de la sorte? Et Esther dit: L'homme hostile et l'ennemi, — c'est Aman, c'est ce méchant-là! Et Aman fut atterré en présence du roi et de la reine. Et le roi se leva dans son courroux, et, quittant le repas, il gagna le jardin du palais; mais Aman resta pour solliciter en faveur de sa vie auprès de la reine Esther, car il voyait que sa ruine était consommée par devers le roi. Et quand le roi revint du jardin du palais dans la salle du festin, Aman était tombé au pied du lit sur lequel était Esther. Alors le roi dit: Veut-il même faire violence à la reine à mes côtés, au palais? Le mot sorti de la bouche du roi, on voila le visage d'Aman. Et Harbona, l'un des eunuques, dit devant le roi: Vois aussi, le poteau qu'Aman a fait faire pour Mardochée qui a parlé pour le bien du roi, est dressé dans la demeure d'Aman avec la hauteur de cinquante coudées. Alors le roi dit: Pendez-l'y! Et l'on pendit Aman au poteau qu'il avait préparé pour Mardochée, et la colère du roi fut apaisée. En ce même jour le roi Assuérus fit don à la reine Esther de la maison d'Aman, l'ennemi des Juifs; et Mardochée vint se présenter au roi, car Esther avait révélé au roi ce qu'il lui était. Et le roi tira son anneau, qu'il avait ôté à Aman, et le donna à Mardochée. Et Esther préposa Mardochée sur la maison d'Aman. Et derechef Esther parla devant le roi, et elle se jeta à ses pieds? et pleura et le supplia de déjouer la méchanceté d'Aman, l'Agagite, et les complots qu'il avait tramés contre les Juifs. Et le roi tendit à Esther le sceptre d'or; alors Esther se releva, et se tint debout devant le roi. Et elle dit: Si le roi le trouve bon, et si j'ai trouvé grâce à ses yeux, et si la chose a l'approbation du roi, et si j'ai son agrément, que l'on écrive pour révoquer les lettres d'Aman, et le plan d'Aman, fils de Medatha, l'Agagite, lettres qu'il a écrites à l'effet d'exterminer les Juifs qui sont dans toutes les provinces du roi. Car comment pourrais-je être témoin du désastre qui atteindrait mon peuple? et comment pourrais-je être témoin de l'anéantissement de ma race? Et le roi Assuérus dit à la reine Esther et à Mardochée, le Juif: Voilà que j'ai fait don à Esther de la maison d'Aman, et il a été pendu à un poteau pour avoir levé la main sur les Juifs. Ecrivez donc à l'égard des Juifs, comme il vous semblera bon, au nom du roi, et apposez le sceau avec l'anneau du roi. Car un rescrit, écrit au nom du roi et scellé avec l'anneau du roi, est irrévocable. Alors furent mandés les Secrétaires du roi, dans ce même temps, au troisième mois, c'est-à-dire au mois de Sivan, le vingt-troisième jour de ce mois, et l'on écrivit en tout point comme Mardochée le prescrivit, aux Juifs et aux satrapes, et aux gouverneurs, et aux chefs des provinces, de l'Inde à l'Ethiopie, des cent vingt-sept provinces, province par province, dans son écriture, et peuple par peuple dans sa langue, et aussi aux Juifs, dans leur écriture et leur langue. Et Mardochée écrivit au nom du roi Assuérus et scella avec l'anneau du roi et expédia les lettres par des courriers à cheval, montés sur des coursiers, des mulets, faons de cavales, [lettres portant] que le roi permettait aux Juifs de se rassembler dans toutes et chaque villes, et de défendre leur vie, et d'exterminer et de massacrer et de tuer toute force armée du peuple et de la province qui les assaillirait, enfants et femmes, et de piller leurs dépouilles le même jour dans toutes les provinces du roi Assuérus le troisième jour du douzième mois, c'est-à-dire du mois d'Adar. Une copie du rescrit fut, afin que l'ordre circulât dans toutes les provinces, communiquée à tous les peuples, à cet effet que les Juifs se tinssent prêts pour ce jour-là à se venger de leurs ennemis. Les courriers montés sur des coursiers et des mulets partirent de suite et en hâte sur la parole du roi, et l'ordre fut donné dans Suse, la ville capitale. Et Mardochée se retira de la présence du roi, en costume royal, azur et blanc, avec une grande couronne d'or et un manteau de byssus et de pourpre. Et la ville de Suse poussa des cris de joie et fut dans l'allégresse. Pour les Juifs il y eut clarté et joie, et transports, et honneur. Et dans toutes et chaque provinces et dans toutes et chaque villes où parvint le prononcé du roi et son édit, il y eut joie et ravissement pour les Juifs, banquet et réjouissance. Et un grand nombre des indigènes devinrent Juifs, car la terreur des Juifs les avait assaillis. Et au douzième mois, c'est-à-dire au mois d'Adar, le treizième jour du mois, jour où s'exécuta le prononcé et l'ordre du roi, le jour où les ennemis des Juifs espéraient venir à bout d'eux, et où les choses tournèrent de telle sorte que ce furent les Juifs qui vinrent à bout de leurs adversaires, les Juifs se rassemblèrent dans leurs villes, dans toutes les provinces du roi Assuérus pour faire main basse sur ceux qui cherchaient leur ruine; et personne ne leur tint, tête, car tous les peuples subissaient la terreur qu'ils donnaient. Et tous les chefs des provinces et les satrapes et les gouverneurs et les agents du roi soutinrent les Juifs, car Mardochée leur inspirait la terreur. En effet, grand était Mardochée au Palais et sa renommée se répandait dans toutes les provinces, parce que la personne de Mardochée allait toujours grandissant. Et les Juifs battirent tous leurs ennemis à coups d'épée, et ce fut un massacre et une extermination, et ils traitèrent leurs adversaires à leur discrétion. Et dans Suse, la ville capitale, les Juifs tuèrent et firent périr cinq cents hommes; et Parsandatha et Dalphon et Aspatha et Poratha et Adalia et Aridatha et Parmaslha et Arisaï et Aridaï et Vajezatha, les dix fils d'Aman, fils de Medatha, l'ennemi des Juifs, furent égorgés par eux, mais ils ne touchèrent pas au butin. Le même jour, le nombre des hommes tués dans Suse, la ville capitale, fut porté devant le roi. Et le roi dit à la reine Esther: Dans Suse, la ville capitale, les Juifs ont tué et massacré cinq cents hommes, et les dix fils d'Aman: qu'auront-ils fait dans les autres provinces du roi? Et quelle est ta demande? elle te sera accordée; et ton désir encore? et il sera satisfait. Et Esther dit: S'il plaît au roi, que demain aussi il soit permis aux Juifs dans Suse d'agir d'après l'ordre d'aujourd'hui; et que les dix fils d'Aman soient pendus au poteau. Et le roi ordonna qu'ainsi fût fait. Et l'ordre fut donné dans Suse, et les dix fils d'Aman furent pendus. Les Juifs se rassemblèrent donc aussi dans Suse le quatorzième jour du mois d'Adar et massacrèrent dans Suse trois cents hommes, mais ils ne touchèrent point au butin. De même, les autres Juifs dans les provinces du roi se rassemblèrent et défendirent leur vie, et conquirent le repos sur leurs ennemis, et tuèrent soixante-quinze mille de leurs adversaires, mais ils ne touchèrent point au butin : c'était le treizième jour du mois d'Adar. Et le quatorzième jour de ce mois, ils avaient le repos, et ils en firent un jour de festins et de réjouissances. Et les Juifs dans Suse se rassemblèrent le treizième jour et aussi le quatorzième jour et eurent le repos le quinzième jour de ce mois; et ils en firent un jour de festins et de réjouissances. C'est pourquoi les Juifs de la campagne habitant les villes du pays plat font du quatorzième jour du mois d'Adar un jour de réjouissances et de festins et un jour de fête et dans lequel l'on s'envoie mutuellement des mets. Et Mardochée rédigea par écrit ces histoires, et il adressa des lettres à tous les Juifs dans toutes les provinces du roi Assuérus, rapprochées et éloignées, pour leur poser comme règle de célébrer chaque année le quatorzième jour et le quinzième du mois d'Adar, comme jours auxquels les Juifs avaient conquis le repos sur leurs ennemis, et comme le mois où il y avait eu pour eux changement d'affliction en joie et de deuil en fête, pour les célébrer comme jours de festins et de réjouissances, et où l'on s'envoie mutuellement des mets, et où l'on fait des dons aux pauvres. Et les Juifs adoptèrent ce qu'ils avaient commencé de faire et que Mardochée leur prescrivait. C'est que Aman, fils de Medatha, l'Agagite, l'ennemi de tous les Juifs, avait formé contre les Juifs le plan de les anéantir, et avait tiré au Pur, c'est-à-dire au sort, en vue de leur désastre et de leur destruction. Et lorsque Esther se présenta devant le roi, il ordonna par lettres que le funeste plan qu'il avait formé contre les Juifs, retombât sur sa tête, et il fut pendu au poteau, ainsi que ses fils. C'est pourquoi ils donnèrent à ces jours le nom de Purim d'après le mot Pur. C'est pourquoi ensuite de toute la teneur de cette lettre, et ensuite de tout ce qu'ils en avaient vu et de ce qui leur était arrivé, les Juifs fixèrent et adoptèrent pour eux et leur postérité et pour tous ceux qui s'attacheraient à eux, l'usage inviolable de célébrer ces deux jours selon la règle écrite et à l'époque déterminée, chaque année, et ces jours devaient rester dans la mémoire et être célébrés dans toutes et chaque générations, dans chaque famille, dans chaque province et dans chaque ville; et ces jours du Purim devaient ne jamais se perdre parmi les Juifs et leur souvenir ne pas s'effacer dans leur race. Et la reine Esther, fille d'Abihaïl, et Mardochée, le Juif, écrivirent avec toute leur autorité pour confirmer cette seconde lettre concernant le Purim. Et l'on adressa des lettres à tous les Juifs dans les cent vingt-sept provinces de l'empire d'Assuérus, des paroles de paix et de fidélité pour consolider ces jours du Purim, à l'époque précise, comme Mardochée, le Juif, et la reine Esther les avaient institués, et comme ils avaient établi pour eux-mêmes et leur postérité, la règle de leur jeûne et de leur cri. Et l'ordre d'Esther confirma cette institution du Purim et fut consigné dans un livre. Et le roi Assuérus imposa une corvée au pays et aux îles de la mer. Et tous les actes de son autorité et de sa puissance, et l'exposé de la grandeur de Mardochée, à laquelle le roi l'avait élevé, sont d'ailleurs consignés dans le livre des Annales des rois des Mèdes et Perses. Car Mardochée, le Juif, était le second après le roi Assuérus, et il était grand auprès des Juifs, et agréable à la multitude de ses frères, cherchant le bien de son peuple et parlant pour le salut de toute sa race. Il y avait un homme dans le pays de Uz; Job était son nom, et cet homme était intègre et droit et craignant Dieu et fuyant le mal. Et il lui était né sept fils et trois filles. Et son bétail consistait en sept mille brebis, et trois mille chameaux, et cinq cents paires de bœufs, et cinq cents ânesses, et il avait un domestique nombreux, et cet homme était plus grand que tous les enfants de l'Orient. Or ses fils avaient la coutume de faire un festin dans leur maison chacun son jour; et ils envoyaient et invitaient leurs trois sœurs à manger et boire avec eux. Et, quand le tour des jours du festin était terminé, Job les envoyait chercher, et les purifiait, et se levant matin, il offrait des holocaustes selon le nombre d'eux tous; car, disait Job, peut-être mes fils ont-ils péché et renié Dieu en leur cœur. Ainsi faisait Job en tout temps. Et il arriva, un jour où les Fils de Dieu vinrent se présenter devant l'Éternel, que Satan vint aussi parmi eux. Et l'Éternel dit à Satan: «D'où viens-tu?» Et Satan répondit à l'Éternel et dit: «De parcourir la terre, et de m'y promener.» Et l'Éternel dit à Satan: «As-tu pris garde à mon serviteur Job? Car nul n'est comme lui, sur la terre, intègre et droit et craignant Dieu et fuyant le mal.» Et Satan répondit à l'Éternel et dit: «Est-ce sans intérêt que Job craint Dieu? Ne l'as-tu pas protégé lui et sa maison, et tout ce qui est à lui, de toutes parts? Tu as béni le travail de ses mains, et ses troupeaux se sont répandus dans le pays. Mais étends donc ta main, et touche tout ce qu'il a, et tu verras s'il ne te renie pas en face.» Et l'Éternel dit à Satan: «Voici, que tout ce qu'il a, soit en ta main; seulement ne mets point la main sur lui.» Et Satan sortit de la présence de l'Éternel. Et, le jour où ses fils et ses filles mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère premier-né, il arriva à Job un messager qui lui dit: «Les bœufs étaient à la charrue, et les ânesses paissaient à leurs côtés; alors des Sabéens ont fondu sur eux, et les ont pris, et ont passé les gardiens au fil de l'épée, et seul j'ai pu m'échapper pour te l'annoncer.» Il parlait encore, qu'un autre vint et dit: «Le feu de Dieu est tombé du ciel, et a exercé ses ravages parmi les brebis et les gardiens, et les a dévorés, et seul j'ai pu m'échapper pour te l'annoncer.» Il parlait encore, qu'un autre vint et dit: «Des Chaldéens, formés en trois bandes, se sont jetés sur les chameaux, les ont pris, et ont passé les gardiens au fil de l'épée, et seul j'ai pu m'échapper pour te l'annoncer.» Il parlait encore, qu'un autre vint et dit: «Tes fils et tes filles mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère premier-né, et voici, un grand vent est venu de par delà le désert, et a frappé contre les quatre angles de la maison, et elle s'est écroulée sur les jeunes gens, et ils sont morts, et seul j'ai pu m'échapper pour te l'annoncer.» Alors Job se leva, et déchira son manteau, et se rasa la tête, et tombant contre terre il adora et dit: «Nu je suis sorti du sein de ma mère, et nu je retournerai d'où j'ai été tiré: l'Éternel avait donné, l'Éternel a repris; béni soit le nom de l'Éternel!» A tous ces coups Job ne pécha point, et n'attribua point de mal à Dieu. Et il arriva, un jour où les Fils de Dieu vinrent se présenter devant l'Éternel, que Satan vint aussi parmi eux se présenter devant l'Éternel. Et l'Éternel dit à Satan: «D'où viens-tu?» «Et Satan répondit à l'Éternel et dit: «De parcourir la terre, et de m'y promener.» Et l'Éternel dit à Satan: «As-tu pris garde à mon serviteur Job? Car nul n'est comme lui, sur la terre, homme intègre et droit et craignant Dieu et fuyant le mal; il est encore ferme dans sa piété, et tu m'excites à le perdre gratuitement.» Et Satan répondit à l'Éternel et dit: «Peau pour peau! Mais tout ce que l'homme possède, il le donnera pour sa vie. Or étends donc ta main, et touche à ses os et à sa chair, et tu verras s'il ne te renie pas en face.» Et l'Éternel dit à Satan: «Le voilà entre tes mains! seulement conserve-lui la vie.» Alors Satan sortit de la présence de l'Éternel, et il frappa Job d'un ulcère malin depuis la plante des pieds jusqu'au sommet de la tête. Et il prit un têt pour se gratter, tandis qu'il était assis sur la cendre. Et sa femme lui dit: «Tu es encore ferme dans ta piété!» renie Dieu, et meurs!» Et Job lui dit: «Ainsi que parle une insensée, ainsi parles-tu. Quoi! nous recevons les biens de la main de Dieu, et nous n'en recevrions pas les maux!» Malgré tout cela, Job ne pécha point par ses discours. Et trois amis de Job ouïrent parler de tous ces maux qui lui étaient survenus, et ils vinrent chacun de leur lieu, Eliphaz de Théman, Bildad de Such, et Tsophar de Naama, et ils se concertèrent ensemble pour venir plaindre Job et le consoler. Et, lorsqu'ils levèrent les yeux de loin, ils ne le reconnurent pas, et élevant la voix, ils pleurèrent, et ils déchirèrent chacun leur manteau, et jetèrent de la poussière au-dessus de leur tête en l'air. Et ils furent assis avec lui sur la terre, sept jours et sept nuits, et aucun d'eux ne lui disait une parole, car ils voyaient que sa douleur était très grande. Après cela Job ouvrit la bouche, et maudit le jour de sa naissance. Et Job prit la parole et dit : Périsse le jour où je suis né, et la nuit qui dit: Un enfant est conçu! Que ce jour se change en ténèbres, que Dieu d'en haut ne s'en informe plus! et que sur lui la clarté ne resplendisse plus! Que l'obscurité et l'ombre de mort le réclament, que les sombres nuées viennent s'y établir, et que l'absence de jour y répande l'effroi! Cette nuit! que les ténèbres s'en emparent, qu'elle ne se réjouisse plus parmi les jours de l'année, et que dans le compte des mois elle n'entre plus! Voici, que cette nuit soit inféconde, que l'allégresse n'y ait plus accès! Qu'elle soit notée par ceux qui maudissent les jours, experts à faire lever le Léviathan! Que les astres de son crépuscule s'éteignent! qu'elle espère la lumière, et qu'elle ne vienne pas, et que jamais elle ne voie les paupières de l'aurore, car elle ne ferma point le sein dont j'ai franchi les portes, et n'a point dérobé le chagrin à ma vue! Pourquoi ne quittai-je pas sans vie les flancs de ma mère, et au sortir de son sein n'expirai-je pas? Pourquoi rencontrai-je des genoux devant moi, et pourquoi des mamelles où je fusse allaité? Car maintenant je serais gisant et tranquille, je dormirais, et aurais aussi le repos, avec les Rois et les arbitres de la terre qui se sont élevé des tombes, ou avec les Princes qui possédaient de l'or, et ont rempli d'argent leurs habitations; ou, tel que l'avorton enfoui, je ne serais pas, tel que les enfants qui n'ont pas vu le jour. Là les impies cessent de s'agiter, là se reposent ceux qui sont fatigués d'efforts, là sont réunis les captifs en sécurité, et ils n'entendent pas la voix de l'exacteur. Petits et grands y sont égaux, et l'esclave y est affranchi de son maître. Pourquoi accorde-t-Il la lumière au misérable, et la vie à ceux qui ont l'amertume dans l'âme, qui attendent la mort, et elle n'arrive pas, qui creusent la terre, plus désireux d'elle que des trésors, qui se réjouissent jusqu'à l'allégresse, sont transportés, quand ils trouvent un tombeau; à l'homme enfin, à qui son chemin se dérobe, et que Dieu cerne de toutes parts? Car le pain que je mange, rencontre mes sanglots, et, comme les flots, mes soupirs s'épanchent; car la terreur que je crains, m'assaille aussitôt, et ce que je redoute, c'est ce qui m'arrive. Je n'ai ni trêve, ni calme, ni repos, et toujours le trouble survient. Et Eliphaz de Théman répondit et dit : Tenter de te parler, sera-ce t'être importun? Mais qui pourrait s'empêcher de parler? Voici, tu redressas beaucoup d'hommes, et fortifias des mains débiles, ta parole releva ceux qui bronchaient, et tu raffermis les genoux qui pliaient. Maintenant que ton tour vient, tu faiblis! maintenant que tu es atteint, tu es éperdu! En ta crainte de Dieu ne te confies-tu pas, et ton espoir n'est-il pas l'innocence de ta vie? Eh! penses-y! quel innocent a péri, et où les justes ont-ils été détruits? Ainsi que je l'ai vu, ceux qui cultivent le mal, et sèment la malice, l'ont pour récolte; au souffle de Dieu ils périssent, et le vent de son courroux les consume; le cri du lion, et la voix du rugissant, et les dents des lionceaux leur sont ôtés, le vieux lion périt faute de proie, et les petits de la lionne sont dispersés. Mais une parole me fut dite à la dérobée, et mon oreille en a saisi le murmure. Les visions de la nuit agitaient mes pensées, à l'heure où le sommeil accable les humains : une terreur me saisit avec un tremblement, et le frisson parcourut tous mes os; et un esprit passa devant mon visage, et sur mon corps mes cheveux se dressèrent; une figure dont l'air m'est inconnu, s'arrêta en face de mes yeux; il y eut un frémissement, et j'entendis une voix : «L'homme est-il juste devant Dieu, et le mortel, pur devant son créateur? Voici, de ses serviteurs Il se défie, et dans ses anges mêmes Il trouve du péché; que sera-ce donc des habitants de maisons d'argile, dont les fondements posent sur la poudre? Ils sont détruits comme par la teigne, d'un matin à un soir ils sont mis en pièces; sans qu'on y prenne garde, ils périssent pour toujours; leur magnificence ne leur est-elle pas ôtée? Ils meurent, et n'ont pas la sagesse.» Appelle donc! y aura-t-il quelqu'un qui te réponde? et auquel des Saints t'adresseras-tu? Non, le chagrin tue l'insensé, et le fou trouve la mort dans sa fureur. J'ai vu l'insensé pousser des racines; mais soudain j'ai dû dire sa maison maudite : ses enfants étaient loin de secours, on les foulait aux Portes, et point de sauveur! L'affamé mangea ses moissons, et jusqu'entre les haies alla les saisir, et des hommes altérés engloutirent ses biens. Car les maux ne sortent point de terre, et sur le sol le malheur ne croît pas; mais l'homme est né pour le malheur, comme l'étincelle pour s'élever et voler. Mais pour moi, je m'adresserais à Dieu, et j'exposerais ma cause au Seigneur. Il fait des choses grandes, insondables, merveilleuses, innombrables; Il répand la pluie sur la terre, et envoie ses eaux sur les campagnes; Il place en haut lieu les hommes abaissés, et les affligés atteignent le salut; Il rompt les complots des gens rusés, pour que leurs mains n'exécutent pas leurs plans; Il prend les habiles dans leurs ruses, et le projet des astucieux est déjoué; de jour ils heurtent contre les ténèbres, et comme dans la nuit ils tâtonnent à midi. Ainsi sauve-t-il de l'épée de leur bouche, et de la main du puissant, le misérable; et il y a pour le faible une espérance, et leur méchanceté a la bouche fermée. Voici, heureux l'homme que Dieu châtie!… Mais ne repousse pas la correction du Seigneur! car Il blesse, et bande la plaie, Il brise, et ses mains guérissent : dans six détresses, Il est ton libérateur, et dans sept, le mal ne t'atteindra pas; durant la famine, Il te sauve de la mort, et durant la guerre, des coups de l'épée; au fouet de la langue tu seras dérobé, tu n'auras point peur du désastre, s'il arrive; tu te riras du désastre et de la famine, et tu ne redouteras point les bêtes de la terre; car tu as un pacte avec les pierres des champs, et les bêtes des champs sont en paix avec toi. Alors tu éprouveras que ta tente n'est que paix, et en visitant ta demeure, tu ne seras point trompé, et tu éprouveras que ta race est nombreuse, et ta postérité comme l'herbe de la terre; tu descendras au sépulcre dans une verte vieillesse, ainsi que s'élève le tas des gerbes, quand c'en est la saison. Voilà ce que nous avons approfondi: il en est ainsi; entends-le, et fais-en ton profit. Et Job reprit et dit : Ah! qu'on pèse, qu'on pèse mon tourment! et qu'on mette mon malheur dans la balance aussi! car sur le sable des mers il l'emporte en grandeur: de là mes paroles outrées! Car je porte sur moi les flèches du Tout-puissant, de leur poison mon cœur est abreuvé; les terreurs de Dieu m'ont cerné. L'onagre brait-il auprès de la verdure? Le taureau mugit-il auprès de son fourrage? Mange-t-on ce qui est insipide, sans sel? Le blanc de l'œuf a-t-il une saveur? Mon âme refuse d'y toucher, et c'est comme une pourriture qui infecte mon pain. O, si mon vœu pouvait s'accomplir, et si Dieu remplissait mon souhait! S'il plaisait à Dieu de m'écraser, d'étendre sa main, et de me retrancher! Ainsi j'aurais encore une consolation, et une joie dans les maux qu'il ne m'épargne pas, car je n'ai point renié la parole du Dieu Saint. Qu'est-ce que ma force pour attendre? et qu'est-ce que ma fin, pour patienter? Ma force est-elle la force de la pierre? mon corps est-il d'airain? Par moi-même ne suis-je pas sans ressources, et le secours n'est-il pas refoulé loin de moi? A l'affligé son ami doit de l'affection, sinon il dépouille la crainte du Tout-puissant. Mes frères sont perfides comme le torrent, comme les eaux des ravins, qui tarissent, que troublent les glaces, où s'enfonce la neige, qui, au temps de leur baisse, se dissipent, et, quand vient la chaleur, leur lit se trouve à sec. Les caravanes s'écartent de leur route, s'avancent dans le désert, et périssent; là portent leurs regards les caravanes de Théma, là les voyageurs de Séba placent leur espérance; ils ont honte d'avoir eu confiance, ils y arrivent, et sont confus. De même vous n'êtes rien, vous voyez la terreur, et tremblez. Est-ce que j'ai dit: Donnez-moi! et avec vos biens, gagnez-moi la faveur! et tirez-moi de la main de l'ennemi, et de la main des furieux rachetez-moi? Instruisez-moi! je veux me taire, et faites-moi sentir en quoi j'ai failli! Quelle force dans le langage de la vérité! mais que démontrent vos remontrances? Est-ce des discours que vous pensez à reprendre? mais on livre au vent les propos du désespoir. Oui, sur l'orphelin vous jetez le filet, et vous creusez la fosse devant votre ami. Mais ici, veuillez me regarder! et vos yeux vous diront si je suis un menteur. Revenez donc! qu'il n'y ait pas injustice! revenez! j'ai encore raison sur ce point. L'injustice est-elle sur ma langue, et mon palais ne distingue-t-il pas ce qui est mauvais? L'homme ne fait-il pas sur la terre le service d'un soldat, et ses jours ne sont-ils pas comme les jours d'un mercenaire? Comme l'esclave soupire après l'ombre, et comme un journalier attend son salaire, ainsi j'eus pour mon lot des mois de douleur, et des nuits de tourment ont été mon partage. Couché, je dis: Quand me lèverai-je? la nuit finira-t-elle? et je m'excède d'agitations jusqu'à l'aube du jour. Mon corps se couvre de vers et d'une croûte terreuse, ma peau se roidit, et de nouveau suppure. Mes jours fuient plus prompts que la navette, ils se consument, et je suis sans espoir. Souviens-Toi que ma vie est un souffle! Mes yeux ne reverront plus de bonheur; l'œil de celui qui me voit, ne m'apercevra plus; Tes yeux me chercheront, et je ne serai plus. La nuée se dissipe et s'en va: ainsi, qui descend aux Enfers, n'en revient pas, il ne rentre plus dans sa maison, et ses lieux ne le reconnaissent plus. Aussi ne mettrai-je pas un frein à ma bouche, mais je parlerai dans l'angoisse de mon cœur, et me plaindrai dans l'amertume de mon âme. Suis-je une mer? suis-je un dragon, que contre moi Tu mettes une barrière? Quand je dis: Mon lit me soulagera, ma couche portera une partie de ma peine! alors tu m'effraies par des songes, et par des visions tu m'épouvantes. Aussi je préférerais suffoquer, mourir, à conserver ma chair. Je dédaigne la vie! je ne vivrai pas toujours!… Suspends tes coups, car mes jours sont un souffle! Qu'est-ce que l'homme, pour que tu l'honores, pour que tu prennes garde à lui, que tu t'occupes de lui chaque matin, et l'éprouves à tous les instants? Jusques à quand les yeux ne me quitteront-ils pas, ne me laisseras-tu pas le temps d'avaler ma salive? Si j'ai péché, qu'ai-je pu te faire, observateur des hommes? Pourquoi me fais-tu le but de tes coups, tellement que je suis à moi-même un fardeau? Et que ne pardonnes-tu ma faute, et ne passes-tu mon péché? car bientôt je dormirai dans la poudre, et tu me chercheras, et je ne serai plus. Et Bildad de Such prit la parole et dit : Jusques à quand tiendras-tu ces discours? Les paroles de ta bouche ont la violence de l'ouragan. Dieu fera-t-Il plier la loi, et le Tout-puissant, plier la justice? Si tes fils ont péché contre Lui, Il les a mis à la merci de leur crime. Mais si tu veux chercher Dieu, et du Tout-puissant implorer la clémence, si tu es pur et droit, oh! alors Il veillera sur toi, et donnera le bonheur à la maison d'un juste, et tes commencements auront été petits, tant ton avenir aura de grandeur. Interroge en effet l'âge qui précède, et fais attention aux recherches de ses pères : (car nous sommes d'hier, et nous ne savons pas, car nos jours sont une ombre sur la terre). Ne t'instruiront-ils pas? ne te diront-ils pas, et de leur cœur ces mots ne sortiront-ils pas? Le papyrus grandit-il où il n'y a pas de marais? le roseau prospère-t-il où il n'y a pas d'eau? il en est encore à son premier jet, on ne le fauche pas, cependant il sèche avant toutes les herbes. Tel est le chemin de quiconque oublie Dieu, et l'espoir de l'impie s'évanouit, son assurance est brisée, en une toile d'araignée il met sa confiance; il s'appuie sur sa maison, et elle ne tient pas, il s'y cramponne, et elle ne reste pas debout. Il est plein de sève aux rayons mêmes du soleil, et ses jets s'étendent au delà de son enclos, dans des monceaux de cailloux ses racines s'insinuent, il affronte un sol pierreux; qu'on l'arrache de sa place, elle le renie: «Je ne t'ai jamais vu!» Telles sont les délices de ses voies, et de la poussière il en croîtra d'autres. Voici, Dieu ne rejette pas l'innocent, mais Il ne prend point les pécheurs par la main : si bien qu'il remplira ta bouche d'allégresse, et tes lèvres, de jubilation. Ceux qui te haïssent, seront couverts de honte, et la tente des impies cessera d'être, Et Job reprit et dit : Assurément je sais qu'il en est ainsi; et comment un mortel serait-il juste devant Dieu? s'il voulait contester avec Lui, il ne répondrait pas à une chose sur mille. Pour l'intelligence, Il est sage, et pour la force, Il est puissant; qui pourrait Le braver, et rester sain et sauf? Il déplace soudain les montagnes qu'il bouleverse dans sa colère; Il ébranle la terre sur sa base, et ses colonnes tremblent; Il commande au soleil de ne point se lever, et Il met un sceau sur les étoiles; Il incline les cieux à Lui seul, et s'avance sur les sommités des flots; Il fit l'Ourse, Orion, les Pléiades, et les retraites lointaines du Midi, Il fait des choses grandes, qu'on ne peut sonder, et des merveilles qu'on ne peut compter. Voici, Il m'assaille, et je ne le vois pas, Il attaque, et je ne l'aperçois pas. Voici, Il emporte: qui le fera revenir? Qui lui dira: Que fais-tu? Dieu ne calme pas son courroux; sous lui plient les appuis de l'orgueil; et je pourrais lui répondre, et choisir les paroles à lui dire! Eussé-je raison, je ne répondrais pas, de mon Juge j'invoquerais la clémence. Quand Il répondrait à mon appel, je ne croirais pas qu'il ait ouï ma voix; car Il m'assaille par la tempête, et Il multiplie mes plaies sans motif; Il ne me laisse pas reprendre haleine, car Il me rassasie d'amertumes. En appelle-t-on à la vigueur du fort: «Me voici!» [dit-Il] au droit: «Qui M'assignera?» Eussé-je raison, ma bouche devrait me condamner; fussé-je innocent, Il me trouverait pervers. Je suis innocent, et ne fais nul cas de la vie. je dédaigne de vivre. C'est tout un! Aussi dis-je: Il détruit innocent et coupable. Quand sa verge donne soudain la mort, Il se rit de l'épreuve de l'innocent : la terre est livrée aux mains de l'impie, Il ôte la vue aux yeux de ses juges. Si ce n'est pas lui, qui est-ce donc? Mes jours s'en vont plus rapides que le coureur, ils fuient sans voir le bonheur, ils passent comme des nacelles de roseau, comme l'aigle qui fond sur sa proie. Si je dis: Je veux oublier ma plainte, quitter mon air triste, redevenir serein; je m'épouvante de tous mes maux, je sais que Tu ne m'absoudras pas. Je dois être coupable; pourquoi prendre une peine inutile? Quand je me laverais dans l'eau de neige, quand avec la lessive je rendrais mes mains nettes, même alors tu me plongerais dans la fosse, et mes habits mêmes me trouveraient repoussant. Car Il n'est pas homme comme moi, pour que je réplique, pour que nous paraissions en jugement ensemble. Entre nous il n'y a point d'arbitre qui interpose sa main entre nous. Qu'il éloigne de moi sa verge, et que ses terreurs ne m'effraient plus! alors je parlerai, et serai sans crainte: car ainsi, je ne suis pas à moi-même. Ma vie donne à mon cœur du dégoût: je veux me soulager, donner cours à mes plaintes, et parler dans l'amertume de mon âme. Je dis à Dieu: Ne me condamne pas! Déclare-moi sur quoi tu me prends à partie! Est-ce un bonheur pour toi de me maltraiter, de rejeter l'ouvrage de tes mains, et de prêter la lumière aux complots des impies? As-tu des yeux de chair? vois-tu, comme voient les mortels? Tes jours sont-ils comme les jours des mortels. et tes années, comme celles des humains, que tu fais une enquête de ma faute, et une perquisition de mon péché, sachant bien que je ne suis pas coupable, et que nul ne peut sauver de ta main? Tes mains m'ont façonné, m'ont fait, en entier; et tu veux me détruire! Ah! souviens-toi que tu m'as modelé comme l'argile! et dans la poudre tu veux me faire rentrer! Ne m'as-tu pas versé comme du lait? comme le caillé ne m'as-tu pas fait prendre? De peau et de chair tu m'as revêtu, d'os et de nerfs tu m'as tissé, tu m'as donné la vie et la grâce, tes soins ont protégé ma respiration : et tu me réservais ces maux dans ton cœur! Je sais qu'ils étaient dans ta pensée. Au cas que je péchasse, tu voulais m'épier, et ne point m'absoudre de ma faute. Suis-je coupable? malheur à moi! innocent? je n'ose lever la tête, rassasié d'opprobre, et voyant ma misère; qu'elle se lève, tu vas, tel qu'un lion, me donner la chasse, et renouveler sur moi tes miracles, m'opposer de nouveaux témoins, redoubler ta fureur contre moi, et faire contre moi se succéder les bataillons. Ah! pourquoi me tiras-tu du sein de ma mère? Je serais expiré, et aucun œil ne m'eût vu; je serais comme n'ayant pas été; du ventre au tombeau j'aurais été porté. Qu'ai-je, sinon quelques jours? Qu'Il cesse! se retire de moi, pour que je me rassérène un peu, avant que je m'en aille, pour ne plus revenir, dans la région des ténèbres et de l'ombre de mort, région sombre comme la nuit, d'ombre de mort et de désordre, où la clarté ressemble aux ténèbres! Et Zophar de Naama prit la parole et dit : A tant de paroles ne répondra-t-on point? Et l'homme aux discours aura-t-il gain de cause? A tes vains propos des hommes se tairont-ils, pour que tu te moques, sans que nul te réponde, que tu dises: Ma doctrine est pure; et je suis net à Tes yeux? Mais que Dieu veuille parler, et ouvrir ses lèvres contre toi, pour te révéler les mystères d'une sagesse double de notre prudence! et tu verras que pour toi Dieu oublie une partie de ton crime. Atteindras-tu à la portée de Dieu? A la science parfaite du Tout-puissant atteindras-tu? C'est la hauteur des Cieux! que ferais-tu? plus que la profondeur des Enfers! que saurais-tu? Elle mesure en longueur plus que la terre, en largeur plus que la mer. S'Il se porte agresseur, s'Il saisit, s'il convoque, qui l'arrêtera? Car Il connaît les hommes méchants, et voit le mal, sans effort d'attention. Mais l'homme est stupide dans sa sagacité, et le poulain de l'onagre naît l'égal d'un humain. Mais si tu diriges bien ton cœur, et que tu tendes vers Lui tes mains, (secoue le mal qui est en ta main, et ne laisse pas l'iniquité loger dans ta tente!) alors tu lèveras la tête sans reproche, tu seras ferme et sans crainte; alors tu oublieras ta peine; il t'en souviendra comme d'eaux écoulées; la vie surgira plus claire que le midi; assombri, tu seras comme le matin; tu auras de l'assurance, car il y aura espérance; outragé, tu te coucheras tranquille; dans ton repos, nul ne te troublera, et plusieurs flatteront ton visage. Mais les yeux des impies se consumeront, la retraite leur sera coupée, et leur espoir sera un dernier soupir. Et Job reprit et dit : En vérité vous êtes tout un peuple, et avec vous mourra la sagesse! Moi aussi, j'ai du sens comme vous, je ne vous le cède point! Et de qui ces choses sont-elles ignorées? De mon ami je suis la risée, quand j'invoque Dieu et qu'il m'exauce; la risée! un juste! un innocent! Au malheur le mépris, dans l'idée des heureux! il est près de celui dont le pied chancelle. Les tentes tranquilles sont pour les destructeurs, et la sécurité, pour ceux qui bravent le Seigneur, et qui se font un Dieu de leur bras. Mais interroge les brutes, pour qu'elles t'instruisent, et les oiseaux des cieux, pour qu'ils l'expliquent! ou parle à la terre, pour qu'elle t'instruise! et les poissons de la mer te raconteront! Entre eux tous, qui pourrait ignorer que la main de l'Éternel a fait ces choses? Il tient en sa main l'âme de tout ce qui vit, et l'esprit de tout corps d'homme. Est-ce que l'ouïe ne discerne pas les discours, de même que le palais goûte les aliments? Les vieillards ont de la sagesse, et l'âge avancé, de l'intelligence. Chez Lui se trouve sagesse et puissance, Il a conseil et intelligence. Voici, Il détruit, et on ne relève pas. Enferme-t-Il un homme, il n'est pas élargi. Voici, Il retient les eaux, et elles sèchent; Il les envoie, et elles bouleversent la terre. Chez lui se trouvent force et sagesse, Il est maître de celui qui erre, et de celui qui fait errer; Il emmène les conseillers captifs, et fait délirer les juges; Il relâche l'autorité des rois, et enchaîne leurs reins d'une ceinture; Il emmène les prêtres captifs, et Il renverse les puissants; Il ôte la parole aux hommes éprouvés, et retire le jugement aux vieillards; Il verse le mépris sur les nobles, et délie la ceinture des forts; produit les secrets hors des ténèbres, et fait sortir au jour l'ombre de mort; Il élève les peuples, et les perd; Il disperse les peuples, et les rétablit; Il ôte le sens aux chefs des peuples, et les égare dans des déserts sans chemins; ils tâtonnent dans l'obscurité, sans clarté, Il leur donne le vertige, comme à l'homme ivre. Voici, mes yeux ont vu toutes ces choses, mon oreille les a ouïes et comprises; ce que vous connaissez, je le connais aussi, je ne vous suis nullement inférieur. Mais c'est au Tout-puissant que je désire parler, et avec Dieu que je voudrais engager le débat; car pour vous, vous tissez des mensonges, et êtes tous des médecins inutiles. Que ne gardez-vous le silence! on vous croirait de la sagesse. Entendez ma réfutation, et recueillez de ma bouche mes moyens de défense! En faveur de Dieu direz-vous ce qui est faux, et en parlant pour lui userez-vous de fraude? Ferez-vous acception de personne pour lui? Voulez-vous être les avocats de Dieu? Aimerez-vous qu'il vous pénètre à fond? Comme on trompe les hommes, pourrez-vous le tromper? Il vous châtiera, vous châtiera, si en secret vous faites acception. Sa majesté ne vous fait-elle pas peur, et la crainte de lui ne vous saisit-elle pas? Vos maximes sont des propos vains comme la cendre, et vos retranchements, des retranchements d'argile. Taisez-vous! laissez-moi! il faut que je parle: et m'arrive ce qui pourra. Je veux tout tenter, quand même… Je veux risquer ma vie. Voici, Il me tuera; je suis sans espoir: je veux devant lui justifier ma conduite. C'est aussi là mon salut; car un impie ne l'affronterait pas. Ecoutez, écoutez mon discours, et que ma déclaration descende en vos oreilles! Eh bien! voici, j'ai mis mes moyens en ordre: je sais que je suis innocent! Quel est Celui qui se ferait ma partie?… Car alors je n'aurais qu'à me taire et mourir. Seulement, épargne-moi deux choses! alors de Ta face je ne me cacherai pas : éloigne ta main de moi, et de tes terreurs ne m'épouvante pas! Ainsi, sois l'appelant, et je répliquerai: ou bien je parlerai, et toi, réponds-moi! Quel est le nombre de mes fautes et de mes. péchés? Indique-moi mon forfait, et mon péché! Pourquoi caches-tu ta face, et me regardes-tu comme ton ennemi? Veux-tu terrifier une feuille emportée, poursuivre une paille desséchée, que tu prononces contre moi avec tant de rigueur, et que tu m'imputes mes péchés de jeunesse, et que tu mets mes pieds aux entraves, et surveilles toutes mes voies, circonscrivant la plante de mes pieds, tandis que je m'use comme une chose cariée, comme un vêtement que rongent les teignes? L'homme né de la femme est borné dans ses jours, et rassasié d'alarmes. Comme la fleur il pousse, et il est tranché, il fuit comme l'ombre, et n'est point permanent. Et c'est sur lui que tu tiens tes yeux ouverts! et c'est moi que tu mènes en jugement avec toi! De la souillure fera-t-on naître un homme pur? Pas un. Si ses jours sont déterminés, si le nombre de ses mois par devers toi est marqué, si tu en fixas le terme qu'il ne franchira pas, ne le suis plus de l'œil! pour qu'il ait du relâche, et puisse se réjouir, comme un mercenaire de sa journée! Pour l'arbre, en effet, il est un espoir: est-il coupé, il reverdit encore, et ne cesse pas de pousser des jets; si sa racine devient caduque en terre, et que dans la poussière sa tige se meure, au parfum des eaux il se ranime, et, comme un plant, il pousse des rameaux. Mais quand l'homme meurt, le voilà gisant! quand le mortel expire, où est-il? L'eau s'est écoulée du lac, et la rivière tarit et se dessèche; ainsi l'homme se couche, et il ne se relève pas; jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de ciel, on ne se réveille pas, et l'on n'est point tiré de son sommeil. O! si dans les Enfers Tu me plongeais, me cachais, jusqu'à ce que passe ta colère, me fixant un terme pour me rendre ton souvenir! Une fois mort, l'homme revivrait-il?… Je patienterais durant tous mes jours de corvée, jusqu'à ce qu'on vînt me relever : tu appellerais, et je te répondrais… Tu languirais après l'ouvrage de tes mains! Mais maintenant tu comptes mes pas! N'es-tu pas aux aguets de mon péché? L'acte de mon crime dans le sac est scellé, et tu imagines encore, pour ajouter à ma faute! Mais enfin la montagne éboulée gît anéantie, et le rocher se mine détaché de sa place : les pierres sont creusées par les eaux, dont les flots emportent la poudre de la terre. Ainsi tu as détruit l'espérance du mortel; incessamment tu l'assailles, et il s'en va; tu altères son visage, et le pousses dehors : ses fils sont honorés, et il n'en sait rien; ils sont dans la bassesse, et il l'ignore; sa chair ne ressent que sa propre douleur, et son âme pour lui seul s'attriste. Et Eliphaz de Théman reprit et dit : Un sage répond-il par des propos en l'air, et laisse-t-il la tempête gonfler sa poitrine? Ses arguments sont-ils des mots qui ne disent rien, et des paroles qui ne sauraient lui servir?… Bien plus, tu attentes à la crainte de Dieu, et tu entames la dévotion qui s'élève à lui. Ta bouche en effet révèle ton crime, quand même tu recours au langage des fourbes; c'est ta bouche, et non moi, qui te condamne, et tes lèvres déposent contre toi. Es-tu né le premier des humains, et avant les collines fus-tu mis au jour? Confident des secrets de Dieu, as-tu accaparé la sagesse? Que sais-tu que nous ne sachions? Qu'as-tu pénétré qui nous soit inconnu? Il en est parmi nous qui ont vieilli, ont blanchi, par leur âge ont acquis plus de poids que ton père… Tiens-tu pour si peu les consolations de Dieu, et la douceur du langage dont on use avec toi? Où t'emporte ton cœur? d'où viennent ces roulements d'yeux, que tu retournes contre Dieu ta fureur, et exhales de ta bouche ces propos? Qu'est-ce que l'homme, pour être pur? et l'enfant de la femme, pour être juste? Voici, Il ne fait pas fond sur ses Saints mêmes, et le ciel n'est pas pur à ses yeux… Combien moins l'abominable, le pervers, l'homme qui boit l'iniquité comme l'eau? Je veux t'instruire! écoute-moi! et que je te dise ce que j'ai vu, ce que les sages ont proclamé, sans le cacher, d'après leurs pères : seuls ils étaient maîtres du pays, et nul étranger ne pénétrait chez eux. Toute sa vie l'impie est tourmenté, et le nombre de ses ans est caché au méchant. La voix de l'alarme sonne à ses oreilles: en temps de paix, le destructeur va fondre sur lui! Il ne croit plus possible de sortir des ténèbres; c'est à lui que l'épée vise! Il court après du pain: Où [en trouverai-je]? il sait qu'il touche au sombre jour qui est prêt; la détresse et l'angoisse l'épouvantent, et l'assaillent comme un roi équipé pour la charge… C'est qu'il étendit sa main contre Dieu, et qu'il brava le Tout-puissant : il Lui livra l'assaut d'un front audacieux, serrant les dos hérissés de ses boucliers. C'est qu'il se couvrit le visage de sa graisse, et qu'il entoura ses reins d'embonpoint, et qu'il habite des villes détruites, des maisons inhabitées, destinées à être des ruines. Son opulence n'est pas durable, et sa richesse n'est point stable, et ses possessions ne s'étendent point dans le pays; il n'échappe point aux ténèbres, la flamme sèche ses rejetons, et il périt par le souffle de Sa bouche. Qu'il ne se fie pas au mal! il sera déçu! car le mal sera sa rétribution, qui arrivera avant le terme de ses jours; et ses rameaux ne verdiront plus : il est comme la vigne d'où se détache le raisin encore vert, comme l'olivier qui laisse tomber sa fleur. Oui, la maison de l'impie devient stérile, et le feu dévore le logis de la corruption; ils conçoivent le crime et enfantent la misère, et leur sein tient le mécompte tout prêt. Et Job répondit et dit : Je n'ai que trop entendu de pareils discours; vous êtes tous des consolateurs fâcheux! Mettra-t-on fin à ces propos en l'air? Ou pourquoi cette aigreur dans tes réponses? Moi aussi, je pourrais parler comme vous, si seulement vous étiez à ma place! Je pourrais contre vous assembler des paroles, et faire sur vous des hochements de tête; je pourrais vous fortifier de la bouche, et remuer les lèvres pour calmer votre peine. [Mais!..] parler, ne calmera pas ma peine, et me taire, ne l'éloignera pas de moi. Oui, déjà Il m'a tout épuisé, et Il a désolé toute ma maison. Tu m'as réduit à un état qui dépose contre moi; mon aspect s'élève pour me calomnier, et m'accuser en face. Sa colère me déchire et me poursuit, Il grince les dents contre moi, mon ennemi, Il lance sur moi des regards acérés. Ils ouvrent contre moi une large bouche, et frappent mes joues de coups outrageants; ensemble ils se liguent contre moi. Dieu me livre à la merci du méchant, et Il me jette aux mains des impies. Je vivais tranquille, et Il m'a brisé, et, me saisissant au col, Il m'a mené battant, et m'a dès-lors pris pour son point de mire; de toutes parts sur moi ses traits fondirent, Il me perça les reins sans pitié, et fit couler ma bile sur la terre; Il m'enfonça, faisant brèche sur brèche, et me donna l'assaut, comme un guerrier. Je cousis un cilice à ma peau, et je plongeai mon front dans la poudre. Mon visage est tout rougi de pleurs, et la nuit de la mort couvre mes paupières : cependant ma main ne retient rien d'injuste, et ma prière est pure. Terre, ne recouvre pas mon sang! et qu'aucun de tes lieux n'arrête mes cris!… Encore à présent, voici, j'ai dans les Cieux mon témoin, et mon avocat dans les lieux très-hauts. En mes amis je trouve des moqueurs; c'est vers Dieu que se tournent mes yeux en pleurs, afin qu'il prononce pour l'homme contre Dieu, et pour l'enfant de l'homme contre ses amis. Mes quelques années avancent, et je vais franchir un chemin, par lequel je ne reviendrai pas. Mon souffle se perd, mes jours s'éteignent: pour moi, le tombeau! Si nulle iniquité n'est par devers moi, mon œil peut avec calme regarder leur querelle. Ah! dépose ton gage! sois ma caution auprès de Toi! Qui est-ce qui mettrait sa main dans la mienne? Car tu as fermé leur cœur à l'intelligence; aussi ne leur laisse pas l'avantage! Tel convie son prochain à partager, dont les fils ont le regard éteint. Il m'a fait passer en proverbe dans le peuple, et l'on me crache au visage; et le chagrin a rendu mes yeux ternes, et ma figure est toute entière comme une ombre. C'est de quoi les gens de bien sont stupéfaits, et, ce qui irrite l'innocent contre l'impie; mais le juste tient ferme à sa voie, et celui qui a les mains pures, redouble de vigueur. Mais enfin, vous tous, revenez-y, venez encore à la charge, je n'en trouverai pas plus un sage entre vous. Mes jours sont passés, mes plans sont déchirés, cette fortune de mon cœur. Quand il est nuit, je suis, selon eux, en plein jour, et la lumière est plus près que les ténèbres présentes! Quand je dois compter sur les Enfers, comme sur ma demeure, étendre ma couche dans le séjour ténébreux, dire au tombeau: Tu es mon père! et aux vers: Vous êtes ma mère et ma sœur! où donc est mon espoir? Et l'espoir que j'aurais, qui le verrait [accompli]? Il descend vers les portes des Enfers, puisqu'ensemble nous allons reposer dans la poudre. Et Bildad de Such répondit et dit : Jusques à quand chasserez-vous aux mots? Prenez du sens, puis nous parlerons! Pourquoi nous tient-on pour des brutes, sommes-nous stupides à vos yeux? Toi, qui dans ta fureur te déchires toi-même, la terre à cause de toi sera-t-elle désertée, et le rocher transporté de sa place? Aussi bien la lumière des impies s'éteint, et la flamme de son feu cesse de briller; la lumière de sa tente s'éclipse, et sa lampe au-dessus de lui s'éteint; sa vigoureuse allure s'embarrasse, et il se perd par les mesures qu'il prend; car ses pieds mêmes le conduisent au piège, et il marche sur des lacs; le lacet le saisit au talon, et le filet se rend maître de lui; le sol pour lui recouvre des rêts, et la trappe l'attend sur le sentier. De toutes parts des terreurs l'épouvantent, et le pressent par derrière. Le malheur est avide de lui, et la misère s'apprête à le faire tomber. Il dévore les membres de son corps, il dévore ses membres, le Premier-né de la Mort. Il est arraché de sa tente, sa sécurité, et traîné vers le Roi de l'épouvante. D'autres que les siens viennent habiter sa tente, et le soufre tombe en pluie sur sa demeure; à ses pieds ses racines sèchent, à son sommet son rameau se flétrit, sa mémoire disparaît du pays, et il n'a plus un nom dans les campagnes; il est refoulé de la lumière dans la nuit, et banni de la terre; il n'a dans son peuple ni race, ni lignée, et pas un reste de lui dans ses demeures; son jour terrifie la postérité, et fait frissonner les contemporains. Ainsi seulement finissent les demeures du méchant, et ainsi le séjour de qui méconnaît Dieu. Et Job répondit et dit : Jusques à quand affligerez-vous mon cœur, et me briserez-vous par vos discours? Dix fois déjà vous m'avez humilié; n'aurez-vous point honte de me maltraiter? Si vraiment j'ai failli, c'est à moi qu'en reste la faute. Est-ce bien envers moi que vous le prenez haut? Est-ce moi que vous déclarez coupable de ma honte? Comprenez donc que c'est Dieu qui m'abat, et m'enserre dans son filet. Voici, je crie à la violence, et ne suis pas écouté! je demande du secours, et n'obtiens pas justice! Il a barré ma route pour que je ne puisse passer, et Il a mis l'obscurité sur mon sentier : Il m'a dépouillé de ma gloire, et a enlevé la couronne de ma tête; Il m'a miné de toutes parts, et c'en est fait de moi! et Il a arraché, comme un arbre, mon espoir, et Il a allumé contre moi sa colère, et m'a envisagé comme son ennemi. Ensemble ses bataillons se sont avancés, et ils ont élevé leur chaussée pour m'atteindre, et se sont campés autour de ma tente. Il a éloigné mes frères de moi, et mes intimes ne sont plus pour moi que des étrangers; mes proches se retirent, et mes connaissances m'oublient; les gens de ma maison et mes servantes me considèrent comme un étranger, je ne suis plus pour eux qu'un inconnu. J'appelle mon serviteur, et il ne répond point; de ma bouche il faut que je le prie. Mon humeur est importune à ma femme, et je dégoûte les fils de mon sang. Des enfants mêmes me méprisent: tenté-je de me lever, ils me tiennent des propos! Je suis l'aversion des hommes de ma société, et ceux que j'aimais, se tournent contre moi. Mes os sont collés à ma peau et à ma chair, et j'échappe à peine avec la peau de mes dents. Ayez, ayez pitié de moi, vous au moins, mes amis! car c'est la main de Dieu qui m'a frappé. Pourquoi me poursuivez-vous, comme Dieu? et êtes-vous insatiables de ma chair? Ah! si mes paroles pouvaient être écrites, et consignées dans un livre! Si, avec le burin de fer et le plomb, on pouvait pour toujours les incruster sur le roc! Pour moi, je sais que mon Sauveur est vivant, et qu'il demeurera le dernier sur la terre; et, quand après ma peau ce [reste] aura été détruit, même sans chair je verrai Dieu; oui! moi, je le verrai à moi propice, mes yeux le verront, et non ceux d'un autre: mon cœur en languit dans mon sein! Oui, alors vous direz: Pourquoi le poursuivions-nous, et trouvions-nous en lui une racine de débats? Redoutez l'épée pour vous, car la fureur est un crime puni par l'épée… C'est afin que vous sachiez qu'il y a un jugement. Et Zophar de Naama répondit et dit : Mes pensées vont, et pour cause, me fournir la réplique; aussi j'ai hâte de la faire : j'ai dû entendre une leçon qui m'outrage! mais l'esprit selon mes lumières répondra pour moi. Ne sais-tu pas que, de tout temps, depuis que l'homme fut placé sur la terre, la joie des impies est de courte durée, et l'allégresse des profanes n'a qu'un instant? Que sa grandeur s'élève jusques aux Cieux, et que sa tête touche aux nues, pour toujours il périt comme les excréments; ceux qui l'ont vu, demandent: Où est-il? Il s'envole comme un songe, et on ne le retrouve pas; il a fui comme une vision nocturne; l'œil qui l'a vu, ne l'aperçoit plus, et sa demeure ne le reverra pas. Les indigents accablent ses fils dont les mains doivent restituer ses biens, Ses os surabondaient d'une vigueur juvénile, et sur la poussière elle gît avec lui. Quelque douceur que sa bouche trouve au mal, qu'il le tienne en réserve sous sa langue, le savourant lentement, sans le laisser aller, mais le retenant collé à son palais, cet aliment qu'il prend, se transforme dans ses entrailles, et devient au dedans de lui un venin d'aspic, Il engloutit des richesses, et il les revomit; de son ventre Dieu les fait ressortir, il suce le venin de l'aspic, et la langue de la vipère le tue. Son regard n'est plus réjoui par les ruisseaux, ni par les fleuves, les torrents de miel et de lait. Il restitue ses gains, et ne les consomme pas: autant il possède, autant il restitue, et il ne peut se réjouir. Car il écrasa, délaissa les pauvres, il ravit des maisons, et ne les releva pas; car il ne connut pas le repos dans son sein. Mais il ne se sauvera pas avec ce qu'il a de plus cher, Rien n'échappe à sa voracité, c'est pourquoi son bien-être ne dure pas. Dans la plénitude de l'abondance, il est mis à la gêne; les bras des opprimés fondent sur lui. Voici Celui qui assouvira son avidité: Il enverra sur lui le feu de Sa colère, et fera pleuvoir sur lui Son pain de douleur; s'il fuit devant l'armure de fer, l'arc d'airain le transperce. Il extrait le dard de son corps avec le fer brillant qui lui a percé le foie; c'en est fait: il est sous les terreurs de la mort. Toutes les misères lui sont réservées en échange de ce qu'il a mis en réserve; un feu qu'on n'a pas à souffler, le dévore, et consume ce qui resterait dans sa tente. Le ciel dévoile son crime, et la terre s'élève contre lui. Tout le revenu de sa maison s'en va, s'écoulant au jour de Sa colère. Telle est la part que Dieu donne à l'impie, et le lot que le Seigneur lui décerne. Et Job répondit et dit : Ecoutez, écoutez mon discours, et donnez-moi cette consolation-là! Souffrez que je parle, et, quand j'aurai parlé, tu pourras te moquer! Est-ce à l'homme qu'en veut ma plainte? Et pourquoi la patience ne m'échapperait-elle pas? Tournez les yeux vers moi, et vous serez stupéfaits, et vous mettrez la main sur la bouche! Quand j'y pense, je me trouble, et ma chair frissonne. Pourquoi les impies vivent-ils, avancent-ils en âge, accroissent-ils leurs moyens? Devant eux, autour d'eux, leur race s'affermit, et leurs rejetons réjouissent leurs regards. Leurs maisons sont en paix, à l'abri de la crainte, et la verge de Dieu ne passe point sur eux. Leur taureau saillit, et n'est point impuissant, leur génisse vêle, et n'avorte point. Ils promènent leur famille qui égale un troupeau, et leurs enfants s'ébattent. Ils chantent au son des cymbales et du luth, et s'égaient au bruit de la cornemuse. Ils emploient leurs jours à jouir, et la descente aux Enfers est pour eux l'affaire d'un instant. Cependant ils disent à Dieu: «Retire-toi de nous! et pour la science de tes voies nous n'avons aucun goût. Qu'est-ce que le Tout-puissant, pour que nous le servions? et que gagnerions-nous à le prier?» Voici, n'ont-ils pas leur bonheur en leurs mains? (Loin de moi les principes des impies!) Combien de fois arrive-t-il que la lampe des impies s'éteigne, et que leur ruine fonde sur eux; que Dieu leur distribue leurs lots dans sa colère; qu'ils soient comme le chaume au souffle du vent, ou comme la balle qu'enlève l'ouragan? C'est à ses fils que Dieu réserve la misère! C'est lui que Dieu devrait punir, afin qu'il en pâtit; c'est lui qui de ses yeux devrait contempler sa chute, et être abreuvé du courroux du Tout-puissant! Car, que lui fait sa maison après lui, quand le terme de ses jours est échu? Est-ce à Dieu qu'on veut révéler la science, à lui qui juge les Intelligences célestes? L'un meurt au sein même du bien-être, dans une sécurité et une paix complète; ses bergeries sont remplies de lait, et la moelle de ses os est toujours rafraîchie. Et l'autre meurt, l'amertume dans l'âme, et il n'a point goûté le bonheur. Ensemble ils sont gisants dans la poudre, et les vers les recouvrent. Voici, je sais quelles sont vos pensées, et les jugements qu'à tort vous portez sur moi! Car vous dites: «Où est la maison de l'homme puissant, et la tente où habitaient les impies?» N'avez-vous pas interrogé les voyageurs? et ne vous rendrez-vous pas aux preuves qu'ils rapportent? C'est qu'au jour de la ruine, l'impie est préservé, et qu'au jour des vengeances, il est conduit en lieu sûr. Qui est-ce qui lui reproche en face sa conduite, et qui est-ce qui lui rend ce qu'il a fait? Il est porté au tombeau, et il veille encore sur le tertre. La terre de la vallée pèse doucement sur lui; après lui tous les hommes vont à la file, et ses devanciers sont innombrables. Comment pouvez-vous donc m'offrir des consolations si vaines? De vos réponses, ce qui reste, c'est la perfidie. Et Eliphaz de Théman reprit et dit : L'homme peut-il en quelque chose être utile à Dieu? Non! c'est à lui seul que le sage est utile. Le Tout-puissant a-t-Il un intérêt dans ta justice, et un bénéfice dans l'intégrité de les voies? Est-ce par peur de toi qu'il te châtie, et qu'avec toi Il vient en jugement? N'est-ce pas ton crime qui fut énorme, et tes transgressions qui furent infinies? Car tu acceptas de ton frère des gages, sans motif, et tu dépouillas les pauvres de leurs habits; tu n'offris point d'eau à l'homme altéré, et tu refusas ton pain à l'homme affamé; le pays était à la merci du violent, et le puissant s'y établissait; tu renvoyais les veuves à vide, et tu laissais briser le bras des orphelins! C'est pourquoi les filets t'enveloppent, et la terreur t'épouvante soudain. Ou bien ne vois-tu pas ces ténèbres, et la masse des eaux qui te submergent? Dieu n'est-Il pas élevé comme le ciel? Regarde le faîte des étoiles! quelle hauteur! Et cependant tu dis: «Qu'est-ce que Dieu sait? A travers l'obscurité peut-Il juger? Les nuées lui sont une enveloppe qui l'empêche de voir; c'est la sphère des cieux qu'il parcourt.» Tu veux dont te tenir sur l'ancienne voie que suivirent ces hommes méchants, qui furent retranchés avant le temps, et dont un torrent submergea le séjour, qui disaient à Dieu: «Retire-toi de nous! et que pourrait nous faire le Tout-puissant?» Cependant Il avait rempli leurs maisons de biens. Loin de moi les principes des méchants! Les justes seront témoins, et se réjouiront, et l'innocent se moquera d'eux : «Oui, notre adversaire est anéanti, et le feu a dévoré sa magnificence.» Rapproche-toi donc de Lui, et tu seras sain et sauf, et par-là le bonheur te viendra! Reçois donc l'instruction que Sa bouche te donne, et mets Ses paroles dans ton cœur! Si tu reviens au Tout-puissant, tu seras rétabli! Bannis l'iniquité de ta tente, et estime comme poussière le métal qui brille, et l'or d'Ophir, comme les cailloux des torrents! Alors le Tout-puissant te sera richesse et argent et trésors! Alors tu auras à te réjouir du Très-haut, et à relever ton visage vers Dieu : tu le prieras, et Il t'exaucera, et tu accompliras tes vœux; si tu prends un parti, il te réussira, et la clarté luira sur ta voie; et si elle s'affaisse, tu pourras dire: Qu'elle se relève! car Il est secourable à l'homme abattu, Il sauvera même le coupable, sauvé en faveur de la pureté de ses mains. Et Job répondit et dit : Maintenant ma plainte est une révolte! et pourtant la main qui me frappe, arrête de son poids l'essor de mes soupirs. Ah! si je savais Le trouver, et arriver jusqu'à son trône! J'exposerais ma cause devant Lui, et j'aurais la bouche pleine d'arguments; je saurais en quels termes Il me répondrait, et j'entendrais ce qu'il me dirait. Faut-il qu'avec la plénitude de sa puissance, Il se constitue ma partie? Non! seulement qu'il me prête attention! Alors ce serait un juste qui plaiderait avec Lui, et j'échapperais pour toujours à mon juge. Mais voici, vais-je à l'Orient; Il n'y est pas! à l'Occident; je ne l'aperçois pas! Agit-Il au Nord; je ne le découvre pas! S'enfonce-t-Il dans le Midi; je ne le vois pas!… C'est qu'il sait quelle est la voie que je suis. Qu'il me mette à l'épreuve, j'en sortirai comme l'or. Mon pied a tenu ferme sur Ses pas, j'ai gardé sa voie, et n'ai point dévié. Des ordres de ses lèvres je ne m'écartai point, et je fis céder ma volonté aux paroles de sa bouche. Cependant Il n'a qu'une pensée: et qui l'en fera revenir? Son âme a désiré, et Il exécute : Oui, Il accomplira mon destin, et Il me garde nombre de maux pareils. Voilà pourquoi en sa présence je suis éperdu; je réfléchis, et je prends peur de Lui. Dieu aussi bien a brisé mon courage, et le Tout-puissant m'a effarouché; car je ne suis pas muet par la crainte des ténèbres, ou parce que je m'effraie de moi-même qui suis couvert d'un sombre nuage. Pourquoi le Tout-puissant n'a-t-Il pas des époques en réserve, et ses adorateurs ne voient-ils pas ses jours [de vengeance]? On déplace les bornes, on ravit les troupeaux, et on les fait paître comme siens; on enlève l'âne de l'orphelin, on prend pour gage le bœuf de la veuve; on pousse le pauvre hors du chemin, et les malheureux du pays se cachent tous; voici, comme des onagres, ils vont dans le désert à leur labeur, cherchant une proie; la steppe leur donne du pain pour leurs enfants; ils ramassent dans les champs leur fourrage, et grapillent dans la vigne de l'impie; nus ils passent la nuit, faute de manteau, ils sont sans abri durant la froidure; trempés par les pluies des montagnes, et manquant d'asile, ils embrassent les rochers. On arrache l'orphelin à la mamelle, et l'on prend pour gage la couverture du pauvre, qui s'en va nu, privé de manteau, et qui reste affamé en portant les gerbes; dans leurs enclos il pressure l'olive, il foule au pressoir, et reste altéré. Du sein des villes sortent les soupirs des mourants, et l'âme des blessés crie au secours… Mais pour Dieu n'importe le contre-sens! D'autres sont ennemis de la lumière, n'en connaissent pas les voies, et n'en pratiquent point les sentiers. Au jour, le meurtrier se lève, tue le misérable et le pauvre, et la nuit, il est comme le voleur. L'œil de l'adultère épie le crépuscule, disant: Aucun œil ne me verra! et d'un voile il se couvre la tête… De nuit, ils percent les murs des maisons, de jour, ils se tiennent renfermés, ne connaissant pas la lumière. Car le matin est pour eux l'ombre de la mort, et les terreurs nocturnes leur sont familières. Vite [l'impie] passe comme glissant sur les eaux! dans le pays son héritage est maudit! il ne se tourne plus du côté de ses vignes! Comme le sec et le chaud enlèvent l'eau de neige, ainsi l'Enfer absorbe ceux qui ont péché! le sein maternel les oublie! ils font le régal des vers! on ne pense plus à eux! comme le bois l'impie est brisé, lui qui dépouilla la femme stérile, celle qui n'enfantait pas, et qui ne fit aucun bien à la veuve!… Non! Dieu par sa force conserve les violents; l'impie se relève, alors qu'il ne compte plus sur sa vie. Il lui donne de quoi se rassurer, afin qu'il soit soutenu, et Il a les yeux sur ses voies; ils se sont élevés: il ne faut qu'un instant, et ils ne sont plus: les voilà gisants, ils meurent comme tous les hommes, ils sont moissonnés comme les cimes des épis. S'il n'en était pas ainsi, qui me démentirait, et mettrait mon discours à néant? Et Bildad de Such répondit et dit : Il a l'empire et une majesté redoutable; Il fait régner la paix dans ses hautes régions. Peut-on compter ses bataillons? Et sur qui ne se lève pas sa lumière? Aussi comment serait juste l'homme devant Dieu, et comment pur, l'enfant de la femme? Voici, la lune même n'est pas brillante, ni les étoiles pures, à ses yeux! Combien moins le mortel, qui est un ver, et l'enfant de l'homme, qui est un vermisseau! Et Job répondit et dit : Comme tu as aidé la faiblesse, soutenu le bras débile! Comme tu as conseillé l'ignorance, et montré beaucoup de lumières! A qui s'adressaient tes propos? et qui t'inspirait ce que tu as énoncé? Devant Lui les Ombres tremblent, au-dessous des eaux et de leurs habitants. Les Enfers sont à nu devant Lui, et rien ne Lui masque l'abîme. Il étendit l'Aquilon au-dessus du vide; la terre est suspendue sur le néant. Il serra les eaux dans ses nues, et sous leur poids le nuage n'éclate pas; Il cache l'aspect de son trône, et Il l'enveloppe de sa nuée. Il traça sur les eaux une limite circulaire, au point où la lumière confine aux ténèbres. Les colonnes des Cieux s'ébranlent, et s'étonnent à sa voix menaçante. Par sa force, Il soulève la mer, et par sa sagesse, Il en abat l'orgueil. Son souffle rassérène le ciel, et sa main transperce le dragon qui fuit. Ce sont là les bords de ses voies. Qu'il est faible le bruit qu'en saisit notre oreille! et le tonnerre de sa puissance, qui est-ce qui l'entend? Et Job continuant à parler en discours relevés, dit : Par le Dieu vivant qui me prive de mon droit, et par le Tout-puissant qui a mis l'amertume dans mon âme, (car je ne perds pas haleine encore, et j'ai toujours dans mes narines le souffle de Dieu) non! mes lèvres ne calomnieront pas, et ma langue ne dira rien de faux. Loin de moi la pensée de vous donner raison! Jusqu'à mon dernier soupir, je ne me laisserai pas ravir mon innocence; je tiens à ma justice, et je n'y renoncerai point; mon cœur ne me reproche aucun de mes jours. Que mon ennemi soit tel que l'impie, et mon adversaire semblable au méchant! Eh! quel espoir a l'impie, quand Dieu tranche, quand Il lui arrache sa vie? Dieu écoute-t-Il les cris qu'il pousse, quand l'angoisse l'assaille? Est-ce dans le Tout-puissant qu'il cherche sa joie? Est-ce Dieu qu'il invoque dans tous les moments? Je veux vous montrer comment agit Dieu, ne pas vous celer la pensée du Tout-puissant. Je l'accorde, vous avez bien observé! mais pourquoi tirez-vous une conclusion vaine? Tel est bien le lot que Dieu donne à l'impie, et la part que le méchant obtient du Tout-puissant : s'il a nombre de fils, c'est une proie pour l'épée, et ses rejetons n'ont pas de pain à manger; ceux qui restent de lui, sont conduits par la mort au tombeau, et leurs veuves ne pleurent point; qu'il entasse l'argent comme la poussière, qu'il se procure un riche vestiaire, il l'acquiert, et le juste s'en revêt, et l'homme de bien a son argent en partage; il bâtit une maison fragile comme celle de la teigne, comme la guérite qu'élève le garde-champêtre; riche il se couche, et il ne se relève pas; il ouvre les yeux, et il n'est plus. Comme des eaux les terreurs l'atteignent, la nuit l'ouragan le dérobe, le vent d'orient l'enlève et part, et dans un tourbillon le porte loin de ses lieux. [Dieu] tire sur lui sans pitié il voudrait par la fuite échapper à Sa main. On l'accompagne de battements de mains et de sifflements, quand il quitte ses lieux. Oui, on a pu trouver la source de l'argent, et le lieu où gît cet or qu'on affine; on extrait le fer de la terre, et la fusion change la pierre en airain; on sait faire cesser les ténèbres, et sonder parfaitement la roche obscure et sombre : on perce un puits loin des lieux habités; les pieds [du mineur] oublient de le servir, et il est là suspendu, loin des humains il est balancé, La terre d'où sort la nourriture, est dans ses profondeurs bouleversée comme par le feu; c'est dans ses pierres qu'est le lieu du saphir couvert d'une poudre d'or; nul oiseau de proie n'en sait le sentier, et l'œil du vautour ne le découvre pas, il n'est point foulé par les bêtes sauvages, et le lion n'y passe point. L'homme met la main au roc le plus dur, et fait par leurs bases crouler des montagnes; Dans le rocher il ouvre des canaux, et son œil voit alors tout ce qui est précieux; il arrête les eaux qui suintent, et produit au jour ce qui était caché. Mais la sagesse, où peut-on la trouver? Et quel est donc le lieu où gît la science? L'homme ne saurait en faire l'estimation, et elle ne se trouve pas sur la terre des vivants. L'abîme dit: Elle n'est pas chez moi! et la mer dit: Elle n'est pas avec moi! On ne l'obtient point contre de l'or fin, et pour la payer on ne pèse pas d'argent. On ne la met point dans la même balance avec l'or pur d'Ophir, avec le précieux onyx et le saphir. On ne peut lui comparer l'or, ni le verre, ni la vaisselle d'or, comme son équivalent. A côté d'elle on ne saurait citer ni les coraux, ni le cristal; et qui aurait la sagesse, aurait plus que des perles. On ne peut lui comparer la topaze d'Ethiopie, ni la peser avec l'or affiné. La sagesse donc, d'où vient-elle? et où donc est le séjour de la science? Elle est cachée aux yeux de tous les vivants, et voilée aux oiseaux des Cieux. L'abîme et la mort disent: De nos oreilles nous en ouïmes parler. Dieu en sait le chemin, et Il en connaît le séjour; car Il voit jusqu'aux bouts de la terre, et son regard embrasse tout ce qui est sous le ciel. Quand Il donnait une pesanteur au vent, et qu'il pondérait les eaux avec mesure; quand Il traçait à la pluie des lois, et une route à la foudre bruyante; alors Il la voyait, et Il la proclama, Il l'établit, et la contrôla, et Il dit à l'homme: Voici, la crainte du Seigneur, c'est là la sagesse, et fuir le mal, c'est là la science. Et Job continuant à parler en discours relevés, dit : O! qui me rendra les mois de jadis, et les jours, où Dieu me gardait, où, sa lampe brillant au-dessus de ma tête, à sa clarté je perçais les ténèbres; où j'étais au temps de mon automne; quand Dieu avec sa cour veillait sur ma tente; quand le Tout-puissant était encore avec moi, qu'autour de moi j'avais mes enfants; quand mes pieds baignaient dans le lait, et que le rocher me versait des ruisseaux d'huile; quand je me rendais à la Porte dans la ville, et que je mettais mon siège dans la Place? A mon aspect les jeunes se tiraient en arrière, et les vieux se levaient, et demeuraient debout; les princes s'arrêtaient en parlant, et mettaient leur main sur leur bouche; la voix des nobles restait muette, et leur langue, collée à leur palais. Car, sur ma renommée, on me disait heureux, et à ma vue, on me donnait des éloges. C'est que je sauvais le pauvre gémissant, et l'orphelin qui était sans aide; l'homme qui périssait, avait à me bénir, et je mettais la joie dans le cœur de la veuve; je prenais la justice pour mon vêtement, et elle me prenait pour son vêtement; mon équité m'était comme un manteau et un turban; je servais d'œil à l'aveugle, et de pieds au boiteux; j'étais un père pour le pauvre, et je connaissais de la cause de l'inconnu, et je brisais la mâchoire du méchant, et d'entre ses dents lui arrachais sa proie. Aussi je me disais: Je mourrai avec mon aire, et comme le Phénix, je prolongerai mes jours; ma racine sera exposée aux eaux, et la rosée passera la nuit sur mes branches; ma gloire me restera toujours jeune, et mon arc en ma main prendra force nouvelle. Ils m'écoutaient avec attente, et à mon avis ils se taisaient; après moi ils ne prenaient plus la parole, et sur eux mon discours s'épanchait. Ils m'attendaient, comme on attend la rosée, et leur bouche s'ouvrait, comme pour recevoir une pluie du printemps. Je leur souriais, quand ils perdaient courage; et ils ne pouvaient m'ôter la sérénité de mon front. Si je prenais mon chemin vers eux, j'y avais la place d'un chef, et j'étais assis comme un roi, au milieu de la foule, comme un consolateur, parmi les affligés. Et maintenant je suis la risée de mes cadets, dont je ne daignais pas associer les pères aux chiens de mes troupeaux. Aussi bien la force de leurs mains, qu'eût-elle été pour moi? Pour ces hommes il n'y a jamais d'âge mûr : desséchés par la disette et la faim, ils rongent la steppe, le vieux désert et la solitude; ils cueillent l'arroche le long des haies, et la racine du genêt est leur pain; ils sont bannis de la société; on crie après eux, comme après les larrons; réduits à habiter des ravins affreux, les antres de la terre et des rochers, parmi les buissons ils poussent des hurlements, et pêle-mêle se blottissent sous les ronces, impies, hommes sans nom, qui furent chassés du pays! Et maintenant je suis leur chanson, et le sujet de leurs discours; ils me maudissent, puis me quittent, et devant moi ne s'abstiennent pas de cracher. Bien plus, ils déceignent leur corde, et m'en frappent, et ils secouent tout frein devant moi. A ma droite leur engeance se lève; ils ne me laissent pas prendre pied, et se fraient jusqu'à moi une voie pour me nuire; ils ruinent mon sentier, aident à ma perte, eux que personne ne soutient. Ils viennent comme par une large brèche, se précipitent avec fracas. Toutes les terreurs se tournent contre moi; c'est comme un ouragan qui poursuit ma grandeur, et, comme un nuage, mon bonheur a passé. Aussi, maintenant mon âme en moi épanche sa plainte; les jours de malheur m'ont saisi. La nuit perce mes os et les détache, et le mal qui me ronge, ne sommeille pas. Sous Ses coups puissants mon manteau se déforme, comme ma tunique il s'applique à mon corps. Il m'a jeté dans la boue, et assimilé à la poudre et à la cendre. Je crie à Toi, et Tu ne m'écoutes pas! je suis là debout, et Tu me regardes! Tu T'es changé pour moi en cruel ennemi, et Tu m'opposes la force de ton bras. Tu me soulèves sur la tempête et m'emportes avec elle, et pour moi tu anéantis tout espoir de salut. Car, je le sais, c'est à la mort que tu me mènes, au rendez-vous de tous les vivants. Cependant du sein des décombres ne tend-on pas la main? Quand on périt, ne crie-t-on pas au secours? Oui, je pleurai sur ceux pour qui les temps étaient durs, et les indigents attristaient mon âme. Et pourtant! j'attendais le bonheur, et le malheur est venu; j'espérais la clarté, et les ténèbres sont arrivées. Mes entrailles bouillonnent, et n'ont aucun repos, des jours de chagrin me sont survenus. Je marche noirci, mais non par le soleil; debout dans l'assemblée, je me lamente, devenant ainsi le frère des chacals, et l'égal de l'autruche. Ma peau noircit et tombe, et mes os brûlent d'inflammation. Ainsi le deuil a remplacé mon luth, et des sons lugubres, ma cornemuse. J'avais fait un pacte avec mes yeux… Comment les eussé-je arrêtés sur une vierge? Et quel sort d'en haut Dieu m'eût-il envoyé, et quel lot le Tout-puissant, des lieux suprêmes? La ruine n'est-elle pas pour le criminel, et le malheur pour ceux qui font le mal? Ne découvre-t-Il pas mes voies, et ne compte-t-Il pas tous mes pas? Ai-je eu commerce avec le mensonge, et mon pied fut-il prompt à supplanter? Que Dieu me pèse à la juste balance, et Il reconnaîtra mon innocence! Mes pas ont-ils dévié de la voie, et mon cœur suivit-il l'attrait de mes yeux? Une seule tache est-elle empreinte sur ma main? Alors, que je sème, et qu'un autre moissonne, et que mes rejetons soient extirpés! Mon cœur pour une femme s'est-il laissé séduire? ai-je été aux aguets à la porte de mon prochain? Alors, que ma femme tourne la meule pour un autre, et que d'autres abusent d'elle! Car c'est là un crime, un forfait que les juges doivent punir; oui, c'est un feu qui consume, à détruire, et aurait dans sa racine ruiné tout mon avoir. Ai-je méprisé les droits de mon esclave, et de ma servante, quand ils n'étaient pas d'accord avec moi? Mais que ferais-je, si Dieu se levait? et, s'il me châtiait, que lui répliquerais-je? Dans le sein maternel, Celui qui me forma, ne le forma-t-Il pas aussi? et ne nous prépara-t-Il pas dans le sein d'une mère? Ai-je rebuté le vœu du pauvre, et fait languir les yeux de la veuve? Ai-je mangé mon pain seul, et l'orphelin n'y eut-il point de part? Non, dès ma jeunesse, j'élevai l'un en père, et dès ma naissance je fus le guide de l'autre. Ai-je pu voir l'indigent non vêtu, et le pauvre non couvert? Leurs reins ne me bénissaient-ils pas, et la toison de mes agneaux ne les réchauffait-elle pas? Ma main a-t-elle menacé l'orphelin, parce que je me voyais soutenu à la Porte? Alors, que mon épaule se détache de ma nuque, et que mon bras brisé sorte de son emboîture! Mais les vengeances de Dieu sont ma terreur, et devant Sa majesté je deviens impuissant. Ai-je pris l'or pour mon appui, et ai-je dit au métal: En toi je me confie? Me suis-je applaudi de la grandeur de mes biens, et des grands gains obtenus par mes mains? Ai-je regardé la lumière, quand elle resplendit, et la lune, quand magnifique elle s'avance? Et mon cœur en secret s'est-il laissé séduire, jusqu'à confier à ma main les baisers de ma bouche? Cela aussi serait un crime que les juges doivent punir, parce que j'aurais menti au Dieu suprême. Étais-je joyeux de la ruine de mon ennemi, transporté de le voir atteint par les revers? Mais je ne permettais pas à ma langue de pécher en demandant sa mort dans une imprécation. Les gens de ma tente ne disaient-ils pas: Montrez-nous qui ne fut pas rassasié à sa table? L'étranger ne passait pas la nuit dehors, et j'ouvrais ma porte au voyageur. A l'exemple des hommes ai-je dissimulé mes fautes, enfouissant dans mon sein mes égarements, parce que je redoutais le peuple assemblé, et que le mépris des tribus me faisait peur à m'ôter la parole, et à m'empêcher de passer ma porte? Ah! s'il voulait m'écouter et me dire: Voici ma signature! Si le Tout-puissant voulait répliquer! si j'avais le grief écrit par ma partie! Oui, je le porterais sur mon épaule, je le ceindrais comme un diadème, j'avouerais chacun de mes pas, comme un prince je L'aborderais. – Mon champ réclame-t-il contre moi, et ses sillons en même temps portent-ils plainte? En ai-je mangé le produit, sans l'avoir payé, et ai-je arraché des soupirs à son maître? Alors, que la ronce germe au lieu du froment, et l'herbe gourmande à la place de l'orge! Fin des discours de Job. Et ces trois hommes cessèrent de répondre à Job, parce qu'il était juste à ses propres yeux. Alors s'enflamma de colère Elihu, fils de Barachéel, de Buz, de la famille de Ram: sa colère s'enflamma contre Job, parce que devant Dieu il se déclarait lui-même juste, et sa colère s'enflamma contre ses trois amis, parce qu'ils ne trouvaient rien à répondre, et que néanmoins ils condamnaient Job. Cependant Elihu avait attendu de s'adresser à Job. parce que ceux-là étaient plus vieux que lui par le nombre de leurs jours. Elihu voyant donc qu'il n'y avait aucune réponse dans la bouche des trois hommes, s'enflamma de colère. Et Elihu, fils de Barachéel, de Buz, prit la parole et dit: Je n'ai que peu d'années, et vous êtes âgés; dès lors je m'intimidais, et je craignais de vous exposer mes sentiments. Je disais: Le grand âge parlera, et la vieillesse enseignera la sagesse. Mais il est dans l'homme un esprit, et un souffle du Tout-puissant, qui lui donne l'intelligence. Les années seules ne donnent pas la sagesse, ni l'âge, le discernement du juste. C'est pourquoi je dis: Ecoute-moi! je veux aussi exposer mes sentiments. Voici, j'ai attendu vos discours, j'ai prêté l'oreille à vos raisonnements que je vous ai laissés développer à fond; je vous ai suivis avec attention; mais voici, aucun d'entre vous n'a réfuté Job, ni répondu à ses discours. Cependant n'allez pas dire: «Nous avons rencontré de la sagesse; Dieu, mais non l'homme, lui fera lâcher pied.» D'ailleurs il n'a point dirigé contre moi ses discours, et ce n'est pas dans votre langage que je lui répondrai… Ils sont éperdus, et ne répliquent plus! on leur a ôté l'usage de la parole! Dois-je aussi m'arrêter, parce qu'ils ne parlent plus, parce qu'ils sont là debout, sans dire mot? Je répondrai aussi pour ma part; moi aussi j'exposerai mes idées; car je suis plein de ce que j'ai à dire, l'esprit en mon sein me met à la gêne. Voici, mon sein est comme un vin qu'on n'a pas ouvert, comme des outres neuves qui vont éclater. Je veux parler, pour respirer, ouvrir mes lèvres et répliquer. Mais je ne ferai acception de personne, et ne serai le flatteur d'aucun homme. Car je ne sais pas flatter: d'ailleurs bientôt mon Créateur me ferait disparaître. Eh bien donc! ô Job, écoute mes discours, et prête l'oreille à toutes mes paroles! Voici, je vais ouvrir la bouche, et déjà ma langue sur mon palais marque ma parole. La droiture de mon cœur sera dans mon langage, et mes lèvres exprimeront sincèrement ma pensée. L'Esprit de Dieu m'a créé, et le souffle du Tout-puissant m'anime. Si tu le peux, réponds-moi! prépare-toi au combat! prends position! Devant Dieu mon rang est le même que le tien; du limon je fus aussi formé. Voici, la peur de moi ne peut t'épouvanter, et mon poids ne saurait t'accabler. Oui, tu l'as dit à mes propres oreilles, et j'entends encore le son de tes paroles : «Je suis pur, sans péché, je suis net et sans crime. Voici, Il en vient contre moi à des hostilités, et Il me regarde comme son ennemi; Il met des entraves à mes pieds, et surveille toutes mes voies.» Voici quelle est ma réponse: En cela tu n'as pas raison; car Dieu est plus grand qu'un mortel. Pourquoi Le prends-tu à partie, puisqu'il ne répond point à ce qu'on lui dit?… Cependant Dieu parle d'une manière, puis d'une autre, mais on n'y prend pas garde; c'est par un songe, une vision nocturne, quand le sommeil envahit les hommes assoupis sur leur couche; alors Il se révèle aux humains, et scelle la leçon qu'il leur donne, afin de retirer l'homme de son train, et de mettre le mortel à l'abri de l'orgueil, l'empêchant ainsi de descendre au tombeau, et d'exposer sa vie aux coups de l'épée. La douleur sur son lit vient aussi l'avertir, quand il sent dans ses os un combat incessant, quand le pain répugne à son palais, et qu'un mets favori n'excite plus son envie; quand sa chair dépérit et disparaît, et qu'on voit paraître ses os mis à nu, quand son âme s'avance vers le tombeau, et sa vie, vers les anges de la mort. S'il se trouve alors un ange pour lui, un intercesseur, l'un d'entre ces mille chargés d'indiquer à l'homme son droit chemin; alors Il prend pitié de lui et dit: Rachète-le de la descente au tombeau! j'ai trouvé une rançon. Aussitôt son corps reprend plus de fraîcheur que dans son enfance; il revient aux jours de sa jeunesse; il adresse à Dieu sa prière, et Dieu lui redevient propice; il contemple sa face avec des transports, et Dieu lui rend sa justice. Il triomphe devant les hommes et dit: «J'avais péché et fait fléchir la droiture, mais je n'ai point subi la peine équivalente. Il a racheté mon âme de la descente au tombeau: Je vis! et la lumière réjouit mes regards.» Voilà, toutes ces choses, Dieu les fait deux fois, trois fois à l'homme, pour retirer son âme du tombeau, afin qu'il soit éclairé de la lumière de la vie. O Job! sois attentif! écoute-moi! et je parlerai. Si tu as à parler, réponds-moi! parle, car je désire te donner raison! Sinon, écoute-moi! Garde le silence, et je t'enseignerai la sagesse. Et Elihu reprit et dit : Sages, écoutez mes discours! et, hommes entendus, prêtez-moi l'oreille! Car l'ouïe éprouve les discours, de même que le palais goûte les aliments. Démêlons ce qui est juste, et discernons ensemble ce qui est bien! Oui, Job a dit: «Je suis juste, et Dieu m'a frustré de mon droit! en dépit de mon droit je suis réduit à mentir; ma plaie est incurable, et je suis sans péché.» Y a-t-il un homme pareil à Job, pour boire le blasphème comme l'eau, pour marcher de concert avec les méchants, et cheminer avec les impies? Car il a dit: «L'homme ne retire aucun avantage de se plaire avec Dieu.» Aussi, hommes de sens, écoutez-moi! Non, Dieu n'est point méchant, et le Tout-puissant n'est point inique! Il rend au contraire à l'homme selon ses œuvres, et lui fait trouver selon ses voies. Non, en vérité Dieu n'est pas méchant, et le Tout-puissant ne fait pas fléchir la justice. Qui a commis à Dieu le soin de la terre? et qui a créé le monde, l'Univers? S'il ne pensait qu'à Lui seul, s'il retirait à Lui son esprit et son souffle, toute chair expirerait soudain, et l'homme rentrerait dans la poudre. Or, si tu as du sens, écoute ceci, prête l'oreille au son de mes paroles! Celui qui haïrait la justice, régnerait-Il? Et oses-tu condamner le Juste, le Puissant, qui dit à un Roi: Méchant! et: Impies! à des Princes? qui ne prend pas parti pour des Grands, et ne préfère pas le riche au pauvre, parce qu'ils sont l'un et l'autre l'ouvrage de ses mains? Il ne faut qu'un instant, et ces impies meurent au milieu de la nuit; leurs peuples chancellent et passent; des potentats sont chassés, mais non par une main d'homme. Car Il a les yeux sur les voies des humains, et Il voit tous leurs pas : il n'y a ni ténèbres, ni nuit, où puissent se cacher ceux qui font le mal. Il ne Lui faut pas un long temps pour juger qu'un homme doit paraître en jugement devant Lui. Il écrase des potentats, sans enquête, et en établit d'autres à leur place; car Il connaît leurs œuvres. Il les renverse de nuit, et il sont mis en pièces; Il les supplicie sur la place des criminels, et dans un lieu exposé aux regards; car ils se sont retirés loin de lui, et ont négligé toutes ses voies; c'est afin de Lui faire parvenir les cris des petits, pour qu'il écoutât les cris des malheureux. Si par là Il procure le repos, qui Le condamnera? S'il cache sa face, qui prétendra Le voir? C'est ainsi qu'il gouverne les nations et les hommes, Ôtant l'empire à l'impie, et aux fléaux des peuples. Est-ce que, en effet, ils disent à Dieu: «Je porterai [ton joug] et ne le secouerai point! Montre-moi mes fautes qui échappent à ma vue! Si j'ai fait le mal, je ne le ferai plus?» Réglera-t-Il d'après toi ses rétributions? Car tu es mécontent de l'ordre de Dieu… A toi donc, et non à moi, d'en indiquer un autre! Dis ce que tu sais! Voici ce que me diront des hommes de sens, et le sage qui m'aura écouté : «Job ne parle pas en connaissance de cause, et ses paroles manquent de prudence.» Voici mon vœu: Que Job ne cesse pas d'être éprouvé, parce qu'il a répondu à l'instar des méchants! car il ajoute un péché à son crime; il prend parmi nous un air de triomphe, et multiplie ses plaintes contre Dieu. Et Elihu reprit et dit : Crois-tu avoir une juste raison, penses-tu être fondé en droit devant Dieu, quand tu dis: A quoi bon? Qu'y gagné-je plus qu'à pécher? Je veux te faire une réponse, et à tes amis avec toi. Regarde les Cieux! et vois!… Contemple les airs!… ils sont plus hauts que toi! En péchant, qu'est-ce que tu Lui fais? Par mille péchés comment Lui nuirais-tu? En étant juste, que Lui procures-tu? ou que recevrait-Il de la main? C'est à l'homme, comme à toi, que le péché nuit, et à l'enfant de l'homme, que profite ta justice. Oui, de grandes oppressions font pousser des cris, et l'on se plaint des violences de plusieurs; mais nul ne demande: «Où est Dieu, mon créateur, qui dans les jours sombres sait donner des joies, qui nous a mieux dotés que les bêtes des champs, et nous a faits plus sages que les oiseaux des Cieux?» Sans doute ils réclament; mais Dieu ne répond pas à l'orgueil des impies. Non! c'est en vain! Dieu n'exauce pas, et le Tout-puissant n'a point égard à ces cris. Combien toi, tu seras moins écouté, si tu dis que tu peux parvenir à le voir! La cause est sous ses yeux! mets en lui ton espoir! Mais parce que sa colère ne punit pas à ton gré, le crime, selon toi, lui importe fort peu; et Job ouvre la bouche pour de vains discours, et entasse des propos dénués de raison. Et Elihu poursuivit et dit : Accorde-moi un peu de patience, et je t'instruirai! car en faveur de Dieu j'ai encore à parler. Je prendrai mes preuves de haut, et je justifierai mon Créateur. Car mes discours certes ne seront pas menteurs, et tu trouveras en moi droiture de pensée. Voici, Dieu est grand, mais Il est sans dédain, Il est grand par sa puissante intelligence. Il ne laisse pas vivre le méchant, et Il fait droit au misérable. Du juste Il ne détourne pas ses yeux, et avec les rois sur le trône pour toujours Il le place, afin qu'il soit élevé. Mais s'il est captif dans les fers, retenu dans les chaînes de l'adversité, c'est que Dieu veut lui dévoiler sa conduite et ses péchés, car il fut orgueilleux; faire que son oreille s'ouvre aux leçons, et lui dire de renoncer au mal. S'il écoute et se soumet, il achève sa vie dans la félicité, et ses années dans les délices; mais, s'il n'écoute pas, il court au devant de la flèche, et il périt, faute d'avoir voulu comprendre. Les impies nourrissent la colère, ne prient point, quand Dieu les enchaîne; leur âme meurt dans le premier âge, et ils perdent la vie, comme les victimes de l'infamie. Mais Il retire les malheureux de leurs maux, se révélant à eux par les afflictions. Il te tirera de même des serres de l'angoisse, pour te mettre au large, où il n'y aura plus de gêne; et des mets succulents seront servis sur ta table. Mais si tu te remplis de la pensée de l'impie, le châtiment suivra de près ta pensée. Que la colère de Dieu ne te pousse pas au blasphème! Une grosse rançon ne te ferait pas échapper : ta richesse y suffirait-elle? Ici l'or et les moyens de l'opulence ne font rien. Ne soupire pas après la nuit qui arrache des peuples de leur sol! Veille sur toi! ne prends pas le parti du mal… Car il te semble préférable au malheur. Voici, Dieu est élevé par sa puissance; est-il un maître pareil à Lui? Qui lui prescrira ses voies? et qui lui dira: Tu fais mal? Pense à exalter ses œuvres, que les hommes célèbrent par leurs chants! Tous les humains les admirent, quoiqu'un mortel ne les voie que de loin! Voici, Dieu est grand, nous ne Le concevons pas, le nombre de ses ans ne peut être trouvé. Quand Il attire les gouttes de l'eau, la vapeur qu'il en forme distille la pluie, que versent les nuages qui l'épanchent sur la foule des hommes. Qui comprendra les déchirements de la nue, et le fracas dont Sa tente retentit? Voici, autour de Lui Il déploie la clarté, et prend pour se couvrir la mer jusques dans ses racines. Car tels sont ses moyens pour châtier les peuples, et pour donner la nourriture avec abondance. Il arme ses mains de flammes, et à son ordre elles fondent sur les rebelles : Son grondement l'annonce, annonce aux troupeaux son approche. Oui, à ce bruit mon cœur s'épouvante, il s'ébranle et se déplace. Ecoutez! écoutez le roulement de sa voix, et le murmure qui sort de sa bouche! Il lui fait parcourir tout le ciel, et Il lance l'éclair jusqu'à l'horizon de la terre. Aussitôt sa voix mugit, Il tonne de sa voix de majesté, et ne retient plus sa foudre, Dieu par sa voix produit la merveille du tonnerre; Il fait des choses grandes que nous ne comprenons point. Il dit à la neige: Tombe sur la terre! la pluie et les torrents de pluie attestent sa puissance. Il engourdit les mains de tous les hommes, afin que tous les humains qui sont ses créatures, reconnaissent ce qu'il est. Alors les bêtes sauvages gagnent leurs tanières, et sommeillent dans leurs cavernes. La tempête sort de sa prison, et les vents impétueux amènent la froidure. Au souffle de Dieu la glace est formée, et les ondes dilatées se condensent; d'humidité Il charge aussi la nue; Il épand les nuages porteurs de ses feux, qui tournoient en tout sens, sous sa conduite, pour exécuter tout ce qu'il leur commande, sur la surface du disque de la terre; tantôt pour punir, si sa terre est coupable, tantôt pour bénir, Il les fait arriver. O Job, prête l'oreille à ces choses! continue à étudier les miracles de Dieu! En sais-tu les causes, quand Dieu les fait paraître, et qu'il fait resplendir le feu de sa nuée? Comprends-tu le balancement des nues, merveille du Dieu parfaitement sage, la chaleur que prennent tes vêtements, quand la terre reçoit du midi un air qui accable? Etendras-tu, comme Lui, le firmament, lui donnant la solidité d'un miroir de fonte? Apprends-nous ce qu'il nous faut Lui dire? Ah! les ténèbres où nous sommes, nous mettent hors d'état de Lui rien proposer!… Mes discours lui seront-ils rapportés?… Mais désira-t-on jamais d'être anéanti? Aussi bien l'on ne regarde point fixement le soleil, quand il brille dans les airs, et qu'un vent passe, et lui rend sa pureté. Du Septentrion l'on peut bien tirer l'or, mais Dieu oppose un éclat formidable. Jusqu'au Tout-puissant nous ne saurions pénétrer! Il est éminent par la force et par l'équité, et par une souveraine justice; Il ne rend aucun compte. Craignez-le donc, ô hommes; Il n'accorde ses regards à aucun des sages. Et l'Éternel répondit à Job du milieu de la tempête et dit : Qui est-ce qui obscurcit mes décrets par des discours dénués d'intelligence? Eh bien! ceins tes reins, comme un homme! puis je te questionnerai, et tu m'instruiras. Où étais-tu, quand je fondai la terre? Indique-le, si tu as vraiment la science! Qui est-ce qui en fixa la dimension, que tu saches, ou étendit sur elle le cordeau? Quel est le support jusqu'où ses bases plongent? Ou qui est-ce qui en a posé la pierre angulaire, aux accords unanimes des étoiles du matin, aux acclamations de tous les Fils de Dieu? Et qui est-ce qui enferma la mer entre des portes, quand elle fit éruption du sein maternel; quand je lui donnai la nuée pour manteau, et les sombres vapeurs pour lui servir de langes; quand je lui prescrivis ma loi, et que j'établis ses barres et ses portes, et que je dis: Jusqu'ici tu viendras, et pas plus avant! et ici s'arrêtera l'orgueil de tes vagues? De ton vivant as-tu commandé au matin, et fait connaître à l'aurore le lieu d'où elle part, pour saisir la terre par ses bords? Alors les impies en sont balayés, alors la terre prend une face nouvelle, telle que l'argile qui reçoit une empreinte, et toutes choses paraissent comme pour la vêtir; alors les impies perdent la clarté qu'ils aiment, et le bras qu'ils ont levé déjà, se brise. As-tu pénétré jusqu'aux sources des mers, et au fond de l'abîme as-tu porté tes pas? Les portes de la mort te furent-elles découvertes? As-tu vu les portes de la sombre mort? Ton regard embrasse-t-il les contours de la terre? Raconte, si tu sais toutes ces choses! Quelle route mène où la lumière habite? et la nuit, où fait-elle son séjour? Iras-tu les chercher l'une et l'autre, pour les amener chacune à leurs limites? Et connais-tu le chemin de leur demeure? Tu le sais! car alors tu étais déjà né! et le nombre de tes jours est immense! As-tu pénétré jusqu'aux dépôts de la neige, et as-tu vu les dépôts de la grêle, que je réserve pour les temps du désastre, pour le jour du combat et de la bataille? Quel chemin mène aux lieux où la lumière se divise, d'où le vent d'Est se répand sur la terre? Qui a fait ces conduits qui éparpillent la pluie, et a tracé une route à la foudre bruyante, afin d'arroser une terre inhabitée, une steppe où il n'y a pas un humain, afin d'abreuver les lieux déserts et solitaires, et de fertiliser le sol qui donne le gazon? La pluie a-t-elle un père? Ou qui est-ce qui engendra les gouttes de la rosée? Du sein de qui la glace sort-elle? et qui est-ce qui produit le givre du ciel? Comme la pierre, les eaux se condensent, et la surface de l'abîme est enchaînée. As-tu formé le lien qui unit les Pléiades? Ou peux-tu détacher les chaînes d'Orion? Fais-tu paraître en leur temps les signes du Zodiaque? Ou conduis-tu Arcture avec son cortège? Connais-tu les lois des Cieux? Les as-tu mis à même d'influer sur la terre? Parles-tu à la nue avec autorité, et te couvre-t-elle aussitôt d'une eau abondante? Lances-tu des foudres, et partent-elles, et disent-elles: Nous voici? Qui a mis une sagesse dans les sombres nuages, et a donné aux météores une intelligence? Qui a calculé les nuées avec sagesse? Et qui est-ce qui incline les urnes des Cieux, quand la poussière coule comme un métal en fonte, et que les glèbes se collent l'une à l'autre? Pour la lionne vas-tu chasser une proie? et assouvis-tu la faim des lionceaux, quand ils sont blottis dans leurs repaires, ou dans leurs tanières, tapis en embuscade? Qui est-ce qui procure au corbeau sa pâture, quand ses petits poussent vers Dieu leurs cris, et errent affamés? Sais-tu l'époque où met bas le chamois? Et présides-tu à la délivrance des biches? Comptes-tu les mois que dure le temps de leur portée, et connais-tu l'époque où elles faonnent? Elles se baissent, laissent leurs petits naître, et secouent leurs douleurs; leurs petits deviennent forts, grandissent en plein air; ils partent, et ne reviennent plus à elles. Qui est-ce qui a mis l'onagre en liberté, et lâché les liens de l'âne sauvage, auquel je donnai le désert pour logis, et la plaine salée pour habitation? Il se rit de la rumeur des villes, et les cris du meneur ne frappent pas son oreille. Ce qu'il attrape sur les montagnes est sa pâture, et il est en quête de tous les brins d'herbe. Le buffle consent-il à te servir? Ou passe-t-il la nuit à côté de ta crèche? Attaches-tu par une corde le buffle au sillon? Ou herse-t-il les guérêts à ta suite? Te fies-tu en lui, parce que grande est sa force? Et t'en remets-tu à lui de ton labour? Comptes-tu qu'il fasse rentrer les récoltes, et les entasse sur ton aire? L'autruche bat joyeusement de l'aile: serait-ce la plume et le duvet du volatile aimant? Non! elle abandonne ses œufs à la terre, et les laisse chauffer dans le sable; et elle oublie qu'un pied peut les fouler, et une bête des champs les écraser! Elle est dure pour sa famille, qui lui devient étrangère; elle a pondu en vain, et n'en est point émue; car Dieu lui fait oublier d'être sage, et ne lui donne point part à la prudence. Quand elle se lève, et prend son essor, elle se rit du cheval et de son cavalier. Est-ce toi qui dotes le cheval de la bravoure, et revêts son col d'un crin frémissant? Le fais-tu bondir, comme la sauterelle? Son souffle avec noblesse résonne dans ses naseaux, et il inspire l'effroi. Il fouit le sol, et s'applaudit de sa force; il s'avance au devant des armes, il se rit de la peur, et ne tremble pas, et il ne recule point en face de l'épée. Sur lui retentit le carquois, la lance étincelante et le javelot. De son pas il dévore le terrain qui s'émeut et tremble; il ne se contient plus au son de la trompette; à l'ouïe de la trompette il dit: En avant! De loin il pressent la bataille, la clameur des chefs, et le cri de guerre. Est-ce par un effet de ton intelligence que l'épervier prend son vol, et déployant ses ailes gagne le Midi? Est-ce à ton ordre que l'aigle s'élève, et va placer son aire sur les hauteurs? Il habite les rochers, et se loge sur les cîmes des rochers, le sommet des montagnes; de là il épie sa proie, et ses yeux voient au loin, et ses petits sucent le sang, et, là où sont des cadavres, il se trouve. Puis l'Éternel s'adressant à Job lui dit : Le censeur prend-il encore le Tout-puissant à partie? Que l'accusateur de Dieu réponde maintenant! Et Job répondit à l'Éternel et dit : Voici, je suis trop chétif, que répliquerais-je? Je mets ma main sur ma bouche. J'ai parlé une fois, je ne répondrai pas, une seconde fois, et je ne le ferai plus. Et l'Éternel répondit à Job du milieu de la tempête et dit : Allons! ceins tes reins, comme un homme! Je t'interrogerai, et tu m'instruiras! Penses-tu à déchirer aussi mes arrêts, à me condamner, pour paraître innocent? Ou bien as-tu un bras comme Dieu, et de la voix comme Lui peux-tu tonner? Eh bien! revêts donc l'éclat et la grandeur! pare-toi de la gloire et de la magnificence! Epanche les flots de ta colère, Et d'un regard terrasse tous les superbes! D'un regard abats le superbe, et écrase les impies sur la place! Abîme-les tous dans la poudre, et cache leurs fronts dans les ténèbres! Alors de mon côté je pourrai te louer de ce qu'en ta main tu trouves des ressources. Vois le Béhémoth que je créai comme toi! Ainsi que le bœuf, il broute l'herbe. Vois la force qu'il a dans ses reins, et la vigueur qu'il a dans les muscles de sa panse. Il replie sa queue [roide] comme un cèdre; les tendons de ses flancs sont entrelacés; ses os sont des tubes d'airain, et ses jambes, des barres de fer. Il est le chef-d'œuvre de Dieu; son Créateur l'arma du glaive dont il fauche sa pâture sur les monts, où folâtrent toutes les bêtes des champs. Il se couche sous les feuilles du lotus, et les joncs et le marécage lui donnent un abri. Pour lui le lotus entrelace son ombrage, les saules de la rivière l'environnent. Voici, que le fleuve se soulève, il n'a point peur; il prend plutôt de l'assurance, quand un Jourdain bouillonne jusqu'à sa bouche. Peut-on, pour le prendre, tromper son regard, ou percer son naseau pour l'enchaîner? Tires-tu le Léviathan avec l'hameçon, fais-tu passer la ligne au travers de sa langue? Attaches-tu la corde à son naseau, et perces-tu sa mâchoire pour y mettre l'anneau? Va-t-il t'adresser beaucoup de prières, et te parler d'une voix adoucie? Va-t-il faire un pacte avec toi, pour s'engager à te servir toujours? Vas-tu jouer avec lui comme avec un oiseau, et le mettre à l'attache pour tes jeunes filles? Entre-t-il dans le trafic de la confrérie, et le répartit-elle entre les marchands? Couvres-tu sa peau de dards, et sa tête de harpons? Tentes-tu de mettre la main sur lui; tu ne t'aviseras plus de l'attaquer. Voici, l'espoir de l'agresseur est bientôt déçu; n'est-il pas terrassé à son seul aspect? Nul n'a l'audace de le provoquer: et qui pourrait Me prendre à partie? Qui m'a prévenu, pour que j'aie à lui rendre? Sous le ciel entier tout est ma propriété. Je ne tairai point sa structure, ni la nature de sa force, ni la beauté de son armure. Qui a pu soulever le recouvrement de sa robe, et pénétrer entre sa double mâchoire? Qui entr'ouvrit les portes de sa face? Tout autour sont ses dents effroyables. Des sillons sont tracés entre les boucliers de sa croupe, retenus par un sceau qui les presse; ils sont soudés l'un à l'autre, et l'air ne s'insinue pas dans leurs intervalles; entre eux ils sont adhérents, et forment un masse solide, inséparable. Son éternuement produit une gerbe lumineuse, et ses yeux sont comme les paupières de l'aurore. De sa gueule sortent des torches, et des étincelles enflammées s'échappent. Une fumée jaillit de ses narines, comme d'un vaisseau qui bout, et d'une chaudière. Son haleine allume les charbons, et des flammes partent de sa bouche. La force réside dans son encolure, et devant lui la détresse tressaille. Les fanons de sa chair sont adhérents, coulés sur son corps, immobiles. Son cœur a la densité de la pierre, et la densité de la meule inférieure. Se lève-t-il, les héros s'épouvantent, et la peur les déroute. Le coup qu'on lui porte, demeure sans effet; il brave la lance, le dard et la cuirasse. Pour lui le fer est autant que de la paille, et l'airain, que du bois vermoulu. La flèche décochée ne le met pas en fuite, et sur lui les pierres de la fronde font l'effet de la balle. Pour lui la massue est autant que du chaume, et il se rit du frémissement des traits. Son ventre est muni de têts acérés; on dirait que sur le limon où il couche, un traîneau à fouler a laissé son empreinte. Il fait comme une chaudière bouillonner l'onde, et donne à la mer l'aspect d'un vaisseau où l'on broie les parfums. Il laisse après lui un sillage lumineux; on prendrait la mer pour une blanche chevelure. Sur la terre il n'a pas de maître; il fut créé pour être intrépide; il ose regarder toute taille élevée, il est Roi au-dessus de tous les fiers animaux. Et Job répondit à l'Éternel et dit : Je sais que tu peux tout, et qu'il n'y aura jamais d'obstacle à tes plans. Ah! qui est-ce qui a obscurci tes décrets faute d'intelligence?… Aussi ai-je voulu expliquer ce que je ne peux comprendre, des choses qui sont hors de ma portée, et que je ne puis concevoir. O! écoute! et que je parle à mon tour! Je t'interrogerai, et tu m'instruiras. Ce que je savais de toi n'était qu'un ouï-dire; mais maintenant je t'ai vu de mes yeux. Aussi je me rétracte, et je fais pénitence sur la poudre et la cendre. Et après que l'Éternel eut adressé ces discours à Job, l'Éternel dit à Eliphaz de Théman: Ma colère s'allume contre toi et contre tes deux amis, car vous n'avez pas bien parlé de moi, comme mon serviteur Job. Or maintenant prenez sept taureaux et sept béliers, et allez auprès de mon serviteur Job, et offrez un holocauste pour vous, et que Job, mon serviteur, prie en votre faveur; ce n'est qu'en considération de lui que je ne vous infligerai pas de châtiment; car vous n'avez pas bien parlé de moi, comme mon serviteur Job. Alors Eliphaz de Théman, et Bildad de Such, et Zophar de Naama allèrent, et firent comme l'Éternel avait dit; et l'Éternel eut égard à Job. Et l'Éternel rendit à Job ce qu'il avait perdu, parce qu'il pria en faveur de ses amis; et l'Éternel augmenta du double tout ce que Job possédait. Alors tous ses frères, et toutes ses sœurs, et tous ses familiers d'autrefois vinrent vers lui, et mangèrent avec lui dans sa maison, et le plaignirent, et le consolèrent de tous ses maux que l'Éternel avait fait venir sur lui, et ils lui donnèrent chacun une Kesita, et chacun un anneau d'or. Et l'Éternel bénit la fin de Job plus que son commencement; et il eut quatorze mille brebis, et six mille chameaux, et mille attelages de bœufs, et mille ânesses; et il eut sept fils et trois filles; et il donna à la première le nom de Jémina ( belle comme le jour ) et à la seconde le nom de Césia ( parfum ) et à la troisième le nom de Kéren-appuch ( flacon de fard ). Et il ne se trouvait pas dans tout le pays de femmes belles comme les filles de Job; et leur père leur donna une part d'héritage parmi leurs frères. Et après cela Job vécut cent quarante ans; et il vit ses fils et les fils de ses fils jusqu'à la quatrième génération. Et Job mourut âgé, et rassasié de jours. Heureux l'homme qui ne suit point le conseil des impies, et ne pratique point la voie des pécheurs, et ne prend point place au cercle des moqueurs; mais qui fait son plaisir de la loi de l'Éternel, et médite sa loi le jour et la nuit! Il est comme un arbre planté près d'une eau courante, qui donne son fruit en sa saison, et dont la feuille ne se flétrit point: tout ce qu'il fait, est suivi de succès. Tels ne sont point les impies, mais ils sont comme la balle dissipée par le vent : aussi ne tiennent-ils pas devant le jugement, non plus que les pécheurs dans l'assemblée des justes; car l'Éternel a l'œil sur la voie des justes, mais la voie des impies mène à la ruine. Pourquoi cette rumeur dans les nations, et chez les peuples, ces complots inutiles, cette levée des rois de la terre, et ces princes en conseil assemblés contre l'Éternel et contre son Oint? «Rompons leurs fers, et secouons leurs chaînes!» [ disent-ils. ] Sur son trône dans les Cieux Il se rit, le Seigneur se raille d'eux; puis Il leur parle dans sa colère, et par son courroux Il les épouvante : «Moi-même j'ai oint mon Roi sur Sion, ma montagne sainte!» – «Que je redise le décret! L'Éternel m'a dit: Tu es mon fils, en ce jour je t'ai engendré. Demande-moi, et je te donnerai les nations en héritage, et en propriété les extrémités de la terre; tu les briseras d'un sceptre de fer, comme un vase de potier, tu les mettras en pièces.» Maintenant, ô rois, devenez sages, soyez avertis, juges de la terre! Soumettez-vous à l'Éternel avec crainte, soyez alarmés et tremblez! Embrassez le Fils, de peur qu'il ne s'irrite, et que vous ne vous perdiez en suivant votre voie. Car un instant encore, et sa colère s'allume. Heureux tous ceux qui mettent en lui leur confiance! Cantique de David, quand il fuyait devant Absalon, son fils. O Éternel, que mes ennemis sont nombreux! en nombre ils se lèvent contre moi! Leur foule dit de moi: «Il n'est par-devers Dieu point de salut pour lui.» (Pause) Mais tu es, ô Éternel, le bouclier qui me couvre, tu es ma gloire, c'est toi qui tiens ma tête levée. De ma voix j'invoque l'Éternel, et Il me répond de sa montagne sainte. (Pause) Je me couche, et je m'endors; je m'éveille, car l'Éternel est mon soutien. Je suis sans peur devant des milliers d'hommes contre moi campés de toute part. Sus! Éternel! sauve-moi, mon Dieu! car tu romps la mâchoire à tous mes ennemis, et tu brises les dents des impies. Le salut vient de l'Éternel! Que ta bénédiction soit sur ton peuple! (Pause) Au maître chantre. Avec instruments à cordes. Cantique de David. Quand je crie, réponds-moi, mon juste Dieu! Dans l'angoisse dégage-moi! Sois-moi propice, et écoute ma prière! O hommes, jusques à quand mon honneur sera-t-il outragé, aimerez-vous la vanité, poursuivrez-vous le mensonge? (Pause) Cependant sachez que l'Éternel a distingué son Saint! L'Éternel écoute, quand je l'invoque. Tremblez et ne péchez point! Couchés, pensez-y en vos cœurs, et restez tranquilles! (Pause) Offrez des sacrifices de justice, et confiez-vous dans l'Éternel! Plusieurs disent: O puissions-nous voir le bonheur! Fais lever sur nous la clarté de ta face, ô Éternel! Tu donnes plus de joie à mon cœur, que quand leur blé et leur moût ont été abondants. En paix je me couche, en paix je m'endors, car seul, ô Éternel, tu me fais demeurer en sûreté. Au maître chantre. Avec les flûtes. Cantique de David, Prête l'oreille à mes paroles, Éternel! sois attentif à mes soupirs! Ecoute ma voix qui appelle, ô mon Roi! ô mon Dieu! car c'est toi que je prie. Éternel, dès le matin tu entends ma voix, dès le matin je me tourne vers toi, et j'attends. Car tu n'es point un Dieu qui aime l'impiété; le méchant chez toi n'est point accueilli; les superbes n'osent paraître à tes yeux; tu hais tous ceux qui font le mal; tu détruis les menteurs, et les hommes de sang et de fraude, l'Éternel les abhorre. Mais moi, par ton grand amour, je viens dans ta maison, je me prosterne dans ton saint temple, en ta crainte. Éternel, fais-moi marcher dans ta justice, à cause de mes ennemis! Aplanis devant moi ta voie! Car dans leur bouche il n'y a point de vérité, dans leur cœur, c'est envie de nuire, leur gosier est un sépulcre ouvert, et ils rendent leur langue flatteuse. Punis-les, ô Dieu! déjoue leurs projets! A cause de leurs nombreux crimes, renverse-les! car ils se rebellent contre toi. Alors se réjouiront tous ceux qui se confient en toi; et ils te célébreront à jamais, parce que tu les protèges; et tu seras l'allégresse de tous ceux qui aiment ton nom. Car tu bénis le juste, ô Éternel; comme d'un bouclier tu l'entoures de grâce. Au maître chantre. Avec les instruments à cordes. En octave. Cantique de David. Éternel, ne me châtie pas selon ta colère, et ne me punis pas selon ton courroux! Sois-moi propice, Éternel! car je suis défaillant; guéris-moi, Éternel! car mes os sont ébranlés, et mon âme est fort ébranlée: mais toi, Éternel, jusques à quand?… Reviens, Éternel, délivre mon âme, sauve-moi pour l'amour de ta grâce! Car dans la mort ta mémoire n'est pas rappelée, et dans les Enfers qui pourrait te louer? Je m'épuise en soupirs, et chaque nuit je baigne mon lit de pleurs, j'en inonde ma couche. Mes yeux s'éteignent dans le chagrin, ils dépérissent à cause de tous mes ennemis. Loin de moi, vous tous les artisans de malice! car l'Éternel entend la voix de mes pleurs; l'Éternel entend ma supplication, l'Éternel accueille ma prière. Tous mes ennemis sont confus, saisis d'un grand effroi, ils reculent confondus tout-à-coup. Complainte de David, qu'il chanta à l'Éternel à propos de Cus, Benjamite. Éternel, mon Dieu, à toi j'ai mon recours: sauve-moi de tous mes persécuteurs, et me délivre! de peur que, comme un lion, ils ne me déchirent, m'écrasant, faute de libérateur. Éternel, mon Dieu! si c'est ici ce que j'ai fait, s'il y a de l'iniquité dans mes mains, si j'ai payé mon ami par le mal, dépouillé celui qui me haïssait sans cause; que l'ennemi poursuive ma vie, qu'il m'atteigne et me foule contre terre, et traîne ma gloire dans la poussière! (Pause) Lève-toi, Éternel, dans ta colère! élève-toi contre les fureurs de mes ennemis! Sus! à moi! apprête le jugement! Que l'assemblée des peuples t'environne! au-dessus d'elle monte sur un lieu élevé! L'Éternel juge les peuples: Éternel, fais-moi justice! que selon ma justice et mon innocence il me soit fait! Mets donc fin à la malice des impies, et fortifie le juste! toi qui sondes les cœurs et les reins, Dieu juste! Mon bouclier est par-devers Dieu, qui est en aide à ceux dont le cœur est droit. Dieu est un juste juge, un Dieu prêt à s'irriter en tout temps. S'il ne s'arrête, Il aiguise son épée, Il bande son arc et l'ajuste, et dirige sur lui des traits mortels, des traits qu'il enflamme. Voici, il avait conçu le mal, et portait la malice dans son sein; mais il a enfanté une déception. Il a fait une fosse, il l'a creusée, mais il est tombé dans le creux par lui préparé. Sa malice retombe sur sa tête, et sa violence redescend sur son front. J'exalterai l'Éternel selon sa justice, et je chanterai le nom de l'Éternel, du Très-haut. Au maître chantre. En githith. Cantique de David. Éternel, notre Seigneur, Que ton nom est magnifique sur toute la terre! Elle élève ta gloire jusques aux Cieux. Par la bouche des enfants et de ceux qu'on allaite, tu fondes ta louange, à cause de tes adversaires, pour faire taire ton ennemi et les agresseurs. Quand je contemple ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu y as fixées : Qu'est-ce que l'homme, [ pensé-je,] pour que tu songes à lui? et l'enfant d'Adam, pour que tu regardes à lui? Et peu s'en faut que de lui tu n'aies fait un Dieu, et de gloire et de grandeur tu l'as couronné; tu l'as fait roi des œuvres de tes mains, tu as mis toutes choses à ses pieds, à la fois la brebis et le bœuf, et les bêtes des champs, les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, tout ce qui parcourt les sentiers des mers. Éternel, notre Seigneur, que ton nom est magnifique sur toute la terre! Au maître chantre. Avec voix de jeunes filles. Sur bénites. Cantique de David. Je loue l'Éternel de tout mon cœur; je vais dire toutes tes merveilles, l'allégresse et la joie que je trouve en toi, chanter ton nom, ô Très-haut! Car mes ennemis se retirent en arrière, chancellent et disparaissent à ta vue! Car tu défends ma cause et mon droit, tu sièges sur ton trône en juste juge. Tu tances les peuples, détruis les impies, effaces leur nom pour toujours, à jamais. Mes ennemis sont perdus, ruines éternelles! Tu as détruit leurs villes, leur mémoire a péri! Oui, l'Éternel règne à perpétuité, Il a pour le jugement disposé son trône, et Il juge le monde avec justice, et rend aux peuples des sentences équitables. Et l'Éternel est un refuge pour le pauvre, un refuge dans les temps de détresse. Ils se confient en toi ceux qui connaissent ton nom; car tu ne délaisses pas ceux qui te cherchent, Éternel. Chantez l'Éternel, qui réside en Sion, racontez aux nations ses hauts faits! Car, vengeur du sang, Il se souvient d'eux, Il n'oublie pas le cri des malheureux. Sois-moi propice, Éternel! Vois la misère où mes ennemis me réduisent; retire-moi des portes de la mort, afin que je publie toute ta louange aux Portes de la fille de Sion, me réjouissant de ton secours! Les nations enfoncent dans la fosse qu'elles ont creusée; leur pied se prend au filet qu'elles ont caché. L'Éternel s'est montré; Il a fait justice, en enlaçant l'impie dans l'ouvrage même de ses mains. (Harpes. Pause) Les impies vont dans les Enfers, et de même tous les peuples qui ont oublié Dieu. Car toujours le pauvre ne sera pas oublié, et l'espoir des malheureux n'est pas à jamais perdu. Lève-toi, Éternel, afin que l'homme ne s'élève pas, afin que les nations soient jugées devant toi! Mets, Éternel, ta terreur sur elles! que les peuples sentent qu'ils ne sont que des hommes. (Pause) Éternel, pourquoi te tiens-tu à l'écart, te caches-tu dans des temps de détresse? Le malheureux pâtit de l'orgueil des impies, il se prend dans les trames qu'ils ourdissent, Car l'impie fait gloire de sa convoitise, et le ravisseur maudit, méprise l'Éternel. L'impie présomptueux est sans inquiétude: «Il n'y a point de Dieu!» voilà toutes ses pensées. Le succès est sur sa route en tout temps; il n'élève point ses regards jusques à tes jugements; sur ses ennemis il souffle avec dédain. Il dit en son cœur: «Je suis inébranlable, d'âge en âge à l'abri des revers.» Sa bouche est pleine de parjure, de fraude et de malice, et sa langue recèle la violence et la ruine. Posté en embuscade près des hameaux, en guet-apens il tue les innocents, et dans l'ombre son œil épie le malheureux. Il guette de sa retraite, comme le lion de son repaire, il guette pour saisir le malheureux; il saisit le malheureux, le tirant dans son filet. Il se tapit, il se baisse, et entre ses griffes tombe le malheureux. Il dit en son cœur: «Dieu oublie! Il voile sa face, et ne regarde jamais!» Debout! Éternel! ô Dieu, lève ta main! N'oublie pas les malheureux! Pourquoi l'impie a-t-il pour Dieu ce mépris, dit-il en son cœur: «Tu ne recherches pas»? Tu as vu! car tu as l'œil sur la douleur et la peine, et tu l'inscris sur ta main; le malheureux s'en remet à toi; pour l'orphelin tu fus toujours un aide. Brise le bras de l'impie, et du méchant recherche le crime, afin que tu ne le retrouves plus! Le Seigneur est un Roi permanent, éternel; de son pays les nations sont exterminées. Éternel, tu entends les vœux des misérables, tu fortifies leur cœur, tu inclines ton oreille, tu fais droit à l'orphelin et au pauvre, afin que de la terre désormais l'homme ne te brave plus. Au maître chantre. De David. Dans l'Éternel je mets ma confiance; comment pouvez-vous me dire: «Comme l'oiseau, fuyez vers vos montagnes! Car voici, les impies bandent leur arc, ils ajustent leurs flèches sur la corde, dans l'ombre, pour tirer sur les gens de bien. Quand les fondements s'écroulent, le juste, que ferait-il?» L'Éternel est dans son saint parvis, l'Éternel a son trône dans les Cieux, ses yeux voient, ses regards sondent les enfants des hommes. L'Éternel sonde le juste; et l'impie et l'ami de la violence sont odieux à son âme. Il fait pleuvoir sur les méchants des foudres; le feu, et le soufre et le vent embrasé, tel est le calice qu'ils ont en partage. Car l'Éternel est juste, Il aime la justice; l'homme droit contemple sa face. Au maître chantre. En octave. Cantique de David. Sois-nous en aide, Éternel! car les bons diminuent, et les fidèles sont perdus parmi les enfants des hommes. On se tient l'un à l'autre le langage du mensonge; la flatterie est sur les lèvres, le cœur double dans les discours. Que l'Éternel détruise les lèvres qui flattent, et la langue qui parle avec forfanterie, ceux qui disent: «Notre langue nous donne la puissance! Nous avons la parole, qui sera maître de nous?» Pour le pauvre opprimé, et l'indigent qui soupire, à cette heure je me lève, dit l'Éternel, et je leur donnerai le secours auquel ils aspirent. Les paroles de l'Éternel sont pures, comme l'argent qu'au creuset l'on dégage de terre, et purifie sept fois. Toi-même, ô Éternel, tu les garderas, tu les protégeras contre cette race à jamais. Que partout les impies se promènent, comme quand la tempête se lève sur les hommes! Au maître chantre. Cantique de David. Jusques à quand, Éternel, m'oublieras-tu toujours? Jusques à quand me cacheras-tu ta face? Jusques à quand aurai-je l'inquiétude dans l'âme, et tout le jour le chagrin dans le cœur? Jusques à quand mon ennemi s'élèvera-t-il au-dessus de moi? Ah! regarde, exauce-moi, Éternel, mon Dieu! Fais luire ta clarté dans mes yeux, afin que je ne m'endorme pas du sommeil de la mort; que mon ennemi ne dise pas: «Je l'ai vaincu!» et que ma défaite ne réjouisse pas mes oppresseurs! Mais, en ta bonté je me confie! Ton secours réjouira mon cœur : je louerai l'Éternel du bien qu'Il m'aura fait. Au maître chantre. Cantique de David. Les impies ont dit en leur cœur: «Il n'y a point de Dieu.» Ils se sont corrompus, leurs œuvres sont abominables; il n'y a personne qui fasse le bien. L'Éternel examine des Cieux les enfants des hommes, pour voir s'il y a quelque homme raisonnable, qui cherche Dieu : tous se sont révoltés, pervertis tous ensemble; il n'y a pas un homme qui fasse le bien, pas même un. Ne se reconnaîtront-ils pas tous ces malfaiteurs, qui mangent mon peuple comme du pain? N'invoqueront-ils point l'Éternel? Bientôt la terreur les saisira; car Dieu est au milieu de la race juste. Déjouez les projets du misérable!… \ L'Éternel est son refuge. Ah! si de Sion le salut venait sur Israël!… \ Que l'Éternel ramène les captifs de son peuple, et Jacob se réjouira, et Israël triomphera. Cantique de David. Éternel, qui sera ton hôte dans ta tente? Qui habitera sur ta sainte montagne? Celui qui vit dans l'intégrité, et pratique la justice, et dit la vérité telle qu'elle est dans son cœur; dont la langue ne sème point la calomnie, à son prochain ne cause point de dommage, et ne profère pas d'outrages contre son frère; aux yeux de qui le réprouvé est digne de mépris, et qui honore les hommes craignant l'Éternel; qui jure au méchant, et ne se dédit point; qui ne tire de son argent aucun intérêt, et contre l'innocent n'accepte point de présents. Qui ainsi agira, ne sera point ébranlé. Ecrit de David. Garde-moi, ô Dieu, car je me retire vers toi! J'ai dit à l'Éternel: Tu es le Seigneur, en toi j'ai mon souverain bien. Les saints, qui sont dans le pays, sont les nobles en qui je prends tout mon plaisir. Nombreux sont les maux de ceux qui courent ailleurs; je n'offre point leurs libations de sang, et leurs noms ne sont jamais sur mes lèvres. L'Éternel est mon lot, et la coupe qui est ma part; c'est toi qui m'assures mon héritage. Mon domaine m'est échu dans de beaux lieux, et mon patrimoine est aussi mon délice. Je bénis l'Éternel qui a été mon conseil; et, les nuits même, mon cœur me donne ses avis. Je me suis proposé l'Éternel devant moi constamment; car s'Il est à ma droite, je ne serai pas ébranlé. Aussi la joie est dans mon cœur, et l'allégresse dans mon âme, et ma chair aussi repose sûrement; car tu n'abandonneras pas mon âme aux Enfers, et tu ne permettras pas que celui qui t'aime voie le tombeau. Tu me montreras les sentiers de la vie. En ta présence on trouve plénitude de joie, et dans ta droite, des plaisirs pour toujours. Prière de David. Éternel, écoute la justice, prête l'oreille à ma plainte, entends, quand je te prie d'une bouche sans feinte! Que ma cause paraisse devant toi: tes yeux discernent la droiture. Sonde mon cœur, visite-moi la nuit; éprouve-moi, tu ne trouveras rien; ma pensée ne va pas plus loin que ma parole. En face des œuvres des hommes, aidé de ta parole, j'évitai les sentiers des pervers. Maintiens mes pas dans tes ornières, afin que mes pieds ne bronchent pas! Je t'invoque, car tu m'exauceras, ô Dieu! penche vers moi ton oreille, écoute mon discours! Signale ta bonté, toi qui de ta droite, sauves le fidèle de ceux qui l'assaillent! Garde-moi, comme la prunelle chère à ton œil, et me cache à l'ombre de tes ailes, contre les impies qui m'attaquent, contre les mortels ennemis qui m'enveloppent. Ils ont fermé leur cœur endurci, et ils tiennent de leur bouche des propos altiers. A tous nos pas maintenant ils nous assiègent, de leurs yeux ils visent à nous terrasser; pareils au lion avide d'une proie, au jeune lion tapi en embuscade. Lève-toi, Éternel, préviens-les, terrasse-les! Sauve-moi par ton épée des méchants, par ta main, Éternel, des hommes, des hommes de ce monde! Ils ont leur lot dans la vie, et tu remplis leur sein de trésors: leurs fils s'en rassasient, et laissent leur superflu à leurs enfants. Mais pour moi, la justice me fera voir ta face, et, à mon réveil, je me rassasierai de ton image. Au maître chantre. Du serviteur de l'Éternel, de David, qui adressa à l'Éternel les paroles de ce cantique, lorsque l'Éternel l'eut délivré de la main de tous ses ennemis, et de la main de Saül; et il dit: Je t'aime, ô Éternel, ô source de ma force, Éternel, mon rocher, mon asile et mon libérateur! mon Dieu! ô mon rocher, où je vais m'abriter! mon bouclier, corne de mon salut, mon boulevard! Loué soit l'Éternel! me suis-je écrié, et de mes ennemis j'ai été délivré. Les vagues de la mort m'enserraient, et les torrents de l'adversité m'épouvantaient; les chaînes des Enfers m'enlaçaient, et j'étais pris dans les rêts de la mort. Dans mon angoisse j'invoquai l'Éternel, et vers mon Dieu j'élevai mes cris: de son parvis Il entendit ma voix, et mes cris arrivés devant lui vinrent à ses oreilles. Alors la terre oscilla et trembla, et les bases des montagnes furent émues, et elles s'ébranlèrent, parce qu'il était courroucé. Une fumée sortit de ses narines, et de sa bouche un feu dévorant; et Il fit jaillir des charbons ardents. Et Il inclina le ciel, et Il descendit; et l'obscurité était sous ses pieds. Et Il était monté sur le Chérubin, et volait, et Il planait sur les ailes du vent. Il prit les ténèbres pour sa couverture, et autour de lui pour sa tente les noires vapeurs et les nuées épaisses. De la splendeur qui le précède, sortirent les nuages, portant la grêle et les charbons de feu. Et l'Éternel tonna dans le ciel, et le Très-haut émit sa voix, avec la grêle et des charbons de feu. Il lança ses flèches et Il les dissipa, et mille foudres, et Il les défit. Et l'on vit paraître les vallées de la mer et les fondements du monde furent mis à nu au grondement de ta voix, Éternel, au souffle du vent de tes narines. Il tendit sa main d'en haut, et me prit, et Il me retira des grandes eaux. Il me sauva de mes robustes ennemis, et de mes adversaires qui l'emportaient sur moi. Ils m'attaquaient au jour du malheur; mais l'Éternel fut un soutien pour moi. Il me tira au large, Il me dégagea, parce qu'il m'était propice. L'Éternel me traita selon ma justice, et me rendit selon la pureté de mes mains. Car je gardais les voies de l'Éternel, et n'étais point rebelle à mon Dieu. Car j'avais toutes ses lois sous les yeux, et je ne secouais point ses commandements; j'étais sans reproche envers lui, et je prenais garde de me rendre coupable. Aussi l'Éternel me rendit selon ma justice, selon la pureté de mes mains, dont Il était témoin. A celui qui t'aime, tu donnes ton amour, tu te montres juste pour l'homme juste, tu es pur envers celui qui est pur, et tu trahis celui qui est perfide. Car tu es en aide au peuple qui souffre, et tu humilies les yeux hautains. Oui, tu as fait luire ma lampe; l'Éternel, mon Dieu, éclaira mes ténèbres. Avec toi j'affrontai des bataillons, et avec mon Dieu je franchis des murailles. Les voies de Dieu ne sont point trompeuses, la parole de l'Éternel est sans alliage; Il est un bouclier pour quiconque le réclame. Car qui est-ce qui est Dieu, hors l'Éternel? et qui est un rocher, sinon notre Dieu, ce Dieu, qui me donna la force pour ceinture, et rendit mes voies irréprochables? Il assimila mes pieds à ceux de la biche, et Il m'établit sur mes hauteurs. Il forma mes mains au combat, et mon bras sut bander l'arc d'airain. Tu me donnas le bouclier de ton secours, et ta droite me soutint, et ta clémence daigna m'agrandir. Sous mes pieds tu donnas de l'espace à mes pas, et mes talons ne furent point vacillants. Je poursuivis mes ennemis, et je les atteignis, et je ne revins pas qu'ils ne fussent détruits; je les écrasai, et ils n'ont pu se relever, ils tombèrent sous mes pieds. Tu me ceignis de force pour la bataille, et tu fis plier mes adversaires sous mes coups. Tu me fis voir le dos de mes ennemis, et j'anéantis ceux qui me haïssaient. Ils crièrent au secours; il n'y eut point de Sauveur; ils crièrent à l'Éternel; Il ne leur répondit pas. Je les mis en poudre, comme la poussière qui est au vent, et je les balayai comme la boue des rues. Tu me délivras des agressions des peuples, et tu me constituas chef des nations; des peuples à moi inconnus me furent asservis; sur ma renommée ils se soumirent, les enfants de l'étranger devinrent mes flatteurs, les enfants de l'étranger succombèrent, et quittèrent alarmés leurs châteaux. Vive l'Éternel, et béni soit mon rocher! qu'il soit exalté mon Dieu sauveur, le Dieu qui m'accorda la vengeance, et m'assujettit les peuples! M'ayant délivré de mes ennemis, tu m'as fait triompher de mes adversaires, tu m'as fait échapper à l'homme violent. Aussi je veux te chanter parmi les peuples, Éternel, et célébrer ton nom, ô toi qui accordes un grand salut à ton Roi, et fais miséricorde à ton Oint, à David, et à sa race éternellement! Au maître chantre. Cantique de David. Les Cieux racontent la gloire de Dieu, et le firmament proclame l'œuvre de ses mains. Le jour en transmet au jour le témoignage, et la nuit à la nuit en donne connaissance : ce n'est pas un discours, ce n'est pas un langage, dont la voix ne soit pas entendue. Sur toute la terre leurs accents se répandent, et leurs récits vont jusques au bout du monde, aux lieux où est dressée une tente au soleil; il sort, comme un époux de sa chambre nuptiale, il se réjouit, comme un héros de courir dans la lice; il part de l'extrémité du ciel, et sa carrière s'achève à ses extrémités: rien ne se dérobe à ses feux. La loi de l'Éternel est parfaite, elle restaure l'âme; le témoignage de l'Éternel est sûr, il rend sage le simple; les ordres de l'Éternel sont droits, ils réjouissent le cœur; le commandement de l'Éternel est pur, il éclaire les yeux; la crainte de l'Éternel est pure, elle subsiste à jamais; les préceptes de l'Éternel sont vrais, ils sont tous justes, ils ont plus de prix que l'or, que beaucoup d'or fin, plus de douceur que le miel, que le suc des rayons. Ton serviteur aussi en fut éclairé; à les garder il y a un grand gain… Qui est-ce qui aperçoit [toutes] ses erreurs? Absous-moi de celles que j'ignore! Des orgueilleux aussi préserve ton serviteur! Qu'ils ne prennent pas l'empire sur moi! alors je serai sans reproche, et exempt d'un grand péché. Agrée les paroles de ma bouche, et accueille la méditation de mon cœur, ô Éternel, mon rocher, et mon libérateur! Au maître chantre. Cantique de David. Que Dieu t'exauce au jour de la détresse, et que le nom du Dieu de Jacob te protège! Que du Sanctuaire Il t'envoie du secours, et que de Sion Il te prête son appui! Qu'il se souvienne de toutes tes offrandes, et qu'il accepte comme grasses les victimes! (Pause) Qu'il te donne ce que ton cœur désire, et qu'il accomplisse tous tes desseins! Nous chanterons ton salut, et au nom de notre Dieu nous agiterons le drapeau, si l'Éternel accomplit tous tes souhaits. Or je sais que l'Éternel est en aide à son Oint, qu'il l'exaucera du ciel de sa sainteté, par les exploits secourables de sa droite. Ceux-ci font gloire de leurs chars, ceux-là de leur cavalerie; mais nous, c'est du nom de l'Éternel notre Dieu. Pour eux, ils plient et tombent; mais nous, nous restons droits, et demeurons debout. Éternel, sauve le Roi! Qu'il nous exauce, lorsque nous L'invoquons! Au maître chantre. Cantique de David. Éternel, ta puissance donne au Roi de la joie, et comme ton secours le transporte! Tu as satisfait au désir de son cœur, et tu n'as point rebuté la prière de ses lèvres. (Pause) Tu lui as présenté des biens excellents, et tu as mis sur sa tête un diadème d'or. Il te demandait la vie; tu la lui as donnée, une vie longue, permanente, éternelle. Sa gloire est grande, grâce à ton secours, et tu lui accordes splendeur et majesté; car tu le rends béni éternellement, tu le réjouis du bonheur de ta présence. Car le Roi se confie en l'Éternel, et, par la faveur du Très-haut, il n'est point ébranlé. Ta main saura trouver tous tes ennemis, et ta droite trouvera ceux qui te sont hostiles. Tu les rendras pareils à une fournaise ardente, dès que tu te montreras; l'Éternel dans son courroux les détruira, et ils seront consumés par le feu; de la terre tu extermineras leur fruit, et leur race, d'entre les fils des hommes; parce qu'ils ourdirent contre toi les trames de la malice, et formèrent des complots: ils seront impuissants; car tu leur feras prendre la fuite, et tu dirigeras ton arc contre leurs faces. Lève-toi, Éternel, avec ta puissance! Nous voulons chanter et célébrer tes hauts faits. Au maître chantre. Sur «Biche de l'aurore». Cantique de David. Mon Dieu! mon Dieu! pourquoi m'as-tu abandonné, te tenant à l'écart pour ne point m'être en aide, et ne point ouïr quand je crie à rugir? Mon Dieu! le jour, j'appelle, et tu ne réponds pas; et la nuit, et je n'obtiens pas de repos. Cependant, tu es le Saint, les louanges d'Israël environnent ton trône, En toi nos pères mirent leur confiance, mirent leur confiance, et tu les délivras; ils élevèrent leurs cris vers toi, et ils échappèrent; ils se confièrent en toi, et ne furent point confondus. Mais moi, je suis un ver, et non plus un homme, l'opprobre des hommes, et le rebut du peuple. Je suis la dérision de tous ceux qui me voient; ils grimacent de leurs lèvres, et hochent la tête, [ disant :] «Il s'en remet à l'Éternel; qu'il le sauve! qu'il le délivre, puisqu'il lui est propice!» Oui, tu m'as tiré du sein de ma mère, tu me donnais la sécurité auprès de sa mamelle; je me reposai sur toi dès ma naissance, et dès le sein de ma mère tu as été mon Dieu. Ne sois pas loin de moi! car l'angoisse est proche, car je suis sans secours. Des taureaux puissants m'environnent, les farouches troupeaux de Basan me cernent, ils ouvrent leurs gueules contre moi, ainsi que des lions dévorants, rugissants. Comme les eaux je m'écoule, et tous mes os se séparent; mon cœur, comme de la cire, fond dans ma poitrine; ma vigueur, comme un têt, s'est séchée, et ma langue s'attache à mon palais, et tu me couches dans la poussière de la mort. Car des chiens m'environnent, la bande des méchants m'enveloppe, {[}s'acharne] comme le lion, à mes mains et à mes pieds. Je compterais tous mes os; et eux, ils regardent et repaissent leurs yeux. Ils se partagent mes vêtements, et ils tirent au sort mon manteau. Mais, toi, Éternel, ne t'éloigne pas! toi, qui es ma force, accours à mon aide! Arrache à l'épée mon âme, et aux chiens l'unique bien qui me reste! Tire-moi de la gueule du lion, et contre les cornes des buffles garantis-moi. Alors je redirai ton nom à mes frères, et je te louerai au sein de l'assemblée. Vous qui craignez l'Éternel, louez-le! Vous tous, race de Jacob, glorifiez-le, et tremblez devant lui, vous tous, race d'Israël! Car Il ne rebuta point, ne dédaigna point la misère du misérable, et Il ne lui cacha point sa face, et Il écouta les cris qu'il élevait vers Lui. Tu seras chanté par moi dans la grande assemblée; j'accomplirai mes vœux devant ceux qui te craignent. Les affligés prendront part au festin, et seront rassasiés, et ceux qui cherchent l'Éternel, chanteront ses louanges; votre cœur vivra éternellement. Se rappelant ta mémoire, toutes les extrémités de la terre reviendront à toi, et toutes les tribus des peuples te rendront leur hommage; car à l'Éternel est l'empire, et Il est le souverain des nations. Tous les riches de la terre prendront part au festin, et adoreront, et l'on verra s'agenouiller tous ceux qui sont sur la pente du tombeau, et ceux qui ne peuvent soutenir leur vie. La race future Le servira, et l'on parlera du Seigneur d'âge en âge; il en viendra qui publieront sa justice, et raconteront à la race naissante qu'il fut agissant. Cantique de David. L'Éternel est mon berger, je ne manque de rien. Dans des pacages verts Il me fait reposer, Il me mène le long des eaux tranquilles. Il restaure mon âme, Il me guide dans les ornières du salut, pour l'amour de son nom. Quand je chemine dans une sombre vallée, je ne redoute aucun mal, car tu es avec moi; ta houlette et ton bâton, c'est là ce qui me console. Tu as dressé devant moi une table en face de mes ennemis, tu as oint d'huile ma tête, et fait regorger ma coupe. Oui, le bonheur et la grâce me suivent tous les jours de ma vie, et la maison de l'Éternel est mon séjour ordinaire. Cantique de David. A l'Éternel est la terre avec ce qu'elle enserre, le monde avec ceux qui l'habitent. Car sur des mers Il l'a fondée, et sur des fleuves Il l'a établie. Qui pourra monter à la montagne de l'Éternel, et séjourner dans son lieu saint? Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur, qui ne porte pas ses désirs vers le mal, et ne jure pas pour tromper. Il obtiendra bénédiction de l'Éternel, et justice de son Dieu sauveur : c'est la race de ceux qui viennent le trouver, et recherchent sa présence, la race de Jacob. (Pause) Portes, élevez vos têtes, exhaussez-vous, Portes éternelles, pour l'entrée du Roi de gloire! «Qui est le Roi de gloire?» C'est l'Éternel, le fort et le puissant, l'Éternel, puissant dans le combat. Portes, élevez vos têtes, élevez-les, Portes éternelles, pour l'entrée du Roi de gloire! «Qui est-il le Roi de gloire?» C'est l'Éternel des armées, C'est lui qui est le Roi de gloire. (Pause) De David. Vers toi, ô Éternel, j'élève mon âme. Mon Dieu, en toi je me confie: que je ne sois pas confondu! que je ne donne pas de la joie à mes ennemis! Quiconque espère en toi, n'est point confondu; la confusion est pour ceux qui trahissent sans cause. Éternel, indique-moi tes voies, enseigne-moi quels sont tes sentiers! guide mes pas dans ta vérité, et instruis-moi! car tu es mon Dieu sauveur, c'est en toi que je mets toujours mon espoir. Souviens-toi de tes compassions, Éternel, et de ta bonté, car elle remonte à l'éternité! Oublie les péchés de mon jeune âge, et mes rebellions! En ta grâce souviens-toi de moi, au nom de ta bonté, Éternel! L'Éternel est bon et équitable: aussi montre-t-Il aux pécheurs la voie, faisant marcher les pauvres dans sa justice, et enseignant aux pauvres sa voie. Toutes les voies de l'Éternel sont grâce et fidélité pour ceux qui gardent son alliance et ses lois. Pour l'amour de ton nom, Éternel, tu pardonneras ma faute, car elle est grande. A l'homme qui craint l'Éternel, Il montre la voie qu'il doit choisir : son âme reposera au sein du bonheur, et sa postérité possédera le pays. L'Éternel se communique à ceux qui le craignent, Il leur donne son alliance pour les instruire. Mes yeux sont toujours fixés sur l'Éternel; car Il dégagera mes pieds du filet. Tourne tes regards vers moi, Éternel, et prends pitié de moi! car je suis dans l'abandon et dans la misère. Les angoisses m'ont ouvert le cœur; délivre-moi donc de mes perplexités! Vois ma misère et ma peine, et pardonne tous mes péchés! Vois le nombre de mes ennemis, et la haine violente qui les anime! Garde mon âme, et sauve-moi! que je ne sois pas confondu! car j'ai recours à toi. Que l'intégrité et la droiture me soient un appui! car je mets en toi mon espoir. O Dieu, délivre Israël de toutes ses détresses! De David. Fais-moi justice, Éternel! car je vis innocent, et ma confiance au Seigneur n'est jamais vacillante. Sonde-moi, Éternel, et me mets à l'épreuve, passe par le creuset mes reins et mon cœur! Car ta grâce est présente à mes yeux, et je suis le chemin de ta vérité; je ne m'assieds point près des amis du mensonge, et je ne hante point les hommes cachés. Je hais la société des méchants, et je ne prends point place à côté des impies. Je lave mes mains dans l'innocence, et je fais, Seigneur, le tour de ton autel, pour éclater en actions de grâces, et raconter tous tes miracles. Éternel, j'aime le séjour de ta maison, et le lieu où réside ta gloire. N'emporte pas mon âme avec les pécheurs, ni ma vie avec les hommes de sang, qui portent le crime dans leurs mains, et ont leur droite remplie de présents! Pour moi, je persévère dans mon intégrité: sauve-moi et prends pitié de moi! Mon pied se tient au droit sentier: dans les assemblées je louerai l'Éternel. De David. L'Éternel est ma lumière et mon salut; de qui aurais-je peur? L'Éternel est le rempart de ma vie; devant qui tremblerais-je? Quand des méchants contre moi s'avancent acharnés, mes ennemis et mes adversaires, ils trébuchent et tombent. Qu'une armée vienne camper contre moi, mon cœur est sans alarmes; qu'une guerre s'élève contre moi, alors même je suis plein d'assurance. Il est une chose que je demande à l'Éternel, et que je voudrais obtenir, c'est d'habiter la maison de l'Éternel toute ma vie, pour contempler la majesté de l'Éternel, et jouir de la vue de ses parvis. Car Il me cache dans sa loge au mauvais jour, et Il me donne asile sous l'abri de sa tente, et Il m'élève jusques sur un rocher. Aussi désormais ma tête dominera les ennemis qui me cernent, et j'offrirai des victimes dans son tabernacle, au son de la trompette, et je louerai, et je chanterai l'Éternel. Éternel, entends ma voix, je t'invoque! Sois-moi propice et m'exauce! Mon cœur te rappelle ta parole: «Cherchez ma face!» Aussi, Éternel, je cherche ta face. Ne me cache pas ta face! Dans la colère ne repousse pas ton serviteur! Tu es mon secours! Ne me laisse pas, ne m'abandonne pas, mon Dieu sauveur! Car mon père et ma mère m'abandonneraient, que l'Éternel me recueillerait. Éternel, montre-moi ta voie, et conduis-moi dans le droit sentier, à cause de mes ennemis! Ne me livre pas à la merci de mes adversaires! car il s'élève contre moi des témoins menteurs, et des hommes qui respirent la violence. Ah! si je n'avais pas cru voir la bonté de l'Éternel sur la terre des vivants! … Espère dans l'Éternel! Courage! que ton cœur soit ferme, et espère dans l'Éternel! De David. Éternel, je t'invoque! Mon rocher! ne sois point sourd à mes cris, de peur que, si pour moi tu ne romps le silence, je ne ressemble à l'homme descendu au tombeau! Ecoute ma voix suppliante, car je t'implore, et je tends mes mains vers le sanctuaire de ton saint lieu! Ne m'emporte pas avec les impies, et avec ceux qui font le mal, qui parlent de paix à leur prochain, en ayant la malice dans le cœur. Donne-leur le salaire dû à leurs œuvres et à la méchanceté de leurs actions; rends-leur selon l'ouvrage de leurs mains, en retour fais-leur ce qu'ils ont fait! Car ils ne prennent point garde aux actes de l'Éternel, ni à l'œuvre de ses mains: qu'il les détruise, et ne les relève pas! Béni soit l'Éternel, car Il écoute ma voix suppliante! L'Éternel est ma force et mon bouclier. En lui mon cœur se confie; et je suis secouru, et mon cœur se réjouit, et par mes chants je veux le célébrer. L'Éternel est le soutien de son peuple, et le rempart et le secours de son Oint. Sauve ton peuple, et bénis ton héritage; sois son pasteur, et le maintiens à jamais. Cantique de David. Fils de Dieu, rendez à l'Éternel, rendez à l'Éternel l'honneur et la gloire! Rendez à l'Éternel l'honneur dû à son nom! Adorez l'Éternel avec une pompe sainte! La voix de l'Éternel retentit sur les eaux, le Dieu glorieux fait gronder le tonnerre; on entend l'Éternel sur les grandes eaux. La voix de l'Éternel est puissante, la voix de l'Éternel est majestueuse; la voix de l'Éternel brise les cèdres, l'Éternel brise les cèdres du Liban, et Il les fait bondir, comme les jeunes taureaux, et le Liban et le Sirion, comme les buffles. La voix de l'Éternel darde des flammes de feu; la voix de l'Éternel ébranle le désert, l'Éternel ébranle le désert de Kadès. La voix de l'Éternel fait avorter les biches, elle dépouille les forêts; et dans Son palais tout s'écrie: Gloire! L'Éternel sur son trône présidait au déluge, et sur son trône l'Éternel régnera à jamais. L'Éternel donnera la force à son peuple; l'Éternel bénira son peuple de la paix. Cantique de David sur l'hymne de la dédicace de la maison. Je t'exalte, Éternel, car tu m'as délivré, refusant à mes ennemis la joie de ma perte. Éternel, mon Dieu! j'ai crié à toi, et tu m'as guéri. Éternel, tu as retiré mon âme des Enfers, et m'as rendu la vie, entre ceux qui descendent au tombeau. Chantez l'Éternel, vous ses bien-aimés, et louez son saint nom! Car il est un instant pour son courroux, mais toute la vie pour son amour: le soir, la tristesse est notre hôte, et au matin, c'est l'allégresse. Et moi, je disais dans ma sécurité: A jamais je suis inébranlable! Éternel, en ta grâce tu avais affermi ma montagne; mais tu cachas ta face, et je fus éperdu. Éternel, je criai à toi, et je fis au Seigneur ma supplication : «Qu'as-tu à faire de mon sang et de mon trépas? La poudre peut-elle te louer, et dire ta fidélité? Ecoute, Éternel, et prends pitié de moi! Éternel, sois-moi secourable!» Et tu changeas mon deuil en allégresse, tu délias mon cilice, et me donnas la joie pour ceinture, afin que mon cœur te loue, et ne reste point muet. Éternel, mon Dieu, je veux te louer à jamais! Au maître chantre. Cantique de David. Éternel, auprès de toi je me réfugie; que je ne sois jamais confondu! Par ta justice, délivre-moi! Penche vers moi ton oreille! hâte-toi! sauve-moi! Sois pour moi un rocher, un asile, une citadelle pour me sauver! Car tu es mon rocher et ma citadelle, et, pour l'amour de ton nom, tu me guideras et tu me conduiras, tu me tireras des rets cachés par eux sous mes pas, car tu es mon soutien! Je confie à tes mains la garde de ma vie; tu me délivreras, Dieu fidèle. Je hais les adorateurs des vaines idoles, et c'est dans l'Éternel que je mets mon espoir, Je serai réjoui et transporté de ta grâce; de ce que tu auras pris garde à ma misère, et fait attention aux angoisses de mon âme, ne me livrant pas aux mains de l'ennemi, mais ouvrant à mes pieds une voie spacieuse. Éternel, aie pitié de moi! car je suis angoissé, le chagrin ronge mes yeux, mon âme et mon sein. Car ma vie se consume dans la douleur, et mes années dans les soupirs; ma force succombe à ma peine, et mes os sont minés. A cause de tous mes ennemis je suis un opprobre, le grand opprobre même de mes voisins, et la terreur de mes amis; ceux qui me voient dans la rue, me fuient. Je suis oublié comme un mort, banni de la pensée, je suis comme un vase mis au rebut; car j'entends les sourds propos de plusieurs, de toute part l'alarme me vient, quand ensemble ils se concertent contre moi; ils complotent de m'ôter la vie. Mais en toi je me confie, Éternel! Je dis: Tu es mon Dieu! Mes instants sont en ta main; tire-moi de la main de mes ennemis et de mes oppresseurs! Fais luire ta face sur ton serviteur! Sauve-moi dans ta clémence! Éternel, que je ne sois pas confondu, car je t'invoque! Confonds les impies! que, réduits au silence, ils deviennent la proie des Enfers! Rends muettes les lèvres menteuses, qui tiennent contre le juste des discours violents, avec orgueil et mépris! Quelle est grande la bonté que tu gardes à tes saints, que tu témoignes à ceux qui se confient en toi, à la face des hommes! Tu les protèges de l'abri de ta face contre les complots des hommes; tu les dérobes dans ta loge aux attaques de la langue. Béni soit l'Éternel, de ce qu'il signala sa bonté envers moi, et me mit comme dans une ville forte! Je disais dans mes alarmes: Je suis banni de ta présence. Mais tu écoutas ma voix suppliante, quand je t'implorai. Aimez l'Éternel, vous tous ses saints! L'Éternel garde les fidèles, et paie à l'orgueilleux un abondant salaire. Prenez courage, et que votre cœur s'assure, vous tous qui espérez dans l'Éternel! Hymne de David. O bonheur de celui dont la faute est pardonnée, et le péché remis! O bonheur de l'homme à qui l'Éternel n'impute point le crime, et dont le cœur est sans hypocrisie! Tant que je fus muet, mes os se consumaient par mes soupirs de tout le jour. Car le jour et la nuit j'étais sous le poids de ta main, la sève de ma vie séchait, comme aux feux de l'été. (Pause) Je t'avouai mon péché, et ne cachai point mon crime; je dis: Je veux à l'Éternel confesser mon forfait! et tu pardonnas le crime de mon péché. (Pause) Aussi, que tout fidèle te prie dans le temps où l'on te trouve! Seul, au débordement des grandes eaux, il n'en sera pas atteint. Tu es mon asile, tu me gardes contre l'angoisse, et tu m'entoures de chants de délivrance. (Pause) Je veux t'instruire et te montrer la voie qu'il te faut suivre; je veux t'avertir, fixant mes yeux sur toi. Ne soyez pas comme le cheval et le mulet stupide, qui, sans la bride et le mors du frein qui les dompte, ne t'approcheraient pas. Il y a beaucoup de douleurs pour l'impie; mais celui qui dans l'Éternel met sa confiance, est environné de sa grâce. Justes, que l'Éternel excite votre joie et vos transports, et chantez, vous tous dont le cœur est droit! Justes, chantez l'Éternel! la louange sied aux hommes droits. Célébrez l'Éternel avec la harpe, touchez pour lui le luth à dix cordes! Chantez-lui un cantique nouveau, joignez vos plus beaux accords au son des trompettes! Car la parole de l'Éternel est juste, et toute son action fidèle; Il aime le droit et la justice; de la grâce de l'Éternel la terre est remplie. Par la parole de l'Éternel les Cieux ont été faits, et par le souffle de sa bouche toute leur armée. Il rassemble en une masse les eaux de la mer, et dépose ses flots dans des réservoirs. Que toute la terre craigne l'Éternel! Que tous les habitants du monde le révèrent! Car Il parle, et la chose est, Il commande, et elle existe. L'Éternel rompt les conseils des nations, Il déjoue les pensées des peuples. Les décrets de l'Éternel subsistent à jamais, et les pensées de son cœur demeurent dans tous les âges. Heureuse la nation dont l'Éternel est le Dieu, le peuple qu'il choisit pour son héritage! Des Cieux l'Éternel regarde, Il voit tous les enfants des hommes. De sa résidence Il observe tous les habitants de la terre, lui qui, en même temps, forme le cœur de tous, et qui est attentif à toutes leurs œuvres. Nul roi ne triomphe par la grandeur de sa puissance, nul héros n'est sauvé par la grandeur de sa force; le cheval n'est rien pour la victoire, et par la grandeur de ses moyens il ne fait pas échapper. Voici, l'Éternel a l'œil sur ses fidèles qui espèrent dans sa grâce, pour arracher leur âme à la mort, et les faire vivre durant la famine. Notre âme espère dans l'Éternel, Il est notre aide et notre bouclier. Car Il ravit notre cœur, parce qu'en son saint nom nous avons confiance. Que ta grâce, Éternel, soit sur nous, comme nous l'attendons de toi! De David, lorsqu'il se contrefit devant Abimélech, et qu'ayant été chassé par lui, il s'enfuit. Je bénirai l'Éternel en tout temps, toujours sa louange sera dans ma bouche. Que de l'Éternel mon âme se glorifie! Que les malheureux l'entendent et se réjouissent! Magnifiez l'Éternel avec moi! Exaltons son nom tous ensemble! Je cherchai l'Éternel, et Il me répondit, et de toutes mes terreurs Il me délivra. Qui regarde vers lui en est rendu serein, et la honte ne couvre pas son front. Ce malheureux a prié, et l'Éternel a exaucé, et de toutes ses angoisses Il l'a délivré. L'ange de l'Etemel campe près de ceux qui Le craignent, et les sauve. Sentez et voyez comme l'Éternel est bon! Heureux l'homme qui se confie en lui! Craignez l'Éternel, vous ses saints, car rien ne manque à ceux qui le craignent. Les lions connaissent la disette et la faim; mais ceux qui cherchent l'Éternel, n'ont disette d'aucun bien. Venez, mes fils! écoutez-moi! Dans la crainte de l'Éternel je veux vous instruire. Qui que tu sois qui aimes la vie, qui souhaites des années pour goûter le bonheur, garde ta langue de la méchanceté, et tes lèvres des discours trompeurs; fuis le mal, et fais le bien, cherche la paix, et la poursuis. Les yeux de l'Éternel sont fixés sur les justes, et ses oreilles ouvertes à leurs cris. L'Éternel se retourne contre le méchant, pour extirper de la terre sa mémoire. Ils crient, et l'Éternel exauce, et de toutes leurs angoisses Il les délivre. L'Éternel est près des cœurs brisés, et Il est secourable aux esprits froissés. Les maux du juste sont nombreux; mais de tous l'Éternel le délivre, Il garde tous ses os, pas un d'eux n'est brisé. L'adversité tue l'impie, et les ennemis du juste portent leur peine. L'Éternel rachète la vie de ses serviteurs, et tous ceux qui mettent en lui leur confiance, ne portent nulle peine. De David. Sois l'adversaire, ô Éternel, de mes adversaires! Combats ceux qui me combattent! Saisis le bouclier et la rondache, et lève-toi pour m'assister! Tire ta lance et ta hache contre mes persécuteurs! Crie-moi: Je suis ton aide! Que la honte et l'opprobre couvrent ceux qui demandent ma vie! qu'ils reculent confondus ceux qui méditent ma ruine! Qu'ils soient comme la balle au vent, chassés par l'ange de l'Éternel! Que leur route soit sombre et glissante, et que l'ange de l'Éternel les poursuive! Car sans cause ils ont caché la fosse et le filet sous mes pas, sans cause ils ont miné pour m'ôter la vie. Que la ruine fonde sur eux imprévue! qu'ils soient pris dans le filet qu'ils ont tendu! que pour y périr ils y tombent! Alors mon âme sera ravie de l'Éternel, et se réjouira de son secours. Tous mes os diront: Éternel! qui, comme toi, sauve le malheureux de plus forts que lui, le malheureux et le pauvre de ses spoliateurs? Des témoins iniques se lèvent; pour ce que j'ignore, ils me prennent à partie. On me rend le mal pour le bien, je suis abandonné. Mais moi, dans leurs maladies, je pris le cilice, je me macérai par des jeûnes, et je priai, la tête penchée sur la poitrine; à ma démarche on eût dit que j'avais perdu mon frère, mon ami; comme en deuil d'une mère, triste j'étais courbé. Mais ma chute les réjouit; ils se liguent, ils se liguent contre moi, médisant, et j'ignore tout; ils me déchirent, et ne se taisent pas. Avec les profanes bouffons des festins, ils grincent contre moi les dents. Seigneur, jusques à quand seras-tu spectateur? Délivre ma vie de leur fléau, et mon âme des lions! Je te rendrai grâces dans la grande assemblée, et je te louerai au sein d'un peuple nombreux. Ne permets pas que mes perfides ennemis triomphent à ma vue, et que, dans leur haine gratuite, ils clignent les yeux! Car ils ne parlent pas de paix, et contre les débonnaires du pays ils méditent l'astuce. Ils ouvrent contre moi leur bouche, et disent: «Ah! ah! nos yeux voient.» Tu vois aussi, Éternel! ne te tais pas! Seigneur, ne t'éloigne pas de moi! Lève-toi, réveille-toi, pour me faire justice, mon Seigneur, mon Dieu, pour défendre ma cause! Fais-moi droit, selon ta justice, Éternel, mon Dieu, et que je ne sois pas un triomphe pour eux! Qu'ils ne disent pas en leur cœur: «Bien! c'étaient nos vœux! Qu'ils ne disent pas: «Nous l'avons perdu!» Fais rougir et confonds tous ceux que réjouissent mes maux! Couvre de honte et d'ignominie mes superbes adversaires! Alors ils chanteront et seront ravis ceux qui aiment ma juste cause; ils diront incessamment: «Grand est l'Éternel, qui se plaît au bien de son serviteur!» Et ma langue dira ta justice, et te louera tous les jours. Au maître chantre. Chant du serviteur de l'Éternel, de David. L'impie a le péché au dedans de son cœur, la crainte de l'Éternel n'est pas devant ses yeux. Par sa manière de voir il se flatte lui-même, pour consommer son crime, pour haïr. Les paroles de sa bouche sont vaines et trompeuses, il a cessé d'être sage et de faire le bien. Il pense au mal sur son lit, il pratique une voie qui n'est pas bonne, il n'a point le mal en aversion. Éternel, ta grâce atteint jusques aux Cieux, ta fidélité jusques aux nues. Ta justice est pareille aux montagnes de Dieu, et tes jugements sont pareils à l'immense mer. Éternel, tu es secourable aux hommes et aux bêtes. Que ta grâce est précieuse, ô Dieu! et les fils des hommes se réfugient à l'ombre de tes ailes; ils se repaissent de l'abondance de ta maison, et tu les abreuves au fleuve de tes délices. Car auprès de toi est la source de la vie, et à ta lumière nous voyons la lumière. Conserve ta grâce à ceux qui te connaissent, et ta justice à ceux qui ont le cœur droit! Que le pied de l'orgueil ne me foule point, et que la main des impies ne me mette pas en fuite! Déjà les méchants tombent, ils sont terrassés et incapables de se relever. De David. Ne t'irrite point à la vue des méchants, et n'envie point ceux qui font le mal! Car, comme l'herbe, ils sont bientôt tranchés, et, comme le vert gazon, ils sont vite flétris. Aie confiance en l'Éternel et fais le bien; demeure dans le pays et cultive la piété, et trouve en Dieu tes délices, et Il t'accordera ce que ton cœur demande. Décharge-toi sur l'Éternel du soin de ton sort, et te confie en lui! Il saura bien agir; et Il fera paraître ton droit comme une lumière, et ta justice comme la clarté de midi. En silence attends l'Éternel, et compte sur lui. Ne t'irrite point du sort de l'heureux, de l'homme qui vient à bout de ses méchants desseins. Calme ta colère, renonce à ton courroux; ne t'irrite point; ce ne serait que pour mal faire. Car les méchants seront exterminés, et ceux qui espèrent dans l'Éternel, posséderont le pays. Un instant encore, et le méchant n'est plus; tu remarques sa place, il n'est plus; et les opprimés sont maîtres du pays, et jouissent d'une abondante paix. Le méchant complote contre le juste, et grince contre lui les dents : le Seigneur se rit de lui, car Il voit venir son jour. Les méchants ont tiré l'épée et bandé leur arc, pour faire tomber l'affligé et le pauvre, pour immoler les hommes droits; leur épée perce leur propre cœur, et leur arc est brisé. Mieux vaut le peu du juste que l'abondance de mille impies. Car les bras des impies seront brisés, mais l'Éternel soutient les justes. L'Éternel a connaissance des jours des justes, et leur héritage leur est à jamais assuré; ils ne seront point confus dans le temps malheureux, et aux jours de famine ils sont rassasiés. Car les méchants périssent, et les ennemis de l'Éternel, comme l'éclat des prairies, s'évanouissent, ils s'évanouissent comme une fumée. L'impie emprunte, et il ne rend pas; mais le juste est bienfaisant, et il donne; car ceux que bénit l'Éternel, possèdent le pays, et ceux qu'il maudit, sont exterminés. L'Éternel affermit les pas du juste, et Il prend plaisir à sa voie; s'il tombe, il n'est point renversé, car l'Éternel le soutient par la main. Je fus jeune, et je suis un vieillard, mais jamais je n'ai vu le juste abandonné, ni sa postérité mendiant son pain; toujours il donne, toujours il prête, et la bénédiction repose sur sa postérité. Fuis le mal, et fais le bien, et tu demeureras tranquille à jamais. Car l'Éternel aime la justice, et ne délaisse pas ses saints; toujours ils sont gardés, mais la race des impies est exterminée. Les justes posséderont le pays, et l'habiteront à perpétuité. La bouche du juste exprime des pensées sages, et sa parole est le langage de la justice; il a dans le cœur la loi de son Dieu, sa marche n'est point incertaine. L'impie guette le juste, il cherche à lui donner la mort; l'Éternel ne le laisse pas entre ses mains, et ne le condamne point, quand Il le juge. Espère dans l'Éternel, et tiens-toi dans ses voies, et Il te relèvera pour te faire héritier du pays. Tu seras témoin de la ruine des impies. J'ai vu l'impie formidable, se déployant comme l'arbre indigène qui verdit; il a disparu, et voici, il n'était plus; je l'ai cherché, et il ne s'est plus trouvé. Observe le juste et considère l'homme droit; car le pacifique a une postérité; mais les méchants périssent en entier, et la race des impies est extirpée. Et le secours arrive aux justes de par l'Éternel; Il est leur rempart au temps de la détresse, l'Éternel les assiste et les sauve, Il les sauve des impies, et les aide, parce qu'ils se confient en lui. Cantique de David. Pour souvenir. Éternel, en ton courroux ne me châtie pas! et en ta colère ne me punis pas! Car tes flèches sont tombées sur moi, et sur moi tu as fait main basse. Ta fureur n'a rien épargné en mon corps, et mon péché a enlevé toute santé à mes os. Car mes misères s'élèvent plus haut que ma tête, comme un lourd fardeau, par leur poids elles m'accablent. Mes plaies sont fétides et purulentes, par l'effet de ma folie. Je suis courbé, affaissé au dernier degré; incessamment je vais menant deuil; car un feu remplit mes entrailles, et il n'y a plus de santé dans mon corps. Je suis tout défaillant, tout brisé, un rugissement sort de mon cœur en tourmente… Seigneur, tu connais tous mes désirs, et mes soupirs ne te sont point cachés; mon cœur palpite, ma force m'abandonne, et mes yeux mêmes me refusent la vue du jour. Mes amis et mes frères s'arrêtent à l'aspect de ma plaie, et mes proches se tiennent à distance. Ceux qui en veulent à ma vie, tendent leurs pièges, et ceux qui cherchent ma perte, parlent de ruine, et tout le jour ils songent à des ruses. Mais moi, tel qu'un sourd, je n'entends pas, et, tel qu'un muet, je n'ouvre pas la bouche; je suis comme un homme privé de l'ouïe, et dans la bouche duquel il n'y a point de réplique. Car c'est en toi, Éternel, que j'espère; tu m'exauceras, Seigneur, mon Dieu! Car je dis: Ne permets pas que j'excite leur joie! Dès que mon pied bronche, je vois leur triomphe. Car je suis toujours près de faillir, et mes regrets douloureux sont toujours là, devant moi; car je confesse mes manquements, et mon péché me rend inquiet. Cependant mes ennemis sont vivants et forts, ils sont en nombre ceux qui me haïssent sans cause. Me rendant le mal pour le bien, ils me sont hostiles, parce que je cherche le bien. Ne m'abandonne pas, Éternel! Mon Dieu, ne t'éloigne pas de moi! Accours à mon aide, ô Dieu, mon Sauveur! Au maître chantre des Jéduthunites. Cantique de David. J'avais dit: «Je veillerai sur mes voies, pour ne point pécher par la langue; j'aurai soin de mettre un frein à ma bouche, tant que les impies seront en ma présence.» Je fus muet, silencieux, évitant même de parler du bonheur. Mais ma douleur s'irritait, mon cœur s'enflammait dans mon sein, où mes pensées allumèrent un feu, et ma langue parla. Éternel, montre-moi le terme de ma vie, et quelle est la durée de mes jours! O! que je sache combien je suis fragile! Voici, tu as donné à mes jours l'espace d'une palme, et ma durée est comme un néant devant toi; oui, tout homme a la consistance d'un souffle. (Pause) Oui, comme une ombre le mortel se promène; oui, il s'agite avec bruit pour ce qui passe; il amasse, et il ne sait qui recueillera. Et maintenant, que puis-je attendre, Seigneur? Mon espoir est en toi. Sauve-moi de tous mes péchés, ne m'expose pas aux outrages de l'impie! Mais je me tais, je n'ouvre pas la bouche, car c'est toi qui agis. Eloigne de moi tes plaies! Je péris sous ta main irritée. Quand par des peines tu châties l'homme d'une faute, semblable à la teigne, tu détruis son bien le plus cher. Oui, tout mortel est un souffle. (Pause) Ecoute ma prière, Éternel, et prête l'oreille à mes cris! Ne sois point sourd à mes larmes, car je suis un étranger chez toi, un hôte, comme tous mes pères! Ne tiens plus tes yeux attachés sur moi, afin que je retrouve la sérénité, avant que je m'en aille, et que je ne sois plus! Au maître chantre. Cantique de David. J'attendis fermement l'Éternel; et se penchant vers moi, Il écouta ma plainte. Et Il me retira de l'horreur de la fosse, de la fange du bourbier; et Il fit poser mon pied sur le roc, affermissant mes pas; et Il mit dans ma bouche un cantique nouveau, les louanges de notre Dieu. Témoins de ces choses, plusieurs craindront, et auront confiance dans l'Éternel. Heureux l'homme qui choisit l'Éternel pour placer en lui sa confiance, et ne s'adresse pas aux présomptueux, aux menteurs! Il est grand, Éternel, mon Dieu, le nombre des miracles et des décrets que tu fis pour nous; rien n'est comparable à toi: je voudrais les raconter et les dire, il y en a trop pour les énumérer. Ce n'est ni la victime, ni l'offrande que tu aimes, (tu as ouvert mes oreilles à cette instruction) l'holocauste et l'expiation, ce n'est pas ce que tu demandes. Aussi j'ai dit: «Voici, je viens; c'est ce que me prescrit le livre de la loi. Faire ta volonté, mon Dieu, c'est mon désir, et ta loi est dans mon cœur.» Je proclame [ta] justice dans la grande assemblée; voici, je ne tiens point mes lèvres fermées: Éternel, tu le sais! Je ne cèle point ta justice au dedans de mon cœur; je dis ta fidélité et ton secours, je ne dissimule point ta grâce et ta fidélité à la grande assemblée. Et toi, Éternel, ne retiens pas non plus ta miséricorde envers moi! Que ta grâce et ta fidélité me gardent toujours! Car je suis entouré de maux sans nombre; de mes péchés je reçois des atteintes, je ne puis les voir, ils sont plus nombreux que les cheveux de ma tête, et mon cœur m'abandonne. O Éternel, daigne me sauver! Éternel, accours à mon aide! Qu'ils soient tous ensemble couverts de honte et d'affronts ceux qui attentent à ma vie, pour me la ravir! Qu'ils reculent confondus ceux qui veulent mon malheur! Qu'ils soient stupéfaits de leur propre ignominie ceux qui disent: Le voilà! Le voilà! Ainsi tu feras le ravissement et la joie de tous ceux qui te cherchent; ils diront sans cesse: «Grand est l'Éternel!» ceux qui désirent ton secours. Je suis un pauvre et un indigent, mais le Seigneur pense à moi. Tu es mon aide et mon libérateur! Mon Dieu, ne tarde pas! Au maître chantre. Cantique de David. Heureux celui qui s'intéresse au pauvre! Au jour du malheur l'Éternel le délivre; l'Éternel le garde et le conserve, et il jouira du bonheur sur la terre. Tu ne le livreras pas au caprice de ses ennemis. L'Éternel le soutiendra sur le lit des souffrances; et toujours Tu fais prendre une tournure heureuse au mal qui l'étend sur sa couche. Je dis: Éternel! prends pitié de moi! guéris-moi! car j'ai péché contre toi. Mes ennemis tiennent sur moi de méchants propos: «Quand mourra-t-il, et périra son nom?» L'un d'eux vient-il me voir, son langage est faux; son cœur se fait provision de malice; il s'en va, et il parle au dehors. Entre eux contre moi mes ennemis chuchotent; contre moi ils complotent ma perte. «Quelque crime le met à la gêne; [ disent-ils ] le voilà gisant, il ne se relèvera pas.» Mon ami même, qui a ma confiance et mange mon pain, lève le talon contre moi. Mais toi, Éternel, aie pitié de moi, et me relève, afin que je puisse leur payer leur salaire! Ce qui me prouvera que tu m'aimes, c'est que je n'excite pas la joie de mon ennemi. Mais voici, tu me maintiens dans mon intégrité, et tu me placeras sous ton regard à jamais. \csp{ Béni soit l'Éternel, Dieu d'Israël, de l'éternité à l'éternité! Ainsi soit-il! ainsi soit-il!} Au maître chantre. Hymne des fils de Coré. Comme une biche languit après les courants d'eau, ainsi mon âme languit après toi, ô Dieu! Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant. Quand viendrai-je, et paraîtrai-je en la présence de Dieu? Mes larmes sont mon aliment le jour et la nuit, depuis que chaque jour on me dit: «Où est ton Dieu?» Il m'en souvient, et je laisse mon cœur s'épancher: je m'avançais avec la foule, conduisant le cortège à la maison de Dieu, au milieu des chants, des hymnes, d'un concours solennel, Pourquoi t'abats-tu, mon âme, et gémis-tu au dedans de moi? Espère en Dieu, je le louerai encore, lui, mon Sauveur et mon Dieu. Mon âme est abattue au dedans de moi: aussi pensé-je à toi des plages du Jourdain, des montagnes de l'Hermon, et du mont de Mitshar, Une vague appelle une vague au grondement de tes cataractes; tous tes flots, toutes tes vagues passent sur moi. Le jour, l'Éternel me dispensait sa grâce, et la nuit, sa louange était dans ma bouche, et je priais le Dieu de ma vie. [Aujourd'hui] je dois dire à Dieu, mon rocher: Pourquoi m'oublies-tu? Pourquoi vais-je menant deuil sous l'oppression de l'ennemi? Mes os se brisent, quand mes ennemis m'outragent, et me disent tous les jours: «Où est ton Dieu?» Pourquoi t'abats-tu, mon âme, et gémis-tu au dedans de moi? Espère en Dieu, je le louerai encore, lui, mon Sauveur et mon Dieu. Fais-moi justice, ô Dieu, et soutiens ma querelle contre un peuple impitoyable! Sauve-moi de l'homme fourbe et pervers, car tu es mon Dieu tutélaire! Pourquoi me rejettes-tu? Pourquoi vais-je menant deuil sous l'oppression de l'ennemi? Envoie-moi ta lumière et ta vérité, afin qu'elles me guident, et qu'elles m'amènent à ta montagne sainte et dans tes demeures, pour que je parvienne à l'autel de Dieu, auprès d'un Dieu qui excite les transports de ma joie, et que je te chante avec la harpe, ô Dieu, ô mon Dieu! Pourquoi t'abats-tu, mon âme, et gémis-tu au dedans de moi? Espère en Dieu, je le louerai encore, lui, mon Sauveur et mon Dieu. Au maître chantre. Hymne des fils de Coré. O Dieu, nous avons ouï de nos oreilles, nos pères nous ont raconté les exploits que tu fis en leurs jours, aux jours d'autrefois. De ta main tu chassas les nations, pour les établir; tu détruisis les peuples, pour les multiplier. Car ce ne fut pas par leur épée qu'ils conquirent le pays, ni leur bras qui les rendit vainqueurs, mais ta droite et ton bras, et la lumière de ta face; car tu leur fus propice. O Dieu! tu es mon Roi! Ordonne la délivrance de Jacob! Avec toi nous battons nos ennemis, par ton nom nous terrassons nos adversaires Car dans mon arc je ne me confie point, ce n'est pas mon épée qui me délivre; mais c'est toi qui nous délivres de nos ennemis, et qui confonds ceux qui nous haïssent. De Dieu nous faisons gloire en tout temps, et nous louons éternellement ton nom. (Pause) Cependant tu nous rejetas et nous couvris d'opprobre, et tu ne marchas plus avec nos armées; tu nous fis reculer devant nos ennemis, et ceux qui nous haïssent, emportèrent des dépouilles; tu nous livras comme la brebis que l'on mange, et parmi les nations tu nous disséminas; tu vendis ton peuple à vil prix, et pour toi il n'eut pas une grande valeur; tu nous exposas aux affronts de nos voisins, aux railleries et aux insultes de nos alentours; tu nous fis passer en proverbe chez les nations, exciter des hochements de tête parmi les peuples. Toujours ma honte est devant mes yeux, et la confusion de ma face me couvre, à la voix de celui qui m'insulte et m'outrage, à l'aspect de l'ennemi et de l'homme hostile. Tout cela nous est arrivé, et pourtant nous ne t'avions pas oublié, nous n'avions pas violé ton alliance, notre cœur ne s'était point retiré de toi, et nos pas n'avaient pas dévié de tes voies, pour que tu nous écrases dans le pays des chacals, et que tu nous enveloppes d'une ombre de mort. Si nous avions oublié le nom de notre Dieu, et tendu nos mains vers un dieu étranger, est-ce que Dieu ne le pénétrerait pas, lui qui connaît les secrets de nos cœurs? Mais non, pour toi nous sommes tués tous les jours, et regardés comme des brebis à égorger. Veille! pourquoi dors-tu, Seigneur? Réveille-toi! ne nous rejette pas à jamais! Pourquoi cacher ta face, oublier notre misère et notre oppression? Car jusqu'à la poussière notre âme est abattue, et notre corps à la terre est attaché. Lève-toi! à notre secours! et sauve-nous pour l'amour de ta grâce. Au maître chantre. En schoschanim. Hymne des fils de Coré. Chant des amours. Il jaillit de mon cœur un propos excellent. Je dis: Mon œuvre est pour le Roi! Que ma langue soit le style d'un écrivain rapide! En beauté tu surpasses les enfants des hommes, la grâce est répandue sur tes lèvres: aussi Dieu te bénit éternellement. Guerrier, ceins à tes flancs ton épée, ta parure et ta gloire! et ta gloire!… Monte sur ton char! triomphe pour la vérité, la bonté, la justice! et que ta droite te montre les exploits terribles! Tes flèches acérées (des peuples tomberont sous tes coups) iront au cœur des ennemis du Roi. Ton trône, Dieu! est permanent, éternel, le sceptre de ton empire est un sceptre équitable. Tu aimes la justice, et tu hais l'impiété: aussi, Dieu! ton Dieu par l'onction de l'huile d'allégresse te distingua de tes pairs. La myrrhe, et l'aloès, et le laurier, parfument tes vêtements; des palais d'ivoire le son des harpes vient te réjouir. Les filles des rois sont parmi tes bien-aimées; la Reine est à ta droite, parée d'or d'Ophir. Ecoute, ma fille, et considère et prête l'oreille! Oublie ton peuple et la maison de ton père! Le Roi désire ta beauté; puisqu'il est ton Seigneur, rends-lui ton hommage! Et la fille de Tyr, la plus riche des nations, par des offrandes briguera ta faveur. Dans toute sa splendeur, en face de l'entrée, la fille royale est assise; sa robe est un brocart d'or. Sur des tapis diaprés elle est conduite au Roi; à sa suite, les vierges ses compagnes te sont amenées; escortées de joie et d'allégresse, elles entrent dans le palais du Roi. A tes pères succéderont tes fils; tu les établiras princes par toute la terre. Je rappellerai ton nom d'âge en âge: aussi les peuples te loueront toujours, à jamais. Au maître chantre. Des fils de Coré. Chant avec voix de femmes. Dieu est pour nous un asile, un rempart, dans les maux on éprouve son puissant secours. Aussi nous ne craignons point, quand la terre change de face, et que les monts oscillent au sein des mers. Que leurs ondes grondent, et écument, et que leur fier courroux ébranle les montagnes! (Pause) Un fleuve avec ses ruisseaux égaie la cité de Dieu, sanctuaire des demeures du Très-haut. Dieu est dans son enceinte, elle est inébranlable; Dieu lui donne son secours dès l'aube du matin. Les peuples sont en rumeur, les empires branlent: Il émet sa voix, et la terre est craintive. L'Éternel des armées est avec nous, le Dieu de Jacob nous est une citadelle. (Pause) Venez et contemplez les faits de l'Éternel, comme Il a ravagé la terre. Faisant cesser les guerres jusqu'au bout de la terre, Il a brisé les arcs, et fracassé les lances, et Il a brûlé au feu les chars de bataille. «Abstenez-vous! et sachez que je suis Dieu, qui domine les peuples, qui domine la terre!» L'Éternel des armées est avec nous, le Dieu de Jacob nous est une citadelle. (Pause) Au maître chantre. Des fils de Coré. Cantique. Vous tous les peuples, battez des mains! éclatez pour Dieu en acclamations! Car l'Éternel, le Très-haut, est digne de crainte, Il est le grand Roi de toute la terre. Il a rangé des peuples sous nos lois, et mis des nations sous nos pieds; Il nous a choisi lui-même notre héritage, orgueil de Jacob qu'il aime. (Pause) Dieu arrive avec des acclamations, et l'Éternel s'avance au son de la trompette. Chantez l'Éternel, chantez! Chantez à notre Roi, chantez! Car Dieu est Roi de toute la terre: chantez-lui des hymnes! Dieu règne sur les peuples; Dieu est assis sur son trône saint. Les princes des peuples se réunissent au peuple du Dieu d'Abraham; car les boucliers de la terre sont à Dieu, Il est souverainement élevé. Cantique des fils de Coré. L'Éternel est grand et digne d'être loué, dans la cité de notre Dieu, sur sa montagne sainte. Délices de toute la terre, le mont de Sion s'élève magnifique, sur ses flancs au Nord il porte la ville du grand Roi. Dieu pour ses palais s'est montré un rempart. Car voici, les rois se liguèrent: ensemble ils disparurent. Ils virent, et furent aussitôt éperdus, ils prirent l'épouvante, et s'enfuirent; là même ils furent saisis du tremblement, des angoisses de l'enfantement, au souffle du vent d'Orient, qui fracasse les navires de Tarsis. Ce qu'on nous avait dit, nous l'avons vu nous-mêmes dans la ville de l'Éternel des armées, ville de notre Dieu; Dieu la maintient à jamais. (Pause) O Dieu, nous pensons à ta grâce dans l'enceinte de ton temple. Que ta louange, ô Dieu, aussi bien que ton nom, retentisse jusqu'aux bouts de la terre! De justice ta droite est remplie. La montagne de Sion est dans la joie, et les filles de Juda dans l'allégresse, à cause de tes jugements. Faites le tour de Sion et de son enceinte, comptez ses tours, examinez son fossé, faites la revue de ses palais, pour en parler à la race future! Car ce Dieu est notre Dieu pour toujours, à jamais: Il nous conduira jusqu'à la mort. Au maître chantre. Cantique des fils de Coré. Ecoutez ces choses, vous tous les peuples; prêtez l'oreille, vous tous habitants du monde, et vous enfants des hommes, et vous fils des humains, tous ensemble, et le riche et le pauvre! Ma bouche exposera la sagesse, et mon cœur en méditant a trouvé la science : mon oreille en écoute les inspirations, et je vais au son du luth révéler ma pensée. Que craindrais-je au jour du malheur, quand je suis enveloppé de la malice de ceux qui me tendent des embûches, qui se confient en leurs biens, et sont vains de leur grande richesse? L'homme ne saurait racheter son frère, ni donner à Dieu une rançon pour lui. Il en coûte trop pour racheter une vie, et jamais il n'aura les moyens de donner à quelqu'un une vie éternelle, ni de lui épargner la vue du tombeau. Non! il le verra! Les sages meurent, et avec eux le fou et le stupide périssent, et laissent leurs biens à d'autres. Leurs vœux sont d'avoir des maisons éternelles, et des demeures qui durent aux siècles des siècles: leurs noms sont célèbres sur la terre. Mais l'homme dans la splendeur n'est pas permanent, il est assimilé aux animaux que l'on égorge. Telle est la voie sur laquelle ils se fient; et ceux qui les suivent, approuvent leur langage. (Pause) Comme un troupeau ils sont chassés aux Enfers; la Mort devient leur berger, et les justes les foulent sous leurs pas; en un instant leur figure est la proie des Enfers, bannie du séjour qu'on lui avait préparé. Cependant Dieu arrachera mon âme au pouvoir des Enfers, qui voudraient me saisir. (Pause) Ne crains point, quand un homme s'enrichit, quand sa maison croît en splendeur! Car il n'emporte pas tout en mourant, sa splendeur après lui ne descendra pas. Que dans sa vie il se trouve heureux, qu'on te vante du bien-être que tu sais te donner; il te faut rejoindre tes pères, qui jamais ne reverront la lumière. L'homme qui est dans la splendeur, et n'a pas la sagesse, est assimilé aux animaux que l'on égorge. Cantique d'Asaph. Dieu, l'Éternel Dieu parle, Il appelle la terre, du soleil levant au soleil couchant; de Sion, perfection de beauté, Dieu apparaît resplendissant; notre Dieu vient, mais non pas en silence; devant lui le feu dévore, et autour de lui il y a grande tempête. Il appelle les Cieux d'en haut, et la terre, au jugement de son peuple : «Rassemblez-moi mes bien-aimés, qui solennisèrent mon alliance par le sacrifice!» Que donc les Cieux proclament sa justice, car Dieu est celui qui va juger! (Pause) «Ecoute, mon peuple, je vais parler! Israël, je vais te sommer! Je suis Dieu, ton Dieu. Je ne te reprends pas pour tes sacrifices, car tes holocaustes sont constamment devant moi. Je n'irai pas prendre des taureaux dans ta maison, ni des béliers dans tes bergeries. Car à moi sont toutes les bêtes des forêts, les animaux des montagnes par milliers; je connais tous les oiseaux des montagnes, et les bêtes des champs sont en mon pouvoir. Si j'avais faim, je ne te le dirais pas; car à moi est le monde avec ce qu'il enserre. Est-ce que je mange la chair des taureaux, et bois le sang des boucs? Fais à Dieu l'offrande de tes actions de grâces, et accomplis tes vœux envers le Très-haut! et invoque-moi au jour de la détresse; je te délivrerai, et tu me glorifieras!» Et Dieu dit au méchant: «Que fais-tu d'énumérer mes lois, et d'avoir mon alliance à la bouche, quand tu hais la discipline, et que tu jettes mes paroles derrière toi? Si tu vois un voleur, tu te plais avec lui, et tu entres en part avec les adultères. Tu lâches la bride à ta bouche pour le mal, et ta langue ourdit la fraude; tu t'assieds, et parles contre ton frère, et tu dresses des embûches au fils de ta mère. C'est ce que tu as fait, et je me suis tu; tu t'es imaginé que je te ressemblais; mais je te détromperai, et je mettrai la liste devant toi. Prenez-y garde, vous qui oubliez Dieu, de peur que Je ne déchire, sans que personne délivre! Qui m'offre des actions de grâces, me glorifie; et à quiconque règle sa voie, Je fais voir le salut de Dieu.» Au maître chantre. Cantique de David, quand Nathan, le prophète, vint vers lui, après que David se fut approché de Bathséba. Fais-moi grâce, ô Dieu, selon ta miséricorde, selon tes grandes compassions, efface mes péchés! Lave, lave encore, et enlève mon crime, et purifie-moi de mon péché! Car je connais ma faute, et mon péché est toujours en face de moi. Contre toi, toi seul, j'ai péché, et j'ai fait ce qui est mal à tes yeux… [Je l'avoue] afin que ta justice ressorte, quand tu prononces, et ta pureté, quand tu juges. Voici, je naquis en péché, et en iniquité ma mère me conçut. Voici, tu aimes la vérité dans le cœur: fais-moi donc intérieurement connaître la sagesse! Avec l'hysope fais sur moi l'expiation, afin que je devienne pur! lave-moi, pour que je sois plus blanc que la neige! Annonce-moi l'allégresse et la joie! fais tressaillir mes os que tu as brisés! Cache-toi la face devant mes péchés, et efface toutes mes fautes! Crée en moi un cœur pur, ô Dieu! et mets en moi un esprit ferme et nouveau! Ne me bannis pas de ta présence, et ne me retire pas ton Esprit Saint! Rends-moi les délices de ton secours, et d'un esprit prompt à bien faire donne-moi l'appui! Alors aux pécheurs je montrerai tes voies, et ceux qui s'écartent, reviendront à toi. Décharge-moi du sang versé, ô Dieu, mon Dieu Sauveur, afin que ma langue chante ta grâce! Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche publiera tes louanges. Car tu n'aimes pas les sacrifices, sinon j'en offrirais; les holocaustes ne te sont point agréables. Le sacrifice que Dieu veut, c'est un esprit contrit; un cœur contrit et brisé, de toi, ô Dieu, n'est point dédaigné, Sois par ta faveur le bienfaiteur de Sion, édifie les murs de Jérusalem! Alors tu agréeras les pieux sacrifices, les holocaustes et les victimes entières, car sur ton autel on offrira des taureaux. Au maître chantre. Hymne de David, lorsque Doëg, l'Iduméen, vint et informa Saül et lui dit: David est venu dans la maison d'Achimélech. Pourquoi fais-tu gloire de la méchanceté, superbe? La grâce de Dieu subsiste toujours. Ta langue médite la ruine, pareille au rasoir affilé, artisan de ruses! Tu aimes le mal plus que le bien, le mensonge, plus que les paroles vraies. (Pause) Tu aimes tous les discours pernicieux, langue perfide! Aussi Dieu te détruira pour toujours, Il te saisira, et t'arrachera de ta tente, et t'extirpera de la terre des vivants. (Pause) Les justes en seront témoins, et ils craindront, et ils se riront de lui : «Le voilà cet homme qui ne prit point Dieu pour son rempart, et qui se confiait dans ses grandes richesses, et se prévalait de sa méchanceté!» Mais moi, je suis comme un vert olivier dans la maison de Dieu, je me confie dans la grâce de Dieu, toujours, à jamais. Je Te louerai éternellement, parce que tu as agi, et j'espère dans ton nom, parce que tu es bon, en présence de tes Saints. Au maître chantre. Sur les flûtes. Hymne de David. Les impies ont dit en leur cœur: «Il n'y a point de Dieu!» Leur méchanceté est perverse, abominable; il n'y a personne qui fasse le bien. L'Éternel examine des Cieux les enfants des hommes, pour voir s'il y a quelque homme raisonnable, qui cherche Dieu : tous se sont révoltés, pervertis tous ensemble: il n'y a personne qui fasse le bien, pas même un. Ne se reconnaîtront-ils pas tous ces malfaiteurs, qui mangent mon peuple comme du pain? N'invoqueront-ils point l'Éternel? Bientôt la terreur les saisira, sans qu'il y ait une cause de terreur. Car Dieu disséminera les ossements de ceux qui campent contre toi: tu les confondras, car Dieu les a rejetés. Ah! si de Sion le salut venait sur Israël!… \ Que Dieu ramène les captifs de son peuple! et Jacob se réjouira, et Israël triomphera. Au maître chantre. Avec instruments à cordes. Hymne de David, lorsque les Siphéens vinrent, et dirent à Saül: Voici, David est caché parmi nous. Dieu, sois par ton nom mon sauveur, et par ta puissance, mon défenseur! O Dieu, écoute ma prière, prête l'oreille aux paroles de ma bouche! Car des étrangers s'élèvent contre moi, et des furieux attentent à ma vie; ils ne mettent point Dieu en vue de leurs regards. (Pause) Voici, Dieu m'est secourable, le Seigneur est le soutien de ma vie : Il fera retomber sur mes ennemis leur méchanceté. Selon ta fidélité anéantis-les! D'un cœur empressé je te ferai des sacrifices, je célébrerai ton nom, Éternel, car il est bon, car il m'a délivré de toute adversité, et mes ennemis réjouissent mes regards. Au maître chantre. Avec instruments à cordes. Hymne de David. O Dieu! prête l'oreille à ma prière, et ne te dérobe pas à ma supplication! Fais attention à moi, et m'exauce! J'erre en gémissant, et je suis troublé, à la voix de l'ennemi, sous l'oppression de l'impie; car ils versent sur moi les maux, et me persécutent avec fureur. Mon cœur est tourmenté au dedans de moi, et des craintes de mort m'ont assailli; la peur et le tremblement me pénètrent, et le frisson me parcourt. Aussi dis-je: Qu'on me donne l'aile de la colombe, je m'envolerai, et j'irai habiter en lieu sûr! Voici, je fuirais au loin, je m'arrêterais au désert; (Pause) je m'échapperais, plus prompt que le vent rapide, que l'ouragan! Consume, Seigneur, confonds leurs langues! Car je vois dans la ville la violence et les rixes, qui jour et nuit y font la ronde dans ses murs, et le mal et la gêne sont dans son enceinte; la ruine est dans son enceinte, et la violence et la fraude ne quittent pas ses places. Ce n'est pas un ennemi qui m'outrage: je le supporterais; un homme dont la haine se déclare, qui s'élève contre moi: je pourrais m'y soustraire; mais c'est toi, homme qui avais mon estime, mon ami, l'un de mes familiers; nous nous rendions l'un à l'autre l'intimité douce; à la maison de Dieu nous allions avec la foule! Que la mort les surprenne, qu'ils descendent vivants aux Enfers! car la malice est dans leurs demeures, au milieu d'eux. Cependant, je crie à Dieu, et l'Éternel me sauvera. Le soir, et le matin, et à midi, je me plains et je gémis, et Il entendra ma voix. Il me tirera sain et sauf du combat qu'on me livre, car mes adversaires sont nombreux. Dieu veut m'exaucer, et les humilier, (car Il est toujours sur son trône) (Pause) ces hommes qui ne changent point, et n'ont de Dieu nulle crainte. Ils mettent la main sur leurs amis, et brisent leur pacte [d'union]; leur bouche a plus de douceur que le lait, et leur cœur est hostile; leurs paroles sont plus onctueuses que l'huile, et ce sont des épées nues. «Remets à l'Éternel le soin de ton sort, et Il te soutiendra, et ne permettra pas toujours qu'on ébranle le juste.» Et toi, ô Dieu, tu les précipiteras au fond de la fosse; et ces hommes sanguinaires et trompeurs ne vivront pas la moitié de leurs jours; mais moi, je mets en toi ma confiance. Au maître chantre. Sur «Colombe des térébinthes lointains». Ecrit de David, lorsque les Philistins le saisirent à Gath. O Dieu! aie pitié de moi, car des hommes s'acharnent contre moi; toujours hostiles, ils m'oppriment; mes adversaires s'acharnent toujours, plusieurs me sont insolemment hostiles. Dans mon jour d'alarmes, je mets en toi ma confiance. Je fais gloire de Dieu, de sa parole, je me confie en Dieu, je ne crains rien: que me feraient des mortels? Toujours ils rendent mes affaires pénibles; toutes leurs pensées sont de me nuire. Ils se liguent, ils épient et observent mes pas, car ils en veulent à ma vie. A la faveur du mensonge, ils savent échapper. Dans ta colère, ô Dieu, rabaisse les peuples! Tu comptes mes fuites! Recueille mes larmes dans ton urne! Ne sont-elles pas inscrites dans ton livre? Alors mes ennemis reculeront, si je prie; je le sais! Dieu est pour moi. Je fais gloire de Dieu, de sa parole, je fais gloire de l'Éternel, de sa parole, je me confie en Dieu, je ne crains rien: que me feraient des mortels? O Dieu! je suis lié par les vœux que je t'ai faits: il faut que je te rende mes actions de grâces. Car tu as sauvé mon âme de la mort, et même mon pied de la chute, afin que je marche devant Dieu, à la lumière de la vie. Au maître chantre. Sur «Ne détruis pas» Ecrit de David, quand, fuyant devant Saül, il se retira dans la caverne. Prends pitié de moi, ô Dieu! prends pitié de moi! Car mon âme cherche en toi son refuge; et je me réfugie à l'ombre de tes ailes, en attendant que la calamité passe, J'invoque le Dieu suprême, le Dieu qui agit en ma faveur. Il enverra des Cieux, pour me sauver et confondre mes ennemis, (Pause) Dieu enverra sa grâce et sa fidélité. Je vis au milieu des lions, gisant parmi des hommes qui vomissent des flammes, des hommes dont les dents sont des dards et des flèches, et la langue, une épée tranchante. Montre, ô Dieu, que tu domines les Cieux! Que sur toute la terre apparaisse ta gloire! Ils tendent un filet sous mes pas, mon âme succombe, ils creusent une fosse devant moi; ils y tombent eux-mêmes. (Pause) Mon cœur se rassure, ô Dieu! mon cœur se rassure. Je veux te célébrer par mes chants et mes accords. Èveille-toi, mon esprit, éveille-toi, mon luth, ma harpe! Je veux me lever avec l'aurore! Je te célébrerai parmi les peuples, Seigneur, je te chanterai parmi les nations; car ta miséricorde est grande jusques aux Cieux, et ta fidélité jusques aux nues. Montre, ô Dieu, que tu domines les Cieux; et que sur toute la terre apparaisse ta gloire! Au maître chantre. Sur «Ne détruis pas». Ecrit de David. Prononcez-vous vraiment selon la loi, la justice, jugez-vous avec droiture, enfants des hommes? Non! en votre cœur vous commettez l'injustice, et vous dispensez dans le pays la violence de vos mains. Les impies prévariquent dès le sein maternel, les menteurs ont dévié dès leur naissance; ils ont un venin pareil au venin du serpent, de la vipère sourde, qui se bouche les oreilles, qui n'écoute point la voix des enchanteurs, du magicien habile à former les nœuds. O Dieu! brise leurs dents dans leur bouche! Romps, ô Éternel, la mâchoire des lions! Qu'ils s'évanouissent, comme une eau qui s'écoule! Que les flèches qu'ils décochent, soient comme tronçonnées! Qu'ils soient comme le limaçon qui va se fondant, comme l'avorton de la femme, qui n'a pas vu le jour! Avant même que vos chaudières sentent le feu des épines, Il emportera par la tempête et l'épine encore verte, et celle qui déjà brûle. Alors le juste sera réjoui, car il verra la vengeance: il baignera ses pieds dans le sang de l'impie; et l'homme dira: Oui, il est des fruits pour le juste; oui, il est un Dieu qui juge sur la terre. Au maître chantre. Sur «Ne détruis pas». Ecrit de David, quand Saül envoya, et qu'ils gardèrent la maison, pour le faire mourir. Délivre-moi de mes ennemis, mon Dieu! et mets-moi hors de l'atteinte de mes agresseurs! Délivre-moi des hommes malfaisants, et sauve-moi des hommes sanguinaires! Car voici, ils tendent des embûches à mon âme; des violents se liguent contre moi, sans qu'il y ait en moi ni crime, ni péché, Éternel. Je ne suis pas coupable, et ils accourent et se campent: veille! viens à moi, et regarde! O toi, Éternel, Dieu des armées, Dieu d'Israël, réveille-toi pour châtier tous les peuples! N'épargne aucun de ces traîtres méchants! (Pause) Ils reviennent le soir, ils hurlent comme les chiens, et ils parcourent la ville. Voici, de leurs bouches ils vomissent leurs propos; des glaives sont sur leurs lèvres! «Car, qui est là pour entendre?» Mais toi, Éternel, tu te ris d'eux, et tu te moques de toutes les nations. Ils sont forts!… Je regarde vers toi; car l'Éternel est mon boulevard. Mon Dieu me prévient par sa grâce; Dieu fait que mes ennemis réjouissent mes regards. Ne les tue point, de peur que mon peuple n'oublie!… \ Défais-les par ta puissance, et les précipite, ô toi, notre bouclier, Seigneur! Il y a péché dans leur bouche à tous les propos de leurs lèvres: qu'ils soient donc pris au piège, pour leur orgueil, et pour les parjures et les mensonges qu'ils profèrent! Détruis, détruis-les dans ton courroux, et qu'ils ne soient plus! afin qu'ils apprennent que Dieu règne en Jacob, jusqu'aux extrémités de la terre. (Pause) Qu'ils reviennent le soir, hurlent comme les chiens, et qu'ils parcourent la ville! Qu'ils rôdent cherchant une curée. ayant passé la nuit sans s'être rassasiés! Mais moi, je chanterai ta puissance, et dès le matin je dirai les louanges de ta grâce; car tu es mon boulevard, et mon refuge dans mon jour de détresse. O toi, qui es ma force, je veux te célébrer! car Dieu, mon Dieu bon, est mon boulevard. Au maître chantre. Sur Schouschan-Edouth. Ecrit didactique de David, quand il faisait la guerre aux Syriens de Mésopotamie et aux Syriens de Zoba, et que Joab revint, et battit les Edomites dans la vallée du sel, au nombre de douze mille. O Dieu, tu nous as rejetés, nous as dispersés; tu étais irrité: rends-nous ton amour! Tu as ébranlé, déchiré le pays: guéris ses blessures, car il est chancelant! Tu as fait sentir la rigueur à ton peuple, tu nous a fait boire le vin du vertige. Tu as donné à tes fidèles une bannière, afin qu'ils se lèvent au nom de la vérité. (Pause) Pour que tes bien-aimés soient sauvés, aide-les de ta droite, et nous exauce! Dieu l'a promis par sa sainteté: je veux m'en réjouir! «Je vous partagerai Sichem, et vous distribuerai la Vallée de Succoth; Galaad est à moi, Manassé est à moi, Ephraïm est le rempart de ma tête, et Juda, mon sceptre royal; Moab est le bassin où je me baigne, et sur Edom je jette ma chaussure; pour moi, Philistie, élève tes acclamations!» Qui me conduira dans la ville forte? qui me mènera jusqu'en Edom? N'est-ce pas toi, ô Dieu, toi qui nous rejetas, et ne marchas plus, ô Dieu, avec nos armées? Donne-nous ton aide pour sortir de la gêne, puisque le secours de l'homme est une vanité! Avec Dieu, nous serons vainqueurs, et c'est Lui qui foulera nos ennemis. Au maître chantre. Avec instruments à cordes. De David. Ecoute, ô Dieu, ma plainte, sois attentif à ma prière! Du bout de la terre je t'invoque, le cœur assombri: conduis-moi sur le rocher où je ne saurais monter! Car tu es mon refuge, ma forte tour en face de l'ennemi. Laisse-moi faire de ta tente mon séjour éternel, et chercher mon asile sous l'abri de tes ailes. (Pause) Car, ô Dieu, tu exauces mes vœux, et tu remets en possession ceux qui craignent ton nom. Ajoute des jours aux jours du Roi! Que ses ans soient comme un âge ajouté à des âges! Qu'il reste sur le trône éternellement devant Dieu! Dispense-lui la grâce et la fidélité, qui le gardent! Alors je chanterai ton nom à jamais, en accomplissant mes vœux tous les jours. Au maître chantre, préposé aux Jéduthunites. Cantique de David. Oui, c'est Dieu que mon âme attend en silence: de Lui me viendra le secours. Oui, Il est mon rocher et mon secours, mon boulevard: je ne serai pas ébranlé beaucoup. Jusques à quand fondrez-vous sur un homme, voulez-vous tous le mettre en pièces, comme une cloison qui penche, un mur que l'on bat? Oui, ils méditent de le précipiter du faîte où il est, ils se plaisent à mentir; de leur bouche ils bénissent, et dans leur cœur ils maudissent. (Pause) Oui, en Dieu, ô mon âme, espère en silence! car Il est pour moi la source de l'espérance. Oui, Il est mon rocher et mon secours, mon boulevard: je ne serai point ébranlé. Sur Dieu reposent mon salut et ma gloire; mon rocher protecteur, mon refuge est en Dieu. Peuple, en Lui confiez-vous toujours, répandez devant Lui vos cœurs! Dieu est notre refuge! Les hommes ne sont qu'un néant, et les mortels un mensonge; dans la balance ils s'élèvent, ils ne sont rien tous ensemble. Ne vous confiez point dans l'oppression, et dans la rapine ne mettez pas un vain espoir! Si les biens s'accroissent, n'en soyez point émus! Il est une chose que Dieu a dite, deux que j'ai ouïes, c'est que la puissance est à Dieu. Et tu es aussi, Seigneur, le maître de la grâce; car tu rends à chacun selon ses œuvres. Cantique de David, lorsqu'il était dans le désert de Juda. O Dieu! tu es mon Dieu, c'est toi que je cherche; mon âme a soif de toi, ma chair languit après toi, comme une terre aride, altérée, privée d'eau. Ainsi, mes regards te suivent dans le Sanctuaire, pour contempler ta gloire et ta magnificence; car ta grâce est meilleure que la vie: mes lèvres te glorifient. Ainsi, je te loue durant ma vie. c'est en ton nom que j'élève mes mains. Mon âme est rassasiée comme de moelle et de graisse, et d'une voix d'allégresse ma bouche te célèbre. Quand ta pensée me revient sur ma couche, c'est sur toi que je médite durant les veilles. Car tu es mon secours, et je me réjouis à l'ombre de tes ailes; mon âme s'attache à toi, ta droite me soutient. Mais ceux qui, pour me perdre, attentent à ma vie, tomberont dans les profondeurs de la terre. Ils seront livrés à l'épée, et deviendront la proie des chacals. Et le Roi aura en Dieu une cause d'allégresse, et quiconque jure par Lui, fera éclater sa joie, quand les menteurs auront la bouche fermée. Au maître chantre. Cantique de David. Entends, ô Dieu, ma voix, quand je gémis! Préserve ma vie de l'ennemi qui m'effraie! Mets-moi à couvert des complots des méchants, de la troupe de ceux qui font le mal, qui aiguisent leur langue comme une épée, et décochent, comme des flèches, des paroles amères, pour atteindre en cachette l'innocent; soudain ils l'atteignent, et sont sans crainte. Résolus à faire un mauvais coup, ils se concertent pour cacher des pièges, et disent: «Qui en serait témoin?» Ils projettent des crimes: «Nous sommes prêts, le plan est conçu!» Et tous ils cachent le fond de leur pensée et de leurs cœurs. Alors Dieu les atteint de sa flèche; leur défaite est soudaine, et ils tombent: leur langue même en est cause; tous ceux qui les voient, fuient, et tous les hommes sont saisis de crainte, et publient l'œuvre de Dieu, et reconnaissent son action. Le juste est ravi de l'Éternel, et se confie en lui, et tous les hommes droits se glorifient. Au maître chantre. Cantique de David. A toi confiance et louange, ô Dieu, en Sion! et qu'en ton honneur des vœux soient accomplis! O toi, qui exauces la prière! toute chair s'adresse à toi. Les iniquités l'emportent sur moi, mais tu pardonneras nos péchés. Heureux celui que tu choisis, et admets à séjourner dans tes parvis! Nous voulons être nourris du bonheur de ta maison, de ton saint temple! Tu fais des prodiges pour nous exaucer, en nous donnant la grâce, ô notre Dieu sauveur, en qui se confient toutes les extrémités lointaines de la terre et de la mer! Celui qui par sa force affermit les montagnes, est ceint de puissance. Il met fin au tumulte de la mer, au tumulte de ses flots, et à la rumeur des peuples; les habitants de l'horizon s'effraient à ses miracles, et tu remplis d'allégresse les lieux d'où surgissent l'aube et le crépuscule. Tu visites la terre et tu lui donnes l'abondance, tu l'enrichis de mille dons; les eaux remplissent le ruisseau de Dieu; tu prépares le blé des hommes, quand tu la prépares en abreuvant ses sillons, en nivelant ses glèbes; tu l'amollis par des rosées, et tu bénis ses germes. Tu couronnes l'année que ta bonté nous donne, et sous tes pas coule la fécondité; ils fertilisent les pacages du désert, et les collines prennent une ceinture riante; les prairies se couvrent de brebis, et les blés revêtent les vallées: les cris de joie et les chants retentissent. Au maître chantre. Cantique. Terre, élève à Dieu de toutes parts tes acclamations! Chantez son nom glorieux, que vos hymnes le glorifient! Dites à Dieu: «Que tes œuvres sont admirables! Aux effets de ta grande puissance tes ennemis dissimulent devant toi; toute la terre t'adore et te célèbre; célèbre ton nom!» (Pause) Venez et contemplez les œuvres de Dieu, admirable en ce qu'il opère pour les enfants des hommes! Il transforma la mer en terre sèche; au travers du fleuve ils passèrent à pied, et Il excita nos transports. Il exerce par son pouvoir un empire éternel, ses yeux observent les peuples: que les rebelles ne s'insurgent pas! (Pause) Peuples, bénissez notre Dieu, et proclamez sa louange! Il redonna la vie à nos âmes, et ne laissa pas nos pieds trébucher. Car tu nous as éprouvés, ô Dieu, purifiés, comme l'on purifie l'argent. Tu nous enlaças dans le filet, et tu mis un faix sur nos reins; tu donnas à des hommes nos têtes pour monture, nous passâmes par le feu et les eaux; mais tu nous en as tirés pour nous combler de biens. Je viens dans ta maison avec des holocaustes; je veux m'acquitter envers toi de mes vœux exprimés par mes lèvres, prononcés par ma bouche dans ma détresse. Je t'offrirai des holocaustes et des brebis engraissées, et ferai fumer la graisse des béliers; je te sacrifierai des taureaux et des boucs. (Pause) Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu, je veux raconter ce qu'il fit pour mon âme. De ma bouche je l'invoquai; et sa louange est maintenant sur ma langue. Si dans mon cœur j'avais eu le mal en vue, le Seigneur ne m'eût pas exaucé; mais Dieu m'a exaucé, Il a été attentif aux accents de ma prière. Béni soit Dieu, qui n'a pas rebuté ma prière, et ne m'a pas refusé sa grâce! Au maître chantre. Avec instruments à cordes. Cantique. Que Dieu nous soit favorable et nous bénisse! Qu'il fasse luire sa face sur nous! (Pause) afin que la voie que Tu suis, soit connue sur la terre, et parmi les nations, le secours que Tu donnes. Les peuples te louent, ô Dieu, tous les peuples te louent. Que les nations se réjouissent, et qu'elles chantent! car tu juges les nations avec équité, et tu es le guide des nations sur la terre. Que les peuples te louent, ô Dieu! que tous les peuples te louent! La terre a donné ses récoltes. Que Dieu, notre Dieu, nous bénisse! Que Dieu nous bénisse, et qu'il soit craint de toutes les extrémités de la terre! Au maître chantre. Cantique de David. Que Dieu se lève, ses ennemis se dissipent, et ses adversaires fuient sa présence. Tu les balaies, comme une fumée chassée; de même que la cire fond au feu, ainsi disparaissent les impies devant Dieu. Et les justes sont transportés, ravis devant Dieu, et tressaillent d'allégresse. Chantez Dieu, célébrez son nom! Ouvrez-lui les chemins, Il s'avance au désert! L'Éternel est son nom; réjouissez-vous à son aspect! Père des orphelins et défenseur des veuves, tel est notre Dieu dans sa demeure sainte; Il donne aux bannis une habitation, Il élargit les captifs pour les rendre heureux; seuls les rebelles habitent une terre aride. O Dieu, quand tu sortis à la tête de ton peuple, quand tu t'avançais traversant le désert, (Pause) la terre trembla, et les Cieux ruisselèrent en présence de Dieu; ce Sinaï trembla devant Dieu, le Dieu d'Israël. Tu fis tomber, ô Dieu, une rosée bienfaisante, et tu restauras ton héritage épuisé. Ton peuple s'établit en ce lieu; tu l'avais, ô Dieu, préparé dans ta bonté pour les malheureux! Dieu fit entendre les hymnes des femmes annonçant la victoire à la grande armée : «Les rois des nations fuient, ils fuient, et celle qui garde le logis, distribue le butin. Tandis que vous goûtez le repos parmi les bergeries, vous recevez des ailes de colombes recouvertes d'argent et leur plumage orné de l'or pâle.» Lorsque dans ce lieu le Tout-puissant dispersa les rois, le sol blanchit, comme le Salmon, quand il neige. Montagnes de Dieu, monts de Basan, monts aux cimes nombreuses, monts de Basan, pourquoi, cimes et montagnes, ces regards d'envie contre la montagne que Dieu choisit pour sa demeure? Aussi bien Il l'habite pour jamais! Les chars de Dieu sont deux fois dix mille, des milliers, et encore des milliers; le Seigneur est au milieu; Sinaï est dans le Sanctuaire! Tu montes sur la hauteur, tu mènes des captifs; tu reçois des hommes en don; les rebelles aussi viennent habiter avec l'Éternel Dieu. Que le Seigneur soit béni chaque jour! Nous charge-t-on d'un fardeau, Dieu est notre aide. (Pause) Ce Dieu est pour nous un Dieu secourable, et l'Éternel, le Seigneur, sait nous soustraire à la mort. Oui, Dieu frappera la tête de ses ennemis, le crâne chevelu de ceux qui suivent la voie de leur crime. Le Seigneur dit: «Je les ramènerai de Basan, les ramènerai du fond de la mer; afin que tu remues tes pieds dans le sang, et que la langue des chiens ait part au sang de tes ennemis.» Ils contemplent ta marche, ô Dieu, la marche de mon Dieu, de mon Roi dans le Sanctuaire. En tête sont les chantres, après eux les musiciens, au milieu des vierges qui agitent les cymbales. «En chœur bénissez Dieu, le Seigneur, vous qui sortez de la source d'Israël!» Là est Benjamin le jeune, et ses chefs, les princes de Juda, et sa multitude, les princes de Zabulon, les princes de Nephthali. [Israël!] ton Dieu a décrété ta puissance: montre-toi puissant, ô Dieu, qui as agi pour nous, de ton temple qui domine Jérusalem! Que les rois t'apportent leurs offrandes! Gourmande le monstre qui gîte dans les roseaux, la troupe des taureaux escortés des veaux des nations! Les faisant venir à Ses pieds avec des pièces d'argent, Il dissipe les peuples qui se plaisent aux combats. Des Grands arrivent de l'Egypte, et l'Ethiopie accourt, les mains tendues vers Dieu. Royaumes de la terre, élevez à Dieu vos cantiques, par vos concerts célébrez le Seigneur, (Pause) qui s'avance dans les espaces des Cieux éternels: voici, de sa voix Il produit des éclats puissants. Rendez l'honneur à Dieu, dont la majesté protège Israël, et dont la puissance apparaît dans les nues! De ton Sanctuaire, ô Dieu, tu es redoutable. C'est le Dieu d'Israël, qui donne force et puissance à son peuple. Béni soit Dieu! Au maître chantre. En schoschanim. De David. Sauve-moi, ô Dieu, car les eaux m'envahissent au péril de ma vie! Je suis plongé dans un bourbier profond, où je ne puis prendre pied; je suis enfoncé dans les eaux profondes, et les flots me submergent. Je suis las à force de crier, mon gosier est brûlant; mes yeux se consument, dans l'attente de mon Dieu. Ceux qui me sont gratuitement hostiles, surpassent en nombre les cheveux de ma tête; mes destructeurs, mes fourbes ennemis se sont renforcés; je dois restituer ce que je n'ai point dérobé. O Dieu, tu connais ma folie, et mes délits ne te sont point cachés. Ne permets pas que je sois une cause de confusion pour ceux qui se confient en toi, Seigneur, Éternel des armées, ni une cause de honte pour tes adorateurs, Dieu d'Israël! Car c'est à cause de toi que je souffre l'opprobre, et que la honte recouvre mon visage. Je suis devenu un étranger pour mes frères, un inconnu pour les fils de ma mère. Car le zèle de ta maison me consume, et les outrages de ceux qui t'outragent, tombent sur moi. Et je pleure et je jeûne; mais cela me tourne à opprobre; et je prends pour habit le cilice, par là je donne lieu à leurs satires. Je suis l'entretien de ceux qui sont assis aux Portes, et ils disent contre moi les chansons des buveurs. Cependant ma prière s'élève à toi, Éternel! Que le temps soit propice, ô Dieu, par ta grande bonté! Exauce-moi par ta fidélité secourable! Retire-moi du bourbier, et ne m'y laisse pas enfoncer! Que je sois sauvé de mes ennemis, et du gouffre des eaux! Ne me laisse pas submerger par les flots, ni engloutir par l'abîme; et que le puits ne referme pas sa bouche sur moi! Exauce-moi, Éternel, car ta grâce est excellente: en tes grandes compassions tourne les yeux vers moi, et ne cache pas ta face à ton serviteur! Car je suis angoissé; hâte-toi, réponds-moi! Rapproche-toi de mon âme, rachète-là! A cause de mes ennemis sauve-moi! Tu connais mon opprobre, et ma honte, et mon ignominie, tu as sous les yeux tous mes adversaires. Les outrages ont brisé mon cœur, et je suis malade; j'attends de la pitié, et il n'en est point pour moi, et des consolateurs, et je n'en trouve aucun. Ils mettent du fiel dans ma nourriture, et pour calmer ma soif, ils m'abreuvent de vinaigre. Que leur propre table leur soit un piège, et un filet dans leur sécurité! Que leurs yeux obscurcis cessent de voir! et fais que leurs reins toujours soient mal affermis! Verse sur eux ta colère, et que le feu de ton courroux les atteigne! Que leurs campements soient désolés, et qu'en leurs tentes il n'y ait point d'habitants! Car ils persécutent celui que tu as frappé, et ils narrent les douleurs de ceux que tu as percés. Fais qu'ils ajoutent crime à crime, et qu'ils n'arrivent pas à ta justice! Qu'ils soient effacés du livre des vivants, et qu'avec les justes ils ne soient point inscrits! Cependant je suis affligé et souffrant: ton secours, ô Dieu, me mettra en lieu sûr. Je louerai le nom de Dieu par des chants, et je le magnifierai par des actions de grâces : elles plairont plus à Dieu que des taureaux, que des taureaux ayant cornes et sabots. Les affligés le verront et seront réjouis. Que votre cœur revive, à vous qui cherchez Dieu! Car l'Éternel écoute les pauvres, et Il ne dédaigne point ses captifs. Qu'il soit loué par le ciel et par la terre, par les mers, et tout ce qui se meut en elles! Car Dieu sauvera Sion, et relèvera les villes de Juda, qui sera habitée, et qui sera recouvrée, et la race de ses serviteurs l'aura pour héritage, et ceux qui aiment son nom, l'auront pour demeure. Au maître chantre. De David. En souvenir. O Dieu, pour me délivrer, Éternel, accours à mon aide! Qu'ils soient couverts de honte et d'opprobre ceux qui attentent à ma vie! Qu'ils reculent confondus ceux qui veulent mon malheur! Qu'ils fassent retraite par l'effet de leur honte ceux qui disent: «Le voilà! le voilà!» Alors tu feras la joie et l'allégresse de tous ceux qui te cherchent; et ils diront toujours: «Dieu est grand!» ceux qui désirent ton secours. Et moi, je suis misérable et dénué: ô Dieu! accours vers moi! Tu es mon aide et mon libérateur! Éternel, ne tarde pas! Éternel, je me réfugie vers toi: que je ne sois jamais confondu! Par ta justice sauve et délivre-moi! Penche vers moi ton oreille, et sois-moi secourable! Sois pour moi un rocher où je trouve un asile, pour que je m'y retire en tout temps! Tu as résolu de me sauver, car tu es ma citadelle et mon fort. Mon Dieu, sauve-moi de la main de l'impie, du bras du méchant et de l'oppresseur! Car tu es mon espérance, Seigneur, Éternel, dès mon jeune âge en toi je me confie; sur toi je m'appuie dès le sein de ma mère, et c'est toi qui m'as tiré de ses flancs; tu es toujours l'objet de mes louanges. Je suis comme un miracle pour plusieurs: c'est que tu es mon puissant recours. Ma bouche est remplie de tes louanges, tous les jours je te glorifie! Ne me rejette pas au temps de ma vieillesse! Quand ma force dépérit, ne me délaisse pas! Car mes ennemis parlent de moi, et ceux qui épient mon âme, se concertent ensemble, disant: «Dieu l'a délaissé, poursuivez, saisissez-le; car il est sans libérateur!» O Dieu, ne sois pas loin de moi! Mon Dieu, accours à mon aide! Qu'ils soient confondus, exterminés, les ennemis de mon âme, couverts de honte et d'opprobre, ceux qui cherchent ma perte! Mais j'aurai toujours espérance, et je pourrai ajouter encore à toutes tes louanges. Ma bouche dira ta justice, chaque jour ton salut, car je ne saurais compter [tous tes bienfaits]. Je viendrai chantant tes hauts faits, Seigneur; Éternel, c'est ta justice seule que je célébrerai. O Dieu, tu m'as instruit dès mon jeune âge, et jusques aujourd'hui je publie tes merveilles. Mais, toi aussi, jusqu'à la vieillesse, aux cheveux blancs, ô Dieu, ne me délaisse pas! afin que j'annonce tes faits aux hommes d'à présent, et à tous ceux qui naîtront, ta puissance. Aussi bien ta justice, ô Dieu, atteint au ciel. Tu as fait de grandes choses, ô Dieu; qui est pareil à toi? Tu nous fis voir beaucoup d'angoisses et de maux: de nouveau tu nous donneras la vie, et tu nous tireras encore des abîmes de la terre. Daigne augmenter ma grandeur, te tourner vers moi, et me consoler! Et au son du luth je te louerai, dirai la fidélité, mon Dieu, je te chanterai avec la harpe, Saint d'Israël! La joie sera sur mes lèvres, car c'est toi que je chanterai, et dans mon âme, car tu l'as délivrée; ma langue aussi toujours dira ta justice; car ils sont couverts de honte et d'opprobre ceux qui cherchent ma perte. De Salomon. O Dieu, donne au Roi tes jugements, et ta justice au Fils du Roi! Il jugera ton peuple avec justice, et tes affligés avec équité. Les monts et les coteaux, par l'effet de la justice, porteront la paix pour le peuple. Il fera justice aux malheureux du peuple, il sera secourable aux enfants du pauvre, et il écrasera les oppresseurs. Tu seras craint, tant que le soleil luira, tant que la lune éclairera, d'âge en âge. Il descendra, comme une pluie sur un champ dépouillé, comme une rosée qui humecte la terre. En ses jours le juste fleurira, et le salut abondera, jusqu'à ce que la lune cesse d'être. Et il régnera d'une mer à l'autre mer, et du Fleuve aux extrémités de la terre. Devant lui s'inclineront les habitants du désert, et ses ennemis baiseront la poussière; les rois de Tarsis et des Iles paieront un tribut; les rois de Séba et de Méroë apporteront des présents. Tous les rois se prosterneront devant lui, et tous les peuples le serviront. Car il sauvera le pauvre qui crie au secours, et le malheureux qui est sans aide; il aura pitié du misérable et de l'indigent, et il sauvera la vie au pauvre; il les délivrera de la violence et de l'oppression, et leur sang aura un grand prix à ses yeux. Et ils auront la vie, et il leur donnera de l'or de Séba, et pour lui ils prieront incessamment; toujours ils le béniront. Les blés abonderont dans le pays, au sommet des montagnes et leurs épis bruiront, comme le Liban. Des villes on verra fleurir les hommes, comme l'herbe de la terre. Son nom sera éternel; tant que le soleil luira, son nom se propagera, on le nommera pour se bénir mutuellement; tous les peuples le proclameront heureux. \csp{ Béni soit l'Éternel Dieu, Dieu d'Israël, qui seul fait des choses merveilleuses! et béni soit a jamais son nom glorieux, et que toute la terre soit pleine de sa magnificence! ainsi soit-il! oui, ainsi soit-il!} \csp{ Fin des prières de David, fils d'Isaï.} Cantique d'Asaph. Oui, Dieu est bon envers Israël, envers ceux qui ont un cœur pur. Cependant mon pied fut bien près de broncher; un rien eût déroulé mes pas; car j'enviais les superbes: j'avais le bonheur des impies sous les yeux. Car ils sont exempts de douleurs jusqu'à leur mort, et leur corps est bien entretenu; ils sont en dehors des peines des mortels, et comme les humains ils ne sont point frappés. Aussi, comme un collier l'orgueil les entoure, et comme un habit la violence les revêt. L'embonpoint rend leurs yeux saillants, et les pensées de leur cœur se produisent. Ils sont moqueurs, et parlent méchamment; de leur hauteur ils parlent d'opprimer; de leur bouche ils affrontent le ciel même, et leur langue se démène sur la terre. Aussi, c'est de ce côté que Son peuple se tourne; il veut aussi s'abreuver aux eaux abondantes, et dit: «Comment Dieu prendrait-il connaissance, et le Tout-puissant aurait-Il la science?» Les voilà ces impies! et toujours tranquilles ils grossissent leurs trésors. C'est en pure perte que je gardai mon cœur net, et que je lavai mes mains dans l'innocence; et je fus frappé tous les jours, et chaque matin je subis ma peine. Si je disais: Je veux parler ainsi, voici, je trahirais la race de tes enfants. Alors je réfléchis, pour me rendre compte de ces choses; c'était à mes yeux une tâche difficile, jusqu'à ce que, pénétrant dans les sanctuaires de Dieu, je fis attention à la fin de ces hommes Tu ne les as placés que sur un sol glissant; tu les fait tomber, et ils sont en ruine. Comme ils sont anéantis tout à coup, emportés et détruits par une chute soudaine! Tel un songe au réveil, ainsi, les réveillant, Seigneur, tu mets avec mépris leur fantôme à néant. Quand mon cœur s'exaspérait, et que dans mes reins je sentais l'aiguillon, alors j'étais stupide, et dans l'ignorance, j'étais disposé comme une brute envers toi. Cependant je te demeurai toujours attaché; tu me pris par la main, par ma droite. Par ta sagesse tu me conduiras, et enfin tu me recueilleras dans la gloire. Qui ai-je dans les Cieux? Et auprès de toi je n'aime rien sur la terre. Que mon cœur et ma chair soient consumés, le rocher de mon cœur et ma part, c'est Dieu, à jamais! Car voici, ceux qui te désertent, périssent; tu détruis tous ceux qui loin de toi vont se prostituer. Mais pour moi, être près de Dieu, c'est mon bien. Je mets ma confiance dans le Seigneur, l'Éternel, afin de pouvoir raconter toutes tes œuvres. Hymne d'Asaph. Pourquoi, ô Dieu, rejettes-tu toujours, ta colère fume-t-elle sur le troupeau dont tu es le pasteur? Aie souvenir de ton peuple que tu acquis autrefois, réclamas comme ta tribu d'héritage, de la montagne de Sion, où tu fixas ta demeure! Dirige tes pas vers des ruines déjà vieilles! L'ennemi dévaste tout dans le Sanctuaire. Tes adversaires rugissent au sein de tes parvis: c'est leur culte qu'ils érigent en culte. On dirait des hommes qui lèvent et font retomber les haches dans l'épaisseur d'un bois. Et ils en brisent déjà les sculptures, sous les cognées et les marteaux à la fois. Ils mettent en feu ton Sanctuaire; sacrilèges ils renversent la demeure de ton nom. Ils disent en leur cœur: «Accablons-les tous ensemble!» Ils brûlent dans le pays tous les saints lieux d'assemblée. Nous ne voyons plus notre culte, il n'y a plus de prophète, nous n'avons personne qui sache jusques à quand…! Jusques à quand, ô Dieu, l'ennemi sera-t-il insultant? Toujours l'ennemi méprisera-t-il ton nom? Pourquoi retires-tu ta main et ta droite? Tire-la de ton sein, et extermine! Cependant Dieu est mon Roi dès les temps de jadis, opérant des délivrances dans le sein du pays. Par ta puissance tu entr'ouvris la mer, tu brisas les têtes des dragons dans ses eaux. Tu fracassas les têtes des Léviathans, et les livras en proie aux hôtes du désert. Tu fis jaillir des sources et des torrents, tu desséchas des fleuves qui ne tarissent jamais. A toi est le jour, et à toi la nuit; tu disposas les luminaires et le soleil. Tu as placé toutes les bornes de la terre; l'été et l'hiver, c'est toi qui les as faits. Souviens-t'en: l'ennemi outrage l'Éternel, et un peuple en délire insulte à ton nom. Ne livre pas aux bêtes l'âme de ta tourterelle, et n'oublie pas pour toujours la vie de tes affligés! Considère l'alliance! car les retraites du pays sont pleines de repaires de la violence. Ne renvoie pas l'opprimé confus! Que l'affligé et le pauvre aient à louer ton nom! Lève-toi, ô Dieu, défends ta cause! Pense aux outrages que te fait l'impie tous les jours! N'oublie pas la clameur de tes ennemis, la rumeur de tes adversaires qui s'élève sans cesse. Au maître chantre. Sur «Ne détruis pas». Cantique d'Asaph. Nous te louons, ô Dieu, nous te louons: car ton Nom est présent, tous racontent tes merveilles. «Quand j'aurai fixé l'époque, je rendrai droite justice : la terre tremble avec ceux qui l'habitent: c'est moi qui affermis ses colonnes.» (Pause) Je dis donc aux superbes: Ne soyez point superbes! et aux impies: Ne portez point le front haut! Ne portez point le front haut, et le col renversé ne parlez point avec audace! Car ce n'est ni du Levant, ni du Couchant, ni du désert, que peut venir la hauteur; mais Dieu est celui qui juge; Il abaisse l'un, et Il élève l'autre. Car un calice est dans la main de l'Éternel, et le vin y écume, il est plein d'un mélange; et Il en verse; Oui, jusqu'à la lie, tous les impies de la terre devront s'en abreuver, en boire. Et c'est ce que j'annoncerai incessamment, en célébrant le Dieu de Jacob. «Et J'abattrai toutes les têtes des méchants; que les têtes des justes se lèvent!» Au maître chantre. Avec instruments à cordes. Cantique d'Asaph. Dieu est connu en Juda, son nom est grand en Israël; et sa demeure est en Salem, et sa résidence en Sion. Là Il a brisé les foudres de l'arc, le bouclier, et l'épée, et les armes de guerre. (Pause) Tu es plus brillante, plus magnifique que les montagnes des ravisseurs! Ils furent dépouillés les héros courageux, et ils s'endormirent de leur sommeil; et tous les braves ne retrouvèrent plus leurs bras. A ta menace, Dieu de Jacob, et chars et chevaux furent engourdis. Tu es formidable; qui peut tenir contre toi, dès que tu t'irrites? Des cieux tu promulguas ta sentence; la terre fut en effroi, et se calma, lorsque Dieu se leva pour juger, pour porter secours à tous les affligés de la terre. (Pause) Oui, la fureur de l'homme te glorifie; tu t'entoures de ceux qui survivent à ta colère. Faites et acquittez des vœux à l'Éternel, votre Dieu! Que de tous Ses alentours on apporte des dons au Dieu terrible! Il abat l'orgueil des princes, Il est redoutable aux rois de la terre. Au maître chantre préposé aux Jeduthunites. Cantique d'Asaph. Ma voix s'élève à Dieu, et je prie; ma voix s'élève à Dieu, ô qu'il m'écoute! Dans mon jour d'angoisse je cherche le Seigneur; la nuit mes mains sont tendues, et ne se lassent point; mon âme repousse la consolation. Je pense à Dieu, et je gémis, je réfléchis, et mon esprit se voile. (Pause) Tu tiens mes paupières éveillées, je suis agité, et je ne puis parler. Je repasse les jours de jadis, les années d'autrefois, je me rappelle mes chants de la nuit, je réfléchis en mon cœur, et mon esprit cherche. Le Seigneur rejettera-t-Il à jamais, ne sera-t-Il plus désormais propice? Pour toujours sa grâce a-t-elle cessé, en est-ce fait de la promesse à perpétuité? Dieu a-t-Il oublié la pitié, et dans sa colère arrêté le cours de ses compassions? (Pause) Et je dis: Voici ce qui me fait souffrir: la droite du Très-haut n'est plus la même… Je veux rappeler les actes de l'Éternel; car je me rappelle tes miracles d'autrefois; et je veux méditer sur toutes tes œuvres, et considérer tes hauts faits. O Dieu, ta voie est sainte; quel Dieu est grand comme Dieu? Tu es le Dieu qui fais des miracles! Tu as manifesté ta puissance parmi les peuples. De ton bras tu délivras ton peuple, les enfants de Jacob et de Joseph. (Pause) Les eaux t'ont vu, ô Dieu, les eaux t'ont vu, et ont tremblé, et les flots ont été ébranlés. Les nuages ont épandu les eaux, et les nues ont fait entendre une voix, et tes flèches volèrent. Ton tonnerre éclata en roulements, les éclairs illuminèrent le monde. La terre s'émut et trembla. La mer fut ton chemin, et les grandes eaux, tes sentiers; et l'on ne put reconnaître tes traces. Comme un troupeau tu conduisis ton peuple, par les mains de Moïse et d'Aaron. Hymne d'Asaph. Mon peuple, écoute mes leçons! Prêtez l'oreille aux paroles de ma bouche! Je vais ouvrir la bouche par des chants, et du passé faire jaillir des sentences. Ce que nous avons entendu et appris, et que nos pères nous ont raconté, nous ne le cèlerons point à leurs enfants, redisant à la race future les louanges de l'Éternel, et sa puissance, et les miracles qu'il fit. Il érigea un témoignage en Jacob, et Il déposa une loi en Israël, qu'il ordonna à nos pères d'enseigner à leurs enfants, pour qu'elle fût connue de l'âge qui suivrait, des enfants qui naîtraient, grandiraient pour la redire à leurs enfants; afin qu'ils missent en Dieu leur confiance, et n'oubliassent point les œuvres de Dieu, et qu'ils gardassent ses commandements, et ne fussent pas, comme leurs pères, une race réfractaire et rebelle, une race qui n'avait pas un cœur constant, et dont l'âme ne Lui était pas fidèle. Les enfants d'Ephraïm furent des tireurs armés de l'arc, qui tournent le dos au jour du combat. Ils ne gardèrent point l'alliance de Dieu, et refusèrent de suivre ses lois; et ils oublièrent ses hauts faits et ses miracles, dont Il les rendit témoins. Sous les yeux de leurs pères, Il fit des miracles, dans le pays d'Egypte, aux campagnes de Zoan. Il entrouvrit la mer et les fit passer, et Il fit tenir les eaux comme une digue; et Il les guidait le jour par la nuée, et toute la nuit, à la clarté de la flamme; Il fendit les rochers au désert, et les abreuva comme de flots abondants, et Il fit sortir des ruisseaux du rocher, et couler les eaux comme des torrents. Mais ils continuèrent encore à pécher contre Lui, à être rebelles au Très-haut dans le désert. Et ils tentèrent Dieu dans leur cœur, demandant d'être nourris selon leur fantaisie; et ils parlèrent contre Dieu, ils dirent: «Dieu pourra-t-Il dresser une table au désert? Voici, Il frappa le rocher, et l'eau a ruisselé, et les fleuves ont coulé; pourra-t-Il aussi donner du pain et fournir de la viande à son peuple?» Et à l'ouïe de ces propos, l'Éternel s'irrita, et un feu s'alluma contre Jacob, et la colère s'éleva contre Israël, parce qu'ils n'avaient pas foi en Dieu, et ne comptaient pas sur son secours. Cependant Il commanda aux nuées d'en haut, et Il ouvrit les portes des Cieux; et Il fit pleuvoir sur eux la manne pour les nourrir, et Il leur donna le froment céleste; ils mangèrent chacun le pain des princes; Il leur envoya de quoi se nourrir à rassasiement. Il fit lever dans le ciel le vent d'Orient, et amena par sa puissance le vent du Midi, et Il fit pleuvoir sur eux la chair comme de la poussière et des oiseaux ailés, comme le sable des mers, et Il les fit tomber au milieu de leur camp, tout autour de leurs habitations. Alors ils mangèrent et se rassasièrent pleinement, Il avait ainsi satisfait leur désir. Ils ne s'étaient pas encore dépris de leur désir, ils avaient encore leur aliment dans leur bouche, que la colère de Dieu s'éleva contre eux, et qu'il fit un massacre parmi leurs hommes forts, et qu'il coucha par terre la jeunesse d'Israël. Néanmoins ils péchèrent encore, et ne crurent point à ses miracles. Et d'un souffle Il consuma leurs jours, et leurs années par une ruine soudaine. Lorsqu'il les tuait, ils s'enquéraient de Lui, et revenaient, et cherchaient Dieu, et se rappelaient que Dieu était leur rocher, et Dieu, le Très-haut, leur rédempteur; mais leurs bouches le trompaient, et leurs langues lui mentaient, et leur cœur ne Lui fut pas fermement uni, et ils ne furent pas fidèles à son alliance. Toutefois, dans sa clémence, Il pardonna le crime et ne les détruisit pas; et souvent Il contint son courroux, et ne donna pas cours à toute sa colère. Il se souvint donc qu'ils étaient des mortels, un souffle qui s'en va, et ne revient plus. Que de fois ils Lui furent rebelles au désert, et ils L'irritèrent dans la solitude! Et de nouveau ils tentèrent le Seigneur, et provoquèrent le Saint d'Israël. Ils ne pensaient plus à ce qu'avait fait son bras, le jour où Il les délivra de l'ennemi, lorsque en Egypte Il opéra des prodiges, et des miracles dans les campagnes de Zoan. Il changea ses fleuves en sang, et de leurs eaux ils ne purent plus boire. Parmi eux Il envoya des moucherons qui les dévorèrent, et des grenouilles qui furent leur fléau; et Il livra leur récolte à l'insecte vorace, et le fruit de leur labeur à la sauterelle. Il fit périr leurs vignes par la grêle, et leurs sycomores par les fourmis, et Il livra leur bétail à la grêle, et leurs troupeaux à la foudre. Il lança contre eux le feu de sa colère, le courroux, la fureur et l'angoisse, une cohorte d'anges des malheurs. Il donna carrière à son courroux, ne refusa point leur âme à la mort, mais livra leur vie en proie à la peste, et frappa tous les premiers-nés en Egypte, et les prémices de la vigueur dans les tentes de Cham. Il fit ainsi partir son peuple comme des brebis, et le guida comme un troupeau dans le désert, et le mena sûrement, et ils furent sans crainte, et la mer recouvrit leurs adversaires. Et Il les fit arriver dans ses limites saintes, à cette montagne que sa droite conquit; et devant eux Il chassa les nations, et les leur fit échoir en portion d'héritage, et Il établit dans leurs tentes les tribus d'Israël. Mais, rebelles ils tentèrent Dieu, le Très-haut, et ne gardèrent point ses commandements; ils furent déserteurs et perfides, comme leurs pères; ils tournèrent comme un arc trompeur; ils excitèrent sa colère par leurs hauts-lieux, et sa jalousie par leurs idoles. Dieu l'entendit, et fut irrité, et conçut pour Israël une grande aversion. Alors Il quitta la demeure de Silo, la tente qu'il avait dressée parmi les hommes, et Il laissa sa gloire s'en aller captive, et sa majesté tomber aux mains de l'ennemi, et Il livra son peuple à l'épée, et contre son héritage Il fut irrité; le feu dévora ses jeunes hommes, et ses vierges ne furent plus chantées; ses prêtres succombèrent à l'épée, et ses veuves ne pleurèrent pas. Alors, comme celui qui a dormi, le Seigneur s'éveilla, tel que le héros dont le vin avait triomphé; et Il repoussa ses ennemis, et les chargea d'une honte éternelle. Cependant Il répudia la tente de Joseph, et n'élut point la tribu d'Ephraïm; et Il élut la tribu de Juda, la montagne de Sion qu'il aimait. Et Il affermit son sanctuaire à l'égal des Cieux, à l'égal de la terre, dont Il posa les fondements éternels; et Il élut David, son serviteur, et le tira des parcs des troupeaux; Il lui fit quitter les brebis qui allaitent, pour être le pasteur de Jacob, son peuple, et d'Israël, son héritage. Et il en fut le pasteur avec un cœur pur, et d'une main prudente il le conduisit. Cantique d'Asaph. O Dieu! les nations ont envahi ton héritage, profané ton saint temple, mis Jérusalem en ruines. Elles ont livré les cadavres de tes serviteurs en proie aux oiseaux des Cieux, la chair de tes bien-aimés aux bêtes de la terre. Elles ont versé leur sang, comme de l'eau, autour de Jérusalem, et il n'y eut point de sépulture. Nous sommes l'opprobre de nos voisins, le jouet et la risée des contrées d'alentour. Jusques à quand, Éternel, ne cesseras-tu d'être irrité, ta fureur s'embrasera-t-elle comme un feu? Epanche ton courroux sur les nations qui t'ignorent, et sur les royaumes qui n'invoquent pas ton nom. Car on a dévoré Jacob, et dévasté sa demeure. Ne nous garde pas la mémoire des crimes du passé! Hâte-toi de nous faire sentir tes compassions! car nous sommes très misérables. Sois-nous en aide, ô Dieu, notre Sauveur, pour l'honneur de ton nom! Et sauve-nous et pardonne nos fautes, pour l'amour de ton nom! Pourquoi faut-il que les nations disent: «Où est leur Dieu?» Que parmi les nations, à nos yeux, éclate la vengeance du sang de tes serviteurs qui fut répandu! Que devant toi parviennent les soupirs des captifs, par le pouvoir de ton bras sauve les enfants de la mort! Reverse à nos voisins sept fois dans leur sein les outrages dont ils t'outragèrent, Seigneur. Et nous, ton peuple, le troupeau dont tu es le pasteur, nous te rendrons grâces éternellement, et d'âge en âge nous redirons tes louanges. Au maître chantre. En schoschanim-edouth. Cantique d'Asaph. Prête l'oreille, berger d'Israël, toi qui conduis Joseph, comme un troupeau; toi dont les Chérubins portent le trône, apparais! Prête l'oreille, berger d'Israël, toi qui conduis Joseph, comme un troupeau; toi dont les Chérubins portent le trône, apparais! Devant Ephraïm et Benjamin et Manassé donne essor à ta puissance, et viens à notre aide! O Dieu, rétablis-nous, et fais luire ta face, et nous serons sauvés! Éternel, Dieu des armées, jusques à quand t'irriteras-tu, quand ton peuple prie? Tu lui fais manger un pain trempé de larmes, et boire avec larmes une portion mesurée. Tu fais de nous une proie que nos voisins se disputent, et nos ennemis nous tournent en dérision. Dieu des armées, rétablis-nous, et fais luire ta face, et nous serons sauvés! De l'Egypte tu retiras une vigne, tu expulsas les nations, et tu la plantas; tu déblayas le sol devant elle, et elle poussa des racines, et remplit le pays; les montagnes furent couvertes de son ombre, et ses pampres égalèrent les cèdres de Dieu; elle étendit ses rameaux jusques à la mer, et ses jets jusques au Fleuve. Pourquoi as-tu abattu ses murailles, pour que tous les passants la vendangent? De la forêt le sanglier vient la ravager, et les bêtes des champs, y brouter. Ah! reviens, Dieu des armées, regarde des Cieux et vois, et visite cette vigne! Protège ce que ta main a planté, et le fils que tu t'es choisi! Elle est brûlée par le feu, elle est coupée: ils périssent à ton air menaçant. Protège de ta main l'homme, ouvrage de ta droite, le fils de l'homme que tu t'es choisi. Alors nous ne te quitterons pas; rends-nous la vie, et nous invoquerons ton nom. Éternel, Dieu des armées, rétablis-nous, fais luire ta face, et nous serons sauvés! Au maître chantre. En githith. D'Asaph. Faites entendre vos hymnes au Dieu qui est notre force, et vos cris d'allégresse au Dieu de Jacob! Elevez vos chants, et faites résonner la cymbale, et la harpe harmonieuse avec le luth! C'est la lune nouvelle, sonnez de la trompette! c'est la lune dans son plein, notre jour de fête! Car tel est l'ordre donné à Israël, l'institution du Dieu de Jacob : Il en dressa le statut en Joseph, quand Il se mit en marche contre le pays d'Egypte. «J'entends une voix que je ne reconnais pas! Je déchargeai son épaule du fardeau, et ses mains ne durent plus porter les paniers. Dans l'angoisse tu m'invoquas, et je te sauvai, je t'exauçai, enveloppé du tonnerre, et je t'éprouvai aux eaux de la querelle. (Pause) Ecoute, mon peuple, que je te somme! O Israël, si tu voulais m'écouter! Qu'il n'y ait chez toi point de Dieu étranger, et n'adore pas les dieux du dehors! Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui t'ai ramené de la terre d'Egypte. Ouvre ta bouche, je veux la remplir!… Mais mon peuple n'a point écouté ma voix, et Israël ne m'a point obéi. Alors je l'abandonnai à l'obstination de son cœur; ils suivirent leurs propres conseils. O si mon peuple voulait m'écouter, et Israël, marcher dans mes voies! Bientôt je ferais plier leurs ennemis, et contre leurs oppresseurs je tournerais ma main. Ceux qui haïssent l'Éternel, dissimuleraient devant lui, et eux, ils auraient un bonheur éternel. Dieu les nourrirait de la moelle du froment, et du miel des rochers je te rassasierais!» Cantique d'Asaph. Dieu prend séance dans l'assemblée divine, et au milieu des Dieux Il rend la justice. «Jusques à quand serez-vous des juges pervers, et tiendrez-vous le parti des impies? (Pause) Faites droit aux petits et aux orphelins, rendez justice à l'affligé et au pauvre. Libérez les petits et les indigents, arrachez-les de la main des impies. Ils n'ont ni sagesse, ni intelligence, ils marchent dans les ténèbres; toutes les bases de la terre sont ébranlées. J'ai dit: Vous êtes des Dieux, et tous, des fils du Très-haut. Cependant vous mourrez, comme des humains, et vous tomberez, aussi bien que tel d'entre les princes.» Lève-toi, ô Dieu, juge la terre, car tous les peuples sont ta propriété! Cantique d'Asaph. O Dieu, ne garde pas le silence, ne sois point sourd, ne te tiens pas en repos, ô Dieu! Car voici, tes ennemis sont en rumeur, et ceux qui te haïssent, lèvent la tête; ils trament contre ton peuple un astucieux complot, et se concertent contre tes protégés. Ils disent: «Sus! exterminons-les du milieu des peuples, que le nom d'Israël ne soit plus rappelé désormais!» Car ils se concertent d'un commun accord, ils font alliance contre toi : ce sont les tentes d'Edom et des Ismaëlites, Moab et les Hagariens, Gebal et Amman et Amalek, la Philistie avec les habitants de Tyr; Assur aussi s'unit à eux, et prête son bras aux enfants de Lot. (Pause) Traite-les comme Madian, comme Sisera, comme Jabin au torrent de Kison, qui furent défaits à En-Dor, et fumèrent le sol! Rends-les, rends leurs princes pareils à Horeb et à Zéeb, et tous leurs rois, à Zébah et Tsalmunah; car ils disent: «Rendons-nous maîtres des demeures de Dieu!» Mon Dieu, assimile-les au tourbillon, à la balle livrée au vent, au feu qui dévore la forêt, et à la flamme qui embrase la montagne! Ainsi, poursuis-les de ta tempête, et terrifie-les par ton ouragan! Couvre leur visage de honte, afin qu'ils s'enquièrent de ton nom, Éternel! Qu'ils soient confondus et terrifiés pour toujours, et qu'ils périssent avec ignominie! afin qu'ils sachent que ton nom, Etemel, ton nom seul est souverain sur toute la terre. Au maître chantre. En githith. Cantique des fils de Coré. Que tes demeures sont aimables, Éternel des armées! Mon cœur se pâme, il languit après les parvis de l'Éternel; mon âme et ma chair crient au Dieu vivant. Le passereau même se trouve une demeure, et l'hirondelle un nid, où ils déposent leur couvée, près de tes autels, Éternel des armées, mon Roi et mon Dieu! Heureux les habitants de ta maison! Ils te louent encore. (Pause) Heureux l'homme dont tu es le soutien, et que son cœur porte à s'acheminer vers toi! Traversant la vallée des pleurs, il la trouve pour lui arrosée de fontaines, et la pluie d'automne la couvre d'abondance. Il chemine, et ses forces augmentent: il se présente enfin devant Dieu en Sion. Éternel, Dieu des armées, écoute ma prière! Prête l'oreille, Dieu de Jacob! (Pause) O notre bouclier, regarde, ô Dieu, abaisse un regard sur la face de ton Oint! Car mieux vaut un jour dans tes parvis, que mille autres; j'aime mieux me tenir au seuil de la maison de mon Dieu, que d'habiter les tentes de l'impiété. Car l'Éternel Dieu est un soleil et un bouclier, l'Éternel donne grâce et magnificence, ne refuse aucun bien à qui suit la droiture. Éternel des armées, heureux l'homme qui se confie en toi! Au maître chantre. Cantique des fils de Coré. Tu as été, Éternel, propice à ton pays, tu as ramené les captifs de Jacob, pardonné les crimes de ton peuple, effacé tous ses péchés; (Pause) tu as déposé toute la colère, éteint le feu de ton courroux; rétablis-nous, ô notre Dieu sauveur, et fais cesser ta fureur envers nous! Seras-tu donc toujours irrité contre nous, feras-tu durer ta colère d'âge en âge? Ne veux-tu pas nous redonner la vie, pour que tu sois la joie de ton peuple? Fais-nous, ô Éternel, jouir de ta faveur, et nous accorde ton salut. Je veux écouter ce que dit Dieu, l'Éternel. Oui, Il parle de salut à son peuple, à ses bien-aimés; mais qu'ils ne retournent pas à la folie! Oui, son salut est près de ceux qui le craignent, la gloire reviendra habiter notre terre. L'amour et la fidélité se rencontrent, la justice et la paix s'embrassent; la fidélité germe de la terre, et la justice regarde des Cieux. L'Éternel donne aussi les biens, et notre terre rend ses récoltes. La justice marche en sa présence, et maintient ses pas dans la voie. Prière de David. Éternel, prête l'oreille, exauce-moi! car je suis misérable et pauvre. Garde mon âme, car je suis fidèle! Sois en aide, toi, mon Dieu, à ton serviteur qui se confie en toi! Prends pitié de moi, Seigneur, car je t'implore tous les jours! Réjouis l'âme de ton serviteur, car à toi, Seigneur, j'élève mon âme. Car, Seigneur, tu es bon et clément, et riche en amour pour tous ceux qui t'invoquent. Éternel, prête l'oreille à ma prière, sois attentif à mes supplications. Dans mon jour de détresse, je t'implore, parce que tu m'exauces. Entre les dieux nul n'est pareil à toi, Seigneur, et rien n'égale tes œuvres. Que tous les peuples que tu as faits, viennent se prosterner devant toi, Seigneur, et honorer ton nom! Car tu es grand, tu opères des miracles, seul tu es Dieu. Éternel, montre-moi ta voie, pour que je marche dans ta vérité! Concentre mon cœur dans la crainte de ton nom! Je veux te louer, Seigneur, mon Dieu, de tout mon cœur, et honorer éternellement ton nom! car ta miséricorde est grande envers moi; tu arraches mon âme du fond des Enfers. O Dieu! des superbes s'élèvent contre moi, et une bande de furieux attente à ma vie; et ils n'ont pas les yeux tournés vers toi. Cependant, Seigneur, tu es un Dieu miséricordieux et bon lent à t'irriter, et riche en grâce et en fidélité. Tourne tes regards vers moi, et prends pitié de moi! Accorde ta protection à ton serviteur, et sois en aide au fils de ta servante. Opère en ma faveur un signe pour me sauver! Que mes ennemis le voient, et soient confondus! car, Éternel, tu m'assistes et me consoles. Cantique des fils de Coré. Il a sa résidence sur les montagnes saintes; l'Éternel aime les portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob. Il est dit de toi des choses glorieuses, Cité de Dieu! (Pause) «Je me vois reconnu par l'Egypte et Babel; voici, la Philistie, et Tyr avec l'Ethiopie, les uns et les autres reçoivent dans Sion une [nouvelle] naissance.» Et il est dit de Sion: «Des hommes et des hommes y reçoivent une [nouvelle] naissance, et Lui-même, le Très-haut, la consolide.» L'Éternel énumère les peuples en les inscrivant: «Ceux-ci reçoivent là une [nouvelle] naissance. (Pause) Et les chantres, et les danseurs [s'écrient :] «Toutes mes sources sont en toi.» Cantique des fils de Coré. Au maître chantre. A chanter avec les luths. Hymne de Héman Esrahite. Éternel, mon Dieu sauveur, je crie à toi et le jour et la nuit : qu'à toi parvienne ma prière; prête l'oreille à ma supplication! Car mon âme est rassasiée de malheur, et ma vie penche vers les Enfers. Je suis assimilé à ceux qui descendent dans la fosse, je suis comme un homme sans force; ma couche est entre les morts, je suis tel que les morts gisants dans le tombeau, auxquels tu ne penses plus, et qui ne sont plus à portée de ta main. Tu m'as jeté dans une fosse profonde, dans des ténèbres, dans des abîmes. Ton courroux pèse sur moi, et de tous tes flots tu m'as accablé. (Pause) Tu as éloigné de moi ceux que je connais, tu m'as rendu pour eux un objet d'horreur; enveloppé, je ne trouve point d'issue. Mes yeux fondent par l'effet du malheur; Éternel, je t'invoque chaque jour, et je tends mes mains vers toi. Pour les morts feras-tu des miracles? Les ombres se lèveront-elles pour te louer? (Pause) Dans le tombeau parle-t-on de ta grâce, et de ta fidélité, dans le séjour de la mort? Dans les ténèbres tes miracles sont-ils remarqués, et ta justice, dans la région de l'oubli? Je t'implore donc, Éternel, et dès le matin ma prière te prévient. Éternel, pourquoi me rejettes-tu, et me caches-tu ta face? Je suis malheureux et mourant dès ma jeunesse, je subis les terreurs et je suis éperdu. Ton courroux m'assaille, tes frayeurs m'anéantissent, m'enveloppent, comme des eaux, tout le jour, me cernent toutes à la fois. Tu as éloigné de moi amis et compagnons, et ceux que je connais, me sont invisibles. Hymne de Ethan Esrahite. Je veux chanter à jamais les grâces de l'Éternel, et d'âge en âge de ma bouche publier Ta fidélité! Car je me dis: La grâce est édifiée pour jamais, le ciel est la base que Tu donnes à ta fidélité. «J'ai fait une alliance en faveur de mon élu, je l'ai juré à David, mon serviteur : J'affermirai ta race à jamais, et je fonderai ton trône pour tous les âges.» (Pause) «Et les Cieux, Éternel, célèbrent tes merveilles, et disent ta fidélité dans l'assemblée des Saints. Car, dans les lieux éthérés, qui s'égale à l'Éternel? qui ressemble à l'Éternel, parmi les Fils de Dieu, à ce Dieu, redouté dans la vaste société des Saints, et plus formidable que tous ceux qui L'entourent? Éternel, Dieu des armées, qui est comme toi puissant, ô Dieu? Et ta fidélité t'environne. Tu domines l'orgueil de la mer; quand ses flots se soulèvent, tu les apaises. Tu as écrasé l'Egypte d'un coup mortel, et de ton bras puissant dissipé tes ennemis. A toi sont les Cieux, et à toi la terre; c'est toi qui as fondé le monde et ce qu'il enserre. Tu as créé l'Aquilon et le Midi; le Thabor et l'Hermon se réjouissent à ton nom. Tu as un bras armé de vigueur, ta main est forte, ta droite élevée. La justice et l'équité sont la base de ton trône, la grâce et la vérité marchent devant ta face. Heureux le peuple qui connaît l'appel de la trompette! Éternel, il marche à la clarté de ta face; à ton nom il se réjouit toujours, et il se glorifie de ta justice. Car tu es sa glorieuse parure; et par ta faveur tu nous fais porter la tête levée. Car c'est de l'Éternel que vient notre bouclier, et du Saint d'Israël que vient notre Roi. Alors tu parlas en vision à ton bien-aimé, et tu dis: «J'ai prêté secours à un héros, et suscité un adolescent du milieu du peuple. J'ai trouvé David, mon serviteur, et je l'ai oint de mon huile sainte. Ma main lui est assurée, et mon bras le soutiendra. L'ennemi ne le surprendra pas, et le méchant ne l'humiliera point. Je déferai devant lui ses adversaires, et je battrai ses ennemis. Et ma fidélité et ma grâce seront avec lui, et à mon nom il lèvera la tête; et je mettrai sa main sur la mer, et sa droite sur les fleuves. Il m'invoquera ainsi: «Tu es mon père, mon Dieu, et mon rocher sauveur!» – Bien plus, je l'instituerai mon premier-né, le plus éminent des rois de la terre, Je lui garderai ma grâce éternellement, et mon alliance pour lui sera perpétuelle. Je rendrai sa race éternelle, et je donnerai à son trône la durée des Cieux. Si ses fils abandonnent ma loi, et ne se dirigent pas selon mes jugements, s'ils violent mes commandements, et n'observent pas mes préceptes; Je punirai de la verge leur désobéissance, et de fléaux, leur crime; mais je ne lui retirerai point ma faveur, et ne démentirai point ma fidélité; je ne violerai point mon alliance, et ne changerai point la parole émise par mes lèvres. Je l'ai juré une fois par ma sainteté: Jamais envers David je ne serai menteur! sa race subsistera éternellement, et son trône, comme le soleil, subsistera devant moi; comme la lune, pour jamais il est consolidé; et le témoin qui est dans la nue, est véridique.» Et Tu nous as rejetés, nous as répudiés, tu t'es irrité contre ton Oint; tu as méprisé l'alliance faite avec ton serviteur; tu as souillé, fait tomber son diadème en terre; tu as abattu toutes ses murailles, mis ses boulevards en ruines. Tous les passants le pillent, il est l'opprobre de ses voisins. Tu as exalté la droite de ses oppresseurs, réjoui tous ses ennemis; et tu as fait céder le tranchant de son glaive, et tu ne l'as pas soutenu dans le combat. Tu as réduit sa splendeur, et précipité son trône sur la terre; tu as abrégé les jours de sa jeunesse, tu l'as couvert d'ignominie. (Pause) Éternel, jusques à quand te cacheras-tu toujours, et ton courroux sera-t-il enflammé comme un feu? Pense à moi! qu'est-ce que la vie? Pour quel néant tu as créé les enfants des humains! Quel homme vit, et ne voit pas la mort? dégage son âme de la main des Enfers? (Pause) Où sont tes grâces premières, Seigneur, qu'en ta fidélité tu promis par serment à David? Souviens-toi, Seigneur, de l'opprobre de tes serviteurs; songe que je porte en mon cœur tous ces peuples nombreux, que tes ennemis insultent, Éternel, insultent aux pas de ton Oint! \csp{ Béni soit l'Éternel a jamais! Ainsi soit-il! Oui! Ainsi soit-il!} Prière de Moïse, homme de Dieu. Éternel, tu as été notre refuge d'une génération à l'autre génération; avant que les montagnes fussent enfantées, et que tu eusses engendré la terre et le monde, oui, de l'éternité à l'éternité tu es, ô Dieu. Tu fais rentrer l'homme dans la poudre, et tu dis: «Rentrez-y, enfants des hommes!» Car mille ans sont à tes yeux comme le jour d'hier, quand il est passé, et comme une veille dans la nuit. Tu les emportes, ils sont un rêve; le matin, comme l'herbe, l'homme lève; le matin il fleurit et lève; le soir il est tranché, et il sèche. Car nous sommes consumés par ta colère, et par ton courroux nous sommes terrassés. Tu produis nos péchés à ta vue, et nos secrets à la lumière de ta face. Car tous nos jours fuient devant ta fureur, nous perdons nos années, comme une pensée. Les jours de notre vie, ce sont soixante-dix années, et, pour les forts, quatre-vingts années; et ce qui fait leur orgueil est peine et néant; car il passe vite, et nous nous envolons. Qui connaît la puissance de ta colère, et mesure ton courroux sur la crainte qui t'est due? Apprends-nous à faire un tel compte de nos jours, que nous acquérions un cœur sage! Reviens, Éternel! Jusques à quand?… \ Et prends pitié de tes serviteurs! Rassasie-nous bientôt de ta grâce, et nous serons triomphants et joyeux durant tous nos jours! Donne-nous de la joie pour le temps que tu nous affligeas, pour les années où nous connûmes le malheur! Rends ton action visible à tes serviteurs, et ta majesté à leurs enfants! Que la faveur du Seigneur, notre Dieu, soit sur nous! Et consolide pour nous l'œuvre de nos mains, oui, consolide l'œuvre de nos mains! Assis dans l'asile du Très-haut, on repose à l'ombre du Tout-puissant. Je dis à l'Éternel: O mon refuge et mon fort, ô mon Dieu en qui je me confie! Oui, Il te dégage des rets de l'oiseleur, de la peste meurtrière; Il te couvre de ses plumes, et sous ses ailes tu trouves un abri; sa vérité est un bouclier et un rempart. Tu n'as pas à redouter l'épouvante de la nuit, ni la flèche qui vole durant le jour, ni la peste qui s'avance dans les ténèbres, ni la contagion qui sévit au milieu du jour. Que mille hommes tombent à ton côté, et des myriades à ta droite, tu es hors des atteintes. De tes yeux seulement tu en es spectateur, et tu assistes à la rétribution des impies. C'est, ô Éternel, que tu es mon refuge; tu t'es choisi le Très-baut pour appui. Le malheur n'arrive point jusqu'à toi, et la plaie n'approche point ta tente. Car Il donne pour toi l'ordre à ses anges de te garder en toutes tes voies. Ils te porteront sur leurs bras, de peur que ton pied ne heurte contre la pierre, Tu marcheras sur le lion et la vipère, tu fouleras le lionceau et le dragon. «Puisqu'il s'attache à moi, je veux le sauver, le mettre en lieu sûr, puisqu'il connaît mon nom, Il m'invoque, et je l'exauce; je suis près de lui dans la détresse, je le délivrerai et je le glorifierai. De longs jours je le rassasierai, et je lui ferai voir mon secours.» Cantique pour le jour du repos. Il est beau de louer l'Éternel, et de chanter ton nom, ô Très-haut! le matin de redire ta faveur, et ta fidélité durant les nuits, aux sons du décachorde et du luth, aux accords de la harpe. Car tu me réjouis, Éternel, par tes hauts faits, et je suis ravi des ouvrages de tes mains. Que tes œuvres sont grandes, ô Éternel, et tes pensées profondes! L'homme stupide l'ignore, et l'insensé ne le comprend pas. Que les impies lèvent comme la plante, et que tous les méchants fleurissent, c'est pour être détruits à jamais. Et toi, tu es éternellement élevé, ô Dieu! Car voici, tes ennemis, Seigneur, voici, tes ennemis périssent, tous ceux qui font le mal, sont dissipés. Mais tu relèves mon front, comme celui des taureaux, je suis arrosé d'une huile nouvelle; mes adversaires réjouissent mes regards, et la chute de mes méchants ennemis flatte mon oreille. Le juste verdit comme le palmier, il croît comme un cèdre au Liban. Planté dans la maison de l'Éternel, il prospère dans les parvis de notre Dieu, et pousse encore des jets dans la vieillesse même; il est plein de sève, et son feuillage est épais; pour proclamer que l'Éternel est juste, qu'il est mon rocher, et ne fait rien d'inique. L'Éternel règne, revêtu de majesté; la force est son vêtement, sa ceinture: aussi le monde est ferme et ne chancelle pas. Ton trône est ferme dès les anciens jours, tu es depuis l'éternité. Les flots élèvent, ô Éternel, les flots élèvent leur voix, les flots élèvent leur murmure. Plus que les voix des eaux immenses, que les vagues magnifiques de la mer, l'Éternel est magnifique dans les hautes régions. Tes témoignages sont parfaitement sûrs. La sainteté sied à ta maison, ô Éternel, pour la durée des temps. Dieu des vengeances, Éternel, Dieu des vengeances, apparais! Lève-toi, juge de la terre, rends aux orgueilleux un salaire! Jusques à quand les impies, Éternel, jusques à quand les impies seront-ils triomphants? Ils profèrent, ils vomissent des discours violents, et tous les méchants se glorifient. Éternel, ils écrasent ton peuple, et humilient ton héritage; ils égorgent la veuve et l'étranger, et mettent à mort les orphelins; puis ils disent: «L'Éternel ne le voit pas, et le Dieu de Jacoh n'y prend pas garde.» Prenez-y garde, vous, les plus stupides des hommes! et vous, insensés, quand aurez-vous la sagesse? Celui qui a planté l'oreille, n'entendrait-Il pas? Celui qui a formé l'œil, ne verrait-Il pas? Celui qui fait la leçon aux peuples, ne punirait-Il pas, lui qui instruit l'intelligence de l'homme? L'Éternel connaît les pensées des hommes; Il sait qu'elles sont un néant. Heureux l'homme que tu instruis, Éternel, et que tu enseignes par tes leçons, pour le calmer en face des jours mauvais, jusqu'à ce que la fosse soit creusée à l'impie! Car l'Éternel ne délaisse point son peuple, et n'abandonne point son héritage; car les jugements rentreront dans la justice, et tous ceux qui ont le cœur droit, la suivront. Qui est-ce qui prend mon parti contre les méchants? Qui est-ce qui m'assiste contre les artisans du mal? Si Dieu n'était mon aide, bientôt mon âme habiterait le séjour du silence. Si je dis: Mon pied chancelle; alors ta grâce, Éternel, vient me soutenir. Dans les mille anxiétés de mon cœur, tes consolations restaurent mon âme. Te ferais-tu l'allié d'une tyrannie funeste qui complote la ruine en dépit de la loi? Ils se liguent contre la vie du juste, et ils condamnent le sang innocent. Mais l'Éternel est mon rempart, et mon Dieu, mon rocher de refuge. Il leur paiera le salaire de leur crime, et par leur malice même Il les détruira, Il les détruira, l'Éternel, notre Dieu. Venez, élevons nos chants à l'Éternel, et nos cris d'allégresse à notre rocher sauveur! Présentons-nous à lui avec des louanges, offrons-lui nos joyeux cantiques. Car l'Éternel est un grand Dieu, et un Roi grand par dessus tous les dieux; Il tient en sa main l'intérieur de la terre, et les trésors des montagnes sont à lui; la mer est à lui, Il l'a faite, et ses mains ont formé les continents. Venez, adorons et nous prosternons, et nous agenouillons devant l'Éternel, notre créateur! Car Il est notre Dieu, et nous le peuple dont Il est le pasteur, le troupeau conduit par sa main. Puissiez-vous aujourd'hui écouter sa voix! «N'endurcissez pas votre cœur, comme aux Eaux de la querelle, et dans les jours de la Tentation au désert, où vos pères me tentèrent, et me mirent à l'épreuve, quoiqu'ils vissent mes hauts faits. Quarante années j'eus cette race en dégoût, et je dis: «C'est un peuple qui a le cœur égaré, et qui ne connaît pas mes voies.» Là je fis serment dans ma colère qu'ils n'entreraient point dans mon repos.» Chantez à l'Éternel un cantique nouveau, chantez à l'Éternel, vous toutes les contrées! Chantez à l'Éternel, bénissez son nom, annoncez son salut de jour en jour! Racontez sa gloire parmi les nations, et ses merveilles parmi tous les peuples! Car Dieu est grand et digne d'une grande louange; Il est plus redoutable que tous les dieux; car tous les dieux des peuples sont des idoles, et l'Éternel a fait les Cieux. Devant sa face c'est splendeur et majesté, gloire et magnificence, dans son Sanctuaire. Tribus des peuples, rendez à l'Éternel, rendez à l'Éternel l'honneur et la louange! Rendez à l'Éternel l'honneur dû à son nom! d Apportez des offrandes, et entrez dans ses parvis! Adorez l'Éternel avec une pompe sainte! Tremblez devant lui, vous toutes les contrées! Dites parmi les peuples: «L'Éternel règne; aussi le monde est ferme et ne chancelle point. Il juge les nations avec justice.» Que les Cieux se réjouissent, et que la terre tressaille; que la mer s'émeuve avec tout ce qu'elle enserre; que les campagnes s'égaient avec tout ce qui les couvre; qu'ainsi les arbres des forêts frémissent tous d'allégresse au devant de l'Éternel! Car Il vient, car il vient pour juger la terre. Il jugera le monde avec justice, et les peuples, selon sa vérité. L'Éternel règne; que la terre tressaille, que les îles nombreuses se réjouissent! Les nuées et l'obscurité l'environnent, la justice et l'équité sont la base de son trône. Devant lui le feu s'avance, et consume ses ennemis de toutes parts. Ses éclairs illuminent le monde: la terre le voit, et tremble. Les montagnes, comme delà cire, fondent à l'aspect de l'Éternel, à l'aspect du Seigneur de toute la terre. Les Cieux proclament sa justice, et tous les peuples contemplent sa magnificence. Ils sont confondus tous ceux qui servent les idoles, qui font gloire des faux dieux: devant Lui tous les dieux se prosternent. Sion l'entend, et se réjouit, et les filles de Juda sont dans l'allégresse, à cause de tes jugements, ô Éternel. Car tu es, ô Éternel, le Très-haut qui domine la terre, tu es très élevé au-dessus de tous les dieux. Vous qui aimez l'Éternel, haïssez le mal! Il garde les âmes de ses saints, et Il les sauve de la main des impies. La lumière se lève pour le juste, et la joie pour ceux qui ont le cœur droit. Justes, faites de l'Éternel votre joie, et louez son saint nom! Cantique. Chantez à l'Éternel un cantique nouveau! car Il a fait des choses merveilleuses, aidé de sa droite et du bras de sa sainteté. L'Éternel a montré son secours; et aux yeux des peuples Il a révélé sa justice. Il s'est souvenu de sa grâce et de sa fidélité envers la maison d'Israël; toutes les extrémités de la terre ont vu le secours de notre Dieu. Terres, élevez toutes à l'Éternel vos acclamations! faites retentir vos cris de joie et vos accords! Célébrez l'Éternel avec la harpe, avec la harpe et la voix des chants! Au bruit des clairons et des trompettes, poussez des cris de joie devant le Roi, l'Éternel! Que la mer s'émeuve avec ce qu'elle enserre, le monde et ceux qui l'habitent; que les fleuves battent des mains, qu'en même temps les montagnes jubilent devant l'Éternel! Car Il vient pour juger la terre. Il jugera le monde avec justice, et les peuples avec équité. L'Éternel règne, les peuples tremblent; Il est assis sur les Chérubins, la terre est ébranlée. L'Éternel est grand en Sion, et élevé au-dessus de tous les peuples : qu'ils chantent Ton nom grand et redoutable, Il est saint! et la force du Roi qui aime la justice! Tu as fondé l'équité, et créé en Jacob la justice et le droit. Exaltez l'Éternel, notre Dieu, et vous prosternez sur le marchepied de son trône! Il est saint! Moïse et Aaron, ses Lévites, et Samuel qui invoquait son nom, implorèrent l'Éternel, et Il les exauça. Il leur parla dans la colonne de nuée; ils gardèrent ses commandements, et l'ordonnance qu'il leur avait donnée. Éternel, notre Dieu, tu les as exaucés; tu fus pour eux un Dieu qui pardonne, et un Dieu vengeur, à cause de leurs méfaits. Exaltez l'Éternel, notre Dieu, et prosternez-vous sur sa sainte montagne! Car Il est saint, l'Éternel, notre Dieu. Cantique de louange. Elevez à l'Éternel vos cris de joie, vous tous, habitants de la terre! Servez l'Éternel avec allégresse, paraissez devant sa face avec des acclamations! Sachez que l'Éternel est Dieu! C'est lui qui nous a faits, et non pas nous-mêmes, nous sommes son peuple, et le troupeau de sa pâture. Entrez dans ses Portes en lui rendant grâces, et dans ses parvis, en le louant! Rendez-lui grâces, célébrez son nom! Car l'Éternel est bon, sa grâce demeure pour jamais, et sa fidélité, pour tous les âges. Cantique de David. Je vais chanter la bonté et la droiture; c'est toi, Éternel, que je célébrerai. Je m'appliquerai à suivre une voie innocente: ô puissé-je y parvenir! J'agirai dans l'innocence du cœur au sein de ma maison. Je ne mettrai devant mes yeux aucune chose indigne; je hais la conduite des transgresseurs, sur moi elle n'aura pas de prise. Que le cœur pervers se tienne loin de moi, je ne veux pas connaître le méchant. Je détruirai celui qui en secret calomnie son ami; je ne supporte pas celui dont l'œil est altier et le cœur enflé. Mes yeux se porteront vers les hommes sûrs du pays, pour les faire habiter avec moi; ceux qui suivent une voie innocente, seront mes serviteurs. Il ne s'assiéra pas dans ma maison celui qui fait des fraudes; celui qui ment ne pourra demeurer sous mes yeux. Chaque jour je veillerai à arracher les impies du pays, à bannir de la cité de l'Éternel tous ceux qui font le mal. Prière d'un malheureux qui, plongé dans la douleur, épanche sa plainte devant l'Éternel. Éternel, écoute ma prière, et que ma complainte arrive jusqu'à toi! Ne me cache pas ta face au jour de ma détresse! Penche vers moi ton oreille, quand je t'invoque! hâte-toi! exauce-moi! Car mes jours, comme une fumée, se sont évanouis, et mes os sont embrasés, comme un tison ardent. Frappé comme la plante, mon cœur s'est flétri; car j'oublie de manger mon pain. Par l'effet des sanglots que j'exhale, mes os s'attachent à ma chair. Je ressemble au pélican du désert, je suis comme le chat-huant des masures. J'ai perdu le sommeil, et je suis tel que sur un toit l'oiseau solitaire. Tous les jours mes ennemis m'outragent; follement animés contre moi, ils emploient mon nom pour maudire. Car je mange la cendre au lieu de pain, et je trempe mon breuvage de mes pleurs, à cause de ton courroux et de ta fureur; car tu m'as soulevé, et m'as précipité. Mes jours sont comme les ombres allongées, et je sèche comme l'herbe. Mais toi, Seigneur, tu es éternellement sur ton trône, et ton nom demeure à travers tous les âges. Tu te lèveras, tu prendras pitié de Sion; car il est temps de prendre pitié d'elle: le moment est venu. Car les vœux de tes serviteurs sont pour les pierres de Sion, et ils sont affectionnés à ses ruines… Alors les peuples révéreront le nom de l'Éternel, et tous les rois de la terre, ta majesté! Oui, l'Éternel relèvera Sion, Il apparaîtra dans sa gloire. Il se tourne vers les pauvres qui prient, et Il ne dédaigne pas leur prière. Que ceci soit écrit pour l'âge futur, et que le peuple qui naîtra, loue l'Éternel! Car Il regarde du lieu très haut de sa sainteté, l'Éternel abaisse des Cieux ses regards sur la terre, pour entendre les soupirs des captifs, pour libérer les enfants de la mort, afin qu'ils redisent en Sion le nom de l'Éternel, et ses louanges dans Jérusalem, lors du concours universel des peuples, et des royaumes qui viendront servir l'Éternel. Au milieu du voyage Il a brisé ma force, abrégé mes jours. Je dis: Mon Dieu, ne m'enlève pas à la moitié de mes jours! A travers tous les âges tes années se perpétuent. Jadis tu fondas la terre, et les Cieux sont l'ouvrage de tes mains. Ils périront, mais tu subsisteras; tout entiers ils s'useront comme un vêtement; tu les changeras comme un habit, et ils changeront; mais toi, tu demeures le même, et tes années n'ont point de terme. Les enfants de tes serviteurs auront leur séjour, et leur race subsistera devant toi. De David. Mon âme, bénis l'Éternel, et que tout ce qui est en moi, bénisse son saint nom! Mon âme, bénis l'Éternel, et n'oublie point tous ses bienfaits! Il pardonne toute ton iniquité; Il guérit toutes tes maladies; Il rachète ta vie du tombeau; Il te couronne de grâce et de miséricorde; Il rassasie de biens la fleur de ton âge, et, comme l'aigle, Il te fait rajeunir. L'Éternel rend la justice, et Il fait droit à tous les opprimés. Il découvrit ses voies à Moïse, et aux enfants d'Israël ses hauts faits. L'Éternel est miséricordieux et clément, lent à s'irriter, et riche en amour. Il n'est pas toujours accusateur, et son ressentiment n'est pas éternel. Il ne nous traita point suivant nos péchés, et ne nous paya point le salaire de nos crimes; car autant le Ciel s'élève au-dessus de la terre, autant sa grâce fut immense pour ceux qui le craignent. Autant le Levant est éloigné du Couchant, autant Il a mis nos iniquités à distance de nous. Comme un père a compassion de ses enfants, ainsi l'Éternel eut compassion de ceux qui le craignent. Car Il connaît notre origine, Il se rappelle que nous sommes poudre. L'homme!… ses jours sont comme l'herbe; il fleurit comme une fleur des champs; qu'un vent passe sur elle, c'en est fait, et son sol même ne la reconnaît plus. La grâce de l'Éternel de l'éternité à l'éternité demeure sur ceux qui le craignent, et sa justice, sur les enfants de leurs enfants, sur ceux qui gardent son alliance, et se rappellent ses commandements, pour les accomplir. L'Éternel a établi son trône dans les Cieux, et son empire domine toutes choses. Bénissez l'Éternel, vous ses anges, héros puissants, qui exécutez sa parole, dociles à la voix de sa parole! Bénissez l'Éternel, vous toutes ses armées, vous ses ministres, qui faites sa volonté! Bénissez l'Éternel, vous toutes ses œuvres, dans tous les lieux de sa souveraineté! Mon âme, bénis l'Éternel! Mon âme, bénis l'Éternel! Éternel, mon Dieu, tu es très grand, tu es revêtu de splendeur et de majesté! Il s'enveloppe de lumière comme d'un vêtement, Il déploie les Cieux comme une tenture; Il élève sur les eaux le haut de sa demeure, Il fait des nuées son char, Il s'avance sur les ailes du vent. Il fait des vents ses messagers, et ses ministres, du feu enflammé. Il assit la terre sur ses bases, elle est inébranlable pour toujours, pour jamais. Tu l'avais couverte de l'abîme comme d'un manteau, les eaux se tenaient sur les montagnes; à ta menace elles ont fui, à la voix de ton tonnerre elles ont reculé : les montagnes montèrent, les vallées descendirent à la place que tu leur assignas. Tu posas des limites qu'elles ne franchiraient plus, afin qu'elles ne vinssent plus recouvrir la terre. Tu fais jaillir des sources pour former les ruisseaux; ils s'écoulent entre les montagnes; ils abreuvent toutes les bêtes des champs, les onagres y étanchent leur soif. Sur leurs bords séjournent les oiseaux du ciel, entre les rameaux ils font entendre leur voix. Du haut de sa demeure Il arrose les montagnes, et la terre se rassasie du fruit de tes œuvres. Il fait croître l'herbe pour les quadrupèdes, et les plantes pour le service de l'homme, tirant ainsi le pain du sein de la terre; et le vin qui réjouit le cœur de l'homme, et, plus que l'huile, fait resplendir son visage; et le pain qui fortifie le cœur de l'homme. Les arbres de l'Éternel sont rassasiés, les cèdres du Liban qu'il a plantés, où viennent nicher les oiseaux, la cigogne, qui habite les pins. Les hautes montagnes sont pour les bouquetins, et les rochers sont l'asile des gerboises. Il créa la lune pour marquer les temps; le soleil connaît son couchant. Tu fais l'obscurité, et il est nuit: alors toutes les bêtes des forêts sont en mouvement; les jeunes lions rugissent après la proie, et demandent à Dieu leur pâture. Le soleil se lève: ils se retirent, et vont reposer dans leurs tanières. L'homme se rend à son travail, et à son labour jusques au soir. Que tes œuvres sont nombreuses, ô Éternel! Tu les as toutes faites avec sagesse; la terre est pleine de tes richesses. Dans cette mer grande et vaste fourmillent sans nombre des animaux petits et grands. Là circulent les navires, le Léviathan que tu formas pour s'y jouer. Tous ils s'attendent à toi, pour que tu leur donnes la nourriture en son temps. Tu leur donnes, ils recueillent; tu ouvres ta main, ils se rassasient de biens. Tu caches ta face, ils sont éperdus; tu leur retires le souffle, ils expirent et rentrent dans leur poudre. Tu émets ton souffle, ils sont créés, et tu renouvelles la face de la terre. La gloire de l'Éternel demeure à jamais; l'Éternel se réjouit de ses œuvres. Il regarde la terre, et elle tremble; Il touche les montagnes, et elles sont fumantes. Je veux chanter l'Etemel, tant que je vivrai, célébrer mon Dieu, tant que je serai. Que mes chants lui soient agréables! Je fais mes délices de l'Éternel. Que les pécheurs disparaissent de la terre, et que les impies cessent d'être! Mon âme, bénis l'Éternel! Alléluia! Louez l'Éternel, invoquez son nom! Publiez ses exploits parmi les peuples! Célébrez-le par vos chants et vos accords! Chantez toutes ses merveilles! Glorifiez-vous de son saint nom! Que le cœur de ceux qui le cherchent, se réjouisse! Méditez sur l'Éternel et sa puissance! Cherchez sans cesse sa présence! Pensez aux merveilles qu'il a faites, à ses prodiges et aux jugements émanés de sa bouche, vous, race d'Abraham, vous, ses serviteurs, enfants de Jacob, ses élus! Lui, l'Éternel! Il est notre Dieu, ses jugements embrassent toute la terre. Il garde un souvenir éternel de son alliance, de la parole qu'il promulgua pour mille générations, du traité qu'il conclut avec Abraham, du serment qu'il fit à Isaac, et érigea pour Jacob en statut, pour Israël en alliance éternelle, disant: «Je te donnerai la terre de Canaan pour votre lot d'héritage;» tandis qu'ils étaient encore en petit nombre, peu considérables, et étrangers en elle. Et ils émigraient de nation en nation, d'un royaume chez un autre peuple. Il ne permettait à personne de les opprimer, et en leur faveur Il châtia des rois : «Ne touchez pas à mes oints, et ne maltraitez pas mes prophètes!» Alors Il appela la famine sur le pays, et lui coupa toutes les subsistances. Il envoya devant eux un homme; comme esclave Joseph fut vendu. Ils mirent les entraves à ses pieds, et il dut vivre dans les fers, jusqu'au temps où ce qu'il avait dit, arriva, et où la parole de l'Éternel fut son épreuve. Le Roi dépêcha et le fit élargir, le souverain des peuples, et le mit en liberté; il l'établit seigneur sur sa maison, et souverain sur tous ses domaines, pour qu'il enchaînât ses princes à son gré, et qu'à ses vieillards il enseignât la sagesse. Alors Israël vint en Egypte, et Jacob fut comme hôte dans le pays de Cham. Et Il rendit son peuple très fécond, et plus fort que ses ennemis. Il changea leur cœur qui prit son peuple en haine, et ils traitèrent ses serviteurs avec perfidie. Il envoya Moïse, son serviteur, Aaron qu'il avait élu. Ils opérèrent au milieu d'eux ses prodiges, et ses miracles dans la terre de Cham. Il envoya les ténèbres, et produisit l'obscurité, et ils ne furent pas rebelles à sa parole. Il changea leurs eaux en sang, et fit périr leurs poissons. Leur pays fourmilla de grenouilles, jusques dans les appartements de leurs rois. Il dit, et vinrent les moucherons, les mouches dans tout leur territoire. Il fit tomber leur pluie en grêle, des flammes de feu sur leur pays. Et Il frappa leurs vignes et leurs figuiers, et fracassa les arbres de leur contrée. Il dit, et vinrent les sauterelles, et des insectes voraces sans nombre, qui dévorèrent toute l'herbe du pays, et dévorèrent les fruits de leurs champs. Et Il frappa tous les premiers-nés dans leur pays, toutes les prémices de leur vigueur. Et Il fit sortir [Israël] avec de l'argent et de l'or, et il n'y eut pas un homme las dans ses tribus. L'Egypte se réjouit de leur départ; car la peur d'Israël l'avait saisie. Il déploya la nuée pour les mettre à couvert, et le feu pour illuminer la nuit. A leur demande Il fit arriver des cailles, et Il les rassasia avec le pain du ciel. Il entrouvrit le rocher, et des eaux jaillirent et coulèrent dans le désert par torrents. Car Il se rappelait sa sainte parole donnée à Abraham, son serviteur. Il fit que son peuple partit avec joie, et ses élus avec allégresse. Il leur donna les terres des nations, et ils s'emparèrent du travail des peuples : pour les porter à garder ses commandements, et à observer ses lois. Alléluia! Alléluia! Louez l'Éternel, car Il est bon, car sa miséricorde est éternelle! Qui saura exprimer les exploits de l'Éternel, et énoncer sa louange tout entière? Heureux ceux qui observent la loi, et pratiquent la justice en tout temps! Pense à moi, Seigneur, en étant propice à ton peuple, viens à moi avec ton secours! afin que, témoin du bonheur de tes élus, je me réjouisse de la joie de ton peuple, que je me glorifie avec ton héritage. Nous avons péché de même que nos pères, nous avons été pervers et impies. Nos pères en Egypte ne réfléchirent point à tes miracles, ne se rappelèrent point le nombre de tes grâces, et ils se rebellèrent près de la mer, la mer des algues. Mais Il les délivra pour l'amour de son nom, afin de faire connaître sa puissance. Et Il tança la mer des algues, et elle se dessécha, et Il leur fit traverser les flots comme le désert. Et Il les sauva de la main de l'adversaire, et les racheta de la main de l'ennemi; et les eaux recouvrirent leurs oppresseurs, il n'en resta pas un seul. Alors ils crurent à ses paroles, ils chantèrent ses louanges. Ils furent prompts à oublier ses exploits, et ne surent pas attendre ses dispensations; et ils conçurent une convoitise dans le désert, et tentèrent Dieu dans la solitude. Alors Il condescendit à leur demande, mais Il leur envoya aussi la consomption. Et ils furent jaloux de Moïse dans le camp, d'Aaron, le saint de l'Éternel. Alors la terre s'ouvrit et engloutit Dathan, et recouvrit la troupe d'Abiram, et un feu s'alluma au milieu de leur troupe, et des flammes consumèrent les sacrilèges. Ils fabriquèrent un veau en Horeb, et adorèrent une image de fonte, et ils échangèrent leur gloire contre l'effigie d'un bœuf qui broute l'herbe. Ils oublièrent Dieu, leur libérateur, qui avait opéré de grandes choses en Egypte, des miracles dans la terre de Cham, des prodiges sur la mer des algues. Alors Il pensait à les détruire, si Moïse, son élu, ne s'était mis à la brèche devant Lui, pour détourner sa colère de détruire. Et ils se dégoûtèrent du pays des délices; ils ne croyaient pas à ses promesses; et ils murmurèrent dans leurs tentes, ne furent point dociles à la voix de l'Éternel. Alors levant sa main Il jura de les coucher dans le désert, et de jeter leur race au milieu des nations, et de les disséminer dans tous les pays. Et ils s'attachèrent à Baal-Pehor, et mangèrent les sacrifices des morts, et L'irritèrent par leurs crimes: aussi un fléau fit irruption chez eux. Alors parut Phinées qui fit justice, et le fléau fut arrêté : et cela lui fut imputé à justice, d'âge en âge, éternellement. Et ils Le provoquèrent aux Eaux de la Querelle, et Moïse eut à souffrir à cause d'eux; car ils résistèrent à sa volonté, et les paroles de ses lèvres furent inconsidérées. Ils ne détruisirent point les peuples que l'Éternel leur avait signalés; et ils se mêlèrent avec les peuples, et apprirent leur façon de faire; et ils servirent leurs idoles, qui leur furent un piège; ils immolèrent leurs fils et leurs filles aux idoles, et répandirent le sang innocent, le sang de leurs fils et de leurs filles, qu'ils immolèrent aux idoles de Canaan; et le pays fut profané par des meurtres; et ils se souillèrent avec leurs œuvres, et leur conduite fut une prostitution. Alors la colère de l'Éternel s'alluma contre son peuple, et son héritage devint son abomination; et Il les livra aux mains des peuples, et leurs ennemis furent leurs maîtres; et ils furent opprimés par leurs adversaires, et plièrent sous leur main. Nombre de fois Il les délivra; mais ils regimbèrent, ne prenant conseil que d'eux-mêmes, et ils se perdirent par leur faute. Et Il regarda vers eux pendant la détresse, quand Il entendit leurs gémissements; et Il se ressouvint pour eux de son alliance, et céda à la pitié dans sa grande miséricorde, et Il leur fit rencontrer de la compassion auprès de tous ceux qui les tenaient captifs. Sois-nous en aide, Éternel, notre Dieu, et recueille-nous du milieu des peuples, pour que nous chantions ton saint nom, et que nous fassions gloire de te louer! \csp{ Béni soit l'Éternel, Dieu d'Israël, de l'éternité à l'éternité! et que tout le peuple dise: Ainsi soit-il! Alleluia!} Louez l'Éternel, car Il est bon, car sa miséricorde est éternelle! Qu'ainsi parlent les rachetés de l'Éternel, qu'il a rachetés des mains de l'ennemi, et recueillis de tout pays, du Levant et du Couchant, du Septentrion et de la mer. Ils furent errants au désert, dans une voie solitaire, et ils ne trouvaient pas une ville où habiter; ils éprouvaient la faim et la soif; leur âme en eux était défaillante. Et ils crièrent à l'Éternel dans leur détresse, et Il les délivra de leurs perplexités, et leur fit prendre la voie directe pour arriver à une ville où pouvoir habiter. Qu'ils rendent grâces à l'Éternel de sa miséricorde, et disent ses merveilles aux enfants des hommes! Car Il a satisfait l'âme altérée, et comblé de biens l'âme affamée. Ceux qui habitaient les ténèbres et l'ombre de la mort, prisonniers de la misère et des fers… Car ils résistèrent aux paroles de Dieu, et méprisèrent les décrets du Très-haut. Aussi courba-t-Il leur cœur sous la peine; ils succombèrent, et ne furent point assistés. Mais ils crièrent à l'Éternel dans leur détresse, et Il les délivra de leurs perplexités; Il les tira des ténèbres et de l'ombre de la mort, et rompit leurs fers. Qu'ils rendent grâces à l'Éternel de sa miséricorde, et disent ses merveilles aux enfants des hommes! Car Il a brisé les portes d'airain, et mis en pièces les verrous de fer. Les insensés qui suivaient la voie de la révolte, et à cause de leurs crimes se virent humiliés… Toute nourriture excitait leur dégoût, et ils arrivaient aux portes de la mort. Mais ils crièrent à l'Éternel dans leur détresse, et Il les délivra de leurs perplexités; Il émit sa parole, et les guérit, et les retira de leurs tombeaux. Qu'ils rendent grâces à l'Éternel de sa miséricorde, et disent ses merveilles aux enfants des hommes! Qu'ils Lui offrent les sacrifices de la reconnaissance, et publient ses hauts faits avec des cris de joie! Ceux qui se mirent en mer sur des navires, et firent la manœuvre sur les grandes eaux, furent témoins des œuvres de Dieu, et des merveilles qu'il opère dans les flots. Il dit, et excita un vent de tempête, qui souleva les vagues de la mer; elles montèrent vers le ciel, descendirent dans l'abîme, leur âme dans le danger était éperdue; saisis du vertige, ils chancelaient, comme étant ivres, et toute leur sagesse était évanouie. Mais ils crièrent à l'Éternel dans leur détresse, et Il les délivra de leurs perplexités, Il fit cesser la tourmente qui devint silencieuse, et les vagues se turent; et ils furent joyeux, quand elles se calmèrent, et Il les conduisit au port désiré. Qu'ils rendent grâces à l'Éternel de sa miséricorde, et disent ses merveilles aux enfants des hommes! Qu'ils L'exaltent dans l'assemblée du peuple, et Le louent dans la séance des anciens! Il change les fleuves en désert, et les sources des eaux en sol aride, la plaine fertile en steppe salée, à cause de la méchanceté de ses habitants. Il change le désert en une masse d'eaux, et la terre desséchée en sources d'eaux, et Il y établit ceux qui sont affamés, et là ils fondent des villes, pour les habiter. Ils ensemencent des champs, et plantent des vignes qui donnent leurs fruits pour revenu. Et Il les bénit, et ils deviennent très nombreux, et Il n'amoindrit pas leurs bestiaux. Or ils étaient amoindris et accablés par l'oppression, le malheur et les peines; c'est lui qui verse le mépris sur les princes, et Il les fait errer dans un désert sans chemin; mais Il relève le pauvre de sa misère, et rend les familles égales à des troupeaux. C'est ce que voient les hommes droits, et ils se réjouissent, et tous les méchants ont la bouche fermée. Que tout homme sage prenne garde à ceci, et soit attentif aux grâces de l'Éternel! Cantique de David. O Dieu, mon cœur se rassure! Par mes chants et mes accords, oui, je veux célébrer ma gloire. Sus! mon luth et ma harpe! Je serai debout avec l'aurore! Je te louerai, Éternel, parmi les peuples, et te chanterai parmi les nations. Car ta grâce est plus grande que les Cieux, et ta fidélité atteint jusques aux nues. Elève-toi, ô Dieu, sur les Cieux, et que sur toute la terre apparaisse ta gloire! Pour que les bien-aimés soient sauvés, aide-les de ta droite, et nous exauce! Dieu l'a promis par sa sainteté: je veux m'en réjouir! «Je vous partagerai Sichem, et vous distribuerai la vallée de Succoth; Galaad est à moi, Manassé est à moi, Ephraïm est le rempart de ma tête, et Juda, mon sceptre royal; Moab est le bassin où je me baigne, sur Edom je jette ma chaussure, sur la Philistie je pousse des cris de joie.» Qui me conduira dans la ville forte? qui me mènera jusqu'en Edom? N'est-ce pas toi, ô Dieu, toi qui nous rejetas, et ne marchas plus, ô Dieu, avec nos armées? Donne-nous ton aide pour sortir de la gêne, puisque le secours de l'homme est une vanité! Avec Dieu, nous serons vainqueurs, et c'est lui qui foulera nos ennemis. Au maître chantre. Cantique de David. Dieu que je loue, ne reste pas muet! Car ils ouvrent contre moi la bouche de l'impie, la bouche du trompeur, parlent avec une langue menteuse; et ils m'entourent de paroles de haine, et me font gratuitement la guerre! En échange de mon amour ils me sont hostiles, mais moi je ne fais que prier. Ils me rendent le mal pour le bien, et de la haine pour mon amour. Mets un tel homme sous le pouvoir de l'impie, et que l'accusateur se dresse à sa droite! Que du jugement il sorte convaincu, et que sa prière soit comptée comme péché! Qu'il ait des jours peu nombreux, qu'un autre s'empare de sa charge! Que ses enfants soient orphelins, et sa femme veuve! Que ses fils soient vagabonds et mendient, et qu'ils quêtent loin de leur maison en ruines! Que l'usurier jette le réseau sur tout ce qu'il a, et que des étrangers pillent le fruit de son labeur! Que personne ne lui garde une longue affection, et que nul n'ait pitié de ses orphelins! Que sa postérité soit exterminée, et que dès l'âge suivant leur nom soit éteint! Qu'il soit fait mention devant l'Éternel du crime de ses pères, et que le péché de sa mère ne soit point effacé; mais qu'ils soient toujours présents à l'Éternel, et qu'il retranche sa mémoire de la terre! parce qu'il ne pensa point à pratiquer la bonté, et qu'il persécuta l'homme misérable et pauvre et l'affligé, afin de lui ôter la vie. Il aimait la malédiction, qu'elle l'atteigne! La bénédiction n'était pas son plaisir, qu'elle s'éloigne de lui! Qu'il se couvre de la malédiction comme de son vêtement; qu'elle pénètre au dedans de lui comme des eaux, et comme de l'huile, dans ses os; qu'elle soit pour lui comme le manteau où il s'enveloppe et comme la ceinture dont il se ceint toujours! Tel soit le salaire que donne l'Éternel à mon ennemi, et à ceux qui disent du mal contre moi! Mais toi, Éternel, mon Dieu! assiste-moi pour l'amour de ton nom, car ta grâce est bénigne; sauve-moi! car je suis misérable et pauvre, et mon cœur est percé au dedans de moi. Je m'en vais, comme l'ombre, quand elle s'allonge, je suis pourchassé comme la sauterelle. Mes genoux chancellent par l'effet de mes jeûnes, et l'embonpoint a disparu de mon corps amaigri. Je suis livré à leurs outrages; ils me regardent, et secouent la tête. Assiste-moi, Éternel, mon Dieu! Sauve-moi en vertu de ta miséricorde, afin qu'ils sachent que c'est ta main, que c'est toi, Éternel, qui l'auras fait! Qu'ils maudissent! toi, tu béniras. Qu'ils se dressent! ils seront confondus, et ton serviteur se réjouira. Que la honte enveloppe mes adversaires, et que leur opprobre les couvre comme un manteau! Alors de ma bouche je louerai hautement l'Éternel, et je te célébrerai au milieu de la foule, car Il se tient à la droite du pauvre, et le sauve de ceux qui le condamnent. Cantique de David. L'Éternel dit à mon Seigneur: «Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je te donne pour marchepied tes ennemis.» De Sion l'Éternel étendra le sceptre de ta puissance. Domine au milieu de tes ennemis! Ton peuple s'empresse au jour de ton armement, dans une pompe sainte; ta jeunesse vient à toi comme une rosée sortant du sein de l'aurore. L'Éternel a juré, et ne s'en repentira point: «Tu es sacrificateur pour l'éternité à l'instar de Melchisédek.» Le Seigneur à ta droite a mis des rois en pièces au jour de sa colère. Il fera justice parmi les peuples: tout est plein de cadavres; Il a mis des têtes en pièces sur un vaste pays. Il boira au torrent dans sa marche, puis Il relèvera la tête. Alléluia! Je loue l'Éternel de tout mon cœur, dans la réunion des justes et dans l'assemblée! Les œuvres de l'Éternel sont grandes, telles que tous leurs désirs peuvent les souhaiter. Ce qu'il opère, est splendeur et magnificence, et sa justice demeure éternellement. Il a assuré une mémoire à ses miracles, l'Éternel est miséricordieux et clément. Il a donné la nourriture à ceux qui le craignaient, Il garde de son alliance un souvenir éternel. Il a révélé à son peuple la puissance de ses actes, en lui donnant la propriété des nations. Les œuvres de ses mains sont vérité et justice, tous ses commandements sont sûrs, stables pour jamais, pour l'éternité, tracés selon la vérité et la droiture. Il a dispensé le salut à son peuple, et sanctionné son alliance pour l'éternité. Son nom est saint et redoutable. La crainte de l'Éternel est le commencement de la sagesse; qui s'y conforme a la bonne prudence. Sa gloire demeure éternellement. Alléluia! Heureux l'homme qui craint l'Éternel, et a un grand goût pour ses commandements! Sa race sera puissante sur la terre, et la postérité du juste sera bénie. L'aisance et la richesse sont dans sa maison, et sa justice demeure éternellement. Dans les ténèbres la lumière se lève pour le juste; il est miséricordieux, clément et juste. Le bonheur est pour celui qui donne et qui prête, qui pour soutenir sa cause se fonde sur le droit. Car il n'est jamais ébranlé, et l'homme de bien laisse une mémoire éternelle. Il ne redoute point un message funeste; son cœur est ferme, il se confie dans l'Éternel; son cœur a de l'assurance, il est sans crainte, attendant que ses ennemis réjouissent ses regards. Il distribue, il donne aux indigents; sa justice demeure éternellement; sa tête se lève avec gloire. L'impie en est témoin et il s'en chagrine, il grince des dents et se consume; les souhaits de l'impie sont mis à néant. Alléluia! Serviteurs de l'Éternel, louez, louez le nom de l'Éternel! Béni soit le nom de l'Éternel dès maintenant à jamais! Du soleil levant jusques au couchant, que le nom de l'Éternel soit loué! L'Éternel s'élève par dessus tous les peuples, et sa gloire par dessus les Cieux. Qui est semblable à l'Éternel, notre Dieu, qui habite une sublime région, et qui se baisse pour voir les Cieux et la terre? Il relève l'humble de la poudre, et Il tire le pauvre de la fange, pour le faire asseoir à côté des princes, à côté des princes de son peuple. Il donne dans la maison à l'épouse stérile la condition d'une mère que des fils réjouissent. Alléluia! Lorsque Israël quitta l'Egypte, et la maison de Jacob un peuple au langage étrange, Juda devint son Sanctuaire, et Israël, sa Souveraineté. A sa vue la mer s'enfuit, et le Jourdain retourna en arrière, les montagnes bondirent comme des béliers, les collines, comme de jeunes agneaux. Qu'as-tu, ô mer, que tu t'enfuis, ô Jourdain, que tu retournes en arrière, montagnes, que vous bondissez comme des béliers, vous, collines, comme de jeunes agneaux? A l'aspect du Seigneur, tremble, ô terre, à l'aspect du Dieu de Jacob, qui transforme la roche en un amas d'eaux, et le dur caillou en source jaillissante! Non pas à nous, Éternel, non pas à nous, mais à ton nom donne gloire, pour l'amour de ta grâce, de ta fidélité! Pourquoi faut-il que les nations disent: «Où donc est leur Dieu?» Cependant notre Dieu est dans les Cieux; tout ce qu'il veut, Il le fait. Leurs idoles sont de l'argent et de l'or, un ouvrage des mains de l'homme. Elles ont une bouche, et ne parlent point; elles ont des yeux, et ne voient point; elles ont des oreilles, et n'entendent point; elles ont des narines, et sont sans odorat; avec leurs mains elles ne peuvent saisir, avec leurs pieds elles ne peuvent marcher, et elles ne tirent aucun son de leur gosier. Telles elles sont, tels sont ceux qui les fabriquent, tous ceux qui mettent leur confiance en elles. Israël, confie-toi dans l'Éternel! Il est notre aide et notre bouclier. Maison d'Aaron, confiez-vous dans l'Éternel! Il est notre aide et notre bouclier. Vous qui craignez l'Éternel, confiez-vous dans l'Éternel! Il est notre aide et notre bouclier. L'Éternel se souvient de nous: Il bénira, Il bénira la maison d'Israël, Il bénira la maison d'Aaron, Il bénira ceux qui craignent l'Éternel, les petits aussi bien que les grands. Que l'Éternel vous fasse prospérer, vous et vos enfants! Soyez bénis de l'Éternel, créateur des Cieux et de la terre! Les Cieux sont les Cieux de l'Éternel, mais Il a donné la terre aux enfants des hommes. Ce ne sont pas les morts qui louent l'Éternel, ni ceux qui sont descendus dans le lieu du silence; mais nous, nous bénirons l'Éternel, dès maintenant à l'éternité! Alléluia! C'est mon bonheur que l'Éternel écoute ma voix, mes prières! Car Il a penché vers moi son oreille; aussi toute ma vie je veux l'invoquer. Les liens de la mort m'enveloppaient, j'étais atteint des angoisses des Enfers, je trouvais devant moi la détresse et la douleur. Mais j'invoquai le nom de l'Éternel: «O Etemel, sauve mon âme!» L'Éternel est clément et juste, et notre Dieu, plein de miséricorde. L'Éternel garde les simples; j'étais affligé, et Il me fut secourable. Rentre, mon âme, dans ton repos! car l'Éternel t'a fait du bien. Car Tu as affranchi mon âme de la mort, mes yeux des pleurs, mon pied de la chute. Je marcherai sous le regard de l'Éternel, sur la terre des vivants. J'ai cru, car j'ai parlé. J'avais beaucoup à souffrir! Je disais dans mes alarmes: «Tous les hommes sont trompeurs.» Comment rendrai-je à l'Éternel tous les bienfaits que j'ai reçus de lui? J'élèverai la coupe des délivrances, et j'invoquerai le nom de l'Éternel; j'accomplirai mes vœux envers l'Éternel à la face de tout son peuple. Aux yeux de l'Éternel, ce qui coûte, c'est la mort de ses bien-aimés. O exauce-moi, Éternel! car je suis ton serviteur, le fils de ta servante. Tu as détaché mes chaînes; je t'offrirai le sacrifice de la reconnaissance, et j'invoquerai le nom de l'Éternel; j'accomplirai mes vœux envers l'Éternel, à la face de tout son peuple, dans les parvis de la maison de l'Éternel, dans ton sein, ô Jérusalem! Alléluia! Louez l'Éternel, vous toutes les nations; glorifiez-le, vous tous les peuples! Car sa grâce puissamment nous protège, et la fidélité de l'Éternel dure éternellement. Alléluia! Louez l'Éternel! car Il est bon, car sa grâce demeure à jamais. Qu'Israël dise: Sa grâce demeure à jamais! Que la maison d'Aaron dise: Sa grâce demeure à jamais! Que ceux qui craignent l'Éternel disent: Sa grâce demeure à jamais! Dans les angoisses j'invoquai l'Éternel; l'Éternel m'exauça en me mettant au large. L'Éternel est pour moi, je suis sans crainte; qu'est-ce que l'homme me ferait? L'Éternel est mon aide, et mes ennemis réjouiront mes regards. Mieux vaut se réfugier auprès de l'Éternel, que de se confier dans les hommes; mieux vaut se réfugier auprès de l'Éternel, que de se confier dans des princes. Tous les peuples m'ont assiégé; au nom de l'Éternel, oui, je les détruirai. Ils m'ont assiégé, et encore assiégé; au nom de l'Éternel, oui, je les détruirai. Ils m'ont assiégé comme des abeilles: ils s'éteignent comme un feu d'épines; au nom de l'Éternel, oui, je les détruirai. par tes assauts tu voulais me terrasser, mais l'Éternel a été mon aide. Que l'Éternel soit le sujet de mes louanges et de mes chants; Il a été mon salut. Ecoutez! dans les tentes des justes retentissent des cris de joie et des chants de triomphe: «La droite de l'Éternel a montré sa puissance; la droite de l'Éternel s'est levée, la droite de l'Éternel a montré sa puissance.» Je ne mourrai point, mais je vivrai, et je raconterai les actes de l'Éternel! L'Éternel m'a châtié, mais Il ne m'a pas livré à la mort. Ouvrez-moi les Portes de la Justice je veux y entrer et louer l'Etemel! Voici la Porte de l'Éternel, c'est par elle qu'entrent les justes. Je te rends grâces de m'avoir exaucé, et d'avoir été mon libérateur! «La pierre rejetée par les architectes est devenue la pierre angulaire. De par l'Éternel il en est ainsi, c'est une merveille à nos yeux. C'est la journée que l'Éternel a faite; soyez-en réjouis et transportés! O! exauce, Éternel, sauve! O! exauce, Éternel, donne la prospérité!» «Béni soit celui qui arrive au nom de l'Éternel! Nous vous bénissons de la maison de l'Éternel. L'Éternel est Dieu, et Il nous donne sa clarté. Liez la victime avec des cordes, {[}et l'amenez{]} jusqu'aux cornes de l'autel!» Tu es mon Dieu, et je te loue; mon Dieu, je t'exalte! Louez l'Éternel, car Il est bon, car sa grâce demeure à jamais. Heureux ceux dont la voie est innocente, qui marchent selon la loi de l'Éternel! Heureux ceux qui observent ses ordonnances, le cherchent de tout leur cœur, ne commettent point le mal, et marchent dans ses voies! Tu as prescrit tes commandements, pour qu'on les garde avec soin! O! si mes voies étaient dirigées vers l'observation de tes commandements! Alors je ne serais pas confus, en considérant tous tes préceptes. Je te louerai d'un cœur sincère, en apprenant tes justes lois. Je veux garder tes commandements: ne me laisse pas trop dans l'abandonnement! Beth. Comment un jeune homme rendra-t-il sa voie pure? C'est en la surveillant d'après ta parole. Je te cherche de tout mon cœur: fais que je ne m'écarte pas de tes commandements! Je serre ta parole dans mon cœur, afin de ne point pécher contre toi. Sois béni, ô Éternel! enseigne-moi tes décrets! De mes lèvres j'énumère toutes les lois sorties de ta bouche. La voie que tracent tes préceptes, me donne autant de joie que tous les trésors. Je veux méditer tes commandements, et avoir les yeux sur tes sentiers. Je fais mes délices de tes décrets, et je n'oublie point ta parole. Guimel. Fais du bien à ton serviteur, pour que je vive, et que j'observe ta parole! Dessille mes yeux, pour que je découvre les merveilles cachées dans ta loi! Je suis un étranger sur la terre: ne me cèle pas tes commandements! Mon âme se consume à désirer tes lois en tout temps. Tu gourmandes les superbes, hommes maudits, qui s'écartent de tes commandements. Décharge-moi de l'opprobre et du mépris, car j'observe tes ordonnances! Des princes mêmes se sont concertés contre moi: ton serviteur médite tes statuts; tes ordres sont aussi mes délices et mes conseillers. Daleth. Mon âme gît dans la poudre: rends-moi la vie selon ta promesse! Je te raconte mes voies, et tu m'exauces: enseigne-moi tes ordonnances! Fais-moi découvrir la voie tracée par tes lois, et je veux approfondir tes merveilles! Mon âme pleure de chagrin: relève-moi selon ta promesse! Tiens à distance de moi le chemin du mensonge, et accorde-moi la faveur de [connaître] ta loi! Je choisis le chemin de la vérité, et je me propose tes jugements. Je m'attache à tes ordonnances: Éternel, ne me rends pas confus! Je courrai dans la voie de tes commandements, car tu ouvres mon cœur. Hé. Éternel, indique-moi la voie de tes statuts, afin que je la tienne jusques au bout! Donne-moi l'intelligence, pour que je garde ta loi, et que je l'observe de tout mon cœur! Fais-moi suivre le sentier de tes préceptes, car j'en fais mes délices! Incline mon cœur vers tes préceptes, et non vers l'amour du gain! Détourne mes yeux de regarder ce qui est vain, anime-moi sur tes sentiers! Envers ton serviteur remplis ta promesse, qui fut faite à la crainte qu'on a de toi! Tiens loin de moi l'opprobre que je redoute, car tes jugements sont pleins de bonté! Voici, je porte mes désirs vers tes commandements, fais-moi vivre dans ta justice! Vav. Et que tes grâces arrivent jusqu'à moi, Éternel, ton secours, selon ta promesse! afin que je puisse répondre à celui qui m'outrage; car je me confie en ta promesse. N'ôte jamais de ma bouche le langage de la vérité! car je suis dans l'attente de tes jugements. Et j'observerai ta loi constamment, à jamais, perpétuellement; et je marcherai dans une voie spacieuse, car je cherche tes commandements. Et je parlerai de ta loi en présence des rois, et je n'aurai point de honte. Et je ferai mes délices de tes commandements, que j'aime, et je lèverai mes mains vers tes commandements que j'aime et je méditerai tes statuts. Zaïn. Souviens-toi de ta promesse à ton serviteur, puisque tu m'as donné l'espérance! Voici ma consolation dans ma misère, c'est que ta promesse me redonne la vie. Des superbes me tournent en grande dérision; de ta loi je ne dévie point. Je me rappelle tes jugements de jadis, Éternel, et je me console. Un bouillant transport me saisit à la vue des impies, qui abandonnent ta loi. Tes décrets me suggèrent des cantiques, dans le lieu de mon exil. La nuit je pense à ton nom, Éternel, et j'observe ta loi. Voici ce qui m'est propre, c'est que je garde tes commandements. Cheth. Mon partage, ô Éternel, je le dis, c'est de garder tes paroles. Je cherche ta faveur de toute mon âme: sois-moi propice selon ta promesse! Je suis circonspect dans mes voies, et je retourne mes pas vers tes commandements. Je me hâte, et ne diffère point d'observer tes commandements. Les pièges des impies m'enveloppent; je n'oublie point ta loi. Au milieu de la nuit, je me lève pour te louer des jugements de ta justice. Je me lie avec tous ceux qui te craignent, et observent tes commandements. La terre, ô Éternel, est pleine de ta grâce: enseigne-moi tes ordonnances! Theth. Tu fais du bien à ton serviteur, Éternel, selon ta promesse. Enseigne-moi la bonne science et la connaissance! car je crois en tes commandements. Avant mon humiliation, je m'égarais; mais maintenant je prends garde à ta parole. Tu es bon et bienfaisant; enseigne-moi tes statuts! Des superbes contre moi ourdissent l'astuce; moi, de tout mon cœur j'observe tes commandements. Leur cœur a l'insensibilité de la graisse, moi, je fais mes délices de ta loi. Il m'est utile d'avoir été humilié, pour devenir docile à tes préceptes. La loi qui sort de ta bouche a plus de prix pour moi que des milliers d'or et d'argent. Jod. Tes mains m'ont créé, m'ont formé; donne-moi l'intelligence, pour apprendre tes statuts! Ceux qui te craignent, me verront et se réjouiront, car j'espère dans tes promesses. Je sais, Éternel, que tes jugements sont justes, et que tu m'as affligé en demeurant fidèle. O que ta grâce soit ma consolation, selon ta promesse à ton serviteur! Envoie-moi ta miséricorde, pour que j'aie la vie! car ta loi fait mes délices. Que les superbes soient confondus, car ils m'accablent gratuitement! pour moi, je médite tes commandements. Qu'ils reviennent à moi ceux qui te craignent, et ceux qui connaissent tes commandements! Que mon cœur soit tout à tes ordonnances, afin que je ne sois pas confondu! Caph. Mon âme languit après ton salut; je compte sur ta promesse. Mes yeux s'éteignent dans l'attente de ta promesse, je dis: Quand me consoleras-tu? Car je suis comme une outre fumée; je n'oublie point tes commandements. Quel est le nombre des jours de ton serviteur? Quand feras-tu justice de mes persécuteurs? Des orgueilleux creusent des fosses devant moi; ils n'agissent point d'après ta loi. Tous tes commandements sont vrais: sans cause ils me persécutent; assiste-moi! Ils m'ont presque détruit, après m'avoir terrassé; mais je n'abandonne point tes commandements, Selon ta miséricorde rends-moi la vie, afin que j'observe les ordres de ta bouche! Lamed. Éternellement, Seigneur, ta parole subsiste dans les Cieux, d'âge en âge ta vérité demeure; tu as fondé la terre, et elle est stable; suivant tes lois tout subsiste aujourd'hui, car toutes choses te sont assujetties. Si ta loi n'eût fait mes délices, j'aurais péri dans ma misère. Jamais je n'oublierai tes commandements, car c'est par eux que tu me fais vivre. Je suis à toi: donne-moi ton secours! car je cherche tes commandements. Les impies m'attendent pour me faire périr; je suis attentif à tes ordres. A toute chose parfaite j'ai vu une fin; ta loi est infinie Mem. Combien j'aime ta loi! elle est ma pensée de tous les jours. Tes préceptes me rendent plus sage que mes ennemis. car ils sont toujours avec moi. Je suis plus expert que tous mes maîtres, car tes ordonnances sont la pensée que j'ai; je suis plus entendu que les vieillards, car j'observe tes commandements. Je tiens mon pied loin de tout mauvais sentier, afin que j'observe ta parole. Je ne m'écarte point de ta loi, car c'est toi qui m'instruis. Que ta parole est douce à mon palais! elle l'est plus que le miel à ma bouche. Dans tes commandements je puise l'intelligence, aussi je hais tous les sentiers du mensonge. Nun. Ta parole est une lampe devant mes pieds, et une lumière sur mon sentier. J'ai fait le serment, et je le tiens, d'observer tes justes lois. Je suis extrêmement affligé: Éternel, rends-moi la vie selon ta promesse! Agrée, Éternel, le libre hommage de ma bouche, et enseigne-moi tes lois! Ma vie est toujours en péril; mais je n'oublie point ta loi. Des impies me tendent des pièges, mais je ne m'écarte point de tes ordres. Je me suis pour toujours approprié tes préceptes car ils sont la joie de mon cœur. J'ai plié mon cœur à la pratique de tes lois, pour jamais, jusqu'à la fin. Samech. Je hais les hommes partagés, et j'aime ta loi. Tu es mon abri et mon bouclier; j'attends ta promesse. Eloignez-vous de moi, méchants, afin que je garde les commandements de mon Dieu! Soutiens-moi selon ta promesse, afin que je vive, et ne me confonds point à cause de mon espoir! Sois mon appui, pour que je sois sauvé, et que j'aie toujours les yeux sur tes commandements! Tu méprises tous ceux qui s'écartent de tes lois; car leur fraude n'est qu'illusion. Tu enlèves comme des scories tous les impies de la terre; c'est pourquoi j'aime tes ordonnances. Tes terreurs font frissonner mon corps, et je redoute tes jugements. Aïn. J'ai pratiqué la loi, la justice: tu ne m'abandonneras pas à mes oppresseurs! Prends le parti de ton serviteur pour le sauver! que les superbes ne m'oppriment pas! Mes yeux languissent après ton secours et ta juste promesse. Traite ton serviteur selon ta miséricorde, et enseigne-moi tes ordonnances! Je suis ton serviteur: donne-moi l'intelligence, pour que j'aie la science de tes commandements. Il est pour l'Éternel temps d'agir; ils ont enfreint ta loi. Aussi j'aime tes commandements, plus que l'or, et que l'or pur; aussi je trouve justes tous tes commandements; et je hais tous les sentiers du mensonge. Pé. Tes commandements sont admirables; c'est pourquoi mon âme les garde. La révélation de tes paroles éclaire, donne de l'intelligence aux simples. J'ouvre la bouche, je soupire; car je suis avide de tes commandements. Tourne tes regards sur moi, et prends pitié de moi, selon le droit de ceux qui aiment ton nom! Affermis mes pas dans ta parole, et ne laisse aucun mal prendre empire sur moi! Délivre-moi de l'oppression des hommes, afin que j'observe tes commandements! Fais luire ta face sur ton serviteur, et enseigne-moi tes ordonnances! Des torrents d'eau coulent de mes yeux, parce que l'on n'observe pas ta loi. Tsadé. Tu es juste, Éternel, et tes jugements sont équitables; tu prescris la justice dans tes ordonnances, et une grande vérité. Mon indignation me consume, de ce que mes ennemis oublient tes paroles. Ta parole est parfaitement pure, et ton serviteur l'aime. Je suis chétif et méprisé; je n'oublie point tes préceptes. Ta justice est un droit éternel, et ta loi, une vérité. La détresse et l'angoisse m'ont atteint; tes commandements sont mon délice. La justice de tes ordonnances est éternelle; donne-moi l'intelligence, afin que je vive! Quoph. Je t'invoque de tout mon cœur, exauce-moi, Éternel afin que j'observe tes ordonnances! Je t'invoque: aide-moi, afin que je garde tes commandements! Je devance l'aurore et je crie; j'attends ta promesse. Avant les veilles j'ouvre déjà les yeux, pour méditer ta parole. Entends ma voix selon ta miséricorde! Éternel, selon ta justice donne-moi la vie! Ils s'approchent ceux qui poursuivent le mal, ils se tiennent loin de ta loi; mais tu es proche, Éternel, et tous tes commandements sont vérité. Dès longtemps je sais par tes décrets que pour l'éternité tu les as arrêtés. Resch. Vois ma misère, et me délivre! car je n'oublie point ta loi. Soutiens ma querelle, et me rachète! selon ta promesse donne-moi la vie! Le salut est loin des impies; car ils ne cherchent point tes ordonnances. Tes compassions sont grandes, Éternel; donne-moi la vie selon tes décrets! Mes persécuteurs et mes oppresseurs sont nombreux; je n'ai point dévié de tes commandements. Je vois les infidèles, et j'en ai de l'horreur; ils n'observent point ta parole. Considère que j'aime tes commandements: Éternel, selon ta miséricorde donne-moi la vie! Le sommaire de ta parole, c'est vérité, et toutes tes justes lois sont éternelles. Schin. Des princes me persécutent sans cause; mais mon cœur ne craint que tes paroles. Je me réjouis de ta parole, comme celui qui trouve un grand butin. Je hais, je déteste le mensonge; j'aime ta loi. Sept fois le jour je te célèbre, à cause de tes justes lois. Ils ont une grande paix ceux qui aiment la loi, pour eux il n'y a point de traverses. Je m'attends à ton secours, Éternel, et je pratique tes commandements. Mon âme observe tes ordonnances, et j'ai pour elles un grand amour. J'exécute tes ordres et tes commandements, car toutes mes voies sont présentes à tes yeux. Thav. Que mes cris aient accès près de toi, Éternel! selon ta promesse donne-moi l'intelligence! Que ma prière arrive devant toi! selon ta promesse sauve-moi! Que mes lèvres épanchent la louange! car tu m'enseignes tous tes commandements! Que ma langue célèbre ta parole! car toutes tes lois sont justes. Que ta main me soit en aide! car j'ai fait choix de tes commandements. Je suis désireux de ton secours, Éternel, et ta loi fait mes délices. Que mon âme vive, et qu'elle te loue! et de tes jugements donne-moi le secours! Je suis errant, comme une brebis perdue; cherche ton serviteur! car je n'oublie pas tes commandements. Cantique graduel. A l'Éternel dans ma détresse j'élève mes cris, et Il m'exauce. Éternel, délivre-moi des lèvres qui mentent, de la langue qui trompe! Que te donnera-t-Il, t'adjugera-t-Il, langue trompeuse?… Les traits acérés du guerrier, avec les charbons ardents du genêt. Malheureux que je suis d'habiter en Mésech, de demeurer dans les tentes de Cédar! Je n'ai que trop séjourné parmi ceux qui haïssent la paix. Je ne veux que la paix; mais, si j'en parle, ils sont pour la guerre. Cantique graduel. Je lève mes yeux vers les montagnes: d'où me viendra le secours? Le secours me viendra de l'Éternel, créateur des Cieux et de la terre. Il ne permettra pas que ton pied bronche, ton gardien ne sommeille pas. Voici, Il ne dort pas, ne sommeille pas, le gardien d'Israël. L'Éternel est ton gardien, l'Éternel est ton abri, à ta droite. Le jour, le soleil ne te portera pas ses coups, non plus que la lune pendant la nuit. L'Éternel te préservera de tout mal, Il gardera ton âme. Que tu entres, que tu sortes, l'Éternel te gardera, dès maintenant jusqu'à l'éternité. Cantique graduel. De David. Je me réjouis, quand on me dit: Allons à la maison de l'Éternel! Nos pieds s'arrêtent dans tes Portes, Jérusalem! Jérusalem, bâtie comme une ville où les édifices se lient l'un à l'autre, rendez-vous des tribus, des tribus de l'Éternel, selon l'ordre donné à Israël, qui vient pour y louer le nom de l'Etemel! Car des trônes y sont placés pour le siège de la justice, les trônes de la maison de David. Faites des vœux pour la prospérité de Jérusalem! Heureux soient ceux qui t'aiment! Que la paix soit dans tes murs, et la sécurité dans tes palais! En faveur de mes frères et de mes amis, je veux implorer le salut pour toi; en faveur de la maison de l'Éternel, notre Dieu, je demanderai pour toi le bonheur. Cantique graduel. Vers toi je lève les yeux, ô toi qui résides dans les Cieux! Voici, comme les yeux des serviteurs regardent la main de leurs maîtres, et les yeux de la servante, la main de sa maîtresse, ainsi nos yeux regardent vers l'Éternel, notre Dieu, attendant qu'il prenne pitié de nous. Prends pitié de nous, Éternel, prends pitié de nous! Car nous sommes assez rassasiés de mépris; notre âme est assez rassasiée des railleries des superbes, du mépris des hautains. Cantique graduel. De David. Sans l'Éternel qui nous fut secourable, (ainsi doit parler Israël) sans l'Éternel qui nous fut secourable, quand les hommes s'élevaient contre nous, ils nous auraient engloutis tout vivants, quand leur fureur s'enflammait contre nous; alors les eaux nous auraient submergés, et aux torrents notre âme aurait succombé, alors notre âme aurait succombé aux eaux bouillonnantes. Béni soit l'Éternel, qui ne nous a pas livrés en proie à leurs dents! Notre âme s'est échappée, comme l'oiseau du filet de l'oiseleur; le filet fut rompu, et nous nous échappâmes, Notre secours est dans le nom de l'Éternel, créateur des Cieux et de la terre. Cantique graduel. Ceux qui se confient dans l'Éternel, sont comme la montagne de Sion, elle est inébranlable et stable éternellement. Des montagnes entourent Jérusalem: ainsi l'Éternel entoure son peuple dès maintenant à jamais. Car le sceptre de l'impie ne restera pas sur le lot des justes, afin que les justes ne portent pas leurs mains au mal. Éternel, fais du bien aux hommes de bien, et à ceux qui sont droits en leurs cœurs! Pour ceux qui dévient et prennent des voies tortueuses, que l'Éternel les perde avec les artisans du crime! Paix soit à Israël! Cantique graduel. Quand l'Éternel ramenait les captifs de Sion, c'était pour nous comme un songe. Alors nos bouches se remplirent de cris de joie, et notre langue, de chants d'allégresse. On disait parmi les nations: «L'Éternel a fait de grandes choses pour eux.» Oui, l'Éternel a fait de grandes choses pour nous, c'est ce qui nous rend joyeux. Éternel, ramène nos captifs, comme des ruisseaux dans la terre du midi. Ceux qui sèment avec larmes, moissonneront avec des cris de joie : le semeur s'avance en pleurant, portant la semence qu'il jette; il revient tout joyeux chargé de ses gerbes. Cantique graduel. De Salomon. Si l'Éternel ne bâtit la maison, vainement y travaillent ceux qui l'édifient; si l'Éternel ne garde la ville, vainement la sentinelle veille. Vainement vous êtes matineux, restez tard à l'œuvre, mangez un pain de labeur: Il en donne tout autant à son bien-aimé durant le sommeil. Voici, des fils sont un don de l'Éternel, et le fruit du sein maternel est une récompense. Tels les traits dans la main d'un guerrier, tels sont les fils de notre jeune âge. Heureux l'homme qui en a son carquois rempli! il ne sera point confondu, quand aux Portes il plaidera contre sa partie. Cantique graduel. Heureux l'homme qui craint l'Éternel, qui marche dans ses voies! Oui, tu jouiras du fruit de tes travaux; à toi félicité et bonheur! Ta femme est comme une vigne féconde dans l'intérieur de ta maison; tes fils, comme des tiges d'olivier, entourent ta table. Voyez, ainsi est béni qui craint l'Éternel! De Sion l'Éternel t'enverra ses bénédictions, et le bonheur de Jérusalem réjouira ton regard tout le temps de ta vie. Tu verras les enfants de tes enfants. Paix soit à Israël! Cantique graduel. Dès mon jeune âge ils m'ont beaucoup opprimé, (qu'ainsi parle Israël!) dès mon jeune âge ils m'ont beaucoup opprimé, mais ils n'ont pu l'emporter sur moi. Ils ont déchiré mon dos, comme ceux qui labourent, ils y ont tracé de longs sillons. L'Éternel est juste, Il a rompu les fers où me retenaient des impies. Qu'ils soient confondus, et fassent retraite tous ceux qui haïssent Sion! Qu'ils soient comme l'herbe des toits, qui sèche, avant d'être arrachée, dont le moissonneur ne remplit point sa main, dont le lieur ne charge point son bras; et les passants ne disent pas: «Que l'Éternel vous bénisse! Nous vous bénissons au nom de l'Éternel!» Cantique graduel. Du fond des abîmes je t'implore, Éternel! Seigneur, entends ma voix! Que ton oreille soit attentive à ma prière! Si tu gardes la mémoire des transgressions, Éternel, Seigneur, qui est-ce qui subsistera? Mais non, le pardon est par devers toi, afin qu'on te craigne. J'espère dans l'Éternel, mon âme espère, et je compte sur sa promesse. Mon âme attend l'Éternel, plus que la sentinelle n'attend le matin, que la sentinelle n'attend le matin. Israël, espère dans l'Éternel! car la miséricorde est par devers l'Éternel, et Il a par devers lui un trésor de rédemption. Et Il rachètera Israël de toutes ses transgressions. Cantique graduel. De David. Éternel, mon cœur est sans orgueil, et mes yeux sans fierté; je ne m'engage point dans les choses trop grandes ou trop relevées pour moi. Oui, je maintiens mon âme tranquille et calme: tel auprès de la mamelle est un enfant sevré, tel un enfant sevré, telle est mon âme en moi. Israël, espère dans l'Éternel dès maintenant à l'éternité! Cantique graduel. Éternel, souviens-toi de David, et de toutes ses tribulations! Il fit à l'Éternel ce serment, ce vœu au Dieu puissant de Jacob : «Je ne rentre point sous le toit de ma maison, et je ne monte point vers le lit où je repose; je n'accorde ni le dormir à mes yeux, ni le sommeil à mes paupières, que je n'aie trouvé un séjour pour l'Éternel, une demeure pour le Dieu puissant de Jacob.» Voici, nous apprenions qu'elle était à Ephrata, puis nous la trouvions dans les champs de Jahar. Rendons-nous à Sa demeure, prosternons-nous devant Son marchepied! Lève-toi, Éternel, viens à ton lieu de repos, toi, et l'arche de ta majesté! Que tes prêtres soient vêtus de la grâce, et que tes saints poussent des cris de joie! Pour l'amour de David, ton serviteur, ne rebute pas ton Oint! L'Éternel fit à David un serment véridique, Il n'en reviendra point: «Je mettrai sur ton trône un fruit de tes entrailles. Si tes fils gardent mon alliance et les lois que je leur enseigne, leurs enfants aussi à jamais seront assis sur ton trône.» Oui, l'Éternel a fait choix de Sion, Il veut y fixer sa demeure. «C'est ici pour jamais le lieu de mon repos, je veux y demeurer, car je l'ai choisie. Je veux bénir sa nourriture, et rassasier de pain ses indigents. Et je revêtirai ses prêtres de salut, et ses saints pousseront des cris de joie. Là j'élèverai la puissance de David, et je tiendrai devant mon Oint un flambeau. Je revêtirai ses ennemis d'opprobre, et sur sa tête son diadème brillera.» Cantique graduel. De David. Voyez! qu'il est beau, qu'il est doux que des frères vivent ainsi dans l'union! Telle l'huile exquise, qui de la tête descend sur la barbe, sur la barbe d'Aaron, qui descend jusqu'au bord de son vêtement; telle la rosée de l'Hermon, et celle qui descend sur les montagnes de Sion! Car c'est là que l'Éternel envoie bénédiction et vie pour l'éternité. Cantique graduel. Sus! bénissez l'Éternel, vous tous les serviteurs de l'Éternel, qui pendant les nuits êtes debout dans sa maison! Elevez vos mains vers son Sanctuaire, et bénissez l'Éternel! Et de Sion l'Éternel te bénira, Lui qui a créé les Cieux et la terre. Alléluia! Louez le nom de l'Éternel, louez-le, serviteurs de l'Éternel, qui vous tenez dans la maison de l'Éternel, dans les parvis de la maison de notre Dieu! Louez Dieu! car l'Éternel est bon; célébrez son nom! car Il est clément. Car l'Éternel s'est choisi Jacob, Israël, pour son héritage. Car je sais que l'Éternel est grand, et notre Seigneur, plus grand que tous les dieux. Tout ce qu'il veut, l'Éternel le fait, dans les Cieux et sur la terre, dans les mers et dans tous les abîmes. C'est lui qui fait lever les nuages des bouts de la terre, succéder la pluie à la foudre, et sortir les vents de ses arsenaux; qui frappa les premiers-nés de l'Egypte, depuis les hommes jusqu'aux animaux; produisit dans ton sein, ô Egypte, des signes et des miracles contre Pharaon et tous ses serviteurs; Qui défit des peuples nombreux, et ôta la vie à des rois puissants, à Sihon, roi de l'Amoréen, et à Og, roi de Basan, et à tous les rois de Canaan, et donna leur pays en héritage, en héritage à Israël, son peuple. Seigneur, ton nom est éternel, et ta mémoire se transmet d'âge en âge. Car l'Etemel est le défenseur de son peuple, et Il prend pitié de ses serviteurs. Les idoles des nations sont de l'argent et de l'or, c'est l'ouvrage de mains d'homme. Elles ont une bouche, et ne parlent point; des yeux, et ne voient point; des oreilles, et n'entendent point; et même leur bouche ne respire point; semblables à elles sont ceux qui les fabriquent, tous ceux qui mettent en elles leur confiance. Maison d'Israël, bénissez l'Éternel! Maison d'Aaron, bénissez l'Éternel! Maison de Lévi, bénissez l'Éternel! Adorateurs de l'Éternel, bénissez l'Éternel! Que de Sion l'Éternel soit béni, lui qui réside en Jérusalem! Alléluia! Louez l'Éternel! car Il est bon, car sa miséricorde est éternelle. Louez le Dieu des dieux! car sa miséricorde est éternelle. Louez le Seigneur des Seigneurs! car sa miséricorde est éternelle; qui seul fait de grandes merveilles, car sa miséricorde est éternelle; qui a fait les Cieux avec intelligence, car sa miséricorde est éternelle; qui a étendu la terre sous les eaux, car sa miséricorde est éternelle; qui a créé les grands luminaires, car sa miséricorde est éternelle; le soleil, pour régner sur le jour, car sa miséricorde est éternelle; la lune et les étoiles, pour régner sur la nuit, car sa miséricorde est éternelle; qui frappa l'Egypte dans ses premiers-nés, car sa miséricorde est éternelle; et en fit sortir Israël, car sa miséricorde est éternelle; d'une main forte, et d'un bras étendu, car sa miséricorde est éternelle; qui divisa la mer des algues en deux parts, car sa miséricorde est éternelle; et fit passer Israël au milieu d'elle, car sa miséricorde est éternelle; et poussa Pharaon et son armée dans la mer des algues, car sa miséricorde est éternelle; qui conduisit son peuple à travers le désert, car sa miséricorde est éternelle; qui frappa de grands rois, car sa miséricorde est éternelle; et fit mourir des rois puissants, car sa miséricorde est éternelle; Sihon, roi de l'Amoréen, car sa miséricorde est éternelle; et Og, roi de Basan, car sa miséricorde est éternelle; et donna leur pays en héritage, car sa miséricorde est éternelle; en héritage à Israël, son serviteur, car sa miséricorde est éternelle; qui dans notre abaissement eut souvenir de nous, car sa miséricorde est éternelle; et nous délivra de nos oppresseurs, car sa miséricorde est éternelle; qui donne une nourriture à toute chair, car sa miséricorde est éternelle. Louez le Dieu des Cieux! car sa miséricorde est éternelle. Sur les bords des fleuves de Babel nous étions assis, et nous pleurions en pensant à Sion. Aux saules de la contrée nous suspendîmes nos harpes; car là nos vainqueurs nous demandaient des chants, et nos oppresseurs, de joyeux, cantiques: «Chantez-nous {[} disaient-ils {]} des hymnes de Sion!» Comment chanter les hymnes de l'Éternel sur une terre étrangère?… Si je t'oublie, Jérusalem, que ma droite m'oublie! Que ma langue s'attache à mon palais, si de toi, Jérusalem, je perds le souvenir si je ne mets pas Jérusalem au-dessus de la première de mes joies! Éternel, garde aux enfants d'Edom la mémoire de la journée de Jérusalem! Alors ils disaient: «Rasez! rasez jusqu'à ses fondements!» Fille de Babel, qui nous as saccagés, heureux qui te rendra tout ce que tu nous as fait! Heureux qui saisira, et écrasera tes enfants sur le roc! De David. Je veux Te louer de tout mon cœur, et te célébrer en la présence de Dieu; me prosterner dans ton saint temple, et louer ton nom, car tu es bon et fidèle! Tu as donné à ta promesse des effets qui dépassent toute ta renommée. Quand je criai, tu m'exauças, tu m'enhardis, donnant force à mon âme. Éternel, tous les rois de la terre te loueront, à l'ouïe des promesses sorties de ta bouche; et ils célébreront les voies de l'Etemel, car la gloire de l'Éternel est grande. L'Éternel est élevé, Il découvre l'humble, et de loin Il reconnaît le superbe. Si je chemine au milieu des angoisses, tu me redonnes la vie, tu opposes ta main à la fureur de mes ennemis, et ta droite me délivre. L'Éternel agira pour moi jusques au bout. Seigneur, ta miséricorde est éternelle, ne laisse pas tomber les œuvres de tes mains! Au maître chantre. Cantique de David. Éternel, tu me pénètres et me connais. Tu sais quand je m'assieds et quand je me lève, de loin tu découvres ma pensée. Tu me vois marcher et me reposer, et tu as connaissance de toutes mes voies. Car la parole n'est pas encore sur ma langue, que déjà, Éternel, tu la connais tout entière. Tu m'enserres par devant et par derrière, et tu tiens ta main sur moi. Cette science est une merveille pour moi; elle est trop élevée, je ne puis la saisir. Où irai-je loin de ton Esprit, et où fuirai-je loin de ta face? Si je monte aux Cieux, tu y es; si je prends les Enfers pour ma couche, tu es là! Si, me soulevant sur les ailes de l'aurore, j'allais me loger au bout de la mer, là aussi ta main me conduirait, et ta droite me saisirait. Et si je dis: Qu'autour de moi il n'y ait que ténèbres et que la clarté qui m'entoure se change en nuit! les ténèbres mêmes ne seront pas sombres pour toi, et la nuit sera claire comme le jour, les ténèbres seront ce qu'est la lumière. C'est toi en effet qui as formé mes reins, m'as tissé dans le sein maternel. je te loue de la merveille de ma structure. Tes œuvres sont merveilleuses, et mon âme le reconnaît profondément. Mon corps n'était point caché à tes yeux, quand j'étais formé mystérieusement dans les entrailles de la terre, comme des fils qui s'entrelacent. Quand je n'étais qu'une matière informe, tes yeux me voyaient; et dans ton livre étaient marqués tous ensemble mes jours déjà déterminés, lorsque aucun d'eux n'existait. Que tes pensées, ô Dieu, sont incompréhensibles pour moi! que la somme en est immense! Veux-je les compter, les grains de sable sont moins nombreux; je m'éveille, et je suis encore avec toi. O Dieu, puisses-tu faire mourir l'impie! Hommes de sang, éloignez-vous de moi! Eux, qui parlent de toi en commettant le crime, disent ton nom pour mentir, ce sont tes ennemis. Ne haïrais-je pas, Éternel, ceux qui te haïssent, et n'aurais-je pas de l'horreur pour tes adversaires? Je les hais d'une haine sans réserve; ils sont des ennemis pour moi! Sonde-moi, ô Dieu, et pénètre mon cœur; éprouve-moi, et connais mes pensées! Et vois si le chemin que je suis, est celui du crime, et conduis-moi sur la voie des anciens temps! Au maître chantre. Cantique de David. Éternel, délivre-moi des hommes malfaisants! Garde-moi contre les hommes violents, qui complotent le mal dans leur cœur, et toujours sont occupés de guerres! Ils dardent leur langue, tels que des serpents, et le venin de l'aspic est sous leurs lèvres. (Pause) Garantis-moi, Éternel, contre le bras de l'impie, et préserve-moi des hommes violents, qui méditent de faire broncher mes pieds! Des superbes cachent sous mes pas des pièges et des lacs, ils tendent des rets au bord de la voie, et me dressent des embûches. (Pause) Je dis à l'Éternel: Tu es mon Dieu! Éternel, prête l'oreille à ma voix suppliante! L'Éternel, le Seigneur, est mon puissant secours; tu abrites ma tête au jour de la mêlée. Éternel, n'accomplis pas les souhaits de l'impie! Ne laisse pas leur plan réussir; ils en seraient fiers! (Pause) Que sur la tête de ceux qui me cernent, retombent les menaces que prononcent leurs lèvres! Que sur eux des charbons soient secoués, et qu'il les précipite dans les flammes, et dans les flots, pour qu'ils ne se relèvent pas! L'homme à la langue {[}méchante{]} ne dure pas sur la terre; et le violent, le malheur le poursuit à coups redoublés. Je sais que l'Éternel fait droit à l'affligé, et justice aux indigents. Oui, les justes célébreront ton nom; les hommes droits demeurent en ta présence. Au maître chantre. De David. Éternel, je t'invoque: accours à mon aide! Entends ma voix, quand je t'invoque! Que ma prière, comme l'encens, arrive jusqu'à toi, et l'élévation de mes mains, comme l'offrande du soir! Mets, ô Éternel, une garde devant ma bouche, et surveille la porte de mes lèvres! Ne laisse pas mon cœur pencher vers le mal, pour commettre des forfaits par impiété, avec les hommes artisans de crime, et pour que je ne goûte pas leurs friandises! Que le Juste me frappe, c'est amour; qu'il me châtie, c'est de l'huile sur ma tête; que ma tête ne se refuse pas, si ses coups se répètent! Mais par mes prières je m'élève contre leur malice. Si du rocher leurs princes sont précipités, alors on ouïra comme mes paroles seront douces. Tels les éclats et les copeaux qui jonchent le sol, ainsi nos os furent semés à la bouche des Enfers. Oui, Éternel, Seigneur, mes yeux se lèvent vers toi; j'ai recours à toi: ne laisse pas ma vie se perdre! Préserve-moi des pièges qu'ils me tendent, et des filets des méchants! Fais tomber les méchants dans leurs propres filets, et qu'en même temps j'échappe! Hymne de David, quand il était dans la caverne. Prière. De ma voix suppliante je crie à l'Éternel; je prie l'Éternel de ma voix suppliante. J'épanche ma plainte devant lui, je lui expose ma perplexité. Quand en moi mon cœur s'alarme, tu connais mon sentier. Sur la route où je marche, ils me tendent des pièges, Regarde à droite, et considère: je n'ai personne qui me connaisse; tout refuge m'est ôté, personne ne s'enquiert de moi. J'élève à toi mes cris, Éternel! Je dis: Tu es mon refuge, mon partage sur la terre des vivants. Ecoute ma plainte, car je suis fort misérable; délivre-moi de mes persécuteurs! car ils l'emportent sur moi. Tire mon âme de la prison, afin que je célèbre ton nom! Les justes viendront m'entourer, quand tu auras été mon bienfaiteur. Cantique de David. Éternel, entends ma prière, écoute ma supplication! Au nom de ta fidélité, exauce-moi! au nom de ta justice! et n'appelle point en jugement ton serviteur! car aucun des vivants n'est juste devant toi. Car l'ennemi poursuit mon âme, foule ma vie contre terre, me pousse dans le lieu ténébreux, vers ceux qui sont morts dès longtemps. Et mon esprit s'alarme en moi, et mon cœur frissonne au dedans de moi. Je me rappelle les jours d'autrefois, je pense à tout ce que tu as fait; je médite tout ce qu'ont opéré tes mains. Je tends mes mains vers toi; comme une terre altérée, mon âme te {[}désire{]}. (Pause) Hâte-toi, réponds-moi, Éternel! mon esprit se consume; ne me cache pas ta face! sinon, je ressemble aux hommes descendus au tombeau. Fais-moi bientôt ressentir ta grâce! car je me confie en toi. Indique-moi la voie qu'il me faut suivre! car j'élève mon âme à toi. Délivre-moi de mes ennemis, Éternel! car auprès de toi je me mets à couvert. Enseigne-moi à faire ta volonté! car tu es mon Dieu. Que ton bon esprit me conduise sur la voie droite! Pour l'amour de ton nom, Éternel, tu me sauveras, par l'effet de ta justice, tu me dégageras de l'angoisse, et, dans ta grâce, tu détruiras mes ennemis, et tu feras périr tous ceux qui sont hostiles à mon âme parce que je suis ton serviteur. De David. Béni soit l'Éternel, mon rocher, qui forme mes mains au combat, et mes doigts à la bataille, lui, mon bienfaiteur et ma citadelle, ma forteresse, et mon libérateur, mon bouclier, mon refuge, lui qui m'assujettit des peuples! Éternel, qu'est-ce que l'homme, pour que tu le connaisses? l'enfant d'Adam, pour que tu t'occupes de lui? L'homme est semblable au souffle, et ses jours, à une ombre qui passe. Éternel, incline tes Cieux, et descends! Touche les montagnes, et qu'elles fument! Darde la foudre, et disperse-les! Lance tes flèches, et les mets en déroute! D'en haut étends ta main! Délivre-moi, et me tire des grandes eaux, de la main des enfants de l'étranger, dont la bouche profère le mensonge, et dont la droite est une droite parjure! O Dieu, je veux te chanter un cantique nouveau, sur le luth à dix cordes je veux te célébrer, toi, qui accordes au Roi la victoire, toi, qui sauvas ton serviteur David de la funeste épée! Délivre-moi, et me tire de la main des enfants de l'étranger, dont la bouche profère le mensonge, et dont la droite est une droite parjure! Afin que nos fils soient comme des plantes grandissant dans leur jeunesse, et nos filles comme des colonnes angulaires sculptées en figures dans les palais. Que nos greniers soient remplis, fournissant toutes sortes de biens! Que nos brebis multiplient par milliers, qu'elles soient par myriades dans nos champs! Que nos chefs soient élevés! qu'il n'y ait ni brèche, ni attaque, ni clameurs dans nos rues! Heureux le peuple dont il en est ainsi! Heureux le peuple dont l'Éternel est le Dieu! Cantique de louanges. De David. Je l'exalterai, ô mon Dieu, ô mon Roi! et je bénirai ton nom toujours, à jamais. Chaque jour je te bénirai, et je louerai ton nom éternellement, à jamais. L'Éternel est grand et très glorieux, et sa grandeur est incommensurable. Qu'un âge à l'autre âge annonce tes œuvres, et publie tes exploits! C'est la glorieuse majesté de ta magnificence, ce sont tes merveilles que je veux méditer. Qu'on redise la puissance de tes exploits terribles, et je veux raconter ta grandeur! Que l'on proclame la mémoire de ta grande bonté, et que l'on chante ta justice! L'Éternel est miséricordieux et clément, lent à s'irriter, et riche en grâce. L'Éternel est bon envers tous, et sa miséricorde s'étend à toutes ses œuvres. Éternel, toutes tes œuvres te célèbrent, et tes saints te bénissent; ils disent la gloire de ton empire, et publient ta puissance, pour annoncer ta puissance aux enfants des hommes, et le glorieux éclat de ton règne. Ton régne est un règne de tous les siècles, et ton empire se perpétue d'âge en âge. L'Éternel soutient tous ceux qui tombent, et Il redresse ceux qui sont affaissés. Les yeux de tous s'attendent à toi, et tu leur donnes leur nourriture en son temps. Tu ouvres ta main, et tu rassasies de faveurs tous les vivants. L'Éternel est juste en toutes ses voies, et miséricordieux en tout ce qu'il fait. L'Éternel est près de tous ceux qui l'invoquent, de tous ceux qui l'invoquent avec sincérité. Il accomplit les vœux de ceux qui le craignent, Il entend leur cri, et leur est secourable. L'Éternel garde tous ceux qui l'aiment, et Il détruit tous les impies. Que ma bouche redise la louange de l'Éternel, et que toute chair bénisse son saint nom, éternellement, à jamais! Alléluia! Mon âme, loue l'Éternel! Je louerai l'Éternel, tant que je vivrai; je chanterai mon Dieu, tant que je serai. Ne vous confiez pas dans les princes, dans les enfants des hommes, qui ne peuvent secourir! Leur souffle s'exhale, ils rentrent dans leur poudre: ce jour-là, c'en est fait de leurs plans. Heureux celui à qui le Dieu de Jacob est en aide, et dont l'espoir repose sur l'Éternel son Dieu! Il a fait les Cieux et la terre, la mer et tout ce qu'elle contient; Il garde fidélité éternellement; Il rend justice aux opprimés, donne du pain à ceux qui ont faim; l'Éternel délivre les captifs. L'Éternel ouvre les yeux aux aveugles, l'Éternel relève ceux qui sont affaissés; l'Éternel aime les justes. L'Éternel prend les étrangers sous sa garde; Il restaure la veuve et l'orphelin; mais Il fait dévier la voie de l'impie. L'Éternel règne éternellement. Ton Dieu, ô Sion, subsiste dans tous les âges. Alléluia! Louez l'Etemel! car il est beau de chanter notre Dieu; c'est une douceur, la louange est séante. L'Éternel relève Jérusalem; Il rassemble les bannis d'Israël. Il guérit ceux dont le cœur est blessé, et Il adoucit leurs douleurs. Il fixe le nombre des étoiles, et à toutes Il donne leur nom. Notre Seigneur est grand, sa puissance est immense, et son intelligence sans mesure. L'Éternel restaure les affligés, et Il humilie les impies jusques à terre. Chantez l'Éternel en lui rendant grâces, célébrez notre Dieu avec la harpe! Il couvre le ciel de nuages, prépare la pluie pour la terre, fait croître l'herbe sur les montagnes; Il donne aux animaux leur pâture, aux petits du corbeau qui appellent. Ce n'est pas la force du coursier qui lui plaît, ni les jambes du piéton qui lui sont agréables; l'Éternel se complaît dans ceux qui le craignent, dans ceux qui espèrent en sa grâce. Jérusalem, loue l'Éternel! Célèbre ton Dieu, ô Sion! Car Il affermit les verroux de tes Portes, et bénit tes fils dans ton enceinte. Il met la paix à tes frontières, Il te rassasie de la moelle du froment. Il envoie ses ordres à la terre, sa parole court avec célérité. Il fait tomber la pluie, comme de la laine, et Il répand le givre, comme de la cendre. Il précipite sa glace en parcelles menues; qui pourra tenir devant ses frimas? Il émet sa parole, et Il les fait fondre, Il fait souffler le vent, et les eaux sont fluides. Il a révélé sa parole à Jacob, ses statuts et ses lois à Israël. Il ne l'a pas fait pour tous les peuples, qui de ses lois n'ont point connaissance. Louez l'Éternel! Alléluia! Des Cieux louez l'Éternel! Louez-le dans les lieux très-hauts! Louez-le, vous tous ses anges! Louez-le, vous toutes ses armées! Louez-le, soleil et lune! Louez-le, vous toutes les étoiles brillantes! Louez-le, Cieux des Cieux, et vous les eaux, qui êtes au-dessus des Cieux! Qu'ils louent le nom de l'Éternel! Car Il commanda, et ils furent créés, et Il les établit pour jamais, pour l'éternité; Il leur donna des lois, et ils ne les transgressent pas. De la terre louez l'Éternel! bêtes de la mer, et vous tous les abîmes, feu et grêle, neige et brouillard, vent des tempêtes, qui exécutez ses ordres, montagnes et toutes les collines, arbres à fruit, et vous tous les cèdres, animaux, et vous tous les bestiaux, reptiles et oiseaux ailés, rois de la terre, et vous tous les peuples, princes, et vous tous les juges de la terre, jeunes hommes et vierges, vieillards de concert avec les enfants! Qu'ils louent le nom de l'Éternel! Car son nom seul est éminent, sa magnificence est plus haute que la terre et les Cieux; et Il relève la tête de son peuple, la gloire de tous ses saints, des enfants d'Israël, du peuple qui Lui tient de près. Alléluia! Alléluia! Chantez à l'Éternel un cantique nouveau, ses louanges dans l'assemblée des saints! Qu'Israël se réjouisse de son créateur, que les fils de Sion tressaillent pour leur Roi! Qu'ils célèbrent son nom par des chœurs, et qu'ils Le chantent au son des cymbales et des harpes! Car l'Éternel se complaît dans son peuple, Il donne aux affligés la parure du salut. Que les saints se réjouissent de la gloire, que sur leurs lits ils poussent des cris d'allégresse! Que les louanges de Dieu soient dans leur bouche, et l'épée à deux tranchants dans leurs mains, pour exercer des vengeances sur les nations, et des châtiments sur les peuples; pour lier leurs rois de chaînes, et leurs princes avec des ceps de fer; pour exécuter sur eux la loi écrite! C'est une gloire pour tous Ses saints. Alléluia! Alléluia! Louez Dieu dans son Sanctuaire! Louez-le dans son glorieux firmament! Louez-le pour ses hauts faits! Louez-le à proportion de sa grandeur! Louez-le au son de la trompette! Louez-le avec le luth et la harpe! Louez-le avec les cymbales et en chœur! Louez-le au son des cordes et du chalumeau! Louez-le avec les cymbales sonores! Louez-le avec les cymbales bruyantes! Que tout ce qui respire loue l'Éternel! Alléluia! Proverbes de Salomon, fils de David, roi d'Israël, pour connaître la sagesse et la discipline, pour acquérir le sens des paroles de sens, pour recevoir les leçons de la prudence, de l'équité et de la justice et de la droiture, pour donner la raison aux simples, et au jeune homme la connaissance et la pensée. Que le sage écoute, et il augmentera sa conception, et l'expert gagnera de prudents conseils, pour comprendre les sentences et les discours voilés, les propos des sages et leurs énigmes. La crainte de l'Éternel est le principe de la connaissance, les insensés méprisent la sagesse et la discipline. Ecoute, mon fils, la leçon de ton père, et ne néglige point la remontrance de ta mère! Car elles sont à ta tête une couronne gracieuse, et des joyaux à ton col. Mon fils, si des pécheurs veulent t'entraîner, n'y donne pas ton consentement! S'ils disent: «Viens avec nous, épions le sang, dressons des pièges à l'innocent, qui l'est en vain; engloutissons-les, comme les Enfers font des vivants, les innocents, comme ceux qui descendent dans la fosse; nous gagnerons tous les trésors de prix, nous remplirons nos maisons de dépouilles tu tireras au sort ton lot avec nous, nous ferons tous bourse commune,» – mon fils, ne fais pas route avec eux; tiens ton pied loin de leur voie! Car leurs pieds courent à ce qui est mal. ils se hâtent pour aller répandre le sang. Mais en vain le filet se déploie aux yeux de l'oiseau : eux, c'est leur propre sang qu'ils épient, et c'est à leur vie même qu'ils dressent des pièges. Tel est le chemin de tous les hommes avides du gain, lequel ôte la vie à celui qui l'obtient. La sagesse crie dans les rues, et sur les places fait entendre sa voix; à l'angle des rues bruyantes elle fait son appel; à l'avenue des Portes, dans la ville, elle dit ces mots : «Jusques à quand, faibles, aimerez-vous la faiblesse, et les moqueurs se plairont-ils dans la moquerie, et les présomptueux haïront-ils la connaissance? Revenez à ma discipline! Voici, je verserai sur vous mon esprit, et vous ferai connaître mes paroles. Or, puisque j'appelai, et que vous fûtes rénitents, que j'étendis la main, et que nul n'y prit garde, et que vous avez dédaigné tous mes conseils, et n'avez point aimé ma discipline; à mon tour je me rirai de vos maux; je me moquerai, quand l'alarme vous surviendra, lorsque, comme l'ouragan, l'alarme vous surviendra et que votre ruine s'avancera comme la tempête; lorsque vous surviendront la détresse et l'angoisse. Alors ils m'invoqueront, mais je ne répondrai pas, ils me chercheront, mais ne me trouveront pas. Parce qu'ils ont haï la science, et n'ont pas fait choix de la crainte de l'Éternel; qu'ils n'ont point voulu de mes conseils, et qu'ils ont méprisé toutes mes leçons; ils se repaîtront du fruit de leurs voies, et se rassasieront de leurs propres conseils. Car les faibles trouvent la mort dans leur défection, et les présomptueux, leur perte dans leur sécurité; mais qui m'écoute habitera sûrement, il sera tranquille, sans crainte de revers. O mon fils, si tu accueillais mes paroles, et serrais mes commandements en ton cœur, prêtant l'oreille à la sagesse, et pliant ton cœur à la prudence!… Car, si tu invoques la sagesse, si vers la prudence tu fais monter ta voix; si tu la cherches comme l'argent, si comme un trésor caché tu veux la découvrir; alors tu comprendras la crainte de l'Éternel, et tu trouveras la connaissance de Dieu. Car l'Éternel donne la sagesse; de sa bouche sortent connaissance et prudence. Il tient pour les hommes droits le salut en réserve Il est un bouclier pour ceux qui vivent innocents, protégeant les sentiers de la justice, et veillant sur la voie de ses adorateurs. Alors tu comprendras la justice et la loi et la droiture, et toute bonne voie. Si la sagesse entre en ton cœur, et si la science a de l'attrait pour ton âme, la circonspection veillera sur toi, et la prudence te gardera, pour te sauver de la voie du méchant, de l'homme qui parle par détours, de ceux qui quittent le droit chemin, pour suivre des voies ténébreuses; qui trouvent de la joie à faire le mal, du bonheur aux détours de la malice; dont les voies sont détournées, et les sentiers tortueux; pour te sauver de la femme d'autrui, de l'étrangère qui prend une langue flatteuse, abandonne l'ami de sa jeunesse, et oublie l'alliance de son Dieu; car sa maison s'abîme dans la mort, et ses voies mènent chez les ombres; tous ceux qui y vont, n'en reviennent point, et ne retrouvent plus le chemin de la vie. – Ainsi, marche dans la voie des gens de bien, et suis le chemin des justes. Car les justes habiteront le pays, et les innocents y seront laissés; mais les impies seront arrachés du pays, et les traîtres en seront bannis. Mon fils, n'oublie pas mes leçons, et que ton cœur garde mes préceptes! Car ils prolongeront tes jours et tes années de vie, et te donneront la paix. Que l'amour et la vérité ne te quittent pas; lie-les à ton col, écris-les sur les tablettes de ton cœur! Alors tu trouveras grâce et bon succès devant Dieu et devant les hommes. Confie-toi en Dieu de tout ton cœur, et ne t'appuie pas sur ton propre sens! En toutes tes voies regarde vers Lui, et Il aplanira tes sentiers. Ne sois point sage à tes propres yeux; crains l'Éternel, et fuis le mal! ce sera la santé de ton corps, et le rafraîchissement de tes os. Honore Dieu avec ta richesse, et avec les prémices de tout ton revenu! et tes greniers se rempliront d'abondance, et de moût tes cuves regorgeront. Ne méprise pas, mon fils, la correction de l'Éternel, et ne t'irrite point de ses châtiments! Car c'est celui qu'il aime que l'Éternel châtie, comme un père l'enfant auquel il prend plaisir. Heureux l'homme qui trouve la sagesse, et l'homme qui obtient la prudence! Car son acquisition vaut mieux que celle de l'argent, et ce qu'elle rapporte, est meilleur que l'or fin; elle a plus de prix que les perles, et tout ce que tu as de précieux ne lui équivaut pas. Longue vie est dans sa main droite; dans sa gauche, richesse et honneur. Ses voies sont des voies de délices, et tous ses sentiers sont des sentiers de paix. Elle est un arbre de vie pour ceux qui la saisissent, et qui la tient ferme en est rendu heureux. Par la sagesse l'Éternel a fondé la terre, et élevé les Cieux par son intelligence; par sa science Il ouvrit les abîmes, et fit des nues distiller la rosée. Mon fils, ne les perds pas de vue, garde la sagesse et la réflexion! Elles donneront vie à ton âme, et parure gracieuse à ton col. Alors d'un pas sûr tu marcheras dans ta voie, et ton pied ne heurtera point. En te couchant tu seras sans peur, et couché tu auras un doux sommeil. Ne redoute pas l'alarme soudaine, ni l'attaque des méchants qui surviendrait; car l'Éternel sera ton assurance, et Il empêchera ton pied d'être pris dans le piège. Ne refuse pas un bienfait à celui qui y a droit, quand tu as le pouvoir de l'accorder. Ne dis pas à ton prochain: «Va-t'en et reviens, demain je te donnerai!» quand tu as de quoi donner. Ne machine pas du mal contre ton prochain, qui habite en confiance auprès de toi. N'entre avec personne en procès sans cause, quand tu n'as pas été provoqué par un tort. Ne porte pas envie à l'homme violent, et ne choisis aucune de ses voies, car l'homme faux est l'abomination de l'Éternel, mais aux hommes droits Il donne son amitié. La malédiction de l'Éternel est sur la maison de l'impie, mais Il bénit la demeure des justes. S'il se moque des moqueurs, aux humbles Il accorde sa grâce. Les sages ont l'honneur pour héritage, mais les insensés recueillent la honte. Ecoutez, mes fils, la leçon d'un père, et soyez attentifs, pour apprendre la sagesse! Car je vous donne une doctrine excellente; n'abandonnez pas mes préceptes! Car je fus un fils pour mon père, tendre et unique enfant sous les yeux de ma mère. Et il m'instruisit et me dit: Que ton cœur retienne fermement mes paroles, observe mes préceptes, et tu auras la vie! Acquiers la sagesse, acquiers la prudence, ne l'oublie pas, et ne t'écarte pas des paroles de ma bouche! Ne l'abandonne pas, et elle te gardera; aime-la; et elle te protégera. Voici le commencement de la sagesse «Acquiers la sagesse, et au prix de tout ton bien acquiers la prudence.» Exalte-la, et elle l'élèvera; elle t'honorera, si tu l'embrasses; elle posera sur ta tête une couronne gracieuse, et te présentera un brillant diadème. Ecoute, mon fils, et accueille mon discours, et pour toi les années de vie se multiplieront. C'est la voie de la sagesse que je te montre, et je te conduis au droit sentier. Si tu marches, tes pas ne seront pas gênés; et si tu cours, tu ne trébucheras point. Tiens ferme l'instruction, ne t'en dessaisis point; garde-la, car elle est ta vie! Ne t'engage pas dans la route des impies, et ne t'avance pas sur la voie des méchants! Quitte-la, n'y passe pas; fuis-la et passe outre! Car ils ne sauraient dormir, s'ils n'ont fait le mal, et le sommeil se dérobe à eux, s'ils n'ont causé des chutes. Oui, l'impiété est le pain qu'ils prennent, et l'iniquité, le vin qu'ils boivent. Mais la voie des justes est comme l'éclat du soleil, dont la lumière croît jusqu'au plus haut point du jour. La voie des impies est comme les ténèbres; ils ne savent où ils iront heurter. Mon fils, sois attentif à mes paroles, et prête l'oreille à mes discours! Ne les perds pas de vue; garde-les dans le fond de ton cœur! Car ils sont une vie pour ceux qui les trouvent, et un remède pour leur corps tout entier, Plus que tout ce qui se garde, garde ton cœur! car de lui jaillissent les sources de la vie. Eloigne de ta bouche la fausseté, et de tes lèvres les détours! Que tes yeux regardent en avant, et que tes paupières dirigent ta vue devant toi! Examine le chemin où tu mets le pied, et que toutes tes voies soient fermes; ne fléchis ni à droite, ni à gauche, et retiens ton pied loin du mal! Mon fils, fais attention à ma sagesse, et prête l'oreille à ma prudence, pour garder les bonnes pensées, et conserver le jugement sur tes lèvres, Car les lèvres de l'étrangère distillent du miel, et son palais est plus onctueux que l'huile; mais sa fin est plus amère que l'absinthe, elle est aiguë comme l'épée à deux tranchants. Ses pieds descendent au séjour de la mort, et ses pas aboutissent aux Enfers. Pour que tu ne prennes point garde au chemin de la vie, ses voies s'égarent, et tu ne le sais pas. Et maintenant, mes fils, écoutez-moi, et ne vous écartez pas des paroles de ma bouche. Prends ta route loin d'elle, et ne t'approche pas de la porte de sa maison, pour que tu ne livres pas à d'autres la fleur de tes jours, ni tes années à l'homme cruel; pour que des étrangers ne se rassasient pas de ton bien, et que le fruit de ton labeur n'aille pas en maison étrangère; pour que tu n'aies pas à gémir sur ta fin, quand ta chair et ton corps auront dépéri, disant: Comment ai-je pu haïr la discipline? comment mon cœur a-t-il repoussé la correction? et n'écoutai-je point la voix de mes maîtres, et ne prêtai-je point l'oreille à mes instituteurs? Peu s'en faut que je ne sois tombé dans tous les maux au milieu du peuple et de l'assemblée. Bois l'eau de ta citerne, et celle qui coule de ta fontaine : sinon tes sources se répandront au dehors, et comme des ruisseaux couleront sur les places; ils seront pour toi seul, et non pour des étrangers en même temps que pour toi. Que ta source soit bénie, et fais ton bonheur de la femme de ta jeunesse, biche aimable, gazelle gracieuse: que son sein t'enivre toujours, et de son amour sois constamment épris! Et pourquoi t'éprendrais-tu, mon fils, d'une étrangère, et embrasserais-tu le sein d'une inconnue? Car les voies de l'homme sont découvertes devant Dieu, et Il observe tous ses sentiers. L'impie se prend dans ses propres péchés, et il est retenu par les lacs de son iniquité. Il mourra faute de discipline, et sa grande folie lui donnera le vertige. Mon fils, si tu as cautionné ton prochain, si pour un autre tu as donné ta main, si tu es engagé par les paroles de ta bouche, lié par les paroles de ta bouche; ah! fais ceci, mon fils, dégage-toi, car tu es tombé entre les mains de ton prochain! Va et te jette à ses pieds, et presse instamment ton prochain! N'accorde ni sommeil à tes yeux, ni assoupissement à les paupières! Dégage-toi, comme la gazelle, de la main, comme l'oiseau, de la main de l'oiseleur! Va vers la fourmi, paresseux! observe ses voies, et deviens sage! Elle n'a ni prince, ni chef, ni souverain; cependant elle fait en été ses provisions, et durant la moisson recueille sa nourriture. Jusques à quand, paresseux, seras-tu couché? quand te lèveras-tu secouant ton sommeil? «Un peu dormir, un peu sommeiller, un peu croiser les bras en étant couché!» Ainsi, la pauvreté fondra sur toi, comme un larron, et l'indigence, comme un homme portant le bouclier. Il est un indigne l'homme faux, dont la bouche s'écarte de la droiture, qui cligne les yeux, parle du pied, et fait entendre du doigt. Les détours sont dans son cœur, il trame le mal en tout temps, et excite les rixes. Aussi sa ruine arrivera tout-à-coup, soudain il sera brisé, et sans remède. Il y a six choses que hait l'Éternel, et sept qui sont l'abomination de son âme : les yeux hautains, la langue menteuse, et les mains qui répandent le sang innocent; un cœur qui médite des projets pernicieux, des pieds empressés à courir au mal; celui qui, faux témoin, profère des mensonges, et celui qui excite des querelles entre les frères. Garde, mon fils, le précepte de ton père, et ne néglige pas les leçons de ta mère! Tiens-les toujours attachés à ton cœur, et liés à ton col! Si tu chemines, ils te garderont; si tu es couché, ils veilleront sur toi; à ton réveil ils t'entretiendront. Car le précepte est un flambeau, et la leçon une lumière, et les remontrances de la sagesse sont la voie de la vie, pour te préserver de la femme mauvaise, du doux parler de la langue étrangère. Ne convoite point sa beauté dans ton cœur, et que ses paupières ne te captivent pas! Car pour une impudique on se réduit à un morceau de pain, mais la femme mariée tend un piège à la vie qui est chère. Met-on du feu dans son sein, sans que les vêtements en soient embrasés? Marche-t-on sur des charbons ardents, sans que les pieds en soient brûlés? De même pour celui qui va vers la femme de son prochain: qui la touchera, ne restera pas impuni. On ne néglige pas le voleur, quand il vole pour satisfaire son désir, parce qu'il a faim; mais surpris, il restitue sept fois, et livre tout le bien de sa maison. Qui commet adultère avec une femme, n'a point la raison qui veut se perdre, le fait. Il trouve des coups et de la honte, et son opprobre ne s'efface point. Car la jalousie est une fureur pour l'homme; il sera sans pitié au jour de la vengeance, il n'aura égard à aucune rançon, et n'acceptera pas, quand tu multiplierais les dons. Mon fils, conserve mes paroles, et serre mes préceptes dans ton cœur! Conserve mes préceptes, pour avoir la vie, et mes leçons, comme la prunelle de tes yeux : attache-les à tes doigts, écris-les sur les tablettes de ton cœur! Dis à la sagesse: Tu es ma sœur! et appelle la prudence ton amie intime! pour qu'elle te garde de la femme d'autrui, de l'étrangère dont la langue est flatteuse. Car, étant à la fenêtre de ma maison, je regardais à travers mes jalousies : et je vis parmi les inconsidérés, je remarquai entre les fils un jeune homme sans raison. Il passait dans la rue près de l'angle où elle se tenait. et il prenait le chemin de sa demeure : c'était au crépuscule, au déclin du jour, quand la nuit est noire et obscure. Et voici, une femme vint au devant de lui ayant la mise d'une courtisane, et possédant son cœur, elle était agitée, et sans frein; ses pieds ne se tenaient point dans sa maison; tantôt dans la rue, tantôt dans les places, elle était aux aguets près de tous les angles. Et elle le saisit et l'embrassa, et d'un air effronté lui dit : «Je devais un sacrifice d'actions de grâces, aujourd'hui j'ai acquitté mon vœu. C'est pourquoi je suis sortie au devant de toi, pour chercher ton visage, et je t'ai trouvé. Sur mon lit j'ai étendu des couvertures, des tapis diaprés de lin d'Egypte; j'ai répandu sur ma couche la myrrhe, l'aloès et le cinnamome. Viens, enivrons-nous d'amour jusqu'au matin, et délectons-nous par des caresses! Car mon mari n'est pas au logis, il voyage au loin; il a pris avec lui la bourse de l'argent; il revient à la maison le jour de la pleine lune!» Elle le séduisit par tous ses discours, et l'entraîna par le doux langage de ses lèvres. Il la suit soudain, comme le bœuf va à la tuerie, comme les chaînes {[}que traîne{]} le fou qu'on châtie, jusqu'à ce qu'une flèche lui perce le foie; comme l'oiseau qui se précipite dans les lacs, ignorant qu'ils menacent sa vie. Or maintenant, mes fils, écoutez-moi, et soyez attentifs aux paroles de ma bouche! Ne laisse pas ton cœur incliner vers sa voie, et ne t'égare pas dans ses sentiers! Car elle en a percé et fait tomber plusieurs, et ils sont nombreux tous ceux qu'elle a tués. Sa maison est la route des Enfers, elle fait descendre au séjour de la mort. La sagesse n'appelle-t-elle pas, et la prudence ne fait-elle pas entendre sa voix? Elle se tient au sommet des éminences, sur le chemin, dans les carrefours; à côté des Portes, à l'entrée de la ville, aux avenues des Portes, elle dit à haute voix : «C'est vous, ô hommes, que j'appelle, et ma voix s'adresse aux enfants des hommes. Hommes sans raison, apprenez la prudence, et vous, insensés, apprenez la sagesse! Ecoutez! car je dis des choses relevées, et mes lèvres s'ouvrent pour énoncer la droiture : car ma bouche exprime la vérité, et mes lèvres abhorrent l'impiété. La rectitude est dans tous les mots de ma bouche; ils n'ont rien de tortueux, ni de détourné; ils sont évidents pour le sage, et justes pour ceux qui ont trouvé la science. Prenez mes leçons, et non pas de l'argent, et la science plutôt que l'or de choix; car la sagesse vaut mieux que les perles, et nulle chose de prix n'est son équivalent. Moi, la sagesse, j'habite avec la prudence, et je trouve la science des bonnes mesures. La crainte de l'Éternel est la haine du mal, de l'orgueil, de la hauteur, et des mauvaises voies; et je hais la bouche trompeuse. J'ai le conseil et le succès, je suis l'intelligence, je possède la force. Par moi les rois règnent, et les princes font de justes lois; par moi les puissants exercent le pouvoir, ainsi que les grands, tous juges de la terre. J'aime ceux qui m'aiment, et ceux qui me cherchent, me trouvent. La richesse et l'honneur m'accompagnent, l'opulence solide et la bonté; mes fruits sont meilleurs que l'or, que l'or pur, et ce que je rapporte est plus que de l'argent de choix. Je marche dans le chemin de la justice, et dans les sentiers de l'équité, pour rendre ceux qui m'aiment possesseurs d'un avoir, et remplir leurs greniers. «L'Éternel me créa, prémices de ses œuvres, avant ses ouvrages, antérieurement. Dès l'éternité je reçus l'onction, avant le commencement, l'origine de la terre; quand je naquis, les mers n'étaient pas encore, il n'y avait point de sources abondantes en eau; avant que les montagnes fussent plantées, avant les collines j'étais enfantée : Il n'avait encore créé ni la terre, ni les déserts, ni le chef de la poudre de la terre. Quand Il disposait le ciel, j'étais là; quand Il traçait un cercle sur la face de l'abîme, quand d'en haut Il condensait les nues, et faisait bouillonner les sources de l'abîme, quand Il donnait à la mer ses limites, pour que les eaux ne franchissent pas ses bords, quand Il fixait les bases de la terre, j'étais à ses côtés, fidèle ouvrière, je faisais ses délices tous les jours, me jouant devant lui continuellement, jouant sur le disque de sa terre, et faisant mes délices des enfants des hommes.» Maintenant donc, mes fils, écoutez-moi! et heureux ceux qui se tiennent dans mes voies! Recevez la correction, et devenez sages, et ne la repoussez pas! Heureux l'homme qui m'écoute, veillant à ma porte journellement, et gardant les jambages de mon portail! Car, quiconque me trouve, a trouvé la vie, et il obtient la faveur de l'Éternel. Mais celui qui me manque, fait tort à son âme; tous ceux qui me haïssent, aiment la mort. La sagesse a édifié sa maison, et en a taillé les sept colonnes; elle a égorgé ses victimes, mêlé son vin, et dressé sa table. Envoyant ses suivantes elle invite, du faîte des hauteurs de la ville : «Quiconque est faible, qu'il entre ici!» Et elle dit à qui manque de sens : «Venez, mangez de mon pain, et buvez du vin que j'ai mêlé! Renoncez à la faiblesse, et vous aurez la vie, et suivez la voie de la raison! Qui corrige le moqueur, s'attire un affront, et qui reprend l'impie, un outrage. Ne corrige pas le moqueur, de peur qu'il ne te haïsse! Corrige le sage, et il t'aimera! Donne au sage, il devient plus sage encore; instruis le juste, il augmente sa science. Le principe de la sagesse, c'est la crainte de l'Éternel; et la connaissance du Très-haut, c'est l'intelligence. Oui, je multiplie le nombre de tes jours, et j'augmente celui de tes années de vie. Es-tu sage, c'est pour toi que tu es sage; et, si tu es un moqueur, seul tu en subiras la peine.» Il est encore une femme, la folie; elle est agitée, irréfléchie et ignorante de toutes choses. Elle se place à la porte de sa maison, sur un siège au haut de la ville, pour inviter les passants, qui marchent droit dans leur voie : «Que les faibles entrent ici!» Et elle dit à celui qui manque de sens : «L'eau dérobée est douce, et le pain mangé en cachette est agréable.» Et il ne sait pas que là sont les ombres, et que ses invités sont dans les vallées des Enfers. Maximes de Salomon. Un fils sage est la joie d'un père; et un fils insensé, le chagrin de sa mère. Les gains iniques ne profitent pas; mais la justice sauve de la mort. L'Éternel ne laisse pas le juste souffrir de la faim; mais Il repousse la convoitise des impies. Celui qui travaille d'une main lâche, s'appauvrit; mais la main des diligents enrichit. Qui recueille en été, est un fils sensé; qui dort pendant la moisson, est un fils qui fait honte. Il y a des bénédictions pour la tête du juste; mais l'iniquité recouvre la bouche de l'impie. La mémoire du juste demeure en bénédiction; mais le nom des impies tombe en pourriture. Celui qui a la sagesse dans le cœur, accueille les préceptes; mais celui qui a la folie sur les lèvres, court à sa perte. Qui suit la voie de l'innocence, suit une voie sûre; mais qui prend des voies tortueuses, sera démasqué. Celui qui cligne les yeux, est une cause de chagrin; et l'insensé parleur court à sa ruine. C'est une source de vie que la bouche du juste; mais l'injustice couvre la bouche des impies. La haine provoque les querelles; mais sur tous les manquements l'amour met un voile. Sur les lèvres de l'homme de sens se trouve la sagesse; mais la verge va au dos de qui manque de raison. Les sages tiennent la science en réserve; mais la bouche de l'impie est une ruine qui menace. L'avoir du riche est sa forteresse; la ruine du pauvre, c'est sa pauvreté. Le gain du juste est une cause de vie; le revenu de l'impie, une cause de péché. Celui-là est le chemin de la vie qui garde la discipline, mais celui qui néglige la correction, induit en erreur. Dissimuler la haine, c'est avoir des lèvres qui mentent; publier la calomnie, c'est être méchant. En parlant beaucoup, on ne manque pas de pécher; mais qui réfrène ses lèvres, agit prudemment. La langue du juste est un argent de choix; le cœur des impies est bien peu de chose. Les lèvres du juste donnent la pâture à plusieurs; mais les insensés périssent par défaut de raison. La bénédiction de Dieu, c'est elle qui enrichit, et le pénible labeur n'y peut rien ajouter. C'est une joie pour l'insensé de commettre le crime; et d'être sage, pour l'homme de sens. Ce que redoute l'impie, c'est ce qui lui arrive; mais {[}Dieu{]} accomplit les vœux des justes. Comme passe l'ouragan, ainsi disparaît l'impie, mais le juste est une fondation éternelle. Ce que le vinaigre est au dents, et la fumée aux yeux, tel est le paresseux pour celui qui l'envoie. La crainte de l'Éternel prolonge les jours; mais les années des impies sont abrégées. L'attente des justes devient joie; et l'espoir des impies, désastre. Pour l'innocence la voie de l'Éternel est un fort; mais une ruine pour les méchants. Le juste est à jamais inébranlable; mais les impies n'habiteront pas le pays. La bouche du juste pousse des jets de sagesse; mais la langue dépravée est arrachée. Les lèvres du juste connaissent la grâce; et la bouche de l'impie, la perversité. La balance fausse est l'abomination de l'Éternel; mais le poids juste lui est agréable. Quand vient l'orgueil, vient aussi l'ignominie; mais dans les humbles il y a sagesse. L'intégrité des hommes droits les guide; mais les détours des perfides les perdent. La richesse ne sert de rien au jour de la colère; mais la justice sauve de la mort. La justice de l'homme de bien aplanit sa voie; mais par sa méchanceté le méchant tombera. La justice des hommes droits les sauve; mais les méchants se prennent dans leur méchanceté. A la mort du méchant son espoir s'évanouit, et l'attente des impies s'évanouit. Le juste est sauvé de la détresse, et l'impie vient l'y remplacer. Par ses discours le profane perd son prochain, mais par la sagesse des justes il est sauvé. La ville se réjouit du bonheur du juste; et quand les méchants périssent, c'est chant de joie. La bénédiction du juste élève une cité, mais les propos des impies causent sa décadence. Qui parle avec mépris de son prochain, manque de sens; mais l'homme qui a la prudence, se tait. Qui va calomniant, dévoile les secrets; mais l'homme sûr tient la chose cachée. Faute de directions un peuple tombe; mais il y a salut où les conseillers sont en nombre. Mal en arrive à qui cautionne autrui; mais quand on hait ceux qui s'engagent de la main, on est en sûreté. La femme qui a la grâce, est en possession de l'honneur, comme ceux qui ont la force, le sont des richesses. Celui qui en use bien avec lui-même, a de la bonté; mais celui qui se maltraite, est impitoyable. L'impie fait un gain qui le trompe; et celui qui sème la justice, un gain assuré. L'homme ferme en la justice parvient à la vie; et celui qui poursuit le mal, à la mort. L'Éternel abhorre les hommes pervertis en leur cœur; Il a pour agréables ceux qui suivent le droit chemin. Qu'ils se donnent la main, les méchants ne seront point impunis; mais la race des justes est sauvée. Un anneau d'or au groin d'un pourceau, c'est dans une femme beauté et déraison. Le souhait du juste n'a pour fin que le bien; mais la perspective des méchants, c'est la peine. Il en est qui répandent, et reçoivent plus encore; il en est qui épargnent plus qu'il n'est juste, et c'est pour s'appauvrir. Une âme bienfaisante obtiendra l'abondance, et celui qui restaure, sera restauré. Qui garde son blé, par le peuple est maudit; mais la bénédiction est sur la tête de celui qui le vend. Qui s'applique au bien, cherche la bienveillance; mais le mal survient à qui cherche le mal. Qui s'appuie sur sa richesse, tombera; mais comme le feuillage les justes verdiront. Celui qui met le désordre dans sa maison, n'hérite que du vent, et l'insensé devient le serviteur du sage. Le fruit du juste est un fruit de l'arbre de vie, et le sage captive les cœurs. Vois! sur la terre le juste reçoit son salaire; combien plus le méchant et le pécheur! Qui aime la correction, aime la science; qui hait la réprimande, reste stupide. L'homme de bien obtient la faveur de l'Éternel; mais Il châtie l'homme d'intrigue. Point de stabilité pour l'homme dans l'impiété; mais la racine des justes n'est point vacillante. La femme forte est la couronne de son mari; mais celle qui est sa honte, est comme une carie dans ses os. Dans leurs plans les justes n'ont en vue que le droit; les moyens des impies, c'est la fraude. Ce dont parlent les impies, c'est de guetter des victimes; mais la bouche du juste les délivre. Une fois renversés les méchants cessent d'être; mais la maison des justes demeure. L'homme est estimé à proportion de son sens; et qui n'a pas le sens droit, tombe dans le mépris. Mieux vaut celui dont l'état est humble, et qui a un serviteur, que le glorieux qui manque de pain. Le juste connaît les besoins de son bétail; les entrailles des impies sont impitoyables. Celui qui cultive son champ, a du pain en abondance; mais celui qui recherche les fainéants, manque de sens. L'impie désire l'appui des méchants; la racine qu'ont les justes, leur donne {[}un appui{]}. Les péchés de la langue couvrent un piège funeste; mais le juste échappe à l'angoisse. Par les fruits de sa bouche l'homme est rassasié de biens; et ce que fait sa main, est rendu à l'homme. La voie de l'insensé est droite à ses yeux; mais celui qui écoute un conseil, est sage. Le chagrin du méchant se montre au moment même; mais celui qui dissimule un affront, est prudent. Celui qu'anime la vérité, exprime ce qui est juste; et le témoin menteur, ce qui trompe. Il en est dont le babil est comme des coups d'épée; mais le parler du sage restaure. La parole vraie subsiste éternellement; il n'y a qu'un instant pour le langage du mensonge. La fraude est dans le cœur de ceux qui machinent le mal; mais la joie est à ceux qui conseillent la paix. Les peines n'atteignent jamais le juste; mais les impies ont plénitude de maux. L'Éternel abhorre les lèvres qui mentent; mais ceux qui pratiquent la vérité, sont ses délices. L'homme prudent cache ce qu'il sait; mais le cœur des insensés proclame sa folie. La main des diligents commandera; mais la main lâche sera corvéable. Le chagrin qui est dans le cœur, l'abat; mais une bonne parole le réjouit. Le juste indique la voie à son prochain; mais la voie des impies les fourvoie. L'indolent ne chasse pas son gibier; le précieux trésor de l'homme, c'est la diligence. Sur le sentier de la justice il y a vie, et sur la bonne voie, immortalité. L'enfant sage écoute l'avis de son père: mais le moqueur n'écoute pas la réprimande. Par les fruits de sa bouche l'homme est rassasié de biens; mais la convoitise des infidèles [recueille] l'injure. Qui surveille sa bouche, met en sûreté sa vie; pour qui tient ses lèvres ouvertes, la ruine est là. L'appétit des paresseux est avide, et ne le mène à rien; mais l'appétit des diligents est entièrement satisfait. Le juste a le langage menteur en aversion; mais le méchant diffame et outrage. La justice préserve l'innocence, mais l'impiété cause la ruine du pécheur. Tel fait le riche, qui n'a rien du tout; tel fait le pauvre, qui a beaucoup de bien. Avec des richesses on rachète sa vie; mais le pauvre n'a pas de menaces à entendre. La lumière des justes a toujours un riant éclat; mais la lampe des impies s'éteint. Par l'orgueil on ne fait naître que des rixes; mais ceux qui accueillent un conseil, possèdent la sagesse. La richesse se dissipe plus vite qu'un souffle; mais celui qui amasse dans sa main, l'accroît. L'espoir différé rend le cœur malade; mais le souhait accompli est un arbre de vie. Qui méprise la Parole, se perd; mais qui respecte la Loi, sera récompensé. La doctrine du sage est une source de vie, faisant échapper aux lacs de la mort. Un bon esprit concilie la faveur; mais la voie des perfides est pénible. Tout homme prudent agit avec jugement; mais l'insensé déploie de la folie. Un messager infidèle tombe dans le malheur; mais un envoyé sûr fait du bien. Indigence et honte pour qui déserte la discipline; mais qui a égard à la correction, parvient à la gloire. Un souhait accompli est doux au cœur; et ce que les fous abhorrent, c'est de fuir le mal. Hante les sages, et sage tu seras; mais qui se plaît avec les fous, se déprave. Le malheur poursuit les pécheurs, mais le bonheur est la rétribution des justes. L'homme de bien laisse son héritage aux enfants de ses enfants, mais l'opulence du pécheur est réservée pour le juste. Le défrichement du pauvre donne abondance de denrées; mais tel se ruine, faute de justice. Epargner la verge, c'est haïr son enfant; mais c'est l'aimer que de veiller à sa correction. Le juste mange à satisfaire sa faim; mais le ventre des impies ressent la disette. Sage, une femme élève sa maison; insensée, de ses propres mains elle la démolit. L'homme qui marche dans la droiture, craint l'Éternel; mais, si ses voies se détournent, il Le méprise. L'insensé a dans sa bouche même la verge de son orgueil; mais par leurs lèvres les sages sont garantis. Où il n'y a pas de bœufs, le grenier est vide; mais la vigueur du taureau donne un gros revenu. Le témoin véridique ne ment point; mais le faux témoin profère le mensonge. Le moqueur cherche la sagesse sans la trouver; mais pour l'intelligent la science est chose facile. Va te placer en face de l'insensé; tu ne pourras découvrir la sagesse sur ses lèvres. La sagesse du prudent, c'est de faire attention à sa voie; mais la folie des insensés est une duperie. Les insensés se font un jeu du crime; mais parmi les hommes de bien il y a bienveillance. Le cœur connaît son propre chagrin; et autrui ne saurait entrer en part de sa joie. La maison des impies est détruite, et la tente des gens de bien, florissante. Telle voie paraît droite à l'homme, mais elle aboutit au chemin de la mort. L'on peut, quand on rit, avoir le chagrin dans le cœur; et la joie peut finir en tristesse. Des fruits de sa conduite il sera rassasié celui dont le cœur s'égare, et l'homme de bien, de ce qui lui revient. L'inconsidéré ajoute foi à toute parole; le prudent est attentif à ses pas. Le sage est timide, et fuit le mal; mais l'insensé est présomptueux, et plein de sécurité. L'homme prompt à s'irriter agit follement; mais l'homme d'intrigue se fait haïr. Les insensés sont en possession de la folie; mais les justes ont pour couronne la science. Les méchants s'inclinent devant les bons, et les impies, à la porte du juste. A son prochain même le pauvre est odieux; mais ceux qui aiment le riche, sont nombreux. Qui méprise son prochain, pèche: mais heureux qui a pitié des misérables! Ceux qui font le mal, ne se fourvoient-ils pas? Mais ceux qui font le bien, trouvent amour et confiance. Tout labeur donne abondance; mais les discours des lèvres ne mènent qu'à l'indigence. La couronne des sages est leur richesse; la folie des insensés, c'est la folie. Le témoin véridique est le libérateur des âmes; mais celui qui trompe, souffle le mensonge. La crainte de l'Éternel donne une confiance ferme; et pour Ses enfants Il sera un refuge. La crainte de l'Éternel est une source de vie, pour échapper aux lacs de la mort. Un peuple nombreux donne au roi sa splendeur; mais le manque d'hommes est la ruine du prince. L'homme lent à s'irriter a un grand sens; l'irascible met en vue sa folie. Un cœur sain est la vie du corps; mais l'envie est la carie des os. Qui opprime les petits, outrage son créateur; mais celui-là l'honore, qui prend pitié des pauvres. Par ses revers l'impie est renversé; mais dans la mort même le juste est plein d'assurance. Dans le cœur sensé la sagesse repose; mais au milieu des fous elle se manifeste. La justice élève une nation, mais le péché est l'opprobre des peuples. Le roi donne sa faveur au serviteur entendu, mais au méchant serviteur son courroux. Une douce réponse calme le courroux; mais une parole dure excite la colère. La langue des sages rend la science aimable; la bouche des insensés épanche la folie. Les yeux de l'Éternel sont en tous lieux, observant les méchants et les bons. La langue qui calme, est un arbre de vie; mais celle qui trouble, brise l'âme. L'insensé dédaigne les leçons de son père; mais qui garde la correction, agit prudemment. Grande abondance dans la maison du juste, désordre dans le revenu de l'impie. Les lèvres du sage sèment la science, et le cœur des fous, des choses vaines. Le sacrifice des impies est l'abomination de l'Éternel; mais la prière des hommes droits lui est agréable. La voie de l'impie est l'abomination de l'Éternel; mais Il aime celui qui s'attache à la justice. Sévère leçon à qui s'écarte de la voie; qui n'aime pas à être repris, périra. Les Enfers et l'abîme sont à découvert pour l'Éternel, et plus encore les cœurs des enfants des hommes. Le moqueur n'aime pas à être repris; il ne s'approche point des sages. Un cœur joyeux rend le visage serein; mais quand le cœur souffre, l'esprit est abattu. Le cœur de l'homme sensé cherche la science; et le regard de l'insensé se repaît de folie. Tous les jours sont mauvais pour le malheureux; mais le cœur content est un festin perpétuel. Mieux vaut avoir peu, et la crainte de Dieu, que de grands trésors, et le trouble. Mieux vaut un plat d'herbes, et de la cordialité, qu'un bœuf gras, et de la haine. L'homme colère excite des querelles, le patient apaise les rixes. La voie du paresseux est comme une haie d'épines; le chemin des gens de bien est uni. Un fils sage réjouit son père; mais un homme insensé méprise sa mère. La folie est le bonheur de qui manque de sens; mais l'homme raisonnable suit le droit chemin. Inutiles sont les avis là où l'on ne délibère pas; mais où il y a plusieurs conseillers, ils sont efficaces. C'est un plaisir pour l'homme quand sa bouche sait répondre; et qu'un mot dit à propos va bien! Le chemin de la vie est montant pour le sage, afin qu'il évite celui des Enfers qui descend. L'Éternel renverse la maison des superbes; mais Il rend stable la borne de la veuve. Les plans de la malice sont l'abomination de l'Éternel; mais les paroles de bonté sont pures devant lui. Celui-là ruine sa maison, qui est avide de gain; mais celui qui n'aime pas les présents, vivra. Le cœur du juste médite sa réponse; mais la bouche des impies vomit la malice. L'Éternel s'éloigne des impies, mais Il prête l'oreille à la prière des justes. Un regard affectueux réjouit le cœur; une bonne nouvelle verse de la moelle dans les os. Celui dont l'oreille écoute les leçons de la vie, se trouve toujours au milieu des sages. Qui repousse les leçons, se condamne soi-même; mais qui écoute les avis, gagne du sens. La crainte de l'Éternel est l'école de la sagesse; et l'humilité précède la gloire. A l'homme de former des plans en son cœur; mais à Dieu d'exaucer ce qu'exprime la langue. Toutes les voies d'un homme sont pures à ses yeux; mais l'Éternel pèse les cœurs. Repose-toi sur Dieu de tes affaires, et tes plans seront assurés. L'Éternel a fait toutes choses pour leur fin; ainsi, l'impie pour le jour du malheur. Tout orgueilleux est pour l'Éternel une abomination; en aucun temps il ne demeure impuni. L'amour et la fidélité expient la faute, et la crainte de l'Éternel fait fuir le mal. Si l'Éternel est favorable à la voie d'un homme, Il réconcilie même ses ennemis avec lui. Mieux vaut peu avec la justice, qu'un gros revenu avec l'iniquité. L'homme en son cœur se trace sa voie; c'est l'Éternel qui dirige sa marche. Les lèvres du roi prononcent des oracles; et, quand il juge, sa bouche n'est point inique. Le poids et la balance justes viennent de l'Éternel; Il a fait toutes les pierres qu'on a dans sa bourse. Les rois auront horreur de faire le mal; car par la justice un trône est affermi. Les bonnes grâces du roi seront pour les lèvres vraies, et celui qui parle sincèrement, aura son amour. Colère de roi, messages de mort: aussi le sage la calmera. Un regard riant du roi donne la vie, et sa faveur est comme un nuage pluvieux du printemps. Combien la possession de la sagesse vaut mieux que l'or! et que la possession de la sagesse est préférable à l'argent. La voie des gens de bien, c'est de fuir le mal; il préserve sa vie celui qui surveille ses voies. L'orgueil précède la ruine, et la présomption, la chute. Mieux vaut vivre humble avec les pauvres, que de partager le butin avec les superbes. Qui dans les affaires agit sensément, trouve le bonheur; et heureux qui se confie dans l'Éternel! L'homme au cœur sage est appelé sensé, et l'aménité des paroles avance l'instruction. La prudence pour qui l'a est une source de vie; les insensés sont punis par leur propre folie. Le cœur du sage rend sa bouche sensée, et par ses discours avance l'instruction. Les discours gracieux sont des rayons de miel, doux au cœur, restaurants pour le corps. Telle voie semble droite à l'homme; mais elle aboutit au chemin de la mort. La faim du travailleur travaille pour lui, car sa bouche lui en impose la charge. L'homme dangereux prépare le malheur, et sur ses lèvres il y a comme un feu qui brûle. L'homme tortueux excite les divisions; et le rapporteur désunit les intimes. L'homme qui veut nuire, séduit son prochain, et l'engage dans une voie qui n'est pas la bonne; il ferme les yeux pour méditer la fraude, il serre les lèvres… il a consommé le crime. Les cheveux blancs sont une couronne d'honneur; c'est sur le chemin de la justice qu'on la trouve. L'homme patient est supérieur au héros, et celui qui a l'empire de son âme, au preneur de villes. On jette le sort dans le pan de la robe; mais sa décision vient de l'Éternel. Mieux vaut un morceau de pain sec avec la paix, qu'une maison dans laquelle se multiplient les festins où l'on se querelle. Le sage serviteur commande au fils qui fait honte, et avec les frères il partagera l'héritage. Le creuset est pour l'argent, et la fournaise pour l'or; mais c'est l'Éternel qui éprouve les cœurs. Le méchant est attentif aux discours nuisibles, le menteur prête l'oreille aux paroles funestes. Qui se moque du pauvre, outrage son créateur; qui jouit du malheur, ne reste pas impuni. Les enfants de leurs enfants sont la couronne des vieillards et la gloire des enfants, ce sont leurs pères. Le langage digne ne sied pas à l'insensé; combien moins à l'homme bien né le langage du mensonge! Le don est une pierre de prix aux yeux de qui le reçoit; partout où il s'adresse, il réussit. Qui tait la faute, cherche l'affection; mais qui la reproduit par la parole, désunit des intimes. Le blâme frappe plus l'homme de sens, que cent coups, l'insensé. La révolte ne cherche que le mal, mais un cruel messager lui est député. Soyez rencontrés par une ourse qui a perdu ses petits, mais non par un insensé pendant sa démence! De quiconque rend le mal pour le bien, les maux ne quittent point la demeure. Commencer une querelle, c'est rompre une digue; cède avant que le débat s'échauffe. Qui absout le coupable, et qui condamne l'innocent, sont l'un autant que l'autre l'abomination de l'Éternel. A quoi sert à l'insensé d'avoir en main des richesses? A acheter la sagesse? Il manque de sens. L'ami aime dans tous les temps; mais dans le malheur il devient un frère. L'homme privé de sens touche dans la main, et se lie comme caution envers autrui. Celui-là aime à pécher qui aime à se quereller; et qui élève trop sa porte, cherche sa chute. Avec un cœur tortueux on ne trouve pas le bonheur; et avec une langue perverse on tombe dans le malheur. Qui donne le jour à un fou, en aura du chagrin; et point de joie pour le père de l'insensé. Un cœur joyeux est un bon remède; mais un esprit abattu dessèche les os. L'impie accepte le présent caché sous le manteau, pour détourner le cours de la justice. La sagesse est à la portée du sage; mais les yeux de l'insensé cherchent au bout de la terre. Le fils insensé est un chagrin pour son père, et une amertume pour celle qui lui donna naissance. Condamner le juste, même à une amende, est mauvais; mais frapper l'homme bien né passe les bornes du droit. Qui épargne ses paroles, possède la science, et qui a du sang-froid est homme de sens. Même l'insensé, quand il se tait, passe pour sage; celui qui tient fermées ses lèvres, a du sens. Celui qui s'isole, suit sa fantaisie, il s'irrite contre tout ce qui est raisonnable. Ce n'est pas la raison qu'aime l'insensé, mais il aime à montrer son sentiment. Quand vient l'impiété vient aussi le mépris, et avec l'infamie, l'opprobre. Les paroles qui sortent de la bouche de l'homme, sont des eaux profondes; la source de la sagesse est une rivière abondante. Il est mal de prendre parti pour l'impie, afin de débouter le juste dans le jugement. Les lèvres de l'insensé apportent les querelles, et sa bouche excite aux coups. La bouche de l'impie est pour lui une cause de ruine, et ses lèvres, un piège à sa vie. Les propos du rapporteur sont comme des friandises; ils se glissent jusqu'au fond des entrailles. Celui-là aussi qui travaille lâchement, est frère du dissipateur. Le nom de l'Éternel est une forte tour, le juste y accourt, et se trouve en lieu sûr. L'opulence du riche est sa forteresse, et comme une haute muraille, dans son opinion. Avant la chute le cœur de l'homme s'élève; et l'humilité précède la gloire. Qui répond avant d'écouter, manque de sens, et sera confus. L'âme de l'homme supporte ses souffrances; mais une âme abattue, qui la relèvera? Le cœur de l'homme de sens acquiert la science, et l'oreille des sages est à la recherche de la science. Par des présents l'homme se fait jour; et ils l'introduisent chez les grands. Il [paraît] juste celui qui dans sa cause parle le premier; mais que vienne sa partie, et alors examine-le. Le sort met fin aux contestations; et entre les puissants il décide. Un frère est plus rebelle qu'une ville forte; et les querelles {[}des frères{]} sont comme les verrous d'un palais. Des fruits de sa bouche chacun est nourri, il est nourri de ce que ses lèvres lui rapportent. La mort et la vie dépendent de la langue; celui qui en aime l'usage, en goûtera les fruits. Trouver une femme c'est trouver le bonheur, et obtenir une faveur de l'Éternel. Le pauvre parle en suppliant; mais le riche répond durement. Tel a beaucoup de relations à son détriment; mais, ayez un ami, il s'attache plus qu'un frère. Meilleur est un pauvre qui marche dans son intégrité, qu'un homme aux lèvres fausses, qui est un insensé. A manquer de prudence il n'y a point d'avantage; et qui précipite ses pas, bronche. C'est la folie de l'homme qui gâte sa carrière; mais c'est contre l'Éternel que s'irrite son cœur. La richesse procure beaucoup d'amis, mais le pauvre est abandonné par son ami. Un faux témoin ne demeure pas impuni, et celui qui émet des mensonges, n'échappera pas. Il y a beaucoup de flatteurs pour l'homme libéral, et tous les amis sont pour celui qui donne. Tous les frères du pauvre ont de l'aversion pour lui; combien plus ses amis le quitteront-ils! Il se réclame de leurs promesses,… elles sont évanouies! Acquérir du sens, c'est aimer son âme; garder la prudence fait trouver le bonheur. Le faux témoin ne reste pas impuni; et qui profère le mensonge, se perd. Une vie de délices ne va pas à l'insensé; il va moins encore à l'esclave de commander aux princes. La raison de l'homme le rend patient, et sa gloire est de passer une faute. La colère d'un roi est le rugissement du lion; mais sa faveur est comme la rosée sur la verdure. Le malheur d'un père, c'est un fils insensé; et l'eau qui dégoutte d'un toit sans interruption, c'est une femme querelleuse. On hérite de ses pères une maison et des biens; mais une femme sensée, est un don de l'Éternel. La paresse plonge dans le sommeil, et l'âme indolente sentira la faim. Qui garde le commandement, garde sa vie; qui néglige sa voie, subira la mort. Celui qui donne au pauvre, prête à l'Éternel, et Il lui rendra son bienfait. Châtie ton fils, pendant qu'il y a espoir; mais jusqu'à le tuer ne te laisse pas emporter! Que l'emporté subisse la peine; car si tu l'en exemptes, tu devras y revenir. Ecoute un conseil, et reçois les leçons, afin que tu sois sage dans la suite de ta vie! Les projets du cœur de l'homme sont nombreux; mais le décret de l'Éternel, c'est ce qui s'exécute. La bonté de l'homme fait sa gloire; et le pauvre vaut mieux que le menteur. La crainte de l'Éternel mène à la vie; on repose rassasié, sans être atteint de malheur. Le paresseux plonge sa main dans le plat; mais à sa bouche il ne la ramènera pas. Frappe le moqueur, le faible deviendra sage; avertis l'homme de sens, il entend raison. Il ruine son père, fait fuir sa mère, le fils impudent, et qui fait honte. Cesse, mon fils, d'écouter des doctrines qui te détourneraient des paroles de la sagesse. Un témoin pervers se rit de la justice; et la bouche des impies se repaît d'iniquité. Les châtiments sont prêts pour les moqueurs; et les coups, pour le dos de l'insensé. Le vin est moqueur, la cervoise tumultueuse; qui par eux se laisse étourdir, n'est pas sage. Tel le rugissement d'un lion, telle est l'épouvante que répand un roi. Qui s'emporte contre lui, pèche contre soi. C'est une gloire pour l'homme de cesser une querelle: mais tout insensé s'exaspère. Parce qu'il fait froid, le paresseux ne laboure pas; à la moisson il mendiera, et n'obtiendra rien. Le projet dans le cœur de l'homme est sous une eau profonde; mais l'intelligent va l'y puiser. Plusieurs hommes proclament chacun leur bonté; mais un homme fidèle, qui le trouvera? Le juste marche dans son innocence; heureux les enfants qu'il laisse! Le roi qui siège sur son tribunal, par son regard met tout mal en fuite. Qui dira: J'ai gardé mon cœur pur, et de péché je ne me suis point souillé? Double poids, double mesure, sont l'un et l'autre l'abomination de l'Éternel. Déjà dans ce qu'il fait, l'enfant montre ce qu'il est, si sa conduite sera pure et droite. L'oreille qui entend, et l'œil qui voit, par l'Éternel furent formés l'un et l'autre. N'aime pas le dormir, afin de ne pas perdre ce que tu as! Aie les yeux ouverts, et tu auras abondance de pain! Mauvais! mauvais! dit l'acheteur; mais en s'en allant il se félicite. Il y a de l'or et beaucoup de perles; mais des lèvres sensées sont une vaisselle de prix. Prends-lui son manteau, car il a cautionné autrui; et nantis-loi de lui plutôt que de l'étranger. Le pain du mensonge est doux à l'homme; mais sa bouche finit par se trouver pleine de gravier. C'est la réflexion qui donne à un plan de la consistance; et sans circonspection ne fais point la guerre. Il révèle les secrets celui qui va médisant; et de celui qui tient ses lèvres ouvertes, ne fais pas ta société. De quiconque maudit son père et sa mère, le flambeau s'éteint au sein des ténèbres. Un héritage abominable à son origine ne finira point par être béni. Ne dis pas: Je rendrai le mal pour le mal! Compte sur l'Éternel, c'est lui qui t'aidera. Le double poids est l'abomination de l'Éternel; et la balance fausse n'est pas une chose bonne. C'est l'Éternel qui règle la marche des humains; l'homme! comment découvrirait-il sa voie? Il y a péril pour l'homme à précipiter les choses saintes, et à ne réfléchir qu'après le vœu prononcé. Un roi sage fait avec le van le triage des méchants, et fait passer sur eux la roue qui foule le blé. Un flambeau allumé par l'Éternel, telle est l'âme de l'homme, qui sonde les profondeurs de son intérieur. L'amour et la fidélité sont la garde du roi, et par l'amour il donne un étai à son trône. La parure des jeunes hommes, c'est leur vigueur; et la gloire des vieillards, leurs cheveux blancs. Les meurtrissures purifient le méchant, les coups qui pénètrent au fond des entrailles. Le cœur d'un roi est un ruisseau dans la main de Dieu, qui l'incline partout où Il veut. Les voies de l'homme sont toutes droites à ses yeux; mais l'Éternel pèse les cœurs. Faire ce qui est droit et juste, est plus agréable à l'Éternel que les sacrifices. Le regard hautain, et le cœur qui s'enfle, ce flambeau des impies, est un péché. La circonspection du diligent ne mène qu'à l'abondance: mais celui qui précipite, n'arrive qu'à l'indigence. Les trésors acquis par les mensonges de la langue, sont un souffle qui se dissipe: ils tendent à la mort. La violence des impies les emporte eux-mêmes, car ils refusent de faire ce qui est juste. L'homme dont la voie est tortueuse, dévie; mais de l'homme pur la conduite est droite. Mieux vaut habiter un coin du toit, que près d'une femme querelleuse, et un logis commun. Ce que veut l'impie, c'est le mal; à ses yeux son ami ne saurait trouver grâce. Le moqueur est-il puni, le faible en devient sage; qu'on instruise le sage, il accueille la science. Le Juste a l'œil sur la maison de l'impie; Il précipite les impies dans le malheur. Celui qui ferme son oreille au cri du pauvre, criera aussi, et restera sans réponse. Un don fait en secret fléchit la colère, et un présent glissé dans le sein, un courroux violent. C'est une joie pour le juste de pratiquer la droiture; mais cela fait peur au méchant. L'homme qui s'écarte de la voie de la raison, ira reposer dans la société des Ombres. L'amateur du plaisir tombe dans l'indigence; et celui qui aime le vin et les parfums, ne s'enrichira pas. L'impie devient une rançon pour le juste; et l'infidèle, pour les hommes droits. Mieux vaut habiter un désert, que d'avoir une femme querelleuse et chagrine. Il y a trésors précieux et huile dans la maison du sage; mais l'insensé absorbe ces choses. Qui cherche justice et bonté, trouve vie, justice et gloire. Le sage escalade la ville des héros, et abat le fort auquel ils s'assuraient. Qui veille sur sa bouche et sa langue, préserve son âme de la détresse. Moqueur est le nom du superbe, du hautain; il agit dans l'excès de son orgueil. Les désirs du lâche le tuent, car ses mains refusent d'agir, tout le jour il désire avidement; mais le juste donne, et sans parcimonie. Le sacrifice des impies est abominable; combien plus s'ils l'offrent en pensant au crime! Le témoin menteur périt; mais l'homme qui écoute, pourra toujours parler. L'impie prend un air effronté; mais l'homme droit règle sa marche. Il n'y a ni sagesse, ni prudence ni conseil, devant l'Éternel. Le cheval est équipé pour le jour de la bataille; mais c'est de l'Éternel que vient la victoire. Mieux vaut bonne réputation que grande richesse, et bienveillance, qu'argent et or. Le riche et le pauvre se rencontrent; leur créateur à tous, c'est l'Éternel. Le prudent voit la calamité, et se cache; les inconsidérés vont en avant, et sont punis. Le prix de l'humilité, de la crainte de l'Éternel, c'est richesse, honneur et vie. Des ronces et des pièges sont sur la route du pervers; qui veut préserver sa vie, s'en éloigne. Forme le jeune homme selon la voie qu'il doit suivre; même s'il vieillit, il n'en déviera point. Le riche commande aux pauvres; et le débiteur est l'esclave du créancier. Qui sème le vice, récoltera le malheur; et la verge pour le punir est prête. Le compatissant sera béni, car il donne de son pain au pauvre. Expulse le moqueur, et les querelles fuiront, et les rixes et les insultes cesseront. L'homme qui aime la pureté de cœur, et possède la grâce du langage, a pour ami le roi. Le regard de l'Éternel protège la sagesse, mais Il déjoue les propos du perfide. Le lâche dit: «Un lion est là dehors, au milieu de la rue; je serais égorgé!» Bouche des étrangères, fosse profonde, où tombe celui contre qui l'Éternel s'irrite. Quelqu'adhérente que soit la folie au cœur de l'enfant, la verge correctrice l'en détache. Tel opprime le pauvre qui le fait devenir riche; donnez au riche, il n'arrive qu'à l'indigence. Prête l'oreille et écoute les discours des sages, et sois attentif à mes leçons! Car il est beau que tu les gardes en ton cœur, et que sur tes lèvres tu les aies toujours prêtes. C'est à mettre ta confiance dans l'Éternel, que je veux te former aujourd'hui, oui, toi. Voici, dès longtemps j'ai écrit pour toi sur les conseils et la prudence, pour t'inculquer des préceptes vrais et sûrs, afin que tu répondes fidèlement à celui qui te donnera une mission. Ne dépouille pas le faible, parce qu'il est faible, et ne foule pas le misérable à la Porte; car l'Éternel soutient sa cause, et à ses ravisseurs Il ôte la vie. Ne vis pas en société avec l'homme colère, n'aie aucune relation avec l'homme qui s'échauffe, de peur que tu ne t'habitues à suivre sa voie, et que tu n'en remportes un piège contre ton âme. Ne te trouve pas entre ceux qui frappent dans la main, qui cautionnent pour des dettes. Si tu n'as pas de quoi payer, pourquoi ferais-tu qu'on vienne prendre ton lit sous toi? Ne déplace pas la borne antique, que tes pères ont posée! Vois-tu cet homme actif dans ce qu'il fait? Il sera le ministre des rois, et non le ministre des gens obscurs. Si tu t'assieds à table avec un prince, considère bien qui tu as devant toi, et mets un couteau à ton gosier, si tu as un appétit trop grand! Ne convoite point ses friandises, car c'est un mets trompeur. Ne t'efforce pas de l'enrichir, renonce à être si prudent! Tes regards voltigeront-ils vers ce qui va n'être plus? car il prendra des ailes, comme l'aigle et les oiseaux du ciel. Ne mange pas le pain de l'avare, et ne convoite pas ses friandises! Car il est ce qu'il est en son cœur, calculateur. Mange et bois! te dira-t-il; mais son cœur n'est pas avec toi; tu rejetteras le morceau que tu auras mangé, et tu auras tenu en pure perte d'agréables propos. Aux oreilles de l'insensé ne parle pas, car il méprise la sagesse de tes discours. Ne déplace point la borne antique, et n'envahis point le champ de l'orphelin! Car son vengeur est puissant, et Il prendra son parti contre toi. Présente ton cœur à la correction, et tes oreilles aux discours de la sagesse. N'épargne pas la correction au jeune enfant! Si tu le frappes de la verge, il ne mourra point. En le frappant de la verge tu sauves son âme des Enfers. Mon fils, si ton cœur est sage, mon cœur, oui, mon cœur sera dans la joie; l'allégresse pénétrera mes entrailles, si tes lèvres parlent avec rectitude. Que ton cœur n'envie pas les pécheurs, mais qu'il garde toujours la crainte de l'Éternel. Non! car il est un avenir, et ton espoir ne sera pas mis à néant. Ecoute, mon fils, et sois sage, et dirige ton cœur dans le droit chemin. Ne sois point parmi les buveurs de vin, et ceux qui sont prodigues de leur corps; car le buveur et le prodigue s'appauvrissent, et l'assoupissement revêt de haillons. Obéis à ton père, il t'a engendré, et ne méprise point ta mère devenue vieille. Achète la vérité, et ne la vends pas, la sagesse, la discipline et le sens. Le père du juste est dans l'allégresse, et celui qui a engendré un sage, en recueille de la joie. Puisses-tu réjouir ton père et ta mère, et être l'allégresse de celle qui te donna naissance! Donne-moi ton cœur, mon fils, et que mes voies plaisent à tes yeux! Car la courtisane est une fosse profonde, et l'étrangère, un puits étroit; elle épie, comme un ravisseur, et augmente parmi les hommes le nombre des infidèles. Pour qui sont les ah? pour qui les hélas? pour qui les rixes? pour qui le chagrin? pour qui les coups non provoqués? pour qui les yeux troubles. Pour ceux qui boivent longuement, qui viennent déguster le vin parfumé. Ne regarde pas le vin, quand il est vermeil, quand dans la coupe il élève ses bulles, et que sa liqueur est flatteuse! Il finit par blesser comme le serpent, et par piquer, comme la vipère. Tes yeux alors se porteront sur les étrangères, et ton cœur tiendra un langage pervers; et tu seras comme celui qui dort en pleine mer, comme celui qui dort à la cime du mât. «Ils me battent; cela ne fait pas mal: ils me frappent; je ne sens rien. Quand me réveillerai-je? J'y veux retourner.» Ne porte pas envie aux hommes méchants, et ne désire pas leur société! Car leur cœur médite la ruine, et leurs lèvres ont un langage funeste. Par la sagesse une maison s'élève, et par l'intelligence elle se consolide; et par la science les chambres se remplissent de tous les biens de prix et d'agrément. L'homme sage a de la force, et l'homme qui sait, gagne en vigueur. Car tu feras la guerre ayant pris tes mesures, et c'est le nombre des conseillers qui donne la victoire. Pour l'insensé la sagesse est chose trop haute; aux Portes il n'ouvre pas la bouche. Celui qui médite de faire du mal, reçoit le nom d'homme d'intrigue. La pensée de la folie, c'est le péché; et le moqueur est l'abomination des hommes. Si tu faiblis au jour de la détresse, tes forces s'affaibliront. Sauve ceux qu'on traîne à la mort; retiens ceux qui vont tomber sous les coups meurtriers! Si tu dis: «Nous ne le connaissons point!» Celui qui pèse les cœurs, ne l'entendra-t-Il pas? et le Gardien de ton âme ne le saura-t-il pas? et ne rend-Il pas à chacun selon ses œuvres? Mon fils, mange le miel, car il est bon, et le rayon de miel, qui est doux à ton palais! Sache que telle sera la sagesse à ton âme. Si tu la trouves, il est un avenir; et ton espoir ne sera pas mis à néant. Impie, ne dresse point d'embûches à la demeure du juste, et ne dévaste point son gîte. Car sept fois le juste tombe, et il se relève; mais les impies périssent dans le malheur. Ne te réjouis pas de la chute de ton ennemi, et que ton cœur ne se délecte pas de sa ruine, de peur que l'Éternel ne le voie, et n'en ait déplaisir, et qu'il ne détourne sa colère de lui. Ne t'irrite point à la vue des méchants, et ne sois point jaloux des impies, car le méchant n'a point d'avenir, le flambeau des impies s'éteint. Crains l'Éternel, mon fils, et le roi, et ne t'associe point aux novateurs! car leur ruine surgit tout-à-coup, et le temps du châtiment des uns et des autres, qui le sait? Encore paroles de sages. Etre partial, quand on juge, n'est pas bien. Quiconque dit au coupable: Tu es innocent! encourt la malédiction des peuples, et le courroux des nations. Mais ceux qui osent punir, s'en trouvent bien, et obtiennent le bonheur comme bénédiction. Il donne un baiser sur les lèvres, celui qui répond pertinemment. Soigne au dehors tes affaires, et mets en bon état ton champ; alors tu peux bâtir ta maison. Ne témoigne pas à la légère contre ton prochain; et de tes lèvres voudrais-tu tromper? Ne dis pas: Ce qu'il m'a fait, je le lui ferai, je rendrai à chacun selon ses œuvres. Près du champ du paresseux je passais, et près de la vigne de l'homme privé de sens; et voici, le chardon y poussait partout, et des orties en couvraient le sol, et son mur de pierres s'était écroulé. Et je regardai, et fis attention; je vis, et en tirai une leçon : «Un peu dormir, un peu sommeiller, un peu croiser les bras en étant couché!» Ainsi, la pauvreté fondra sur toi, comme un larron, et l'indigence, comme un homme portant le bouclier. Ce sont aussi des Proverbes de Salomon, que recueillirent les hommes d'Ezéchias, roi de Juda. La gloire de Dieu, c'est de cacher ses desseins, et la gloire des rois, de les pénétrer. Comme les Cieux en hauteur, la terre en profondeur, que le cœur du roi soit insondable! De l'argent enlève les scories, et il en sort pour l'orfèvre un vase; ôte l'impie des alentours du roi, et par la justice son trône s'affermira. Ne fais pas le glorieux devant un roi, et ne te mets pas au rang des Grands; car mieux vaut qu'on te dise: Monte ici! que d'être humilié devant le prince que tes yeux voient. Ne te hâte pas d'entrer en procès, de peur de ce qu'à la fin tu pourrais faire, si ta partie t'outrage! Plaide ton procès contre ta partie, mais ne révèle pas le secret d'autrui; de peur que celui qui t'entendrait, ne te fasse honte, et que ton infamie ne s'efface pas. Des pommes d'or sur une ciselure d'argent, tel est un mot dit à propos. Anneau d'or, collier d'or fin, tel est le sage moniteur pour l'oreille docile. Le frais de la neige au temps de la moisson, tel est le messager sûr pour celui qui le dépêche: il restaure l'âme de son maître. Nuage et vent, mais point de pluie, c'est l'homme qui se vante en mentant de donner. A la patience un prince se laisse gagner, et la langue, toute molle qu'elle est, brise des os. Si tu trouves du miel, manges-en ce qui t'est suffisant, de peur d'en avoir à satiété, et de le rejeter. Mets rarement le pied dans la maison de ton ami, de peur qu'il ne se lasse de toi, et ne te prenne en aversion. Un marteau, une épée, une flèche aiguë, c'est l'homme qui dépose contre son frère en faux témoin. Une dent cassée, un pied vacillant, c'est au jour de détresse le perfide en qui l'on se lie. Oter son manteau au jour de la froidure, verser du vinaigre sur du natron, c'est chanter des chansons à un cœur triste. Si ton ennemi a faim, donne-lui du pain à manger, s'il a soif, donne-lui de l'eau à boire, car ainsi tu lui mets sur la tête des charbons ardents, et l'Éternel te récompensera. Le vent du nord produit la pluie, et la calomnie sourde, le visage irrité. Mieux vaut habiter le coin d'un toit, que près d'une femme querelleuse, et le même logis. Une eau fraîche pour un homme fatigué, c'est une bonne nouvelle venant d'un pays lointain. Une source troublée, et un puits gâté, c'est le juste succombant sous l'impie. Il n'est pas bon de manger trop de miel, et sonder les choses difficiles est trop difficile. Une ville forcée et sans murs, tel est l'homme qui n'a pas l'empire de son cœur. Comme la neige en été, et la pluie à la moisson, ainsi l'honneur ne va pas à l'insensé. Comme le passereau va voltigeant, et l'hirondelle volant ainsi la malédiction non méritée n'atteint pas. Au cheval le fouet, à l'âne le mors, et au dos de l'insensé le bâton. Ne réponds pas à l'insensé selon sa folie, de peur de lui ressembler toi-même. Réponds à l'insensé selon sa folie. afin qu'il ne s'imagine pas être sage. Il se coupe les pieds, s'abreuve de peines celui qui charge un fou d'une mission. Les jambes d'un perclus sont pendantes; telle est une sentence dans la bouche des fous. Lancer une pierre avec la fronde, c'est accorder des honneurs à un insensé. Une épine que tient levée un homme ivre, c'est une sentence dans la bouche des fous. Tel un archer qui blesse chacun, tel est celui qui soudoie des fous, et soudoie tout venant. Comme le chien retourne à ce qu'il a vomi, ainsi l'insensé réitère sa folie. Vois cet homme qui s'imagine être sage! Il y a plus à espérer d'un insensé que de lui. Le lâche dit: «J'entends sur le chemin le rugissant, il y a un lion dans la rue!» La porte tourne sur ses gonds, et le lâche dans son lit. Le lâche plonge sa main dans le plat, il a peine à la ramener à sa bouche. Le lâche se trouve plus sage que sept hommes qui répondent avec jugement. Il prend un chien par les oreilles, celui qui en passant s'échauffe pour une querelle qui n'est pas la sienne. Tel un furieux qui décoche des traits, et des dards mortels, tel est l'homme qui trompe son prochain, puis dit: «N'ai-je pas badiné?» Faute de bois le feu s'éteint; ôtez le médisant, la querelle cesse. Le charbon donne de la braise, et le bois des flammes, et l'homme querelleur allume la dispute. Les propos du rapporteur sont comme des friandises; ils s'insinuent jusqu'au fond des entrailles. De l'argent brut appliqué sur un têt, c'est le feu sur les lèvres, et la malice dans le cœur. Dans ses discours l'ennemi dissimule, mais dans son âme il s'apprête à tromper. Prend-il un ton gracieux, ne te fie pas à lui, car sept abominations sont dans son cœur. La haine se cache sous un faux semblant, mais sa malice se découvre dans l'assemblée. Qui creuse une fosse, y tombe, et la pierre revient sur celui qui la roule. La langue fausse hait ceux qu'elle va perdre, et la bouche flatteuse prépare la ruine. Ne te vante pas du lendemain, car tu ignores ce qu'un jour enfante. Qu'un autre te loue, et non ta propre bouche, un étranger, et non tes propres lèvres! La pierre est lourde, et le sable pesant; mais l'humeur de l'insensé pèse plus que tous deux. La fureur est cruelle, et la colère impétueuse; mais qui pourra tenir devant la jalousie? Mieux vaut un reproche franc, qu'une affection dissimulée. Les coups d'un ami viennent de fidélité; mais un ennemi prodigue les baisers. L'homme rassasié foule le miel aux pieds; mais pour l'affamé tout ce qui est amer, est doux. Tel l'oiseau qui erre loin de son nid, tel est l'homme qui erre loin de ses lieux. L'huile et l'encens réjouissent le cœur, et par un conseil cordial l'ami est doux à l'homme. Ne quitte pas ton ami, ni l'ami de ton père, mais ne va pas chez ton frère le jour de ton malheur! Mieux vaut un voisin proche, qu'un parent éloigné. Sois sage, mon fils, et réjouis mon cœur, et je saurai que répondre à qui m'outragera. Le sage voit la calamité, et se met à l'abri; les inconsidérés vont en avant, et sont punis. Prends-lui son manteau, car il a cautionné autrui, et nantis-toi de lui plutôt que de l'étranger. Quand de grand matin à haute voix on salue son prochain, cela est regardé comme une imprécation. L'eau d'une gouttière tombant sans relâche un jour de pluie, et la femme querelleuse sont choses pareilles; qui l'arrêterait, arrêterait le vent, et sa main appellerait [bientôt] l'huile à son secours. Le fer aiguise le fer, et l'un aiguise la colère de l'autre. Qui garde son figuier, en mange le fruit, et qui a des soins pour son maître, obtient de l'honneur. Comme dans les eaux un regard {[}répond{]} à un regard, ainsi le cœur de l'homme [répond] au cœur de l'homme. Les Enfers et l'abîme ne sont jamais rassasiés, et les yeux de l'homme ne sont jamais rassasiés. Ce qu'est le creuset pour l'argent, la fournaise pour l'or, que chacun le soit pour la bouche qui le loue! Quand tu pilerais le fou dans le mortier, parmi les gruaux avec le pilon, sa folie ne le quittera pas. Examine l'aspect de ton bétail, et sois attentif à tes troupeaux! Car l'opulence n'est pas éternelle; et une couronne se transmet-elle dans tous les âges? L'herbe disparaît, et la tendre verdure se montre, et l'on recueille les herbes des montagnes; les agneaux te donnent des vêtements, et les boucs, le prix d'un champ; le lait des chèvres suffit à ta nourriture, à la nourriture de ta maison, et à l'entretien de tes servantes. Sans qu'on le poursuive, l'impie prend la fuite, mais le juste a l'assurance du jeune lion. Par la révolte d'un pays, ses princes deviennent nombreux, mais si les hommes sont sages, et connaissent la droiture, {[}le prince{]} règne longtemps. Un homme qui est pauvre, et opprime les petits, est une pluie qui balaie et ne laisse point de pain. Ceux qui négligent la Loi, louent l'impie, mais ceux qui gardent la Loi, s'indignent contre lui. Les hommes livrés au mal n'ont pas l'intelligence du juste, mais ceux qui cherchent l'Éternel, ont l'intelligence de tout. Mieux vaut un pauvre qui marche dans son innocence, que celui qui tourne dans une double voie, et qui est riche. Qui garde la Loi, est un fils intelligent, mais qui se plaît avec les prodigues, fait honte à son père. Celui qui augmente son bien par l'usure et l'intérêt, l'amasse pour le bienfaiteur du pauvre. De celui qui détourne l'oreille pour ne pas écouter la Loi, les prières aussi sont une abomination. Celui qui entraîne le juste dans la mauvaise voie, tombera dans la fosse même qu'il a faite; mais les innocents auront le bien pour héritage. A ses propres yeux le riche est sage, mais le pauvre intelligent le pénètre. Quand les justes triomphent, il y a grande pompe; mais quand les impies s'élèvent, les hommes se cachent. Celui qui cache ses fautes, ne prospère point; mais qui les confesse et les délaisse, obtient miséricorde. Heureux l'homme qui vit toujours dans la crainte! mais qui endurcit son cœur, tombe dans le malheur. Un lion rugissant et un ours affamé, c'est le prince impie d'un peuple pauvre. Le prince privé de sens est un grand oppresseur; mais celui qui déteste la cupidité, règne longuement. L'homme qui est sous le poids d'un meurtre, fuit jusques dans le tombeau, craignant d'être saisi. Celui qui suit la voie innocente, sera sauvé; mais l'homme tortueux qui suit deux voies, tombera dans l'une. Qui cultive son champ, sera rassasié de pain; et qui s'attache aux fainéants, sera rassasié d'indigence. L'homme probe sera comblé de bénédictions, mais qui veut s'enrichir promptement, ne reste pas impuni. Etre partial n'est point chose bonne; cependant pour une bouchée de pain, tel se rend criminel. L'envieux court après la richesse, et ne voit pas l'indigence qui fond sur lui. Celui qui reprend les hommes, finit par être mieux vu que le flatteur. Celui qui a dépouillé son père ou sa mère, et dit: Ce n'est pas un crime! est camarade du brigand. L'homme qui s'enfle, excite les querelles, mais qui se confie dans l'Éternel, aura l'abondance. Celui qui se fie en son sens, est un fou; mais qui suit la voie de la sagesse, échappe. Pour qui donne au pauvre, il n'y a point d'indigence, mais pour qui ferme ses yeux, grande malédiction. Quand les impies s'élèvent, les hommes se cachent, mais quand ils périssent, les justes s'accroissent. L'homme répréhensible qui se roidit, sera brisé soudain, et sans remède. Quand les justes se multiplient, le peuple se réjouit; mais quand règne l'impie, le peuple gémit. L'homme, ami de la sagesse, réjouit son père, mais qui se plaît avec les courtisanes, perd son bien. Par la justice un roi consolide son Etat; mais celui qui accepte des dons, le ruine. Un homme qui flatte son prochain, tend un filet sous ses pas. Un piège gît dans le crime du méchant; mais le juste triomphe, et se réjouit. Le juste sait défendre les petits, mais l'impie ne comprend pas la science. Les moqueurs soufflent le feu dans la cité; mais les sages calment l'irritation. Le juste qui est en dispute avec l'insensé, ni par la colère, ni par l'enjouement n'arrive à la paix. Les hommes sanguinaires haïssent l'innocent; mais les justes cherchent à lui sauver la vie. L'insensé produit son âme tout entière; mais le sage la tient en arrière. Qu'un prince écoute les mensonges, tous ses serviteurs sont méchants. Le pauvre et l'oppresseur se rencontrent; l'Éternel fait luire la lumière aux yeux de tous deux. Du roi qui rend au pauvre fidèle justice, le trône subsiste éternellement. La verge et la correction donnent la sagesse; mais l'enfant livré à lui-même fait honte à sa mère. Quand les impies croissent, le péché croît; mais leur chute réjouira les regards des justes. Corrige ton fils, et il te donnera du repos, et procurera des délices à ton âme. Privé de révélation, un peuple est sans frein; heureux, s'il garde la Loi! Les discours ne corrigent point un serviteur; quand même il comprend, il n'obéit point. Vois-tu cet homme prompt à parler? Il y a plus à espérer d'un fou que de lui. Si l'on délicate son serviteur dès l'enfance, il finit par vouloir être fils. L'homme colère excite les querelles, et celui qui s'échauffe, fait bien des fautes. L'orgueil de l'homme l'abaisse; mais l'humble parvient à la gloire. Qui entre en part avec le voleur, est son propre ennemi; il a entendu la malédiction, et il ne dénonce pas! La peur des hommes tend un piège; mais qui se confie dans l'Éternel, est mis à couvert. Plusieurs cherchent les regards du souverain; mais de l'Éternel émane le jugement des hommes. Le méchant est l'abomination du juste; et celui qui marche droit, l'abomination de l'impie. Paroles d'Agur, fils de Jaqué, prophétie, oracle donné par l'Homme à Ithiel, à Ithiel et à Uchal. Oui, je suis plus stupide que personne, et je n'ai point l'intelligence d'un humain; et je n'ai ni appris la sagesse, ni connu la science des saints. Qui monta au ciel, et en redescendit? Qui enserra le vent dans ses mains? Qui enveloppa les eaux dans sa robe? Qui plaça toutes les bornes de la terre? Quel est son nom et le nom de son fils, si tu le sais? Toute parole de Dieu est pure. Il est un bouclier pour ceux qui se confient en Lui. N'ajoute rien à ce qu'il a dit, de peur qu'il ne te châtie, et que tu ne sois convaincu de mensonge. Je Te demande deux choses: ne me les refuse pas, avant que je meure! Eloigne de moi la fausseté et le langage menteur; ne me donne ni pauvreté, ni richesse, nourris-moi du pain qui est pour moi le nécessaire; de peur que rassasié je ne te renie, et ne dise: «Qui est l'Éternel?» ou qu'appauvri je ne dérobe, et ne m'attaque au nom de mon Dieu! Ne calomnie pas le serviteur auprès de son maître, de peur qu'il ne te maudisse, et que tu ne sois puni! Il est une race qui maudit son père, et ne bénit point sa mère. Il est une race qui est pure à ses propres yeux, tandis que de sa souillure elle n'est point lavée. Il est une race… que ses yeux sont altiers, et ses paupières hautaines! Il est une race dont les dents sont des glaives, et les molaires des couteaux, pour dévorer le malheureux sur la terre, et les indigents, parmi les hommes. L'Aluca a deux filles: Donne! Donne! Trois choses sont insatiables, il en est quatre qui jamais ne disent: «C'est assez!» les Enfers, et la femme stérile, la terre jamais rassasiée d'eau, et le feu qui jamais ne dit: «C'est assez!» L'œil qui se moque d'un père, et dédaigne l'obéissance envers une mère, les corbeaux de la vallée l'arracheront, et les petits de l'aigle le mangeront. Trois choses passent ma portée, il en est quatre que je ne pénètre pas : la trace de l'aigle dans les Cieux, la trace du serpent sur le rocher, la trace du navire au sein de la mer, et la trace de l'homme qui va vers une vierge. Telle est la manière de la femme adultère: elle mange, et s'essuie la bouche et dit: «Je n'ai point fait de mal.» Trois choses font trembler un pays, il en est quatre qu'il ne peut supporter : un esclave devenu roi, un insensé dans l'abondance, la femme dédaignée devenue épouse, et la servante qui a chassé sa maîtresse. Il y a sur la terre quatre animaux très petits, et pourtant sages et bien avisés : les fourmis, peuple qui n'est point fort, et pourtant en été elles font leurs provisions; les gerboises, peuple qui n'est point vigoureux, et pourtant dans les rochers elles pratiquent leur gîte; les sauterelles n'ont point de roi, et pourtant elles sortent toutes formées en bataillons; le lézard saisit avec ses mains, et se trouve dans les palais des rois. Trois ont une belle démarche, et quatre, une belle allure : le lion, héros entre les animaux, et qui ne recule devant personne; {[}le coursier{]} ceint aux reins du harnais, ou le bélier et le roi à qui l'on ne peut tenir tête. Si tu as été fou par orgueil, et si tu as pensé à mal…. la main sur la bouche! Car la pression du lait produit du beurre, et la pression du nez produit du sang, et la pression de la colère produit la rixe. Discours au roi Lémuel. Maximes que lui enseigna sa mère. Que te dirai-je, mon fils? que te dirai-je, fils de mes entrailles? que te dirai-je, fils qui as mes vœux? Ne livre pas aux femmes ta vigueur, et ne suis pas la voie qui perd les rois! Ce n'est pas aux rois, Lémuel, ce n'est pas aux rois de boire du vin, ni aux princes de boire de la cervoise; de peur que, s'ils boivent, ils n'oublient la Loi, et n'attentent aux droits de tous les fils du malheur. Donnez de la cervoise à qui va périr, et du vin à qui a l'amertume dans le cœur; qu'il boive et oublie sa misère, et de ses peines perde le souvenir! Ouvre la bouche en faveur du muet. et pour défendre tous les enfants délaissés. Ouvre la bouche, et juge avec justice, et défends le misérable et le pauvre. Une femme forte! qui pourra la trouver? Elle a plus de valeur que les perles. En elle s'assure le cœur de son mari, et les profits ne lui manqueront pas. Elle lui fait du bien, et jamais de mal, tous les jours de sa vie. Elle met en œuvre la laine et le lin, et fait avec plaisir le travail de ses mains. Semblable aux navires des marchands, elle fait venir de loin ses denrées. Elle se lève, quand il est nuit encore; et distribue la nourriture à sa maison, et une tâche à ses servantes. Elle pense à un champ, et elle l'acquiert; du fruit de son travail elle plante une vigne. Elle met à ses reins une ceinture de force, et fortifie ses bras. Elle goûte les bons effets de son industrie! la nuit sa lampe ne s'éteint point. Elle porte la main à la quenouille, et ses doigts prennent le fuseau. Elle ouvre sa main au pauvre, et tend la main au misérable. Pour sa maison elle ne redoute point la neige; car toute sa maison est pourvue d'étoffes précieuses; elle se fait des couvertures, et le lin et la pourpre l'habillent. Son mari est considéré aux Portes, quand il siège avec les Anciens du pays. Elle fait des tuniques, et les vend, et livre des ceintures au Cananéen. Elle est revêtue de force et de dignité, et elle se rit du lendemain. Elle ouvre la bouche avec sagesse, et sa langue instruit avec grâce. Elle observe le mouvement de sa maison, et ne mange pas le pain d'oisiveté. Ses fils se lèvent, et la disent heureuse, son mari {[}se lève{]}, et lui donne des louanges : «Plusieurs femmes sont des femmes fortes, mais tu les surpasses toutes.» La grâce est illusion, et la beauté, vanité; c'est la femme craignant Dieu qu'on doit louer. Faites-la jouir du fruit de son travail! Qu'aux Portes ses œuvres la louent! Paroles de l'Ecclésiaste, fils de David, qui régnait à Jérusalem. Vanité des vanités, dit l'Ecclésiaste, vanité des vanités! tout est vanité. Que reste-t-il à l'homme de tout le labeur: dont il se travaille sous le soleil? Une génération s'en va, et une génération vient, et la terre est éternellement là. Et le soleil se lève, et le soleil se couche et se hâte vers son gîte, d'où il se lève [encore]. Le vent souffle au sud, et tourne au nord; il va tournant, tournant, et le vent refait ses mêmes tours. Toutes les rivières se rendent à la mer, et la mer ne se remplit pas; les rivières répètent leur cours vers les lieux où elles coulent. Tout dire lasse, et nul homme ne saurait l'énoncer; l'œil ne regarde jamais à être rassasié, et l'oreille n'écoute jamais à être remplie. Ce qui a été, c'est ce qui sera; et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera, et il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Il est telle chose dont on dit: «Eh! voyez! c'est nouveau!» Elle fut déjà dans les siècles qui nous ont précédés : le souvenir du passé ne reste pas; et les choses de l'avenir qui seront, ne resteront pas davantage dans le souvenir des hommes à venir. Moi, l'Ecclésiaste, je fus Roi d'Israël à Jérusalem. Et j'appliquai mon cœur à faire avec sagesse la recherche l'investigation de tout ce qui se fait sous le ciel. C'est là une tâche ingrate que Dieu a imposée aux enfants des hommes pour qu'ils s'y exercent. – Je vis tous les actes qui se font sous le soleil; et voici, le tout est vanité et effort stérile. Ce qui est de travers ne peut se redresser, et les lacunes ne peuvent se compter. Je disais en mon cœur: Voici, j'ai acquis une sagesse plus grande et plus étendue que tous mes prédécesseurs à Jérusalem, et mon cœur a vu beaucoup de sagesse et de science. Mais ayant appliqué mon cœur à discerner ce qui est sagesse, et à discerner ce qui est folie, je reconnus que cela aussi est un effort stérile. Car beaucoup de sagesse est accompagné de beaucoup de mécontentement, et qui augmente sa science, augmente ses peines. Je dis en mon cœur: Viens, [mon âme!] eh bien! je veux te faire essayer de la joie, et goûte ce qui est bon! Mais voici, cela aussi est une vanité : je dis du rire, qu'il est extravagant, et de la joie: Que procure-t-elle? Je pris en mon cœur le parti de maintenir ma chair dans le vin, tandis que mon cœur me guiderait avec sagesse, et de m'attacher à la folie, jusqu'à ce que je visse ce qu'il est bon aux enfants des hommes de faire sous le ciel, pendant le petit nombre des jours de leur vie. J'exécutai de grands ouvrages: je me bâtis des maisons; je me plantai des vignes; je me fis des jardins et des parcs, et y plantai toutes sortes d'arbres à fruit; je me fis des étangs d'eau, pour en arroser la forêt qui montait en arbres; j'achetai des serviteurs et des servantes, et j'eus des serfs nés dans la maison; j'eus aussi des troupeaux de gros et de menu bétail, plus que tous mes prédécesseurs à Jérusalem; je m'amassai aussi de l'argent et de l'or, et les trésors des rois et des provinces; je me procurai des chanteurs et des chanteuses, et, les délices des enfants des hommes, les plus belles des femmes; et je devins grand et plus considérable que tous mes prédécesseurs à Jérusalem; de plus ma sagesse me resta; et de tout ce que mes yeux demandaient, je ne leur refusai rien; je ne privai mon cœur d'aucune joie; car mon cœur eut de la joie dans tout mon labeur, et ce fut la part que je retirai de tout mon labeur. Mais quand je considérai tous les ouvrages faits par mes mains, et le labeur dont je m'étais travaillé pour exécuter, je vis que tout est vanité et effort stérile, et que rien ne profite sous le soleil. Et je me mis à examiner la sagesse et la folie, et l'extravagance. (Car que fera l'homme qui succédera au Roi? Ce que jadis on a fait.) Et je vis que la prééminence de la sagesse sur la folie est la même que la prééminence de la lumière sur les ténèbres : le sage a ses yeux à la tête, et le fou chemine dans les ténèbres; néanmoins je reconnus aussi que l'un et l'autre ils subissent une même destinée. Alors je dis en mon cœur: La destinée de l'insensé, je la subirai aussi; et pourquoi ai-je été sage de reste? Et je dis en mon cœur: C'est aussi là une vanité. Car pour le sage, pas plus que pour le fou, il n'y a de mémoire éternelle, puisque dans les jours à venir ils seront oubliés l'un et l'autre depuis longtemps: le sage, hélas! meurt aussi bien que l'insensé. Alors la vie me fut odieuse, et je me dégoûtai de tout ce qui se passe sous le soleil; car tout est vanité et effort stérile. Et tout le labeur dont je m'étais travaillé sous le soleil, me fut odieux, car je dois le léguer à l'homme qui me succédera. Et qui sait si ce sera un sage ou un fou? Et il disposera de tout le travail que j'ai exécuté sous le soleil avec tant de peine et de sagesse. C'est aussi là une vanité. Alors j'en vins à laisser mon cœur désespérer de tout le labeur dont je m'étais travaillé sous le soleil. En effet qu'il se trouve un homme dont le travail aura été fait sagesse, connaissance et succès, c'est à l'homme qui ne se sera point occupé, qu'il le laissera comme héritage. C'est aussi là une vanité et un grand mal. Car que revient-il à l'homme pour tout son labeur et la préoccupation de son cœur, dont il s'est tourmenté sous le soleil? En effet tous ses jours sont douloureux, et le chagrin est son affaire; même la nuit son cœur ne repose pas. C'est aussi là une vanité. Rien de mieux pour l'homme que de manger et de boire, et de faire goûter du bien-être à son âme, pendant son travail. Je vis que cela aussi est un don de la main de Dieu. Qui peut en effet manger et jouir, si ce n'est moi? Car à l'homme qui Lui plaît, Il donne sagesse et science et joie; mais au pécheur Il donne la tâche d'amasser et d'accumuler, pour le donner à celui qui plaît à Dieu. C'est aussi là une vanité et un effort stérile. Toute chose a son temps, et toute affaire son moment a sous le ciel. Il est un temps pour naître, et un temps pour mourir; il est un temps pour planter, et un temps pour arracher les plants; il est un temps pour tuer, et un temps pour guérir; il est un temps pour démolir, et un temps pour édifier; il est un temps pour pleurer, et un temps pour rire; il est un temps pour se frapper la poitrine, et un temps pour danser; il est un temps pour jeter les pierres, et un temps pour ramasser les pierres; il est un temps pour embrasser, et un temps pour s'abstenir d'embrasser; il est un temps pour chercher, et un temps pour laisser perdre; il est un temps pour conserver, et un temps pour se défaire; il est un temps pour déchirer, et un temps pour coudre; il est un temps pour se taire, et un temps pour parler; il est un temps pour aimer, et un temps pour haïr; il est un temps de guerre, et un temps de paix. Que gagne celui qui agit, à se peiner? J'ai vu la tâche que Dieu a donnée aux enfants des hommes, pour qu'ils s'y exercent. Il fait toute chose belle en son temps; quoiqu'il ait mis dans leur cœur [le sentiment] de l'éternité, ils ne parviennent cependant pas à comprendre l'œuvre que Dieu fait, du commencement à la fin. Je comprends qu'ils n'ont d'autre bien que de se réjouir, et de s'accorder du bien-être durant leur vie; et que, quand tel homme mange et boit et goûte des jouissances tout en travaillant, c'est aussi là un don de Dieu. Je comprends que tout ce que Dieu opère est éternel; il n'y a rien à y ajouter, et rien à en retrancher, et Dieu opère afin qu'on le craigne. Ce qui est, a été jadis; et ce qui est à venir, a été jadis; et Dieu reproduit ce qui est passé. Et je considérai encore sous le soleil le siège du jugement, il y avait iniquité; et le siège de la justice, il y avait iniquité. Je dis en mon cœur: Dieu jugera le juste et le méchant; car le moment [viendra] pour toute affaire et pour toute œuvre, alors. Je dis en mon cœur, quant aux enfants des hommes, que le but de Dieu a été de leur découvrir et de les mettre à même de voir qu'il en est d'eux comme des animaux. Car le sort des enfants des hommes est le même que le sort des animaux, et ils ont un même sort. Ils meurent les uns comme les autres; tous ils ont le même esprit de vie, et l'homme n'a aucun avantage sur l'animal; car tout est vanité. Tout marche à un rendez-vous commun. Tout naquit de la poudre, et tout rentre dans la poudre. Qui connaît l'esprit de vie des enfants des hommes, lequel monte en haut et l'esprit de vie de l'animal, lequel descend en bas dans la terre? Je vis donc qu'il n'y a rien de mieux sinon que l'homme ait de la joie de ce qu'il fait; car c'est là son lot. Car qui le fera venir pour voir ce qui sera après lui? Et je revins à considérer toutes les oppressions qui ont lieu sous le soleil; et je vis les larmes des opprimés, et ils n'avaient point de consolateurs; et la violence qui venait de la main de leurs oppresseurs, et ils n'avaient point de consolateurs. Alors je déclarai les morts, qui sont morts depuis longtemps, plus heureux que les vivants demeurés vivants jusques ici. Mais plus heureux que les uns et les autres est celui qui n'est pas arrivé dans cette vie, et n'a pas été témoin des méchantes actions qui se font sous le soleil. – Et je vis tout le labeur et tout le résultat de l'activité; c'était rivalité entre celui-ci et celui-là. Cela aussi est une vanité et un effort stérile. – L'insensé tient ses bras croisés, et se consume lui-même. Mieux vaut le creux de la main rempli de repos, que deux pleines poignées de labeur et d'effort stérile. – Et je vis encore une vanité sous le soleil. Cet homme est seul, et n'a pas un autre lui-même; il n'a ni fils, ni frère, et cependant son labeur est sans fin, et ses yeux n'ont jamais assez des richesses. Pour qui donc est-ce que je me peine, et sèvre mon âme du bonheur? C'est aussi là une vanité et une tâche ingrate. Deux valent mieux qu'un, car ils retirent un bon salaire de leur travail. En effet, s'ils tombent, l'un relève l'autre; mais malheur à celui qui est seul et qui tombe, et n'a pas un second pour le relever! De même quand deux couchent ensemble, ils ont chaud; mais celui qui est seul, comment aurait-il chaud? Et si quelqu'un attaque l'un des deux, ils seront à deux pour lui tenir tête; et le triple cordon n'est pas vite rompu. – Un enfant pauvre, mais sage, vaut mieux qu'un roi vieux et insensé qui ne sait plus être éclairé. Car il sortit de la maison des prisonniers pour être roi, quoique né pauvre dans le royaume qui serait le sien. Je vis tous les vivants qui se promènent sous le soleil escorter l'enfant, cet autre, qui succéda au trône : tout le peuple, tous ceux à la tête desquels il était, ne finissaient pas; eh bien! les après-venants ne seront plus ravis de lui. C'est que cela aussi est une vanité et un effort stérile. Ne sois point pressé d'ouvrir la bouche, et que ton cœur ne se hâte point de proférer une parole en la présence de Dieu! Car Dieu est dans le Ciel, et toi sur la terre; c'est pourquoi use de peu de paroles. Car si beaucoup d'affaires donnent lieu à des rêves, beaucoup de paroles donnent lieu à des propos insensés. Quand tu fais à Dieu un vœu, ne tarde pas de l'accomplir! Car Il ne prend aucun plaisir aux insensés; accomplis ce dont tu as fait vœu. Il vaut mieux ne faire aucun vœu, que de faire un vœu, et ne pas l'accomplir. Ne permets pas à ta bouche de faire pécher ta chair, et ne dis pas en présence de l'envoyé [de Dieu]: Ç'a été une méprise! Pourquoi Dieu devrait-Il s'irriter pour un propos de ta part, et te faire perdre le travail de tes mains? Car si dans beaucoup de rêves il y a des vanités, [il y en a aussi] dans beaucoup de paroles; oui crains Dieu! – Si tu vois dans une province le pauvre opprimé, la justice et le droit déniés, n'en sois pas éperdu. Car celui qui est élevé, est surveillé par un autre plus élevé encore, et tous ils ont au-dessus d'eux un être suprême. Mais un avantage pour un pays à tous égards, c'est un roi que le pays honore. – Celui qui aime l'argent, ne sera pas rassasié par l'argent, et celui qui aime la richesse, n'en retire pas du profit. C'est aussi là une vanité. Quand le bien devient plus grand, ceux qui le consomment, deviennent aussi plus nombreux. Et qu'y gagne son possesseur, qu'un spectacle pour ses yeux? Le sommeil du travailleur est doux, qu'il mange peu ou beaucoup; mais le rassasiement du riche ne le laisse pas dormir. Il est un mal douloureux que j'ai vu sous le soleil: des richesses gardées par leur maître pour son propre malheur. Car ces richesses se perdent par un événement fâcheux, et le fils qu'il aura engendré, n'en aura rien entre les mains. Comme il est sorti nu du sein maternel, il s'en ira tel qu'il était venu, et pour sa peine il ne prélèvera rien qu'il emporte dans ses mains. Et c'est aussi là un mal douloureux. Tout comme il était venu, ainsi il s'en va. Et que lui reste-t-il après s'être peiné pour du vent? De plus, toute sa vie il mange dans les ténèbres, et il a beaucoup de chagrin, et du malaise, et de l'aigreur. Voici ce que j'ai vu: c'est une chose bonne et en même temps belle que de manger et boire, et goûter du bien-être à côté de tout le labeur dont l'homme se travaille sous le soleil, pendant le petit nombre des jours de vie que Dieu lui a donnés; car c'est là son lot. De même, quand Dieu a accordé à quelque homme des biens et des richesses, et lui a permis d'en jouir, et d'en prélever sa part, et d'avoir de la joie de son travail, c'est là un don de Dieu. Et en effet, il ne repasse pas beaucoup sur les jours de sa vie, parce que Dieu le préoccupe de la joie de son cœur. Non, il n'est sur la terre pas un homme juste qui fasse le bien et ne pèche point. Il est une calamité que j'ai vue sous le soleil, et qui pèse souvent sur les humains. Il est tel homme auquel Dieu donne des biens, des richesses et de la gloire, et cela, à ce qu'il ait de quoi ne priver son âme de rien de ce qu'il désire; et Dieu ne le laisse pas maître d'en jouir, mais c'est un étranger qui en jouit. C'est là une vanité et un mal fâcheux. Si un homme avait cent fils, et s'il vivait un grand nombre d'années, et que les jours de ses années se multipliassent, et si son âme ne se rassasiait pas de bien-être, et que de plus il restât sans sépulture, je dirais: Plus heureux que lui est l'avorton; car celui-ci naît vainement, et il s'en va obscurément, et les ténèbres recouvrent son nom; il n'a non plus ni vu ni connu le soleil: il a le repos de plus que l'autre. Que s'il vivait deux fois mille ans, mais sans jouir des biens… tout ne va-t-il pas au même rendez-vous? – Tout le labeur de l'homme aboutit à sa bouche; toutefois sa cupidité n'est jamais assouvie. Quel avantage, en effet, le sage a-t-il sur le fou? Quel avantage, le pauvre qui sait vivre en face des hommes? Mieux vaut ce qui est à la portée de nos yeux, que le mouvement de la cupidité: il est aussi une vanité et un effort stérile. Ce qui existe, a dès longtemps été appelé par son nom; et l'on sait ce qu'est l'homme, et il ne saurait disputer avec Celui qui est plus puissant que lui. Car il y a une multitude de choses qui multiplient la vanité. Qu'est-ce qui reste à l'homme? Car qui sait ce qui est bien pour l'homme dans la vie, pendant les quelques jours de sa vie de vanité qu'il passe comme l'ombre? Et qui révélera à l'homme ce qui aura lieu après lui sous le soleil? Bonne réputation vaut mieux que bon parfum, et le jour de la mort, que le jour de la naissance. Mieux vaut aller dans la maison du deuil, que d'aller dans la maison du festin; car c'est là la fin de tous les hommes, et le vivant y rentre en lui-même. Mieux vaut la tristesse que le rire; car avec un visage triste, le cœur devient bon. Le cœur des sages est dans la maison du deuil, mais le cœur des fous est dans la maison de la joie. – Mieux vaut écouter la censure d'un sage, que d'être un auditeur des chansons des fous. Car tel le pétillement des épines sous la chaudière, tel est le rire du fou; c'est aussi là une vanité. Car l'ambition d'opprimer rend le sage extravagant, et les présents corrompent le cœur. – Mieux vaut la fin d'une chose que son commencement; mieux vaut patience que présomption. – Ne sois point en ton âme prompt à t'indigner! car l'indignation se dépose dans le sein de l'insensé. – Ne dis pas: Pourquoi les jours d'autrefois étaient-ils meilleurs que ceux-ci? Car ce n'est pas la sagesse qui te dicterait cette question. – La sagesse est aussi avantageuse qu'un héritage, et c'est un profit pour ceux qui voient le soleil. Car la sagesse offre un abri, l'argent offre un abri; mais l'avantage reste à la science: la sagesse donne la vie à ceux qui la possèdent. – Considère l'action de Dieu; car qui peut rendre droit ce qu'il a fait courbe? – Au jour du bonheur, sois heureux, et au jour malheur, ouvre les yeux! Dieu est l'auteur de celui-ci, aussi bien que de celui-là, et cela, afin que de son avenir l'homme ne découvre rien. J'ai vu tout cela durant mes jours de vanité. Il est tel juste qui périt malgré sa justice, et tel impie qui prolonge ses jours malgré sa méchanceté. – Ne sois pas juste à l'excès, et ne te montre pas trop sage! Pourquoi te détruirais-tu? Ne sois pas impie à l'excès, et ne deviens pas un insensé! Pourquoi mourrais-tu avant ton heure? Il est bon que tu tiennes à ce dernier avis, et que tu ne te départes point du premier; car celui qui craint Dieu, échappe à toutes ces choses. – La sagesse rend le sage plus fort que dix capitaines qui sont dans une place. – Non, il n'est sur la terre pas un homme juste qui fasse le bien et ne pèche point. Ne prends non plus pas garde à tous les propos qu'on tient, afin de ne pas t'entendre maudire par ton serviteur. Car bien des fois aussi ton cœur te rappelle que de même tu as maudit les autres. J'ai tenté toutes ces choses avec la sagesse. Je dis: Je veux être sage, mais elle reste à distance de moi. Ce qui est lointain et profond, profond, qui saurait l'atteindre? – Je me suis mis avec mon cœur à faire la ronde, pour connaître et explorer et chercher la sagesse et la raison, et pour connaître l'impiété, la folie, la déraison et le délire. Et je trouvai quelque chose de plus amer que la mort, c'est la femme dont le cœur est un lacs et un filet, et les mains, des chaînes. Celui qui est bon devant Dieu, lui échappe; mais le pécheur est enlacé par elle. Voyez! c'est ici ce que j'ai trouvé en comparant une chose avec une autre pour trouver la raison; voici ce que mon âme cherche encore sans que je l'aie trouvé: un homme, sur mille je l'ai trouvé; mais une femme, dans tout ce nombre je ne l'ai pas trouvée. La seule chose, prends-y garde, que j'aie trouvée, c'est que Dieu créa les hommes droits, mais eux, ils ont cherché beaucoup de détours. Qui est égal au sage? et qui connaît l'explication des choses? La sagesse de l'homme rend son visage rayonnant et lui ôte son air farouche. – Je [te le dis]: Observe l'ordre du roi, et cela, à cause du serment que tu as fait à Dieu! Ne le déserte pas témérairement, et ne persévère pas dans un mauvais parti, car il peut faire tout ce qu'il lui plaît, d'autant que la parole du roi est efficace; et qui lui dira: Que fais-tu? – Qui garde le commandement est étranger à tout mauvais parti, et le cœur du sage connaît le moment et la manière. Car pour toute chose il est un moment et une manière: aussi bien les maux qui menacent l'homme sont nombreux; nul en effet ne sait ce qui peut arriver, car qui est-ce qui lui indiquera comment les choses se passeront? – Nul n'est maître de son souffle de vie, à pouvoir retenir son souffle de vie; et nul n'est maître du jour de la mort; il n'y a point d'exemption pour ce combat, et le crime ne libère pas les siens. – J'ai vu toutes ces choses, et j'ai pris garde à tous les actes qui se font sous le soleil. Il y a des époques où un homme a l'empire sur les hommes pour leur malheur. J'ai vu alors les impies recevoir une sépulture, et ceux qui avaient fait le bien, étaient venus, et ils partirent du lieu saint, et ils furent oubliés dans la Ville. C'est aussi là une vanité. – Parce que la sentence prononcée sur les mauvaises actions ne s'exécute pas promptement, c'est pourquoi le cœur des enfants des hommes se remplit en eux du désir de faire le mal. Mais quand même le pécheur commet cent fois le crime, et prolonge ses jours, je sais pourtant que ceux qui craignent Dieu, se trouveront bien d'avoir craint en sa présence. Mais il ne s'en trouvera pas bien l'impie, et de même qu'une ombre, il ne prolongera pas ses jours, lui qui n'a pas craint en présence de Dieu. Il est une vanité qui a lieu sur la terre, c'est qu'il y a des justes dont le sort est en rapport avec les œuvres des impies, et qu'il y a des impies dont le sort est en rapport avec les œuvres des justes. Je dis: C'est là aussi une vanité. Et je vantai la joie, parce qu'il n'y a pas d'autre bien pour l'homme sous le soleil que de manger et boire et se réjouir; c'est là ce qui lui reste pour son labeur, durant les jours de vie que Dieu lui accorde sous le soleil. Lorsque je pris à cœur de connaître la sagesse, et de considérer les affaires dont on s'occupe sur la terre, (car ni jour ni nuit on ne laisse ses yeux sentir le sommeil) alors je vis toute l'œuvre de Dieu, l'impuissance où est l'homme de saisir l'œuvre qui s'accomplit sous le soleil; quelque peine que l'homme prenne pour chercher, il ne trouve cependant pas, et quand même le sage voudrait connaître, il ne parviendrait pourtant pas à saisir. En effet, j'ai appliqué mon cœur à toutes ces choses, et cela pour éclaircir ce fait, que les justes et les sages et leurs travaux sont entre les mains de Dieu, l'homme ne sachant s'il est aimé ou haï: ils sont en face de la question tout entière. Tout arrive pareillement à tous; mêmes événements au juste et à l'impie, à l'homme bon et pur et à l'impur, à celui qui sacrifie et à celui qui ne sacrifie pas; il en est de l'homme de bien comme du pécheur, de celui qui jure, comme de celui qui craint de jurer. C'est ici un mal dans tout ce qui arrive sous le soleil, c'est que tous ont les mêmes destinées: dès lors aussi le cœur des enfants des hommes se remplit de malice, et la folie est dans leur cœur pendant leur vie, et après cela… chez les morts! En effet, qui est excepté? Tous ceux qui vivent, conservent l'espérance; un chien vivant vaut mieux qu'un lion mort. Car les vivants savent qu'ils mourront; mais les morts ne savent absolument rien, et il n'y a plus de rétribution pour eux, puisque leur mémoire est oubliée. C'en est fait dès longtemps et de leur amour, et de leur haine, et de leur ambition; et pour l'éternité ils n'entrent plus en part de rien de ce qui se fait sous le soleil. Va, mange gaiement ton pain, et bois ton vin dans la joie de ton cœur, car dès longtemps Dieu prend plaisir à ce que tu fais. Porte en tout temps des vêtements blancs, et que sur ta tête jamais l'huile ne manque! Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, durant tous les jours de ta vie de vanité, qu'il t'a donnés sous le soleil, durant tous les jours de ta vie de vanité! Car c'est ta part dans la vie, et dans le labeur dont tu te fatigues sous le soleil. Emploie ta force à faire tout ce que ta main trouvera à faire! Car il n'y a plus ni œuvre, ni prudence, ni science, ni sagesse dans les Enfers où tu vas. J'ai encore vu sous le soleil que la course n'est pas pour les agiles, ni la guerre pour les braves, non plus que le pain pour les sages, non plus que les richesses pour les habiles, non plus que la faveur pour ceux qui savent; mais le temps et les événements leur viennent à la traverse à tous. Car le mortel ignore son heure, ainsi que les poissons qui se prennent au filet meurtrier, et comme les oiseaux qui se prennent dans les lacs: comme eux les enfants des hommes sont enlacés au jour du malheur, quand il fond sur eux tout-à-coup. Néanmoins j'ai vu de la sagesse sous le soleil, et elle m'apparut grande. Il existait une petite ville, où il ne se trouvait qu'un petit nombre d'hommes. Et un grand roi marcha contre elle, et il la cerna et éleva contre elle de grandes redoutes. Et il s'y trouvait un homme pauvre qui était sage; et ce fut lui qui par sa sagesse sauva la ville; mais personne ne garda le souvenir de cet homme pauvre. Et je dis: La sagesse vaut mieux que la bravoure, quoique la sagesse du pauvre soit dédaignée, et que ses discours ne soient pas écoutés. Les discours calmes des sages sont plus écoutés que la clameur du souverain qui est du nombre des fous. La sagesse vaut mieux que des armes de guerre; mais un seul pécheur gâte beaucoup de bien. Des mouches mortes font exhaler une odeur fétide à l'huile du parfumeur; un peu de folie a la prépondérance sur la sagesse et l'honneur. La raison du sage est à sa droite; la raison du fou est à sa gauche. Quelle que soit la voie que suive le fou, il manque de sens, et il dit à chacun qu'il est un fou. Si la colère du souverain s'élève contre toi, ne cède pas la place, car le calme fait céder de grands péchés. Il est un mal que j'ai vu sous le soleil, par l'effet d'une méprise qui procède du prince : la folie est placée en très haut lieu, et des riches sont assis en lieu bas. J'ai vu des esclaves montés sur des chevaux, et des princes marchant à pied comme des esclaves. – Celui qui creuse une fosse, y tombera; et celui qui fait une brèche à un mur, sera mordu par un serpent. Celui qui remue des pierres, s'y fera mal, et celui qui fend du bois, se risque; si le fer est émoussé, et qu'il n'en affile pas le tranchant, il lui faudra un effort plus grand; mais la sagesse a l'avantage de donner l'adresse. Si le serpent mord quand il n'est pas enchanté, l'enchanteur ne sert à rien. – Les discours de la bouche du sage ont la grâce; mais le fou est la victime de ses propres lèvres; le début des paroles de sa bouche est folie, et la fin de son discours est un délire malfaisant. Et le fou prodigue les paroles; [cependant] l'homme ignore l'avenir, et qui lui découvre ce qui aura lieu après lui? Le travail du fou le fatigue, car il ne sait pas trouver le chemin de la ville. – Malheur à toi, pays, qui as pour roi un enfant, et dont les princes se mettent à table dès le matin! Bonheur à toi, pays, qui as pour roi un fils de noble race, et dont les princes se mettent à table en temps convenable, pour se restaurer, et non pour boire! Quand il y a paresse, la charpente se disloque; et, quand les mains sont lâches, le logis a des voies d'eau. – On apprête un festin pour se réjouir, et le vin égaie les vivants; et l'argent répond à tout. – Même dans ta pensée ne maudis pas le roi; et au fond de la chambre où tu couches, ne maudis pas le riche! Car l'oiseau du ciel emportera tes propos, et le volatile ailé publiera tes discours. Jette ton pain à la surface des eaux, car longtemps après tu le retrouveras; fais-en part à sept et même à huit; car tu ne sais pas quelle calamité il y aura sur la terre. Quand les nuages sont pleins de pluie, ils la versent sur la terre; et, que l'arbre tombe vers le sud ou vers le nord, il reste là, où il est tombé. – Celui qui observe le vent, ne sèmera point; et celui qui regarde les nuages, ne récoltera point. – De même que tu ignores quelle est la route du vent, et comment les os se forment dans le sein de la femme enceinte de même tu ne saurais connaître l'œuvre de Dieu qui fait toutes choses. Dès le matin sème tes semences, et au soir ne laisse pas ta main oisive! Car tu ne sais si c'est l'une ou l'autre qui réussira, ou si toutes deux elles sont également bonnes. La lumière est douce, et c'est un bonheur pour les yeux de voir le soleil. Car, lors même que l'homme vit un grand nombre d'années, il trouve de la joie dans toutes; il se souvient d'ailleurs qu'il y aura bien des jours sombres, et que tout l'avenir est une vanité. Réjouis-toi, jeune homme, pendant ton jeune âge, et laisse ton c{\oe}ur être heureux pendant les jours de ta jeunesse; et suis la voie que te montre ton c{\oe}ur, et le regard de tes yeux. Sache en même temps que sur toutes ces choses Dieu t'appellera au jugement. Et bannis le chagrin de ton c{\oe}ur, et éloigne les maux de ton corps! Car la jeunesse et l'aurore sont un souffle. Et souviens-toi de ton Créateur pendant les jours de ta jeunesse, avant que les jours des maux arrivent, et que viennent les années dont tu diras: Je n'y ai point de plaisir! avant que s'obscurcissent le soleil et la lumière, et la lune et les étoiles, et que les nuages reparaissent après la pluie; temps où les gardes de la maison ont le tremblement, et où les hommes robustes se courbent; où les meunières sont oisives, parce que leur nombre est réduit; où celles qui regardent de leurs fenêtres ont des yeux ternes; où les portes sont fermées du côté du dehors; cependant le moulin rend des sons grêles, et l'on s'éveille au chant du passereau et l'on trouve faibles tous les effets du chant; alors aussi on redoute les lieux élevés, et l'on a des terreurs en marchant et l'on dédaigne l'amande, et l'on se dégoûte de la sauterelle et la câpre a perdu sa vertu; car l'homme s'avance vers son séjour éternel, et les pleureuses vont parcourir les rues; avant que le cordon d'argent soit détaché, et la lampe d'or mise en pièces; et avant qu'à la fontaine le seau se brise et qu'à la citerne la roue soit rompue, et que la poudre retourne dans la terre, comme elle y était, et que l'esprit retourne à Dieu qui l'a donné. Vanité des vanités, dit l'Ecclésiaste, tout est vanité! Au reste, comme d'ailleurs l'Ecclésiaste était sage, il enseigna aussi la science au peuple, et il fit des investigations et des recherches, et il fut l'auteur d'un grand nombre de maximes. L'Ecclésiaste s'appliqua à trouver des propos excellents; et ce qui a été écrit avec droiture, est le langage, de la vérité. Les paroles des sages sont comme des aiguillons, et les maîtres des assemblées sont comme des clous bien plantés; c'est un seul Berger qui les donne. D'ailleurs, mon fils, c'est là que tu iras puiser la lumière; la composition de beaucoup de livres n'a pas de fin, et trop d'étude est une fatigue pour le corps. Ecoutons la conclusion de tout le discours: Crains Dieu et garde ses commandements! car c'est là le tout pour l'homme. Car Dieu fera venir toutes les œuvres au jugement qu'il tiendra sur tout ce qui est caché, soit bien, soit mal. Cantique des cantiques, de Salomon. Qu'il m'embrasse des baisers de sa bouche! car tes caresses sont plus exquises que le vin. L'huile qui te parfume a une odeur suave; ton nom est un parfum qui se répand; aussi les vierges ont pour toi de l'amour. Entraîne-moi! nous courrons après toi. Le roi m'introduit dans ses appartements: dans nos transports, de toi nous voulons nous réjouir, célébrer ton amour plutôt que le vin; on a pour toi un véritable amour. Je suis noire, mais gracieuse, filles de Jérusalem, comme les tentes de Cédar, comme les draperies de Salomon. Ne me considérez pas, parce que je suis noire, parce que le soleil a lancé sur moi ses regards; les fils de ma mère, irrités contre moi, m'ont réduite à garder les vignes, et ma vigne, la mienne, je n'ai pu la garder. – Dis-moi, ô toi qu'aime mon âme, où tu pais tes brebis, où tu les fais reposer à midi! car pourquoi errerais-je éperdue autour des troupeaux de les compagnons? – – Si tu l'ignores, ô la plus belle des femmes, suis seulement les traces des brebis, et mène paître tes chevreaux près des cabanes des bergers. Au coursier du char de Pharaon je te compare, ma bien-aimée. Tes joues sont belles, entre les rangs [de perles], et ton col, au milieu des colliers. Nous le ferons des colliers d'or semés de points d'argent.– – Tandis que le roi est entouré de sa cour, mon nard exhale son parfum. Mon bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe, qui toujours est fixé sur mon sein. Mon bien-aimé est pour moi une grappe de troène des vignobles d'En-Gueddi. – – Voici, tu es belle, ma bien-aimée, tu es belle! tes yeux sont ceux de la colombe. – – Voici, tu es beau, mon bien-aimé, tu es aimable aussi; et notre lit c'est la verdure, les solives de nos maisons sont les cèdres, et nos lambris, les cyprès. Je suis un narcisse de Saron, un lys des vallées. – – Tel un lys parmi les ronces, telle est ma bien-aimée parmi les jeunes filles. – – Tel un pommier parmi les arbres, tel est mon bien-aimé parmi les jeunes hommes. Mon désir est d'être assise à son ombre, et son fruit est doux à mon palais. Il m'a fait entrer dans la maison où le vin coule, et la bannière sous laquelle il me range, c'est l'amour… Pour me soutenir donnez-moi le sirop de raisins, donnez-moi comme cordial la pomme [de Cydon]! car je suis malade d'amour. Que sa main gauche se place sous ma tête, et que sa droite m'embrasse! – – Je vous adjure, filles de Jérusalem, par les gazelles et par les biches des champs, n'éveillez pas, ne réveillez pas mon amour, plus tôt qu'elle ne voudrait! C'est la voix de mon bien-aimé! Voici, il vient franchissant par sauts et par bonds les monts et les collines. Mon bien-aimé égale la gazelle, ou le faon des biches. Le voilà debout derrière notre mur, avançant ses yeux par la fenêtre, et les faisant briller au travers du treillis! Mon bien-aimé se met à parler, et il me dit: «Lève-toi, ma bien-aimée, ma beauté, et viens! Car voici, l'hiver est passé, les pluies ont cessé et ont fui; les fleurs paraissent sur la terre; la saison des mélodies est là, et la voix de la tourterelle se fait entendre dans notre contrée; le figuier embaume ses fruits, et la vigne est en fleur, elle exhale son parfum. Lève-toi, ma bien-aimée, ma beauté, et viens! Ma colombe! dans les cavités des rochers, dans les retraites des lieux escarpés, fais-moi voir ta figure, fais-moi entendre ta voix! car ta voix est douce, et ta figure gracieuse.» – Faites pour nous la chasse aux renards, aux petits renards qui ravagent les vignes, quand nos vignes sont en fleur! Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui, il paît son troupeau parmi les lys. En attendant le trais du jour, et la fuite des ombres, reviens! toi, mon bien-aimé, égalant la gazelle ou le faon des biches franchis les monts qui nous séparent! Une nuit, étant couchée, je cherchais celui qu'aime mon âme; je le cherchais et ne le trouvais pas. Je veux me lever et parcourir la ville; dans les, rues et dans les places je chercherai celai qu'aime mon âme. Je le cherchai, et ne le trouvai pas. Je fus rencontrée par les gardes qui parcourent la ville. «Avez-vous vu celui qu'aime mon âme?» A peine je les avais passés, que je trouvai celui qu'aime mon âme. Je le saisis et ne le laisse point aller, que je ne l'aie conduit dans la maison de ma mère, et dans la chambre de celle qui me porta dans son sein. – – Je vous adjure, filles de Jérusalem, par les gazelles ou par les biches des champs; n'éveillez pas, ne réveillez pas mon amour, plus tôt qu'elle ne voudrait! Qui est celle qui monte ici du désert, comme des colonnes de fumée, entourée d'une vapeur de myrrhe et d'encens, et de toutes les poudres odorantes des marchands? Voici, c'est la litière de Salomon, escortée de soixante guerriers pris parmi les guerriers d'Israël, tous tenant l'épée, formés au combat, ayant chacun son épée à son flanc, en vue des alarmes nocturnes. C'est une litière que se fit le roi Salomon, de bois du Liban. Il en fit les colonnes d'argent, et le dossier, d'or, le siège, de pourpre; le fond est un parquet, œuvre d'amour des filles de Jérusalem. Sortez et voyez, filles de Sion, le roi Salomon portant la couronne dont sa mère le couronna, au jour de ses fiançailles et au jour de la joie de son cœur. Voici tu es belle, ma bien-aimée, voici, tu es belle; tes yeux sont ceux de la Colombe derrière ton voile; la chevelure est comme un troupeau des chèvres qui reposent au penchant du mont de Galaad; tes dents sont comme un troupeau de brebis après la tonte, qui remontent du bain, toutes mères de jumeaux, et dont aucune n'est sans agneaux; tes lèvres sont comme un fil de carmin, ton parler est gracieux; tes joues sont comme des moitiés de grenade, derrière ton voile; ton col est comme la tour de David, bâtie pour recevoir les armures; mille boucliers y sont suspendus, tous pavois des héros; tes deux mamelles sont comme les deux faons jumeaux d'une biche, broutant au milieu des lys. En attendant le frais du jour, et la fuite des ombres, j'irai à la montagne de la myrrhe, et au coteau de l'encens. Tu es d'une beauté parfaite, ma bien-aimée, et en toi il n'y a pas un défaut. Avec moi quitte le Liban, ma fiancée! avec moi quitte le Liban! regarde loin de la cime d'Amana, de la cime de Sénir et d'Hermon, des repaires des lions, des montagnes des léopards! Tu m'ôtes le cœur, ma sœur, ma fiancée, tu m'ôtes le cœur par un seul regard de tes yeux, par un seul des colliers de ton col. Quel charme dans ton amour, ma sœur, ma fiancée! Comme ton amour est plus exquis que le vin, et le parfum de tes huiles de senteur, plus exquis que tous les baumes! Tes lèvres distillent du miel, ô ma fiancée; ta langue repose sur le miel et le lait, et le parfum de tes habits égale le parfum du Liban. Tu es un jardin fermé, ma sœur, ma fiancée, une source fermée, une fontaine scellée. Tes plants sont un bocage de grenadiers, avec des fruits exquis, des troènes unis au nard; de nard et de safran, de roseau odorant et de cannelle, avec tous les arbres qui donnent l'encens; de myrrhe et d'aloès, avec les premiers des aromates; c'est une source pour des jardins, une fontaine d'eaux vives, et des ruisseaux qui viennent du Liban. – – Lève-toi, Aquilon, et accours, Autan, souffle dans mon jardin, et que les parfums s'en exhalent. Que mon bien-aimé pénètre dans son jardin, et en goûte les fruits délicieux. – Je viens dans mon jardin, ma sœur, ma fiancée! Je cueille ma myrrhe avec mon baume; je mange mon miel avec le jus de mes raisins; je bois mon vin avec mon lait. «Mangez, compagnons, buvez et vous enivrez d'amour!» J'étais endormie, mais mon cœur veillait. C'est la voix de mon bien-aimé! il heurte! «Ouvre-moi, ma sœur, ma bien-aimée; ma colombe, ma pure! Car ma tête est pleine de rosée, et mes tresses, de la bruine de la nuit…» J'ai ôté ma tunique, comment la remettrais-je? j'ai baigné mes pieds, comment les souillerais-je?… Mon bien-aimé avança sa main par le soupirail, et mon cœur battit pour lui. Je me levai pour ouvrir à mon bien-aimé, et mes mains furent trempées de myrrhe, et mes doigts, d'une myrrhe onctueuse, en se posant sur les poignées du verrou. J'ouvris à mon bien-aimé; mais mon bien-aimé était parti, disparu. J'étais hors de moi, quand il me parlait… Je le cherchai, mais ne le trouvai point; je l'appelai, mais il ne répondit pas. Je fus trouvée par les gardes qui parcourent la ville; ils me frappèrent et me meurtrirent; ils m'ôtèrent mon voile les gardes des murs. Je vous adjure, filles de Jérusalem; si vous trouvez mon bien-aimé…, que pensez-vous à lui dire?… Que je suis malade d'amour. – – Qu'a ton bien-aimé de plus qu'un autre bien-aimé, ô la plus belle des femmes? Qu'a ton bien-aimé de plus qu'un autre bien-aimé, pour nous adjurer ainsi? – – Mon bien-aimé est blanc et vermeil, remarquable parmi des milliers; sa tête est un or pur, ses tresses sont les rameaux flottants du palmier, noires comme l'aile du corbeau, ses yeux, comme ceux des colombes près des ruisseaux, baignés dans le lait, comme enchâssés à leur place, ses joues, comme un parterre de baume, une couche de parfums, ses lèvres, des lys qui distillent une myrrhe onctueuse, ses mains forment des anneaux d'or garnis de chrysolithe; son corps est un travail d'ivoire couvert de saphirs, ses jambes, des colonnes de marbre, posant sur des bases d'or; son aspect est pareil à celui du Liban, aussi distingué que celui des cèdres; son palais est la douceur même, et toute sa personne est agréable: tel est mon bien-aimé, tel est mon ami, filles de Jérusalem. – Où est allé ton bien-aimé, ô la plus belle des femmes? où ton ami s'est-il dirigé? Nous voulons le chercher avec toi. – – Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, près des parterres de baume, pour se repaître dans les jardins, et cueillir les lys. Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi; il se repaît au milieu des lys. Ma bien-aimée, tu es belle comme Thirza, attrayante comme Jérusalem, mais redoutable comme des phalanges sous le drapeau. Détourne de moi tes yeux, car ils me donnent l'effroi. Ta chevelure est comme un troupeau des chèvres qui reposent sur les flancs de Galaad; tes dents, comme un troupeau de brebis qui reviennent du bain, toutes mères de jumeaux. et dont aucune n'est sans agneaux; telle une moitié de grenade. telles sont les joues derrière ton voile. Il y a soixante reines, quatre-vingts concubines, et des filles sans nombre; mais une seule est ma colombe, ma pure; elle est l'enfant unique de sa mère, la favorite de celle qui lui donna naissance. Les filles la voient, et la disent heureuse, les reines et les concubines, et la louent. Qui est celle qui surgit comme l'aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil, mais redoutable comme les phalanges sous le drapeau? – – Je suis descendue au jardin des noyers, pour voir la fraîche verdure de la vallée, pour voir si la vigne montre ses bourgeons, si la grenade fleurit. Je ne sais, mais mon désir m'a donné la vitesse des chars de mon noble peuple. – Dès le matin nous irons aux vignes, nous observerons si la vigne pousse, épanouit ses boutons, si les grenadiers sont en fleur. Là je te ferai le don de mon amour. Reviens! reviens! Sulamithe; reviens! reviens! afin que nous te voyions! – – Pourquoi regardez-vous la Sulamithe comme une danse de deux chœurs? – – Que tes pieds sont beaux dans ta chaussure, fille de prince! Les contours de ta hanche sont comme des colliers ouvragés par les mains de l'artiste; ta taille est une coupe arrondie où ne manque jamais le vin parfumé; ton sein, un tas de froment enclos dans des lys, tes deux mamelles, comme les deux faons jumeaux d'une biche; ton col, comme une tour d'ivoire, tes yeux, comme les étangs d'Hesbon à la porte de Beth-Rabbim, ton nez, comme la tour du Liban qui regarde Damas, ta tête élevée est pareille au Carmel, et tes cheveux, à la pourpre royale, dans les réseaux qui les retiennent. Que tu es belle et que tu es attrayante, ô mon amour, avec tes charmes! Par ce port qui est le tien, tu ressembles au palmier, et ta gorge présente deux grappes du dattier. Je dis: Je veux m'élancer à la cime du palmier, et saisir ses rameaux! Que ton sein soit comme les grappes de la vigne, et le parfum de ton haleine, comme la pomme [de Cydon], et ta bouche, comme un vin excellent – – qui coule facilement pour mon bien-aimé, glisse sur les lèvres de ceux qui s'endorment. Je suis à mon bien-aimé, et l'objet de ses désirs. Viens, mon bien-aimé, allons aux champs, demeurons au village! Dès le matin nous irons aux vignes, nous observerons si la vigne pousse, épanouit ses boutons, si les grenadiers sont en fleur. Là je te ferai le don de mon amour. O! que n'es-tu pour moi, comme un frère allaité à la mamelle de ma mère? Te rencontrant dehors je pourrais l'embrasser, sans encourir le mépris. Je veux te conduire, l'amener à la maison de ma mère; tu m'instruiras: je te donnerai pour breuvage le vin parfumé, le moût de mes grenades. Que sa main gauche se pose sous ma tête, et que sa droite m'embrasse! – – Je vous adjure, filles ne Jérusalem, n'éveillez pas, ne réveillez pas mon amour, plus tôt qu'elle ne voudrait! Qui est celle qui monte ici du désert, appuyée sur son bien-aimé? – – C'est sous le pommier que j'éveillai ton amour; c'est là que ta mère te donna naissance, là que te donna naissance celle qui t'enfanta. Tiens-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ta main! Car l'amour est fort comme la mort, et la jalousie inflexible comme les Enfers; ses ardeurs sont des ardeurs de feu, une flamme de Dieu. De grandes eaux ne sauraient éteindre l'amour, ni les torrents, le submerger. Quand un homme offrirait tous les trésors de sa maison en échange de l'amour, on le repousserait avec dédain. – Nous avons une petite sœur, qui n'a pas encore ses mamelles; que ferons-nous de noire sœur, lorsqu'il sera question d'elle? Si elle est un mur, nous bâtirons sur elle un château d'argent. Si elle est une porte, nous la garantirons avec des battants de cèdre. – – Je serai un mur, et mes mamelles comme des tours, alors je serai à ses yeux comme celle qui trouve paix. Salomon avait une vigne à Baal-Hamon; il remit la vigne à des tenanciers; ils payaient chacun mille sicles pour sa récolte. Je surveille moi-même ma vigne. Que les mille sicles te restent, Salomon, et les deux cents à ceux qui serrent sa récolte! Habitante des jardins! des amis écoutent ta voix; fais-la moi entendre! – – Fuis, mon bien-aimé, à l'égal de la gazelle ou du faon de la biche, par dessus les monts des aromates! Révélation d'Ésaïe, fils d'Amots, qui lui fut révélée touchant Juda et Jérusalem, dans le temps d'Hosias, de Jotham, d'Achaz, d'Ézéchias, roi de Juda. Cieux, écoutez! Terre, prête l'oreille! car l'Éternel parle. J'ai nourri et élevé des enfants, mais ils se sont rebellés contre moi. Le bœuf connaît son possesseur, et l'âne la crèche de son maître : Israël ne le connaît pas, mon peuple ne le distingue pas. Malheur à la nation pécheresse, à la nation chargée d'iniquité, à la race méchante, aux enfants dénaturés! Ils ont abandonné l'Éternel, méprisé le Saint d'Israël, se sont retirés en arrière!… Où vous frapper encore, si vous ajoutez à vos rébellions? La tête entière est malade, et le cœur entier dans le dépérissement. De la plante des pieds jusqu'à la tête rien n'y est sain; c'est blessure, et contusion, et plaie vive, qui ne sont ni pansées, ni bandées, ni adoucies avec l'huile. Votre pays est désolé, vos villes brûlées au feu, et vos champs, sous vos yeux des étrangers les dévorent; c'est une dévastation, comme quand des étrangers saccagent. Et la fille de Sion reste comme une hutte dans une vigne, comme une guérite dans un champ de concombres, comme une ville épargnée. Si l'Éternel des armées ne nous eût laissé un faible reste, nous étions pareils à Sodome, assimilés à Gomorrhe. Entendez la parole de l'Éternel, princes de Sodome! Écoutez la loi de notre Dieu, peuple de Gomorrhe! Que me fait le nombre de vos sacrifices? dit l'Éternel: j'ai à satiété des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux gras; et au sang des taureaux et des agneaux et des boucs je ne prends point de plaisir. Quand vous venez vous présenter devant moi, qui vous demande de fouler mes parvis? N'offrez plus d'oblations menteuses! J'ai en horreur l'encens, les nouvelles lunes et les sabbats, la convocation de l'assemblée; je ne souffre pas le crime et les fêtes solennelles. Vos nouvelles lunes et vos fêtes, mon âme les a en aversion; elles me sont à charge, je suis las de les supporter. Et quand vous tendez vos mains, je me cache les yeux devant vous; même quand vous multipliez vos prières, je n'écoute pas: vos mains sont pleines de sang. Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de devant mes yeux la malice de vos actions, cessez de mal faire, apprenez à bien faire, recherchez la droiture, redressez l'iniquité, faites droit à l'orphelin, défendez la veuve! Venez et plaidons, dit l'Éternel. Si vos péchés sont comme le vermillon, ils deviendront blancs comme la neige; s'ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront tels que la laine. Si vous avez la volonté et l'obéissance, vous vous nourrirez des biens du pays; mais si vous êtes rénitents et rebelles, de l'épée vous serez la proie, car la bouche de l'Éternel a parlé. Comment la cité fidèle s'est-elle changée en prostituée? Elle était remplie d'équité, la justice y habitait, et maintenant des meurtriers! Ton argent s'est changé en scories, ton vin a été coupé d'eau; tes princes sont des rebelles et les compagnons des voleurs; tous ils aiment les dons corrupteurs et recherchent les présents; ils ne font pas droit à l'orphelin, et la cause de la veuve ne vient pas jusqu'à eux. Aussi, tel est l'arrêt du Seigneur, de l'Éternel des armées, du Fort d'Israël: Oui, je prendrai satisfaction de mes ennemis et me vengerai de mes adversaires. Et je porterai la main sur toi, et comme avec la potasse je fondrai tes scories, et ôterai tout le plomb qui est en toi; et je te rendrai des juges tels que dans l'origine, et des conseillers tels qu'au commencement. Alors tu seras appelée Ville de la justice, Cité fidèle. Sion sera sauvée par la droiture, et ses [habitants] convertis par la justice; mais ruine sur les rebelles et les pécheurs à la fois! et ceux qui abandonnent l'Éternel périront. Car ils seront confus à cause des térébinthes que vous aimez, et vous rougirez à cause des jardins que vous chérissez; car vous serez comme un térébinthe dont le feuillage est flétri, et comme un jardin privé d'eau. Et l'homme fort sera l'étoupe, et son œuvre l'étincelle, et ils brûleront l'un et l'autre ensemble, et personne qui éteigne. La parole qui fut révélée à Ésaïe, fils d'Amots, sur Juda et Jérusalem. Et il arrivera, dans la suite des temps, que la montagne de la maison de l'Éternel aura ses fondements sur le sommet des montagnes, et s'élèvera au-dessus des éminences, et que tous les peuples y afflueront. Et des nations nombreuses s'achemineront en disant: «Venez, et montons à la montagne de l'Éternel, à la maison du Dieu de Jacob, et Il nous enseignera ses voies, et nous suivrons ses sentiers!» Car la Loi sortira de Sion, et la parole de l'Éternel de Jérusalem; et Il sera le juge des peuples et l'arbitre de nations nombreuses: et ils forgeront leurs épées en hoyaux, et leurs lances en serpes; un peuple contre un peuple ne lèvera plus l'épée, et ils n'apprendront plus la guerre. Maison de Jacob, venez, et marchons à la lumière de l'Éternel! Car, [ô Éternel], tu as abandonné ton peuple, la maison de Jacob, parce qu'ils sont pleins de l'Orient, et divinateurs comme les Philistins, et qu'ils donnent la main aux enfants de l'étranger : et son pays est plein d'argent et d'or, et ses trésors sont infinis; et son pays est plein de chevaux, et ses chars sont innombrables; et son pays est plein d'idoles; ils se prosternent devant l'œuvre de leurs mains, devant ce qu'ont façonné leurs doigts. Mais l'homme sera abaissé et le personnage humilié, et tu ne saurais leur pardonner. Fuis dans les rochers et te cache dans la poussière, devant les terreurs de l'Éternel et devant l'éclat de sa majesté. Le fier regard de l'homme sera humilié, et l'orgueil du personnage abaissé, et l'Éternel en ce jour sera seul élevé. Car il est une journée de par l'Éternel des armées, contre tout ce qui est altier et élevé, et contre tout ce qui s'élève, afin qu'il soit humilié; et contre tous les cèdres du Liban hauts et élevés, et contre tous les chênes de Basan, et contre toutes les montagnes élevées, et contre toutes les collines éminentes, et contre toutes les hautes tours, et contre toutes les fortes murailles, et contre tous les navires de Tarsis, et contre tout ce qui est d'un bel aspect. Et la fierté des hommes sera humiliée, et l'orgueil des personnages abaissé; et l'Éternel en ce jour sera seul élevé; et les idoles en entier disparaîtront. On s'enfoncera dans les cavernes des rochers et dans les grottes de la terre, devant les terreurs de l'Éternel et devant l'éclat de sa majesté, quand Il se lèvera pour terrifier la terre. En ce jour les hommes jetteront leurs idoles d'argent et leurs idoles d'or, qu'ils s'étaient faites pour les adorer, aux rats et aux chauves-souris, pour s'enfoncer dans les fentes des rochers et dans les gorges des montagnes, devant les terreurs de l'Éternel et devant l'éclat de sa majesté, quand Il se lèvera pour terrifier la terre. Cessez donc de compter sur l'homme, dans les narines duquel il n'y a qu'un souffle; car quel cas faire de lui? Car voici, le Seigneur, l'Éternel des armées, va ôter de Jérusalem et de Juda tout appui et toute ressource, toute ressource de pain et toute ressource d'eau, le héros et le guerrier, le juge et le prophète, et le divinateur et l'Ancien, le chef de cinquante, le notable et le conseiller, et l'artiste expert et l'habile enchanteur. Et je leur donnerai des adolescents pour chefs et des enfants régneront sur eux. Et le peuple devient oppresseur, l'homme envers un autre homme, et chacun envers son prochain; il y a insurrection de l'enfant contre le vieillard, et des petits contre les grands. Car l'un saisit son frère dans la maison paternelle: «Tu as des vêtements, viens! sois notre Prince! prends en mains cet état en ruine!» En ce jour-là celui-ci répondra et dira: «Je ne saurais être le médecin, et dans ma maison il n'y a ni pain, ni vêtements; ne m'établissez pas prince du peuple!» Car Jérusalem chancelle et Juda tombe, parce que leurs paroles et leurs œuvres sont contre l'Éternel, pour braver les regards de sa majesté. L'air de leur visage témoigne contre eux, et comme Sodome ils publient leur péché, ne le dissimulent pas. Malheur à leur âme! car ils se préparent des maux. Dites que le juste est heureux, car il goûte les fruits de ses œuvres. Malheur à l'impie! le malheureux! car ce qu'il a fait lui sera rendu. Des enfants sont les oppresseurs de mon peuple, et des femmes le gouvernent. Mon peuple! tes guides t'égarent, et ruinent le chemin que tu devrais suivre. L'Éternel est levé pour faire le procès, et Il est debout pour juger les tribus. L'Éternel paraît en jugement avec les anciens de son peuple et ses chefs: «C'est vous qui avez brouté la vigne! la dépouille du pauvre est dans vos maisons! Que faites-vous de fouler mon peuple et de meurtrir le visage des misérables?» dit le Seigneur, l'Éternel des armées. Et l'Éternel dit: Parce que les filles de Sion sont fières et vont le cou renversé, et lançant des regards, qu'elles marchent à petits pas et font résonner les boucles de leurs pieds, le Seigneur pèlera le crâne des filles de Sion, et l'Éternel découvrira leur nudité. En ce jour le Seigneur enlèvera les boucles, parure de leurs pieds, et les filets et les lunules; les pendants d'oreilles et les bracelets et les voiles; les bandeaux et les chaînettes de pieds, et les ceintures et les flacons de senteur, et les amulettes; les bagues et les boucles de narines; les habits magnifiques et les larges tuniques, et les manteaux et les gibecières; les miroirs et les chemises, et les turbans et les crêpes. Et au lieu de parfum, il y aura infection; et au lieu de ceinture, une corde; et au lieu de cheveux bouclés, une tête chauve; et au lieu de la mante, un cilice pour se ceindre; la marque, au lieu de la beauté. Tes hommes périront par l'épée, et tes héros dans le combat. Et ses portes seront gémissantes et dans le deuil, et désolée elle s'assiéra sur la terre. Et sept femmes viendront en ce jour saisir un même homme, et lui diront: «Nous voulons manger notre pain et nous vêtir de nos habits; seulement, que nous portions ton nom! fais cesser notre opprobre!» En ce jour-là, le Germe de l'Éternel sera l'ornement et la gloire, et le fruit de la terre sera l'orgueil et la parure des restes échappés d'Israël. Et quiconque sera laissé en Sion et survivra dans Jérusalem, portera le nom de Saint, quiconque sera inscrit au livre des vivants en Jérusalem; quand le Seigneur aura lavé les ordures des filles de Sion, et fait disparaître le sang de Jérusalem de son sein, par l'Esprit de jugement et par l'Esprit d'extermination. Et sur toute l'étendue de la montagne de Sion, et sur ses lieux d'assemblées, l'Éternel établira pendant le jour un nuage et une fumée, et de nuit l'éclat d'un feu allumé; car toute magnificence est mise à couvert; et il y aura un abri pour donner de l'ombrage pendant le jour contre la chaleur, et pour être un refuge et une retraite contre l'orage et la pluie. Je veux chanter pour mon ami le chant de mon ami sur sa vigne. Mon ami avait une vigne sur un coteau fertile. Et il la défonça, et en ôta les pierres, et y mit un plant généreux, et bâtit une tour au milieu d'elle, et y creusa aussi un pressoir; et il espérait qu'elle donnerait de bons raisins, mais elle a donné des fruits sauvages. Et maintenant, habitants de Jérusalem et hommes de Juda, soyez juges entre moi et ma vigne! Qu'y avait-il encore à faire pour ma vigne, que je n'aie fait pour elle? D'où vient, quand j'en espérais de bons raisins, qu'elle a produit des fruits sauvages? – Et maintenant, je vous annonce ce que je vais faire à ma vigne: enlever sa clôture, pour qu'elle soit broutée; abattre son mur, pour qu'elle soit foulée; et je la ruinerai, et elle ne sera ni taillée, ni sarclée, pour qu'elle monte en ronces et en épines, et aux nuages je défendrai d'y laisser descendre la pluie. Mais la vigne de l'Éternel des armées, c'est la maison d'Israël; et les hommes de Juda, son plant favori; Il en attendait des mœurs justes, et voici, il y a des meurtres; de l'innocence, et voici, l'on y crie vengeance. Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison, joignent champ à champ, jusqu'à ne plus laisser de terrain, et à être seuls établis dans le pays! A mes oreilles l'Éternel des armées le dit: Oui, leurs maisons nombreuses seront dévastées, et ces grandes et belles maisons, vides d'habitants! Car dix arpents de vignes rendront un bath, et un homer de semences rendra un épha. Malheur à ceux qui, debout dès le matin, courent après la cervoise, et veillent bien avant dans la nuit, échauffés par le vin! Et le luth, et la harpe, la cymbale et la flûte, et le vin entrent dans leurs festins; mais à l'œuvre de l'Éternel ils n'ont point égard, et ne considèrent point l'ouvrage de ses mains. Aussi mon peuple marche à la captivité sans s'en douter; et sa noblesse va sentir la faim, et sa multitude brûler de soif. Aussi l'Enfer ouvre une bouche avide et une gueule béante sans mesure; et leur magnificence, et leur pompe, et leur tumulte, et toutes leurs joies y tombent. Alors l'homme sera abaissé et le personnage humilié, et les regards des superbes abaissés, et l'Éternel des armées sera élevé par ses jugements, et le Dieu saint sanctifié par sa justice. Alors des brebis paîtront comme dans leur pâturage, et des étrangers dévoreront les champs désolés des riches. Malheur à ceux qui tirent à eux le crime avec les cordes du vice, et le péché comme avec les traits d'un chariot! qui disent: «Qu'il hâte, qu'il accélère son œuvre, afin que nous voyions! qu'il arrive, qu'il s'exécute le décret du Saint d'Israël, pour que nous sachions!» Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal, qui changent l'obscurité en lumière et la lumière en obscurité, qui changent l'amertume en douceur et la douceur en amertume! Malheur à ceux qui sont sages à leurs yeux, et qui se croient sensés! Malheur aux héroïques buveurs de vin, et aux hommes braves pour mêler la cervoise, qui pour un présent renvoient l'impie absous, et frustrent le juste de son droit! Aussi, comme la langue du feu dévore le chaume, et comme l'herbe sèche s'affaisse dans les flammes, de même leur racine sera comme une vermoulure, et leur fleur s'élèvera comme une poussière; car ils méprisent la loi de l'Éternel des armées, et dédaignent la parole du Saint d'Israël. Aussi la colère de l'Éternel s'allume contre son peuple, et Il étend sa main contre lui et les frappe; et les montagnes en tremblent, et leurs cadavres comme le fumier jonchent les rues. Cependant sa colère ne se ralentit pas, et sa main est toujours étendue. Et Il dresse un étendard pour appeler les peuples lointains, et Il en siffle un des bouts de la terre; et voici, prompt et rapide, il arrive; personne n'y est las, personne n'y chancelle; il ne dort ni ne sommeille, et la ceinture de ses reins ne se détache point, et les courroies de sa chaussure ne se rompent point. Ses traits sont acérés et tous ses arcs bandés; le sabot de ses chevaux est comparable au caillou, et ses roues à l'ouragan. Son rugissement est celui de la lionne; il rugit comme les jeunes lions, il gronde et saisit sa proie et l'emporte, et personne ne la sauve; et en ce jour contre lui il grondera comme gronde la mer. Et si on regarde la terre, voici, ce sont des ténèbres, angoisse et lumière, puis ténèbres dans son ciel. L'année de la mort du roi Hosias, je vis le Seigneur assis sur un trône éminent et élevé, et les pans de son manteau remplissaient le temple. Des Séraphins debout l'entouraient; ils avaient chacun d'eux six ailes: de deux ils se couvraient le visage, et de deux ils se couvraient les pieds, et de deux ils volaient. Et ils s'entre-répondaient disant: Saint, saint, saint est l'Éternel des armées! toute la terre est pleine de sa magnificence! Et les bases des seuils s'ébranlaient à la voix de ce chœur, et la maison se remplit de fumée. Alors je dis: Malheur à moi! je vais périr! car je suis un homme aux lèvres souillées, et j'habite au milieu d'un peuple aux lèvres souillées, et mes yeux ont vu le Roi, l'Éternel des armées! Mais l'un des Séraphins vola jusqu'à moi, ayant dans sa main une pierre brûlante qu'avec une pince il avait prise sur l'autel. Et il en toucha ma bouche et dit: Voici, ceci a touché tes lèvres, et ton crime est enlevé, et ton péché expié. Et j'entendis la voix du Seigneur qui disait: Qui enverrai-je, et qui ira pour nous? Alors je dis: Me voici! envoie-moi! Et Il dit: Va, et dis à ce peuple: Écoutez, écoutez! mais vous n'entendrez pas! regardez! regardez! mais vous ne comprendrez pas! Appesantis le cœur de ce peuple, et rends ses oreilles dures, et ses yeux aveugles! de peur qu'il ne voie de ses yeux et n'entende de ses oreilles, et que son cœur ne comprenne, et qu'il ne se convertisse et ne soit guéri. Alors je dis: Jusques à quand?… Seigneur! Et il dit: Jusqu'à ce que s'écroulent leurs villes privées d'habitants, et leurs maisons privées d'hommes, et que leur pays soit désolé et désert. Car l'Éternel éloignera les hommes, et grande sera la solitude dans le pays. Que s'il y reste encore la dixième partie, une seconde ruine l'atteindra. Mais tel un térébinthe ou un chêne auquel, après la coupe, il reste un rejeton, ainsi [il lui restera] une sainte race pour rejeton. Et il arriva au temps d'Achaz, fils de Jotham, fils d'Hosias, roi de Juda, que Retsin, roi de Syrie, et Pékach, fils de Remalia, roi d'Israël, se mirent en campagne contre Jérusalem pour l'attaquer; mais ils ne purent l'attaquer. Et l'on donna cet avis à la maison de David, en ces mots: Le Syrien est campé en Éphraïm. – Alors son cœur et le cœur de son peuple trembla, comme tremblent les arbres de la forêt au souffle du vent. Alors l'Éternel dit à Ésaïe: Va donc te présenter à Achaz, toi et Schear-jaschoub ton fils, au bout de l'aqueduc de l'étang supérieur, vers le sentier du champ du foulon, et dis-lui: Sois sur tes gardes, mais sois tranquille! ne crains rien! et que ton cœur ne faiblisse pas devant ces deux bouts de tisons fumants, parce que s'est allumée la colère de Retsin et du Syrien, et du fils de Remalia, et que la Syrie médite ta ruine, ainsi que Éphraïm et le fils de Remalia, disant : Marchons contre Juda, et donnons-lui l'alarme, et battons [la ville] en brèche pour y entrer, et établissons-y pour roi le fils de Tabeel. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Cela n'aura pas lieu et il n'en sera rien; car le chef-lieu de la Syrie sera encore Damas, et le chef de Damas Retsin (et encore soixante-cinq ans, et Éphraïm sera mis en pièces et cessera d'être un peuple); et le chef-lieu d'Éphraïm sera encore Samarie, et le chef de Samarie le fils de Remalia. Que si vous ne croyez pas, vous ne vous soutiendrez pas. Et l'Éternel parla encore à Achaz et lui dit : Demande à l'Éternel ton Dieu qu'un signe te soit donné; demande qu'il paraisse dans les lieux bas, ou en haut dans les lieux élevés. Et Achaz dit: Je ne veux ni demander, ni tenter l'Éternel! Alors il dit: Eh bien! écoutez, maison de David! Est-ce trop peu pour vous de lasser les hommes, que vous lassez aussi mon Dieu? C'est pourquoi l'Éternel lui-même vous donnera un signe: Voici, la vierge concevra, et elle enfantera un fils, et l'appellera Immanuel. Il mangera du lait et du miel, jusqu'à ce qu'il sache rejeter le mal et choisir le bien. Car avant que l'enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, le pays dont les deux rois t'alarment, sera désolé. L'Éternel amènera pour toi et pour ton peuple, et pour la maison de ton père, des jours tels qu'il n'en est point venu depuis le jour où Éphraïm s'est détaché de Juda, (le roi d'Assyrie). Et en ce jour-là l'Éternel fera arriver les mouches qui sont à l'extrémité des fleuves de l'Egypte, et les abeilles qui sont dans le pays d'Assur; et elles viendront, et se poseront toutes dans les vallées escarpées, et dans les fentes des rochers, et dans tous les buissons, et dans tous les pâturages. En ce jour-là, le Seigneur rasera avec un rasoir loué au-delà du fleuve (le roi d'Assyrie) la tête et le poil des jambes, et Il enlèvera aussi la barbe. Et dans ce même temps, un homme entretiendra une petite vache et deux brebis, et obtenant beaucoup de lait il en mangera la crème, car c'est de la crème et du miel que mangeront tous ceux qui seront laissés de reste dans le pays. Et en ce même temps, tout lieu qui contiendra mille ceps de mille sicles d'argent, deviendra épines et ronces. Avec la flèche et l'arc on y viendra; car tout le pays sera épines et ronces. Et sur toutes les montagnes que l'on bêchait avec la bêche, tu n'iras plus, par crainte des épines et des ronces: et ce sera un pâturage pour le bétail et un sol foulé par les moutons. Et l'Éternel me dit: Trouve-toi une grande table et y écris en caractères vulgaires: «Pillage prompt, proie subite.» Je dus aussi me trouver des témoins dignes de foi, Urie le sacrificateur, et Zacharie, fils de Barachie. Et je m'approchai de la prophétesse, et elle conçut et enfanta un fils; et l'Éternel me dit: Donne-lui pour nom Pillage-prompt-proie-subite. Car, avant que l'enfant sache dire: Mon père et ma mère, on portera les richesses de Damas et le pillage de Samarie devant le roi d'Assyrie. Et l'Éternel me parla encore et me dit : Parce que ce peuple dédaigne les eaux de Siloë dont le courant est doux, et se réjouit à la vue de Retsin et du fils de Remalia, pour cela, voici, le Seigneur fera avancer contre vous les puissantes et grandes eaux du fleuve (le roi d'Assyrie et toute sa magnificence), et il s'élèvera au-dessus de son lit, et passera par-dessus toutes ses rives, et il pénétrera en Juda, il débordera et inondera, à hauteur d'homme il atteindra, et le déploiement de ses ailes remplira dans toute son étendue ton pays, ô Immanuel! Peuples, grondez! mais soyez effrayés! entendez-le, vous tous, habitants des terres reculées, équipez-vous! mais soyez effrayés! équipez-vous! mais soyez effrayés! Formez un plan! et il sera déjoué; annoncez un projet! et il sera sans effet, car Dieu est avec nous. Car ainsi me parla l'Éternel, quand sa main me saisit, et qu'il m'avertit de ne pas m'engager dans la voie de ce peuple, en me disant : N'appelez pas ligue tout ce que ce peuple appelle ligue, et ne craignez pas ce qu'il craint, et ne répandez pas l'effroi! L'Éternel des armées, lui, honorez-le comme Saint! qu'il soit l'objet de votre crainte, et soit celui de votre frayeur : et Il sera un sanctuaire, et une pierre de scandale, et une roche d'achoppement pour les deux maisons d'Israël, un lacs et un piège pour les habitants de Jérusalem; et plusieurs y trébucheront et tomberont, et seront écrasés, et enlacés et pris. – Plie la déclaration, scelle la révélation avec l'aide de mes disciples! Et je compte sur l'Éternel, qui cache sa face à la maison de Jacob, et j'espère en lui. Voici, moi et les enfants que m'a donnés l'Éternel, nous sommes des signes et des figures en Israël de par l'Éternel des armées, qui réside sur la montagne de Sion. Et si l'on vous dit: Consultez les évocateurs et les devins qui marmottent et murmurent! [dites :] Un peuple ne consulterait-il pas son Dieu? en faveur des vivants [s'adressera-t-il] aux morts? «A la loi et au témoignage!» S'ils ne tiennent pas ce langage, pour eux il n'y aura pas d'aurore. Et ils erreront dans le pays, accablés et affamés; et ayant faim ils s'irriteront et maudiront leur Roi et leur Dieu; et ils tourneront leurs yeux en haut et ils regarderont sur la terre, et voici, c'est détresse et obscurité, ténèbres angoissantes; et dans la nuit ils sont refoulés. Mais il ne fera pas [toujours] sombre là où il y a [maintenant] angoisse. Si les premiers temps ont couvert d'opprobre le pays de Zabulon et le pays de Nephthali, les temps qui suivront couvriront de gloire la côte de la mer, au-delà du Jourdain, la contrée des Gentils. Le peuple qui marche dans les ténèbres, voit une grande lumière: sur ceux qui sont assis au pays de l'ombre de mort, resplendit une lumière. Tu rends le peuple nombreux, tu augmentes sa joie; ils se réjouissent devant toi, comme on se réjouit à la moisson, comme on s'égaie au partage du butin. Car le joug qui lui pèse, la verge qui bat son épaule, et le bâton de son oppresseur, tu le brises comme à la journée de Madian. Car toute chaussure qu'on chausse dans la mêlée, et tout habit de guerre roulé dans le sang, seront brûlés, seront la proie des flammes. Car un enfant nous est né, un Fils nous est donné, et l'empire repose sur son épaule, et on lui donne pour nom Merveille, Conseiller, Dieu Fort, Père éternel, Prince de paix, pour l'accroissement de l'empire, et pour une paix sans fin sur le trône de David et sur son royaume, afin de l'affermir et de le soutenir par le droit et la justice, dès maintenant à l'éternité. C'est ce qu'opérera le zèle de l'Éternel des armées. Le Seigneur dirige contre Jacob une parole, qui va frapper Israël, et elle se fera sentir à tout le peuple, à Éphraïm et aux habitants de Samarie qui, dans l'orgueil et la fierté du cœur, disent : «Des briques se sont écroulées, et en pierres de taille nous rebâtirons; des sycomores ont été coupés, et par des cèdres nous les remplacerons.» Car l'Éternel rendra les ennemis de Retsin supérieurs à eux, et Il armera leurs ennemis, les Syriens par devant et les Philistins par derrière, pour qu'ils mangent Israël à pleine bouche. Malgré tout cela, sa colère ne cesse point, et sa droite est encore étendue. Mais le peuple ne revient pas à Celui qui le frappe, et de l'Éternel des armées ils ne s'enquièrent pas. Aussi l'Éternel arrachera d'Israël la tête et la queue, le rameau de palmier et le jonc, en un même jour. (L'ancien et le noble, c'est la tête; et le prophète docteur de mensonge, c'est la queue.) Car les guides de ce peuple l'égarent, et ceux qui se laissent guider se perdent. C'est pourquoi le Seigneur n'aura point de joie à voir ses jeunes hommes, et de ses orphelins et de ses veuves; Il n'aura point de pitié, car tous ils sont sacrilèges et méchants, et toutes les bouches parlent follement. Malgré tout cela, sa colère ne cesse point, et sa main est encore étendue. Car la méchanceté brûle comme un feu qui dévore les ronces et les épines, et embrase le fort de la forêt, et s'élève en colonnes de fumée. Par la colère de l'Éternel des armées le pays est incendié, et le peuple devient la proie des flammes; nul n'épargne son frère. On dévore à droite, et l'on est affamé; on mange à gauche, et l'on n'est pas rassasié: chacun mange la chair de ses proches. Manassé [dévore] Éphraïm, et Éphraïm Manassé, et les deux ensemble fondent sur Juda. Malgré tout cela, sa colère ne cesse pas, et sa main est toujours étendue. Malheur à ceux qui prononcent des sentences iniques, et aux écrivains qui transcrivent l'injustice, pour débouter du jugement les pauvres, et ravir leur droit aux malheureux de mon peuple, pour faire des veuves leur proie, et des orphelins leur pillage! Et que ferez-vous au jour du châtiment et du ravage qui arrive du lointain? Vers qui fuirez-vous pour trouver secours, et où laisserez-vous votre magnificence? Celui qui ne fléchira pas sous le faix parmi les captifs, tombera parmi les morts. Malgré tout cela, sa colère ne cesse pas, et sa main est toujours étendue. Malheur à l'Assyrien! Il est la verge et le bâton de ma colère, et mes vengeances sont entre ses mains. Contre une nation sacrilège je l'ai envoyé, et contre le peuple objet de mon courroux je lui ai donné mission, pour faire du pillage et enlever du butin, et pour le fouler aux pieds comme la boue des rues. Mais telle n'est point son idée, telle n'est point la pensée de son cœur; mais en son âme il veut détruire et exterminer les peuples en foule. Car il dit: «Mes princes ne sont-ils pas tous autant de rois? N'en fut-il pas de Calno comme de Carchemis, de Hamath comme d'Arpad, de Samarie comme de Damas? De même que ma main a atteint les empires des idoles, dont les images étaient supérieures à celles de Jérusalem et de Samarie, ne saurai-je pas traiter Jérusalem et ses images, comme j'ai traité Samarie et ses idoles?» Mais, quand le Seigneur aura achevé toute son œuvre sur la montagne de Sion et à Jérusalem, je sévirai contre le fruit du cœur orgueilleux du Roi d'Assyrie, et contre l'arrogance de ses yeux hautains. Car il dit: «Par la force de mon bras je l'ai fait, et par ma sagesse, car je suis intelligent; j'ai déplacé les bornes des peuples, et pillé leurs trésors, et comme un héros j'en ai précipité de leurs trônes, et ma main s'empara des biens des peuples, comme d'un nid; comme on ramasse des œufs abandonnés, moi j'ai ramassé toute la terre, et il n'y en eut pas un qui remuât l'aile, et ouvrît la bouche et jetât un cri!» La cognée est-elle insolente envers le bûcheron qui se sert d'elle, et la scie, superbe envers celui qui la manie, comme si la verge faisait mouvoir celui qui la lève, comme si le bâton soulevait le bras? C'est pourquoi le Seigneur, le Seigneur des armées, parmi ses guerriers bien nourris enverra le dépérissement, et au milieu de sa magnificence s'allumera un incendie, comme un incendie de feu, et la Lumière d'Israël deviendra un feu, et son Saint, une flamme qui embrasera et dévorera ses ronces et ses épines en un jour. Et il détruira la magnificence de sa forêt et de ses campagnes, corps et âme, et il en sera comme d'un malade qui dépérit, et le reste des arbres de sa forêt pourra être compté, et un enfant en écrirait le nombre. Et en ce jour-là, le reste d'Israël et les survivants de la maison de Jacob cesseront de prendre pour appui leur oppresseur, et ils s'appuieront sur l'Éternel, le Saint d'Israël, avec confiance. Le reste reviendra, le reste de Jacob, au Dieu tout-puissant. Car ton peuple, ô Israël, fût-il comme le sable de la mer, un reste [seulement] reviendra à lui; l'extermination est décidée, qui amènera les flots de la justice. Car le Seigneur, l'Éternel des armées, exécutera la destruction et le décret dans le sein de tout le pays. C'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel des armées: O mon peuple, qui habites en Sion, ne crains point l'Assyrien! De la verge il t'a battu, et il a levé son bâton sur toi à l'instar de l'Egypte. Car, encore quelque temps, et le courroux cessera, et ma colère entreprendra leur ruine. Alors l'Éternel des armées brandira sur lui le fouet, comme Il battit Madian au rocher d'Horeb, et comme de son bâton Il frappa la mer; et Il le lèvera ainsi qu'en Egypte. Et en ce jour-là son fardeau sera ôté de ton épaule, et son joug de ton col; et la graisse fera sauter le joug. Il arrive à Ajath, traverse Migron, à Michmas il laisse ses bagages; ils passent le défilé; Géba est l'étape où ils couchent; Rama tremble; Gibea, ville de Saül, est en fuite. Pousse des cris aigus, fille de Gallim! prête l'oreille du côté de Laïs, pauvre Anathoth! Madmène est en fuite, et les habitants de Gébim fugitifs. Encore ce jour d'arrêt à Nob, et il agite sa main contre la montagne de la fille de Sion, la colline de Jérusalem. Et voici, le Seigneur, l'Éternel des armées, abat les rameaux avec épouvante; et ceux qui s'élèvent en hauteur sont coupés, et les superbes humiliés; et l'épaisseur de la forêt est frappée avec le fer, et le Liban succombe sous le Puissant. Mais il sort un rameau de la souche d'Isaï, et un rejeton naît de ses racines; et l'Esprit de l'Éternel repose sur lui, l'esprit de sagesse et d'intelligence, l'esprit de conseil et de force, l'esprit de connaissance et de crainte de l'Éternel. Il prend son plaisir dans la crainte de l'Éternel, et ne juge point d'après le regard de ses yeux, ni ne décide d'après l'ouïe de ses oreilles; et il juge avec justice les petits, et il est un arbitre équitable pour les malheureux de la terre, et il frappe la terre de la verge de sa bouche, et du souffle de ses lèvres donne la mort à l'impie; et la justice est la ceinture de ses reins, et la fidélité la ceinture de ses flancs. Alors le loup gîtera avec l'agneau, et la panthère se couchera près du chevreau; le veau, le lionceau et le gras bétail vivront ensemble, et un petit garçon sera leur conducteur; et la génisse et l'ourse brouteront ensemble, leurs petits seront couchés ensemble, et le lion comme le bœuf mangera du fourrage, et l'enfant qu'on allaite se jouera près du trou de la vipère, et celui qu'on sèvre présentera sa main au gîte du basilic. Il n'y aura plus ni mal ni corruption sur toute ma sainte montagne, car la connaissance de l'Éternel remplira la terre, comme les eaux couvrent le fond de la mer. Et dans ce même temps, le rejeton d'Isaï sera là comme un étendard pour les peuples; les nations s'adresseront à lui, et sa demeure est glorieuse. Et dans ce même jour, le Seigneur étendra une seconde fois sa main pour racheter le reste de son peuple, qui sera échappé de l'Assyrie et de l'Egypte, et de Pathros et de l'Ethiopie, et d'Élam et de Sinear, et de Hamath et des îles de la mer. Et Il dressera un étendard pour les peuples, et des quatre bouts de la terre Il recueillera ceux d'Israël qui furent expulsés, et Il rassemblera ceux de Juda qui furent dispersés. Alors la jalousie d'Éphraïm disparaîtra, et les hommes hostiles de Juda seront exterminés; Éphraïm ne sera plus jaloux de Juda, et Juda ne sera plus hostile à Ephraïm : et ils voleront sur l'épaule des Philistins à l'occident, ensemble ils pilleront les enfants de l'orient, sur Édom et Moab ils porteront la main, et les enfants d'Ammon leur seront assujettis. Alors l'Éternel desséchera le bras de la mer d'Egypte, et agitera sa main sur le Fleuve avec son souffle terrible, et le partagera en sept canaux, afin qu'on le passe avec une chaussure. Et il y aura une chaussée pour le reste de mon peuple, qui sera échappé de l'Assyrie, comme il y en eut une pour Israël, au jour de la sortie du pays d'Egypte. Et tu diras en ce jour-là: «Je te loue, Éternel, car tu fus irrité contre moi, et ta colère cessa, et tu pris pitié de moi! Voici, Dieu m'est en aide; j'ai de l'assurance et je suis sans peur; car l'Éternel, l'Éternel est ma force et ma louange; Il me fut en aide.» Et vous puiserez de l'eau avec allégresse aux sources du salut, et vous direz en ce jour-là: «Louez l'Éternel! invoquez son nom! publiez parmi les peuples ses exploits, rappelez que son nom est souverain! Célébrez l'Éternel, car Il a fait des choses magnifiques; qu'elles soient connues par toute la terre! Crie de joie et chante, habitante de Sion, car il est grand au milieu de toi, le Saint d'Israël!» Oracle contre Babylone, qui fut révélé à Ésaïe, fils d'Amots. Sur une montagne nue dressez un étendard, élevez la voix pour les appeler, agitez la main pour qu'ils envahissent les portes des tyrans! Moi-même j'ai donné l'ordre à ma sainte milice, et j'ai appelé mes héros pour exécuter mes vengeances, ceux qui tressaillent fièrement pour moi. On entend une rumeur sur les montagnes, comme celle d'un peuple nombreux; on entend le tumulte de royaumes, de peuples rassemblés: l'Éternel des armées fait la revue de sa milice guerrière. Ils arrivent d'un pays lointain, de l'extrémité des Cieux, l'Éternel et les instruments de sa vengeance, pour dévaster toute la terre. Gémissez! car la journée de l'Éternel est proche; comme une ruine de par le Tout-Puissant elle arrive. Aussi toutes les mains sont lâches, et le cœur de tout homme se fond. Ils sont dans l'épouvante, saisis de douleurs et d'angoisses, ils souffrent les maux de la femme en travail; stupéfaits ils se regardent l'un l'autre, leur visage a l'aspect de la flamme. Voici, la journée de l'Éternel arrive cruelle, avec la fureur et l'ardente colère, pour faire de la terre une solitude, et Il en exterminera les pécheurs. Car les étoiles du Ciel et ses astres ne font plus briller leur lumière, le soleil s'obscurcit à son lever, et la lune ne fait plus luire sa lumière. Et je punirai le monde de sa méchanceté, et les impies de leurs crimes; et je mettrai fin à l'orgueil des superbes, et j'humilierai la hauteur des tyrans. Je rendrai les hommes plus rares que l'or fin, et les humains que les trésors d'Ophir. C'est pourquoi je ferai trembler les Cieux, et la terre sera ébranlée sur sa base, lors du courroux de l'Éternel des armées, et au jour de son ardente colère. Alors, tel qu'une gazelle effarouchée et qu'une brebis que nul ne recueille, chacun se dirigera vers son peuple, et chacun fuira dans son pays. Quiconque sera trouvé, sera percé, et quiconque sera saisi, périra par l'épée. Et leurs enfants seront écrasés sous leurs yeux, leurs maisons seront pillées et leurs femmes violées. Voici, je fais lever contre eux les Mèdes qui ne tiennent pas compte de l'argent, et n'ont nul penchant pour l'or. Et leurs arcs mettront les jeunes gens en pièces, pour le fruit porté dans le sein ils seront sans pitié, et pour les enfants ils ne s'attendriront point. Et Babel, l'ornement des empires, la pompe orgueilleuse des Chaldéens, sera comme Sodome et Gomorrhe que Dieu bouleversa. Elle ne sera plus jamais habitée, plus peuplée d'âge en âge; l'Arabe n'y placera plus sa tente, ni les bergers leur parc. Et elle sera le parc des bêtes du désert, et les hiboux rempliront ses maisons, et les autruches y prendront leur gîte, et les satyres y danseront. Et dans leurs palais les hyènes s'entre-répondront, et les chacals dans leurs maisons de plaisance. Et son temps est proche, et le délai ne sera pas prolongé pour elle. Car l'Éternel prend pitié de Jacob et fait de nouveau choix d'Israël, et Il les rétablira dans leur pays. Et les étrangers se joindront à eux, et se rattacheront à la maison de Jacob. Et les peuples les prendront et les ramèneront dans leur séjour, et la maison d'Israël se les appropriera dans le pays de l'Éternel, comme serviteurs et servantes, et ils feront prisonniers ceux qui les firent prisonniers, et ils domineront sur leurs oppresseurs. Et quand l'Éternel aura fait succéder pour toi le repos à ta peine, à ton tourment et à la dure servitude à laquelle tu fus asservi, alors tu diras cette chanson sur le roi de Babel, en ces mots: «Comment a fini le tyran, a cessé l'oppression? L'Éternel a brisé le bâton des impies, la verge des dominateurs, qui frappait les peuples avec emportement de coups sans relâche, et faisait subir aux peuples avec fureur un empire sans frein. Toute la terre est en repos et en paix; on éclate en cris d'allégresse. Les cyprès aussi, les cèdres du Liban disent, pleins de joie: Depuis que tu es gisant, personne ne monte pour nous abattre. – Dans les régions inférieures l'Enfer s'émeut pour t'accueillir à ton approche, il fait avancer au-devant de toi les ombres, tous les puissants de la terre, et lever de leurs trônes tous les rois des nations; tous ils prennent la parole et te disent: Te voilà débile ainsi que nous, tu nous es assimilé! Dans l'Enfer ta pompe est descendue, avec le bruissement de tes harpes; sous toi des vers forment ta litière, et la pourriture est ta couverture. – Comme tu es précipité du ciel, astre brillant, fils de l'aurore! comme tu es abattu par terre, toi qui écrasais les peuples! Et toi, tu disais en ton cœur: Je veux monter aux Cieux, par delà les étoiles de Dieu élever mon trône, et siéger sur la Montagne de l'Assemblée au fond du septentrion : je monterai sur les sommités des nues, j'irai de pair avec le Très-Haut. – Mais dans les Enfers tu es précipité, au fond de la fosse. Ceux qui te voient, te contemplent, te considèrent: Est-ce là l'homme qui faisait trembler la terre, ébranlait les empires, changeait le monde en désert, et rasait ses villes, et ne relâchait pas ses captifs? – Tous les rois des nations reposent tous avec honneur, chacun dans sa tombe; mais toi, tu es jeté loin de ton tombeau, comme un rameau méprisé, recouvert de morts percés par l'épée, précipités sur les pierres de la fosse, comme un cadavre foulé aux pieds. Tu n'es pas réuni à eux dans la tombe; car tu as ruiné ton pays, massacré ton peuple; la race des méchants ne sera plus nommée à jamais. Préparez une boucherie à ses fils pour le crime de leurs pères, afin qu'ils ne s'élèvent pas, et n'occupent pas la terre, et ne remplissent pas le monde d'ennemis!» Ainsi je me lèverai contre eux, dit l'Éternel des armées, et j'exterminerai de Babel et le nom, et le reste, et le rejeton, et la tige, dit l'Éternel. Et j'en ferai le gîte du hérisson, et un marécage, et je la balaierai avec le balai de la dévastation, dit l'Éternel des armées. – L'Éternel des armées le jure, en disant: Oui, comme je l'ai conçu, ainsi sera-t-il fait; et comme je l'ai arrêté, ainsi arrivera-t-il! J'écraserai l'Assyrien dans mon pays, et sur mes montagnes je le foulerai, afin qu'ils soient déchargés de son joug, et leurs épaules déchargées de son poids. Telle est la décision arrêtée contre toute la terre, et c'est là la main étendue sur toutes les nations. Car l'Éternel des armées a pris une décision; qui la déjouerait? et sa main est étendue; qui la ramènerait en arrière? L'année de la mort du Roi Achaz cet oracle fut prononcé. Ne te réjouis pas, Philistie tout entière, de ce qu'a été brisée la verge qui te frappait! Car de la racine du serpent sort une vipère, et son fruit est un dragon volant. Alors les enfants des malheureux paîtront paisiblement, et les indigents reposeront en sécurité, et par la faim je ferai périr ta racine, et tes restes seront massacrés. Porte, gémis! Ville, lamente-toi! Philistie tout entière, tu es consternée, car du nord arrive une fumée, et nul ne se détache de ses bataillons. Et que répond-on aux messagers du peuple? Que l'Éternel est le soutien de Sion, et que les malheureux de son peuple y trouvent un refuge. Oracle contre Moab. Oui, de nuit Ar-Moab est saccagée, détruite: oui, de nuit Kir-Moab est saccagée, détruite. On monte au temple, et Dibon en pleurs se rend sur les hauts lieux; sur Nebo et sur Médeba Moab gémit; toutes les têtes sont rasées, toutes les barbes coupées. Dans ses rues on ceint le cilice; sur ses toits et dans ses places tout gémit, fond en larmes. Hesbon et Élealé se lamentent, jusqu'à Jahats leurs cris se font entendre; c'est pourquoi les braves de Moab crient; il a l'âme attristée. Mon cœur gémit sur Moab, dont les fugitifs s'en vont jusqu'à Tsoar, jusqu'à Églath-Schelischia, car on monte en pleurant la pente de Luchith, car le long du chemin de Choronaïm ils élèvent des cris déchirants; car les eaux de Nimrim sont désolées, car le gazon est séché et l'herbe disparue; il n'y a plus de verdure. Aussi transportent-ils au-delà du torrent du désert l'épargne qu'ils ont faite, et leurs trésors. Car des cris font le tour des frontières de Moab; ses gémissements [retentissent] jusqu'à Eglaïm, ses gémissements jusqu'à Beer-Elim. Car les eaux de Dimon sont pleines de sang; car j'infligerai à Dimon de nouveaux malheurs; contre les réchappés de Moab j'enverrai un lion, contre ceux qui seront demeurés dans le pays. Envoyez les agneaux du chef du pays de Séla par le désert à la montagne de la fille de Sion! Car les filles de Moab, les riverains de l'Arnon, seront telles qu'un oiseau fugitif, qu'une couvée effarouchée. «Donnez conseil, intercédez! abrite-nous de ton ombre comme de la nuit, dans le milieu du jour; cache des bannis, ne trahis pas le fugitif! Que mes bannis, les bannis de Moab, puissent séjourner chez toi! sois pour eux un asile contre le dévastateur! car l'oppression aura une fin, le ravage cessera, l'oppresseur se retirera du pays. Ainsi la bonté affermira le trône, où siégera fidèlement dans la tente de David un juge attaché aux lois, versé dans la justice.» – «Nous savons quel est l'orgueil de Moab orgueilleux à l'excès, sa hauteur et son orgueil, et son insolence, et son vain parler.» Aussi, que Moab gémisse sur Moab! que tous gémissent! sur les ruines de Kir-Charéseth lamentez-vous, tout abattus! car les campagnes de Hesbon languissent, elle languit la vigne de Sibma dont les nobles ceps enivraient les maîtres des nations, atteignaient à Jaëser, erraient dans le désert; dont les pampres s'étendaient, traversaient la mer. Aussi je pleure, comme Jaëser pleure la vigne de Sibma; je t'arrose de mes larmes, Hesbon et Élealé, parce que l'alarme fond sur ta vendange et sur tes récoltes. La joie et l'allégresse est chassée des vergers, et dans les vignes plus de gais chants! plus de cris éclatants! plus de pressureur qui foule le vin dans les cuves! j'ai fait cesser les chansons. Aussi ma poitrine soupire sur Moab, comme le luth, et mon cœur sur Kir-Charès. Et que Moab se présente, se fatigue sur les hauts lieux, et entre dans son sanctuaire pour prier! il n'obtiendra rien. Telle est la parole qu'a prononcée jadis l'Éternel sur Moab. Mais maintenant l'Éternel parle et dit: Dans trois ans, comme des années de mercenaires, la gloire de Moab tombera dans le mépris avec toute cette grande multitude, et le reste en sera très petit, bien peu considérable. Oracle contre Damas. Voici, Damas cesse d'être au nombre des villes, elle devient un monceau de ruines. Les villes d'Aroër sont abandonnées, livrées aux troupeaux qui s'y couchent, et que personne n'effarouche. C'en est fait de la forteresse d'Éphraïm, et de l'empire de Damas, et du reste de la Syrie: il en sera d'eux, comme de la gloire des enfants d'Israël, dit l'Éternel des armées. Et dans ce jour s'évanouira la gloire de Jacob, et l'embonpoint de son corps se changera en maigreur. Et il en sera comme quand le moissonneur récolte les blés, et que sa main tranche les épis, et comme quand on ramasse les épis dans la vallée de Rephaïm. Et il y restera une glanure comme à l'abattis des olives, deux, trois fruits au haut de la cime, quatre, cinq sur les rameaux de l'arbre fruitier, dit l'Éternel, Dieu d'Israël. En ce même jour, l'homme tournera ses regards vers son Créateur, et ses yeux regarderont vers le Saint d'Israël : et il ne tournera plus ses regards vers les autels, œuvre de ses mains, et il ne regardera plus ce que ses doigts ont façonné, ni les Aschères, ni les colonnes solaires. En ce jour, ses villes fortes seront comme les débris des forêts et des montagnes, que laissa l'ennemi en s'éloignant des enfants d'Israël: et ce sera un désert. Car tu oublias ton Dieu sauveur, et ne pensas point à ton rocher de refuge: c'est pourquoi tu fis de belles plantations, et tu les plantas de boutures étrangères. En les plantant tu y mis une clôture, et bientôt tu fis fleurir tes rejetons; [mais] la récolte t'échappe au moment d'en jouir, et la douleur est mortelle. Ho! Une rumeur de peuples nombreux! ils grondent comme gronde la mer! Et un fracas de nations! c'est un tumulte pareil au tumulte des eaux puissantes. Les peuples grondent comme grondent les grosses eaux. Mais Il les tance, et ils fuient au loin, chassés, comme la balle des montagnes au souffle du vent, et comme le tourbillon devant la tempête. C'est le soir, et voici, ruine soudaine! et avant le matin ils ne sont plus. Tel est le lot de nos spoliateurs, et le sort de nos ravisseurs. Ho! Terre aux navires ailés qui es au delà des fleuves d'Ethiopie, toi qui envoies des messagers sur la mer dans des nefs de roseau sur la surface des eaux! Allez, émissaires légers, vers la nation robuste et agile, vers le peuple dès son origine et toujours formidable, nation qui nivelle et écrase, dont des fleuves coupent le pays! Vous tous, habitants du monde et habitants de la terre, quand on dressera l'étendard sur les montagnes, regardez! et quand on sonnera de la trompette, écoutez! Car, ainsi me parle l'Éternel: Tranquille, je regarde de ma demeure, pendant la chaleur sereine aux rayons du soleil, et à la vapeur de rosée durant la chaleur de la moisson. Car avant la moisson, quand la crue sera complète, et que la fleur aura passé en raisin mûr, alors il tranchera les sarments avec la serpe, et enlèvera les pampres, et les coupera. Ils seront tous livrés aux oiseaux de proie des montagnes et aux bêtes des champs, et les oiseaux de proie y passeront un été, et toutes les bêtes des champs un hiver. En ce même temps, des offrandes seront apportées à l'Éternel des armées par le peuple robuste et agile, et par le peuple dès son origine et toujours formidable, nation qui nivelle et écrase, dont des fleuves coupent le pays, dans la résidence de l'Éternel des armées, sur la montagne de Sion. Oracle contre l'Egypte. Voici, l'Éternel est monté sur un nuage léger, et s'avance contre l'Egypte; et les idoles de l'Egypte tremblent à son aspect, et le cœur des Égyptiens se fond au dedans d'eux. Et j'arme Égyptien contre Égyptien, afin qu'ils se battent frère contre frère, ami contre ami, ville contre ville, royaume contre royaume. Et l'esprit disparaîtra du cœur des Égyptiens, et j'anéantirai leur prudence; alors ils s'adresseront aux idoles et aux devins, aux nécromans et aux habiles; et je livrerai l'Egypte à un maître rigide, et un roi dur les assujettira, dit le Seigneur, l'Éternel des armées. Et l'eau du fleuve sera tarie, et la rivière mise à sec et aride, et les ruisseaux seront infects, et les canaux d'Egypte chétifs et desséchés, et les roseaux et les joncs malades. Les prairies du fleuve, des bords du fleuve, et tous les guérets du fleuve seront desséchés, dépouillés et détruits. Alors gémiront les pêcheurs, et tous ceux qui jettent l'hameçon dans le fleuve seront en deuil, et ceux qui étendent le filet sur les eaux seront dans la stupeur, et ceux qui travaillent le lin sérancé et tissent de blanches étoffes, dans la confusion. Et les colonnes du pays sont brisées, et tous les mercenaires ont l'âme attristée. Les Princes de Tsoan ne sont que des insensés, et des sages conseillers de Pharaon la prudence devient stupidité. Comment diriez-vous à Pharaon: «Je suis un fils des sages, un fils des anciens rois»? Où sont-ils donc tes sages? Eh! qu'ils t'annoncent, afin qu'on le sache, ce qu'a arrêté l'Éternel des armées contre l'Egypte. Les Princes de Tsoan sont aliénés, les Princes de Noph abusés, et l'Egypte égarée par les chefs de ses tribus. L'Éternel a versé en eux un esprit d'erreur, afin qu'ils égarent les Égyptiens dans tous leurs actes, comme un homme ivre tourne et s'égare dans son vomissement; et il ne sort de l'Egypte pas un fait exécuté par la tête ni la queue, la branche de palmier ni le jonc. En ce jour-là, les Égyptiens seront comme des femmes, et craintifs et tremblants, en voyant s'agiter la main que l'Éternel des armées agitera sur eux. Alors le pays de Juda sera la terreur de l'Egypte, et tous ceux qu'on fera penser à lui prendront l'alarme, à cause de l'arrêt de l'Éternel prononcé contre elle. En ce même temps il y aura cinq villes au pays d'Egypte, parlant la langue de Canaan et assermentées à l'Éternel des armées: Ville de salut sera le nom de l'une d'elles. En ce même temps, il y aura un autel de l'Éternel au sein du pays d'Egypte, et sur sa frontière un cippe consacré à l'Éternel : ce qui sera pour l'Éternel des armées un signe et un témoignage dans le pays d'Egypte; car ils crieront à l'Éternel contre les oppresseurs, et Il leur enverra un sauveur et un vengeur, afin de les délivrer. Et l'Éternel se manifestera aux Égyptiens, et les Égyptiens apprendront à connaître l'Éternel en ce temps-là, et offriront des victimes et des oblations, et feront des vœux à l'Éternel, et les accompliront. Ainsi l'Éternel frappe l'Egypte, frappant mais guérissant, et eux se convertissent à l'Éternel, qui se laisse fléchir par eux et les guérit. En ce même temps, il y aura une route d'Egypte en Assyrie, et l'Assyrien viendra en Egypte, et l'Égyptien ira en Assyrie, et l'Égyptien avec l'Assyrien servira [l'Éternel]. En ce même temps, Israël sera, lui troisième, uni à l'Egypte et à l'Assyrie, bénédiction au milieu de la terre que bénira l'Éternel des armées en disant: Bénie soit l'Egypte, ma nation, et l'Assyrie, œuvre de mes mains, et Israël, mon héritage! L'année où Tartan s'avança sur Asdod, envoyé par Sargon, roi d'Assyrie, et où il assiégea et prit Asdod, en ce temps-là l'Éternel parla par l'intermédiaire d'Ésaïe, fils d'Amots, et dit: Va, et détache le cilice de tes reins, et ôte tes souliers de tes pieds. Et il fit ainsi, et alla sans manteau et nu-pieds. Alors l'Éternel dit: De même que mon serviteur Ésaïe va sans manteau et nu-pieds, pendant trois ans signe et présage pour l'Egypte et pour l'Éthiopie, de même le roi d'Assyrie emmènera les captifs de l'Egypte et les captifs de l'Ethiopie, jeunes hommes et vieillards, sans manteau et nu-pieds et le dos découvert, opprobre pour l'Egypte. Alors ils seront consternés, et auront honte de l'Ethiopie qui avait leur confiance, et de l'Egypte dont ils se glorifiaient. Et les habitants de cette côte diront en ce jour: Voilà où en sont ceux qui avaient notre confiance, vers qui nous fuyions, pour être secourus, pour être délivrés du roi d'Assyrie! et nous, comment pourrions-nous échapper? Oracle contre le désert de la mer. Comme l'ouragan du midi s'avance, ainsi il arrive du désert, de la terre redoutable. Une vision menaçante m'a été révélée: le pillard pille et le dévastateur dévaste. «Avance, Elam! Assiège, Mède! A tous les soupirs je vais mettre un terme.» C'est pourquoi mes reins sont remplis d'angoisses, des douleurs me saisissent pareilles aux douleurs de la femme en travail; le tourment m'ôte l'ouïe, et les angoisses la vue; mon cœur s'égare; l'horreur m'assaille; de ma nuit de réjouissances on a fait une nuit de terreur. On dresse la table, la sentinelle veille, on mange, on boit: «Debout! chefs, oignez le bouclier!» Car ainsi m'a parlé le Seigneur: Va, place la sentinelle: ce qu'elle verra, elle te le rapportera. Elle vit de la cavalerie, des cavaliers sur des chevaux, deux à deux, des cavaliers sur des ânes, des cavaliers sur des chameaux, et elle écouta, écoutant avec grande attention. Et elle cria comme un lion: Avec constance, Seigneur, je me tenais le jour dans la vedette et j'étais à mon poste toutes les nuits : et voici venir de la cavalerie, des cavaliers sur des chevaux deux à deux. Puis reprenant la parole, elle dit: Babel tombe, tombe, et toutes ses idoles brisées jonchent la terre. O toi, mon peuple qu'on triture, mon grain qui est sur l'aire! Ce que j'ai ouï de l'Éternel des armées, Dieu d'Israël, je vous l'ai déclaré. Oracle contre Duma. De Séïr on me crie: Sentinelle, que reste-t-il de la nuit, que reste-t-il de la nuit? La sentinelle dit: Le matin vient, puis aussi la nuit. Si vous voulez interroger, interrogez! Revenez-y! Oracle contre l'Arabie. Dans les steppes d'Arabie vous passez la nuit, caravanes de Dedan! Au-devant de ces hommes altérés viennent avec de l'eau les habitants du pays de Théma: ils présentent du pain aux fugitifs, car ils fuient devant les épées, devant l'épée nue, et devant l'arc bandé, et devant le poids de la guerre. Car ainsi me parla le Seigneur: Encore une année, telle que les années du mercenaire, et c'en est fait de toute la gloire de Cédar. Et le nombre restant des vaillants archers des enfants de Cédar, sera petit, car l'Éternel, Dieu d'Israël, l'a prononcé. Oracle contre la vallée des visions. Que t'arrive-t-il donc, que tous tes habitants sont montés sur les toits, ville pleine de tumulte, cité bruyante et joyeuse? Tes morts ne seront pas percés par l'épée, ni tués dans le combat. Tous tes généraux fuient ensemble, sont pris par les archers, tous ceux qui se trouvent en ton sein sont pris à la fois, ils fuient au loin. Aussi dis-je: Détournez les yeux de moi; j'ai à pleurer amèrement: n'insistez pas pour me consoler de la ruine de la fille de mon peuple! Car c'est une journée de commotion et d'écrasement et de confusion que tient le Seigneur, l'Éternel des armées, dans la vallée des visions; on sape les murs, et les cris de détresse vont frapper les montagnes. Elam porte le carquois sur des chars pleins d'hommes et de cavaliers, et Kir tire le bouclier du fourreau. Et tes plus belles vallées sont remplies de chars, et les cavaliers prennent position entre tes portes. Et le voile de Juda est levé, et en ce jour tu portes tes regards vers les munitions de la maison de cèdre. Et vous apercevez les brèches de la ville de David, qui sont nombreuses, et vous recueillez les eaux de l'étang inférieur; et vous comptez les maisons de Jérusalem, et vous en abattez pour fortifier les murs, et vous faites un réservoir entre les deux murs pour les eaux de l'antique étang. Mais vous ne regardez pas vers l'auteur de ces choses, et ne tournez pas les yeux vers Celui qui de loin en a formé le plan. Et en ce jour le Seigneur, l'Éternel des armées, vous convie à pleurer, à gémir, à couper vos cheveux et à ceindre le cilice. Mais voici, plaisir et joie; on tue des taureaux, on égorge des brebis, on mange de la chair, et on boit du vin: «Mangeons et buvons, car demain nous mourrons!» Cependant l'Éternel des armées s'est révélé à mes oreilles: Non, ce crime ne sera pas expié que vous ne soyez morts, dit le Seigneur, l'Éternel des armées. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel des armées: Va, rends-toi vers ce courtisan, vers Sebna préposé au palais! «Qu'as-tu à faire ici? et qui as-tu ici, que tu te creuses ici un tombeau, creusant un tombeau sur la hauteur, te taillant dans le roc une demeure? Voici, l'Éternel te jettera bas d'un coup vigoureux, et te saisira; Il te fera rouler, rouler, comme une balle sur une terre vaste et spacieuse; là tu mourras, et là seront tes chars magnifiques, toi l'opprobre de la maison de ton maître. Et je te culbuterai de ton poste, et Il te débusquera de ta place.» Et en ce jour même j'adresserai vocation à mon serviteur Eliacim, fils de Hilkia; et je le revêtirai de ton manteau et le ceindrai de ta ceinture, et je mettrai ton pouvoir en sa main, et il sera un père pour les habitants de Jérusalem et pour la maison de Juda. Et je mettrai la clef de la maison de David sur son épaule, et il ouvrira, et personne ne fermera; il fermera, et personne n'ouvrira. Et je l'enfoncerai comme un clou en lieu sûr, et il sera un trône glorieux pour la maison de son père; et il sera le soutien de tout ce qui est la gloire de la maison de son père, des rejetons et des surgeons, de tous les petits vases depuis les bassins jusqu'à toutes les coupes. En ce même jour, dit l'Éternel des armées, sera ôté le clou enfoncé en lieu sûr; il sera abattu et tombera, et le fardeau qu'il portait croulera, car l'Éternel l'a prononcé. Oracle contre Tyr. Gémissez, navires de Tarsis! car elle est détruite: plus de maisons! personne n'y entre: la nouvelle leur en vient du pays de Cittim. Frissonnez, habitants de la côte que remplissaient les marchands de Sidon, qui parcourent les mers! Sur les vastes eaux flottait le blé du fleuve noir, les moissons du Nil, son revenu; et elle était le marché des nations. Sois honteuse, Sidon! car la mer, le fort de la mer, tient ce langage: «Je n'eus point les douleurs, et n'enfantai point, je ne nourris point de jeunes hommes et n'élevai point de vierges.» Quand la nouvelle en viendra en Egypte, ils trembleront aux nouvelles de Tyr. Passez à Tarsis, gémissez, habitants de la côte! Est-ce là votre ville joyeuse, dont l'origine remontait à l'antiquité? Ses pieds la mènent demeurer au loin comme étrangère. Qui a porté cet arrêt contre Tyr, la distributrice des couronnes, dont les marchands étaient des princes, et les trafiquants les notables de la terre? L'Éternel des armées a porté cet arrêt, pour profaner toute grandeur brillante, et couvrir de mépris tous les notables de la terre. Parcours librement ton pays, pareille au Nil, fille de Tarsis! Il n'y a plus de chaînes! Il étendit sa main sur la mer, ébranla les royaumes; l'Éternel commanda à Canaan de détruire ses forts, et Il dit: Désormais tu ne te réjouiras plus, vierge déshonorée, fille de Sidon! Lève-toi! passe chez les Cittiens! là non plus nul repos pour toi! Vois le pays des Chaldéens! Ce peuple [naguère] n'était pas; l'Assyrien assigna ce pays aux habitants du désert: ils élèvent leurs vedettes, détruisent ses palais et les mettent en ruines. Gémissez, navires de Tarsis, car votre boulevard est détruit. Et en ce temps-là Tyr sera oubliée soixante-dix ans, le temps de la vie d'un roi; mais au bout de soixante-dix ans, il en arrivera à Tyr selon la chanson de la courtisane : «Prends le luth, parcours la ville, courtisane oubliée, tire de beaux sons de la lyre, redouble tes chants, pour qu'on se souvienne de toi!» Et au bout de soixante-dix ans, l'Éternel jettera les yeux sur Tyr, et ses gains impurs lui reviendront, et elle aura commerce avec tous les royaumes du monde sur la face de la terre. Mais ses profits et ses gains impurs seront consacrés à l'Éternel; ils ne seront ni accumulés ni mis en réserve, mais ses profits seront la part de ceux qui habitent devant l'Éternel, pour les nourrir abondamment, et pour les vêtir avec magnificence. Voici, l'Éternel vide le pays et le dévaste, et il en bouleverse la surface et en disperse les habitants. Et il en sera du sacrificateur comme du peuple, du maître comme du serviteur, de la maîtresse comme de la servante, du vendeur comme de l'acheteur, du prêteur comme de l'emprunteur, du créancier comme du débiteur. Le pays sera vidé, et il sera mis au pillage, car l'Éternel a prononcé cette parole. Le pays gémit et languit, le monde est dans la langueur et dans le deuil, les sommités du peuple du pays languissent. Or le pays était profané par ses habitants; car ils violaient les lois, transgressaient les ordonnances, rompaient l'alliance éternelle. Aussi, la malédiction dévore le pays et les habitants en portent la peine; c'est pourquoi les habitants du pays sont consumés, et il n'en survit qu'un petit nombre. Le moût est triste, et la vigne dépérit; tous ceux qui avaient le cœur joyeux, soupirent. Les joies des cymbales ont cessé, et le bruit de la gaieté a fini, les joies de la harpe ont cessé. On ne boit plus de vin en chantant, la cervoise est amère aux buveurs. La ville en ruine est une cité déserte; toute maison est fermée, on n'y entre plus. Sur le vin on se lamente dans les rues, toute joie est disparue, et la gaieté du pays est bannie. Ce qui reste dans la ville, c'est la désolation, et les portes brisées sont en ruines. Car il en est dans le pays, au milieu des peuples, comme à l'abattis des olives, comme au grappillage quand la vendange est finie. Les autres élèvent leurs voix, poussent des cris d'allégresse; depuis la mer ils célèbrent la majesté de l'Éternel. Aussi glorifiez l'Éternel dans l'orient, dans les îles de la mer le nom de l'Éternel, Dieu d'Israël. Des bouts de la terre nous entendons des chants: «Gloire au juste!» Mais moi je dis: Ruine sur moi! ruine sur moi! malheur à moi! Les pillards pillent, et les pillards enlèvent du pillage. Effroi, et fosse, et filet devant toi, habitant du pays! Qui fuit l'effroi, tombe dans la fosse, et qui se tire de la fosse, se prend au filet, car les écluses des lieux très-hauts s'ouvrent, et les fondements de la terre branlent. La terre se brise, la terre se rompt, la terre est ébranlée. La terre chancelle comme un homme ivre, elle se balance comme un hamac, et son péché pèse sur elle, et elle tombe pour ne pas se relever. Et en ce même jour, l'Éternel châtiera l'armée des lieux très-hauts dans les lieux très-hauts, et les rois de la terre sur la terre, et ils seront réunis captifs dans la prison, et enfermés dans le cachot, et après un long temps ils seront châtiés. Alors la lune sera honteuse et le soleil confus; car l'Éternel des armées règne sur la montagne de Sion et à Jérusalem, et devant ses anciens resplendira la gloire. Éternel, tu es mon Dieu, je t'exalte, je célèbre ton nom, car tu as opéré des prodiges, tes plans conçus de loin furent vérité et fidélité. Car tu as fait de la ville une masure et de la forte cité une ruine; les palais des étrangers ne forment plus de ville, jamais ils ne seront relevés. Aussi des peuples puissants te louent, et les cités des nations fortes te révèrent. Car tu fus le refuge du faible, le refuge du misérable dans sa détresse, un abri contre la tempête, un ombrage contre la chaleur, quand le souffle des tyrans était comme l'ouragan qui bat la muraille. Ainsi que la chaleur dans une terre brûlante, tu abats les menaces des étrangers, ainsi que la chaleur par l'ombre d'un nuage, ainsi sont étouffés les chants de triomphe des tyrans. Et l'Éternel des armées apprête à tous les peuples, sur cette montagne, un festin de mets succulents, un festin de vin pris sur sa lie, de mets succulents et de moelle, de vin pris sur sa lie et limpide, et sur cette montagne Il anéantit le voile qui voile tous les peuples, et la mante qui couvre toutes les nations. Il anéantit la mort pour toujours, et le Seigneur Éternel essuie les larmes de tout visage, et fait disparaître de toute la terre l'opprobre de son peuple, car l'Éternel l'a prononcé. Et dans ce jour l'on dira: «Voici, c'est notre Dieu en qui nous avons eu confiance qu'il nous sauverait; c'est notre Dieu en qui nous avons eu confiance: soyons dans l'allégresse et réjouissons-nous de son secours!» Car la main de l'Éternel repose sur cette montagne, et Moab sera trituré sur place, comme la paille est triturée dans le bain de fumier. Là dedans il allongera les bras, comme le nageur les étend en nageant; mais [l'Éternel] refoulera son orgueil, et l'effort de ses bras. Et Il abattra le rempart élevé de tes murs, Il le fera crouler, joncher la terre dans la poussière. En ce même jour, on chantera cet hymne dans le pays de Juda: «Nous avons une ville forte; le secours qu'il donne, nous est un rempart et un fossé. Ouvrez les portes, afin qu'entre un peuple juste, gardien de la fidélité. Au cœur affermi tu réserves la paix, la paix, parce qu'il se confie en toi. Confiez-vous en l'Éternel perpétuellement, car l'Éternel est l'Éternel, un rocher pour tous les siècles. Car Il précipita les habitants du lieu élevé, de la ville éminente, Il l'étendit, l'étendit par terre, la coucha dans la poussière. Elle est foulée par les pieds, les pieds des malheureux, sous les pas des petits.» «Le sentier du juste est une voie unie; du juste tu nivelles et aplanis l'ornière. Sur la voie de tes jugements nous t'attendons aussi, Éternel, et ton nom et ton souvenir sont les vœux de notre âme. Mon âme te désire la nuit, et en moi mon esprit te cherche; car dès que [tu révèles] tes jugements à la terre, les habitants du monde sont instruits de la justice. Quand l'impie obtient grâce, il n'apprend pas la justice; il est pervers dans le pays de la droiture, et ne considère point la grandeur de l'Éternel.» «Éternel, ta main fut levée: ils ne l'ont pas vu! ils verront, et en seront confus, ton zèle pour le peuple, et le feu dévorera tes adversaires. Éternel, tu nous donnes la paix, car c'est toi qui opères pour nous tout ce que nous faisons. Éternel, notre Dieu, nous fûmes asservis à d'autres maîtres qu'à toi; mais à toi seul nous devons d'invoquer ton nom. Des morts ne ressusciteront pas, des ombres ne se relèveront pas; car tu les as châtiés et tu les as détruits, et tu as anéanti toute leur mémoire.» «Tu accrois le peuple, Éternel, tu accrois le peuple, tu te montres glorieux, tu recules toutes les limites du pays. Éternel, dans l'angoisse ils regardèrent vers toi, se répandirent en prières, quand ils sentirent tes châtiments. Comme la femme enceinte près de son terme ressent des douleurs et crie pendant son tourment, tels étions-nous loin de toi, Éternel. Nous eûmes le poids d'une grossesse, et les angoisses, et l'enfantement ne donna que du vent; le salut du pays n'est pas produit et les habitants du monde ne sont pas nés. Que tes morts revivent, et que mes cadavres ressuscitent! Réveillez-vous et chantez, habitants de la poudre, car ta rosée est une rosée de végétation, et la terre rendra le jour aux ombres!» Allons! mon peuple, entre dans tes chambres et ferme les portes derrière toi! cache-toi pour un court instant, jusqu'à ce que le courroux soit passé. Car voici, l'Éternel sort de son séjour pour infliger aux habitants de la terre la peine de leurs crimes, et la terre laissera voir leur sang, et ne recèlera plus ses morts. En ce même jour, l'Éternel châtiera avec sa dure, grande et forte épée le léviathan, serpent fuyard, et le léviathan, serpent tortueux, et tuera le dragon de la mer. En ce même jour, chantez ainsi sur la vigne : «Moi, l'Éternel, je suis son gardien, je l'arrose en tout temps, contre les attaques nuit et jour je la garderai. Je suis sans colère! Qu'on m'oppose des ronces et des épines! en combattant je fondrai sur eux et les consumerai en entier; à moins qu'ils ne saisissent mon appui, et ne fassent leur paix avec moi, ne fassent leur paix avec moi.» A l'avenir Jacob poussera des racines, et Israël des bourgeons et des fleurs, et de leurs fruits ils rempliront le monde. Frappa-t-Il [Israël] des coups dont Il frappa ceux qui l'ont frappé? ou fut-il égorgé comme furent égorgés ceux qui l'ont égorgé? Ce fut modérément, en le répudiant, que tu le punis, qu'il fut emporté par ton souffle violent au jour du vent d'Orient. C'est aussi par là que fut expié le crime de Jacob; et c'est là justement le fruit de l'abandon qu'il fit de son péché, quand Il rendit toutes les pierres des autels pareilles à des pierres calcinées, concassées, pour qu'il ne s'élève plus d'aschères ni de colonnes solaires. Car la cité [jadis] forte est dévastée; c'est un séjour abandonné et désolé comme le désert, le veau y pâture, il s'y couche et broute ses rameaux. Quand ses branches sèchent, elles sont brisées, des femmes viennent et y mettent le feu. Car il ne fut pas un peuple sage; aussi son créateur n'eut pas pitié de lui, et son formateur ne lui fut pas propice. Mais en ce même jour, l'Éternel secouera des fruits depuis les flots du Fleuve jusqu'au torrent d'Egypte, et vous serez ramassés un à un, enfants d'Israël. Et en ce même jour la grande trompette sonnera, et ceux qui étaient perdus au pays d'Assyrie et bannis au pays d'Egypte, viendront et adoreront l'Éternel sur la montagne sainte à Jérusalem. Malheur à la couronne superbe des ivrognes d'Éphraïm, fleur qui passe, leur brillante parure, sise sur une cime dans la vallée fertile de ceux qu'étourdit le vin! Voici venir de par le Seigneur, un fort et puissant ennemi, comme un orage de grêle, un ouragan destructeur, comme une trombe de grosses eaux qui inondent; il va la faire tomber en terre sous ses coups. Sous les pieds elle va être foulée, la couronne superbe des ivrognes d'Éphraïm; et la fleur qui passe, leur parure brillante, sise sur une cime dans la vallée fertile, sera comme avant la récolte la figue primeur; on l'aperçoit; à peine dans la main, elle est avalée. En ce même jour, l'Éternel des armées sera une couronne de parure et un diadème brillant pour les restes de son peuple, et un esprit de jugement pour le juge qui siège, et une force pour ceux qui font rentrer les agresseurs dans leurs portes. Mais ceux-ci aussi sont troublés par le vin, et la cervoise les fait chanceler; prêtres et prophètes sont troublés par la cervoise, subjugués par le vin, la cervoise les fait chanceler; ils sont troublés quand ils prophétisent, égarés quand ils jugent. Car toutes les tables sont pleines de vomissements et d'ordures; il n'y a plus de place. «A qui veut-il enseigner la sagesse et à qui donner des leçons? A des enfants sevrés, ôtés à la mamelle? Car c'est loi sur loi, loi sur loi, règle sur règle, règle sur règle; un peu ici, un peu là!» Oui, c'est par des hommes aux lèvres balbutiantes, et en langue étrangère, qu'il parlera à ce peuple auquel Il disait: «C'est ici le lieu du repos; procurez du repos au peuple fatigué; c'est ici le lieu du relâche;» mais ils ne voulurent point écouter. Et pour eux la parole de l'Éternel sera: «Loi sur loi, loi sur loi, règle sur règle, règle sur règle, un peu ici, un peu là,» afin qu'ils aillent et qu'ils tombent à la renverse, et qu'ils se brisent, et qu'ils s'enlacent, et qu'ils se prennent. Aussi, écoutez la parole de l'Éternel, moqueurs, dominateurs de ce peuple qui est dans Jérusalem! Parce que vous dites: «Nous avons fait un pacte avec la mort, et avec l'Enfer un compromis, la verge de l'inondation à son passage ne nous atteindra pas, car nous prenons le mensonge pour asile et la fraude pour abri;» c'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: C'est moi qui ai mis en Sion pour fondement une pierre, pierre éprouvée, pierre angulaire de prix, fondement bien fondé; qui s'y fie, n'aura pas à fuir; et je ferai du bon droit le cordeau et de la justice la balance, et la grêle détruira l'asile du mensonge, et l'abri sera submergé par les eaux. Et votre pacte avec la mort sera déjoué, et votre compromis avec l'Enfer sera sans effet, par la verge de l'inondation à son passage vous serez écrasés. Toujours à son passage elle vous saisira; car chaque matin elle passera, le jour et la nuit, c'est une terreur seulement d'en entendre le bruit. Oui, le lit sera trop court pour s'y étendre, et la couverture trop étroite pour s'en envelopper. Car, comme au mont Peratsim, l'Éternel se lèvera, comme dans la vallée de Gabaon Il se courroucera, pour exécuter son œuvre, son œuvre étrange, et pour faire son travail, son travail inouï. Et maintenant, ne vous moquez point, de peur que vos chaînes ne se serrent! car j'ai appris de l'Éternel des armées que la ruine de toute la terre est décidée. Prêtez l'oreille et entendez ma voix! écoutez et entendez ma parole! Le laboureur laboure-t-il sans cesser pour semer? il ouvre aussi et herse son sol : en a-t-il aplani la surface, il y sème de l'anet et y répand du cumin; il plante le froment par rangées, et l'orge à une place fixe, et l'épeautre sur ses bords. Son Dieu lui enseigna la manière, et Il l'instruisit. Car ce n'est pas non plus avec le traîneau qu'on foule l'anet, et le madrier avec ses roues ne passe pas sur le cumin; mais l'anet est battu avec le bâton, et le cumin avec la perche. Le blé est battu, mais il ne le bat pas sans fin; il y fait passer les roues de son chariot et ses chevaux, il ne l'écrase pas. Cela aussi procède de l'Éternel des armées: admirable est son conseil, et grande sa sagesse. Ha! Ariel! Ariel! cité où campa David! ajoutez année à année, que les fêtes fassent leur révolution, et je serrerai Ariel de près, et il y aura des soupirs et des cris; mais alors j'aurai en elle une Ariel; et je te cernerai comme un cercle, et te serrerai de près avec des bataillons, et j'élèverai contre toi des forts; et du sol où tu tomberas, ta parole sortira, et de la poudre s'élèveront sourdement tes discours, et ta voix sera celle d'un spectre sortant de terre, et de la poussière tu murmureras tes discours. Mais telle la poussière menue, telle sera la foule de tes ennemis, et telle la balle qui s'envole, telle sera la foule des furieux, et cela soudain, tout à coup. De par l'Éternel des armées il y aura châtiment avec grondement et fracas et grand bruissement, orage et tempête et flamme d'un feu dévorant. Et comme d'un songe, d'une vision nocturne, ainsi il en sera de la foule de tous les peuples agresseurs d'Ariel, et de tous ceux qui l'assaillent, elle et sa citadelle, et qui la pressent. Et ce sera comme quand l'affamé songe qu'il mange, et il s'éveille, et il a l'estomac vide; et comme quand l'homme altéré songe qu'il boit, et il s'éveille, et voici, il a soif, et son âme languit: ainsi en sera-t-il de la foule des peuples agresseurs de la montagne de Sion. Soyez stupéfaits et étonnés! Aveuglez-vous et soyez aveuglés! ils sont ivres, mais non de vin; ils chancellent, mais non troublés par la cervoise. Car l'Éternel versa sur vous un esprit d'assoupissement et ferma vos yeux, les Prophètes, et voilà vos têtes, les Voyants. Et ainsi toute la révélation vous est comme les paroles du livre scellé que l'on donne à un homme sachant lire, en disant: «Lis-le donc!» Mais il répond: «Je ne puis, car il est scellé;» et que l'on donne le livre à qui ne sait pas lire, en disant: «Lis-le donc!» Mais il répond: «Je ne sais pas lire.» Et le Seigneur dit: Parce que ce peuple s'approche de moi de la bouche, et qu'il m'honore des lèvres, tandis que son cœur est éloigné de moi, et que la crainte qu'il a de moi n'est que commandement d'hommes appris, pour cela, voici, je signalerai ce peuple par des actes insignes et merveilleux, afin que la sagesse de ses sages périsse, et que l'intelligence de ses hommes entendus disparaisse. Malheur à ceux qui se cachent pour dérober leurs plans à l'Éternel, afin que leurs œuvres soient dans les ténèbres! et qui disent: Qui nous voit? et qui prend garde à nous? O perversité à vous! l'argile sera-t-elle estimée à l'égal du potier, pour que l'ouvrage dise de l'ouvrier: Il ne m'a pas fait! et que la sculpture dise du sculpteur: Il n'est pas entendu! Voici, encore très peu de temps, et le Liban se transformera en verger, et le verger sera estimé à l'égal de la forêt. Et en ce même jour les sourds entendront les paroles du Livre, et, perçant la nuit et l'obscurité, les yeux des aveugles verront. Alors de plus en plus les misérables se réjouiront de l'Éternel, et les indigents se glorifieront du Saint d'Israël, parce que le furieux aura fini, que le moqueur sera détruit, et que tous les hommes vigilants pour le crime seront exterminés, eux qui condamnaient un homme en cause, tendaient des pièges à celui qui se défendait aux Portes, et déboutaient le juste par la fraude. Aussi, ainsi parle à la maison de Jacob l'Éternel, qui sauva Abraham: Maintenant Jacob ne sera plus confus, et son visage ne pâlira plus. Car lorsqu'il verra ses enfants devenus l'œuvre de mes mains dans son sein, ils sanctifieront mon nom; oui, ils sanctifieront le Saint de Jacob et ils révéreront le Dieu d'Israël. Et ceux dont l'esprit était égaré apprendront la sagesse, et les murmurateurs recevront l'instruction. Malheur aux enfants réfractaires, dit l'Éternel, qui prennent des mesures, mais non de par moi, et font des alliances, mais non d'après mon esprit, pour accumuler péché sur péché, qui se mettent en chemin pour l'Egypte sans me consulter, pour s'étayer de l'appui de Pharaon et se réfugier sous l'ombrage de l'Egypte! Car pour eux l'appui de Pharaon tournera en ignominie, et le refuge sous l'ombrage de l'Egypte en confusion, quoique leurs Princes soient à Tsoan, et que leurs députés aient atteint Chanès. Tous ont honte d'un peuple qui leur est inutile, dont ils ne tirent ni secours, ni profit, mais honte et confusion. Les bêtes de somme sont chargées pour le Midi; par un pays de détresse et d'angoisse d'où viennent la lionne et le lion, la vipère et le serpent volant, ils portent sur la croupe des ânes leurs richesses, et sur le dos des chameaux leurs trésors, à un peuple dont ils n'auront nul profit. Car l'aide de l'Egypte est néant et vanité; c'est pourquoi je l'appelle Grand tumulte pour ne point agir. Maintenant va, écris ces choses sur une table devant eux, et marque-les dans un livre, afin qu'elles se conservent pour l'avenir, en témoignage pour l'éternité. Car c'est un peuple rebelle, des enfants menteurs, des enfants qui ne veulent pas écouter la loi de l'Éternel, qui disent aux Voyants: «Ne voyez pas!» et aux prophètes: «Ne nous prophétisez pas la vérité, dites-nous des choses flatteuses, prophétisez l'illusion! Sortez de la voie, quittez le sentier, débarrassez notre vue du Saint d'Israël!» Aussi, ainsi parle le Saint d'Israël: Puisque vous méprisez cette parole, et que vous vous confiez dans ce qui est inique et pervers, et que vous vous y appuyez, à cause de cela ce crime vous sera comme une lézarde ruineuse qui fait saillie sur un mur élevé et en amène soudain tout à coup la chute, et il se brise comme se brise le vase du potier cassé sans pitié, dont les débris n'offrent pas un têt à prendre du feu au foyer, ou à puiser de l'eau à la fontaine. Car ainsi a parlé le Seigneur, l'Éternel, le Saint d'Israël: Dans le retour et le repos sera votre salut, dans la tranquillité et dans la confiance sera votre force; mais vous n'avez pas voulu : vous avez dit: «Non! mais sur des chevaux nous voulons nous mettre en course.» – C'est pourquoi vous serez mis en fuite! – «Nous voulons monter des coursiers!» – C'est pourquoi ils courront à votre poursuite. Mille fuiront à la menace d'un seul, et à la menace de cinq vous fuirez, jusqu'à ce que votre reste soit comme le signal au haut de la montagne, et comme l'étendard sur la colline. Aussi tarde-t-il à l'Éternel de vous être propice: aussi se lèverait-Il pour vous prendre en pitié, car l'Éternel est un Dieu juste: heureux tous ceux qui se confient en lui! Oui, peuple de Sion qui habites Jérusalem, tu n'as plus à pleurer! Il veut t'être propice à ton cri d'alarme, et t'exaucer, dès qu'il l'ouïra. Et le Seigneur vous donnera du pain dans l'angoisse, et de l'eau dans la détresse, et tes docteurs ne devront plus se cacher, mais tes yeux regarderont tes docteurs, et tes oreilles écouteront la parole que derrière toi ils disent: «Voici le chemin! marchez-y!» quand vous allez à droite, et que vous allez à gauche. Alors vous souillerez le revêtement de vos idoles d'argent et les draperies de vos images d'or; vous les jetterez comme de l'ordure; hors d'ici! leur direz-vous. C'est pourquoi Il vous donnera les pluies des semailles, quand vous ensemencez le sol, et le pain, produit du sol, sera savoureux et nourrissant, et en ce même temps les troupeaux brouteront dans des pacages spacieux. Et les bœufs et les ânes qui travaillent la terre, mangeront un fourrage salé qu'on vannera avec le van et la pelle. Et sur tout mont élevé et sur toute colline éminente il y aura des ruisseaux, des courants d'eau, au jour du grand massacre, de la chute des tours. Et la lumière de la lune sera comme l'éclat du soleil, et l'éclat du soleil sera sept fois plus grand, comme l'éclat de sept jours, quand l'Éternel bandera la plaie de son peuple et guérira les meurtrissures de ses coups. Voici venir de loin le nom de l'Éternel avec le feu de la colère et le terrible incendie; ses lèvres sont pleines de fureur, et sa langue est comme une flamme dévorante, et son souffle comme un torrent débordé qui s'élève à hauteur d'homme, pour vanner les nations dans le van de la ruine, et mettre la bride de l'égarement entre les mâchoires des nations. Vous chanterez comme dans la nuit de la fête solennelle, et votre cœur aura la joie du pèlerin qui au son de la flûte se rend à la montagne de l'Éternel, au rocher d'Israël. Et l'Éternel fera entendre les éclats de sa voix, et voir le mouvement de son bras avec la fureur de la colère, le feu de la flamme dévorante, l'inondation et la tempête et les pierres de la grêle. Oui, à la voix de l'Éternel l'Assyrien tremblera, de sa verge Il le frappera. Et partout où passera la verge qu'il lui destine, et dont l'Éternel le battra, les cymbales et les harpes retentiront, et Il lui livrera des assauts impétueux. Oui, dès longtemps une Topheth est prête, même pour le roi elle est préparée, profonde et large: son bûcher a du feu et du bois en abondance, le souffle de l'Éternel comme un torrent de soufre l'allume. Malheur à ceux qui vont en Egypte chercher du secours, et qui se fient dans les chevaux, et se confient dans les chars, parce qu'ils sont nombreux, et dans la cavalerie, parce qu'elle est très forte, mais ne regardent pas vers le Saint d'Israël, et ne s'adressent pas à l'Éternel! Cependant Il est sage aussi, et Il amène les maux et ne retire pas ses paroles, et Il se lève contre la maison des méchants et contre le secours des artisans d'iniquité. Eh! l'Égyptien est homme et non dieu, et ses chevaux sont chair et non esprit. Or, l'Éternel va étendre la main, et le protecteur trébuchera, et le protégé tombera, et ensemble ils périront tous. Car ainsi me parle l'Éternel: De même que gronde sur sa proie le lion, et le lionceau contre lequel on a réuni des bergers en foule, et qui à leur voix ne tremble pas, et devant leur nombre ne plie pas; ainsi l'Éternel des armées descendra pour combattre sur la montagne de Sion, et sur sa sommité. Tels des oiseaux déployant leurs ailes, tel l'Éternel des armées couvrira Jérusalem, couvrant et sauvant, épargnant et délivrant. Revenez à Celui de qui il y eut profond abandon, enfants d'Israël! Oui, en ce jour chacun répudiera ses idoles d'argent et ses idoles d'or, que vos mains vous fabriquèrent pour pécher. Et Assur périra par une épée non humaine, et une épée non humaine en fera sa proie, et il fuira devant l'épée, et ses jeunes hommes seront esclaves. Dans son effroi il passe outre devant sa propre forteresse, et la peur chasse ses chefs loin des drapeaux, dit l'Éternel dont le feu est sur Sion et le foyer en Jérusalem. Puis, voici, le Roi régnera selon la justice, et quant aux princes, ils gouverneront selon le bon droit; et chacun d'eux sera comme un abri contre le vent, et un couvert contre l'orage, comme des ruisseaux dans la sécheresse, comme l'ombre d'un grand rocher dans une contrée aride; et les yeux des Voyants ne seront plus aveugles, et les oreilles des auditeurs seront attentives; et le cœur des hommes légers sera avisé pour comprendre, et la langue des bègues habile à parler nettement. L'impie ne sera plus appelé noble, ni le fourbe nommé magnanime; car l'impie profère l'impiété et son cœur pratique le mal pour commettre l'impiété, et pour tenir contre l'Éternel le langage de l'erreur, pour laisser à vide l'âme de l'affamé, et manquer de breuvage celui qui est altéré; et les armes du fourbe sont funestes, il médite la fraude pour perdre le misérable par des discours menteurs, quand bien même l'indigent expose son droit. Mais le noble pense à ce qui est noble, et dans ce qui est noble il se maintient. Femmes insouciantes, debout! entendez ma voix! filles qui vous rassurez, écoutez mes discours! Dans l'an et jours vous tremblerez, vous qui vous rassurez; car c'en est fait de la vendange, et la récolte des fruits n'arrivera pas. Ayez de l'effroi, insouciantes! tremblez, vous qui vous rassurez! déshabille-toi, ôte tes vêtements et ceins tes reins [du cilice]! On gémit, en se frappant le sein, sur les campagnes délicieuses et sur la vigne féconde. Sur le sol de mon peuple poussent les ronces et les épines, oui, dans toutes les maisons où est la joie, dans la ville où est la gaieté; car le palais est abandonné et la cité bruyante est solitaire; la colline et la tour seront pour longtemps parmi les cavernes, la joie des onagres, le pacage des troupeaux, jusqu'à ce que sur nous l'esprit soit répandu d'en haut, et que le désert devienne un verger, et que le verger soit estimé à l'égal de la forêt. Alors dans le désert habitera la justice, et l'équité dans le verger aura son séjour, et l'effet de la justice sera la paix, le fruit de la justice le repos et la sécurité éternellement. Et mon peuple habitera une demeure de paix, et des domiciles assurés, et des lieux tranquilles et sûrs. Mais il grêlera à la chute de la forêt, et la ville ennemie s'abîmant croulera. Heureux vous qui semez dans un sol arrosé, et laissez sans entraves le pied du bœuf et de l'âne! Malheur à toi, dévastateur, qui n'as pas encore été dévasté, et spoliateur, qu'on n'a pas dépouillé! Quand tu auras achevé tes ravages, tu seras ravagé; quand tu auras fini de dépouiller, on te dépouillera. Éternel, sois-nous propice, nous nous attendons à toi! sois notre bras chaque matin, et notre aide au temps de la détresse! A ta voix tonnante les peuples fuient, à ton lever les nations se dissipent. On ramasse votre butin, comme ramasse la sauterelle; on s'y précipite, comme la locuste se précipite. L'Éternel est élevé, car Il habite les lieux très-hauts, Il remplit Sion de justice et d'équité. Et ce sera la sécurité de tes jours; la sagesse et la science sont une riche source de salut; et la crainte de l'Éternel, c'est là son trésor. Voici, leurs guerriers poussent des cris au dehors; les messagers de paix pleurent amèrement. Les chemins sont désolés; on cesse de pratiquer les sentiers. Il rompt l'alliance, méprise les villes, et ne fait aucun cas des hommes. Le pays est en deuil et languit; le Liban est confus, dans la douleur; Saron ressemble au désert, Basan et le Carmel perdent leurs feuilles. Maintenant je vais me lever, dit l'Éternel, maintenant me dresser, maintenant m'élever. Dans vos flancs vous portez du foin, et vous enfanterez de la balle; votre souffle est un feu qui vous consumera. Et les peuples seront embrasés, calcinés; ronces coupées, ils brûleront au feu. Écoutez, peuples lointains, ce que j'ai fait, et vous qui êtes près, connaissez ma puissance! En Sion les pécheurs tremblent, le frisson saisit les impies. «Qui de nous tiendra devant le feu consumant? qui de nous tiendra devant les flammes éternelles?» – Celui qui est dans la voie de la justice, et qui parle selon la droiture, qui méprise les gains extorqués, qui secoue sa main pour ne point recevoir de dons corrupteurs, qui se bouche les oreilles pour n'être point complice de meurtres et qui ferme ses yeux pour ne point voir le mal, celui-là habitera un séjour éminent, des rochers fortifiés seront sa citadelle, son pain lui sera donné et son eau ne tarira pas. Tes yeux contempleront le Roi dans sa beauté, ils verront des pays lointains. Ton cœur se rappellera le temps de la terreur. «Où est celui qui tenait le registre? où, celui qui tenait la balance? où, celui qui inspectait les tours?» Tu ne verras plus le peuple cruel, le peuple au langage obscur que l'on n'entend pas, à la langue bégayante que l'on ne comprend pas. Contemple Sion, la ville de nos fêtes! Tes yeux verront Jérusalem un séjour tranquille, une tente qu'on ne lève plus, dont les pieux ne sont plus arrachés, dont nulle corde n'est détachée. Car là l'Éternel dans sa magnificence nous tient lieu de rivières, de larges fleuves; un vaisseau à rames n'oserait y passer, un navire puissant n'oserait y voguer. Car l'Éternel notre juge, l'Éternel notre législateur, l'Éternel notre Roi est celui qui nous sauve. Tes cordes sont lâches, ne tiennent point leur mât ferme, ni les voiles tendues. Alors le butin et les dépouilles en abondance sont partagés, [même] les boiteux prennent part au pillage, et aucun habitant ne dit: «Je suis malade!» Au peuple qui y habite, le péché est pardonné. Approchez, peuples, pour entendre, et vous, nations, écoutez! Que la terre écoute et tout ce qu'elle enserre, le monde et toutes ses productions! Car l'Éternel est irrité contre toutes les nations, et courroucé contre toute leur armée; Il les dévoue et Il les livre au carnage. Leurs morts sont jetés, et de leurs cadavres s'exhale la puanteur, et les montagnes ruissellent de leur sang. Toute l'armée des Cieux se dissout, et comme un volume les Cieux sont roulés, et toute leur armée tombe, comme du cep la feuille flétrie, comme du figuier la dépouille flétrie. Car mon épée s'est enivrée dans les Cieux: voici, elle va fondre sur Edom et sur le peuple que j'ai dévoué, pour le jugement. L'épée de l'Éternel est pleine de sang, engraissée de la graisse du sang des agneaux et des boucs, de la graisse du dos des béliers. Car il y a en Botsra un sacrifice de l'Éternel, et une grande boucherie dans le pays d'Edom. Et avec eux y tombent les buffles et les taureaux avec les bœufs, et leur pays s'abreuve de sang, et leur sol aura la graisse pour engrais. Car l'Éternel aura une journée de vengeance, une année de représailles pour venger Sion. Et ses rivières seront changées en poix, et son sol en soufre, et son pays deviendra une poix brûlante : ni nuit ni jour elle ne s'éteindra, éternellement sa fumée montera; d'âge en âge elle sera désolée; jamais dans aucun temps il n'y aura de passants. Elle sera occupée par le pélican et le hérisson, le héron et le corbeau l'habiteront; on y étendra le cordeau du ravage et le niveau de la désolation. Ses grands! il n'y en a plus pour proclamer un roi, et c'en est fait de tous ses princes. Et les épines grimpent dans ses palais, les orties et les ronces dans ses forts; et elle est un gîte pour les chacals, un parc pour les autruches : c'est le rendez-vous des bêtes du désert et des loups, et les satyres y viennent au-devant l'un de l'autre, elle n'est le séjour que du spectre de la nuit qui y trouve son lieu de repos. Là niche le serpent-dard, et il y pond: il fait éclore et couve ses petits à son ombre; des vautours seuls s'y réunissent l'un avec l'autre. Cherchez dans le livre de l'Éternel et lisez! aucun d'eux n'y manquera, l'un ne regrettera point l'absence de l'autre; car c'est ma bouche qui l'ordonne et mon esprit qui les réunira. Et Il tire au sort pour eux, et sa main leur partage ce pays au cordeau; éternellement ils l'occuperont et d'âge en âge y feront leur séjour. Le désert et la terre aride sont dans la joie, et la steppe dans l'allégresse, et elle fleurit comme le narcisse, elle se couvre de fleurs et se réjouit heureuse et triomphante; la gloire du Liban lui est donnée, la magnificence du Carmel et de Saron; ils voient la gloire de l'Éternel, la magnificence de notre Dieu. Fortifiez les mains lâches, et affermissez les genoux chancelants! Dites aux cœurs alarmés: «Courage! soyez sans peur! voici votre Dieu, la vengeance approche, représaille de Dieu; Il vient et vous sauvera.» Alors s'ouvriront les yeux des aveugles, et les oreilles des sourds seront ouvertes; alors comme un cerf le perclus bondira, et la langue du muet chantera, car les eaux jaillissent dans le désert et des ruisseaux dans la plaine aride. Le mirage des sables devient un vrai lac, et la terre desséchée des sources d'eaux: dans le gîte des chacals où est leur repaire, sera un parc pour le jonc et le roseau. Et il y aura une route et une chaussée, et elle s'appellera la Voie sainte; nul impur n'y passera; elle sera pour eux seuls; qui suivra cette route, même un insensé, ne pourra s'égarer. Là point de lion; nulle bête féroce n'y mettra le pied; il ne s'y en trouvera point; les délivrés y marcheront. Et les rachetés de l'Éternel reviendront et s'avanceront vers Sion avec chant de triomphe, et une joie éternelle couronnant leur tête: le bonheur et la joie viendront au-devant d'eux, et le chagrin et les soupirs fuiront. Et il arriva, la quatorzième année du roi Ézéchias, que Sanchérib, roi d'Assyrie, s'avança sur toutes les villes fortes de Juda et s'en empara. Et le roi d'Assyrie envoya Rabsaké de Lachis à Jérusalem contre le roi Ézéchias avec de grandes forces: et il fit halte à l'aqueduc de l'étang supérieur sur le chemin du champ du foulon. Alors vinrent à lui Eliacim, fils de Hilkia, préfet du palais, et Sebna le secrétaire, et Joach, fils d'Asaph, le chancelier. Et Rabsaké leur dit: Dites à Ézéchias: Ainsi parle le Grand Roi, le roi d'Assyrie: Qu'est-ce que cette confiance que tu montres? Je te le dis, purs vains discours que de parler de tes moyens et de tes forces pour la guerre. Eh bien! dans qui te confies-tu, pour t'être révolté contre moi? Voici, tu te confies dans l'appui de ce roseau cassé, dans l'Egypte, qui pénètre et perce la main de quiconque s'y appuie; tel est Pharaon, roi d'Egypte, pour tous ceux qui se confient en lui. Et si tu me dis: C'est dans l'Éternel notre Dieu que nous nous confions! N'est-ce pas lui, [te répondrai-je], dont Ézéchias a détruit les hauts lieux et les autels, et a dit à Juda et à Jérusalem: C'est devant cet autel que vous adorerez? Et maintenant, fais donc un défi à mon maître, le roi d'Assyrie, et je te donnerai deux mille chevaux, si tu peux te donner les cavaliers pour les monter! Et comment repousserais-tu un seul général, l'un des moindres serviteurs de mon maître?… Ainsi tu mets ta confiance dans l'Egypte pour les chars et la cavalerie. Et puis, est-ce malgré l'Éternel que j'ai marché contre ce pays afin de le ravager? L'Éternel m'a dit: Marche contre ce pays et ravage-le! Et Eliacim et Sebna et Joach dirent à Rabsaké: Parle donc à tes serviteurs en syriaque, car nous le comprenons, et ne nous parle pas en hébreu aux oreilles du peuple qui est sur la muraille. Et Rabsaké dit: Est-ce à ton Seigneur et à toi que mon Seigneur m'a envoyé pour dire ces paroles? N'est-ce pas plutôt à ces hommes assis sur la muraille, pour se nourrir de leurs excréments et s'abreuver de leur urine avec vous? Alors Rabsaké s'approcha, et criant à haute voix il dit en hébreu: Écoutez les paroles du Grand Roi, du roi d'Assyrie. Ainsi parle le Roi: Ne vous laissez pas abuser par Ezéchias, car il est incapable de vous sauver, et ne vous laissez pas inspirer par Ézéchias de la confiance en l'Éternel, quand il dit: L'Éternel nous sauvera! cette ville ne sera pas livrée aux mains du roi d'Assyrie. N'écoutez pas Ézéchias! Car ainsi parle le roi d'Assyrie: Faites la paix avec moi, et rendez-vous à moi et vous vous nourrirez chacun de sa vigne et chacun de son figuier, et vous boirez chacun l'eau de sa citerne, jusqu'à ce que je vienne et vous emmène dans un pays pareil à votre pays, pays de blé et de moût, pays de pain et de vignoble. Ne vous laissez pas séduire par Ézéchias, quand il vous dit: L'Éternel nous sauvera! Les dieux des nations ont-ils chacun d'eux sauvé son pays de la main du roi d'Assyrie? Où sont les dieux de Hamath et d'Arpad? Où les dieux de Sepharvaïm? et est-ce qu'ils ont sauvé Samarie de ma main? De tous les dieux de ces pays lequel est-ce qui a sauvé son pays de ma main, que l'Éternel doive sauver Jérusalem de ma main? – Alors ils se turent et ne lui répondirent mot: car c'était l'ordre du Roi qui avait dit: Vous ne lui répondrez pas. Et Eliacim, fils de Hilkia, préfet du palais, et Sebna le secrétaire, et Joach, fils d'Asaph, le chancelier, vinrent auprès d'Ézéchias, les habits déchirés, et lui rapportèrent les discours de Rabsaké. Et quand le roi Ézéchias ouït ces choses, il déchira ses vêtements et se couvrit du cilice, et se rendit à la maison de l'Éternel. Et il envoya Eliacim, préfet du palais, et Sebna le secrétaire, et les plus anciens des sacrificateurs, couverts de cilices, auprès d'Ésaïe le prophète, fils d'Amots. Et ils lui dirent: Ainsi parle Ézéchias: Ce jour est un jour de détresse et de châtiment et d'opprobre, car les enfants sont venus jusqu'au moment de naître, et il n'y a pas de force pour enfanter. Peut-être l'Éternel ton Dieu prendra-t-il garde aux paroles de Rabsaké envoyé par le roi d'Assyrie, son maître, pour insulter au Dieu vivant, et tirera-t-Il vengeance des paroles qu'a entendues l'Éternel ton Dieu. Élève donc tes prières en faveur des restes encore existants du peuple. C'est ainsi que les serviteurs du roi Ézéchias vinrent auprès d'Ésaïe. Et Ésaïe leur dit: Ainsi parlez à votre Seigneur: Ainsi parle l'Éternel: N'aie point peur des paroles que tu as entendues, par lesquelles m'ont insulté les valets du roi d'Assyrie. Voici, je lui communiquerai un esprit, et à l'ouïe d'une nouvelle il retournera dans son pays, et je l'abattrai par l'épée dans son pays. Et Rabsaké s'en retourna, et il trouva le roi d'Assyrie assaillant Libna; car il avait appris qu'il avait quitté son campement de Lachis. Alors il ouït dire de Thiraca, roi d'Ethiopie: Il s'est mis en campagne pour te combattre. A cette nouvelle il envoya des députés à Ézéchias, leur disant : Ainsi vous parlerez à Ézéchias, roi de Juda, disant: Ne sois pas la dupe de ton Dieu, en qui tu te confies, disant: Jérusalem ne sera point livrée aux mains du roi d'Assyrie. Voici, tu as appris ce que les rois d'Assyrie ont fait à tous les pays, comment ils les ont exterminés; et toi, tu resterais sain et sauf? Les dieux des nations que mes pères ont détruites, les ont-ils sauvées, Gozan et Haran, et Retseph et les enfants d'Eden en Thelassar? Où est le roi de Hamath, et le roi d'Arpad, et le roi de la ville de Sepharvaïm, Héna et Ivva? Et Ézéchias prit la lettre de la main des députés, et la lut, et monta à la maison de l'Éternel; et Ézéchias la déploya devant l'Éternel. Et Ézéchias invoqua l'Éternel et dit : Éternel des armées, Dieu d'Israël, dont le trône est sur les Chérubins, seul tu es le Dieu de tous les empires de la terre, c'est toi qui as fait les Cieux et la terre! Éternel, incline ton oreille et écoute! Éternel, ouvre ton œil et vois! et entends toutes les paroles que Sanchérib nous adresse pour insulter au Dieu vivant! Il est vrai, Éternel! les rois d'Assyrie ont dévasté tous les pays et leur propre pays, et ils ont jeté leurs dieux au feu, car ils ne sont pas dieux, mais l'œuvre des mains de l'homme, du bois et de la pierre; et ils les ont anéantis. Mais maintenant, Éternel notre Dieu, sauve-nous de sa main, afin que tous les empires de la terre reconnaissent que seul tu es l'Éternel! Alors Ésaïe, fils d'Amots, envoya à Ézéchias pour lui dire: Ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: Sur la prière que tu m'as faite au sujet de Sanchérib, roi d'Assyrie, voici la parole que prononce l'Éternel sur lui: «La vierge fille de Sion te méprise et te raille, et la fille de Jérusalem hoche la tête derrière toi. Qui as-tu insulté et outragé? et contre qui as-tu élevé la voix? Tu as porté avec hauteur tes yeux sur le Saint d'Israël! Par tes serviteurs tu as insulté le Seigneur et tu as dit: Avec mes chars nombreux je gravirai les sommets des montagnes, les retraites du Liban, et je couperai ses cèdres élevés, l'élite de ses cyprès, et j'atteindrai le haut de sa dernière cime, les bois de son bocage. Je ferai des puits et en boirai l'eau, et sous les pas de mes pieds je dessécherai tous les fleuves de l'Egypte. N'as-tu pas appris que dès les temps reculés j'opère ces choses, et qu'aux jours d'autrefois j'en ai formé le plan? Et maintenant, j'ai fait arriver que tu fusses un destructeur, qui réduit les villes fortes en ruines désolées; et leurs habitants débiles sont épouvantés et confondus, ils sont comme l'herbe des champs, comme la verdure de la plante, comme le gazon des toits, comme un blé encore sans tige. Mais je te suis, quand tu t'assieds, et quand tu te mets en marche, et quand tu arrives, et quand tu t'emportes contre moi. Parce que tu t'emportes contre moi, et que ton insolence est venue à mon oreille, je mettrai mon anneau dans ta narine, et mon mors entre tes lèvres, et je te ramènerai par le chemin par lequel tu es venu.» Et que ceci soit un signe pour toi: Une année vous mangerez le recru du blé, et la seconde année un grain spontané, et la troisième année vous sèmerez et moissonnerez, vous planterez des vignes et en mangerez le fruit, et dès lors les réchappés de la maison de Juda, les survivants pousseront des racines en bas et porteront du fruit en haut; car de Jérusalem il sortira un reste, et de la montagne de Sion des réchappes; le zèle de l'Éternel des armées opérera ces choses. Aussi, ainsi prononce l'Éternel sur le roi d'Assyrie: Il ne pénétrera point dans cette ville, et n'y décochera point de flèches, et il ne lui présentera aucun bouclier, et n'élèvera point de terrasse contre elle; le chemin qu'il a pris, il le reprendra, et dans cette ville il ne pénétrera point, dit l'Éternel. Car je protège cette ville, afin de la sauver pour l'amour de moi, et pour l'amour de David, mon serviteur.» Et l'ange de l'Éternel sortit et frappa dans le camp des Assyriens cent quatre-vingt-cinq mille hommes; et au lever, le matin, tous ils étaient des cadavres sans vie. Alors Sanchérib, roi d'Assyrie, se mit en marche et partit, et il s'en revint et demeura à Ninive. Et comme il était prosterné dans le temple de Nisroch, son Dieu, Adrammélech et Scharetser, ses fils, le frappèrent de l'épée; puis ils s'enfuirent au pays d'Ararat. Et Asarhaddon son fils le remplaça comme roi. En ce temps-là Ézéchias fut malade à mourir. Alors Ésaïe le prophète, fils d'Amots, vint auprès de lui, et lui dit: Ainsi parle l'Éternel: Donne tes ordres à ta maison, car tu vas mourir et tu ne vivras plus! Alors Ézéchias tourna son visage contre la paroi, et fit sa prière à l'Éternel, et il dit : Ah! Éternel! souviens-toi-donc que j'ai marché devant toi avec fidélité et avec l'intégrité du cœur, et que j'ai fait ce qui est bien à tes yeux. Et Ézéchias pleura beaucoup. Alors la parole de l'Éternel fut adressée à Ésaïe en ces mots : Va, et dis à Ézéchias: Ainsi parle l'Éternel, Dieu de David ton père: J'ai entendu ta prière, j'ai vu tes larmes; voici, j'ajoute à tes jours encore quinze années; et je te sauverai, ainsi que cette ville, de la main du roi d'Assyrie, et je protégerai cette ville. Et que ceci te soit un signe de par l'Éternel que l'Éternel fera ce qu'il a dit : Voici, je ferai rétrograder, de dix degrés en arrière, l'ombre des degrés descendue sur les degrés d'Achaz par l'effet du soleil. – Et le soleil rétrograda de dix degrés dont il était descendu sur les degrés d'Achaz. Hymne d'Ézéchias, Roi de Juda, quand ayant été malade il guérit de sa maladie. «Je disais: Quand mes jours sont tranquilles, je descends donc aux portes des Enfers, privé du reste de ma vie! Je disais: Je ne verrai plus l'Éternel, l'Éternel sur la terre des vivants, je ne verrai plus les hommes, désormais réuni aux habitants du séjour silencieux : ma loge est enlevée et emportée loin de moi comme la tente du berger, je tranche ma vie comme un tisserand, des lisses Il me détache, du jour à la nuit tu en finis avec moi! J'attendis jusqu'au matin; pareil au lion, Il brisa tous mes os; du jour à la nuit tu en finis avec moi! Comme l'hirondelle ou la grue je gémissais, je me lamentais comme la tourterelle, mes yeux s'épuisaient à regarder en haut: «Éternel, je suis dans l'angoisse, sauve-moi!… Que dirai-je? Il m'a promis, et Il a exécuté. Humblement je marcherai durant toutes mes années, après ce tourment de mon âme. Seigneur, c'est par là qu'on vit! c'est tout cela qui fait la vie de mon esprit; tu me fortifieras! et accorde-moi la vie! Voici, en salut mes tourments sont changés! dans ton amour tu tiras mon âme de la fosse du néant, car tu jetas derrière toi tous mes péchés. Car l'Enfer ne te loue pas, la mort ne te célèbre pas, les hommes descendus dans la fosse n'espèrent pas dans ta fidélité. C'est le vivant, le vivant qui te loue, comme moi en ce jour; le père aux enfants redit ta fidélité. L'Éternel me sauve, et nous ferons résonner les cordes de nos lyres tous les jours de notre vie dans la maison de l'Éternel.» Et Ésaïe dit qu'on apportât un gâteau de figues, et qu'on les appliquât pressées sur la plaie, pour qu'il guérît. Et Ézéchias dit: A quel signe saurai-je que je monterai à la maison de l'Éternel? En ce même temps Mérodach Baladan, fils de Baladan, roi de Babel, envoya une lettre et des présents à Ézéchias, ayant appris qu'il avait été malade et qu'il était guéri. Et Ézéchias se réjouit de les voir, et il leur montra son trésor, l'argent et l'or, et les parfums, et l'huile fine, et tout son arsenal, et tout ce qui se trouvait dans ses trésors; il n'y eut rien qu'Ézéchias ne leur montrât dans sa maison et dans tout son royaume. Alors Ésaïe le prophète vint vers le roi Ézéchias et lui dit: Qu'ont dit ces hommes, et d'où sont-ils venus chez toi? Et Ézéchias dit: Ils sont venus chez moi d'un pays lointain, de Babel. Et il dit: Qu'ont-ils vu dans ta maison? Et Ézéchias dit: Tout ce qui est dans ma maison, ils l'ont vu, il n'y a rien dans mes trésors que je ne leur aie montré. Alors Ésaïe dit à Ézéchias: Écoute la parole de l'Éternel des armées : Voici, des jours viennent où sera emmené à Babel tout ce qui est dans ta maison, et ce que tes pères ont amassé jusqu'à ce jour: il ne restera rien, dit l'Éternel; et d'entre les fils qui naîtront de toi et que tu engendreras, ils en prendront pour être eunuques dans le palais du roi de Babel. Et Ézéchias dit à Esaïe: Il y a de la bonté dans la parole de l'Éternel, que tu m'annonces. Car, dit-il, il y aura prospérité et permanence durant ma vie. Consolez, consolez mon peuple! dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem, et criez-lui que son service est fini, que son crime est acquitté, qu'elle a reçu de la main de l'Éternel au double de tous ses péchés! Une voix crie: Dans le désert préparez le chemin de l'Éternel, aplanissez dans la steppe aride une route pour notre Dieu! Que toute vallée soit exhaussée, et que toute montagne et toute colline soient abaissées! que le sol raboteux devienne un sol uni, et toute aspérité un terrain aplani! Et la gloire de l'Éternel se révélera, et toute chair dans le même instant verra que la bouche de l'Éternel a parlé. Une voix dit: «Proclame!» Et l'on dit: «Que proclamerai-je?» – «Toute chair est une herbe, et toute sa grâce comme la fleur des champs : l'herbe sèche, la fleur se fane, quand du souffle de l'Éternel elle est atteinte, (oui, le peuple est une herbe!) l'herbe sèche, la fleur se fane, mais la parole de notre Dieu demeure éternellement.» Monte sur une haute montagne, Sion, messagère de paix! élève avec force ta voix, Jérusalem, messagère de paix! élève-la, ne crains pas! dis aux villes de Juda : «Voici votre Dieu!» Voici, le Seigneur, l'Éternel arrive en héros, et son bras commande pour lui; voici, ses récompenses l'accompagnent, et ses rétributions le précèdent. Comme un berger Il fera paître son troupeau, dans ses bras Il recueillera les agneaux, et dans son sein les portera; Il conduira les mères qui allaitent. Qui mesura les eaux dans le creux de sa main, et de l'empan prit les dimensions des Cieux, et ramassa dans un setier la poudre de la terre, et pesa les montagnes à la balance et les collines dans les bassins? Qui a dirigé l'esprit de l'Éternel, et qui fut son conseiller pour l'enseigner? Qui consulta-t-Il pour en être éclairé? et qui L'instruisit dans la voie de ce qui est juste, et L'instruisit dans la science, et Lui montra le chemin de l'intelligence? Voici, des peuples sont comparables à une goutte qui pend à un seau, et à une poussière sur une balance, et Il soulève des îles comme la menue poussière. Et le Liban ne suffit pas au feu, ni son gibier aux holocaustes. Tous les peuples sont devant Lui comme s'ils n'étaient pas, Il les regarde comme un néant et une vanité. Et à qui pourriez-vous assimiler Dieu? et quelle image feriez- vous son égale? Un ouvrier fond une idole, et un orfèvre la plaque d'or, et y soude des chaînettes d'argent. Le pauvre borné dans ses dons choisit un bois qui ne pourrisse pas, il se procure un habile ouvrier pour fabriquer une image qui ne branle pas. – Ne le savez-vous pas? ne l'avez-vous pas appris? Cela ne vous fut-il pas annoncé dès l'origine? Ne prîtes-vous jamais garde à la fondation de la terre? C'est Lui qui a son trône au-dessus du disque de la terre, dont les habitants sont comme des sauterelles; qui déroule les Cieux comme une tenture, et les déploie comme un pavillon pour y loger; qui réduit les princes au néant, et fait des juges de la terre une vanité : à peine sont-ils plantés, à peine sont-ils semés, à peine leur tige a-t-elle pris racine en terre, qu'il souffle sur eux, et ils sèchent, et une tempête les emporte comme la balle. Et à qui m'assimilerez-vous, pour que je lui ressemble? dit le Saint. Levez vos yeux en haut, et regardez! Qui les a créés? Il fait avancer leur armée tout entière, les appelle tous par leur nom; si grand est son pouvoir, et si puissante est sa force, que pas un ne fait défaut. Pourquoi dis-tu, Jacob, et parles-tu ainsi, Israël: «Mes destinées échappent à l'Éternel, et mon droit passe inaperçu devant mon Dieu!» Ne le sais-tu pas? ou ne l'as-tu pas appris? Il est un Dieu pour tous les temps, l'Éternel, créateur des extrémités delà terre; Il ne se fatigue, ni ne s'épuise; on ne saurait sonder son intelligence. Il redonne des forces à celui qui est fatigué, et Il redouble la vigueur de celui qui est défaillant. La jeunesse se fatigue et s'épuise, et les guerriers d'élite chancellent; mais ceux qui se confient en l'Éternel, reçoivent de nouvelles forces, ils prennent leur vol comme l'aigle; ils courent et ne se fatiguent point, ils vont et ne s'épuisent point. En silence, Îles, écoutez-moi! et que les peuples raniment leur force! qu'ils s'approchent et parlent! ensemble nous allons engager le débat. Qui de l'Orient a fait surgir celui dont la justice accompagne les pas? qui lui a livré les nations et assujetti des rois, de leur épée a fait comme une poussière, et de leur arc comme une balle emportée? Il les poursuit et parcourt sain et sauf le chemin où son pied n'avait jamais marché. Qui l'a fait et exécuté? Celui qui dès l'origine appela les générations, moi l'Éternel, qui suis le premier et qui demeure le même dans les derniers âges. Les Îles le voient, et sont craintives, les extrémités de la terre tremblent: ils s'approchent, ils viennent. Ils s'aident l'un l'autre; chacun dit à son frère: «Courage!» Le forgeron encourage le fondeur, l'ouvrier qui polit au marteau celui qui bat l'enclume; il dit de la soudure: «Elle est bonne!» et il le fixe avec des clous, de peur qu'il ne bouge. Mais toi, Israël, mon serviteur, Jacob dont j'ai fait choix, race d'Abraham mon ami, toi que j'ai été prendre au bout de la terre, et que j'ai appelé de son extrémité, à qui j'ai dit: Tu es mon serviteur; je te choisis, et ne te rejette point! Ne crains point, car je suis avec toi! ne t'épouvante point, car je suis ton Dieu, je te fortifie, je te suis en aide, et te soutiens de mon bras sauveur. Voici, ils seront confus et honteux, tous tes furieux ennemis; ils seront comme n'étant pas; ils périront, les hommes animés contre toi; tu les chercheras et ne les trouveras plus, ceux qui te cherchaient querelle; ils seront comme rien et comme le néant, les hommes qui te livraient la guerre. Car c'est moi, l'Éternel, ton Dieu, qui te prends par la main, qui te dis: Ne crains point, je suis ton aide! Ne crains point, vermisseau de Jacob, petit reste d'Israël! je suis ton aide, dit l'Éternel, et le Saint d'Israël est ton vengeur. Voici, je fais de toi un traîneau tranchant et neuf, armé de doubles lames; tu tritureras, pulvériseras les montagnes, et réduiras les collines en paille menue. Tu les vanneras et le vent les emportera, et l'ouragan les dissipera; mais l'Éternel sera ta joie, et le Saint d'Israël ta gloire. Les malheureux et les indigents cherchent de l'eau, et il n'y en a pas; leur langue est desséchée par la soif; moi, l'Éternel, je les exaucerai, Dieu d'Israël je ne les abandonnerai pas. Sur les coteaux nus je ferai jaillir des fleuves, et des sources au milieu des vallons, je changerai le désert en un lac et la terre aride en sources d'eaux. Je mettrai au désert le cèdre, l'acacia, et le myrte et l'olivier; je planterai dans les lieux incultes le cyprès, le platane et le mélèze réunis, afin qu'ils voient, et qu'ils sachent, et qu'ils remarquent, et qu'ils sentent tous que la main de l'Éternel a fait ces choses, et que le Saint d'Israël en est l'auteur. Alléguez vos moyens, dit l'Éternel! produisez vos arguments, dit le Roi de Jacob! Qu'ils les produisent et nous disent ce qui doit arriver! Les premières prédictions, que furent-elles? Dites-le, afin que nous y prenions garde, et que nous en observions l'issue; ou, annoncez-nous l'avenir! Dites les événements des temps futurs, afin que nous reconnaissions que vous êtes des dieux! Faites quelque chose en bien ou en mal, afin que nous nous en étonnions ensemble et que nous le voyions! Voici, vous n'êtes rien, et votre œuvre est le néant: abominable est quiconque fait choix de vous. Je le fis surgir du nord, et il vint de l'orient, celui qui invoquera mon nom, et il marche sur les princes comme sur l'argile, comme un potier foule la glaise. Qui l'a annoncé dès le commencement, pour que nous le sachions? et dès longtemps, pour que nous disions: «C'est vrai»? Personne ne l'a annoncé, personne ne l'a prédit, personne n'a entendu vos paroles. Le premier à Sion j'ai dit: Voilà, les voilà! et à Jérusalem j'ai donné un message de paix. Je regarde, et personne n'est là; parmi eux, pas un conseiller que je puisse interroger et qui puisse répondre. Voici, tous ils ne sont rien, leurs œuvres sont un néant et leurs idoles un souffle vain. Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu en qui mon âme prend plaisir: je mets mon esprit sur lui; il montrera la justice aux nations. Il ne crie point, il n'élève point la voix, et ne la fait point retentir dans les rues. Il ne brise point le roseau cassé, et n'éteint point le lumignon qui fume encore, selon la vérité il montrera la justice. Il ne se ralentit ni ne se précipite, jusqu'à ce qu'il ait établi la justice sur la terre, et les îles sont dans l'attente de sa loi. Ainsi parle le Dieu, l'Éternel, qui créa les Cieux et les déploya, qui étendit la terre avec ses productions, qui mit un souffle dans le peuple qu'elle porte et un esprit dans ceux qui y marchent : Moi, l'Éternel, je t'appelle en ma grâce, et te prends par la main, je veux te garder, et te faire le médiateur de l'alliance de mon peuple et la lumière des nations, pour ouvrir les yeux aveugles, pour tirer de prison les captifs, et du cachot les habitants des ténèbres. Je suis l'Éternel, c'est là mon nom, et je ne donne ma gloire à nul autre, ni mon honneur aux idoles. Voici, les premiers oracles se sont accomplis, et j'annonce des choses nouvelles; avant qu'elles germent, je vous les indique. Chantez à l'Éternel un cantique nouveau, et sa louange au bout de la terre, vous qui voguez sur la mer, et vous, les êtres qu'elle enserre, îles et hommes qui les habitez! Que le désert et ses villes, et les campements habités par Cédar élèvent la voix! qu'ils chantent, les habitants des rochers, et que de la cime des montagnes partent des acclamations! Qu'on rende gloire à l'Éternel, et que dans les îles on publie ses louanges! L'Éternel s'avance comme un héros, comme un homme de guerre ïl excite son ardeur, Il pousse un cri, et élève la clameur du combat, et contre ses ennemis Il montre sa force. Dès longtemps je me suis tu, je me suis tenu en repos, je me suis contenu; comme la femme en travail je vais crier, pousser mon souffle et aspirer l'air à la fois. Je vais dévaster monts et coteaux, et sécher toute leur verdure; je changerai les fleuves en terre ferme, et mettrai les lacs à sec. Et je ferai marcher des aveugles dans un chemin inconnu, et sur des sentiers inconnus je les mènerai, devant eux je changerai les ténèbres en clarté et les aspérités en plaine: ces choses je les ferai, et n'y manquerai point. Alors reculeront et seront confus ceux qui se confient aux idoles, et disent aux images: Vous êtes nos dieux. Sourds, entendez! et vous, aveugles, regardez et voyez! Qui est aveugle, sinon mon serviteur, et sourd comme mon envoyé que je délègue? Qui est aveugle comme l'ami de Dieu, et aveugle comme le serviteur de l'Éternel? Tu as vu beaucoup de choses, mais tu n'y as pas pris garde; les oreilles étaient ouvertes, mais on n'écoutait pas. L'Éternel trouva bon, pour l'amour de sa justice, de donner une loi grande et magnifique. Et cependant, c'est un peuple pillé et dépouillé! on les a tous mis aux fers dans des fosses, et dans des cachots ils sont cachés, ils ont été livrés en proie, et point de Sauveur! au pillage, et personne qui dise: Restitue! Qui parmi vous prêtera l'oreille à ceci, pour entendre et écouter à l'avenir? Qui est-ce qui a livré Jacob au pillage et Israël aux spoliateurs? N'est-ce pas l'Éternel contre qui nous péchâmes, et dont ils ne voulurent ni suivre la voie, ni écouter la loi? Aussi a-t-il versé sur lui le feu de sa colère, et le poids de la guerre; elle l'embrasa de toutes parts, et il ne comprit pas; elle le consuma, et il ne rentra point en lui-même. Mais maintenant, ainsi parle l'Éternel ton créateur, Jacob, et ton formateur, Israël: Ne crains point, car je te rachète, je t'appelle par ton nom; tu es à moi! Si tu traverses les eaux, je serai avec toi; et les fleuves, ils ne te submergeront pas; quand tu passeras par le feu, tu ne t'y brûleras pas, et la flamme ne te consumera pas. Car je suis l'Éternel, ton Dieu; le Saint d'Israël est ton libérateur; je livre pour ta rançon l'Egypte, l'Ethiopie et Saba à ta place. Parce que tu as du prix à mes yeux, que je t'estime et que je t'aime, je livre des hommes à ta place, et des peuples en échange de ta vie. Ne crains point, car je suis avec toi! du Levant je ramènerai ta race, et du Couchant je te recueillerai. Je dis au septentrion: «Restitue!» et au midi: «Ne recèle pas! Ramène mes fils des pays lointains, et mes filles des bouts de la terre : tous ceux qui s'appellent de mon nom, pour ma gloire je les ai créés, je les ai faits et les ai formés; élargis le peuple aveugle qui a des yeux, et les sourds qui ont des oreilles!» Que toutes les nations s'assemblent à la fois, et que les peuples se réunissent! Lequel d'entre eux annoncerait ces choses? Qu'ils nous fassent entendre les premières prédictions! qu'ils produisent leurs témoins pour avoir gain de cause! sinon, qu'ils écoutent, et qu'ils disent: «C'est vrai!» Vous êtes mes témoins, dit l'Éternel, ainsi que le serviteur dont j'ai fait choix, afin que vous soyez persuadés et me croyiez, et que vous sentiez que c'est moi. Avant moi aucun Dieu ne fut formé, et après moi il n'y en aura point. C'est moi, moi qui suis l'Éternel, et hors moi il n'y a point de Sauveur. C'est moi qui ai prédit et sauvé, et qui ai annoncé; et il n'y avait parmi vous aucun [dieu] étranger! vous êtes donc mes témoins, dit l'Éternel, et je suis Dieu. Depuis qu'il y a un temps, déjà je le suis, et personne ne sauve de ma main: ce que je fais, qui le retirera? Ainsi parle l'Éternel, votre rédempteur, le Saint d'Israël: Pour l'amour de vous j'envoyai contre Babel, et je ferai embarquer tous les fugitifs et les Chaldéens sur les vaisseaux où ils chantent. Moi l'Éternel, je suis votre Saint, le Créateur d'Israël, votre Roi. Ainsi parle l'Éternel, qui fraya dans la mer un chemin, et dans les eaux puissantes un sentier, qui mit en campagne chars et chevaux, armée et héros (tous ensemble ils sont gisants, pour ne pas se relever; ils sont éteints, comme une mèche ils finirent) : Ne pensez pas aux premiers temps, et à ce qui précéda n'ayez point égard! Voici, je vais faire des choses nouvelles; déjà elles germent: ne les connaîtrez-vous pas? Oui, je ferai passer une route dans le désert, et des fleuves dans la terre aride. Les bêtes des champs, les chacals et les autruches me loueront, parce que j'aurai mis des eaux dans le désert, et des fleuves dans la terre aride, pour abreuver mon peuple élu. Que le peuple que je me suis formé, redise mes louanges! Et cependant, Jacob, tu ne m'as pas invoqué, car tu t'es lassé de moi, Israël! Tu ne m'as pas offert tes agneaux en holocaustes, et par tes sacrifices tu ne m'as pas glorifié; je ne t'ai point tourmenté par les offrandes, ni fatigué par l'encens; tu ne m'as point à prix d'argent acheté de roseau odorant, et de la graisse de tes victimes tu ne m'as point rassasié; mais tu m'as tourmenté par tes péchés, tu m'as fatigué par tes crimes. Je veux, je veux effacer tes forfaits pour l'amour de moi, et de tes péchés ne plus me souvenir. Aide ma mémoire! Engageons le débat! parle, afin que tu sois justifié! Ton premier père pécha, et tes interprètes se rebellèrent contre moi : c'est pourquoi j'ai avili les princes du sanctuaire, et livré Jacob à la malédiction, et Israël aux outrages. Mais maintenant, écoute, O Jacob mon serviteur, et Israël dont j'ai fait choix! Ainsi parle l'Éternel, ton créateur et ton formateur dès l'origine de ta naissance, ton aide: Ne crains point, Jacob mon serviteur, et mon Israël dont j'ai fait choix! car je répandrai des eaux sur le sol altéré, et des ruisseaux sur la terre sèche; je répandrai mon esprit sur ta race, et ma bénédiction sur tes rejetons, afin qu'ils poussent parmi la verdure, comme des saules auprès des courants d'eau. L'un dira: «J'appartiens à l'Éternel!» et l'autre se réclamera du nom de Jacob, et un autre mettra sur sa main la marque de l'Éternel, et dira avec amour le nom d'Israël. Ainsi parle l'Éternel, Roi d'Israël et son Rédempteur, l'Éternel des armées: Je suis le premier et le dernier, et hors moi il n'y a point de Dieu. Et qui comme moi a fait des prophéties (qu'on le dise et me le mette en avant!) depuis que je fondai le peuple éternel? Et qu'ils annoncent l'avenir et ce qui doit arriver! Soyez sans crainte et sans peur! dès longtemps ne te l'ai-je pas annoncé et déclaré? aussi bien vous êtes mes témoins! Y a-t-il un Dieu hors moi? Il n'y a point de rocher, je n'en connais aucun. Les faiseurs d'idoles sont tous une vanité et leurs chefs-d'œuvre ne servent à rien, ils sont leurs propres témoins: ils ne voient pas et n'ont pas la connaissance, afin qu'ils soient honteux. Qui forgerait un Dieu, ou fondrait une image, pour n'en rien retirer? Voici tous ceux qui y coopèrent, auront à rougir; et les ouvriers ne sont que des hommes: ils sont là réunis, debout, tremblants et confus tous ensemble. Le forgeron forge une hache et travaille au feu des charbons, et la façonne avec le marteau, et la travaille à force de bras; il a faim aussi, et n'a plus de forces, il ne boit point d'eau, et il est épuisé. Le charpentier étend un cordeau; et en fait le dessin avec le style, et la façonne avec le rabot, et en fait le tracé avec le compas; il lui donne ainsi une forme humaine, une belle figure d'homme, digne d'habiter un temple. Il va se couper des cèdres, et prend un rouvre et un chêne, et fait un choix parmi les arbres de la forêt: il plante un pin, et la pluie le fait croître. Et l'homme a de quoi brûler, et il en prend et se chauffe, et il en allume, et il cuit du pain. Il en fabrique aussi un Dieu, et il l'adore, et en taille une image, et il s'incline devant elle. Il en brûle la moitié au feu, avec une moitié il apprête sa viande, rôtit son rôt, et se rassasie; il se chauffe aussi et dit: «Ah! ah! je me réchauffe! et je vois du feu!» Et avec le reste il fait un dieu, son idole, et il s'incline devant elle, et il l'adore, et lui adresse sa prière, et dit: «Sauve-moi, car tu es mon Dieu!» Ils n'ont ni connaissance, ni intelligence; car leurs yeux sont bouchés et ils ne voient pas, et leur cœur fermé et ils ne sentent pas. Il ne réfléchit pas, il n'a ni connaissance, ni intelligence pour dire: J'en ai brûlé la moitié au feu, et sur ses charbons j'ai aussi cuit mon pain, rôti ma viande, et l'ai mangée, et avec le reste ferais-je une abomination, devant une souche de bois me prosternerais-je? Il se repaît de cendres, un cœur abusé le détourne de sauver son âme et de dire: N'est-ce pas un mensonge que je tiens dans ma main? Souviens-t'en, Jacob, et Israël! car tu es mon serviteur, je t'ai formé; pour moi tu es un serviteur, Israël; tu ne seras pas oublié de moi! Je balaie comme un nuage tes crimes, et comme une nuée tes péchés: reviens à moi, car je te rachète! Cieux, retentissez de cantiques! car l'Éternel a agi; et vous, profondeurs de la terre, éclatez en acclamations! poussez des cris de joie, montagnes, avec les forêts et tous les arbres qui y sont! car l'Éternel rachète Jacob, et Il manifeste sa gloire sur Israël. Ainsi parle l'Éternel qui te rachète, et te forma dès l'origine de ta naissance: Je suis l'Éternel qui a tout créé, qui seul déploya les Cieux, et qui de moi-même étendis la terre, qui déjoue les présages des prophètes menteurs, et fais délirer les devins, qui fais reculer les sages, et change leur science en folie, qui donne effet à la parole de mon serviteur, et accomplis les arrêts de mes envoyés, qui dis de Jérusalem: «Elle sera habitée,» et des villes de Juda: «Elles seront rebâties, et je relèverai leurs ruines!» qui dis à l'abîme: «Sèche, et je tarirai tes fleuves!» qui dis de Coresch: «Il est mon berger, et il exécutera toute ma volonté!» et qui dis de Jérusalem: «Qu'elle soit rebâtie!» et du Temple: «Qu'il soit fondé» Ainsi parle l'Éternel à son Oint, à Coresch, que je tiens par sa droite pour terrasser les nations devant lui, et afin que je déceigne les reins des rois; pour ouvrir devant lui les portes, et afin que les entrées ne lui soient pas fermées: Je veux marcher devant toi et aplanir les aspérités, briser les portes d'airain, et abattre les verrous de fer, et je te livrerai les trésors des lieux sombres, et ce qui est enfoui dans l'obscurité, afin que tu reconnaisses que je suis l'Éternel qui t'appelai par ton nom, le Dieu d'Israël. Pour l'amour de mon serviteur Jacob et d'Israël mon élu, je t'appelai par ton nom, je te parlai avec bonté, et tu ne me connaissais pas! Je suis l'Éternel, et il n'en est pas d'autre; hors moi il n'y a point de Dieu: je te ceignis moi-même et tu ne me connaissais pas! C'est afin que du Levant et du Couchant on reconnaisse que hors moi il n'y en a aucun: je suis l'Éternel, et il n'en est pas d'autre; celui qui produit la lumière et crée les ténèbres, qui fait le bonheur et crée le malheur; moi, l'Éternel, je suis l'auteur de tout cela. Cieux, distillez d'en haut, et que les nuées épanchent la grâce! que la terre s'ouvre et produise le salut, et fasse germer la justice en même temps! c'est moi, l'Éternel, qui crée ces choses. Malheur à qui dispute contre son créateur, têt parmi des têts de terre! L'argile dit-elle à celui qui la façonne: «Que fais-tu» et ton œuvre dit-elle de toi: «Il n'a point de mains»? Malheur à qui dit à son père: «Pourquoi engendres-tu?» et à la femme: «Pourquoi enfantes-tu?» Ainsi parle l'Éternel, le Saint d'Israël, et son créateur: Sur l'avenir interrogez-moi! De mes enfants et de l'œuvre de mes mains remettez-moi le-soin! C'est moi qui ai fait la terre, et sur elle ai créé des hommes. C'est par moi, par mes mains que furent étendus les Cieux, et j'ordonnai toute leur armée. Je l'ai suscité dans ma justice, et j'aplanirai toutes ses voies; il relèvera ma cité et élargira mes captifs, non pas pour un prix ni pour une rançon, dit l'Éternel des armées. Ainsi parle l'Éternel: Les gains de l'Égypte et les profits de l'Ethiopie, et les Sabéens, hommes de haute taille, passeront chez toi et seront tiens! ils marcheront à ta suite, et s'avanceront enchaînés, et ils s'inclineront devant toi et te diront en suppliant: «Dieu ne se trouve que chez toi; il n'y en a pas d'autre; hors lui point de Dieu!» Certainement tu es un Dieu qui te caches, Dieu d'Israël, qui sauves! Ils sont tous confus et honteux, ensemble ils s'en vont confondus, les fabricateurs d'idoles. L'Éternel sauve Israël d'un salut éternel; vous n'aurez ni honte ni confusion dans tous les âges. Car ainsi parle l'Éternel, créateur des Cieux (Il est le Dieu formateur de la terre et son auteur, Il l'a consolidée; Il ne la créa pas pour rien, Il la forma pour être habitée): Je suis l'Éternel, et il n'en est pas d'autre. Ce n'est pas en cachette que j'ai parlé, ni dans un lieu obscur de la terre! je ne dis pas à la race de Jacob: Cherchez-moi vainement! Moi, l'Éternel, je dis la vérité, et parle avec droiture. Assemblez-vous et venez! approchez tous ensemble, réchappés des nations! Ils n'ont pas de sens ceux qui vont portant ce bois, leur idole, et prient un Dieu qui ne peut secourir. Exposez et alléguez! et qu'ensemble ils se consultent! Qui est-ce qui annonça ces choses dès les temps anciens, en fit dès longtemps la prédiction? N'est-ce pas moi, l'Éternel? Et hors moi il n'est point de Dieu, de Dieu juste et sauveur il n'en est point d'autre que moi. Tournez-vous vers moi, et recevez le salut, vous toutes les extrémités de la terre! Car je suis Dieu et il n'en est pas d'autre. Je le jure par moi-même, et de ma bouche sort la vérité, une parole qui ne sera point retirée, c'est que tout genou fléchira devant moi, et toute langue me prêtera serment. Auprès de l'Éternel seul, me dira-t-on, se trouvent justice et puissance; à lui viendront en rougissant tous ceux qui s'irritaient contre lui. Toute la race d'Israël par l'Éternel sera justifiée, et mettra sa gloire en lui. Bel est culbuté, Nebo précipité; on met leurs images sur des animaux et des bêtes; ceux que vous portiez chargent de leur poids des bestiaux fatigués! Ils sont culbutés, précipités ensemble, et ne peuvent sauver le fardeau, et eux-mêmes ils s'en vont captifs. – Écoutez-moi, maison de Jacob, et vous, tous les restes de la maison d'Israël! je me suis chargé de vous dès votre origine, je vous ai portés dès votre naissance, et jusqu'à vos vieux jours je serai le même, et jusqu'à la blanche vieillesse je vous soutiendrai; je l'ai fait et je vous porterai encore, je veux soutenir et sauver. A qui pourriez-vous m'assimiler? de qui me faire l'égal? à qui me comparer, pour que nous nous ressemblions? Ceux qui laissent couler l'or de leur bourse et pèsent l'argent à la balance, prennent à gages un orfèvre pour qu'il leur fasse un Dieu: ils se prosternent et l'adorent. Ils le lèvent, en chargent leur épaule, et le mettent sur pied pour qu'il se tienne; et de sa place il ne bouge; on a beau lui crier, il ne répond pas; de leur détresse il ne les sauve pas. Souvenez-vous-en et pensez en hommes! rebelles, réfléchissez-y! Rappelez-vous les premiers événements de jadis; car je suis Dieu, et il n'en est point d'autre; je suis Seigneur, et n'ai pas mon pareil; c'est moi qui dès l'origine annonce l'avenir, et dans le passé ce qui n'était pas encore; qui dis: «Ce que j'arrête, se fera, et j'accomplirai toute ma volonté!» qui du Levant ai appelé un aigle, et d'une terre lointaine l'exécuteur de mon décret. Je l'ai dit, et je le réalise; je l'ai projeté, et je l'exécuterai. Écoutez-moi, vous qui êtes endurcis de cœur et loin de la justice! Je fais approcher ma justice; elle n'est pas loin, et mon salut ne tardera pas. Je mettrai mon salut en Sion, et sur Israël ma gloire. Descends, et assieds-toi dans la poudre, Vierge, fille de Babel! Assieds-toi sur la terre, sans trône, fille des Chaldéens! Car désormais on ne t'appellera plus molle et délicate! Prends le moulin, et mouds de la farine! ôte ton voile! relève les pans de ta robe! découvre tes jambes! passe à gué les fleuves! Découvre ta nudité! oui, ta nudité sera vue; je veux tirer vengeance, et ne donner de trêve à personne. Notre rédempteur (l'Éternel des armées est son nom), le Saint d'Israël [le dit] : Assieds-toi muette, et fuis dans les ténèbres, fille des Chaldéens, car on ne t'appellera plus désormais la maîtresse des empires! Je fus irrité contre mon peuple, je profanai mon héritage, et les livrai à ton bras; tu n'eus pour eux nulle pitié! sur un vieillard tu appesantis ton joug avec excès. Et tu disais: «A jamais je serai maîtresse!» tu allais jusqu'à ne pas réfléchir à ces choses, et à ne point considérer la fin. Et maintenant, entends-le, voluptueuse, sur ton trône pleine de sécurité, qui dis en ton cœur: «Moi et nulle autre que moi! je ne serai point dans le veuvage, et je n'éprouverai point la privation d'enfants.» Eh bien! l'un et l'autre t'arrivera soudain le même jour, la privation d'enfants et le veuvage, ils t'arriveront complets, malgré le nombre de tes enchantements et la multitude excessive de tes charmes. Tu te fiais en ta malice, tu disais: «Personne ne me voit!» Ta sagesse et ta prudence! ce sont elles qui t'égarent; et tu dis dans ton cœur: «Moi et nulle autre que moi!» Aussi t'arrivera-t-il un malheur que tu ne sauras conjurer, et une calamité fondra sur toi que tu ne pourras expier, et la ruine fondra sur toi soudain, avant que tu t'en doutes. Poursuis donc tes conjurations, et tes nombreux enchantements dont tu t'es occupée depuis ta jeunesse! peut-être pourras-tu trouver des ressources, peut-être inspirer la terreur! Tu es fatiguée du nombre de tes consultations! qu'ils se lèvent donc pour te secourir, ceux qui découpent le ciel en régions, qui inspectent les astres, indiquent aux nouvelles lunes ce qui doit t'arriver. Voici, ils sont comme le chaume; le feu les brûle, ils ne sauveront pas leur vie des flammes: il n'en restera pas un charbon pour se chauffer, ni un feu pour s'asseoir auprès. Tels seront pour toi ceux envers qui tu te donnes tant de peine, ceux avec qui tu eus affaire dès ta jeunesse, ils s'égarent chacun de son côté, et personne ne te sauve. Entendez-le, maison de Jacob, vous qui prenez le nom d'Israël, et émanez de la source de Juda, qui jurez par le nom de l'Éternel et célébrez le Dieu d'Israël, mais non avec vérité ni avec droiture! (Car de la ville sainte ils prennent leur nom, et ils s'appuient sur le Dieu d'Israël, dont le nom est l'Éternel des armées.) Dès longtemps je fis les premières prédictions; elles sortirent de ma bouche et je les publiai: soudain j'agis, et elles s'accomplirent. Sachant que tu es endurci, et que ton col est une barre de fer, et que tu as un front d'airain, je t'indiquai ces choses à l'avance, avant l'événement je te les annonçai, afin que tu ne disses pas: «Mon idole en est l'auteur, et l'effigie que j'ai sculptée, ou celle que j'ai fondue, leur a commandé d'être.» Vous avez entendu… Tout s'accomplit, et vous, ne l'avouerez-vous pas? Dès ce moment je t'annonce des faits nouveaux et réservés, dont tu n'as pas eu connaissance : ils apparaissent maintenant et ne se virent pas jadis; plus tôt tu n'en ouïs pas parler, afin que tu ne dises pas: «Voici, j'en avais connaissance.» Tu n'en as rien entendu, ni rien su, et jadis ton oreille n'y fut pas ouverte; car je savais que tu es infidèle, et que Rebelle fut ton nom déjà dans le sein maternel. Pour l'amour de mon nom je suspends ma vengeance, pour l'amour de ma gloire je me contiens envers toi, pour ne pas te détruire. Voici, je t'ai mis au creuset, mais je n'ai point obtenu d'argent; je t'ai éprouvé dans la fournaise du malheur. C'est pour l'amour de moi-même, de moi-même, que j'ai agis: car, comment [mon nom] serait-il profané? et je ne céderai point ma gloire à un autre. Écoute-moi, Jacob, et Israël que j'ai appelé: Je suis, moi, le premier, et aussi le dernier. Ma main de même a fondé la terre, et ma droite a déployé les Cieux: je les appelle, et ils se présentent ensemble. Vous tous, assemblez-vous et écoutez! Lequel d'entre eux a annoncé ces choses, [annoncé] celui que l'Éternel aime, qui exécutera sa volonté contre Babel, et sera son bras contre les Chaldéens? Moi, moi, j'ai parlé et l'ai appelé, je l'ai amené, et il trouvera le succès sur sa route. Approchez-vous de moi et écoutez: Dès l'origine je n'ai point parlé en secret, dès la naissance de ces événements j'y assiste. Et maintenant le Seigneur, l'Éternel, m'a envoyé avec son esprit. Ainsi parle l'Éternel, ton Rédempteur, le Saint d'Israël: Moi, l'Éternel, ton Dieu, je t'enseigne ce qui t'est profitable, je te guide dans la route où tu dois marcher. Ah! si tu eusses pris garde à mes commandements! Alors ta paix serait comme le Fleuve, et ta justice comme les flots de la mer, ta race serait comme ses sables, et les enfants de ton sang, comme ses graviers, ton nom ne serait ni retranché, ni anéanti devant moi. Sortez de Babel! fuyez loin des Chaldéens! d'une voix d'allégresse annoncez, publiez-le, proclamez-le jusqu'au bout de la terre, dites: «L'Éternel a racheté son serviteur Jacob!» Et ils ne seront point altérés dans le désert qu'ils ont à traverser; Il fera pour eux couler des eaux du rocher, Il fendra le rocher et les eaux jailliront. Point de paix, dit l'Éternel, pour les impies. Îles, écoutez-moi, et prêtez attention, peuples reculés! L'Éternel m'appela dès le sein maternel; j'étais encore dans les flancs de ma mère, qu'il nommait mon nom. Il donna à ma bouche le tranchant de l'épée, de l'ombre de sa main Il me couvrit, Il fit de moi un trait acéré, et Il me cacha dans son carquois. Et Il me dit: Tu es mon serviteur, Israël en qui je ferai éclater ma gloire. Mais je dis: En vain j'ai travaillé, vainement et pour rien j'ai consumé mes forces; mais mon bon droit est par devers l'Éternel, et mon salaire par devers mon Dieu. Or maintenant l'Éternel parle, lui qui me forma dès le sein maternel, pour être son serviteur, pour ramener à lui Jacob, et Israël qui n'est pas recueilli; et aux yeux de l'Éternel je suis honoré, et mon Dieu est ma force… Il dit: C'est trop peu que tu sois mon serviteur, pour relever les tribus de Jacob et ramener les restes conservés d'Israël; je t'établis lumière des nations, pour que tu portes mon salut jusqu'au bout de la terre. Ainsi parle l'Éternel, rédempteur d'Israël, son Saint, à celui que tous méprisent, qui inspire l'horreur au peuple, au serviteur des dominateurs: Des rois le verront et se lèveront, et des princes s'inclineront devant lui, pour l'amour de l'Éternel qui est fidèle, du Saint d'Israël qui t'a choisi. Ainsi parle l'Éternel: Au temps de la grâce je t'exaucerai, et au jour du salut je te serai en aide: je te garderai et te ferai médiateur de l'alliance de mon peuple, pour relever le pays et répartir les héritages désolés, pour dire aux prisonniers: «Sortez!» et à ceux qui sont dans les ténèbres: «Paraissez au jour!» Sur les chemins ils trouveront une pâture, et sur les coteaux nus leur pâturage. Ils ne seront point affamés, et point altérés; le hâle ni le soleil ne les accablera; car Celui qui a pitié d'eux les mène, et Il les conduit aux eaux jaillissantes. Et je changerai tous mes monts en chaussées, et mes chemins seront élevés. Voici, les uns arrivent des lointains pays, et voici, les autres du septentrion et de l'occident, et d'autres du pays de Sinim. Cieux, soyez dans l'allégresse! terre, réjouis-toi! et vous montagnes, éclatez en acclamations! car l'Éternel console son peuple et de ses malheureux Il prend pitié. Sion dit: «L'Éternel m'abandonne et le Seigneur m'oublie.» – Une femme oublie-t-elle son nourrisson, perdant sa tendresse pour le fruit de ses entrailles? Quand elle pourrait l'oublier, moi je ne t'oublierai pas. Voici, je t'ai gravée sur mes mains; tes murs me sont toujours présents. Tes fils accourent, tes destructeurs et tes désolateurs s'enfuient. Porte les yeux de toutes parts et regarde! tous ils s'assemblent et s'acheminent vers toi. Par ma vie, dit l'Éternel, oui, tu les porteras tous comme une parure, tu t'en ceindras comme une fiancée. Quant à tes ruines et à ton sol désolé, et à ton pays ravagé, tu seras trop étroite pour tant d'habitants, et tes exterminateurs se sont éloignés. Les fils dont tu fus privée, de ces mots frapperont encore tes oreilles: La place est pour moi trop étroite, serre-toi contre moi, pour que je puisse me loger. Et tu diras en ton cœur: Qui me les a engendrés? car j'étais sans enfants et stérile, chassée et répudiée! et ceux-ci, qui les a élevés? Voici, j'étais restée seule! ceux-ci, où étaient-ils? – Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, je lèverai ma main en signe aux nations, et pour les peuples je dresserai mon étendard, afin qu'ils rapportent tes fils sur leurs bras, et que sur leurs épaules ils ramènent tes filles. Et des rois seront tes nourriciers, et leurs princesses tes nourrices; la face contre terre ils tomberont devant toi, et baiseront la poussière de tes pieds, et tu reconnaîtras que je suis l'Éternel, qui ne confonds point ceux qui se confient en moi. «Au puissant, arracherait-on une proie, et les captifs d'un juste échapperaient-ils?» Oui, dit l'Éternel, même les captifs du puissant seront arrachés, et la proie d'un furieux, échappera, et avec tes ennemis j'engagerai le combat, et je délivrerai tes fils. Et je ferai à tes oppresseurs manger leur propre chair, et comme de vin ils s'enivreront de leur sang, et toute chair reconnaîtra que je suis l'Éternel, ton sauveur et ton rédempteur, le héros de Jacob. Ainsi parle l'Éternel: Où est la lettre de divorce de votre mère, avec laquelle je la renvoyai? Ou auquel de mes créanciers vous ai-je vendus? Voici, c'est pour vos péchés que vous fûtes vendus, et pour vos crimes que votre mère fut répudiée. Pourquoi suis-je venu, et personne n'était là? ai-je appelé, et personne n'a répondu? Eh! ma main serait-elle trop courte pour délivrer, ou suis-je sans force pour sauver? Voici, par ma menace je dessèche la mer, change les fleuves en désert; faute d'eau, leurs poissons sont fétides, et périssent de soif. Je revêts les Cieux d'obscurité, et du cilice je fais leur couverture. Le Seigneur, l'Éternel, m'a donné la langue des savants, pour que par la parole je sache soulager l'homme las: Il donne l'éveil chaque matin, chaque matin Il donne l'éveil à mon oreille, afin que j'écoute comme ceux qu'on enseigne. Le Seigneur, l'Éternel, m'a ouvert les oreilles, et je n'ai point résisté, ni reculé : j'ai livré mon dos aux coups et mes joues aux épilateurs, et je n'ai dérobé mon visage ni aux outrages, ni aux crachements. Mais le Seigneur, l'Éternel, est mon aide; c'est pourquoi je n'eus point honte, c'est pourquoi je pris un visage pareil au caillou, sachant que je ne serais point confondu. Celui qui me justifie est près: qui disputerait contre moi? Comparaissons ensemble! Qui est ma partie? qu'il s'approche de moi! Voici, le Seigneur, l'Éternel est mon aide, qui est-ce qui me condamnera? Voici, tous ils tombent en lambeaux comme un vêtement, la teigne les ronge. Quiconque parmi vous craint l'Éternel, qu'il soit docile à la voix de son serviteur! Quiconque marche dans l'obscurité, sans clarté, qu'il se confie dans le nom de l'Éternel, et s'appuie sur son Dieu! Voici, vous tous qui allumez un feu, et vous armez de torches, tombez dans les flammes de votre feu et parmi les torches que vous avez allumées! C'est de ma main que vous recevrez ces choses; vous serez gisants dans la douleur. Écoutez-moi, vous qui poursuivez la justice, qui cherchez l'Éternel! Portez vos regards sur le rocher d'où vous fûtes détachés, sur la carrière d'où vous fûtes tirés! Portez vos regards sur Abraham, votre père, et sur Sara qui vous donna naissance! Car je l'appelai lui seul, et le bénis et le multipliai. Oui, l'Éternel prend pitié de Sion, Il prend pitié de toutes ses ruines, et Il changera son désert en un Éden, et son sol aride en un jardin de l'Éternel. La joie et l'allégresse s'y trouveront, les hymnes et les chants. Prête-moi attention, mon peuple, et ouvre-moi ton oreille, ô ma nation! Car une loi émanera de moi, et je poserai mon droit comme lumière des peuples. Ma justice est près, mon salut va paraître, et mes bras jugeront les peuples, les îles espéreront en moi et seront dans l'attente de mon bras. Levez vos yeux au ciel, et portez-les en bas sur la terre! Car les Cieux s'évanouiront comme une fumée, et la terre s'usera comme un vêtement, et ses habitants périront comme des mouches, mais mon salut durera éternellement, et ma justice ne cessera pas. Écoutez-moi, vous qui connaissez la justice, peuple qui a ma loi dans son cœur! Ne redoutez pas les mépris de l'homme, et de leurs outrages ne vous épouvantez pas! Car la teigne les rongera comme un vêtement, et la gerce les rongera comme la laine, mais ma justice dure éternellement, et mon salut d'âge en âge. Réveille-toi! réveille-toi! arme-toi de vigueur, bras de l'Éternel! réveille-toi, comme aux jours d'autrefois, dans les anciens âges! N'est-ce pas toi qui abattis Rahab, qui perças le dragon? N'est-ce pas toi qui desséchas la mer, les eaux du grand abîme, qui fis du fond de la mer une route pour le trajet des rachetés? Et les rachetés de l'Éternel reviendront et s'avanceront vers Sion avec allégresse, portant sur leurs fronts une joie éternelle; le contentement et la joie se rencontrent, la douleur et les soupirs s'enfuient. C'est moi, c'est moi qui vous console. Qui es-tu pour redouter l'homme qui meurt, et l'enfant d'Adam qu'on jette comme l'herbe, et pour oublier l'Éternel ton créateur, qui déploya les Cieux et fonda la terre, et pour trembler incessamment tout le jour devant la furie de l'oppresseur, quand il ajuste pour faire périr? Et où est maintenant la furie de l'oppresseur? Bientôt l'homme courbé sous les fers sera élargi, et il ne mourra pas dans la fosse, et son pain ne lui manquera pas. Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui soulève la mer, et ses flots bruissent: l'Éternel des armées est son nom. Et je mets mes paroles en ta bouche, et de l'ombre de ma main je te couvre, pour tendre des Cieux [nouveaux] et fonder une terre [nouvelle] et dire à Sion: Tu es mon peuple! Courage! courage! lève-toi, Jérusalem, qui de la main de l'Éternel bus le calice de sa fureur, bus et épuisas le vase, la coupe d'enivrement! Il n'y eut pour la conduire aucun de tous les fils qu'elle avait enfantés, et pour la prendre par la main aucun des fils qu'elle avait élevés. Deux maux te survinrent: qui saurait te plaindre? le ravage et la ruine, la famine et l'épée. Comment te consolerais-je? Tes fils étaient étendus défaillants à tous les carrefours, comme un cerf dans la toile, pleins de la fureur de l'Éternel et des menaces de ton Dieu. Aussi entends-le donc, malheureuse, enivrée, mais non pas de vin! Ainsi parle ton Seigneur, l'Éternel, et ton Dieu qui venge son peuple: Voici, je reprends de ta main le calice d'enivrement, le vase, la coupe de ma fureur; désormais tu n'y boiras plus! et je le place dans la main de ceux qui t'attristèrent, qui te dirent: «Incline-toi, afin que nous marchions par dessus!» et tu fis de ton dos comme un sol, et comme un chemin pour les passants. Réveille-toi! réveille-toi! revêts ta parure, ô Sion! revêts tes habits magnifiques, Jérusalem, ville sainte! car désormais ni incirconcis ni impur n'entrera chez toi. Secoue ta poussière, lève-toi, mets-toi sur ton séant, Jérusalem! détache les chaînes de ton col, fille de Sion captive! Car ainsi parle l'Éternel: Vous fûtes vendus pour rien et vous ne serez pas rachetés pour de l'argent. Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Jadis mon peuple descendit en Egypte pour y séjourner, et l'Assyrien l'opprima sans cause. Et maintenant que me fait-on, dit le Seigneur, d'enlever mon peuple sans cause? Ses tyrans jubilent, dit l'Éternel, et incessamment tout le jour mon nom est outragé. Aussi faut-il que mon peuple sache ce qu'est mon nom; il le faut ce jour-là même; c'est moi qui parle: me voici! Qu'ils sont beaux sur les montagnes les pieds de celui qui apporte une bonne nouvelle, qui proclame la paix, qui annonce du bonheur, qui proclame la délivrance, qui dit à Sion: Ton Dieu règne! Écoute la voix de tes sentinelles! ensemble elles élèvent la voix en acclamations; car face à face elles voient revenir l'Éternel en Sion. Éclatez ensemble en acclamations, ruines de Jérusalem! car l'Éternel prend pitié de son peuple, Il rachète Jérusalem. L'Éternel découvre son bras saint aux yeux de toutes les nations, et toutes les extrémités de la terre contemplent le salut de notre Dieu. Partez, partez! quittez ces lieux! ne touchez nul impur! sortez du milieu d'eux! purifiez-vous, porteurs des vases de l'Éternel! Car vous ne partirez pas à la précipitée, et votre départ ne sera pas une fuite, car l'Éternel marche à votre tête, et le Dieu d'Israël ferme votre marche. Voici, mon serviteur prospère, il monte, il s'élève, il arrive à une grande hauteur. Autant plusieurs furent interdits à sa vue, tellement son visage était défiguré plus que celui d'aucun homme, et son aspect, plus qu'aucun enfant des hommes, autant il transportera de joie plusieurs peuples; devant lui des rois se fermeront la bouche, car ils verront ce qui ne leur fut jamais raconté, et ils contempleront ce qui pour eux était inouï. Qui ajoute foi à ce que nous annonçons, et pour qui le bras de l'Éternel a-t-il été manifeste? Il croît devant Lui comme un rejeton, et comme une racine, d'un sol aride. Il n'a ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, ni apparence, pour exciter nos désirs. Il est méprisé et délaissé des hommes, homme de douleurs, et familiarisé avec la maladie, et méprisé comme celui qui se cache le visage devant nous, et nous ne fîmes aucun cas de lui. Cependant il porta nos maladies, et se chargea de nos douleurs, et nous le crûmes puni, frappé de Dieu et humilié. Mais il était percé pour nos péchés, brisé pour nos crimes, le châtiment qui nous sauve tombait sur lui, et c'est par ses plaies que nous sommes guéris. Tous nous errions comme des brebis, nous suivions chacun notre voie, mais l'Éternel fit peser sur lui le crime de nous tous. Il fut maltraité et il fut humilié, et n'ouvrit pas la bouche, tel que l'agneau mené à la boucherie et telle qu'une brebis muette devant ceux qui la tondent, et il n'ouvrit pas la bouche. A l'angoisse et au jugement il est arraché: et qui dira sa durée? car il est retranché de la terre des vivants, pour le crime de mon peuple il a été frappé. On lui assigna son tombeau à côté des impies, mais dans sa mort il fut avec le riche, car il ne commit point de violences et dans sa bouche il n'y eut point de fraude. Et il plut à Dieu de le briser par la maladie. Mais après avoir donné sa vie en expiation, il verra une postérité et prolongera ses jours, et l'œuvre de l'Éternel prospérera entre ses mains. Délivré des peines de son âme, il pourra rassasier ses regards; par sa connaissance mon serviteur juste en justifiera plusieurs, et de leurs crimes il se chargera. Aussi je lui donnerai son lot parmi les puissants, et avec les braves il partagera le butin, parce qu'il dévoua son âme à la mort, et qu'il fut mis au nombre des malfaiteurs, pour avoir pris sur lui les péchés de plusieurs, et intercédé pour les criminels. Réjouis-toi, stérile qui n'enfantais pas, éclate en acclamations et en cris de joie, toi qui ne devins point mère! Car les fils de la délaissée sont plus nombreux que les fils de celle qui était mariée, dit l'Éternel. Agrandis l'espace de ta tente, et fais déployer les tentures de ta demeure! ne l'empêche pas! allonge tes cordes et affermis tes pieux! car tu t'étendras à droite et à gauche, et ta race dépossédera des peuples, et peuplera des villes désertes. Ne crains point! car tu ne seras point confondue; et n'aie point honte! car tu seras sans opprobre; car tu oublieras l'ignominie de ta jeunesse, et tu ne penseras plus à l'opprobre de ton veuvage! Car ton créateur est ton époux; l'Éternel des armées est son nom; et ton rédempteur, c'est le Saint d'Israël; Il s'appelle le Dieu de toute la terre. Car l'Éternel te rappelle comme une femme délaissée et qui a le chagrin dans le cœur, comme une épouse de la jeunesse, qui a été répudiée, dit ton Dieu. Un court instant je te délaissai, mais avec une grande affection je veux te reprendre. Dans l'effusion de ma colère je te dérobai un instant ma face, mais par une grâce éternelle j'aurai pitié de toi, dit ton Rédempteur, l'Éternel. Car il en est de même pour moi que lors des eaux de Noé: de même que je jurai que les eaux de Noé n'envahiraient plus la terre, de même je jure de n'être plus courroucé contre toi, et de ne plus être menaçant pour toi. Que les montagnes se déplacent, et que les collines s'ébranlent, ma grâce ne te sera pas ôtée, et mon alliance de paix ne sera point ébranlée, dit l'Éternel qui a pitié de toi. Malheureuse, battue de la tempête, toi que nul ne console! voici, je vais enchâsser tes pierres dans la galène, et te donner des fondements de saphir. Je ferai tes créneaux de rubis et tes portes d'escarboucles, et toute ton enceinte de pierres précieuses. Et tous tes fils seront disciples de l'Éternel, et grand sera le bonheur de tes fils. Par la justice tu seras consolidée; ne donne pas accès à l'angoisse, car tu n'as rien à craindre; ni à la terreur, car elle ne t'approchera pas! Si on se ligue contre toi, ce n'est pas de par moi; qui se liguera contre toi, passera dans tes rangs. Voici, je crée le forgeron qui souffle le feu du brasier et produit une arme conforme à son plan, et je crée aussi le dévastateur pour détruire. Toute arme forgée contre toi sera sans effet, et toute langue qui s'élèvera contre toi pour contester, tu la condamneras. Tel est l'héritage des serviteurs de l'Éternel, et leur justice de par moi, dit l'Éternel. Ho! vous tous qui avez soif, venez aux eaux! et vous qui n'avez pas d'argent, venez, achetez et mangez! Venez, achetez sans argent et sans frais du vin et du lait. Pourquoi pesez-vous de l'argent pour ce qui n'est pas du pain, et vos gains pour ce qui ne rassasie pas? Écoutez, écoutez-moi et goûtez les biens, et que votre âme se restaure par des mets succulents! Prêtez l'oreille et venez à moi! écoutez, afin que votre âme vive! Je veux vous accorder une alliance éternelle, les grâces permanentes de David. Voici, je l'établis législateur des peuples, prince et ordonnateur des peuples. Voici, tu convieras un peuple que tu ne connais pas, et un peuple qui ne te connaît pas accourra près de toi, pour l'amour de l'Éternel ton Dieu, et à cause du Saint d'Israël, car Il te glorifie. Cherchez l'Éternel, pendant qu'il se trouve, invoquez-le, tandis qu'il est près! Que l'impie abandonne sa voie, et le méchant ses pensées, et qu'il vienne à l'Éternel qui aura pitié de lui, et à notre Dieu, car Il pardonne abondamment. Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l'Éternel. Mais autant le ciel s'élève au-dessus de la terre, autant mes voies s'élèvent au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées. Car telles la pluie et la neige descendent du ciel, et n'y retournent pas, mais abreuvent la terre et la fécondent, et la font végéter, et donnent la semence au semeur, et du pain à celui qui mange; telle est ma parole sortie de ma bouche; elle ne revient pas à moi sans effet, mais elle exécute ma volonté, et accomplit ce pour quoi je l'émets. Oui, vous partirez avec allégresse, et vous serez conduits en paix; les monts et les collines éclateront au-devant de vous en acclamations, et tous les arbres des campagnes applaudiront en battant des mains. Au lieu de la ronce s'élèvera le cyprès, et au lieu de la bruyère croîtra le myrte; et ce sera pour l'Éternel une gloire et un monument éternel qu'on ne détruira pas. Ainsi parle l'Éternel: Gardez la loi et pratiquez la justice, car mon salut est près d'arriver, et ma justice de se manifester. Heureux l'homme qui le fait, et l'enfant d'Adam qui y tient fortement, gardant le sabbat pour ne le point profaner, et gardant sa main pour ne faire aucun mal! Et que le fils de l'étranger qui s'attache à L'Éternel, ne tienne pas ce langage: «L'Éternel m'exclura de son peuple!» et que l'eunuque ne dise pas: «Je suis un arbre sec!» Car ainsi parle l'Éternel touchant les eunuques: Ceux qui gardent mes sabbats, et s'affectionnent à ce qui m'est agréable, et adhèrent à mon alliance, je leur donnerai dans ma maison et dans mes murs une place et un nom meilleur que fils et filles, je leur donnerai un nom éternel qui ne périra pas. Et les fils des étrangers qui s'attachent à l'Éternel pour le servir et pour aimer le nom de l'Éternel, afin d'être ses serviteurs, tous ceux qui gardent le sabbat pour ne le point profaner et qui adhèrent à mon alliance, je les amènerai à ma sainte montagne et les réjouirai dans ma maison de prière; leurs holocaustes et leurs sacrifices seront bienvenus sur mon autel, car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples. Le Seigneur, l'Éternel qui réunit les bannis d'Israël, le déclare: J'en réunirai encore à lui et aux siens déjà recueillis. Vous, toutes les bêtes des champs, venez à la pâture, et vous, toutes les bêtes des forêts! Ses guets sont tous aveugles, ils n'aperçoivent rien, ils sont tous des chiens muets, incapables d'aboyer, rêvant couchés, aimant à dormir. Et ces chiens sont voraces, insatiables; et ce sont des bergers qui ne savent pas voir, tous ils prennent leur chemin, chacun après son gain, du premier au dernier : «Venez! je vais chercher du vin! enivrons-nous de cervoise, et, comme aujourd'hui, demain il y aura quantité et grande abondance!» Le juste périt et nul n'y prend garde, et les gens de bien sont enlevés, sans que nul remarque que le juste est enlevé par l'effet de la malice. Il entre dans la paix; ils reposent sur leur couche, ceux qui marchent droit. Mais vous, avancez ici, fils d'enchanteresse, race de l'adultère et de la prostituée! Aux dépens de qui vous égayez-vous? A qui présentez-vous une bouche élargie, tirez-vous la langue? N'êtes-vous pas des enfants de la révolte, une race menteuse, brûlant pour des idoles sous tout arbre vert, immolant des enfants dans les vallées, dans les creux des rochers? Les pierres des torrents sont ton partage, c'est elles qui sont ton lot; à elles aussi tu fais des libations, tu présentes des oblations: y puis-je être insensible? Sur une montagne haute et éminente tu dresses ton lit, et l'a aussi tu montes pour offrir des victimes. Et derrière la porte et les jambages tu places les objets de ta pensée. Car me désertant, tu découvres ton lit et y montes, et tu l'as rendu spacieux, et tu leur fais tes conditions, et tu aimes leur commerce: tu te choisis une place. Et tu te présentes au roi avec de l'huile, ayant sur toi beaucoup de parfums; tu envoies tes messagers au loin, et les fais pénétrer jusqu'aux Enfers. A force de voyager tu te fatigues, mais tu ne dis pas: C'est en vain! Tu trouves encore de la vigueur en ta main; aussi n'es-tu pas affaiblie! Et qui donc crains-tu et redoutes-tu, que tu dissimules et ne te souviens pas de moi? Tu n'en as pas tenu compte! N'est-ce pas? je garde le silence, et même depuis longtemps; c'est pourquoi tu ne me crains pas! Je mettrai ta justice au jour, et tes œuvres qui ne te profiteront pas. Quand tu cries, tes bandes de dieux te sauveront-elles? Eh! un coup de vent les enlève tous, un souffle les emporte. Mais qui se confie en moi, héritera le pays et possédera ma montagne sainte; et il dit: Frayez, frayez, préparez le chemin, ôtez tout achoppement de la route de mon peuple! Car ainsi parle le Suprême, l'Éminent dont le trône est éternel, et qui s'appelle le Saint: J'habite les lieux très hauts et saints, mais aussi près de l'affligé et de l'homme abattu d'esprit, pour ranimer l'esprit des hommes abattus, et ranimer le cœur des affligés. Car je ne veux pas contester à toujours, ni garder une colère éternelle, puisqu'à ma présence l'esprit et les âmes que j'ai faites, tombent en défaillance. Pour le crime de son avarice je m'irritai et le frappai, je me cachai, et m'irritai: rebelle néanmoins, il suivit la voie que lui montrait son cœur. J'ai vu ses voies; mais je veux le guérir, et le conduire, et lui donner des consolations à lui et à ses affligés, faisant éclater la louange sur ses lèvres. Paix, paix, pour celui qui est loin, et pour celui qui est près, dit l'Éternel! je veux les guérir. Mais les impies sont comme la mer agitée; car elle ne peut se calmer, et les eaux soulèvent du limon et de la vase. Point de paix, dit mon Dieu, pour les impies! Crie à plein gosier, ne te retiens pas! à l'égal de la trompette élève la voix, et annonce à mon peuple son crime et à la maison de Jacob son péché! Journellement ils m'interrogent et désirent savoir mes voies; comme un peuple qui pratiquerait la justice et n'aurait pas abandonné la loi de son Dieu, ils demandent de moi des arrêts de justice; ils désirent l'approche de Dieu : «Pourquoi jeûnons-nous [ disent-ils ], et tu ne le vois pas? pourquoi nous traiter durement, et tu l'ignores?» Voici, dans votre jour de jeûne vous courez à vos affaires, et exigez toutes vos corvées. Voici, vous jeûnez pour vous quereller, et pour disputer, et frapper d'un poing sacrilège. Vous ne jeûnez pas aujourd'hui à faire exaucer vos cris dans les lieux très hauts. Est-ce là le jeûne que j'aime, le jour où l'homme se traite durement? Quoi! plier la tête comme un jonc, et se coucher sur le cilice et la cendre, est-ce là ce que tu appelleras un jeûne, un jour approuvé de l'Éternel? Voici le jeûne que j'aime: c'est qu'on délie les chaînes de l'impiété, qu'on fasse tomber les courroies du joug, qu'on affranchisse les opprimés et que vous enleviez toute sorte de joug; et encore, que tu distribues ton pain à celui qui a faim, et amènes au logis les pauvres errants, que, si tu vois un homme nu, tu l'habilles, et que tu ne te dérobes pas à ton frère. Alors ta félicité éclora comme l'aurore, et ta guérison fera de rapides progrès, et ta justice marchera devant toi, et la gloire de l'Éternel sera ton arrière-garde. Alors tu appelleras et l'Éternel répondra; tu crieras et Il dira: «Me voici!» si dans ton sein tu cesses de mettre sous le joug, de montrer au doigt et de dire du mal. Si tu fais part de tes aliments à celui qui a faim, et rassasies l'âme indigente, alors pendant les ténèbres ta lumière se lèvera, et ton obscurité sera comme le midi. Et l'Éternel sera ton guide constant, et dans les lieux brûlés Il rassasiera ton âme, et redonnera de la vigueur à tes os; tu seras comme un jardin arrosé et comme une source dont les eaux ne trompent jamais. Et les tiens relèveront les ruines anciennes, tu réédifieras des fondements mis à nu depuis plusieurs âges, et on te nommera réparateur des brèches, restaurateur des chemins pour peupler le pays. Si tu sais empêcher tes pieds de violer le sabbat, et ne pas suivre tes caprices dans mon jour saint, et si tu appelles le sabbat un délice, honoré de la consécration de l'Éternel, et si tu l'honores en ne pratiquant point tes voies, ne courant point à tes affaires, et ne tenant point de vains discours, alors tu trouveras tes délices dans l'Éternel, et je te ferai traverser sur un char les sommités du pays, et jouir de l'héritage de Jacob, ton père, car la bouche de l'Éternel l'a prononcé. Voici, la main de l'Éternel n'est pas trop courte pour sauver, ni son oreille trop dure pour entendre; mais ce sont vos crimes qui vous séparent de votre Dieu, et vos péchés qui vous dérobent sa face, et l'empêchent d'entendre. Car vos mains sont souillées de sang, et vos doigts de crimes, vos lèvres profèrent le mensonge, et votre langue tient des discours pervers. Nul n'assigne avec le bon droit, et nul ne plaide avec droiture; on se fie sur un vain parler, et l'on ment; portant la malice dans leur sein, ils enfantent le crime. Ils couvent des œufs d'aspic, et ourdissent des toiles d'araignée; quiconque mange de leurs œufs, meurt, et en presse-t-on un, il éclôt une vipère. Leurs trames ne servent pas à vêtir, et de leur ouvrage ils ne peuvent se faire un manteau, leurs: œuvres sont œuvres de malice, et la violence est dans leurs mains. Leurs pieds courent au mal et se hâtent pour verser le sang innocent, leurs pensées sont des pensées méchantes, le ravage et la ruine sont sur leur route. Ils ne connaissent pas le chemin de la paix, et il n'y a point de justice dans leurs voies; ils se font des sentiers obliques; quiconque les foule, ne connaît point la paix. Aussi la droiture est-elle loin de nous, et la justice ne parvient pas jusqu'à nous; nous attendons la lumière, et voilà les ténèbres; de jour nous marchons dans l'obscurité. Comme des aveugles nous tâtonnons le long de la muraille, et nous allons à tâtons comme étant sans yeux; nous trébuchons en plein jour comme dans la nuit; sur de gras pâturages nous ressemblons à des morts. Comme les ours nous grondons tous, et nous gémissons comme les tourterelles; nous attendons la justice, et elle ne vient pas; le salut, il s'éloigne de nous. Car nos crimes sont nombreux devant toi, et nos péchés témoignent contre nous, car nous avons la conscience de nos crimes, et nous connaissons nos forfaits. Nous fûmes rebelles et reniâmes l'Éternel, et nous tirâmes en arrière de notre Dieu; nous tînmes des discours violents et séditieux, nous conçûmes dans le cœur et enfantâmes des discours trompeurs. Le bon droit fit retraite, et la justice se tint à l'écart, car la vérité trébuche dans la place publique et la droiture n'y peut avoir accès. La vérité devint rare, et quiconque fuyait le mal, était dépouillé. Et l'Éternel le vit, et l'absence d'équité déplut à ses yeux. Et Il vit qu'il n'y avait pas un homme, et s'étonna qu'il n'y eût point d'intercesseur; aussi eut-Il recours à son propre bras, et ce fut sur sa justice qu'il s'appuya. Et Il se revêtit de justice comme d'une cuirasse, posant sur sa tête le casque du salut, Il prit l'équipement de la vengeance comme vêtement, et se couvrit de jalousie comme d'un manteau. A tels actes Il rendra tel retour, la fureur à ses adversaires et la pareille à ses ennemis, et aux îles Il rendra la pareille. Alors depuis le Couchant on craindra le nom de l'Éternel, et depuis le Levant sa gloire: quand l'ennemi s'avancera comme un fleuve, l'Esprit de l'Éternel le dissipera. Et il vient un rédempteur pour Sion, pour les pécheurs convertis dans Jacob, dit l'Éternel. Et quant à moi, voici l'alliance que je fais avec eux, dit l'Éternel: mon Esprit qui repose sur toi, et mes paroles que j'ai mises en ta bouche ne cesseront d'être dans ta bouche et dans la bouche de tes enfants, et dans la bouche des enfants de tes enfants, dit l'Éternel, dès maintenant à jamais. Debout! sois illuminée, car ta lumière arrive, et sur toi la gloire de l'Éternel se lève! Car voici, les ténèbres couvrent la terre, et l'obscurité les nations, mais sur toi l'Éternel se lève, et sa gloire se rend visible sur toi. Et des nations viennent à ta lumière, et des rois à la clarté qui se lève pour toi. Jette les yeux de toutes parts et regarde! rassemblés ils viennent tous à toi, de loin tes fils arrivent et tes filles sur les bras sont portées. A ce spectacle tu te réjouis, et ton cœur bat et se dilate, car vers toi se dirigent les richesses de la mer, et l'opulence des peuples s'achemine vers toi. Tu seras couverte d'une foule de chameaux, de dromadaires de Madian et d'Epha; ils viennent tous de Séba, ils portent de l'or et de l'encens et publient les louanges de l'Éternel. Tous les troupeaux de Cédar se rassemblent chez toi, les béliers de Nébaïoth sont à ton service et montent à plaisir à mon autel, et je glorifie ma glorieuse maison. Qui sont ceux qui volent là comme des nuages et comme des colombes vers leurs gîtes? C'est que les îles s'attendent à moi, et les navires de Tarsis sont en tête pour ramener de loin tes enfants, et leur or et leur argent avec eux, au nom de l'Éternel ton Dieu, et du Saint d'Israël, car Il te couvre de gloire. Et les enfants de l'étranger relèvent tes murs, et leurs rois sont à ton service, car dans mon courroux je te frappai, mais dans ma grâce je prends pitié de toi. Et tes portes sont toujours ouvertes, ni jour ni nuit elles ne se ferment, pour introduire chez toi les trésors des peuples et leurs rois avec leur cortège. Car les peuples et les empires qui refusent de te servir, périront, et les peuples seront détruits. La pompe du Liban arrive chez toi, le cyprès, le platane et le mélèze réunis, pour parer le lieu de mon sanctuaire, afin que je rende glorieuse la place où reposent mes pieds. Et les fils de tes oppresseurs viennent à toi humiliés, et tous tes contempteurs s'inclinent jusqu'à la plante de tes pieds, et t'appellent cité de l'Éternel, Sion, sanctuaire d'Israël. Tandis que tu étais délaissée et haïe, personne ne te traversant, je te rends glorieuse à perpétuité, heureuse pour tous les âges. Tu boiras le lait des peuples, tu seras allaitée aux mamelles royales, et tu sauras que moi, l'Éternel, je suis ton sauveur et ton rédempteur, le Fort de Jacob. Au lieu de l'airain j'amènerai de l'or, et au lieu du fer j'amènerai de l'argent, et au lieu du bois de l'airain, et au lieu des pierres du fer, et je te donnerai pour gouverneur la paix, et pour magistrats la justice. On n'ouïra plus parler de violence dans ton pays, de ravage et de ruine dans tes limites: et tu appelleras tes murs un salut, et tes portes une gloire. Ce ne sera plus le soleil qui le jour te donnera la lumière, ni la lune qui luira pour t'éclairer, mais l'Éternel te sera une lumière éternelle, et ton Dieu sera ta parure. Ton soleil ne se couchera plus, et ta lune ne s'obscurcira plus, car l'Éternel te sera une lumière éternelle, et ils sont passés tes jours de deuil. Et ton peuple est tout autant de justes, éternellement le pays sera possédé par eux, rejeton que j'ai planté, œuvre de ma main pour ma gloire. Le plus petit s'augmentera jusqu'à mille, et le plus chétif jusqu'à être un peuple nombreux. Moi, l'Éternel, je le ferai promptement en son temps. L'Esprit du Seigneur, l'Éternel, est sur moi, parce que l'Éternel m'a oint pour porter une bonne nouvelle aux malheureux, qu'il m'a envoyé pour guérir les cœurs brisés, pour proclamer la liberté aux captifs et aux prisonniers l'ouverture des cachots, pour annoncer une année des grâces de l'Éternel, et un jour des vengeances de notre Dieu, pour consoler tous les affligés, pour présenter aux affligés de Sion et leur donner un diadème au lieu de la cendre, une huile de réjouissance au lieu du deuil, un manteau éclatant au lieu d'un esprit éteint, afin qu'on les nomme Térébinthes de la justice, plant de l'Éternel à sa gloire. On bâtit sur les décombres anciens, et on relève les ruines d'autrefois, on renouvelle les villes ravagées, dévastées depuis des âges. Et des étrangers sont à vos ordres et ils font paître vos troupeaux, et des enfants du dehors sont vos laboureurs et vos vignerons. Mais vous, on vous appelle sacrificateurs de l'Éternel, on vous nomme ministres de notre Dieu. Vous vous nourrissez de l'opulence des nations, et vous êtes substitués à leur gloire. Au lieu de votre opprobre vous aurez double part, au lieu d'ignominie ils exalteront leur sort: aussi dans leur pays leur portion sera double, une éternelle joie leur est assurée. Car moi, l'Éternel, j'aime ce qui est juste, et j'abhorre la rapine coupable, et je leur donnerai fidèlement leur salaire et leur accorderai une alliance éternelle; et leur race sera illustre parmi les nations et leurs rejetons entre les peuples; et tous ceux qui les verront, les reconnaîtront, car ils sont une race que bénit l'Éternel. «L'Éternel est ma joie, mon Dieu est l'allégresse de mon âme, car Il me revêt de vêtements de salut, Il m'enveloppe d'un manteau de justice, comme le fiancé ajuste une tiare, et comme la fiancée se pare de ses joyaux.» Car, ainsi que la terre produit ses bourgeons, et qu'un jardin fait germer ses semences, ainsi le Seigneur, l'Éternel, fait germer la justice et la louange à la face de toutes les nations. Pour l'amour de Sion je ne garde pas le silence, et pour l'amour de Jérusalem je ne me donne point de relâche, jusqu'à ce que sa justice paraisse comme l'aube, et son salut comme une torche allumée. Alors les nations contempleront ta justice, et tous les rois ta splendeur, et l'on t'appellera d'un nom nouveau fixé par la bouche de l'Éternel. Et tu seras une couronne éclatante dans la main de l'Éternel, et une mitre royale dans la main de ton Dieu. On ne te dira plus délaissée, et ton pays ne sera plus appelé désert; mais on t'appellera «Mon plaisir est en elle,» et ta terre «une épouse.» Car l'Éternel trouve son plaisir en toi, et ta terre a un époux. Car de même qu'un jeune homme se marie à une vierge, tes fils se marieront à toi, et la joie que le fiancé reçoit de sa fiancée, ton Dieu la recevra de toi. Sur tes murs, Jérusalem, je place des gardes; de tout le jour et de toute la nuit ils ne garderont pas un instant le silence. «Vous qui rappelez le souvenir de l'Éternel, ne vous donnez point de relâche! Et ne lui donnez point de relâche qu'il n'ait fondé Jérusalem et ne l'ait rendue un objet de louanges sur la terre.» L'Éternel l'a juré par sa droite et par son bras puissant: Je ne donnerai plus ton blé en nourriture à tes ennemis, et les enfants de l'étranger ne boiront plus ton moût gagné par ton labeur, mais ceux qui le récolteront le mangeront et loueront l'Éternel, et ceux qui le cueilleront, le boiront dans mes saints parvis. Rendez-vous, rendez-vous aux portes; préparez le chemin au peuple! frayez, frayez la route, enlevez les pierres, dressez un étendard pour les peuples! Voici, l'Éternel fait aux extrémités de la terre cette proclamation: Dites à la fille de Sion: Voici, ton Sauveur arrive; voici, ses récompenses l'accompagnent et ses rétributions le précèdent. Et on les appelle «peuple saint, rachetés de l'Éternel,» et toi, on t'appelle «cité cherchée, non délaissée.» Qui vient là d'Edom, en habits écarlates de Botsra, étalant fièrement son manteau, portant la tête en arrière dans la plénitude de sa force? – «Moi, qui parlai de justice, tout-puissant pour sauver.» – Pourquoi ton manteau est-il rouge, et tes vêtements comme ceux du pressureur? – «Seul j'ai foulé au pressoir, et d'aucun des peuples je ne fus assisté, et je les ai foulés dans ma fureur et écrasés dans ma colère, et le suc en a jailli sur mes vêtements, et j'ai eu tout mon manteau taché : car un jour de vengeance était dans ma pensée, et l'année de mes rachetés était venue. Et je regardai, et il n'y avait point d'aide, et je m'étonnai, et point de soutien. Alors mon bras fut mon aide, et ma fureur, tel fut mon soutien, et je foulai des peuples dans ma colère et les écrasai dans ma fureur, à en faire ruisseler le suc sur la terre.» Je chante les grâces de l'Éternel, les louanges de l'Éternel, d'après tout ce que l'Éternel a fait pour nous, et la grande bonté pour la maison d'Israël qu'il leur a témoignée selon ses compassions et la grandeur de ses grâces. Il dit: «Oui, ils sont mon peuple, des enfants qui ne tromperont pas;» et Il fut pour eux un Sauveur. Dans toutes leurs détresses il n'y eut point de détresse dont l'ange de sa face ne les sauvât; dans son amour et sa miséricorde Il les racheta, et les leva, les porta tous les jours d'autrefois. Mais ils se rebellèrent, et irritèrent son Esprit Saint; alors Il se tourna contre eux en ennemi, lui-même leur livra la guerre. Puis [Israël] se souvint des jours d'autrefois, de Moïse et son peuple. «Où est celui qui les tira de la mer avec le berger de son troupeau? où est celui qui mit au milieu d'eux son esprit saint? qui à la droite de Moïse conduisit son bras glorieux, entr'ouvrant les eaux devant eux pour se faire un nom éternel? qui leur fit traverser les flots comme un coursier dans la plaine, sans broncher? De même que les bestiaux descendent dans la vallée, l'Esprit de l'Éternel les fit arriver au repos. Ainsi tu conduisis ton peuple pour te faire un nom glorieux.» Regarde des Cieux, et vois, de ta demeure sainte et glorieuse! Où sont ton zèle et ta puissance, l'émotion de ton cœur et ta miséricorde, qui se contiennent envers moi? Mais tu es notre père, car Abraham ne nous connaît pas, et Israël nous ignore. Toi, Éternel, tu es notre père; ton nom est notre Sauveur, dès l'éternité. Pourquoi, Éternel, nous fais-tu dévier de tes voies, endurcis-tu notre cœur contre ta crainte? Reviens, pour l'amour de tes serviteurs, des tribus de ton héritage! Pour un peu de temps ton peuple saint posséda le pays; mais nos ennemis foulèrent ton sanctuaire. Nous sommes devenus comme ceux sur qui tu n'as jamais régné, qui ne sont pas appelés de ton nom. O! si tu entr'ouvrais les Cieux et descendais, par ta présence ébranlant les montagnes, pareil au feu qui brûle la ramée, au feu qui fait bouillir l'eau, pour faire connaître ton nom à tes adversaires, par ta présence ébranlant les nations, comme lorsque tu fis des prodiges que nous n'osions attendre, et descendis, par ta présence ébranlant les montagnes! Jamais ni l'ouïe, ni l'oreille, ni l'œil ne découvrit un Dieu sinon toi, qui en agît ainsi envers ceux qui s'attendent à lui. Tu viens au-devant de qui se plaît à faire le bien, et de qui suivant tes voies garde ta mémoire. Voici, tu t'irritas, car nous avions péché; [nous suivîmes] longtemps cette voie; et nous aurions été sauvés!… Et nous fûmes tous comme un impur et toute notre justice comme une robe immonde, et comme une feuille nous nous flétrîmes tous, et comme un ouragan nos crimes nous emportèrent : et personne qui invoque ton nom! qui se réveille pour te saisir! car tu nous as caché ta face et nous laisses périr par l'effet de nos crimes. Mais maintenant, Éternel, tu es notre père, nous l'argile et toi notre formateur, et tous nous sommes l'œuvre de tes mains. Ne t'irrite pas, ô Éternel, à l'extrême, et ne garde pas à jamais la mémoire du crime! Voici, ah! regarde, nous sommes tous ton peuple! Tes villes saintes sont un désert, Sion est un désert, Jérusalem une solitude. Notre maison sainte et glorieuse où nos pères t'ont loué, est incendiée, et tout ce que nous aimions est dévasté. A ces faits peux-tu te contenir, ô Éternel, garder le silence, et nous humilier à l'excès? je vous destine à l'épée, et vous serez tous jetés à la tuerie, parce que j'ai appelé et que vous n'avez pas répondu, j'ai parlé, et que vous n'avez pas écouté, et avez fait ce qui est mal à mes yeux, et choisi ce que je n'approuve pas. J'étais accessible à ceux qui ne demandaient pas, j'étais trouvable à ceux qui ne me cherchaient pas; je disais: Me voici! me voici! à un peuple qui ne prend pas mon nom. Je tendais mes mains tous les jours au peuple rétif qui, sur une voie mauvaise, suit ses propres pensées, au peuple qui m'offense en face constamment, qui offre dans les jardins des sacrifices et de l'encens sur les briques, qui s'assied dans les tombeaux et passe la nuit dans les antres, qui mange la chair du porc, et couvre ses plats de mets abominables, qui dit: «Tiens-toi à distance, ne m'approche pas, car je suis plus saint que toi!» Ces hommes-là sont une fumée dans mes narines, un feu toujours allumé. Voici, c'est écrit par devers moi: Je ne me tairai point, que je n'aie fait retomber, et retomber sur leur sein vos crimes et les crimes de vos pères à la fois, dit l'Éternel, qui encensèrent sur les montagnes, et sur les collines m'outragèrent; et je leur mesurerai dans le sein le prix de leurs premiers faits. Ainsi parle l'Éternel: Comme, quand il se trouve du suc dans le raisin, on dit: Ne le détruis pas, car il y a là une bénédiction! ainsi agirai-je pour l'amour de mes serviteurs; je ne détruirai pas tout. Et je ferai sortir de Jacob une postérité, et de Juda un héritier de mes montagnes, que mes élus auront pour héritage et mes serviteurs pour habitation : et Saron sera un pacage de brebis, et la vallée d'Achor une reposée du bétail, pour mon peuple qui me cherche. Mais vous qui abandonnez l'Éternel, qui oubliez ma montagne sainte, dressez une table à la Fortune, et remplissez la coupe du Destin, je vous destine à l'épée, et vous serez tous jetés à la tuerie, parce que j'ai appelé et que vous n'avez pas répondu, j'ai parlé, et que vous n'avez pas écouté, et avez fait ce qui est mal à mes yeux, et choisi ce que je n'approuve pas. Aussi, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, mes serviteurs mangeront, mais vous serez affamés; voici, mes serviteurs boiront, mais vous serez altérés; voici, mes serviteurs se réjouiront, mais vous serez confondus; voici, mes serviteurs chanteront dans la joie du cœur, mais vous crierez dans le chagrin du cœur, et vous vous lamenterez dans l'abattement de l'esprit; et vous léguerez votre nom comme une imprécation à mes élus, et le Seigneur, l'Éternel, vous donnera la mort et appellera ses serviteurs d'un autre nom. Quiconque dans le pays fera des vœux, les fera au nom du Dieu de vérité, et quiconque dans le pays fera un serment, le fera au nom du Dieu de vérité, car les anciennes tribulations seront oubliées et cachées à mes yeux. Car voici, je crée des Cieux nouveaux et une terre nouvelle, et le passé ne reviendra plus dans la mémoire, et ne reviendra plus dans la pensée. Mais vous aurez une joie et une allégresse éternelle de ce que je veux créer; car voici, je crée Jérusalem pour la joie, et son peuple pour le contentement. Et je fais ma joie de Jérusalem et mon bonheur de mon peuple, et l'on n'y entendra plus la voix des pleurs, ni la voix de la plainte. Là désormais plus d'enfant né pour quelques jours, plus de vieillard qui n'achève le nombre de ses jours; car on sera jeune en mourant centenaire, et le pécheur à cent ans subira sa malédiction. Et ils bâtiront des maisons et les habiteront, et ils planteront des vignes et en mangeront le fruit. Ils ne bâtiront pas pour qu'un autre habite, ils ne planteront pas pour qu'un autre jouisse, car tels les jours de l'arbre, tels seront les jours de mon peuple, et mes élus useront l'ouvrage de leurs mains. Ils ne se peineront pas pour rien, et n'auront pas des enfants pour les perdre soudain, car ils sont une race de bénis de l'Éternel, et leurs enfants [resteront] avec eux. Et ils n'auront pas encore crié que je répondrai; ils parleront encore que j'exaucerai. Le loup et l'agneau paîtront ensemble, le lion comme le bœuf mangera le fourrage, et la poussière sera l'aliment du serpent. Ils ne feront rien de mauvais ni de pernicieux sur toute ma montagne sainte, dit l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel: Le ciel est mon trône et la terre mon marchepied; où est la maison que vous me bâtiriez, et où le lieu où je m'établirais? Eh! tout cela, ma main l'a fait; et tout cela reçut l'être, dit l'Éternel. Mais sur celui-ci je fixe mes regards, sur le pauvre, et sur celui qui a l'esprit abattu et qui craint ma parole. Qui sacrifie un bœuf, tue un homme; qui immole une brebis, égorge un chien; qui présente une offrande, offre du sang de porc; qui brûle de l'encens, adore des idoles. Si eux ils ont choisi leurs voies, et si leur âme se complaît dans leurs abominations, moi aussi je choisirai leur ruine, et ferai fondre sur eux ce qu'ils craignent; car j'ai appelé et personne ne répondit; j'ai parlé, et ils n'écoutèrent point et firent ce qui est mal à mes yeux, et choisirent ce que je n'approuve pas. Entendez la parole de l'Éternel, vous qui craignez sa parole. Vos frères qui vous haïssent et vous repoussent à cause de mon nom, disent: «Que l'Éternel se montre dans sa gloire pour que nous voyions votre joie!» Mais ils seront confondus! une voix de tumulte part de la ville, une voix part du temple, la voix de l'Éternel qui apporte le salaire à ses ennemis. Avant de sentir les douleurs, elle a enfanté; avant que lui viennent les angoisses, elle est délivrée d'un fils. Qui jamais entendit choses pareilles? qui en vit de semblables? Un pays est-il enfanté d'un jour, ou un peuple naît-il tout d'un coup, qu'après une douleur Sion aussitôt mette au jour ses enfants? Pourrais-je ouvrir les portes de la vie, et ne pas laisser enfanter? dit l'Éternel; ou, laissant enfanter, les fermerais-je? dit ton Dieu. Réjouissez-vous avec Jérusalem, et qu'elle excite votre allégresse, ô vous tous qui l'aimez! Soyez heureux avec elle de son bonheur, vous tous qui êtes en deuil d'elle, afin d'être allaités et rassasiés du lait qui la console, pour vous abreuver avec délices au flux radieux de sa gloire! Car ainsi parle l'Éternel: Voici, je dirige vers elle la paix comme un fleuve, et comme un torrent débordé la gloire des nations: et vous serez allaités, sur les bras vous serez portés, et caressés sur les genoux. Tel un homme que console sa mère, ainsi je vous consolerai, et en Jérusalem vous serez consolés. Vous le verrez, et votre cœur en sera joyeux, et vos os d'un gazon frais auront la vigueur, et la main de l'Éternel sera manifeste à ses serviteurs; mais Il est irrité contre ses ennemis. Car voici, l'Éternel arrive dans un feu, et ses chars sont comme l'ouragan, pour vomir sa colère en fureur et son courroux en flammes de feu. Car l'Éternel châtie par le feu, et toute chair par son épée, et nombreux sont les morts de l'Éternel. Ceux qui dans une enceinte font des lustrations et des purifications pour se rendre dans les bocages à la suite d'un [prêtre], qui mangent la chair du porc, et des choses abominables et des souris, ensemble ils périront, dit l'Éternel. Me voici, en présence de leurs œuvres et de leurs pensées!… Le moment est venu de rassembler toutes les nations et toutes les langues, et elles viendront et contempleront ma gloire. Je mettrai en eux un signe, et du milieu d'eux j'enverrai des réchappés aux nations, à Tarsis, à Phul et à Lud qui bandent l'arc, à Thubal et à Javan, aux îles lointaines qui jamais n'ouïrent parler de moi et ne virent ma gloire, et ils publieront ma gloire parmi les nations. Et elles amèneront tous vos frères du milieu de tous les peuples en offrande à l'Éternel, sur des chevaux, et sur des chars, et en litière, et sur des mulets, et sur des dromadaires, à ma sainte montagne, à Jérusalem, dit l'Éternel, comme les enfants d'Israël apportent leurs offrandes dans des vases purs à la maison de l'Éternel. Et de ceux-ci aussi j'en prendrai pour Sacrificateurs et Lévites, dit l'Éternel. Car, de même que les nouveaux Cieux et la nouvelle terre que je crée, subsistent devant moi, dit l'Éternel, ainsi subsisteront devant moi votre race et votre nom. Et de nouvelle lune en nouvelle lune, et de sabbat en sabbat, toute chair viendra se prosterner devant ma face, dit l'Éternel. Et ils sortiront et verront les cadavres des hommes qui se rebellèrent contre moi, car leur ver ne mourra point, et leur feu ne s'éteindra point, et ils seront en horreur à toute chair. Paroles de Jérémie, fils d'Hilkia, l'un des sacrificateurs d'Anathoth au pays de Benjamin, à qui fut adressée la parole de l'Éternel dans le temps de Josias, fils d'Amon, roi de Juda, la treizième année de son règne, et dans le temps de Jéhojakim, fils de Josias, roi de Juda, jusqu'à la fin de la onzième année de Sédécias, fils de Josias, roi de Juda, jusqu'à la déportation de Jérusalem, au cinquième mois. La parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Avant de te former dans les flancs de ta mère, je te connaissais, et avant que tu sortisses de son sein, je te consacrai, et je t'établis prophète des nations. Et je dis: Hélas! Seigneur, Éternel, voici, je ne sais point parler, car je suis un enfant. Et l'Éternel me dit: Ne dis pas: «Je suis un enfant;» mais va vers quiconque je t'enverrai, et dis tout ce que je t'ordonnerai! N'aie point peur devant eux! car je suis avec toi pour te délivrer, dit l'Éternel. Et l'Éternel étendit sa main, et toucha ma bouche, et l'Éternel me dit: Voici, je mets mes paroles en ta bouche. Vois, je te prépose en ce jour sur les peuples et sur les royaumes, pour arracher et pour abattre, pour perdre et pour détruire, pour édifier et pour planter. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Que vois-tu, Jérémie? Et je dis: Je vois un jet d'amandier. Et l'Éternel me dit: Tu as bien vu; car je veille sur ma parole pour y donner effet. Et la parole de l'Éternel me fut adressée une seconde fois en ces mots: Que vois-tu? Et je dis: Je vois une chaudière qui bout, dans la direction du septentrion. Et l'Éternel me dit: C'est du septentrion que la calamité éclatera sur tous les habitants du pays. Car voici, je vais convoquer toutes les tribus des royaumes au septentrion, dit l'Éternel, et ils viendront, et placeront chacun leur station à l'avenue des portes de Jérusalem, et contre ses murailles tout à l'entour, et contre toutes les villes de Juda, et je prononcerai ma sentence contre eux à cause de toute leur méchanceté, parce qu'ils m'ont abandonné, et qu'ils ont encensé d'autres dieux, et adoré l'ouvrage de leurs mains. Mais toi, ceins tes reins, et te lève, et leur dis tout ce que je t'ordonnerai; ne sois point timide devant eux, afin que je ne t'intimide pas devant eux. Et voici, je fais de toi en ce jour une ville forte, et une colonne de fer, et un mur d'airain contre tout le pays, les rois de Juda, ses princes, ses sacrificateurs, et contre le peuple du pays. Et ils te feront la guerre, mais ils ne pourront rien contre toi; car je suis avec toi, dit l'Éternel, pour te protéger. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Va, et proclame aux oreilles de Jérusalem ces paroles: Ainsi parle l'Éternel: Je me rappelle la piété de ta jeunesse, l'amour de ton temps de fiancée, quand tu me suivais au désert, dans la terre qui n'est pas ensemencée; consacré à l'Éternel, Israël était les prémices de son revenu; quiconque en mangeait, devenait coupable, et le malheur fondait sur lui, dit l'Éternel. Écoutez la parole de l'Éternel, maison de Jacob, et toutes les familles de la maison d'Israël! Ainsi parle l'Éternel: Qu'est-ce que vos pères ont trouvé d'injuste en moi, pour s'éloigner de moi, et s'en aller après les vaines idoles, et vivre dans la vanité? Et ils n'ont pas dit: Où est l'Éternel qui nous ramena de la terre d'Égypte, qui nous guida dans le désert, dans la terre aride et crevassée, dans la terre de la sécheresse et de l'ombre de la mort, dans la terre où nul homme ne passe et où personne n'habite? Et je vous ai fait venir dans un pays de vergers, pour vous nourrir de ses fruits et de ses biens; mais vous êtes venus et avez souillé mon pays, et de mon héritage vous avez fait une abomination. Les sacrificateurs n'ont pas dit: «Où est l'Éternel?» et les dépositaires de la Loi ne m'ont point connu, et les pasteurs ont rompu avec moi, et les prophètes ont prophétisé au nom de Baal, et sont allés après ceux qui ne sont d'aucun secours. C'est pourquoi je veux encore vous faire le procès, dit l'Éternel, et faire le procès aux enfants de vos enfants. Passez en effet dans les îles de Cittim, et voyez! députez à Cédar, et observez bien, et voyez si là il y a rien de pareil! Une nation change-t-elle de dieux? et pourtant ce ne sont pas des dieux. Et mon peuple a changé sa gloire contre ce qui est impuissant! Cieux, étonnez-vous-en; frémissez et soyez stupéfaits! dit l'Éternel. Car mon peuple a commis deux crimes: ils m'ont abandonné, moi, la source des eaux vives, pour se creuser des citernes, des citernes percées qui ne gardent point les eaux. Israël est-il un esclave? ou un serf-né de la maison? Pourquoi en a-t-on fait une proie? Contre lui les lions rugissent, ils poussent leur cri, et ils désolent son pays; ses villes sont incendiées, il n'y a plus d'habitants. Même les enfants de Noph et de Tachphanès lui brouteront le crâne. Cela ne te vient-il pas de ce que tu abandonnas l'Éternel, ton Dieu, lorsqu'il voulait te guider dans la voie? Et maintenant, que fais-tu d'aller en Egypte boire l'eau du Nil? et que fais-tu d'aller en Assyrie boire l'eau du Fleuve? Ta méchanceté te châtiera, et ta rébellion te punira, et tu sauras, tu verras que c'est un mal et une amertume d'abandonner l'Éternel, ton Dieu, et de n'avoir aucune crainte de moi, dit le Seigneur, l'Éternel des armées. Car dès longtemps tu as brisé ton joug, tu as rompu tes liens, et tu as dit: «Je ne veux pas servir!» Car sur toutes les collines élevées, et sous tous les arbres verts, tu t'es livrée comme une prostituée. Et moi, je t'avais plantée d'une vigne excellente, d'un plant tout pur; comment donc t'es-tu changée en jets de vigne étrangère? Oui, quand tu te laverais avec la lessive, et que tu prendrais beaucoup de savon, ton iniquité est toujours une tache devant moi, dit le Seigneur, l'Éternel. Comment dirais-tu: «Je ne me suis pas souillée, je ne suis point allée après les Baals?» Regarde tes pas dans la vallée! Reconnais ce que tu as fait, jeune et légère chamelle, vagabonde en ses allures, onagre habituée au désert; dans l'ardeur de ses désirs elle aspire l'air…. qui calmera ses feux? Tous ceux qui la cherchent, n'ont pas à se fatiguer; ils la trouvent pendant son mois. Empêche ton pied de perdre sa chaussure, et ton gosier d'être altéré! Mais tu dis: C'en est fait! non! car j'aime les étrangers, et je vais après eux. Telle la honte du larron surpris, telle sera la honte de la maison d'Israël, d'eux, de leurs rois, de leurs princes, et de leurs sacrificateurs et de leurs prophètes, qui disent au bois: «Tu es mon père!» et à la pierre: «Tu m'as fait naître.» Car ils m'ont tourné le dos, et non pas le visage; et au temps de leur détresse ils disent: «Lève-toi, et sauve-nous!» Et où sont tes dieux que tu t'es faits? Qu'ils se lèvent s'ils peuvent te sauver, au temps de ta détresse! Car le nombre de tes villes est celui de tes dieux, Juda. Pourquoi me prenez-vous à partie? Tous, vous vous êtes détachés de moi, dit l'Éternel. En vain j'ai frappé vos fils; ils n'ont point reçu la correction; votre épée s'est assouvie sur vos prophètes, comme un lion destructeur. Hommes de cet âge, considérez la parole de l'Éternel! Ai-je été un désert pour Israël, ou un pays ténébreux? Pourquoi mon peuple dit-il: «Nous voulons errer à notre gré, et ne plus revenir à toi?» La jeune fille oublie-t-elle sa parure, et la fiancée sa ceinture? Et mon peuple m'oublie depuis des jours sans nombre. Que tu sais bien trouver ta route pour chercher des amours! Aussi, même aux crimes accoutumes-tu ta vie. Jusque sur les pans de ta robe se trouve le sang des pauvres innocents; tu ne les as pas surpris faisant effraction, et malgré cela… Cependant tu dis: «Comme je suis innocent, sa colère se détournera de moi.» Voici, je te ferai le procès, parce que tu dis: «Je n'ai point péché.» Pourquoi tant de courses pour changer de route? De l'Egypte aussi tu auras un affront, comme tu eus un affront de l'Assyrie. De là aussi tu sortiras les mains sur la tête; car l'Éternel réprouve ceux en qui tu te fies; et il ne te réussira pas de t'unir à eux. Il dit: Quand un homme répudie sa femme, et qu'elle le quitte, et devient la femme d'un autre, peut-il revenir à elle? le pays ne serait-il pas profané? Et toi, tu t'es livrée à nombre d'amants, et tu reviendrais auprès de moi? dit l'Éternel. Lève les yeux vers les hauteurs, et vois! Où n'as-tu pas été impudique? Sur les chemins tu les attendais, telle que l'Arabe dans le désert, et tu souillas le pays par tes prostitutions et ta méchanceté. Aussi les rosées furent-elles supprimées, et les dernières pluies ne vinrent-elles pas; mais tu as eu un front de prostituée, et tu as refusé de rougir. Maintenant, n'est-ce pas? tu me dis: «Mon père! tu fus l'ami de ma jeunesse. Sera-t-Il toujours irrité? gardera-t-Il sa colère à jamais?» Voilà ce que tu dis, et tu commets le crime, et le consommes! Et l'Éternel me parla dans le temps du roi Josias: Vois-tu ce qu'a fait la rebelle Israël? Elle est allée sur toutes les hautes montagnes et sous tous les arbres verts, et elle s'est prostituée là. Et je disais: Après avoir fait toutes ces choses elle reviendra à moi; mais elle n'est point revenue. Et sa perfide sœur Juda l'a vu. Et quoique pour cette raison, à cause de l'adultère de la rebelle Israël, je l'eusse répudiée, lui donnant sa lettre de divorce, j'ai vu que cependant la perfide Juda, sa sœur, n'a point eu de crainte, et est allée se prostituer elle aussi. Or cela était arrivé à cause de sa criante impudicité, car elle avait souillé le pays, et commis adultère avec la pierre et avec le bois. Malgré tout cela, sa perfide sœur Juda n'est point revenue à moi de tout son cœur, mais avec hypocrisie, dit l'Éternel. Et l'Éternel me dit: La rebelle Israël est innocente auprès de la perfide Juda. Va, et proclame ces paroles vers le nord et dis: Reviens, rebelle Israël! dit l'Éternel; je ne prendrai point pour vous un air sombre, car je suis clément, dit l'Éternel, et mon ressentiment n'est pas éternel. Seulement reconnais ta faute, car tu t'es détachée de l'Éternel, ton Dieu, et tu as fais errer tes pas vers les étrangers sous tous les arbres verts, et vous n'avez point obéi à ma voix, dit l'Éternel. Revenez, enfants rebelles, dit l'Éternel; car je suis votre Souverain, et je veux vous reprendre, un par ville, et deux par famille, et vous ramener à Sion; et je vous donnerai des bergers selon mon cœur, qui vous paîtront avec sagesse et intelligence. Et quand un jour vous serez nombreux et multipliés dans le pays, dit l'Éternel, alors on ne parlera plus de l'arche de l'alliance de l'Éternel, elle ne viendra dans l'esprit de personne, et on n'y pensera plus; et on ne la regrettera plus, et on n'en fera pas une autre. Dans ce temps-là on appellera Jérusalem le trône de l'Éternel, et tous les peuples s'y rallieront au nom de l'Éternel à Jérusalem, et ils ne marcheront plus d'après la dureté de leur cœur mauvais. En ces jours, la maison de Juda cheminera avec la maison d'Israël, et elles viendront ensemble du pays du septentrion dans le pays dont je mis en possession vos pères. Je disais alors: Quel rang tu auras entre les fils! et je te donnerai un pays délicieux, le plus magnifique héritage parmi les armées des nations. Je disais aussi: Vous m'appellerez «Mon père,» et vous ne vous détacherez pas de moi. Mais, comme une femme est infidèle à son amant, ainsi vous me fûtes infidèles, maison d'Israël, dit l'Éternel. Sur les hauteurs une voix se fait entendre: ce sont les pleurs des enfants d'Israël gémissant d'avoir pris des voies détournées, d'avoir oublié l'Éternel, leur Dieu. Revenez, enfants rebelles, je veux réparer vos égarements. «Voici, nous venons à Toi, car tu es l'Éternel notre Dieu. Oui, c'est une déception que l'abondance qui vient des collines, qui vient des montagnes; oui, c'est dans l'Éternel, dans notre Dieu, qu'est la ressource d'Israël. Mais l'infamie a consumé les profits de nos pères dès notre jeunesse, leurs brebis et leurs bœufs, leurs fils et leurs filles. Nous sommes gisants dans notre infamie, et notre ignominie nous recouvre, car nous avons péché contre l'Éternel notre Dieu, nous et nos pères, dès notre jeunesse jusques aujourd'hui et nous n'avons point obéi à la voix de l'Éternel, notre Dieu.» Si tu reviens à moi, Israël, dit l'Éternel, tu reviendras ici; et si tu ôtes tes abominations de devant moi, tu ne seras plus errant; et si tu jures par «la vie de l'Éternel,» selon la vérité, la droiture et la justice, les nations se serviront de son nom pour bénir, et se glorifieront de lui. Car ainsi parle l'Éternel aux hommes de Juda et de Jérusalem : Faites-vous des novales et ne semez point parmi les épines! Circoncisez-vous pour l'Éternel, et enlevez le prépuce de vos cœurs, hommes de Juda, et habitants de Jérusalem, de peur que ma colère n'éclate comme un feu, et ne consume sans que personne éteigne, à cause de la méchanceté de vos actions. Annoncez en Juda, et publiez à Jérusalem, et parlez, et sonnez de la trompette dans le pays, criez à pleine voix et dites: Rassemblez-vous, et allons dans les villes fortes! Tournez l'étendard vers Sion, fuyez, ne vous arrêtez pas! Car du nord J'amène la calamité et un grand désastre. Le lion sort de son fourré, et le destructeur des peuples part, il sort de son lieu, pour faire de ton pays un désert; tes villes seront détruites, dépeuplées. Aussi, ceignez le cilice, gémissez, et lamentez-vous, car l'ardente colère de l'Éternel ne s'éloigne pas de vous. Et dans ce jour-là, dit l'Éternel, le cœur manquera au roi et aux princes, et les sacrificateurs seront atterrés, et les prophètes seront stupéfaits. Alors je dis: Ah! Seigneur, Éternel, en vérité tu as trompé ce peuple et Jérusalem en disant: Vous serez sains et saufs! et cependant l'épée pénètre jusqu'à son cœur. Dans ce temps-là, il sera dit à ce peuple et à Jérusalem: Un vent brûlant vient des collines du désert dans la direction de la fille de mon peuple, non point pour nettoyer, ni pour émonder, un vent plus fort que pour cela viendra de par moi; et alors à mon tour je prononcerai ma sentence contre eux. Voici, Il s'avance comme les nuées, et ses chars sont comme l'ouragan, et ses chevaux plus légers que les aigles. «Malheur à nous, car nous sommes dévastés!» Purge de méchanceté ton cœur, Jérusalem, afin que tu sois sauvée! Jusques à quand séjourneront dans ton cœur tes pensées désastreuses? Car une voix publie depuis Dan, et annonce un désastre depuis la montagne d'Éphraïm. Annoncez-le aux nations! Voici, publiez-le dans Jérusalem: des assiégeants arrivent d'une terre lointaine, et ils poussent leur voix contre les villes de Juda. Comme les gardes d'un champ ils te cerneront; car elle s'est révoltée contre moi, dit l'Éternel. Ta conduite et tes œuvres ont attiré ces choses sur toi; c'est l'effet de ta méchanceté; oui, cela est amer, oui, cela pénètre jusqu'à ton cœur. «Mes entrailles! mes entrailles! je souffre dans les cellules de mon cœur; mon cœur bouillonne, je ne puis me taire; car tu entends, mon âme, le son de la trompette, le cri de guerre. Ruine sur ruine est annoncée, car tout le pays est désolé; tout à coup mes tentes sont détruites, en un instant mes pavillons. Jusques à quand verrai-je l'étendard, ouïrai-je le son de la trompette?» – «C'est que Mon peuple est en délire, il ne Me connaît pas; ce sont des fils insensés, destitués d'intelligence; ce sont des sages pour faire le mal; mais pour faire le bien, ce sont des ignorants.» Je regarde la terre, et voici, elle est déserte et vide; et les Cieux, ils n'ont plus leur lumière. Je regarde les montagnes, et voici, elles tremblent, et toutes les collines s'ébranlent. Je regarde, et voici, il n'y a point d'homme, et tous les oiseaux des Cieux ont fui. Je regarde, et voici, le Carmel est un désert, et toutes ses villes sont détruites par l'Éternel et par le feu de sa colère. Car ainsi parle l'Éternel: La dévastation couvrira le pays; mais je ne la ferai pas totale. Pour cela le pays est en deuil, et le ciel s'obscurcit, parce que je l'ai dit, je l'ai arrêté, et je ne m'en repens point, et n'en reviendrai point. Au bruit des cavaliers et des archers toute ville est en fuite; on gagne les forêts, et on gravit les rochers; toute ville est abandonnée, il n'y reste personne. Et toi, ville désolée, que feras-tu? Quand même tu t'habilles de pourpre, que tu te pares d'une parure d'or, que tu bordes de fard tes yeux, en vain t'embellis-tu, les amants te dédaignent, ils en veulent à ta vie. Car j'entends comme la voix d'une femme en travail, un cri d'angoisse comme au premier enfantement: c'est la voix de la fille de Sion; elle soupire, étend les bras: «C'en est fait de moi! mon âme succombe sous les meurtriers!» Parcourez les rues de Jérusalem, et observez, et informez-vous, et cherchez dans ses places, si vous trouvez quelqu'un, s'il y a un homme qui fasse le bien, qui cherche la vérité: et elle recevra de moi son pardon. Que s'ils jurent «par la vie de l'Éternel,» c'est encore un faux serment qu'ils font. Éternel, tes yeux ne voient-ils pas la vérité? Tu les frappes, et ils ne sentent pas; tu les détruis, ils refusent d'en tirer instruction; ils ont un front plus dur que le roc, ils refusent de se convertir. Et je disais: Ce ne sont que les petits; ils sont égarés, parce qu'ils ignorent la voie de l'Éternel, la loi de leur Dieu : je veux aussi aller vers les Grands, et leur parler; car, pour eux, ils connaissent la voie de l'Éternel, la loi de leur Dieu… Mais eux tous aussi ont brisé le joug, ont rompu les liens. C'est pourquoi de la forêt le lion fondra sur eux, le loup du soir les détruira, la panthère épiera leurs villes; quiconque en sortira, sera déchiré; car leurs rébellions sont nombreuses, et leurs révoltes multipliées. Pourquoi te pardonnerais-je? Tes fils m'ont quitté, et ils jurent par des dieux qui ne sont pas; je reçus leurs serments, mais ils furent adultères, et firent foule dans la maison de la prostituée. Pareils à des étalons bien nourris, ils courent ça et là, ils hennissent, l'un pour la femme de l'autre. Tout cela ne le punirai-je point, dit l'Éternel, et d'une nation pareille ne me vengerai-je point? Escaladez ses murs, et saccagez, mais ne consommez pas la ruine! Arrachez ses sarments! car ce ne sont pas ceux de l'Éternel; car la maison d'Israël et la maison de Juda m'ont trahi, dit l'Éternel. Ils ont renié l'Éternel et ils ont dit: «Il n'est pas; la calamité ne viendra pas jusqu'à nous, et nous ne verrons ni épée, ni famine. Les prophètes ne sont que du vent, ce n'est pas Lui qui inspire leurs discours: ainsi leur soit-il fait!» C'est pourquoi, ainsi parle l'Éternel, le Dieu des armées: Parce que vous avez émis cette parole, voici, je ferai de mes paroles en ta bouche une flamme, et de ce peuple, le bois, et elle les dévorera. Voici, j'amène contre vous un peuple du lointain, maison d'Israël, dit l'Éternel; c'est un peuple fort, c'est un peuple antique, un peuple dont tu ignores la langue, et dont tu ne comprendras pas les discours; son carquois est comme un tombeau ouvert; tous ils sont des héros. Ils dévoreront tes moissons et ton pain, ils dévoreront tes fils et tes filles, ils dévoreront tes brebis et tes bœufs, ils dévoreront ta vigne et ton figuier, ils détruiront tes villes fortes où tu mets ta sûreté, avec l'épée. Mais même dans ces jours, dit l'Éternel, je ne ferai pas de vous extermination. Et si vous dites: «Pourquoi l'Éternel, notre Dieu, nous a-t-Il fait tout cela?» dis-leur: «Comme vous m'avez quitté, et que vous avez servi des dieux étrangers dans votre pays, ainsi vous servirez des étrangers dans un pays qui n'est pas le vôtre.» Publiez ceci dans la maison de Jacob, et annoncez-le en Juda, disant : Entends-le, nation folle et dénuée de sens, qui as des yeux et ne vois pas, des oreilles et n'entends pas! Ne me craindrez-vous pas, dit l'Éternel, ne tremblerez-vous pas devant moi? moi qui mis le sable pour limite de la mer, bornes éternelles qu'elle ne franchit pas; que ses vagues s'agitent, elles sont impuissantes; qu'elles bouillonnent, elles ne les franchissent pas. Mais ce peuple a un cœur réfractaire et rebelle; ils désertent, ils s'en vont, et ils ne disent point en leur cœur: Ah! craignons l'Éternel, notre Dieu, qui nous donne les pluies, les premières et les secondes pluies dans leur saison, et qui maintient fixes nos semaines de moisson. Vos iniquités ont interverti cet ordre, et vos péchés ont éloigné ces biens de vous; car il se trouve dans mon peuple des méchants: ils épient comme l'oiseleur qui se baisse, ils tendent des pièges, et y prennent des hommes. Comme une cage remplie d'appâts, leurs maisons sont remplies de fraude; c'est ainsi qu'ils croissent et s'enrichissent; ils ont un embonpoint brillant, ils outre-passent le mal même; ils ne défendent pas la cause, la cause de l'orphelin, et ils prospèrent, et au droit des pauvres ils ne font pas droit. Tout cela ne le punirai-je point, dit l'Éternel, et d'une nation pareille ne me vengerai-je point? Des atrocités et des horreurs se font dans le pays. Les prophètes prophétisent le mensonge, et les prêtres règnent sous leur conduite, et mon peuple l'aime ainsi. Et que ferez-vous après ceci? Fuyez, enfants de Benjamin, du milieu de Jérusalem, et en Thécoa sonnez de la trompette, et à Beth-Carem élevez des signaux! Car un malheur nous menace du nord, et un grand désastre. Belle et délicate fille de Sion, je vais te détruire! Sur elle marchent les bergers et leurs troupeaux; ils planteront leurs tentes tout à l'entour, brouteront chacun leur quartier. «Inaugurez son assaut! Debout! attaquons en plein jour! quel contre-temps pour nous! car le jour baisse, et déjà les ombres du soir s'allongent. Allons! escaladons de nuit, et détruisons ses palais!» Car ainsi parle l'Éternel des armées: Coupez le bois, et contre Jérusalem élevez les terrasses; c'est la ville à punir; elle est tout injustice en son cœur. Comme une fontaine fait jaillir les eaux, ainsi fait-elle jaillir le mal; j'y entends incessamment la violence et la ruine, la douleur et les coups. Amende-toi, Jérusalem, pour que mon âme ne se détache pas de toi, que je ne te rende pas un désert, un pays inhabité! Ainsi parle l'Éternel des armées: On grappillera comme une vigne les restes d'Israël. Mets et remets la main comme le vendangeur à sa corbeille! A qui parlerai-je, et qui sommerai-je pour qu'on écoute? Voici, leur oreille est incirconcise, et ils ne sauraient entendre. Voici, la parole de l'Éternel a été pour eux une dérision, ils n'ont aucun goût pour elle. Mais la colère de l'Éternel me pénètre, je suis las de la contenir. Verse-la sur l'enfant dans la rue et sur le cercle des jeunes gens à la fois; car et l'homme et la femme seront pris, le vieillard et l'homme comblé de jours. Leurs maisons seront dévolues à d'autres, et leurs champs et leurs femmes aussi; car j'étendrai ma main sur les habitants du pays, dit l'Éternel; car du petit au grand tous sont avides de gain; et du prophète au sacrificateur tous usent de fraudes; et ils traitent la plaie de mon peuple comme chose légère, disant: «Salut! salut!» tandis qu'il n'y a point de salut. Ils seront dans l'opprobre, car ils commettent l'abomination; mais ils ne rougissent pas, et ne connaissent pas la honte. Aussi tomberont-ils avec ceux qui tombent, et au jour de mes châtiments ils seront renversés, dit l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel: Tenez-vous sur les routes, et regardez, et demandez quels sont les chemins d'autrefois, quelle est la bonne voie, et marchez-y, et vous trouverez du repos pour votre âme! Mais ils disent: «Nous n'y marcherons point.» Et j'ai mis près de vous des sentinelles [pour vous dire]: Soyez attentifs au son de la trompette! Mais ils disent: «Nous n'y serons point attentifs.» Aussi, écoutez, nations, apprenez, assemblée des peuples, ce qui en est d'eux. Terre, entends-le! voici, je ferai arriver sur ce peuple les maux, fruits de ses pensées, car ils ne sont point attentifs à mes paroles, et ils méprisent ma loi. Que me fait cet encens venu de Séba, et ce roseau odorant apporté d'un pays lointain? Vos holocaustes ne me plaisent point, et vos sacrifices ne me sont point agréables. Aussi, ainsi parle l'Éternel: Voici, je mettrai devant ce peuple des achoppements qui feront tomber à la fois les pères et les fils, le voisin et son ami, et ils périront. Ainsi parle l'Éternel: Voici venir un peuple de la région du Nord, et une grande nation se lève de l'extrémité de la terre; ils manient l'arc et le javelot; ils sont cruels et sans pitié; leur voix, comme la mer, gronde, et sur des chevaux ils sont montés, rangés comme un seul homme en bataille contre toi, fille de Sion. Nous en entendons la rumeur, nos mains défaillent, l'anxiété nous saisit, l'angoisse de l'enfantement. Ne sors point dans les champs, et ne va pas sur les chemins, car l'épée de l'ennemi, la terreur est partout! Fille de mon peuple, ceins le cilice, et roule-toi dans la poussière, prends le deuil comme pour un fils unique, gémis amèrement! car soudain sur nous viendra la destruction. Je t'avais établi sentinelle de mon peuple dans une vedette, pour voir et examiner leurs voies. Tous ils sont rebelles et réfractaires, calomniateurs, de l'airain et du fer; tous ils sont dépravés. Le soufflet est brûlant, par le feu le plomb est consumé, vainement on épure, on épure, les méchants ne sont point séparés : on les appelle argent réprouvé, car l'Éternel les a réprouvés. La parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l'Éternel, en ces mots : Tiens-toi dans la porte de la maison de l'Éternel, et proclames-y ces paroles, et dis: Écoutez la parole de l'Éternel, vous tous les hommes de Juda, qui entrez par ces portes pour adorer l'Éternel! Ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Amendez votre conduite et vos œuvres, et je vous ferai habiter en ce lieu. Ne vous fiez pas aux mensonges de ceux qui disent: C'est ici le Temple de l'Éternel, le Temple de l'Éternel, le Temple de l'Éternel! Car, si vous amendez votre conduite et vos œuvres, si vous exercez la justice à l'égard des uns et des autres, si vous n'opprimez pas l'étranger, la veuve et l'orphelin, si vous ne répandez pas le sang innocent dans ce lieu, et si vous n'allez pas après d'autres dieux à votre détriment, alors je vous ferai habiter en ce lieu dans ce pays que je donnai à vos pères, de l'éternité à l'éternité. Voici, vous avez confiance en des mensonges qui ne profitent pas. Quoi! dérober, tuer, commettre adultère, faire des faux serments, encenser Baal, aller après d'autres dieux que vous ne connaissez pas!… et puis vous venez et vous vous présentez devant moi dans cette maison appelée de mon nom, et vous dites: «Nous sommes sauvés!…» avec l'intention de commettre toutes ces abominations. Est-elle une caverne de voleurs, cette maison appelée de mon nom, à vos yeux? Je le vois moi-même, dit l'Éternel. Mais allez donc à ma résidence qui fut à Silo, où je faisais habiter mon nom jadis, et voyez comment je l'ai traitée à cause de la méchanceté de mon peuple d'Israël. Or maintenant, puisque vous avez fait toutes ces actions, dit l'Éternel, et que je vous ai parlé dès le matin, et que vous n'avez pas écouté, et que je vous ai appelés, et que vous n'avez pas répondu, je traiterai cette maison appelée de mon nom, sur laquelle vous vous fiez, et le pays que je donnai à vous et à vos pères, comme j'ai traité Silo, et je vous chasserai de ma présence, comme j'en ai chassé tous vos frères, toute la race d'Éphraïm. Mais toi, ne prie pas pour ce peuple, et ne m'adresse pour eux ni supplique, ni prière, et ne me fais point d'instances; car je ne t'écouterai pas. Ne vois-tu pas ce qu'ils font dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem? Les enfants ramassent du bois, et les pères allument le feu, et les femmes pétrissent la pâte pour faire des gâteaux à la reine des Cieux, et répandre des libations en l'honneur des dieux étrangers, afin de me causer du déplaisir. Est-ce à moi qu'ils causent le déplaisir? dit l'Éternel; n'est-ce pas à eux-mêmes, afin d'avoir la honte sur leurs fronts? C'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Ma colère et ma fureur s'épancheront sur ce lieu, sur l'homme et sur le bétail, sur les arbres de la campagne et sur les fruits de la terre: elle brûlera, et ne s'éteindra point. Ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Ajoutez vos holocaustes à vos sacrifices, et mangez-en la chair!… Car je n'adressai à vos pères, le jour où je les tirai du pays d'Egypte, ni parole ni ordre quant à des holocaustes et à des sacrifices. Mais voici l'ordre que je leur donnai, et ce que je dis: Obéissez à ma voix, et je serai votre Dieu, et vous serez mon peuple, et suivez en plein la voie que je vous trace, afin d'avoir le bonheur. Mais ils n'obéirent point, et ne prêtèrent point l'oreille; et ils marchèrent en suivant les conseils et l'obstination de leur cœur mauvais, et ils me présentèrent le dos et non pas le visage. Du jour où vos pères sortirent du pays d'Egypte jusqu'aujourd'hui, je vous déléguai tous mes serviteurs, les prophètes, journellement, dès le matin; mais ils n'ont ni entendu, ni prêté l'oreille; ils roidirent leur col, et ils firent pis que leurs pères. Dis-leur toutes ces paroles! ils ne t'écouteront point; et crie-leur! ils ne te répondront pas. Alors tu leur diras: C'est ici le peuple qui n'a point obéi à la voix de l'Éternel son Dieu, et n'a pas reçu la correction; la vérité est disparue, elle est bannie de leur bouche. Rase ta chevelure, [Jérusalem], et jette-la; et du haut des collines élève ta complainte! car l'Éternel a rejeté et réprouvé la génération, objet de sa colère; car les enfants de Juda ont fait ce qui est mal à mes yeux, dit l'Éternel; ils ont placé leurs infâmes idoles dans la maison appelée de mon nom, pour la souiller; et ils ont élevé les tertres de Topheth dans la vallée des fils de Hinnom, pour brûler au feu leurs fils et leurs filles, ce que je n'avais point commandé, et qui n'était point venu dans ma pensée. Aussi, voici, des jours viennent, dit l'Éternel, où l'on ne dira plus Topheth, ni vallée des fils de Hinnom, mais vallée du carnage, et on enterrera à Topheth faute de place, et les cadavres de ce peuple seront la pâture des oiseaux des Cieux et des bêtes de la terre, que personne n'effarouchera, et je ferai cesser dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem les chants de réjouissance et les chants d'allégresse, les chants du fiancé et les chants de la fiancée; car le pays sera une solitude. Dans le même temps, dit l'Éternel, on exhumera de leurs tombeaux les os des rois de Juda, et les os de ses princes, et les os des sacrificateurs, et les os des prophètes, et les os des habitants de Jérusalem; et on les étendra devant le soleil, et la lune et toute l'armée des Cieux, qu'ils ont aimés, et qu'ils ont servis, et qu'ils ont suivis, et qu'ils ont cherchés, et qu'ils ont adorés; ils ne seront ni recueillis, ni inhumés; ils seront un fumier sur la terre; et la mort sera préférée à la vie par tous ceux qui resteront de cette race perverse, dans tous les lieux où j'aurai disséminé leurs restes, dit l'Éternel des armées. Dis-leur encore: Ainsi parle l'Éternel: Si l'on tombe, ne se relève-t-on pas? Si l'on dévie, ne revient-on pas? Pourquoi ce peuple, Jérusalem, dévie-t-il sans jamais revenir? Ils s'obstinent dans leur tromperie; ils refusent de se convertir. J'observai et j'écoutai; ils ne parlent pas bien; aucun ne se repent de sa méchanceté, et ne dit: Qu'ai-je fait? Tous ils s'écartent dans leur course, comme un cheval élancé dans la mêlée. Même la cigogne dans les airs connaît sa saison; et la tourterelle, l'hirondelle et la grue observent le temps de leur retour, et mon peuple ne connaît point la loi de l'Éternel! Comment osez-vous dire : Nous sommes sages, nous savons la loi de l'Éternel?…. Certes le style menteur des Scribes en fait un mensonge. Ils seront confus les sages, ils seront atterrés, ils seront enveloppés. Voici, ils ont méprisé la parole de l'Éternel: quelle sagesse est la leur! C'est pourquoi je donnerai leurs femmes à d'autres, et leurs champs à de nouveaux possesseurs; car du petit au grand tous sont désireux du gain, du prophète au sacrificateur tous commettent des fraudes. Et ils traitent la plaie de mon peuple comme chose légère, disant: «Salut! salut!» et il n'y a point de salut. Ils seront confondus, car ils font des abominations; mais ils ne rougissent point, ils ne connaissent point la honte; aussi tomberont-ils avec ceux qui tombent, au jour des châtiments ils seront renversés, dit l'Éternel. Je les détruirai, dit l'Éternel; il n'y aura plus de raisins au cep, ni de figues au figuier, et la feuille se flétrira; et je leur donnerai qui les envahira. «Pourquoi nous arrêter? Rassemblez-vous, et allons dans les villes fortes, et y périssons, puisque l'Éternel, notre Dieu, veut notre perte, et qu'il nous abreuve d'eaux vénéneuses, parce que nous avons péché contre l'Éternel. Nous attendions le salut, mais il ne vient rien de bon; le temps de la guérison, et voici l'épouvante.» De Dan se fait entendre le frémissement de leurs chevaux; au hennissement de leurs coursiers toute la terre tremble; ils arrivent et dévorent le pays et ce qu'il renferme, les villes et leurs habitants. Oui, voici, je vous envoie des serpents, des aspics, contre lesquels le charme est nul, et ils vous piqueront, dit l'Éternel. [Où trouver] la sérénité au lieu du chagrin? En moi mon cœur est languissant! Voici, les cris de détresse de mon peuple d'une terre lointaine se font entendre: «L'Éternel n'est-Il plus en Sion, ou son Roi n'y est-Il plus?» – «Pourquoi m'ont-ils irrité par leurs idoles, par les vanités de l'étranger?» – «La moisson est finie, l'été est passé, et nous ne sommes pas secourus!» De la meurtrissure de mon peuple je suis meurtri, je mène deuil, l'horreur m'a saisi. N'y a-t-il point de baume en Galaad? n'y a-t-il point de médecin? Pourquoi ne bande-t-on pas la plaie de mon peuple? Oh! que ma tête devienne eau, et mes yeux une fontaine de larmes! et je pleurerai le jour et la nuit le carnage de mon peuple. Oh! qu'on me donne au désert l'étape du voyageur! et je quitterai mon peuple, et m'en irai loin d'eux, car ce sont tous des adultères, un amas d'infidèles. Ils arment leur langue, comme un arc, du mensonge, et ce n'est pas par la vérité qu'ils règnent dans le pays, car ils vont de malice en malice, et ils ne me connaissent pas, dit l'Éternel. Gardez-vous les uns des autres, et ne vous fiez à aucun de vos frères, car tous les frères cherchent à se supplanter, et chaque ami va calomniant. Chacun trompe son ami, et ne parle pas vrai; ils forment leur langue à proférer le mensonge, ils prennent de la peine pour faire le mal. Tu habites au sein de la fausseté; c'est par fausseté qu'ils refusent de me connaître, dit l'Éternel. Aussi, ainsi parle l'Éternel des armées: Je veux les passer par le creuset et les soumettre à l'épreuve. Et, que faire d'autre à cause de la fille de mon peuple? Leur langue est un dard meurtrier, elle profère le mensonge; de leur bouche ils disent paix! à leur prochain, et dans leur cœur ils lui dressent des embûches. Pour toutes ces choses ne les punirai-je pas, dit l'Éternel, et d'une telle nation mon âme ne se vengera-t-elle pas? Sur les montagnes j'élève ma plainte et mes pleurs, et sur les pacages du désert, mes lamentations, car ils sont brûlés, personne ne les parcourt plus, on n'y entend plus la voix des troupeaux, et les oiseaux du ciel et les bêtes ont fui, sont partis. Et je ferai de Jérusalem un monceau de pierres, un gîte des chacals, et des villes de Juda je ferai un désert sans habitants. S'il y a quelque sage, qu'il comprenne ces choses! s'il en est un à qui l'Éternel ait parlé, qu'il le déclare!… Pourquoi ce pays est-il ruiné, brûlé comme un désert où personne ne passe? L'Éternel a dit: C'est pour avoir abandonné ma loi que j'avais mise devant eux, pour n'avoir pas obéi à ma voix, et ne l'avoir pas suivie, et pour avoir marché selon l'obstination de leur cœur et à la suite des Baals, comme leurs pères le leur ont enseigné. C'est pourquoi, ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Voici, je nourrirai ce peuple d'absinthe, et l'abreuverai d'eaux vénéneuses, et je les disséminerai parmi des peuples inconnus à eux et à leurs pères, et j'enverrai derrière eux l'épée, jusqu'à ce que je les aie exterminés. Ainsi parle l'Éternel des armées: Cherchez, et appelez les pleureuses, et qu'elles viennent! et envoyez vers les habiles, et qu'elles arrivent! qu'elles se hâtent et élèvent sur nous leurs complaintes, pour que les larmes tombent de nos yeux, et que l'eau coule de nos paupières! Car une voix plaintive part de Sion: «Quelle désolation est la nôtre! Nous sommes au dernier degré de la honte, car il nous faut quitter le pays, car ils ont renversé nos demeures.» Femmes, écoutez la parole de l'Éternel, et que votre oreille donne accès à la parole de sa bouche! Enseignez à vos filles des lamentations, et que la femme enseigne des complaintes à sa compagne! Car la mort entre par nos fenêtres, elle monte dans nos palais, et vient arracher les enfants de la rue, et les jeunes gens des places. Dis: Tel est l'arrêt de l'Éternel: les cadavres des hommes tomberont comme du fumier sur un champ, et comme la gerbe derrière le moissonneur, laquelle personne ne relève. Ainsi parle l'Éternel: Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse, et que le fort ne se glorifie pas de sa force, et que le riche ne se glorifie pas de sa richesse; mais si l'on se glorifie, que ce soit d'avoir l'intelligence et de me connaître; car je suis l'Éternel qui fais grâce, droit et justice dans le pays, car c'est à cela que je prends plaisir, dit l'Éternel. Voici, des jours viennent, dit l'Éternel, où je châtierai tous les circoncis avec les incirconcis, l'Egypte et Juda, Edom et les fils d'Ammon, et Moab, et tous ceux qui se rasent les tempes, et ceux qui habitent le désert, car toutes les nations sont incirconcises, et toute la maison d'Israël a le cœur incirconcis. Écoutez la parole que vous dit l'Éternel, à vous, maison d'Israël! Ainsi parle l'Éternel: Ne pratiquez point la voie des nations, et des signes du ciel ne vous épouvantez pas, parce que les nations s'en épouvantent. Car le culte des nations est une vanité. C'est du bois coupé dans la forêt, travaillé par la main du sculpteur avec la hache; il le pare d'argent et d'or, le fixe avec des clous et des marteaux, pour qu'il ne vacille pas. Comme le palmier ils sont arrondis, mais ils ne parlent pas; on les porte; car ils ne marchent pas. N'ayez point peur d'eux, car ils ne sauraient nuire, et faire du bien n'est pas en leur puissance. Nul n'est ton égal, Éternel; tu es grand, et ton nom est grand en puissance. Qui ne te craindrait, Roi des nations? car cela t'appartient; car entre tous les sages des peuples, et dans tous leurs empires personne n'est ton égal. Et tous ensemble ils sont stupides et insensés: vaine doctrine! c'est du bois! L'argent battu est amené de Tarsis, et l'on apporte d'Uphaz l'or que travaillent le sculpteur et la main de l'orfèvre; la pourpre rouge et la pourpre bleue les habillent; ils sont tous un travail de l'ouvrier. Mais l'Éternel est un Dieu qui est vérité; Il est un Dieu vivant, et un Roi éternel; à sa colère la terre tremble, et les nations ne soutiennent point son courroux. Vous leur parlerez en ces termes: Les dieux qui n'ont point fait le ciel et la terre, seront exterminés de la terre et de dessous les Cieux. Il a fait la terre par sa puissance, fondé le monde par sa sagesse, et déployé les Cieux par son intelligence. Au son de sa voix les eaux s'amassent dans les Cieux, et Il attire les vapeurs des bouts de la terre, Il envoie les éclairs avant la pluie, et fait sortir les vents de ses magasins. Tout homme est stupide faute de le connaître; pour chaque fondeur ses idoles sont un sujet de honte, car l'image fondue par lui est un mensonge, et elle ne respire pas. C'est une vanité, une œuvre de la tromperie; au jour de leur châtiment elles seront détruites. Il ne leur ressemble pas Celui qui est la part de Jacob, car Il a tout formé, et Israël est sa tribu d'héritage, L'Éternel des armées est son nom. Enlève du pays tes bagages, ô toi qui es en état de siège! Car ainsi parle l'Éternel: Voici, cette fois je vais lancer avec la fronde les habitants du pays, et je les y serrerai, afin qu'ils atteignent. «Malheureuse! je suis brisée! ma plaie est douloureuse! Toutefois je dis: Oui, ce que j'ai à souffrir, je le subirai! Ma tente est détruite, et tous mes cordages sont rompus, mes fils m'ont quittée, je ne les ai plus; personne ne tendra plus ma tente, et ne relèvera mes pavillons. Car les pasteurs s'étaient abrutis, et ils n'ont point cherché l'Éternel: c'est pour cela qu'ils n'ont point prospéré, et que tout leur troupeau a été dispersé.» Une rumeur se fait entendre! le voici, il arrive avec un grand fracas de la région du Nord, pour réduire les villes de Juda en un désert, séjour des chacals. «Je sais, Éternel, que l'homme n'est pas maître de sa voie, que l'homme qui marche n'a pas le pouvoir de diriger ses pas. Châtie-moi, Éternel, mais équitablement, et non en ta colère, afin de ne pas m'anéantir. Verse ta fureur sur les nations qui ne te connaissent pas, et sur les tribus qui n'invoquent point ton nom; car elles ont dévoré Jacob, elles l'ont dévoré et exterminé, et elles ont ravagé son séjour.» La parole qui fut adressée à Jérémie de par l'Éternel en ces mots : Écoutez les paroles de cette alliance, et dites-les aux hommes de Juda et aux habitants de Jérusalem! Et tu leur diras: Ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: Maudit l'homme qui n'écoute pas les paroles de cette alliance, que je prescrivis à vos pères le jour où je les tirai du pays d'Egypte, du fourneau de fer, en disant: Obéissez à ma voix, et faites tout ce que je vous commanderai, et vous serez mon peuple, et je serai votre Dieu, pour que j'accomplisse le serment que je fis à vos pères, de leur donner le pays découlant de lait et de miel, comme [vous le voyez] aujourd'hui. Et je répondis et dis: Ainsi soit-il, Éternel! Et l'Éternel me dit: Proclame toutes ces paroles dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem, disant: Écoutez les paroles de cette alliance, et exécutez-les. Car je sommai vos pères dès le jour où je les tirai du pays d'Egypte, jusqu'aujourd'hui, les sommant dès le matin et disant: Obéissez à ma voix! Mais ils n'ont ni obéi, ni prêté l'oreille, et ils ont marché chacun suivant l'obstination de son cœur mauvais; aussi j'exécuterai sur eux toutes les paroles de cette alliance que je leur commandai d'observer, et qu'ils n'ont point observée. Et l'Éternel me dit: Il existe une conjuration entre les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem. Ils retournent aux péchés de leurs premiers pères qui refusèrent d'obéir à mes paroles, et suivirent d'autres dieux pour les servir: la maison d'Israël et la maison de Juda ont rompu l'alliance que j'avais traitée avec leurs pères. Aussi, ainsi parle l'Éternel: Voici, j'amène sur vous des maux d'où vous ne pourrez sortir; et ils crieront vers moi, mais je ne les écouterai pas. Qu'elles aillent donc, les villes de Juda, et les habitants de Jérusalem! et qu'ils crient aux dieux qu'ils encensent; mais ils ne leur aideront point au moment de leur malheur. Car tel le nombre de tes villes, tel est le nombre de tes dieux, Juda, et autant il y a de rues à Jérusalem, autant vous avez élevé d'autels à l'infamie, d'autels pour encenser Baal. Mais toi, n'intercède pas pour ce peuple, et en sa faveur n'élève ni supplication, ni prière, car je n'écouterai point quand ils m'invoqueront à cause de leurs maux. Qu'y a-t-il pour mon bien-aimé dans ma maison? La foule y fait le crime. La chair sacrée te laissera à découvert, quand tes maux arriveront; c'est alors que tu seras alarmé. Olivier verdoyant, beau de son fruit aimable, tel est le nom que tu reçus de l'Éternel. Au bruit d'un grand fracas Il allume le feu autour de lui, et l'on brise ses rameaux; et l'Éternel des armées qui te planta, t'annonce des calamités à cause de la méchanceté qu'ont montrée la maison d'Israël et la maison de Juda, pour m'irriter en encensant Baal. L'Éternel m'a informé, et j'ai su…, c'est alors que Tu as mis pour moi leurs œuvres en évidence. Cependant j'étais comme l'agneau familier que l'on mène à la tuerie, et je ne me doutais pas qu'ils méditassent des plans contre moi: «Détruisons l'arbre avec son fruit, et extirpons-le de la terre des vivants, et que son nom ne soit plus rappelé!» Mais l'Éternel des armées est un juste Juge; Il sonde les reins et le cœur. Je serai témoin de la vengeance que tu tireras d'eux, car c'est à Toi que je me suis ouvert de mes griefs. Aussi, voici ce que prononce l'Éternel contre les gens d'Anathoth qui en veulent à ma vie et disent: «Ne prophétise plus au nom de l'Éternel, si tu veux ne pas mourir de notre main!» Aussi, voici ce que l'Éternel des armées prononce: Voici, je vais les châtier: les jeunes hommes périront par l'épée, et leurs fils et leurs filles périront par la famine; et rien ne restera d'eux; car je vais amener des maux sur les hommes d'Anathoth, au temps de leur châtiment. Tu as la justice pour toi, Éternel, quand je plaide contre toi, cependant je dois te prendre à partie. Pourquoi la voie des impies est-elle heureuse, pourquoi les perfides infidèles vivent-ils tranquilles? Tu les as plantés, ils ont pris racine, ils croissent, et portent du fruit. Tu es près de leur bouche, et loin de leur cœur. Mais, Éternel, tu me connais, tu me vois, et tu éprouves ce que mon cœur est pour toi. Entraîne-les comme des brebis à la tuerie, et dévoue-les pour la journée du carnage. Jusques à quand le pays sera-t-il dans le deuil, et l'herbe de toute la campagne sera-t-elle desséchée? A cause de la méchanceté des habitants, les quadrupèdes et les oiseaux ont disparu. Car ils disent: Il ne verra pas notre fin. «Si tu cours avec des piétons et qu'ils te fatiguent, comment lutteras-tu avec des cavaliers? Et tu as de l'assurance dans un pays en paix! mais que feras-tu dans [les bois,] l'orgueil du Jourdain? Car même tes frères et la maison de ton père, même eux te haïssent, même eux ils crient après toi: Il a assez vécu! Ne les crois pas, quand même ils te diraient de bonnes paroles!» «J'ai quitté ma maison, j'ai fait abandon de mon héritage; j'ai livré l'amour de mon âme aux mains de ses ennemis. Mon héritage a été envers moi comme un lion dans la forêt; il pousse contre moi ses rugissements, c'est pourquoi je le hais. Mon héritage est pour moi une bête farouche, une hyène; aussi les bêtes farouches le cerneront. Sus! rassemblez toutes les bêtes des champs, amenez-les à la curée! Des bergers nombreux dévastent ma vigne, foulent mon domaine, font de mon délicieux domaine un désert inculte. On en fait une désolation; désolé, il est en deuil de moi; tout le pays est désolé, parce que personne n'est rentré en lui-même. Franchissant toutes les collines du désert, les dévastateurs arrivent, car l'épée de l'Éternel dévore le pays d'un bout à l'autre bout; il n'y a de salut pour rien de ce qui est chair. Ils ont semé du froment, et ils moissonnent des ronces: ils se sont épuisés, et ils n'ont aucun profit. Soyez donc confus de vos récoltes à cause de la colère de l'Éternel qui s'est allumée!» Ainsi prononce l'Éternel sur tous mes méchants voisins, qui se sont attaqués à mon héritage que j'ai donné en propre à mon peuple d'Israël. Voici, je vais les arracher de leur pays, et je vais arracher la maison de Juda du milieu d'eux. Mais, après que je les aurai arrachés, je reprendrai pitié d'eux, et je les ramènerai chacun dans son héritage, et chacun dans son pays. Et, s'ils apprennent les voies de mon peuple, de telle sorte qu'ils jurent par mon nom, «par la vie de l'Éternel!» de même qu'ils enseignèrent à mon peuple à jurer par Baal, ils feront partie de l'édifice de mon peuple. Mais, s'ils n'obéissent pas, j'extirperai un tel peuple, je l'extirperai et le détruirai, dit l'Éternel. Ainsi me parla l'Éternel: Va, et t'achète une ceinture de lin, et applique-la à tes reins, mais ne la mets pas dans l'eau. Et j'achetai la ceinture conformément à la parole de l'Éternel, et je l'appliquai à mes reins. Et la parole de l'Éternel me fut adressée pour la seconde fois, en ces mots : Prends la ceinture que tu as achetée, et qui est autour de tes reins, et lève-toi, va vers l'Euphrate, et là, cache-la dans une fente de rocher. Et j'allai, et je la cachai près de l'Euphrate, comme me l'ordonnait l'Éternel. Et au bout de plusieurs jours, l'Éternel me dit: Lève-toi, va vers l'Euphrate, et prends-y la ceinture que je t'ai ordonné d'y cacher. Et j'allai vers l'Euphrate, et je creusai, et je pris la ceinture de l'endroit où je l'avais cachée; et voici, la ceinture était gâtée, et elle n'était plus bonne à rien. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Ainsi parle l'Éternel: C'est ainsi que je détruirai la magnificence de Juda, et la magnificence de Jérusalem, la grande. Ce peuple méchant, qui refuse d'écouter mes paroles, qui suit l'obstination de son cœur, et qui court après d'autres dieux, pour les servir et les adorer, il sera comme cette ceinture qui n'est plus bonne à rien. Car de même que la ceinture est attachée aux reins d'un homme, ainsi je m'étais attaché toute la maison d'Israël et toute la maison de Juda, dit l'Éternel, pour qu'elles fussent mon peuple, et ma renommée, et ma gloire, et mon honneur; mais ils n'ont pas obéi. Et tu leur diras cette parole: Ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: Toutes les cruches seront remplies de vin. Mais ils te diront: Ne savons-nous pas que toutes les cruches se remplissent de vin? Dis-leur alors: Ainsi parle l'Éternel: Voici, je remplirai tous les habitants de ce pays, et les rois assis sur le trône de David, et les sacrificateurs, et les prophètes, et tous les habitants de Jérusalem, d'enivrement. Et je les briserai les uns contre les autres, pères et fils ensemble, dit l'Éternel; je n'ai ni miséricorde, ni compassion, ni pitié qui m'empêche de les mettre en pièces. Écoutez et prêtez l'oreille! dépouillez tout orgueil! car l'Éternel parle. Rendez gloire à l'Éternel, votre Dieu, avant qu'il envoie les ténèbres, et avant que vos pieds heurtent contre les montagnes de la nuit, et qu'il change la lumière que vous attendez en une ombre de mort, et en une morne obscurité. Et si vous n'écoutez pas, alors dans le secret je déplorerai votre orgueil, mes yeux pleureront et répandront des larmes, parce que le troupeau de l'Éternel s'en ira captif. Dis au roi et à la reine: Humiliez-vous! asseyez-vous! car de votre tête tombe votre couronne de majesté. Les villes du Midi sont fermées, et personne ne les ouvre; tout Juda est déporté, déporté en totalité. Lève tes yeux, et vois ceux qui viennent du Nord! Où est le troupeau qui te fut donné, le troupeau qui était ta gloire? Que diras-tu, s'il établit sur toi comme chefs ceux que tu habituas toi-même à te maîtriser? Les douleurs ne te saisiront-elles pas, comme la femme qui enfante? Et si tu dis en ton cœur: «Pourquoi m'arrivent ces choses?» C'est pour le nombre de tes iniquités que tes pans ont été retroussés, et tes talons déshonorés. Un More changerait-il sa peau, et un léopard ses taches? Vous aussi, pourriez-vous faire le bien, étant habitués à faire le mal? Mais je les disséminerai comme la balle emportée au vent du désert. Tel sera ton lot, ta portion mesurée de par moi, dit l'Éternel, parce que tu m'as oublié, et que tu as placé ta confiance dans le mensonge; moi aussi je veux relever tes pans jusque sur ton visage, et l'on verra ta honte. Tes adultères et tes hennissements, tes criminelles prostitutions sur les collines dans les campagnes… j'ai vu tes infamies. Malheur à toi, Jérusalem, tu ne seras pas pure pendant combien de temps encore! Parole de l'Éternel qui fut adressée à Jérémie à l'occasion des sécheresses. Juda est dans le deuil, et ses villes sont tombées en langueur, la tristesse les terrasse, et les cris de Jérusalem s'élèvent. Et les grands envoient les petits aux eaux: ils arrivent aux citernes, ne trouvent point d'eau; ils retournent avec des vases vides, confus et honteux ils se couvrent la tête. A la vue du pays consterné parce qu'il ne tombe point de pluie sur la terre, les laboureurs sont confondus, ils se couvrent la tête. Oui, même la biche dans les campagnes met bas, puis déserte, parce qu'il n'y a point d'herbe. Et les onagres sont là sur les collines, aspirant l'air comme des chacals, leur regard est éteint, parce qu'il n'y a point de verdure. Quoique nos péchés témoignent contre nous, agis, ô Éternel, pour l'amour de ton nom; car nos défections sont nombreuses, nous avons péché contre toi. Espoir d'Israël, toi, son aide au moment de la détresse, pourquoi serais-tu comme un étranger dans le pays, et comme un voyageur qui campe pour une nuit? Pourquoi serais-tu comme un homme éperdu, comme un héros impuissant pour aider? Cependant tu es au milieu de nous, Éternel, et de ton nom nous sommes appelés; ne nous abandonne pas! Ainsi parle l'Éternel à ce peuple: C'est ainsi qu'ils aiment à errer çà et là, sans contenir leurs allures. C'est pourquoi l'Éternel ne prend point plaisir à eux; Il se souvient à cette heure de leur crime, et Il châtie leur péché. Et l'Éternel me dit: Ne prie pas en faveur de ce peuple, pour son bien. S'ils jeûnent, je n'écouterai pas leurs requêtes, et s'ils m'offrent des holocaustes et des oblations, je ne les agréerai point, car je veux les détruire par l'épée, par la famine et par la peste. Et je dis: Ah! Seigneur, Éternel, voici, ce sont les prophètes qui leur disent: Vous ne verrez point d'épée, et vous n'aurez point de famine, mais Je vous donnerai un bonheur assuré dans ce lieu. Et l'Éternel me dit: C'est le mensonge que ces prophètes prophétisent en mon nom, je ne les ai point envoyés, je ne leur ai adressé ni mes ordres, ni ma parole; menteuses visions, et divination, et vanité et illusions de leur cœur, c'est ce qu'ils vous prophétisent. Aussi l'Éternel prononce ainsi sur ces prophètes qui prophétisent en mon nom, sans que je les aie envoyés, et qui disent: Il n'y aura ni épée, ni famine en ce pays: Par l'épée et par la famine ces prophètes périront. Et ceux auxquels ils prophétisent seront étendus dans les rues de Jérusalem par la famine et par l'épée, et personne ne leur donnera la sépulture ni à eux, ni à leurs femmes, ni à leurs fils, ni à leurs filles; et je reverserai sur eux leur méchanceté. Et dis-leur encore cette parole: La nuit et le jour des larmes coulent de mes yeux, et elles ne s'arrêtent pas, car la vierge, fille de mon peuple, a été frappée d'un grand coup, d'une plaie très douloureuse. Si je sors dans les champs, ce sont des hommes percés par l'épée, et si j'entre dans la ville, ce sont des gens amaigris par la faim, car et prophètes et sacrificateurs circulent dans le pays, et ils ne savent que faire. As-tu donc rejeté Juda, et as-tu pris Sion en dégoût? Pourquoi nous as-tu frappés d'un coup sans remède? Nous attendions le salut, mais il ne vient rien de bon; le temps de la guérison, et voici l'épouvante! Éternel, nous connaissons notre méchanceté, la faute de nos pères; car nous avons péché contre toi. Pour l'amour de ton nom, ne rejette pas, ne profane pas le trône de ta majesté; rappelle-toi, ne romps pas ton alliance avec nous! Parmi les idoles des nations en est-il qui donnent la pluie? ou le ciel a-t-il le pouvoir de répandre la rosée? N'est-ce pas toi, Éternel, notre Dieu? Et nous espérons en toi, car c'est toi qui as créé toutes ces choses. Et l'Éternel me dit: Quand même Moïse et Samuel se présenteraient devant moi, mon cœur ne serait pas pour ce peuple. Chasse-les de ma présence, et qu'ils sortent! Et s'ils te disent: Où irons-nous? tu leur diras: Ainsi parle l'Éternel: A la mort celui qui est pour la mort, à l'épée celui qui est pour l'épée, à la famine celui qui est pour la famine, à la captivité celui qui est pour la captivité. Et je les punirai de quatre manières, dit l'Éternel, par l'épée pour les tuer, et par les chiens pour les traîner, et par les oiseaux des Cieux et les bêtes de la terre pour les dévorer et les détruire; et je les exposerai aux avanies de tous les royaumes de la terre, à cause de Manassé, fils d'Ézéchias, roi de Juda, pour tout ce qu'il a fait dans Jérusalem. En effet, qui aura pitié de toi, Jérusalem? et qui te plaindra, et qui t'abordera pour s'informer de ta situation? Tu m'as abandonné, dit l'Éternel, tu t'es tirée en arrière; aussi j'étendrai ma main contre toi, et je te détruirai: je suis las de miséricorde. Je les vannerai avec le van aux portes du pays, je leur ôterai leurs enfants, et je ferai périr mon peuple qui ne quitte pas ses voies. J'y ferai plus de veuves qu'il n'y a de grains de sable dans la mer, j'amènerai contre eux, sur la mère et le jeune homme, le dévastateur en plein jour, et je ferai tomber sur eux tout à coup la douleur et la peine. La mère de sept fils gémit, elle rend l'âme, son soleil s'est couché avant la fin du jour, elle est dans l'opprobre et l'ignominie. Et leur reste, je l'abandonnerai au glaive de leurs ennemis, dit l'Éternel. «Malheureux que je suis! car, ô ma mère, tu m'as fait naître homme de contestation et de querelle pour toute la terre. Je n'ai point emprunté, on n'a point emprunté de moi; [cependant] tous me maudissent.» L'Éternel me dit: Non, je te tirerai de là pour te mettre en bon lieu, et je ferai venir à toi suppliants, au temps des revers et au temps de la détresse, tes propres ennemis. Brisera-t-on le fer, le fer qui vient du Nord, et l'airain? Je donnerai vos biens et vos trésors en pillage, et sans payement, à cause de tous tes péchés commis dans toutes tes limites, et je les ferai passer avec ton ennemi dans un pays que tu ne connais pas; car un feu brûle dans mes narines, sur vous il est allumé. Tu sais [tout], Éternel, souviens-toi de moi, visite-moi, et venge-moi de mes persécuteurs! A force d'être patient, ne me laisse pas enlever; sache que pour toi je subis l'ignominie. Dès que tes paroles me furent offertes, je les dévorai; et tes paroles devinrent l'allégresse et la joie de mon cœur, car je suis appelé de ton nom, Éternel, Dieu des armées! Je ne m'assis point dans les cercles des rieurs, je ne m'y égayai point; étant sous ta main je m'assis solitaire, car tu me pénétrais de courroux. Pourquoi ma souffrance est-elle permanente, et ma plaie incurable? Elle ne veut pas guérir. Tu es pour moi comme une source perfide, comme une eau inconstante. C'est pourquoi, ainsi parle l'Éternel: Si tu te rétractes, je te rétablirai; tu te tiendras devant moi; et si tu sais démêler le bien d'avec le mal, tu seras comme ma bouche. C'est à eux de venir à toi, et non à toi d'aller à eux. Et je t'oppose à ce peuple comme un mur d'airain, comme un fort; s'ils s'attaquent à toi, ils ne te vaincront pas, car je suis avec toi pour te secourir et te délivrer, dit l'Éternel; et je te délivrerai de la main des méchants, et te sauverai du bras des violents. Et ta parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Ne prends point femme et n'aie ni fils ni filles dans ce lieu-ci. Car ainsi prononce l'Éternel sur les fils et les filles qui naissent en ce lieu, et sur leurs mères qui les enfantent, et sur leurs pères qui les engendrent dans ce pays-ci : Ils mourront de maladies douloureuses; on ne leur donnera ni larmes, ni sépulture, ils seront du fumier sur les champs, et ils périront par l'épée et la famine, et leurs cadavres seront la pâture des oiseaux du ciel et des bêtes de la terre. Car ainsi parle l'Éternel: N'entre point dans la maison de deuil et ne va point te lamenter, ni compatir avec eux, car j'ai ôté mon salut à ce peuple, dit l'Éternel, mon amour et mes miséricordes. Et ils mourront, grands et petits, dans ce pays; pour eux il n'y aura point de sépulture, point de deuil, point d'incisions, point de cheveux coupés; on ne leur rompra point le pain dans le deuil en consolation du mort, et on ne leur offrira point la coupe de consolation pour leur père et leur mère. N'entre point non plus dans le lieu du festin pour y prendre place avec eux, pour manger et pour boire. Car ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Voici, je ferai cesser en ce lieu, sous vos yeux et de votre vivant, les chants de joie et les chants d'allégresse, les chants du fiancé et les chants de la fiancée. Et quand tu annonceras à ce peuple toutes ces choses, et qu'ils te diront: Pourquoi l'Éternel nous menace-t-Il de tous ces grands maux? quel est notre crime, et quel est le péché que nous avons commis contre l'Éternel, notre Dieu? dis-leur: C'est que vos pères m'ont abandonné, dit l'Éternel, et sont allés après d'autres dieux, et les ont servis, et les ont adorés, et m'ont abandonné, et n'ont point gardé ma loi, et que vous faites pis que vos pères, et que, voici, vous suivez chacun l'obstination de votre cœur mauvais, pour ne me point écouter. Et je vous chasserai de ce pays dans un pays inconnu à vous et à vos pères, et là vous pourrez servir les autres dieux et le jour et la nuit; car je ne vous accorderai aucune pitié. Aussi, voici, des jours viennent, dit l'Éternel, que l'on ne dira plus: «Vive l'Éternel, qui retira les enfants d'Israël du pays d'Egypte!» mais: «Vive l'Éternel qui tira les enfants d'Israël du pays du Nord, et de toutes les contrées où je les aurai dispersés!» et je les ramènerai dans leur pays que j'avais donné à leurs pères. Voici, j'envoie des pêcheurs en nombre, dit l'Éternel, et ils les pêcheront; et ensuite j'enverrai des chasseurs en nombre, et ils les chasseront de toutes les montagnes, et de toutes les collines, et des fentes de rochers. Car j'ai les yeux sur toutes leurs voies; elles ne me sont point cachées, et leur iniquité ne se dérobe point a ma vue. Et je leur donnerai d'abord le salaire de leur double iniquité et de leur péché, parce qu'ils ont profané mon pays par les cadavres de leurs abominables dieux, et que d'horreurs ils ont rempli mon héritage. «Éternel, ma force et mon boulevard, et mon refuge au jour de la détresse! A toi viendront les peuples des extrémités de la terre, et ils diront: «Nos pères n'ont hérité que le mensonge, la vanité: il n'y a là aucune ressource. L'homme se fera-t-il des dieux, qui pourtant ne sont pas des dieux?» – C'est pourquoi je veux leur montrer cette fois, leur montrer mon bras et ma puissance, afin qu'ils reconnaissent que mon nom est l'Éternel. Le péché de Juda est écrit avec un style de fer, une pointe de diamant; il est gravé sur la table de leur cœur et aux cornes de leurs autels. Comme ils pensent à leurs enfants, ainsi pensent-ils à leurs autels, et à leurs Aschères près des arbres verdoyants et sur les collines élevées. O ma montagne, qui es dans la campagne! je donnerai ton bien, tous tes trésors en pillage, et tes hauts lieux, à cause de tes péchés commis dans toutes tes limites. Et tu auras, et par ta faute, à laisser là ton héritage que je te donnai; et je t'asservirai à tes ennemis dans un pays que tu ne connais pas, car vous avez allumé le feu de ma colère, et il brûlera toujours. Ainsi parle l'Éternel: Maudit soit l'homme qui se confie dans l'homme, et qui prend la chair pour son appui, et dont le cœur déserte l'Éternel! Il est comme un homme nu dans un désert, et ne voit point le bonheur arriver; il habite les lieux brûlés du désert, une terre salée et inhabitée. Béni soit l'homme qui se confie dans l'Éternel, et dont l'Éternel est la confiance! Il est comme un arbre planté près des eaux; il pousse ses racines vers le courant, et ne craint pas quand la chaleur vient, et son feuillage est vert, et dans l'année de sécheresse il n'est point inquiet, et il ne cesse de porter du fruit. Rien n'est plus tortueux que le cœur, et il est méchant; qui peut le connaître? Moi, l'Éternel, je sonde le cœur, j'éprouve les reins, et cela pour rendre à chacun selon ses voies, selon le fruit de ses œuvres. Une perdrix qui couve des œufs qu'elle n'a point pondus, tel est l'homme qui se crée une richesse sans la droiture: à la moitié de ses jours il devra la quitter, et à sa fin il se trouvera être un insensé. Le lieu de mon Sanctuaire est un trône de gloire et de majesté dès le commencement. Espoir d'Israël, ô Éternel, quiconque t'abandonne, sera confondu. – «Ceux qui me quittent, seront inscrits sur la poussière, car ils abandonnent la source des eaux vives, l'Éternel.» Guéris-moi, Éternel, et je serai guéri; sauve-moi, et je serai sauvé, car tu es ma gloire. Voici, ils me disent: Où est la parole de l'Éternel? qu'elle se réalise donc! Et moi, je n'ai point évité de te suivre comme pasteur, et je n'ai point désiré le jour du malheur, tu le sais; ce qui est sorti de mes lèvres, est découvert à tes regards. Ne sois point mon effroi, toi, mon refuge au jour du malheur. Confonds mes persécuteurs, mais ne me confonds pas; atterre-les, mais ne m'atterre pas! Fais venir sur eux le jour du malheur, brise-les à coups redoublés! Ainsi me parla l'Éternel: Va, et te place à la porte des fils du peuple, par laquelle entrent et sortent les rois de Juda, et à toutes les portes de Jérusalem, et dis-leur: Écoutez la parole de l'Éternel, rois de Juda, et tout Juda, et vous tous les habitants de Jérusalem, qui passez par ces portes! Ainsi parle l'Éternel: Prenez garde à vous pour l'amour de vos âmes, et ne portez point de fardeaux le jour du repos, et ne les faites pas passer par les portes de Jérusalem; et ne transportez aucun fardeau hors de vos maisons le jour du repos, et ne faites aucune œuvre; mais sanctifiez le jour du repos, ainsi que je le prescrivis à vos pères. Cependant ils n'obéirent pas, et ne prêtèrent pas l'oreille, mais roidirent leur col, pour ne point écouter et ne point recevoir la correction. Mais si vous m'obéissez, dit l'Éternel, en ne portant point de fardeaux par les portes de cette ville le jour du repos, et si vous sanctifiez le jour du repos en ne faisant aucune œuvre ce jour-là, alors, par les portes de cette ville entreront les rois et les princes assis sur le trône de David, montés sur des chars et des chevaux, eux et leurs princes, les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem, et cette ville sera habitée éternellement, et l'on viendra des villes de Juda, et des alentours de Jérusalem, et du pays de Benjamin et du Bas-Pays, et de la montagne et du Midi, offrir des holocaustes, des victimes, et des offrandes et de l'encens, et offrir des actions de grâces dans la maison de l'Éternel. Mais si vous ne m'obéissez pas, en sanctifiant le jour du repos, et en ne portant aucun fardeau, et en n'entrant point dans les portes de Jérusalem le jour du repos, j'allumerai un feu aux portes de la ville, afin qu'il dévore les palais de Jérusalem et ne s'éteigne point. La parole qui fut adressée à Jérémie par l'Éternel, quand Il dit : Lève-toi, et descends à la maison du potier, et là je te ferai entendre mes paroles. Et je descendis à la maison du potier; et voici, il travaillait au tour. Et le vase qu'il faisait avec l'argile qu'il tenait en sa main, manqua, et il en refit un autre vase tel que le potier trouva bon de le faire. Alors la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Ne pourrai-je pas en agir avec vous, maison d'Israël, comme ce potier-là? dit l'Éternel. Voici, telle l'argile dans la main du potier, tels vous êtes dans ma main, maison d'Israël. Une fois je parle, touchant un peuple et un royaume, d'extirper, de détruire et de perdre. Mais que ce peuple, touchant lequel j'avais parlé, revienne de sa méchanceté, je me repens du mal que j'avais pensé à lui faire. Et une autre fois je parle, touchant un peuple et un royaume, d'édifier et de planter. Mais qu'il fasse ce qui est mal à mes yeux, n'obéissant pas à ma voix, je me repens du bien que j'avais dit vouloir lui faire. Et maintenant parle aux hommes de Juda, et aux habitants de Jérusalem, et dis: Ainsi parle l'Éternel: Voici, je vous prépare des maux, et je médite un plan contre vous; ah! revenez chacun de votre mauvaise voie, et amendez vos voies et vos œuvres! Mais ils disent: C'en est fait! nous suivrons nos pensées, et nous agirons chacun selon l'obstination de son cœur mauvais. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel: Demandez parmi les nations qui ouït parler de telles choses! La vierge d'Israël a fait de grandes horreurs! La neige cesse-t-elle des roches du Liban de venir sur mes champs? Tarissent-elles, les eaux étrangères, fraîches et ruisselantes? Mais mon peuple m'oublie, il encense le néant; on les a fait broncher dans leurs voies, sentiers d'autrefois, et ils cheminent dans des routes, dans une voie non frayée, pour faire de leur pays une désolation et une dérision éternelle: quiconque passera près de là, frissonnera et hochera la tête. Pareil à un vent d'Orient, je les dissiperai devant l'ennemi; c'est la tête détournée et non de ma face que je les regarderai au jour de leur peine. Mais ils disent: Venez et formons des complots contre Jérémie, car la loi ne périra point faute de sacrificateurs, ni la prudence faute de sages, ni la parole [de Dieu] faute de prophètes. Venez et tuons-le avec la langue, et n'ayons égard à aucun de ses propos! «Aie égard à moi, Éternel, et entends la voix de mes adversaires! Le mal sera-t-il rendu pour le bien, qu'ils creusent une fosse contre ma vie? Rappelle-toi comme je me suis tenu devant toi, afin de parler pour leur bien, et de détourner d'eux ton courroux! Aussi, livre leurs fils à la famine, et abandonne-les à l'épée; que leurs femmes tombent dans l'orbité et dans le veuvage, et que leurs hommes soient tués par la peste, et leurs jeunes gens frappés par l'épée dans le combat! Qu'on entende des cris sortir de leurs maisons, quand tu feras fondre sur eux des escadrons soudain; car ils ont creusé une fosse pour me prendre, et tendu des lacs devant mes pieds. Cependant, Éternel, tu sais que ce qu'ils méditent contre moi c'est la mort; ne mets pas le voile sur leur crime, et ne mets pas en l'effaçant leur péché hors de ta vue, qu'ils trébuchent à ton aspect! au moment de ta colère agis contre eux!» Ainsi parle l'Éternel: Va, et achète une bouteille d'un potier, et [prends avec toi] des Anciens du peuple, et des Anciens des Sacrificateurs; et sors, et va dans la vallée des fils de Hinnom qui est en face de la porte orientale, et prononce là les paroles que je te dirai, et dis: Écoutez la parole de l'Éternel, rois de Juda, et habitants de Jérusalem! Ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Voici, j'amène une calamité sur ce lieu; (de quiconque en ouïra parler, les oreilles résonneront;) parce qu'ils m'ont abandonné, et ont aliéné ce lieu, et y ont encensé d'autres dieux qu'ils ne connaissaient ni eux, ni leurs pères, ni les rois de Juda, et qu'ils ont rempli ce lieu du sang des innocents, et élevé des tertres à Baal, pour brûler leurs enfants au feu en holocaustes à Baal; ce que je n'avais point commandé, et point dit, et qui n'était point venu dans ma pensée. Aussi, voici, des jours viennent, dit l'Éternel, où ce lieu ne s'appellera plus Topheth, ni vallée des fils de Hinnom, mais vallée du carnage, et je viderai le conseil de Juda et de Jérusalem en ce lieu, et je les ferai tomber par l'épée devant leurs ennemis, et par la main de ceux qui en veulent à leur vie, et je ferai de leurs cadavres la proie des oiseaux du ciel et des bêtes de la terre. Et je rendrai cette ville une désolation et une dérision; quiconque passera près d'elle frissonnera, et se rira de toutes ses plaies : et je leur ferai manger la chair de leurs fils, et la chair de leurs filles, et ils se mangeront l'un l'autre, dans la détresse et l'angoisse dont les angoisseront leurs ennemis et ceux qui en veulent à leur vie. Et brise la bouteille sous les yeux des hommes venus avec toi, et dis-leur: Ainsi parle l'Éternel des armées: Ainsi briserai-je ce peuple et cette ville, comme on brise la poterie, laquelle ne peut plus être remise en état. Et l'on enterrera à Topheth, faute d'autre place pour enterrer. Ainsi ferai-je à ce lieu, dit l'Éternel, et à ses habitants, rendant cette ville semblable à Topheth. Et les maisons de Jérusalem, et les maisons des rois de Juda, comme le lieu de Topheth, seront impures, toutes les maisons sur les toits desquelles on offrait de l'encens à toute l'armée des Cieux, et des libations aux autres dieux. Et Jérémie revint de Topheth où l'Éternel l'avait envoyé pour prophétiser, et il se plaça dans le parvis de la maison de l'Éternel, et dit à tout le peuple : Ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Voici, j'amène sur cette ville, et sur toutes ses villes, tous les maux dont je l'ai menacée; car ils roidissent leur col pour ne point écouter mes paroles. Et Paschur, fils d'Immer, le sacrificateur, qui était surintendant de la maison de l'Éternel, entendit Jérémie prononcer ces prophéties, et Paschur frappa Jérémie, le prophète, et le mit dans la prison qui était à la porte supérieure de Benjamin, dans la maison de l'Éternel. Mais, dès le lendemain, Paschur fit sortir Jérémie de prison. Alors Jérémie lui dit: Ce n'est plus Paschur ( entouré de sécurité ) que l'Éternel t'appelle, mais Magor Missabib ( terreur de toute part ). Car ainsi parle l'Éternel: Voici, je te livre à la terreur, toi et tous tes amis, et ils tomberont par l'épée de leurs ennemis, et tes yeux le verront; et je livrerai tout Juda aux mains du roi de Babel, pour qu'il les emmène à Babel, et les frappe de l'épée. Et je livrerai toutes les richesses de cette ville, et tous ses gains, et tout ce qu'elle a de précieux, et tous les trésors des rois de Juda, je les livrerai aux mains de leurs ennemis qui les pilleront, les emporteront et les emmèneront à Babel. Et toi, Paschur, et tous les habitants de ta maison, vous irez en captivité, et tu arriveras à Babel, et là tu mourras, et là tu seras enterré, toi et tous tes amis pour lesquels tu as été un prophète menteur. «Tu m'as persuadé, Éternel, et je me suis laissé persuader; tu m'as pressé, et tu l'as emporté. Je suis tous les jours tourné en dérision; tous se moquent de moi; car toutes les fois que je parle, je dois crier, annoncer la violence et la ruine! Aussi la parole de l'Éternel m'est-elle à honte et à opprobre chaque jour, et j'ai dit: Je ne ferai plus mention de Lui, et ne parlerai plus en son nom; mais j'ai eu dans mon cœur comme un feu allumé, enfermé dans mes os, et je me fatiguai à le contenir, et je n'ai pu. Aussi j'entends les blasphèmes de la foule, terreur de toute part!: «Dénoncez-le, et nous le dénoncerons!» Tous mes amis qui sont à mes côtés, disent: «Peut-être il sera séduit, alors nous serons maîtres de lui, et nous tirerons vengeance de lui.» Mais l'Éternel m'assiste, comme un héros redoutable; c'est pourquoi mes persécuteurs succomberont, et ne seront pas les maîtres; qu'ils soient honteux d'avoir échoué! c'est un opprobre éternel qui ne sera pas oublié. Car l'Éternel des armées éprouve le juste, Il pénètre les reins et le cœur; je verrai tes vengeances s'exercer sur eux, car c'est à toi que je me suis ouvert de mes griefs. Chantez l'Éternel! louez l'Éternel, car Il a retiré l'âme de l'affligé de la main des méchants!» «Maudit le jour auquel je suis né, le jour auquel ma mère m'enfanta! qu'il ne soit pas béni! Maudit l'homme qui en porta la nouvelle à mon père, et lui dit: «Il t'est né un fils!» et le combla de joie! Que cet homme soit assimilé aux villes que l'Éternel détruit sans regret; qu'il entende des plaintes le matin, et des cris à midi, parce qu'on ne me tua pas avant ma naissance, en sorte que ma mère eût été mon tombeau, et que son sein fût resté dans un état de grossesse éternelle! Pourquoi sortis-je du sein maternel pour être témoin de la misère et de la peine, et consumer mes jours dans la honte?» La parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l'Éternel, quand le roi Sédécias envoya vers lui Paschur, fils de Malchija, et Sophonie, fils de Mahaséïa, le sacrificateur, pour lui dire : Consulte donc pour nous l'Éternel; car Nébucadnézar, roi de Babel, nous livre la guerre: peut-être l'Éternel fera-t-Il en notre faveur un miracle, tel que sont tous ses miracles, et l'éloignera-t-Il de nous. Alors Jérémie leur dit: Ainsi parlez à Sédécias : Ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: Voici, je ramènerai par une conversion les armes de guerre qui sont dans vos mains, et avec lesquelles vous combattez en dehors de vos murs le roi de Babel et les Chaldéens qui vous assiègent, et je les concentrerai dans l'enceinte de cette ville; et je vous combattrai de ma main étendue et d'un bras puissant, avec colère, et avec courroux, et avec une grande fureur; et je frapperai les habitants de cette ville, et les hommes et les bêtes; une grande peste les fera mourir. Et après cela, dit l'Éternel, je livrerai Sédécias, roi de Juda, et ses serviteurs, et le peuple et ceux qui survivront dans celte ville à la peste, à l'épée et à la famine, entre les mains de Nébucadnézar, roi de Babel, et entre les mains de leurs ennemis, et entre les mains de ceux qui en veulent à leur vie, pour qu'il les frappe avec le tranchant de l'épée, et n'ait d'eux ni pitié, ni compassion, ni miséricorde. Puis tu diras à ce peuple: Ainsi parle l'Éternel: Voici, je vous propose le chemin de la vie, et le chemin de la mort; quiconque restera dans cette ville, mourra par l'épée, la famine et la peste; mais quiconque sortira pour se rendre aux Chaldéens qui vous assiègent, vivra et aura son âme pour butin. Car je fixe mes regards sur cette ville pour faire du mal, et non pas du bien, dit l'Éternel; elle va être livrée entre les mains du roi de Babel, pour qu'il la brûle par le feu. Et à la maison du roi de Juda: Écoutez la parole de l'Éternel, Maison de David! Ainsi parle l'Éternel: Rendez la justice dès le matin, et sauvez l'homme dépouillé des mains de l'oppresseur, de peur que ma colère n'éclate comme un feu et qu'elle ne brûle inextinguible, à cause de la méchanceté de vos actions. Voici, c'est à vous que j'en veux, habitants de la vallée, du rocher de la plaine, dit l'Éternel, à vous qui dites: Qui descendrait jusqu'à nous et qui pénétrerait dans nos maisons? Mais je vous châtierai conformément au fruit de vos œuvres, dit l'Éternel, et j'allumerai un feu dans votre forêt, pour qu'il dévore tous vos alentours. Ainsi parle l'Éternel: Descends à la maison du roi de Juda, et là prononce ces paroles, et dis: Écoute la parole de l'Éternel, roi de Juda, assis sur le trône de David, toi et tes serviteurs et ton peuple, vous tous qui entrez par ces portes! Ainsi parle l'Éternel: Faites droit et justice, et retirez l'homme dépouillé des mains de l'oppresseur, et n'opprimez ni l'étranger, ni l'orphelin, ni la veuve, n'usez pas de violence, et ne versez pas le sang innocent dans ce lieu! Car si vous vous conformez à cette parole, les rois assis sur le trône de David entreront par les portes de cette maison, montés sur des chars et des chevaux, eux et leurs serviteurs et leur peuple. Mais, si vous n'êtes pas dociles à ces paroles, je le jure par moi-même, dit l'Éternel, cette maison sera mise en ruine. Car ainsi prononce l'Éternel touchant la maison du roi de Juda: Tu es pour moi une Galaad, une cime du Liban; mais, je le jure, je te transformerai en désert, en ville inhabitée. Je sacre tes destructeurs, chacun avec ses armes, et ils abattront l'élite de tes cèdres, et les jetteront au feu. Et des peuples nombreux passeront près de cette ville, et se diront l'un à l'autre: Pourquoi l'Éternel a-t-Il traité de la sorte cette grande ville? Et on dira: Parce qu'ils ont déserté l'alliance de l'Éternel, leur Dieu, et qu'ils ont adoré et servi d'autres dieux. Ne pleurez point celui qui est mort, et ne le plaignez pas! pleurez, pleurez celui qui fut emmené! car il ne reviendra plus, et ne reverra plus le pays de sa naissance. Car ainsi prononce l'Éternel touchant Sallum, fils de Josias, roi de Juda, qui succéda à Josias, son père, et qui est sorti de ce lieu: Il n'y reviendra pas, car il mourra dans le lieu où il a été déporté; il y mourra, et ce pays, il ne le reverra plus. Malheur à celui qui élève sa maison par l'iniquité, et ses appartements par l'injustice, qui fait travailler son prochain sans salaire, et ne lui paie pas le prix de son labeur, qui dit: Je me bâtirai des maisons vastes et des salles aérées, et qui y perce des fenêtres, et la lambrisse de cèdre, et la peint de vermillon! Crois-tu que tu règnes, parce que tu te piques d'employer du cèdre? Ton père ne mangeait-il pas, ne buvait-il pas?… mais il faisait droit et justice, et il fut heureux; il jugeait la cause du misérable et du pauvre, et il fut heureux. N'est-ce pas là me connaître? dit l'Éternel. Mais tu n'as des yeux et un cœur que pour ta cupidité, et pour le sang innocent afin de le répandre, et pour la violence et la concussion, afin de l'exercer. Aussi, voici ce que l'Éternel prononce sur Jéhojakim, fils de Josias, roi de Juda: Pour lui on ne s'écriera pas dans le deuil: «Hélas! mon frère!» ni «Hélas! ma sœur!» pour lui on ne s'écriera point: «Hélas! Seigneur! hélas! sa majesté!» Il recevra la sépulture qu'on donne à un âne, il sera traîné, et jeté loin des portes de Jérusalem. [Jérusalem], monte sur le Liban, et pousse des cris; et en Basan fais retentir ta voix, et crie du haut d'Abarim! car tous tes amants sont exterminés. Je t'ai parlé pendant tes prospérités; tu as dit: Je ne veux pas écouter. Telle a été ta conduite dès ta jeunesse, que tu n'as pas écouté ma voix. Tous tes pasteurs seront la pâture du vent, et tes amants iront en captivité; alors tu seras dans l'opprobre et dans l'ignominie à cause de toute ta méchanceté. Toi qui habites le Liban, et bâtis ton aire sur les cèdres, que tu seras à plaindre quand te surviendront les douleurs, les maux comme à la femme en travail! Par ma vie, dit l'Éternel, quand Chonia, fils de Jéhojakim, roi de Juda, serait un cachet à ma main droite, d'ici je t'arracherais. Je te livre aux mains de ceux qui en veulent à ta vie, et aux mains de ceux devant lesquels tu as peur, et aux mains de Nébucadnézar, roi de Babel, et aux mains des Chaldéens. Et je te lancerai, toi et ta mère qui t'a enfanté, dans un autre pays où vous n'êtes pas nés, et vous mourrez là. Et dans le pays où votre âme aspire à revenir, ils ne reviendront pas. «Est-il donc un vase de rebut, mis en pièces, cet homme-là, Chonia, ou bien un meuble dont on est dégoûté? Pourquoi sont-ils jetés, lui et sa race, et lancés dans un pays qu'ils ne connaissent pas?» Terre, terre, terre, écoute la parole de l'Éternel! Ainsi parle l'Éternel: Inscrivez cet homme comme n'ayant point d'enfants, comme un homme qui ne prospère point en ses jours, car aucun des siens ne sera assez heureux pour s'asseoir au trône de David, et pour régner désormais en Juda. Malheur aux pasteurs qui égarent et dispersent les brebis de mon pâturage, dit l'Éternel! Aussi ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël, touchant les pasteurs qui paissent mon peuple: Vous avez dispersé et disséminé mes brebis, et vous n'avez point veillé sur elles: voici, je vais punir sur vous la méchanceté de vos actions, dit l'Éternel. Et je rassemblerai les restes de mes brebis de tous les pays où je les aurai dispersées, et je les ramènerai dans leur pâturage, pour qu'elles y soient fécondes et s'y multiplient, et j'établirai sur elles des pasteurs qui les conduiront, de sorte qu'elles n'auront plus ni crainte, ni alarme, et qu'on ne devra plus les chercher, dit l'Éternel. Voici, des jours viennent, dit l'Éternel, où je susciterai à David un juste rejeton; il régnera en roi, il sera sage, et fera droit et justice dans le pays. Pendant ses jours Juda prospérera, et Israël habitera en sécurité, et voici le nom dont on l'appellera: «L'Éternel notre justice.» C'est pourquoi, voici, des jours viennent, dit l'Éternel, dans lesquels on ne dira plus: «Vive l'Éternel qui tira les enfants d'Israël du pays d'Egypte,» mais: «Vive l'Éternel qui a tiré et ramené la race de la maison d'Israël de la région du Nord, et de tous les pays où Je les avais dispersés,» et ils habiteront dans leur pays. Sur les prophètes. Mon cœur se brise dans ma poitrine, tous mes os s'ébranlent. Je suis comme un homme enivré, et comme un homme vaincu par le vin, en face de l'Éternel et de ses paroles saintes. Car le pays est plein d'adultères; car sous la malédiction le pays est en deuil, les pacages du désert sont desséchés, car leur allure est mauvaise, et leur force est iniquité. Car et prophètes et sacrificateurs sont des profanes; jusque dans ma maison j'ai rencontré leur malice, dit l'Éternel. Aussi leur chemin sera comme un sol glissant dans l'obscurité; ils broncheront et y tomberont; car j'amènerai sur eux des calamités au temps de leur châtiment, dit l'Éternel. Dans les prophètes de Samarie j'ai vu de la démence; ils ont prophétisé au nom de Baal, et égaré mon peuple d'Israël. Mais dans les prophètes de Jérusalem j'ai vu des horreurs, l'adultère et le mensonge; et ils affermissent les méchants, qui ainsi ne reviennent pas de leur méchanceté; ils me sont tous comme Sodome, et ses habitants comme Gomorrhe. C'est pourquoi, ainsi prononce l'Éternel des armées sur les prophètes: Voici, je les nourrirai d'absinthe, et les abreuverai d'eaux vénéneuses; car des prophètes de Jérusalem l'impiété s'est répandue sur tout le pays. Ainsi parle l'Éternel des armées: N'écoutez pas les propos des prophètes qui vous prophétisent! Ils vous engagent dans la vanité, ils disent les visions de leur cœur, et non ce qui émane de la bouche de l'Éternel. Ils répètent à mes contempteurs: L'Éternel a dit: Vous aurez la paix! Et à tous ceux qui suivent l'obstination de leur cœur, ils disent: Il ne vous arrivera aucun mal. Mais lequel assista au conseil de l'Éternel, et vit et entendit sa parole? qui a été attentif à ma parole et l'a écoutée? Voici, la tempête de l'Éternel, la colère éclate, et la tempête est dardée, sur la tête des impies elle va fondre : le courroux de l'Éternel ne s'arrêtera point, qu'il n'ait fait et exécuté les pensées de son cœur. Dans la suite, des temps vous le sentirez. Je n'envoyai point ces prophètes, et ils ont couru; je ne leur parlai point, et ils ont prophétisé. Mais, s'ils avaient assisté à mon conseil, ils feraient entendre mes paroles à mon peuple, et les retireraient de leur mauvaise voie et de la méchanceté de leurs actions. Ne suis-je un Dieu que de près, dit l'Éternel, et ne suis-je plus Dieu de loin? Quand un homme se cacherait dans un lieu caché, ne le verrai-je point, dit l'Éternel? Est-ce que je ne remplis pas les Cieux et la terre, dit l'Éternel? J'entends ce que disent ces prophètes qui prophétisent en mon nom le mensonge, et disent: J'ai eu un songe! j'ai eu un songe! – Combien de temps encore…? Ont-ils la pensée ces prophètes qui prophétisent le mensonge, et prophétisent les erreurs de leur cœur, ont-ils le projet de faire oublier mon nom à mon peuple, par ces songes qu'ils se racontent les uns aux autres, comme leurs pères ont oublié mon nom pour Baal? Que le prophète qui a eu des songes, raconte des songes! et que celui qui a mes paroles, rapporte mes paroles avec vérité. Pourquoi l'alliage du froment et de la paille? dit l'Éternel. Ma parole n'est-elle pas comme un feu, dit l'Éternel, et comme un marteau qui brise le roc? Aussi, voici, j'en veux, dit l'Éternel, aux prophètes qui se dérobent mes paroles l'un à l'autre. Voici, j'en veux, dit l'Éternel, aux prophètes qui prennent le langage des prophètes, et disent: Oracle [de l'Éternel]. Voici, j'en veux à ceux qui prophétisent des songes menteurs, dit l'Éternel, et les racontent, et égarent mon peuple par leurs mensonges et leurs forfanteries, sans avoir reçu de moi ni mission, ni ordre, et qui ne sont d'aucun profit pour ce peuple, dit l'Éternel. Que si ce peuple, ou un prophète, ou un sacrificateur t'interroge, disant: Quelle est la menace de l'Éternel? dis-leur quelle est cette menace: Je vous rejetterai, dit l'Éternel. Et le prophète, et le sacrificateur, et tout homme du peuple qui dira: «Menace de l'Éternel,» je le châtierai, lui et sa maison. Voici les termes dont vous vous servirez l'un envers l'autre, chacun envers son prochain: «Qu'a répondu l'Éternel? et qu'a dit l'Éternel?» Mais «Menace de l'Éternel» c'est ce que vous ne prononcerez plus; car pour chacun sa parole deviendra une menace, parce que vous tordez les paroles du Dieu vivant, de l'Éternel des armées, notre Dieu. Voici comment tu parleras au prophète: Que t'a répondu l'Éternel, et qu'a dit l'Éternel? Mais si vous dites: «Menace de l'Éternel,» alors ainsi parle l'Éternel: Parce que vous dites ce mot: «Menace de l'Éternel,» et que j'envoyai vers vous pour vous dire: Vous ne direz pas: «Menace de l'Éternel,» pour cela, voici, je vous oublierai, vous oublierai, et vous bannirai vous et cette ville que j'avais donnée à vous et à vos pères, loin de ma présence, et je mettrai sur vous une honte éternelle, et un opprobre éternel, qui ne sera pas oublié. L'Éternel me fit voir deux corbeilles de figues placées devant le parvis de l'Éternel, après que Nébucadnézar, roi de Babel, eut emmené captifs Jéchonias, fils de Jéhojakim, roi de Juda, et les princes de Juda, et les charpentiers et les serruriers, et les eut conduits de Jérusalem à Babel. Dans l'une des corbeilles étaient de très bonnes figues, comme des figues primeurs, et dans l'autre corbeille, de très mauvaises figues qu'on ne pouvait manger à cause de leur mauvaise qualité. Et l'Éternel me dit: Que vois-tu, Jérémie? Et je dis: Des figues; les bonnes figues sont très bonnes, et les mauvaises, si mauvaises qu'on ne peut les manger à cause de leur mauvaise qualité. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: Comme [tu regardes] ces bonnes figues, de même je regarderai de bon œil les captifs de Juda, que j'ai envoyés de ce lieu dans le pays des Chaldéens; et je les regarderai de bon œil, et je les ferai revenir dans ce pays et les rétablirai, pour ne plus les détruire, et les planterai, pour ne les plus arracher. Et je leur donnerai un cœur pour reconnaître que je suis l'Éternel; ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu; car ils reviendront à moi de tout leur cœur. Et comme ces mauvaises figues qu'on ne mange pas à cause de leur mauvaise qualité, ainsi parle l'Éternel, je livrerai Sédécias, roi de Juda, et ses princes, et les restes de Jérusalem qui resteront dans ce pays, et ceux qui habitent au pays d'Egypte, et je les livrerai pour être tourmentés et maltraités, à tous les royaumes de la terre, et pour devenir un opprobre, et un proverbe, et une dérision, et une exécration dans tous les lieux où je les jetterai. Et j'enverrai parmi eux l'épée, la famine et la peste, jusqu'à ce qu'ils soient exterminés du pays que j'avais donné à eux et à leurs pères. La parole qui fut adressée à Jérémie sur tout le peuple de Juda, la quatrième année de Jéhojakim, fils de Josias, roi de Juda, qui est la première année de Nébucadnézar, roi de Babel, parole que Jérémie, le prophète, adressa à tout le peuple de Juda et à tous les habitants de Jérusalem, en disant : Depuis la treizième année de Josias, fils d'Amon, roi de Juda, jusqu'à ce jour, voici vingt-trois années que m'est adressée la parole de l'Éternel; et je vous ai parlé, parlé dès le matin, mais vous n'avez pas écouté. Et l'Éternel vous a envoyé tous ses serviteurs, les prophètes, dès le matin Il les a envoyés, mais vous n'avez point écouté, vous n'avez point prêté l'oreille pour écouter. Ils vous disaient: Renoncez donc chacun à votre mauvais train, et à la malice de vos actions, et vous resterez dans le pays que l'Éternel vous a donné à vous et à vos pères, de l'éternité à l'éternité; et n'allez plus après d'autres dieux pour les servir et les adorer, et ne m'irritez plus par les œuvres de vos mains: alors je ne vous ferai aucun mal. Mais vous ne m'écoutâtes point, dit l'Éternel, afin de m'irriter par les œuvres de vos mains, à votre détriment. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel des armées: Parce que vous n'avez point écouté mes paroles, voici, j'envoie, et je vais prendre toutes les tribus du nord, dit l'Éternel, et j'envoie vers Nébucadnézar, roi de Babel, mon serviteur, et je les ferai marcher sur ce pays, et sur ses habitants et sur tous ces peuples d'alentour, et je les mets à l'interdit, et j'en ferai une désolation, et une dérision, et une ruine éternelle, et je mettrai fin parmi eux aux chants de la joie et aux chants de l'allégresse, aux chants du fiancé et aux chants de la fiancée, et au bruit des moulins, et à la lumière des lampes; et tout ce pays sera une ruine, un désert, et ces peuples seront asservis au roi de Babel durant soixante-dix années. Mais au terme de ces soixante-dix années, je punirai sur le roi de Babel et sur ce peuple-là, dit l'Éternel, leur crime, ainsi que sur le pays des Chaldéens, et je le rendrai une solitude éternelle, et j'exécuterai sur ce pays toutes les menaces que j'ai prononcées contre lui, tout ce qui est écrit dans ce livre, ce qu'a prophétisé Jérémie sur tous les peuples. Car eux, eux aussi, des peuples nombreux et des rois puissants les asserviront, et je leur rendrai selon leurs faits et selon les œuvres de leurs mains. Car ainsi me parla l'Éternel, Dieu d'Israël: Reçois de ma main cette coupe remplie du vin de colère, et fais-la boire à tous les peuples auxquels je t'enverrai; et qu'ils en boivent, et chancellent, et délirent sous l'épée que j'envoie parmi eux. Et je reçus la coupe de la main de l'Éternel, et je la fis boire à tous les peuples auxquels l'Éternel m'envoyait, à Jérusalem et aux villes de Juda, et à ses rois et à ses princes, pour en faire un ravage, une désolation, une dérision et une exécration, comme elle l'est aujourd'hui; à Pharaon, roi d'Egypte, et à ses serviteurs, et à ses princes, et à tout son peuple; et à tous les confédérés, et à tous les rois du pays de Uts, et à tous les rois du pays des Philistins; et à Askalon, et à Gaza, et à Hécron, et aux restes d'Asdod; à Édom, et à Moab, et aux fils d'Ammon, et à tous les rois de Tyr, et à tous les rois de Sidon, et aux rois des îles qui sont au delà de la mer; à Dedan, et à Théma, à Buz, et à tous ceux qui se rasent les tempes, et à tous les rois de l'Arabie, et à tous les rois des confédérés, habitants du désert, et à tous les rois de Zimri, et à tous les rois d'Élam, et à tous les rois de Médie, et à tous les rois du Septentrion rapprochés et éloignés, à l'un comme à l'autre, et à tous les royaumes du monde qui sont sur la surface de la terre; et le roi de Sésach boira après eux. Dis-leur aussi: Ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Buvez et enivrez-vous, et vomissez, et tombez, pour ne pas vous relever, sous l'épée que j'envoie parmi vous. Que s'ils se refusent à recevoir la coupe de ta main pour la boire, dis-leur: Ainsi parle l'Éternel des armées: Vous la boirez! vous la boirez! car voici, par la ville appelée de mon nom je commence à punir, et vous, vous seriez quittes! Vous ne serez point quittes; car j'appelle l'épée sur tous les habitants de la terre, dit l'Éternel des armées. Mais toi, prophétise-leur toutes ces choses, et dis-leur: Des lieux très-hauts l'Éternel rugit, et de sa résidence sainte Il fait éclater sa voix, Il rugit contre sa demeure, Il pousse une clameur, comme ceux qui foulent au pressoir, contre tous les habitants de la terre; les éclats en pénètrent jusqu'au bout de la terre, car l'Éternel fait le procès aux nations, Il prend tous les mortels à partie, et les méchants, Il les livre à l'épée, dit l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel des armées: Voici, le dévastateur marche de peuple à peuple, et une grande tempête surgit des extrémités de la terre. Et les hommes tués de par l'Éternel dans ce jour-là sont gisants d'un bout de la terre à l'autre bout de la terre; ils ne sont ni pleurés, ni ramassés, ni inhumés, ils restent comme du fumier sur les campagnes. Gémissez, pasteurs, et lamentez-vous, et roulez-vous dans la poussière, chefs du troupeau; car pour vous le temps d'être égorgés est accompli, et je vous disséminerai et vous tomberez comme une vaisselle de prix; et la retraite est coupée aux pasteurs, et aux chefs du troupeau, le moyen d'échapper. On entend les cris des pasteurs, et les gémissements des chefs du troupeau; car l'Éternel dévaste leur pâturage, et les champs de la paix sont ravagés par le feu de la colère de l'Éternel : Il a quitté [sa demeure] comme un lion son fourré; car leur pays se change en désert sous la fureur de la terrible [épée] et sous le feu de sa colère. Au commencement du règne de Jéhojakim, fils de Josias, roi de Juda, cette parole fut prononcée de la part de l'Éternel, en ces termes : Ainsi parle l'Éternel: Tiens-toi dans le parvis de la maison de l'Éternel, et dis à ceux qui de toutes les villes de Juda viennent adorer dans la maison de l'Éternel, toutes les choses que je t'ai ordonné de leur dire; n'en retranche pas un mot. Peut-être écouteront-ils, et renonceront-ils chacun à leur mauvais train; alors je me repentirai du mal que j'avais pensé à leur faire à cause de la méchanceté de leurs actions. Et dis-leur: Ainsi parle l'Éternel: Si vous ne m'obéissez pas, en suivant ma loi que j'ai mise sous vos yeux, en écoutant les paroles de mes serviteurs, les prophètes, que je vous ai envoyés dès le matin, sans que vous écoutiez, je réduirai cette maison à l'état de Silo, et je livrerai cette ville à l'exécration de tous les peuples de la terre. Et les sacrificateurs, et les prophètes, et tout le peuple, entendirent Jérémie prononcer ces paroles dans la maison de l'Éternel; et quand Jérémie eut achevé de dire tout ce que l'Éternel lui avait ordonné de dire à tout le peuple, les sacrificateurs, et les prophètes, et tout le peuple saisirent Jérémie, en disant: Tu mourras! tu mourras! Pourquoi prophétises-tu au nom de l'Éternel en disant: Cette maison sera réduite à l'état de Silo, et cette ville dévastée, dépeuplée? Et tout le peuple s'attroupa contre Jérémie dans la maison de l'Éternel. Et les princes de Juda entendant ces choses, montèrent de la maison du roi à la maison de l'Éternel, et se placèrent à l'avenue de la porte neuve de l'Éternel. Et les sacrificateurs et les prophètes parlèrent aux princes et tout le peuple en ces termes: Cet homme mérite la mort, car il a prophétisé contre cette ville, ainsi que vous l'avez entendu de vos oreilles. Alors Jérémie s'adressa à tous les princes et à tout le peuple en ces termes: L'Éternel m'a donné la mission de prophétiser, contre cette maison et contre cette ville, toutes les choses que vous avez entendues. Or maintenant, amendez vos voies et vos œuvres, et écoutez la voix de l'Éternel votre Dieu; et l'Éternel se repentira des menaces qu'il a prononcées contre vous. Quant à moi, me voici entre vos mains; traitez-moi comme il vous semblera bon et convenable; seulement sachez que si vous me faites mourir, vous faites peser le sang innocent sur vous, et sur cette ville, et sur ses habitants, car il est vrai que l'Éternel m'a délégué auprès de vous pour prononcer à vos oreilles toutes ces paroles. Alors les princes et tout le peuple dirent aux sacrificateurs et aux prophètes: Cet homme ne mérite point la mort; car c'est au nom de l'Éternel notre Dieu qu'il nous a parlé. Et des hommes d'entre les Anciens du pays se levèrent, et parlèrent à toute l'assemblée du peuple en ces mots : Michée, de Moréseth, prophétisait du temps d'Ézéchias, roi de Juda, et il parla à tout le peuple de Juda, disant: Ainsi parle l'Éternel des armées: Sion sera labourée comme un champ, et Jérusalem sera changée en un monceau de ruines, et la montagne de la Maison en une croupe boisée. Est-ce que Ézéchias, roi de Juda, et tout Juda l'ont fait mourir? ne craignit-il pas l'Éternel? et ne supplia-t-il pas l'Éternel? Et l'Éternel se repentit des menaces qu'il avait prononcées contre eux; et nous, nous commettrions un si grand crime au péril de nos âmes? Il y eut aussi un homme qui prophétisait au nom de l'Éternel, Urie, fils de Sémaïa, de Kiriath-Jeharim, et il prophétisa contre cette ville et contre ce pays les mêmes choses que Jérémie. Et quand le roi Jéhojakim, et tous ses guerriers, et tous ses généraux entendirent ses discours, le roi chercha à le faire mourir. Mais quand Urie l'apprit, il craignit, et il s'enfuit, et vint en Egypte. Alors le roi Jéhojakim envoya des hommes en Egypte, Elnathan, fils de Hachbor, et des gens avec lui en Egypte, et ils ramenèrent Urie d'Egypte, et le conduisirent au roi Jéhojakim, qui le fit périr par l'épée, et jeta son cadavre dans les tombeaux de la populace. – Cependant la main d'Achikam, fils de Schaphan, fut avec Jérémie, en sorte qu'on ne le livra pas aux mains du peuple pour le faire mourir. Au commencement du règne de Jéhojakim, fils de Josias, roi de Juda, cette parole fut adressée à Jérémie par l'Éternel, disant : Ainsi m'a parlé l'Éternel: Fais-toi des chaînes et des jougs, et mets-les à ton col; puis envoie-les au roi d'Édom, et au roi de Moab, et au roi des fils d'Ammon, et au roi de Tyr, et au roi de Sidon, par l'intermédiaire des députés venus à Jérusalem auprès de Sédécias, roi de Juda; et donne-leur mes ordres pour leurs maîtres en ces termes: Ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Ainsi parlerez-vous à vos maîtres : C'est moi qui ai fait la terre, et l'homme et les animaux qui sont sur la terre, par ma grande puissance et par mon bras étendu, et je les donne à qui bon me semble; et maintenant je remets tous ces pays entre les mains de Nébucadnézar, roi de Babel, mon serviteur; et je lui donne aussi les bêtes des champs pour lui être assujetties, et tous les peuples lui seront assujettis, à lui et à son fils, et au fils de son fils, jusqu'à ce que le temps de son pays arrive aussi, et que des peuples nombreux et de grands rois l'asservissent. Et le peuple et le royaume qui ne se soumettra pas à lui, à Nébucadnézar, roi de Babel, et celui qui ne présentera pas son col au joug du roi de Babel, ce peuple-là, je le châtierai de l'épée, et de la famine, et de la peste, dit l'Éternel, jusqu'à ce que je l'aie exterminé par sa main. Et vous, n'écoutez pas vos prophètes, ni vos devins, ni vos songes, ni vos magiciens, ni vos enchanteurs qui en vous parlant vous disent: Vous ne serez pas asservis au roi de Babel; car c'est le mensonge qu'ils vous prophétisent, afin de vous bannir de votre pays, et afin que je vous chasse et que vous périssiez. Mais le peuple qui passera son col dans le joug du roi de Babel, et se soumettra à lui, je le laisserai sur son sol, dit l'Éternel, pour qu'il le cultive et y demeure. Et je parlai à Sédécias, roi de Juda, en ces mêmes termes, disant: Passez vos cols dans le joug du roi de Babel, et soumettez-vous à lui et à son peuple, afin que vous viviez. Pourquoi voudriez-vous, toi et ton peuple, mourir par l'épée, la famine et la peste, comme l'Éternel en a menacé le peuple qui ne se soumettra pas au roi de Babel? Et n'écoutez pas les discours des prophètes qui vous disent: Vous ne serez pas asservis au roi de Babel; car c'est le mensonge qu'ils vous prophétisent. Car je ne les ai pas envoyés, dit l'Éternel, et ils prophétisent en mon nom le mensonge, pour que je vous chasse, et que vous périssiez, vous et les prophètes qui vous prophétisent. Et je parlai aux sacrificateurs et à tout ce peuple, disant: Ainsi parle l'Éternel: N'écoutez pas les discours de vos prophètes qui vous prophétisent disant: Voici, maintenant les meubles de la maison de l'Éternel seront bientôt rapportés de Babel! car c'est un mensonge qu'ils vous prophétisent. Ne les écoutez pas, soumettez-vous au roi de Babel, et vous vivrez; pourquoi cette ville serait-elle dévastée? Que s'ils sont des prophètes, et si la parole de l'Éternel est avec eux, qu'ils demandent à l'Éternel des armées, que les meubles restés dans la maison de l'Éternel, et dans la maison du roi de Juda, et à Jérusalem, n'aillent point à Babel; car ainsi prononce l'Éternel des armées sur les colonnes, et sur la mer, et sur les piédestaux, et sur les meubles restés dans cette ville, que n'a point enlevés Nébucadnézar, roi de Babel, en emmenant captifs de Jérusalem à Babel Jéchonias, fils de Jéhojakim, roi de Juda, et tous les Grands de Juda et de Jérusalem – car ainsi prononce l'Éternel des armées, Dieu d'Israël, sur les meubles qui restent dans la maison de l'Éternel, et dans la maison du roi de Juda et à Jérusalem : ils iront à Babel, et y demeureront, jusqu'au jour où je m'aviserai d'eux, dit l'Éternel, et où je les ferai remonter et revenir en ce lieu-ci. Et cette même année, au commencement du règne de Sédécias, roi de Juda, la quatrième année, le cinquième mois, Ananias, fils de Hazzur, prophète, de Gabaon, me dit dans la maison de l'Éternel, en présence des sacrificateurs et de tout le peuple, ces paroles : Ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Je brise le joug du roi de Babel. Encore deux années, et je ramène en ce lieu tous les meubles de la maison de l'Éternel, que Nébucadnézar, roi de Babel, a enlevés de ce lieu, et qu'il a transportés à Babel. Et Jéchonias, fils de Jéhojakim, roi de Juda, et tous les captifs de Juda, qui sont allés à Babel, je les ramènerai en ce lieu, dit l'Éternel, car je briserai le joug du roi de Babel. Alors Jérémie, le prophète, parla à Ananias, le prophète, en présence des sacrificateurs et en présence de tout le peuple qui se tenait dans la maison de l'Éternel; et Jérémie, le prophète, dit: Ainsi soit-il! ainsi fasse l'Éternel! que l'Éternel donne effet aux paroles que tu as prophétisées, en ramenant les meubles de la maison de l'Éternel et tous les captifs de Babel en ce lieu! Seulement écoute cette parole que je prononce à tes oreilles, et aux oreilles de tout le peuple! Les prophètes qui parurent avant moi et avant toi dès les anciens temps, ont dans leurs prophéties menacé beaucoup de pays, et de grands royaumes, de la guerre, et du désastre et de la peste. Le prophète qui prophétise le salut, est, quand la parole de ce prophète se réalise, reconnu comme le prophète que l'Éternel envoie véritablement. Alors Ananias, le prophète, ôta le joug du col de Jérémie, le prophète, et le brisa. Et Ananias parla en présence de tout le peuple en disant: Ainsi parle l'Éternel: De même je briserai le joug de Nébucadnézar, roi de Babel, dans deux ans, l'ôtant du col de tous les peuples. Et le prophète Jérémie alla son chemin. Et la parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie, après que Ananias, le prophète, eut brisé le joug qu'il avait ôté du col de Jérémie, le prophète, en ces mots : Va, et parle à Ananias, et lui dis: Ainsi parle l'Éternel: Tu as brisé un joug de bois, et tu l'as remplacé par un joug de fer. Car ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Je mets un joug de fer sur le col de tous ces peuples, pour qu'ils soient asservis à Nébucadnézar, roi de Babel; et ils lui seront asservis; et les bêtes des champs, je les lui donne aussi. Et Jérémie, le prophète, dit à Ananias, le prophète: Écoute, Ananias! l'Éternel ne t'a point envoyé, et tu as fait que ce peuple se fie au mensonge; c'est pourquoi ainsi parle l'Éternel: Voici, je t'ôterai de la terre; cette année tu mourras; car tu as prêché la révolte contre l'Éternel. Et Ananias, le prophète, mourut cette année-là, dans le septième mois. Et ce sont ici les termes de la lettre qu'envoya Jérémie, le prophète, de Jérusalem au reste des Anciens d'entre les captifs, et aux sacrificateurs, et aux prophètes, et à tout le peuple qu'avait transporté Nébucadnézar de Jérusalem à Babel, après que furent sortis de Jérusalem le roi Jéchonias, et la reine, et les eunuques, les princes de Juda et de Jérusalem, et les charpentiers et les serruriers, par l'entremise d'Éléasa, fils de Schaphan, et de Gémaria, fils d'Hilkia, que Sédécias, roi de Juda, envoyait à Nébucadnézar, roi de Babel. Elle portait : Ainsi parle l'Éternel des années, Dieu d'Israël, à tous les déportés que J'ai déportés de Jérusalem à Babel : Bâtissez des maisons, et habitez-les, et plantez des jardins et mangez-en les fruits; mariez-vous et ayez des fils et des filles, et prenez des femmes pour vos fils, et donnez vos filles à des maris pour qu'elles enfantent des fils et des filles, et multipliez-vous là; et ne diminuez pas. Et cherchez le bien-être de la ville où je vous ai déportés, et pour elle priez l'Éternel, car dans son bien-être sera votre bien-être. Car ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Ne vous laissez pas abuser par vos prophètes qui sont au milieu de vous, ni par vos devins, et n'écoutez pas les songes que vous songez; car c'est le mensonge qu'ils vous prophétisent en mon nom; je ne les ai point envoyés, dit l'Éternel. Car ainsi parle l'Éternel: Dès que soixante-dix ans seront révolus pour Babel, je vous visiterai, et j'accomplirai sur vous mes excellentes promesses, en vous ramenant dans ce lieu. Car moi, je connais les pensées que j'ai à votre égard, dit l'Éternel, pensées qui ont pour but de sauver et non point de nuire, et tendent à vous donner un avenir et une espérance. Et vous m'invoquerez, et vous vous en irez [satisfaits]; et vous me prierez, et je vous exaucerai; et vous me chercherez et vous me trouverez; car vous vous tournerez vers moi de tout votre cœur; et je me laisserai trouver par vous, dit l'Éternel; et je ramènerai vos captifs et je vous recueillerai d'entre tous les peuples et de tous les lieux où je vous ai dispersés, dit l'Éternel, et je vous ramènerai en ce lieu d'où je vous ai emmenés; parce que vous dites: Dieu nous a suscité des prophètes à Babel. Car ainsi prononce l'Éternel sur le roi assis au trône de David, et sur tout le peuple habitant cette ville, sur vos frères qui n'allèrent point avec vous en captivité, ainsi prononce l'Éternel des armées : Voici, j'envoie contre eux l'épée, la famine et la peste, et je les rendrai pareils à ces figues hideuses qu'on ne mange pas, tant elles sont mauvaises; et je les poursuivrai de l'épée, de la famine et de la peste, et je les exposerai aux avanies de tous les royaumes de la terre, à l'exécration, et à la désolation, et à la dérision, et à l'opprobre, parmi tous les peuples où je les disséminerai, parce qu'ils n'ont pas écouté ma parole, dit l'Éternel, quand Je leur envoyai mes serviteurs, les prophètes, dès le matin, et que vous n'avez point écouté, dit l'Éternel. Mais vous, écoutez la parole de l'Éternel, vous tous les captifs que j'ai envoyés de Jérusalem à Babel. Ainsi prononce l'Éternel des armées, Dieu d'Israël, touchant Achab, fils de Colaïa, et sur Sédécias, fils de Mahaséïa, qui vous prophétisent en mon nom le mensonge: Voici, je les livre aux mains de Nébucadnézar, roi de Babel, afin qu'il les frappe sous vos yeux : et ils fourniront une imprécation à tous les captifs de Juda qui sont à Babel et qui diront: «Que l'Éternel te traite comme Sédécias et comme Achab, qu'a fait rôtir au feu Nébucadnézar, roi de Babel!» parce qu'ils ont fait des abominations en Israël, et commis adultère avec les femmes de leurs prochains, et qu'ils se sont servis de mon nom pour mentir; ce que je ne leur avais point commandé. Mais moi, je le sais, et j'en suis témoin, dit l'Éternel. Et tu parleras à Sémaïa de Néchélam, en ces termes : Ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Parce que tu as adressé en ton nom une lettre à tout le peuple à Jérusalem, et à Sophonie, fils de Mahaséïa, le sacrificateur, et à tous les sacrificateurs, ainsi conçue : L'Éternel t'a établi sacrificateur en remplacement de Jéhojadah, le sacrificateur, pour qu'il y ait dans la maison de l'Éternel des inspecteurs, qui s'opposent à tous les fanatiques et à ceux qui prophétisent, et que tu les mettes en prison et aux fers; et maintenant, pourquoi n'as-tu pas réprimé Jérémie d'Anathoth, qui vous prophétise? Car c'est pour cela qu'il nous a écrit à Babel en ces mots: Ceci sera long! bâtissez des maisons, et habitez-les, et plantez des jardins, et mangez-en les fruits. – Et Sophonie, le sacrificateur, lut cette lettre devant Jérémie, le prophète. Et la parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie, en ces mots : Écris à tous les captifs en ces termes: Ainsi prononce l'Éternel sur Sémaïa de Néchélam: Parce que Sémaïa vous prophétise sans mission de ma part, et qu'il est cause que vous vous fiez au mensonge, c'est pourquoi l'Éternel parle ainsi: Voici, je vais châtier Sémaïa de Néchélam, et sa race: il n'en demeurera aucun homme parmi ce peuple, et il ne verra point le bien que je ferai à mon peuple, dit l'Éternel, car il a prêché la révolte contre l'Éternel. La parole qui fut adressée à Jérémie par l'Éternel en ces mots : Ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: Écris toutes les paroles que je t'ai dites dans un livre. Car voici, des jours viennent, dit l'Éternel, où je ramènerai les captifs de mon peuple d'Israël et de Juda, dit l'Éternel, et les ferai rentrer dans le pays que j'ai donné à leurs pères pour le posséder. Et ce sont ici les paroles prononcées par l'Éternel sur Israël et sur Juda. Car ainsi parle l'Éternel: Nous entendons, [disent-ils,] la voix de la terreur; c'est l'épouvante, et non pas la paix. Informez-vous, observez si un mâle enfante!… pourquoi vois-je tous les hommes les mains sur les reins, comme la femme en travail, et tous les visages changés et pâlis? O malheur! c'est une grande journée! elle n'a pas sa pareille, et c'est un temps d'angoisse pour Jacob, mais il en sera délivré. Et dans ce jour-là, dit l'Éternel des armées, je briserai le joug de dessus ton col, et je romprai tes fers, et des étrangers ne t'asserviront plus; mais ils serviront l'Éternel, leur Dieu, et David, leur roi, que je leur susciterai. Toi donc, mon serviteur Jacob, ne crains point, dit l'Éternel, et ne t'effraie point, Israël; car voici, je te retirerai des pays lointains, et ta race de la contrée où elle est exilée; et Jacob reviendra, et il sera tranquille et plein de sécurité, et nul ne lui donnera de l'effroi. Car je suis avec toi, dit l'Éternel, pour te sauver; car je ferai extermination de tous les peuples où je t'ai disséminé; de toi seul je ne ferai pas extermination. Et je te châtierai équitablement; mais je ne puis te laisser impuni. Car ainsi parle l'Éternel: Ta blessure est incurable, et ta plaie sans espoir. Nul ne prend ton parti pour y porter remède; il n'y a ni guérison, ni traitement pour toi. Tous tes amants t'oublient, et ne s'enquièrent pas de toi; car c'est d'un coup d'ennemi que je t'ai frappé, d'un châtiment cruel, pour le nombre de tes péchés, la multitude de tes iniquités. Pourquoi ta blessure te fait-elle crier? ta souffrance est mortelle: c'est pour le nombre de tes péchés et la multitude de tes iniquités que je te traite ainsi. – C'est pourquoi tous ceux qui t'ont dévoré, seront dévorés, et tous tes oppresseurs s'en iront tous en captivité, et tes spoliateurs deviendront une dépouille, et tous ceux qui te pillent, je les livrerai au pillage. Car je veux te mettre un bandage et te guérir de tes plaies, dit l'Éternel. Car on t'appelait Sion la repoussée, celle que personne ne cherche. Ainsi parle l'Éternel: Voici, je ramène les captifs des tentes de Jacob, et je prends pitié de ses demeures; et la ville sera rebâtie sur ses ruines, et le pays habité selon l'usage; il en sortira des louanges et des chants de réjouissance; je les multiplierai, et ils ne seront pas amoindris; je les honorerai, et ils ne seront pas ravalés. Et ses fils seront comme jadis, et leur nation sera affermie devant moi, et je châtierai tous ses oppresseurs. Et son chef sera l'un des siens, et son souverain sortira de son sein; et je leur donnerai accès auprès de moi, et ils s'approcheront de moi. Car qui est-ce qui cautionnerait son propre cœur pour oser s'approcher de moi? dit l'Éternel. Ainsi, vous serez mon peuple, et je serai votre Dieu. Voici, la tempête de l'Éternel, la colère éclate, une tempête impétueuse fondra sur la tête des impies. L'ardente colère de l'Éternel ne cessera point qu'il n'ait agi et exécuté les pensées de son cœur. Dans la suite des temps vous le sentirez. Dans ce temps-là, dit l'Éternel, je serai le Dieu de toutes les tribus d'Israël, et eux ils seront mon peuple. Ainsi parle l'Éternel: Il a trouvé grâce dans le désert, le peuple de ceux qui échappèrent à l'épée; je marche pour le conduire au repos, lui Israël. «De loin [dira-t-il] l'Éternel se montre à moi.» Je t'aimai d'un amour éternel; c'est pourquoi je t'ai conservé ma faveur. Je te relèverai encore, et tu seras relevée, Vierge d'Israël; tu te pareras encore de tes cymbales, et tu t'avanceras dans les chœurs des danseurs; tu planteras encore des vignes sur les coteaux de Samarie; les planteurs les planteront et en jouiront; car il y aura un jour auquel les sentinelles s'écrieront sur les montagnes d'Éphraïm: Allons! montons à Sion, vers l'Éternel, notre Dieu! Car ainsi parle l'Éternel: Élevez sur Jacob des chants de triomphe, et des acclamations sur le chef des peuples! proclamez, exaltez et dites: Éternel, sauve ton peuple, le reste d'Israël! Voici, Je les ramène de la région du Nord, et les recueille des extrémités de la terre; l'aveugle et le boiteux, la femme enceinte et l'accouchée y seront avec eux; en grande foule ils reviendront ici. Ils arrivent pleurant [de joie], et je les ramène élevant leurs prières; je les conduis aux courants des eaux par un chemin uni où ils ne trébucheront pas; car je suis pour Israël un père, et Éphraïm est mon premier-né. Nations, écoutez la parole de l'Éternel, et publiez-la dans les îles lointaines, et dites: Celui qui dispersa Israël le recueille, et Il le garde, comme un berger son troupeau. Car l'Éternel a racheté Jacob, et l'a retiré des mains d'un plus fort que lui. Et ils viendront, et feront éclater leur joie sur les hauteurs de Sion, et ils accourront vers les biens de l'Éternel, vers le blé et le vin, et l'huile, et le menu bétail, et le gros bétail; et leur âme sera comme un jardin arrosé, et désormais ils n'auront plus de soucis. Alors la jeune fille se plaira aux danses, et les jeunes et les vieux tous ensemble; je changerai leur deuil en allégresse, et je les consolerai, et je les réjouirai après leur chagrin; j'inonderai de moelle le cœur des sacrificateurs, et mon peuple aura de mes biens à rassasiement, dit l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel: Une voix retentit en Rama, c'est une complainte, ce sont des larmes amères; Rachel pleure ses fils, elle ne veut pas être consolée de ses fils, parce qu'ils ne sont plus. Ainsi parle l'Éternel: Cesse de mêler des pleurs à ta voix, et de baigner tes yeux de larmes; car il est un salaire pour ton labeur, dit l'Éternel, et ils reviennent du pays de l'ennemi; et il est un espoir pour ton avenir, dit l'Éternel, et tes fils rentreront dans leurs frontières. J'entends, j'entends gémir Éphraïm: «Tu m'as châtié, et je fus châtié, comme le jeune taureau indocile; convertis-moi, et je serai converti, car, ô Éternel, c'est toi qui es mon Dieu! Car après m'être converti, je fais pénitence, et après m'être reconnu, je me frappe les flancs; je suis confus et honteux, car je porte l'opprobre de ma jeunesse.» Éphraïm est-il donc pour moi un fils si cher, un enfant si tendrement aimé? Car dès que je parle de lui, son souvenir se renouvelle toujours en moi. C'est ainsi que mon cœur s'émeut pour lui: oui, j'aurai compassion de lui, dit l'Éternel. Dresse des cippes, élève des poteaux-guides; observe la route, le chemin par où tu t'en vas!…. reviens, Vierge d'Israël, reviens dans ces villes qui sont les tiennes! Jusques à quand seras-tu vagabonde, fille rebelle? Car l'Éternel va faire une nouveauté dans le pays; c'est la femme qui veillera à la sûreté de l'homme. Ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Voici le langage qu'on tiendra désormais dans le pays de Juda et dans ses villes, quand j'aurai ramené leurs captifs: «Que l'Éternel te bénisse, résidence de la justice, montagne sainte!» Et là sera le séjour de Juda avec toutes ses villes, des laboureurs et de ceux qui voyagent avec leurs troupeaux; car Je restaurerai les cœurs épuisés, et aux cœurs inquiets Je donnerai l'abondance. Puis je me réveillerai, et je regarderai, et mon sommeil aura été doux pour moi. Voici, des jours viennent, dit l'Éternel, où j'ensemencerai la maison d'Israël et la maison de Juda d'une semence d'hommes et d'une semence de bestiaux. Et comme j'ai veillé sur eux pour extirper, et pour ruiner, et pour détruire, et pour perdre, et pour nuire, de même je veillerai sur eux, pour édifier et pour planter, dit l'Éternel. Dans ces jours-là on ne dira plus: «Les pères ont mangé du verjus, et les dents de leurs fils en furent attaquées;» mais chacun mourra pour son propre péché, et c'est celui qui mangera du verjus, dont les dents seront attaquées. Voici, des jours viennent, dit l'Éternel, où je ferai avec la maison d'Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle, non comme l'alliance que je fis avec leurs pères le jour où je les pris par la main pour les tirer du pays d'Egypte: ils rompirent mon alliance, et j'étais leur Souverain, dit l'Éternel! mais voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël après ces jours-là, dit l'Éternel: Je mettrai ma loi au dedans d'eux, et je l'écrirai dans leur cœur; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple; et l'on n'aura plus à enseigner son prochain ou son frère en disant: Apprenez à connaître l'Éternel! Car tous ils me connaîtront, du petit au grand, dit l'Éternel; car je pardonnerai leur iniquité, et ne me souviendrai plus de leur péché. Ainsi parle l'Éternel qui a fait le soleil pour être la lumière du jour, les phases de la lune et des astres pour éclairer la nuit, qui soulève la mer, et ses vagues grondent; l'Éternel des armées est son nom : Si toutes ces lois font défaut devant moi, dit l'Éternel, la race d'Israël cessera aussi d'être un peuple devant moi à perpétuité. Ainsi parle l'Éternel: Quand on mesurera la hauteur du ciel, et qu'on sondera la profondeur des bases de la terre, alors aussi je rejetterai toute la race d'Israël pour tout ce qu'ils ont fait, dit l'Éternel. Voici, des jours viennent, dit l'Éternel, où la ville sera relevée à la gloire de l'Éternel, depuis la tour de Hananéel jusqu'à la Porte de l'Angle, et le cordeau s'étendra encore vis-à-vis jusqu'à la colline de Gareb, puis tournera vers Goath. Et toute la vallée des cadavres et de la cendre, et tous les champs jusqu'au torrent de Cédron, jusqu'à l'angle de la Porte des chevaux à l'orient, seront consacrés à l'Éternel, et ne seront plus jamais ni dévastés, ni détruits. La parole qui fut adressée à Jérémie par l'Éternel, la dixième année de Sédécias, roi de Juda: c'était la dix-huitième année de Nébucadnézar. Or l'armée du roi de Babel assiégeait alors Jérusalem, et Jérémie, le prophète, était enfermé dans le vestibule de la prison qui était dans la maison du roi de Juda, où l'avait enfermé Sédécias, roi de Juda, en disant: Pourquoi prophétises-tu disant: «Ainsi parle l'Éternel: Voici, je vais livrer cette ville aux mains du roi de Babel, pour qu'il s'en empare, et Sédécias, roi de Juda, n'échappera pas aux mains des Chaldéens, mais il sera livré aux mains du roi de Babel, et il lui parlera bouche à bouche, et ses yeux rencontreront ses yeux; et il conduira Sédécias à Babel, où il demeurera jusqu'à ce que je le visite, dit l'Éternel. Si vous vous battez contre les Chaldéens, vous n'aurez point de succès»? Alors Jérémie dit: La parole de l'Éternel m'a été adressée en ces mots : Voici, Hanaméel, fils de Sallum ton oncle, s'approchera de toi pour te dire: Achète mon champ qui est à Anathoth, car tu as le droit de retrait pour le rachat. Et Hanaméel, fils de mon oncle, s'approcha de moi selon la parole de l'Éternel, dans le vestibule de la prison, et me dit: Achète mon champ qui est à Anathoth, dans le pays de Benjamin, car tu as le droit de succession et de retrait; achète-le! Et je reconnus que c'était là la parole de l'Éternel. Et j'achetai le champ de Hanaméel, fils de mon oncle, à Anathoth, et je lui pesai le prix, sept sicles [d'or], et dix sicles d'argent. Et je consignai cela dans une lettre que je scellai; et je pris des témoins, et je pesai l'argent à la balance. Puis je pris la lettre d'achat, celle qui était scellée selon l'ordonnance et les statuts, et celle qui était ouverte; et je remis la lettre d'achat à Baruch, fils de Nérija, fils de Mahaséïa, en présence de Hanaméel, mon parent, et en présence des témoins signataires de la lettre d'achat, et en présence de tous les Juifs assis dans le vestibule de la prison; et en leur présence je donnai cet ordre à Baruch : Ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Prends ces lettres, cette lettre d'achat scellée, et cette lettre ouverte, et mets-les dans un vase de terre, afin qu'elles se conservent longtemps. Car ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Il sera encore acheté des maisons, et des champs, et des vignes dans ce pays-ci. Et je priai l'Éternel, après avoir remis la lettre d'achat à Baruch, fils de Nérija, disant : Ah! Seigneur Éternel, voici, tu as formé les Cieux et la terre par ta grande force et ton bras étendu: rien n'est trop difficile pour toi. Tu fais grâce à mille [générations] et tu fais retomber la peine du péché des pères dans le sein de leurs enfants après eux. Dieu grand et puissant, dont le nom est l'Éternel des armées, toi qui es grand en conseil et puissant en action, toi dont les yeux sont ouverts sur toutes les voies des enfants des hommes, pour rendre à chacun selon ses voies et selon le fruit de ses œuvres, toi qui fis des signes et des miracles au pays d'Egypte jusqu'à ce jour, et pour Israël, et pour d'autres hommes, et qui t'es fait un nom tel qu'[il est] aujourd'hui; et qui tiras du pays d'Egypte ton peuple d'Israël, avec des signes et des miracles, et d'une main forte et d'un bras étendu, et avec une grande terreur, et qui leur donnas ce pays que tu avais juré à leurs pères de leur donner, pays découlant de lait et de miel; et ils sont venus et en ont pris possession; mais ils n'ont point obéi à ta voix, ni suivi ta loi, ne pratiquant point tout ce que tu leur avais commandé de faire; et tu as fait fondre sur eux toutes ces calamités! Voici, les terrasses atteignent déjà cette ville, en sorte qu'elle sera prise, puis livrée aux mains des Chaldéens qui lui sont hostiles, par l'épée et la famine et la peste; et ce que tu as dit arrive, et voici, tu en es témoin. Et néanmoins tu m'as dit, Seigneur, Éternel: «Achète-toi un champ pour de l'argent, et prends des témoins;» et cette ville est livrée aux mains des Chaldéens! Et la parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie en ces mots : Voici, moi l'Éternel, je suis le Dieu de toute chair; y a-t-il rien de trop difficile pour moi? Aussi, ainsi parle l'Éternel: Voici, je livre cette ville aux mains des Chaldéens, et aux mains de Nébucadnézar, roi de Babel, pour qu'il s'en empare. Et les Chaldéens qui font la guerre à cette ville, vont arriver, et mettre le feu à cette ville, et la brûler, ainsi que les maisons sur les toits desquelles ils ont encensé Baal, et offert des libations à d'autres dieux, afin de me provoquer. Car les enfants d'Israël et les enfants de Juda n'ont fait que ce qui est mal à mes yeux dès leur jeunesse; car les enfants d'Israël n'ont fait que me provoquer par l'œuvre de leurs mains, dit l'Éternel, car dans la colère et le courroux que cette ville me donne depuis le jour où elle fut bâtie, jusques aujourd'hui, j'ai résolu de l'ôter de ma vue, à cause de tout le mal qu'ont fait les enfants d'Israël et les enfants de Juda pour me provoquer, eux, leurs rois, leurs princes, leurs sacrificateurs et leurs prophètes, et les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem. Et ils m'ont présenté le dos et non point le visage; dès le matin je les ai instruits et instruits; mais ils ne furent point dociles à recevoir la remontrance; et ils ont placé leurs abominations dans la maison appelée de mon nom pour la souiller, et ils ont élevé des tertres à Baal dans la vallée des fils de Hinnom, pour offrir leurs fils et leurs filles à Moloch; ce que je n'avais point ordonné et qui ne m'était point venu dans la pensée, qu'on fît de telles horreurs pour porter Juda à pécher. Et maintenant, ainsi prononce cependant l'Éternel, Dieu d'Israël, sur cette ville dont vous dites: Elle sera livrée aux mains du roi de Babel par l'épée et la famine et la peste : Voici, je les recueillerai de tous les pays où je les aurai dispersés dans ma colère, et dans ma fureur, et dans mon grand courroux, et je les ferai revenir en ce lieu et habiter en sécurité, et ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu; et je leur donnerai un seul cœur et une seule voie pour me craindre toujours, afin d'être heureux, eux et leurs enfants après eux. Et je leur donne cette alliance éternelle, que je ne cesserai de leur faire du bien, et je mettrai ma crainte dans leurs cœurs, afin qu'ils ne s'éloignent pas de moi. Et ma joie à leur égard sera de leur faire du bien, et je les planterai dans ce pays, véritablement, de tout mon cœur et de toute mon âme. Car ainsi parle l'Éternel: De même que j'ai fait venir sur ce peuple tous ces grands maux, de même je ferai venir sur eux tous les biens que je leur ai promis; et des champs seront achetés dans ce pays duquel vous dites: «C'est un désert sans hommes ni bestiaux, il est livré aux mains des Chaldéens;» on achètera des champs pour de l'argent, les lettres en seront écrites et scellées, munies du témoignage des témoins, dans le pays de Benjamin, et dans les alentours de Jérusalem, et dans les villes de Juda, et dans les villes de la montagne, et dans les villes du bas-pays, et dans les villes du Midi; car je ramènerai leurs captifs, dit l'Éternel. Et la parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie une seconde fois (or il était encore détenu dans le vestibule de la prison) en ces mots : Ainsi parle l'Éternel qui fait ces choses, l'Éternel qui les conçoit pour les préparer; l'Éternel est son nom : Invoque-moi, et je te répondrai, et je te révélerai des choses grandes et impénétrables que tu ne connais pas. Car ainsi prononce l'Éternel, Dieu d'Israël, sur les maisons de cette ville, et sur les maisons des rois de Juda, qui seront détruites par les terrasses et les machines, les Chaldéens venant pour assiéger, et pour les remplir des cadavres des hommes que je frapperai dans ma colère et ma fureur, quand je cacherai ma face à cette ville à cause de toute leur malice : Voici, je lui appliquerai des bandages et des remèdes, et je la guérirai, et je leur ouvrirai un trésor de salut permanent. Et je ramènerai les captifs de Juda et les captifs d'Israël, et je les restaurerai comme autrefois; et je les purifierai de toute l'iniquité dont ils furent coupables envers moi; et je leur pardonnerai toutes les iniquités qui les rendaient coupables envers moi, et rebelles contre moi. Et [Jérusalem] m'acquerra un nom d'allégresse, de louange et de gloire auprès de tous les peuples de la terre, qui apprendront tout le bien que je leur fais, et trembleront, et craindront à la vue de tout le bien et de tout le bonheur que je lui accorderai. Ainsi parle l'Éternel: On entendra de nouveau dans ce lieu duquel vous dites: «C'est un désert sans hommes ni bestiaux,» dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem, désolées, privées d'hommes et d'habitants et de bestiaux, les chants de joie et les chants d'allégresse, les chants du fiancé et les chants de la fiancée, la voix de gens qui disent: «Louez l'Éternel des armées, car l'Éternel est bon, sa grâce est éternelle!» et qui apportent leurs actions de grâces à la maison de l'Éternel. Car je ramènerai les captifs du pays comme autrefois, dit l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel des armées: Il y aura de nouveau dans ce lieu désolé, privé d'hommes et de bestiaux, et dans toutes ses villes, des stations de bergers faisant reposer leurs troupeaux, dans les villes de la montagne, dans les villes du bas-pays, et dans les villes du Midi, et dans le pays de Benjamin, et dans les alentours de Jérusalem, et dans les villes de Juda, les brebis passeront encore sous la main de celui qui les compte, dit l'Éternel. Voici, des jours viennent, dit l'Éternel, où je réaliserai les promesses que j'ai faites à la maison d'Israël et à la maison de Juda : dans ces jours et ces temps-là, je ferai germer à David un juste rejeton qui fera droit et justice dans le pays. En ces jours-là Juda sera sauvée, et Jérusalem habitera en sécurité, et voici le nom dont elle sera appelée: L'Éternel notre justice. Car ainsi parle l'Éternel: Il ne manquera pas à David d'un homme assis sur le trône de la maison d'Israël; et aux sacrificateurs et aux lévites il ne manquera pas d'un homme qui se tienne devant moi, qui offre les holocaustes, et brûle les victimes, et fasse le sacrifice tous les jours. Et la parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie en ces mots : Ainsi parle l'Éternel: Si vous rompez le pacte que j'ai fait avec le jour, et le pacte que j'ai fait avec la nuit, de sorte qu'il ne soit plus ni jour, ni nuit en son temps, alors aussi sera rompu le pacte que j'ai fait avec David, mon serviteur, de sorte qu'il n'aura pas de fils régnant sur son trône et avec les lévites, les sacrificateurs qui me servent. De même que l'armée des Cieux ne peut se compter, ni le sable de la mer se mesurer, de même je multiplierai la race de David, mon serviteur, et les lévites qui sont mes ministres. Et la parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie en ces mots : Ne vois-tu pas ce que ce peuple dit: «Les deux familles que l'Éternel avait choisies, Il les rejette,» et ils ont une idée si méprisante de mon peuple, qu'il n'est plus un peuple à leurs yeux. Ainsi parle l'Éternel: Si je n'ai pas fait mon pacte avec le jour et avec la nuit, ni les lois des Cieux et de la terre, alors je rejette la race de Jacob et de David, mon serviteur, pour ne plus prendre dans sa race de dominateurs qui règnent sur la race d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Car je ramènerai leurs captifs et j'aurai compassion d'eux. La parole qui fut adressée à Jérémie par l'Éternel, lorsque Nébucadnézar, roi de Babel, et toute son armée, et tous les royaumes des pays de sa domination, et tous les peuples faisaient la guerre à Jérusalem et à toutes ses villes. Il dit : Ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: Va, et parle à Sédécias, roi de Juda, et lui dis: Ainsi parle l'Éternel: Voici, je livre cette ville aux mains du roi de Babel, pour qu'il la brûle par le feu; et toi, tu n'échapperas pas non plus à sa main, mais tu seras pris et livré à sa main, et tes yeux rencontreront les yeux du roi de Babel, et tu lui parleras bouche à bouche, et tu iras à Babel. Cependant, écoute la parole de l'Éternel, Sédécias, roi de Juda! Ainsi prononce l'Éternel sur toi: Tu ne mourras point par l'épée, tu mourras en paix, et comme on brûla des parfums pour tes pères, les rois précédents qui furent avant toi, de même on en brûlera pour toi, et l'on élèvera pour toi la complainte: «Hélas! Seigneur!» Car j'ai prononcé cette parole, dit l'Éternel. Et Jérémie, le prophète, dit à Sédécias, roi de Juda, toutes ces paroles à Jérusalem. Or, l'armée du roi de Babel faisait la guerre à Jérusalem et à toutes les villes de Juda qui étaient restées, et à Lachis et à Aséka; car elles étaient restées d'entre les villes de Juda, étant des villes fortes. La parole qui fut adressée à Jérémie par l'Éternel, après que le roi Sédécias eut fait une alliance avec tout le peuple de Jérusalem, dans le but de promulguer entre eux un affranchissement, en vertu duquel chacun rendrait la liberté à son serviteur, et chacun à sa servante, homme et femme de la race des Hébreux, et personne ne prendrait pour esclave le Juif, son frère. Et tous les princes et tout le peuple qui étaient entrés dans l'alliance, consentirent à affranchir chacun son serviteur, et chacun sa servante, pour ne plus les tenir en esclavage: ils consentirent et les affranchirent. Mais ils changèrent ensuite, et reprirent les serviteurs et les servantes qu'ils avaient affranchis, et se les assujettirent comme serviteurs et servantes. Alors la parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie par l'Éternel en ces mots : Ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: Je fis une alliance avec vos pères, le jour où je les tirai du pays d'Egypte, de la maison de servitude, disant : Au terme de sept années vous affranchirez chacun votre frère, l'Hébreu qui se sera vendu à vous; il te servira six années, puis tu lui rendras sa liberté. Mais vos pères ne m'écoutèrent point et ne prêtèrent point l'oreille. Mais vous, vous êtes revenus en ce jour, et avez fait ce qui est droit à mes yeux, en promulguant chacun la liberté pour son prochain, et vous avez fait une alliance devant moi dans la maison appelée de mon nom; mais vous êtes revenus en arrière, et vous avez profané mon nom, en reprenant chacun son serviteur et chacun sa servante à qui vous aviez rendu la liberté, et vous les avez assujettis à être vos serviteurs et vos servantes. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel: Vous ne m'avez point obéi jusqu'à promulguer la liberté chacun pour son frère, et chacun pour son prochain. Voici, je promulgue votre liberté, dit l'Éternel, et vous serez à l'épée, à la peste et à la famine, et je vous abandonne aux avanies de tous les royaumes de la terre. Et j'assimilerai les hommes transgresseurs de mon alliance, qui n'ont pas accompli les articles de l'alliance qu'ils ont conclue devant moi, au taureau qu'ils ont coupé en deux, et entre les quartiers duquel ils ont passé, les princes de Juda, et les princes de Jérusalem, les eunuques et les Sacrificateurs, et tout le peuple du pays, qui ont passé entre les quartiers de la victime. Et je les livrerai aux mains de leurs ennemis, et aux mains de ceux qui en veulent à leur vie, et leurs cadavres seront la pâture des oiseaux des Cieux et des bêtes de la terre. Et Sédécias aussi, roi de Juda, et. ses princes, je les livrerai aux mains de leurs ennemis, et aux mains de ceux qui en veulent à leur vie, et aux mains de l'armée du roi de Babel, qui [pour le moment] s'est éloigné de vous. Voici, j'en donne l'ordre, dit l'Éternel, et je les ramènerai contre cette ville, pour qu'ils l'assiègent et s'en emparent, et la brûlent par le feu, et des villes de Juda je ferai un désert sans habitants. La parole qui fut adressée à Jérémie par l'Éternel, dans le temps de Jéhojakim, fils de Josias, roi de Juda, en ces mots : Rends-toi auprès de la maison des Réchabites, et parle-leur, et amène-les dans la maison de l'Éternel, dans l'une des chambres, et offre-leur du vin à boire. Et je pris Jaasénia, fils de Jérémie, fils de Habazinia, et ses frères et tous ses fils, et toute la maison des Réchabites, et je les amenai à la maison de l'Éternel, dans la chambre des fils de Hanan, fils de Gédalia, homme de Dieu, laquelle est à côté de la chambre des princes, au-dessus de la chambre de Mahaséïa, fils de Sallum, garde du seuil. Et je plaçai devant les fils de la maison des Réchabites des coupes pleines de vin, et des calices, et je leur dis: «Buvez du vin!» Mais ils dirent: Nous ne buvons pas de vin; car Jonadab, fils de Réchab, notre père, nous a donné ce commandement: Vous ne boirez point de vin, ni vous, ni vos fils, à perpétuité; et vous ne bâtirez point de maisons, et ne sèmerez aucune semence, et ne planterez ni ne posséderez des vignes; mais vous habiterez sous des tentes toute votre vie, afin que vous viviez longtemps dans le pays où vous séjournez. Et nous sommes dociles à la voix de Jonadab, fils de Réchab, notre père, en tout ce qu'il nous a prescrit, de sorte que nous ne buvons pas de vin durant toute notre vie, ni nous, ni nos femmes, ni nos fils, ni nos filles, et que nous ne bâtissons pas de maisons pour nous loger, et que nous ne possédons ni vignes, ni champs, ni terre ensemencée, et nous habitons sous des tentes, et nous écoutons et nous pratiquons tout ce que nous a prescrit Jonadab, notre père. Et, quand Nébucadnézar, roi de Babel, s'avança dans le pays, nous dîmes: Venez, et fuyons à Jérusalem devant l'armée des Chaldéens et devant l'armée de Syrie; c'est ainsi que nous habitons dans Jérusalem. Alors la parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie en ces mots : Ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Va et dis aux hommes de Juda et aux habitants de Jérusalem: De là ne tirerez-vous pas cette leçon, qu'il vous faut obéir à mes paroles? dît l'Éternel. On accomplit les préceptes de Jonadab, fils de Réchab, lesquels il a donnés comme règle à ses fils, de ne point boire de vin, et ils n'en ont pas bu jusques aujourd'hui, car ils sont dociles à l'ordre de leur père; et moi je vous ai parlé dès le matin, et vous ne m'obéissez pas! Et je vous ai envoyé tous mes serviteurs, les prophètes, dès le matin, pour vous dire: Renoncez donc chacun à votre mauvaise voie, et amendez votre conduite, et n'allez plus après d'autres dieux pour les servir; alors vous resterez dans le pays que j'ai donné à vous et à vos pères; mais vous n'avez point prêté l'oreille, et ne m'avez point obéi. Oui, les fils de Jonadab, fils de Réchab, observent la règle que leur donna leur père, et ce peuple ne m'obéit pas! C'est pourquoi, ainsi parle l'Éternel, Dieu des armées, Dieu d'Israël: Voici, j'amène sur Juda et sur tous les habitants de Jérusalem tous les maux dont je les ai menacés, parce que je leur ai parlé, et qu'ils n'ont point écouté; et que je les ai appelés, et qu'ils n'ont point répondu. Et Jérémie dit à la maison des Réchabites: Ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Parce que vous êtes dociles au commandement de Jonadab votre père, et que vous observez tous ses commandements et que vous faites selon tout ce qu'il vous a commandé, à cause de cela, ainsi prononce l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Il ne manquera point à Jonadab, fils de Réchab, d'un homme qui se tienne en ma présence, dans tous les âges. Et la quatrième année de Jéhojakim, fils de Josias, roi de Juda, cette parole fut adressée à Jérémie par l'Éternel, qui dit : Prends un volume, et y écris toutes les paroles que je t'ai dites touchant Israël et Juda, et touchant tous les peuples, depuis le jour où je te parlai dans le temps de Josias jusques aujourd'hui. Peut-être la maison de Juda entendant parler de tout le mal que je pense à leur faire, chacun abandonnera sa voie mauvaise, et je pardonnerai leur iniquité et leur péché. Alors Jérémie fit venir Baruch, fils de Nérija, et Baruch écrivit sous la dictée de Jérémie, dans un volume, toutes les paroles que l'Éternel lui avait dites. Et Jérémie donna cet ordre à Baruch, et lui dit: Je suis retenu ici, et je ne puis me rendre à la maison de l'Éternel; va donc, et lis dans le volume ce que tu as écrit sous ma dictée, les paroles de l'Éternel, aux oreilles du peuple, dans la maison de l'Éternel, le jour du jeûne, et lis-les aussi aux oreilles de tous les Juifs venus de leurs villes. Peut-être supplieront-ils humblement l'Éternel, et quitteront-ils chacun leur mauvaise voie; car grande est la colère et l'indignation dont l'Éternel menace ce peuple. Et Baruch, fils de Nérija, exécuta dans son entier l'ordre que lui avait donné Jérémie, le prophète, de lire dans le livre les paroles de l'Éternel dans la maison de l'Éternel. Et la cinquième année de Jéhojakim, fils de Josias, roi de Juda, le neuvième mois, on publia un jeûne devant l'Éternel; tout le peuple de Jérusalem, et tout le peuple vint des villes de Juda à Jérusalem. Alors Baruch lut dans le livre les paroles de Jérémie dans la maison de l'Éternel, dans la chambre de Gémaria, fils de Schaphan, le scribe, dans le vestibule supérieur, à l'entrée de la Porte neuve de la maison de l'Éternel, aux oreilles de tout le peuple. Et Michée, fils de Gémaria, fils de Schaphan, ayant entendu toutes les paroles de l'Éternel lues dans le livre, descendit à la maison du roi, dans la chambre du scribe; et voici, tous les princes y étaient assis, Elisama, le scribe, et Délaïa, fils de Sémaïa, et Elnathan, fils de Hachbor, et Gémaria, fils de Schaphan, et Sédécias, fils d'Ananias, et tous les princes. Et Michée leur rapporta toutes les paroles qu'il avait entendues, quand Baruch lisait dans le livre aux oreilles du peuple. Alors tous les princes députèrent à Baruch Jehoudi, fils de Néthania, fils de Sélémia, fils de Couschi, pour lui dire: Prends en ta main le livre dans lequel tu as lu aux oreilles du peuple, et viens! Et Baruch, fils de Nérija, prit en sa main le livre, et vint auprès d'eux. Et ils lui dirent: Assieds-toi, et lis-le à nos oreilles. Et Baruch lut à leurs oreilles. Et à l'ouïe de toutes ces paroles, effrayés ils s'entre-regardèrent, et dirent à Baruch: Nous rapporterons au roi toutes ces paroles. Et ils interrogèrent Baruch, et dirent: Dis-nous donc comment tu as écrit toutes ces paroles sous sa dictée! Et Baruch leur dit: De sa bouche il me dictait toutes ces paroles, et je les écrivais dans ce livre avec de l'encre. Alors les princes dirent à Baruch: Va, et te cache, ainsi que Jérémie, et que personne ne sache où vous êtes! Puis ils se rendirent auprès du roi dans la cour, et ils déposèrent le livre dans la chambre d'Elisama, le scribe, et ils exposèrent toutes ces choses aux oreilles du roi. Alors le roi envoya Jehoudi pour prendre le volume; et il le prit dans la chambre d'Elisama, le scribe; et Jehoudi le lut aux oreilles du roi, et aux oreilles de tous les princes qui entouraient le roi. Or le roi habitait la maison d'hiver au neuvième mois, et le brasier brûlait devant lui. Et lorsque Jehoudi en eut lu trois ou quatre colonnes, le roi le coupa avec un canif de scribe, et le jeta dans le feu du brasier, jusqu'à ce que le volume fût consumé en entier par le feu dans le brasier. Et ils ne furent point effrayés, et ne déchirèrent point leurs habits, ni le roi, ni aucun de ses serviteurs, à l'ouïe de toutes ces paroles. Bien plus, Elnathan, et Délaïa, et Gémaria intercédèrent auprès du roi, pour qu'il ne brûlât pas le volume; mais il ne les écouta point. Et le roi ordonna à Jéraméel, fils de Hammélech, et à Séraïa, fils d'Asriel, et à Sélémia, fils d'Abdiel, de saisir Baruch le scribe, et Jérémie le prophète; mais l'Éternel les cacha. Et la parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie, après que le roi eut brûlé le volume et les paroles que Baruch avait écrites sous la dictée de Jérémie, et Il dit : Prends encore un autre volume, et y écris toutes les premières paroles qui étaient dans le premier volume qu'a brûlé Jéhojakim, roi de Juda. Et quant à Jéhojakim, roi de Juda, tu lui diras: Ainsi parle l'Éternel: Tu as brûlé ce volume en disant: Pourquoi y as-tu écrit ces paroles: Le roi de Babel viendra détruire ce pays et en exterminer les hommes et les bestiaux? C'est pourquoi, ainsi prononce l'Éternel sur Jéhojakim, roi de Juda: Il n'aura point de fils assis sur le trône de David, et son cadavre sera jeté pour être exposé à l'ardeur du jour et au froid de la nuit; et je punirai sur lui, et sur sa race, et sur ses serviteurs leur crime, et je ferai venir sur eux, et sur les habitants de Jérusalem, et sur les hommes de Juda, tous les maux dont je les ai menacés, sans qu'ils aient écouté. – Et Jérémie prit un autre volume et le donna à Baruch, fils de Nérija, le scribe, lequel y écrivit sous la dictée de Jérémie toutes les paroles du livre qu'avait brûlé au feu Jéhojakim, roi de Juda; et il fut ajouté beaucoup d'autres paroles semblables à celles-là. Et Sédécias, fils de Josias, succéda comme roi à Chonia, fils de Jéhojakim: Nébucadnézar, roi de Babel, l'avait fait roi du pays de Juda. Et il n'obéit, non plus que ses serviteurs, ni le peuple du pays, aux paroles que l'Éternel prononça par l'entremise de Jérémie, le prophète. Et le roi Sédécias envoya Jouchal, fils de Sélémia, et Sophonie, fils de Mahaséïa, le sacrificateur, à Jérémie, le prophète, pour lui dire: Prie pour nous l'Éternel, notre Dieu! Or Jérémie entrait et sortait encore librement parmi le peuple, et on ne l'avait pas encore incarcéré. Et l'armée de Pharaon était sortie de l'Egypte, et les Chaldéens qui assiégeaient Jérusalem, en ayant appris la nouvelle, s'étaient retirés de Jérusalem. Alors la parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie, le prophète, en ces mots : Ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël: Ainsi parlez au roi de Juda qui vous envoie vers moi pour me consulter: Voici, l'armée de Pharaon qui s'avance à votre secours, retournera dans son pays, en Egypte; et les Chaldéens reviendront assiéger cette ville, et ils la prendront, et la brûleront par le feu. Ainsi parle l'Éternel: Ne vous abusez pas vous-mêmes en disant: Les Chaldéens vont s'éloigner de nous! car ils ne s'en iront point. Car eussiez-vous défait toute l'armée des Chaldéens qui vous assiègent, et ne restât-il d'eux que des hommes percés, ils se lèveront chacun de leur tente, et brûleront cette ville par le feu. Et lorsque l'armée des Chaldéens se retirait de Jérusalem devant l'armée de Pharaon, Jérémie sortit de Jérusalem, pour se rendre dans le pays de Benjamin, afin d'y recueillir un héritage, au milieu du peuple. Et il se trouvait dans la porte de Benjamin, et là celui qui en avait l'inspection et dont le nom était Jérija, fils de Sélémia, fils d'Ananias, arrêta Jérémie, le prophète, en disant: Tu passes aux Chaldéens. Et Jérémie dit: C'est une fausseté! je ne passe point aux Chaldéens. Mais Jérija, sans l'écouter, arrêta Jérémie et le conduisit aux princes. Et les princes s'irritèrent contre Jérémie, et le frappèrent, et le mirent en prison dans la maison de Jonathan, le scribe; car ils en avaient fait une prison. Et lorsque Jérémie fut venu dans le cachot, et dans les cellules, et qu'il y fut resté longtemps, le roi Sédécias envoya et le fit chercher. Et le roi l'interrogea dans sa maison en secret et lui dit: Y a-t-il une parole de par l'Éternel? Et Jérémie dit: Il y en a une. Et il dit: Tu seras livré entre les mains du roi de Babel. Et Jérémie dit au roi Sédécias: En quoi ai-je péché contre toi ou tes serviteurs ou ce peuple, que vous m'avez mis en prison? Et où sont vos prophètes qui vous prophétisaient disant: Le roi de Babel ne marchera pas contre vous, ni contre ce pays? Et maintenant, écoute, ô roi, mon Seigneur, je t'en prie, reçois mon humble prière, et ne me fais pas rentrer dans la maison de Jonathan, le scribe, pour que je n'y meure pas! Alors le roi Sédécias ordonna qu'on déposât Jérémie dans le vestibule de la prison, et qu'on lui donnât chaque jour un pain de la rue des boulangers, jusqu'à ce que tout le pain fût consommé dans la ville. Ainsi Jérémie demeura dans le vestibule de la prison. Et Sephatia, fils de Mathan, et Gédalia, fils de Paschur, et Jouchal, fils de Sélémia, et Paschur, fils de Malchija, entendirent les discours que Jérémie tenait à tout le peuple, en disant : Ainsi parle l'Éternel: Qui restera dans cette ville, mourra par l'épée, par la famine et par la peste, et qui se rendra aux Chaldéens vivra, et il aura sa vie pour butin, de sorte qu'il vivra. Ainsi parle l'Éternel: Cette ville sera livrée aux mains de l'armée du roi de Babel qui s'en emparera. Alors les princes dirent au roi: Que cet homme soit donc mis à mort! car ainsi, il énerve les mains des hommes de guerre, restés dans cette ville, et les mains de tout le peuple, quand il leur parle de la sorte; car cet homme ne cherche point le bien de ce peuple, mais son mal. Et le roi Sédécias dit: Voici, il est entre vos mains, car le roi ne peut rien contre vous. Alors ils prirent Jérémie, et le jetèrent dans la fosse de Malchija, fils de Hammélech, laquelle se trouve dans le vestibule de la prison, et ils y dévalèrent Jérémie avec des cordes, et dans la fosse il n'y avait point d'eau, mais de la fange, et Jérémie enfonçait dans la fange. Et Ebedmélech, l'Éthiopien, eunuque qui était dans la maison du roi, apprit qu'on avait jeté Jérémie dans la fosse. Or le roi était assis à la porte de Benjamin. Alors Ebedmélech sortit de la maison du roi, et vint parler au roi en ces termes : Seigneur roi, ces hommes ont mal agi dans tout ce qu'ils ont fait à Jérémie, le prophète, qu'ils ont jeté dans la fosse, et il se meurt de faim sur la place, car il n'y a plus de pain dans la ville. Et le roi donna cet ordre à Ebedmélech, l'Éthiopien: Prends avec toi d'ici trente hommes, et retire Jérémie, le prophète, de la fosse, avant qu'il meure. Et Ebedmélech prit les hommes avec lui, et vint à la maison du roi sous le Trésor, et y prit des lambeaux d'habits usés, et des haillons de vieilles hardes, et les dévala à Jérémie dans la fosse avec des cordes. Et Ebedmélech, l'Éthiopien, dit à Jérémie: Mets ces haillons et ces lambeaux sous les articulations de tes mains, sous les cordes. Et Jérémie fit ainsi. Et ils tirèrent Jérémie avec des cordes en haut hors de la fosse; et Jérémie resta dans le vestibule de la prison. Puis le roi Sédécias envoya, chercher Jérémie, le prophète, et le fit venir auprès de lui dans la troisième avenue de la maison de l'Éternel, et le roi dit à Jérémie: Je vais te demander une chose: ne me cèle rien! Et Jérémie dit à Sédécias: Si je te la dis, ne me feras-tu pas mourir? Et si je te donne un conseil, tu ne m'écouteras pas. Alors le roi Sédécias fit en secret ce serment à Jérémie: Par la vie de l'Éternel qui nous a créé cette âme, je ne te ferai point mourir, et ne te livrerai point entre les mains de ces hommes qui en veulent à ta vie. Et Jérémie dit à Sédécias: Ainsi parle l'Éternel, Dieu des armées, Dieu d'Israël: Si tu sors, et te rends auprès des généraux du roi de Babel, tu auras la vie sauve, et cette ville ne sera point brûlée par le feu, et tu vivras, toi et ta maison. Mais si tu ne te rends pas auprès des généraux du roi de Babel, cette ville sera livrée aux mains des Chaldéens qui la brûleront par le feu, et toi, tu n'échapperas pas de leurs mains. Et le roi Sédécias dit à Jérémie: J'ai peur des Juifs qui ont passé aux Chaldéens, je crains qu'on ne me livre à eux, et qu'ils ne me maltraitent. Et Jérémie dit: Tu ne seras pas livré. Obéis donc à la voix de l'Éternel en tout ce que je te dis, et tout ira bien pour toi, et tu auras la vie sauve; mais si tu refuses d'aller, entends ce que l'Éternel me révèle : Voici, toutes les femmes qui restent dans la maison du roi de Juda seront menées aux généraux du roi de Babel, et elles diront: «Tes amis t'ont trompé, et sur toi ils ont eu le dessus; tes pieds ont enfoncé dans la fange, eux s'étant tirés en arrière.» Et toutes tes femmes et tes enfants, on les mènera aux Chaldéens, et toi, tu n'échapperas pas de leurs mains, mais par la main du roi de Babel tu seras saisi, et tu seras la cause de l'incendie de cette ville. Et Sédécias dit à Jérémie: Que personne ne sache rien de tous ces discours, afin que tu ne meures pas! Que si les princes apprennent que je t'ai parlé, et s'ils viennent à toi, et te disent: Eh bien! rapporte-nous ce que tu as dit au roi, et ce que le roi t'a dit; ne nous cèle rien, et nous ne te ferons pas mourir; dis-leur: J'ai humblement supplié le roi de ne pas me faire rentrer dans la maison de Jonathan pour y mourir. – Et tous les princes vinrent auprès de Jérémie, et l'interrogèrent, et il leur répondit dans les termes que le roi lui avait prescrits. Alors ils se turent et le quittèrent; car rien n'avait transpiré. Et Jérémie demeura dans le vestibule de la prison jusqu'au jour de la prise de Jérusalem. Et lorsque Jérusalem fut prise, (la neuvième année de Sédécias, roi de Juda, le dixième mois, Nébucadnézar, roi de Babel, avec toute son armée, vint devant Jérusalem, et l'assiégea; la onzième année de Sédécias, le quatrième mois, le neuvième jour du mois, la ville fut forcée;) alors vinrent tous les généraux du roi de Babel, et ils se placèrent à la Porte du milieu; c'étaient Nergal-Scharétser, Samgar-Nébo, Sareskim, chef des eunuques, Nergal-Scharétser, chef des mages, et tous les autres chefs du roi de Babel. Et lorsque Sédécias, roi de Juda, et tous les gens de guerre les virent, ils s'enfuirent, et sortirent nuitamment de la ville par le chemin des jardins du roi, et passant la porte entre les deux murailles, ils sortirent du côté de la plaine. Alors l'armée des Chaldéens se mit à leur poursuite, et ils atteignirent Sédécias dans les campagnes de Jéricho, et ils le prirent, et le menèrent à Nébucadnézar, roi de Babel, à Ribla dans le pays de Hamath, lequel prononça son jugement sur lui. Et le roi de Babel égorgea les fils de Sédécias à Ribla sous ses yeux; et le roi de Babel égorgea aussi tous les nobles de Juda, et il creva les yeux à Sédécias, et le lia de chaînes pour le mener à Babel. Et les Chaldéens brûlèrent par le feu la maison du roi et les maisons du peuple, et abattirent les murs de Jérusalem. Et le reste du peuple demeuré dans la ville, et les transfuges qui avaient passé à lui, le reste du peuple, Nébuzaradan, chef des satellites, les déporta à Babel; mais Nébuzaradan, chef des satellites, laissa dans le pays de Juda les petits d'entre le peuple qui ne possédaient rien, et il leur donna des vignes et des champs dans ce temps-là. Et Nébucadnézar, roi de Babel, donna ses ordres quant à Jérémie par Nébuzaradan, chef des satellites, et dit : Prends-le, et aie soin de lui, et ne lui fais aucun mal, et traite-le, ainsi qu'il te le dira. Alors Nébuzaradan, chef des satellites, et Nébuschasban, chef des eunuques, et Nergal-Scharétser, chef des mages, et tous les chefs du roi de Babel, envoyèrent chercher Jérémie du vestibule de la prison, et le remirent à Gédalia, fils d'Achikam, fils de Schaphan, pour le conduire dans sa maison. Et ainsi il demeura au milieu du peuple. Et la parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie, pendant qu'il était détenu dans le vestibule de la prison, en ces mots : Va, et parle à Ebedmélech, l'Éthiopien, et lui dis: Ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Vois, je vais faire arriver ce que j'ai prononcé sur cette ville, du mal et non du bien, et tu seras témoin de ces événements en ce temps-là. Mais je te délivrerai en ce jour-là, dit l'Éternel, et tu ne seras point livré aux mains des hommes que tu redoutes, car je veux te sauver, et tu ne tomberas point sous le glaive, tu auras ta vie pour ton butin, parce que tu as eu confiance en moi, dit l'Éternel. La parole qui fut adressée à Jérémie par l'Éternel, après que Nébuzaradan, chef des satellites, l'eut élargi à Rama. Quand il le fit chercher, il était lié de chaînes parmi tous les prisonniers de Jérusalem et de Juda qu'on déportait à Babel. Et le chef des satellites prit Jérémie et lui dit: L'Éternel, ton Dieu, avait annoncé tous ces malheurs à ce lieu-ci, et l'Éternel a fait arriver, et a exécuté ainsi qu'il l'avait dit, car vous aviez péché contre l'Éternel, et vous n'aviez point obéi à sa voix, et ces choses vous sont arrivées. Et maintenant, voici, je te délivre aujourd'hui des fers que tu portes aux mains: s'il t'agrée de venir avec moi à Babel, viens, j'aurai soin de toi; mais s'il te répugne de venir avec moi à Babel, cesse d'y penser; regarde, tu as tout le pays devant toi, va où il te plaira, et où il t'agréera d'aller. – Et comme il ne s'en allait point encore: Rends-toi donc [ajouta-t-il] auprès de Gédalia, fils d'Achikam, fils de Schaphan, que le roi de Babel a préposé sur les villes de Juda, et reste auprès de lui parmi le peuple; ou bien, va partout où il te conviendra d'aller. Et le chef des satellites lui donna son entretien et un présent, et le congédia. Et Jérémie se rendit auprès de Gédalia, fils d'Achikam, à Mitspa, et il demeura auprès de lui parmi le peuple laissé dans le pays. Et quand tous les chefs de l'armée qui étaient dans les campagnes apprirent, eux et leurs hommes, que le roi de Babel avait préposé Gédalia, fils d'Achikam, sur le pays, et qu'il lui avait commis les hommes et les femmes, et les enfants et ceux d'entre les petits du pays qui n'avaient pas été déportés à Babel, alors arrivèrent auprès de Gédalia, à Mitspa, Ismaël, fils de Néthania, et Jochanan et Jonathan, fils de Karéah, et Séraïa, fils de Tanchumeth, et les fils de Ephaï de Nétopha, et Jésanias, fils de Maachati, eux et leurs hommes. Et Gédalia, fils d'Achikam, fils de Schaphan, leur fit ce serment à eux et à leurs hommes, disant: Ne redoutez point d'être soumis aux Chaldéens! demeurez dans le pays, et soyez soumis au roi de Babel, et vous vous en trouverez bien. Pour moi, voici, je reste à Mitspa, au service des Chaldéens qui viendront auprès de nous; mais vous, faites vos récoltes de vin, de fruits et d'huile, et serrez-les dans vos vases, et habitez vos villes que vous occupez. Et tous les Juifs aussi qui étaient chez les Moabites, et chez les Ammonites, et en Édom, et ceux qui étaient dans tous les autres pays apprirent que le roi de Babel avait laissé un reste des Juifs, et préposé sur eux Gédalia, fils d'Achikam, fils de Schaphan; et tous les Juifs revinrent de tous les lieux où ils étaient disséminés, et arrivèrent dans le pays de Juda auprès de Gédalia à Mitspa, et ils firent d'abondantes récoltes de vin et de fruits. Cependant Jochanan, fils de Karéah, et tous les chefs de l'armée qui étaient dans les campagnes, vinrent auprès de Gédalia, à Mitspa, et lui dirent: Sais-tu bien que Bahalis, roi des Ammonites, a envoyé Ismaël, fils de Néthania, pour t'ôter la vie? Mais Gédalia, fils d'Achikam, ne les crut pas. Et Jochanan, fils de Karéah, parla secrètement à Gédalia à Mitspa, et lui dit: Je veux aller tuer Ismaël, fils de Néthania, et personne ne le saura. Pourquoi t'ôterait-il la vie, et tous les Juifs rassemblés autour de toi seraient-ils dispersés, et le reste de Juda perdu? Mais Gédalia, fils d'Achikam, dit à Jochanan, fils de Karéah: N'en fais rien! car ce que tu me dis d'Ismaël, est faux. Et il arriva au septième mois que Ismaël, fils de Néthania, fils d'Élisama, de la famille royale, et l'un des Grands du roi, ayant dix hommes avec lui, vint auprès de Gédalia, fils d'Achikam, à Mitspa, et là ils mangèrent ensemble à Mitspa. Alors Ismaël, fils de Néthania, se leva avec les dix hommes qui l'accompagnaient, et ils frappèrent Gédalia, fils d'Achikam, fils de Schaphan, avec l'épée et le tuèrent, lui que le roi de Babel avait préposé sur le pays; et Ismaël frappa aussi tous les Juifs qui étaient avec Gédalia à Mitspa, et les Chaldéens, hommes de guerre, qui s'y trouvaient. Et deux jours après le meurtre de Gédalia, tandis que chacun l'ignorait, il vint des hommes de Sichem, de Silo et de Samarie, au nombre de quatre-vingts, ayant la barbe coupée, et les habits déchirés, et des incisions sur le corps, et des offrandes, et de l'encens en leurs mains, pour les porter à la maison de l'Éternel. Alors Ismaël, fils de Néthania, sortit de Mitspa à leur rencontre; et en marchant il pleurait; et les ayant atteints il leur dit: Venez auprès de Gédalia, fils d'Achikam!… Et quand ils furent parvenus au milieu de la ville, Ismaël, fils de Néthania, les massacra, et les jeta dans une fosse, aidé des hommes qui l'accompagnaient. Cependant parmi eux il se trouva dix hommes qui dirent à Ismaël. Ne nous fais pas mourir, car nous avons du blé, de l'orge, de l'huile et du miel enfouis sous terre dans les champs. Alors il les laissa, et ne les fit point mourir avec leurs frères. Or la fosse où Ismaël avait jeté tous les cadavres des hommes qu'il avait tués en même temps que Gédalia, était celle qu'avait faite le roi Asa en vue de Baësa, roi d'Israël: c'est celle-là qu'Ismaël, fils de Néthania, remplit de cadavres. Et Ismaël emmena tout le reste du peuple de Mitspa, les filles du roi et tout le peuple resté à Mitspa, que Nébuzaradan, chef des satellites, avait commis à Gédalia, fils d'Achikam, Ismaël, fils de Néthania, les emmena captifs, et il se mit en marche pour passer chez les Ammonites. Cependant Jochanan, fils de Karéah, et tous les chefs de l'armée qui étaient avec lui, à l'ouïe de tous les crimes qu'avait commis Ismaël, fils de Néthania, prirent tous leurs hommes, et se mirent en marche pour attaquer Ismaël, fils de Néthania, et ils l'atteignirent aux grandes eaux de Gabaon. Et quand tout le peuple qui était avec Ismaël, aperçut Jochanan, fils de Karéah, et tous les chefs de l'armée avec lui, ils se réjouirent; et tout le peuple qu'Ismaël avait emmené de Mitspa, fit volte-face, et revint, et joignit Jochanan, fils de Karéah; mais Ismaël, fils de Néthania, échappa avec huit hommes à Jochanan, et se rendit chez les Ammonites. Alors Jochanan, fils de Karéah, et tous les chefs de l'armée qui étaient avec lui prirent tout le reste du peuple qu'il avait recouvré sur Ismaël, fils de Néthania, depuis Mitspa, après que celui-ci eut tué Gédalia, fils d'Achikam, hommes et gens de guerre, et femmes, et enfants, et eunuques, qu'il ramena de Gabaon; et ils se mirent en marche, et prirent leur étape à l'hôtellerie de Chimham près de Bethléhem, afin d'aller en Egypte pour fuir les Chaldéens; car ils les redoutaient, parce que Ismaël, fils de Néthania, avait tué Gédalia, fils d'Achikam, que le roi de Babel avait préposé sur le pays. Et tous les chefs de l'armée, et Jochanan, fils de Karéah, et Jésanias, fils d'Osée, et tout le peuple, tant les petits que les grands, s'approchèrent, et dirent à Jérémie, le prophète: Accueille notre humble requête, et prie pour nous l'Éternel, ton Dieu, pour tous ces survivants, car de beaucoup nous ne restons plus qu'un petit nombre, ainsi que tu nous vois; afin que l'Éternel, ton Dieu, nous indique le chemin où nous devons marcher, et la chose que nous avons à faire. Et Jérémie, le prophète, leur dit: J'obéis; voici, je vais prier l'Éternel, votre Dieu, conformément à ce que vous avez dit; et tout ce que l'Éternel vous répondra, je vous le rapporterai, je ne vous en déroberai rien. Et ils dirent à Jérémie: Que l'Éternel nous soit un témoin fidèle et sûr, que nous ferons tout ce dont l'Éternel ton Dieu te chargera pour nous : que ce soit du bien ou du mal, nous serons dociles à la voix de l'Éternel notre Dieu, vers qui nous t'envoyons, afin que bien nous en arrive, si nous sommes dociles à la voix de l'Éternel, notre Dieu. Et au bout de dix jours, la parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie; et il appela Jochanan, fils de Karéah, et tous les chefs de l'armée qui étaient avec lui, et tout le peuple, tant les petits que les grands, et il leur dit: Ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël, auprès de qui vous m'avez envoyé pour lui présenter votre humble requête : Si de nouveau vous vous fixez dans ce pays, je vous édifierai, et ne vous détruirai point; et je vous planterai, et ne vous arracherai point, car je me repens du mal que je vous ai fait. Ne redoutez point le roi de Babel que vous redoutez! ne le redoutez point, dit l'Éternel, car je suis avec vous pour vous sauver et vous délivrer de sa main, et je lui inspirerai de la compassion pour vous, afin qu'il ait compassion de vous, et vous fasse rentrer dans votre pays. Mais si vous dites: Nous ne resterons point dans ce pays, n'obéissant point à la voix de l'Éternel, votre Dieu, et disant: Non, car nous irons au pays d'Egypte, où nous ne verrons point, de guerre, et n'entendrons point le son de la trompette, et n'aurons point faute de pain, et là nous nous fixerons… eh bien! alors, entendez la parole de l'Éternel, restes de Juda! Ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Si vous vous mettez en tête d'aller en Egypte, et si vous vous y rendez pour vous y fixer, l'épée dont vous avez peur, vous atteindra là, dans le pays d'Egypte, et la faim dont vous avez souci, s'attachera à vous là, en Egypte, et là vous mourrez. Et tous ceux qui se mettront en tête d'aller en Egypte pour s'y fixer, périront par l'épée, par la famine et par la peste, et il n'en restera, n'en réchappera pas un des calamités que j'enverrai contre eux. Car ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: De même que ma colère et ma fureur s'est répandue sur les habitants de Jérusalem, de même ma fureur se répandra sur vous, si vous allez en Egypte, et vous serez en exécration, et en horreur, et en malédiction et en dérision, et vous ne reverrez plus ce lieu. L'Éternel vous dit, restes de Juda: N'allez point en Egypte! sachez que je vous en adresse la sommation aujourd'hui. Car vous vous abusez au péril de vos vies; car vous m'avez envoyé auprès de l'Éternel, votre Dieu, disant: Prie pour nous l'Éternel, notre Dieu, et rapporte-nous tout ce que l'Éternel, notre Dieu, dira, et nous le ferons. Et je vous l'ai rapporté aujourd'hui; mais vous n'êtes point dociles à la voix de l'Éternel, votre Dieu, ni à tout ce dont Il m'a chargé pour vous. Eh bien! sachez que vous périrez par l'épée, par la famine et par la peste, dans le lieu où vous avez envie d'aller vous fixer. Et lorsque Jérémie eut achevé de dire à tout le peuple toutes les paroles de l'Éternel, leur Dieu, dont l'avait chargé l'Éternel, leur Dieu, pour eux, toutes ces paroles-là, alors prirent la parole Azarias, fils d'Osée, et Jochanan, fils de Karéah, et tous les hommes orgueilleux, lesquels dirent à Jérémie: Tu dis un mensonge; l'Éternel, notre Dieu, ne t'a point chargé de nous dire: N'allez point en Egypte pour vous y fixer; mais c'est Baruch, fils de Nérija, qui t'excite contre nous pour nous livrer aux mains des Chaldéens, afin qu'ils nous fassent mourir et nous déportent à Babel. Et Jochanan, fils de Karéah, et tous les chefs de l'armée, et tout le peuple n'obéirent point à l'ordre de l'Éternel, de rester dans le pays de Juda. Et Jochanan, fils de Karéah, et tous les chefs de l'armée prirent tous les survivants de Juda, qui étaient revenus du milieu de toutes les nations où ils étaient dispersés habiter le pays de Juda, les hommes, et les femmes, et les enfants, et les filles du roi, et toutes les personnes que Nébuzaradan, chef des satellites, avait laissées avec Gédalia, fils d'Achikam, fils de Schaphan, et Jérémie, le prophète, et Baruch, fils de Nérija; et ils émigrèrent au pays d'Egypte, car ils n'obéirent pas à la voix de l'Éternel, et ils s'avancèrent jusqu'à Tachphanès. Et la parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie, à Tachphanès, en ces mots : Prends en ta main de grandes pierres, et les enfonce dans de l'argile à la tuilerie qui se trouve à la porte de la maison de Pharaon à Tachphanès, sous les yeux des Juifs, et dis-leur: Ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Voici, j'envoie chercher Nébucadnézar, roi de Babel, mon serviteur, et je place son trône sur ces pierres, que j'ai enfoncées, et il étendra son brillant tapis sur elles; et il viendra et frappera le pays d'Egypte; et à la mort, celui qui est à la mort, et à la captivité celui qui est à la captivité, et à l'épée celui qui est à l'épée! Et j'allumerai un feu dans les maisons des dieux de l'Egypte; et il les incendiera, et les emmènera, et il s'enveloppera du pays d'Egypte, comme le berger s'enveloppe de son manteau, et il en sortira sain et sauf. Et il brisera les colonnes de Bethsémès au pays d'Egypte, et brûlera au feu les maisons des dieux de l'Egypte. La parole qui fut adressée à Jérémie pour tous les Juifs établis au pays d'Egypte, habitant à Migdol, et à Tachphanès, et à Noph, et au pays de Pathros, en ces termes : Ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Vous avez vu tous les maux que j'ai fait venir sur Jérusalem et sur toutes les villes de Juda, et les voilà en ruine aujourd'hui, et dépeuplées, à cause du mal qu'ils ont commis, afin de m'irriter, en allant encenser et servir d'autres dieux inconnus à eux, à vous et à vos pères. Et je vous envoyai tous mes serviteurs, les prophètes, dès le matin, pour vous dire: «Ne faites donc pas ces choses abominables que je hais!» mais ils n'écoutèrent point et ne prêtèrent point l'oreille pour renoncer à leur méchanceté, en n'encensant plus d'autres dieux. Alors ma fureur et ma colère s'épancha, et consuma les villes de Juda et les rues de Jérusalem, qui devinrent des ruines et un désert, comme elles le sont aujourd'hui. Et maintenant, ainsi parle l'Éternel, Dieu des armées, Dieu d'Israël: Pourquoi faites-vous un si grand mal pour vous perdre, que d'être cause du retranchement de vos hommes et de vos femmes, de vos enfants et de vos nourrissons, du milieu de Juda, de sorte qu'il ne survive aucun d'entre vous? que de m'irriter par l'œuvre de vos mains, en encensant d'autres dieux au pays d'Egypte, où vous êtes allés demeurer, pour être exterminés, et pour devenir une malédiction et un opprobre parmi tous les peuples de la terre? Avez-vous oublié les crimes de vos pères, et les crimes des rois de Juda, et les crimes de leurs femmes, et vos crimes, et les crimes de vos femmes, commis dans le pays de Juda et dans les rues de Jérusalem? Ils ne se sont point humiliés jusques aujourd'hui; ils n'ont eu aucune crainte, et n'ont point suivi ma loi, ni mes commandements que j'avais mis sous vos yeux et sous les yeux de vos pères. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Voici, je tourne les yeux contre vous, pour maltraiter et pour exterminer tout Juda. Et je veux enlever les survivants de Juda qui ont pris le parti d'aller au pays d'Egypte pour s'y fixer, et ils seront tous consumés; ils tomberont dans le pays d'Egypte; l'épée et la famine les dévoreront du petit au grand; ils périront par l'épée et la famine, et ils seront en exécration, et en horreur, et en malédiction et en opprobre. Et je châtierai ceux qui habitent au pays d'Egypte, comme j'ai châtié Jérusalem, par l'épée, la famine et la peste, et nul ne se sauvera, ni n'échappera parmi les survivants de Juda venus pour s'y fixer, dans le pays d'Egypte, et pour retourner au pays de Juda où leur âme languit de revenir habiter, car ils n'y reviendront pas, sinon des réchappés. Et tous les hommes, qui savaient que leurs femmes avaient encensé d'autres dieux, et toutes les femmes qui se trouvaient là en grand nombre, et tout le peuple qui habitait au pays d'Egypte et à Pathros, répondirent à Jérémie, et dirent : Nous n'obéirons à rien de ce que tu nous as dit au nom de l'Éternel; mais nous voulons faire tout ce que notre bouche a exprimé, encenser la reine des Cieux, et lui offrir des libations, comme nous l'avons fait, nous et nos pères, nos rois et nos princes, dans les villes de Juda, et dans les rues de Jérusalem, pour que nous ayons du pain en abondance, et que nous soyons heureux et que nous ne voyions pas la calamité. Car, depuis que nous avons cessé d'encenser la reine des Cieux et de lui offrir des libations, nous manquons de tout, et nous sommes détruits par l'épée et la famine. Et, [dirent les femmes], si nous encensons la reine des Cieux, et lui offrons des libations, est-ce à l'insu de nos maris que nous faisons pour elle des gâteaux portant son effigie, et que nous lui offrons des libations? Alors Jérémie s'adressa à tout le peuple, aux hommes et aux femmes, et à tout le peuple qui lui avait répliqué, et dit : L'encens que vous avez brûlé dans les villes de Juda et les rues de Jérusalem, vous et vos pères, vos rois et vos princes, et le peuple du pays, l'Éternel ne se le rappelle-t-Il pas, ne lui revient-il pas dans la pensée? Et l'Éternel n'a pu le supporter davantage, à cause de la malice de vos actions, à cause des abominations que vous avez faites, et votre pays est devenu un désert, et une désolation, et une malédiction, il a été dépeuplé, comme il l'est aujourd'hui. Parce que vous avez brûlé de l'encens, et que vous avez péché contre l'Éternel, et que vous n'avez point obéi à la voix de l'Éternel, ni suivi sa loi, et ses ordonnances et ses commandements, c'est pour cela que vous sont survenus ces maux, tels qu'ils sont aujourd'hui. Et Jérémie dit à tout le peuple et à toutes les femmes: Écoutez la parole de l'Éternel, vous tous les hommes de Juda, qui êtes au pays d'Egypte. Ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Vous et vos femmes, vous parlez de vos bouches, et de vos mains vous accomplissez vos paroles; vous dites: Nous accomplirons les vœux que nous avons faits, d'encenser la reine des Cieux, et de lui offrir des libations; oui, tenez, tenez vos vœux! accomplissez, accomplissez vos vœux! Aussi, écoutez la parole de l'Éternel, vous tous les Juifs qui habitez au pays d'Egypte: Voici, je le jure par mon grand nom, dit l'Éternel, mon nom ne sera plus nommé par la bouche d'aucun des Juifs qui disent: «Vive notre Seigneur, l'Éternel!» dans tout le pays d'Egypte. Voici, je veille sur eux pour leur faire du mal et non pas du bien; et tous les hommes de Juda qui sont au pays d'Egypte, périront par l'épée et par la famine, jusqu'à ce qu'ils soient anéantis. Et ceux qui échapperont à l'épée reviendront du pays d'Egypte au pays de Juda, en petit nombre, et tous les survivants de Juda venus au pays d'Egypte pour s'y fixer, sauront quelle parole aura son effet, la mienne ou la leur. Et que ce soit ici, dit l'Éternel, le signe que je vous châtierai en ce lieu, afin que vous sachiez qu'elles auront leur effet, les menaces que je prononce contre vous; ainsi parle l'Éternel: Voici, je livre Pharaon Hophra, roi d'Egypte, aux mains de ses ennemis, et aux mains de ceux qui en veulent à sa vie, comme j'ai livré Sédécias, roi de Juda, aux mains de Nébucadnézar, roi de Babel, son ennemi, qui en voulait à sa vie. La parole qu'adressa Jérémie, le prophète, à Baruch, fils de Nérija, quand celui-ci écrivit toutes ces paroles dans un livre, sous la dictée de Jérémie, la quatrième année de Jéhojakim, fils de Josias, roi de Juda; il dit : Ainsi parle l'Éternel, Dieu d'Israël, à toi, Baruch : Tu dis: Que je suis malheureux! car l'Éternel a ajouté pour moi le chagrin à la douleur; je suis fatigué par mes soupirs, et je ne trouve aucun repos. Parle-lui ainsi: Ainsi parle l'Éternel: Voici, ce que j'ai bâti, je le démolirai, et ce que j'ai planté, je l'arracherai, c'est-à-dire, tout ce pays. Et toi, tu demanderais pour toi de grandes choses! Ne les demande pas! car voici, je fais fondre le malheur sur toute chair, dit l'Éternel, mais je te donnerai ta vie pour butin dans tous les lieux où tu iras. La parole de l'Éternel qui fut adressée à Jérémie, le prophète, touchant les nations. Sur l'Egypte, sur l'armée de Pharaon Néco, roi d'Egypte, qui était près du fleuve de l'Euphrate à Carchémis, et que battit Nébucadnézar, roi de Babel, la quatrième année de Jéhojakim, fils de Josias, roi de Juda. Apprêtez le bouclier et le pavois, et marchez au combat! Attelez les chevaux! et montez-y, cavaliers! prenez vos rangs avec vos casques! nettoyez les lances! endossez la cuirasse! Pourquoi les vois-je reculer épouvantés? Leurs héros sont battus, ils fuient sans tourner la tête: terreur de toute part! dit l'Éternel. Point de fuite pour les agiles, point de salut pour les forts; au nord, près de l'Euphrate, ils trébuchent et tombent. Qui est celui qui s'avance pareil au Nil? comme les torrents ses eaux se meuvent! L'Égyptien s'avance pareil au Nil, et comme les torrents ses eaux se meuvent, et il dit: Je m'avance, je vais couvrir le pays, ruiner des villes et leurs habitants! Coursiers, en avant! chars, roulez avec furie! et que les guerriers paraissent, Éthiopiens et Libyens portant le bouclier, et Lydiens portant et bandant les arcs! Cette journée est au Seigneur, à l'Éternel des armées, c'est une journée de vengeance pour Le venger de ses ennemis; et l'épée dévore et s'assouvit, et s'enivre de leur sang, car il se fait un sacrifice au Seigneur, à l'Éternel des armées, dans le pays du nord près de l'Euphrate. Monte à Galaad, et y prends du baume, Vierge, fille de l'Egypte! En vain multiplies-tu les remèdes; pour toi il n'y a point de pansement. Les nations entendent parler de ton opprobre, et la terre se remplit de tes cris, car le guerrier sur le guerrier trébuche, et ensemble ils tombent tous les deux. La parole qu'adressa l'Éternel à Jérémie, le prophète, sur ce que Nébucadnézar, roi de Babel, viendrait pour frapper le pays d'Egypte. Publiez en Egypte, et proclamez à Migdol, et proclamez à Noph, et à Tachphanès! dites: Debout! équipe-toi, car l'épée sévit autour de toi! Pourquoi tes chefs sont-ils terrassés? Ils n'ont pas tenu tête; car l'Éternel les a renversés; en foule ils trébuchent et tombent l'un sur l'autre, et disent: Levez-vous, et retournons dans notre peuple, et au pays de notre naissance, fuyant la cruelle épée! Là on s'écrie: Pharaon, roi d'Egypte, est perdu! il a laissé passer le moment. Par ma vie, dit le Roi dont l'Éternel des armées est le nom, semblable au Thabor entre les montagnes, et semblable au Carmel au-dessus de la mer, il arrive. Prépare-toi pour la captivité, toi qui habites en ces lieux, fille de l'Egypte; car Noph sera saccagée et brûlée, dépeuplée. L'Egypte est une génisse superbe; un aiguillon vient du nord, il arrive. Même les mercenaires qui sont au milieu d'elle, tels que des veaux engraissés, oui, eux aussi, ils tournent le dos; ils fuient de concert, ils ne s'arrêtent pas, car sur eux fond le jour de leur supplice, le temps de leur châtiment. Sa voix sortira perçante comme celle du serpent, quand en force ils arriveront, et qu'ils marcheront sur elle armés de haches, pareils à des bûcherons. Ils vont couper sa forêt, dit l'Éternel, car elle est impénétrable, car ils sont plus nombreux que des sauterelles, et on ne peut les compter. La fille de l'Egypte est honteuse; elle est livrée aux mains d'un peuple du septentrion. L'Éternel des armées, Dieu d'Israël, a dit: Voici, je vais châtier Amon de No, et Pharaon, et l'Egypte, et ses dieux et ses rois, Pharaon et ceux qui s'appuient sur lui, et les livrer aux mains de ceux qui en veulent à leur vie, et aux mains de Nébucadnézar, roi de Babel, et aux mains de ses serviteurs; mais dans la suite [l'Egypte] sera habitée comme aux jours d'autrefois, dit l'Éternel. Pour toi, ne crains point, ô mon serviteur Jacob! et ne t'effraie point, Israël! car voici, je te retirerai des pays lointains, et ta race de la contrée où elle est prisonnière; et Jacob reviendra, et il sera tranquille et heureux, sans alarmes. Toi, ô mon serviteur Jacob, sois sans peur, dit l'Éternel! car je suis avec toi! quand j'exterminerai toutes les nations où je t'ai disséminé, toi, je ne t'exterminerai point; et je te châtierai, mais avec mesure; car je ne puis te laisser impuni. La parole de l'Éternel qui fut adressée à Jérémie, le prophète, touchant les Philistins, avant que Pharaon forçât Gaza. Ainsi parle l'Éternel: Voici, des eaux s'avancent du septentrion, et elles deviennent un torrent débordé et inondent le pays et ce qu'il enserre, la ville et ses habitants; et les hommes crient, et tous les habitants du pays se lamentent : au retentissement des pas du sabot de leurs puissants coursiers, du fracas de leurs chars, du roulement de leurs roues, les pères ne tournent point la tête vers leurs fils, tant les mains faiblissent, à cause de la journée qui s'approche pour détruire tous les Philistins, et pour ôter à Tyr et à Sidon tous les auxiliaires qui leur restent: car l'Éternel va détruire les Philistins, débris de l'île de Caphthor. Gaza est rasée, c'en est fait d'Askalon, et du reste de leur plaine. Jusques à quand te feras-tu des incisions? Malheur! Épée de l'Éternel, jusques à quand ne feras-tu point de quartier? Retire-toi dans ton fourreau! sois inactive et tranquille! Mais comment te reposerais-tu? l'Éternel te commande. C'est contre Askalon, et contre la côte de la mer qu'il t'a donné mission. Contre Moab. Ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Malheur à Nébo, car elle est ravagée! Kiriathaïm est honteuse et conquise; Misgab est honteuse et atterrée. Elle n'est plus, la gloire de Moab; à Hesbon on forme contre elle des plans funestes: «Venez, et retranchons-la du nombre des nations!» Toi aussi, Madmène, tu seras détruite; derrière toi l'épée marche. Une voix plaintive part de Choronaïm: il y a ruine et grand désastre. Moab est écrasée; les petits y font retentir leurs cris; car sur la montée de Luchith les pleurs montent avec les pleurs, et sur la pente de Choronaïm on entend les cris angoissés de la détresse. Fuyez, sauvez votre vie, et soyez comme un homme nu dans le désert! Car, à cause de ta confiance en tes gains et tes trésors, toi aussi, tu seras conquise, et Camos s'en ira captif, et ses prêtres et ses princes avec lui. Et le dévastateur fond sur toutes les villes, et aucune ville n'échappe; la vallée est ruinée, et la plaine dévastée, comme l'Éternel l'a prononcé. Donnez des ailes à Moab, qu'elle parte au vol! et ses villes seront désolées, dépeuplées. Malédiction à celui qui exécute l'œuvre de l'Éternel infidèlement, et malédiction à celui qui du sang sèvre son glaive! Dès sa jeunesse Moab fut tranquille, et elle reposait sur ses lies, et ne fut pas transvasée de vase en vase, et elle ne fut point emmenée captive; aussi conserva-t-elle son goût, et son parfum ne fut point altéré. C'est pourquoi, voici, des jours viennent, dit l'Éternel, où je lui enverrai des brasseurs qui remueront et videront ses vases, et briseront ses cruches. Et Moab sera confuse à cause de Camos, comme la maison d'Israël fut confuse à cause de Béthel, l'objet de sa confiance. Comment diriez-vous: Nou sommes des héros, et de vaillants guerriers? Moab est saccagée, et ses villes montent [en fumée], et l'élite de ses jeunes hommes descend à la tuerie, dit le Roi dont l'Éternel des armées est le nom. La ruine de Moab est près d'arriver, et son désastre vient en grande hâte. Plaignez-la, vous tous ses voisins, et vous tous qui connaissez son nom, dites: Comment a été brisé le bâton de la puissance, le sceptre de la majesté? Descends de ta gloire, et t'assieds sur la terre aride, habitante, fille de Dibon! car le dévastateur de Moab monte contre toi, pour détruire tes forteresses. Tiens-toi sur le chemin, et regarde, habitante d'Aroër! interroge le fugitif et celle qui s'échappe, et dis: Qu'est-il arrivé? Moab est dans la honte, car elle est atterrée; gémissez et criez, publiez sur l'Arnon que Moab est détruite! Et le jugement est venu sur le pays de la plaine, sur Holon, et sur Jahtsa, et sur Méphaath, et sur Dibon, et sur Nébo, et sur Beth-Diblathaïm, et sur Kiriathaïm, et sur Beth-Gamoul, et sur Beth-Maon, et sur Kérioth, et sur Botsra, et sur toutes les villes du pays de Moab éloignées et proches. La corne de Moab est abattue, et son bras est brisé, dit l'Éternel. Frappez-la d'enivrement, car elle s'éleva contre l'Éternel! et que Moab s'agite dans son vomissement, et soit, elle aussi, livrée à la risée! Et Israël ne fut-il pas ta risée? Parmi les voleurs avait-il été surpris, que, parlant de lui, tu hoches incessamment la tête? Abandonnez les villes, et logez-vous sur les rochers, habitants de Moab, et soyez comme la colombe qui niche à l'entrée de la caverne! Nous avons ouï parler de l'orgueil de Moab, qui est très altière, et de sa hauteur, et de son orgueil, et de sa fierté, et de son cœur superbe. Je connais, dit l'Éternel, son arrogance et son vain parler; ils ont vécu dans la vanité. Aussi je me lamente sur Moab, et pour tout Moab je soupire; sur les hommes de Kir-Charès on gémit. Vigne de Sibma, je verse sur toi plus de larmes que sur Jaëser; tes pampres ont traversé la mer, et pénétré jusqu'à la mer de Jaëser; le dévastateur fond sur ta moisson et sur ta vendange. La joie et la gaieté sont bannies des vergers et de la terre de Moab; je fais tarir le vin dans les pressoirs; on ne foule plus le raisin au milieu des cris d'allégresse; c'est cri de guerre, et non plus cri de joie. Depuis Hesbon qui gémit jusqu'à Elealé, à Jahats ils font retentir leurs voix; de Tsoar à Choronaïm, à Eglath-Schelischia; car les eaux de Nimrim sont aussi désolées. Je retrancherai en Moab, dit l'Éternel, ceux qui sacrifient sur les hauteurs et encensent ses dieux. C'est pourquoi mon cœur, comme la flûte, gémit sur Moab; et sur les hommes de Kir-Charès, mon cœur, comme la flûte, gémit; c'est pourquoi les trésors qu'ils ont acquis, périront. Car toute tête devient chauve, et toute barbe est coupée, toutes les mains portent des incisions, et tous les reins le cilice. Sur tous les toits de Moab et dans toutes ses rues, tout mène deuil, parce que j'ai brisé Moab comme un vase qui déplaît, dit l'Éternel. Comme elle est abattue! Gémissez! Comme Moab tourne le dos dans son opprobre! Et Moab devient la risée et l'épouvante de tous ses alentours. Car ainsi parle l'Éternel: Voici, comme l'aigle, il vole et déploie ses ailes sur Moab. Kérioth est conquise, et ses forts sont pris; et le cœur des héros de Moab en ce jour sera comme le cœur de la femme en travail. Et Moab sera exterminée du milieu des nations, car elle s'est insurgée contre l'Éternel. Terreur, et fosse, et filet devant toi, habitant de Moab! dit l'Éternel. Échappé à la terreur, on tombera dans la fosse, et si l'on se tire de la fosse, on sera pris dans le filet. Car je fais venir sur elle, sur Moab, le temps de son châtiment, dit l'Éternel. A l'ombre de Hesbon les fuyards se tiennent languissants; car un feu sort de Hesbon, et une flamme du milieu de Sihon, et elle dévore la contrée de Moab, et le crâne des fils du tumulte. Malheur à toi, Moab! c'en est fait du peuple de Camos! car tes fils sont emmenés captifs, et tes filles captives. Mais je ramènerai les captifs de Moab dans la suite des temps, dit l'Éternel. Tel est le jugement de Moab. Contre les fils d'Ammon. Ainsi parle l'Éternel: Israël n'a-t-il donc point de fils, ou est-il sans héritier?…. Pourquoi Malcam est-il maître de Gad, et son peuple habite-t-il ses cités?… C'est pourquoi, voici, des jours viennent, dit l'Éternel, où je ferai retentir contre Rabbath des fils d'Ammon le cri de guerre, et elle deviendra un monceau de décombres, et ses filles seront brûlées par le feu, et Israël sera maître de ses maîtres, dit l'Éternel. Gémis, Hesbon, car Aï est désolée. Criez, filles de Rabbath, ceignez le cilice, lamentez-vous, et courez çà et là entre les enclos; car Malcam part pour la captivité, et ses prêtres et ses princes avec lui. Pourquoi te glorifies-tu de tes vallées? [Le sang] coulera dans ta vallée, fille rebelle qui te confiais dans tes trésors [disant]: «Qui est-ce qui m'envahirait?» Voici, je te ferai envahir par la terreur, dit le Seigneur, l'Éternel des armées, de tous tes alentours, et vous serez chassés chacun devant soi, sans que personne recueille les fugitifs. Mais après cela, je ramènerai les captifs des fils d'Ammon, dit l'Éternel. Contre Édom. Ainsi parle l'Éternel des armées: N'y a-t-il plus de sagesse à Théman? Les prudents conseillers ont-ils péri? la sagesse leur a-t-elle échappé? Fuyez, tournez le dos, cachez-vous dans les fonds, habitants de Dedan! Car je fais venir la peine d'Ésaü sur lui, le temps de son châtiment. Si des vendangeurs t'envahissaient, ne laisseraient-ils pas à grappiller? Et si c'étaient des voleurs de nuit, ils ne feraient que le dégât nécessaire. [Il n'en sera pas ainsi!] car moi, je vais dépouiller Ésaü, découvrir ce qu'il enfouit; il voudra se cacher, et il ne pourra. Sa race est détruite, ses frères et ses voisins aussi, et ils ne sont plus. Abandonne tes orphelins, je les ferai vivre, et que tes veuves se reposent sur moi! Car ainsi parle l'Éternel: Voici, ceux qui ne devaient pas boire le calice, le boivent; et toi, tu serais exemptée! Tu ne seras pas exemptée, car tu auras à le boire. Car je le jure par moi-même, dit l'Éternel, Botsra sera livrée à la désolation, à l'opprobre, au ravage et à la malédiction, et toutes ses villes deviendront des solitudes éternelles. J'ai reçu un avis de l'Éternel, et un messager a été envoyé parmi les nations: «Rassemblez-vous, et envahissez-la, et levez-vous pour le combat!» Car voici, je te rendrai petit parmi les peuples, méprisé parmi les hommes. La terreur que tu inspirais, t'a séduite, l'orgueil de ton cœur, parce que tu habites les asiles des rochers, et que tu es maîtresse de la cime des montagnes. Quand même tu places ton aire aussi haut que l'aigle, de là je te précipiterai, dit l'Éternel. Et l'Idumée sera dévastée; quiconque passera près d'elle, frissonnera et se rira de toutes ses plaies. Comme au bouleversement de Sodome et de Gomorrhe et des villes voisines, dit l'Éternel, de même il n'y habitera personne, elle ne sera le séjour d'aucun homme. Voici, tel qu'un lion il s'avancera des [bois], ornement du Jourdain, contre le pacage toujours vert; car soudain je vais t'en chasser, et y préposer celui que je choisirai. Car qui est égal à moi? qui m'assignera? et quel est le berger qui me résisterait? Aussi, entendez le décret décrété par l'Éternel contre Édom, et les pensées qu'il médite contre les habitants de Théman! En vérité, ils les traîneront comme de faibles agneaux; en vérité, il ravagera leur pâturage. Au bruit de leur chute la terre tremble, et leurs cris, jusqu'à la Mer des algues on les entend retentir. Voici, tel qu'un aigle, il s'avance, il vole et déploie ses ailes sur Botsra, et le cœur des héros d'Édom en ce jour sera comme le cœur de la femme en travail. Contre Damas. Hamath et Arpad sont dans la confusion; car elles ont reçu une nouvelle funeste; elles tremblent; près de la mer règne l'angoisse, il ne peut y avoir de repos. Damas est défaillante; elle se retourne pour fuir, et l'effroi la saisit; l'angoisse et les douleurs s'emparent d'elle, comme de la femme en travail. «Dans quel abandonnement n'est-elle pas, la cité glorieuse, la ville de mes délices!» Aussi, ses jeunes hommes tomberont dans ses rues, et tous ses guerriers périront en ce jour, dit l'Éternel des armées. Et j'allumerai un feu sur le mur de Damas, et il dévorera les palais de Benhadad. Contre Cédar et les royaumes de Hatsor, que défit Nébucadnézar, roi de Babel. Ainsi parle l'Éternel: Debout! avancez-vous contre Cédar, et détruisez les enfants de l'Orient. Que leurs tentes et leurs troupeaux soient pris! Que leurs pavillons, et tous leurs meubles, et leurs chameaux leur soient enlevés, et qu'on leur crie: Terreur de toute part! Partez, fuyez en hâte, cachez-vous dans les fonds, habitants de Hatsor! dit l'Éternel. Car Nébucadnézar, roi de Babel, a rendu contre vous un décret, et il médite contre vous une pensée. Debout! avancez-vous contre un peuple tranquille, qui habite en sécurité, dit l'Éternel; il n'a ni portes, ni verrous; il habite solitaire. Et ses chameaux seront un pillage, et la multitude de ses troupeaux, une proie; et je les disperserai à tous les vents, ceux qui se rasent les tempes; et je ferai de toute part fondre sur eux la ruine, dit l'Éternel. Et Hatsor sera le gîte des chacals, une solitude éternelle, personne n'y fixera son séjour, et aucun homme sa demeure. La parole de l'Éternel qui fut adressée à Jérémie, le prophète, contre Elam, au commencement du règne de Sédécias, roi de Juda, en ces mots : Ainsi parle l'Éternel des armées: Voici, je vais briser l'arc d'Élam, source de sa force, et amener sur Élam quatre vents des quatre extrémités du ciel, et les faire disperser par tous ces vents, et il n'y aura point de peuple où ne se rendent les fugitifs d'Élam. Et j'intimiderai Élam devant ses ennemis et ceux qui en veulent à leur vie, et j'amènerai sur eux une calamité, le feu de ma colère, dit l'Éternel, et j'enverrai après eux l'épée, jusqu'à ce que je les aie exterminés. Et je placerai mon trône en Élam, et j'y détruirai rois et princes, dit l'Éternel. Mais dans la suite des temps, je ramènerai les captifs d'Élam, dit l'Éternel. La parole que prononça l'Éternel sur Babel et sur le pays des Chaldéens, par Jérémie, le prophète : Annoncez-le parmi les peuples, et publiez-le, et dressez une bannière! Publiez, ne taisez rien, dites: Babel est prise, Bel confus, Mérodach atterré, ses idoles sont confondues, et ses faux dieux consternés! Car du nord un peuple marche sur elle: il fera de son pays un désert, où il n'y aura plus d'habitants; les hommes et les bêtes ont fui, sont partis. Dans ces jours et dans ce temps-là, dit l'Éternel, les enfants d'Israël et les enfants de Juda reviendront tous ensemble; ils chemineront en pleurant [de joie], et ils chercheront l'Éternel, leur Dieu; ils s'informeront de la route de Sion; là se tournent leurs regards: ils arrivent et s'attachent à l'Éternel par une alliance éternelle qui ne sera pas mise en oubli. Mon peuple était un troupeau de brebis perdues; leurs bergers les avaient égarées et laissées errer dans les montagnes; elles couraient de montagne à colline, oubliant leur bercail. Quiconque les trouvait, les dévorait, et leurs ennemis disaient: Nous ne sommes point coupables! parce qu'ils avaient péché contre l'Éternel, le refuge fidèle, et l'espoir de leurs pères, l'Éternel. Fuyez de Babel, et sortez du pays des Chaldéens, et soyez comme des béliers à la tête du troupeau; car voici, je fais lever et s'avancer contre Babel une masse de grands peuples du pays du nord; et ils se rangent en bataille contre elle; et c'est ainsi qu'elle sera prise. Leurs flèches sont celles d'un adroit guerrier; elles ne reviennent pas sans effet. La Chaldée devient un pillage, et tous ses spoliateurs seront rassasiés, dit l'Éternel. Car vous fûtes joyeux, car vous fûtes contents, spoliateurs de mon héritage! car vous vous êtes égayés comme le taureau qui foule le grain, et vous avez henni comme les étalons. Votre mère rougit fort, celle qui vous enfanta est toute confuse; voici la fin des nations, ravage, sécheresse et solitude. Par l'effet de la colère de l'Éternel, elle ne sera plus habitée, elle sera toute déserte; quiconque passera devant Babel, hochera la tête, et se rira de toutes ses plaies. Postez-vous tout autour de Babel, vous tous qui bandez l'arc; tirez contre elle, n'épargnez pas les flèches; car elle a péché contre l'Éternel! De tous les côtés poussez contre elle le cri de guerre. Elle tend les mains; ses fondements s'écroulent, ses murs tombent; car ce sont là les vengeances de l'Éternel. Vengez-vous sur elle! faites-lui ce qu'elle a fait. Exterminez de Babel le semeur, et celui qui manie la faucille au temps de la moisson. Devant la terrible épée chacun retournera vers son peuple, et chacun fuira dans son pays. Israël était une brebis égarée que le lion avait effarouchée. D'abord le roi d'Assyrie l'avait dévorée, et enfin Nébucadnézar, roi de Babel, lui rongea les os. C'est pourquoi, ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: Voici, je châtierai le roi de Babel et son pays, comme je châtiai le roi d'Assyrie; et je ramènerai Israël dans son pâturage pour qu'il paisse sur le Carmel et à Basan, et que sur les montagnes d'Éphraïm et en Galaad il rassasie son âme. Dans ces jours et dans ce temps-là, dit l'Éternel, on cherchera le péché d'Israël, et il n'existera plus; et le crime de Juda, et il ne se trouvera plus; car je pardonnerai à ceux que je laisserai survivre. Monte contre le pays doublement rebelle, et contre les habitants à punir! Massacre et extermine-les, dit l'Éternel, et exécute tout ce que je t'ai commandé. Cri de guerre dans le pays et grand désastre! Comme il est mis en pièces et brisé, le marteau de toute la terre! Quelle solitude Babel est devenue au milieu des nations! Je tendis le filet contre toi, et tu t'y es prise, Babel, à l'improviste. Tu es atteinte et conquise, parce que tu as livré la guerre à l'Éternel. L'Éternel ouvrit son arsenal, et en tira les armes de sa colère, car le Seigneur, l'Éternel des armées, a une œuvre à faire dans le pays des Chaldéens. Marchez sur elle de toutes parts, ouvrez ses greniers, entassez-y comme des monceaux de blé, et mettez-la au ban, et qu'il n'y reste rien. Égorgez tous ses taureaux, qu'ils descendent à la tuerie! Malheur à eux, car leur jour est arrivé, le temps de leur châtiment! Les cris des fugitifs et de ceux qui se sauvent du pays de Babel, vont annoncer en Sion la vengeance de l'Éternel, notre Dieu, la vengeance de son temple. Appelez contre Babel les archers; vous tous qui bandez l'arc, campez autour d'elle; que personne n'échappe; rendez-lui selon ses œuvres, et tout ce qu'elle a fait, faites-le-lui; car elle résista orgueilleusement à l'Éternel, au Saint d'Israël. Aussi ses jeunes hommes tomberont dans ses rues, et tous ses guerriers seront détruits en ce jour, dit l'Éternel. Me voici, à mon tour! j'en veux à toi, orgueilleuse, dit le Seigneur, l'Éternel des armées; car ton jour est arrivé, le temps de ton châtiment. L'orgueilleuse trébuchera et tombera, et personne ne la relèvera, et j'allumerai un feu dans ses villes, qui dévorera tous ses alentours. Ainsi parle l'Éternel des armées: Les enfants d'Israël et les enfants de Juda subissent l'oppression tous ensemble, et tous ceux qui les emmenèrent captifs, les retiennent, et refusent de les relâcher. Mais leur vengeur est puissant, l'Éternel des armées est son nom; Il défendra leur cause, pour donner le repos au pays, et troubler les habitants de Babel. L'épée fond sur les Chaldéens, dit l'Éternel, et sur les habitants de Babel, et sur ses princes et sur ses sages; l'épée fond sur les vains parleurs, et ils délirent; l'épée fond sur ses guerriers, et ils sont atterrés; l'épée fond sur ses chevaux et sur ses chars, et sur tous les alliés qui sont chez elle, et ils deviennent des femmes; l'épée fond sur ses trésors, et ils sont pillés; la sécheresse envahit ses eaux, et elles tarissent; car c'est un pays d'idoles, ils font gloire de leurs faux dieux. C'est pourquoi il deviendra le gîte des bêtes du désert et des chacals, le gîte de l'autruche; jamais personne n'y habitera plus, et elle sera déserte dans tous les âges. De même que Dieu renversa Sodome et Gomorrhe et les villes voisines, dit l'Éternel, de même personne n'y fixera son séjour, ni aucun homme sa demeure. Voici, un peuple arrive du nord, et une grande nation et beaucoup de rois se lèvent des bouts de la terre; ils manient l'arc et le javelot; ils sont cruels et sans pitié; leur voix comme la mer gronde, et sur des chevaux ils sont montés, rangés comme un seul homme en bataille contre toi, fille de Babel. Le roi de Babel en entend la rumeur, et ses mains faiblissent; les douleurs le prennent, les maux, comme la femme en travail. Voici, tel qu'un lion, il monte des [bois], ornement du Jourdain, dans le pacage toujours vert; tout à coup Je les en chasserai, et J'y établirai comme chef celui que Je choisirai. Car qui est égal à moi? et qui m'assignera? et quel est le berger qui me résisterait? Aussi, entendez l'arrêt que l'Éternel arrête contre Babel, et les pensées qu'il médite contre le pays des Chaldéens: En vérité ils les traîneront comme de faibles agneaux, et dévasteront leur pâturage. A ce cri: «Babel est prise!» la terre tremble, et un gémissement retentit parmi les nations. Ainsi parle l'Éternel: Voici, Je fais lever contre Babel et contre ceux qui habitent au milieu de mes adversaires, un souffle destructeur; et J'envoie contre Babel des étrangers qui les vanneront et videront leur pays; car ils s'avanceront contre elle de toutes parts au jour du désastre. Que celui qui bande l'arc, bande son arc contre celui qui le bande, et contre celui qui s'avance fièrement avec sa cuirasse; n'épargnez pas les jeunes hommes, exterminez toute son armée; qu'ils tombent percés de coups dans le pays des Chaldéens, et blessés dans ses rues! Car Israël n'est point dans le veuvage, ni Juda sans son Dieu, l'Éternel des armées; car leur pays est rempli de crimes commis contre le Saint d'Israël. Fuyez du sein de Babel, et sauvez chacun votre vie, afin que vous ne périssiez pas par l'effet de son crime; car c'est le temps de la vengeance de l'Éternel; Il va lui payer son salaire. Babel était une coupe d'or dans la main de l'Éternel; elle enivrait toute la terre: les peuples burent de son vin, et ils entrèrent en délire. Tout à coup Babel tombe, et se brise: «Gémissez sur elle, apportez du baume pour ses plaies; peut-être guérira-t-elle.» – Nous voulûmes guérir Babel, mais elle n'a pas guéri; laissons-la et retournons chacun dans notre pays, car sa condamnation atteint jusqu'aux Cieux, et s'élève jusques aux nues. – «L'Éternel produit au jour notre innocence; venez et racontons en Sion l'œuvre de l'Éternel, notre Dieu!» Aiguisez les flèches, emplissez les carquois! L'Éternel a donné l'éveil à l'esprit du roi des Mèdes; car sa pensée à l'égard de Babel est de la détruire; car c'est la vengeance de l'Éternel, la vengeance de son temple. Contre les murailles de Babel élevez un étendard, renforcez les gardes, placez des sentinelles, dressez des embuscades; car l'Éternel l'a dans la pensée, et Il exécute ce qu'il a prononcé contre les habitants de Babel. Toi qui habites auprès des grandes eaux, et qui es riche en trésors, ta fin arrive! la mesure de ta cupidité est pleine. L'Éternel des armées le jure par son âme: Je te remplirai d'hommes comme de sauterelles, et ils pousseront contre toi le cri de guerre. Il a fait la terre par sa puissance, et fondé le monde par sa sagesse, et étendu les Cieux par son intelligence. Au son de sa voix les eaux s'amassent dans les Cieux, et Il attire les nuées des extrémités de la terre; Il lance l'éclair avant la pluie, et Il tire les vents de ses magasins. Tout homme est stupide faute de le connaître; pour chaque fondeur son idole est un sujet de honte, car l'image fondue par lui est un mensonge, et elle ne respire pas. C'est une vanité, une œuvre de la tromperie; au jour de leur châtiment elles seront détruites. Il ne leur ressemble pas, Celui qui est la part de Jacob, car Il a tout formé, et [Israël] est sa tribu d'héritage. L'Éternel des armées est son nom. Tu étais pour moi un marteau, une arme de guerre; par toi je brisais les peuples, et par toi je détruisais les empires; et par toi je brisais le cheval et son cavalier, et par toi je brisais le char et son conducteur; par toi je brisais l'homme et la femme; et par toi je brisais le vieillard et le jeune homme, et par toi je brisais l'adolescent et la vierge. Par toi je brisais le berger et son troupeau, et par toi je brisais le laboureur et son attelage, et par toi je brisais les princes et les gouverneurs. Mais je rendrai à Babel et à tous les habitants de la Chaldée tout le mal qu'ils ont fait à Sion, sous vos yeux, dit l'Éternel. Me voici, à mon tour! J'en veux à toi, mont destructeur, dit l'Éternel, destructeur de toute la terre. J'étends ma main contre toi, et je te roulerai du haut des rochers, et je ferai de toi une montagne brûlée, de sorte qu'on ne tire plus de toi ni pierres angulaires, ni pierres de fondements, parce que tu seras un désert à jamais, dit l'Éternel. Dressez une bannière dans le pays; sonnez de la trompette parmi les nations; enrôlez contre elle les nations, appelez contre elle les royaumes d'Ararat, de Minni, et d'Aschkénaz; établissez contre elle des commandants, faites avancer des chevaux comme les sauterelles velues. Enrôlez contre elle des peuples, les rois des Mèdes, leurs gouverneurs et tous leurs satrapes, et tous les pays de leur domination. La terre tremble et elle est en travail; car les pensées de l'Éternel contre Babel s'exécutent, pour faire du pays de Babel un désert sans habitants. Les guerriers de Babel abandonnent le combat, ils se tiennent assis dans les forts; leur bravoure est tarie; ils ne sont plus que des femmes; on a incendié leurs demeures, et leurs verrous sont brisés. Le coureur accourt au-devant du coureur, et le messager au-devant du messager, pour annoncer au roi de Babel que sa ville est prise de tous les côtés; et les gués sont occupés, et les lacs embrasés par le feu, et les guerriers épouvantés. Car ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël: La fille de Babel est comme une aire dans le temps où on la foule; un instant encore, et le temps de la moisson vient pour elle. Nébucadnézar, roi de Babel, nous a dévorés, nous a consumés; de nous il a fait un vase vide, et comme un dragon il nous a engloutis; il a rempli son ventre de nos meilleurs biens; il nous a chassés. Que la violence qui m'est faite et ma chair déchirée retombent sur Babel, dit l'habitante de Sion, et mon sang sur les habitants de la Chaldée, dit Jérusalem. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel: Voici, je soutiendrai ta cause, et me chargerai de ta vengeance, et je dessécherai sa mer, et tarirai sa source. Et Babel sera un monceau de pierres, le gîte des chacals, une désolation, une dérision; elle n'aura point d'habitants. Ensemble ils rugissent comme des lions, et ils crient comme des lionceaux. Quand ils seront échauffés, je leur présenterai ce qu'ils auront à boire, et je les enivrerai, pour qu'ils s'égaient, puis s'endorment d'un sommeil éternel, et ne se réveillent plus, dit l'Éternel. Comme des agneaux je les ferai descendre à la tuerie, comme des béliers avec des boucs. Comme Sésach est prise! et la gloire de toute la terre conquise! Comme Babel excite l'horreur parmi les nations! La mer est montée par-dessus Babel, et elle est couverte de la masse de ses flots. Ses villes sont une solitude, une contrée sèche et aride, une contrée où personne n'habite, où nul homme ne passe. Et je châtierai Bel à Babel, et je lui ôterai de la bouche ce qu'il engloutit; et vers lui les peuples n'afflueront plus; la muraille même de Babel tombe. Sortez-en, mon peuple, et que chacun sauve sa vie, en face du feu de la colère de l'Éternel! Et que votre cœur ne faiblisse pas, et n'ayez point peur du bruit qui se répand sur la terre, quand dans cette année viendra ce bruit, puis une autre année un autre bruit, et violence sur la terre, dominateur contre dominateur. Aussi, voici, des jours viennent où je châtierai les idoles de Babel, et tout son territoire sera dans l'opprobre, et tous ses blessés tomberont au milieu d'elle; et Babel excitera les transports des Cieux et de la terre, et de tout ce qu'ils enserrent, quand du nord les dévastateurs fondront sur elle, dit l'Éternel. Comme Babel fit tomber les morts d'Israël, de même tomberont à Babel les morts de tout le pays. Vous qui échappez à l'épée, partez, ne vous arrêtez pas! De loin pensez à l'Éternel, et que Jérusalem se présente à vos cœurs! Nous fûmes confondus, quand nous apprîmes l'outrage; la honte couvrit nos visages, quand des étrangers pénétrèrent dans les sanctuaires de la maison de l'Éternel. Aussi, voici, des jours viennent, dit l'Éternel, où je châtierai ses idoles, et dans tout son pays les blessés gémiront. Quoique Babel s'élevât jusqu'aux Cieux, et quoiqu'elle fortifiât le siège élevé de sa puissance, de par moi les dévastateurs l'envahiront, dit l'Éternel. Des cris plaintifs partent de Babel, et un grand déchirement du pays des Chaldéens. C'est que l'Éternel dévaste Babel, et y fait périr cette foule bruyante dont les flots grondent, comme les grandes eaux, quand retentit le fracas de leurs voix. C'est que sur elle, sur Babel, arrive le destructeur, et ses guerriers sont pris, ses arcs brisés; car l'Éternel est un Dieu de rétribution, Il paiera, Il paiera. J'enivre ses princes et ses sages, ses gouverneurs, et ses satrapes, et ses guerriers, qui s'endormiront d'un sommeil éternel pour ne plus se réveiller, dit le Roi dont l'Éternel des armées est le nom. Ainsi parle l'Éternel des armées: Les murailles de Babel, ses larges murailles seront rasées, et ses portes, ses hautes portes, brûlées par le feu, de sorte que les peuples auront travaillé pour rien, et que les nations se seront fatiguées au profit du feu. Ordre que donna Jérémie, le prophète, à Séraïa, fils de Nérija, fils de Mahaséïa, quand il partit avec Sédécias, roi de Juda, pour Babel, la quatrième année de son règne. Or Séraïa était premier chambellan. Et Jérémie écrivit dans un livre tous les maux qui devaient arriver à Babel, toutes ces paroles écrites contre Babel. Et Jérémie dit à Séraïa: Quand tu seras arrivé à Babel, aie soin de faire lecture de toutes ces paroles, et dis: Éternel, tu as dit de ce lieu que tu le détruiras, de telle sorte qu'il n'y ait plus d'habitants, ni hommes, ni bestiaux, mais qu'il devienne une solitude éternelle. Et quand tu auras terminé la lecture de ce livre, tu y attacheras une pierre, et tu le jetteras dans l'Euphrate, et tu diras: Ainsi s'abîmera Babel, et elle ne se relèvera pas du désastre que je fais fondre sur elle; et ils seront étendus sans force. Ce sont là les paroles de Jérémie. Sédécias était âgé de vingt-un ans, quand il devint roi, et il régna onze ans à Jérusalem; et le nom de sa mère était Hamital, fille de Jérémie de Libna. Et il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, tout comme avait fait Jéhojakim. A cause de cela l'Éternel fut tellement irrité contre Jérusalem et contre Juda, qu'il les bannit de sa présence. Or Sédécias s'était révolté contre le roi de Babel. Et la neuvième année de son règne, le dixième mois, le dixième jour du mois, Nébucadnézar, roi de Babel, arriva avec toute son armée devant Jérusalem; et ils l'assiégèrent, et élevèrent des terrasses tout à l'entour. Et la ville fut bloquée jusqu'à la onzième année du roi Sédécias. Au quatrième mois, le neuvième jour du mois, la famine s'empara de la ville, et il n'y avait point de pain pour le peuple du pays. Et la brèche fut faite, et tous les hommes de guerre prirent la fuite, et sortirent de la ville pendant la nuit par la porte qui est entre les deux murs près du jardin du roi: cependant les Chaldéens cernaient la ville, et ils prirent le chemin de la plaine. Mais l'armée des Chaldéens poursuivit le roi, et ils atteignirent Sédécias dans les plaines de Jéricho, et toute son armée se débanda. Et ils se saisirent du roi, et le conduisirent au roi de Babel à Ribla, dans le pays de Hamath; et celui-ci prononça son jugement. Et le roi de Babel égorgea les fils de Sédécias sous ses yeux, et il égorgea aussi tous les princes de Juda à Ribla. Et il creva les yeux à Sédécias, et le lia avec des chaînes, et le roi de Babel le fit conduire à Babel, où il le tint en prison jusqu'à sa mort. Et le cinquième mois, le dixième jour du mois, (c'était la dix-neuvième année du roi Nébucadnézar, roi de Babel) Nébuzaradan, chef des satellites, ministre du roi à Babel, vint à Jérusalem, et brûla la maison de l'Éternel et la maison du roi et toutes les maisons de Jérusalem; il brûla par le feu toutes les grandes maisons. Et toute l'armée des Chaldéens qui était avec le chef des satellites, démolit tous les murs de Jérusalem dans toute sa circonférence. Et Nébuzaradan, chef des satellites, emmena [plusieurs] d'entre les petits du peuple, et le reste du peuple laissé dans la ville, et les transfuges qui avaient passé du côté du roi de Babel, et le reste de la multitude. Mais Nébuzaradan, chef des satellites, en laissa d'entre les petits du pays pour être vignerons et laboureurs. Et les Chaldéens brisèrent les colonnes d'airain qui étaient dans la maison de l'Éternel, et les piédestaux et la mer d'airain qui étaient dans la maison de l'Éternel, et ils en transportèrent tout l'airain à Babel. Et les chaudières, et les pelles, et les couteaux, et les fioles, et les coupes, et tous les ustensiles d'airain employés au service, ils les prirent; et les bassins, et les brasiers, et les plats, et les pots, et les chandeliers, et les coupes et les calices, tout ce qui était d'or et d'argent, le chef des satellites le prit. Les deux colonnes, l'une des mers et les douze taureaux d'airain qui tenaient lieu de piédestal, et qu'avait faits le roi Salomon pour la maison de l'Éternel; le poids de l'airain de tous ces meubles était immense. Quant aux colonnes; chaque colonne avait dix-huit coudées de haut, et un cordon de douze coudées l'entourait, et leur épaisseur était de quatre doigts, car elles étaient creuses; et elles étaient surmontées d'un chapiteau d'airain, et la hauteur d'un chapiteau était de cinq coudées; il y avait aussi un réseau et des grenades tout autour du chapiteau, le tout d'airain; il y avait les mêmes choses à l'autre colonne, et les grenades aussi. Et les grenades étaient au nombre de quatre-vingt-seize du côté visible, et toutes les grenades étaient au nombre de cent tout autour du réseau. Et le chef des satellites prit Séraïa, souverain sacrificateur, et Sophonie, sacrificateur en second, et les trois gardes du seuil; et de la ville il prit un eunuque qui était préposé sur les hommes de guerre, et sept hommes parmi ceux qui voyaient le visage du roi, et qui furent trouvés dans la ville, et le secrétaire, général de l'armée, qui enrôlait le peuple du pays pour l'armée, et soixante hommes du peuple du pays, qui furent trouvés dans la ville; Nébuzaradan, chef des satellites, les prit et les conduisit au roi de Babel à Ribla. Et le roi de Babel les frappa et les mit à mort à Ribla, dans le pays de Hamath. Et c'est ainsi que Juda fut emmené loin de son pays. C'est ici le peuple que Nébucadnézar emmena: la septième année, trois mille et vingt-trois Juifs; la dix-huitième année de Nébucadnézar, de Jérusalem, huit cent trente-deux âmes; la vingt-troisième année de Nébucadnézar, Nébuzaradan, chef des satellites, emmena sept cent quarante-cinq Juifs; en tout quatre mille six cents âmes. Et la trente-septième année après la déportation de Jéhojachin, roi de Juda, dans le douzième mois, le vingt-cinquième jour du mois, Evilmérodach, roi de Babel, l'année où il devint roi, releva la tête de Jéhojachin, roi de Juda, et le fit sortir de prison; et il lui dit des paroles de bonté, et plaça son siège au-dessus du siège des rois qui étaient avec lui à Babel, et il lui fit changer ses habits de prisonnier; et il mangea constamment en sa présence pendant tout le temps de sa vie. Et son entretien lui fut toujours fourni par le roi de Babel, jour par jour, jusqu'au jour de sa mort, tout le temps de sa vie. Comme elle est assise solitaire, la ville [jadis] grande et peuplée! Elle est comme une veuve, celle qui fut grande parmi les nations, elle primait entre les États, et la voilà tributaire! Elle pleure, elle pleure durant la nuit, et les larmes couvrent ses joues; de tous ceux qu'elle aimait, aucun ne la console; tous ses alliés l'ont trahie, et lui sont devenus hostiles. Juda émigré, fuyant l'oppression et un profond esclavage; il va séjourner au milieu des nations, il n'y trouve aucun repos; tous ses persécuteurs l'atteignent aux défilés. Les chemins de Sion sont dans le deuil, car personne ne se rend plus aux fêtes solennelles; toutes ses Portes sont désertes; ses sacrificateurs gémissent, ses vierges sont désolées, et elle est remplie d'amertume. Ses adversaires ont le dessus, ses ennemis sont heureux et tranquilles, car l'Éternel l'afflige à cause de ses nombreux forfaits; ses enfants marchent prisonniers en tête des ennemis; et la fille de Sion a perdu toute sa splendeur; ses princes sont comme des cerfs qui ne trouvent point de pâture, et ils marchent débiles devant celui qui les chasse. Pendant ses jours de misère et de tribulation, Jérusalem repasse sur toutes ses prospérités qui aux jours d'autrefois étaient son partage, pendant que son peuple tombe sous la main de l'ennemi, et que personne ne lui est en aide; les ennemis la regardent, et rient de ce qu'elle a cessé d'être. Jérusalem fut grandement coupable; de là l'état hideux où elle est réduite; tous ceux qui l'honoraient, la ravalent, parce qu'ils voient sa nudité; et elle soupire aussi, et se détourne. Ses souillures sont [attachées] aux pans de sa robe. Elle n'a pas considéré sa fin; c'est pourquoi elle est extraordinairement abaissée, personne ne la console! «O Éternel, vois ma misère, comme l'ennemi est triomphant!» L'ennemi porte la main sur tout ce qui lui est cher; car elle voit pénétrer dans son sanctuaire des nations auxquelles Tu avais interdit d'entrer dans l'assemblée des tiens. Tout son peuple soupire, il cherche du pain; il donne ses choses précieuses pour des aliments qui le rappellent à la vie. «O Éternel, vois, et regarde l'abjection où je suis descendue!» «N'êtes-vous pas touchés, vous tous qui passez? Regardez! et voyez s'il est des douleurs égales aux douleurs qui me sont infligées, dont l'Éternel m'afflige au jour de son ardente colère! D'en haut Il a envoyé un feu dans mes os, et il s'en est rendu maître; Il a tendu un filet devant mes pieds, m'a fait tomber à la renverse; Il m'a réduite à la solitude, à une langueur de tous les jours. C'est sa main qui a serré le joug formé par mes crimes; ils s'entrelacent, ils pèsent sur mon col; Il a fait fléchir ma vigueur; le Seigneur m'a livrée aux mains de ceux à qui je ne puis tenir tête. Dans mon sein le Seigneur a dégradé mes héros; Il a publié une coalition contre moi, afin de tailler en pièces mes jeunes hommes; le Seigneur a foulé sous le pressoir la vierge, fille de Juda. C'est sur cela que je pleure, que mes yeux, mes yeux fondent en larmes; car ils sont loin de moi ceux qui me consoleraient, me rappelleraient à la vie; mes fils sont exterminés, car l'ennemi l'emporte.» Sion tend les mains, il n'y a personne pour la consoler; l'Éternel a fait marcher contre Jacob ses ennemis de toutes parts, et parmi eux Jérusalem fut comme une femme pendant sa souillure. «L'Éternel est juste, car je fus rebelle à ses ordres. O écoutez, vous tous les peuples, et voyez mes douleurs! Mes vierges et mes jeunes hommes sont partis pour la captivité. J'implorai mes amis, ils m'ont trompée. Mes sacrificateurs et mes Anciens expirent dans la ville; car en vain ils ont cherché un aliment pour ranimer leur vie. O Éternel, vois comme je suis angoissée! Mes entrailles bouillonnent; mon cœur est bouleversé au dedans de moi, car je me suis rebellée. Au dehors l'épée ravage, comme la mort au dedans. Ils m'entendent gémir, et aucun ne me console; tous mes ennemis entendent parler de mes maux; ils se réjouissent, parce que Tu as agi. [Mais] tu amènes le jour que tu as annoncé, et ils me seront assimilés. Que toute leur méchanceté comparaisse devant toi! et traite-les comme tu m'as traitée pour tous mes forfaits! Car je pousse beaucoup de soupirs, et mon cœur est dans la langueur.» Quel nuage le Seigneur irrité répand autour de la fille de Sion! Il a précipité des Cieux sur la terre la splendeur d'Israël, et au jour de sa colère Il ne s'est plus souvenu du lieu où ses pieds reposaient. Le Seigneur a ruiné sans pitié toutes les demeures de Jacob, Il a détruit dans sa fureur les forts de la fille de Juda, les a fait crouler sur le sol, a profané sa royauté et ses princes. Dans l'ardeur de son courroux, Il a abattu toutes les cornes d'Israël; en face de l'ennemi, Il a retiré sa main, et a incendié Jacob, tel qu'un feu enflammé qui dévore de tous côtés. Il banda son arc comme un ennemi; Il prit avec sa droite l'attitude d'un champion, et fit périr tout ce qui plaît à la vue; sur la tente de la fille de Sion Il versa comme un feu sa colère. Le Seigneur était comme un ennemi, Il ruina Israël, ruina tous ses palais, démolit ses forts; et Il accumula sur la fille de Juda les tourments et les tortures. Et Il saccagea comme un jardin sa clôture, Il dévasta son lieu d'assemblée; l'Éternel fit oublier en Sion et fête et sabbat, et rejeta dans l'ardeur de sa colère le roi et le sacrificateur. Le Seigneur prit son autel en dégoût, son sanctuaire en horreur; Il livra à la merci des mains des ennemis les murs de ses palais; ils firent retentir leur voix dans la maison de l'Éternel, comme aux jours solennels. L'Éternel décréta la ruine des murs de la fille de Sion, étendit le cordeau, ne retira point sa main pour cesser de détruire; et Il mit en deuil le boulevard et le mur, qui l'un et l'autre languissent attristés. Ses portes jonchent la terre, Il a détruit et rompu ses barres. Son roi et ses princes sont parmi les nations; il n'est plus question de la Loi; ses prophètes aussi n'obtiennent point de vision de l'Éternel. Les Anciens de la fille de Sion sont assis sur la terre taciturnes, ils font voler la poussière au-dessus de leurs têtes, ils sont ceints de cilices; les vierges de Jérusalem laissent retomber leurs têtes vers la terre. Mes yeux s'éteignent à force de larmes, mes entrailles bouillonnent; au désastre de la fille de mon peuple ma bile s'épanche sur la terre, lorsque dans les rues de la ville tombent inanimés les enfants et ceux qu'on allaite; ils disent à leurs mères: «Où [avez-vous] du pain et du vin?» tandis qu'ils défaillent comme des blessés dans les rues de la ville, et qu'ils rendent l'âme sur le sein de leurs mères. Que te dire? à quoi te comparer, fille de Jérusalem? A quoi t'assimiler pour que je te console, Vierge, fille de Sion? Car ta plaie est grande comme la mer: qui saurait te guérir? Tes prophètes t'ont donné comme visions le mensonge et la fausseté, et ils ne t'ont point dévoilé ton crime, pour détourner de toi la captivité; ils t'ont donné comme visions les oracles de la vanité et de l'erreur. Tous les passants t'adressent des battements de mains; ils sifflent et hochent la tête à propos de la fille de Jérusalem: «Est-ce là cette ville qu'on appelait perfection de beauté, délices de toute la terre?» Contre toi tous tes ennemis ouvrent une large bouche; ils sifflent et grincent des dents, ils disent: «Nous avons saccagé! Oui, c'est la journée que nous attendions! nous l'avons atteinte, nous la voyons!» L'Éternel a exécuté ce qu'il avait résolu, accompli la parole qu'il avait arrêtée dès les jours d'autrefois, Il a détruit sans miséricorde; et Il t'a fait réjouir ton ennemi, Il a élevé la corne de tes adversaires. Leur cœur pousse ses cris vers le Seigneur. O muraille de la fille de Sion! laisse tomber tes larmes comme un torrent le jour et la nuit, ne t'accorde aucun relâche, que ta paupière ne se repose pas! Lève-toi, gémis la nuit à l'entrée des veilles, répands ton cœur comme des eaux devant la face du Seigneur; lève tes mains vers Lui pour [demander] la vie de tes jeunes enfants, qui dans tous les carrefours sont exténués par la faim! Vois, Éternel, et regarde! Qui est-ce que tu as ainsi traité? Faut-il que des femmes dévorent leur fruit, les enfants portés entre leurs bras? Faut-il que dans le Sanctuaire du Seigneur le sacrificateur et le prophète soient égorgés? Sur le sol des rues l'adolescent et le vieillard sont étendus; mes vierges et mes jeunes hommes sont tombés sous le glaive; Tu as égorgé au jour de ta colère, immolé sans miséricorde. Tu as convoqué contre moi, comme dans une fête solennelle, mes terreurs de toutes parts; et au jour de la colère de l'Éternel, nul n'a échappé, ni survécu; ceux que je portais entre mes bras, que j'élevais, mon ennemi les a massacrés. Je suis l'homme qui a senti le malheur sous la verge de sa colère. Il m'a poussé, engagé dans les ténèbres, et non dans la lumière. Oui, tous les jours Il revient à la charge, et tourne sa a main contre moi. Il a usé ma chair et ma peau, Il a brisé mes os. Il m'a cerné, et m'a enveloppé d'amertume et de malaise. Il m'a fait entrer dans les lieux sombres, comme ceux qui dès longtemps sont morts. Il m'a parqué, pour que je n'aie point d'issue, Il a fait peser sur moi les fers. Que je crie, que j'appelle du secours, Il ne donne pas accès à ma prière. Il a muré mes voies de pierres massives, et ruiné mes sentiers. Il est pour moi l'ourse qui se tient aux aguets, le lion posté en embuscade. Il a fait dévier mes voies, et Il m'a déchiré, Il m'a ravagé. Il a bandé son arc, et m'a placé comme un but à ses traits. Il a percé mes reins des flèches de son carquois. Je suis la risée de tout mon peuple, et leur chanson tout le long du jour. Il m'a rassasié d'amertume, Il m'a abreuvé d'absinthe. Il a broyé mes dents avec le caillou, Il m'a plongé dans la cendre. Tu as fait déchoir mon âme du salut, j'ai oublié le bonheur, et je dis: C'en est fait de la confiance et de l'espérance que j'avais dans l'Éternel. Souviens-toi de ma misère et de mon tourment, des herbes amères et vénéneuses! A ces souvenirs, mon âme s'abat au dedans de moi. Voici ce dont je pénètre mon cœur, et par là je garderai l'espérance : «C'est à la grâce de l'Éternel que [nous devons] de n'être pas anéantis; car ses miséricordes ne s'épuisent pas; elles sont tous les jours nouvelles, ta fidélité est immense.» L'Éternel est mon lot, ainsi parle mon âme; aussi j'espère en Lui. L'Éternel est plein de bonté pour ceux qui l'attendent, pour l'âme qui le cherche. Il est bon d'attendre avec calme le secours de l'Éternel. Il est bon à l'homme de porter le joug dès sa jeunesse; de s'asseoir solitaire et silencieux, quand Il lui impose un fardeau, de baiser de sa bouche la poussière [en disant :] Peut-être y a-t-il de l'espoir! de présenter la joue à qui veut le frapper, de se laisser abreuver d'outrages. Car le Seigneur ne rejette pas pour jamais; car s'il afflige, Il prend pitié dans sa grande miséricorde; car ce n'est pas volontiers qu'il humilie et afflige les enfants des hommes. Quand on foule aux pieds tous les captifs de la terre, quand on prévarique dans le jugement d'un homme la face du Très-Haut; quand on fait tort à un humain dans sa cause, le Seigneur ne le voit-Il pas? A la parole de qui une chose paraît-elle, sans l'ordre du Seigneur? Le malheur et le bonheur ne viennent-ils pas de la bouche du Très-Haut? Pourquoi l'homme accuse-t-il la vie? que chacun s'en prenne à ses propres péchés! Examinons nos voies et les sondons, et retournons à l'Éternel! Élevons nos cœurs en même temps que nos mains vers Dieu qui est dans le ciel. Nous avons péché, et nous fûmes rebelles; tu ne pardonnas pas. Irrité, tu te cachas, et tu nous poursuivis, tu massacras, et tu fus impitoyable. Tu t'enveloppas dans la nue pour être inaccessible à notre prière. Tu nous as mis comme des balayures et un opprobre au milieu des nations. Tous nos ennemis ouvrent contre nous une large bouche. Nous avons eu pour nous la terreur et la fosse, le ravage et la ruine. Des torrents d'eau tombent de mes yeux à cause de la ruine de la fille de mon peuple. Mes yeux ruissellent sans trêve ni relâche, jusqu'à ce que des Cieux l'Éternel regarde et voie; mes yeux me font souffrir à cause de toutes les filles de ma cité. Ceux qui me sont gratuitement hostiles, m'ont donné la chasse comme à l'oiseau; ils ont voulu m'arracher la vie dans la fosse, et ils m'ont lapidé; les eaux m'ont submergé jusqu'au-dessus de la tête; je disais: C'en est fait de moi! J'invoquai ton nom, Éternel, du fond de la fosse; tu entendis ma voix: ne dérobe pas ton oreille à mes cris, afin de me délivrer! Tu t'approches, quand je t'implore, tu m'as dit: Sois sans peur! Seigneur, tu soutiens ma querelle, tu rachètes ma vie. Tu vois, Éternel, le tort qu'on me fait: sois juge de ma cause! Tu vois toutes leurs vengeances, tous les plans qu'ils forment contre moi. Tu entends leurs outrages, Éternel, et les plans qu'ils forment contre moi, les propos de mes adversaires, et les pensées qu'ils nourrissent contre moi tout le jour. Suis-les, quand ils sont assis, et quand ils se lèvent! je suis leur chanson. Paie-leur, Éternel, un salaire conforme aux actes de leurs mains. Donne-leur l'endurcissement du cœur: que ta malédiction soit pour eux! Poursuis-les dans la colère, et fais-les disparaître de dessous les Cieux de l'Éternel! Comme l'or s'est terni, comme les superbes joyaux se sont altérés! Les pierres sacrées jonchent tous les carrefours. Les fils de Sion, ses enfants chéris, qui avaient le prix de l'or fin, comme les voilà mis au taux de la vaisselle d'argile, ouvrage des mains du potier! Les chacals mêmes présentent la mamelle à leurs petits qu'ils allaitent; la fille de mon peuple est barbare, comme l'autruche de la steppe. La langue du nourrisson est collée par la soif à son palais; les enfants demandent du pain, personne ne leur en distribue. Ceux qui mangeaient des mets délicats, souffrent le dénuement dans les rues; ceux qui étaient portés sur la pourpre, prennent le fumier pour leur couche. Le châtiment de la fille de mon peuple est plus grand que la peine de Sodome qui fut bouleversée en un moment, sans être assaillie par des mains humaines. Ses princes avaient un éclat plus pur que la neige, plus brillant que le lait; ils avaient un corps vermeil comme le corail, et la beauté du saphir; leur aspect est devenu plus sombre que le noir; ils ne sont plus reconnus dans les rues, leur peau s'attache à leurs os, elle a la sécheresse du bois. Les victimes de l'épée ont un meilleur sort que les victimes de la faim, qui dépérissent minées par la disette de ce que rendent les champs. Les mains de femmes aimantes font cuire leurs propres enfants; ils servent à les nourrir dans le désastre de la fille de mon peuple. L'Éternel a achevé ses vengeances, versé le feu de sa colère; dans Sion Il alluma un feu qui dévora ses fondements. Les rois de la terre, ni aucun des habitants du monde ne croyaient que l'ennemi et l'adversaire pénétrassent dans les portes de Jérusalem. Ce fut à cause des péchés de leurs prophètes, des crimes de leurs sacrificateurs qui dans son enceinte répandirent le sang des justes. Ils erraient dans les rues comme aveugles, souillés de sang, personne ne pouvant toucher leurs vêtements. «Loin de nous, impurs!» leur criait-on, «loin de nous! loin de nous, ne nous touchez pas!» Ils sont maintenant en fuite, ils errent aussi; on dit parmi les nations: «Ils n'auront plus leur demeure!» L'aspect de l'Éternel les a dissipés, Il ne tourne plus ses regards vers eux; on n'a point égard aux sacrificateurs; on ne prend point pitié des vieillards. Nos yeux languissent encore après notre délivrance; vanité! De nos vedettes nous cherchons à découvrir un peuple; il ne nous délivre pas! Ils enlacent nos pas, pour nous empêcher de marcher dans nos rues; notre fin approche, nos temps sont accomplis, oui, notre fin arrive. Ceux qui nous poursuivent, sont plus légers que les aigles du ciel; sur les montagnes ils nous serrent de près, et en embuscade dans le désert ils nous épient. L'âme de notre vie, l'Oint de l'Éternel, a été pris dans leurs fosses, lui dont nous disions: Nous vivrons à son ombre au milieu des nations. Livre-toi à la joie et aux transports, fille d'Édom, habitante du pays de Uts! Mais le calice te sera aussi passé; tu seras enivrée et mise à nu. Fille de Sion, ta peine est achevée; Il ne t'emmènera plus captive; mais Il châtiera ton crime, fille d'Édom, Il mettra tes péchés à découvert. Songe, Éternel, à ce qui nous arrive! regarde et vois notre opprobre! Notre héritage est dévolu à des étrangers, nos maisons à des inconnus. Nous sommes orphelins, sans père; et nos mères sont comme des veuves. C'est à prix d'argent que nous buvons notre eau, contre un paiement que nous obtenons notre bois. C'est portant le joug sur nos têtes que nous sommes chassés; nous sommes épuisés, nous n'avons aucun répit. C'est à l'Egypte que nous tendons la main, à l'Assyrie, pour avoir du pain à rassasiement. Nos pères ont péché; ils ne sont plus; c'est nous qui pâtissons de leurs crimes. Des esclaves nous gouvernent, personne ne nous arrache de leurs mains. Au péril de nos vies nous affrontons l'épée du désert pour nous procurer notre pain. Notre peau s'enflamme comme une fournaise aux feux de la faim. Dans Sion ils déshonorent les femmes, les vierges dans les villes de Juda. De leurs mains ils pendent les princes, la personne des Anciens n'est pas respectée. De jeunes hommes ont à porter les meules, et des enfants chancellent sous [des fardeaux] de bois. Les Anciens ont abandonné la Porte, et les jeunes gens leurs lyres. La joie de nos cœurs a cessé, le deuil a remplacé nos danses. La couronne est tombée de nos têtes; ah! malheureux que nous sommes d'avoir péché! C'est là ce qui rend nos cœurs malades, c'est là ce qui assombrit nos regards; c'est le ravage de la montagne de Sion que parcourent maintenant les renards. Pour toi, Éternel, tu règnes éternellement, ton trône demeure pour tous les âges. Pourquoi nous oublies-tu à toujours, nous délaisses-tu si longtemps? Convertis-nous à toi, Éternel, et nous serons convertis; rends-nous des jours nouveaux, tels que ceux d'autrefois! Est-ce donc que tu nous as entièrement rejetés, que ta colère contre nous est si extrême? La trentième année, le quatrième mois, le cinquième jour du mois, comme j'étais parmi les captifs près du fleuve Chébar, les Cieux s'ouvrirent, et je vis des visions de Dieu. Le cinquième jour du mois (c'était la cinquième année de la captivité du roi Jéhojachin), la parole de l'Éternel fut adressée à Ézéchiel, fils de Buzi, le sacrificateur, dans le pays des Chaldéens, près du fleuve Chébar; et là, la main de l'Éternel fut sur lui. Et je regardai, et voici, du nord arrivait un tourbillon, une grande nuée et un globe de feu; et une splendeur l'environnait, et de son centre, du centre du feu, sortait comme l'éclat de l'airain. Et de son centre sortait une forme de quatre animaux; et tel était leur aspect: ils avaient une figure humaine. Et chacun d'eux avait quatre faces, et chacun d'eux avait quatre ailes. Et leurs pieds étaient droits, et la plante de leurs pieds avait la forme du pied d'un veau, et ils brillaient comme l'éclat de l'airain poli. Et ils avaient par-dessous leurs ailes des mains d'homme, à chacun de leurs quatre côtés; et tous quatre ils avaient leurs visages et leurs ailes. Leurs ailes étaient attachées l'une à l'autre; ils ne se tournaient point en se mettant en marche, mais ils suivaient chacun la direction de leurs faces. [Par devant] leurs faces avaient la figure de la face d'un homme, et à droite la figure de celle d'un lion pour tous les quatre, et à gauche la figure de celle d'un bœuf pour tous les quatre, et [par derrière] celle d'un aigle pour tous les quatre. Et en haut leurs faces et leurs ailes étaient séparées; deux ailes des uns étaient attachées aux ailes des autres, et deux couvraient leurs corps. Or ils allaient chacun dans la direction de leurs faces; ils allaient où l'esprit les poussait à aller, et ne se tournaient point dans leur marche. Et l'aspect de ces animaux ressemblait à des charbons de feu brûlants; c'était comme l'aspect des flambeaux, et ce feu circulait entre les animaux, et répandait de l'éclat, et du feu sortaient des éclairs. Et les animaux couraient et revenaient tels qu'on voit la foudre. Comme je regardais les animaux, voici, il y avait une roue sur la terre près des animaux à leurs quatre côtés. L'aspect des roues et leur structure étaient ceux de la pierre de Tarsis; et la forme de l'une était celle des quatre; et leur aspect et leur structure étaient comme si une roue passait par le milieu de l'autre roue. Dans leur marche elles cheminaient de leurs quatre côtés, et ne se tournaient point dans leur marche. Et leurs jantes étaient hautes et formidables, et leurs jantes étaient remplies d'yeux de toutes parts à toutes quatre. Quand les animaux marchaient, les roues cheminaient aussi à côté d'eux, et quand les animaux s'élevaient de terre, les roues s'élevaient aussi. Au lieu où l'esprit les poussait à aller, ils y allaient, là où l'esprit les poussait à aller; et les roues s'élevaient avec eux, car l'esprit des animaux était dans les roues. Quand ils allaient, elles allaient; et quand ils s'arrêtaient, elles s'arrêtaient; et quand ils s'élevaient de terre, les roues s'élevaient aussi avec eux, car l'esprit des animaux était dans les roues. Et au-dessus des têtes des animaux était comme un firmament qui avait l'air d'un cristal merveilleux, étendu sur leurs têtes dans le haut. Et sous le firmament étaient leurs ailes dirigées l'une contre l'autre; chacun en avait deux qui de chaque côté couvraient leur corps. Et j'entendis le bruit de leurs ailes pareil au bruit de grandes eaux, pareil à la voix du Tout-Puissant, quand ils marchaient, tumulte pareil au bruit d'un camp; quand ils s'arrêtaient, ils laissaient retomber leurs ailes. Et une voix retentissait au-dessus du firmament qui était sur leur tête; quand ils s'arrêtaient, ils laissaient retomber leurs ailes. Et au-dessus du firmament posé sur leur tête était une forme de trône, qui avait l'aspect du saphir, et sur la forme de trône était une figure ayant l'air d'un homme placé dessus en haut. Et au dedans et autour je vis comme le brillant de l'airain, comme l'aspect du feu; en regardant de ses reins en haut et en regardant de ses reins en bas, je vis comme l'aspect du feu, et une splendeur l'environnait. Tel l'aspect de l'arc qui est dans la nue au jour de la pluie, tel était l'aspect de la splendeur qui l'environnait. C'était l'aspect de l'image de la gloire de l'Éternel. Et je regardai et tombai sur ma face, et j'entendis la voix de quelqu'un qui parlait. Et Il me dit: Fils de l'homme, dresse-toi sur tes pieds, et je te parlerai. Et comme Il me parlait, l'Esprit me pénétra et me fit tenir sur mes pieds, et je l'entendis me parler; et Il me dit: Fils de l'homme, je t'envoie aux enfants d'Israël, à cette race rebelle qui s'est rebellée contre moi: eux et leurs pères se sont révoltés contre moi, jusqu'au jour même où nous sommes. Ce sont des fils au visage dur, au cœur endurci, auprès de qui je t'envoie. Dis-leur: «Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel.» Qu'ils t'écoutent, ou qu'ils s'y refusent (car ils sont une race réfractaire), il faut qu'ils sachent qu'un prophète est au milieu d'eux. Et toi, fils de l'homme, n'aie nulle peur d'eux, et de leurs discours n'aie nulle peur, quand même ils sont des orties et des épines pour toi, et que tu habites avec des scorpions; de leurs discours n'aie nulle peur, et ne tremble point en leur présence, car ils sont une race réfractaire. Et tu leur diras mes paroles, qu'ils écoutent, ou qu'ils s'y refusent, car ils sont réfractaires. Mais toi, fils de l'homme, écoute ce que je vais te dire! Ne sois pas réfractaire, comme cette race réfractaire! Ouvre la bouche et mange ce que je te présente. Et je regardai, et voici, une main était tendue vers moi, et voici, elle tenait un volume en rouleau. Et Il le déploya devant moi, et il était écrit en dedans et en dehors; et des chants lugubres, et des complaintes, et des lamentations y étaient écrits. Et Il me dit: Fils de l'homme, mange ce que tu trouves devant toi; mange ce volume, et t'en va parler à la maison d'Israël. Et j'ouvris la bouche, et Il me donna ce volume à manger. Et Il me dit: Fils de l'homme, nourris ton ventre et remplis tes entrailles de ce volume que je te présente. Et je le mangeai, et il avait dans ma bouche la douceur du miel. Et Il me dit: Fils de l'homme, marche et va vers la maison d'Israël, et parle-leur en prenant mes paroles! Car ce n'est point vers un peuple au langage obscur, à la langue inintelligible, que tu es envoyé, c'est à la maison d'Israël; ce n'est pas à des peuples nombreux au langage obscur, à la langue inintelligible, dont tu ne comprends pas les discours: assurément si je t'envoyais à eux, ils t'écouteraient. Mais la maison d'Israël ne voudra pas t'écouter, car ils n'ont pas la volonté de m'écouter. Car toute la maison d'Israël a le front insensible et le cœur endurci. Voici, j'ai endurci ton visage, pour faire face à leur visage, et j'ai endurci ton front, pour faire face à leur front. J'ai rendu ton front comme le diamant, plus dur que le roc. N'aie point peur d'eux, et ne tremble point devant eux, car ils sont une race réfractaire. Et Il me dit: Fils de l'homme, reçois dans ton cœur toutes mes paroles que je t'adresse, et écoute-les de tes oreilles. Ainsi, marche et va vers les captifs, vers les enfants de ton peuple, parle-leur et dis-leur: «Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel:» qu'ils écoutent ou qu'ils s'y refusent. Et l'Esprit me souleva, et j'entendis derrière moi le bruit d'une grande rumeur: «Bénie soit la majesté de l'Éternel depuis sa demeure!» et le bruit des ailes des animaux qui s'entre-heurtaient, et le bruit des roues à leurs côtés, et le bruit d'une grande rumeur. Et l'Esprit me souleva et m'emporta. Et je m'en allai irrité dans l'amertume de mon âme; mais la main de l'Éternel agissait sur moi avec puissance. Et j'arrivai auprès des captifs à Thel-Abib, habitant près du fleuve Chébar, et je m'arrêtai où ils demeuraient, et je demeurai là sept jours, éperdu au milieu d'eux. Et au bout des sept jours, la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, je t'ai établi sentinelle sur la maison d'Israël, et de ma bouche tu entendras la parole, et tu les avertiras de par moi. Quand j'aurai dit à l'impie: Tu mourras! et que tu ne l'avertisses pas, et ne parles pas pour détourner l'impie de sa voie impie, afin qu'il vive, cet impie mourra de son péché; mais je te redemanderai son sang. Mais si tu as averti l'impie, et qu'il ne revienne pas de son impiété et de sa voie impie, il mourra de son péché: mais toi tu auras sauvé ton âme. Que si un juste se détourne de sa justice et fait le mal, alors je mettrai devant lui un piège qui le fera tomber, et il mourra. Si tu ne l'as pas averti, il mourra de son péché, et il ne sera tenu aucun compte de la justice qu'il a pratiquée; mais je te redemanderai son sang. Mais si tu as averti le juste de ne pas pécher, et que ce juste ne pèche pas, il aura la vie, parce qu'il se sera laissé avertir, et toi, tu auras sauvé ton âme. Là encore la main de l'Éternel se posa sur moi et Il me dit: Lève-toi, sors et va dans la vallée, et là je te parlerai. Et m'étant levé je sortis et allai dans la vallée, et voici, la gloire de l'Éternel m'y apparut, telle que la gloire que j'avais vue près du fleuve Chébar, et je tombai la face contre terre. Et l'Esprit me pénétra et me dressa sur mes pieds. Puis Il me parla et me dit: Va et te renferme dans ta maison! Quant à toi, fils de l'homme, voici, on te mettra des chaînes, et on t'en liera, et tu ne pourras te montrer parmi eux. Et j'attacherai ta langue à ton palais, et tu seras muet et ne seras point pour eux un censeur, car ils sont une race réfractaire. Mais quand je t'adresserai la parole, je t'ouvrirai la bouche, pour que tu leur dises: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel. Que celui qui voudra écouter, écoute, et que celui qui n'en voudra rien faire, n'en fasse rien; car ils sont une race réfractaire. Et toi, fils de l'homme, prends une brique et la place devant toi, et y dessine une ville, Jérusalem. Et mets autour d'elle un siège, et élève autour d'elle des tours, et forme autour d'elle des terrasses, et mets autour d'elle un camp, et place à l'entour des béliers dirigés contre elle. Puis prends une chaudière de fer, et mets-la comme un mur de fer entre toi et la ville, et fixe tes regards du côté d'elle, et qu'ainsi elle soit en état de siège, et fais-en le siège. Que ce soit là un signe pour la maison d'Israël! Puis couche-toi sur ton côté gauche, et tu y appliqueras l'iniquité de la maison d'Israël. Tu seras chargé de leur iniquité autant de jours que tu seras ainsi couché. Et moi, je te fixe pour le nombre des jours les années de leur iniquité, [savoir] trois cent quatre-vingt-dix jours: ainsi tu porteras l'iniquité de la maison d'Israël. Et quand tu seras à leur terme, recouche-toi sur ton côté droit, et sois chargé de l'iniquité de la maison de Juda, pendant quarante jours: je te fixe chaque jour pour une année. Et tourne vers le siège de Jérusalem tes regards et ton bras nu, et prophétise contre elle. Et voici, je te mets des chaînes, afin que tu ne te tournes pas d'un côté sur l'autre, jusqu'à ce que tu aies achevé les jours de ton siège. Et prends du froment, et de l'orge, et des fèves, et des lentilles, et du millet, et de l'épeautre, et mets-les dans un vase, et fais-en ton pain autant de jours que tu seras couché sur ton côté: tu en mangeras trois cent quatre-vingt-dix jours. Et la nourriture que tu mangeras, devra avoir un poids, celui de vingt sicles par jour: tu la mangeras d'un terme à l'autre terme. Et tu boiras de l'eau, selon une mesure, un sixième de hin: tu boiras d'un terme à l'autre terme. Et tu mangeras des galettes d'orge que tu feras cuire avec des excréments humains sous leurs yeux. Et l'Éternel dit: Ainsi les enfants d'Israël mangeront leur pain souillé, parmi les nations où je les exilerai. Alors je dis: Ah! Seigneur Éternel, voici, mon âme ne s'est point souillée, et depuis ma jeunesse à maintenant je n'ai mangé ni corps mort, ni corps déchiré, et jamais viande impure n'entra dans ma bouche. Et Il me dit: Voici, je te permets du fumier de vache, au lieu d'excréments humains, et tu apprêteras ton pain là-dessus. Et Il me dit: Fils de l'homme, voici, je vais détruire en Jérusalem le pain qui sustente, et ils mangeront un pain pesé, et dans le chagrin, et boiront une eau mesurée, et dans la stupeur; afin qu'ils manquent de pain et d'eau, et soient éperdus les uns et les autres, et se consument par leur iniquité. Et toi, fils de l'homme, prends une épée tranchante, prends un rasoir de barbier, et passe-le sur ta tête et sur ta barbe, et prends une balance à peser et partage les [cheveux]. Brûles-en un tiers au feu dans le milieu de la ville, quand les jours du siège seront accomplis; puis prends-en un tiers et le coupe avec l'épée tout autour d'elle, et jettes-en un tiers au vent, et je tirerai l'épée derrière eux. Puis prends-en une petite quantité, et les serre dans le bord de ton manteau, et parmi ceux-ci prends-en encore quelques-uns et les jette au feu, et les brûle au feu. De là sortira un incendie sur toute la maison d'Israël. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: C'est Jérusalem; je l'avais placée au milieu des peuples, entourée des contrées de la terre. Mais dans son impiété elle a plus résisté à mes lois que les nations, et à mes décrets plus que les pays d'alentour; car ils ont méprisé mes lois, et n'ont point suivi mes décrets. Aussi, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que vous avez murmuré plus haut que les peuples qui vous entourent, n'avez pas suivi mes décrets, ni pratiqué mes lois, et que même vous n'avez pas pratiqué les lois des peuples qui vous entourent; pour cela, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Me voici aussi contre toi, et j'exécuterai mes jugements dans ton sein aux yeux des nations. Et je te ferai ce que je n'ai point encore fait, et ne ferai plus désormais, à cause de toutes tes abominations. C'est pourquoi des pères mangeront leurs fils dans ton sein, et des fils mangeront leurs pères. Et exerçant sur toi mes jugements, je disperserai tous tes restes à tous les vents. Aussi, par ma vie, dit le Seigneur, l'Éternel, puisque tu as souillé mon sanctuaire par toutes tes horreurs et toutes tes abominations, moi aussi je te retirerai mes regards, moi aussi je serai sans miséricorde et sans pitié. Un tiers des tiens mourra par la peste et périra par la famine dans ton sein; et un tiers tombera par l'épée autour de toi, et j'en disperserai un tiers à tous les vents, et je tirerai l'épée derrière eux. Ainsi s'assouvira ma colère, et je ferai tomber ma fureur sur eux et je me vengerai. Alors ils reconnaîtront que c'est moi, l'Éternel, qui ai parlé dans mon courroux, quand j'ai assouvi ma fureur sur eux. Et je te rendrai un désert et un opprobre parmi les peuples qui t'entourent, aux yeux de tous les passants. Et tu seras en opprobre et en dérision, en exemple et en horreur aux peuples qui t'entourent, quand j'exécuterai sur toi des jugements avec colère et courroux, et avec la fureur de la vengeance; (c'est moi, l'Éternel qui parle) quand j'enverrai sur eux les flèches funestes de la famine, qui seront un fléau, que j'enverrai pour vous détruire, ajoutant encore à vos maux la famine, et vous ôtant le pain qui sustente. Et j'enverrai contre vous la famine et les bêtes féroces qui vous priveront d'enfants; et la peste et le sang passeront au milieu de toi; et je ferai venir l'épée sur toi. C'est moi, l'Éternel, qui parle. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, tourne tes regards vers les montagnes d'Israël, et prophétise contre elles et dis: Montagnes d'Israël, écoutez la parole du Seigneur, de l'Éternel. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel, aux montagnes et aux collines, aux vallées et aux vallons: Voici, je fais venir contre vous l'épée, et je détruirai vos hauts lieux, et vos autels seront dévastés, et vos statues du soleil brisées, et je ferai tomber vos hommes tués devant vos idoles, et je placerai les cadavres des enfants d'Israël devant leurs idoles, et je répandrai vos ossements autour de vos autels. Dans tous vos établissements les villes seront désolées, et les hauteurs dévastées, afin que vos autels soient désolés et dévastés, et que vos idoles soient brisées et anéanties, et que vos statues du soleil soient mutilées, et que tous vos ouvrages soient détruits. Et les hommes tués tomberont parmi vous, et vous saurez que je suis l'Éternel. Mais j'en laisserai un reste, puisqu'il en est d'entre vous qui échapperont à l'épée parmi les nations, quand vous serez dispersés dans leurs pays. Et les vôtres qui échapperont, se souviendront de moi parmi les nations où ils seront menés captifs, quand j'aurai brisé leur cœur adultère qui s'était détaché de moi, et leurs yeux adultères qui suivaient leurs idoles, et quand ils auront eux-mêmes en dégoût les crimes qu'ils commirent par toutes leurs abominations. Alors ils reconnaîtront que je suis l'Éternel: ce n'est pas vainement que j'ai parlé de leur faire tous ces maux. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Bats des mains et frappe du pied, et dis un hélas! sur toutes les méchantes abominations de la maison d'Israël, car par l'épée, la famine et la peste ils tomberont. Éloigné, par la peste on mourra; et rapproché, sous l'épée on tombera; laissé de reste et conservé, de la famine on mourra; ainsi assouvirai-je ma colère sur eux. Alors vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel, quand leurs blessés seront gisants au milieu de leurs idoles, autour de leurs autels, sur toute colline élevée, sur tous les sommets des montagnes, et sous tous les arbres verts, et sous tous les chênes touffus, lieux où ils ont offert de doux parfums à toutes leurs idoles. Et j'étendrai ma main contre eux, et ferai du pays un ravage et une désolation, plus grande que le désert de Dibla, dans tous les lieux où ils habitent. Alors ils reconnaîtront que je suis l'Éternel. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Et toi, fils de l'homme, ainsi prononce le Seigneur, l'Éternel, sur le pays d'Israël: Une fin, il vient une fin pour les quatre extrémités du pays! Maintenant la fin arrive pour toi, je vais lancer ma fureur contre toi, et te juger d'après tes voies, et faire retomber sur toi toutes tes abominations. Mes yeux seront sans pitié pour toi, et je n'aurai point de compassion; mais je ferai retomber sur toi ta conduite, et tes abominations demeureront en toi, afin que vous reconnaissiez que je suis l'Éternel. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Un malheur! malheur unique! voici, il arrive. La fin arrive; elle arrive la fin: c'en est fait de toi! voici, elle arrive. Ton tour vient, habitant du pays! Le temps arrive, le jour est proche; c'est une rumeur, et non les cris joyeux des montagnes. Je vais incessamment verser ma colère sur toi, et assouvir ma fureur sur toi, et te juger selon tes voies, et faire retomber sur toi toutes tes abominations. Mes yeux seront sans pitié, et je n'aurai point de compassion; selon tes œuvres je te rendrai, et tes abominations seront dans ton sein, afin que vous reconnaissiez que c'est moi l'Éternel, qui frappe. Voici le jour! voici, il arrive! le tour vient! la verge fleurit, l'orgueil germe. La violence s'élève comme la verge de l'impiété. D'eux il ne restera rien, ni de leur foule, ni de leur multitude, et ils n'auront plus de magnificence. Le temps arrive, le jour est imminent. Que l'acheteur ne se réjouisse pas, et que le vendeur ne s'afflige pas; car il y a courroux contre toute leur multitude. Car le vendeur ne recouvrera pas ce qu'il a vendu, fût-il encore parmi les vivants; car la prophétie faite contre toute leur multitude ne sera pas retirée, et quiconque vit dans son impiété, ne pourra subsister. On sonne la trompette, et l'on prépare tout; mais personne ne marche au combat; car ma colère est contre toute leur multitude. Au dehors l'épée, et au dedans la peste et la famine. Qui sera dans les champs, mourra par l'épée, et qui sera dans la ville, par la famine et la peste sera dévoré. Et s'il en échappe, ils seront sur les montagnes, comme les colombes des vallées, tous gémissant, chacun pour son crime. Toutes les mains sont défaillantes, et tous les genoux se fondent en eau. Ils se ceignent du cilice, et l'effroi les enveloppe: la honte est sur tous les visages, et toutes les têtes sont devenues chauves. Ils jetteront leur argent dans les rues, et leur or sera pour eux de l'ordure. Leur argent ni leur or ne pourra les sauver au jour de la colère de l'Éternel; ils ne pourront en assouvir leurs désirs, ni en remplir leurs entrailles; car c'est ce qui les fit tomber dans le crime. L'éclat qui les pare, excita leur orgueil, et ils en ont fabriqué leurs abominations et leurs infamies; c'est pourquoi je le rendrai pour eux de l'ordure, et j'en ferai la proie des étrangers, et le butin des impies de la terre, afin qu'ils le souillent. Et je détournerai d'eux mon visage; et l'on profanera mon secret [sanctuaire]: des furieux y pénétreront et le profaneront. Prépare les chaînes! Car le pays est rempli du crime de sang versé, et la ville est remplie de violence. Et je ferai venir les plus méchants d'entre les peuples, pour qu'ils s'emparent de leurs maisons; et je mettrai un terme à l'orgueil des puissants, et leurs sanctuaires seront profanés. La ruine arrive, et ils cherchent le salut, mais il n'y en a point. Il arrive désastre sur désastre; on entend nouvelle sur nouvelle; ils demandent des oracles aux prophètes, mais la loi échappe aux sacrificateurs, et la prudence aux vieillards. Le roi est dans le deuil, et le prince est enveloppé d'épouvante, et les mains du peuple du pays sont tremblantes. D'après leur conduite je veux les traiter, et selon leurs mérites je les jugerai, afin qu'ils reconnaissent que je suis l'Éternel. La sixième année, le sixième mois, le cinquième jour du mois, comme j'étais assis dans ma maison, et que les Anciens de Juda étaient assis devant moi, alors la main du Seigneur Éternel descendit sur moi. Et je regardai, et voici, c'était une figure ayant l'aspect du feu; depuis ce qui paraissait être ses reins en bas, c'était du feu, et de ses reins en haut, c'était une espèce de splendeur, comme celle de l'airain brillant. Et elle étendit la forme d'une main, et me saisit aux boucles de ma chevelure. Puis l'Esprit me souleva entre la terre et le ciel, et me conduisit à Jérusalem, en vision divine, à l'entrée de la porte intérieure, qui donne vers le nord, et où était placée la statue de la jalousie qui provoquait la jalousie [de l'Éternel]. Et voici, là se trouvait la gloire du Dieu d'Israël, pareille à la vision que j'en avais eue dans la vallée. Et Il me dit: Fils de l'homme, lève donc les yeux vers le nord! Et je levai les yeux vers le nord, et voici, au nord de la porte de l'autel, était cette statue de la jalousie, à l'entrée. Et Il me dit: Fils de l'homme, vois-tu ce qu'ils font? Ce sont de grandes abominations que la maison d'Israël fait ici, tellement que je vais m'éloigner de mon sanctuaire. Et tu reverras encore de grandes abominations. Puis Il me conduisit à l'entrée du parvis, et je regardai, et voici, il y avait un trou dans le mur. Et Il me dit: Fils de l'homme, perce donc la muraille! Et je perçai la muraille et voici, il y avait une porte. Et Il me dit: Entre, et vois les abominations odieuses qu'ils font là! Alors j'entrai et je regardai, et voici, c'étaient toutes sortes d'images de reptiles et d'animaux immondes, et toutes les espèces d'idoles de la maison d'Israël, dessinées sur la muraille tout à l'entour. Et soixante-dix hommes d'entre les Anciens de la maison d'Israël, entre autres Jaasénia, fils de Schaphan, debout au milieu d'eux, se tenaient devant elles, chacun son encensoir à la main, et le parfum d'un nuage d'encens s'élevait. Et Il me dit: Vois-tu, fils de l'homme, ce que les Anciens de la maison d'Israël font dans les ténèbres, chacun dans leurs chambres couvertes de peintures! Car ils disent: L'Éternel ne nous voit pas! l'Éternel a abandonné le pays. Et Il me dit: Tu reverras encore les grandes abominations qu'ils commettent. Puis Il me conduisit à l'entrée de la porte de la maison de l'Éternel, qui est du côté du nord, et voici, là se trouvaient assises les femmes, pleurant Thammuz. Et Il me dit: As-tu vu, fils de l'homme? Tu reverras encore des abominations plus grandes que celles-là. Alors Il me conduisit dans le parvis intérieur de la maison de l'Éternel, et voici, à l'entrée du temple de l'Éternel, entre le portique et l'autel, étaient environ vingt-cinq hommes, tournant le dos au temple de l'Éternel, et le visage du côté de l'orient: et ils adoraient à l'orient le Soleil. Et Il me dit: As-tu vu, fils de l'homme? Est-ce trop peu pour la maison de Juda de faire les abominations qu'ils font ici, qu'ils remplissent encore le pays de violences, et qu'ils reviennent toujours à m'irriter? Et voici, ils tiennent le rameau contre leur nez. Mais moi aussi j'agirai dans ma colère; je serai sans pitié et sans miséricorde; et quand ils crieront à mes oreilles à haute voix, je ne les entendrai pas. Ensuite Il prononça à mes oreilles d'une voix forte ces paroles: Faites avancer les châtiments de cette ville, chacun avec son instrument de destruction à la main! Et voici, six hommes arrivèrent par le chemin de la porte supérieure qui donne au nord, ayant chacun à la main un instrument pour frapper; et au milieu d'eux il y avait un homme vêtu de lin, qui portait une écritoire à sa ceinture. Et ils vinrent se placer à côté de l'autel d'airain. Et la gloire du Dieu d'Israël, s'élevant du Chérubin sur lequel elle était, se porta au seuil de la maison et appela l'homme vêtu de lin, qui avait une écritoire à sa ceinture. Et l'Éternel lui dit: Passe au milieu de la ville, au milieu de Jérusalem, et marque d'un signe le front des hommes qui soupirent et gémissent de toutes les abominations commises au milieu d'elle. Et Il dit aux autres à mes oreilles: Traversez la ville après lui, et frappez, soyez sans pitié et sans miséricorde! Vieillards, jeunes hommes, et vierges, et petits enfants, et femmes, tuez-les jusqu'à extermination; mais pour quiconque portera le signe, ne le touchez pas; et commencez par mon sanctuaire. Et ils commencèrent par les vieillards qui étaient devant la maison. Puis Il leur dit: Souillez la maison et remplissez les parvis de morts: sortez! Et étant sortis, ils portèrent leurs coups dans la ville. Et comme ils frappaient, et que seul j'étais resté, je tombai sur ma face et je m'écriai, et dis: Ah! Seigneur Éternel, veux-tu donc détruire tous les restes d'Israël en versant ta colère sur Jérusalem? Et Il me dit: Le crime de la maison d'Israël et de Juda passe toute mesure, et le pays est rempli de meurtres, et la ville est remplie de prévarications. Car ils disent: L'Éternel a abandonné le pays, et l'Éternel ne voit rien. Mais moi aussi je serai sans pitié et sans compassion; je ferai retomber leurs œuvres sur leurs têtes. Et voici, l'homme vêtu de lin, qui avait une écritoire à sa ceinture, fit la réponse et dit: J'ai fait comme tu m'as commandé. Puis je regardai, et voici, sur le firmament qui était au-dessus de la tête des Chérubins, il y avait comme une pierre de saphir, et au-dessus d'elle on voyait une forme qui avait l'air d'un trône. Et [l'Éternel] parla à l'homme vêtu de lin et lui dit: Va dans l'intervalle des roues sous les Chérubins, et remplis tes mains des charbons ardents qui sont entre les Chérubins, et répands-les sur la ville. Et il y alla sous mes yeux. Or les Chérubins se trouvaient à droite de la maison, quand l'homme alla, et la nuée remplit le parvis intérieur. Alors la gloire de l'Éternel s'élevant de dessus les Chérubins, se porta vers le seuil de la maison, et la maison fut remplie de la nuée, et le parvis fut rempli de la splendeur de la gloire de l'Éternel. Et le bruit des ailes des Chérubins se fit entendre jusqu'au parvis extérieur, tel que la voix du Dieu tout-puissant, quand Il parle. Et quand Il eut donné cet ordre à l'homme vêtu de lin: Prends du feu dans l'intervalle des roues entre les Chérubins! il vint et se plaça près des roues. Alors un Chérubin étendit sa main entre les Chérubins vers le feu qui était entre les Chérubins, et il en prit, et le mit dans les mains de l'homme vêtu de lin, qui le prit, et sortit. Et on voyait aux Chérubins une forme de main d'homme sous leurs ailes. Puis je regardai, et voici, il y avait quatre roues à côté des Chérubins, une roue à côté de chaque Chérubin, et l'aspect des roues était celui d'une pierre de Tarsis. Et à les voir, c'était une seule forme pour les quatre, comme si une roue traversait l'autre roue. Dans leur marche elles suivaient la direction de leurs quatre côtés, elles ne se tournaient point dans leur marche, mais elles allaient du côté où la tête était tournée; elles ne se tournaient pas dans leur marche. Et tout leur corps, et leur dos, et leurs mains, et leurs ailes, et les roues étaient pleins d'yeux tout autour, à chacun des quatre, et leurs roues aussi. Quant aux roues, elles furent appelées tourbillon à mes oreilles. Et ils avaient chacun quatre faces; la face du premier était une face de Chérubin, et la face du second une face d'homme, et celle du troisième une face de lion, et celle du quatrième une face d'aigle. Et les Chérubins s'élevèrent. C'étaient les animaux que j'avais vus près du fleuve Chébar. Et quand les Chérubins allaient, les roues allaient à côté d'eux, et quand les Chérubins soulevaient leurs ailes pour s'élever de terre, les roues aussi ne s'écartaient point d'eux. Quand ils s'arrêtaient, elles s'arrêtaient, et quand ils s'élevaient, elles s'élevaient avec eux; car l'esprit des animaux était en elles. Or la gloire de l'Éternel ayant quitté le seuil de la maison, s'arrêta sur les Chérubins. Et les Chérubins soulevèrent leurs ailes, et s'élevèrent de terre sous mes yeux; à leur sortie les roues les accompagnaient. Et ils s'arrêtèrent à l'ouverture de la porte de la maison de l'Éternel à l'orient, et la gloire du Dieu d'Israël reposait sur eux d'en haut. C'étaient les animaux que j'avais vus au-dessous du Dieu d'Israël, près du fleuve Chébar, et je reconnus que c'étaient des Chérubins. Chacun d'eux avait quatre faces, et chacun d'eux avait quatre ailes, et une forme de mains d'homme sous leurs ailes. Et la figure de leurs faces était celle des faces que j'avais vues près du fleuve Chébar, c'était leur air et c'était eux-mêmes. Ils marchaient chacun dans la direction de leurs faces. Puis l'Esprit me souleva, et m'amena à la porte antérieure de la maison de l'Éternel, qui donne à l'orient, et voici, à l'entrée de la porte il y avait vingt-cinq hommes, et je vis parmi eux Jaasénia, fils de Hazzur, et Platéia, fils de Bénaïa, princes du peuple. Et Il me dit: Fils de l'homme, ce sont là les hommes qui méditent le crime, et conseillent le mal dans cette ville; ils disent: Ce n'est pas le moment de bâtir des maisons; cette [ville] est la chaudière et nous sommes les viandes. C'est pourquoi prophétise contre eux, prophétise, fils de l'homme! Et l'Esprit de l'Éternel tomba sur moi, et me dit: Dis: Ainsi parle l'Éternel: C'est ainsi que vous parlez, maison d'Israël! et ce que vous avez dans l'esprit, je le sais. Vous avez multiplié les meurtres dans cette ville et rempli ses rues de morts. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Vos morts que vous avez étendus au milieu d'elle, ce sont les viandes et elle est la chaudière; mais vous, on vous en fera sortir. Vous craignez l'épée, et c'est l'épée que je ferai venir sur vous, dit le Seigneur, l'Éternel. Et je vous ferai sortir du milieu d'elle, et vous livrerai aux mains des étrangers, et j'exécuterai sur vous mes jugements. Sous l'épée vous tomberez, à la frontière d'Israël je vous jugerai, afin que vous reconnaissiez que je suis l'Éternel. Elle ne sera pas pour vous une chaudière, et vous n'y serez pas comme des viandes; c'est à la frontière d'Israël que je vous jugerai. Et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel, dont vous n'avez point suivi les décrets, ni pratiqué les lois; mais vous avez suivi les lois des peuples de vos alentours. Et comme je prophétisais, Platéia, fils de Bénaïa, mourut; et je tombai sur ma face, et je m'écriai à haute voix et dis: Ah! Seigneur Éternel, veux-tu faire extermination du reste d'Israël? Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, ce sont tes frères, tes frères, les gens de ta parenté, c'est la maison d'Israël tout entière à qui les habitants de Jérusalem disent: Demeurez loin de l'Éternel, c'est à nous que le pays a été donné en propriété. Dis donc: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Quand même je les tiens éloignés parmi les nations, et quand même je les ai dispersés dans les pays divers, je veux être pour eux un saint asile, pendant quelque temps, dans les pays où ils sont venus. Dis donc: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Je vous recueillerai du milieu des peuples, et vous réunirai en vous tirant des pays où vous êtes épars, et je vous donnerai le pays d'Israël. Et ils y viendront et en ôteront toutes ses infamies et toutes ses abominations. Et je leur donnerai un seul et même cœur, et je mettrai en eux un esprit nouveau, et j'ôterai de leur corps leur cœur de pierre, et leur donnerai un cœur de chair, afin qu'ils suivent mes ordonnances et qu'ils observent et pratiquent mes lois; et ils seront mon peuple, et moi je serai leur Dieu. Pour ceux dont le cœur marche au gré de leurs infamies et de leurs abominations, je ferai retomber leur conduite sur leur tête, dit le Seigneur, l'Éternel. Et les Chérubins soulevèrent leurs ailes, et les roues cheminaient à côté d'eux, et la gloire du Dieu d'Israël était en haut au-dessus d'eux. Et la gloire de l'Éternel s'éleva du milieu de la ville, et vint s'arrêter sur la montagne qui est à l'orient de la ville. Puis l'Esprit m'enleva et me ramena en Chaldée auprès des captifs, en vision par l'Esprit de Dieu. Et la vision que j'avais eue, s'évanouit, et je redis aux captifs toutes les paroles de l'Éternel qu'Il m'avait révélées. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, tu résides au milieu d'une race rebelle, qui a des yeux pour voir, mais ne voit pas, des oreilles pour entendre, mais n'entend pas, car c'est une race rebelle. Mais toi, fils de l'homme, fais-toi un attirail d'émigrant, et émigre de jour sous leurs yeux, et émigre du lieu où tu es, en un autre lieu, sous leurs yeux. Peut-être verront-ils qu'ils sont une race rebelle. Et tu feras partir ton attirail, comme un attirail d'émigrant, de jour sous leurs yeux, et toi, tu partiras le soir sous leurs yeux, comme on part pour émigrer. Sous leurs yeux fais une brèche au mur de ta maison, et fais sortir ton attirail parla. Sous leurs yeux mets-le sur ton épaule, emporte-le de nuit, tu te voileras le visage pour ne pas voir le pays; car je t'ai mis comme signe prophétique devant la maison d'Israël. Et j'exécutai l'ordre que j'avais reçu. Je fis sortir mon attirail comme un attirail d'émigrant, de jour; et le soir je fis une brèche au mur de ma maison avec la main, et le fis sortir de nuit, le prenant sur l'épaule sous leurs yeux. Et le matin, la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, la maison d'Israël, cette race rebelle, ne t'a-t-elle pas dit: Que fais-tu? Dis-leur: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: C'est le prince qui est à Jérusalem que désigne cette prophétie, ainsi que toute la maison d'Israël qui s'y trouve. Dis: Je suis votre signe prophétique. La chose que j'ai faite, est celle qui leur arrivera: ils émigreront et iront en captivité. Et le prince qui est parmi eux portera sur son épaule un fardeau, de nuit, et partira; à la muraille on fera une brèche pour l'y faire passer; il se voilera le visage pour ne pas voir de ses yeux le pays. Et j'étendrai mon réseau sur lui, afin qu'il se prenne dans mon filet, et je l'amènerai à Babel, au pays des Chaldéens, mais il ne le verra pas et il y mourra. Et tous ceux qui l'entourent, ses auxiliaires, et tous ses bataillons, je les disséminerai à tous les vents, et tirerai l'épée derrière eux. Alors ils reconnaîtront que je suis l'Éternel, quand je les aurai dispersés parmi les nations, et disséminés dans les pays divers. Cependant j'en laisserai un petit nombre survivre à l'épée, à la famine et à la peste, afin qu'ils racontent toutes leurs abominations aux nations chez lesquelles ils viendront, et qu'ils reconnaissent que je suis l'Éternel. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, mange ton pain dans le trouble, et bois ton eau dans l'anxiété et les alarmes! Et dis au peuple du pays: Ainsi prononce le Seigneur, l'Éternel, sur les habitants de Jérusalem dans le pays d'Israël: Ils mangeront leur pain dans les alarmes, et boiront leur eau dans la stupeur, parce que leur pays sera désolé, dépouillé de tout ce qui y est, à cause de l'injustice de tous ceux qui l'habitent; et les villes peuplées deviendront désertes, et le pays sera désolé, afin que vous sachiez que je suis l'Éternel. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, qu'est-ce que ces discours moqueurs dans le pays d'Israël? vous dites: Les jours se prolongent, et toutes les visions sont perdues. Pour cela dis-leur: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Je ferai cesser ces discours moqueurs, et on ne les tiendra plus en Israël. Dis-leur au contraire: Le temps approche, et toutes les visions s'accompliront. Car désormais il n'y aura plus de visions vaines, ni d'oracles trompeurs dans la maison d'Israël; car je suis l'Éternel; je parle, et ce que je dis s'exécutera, sans plus long délai: oui, c'est durant vos jours, race rebelle, que je parle et que j'exécuterai ma parole, dit le Seigneur, l'Éternel. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, voici, les hommes d'Israël disent: La vision qu'il a, est à long terme, et c'est pour des temps éloignés qu'il prophétise. C'est pourquoi dis-leur: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Tout ce que j'ai prononcé, ne sera plus ajourné, et mes paroles seront exécutées, dit le Seigneur, l'Éternel. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, prophétise contre les prophètes d'Israël qui prophétisent, et dis à ceux qui prophétisent d'après leurs sentiments propres: Écoutez la parole de l'Éternel! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Malheur aux prophètes insensés qui suivent leur esprit propre, et ne voient rien! Tels des renards dans des ruines, tels sont tes prophètes, Israël. Vous ne montez pas à la brèche, et n'élevez point de mur autour de la maison d'Israël, afin de tenir ferme dans le combat à la journée de l'Éternel. Ils ont des visions trompeuses, et des présages menteurs, ceux qui disent: «L'Éternel a dit,» tandis que l'Éternel ne les a point envoyés; et qui font espérer les effets de leur parole. Vos visions ne sont-elles pas trompeuses, et vos présages menteurs, quand vous dites: «L'Éternel a dit,» tandis que je n'ai point parlé? Aussi, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que vos discours sont trompeurs et vos visions des mensonges, pour cela, c'est à vous que j'en veux, dit le Seigneur, l'Éternel. Et je ferai sentir ma main aux prophètes dont les visions sont trompeuses et les présages menteurs. Ils ne seront point associés à mon peuple, ni inscrits au rôle de la maison d'Israël, ni introduits au pays d'Israël, afin que vous sachiez que je suis le Seigneur, l'Éternel; eparce que, oui, parce qu'ils égarent mon peuple en disant: Salut! tandis qu'il n'y a point de salut, et que, s'il élève un mur, eux ils le recouvrent de plâtre. Dis à ceux qui replâtrent, qu'il s'écroulera: il pleuvra par torrents, et vous, pierres de la grêle, vous tomberez et le vent des tempêtes éclatera. Et voici, le mur croulera. Ne vous dira-t-on pas: Où est le plâtre dont vous l'avez recouvert? Aussi, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Dans ma fureur je ferai éclater le vent des tempêtes, et dans ma colère la pluie viendra par torrents, avec les pierres de la grêle dans mon courroux, afin de détruire. Et je ferai crouler le mur que vous recouvrîtes de plâtre, et je le coucherai par terre, et ses fondements seront mis à nu; il est tombé et vous périssez sous ses ruines, afin que vous sachiez que je suis l'Éternel. Et ainsi j'assouvirai ma fureur sur ce mur et sur ceux qui le recouvrent de plâtre; puis je vous dirai: Le mur n'est plus; ils ne sont plus ceux qui le replâtraient, les prophètes d'Israël, qui prophétisent à Jérusalem, et dont les visions lui présagent le salut, tandis qu'il n'y a pas de salut, dit le Seigneur, l'Éternel. Et toi, fils de l'homme, tourne tes regards du côté des filles de ton peuple qui prophétisent d'après leur sentiment propre, et prophétise contre elles! et dis: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Malheur à vous qui cousez des coussinets pour toutes les jointures de la main, et faites des oreillers pour les têtes de toutes les tailles, pour prendre les âmes au piège! Penseriez-vous prendre au piège les âmes de mon peuple, et conserver la vie aux vôtres? Vous me déshonorez auprès de mon peuple pour quelques poignées d'orge et pour quelques bouchées de pain, en annonçant la mort aux âmes qui ne doivent pas mourir, et la vie aux âmes qui ne doivent pas vivre; en trompant mon peuple qui prête l'oreille au mensonge. Aussi, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel : Voici, je m'attaque à vos oreillers où vous prenez les âmes au piège, afin qu'elles s'envolent, et je les arracherai de vos bras, et je dégagerai les âmes que vous prenez au piège, afin qu'elles s'envolent. Et je mettrai vos oreillers en pièces, et je tirerai mon peuple de vos mains, afin qu'il ne soit plus une proie entre vos mains et que vous sachiez que je suis l'Éternel. Parce que vous affligez le cœur du juste par le mensonge, quand moi-même je ne l'ai pas affligé, et parce que vous fortifiez le méchant dans ce qu'il fait, en sorte qu'il ne quitte pas sa mauvaise voie pour obtenir la vie, à cause de cela, vous n'aurez plus vos visions mensongères et vous ne ferez plus de prédictions, et je tirerai mon peuple de vos mains, afin que vous sachiez que je suis l'Éternel. Et des hommes d'entre les Anciens d'Israël vinrent auprès de moi et s'assirent devant moi. Alors la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, ces gens-là se sont affectionnés à leurs idoles, et mettent devant leurs yeux ce qui les pousse au crime; leur donnerais-je accès auprès de moi? Aussi parle et dis-leur: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Si quelqu'un des hommes de la maison d'Israël, qui s'est affectionné à ses idoles, et met devant ses yeux ce qui le pousse au crime, vient néanmoins trouver un prophète, moi qui suis l'Éternel, je lui ferai sur cela une réponse conforme au grand nombre de ses idoles, de manière à prendre sur le fait dans son propre cœur la maison d'Israël que toutes ses idoles ont détachée de moi. Aussi dis à la maison d'Israël: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Revenez et détournez-vous de vos idoles, et de toutes vos abominations détournez vos regards. Car à tout homme de la maison d'Israël, et à tout étranger domicilié en Israël, qui s'est éloigné de moi, et affectionné à ses idoles, et qui met devant ses yeux ce qui le pousse au crime, s'il vient trouver un prophète pour me consulter par lui, moi, l'Éternel, je lui ferai une réponse digne de moi. Et je tournerai ma face contre cet homme-là, pour le perdre et faire de lui un signe et un proverbe, et je l'extirperai du milieu de mon peuple, afin que vous sachiez que je suis l'Éternel. Que si un prophète se laisse entraîner à parler, c'est moi l'Éternel qui laisserai entraîner ce prophète, et je lèverai ma main sur lui, et l'exterminerai du milieu de mon peuple d'Israël. C'est ainsi qu'ils porteront la peine de leur crime; la peine de celui qui consulte sera la même que la peine du prophète, afin que la maison d'Israël ne s'éloigne plus de moi, et ne se souille plus désormais par tous ses crimes, mais qu'ils soient mon peuple et que je sois leur Dieu, dit le Seigneur, l'Éternel. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, si un pays péchait contre moi et se rendait coupable, et que, portant la main sur lui, je lui ôtasse le pain qui sustente, lui envoyant encore la famine, et en exterminant les hommes et les bêtes, et qu'il y eût dans son sein ces trois hommes, Noé, Daniel et Job; ces hommes par leur justice sauveraient leurs âmes, dit le Seigneur, l'Éternel. Si je faisais parcourir le pays par des animaux féroces qui le dépeupleraient et en feraient un désert où personne ne passerait plus à cause de ces animaux, par ma vie, dit le Seigneur, l'Éternel, ces trois hommes qui s'y trouveraient, ne sauveraient ni fils, ni filles; eux seuls seraient sauvés; mais le pays serait dévasté. Ou bien si je faisais envahir ce pays-là par l'épée, et que je disse: Que l'épée parcoure le pays et y frappe les hommes et les bêtes! par ma vie, dit le Seigneur, l'Éternel, ces trois hommes qui s'y trouveraient, ne sauveraient ni fils, ni filles, mais eux seuls seraient sauvés. Ou bien si j'envoyais la peste dans ce pays-là, et que je versasse sur lui ma colère en faisant couler le sang, pour y exterminer les hommes et les bêtes, et que Noé, Daniel et Job fussent dans son sein, par ma vie, dit le Seigneur, l'Éternel, ils ne sauveraient ni fils, ni fille, mais eux par leur justice ils sauveraient leurs âmes. Cependant, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Quand même j'envoie contre Jérusalem mes quatre châtiments désastreux, l'épée, et la famine, et les animaux féroces, et la peste, pour en exterminer les hommes et les bêtes, cependant il restera des gens qui échapperont, et seront tirés de là, des fils et des filles. Voici, ils se rendront auprès de vous, et à la vue de leur conduite et de leurs forfaits, vous vous consolerez des maux que j'aurai fait tomber sur Jérusalem, de tout ce que je vais faire tomber sur elle. Et ils vous consoleront, quand vous connaîtrez leur conduite et leurs forfaits, et vous comprendrez que ce n'est pas à tort que je lui aurai fait tout ce que je vais lui faire, dit le Seigneur, l'Éternel. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, qu'aurait de plus que tout autre bois la vigne, le sarment, quand il est parmi les bois coupés dans la forêt? En tirera-t-on du bois pour en faire un ouvrage? En tirera-t-on un piquet pour y suspendre toutes sortes de meubles? Voici, on le met au feu pour l'alimenter. Quand le feu en a dévoré les deux bouts et consumé le milieu, est-il alors bon à être travaillé? Voici, quand il était entier, on ne pouvait en faire aucun ouvrage; combien moins, quand le feu l'a dévoré et consumé, pourra-t-on en faire un ouvrage! Aussi, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Tel le bois de la vigne que je mets au feu avec le bois de la forêt, pour l'alimenter, ainsi je livrerai les habitants de Jérusalem. Et je tournerai ma face contre eux; s'ils se tirent d'un feu, un autre feu les dévorera, afin que vous reconnaissiez que je suis l'Éternel, quand je tournerai ma face contre eux. Et je ferai du pays un désert, parce qu'ils se sont rendus coupables, dit le Seigneur, l'Éternel. Et la parole de-l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, montre à Jérusalem ses abominations, et dis: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel, à Jérusalem: Par ton origine et ta naissance tu es du pays de Canaan; ton père fut un Amoréen, et ta mère une Héthienne. Et à ta naissance, au jour où tu naquis, ton nombril ne fut point coupé, et tu ne fus point baignée dans l'eau pour être nettoyée, et on ne répandit point de sel sur toi, et tu ne fus point enveloppée dans des langes. Personne ne t'accorda un regard de pitié pour te faire, par compassion pour toi, une seule de ces choses; mais tu fus jetée dans les champs, dégoûtée de toi-même, le jour de ta naissance. Alors, passant près de toi, je te vis dans ton sang près d'être foulée, et je te dis, toi étant dans ton sang: Vis! Je te dis, toi étant dans ton sang: Vis! Je te multipliai comme les plantes des campagnes; et tu pris de l'accroissement et tu grandis, et tu fus parée de tous les charmes; tes mamelles s'affermirent, et ta chevelure se développa; mais tu étais nue et découverte. Et passant près de toi, je te vis, et voici, ton temps était venu, le temps des amours. Et j'étendis sur toi le pan de ma robe et couvris ta nu-ditéj et tu reçus mes serments, et je m'engageai dans une alliance avec toi, dit le Seigneur, l'Éternel, et tu fus à moi. Puis je te baignai dans l'eau, je lavai le sang qui était sur toi, et je t'oignis avec de l'huile. Et je te revêtis d'étoffes brochées, et te mis une chaussure de peau de veau marin, et je t'enveloppai de lin et te couvris de soie. Et je te donnai une parure, mettant des bracelets à tes mains, et des chaînettes à ton cou, et je mis un anneau à tes narines, et des boucles à tes oreilles, et un superbe diadème sur ta tête. Tu fus ainsi parée d'or et d'argent, et le lin, et la soie, et les étoffes brochées étaient ton vêtement; la fleur de farine, et le miel et l'huile ta nourriture. Et tu parvins à la plus grande beauté, et tu t'élevas jusqu'à la royauté. Et ton nom se répandit parmi les peuples à cause de ta beauté; car elle devint accomplie par la magnificence dont je te couvris, dit le Seigneur, l'Éternel. Mais, te confiant en ta beauté, tu fus impudique, malgré le nom que tu portais, et tu prodiguas ton amour adultère à tous les passants: il était pour eux. Et prenant de tes habits tu te fis sur des hauteurs des pavillons de toutes couleurs, et tu t'y prostituas; c'est ce qu'on n'avait pas encore vu et qu'on ne verra plus. Et prenant tes superbes atours, faits de mon or et de mon argent, que je t'avais donnés, tu t'en fis des images d'hommes, et tu fus impudique avec elles. Et prenant tes vêtements brochés, tu les en recouvris et tu leur offris mon huile et mon encens. Et ma nourriture que je t'avais donnée, la fleur de farine, et l'huile, et le miel dont je te nourrissais, tu les leur offris en parfum odorant; et il en est ainsi, dit le Seigneur, l'Éternel. Et prenant tes fils et tes filles que tu avais enfantés pour moi, tu les leur sacrifias pour les faire dévorer par eux. Était-ce trop peu de ton impudicité, que tu aies aussi immolé mes fils, et que tu les aies donnés, en les leur consacrant? Et au milieu de toutes tes abominations et de tes impudicités, tu as perdu le souvenir du temps de ta jeunesse, quand tu étais nue et découverte, et gisante dans ton sang près d'être foulée. Puis après tous tes méfaits (malheur! malheur à toi! dit le Seigneur, l'Éternel), tu t'es bâti des voûtes, et élevé des tertres dans toutes les places, dans tous les carrefours tu as élevé tes tertres et profané ta beauté, et ouvert tes pieds à chaque passant, et commis nombre d'impudicités. Tu fus impudique avec les enfants de l'Egypte, tes voisins aux membres puissants, et commis nombre d'impudicités pour m'irriter. Et voici, levant ma main sur toi, je retranchai de ce que je t'avais assigné, et te livrai à la discrétion de tes ennemies, les filles des Philistins, qui rougissaient de ta conduite criminelle. Et tu fus impudique avec les enfants de l'Assyrie, parce que tu ne pouvais être rassasiée; et tu fus impudique avec eux, et tu ne fus pas encore rassasiée. Et tu commis de grandes impudicités avec le pays de Canaan jusqu'en Chaldée, et même par là tu ne fus pas rassasiée. Que ton cœur est malade! dit le Seigneur, l'Éternel, puisque tu as fait toutes ces choses, actes d'une impudente prostituée, que tu as bâti tes voûtes dans tous les carrefours, et élevé tes tertres dans toutes les places! Et tu ne fus point la prostituée qui fait la dégoûtée pour le prix, la femme adultère qui au lieu de son mari reçoit des étrangers. A toutes les prostituées on fait des présents, mais toi, tu as donné tes présents à tous tes amants, et tu les as payés, pour qu'ils vinssent à toi de toutes parts commettre l'impudicité avec toi. Et tu fus le contraire des autres femmes dans ton impudicité, en ce que tu n'étais pas recherchée, et en ce que tu faisais des présents, et qu'on ne t'en faisait point. C'est ainsi que tu as été le contraire. C'est pourquoi, écoute, impudique, la parole de l'Éternel! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Pour avoir prodigué tes trésors et dans ton impudicité découvert ta nudité à tes amants et à toutes tes abominables idoles, et à cause du sang de tes enfants que tu leur as donnés, pour cela, voici, je rassemblerai tous tes amants auxquels tu as su plaire, et tous ceux que tu as aimés, avec tous ceux que tu haïssais, je les rassemblerai contre toi de toutes parts, et leur découvrirai ta nudité, afin qu'ils voient toute ta nudité. Et je te jugerai selon la loi des adultères et des meurtriers, et te livrerai à la sanguinaire vengeance de la fureur et de la jalousie. Et je t'abandonnerai à leurs mains, et ils démoliront tes voûtes, et abattront tes tertres, et te dépouilleront de tes habits, et t'ôteront tes superbes atours, et te laisseront là nue et découverte. Et ils amèneront une foule contre toi, et te lapideront et te mettront en pièces avec leurs épées. Et ils brûleront tes maisons au feu, et te feront ce que tu mérites, sous les yeux de beaucoup de femmes. Et je mettrai fin à ton impudicité, et le prix aussi tu ne le paieras plus. Et j'assouvirai ma fureur sur toi, et et tu ne seras plus l'objet de ma jalousie, et je serai calme et nullement irritable désormais. Parce que tu ne t'es pas rappelé le temps de ta jeunesse, et que tu t'es élevée contre moi par toutes ces choses, voici, moi aussi, je ferai retomber sur ta tête tout ce que tu as fait, dit le Seigneur, l'Éternel; car tu n'as pas réfléchi à toutes tes abominations. Voici, tous ceux qui emploient des proverbes, t'appliqueront le proverbe: Telle mère, telle fille! Tu es la fille de ta mère, qui répudia son mari et ses enfants, et tu es la sœur de tes sœurs, qui répudièrent leurs maris et leurs enfants. Votre mère est une Héthienne, et votre père un Amoréen. Et la sœur aînée est Samarie, avec ses filles, qui habite à ta gauche, et ta sœur cadette, qui demeure à ta droite, est Sodome avec ses filles. Mais non seulement tu as suivi leurs errements, agi d'après leurs abominations; bientôt ce fut trop peu pour toi; tu fus pire qu'elles, dans toute ta conduite. Par ma vie, dit le Seigneur, l'Éternel, Sodome ta sœur, avec ses filles, n'en a pas fait autant que toi avec tes filles. Voici quel a été le crime de Sodome, ta sœur: orgueil, abondance, sécurité tranquille, telle était sa vie et celle de ses filles; elles n'ont point soutenu par la main le misérable et l'indigent, et elles étaient hautaines et commettaient des abominations devant moi, aussi les ai-je détruites, quand je l'ai vu. Et Samarie n'a pas commis la moitié de tes péchés, et tu as commis un plus grand nombre d'abominations qu'elles, et justifié tes sœurs par toutes les abominations que tu as commises. Subis donc aussi toi-même l'opprobre que tu adjuges à tes sœurs! Par tes péchés qui ont été plus abominables que les leurs, elles se trouvent plus justes que toi. Soit donc aussi confondue, et subis ton opprobre, puisque tu as justifié tes sœurs. Et je ramènerai leurs captifs, les captifs de Sodome et de ses filles, et les captifs parmi les leurs, afin qu'ainsi tu subisses ton opprobre, et que tu aies honte de tout ce que tu as fait, tant pour eux une consolation. Et ta sœur Sodome et ses filles, reviendront à leur premier état, et Samarie et ses filles reviendront à leur premier état, et toi et tes filles vous reviendrez à votre premier état. Et cependant on n'entendait point sortir de ta bouche le nom de Sodome ta sœur, dans le temps de ta hauteur, avant que ta méchanceté fût manifestée, comme cela eut lieu, quand tu fus outragée par les filles de la Syrie et tous ceux qui les entourent, par les filles des Philistins qui tout autour de toi te méprisaient. Tes crimes et tes abominations, tu les subis maintenant, dit l'Éternel. Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: J'agirai envers toi comme tu en as agi, toi qui as méprisé le serment en rompant l'alliance. Cependant je me rappellerai l'alliance que j'ai faite avec toi au temps de ta jeunesse, et je veux établir avec toi une alliance éternelle. Et tu te rappelleras ta conduite, et tu en auras honte, quand tu recevras tes sœurs, les aînées et les cadettes, et que je te les donnerai pour filles, mais non en vertu de ton alliance. Et j'établirai mon alliance avec toi, et tu reconnaîtras que je suis l'Éternel, afin que tu te rappelles, et que tu aies honte et que tu n'ouvres pas la bouche de confusion, quand je te pardonnerai tout ce que tu as fait, dit le Seigneur, l'Éternel. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, propose une énigme et une parabole à la maison d'Israël, et dis: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Un grand aigle, ayant de grandes ailes et de longues pennes, couvert de plumes de toutes couleurs, vint sur le Liban et prit la cime des cèdres. Il cueillit la tête des tendres rameaux, et l'apportant dans un pays marchand, il la déposa dans une ville de commerce. Et il prit un des rejetons du pays, et le déposa dans un sol fertile, le mit près d'une eau abondante, et dans un lit de terre il le planta. Et il poussa, et devint une vigne développée, dont la tige était basse, et les rameaux tournés vers l'aigle, et dont les racines demeuraient sous lui: il devint une vigne qui jeta des rameaux et produisit des pampres. Et il y avait un autre grand aigle, qui avait de grandes ailes et un épais plumage. Et voici, cette vigne portait avidement ses racines de son côté, et du lit de terre où elle était plantée, elle étendait ses sarments vers lui, afin d'être arrosée par lui. [Cependant] elle avait été plantée dans un bon sol, près d'abondantes eaux, pour pousser des rameaux et porter du fruit, pour devenir une vigne superbe. Dis: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Prospérera-t-elle? [L'autre aigle] n'arrachera-t-il pas ses racines, et n'enlèvera-t-il pas ses fruits, afin qu'elle sèche, et que le feuillage qu'elle a poussé, sèche? Et ce ne sera ni avec toute la force de son bras, ni avec un peuple nombreux, qu'il l'enlèvera de sa racine. Voici, elle est plantée, mais prospérera-t-elle! Si le vent d'Orient l'atteint, ne séchera-t-elle pas? Sur le lit de terre où elle pousse, elle séchera. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Dis à la race rebelle: Ignorez-vous ce que cela signifie? Dis: Voici, le roi de Babel est venu à Jérusalem, et s'est saisi de son roi et de ses princes, et les a amenés auprès de lui à Babel. Et il a pris un rejeton de la race royale, et traité alliance avec lui, et lui a fait prêter un serment, et a emmené les principaux du pays, voulant que le royaume fût humilié, afin qu'il ne s'enorgueillît pas, qu'il gardât son alliance, et qu'elle fût maintenue. Mais il lui fut rebelle en envoyant ses députés en Egypte pour en obtenir des chevaux et dès hommes en grand nombre. Pourra-t-il réussir, échapper, celui qui fait de telles choses? Il a rompu l'alliance, et il échapperait! Par ma vie, dit le Seigneur, l'Éternel, c'est dans la résidence même du roi qui l'a fait roi, dont il a méprisé le serment et rompu l'alliance, c'est auprès de lui, à Babel, qu'il mourra. Et avec une grande armée et un peuple nombreux, Pharaon ne fera rien pour lui durant la guerre, quand on élève des terrasses et bâtit des tours pour ôter bien des vies. Il a méprisé le serment et rompu l'alliance, et quoiqu'il eût promis de sa propre main, il a cependant fait tout cela; il n'échappera pas! C'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Par ma vie, oui, c'est mon serment qu'il a méprisé, et mon alliance qu'il a rompue, et je ferai retomber cela sur sa tête. Et j'étendrai mon réseau sur lui, afin qu'il se prenne dans mon filet, et je l'amènerai à Babel, et là j'entrerai en débat avec lui sur le crime dont il s'est rendu coupable envers moi. Et toute l'élite de tous ses bataillons tombera sous l'épée, et les survivants seront dispersés à tous les vents, et ainsi vous saurez que c'est moi, l'Éternel, qui ai parlé. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Moi aussi je prendrai une cime des cèdres élevés, et je la placerai; au sommet de leurs rameaux je cueillerai un tendre rameau et le planterai moi-même sur une montagne haute et éminente. C'est sur une haute montagne d'Israël que je le planterai, et il poussera des branches et portera du fruit, et deviendra un superbe cèdre, et toutes les espèces d'oiseaux et de volatiles viendront y faire leur demeure, ils feront leur demeure à l'ombre de ses rameaux. Et tous les arbres des campagnes connaîtront que c'est moi, l'Éternel, qui aurai humilié l'arbre élevé et élevé l'arbre humble, que j'aurai fait sécher l'arbre vert et verdir l'arbre sec. Moi, l'Éternel, je l'ai dit et je le ferai. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Que faites-vous de répéter ce proverbe dans le pays d'Israël, en disant: Les pères mangent le verjus, et ce sont les fils qui en ont les dents attaquées? Par ma vie, dit le Seigneur, l'Éternel, vous n'aurez plus lieu de dire ce proverbe en Israël! Voici, toutes les âmes sont à moi; et l'âme du père et l'âme du fils, toutes deux sont à moi; c'est l'âme qui pèche qui mourra. Si un homme est juste et pratique les lois et la justice, si sur les montagnes il n'assiste point aux banquets, et ne lève point les yeux vers les idoles de la maison d'Israël, et ne déshonore point la femme de son prochain, et ne s'approche point d'une femme pendant sa souillure; s'il n'opprime personne, rend au débiteur son gage, n'exerce point de rapines, donne son pain à celui qui a faim, et couvre de vêtements celui qui est nu; s'il ne prête point à usure et ne reçoit point d'intérêt, et s'abstient de faire tort, et prononce selon la vérité entre un homme et un autre, s'il suit mes ordonnances et garde mes lois en agissant avec droiture, un tel homme est juste; il vivra, dit le Seigneur, l'Éternel. Que s'il engendre un fils effréné qui répande le sang et fasse seulement l'une de ces choses; et s'il ne fait pas toutes celles [que j'ai commandées], mais si sur les montagnes il assiste aux banquets, et déshonore la femme de son prochain, opprime le pauvre et le malheureux, exerce des rapines, ne rend pas le gage, et lève les yeux vers les idoles, et commet des abominations, prête à usure et reçoit un intérêt, vivrait-il? Il ne vivra pas; il a fait toutes ces abominations, il doit être mis à mort; que son sang soit sur lui! Cependant voici, s'il engendre un fils, qui voie tous les péchés que commet son père, les voie et ne les imite pas, sur les montagnes n'assiste point aux banquets, et ne lève pas les yeux vers les idoles de la maison d'Israël, ne déshonore point la femme de son prochain; et n'opprime personne, ne reçoive point de gage, et n'exerce point de rapines, donne son pain à celui qui a faim, et couvre de vêtements celui qui est nu, ne porte point la main sur le pauvre, n'accepte ni usure, ni intérêt, mette mes lois en pratique et suive mes ordonnances; un tel homme ne mourra point pour le crime de son père; il vivra. Son père qui a été oppresseur, et a exercé quelque rapine et fait ce qui n'est pas bien au milieu de son peuple, voici, c'est lui qui mourra pour son crime. Vous demandez: Pourquoi le fils ne pâtit-il pas de l'iniquité de son père? C'est que le fils a agi selon les lois et la justice, observé et mis en pratique toutes mes ordonnances: il vivra. C'est l'âme qui pèche qui mourra. Un fils ne pâtira point de l'iniquité du père, et un père ne pâtira point de l'iniquité du fils; le juste éprouvera les effets de sa justice, et l'impie éprouvera les effets de son impiété. Que si l'impie revient de tous les péchés qu'il a commis, et observe toutes mes ordonnances, et fait ce qui est droit et juste, il vivra, ne mourra point. De toutes les transgressions qu'il aura commises, il ne lui sera pas tenu compte, mais grâce à la justice qu'il aura pratiquée, il vivra. Est-ce en effet que je prends plaisir à la mort du pécheur? dit le Seigneur, l'Éternel; n'est-ce pas plutôt à ce qu'il revienne de sa [mauvaise] voie et qu'il vive? Que si le juste abandonne sa justice et fait le mal, et commet toutes les abominations que commet l'impie, vivrait-il? [Non!] de toute la justice qu'il aura pratiquée, il ne lui sera pas tenu compte, à cause du crime dont il s'est rendu coupable, et du péché qu'il a commis; c'est pour cela qu'il mourra. Mais vous dites: La voie du Seigneur n'est pas droite. Écoutez donc, maison d'Israël! Ma voie n'est-elle pas droite? N'est-ce pas plutôt votre voie qui n'est pas droite? Si le juste abandonne sa justice et fait le mal, et meurt pour cela, c'est pour le mal qu'il a fait qu'il meurt. Mais si l'impie abandonne son impiété à laquelle il s'adonnait et fait ce qui est droit et juste, il conservera la vie à son âme. Parce qu'il a ouvert les yeux, et abandonné tous les péchés qu'il commettait, il vivra et ne mourra point. Mais la maison d'Israël dit: La voie du Seigneur n'est pas droite. Ma voie n'est-elle pas droite, maison d'Israël? N'est-ce pas plutôt votre voie qui n'est pas droite? C'est pourquoi je vous jugerai chacun d'après sa voie. Maison d'Israël, dit le Seigneur, l'Éternel, convertissez-vous et abandonnez tous vos péchés, afin que pour vous le crime n'amène pas la ruine. Défaites-vous de tous les péchés dont vous vous êtes rendus coupables, et prenez un cœur nouveau et un nouvel esprit. Pourquoi voudriez-vous la mort, maison d'Israël? Car je ne prends point plaisir à la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur, l'Éternel. Convertissez-vous donc, afin que vous viviez. Mais toi, élève une complainte sur les princes d'Israël et dis: Quelle lionne était ta mère! au milieu des lions elle était couchée, parmi les lionceaux elle éleva ses petits. Et elle éleva l'un de ses petits, il devint un jeune lion et apprit à saisir une proie, il dévora des hommes. Et les peuples entendirent parler de lui, il se trouva pris dans leur fosse, et lui ayant passé une boucle dans les naseaux, ils le menèrent au pays d'Egypte. Et quand elle vit qu'elle attendait [vainement], qu'elle n'avait plus d'espoir, alors elle prit un autre de ses petits, et en fit un jeune lion. Et il vécut au milieu des lions, devint un jeune lion et apprit à saisir une proie; il dévora des hommes. Il jouit de leurs veuves, et dévasta leurs villes, et le pays avec ce qu'il contient fut désolé à sa voix rugissante. Aussi les peuples des contrées d'alentour contre lui dressèrent et tendirent leurs filets, et il se trouva pris dans leur fosse. Et lui ayant passé une boucle dans les naseaux, ils le mirent dans une cage et le menèrent au roi de Babel. Puis on le mit dans un fort, afin que sa voix ne se fit plus entendre aux montagnes d'Israël. Ta mère était pareille à une vigne, comme toi plantée près des eaux; l'abondance des eaux la rendait féconde et touffue. Elle avait des sarments assez forts pour être des sceptres de souverains, et sa tige s'élevait au milieu de pampres épais, et elle se faisait remarquer par sa hauteur et le nombre de ses rameaux. Mais elle fut arrachée avec fureur, jetée sur la terre, et le vent d'orient dessécha ses fruits, ses robustes sarments furent déchirés et desséchés, le feu les dévora. Et maintenant elle est transplantée au désert, dans un sol sec et aride. Et le feu sortant de l'un des rameaux de ses branches, dévora ses fruits, et il ne s'y trouva plus de sarment assez fort pour être un sceptre de souverain. C'est là une complainte qui est devenue complainte. Et il arriva, la septième année, le cinquième mois, le dixième jour du mois, que des hommes d'entre les Anciens d'Israël vinrent consulter l'Éternel, et s'assirent devant moi. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, parle aux Anciens d'Israël et dis-leur: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Est-ce pour me consulter que vous êtes venus? par ma vie, si je me laisse consulter par vous! dit le Seigneur, l'Éternel. Les puniras-tu? les puniras-tu, fils de l'homme? fais-leur connaître les abominations de leurs pères, et dis-leur: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Le jour où je fis choix d'Israël, de ma main levée je fis un serment à la race de la maison de Jacob, et je me manifestai à eux dans le pays d'Egypte, et levant ma main je leur dis: Je suis l'Éternel votre Dieu. Dans ce même jour, de ma main levée je leur fis serment de les conduire du pays d'Egypte dans un pays dont j'avais fait moi-même la reconnaissance, d'où coulent le lait et le miel; c'est la gloire de toute la terre. Et je leur dis: Jetez chacun loin de vous les infâmes objets de vos regards, et des idoles de l'Egypte ne vous souillez pas! Je suis l'Éternel, votre Dieu. Mais ils me furent rebelles, et ne voulurent point m'écouter; aucun d'eux ne jeta les infâmes objets de leurs regards, et ils ne quittèrent point les idoles de l'Egypte. Alors j'eus la pensée de verser ma colère sur eux, d'achever mes vengeances sur eux au pays d'Egypte. Mais j'agis en vue de mon nom, afin de ne le pas déshonorer aux yeux des peuples au milieu desquels ils étaient, et sous les yeux desquels je m'étais manifesté à eux, pour les tirer du pays d'Egypte. Et je les tirai du pays d'Egypte, et les menai au désert. Et je leur donnai mes ordonnances, et leur fis connaître mes lois, que l'homme doit accomplir, afin de vivre par elles. Je leur donnai aussi mes sabbats pour qu'ils fussent un signe entre moi et eux, qu'ils reconnaissaient que c'est moi, l'Éternel, qui les sanctifie. Mais la maison d'Israël me fut rebelle dans le désert; ils ne suivirent point mes ordonnances, et ils méprisèrent mes lois que l'homme doit accomplir afin de vivre par elles, et ils profanèrent beaucoup mes sabbats. Alors j'eus la pensée de verser ma colère sur eux dans le désert, de les détruire. Mais j'agis en vue de mon nom, pour ne le pas déshonorer aux yeux des peuples sous les yeux desquels je les avais délivrés. Dans le désert aussi, de ma main levée je leur fis serment de ne pas les amener dans le pays que je leur avais donné, d'où coulent le lait et le miel; il est la gloire de toute la terre; parce qu'ils avaient méprisé mes lois, et n'avaient point suivi mes ordonnances, et avaient profané mes sabbats; car c'est vers leurs idoles que leur cœur se tournait. Mais par pitié pour eux je ne les détruisis point, et ne fis point d'eux extermination dans le désert. Et je dis à leurs fils dans le désert: Ne suivez pas les préceptes: de vos pères, et ne gardez pas leurs lois, et de leurs idoles ne vous souillez pas! Je suis l'Éternel, votre Dieu. Suivez mes préceptes et gardez mes lois, et exécutez-les, et sanctifiez mes sabbats, afin qu'ils soient un signe entre moi et vous, que vous reconnaissez que je suis l'Éternel, votre Dieu. Mais les fils me furent rebelles; ils ne suivirent pas mes préceptes et ne gardèrent pas, pour les exécuter, mes lois que l'homme doit exécuter pour vivre par elles; ils profanèrent mes sabbats. J'eus alors la pensée de verser ma colère sur eux, et d'achever mes vengeances sur eux dans le désert. Mais j'arrêtai ma main, et j'agis en vue de mon nom, afin de ne le pas déshonorer aux yeux des peuples, sous les yeux desquels je les avais délivrés. De ma main levée je leur fis aussi serment dans le désert de les disperser parmi les peuples et de les disséminer dans les pays divers, parce qu'ils n'exécutaient point mes lois, et méprisaient mes préceptes, et profanaient mes sabbats, et que leurs yeux se tournaient vers les idoles de leurs pères. Je leur imposai aussi des ordonnances qui n'étaient pas bonnes, et des lois qui ne les faisaient pas vivre, et je les souillai par leurs offrandes, quand ils consacraient leur primogéniture, afin de les détruire, pour qu'ils reconnussent que je suis l'Éternel. Aussi, parle à la maison d'Israël, fils de l'homme, et dis-leur: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: C'est encore en ceci que vos pères m'ont outragé par leur désobéissance. Quand je les amenai au pays que de ma main levée j'avais juré de leur donner, ils jetèrent les yeux sur toutes les collines élevées et sur tous les arbres touffus, et y firent leurs sacrifices, et y déposèrent leurs insultantes offrandes, et y apportèrent leurs doux parfums, et y répandirent leurs libations. Et je leur dis: Qu'est-ce, que ces hauts lieux où vous vous rendez? Et ce nom de haut lieu leur est donné jusqu'aujourd'hui! Aussi dis à la maison d'Israël: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Quoi! vous vous souillez encore en suivant la voie de vos pères, et leurs objets infâmes excitent encore votre impudicité! et en présentant vos offrandes, en consacrant, vos enfants par le feu, vous vous souillez par toutes vos idoles jusqu'à ce jour: et je me laisserais consulter par vous, maison d'Israël! non, par ma vie, dit le Seigneur, l'Éternel, si je me laisse consulter par vous! Et ce que vous vous mettez dans l'esprit, n'aura pas lieu, quoique vous disiez: Nous voulons être comme les nations, comme les familles des autres pays, et servir le bois et la pierre. Non, par ma vie, dit le Seigneur, l'Éternel! mais c'est d'une main forte, et, le bras levé, et en versant ma colère, que je veux régner sur vous! Et je vous tirerai d'entre les peuples et vous rassemblerai des pays où vous serez dispersés, d'une main forte, et d'un bras étendu et avec effusion de colère, et je vous amènerai dans le désert des peuples, et là je vous jugerai face à face. De même que j'ai prononcé mon jugement sur vos pères dans le désert du pays d'Egypte, ainsi prononcerai-je mon jugement sur vous, dit le Seigneur, l'Éternel. Et je vous ferai passer sous la verge et vous engagerai dans les liens de l'alliance, et j'exterminerai du milieu de vous les rebelles et ceux qui se détachent de moi; je les tirerai du pays où ils séjournent, mais ils ne viendront point au pays d'Israël, afin que vous sachiez que je suis l'Éternel. Vous donc, maison d'Israël! ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Allez, servez chacun vos idoles, mais à l'avenir, ne voulez-vous pas m'écouter? ne profanez plus mon saint nom par vos offrandes, et votre idolâtrie! En effet, sur ma montagne sainte, sur la haute montagne d'Israël, dit le Seigneur, l'Éternel, là je serai servi par toute la maison d'Israël, par tout ce qu'il y en aura dans le pays, là je les recevrai favorablement, et là je réclamerai vos oblations et les prémices de vos dons dans tout ce que vous me consacrerez. Ainsi qu'un doux parfum je vous recevrai, quand je vous aurai tirés du milieu des peuples, et rassemblés des pays où vous serez dispersés, et par vous je serai sanctifié devant les peuples. Et vous saurez que je suis l'Éternel, quand je vous ramènerai au pays d'Israël, au pays que de ma main levée j'avais juré de donner à vos pères. Et là vous vous rappellerez votre conduite et tous les crimes dont vous vous êtes souillés, et en vous-mêmes vous aurez du dégoût pour toutes les actions mauvaises que vous avez faites. Et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel, quand j'agirai avec vous pour l'amour de mon nom, et non selon vos œuvres mauvaises et votre conduite corrompue, maison d'Israël, dit le Seigneur, l'Éternel. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, tourne ton visage du côté du sud, et parle contre le midi, et prophétise contre la forêt des campagnes du midi, et dis à la forêt du midi: Écoutde la parole de l'Éternel! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, je vais allumer en toi un feu qui dévorera tous les arbres verts, et tous les arbres secs, et la flamme allumée ne s'éteindra point, et toute la surface du pays en sera brûlée du midi au nord. Et toute chair verra que c'est moi, l'Éternel, qui l'aurai allumée; elle ne s'éteindra point. Mais je dis: Hélas! Seigneur Éternel, ils disent de moi: Ne parle-t-il pas en paraboles? Alors la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, tourne ton visage contre Jérusalem, et parle contre les lieux saints, et prophétise contre le pays d'Israël, et dis au pays d'Israël: Ainsi parle l'Éternel: Voici, c'est à toi que j'en veux, et je tirerai mon épée du fourreau et du milieu de toi j'exterminerai justes et impies. Parce que du milieu de toi je veux exterminer justes et impies, c'est pourquoi mon épée sortira de son fourreau pour frapper toute chair, du midi au nord. Et toute chair reconnaîtra que c'est moi, l'Éternel, qui aurai tiré mon épée de son fourreau; elle n'y rentrera pas. Pour toi, fils de l'homme, soupire jusqu'à te rompre les reins, et pousse devant eux des gémissements avec une douleur amère. Que s'ils te disent: Pourquoi soupires-tu? réponds: Parce que la nouvelle est venue que [les maux] arrivent, et tous les cœurs seront alarmés, et toutes les mains défaillantes, et tout courage éteint, et tous les genoux fondus en eau: voici, ils arrivent, ils sont là, dit le Seigneur, l'Éternel. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, prophétise et dis: Ainsi parle l'Éternel. Dis: L'épée! l'épée! elle est aiguisée et fourbie. C'est pour massacrer qu'elle est aiguisée, pour lancer l'éclair qu'elle est fourbie; ou le sceptre de mon fils qui méprise tout autre bois ferait-il le superbe?… Et Il l'a donnée à fourbir, pour la prendre en sa main; elle est aiguisée, l'épée, et fourbie, pour être mise dans la main de l'exterminateur. Crie, et gémis, fils de l'homme! car elle frappe mon peuple, tous les princes d'Israël; ils sont abandonnés à l'épée avec mon peuple; aussi frappe-toi les flancs. L'épreuve est faite; eh quoi! lors même que ce sceptre est si dédaigneux, il cessera d'être, dit le Seigneur, l'Éternel. Mais toi, fils de l'homme, prophétise et frappe dans tes deux mains! et que l'épée frappe à doubles, à triples coups; cette épée qui tue, c'est une épée qui tue les Grands, qui les presse de toutes parts. Pour porter l'alarme dans les cœurs et multiplier les morts, j'ai mis l'épée menaçante à toutes leurs portes. Hélas! elle est faite pour lancer l'éclair, elle est aiguisée pour égorger. Ramasse-toi! frappe à droite! attention! frappe à gauche, partout où tu feras face! Moi aussi, je frapperai dans mes deux mains, et j'assouvirai ma fureur; c'est moi, l'Éternel, qui ai parlé. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Or, fils de l'homme, représente-toi deux chemins par où arrive l'épée du roi de Babel; il faut qu'ils partent tous deux d'un seul et même pays; et imagine un lieu; imagine-le au carrefour des chemins des villes. Trace l'un des chemins, de telle sorte que l'épée arrive à Rabbah des enfants d'Ammon, et l'autre en Juda, à Jérusalem, la ville forte. Car le roi de Babel s'arrête à la croix des chemins, au carrefour de deux routes, pour tirer un présage; il remue les flèches, interroge les Téraphims, examine le foie de la victime. De sa droite il a tiré le présage: c'est Jérusalem! pour dresser les béliers, commander le massacre, élever la voix jusqu'au cri de guerre, dresser les béliers contre les portes, tasser une terrasse, bâtir des tours. Mais ils n'y voient qu'un présage trompeur; ils font serments sur serments, mais il se rappelle leur crime; en sorte qu'ils seront pris. Aussi, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Puisque vous faites ressouvenir de votre crime, vos méfaits étant tellement manifestes qu'ils paraissent dans toutes vos actions, parce que vous faites ressouvenir de vous, vous serez saisis par sa main. Et toi, profane sacrilège, Prince d'Israël dont le jour arrive au moment de ton crime, cause de ta fin! ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Ôte ton diadème, et enlève ta couronne; elle n'est plus elle-même; ce qui est humble sera élevé, et ce qui est élevé sera humilié : en pièces, en pièces, en pièces je la mettrai; elle aussi cessera d'être jusqu'à la venue de celui à qui appartient le jugement et à qui je le remets. Et toi, fils de l'homme, prophétise et dis: Ainsi prononce le Seigneur, l'Éternel, sur les enfants d'Ammon et sur leurs outrages, et dis: L'épée, l'épée est tirée, fourbie, pour massacrer, afin de dévorer et de lancer l'éclair, pendant qu'on te fait de vaines prédictions, qu'on te donne des présages menteurs, afin de te joindre aux corps décollés des impies déjà morts dont le jour arrive au moment du crime, cause de leur fin. Remets ton épée dans le fourreau! Dans le lieu même où tu fus formé, dans le pays de ta naissance, je veux te juger et répandre ma colère sur toi, souffler contre toi le feu de mon courroux, et te livrer au bras d'hommes furieux, destructeurs experts. Du feu tu seras la proie, ton sang coulera au sein du pays, ta mémoire périra, car c'est moi, l'Éternel, qui ai parlé. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Et toi, fils de l'homme, jugeras-tu, jugeras-tu la ville sanguinaire? et fais-lui connaître toutes ses abominations et dis: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Ville, qui verses le sang dans ton sein, pour que ton moment arrive, et qui fais, des idoles pour te souiller! Par le sang que tu as versé, tu t'es rendue coupable, et par les idoles que tu as faites, tu t'es souillée, et as fait avancer le terme de tes jours, et tu es parvenue au terme de tes années. C'est pourquoi je te livre aux outrages des nations, et à la dérision de tous les pays; lointains et rapprochés ils te tourneront en dérision, comme portant un nom souillé, comme pleine de trouble. Voici, les princes d'Israël sont au dedans de toi, chacun selon son pouvoir occupés à répandre le sang. Pour père et pour mère ils montrent du mépris au dedans de toi; à l'étranger ils font sentir l'oppression dans ton sein; envers l'orphelin et la veuve ils sont violents au milieu de toi. Tu méprises mes sanctuaires, et profanes mes sabbats. Il se trouve en toi des calomniateurs pour répandre le sang; et sur les montagnes ils prennent part aux banquets au milieu de toi; ils commettent le crime dans ton sein. On découvre au milieu de toi la nudité d'un père, ils jouissent des femmes pendant leur souillure au milieu de toi. Chacun commet des infamies avec la femme de son prochain, et chacun souille sa bru par l'inceste, et chacun jouit de sa sœur, fille de son père, au milieu de toi. Dans ton sein ils reçoivent des présents, pour répandre le sang; tu reçois une usure et un intérêt, et portes dommage à ton prochain par des exactions, et moi tu m'oublies, dit le Seigneur, l'Éternel. Voici, je frappe dans mes mains à cause de la cupidité à laquelle tu te livres, et du sang versé qui est dans ton sein. Ton cœur tiendra-t-il? tes mains resteront-elles fermes dans les jours où j'agirai contre toi? Moi, l'Éternel, je le dis et le ferai : je te disperserai parmi les peuples et te disséminerai dans les pays divers, et du milieu de toi j'exterminerai ta souillure, et ce sera par toi que tu seras souillée aux yeux des peuples, et tu sauras que je suis l'Éternel. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, la maison d'Israël est devenue pour moi une scorie; tous ils sont de l'airain, et de l'étain, et du fer, et du plomb dans le fourneau; ils sont une scorie d'argent. Aussi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que vous êtes tous devenus scories, pour cela, voici, je vous ramasserai au milieu de Jérusalem. De même qu'on rassemble l'argent, et l'airain, et le fer, et le plomb, et l'étain dans le fourneau, pour y souffler le feu afin d'en faire la fusion; ainsi je vous rassemblerai dans ma colère et dans mon courroux, et je vous y mettrai pour vous fondre. Oui, je vous ramasserai, et soufflerai contre vous le feu de ma fureur, afin que vous y fondiez. Comme on fond l'argent au fourneau, ainsi vous serez fondus au milieu d'elle, afin que vous sachiez que c'est moi, l'Éternel, qui verse ma fureur sur vous. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, dis à la ville: Tu es une terre qui n'est pas nettoyée, et n'aura pas ses pluies au jour de la colère. Il y a conspiration de ses prophètes au milieu d'elle; pareils au lion rugissant déchirant une proie, ils dévorent des âmes, prennent ce qui est riche et précieux, et font au milieu d'elle un grand nombre de veuves. Ses prêtres violent ma loi et profanent mes sanctuaires; entre ce qui est sacré et ce qui est profane, ils ne font nulle différence, et n'enseignent pas la différence qui est entre le pur et l'immonde, et sur mes sabbats ils ferment les yeux, et je suis déshonoré au milieu d'eux. Ses princes sont au milieu d'elle comme des loups ravissants, ils versent le sang, perdent les âmes, par l'avidité du gain. Et ses prophètes les recouvrent de plâtre, ont de fausses visions et leur donnent des présages menteurs, disant: «Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel!» tandis que l'Éternel ne leur a point parlé. Le peuple du pays commet des violences, exerce des rapines, opprime l'affligé et l'indigent, et sur l'étranger commet des violences injustement. J'ai cherché parmi eux un homme qui élevât une muraille, et montât à la brèche au-devant de moi en faveur du pays, pour que je ne le détruise pas, mais je ne l'ai pas trouvé. Aussi vais-je verser ma colère sur eux, les consumer par le feu de mon courroux, et faire retomber leurs œuvres sur leur tête, dit le Seigneur, l'Éternel. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, il y avait deux femmes, filles d'une même mère. Et elles furent impudiques en Egypte, dans leur jeunesse elles furent impudiques; là leurs mamelles furent pressées, et là on porta la main à leur sein virginal. Or voici leurs noms: Ohola c'est l'aînée, et Oholiba sa sœur. Et elles furent unies à moi, et elles enfantèrent des fils et des filles. Or voici leurs noms: Samarie est Ohola, et Jérusalem Oholiba. Et Ohola me désertant fut impudique, et s'éprit de ses amants, des Assyriens, ses voisins, revêtus de pourpre violette, gouverneurs et satrapes, tous beaux jeunes hommes, cavaliers, montés sur des coursiers. Et elle leur prostitua son amour adultère, à toute l'élite des enfants de l'Assyrie, et elle se souilla avec tous ceux dont elle s'éprit, avec toutes leurs idoles. Cependant elle ne renonça point à ses impudicités avec l'Egypte; car ils avaient habité avec elle dans sa jeunesse, et porté la main à son sein virginal, et s'étaient livrés à des débordements d'impudicité avec elle. Aussi l'ai-je livrée aux mains de ses amants, aux mains des enfants de l'Assyrie dont elle était éprise. Ils découvrirent sa nudité, enlevèrent ses fils et ses filles et la firent périr elle-même par l'épée; et elle devint la fable des femmes, quand ils eurent exécuté sur elle les jugements. C'est ce dont fut témoin Oholiba sa sœur; mais elle fut pire qu'elle dans ses débordements, et son impudicité fut pire que l'impudicité de sa sœur. Elle s'éprit des enfants de l'Assyrie, gouverneurs et. satrapes, ses voisins, vêtus magnifiquement, cavaliers, montés sur des coursiers, tous beaux jeunes hommes. Et je vis qu'elle se souillait; elles suivaient l'une et l'autre la même voie. Mais elle ajouta encore à son impudicité, et à la vue d'hommes dessinés sur la muraille, images des Chaldéens, dessinés au vermillon, portant une ceinture autour de leurs reins, sur leurs têtes des tiares tombantes, tous ayant l'air des guerriers montés sur les chars, pareils aux enfants de Babel, de la Chaldée, leur pays natal, elle s'éprit d'eux au premier coup d'œil, et leur envoya des messagers en Chaldée. Et les enfants de Babel vinrent partager avec elle le lit des amours, et la souillèrent par leur impudicité, et elle se souilla avec eux, puis son cœur se détacha d'eux. Et quand elle montra son impudicité, et montra sa nudité, alors mon cœur se détacha d'elle, comme mon cœur s'était détaché de sa sœur. Cependant elle ajouta encore à son impudicité, en se reportant aux jours de sa jeunesse, quand elle avait été impudique au pays d'Égypte, et elle s'éprit de ses concubinaires qui avaient des membres comme des ânes, et étaient lascifs comme des étalons. Tu regrettas ta jeunesse criminelle, quand des Égyptiens pressaient tes mamelles, à cause de ton sein virginal. Aussi, Oholiba, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, je vais exciter contre toi tes amants, dont tu t'es détachée, et je les amènerai contre toi de toutes parts : les enfants de Babel et tous les Chaldéens, chefs, riches et Grands, tous les enfants de l'Assyrie avec eux, beaux jeunes hommes, tous gouverneurs et satrapes, combattant sur des chars, hommes d'élite, montés sur des coursiers. Et ils s'avancent contre toi avec des armes, des chars et des roues, et des troupes nombreuses; et avec le pavois, le bouclier et le casque ils se portent sur toi de toutes parts; et je leur remets le jugement, afin qu'ils te jugent selon leurs lois; et je donne cours à mon indignation contre toi, afin qu'ils te traitent avec fureur; ils te couperont le nez et les oreilles, et ta postérité périra par l'épée: ils enlèveront tes fils et tes filles, et ta postérité sera dévorée par le feu; et ils te dépouilleront de tes habits et prendront tes superbes atours. Et ainsi je mettrai fin à ton crime et à ton impudicité d'Egypte, pour que tu ne lèves plus les yeux vers eux, et que tu ne portes plus tes pensées vers l'Egypte. Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, je vais te livrer aux mains de ceux que tu hais, aux mains de ceux de qui ton cœur s'est détaché; et ils te traiteront avec haine, et prendront tous tes gains, et te laisseront nue et découverte, afin de mettre à découvert ta nudité que tu as prostituée, et ton crime, et ton impudicité. Je te ferai ces choses parce que tu es allée te prostituant après les nations, et parce que tu t'es souillée de leurs idoles. Tu as suivi le même chemin que ta sœur, aussi mettrai-je sa coupe en ta main. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Tu boiras la coupe de ta sœur, coupe profonde et large; elle excitera contre toi la risée et la moquerie; grande est sa capacité. Tu seras chargée d'ivresse et de chagrin; c'est une coupe de stupeur et d'effroi que la coupe de ta sœur Samarie. Et tu la boiras, la videras, tu en lécheras les têts, dont tu te déchireras les mamelles; car je l'ai prononcé, dit le Seigneur, l'Éternel. Aussi, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que tu m'as oublié, et que tu m'as jeté derrière toi, toi aussi subis les suites de ton crime et de ton impudicité. Et l'Éternel me dit: Fils de l'homme, jugeras-tu Ohola et Oholiba? et montre-leur leurs abominations : qu'elles furent adultères, qu'il y a du sang à leurs mains, et qu'elles ont commis adultère avec leurs idoles, et que même leurs enfants qu'elles avaient enfantés pour moi, elles les leur ont consacrés comme nourriture. Voici ce qu'elles m'ont encore fait: elles ont souillé mon sanctuaire en ce jour-là, et profané mes sabbats. Car après avoir immolé leurs enfants à leurs idoles, elles sont venues dans mon sanctuaire ce jour-là pour le profaner, et voici, cela, elles l'ont fait au sein de ma maison. Bien plus, elles envoyèrent chercher des hommes qui devaient venir de loin, et auxquels des messagers furent expédiés, et voici, ils vinrent: pour eux tu te baignas, peignis tes yeux, et te paras-de tes parures; et tu te plaças sur un lit magnifique: au devant était dressée une table sur laquelle tu mis mon encens et mon huile; et de ce lieu on entendait sortir les cris joyeux d'une multitude en sécurité; et outre les hommes de la multitude on avait fait venir des buveurs du désert, qui leur mirent des bracelets aux mains et de superbes diadèmes sur la tête. Alors je dis de celle qu'ont usée les adultères: Maintenant aura-t-on commerce avec elle? avec elle! Et l'on vint à elle, comme on vient à une prostituée; c'est ainsi qu'on vint à Ohola et à Oholiba, femmes criminelles. Mais des hommes justes les jugeront selon la loi des adultères, et selon la loi des meurtriers; car elles sont adultères, et ont du sang à leurs mains. Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Je vais faire avancer contre elles un rassemblement, et les livrer aux tourments et au pillage; et elles seront lapidées par eux, et taillées en pièces par leurs épées, leurs fils et leurs filles seront égorgés, et leurs maisons brûlées au feu. Ainsi mettrai-je fin au crime dans le pays, afin que toutes les femmes en reçoivent instruction, et ne deviennent pas criminelles comme elles. Et ils feront retomber leur crime sur vous, et vous subirez le, péché de votre idolâtrie, afin que vous sachiez que je suis le Seigneur, l'Éternel. La neuvième année, le dixième mois, le dixième jour du mois, la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, note le nom de ce jour, de ce jour-ci! Le roi de Babel s'avance sur Jérusalem en ce jour même. Et propose à la race rebelle une parabole et dis-leur: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Place, place la chaudière et verses-y aussi de l'eau; réunis et mets-y ses morceaux, toute espèce de bons morceaux, les cuisses et les épaules; remplis-la des meilleurs os. Prends l'élite du troupeau, et aussi une pile de bois à proportion de ses os, et mets-la dessous; fais-la bouillir, de sorte que les os y cuisent aussi. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Malheur à la ville meurtrière, chaudière rouillée, dont la rouille ne se détache pas! Tires-en morceau après morceau, et qu'on ne les choisisse pas au sort! Car c'est chez elle qu'elle a versé le sang: elle l'a versé sur le roc nu, et ne l'a point répandu sur la terre, où on aurait pu le couvrir de poussière. C'est afin d'exciter ma colère et pour tirer vengeance que j'ai permis qu'elle répandît le sang sur le roc nu, pour qu'il ne pût être couvert. Aussi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Malheur à la ville meurtrière! Moi aussi j'élèverai une pile de bois. Entasse le bois, allume le feu, cuis les viandes, et mets-y l'assaisonnement, et que les os soient brûlés! Et place-la vide sur les charbons, afin que son airain s'échauffe et devienne brûlant, et que sa souillure y fonde, et que sa rouille soit consumée. Je m'y fatigue et m'y peine, mais son épaisse rouille ne s'en détache pas, la rouille résiste au feu. Dans ta souillure il y a du crime, parce que je voulais te purifier, et que tu ne devins pas pure. Tu ne seras plus purifiée de la souillure, que je n'aie assouvi ma colère sur toi. Moi l'Éternel, je l'ai dit: le temps en vient, et je l'exécuterai; je ne veux ni m'en désister, ni avoir pitié ou repentir. On te jugera selon ta conduite et tes forfaits, dit le Seigneur, l'Éternel. Et la parole de l'Éternel me-fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, voici, je vais t'enlever par un coup le délice de tes yeux, et tu ne gémiras ni ne pleureras, et que les larmes ne te viennent pas aux yeux. Soupire en silence, ne prends pas le deuil des morts, attache ta tiare à ta tête, et mets tes souliers à tes pieds, ne te voile pas la barbe et ne mange pas le pain de condoléance. Et comme j'avais parlé au peuple le matin, ma femme mourut le soir; et le matin j'exécutai l'ordre que j'avais reçu. Alors le peuple me dit: Ne nous expliqueras-tu point quel sens a pour nous ce que tu fais là? Et je leur dis: La parole de l'Éternel m'a été adressée en ces mots : Dis à la maison d'Israël: Ainsi parle le Seigneur, l Éternel: Voici, je vais profaner mon sanctuaire, votre orgueil et votre assurance, le délice de vos yeux et l'amour de vos âmes; et vos fils et vos filles que vous avez laissés, périront par l'épée. Et vous ferez comme je viens de faire: vous ne vous voilerez point la barbe, ne mangerez point le pain de condoléance, et vous aurez vos tiares à vos têtes, et vos souliers à vos pieds; vous ne gémirez ni ne pleurerez, mais vous dépérirez par l'effet de vos crimes et vous soupirerez vis-à-vis l'un de l'autre. Et ainsi Ézéchiel sera pour vous un signe prophétique; tout ce qu'il a fait, vous le ferez, quand le temps sera venu, et vous saurez que je suis le Seigneur, l'Éternel. Pour toi, fils de l'homme, le jour où je leur ôterai ce qui fait leur assurance, leur joie et leur gloire, le délice de leurs yeux, et l'affection de leurs âmes, leurs fils et leurs filles, ce jour-là même un homme qui s'échappera, viendra faire entendre cela à tes oreilles. En ce jour-là même, ta bouche s'ouvrira de concert avec cet homme échappé, et tu parleras et ne seras plus muet. Et tu seras pour eux un signe prophétique, et ils sauront que je suis l'Éternel. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, tourne ton visage contre les enfants d'Ammon et prophétise contre eux, et dis aux enfants d'Ammon: Écoutez la parole du Seigneur, l'Éternel! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que tu as dit: «Ah! ah!» à la vue de mon sanctuaire profané et du pays d'Israël désolé, et de la maison de Juda menée en captivité; pour cela, voici, je te donne aux enfants de l'Orient en propriété, pour qu'ils établissent leurs parcs au milieu de toi, et y fixent leurs demeures; ils mangeront tes fruits et boiront ton lait : et je ferai de Rabbah un pâturage pour les chameaux, et [du pays] des enfants d'Ammon une bergerie pour les brebis, et vous saurez que je suis l'Éternel. Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que tu as battu des mains et frappé du pied, et qu'avec tout ton orgueil tu t'es réjouie de cœur à la vue du pays d'Israël; pour cela, voici, j'étends ma main contre toi, et te livre en proie aux nations, et te retranche du nombre des peuples, et t'extermine du milieu des pays; je t'anéantis, afin que tu saches que je suis l'Éternel. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que Moab et Séir disent: Voici, la maison de Juda est comme tous les autres peuples! pour cela, voici j'ouvre le flanc de Moab, depuis les villes, depuis toutes ses villes, ornement du pays, Beth-Jésimoth, Baal-Meon et jusqu'à Kiriathaïm, aux enfants de l'Orient, en même temps que le pays des enfants d'Ammon, et je le leur donnerai en propriété, afin qu'il ne soit plus fait mention des enfants d'Ammon parmi les peuples; et sur Moab j'exécuterai mes jugements, afin qu'ils sachent que je suis l'Éternel. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que Édom s'est conduit envers la maison de Juda par un esprit de vengeance, et s'est rendu coupable, et a tiré vengeance d'elle; pour cela, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: J'étendrai ma main contre Édom, et en exterminerai les hommes et les bêtes, et j'en ferai un désert de Théman à Dedan; ils périront par l'épée. Et j'exécuterai mes vengeances sur Édom par le bras de mon peuple d'Israël, et il traitera Édom selon ma colère et mon courroux, et ils ressentiront mes vengeances, dit le Seigneur, l'Éternel. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que les Philistins ont agi par vengeance et qu'ils se sont vengés orgueilleusement et de cœur, avec la volonté de détruire, par suite d'une haine éternelle; pour cela, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, j'étends ma main contre les Philistins, et j'extirperai les Crétites, et détruirai ce qui reste sur la côte de la mer, et j'exercerai sur eux de grandes vengeances en châtiant avec fureur, afin qu'ils sachent que je suis l'Éternel, quand j'exercerai mes vengeances sur eux. La onzième année, le premier jour du mois, la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, parce que Tyr a dit sur Jérusalem: «Ah! ah! elle est brisée la porte des peuples, c'est vers moi qu'on afflue, je me remplirai, elle est déserte!» pour cela, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, j'en veux à toi, Tyr, et je fais avancer contre toi des peuples nombreux, comme la mer fait avancer ses vagues; et ils détruiront les murs de Tyr, et démoliront ses tours, et j'en balaierai sa terre, et en ferai un roc nu. Elle deviendra un lieu à étendre les filets, au sein de la mer; car c'est moi qui parle, dit le Seigneur, l'Éternel; et elle sera la proie des peuples, et ses filles qui sont sur la terre seront tuées par l'épée; et ils sauront que je suis l'Éternel. Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, j'amène contre Tyr Nébucadnézar, roi de Babel, depuis le septentrion roi des rois, avec des chevaux et des chars, et des cavaliers, et une multitude, et un peuple nombreux. Il tuera par l'épée tes filles qui sont sur la terre, et il dressera contre toi des tours, et construira contre toi des terrasses, et lèvera contre toi le bouclier. Et il portera ses coups devant lui contre tes murs, et démolira tes tours avec ses machines. Il te couvrira de la poussière soulevée par ses nombreux chevaux; au bruit de la cavalerie et des roues et des chars, tes murs seront ébranlés, quand il pénétrera dans tes portes, comme on pénètre dans une ville par la brèche. Du sabot de ses chevaux il foulera toutes tes rues; il massacrera ton peuple avec l'épée, et tes statues tutélaires tomberont sur la terre. Et ils feront leur proie de tes richesses, et pilleront tes marchandises, et démoliront tes murailles, et abattront tes maisons de plaisance, et jetteront au sein des eaux tes pierres, et tes bois, et ta terre. Et je ferai cesser le bruissement de tes chants, et le son de tes luths ne sera plus entendu. Je ferai de toi un roc nu, et tu deviendras un lieu à étendre les filets. Tu ne seras plus relevée, car c'est moi, l'Éternel, qui ai parlé, dit le Seigneur, l'Éternel. Ainsi parle à Tyr le Seigneur, l'Éternel: Voici, au fracas de ta chute, aux gémissements des blessés, au massacre qui sera fait dans ton sein, les îles sont tremblantes, et tous les princes de la mer descendent de leurs trônes, et jettent leurs manteaux, et se dépouillent de leurs vêtements brochés; d'épouvante ils s'enveloppent et s'assoient sur la terre; ils sont consternés de ta ruine et dans la stupeur à ta vue, et ils élèvent sur toi une complainte et te disent: Comment as-tu péri, toi le rendez-vous des mers, ville illustre, qui étais puissante sur la mer, toi et tes habitants, qui inspiraient la terreur à tous tes voisins! Maintenant au jour de ta chute les îles tremblent, et les îles de la mer sont consternées de ta fin. Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Quand je ferai de toi une ville en ruines, pareille aux villes qui ne sont plus habitées, quand je soulèverai contre toi les flots afin que les grandes eaux te recouvrent, alors je te précipiterai vers ceux qui sont descendus dans la fosse, vers le peuple de jadis, et te placerai dans les régions souterraines, dans une solitude éternelle, près de ceux qui sont descendus dans la fosse, afin que tu ne sois plus habitée; tandis que je mettrai de la gloire sur la terre des vivants. Je ferai de toi un terrible exemple de destruction; c'en est fait de toi! on te cherchera, mais on ne te retrouvera jamais, dit le Seigneur, l'Éternel. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Et toi, fils de l'homme, élève sur Tyr une complainte, et dis à Tyr: Toi qui es établie aux abords de la mer, qui portes le commerce des peuples dans les îles nombreuses! ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Tyr, tu dis: Je suis parfaite en beauté! Ton territoire est au sein des mers; tes architectes rendirent ta beauté accomplie : des cyprès de Sénir ils ont fait tous tes lambris; ils ont pris des cèdres du Liban pour t'en faire un mât; des chênes de Basan ils ont fait tes rames, et tes bancs d'ivoire enchâssé dans le buis des îles de Cittim; tu déployais pour voiles le lin broché de l'Egypte, la pourpre violette et écarlate des îles d'Élisa formait tes tentures; les habitants de Sidon et d'Arvad étaient tes rameurs; tu avais, ô Tyr, des hommes experts, ils étaient tes marins; tu avais chez toi les anciens de Gébal et ses habiles pour réparer tes lézardes; tu avais chez toi tous les vaisseaux de la mer, et leurs marins pour faire l'échange de tes marchandises. Persans, et Lydiens, et Libyens étaient dans tes armées, c'étaient tes hommes de guerre; ils suspendaient chez toi le bouclier et le casque, ils te donnaient de la splendeur. Les enfants d'Arvad et tes propres soldats se tenaient sur tes murs de toutes parts, et des braves étaient sur tes tours; ils suspendaient leurs pavois à tes murs de toutes parts, ils rendaient ta beauté accomplie. Tarsis trafiquait avec toi, car tu avais en nombre toutes sortes de biens; d'argent, de fer, d'étain et de plomb ils fournissaient tes marchés. Javan, Thubal et Mésech étaient tes trafiquants; ils échangeaient avec toi des âmes d'hommes et des meubles d'airain. Les hommes de la maison de Thogarma de chevaux, de cavaliers et de mulets fournissaient tes marchés. Les enfants de Dedan étaient tes trafiquants; de nombreuses îles trafiquaient par tes mains; elles te donnaient des cornes d'ivoire et de l'ébène en paiement. La Syrie trafiquait avec toi à cause du nombre de tes objets d'art; d'escarboucles, de pourpre et de tissus brochés, et de lin, et de coraux, et de grenat ils fournissaient tes marchés. Juda et le pays d'Israël trafiquaient avec toi; ils échangeaient avec toi le froment de Minnith, et les gâteaux, et le miel, et l'huile et le baume. Damas, à cause du nombre de tes objets d'art, et de toutes sortes de biens que tu avais en abondance, faisait avec toi le commerce du vin de Helbon, et d'une laine d'une éclatante blancheur. Vedan et Javan apportaient des tissus à tes marchés: le fer travaillé, la casse et le calamus étaient échangés avec toi. Dedan faisait avec toi le commerce des housses pour monter à cheval. L'Arabie et tous les princes de Cédar trafiquaient par tes mains; c'est d'agneaux et de béliers et de boucs qu'ils faisaient commerce avec toi. Les marchands de Séba et de Raéma trafiquaient avec toi; de tous les aromates exquis, de toutes les pierreries et d'or ils fournissaient tes marchés. Haran et Canna et Éden, les marchands de Séba, Assur, Kilmad trafiquaient avec toi; sur ton marché ils faisaient avec toi commerce de riches étoffes, de manteaux de pourpre violette et brochés, et de coffres pleins de tissus damassés, faits de cèdre et liés avec des cordes. Les navires de Tarsis étaient tes caravanes dans ton commerce; et ainsi tu te remplis et devins très puissante au sein des mers. Tes rameurs te font voguer sur les grandes eaux… le vent d'Orient vient te briser au sein des mers. Ton opulence et ton marché et ton trafic, tes marins et tes matelots, les réparateurs de tes lézardes et ceux qui échangent tes marchandises, et tous tes hommes de guerre qui sont chez toi, avec toute la multitude qui est au milieu de toi, tomberont dans le sein des mers au jour de ta chute. Au bruit des cris de tes matelots les places trembleront, et de leurs vaisseaux descendront tous ceux qui manient la rame, les marins, tous les matelots de la mer; ils gagneront la terre, et de leurs voix ils pousseront à ton sujet des cris et des gémissements amers, et jetteront de la poussière sur leurs têtes, et se rouleront dans la cendre; pour toi ils se raseront la tête, et ceindront le cilice et pleureront dans la douleur de leur âme, dans l'amertume de leur deuil. Dans leur chagrin ils élèveront un chant funèbre sur toi et diront en se lamentant sur toi: Qui est comme Tyr, cette [ville] en ruines au sein de la mer? Par ton commerce qui embrassait toutes les mers, tu donnais l'abondance à nombre de peuples; par le nombre de tes trésors et de tes marchandises tu enrichissais les rois de la terre. Maintenant que tu as été brisée par les flots sur les abîmes des eaux, ton trafic et toute ta multitude ont péri avec toi. Tous les habitants des îles te regardent avec stupeur, et leurs rois frissonnent, leur visage est tremblant. Les marchands des peuples te sifflent; tu es un terrible exemple de ruine, et c'en est fait de toi à jamais! Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, dis au prince de Tyr: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que ton cœur s'élève et que tu dis: «Je suis un Dieu, sur le trône d'un Dieu je suis assis au sein des mers!» tandis que tu es un homme et non pas un Dieu, quoique dans ton cœur tu te croies un Dieu; – voici, tu es plus sage que Daniel, aucun mystère n'a rien de caché pour toi; par ta sagesse et ton intelligence tu t'es créé des richesses, et tu as fait entrer dans tes trésors de l'or et de l'argent, par ta grande sagesse et ton trafic tu as accru ton opulence, et ton cœur s'enorgueillit de ton opulence; – pour cela, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que dans ton cœur tu te crois un Dieu, pour cela, voici, je vais amener contre toi des étrangers, les plus violents des peuples: ils tireront l'épée contre la magnificence de ta sagesse, et ils profaneront ta beauté; ils te précipiteront dans la fosse, afin que tu meures de la mort des blessés, au sein de la mer. Diras-tu bien: «Je suis un Dieu!» en face de ton meurtrier, quand tu es un homme et non pas un Dieu sous la main de celui qui te perce? Tu mourras de la mort des incirconcis par la main d'étrangers, car c'est moi qui prononce ainsi, dit le Seigneur, l'Éternel. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, élève une complainte sur le roi de Tyr, et dis-lui: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Tu avais mis le sceau à ta perfection, tu étais plein de sagesse et d'une beauté accomplie : tu habitais en Éden dans le jardin de Dieu; toutes les pierres précieuses te couvraient, le rubis, la topaze et le diamant, le chrysolithe, l'onyx et le jaspe, le saphir, l'escarboucle et l'émeraude, et l'or. Le service de tes cymbales et de tes flûtes était préparé pour toi dès le jour de ta naissance. Tu étais un Chérubin protecteur, aux ailes déployées; ainsi je t'établis, tu étais sur une sainte montagne de Dieu; tu marchais au milieu des pierres étincelantes. Tu suivais ta voie sain et sauf dès le jour de ta naissance, jusqu'à ce que ton crime ait été surpris en toi. Par la grandeur de ton trafic, ton sein se remplit d'iniquité, et tu devins criminel; aussi je te repousse loin de la montagne de Dieu, et t'arrache, pour te perdre, Chérubin protecteur, à ces pierres étincelantes. Ton cœur s'enorgueillissait de ta beauté. Tu as corrompu toute ta sagesse pour l'amour de ta beauté: je te précipite sur la terre, et aux rois je t'offre en spectacle. Par le nombre de tes crimes, par l'iniquité de ton trafic, tu as profané tes sanctuaires: aussi ferai-je sortir de ton sein un feu qui te consumera, et je te réduirai en cendres par terre sous les yeux de tous tes spectateurs. Tous ceux qui parmi les peuples te connaissent, te contempleront avec stupeur; tu seras un terrible exemple de ruine et c'en est fait de toi à jamais. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, tourne ton visage du côté de Sidon, et prophétise contre elle et dis: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, j'en veux à toi, Sidon, et je veux être glorifié au milieu de toi, afin qu'ils sachent que je suis l'Éternel, quand j'exercerai sur elle mes jugements, et que j'aurai montré sur elle que je suis saint. J'envoie la peste en elle, et l'effusion du sang dans ses rues, et des morts périssent dans son sein par l'épée de toutes parts tirée contre elle; et ils sauront que je suis l'Éternel. Alors il n'y aura plus pour la maison d'Israël d'épine piquante, ni de ronce déchirante, d'entre tous ses alentours qui la méprisent, et ils sauront que je suis le Seigneur, l'Éternel. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Quand je rassemblerai la maison d'Israël du milieu des peuples où elle est dispersée, alors je donnerai en eux une preuve de ma sainteté sous les yeux des peuples, et ils habiteront leur pays que j'ai donné à mon serviteur Jacob, et ils y habiteront en sécurité, et bâtiront des maisons et planteront des vignes, et habiteront en sécurité, quand j'exécuterai mes jugements sur tous leurs alentours qui les méprisaient, et ils reconnaîtront que je suis l'Éternel, leur Dieu. La dixième année, le dixième mois, le douzième jour du mois, la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, tourne ton visage contre Pharaon, roi d'Egypte, et prophétise contre lui et contre toute l'Egypte; parle et dis: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: J'en veux à toi, Pharaon, roi d'Egypte, à toi le grand dragon couché au sein de ses fleuves, qui dis: «Mon fleuve est à moi, et je l'ai fait pour moi.» Je mettrai une boucle à ta mâchoire; et j'attacherai les poissons de tes fleuves à tes écailles, et te tirerai du sein de tes fleuves, avec tous les poissons de tes fleuves attachés à tes écailles. Puis je te jetterai au désert, toi et tous les poissons de tes fleuves, tu tomberas sur la face de la terre, et ne seras ni ramassé ni recueilli: aux bêtes de la terre et aux oiseaux des Cieux je te donne en proie. Et tous les habitants de l'Egypte comprendront que je suis l'Éternel. Parce qu'ils furent un appui de roseau pour la maison d'Israël, quand ils te prirent par ta poignée, tu te brisas y et leur fendis toute l'épaule, et quand ils s'appuyèrent sur toi, tu te cassas et ébranlas leurs reins. Aussi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici je ferai fondre l'épée sur toi, et du milieu de toi j'exterminerai hommes et bêtes, et l'Egypte deviendra un désert et une solitude, et ils sauront que je suis l'Éternel. Parce que [Pharaon] dit: «Le fleuve est à moi et je l'ai fait!» pour cela, j'en veux à toi et à tes fleuves, et je ferai du pays d'Egypte une solitude et un vaste désert de Migdol à Siène, et jusques aux confins de l'Ethiopie; le pied de l'homme ne le parcourra point, et le pied de l'animal ne le traversera point, et il ne sera plus habité pendant quarante ans; et je ferai du pays d'Egypte un désert entre les pays déserts, et entre les villes dévastées ses villes seront désertes pendant quarante ans, et je disperserai les Égyptiens parmi les nations et les disséminerai dans les pays divers. Cependant ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Au terme de quarante ans je rassemblerai les Égyptiens du milieu des peuples où ils auront été dispersés, et je ramènerai les captifs de l'Egypte, et les ferai revenir au pays de Pathros dans leur pays d'origine, et là ils formeront un humble royaume : il sera plus humble que les royaumes, et ne s'élèvera plus au-dessus des peuples, et je les diminuerai, afin qu'ils ne dominent plus les peuples : et ils ne donneront plus à la maison d'Israël une confiance qui la faisait penser au crime, quand elle pouvait s'adresser à eux, et ils sauront que je suis le Seigneur, l'Éternel. Et la vingt-septième année, le premier mois, le premier jour du mois, la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, Nébucadnézar, roi de Babel, a fait faire à son armée un service pénible contre Tyr; toutes les têtes sont chauves, et toutes les épaules pelées, et Tyr ne le paie ni lui, ni son armée, du service qu'il a fait contre elle. Aussi, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, je donne à Nébucadnézar, roi de Babel, le pays d'Egypte, pour qu'il emmène son peuple, et emporte sa dépouille, et pille. son butin, et ce sera là le salaire de son armée. Pour prix du service qu'il a fait, je lui donne le pays d'Egypte, car ils ont travaillé pour moi, dit le Seigneur, l'Éternel. Dans ce même temps je ferai croître une corne à la maison d'Israël, et je t'ouvrirai la bouche au milieu d'eux, et ils sauront que je suis l'Éternel. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, prophétise et dis: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Gémissez! malheur pour le jour!… car le jour approche, il approche le jour de l'Éternel! le moment des nations sera une sombre journée. L'épée fond sur l'Egypte, et l'angoisse est en Ethiopie, quand les blessés tombent en Egypte, et qu'on emmène son peuple, et que ses fondements sont démolis. Éthiopiens et Libyens, et Lydiens, et tous les confédérés, et Chub et les fils des pays alliés, avec eux succomberont sous l'épée. Ainsi parle l'Éternel: Ils succombent les appuis de l'Egypte, et elle est abattue son orgueilleuse puissance; de Migdol à Siène ils y périront par l'épée, dit le Seigneur, l'Éternel. Ils seront dévastés entre les terres dévastées, et ses villes seront au nombre des villes en ruines; et ils comprendront que je suis l'Éternel, quand je mettrai le feu à l'Egypte et que tous ses auxiliaires seront taillés en pièces. Dans ce jour-là des messagers s'en iront de par moi sur des navires porter l'épouvante dans l'Ethiopie en sécurité, et il y aura parmi eux de l'angoisse, comme à la journée de l'Egypte, car voici, elle arrive. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Je mettrai fin au peuple de l'Egypte par le bras de Nébucadnézar, roi de Babel. Lui et son peuple avec lui, les plus violents des hommes, s'avancent pour ravager le pays, et ils tireront leurs épées contre l'Egypte, et rempliront le pays de morts; et je mettrai les canaux à sec, et livrerai le pays aux mains d'hommes méchants, et je dévasterai le pays et ce qu'il contient par les bras d'étrangers. Moi, l'Éternel, je l'ai dit. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Je détruirai les idoles, et anéantirai les faux dieux de Noph, et il n'y aura plus de princes du pays d'Egypte, et je répandrai la terreur sur le pays d'Egypte; et je dévasterai Pathros, et porterai le feu en Tsoan, et exercerai mes jugements sur No; et je verserai ma colère sur Sin, le boulevard de l'Egypte, et j'exterminerai le peuple de No; et je porterai le feu en Egypte: Sin sera tremblante, et No forcée, et Noph en plein jour prise par l'ennemi; les jeunes hommes de On et de Bubaste périront par l'épée, et les femmes seront emmenées captives. A Tachphanès le jour s'obscurcira, quand j'y briserai le joug de l'Egypte, et qu'il y sera mis fin à son orgueilleuse puissance: un noir nuage la couvrira, et ses filles seront emmenées captives. Ainsi j'exécuterai mes jugements sur l'Egypte et ils sauront que je suis l'Éternel. Et la onzième année, le premier mois, le septième jour du mois, la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, j'ai rompu le bras de Pharaon, roi d'Egypte, et voici, il n'est point bandé, pour qu'on y applique des remèdes, y mette un bandage pour le serrer, afin qu'il ait la force de saisir une épée. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, j'en veux à Pharaon, roi d'Egypte, et je lui romprai les deux bras, celui qui est fort et celui qui est cassé, et je ferai tomber l'épée de sa main; et je disperserai les Égyptiens parmi les nations et les disséminerai dans les pays divers. Mais je donnerai force aux bras du roi de Babel et mettrai mon épée en sa main, et je briserai les bras de Pharaon, afin qu'il pousse devant lui les soupirs des blessés. Oui, je donnerai force aux bras du roi de Babel, mais les bras de Pharaon tomberont, afin qu'ils reconnaissent que je suis l'Éternel, quand je mettrai mon épée en la main du roi de Babel, afin qu'il l'étende sur le pays d'Egypte; et je disperserai les Égyptiens parmi les nations, et les disséminerai dans les pays divers, afin qu'ils reconnaissent que je suis l'Éternel. Et la onzième année, le troisième mois, le premier jour du mois, la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, dis à Pharaon, roi d'Egypte, et à son peuple: A qui ressembles-tu dans ta grandeur? Vois, Assur était un cèdre sur le Liban, beau par sa ramure, arbre touffu donnant un ombrage, et d'une tige élevée, et sa cime était entourée de feuillage. Les eaux le faisaient grandir, et les flots croître en hauteur, dans leurs courants elles embrassaient son sol, et envoyaient leurs canaux à tous les arbres de la campagne. Aussi sa taille était-elle plus élevée que celle de tous les arbres de la campagne, et dans son développement, ses branches grossirent et ses rameaux s'allongèrent par l'abondance des eaux. Sur ses branches nichaient tous les oiseaux des Cieux, et sous ses rameaux toutes les bêtes des champs venaient mettre bas, et tous les grands peuples habitaient à son ombre. Il était beau dans sa grandeur, dans la longueur de ses branches, car ses racines touchaient aux abondantes eaux. Les autres cèdres ne l'effaçaient point dans le jardin de Dieu; les cyprès n'égalaient point ses rameaux, ni les platanes ses branches; nul arbre dans le jardin de Dieu n'était son pareil en beauté. Je l'avais embelli par le nombre de ses rameaux, et tous les arbres d'Éden, dans le jardin de Dieu, lui portaient envie. Aussi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce qu'il avait une taille élevée, et qu'il portait sa cime au milieu d'un épais feuillage, et que son cœur s'est enorgueilli de son élévation; je l'ai livré aux mains du héros des nations pour qu'il le traite [à son gré]: c'est pour son impiété que je l'ai expulsé; et il a été arraché par des étrangers les plus violents des peuples, qui l'ont jeté; sur les montagnes et dans toutes les vallées ses rameaux sont tombés, et ses branches ont été mises en pièces dans tous les vallons du pays, et tous les peuples de la terre se sont retirés de son ombrage, et l'ont laissé là. Sur son tronc mutilé se posent tous les oiseaux des Cieux, et toutes les bêtes des champs sont sur ses branches. Et c'est afin que tous les arbres voisins des eaux ne s'enorgueillissent pas de leur taille élevée, et ne dressent pas leur cime au milieu d'un épais feuillage, afin que tous les chênes voisins des eaux ne persistent pas dans leur orgueil, car tous ils sont livrés à la mort pour rejoindre sous la terre parmi les enfants d'Adam ceux qui sont descendus dans la fosse. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Le jour où il descendit dans les Enfers, je mis l'abîme en deuil, et le couvris d'un voile, et j'arrêtai les fleuves, et le cours des grandes eaux fut suspendu; pour lui je fis prendre le deuil au Liban, et tous les arbres des campagnes à cause de lui furent dans l'abattement. Du fracas de sa chute j'épouvantai les peuples, quand je le précipitai dans les Enfers vers ceux qui sont descendus dans la fosse; et ce fut sous la terre une consolation pour tous les arbres d'Éden, les plus excellents et les meilleurs du Liban, tous abreuvés par les eaux. Eux aussi descendirent avec lui dans les Enfers près de ceux que l'épée a percés; ils étaient son bras et demeuraient sous son ombre parmi les nations. A qui, [Pharaon,] ressembles-tu ainsi en gloire et en grandeur parmi les arbres d'Éden? Ainsi tu seras précipité avec les arbres d'Éden sous la terre, tu seras gisant au milieu des incirconcis avec ceux que l'épée a percés. Ainsi en sera-t-il de Pharaon et de tout son peuple, dit le Seigneur, l'Éternel. Et la douzième année, le douzième mois, le premier jour du mois, la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, élève une complainte sur Pharaon, roi d'Egypte, et dis-lui: Tu ressemblais à un jeune lion parmi les peuples, et tu étais comme un dragon dans la mer. Tu t'élanças dans tes fleuves, et troublas les eaux avec tes pieds, et foulas leurs flots. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: J'étendrai sur toi mon réseau devant une foule de peuples réunis, et ils te tireront dans mon filet, et je te jetterai sur la terre, et t'étendrai sur la surface du sol, et ferai que tous les oiseaux des Cieux se posent sur toi, et te rendrai la pâture des bêtes de toute la terre; et je jetterai ta chair sur les montagnes, et remplirai les vallées de tes débris, et j'abreuverai de ton sang jusques aux montagnes le pays où tu nages, et les vallées seront remplies de toi; et, quand je te détruirai, je voilerai le ciel, et ternirai ses étoiles, de nuages je voilerai le soleil, et la lune ne donnera plus sa lumière; j'obscurcirai à cause de toi tous les brillants luminaires du ciel, et répandrai les ténèbres sur ton pays, dit le Seigneur, l'Éternel; et je porterai le chagrin dans le cœur de beaucoup de peuples, quand j'annoncerai ta chute parmi les nations, dans des pays que tu ne connais pas; et je frapperai de stupeur à ton sujet nombre de peuples, et à cause de toi le frisson saisira leurs rois, quand je brandirai mon épée à leur visage; et ils trembleront incessamment chacun pour sa vie, au jour de ta chute. Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: L'épée du roi de Babel fondra sur toi. Par les épées des héros je ferai tomber ton peuple; ils sont tous les plus violents des hommes; ils abattront l'orgueil de l'Egypte, et tout son peuple sera anéanti. Et j'exterminerai tous ses animaux du milieu des grandes eaux; et le pied de l'homme ne les troublera plus, et le sabot des animaux ne les troublera plus. Alors je rendrai leurs eaux limpides, et ferai couler leurs fleuves comme de l'huile, dit le Seigneur, l'Éternel, quand je désolerai le pays d'Egypte, et que le pays sera dépouillé de tout ce qu'il contient, quand je frapperai tous ses habitants, afin qu'ils sachent que je suis l'Éternel. C'est là une complainte, et on la dira comme complainte, les filles des peuples la diront comme complainte; elles élèveront cette complainte sur l'Egypte et sur tout son peuple, dit le Seigneur, l'Éternel. Et la douzième année, le quinzième jour du mois, la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, gémis sur le peuple de l'Egypte, et annonce qu'ils descendront, eux et les filles des peuples puissants, sous la terre vers ceux qui sont descendus dans la fosse. Qui surpasses-tu en beauté? Descends et te couche à côté des incirconcis! Ils tomberont parmi ceux que l'épée a percés. [Déjà] l'épée est remise. Entraînez-la, ainsi que tout son peuple! Les plus puissants héros avec ses auxiliaires lui parleront du sein des Enfers où sont descendus, où sont couchés les incirconcis percés par l'épée. Là est Assur et toute sa multitude; il est entouré de leurs tombeaux; tous ont été percés, ont péri par l'épée. Son tombeau est pratiqué dans la fosse la plus enfoncée, et sa multitude entoure son tombeau; tous ont été percés, ont péri par l'épée, eux qui répandaient la terreur sur la terre des vivants. Là est Élam et toute sa multitude; il est entouré de ses tombeaux; tous ils ont été percés, ont péri par l'épée, sont descendus incirconcis sous la terre, eux qui répandaient la terreur sur la terre des vivants, et ils subissent leur opprobre auprès de ceux qui sont descendus dans la fosse; parmi les morts on lui a donné sa place avec toute sa multitude; il est entouré de ses tombeaux, tous incirconcis ils ont été percés par l'épée; parce qu'ils répandaient la terreur sur la terre des vivants, ils subissent leur opprobre avec ceux qui sont descendus dans la fosse; parmi les morts ils sont couchés. Là sont Mésech et Thubal et toute leur multitude; ils sont entourés de ses tombeaux; tous incirconcis, ils ont été percés par l'épée, parce qu'ils répandaient la terreur sur la terre des vivants. Et ils ne seraient pas couchés avec les héros morts des incirconcis qui sont descendus dans les Enfers avec leurs armes de guerre, sous la tête desquels on met leurs épées, et dont le crime repose sur leurs ossements, parce qu'ils furent la terreur des héros sur la terre des vivants? De même tu seras mis en pièces au milieu des incirconcis, et couché avec ceux que l'épée a percés. Là est Édom, ses rois et tous ses princes, qui malgré leur bravoure ont été mis avec ceux que l'épée a percés; ils sont couchés au milieu des incirconcis, de ceux qui sont descendus dans la fosse. Là sont les princes du Nord, eux tous, et tous les Sidoniens qui sont descendus vers les morts, malgré la terreur qu'ils répandaient par leur bravoure, ils sont confondus et couchés, incirconcis, avec ceux que l'épée a percés, et subissent leur opprobre près de ceux qui sont descendus dans la fosse. Tels sont ceux que verra Pharaon: il sera consolé de toute sa multitude. L'épée percera Pharaon et toute son armée, dit le Seigneur, l'Éternel. Je le laissai répandre la terreur sur la terre des vivants; mais il est couché au milieu des incirconcis, avec ceux que l'épée a percés, Pharaon et toute sa multitude, dit le Seigneur, l'Éternel. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, parle aux enfants de ton peuple et dis-leur: Si je faisais venir l'épée sur un pays, et que le peuple du pays prît dans son sein un homme dont ils fissent leur sentinelle, et qui, voyant venir l'épée sur le pays, sonnât de la trompette, pour avertir le peuple; si quelqu'un, entendant le son de la trompette, ne recevait pas l'avertissement, et que l'épée vînt et le surprît, son sang pèserait sur sa tête : il a ouï le son de la trompette, et n'a pas reçu l'avertissement, son sang pèse sur sa tête. Mais s'il reçoit l'avertissement, il sauvera son âme. Que si la sentinelle voyant venir l'épée, ne sonne pas de la trompette, et que, sans que le peuple soit averti, l'épée arrive et ôte la vie à un seul homme, cet homme périra par suite de son crime, mais je redemanderai son sang à la sentinelle. Or, fils de l'homme, je t'ai établi sentinelle pour la maison d'Israël, afin que de ma bouche tu entendes la parole, et que tu les avertisses de ma part. Si je dis à l'impie: Impie, tu mourras! et que tu ne parles pas pour détourner par tes avis l'impie de sa voie, cet impie mourra par suite de son crime, mais je te redemanderai son sang. Mais si par tes avis tu as cherché à détourner l'impie de sa voie, pour qu'il la quitte, s'il ne la quitte pas, il mourra par suite de son crime; mais toi, tu auras sauvé ton âme. Donc, fils de l'homme, dis à la maison d'Israël: Vous dites: «Nous sommes sous le poids de nos péchés et de nos crimes, et c'est par eux que nous périssons; comment donc pourrions-nous vivre?» Dis-leur: Par ma vie, dit le Seigneur, l'Éternel, je ne prends point plaisir à la mort de l'impie, mais à ce que l'impie renonce à sa voie, et qu'il vive. Quittez, quittez vos mauvaises voies! Pourquoi voudriez-vous la mort, maison d'Israël? Et toi, fils de l'homme, dis aux enfants de ton peuple: La justice du juste ne le sauvera pas au jour qu'il péchera; et l'impiété de l'impie ne sera pas pour lui une cause de ruine, au jour qu'il abandonnera son impiété, de même que le juste n'aura pas dans sa justice une cause de vie, le jour qu'il deviendra pécheur. Si je dis du juste: Qu'il ait la vie! et que, se confiant en sa justice, il fasse le mal, il ne lui sera point tenu compte de toute sa justice, et il mourra par suite du mal qu'il a fait. Mais si je dis de l'impie: Qu'il meure! et que, renonçant à ses péchés, il agisse selon le droit et la justice, rendant le gage, restituant ce qu'il a pris, se conduisant selon les commandements qui donnent la vie, sans faire rien qui soit mal; il vivra, ne mourra point. De tous les péchés qu'il aura commis, il ne sera point tenu compte contre lui: il a fait ce qui est droit et juste; il vivra. Cependant les enfants de ton peuple disent: «La voie du Seigneur n'est pas droite;» mais c'est votre voie qui n'est pas droite. Quand le juste renonce à sa justice et fait le mal, il en meurt. Et quand l'impie renonce à son impiété et fait ce qui est droit et juste, par là il obtient la vie. Et vous dites: «La voie du Seigneur n'est pas droite!» Je vous jugerai chacun de vous selon la voie que vous suivez, maison d'Israël. Et la douzième année, le dixième mois, le cinquième jour du mois, depuis notre déportation, un homme qui s'était échappé de Jérusalem, arriva auprès de moi et dit: La ville est prise! Or la main de l'Éternel s'était fait sentir à moi la veille de l'arrivée de ce fugitif, et m'avait ouvert la bouche quand il arriva auprès de moi le matin; et ainsi, ma bouche s'ouvrit, et je ne fus plus muet. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, les habitants de ces ruines dans le pays d'Israël disent: «Abraham était un seul homme, et il a obtenu la propriété du pays; or nous sommes nombreux; la propriété du pays nous est dévolue.» C'est pourquoi, dis-leur: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Vous mettez du sang dans ce que vous mangez, et vous levez les yeux vers vos idoles, et vous répandez le sang; et vous posséderiez le pays! Vous vous appuyez sur votre épée; vous, femmes, vous commettez des abominations; vous déshonorez la femme l'un de l'autre; et vous posséderiez le pays! Parle-leur ainsi: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Oui, par ma vie, ceux qui sont dans les ruines périront par l'épée, et ceux qui sont dans les champs, je les livrerai en proie aux bêtes féroces, et ceux qui sont dans les forts et dans les cavernes, mourront de la peste. Et du pays je ferai un désert et une solitude, et leur insolent orgueil prendra fin, et les montagnes d'Israël deviendront un désert que personne ne traverse. Alors ils sauront que je suis l'Éternel, quand je ferai du pays un désert et une solitude à cause de toutes les abominations qu'ils ont commises. Quant à toi, fils de l'homme, les enfants de ton peuple s'entretiennent de toi entre les murs et dans les portes de leurs maisons, et ils se parlent l'un à l'autre, chacun à son frère, et disent: «Venez donc, et écoutez quelle parole émane de l'Éternel!» Et ils viennent à toi, comme un concours de peuple, et s'assoient devant toi, comme étant mon peuple, et ils écoutent tes paroles, mais ils ne les mettent point en pratique: mais ils font ce qui leur plaît, et leur cœur s'attache à leur cupidité. Et voici, tu es pour eux comme un chant agréable par la beauté de la voix et l'harmonie de la musique; ils écoutent tes paroles, mais ne les mettent point en pratique. Mais quand viendront [les maux], et voici, ils arrivent! ils comprendront qu'il y avait un prophète au milieu d'eux. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, prophétise contre les pasteurs d'Israël! prophétise et dis-leur, aux pasteurs: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Malheur aux pasteurs d'Israël, qui sont pasteurs d'eux-mêmes! Les pasteurs ne devraient-ils pas être pasteurs du troupeau? Vous mangez la graisse et vous vous habillez de la laine, vous tuez ce qu'on a engraissé; mais vous ne paissez point les brebis; vous ne fortifiez point celles qui sont faibles, et ne guérissez point les malades, et ne mettez point de bandage aux blessées, et ne ramenez point celles qui s'égarent, et ne cherchez point celles qui se perdent, et vous exercez sur elles une domination violente et tyrannique. Et ainsi elles se sont dispersées faute de pasteur, et sont devenues la proie de toutes les bêtes des champs, et elles ont été dispersées. Mes brebis sont errantes sur toutes les montagnes et sur toutes les hautes collines, et mes brebis sont éparses sur tout le pays; et personne qui s'en occupe et personne qui les cherche. Aussi, pasteurs, écoutez la parole de l'Éternel! Par ma vie, dit le Seigneur, l'Éternel, parce que mes brebis sont devenues la proie, devenues la pâture de toutes les bêtes des champs, faute de pasteurs, et parce que mes pasteurs ne se sont point occupés de mes brebis, et n'ont été pasteurs que d'eux-mêmes, mais n'ont point été pasteurs de mes brebis; pour cela, pasteurs, écoutez la parole de l'Éternel! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: J'en veux aux pasteurs, et je leur redemanderai mes brebis, et les ferai cesser de paître mes brebis, et ils ne seront plus pasteurs d'eux-mêmes, et je retirerai mes brebis de leur bouche, afin qu'elles ne soient plus leur pâture. Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, je veux moi-même m'enquérir de mes brebis et m'occuper d'elles. Comme un pasteur s'occupe de son troupeau, quand il est au milieu de ses brebis éparses, ainsi je veux m'occuper de mon troupeau, et les retirer de tous les lieux où ils auront été dispersés au jour nébuleux et sombre, et les faire revenir du milieu des peuples, et les recueillir des pays divers et les ramener dans leur pays, et les paître sur les montagnes d'Israël, dans les vallées et dans tous les lieux habités du pays : je les ferai paître sur un bon pâturage, et leur pacage sera sur les hautes montagnes d'Israël; là elles reposeront dans un bon pacage, et auront de gras pâturages sur les montagnes d'Israël : je serai moi-même le pasteur de mes brebis, et moi-même je les parquerai, dit le Seigneur, l'Éternel; je veux chercher les brebis perdues, et ramener celles qui sont égarées, et mettre un bandage aux blessées, et fortifier les malades; mais les brebis grasses et vigoureuses, je veux les détruire, et les paître comme la justice le veut. Vous donc, mes brebis! ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, je serai juge entre brebis et brebis, entre béliers et boucs. Est-ce trop peu pour vous, [brebis vigoureuses]? Vous broutez le meilleur pâturage, et ce qui reste de votre pâture, vous le foulez sous vos pieds; vous buvez une eau pure, et le reste vous le troublez avec vos pieds; et mes brebis sont réduites à brouter ce que vos pieds ont foulé, et à boire ce que vos pieds ont troublé. Aussi, ainsi leur parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, moi-même je serai juge entre la brebis grasse et la brebis maigre. Parce que du flanc et de l'épaule vous heurtez, et que de vos cornes vous frappez toutes les brebis malades, jusqu'à ce que vous les ayez poussées dehors, je porterai secours à mes brebis, afin qu'elles ne soient plus une proie, et je serai juge entre brebis et brebis. Et j'établirai sur elles un seul pasteur qui les fera paître, mon serviteur David; c'est lui qui les fera paître et sera leur pasteur, et moi, l'Éternel, je serai leur Dieu, et mon serviteur David sera prince au milieu d'eux: c'est moi, l'Éternel, qui le dis. Et je leur donnerai une alliance de paix, et j'exterminerai les bêtes sauvages du pays, afin qu'en sécurité ils habitent dans le désert, et dorment dans les forêts; et je répandrai ma bénédiction sur eux et sur les alentours de ma colline, et ferai descendre la pluie en son temps, et ce seront des pluies fertilisantes, et l'arbre des campagnes donnera son fruit et la terre donnera ses productions; et ils seront en sécurité dans leur pays, et ils sauront que je suis l'Éternel, quand j'aurai brisé les barres de leur joug, et les aurai tirés des mains de ceux qui les asservirent. Et ils ne seront plus en proie aux nations, ni la pâture des bêtes de la terre, et ils auront la sécurité dans leurs demeures, et nul ne leur inspirera de la terreur; et j'établirai pour eux une plantation qui aura du renom, et ils ne seront plus enlevés par la famine dans le pays, et ne subiront plus l'opprobre des nations; et ils reconnaîtront que moi, l'Éternel, leur Dieu, je suis près d'eux, et que, eux, maison d'Israël, ils sont mon peuple, dit le Seigneur, l'Éternel. Pour vous, mon troupeau, troupeau dont je suis le Pasteur, vous êtes des hommes, mais je suis votre Dieu, dit le Seigneur, l'Éternel. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, tourne ton visage du côté de la montagne de Séir, et prophétise contre elle et dis-lui: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, j'en veux à toi, montagne de Séir; je vais étendre ma main contre toi et faire de toi un désert et une solitude; je mettrai tes villes en ruines, et toi tu seras changée en désert, afin que tu saches que je suis l'Éternel. Parce que tu avais une haine éternelle, et que tu as livré les enfants d'Israël à l'épée, au temps de leurs revers, au temps du crime qui amène la fin, pour cela, par ma vie, dit le Seigneur, l'Éternel, je verserai ton sang, et tu seras poursuivie par le sang; parce que tu n'as pas eu en haine l'effusion du sang, tu seras poursuivie par le sang. Et je ferai de la montagne de Séir un désert et une solitude, et j'en exterminerai tous les passants et les voyageurs, et je remplirai ses montagnes de morts; sur tes collines, et dans tes vallées et dans tous tes vallons les hommes tomberont percés par l'épée; je ferai de toi un désert éternel, et tes villes ne seront plus habitées, afin que vous sachiez que je suis l'Éternel. Parce que tu as dit: «Ces deux peuples et ces deux pays seront à moi, et nous les occuperons:» tandis que l'Éternel y était; c'est pourquoi, par ma vie, dit le Seigneur, l'Éternel, j'agirai avec la colère et la fureur que tu leur as montrée par l'effet de ta haine, et je me manifesterai au milieu d'eux, quand je te jugerai. Et tu sauras que je suis l'Éternel, et que j'ai entendu tous les outrages que tu as prononcés contre les montagnes d'Israël en disant: «Elles sont dévastées, nous sont livrées en proie.» Vous avez ouvert contre moi une bouche insolente, et accumulé contre moi des discours altiers; j'ai entendu. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: A la joie de toute la terre, je ferai de toi un désert. Comme l'héritage de la maison d'Israël a excité ta joie, parce qu'il était ravagé, je te traiterai de même; la montagne de Séir, et Édom tout entier, sera un désert, afin qu'ils sachent que je suis l'Éternel. Or, fils de l'homme, prophétise pour les montagnes d'Israël et dis: Montagnes d'Israël, écoutez la parole de l'Éternel! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce que l'ennemi dit de vous: «Ah! ah! ces hauteurs éternelles sont devenues notre propriété!» pour cela, prophétise et dis: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Précisément parce qu'on vous dévaste et vous dévore de toutes parts, pour faire de vous la propriété des autres peuples, et vous exposer aux discours de la langue et aux mauvais propos des hommes, pour cela, montagnes d'Israël, écoutez la parole du Seigneur, l'Éternel! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel, aux montagnes et aux collines, aux vallées et aux vallons, et aux ruines désertes et aux villes abandonnées, qui sont devenues la proie et la risée des autres peuples d'alentour : pour cela, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Oui, dans le feu de ma jalousie je menace les autres peuples et Édom tout entier, qui se sont adjugé la propriété de mon pays, dans toute la joie de leur cœur et l'orgueil de leur âme, pour le dépouiller et en faire une proie. Aussi, adresse la prophétie au pays d'Israël, et dis aux montagnes et aux collines, aux vallées et aux vallons: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, c'est dans ma jalousie et ma fureur que je parle, parce que vous subissez l'opprobre des nations. Aussi, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: De ma main levée je jure que ce sont les peuples qui vous entourent, eux, qui subiront leur opprobre. Mais vous, montagnes d'Israël, vous pousserez vos rameaux, et porterez vos fruits pour mon peuple d'Israël; car ces choses sont près d'arriver. Car c'est vous que j'ai en vue, je me tournerai vers vous, afin que vous soyez cultivées et ensemencées; et je mettrai sur vous des hommes en grand nombre, la maison d'Israël tout entière; et les villes seront habitées, et les ruines relevées, et je vous peuplerai d'hommes et d'animaux en grand nombre; ils se multiplieront et seront féconds; et je vous ferai habiter comme dans vos anciens temps, et vous montrerai plus de bonté que dans vos premiers jours, afin que vous sachiez que je suis l'Éternel. Et je ferai marcher sur vous des hommes, mon peuple d'Israël, et ils te posséderont, et tu seras leur héritage, et tu ne leur ôteras plus leurs enfants. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce qu'ils vous disent: «Tu as dévoré des hommes et privé ton peuple de ses enfants», à cause de cela tu ne dévoreras plus d'hommes, et ne priveras plus ton peuple de ses enfants, dit le Seigneur, l'Éternel; et je ne te ferai plus entendre les outrages des nations, et tu ne subiras plus l'opprobre des peuples, et tu ne priveras plus ton peuple de ses enfants, dit le Seigneur, l'Éternel. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, la maison d'Israël habitait son pays, et elle l'a souillé par sa conduite et par ses crimes, et sa conduite fut à mes yeux comme la souillure d'une femme souillée; et je versai ma colère sur eux à cause du sang qu'ils avaient répandu dans le pays, et parce qu'ils l'avaient souillé par leurs idoles. Et je les dispersai parmi les peuples, et ils furent disséminés dans les pays divers; je les jugeai selon leur conduite et leurs crimes. Et ils arrivèrent chez les nations; mais partout où ils vinrent, ils y profanèrent, mon saint nom, en faisant dire d'eux: «C'est là le peuple de l'Éternel, et il a quitté son pays.» Mais je sauverai l'honneur de mon saint nom, qu'a profané la maison d'Israël parmi les peuples chez lesquels ils sont venus. Aussi, dis à la maison d'Israël: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Ce n'est pas en vue de vous que je le ferai, maison d'Israël, mais en vue de mon saint nom, que vous avez déshonoré parmi les peuples chez lesquels vous êtes venus; et je sanctifierai mon grand nom qui a été déshonoré parmi les nations, que vous avez déshonoré au milieu d'elles, afin que les nations sachent que je suis l'Éternel, dit le Seigneur, l'Éternel, quand je me montrerai saint envers vous sous vos yeux. Et je vous retirerai du milieu des nations, et vous rassemblerai de tous les pays, et vous ramènerai dans votre pays; et je répandrai sur vous une eau pure, afin que vous soyez purifiés; de toutes vos souillures et de toutes vos infamies je vous purifierai; et je vous donnerai un cœur nouveau, et mettrai un esprit nouveau au dedans de vous, et j'ôterai de votre corps le cœur de pierre et vous donnerai un cœur de chair. Et je mettrai mon Esprit au dedans de vous, et ferai que vous suiviez mes ordonnances, et gardiez et pratiquiez mes lois; et vous habiterez le pays que j'ai donné à vos pères, et vous serez mon peuple et je serai votre Dieu; et je vous délivrerai de toutes vos souillures, et ferai venir le blé, et le multiplierai, et ne vous enverrai point de famine, et je multiplierai les fruits des arbres et les productions de la terre, afin que pour cause de famine vous ne receviez plus d'outrages parmi les nations. Alors vous vous rappellerez votre conduite mauvaise et vos œuvres qui n'étaient pas bonnes, et vous aurez en vous-mêmes le dégoût de vos crimes et de vos infamies. Ce n'est pas en vue de vous que je fais ces choses, dit le Seigneur, l'Éternel. Sachez-le! Ayez honte et confusion de votre conduite, maison d'Israël! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Quand je vous purifierai de tous vos crimes, alors je peuplerai vos villes, et les ruines se relèveront; et le pays désolé sera cultivé, au lieu d'être un désert à la vue de tous les passants; et l'on dira: Ce pays désolé est devenu comme le jardin d'Éden, et ces villes ruinées et dévastées et détruites sont fortifiées et habitées. Et les peuples qui survivront autour de vous reconnaîtront que c'est moi, l'Éternel, qui aurai rebâti ce qui était démoli, et planté ce qui était dévasté. Moi, l'Éternel, je l'ai dit et je le ferai. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Encore en ceci j'exaucerai la maison d'Israël, pour le leur faire: je les multiplierai comme un troupeau d'hommes. Tel le troupeau des brebis consacrées, tel le troupeau de Jérusalem pendant ses solennités, ainsi leurs villes ruinées seront remplies de troupeaux d'hommes, afin qu'ils sachent que je suis l'Éternel. La main de l'Éternel se fit sentir à moi, et l'Éternel m'emmena en esprit, et me déposa dans le milieu de la vallée. Or elle était remplie d'ossements; et Il m'en fit faire le tour, tout le tour, et voici, il y en avait beaucoup sur le sol de la vallée, et voici, ils étaient extrêmement secs. Et Il me dit: Fils de l'homme, ces ossements reprendront-ils vie? Et je dis: Seigneur Éternel, c'est toi qui le sais! Et Il me dit: Prophétise sur ces ossements et dis-leur: Ossements desséchés, entendez la parole de l'Éternel! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel, à ces ossements: Voici, j'introduirai en vous un esprit, afin que vous repreniez vie; et je vous donnerai des nerfs, et ferai croître sur vous de la chair, et vous recouvrirai de peau, et je mettrai en vous un esprit, afin que vous repreniez vie, et que vous sachiez que je suis l'Éternel. Et je prophétisai suivant l'ordre qui m'en était donné. Et pendant que je prophétisais, voici, il se fit un bruissement et une rumeur, et les os s'assemblèrent, os avec os. Et je regardai, et voici, il leur vint des nerfs, la chair crût, et une peau les recouvrit par dessus, mais un esprit ne les pénétrait pas. Et Il me dit: Adresse la prophétie à l'esprit; prophétise, fils de l'homme, et dis à l'esprit: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Esprit, arrive des quatre vents, et pénètre ces morts, afin qu'ils reprennent vie! Et je prophétisai selon l'ordre qui m'était donné, et l'esprit les pénétra et ils reprirent vie, et ils se tinrent sur leurs pieds; c'était une grande, très grande multitude. Et Il me dit: Fils de l'homme, ces ossements, c'est toute la maison d'Israël. Voici, ils disent: «Nos ossements sont desséchés, et notre espoir s'est évanoui, nous sommes anéantis!» Prophétise donc et dis-leur: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, j'ouvrirai vos tombeaux et vous ferai sortir de vos tombeaux, ô mon peuple, et je vous ramènerai au pays d'Israël; et vous reconnaîtrez que je suis l'Éternel, quand j'ouvrirai vos tombeaux, et que je vous ferai, ô mon peuple, sortir de vos tombeaux; et je mettrai mon esprit en vous, afin que vous repreniez vie, et je vous établirai dans votre pays, afin que vous reconnaissiez que c'est moi, l'Éternel, qui l'aurai dit et fait, dit l'Éternel. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Toi, fils de l'homme, prends une pièce de bois, et inscris-y: «Pour Juda et les enfants d'Israël qui lui sont associés.» Prends encore une pièce de bois, et inscris-y: «Pour Joseph, bois d'Éphraïm et de toute la maison d'Israël qui lui est associée.» Et rapproche-les l'une de l'autre pour en former une seule pièce, afin qu'elles ne fassent qu'un en ta main. Et quand les enfants de ton peuple te diront: «Ne nous expliqueras-tu pas ce que cela signifie?» disleur: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, je prendrai le bois de Joseph qui est entre les mains d'Éphraïm, et les tribus d'Israël qui lui sont associées, et je l'assemblerai avec lui, avec le bois de Juda, et j'en formerai une seule pièce, afin qu'ils ne fassent qu'un en ma main. Et tu tiendras en ta main sous leurs yeux les pièces de bois où tu auras mis l'inscription, et tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, je retirerai les enfants d'Israël d'entre les peuples au milieu desquels ils vivent, et je les rassemblerai de toutes parts, et les ramènerai dans leur pays; et je ferai d'eux un seul peuple dans le pays, sur les montagnes d'Israël; et un seul roi sera le roi d'eux tous; et ils ne formeront plus deux peuples, et ne se diviseront plus en deux royaumes; et ils ne se souilleront plus par leurs abominations, et leurs infamies, et tous leurs péchés; et je les délivrerai de toutes les demeures où ils ont péché, et je les purifierai; et ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu : et mon serviteur David sera leur roi, et leur seul pasteur pour eux tous; et ils suivront mes lois et garderont mes commandements, et les pratiqueront; et ils habiteront le pays que j'ai donné à mon serviteur Jacob, où vos pères ont habité, et où ils habiteront, eux et leurs enfants, et les enfants de leurs enfants, éternellement; et David mon serviteur sera leur prince éternellement; et je leur donnerai une alliance de paix; c'est une alliance éternelle qu'ils auront; et je les établirai, et les ferai se multiplier, et fixerai mon sanctuaire au milieu d'eux pour l'éternité; et je demeurerai avec eux, et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Et les nations reconnaîtront que je suis l'Éternel qui sanctifie Israël, quand mon sanctuaire sera au milieu d'eux pour l'éternité. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Fils de l'homme, tourne ton visage du côté de Gog, au pays de Magog, prince de Rosch, Mésech et Thubal, et prophétise contre lui et dis: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: J'en veux à toi, Gog, prince de Rosch, Mésech et Thubal. Je te détournerai, et mettrai un anneau à tes mâchoires, et t'emmènerai, toi et toute ton armée, chevaux et cavaliers, tous vêtus magnifiquement, foule immense portant le pavois et le bouclier, tous maniant l'épée; Perses, Éthiopiens et Libyens, avec eux, ayant tous le bouclier et le casque; Gomer et tous ses bataillons, la maison de Thogarma venue du fond du nord avec tous ses bataillons, tout autant de peuples qui t'accompagnent. Tiens-toi prêt et t'équipe, toi et toutes les troupes qui sont attroupées autour de toi, et sois leur général! Pendant un longtemps tu seras désiré; mais dans la suite des années tu viendras dans le pays, soustrait à l'épée, où ses habitants auront été rassemblés du milieu de peuples nombreux, sur les montagnes d'Israël longtemps désertes, dans le pays où les habitants auront été ramenés du milieu des peuples et dans lequel ils habiteront tous en sécurité. Et tu arriveras, tu fondras comme un ouragan, pareil à une nuée, pour couvrir le pays, toi et tous tes bataillons, et les peuples nombreux qui sont avec toi. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Dans ce temps-là, des pensées s'élèveront dans ton cœur, et tu formeras de funestes projets et tu diras: J'envahirai le pays ouvert, je fondrai sur ces hommes paisibles, vivant tous dans la sécurité, habitant sans murailles, et n'ayant ni verrous ni portes, pour enlever du butin, et emporter des dépouilles, pour porter ta main sur des ruines de nouveau habitées, sur un peuple recueilli du milieu des peuples, qui s'est remis au soin des troupeaux et au négoce, et habite les hauteurs du pays. Séba et Dedan et les marchands de Tarsis, et tous leurs hommes puissants te diront: «Est-ce pour enlever du butin que tu arrives? pour emporter des dépouilles que tu as réuni tes troupes? pour prendre de l'argent et de l'or, des troupeaux et des biens, pour faire un grand butin?» Aussi prophétise, fils de l'homme, et dis à Gog: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, en ce jour-là, tandis que mon peuple d'Israël vivra en sécurité, tu l'auras vu, et tu viendras de ta demeure, du fond du nord, toi et beaucoup de peuples avec toi, tous montés sur des chevaux, troupe nombreuse, armée immense, et tu t'avanceras contre mon peuple d'Israël comme une nuée pour couvrir le pays. Dans la suite des temps il arrivera que je t'amènerai contre mon pays, afin que les nations me reconnaissent quand je donnerai sur toi une preuve de ma sainteté sous leurs yeux, ô Gog! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Est-ce toi dont j'ai parlé aux jours d'autrefois par mes serviteurs, les prophètes d'Israël, qui dans ces temps ont prophétisé pendant des années que je t'amènerai contre eux? Et il arrivera en ce jour-là, au jour que Gog fondra sur la terre d'Israël, dit le Seigneur, l'Éternel, que la colère me montera dans les narines. Et je le dis avec indignation et une ardente colère; dans ce jour il y aura un grand tremblement dans le pays d'Israël : à ma présence trembleront les poissons de la mer, et les oiseaux des Cieux, et les bêtes des champs, et tous les reptiles qui rampent sur la terre, et tous les hommes qui seront dans le pays; et les montagnes s'ébouleront, et les pics des rochers s'écrouleront, et toutes les murailles s'écrouleront jusqu'en terre; et contre lui sur toutes mes montagnes j'appellerai l'épée, dit le Seigneur, l'Éternel; ils croiseront l'épée l'un contre l'autre, et j'exécuterai mes jugements sur lui par la peste et le carnage; et d'une pluie d'inondation et des pierres de la grêle, de feu et de soufre, je le couvrirai, lui et tous ses bataillons, et les peuples nombreux qui seront avec lui. Et ainsi je manifesterai ma majesté et ma sainteté, et me révélerai aux yeux de beaucoup de nations, afin qu'elles sachent que je suis l'Éternel. Toi donc, fils de l'homme, prophétise contre Gog et dis: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: J'en veux à toi, Gog, prince de Rosch, Mésech et Thubal! Je te détournerai et t'entraînerai, et te tirerai du fond du nord, et t'amènerai sur les montagnes d'Israël. Et j'arracherai ton arc de ta main gauche, et ferai tomber tes flèches de ta main droite; sur les montagnes d'Israël tu succomberas, toi et tous tes bataillons, et les peuples qui sont avec toi; des vautours, de tous les oiseaux et des bêtes des champs je te ferai la pâture; sur la face de la terre tu tomberas, car j'ai parlé, dit le Seigneur, l'Éternel. Et je darderai un feu en Magog et sur ceux qui habitent les îles en sécurité, afin qu'ils sachent que je suis l'Éternel. Et je manifesterai mon saint nom au milieu de mon peuple d'Israël, et n'exposerai plus mon saint nom au déshonneur; mais les nations reconnaîtront que je suis l'Éternel, le Saint d'Israël. Voici, il vient, il arrive, dit le Seigneur, l'Éternel, ce jour que j'ai dit. Alors les habitants des villes d'Israël sortiront et allumeront et brûleront les armes et les boucliers et les pavois, les arcs et les flèches, les épieux et les lances, et s'en feront du feu pendant sept années. Ils n'iront point chercher du bois dans la campagne, ni en couper dans les forêts, car c'est avec les armes qu'ils nourriront leur feu: et ils dépouilleront ceux qui les auront dépouillés, et pilleront ceux qui les auront pillés, dit le Seigneur, l'Éternel. Et dans ce même jour je donnerai là à Gog un lieu pour son tombeau en Israël, la vallée des voyageurs, à l'orient de la mer; et cela fermera le passage aux voyageurs; c'est là qu'on enterrera Gog et toute sa multitude, et on la nommera Vallée de la multitude de Gog. Et la maison d'Israël les enterrera, afin de purifier le pays, durant sept mois; et tout le peuple du pays enterrera; et cela lui donnera un nom au jour où je me glorifierai, dit le Seigneur, l'Éternel. Et ils choisiront des hommes en permanence dont les uns parcourront le pays, et les autres à leur suite enterreront les corps restés sur la face du pays, afin de le purifier; pendant sept mois entiers ils feront cette recherche. Et les premiers parcourront le pays; et si l'un d'eux aperçoit les ossements d'un homme, il élèvera à côté un cippe, en attendant que les fossoyeurs l'enterrent dans la vallée de la multitude de Gog. Hamona sera aussi le nom d'une ville. Et c'est ainsi qu'ils purifieront le pays. Or, fils de l'homme, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Dis aux oiseaux, à tous les volatiles et à toutes les bêtes des champs: Rassemblez-vous et venez, réunissez-vous de toutes parts pour le sacrifice où je vais égorger des victimes pour vous, grand sacrifice sur les montagnes d'Israël, et repaissez-vous de chair et abreuvez-vous de sang! C'est de la chair des héros que vous y serez nourris, et du sang des princes de la terre que vous boirez; ce sont tout autant de béliers, d'agneaux et de boucs, de taureaux engraissés en Basan. Et vous mangerez de la graisse, à vous rassasier, et vous boirez du sang, à vous enivrer, au sacrifice où pour vous j'égorgerai des victimes; et à ma table vous vous rassasierez de chevaux et de cavaliers, de héros et de toutes sortes d'hommes de guerre, dit le Seigneur, l'Éternel. Et je manifesterai ma gloire parmi les nations, et toutes les nations seront témoins du jugement que j'exercerai, et des coups dont les frappera ma main; et toute la maison d'Israël comprendra que moi, l'Éternel, je suis son Dieu, dès ce jour-là et à l'avenir; et les nations comprendront que c'est par suite de son crime que la maison d'Israël a été déportée, parce qu'ils furent coupables envers moi, et que je leur cachai ma face, et que je les livrai à la main de leurs ennemis, afin que par l'épée ils périssent tous. Je les ai traités selon leur souillure et leur désobéissance, et je leur ai caché ma face. Aussi, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Maintenant je veux ramener les captifs de Jacob, et prendre pitié de toute la maison d'Israël, et être jaloux de mon saint nom. Alors ils comprendront quel fut leur opprobre et tout le crime qu'ils ont commis contre moi, lorsqu'ils habiteront leur pays en sécurité, sans terreur aucune, lorsque je les ramènerai du milieu des peuples, et les recueillerai des pays de leurs ennemis, et que je manifesterai ma sainteté sur eux au milieu de peuples nombreux. Alors ils reconnaîtront que moi, l'Éternel, je suis leur Dieu, quand, après les avoir envoyés captifs aux nations, je les réunirai dans leur pays, sans laisser aucun d'eux là au milieu d'elles; et je ne leur cacherai plus ma face, parce que j'aurai répandu mon Esprit sur la maison d'Israël, dit le Seigneur, l'Éternel. La vingt-cinquième année de notre déportation, au commencement de l'année, le dixième jour du mois, quatorze ans après la ruine de la ville, en ce jour-là, la main de l'Éternel se fit sentir à moi, et m'y transporta. Ce fut en vision divine qu'il me transporta au pays d'Israël, et me plaça sur une montagne très élevée, de laquelle [on voyait] comme une ville construite au midi. Il m'y transporta, et voici, il s'y trouvait un homme dont l'aspect était comme l'aspect de l'airain, et il avait en sa main un cordeau de lin et une perche à mesurer, et il se tenait à la porte. Et l'homme me dit: Fils de l'homme, considère de tes yeux, et écoute de tes oreilles, et observe attentivement tout ce que je vais te montrer; car c'est pour qu'on te le montre, que tu as été transporté ici. Rapporte tout ce que tu verras à la maison d'Israël. Et voici, un mur régnait extérieurement autour de la maison, tout à l'entour. Or l'homme tenait en sa main une perche de six coudées, dont chacune était d'une coudée et une palme. Et il mesura la largeur de cette construction; elle était d'une perche, et la hauteur d'une perche. Puis il vint à la porte qui donne à l'orient, et en monta les degrés et mesura le seuil de la porte; il avait une perche en largeur; c'était là l'un des seuils; sa largeur était d'une perche; et chaque appartement avait une perche en longueur, et une perche en largeur; et entre les appartements il y avait cinq coudées; et le seuil intérieur de la porte à côté du vestibule de la porte avait une perche. Et il mesura le vestibule de la porte intérieurement; il avait une perche. Et il mesura le vestibule de la porte; il avait huit coudées, et ses piliers deux coudées; c'était le vestibule de la porte en dedans. Quant aux appartements de la porte qui donnait à l'orient, il y en avait trois d'un côté et trois de l'autre: ils étaient tous trois de la même dimension, et les piliers de l'un et de l'autre côté avaient la même dimension. Puis il mesura la largeur de l'ouverture de la porte; elle était de dix coudées; la longueur de la voie de la porte était de treize coudées; et il y avait devant les appartements un bord d'une coudée, et un bord d'une coudée de l'autre côté; et chaque appartement avait six coudées d'un côté et six coudées de l'autre. Puis il mesura toute la porte depuis le toit d'un appartement jusqu'au toit de l'autre, c'était une largeur de vingt-cinq coudées entre les deux ouvertures opposées; et il trouva pour les piliers soixante coudées; et près des piliers il y avait une cour, la porte étant tout autour; et depuis le devant de la porte d'entrée jusqu'au devant du vestibule de la porte intérieure il y avait cinquante coudées. Et il y avait aux appartements des fenêtres fermées, et à leurs piliers en dedans de la porte tout autour; et de même au vestibule il y avait des fenêtres tout autour intérieurement, et sur les piliers étaient [sculptés] des palmiers. Alors il m'introduisit dans le parvis extérieur; et voici, il y avait des chambres, et un pavé fait dans le parvis tout autour; il y avait trente chambres sur le pavé. Or le pavé était à côté des portes, parallèle à la longueur des portes, c'était le pavé inférieur. Et il mesura extérieurement la largeur, depuis le devant de la porte inférieure jusqu'au devant du parvis intérieur; c'étaient cent coudées à l'orient et au nord. Il mesura aussi en longueur et en largeur la porte qui donnait au nord, dans le parvis extérieur, et ses appartements dont il y avait trois d'un côté et trois de l'autre. Et ses piliers et ses vestibules avaient la dimension de la première porte; sa longueur cinquante coudées, et sa largeur vingt-cinq coudées : et ses fenêtres, et son vestibule, et ses palmiers avaient les mêmes dimensions qu'à la porte de l'orient; et on y montait par sept degrés, et son vestibule était en dedans. Et il y avait une porte au parvis intérieur, vis-à-vis de la porte du nord et de l'orient; et il mesura d'une porte à l'autre porte cent coudées. Ensuite il me conduisit au midi; et voici, il y avait une porte au midi: et il mesura ses piliers et ses vestibules; c'étaient les mêmes dimensions; et elle avait, ainsi que son vestibule, des fenêtres de tous côtés, pareilles aux autres fenêtres; la longueur était de cinquante coudées, et la largeur de vingt-cinq coudées; et sept marches formaient son escalier, et son vestibule était en dedans; il y avait aussi des palmiers, un d'un côté et un de l'autre, à ses piliers. Et le parvis intérieur avait une porte du côté du midi. Et il mesura d'une porte à l'autre porte au côté du midi cent coudées. Ensuite il m'introduisit dans le parvis intérieur par la porte du midi; et il trouva à la porte du midi les mêmes dimensions, et à ses appartements et à ses piliers et à ses vestibules les mêmes dimensions. Elle avait, ainsi que son vestibule, des fenêtres tout autour; la longueur était de cinquante coudées et la largeur de vingt-cinq coudées. (Et il y avait tout autour un vestibule de vingt-cinq coudées en longueur et de cinq de largeur.) Or son vestibule était du côté du parvis extérieur, et ses piliers avaient des palmiers, et huit marches formaient son escalier. Alors il m'introduisit dans le parvis intérieur du côté de l'orient, et il trouva à cette porte les mêmes dimensions, et à ses appartements et à ses piliers et à ses vestibules les mêmes dimensions; et elle avait, ainsi que son vestibule, des fenêtres tout autour; la longueur était de cinquante coudées, et la largeur de vingt-cinq coudées. Or son vestibule était du côté du parvis extérieur, et il y avait des palmiers sur ses piliers d'un côté et de l'autre, et huit marches formaient son escalier. Puis il m'introduisit dans la porte du nord, et il trouva les mêmes dimensions, à ses appartements, à ses piliers et à ses vestibules, et elle avait des fenêtres de tous côtés; la longueur était de cinquante coudées, et la largeur de vingt-cinq coudées. Or son vestibule était du côté du parvis extérieur, et il y avait des palmiers à ses piliers d'un côté et de l'autre, et huit marches formaient son escalier. Or il y avait une chambre avec sa porte entre les piliers aux portes; c'est là qu'on devait laver les holocaustes. Et dans le vestibule de la porte se trouvaient deux tables d'un côté, et deux tables de l'autre, pour y égorger l'holocauste et les victimes pour le péché et pour le délit. De plus, au côté extérieur, près de l'escalier qui montait à l'ouverture de la porte du nord, il y avait deux tables, et à l'autre côté qui appartenait au vestibule de la porte, il y avait deux tables : quatre tables de ci et quatre tables de là, à côté de la porte; en tout huit tables, où l'on devait égorger les victimes. Il y avait aussi quatre tables à l'escalier, de pierre de taille, longues d'une coudée et demie, et larges d'une coudée et demie, et hautes d'une coudée: on y devait déposer les instruments avec lesquels on égorge les holocaustes et les autres victimes; et des crochets larges d'une palme étaient fixés au dedans de la maison de toutes parts; et les tables devaient recevoir la chair des sacrifices. Et en dehors de la porte intérieure il y avait des chambres pour les chantres dans le parvis intérieur, elles étaient à côté de la porte du nord, ayant leur façade au midi, et une autre à côté de la porte de l'orient, ayant sa façade au nord. Alors il me dit: «Cette chambre dont la façade est au midi, est pour les prêtres chargés du service de la maison, et la chambre dont la façade est au nord, est pour les prêtres chargés du service de l'autel. Ce sont les enfants de Tsadok qui entre les enfants de Lévi auront accès auprès de l'Éternel pour le servir.» – Alors il mesura le parvis qui avait en longueur cent coudées et en largeur cent coudées, en carré. Or l'autel était devant la maison. Alors il me conduisit au vestibule de la maison, et il mesura les piliers de ce vestibule: il y avait cinq coudées d'un côté et cinq coudées de l'autre. Et la largeur de la porte était de trois coudées d'un côté et trois coudées de l'autre; la longueur du vestibule était de vingt coudées, et la largeur de onze coudées, et on y montait par des degrés; et il y avait des colonnes près des piliers, l'une d'un côté, l'autre de l'autre. Alors il m'introduisit dans le temple même, et il mesura les piliers; il y avait six coudées de largeur d'un côté, et six coudées de largeur de l'autre, largeur du tabernacle. Et la largeur de la porte était de dix coudées, et entre les panneaux de la porte il y avait cinq coudées d'un côté, et cinq coudées de l'autre. Et il mesura sa longueur qui était de quarante coudées, et la largeur de vingt coudées. Puis il entra dans l'intérieur, et il mesura les piliers de la porte, deux coudées, et l'ouverture six coudées, et la largeur de la porte sept coudées. Et il mesura vingt coudées en longueur et vingt coudées en largeur, devant le temple, et il me dit: C'est ici le lieu très saint. Alors il mesura le mur de la maison; il avait six coudées, et la largeur des chambres latérales régnant tout autour de la maison était de quatre coudées. Quant aux chambres latérales, elles étaient à côté les unes des autres; il y en avait trente, et trois étages, et elles entraient dans un mur construit intérieurement pour ces chambres, afin qu'elles fussent adhérentes et non inhérentes au mur de la maison. Or l'espace qui régnait tout autour s'élargissait de plus en plus en s'élevant avec les chambres, car un escalier tournant s'élevait en suivant les contours intérieurs de la maison, de manière que la maison allait s'élargissant à mesure qu'on s'élevait; et ainsi, de l'étage inférieur on montait à l'étage supérieur par celui du milieu. Puis je considérai la hauteur intérieure tout autour; les fondements des chambres latérales avaient une perche entière, six coudées jusqu'à la jonction. La largeur du mur extérieur aux chambres latérales était de cinq coudées, et le vide entre les chambres latérales de la maison et les chambres, avait vingt coudées de largeur tout autour de la maison. Or la porte des chambres latérales s'ouvrait sur l'espace libre: il y avait une porte au nord et une porte au midi, et la largeur de l'espace libre était de cinq coudées tout autour. Ainsi l'édifice placé sur le devant de l'aire fermée avait, du côté de l'occident, une largeur de soixante-dix coudées, et le mur de l'édifice avait tout autour une largeur de cinq coudées, et sa longueur était de quatre-vingt-dix coudées. Et il mesura la maison: sa longueur était de cent coudées, et l'aire fermée, avec ses constructions et ses murailles, avait cent coudées de longueur, et la largeur du front de la maison et de l'aire fermée était, du côté de l'orient, de cent coudées. Et il mesura la longueur de l'édifice devant l'aire fermée, ce qui était sur son côté de derrière, et les chambres latérales de l'un et de l'autre côté; elle était de cent coudées. Et le temple intérieur et son vestibule extérieur, les seuils et les fenêtres fermées, et les appartements latéraux du pourtour, à tous les trois étages, parallèlement au seuil, étaient recouverts de bois tout autour. Et du sol jusqu'aux fenêtres, savoir aux fenêtres cachées, au-dessus de la porte et jusque dans l'intérieur de la maison, et en dehors, et à toutes les parois tout autour, à l'intérieur et à l'extérieur, les dimensions étaient exactes. Et on y avait sculpté des Chérubins et des palmiers, un palmier entre deux Chérubins, et chaque Chérubin avait deux faces, c'est-à-dire une face d'homme tournée vers l'un des palmiers d'un côté, et une face de lion tournée vers l'autre palmier de l'autre côté; c'est ce qui avait été fait tout autour de la maison. Du sol jusqu'au-dessus de la porte, des Chérubins et des palmiers avaient été faits au mur du temple. Les jambages du temple étaient de forme carrée, et la façade du sanctuaire avait l'aspect qu'elle avait eu. L'autel était de bois, de trois coudées en hauteur et de deux coudées en longueur, et ses angles, son piédestal, et ses parois étaient de bois; et il me dit: «C'est la table dressée devant l'Éternel.» Et le temple et le sanctuaire avaient deux portes; et ces deux portes avaient deux battants mobiles; une porte avait deux battants, et l'autre aussi deux battants. Et on y avait fait, aux portes du temple, des Chérubins et des palmiers, tels que ceux qui avaient été faits au mur, et un seuil en bois était devant le vestibule en dehors. Et il y avait des fenêtres fermées et des palmiers d'un côté et de l'autre aux parois latérales du vestibule, et aux chambres latérales de la maison et à leurs poutres. Alors il m'emmena au parvis extérieur par le chemin du nord, et me conduisit aux chambres qui étaient vis-à-vis de l'aire fermée et vis-à-vis de l'édifice, au nord, là où à la porte du nord il y avait une longueur de cent coudées, et une largeur de cinquante coudées, vis-à-vis des vingt du parvis intérieur, et vis-à-vis du pavé du parvis extérieur, où les appartements étaient contigus en trois étages. Or, devant les chambres, il y avait une allée de dix coudées de largeur, et une voie d'une coudée menait à l'intérieur, et leurs portes donnaient au nord. Et les chambres supérieures étaient plus étroites (car les appartements latéraux leur enlevaient de la place) que les inférieures et celles du milieu de l'édifice. Car elles avaient bien trois étages, mais elles n'avaient point de colonnes, comme les colonnes des parvis; aussi elles auraient occupé sur le sol un espace moins grand que celles du bas et du milieu. Et le mur qui régnait extérieurement le long des chambres, du côté du parvis extérieur au devant des chambres, avait cinquante coudées de longueur, car la longueur de ces chambres tournées vers le parvis extérieur était de cinquante coudées, mais du côté du temple, elle était de cent coudées. Et au-dessous de ces chambres était l'entrée de l'orient, quand on y venait du parvis extérieur. Dans la largeur du mur du parvis du côté de l'orient, devant l'aire fermée, et au front de l'édifice, il y avait aussi des chambres. Et devant elles il y avait une allée. Elles étaient semblables aux chambres qui donnaient au nord; c'était la même longueur, la même largeur; et toutes leurs issues, et leur disposition et leurs portes étaient semblables. Telles étaient aussi les portes des chambres situées au midi; il y avait une porte à l'entrée de l'allée, une allée en face du mur construit du côté de l'orient, par où on y entrait. Et il me dit: «Les chambres du nord, les chambres du midi, qui sont devant l'aire fermée, sont des loges saintes où les prêtres mangeront les choses très saintes, quand ils s'approcheront de l'Éternel; là ils déposeront les choses très saintes, savoir les offrandes et les victimes pour le péché et pour le délit, car le lieu est saint. Quand les prêtres entreront, ils ne devront pas passer du sanctuaire dans le parvis extérieur, mais déposer là les vêtements avec lesquels ils feront le service, car ils sont saints; ils devront revêtir d'autres habits et ainsi s'approcher de ce qui est du peuple. Après avoir terminé la mesure de la maison intérieure, il m'emmena par le chemin de la porte qui donne à l'orient, et mesura le pourtour de la maison. Il mesura le côté oriental avec la perche, il y avait cinq cents perches à l'entour. Il mesura à la perche le côté du nord, il y avait cinq cents perches à l'entour. Il mesura aussi le côté du midi, il y avait cinq cents perches. Il se tourna du côté de l'occident, et mesura à la perche cinq cents perches. Il mesura la maison aux quatre vents; elle était entourée d'un mur long de cinq cents, et large de cinq cents, pour séparer le sacré du profane. Et il me conduisit à la porte, à la porte qui donnait à l'orient. Et voici, la gloire du Dieu d'Israël s'avançait de l'orient, et son retentissement était comme le retentissement des grandes eaux, et la terre était éclairée de sa splendeur. Et c'était un aspect comme celui de la vision que j'avais eue, comme la vision que j'avais eue, lorsque je vins annoncer la ruine de la ville, et c'était une vision pareille à celle que j'avais eue près du fleuve Chébar. Et je tombai sur mon visage. Et la gloire de l'Éternel entra dans la maison par la porte qui donnait à l'orient, et l'Esprit me souleva et me transporta dans le parvis intérieur, et voici, la gloire de l'Éternel remplissait la maison; et j'entendis quelqu'un qui me parlait depuis la maison, et un homme se tenait à côté de moi. Et Il me dit: Fils de l'homme, c'est ici la place de mon trône, et la place de la plante de mes pieds, où je résiderai parmi les enfants d'Israël, éternellement. Et la maison d'Israël ne déshonorera plus mon saint nom, ni eux, ni leurs rois, par leur impudicité, et par les cadavres de leurs rois sur leurs tertres, quand ils mettaient leurs seuils à côté de mon seuil et leurs portes près de mes portes, tandis qu'il y a un mur entre moi et eux; et ainsi, ils souillèrent mon saint nom par les abominations qu'ils commirent; c'est pourquoi je les ai détruits dans ma colère. Maintenant leur impudicité et les cadavres de leurs rois demeureront loin de moi, et j'habiterai au milieu d'eux éternellement. Or toi, fils de l'homme, montre à la maison d'Israël cette maison, afin qu'ils rougissent de leurs crimes, et qu'ils mesurent l'édifice. Et s'ils rougissent de tout ce qu'ils ont fait, expose-leur le plan de cette maison, et sa disposition, et ses issues et ses entrées, et toute sa disposition et toutes ses règles, et toute sa disposition et toutes ses lois, et mets-en sous leurs yeux la description, afin qu'ils retiennent son plan dans son entier, et toutes ses règles, et qu'ils s'y conforment. Telle est la loi de la maison. Sur le sommet de la montagne, dans toute l'étendue de son enceinte, que tout soit un lieu très saint. Voici, c'est là la loi de la maison. Et voici les mesures de l'autel en coudées, la coudée d'une coudée et une palme: le foyer une coudée, et une coudée de largeur; et le rebord qui terminait son contour avait un empan de largeur; tel est le support de l'autel. Et depuis la base de terre jusqu'à la première partie rentrante il y aura deux coudées, et une coudée de largeur; et depuis cette partie rentrante qui est plus petite, jusqu'à la plus grande, il y aura quatre coudées, et en largeur une coudée. Et le harel aura quatre coudées, et au-dessus de l'ariel seront les quatre cornes : et l'ariel aura douze coudées de longueur sur douze coudées de largeur, en carré, et à ses quatre côtés. Et la partie rentrante [supérieure] aura quatorze coudées de longueur sur quatorze coudées de largeur à ses quatre côtés, et le rebord qui terminera son contour aura une demi-coudée, et sa base sera d'une coudée tout autour, et son escalier tourné à l'orient. Et il me dit: Fils de l'homme, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Ce sont les règlements de l'autel pour le temps où on le fera, afin d'y sacrifier les holocaustes, et d'y répandre le sang. Aux prêtres, aux lévites de la race de Tsadok, qui s'approchent de moi pour me servir, dit le Seigneur, l'Éternel, tu donneras un jeune taureau comme victime pour le péché, et tu prendras de son sang, et tu l'en teindras à ses quatre cornes, et aux quatre angles de la partie rentrante, et au rebord qui l'entoure, et ainsi tu en feras la purification et l'expiation. Et tu prendras le taureau expiatoire, et le brûleras dans un lieu déterminé de la maison en dehors du sanctuaire. Et le second jour, tu offriras un bouc sans défaut en expiation du péché, et on fera l'expiation de l'autel, comme on l'aura faite avec le taureau. Et quand tu auras terminé l'expiation, tu offriras un jeune taureau sans défaut, et un bélier du troupeau, sans défaut, et tu les offriras à l'Éternel; et les prêtres répandront du sel sur eux et les offriront en holocauste à l'Éternel. Pendant sept jours tu sacrifieras journellement un bouc comme victime expiatoire; et ils sacrifieront un jeune taureau et un bélier du troupeau sans défaut. Pendant sept jours ils feront l'expiation de l'autel, et sa purification et sa consécration : et ces jours étant accomplis, le huitième jour et dès lors les prêtres offriront sur l'autel vos holocaustes et vos offrandes, et je vous recevrai favorablement, dit le Seigneur, l'Éternel. Ensuite il me ramena vers la porte extérieure du sanctuaire, qui donne à l'orient; or, elle était fermée. Et l'Éternel me dit: Cette porte doit demeurer fermée, et ne point s'ouvrir, et personne ne doit entrer par là, car l'Éternel, le Dieu d'Israël, est entré par là; c'est pourquoi elle doit être fermée. Le prince, parce qu'il est prince, s'y placera pour manger le pain devant l'Éternel; il entrera par la porte qui conduit au vestibule, et sortira par le même chemin. Alors il me conduisit par le chemin de la porte du nord, devant la maison, et je regardai, et voici, la gloire de l'Éternel remplissait la maison de l'Éternel, et je tombai sur mon visage. Et l'Éternel me dit: Fils de l'homme, sois attentif, et regarde de tes yeux et écoute de tes oreilles tout ce que je te dirai sur toutes les règles de la maison de l'Éternel, et sur toutes ses lois; et sois attentif à l'entrée de la maison et à toutes les issues du sanctuaire, et dis à la rebelle maison d'Israël: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Qu'il vous suffise de toutes vos abominations, maison d'Israël! vous qui avez laissé pénétrer dans mon sanctuaire des étrangers incirconcis de cœur et incirconcis de corps, pour la profaner, ma maison; vous qui avez offert mon pain, la graisse et le sang, rompant ainsi mon alliance, à toutes vos abominations. Et vous n'avez pas fait vous-mêmes le service de mes sanctuaires, mais vous vous en êtes substitué d'autres pour faire le service dans mon sanctuaire à votre place. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Aucun étranger incirconcis de cœur et incirconcis de chair, ne doit entrer dans mon sanctuaire, de tous les étrangers qui sont au milieu des enfants d'Israël; bien plus, les lévites qui m'ont déserté, quand s'égarait Israël qui s'éloigna de moi pour suivre ses idoles, porteront la peine de leur crime. Ils serviront dans mon sanctuaire comme gardes aux portes de la maison, et serviront dans la maison même: ils égorgeront pour le peuple les holocaustes et les autres victimes, et seront à leur disposition pour les servir. Parce qu'ils les ont servis devant leurs idoles, et qu'ils ont été pour la maison d'Israël une occasion de tomber dans le crime, c'est pourquoi je lève ma main sur eux, dit le Seigneur, l'Éternel, afin qu'ils portent la peine de leur crime. Et ils n'auront point accès auprès de moi pour être mes prêtres et s'approcher de mes sanctuaires, de mes lieux très saints; mais ils subiront leur opprobre et la peine des abominations qu'ils ont commises. C'est ainsi que je les destine à être gardes de la maison, et à faire tout son service et tout ce qui doit y être fait. Mais les prêtres, les lévites, enfants de Tsadok, qui ont fait le service de mon sanctuaire, quand les enfants d'Israël me désertèrent, eux ils auront accès auprès de moi, pour me servir, et ils se tiendront devant moi pour m'offrir la graisse et le sang, dit le Seigneur, l'Éternel. Eux, ils entreront dans mon sanctuaire, eux ils s'approcheront de ma table pour me servir, et s'occuper de mon service. Et quand ils passeront les portes du parvis intérieur, ils prendront des habits de lin; et il ne devra point y avoir de laine sur eux, pendant qu'ils feront le service dans les portes du parvis intérieur et dans la maison. Ils auront sur la tête des tiares de lin, et à la ceinture des caleçons de lin; ils ne se ceindront point étant en sueur. Et quand ils passeront dans le parvis extérieur, dans le parvis extérieur qui est pour le peuple, ils se dépouilleront des vêtements qu'ils portaient pendant leur service, et les déposeront dans les chambres du sanctuaire, et ils prendront d'autres vêtements, afin qu'ils ne sanctifient pas le peuple par leurs vêtements. Ils ne devront ni se raser la tête, ni laisser croître leur chevelure, ils porteront les cheveux coupés. Et aucun prêtre ne boira de vin quand il devra entrer dans le parvis intérieur; ils ne prendront pour femme ni une veuve, ni une femme répudiée, mais des vierges de la race de la maison d'Israël; mais ils pourront prendre la veuve qui est veuve d'un prêtre. Et ils instruiront mon peuple, lui montreront la différence du sacré et du profane, et de ce qui est immonde et de ce qui est pur. Et dans les procès ils seront juges; ils jugeront d'après mes lois. Et ils observeront mes commandements et mes ordonnances à toutes mes fêtes, et sanctifieront mes sabbats. Et ils ne s'approcheront d'aucun mort pour se souiller; ce ne sera que pour un père et une mère, et un fils et une fille, et un frère et une sœur qui n'a pas encore de mari, qu'ils pourront se souiller. Et après sa purification on lui comptera encore sept jours, et le jour où il entrera dans le sanctuaire, dans le parvis intérieur pour servir dans le sanctuaire, il offrira son sacrifice pour le péché, dit le Seigneur, l'Éternel. Leur propriété consistera en ce que je suis leur propriété; vous ne leur donnerez aucune possession en Israël: je suis leur possession. Ils mangeront l'offrande et la victime pour le péché, et la victime pour le délit, et tout ce qu'on aura sacré en Israël leur appartiendra. Et les prémices de toutes les primeurs, et tout ce qu'on élève comme offrande, de quoi que ce soit, appartiendront aux prêtres, et vous donnerez au prêtre les prémices de votre farine, afin que la bénédiction repose sur ta maison. Les prêtres ne mangeront ni oiseau ni animal morts ou déchirés. Et quand vous partagerez au sort le pays par héritages, vous prélèverez sur le pays pour l'Éternel une portion qui sera sainte, et qui aura en longueur vingt-cinq mille [perches] et en largeur dix mille; elle sera sainte dans toute son étendue. De ce nombre il sera pris pour le sanctuaire cinq cents sur cinq cents en carré, et on y ajoutera tout autour un espace libre de cinquante coudées. Et sur cette mesure tu mesureras en longueur vingt-cinq mille et en largeur dix mille, et ce sera le sanctuaire, le lieu très saint. C'est la portion sainte du pays: elle appartiendra aux prêtres, serviteurs du sanctuaire, qui s'approchent pour servir l'Éternel; et ce sera l'emplacement pour leurs maisons, et un sanctuaire pour le sanctuaire. Et vingt-cinq mille [perches] en longueur et dix mille en largeur appartiendront en propriété aux lévites, serviteurs de la maison, avec vingt chambres. Et vous donnerez en propriété à la ville cinq mille en largeur, et vingt-cinq mille en longueur, parallèlement à la portion sainte; cela appartiendra à toute la maison d'Israël. Et au prince vous donnerez en deçà et en delà de la portion sainte et de la propriété de la ville, le long de la portion sainte et le long de la propriété de la ville, au côté de l'occident vers l'occident, et au côté de l'orient vers l'orient, la longueur d'une portion de tribu, depuis la limite de l'occident jusqu'à la limite de l'orient. Ce sera son domaine, sa propriété en Israël, afin que mes princes n'oppriment plus mon peuple, mais laissent le pays à la maison d'Israël selon ses tribus. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: C'est assez, princes d'Israël! renoncez à la violence et à l'oppression, faites droit et justice, et délivrez mon peuple de vos exactions, dit le Seigneur, l'Éternel. Ayez une balance juste, un épha juste, et un bath juste. L'épha et le bath seront une seule et même mesure, de sorte que le bath contiendra la dixième partie du homer, et l'épha la dixième partie du homer; la mesure en sera réglée d'après le homer. Et le sicle sera de vingt géras. Vingt sicles, vingt-cinq sicles, quinze sicles formeront chez vous la mine. Voici la part que vous, prélèverez [pour le prince]: la sixième partie de l'épha sur un homer de froment, et la sixième partie de l'épha sur un homer d'orge. La redevance sur l'huile, sur le bath d'huile, est d'un dixième de bath sur le cor, à dix baths pour un homer, car dix baths font un homer. Et une brebis du troupeau, prise sur deux cents dans les pâturages bien arrosés d'Israël, sera l'offrande, et l'holocauste, et le sacrifice d'actions de grâces, et leur expiation, dit le Seigneur, l'Éternel. Tout le peuple du pays sera tenu à cette offrande envers le prince d'Israël. Et le prince sera chargé des holocaustes, des offrandes et des libations aux fêtes, et aux nouvelles lunes, et aux jours de sabbat, à toutes les solennités de la maison d'Israël: il offrira la victime pour le péché, et l'offrande, et l'holocauste, et le sacrifice d'actions de grâces, pour faire l'expiation en faveur de la maison d'Israël. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Au premier mois, le premier jour du mois, tu prendras un jeune taureau sans défaut, afin de faire l'expiation pour le sanctuaire. Et le sacrificateur prendra du sang de la victime pour le péché, et en mettra aux jambages de la maison, et aux quatre angles de la partie rentrante de l'autel, et aux jambages de la porte du parvis intérieur. Et tu en feras autant le septième jour du mois, à cause de ceux qui auront péché par méprise ou par ignorance: et c'est ainsi que vous ferez l'expiation pour la maison. Le premier mois, le quatorzième jour du mois, vous célébrerez la Pâque, la fête des sept jours; vous mangerez des pains sans levain. Et ce jour-là, le prince offrira pour lui et pour tout le peuple du pays un taureau en sacrifice pour le péché. Et durant les sept jours de la fête il offrira à l'Éternel un holocauste, sept taureaux et sept béliers sans défaut, chacun des sept jours, et une victime pour le péché, un bouc, chaque jour. Et pour offrande il présentera un épha pour chaque taureau et un épha pour chaque bélier, et un hin d'huile par épha. Au septième mois, le quinzième jour du mois, à la fête, il offrira les mêmes sacrifices durant sept jours, tant pour le sacrifice pour le péché que pour l'holocauste et l'offrande et l'huile. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: La porte du parvis intérieur qui donne à l'orient, demeurera fermée pendant les six jours ouvrables; mais au jour du sabbat elle s'ouvrira, et au jour de la nouvelle lune, elle s'ouvrira. Et le prince entrera de dehors par le vestibule de la porte, et s'arrêtera devant les jambages de la porte; et les prêtres offriront son holocauste, et son sacrifice d'actions de grâces; et il adorera sur le seuil de la porte, puis il se retirera. Cependant la porte ne sera pas fermée avant le soir; et le peuple du pays adorera à l'entrée de la même porte aux jours de sabbat et de nouvelles lunes en présence de l'Éternel. Et l'holocauste que le prince aura à offrir à l'Éternel sera, le jour du sabbat, six brebis sans défaut, et un bélier sans défaut; et son offrande, un épha par bélier, et par brebis une offrande telle qu'il pourra la donner, et en huile un hin par épha. Et au jour de la nouvelle lune, un jeune taureau sans défaut, et six brebis et un bélier qui devront être sans défaut; et un épha par taureau, et un épha par bélier; c'est ce qu'il présentera comme offrande; et par brebis ce qu'il pourra donner, et en huile un hin par épha. Et quand le prince entrera, il entrera par le chemin du vestibule de la porte, et il sortira par le même chemin. Et quand le peuple du pays se présentera devant l'Éternel aux solennités, celui qui entrera par la porte du nord pour adorer, sortira par la porte du midi, et celui qui entrera par la porte du midi, sortira par la porte du nord. L'on ne doit point se retirer par la porte par laquelle on est entré, mais on sortira en marchant toujours devant soi. Et le prince entrera parmi eux, quand ils entreront, et en sortant ils sortiront ensemble. Et aux fêtes et aux solennités l'offrande sera un épha par taureau et un épha par bélier, et par brebis ce qu'il pourra donner, et en huile un hin par épha. Que si le prince offre à l'Éternel un holocauste volontaire ou un sacrifice volontaire d'actions de grâces, on lui ouvrira la porte qui donne à l'orient, et il présentera son holocauste et son sacrifice d'actions de grâces comme il le fera au jour du sabbat. Et quand il sera sorti, on fermera la porte après sa sortie. Journellement tu offriras à l'Éternel en holocauste un agneau d'un an sans défaut; tu l'offriras tous les matins. Et tu y ajouteras tous les matins une offrande, la sixième partie d'un épha, et en huile le tiers d'un hin pour humecter la farine, en offrande à l'Éternel: que ce soit une règle éternelle et constante. Et offrez la brebis et l'offrande et l'huile tous les matins, comme holocauste perpétuel. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Si le prince fait à l'un de ses fils un don, c'est sa propriété, il appartiendra à ses fils; ce sera leur propriété héréditaire. Mais si de son patrimoine il fait un don à l'un de ses serviteurs, ce don appartiendra à celui-ci jusqu'à l'année d'affranchissement, puis il reviendra au prince: à ses fils seuls appartient son patrimoine. Et le prince ne prendra rien de l'héritage du peuple, de manière à l'exproprier; mais c'est de son propre patrimoine qu'il pourra faire des legs à ses fils, afin qu'aucun homme de mon peuple ne soit expulsé de sa propriété. Alors il m'introduisit par l'entrée latérale de la porte dans les chambres saintes réservées aux prêtres et donnant au nord, et voici, il y avait au fond un lieu du côté de l'occident. Et il me dit: C'est ici le lieu où les prêtres feront cuire les victimes pour le délit et pour le péché, et où ils boulangeront les offrandes, de peur qu'en portant ces choses dans le parvis extérieur, ils ne sanctifient le peuple. Puis il m'emmena dans le parvis extérieur et me fit passer aux quatre angles du parvis, et voici, il y avait une cour à chaque angle du parvis. Aux quatre angles du parvis étaient des cours découvertes, de quarante coudées de longueur et de trente de largeur; toutes quatre elles avaient les mêmes dimensions aux angles. Et toutes quatre elles avaient un mur d'enceinte, et au pied du mur tout autour on avait pratiqué des âtres. Et il me dit: C'est là la cuisine où les servants de la maison feront cuire les victimes du peuple. Ensuite il me ramena à la porte de la maison: et voici, de l'eau jaillissait sous le seuil de la maison du côté de l'orient, car la façade de la maison était tournée à l'orient; et l'eau descendait par dessous le côté droit de la maison au midi de l'autel. Et il m'emmena par la porte du nord, et il me fit traverser en dehors jusqu'à la porte extérieure par le chemin qui avait la direction de l'orient, et voici, l'eau jaillissait du côté droit. Quand l'homme sortit du côté de l'orient, il avait un cordeau en sa main, et il mesura mille coudées, et il me fit traverser l'eau, et l'eau me mouillait les extrémités. Puis il mesura mille coudées et me fit traverser l'eau, et j'avais de l'eau jusqu'aux genoux. Ensuite il mesura mille coudées, et me fit traverser, et j'avais de l'eau jusqu'aux reins. Et il mesura encore mille coudées; c'était une rivière que je ne pouvais traverser, car l'eau était profonde; c'était une eau où l'on pouvait nager, un torrent que l'on ne pouvait passer. Et il me dit: As-tu vu, fils de l'homme? et il me ramena au bord de la rivière. Y étant revenu, je vis sur le bord de la rivière des arbres en très grand nombre d'un côté et de l'autre. Et il me dit: Cette eau s'écoulera du côté du canton oriental, descendra dans la plaine et se jettera dans la mer: c'est dans la mer qu'elle se jettera, et les eaux de la mer seront rendues saines. Et toutes les espèces des êtres animés qui se meuvent, vivront partout où coulera la rivière; et il y aura des poissons en très grand nombre; car si cette eau arrive quelque part, tout sera sain et vivant partout où pénétrera la rivière : et des pêcheurs s'y tiendront, d'En-Gueddi à En-Eglaïm étendant leurs filets; il y aura des poissons d'espèces diverses, pareils aux poissons de la grande mer et en très grand nombre. Ses marais et ses lagunes ne seront point assainis; ils sont abandonnés au sel. Et sur la rivière, sur ses bords de part et d'autre, croîtront toutes sortes d'arbres fruitiers; leur feuillage ne se flétrira point, et leurs fruits ne s'épuiseront point; tous les mois ils mûriront, parce que leurs eaux sortiront du sanctuaire; et leurs fruits seront une nourriture, et leurs feuilles un médicament. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici les limites d'après lesquelles vous partagerez le pays entre les douze tribus d'Israël: pour Joseph, deux parts; d'ailleurs vos lots seront égaux pour l'un comme pour l'autre. Car de ma main levée j'ai juré de le donner à vos pères, et ce pays vous est dévolu en héritage. Or, voici la frontière du pays: Au nord, depuis la grande mer, le chemin de Hethlon jusqu'à Tsédad, Hamath, Bérotha, Sibraïm située entre la frontière de Damas et la frontière de Hamath, et Hatser-Hattikon située aux confins de l'Hauran. Et la frontière sera depuis la mer à Hatsar-Enon, frontière de Damas, et le nord, au nord, et la frontière de Hamath. C'est là le côté du nord. Et le côté oriental est entre l'Hauran et Damas; et le Jourdain entre Galaad et le pays d'Israël: de la frontière vous mesurerez jusqu'à la mer orientale. C'est là le côté de l'orient. Le côté méridional sera depuis Thamar, jusques aux Eaux de querelle, Kadès, jusqu'au torrent d'Egypte vers la grande mer. C'est le côté du midi. Et le côté occidental sera la grande mer, depuis la frontière jusque vis-à-vis de Hamath. C'est le côté occidental. C'est ce pays que vous diviserez entre vous selon les tribus d'Israël, et vous le partagerez au sort par héritages entre vous et les étrangers domiciliés parmi vous, qui auront engendré des fils parmi vous, et vous les regarderez comme indigènes, comme enfants d'Israël; ils partageront au sort avec vous parmi les tribus d'Israël. C'est dans la tribu où l'étranger sera domicilié, que vous lui donnerez son lot, dit le Seigneur, l'Éternel. Or, voici les noms des tribus. Depuis l'extrémité au nord, à côté du chemin de Hethlon, jusqu'à Hamath, Hatsar-Enon, frontière de Damas, vers le nord près de Hamath, que cela lui appartienne de l'orient à l'occident: Dan, une tribu. Et aux confins de Dan, de l'orient à l'occident: Asser, une tribu. Et aux confins d'Asser, de l'orient à l'occident: Nephthali, une tribu. Et aux confins de Nephthali, de l'orient à l'occident: Manassé, une tribu. Et aux confins de Manassé, de l'orient à l'occident: Éphraïm, une tribu. Et aux confins d'Éphraïm, de l'orient à l'occident: Ruben, une tribu. Et aux confins de Ruben, de l'orient à l'occident: Juda, une tribu. Et à la frontière de Juda, de l'orient à l'occident, sera la portion que vous prélèverez, de vingt-cinq mille perches en largeur et en longueur, comme les autres lots, de l'orient à l'occident, et le sanctuaire sera à son centre. La portion que vous prélèverez pour l'Éternel aura vingt-cinq mille perches en longueur et dix mille en largeur. Et c'est aux prêtres qu'appartiendra cette portion sainte ayant au nord vingt-cinq mille perches, et à l'occident dix mille en largeur, et à l'orient dix mille en largeur, et au midi vingt-cinq mille en longueur. Et le sanctuaire de l'Éternel sera à son centre. Elle appartiendra aux prêtres consacrés, enfants de Tsadok, qui ont maintenu mon service, n'ont pas déserté, quand les enfants d'Israël désertèrent, comme les lévites ont déserté. Sur la portion du pays ils auront une portion très sainte, aux confins des lévites. Et les lévites recevront parallèlement à la limite des prêtres vingt-cinq mille perches en longueur, et dix mille en largeur; totalité de la longueur, vingt-cinq mille, et de la largeur, dix mille. Ils n'en vendront et n'en échangeront rien; et les prémices du pays ne seront point aliénées, car elles sont consacrées à l'Éternel. Et cinq mille perches qui restent en largeur, sur vingt-cinq mille [de longueur], formeront le terrain commun de la ville, pour les habitations et la banlieue, et la ville sera au centre. Et voici ses dimensions: le côté du nord quatre mille cinq cents, et le côté du midi quatre mille cinq cents, et le côté de l'orient quatre mille cinq cents, et le côté de l'occident quatre mille cinq cents. Et la ville aura une banlieue: au nord deux cent cinquante, et au midi deux cent cinquante, et à l'orient deux cent cinquante, et à l'occident deux cent cinquante. Et de ce qui restera en longueur, parallèlement à la portion sainte, dix mille perches à l'orient et dix mille à l'occident parallèlement à la portion sainte, son produit sera pour l'entretien des ouvriers de la ville; et il sera cultivé par les ouvriers de la ville, pris de toutes les tribus d'Israël. Toute la portion prélevée est de vingt-cinq mille [perches en longueur] sur vingt-cinq mille [en largeur]; vous ferez de la portion sainte un carré séparé où sera comprise la propriété de la ville. Et au prince appartiendra ce qui reste des deux côtés de la portion sainte et de la propriété de la ville, le long des vingt-cinq mille perches de la portion sainte jusqu'à la limite orientale, et à l'occident le long des vingt-cinq mille sur la limite occidentale; [cet espace] parallèle aux lots [des tribus] appartiendra au prince, et la portion sainte et le sanctuaire de la maison seront au milieu. Or, de la part des lévites et de la propriété de la ville (qui coupent la propriété du prince) ce qui est entre la limite de Juda et la limite de Benjamin, appartiendra au prince. Les autres tribus sont, de l'orient à l'occident: Benjamin, une tribu. Et aux confins de Benjamin, de l'orient à l'occident: Siméon, une tribu. Et aux confins de Siméon, de l'orient à l'occident: Issaschar, une tribu. Et aux confins d'Issaschar, de l'orient à l'occident: Zabulon, une tribu. Et aux confins de Zabulon, de l'orient à l'occident: Gad, une tribu. Et aux confins de Gad, du côté du midi, la frontière sera depuis Thamar aux Eaux de querelle, de Kadès jusqu'au fleuve, à la grande mer. Tel est le pays que vous devez partager au sort par héritages aux tribus d'Israël, et ce sont là leurs portions, dit le Seigneur, l'Éternel. Et voici les issues de la ville: Du côté du nord, sa dimension sera de quatre mille cinq cents [perches], et les portes de la ville auront le nom des tribus d'Israël; il y en aura trois au nord: la porte de Ruben, une porte; la porte de Juda, une porte; la porte de Lévi, une porte. Et du côté de l'orient quatre mille cinq cents perches, et trois portes: la porte de Joseph, une porte; la porte de Benjamin, une porte; la porte de Dan, une porte. Et au midi quatre mille cinq cents perches de dimension, et trois portes: la porte de Siméon, une porte; la porte d'Issaschar, une porte; la porte de Zabulon, une porte. A l'occident, quatre mille cinq cents perches, leurs portes au nombre de trois: la porte de Gad, une porte; la porte d'Asser, une porte; la porte de Nephthali, une porte. Circonférence, dix-huit mille perches: et le nom de la ville sera désormais «l'Éternel est ici.» La troisième année du règne de Jéhojakim, roi de Juda, Nébucadnézar, roi de Babel, arriva devant Jérusalem, et l'assiégea. Et le Seigneur mit entre ses mains Jéhojakim, roi de Juda, et une partie des meubles de la maison de Dieu; et il les amena au pays de Sinear, à la maison de son dieu; et il fit entrer les meubles dans le Trésor de son dieu. Et le roi ordonna à Aspenas, chef de ses eunuques, d'amener des enfants d'Israël et de race royale et de noble extraction, des jeunes garçons sans défaut et sans tache, beaux de figure, et versés dans toute la sagesse, et connaissant la science, et doués d'instruction, qui fussent propres à faire le service dans le palais du roi, et à apprendre la langue et les lettres des Chaldéens. Et le roi leur assigna un ordinaire quotidien sur les mets délicats du roi et sur le vin qu'il buvait, et fixa pour leur éducation trois années au bout desquelles ils entreraient au service de la personne du roi. Et de ce nombre il y avait de la race de Juda Daniel, Hananias, Misaël et Azarias. Et le chef des eunuques leur donna des noms, et donna à Daniel le nom de Beltsazar, et à Hananias celui de Sadrach, et à Misaël celui de Mésach, et à Azarias celui de Abednégo. Or, Daniel prit la résolution de ne pas contracter la souillure des mets délicats du roi ni du vin qu'il buvait, et il sollicita du chef des eunuques la permission de ne pas se souiller. Et Dieu mit Daniel en faveur et en grâce auprès du chef des eunuques; et le chef des eunuques dit à Daniel: Je crains le roi, mon maître, qui lui-même a fixé ce que vous mangerez et boirez; car pourquoi vous verrait-il un visage plus défait qu'aux enfants de votre âge? Ainsi, vous exposeriez ma tête auprès du roi. Alors Daniel s'adressa au maître d'hôtel auquel le chef des eunuques avait commis Daniel, Hananias, Misaël et Azarias : Fais donc un essai de dix jours sur tes serviteurs, et qu'on nous donne des légumes pour nourriture, et de l'eau pour boisson. Puis tu examineras notre visage et le visage des enfants nourris des mets délicats du roi; et traite alors tes serviteurs d'après ce que tu auras vu. Et il leur déféra en cela, et fit sur eux un essai de dix jours. Et au bout de dix jours on leur vit meilleur visage et plus d'embonpoint qu'à tous les enfants nourris des mets délicats du roi. Alors le maître d'hôtel supprima leurs mets délicats, et le vin qu'ils avaient pour boisson, et leur servit des légumes. Et à ces jeunes gens, aux quatre, Dieu accorda la connaissance et l'intelligence de toutes les lettres, et de toute la sagesse; et Daniel avait l'entente de toutes les visions et des songes. Et après l'expiration du temps fixé par le roi pour leur admission, le chef des eunuques les amena et les présenta à Nébucadnézar. Et le roi s'entretint avec eux, et entre eux tous aucun ne fut trouvé égal à Daniel, à Hananias, à Misaël et à Azarias; ils furent donc placés auprès de la personne du roi. Et sur tous les points de sagesse et d'intelligence sur lesquels le roi les interrogeait, il les trouvait dix fois supérieurs à tous les devins et enchanteurs qui étaient dans tout son empire. Ainsi fut Daniel jusqu'à la première année du roi Coresch. Et la seconde année du règne de Nébucadnézar, Nébucadnézar eut des songes. Et son esprit était agité, et il avait perdu le sommeil. Et le roi ordonna de convoquer les devins et les enchanteurs, et les mages et les Chaldéens pour qu'ils exposassent au roi ses songes; et ils vinrent et se présentèrent devant le roi. Et le roi leur dit: J'ai eu un songe, et mon esprit s'agite pour avoir la connaissance de ce songe. Et les Chaldéens dirent au roi en langue araméenne: O roi, puisses-tu vivre éternellement! dis le songe à tes serviteurs, et nous t'en découvrirons le sens. Le roi répondit et dit aux Chaldéens: La parole est émanée de moi! Si vous ne me faites connaître le songe et sa signification, vous serez coupés par morceaux, et vos maisons seront changées en tas de fumier. Mais si vous m'exposez le songe et sa signification, vous recevrez de moi des dons et des largesses, et de grands honneurs; indiquez-moi donc quel est le songe, et quel en est le sens! Ils répondirent de nouveau, et dirent: Que le roi dise le songe à ses serviteurs, et nous en découvrirons le sens. Le roi répondit et dit: Je comprends, à en être certain, que c'est du temps que vous voulez gagner, par la raison que vous voyez que la parole est émanée de moi. Si donc vous ne me faites pas connaître le songe, c'est là votre unique but, et vous vous êtes entendus pour me débiter des mensonges et des faussetés, jusqu'à ce que le moment ait changé: ainsi, racontez-moi le songe, et je saurai que vous êtes capables de m'en donner l'explication. Les Chaldéens répliquèrent devant le roi, et dirent: Sur la terre sèche il n'est personne qui soit en état d'exposer la chose énoncée par le roi: aussi, jamais roi, quelque grand et puissant qu'il fût, n'a exigé chose pareille d'aucun devin, enchanteur et Chaldéen. La chose qu'exige le roi est trop difficile, et pour la découvrir au roi il n'y en a pas d'autre que les dieux qui n'habitent pas au milieu des mortels. A cause de cela le roi se mit en colère, et fut fort courroucé, et il ordonna de faire périr tous les sages de Babel. Et l'édit fut promulgué, et les sages devaient être mis à mort; et l'on cherchait Daniel et ses compagnons pour les mettre à mort. Alors Daniel fit une réponse sage et prudente à Arioch, chef des satellites du roi, qui était sorti pour mettre à mort les sages de Babel. Prenant la parole il dit à Arioch, général du roi: Pourquoi cet édit sévère de par le roi? Alors Arioch fit connaître à Daniel ce qui en était. Et Daniel entra, et pria le roi de lui accorder un délai et la permission de donner au roi l'explication. Puis Daniel se rendit dans sa maison, et informa Hananias, Misaël, et Azarias, ses compagnons, de l'état des choses : qu'il leur fallait implorer la miséricorde du Dieu du ciel au sujet de ce mystère, afin que Daniel et ses compagnons ne périssent pas avec les autres sages de Babel. Après cela, dans une vision nocturne le mystère fut dévoilé à Daniel; puis Daniel bénit le Dieu du ciel. Daniel prit la parole et dit: Béni soit le nom de Dieu de l'éternité à l'éternité! car Il a, oui, Il a sagesse et puissance! C'est lui qui opère les vicissitudes des temps et des époques, qui dépose des rois, et élève des rois, qui accorde la sagesse aux sages, et l'intelligence à ceux qui savent comprendre. Il met à nu les profondeurs et les secrets, Il pénètre ce qui est ténébreux, et la lumière demeure auprès de lui. A toi, Dieu de mes pères, j'élève mes actions de grâces et mes louanges, parce que tu m'as accordé la sagesse et la force, et que tu m'as révélé ce que je te demandais; car tu nous as révélé la pensée du roi. Ensuite de cela Daniel entra chez Arioch, à qui le roi avait donné l'office de faire périr les sages de Babel; il alla et lui parla ainsi: Ne fais point périr les sages de Babel! Introduis-moi auprès du roi, et j'exposerai au roi l'explication. Alors Arioch en hâte introduisit Daniel auprès du roi, auquel il parla en ces termes: J'ai trouvé un homme parmi les captifs de Juda, qui présentera au roi l'explication. Le roi répondit et dit à Daniel dont le nom était Beltsazar: Es-tu à même de me dire quel songe j'ai eu, et quel en est le sens? Daniel répondit en présence du roi et dit: «Le mystère qui est l'objet de la demande du roi, ni sages, ni enchanteurs, ni devins, ni mages ne sont capables de le dévoiler au roi. Mais il est dans le ciel un Dieu qui dévoile les mystères, et Il révèle au roi Nébucadnézar ce qui aura lieu dans la suite des temps. Voici le songe et la vision qui se sont présentés à ton esprit, pendant que tu étais couché. O roi, tes pensées se sont élevées en toi pendant que tu étais couché, et se sont portées sur ce qui arrivera après ce temps-ci; et Celui qui dévoile les mystères, t'a révélé l'avenir. Quant à moi, ce n'est point par une sagesse que j'aurais de plus que tous les vivants, que ce mystère m'a été dévoilé, mais c'est afin que le sens en soit découvert au roi, et que tu comprennes les pensées de ton cœur. O roi, tu avais une vision, et voici, [tu voyais] une grande figure; cette figure était immense, et elle avait un éclat extraordinaire; elle était debout devant toi, et son aspect était formidable. La figure était ainsi composée: elle avait la tête d'or fin, la poitrine et les bras d'argent, le ventre et les hanches d'airain, les jambes de fer, les pieds en partie de fer, et en partie d'argile. Tu regardais, regardais, quand sans l'aide de mains se détacha une pierre qui frappa la figure à ses pieds qui étaient de fer et d'argile, et les mit en pièces. Alors, à ce seul coup, fer, argile, airain, argent et or furent pulvérisés, et devinrent comme la balle qui s'élève de l'aire au blé, et le vent les emporta, et on n'en retrouva point de traces; et la pierre qui avait frappé la figure, devint une grande montagne, et remplit toute la terre. Tel est le songe, et nous allons en exposer le sens devant le roi. Tu es, ô roi, le roi des rois, à qui le Dieu du ciel a donné l'empire, la puissance et la force et la gloire; et partout où habitent des enfants des hommes, des bêtes des champs et des oiseaux du ciel, Il les a remis entre tes mains, et t'a fait le souverain d'eux tous; c'est toi qui es la tête d'or. Et après toi s'élèvera un autre empire, moindre que toi, puis un troisième et autre empire d'airain qui dominera sur toute la terre. Et un quatrième empire aura la force du fer; de même que le fer brise et fracasse tout, oui, comme un fer qui met en pièces, il fracassera et pulvérisera le tout. Quant à ce que tu as vu les pieds et les orteils être en partie d'argile de potier, en partie de fer, c'est que ce sera un empire divisé; mais il y aura en lui quelque chose de la force du fer; car tu as vu le fer allié avec l'argile. Quant aux orteils qui étaient en partie de fer et en partie d'argile, c'est que cet empire en partie sera fort, et en partie fragile. Quant à ce que tu as vu le fer mêlé à l'argile, c'est qu'ils s'allieront entre eux par le mélange de races d'hommes, mais ils ne seront pas adhérents entre eux, voici, ce sera comme le fer qui ne s'allie pas avec l'argile. Mais dans les temps de ces mêmes rois, le Dieu du ciel élèvera un empire éternellement indestructible, et dont la souveraineté ne sera dévolue à aucun autre peuple; il pulvérisera et anéantira tous ces empires; mais lui-même il subsistera éternellement, comme tu as vu une pierre sans l'aide de mains se détacher de la montagne, et mettre en pièces le fer, l'airain, l'argile, l'argent et l'or. Le grand Dieu a fait connaître au roi ce qui arrivera après ce temps-ci; et le songe est véridique, et l'explication en est fidèle.» Alors le roi Nébucadnézar tomba sur sa face, et se prosterna devant Daniel, et commanda de répandre devant lui des offrandes et des parfums. Le roi répondit à Daniel, et dit: Il est vrai! votre Dieu est le Dieu des dieux, et le Souverain des rois, et c'est lui qui dévoile les mystères, puisque tu as été capable de me dévoiler ce mystère. Alors le roi éleva Daniel, et lui fit des dons nombreux et considérables, et il l'établit gouverneur de toute la province de Babel, et chef de tous les sages de Babel. Mais sur la prière de Daniel le roi préposa à l'administration de la province de Babel, Sadrach, Mésach et Abednégo; et Daniel fut dans la Porte du roi. Le roi Nébucadnézar fit une statue d'or, qui avait soixante coudées de hauteur, et six coudées d'épaisseur; il l'éleva dans la plaine de Doura, dans la province de Babel. Et le roi Nébucadnézar envoya l'ordre de convoquer les satrapes, les préfets et les gouverneurs, les grands-juges, les trésoriers, les légistes, les jurisconsultes, et tous les magistrats des provinces, afin qu'ils vinssent à l'inauguration de la statue qu'avait élevée le roi Nébucadnézar. Alors se rassemblèrent les satrapes, les préfets et les gouverneurs, les grands-juges, les trésoriers, les légistes, les jurisconsultes, et tous les magistrats des provinces, pour l'inauguration de la statue qu'avait élevée le roi Nébucadnézar, et ils se placèrent debout devant la statue qu'avait élevée Nébucadnézar. Et le héraut cria avec force: Avis vous est donné, peuples, nations et hommes de toutes langues! Au moment où vous entendrez le son de la trompette, du chalumeau, de la lyre, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes les sortes d'instruments, vous aurez à vous prosterner et à adorer la statue d'or qu'a élevée le roi Nébucadnézar : et quiconque ne se prosternera pas et n'adorera pas, sera au même instant jeté dans la fournaise ardente qui est allumée. En conséquence, à l'instant où tous les peuples entendirent le son de la trompette, du chalumeau, de la lyre, de la sambuque, du psaltérion et de toutes les sortes d'instruments, tous les peuples, les nations et les hommes de toutes langues se prosternèrent devant la statue d'or qu'avait élevée le roi Nébucadnézar. Ensuite de cela, au moment même des hommes Chaldéens s'approchèrent, et accusèrent les Juifs, en prenant la parole, et en disant au roi Nébucadnézar: O roi, puisses-tu vivre éternellement! O roi, tu as émis un décret portant que chacun, à l'ouïe du son de la trompette, du chalumeau, de la lyre, de la sambuque, du psaltérion et de la cornemuse, et de toutes les sortes d'instruments, eût à se prosterner et à adorer la statue d'or; et que quiconque ne se prosternerait pas et n'adorerait pas, serait jeté dans la fournaise ardente qui est allumée. Or, il y a des hommes Juifs que tu as préposés à l'administration de la province de Babel, Sadrach, Mésach et Abednégo, ces hommes ne tiennent aucun compte de toi, ô roi; ils ne rendent aucun culte à tes dieux, et ils n'adorent point la statue d'or que tu as élevée. Alors Nébucadnézar irrité et courroucé dit qu'on amenât Sadrach, Mésach et Abednégo. En conséquence, ces hommes furent amenés devant le roi. Nébucadnézar prit la parole et leur dit: Était-ce dessein prémédité, Sadrach, Mésach et Abednégo? Vous ne rendez pas un culte à mon dieu, et vous n'adorez pas la statue d'or que j'ai élevée? Maintenant donc, si au moment où vous entendrez le son de la trompette, du chalumeau, de la lyre, de la sambuque, du psaltérion, et de la cornemuse et de toutes les sortes d'instruments, vous vous prosternez et adorez la statue que j'ai faite, [c'est bien]; mais si vous n'adorez pas, vous serez au moment même jetés dans la fournaise ardente qui est allumée; et quel est le Dieu qui vous délivrera de ma main? Sadrach, Mésach et Abednégo répondirent et dirent au roi Nébucadnézar: Il n'est pas besoin que nous te répondions rien là-dessus. Si notre Dieu que nous servons a le pouvoir de nous délivrer de la fournaise ardente qui est allumée, Il nous délivrera aussi de ta main, ô roi. Sinon, sache néanmoins, ô roi, que nous ne servons point tes dieux et que nous n'adorons point la statue d'or que tu as élevée. Alors Nébucadnézar fut rempli de colère, et tourna vers Sadrach, Mésach et Abednégo un visage altéré. Puis prenant la parole il commanda de chauffer la fournaise sept fois plus qu'on n'avait trouvé bon de la chauffer. Et il ordonna à des hommes, aux hommes les plus vigoureux de son armée, de lier Sadrach, Mésach et Abednégo, et de les jeter dans la fournaise ardente qui était allumée. Alors ces hommes furent attachés dans leurs caleçons, leurs tuniques et leurs manteaux et leurs vêtements, puis jetés dans la fournaise ardente qui était allumée. Ensuite de ce que l'ordre du roi avait été sévère, et que la fournaise était extraordinairement chauffée, les hommes qui avaient hissé Sadrach, Mésach et Abednégo, périrent par l'effet du feu. Cependant ces trois hommes, Sadrach, Mésach et Abednégo, tombèrent tout liés dans la fournaise ardente qui brûlait. Alors le roi Nébucadnézar fut stupéfait, et se leva précipitamment. Il prit la parole et dit à ses conseillers: N'avons-nous pas jeté trois hommes liés dans les flammes? Ils répondirent et dirent au roi: Certainement, ô roi! Il répliqua et dit: Voici, je vois quatre hommes marcher sans liens au milieu du feu, et on ne voit sur eux aucune lésion, et le quatrième par son air ressemble à un fils des dieux. Alors Nébucadnézar s'approcha de la porte de la fournaise ardente qui était allumée. Il prit la parole et dit: Sadrach, Mésach et Abednégo, serviteurs du Dieu suprême, sortez et venez! Alors Sadrach, Mésach et Abednégo sortirent du milieu des flammes. Et les satrapes, les préfets et les gouverneurs et les conseillers du roi se rassemblèrent; ils virent sur ces hommes que le feu n'avait eu aucune prise sur leurs corps, et que les cheveux de leurs têtes n'avaient pas été brûlés, et que même la partie inférieure de leur habillement n'avait éprouvé aucune altération, et que l'odeur du feu ne les avait point pénétrés. Nébucadnézar prit la parole et dit: Béni soit le Dieu de Sadrach, Mésach et Abednégo, lequel a envoyé son ange, et sauvé ses serviteurs qui se confiaient en lui, et qui ont transgressé l'ordre du roi et livré leurs corps, pour ne point servir et ne point adorer un autre Dieu que leur Dieu! Et de par moi ordre est donné que tout peuple, toute nation et homme de toute langue qui blasphémera le Dieu de Sadrach, Mésach et Abednégo, soit coupé par morceaux, et que sa maison soit changée en un tas de fumier, parce qu'il n'y a pas d'autre Dieu qui puisse délivrer de la sorte. Dès lors le roi rendit Sadrach, Mésach et Abednégo puissants dans la province de Babel. Le roi Nébucadnézar à tous les peuples, aux nations et aux hommes de toute langue qui habitent sur toute la terre. A vous grande prospérité! J'ai trouvé bon de publier les signes et les miracles que le Dieu suprême a opérés sur moi. Ses signes! qu'ils sont grands! et ses miracles! qu'ils sont puissants! Son empire est un empire éternel, et sa domination se perpétue à travers tous les âges. Moi, Nébucadnézar, je vivais tranquille dans ma maison, et heureux dans mon palais : j'eus un songe qui m'effraya, et les pensées que j'avais sur ma couche, et les visions de mon esprit me troublaient. Et de par moi ordre fut donné d'amener devant moi tous les sages de Babel, afin qu'ils m'expliquassent le sens du songe. Alors furent introduits les devins, les enchanteurs, les Chaldéens et les mages, et je leur dis le songe, mais ils ne m'en expliquèrent point le sens. Et enfin parut devant moi Daniel, nommé Beltsazar du nom de mon Dieu, et en qui est l'esprit des dieux saints, et je lui dis le songe : Beltsazar, chef des mages, en qui je sais que se trouve l'esprit des dieux saints, et pour qui aucun mystère n'est embarrassant, dis-moi les visions que j'ai vues en songe, et leur signification. Or voici les visions [qui se sont présentées] à mon esprit, pendant que j'étais couché: Je regardais, et voici, il y avait au milieu de la terre un grand arbre qui était très élevé; l'arbre était grand et vigoureux, et sa hauteur atteignait au ciel, et il était aperçu jusqu'au bout de la terre. Son feuillage était beau, et ses fruits abondants, et il offrait une nourriture à tous: sous lui les bêtes des champs venaient chercher l'ombre, et les oiseaux du ciel habitaient ses branches, et il y avait une nourriture pour toute chair. Je contemplais durant les visions qui sur ma couche s'offraient à mon esprit, et voici, l'un des Saints qui veillent descendit du ciel. Il cria avec force, et parla ainsi: Coupez l'arbre, et tronçonnez ses branches, détachez ses feuilles, et dispersez ses fruits, que les animaux fuient son abri, et les oiseaux ses branches! Cependant laissez en terre la souche de ses racines, mais dans des chaînes de fer et d'airain, au milieu de la verdure des campagnes, et qu'il soit trempé de la rosée du ciel, et qu'avec les animaux il entre en part de l'herbe de la terre! Son cœur sera autre que celui d'un humain, et le cœur d'une brute lui sera donné, et le temps passera sept fois sur lui. L'arrêt en est délibéré par ceux qui veillent, et l'événement est dans la sentence des Saints, afin que les vivants sachent que le Très-Haut a la domination sur la royauté de l'homme, et qu'il la confère à qui Il veut, et qu'il y élève le plus abject des hommes. Tel est le songe que j'eus, moi, le roi Nébucadnézar; et toi, Beltsazar, donnes-en l'interprétation, puisque tous les sages de mon empire sont incapables de m'en faire connaître le sens; mais toi, tu le peux, car l'esprit des dieux saints est en toi. Alors Daniel, nommé Beltsazar, demeura un moment interdit, et ses pensées le troublaient. Le roi prit la parole et dit: Beltsazar, que le songe et l'interprétation ne te troublent pas! Beltsazar répondit et dit: Mon Seigneur, que le songe s'applique à tes ennemis, et son interprétation à tes adversaires! L'arbre que tu as vu, qui était grand et vigoureux, et dont la hauteur atteignait au ciel, et qui était vu sur toute la terre, et dont le feuillage était beau et les fruits abondants, et qui avait une nourriture pour tous, sous lequel s'abritaient les animaux des campagnes, et dont les oiseaux du ciel habitaient les branches, c'est toi, ô roi qui es grand et puissant, et dont la grandeur est immense et atteint au ciel, et dont l'empire s'étend jusqu'au bout de la terre. Et si le roi a vu l'un des Saints vigilants descendu du ciel et disant: Coupez l'arbre, et abîmez-le, cependant laissez en terre la souche de ses racines, mais dans des chaînes de fer et d'airain, au milieu de la verdure des campagnes, et qu'il soit trempé de la rosée du ciel, et qu'il entre en part avec les bêtes des champs, jusqu'à ce que le temps ait passé sept fois sur lui, voici ce que cela signifie, ô roi, et c'est ici l'arrêt du Très-Haut qui s'adresse au roi, mon Seigneur : On te chassera du milieu des hommes, et tu demeureras avec les bêtes des champs, et on te donnera, comme au bœuf, de l'herbe à manger, et tu seras trempé de la rosée du ciel, et le temps passera sept fois sur toi, jusqu'à ce que tu reconnaisses que le Très-Haut a la domination sur la royauté de l'homme, et qu'il la confère à qui Il veut. Ce qui a été dit de laisser la souche des racines de l'arbre, c'est que ta royauté te sera restituée dès que tu auras reconnu qu'il règne dans le ciel. Aussi, ô roi, que mon conseil soit agréé de toi, et rachète tes péchés par la justice, et ton iniquité par la compassion envers les pauvres, si peut-être ta prospérité se prolonge. Tout cela est arrivé au roi Nébucadnézar. Au bout de douze mois il se promenait dans son palais royal à Babel : le roi prit la parole et dit: N'est-ce pas là cette vaste Babel que j'ai bâtie, pour être une résidence royale, par ma grande puissance, et à la gloire de ma majesté? Le mot était encore dans la bouche du roi, qu'une voix descendit du ciel: Il t'est dit, ô roi Nébucadnézar: La royauté t'est ôtée! et on te chassera du milieu des hommes, et tu demeureras avec les bêtes des champs, on te donnera, comme au bœuf, de l'herbe à manger, et le temps passera sept fois sur toi, jusqu'à ce que tu reconnaisses que le Très-Haut a la domination sur la royauté de l'homme, et qu'il la confère à qui Il veut. Au même instant la parole s'accomplit sur Nébucadnézar, et il fut chassé du milieu des hommes, et on lui donna, comme au bœuf, de l'herbe à manger, et son corps fut trempé de la rosée du ciel, jusqu'à ce que ses cheveux crussent, comme aux aigles, et ses ongles, comme aux oiseaux. Mais à l'expiration du temps, moi Nébucadnézar, j'élevai mes yeux vers le ciel, et la connaissance me revint, et je bénis le Très-Haut, et je louai et magnifiai Celui qui vit éternellement, dont l'empire est un empire éternel, et dont la royauté dure à travers tous les âges. Auprès de lui tous les habitants de la terre sont réputés néant, et Il en agit à son gré avec l'armée du ciel et les habitants de la terre, et il n'en est aucun qui puisse retenir sa main et lui dire: Que fais-tu? Dans ce temps-là, la connaissance me revint, et à la gloire de mon empire, de ma majesté et de ma splendeur elle me revint, et mes conseillers et mes grands vinrent me chercher, et je fus rétabli sur mon trône, et j'obtins un grand accroissement de grandeur. Maintenant, moi Nébucadnézar, je loue et j'exalte et je magnifie le Roi du ciel, car toute son action est vérité, et ses voies, justice, et Il peut abaisser ceux qui suivent la voie de l'orgueil. Le roi Belschazar donna un grand festin à ses mille grands, et il but du vin en présence de ces mille personnes. Belschazar, animé par le vin, dit qu'on apportât les vases d'or et d'argent que Nébucadnézar, son père, avait enlevés du temple de Jérusalem, pour que le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines bussent dans ces vases. Alors on apporta les vases d'or qui avaient été enlevés du temple de la maison de Dieu à Jérusalem, et le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines burent dans ces vases. Ils burent du vin et chantèrent des louanges à leurs dieux d'or et d'argent, d'airain, de fer, de bois et de pierre. Dans ce moment même les doigts d'une main d'homme s'avancèrent, et écrivirent, vis-à-vis du lustre, sur la chaux de la muraille du palais du roi, et le roi vit la main qui écrivait. Aussitôt le roi changea de couleur, et ses pensées le troublèrent, et les nerfs de ses reins se détendirent, et ses genoux s'entre-heurtèrent. Le roi s'écria avec force qu'on mandât les devins, les Chaldéens et les mages. Le roi prit la parole et dit aux sages de Babel: Tout homme qui lira ces caractères, et m'en expliquera la signification, sera revêtu de la pourpre, et d'une chaîne d'or à son cou, et occupera la troisième place dans le gouvernement de mon empire. Puis tous les sages du roi furent introduits; mais ils ne purent ni lire les caractères, ni en indiquer au roi la signification. Alors le roi Belschazar fut extrêmement troublé, et il changea de couleur, et ses grands furent interdits. Dans cette situation du roi et des grands, la reine parut dans la salle du festin. La reine prit la parole et dit: O roi! puisses-tu vivre éternellement! que tes pensées ne te troublent pas, et ne change pas de couleur! Il est dans ton royaume un homme en qui est l'esprit des dieux saints, et du temps de ton père en lui s'est trouvée une lumière, une intelligence, une sagesse pareille à la sagesse des dieux; et le roi Nébucadnézar, ton père, ton père, ô roi, l'a établi chef des devins, des enchanteurs, des Chaldéens, des mages, parce qu'un esprit éminent, et la connaissance et l'entente de l'interprétation des songes, et de l'explication des énigmes et de la solution des questions difficiles s'étaient rencontrées en lui, savoir, en Daniel, dont le roi avait changé le nom en celui de Beltsazar; que Daniel soit donc mandé, et il te donnera l'explication. Alors Daniel fut introduit devant le roi. Le roi prit la parole et dit à Daniel: Es-tu ce Daniel, l'un des captifs Juifs que le roi, mon père, a amenés de Juda? J'ai ouï dire de toi que l'esprit des dieux est en toi, et qu'on trouve en toi et lumière, et intelligence, et sagesse éminente. Or les sages et les devins ont été amenés devant moi pour lire ces caractères et m'en découvrir le sens, mais ils ne peuvent m'expliquer le sens de la chose. Mais j'ai ouï dire de toi que tu sais donner les explications, et résoudre les questions difficiles; si donc tu peux lire ces caractères, et m'en faire connaître le sens, tu seras revêtu de la pourpre, et tu auras une chaîne d'or à ton cou, et tu occuperas la troisième place dans mon empire. Alors Daniel répondit et dit en présence du roi: Garde tes dons, et fais tes largesses à un autre! Cependant je lirai les caractères au roi, et je lui en indiquerai le sens. O roi, le Dieu très haut accorda à Nébucadnézar, ton père, royauté et grandeur, et gloire et magnificence; et à cause de la grandeur qu'il lui avait donnée, les peuples, les nations et les hommes de toute langue étaient tous craintifs et tremblants devant lui; il faisait mourir qui il voulait, et donnait la vie à qui il voulait, et il élevait qui il voulait, et il abaissait qui il voulait. Mais comme son cœur s'éleva, et que son esprit s'enorgueillit jusqu'à l'insolence, il fut précipité de son trône royal, et sa gloire lui fut ôtée; et il fut chassé du milieu des enfants des hommes, et son cœur devint semblable à la brute, et il demeura avec les onagres, comme le bœuf il mangea de l'herbe, et son corps fut trempé de la rosée du ciel, jusqu'à ce qu'il eût reconnu que le Dieu très haut a la domination sur la royauté de l'homme, et qu'il y élève qui Il veut. Mais toi, son fils Belschazar, tu n'as pas humilié ton cœur, quoique tu saches toutes ces choses; et tu t'es élevé contre le Maître du ciel, et les vases de sa maison ont été apportés devant toi, et toi et tes grands, tes femmes et tes concubines, vous avez bu du vin dans ces vases, et tu as chanté des louanges aux dieux d'argent et d'or, d'airain, de fer, de bois et de pierre, qui ne voient, ni n'entendent, ni ne savent rien, et le Dieu qui tient ton souffle dans sa main et qui préside à toutes tes destinées, tu ne l'as pas honoré. En conséquence, c'est de par lui qu'a été envoyée cette main qui a tracé ces caractères. Et voici les caractères qui ont été tracés: Compté! Compté! Pesé! et Partage! Voici le sens du mot Compté: Dieu a fait le compte de ton règne et y met fin. Pesé: Tu as été pesé à la balance et trouvé trop léger. Partage: Ton empire sera partagé et donné aux Mèdes et aux Perses. Alors, sur l'ordre de Belschazar on revêtit Daniel de la pourpre, et on lui mit au cou une chaîne d'or, et l'on publia devant lui qu'il occuperait la troisième place dans l'empire. Cette nuit même, Belschazar, roi des Chaldéens, fut tué. Et Darius le Mède reçut l'empire, étant âgé de soixante-deux ans. Il parut convenable à Darius de préposer à l'empire cent vingt satrapes répartis dans tout l'empire, et à ceux-ci trois princes dont Daniel fut l'un, et auxquels ces satrapes devaient rendre compte, afin que le roi ne souffrît aucun dommage. Bientôt ce Daniel l'emporta sur les princes et sur les satrapes, parce qu'il avait un esprit éminent, et le roi pensait à le préposer à tout l'empire. Alors les princes et les satrapes cherchèrent à trouver contre Daniel un prétexte dans l'exercice de sa charge; mais ils ne purent trouver ni prétexte, ni malversation, parce qu'il était fidèle, et qu'on ne découvrit en lui ni délit, ni malversation. Alors ces hommes dirent: Nous ne trouverons aucun prétexte contre ce Daniel, à moins que nous n'en trouvions un contre lui dans sa piété envers son Dieu. Alors ces princes et ces satrapes accoururent tumultuairement auprès du roi, et lui parlèrent ainsi: Roi Darius, puisses-tu vivre éternellement! Tous les princes de l'empire, les préfets et les satrapes, les conseillers et les gouverneurs sont d'avis qu'un statut royal soit dressé et une défense sanctionnée, portant que quiconque dans l'espace de trente jours adressera une requête à un dieu, ou à un homme quelconque autre que toi, ô roi, sera jeté dans la fosse aux lions. Maintenant, ô roi, sanctionne la défense, et rends par écrit un édit, irrévocable selon la loi des Mèdes et des Perses laquelle ne s'abroge point. Ensuite de cela le roi Darius rendit par écrit l'édit et la défense. Or Daniel, apprenant la rédaction de l'édit, se retira dans sa maison (il avait les fenêtres ouvertes dans son appartement supérieur dans la direction de Jérusalem), et trois fois le jour il s'agenouilla et pria, et loua son Dieu, comme il le faisait auparavant. Alors ces hommes accoururent chez lui tumultuairement, et trouvèrent Daniel en prières et en oraison devant son Dieu. Puis ils s'approchèrent du roi, et devant lui ils parlèrent de la défense faite par le roi: N'as-tu pas dit dans une défense écrite que quiconque dans l'espace de trente jours adresserait une requête à un dieu, ou à un homme quelconque autre que toi, ô roi, serait jeté dans la fosse aux lions? Le roi répondit et dit: Cela est arrêté d'après la loi des Mèdes et des Perses qui ne s'abroge pas. Alors ils répondirent et dirent au roi: Daniel, l'un des captifs de Juda, n'a tenu aucun compte de toi, ô roi, ni de la défense écrite émise par toi, et trois fois le jour il fait sa prière. A l'ouïe de ce discours le roi éprouva un grand chagrin, et il prit à cœur de sauver Daniel, et jusqu'au coucher du soleil il travailla à le délivrer. Alors ces hommes accoururent tumultuairement chez le roi, et dirent au roi: Sache, ô roi, que les Mèdes et les Perses ont une loi en vertu de laquelle aucune défense ni aucun statut dressé par le roi ne peut être révoqué. Alors, sur l'ordre du roi, Daniel fut amené et jeté dans la fosse aux lions. Le roi prit la parole, et dit à Daniel: Puisse ton Dieu que tu sers avec constance, te délivrer! Et une pierre fut apportée et posée sur l'ouverture de la fosse, et le roi y apposa le sceau de son anneau et de l'anneau de ses grands, afin que rien ne fût changé par rapport à Daniel. Là-dessus le roi se retira dans son palais, et il passa la nuit en jeûne, et n'admit point ses concubines auprès de lui, et son sommeil s'enfuit loin de lui. Puis le roi se leva avec l'aurore, avec le jour, et se rendit en hâte à la fosse aux lions. Et en s'approchant de la fosse, il appelait Daniel d'une voix douloureuse; le roi prit la parole et dit à Daniel: Daniel, serviteur du Dieu vivant, ton Dieu que tu sers avec constance, a-t-Il pu te délivrer des lions? Alors Daniel adressa au roi ces paroles: O roi, puisses-tu vivre éternellement! Mon Dieu a envoyé son ange, et fermé la gueule des lions qui ne m'ont fait aucun mal, parce que devant Lui j'ai été trouvé innocent, et que devant toi aussi, ô roi, je n'ai commis aucun crime. Alors le roi éprouva une grande joie, et il fit retirer Daniel de la fosse; et Daniel fut retiré de la fosse, et il ne se trouva sur lui pas une blessure, parce qu'il s'était confié dans son Dieu. Et sur l'ordre du roi on amena ces hommes qui avaient accusé Daniel, et on les jeta dans la fosse aux lions, eux, leurs fils et leurs femmes; et ils n'avaient pas encore atteint le fond de la fosse, que les lions s'emparèrent d'eux, et brisèrent tous leurs os. Alors le roi Darius écrivit à tous les peuples, aux nations et aux hommes de toute langue qui habitaient sur toute la terre: Que votre prospérité s'augmente! De par moi, ordre est donné que dans tout l'empire de ma domination l'on craigne et révère le Dieu de Daniel; car Il est le Dieu vivant, qui subsiste éternellement, et dont l'empire est indestructible, et la domination infinie, qui sauve et délivre et opère des signes et des miracles au ciel et sur la terre, qui a sauvé Daniel de la griffe des lions. Ce Daniel fut donc puissant sous le règne de Darius et sous le règne de Coresch, le Perse. La première année de Belschazar, roi de Babel, Daniel étant couché eut un songe et des visions en son esprit. Ensuite il mit le songe par écrit, il raconta le sommaire de la chose. Daniel prit la parole et dit: Pendant ma vision nocturne je regardais, et voici, les quatre vents du ciel, firent irruption sur la grande mer. Et quatre grands animaux surgirent de la mer, différents l'un de l'autre. Le premier était comme un lion, et avait les ailes d'un aigle; je regardais, jusqu'à ce que les ailes lui furent arrachées, et il fut soulevé de terre, et mis debout sur ses pieds comme un homme, et un cœur humain lui fut donné. Et voici, un autre animal, le second, ressemblait à un ours, il se tenait debout sur un seul côté, et il avait trois côtes dans, sa gueule entre ses dents, et on lui disait: Allons! dévore force chair! Après celui-ci, je regardais toujours, et voici un autre animal tel qu'une panthère, et il portait quatre ailes d'oiseau sur sa croupe, et l'animal avait quatre têtes, et l'empire lui fut donné. Après celui-ci, je regardais toujours durant les visions nocturnes, et voici un quatrième animal terrible et formidable et extraordinairement fort, et il avait de grosses dents de fer, il dévorait et brisait, et il foulait les restes avec ses pieds, et il différait de tous les animaux qui l'avaient précédé, et il avait dix cornes. J'observai les cornes, et voici, une autre petite corne surgit au milieu d'elles, et trois des premières cornes furent arrachées par celle-ci; et voici, cette corne avait des yeux comme des yeux d'homme, et une bouche qui parlait avec orgueil. Je regardais toujours, jusqu'à ce que des sièges furent placés, et l'Ancien des jours prit séance; son manteau était blanc comme la neige, et les cheveux de sa tête comme une laine pure, des flammes de feu formaient son trône dont les roues étaient un feu allumé. Un fleuve de feu coula et jaillit de lui; mille milliers le servaient, et des myriades de myriades se tenaient devant lui; le tribunal prit séance, et les livres furent ouverts. Je regardais toujours, alors, à cause des discours orgueilleux que prononçait la corne, et comme je regardais, l'animal fut tué, et son corps périt et il fut jeté dans le feu ardent. Quant aux autres animaux, leur empire leur fut aussi ôté, car la longueur de leur vie avait été limitée pour eux à un temps et à une époque. Je regardais durant les visions nocturnes, et voici, sur les nuées du ciel arrivait quelqu'un qui ressemblait à un fils de l'homme, et il parvint jusqu'à l'Ancien des jours, et ils le firent approcher de Lui. Et à lui fut donné l'empire, l'honneur et la royauté, afin que tous les peuples, les nations, et les hommes de toute langue le servent; son empire est un empire éternel qui ne passera point, et sa royauté est impérissable. Moi Daniel, je sentais dans mon intérieur mon cœur attristé, et mes visions m'effrayaient. J'abordai l'un de ceux qui étaient là debout, et je le priai de me faire avoir une certitude sur toutes ces choses; et il me parla et me découvrit le sens de toutes ces choses : «Ces grands animaux, qui sont au nombre de quatre, c'est quatre rois qui s'élèveront de la terre. Mais les saints du Très-Haut recevront l'empire et posséderont l'empire éternellement et dans toute l'éternité.» Alors je désirai d'avoir une certitude sur le quatrième animal, qui était différent d'eux tous, singulièrement terrible, et qui avait des dents de fer, et des griffes d'airain, qui dévorait, et brisait, et foulait les restes avec ses pieds; et sur les dix cornes qui étaient à sa tête, et sur l'autre qui surgit, et devant laquelle il y en eut trois qui tombèrent, et cette corne avait et des yeux et une bouche qui parlait avec orgueil, et elle avait une plus grande apparence que ses compagnes. Je regardais comme cette corne faisait la guerre aux saints, et remportait la victoire sur eux, jusqu'à ce que l'Ancien des jours vint, et qu'il fut fait droit aux saints du Très-Haut, et que le temps arriva où les saints devaient posséder l'empire. Il me parla ainsi: Le quatrième animal, c'est un quatrième empire qui existera sur la terre, qui sera différent de tous les empires, et qui dévorera toute la terre, et la foulera, et la pulvérisera. Et les dix cornes, ce sont dix rois qui naîtront de cet empire, et il s'en élèvera après eux un autre qui sera différent des trois précédents et humiliera trois rois. Et il tiendra des discours contre le Très-Haut, et il froissera les saints du Très-Haut, et il aura la pensée de changer les temps de fête et la Loi; et ils seront livrés entre ses mains un temps, et [deux] temps, et la moitié d'un temps. Mais le tribunal prendra séance, et on lui ôtera la domination afin de le détruire et de l'anéantir pour jamais. Et la royauté, et la domination et la puissance de tous les empires qui sont sous le ciel entier, seront données au peuple des saints du Très-Haut; son empire est un empire éternel, et toutes les dominations le serviront et lui obéiront. Ici finit le récit. Moi Daniel, je fus fort effrayé de mes visions, et je changeai de couleur; mais je gardai la chose dans mon cœur. La troisième, année du règne du roi Belschazar, une vision m'apparut, à moi Daniel, après celle qui m'était précédemment apparue. J'étais absorbé dans la contemplation, et il arriva, comme je contemplais, que je me trouvai dans la résidence de Suse située dans la province d'Élam, et j'étais absorbé dans la vision, et je me trouvais près du fleuve Eulée. Et je levai les yeux, et je regardai, et voici, un bélier se tenait en face du fleuve, et il avait deux cornes, et les deux cornes étaient hautes, et l'une était plus haute que l'autre, et la plus haute fut la dernière à s'élever. Je voyais le bélier frappant à l'occident, et au nord, et au midi, et aucun animal ne lui tenait tête, et personne ne délivrait de sa main, et il agissait à son gré, et il montrait de la fierté. Et j'observai, et voici, un bouc s'avançait du couchant parcourant toute la terre, sans toucher le sol, et le bouc avait une corne saillante entre ses deux yeux. Et il vint jusqu'au bélier armé des deux cornes que je voyais se tenant en face du fleuve, et il fondit sur lui dans sa puissante colère. Et je le vis comme il atteignait le bélier; et il était exaspéré contre lui, et il heurta le bélier et lui brisa les deux cornes, et le bélier fut sans force pour lui résister; et il le terrassa et le foula, et personne ne sauva le bélier de sa main. Et le bouc montrait un grand excès d'orgueil; mais quand il était dans sa force, la grande corne se cassa, et il crût à sa place quatre cornes saillantes dans la direction des quatre vents du ciel. Et de l'une d'elles surgit une petite corne qui s'agrandit considérablement du côté du midi et du levant et de l'ornement [de la terre]. Et elle prit une grandeur qui atteignit jusqu'à l'armée des Cieux, et elle fit tomber à terre des portions de cette armée et des étoiles, et les foula; et elle s'éleva même jusqu'au chef de l'armée, et lui enleva le sacrifice perpétuel, et la résidence de son sanctuaire fut abattue; et l'armée est livrée en même temps que le sacrifice perpétuel à cause du péché, et elle jette la vérité par terre, et elle le fait, et elle réussit. Et j'entendis parler l'un des Saints; et un autre Saint parla à celui qui parlait: Quel est le temps fixé par la vision qui a trait au sacrifice perpétuel et au péché dévastateur, et annonce que le sanctuaire et l'armée seront livrés pour être foulés? Et il me dit: Deux mille et trois cents fois soir et matin, et le sanctuaire sera purifié. Et pendant que moi, Daniel, je regardais la vision, je cherchais à comprendre, et voici, comme une figure d'homme se trouva debout devant moi. Et j'entendis une voix d'homme en dedans de l'Eulée, et il s'écria et dit: Gabriel, explique-lui la vision! Et il vint près du lieu où je me tenais, et à son approche je fus saisi d'effroi, et je tombai sur ma face; et il me dit: Attention! fils d'homme, car c'est au temps final que la vision a trait. Et comme il me parlait, je tombai tout étourdi la face contre terre; mais il me toucha et me remit debout à ma place. Et il me dit: Voici, je vais te montrer ce qui arrivera dans la dernière époque de la colère, car [la vision a trait] au temps final. Le bélier que tu as vu, armé de deux cornes, ce sont les rois des Mèdes et des Perses. Et le bouc est un roi de la Grèce, et la grande corne qui est entre ses deux yeux, c'est le premier roi. Et la corne brisée et remplacée par quatre cornes, marque que quatre royaumes naîtront de ce peuple dont ils n'auront cependant pas la puissance. Et à la fin de leur empire, quand les pécheurs auront comblé la mesure, il s'élèvera un roi au front dur, et expert dans l'artifice, et sa force recevra de la vigueur mais non pas de sa propre force, et il exercera des ravages extraordinaires, et il réussira, et il exécutera, et il causera la ruine de plusieurs et du peuple des saints. Et vu son habileté l'artifice réussira entre ses mains, et en son cœur il s'enorgueillira, et à l'improviste il en ruinera plusieurs, et il s'insurgera contre le prince des princes, et sans l'aide d'une main [humaine] il sera brisé. Et la vision des soirs et des matins, de laquelle il s'agit, est une vérité; cependant toi, scelle la vision, car elle porte à une époque très lointaine. Et moi Daniel, je tombai en défaillance, et fus malade pendant un certain temps; puis je me levai, et je m'occupai des affaires du roi, et j'étais éperdu à cause de la vision qui n'était intelligible pour personne. La première année de Darius, fils d'Assuérus, de la race Mède, qui devint roi du royaume des Chaldéens, la première année de son règne, moi Daniel, je fixai mon attention dans les livres [saints] sur le nombre des années que l'Éternel avait dit à Jérémie, le prophète, devoir s'accomplir pour les ruines de Jérusalem, [savoir] soixante-dix années. Et je tournai mes regards vers le Seigneur, mon Dieu, afin de chercher la prière et l'oraison dans le jeûne, dans le cilice et la cendre. Et je fis à l'Éternel, mon Dieu, ma prière et ma confession, et je dis: O Seigneur, qui es le Dieu grand et redoutable, qui garde l'alliance et la miséricorde pour ceux qui l'aiment et gardent ses commandements! Nous avons été pécheurs et pervers, et nous avons été transgresseurs et rebelles, et nous nous sommes écartés de tes commandements et de tes lois. Et nous n'avons point écouté tes serviteurs, les prophètes, qui parlèrent en ton nom à nos rois, à nos princes et à nos pères et à tout le peuple du pays. Seigneur, à toi la justice, et à nous la confusion du visage en ce jour, aux hommes de Juda, et aux habitants de Jérusalem et à tout Israël, et à ceux qui sont près, et à ceux qui sont au loin dans toutes les contrées où tu les as chassés à cause du crime par lequel ils se sont rendus criminels envers toi. Seigneur, à nous la confusion du visage, à nos rois, à nos princes et à nos pères, pour avoir péché contre toi. Mais par devers le Seigneur, notre Dieu, il y a miséricorde et pardon. Car nous nous sommes rebellés contre lui, et nous n'avons point été dociles à la voix de l'Éternel, notre Dieu, pour suivre ses lois qu'il avait mises devant nos yeux par le ministère de ses serviteurs, les prophètes. Et tout Israël a transgressé ta loi, et s'est détourné pour ne point écouter ta voix; et sur nous a été versée la malédiction et l'exécration consignée dans la loi de Moïse, serviteur de Dieu, parce que nous avons péché contre Lui. Et Il a réalisé sa menace prononcée par Lui contre nous et contre nos juges qui nous jugeaient, amenant sur nous une grande calamité, tellement que ce qui est arrivé à Jérusalem, n'était jamais arrivé sous le ciel entier. Conformément à ce qui est écrit dans la Loi de Moïse, toute cette calamité nous est survenue. Mais nous n'avons point imploré la grâce de l'Éternel, notre Dieu, pour renoncer à nos iniquités, et nous rendre attentifs à ta vérité. C'est pourquoi l'Éternel ne perdit pas de vue la calamité et la fit fondre sur nous; car l'Éternel, notre Dieu, est juste dans tous les actes qu'il opère; mais nous ne fûmes point dociles à sa voix. Et maintenant, Seigneur, notre Dieu, qui as tiré ton peuple du pays d'Egypte d'une main forte, et qui t'es fait un nom aujourd'hui: nous avons péché, nous avons été des impies. Seigneur! conformément à tous tes actes d'équité, ah! que ta colère et ta fureur se détournent de ta ville de Jérusalem, ta sainte montagne! Car nos péchés et les crimes de nos pères ont rendu Jérusalem et ton peuple l'opprobre de tous nos alentours. Écoute donc, ô notre Dieu, la prière de ton serviteur et sa requête, et fais luire ta face sur ton sanctuaire qui est dévasté, pour l'amour du Seigneur! Incline, ô mon Dieu, ton oreille et écoute! ouvre les yeux et regarde nos ruines et la ville appelée de ton nom! et quand nous déposons nos requêtes devant toi, nous comptons non sur notre justice, mais sur tes compassions immenses. Seigneur, écoute! Seigneur, pardonne! Seigneur, aie égard et agis! ne tarde pas, au nom de toi-même, O mon Dieu! Car c'est de ton nom que cette ville et ce peuple sont appelés. Et je parlais et priais encore, et confessais mon péché et le péché de mon peuple d'Israël, et je laissais tomber mes prières devant l'Éternel, mon Dieu, en faveur de la sainte montagne de mon Dieu; je parlais encore en oraison, quand l'homme, Gabriel, que j'avais vu dans la précédente vision, vint en hâte auprès de moi, vers le temps de l'oblation du soir. Et il m'éclaira et s'entretint avec moi, et me dit: Daniel, je parais maintenant pour te faire pénétrer dans l'intelligence. Comme tu commençais à prier, la parole est émanée, et je viens te l'exposer; car tu es le désiré. Fais donc attention à la parole, et comprends la vision! Soixante-dix semaines sont dispensées sur ton peuple et sur ta ville sainte, pour que le crime soit consommé, et la mesure du péché comblée, et l'iniquité expiée, et pour amener une justice éternelle, et sceller la vision et le prophète, et oindre le Saint des saints. Sache-le donc, et sois attentif: Depuis l'émission de la parole annonçant que Jérusalem sera restaurée et rebâtie jusqu'à un Oint, un prince, il y a sept semaines; et dans l'espace de soixante-deux semaines elle sera restaurée et rebâtie, avec places et fossés, mais au milieu des perplexités des temps. Et après les soixante-deux semaines un Oint sera retranché, et il n'aura personne, et là ville et le sanctuaire seront ravagés par le peuple d'un prince arrivant, et sa fin sera, amenée par une inondation, et jusqu'à la fin il y aura guerre, arrêt de dévastations, et il donnera une alliance forte à plusieurs pendant une semaine, et à la moitié de la semaine il fera cesser le sacrifice et l'oblation, et sur le faîte des abominations sera le dévastateur, et cela jusqu'à ce que l'extermination et le décret fondent sur le dévastateur. La troisième année de Coresch, roi de Perse, une parole fut révélée à Daniel qui portait le nom de Beltsazar; et cette parole est une vérité, et a une grande calamité pour objet. Et il fut attentif à cette révélation, et il eut l'intelligence de la vision. En ce même temps, moi Daniel, je fus dans le deuil pendant trois semaines. Je ne mangeai point de pain délicat, et ni viande ni vin n'entra dans ma bouche, et je ne m'oignis point jusqu'à l'expiration des trois semaines. Et le vingt-quatrième jour du premier mois, j'étais sur le rivage du grand fleuve Hiddékel. Et je levai les yeux, et je regardai, et voici, il y avait là un homme vêtu de lin, et ayant aux reins une ceinture d'or d'Uphaz. Et son corps était comme le chrysolithe, et son visage avait l'aspect de l'éclair, et ses yeux étaient comme des flambeaux allumés, et ses bras et la région de ses pieds avaient l'aspect de l'airain poli, et le son de ses paroles était comme la voix d'une foule en rumeur. Et moi Daniel, j'étais seul à voir la vision, et les hommes qui m'accompagnaient, n'apercevaient point la vision; mais un grand effroi les saisit, et ils fuirent en se dérobant. Et je restai seul, et je vis cette grande vision; mais il ne me resta point de force, et je changeai de couleur à être défiguré, et je ne conservai aucune force. Et j'entendis le son de ses paroles, et à l'ouïe du son de ses paroles je tombai tout étourdi sur mon visage, et mon visage toucha la terre. Mais voici, une main me toucha, et soutint mes genoux vacillants et mes mains. Et il me dit: Daniel, homme chéri, sois attentif aux paroles que je vais te dire, et demeure debout à ta place; car je suis maintenant envoyé vers toi. Et pendant qu'il me parlait ainsi, j'étais là debout tremblant. Et il me dit: Ne crains point, Daniel! Car dès le premier jour où tu as pris a cœur de comprendre, et de t'humilier en la présence de ton Dieu, tes paroles ont été écoutées, et je viens ensuite de tes paroles. Et celui qui préside au royaume de Perse, m'a tenu tête pendant vingt-un jours, et voici, Michel, l'un de ceux qui président au premier rang, est venu à mon aide, et ainsi je l'ai emporté auprès des rois de Perse. Et je suis venu pour t'instruire de ce qui arrivera à ton peuple dans la suite des temps; car la vision a trait encore à l'avenir. Et comme il m'adressait de tels discours, je baissai mon visage contre terre, et demeurai muet. Et voici, un personnage qui ressemblait à un fils des hommes, toucha mes lèvres; puis j'ouvris la bouche, et je parlai, et je dis à celui qui se tenait devant moi: «Mon Seigneur, par l'effet de la vision les terreurs m'ont saisi, et je n'ai point conservé de force. Et comment un serviteur de mon Seigneur que voilà pourrait-il parler avec mon Seigneur que voilà?» Et dès lors il ne me resta plus de force, et je ne respirais plus. Alors je fus de nouveau touché par un personnage qui avait l'air d'un homme, et il me fortifia. Et il dit: Ne crains point, homme chéri! Salut pour toi! courage! courage! Et pendant qu'il me parlait, je me sentais fortifié, et je dis: Que mon Seigneur parle, car tu m'as fortifié. Et il dit: Sais-tu pourquoi je suis venu vers toi? Et maintenant je vais m'en retourner pour combattre celui qui préside à la Perse, et je pars; mais voici, celui qui préside à la Grèce arrive. Toutefois je veux te découvrir ce qui est consigné dans le livre de la vérité. Et aucun ne me soutient contre ceux-là, sinon Michel qui préside sur vous. Mais moi aussi, la première année de Darius, le Mède, je l'assistai pour le soutenir et le fortifier. Maintenant donc je vais te découvrir la vérité. Voici, il s'élèvera encore trois rois pour les Perses, et le quatrième s'enrichira d'une plus grande richesse que tous; et quand il sera affermi dans sa richesse, il soulèvera contre lui tout, le royaume de la Grèce. Mais il s'élèvera un roi vaillant, et il régnera avec une grande puissance, et il agira selon son bon plaisir. Et quand il aura sa consistance, son royaume sera morcelé, et donné en part aux quatre vents des Cieux, mais non pas à ses descendants, ni avec la domination qu'il exerçait quand il dominait; car son empire sera déchiré et dévolu à d'autres à l'exclusion de ceux-là. Et le roi du midi se consolidera, et parmi ses généraux l'un deviendra plus fort que lui, et régnera; et son règne aura une grande puissance. Et au bout de plusieurs années ils s'allieront, et la fille du roi du midi entrera dans la maison du roi du septentrion, pour opérer un raccommodement. Mais elle ne soutiendra pas l'efficace de l'expédient, et il ne tiendra pas ni lui, ni son expédient; et elle sera livrée, elle et ceux qui l'auront introduite, et celui qui l'aura engendrée, et celui qui la possédera dans ces temps-là. Mais de la souche des racines de celle-ci surgira pour le remplacer un [prince] qui rejoindra l'armée, et pénétrera dans les forteresses du roi du septentrion, et il les traitera à discrétion, et il sera puissant. Et leurs dieux avec leurs images de fonte, avec leur vaisselle précieuse d'argent et d'or, seront emmenés par lui captifs en Egypte, puis pendant des années il n'inquiétera plus le roi du septentrion. Et celui-ci marchera contre le royaume du roi du midi, mais il reviendra dans son pays. Mais ses fils engageront les hostilités, et réuniront une quantité de forces considérables, et l'un fera une invasion, et inondera, et submergera, puis opérera sa retraite, et ils pousseront les hostilités jusqu'à sa place forte. Alors le roi du midi s'exaspérera, et se mettra en campagne, et lui livrera bataille, au roi du septentrion, et il mettra sur pied de grandes troupes, et les troupes seront placées sous sa conduite. Et ces troupes s'enorgueilliront, et son cœur deviendra superbe, et il mettra en déroute des myriades; cependant il ne prévaudra pas. Puis, le roi du septentrion reviendra à la charge, et mettra de grandes troupes sur pied, plus nombreuses que les premières, et au bout de quelques années il viendra, arrivera avec une grande armée et beaucoup de bagages. Et dans ces temps-là il y aura une grande levée contre le roi du midi, et des factieux de ton peuple se soulèveront, en accomplissement de la vision, et ils succomberont. Et le roi du septentrion s'avancera, et il élèvera des terrasses, et s'emparera d'une ville forte; et les bataillons du midi ne tiendront pas, et sa troupe d'élite, elle ne sera pas de force à résister. Et celui qui aura marché contre lui, agira selon son bon plaisir, et personne ne lui tiendra tête; et il s'établira dans le pays qui est l'ornement [de la terre]; et il sera maître de consommer. Et il aura en vue d'arriver à la suprématie sur tout son royaume, et à un accommodement avec lui, et il en viendra à bout; et il lui donnera la fille de la femme, dans le but de le perdre; mais ceci ne se réalisera pas, et ne lui réussira point. Et il ramènera ses regards sur les îles dont il prendra un grand nombre; mais un capitaine mettra fin à son propre opprobre, et fera en outre retomber sur lui l'opprobre qu'il avait reçu de lui. Et il tournera ses regards du côté des forteresses de ses États, et il chancellera, et tombera, et ne sera plus trouvé. Et à sa place s'élèvera un [prince] qui fera parcourir par l'exacteur l'ornement de l'empire, et quelque temps après il sera brisé, mais ce ne sera ni dans l'ardeur de la mêlée, ni dans le combat. Et à sa place s'élèvera quelqu'un d'abject, et on ne lui aura point conféré la dignité royale, et il paraîtra inopinément, et s'emparera de la royauté au moyen d'adulations. Et les bataillons qui viendront submergeant, seront submergés par lui, et rompus, de même qu'un prince confédéré. Car dès le moment de sa jonction avec lui, il mettra l'artifice en œuvre, et il entrera en campagne, et il aura le dessus avec un petit nombre d'hommes. A l'improviste il envahira, et même les portions les plus fertiles de la province, et il fera ce qui n'avait été fait ni par ses pères, ni par les pères de ses pères; il leur distribuera du butin et des dépouilles et des biens, et il formera aussi des projets contre les places fortes, et cela jusqu'à une certaine époque. Et il donnera essor à sa puissance et à son ambition contre le roi du midi avec de grandes forces, et le roi du midi s'engagera dans la guerre avec une armée considérable et extrêmement forte, mais il ne tiendra pas tête; car on formera contre lui des complots. Ceux-là même qui seront nourris de ses mets délicats, le feront tomber sous leurs coups. Et son armée se débandera, et il tombera beaucoup de morts. Et quant à ces deux rois, en leur cœur ils ne penseront qu'à se nuire; et à la même table ils parleront en mentant. Mais cela ne réussira pas, car la fin est remise à un terme. Et il reviendra dans ses États avec de grands biens, et son cœur sera hostile à l'Alliance Sainte, et il agira, et il reviendra dans ses États. A une époque fixe il marchera de nouveau contre le midi, mais à la fin il n'en sera pas comme au commencement. Car des navires de Cittim s'avanceront contre lui, et il aura peur, puis il tournera sa rage contre l'Alliance Sainte, et il agira, et derechef il s'entendra avec les déserteurs de l'Alliance Sainte. Et de par lui seront levés des bataillons qui profaneront le sanctuaire, la citadelle, et aboliront le sacrifice perpétuel, et mettront en place l'abomination du dévastateur. Et par des flatteries il entraînera à la défection les impies [opposés] à l'Alliance; mais le peuple de ceux qui connaissent leur Dieu, prendra courage et agira. Et ceux qui dans le peuple ont de l'intelligence, en éclaireront plusieurs, mais ils succomberont à l'épée et aux flammes, à la captivité et au rapt pendant quelque temps. Et pendant qu'ils succomberont, ils seront aidés d'un faible secours, et plusieurs se joindront à eux par hypocrisie. Et parmi les intelligents quelques-uns succomberont, afin qu'il se fasse parmi eux une épuration, et un triage, et une purification jusqu'au temps de la fin; car ceci encore est pour l'époque fixée. Et le roi agira selon son bon plaisir, et il s'insurgera et se soulèvera contre toute divinité, et il proférera des choses monstrueuses contre le Dieu des dieux, et il aura du succès jusqu'à l'achèvement des vengeances; car l'arrêt recevra son exécution. Il ne reconnaîtra pas même les dieux de ses pères, ni la Désirée des femmes, et il ne reconnaîtra aucun dieu quelconque, mais il les bravera tous : cependant il honorera le dieu des forteresses sur son piédestal, et au dieu inconnu de ses pères il rendra ses hommages avec de l'or et de l'argent, et des pierres précieuses et des joyaux. C'est ainsi qu'il procédera contre les citadelles fortifiées, avec le dieu étranger; à quiconque le reconnaîtra, il accordera de grands honneurs, et il les établira souverains de plusieurs, et leur distribuera des terres en récompense. Et au temps de la fin, le roi du midi se heurtera avec lui, et le roi du septentrion reviendra l'assaillir avec des chars, et de la cavalerie, et une flotte nombreuse, et il s'avancera dans les terres, et submergera et inondera. Il viendra aussi dans le pays qui est l'ornement [de la terre], et des multitudes succomberont; mais ceux-ci s'échapperont de ses mains, Edom et Moab, et l'élite des enfants d'Ammon. Et il portera la main sur les pays divers, et le pays d'Egypte n'échappera pas non plus. Et il s'emparera des trésors d'or et d'argent, et de tout ce que l'Egypte a de précieux; et les Libyens et les Éthiopiens suivront ses pas. Mais du levant et du nord des bruits viendront l'effrayer, et il se mettra en campagne avec un grand courroux, pour en massacrer et en détruire plusieurs. Et il dressera ses tentes pareilles à des palais entre la mer et le mont du saint ornement, mais il marche à sa fin, et nul ne l'assiste. Et dans ce temps-là Michel, le grand prince, qui tient le parti des fils de ton peuple, se lèvera, et il y aura un temps d'angoisse, tel qu'il n'y en a pas eu depuis l'existence d'un peuple jusqu'à cette époque-là; mais dans le même temps ton peuple sera délivré, tous ceux qui sont inscrits dans le livre [de la vie]. Et plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre, se réveilleront, les uns pour une vie éternelle, et les autres pour l'opprobre et une ignominie éternelle. Mais les intelligents brilleront de l'éclat du firmament, et ceux qui auront conduit à la justice cette multitude, [brilleront] comme les étoiles éternellement, à jamais. Mais toi, Daniel, serre les paroles et scelle le livre jusqu'à l'époque de la fin. Plusieurs le parcourront, et la connaissance augmentera. Et moi Daniel, je regardai, et voici, deux autres personnages étaient là, l'un en deçà de la rive du fleuve, et l'autre au delà de la rive du fleuve. Et l'un dit à l'homme vêtu de lin qui se tenait en dessus des ondes du fleuve: A quand la fin de ces faits singuliers? Et j'entendis l'homme vêtu de lin qui se tenait en dessus des ondes du fleuve, et levant la main droite et la main gauche vers le ciel, il fit ce serment par Celui dont la vie est éternelle: Encore un temps, [deux] temps et demi, et lorsque la dispersion d'une partie du peuple saint sera consommée, tout cela s'accomplira. Et j'entendais, mais je ne comprenais pas, et je dis: Mon Seigneur, quelle issue auront ces choses? Et il me dit: Va, Daniel; car les paroles resteront serrées et scellées jusqu'à l'époque de la fin. Plusieurs seront triés, blanchis et épurés, et les impies pratiqueront l'impiété, et aucun des impies n'y prendra garde, mais les intelligents y prendront garde. Cependant, depuis le temps de l'abolition du sacrifice perpétuel et du placement de l'abomination du dévastateur, il y a mille deux cent quatre-vingt-dix jours. Heureux celui qui attend, et atteint mille trois cent trente-cinq jours! Mais toi, marche vers la fin, et tu te reposeras, et tu seras debout pour ton lot à la fin des jours. La parole de l'Éternel qui fut adressée à Osée, fils de Beéri, dans le temps de Hosias, de Jotham, d'Achaz, d'Ézéchias, rois de Juda, et dans le temps de Jéroboam, fils de Joas, roi d'Israël. Quand l'Éternel commença à parler à Osée, l'Éternel dit à Osée: Va, prends-toi une femme impure et des enfants impurs, car le pays pour se livrer à l'impureté quitte l'Éternel. Et il alla, et prit Gomer, fille de Diblaïm; et elle devint enceinte et lui enfanta un fils. Et l'Éternel lui dit: Appelle-le du nom de Jizréel, car encore un peu de temps et je vengerai sur la maison de Jéhu le sang versé à Jizréel, et je mettrai fin au royaume de la maison d'Israël. Et il arrivera dans ce jour-là que je briserai l'arc d'Israël dans la vallée de Jizréel. Et elle devint encore enceinte, et enfanta une fille. Et Il lui dit: Appelle-la du nom de Disgraciée, car désormais je ne donnerai plus ma grâce à la maison d'Israël, pour lui pardonner. Mais à la maison de Juda je veux donner ma grâce, et la sauver par l'Éternel, son Dieu, et je ne la sauverai ni par l'arc, ni par l'épée, ni par la guerre, ni par les chevaux, ni par la cavalerie. Et elle sevra Disgraciée, et elle conçut et enfanta un fils. Et Il dit: Appelle-le du nom de Tu-n'es-pas-mon-peuple; car vous n'êtes pas mon peuple, et moi je ne suis plus à vous. Mais elle ne reconnaît pas que c'est moi qui lui ai donné le blé et le moût et l'huile, et en abondance l'argent et l'or dont ils ont fait un Baal. Aussi je retirerai mon blé dans sa saison et mon moût à son époque, et reprendrai ma laine et mon lin, couverture de sa nudité. Cependant le nombre des enfants d'Israël sera comme le sable de la mer qui n'est ni mesuré, ni compté; et dans le lieu même où il leur est dit: Vous n'êtes pas mon peuple! il leur sera dit: Fils du Dieu vivant! Et les enfants de Juda et les enfants d'Israël seront rassemblés et réunis, et ils se donneront un seul chef, et ils reviendront de la terre étrangère; car grande sera la journée de Jisréel. Dites à vos frères: Mon-peuple! et à vos sœurs: Rentrée-en-grâce! Faites le procès, le procès à votre mère! car elle n'est point mon épouse et je ne suis point son époux; afin que de sa figure elle ôte son impudicité, et de ses mamelles ses adultères, de peur que je ne la déshabille à nu et ne la rende telle qu'au jour de sa naissance, et pareille au désert, pareille à une terre aride, et que je ne la fasse périr de soif : de ses fils non plus je n'aurai pas pitié, car ils sont impudiques. C'est qu'elle est impudique votre mère, infâme celle qui vous enfanta, car elle dit: Je veux suivre mes amants qui me donnent mon pain et mon eau, ma laine et mon lin, mon huile et mon breuvage. Aussi voici, je vais barrer son chemin avec des ronces et y élever un mur, afin qu'elle ne trouve plus ses sentiers; et elle poursuivra ses amants, et ne les atteindra pas; elle les cherchera, mais ne les trouvera pas, et elle dira: Je veux aller et retourner à mon premier époux, car j'étais mieux alors que maintenant. Mais elle ne reconnaît pas que c'est moi qui lui ai donné le blé et le moût et l'huile, et en abondance l'argent et l'or dont ils ont fait un Baal. Aussi je retirerai mon blé dans sa saison et mon moût à son époque, et reprendrai ma laine et mon lin, couverture de sa nudité. Et maintenant je dévoilerai sa honte aux yeux de ses amants, et nul ne la dégagera de ma main. Et je mettrai fin à toute sa joie, à ses fêtes, à ses nouvelles lunes et à ses sabbats, et à toutes ses solennités. Et je dévasterai ses vignes et ses figuiers dont elle dit: C'est un don que m'ont fait mes amants! Et je les changerai en forêts, afin que les bêtes des champs les dévorent. Et je vengerai sur elle les jours des Baals, où elle les encensait, et se parait de son anneau et de son collier, et suivait ses amants, et m'oubliait, dit l'Éternel. Aussi voici, je veux la gagner et la mener au désert et parler à son cœur. Et dès lors je lui rendrai ses vignes et la vallée d'Achor comme porte d'espérance; et là elle chantera comme aux jours de sa jeunesse, et au jour qu'elle sortit du pays d'Egypte. Et en ce jour-là, dit l'Éternel, tu m'appelleras: Mon époux! et tu ne m'appelleras plus: Monseigneur! Et j'ôterai de leur bouche les noms des Baals, afin qu'on ne les rappelle plus par leurs noms. Et pour eux je ferai en ce temps-là un pacte avec les bêtes des champs et avec les oiseaux des Cieux et avec les reptiles de la terre, et je briserai l'arc et l'épée et la guerre que je bannirai du pays, et je leur donnerai une demeure assurée. Et je te fiancerai à moi pour l'éternité, et je te fiancerai à moi avec justice et droit, et avec grâce et miséricorde, et je te fiancerai à moi avec fidélité, et tu connaîtras l'Éternel. Et en ce temps-là j'exaucerai, dit l'Éternel, j'exaucerai les Cieux, et ils exauceront la terre, Et l'Éternel me dit: Va encore, et aime une femme aimée d'un amant et adultère, de l'amour qu'a l'Éternel pour les enfants d'Israël, qui eux aussi s'adressent à d'autres dieux et aiment les gâteaux de raisins. Et je me l'achetai pour quinze pièces d'argent et un homer d'orge et un léthech d'orge. Et je lui dis: Longtemps tu seras assise dans l'attente de moi; tu ne te prostitueras point, et ne te livreras à aucun homme, et moi aussi j'agirai de même envers toi. Car longtemps les enfants d'Israël resteront sans roi et sans prince, et sans sacrifice, et sans statue et sans éphod ni Théraphims. Après cela les enfants d'Israël reviendront et ils chercheront l'Éternel leur Dieu, et David leur roi, et ils précipiteront leurs pas vers l'Éternel et vers sa grâce, dans la suite des temps. Écoutez la parole de l'Éternel, enfants d'Israël! car l'Éternel fait le procès aux habitants du pays; car il n'y a ni vérité, ni amour, ni connaissance de Dieu dans le pays. On jure et l'on ment, l'on est homicide, et voleur et adultère; ils font des violences; au meurtre succède le meurtre. Aussi, le pays est en deuil, et tous ses habitants dans la langueur, et les bêtes des champs et les oiseaux des Cieux, même les poissons de la mer disparaissent. Mais que nul ne conteste, et que nul ne reprenne! car ton peuple est comme ceux qui contestent contre les sacrificateurs. Ainsi tu tomberas de jour, et avec toi le prophète aussi tombera de nuit, et je détruirai ta mère. Mon peuple est détruit faute d'avoir la connaissance… Et toi, puisque tu dédaignes la connaissance, je te dédaignerai aussi, et tu ne seras plus mon sacrificateur, et puisque tu oublies la loi de ton Dieu, j'oublierai aussi tes enfants. Plus ils s'accroissent, plus ils pèchent contre moi: je changerai leur gloire en ignominie. Du péché de mon peuple ils tirent leur subsistance, et de son crime ils sont avides. Aussi en sera-t-il du peuple comme du sacrificateur, et je les châtierai de leur conduite et je leur rendrai ce qu'ils ont fait. Ils mangeront et ne seront point rassasiés; ils seront impudiques et ne se multiplieront pas, car ils abandonnent le culte de l'Éternel. L'impudicité et le vin et le moût ôtent le sens. Mon peuple interroge son bois, et c'est son bâton qui l'avise, car l'esprit d'impudicité les a séduits; adultères, ils désertent leur Dieu. Sur les cimes des montagnes ils sacrifient, et sur les collines ils encensent, sous le chêne et le peuplier et le térébinthe, parce que l'ombrage en est beau; c'est pourquoi vos filles sont impudiques et vos brus adultères. Je ne saurais punir vos filles de s'être prostituées, ni vos brus d'avoir commis adultère; car eux-mêmes vont à l'écart avec des prostituées et sacrifient avec des courtisanes, et le peuple insensé court à sa perte. Si tu es impudique, ô Israël, que Juda ne se rende pas coupable! ne venez point à Guilgal! et ne montez point à Bethaven, et ne jurez point par la vie de l'Éternel! Car telle une génisse indocile, telle Israël est indocile; maintenant l'Éternel les laissera paître comme des agneaux dans un pays ouvert. Éphraïm s'est alliée aux idoles: laisse-la faire! sitôt qu'est enlevée la table où ils boivent, ils se livrent aux impudicités; leurs princes ont pour l'infamie un amour singulier. Le vent l'emporte de ses ailes, et ils sont confus de leurs sacrifices. Entendez-le, sacrificateurs, écoute-le, maison d'Israël! et maison du roi, sois-y attentive! car pour vous il s'agit du jugement; car vous fûtes un filet à Mitspa, et une toile tendue sur le Thabor. Ils accumulent les sacrifices coupables; mais moi [j'accumulerai] les châtiments sur eux tous. Je connais Éphraïm, et Israël ne m'est point caché; car maintenant tu te prostitues, Éphraïm, et Israël se souille. Ils ne font point leur œuvre de revenir à leur Dieu, car l'esprit d'impudicité est en eux, et de l'Éternel ils n'ont nulle connaissance. Ainsi l'orgueil d'Israël s'exprime sur son visage, et Israël et Éphraïm tomberont par l'effet de leur péché; avec eux tombera aussi Juda. Avec leurs brebis et leurs taureaux ils viendront chercher l'Éternel et ne le trouveront pas; Il se dérobe à eux. A l'Éternel ils furent infidèles; car ils donnèrent naissance à des enfants bâtards; maintenant il ne faudra qu'une nouvelle lune pour les dévorer, eux et leurs possessions. Sonnez de la trompette en Guibha, et du clairon à Rama! pousse des cris, Bethaven! on est à ta poursuite, Benjamin! Éphraïm sera un désert au jour du châtiment; parmi les tribus d'Israël j'annonce une chose certaine. Les princes de Juda sont comme ceux qui déplacent les bornes; sur eux je verserai comme les eaux ma colère. Éphraïm est accablé, écrasé par le jugement, car il se plaît à suivre la voie qu'il se trace. Et je suis comme une teigne pour Éphraïm, comme une carie pour la maison de Juda. Et Éphraïm voit sa maladie, et Juda sa blessure, et Éphraïm se rend auprès d'Assur, et députe vers un roi qui le venge; mais il ne pourra vous guérir, ni enlever votre plaie. Car je suis comme un lion pour Éphraïm, et comme un jeune lion pour la maison de Juda; moi, moi je déchire, puis je m'en vais, j'emporte, et personne qui sauve. Je m'en vais et retourne à ma demeure, jusqu'à ce qu'ils se reconnaissent et cherchent ma face; dans leur angoisse ils voudront me trouver. «Venez, retournons à l'Éternel, car Il a déchiré et Il nous guérira, Il a frappé et Il bandera nos plaies. Il nous rendra la vie dans deux jours, et le troisième Il nous mettra debout, afin que nous vivions devant lui. Apprenons donc à connaître, appliquons-nous à connaître l'Éternel! Tel que celui de l'aurore, son lever est certain; Il viendra à nous comme la rosée, comme la seconde pluie qui arrose la terre.» Que te ferai-je, Éphraïm, que te ferai-je, Juda? Car votre piété est comme les vapeurs du matin, et comme la rosée qui bientôt s'évanouit. Pour cela je les frappe par mes prophètes, je les tue par les paroles de ma bouche, et tes châtiments apparaîtront comme la lumière. Car j'aime la piété et non les sacrifices, et la connaissance de Dieu plus que les victimes. Mais eux, comme Adam, violent l'alliance; ici même ils me sont infidèles. Galaad est une ville de malfaiteurs, elle porte des traces de sang. Telle une bande de brigands aux aguets, telle est la confrérie des sacrificateurs; ils tuent sur le chemin de Sichem, oui, ils commettent des crimes. Dans la maison d'Israël je vois des horreurs; c'est la prostitution d'Éphraïm; Israël est souillé. A toi aussi, Juda, est préparée une moisson, quand je ramènerai les captifs de mon peuple. Quand je voulus guérir Israël, alors se révélèrent le crime d'Éphraïm et les méfaits de Samarie. Car ils font des fraudes et les voleurs s'insinuent, et des bandes de pillards se répandent au dehors. Et ils ne se disent pas en leur cœur que de tous leurs crimes je garde la mémoire: or, leurs forfaits les entourent, ils sont présents à mes yeux. Par leur méchanceté ils font la joie du roi, et par leurs mensonges celle des princes. Tous ils sont adultères, comme un four chauffé par le boulanger: il cesse de le chauffer depuis qu'il pétrit la pâte jusqu'à ce qu'elle fermente. Au jour de notre roi les princes se rendent malades dans l'ardeur de l'ivresse; il tend la main aux moqueurs. Car leur cœur est comme un four, quand ils l'appliquent à leurs embûches; toute la nuit dort leur boulanger; le matin le four brûle comme un feu allumé. Tous ils sont ardents comme le four, et ils dévorent leurs juges; tous leurs rois tombent, aucun d'eux ne m'invoque! Éphraïm aux peuples se mêle, Éphraïm est une galette qui n'est pas retournée; des étrangers consument sa force et il ne le sent pas; les cheveux blancs sont aussi semés sur sa tête, et il ne le sent pas. Ainsi l'orgueil d'Israël, s'exprime sur son visage, cependant ils ne reviennent point à l'Éternel leur Dieu, et ne le cherchent point malgré tout cela. Et Éphraïm est comme la colombe facile à tromper, sans intelligence, ils implorent l'Egypte, vont en Assyrie. Puisqu'ils y vont, j'étends sur eux mon filet, comme les oiseaux des Cieux je les précipite, les châtie comme je l'ai annoncé à leur assemblée! Malheur à eux! car ils me fuient; ruine sur eux! car ils se rebellent contre moi. Moi je tente de les sauver, et eux ils se montrent menteurs pour moi; ce n'est pas à moi qu'ils crient du fond de leur cœur, quand ils se lamentent sur leurs lits pour le blé et le moût; ils se détournent, s'éloignent de moi. Je formai, fortifiai leurs bras, et contre moi ils méditent le mal. Ils se retournent, mais non pas vers les lieux très hauts; ils sont comme un arc trompeur; leurs princes périront par l'épée à cause des bravades de leur langue; c'est ce qui en fera la risée du pays d'Egypte. Embouche la trompette! Comme un aigle, [il fond] sur la maison de l'Éternel, parce qu'ils ont violé mon alliance et déserté ma loi. Ils me crieront: Mon Dieu! nous, Israël, nous te reconnaissons. Israël a répudié le bien; l'ennemi le poursuivra. Ils ont élu des rois, mais non pas de par moi, et des princes, mais à mon insu. De leur argent et de leur or ils se sont fait des idoles, pour être détruits. Odieux est ton veau, Samarie! Ma colère s'allume contre eux; combien de temps seront-ils incapables d'innocence? Car c'est d'Israël qu'il vient aussi; un sculpteur l'a fait, et ce n'est pas un Dieu. Car il sera mis en pièces, le veau de Samarie. Car ils sèment du vent, et moissonnent la tempête: ils n'ont point de blé, et le grain ne donne point de farine; en donnât-il, des étrangers la consumeraient. Israël est consumé; maintenant ils sont parmi les peuples comme un vase dont personne ne fait cas. Car ils vont en Assyrie: l'onagre se suffit seul à lui-même, Éphraïm se fait par des dons gagner des amants. Puisqu'ils font répandre leurs dons parmi les peuples, je rassemblerai ceux-ci, qui dans peu les délivreront du fardeau d'être roi, d'être princes. Car Éphraïm a multiplié ses autels pour pécher, et ces autels sont devenus un péché pour lui. J'avais écrit pour lui mes lois par milliers; elles sont estimées comme choses étrangères. Ils font des sacrifices de mes offrandes, ils sacrifient la chair et en mangent; l'Éternel n'y prend point de plaisir. Maintenant Il se rappelle leur crime et punit leurs péchés; ils retourneront en Egypte. Et Israël a oublié son créateur et bâti des palais, et Juda a élevé nombre de villes fortes; mais j'enverrai le feu dans leurs villes, et il dévorera leurs palais. Ne te réjouis pas, Israël, jusqu'à l'allégresse, comme les autres peuples; car tu es adultère, tu désertes ton Dieu; car tu aimes à recevoir le salaire de l'impudicité sur toutes les aires à blé. Ni aire, ni pressoir ne les nourrira, et le moût trompera leur attente. Ils ne resteront pas dans le pays de l'Éternel; Éphraïm doit retourner en Egypte, et manger en Assyrie des aliments immondes. Ils ne feront plus à l'Éternel des libations de vin, et leurs victimes ne lui seront plus agréables; elles seront pour eux comme le pain du deuil: quiconque en mange se souille; car leur pain ne sera que pour eux, et n'entrera point dans la maison de l'Éternel. Que ferez-vous aux jours solennels, et aux jours des fêtes de l'Éternel? Car voici, ils vont émigrer de leur pays dévasté, l'Egypte les recueillera, Memphis leur donnera la sépulture. De tout ce qu'ils ont de précieux en argent les orties s'empareront, et les ronces seront dans leurs cabanes. Ils arrivent les jours du châtiment, ils arrivent les jours de la rétribution! Israël le saura! Le prophète est en démence, [ dites-vous,] l'homme inspiré en délire! C'est à cause de la grandeur de ton crime et de tous les actes odieux. Éphraïm est aux aguets contre mon Dieu; le prophète rencontre un filet d'oiseleur sur toutes ses voies, la haine [le poursuit] dans la maison de son Dieu. Profonde est leur corruption; comme aux jours de Guibha. Il se souviendra de leur crime, châtiera leurs péchés. Je trouvai Israël comme des raisins dans le désert, je vis vos pères de l'œil dont on regarde des primeurs sur un figuier qui donne ses premiers fruits; mais eux ils allèrent à Baal-Péhor, et se vouèrent à l'infamie et devinrent abominables comme leurs amours. Comme un oiseau s'envolera la gloire d'Éphraïm; plus de naissances, plus de grossesses, plus de conception. Quand même ils élèveraient des fils, je les ferai être sans enfants, pour qu'il n'y ait plus d'hommes. Oui, malheur à eux-mêmes, quand je m'éloignerai d'eux! Éphraïm, aussi loin que porte ma vue jusqu'à Tyr, est planté dans une campagne fertile, et les fils d'Éphraïm en seront tirés et livrés au meurtrier. Donne-leur, ô Éternel!… que leur donneras-tu?… donne-leur un sein qui avorte et des mamelles arides. Toute leur méchanceté [se montre] à Guilgal; oui, là, ils me sont odieux par la malice de leurs actions; de ma maison je les chasserai, et n'aurai plus d'amour pour eux; tous leurs chefs sont réfractaires. Éphraïm est frappé; sa racine sèche; ils ne porteront plus de fruit; quand même ils auront des enfants, je ferai périr le doux fruit de leur sein. Mon Dieu les rejettera, parce qu'ils ne lui sont pas obéissants, et ils seront fugitifs parmi les peuples. Israël est une vigne développée qui se charge de fruits: plus il a de fruits, plus il bâtit d'autels; plus son pays est beau, plus il élève de belles statues. Leur cœur s'est partagé; ils vont en être punis; Il renversera leurs autels, ravagera leurs statues. Car ils seront réduits à dire: Nous sommes sans roi, car nous n'avons pas craint l'Éternel; et le roi que peut-il faire pour nous? Ils prononcent des mots, font des faux serments, concluent des alliances; aussi leur peine surgira, comme un pavot, dans les sillons des champs. Pour le veau de Bethaven l'habitant de Samarie est dans la crainte; oui, son peuple prend le deuil pour lui, et ses prêtres tremblent pour lui, à cause de sa gloire, parce qu'elle le quitte. Car en Assyrie on le portera lui-même, comme une offrande au Roi vengeur; la honte saisira Éphraïm, et Israël rougira du parti qu'il a pris. C'en est fait de Samarie, de son roi, comme d'un ais flottant sur les eaux. Et les hauts lieux de Bethaven, péché d'Israël, seront dévastés; la ronce et le chardon croîtront sur leurs autels, et ils diront aux montagnes: Recouvrez-nous! et aux collines: Croulez sur nous! Dès le temps de Guibha tu as péché, Israël! Là ils restèrent debout; la guerre faite à Guibha contre les méchants ne les atteignit pas. A mon gré je les châtierai (et des peuples s'uniront contre eux) les enchaînant à leurs deux crimes. Éphraïm est une génisse dressée, qui aime à fouler le grain; mais je marcherai sur son beau cou; j'attellerai Éphraïm, Juda labourera, Jacob hersera. Semez en vue de la justice, et vous aurez une moisson conforme à la piété! Faites-vous des novales! Et c'est le temps de chercher l'Éternel, jusqu'à ce qu'il vienne et vous donne une rosée de justice. Vous avez cultivé l'impiété, récolté le mal, mangé le fruit du mensonge; car tu as eu confiance dans ta voie, dans le nombre de tes guerriers. Aussi un tumulte s'élèvera contre tes peuples, et tous tes forts seront ravagés, comme Betharbel fut ravagée par Salman au jour de la bataille, quand la mère avec ses enfants fut écrasée. Voilà ce que vous produit Béthel à cause de votre extrême méchanceté. Une aurore, et c'en est fait du roi d'Israël! Quand Israël était enfant, je l'aimai, et de l'Egypte j'appelai mon fils. Quand [mes serviteurs] leur faisaient des appels, ils se détournaient d'eux, aux Baals ils sacrifiaient et aux idoles ils offraient de l'encens. Cependant je menai Éphraïm à la lisière, le soutenant par ses bras; mais ils ne reconnurent point que je voulais les guérir. Je les tirai avec des liens d'humanité, avec des cordages d'amour, je fus pour eux comme quelqu'un qui desserre le joug près de leur bouche, j'étendis la main et leur donnai à manger. Ils ne retourneront pas en Egypte, mais c'est l'Assyrien qui sera leur roi, puisqu'ils ne veulent pas revenir à moi. Et l'épée fondra sur leurs villes, et détruira leurs verrous, et dévorera à cause du parti qu'ils ont pris. Mon peuple s'applique à s'éloigner de moi; c'est aux lieux très hauts qu'on les convie, mais nul ne s'y élève. Comment dois-je te traiter, Éphraïm? en agir avec toi, Israël? Quoi! dois-je te traiter comme Adma, t'assimiler à Tséboïm? Mon cœur se retourne en moi, toutes mes compassions s'allument; je ne donnerai pas suite à l'ardeur de mon courroux; je ne détruirai pas de nouveau Éphraïm. car je suis Dieu et non pas un homme! je suis le Saint au milieu de toi, et je ne viens point avec colère. A la fin ils suivront l'Éternel; comme un lion Il rugira; car Il rugira, et de l'occident les fils accourront, ils accourront comme des oiseaux de l'Egypte, et comme la colombe du pays d'Assyrie, et je les ferai habiter dans leurs maisons, dit l'Éternel. Éphraïm m'entoure de mensonge, et la maison d'Israël de fraude, et Juda court encore de côtés et d'autres, quoiqu'il ait Dieu, qu'il ait le Saint fidèle. Éphraïm se repaît de vent, et poursuit le vent d'est, toujours il entasse mensonge et violence, avec l'Assyrie ils font alliance et l'huile est portée en Egypte. Aussi l'Éternel est en procès avec Juda, et va punir Jacob de sa conduite, selon ses œuvres Il le rétribuera. Dans le sein maternel Jacob saisit son frère au talon, et par sa force il lutta avec Dieu; il lutta avec l'ange, et eut l'avantage; il pleura et le supplia, à Béthel il le trouva, et là il nous parla. Et l'Éternel est le Dieu des armées, son nom est l'Éternel. Toi donc, reviens à ton Dieu, garde la piété et la justice, et espère dans ton Dieu constamment. Cananéen, dans sa main il a une balance fausse; il aime à frauder. Ainsi parle Éphraïm: Oui, je me suis enrichi, j'ai acquis de l'opulence! dans tous mes gains on ne trouvera rien d'inique, rien qui soit un péché. Mais moi, l'Éternel, ton Dieu depuis le pays d'Egypte, je te laisse encore habiter sous tes tentes comme aux jours de tes fêtes; et je parle aux prophètes et je multiplie les révélations, et par les prophètes je propose des paraboles. A Galaad règne l'idolâtrie; c'est méchanceté pure; à Guilgal ils sacrifient des taureaux; eux aussi ont autant d'autels qu'il y a de monceaux de pierres sur les sillons des champs. Et Jacob s'enfuit aux campagnes d'Aram, et Israël fut serviteur pour une femme, et pour une femme il fut gardien. Et par un prophète l'Éternel ramena Israël de l'Egypte, et par un prophète il fut gardé. Mais Éphraïm a fait [à l'Éternel] une offense amère; aussi laissera-t-Il ses meurtres peser sur lui, et son Seigneur lui rendra l'opprobre qu'il a reçu de lui. Quand Éphraïm parla, ce fut une terreur; il s'éleva en Israël; mais il fut coupable en servant Baal et périt. Et maintenant ils continuent à pécher et ils se font des statues, et de leur argent, à leur idée, des images, le tout œuvre d'artisan. D'elles ils disent: Que quiconque sacrifie, embrasse les veaux! Aussi seront-ils comme la nuée du matin, comme la rosée aussitôt évanouie, comme la balle emportée de l'aire, et comme la fumée hors de la cheminée. Mais je suis l'Éternel, ton Dieu, dès le pays d'Egypte, et tu ne dois connaître d'autre Dieu que moi, et il n'y a de sauveur que moi. Je pris soin de toi dans le désert, dans la terre aride. Comme je les faisais paître, ils furent rassasiés, et leur cœur s'éleva: c'est pourquoi ils m'oublièrent. Aussi serai-je pour eux comme un lion, comme la panthère sur la route je serai aux aguets; je fondrai sur eux comme une ourse qui a perdu ses petits, et je déchirerai la clôture de leur cœur, et les dévorerai là, comme une lionne; les bêtes des champs les dépeceront. Ce qui te perd, Israël, c'est d'être contre moi, contre ton aide. Où est donc ton roi? qu'il te délivre dans toutes tes villes! et tes juges? Cependant tu disais: Donne-moi un roi et des princes! Je te donne un roi dans ma colère, et te l'enlève dans mon courroux. Le crime d'Éphraïm est serré, et son péché mis en réserve. Les douleurs de l'enfantement lui viendront; c'est un enfant stupide, car au bon moment il ne paraît pas aux portes de la vie. De l'Enfer je veux les sauver, et de la mort les délivrer. Mort, où est ton fléau? Enfer, où est ta peste? Le repentir se dérobe à ma vue. Sans doute il est fertile au milieu de ses frères; mais le vent d'est arrive; le vent de l'Éternel monte du désert; sa source sera tarie et sa fontaine mise à sec. Il saccagera le trésor de toute sa vaisselle précieuse. Samarie sera punie, car elle fut rebelle à son Dieu; ils périront par l'épée; ses enfants seront écrasés, et ses femmes enceintes éventrées. Reviens, Israël, à l'Éternel ton Dieu! car par ton crime tu préparas ta chute. Prenez avec vous des paroles [pour offrande] et revenez à l'Éternel! Dites-lui: «Pardonne tous les crimes, et agrée que nous t'offrions pour victimes nos promesses. L'Assyrie ne sera plus notre aide; nous ne monterons plus les chevaux et nous n'appellerons plus l'œuvre de nos mains notre Dieu, puisque auprès de toi l'orphelin trouve compassion. Je réparerai leur révolte; je les aimerai spontanément, car ma colère se détourne d'eux. Je serai pour Israël comme la rosée, il fleurira comme un lis, et prendra racine comme le Liban; ses jets pousseront, sa magnificence sera égale à l'olivier, et il aura un parfum comme le Liban. On reviendra habiter à son ombre, ranimer les blés, et verdir comme la vigne, et son renom sera comme celui du vin du Liban. Éphraïm, qu'ai-je encore à faire avec les idoles? Je veux l'exaucer et avoir les yeux sur lui, et être pour lui comme un cyprès verdoyant; de moi tu recevras tes fruits.» Que celui qui est sage, comprenne ces choses! intelligent, qu'il les connaisse! car les voies de l'Éternel sont droites, et les justes y marchent, mais les pécheurs y trébuchent. La parole de l'Éternel qui fut adressée à Joël, fils de Péthuel. Entendez-le, vieillards, et prêtez l'oreille, vous tous habitants du pays! Arriva-t-il rien de pareil en vos jours, ou aux jours de vos pères? Faites-en le récit à vos enfants, et vos enfants à leurs enfants, et leurs enfants à l'âge qui suivra! Ce qu'a laissé le bruche, la locuste le dévore, et ce qu'a laissé la locuste, l'attelabe le dévore, et ce qu'a laissé l'attelabe, la sauterelle le dévore. Réveillez-vous, vous qui êtes dans l'ivresse, et pleurez! et vous tous, buveurs de vin, gémissez sur le moût, de ce qu'il vous est ôté de la bouche! Car un peuple envahit mon pays, puissant et innombrable; ses dents sont des dents de lion, et il a la denture de la lionne; il ravage ma vigne et ronge mon figuier; il l'écorce et en jonche la terre; ses jets restent blancs. Gémis, [terre!] comme la vierge qui revêt le cilice pour l'époux de sa jeunesse! Offrandes et libations sont ôtées à la maison de l'Éternel; les sacrificateurs, ministres de l'Éternel, sont dans le deuil. Les campagnes sont dévastées, le pays est en deuil, car les blés sont dévastés, la vigne séchée, l'olivier flétri. Les laboureurs sont confus, et les vignerons gémissent, à cause du froment et de l'orge, parce que la moisson des champs a péri. La vigne est séchée et le figuier flétri; le grenadier, le palmier et le pommier aussi, tous les arbres de la campagne ont séché; oui, la joie est tarie pour les enfants d'Adam. Ceignez [le cilice] et gémissez, ô prêtres! lamentez-vous, ministres de l'autel! Venez, passez la nuit sous le cilice, ministres de mon Dieu! Car les offrandes et les libations sont retranchées à la maison de votre Dieu. Consacrez un jeûne! convoquez l'assemblée! réunissez les anciens, tous les habitants du pays dans la maison de l'Éternel votre Dieu, et criez à l'Éternel! Jour funeste! car le jour de l'Éternel est proche, et comme un ravage de par le Tout-Puissant il arrive. Sous nos yeux les subsistances ne sont-elles pas enlevées? de la maison de notre Dieu la joie et l'allégresse n'ont-elles pas disparu? Les grains semés pourrissent sous leurs glèbes, les magasins sont déserts et les greniers détruits, car les blés ont séché. Comme le bétail soupire! les troupeaux de bœufs sont angoissés, car ils n'ont point de pâturages; même les troupeaux de brebis en pâtissent. Éternel, je t'invoque, car un feu dévore les pacages de la plaine, et une flamme brûle tous les arbres des campagnes; les bêtes des champs aussi languissent après toi, car l'eau des ruisseaux est tarie, et un feu dévore les pacages de la plaine. Sonnez de la trompette en Sion, et donnez l'alarme sur ma sainte montagne! que tous les habitants du pays tremblent! car le jour de l'Éternel arrive, car il est proche; jour ténébreux et sombre, jour de nuées et d'obscurité. Telle s'étend l'aurore sur les montagnes, tel [s'avance] un peuple nombreux et fort, comme il n'y en eut point dès les temps éternels et il n'y en aura plus après lui dans les années des âges et des âges. Devant lui le feu dévore, et derrière lui la flamme embrase; le pays avant lui était comme un jardin d'Éden, et après lui c'est la désolation d'un désert, et rien ne lui échappe. Tel l'aspect des chevaux, tel est son aspect, et ils courent comme des cavaliers. Avec le fracas des chars sur les cimes des montagnes ils bondissent; c'est le bruissement de la flamme du feu consumant le chaume; c'est une forte armée rangée en bataille. Devant eux les peuples tremblent, et tous les visages pâlissent. Ils courent comme des héros, comme des guerriers ils escaladent les murs; chacun d'eux suit sa route, et ils ne changent point l'ordre de leur marche; ils ne se poussent point l'un l'autre, chacun suit sa voie, ils se précipitent à travers les traits, et ne rompent point leurs rangs; ils parcourent la ville, grimpent aux murailles, envahissent les maisons, et entrent par les fenêtres comme le larron. Devant eux la terre tremble, les Cieux s'ébranlent, le soleil et la lune s'assombrissent, et les étoiles retirent leur éclat. Et l'Éternel fait entendre sa voix devant son armée, car son camp est immense, et l'exécuteur de sa parole puissant; car grande est la journée de l'Éternel, et très redoutable: qui la soutiendrait? Mais, encore à présent, dit l'Éternel, revenez à moi de tout votre cœur, et avec jeûne et avec larmes et gémissements! Déchirez vos cœurs et non vos vêtements, et revenez à l'Éternel votre Dieu, car Il est clément et pitoyable, patient et plein d'amour, et Il envoie les maux à regret. Qui sait? Il reviendra peut-être et aura du regret, et laissera après lui des bénédictions, des offrandes et des libations pour l'Éternel votre Dieu. Sonnez de la trompette en Sion! consacrez un jeûne! convoquez une assemblée! réunissez le peuple, formez une sainte convocation! assemblez les vieillards, réunissez les enfants et les nourrissons à la mamelle! que l'époux quitte sa chambre, et l'épouse son lit nuptial! qu'entre le vestibule et l'autel pleurent les sacrificateurs, ministres de l'Éternel, et qu'ils disent: Éternel, épargne ton peuple, et ne livre pas ton patrimoine à l'opprobre, pour qu'il devienne la fable des peuples! pourquoi dirait-on parmi les nations: Où est leur Dieu? Alors l'Éternel prendra de l'intérêt pour son pays et épargnera son peuple, et l'Éternel répondra et dira à son peuple: Voici, je vous enverrai le blé et le moût et l'huile, et vous vous en rassasierez, et je ne vous livrerai plus à l'opprobre parmi les nations. J'éloignerai de vous cet ennemi du nord et le repousserai dans une terre aride et déserte, son avant-garde dans la mer d'orient, et son arrière-garde dans la mer d'occident, afin que son infection s'élève, et que sa puanteur s'élève, parce qu'ils se sont montrés si glorieux! N'aie point de peur, ô pays! sois dans l'allégresse et la joie! car l'Éternel se montrera glorieux! N'ayez point de peur, bêtes des champs, car les pacages de la plaine verdiront, car les arbres donneront leurs fruits, le figuier et la vigne donneront leurs richesses. Et vous, enfants de Sion, réjouissez-vous, félicitez-vous de l'Éternel votre Dieu! car Il vous donnera un maître de justice, et Il vous enverra les flots de la pluie d'automne et de la pluie du printemps, à l'entrée de la saison. Et les aires se rempliront de blé, et les cuves regorgeront de moût et d'huile; et je compenserai pour vous les années dévorées par la locuste, l'attelabe, la sauterelle et le bruche, ma grande armée envoyée par moi contre vous. Et vous mangerez et serez rassasiés, et vous louerez le nom de l'Éternel votre Dieu, qui aura fait pour vous des choses merveilleuses, et mon peuple ne sera plus confus, jamais. Et vous reconnaîtrez que je suis au milieu d'Israël, et que moi, l'Éternel, je suis votre Dieu, et qu'il n'y en a point d'autre, et mon peuple. ne sera plus confus, jamais. Et dans la suite il arrivera que je verserai mon Esprit sur toute chair, et vos fils et vos filles prophétiseront, et vos vieillards auront des songes et vos jeunes gens des visions; et aussi sur les serviteurs et les servantes en ces jours-là je verserai mon Esprit. Et je ferai paraître des prodiges dans les Cieux et sur la terre; il y aura du sang et du feu et des colonnes de fumée, le soleil sera changé en ténèbres et la lune en sang, avant que vienne la journée de l'Éternel, la grande et redoutable journée. Alors quiconque invoquera le nom de l'Éternel sera sauvé; car sur la montagne de Sion et à Jérusalem il y aura des réchappés, comme l'a dit l'Éternel, et parmi les survivants sera celui qui invoquera l'Éternel. Car voici, dans ces jours et ces temps-là, alors je ramènerai les captifs de Juda et de Jérusalem, et je rassemblerai tous les peuples et les ferai descendre dans la vallée de Josaphat, et je leur ferai là leur procès au sujet d'Israël, mon peuple et mon héritage, qu'ils ont disséminé parmi les peuples; et ils se sont partagé mon pays et ont tiré mon peuple au sort, et ils ont donné l'enfant comme salaire à la prostituée, et vendu la jeune fille pour du vin, et ils l'ont bu. Et vous aussi, que me voulez-vous, Tyr et Sidon, et tous les cantons de la Philistie? Voulez-vous user de représailles envers moi? Si vous usez de représailles envers moi, vite, aussitôt, je ferai retomber sur vous ce que vous m'aurez fait, vous qui avez pris mon argent et mon or, et transporté dans vos temples mes joyaux précieux, et vendu aux Grecs les enfants de Juda et de Jérusalem pour les éloigner de leurs frontières. Voici, je les ferai se lever du lieu où vous les avez vendus, et je ferai retomber sur vos têtes ce que vous avez fait, et je vendrai vos fils et vos filles entre les mains des enfants de Juda, qui les vendront aux Sabéens, peuple reculé, car l'Éternel a prononcé. Publiez ceci parmi les peuples: Préparez la guerre! faites lever les héros! qu'ils approchent, qu'ils montent, tous les hommes de guerre! Forgez vos faucilles en épées et vos serpes en javelots! que le débile dise: Je suis un héros! Hâtez-vous et venez, tous il les peuples d'alentour! et qu'ils s'assemblent! Éternel, fais descendre là tes héros! que les peuples se lèvent et s'avancent dans la vallée de Josaphat! car là je siégerai pour juger tous les peuples d'alentour! Mettez la faucille aux blés, car la moisson est mûre. Venez! foulez! car le pressoir est plein, les cuves regorgent; car grande fut leur méchanceté. Il y a foule, foule dans la vallée du jugement! car la journée de l'Éternel est proche dans la vallée du jugement. Le soleil et la lune s'obscurcissent, et les étoiles retirent leur éclat. Et l'Éternel rugit de Sion, et de Jérusalem Il fait entendre sa voix, et les Cieux et la terre tremblent. Mais l'Éternel est un refuge pour son peuple et un boulevard pour les enfants d'Israël. Et vous reconnaîtrez que moi, l'Éternel, je suis votre Dieu habitant en Sion, ma sainte montagne; et Jérusalem sera un sanctuaire, et des étrangers n'y pénétreront plus. Et dans ce temps-là les montagnes ruisselleront de moût et les collines seront découlantes de lait, et tous les ruisseaux de Juda auront des eaux courantes, et une source sortira de la maison de l'Éternel, et abreuvera la vallée de Sittim. L'Egypte deviendra un désert, et Édom une terre désolée, à cause des violences faites aux enfants de Juda dans le pays desquels ils ont versé le sang innocent. Mais Juda sera habité éternellement et Jérusalem dans tous les âges. Et je vengerai leur sang que je n'ai point encore vengé, et l'Éternel habitera en Sion. Discours d'Amos, qui était parmi les bergers de Thékoa, lesquels lui furent révélés en vision sur Israël, au temps de Hosias, roi de Juda, et au temps de Jéroboam, fils de Joas, roi d'Israël, deux ans avant le tremblement de terre. Et il dit: L'Éternel de Sion pousse un rugissement, et de Jérusalem fait entendre sa voix, et le deuil est sur les pacages des bergers, et la sécheresse sur la cime du Carmel. Ainsi parle l'Éternel: A cause de trois, de quatre crimes de Damas, je ne m'en rétracte point, parce qu'ils ont foulé Galaad sous des traîneaux de fer : je lancerai donc un feu dans la maison d'Hazaël, pour qu'il dévore les palais de Benhadad, et je briserai les verrous de Damas, et exterminerai de la vallée des idoles les habitants, et de Beth-Eden celui qui tient le sceptre, et le peuple d'Aram s'en ira captif à Kir, dit l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel: A cause de trois, de quatre crimes de Gaza, je ne m'en rétracte point, parce qu'ils ont emmené des captifs en grand nombre pour les livrer à Édom : Je lancerai donc un feu dans les murs de Gaza, pour qu'il dévore ses palais, et d'Asdod j'exterminerai les habitants, et d'Askalon celui qui tient le sceptre, et je tournerai ma main contre Hécron, afin que périsse le reste des Philistins, dit le Seigneur, l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel: A cause de trois, de quatre crimes de Tyr, je ne m'en rétracte point, parce qu'ils ont livré des captifs en grand nombre à Édom, et n'ont point pensé à leur alliance avec des frères : j'enverrai donc un feu dans les murs de Tyr, afin qu'il dévore ses palais. Ainsi parle l'Éternel: A cause de trois, de quatre crimes d'Édom, je ne m'en rétracte point, parce qu'avec l'épée il a poursuivi ses frères et qu'il a étouffé son affection, et que sa fureur est toujours acharnée, et qu'il garde sa colère à jamais : je lancerai donc un feu en Théman, afin qu'il dévore les palais de Botsra. Ainsi parle l'Éternel: A cause de trois, de quatre crimes des enfants d'Ammon, je ne m'en rétracte point, parce qu'ils ont éventré les femmes enceintes de Galaad, pour étendre leurs frontières : j'allumerai donc un feu dans les murs de Rabbah, pour qu'il dévore ses palais au milieu des cris de guerre au jour de la bataille, au bruit de l'ouragan, au jour de la tempête; et leur roi s'en ira captif, lui et ses grands tous ensemble, dit l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel: A cause de trois, de quatre crimes de Moab, je ne m'en rétracte point, parce qu'ils ont calciné au feu les os du roi d'Édom : j'enverrai donc un feu en Moab, pour qu'il dévore les palais de Kérioth, et Moab périra dans le tumulte, au bruit des cris de guerre, au son de la trompette, et j'exterminerai le juge de son sein, et ferai mourir tous ses princes avec lui, dit l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel: A cause de trois, de quatre crimes de Juda, je ne m'en rétracte point, parce qu'ils méprisent la loi de l'Éternel, et n'observent point ses commandements, se laissant séduire par les idoles mensongères, à la suite desquelles leurs pères ont marché : j'enverrai donc un feu en Juda, afin qu'il dévore les palais de Jérusalem. Ainsi parle l'Éternel: A cause de trois, de quatre crimes d'Israël, je ne m'en rétracte point, parce qu'ils vendent le juste pour de l'argent, et le pauvre pour une paire de sandales. Leur ardent désir est de voir la poudre de la terre sur la tête des petits, et dans la cause des misérables ils prévariquent, et le fils et le père s'approchent de la même femme, afin de déshonorer mon saint nom. Ils s'étendent sur des vêtements engagés, a côté de toutes sortes d'autels, et ils boivent dans la maison de leurs dieux un vin extorqué. Et pourtant j'anéantis devant eux les Amoréens qui avaient la taille des cèdres et la force des chênes, et je les anéantis dans leurs fruits et leurs racines de fond en comble. Et pourtant je vous ramenai du pays d'Egypte, et vous conduisis à travers le désert pendant quarante années, pour vous rendre maîtres du pays des Amoréens; et de vos fils je fis surgir des prophètes, et de vos jeunes hommes des Nazaréens. N'en est-il pas ainsi, enfants d'Israël? dit l'Éternel. Cependant vous avez fait boire du vin aux Nazaréens, et aux prophètes vous avez fait cette défense: Ne prophétisez point! Voici, je vous ferai plier, comme plie le chariot rempli de gerbes; la retraite est coupée à l'homme agile, et le vigoureux ne pourra déployer sa force, ni le guerrier sauver sa vie; et l'archer ne tiendra pas, l'homme aux pieds agiles ne pourra se sauver, ni le cavalier sauver sa vie; et le plus vaillant des héros s'enfuira nu en ce jour-là, dit l'Éternel. Écoutez cette parole que l'Éternel adresse à vous, enfants d'Israël, à toute la race que j'ai retirée du pays d'Egypte! Il dit : C'est vous seuls que j'ai voulu connaître de toutes les races de la terre, c'est pourquoi je vous ferai subir le châtiment de toutes vos transgressions. Deux hommes arrivent-ils au même lieu, sans être convenus du rendez-vous? Le lion rugit-il dans la forêt, sans qu'il y ait une proie pour lui? Le lionceau pousse-t-il sa voix de son repaire, sans avoir rien pris? L'oiseau tombe-t-il dans le piège sur le sol, sans qu'un filet lui ait été tendu? Le trébuchet se relève-t-il de terre sans que rien y ait été pris? Sonne-t-on de la trompette dans une ville, sans que le peuple prenne l'alarme? Arrive-t-il une calamité dans une ville, sans que l'Éternel en soit l'auteur? Car le Seigneur, l'Éternel, ne fait rien sans avoir découvert son secret à ses serviteurs les prophètes. Le lion rugit, qui sera sans peur? Le Seigneur, l'Éternel parle, qui pourrait ne pas prophétiser? Faites-vous entendre dans les palais d'Asdod, et dans les palais du pays d'Egypte, et dites: Rassemblez-vous sur les montagnes de Samarie, et voyez la confusion qui y est-et l'oppression qui s'y trouve! Et ils ne savent point faire le bien, dit l'Éternel, eux qui entassent les rapines et les violences dans leurs palais. Aussi, ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: L'ennemi! et il cerne le pays, et il va t'ôter, faire crouler ta puissance, et tes palais seront pillés. Ainsi parle l'Éternel: De même que le berger n'arrache de la gueule du lion que deux jambes [de la brebis] ou le bout d'une oreille, ainsi échapperont les enfants d'Israël qui dans Samarie reposent à l'angle du divan et sur les damas de leurs sofas. Écoutez et soyez témoins contre la maison de Jacob, dit le Seigneur, l'Éternel, le Dieu des armées. Car au jour où je ferai subir à Israël le châtiment de ses crimes, je ferai tomber le châtiment sur les autels de Béthel, et les cornes de l'autel seront brisées et tomberont sur la terre; et j'abattrai la maison d'hiver avec la maison d'été, et les palais d'ivoire seront détruits, et les nombreux palais disparaîtront, dit l'Éternel. Écoutez cette parole génisses de Basan qui êtes sur la montagne de Samarie, qui opprimez les petits, froissez les indigents, dites à votre seigneur: Donne, afin que nous puissions boire! Le Seigneur, l'Éternel, le jure par sa sainteté: Voici, il vient pour vous un temps où l'on vous enlèvera avec l'hameçon, et votre postérité avec le harpon du pêcheur, et par les brèches vous sortirez, chacune en avant, pour aller vous jeter dans les montagnes, dit l'Éternel. Allez à Béthel! et commettez le crime à Guilgal, nombre de crimes, et tous les matins offrez vos victimes, tous les trois jours vos dîmes! Encensez avec du levain en actions de grâces, et proclamez, publiez des offrandes volontaires! car ainsi vous aimez à faire, enfants d'Israël, dit le Seigneur, l'Éternel. Je vous envoyai aussi la famine dans toutes vos villes, et la disette de pain dans tous vos lieux, mais vous ne revîntes pas à moi, dit l'Éternel. Je vous refusai aussi la pluie durant trois mois jusqu'à la moisson; et je fis tomber la pluie sur une ville, mais sur l'autre je ne la fis point tomber; un champ fut arrosé, mais le champ où il ne plut pas devint aride; et deux, trois villes se portèrent sur une ville pour y trouver de l'eau à boire, et ne se désaltérèrent point; mais vous ne revîntes point à moi, dit l'Éternel. Je frappai vos blés du charbon et de la carie; vos nombreux jardins et vos vignes et vos figuiers et vos oliviers furent dévorés par les sauterelles; mais vous ne revîntes point à moi, dit l'Éternel. J'envoyai parmi vous une peste, telle que celle d'Egypte, je tuai par l'épée vos jeunes gens, laissant emmener vos chevaux; et je fis monter l'infection de vos camps et jusque dans vos narines; mais vous ne revîntes point à moi, dit l'Éternel. Je fis parmi vous un bouleversement tel que celui que Dieu fit de Sodome et de Gomorrhe, et vous fûtes comme un tison sauvé de l'incendie; mais vous ne revîntes point à moi, dit l'Éternel. Aussi te ferai-je ces choses, Israël! Or, puisque je veux te faire ces choses, apprête-toi à venir au-devant de ton Dieu, Israël! Car voici, Il forma les montagnes, et Il crée le vent, Il révèle à l'homme ses propres pensées, Il change l'aurore en ténèbres et marche sur les hauteurs de la terre; l'Éternel, Dieu des armées, tel est son nom. Écoutez cette parole que je dis en complainte sur vous, maison d'Israël! Elle est tombée, ne se relèvera pas, la vierge d'Israël; elle est jetée par terre, personne ne la remet debout! Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: La ville qui mettait en campagne mille hommes, n'en conserve que cent, et celle qui mettait en campagne cent hommes, n'en conserve que dix à la maison d'Israël. Car ainsi parle l'Éternel à la maison d'Israël: Venez me chercher et vous aurez la vie! et n'allez point chercher Béthel, et ne vous rendez point à Guilgal, et ne passez point à Béerséba! Car Guilgal va s'en aller captive, et Béthel cesser d'être. Venez chercher l'Éternel, et vous aurez la vie, afin qu'il n'envahisse pas la maison de Joseph, comme un feu qui dévore sans que pour éteindre il y ait personne à Béthel, vous qui en absinthe transformez le droit, et foulez la justice contre terre! Il a fait les Pléiades et Orion, et change en lumière du matin l'obscurité de la mort, et le jour en nuit ténébreuse; Il appelle les eaux de la mer et les répand sur la face de la terre; l'Éternel est son nom; Il fait surgir soudain la ruine sur la tête du puissant, et la ruine fond sur les lieux forts. Ils prennent en haine celui qui aux Portes fournit sa preuve, et celui qui soutient le droit en abomination. Aussi puisque vous foulez les petits, et prenez d'eux du blé en présent, vous avez bâti des maisons de pierres équarries, mais vous ne les habiterez point, vous avez planté des vignes délicieuses, mais vous n'en boirez pas le vin; car je connais vos nombreux crimes et vos péchés multipliés, vous qui opprimez le juste, acceptez des présents et aux Portes déboutez l'indigent. Aussi dans ces temps-ci le sage se tait, parce que ces temps sont mauvais. Poursuivez le bien et non le mal, afin que vous ayez la vie, et qu'ainsi l'Éternel, Dieu des armées, soit avec vous, selon votre langage. Haïssez le mal et aimez le bien, et aux Portes donnez force au droit; peut-être l'Éternel, Dieu des armées, prendra pitié des restes de Joseph. Aussi ainsi parle l'Éternel, Dieu des armées, le Seigneur: Dans toutes les places le deuil! et dans toutes les rues on crie: Malheur! Malheur! on appelle le laboureur pour gémir, et les experts en complaintes pour se lamenter; et dans toutes les vignes le deuil! car je passerai au travers de toi, dit l'Éternel. Malheur à ceux qui appellent de leurs vœux la journée de l'Éternel! Que faites-vous de désirer la journée de l'Éternel? Elle sera ténèbres et non point lumière. Ainsi tel fuit devant le lion, et l'ours l'atteint; il gagne la maison, appuie sa main au mur, et le serpent le pique. La journée de l'Éternel n'est-elle pas obscurité et non lumière? n'est-elle pas sombre et sans clarté? Je hais, je dédaigne vos fêtes, et n'ai point égard à vos solennités. Car, lorsque vous me présentez des holocaustes et vos offrandes, je ne les agrée pas et ne regarde pas vos grasses victimes d'actions de grâces. Écartez loin de moi le bruit de vos chants, je ne veux pas entendre le son de vos harpes! Mais que la droiture prenne son cours comme les eaux, et la justice comme un fleuve qui ne cesse pas de couler. Vous m'avez présenté des sacrifices et des offrandes dans le désert, pendant quarante années, maison d'Israël; mais vous portiez aussi la tente de votre roi, le piédestal de vos idoles, l'étoile de votre dieu que vous vous étiez fait. Aussi je vous mènerai captifs au delà de Damas, dit l'Éternel, dont le nom est Dieu des armées. Malheur à ces insouciants de Sion, à ces présomptueux de la montagne de Samarie, nobles du premier des peuples, à qui vient la maison d'Israël! Passez à Calné et voyez; de là allez à Hamath la grande, puis descendez à Gath dans la Philistie! Ces États sont-ils plus prospères que ces royaumes, ou leur territoire est-il plus grand que votre territoire? Vous croyez éloigné le jour du malheur, et vous mettez la violence sur le trône; ils sont couchés sur des lits d'ivoire et étendus sur leurs divans, et ils mangent les agneaux du troupeau et les veaux attachés dans l'étable; ils poussent des éclats de voix au son du luth, et comme David composent des modulations; ils boivent dans des cratères à vin, et s'oignent de la meilleure huile, et ils sont insensibles à la plaie de Joseph. Aussi maintenant ils s'en iront captifs à la tête des captifs; leurs bruyants propos de table cesseront. Le Seigneur, l'Éternel, le jure par lui-même; c'est l'arrêt de l'Éternel, Dieu des armées: J'abhorre l'orgueil de Jacob, et ses palais me sont odieux, et je livre la ville et ce qu'elle renferme. Que s'il reste dix hommes dans une maison, ils mourront aussi. L'un d'eux est emporté par son parent, et celui qui doit brûler les corps enlève ses os de la maison, et dit à celui qui est au dedans de la maison: Y a-t-il encore quelqu'un avec toi? Celui-ci lui répond: Personne!… Et il reprend: Silence! ce n'est pas le lieu de louer le nom de l'Éternel. Car voici, l'Éternel l'a décidé, Il fait tomber en ruines la grande maison, et la petite en débris. Fait-on courir des chevaux sur un rocher, ou y laboure-t-on avec le bœuf, que vous transformez le droit en poison et le fruit de la justice en absinthe? Vous qui faites votre joie du néant et qui dites: N'est-ce pas par notre force que nous conquîmes la puissance? Car voici, je vais faire lever contre vous, maison d'Israël, dit l'Éternel, Dieu des armées, un peuple qui vous accablera depuis Hamath jusqu'à la rivière de la plaine. Telle fut la vision qu'offrit à ma vue le Seigneur, l'Éternel: Voici, Il fit naître des sauterelles au commencement de la crue du regain, et voici, le regain poussait après les fenaisons du roi; et quand elles eurent entièrement dévoré l'herbe de la terre, je dis: Ah! pardonne, Seigneur Éternel! Comment Jacob tiendra-t-il? car il est chétif. L'Éternel se repentit de cela. Cela n'arrivera pas, dit l'Éternel. Telle fut la vision qu'offrit à ma vue le Seigneur, l'Éternel. Voici, le Seigneur, l'Éternel appela le feu pour punir, et le feu dévora le grand abîme, et dévora le champ. Alors je dis: Ah! Seigneur, Éternel, arrête! Comment Jacob tiendra-t-il? car il est chétif. L'Éternel se repentit de cela. Cela non plus n'arrivera pas, dit le Seigneur, l'Éternel. Telle fut la vision qu'il offrit à ma vue. Voici, le Seigneur était debout sur une muraille tombant à plomb, et dans sa main Il avait un plomb. Et l'Éternel me dit: Que vois-tu, Amos? Et je dis: Un plomb. Et le Seigneur dit: Voici, je ferai passer un plomb par-dessus mon peuple d'Israël; désormais je ne lui pardonnerai plus, et les hauteurs d'Isaac seront ravagées, et les sanctuaires d'Israël dévastés, et je me lèverai contre la maison de Jéroboam avec l'épée. Alors Amatsia, prêtre de Béthel, fit dire à Jéroboam, roi d'Israël: Amos conspire contre toi au sein de la maison d'Israël; le pays ne peut supporter tous ses discours; car ainsi a parlé Amos: Jéroboam périra par l'épée, et Israël sera emmené captif loin de son pays. Cependant Amatsia dit à Amos: Voyant, va-t'en, fuis au pays de Juda, et manges-y ton pain et y prophétise! Mais à Béthel ne prophétise pas davantage, car c'est un sanctuaire royal, et une résidence royale. Alors Amos répondit et dit à Amatsia: Je ne suis point prophète, ni fils de prophète, mais un berger, et je cultive des sycomores; et l'Éternel m'a fait quitter les troupeaux, et l'Éternel m'a dit: Va prophétiser contre mon peuple d'Israël. Or maintenant, écoute la parole de l'Éternel. Tu dis: «Ne prophétise plus contre Israël, et ne parle plus contre la maison d'Isaac!» c'est pourquoi ainsi parle l'Éternel: Ta femme sera violée dans la ville, et tes fils et tes filles périront par l'épée, et ton pays sera partagé au cordeau, et toi tu mourras sur une terre impure, et Israël sera emmené captif loin de son pays. Telle fut la vision qu'offrit à ma vue le Seigneur, l'Éternel; et voici, c'était une corbeille de fruits mûrs. Et il dit: Que vois-tu, Amos? Et je dis: Une corbeille de fruits mûrs. Alors l'Éternel me dit: La fin vient pour mon peuple d'Israël, je ne lui pardonnerai plus désormais. Et en ce jour-là, dit le Seigneur, l'Éternel, les chants des palais seront des gémissements; il y aura nombre de cadavres, et partout on les jettera en silence. Entendez-le, vous qui vous acharnez contre l'indigent pour anéantir les pauvres dans le pays, qui dites: Quand sera passée la nouvelle lune, pour que nous vendions du blé? et le sabbat, pour que nous ouvrions les greniers, mesurant avec un épha réduit, pesant avec un sicle plus fort et faussant la balance pour frauder? que nous achetions les petits à prix d'argent, et les pauvres pour une paire de sandales, et vendions les criblures du blé? L'Éternel le jure par la gloire de Jacob: Jamais je n'oublierai tout ce que vous avez fait. Le pays n'en tremblera-t-il pas, et chacun de ses habitants n'en sera-t-il pas attristé? Ne se soulèvera-t-il pas tout entier comme un fleuve? ne se gonflera-t-il pas pour s'affaisser comme le fleuve d'Egypte? Et en ce jour-là, dit le Seigneur, l'Éternel, je ferai coucher le soleil à midi, et j'obscurcirai le pays en plein jour. Et je changerai vos fêtes en deuil, et tous vos chants en complaintes, et je mettrai sur tous les reins le cilice, et je rendrai chauves toutes les têtes, et je couvrirai [le pays] du deuil qu'on prend pour un fils unique, et sa fin sera comme un jour d'amertume. Voici, des jours viennent, dit le Seigneur, l'Éternel, où j'enverrai une disette dans le pays, non point une disette de pain, ni une soif d'eau, mais celle d'ouïr les paroles de l'Éternel. Alors ils seront errants d'une mer à l'autre mer, et vers le nord et vers l'orient ils se précipiteront pour aller en quête de la parole de l'Éternel, mais ils ne la trouveront pas. Dans ce temps-là les belles vierges et les jeunes hommes languiront altérés. Ceux qui jurent par le délit de Samarie et disent: «Par la vie de ton Dieu, Dan! et vive la voie de Béerséba!» tomberont pour ne plus se relever. Je vis le Seigneur debout sur l'autel; et Il dit: Frappe le chapiteau à faire trembler les seuils, et fais-en tomber les pièces sur la tête d'eux tous! et par l'épée je tuerai les survivants; aucun d'eux ne pourra échapper par la fuite, ni aucun d'eux se sauver. S'ils forcent les Enfers, de là ma main les tirera; et s'ils montent dans les Cieux, je les en précipiterai; s'ils se cachent à la cime du Carmel, je saurai les y surprendre et les y saisir, et s'ils vont se dérober à mes regards au fond de la mer, de là j'ordonnerai au serpent de les blesser; et s'ils marchent captifs en avant de leurs ennemis, de là j'ordonnerai à l'épée de les tuer, et je tournerai mes regards sur eux, non pour leur bien, mais pour leur malheur. C'est le Seigneur, l'Éternel des armées, qui touche la terre et elle se dissout, et tous ses habitants sont dans le deuil, et elle se soulève tout entière comme le fleuve, et s'affaisse comme le fleuve d'Egypte; c'est lui qui élève dans les Cieux ses hautes salles et fait poser ses voûtes sur la terre, qui appelle les eaux de la mer et les verse sur la face de la terre. L'Éternel est son nom. N'êtes-vous pas pour moi ce que me sont les Éthiopiens, enfants d'Israël? dit l'Éternel. N'ai-je pas tiré Israël de la terre d'Égypte, et les Philistins de Caphthor, et les Syriens de Kir? Voici, les yeux du Seigneur Éternel sont sur le royaume criminel, et je le ferai disparaître de la surface de la terre; seulement ne détruirai-je pas toute la maison de Jacob, dit l'Éternel. Car voici, je vais en donner l'ordre et agiter la maison d'Israël entre toutes les nations, comme on agite avec le crible; mais le grain ne tombera pas à terre. Ils mourront par l'épée, tous les pécheurs de mon peuple qui disent: La calamité ne nous atteindra pas et ne nous assaillira pas. Je veux dans ce même temps relever la hutte déchue de David, refermer ses brèches, et réparer ses ruines, et l'édifier comme aux jours d'autrefois, afin qu'ils fassent la conquête des restes d'Édom et de tous les peuples qui porteront mon nom; ainsi parle l'Éternel qui le fera. Voici viennent des jours, dit l'Éternel, où le laboureur se rapprochera du moissonneur, et celui qui foule le raisin de celui qui répand la semence; et les montagnes seront découlantes de moût et toutes les collines ruisselantes. Et je ramènerai les captifs de mon peuple d'Israël, et ils rebâtiront les villes dévastées et les habiteront, et ils planteront des vignes et en boiront le vin, et ils établiront des jardins et en mangeront les fruits. Et je les replanterai dans leur sol, afin qu'ils ne soient plus arrachés de leur sol que je leur ai donné, dit l'Éternel, ton Dieu. Vision d'Abdias. Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel, sur l'Idumée: Nous avons ouï un message de par l'Éternel, et un héraut parmi les peuples est envoyé: «Debout! Faisons une levée contre elle pour l'attaquer!» Voici, je te rendrai chétive parmi les nations, tu seras livrée à un mépris extrême. L'orgueil de ton cœur t'a séduite, parce que tu habites les gorges des rochers, ta haute demeure; elle dit en son cœur: Qui me jetterait par terre? Quand pareille à l'aigle tu élèverais ton aire, quand parmi les étoiles tu la placerais, de là je te précipiterai, dit l'Éternel. Des voleurs t'ont-ils envahie, ou bien des pillards nocturnes? Comme tu es ruinée! Mais enlèvent-ils plus que ce qui leur suffit? Des vendangeurs t'ont-ils envahie? Mais ne laissent-ils rien à grappiller? Comme Ésaü est fouillé, et ses trésors visités! Jusqu'à la frontière tu es repoussée par tous tes alliés, tu es trompée, dupée par tes amis, tes commensaux; ils tendent un piège sous tes pas; il n'y a plus d'intelligence en toi. En ce même jour, dit l'Éternel, n'ôterai-je pas de l'Idumée les sages, et des montagnes d'Ésaü l'intelligence? Et tes héros, Théman, seront dans l'épouvante, pour que tous ils soient exterminés de la montagne d'Ésaü à cause du carnage. A cause de l'outrage que tu fis à ton frère Jacob tu seras couvert d'ignominie, et exterminé à jamais! Le jour où tu te tenais en face de lui, le jour où des étrangers emmenèrent captifs ses bataillons, et où des inconnus entrèrent dans ses portes, et tirèrent Jérusalem au sort; toi aussi tu fus comme l'un d'eux. Ne repais pas ta vue de la journée de ton frère, de sa journée de misère, et que les enfants de Juda ne te réjouissent pas au jour de leur ruine, et ne dilate pas ta bouche au jour du désastre. N'entre pas dans les portes de mon peuple au jour de sa défaite, toi non plus ne repais pas ta vue de son malheur au jour de sa défaite, et ne porte pas la main sur ses richesses au jour de sa défaite. Et ne te tiens pas au carrefour pour massacrer ses fugitifs, et ne livre pas ses réchappés au jour du désastre! Car elle est proche la journée de l'Éternel sur tous les peuples: ce que tu as fait, te sera fait; tes actes retomberont sur ta tête. En effet, comme vous avez bu le calice sur ma montagne sainte, ainsi le boiront tous les peuples à perpétuité; ils le boiront, épuiseront, et ils seront comme s'ils n'eussent pas été. Mais sur la montagne de Sion il y aura un refuge, et elle sera sainte, et la maison de Jacob reprendra ses possessions. Et la maison de Jacob sera un feu, et la maison de Joseph une flamme, et la maison d'Ésaü le chaume, et ils l'embraseront et la consumeront, et il n'y aura point de survivants de la maison d'Ésaü, car l'Éternel a prononcé. Et ceux du midi posséderont la montagne d'Ésaü, et ceux de Séphéla la Philistie, et ils posséderont la campagne d'Éphraïm et la campagne de Samarie, et Benjamin Galaad. Et les captifs de cette armée des enfants d'Israël, emmenés par les Cananéens jusqu'à Tsarpath, et les captifs de Jérusalem en état de dispersion soumettront les villes du midi, et il montera des sauveurs sur la montagne de Sion pour juger la montagne d'Ésaü, et à l'Éternel sera l'empire. Et :la parole de l'Éternel fut adressée à Jonas, fils d'Amitthaï, en ces mots : Lève-toi, va à Ninive la grande ville, et prêche-lui, car sa méchanceté est parvenue jusqu'à moi. Mais Jonas se leva pour s'enfuir à Tarsis de devant la face de l'Éternel. Et il descendit à Joppe, et il trouva un navire partant pour Tarsis, et il paya son naulage, et s'embarqua pour aller avec eux à Tarsis, loin de la face de l'Éternel. Mais l'Éternel envoya un grand vent sur la mer, et il s'éleva une grande tempête sur la mer, et le navire risquait de naufrager. Alors les mariniers eurent peur, et ils invoquèrent chacun leur dieu, et ils jetèrent l'attirail qui était sur le vaisseau à la mer, pour l'alléger. Mais Jonas était descendu dans l'intérieur du vaisseau, et s'étant couché il s'était endormi Alors le maître du vaisseau s'approcha, de lui et lui dit: Que fais-tu de dormir? lève-toi! invoque ton Dieu! peut-être Dieu se ressouviendra de nous, et nous ne périrons pas. Et ils se dirent l'un à l'autre: Venez et tirons au sort pour connaître lequel nous attire ce malheur! Et ils tirèrent au sort, et le sort désigna Jonas. Alors ils lui dirent: Dis-nous qui nous attire ce malheur? Quelles sont tes affaires et d'où viens-tu? quel est ton pays et de quelle nation es-tu? Et il leur dit: Je suis hébreu, et c'est l'Éternel, le Dieu des Cieux, que j'adore, Celui qui a fait la mer et la terre ferme. Et ces hommes furent saisis d'une grande crainte, et ils lui dirent: Pourquoi as-tu fait cela? Car ces hommes savaient qu'il fuyait de devant la face de l'Éternel, parce qu'il le leur avait avoué. Et ils lui dirent: Que te ferons-nous pour que la mer se calme envers nous? Car la mer devenait toujours plus orageuse. Et il leur dit: Prenez-moi, et jetez-moi à la mer, et la mer se calmera envers vous; car je sais que c'est moi qui vous attire cette grande tempête. Et ces hommes ramèrent pour revenir à terre; mais ils ne pouvaient, car la mer allait s'agitant toujours plus contre eux. Alors ils invoquèrent l'Éternel et dirent: Éternel, oh! ne nous fais pas: périr à cause de l'âme de cet homme, et ne nous charge pas du sang innocent; car tu es l'Éternel; ce que tu trouves bon, tu le fais. Et ils prirent Jonas et le jetèrent à la mer, et la mer cessa d'être furieuse. Et ces hommes furent saisis d'une grande crainte envers l'Éternel, et ils sacrifièrent à l'Éternel des victimes, et ils vouèrent des vœux. Et l'Éternel envoya un grand poisson pour engloutir Jonas, et Jonas fut dans le corps du poisson trois jours et trois nuits. Alors Jonas fit une prière à l'Éternel son Dieu, dans le corps du poisson, et il dit : Dans mon angoisse j'invoque l'Éternel et Il m'exauce; du sein des Enfers je crie, tu, entends ma voix. Tu me jettes dans l'abîme, au cœur de la mer, et les flots m'environnent, toutes tes vagues et tes ondes passent sur moi. Mais je dis: Je suis repoussé loin de ton regard! Cependant je reverrai ton saint temple! Les eaux pénètrent jusques à mon âme, l'abîme m'enserre, l'algue s'attache à ma tête. Jusqu'à la base des montagnes je suis descendu, les barrières de la terre se sont fermées derrière moi pour toujours; et tu retires ma vie du tombeau, Éternel, mon Dieu! Quand en moi-même mon âme est défaillante, je me souviens de l'Éternel, et ma, prière parvient jusqu'à toi, jusqu'à ton saint temple. Les adorateurs des vanités, du néant, abandonnent leur bienfaiteur; mais moi, je veux avec chants de louanges t'offrir des sacrifices et accomplir les vœux que j'ai faits. Le salut vient de l'Éternel! Et l'Éternel commanda au poisson, et il vomit Jonas sur la terre. Et la parole de l'Éternel fut adressée pour la seconde fois à Jonas en ces mots : Lève-toi, va à Ninive la grande ville, et proclames-y la proclamation que je vais te dire. Alors Jonas se leva et alla à Ninive, selon la parole de l'Éternel. Or Ninive était une grande ville devant Dieu, ayant trois jours de marche. Et Jonas commença à faire dans la ville une journée de marche, et fit la proclamation en ces mots: Encore quarante jours et Ninive est détruite. Et les gens de Ninive crurent Dieu, et ils publièrent un jeûne, et ils se revêtirent tous du cilice et les grands et les petits. Et lorsque le bruit en parvint au roi de Ninive, il se leva de son trône et déposa son manteau, et se couvrit du cilice, et s'assit sur la cendre. Et il fit crier et dire dans Ninive, de par le roi et ses grands, ces paroles: Que les hommes et les animaux, le bétail et les troupeaux ne goûtent de rien, ne paissent point et ne boivent point d'eau! et que les hommes et les bestiaux soient recouverts du cilice! que l'on crie à Dieu avec force! et que chacun revienne de sa mauvaise voie et de l'injustice de ses mains! Qui sait? Dieu se repentira de nouveau! Il reviendra de l'ardeur de sa colère, et nous ne périrons pas. Et Dieu voyant qu'ils en agissaient ainsi et qu'ils revenaient de leur mauvaise voie, Dieu se repentit du mal qu'il avait parlé de leur faire, et Il ne le leur fit pas. Et cela fut pour Jonas un très grand déplaisir, et il se dépita. Et il pria l'Éternel et dit: Ah! Éternel, n'est-ce pas ce que je disais, quand j'étais encore dans mon pays? Aussi me suis-je hâté de fuir à Tarsis; car je savais que tu es un Dieu clément et miséricordieux, plein de longanimité et d'amour et regrettant de punir. Et maintenant, Éternel, ôte-moi donc ma vie, car mieux vaut pour moi mourir que de vivre. Mais l'Éternel dit: Fais-tu bien de te dépiter? Alors Jonas sortit de la ville, et s'assit à l'orient de la ville et il se fit là une cabane, et s'y assit à l'ombre, jusqu'à ce qu'il vît ce qui arriverait dans la ville. Alors l'Éternel Dieu fit croître un ricin qui s'éleva au-dessus de Jonas pour qu'il y eût de l'ombre sur sa fête et pour le délivrer de son mal. Et Jonas se réjouit à cause du ricin, et sa joie fut grande. Et Dieu fit venir à l'arrivée de l'aurore le lendemain un ver qui piqua le ricin, de sorte qu'il sécha. Et il arriva au lever du soleil que Dieu fit venir un vent d'orient sourd, et le soleil frappa la tête de Jonas, de sorte qu'il défaillait. Alors il demanda sa mort et il dit: Mieux vaut pour moi mourir que de vivre. Mais Dieu dit à Jonas: Fais-tu bien de te dépiter à cause du ricin? Et il dit: Je fais bien de me dépiter jusqu'à la mort. Et l'Éternel dit: Tu as pitié d'un ricin pour lequel tu n'as pris aucune peine et que tu n'as pas élevé, qui enfant d'une nuit a crû et enfant d'une nuit a péri : et moi je n'aurais point pitié de Ninive la grande ville, dans laquelle il y a plus de cent vingt mille hommes qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche, et des animaux en grand nombre! La parole de l'Éternel qui fut adressée à Michée, de Moréseth, dans les temps de Jotham, d'Achaz et d'Ézéchias, rois de Juda, laquelle lui fut révélée touchant Samarie et Jérusalem. Écoutez, vous tous les peuples! sois attentive, ô terre avec tout ce qui y est! et que le Seigneur, l'Éternel, soit témoin contre vous, qu'il soit témoin, le Seigneur, de son saint temple! Car voici, l'Éternel va sortir de son séjour et descendre et s'avancer sur les hauteurs de la terre; et les montagnes se dissoudront sous ses pas, et les vallées se fondront, comme la cire en présence du feu, comme des eaux versées sur une pente : tout cela, pour le crime de Jacob et le péché de la maison d'Israël! D'où vient le crime de Jacob? n'est-ce pas de Samarie? et d'où les hauts lieux de Juda? n'est-ce pas de Jérusalem? Aussi ferai-je de Samarie un tas de pierres dans un champ, une plantation de vigne, et précipiterai-je ses pierres dans la vallée, et mettrai-je ses fondements à nu; et toutes ses images seront brisées, et tout le salaire de ses prostitutions brûlé au feu; et je saccagerai toutes ses idoles; car avec le salaire de ses prostitutions elle les a rassemblées et elles redeviendront salaire de prostitution. C'est pourquoi je gémis et me lamente, je vais sans chaussure ni vêtement; je me lamente comme le chacal et suis lugubre comme l'autruche. Mortel, en effet, est le coup qui la frappe, car il atteint jusques à Juda, pénètre jusqu'aux portes de mon peuple, à Jérusalem. A Gath n'en dites rien! et à Acco ne pleurez pas! à Beth-léaphra je me roule dans la poudre! Émigre, habitante de Saphir, nue et honteuse! L'habitante de Tsaanan n'ose sortir; le deuil de Bethetsel vous prive de son abri. Car l'habitante de Maroth est inquiète de son salut, car de par l'Éternel la calamité est parvenue aux portes de Jérusalem. Attelle ton char aux coursiers, habitante de Lachis! tu fus un principe de péché pour la fille de Sion, car en toi se sont trouvées les défections d'Israël. Tu devras pour cela renoncer à Moréseth-Gath; les maisons d'Achsib seront une déception pour les rois d'Israël. Je ramènerai contre toi le conquérant, habitante de Marésa, la gloire d'Israël fuira jusques à Adullam. Rase ta tête, coupe ta chevelure à cause de tes enfants chéris! rends-toi aussi chauve que le vautour; car ils s'en vont loin de toi captifs. Malheur à ceux qui méditent le crime et machinent le mal sur leur couche! Dès l'aube du matin ils l'exécutent, car leur bras est pour eux un dieu. Ils convoitent des champs et s'en emparent, et des maisons, et ils les saisissent, et ils font violence a l'homme et à sa maison, au maître et à sa propriété. Aussi ainsi parle l'Éternel: Voici, je médite contre cette race un désastre auquel vous ne soustrairez pas vos cols, et vous ne marcherez pas la tête levée, car ce sera un temps malheureux. En ce jour-là on chantera sur vous des chansons, et on élèvera une plaintive complainte, disant: «Nous sommes désolés, désolés. Il aliène la part de mon peuple! Comme Il me l'enlève! A l'infidèle Il distribue nos champs!» C'est pourquoi tu n'auras personne qui étende le cordeau sur un lot dans l'assemblée de l'Éternel. «Ne déclamez pas!» déclament-ils. «Qu'ils ne déclament pas contre ces choses! leurs avanies ne cessent pas!» O toi qui t'appelles maison de Jacob, l'Éternel est-Il prompt à s'irriter? est-ce sa façon d'agir? «N'ai-je pas des paroles de bonté pour qui suit la droiture?» Dès longtemps mon peuple en ennemi s'insurge; de dessus la tunique vous détachez le manteau à ceux qui passent en sécurité revenant du combat. Vous expulsez les femmes de mon peuple de leurs maisons chéries, et à leurs enfants vous ôtez pour toujours ce dont je les parai. Debout! et partez! car ce n'est pas ici pour vous un lieu de repos, parce que la souillure vous perd, parce que votre ruine est profonde. Si un homme venait vous parler en l'air et mentir en disant: «Je te prophétise sur le vin et la cervoise!» cet homme serait le prophète de ce peuple. Cependant je veux te recueillir, te recueillir, Jacob, tout entier, rassembler les restes d'Israël, les réunir comme les brebis d'un parc, comme le troupeau dans un pâturage; ils bruiront, tant il y aura d'hommes. Il se met en marche à leur tête Celui qui sait se faire jour; ils se font jour, ils traversent la porte, et en sortent de nouveau, et leur Roi les précède, et l'Éternel est à leur tête. Et je dis: Entendez donc, chefs de Jacob, et princes de la maison d'Israël! N'est-ce pas à vous de connaître le droit? Vous qui haïssez le bien et aimez le mal, dépouillez les hommes de leur peau et leurs os de leur chair, et qui dévorez la chair de mon peuple et l'écorchez et brisez ses os, et en mettez les pièces comme dans la marmite, et comme de la viande dans la chaudière. Alors ils crieront à l'Éternel, mais Il ne les exaucera point et Il leur cachera sa face dans ce temps-là, parce qu'ils ont agi méchamment. Ainsi parle l'Éternel contre les prophètes qui séduisent mon peuple, qui, quand leurs dents ont à mâcher, crient: La paix! et à quiconque ne leur met rien dans la bouche, ils déclarent la guerre. Aussi, nuit pour vous, et plus de visions! ténèbres pour vous, et plus de divination! et le soleil se couchera sur ces prophètes, et le jour s'assombrira sur eux. Et ces voyants seront confus, et ces divinateurs rougiront, et tous ils se voileront la barbe; car il n'y aura point de réponse de Dieu. Mais je suis, au contraire, rempli de force, de l'esprit de l'Éternel, et de justice et d'intrépidité pour révéler à Jacob sa défection, et à Israël son péché. Entendez donc ceci, chefs de la maison de Jacob et princes de la maison d'Israël, qui abhorrez la justice et pervertissez tout ce qui est droit, qui édifiez Sion par des meurtres, et Jérusalem par des forfaits! Ses chefs jugent pour des présents, et ses sacrificateurs enseignent pour un salaire, et ses prophètes prédisent pour de l'argent; et néanmoins ils comptent sur l'Éternel, disant: «L'Éternel n'est-Il pas au milieu de nous? Aucun mal ne peut nous survenir!» Aussi, à cause de vous, Sion sera un champ qu'on laboure, et Jérusalem un monceau de ruines, et la montagne de la Maison une cime boisée. Et dans la suite des temps la montagne de la maison de l'Éternel se trouvera établie sur la cime des montagnes et élevée au-dessus des collines, et les peuples y afflueront. Et des peuples nombreux viendront et diront: «Allons, montons à la montagne de l'Éternel et à la maison du Dieu de Jacob, et qu'il nous instruise de ses voies-et nous marcherons sur ses sentiers!» car de Sion émanera la loi, et la parole de l'Éternel de Jérusalem! Et Il sera le juge de beaucoup de peuples et l'arbitre de nations nombreuses au loin, et ils forgeront leurs épées en faucilles et leurs lances en serpes, et un peuple contre un peuple ne lèvera plus l'épée, et ils n'apprendront plus la guerre. Alors ils habiteront chacun sous sa vigne et sous son figuier, sans être troublés, car la bouche de l'Éternel des armées a prononcé. Comme tous les peuples marchent chacun au nom de son Dieu, nous, nous marcherons au nom de l'Éternel, notre Dieu, à jamais, perpétuellement. En ce jour-là, dit l'Éternel, je recueillerai les boiteux, et rassemblerai les expulsés et ceux que j'aurai maltraités, et je ferai des boiteux une réserve, et des disséminés un peuple nombreux, et l'Éternel sera leur Roi sur la montagne de Sion, dès lors à jamais. Et toi, vedette du troupeau, colline de la fille de Sion, à toi parviendra, reviendra l'empire de jadis, la royauté de la fille de Jérusalem. Eh bien! pourquoi pousses-tu des cris? Es-tu sans roi, ou ton conseiller est-il mort, que la douleur te saisit comme la femme en travail? Sois tremblante et angoissée, fille de Sion, comme la femme en travail! Car maintenant tu vas sortir de la ville, et séjourner dans les champs, puis gagner Babel; mais là tu seras délivrée, là l'Éternel te rachètera de la main de tes ennemis. Maintenant s'unissent contre toi des peuples nombreux qui disent: «Qu'elle soit profanée! et que le spectacle de Sion réjouisse nos regards!» Mais ils ne connaissent pas les pensées de l'Éternel, et ne comprennent pas son conseil, car Il les ramassera comme les gerbes sur l'aire. Sus! triture, fille de Sion! car je fais ta corne de fer et ton sabot d'airain, pour que tu écrases nombre de peuples, et que tu consacres à l'Éternel leur butin, et leurs richesses au Seigneur de toute la terre. Pour le moment vous formez vos bataillons, hommes des bataillons; on met le siège devant nous: ils frappent de la verge la joue du juge d'Israël. Mais toi, Bethléhem Ephrata, trop petite pour être l'une des souches de Juda, de toi me sortira Celui qui sera dominateur en Israël, et dont l'origine remonte à l'antiquité et aux temps éternels. C'est pourquoi il les mettra à merci, jusqu'au temps où celle qui doit enfanter, enfante, et les restes de ses frères rejoindront les enfants d'Israël. Et il se tiendra là et sera pasteur avec la vertu de l'Éternel et avec la majesté du nom de l'Éternel son Dieu, et ils seront en sécurité, car dès lors il sera grand jusqu'aux bouts de la terre. Et il sera lui-même la Paix. Si l'Assyrien envahit notre pays et porte ses pas dans nos palais, nous lui opposerons sept pasteurs et huit princes du peuple. Et ils paîtront la terre d'Assyrie avec l'épée, et la terre de Nemrod au dedans de ses portes; et il délivrera de l'Assyrien, s'il envahit notre pays et porte ses pas dans nos frontières. Et les restes de Jacob seront au milieu de peuples nombreux comme une rosée qui vient de l'Éternel, comme sur l'herbe les gouttes de la pluie qui n'attendent rien de l'homme, et n'espèrent rien des enfants des hommes. Et les restes de Jacob seront au milieu des peuples, parmi les nations nombreuses, comme le lion parmi les bêtes de la forêt, comme le lionceau dans un troupeau de brebis, où ayant pénétré il foule et déchire, et personne pour sauver. Que ta main soit levée sur tes adversaires, et que tous tes ennemis soient exterminés! Et en ce jour-là, dit l'Éternel, j'exterminerai du milieu de toi tes chevaux, et détruirai tes chars, et j'exterminerai les villes de ton pays et démolirai tous tes forts, et j'exterminerai de ta main les enchantements, et tu n'auras plus de divinateurs, et j'exterminerai tes idoles et tes statues du milieu de toi, et tu n'adoreras plus l'ouvrage de tes mains; et j'arracherai tes Aschères du milieu de toi, et détruirai tes villes, et dans ma colère et mon courroux j'exercerai mes vengeances sur les nations qui ne veulent pas écouter. Écoutez donc ce que dit l'Éternel! «Lève-toi, plaide devant les montagnes, et que les collines entendent ta voix!» Écoutez, montagnes, le procès de l'Éternel, et vous, immobiles fondements de la terre! car l'Éternel fait un procès à son peuple, et avec Israël Il entre en débat. «Mon peuple, que t'ai-je fait? et en quoi t'ai-je peiné? Réponds-moi! Car je te tirai du pays d'Egypte, et de la maison de servitude je te rachetai, et j'envoyai devant toi Moïse, Aaron et Marie. Mon peuple! rappelle-toi donc ce que projetait Balak, roi de Moab, et ce que lui répondit Balaam, fils de Béor, de Sittim à Guilgal, afin que tu reconnaisses les bontés de l'Éternel.» «Avec quoi-me présenterai-je devant l'Éternel, rendrai-je mon hommage au Dieu suprême! Me présenterai-je avec des holocaustes, avec des veaux d'un an? L'Éternel agréera-t-Il des milliers de béliers, des myriades de torrents d'huile? Offrirai-je mon premier-né pour expier mon crime, le fruit de mes entrailles pour expier le péché de mon âme?» O homme, Il t'a révélé ce qui est bien; et que requiert de toi l'Éternel, sinon de pratiquer la justice, et d'aimer la piété, et de marcher humblement avec ton Dieu? La voix de l'Éternel fait appel à la Ville; et salut à qui prend garde à ton nom! Entendez la verge et qui l'envoie! Y a-t-il encore dans la maison de l'impie des trésors iniques et un épha réduit, abominable? Puis-je être pur pour qui a une balance inique et une bourse avec de faux poids? Parce que ses riches sont pleins de violence, et que ses habitants profèrent le mensonge, et ont dans la bouche une langue trompeuse, moi aussi je te frapperai à mort, exerçant des ravages à cause de tes péchés. Tu mangeras et ne te rassasieras pas, et l'inanition sera dans ton corps; tu mettras à part, mais ne sauveras pas, et ce que tu sauveras, je le livrerai à l'épée. Tu sèmeras et ne moissonneras pas; tu pressureras l'olive et ne t'oindras point d'huile; le moût, et ne boiras point de vin. Et l'on observe les règles d'Omri et toute la manière de la maison d'Achab, et vous suivez leurs conseils, afin que je fasse de toi un objet d'horreur et de ses habitants un objet de dérision, et vous porterez l'opprobre de mon peuple. Malheureux! je suis comme quand les fruits sont cueillis, que l'on grappille après la vendange! Point de raisin à manger, de ces figues hâtives que désire mon âme. Les bons sont disparus du pays; parmi les hommes plus de gens de bien,! ils épient tous le sang à verser; chacun cherche à prendre son frère au piège. Pour le mal on a des mains pour le bien faire; le magistrat demande et le juge est vénal, et le grand exprime le désir de son âme, et eux prévariquent. Le meilleur d'entre eux est comme un buisson d'épines, le plus droit pire qu'une haie. Le jour de tes sentinelles, ton châtiment viendra; alors ils seront dans la perplexité. Ne vous fiez pas à l'ami, ne comptez pas sur l'intime, contre la femme couchée dans ton sein garde les portes de ta bouche. Car le fils méprise son père, la fille s'insurge contre sa mère, la bru contre sa belle-mère; l'homme a pour ennemis les gens de sa maison. «Mais moi de mes yeux je cherche l'Éternel, j'attends mon Dieu sauveur; mon Dieu m'entendra. Ne te réjouis pas, mon ennemie, à mon sujet! Si je suis tombée, je me relèverai; si je suis assise dans les ténèbres, l'Éternel sera ma lumière. Je me soumets au courroux de l'Éternel, parce que j'ai péché contre lui, jusqu'à ce qu'il soutienne ma querelle, et défende ma cause, et me produise à la lumière, et que sa justice réjouisse mes regards. Et mon ennemie le verra, et la honte couvrira celle qui me disait: Où est l'Éternel, ton Dieu? Elle réjouira mes regards; alors elle sera foulée comme la boue dés rues.» Le jour de la restauration de tes murs, ce jour-là tes limites seront reculées. C'est le jour où vers toi on accourra, de l'Assyrie aux villes d'Egypte, et de l'Egypte au fleuve, de la mer à la mer, et des montagnes aux montagnes. Et la terre sera ravagée à cause de ses habitants, à cause des fruits de leurs œuvres. «Fais paître ton peuple avec ta houlette, le troupeau qui t'appartient et doit habiter solitaire, dans la forêt au milieu du Carmel. Qu'ils paissent en Basan et Galaad, comme aux jours d'autrefois.» «Comme aux jours de ta sortie du pays d'Egypte je te ferai voir des merveilles!» Les peuples le verront et auront honte de toute leur puissance, ils mettront la main sur la bouche, leurs oreilles seront assourdies. Ils mordront la poussière comme le serpent, comme les reptiles de la terre; ils quitteront éperdus leurs forts; à l'Éternel notre Dieu ils viendront tout tremblants, et seront craintifs devant toi. Qui est un Dieu, comme toi, pardonnant le crime et passant le péché au reste de ton héritage? Il ne garde pas sa colère à jamais, car Il se plaît à la clémence. De nouveau Il prendra pitié de nous, Il mettra nos crimes sous ses pieds, et Tu jetteras au fond de la mer tous nos péchés. Tu montreras à Jacob ta fidélité, et à Abraham la grâce que tu as jurée à nos pères dès les jours d'autrefois. Oracle contre Ninive. Livre de la vision de Nahum d'Elkosch. L'Éternel est un Dieu jaloux et vengeur; l'Éternel est vengeur et plein de courroux; l'Éternel se venge de ses ennemis et garde du ressentiment à ses adversaires. L'Éternel est lent à s'irriter et grand en force, et Il ne laisse point impuni. L'Éternel marche dans l'ouragan et la tempête, et les nuées sont la poussière de ses pieds; Il gourmande la mer et la dessèche, et tarit tous les fleuves; Basan et le Carmel se fanent, et la verdure du Liban se flétrit. Les montagnes s'ébranlent devant lui et les collines se décomposent; à son aspect la terre se soulève, le monde et tous ses habitants. Qui tiendrait devant son courroux, et qui resterait debout au feu de sa colère? Sa fureur s'épanche comme des flammes, et les rochers s'éboulent devant lui. L'Éternel est bon, Il est un refuge au jour de la détresse, et Il connaît ceux qui se confient en lui. Mais par des flots envahissants Il portera la ruine dans le lieu où elle est sise, et les ténèbres poursuivront ses ennemis. Que tramez-vous contre l'Éternel? c'est lui qui détruit! le désastre ne s'exécutera pas en deux fois. Car tels que des ronces entrelacées, et comme ivres de leur vin, ils seront dévorés, ainsi que le chaume sec, totalement. De toi, [Ninive,] sortit celui qui machinait le mal contre l'Éternel, celui qui médita la ruine. Ainsi parle l'Éternel: Quand même ils sont au complet et si nombreux, cependant ils seront moissonnés, et c'en est fait. Et si je t'ai humilié, [Juda,] je ne t'humilierai plus. Et maintenant je veux briser son joug de dessus ta tête et rompre tes fers. Quant à toi, [Assyrien,] voici ce qu'ordonne l'Éternel: A l'avenir il n'y aura plus de rejeton de ton nom; de la maison de ton Dieu j'arracherai les idoles de taille et de fonte, je te prépare ton tombeau, car tu fus trop léger. Là le feu te dévorera, l'épée te détruira, te dévorera comme l'attelabe, quand tu serais nombreuse comme l'attelabe, nombreuse comme la sauterelle. Voyez! sur les montagnes les pieds du messager qui annonce la paix! Juda, célèbre tes fêtes, accomplis tes vœux! Car le destructeur ne t'envahira plus, il est totalement détruit. Le ravageur marche sur toi, [Ninive!] Garde la place, aie l'œil sur le chemin, ceins tes reins, fais les plus grands efforts! Car l'Éternel relève la grandeur de Jacob, aussi bien que la grandeur d'Israël, parce que les dévastateurs les ont dévastés, et ont détruit leurs plants. Les boucliers de ses héros sont rouges, les guerriers sont vêtus d'écarlate; les faux étincellent sur les chars au jour de son armement, et les lances sont brandies. Dans les rues avec furie les chars sont lancés, ils se croisent dans les places; leur aspect est celui des torches, ils courent comme des éclairs. Il se souvient de ses braves; ils trébuchent dans leur marche: on se précipite contre ses murs et la tortue est dressée. Les portes des fleuves sont ouvertes, et le palais s'écroule. C'est arrêté: elle est mise à nu, emmenée, et ses suivantes gémissent comme des colombes, en se frappant la poitrine. Ninive était comme un réservoir plein d'eau, depuis qu'elle était; mais ils fuient! «Arrêtez! Arrêtez!» mais personne ne se retourné. Pillez l'argent! pillez. l'or! ce sont des trésors sans fin, des richesses, toutes sortes de meubles de prix. Désastre et dévastation! et abandonnement! les cœurs se fondent, les genoux chancellent, tous les reins souffrent, tous les visages pâlissent. Qu'est devenu le repaire des lions, où les lionceaux trouvaient leur pâture, où se promenaient le lion, la lionne, le petit du lion, sans être troublés? Le lion dépeçait pour ses petits, et déchirait pour ses lionnes; il remplissait de proie ses antres, et ses repaires de dépouilles. Malheur à la cité sanguinaire, toute pleine de fraude, de violence, qui ne renonce pas à la rapine! Entendez les fouets, et entendez le roulement des roues et les chevaux galopant et les chars bondissant. La cavalerie est en course, l'épée jette des flammes et la lance l'éclair; c'est une masse de tués et une foule de morts et une infinité de cadavres, on heurte contre des cadavres. C'est à cause des nombreuses prostitutions de la prostituée attrayante, enchanteresse, qui vendait les peuples par ses prostitutions et les familles par ses enchantements. Voici, j'en veux à toi, dit l'Éternel des armées, je retrousserai les pans de ta robe par-dessus ton visage, et ferai voir aux peuples ta nudité et aux royaumes ton ignominie; et je jetterai sur toi des ordures et te ferai honte et t'exposerai en spectacle. Et qui te verra, te fuira et dira: «Ninive est détruite; qui la plaindrait? Où te chercherai-je des consolateurs?» Es-tu meilleure que No-Ammon qui était assise sur le fleuve, que les eaux entouraient, dont une mer était le fossé et une mer la muraille? L'Ethiopie était sa force, avec les innombrables Égyptiens; les Phytes et les Libyens étaient tes auxiliaires. Elle aussi s'en est allée captive en exil; ses enfants aussi furent écrasés à tous les carrefours; et on tira ses nobles au sort, et tous ses grands furent liés de chaînes. Toi aussi tu boiras ton soûl [du calice], tu. te cacheras, toi aussi tu chercheras un abri contre l'ennemi. Tous tes remparts sont des figuiers portant des primeurs; les secoue-t-on, elles tombent dans la bouche de qui veut en manger. Voici, tes armées seront des femmes au milieu de toi, à tes ennemis s'ouvrent les portes de ton pays, et le feu dévore tes verrous. Fais ta provision d'eau pour le siège, fortifie tes remparts, broie la glaise et foule l'argile, répare les fours à briques! Là le feu te dévorera, l'épée te détruira, te dévorera comme l'attelabe, quand tu serais nombreuse comme l'attelabe, nombreuse comme la sauterelle. Tu as plus de marchands qu'il n'y a d'étoiles au ciel; l'attelabe déploie ses ailes et prend son vol. Tes princes sont nombreux comme les sauterelles, et tes chefs comme les locustes qui se posent sur les murailles au temps froid: le soleil se lève-t-il, elles fuient, et on ignore le lieu où elles sont. Tes bergers sommeillent, roi d'Assur, tes généraux reposent; ton peuple est disséminé sur les montagnes, et nul ne le rassemble. Point de remède à ta blessure! ta plaie est incurable. Tous ceux qui ouïront parler de toi, battront des mains sur toi; car sur qui ne s'est pas étendue ta méchanceté incessamment? Oracle révélé à Habacuc, le prophète. Que de temps j'ai crié, Éternel, et tu n'écoutes pas! je crie à toi: violence! et tu ne secours pas! Pourquoi me rends-tu témoin du crime? et tu es spectateur de nos peines! Et l'oppression et la violence sont devant moi; il y a des débats et la discorde s'élève. Aussi la loi est sans vie, et jamais justice n'est rendue, car l'impie cerne le juste, aussi rend-on une justice pervertie. «Regardez parmi les nations et voyez! et étonnez-vous, soyez étonnés! car je vais faire une œuvre en vos jours! vous n'y croirez pas, si elle vous est annoncée. Car voici, je fais lever les Chaldéens, peuple rude et impétueux, qui s'avance au large sur la terre pour occuper des demeures qui ne sont pas à lui. Il est terrible et, formidable; de lui seul émanent son droit et sa fierté. Et plus agiles que des panthères sont ses chevaux, plus rapides que les loups du soir, et ses chevaux fièrement bondissent, et ses cavaliers arrivent de loin; ils volent comme un aigle qui fond sur sa proie. Tous ils viennent pour sévir; un désir est sur leur visage: en avant! et il entraîne comme du sable les captifs. Et il se moque des rois, et les princes sont sa risée; de tout rempart il se moque; il élève une terrasse et s'en empare. Puis son audace s'accroît, et il passe outre, et devient criminel, car sa force est son Dieu.» Ne fus-tu pas de tout temps l'Éternel, mon Dieu, mon Saint? Nous ne périrons pas! Éternel, tu l'as commis au jugement!» ô rocher, tu l'as assigné pour punir! Toi dont les yeux sont trop purs pourvoir le crime, et qui ne peux être spectateur des maux, pourquoi verrais-tu des impies, te tairais-tu quand le méchant dévore un plus juste que lui? Tu assimiles donc l'homme aux poissons de la mer, aux reptiles qui n'ont point de souverain! Il tire tout avec l'hameçon, l'enlève avec son filet, et l'emporte dans sa nasse, et il en est joyeux et allègre. Pour cela il sacrifie à sa nasse et encense son filet, car par eux sa capture est riche et sa chère succulente. Faut-il pour cela qu'il vide son filet et toujours égorge les peuples sans pitié? Je veux me tenir dans mon donjon et me placer sur la tour et observer pour voir ce qu'il me dira et ce que je répliquerai en sus de mon grief. Et l'Éternel me répondit et dit: Écris la vision et la grave sur des tables, afin que couramment on la lise. Car la vision a trait à un temps à venir, mais elle aspire au but, et ne mentira pas; si elle tarde, attends-la, car elle arrivera, elle n'y manquera pas. Voici, son âme s'est enflée, elle n'est pas droite en lui, mais le juste par sa foi vivra. Oui, le vin est insolent, l'homme qu'il enorgueillit n'a point de repos; pareil à l'Enfer, il ouvre une large bouche, et il est comme la mort, et insatiable, et il s'empare de tous les peuples et accapare toutes les nations. Toutes ne diront-elles pas sur lui une chanson et des railleries et des sarcasmes, parlant ainsi: Malheur à qui accumulait ce qui n'était pas à lui! jusques à quand?… et à qui se chargeait d'emprunts à gages! Ne se lèveront-ils pas soudain, tes créanciers, et ne s'éveilleront-ils pas, tes oppresseurs? Et tu seras leur proie. Parce que tu pillas des peuples nombreux, tous les autres peuples te pilleront, à cause du meurtre des hommes et de l'outrage fait au pays, aux villes et à tous leurs habitants. Malheur à qui fait un gain inique pour sa maison, afin de placer son nid sur la hauteur pour se dérober au bras du malheur! Tu décidas l'opprobre de ta maison, la destruction des peuples nombreux, et tu as péché contre toi-même. Car de la muraille la pierre crie, et de la charpente la poutre lui répond. Malheur à qui bâtit une ville avec le sang, et fonde une ville avec l'iniquité! Voici, n'est-ce pas de par l'Éternel des armées que les peuples se fatiguent pour un feu, et les nations se peinent pour le néant? Car la terre se remplira de la connaissance de la gloire de l'Éternel, de même que les eaux recouvrent la mer. Malheur à qui fait boire son prochain! à toi qui lui verses le feu de ton vin et l'enivres pour voir sa nudité! Tu seras rassasié d'opprobre au lieu de gloire; bois aussi toi-même et découvre ton prépuce! qu'elle arrive à toi la coupe de la droite de l'Éternel, et que l'ignominie couvre ta gloire! Car la violence faite au Liban retombera sur toi, ainsi que la ruine des bêtes qu'elle épouvanta, à cause du meurtre des hommes et de la violence faite au pays, à la ville et a tous ses habitants. A quoi sert l'idole, pour que le sculpteur la taille? la statue et le docteur de mensonges, pour que le sculpteur se confie en sa sculpture en faisant des idoles muettes? Malheur à qui dit au bois: «Éveille-toi!» «Lève-toi!» à la pierre muette, «qu'elle enseigne!» Voici, elle est plaquée d'or et d'argent, et il n'y a point d'esprit au dedans d'elle. Mais l'Éternel est dans son temple saint! Que toute la terre se taise devant lui! Prière d'Habacuc, le prophète, sur le mode des chants plaintifs. Éternel, j'ai entendu ton annonce et je suis craintif. Éternel, réalise ton œuvre durant ces années, durant ces années manifeste-la! Dans la colère souviens-toi de la pitié! Dieu arrive de Théman, et le Saint du mont de Paran. (Pause.) Sa magnificence couvre les Cieux, et la terre se remplit de ses louanges. Et c'est un éclat pareil au jour, des rayons jaillissent de sa main; là s'enveloppe sa majesté. Devant lui marche la peste, et la contagion paraît sur ses traces. Il s'arrête et mesure la terre; Il regarde et fait trembler les peuples; les monts éternels éclatent, les collines antiques s'affaissent; Il [suit] les voies anciennes. Je vois dans la détresse les tentes de l'Ethiopie, et trembler les pavillons du pays de Madian. Est-ce contre les fleuves que s'irrite l'Éternel? est-ce contre les fleuves qu'il se courrouce? est-ce à la mer qu'en veut ta fureur, que tu t'avances avec tes chevaux sur ton char de victoire? Ton arc est tiré, les malédictions sont les traits de ta parole!… (Pause.) La terre vomit des fleuves. Les montagnes te voient, elles tremblent, des torrents d'eau se précipitent, l'abîme fait retentir sa voix, il soulève ses bras en haut. Le soleil, la lune demeurent dans leur gîte à la lumière de tes flèches qui volent, à la splendeur de l'éclair de ta lance. Dans ton courroux tu marches sur la terre, dans ta colère tu écrases les peuples. Tu sors pour sauver ton peuple, pour sauver ton Oint. Tu fracasses le faîte de la maison des impies, jusques au comble tu en mets à nu les bases. (Pause.) Tu perces de tes traits la tête de ses chefs qui s'élancent pour me disperser, se réjouissent comme pour dévorer le malheureux dans l'embuscade. Tu foules la mer avec tes chevaux, l'écume des grandes eaux. J'ai entendu et mon corps tremble; à cette voix mes lèvres s'entre-choquent, la carie pénètre mes os, mes genoux tremblent sous moi qui dois être impassible au jour de la détresse, quand mon peuple est assailli par notre oppresseur. Car le figuier ne fleurit pas et la vigne ne donne pas de récolte, le jet de l'olivier est trompeur, et les guérets ne donnent point de pain, dans le bercail il y a faute de brebis et plus de bœufs dans les étables. Toutefois je mets ma joie en l'Éternel, et mon allégresse en Dieu mon sauveur. L'Éternel, le Seigneur est ma force, Il me donne les pieds de la biche pour me faire atteindre mes hauteurs. Au maître chantre sur le mode de mon luth. La parole de l'Éternel qui fut adressée à Sophonie, fils de Cusi, fils de Gédalia, fils d'Amaria, fils d'Ézéchias, au temps de Josias, fils d'Amon, roi de Juda. Je vais tout enlever de la surface de la terre, dit l'Éternel, enlever hommes et bêtes, enlever les oiseaux des Cieux et les poissons de la mer, et les scandales avec les impies, et j'exterminerai les hommes de la surface du sol, dit l'Éternel. Et j'étendrai ma main sur Juda, et sur tous les habitants de Jérusalem, et j'exterminerai de ce lieu les restes de Baal, le nom des prêtres avec les sacrificateurs, et ceux qui adorent sur les toits l'armée des Cieux, et ceux qui adorent l'Éternel, lui prêtent serment et jurent par leur roi, et ceux qui ont déserté l'Éternel et qui ne cherchent point l'Éternel, et ne se soucient pas de lui. Silence devant le Seigneur, l'Éternel! car la journée de l'Éternel est proche; car l'Éternel a préparé un sacrifice, Il a sanctifié ses conviés. Et il arrivera au jour du sacrifice de l'Éternel que je châtierai les princes et les fils du roi et tous ceux qui revêtent les vêtements de l'étranger; et je châtierai tous ceux qui franchissent le seuil, en cette journée-là, et remplissent les maisons de leurs maîtres de rapine et de fraude. En cette journée-là, dit l'Éternel, des cris retentiront de la porte des poissons, et des gémissements de la ville basse et un grand fracas des collines. Gémissez, habitants du mortier! Car c'en est fait de tout le peuple des Cananéens, et tous les hommes chargés d'argent seront exterminés. Et dans ce temps-là je fouillerai Jérusalem aux lanternes et châtierai tous ces hommes assis sur leurs lies, qui disent en leur cœur: «L'Éternel ne fait point de bien et point de mal.» Et leur opulence sera une proie, et leurs maisons une ruine; et ils ont bâti des maisons, mais ils ne les habiteront pas, et planté des vignes, mais ils n'en boiront pas le vin. La journée de l'Éternel, la grande journée est proche, elle est proche, et s'avance rapidement; on entend la journée de l'Éternel; alors le héros poussera des cris amers. Ce jour-là est un jour de colère, un jour de détresse et d'angoisse, un jour de dévastation et de désolation, un jour de ténèbres et d'obscurité, un jour nuageux et sombre, un jour de bruit de trompettes et de cris de guerre contre les villes fortes et les tours élevées. Et je mettrai les hommes à la gêne, et ils iront comme des aveugles, car ils péchèrent contre l'Éternel, et leur sang sera répandu comme de la poussière, et leur chair comme de l'ordure. Ni leur argent, ni leur or ne pourra les sauver au jour de la colère de l'Éternel, et par le feu de son courroux tout le pays sera consumé; car c'est d'une ruine, oui, d'une ruine soudaine, qu'il frappera tous les habitants du pays. Recueillez, recueillez-vous, race qui ne pâlit plus! avant que le décret enfante (comme la balle le temps passe), avant que fonde sur vous le feu de la colère de l'Éternel, avant que fonde sur vous le jour de la colère de l'Éternel. Cherchez l'Éternel, vous tous les humbles du pays, qui pratiquez sa loi, recherchez la justice, recherchez l'humilité! Peut-être serez-vous mis à l'abri au jour de la colère de l'Éternel. Car Gaza sera abandonnée, et Askalon désolée; Asdod en plein jour sera expulsée, et Hécron déracinée. Malheur aux habitants de la côte de la mer, au peuple des Crétites! La parole de l'Éternel est prononcée contre toi, Canaan, terre des Philistins! et je te détruirai, t'ôterai tes habitants. Et la côte de la mer sera des pâturages, un régal pour les bergers, et des parcs pour les troupeaux, et ce sera une côte pour les restes de la maison de Juda, et ils y paîtront; dans les maisons d'Askalon le soir ils reposeront, car l'Éternel, leur Dieu, tournera ses regards sur eux et ramènera leurs captifs. J'ai ouï les outrages de Moab, et les insultes des enfants d'Ammon, qui outragèrent mon peuple et fièrement s'élevèrent contre ses frontières. Aussi, par ma vie, dit l'Éternel des armées, Dieu d'Israël, Moab sera comme Sodome, et les enfants d'Ammon comme Gomorrhe, la propriété des ronces et une mine de sel, et un désert éternel; les survivants de mon peuple les pilleront, et les restes de ma nation les posséderont. Cela leur arrivera pour leur orgueil, parce qu'ils furent insultants et superbes contre le peuple de l'Éternel des armées. Sur eux l'Éternel sera terrible, car Il anéantit tous les dieux de la terre, et tous lui rendront hommage, chacun du lieu où il est, toutes les îles des nations. Vous aussi, Éthiopiens, vous serez percés par mon épée. Et Il étendra sa main vers le nord, et détruira l'Assyrie et fera de Ninive une solitude aride comme le désert. Et dans son enceinte se coucheront les troupeaux, tous les animaux par bandes; le pélican aussi et le hérisson logeront dans ses chapiteaux; un ramage retentira aux fenêtres; des ruines seront sur le seuil, car les lambris de cèdre auront été mis à nu. La voilà cette ville dont la joie est insolente, qui habite en sécurité, qui dit en son cœur: Moi, et hors moi rien! Comment est-elle devenue un désert, un repaire pour les bêtes? Quiconque passera devant elle, sifflera et agitera la main. Malheur à la réfractaire et souillée, à la cité qui opprime! Elle n'est docile à aucune voix, ne reçoit pas instruction, en l'Éternel elle ne se confie pas, de son Dieu elle ne s'approche pas. Ses princes dans son sein sont des lions rugissants, ses juges des loups du soir, ils ne réservent rien pour le lendemain. Ses prophètes sont des fanfarons, des hommes perfides, ses sacrificateurs profanent le sanctuaire, violent la loi. L'Éternel est juste au milieu d'elle, Il ne fait rien d'injuste, chaque matin Il produit au jour ses lois, Il n'y manque point; mais le méchant ne connaît point de pudeur. J'ai exterminé des peuples; leurs tours ont été dévastées; j'ai désolé leurs rues, tellement qu'il n'y a plus de passants; leurs villes ont été détruites, dépeuplées, privées d'habitants. J'ai dit: «Pourvu que tu me craignes, que tu reçoives instruction,» la ruine de sa demeure n'arriverait pas, tout le châtiment que je lui avais destiné. Mais dès le matin ils ont perverti toutes leurs œuvres. Aussi attendez-moi, dit l'Éternel, pour le jour où je me lèverai pour faire du butin; car j'ai arrêté de rassembler les peuples, de réunir les royaumes pour verser sur eux ma fureur, toute l'ardeur de ma colère, car au feu de mon courroux toute la terre sera consumée. Car alors je donnerai aux peuples des lèvres nouvelles, afin qu'ils invoquent tous le nom de l'Éternel et le servent unanimement. De par-delà les fleuves de l'Ethiopie mes adorateurs, les enfants de mes dispersés, apporteront mes offrandes. En ce temps-là tu n'auras plus à rougir de tous les faits dont tu t'es rendue coupable envers moi, car alors j'éloignerai de toi tes insolents triomphants, et désormais tu ne t'enorgueilliras plus sur ma sainte montagne. Et je laisserai au milieu de toi un peuple pauvre et chétif, qui se confie dans le nom de l'Éternel. Les restes d'Israël ne commettront pas l'iniquité ni ne proféreront le mensonge, et il ne se trouvera dans leur bouche point de langue trompeuse, mais on les fera paître, et ils reposeront sans être troublés. Jubile, fille de Sion! chante victoire, Israël! livre à la joie et à l'allégresse ton cœur tout entier, fille de Jérusalem! L'Éternel retire la sentence portée contre toi, Il éloigne ton ennemi: le Roi d'Israël au milieu de toi, c'est l'Éternel; désormais tu ne connaîtras plus les maux. En ce jour on dira à Jérusalem: Ne crains point! Sion, que tes bras ne défaillent point! L'Éternel, ton Dieu, est au milieu de toi, héros sauveur; tu feras sa joie et ses délices; dans son amour Il gardera le silence, tu feras son allégresse et son ravissement. Je recueille ceux qui s'attristent éloignés de l'assemblée; ils t'appartiennent, ils sont sous le poids de l'opprobre. Voici, j'aurai affaire à tous tes oppresseurs en ce temps-là, et je sauverai ce qui boite et recueillerai ce qui sera dispersé, et leur ferai obtenir de la louange et de la gloire dans tous les pays où ils subissent l'opprobre. Dans ce temps-là je vous ramènerai, et en ce même temps je vous recueillerai, car je vous rendrai célèbres et illustres auprès de tous les peuples de la terre, en ramenant vos captifs, sous vos yeux, dit l'Éternel. La seconde année du roi Darius, le sixième mois, le premier jour du mois, la parole de l'Éternel fut adressée par Aggée, le prophète, à Zorobabel, fils de Salathiel, gouverneur de Juda, et à Josué, fils de Jéhotsadak, grand sacrificateur, en ces mots : Ainsi parle l'Éternel des armées: Ce peuple dit: Le moment n'est pas encore venu, le moment où la maison de l'Éternel doit être rebâtie. C'est pourquoi la parole de l'Éternel fut adressée par Aggée, le prophète, en ces mots : Est-ce le moment pour vous-mêmes de vous loger dans vos maisons lambrissées, tandis que cette maison est en ruine? Or ainsi parle l'Éternel des armées: Soyez attentifs à la voie où vous êtes! Vous semez beaucoup et récoltez peu, vous mangez, mais non pas jusqu'à rassasiement, vous buvez, mais non pas votre soûl; vous avez des habits, mais non jusqu'à avoir chaud, et celui qui sert pour un gage, met ses gains dans une bourse trouée. Ainsi parle l'Éternel des armées: Soyez attentifs à la voie où vous êtes! Montez à la montagne et en amenez du bois, et bâtissez la maison, afin que j'en aie du plaisir et que gloire me soit rendue, dit l'Éternel. Vous comptiez sur beaucoup, et voici, vous avez peu; et si vous l'amenez à la maison, je le dissipe. Pourquoi? dit l'Éternel des armées. A cause de ma maison qui est en ruine, tandis que vous êtes empressés chacun pour sa maison. C'est pourquoi au-dessus de vous les Cieux retiennent la rosée, et la terre retient son produit; et j'ai appelé la sécheresse sur le pays et sur les montagnes, et sur le blé, et sur le moût, et sur l'huile, et sur tout ce que produit le sol, et sur l'homme, et sur le bétail, et sur tout le travail des mains. Et Zorobabel, fils de Salathiel, et Josué, fils de Jéhotsadak, grand sacrificateur, et tous les restes du peuple furent dociles à la voix de l'Éternel, leur Dieu, et aux paroles d'Aggée, le prophète, parce que l'Éternel, leur Dieu, l'avait envoyé, et le peuple eut crainte de l'Éternel. Et Aggée, envoyé de l'Éternel, parla en vertu de la mission de l'Éternel au peuple en ces mots: Je suis avec vous, dit l'Éternel. Et l'Éternel donna l'éveil à l'esprit de Zorobabel, fils de Salathiel, gouverneur de Juda, et à l'esprit de Josué, fils de Jéhotsadak, grand sacrificateur, et à l'esprit de tous les restes du peuple, et ils vinrent et se mirent à l'œuvre dans la maison de l'Éternel des armées, leur Dieu, le vingt-quatrième jour du sixième mois, la seconde année du roi Darius. Le septième mois, le vingt-unième jour du mois, la parole de l'Éternel fut adressée par Aggée, le prophète, en ces mots : Parle donc à Zorobabel, fils de Salathiel, gouverneur de Juda, et à Josué, fils de Jéhotsadak, grand sacrificateur, et aux restes du peuple, et dis : Qui d'entre vous a assez vécu pour avoir vu cette maison dans sa splendeur première? Et dans quel état! la voyez-vous maintenant? n'est-ce pas, une telle maison est comme rien à vos yeux? Mais maintenant, courage, Zorobabel! dit l'Éternel, courage, Josué, fils de Jéhotsadak, grand sacrificateur! et courage, vous, tout le peuple du pays! dit l'Éternel, et travaillez! car je suis avec vous, dit l'Éternel des armées, aux termes de l'alliance que je conclus avec vous à votre sortie de l'Egypte, et mon Esprit demeure au milieu de vous; soyez sans crainte! Car ainsi parle l'Éternel des armées: Encore un peu de temps, et j'ébranlerai les Cieux et la terre, et la mer et la terre sèche, et j'ébranlerai toutes les nations, et les objets précieux de tous les peuples afflueront, et je remplirai cette maison de splendeur, dit l'Éternel des armées. A moi est l'argent, et à moi l'or, dit l'Éternel des armées. La gloire à venir de cette maison sera plus grande que la première, dit l'Éternel des armées, et dans ce lieu-ci j'établirai la paix, dit l'Éternel des armées. Le vingt-quatrième jour du neuvième mois, la seconde année de Darius, la parole de l'Éternel fut adressée par Aggée, le prophète, en ces mots : Ainsi parle l'Éternel des armées: Propose aux sacrificateurs une question de loi, en ces mots : Si quelqu'un porte de la chair sacrée dans la bordure de son manteau, et que de cette bordure il touche du pain ou du légume ou du vin et de l'huile et un aliment quelconque, ces choses en deviendront-elles sacrées? Et les sacrificateurs répondirent et dirent: Non! Et Aggée dit: Si un homme souillé par un cadavre touche à toutes ces choses, seront-elles souillées? Et les sacrificateurs répondirent et dirent: Elles seront souillées. Alors Aggée prit la parole et dit: Il en est de même de ce peuple et de toute cette nation à mes yeux, dit l'Éternel, et ainsi de toute l'œuvre de leurs mains, et toutes les offrandes qu'ils font là, sont souillées. Et maintenant soyez attentifs [au temps écoulé] depuis aujourd'hui en remontant au jour où l'on ne mettait pas encore pierre sur pierre dans le temple de l'Éternel. Dès ce moment on venait à un tas de blé pour trouver vingt, et il n'y avait que dix; on venait à la cuve pour puiser cinquante au pressoir, et il n'y avait que vingt. Je vous frappai par le charbon et la nielle et la grêle dans les travaux de vos mains, mais vous ne revîntes pas à moi, dit l'Éternel. Soyez attentifs [au temps écoulé] depuis aujourd'hui en remontant, depuis le vingt-quatrième jour du neuvième mois au jour où fut fondé le temple de l'Éternel, soyez attentifs! Y a-t-il encore du grain dans les greniers? et de plus, la vigne et le figuier et le grenadier et l'olivier n'ont rien produit. Mais dès ce jour je vous bénirai. Et la parole de l'Éternel fut adressée pour la seconde fois à Aggée, le vingt-quatrième jour du mois, en ces mots : Parle à Zorobabel, gouverneur de Juda, et dis : J'ébranlerai les Cieux et la terre, et je renverserai les trônes des rois, et je détruirai la puissance des empires des peuples, et je renverserai les chars et ceux qui les montent, et les chevaux et leurs cavaliers seront culbutés, par l'épée les uns des autres. Dans ce même temps, dit l'Éternel des armées, je te prendrai, Zorobabel, fils de Salathiel, mon serviteur, dit l'Éternel, et te garderai comme un sceau; car je t'ai choisi, dit l'Éternel des armées. Le huitième mois, la seconde année de Darius, la parole de l'Éternel fut adressée à Zacharie, fils de Barachie, fils de Iddo, le prophète, en ces mots : L'Éternel a été irrité, irrité contre vos pères. Dis-leur donc: Ainsi parle l'Éternel des armées: Revenez à moi, dit l'Éternel des armées, et je reviendrai à vous, dit l'Éternel des armées. Ne soyez pas comme vos pères à qui les premiers prophètes criaient et disaient: «Ainsi parle l'Éternel des armées: Quittez donc vos voies mauvaises et vos mauvaises œuvres!» mais ils n'écoutèrent point et ne tinrent nul compte de moi, dit l'Éternel. Vos pères, où sont-ils? et les prophètes vivent-ils éternellement? Cependant mes paroles et mes décrets dont j'avais chargé mes serviteurs, les prophètes, n'ont-ils pas atteint vos pères? Et ils se convertirent et dirent: Comme l'Éternel des armées avait résolu de nous traiter selon nos voies et nos œuvres, ainsi nous a-t-Il traités. Le vingt-quatrième jour du onzième mois (c'est le mois de Sébat), la seconde année de Darius, la parole de l'Éternel fut adressée à Zacharie, fils de Barachie, fils de Iddo, le prophète, en ces mots : J'eus une vision pendant la nuit, et voici, c'était un homme monté sur un cheval rouge, et il se tenait parmi les myrtes qui étaient dans un fond, et derrière lui étaient des chevaux rouges, fauves et blancs. Et je dis: Qui sont-ils, mon Seigneur? Et l'ange qui parlait avec moi, me dit: Je te ferai voir qui ils sont. Et l'homme qui se tenait parmi les myrtes, prit la parole et dit: Ce sont ceux que l'Éternel a envoyés parcourir la terre. Et ils répondirent à l'ange de l'Éternel qui se tenait parmi les myrtes, et dirent: Nous avons parcouru la terre, et voici, toute la terre est calme et tranquille. Et l'ange de l'Éternel répondit et dit: Éternel des armées, jusques à quand seras-tu sans pitié pour Jérusalem et les villes de Juda contre lesquelles tu fus irrité ces soixante-dix ans? Et l'Éternel répondit à l'ange qui parlait avec moi, des paroles de bonté, des paroles de consolation. Et l'ange qui parlait avec moi, me dit: Proclame ces paroles: Ainsi parle l'Éternel des armées: J'ai pour Jérusalem et Sion une vive passion; aussi suis-je ému d'un grand courroux contre les nations [maintenant] en sécurité: quand j'étais un peu irrité [contre Juda], elles contribuèrent à son malheur. Aussi ainsi parle l'Éternel: Je reviens à Jérusalem avec des miséricordes; ma maison y sera bâtie, dit l'Éternel des armées, et le cordeau sera tendu sur Jérusalem. Proclame encore ces paroles: Ainsi parle l'Éternel des armées: Mes villes regorgeront encore de biens et l'Éternel consolera encore Sion et fera encore choix de Jérusalem. Et je levai les yeux et regardai, et voici quatre cornes. Et je dis à l'ange qui parlait avec moi: Qu'est-ce? Et il me dit: Ce sont les cornes qui ont dispersé Juda, Israël et Jérusalem. Et l'Éternel me fit voir quatre forgerons. Et je dis: Que viennent-ils faire? Et Il dit: Ce sont les cornes qui ont dispersé Juda de telle sorte que nul homme ne releva la tête; et ceux-ci viennent pour les épouvanter, pour abattre les cornes des nations qui ont levé la corne contre le pays de Juda pour le disperser. Et je levai les yeux et regardai, et voici un homme ayant dans sa main un cordeau à mesurer. Et je dis: Où vas-tu? Et il me dit: Prendre la mesure de Jérusalem, voir quelle en sera la largeur, et quelle en sera la longueur. Et voici, l'ange qui parlait avec moi s'avança, et un autre ange s'avança au-devant de lui. Et il dit à celui-ci: Cours! et parle ainsi à ce jeune homme-là: Jérusalem sera habitée comme ville ouverte, tant il y aura d'hommes et de bestiaux en son sein; et moi je serai pour elle, dit l'Éternel, un mur de feu qui l'entoure, et je serai une gloire au milieu d'elle. Sus! sus! fuyez du pays du nord, dit l'Éternel, car je vous ai disséminés aux quatre vents des Cieux, dit l'Éternel. Sus, ô Sion! sauve-toi, toi qui habites chez la fille de Babel! Car ainsi parle l'Éternel des armées: C'est après la gloire qu'il m'a envoyé chez les peuples qui vous ont dépouillés (car qui vous touche, touche à la prunelle de son œil). En effet voici, je brandis ma main sur eux et ils seront la proie de ceux qui leur furent asservis, et vous saurez que l'Éternel des armées m'a envoyé. Sois dans la joie et l'allégresse, fille de Sion! car voici, je viens et j'habiterai dans ton sein, dit l'Éternel. Et beaucoup de peuples s'attacheront à l'Éternel en ce jour-là, et deviendront mon peuple, et j'habiterai dans ton sein et tu sauras que l'Éternel des armées m'a envoyé auprès de toi. Et l'Éternel possédera Juda comme son lot dans la terre sainte, et fera encore choix de Jérusalem. Silence, vous tous qui êtes chair, en présence de l'Éternel! car II se lève de sa demeure sainte. Et Il me fit voir Josué, le grand sacrificateur, debout devant l'ange de l'Éternel, et Satan debout à sa droite pour l'attaquer. Et l'Éternel dit à Satan: Que l'Éternel te tance, Satan, que l'Éternel te tance, lui qui a choisi Jérusalem! Celui-ci n'est-il pas un tison sauvé du feu? Et Josué était vêtu d'habits sales, et se tenait debout devant l'ange; lequel prit la parole et dit à ceux qui étaient debout devant lui: Otez-lui ses habits sales! et lui dit: Voici! je te décharge de ton crime, et te revêts de superbes habits. Et je dis: Qu'on pose une tiare pure sur sa tête! Et ils posèrent une tiare pure sur sa tête et lui mirent des habits. Et l'ange de l'Éternel y présidait. Et l'ange de l'Éternel lit à Josué cette déclaration solennelle : Ainsi parle l'Éternel des armées: Si tu suis mes voies et observes mes ordonnances, tu jugeras aussi ma maison, et garderas mes parvis, et je te donnerai des guides parmi ceux qui sont ici présents. Écoute donc, Josué, grand sacrificateur, toi et tes collègues siégeant devant toi! (Car ce sont des hommes figuratifs; car, voici, je fais arriver mon serviteur, le Germe.) Car, voici, la pierre que j'ai placée devant Josué, sur cette seule pierre sept yeux sont fixés et j'en graverai les traits, dit l'Éternel des armées, et j'enlèverai le crime de ce pays en un jour. En ce jour-là, dit l'Éternel des armées, vous vous crierez l'un à l'autre: Sous la vigne et sous le figuier! Et l'ange qui parlait avec moi revint, et me réveilla comme un homme que l'on réveille de son sommeil. Et il me dit: Que vois- tu? Et je dis: Je vois! et voici un chandelier tout d'or, ayant son réservoir à son sommet et portant sept lampes, et sept tuyaux pour chacune des lampes qui sont à son sommet; et auprès, deux oliviers, un à droite du réservoir et un à sa gauche. Et je pris la parole et dis à l'ange qui parlait avec moi: Qu'est-ce que cela, mon Seigneur? Et l'ange qui parlait avec moi, répondit et me dit: Ne sais-tu pas ce que c'est? Et je dis: Non! mon Seigneur. Et il répondit et me dit: C'est ici la parole de l'Éternel adressée à Zorobabel: Ni par la force, ni par la puissance, mais par mon Esprit, dit l'Éternel des armées. Qui es-tu, grosse montagne? Devant Zorobabel aplanis-toi! Il fait saillir la pierre du faîte aux cris de: La grâce! la grâce pour elle! Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces termes : Les mains de Zorobabel ont fondé cette maison, et ses mains l'achèveront, et tu sauras que l'Éternel des armées m'a envoyé à vous. Car qui pourrait mépriser le jour des faibles commencements? Avec joie ils contempleront le plomb dans la main de Zorobabel, ces sept, les yeux de l'Éternel qui parcourent toute la terre. Et je répondis et lui dis: Que sont ces deux oliviers à la droite du chandelier et à sa gauche? Et reprenant une seconde fois la parole je lui dis: Que sont ces deux rameaux d'olivier qui touchent aux deux conduits d'or d'où découle la liqueur dorée. Et il me dit: Ne sais-tu pas ce que c'est? Et je dis: Non! mon Seigneur. Et il dit: Ce sont les deux oints qui se tiennent debout auprès du Seigneur de toute la terre. Et de nouveau je levai les yeux et regardai, et voici un volume qui volait. Et il me dit: Que vois-tu? Et je dis: Je vois un volume qui vole; sa longueur est de vingt coudées, et sa largeur de dix coudées. Et il me dit: C'est la malédiction qui se promène sur tout le pays, et ensuite de laquelle, d'une part, tout voleur sera exterminé, et d'autre part, tout parjure sera exterminé. Je l'ai lancée, dit l'Éternel des armées, afin qu'elle entre dans la maison du voleur, et dans la maison de qui fait par mon nom de faux serments, qu'elle séjourne dans sa maison et la détruise toute, et son bois et ses pierres. Et l'ange qui parlait avec moi, parut et me dit: Lève donc les yeux et regarde! qu'est-ce qui sort là? Et je dis: Qu'est-ce? Et il dit: C'est l'épha sortant. Et il dit: C'est à cela qu'ils visent dans tout le pays. Et voici, une masse de plomb fut soulevée, et il y avait dans l'épha une femme assise. Et il dit: C'est l'Impiété. Et il la repoussa au dedans de l'épha dont il referma l'ouverture avec la masse de plomb. Et je levai les yeux et regardai, et voici, deux femmes parurent: le vent était dans leurs ailes, et elles avaient des ailes comme des ailes de cigogne, et elles enlevèrent l'épha entre la terre et le ciel. Et je dis à l'ange qui parlait avec moi: Où emportent-elles l'épha? Et il me dit: Elles vont lui établir une demeure dans le pays de Sinear, et une fois consolidée, il y sera posé sur son piédestal. Et de nouveau je levai les yeux et je regardai, et voici quatre chars qui partaient d'entre deux montagnes, et les montagnes étaient des montagnes d'airain. Au premier char étaient des chevaux rouges, et au second char des chevaux noirs, et au troisième char des chevaux blancs, et au quatrième char des chevaux tachetés, vigoureux. Et je pris la parole et dis à l'ange qui parlait avec moi : Qu'est-ce, mon Seigneur? Et l'ange répondit et me dit: Ce sont les quatre vents des Cieux qui sortent après avoir pris les ordres du Seigneur de toute la terre. Les chevaux noirs attelés à l'un partirent pour le pays du nord, et les blancs partirent après eux, et les tachetés partirent pour le pays du midi. Et les rouges partirent et demandèrent à parcourir la terre. Et il dit: Allez, parcourez la terre! Et ils parcoururent la terre. Et il m'interpella et me parla en disant: Vois, ceux qui partent pour le pays du nord, font reposer ma colère sur le pays du nord. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Accepte de la part des captifs, Heldaï, Tobie et Jédaïa (et en ce même jour va, va dans la maison de Josias, fils de Sophonie, où ils sont descendus en arrivant de Babel) accepte, [dis-je], de l'argent et de l'or et en fais des couronnes, et pose-les sur la tête de Josué, fils de Jéhotsadak, grand sacrificateur, et dis-lui: Ainsi parle l'Éternel des armées: Voici, un homme dont le nom est Germe et qui croîtra sur son lieu même, bâtira le temple de l'Éternel. Et c'est lui qui bâtira le temple de l'Éternel, et il portera les insignes de la majesté et siégera, et exercera la royauté sur son trône et la sacrificature sur son trône, et le conseil de la paix sera entre elles deux. Et les couronnes seront pour Hélem et pour Tobie, et pour Jédaïa, et pour Hen fils de Sophonie, un mémorial dans le temple de l'Éternel. Et des [peuples] lointains viendront et travailleront au temple de l'Éternel, et vous saurez que l'Éternel des armées m'a envoyé à vous. Et cela arrivera, si vous écoutez la voix de l'Éternel, votre Dieu. Et la quatrième année du roi Darius, la parole de l'Éternel fut adressée à Zacharie, le quatrième jour du neuvième mois, celui de Cisleu. Et la maison de Dieu envoya Scharetser et Régem-Mélech et leurs gens pour implorer l'Éternel, et dire aux sacrificateurs de la maison de l'Éternel des armées et aux prophètes: «Continuerai-je à prendre le deuil au cinquième mois, avec abstinence, ainsi que je le fais depuis combien d'années?» Et la parole de l'Éternel des armées me fut adressée en ces mots : Dis à tout le peuple du pays et aux sacrificateurs: Quand vous avez jeûné et pris le deuil au cinquième et au septième mois, et cela pendant ces soixante-dix ans, est-ce pour moi que vous avez jeûné? Et quand vous mangez et buvez, n'est-ce pas vous qui mangez, et vous qui buvez? N'avez-vous pas les paroles que proclama l'Éternel par les premiers prophètes, quand Jérusalem était habitée et tranquille avec les villes de ses alentours, et que le midi et le bas pays étaient habités? Et la parole de l'Éternel fut adressée à Zacharie en ces mots: Ainsi a dit l'Éternel des armées : Rendez la justice en vérité, et traitez-vous l'un l'autre avec bonté et miséricorde; et n'opprimez ni la veuve, ni l'orphelin, ni l'étranger, ni le pauvre, et ne pensez pas à mal l'un contre l'autre dans vos cœurs. Mais ils refusèrent d'être attentifs, et opposèrent une épaule rénitente, et se bouchèrent les oreilles pour ne point entendre; et ils endurcirent leurs cœurs comme le diamant, pour ne pas entendre la loi et les paroles qu'envoyait l'Éternel des armées par son Esprit, par les premiers prophètes; et ainsi survint une grande colère de l'Éternel des armées. Et il arriva que, comme Il appela et qu'ils n'écoutèrent pas, de même ils appelèrent, et je n'écoutai pas, dit l'Éternel des armées; et je les disséminai parmi tous les peuples qu'ils ne connaissaient pas; et le pays demeura désert derrière eux; il n'y avait ni allant ni venant, et ils firent ainsi d'un pays de délices une solitude. Et la parole de l'Éternel des armées fut adressée en ces mots : Ainsi parle l'Éternel des armées: Pour Sion un grand zèle m'anime, et par un grand courroux je lui montre mon zèle. Ainsi parle l'Éternel: Je reviens en Sion et fixe ma demeure au sein de Jérusalem; et Jérusalem sera nommée Cité fidèle, et la montagne de l'Éternel des armées Montagne sainte. Ainsi parle l'Éternel des armées: Des vieillards et des femmes âgées s'assiéront encore dans les rues de Jérusalem, ayant chacun son bâton à la main à cause de leur grand âge; et les rues de la ville seront remplies de jeunes garçons et de jeunes filles jouant dans ses rues. Ainsi parle l'Éternel des armées: Si la chose est impossible aux yeux des restes de ce peuple dans ces jours-là, sera-t-elle aussi impossible à mes yeux, dit l'Éternel des armées? Ainsi parle l'Éternel des armées: Voici, je sauverai mon peuple du pays du lever et du pays du coucher du soleil; et je les ramènerai, et ils habiteront au sein de Jérusalem, et ils seront mon peuple, et moi je serai leur Dieu en vérité et en justice. Ainsi parle l'Éternel des armées: Que vos mains reprennent force, à vous tous qui en ces jours entendîtes ces paroles de la bouche des prophètes, qui parurent au temps où fût fondée la maison de l'Éternel des armées, le temple pour être relevé. Car avant ces jours-là l'homme ne retirait point le prix de sa peine, ni le bétail le prix de sa peine, et à ceux qui entraient et sortaient l'ennemi ne laissait point de paix, et je mettais aux prises les hommes les uns avec les autres. Mais maintenant je ne serai pas envers les restes de ce peuple, comme j'ai été dans les premiers jours, dit l'Éternel des armées. Car les semailles se feront en paix, la vigne donnera son fruit et la terre donnera son produit, et les Cieux donneront leur rosée, et je donnerai au reste de ce peuple la propriété de toutes ces choses; et de même que vous fûtes parmi les peuples en malédiction, maison de Juda et maison d'Israël, de même je veux vous sauver, et vous serez en bénédiction. N'ayez point de peur, que vos mains se raffermissent! Car ainsi parle l'Éternel des armées: De même que je pensai à vous faire du mal, quand vos pères m'irritèrent, dit l'Éternel des armées, et que je n'en eus point de repentir, ainsi je pense de nouveau en ces jours à faire du bien à Jérusalem et à la maison de Juda. N'ayez point de peur! Voici les choses que vous devez faire: parlez-vous vrai l'un à l'autre, rendez vos jugements dans vos Portes selon la vérité et en vue de la paix; que nul ne pense à mal contre son prochain dans son cœur, et n'aimez pas le faux serment, car ce sont tout autant de choses que je hais, dit l'Éternel. Et la parole de l'Éternel des armées me fut adressée en ces mots : Ainsi parle l'Éternel des armées: Le jeûne du quatrième mois et le jeûne du cinquième, et le jeûne du septième et le jeûne du dixième se changeront pour la maison de Juda en joie et en allégresse, et en fêtes de bonheur… Mais aimez la vérité et la paix. Ainsi parle l'Éternel des armées: Un jour encore viendront des peuples et les habitants de beaucoup de villes, et les habitants d'une ville aborderont ceux de l'autre en disant: Allons implorer l'Éternel et chercher l'Éternel des armées! Je veux aller aussi! Et beaucoup de peuples et de nombreuses nations viendront chercher l'Éternel des armées à Jérusalem et implorer l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel des armées: En ces jours-là dix hommes de toutes les langues des nations saisiront le pan du manteau d'un Juif et diront: Nous voulons aller avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec vous! Prononcé de la parole de l'Éternel contre le pays de Hadrach, et sur Damas elle vient s'arrêter, (car l'Éternel a l'œil sur les hommes et sur toutes les tribus d'Israël) et sur Hamath aussi qui touche à ses confins, sur Tyr et Sidon qui a tant de sagesse. Tyr se bâtit des remparts et entassa l'argent comme la poussière, et l'or comme la boue des rues. Voici, le Seigneur s'en rend maître et abat dans la mer ses fortifications, et elle est dévorée par le feu. Askalon le voit et s'effraie, et Gaza qui en tremble fort, ainsi que Hécron; car son espoir est déjoué, et le roi est exterminé de Gaza, et Askalon est sans habitants. Et une race étrangère habite en Asdod, et je détruis l'orgueil des Philistins. Et je lui ôte le sang de la bouche, et les abominations d'entre les lèvres, et celui-ci aussi reste pour notre Dieu, et il est comme un chef en Juda, et Hécron comme un Jébusien. Et par un camp je défends ma maison contre l'agresseur, et contre ceux qui passent et repassent, et l'oppresseur ne les envahira plus; car maintenant j'y regarde de mes yeux. Sois transportée de joie, fille de Sion! pousse des cris, fille de Jérusalem! Voici, ton Roi vient à toi, il est juste et rendu vainqueur, pauvre et ayant pour monture un âne, un poulain, le petit d'une ânesse. Et j'exterminerai les chars d'Éphraïm et les chevaux de Jérusalem, et les arcs de guerre seront exterminés: et il parlera de paix aux peuples, et son empire ira d'une mer à l'autre mer, et du Fleuve aux extrémités de la terre. Et je veux aussi, en vertu de ton alliance scellée par le sang, retirer pour toi tes captifs de la fosse qui est sans eau. Revenez au fort, captifs qui espérez! Aujourd'hui encore je le déclare, je te rendrai au double. Car je me bande Juda comme un arc, et je l'arme d'Éphraïm, et je fais lever tes enfants, ô Sion, contre tes enfants, ô Javan, et je te rends pareille à l'épée d'un héros. Et l'Éternel sur eux apparaîtra, et sa flèche partira comme l'éclair, et le Seigneur, l'Éternel, sonnera de la trompette, et s'avancera dans les tempêtes du midi. L'Éternel des armées les protégera, et ils dévoreront [leurs ennemis] et les fouleront comme des pierres de fronde, et boiront [leur sang] et feront vacarme comme dans le vin, et seront remplis comme les coupes des sacrifices, comme les angles de l'autel. Et l'Éternel, leur Dieu, les sauvera en ce jour-là, comme un troupeau, son peuple, car ils seront les pierreries d'un diadème, saillantes dans son pays. En effet, quelle sera leur beauté! quel sera leur éclat! Le blé donnera croissance à de jeunes hommes, et le moût à des vierges. Demandez à l'Éternel la pluie au temps de l'arrière-saison; l'Éternel fera éclater la foudre et Il leur donnera la pluie par torrents, à chacun de l'herbe dans son champ. Car les Théraphims ont un langage vain, et les devins des visions menteuses, les songes expriment ce qui n'est pas, c'est par le néant qu'ils consolent; c'est pourquoi ils sont emmenés comme des brebis, ils sont misérables, parce qu'il n'y a point de pasteurs. Contre les pasteurs ma colère s'enflamme et des boucs je veux tirer vengeance, car l'Éternel des armées vengera son troupeau, la maison de Juda, et Il en fait son superbe cheval de bataille. De son sein sortira la pierre angulaire, de son sein ses soutiens, de son sein les arcs de guerre, de son sein tous les chefs ensemble. Et ils seront comme des héros qui foulent aux pieds la boue des rues dans le combat, et ils combattront, parce que l'Éternel sera avec eux, et les cavaliers sur leurs chevaux seront couverts de honte. Et je donnerai force à la maison de Juda et salut à la maison de Joseph, et leur rendrai leurs demeures, car je prends pitié d'eux, et ils seront comme n'ayant pas été rejetés de moi, car je suis l'Éternel, leur Dieu, et je les exaucerai. Et Éphraïm sera comme un héros, et leur cœur aura la joie que donne le vin, et leurs enfants le verront et en seront joyeux, et leur cœur se réjouira en l'Éternel. D'un cri je les appellerai et les recueillerai, car je les ai rachetés, et ils seront nombreux comme ils furent nombreux. Je les dissémine parmi les peuples, mais dans les pays lointains ils se souviendront de moi: aussi vivront-ils avec leurs enfants, et il y aura pour eux un retour. Et je les tirerai du pays d'Egypte, et les recueillerai de l'Assyrie et les conduirai au pays de Galaad et au Liban, où l'espace ne leur suffira pas. Et [l'Éternel] passera la mer étroite et frappera les flots dans la mer, et toutes les profondeurs du Nil seront desséchées, et l'orgueil d'Assur abaissé, et le sceptre de l'Egypte disparu. Et je les fortifierai dans l'Éternel; et en son nom ils marcheront, dit l'Éternel. Liban, ouvre tes portes, et que le feu dévore tes cèdres! Cyprès, gémis, car le cèdre tombe, ceux qui s'élèvent sont dévastés; gémissez, chênes de Basan, car la forêt inaccessible tombe! Écoutez! les bergers gémissent, car leur gloire est anéantie. Écoutez! les lions rugissent, car la parure du Jourdain est anéantie. Ainsi parle l'Éternel, mon Dieu: Sois le pasteur des brebis à tuer, que leurs acheteurs égorgent sans être coupables, et dont les vendeurs disent: «Loué soit l'Éternel, car je me suis enrichi!» et que les pasteurs n'épargnent point. Car je n'épargnerai plus les habitants du pays, dit l'Éternel; et voici, je vais livrer les hommes aux mains les uns des autres, et aux mains de leur Roi, et ils extermineront le pays, et je ne délivrerai pas de leurs mains. – Et je fus le pasteur des brebis à tuer, à cause de leur misère extrême. Et je pris deux houlettes: à l'une je donnai le nom de Grâce, et à l'autre le nom d'Union, et je fis paître les brebis. Et je détruisis les trois pasteurs en un mois; et j'étais las d'eux, et ils avaient aussi de l'aversion pour moi. Alors je dis: Je ne veux pas être votre pasteur. Meure qui doit mourir, et périsse qui doit périr, et que les survivantes dévorent la chair l'une de l'autre! Et je pris ma houlette Grâce et la brisai, pour rompre mon alliance conclue par moi avec tous les peuples. Et elle fut rompue en ce jour-là, et par là les plus malheureuses brebis qui regardèrent vers moi, comprirent que c'était la parole de l'Éternel. Et je leur dis: S'il vous semble bon, donnez-moi mon salaire; sinon, n'en faites rien! Et ils me pesèrent mon salaire, trente sicles d'argent. Et l'Éternel me dit: Jette-le au potier, ce prix magnifique auquel ils m'évaluent. Et je pris les trente sicles d'argent et les jetai dans la maison de l'Éternel pour le potier. Et je brisai ma seconde houlette Union, pour rompre la fraternité entre Juda et Israël. Et l'Éternel me dit: Prends encore l'équipement d'un pasteur insensé; car voici, je susciterai un pasteur dans le pays, qui ne s'inquiétera pas des brebis perdues, n'ira pas à la recherche de celles qui s'égarent, et ne guérira pas les blessées, et ne sustentera pas les saines, et mangera la chair des grasses, et entr'ouvrira leur sabot. Malheur au méchant pasteur qui abandonne ses brebis! que l'épée fonde sur son bras et sur son œil droit! que son bras sèche, et que son œil droit s'éteigne. Prononcé de la parole de l'Éternel sur Israël. Ainsi parle l'Éternel, qui déploya les Cieux et fonda la terre, et forma l'esprit de l'homme au dedans de lui : Voici, je ferai de Jérusalem un seuil qui branle pour tous les peuples d'alentour, et Juda sera aussi compris dans le siège de Jérusalem. Et en ce jour-là je ferai de Jérusalem une pierre à soulever pour tous les peuples; tous ceux qui la soulèveront, s'y déchireront, et tous les peuples de la terre s'assembleront contre elle. En ce jour-là, dit l'Éternel, je frapperai tous les chevaux d'épouvante, et leurs cavaliers du délire, mais j'aurai l'œil ouvert sur la maison de Juda, et je frapperai tous les chevaux des peuples de cécité. Alors les chefs de Juda diront en leurs cœurs: Notre force est dans les habitants de Jérusalem, par l'Éternel des armées, leur Dieu. En ce jour-là je rendrai les chefs de Juda pareils à un fourneau ardent parmi des arbres, et à une torche ardente parmi des gerbes, et ils dévoreront à droite et à gauche tous les peuples d'alentour, et Jérusalem demeurera assise sur son sol à Jérusalem. Et l'Éternel sera d'abord en aide aux tentes de Juda, afin que la gloire de la maison de David et la gloire des habitants de Jérusalem ne s'élève pas au-dessus de Juda. En ce jour-là, l'Éternel protégera les habitants de Jérusalem, et le faible parmi eux en ce jour-là sera comme David, et la maison de David semblable à Dieu, à l'ange de l'Éternel à leur tête. Et en ce jour je me mettrai à détruire toutes les nations qui auront marché contre Jérusalem. Alors je verserai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem l'esprit de grâce et de supplication, et ils regarderont vers moi, celui qu'ils ont transpercé, et le pleureront comme on pleure un unique, et s'affligeront à son sujet, comme on s'afflige au sujet d'un premier-né. En ce jour-là grand sera le deuil à Jérusalem, tel que fut le deuil à Hadadrimmon dans la vallée de Mégiddo. Et tout le pays sera en deuil, chaque famille de son côté: la race de la maison de David de son côté, et leurs femmes de leur côté; la race de la maison de Nathan de son côté, et leurs femmes de leur côté; la race de la maison de Lévi de son côté, et leurs femmes de leur côté; la race de Siméi de son côté, et leurs femmes de leur côté; toutes les familles restées, chaque race de son côté, et leurs femmes de leur côté. En ce jour-là il y aura une source ouverte pour la maison de David et pour les habitants de Jérusalem, pour le péché et la souillure. Et en ce jour-là, dit l'Éternel des armées, j'exterminerai du pays les noms des idoles, pour que leur mémoire se perde, et je bannirai aussi du pays les prophètes et l'esprit impur. Que si quelqu'un prophétise encore, son père et sa mère, ses parents lui diront: «Tu ne dois pas vivre, car tu as proféré le mensonge au nom de l'Éternel;» et son père et sa mère, ses parents, le transperceront lui prophétisant. Et en ce jour-là les prophètes auront tous honte de leur vision eux prophétisant, et ils ne revêtiront plus le manteau velu pour tromper. Et chacun d'eux dira: Je ne suis point prophète, je suis laboureur, car quelqu'un me vendit dès ma jeunesse. Et si on lui dit: Qu'est-ce donc que ces blessures que tu as aux mains? il dira: J'ai reçu ces coups dans la maison de mes amants. Épée, réveille-toi! [fonds] sur mon pasteur et sur un homme qui est mon proche! dit l'Éternel des armées; frappe le pasteur, et le troupeau se dispersera, mais je reporterai ma main sur les petits. Et il arrivera dans tout le pays, dit l'Éternel, que les deux tiers en seront exterminés, périront, et que le tiers y survivra. Et je mettrai le tiers au feu et les purifierai, comme on purifie l'argent, et les éprouverai, comme on éprouve l'or. Et ce tiers invoquera mon nom, et moi je l'exaucerai; je dirai: C'est mon peuple; et ils diront: L'Éternel est mon Dieu. Voici, un jour arrive pour l'Éternel, et tes dépouilles seront partagées dans ton sein; et je rassemblerai toutes les nations contre Jérusalem pour y porter la guerre, et la ville sera prise, et les maisons pillées, et les femmes déshonorées; et la moitié delà ville s'en ira captive, mais le reste du peuple ne sera point exterminé de la ville. Alors l'Éternel s'avancera, et livrera bataille à ces nations-là, comme à la journée où Il livra bataille le jour de la mêlée. Et en ce jour-là ses pieds poseront sur la montagne des Oliviers, située en face de Jérusalem à l'orient; et la montagne des Oliviers se fendra par le milieu, de l'orient à l'occident, pour former une vallée très grande, et une moitié de la montagne reculera vers le nord, et une moitié vers le midi. Et vous fuirez par la vallée de mes montagnes, car la vallée des montagnes s'étendra jusqu'à Atsal, et vous fuirez comme vous avez fui devant le tremblement de terre, au temps de Hosias, roi de Juda. Et l'Éternel, mon Dieu, viendra, et tous ses Saints avec lui. Et en ce jour-là il n'y aura point de lumière, les splendeurs s'éclipseront : et ce sera un seul jour; (l'Éternel sait ce qu'il sera) il ne fera ni jour ni nuit, mais au temps du soir la clarté paraîtra. Et en ce jour-là des eaux vives jailliront de Jérusalem, et une moitié ira à la mer orientale et une moitié à la mer occidentale, et cela été et hiver. Et l'Éternel régnera sur tout le pays; en ce jour-là il n'y aura qu'un seul Éternel; et il n'y aura que son nom seul. Tout le pays sera transformé, assimilé à la plaine, de Géba à Rimmon au midi de Jérusalem, qui sera éminente et assise sur son sol, de la porte de Benjamin jusqu'au lieu de la première porte, jusqu'à la porte de l'angle, et de la tour de Hananéel aux pressoirs du roi. Et ils y habiteront, et il n'y aura plus d'interdit, et Jérusalem siégera en sécurité. Or, voici la plaie qu'infligera l'Éternel à tous les peuples qui auront marché contre Jérusalem: Il fera tomber en pourriture la chair de chacun tandis qu'il est debout sur ses pieds, et leurs yeux tomberont en pourriture dans leurs cavités, et leur langue tombera en pourriture dans leur bouche. Et en ce jour-là il y aura un grand trouble de par l'Éternel parmi eux, l'un saisira la main de l'autre, et l'un lèvera la main sur la main de l'autre. Et Juda combattra aussi dans Jérusalem, et les richesses de toutes les nations d'alentour, or et argent et vêtements en grande abondance, seront ramassées. Et pareille sera la plaie infligée aux chevaux, aux mulets, aux chameaux et aux ânes, et à tous les bestiaux qui seront dans ces camps, pareille a cette plaie-là. Et tous ceux qui survivront, de toutes les nations qui auront marché contre Jérusalem, monteront chaque année pour adorer le Roi, l'Éternel des armées, et célébrer la fête des Tabernacles. Et si des familles de la terre il en est qui ne montent pas à Jérusalem pour adorer le Roi, l'Éternel des armées, sur elles la pluie ne tombera pas. Et si la famille d'Egypte ne monte pas et ne vient pas, [la pluie ne tombera pas] non plus sur elle, mais ce sera la plaie que l'Éternel infligera aux nations qui ne monteront pas pour célébrer la fête des Tabernacles. Ce sera le péché de l'Egypte et le péché de tous les peuples qui ne monteront pas pour célébrer la fête des Tabernacles. En ce jour-là les clochettes des chevaux porteront: «Sainteté à l'Éternel!» Et les chaudières dans la maison de l'Éternel seront comme les vases des sacrifices devant l'autel. Et toute chaudière en Jérusalem et en Juda sera «sainteté à l'Éternel des armées,» et tous ceux qui sacrifieront, viendront et en prendront et y cuiront [les viandes], et il n'y aura plus de Cananéen dans la maison de l'Éternel des armées en ce jour-là. Prononcé de la parole de l'Éternel à Israël par Malachie. Je vous ai aimés, dit l'Éternel. Et vous dites: «Où paraît ton amour pour nous?» Ésaü n'est-il pas frère de Jacob? dit l'Éternel; cependant j'ai aimé Jacob, et j'ai haï Ésaü et changé ses monts en désert, et son héritage en demeures de solitude. Qu'Édom dise: Nous sommes détruits, mais nous relèverons les ruines! Ainsi dit l'Éternel des armées: Qu'ils bâtissent, je démolirai, et leur nom sera Région de l'impiété, et Peuple livré au courroux de l'Éternel pour l'éternité. Et vos yeux le verront et vous direz: Grand est l'Éternel par delà les confins d'Israël. Un fils honore son père et un serviteur son seigneur. Or, si je suis père, où est l'honneur qui me vient, et si je suis Seigneur, où est la crainte qu'on a de moi? dit l'Éternel des armées à vous, sacrificateurs, contempteurs de mon nom! Vous dites: «En quoi sommes-nous contempteurs de ton nom?» – En apportant sur mon autel un aliment profane. Et vous dites: «En quoi te profanons-nous?» – En disant: «La table de l'Éternel est à mépriser!» Et quand vous apportez pour victime un animal aveugle, il n'y a point de mal à cela! Et quand vous en apportez un boiteux ou malade, il n'y a point de mal à cela! Offrez-le donc à votre gouverneur! vous agréera-t-il, ou aura-t-il égard à vous? dit l'Éternel des armées. Et puis implorez donc Dieu, pour qu'il ait pitié de nous! Tels sont vos faits, et Il aurait égard à l'un de vous dit l'Éternel des armées. Que n'y a-t-il parmi vous quelqu'un qui ferme les portes, pour que vous n'allumiez plus le feu sur mon autel vainement! Je ne prends point plaisir à vous, dit l'Éternel des armées, et n'agrée aucune offrande de vos mains. Car du levant au couchant mon nom est grand parmi les nations, et en tout lieu l'encens est offert à mon nom, ainsi que des oblations pures; car grand est mon nom parmi les nations, dit l'Éternel désarmées. Mais vous, vous le profanez, quand vous dites: La table de l'Éternel est souillée, et quant à son produit, la chère en est méprisable. Et vous dites: Voici, comme elle nous fatigue! et vous la dédaignez, dit l'Éternel des armées; et pourtant vous apportez de la rapine et des [victimes] boiteuses ou malades; telles sont les offrandes que vous apportez: les agréerai-je de vos mains? dit l'Éternel. Maudit le fourbe qui ayant dans son troupeau un mâle, voue et sacrifie au Seigneur une femelle défectueuse! car je suis un grand Roi, dit l'Éternel des armées, et mon nom est craint parmi les nations. A présent donc, à vous cet ordre, sacrificateurs! Si vous n'obéissez pas et n'avez pas à cœur de donner gloire à mon nom, dit l'Éternel des armées, j'enverrai parmi vous la malédiction, et maudirai vos bénédictions; oui, je les maudirai, parce que vous ne l'avez pas à cœur. Voici, j'interdirai vos semences et vous jetterai du fumier au visage, le fumier de vos victimes solennelles dans lequel on vous poussera. Et vous saurez que je vous ai adressé cet ordre, afin que mon alliance avec Lévi subsistât, dit l'Éternel des armées. Mon alliance avec lui fut vie et paix, et je les lui accordai pour qu'il eût. la crainte; et il me craignit et à mon nom il trembla. La loi de vérité fut dans sa bouche, et l'iniquité ne s'est point trouvée sur ses lèvres; en paix et en droiture il marcha avec moi, et en retira beaucoup du péché. Car les lèvres du sacrificateur doivent garder la science, et c'est à sa bouche qu'on doit demander la loi, car il est le messager de l'Éternel des armées. Mais vous, vous vous êtes écartés de la voie, vous avez été par la loi même cause de la chute de plusieurs, et vous avez anéanti l'alliance de Lévi, dit l'Éternel des armées. De même aussi moi je vous rendrai méprisables et abjects pour tout le peuple, parce que vous ne gardez pas mes voies et que vous faites acception des personnes devant la loi. N'avons-nous pas tous un même père? un même Dieu ne nous a-t-Il pas créés? Pourquoi nous sommes-nous infidèles l'un à l'autre, afin de violer l'alliance de nos pères? Juda a été infidèle, et une abomination est commise en Israël et à Jérusalem; car Juda a profané ce qui est consacré à l'Éternel, ce qu'il aime, et il a épousé des filles de dieux étrangers. A l'homme qui le fait, l'Éternel retranchera des tentes de Jacob et le guet vigilant et celui qui répond et celui qui offre des oblations à l'Éternel des armées. Et en second lieu, voici ce que vous faites: Vous couvrez de larmes l'autel de l'Éternel, de pleurs et de sanglots, tellement qu'il n'a plus égard aux sacrifices et ne reçoit plus de vos mains de dons qui lui plaisent. Et vous dites: Pourquoi? Parce que l'Éternel intervint comme témoin entre toi et la femme de ta jeunesse à qui tu es infidèle et qui est ta compagne et ta femme d'alliance. – «Mais un homme ne l'a-t-il pas fait? Et cependant il a conservé sa vie.» – Et pourquoi cet homme unique l'a-t-il fait? Il cherchait la postérité que Dieu [lui avait promise]. C'est pourquoi, au nom de votre vie, prenez garde, et que nul ne soit infidèle à la femme de sa jeunesse. Car je hais la répudiation, dit l'Éternel, Dieu d'Israël, et celui qui couvre d'ignominie son vêtement, dit l'Éternel des armées. Aussi, au nom de votre vie, prenez garde et ne soyez point infidèles. Vous fatiguez l'Éternel par vos discours, et vous dites: «En quoi le fatiguons-nous?» En disant: Quiconque fait le mal, plaît à l'Éternel, et c'est à de tels hommes qu'il prend plaisir; ou bien: Où est le Dieu de la justice? Voici, j'enverrai mon ange, et il préparera le chemin devant moi, et soudain arrivera dans son temple le Seigneur que vous cherchez et l'ange de l'alliance que vous désirez: le voici venir, dit l'Éternel des armées. Mais qui soutiendra le jour de sa venue? et qui restera debout, quand il paraîtra? Car il est pareil au feu du fondeur et à la lessive des foulons. Et il sera assis fondant et purifiant l'argent, et il purifiera les enfants de Lévi et les mettra au creuset comme l'or et l'argent, et ils appartiendront à l'Éternel, lui apportant des offrandes avec justice. Alors l'offrande de Juda et de Jérusalem sera agréée de l'Éternel, comme aux jours d'autrefois et dans les années de jadis. Et je m'approcherai de vous pour le jugement, et je viendrai promptement témoigner contré les enchanteurs et les adultères et les parjures, et contre ceux qui dépouillent le mercenaire de son salaire et la veuve et l'orphelin et déboutent les étrangers et ne me craignent point, dit l'Éternel des armées. Car je suis l'Éternel, je ne change point, et vous, enfants de Jacob, vous ne périrez point. Dès les jours de vos pères vous vous êtes écartés de mes ordonnances et ne les avez point gardées: revenez à moi et je reviendrai à vous, dit l'Éternel des armées. Et vous dites: «A quel égard reviendrons-nous?» Un homme peut-il donc être fourbe envers Dieu, que vous soyez fourbes envers moi? Et vous dites: «En quoi fûmes-nous fourbes envers toi?» Dans les dîmes et les oblations. La malédiction vous est infligée, parce que vous fûtes fourbes envers moi, le peuple tout entier. Apportez toutes les dîmes dans le magasin, afin qu'il y ait des vivres dans ma maison, et mettez-moi donc à l'épreuve par là, dit l'Éternel des armées: [vous verrez] si je n'ouvre pas pour vous les écluses des Cieux, et ne répands pas sur vous la bénédiction au delà de vos besoins. Et je vous préserverai du dévoreur, afin qu'il ne détruise pas le fruit du sol, et que dans les campagnes la vigne ne vous avorte pas, dit l'Éternel des armées. Et toutes les nations vous diront heureux, car vous serez un pays de délices, dit l'Éternel des armées. Vos discours envers moi ont été audacieux, dit l'Éternel. Et vous dites: Qu'avons-nous concerté contre toi?» Vous avez dit: «Inutile de servir Dieu! et quel profit eûmes-nous d'observer ses ordonnances et d'aller menant deuil devant l'Éternel des armées? Et maintenant, nous proclamons heureux les orgueilleux; ceux qui pratiquent l'impiété prospèrent; ils tentent Dieu, et échappent.» Alors ceux qui craignent Dieu se sont concertés l'un avec l'autre, et l'Éternel fut attentif et écouta, et un mémoire fut écrit devant lui pour ceux qui craignent l'Éternel et pensent à son nom. Et ils seront à moi, dit l'Éternel des armées, au jour que je prépare, ma propriété; et j'userai envers eux delà clémence dont use un homme envers son fils qui le sert. Alors de nouveau vous verrez quelle différence il y a entre le juste et l'impie, entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas. Car voici, le jour vient, brûlant comme la fournaise; alors tous les orgueilleux et tous ceux qui pratiquent l'impiété, seront un chaume, et le jour qui arrive les embrasera, dit l'Éternel des armées, qui ne leur laissera ni racine, ni rameau. Et pour vous qui craignez mon nom se lèvera le soleil de la justice qui a la guérison sous ses ailes; et vous sortirez libres et bondirez comme les veaux tenus à l'étable. Et vous foulerez les impies, car ils seront une cendre sous la plante de vos pieds, au jour que je prépare, dit l'Éternel des armées. Souvenez-vous de la loi de Moïse, mon serviteur, que je lui prescrivis en Horeb pour tout Israël, des ordonnances et des statuts. Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, avant que vienne le jour de l'Éternel, jour grand et redoutable. Et il ramènera le cœur des pères vers les enfants, et le cœur des enfants vers leurs pères, afin que je ne vienne pas, et ne frappe pas le pays d'interdit. Table généalogique de Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham : Abraham engendra Isaac; Isaac engendra Jacob; Jacob engendra Juda et ses frères; Juda engendra de Thamar Pharès et Zaré; Pharès engendra Esrom; Esrom engendra Aram; Aram engendra Aminadab; Aminadab engendra Naasson; Naasson engendra Salmon; Salmon engendra Boes de Rachab; Boes engendra Jobed de Ruth; Jobed engendra Jessé; Jessé engendra le roi David. David engendra Salomon de la femme d'Urie; Salomon engendra Roboam; Roboam engendra Abia; Abia engendra Asaph; Asaph engendra Josaphat; Josaphat engendra Joram; Joram engendra Ozias; Ozias engendra Joatham; Joatham engendra Achaz; Achaz engendra Ézéchias; Ézéchias engendra Manassé; Manassé engendra Amos; Amos engendra Josias; Josias engendra Jéchonias et ses frères, lors de la déportation de Babylone. Après la déportation de Babylone Jéchonias engendre Sélathiel; Sélathiel engendre Zorobabel; Zorobabel engendre Abioud; Abioud engendra Éliacim; Éliacim engendra Azor; Azor engendra Sadoc; Sadoc engendra Achim; Achim engendra Élioud; Élioud engendra Éléazar; Éléazar engendra Matthan; Matthan engendra Jacob; Jacob engendra Joseph, le mari de Marie, de laquelle naquit Jésus qui est appelé Christ. Toutes les générations forment donc d'Abraham jusques à David, quatorze générations, et de David jusques à la déportation de Babylone, quatorze générations, et de la déportation de Babylone jusques au Christ, quatorze générations. Or, voici quelle fut la naissance du Christ Jésus: Sa mère Marie ayant été fiancée à Joseph, avant qu'ils eussent vécu ensemble elle se trouva enceinte par l'action de l'Esprit Saint. Mais, comme Joseph son mari était un homme juste et qui ne voulait pas la déceler, il se résolut à la répudier secrètement. Or, après qu'il eut formé ce projet, voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe, disant: «Joseph, fils de David, ne crains point de garder Marie pour ta femme, car ce qui a été engendré en elle vient de l'Esprit Saint; or elle mettra au monde un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, car c'est lui qui sauvera son peuple de leurs péchés.» — Or tout cela est advenu afin que fût accompli ce dont le Seigneur a parlé par l'entremise du prophète lorsqu'il dit : «Voici, la vierge sera enceinte, et elle mettra au monde un fils, et ils lui donneront le nom d' Emmanouel;» ce qui signifie, étant traduit: Avec nous Dieu. — Or Joseph s'étant éveillé de son sommeil agit comme le lui avait prescrit l'ange du Seigneur, et il garda sa femme; et il ne la connaissait point jusqu'à ce qu'elle eût mis au monde un fils, et il lui donna le nom de Jésus. Or, après que Jésus fut né à Bethléem de Judée, au temps du roi Hérode, voici, des mages d'Orient arrivèrent à Jérusalem, disant: «Où est le roi des Juifs qui vient d'être mis au monde? Car nous avons vu son astre en Orient, et nous sommes venus pour l'adorer.» Mais le roi Hérode l'ayant appris, fut troublé et tout Jérusalem avec lui; et, après avoir rassemblé tous les grands prêtres et les scribes du peuple, il s'informait d'eux où devait naître le Christ. Et ils lui dirent: «A Bethléem de Judée; c'est ainsi en effet qu'il a été écrit par l'entremise du prophète : Et toi Bethléem, terre de Juda, tu n'es certes point la moindre parmi les chefs de Juda, car c'est de toi que sortira un souverain qui paîtra mon peuple d'Israël.» Alors Hérode, ayant secrètement mandé les mages, s'enquit avec soin auprès d'eux du temps depuis lequel l'astre se montrait, et les envoyant à Bethléem, il dit: «Allez, et prenez d'exactes informations sur le petit enfant; mais, quand vous l'aurez découvert, faites-le-moi savoir, afin que moi aussi j'aille l'adorer.» Pour eux, après avoir ouï le roi, ils se mirent en route; et voici, l'astre qu'ils avaient vu en Orient les précédait, jusqu'à ce qu'il s'arrêta dans sa marche au-dessus du lieu où était le petit enfant. Or à la vue de l'astre ils furent remplis d'une très grande joie; et, étant entrés dans la maison, ils virent le petit enfant avec Marie sa mère, et s'étant prosternés ils l'adorèrent, et ayant ouvert leurs trésors ils lui offrirent en présent de l'or, et de l'encens et de la myrrhe. Et ayant été avertis dans un songe de ne point retourner vers Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. Or, après qu'ils eurent regagné leur pays, voici, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, disant: Éveille-toi, prends avec toi le petit enfant et sa mère, et fuis en Egypte, et demeures-y jusques à ce que je te le dise; car Hérode va se mettre en quête du petit enfant pour le faire périr.» Or, s'étant éveillé, il prit avec lui le petit enfant et sa mère pendant la nuit, et il gagna l'Egypte, et il y séjourna jusqu'au trépas d'Hérode; — afin que fût accompli ce dont le Seigneur a parlé par l'entremise du prophète lorsqu'il dit: «De l'Egypte j'ai rappelé Mon fils.» — Alors Hérode, voyant qu'il avait été joué par les mages, entra dans un grand courroux, et il envoya mettre à mort tous les enfants qui étaient à Bethléem et dans tout son territoire, âgés de deux ans et au-dessous, conformément à la date dont il s'était enquis avec soin auprès des mages. — Alors fut accompli ce dont il a été parlé par l'entremise de Jérémie le prophète, lorsqu'il dit : «Une voix a été entendue dans Rama, des pleurs et de nombreux gémissements; c'est Rachel qui pleure ses enfants, et elle ne voulait pas être consolée, parce qu'ils ne sont plus.» Or, après qu'Hérode fut trépassé, voici, un ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph en Egypte, disant: «Éveille-toi, prends avec toi le petit enfant et sa mère, et mets-toi en route pour le pays d'Israël; car ceux qui en voulaient à la vie du petit enfant sont morts.» Or, s'étant éveillé, il prit avec lui le petit enfant et sa mère, et il rentra dans le pays d'Israël. Mais, ayant appris qu'Archélaüs régnait sur la Judée à la place de son père Hérode, il craignit de s'y rendre, et ayant été averti dans un songe il gagna le territoire de la Galilée, et, après y être arrivé, il s'établit dans une ville appelée Nazaret; — afin que fût accompli ce qui a été dit par l'entremise des prophètes: «Il sera appelé Nazoréen.» — Or, en ce temps-là survient Jean le baptiste, prêchant dans le désert de Judée en disant: «Repentez-vous, car le royaume des cieux s'approche.» — Il est, en effet, celui dont il a été parlé par l'entremise d'Ésaïe le prophète lorsqu'il dit: «Voix d'un crieur dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, redressez Ses sentiers.» — Quant à Jean lui-même, il avait son vêtement fait de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour de ses reins, tandis que sa nourriture consistait en sauterelles et en miel sauvage. Alors Jérusalem, ainsi que toute la Judée et toute la contrée voisine du Jourdain, se portait vers lui, et ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain, en confessant leurs péchés. Mais ayant vu plusieurs des pharisiens et des sadducéens qui venaient au baptême, il leur dit: «Engeance de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir? Produisez donc un fruit digne de la repentance, et n'imaginez pas de dire en vous-mêmes: Nous avons Abraham pour père! Car je vous déclare que Dieu peut, de ces pierres-ci, susciter des enfants à Abraham. Mais déjà la hache est mise à la racine des arbres; tout arbre donc qui ne produit pas de bon fruit doit être coupé et jeté au feu. Pour moi, je vous baptise d'eau, en vue de la repentance, mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses sandales; c'est lui qui vous baptisera d'esprit saint et de feu. Il tient son van dans sa main, et il nettoiera son aire, et il serrera son blé dans son grenier, mais il brûlera la paille dans un feu inextinguible.» Alors Jésus vient de Galilée vers le Jourdain auprès de Jean, pour se faire baptiser par lui; mais il l'en empêchait, en disant: «C'est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi, et c'est toi qui viens à moi!» Mais Jésus lui répliqua: «Pour le moment laisse faire, car c'est ainsi qu'il nous sied d'accomplir tout ce qui est juste.» Alors il le laisse faire. Or, après avoir été baptisé, Jésus sortit aussitôt de l'eau; et voici, les cieux s'ouvrirent, et il vit l'esprit de Dieu, descendant comme une colombe, venir sur lui; et voici, une voix sortant des cieux disait: «Celui-ci est Mon fils bien-aimé, dans lequel J'ai pris plaisir.» Alors Jésus fut emmené dans le désert par l'Esprit pour être tenté par le diable. Et après qu'il eut jeûné pendant quarante jours et quarante nuits, il finit par avoir faim. Et, s'étant approché, le tentateur lui dit: «Si tu es fils de Dieu, dis que ces pierres-ci deviennent des pains.» Mais il répliqua: «Il est écrit: Ce n'est pas de pain seulement que l'homme vivra, mais de toute parole sortie de la bouche de Dieu.» Alors le diable le transporte dans la ville sainte, et il le posa sur l'aile du temple, et il lui dit: «Si tu es fils de Dieu, jette-toi en bas; en effet, il est écrit: Car Il donnera pour toi des ordres à Ses anges, et ils te porteront sur leurs mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre.» Jésus lui dit: «Il est aussi écrit: Tu ne tenteras point le Seigneur ton Dieu.» Le diable le transporte derechef sur une montagne fort élevée, et il lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire, et il lui dit: «Je te donnerai tout cela, si, te prosternant, tu m'adores.» Alors Jésus lui dit: «Va-t-en, Satan, car il est écrit: C'est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, et c'est à Lui seul que tu rendras un culte.» Alors le diable le quitte, et voici, des anges s'approchèrent, et ils le servaient. Or, ayant appris que Jean avait été livré, il regagna la Galilée et, ayant quitté Nazara, il vint s'établir à Capharnaoum, qui est située au bord de la mer, sur les confins de Zabulon et de Nephthalim; — afin que fût accompli ce dont il a été parlé par l'entremise d'Ésaïe le prophète lorsqu'il dit : «Terre de Zabulon, et terre de Nephthalim, sur le chemin de la mer, au delà du Jourdain, dans la Galilée des Gentils! Le peuple qui était assis dans les ténèbres a vu une grande lumière, et pour ceux qui étaient assis dans le pays et l'ombre de la mort, une lumière s'est levée pour eux.» C'est de ce moment que Jésus commença à prêcher, et à dire: «Repentez-vous, car le royaume des cieux s'approche.» Or, en se promenant le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon appelé Pierre, et André son frère, qui jetaient un filet dans la mer, car ils étaient pêcheurs, et il leur dit: «Venez après moi, et je ferai de vous des pêcheurs d'hommes.» Et eux, ayant aussitôt quitté les filets, le suivirent. Et ayant de là continué sa route, il vit deux autres frères, Jacques fils de Zébédée et Jean son frère, qui, dans leur barque avec Zébédée leur père, arrangeaient leurs filets, et il les appela. Et eux, ayant aussitôt quitté la barque et leur père, le suivirent. Et il parcourait toute la Galilée, enseignant dans leurs synagogues, et prêchant l'évangile du royaume, et guérissant toute espèce de maladies et d'infirmités parmi le peuple. Et sa renommée se répandit dans toute la Syrie; et on lui amena tous les infirmes, atteints de diverses maladies et de diverses souffrances, démoniaques, et lunatiques, et paralytiques; et il les guérit. Et une foule nombreuse, venue de la Galilée, et de la Décapole, et de Jérusalem, et de Judée, et de par delà le Jourdain, le suivit. Or, lorsqu'il vit cette foule, il monta sur la montagne, et, après qu'il se fut assis, ses disciples s'approchèrent, et ayant ouvert la bouche, il les instruisait en disant : «Heureux les pauvres d'esprit, car c'est à eux qu'appartient le royaume des cieux. Heureux les affligés, car c'est eux qui seront consolés. Heureux ceux qui sont doux, car c'est eux qui hériteront la terre. «Heureux ceux qui sont affamés et altérés de la justice, car c'est eux qui seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car c'est à eux qu'il sera fait miséricorde. Heureux ceux qui sont purs de cœur, car c'est eux qui verront Dieu. Heureux ceux qui procurent la paix, car c'est eux qui seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice, car c'est à eux qu'appartient le royaume des cieux. Vous êtes heureux quand on vous aura injuriés et persécutés, et qu'on aura dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous et tressaillez de joie, parce que votre récompense est considérable dans les cieux; car c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui ont vécu avant vous. «Vous êtes le sel de la terre; mais si le sel s'est affadi, avec quoi le salera-t-on? Il ne sert plus à rien, sinon, après avoir été jeté dehors, qu'à être foulé aux pieds par les hommes. Vous êtes la lumière du monde: une ville située sur une montagne ne peut être cachée; on n'allume pas non plus une lampe pour la placer sous le boisseau, mais sur son support, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. Que de même votre lumière brille devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes œuvres, et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. «Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes: je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir; car en vérité je vous le déclare, jusqu'à ce que le ciel et la terre aient disparu, un seul i ou un seul jambage ne disparaîtra point de la loi avant que tout n'ait été réalisé. En conséquence, celui qui aura enfreint un seul de ces moindres commandements et enseigné aux hommes à faire de même, sera renommé l'un des moindres dans le royaume des cieux; mais celui qui les aura observés et enseignés, celui-là sera renommé grand dans le royaume des cieux. Car je vous déclare que si votre justice n'a pas surpassé de beaucoup celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez certainement pas dans le royaume des cieux. «Vous avez appris qu'il a été dit par ceux d'autrefois: «Tu ne tueras point; mais celui qui aura tué sera justiciable du tribunal.» Eh bien, moi, je vous déclare que quiconque s'irrite contre son frère, sera justiciable du tribunal; et que celui qui aura dit à son frère: Raca, sera justiciable du sanhédrin; et que celui qui lui aura dit: Insensé, sera justicié dans la géhénne du feu. «Si donc tu viens présenter ton offrande à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque grief contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel, et va-t-en d'abord te réconcilier avec ton frère, et alors reviens présenter ton offrande. Mets-toi promptement d'accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, de peur que ton adversaire ne te livre au juge, et le juge à l'huissier, et que tu ne sois jeté en prison. En vérité je te déclare, tu ne sortiras certainement pas de là, que tu n'aies payé le dernier quadrant. «Vous avez appris qu'il a été dit: «Tu ne commettras point d'adultère.» Eh bien, moi, je vous déclare que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle en son cœur. Mais si ton œil droit te fait trébucher, arrache-le et jette-le loin de toi; car il est de ton intérêt qu'un seul de tes membres périsse et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne. Et si ta main droite te fait trébucher, coupe-la et jette-la loin de toi; car il est de ton intérêt qu'un seul de tes membres périsse et que ton corps entier n'aille pas dans la géhenne. Il a encore été dit: «Que celui qui aura répudié sa femme lui remette un acte de divorce.» Eh bien, moi, je vous déclare que quiconque répudie sa femme, sauf pour cause d'impudicité, la pousse à commettre un adultère, et que celui qui aura épousé une femme répudiée commet un adultère. «Vous avez encore appris qu'il a été dit par ceux d'autrefois: «Tu ne te parjureras point, mais tu t'acquitteras envers le Seigneur de tes serments.» Eh bien, moi, je vous dis de ne point jurer du tout, ni par le ciel parce que c'est le trône de Dieu, ni par la terre parce que c'est le marchepied de Ses pieds, ni par Jérusalem parce que c'est la ville du Grand Roi. Tu ne jureras pas non plus sur ta tête, car tu ne peux rendre blanc ou noir un seul cheveu. Mais votre parole sera: oui, oui! non, non! Ce qu'on y ajoute vient du malin. «Vous avez appris qu'il a été dit: «œil pour œil et dent pour dent.» Eh bien, moi, je vous dis de ne point résister au méchant; mais quiconque te soufflette sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre; à celui qui veut t'intenter un procès et prendre ta tunique, abandonne-lui aussi le manteau; et quiconque te mettra en réquisition pour un mille, fais-en deux avec lui. Donne à qui te demande, et ne repousse pas celui qui veut emprunter de toi. «Vous avez appris qu'il a été dit: «Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi.» Eh bien, moi, je vous dis: aimez vos ennemis et priez pour vos persécuteurs, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux, car Il fait lever Son soleil sur les méchants et sur les bons, et Il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense en avez-vous? Est-ce que les publicains aussi ne font pas la même chose? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire? Est-ce que les païens aussi ne font pas la même chose? Pour vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. «Prenez garde à ne pas exercer votre justice devant les hommes afin d'être vus par eux; autrement il n'y a pas pour vous de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. Ainsi donc quand tu feras l'aumône ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d'être glorifiés par les hommes. En vérité je vous le déclare, ils y trouvent toute leur récompense. Mais toi, lorsque tu fais l'aumône, que ta gauche ne sache pas ce que fait ta droite, afin que ton aumône se fasse dans le secret, et ton Père, qui voit dans le secret, te rétribuera. Et quand vous priez, vous ne serez pas comme les hypocrites, car ils aiment à prier en se tenant debout dans les synagogues et dans les angles des grandes rues, afin de se faire voir aux hommes. En vérité, je vous le déclare, ils y trouvent toute leur récompense. Mais toi, quand tu prieras, entre dans ta chambre, et après avoir fermé ta porte, prie ton Père qui est présent en secret, et ton Père, qui voit dans le secret, te rétribuera. Or, quand vous priez, ne bavardez pas comme les hypocrites, car ils s'imaginent que grâce à leurs redites ils seront exaucés. Ne les imitez donc pas, car Dieu votre Père sait ce dont vous avez besoin avant que vous le Lui demandiez. Pour vous, priez donc ainsi: Notre Père qui es dans les cieux, que Ton nom soit sanctifié; que Ton royaume vienne; que Ta volonté se fasse aussi sur la terre comme dans le ciel; donne-nous aujourd'hui le pain de notre subsistance; et remets-nous nos dettes, comme nous aussi nous les avons remises à nos débiteurs; et ne nous expose pas à la tentation, mais délivre-nous du malin. En effet, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi à vous. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs fautes, votre Père ne pardonnera pas non plus vos propres fautes. Or, quand vous jeûnez, ne prenez pas, comme les hypocrites, un air sombre; car ils altèrent leur visage afin de faire voir aux hommes qu'ils jeûnent. En vérité, je vous le déclare, ils y trouvent toute leur récompense. Mais toi, lorsque tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, afin de ne pas faire voir aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui est présent en secret, et ton Père, qui voit dans le secret, te rétribuera. «Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la vermoulure détruisent, et où les voleurs font effraction et dérobent; mais amassez-vous des trésors dans le ciel, ou ni la teigne ni la vermoulure ne détruisent, et où les voleurs ne font effraction ni ne dérobent; car là où est ton trésor, là sera ton cœur. «Ton œil est la lampe du corps; si donc ton œil est sain, ton corps entier sera illuminé; mais si ton œil est en mauvais état, ton corps entier sera ténébreux. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, les ténèbres quelles sont-elles? «Nul ne peut servir deux maîtres; car, ou bien il haïra l'un et aimera l'autre, ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre; vous ne pouvez servir Dieu et Mamôna. C'est pourquoi je vous le déclare: ne vous inquiétez point pour votre vie de ce que vous mangerez ou de ce que vous boirez, ni pour votre corps de quoi vous serez vêtus. Est-ce que la vie n'est pas plus que la nourriture et le corps plus que le vêtement? Regardez les oiseaux du ciel: car ils ne sèment, ni ne moissonnent, ni ne serrent dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Est-ce que vous, vous ne valez pas bien plus qu'eux? Mais lequel d'entre vous peut par ses inquiétudes ajouter à sa taille une seule coudée? Et quant au vêtement, pourquoi vous en inquiétez-vous? Observez les lis de la campagne: comment croissent-ils? Ils ne travaillent ni ne filent; cependant je vous déclare que même Salomon dans toute sa gloire ne se vêtait pas comme l'un d'eux. Or, si Dieu revêt ainsi l'herbe de la campagne qui vit aujourd'hui et qui demain est jetée dans un four, ne le fera-t-Il pas à bien plus forte raison pour vous, gens de peu de foi? Ne dites donc pas dans votre inquiétude: Que mangerons-nous, ou que boirons-nous, ou de quoi nous vêtirons-nous? Car ce sont toutes ces choses-là que recherchent les gentils; en effet votre Père céleste sait que vous avez besoin de tout cela. Mais cherchez premièrement la justice et Son royaume, et toutes ces choses-là vous seront données par surcroît. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain; car le lendemain s'inquiétera de lui-même; au jour suffit sa peine. «Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés; car par le jugement que vous portez vous serez jugés, et avec la mesure dont vous mesurez, il vous sera mesuré. Mais pourquoi regardes-tu le fétu qui est dans l'œil de ton frère, tandis que tu ne t'aperçois pas de la poutre qui est dans ton œil? Ou bien comment diras-tu à ton frère: «Permets que j'ôte le fétu de ton œil,» et voici, la poutre est dans le tien? Hypocrite, ôte premièrement de ton œil la poutre, et tu verras alors à ôter le fétu de l'œil de ton frère. «Ne donnez pas ce qui est saint aux chiens, et ne jetez pas non plus vos perles devant les pourceaux, de peur qu'ils ne les foulent avec leurs pieds et que, se retournant, ils ne vous déchirent. «Demandez, et il vous sera donné; cherchez, et vous trouverez; heurtez, et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit; et celui qui cherche trouve, et à celui qui heurte on ouvre. Ou bien quel est l'homme d'entre vous, auquel son fils demandera du pain, et qui lui donnera une pierre? Ou bien encore, il lui demandera un poisson, est-ce qu'il lui donnera un serpent? Si donc vous, tout méchants que vous êtes, vous savez donner de bons présents à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-Il des biens à ceux qui les Lui demandent. Ainsi donc, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le pareillement vous aussi pour eux, car c'est là la loi et les prophètes. «Entrez par la porte étroite; car large est la porte, et spacieux le chemin qui mène à la perdition, et nombreux sont ceux qui entrent par là, tandis que la porte est étroite et le chemin resserré qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent. Soyez en garde contre les faux prophètes qui viennent à vous sous des peaux de brebis, tandis qu'ils sont au dedans des loups rapaces. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits: Est-ce que l'on récolte des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons? Ainsi tout bon arbre produit de bons fruits, mais l'arbre pourri produit de mauvais fruits; un bon arbre ne peut pas porter de mauvais fruits, ni un arbre pourri produire de bons fruits; tout arbre qui ne produit pas de bon fruit est coupé, puis il est jeté dans le feu. Par conséquent, vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Ce n'est pas quiconque me dit: «Seigneur, Seigneur!» qui entrera dans le royaume des cieux, mais celui qui fait la volonté, de mon Père qui est dans les cieux, Plusieurs me diront en ce jour-là: «Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé, et en ton nom que nous avons chassé des démons, et en ton nom que nous avons fait plusieurs miracles?» Et alors je leur ferai cette déclaration: Je ne vous ai jamais connus, éloignez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité. Ainsi donc, quiconque entend ces miennes paroles et les pratique sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc; et la pluie est tombée, et les fleuves sont venus, et les vents ont soufflé et se sont déchaînés contre cette maison; et elle n'est pas tombée, car elle avait été fondée sur le roc. Et quiconque entend ces miennes paroles et ne les pratique pas sera semblable à un homme étourdi qui a bâti sa maison sur le sable; et la pluie est tombée, et les fleuves sont venus, et les vents ont soufflé et ont battu cette maison, et elle est tombée, et sa chute a été grande.» Et il advint, lorsque Jésus eut terminé ces discours, que la foule était stupéfaite de son enseignement; car il les enseignait comme ayant autorité, et non pas comme leurs scribes. Or, lorsqu'il fut descendu de la montagne, une foule nombreuse le suivit, et voici, un lépreux s'étant approché l'adorait en disant: «Seigneur, si tu le veux tu peux me guérir.» Et ayant étendu la main, il le toucha en disant: «Je le veux, sois guéri.» Et aussitôt sa lèpre fut guérie. Et Jésus lui dit: «Garde-toi d'en parler à personne; mais va, montre-toi au prêtre et présente l'offrande qu'a prescrite Moïse, pour leur servir d'attestation.» Or, lorsqu'il fut entré à Capharnaoum, un centurion s'approcha de lui, en le sollicitant et en disant: «Seigneur, mon serviteur est au lit à la maison, atteint de paralysie et cruellement souffrant.» Il lui dit: «J'irai le guérir.» Mais le centurion répliqua: «Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit; mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri. Car moi aussi je suis un homme placé sous autorité, ayant des soldats sous mes ordres, et je dis à celui-ci: «Va,» et il va; et à un autre: «Viens» et il vient; et à mon esclave: «Fais cela» et il le fait.» Or, en l'entendant, Jésus fut émerveillé, et il dit à ceux qui suivaient: «En vérité je vous le déclare, je n'ai trouvé chez personne en Israël une si grande foi; mais je vous déclare que plusieurs viendront de l'orient et du couchant et s'attableront avec Abraham et Isaac et Jacob dans le royaume des cieux, tandis que les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres extérieures; là sera le pleur et le grincement de dents.» Et Jésus dit au centurion: «Va, qu'il te soit fait comme tu as cru.» Et en ce moment-là le serviteur fut guéri. Et Jésus étant entré dans la maison de Pierre, vit sa belle-mère qui était au lit et avait la fièvre; et il toucha sa main et la fièvre la quitta, et elle se leva, et elle le servait. Mais quand le soir fut venu on lui amena plusieurs démoniaques, et d'un mot il chassa les esprits et il guérit tous les malades; — afin que fût accompli ce dont il a été parlé par l'entremise d'Ésaïe le prophète lorsqu'il dit: «C'est lui qui a pris nos infirmités et qui a porté nos maladies.» Or, Jésus se voyant entouré de la foule ordonna de passer sur l'autre rive. Et un scribe s'étant approché lui dit: «Maître, je te suivrai où que ce soit que tu ailles.» Et Jésus lui dit: «Les renards ont des terriers et les oiseaux du ciel des abris; mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête.» Mais un autre des disciples lui dit: «Seigneur, permets-moi de m'en aller d'abord, et d'enterrer mon père.» Mais Jésus lui dit: «Suis-moi, et laisse les morts enterrer leurs morts.» Et lorsqu'il fut monté sur une barque, ses disciples le suivirent; et voici une grande tourmente s'éleva sur la mer, en sorte que la barque était couverte par les vagues; mais lui s'était endormi. Et s'étant approchés ils l'éveillèrent en disant: «Seigneur, au secours, nous sommes perdus.» Et il leur dit: «Pourquoi êtes-vous effrayés, gens de peu de foi?» Alors s'étant levé, il gourmanda les vents et la mer, et il se fit un grand calme. Or les gens émerveillés disaient: «Quel est celui-ci, que même les vents et la mer lui obéissent?» Et quand il fut arrivé sur l'autre rive, dans le pays des Gadaréniens, vinrent à sa rencontre deux démoniaques sortis des tombeaux, et qui étaient si furieux que personne ne pouvait passer par ce chemin-là. Et voici, ils s'écrièrent: «Qu'y a-t-il de commun entre nous et toi, fils de Dieu? Es-tu venu ici avant le temps pour nous torturer?» Or, loin d'eux paissait un troupeau de nombreux pourceaux. Mais les démons le sollicitaient en disant: «Si tu nous chasses, envoie-nous dans le troupeau des pourceaux.» Et il leur dit: «Allez!» Or étant sortis ils s'en allèrent dans les pourceaux, et voici, tout le troupeau se rua en bas du précipice dans la mer, et ils périrent dans les eaux. Mais les pâtres s'enfuirent, et s'en étant allés à la ville ils rapportèrent tout ce qui s'était passé et ce qui était advenu aux démoniaques. Et voici, toute la ville sortit à la rencontre de Jésus, et l'ayant vu ils le sollicitèrent de s'éloigner de leur territoire. Et étant monté dans une barque, il passa sur l'autre rive, et il vint dans sa propre ville. Et voici, on lui amenait un paralytique couché sur un lit, et Jésus ayant vu leur foi dit au paralytique: «Courage! mon enfant, tes péchés sont pardonnes.» Et voici, quelques-uns des scribes dirent en eux-mêmes: «Cet homme blasphème.» Et Jésus connaissant leurs pensées dit: «Pourquoi avez-vous de mauvaises pensées dans vos cœurs? Car lequel est le plus facile, de dire: Tes péchés sont pardonnés; ou de dire: Lève-toi et marche? Or, pour que vous sachiez que le fils de l'homme a sur la terre l'autorité de pardonner les péchés…. Lève-toi,» dit-il alors au paralytique, «prends ton lit et va-t-en dans ta maison.» Et s'étant levé, il s'en alla dans sa maison; ce que la foule ayant vu elle fut effrayée, et elle glorifia Dieu qui avait donné une telle autorité aux hommes. Et s'éloignant de là Jésus vit un homme assis au bureau des péages, appelé Matthieu, et il lui dit: «Suis-moi!» Et s'étant levé il le suivit. Et il advint, comme il était à table dans la maison, que, voici, beaucoup de publicains et de pécheurs survinrent, qui s'attablaient avec Jésus et ses disciples; ce que les pharisiens ayant vu, ils disaient à ses disciples: «Pourquoi est-ce avec les publicains et les pécheurs, que mange votre maître?» Ce que lui ayant ouï, il dit: «Ce ne sont pas les valides qui ont besoin du médecin, mais les mal portants. Mais allez apprendre ce que signifie: Je veux la miséricorde et non le sacrifice; car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.» Alors les disciples de Jean s'approchent de lui, en disant: «Pourquoi nous et les pharisiens jeûnons-nous, tandis que tes disciples ne jeûnent point?» Et Jésus leur dit: «Est-ce que les fils de la chambre nuptiale peuvent être dans le deuil tant que l'époux est avec eux? Mais des jours viendront où l'époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront. Personne ne met une pièce d'étoffe écrue à un vieil habit, car ce rapiécetage enlève une partie de l'habit, et il en résulte une déchirure pire. On ne met pas non plus du vin nouveau dans des outres vieilles, autrement les outres se rompent, et le vin se répand, et les outres sont perdues; mais on met du vin nouveau dans des outres neuves, et ils se conservent réciproquement.» Pendant qu'il leur parlait ainsi, voici, un chef s'étant approché l'adorait, en disant: «Ma fille vient de trépasser, mais viens poser ta main sur elle, et elle vivra.» Et Jésus s'étant levé le suivit, ainsi que ses disciples. Et voici, une femme, atteinte d'une perte de sang depuis douze ans, s'étant approchée par derrière toucha la frange de son manteau, car elle disait en elle-même: «Si seulement je touche son manteau, je serai guérie.» Mais Jésus s'étant retourné et l'ayant vue, dit: «Courage! ma fille, ta foi t'a guérie.» Et dès ce moment-là cette femme fut guérie. Et Jésus étant arrivé dans la maison du chef, et ayant vu les joueurs de flûte et la foule bruyante, disait : «Retirez-vous, car la petite fille n'est pas morte, mais elle dort.» Et ils se moquaient de lui. Mais, lorsque la foule eut été chassée, il entra, prit sa main, et la petite fille se leva. Et cette nouvelle se répandit dans toute cette contrée-là. Et comme Jésus s'éloignait de là, deux aveugles le suivirent, qui s'écriaient: «Aie pitié de nous, fils de David!» Et lorsqu'il fut arrivé dans la maison, les aveugles s'approchèrent de lui, et Jésus leur dit: «Croyez-vous que je puisse faire cela?» Ils lui disent: «Oui, Seigneur!» Alors il toucha leurs yeux, en disant: «Qu'il vous soit fait selon votre foi.» Et leurs yeux furent ouverts, et Jésus les tança vertement en disant: «Prenez garde que personne ne le sache.» Mais, après qu'ils furent sortis, ils répandirent sa renommée dans toute cette contrée-là. Or, comme ils sortaient, voici, on lui amena un démoniaque muet; et le démon ayant été chassé, le muet parla, et la foule étonnée disait: «Jamais chose semblable ne s'est vue en Israël.» Mais les pharisiens disaient: «C'est par le chef des démons qu'il chasse les démons.» Et Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans leurs synagogues, et prêchant l'évangile du royaume, et guérissant toute espèce de maladies et d'infirmités. Or, en voyant la foule, il fut ému de compassion envers elle, parce qu'elle était lasse et abattue, comme des brebis qui n'ont pas de berger. Alors il dit à ses disciples: «La moisson est considérable, il est vrai, mais les ouvriers sont en petit nombre; priez donc le maître de la moisson, afin qu'il envoie des ouvriers dans Sa moisson.» Et ayant appelé à lui ses douze disciples, il leur donna autorité sur les esprits impurs, de manière à les chasser et à guérir toute espèce de maladies et d'infirmités. Or, voici les noms des douze apôtres: le premier est Simon appelé Pierre, et André son frère; et Jacques fils de Zébédée et Jean son frère; Philippe et Barthélémy; Thomas et Matthieu le publicain; Jacques fils d'Alphée et Thaddée; Simon le Cananéen et Judas l'Iscariote, celui-là même qui le livra. Ce sont ces douze que Jésus envoya après leur avoir donné ses ordres, en disant: «N'allez pas du côté des gentils, et n'entrez pas dans une ville de Samaritains; mais dirigez-vous plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël. Or, une fois en route, prêchez en disant: Le royaume des cieux s'approche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, guérissez les lépreux, chassez les démons. C'est gratuitement que vous avez reçu, donnez gratuitement. Ne prenez ni or, ni argent, ni cuivre dans vos ceintures, ni besace pour le chemin, ni deux tuniques, ni sandales, ni bâton; car l'ouvrier mérite sa nourriture. Mais dans quelque ville ou village que vous entriez, enquérez-vous qui il s'y trouve de digne, et demeurez là jusques à ce que vous partiez. Or, en entrant dans la maison saluez-la, et si la maison en est digne, que votre paix vienne sur elle; mais si elle n'en est pas digne, que votre paix retourne à vous. Et celui qui ne vous aura pas reçu et n'aura pas écouté vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville-là et secouez la poussière de vos pieds. En vérité je vous le déclare: le sort du pays de Sodome et de Gomorrhe sera, au jour du jugement, plus supportable que le sort de cette ville-là. Voici, je vous envoie comme des brebis parmi des loups. Devenez donc prudents comme les serpents et purs comme les colombes; mais soyez en garde contre les hommes; car ils vous livreront aux tribunaux et ils vous fustigeront dans leurs synagogues; et même vous serez conduits devant des gouverneurs et devant des rois à cause de moi, pour servir de témoignage à eux et aux gentils. Mais quand ils vous auront livrés, ne vous inquiétez ni de la manière ni des choses dont vous devrez parler; car à cette heure-là ce que vous aurez à dire vous sera donné; en effet, ce n'est pas vous qui parlez, mais l'esprit de votre Père qui parle en vous. Or un frère livrera son frère à la mort, et un père son enfant, et des enfants se soulèveront contre leurs parents et les feront mourir, et vous serez haïs de tous à cause de mon nom. Mais celui qui aura persévéré jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé. Or, quand ils vous persécuteront dans cette ville-ci, fuyez dans la suivante. Car, en vérité je vous le déclare: Vous n'en n'aurez pas fini avec les villes d'Israël jusques à ce que le fils de l'homme soit venu. Un disciple n'est pas au-dessus de son maître, ni un esclave au-dessus de son seigneur; il suffit au disciple qu'il devienne comme son maître, et l'esclave comme son seigneur. S'ils ont surnommé Béézéboul le chef de famille, à combien plus forte raison les membres de sa famille? Ne les craignez donc pas; car rien n'est couvert qui ne doive être révélé, ni caché qui ne doive être connu; ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière, et ce que vous entendez à l'oreille, prêchez-le sur les toits; et ne craignez rien de ceux qui tuent le corps, mais qui ne peuvent tuer l'âme; mais craignez plutôt Celui qui peut faire périr dans la géhenne et l'âme et le corps. Est-ce qu'on ne vend pas deux passereaux pour un as? Eh bien, un seul d'entre eux ne tombera pas à terre sans que votre Père le veuille. Mais pour vous, les cheveux même de votre tête sont tous comptés. Ne craignez donc point; vous valez mieux que beaucoup de passereaux. Ainsi donc quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est dans les cieux; mais quiconque m'aura renié devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est dans les cieux. Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre, je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée; car je suis venu désunir un homme d'avec son père, et une fille d'avec sa mère, et une bru d'avec sa belle-mère, et l'homme aura pour ennemis les membres de sa famille. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi; et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi; et celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n'est pas digne de moi. Celui qui aura trouvé sa vie la perdra, et celui qui aura perdu sa vie à cause de moi la trouvera. Celui qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit reçoit Celui qui m'a envoyé. Celui qui reçoit un prophète à titre de prophète recevra une récompense de prophète, et celui qui reçoit un juste à titre de juste recevra une récompense de juste. Et celui qui aura donné à boire à l'un de ces petits un seul verre d'eau froide à titre de disciple, en vérité je vous le déclare, il ne perdra certainement pas sa récompense.» Et il advint, quand Jésus eut achevé de donner ses ordres à ses douze disciples, qu'il partit de là pour enseigner et prêcher dans leurs villes. Or, Jean, ayant ouï parler dans la prison des œuvres de Christ, députa ses disciples pour lui dire: «Es-tu celui qui doit venir, ou bien avons-nous à en attendre un autre?» Et Jésus leur répliqua: «Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez : des aveugles recouvrent la vue, et des boiteux marchent; des lépreux sont guéris, et des sourds entendent, et des morts ressuscitent, et une bonne nouvelle est annoncée aux pauvres; et il est heureux celui qui n'aura pas trébuché à propos de moi.» Or, comme ils se mettaient en route, Jésus se mit à dire à la foule, au sujet de Jean: «Qu'êtes-vous allés contempler au désert? Un roseau agité par le vent? Mais qu'êtes-vous allés voir? Un homme vêtu avec luxe? Voici, ceux qui portent les vêtements de luxe habitent dans les demeures des rois. Mais pourquoi y êtes-vous allés? Pour voir un prophète? Oui, je vous le déclare, et bien plus qu'un prophète; c'est celui dont il est écrit: «Voici, J'envoie Mon messager devant toi, lequel frayera ton chemin devant toi.» En vérité je vous le déclare, il ne s'est élevé parmi les enfants des femmes personne qui fût plus grand que Jean le baptiste; cependant le moindre dans le royaume des cieux est plus grand que lui. Or, depuis le temps de Jean le baptiste jusques à aujourd'hui le royaume des cieux est pris par violence et ce sont des violents qui s'en emparent; car tous les prophètes et la loi ont prophétisé jusques à Jean; et, si vous voulez l'apprendre, c'est lui qui est l'Élie qui doit venir. Que celui qui a des oreilles entende. Mais à qui comparerai-je cette génération? Elle est semblable à de petits enfants assis dans les places publiques, qui, apostrophant les autres, disent: «Nous vous avons joué de la flûte et vous n'avez pas dansé; nous avons chanté des complaintes et vous n'avez donné nul signe de tristesse. En effet, Jean est venu, qui ne mangeait ni ne buvait, et ils disent: il a un démon. Le fils de l'homme est venu, qui mange et boit, et ils disent: Voici un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs. Eh bien! la sagesse a été justifiée par ses propres œuvres!» Alors il se mit à censurer les villes où avaient été faits la plupart de ses miracles, de ce qu'elles ne s'étaient pas repenties : «Malheur à toi, Chorazin! malheur à toi Bethsaïdan! Car si c'était dans Tyr et dans Sidon qu'eussent été faits les miracles qui ont été faits parmi vous, dès longtemps elles se seraient repenties en prenant le sac et la cendre. En attendant je vous le déclare, le sort de Tyr et de Sidon sera, au jour du jugement, plus supportable que le vôtre. Et toi, Capharnaoum! Seras-tu élevée jusques au ciel? Tu descendras jusques dans le séjour des morts, car si c'était dans Sodome qu'eussent été faits les miracles qui ont été faits chez toi, elle aurait subsisté jusques à aujourd'hui. En attendant je vous déclare que le sort du pays de Sodome sera, au jour du jugement, plus supportable que le tien.» En ce moment-là Jésus reprenant la parole dit: «Je Te rends grâces, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que Tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que Tu les as révélées aux simples, oui, Père, de ce que cela s'est ainsi trouvé bon à Tes yeux. Tout m'a été remis par mon Père, et personne ne connaît le Fils, si ce n'est le Père, et personne non plus ne connaît le Père, si ce n'est le Fils, et celui auquel le Fils veut le révéler. Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et surchargés, et c'est moi qui vous soulagerai; prenez mon joug sur vous et instruisez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez du soulagement pour vos âmes, car mon joug est bienfaisant et mon fardeau est léger.» En ce temps-là Jésus fit route le jour du sabbat à travers les champs de blé. Or ses disciples eurent faim, et ils se mirent à arracher des épis et à manger. Mais les pharisiens l'ayant vu lui dirent: «Voici, tes disciples font ce qu'il n'est pas permis de faire un jour de sabbat.» Mais il leur dit: «N'avez-vous pas lu ce que fit David, quand il eut faim, ainsi que ceux qui étaient avec lui? Comment il entra dans la maison de Dieu, et comment ils mangèrent les pains de proposition qu'il ne lui était pas permis de manger, non plus qu'à ceux qui étaient avec lui, mais aux prêtres seuls? Ou bien n'avez-vous pas lu dans la loi que, le jour du sabbat, les prêtres dans le temple profanent le sabbat sans se rendre coupables? Or je vous déclare qu'il y a ici quelque chose de plus grand que le temple. Mais si vous saviez ce que signifie: Je veux la miséricorde et non le sacrifice, vous n'auriez pas condamné ceux qui ne sont pas coupables; car le fils de l'homme est maître du sabbat.» Et, s'étant éloigné de là, il vint dans leur synagogue. Et voici, il s'y trouvait un homme qui avait une main sèche. Et ils lui demandèrent: «Est-il permis d'opérer une guérison le jour du sabbat?» C'était afin de pouvoir l'accuser. Mais il leur dit: «Quel sera l'homme d'entre vous qui possédera une seule brebis, et si celle-ci vient à tomber le jour du sabbat dans un fossé, est-ce qu'il ne la saisira pas et ne l'en retirera pas? Combien donc un homme ne vaut-il pas plus qu'une brebis! En sorte qu'il est permis de bien faire le jour du sabbat.» Alors il dit à cet homme: «Étends ta main;» et il l'étendit, et elle redevint saine comme l'autre. Or les pharisiens étant sortis tinrent conseil contre lui afin de le faire périr. Mais Jésus l'ayant su s'éloigna de là, et beaucoup de gens le suivirent, et ils les guérit tous, et il leur adressa des remontrances pour qu'ils ne le fissent pas connaître; — afin que fût accompli ce dont il a été parlé par l'entremise d'Ésaïe le prophète lorsqu'il dit : «Voici Mon serviteur que J'ai choisi, Mon bien-aimé en qui Mon âme a pris plaisir. Je mettrai Mon esprit sur lui, et il dénoncera le jugement aux nations. Il ne contestera ni ne criera point, et personne n'entendra sa voix dans les rues. Il ne brisera point le roseau froissé, et il n'éteindra point le lumignon fumant, jusques à ce qu'il ait fait triompher le jugement, et les nations espéreront en son nom.» Alors on lui amena un démoniaque aveugle et muet, et il le guérit, en sorte que ce muet parlait et voyait, et toute la foule fut stupéfaite, et elle disait: «Cet homme n'est-il point le fils de David?» Mais les pharisiens l'ayant entendu dirent: «Cet homme ne chasse les démons que grâce à Béézéboul, chef des démons.» Mais connaissant leurs pensées, il leur dit : «Tout royaume divisé contre lui-même est dévasté, et toute ville ou toute famille divisée contre elle-même ne subsistera pas. Et si Satan chasse Satan, il a été divisé contre lui-même; comment donc son royaume subsistera-t-il? Et si, moi, c'est grâce à Béézéboul que je chasse les démons, vos fils, grâce à qui les chassent ils? C'est pourquoi ce sont eux qui seront vos juges. Mais, si c'est grâce à l'esprit de Dieu que moi je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc parvenu jusques à vous. Ou bien, comment quelqu'un peut-il entrer dans la maison de l'homme fort et piller ses biens, s'il n'a pas premièrement garrotté l'homme fort, et alors il pillera sa maison? Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. C'est pourquoi je vous le déclare: tout péché et tout blasphème vous sera pardonné à vous autres hommes, mais le blasphème contre l'esprit ne sera point pardonné. Et celui qui aura parlé contre le fils de l'homme, il lui sera pardonné, mais celui qui aura parlé contre l'esprit saint, il ne lui sera certainement pas pardonné, ni dans ce temps-ci, ni dans le temps à venir. Ou bien admettez que l'arbre est bon et que son fruit est bon, ou bien admettez que l'arbre est pourri et que son fruit est pourri; car c'est au fruit que se connaît l'arbre. Engeance de vipères, comment pouvez-vous, méchants comme vous êtes, dire de bonnes choses? Car c'est par ce qui déborde du cœur, que la bouche parle. L'homme bon tire de son bon trésor de bonnes choses, et l'homme mauvais tire de son mauvais trésor de mauvaises choses. Mais je vous déclare que toute parole oiseuse que diront les hommes, ils en rendront compte au jour du jugement; car par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné.» Alors quelques-uns des scribes s'adressèrent à lui, en disant: «Maître, nous voulons voir un signe dont tu sois l'auteur.» Mais il leur répliqua: «Une génération méchante et adultère réclame un signe, et il ne lui sera donné d'autre signe que le signe de Jonas le prophète. Car de même que Jonas fut dans le ventre de la baleine trois jours et trois nuits, de même le fils de l'homme sera dans le cœur de la terre trois jours et trois nuits. Les hommes de Ninive ressusciteront lors du jugement avec cette génération, et ils la condamneront, car ils se repentirent à la prédication de Jonas; et voici, il y a ici plus que Jonas. La reine du Midi ressuscitera lors du jugement avec cette génération, et elle la condamnera, car elle vint des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon; et voici, il y a ici plus que Salomon. Mais, quand l'esprit impur est sorti de l'homme, il parcourt les lieux arides, cherchant du repos, et il n'en trouve point. Alors il dit: «Je retournerai dans ma maison d'où je suis sorti.» Et y revenant, il la trouve en paix, balayée et ornée. Alors il va et prend avec lui sept autres esprits plus méchants que lui-même, et, après être entrés, ils y habitent; et la nouvelle condition de cet homme devient pire que la première. Il en sera aussi de même pour cette méchante génération.» Pendant qu'il parlait encore à la foule, voici, sa mère et ses frères se tenaient dehors, cherchant à lui parler. [Or, quelqu'un lui dit: voici, ta mère et tes frères sont là dehors qui cherchent à te parler. ] Mais Jésus répliqua à celui qui le lui disait: «Qui est ma mère, et qui sont mes frères?» Et ayant étendu la main vers ses disciples, il dit: «Voilà ma mère et mes frères! Car quiconque aura fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, c'est lui qui est mon frère, et ma sœur, et ma mère.» Ce jour-là Jésus, après être sorti de la maison, se tenait assis près de la mer, et une foule nombreuse se rassembla auprès de lui, en sorte qu'étant monté sur une barque il s'y assit, et toute la foule se tenait debout sur le rivage. Et il leur parla de beaucoup de choses sous forme de paraboles, en disant : «Voici, le semeur sortit pour semer, et pendant qu'il semait, une partie tomba le long du chemin, et les oiseaux étant venus la mangèrent toute. Mais une autre partie tomba sur les endroits rocailleux où elle n'avait pas beaucoup de terre, et aussitôt elle leva parce qu'elle n'avait pas un sol profond; mais, le soleil s'étant levé, elle fut brûlée, et, comme elle n'avait pas de racine, elle sécha. Mais une autre partie tomba sur les épines, et les épines montèrent et l'étouffèrent. Mais une autre partie tomba sur la bonne terre, et elle donnait du fruit à raison de cent, et de soixante, et de trente pour un. Que celui qui a des oreilles entende!» Et les disciples s'étant approchés lui dirent: «Pourquoi leur parles-tu en paraboles?» Mais il leur répliqua: «C'est qu'il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux, tandis qu'à eux cela ne leur a pas été donné. Car quiconque a, il lui sera donné et il regorgera; mais quiconque n'a pas, même ce qu'il a lui sera enlevé. Voici pourquoi je leur parle en paraboles; c'est qu'en voyant ils ne voient pas, et qu'en entendant ils n'entendent ni ne comprennent; et c'est pour eux que s'accomplit la prophétie d'Ésaïe, qui dit: Oyez par l'ouïe, et vous ne comprendrez certainement pas; et en voyant vous verrez et vous n'apercevrez certainement pas : car le cœur de ce peuple s'est épaissi, et ils ont difficilement ouï avec les oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, de peur qu'ils ne voient avec les yeux, et qu'ils n'entendent avec les oreilles, et qu'ils ne comprennent avec le cœur, et qu'ils ne se convertissent; et Je les guérirai. Mais pour vous, vos yeux sont heureux parce qu'ils voient, et vos oreilles, parce qu'elles entendent. Car en vérité je vous déclare que beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez et ne l'ont pas vu, et entendre ce que vous entendez et ne l'ont pas entendu. Pour vous donc, écoutez la parabole du semeur : Quiconque entend la parole du royaume et ne la comprend pas, le malin survient et enlève ce qui a été semé dans son cœur; c'est celui qui a été semé le long du chemin. Quant à celui qui a été semé sur les endroits rocailleux, c'est celui qui entend la parole et la reçoit aussitôt avec joie; mais il n'a pas de racine en lui-même, au contraire il est sans persistance, et s'il survient une tribulation ou une persécution à cause de la parole, il trébuche aussitôt. Quant à celui qui a été semé dans les épines, c'est celui qui entend la parole, et les soucis du siècle et le faux attrait de la richesse se réunissent pour étouffer la parole et elle devient stérile. Mais celui qui a été semé sur la bonne terre, c'est celui qui entend et comprend la parole; qui, par conséquent, donne du fruit et rapporte à raison de cent, de soixante et de trente pour un.» Il leur proposa une autre parabole en disant: «Le royaume des cieux ressemble à un homme qui a semé une bonne semence dans son champ; mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi est venu, et il a encore semé de l'ivraie parmi le blé, et il s'en est allé. Or, quand l'herbe eut poussé et fructifié, alors apparut aussi l'ivraie. Mais les esclaves du chef de famille étant venus lui dirent: «Seigneur, n'est-ce pas une bonne semence que tu as semée dans ton champ? D'où vient donc qu'il a de l'ivraie?» Mais il leur dit: «C'est un ennemi qui a fait cela.» Sur quoi ils lui disent: «Veux-tu donc que nous allions la cueillir?» Mais il dit: «Non, de peur qu'en cueillant l'ivraie vous n'arrachiez le blé avec elle; laissez-les l'un et l'autre croître ensemble jusqu'à la moisson; et au moment de la moisson je dirai aux moissonneurs: Cueillez premièrement l'ivraie et la liez en gerbes pour la brûler toute, mais, quant au blé, serrez-le dans mon grenier.» Il leur proposa une autre parabole en disant: «Le royaume des cieux est semblable à un grain de moutarde, qu'un homme a pris et semé dans son champ; cette semence est, il est vrai, plus petite que toutes les autres, mais quand elle a crû, elle est plus grande que les plantes potagères et elle devient un arbre, en sorte que les oiseaux du ciel viennent s'abriter dans ses branches.» Il leur dit une autre parabole: «Le royaume des cieux est semblable à du levain qu'une femme a pris et pétri dans trois mesures de farine, jusques à ce que le tout fût levé.» Jésus dit toutes ces choses en paraboles à la foule, et il ne leur disait rien sans parabole; — afin que fût accompli ce dont il a été parlé par l'entremise du prophète lorsqu'il dit: «J'ouvrirai ma bouche par des paraboles, je proférerai des choses cachées dès la création.» Alors ayant congédié la foule, il entra dans la maison, et ses disciples s'approchèrent de lui en disant: «Éclaircis-nous la parabole de l'ivraie du champ.» Or il répliqua: «Celui qui sème la bonne semence, c'est le fils de l'homme; le champ, c'est le monde; la bonne semence, ce sont les fils du royaume; l'ivraie, ce sont les fils du malin; l'ennemi, c'est le diable qui l'a semée; la moisson, c'est la consommation du temps, et les moissonneurs, ce sont les anges. De même donc que l'on cueille l'ivraie et qu'on la brûle toute dans le feu, de même en sera-t-il lors de la consommation du temps; le fils de l'homme enverra ses anges, et ils recueilleront, pour les ôter de son royaume, tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité, et ils les jetteront dans la fournaise du feu; c'est là que sera le pleur et le grincement des dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles entende! «Le royaume des cieux est semblable à un trésor caché dans le champ, qu'un homme, après l'avoir trouvé, a caché, et dans sa joie il s'en va, et vend tout ce qu'il possède et achète ce champ-là. Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand qui cherche de belles perles; or, ayant trouvé une perle de grand prix, il est allé vendre tout ce qu'il possédait, et il l'a achetée. Le royaume des cieux est encore semblable à un filet jeté dans la mer, et qui a ramené des poissons de toute espèce; lorsqu'il a été rempli, après l'avoir tiré sur le rivage, et s'être assis, on a recueilli les bons dans des vases, et on a jeté dehors les pourris. Il en sera de même lors de la consommation du temps; les anges sortiront et sépareront les méchants du milieu des justes, et ils les jetteront dans la fournaise du feu; c'est là que sera le pleur et le grincement des dents. Avez-vous compris toutes ces choses?» Ils lui dirent: «Oui.» Et lui leur dit: «C'est pour cela que tout scribe qui a été instruit pour le royaume des cieux est semblable à un chef de famille, qui tire de son trésor du neuf et du vieux.» Et il advint, lorsque Jésus eut terminé ces paraboles, qu'il s'éloigna de là, et s'étant rendu dans sa patrie, il les enseignait dans leur synagogue, en sorte qu'ils étaient stupéfaits, et qu'ils disaient: «D'où viennent à celui-ci cette sagesse et ces miracles? Celui-ci n'est-il pas le fils du charpentier? Est-ce que sa mère ne s'appelle pas Marie, et ses frères, Jacques et Joseph et Simon et Judas? Et ses sœurs ne vivent-elles pas toutes parmi nous? D'où lui viennent donc toutes ces choses?» Et il était pour eux une pierre d'achoppement. Mais Jésus leur dit: «Ce n'est que dans sa patrie et dans sa famille, qu'un prophète est méprisé.» Et il ne fit pas là beaucoup de miracles, à cause de leur incrédulité. En ce temps-là Hérode le tétrarque ouït parler de la renommée de Jésus, et il dit à ses serviteurs: «Cet homme est Jean le baptiste; il est ressuscité des morts, et c'est pourquoi les miracles s'opèrent par lui.» Hérode, en effet, après avoir fait dans le temps arrêter Jean, l'avait fait enchaîner et mettre en prison, à cause d'Hérodias, femme de Philippe son frère; car Jean lui disait: «Il ne t'est pas permis de la posséder.» Et quoiqu'il eût désiré le faire mourir, il avait craint la foule, car on le regardait comme un prophète. Mais lors de la fête anniversaire de la naissance d'Hérode, la fille d'Hérodias dansa devant tout le monde, et elle plut à Hérode, en sorte qu'il s'engagea par serment à lui donner quoi que ce fût qu'elle demanderait. Or, ayant été endoctrinée par sa mère: «Donne-moi,» dit-elle, «ici, sur un plat, la tête de Jean le baptiste.» Et le roi attristé ordonna, à cause de son serment et des convives, qu'on la donnât, et il envoya décapiter Jean dans la prison. Et sa tête fut apportée sur un plat, et donnée à la jeune fille, et elle la porta à sa mère. Et ses disciples vinrent enlever le cadavre, et ils l'enterrèrent, et ils allèrent en informer Jésus. Or, Jésus l'ayant appris, partit de là sur une barque, pour se retirer à l'écart dans un lieu désert, et la foule l'ayant su le suivit à pied des différentes villes. Et étant sorti, il vit une foule nombreuse, et il fut ému de compassion envers elle, et il guérit leurs malades. Mais, le soir étant venu, les disciples s'approchèrent de lui en disant: «Ce lieu est désert, et l'heure est déjà avancée, renvoie la foule, afin qu'elle se rende dans les villages pour s'y acheter des vivres,» Or Jésus leur dit: «Ils n'ont pas besoin de s'en aller, donnez-leur vous-mêmes à manger.» Mais ils lui disent: «Nous n'avons ici que cinq pains et deux poissons.» Et il dit: «Apportez-les-moi ici, et ordonnez à la foule de s'asseoir sur l'herbe.» Après avoir pris les cinq pains et les deux poissons, il prononça, en levant les yeux vers le ciel, une bénédiction; et après les avoir rompus, il donna les pains à ses disciples et les disciples à la foule. Et tous mangèrent et furent rassasiés; et on emporta le surplus des morceaux dans douze corbeilles pleines. Or, ceux qui mangèrent étaient environ cinq mille hommes, sans compter les femmes et les petits enfants. Et aussitôt il contraignit ses disciples à monter dans une barque et à passer avant lui sur l'autre rive, jusques à ce qu'il eût renvoyé la foule. Et, après avoir renvoyé la foule, il monta sur la montagne pour prier à l'écart. Mais, le soir étant venu, il se trouva seul en cet endroit. Or, la barque était déjà éloignée de plusieurs stades de la terre, et elle était battue par les flots, car le vent était contraire. Mais à la quatrième veille de la nuit, il vint vers eux en marchant sur la mer. Or les disciples, en le voyant marcher sur la mer, furent tout troublés, et ils se disaient: «C'est un fantôme,» et dans leur peur ils se mirent à crier. Mais Jésus leur parla aussitôt, en disant: «Courage, c'est moi; n'ayez pas peur.» Et Pierre lui répliqua: «Seigneur, si c'est toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux.» Et il lui dit: «Viens.» Et Pierre, étant descendu de la barque, marcha sur les eaux et vint vers Jésus; mais en voyant la violence du vent, il eut peur, et ayant commencé à s'enfoncer, il s'écria: «Seigneur, sauve-moi.» Et aussitôt Jésus ayant étendu la main le saisit et lui dit: «Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté?» Et lorsqu'ils furent montés dans la barque, le vent tomba. Mais ceux qui étaient dans la barque l'adorèrent, en disant: «Tu es vraiment le fils de Dieu.» Et ayant achevé leur traversée, ils touchèrent terre à Gennèsaret, et les gens de ce lieu-là l'ayant reconnu envoyèrent dans tout le pays circonvoisin, et on lui amena tous les malades, et ils le suppliaient de les laisser toucher seulement la frange de son manteau, et tous ceux qui la touchèrent furent guéris. Alors arrivent de Jérusalem vers Jésus des pharisiens et des scribes disant : «Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens? Car ils ne se lavent pas les mains, quand ils prennent leurs repas.» Jésus leur répliqua: «Pourquoi vous-mêmes transgressez-vous aussi le commandement de Dieu, en faveur de votre propre tradition? Car Dieu a dit: Honore ton père et ta mère, et: Que celui qui maudit père ou mère soit mis à mort. Mais vous, vous dites: «Celui qui aura dit à son père ou à sa mère: Offrande est faite de ce dont je pourrais t'assister, n'honorera-t-il pas son père?» Et vous avez abrogé la parole de Dieu en faveur de votre tradition. Hypocrites! Comme Ésaïe a bien prophétisé sur votre compte, lorsqu'il dit : Ce peuple-ci M'honore des lèvres, tandis que leur cœur est bien éloigné de Moi; mais c'est vainement qu'ils Me révèrent, en enseignant des doctrines qui sont des commandements d'hommes.» Et ayant appelé la foule à lui, il leur dit: «Écoutez et comprenez : Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme; mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui souille l'homme.» Alors ses disciples s'étant approchés lui disent «Sais-tu que les pharisiens, en entendant cette parole, ont été scandalisés?» Mais il répliqua: «Toute plante que n'a point plantée mon Père céleste sera déracinée. Laissez-les: ce sont des guides aveugles; or, si un aveugle sert de guide à un aveugle, ils tomberont tous deux dans un fossé,» Mais Pierre lui répliqua: «Explique-nous la parabole.» Sur quoi il dit: «Et vous aussi, êtes-vous encore sans intelligence? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche s'en va dans le ventre, et est rejeté dans le retrait? Mais ce qui sort de la bouche vient du cœur, et c'est là ce qui souille l'homme; car c'est du cœur que sortent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les impudicités, les larcins, les faux témoignages, les calomnies; ce sont ces choses-là qui souillent l'homme; mais manger sans s'être lavé les mains ne souille pas l'homme.» Et Jésus étant parti de là gagna le territoire de Tyr et de Sidon; et voici, une femme chananéenne venue de cette contrée-là s'écriait: «Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David, ma fille est cruellement possédée du démon.» Mais il ne lui répondit pas un mot, et ses disciples étant survenus le pressaient en disant: «Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris.» Or il répliqua: «Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël.» Elle cependant, revenant à la charge, l'adorait en disant: «Seigneur, secours-moi!» Mais il répliqua: «Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens.» Sur quoi elle dit: «Assurément, Seigneur! Les petits chiens aussi mangent une partie des miettes qui tombent de la table de leurs maîtres.» Alors Jésus lui répliqua: «O femme! ta foi est grande, qu'il te soit fait comme tu désires.» Et dès ce moment-là sa fille fut guérie. Et Jésus s'étant éloigné de là vint vers la mer de Galilée, et après être monté sur la montagne, il s'y tenait assis; et une foule nombreuse s'approcha de lui, ayant avec elle des boiteux, des estropiés, des aveugles, des sourds, et bien d'autres malades, et on les jeta à ses pieds, et il les guérit, en sorte que la foule fut émerveillée de voir des sourds entendre, des estropiés guérir, et des boiteux marcher, et des aveugles recouvrer la vue; et elle glorifia le Dieu d'Israël. Mais Jésus ayant appelé à lui ses disciples dit: «J'ai compassion de cette foule, car voici trois jours qu'ils restent auprès de moi, et ils n'ont rien à manger; cependant je ne veux pas les renvoyer à jeun de peur qu'ils ne défaillent en chemin:» Et les disciples lui disent: «Où nous procurerons-nous dans un désert assez de pains pour rassasier une si grande foule?» Et Jésus leur dit: «Combien de pains avez-vous?» Ils dirent: «Sept, et quelques petits poissons.» Et ayant invité la foule à s'asseoir sur la terre, il prit les sept pains et les poissons, et après avoir rendu grâces il les rompit, et il les donnait aux disciples, et les disciples à la foule. Et tous mangèrent et furent rassasiés, et on emporta le surplus des morceaux dans sept paniers pleins. Or, ceux qui mangèrent étaient au nombre d'environ quatre mille hommes, sans compter les femmes et les petits enfants. Après avoir renvoyé la foule il monta dans la barque, et il vint dans le territoire de Magadan. Et les pharisiens et les sadducéens étant survenus, lui demandèrent, pour le mettre à l'épreuve, de leur montrer un signe qui vînt du ciel. Mais il leur répliqua: [«Quand le soir est venu, vous dites: Beau temps, car le ciel est rouge. Et, le lendemain: Aujourd'hui, de l'orage, car le ciel est d'un rouge sombre. Vous savez bien discerner l'aspect du ciel, mais vous ne pouvez pas discerner les signes des temps. ] Une génération méchante et adultère demande un signe; et il ne lui sera point donné d'autre signe que le signe de Jonas.» Et les ayant quittés, il s'en alla. Et en passant sur l'autre rive les disciples oublièrent de prendre des pains. Or, Jésus leur dit: «Ayez soin de vous tenir en garde contre le levain des pharisiens et des sadducéens.» Mais ils réfléchissaient en eux-mêmes et se disaient: «C'est parce que nous n'avons pas pris de pains.» Mais Jésus s'en étant aperçu dit: «Pourquoi réfléchissez-vous en vous-mêmes, gens de peu de foi, sur ce que vous n'avez pas des pains? Ne comprenez-vous pas encore, et ne vous rappelez-vous plus les cinq pains des cinq mille, et combien de corbeilles vous emportâtes, ni les sept pains des quatre mille, et combien de paniers vous emportâtes? Comment ne comprenez-vous pas que ce n'est pas à propos de pains que je vous ai parlé? Mais tenez-vous en garde contre le levain des pharisiens et des sadducéens.» Alors ils comprirent qu'il ne leur avait pas dit de se tenir en garde contre le levain des pains, mais contre l'enseignement des sadducéens et des pharisiens. Or, lorsque Jésus fut arrivé sur le territoire de Césarée de Philippe, il interrogeait ses disciples, en disant: «Qui disent les gens qu'est le fils de l'homme?» Et ils lui dirent: «Ceux-ci, Jean le baptiste; ceux-là, Élie; et d'autres, Jérémie ou l'un des prophètes.» Il leur dit: «Mais vous, qui dites-vous que je suis?» Or Simon Pierre répliqua: «Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant.» Et Jésus lui répliqua: «Heureux es-tu, Simon Barjona, car ce n'est pas la chair ni le sang qui te l'ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux. Pour moi, je te déclare de mon côté que tu es Pierre, et que sur ce roc-là je bâtirai mon église, et que les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle; je te donnerai les clefs du royaume des cieux, et tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux.» Alors il fit des remontrances aux disciples, afin qu'ils ne dissent à personne: «C'est lui qui est le Christ.» Dès lors Jésus-Christ commença à montrer à ses disciples qu'il lui fallait se rendre à Jérusalem, et beaucoup souffrir du fait des anciens et des grands prêtres et des scribes, et être mis à mort, et ressusciter le troisième jour. Et Pierre, l'ayant pris à part, lui dit en lui faisant des remontrances: «Miséricorde te soit faite, Seigneur, certainement cela ne t'arrivera point!» Mais lui s'étant retourné dit à Pierre: «Va-t-en arrière de moi, Satan, tu m'es une pierre d'achoppement, car tu ne penses pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes.» Alors Jésus dit à ses disciples: «Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même et qu'il prenne sa croix, et qu'il me suive; car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui aura perdu sa vie à cause de moi, la trouvera; en effet, que servira-t-il à un homme d'avoir gagné le monde entier, mais perdu sa vie? Ou bien que donnera un homme pour racheter sa vie? Car le fils de l'homme doit venir entouré de la gloire de son Père, avec ses anges, et c'est alors qu'il rendra à chacun selon sa conduite. En vérité je vous déclare qu'il y a quelques-uns de ceux qui sont ici présents qui ne goûteront certainement point la mort jusques à ce qu'ils aient vu le fils de l'homme venir avec son royaume.» Et, six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, et Jacques, et Jean son frère, et il les conduit à l'écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré en leur présence, et son visage brilla comme le soleil, tandis que ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voici, Moïse et Élie leur apparurent, qui conversaient avec lui. Mais Pierre prenant la parole dit à Jésus: «Seigneur, c'est une bonne chose pour nous que d'être ici; si tu le veux, je ferai ici trois tentes, une pour toi, et une pour Moïse, et une pour Élie.» Comme il parlait encore, voici, une nuée lumineuse les couvrit, et voici, une voix sortant de la nuée dit: «Celui-ci est Mon fils bien-aimé en qui J'ai pris plaisir. Écoutez-le.» Ce que les disciples ayant ouï, ils tombèrent sur leur visage et furent saisis d'une grande peur. Et Jésus s'approcha d'eux, et après les avoir touchés, il dit: «Levez-vous, et n'ayez point peur.» Or, ayant levé les yeux, ils ne virent personne que Jésus lui-même seul. Et pendant qu'ils descendaient de la montagne, Jésus leur donna ses ordres en disant: «Ne parlez à personne de cette vision, jusques à ce que le fils de l'homme soit ressuscité des morts.» Et ses disciples lui demandèrent: «Pourquoi donc les scribes disent-ils qu'il faut qu'Élie vienne premièrement?» Mais il répliqua: «Il est vrai qu'Élie doit venir, et il rétablira toutes choses; mais je vous déclare qu'Élie est déjà venu, et qu'ils ne l'ont pas reconnu, mais qu'ils ont fait de lui tout ce qu'ils ont voulu; c'est de la même manière que le fils de l'homme aussi doit souffrir par eux.» Alors les disciples comprirent que c'était de Jean le baptiste, qu'il leur avait parlé. Et, quand ils furent arrivés près de la foule, un homme s'approcha de lui, en tombant à ses genoux, et en disant: «Seigneur, aie pitié de mon fils, car il est lunatique et très malade; en effet, il tombe souvent dans le feu et souvent dans l'eau; je l'ai amené à tes disciples, et ils n'ont pu le guérir.» Et Jésus prenant la parole dit: «O génération incrédule et pervertie! Jusques à quand serai-je avec vous? Jusques à quand vous supporterai-je? Amenez-le-moi ici.» Et Jésus lui fit des remontrances, et le démon sortit de lui, et dès ce moment l'enfant fut guéri. Alors les disciples s'étant approchés de Jésus à l'écart lui dirent: «Pourquoi n'avons-nous pas pu le chasser nous-mêmes?» Et il leur dit: «A cause de votre peu de foi; car en vérité je vous le déclare, si vous aviez de la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à cette montagne: transporte-toi d'ici là, et elle se transporterait, et rien ne vous serait impossible. [ Mais cette espèce-là ne sort que par la prière et le jeûne»] Or, pendant qu'ils se trouvaient réunis en Galilée, Jésus leur dit: «Le fils de l'homme va être livré aux mains des hommes, et ils le feront mourir, et le troisième jour il ressuscitera.» Et ils furent dans une grande tristesse. Or, lorsqu'ils furent arrivés à Capharnaoum, les percepteurs des deux drachmes s'approchèrent de Pierre et lui dirent: «Votre maître ne paie-t-il pas les deux drachmes?» Il dit: «Oui,» et dès qu'il fut entré dans la maison Jésus le prévint en disant: «Que t'en semble, Simon? Sur qui les rois de la terre lèvent-ils des impôts ou une capitation? Sur leurs fils, ou sur les étrangers? Et lorsqu'il eut dit: «Sur les étrangers,» Jésus lui dit: «Ainsi donc les fils en sont exempts; mais afin de ne pas les scandaliser, va-t-en à la mer, jette un hameçon et prends le premier poisson venu, et, après lui avoir ouvert la bouche, tu trouveras un statère. Prends-le, et donne-le-leur pour moi et pour toi.» Or, en ce moment-là, les disciples s'approchèrent de Jésus en disant: «Quel est donc le plus grand dans le royaume des cieux?» Et ayant appelé un petit enfant, il le plaça au milieu d'eux, et dit: «En vérité, je vous le déclare, si vous ne vous convertissez, et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez certainement pas dans le royaume des cieux. Quiconque donc s'humiliera comme ce petit enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des cieux; et celui qui aura reçu en mon nom un seul petit enfant comme celui-là, il me reçoit; mais celui qui aura scandalisé un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu'on suspendît autour de son col une meule de moulin à âne, et qu'on le précipitât dans les profondeurs de la mer. Malheur au monde à cause des scandales; car il est nécessaire que les scandales arrivent; néanmoins malheur à l'homme par qui le scandale arrive! Mais si ta main ou ton pied sont pour toi une occasion de scandale, coupe-le et jette-le loin de toi; il t'est bon d'entrer dans la vie estropié ou boiteux, plutôt que d'être jeté, en ayant deux mains ou deux pieds, dans le feu éternel. Et si ton œil est pour toi une occasion de scandale, arrache-le, et jette-le loin de toi; il t'est bon d'entrer borgne dans la vie plutôt que d'être jeté, en ayant deux yeux, dans la géhenne du feu. Prenez garde de ne pas mépriser un seul de ces petits; car je vous déclare que leurs anges contemplent constamment dans le ciel la face de mon Père qui est dans les cieux. [Car le fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. ] Que vous en semble? Si un homme avait cent brebis et qu'une d'elles se fût égarée, est-ce qu'il ne laissera pas les quatre-vingt-dix-neuf brebis sur les montagnes pour aller chercher celle qui s'est égarée? Et s'il arrive qu'il la trouve, en vérité je vous déclare qu'il éprouve à son sujet plus de joie que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées. De même, ce n'est pas la volonté de mon Père qui est dans les cieux, qu'un seul de ces petits se perde. Mais si ton frère vient à pécher, va, reprends-le entre toi et lui seul; s'il t'écoute, tu as gagné ton frère; mais s'il ne t'écoute pas, prends encore une ou deux personnes avec toi, afin que sur une déclaration de deux ou trois témoins toute affaire soit décidée. Mais, s'il refuse de les écouter, adresse-toi à l'église, et s'il refuse aussi d'écouter l'église, qu'il soit pour toi comme le païen et le publicain. En vérité je vous le déclare, tout ce que vous aurez lié sur la terre, sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. En vérité je vous déclare encore que, si deux d'entre vous s'accordent sur la terre pour quoi que ce soit qu'ils aient à demander, cela leur sera accordé par mon Père qui est dans les cieux; car là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux.» Alors Pierre s'étant approché, lui dit: «Seigneur, combien de fois mon frère péchera-t-il contre moi et lui pardonnerai-je? Sera-ce jusques à sept fois?» Jésus lui dit: «Je ne te dis pas jusques à sept fois, mais jusques à soixante-dix fois sept. C'est pourquoi le royaume des cieux ressemble à un roi qui voulut faire rendre compte à ses esclaves. Or, après qu'il eut commencé à faire rendre compte, on lui amena un débiteur de dix mille talents. Mais comme il n'avait pas de quoi payer, le maître ordonna qu'il fût vendu, ainsi que sa femme, ses enfants et tout son avoir, et que la dette fût payée. L'esclave s'étant donc prosterné l'adorait en disant: «Prends patience à mon égard, et je te paierai tout.» Et le maître de l'esclave ayant été touché de compassion, le relâcha et lui remit le prêt. Mais l'esclave, après qu'il fut sorti, trouva un autre esclave qui servait avec lui, et qui lui devait cent deniers, et l'ayant saisi il l'étranglait en disant: «Paie, puisque tu dois.» L'esclave qui servait avec lui s'étant donc prosterné, le sollicitait en disant: «Prends patience à mon égard, et je te paierai;» mais lui ne voulait pas, et tout au contraire il s'en alla le faire jeter en prison jusques à ce qu'il eût payé ce qu'il devait. Les esclaves qui servaient avec lui, ayant donc vu ce qui s'était passé, furent dans une grande tristesse, et ils vinrent informer leur maître de tout ce qui s'était passé. Alors son maître l'ayant fait venir lui dit: «Méchant esclave, je t'ai remis toute cette dette-là parce que tu m'en as sollicité; ne fallait-il pas que, toi aussi, tu eusses pitié de l'esclave qui sert avec toi, comme moi de mon côté j'ai eu pitié de toi?» Et son maître irrité le livra aux bourreaux jusques à ce qu'il eût payé tout ce qu'il devait. C'est ainsi que mon Père céleste agira aussi envers vous, si vous ne pardonnez pas, chacun à son frère, du fond de vos cœurs.» Et il advint, lorsque Jésus eut terminé ces discours, qu'il s'éloigna de la Galilée et passa dans le territoire de la Judée, par l'autre côté du Jourdain. Et une foule nombreuse le suivit, et il les guérit en cet endroit. Et des pharisiens s'approchèrent de lui pour le mettre à l'épreuve, en disant: «Est-il permis de répudier sa femme pour quelque motif que ce soit?» Et il répliqua: «N'avez-vous pas lu que Celui qui les créa à l'origine les fit mâle et femelle, et qu'il dit: «à cause de cela l'homme quittera son père et sa mère, et il s'unira étroitement à sa femme, et les deux deviendront une seule chair?» En sorte qu'ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Ainsi donc que ce que Dieu à conjoint, l'homme ne le sépare pas.» Ils lui disent: «Pourquoi donc Moïse a-t-il commandé de donner un acte de divorce et de la répudier?» Il leur dit: «C'est à cause de votre dureté de cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes; mais à l'origine cela ne s'est pas passé ainsi. Pour moi, je vous le déclare: celui qui aura répudié sa femme, sauf pour cause d'impudicité, la pousse à commettre un adultère, et celui qui aura épousé une femme répudiée commet un adultère.» Les disciples lui disent: «Si telle est la relation de l'homme avec la la femme, il ne convient pas de se marier.» Mais il leur dit: «Tous n'acquiescent pas à cette parole, mais seulement ceux auxquels cela est accordé; en effet, il y a des eunuques qui sont sortis tels du ventre de leur mère, et il y a des eunuques qui ont été mutilés par les hommes, et il y a des eunuques qui se sont mutilés eux-mêmes à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut acquiescer, acquiesce.» Alors on lui amena de petits enfants, afin qu'il leur imposât les mains et qu'il priât; mais les disciples leur en firent des remontrances. Or Jésus dit: «Laissez ces petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi, car c'est à ceux qui leur ressemblent qu'appartient le royaume des cieux.» Puis, après leur avoir imposé les mains, il partit de là. Et voici, quelqu'un s'étant approché de lui, dit: «Maître que dois-je faire de bon pour posséder la vie éternelle?» Mais il lui dit: «Pourquoi m'interroges-tu sur ce qui est bon? Un seul est Le Bon; mais si tu veux entrer dans la vie, garde les commandements.» Il lui dit: «Lesquels?» Or Jésus dit: «Ceux-ci: tu ne tueras point; tu ne commettras point d'adultère; tu ne déroberas point; tu ne feras point de faux témoignage; honore ton père et ta mère; tu aimeras ton prochain comme toi-même.» Le jeune homme lui dit: «J'ai observé toutes ces choses; que me manque-t-il encore?» Jésus lui dit: «Si tu veux être parfait, va, vends tes biens, et donne-les aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux, puis viens, suis-moi.» Mais le jeune homme, après avoir entendu ce discours, s'en alla tout triste; car il avait de grandes richesses. Or Jésus dit à ses disciples: «En vérité, je vous déclare qu'un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux. Or je vous le déclare encore, il est plus facile qu'un chameau passe par un trou d'aiguille, qu'un riche n'entre dans le royaume de Dieu.» Ce que les disciples ayant ouï, ils étaient dans une grande stupéfaction, et ils disaient: «Qui donc peut être sauvé?» Mais Jésus, ayant fixé sur eux ses regards, dit: «Quant aux hommes cela est impossible, mais quant à Dieu tout est possible.» Alors Pierre reprenant la parole lui dit: «Voici, pour nous, nous avons tout abandonné, et nous t'avons suivi; qu'avons-nous donc à attendre?» Et Jésus leur dit: «En vérité, je vous déclare que vous qui m'avez suivi, lors du renouvellement, quand le fils de l'homme se sera assis sur le trône de sa gloire, vous aussi vous serez assis sur douze trônes pour juger les douze tribus d'Israël. Et quiconque a abandonné maisons, ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou enfants, ou champs, à cause de mon nom, recevra infiniment davantage, et il héritera la vie éternelle. Mais plusieurs, quoique des derniers, seront des premiers, et des derniers, quoique des premiers. En effet, le royaume des cieux est semblable à un chef de famille qui sortit de grand matin afin de louer des ouvriers pour les envoyer à sa vigne. Or, après avoir fait accord avec les ouvriers à raison de un denier par jour, il les envoya à sa vigne. Et étant sorti vers la troisième heure, il en vit d'autres qui se tenaient sur la place du marché sans rien faire, et il leur dit: «Allez aussi à la vigne, et ce qui sera juste je vous le donnerai.» Et ils y allèrent. Étant de nouveau sorti vers la sixième et vers la neuvième heure, il fit encore de même. Puis étant sorti à la onzième, il en trouva d'autres qui se tenaient là, et il leur dit: «Pourquoi vous tenez-vous ici le jour entier sans rien faire?» Ils lui disent: «C'est que personne ne nous a loués.» Il leur dit: «Vous aussi allez à la vigne.» Or, quand le soir fut venu, le maître de la vigne, dit à son intendant: «Appelle les ouvriers, et paie-leur leur salaire, en allant des derniers aux premiers.» Or, ceux de la onzième heure étant venus reçurent chacun un denier; et les premiers étant venus crurent qu'ils recevraient davantage, et ils reçurent eux aussi un denier par tête. Mais après l'avoir reçu, ils murmuraient contre le chef de famille, en disant: «Ceux-ci venus les derniers ont travaillé une seule heure, et tu les as égalés à nous, qui avons supporté le poids du jour et l'ardente chaleur!» Mais il répliqua à l'un d'eux: «Camarade, je ne te fais aucun tort; n'as-tu pas fait accord avec moi à raison d'un denier? Prends ce qui est à toi, et t'en vas. Pour moi, je veux donner à celui-ci qui est venu le dernier autant qu'à toi. Ne m'est-il pas permis de faire ce que je veux de ce qui est à moi? Ou bien vois-tu de mauvais œil que je sois bon?» Ainsi les derniers seront des premiers et les premiers des derniers.» Or, comme Jésus allait monter à Jérusalem, il prit à part les douze disciples et leur dit en chemin : «Voici, nous montons à Jérusalem, et le fils de l'homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes, et ils le condamneront, et ils le livreront aux gentils pour qu'ils le bafouent, le fustigent et le crucifient, et le troisième jour il ressuscitera.» Alors la mère des fils de Zébédée s'approcha de lui avec ses fils, l'adorant et sollicitant quelque chose de lui; mais il lui dit: «Que veux-tu?» Or elle dit: «Ordonne que mes deux fils, que voici, soient assis, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ton royaume.» Mais Jésus répliqua: «Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que moi je dois boire?» Ils lui disent: «Nous le pouvons.» Il leur dit: «Vous boirez il est vrai ma coupe, mais pour ce qui est d'être assis à ma droite ou à ma gauche, il ne dépend pas de moi de l'accorder, sauf à ceux pour lesquels cela a été préparé par mon Père.» Ce que les dix ayant ouï, ils furent indignés contre les deux frères. Mais Jésus les ayant appelés à lui, dit: «Vous savez que les chefs des nations les tyranniseront et que les grands les oppriment. Il n'en est pas de même parmi vous. Mais celui qui voudra devenir grand parmi vous sera votre serviteur; et que celui qui voudra être le premier de vous soit votre esclave. C'est ainsi que le fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et pour donner sa vie comme une rançon pour plusieurs.» Et, comme ils sortaient de Jéricho, une foule nombreuse le suivit; et voici, deux aveugles assis sur le bord du chemin ayant appris que Jésus passait, s'écrièrent: «Seigneur, aie pitié de nous, fils de David!» Or la foule leur fit des remontrances afin qu'ils se tussent, mais ils s'écrièrent de plus belle: «Seigneur, aie pitié de nous, fils de David!» Et Jésus s'étant arrêté les appela et dit: «Que voulez-vous que je fasse pour vous?» Ils lui disent: «Seigneur, que nos yeux s'ouvrent.» Or Jésus, ému de compassion, toucha leurs yeux, et aussitôt ils recouvrèrent la vue et ils le suivirent. Et quand ils approchèrent de Jérusalem, et qu'ils furent arrivés à Bethphagé, sur la montagne des Oliviers, alors Jésus dépêcha deux disciples, en leur disant: «Allez dans le village qui est en face de vous, et vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et un ânon avec elle; détachez-les et amenez-les-moi. Et si quelqu'un vous dit quelque chose, vous direz: Le Seigneur en a besoin; et aussitôt il les enverra.» — Or, tout cela est advenu, afin que fût accompli ce dont il a été parlé par l'entremise du prophète, lorsqu'il dit : «Dites à la fille de Sion: Voici, ton roi vient à toi, doux et monté sur un âne et sur un ânon, fils d'une bête de somme.» — Or, les disciples s'en étant allés et ayant exécuté les ordres de Jésus ramenèrent l'ânesse et l'ânon, et ils placèrent sur eux leurs manteaux, et il s'assit dessus. Or, la plus grande partie de la foule étendit ses manteaux sur le chemin, tandis que d'autres coupaient des branches aux arbres et les étendaient sur le chemin. Mais la foule qui le précédait et celle qui le suivait s'écriait: «Hosanna au fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna dans les lieux très-hauts!» Et lorsqu'il fut entré dans Jérusalem toute la ville fut en émoi, et elle disait: «Qui est celui-ci?» Or la foule disait: «Celui-ci, c'est le prophète Jésus, qui est de Nazareth en Galilée.» Et Jésus entra dans le temple, et il expulsa tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple, et il renversa les tables des changeurs, et les sièges de ceux qui vendaient les colombes; et il leur dit: «Il est écrit: Ma maison sera appelée une maison de prière, mais vous, vous en faites une caverne de brigands.» Et des aveugles et des boiteux s'approchèrent de lui dans le temple, et il les guérit. Mais les grands prêtres et les scribes, voyant les merveilles qu'il avait faites et les enfants qui criaient dans le temple: «Hosanna au fils de David!» en furent indignés, et ils lui dirent: «Entends-tu ce qu'ils disent?» Mais Jésus leur dit: «Oui. N'avez-vous jamais lu: De la bouche des petits enfants et des nourrissons Tu T'es préparé une louange?» Et les ayant quittés, il sortit de la ville pour aller à Béthanie, et il y passa la nuit. Or, le matin, comme il avait repris le chemin de la ville, il eut faim, et ayant vu un figuier sur le chemin il s'en approcha et il n'y trouva rien que des feuilles, et il lui dit: «Qu'il ne provienne plus jamais de toi aucun fruit!» Et subitement le figuier sécha. Ce que les disciples ayant vu, ils s'en étonnèrent en disant: «Comment ce figuier a-t-il subitement séché?» Mais Jésus leur répliqua: «En vérité je vous déclare que si vous aviez de la foi et que vous ne doutiez point, non seulement vous feriez ce qui a été fait au figuier, mais encore si vous disiez à cette montagne: «Déplace-toi et te jette dans la mer,» cela se ferait. Et tout ce que vous aurez demandé avec foi par la prière, vous le recevrez.» Et, lorsqu'il fut arrivé dans le temple, les grands prêtres et les anciens du peuple s'approchèrent de lui pendant qu'il enseignait, en disant: «En vertu de quelle autorité-fais-tu ces choses, et qui est-ce qui t'a donné cette autorité?» Mais Jésus leur répliqua: «Je vous adresserai de mon côté une seule question, et si vous y répondez, je vous répondrai à mon tour en vertu de quelle autorité je fais ces choses. Le baptême de Jean d'où venait-il? Du ciel ou des hommes?» Mais ils réfléchissaient en eux-mêmes et disaient : «Si nous répondons: du ciel, il nous dira: Pourquoi donc ne l'avez-vous pas cru? Tandis que si nous répondons: des hommes, nous avons à craindre la foule; car tous tiennent Jean pour un prophète.» Et ils répliquèrent à Jésus: «Nous ne savons.» Lui de son côté leur dit: «Moi non plus je ne vous dis pas en vertu de quelle autorité je fais ces choses. Mais que vous en semble? Un homme avait deux enfants, et s'étant approché du premier, il lui dit: «Mon enfant, va travailler aujourd'hui dans ma vigne.» Or celui-ci répliqua: «Oui, Seigneur,» et il n'y alla pas. Puis s'étant approché du second, il lui parla de même; or celui-ci répliqua: «Je ne veux pas,» mais plus tard, s'étant repenti, il y alla. Lequel des deux a fait la volonté de son père?» Ils disent: «Le dernier.» Jésus leur dit: «En vérité, je vous déclare que les publicains et les prostituées entrent avant vous dans le royaume de Dieu; car Jean est venu à vous, enseignant la justice, et vous ne l'avez pas cru, tandis que les publicains et les prostituées l'ont cru. Mais vous, qui avez vu cela, vous ne vous êtes pas même repentis plus tard pour le croire! Écoutez une autre parabole: Il y avait un chef de famille qui planta une vigne, et qui l'entoura d'une clôture, et qui y creusa un pressoir, et qui construisit une tour; et il l'afferma à des vignerons, et il s'en alla. Mais, lorsque le moment de la récolte approcha, il dépêcha ses esclaves auprès des vignerons pour prendre sa récolte. Et les vignerons s'étant saisis de ses esclaves battirent l'un, tuèrent l'autre, et lapidèrent le troisième. Il dépêcha derechef d'autres esclaves en plus grand nombre que les premiers, et ils les traitèrent de même. Mais à la fin, il leur dépêcha son fils, en se disant: Ils respecteront mon fils. Mais les vignerons, à la vue du fils, se dirent: Celui-ci est l'héritier, venez, tuons-le, et mettons-nous en possession de son héritage. Et s'étant saisis de lui, ils le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Eh bien! quand le propriétaire de la vigne sera venu, que fera-t-il à ces vignerons-là?» Ils lui dirent: «Il fera misérablement périr ces misérables, et il affermera la vigne à d'autres vignerons, qui lui en remettront la récolte en sa saison.» Jésus leur dit: «N'avez-vous jamais lu dans les écritures: La pierre que les constructeurs ont rejetée est celle qui est devenue le sommet de l'angle; c'est par la volonté du Seigneur qu'elle l'est devenue, et il est admirable nos yeux? C'est pourquoi je vous déclare que le royaume de Dieu vous sera enlevé et sera donné à une nation qui en produise les fruits. Et celui qui sera tombé sur cette pierre-là sera fracassé, tandis que celui sur lequel elle sera tombée, elle le fera voler en éclats.» Et après avoir entendu ses paraboles, les grands prêtres et les pharisiens comprirent que c'était d'eux qu'il parlait, et, malgré leur désir de le faire arrêter, ils craignirent la foule, car on le tenait pour un prophète. Et reprenant la parole, Jésus leur parla derechef en paraboles, en disant : «Le royaume des cieux ressemble à un roi qui fit des noces à son fils, et il dépêcha ses esclaves pour mander ceux qui avaient été invités aux noces, et ils ne voulaient pas venir. Il dépêcha derechef d'autres esclaves, en disant: «Dites aux invités: Voici, j'ai préparé mon festin; mes taureaux et mes bêtes grasses sont tués, et tout est prêt; venez aux noces.» Mais eux n'en ayant tenu compte s'en allèrent, qui à son champ, et qui à son négoce, tandis que les autres ayant saisi les esclaves les maltraitèrent et les mirent à mort. Mais le roi en fut irrité, et ayant expédié ses armées il fit périr ces meurtriers et brûla leur ville. Alors il dit à ses esclaves: «Les noces sont bien prêtes, mais les invités n'en étaient pas dignes; allez donc dans les carrefours des chemins, et tous ceux que vous trouverez, invitez-les aux noces.» Et ces esclaves s'en étant allés sur les chemins réunirent tous ceux qu'ils trouvèrent, méchants et bons, et la salle nuptiale fut remplie de convives. Mais le roi étant entré pour voir les convives aperçut là un homme qui n'était pas revêtu d'un habit de noce, et il lui dit: «Camarade, comment es-tu entré ici, sans avoir un habit de noce?» Et l'autre resta bouche close. Alors le roi dit à ses serviteurs: «Après lui avoir lié les pieds et les mains, jetez-le dans les ténèbres extérieures.» Là sera le pleur et le grincement des dents. Il y a en effet beaucoup d'appelés, mais peu d'élus.» Alors les pharisiens s'en étant allés tinrent conseil afin de le faire tomber dans le piège par un mot, et ils lui députent leurs disciples avec les Hérodiens pour lui dire: «Maître, nous savons que tu es véridique, et que tu enseignes avec vérité la voie et que tu ne fais pas acceptions de personnes, car tu ne regardes pas à l'apparence des hommes; dis-nous donc, que t'en semble? Est-il permis ou non de payer l'impôt à l'empereur?» Mais Jésus, connaissant leur méchanceté, dit: «Pourquoi me mettez-vous à l'épreuve? Hypocrites! Montrez-moi la monnaie de l'impôt.» Et ils lui présentèrent un denier. Et il leur dit: «De qui est cette effigie et cette légende?» Ils disent: «De l'empereur.» Alors il leur dit: «Rendez donc à l'empereur ce qui est à l'empereur, et à Dieu ce qui est à Dieu.» Ce qu'ayant ouï, ils furent émerveillés, et l'ayant quitté ils s'en allèrent. Ce jour-là vinrent à lui des sadducéens disant qu'il n'y a pas de résurrection, et ils l'interrogèrent en disant: «Maître, Moïse a dit: Si quelqu'un vient à mourir sans avoir d'enfants, son frère épousera sa femme à titre de beau-frère et il suscitera une postérité à son frère. Or, il y avait parmi nous sept frères: et le premier, après s'être marié, mourut, et n'ayant pas de postérité il laissa sa femme à son frère; il en fut de même du second, et du troisième, et de tous les sept; après eux tous la femme mourut. Eh bien! lors de la résurrection, duquel des sept sera-t-elle femme? Car ils l'ont tous possédée.» Mais Jésus leur répliqua: «Vous vous égarez, parce que vous ne connaissez ni les écritures, ni la puissance de Dieu; car, lors de la résurrection, ni les hommes ne prennent des femmes, ni les femmes des maris, mais ils sont comme des anges dans le ciel. Or, quant à la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu ce dont Dieu vous a parlé lorsqu'il dit : Je suis le Dieu d'Abraham, et le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob? Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants.» Ce que la foule ayant ouï, elle était stupéfaite de son enseignement. Mais les pharisiens, ayant appris qu'il avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent au même lieu, et l'un d'entre eux, un légiste, lui demanda pour le mettre à l'épreuve : «Maître, quel est le grand commandement dans la loi?» Et il lui dit: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée; celui-ci est le grand et le premier commandement; le second, semblablement: tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend la loi tout entière, ainsi que les prophètes.» Mais les pharisiens se trouvant réunis, Jésus leur demanda : «Que vous semble-t-il du Christ? De qui est-il fils?» Il lui disent: «De David.» Il leur dit: «Comment donc David étant inspiré l'appelle-t-il seigneur, lorsqu'il dit : «le Seigneur a dit à mon seigneur: Assieds-toi à Ma droite, jusques à ce que J'aie mis tes ennemis sous tes pieds? Si donc David l'appelle seigneur, comment est-il son fils?» Et personne ne pouvait lui répondre un mot, et dès ce jour-là nul n'osa l'interroger. Alors Jésus parla à la foule et à ses disciples, en disant: «Les scribes et les pharisiens sont assis sur la chaire de Moïse; faites donc et observez toutes les choses qu'ils vous disent, mais n'agissez pas selon leurs propres œuvres; car ils disent et ne font pas; mais ils lient de lourds et intolérables fardeaux, et ils les placent sur les épaules des hommes, tandis qu'eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Mais ils font toutes leurs œuvres pour être vus des hommes; ils élargissent en effet leurs phylactères et agrandissent leurs franges; et ils aiment la première place dans les repas, et les premiers sièges dans les synagogues, et les salutations dans les places publiques, et à être appelés Rabbi par les hommes. Mais pour vous, ne vous faites pas appeler Rabbi, car vous n'avez qu'un seul maître, tandis que tous vous êtes frères. Et n'appelez personne sur la terre notre père, car vous n'avez qu'un seul Père, Celui du ciel. Ne vous faites pas non plus appeler directeurs, car vous n'avez qu'un seul directeur, Christ. Mais le plus grand de vous sera votre serviteur. Or, celui qui s'élèvera sera abaissé, et celui qui s'abaissera sera élevé.» «Mais malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux; car vous n'y entrez pas vous-mêmes, et vous n'y laissez pas non plus entrer ceux qui veulent entrer. [ Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous dévorez les maisons des veuves, et que vous faites par dissimulation de longues prières; aussi recevrez-vous une punition d'autant plus sévère. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous parcourez la mer et la terre pour faire un seul prosélyte, et lorsqu'il l'est devenu, vous en faites un fils de la géhenne deux fois plus que vous. Malheur à vous, guides aveugles qui dites: «Celui qui aura juré par le sanctuaire, ce n'est rien; mais celui qui aura juré par l'or du sanctuaire est engagé.» Insensés et aveugles! Qu'est-ce qui est en effet le plus grand, l'or, ou le sanctuaire qui a sanctifié l'or? Et: «Celui qui aura juré par l'autel, ce n'est rien; mais celui qui aura juré par l'offrande qui est dessus est engagé.» Insensés et aveugles! Qu'est-ce qui est en effet le plus grand, l'offrande, ou l'autel qui sanctifie l'offrande? Celui donc qui a juré par l'autel jure par lui et par tout ce qui est dessus; et celui qui a juré par le sanctuaire jure par lui et par Celui qui l'habite; et celui qui a juré par le ciel jure par le trône de Dieu et par Celui qui est assis dessus. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous payez la dîme de la menthe, et de l'aneth, et du cumin, et que vous avez laissé de côté ce qui a plus de poids dans la loi: la justice, et la miséricorde, et la fidélité; tandis que c'est ces choses-ci qu'il fallait pratiquer, sans toutefois laisser de côté celles-là. Guides aveugles, qui filtrez le moucheron, mais qui avalez le chameau! Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, tandis qu'au dedans ils sont remplis de rapine et de crapule. Pharisien aveugle, nettoie premièrement l'intérieur de la coupe et du plat, afin que le dehors aussi en devienne net. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous ressemblez à des tombeaux recrépis, qui au dehors ont une belle apparence, tandis qu'au dedans ils sont remplis des ossements des morts et de toute espèce d'impureté. De même vous aussi vous paraissez extérieurement justes aux yeux des hommes, tandis qu'au dedans vous êtes pleins d'hypocrisie et d'iniquité. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes, et que vous ornez les sépulcres des justes, et que vous dites: «Si nous avions vécu à l'époque de nos pères, nous n'aurions pas versé avec eux le sang des prophètes.» En sorte que vous portez contre vous-mêmes le témoignage d'être fils de ceux qui ont tué les prophètes, et c'est vous qui comblerez la mesure de vos pères! «Serpents, engeance de vipères, comment échapperez-vous à la condamnation de la géhenne? C'est pourquoi, voici, moi j'envoie vers vous des prophètes et des sages et des scribes; il en est que vous tuerez et que vous crucifierez, et il en est que vous fouetterez dans vos synagogues et que vous poursuivrez de ville en ville; afin que retombe sur vous tout le sang juste répandu sur la terre, depuis le sang d'Abel le juste jusques au sang de Zacharie fils de Barachie, que vous tuâtes entre le sanctuaire et l'autel En vérité je vous le déclare: tout cela retombera sur cette génération. Jérusalem, Jérusalem, qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui lui sont envoyés, que de fois j'ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu. Voici, votre demeure vous est laissée; car je vous le déclare: dès ce moment vous ne me verrez certainement plus jusques à ce que vous disiez: Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!» Et après être sorti du temple Jésus se remettait en chemin, et ses disciples s'approchèrent pour lui montrer les édifices du temple. Mais il leur répliqua: «Ne voyez-vous pas tout cela? En vérité je vous le déclare: il ne sera certainement pas laissé ici pierre sur pierre qui ne soit démolie.» Or, pendant qu'il était assis sur la montagne des Oliviers, les disciples s'approchèrent de lui en particulier en disant: «Dis-nous, quand cela aura-t-il lieu? Et quel sera le signe de ton avènement et de la consommation du temps?» Et Jésus leur répliqua: «Prenez garde que personne ne vous égare; car beaucoup viendront en mon nom, disant: C'est moi qui suis le Christ, et ils en égareront plusieurs. Mais vous entendrez bientôt parler de guerres et de bruits de guerres; n'ayez garde de vous en laisser troubler, car il faut que cela arrive; mais ce n'est pas encore la fin. En effet, une nation s'élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume, et il y aura ici et là des famines et des tremblements de terre. Or tout cela est le commencement des douleurs. Alors ils vous livreront pour être persécutés, et ils vous feront mourir, et vous serez haïs de toutes les nations à cause de mon nom; et alors plusieurs trébucheront, et ils se livreront les uns les autres, et ils se haïront les uns les autres. Et beaucoup de faux prophètes surgiront, et ils en égareront plusieurs. Et à cause de l'accroissement de l'iniquité, la charité du plus grand nombre se refroidira; mais celui qui aura persévéré jusques à la fin, celui-là sera sauvé. Et cet évangile du royaume sera prêché dans la terre entière, pour servir de témoignage à toutes les nations, et alors viendra la fin. «Ainsi donc, quand vous aurez vu «l'œuvre abominable de la dévastation,» dont il a été parlé par l'entremise de Daniel le prophète, établie dans un lieu saint (que le lecteur y réfléchisse), alors que ceux qui sont en Judée s'enfuient dans les montagnes; que celui qui est sur le toit ne descende pas pour sortir quoi que ce soit de sa maison; et que celui qui est aux champs ne revienne pas en arrière pour prendre son manteau. Mais malheur à celles qui sont enceintes, et à celles qui allaitent en ces jours-la! Or priez afin que votre fuite n'ait pas lieu en hiver, ni un jour de sabbat; car il y aura alors une grande tribulation, telle qu'il n'y en a pas eu encore depuis le commencement du monde jusques à maintenant, et qu'il n'y en aura certainement jamais. Et si ces jours-là n'avaient été raccourcis, qui que ce soit n'eut été sauvé; mais à cause des élus ces jours-là seront raccourcis. Alors si quelqu'un vous dit: Voici, le Christ est ici, ou ici, ne le croyez pas; car il surgira de faux Christs et de faux prophètes, et ils feront de grands miracles et des prodiges, de manière à égarer, s'il est possible, même les élus. Voici, je vous l'ai prédit. Si donc ils vous disent: «voici, il est au désert,» ne vous y rendez pas; «voici, il est dans les chambres,» ne le croyez pas; car, tel l'éclair sort de l'orient et brille jusques au couchant, tel sera l'avènement du fils de l'homme. 0ù que soit le cadavre, c'est là que se rassembleront les aigles. Or, immédiatement après la tribulation de ces jours-là, le soleil s'obscurcira, et la lune ne donnera pas sa lumière, et les astres tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. Et alors paraîtra le signe du fils de l'homme dans le ciel, et alors se lamenteront toutes les tribus de la terre, et elles verront le fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec beaucoup de puissance et de gloire; et il enverra ses anges avec un grand bruit de trompette, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, d'une extrémité des cieux jusqu'à leur autre extrémité. Or, instruisez-vous par cette comparaison tirée du figuier: Lorsque ses branches commencent à se ramollir et qu'il pousse ses feuilles, vous savez que l'été est proche. De même vous aussi, lorsque vous aurez vu toutes ces choses, sachez qu'il est proche, qu'il est à la porte. En vérité je vous déclare que cette génération ne disparaîtra certainement point jusqu'à ce que toutes ces choses se soient réalisées. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront certainement point. Or, quant à ce jour-là et à l'heure, personne n'en sait rien, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul. Car telle fut l'époque de Noé, tel sera l'avènement du fils de l'homme. En effet, de même qu'en ces jours-là qui précédèrent le déluge on mangeait et on buvait, que les hommes prenaient des femmes et les femmes des maris, jusques au jour où Noé entra dans l'arche, et qu'ils ne s'avisèrent de rien, jusques à ce que survint le déluge qui les enleva tous, tel sera l'avènement du fils de l'homme. Alors deux hommes seront dans les champs, l'un est pris et l'autre laissé; deux femmes moudront à la meule, l'une est prise et l'autre laissée. Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre maître doit venir. Or, sachez ceci, c'est ce que, si le chef de famille avait su à quelle veille devait venir le voleur, il aurait veillé et n'aurait pas laissé forcer sa maison. C'est pourquoi vous aussi tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme doit venir à l'heure dont vous ne vous doutez pas. Quel est, je vous prie, l'esclave fidèle et prudent que le maître a mis à la tête de ses gens, pour leur donner leur nourriture à propos? Heureux cet esclave que son maître, à son arrivée, trouvera agissant de la sorte; en vérité je vous déclare qu'il le mettra à la tête de tous ses biens. Mais si ce mauvais esclave se dit en son cœur: «Mon maître tarde,» et qu'il se mette à battre les esclaves qui servent avec lui, tandis qu'il mange et boit avec les ivrognes, le maître de cet esclave arrivera le jour où il ne s'y attend pas, et à l'heure qu'il ne connaît pas, et il le pourfendra et lui assignera son lot parmi les hypocrites; c'est là que sera le pleur et le grincement des dents. Alors le royaume des cieux ressemblera à dix vierges qui, après avoir pris leurs lampes, sortirent à la rencontre de l'époux. Or cinq d'entre elles étaient étourdies, et cinq étaient prudentes. En effet les étourdies, après avoir pris leurs lampes, ne prirent pas d'huile avec elles, tandis que les prudentes prirent de l'huile dans leurs burettes avec leurs lampes. Mais comme l'époux tardait, toutes s'assoupirent, et elles dormaient. Or, au milieu de la nuit, un cri se fit entendre: «Voici l'époux! sortez à sa rencontre!» Alors toutes ces vierges s'éveillèrent et arrangèrent leurs lampes. Or les étourdies dirent aux prudentes: «Donnez-nous de votre huile, car nos lampes sont éteintes;» mais les prudentes répliquèrent: «Jamais il n'y en aura assez pour nous et pour vous; allez plutôt chez ceux qui en vendent et achetez-en pour vous.» Or, pendant qu'elles allaient en acheter, survint l'époux, et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui à la noce, et la porte fut fermée. Mais plus tard surviennent aussi les autres vierges disant: «Seigneur, Seigneur, ouvre-nous.» Mais il leur répliqua: «En vérité je vous le déclare, je ne vous connais point.» Veillez donc, car vous ne connaissez ni le jour, ni l'heure. De même en effet qu'un homme partant pour un voyage appela ses esclaves, et leur remit ses biens, et qu'à l'un il donna cinq talents, et à un autre deux, et à un troisième un, à chacun selon sa capacité particulière, et qu'il partit pour son voyage; aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents alla les faire valoir, et il en gagna cinq autres. De même aussi celui qui avait reçu les deux en gagna deux autres. Mais celui qui n'en avait reçu qu'un s'en alla faire un creux en terre, et y cacha l'argent de son maître. Or, après un long espace de temps, le maître de ces esclaves revient et leur fait rendre compte. Et celui qui avait reçu les cinq talents s'étant approché apporta cinq autres talents, en disant: «Seigneur, tu m'as remis cinq talents, regarde, j'ai gagné cinq autres talents.» Son maître lui dit: «Bien, bon et fidèle esclave, tu as été fidèle pour peu de chose, je te mettrai à la tête de beaucoup. Entre dans la joie de ton maître.» Celui qui avait reçu les deux talents s'étant aussi approché dit: «Seigneur, tu m'as remis deux talents, regarde, j'ai gagné deux autres talents.» Son maître lui dit: «Bien, bon et fidèle esclave, tu as été fidèle pour peu de chose, je te mettrai à la tête de beaucoup. Entre dans la joie de ton maître.» Mais celui qui avait reçu le seul talent s'étant aussi approché dit: «Seigneur, je te connaissais pour être un homme dur, moissonnant où tu n'as pas semé, et serrant le grain de là où tu n'as pas vanné, et tout craintif j'ai été cacher ton talent dans la terre, regarde, tu récupères ce qui est à toi.» Mais son maître lui répliqua: «Méchant et paresseux esclave, tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé et que je serre le grain de là où je n'ai pas vanné? Il te fallait donc porter mon argent aux banquiers, et à mon retour j'aurais retiré ce qui était à moi avec l'intérêt. Enlevez-lui donc le talent et donnez-le à celui; qui a les dix talents. Car à quiconque a il sera donné, et il regorgera; mais quant à celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera enlevé. Et jetez cet esclave inutile dans les ténèbres extérieures; c'est là que sera le pleur et le grincement des dents. Or, quand le fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il s'assiéra sur le trône de sa gloire, et toutes les nations seront rassemblées devant lui, et il les séparera les unes d'avec les autres, comme le berger sépare les brebis d'avec les chevreaux, et il placera les brebis à sa droite et les chevreaux à sa gauche, Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: «Venez, vous qui êtes bénis de mon Père, prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli; nu, et vous m'avez vêtu; j'ai été malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus auprès de moi.» Alors les justes lui répliqueront: «Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, et t'avons-nous nourri? Ou avoir soif, et t'avons-nous donné à boire? Mais quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli? Ou nu, et t'avons-nous vêtu? Et quand t'avons-nous vu malade ou en prison, et sommes-nous venus auprès de toi?» Et le roi leur répliquera: «En vérité je vous le déclare: en tant que vous l'avez fait pour un seul de ces tout petits, vous l'avez fait pour moi.» Alors il dira aussi à ceux qui seront à gauche: «Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges! Car j'ai eu faim et vous ne m'avez pas donné à manger; et j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire; j'étais étranger, et vous ne m'avez pas recueilli; nu, et vous ne m'avez pas vêtu; malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité.» Alors eux aussi répliqueront: «Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim ou avoir soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne t'avons-nous pas servi?» Alors il leur répliquera: «En vérité je vous le déclare: en tant que vous ne l'avez pas fait pour un seul de ces tout petits, vous ne l'avez pas non plus fait pour moi.» Et ceux-ci s'en iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle.» Et il advint, lorsque Jésus eut terminé tous ces discours, qu'il dit à ses disciples : «Vous savez que dans deux jours a lieu la Pâque, et que le fils de l'homme doit être livré pour être crucifié.» Alors les grands prêtres et les anciens du peuple se rassemblèrent dans la cour du grand prêtre appelé Caiaphas, et ils délibérèrent en commun, afin de se saisir par ruse de Jésus et de le mettre à mort. Mais ils disaient: «Que ce ne soit pas pendant la fête, afin qu'il n'y ait pas d'émeute parmi le peuple.» Or Jésus s'étant trouvé à Béthanie dans la maison de Simon le lépreux, une femme s'approcha de lui tenant une fiole d'albâtre qui renfermait un parfum de grand prix, et elle le versait sur sa tête pendant qu'il était à table. Ce que les disciples ayant vu ils s'en indignèrent en disant: «Pourquoi cette profusion? Car il pouvait être vendu très cher, et être donné aux pauvres.» Mais Jésus l'ayant su, leur dit: «Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme? Car elle a accompli une bonne œuvre envers moi; en effet vous devez toujours avoir les pauvres avec vous, mais moi, vous ne devez pas m'avoir toujours; car celle-ci, en jetant ce parfum sur mon corps, l'a fait en vue de mes funérailles. Mais en vérité je vous le déclare: où que cet évangile soit prêché dans le monde entier, on parlera aussi de ce qu'elle a fait, en mémoire d'elle.» Alors un des douze, appelé Judas Iscariote, s'étant rendu auprès des grands prêtres, leur dit: «Que voulez-vous me donner, et de mon côté je vous le livrerai?» Et ils lui pesèrent trente pièces d'argent. Et dès lors il cherchait une bonne occasion pour le livrer. Or le premier jour de la fête des pains sans levain les disciples vinrent à Jésus en disant: «Où veux-tu que nous fassions les préparatifs pour que tu manges la pâque?» Et il dit: «Allez dans la ville auprès d'un tel, et dites-lui: «Le maître dit: Mon temps est proche; je vais faire chez toi la pâque avec mes disciples.» Et les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit, et ils préparèrent la pâque. Or, quand le soir fut venu, il était à table avec les douze; et pendant qu'ils mangeaient, il dit: «En vérité je vous déclare que l'un d'entre vous me livrera.» Et vivement attristés ils se mirent chacun à lui dire: «Est-ce que c'est moi, Seigneur?» Mais il répliqua: «Celui qui a trempé avec moi la main dans le plat, celui-là me livrera. Le Fils de l'homme s'en va, il est vrai, selon ce qui a été écrit de lui, mais malheur à cet homme par qui le Fils de l'homme est livré; il eût été bon pour lui que cet homme-là ne fût pas né.» Et Judas qui le livrait répliqua: «Est-ce que c'est moi, Rabbi?» Il lui dit: «Tu l'as dit.» Or, pendant qu'ils mangeaient, Jésus, ayant pris du pain et prononcé une bénédiction, le rompit, et après l'avoir donné aux disciples, il dit: «Prenez, mangez; ceci est mon corps.» Et, ayant pris une coupe et rendu grâces, il la leur donna, en disant: «Buvez-en tous; car ceci est mon sang, celui de l'alliance, qui est versé pour plusieurs, en vue de la rémission des péchés. Mais je vous le déclare: désormais je ne boirai certainement plus de ce produit de la vigne, jusqu'à ce jour où j'en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père.» Et après avoir chanté, ils sortirent pour se rendre à la montagne des Oliviers. Alors Jésus leur dit: «Vous trébucherez tous à cause de moi cette nuit-ci; car il est écrit: Je frapperai le berger et les brebis du troupeau seront dispersées. Mais après être ressuscité, je vous précéderai en Galilée.» Or Pierre lui répliqua: «Si tous viennent à trébucher à cause de toi, pour moi je ne trébucherai jamais.» Jésus lui dit: «En vérité je te déclare que cette nuit-ci, avant que le coq ait chanté, tu me renieras trois fois.» Pierre lui dit: «Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai certainement pas.» Tous les disciples aussi parlèrent de même. Alors Jésus arrive avec eux dans un lieu appelé Gethsémani, et il dit aux disciples: «Asseyez-vous ici, jusques à ce que, après m'être rendu là, j'aie prié.» Et ayant pris avec lui Pierre, et les deux fils de Zébédée, il commença à être triste et abattu. Alors il leur dit: «Mon âme est triste jusqu'à la mort; demeurez ici, et veillez avec moi.» Et s'étant un peu avancé il se prosterna le visage contre terre, priant et disant: «Mon Père, s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de moi. Toutefois non pas comme moi je veux, mais comme Toi.» Et il vient vers les disciples, et il les trouve endormis, et il dit à Pierre: «Ainsi vous n'avez pas pu veiller une seule heure avec moi? Veillez et priez, afin que vous n'entriez pas en tentation; l'esprit, il est vrai, est plein d'élan, mais la chair est faible.» S'étant retiré derechef une seconde fois, il fit cette prière: «Mon Père, si elle ne peut pas s'éloigner sans que je la boive, que Ta volonté se fasse.» Et étant revenu, il les retrouva endormis; leurs yeux en effet s'étaient appesantis. Et les ayant laissés, il s'en alla derechef, et pria une troisième fois, en répétant encore les mêmes paroles. Alors il revient vers les disciples et leur dit: «Dormez désormais et reposez-vous; car voici, l'heure s'approche, et le fils de l'homme va être livré aux mains des pécheurs. Levez-vous, allons; voici, celui qui me livre s'approche.» Et pendant qu'il parlait encore, voici, Judas l'un des douze survint, et avec lui une foule nombreuse armée d'épées et de bâtons, envoyée par les grands prêtres et les anciens du peuple. Or, celui qui le livrait leur avait donné une indication en disant: «Celui que j'embrasserai, c'est lui; saisissez-le.» Et s'étant aussitôt approché de Jésus il dit: «Salut, Rabbi,» et il lui donna un tendre baiser. Mais Jésus lui dit: «Camarade, sois à ce qui t'amène!» Alors s'étant approchés ils mirent la main sur Jésus et se saisirent de lui. Et voici, l'un de ceux qui étaient avec lui ayant étendu la main tira son épée, et ayant frappé l'esclave du grand prêtre, il lui enleva l'oreille. Alors Jésus lui dit: «Remets ton épée à sa place; car tous ceux qui auront pris l'épée périront par l'épée; ou bien t'imagines-tu que je ne puis invoquer mon Père, et Il me fournira tout de suite plus de douze légions d'anges? Mais dans ce cas comment les écritures se fussent-elles accomplies? Car il faut qu'il en advienne ainsi.» En ce moment-là Jésus dit à la foule: «Vous êtes sortis comme contre un brigand, avec des épées et des bâtons, pour me prendre; tous les jours j'étais assis dans le temple, occupé à enseigner, et vous ne vous êtes pas saisis de moi. Mais tout cela est advenu, afin que les écritures des prophètes fussent accomplies.» Alors tous ses disciples l'ayant abandonné s'enfuirent. Mais ceux qui s'étaient saisis de Jésus l'amenèrent chez Caiaphas le grand prêtre, où les scribes et les anciens étaient rassemblés. Or Pierre le suivait de loin jusqu'à la cour du grand prêtre, et y étant entré, il se tenait assis avec les valets pour voir la fin. Mais les grands prêtres et le sanhédrin tout entier cherchaient un faux témoignage contre Jésus, afin de le faire mourir, et ils n'en trouvèrent pas, quoiqu'il se fût présenté beaucoup de faux témoins. Mais à la fin il se présenta deux faux témoins qui dirent: «Celui-ci a dit: «Je peux détruire le sanctuaire de Dieu, et le rebâtir en trois jours.» Et le grand prêtre s'étant levé, lui dit: «Est-ce que tu ne réponds rien à ce dont ceux-ci témoignent contre toi?» Mais Jésus gardait le silence. Et le grand prêtre lui dit: «Je t'adjure, au nom du Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le fils de Dieu?» Jésus lui dit: «C'est toi qui l'as dit. D'ailleurs je vous le déclare: dès à présent vous verrez le fils de l'homme assis à la droite de la Puissance, et venant sur les nuées du ciel.» Alors le grand prêtre déchira ses vêtements en disant: «Il a blasphémé. Qu'avons-nous encore besoin de témoins? Voyez; maintenant vous venez d'entendre le blasphème. Que vous en semble?» Et eux répliquèrent: «Il mérite la mort.» Alors ils lui crachèrent au visage, et ils le souffletèrent, et il y en eut qui le fustigèrent en disant: «Prophétise-nous, Christ, qui est celui qui t'a frappé.» Cependant Pierre se tenait assis dehors dans la cour, et une servante s'approcha de lui en disant: Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen.» Mais il le nia devant tous en disant: «J'ignore de quoi tu parles.» Et une autre le vit comme il se retirait sous le porche, et elle dit à ceux qui étaient là: «Celui-ci était avec Jésus le Nazoréen.» Et il nia derechef en disant avec serment: «Je ne connais pas cet homme.» Et peu de temps après, ceux qui étaient là s'étant approchés dirent à Pierre: «Vraiment, tu es aussi des leurs, car ton langage encore te fait reconnaître.» Alors il se mit à proférer des imprécations et à dire: «Je jure que je ne connais pas cet homme.» Et aussitôt un coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite: «Avant que le coq ait chanté tu m'auras renié trois fois.» Et étant sorti, il pleura amèrement. Mais lorsque le matin fut venu, tous les grands prêtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus, sur la manière de le faire mourir, et, après l'avoir enchaîné, ils l'emmenèrent, et ils le livrèrent à Pilate, le gouverneur. Alors Judas qui l'avait livré, voyant qu'il était condamné, fut saisi de repentir, et il rapporta les trente pièces d'argent aux grands prêtres et aux anciens, en disant: «J'ai péché en livrant un sang innocent.» Mais eux lui dirent: «Qu'est-ce que cela nous fait? Cela te regarde.» Et ayant lancé les pièces d'argent dans le sanctuaire, il se retira et alla se pendre. Mais les grands prêtres ayant pris les pièces d'argent dirent: «Il n'est pas permis de les jeter dans le corban, puisqu'elles sont le prix du sang.» Or ayant tenu conseil, ils achetèrent avec cet argent le champ du potier, pour servir de sépulture aux étrangers. C'est pourquoi ce champ-là a été appelé, jusques à aujourd'hui, champ du sang. — Alors fut accompli ce dont il a été parlé par l'entremise de Jérémie le prophète, lorsqu'il dit: «Et ils ont pris les trente pièces d'argent, la valeur de celui qui a été évalué, qu'ils ont évalué d'entre les fils d'Israël, et ils les ont données pour le champ du potier, comme le Seigneur me l'avait prescrit.» Cependant Jésus comparut devant le gouverneur, et le gouverneur l'interrogea en disant: «Es-tu le roi des Juifs?» Or Jésus lui dit: «C'est toi qui le dis.» Et pendant qu'il était accusé par les grands prêtres et les anciens, il ne répondait rien. Alors Pilate lui dit: «N'entends-tu pas tout ce dont ils témoignent contre toi?» Et il ne lui répondit pas même un seul mot, en sorte que le gouverneur était tout émerveillé. Or le gouverneur avait coutume, lors d'une fête, d'accorder à la foule l'élargissement d'un prisonnier, celui qu'elle préférait. Or ils détenaient alors un prisonnier fameux, appelé Barabbas. Lors donc qu'ils furent rassemblés, Pilate leur dit: «Lequel voulez-vous que je vous élargisse, Barabbas ou Jésus qui est appelé Christ?» Car il savait que c'était par jalousie qu'ils l'avaient livré. Or pendant qu'il siégeait sur le tribunal, sa femme lui fit dire: «Qu'il ne se passe rien entre toi et ce juste; car j'ai beaucoup souffert aujourd'hui dans un rêve à son sujet.» Cependant les grands prêtres et les anciens gagnèrent la foule, afin qu'elle réclamât Barabbas et sacrifiât Jésus. Or le gouverneur, reprenant la parole, leur dit: «Lequel des deux voulez-vous que je vous élargisse?» Et ils dirent: «Barabbas.» Pilate leur dit: «Que ferai-je donc de Jésus qui est appelé Christ?» Ils dirent tous: «Qu'il soit crucifié!» Mais il dit: «Eh! quel mal a-t-il fait?» Mais eux s'écriaient de plus belle: «Qu'il soit crucifié!» Or Pilate, ayant vu qu'il n'obtenait rien, mais que le tumulte allait croissant, prit de l'eau et se lava les mains en présence de la foule, en disant: «Je suis innocent de ce sang; cela vous regarde.» Et tout le peuple répliqua: «Son sang soit sur nous et sur nos enfants!» Alors il leur accorda l'élargissement de Barabbas, et après avoir fait flageller Jésus, il le livra afin qu'il fût crucifié. Alors les soldats du gouverneur, ayant conduit Jésus dans le prétoire, réunirent autour de lui toute la cohorte. Et après l'avoir rhabillé, ils le revêtirent d'un manteau militaire, de couleur écarlate; et ayant tressé une couronne avec des épines ils lui en ceignirent la tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite; et s'étant agenouillés devant lui, ils le bafouèrent en disant: «Salut, roi des Juifs!» Et après avoir craché sur lui, ils prirent le roseau et ils le frappaient à la tête. Et quand ils l'eurent bafoué, ils le dépouillèrent du manteau militaire et le revêtirent de ses propres vêtements, et ils l'emmenèrent pour le crucifier. Or, comme ils sortaient, ils rencontrèrent un homme de Cyrène, nommé Simon; ils le mirent en réquisition pour porter sa croix. Et lorsqu'ils furent arrivés à l'endroit qui est appelé Golgotha (ce qui signifie endroit dit du crâne), ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel; et après l'avoir goûté, il ne voulut pas le boire. Or, quand ils l'eurent crucifié, ils se partagèrent ses vêtements, après avoir tiré au sort; et se tenant assis, ils le surveillaient là. Et ils placèrent au-dessus de sa tête sa sentence où était écrit: «Celui-ci est Jésus, le roi des juifs.» Alors sont crucifiés avec lui deux brigands, un à droite et un à gauche. Cependant les passants l'injuriaient, en branlant la tête, et en disant: «Ô toi qui détruis le sanctuaire, et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même! Si tu es fils de Dieu, descends de la croix.» De même aussi les grands prêtres, le bafouant avec les scribes et les anciens, disaient : «Il en a sauvé d'autres, il ne peut se sauver lui-même! Il est roi d'Israël! Qu'il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui! Il s'est confié en Dieu! Qu'il le délivre maintenant, s'il veut; car il a dit: Je suis Fils de Dieu.» Et les brigands qui avaient été crucifiés avec lui l'insultaient aussi de la même manière. «Cependant depuis la sixième heure, des ténèbres survinrent sur toute la terre jusques à la neuvième heure. Mais vers la neuvième heure Jésus s'écria en jetant un grand cri: «Éloï! Éloï! Lema sabactani?» Ce qui signifie: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-Tu abandonné?» Mais quelques-uns des assistants l'ayant entendu, disaient: «Il appelle Élie, celui-ci!» Et aussitôt l'un d'entre eux, étant accouru, prit une éponge, et après l'avoir remplie de vinaigre et fixée à un roseau, il lui donnait à boire. Mais les autres dirent: «Laisse-nous voir si Élie vient le sauver!» Et un autre ayant pris une lance lui perça le flanc, et il en sortit de l'eau et du sang. Mais Jésus, après avoir derechef jeté un grand cri, rendit l'esprit. Et voici, le rideau du sanctuaire se déchira en deux du haut en bas, et la terre trembla, et les rochers se fendirent, et les sépulcres s'ouvrirent, et beaucoup de corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent; et étant sortis de leurs sépulcres après sa résurrection ils entrèrent dans la ville sainte, et apparurent à plusieurs personnes. Cependant le centurion, et ceux qui avec lui surveillaient Jésus, ayant vu le tremblement de terre et ce qui se passait, furent dans une grande crainte, et ils disaient: «Vraiment, celui-ci était fils de Dieu.» Or il y avait là plusieurs femmes qui regardaient de loin, lesquelles avaient suivi Jésus depuis la Galilée en le servant. Parmi elles se trouvait Marie la Magdalène, et Marie la mère de Jacques et de José, et la mère des fils de Zébédée. Or, quand le soir fut venu, arriva un homme riche d'Arimathée nommé Joseph, lequel avait été aussi disciple de Jésus. Cet homme s'étant rendu auprès de Pilate, réclama le corps de Jésus; alors Pilate ordonna de le remettre. Et Joseph ayant pris le corps, l'enveloppa dans un linceul blanc, et il le plaça dans son propre sépulcre neuf, qu'il avait fait tailler dans le roc, et après avoir roulé une grande pierre contre l'entrée du sépulcre, il s'en alla. Or il y avait là Marie la Magdalène et l'autre Marie, assises en face du tombeau. Mais le lendemain, qui suit la préparation, les grands prêtres et les pharisiens se réunirent auprès de Pilate, en disant: «Seigneur, nous nous sommes souvenus que cet imposteur a dit, pendant qu'il vivait encore: «Au bout de trois jours je dois ressusciter.» Ordonne donc que le tombeau soit protégé jusques au troisième jour, de peur que les disciples ne viennent le dérober, et ne disent au peuple: Il est ressuscité des morts; et cette nouvelle imposture sera pire que la première.» Pilate leur dit: «Prenez une garde; allez, protégez-le comme vous l'entendez.» Or s'en étant allés, ils mirent le tombeau, après avoir scellé la pierre, sous la protection de la garde. Or, après le sabbat, comme le premier jour de la semaine commençait à poindre, Marie la Magdalène et l'autre Marie vinrent voir le tombeau. Et voici, il se fit un grand tremblement de terre; car un ange du Seigneur, étant descendu du ciel et s'étant approché, fit rouler la pierre, et il se tenait assis dessus; or son aspect était semblable à un éclair, et son vêtement était blanc comme neige. Mais de la crainte qu'ils en eurent les surveillants devinrent tout tremblants et comme morts. Mais prenant la parole l'ange dit aux femmes: «Pour vous, ne craignez point, car je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié; il n'est pas ici, car il est ressuscité comme il l'a dit. Venez voir l'endroit où il était couché; puis allez promptement dire à ses disciples: Il est ressuscité des morts; et voici, il vous devance en Galilée, c'est là que vous le verrez. Voici, je vous l'ai dit.» Et s'étant promptement éloignées du sépulcre avec crainte et grande joie, elles coururent porter cette nouvelle à ses disciples. Et voici, Jésus vint à leur rencontre en disant: «Salut.» Or s'étant approchées, elles saisirent ses pieds et l'adorèrent. Alors Jésus leur dit: «Ne craignez point. Allez porter cette nouvelle à mes frères, afin qu'ils partent pour la Galilée, et c'est là qu'ils me verront.» Or, pendant qu'elles étaient en chemin, voici, quelques hommes de la garde s'étant rendus à la ville racontèrent aux grands prêtres tout ce qui s'était passé. Et s'étant réunis avec les anciens et ayant tenu conseil, ils donnèrent beaucoup d'argent aux soldats, en disant: «Dites: ses disciples étant venus de nuit l'ont dérobé pendant que nous dormions. Et si le gouverneur en entend parler, nous le gagnerons, et nous vous épargnerons tout souci.» Or ayant pris l'argent ils firent comme ils avaient été endoctrinés, et ce bruit s'est répandu parmi les Juifs jusques à aujourd'hui. Cependant les onze disciples se rendirent en Galilée sur la montagne, à l'endroit que Jésus leur avait fixé, et l'ayant vu ils l'adorèrent; mais il y en eut qui doutèrent. Et Jésus s'étant approché s'adressa à eux en disant: «Toute autorité m'a été donnée au ciel et sur la terre. Allez donc instruire toutes les nations, après les avoir baptisées au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, en leur enseignant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, moi, je suis avec vous tous les jours, jusques à la consommation du temps.» Commencement de l'évangile de Jésus-Christ fils de Dieu : Selon qu'il est écrit dans le prophète: «Voici, J'envoie devant toi Mon messager, lequel frayera ton chemin, Voix d'un crieur dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, redressez Ses sentiers, Jean le baptiseur apparut dans le désert, prêchant un baptême de repentance pour la rémission des péchés. Et tout le pays de Judée et tous les Hiérosolymitains se portaient vers lui, et ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain. Et Jean était vêtu de poils de chameau, et d'une ceinture de cuir autour des reins, et il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Et il prêchait en disant: «Il vient après moi, celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier en me baissant la courroie de ses sandales; pour moi je vous ai baptisés d'eau, mais lui vous baptisera d'esprit saint.» Il advint en ce temps-là que Jésus vint de Nazaret de Galilée, et se fit baptiser dans le Jourdain par Jean. Et au moment où il sortait de l'eau il vit les cieux s'entr'ouvrir et l'esprit comme une colombe descendre vers lui; et une voix vint des cieux: «Tu es Mon fils bien-aimé, en toi J'ai pris plaisir.» Et aussitôt l'esprit le pousse au désert. Et il était dans le désert pendant quarante jours tenté par Satan, et il était avec les bêtes, et les anges le servaient. Et après que Jean eut été livré, Jésus vint en Galilée, prêchant l'évangile de Dieu, et disant: «Le temps est accompli, et le royaume de Dieu s'approche; repentez-vous et croyez à l'évangile.» Et en passant le long de la mer de Galilée il vit Simon, et André le frère de Simon, qui pêchaient au filet dans la mer, car ils étaient pêcheurs; et Jésus leur dit: «Marchez après moi, et je vous ferai devenir des pêcheurs d'hommes.» Et ayant aussitôt quitté leurs filets, ils le suivaient. Et ayant un peu continué sa route, il vit Jacques le fils de Zébédée et Jean son frère, qui, eux aussi arrangeaient, leurs filets dans leur barque. Et aussitôt il les appela; et ayant laissé leur père Zébédée dans la barque avec les mercenaires, ils s'en allèrent après, lui. Et il entrait à Capharnaoum, et étant aussitôt entré le jour du sabbat dans la synagogue; il enseignait; et ils étaient stupéfaits de son enseignement, car il les enseignait comme ayant autorité, et non pas comme les scribes. Et il se trouvait aussitôt dans leur synagogue un homme possédé d'un esprit impur, et il s'écria : «Que nous veux-tu, toi aussi, Jésus Nazarénien? Es-tu venu pour nous faire périr? Je sais qui tu es: le saint de Dieu.» Et Jésus le réprimanda, en-disant: «Tais-toi, et sors de lui.» Et l'impur, après l'avoir jeté en de violentes convulsions et avoir poussé de grands cris, sortit de lui. Et ils étaient tous dans l'épouvante, en sorte qu'ils discutaient en disant: «Qu'est-ce que ceci? Enseignement étrange! Il commande avec autorité même aux esprits impurs, et ils lui obéissent!» Et sa renommée se répandit aussitôt de tous côtés, dans toute la contrée voisine de la Galilée. Et aussitôt étant sorti de la synagogue, il entra dans la maison de Simon et d'André avec Jacques et Jean. Or la belle-mère de Simon était couchée ayant la fièvre; et aussitôt ils lui parlent d'elle; et s'étant approché il la fit lever en la prenant par la main; et la fièvre la quitta, et elle les servait. Or, quand le soir fut venu, lorsque le soleil fut couché, on lui apportait tous les malades et les démoniaques; et la ville entière était rassemblée devant la porte. Et il guérit plusieurs malades atteints de diverses maladies, et il chassa plusieurs démons, et il ne permettait pas aux démons de parler, parce qu'ils savaient qu'il était le Christ. Et sur le matin, pendant qu'il faisait très sombre, il sortit, après s'être levé, pour se rendre dans un lieu désert, et là il priait. Et Simon et ceux qui étaient avec lui se mirent à sa poursuite, et ils le trouvèrent, et ils lui disent: «Tous te cherchent.» Et il leur dit: «Allons ailleurs dans les bourgades suivantes, afin que j'y prêche aussi, car c'est pour cela que je suis sorti.» Et il parcourut toute la Galilée, prêchant dans leurs synagogues, et expulsant les démons. Et un lépreux vient à lui, qui le sollicitait en lui disant: «Seigneur!… car, si tu le veux, tu peux me guérir.» Et étant ému de compassion, il le toucha en étendant la main, et il lui dit: «Je le veux, soit guéri.» Et aussitôt la lèpre le quitta et il fut guéri. Et l'ayant vertement tancé, il le renvoya immédiatement, et il lui dit: «Garde-toi d'en rien dire à personne; mais va, montre-toi au prêtre et présente pour ta purification ce qu'a prescrit Moïse pour leur servir d'attestation.» Mais, quand l'autre fut sorti, il se mit à beaucoup parler et à divulguer l'affaire, en sorte qu'il ne pouvait plus entrer publiquement dans aucune ville, mais il se tenait au dehors dans des lieux déserts, et on venait à lui de partout. Et étant, quelques jours après, rentré à Capharnaoum, on ouït dire: «Il est à la maison.» Et il se fit un nombreux rassemblement, en sorte que les environs de la porte n'y suffisaient même plus, et il leur annonçait la parole. Et des gens surviennent lui amenant un paralytique porté par quatre hommes; et comme ils ne pouvaient, à cause de la foule, le transporter vers lui, ils découvrirent le toit, là où il était; et après avoir fait une ouverture, ils dévalent la couchette où le paralytique était couché. Et Jésus, ayant vu leur foi, dit au paralytique: «Mon enfant, tes péchés sont pardonnés.» Or il y avait là quelques scribes qui étaient assis et qui se disaient dans leurs cœurs : «En parlant ainsi, cet homme blasphème; qui est-ce qui peut pardonner les péchés, si ce n'est Dieu seul?» Et aussitôt Jésus, ayant connu en son esprit ce qu'ils pensaient en eux-mêmes, leur dit: «Pourquoi pensez-vous ces choses-là dans vos cœurs? Quel est le plus facile, de dire au paralytique: Tes péchés sont pardonnés; ou de dire: Lève-toi, et prends ta couchette, et marche? Or, pour que vous sachiez que fils de l'homme a l'autorité de pardonner les péchés sur la terre…» il dit au paralytique: «Je te le dis, lève-toi, prends ton lit, et va-t-en dans ta maison.» Et il se leva, et aussitôt ayant pris sa couchette il sortit en présence de tous, en sorte que tous étaient dans l'étonnement, et glorifiaient Dieu: «car jamais nous n'avons rien vu de semblable.» Et il sortit de nouveau pour se rendre auprès de la mer, et toute la foule vint vers lui, et il les enseignait. Et en passant il vit Lévi fils d'Alphée assis au bureau des péages, et il lui dit: «Suis-moi.» Et s'étant levé il le suivit. Et il advient qu'il se met à table dans sa maison; et beaucoup de publicains et de pécheurs s'attablaient avec Jésus et ses disciples; car ils étaient nombreux, et ils le suivaient. Et les scribes du parti des pharisiens, ayant vu qu'il mangeait avec les pécheurs et les publicains, disaient à ses disciples: «Eh quoi! il mange avec les publicains et les pécheurs!» Ce que Jésus ayant ouï, il leur dit: «Ce ne sont pas les valides qui ont besoin du médecin, mais les mal portants; je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.» Et les disciples de Jean et les pharisiens jeûnaient. Et ils viennent et ils lui disent: «Pourquoi les disciples de Jean et les disciples des pharisiens jeûnent-ils, tandis que les tiens ne jeûnent point.» Et Jésus leur dit: «Est-ce que les fils de la chambre nuptiale pendant que l'époux est avec eux peuvent jeûner? Tant qu'ils ont l'époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner; mais des jours viendront où l'époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront en ce jour-là. Personne ne coud une pièce d'étoffe écrue à un vieil habit; autrement le rapiécetage neuf du vieux s'emporte lui-même, et il en résulte une déchirure pire. Et personne ne met du vin nouveau dans des outres vieilles; autrement le vin rompra les outres, et le vin est perdu ainsi que les outres; mais on met du vin nouveau dans des outres neuves.» Et il advint que le jour du sabbat il traversait les champs de blé, et ses disciples se mirent, tout en marchant, à arracher les épis. Et les pharisiens lui disaient: «Regarde! pourquoi font-ils le jour du sabbat ce qui n'est pas permis?» Et il leur disait: «N'avez-vous jamais lu ce que fit David, quand il sentit le besoin, et qu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui? Il entra dans la maison de Dieu, du temps du grand prêtre Abiathar, et il mangea les pains de proposition, qu'il n'est pas permis de manger, sauf aux prêtres, et il en donna aussi à ceux qui étaient avec lui.» Et il leur disait: «Le sabbat a été fait pour l'homme, et non pas l'homme pour le sabbat; en sorte que le fils de l'homme est maître, même du sabbat.» Et il entra de nouveau dans une synagogue, et il se trouvait là un homme ayant la main desséchée. Et ils l'observaient pour voir si, le jour du sabbat, il le guérirait, afin de pouvoir l'accuser. Et il dit à l'homme qui avait la main sèche: «Lève-toi, et viens ici au milieu.» Et il leur dit: «Est-il permis le jour du sabbat de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une vie ou de la détruire?» Mais eux se taisaient. Et ayant porté tout autour de lui ses regards sur eux avec colère, étant vivement attristé de l'endurcissement de leur cœur, il dit à l'homme: «Étends la main.» Et il l'étendit et sa main fut guérie. Et les pharisiens étant sortis tenaient aussitôt conseil contre lui avec les Hérodiens, afin de le faire mourir. Et Jésus se retira, avec ses disciples vers la mer, et une multitude nombreuse venue de la Galilée le suivit. Et de la Judée, et de Jérusalem, et de l'Idumée, et d'au delà le Jourdain, et des environs de Tyr et de Sidon, une multitude nombreuse entendant parler de tout ce qu'il faisait, vint à lui. Et il dit à ses disciples de faire tenir près de lui des barques, à cause de la foule, afin qu'on ne se pressât pas contre lui; en effet il avait guéri beaucoup de monde, en sorte que tous ceux qui avaient des infirmités se jetaient sur lui, afin de le toucher. Et les esprits impurs, quand ils le voyaient, se jetaient à ses pieds et s'écriaient: «Tu es le fils de Dieu.» Et il leur adressait beaucoup de remontrances, pour qu'ils ne le fissent pas connaître. Et il monte sur la montagne, et il appelle à lui ceux qu'il voulait; et ils vinrent vers lui. Et il en désigna douze, qu'il nomma aussi apôtres, afin qu'ils fussent avec lui, et afin de les envoyer prêcher, en ayant l'autorité de chasser les démons. Et il désigna les douze, et il donna à Simon le nom de Pierre, et Jacques fils de Zébédée et Jean le frère de Jacques, et il leur donna le nom de Boanerges, qui signifie fils du tonnerre, et André, et Philippe, et Barthélémy, et Matthieu, et Thomas, et Jacques le fils d'Alphée, et Thaddée, et Simon le Cananéen, et Judas Iscarioth, lequel aussi le livra. Et il se rend à la maison, et la foule se réunit de nouveau, en sorte qu'ils ne pouvaient pas même prendre leur repas. Et ceux qui lui tenaient de près l'ayant appris sortirent pour se saisir de lui, car ils disaient: «Il a perdu l'esprit.» Et les scribes descendus de Jérusalem disaient: «Il a Béézéboul,» et: «C'est par le chef des démons qu'il chasse les démons.» Et les ayant appelés à lui, il leur disait sous forme de paraboles: «Comment Satan peut-il chasser Satan? Et si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume-là ne peut pas subsister; et si une maison est divisée contre elle-même, cette maison-là ne pourra pas subsister; et si Satan s'est soulevé contre lui-même et est divisé, il ne peut pas subsister, mais il prend fin. Mais personne ne peut, après être entré dans la maison de l'homme fort, piller ses biens, s'il n'a pas premièrement garrotté l'homme fort, et alors il pillera sa maison. En vérité je vous déclare que tous les péchés et les blasphèmes, qu'ils auront pu proférer, seront pardonnés aux fils des hommes; mais celui qui aura blasphémé contre l'esprit saint n'a point de pardon à attendre pour l'éternité, mais il est coupable d'un péché éternel.» C'est qu'ils disaient: «Il a un esprit impur.» Et sa mère et ses frères viennent, et se tenant debout dehors ils envoyèrent vers lui pour l'appeler. Et la foule était-assise autour de lui, et on lui dit: «Voici, ta mère et tes frères sont dehors qui te cherchent.» Et il leur réplique: «Qui est ma mère et mes frères?» Ayant porté ses regards tout alentour sur ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit: «Voilà ma mère et mes frères; quiconque aura fait les volontés de Dieu, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère.» Et il commença à enseigner près de la mer. Et une foule très nombreuse se rassemble autour de lui, en sorte qu'étant monté sur une barque il s'assit dans la mer, et toute la foule se tenait près de la mer sur le rivage. Et il leur enseignait beaucoup de choses sous forme de paraboles, et il leur disait dans son enseignement : «Écoutez, voici, le semeur sortit pour semer, et il advint, pendant qu'il semait, qu'une partie tomba le long du chemin, et les oiseaux vinrent et la mangèrent toute. Et une autre partie tomba sur le sol rocailleux et là où elle n'avait pas beaucoup de terre, et aussitôt elle leva parce qu'elle n'avait pas un sol profond; et, quand le soleil se fut levé, elle fut brûlée, et, comme elle n'avait pas de racine, elle sécha. Et une autre partie tomba dans les épines, les épines montèrent et l'étouffèrent, et elle ne donna pas de fruit. Et une autre partie tomba dans la bonne terre, et elle donnait du fruit qui montait et grandissait, et elle rapportait à raison de trente, et à raison de soixante, et à raison de cent.» Et il disait: «Que celui qui a des oreilles pour entendre entende!» Et lorsqu'il fut seul, ceux qui l'entouraient avec les douze l'interrogeaient sur les paraboles; et il leur disait: «C'est à vous qu'a été donné le mystère du royaume de Dieu, mais pour ceux-là, qui sont du dehors, tout se passe en parabole, afin qu'en voyant ils voient et n'aperçoivent point, et qu'en entendant ils entendent et ne comprennent point, de peur qu'ils ne se convertissent et qu'il ne leur soit pardonné.» Et il leur dit: «Vous ignorez le sens de cette parabole, et comment comprendrez-vous toutes les paraboles? Le semeur sème la parole; mais ceux qui se trouvent le long du chemin là où la parole est semée, sont ceux qui, lorsqu'ils l'ont entendue, aussitôt survient Satan, et il enlève la parole qui a été semée en eux. Et de même ceux qui sont semés sur les endroits rocailleux, sont ceux qui, lorsqu'ils ont entendu la parole, aussitôt la reçoivent avec joie, et ils n'ont pas de racine en eux-mêmes, mais ils sont sans persistance; ensuite s'il est survenu une tribulation ou une persécution à cause de la parole, ils trébuchent aussitôt. Et d'autres sont ceux qui sont semés dans les épines; ce sont ceux qui ont écouté la parole, et les soucis du siècle et le faux attrait de la richesse et les autres genres de convoitises s'introduisent et se réunissent pour étouffer là parole, et elle devient stérile, Et ceux qui ont été semés sur la bonne terre, sont ceux qui entendent la parole et la reçoivent; et ils donnent du fruit à raison de trente, et de soixante, et de cent.» Et il leur disait: «Est-ce que la lampe vient pour être placée sous le boisseau ou sous le lit? N'est-ce pas pour être placée sous son support? Car rien n'est caché, si ce n'est afin d'être manifesté, et rien n'a été tenu secret, qu'afin d'être manifesté. Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende.» Et il leur disait: «Prenez garde à ce que vous entendez; avec la mesure dont vous mesurez il vous sera mesuré, et on vous ajoutera du surcroît; car celui qui a, on lui donnera, et celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera enlevé.» Et il disait: «Il en est du royaume de Dieu, comme d'un homme qui aurait jeté la semence sur la terre, et, soit qu'il dorme, soit qu'il veille, nuit et jour, la semence germe et se développe, sans que lui-même sache comment; d'elle-même la terre produit, d'abord de l'herbe, puis un épi; puis il y a dans l'épi plénitude de blé; or quand le fruit s'est montré, aussitôt on envoie la faucille, car la moisson est venue. Et il disait; «Comment comparerons-nous le royaume de Dieu, ou dans quelle parabole le placerons-nous? Il est comme un grain de moutarde, qui, lorsqu'il a été semé sur la terre, quoiqu'il soit plus petit que toutes les semences qui sont sur la terre, lors, dis-je, qu'il a été semé, monte et devient plus grand que toutes les plantes potagères, et pousse de grandes branches, en sorte que les oiseaux du ciel peuvent s'abriter sous son ombre.» Et c'était par beaucoup de paraboles de ce genre qu'il leur annonçait la parole, selon ce qu'ils pouvaient entendre. Et il ne leur parlait point sans parabole; mais dans le particulier il expliquait tout à ses propres disciples. Et ce même jour le soir étant venu il leur dit: «Passons sur l'autre rive.» Et ayant quitté la foule, ils le prennent avec eux, tel qu'il était dans la barque; et d'autres barques étaient avec lui. Et il se leva un grand tourbillon de vent, et les flots se jetaient dans la barque, en sorte que la barque en était déjà remplie. Quant à lui, il dormait à la poupe sur le coussin, et ils le réveillent et lui disent: «Maître, ne te soucies-tu point de ce que nous périssons?» Et s'étant réveillé, il gourmanda le vent et dit à la mer: «Tais-toi, fais silence.» Et le vent tomba, et il se fit un grand calme. Et il leur dit: «Pourquoi êtes-vous effrayés? N'avez-vous pas encore foi?» Et ils furent saisis d'une grande terreur, et ils se disaient les uns aux autres: «Qui est donc celui-ci, que même le vent et la mer lui obéissent?» Et ils arrivèrent sur l'autre rive de la mer, dans le pays des Géraséniens. Et lorsqu'il fut sorti de la barque, vint à lui de l'intérieur des tombeaux un homme possédé d'un esprit impur, lequel avait son habitation dans les tombeaux, et personne ne pouvait plus le garrotter même avec une chaîne, car souvent il avait été garrotté avec des entraves et des chaînes, et il avait mis en pièces les chaînes et broyé les entraves, et personne n'avait la force de le dompter; et constamment, nuit et jour, il se tenait dans les tombeaux et dans les montagnes, poussant des cris et se frappant lui-même à coups de pierres. Et ayant vu Jésus de loin, il accourut et l'adora, et ayant jeté un grand cri, il dit: «Qu'y a-t-il de commun entre moi et toi, Jésus, fils du Dieu très haut? Je t'en adjure au nom de Dieu, ne me torture pas.» En effet il lui disait: «Esprit impur, sors de cet homme;» et il lui demandait: «Quel est ton nom?» Et il lui dit: «Mon nom est légion, car nous sommes plusieurs.» Et il lui adressait beaucoup de sollicitations afin qu'il ne les envoyât pas hors du pays. Or il y avait là près de la montagne un grand troupeau de pourceaux au pâturage; et ils le sollicitèrent en disant: «Envoie-nous dans ces pourceaux, afin que nous entrions en eux.» Et il le leur permit, et les esprits impurs étant sortis entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se rua en bas du précipice dans la mer, au nombre d'environ deux mille, et ils furent submergés dans la mer. Et ceux qui les faisaient paître s'enfuirent, et ils portèrent la nouvelle dans la ville et dans les campagnes, et on vint voir ce qui en était de l'événement. Et ils viennent vers Jésus, et ils voient le démoniaque assis, vêtu, et raisonnable, lui qui avait eu la légion, et ils furent saisis de terreur. Et les témoins leur racontèrent comment les choses s'étaient passées pour le démoniaque et les pourceaux; et ils se mirent à le solliciter de sortir de leur territoire. Et comme il montait dans la barque, celui qui avait été démoniaque le sollicitait afin de rester avec lui; et il ne le lui permit pas, mais il lui dit: «Va-t-en dans ta maison auprès des tiens, et rapporte leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi, et combien Il a eu compassion de toi.» Et il s'en alla, et il commença à proclamer dans la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui; et tous étaient émerveillés. Et quand Jésus eut de nouveau traversé sur l'autre rive dans une barque, une foule nombreuse se rassembla près de lui, et il se tenait auprès la mer. Alors survient un des chefs de synagogue, nommé Jaïrus; et l'ayant vu, il tombe à ses pieds, et il lui adressait beaucoup de sollicitations, en disant: «Ma fille est à l'extrémité, viens poser les mains sur elle, afin qu'elle soit guérie et qu'elle vive.» Et il s'en alla avec lui, et une foule nombreuse le suivait, et elle le pressait fortement. Et une femme, qui depuis douze ans avait une perte de sang, et qui avait beaucoup souffert entre les mains de nombreux médecins, et qui avait dépensé tout son bien et n'y avait rien gagné, mais avait été plutôt de mal en pis, ayant ouï ce qu'on disait de Jésus, vint dans la foule toucher par derrière son manteau; car elle disait: «Si je puis toucher ses vêtements, je serai guérie.» Et aussitôt l'écoulement de son sang se dessécha, et elle sentit en son corps qu'elle était guérie de son infirmité; et aussitôt Jésus ayant senti en lui-même la force qui était sortie de lui, s'étant retourné au milieu de la foule, disait: «Qui est-ce qui a touché mes vêtements?» Et ses disciples lui disaient: «Tu vois la foule qui te presse, et tu dis: Qui est-ce qui m'a touché?» Et il portait autour de lui ses regards pour voir celle qui avait fait cela. Mais la femme effrayée et tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint, et se jeta à ses pieds, et lui dit toute la vérité. Mais il lui dit: «Ma fille, ta foi t'a guérie; va-t-en en paix et sois rétablie de ton infirmité.» Comme il parlait encore surviennent de chez le chef de synagogue des gens qui disent: «Ta fille est morte, pourquoi importunes-tu encore le maître?» Mais Jésus, sans faire attention à ce qu'on venait de dire, dit au chef de synagogue: «Ne crains point, crois seulement.» Et il ne permit pas que personne l'accompagnât, sinon Pierre, et Jacques, et Jean le frère de Jacques. Et ils arrivent à la maison du chef de synagogue, et il voit du bruit et des gens qui pleuraient et lamentaient beaucoup; et étant entré il leur dit: «Pourquoi faites-vous du bruit et pleurez-vous? L'enfant n'est pas morte, mais elle dort.» Et ils se moquaient de lui. Mais les ayant chassés, il prend avec lui le père de l'enfant et sa mère et ceux qui étaient avec lui, et il entra là où était l'enfant, et ayant pris la main de l'enfant, il lui dit: Talitha koum, ce qui signifie étant traduit: «Petite fille, je te le dis, lève-toi.» Et aussitôt la petite fille se leva, et elle marchait; en effet elle avait douze ans. Et ils furent aussitôt saisis d'un grand étonnement; et il leur enjoignit fortement que personne ne le sût, et il dit qu'on lui donnât à manger. Et il sortit de là. Et le sabbat étant venu, il commença à enseigner dans la synagogue, et le plus grand nombre étaient stupéfaits en l'entendant, et ils disaient: «D'où viennent à celui-ci ces choses?» et: «Qu'est-ce que cette sagesse qui lui a été donnée, et les miracles de cette espèce qui se font par ses mains? Celui-ci n'est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques et de Josès et de Judas et de Simon? Et ses sœurs ne sont-elles pas ici parmi nous?» Et il était pour eux une pierre d'achoppement. Et Jésus leur dit: «Ce n'est que dans sa patrie, et parmi ses parents, et dans sa famille, qu'un prophète est méprisé.» Et il ne pouvait faire là aucun miracle, sauf qu'ayant imposé les mains à quelques infirmes, il les guérit; et il s'émerveilla de leur incrédulité. Et il appelle à lui les douze, et il commença à les envoyer deux par deux, et il leur donnait autorité sur les esprits impurs, et il leur ordonna de ne rien prendre pour la route, sauf un bâton seulement, point de pain, ni de besace, ni de monnaie dans la ceinture, mais de chausser des sandales, et de ne pas revêtir deux tuniques. Et il leur disait: «Partout où vous serez entrés dans une maison, restez-y jusques à ce que vous sortiez de là; et l'endroit qui ne vous aura pas reçus, et où l'on ne vous aura pas écoutés, secouez en sortant de là la poussière qui est sous vos pieds pour leur servir de témoignage.» Et étant partis ils prêchèrent qu'on eût à se repentir, et ils chassaient plusieurs démons, et ils oignaient d'huile plusieurs malades, et ils les guérissaient. Et le roi Hérode ouït parler de lui, car son nom était devenu célèbre, et on disait: «Jean le baptiseur est ressuscité des morts, et c'est pourquoi les miracles s'opèrent par lui;» mais d'autres disaient: «C'est Élie;» tandis que d'autres disaient: «C'est un prophète comme l'un des prophètes.» Mais Hérode en ayant ouï parler, disait: «Ce Jean que j'ai fait décapiter, c'est lui qui est ressuscité.» En effet Hérode lui-même avait envoyé saisir Jean, et l'avait fait enchaîner en prison à cause d'Hérodias femme de Philippe son frère; car il l'avait épousée, et Jean disait à Hérode: «Il ne t'est pas permis de posséder la femme de ton frère.» Mais Hérodias lui en gardait rancune, et elle voulait le faire mourir, et elle ne le pouvait pas, car Hérode craignait Jean; sachant que c'était un homme juste et saint, il le protégeait; et après l'avoir entendu, il était souvent inquiet, et il l'écoutait volontiers. Et un jour propice étant survenu, auquel Hérode, pour la fête anniversaire de sa naissance, donna un festin à ses grands et aux généraux, et aux principaux de la Galilée, et sa fille Hérodias étant entrée et ayant dansé, elle plut à Hérode et aux convives. Or le roi dit à la jeune fille: «Demande-moi ce que tu voudras, et je te le donnerai.» Et il lui dit avec serment: «Quoi que ce soit que tu me demandes, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume.» Et étant sortie, elle dit à sa mère: «Que demanderai-je?» Et elle lui dit: «La tête de Jean le baptiseur.» Et étant aussitôt rentrée avec empressement auprès du roi, elle lui adressa sa demande en disant: «Je veux que tu me donnes immédiatement sur un plat la tête de Jean le baptiseur.» Et le roi devenu tout triste, ne voulut pas, à cause de ses serments et des convives, lui manquer de parole; et aussitôt le roi expédia un de ses gardes, avec l'ordre de rapporter sa tête; et étant parti il le décapita dans la prison, et rapporta sa tête sur un plat, et il la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère. Et ses disciples l'ayant appris vinrent et enlevèrent son cadavre, et ils le placèrent dans un tombeau. Et les apôtres se réunirent auprès de Jésus, et ils lui racontèrent tout ce qu'ils avaient fait et tout ce qu'ils avaient enseigné. Et il leur dit: «Venez, vous seuls, dans un lieu désert à l'écart, et reposez-vous un peu.» En effet les allants et venants étaient nombreux, et ils n'avaient pas même le loisir de manger. Et ils s'en allèrent sur la barque dans un lieu désert à l'écart. Et on les vit partir, et plusieurs les reconnurent, et ils accoururent là à pied de toutes les villes, et ils les devancèrent. Et lorsqu'il aborda, il vit une foule nombreuse, et il fut ému de compassion envers eux, car ils étaient comme des brebis qui n'ont point de berger; et il se mit à leur enseigner beaucoup de choses. Et comme l'heure était déjà fort avancée, ses disciples s'étant approchés de lui disaient: «Ce lieu est désert, et l'heure est déjà fort avancée, renvoie-les, afin qu'ils aillent dans les campagnes et les villages d'alentour s'acheter de quoi manger.» Mais il leur répliqua: «Donnez-leur vous-mêmes à manger.» Et ils lui disent: «Allons acheter pour deux cents deniers de pains, et donnons-leur à manger!» Mais il leur dit: «Combien avez-vous de pains? Allez le voir.» Et après s'en être assurés, ils disent: «Cinq, et deux poissons.» Et il leur ordonna que tout le monde s'assît, groupes par groupes, sur l'herbe verte; et ils s'étendirent bandes par bandes de cent et de cinquante. Et après avoir pris les cinq pains et les deux poissons, il prononça, en levant les yeux vers le ciel, une bénédiction; puis il rompit les pains, et il les donnait aux disciples, afin qu'ils les leur offrissent; et il distribua à tous les deux poissons. Et tous mangèrent et furent rassasiés; et on emporta des morceaux de quoi remplir douze corbeilles, ainsi que des poissons. Et ceux qui avaient mangé les pains étaient cinq mille hommes. Et aussitôt il contraignit ses disciples à monter dans la barque et à passer les premiers sur l'autre rive, vers Bethsaïda, jusques à ce que lui-même eût renvoyé la foule. Et après les avoir congédiés, il s'en alla sur la montagne pour prier. Et le soir étant venu, la barque se trouvait au milieu de la mer, et lui-même était seul à terre. Et les ayant vus battus par les flots, pendant qu'ils ramaient, car le vent leur était contraire, il vient vers eux à la quatrième veille de la nuit, en marchant sur la mer, et il voulait les dépasser. Mais eux, en le voyant marcher sur la mer, s'imaginèrent que c'était un fantôme, et ils poussèrent des cris; car tous le virent et furent troublés; mais aussitôt il leur parla et leur dit: «Courage, c'est moi, n'ayez pas peur?» Et il monta auprès d'eux dans la barque, et le vent tomba. Et ils ressentirent en eux-mêmes une grande stupéfaction; car ils n'avaient pas compris l'affaire des pains, mais leur cœur était endurci. Et ayant achevé leur traversée, ils touchèrent terre à Gennèsareth, et ils abordèrent. Et lorsqu'ils furent sortis de la barque, aussitôt qu'on l'eut reconnu, on parcourut toute cette contrée-là, et on se mit à transporter les malades sur leurs couchettes, partout où on entendait dire qu'il se trouvait. Et partout où il entrait dans les villages, ou dans les villes, ou dans les campagnes, on déposait les malades dans les places publiques, et on le sollicitait afin qu'ils pussent toucher, ne fût-ce que la frange de son manteau, et tous ceux qui le touchèrent étaient guéris. Et auprès de lui se réunissent les pharisiens et quelques-uns des scribes venus de Jérusalem; et ayant vu que quelques-uns de ses disciples prenaient leur repas avec des mains souillées, c'est-à-dire non lavées… (car les pharisiens et tous les Juifs ne mangent point qu'ils ne se soient lavé les mains à poing fermé, conformément à la tradition des anciens, et lorsqu'ils viennent de la place publique ils ne mangent point, qu'ils ne se soient purifiés, et il est plusieurs autres observances qui leur ont été transmises, comme les lavages des coupes, et des brocs, et des vases d'airain)… Et les pharisiens et les scribes lui demandent: «Pourquoi tes disciples ne se conforment-ils pas à la tradition des anciens, mais prennent-ils leurs repas avec des mains souillées?» Mais il leur dit: «Comme Ésaïe a bien prophétisé sur vous autres hypocrites, selon qu'il est écrit: Ce peuple-ci M'honore des lèvres, tandis que leur cœur est bien éloigné de Moi; Mais c'est vainement qu'ils Me révèrent, en enseignant des doctrines qui sont des commandements d'hommes. Mettant de côté le commandement de Dieu, vous retenez la tradition des hommes.» Et il leur disait: «Comme vous savez bien abroger le commandement de Dieu, afin d'observer votre tradition; car Moïse a dit: Honore ton père et ta mère, et: Que celui qui maudit père ou mère soit mis à mort; mais vous, vous dites: «Si un homme dit à son père ou à sa mère: Corban (c'est-à-dire offrande) est fait de ce dont je pourrais t'assister,» vous ne lui permettez plus de rien faire pour son père ou sa mère, abrogeant la parole de Dieu par la tradition que vous avez transmise. Et vous faites beaucoup de choses semblables à celles-là.» Et ayant de nouveau appelé à lui la foule, il leur dit: «Écoutez-moi tous, et comprenez! Rien de ce qui du dehors de l'homme entre en lui ne le souille, mais c'est ce qui sort de l'homme qui souille l'homme. [ Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende. ]» Et lorsqu'il fut rentré au logis loin de la foule, les disciples l'interrogeaient sur cette parabole. Et il leur dit: «Ainsi, vous aussi, vous êtes sans intelligence! Ne comprenez-vous pas que tout ce qui du dehors entre dans l'homme ne peut pas le souiller, car cela n'entre pas dans son cœur; mais dans son ventre, et de là va au retrait, lequel purifie tous les aliments.» Mais il disait: «Ce qui sort de l'homme? voilà ce qui souille l'homme; car c'est du dedans, c'est du cœur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les impudicités, les larcins, les meurtres, les adultères, les cupidités, les méchancetés, la ruse, la débauche, l'envie, la calomnie, l'orgueil, la déraison. Toutes ces mauvaises choses sortent du dedans et souillent l'homme.» Or s'étant éloigné de là, il s'en alla dans le territoire de Tyr et de Sidon, et étant entré dans une maison, il voulait que personne ne le sût. Et il ne put demeurer caché, mais aussitôt une femme dont la fille avait un esprit impur ayant ouï parler de lui, vint se jeter à ses pieds. Or cette femme était grecque, syrienne, phénicienne d'origine, et elle l'implorait afin qu'il chassât le démon hors de sa fille. Et il lui disait: «Laisse d'abord les enfants se rassasier; car il n'est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens.» Mais elle répliqua et lui dit: «Assurément, Seigneur! Les petits chiens aussi sous la table mangent une partie des miettes des petits enfants.» Et il lui dit: «A cause de cette parole, va, le démon est sorti de ta fille.» Et s'en étant allée dans sa maison, elle trouva la petite fille couchée sur son lit, et le démon sorti. Et étant ressorti du territoire de Tyr, il vint, en traversant Sidon, vers la mer de Galilée, par le milieu du territoire de la Décapole. Et on lui amène un sourd dont la voix était confuse, et on le sollicite afin qu'il pose la main sur lui. Et l'ayant emmené à l'écart loin de la foule, il mit ses doigts dans ses oreilles, et ayant craché, il toucha sa langue; puis, ayant levé les yeux vers le ciel, il soupira, et lui dit: «Ephphatha,» ce qui signifie: «Ouvre-toi.» Et ses oreilles s'ouvrirent, et le lien de sa langue se délia, et il parlait régulièrement. Et il leur enjoignit de n'en parler à personne; mais plus il le leur interdisait, d'autant plus s'empressaient-ils de le proclamer; et ils étaient dans une stupéfaction extrême, et disaient: «Il a tout fait d'une manière admirable, puisqu'il fait même ouïr les sourds et parler ceux qui sont sans voix.» En ces jours-là une foule nombreuse se trouvant de nouveau réunie, et n'ayant rien à manger, il appela à lui ses disciples et leur dit : J'ai compassion de cette foule, car voilà déjà trois jours qu'ils persistent, et ils n'ont rien à manger; et si je les renvoie à jeun dans leurs demeures, ils défailleront en chemin; et quelques-uns d'entre eux sont venus de loin.» Et ses disciples lui répliquèrent: «Comment quelqu'un pourra-t-il les rassasier de pains, ici, dans un désert?» Et il leur demandait: «Combien avez-vous de pains?» Et ils disent: «Sept.» Et il invite la foule à s'asseoir sur la terre, et ayant pris les sept pains, après avoir rendu grâces il les rompit, et il les donnait à ses disciples afin qu'ils les offrissent, et ils les offrirent à la foule; et ils avaient quelques petits poissons, et après les avoir bénis, il dit qu'on les offrît aussi. Et ils mangèrent et ils furent rassasiés, et on emporta les restes des morceaux dans sept paniers. Or ils étaient environ quatre mille; et il les congédia. Et aussitôt étant monté lui-même dans la barque avec ses disciples il vint dans le territoire de Dalmanountha. Et les pharisiens sortirent, et se mirent à discuter avec lui, réclamant de lui un signe qui vînt du ciel, afin de le mettre à l'épreuve. Et ayant profondément gémi en son esprit, il dit: «Pourquoi cette génération réclame-t-elle un signe? En vérité je déclare qu'aucun signe ne sera donné à cette génération.» Et les ayant quittés, il se rembarqua et passa sur l'autre rive. Et ils oublièrent de prendre des pains, et ils n'avaient qu'un seul pain avec eux dans la barque. Et il les exhortait fortement en disant: «Ayez soin d'être en garde contre le levain des pharisiens et contre le levain d'Hérode.» Et ils réfléchissaient entre eux sur ce qu'ils n'avaient pas de pains. Et s'en étant aperçu, il leur dit: «Pourquoi réfléchissez-vous sur ce que vous n'avez pas de pains? Ne comprenez-vous pas encore, et êtes-vous sans intelligence? Avez-vous le cœur endurci? Ayant des yeux ne voyez-vous pas? Et ayant des oreilles n'entendez-vous pas? Et ne vous souvenez-vous pas? Quand je rompis les cinq pains pour les cinq mille, combien de corbeilles pleines de morceaux emportâtes-vous?» Ils lui disent: «Douze.» «Quand les sept pour les quatre mille, combien de paniers remplis de morceaux emportâtes-vous?» Et ils lui disent: «Sept.» Et il leur disait: «Comment ne comprenez-vous pas?» Et ils arrivent à Bethsaïda. Et on lui amène un aveugle, et on le sollicitait afin qu'il le touchât. Et ayant pris la main de l'aveugle, il l'emmena hors du village, et ayant craché sur ses yeux, il lui demandait, après lui avoir imposé les mains, s'il voyait quelque chose. Et ayant regardé, il disait: «Je vois les hommes; car je vois comme des arbres qui marchent.» Ensuite il plaça derechef les mains sur ses yeux, et il vit clair, et il fut guéri et il apercevait nettement toutes choses. Et il le renvoya chez lui en disant: «Ne rentre pas même dans le village.» Et Jésus sortit pour se rendre, ainsi que ses disciples, dans les villages de Césarée de Philippe, et chemin faisant il interrogeait ses disciples, en leur disant: «Qui disent les gens que je suis?» Et eux lui dirent: «Jean le baptiste, et d'autres, Elie, et d'autres, l'un des prophètes.» Et il leur demandait: «Mais vous, qui dites-vous que je suis?» Pierre lui réplique: «Tu es le Christ.» Et il leur fit des remontrances, afin qu'ils ne parlassent de lui à personne. Et il commença à leur enseigner qu'il fallait que le fils de l'homme souffrît beaucoup, et qu'il fût réprouvé par les anciens et les grands prêtres et les scribes, et qu'il fût mis à mort, et qu'au bout de trois jours il ressuscitât. Et il proférait ce discours avec assurance. Et Pierre, l'ayant pris à part, se mit à lui faire des remontrances. Mais lui, s'étant retourné, et ayant vu ses disciples, adressa des remontrances à Pierre, et dit: «Va-t-en arrière de moi, Satan, car tu ne penses pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes.» Et ayant appelé à lui la foule avec ses disciples, il leur dit: «Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même et qu'il prenne sa croix, et qu'il me suive; car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l'Évangile la sauvera; en effet, que sert-il à un homme d'avoir gagné le monde entier et perdu sa vie? Car que donnerait l'homme pour racheter sa vie? En effet, celui qui aura eu honte de moi et de mes paroles parmi cette génération adultère et pécheresse, le fils de l'homme aura aussi honte de lui, quand il sera venu entouré de la gloire de son Père avec les saints anges.» Et il leur disait: «En vérité je vous déclare qu'il y a quelques-uns de ceux qui sont ici présents, qui ne goûteront certainement point la mort jusques à ce qu'ils aient vu le royaume de Dieu inauguré avec puissance.» Et six jours après Jésus prend avec lui Pierre et Jacques et Jean, et il les conduit seuls à l'écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré en leur présence, et ses vêtements devinrent éblouissants; si blancs qu'il n'est pas sur la terre de foulon qui puisse ainsi blanchir. Et Élie leur apparut avec Moïse, et ils conversaient avec Jésus; et Pierre prenant la parole dit à Jésus: «Rabbi, c'est une bonne chose pour nous que d'être ici; faisons trois tentes, une pour toi, et une pour Moïse, et une pour Élie.» Il ne savait pas en effet ce qu'il devait dire, car ils avaient été saisis d'effroi. Et une nuée survint qui les couvrit, et de la nuée sortit une voix: «Celui-ci est Mon Fils bien-aimé! Écoutez-le.» Et ayant sur-le-champ regardé autour d'eux, ils ne virent plus personne avec eux, sauf Jésus seul. Et pendant qu'ils descendaient de la montagne, il leur donna des ordres, afin qu'ils ne racontassent à personne ce qu'ils avaient vu, si ce n'est lorsque le fils de l'homme serait ressuscité des morts. Et ils s'attachèrent à cette parole se demandant entre eux: Que signifie: «ressusciter des morts?» Et ils l'interrogeaient en disant: «Pourquoi les scribes disent-ils qu'il faut qu'Élie vienne premièrement?» Mais il leur dit: «Il est vrai qu'Élie, après être premièrement venu, doit rétablir toutes choses. Et comment est-il écrit à propos du Fils de l'homme qu'il doit souffrir beaucoup et être compté pour rien? Mais je vous déclare qu'Élie aussi est venu, et qu'ils lui ont fait tout ce qu'ils voulaient, selon qu'il est écrit à propos de lui.» Et quand ils furent arrivés vers les disciples ils virent autour d'eux une foule nombreuse et des scribes qui discutaient avec eux. Et aussitôt toute la foule l'ayant vu fut dans l'épouvante, et elle accourait pour le saluer. Et il leur demanda: «Sur quoi discutez-vous avec eux?» Et quelqu'un de la foule lui répliqua: «Maître, je t'ai amené mon fils qui a un esprit muet; et où que ce soit qu'il s'empare de lui, il le terrasse; et il écume et grince les dents et devient tout roide; et j'ai parlé à tes disciples afin qu'ils le chassassent, et ils n'ont pas pu.» Et lui leur réplique: «O génération incrédule, jusques à quand serai-je avec vous? Amenez-le moi.» Et on le lui amena. Et quand il l'eut vu, l'esprit le jeta aussitôt en convulsion, et étant tombé à terre, il se roulait en écumant. Et il demanda au père: «Combien de temps y a-t-il que cela lui arrive?» Et il dit: «Depuis son enfance; et souvent il l'a jeté soit dans le feu soit dans les eaux, afin de le faire périr; mais, si tu peux quelque chose, viens à notre secours par compassion pour nous.» Or Jésus lui dit: «Quant à ton: «Si tu peux,» toutes choses sont possibles pour celui qui croit.» Aussitôt le père du jeune enfant de s'écrier: «Je crois; viens au secours de mon incrédulité.» Mais Jésus ayant vu accourir la multitude réprimanda l'esprit impur, en lui disant: «Esprit muet et sourd, c'est moi, c'est moi qui te l'ordonne, sors de lui et ne rentre plus en lui.» Et ayant poussé des cris et l'ayant jeté en de violentes convulsions, il sortit; et il devint comme un cadavre, en sorte que la plupart disaient: «Il est mort.» Mais Jésus lui ayant pris les mains le fit lever, et il se tint debout. Et lorsqu'il fut rentré au logis, ses disciples lui demandaient en particulier: «Pourquoi n'avons-nous pas pu le chasser nous-mêmes?» Et il leur dit: «Cette espèce-là ne peut sortir par aucun autre moyen que par la prière.» Et étant sortis de là ils cheminaient au travers de la Galilée, et il ne voulait pas que personne le sût; car il instruisait ses disciples et disait: «Le fils de l'homme va être livré aux mains des hommes, et ils le feront mourir, et, quand il aura été mis à mort, au bout de trois jours il ressuscitera.» Mais eux ne comprenaient pas cette parole, et ils craignaient de l'interroger. Et ils arrivèrent à Capharnaoum. Et lorsqu'il fut dans la maison, il leur demandait: «Sur quoi discutiez-vous en chemin?» Mais ils se taisaient; car ils avaient discuté entre eux en chemin quel était le plus grand. Et s'étant assis, il appela les douze, et il leur dit: «Si quelqu'un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous.» Et ayant pris un petit enfant, il le plaça au milieu d'eux, et l'ayant serré dans ses bras, il leur dit : «Celui qui aura reçu en mon nom l'un de ces petits enfants-là, me reçoit, et celui qui me reçoit, ce n'est pas moi qu'il reçoit, mais Celui qui m'a envoyé.» Jean lui dit: «Maître, nous avons vu quelqu'un qui chassait des démons en ton nom, et nous l'en empêchions parce qu'il ne nous suivait pas.» Mais Jésus dit: «Ne l'en empêchez pas; car il n'est personne qui fasse un miracle en mon nom, et qui puisse aussitôt après dire du mal de moi; car quiconque n'est pas contre nous est pour nous. En effet celui qui vous aura donné à boire un verre d'eau, par la raison que vous êtes à Christ, en vérité je vous déclare qu'il ne perdra certainement pas sa récompense. Et celui qui aura scandalisé un seul de ces petits qui croient en moi, beaucoup mieux vaudrait pour lui qu'on passât autour de son col une meule de moulin à âne, et qu'on le jetât dans la mer. Et si ta main a été pour toi une occasion de scandale, coupe-la; il est bon que tu entres estropié dans la vie, plutôt que d'aller, en ayant tes deux mains, dans la géhenne, dans le feu inextinguible; [ là où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s'éteint point.] Et si ton pied est pour toi une occasion de scandale, coupe-le; il est bon que tu entres boiteux dans la vie, plutôt que d'être jeté, en ayant tes deux pieds, dans la géhenne; [ là où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s'éteint point.] Et si ton œil est pour toi une occasion de scandale, arrache-le; il est bon que tu entres borgne dans le royaume de Dieu, plutôt que d'être jeté, en ayant deux yeux, dans la géhenne, là où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s'éteint point; car chacun sera salé de feu. Le sel est bon; mais si le sel devient insipide, avec quoi l'assaisonnerez-vous? Et s'étant éloigné de là, il vient dans le territoire de la Judée et au delà du Jourdain, et une foule accourt de nouveau vers lui, et selon sa coutume il les enseignait de nouveau. Et des pharisiens s'étant approchés lui demandaient: «Est-il permis à un homme de répudier sa femme?» voulant ainsi le mettre à l'épreuve. Mais il leur répliqua: «Que vous a prescrit Moïse?» Et ils lui dirent: «Moïse a permis de rédiger un acte de divorce, et de répudier.» Mais Jésus leur dit: «C'est à cause de votre dureté de cœur qu'il vous a donné ce commandement; mais à l'origine de la création Il les fit mâle et femelle; à cause de cela l'homme quittera son père et sa mère, et les deux deviendront une seule chair; en sorte qu'ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Ainsi donc que ce que Dieu a conjoint, l'homme ne le sépare pas.» Et de retour à la maison les disciples l'interrogeaient sur ce sujet; et il leur dit: «Celui qui aura répudié sa femme, et en aura épousé une autre, est coupable d'adultère envers elle; et si elle-même, après avoir répudié son mari, en épouse un autre, elle commet un adultère.» Et on lui amenait de petits enfants afin qu'ils les touchât; mais les disciples leur en firent des remontrances. Or Jésus l'ayant vu en fut indigné, et leur dit: «Laissez les petits enfants venir à moi; ne les en empêchez pas, car c'est à ceux qui leur ressemblent qu'appartient le royaume de Dieu; en vérité je vous le déclare, celui qui n'aura pas reçu le royaume de Dieu comme un petit enfant n'y entrera certainement point.» Et, les ayant serrés dans ses bras, il les bénit en posant les mains sur eux. Et au moment où il se remettait en chemin, quelqu'un accourut, et se jetant à ses genoux il lui demandait: «Bon maître, que ferai-je pour hériter la vie éternelle?» Mais Jésus lui dit: «Pourquoi m'appelles-tu bon? Nul n'est bon, si ce n'est un seul, Dieu. Tu connais les commandements: Ne tue point; ne commets point d'adultère; ne dérobe point; ne fais point de faux témoignage; honore ton père et ta mère.» Et l'autre lui dit: «Maître, j'ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse.» Or Jésus l'ayant regardé l'aima, et lui dit; «Une seule chose te manque: va, vends tout ce que tu possèdes, et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel, puis viens, suis-moi.» Mais-lui, chagriné de cette parole, s'en alla tout triste, car il avait de nombreuses propriétés. Et Jésus, ayant porté autour de lui ses regards, dit à ses disciples: «Avec quelle difficulté ceux qui possèdent les richesses entreront-ils dans le royaume de Dieu!» Mais les disciples étaient terrifiés de son langage; sur quoi Jésus, prenant derechef la parole leur dit: «Mes enfants, qu'il est difficile d'entrer dans le royaume de Dieu! Il est plus facile qu'un chameau entre par le trou de l'aiguille, qu'un riche n'entre dans le royaume de Dieu.» Mais ils étaient encore plus stupéfaits, et ils lui disaient: «Et qui peut être sauvé?» Jésus, ayant fixé sur eux ses regards, leur dit: «Quant aux hommes, cela est impossible, mais non quant à Dieu; car tout est possible quant à Dieu.» Pierre se mit à lui dire: «Voici, pour nous, nous avons tout abandonné, et nous t'avons suivi.» Jésus lui dit: «En vérité je vous le déclare, il n'est personne qui, ayant abandonné maison, ou frères, ou sœurs, ou mère, ou père, ou enfants, ou champs, à cause de moi et de l'évangile, ne reçoive au centuple maintenant dans ce temps-ci maisons, et frères et sœurs, et mères, et enfants, et champs, avec des persécutions, et dans le siècle à venir la vie éternelle. Mais plusieurs seront des premiers, quoique des derniers, et les derniers, quoique des premiers.» Or ils étaient en chemin pour monter à Jérusalem, et Jésus les précédait, et ils étaient terrifiés; mais il y en eut qui le suivaient avec effroi. Et ayant derechef pris à lui les douze, il se mit à leur annoncer ce qui allait lui arriver : «Voici, nous montons à Jérusalem, et le fils de l'homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes, et ils le condamneront à mort, et ils le livreront aux Gentils, et ils le bafoueront, et ils cracheront sur lui, et ils le fustigeront, et ils le mettront à mort, et au bout de trois jours il ressuscitera.» Et Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, s'approchent de lui, en lui disant: «Maître, nous désirons que tu fasses pour nous tout ce que nous te demanderons.» Et il leur dit: «Que désirez-vous que je fasse pour vous?» Et ils lui dirent: «Accorde-nous d'être assis l'un à ta droite et l'autre à ta gauche dans ta gloire.» Mais Jésus leur dit: «Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que moi je dois boire, ou être baptisés du baptême dont moi je dois être baptisé?» Et ils lui dirent: «Nous le pouvons.» Mais Jésus leur dit: «Vous boirez la coupe que moi je dois boire, et vous serez baptisés du baptême dont moi je dois être baptisé; mais pour ce qui est d'être assis à ma droite ou à ma gauche, il ne dépend pas de moi de l'accorder, sauf à ceux pour-lesquels cela a été préparé.» Ce que les dix ayant entendu, ils commencèrent à s'indigner contre Jacques et Jean; et Jésus les ayant appelés à lui leur dit: «Vous savez que ceux qui s'imaginent commander aux peuples les tyrannisent, et que leurs grands les oppriment; mais il n'en est pas de même parmi vous; au contraire, celui qui voudra devenir grand parmi vous sera votre serviteur, et celui qui voudra être le premier parmi vous sera l'esclave de tous. En effet le fils de l'homme non plus n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie comme une rançon pour plusieurs.» Et ils arrivent à Jéricho, et comme il sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule considérable, le fils de Timée, Bartimée, mendiant aveugle, se trouvait assis sur le bord du chemin. Et ayant ouï que c'était Jésus le Nazarénien, il se mit à s'écrier: «Fils de David, Jésus, aie pitié de moi!» Et plusieurs lui faisaient des remontrances, afin de le faire taire, mais il criait beaucoup plus fort: «Fils de David, aie pitié de moi!» Et Jésus s'étant arrêté, dit: «Appelez-le.» Et ils appellent l'aveugle, en lui disant: «Prends courage, lève-toi, il t'appelle.» Et lui, ayant jeté son manteau, vint en sautant auprès de Jésus. Et Jésus prenant la parole lui dit: «Que veux-tu que je fasse pour toi?» Et l'aveugle lui dit: «Rabbouni, que je recouvre la vue?» Et Jésus lui dit: «Va, ta foi t'a guéri.» Et quand ils arrivent près de Jérusalem, à Bedphagé et à Béthanie, vers la montagne des Oliviers, il dépêche deux de ses disciples, et leur dit: «Allez dans le village, qui est en face de vous, et dès que vous y serez entrés vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun homme ne s'est encore assis; détachez-le et amenez-le; et si quelqu'un vous dit: Pourquoi faites-vous cela? dites: Le Seigneur en a besoin, et il le renvoie aussitôt ici.» Et ils s'en allèrent, et ils trouvèrent un ânon attaché près d'une porte, au dehors, sur la place, et ils le détachèrent; et quelques-uns de ceux qui se trouvaient là leur disaient: «Pourquoi détachez-vous cet ânon?» Et eux leur répondirent comme Jésus l'avait dit; et ils les laissèrent faire. Et ils amènent l'ânon à Jésus, et ils jettent sur lui leurs manteaux, et il s'assit sur lui; et plusieurs étendirent leurs manteaux sur le chemin, et d'autres des rameaux qu'ils avaient coupés dans les champs; et ceux qui précédaient et ceux qui suivaient s'écriaient: «Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Béni soit le royaume qui arrive de notre père David! Hosanna dans les lieux très hauts!» Et il entra à Jérusalem dans le temple; et après avoir porté ses regards sur tout ce qui l'entourait, comme le soir était déjà venu, il repartit pour Béthanie avec les douze. Et le lendemain, après qu'ils furent sortis de Béthanie, il eut faim; et ayant vu de loin un figuier couvert de feuilles, il s'approcha pour voir si peut-être il y trouverait quelque chose; et après s'en être approché il n'y trouva rien que des feuilles, car ce n'était pas le moment des figues. Et prenant la parole, il lui dit: «Que personne ne mange plus jamais de toi aucun fruit.» Et ses disciples l'entendaient. Et ils arrivent à Jérusalem. Et lorsqu'il fut entré dans le temple, il se mit à expulser ceux qui vendaient et ceux qui achetaient dans le temple, et il renversa les tables des changeurs, et les sièges de ceux qui vendaient les colombes; et il ne permettait pas que personne transportât aucun ustensile au travers du temple; et il enseignait et disait: «N'est-il pas écrit: Ma maison sera appelée une maison de prière par toutes les nations; mais vous, vous en avez fait une caverne de brigands?» Et les grands prêtres et les scribes l'entendirent, et ils cherchaient comment ils pourraient le faire périr; car ils le craignaient, parce que toute la foule était stupéfaite de son enseignement. Et lorsque le soir fut venu, ils sortaient de la ville. Et en repassant le matin, ils virent le figuier séché jusques aux racines. Et Pierre s'étant ressouvenu lui dit: «Rabbi, regarde, le figuier que tu as maudit a séché.» Et Jésus leur réplique: «Ayez foi en Dieu! En vérité je vous déclare que celui qui aura dit à cette montagne: Déplace-toi et te jette dans la mer; et qui n'aura point douté en son cœur, mais qui croit que ce qu'il dit se fait, cela se réalisera pour lui. C'est pourquoi je vous le déclare: tout ce que vous implorez et demandez, croyez que vous l'avez reçu, et cela se réalisera pour vous. Et lorsque vous serez debout pour prier, pardonnez si vous avez quelque chose contre quelqu'un, afin que votre Père aussi qui est dans les cieux vous pardonne vos fautes.» [ Mais si vous ne pardonnez pas, votre Père qui est dans le cieux, ne vous pardonnera pas non plus vos fautes. ] Et ils arrivent derechef à Jérusalem, et pendant qu'il se promenait lui-même dans le temple les grands prêtres et les scribes et les anciens viennent à lui, et ils lui disaient: «En vertu de quelle autorité fais-tu ces choses? Ou qui est-ce qui t'a donné cette autorité pour faire ces choses?» Mais Jésus leur dit: «Je vous adresserai une seule question; et répondez-moi, et je vous dirai en vertu de quelle autorité je fais ces choses. Le baptême de Jean venait-il du ciel ou des hommes? Répondez-moi.» Et ils réfléchissaient entre eux, en disant: «Si nous disons: du ciel, il dira: Pourquoi donc ne l'avez-vous pas cru? Au contraire, disons-nous: des hommes?…» Ils craignaient la foule, car tous tenaient Jean pour avoir été réellement un prophète. Et ils répliquent à Jésus: «Nous ne savons.» Et Jésus leur dit: «Moi non plus je ne vous dis pas en vertu de quelle autorité je fais ces choses.» Et il commença à leur parler en paraboles: «Un homme planta une vigne, et il l'entoura d'une clôture, et il creusa un pressoir, et il construisit une tour; et il l'afferma à des vignerons, et il s'en alla. Et il dépêcha auprès des vignerons au temps voulu un esclave, afin qu'il reçût des vignerons une part de la récolte de la vigne; et s'étant saisis de lui ils le battirent, et le renvoyèrent les mains vides. Et il dépêcha derechef auprès d'eux un autre esclave, et celui-là ils le frappèrent à la tête et l'outragèrent; et il en dépêcha un autre, et celui-là ils le tuèrent; et plusieurs autres, dont ils battirent ceux-ci et tuèrent ceux-là. Il avait encore un seul fils bien-aimé. Il le dépêcha le dernier auprès d'eux, en se disant: Ils respecteront mon fils. Mais ces vignerons se dirent entre eux: «Celui-ci est l'héritier, venez, tuons-le, et l'héritage nous appartiendra.» Et s'étant saisis de lui, ils le tuèrent, et le jetèrent hors de la vigne. Que fera le propriétaire de la vigne? Il viendra et fera périr les vignerons, et il donnera la vigne à d'autres. Vous n'avez pas lu non plus ce passage de l'écriture: La pierre que les constructeurs ont rejetée est celle qui est devenue le sommet de l'angle; c'est par la volonté du Seigneur qu'elle l'est devenue, et il est admirable à nos yeux. Et ils cherchaient à s'emparer de lui, et ils craignirent la foule, (ils avaient en effet compris que c'était contre eux qu'il avait prononcé la parabole), et l'ayant quitté, ils s'en allèrent. Et ils députent auprès de lui quelques-uns des pharisiens et des Hérodiens, afin de le prendre par un mot. Et étant venus ils lui disent: «Maître, nous savons que tu es véridique, et que tu ne fais pas acception de personnes, car tu ne regardes pas à l'apparence des hommes, mais tu enseignes avec vérité la voie de Dieu. Est-il permis ou non de payer l'impôt à l'empereur? Payerons-nous, ou ne payerons-nous pas?» Mais lui, connaissant leur hypocrisie, leur dit: «Pourquoi me mettez-vous à l'épreuve? Apportez-moi un denier, afin que je le voie.» Et ils le lui apportèrent. Et il leur dit: «De qui est cette effigie et cette légende?» Et ils lui dirent: «De l'empereur.» Et Jésus dit: «Rendez à l'empereur ce qui est à l'empereur, et à Dieu ce qui est à Dieu.» Et ils s'émerveillaient à son sujet. Surviennent auprès de lui des sadducéens, gens qui disent qu'il n'y a pas de résurrection, et ils l'interrogeaient en disant : «Maître, Moïse nous a prescrit que, si le frère de quelqu'un vient à mourir et laisse une femme et ne laisse pas d'enfant, son frère prenne sa femme et suscite une postérité à son frère. Il y avait sept frères; et le premier prit une femme, et en mourant ne laissa point de postérité; et le second la prit, et il mourut sans laisser de postérité; et le troisième de même; et les sept n'ont point laissé de postérité; après eux tous la femme mourut aussi. Lors de la résurrection, duquel d'entre eux sera-t-elle femme? Car les sept l'ont eue pour femme?» Jésus leur dit: «Ne vous égarez-vous point parce que vous ne connaissez ni les écritures, ni la puissance de Dieu? Car lorsqu'ils seront ressuscités des morts, ni les hommes ne prennent des femmes, ni les femmes des maris, mais ils sont comme les anges qui sont dans les cieux. Or, quant à ce que les morts ressuscitent, n'avez-vous pas lu dans le livre de Moïse, à l'endroit du buisson, comment Dieu lui dit: Je suis le Dieu d'Abraham, et le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob? Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants; vous êtes dans un grand égarement.» Et l'un des scribes, qui, ayant entendu leur discussion, avait reconnu qu'il leur avait bien répliqué, s'approcha et lui demanda: «Quel commandement est le premier de tous?» Jésus lui répliqua: «Le premier est: Ecoute Israël, le Seigneur notre Dieu est seul Seigneur; et, tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée, et de toute ta force. Voici le second: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là.» Le scribe lui dit: «Bien, maître; tu as dit avec vérité qu'il l'est seul, et qu'il n'y en a point d'autre que Lui, et que L'aimer de tout son cœur, et de. tout son esprit, et de toute sa force, et aimer le prochain comme soi-même, l'emporte de beaucoup sur tous les holocaustes et les sacrifices.» Et Jésus, voyant qu'il avait répliqué avec sagacité, lui dit: «Tu n'es pas loin du royaume de Dieu.» Et personne n'osait plus l'interroger. Et Jésus ayant repris la parole, disait en enseignant dans le temple: «Comment les scribes disent-ils que le Christ est fils de David? David lui-même a dit par l'esprit saint: Le Seigneur a dit à mon seigneur: Assieds-toi à Ma droite, jusques à ce que J'aie mis tes ennemis sous tes pieds. David lui-même l'appelle seigneur; eh bien, d'où vient qu'il est son fils?» Et la foule nombreuse l'écoutait avec plaisir. Et il disait dans son enseignement: «Soyez en garde contre les scribes qui aiment à se promener en robes, et les salutations dans les places publiques, et les premiers sièges dans les synagogues, et les premières places dans les repas. Ceux qui dévorent les maisons des veuves et qui par dissimulation font de longues prières, ceux-là recevront une punition d'autant plus sévère.» Et s'étant assis en face du trésor, il regardait comment la foule jetait de la monnaie dans le trésor, et plusieurs riches en jetaient beaucoup; et une veuve pauvre étant venue jeta deux pites, ce qui fait un quadrant. Et ayant appelé à lui ses disciples, il leur dit: «En vérité je vous déclare que cette veuve pauvre a jeté plus que tous ceux qui jetaient dans le trésor; car tous ont jeté de leur superflu, tandis que cette femme a jeté, de son dénuement, tout ce qu'elle avait, toute sa subsistance.» Et comme il sortait du temple un de ses disciples lui dit: «Maître, regarde; quelles pierres! et quels édifices!» Et Jésus lui dit: «Vois-tu ces grands édifices? Il ne sera certainement pas laissé ici pierre sur pierre qui ne soit certainement démolie. Et pendant qu'il était assis sur la montagne des Oliviers, en face du temple, Pierre, et Jacques, et Jean, et André lui demandèrent en particulier : «Dis-nous, quand cela aura-t-il lieu? Et quel sera le signe que toutes ces choses seront sur le point de s'accomplir?» Or Jésus commença à leur dire: «Prenez garde que personne ne vous égare; beaucoup viendront en mon nom, disant c'est moi qui le suis, et ils en égareront plusieurs. Mais quand vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres, ne vous en laissez pas troubler; il faut que cela arrive, mais ce n'est pas encore la fin. En effet une nation s'élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume; il y aura ici et là des tremblements de terre; il y aura des famines; ces choses-là sont le commencement des douleurs. Mais prenez garde à vous-mêmes: ils vous livreront aux tribunaux, et vous serez battus de verges dans les synagogues, et vous comparaîtrez devant des gouverneurs et des rois à cause de moi, pour leur servir de témoignage; et il faut premièrement que l'évangile soit prêché à toutes les nations. Et lorsqu'ils vous entraîneront pour vous livrer, ne vous inquiétez pas d'avance de ce que vous aurez à dire, mais dites ce qui vous sera donné en ce moment-là; en effet ce n'est pas vous qui parlez, mais l'esprit saint. Et un frère livrera son frère à la mort, et un père son enfant, et des enfants se soulèveront contre leurs parents et les feront mourir; et vous serez haïs de tous, à cause de mon nom. Mais celui qui aura persévéré jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé. Or, quand vous aurez vu l'œuvre abominable de la dévastation établie où il ne faut pas (que le lecteur y réfléchisse), alors que ceux qui sont en Judée s'enfuient dans les montagnes; que celui qui est sur le toit ne descende pas, et n'entre pas pour sortir quoi que ce soit de sa maison, et que celui qui est aux champs ne revienne pas en arrière pour prendre son manteau. Mais malheur à celles qui sont enceintes, et à celles qui allaitent en ces jours-là! Priez, afin que cela n'ait pas lieu en hiver. Car ces jours-là seront une tribulation telle, qu'il n'y en a pas eu de semblable depuis le commencement de la création que Dieu a créée jusques à maintenant, et qu'il n'y en aura certainement jamais; et si le Seigneur n'eût raccourci ces jours-là, qui que ce soit n'eût été sauvé; mais à cause des élus qu'il s'est choisis Il a raccourci ces jours-là. Et alors si quelqu'un vous dit: «Regardez, le Christ est ici, et regardez, il est là,» ne le croyez pas; car il surgira de faux christs, et de faux prophètes, et ils feront des miracles et des prodiges, afin d'égarer, s'il est possible, les élus. Pour vous, soyez sur vos gardes; je vous ai tout prédit. «Mais en ces jours-là, après cette tribulation, le soleil s'obscurcira, et la lune ne donnera pas sa lumière, et les astres tomberont du ciel, et les puissances qui sont dans les cieux seront ébranlées. Et alors ils verront le fils de l'homme venant dans des nuées avec beaucoup de puissance et de gloire. Et alors il enverra les anges, et il rassemblera ses élus des quatre vents, de l'extrémité de la terre jusqu'à l'extrémité du ciel. Or, instruisez-vous par cette comparaison tirée du figuier: Lorsque ses branches commencent à se ramollir et qu'il pousse ses feuilles, vous savez que l'été est proche; de même vous aussi, lorsque vous aurez vu ces choses arriver, sachez qu'il est proche, qu'il est à la porte. En vérité je vous déclare que cette génération-ci ne disparaîtra certainement point jusques à ce que toutes ces choses se soient réalisées. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. Or, quant à ce jour-là ou à l'heure personne n'en sait rien, pas même un ange dans le ciel, pas même le Fils, mais le Père. Soyez sur vos gardes; veillez; car vous ne savez pas quand c'est le moment. Comme un voyageur, après avoir quitté sa maison et remis l'autorité à ses esclaves, à chacun selon sa besogne, à aussi donné des ordres au portier afin qu'il veille, veillez donc; car vous ignorez quand doit venir le maître de la maison, si c'est le soir, ou à minuit, ou au chant du coq, ou le matin; de peur qu'arrivant à l'improviste, il ne vous trouve endormis. Or ce que je vous dis à vous, je le dis à tous: Veillez.» Or la Pâque et la fête des pains sans levain devait avoir lieu dans deux jours, et les grands prêtres et les scribes cherchaient de quelle manière ils pourraient par ruse s'emparer de lui et le mettre à mort; car ils disaient: «Que ce ne soit pas pendant la fête, de peur qu'il n'y ait une émeute du peuple.» Et comme il se trouvait, à Béthanie dans la maison de Simon le lépreux, pendant qu'il était à table survient une femme tenant une fiole d'albâtre qui renfermait un parfum de véritable nard, très précieux; ayant brisé la fiole, elle la lui versa sur la tête. Mais il y avait là des gens qui s'indignaient entre eux: «Pourquoi cette profusion de parfum s'est-elle faite? Car ce parfum pouvait être vendu plus de trois cents deniers, et être donné aux pauvres;» et ils le tançaient vertement. Mais Jésus dit: «Laissez-la faire; pourquoi lui faites-vous de la peine? Elle a accompli une bonne œuvre en ma personne, en effet vous devez toujours avoir les pauvres avec vous, et quand vous le voudrez vous pouvez toujours leur faire du bien; mais moi vous ne devez pas m'avoir toujours. Ce qu'elle a pu, elle l'a fait; elle s'est occupée d'avance de parfumer mon corps pour ma sépulture. Or, en vérité je vous déclare que où que l'évangile soit prêché dans le monde entier, on parlera aussi de ce qu'elle a fait, en mémoire d'elle.» Et Judas Iscarioth, l'un des douze, se rendit auprès des grands prêtres pour le leur livrer; ce qu'ayant ouï ils furent dans la joie, et ils promirent de lui donner de l'argent; et il cherchait comment il aurait une bonne occasion de le livrer. Et le premier jour de la fête des pains sans levain, époque où l'on immolait la pâque, ses disciples lui disent: «Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour que tu manges la pâque?» Et il dépêcha deux de ses disciples, et leur dit: «Allez à la ville, et vous rencontrerez un homme portant une cruche d'eau, suivez-le, et où que ce soit qu'il entre, dites au chef de famille: «Le maître dit: Où est la chambre où je dois manger la pâque avec mes disciples?» Et lui-même vous montrera une grande salle à manger garnie de lits, toute prête; faites-y les préparatifs pour nous.» Et les disciples partirent et vinrent à la ville; et ils trouvèrent tout comme il le leur avait dit, et ils préparèrent la pâque. Et quand le soir fut venu, il arrive avec les douze. Et pendant qu'ils étaient à table et qu'ils mangeaient, Jésus dit: «En vérité je vous déclare que l'un d'entre vous qui mangez avec moi me livrera.» Ils commencèrent à être saisis de tristesse et à lui dire l'un après l'autre: «Est-ce moi?» Mais il leur dit: «C'est un des douze, celui qui trempe avec moi dans le plat. En effet le fils de l'homme s'en va, il est vrai, selon ce qui est écrit de lui; mais malheur à cet homme par qui le fils de l'homme est livré; il eût été bon pour lui que cet homme-là ne fût pas né.» Et pendant qu'ils mangeaient, ayant pris du pain, il le rompit après avoir, prononcé une bénédiction, et il le leur donna et dit: «Prenez; ceci est mon corps.» Et ayant pris une coupe, il la leur donna après avoir rendu grâces, et ils en burent tous, et il dit: «Ceci est mon sang, celui de l'alliance, qui est versé pour plusieurs. En vérité je vous déclare que je ne boirai certainement plus du produit de la vigne, jusques à ce jour où j'en boirai du nouveau dans le royaume de Dieu.» Et après avoir chanté, ils sortirent pour se rendre à la montagne des Oliviers. Et Jésus leur dit: «Vous trébucherez tous, car il est écrit: Je frapperai le berger et les brebis seront dispersées. Mais après être ressuscité, je vous précéderai en Galilée.» Or Pierre lui dit: «Quand même tous trébucheraient, non pas moi!» Et Jésus lui dit: «En vérité je te déclare que toi, aujourd'hui, cette nuit même, avant que le coq ait chanté deux fois, tu m'auras renié trois fois.» Mais il disait de plus belle: «S'il me fallait mourir avec toi, je ne te renierai certainement pas;» et tous aussi disaient la même chose. Et ils arrivent dans un lieu dont le nom était Gétsémani, et il dit à ses disciples: «Asseyez-vous-jusques à ce que j'aie prié.» Et il prend avec lui Pierre et Jacques et Jean; et il commença à être épouvanté et abattu, et il leur dit: «Mon âme est triste jusques à la mort; demeurez ici et veillez.» Et s'étant un peu avancé, il tombait à terre, et il priait afin que, s'il était possible, le moment s'éloignât de lui, et il disait: Abba, père, tout T'est possible; fais passer cette coupe loin de moi; mais non pas ce que moi je veux, mais ce que Toi!» Et il vient, et il les trouve endormis, et il dit à Pierre: «Simon, dors-tu? Tu n'as pas pu veiller une seule heure? Veillez et priez, afin que vous n'entriez pas en tentation; l'esprit, il est vrai, est plein d'élan, mais la chair est faible.» Et s'étant retiré derechef, il pria en répétant les mêmes paroles; et étant revenu de nouveau, il les trouva endormis; leurs yeux en effet étaient fort appesantis, et ils ne savaient que lui répondre. Et il revient pour la troisième fois, et il leur dit: «Dormez désormais et reposez-vous; il suffit; l'heure est venue; voici, le fils de l'homme va être livré aux mains des pécheurs; levez -vous, allons; voici, celui qui me livre s'approche.» Et aussitôt, pendant qu'il parlait, survient Judas, un des douze, et avec lui une foule armée d'épées et de bâtons, envoyée par les grands prêtres et les scribes et les anciens. Or celui qui le livrait leur avait donné un signe convenu, en disant: «Celui que j'embrasserai, c'est lui; saisissez-le, et emmenez-le sous bonne garde.» Et s'étant aussitôt approché de lui, il dit: «Rabbi,» et il lui donna un tendre baiser. Quant à eux, ils mirent la main sur lui, et se saisirent de lui. Mais l'un des assistants ayant tiré l'épée frappa l'esclave du grand prêtre et lui enleva l'oreille. Et Jésus prenant la parole leur dit: «Vous êtes sortis comme contre un brigand, avec des épées et des bâtons, pour me prendre; tous les jours j'étais près de vous dans le temple occupé à enseigner, et il ne se saisissait pas de moi; mais c'est afin que les écritures fussent accomplies,» Et l'ayant abandonné ils s'enfuirent tous. Et un certain jeune homme le suivait, enveloppé d'un drap sur son corps nu, et on se saisit de lui; mais ayant abandonné son drap, il s'enfuit tout nu. Et ils amenèrent Jésus auprès du grand prêtre; et chez lui se réunissent tous les grands prêtres et les anciens et les scribes. Et Pierre l'avait suivi de loin jusques dans l'intérieur de la cour du grand prêtre, et il se tenait assis avec les valets, et il se chauffait auprès du feu. Or, les grands prêtres et le sanhédrin tout entier cherchaient un témoignage contre Jésus pour le faire mourir, et ils n'en trouvaient point. Car plusieurs rendaient contre lui de faux témoignages, et les témoignages n'étaient pas d'accord. Et quelques individus s'étant présentés rendaient contre lui un faux témoignage, en disant : «Nous l'avons entendu dire: Je détruirai ce sanctuaire fait de main d'homme, et en trois jours j'en rebâtirai un autre qui ne sera pas fait de main d'homme.» Et même sur ce point-là leur témoignage n'était pas d'accord. Et le grand prêtre s'étant levé au milieu de l'assemblée, interrogea Jésus en disant: «Ne réponds-tu rien? Car ceux-ci témoignent contre toi.» Mais il gardait le silence et ne répondait rien. Le grand prêtre l'interrogeait derechef et lui dit: «Es-tu le Christ, le fils de Celui qui est béni?» Et Jésus dit: «Je le suis, et vous verrez le fils de l'homme assis à la droite de la Puissance, et venant avec les nuées du ciel.» Mais le grand prêtre ayant déchiré ses tuniques, dit: «Qu'avons-nous encore besoin de témoins? Vous avez ouï le blasphème. Que vous en semble?» Et ils jugèrent tous qu'il méritait la mort. Et quelques-uns se mirent à cracher sur lui, et à lui voiler le visage, et à le souffleter, et à lui dire: «Prophétise;» et les valets le reçurent à coups de verges. Et pendant que Pierre était en bas dans la cour arrive une des servantes du grand prêtre, et ayant vu Pierre qui se chauffait, elle lui dit, après l'avoir regardé: «Toi aussi, tu étais avec le Nazarénien Jésus.» Mais il le nia en disant: «Je ne sais, ni ne comprends ce dont tu parles.» Et il se retira au dehors dans le vestibule. Et la servante l'ayant vu dit aux assistants: «Celui-ci est des leurs.» Mais il le niait de nouveau. Et un instant après les assistants disaient derechef à Pierre: «Vraiment tu es des leurs, car tu es aussi Galiléen.» Mais il se mit à proférer des anathèmes et à dire avec serment: «Je ne connais point cet homme dont vous parlez,» Et aussitôt le coq chanta pour la seconde fois, et Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite: «Avant que le coq ait chanté deux fois, tu m'auras renié trois fois.» Et cette pensée le faisait pleurer. Et dès le matin, les grands prêtres ayant tenu conseil avec les anciens et les scribes, et le sanhédrin tout entier, après avoir enchaîné Jésus, l'emmenèrent et le livrèrent à Pilate. Et Pilate lui demanda: «Es-tu le roi des Juifs?» Et il lui répliqua: «C'est toi qui le dis.» Et les grands prêtres portaient contre lui de nombreuses accusations. Mais Pilate l'interrogeait de nouveau, en disant: «Est-ce que tu ne réponds pas? Vois de combien de choses ils t'accusent.» Cependant Jésus ne répliqua plus rien, en sorte que Pilate était tout émerveillé. Or il leur accordait lors d'une fête l'élargissement d'un prisonnier, celui qu'ils demandaient; or le nommé Barabbas se trouvait enchaîné avec les séditieux qui, dans la sédition, avaient commis un meurtre. Et la foule étant montée, commença à réclamer ce qu'il faisait ordinairement pour eux; et Pilate leur répliqua: «Voulez-vous que je vous élargisse le roi des Juifs?» Car il savait que c'était par jalousie qu'ils l'avaient livré. Mais les grands prêtres soulevèrent la foule, afin qu'il leur élargît plutôt Barabbas. Or Pilate prenant de nouveau la parole leur disait: «Que ferai-je donc, dites-moi, du roi des Juifs?» Et ils crièrent derechef: «Crucifie-le.» Mais Pilate leur disait: «Eh! quel mal a-t-il fait?» Mais eux crièrent de plus belle: «Crucifie-le.» Or Pilate, voulant satisfaire la foule, leur, accorda l'élargissement de Barabbas, et livra Jésus après l'avoir fait flageller, afin qu'il fût crucifié. Cependant les soldats l'emmenèrent dans l'intérieur de la cour (c'est le prétoire), et ils convoquent toute la cohorte. Et ils le revêtent de pourpre; et ils le ceignent, après l'avoir tressée, d'une couronne d'épines; et ils se mirent à le saluer: «Salut, roi des Juifs;» et ils lui frappaient la tête avec un roseau, et ils crachaient sur lui, et se mettant à genoux ils l'adoraient. Et lorsqu'ils l'eurent bafoué, ils le dépouillèrent de la pourpre et le revêtirent de ses vêtements. Et ils l'emmenèrent pour le crucifier; et ils mettent en réquisition, comme il passait, un certain Simon de Cyrène qui revenait des champs (le père d'Alexandre et de Rufus), afin qu'il portât sa croix, Et ils le conduisent à l'endroit de Golgotha (qui signifie, étant traduit, endroit du crâne). Et ils lui donnaient du vin parfumé, mais lui ne le prit pas. Et ils le crucifient, et ils partagent ses vêtements, en les tirant au sort pour savoir ce que chacun prendrait. Or c'était la troisième heure, et ils le crucifièrent; et l'inscription de sa sentence portait les mots: Le roi des Juifs. Et avec lui ils crucifièrent deux brigands, un à sa droite et un à sa gauche. [ Et ce passage de l'Écriture a été accompli, qui dit: «Et il a été compté parmi les criminels» ] Et les passants l'injuriaient, en branlant la tête et en disant: «Ohé! toi qui détruis le temple et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même en descendant de la croix!» De même aussi les grands prêtres, le bafouant entre eux avec les scribes, disaient: «Il en a sauvé d'autres, il ne peut se sauver lui-même! Que le Christ, le roi d'Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions!» Et ceux qui étaient crucifiés avec lui l'insultaient. Et quand la sixième heure fut venue, des ténèbres survinrent sur la terre entière jusques à la neuvième heure. Et à la neuvième heure, Jésus s'écria en jetant un grand cri: «Eloi! Eloi! Lama sabaphthani?» ce qui signifie, étant traduit: «Mon Dieu, pourquoi m'as-Tu abandonné?» Et quelques-uns des assistants l'ayant entendu, disaient: «Voyez, il appelle Élie.» Mais quelqu'un étant accouru, et ayant rempli une éponge de vinaigre et l'ayant fixée à un roseau, lui donnait à boire, en disant: «Laissez, voyons si Élie vient le descendre.» Mais Jésus ayant poussé un grand cri expira. Et le rideau du sanctuaire se déchira en deux du haut en bas. Mais le centurion, qui se tenait en face de lui, ayant vu qu'il avait expiré de la sorte, dit: «Vraiment cet homme était fils de Dieu.» Or il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin, parmi lesquelles aussi Marie la Magdalène, et Marie mère de Jacques le petit, et la mère de Josès, et Salomé, lesquelles, lorsqu'il était en Galilée, le suivaient et le servaient, et beaucoup d'autres qui étaient montées avec lui à Jérusalem. Et comme le soir était déjà venu (parce que c'était la préparation, c'est-à-dire l'avant-sabbat), arriva Joseph d'Arimathée, sénateur de distinction, qui lui aussi attendait le royaume de Dieu, et il s'introduisit hardiment auprès de Pilate, et réclama le corps de Jésus. Mais Pilate s'étonna qu'il fût déjà mort, et ayant fait appeler le centurion, il lui demanda si déjà il était mort; et l'ayant appris du centurion, il fit don du cadavre à Joseph. Et ayant acheté un linceul, il l'enveloppa dans le linceul après l'avoir descendu, et il le déposa dans un sépulcre, qui avait été taillé dans le roc, et il roula une pierre contre l'entrée du sépulcre. Or Marie la Magdalène et Marie mère de Josès regardaient où on le mettait. Et quand le sabbat fut passé Marie la Magdalène, et Marie mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des aromates, afin de venir l'embaumer. Et de très grand matin, le premier jour de la semaine, elles viennent au sépulcre, comme le soleil venait de se lever. Et elles se disaient entre elles: «Qui est-ce qui nous roulera la pierre de devant l'entrée du sépulcre?» Et ayant levé les yeux, elles voient que la pierre avait été roulée; car elle était très grande. Et étant arrivées au sépulcre, elles voient un jeune homme assis sur la droite, vêtu d'une robe blanche, et elles furent dans l'épouvante. Mais il leur dit: «Ne vous épouvantez point; vous cherchez Jésus le Nazarénien qui a été crucifié; il est ressuscité, il n'est pas ici; voici la place où ils l'avaient mis. Mais allez, dites à ses disciples et à Pierre: «Il vous devance en Galilée; c'est là que vous le verrez, comme il vous l'a dit.» Et étant sorties, elles s'enfuirent du sépulcre, car la terreur et l'effroi les avaient saisies. Et elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur. Or étant ressuscité sur le matin, le premier jour de la semaine, il apparut d'abord à Marie la Magdalène, de laquelle il avait chassé sept démons. Celle-ci s'en alla en informer ceux qui, ayant été avec lui, se trouvaient dans le deuil et les larmes. Et ceux-ci, en entendant dire qu'il vivait et qu'il avait été vu par elles, furent incrédules. Mais après cela il se manifesta sous une autre forme à deux d'entre eux qui étaient en marche pour se rendre aux champs; et ceux-ci s'en allèrent en informer les autres, mais ils ne crurent pas non plus ceux-ci. Mais enfin il se manifesta aux onze eux-mêmes pendant qu'ils étaient à table, et il leur fit honte de leur incrédulité et de leur dureté de cœur, pour n'avoir pas cru ceux qui l'avaient contemplé ressuscité des morts; et il leur dit: «Allez dans le monde entier prêcher l'évangile à toute la création; celui qui aura cru et qui aura été baptisé sera sauvé; mais celui qui n'aura pas cru sera condamné. Or voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom ils chasseront les démons; ils parleront en langues nouvelles; ils prendront des serpents; lors même qu'ils boiraient quelque breuvage mortel, il ne leur nuira certainement pas; ils imposeront les mains aux malades, et ils guériront.» Ainsi donc, tandis que le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé dans le ciel et s'assit à la droite de Dieu, ceux-ci de leur côté s'en allèrent prêcher partout; le Seigneur coopérant avec eux et confirmant la parole par les signes qui l'accompagnaient.] Comme plusieurs ont entrepris de composer un récit des choses qui sont reçues parmi nous avec une entière assurance conformément à ce que nous ont transmis ceux qui, dès le commencement, ont été témoins oculaires et ministres de la parole, il m'a aussi semblé bon à moi, qui me suis mis au courant de tout dès le début avec exactitude, d'écrire pour toi une narration suivie, excellent Théophile, afin que tu connaisses la certitude des enseignements que tu as reçus. Il y eut du temps d'Hérode, roi de Judée, un certain prêtre, nommé Zacharie, appartenant à la classe d'Abia; et il avait une femme qui appartenait aux filles d'Aaron, et son nom était Élisabeth. Or ils étaient l'un et l'autre justes devant Dieu, observant d'une manière irréprochable tous les commandements et décrets du Seigneur. Et ils n'avaient pas d'enfant, vu qu'Élisabeth était stérile, et ils étaient l'un et l'autre avancés en âge. Or, il advint, pendant qu'il remplissait, lors du tour de sa classe, sa charge de prêtre devant Dieu, que le sort l'appela, selon l'usage de la prêtrise, à offrir l'encens en entrant dans le sanctuaire du Seigneur; et toute la multitude du peuple était en prière au dehors à l'heure de l'encens. Or un ange du Seigneur, qui se tenait à droite de l'autel de l'encens, lui apparut, et Zacharie fut troublé en le voyant, et la crainte s'empara de lui. Mais l'ange lui dit: «Ne crains point, Zacharie, car ta prière a été entendue, et ta femme Élisabeth t'enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jean; et il sera pour toi une cause de joie et d'allégresse, et plusieurs se réjouiront de sa naissance; car il sera grand devant le Seigneur, et il ne boira absolument point de vin ni de cervoise, et il sera rempli de l'esprit saint pendant qu'il sera encore dans le ventre de sa mère; et il ramènera plusieurs des fils d'Israël au Seigneur leur Dieu; et lui-même marchera devant Lui avec l'esprit et la puissance d'Élie, pour ramener vers les enfants les cœurs des pères, et les rebelles aux sentiments des justes, afin de préparer pour le Seigneur un peuple bien disposé.» Et Zacharie dit à l'ange: «A quoi reconnaîtrai-je cela? Car je suis un vieillard, et ma femme est avancée en âge?» Et l'ange lui répliqua: «Je suis Gabriel, qui me tiens devant Dieu, et j'ai été envoyé pour te parler et t'annoncer cette bonne nouvelle. Et voici, tu seras muet et sans pouvoir parler jusques au jour où cela se réalisera, parce que tu n'as pas cru à mes paroles, qui s'accompliront en leur temps.» Et le peuple attendait Zacharie, et l'on s'étonnait de ce qu'il s'arrêtait dans le sanctuaire; mais lorsqu'il fut sorti il ne pouvait leur parler, et ils comprirent qu'il avait eu une vision dans le sanctuaire; et lui-même leur faisait des signes, et il demeura muet. Et il advint, lorsque le temps de son service fut terminé, qu'il retourna dans sa demeure. Or après ce temps-là Élisabeth sa femme conçut, et elle se cacha durant cinq mois, «parce que,» disait-elle, «le Seigneur a ainsi agi envers moi au moment où Il a daigné effacer mon opprobre parmi les hommes.» Or, au sixième mois l'ange Gabriel fut envoyé de Dieu dans une ville de Galilée, nommée Nazareth, auprès d'une vierge fiancée à un homme nommé Joseph, qui appartenait à la famille de David, et le nom de la vierge était Marie. Et étant entré auprès d'elle, il lui dit: «Salut, toi qui es comblée de grâces, le Seigneur est avec toi!» Mais elle fut troublée de cette parole, et elle réfléchissait sur ce que pouvait signifier une telle salutation. Et l'ange lui dit: «Ne crains point, Marie; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu; et voici, tu concevras en ton sein et tu mettras au monde un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, et il sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père, et il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles, et son règne n'aura point de fin.» Mais Marie dit à l'ange: «Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme?» Et l'ange lui répliqua: «L'Esprit saint descendra sur toi, et une puissance du Très-Haut te couvrira; c'est pourquoi aussi l'être saint qui sera engendré sera appelé Fils de Dieu. Et voici, Élisabeth ta parente a, elle aussi, conçu un fils en sa vieillesse, et elle est maintenant dans son sixième mois, elle qui était appelée stérile; car rien de ce qui vient de Dieu ne sera frappé d'impuissance.» Or Marie dit: «Voici la servante du Seigneur; qu'il me soit fait selon ta parole.» Et l'ange s'éloigna d'elle. Or Marie s'étant mise en route en ces jours-là se rendit en toute hâte dans la montagne, dans une ville de Juda, et elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Et il advint, lorsque Élisabeth entendit la salutation de Marie, que l'enfant bondit dans son sein, et Élisabeth fut remplie de l'Esprit saint, et elle poussa un grand cri, et dit: «Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de ton sein est béni! Et comment m'est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne à moi? Car voici, lorsque la voix de ta salutation est parvenue à mes oreilles, l'enfant a bondi d'allégresse dans mon sein. Et bienheureuse celle qui a cru à l'accomplissement de ce qui lui a été dit par le Seigneur!» Et Marie dit: «Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit s'est réjoui en Dieu mon sauveur, parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse de Sa servante. Car voici, dès maintenant toutes les générations m'appelleront bienheureuse, parce que le Tout-puissant a fait pour moi de grandes choses. Et Son nom est saint, et Sa miséricorde repose de générations en générations sur ceux qui Le craignent. Il a exercé la force avec Son bras; Il a dispersé ceux qui s'enorgueillissaient dans les pensées de leur cœur; Il a renversé du trône les potentats et Il a élevé les humbles; Il a rassasié de biens les affamés, et Il a renvoyé les riches dénués de tout; Il s'est intéressé à Israël Son serviteur, et Il a eu souvenance de Sa miséricorde, comme Il l'avait dit à nos pères, envers Abraham et sa postérité pour l'éternité.» Or Marie demeura avec elle environ trois mois, puis elle revint en sa maison. Or, le moment où Élisabeth devait accoucher arriva, et elle mit au monde un fils. Et ses voisins et ses parents apprirent que le Seigneur avait fait éclater envers elle Sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle. Et il arriva qu'on vint au huitième jour circoncire l'enfant; et on lui donnait le nom de son père, Zacharie, mais sa mère prenant la parole dit: «Non, mais il sera appelé Jean.» Et on lui dit: «Il n'est personne de ta parenté qui porte ce nom-là!» Mais on demanda par signes à son père quel nom il voulait qu'on lui donnât. Et ayant demandé des tablettes il écrivit ces mots: «Jean est son nom.» Et ils furent tous émerveillés. Or sa bouche s'ouvrit aussitôt et sa langue se délia et il proférait les louanges de Dieu. Et la crainte s'empara de tous leurs voisins, et dans toute la montagne de Judée on se répétait tous ces récits, et tous ceux qui les avaient entendus les serraient dans leur cœur, en disant: «Que sera donc ce petit enfant?» Et en effet la main du Seigneur était avec lui. Et Zacharie son père fut rempli de l'Esprit saint, et prophétisa en ces termes : «Béni soit le Seigneur Dieu d'Israël, de ce qu'il a visité et racheté Son peuple; de ce qu'il nous a suscité une victorieuse délivrance dans la maison de David Son serviteur, selon ce qu'il avait dit de tout temps par la bouche de Ses saints prophètes, délivrance de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent; voulant faire miséricorde à nos pères et se souvenir de Sa sainte alliance, du serment qu'il avait fait à Abraham notre père de nous permettre, après avoir été délivrés de la main des ennemis, de Lui rendre un culte sans crainte, en suivant la piété et la justice devant Lui, durant toute notre vie. Mais toi aussi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut, car tu marcheras devant le Seigneur pour préparer Ses voies, afin de donner à Son peuple la connaissance du salut par la rémission de leurs péchés, à cause des entrailles de miséricorde de notre Dieu, grâces auxquelles une aurore d'en haut nous visitera pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, afin de diriger nos pieds dans le chemin de la paix.» Or le petit enfant grandissait et se fortifiait en esprit, et il se tenait dans les déserts jusques au jour de sa manifestation à Israël. Or il advint en ce temps-là qu'un décret fut promulgué par l'empereur Auguste pour le recensement de toute la terre. Ce fut un premier recensement qui eut lieu pendant que Quirinius gouvernait la Syrie. Et tous allaient se faire enregistrer, chacun dans sa propre ville. Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, en Judée, dans la ville de David qui est appelée Bethléem, parce qu'il était de la famille et de la branche de David, afin de se faire enregistrer avec Marie qui lui avait été fiancée, laquelle était enceinte. Or il advint, pendant qu'ils étaient là, que le moment où elle devait accoucher arriva, et elle mit au monde son fils premier-né, et elle l'emmaillota, et elle le coucha dans une crèche, parce qu'ils n'avaient pas de place dans l'hôtellerie. Et il y avait aux champs dans la même contrée des bergers qui passaient les veilles de la nuit à garder leur troupeau. Et un ange du Seigneur apparut au-dessus d'eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de lumière, et ils furent saisis d'une très grande crainte. Et l'ange leur dit: «Ne craignez point; car, voici, je vous apporte une bonne nouvelle qui sera pour tout le peuple le sujet d'une grande joie : c'est qu'aujourd'hui vous est né, dans la ville de David, un sauveur, qui est Christ le Seigneur; et ce qui en sera pour vous un signe, c'est que vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une crèche.» Et aussitôt se joignit à l'ange une multitude de l'armée du ciel, louant Dieu et disant : «Gloire à Dieu dans les lieux très-hauts! Et paix sur la terre parmi les hommes de prédilection!» Et il advint, lorsque les anges les eurent quittés pour regagner le ciel, que les bergers se disaient les uns aux autres: «Eh bien! allons jusques à Bethléem, et voyons l'accomplissement de cette parole que le Seigneur nous a fait connaître.» Et ils vinrent en toute hâte, et ils trouvèrent Marie et Joseph, et le petit enfant couché dans la crèche. Or, après l'avoir vu, ils firent connaître ce qui leur avait été dit touchant ce petit enfant. Et tous les auditeurs furent émerveillés de ce que leur disaient les bergers. Mais Marie retenait toutes ces paroles, en les méditant dans son cœur. Et les bergers s'en retournèrent, glorifiant et louant Dieu de tout ce qu'ils avaient ouï et vu conformément à ce qui leur avait été dit. Et, lorsque les huit jours au bout desquels on devait le circoncire furent accomplis, on lui donna aussi le nom de Jésus, qu'avait indiqué l'ange avant qu'il eût été conçu dans le sein de sa mère. Et, lorsque le temps de leur purification fut accompli selon la loi de Moïse, ils le conduisirent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, conformément à ce qui est écrit dans la loi du Seigneur, que tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur, et pour offrir en sacrifice, selon ce qui est prescrit dans la loi du Seigneur, un couple de tourterelles ou deux jeunes colombes. Et voici, il y avait à Jérusalem un homme dont le nom était Siméon; et cet homme était juste et pieux, vivant dans l'attente de la consolation d'Israël; et l'Esprit saint reposait sur lui. Et il avait été informé par l'Esprit saint qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. Et il vint dans le temple par l'inspiration de l'Esprit; et lorsque les parents amenèrent le petit enfant Jésus, pour accomplir à son égard les usages de la loi, ce fut lui qui le reçut dans ses bras, et il bénit Dieu et dit : «Maintenant, ô Souverain, Tu renvoies Ton esclave en paix, selon Ta parole; car mes yeux ont vu Ton salut, que Tu as préparé à la face de tous les peuples, comme une lumière qui doit être révélée aux gentils, et comme la gloire de Ton peuple d'Israël.» Et son père et sa mère étaient émerveillés de ce qu'on disait de lui. Et Siméon les bénit, et dit à Marie sa mère: «Voici, celui-ci est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et à être un signe qui sera contredit, (et une épée transpercera ta propre âme), afin que du fond de plusieurs cœurs des pensées soient mises au jour.» Et là se trouvait Anne, prophétesse, fille de Phanouel de la tribu d'Aser. Cette femme (fort avancée en âge, puisqu'après avoir vécu avec un mari sept ans depuis sa virginité, elle avait atteint dans son veuvage l'âge de quatre-vingt-quatre ans), cette femme qui ne bougeait du temple, où elle rendait à Dieu nuit et jour un culte par des jeûnes et des prières, et qui était survenue en ce moment même, adressait des actions de grâces à Dieu et parlait de Lui à tous ceux qui attendaient la rédemption de Jérusalem. Et lorsqu'ils eurent accompli tout ce qui était prescrit par la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée dans leur ville de Nazareth. Cependant le petit enfant grandissait et se fortifiait, étant rempli de sagesse; et la grâce de Dieu était sur lui. Et ses parents se rendaient, chaque année à Jérusalem lors de la fête de Pâque. Et quand il eut douze ans, comme ils étaient montés selon la coutume de la fête, et qu'après en avoir célébré les divers jours, ils s'en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem, et ses parents ne s'en aperçurent point; mais croyant qu'il était dans la caravane, ils firent une journée de chemin et ils le cherchaient parmi leurs parents et connaissances; et ne l'ayant pas trouvé, ils retournèrent à Jérusalem à sa recherche. Et il advint qu'au bout de trois jours ils le trouvèrent dans le temple assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant. Et tous étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses. Et l'ayant vu, ils furent consternés, et sa mère lui dit: «Mon enfant, pourquoi as-tu agi ainsi envers nous? Voici, ton père et moi nous te cherchons avec angoisse.» Et il leur dit: «Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père?» Et ils ne comprirent pas ce qu'il leur avait dit. Puis il descendit avec eux et vint à Nazareth; et il leur était soumis. Et sa mère retenait toutes choses en son cœur. Et Jésus progressait en sagesse, et en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes. Or, la quinzième année du règne de l'empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de Judée, et Hérode le tétraque de Galilée, tandis que Philippe son frère était tétraque de l'Iturée et de la Trachonite et Lysanias, tétrarque de l'Abilène, sous le pontificat d'Annas et de Caïaphas, la parole de Dieu fut adressée à Jean fils de Zacharie dans le désert, et il parcourut toute la contrée voisine du Jourdain en prêchant un baptême de repentance pour la rémission des péchés, comme il est écrit dans le livre des discours d'Ésaïe le prophète: «Voix d'un crieur dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, redressez Ses sentiers. Toute vallée sera comblée, et toute montagne et toute colline seront abaissées; et ce qui est tortueux sera redressé, et les chemins raboteux deviendront unis. Et toute chair verra le salut de Dieu.» Il disait donc à la foule qui venait se faire baptiser par lui: «Engeance de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir? Produisez donc des fruits dignes de la repentance, et ne vous mettez pas à dire en vous-mêmes: Nous avons Abraham pour père! Car je vous déclare que Dieu peut de ces pierres-ci susciter des enfants à Abraham. Mais déjà la hache même est mise à la racine des arbres; tout arbre donc qui ne produit pas de bon fruit doit être coupé et jeté au feu.» Et la foule lui demandait: «Qu'avons-nous donc à faire?» Mais il leur répliquait: «Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n'en a point, et que celui qui a des vivres fasse de même.» Or il vint aussi des publicains pour se faire baptiser, et ils lui dirent: «Maître, qu'avons-nous à faire?» Mais il leur dit: «N'exigez rien au delà de ce qui vous est prescrit.» Des soldats aussi lui demandaient: «Et nous de notre côté que ferons-nous?» Et il leur dit: «N'opprimez ni ne vexez personne, et contentez-vous de votre paie.» Mais comme le peuple était dans l'attente, et que tous se demandaient en leurs cœurs relativement à Jean, s'il ne serait point lui-même le Christ, Jean s'adressant à tous leur dit: «Pour moi, je vous baptise d'eau; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses sandales; c'est lui qui vous baptisera d'Esprit saint et de feu. Il tient son van dans sa main pour nettoyer son aire et serrer le blé dans son grenier; mais il brûlera la paille dans un feu inextinguible.» Tandis donc qu'il évangélisait le peuple, en lui adressant encore plusieurs autres exhortations, Hérode le tétrarque, réprimandé par lui à propos d'Hérodiade la femme de son frère et à propos de toutes les mauvaises actions que lui, Hérode, avait faites, ajouta encore celle-ci à toutes les autres: il fit mettre Jean en prison. Or il advint, pendant que tout le peuple se faisait baptiser, qu'après que Jésus eut aussi été baptisé, et tandis qu'il priait, le ciel s'ouvrit, et que l'Esprit saint descendit sur lui sous forme corporelle, comme une colombe, et qu'une voix vint du ciel: «Tu es Mon Fils bien-aimé, en toi J'ai pris plaisir.» Et Jésus lui-même avait, lorsqu'il commença, environ trente ans, étant fils, comme on le pensait, de Joseph fils d'Héli, fils de Matthat, fils de Lévi, fils de Melchi, fils de Jannaï, fils de Joseph, fils de Matthathias, fils d'Amos, fils de Nahoum, fils d'Esli, fils de Naggaï, fils de Maath, fils de Matthathias, fils de Sémin, fils de Josech, fils de Joda, fils de Joanam, fils de Résa, fils de Zorobabel, fils de Salathiel, fils de Néri, fils de Melchi, fils d'Addi, fils de Kosam, fils d'Elmadam, fils de Er, fils de Josué, fils d'Élièzer, fils de Jorim, fils de Matthat, fils de Lévi, fils de Siméon, fils de Juda, fils de Joseph, fils de Jonam, fils d'Éliakim, fils de Méléa, fils de Menna, fils de Metthatha, fils de Natham, fils de David, fils de Jessaï, fils de Jobel, fils de Boos, fils de Sala, fils de Naasson, fils d'Admin, fils d'Arni, fils d'Esron, fils de Pharès, fils de Juda, fils de Jacob, fils d'Isaac, fils d'Abraham, fils de Thara, fils de Nachor, fils de Serouch, fils de Ragau, fils de Phalek, fils d'Eber, fils de Sala, fils de Kaïnam, fils d'Arphaxad, fils de Sem, fils de Noë, fils de Lamech, fils de Matthousala, fils d'Enoch, fils de Jared, fils de Maléléel, fils de Kaïnan, fils d'Enos, fils de Seth, fils d'Adam, fils de Dieu. Or Jésus rempli de l'Esprit saint revint d'auprès du Jourdain, et il était conduit par l'esprit dans le désert, étant pendant quarante jours tenté par le diable. Et il ne mangeait rien durant ces jours-là, et lorsqu'ils furent terminés il eut faim. Mais le diable lui dit: «Si tu es fils de Dieu, dis à cette pierre-ci qu'elle devienne du pain.» Et Jésus lui répliqua: «Il est écrit que ce n'est pas de pain seulement que l'homme vivra.» Et l'ayant emmené, il lui montra tous les royaumes de la terre en un seul instant; et le diable lui dit: «Je te donnerai toute cette puissance et leur gloire, car elle m'a été remise, et je la donne à qui je veux; si donc tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi.» Et Jésus lui répliqua: «Il est écrit: C'est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, et c'est à Lui seul que tu rendras un culte.» Et il le conduisit à Jérusalem et il le posa sur l'aile du temple, et il lui dit: «Si tu es fils de Dieu, jette-toi d'ici en bas, car il est écrit que Il donnera pour toi des ordres à Ses anges, afin qu'ils te protègent, et que ils te porteront sur leurs mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre.» Et Jésus lui répliqua: «Il a été dit: Tu ne tenteras point le Seigneur ton Dieu.» Et le diable ayant épuisé toute espèce de tentation s'éloigna de lui jusques à une autre occasion. Et Jésus, animé de la puissance de l'Esprit, revint en Galilée, et sa renommée se répandit dans toute la contrée voisine. Et lui-même enseignait dans leurs synagogues, et il était loué de tous. Et il vint à Nazareth, où il avait été élevé, et il entra selon sa coutume le jour du sabbat dans la synagogue, et il se leva pour faire la lecture. Et on lui remit le livre du prophète Ésaïe, et ayant ouvert le livre il trouva le passage où il était écrit : «L'esprit du Seigneur est sur moi; c'est pourquoi Il m'a oint afin d'annoncer une bonne nouvelle aux pauvres; Il m'a envoyé pour proclamer aux captifs l'élargissement, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer les blessés soulagés, pour proclamer une favorable année du Seigneur.» Et ayant replié le livre, il le rendit à l'employé, et s'assit; et les regards de tous ceux qui se trouvaient dans la synagogue étaient fixés sur lui. Et il commença à leur parler en ces termes: «Aujourd'hui ce passage s'est accompli à vos oreilles.» Et tous témoignaient en sa faveur, et s'émerveillaient des paroles pleines de grâce qui sortaient de sa bouche, et ils disaient: «Celui-ci n'est-il pas le fils de Joseph?» Mais il leur dit: «Sans doute vous m'appliquerez ce proverbe: Médecin, guéris-toi toi-même; fais aussi ici dans ta patrie tout ce que nous avons appris qui s'est fait à Capharnaoum.» Mais il ajouta: «En vérité je vous déclare qu'aucun prophète n'est bien reçu dans sa patrie; mais c'est avec vérité que je vous dis que du temps d'Élie il y avait beaucoup de veuves en Israël, lorsque le ciel fut fermé pendant trois ans et six mois, en sorte qu'une grande famine eut lieu sur toute la terre, et Élie ne fut envoyé vers aucune d'elles, sauf auprès d'une veuve de Sarepta dans le pays de Sidon. Et il y avait beaucoup de lépreux en Israël du temps d'Elisée le prophète, et aucun d'eux ne fut nettoyé, sauf Naaman le syrien.» Et ils furent tous remplis de courroux dans la synagogue en entendant ces paroles, et s'étant levés, ils l'expulsèrent de la ville, et ils l'emmenèrent jusques au bord de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie, de manière à le précipiter. Mais lui, étant passé au milieu d'eux, poursuivait sa route. Et il descendit à Capharnaoum, ville de Galilée, et il les enseignait le jour du sabbat; et ils étaient stupéfaits de son enseignement, parce que sa parole était pleine d'autorité. Et dans la synagogue se trouvait un homme possédé de l'esprit d'un démon impur, et il s'écria à voix haute : «Ah! qu'y a-t-il de commun entre nous et toi, Jésus Nazarénien? Es-tu venu pour nous faire périr? Je sais qui tu es: le saint de Dieu.» Et Jésus le réprimanda en disant: «Tais-toi, et sors de lui!» Et le démon l'ayant jeté tout au milieu sortit de lui, sans lui avoir fait aucun mal. Et tous furent saisis d'épouvante, et ils se disaient les uns aux autres: «Quelle est cette parole? Car il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs, et ils sortent?» Et le bruit de sa renommée se répandait dans tous les lieux d'alentour. Mais ayant quitté la synagogue il entra dans la maison de Simon; or la belle-mère de Simon était prise d'une grosse fièvre, et ils le consultèrent à son sujet. Et s'étant placé au-dessus d'elle, il réprimanda la fièvre et elle la quitta; or aussitôt s'étant levée, elle les servait. Or, comme le soleil se couchait, tous ceux qui avaient des malades atteints de diverses maladies les lui amenèrent; et imposant les mains à chacun d'eux, il les guérit. Mais des démons sortaient aussi de plusieurs d'entre eux, en criant et en disant: «Tu es le fils de Dieu.» Et les réprimandant, il ne leur permettait pas de parler, parce qu'ils savaient qu'il était le Christ. Mais quand le jour eut paru, il sortit pour se rendre dans un lieu désert, et la foule le cherchait, et elle vint jusques à lui, et elle le retenait pour qu'il ne s'éloignât pas d'eux. Mais il leur dit: «Il faut que j'annonce aussi à d'autres villes la bonne nouvelle du royaume de Dieu, car c'est pour cela que j'ai été envoyé.» Et il prêchait dans les synagogues de la Judée. Or il advint, pendant que la foule se pressait autour de lui et écoutait la parole de Dieu, et que lui-même se tenait debout auprès du lac de Gennèsareth, qu'il vit deux barques qui stationnaient au bord du lac; mais les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Or étant monté dans l'une des barques, qui appartenait à Simon, il le pria de s'éloigner un peu de la terre, et s'étant assis, il enseignait la foule de dedans la barque. Mais, lorsqu'il eut cessé de parler, il dit à Simon: «Pousse au large, et jetez vos filets pour pêcher.» Et Simon lui répliqua: «Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre; mais sur ta parole je jetterai les filets.» Et l'ayant fait, ils ramenèrent une grande quantité de poissons; mais leurs filets se déchiraient, et ils firent signe à leurs camarades dans l'autre barque de venir les aider; et ils vinrent, et les deux barques furent tellement remplies, qu'elles enfonçaient. Ce que Simon Pierre ayant vu, il se jeta aux genoux de Jésus en disant: «Éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur, seigneur.» Il était en effet saisi d'épouvante, ainsi que tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la capture des poissons qu'ils avaient pris. Or, il en était aussi de même de Jacques et de Jean fils de Zébédée, qui étaient associés de Simon. Et Jésus dit à Simon: «Ne crains point; désormais tu seras un preneur d'hommes.» Et ayant ramené les barques vers la terre, ils quittèrent tout et ils le suivirent. Et il advint, pendant qu'il se trouvait dans une des villes, que, voici, un homme couvert de lèpre ayant vu Jésus tomba la face contre terre, et le supplia en disant: «Seigneur, si tu le veux, tu peux me guérir.» Et ayant étendu la main, il le toucha en disant: «Je le veux, sois guéri!» Et aussitôt la lèpre le quitta. Et il lui enjoignit de n'en parler à personne; «mais va,» lui dit-il, «te montrer au sacrificateur, et présente l'offrande pour ta purification conformément à ce qu'a prescrit Moïse pour leur servir d'attestation.» Or le bruit de sa renommée ne faisait que se répandre de plus en plus, et une foule nombreuse accourait pour l'entendre, et pour être guérie de ses infirmités. Quant à lui, il se retirait dans les déserts et priait. Et il advint un jour, pendant que lui-même enseignait et que les pharisiens et les docteurs de la loi, qui étaient venus de tous les villages de Galilée et de Judée et de Jérusalem, se trouvaient présents, et qu'une puissance du Seigneur se montrait dans ses guérisons, que, voici, des hommes apportent sur un lit un homme qui était paralytique, et ils cherchaient à l'introduire et à le placer devant lui. Et n'ayant pas trouvé le moyen de l'introduire, à cause de la foule, ils montèrent sur le toit, et ils le descendirent au travers des tuiles avec son petit lit, tout au milieu en présence de tous. Et ayant vu leur foi, il dit: «O homme, tes péchés t'ont été pardonnés!» Et les scribes et les pharisiens se mirent à se demander: «Qui est celui-ci, qui profère des blasphèmes? Qui est-ce qui peut pardonner les péchés, si ce n'est Dieu seul?» Mais Jésus connaissant leurs pensées, leur répliqua: «A quoi pensez-vous dans vos cœurs? Quel est le plus facile, de dire: Tes péchés t'ont été pardonnés, ou de dire: Lève-toi et marche. Or, pour que vous sachiez que le fils de l'homme a sur la terre l'autorité de pardonner les péchés…» il dit au paralytique: «Je te le dis, lève-toi, prends ton petit lit, et va-t-en dans ta maison.» Et aussitôt s'étant levé devant eux, il prit sa couche, et s'en alla dans sa maison en glorifiant Dieu. Et tous furent saisis de surprise, et ils glorifiaient Dieu, et ils furent remplis de crainte, «car,» disaient-ils, «nous avons vu aujourd'hui des choses étranges.» Et après cela il sortit, et vit un publicain, nommé Lévis, assis au bureau des péages, et il lui dit: «Suis-moi!» Et ayant tout quitté, il se leva, et il le suivait. Et Lévis lui donna un grand festin dans sa maison; et il y avait une grande foule de publicains et d'autres personnes qui étaient attablés avec eux. Et les pharisiens et leurs scribes s'en plaignaient à ses disciples, en disant: «Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs?» Et Jésus leur répliqua: «Ce ne sont pas ceux qui sont en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les mal portants; je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs à la repentance.» Mais ils lui dirent: «Les disciples de Jean jeûnent souvent, et ils font des prières; il en est aussi de même de ceux des pharisiens, mais les tiens mangent et boivent.» Mais Jésus leur dit: «Pouvez-vous faire jeûner les fils de la chambre nuptiale pendant que l'époux est avec eux? Mais des jours viendront… et quand l'époux leur sera enlevé, alors ils jeûneront en ces jours-là.» Mais il leur adressait encore une parabole: «Personne n'arrache une pièce à un habit neuf pour la mettre à un vieil habit; autrement d'un côté on déchirera le neuf, et de l'autre la pièce du neuf ne s'accordera pas avec le vieux. Et personne ne met du vin nouveau dans des outres vieilles, autrement le vin nouveau rompra les outres, et lui-même se répandra, et les outres seront perdues; mais on doit mettre du vin nouveau dans des outres neuves. Personne en buvant du vieux ne désire du nouveau, car il dit: le vieux est bon.» Or il advint un jour de sabbat qu'il traversait des champs de blé, et ses disciples arrachaient et mangeaient les épis, en les frottant dans leurs mains. Mais quelques pharisiens dirent: «Pourquoi faites-vous ce qui n'est pas permis le jour du sabbat?» Et Jésus leur répliqua: «N'avez-vous pas même lu ce que fit David quand il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui? Il entra dans la maison de Dieu, et ayant pris les pains de proposition, il en mangea, et il en donna à ceux qui étaient avec lui, quoiqu'il ne soit permis d'en manger qu'aux prêtres seuls.» Et il leur disait: «Le fils de l'homme est maître du sabbat.» Or, il advint encore dans un autre sabbat qu'il entra dans la synagogue, et qu'il enseignait. Et il y avait là un homme dont la main droite était sèche. Et les scribes et les pharisiens l'épiaient pour voir s'il ferait une guérison le jour du sabbat, afin de trouver à l'accuser; mais il connaissait leurs pensées. Or il dit à l'homme qui avait la main sèche: «Lève-toi et tiens-toi là au milieu.» Et s'étant levé il se tint debout. Or Jésus leur dit: «Je vous demande s'il est permis le jour du sabbat de faire du bien, ou de faire du mal, de sauver une vie ou de la perdre?» Et ayant porté tout autour de lui ses regards sur eux tous, il lui dit: «Étends ta main.» Et il le fit, et sa main fut guérie. Mais ils furent remplis de frénésie, et ils discutaient entre eux ce qu'ils feraient à Jésus. Or il advint en ces jours-là qu'il sortit pour aller prier sur la montagne; et il passait toute la nuit à prier Dieu. Et lorsque le jour eut paru, il appela ses disciples, et après en avoir choisi douze parmi eux, qu'il nomma aussi apôtres: — Simon, qu'il nomma aussi Pierre, et André son frère, et Jacques et Jean, et Philippe et Barthélemi, et Matthieu et Thomas, Jacques fils d'Alphée, et Simon appelé zélote, et Judas fils de Jacques, et Judas Iscarioth qui devint traître — et après être descendu avec eux, il s'arrêta dans une plaine; et là se trouvait une foule nombreuse de ses disciples et une grande multitude de peuple, lesquels étaient venus de toute la Judée, et de Jérusalem, et des côtes de Tyr et de Sidon, pour l'entendre et pour être guéris de leurs maladies; et ceux qui étaient obsédés par des esprits impurs étaient guéris, et toute la foule cherchait à le toucher, car une force sortait de lui et les guérissait tous. Et lui-même ayant levé les yeux sur ses disciples disait: «Heureux vous qui êtes pauvres, car c'est à vous qu'appartient le royaume de Dieu. Heureux vous qui êtes maintenant affamés, car vous serez rassasiés. Heureux vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. Vous êtes heureux quand les hommes vous auront haïs, et quand ils vous auront exclus et outragés, et qu'ils auront rejeté votre nom comme pervers, à cause du fils de l'homme. Réjouissez-vous en ce jour-là et bondissez de joie; car, voici, votre récompense est grande dans les cieux; c'est de la même manière en effet que leurs pères agissaient envers les prophètes. Au contraire, malheur à vous riches, car vous possédez déjà votre consolation. Malheur à vous qui êtes maintenant saturés, car vous aurez faim. Malheur à vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et les larmes. Malheur quand tous les hommes disent du bien de vous; c'est de la même manière en effet qu'ils agissaient envers les faux prophètes. Mais je vous dis à vous qui m'écoutez: aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent. A celui qui te frappe sur la joue, présente encore l'autre, et à celui qui t'enlève ton manteau, ne soustrais pas non plus ta tunique. Donne à quiconque te demande, et ne réclame rien de celui qui enlève ce qui est à toi. Et conformément à la manière dont vous voulez que les hommes agissent envers vous, agissez de même envers eux. Et si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle gratitude vous en revient-il? Car les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. Et en effet si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quelle gratitude vous en revient-il? Les pécheurs aussi font la même chose. Et si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir, quelle gratitude vous en revient-il? Les pécheurs aussi prêtent aux pécheurs, afin de recevoir la pareille. Au contraire, aimez vos ennemis, et faites du bien, et prêtez, sans espérer du retour; et votre récompense sera considérable, et vous serez fils du Très-Haut, car Il est bon envers les ingrats et les méchants. Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Et ne jugez point, et vous ne serez certainement pas jugés; et ne condamnez point, et vous ne serez certainement, pas condamnés. Absolvez, et vous serez absous. Donnez, et il vous sera donné; on versera dans votre sein une bonne mesure, tassée, secouée, débordante; car avec la mesure dont vous mesurerez, il vous sera mesuré.» Or il leur dit encore une parabole: «Est-ce qu'un aveugle peut guider un aveugle? Ne tomberont-ils pas l'un et l'autre dans un fossé? Un disciple n'est pas au-dessus de son maître; mais chacun sera façonné comme son maître. Mais pourquoi regardes-tu le fétu qui est dans l'œil de ton frère, tandis que tu ne t'aperçois pas de la poutre qui est dans ton propre œil? Comment peux-tu dire à ton frère: Frère, permets que j'ôte le fétu qui est dans ton œil; toi qui ne vois pas la poutre qui est dans ton œil? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et tu verras alors à ôter le fétu qui est dans l'œil de ton frère. Il n'y a pas en effet de bon arbre qui produise du fruit pourri, ni, d'un autre côté, d'arbre pourri qui produise du bon fruit; car chaque arbre se connaît à son propre fruit; en effet ce n'est pas sur des épines qu'on recueille des figues, ni sur un buisson qu'on vendange du raisin. L'homme bon du bon trésor de son cœur tire le bien, et le méchant du mauvais tire le mal; car c'est par ce qui déborde du cœur que sa bouche parle. Mais pourquoi m'appelez-vous: «Seigneur, Seigneur!» et ne faites-vous pas ce que je dis? Quiconque vient à moi, et écoute mes paroles, et les met en pratique, je vous montrerai à qui il ressemble. Il ressemble à un homme qui bâtit une maison, lequel a foui et profondément creusé, et placé la fondation sur le roc; mais une inondation étant survenue, le fleuve a fait irruption contre cette maison-là, et il n'a pu l'ébranler parce qu'elle était bien bâtie. Mais celui qui a écouté et n'a pas mis en pratique ressemble à un homme qui a bâti une maison sur la terre sans fondation; le fleuve a fait irruption contre elle, et aussitôt elle est tombée, et l'écroulement de cette maison-là a été grand.» Lorsqu'il eut fini de faire entendre au peuple toutes ces siennes paroles, il entra à Capharnaoum. Or un certain centurion avait un esclave malade et sur le point de mourir, qui lui était très précieux. Mais ayant ouï parler de Jésus, il lui dépêcha des anciens des Juifs, en le suppliant de venir pour tirer d'affaire son esclave. Ceux-ci étant arrivés auprès de Jésus le sollicitaient avec instances en disant: «Il mérite que tu lui accordes cela; car il aime notre nation, et c'est lui qui nous a bâti notre synagogue.» Or Jésus s'était mis en route avec eux, et il n'était plus qu'à peu de distance de la maison, lorsque le centurion envoya des amis pour lui dire: «Seigneur, ne te dérange pas; car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit; c'est pourquoi je ne me suis pas même permis d'aller moi-même à toi; mais dis un mot, et que mon serviteur soit guéri; car moi aussi je suis un homme placé sous autorité, ayant des soldats sous mes ordres, et je dis à celui-ci: «Va,» et il va, et à un autre: «Viens,» et il vient, et à mon esclave: «Fais cela,» et il le fait.» Or en entendant cela Jésus fut émerveillé de lui, et s'étant tourné vers la foule qui le suivait, il dit: «Je vous déclare que même en Israël je n'ai pas trouvé une si grande foi.» Et ceux qui avaient été envoyés étant retournés à la maison trouvèrent l'esclave en bonne santé. Et il advint ensuite qu'il se rendit dans une ville appelée Naïn, et ses disciples et une foule nombreuse faisaient route avec lui. Mais quand il approcha de la porte de la ville, voici, on emportait un mort, fils unique de sa mère; et celle-ci était veuve, et une foule considérable de la ville était avec elle. Et le Seigneur l'ayant vue fut ému de compassion envers elle, et lui dit: «Ne pleure pas.» Et s'étant approché, il toucha le cercueil; or les porteurs s'arrêtèrent, et il dit: «Jeune homme, je te dis: lève-toi!» Et le mort s'assit, et commença à parler; et il le rendit à sa mère. Mais tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu en disant: «Un grand prophète s'est élevé parmi nous,» et: «Dieu a visité Son peuple.» Et cette nouvelle répandit sa renommée dans toute la Judée, et dans tout le pays d'alentour. Et Jean fut informé par ses disciples de tout cela; et ayant appelé à lui deux de ses disciples, Jean les envoya auprès du Seigneur, pour lui dire: «Es-tu celui qui doit venir, ou bien devons-nous en attendre un autre?» Or quand ces hommes furent arrivés vers lui, ils dirent: «Jean le baptiste nous a dépêchés vers toi pour te dire: «Es-tu celui qui doit venir, ou bien devons-nous en attendre un autre?» En ce moment-là il guérit beaucoup de gens de maladies, de plaies, et d'esprits malins, et il rendit la vue à beaucoup d'aveugles; et il leur répliqua: «Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu: des aveugles recouvrent la vue, des boiteux marchent, des lépreux sont guéris et des sourds entendent, des morts ressuscitent, une bonne nouvelle est annoncée aux pauvres; et il est heureux celui qui n'aura pas trébuché à propos de moi.» Quand les messagers de Jean furent partis, il commença à dire à la foule au sujet de Jean: «Qu'êtes-vous allés contempler au désert? Un roseau agité par le vent? Mais qu'êtes-vous allés voir? Un homme vêtu avec luxe? Voici, ceux qui portent des vêtements somptueux et qui vivent dans la mollesse habitent les palais. Mais qu'est-ce que vous y êtes allés voir? Un prophète? Oui, je vous le déclare, et bien plus qu'un prophète; c'est celui dont il est écrit: Voici, J'envoie Mon messager devant toi, lequel frayera ton chemin devant toi. Je vous le déclare: parmi les enfants des femmes personne n'est plus grand que Jean; cependant le moindre dans le royaume de Dieu est plus grand que lui; et après l'avoir entendu, tout le peuple et les publicains ont justifié Dieu en se faisant baptiser du baptême de Jean, tandis que les pharisiens et les légistes ont anéanti le dessein de Dieu quant à eux-mêmes en ne se faisant pas baptiser par lui. A qui donc comparerai-je les hommes de cette génération et à qui ressemblent-ils? Ils ressemblent à de petits enfants assis dans une place publique et s'apostrophant les uns les autres, qui disent: «Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé; nous avons chanté des complaintes, et vous n'avez pas pleuré.» En effet Jean le baptiste est venu, ne mangeant point de pain et ne buvant point de vin, et vous dites: «Il a un démon.» Le fils de l'homme est venu, qui mange et boit, et vous dites: «Voici un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs.» Eh bien! la sagesse a été justifiée par tous ses enfants!» Or un des pharisiens l'invitait à manger avec lui, et étant entré dans la maison du pharisien, il se mit à table. Et voici, il y avait une femme qui menait dans la ville une mauvaise vie, et ayant appris qu'il était à table dans la maison du pharisien, elle apporta une fiole d'albâtre pleine de parfum, et se tenant derrière lui et à ses pieds, tout en pleurs, elle se mit à mouiller ses pieds de ses larmes, et elle les essuyait avec les cheveux de sa tête, et elle baisait tendrement ses pieds, et elle les oignait de son parfum. Mais le pharisien qui l'avait invité s'en étant aperçu, il se dit en lui-même: «Si celui-ci était le prophète, il saurait qui, et de quelle espèce, est la femme qui le touche, et que c'est une personne de mauvaise vie.» Et Jésus s'adressant à lui, lui dit: «Simon, j'ai quelque chose à te dire.» Et l'autre reprit: «Maître, parle.» «Un certain créancier avait deux débiteurs: L'un lui devait cinq cents deniers, et l'autre cinquante; comme ils n'avaient pas de quoi payer, il remit la dette à l'un et à l'autre. Lequel donc d'entre eux l'aimera davantage?» Simon répliqua: «Je pense que c'est celui auquel il a remis davantage.» Or il lui dit: «Tu as bien jugé.» Et s'étant tourné vers la femme, il dit à Simon: «Vois-tu cette femme? Je suis entré dans ta maison; tu n'as pas versé d'eau sur mes pieds, tandis que celle-ci a mouillé mes pieds de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux; tu ne m'as point donné de baiser, tandis que celle-ci depuis que je suis entré n'a pas cessé de me baiser tendrement les pieds; tu n'as pas oint ma tête d'huile, tandis que celle-ci a oint mes pieds de parfum. C'est pourquoi je te le déclare, ses péchés qui étaient nombreux ont été pardonnés, car elle a beaucoup aimé, tandis que celui à qui on pardonne peu, aime peu aussi.» Mais il lui dit à elle: «Tes péchés ont été pardonnés.» Et les convives commencèrent à dire en eux-mêmes: «Qui est celui-ci qui même pardonne les péchés?» Mais il dit à la femme: «Ta foi t'a sauvée, va-t-en en paix.» Et il advint plus tard que lui-même s'en allait de ville en ville et de village en village, prêchant et annonçant la bonne nouvelle du royaume de Dieu, et avec lui étaient les douze, ainsi que quelques femmes qui avaient été délivrées d'esprits malins et d'infirmités: c'étaient Marie qui était appelée Magdalène, de laquelle étaient sortis sept démons, et Jeanne femme de Chouza intendant d'Hérode, et Susanne, et plusieurs autres qui les assistaient de leurs biens. Cependant une foule nombreuse, où se trouvaient aussi ceux qui de ville en ville étaient venus à lui, s'étant rassemblée, il dit sous forme de parabole : «Le semeur sortit pour semer sa semence; et pendant qu'il la semait, une partie tomba le long du chemin, et elle fut foulée aux pieds, et les oiseaux du ciel la mangèrent toute. Et une autre tomba sur du roc, et ayant poussé elle sécha, parce qu'elle n'avait pas d'humidité. Et une autre tomba au milieu des épines, et les épines ayant poussé avec elle, l'étouffèrent. Et une autre tomba dans la bonne terre, et ayant poussé elle produisit du fruit au centuple.» En disant cela, il s'écriait: «Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende!» Mais ses disciples lui demandaient ce que signifiait cette parabole? Or il dit: «Il vous a été donné de connaître les mystères du royaume de Dieu; mais pour les autres c'est en paraboles, afin qu'en voyant ils ne voient pas, et qu'en entendant ils ne comprennent pas. Or voici ce que signifie cette parabole: La semence, c'est la parole de Dieu. Mais ceux qui sont le long du chemin sont ceux qui ont entendu, puis survient le diable et il enlève la parole de leur cœur, afin qu'ils ne soient pas sauvés après avoir cru. Quant à ceux qui sont sur le roc, ce sont ceux qui, lorsqu'ils ont entendu, reçoivent avec joie la parole; et ceux-ci n'ont pas de racine, ils croient temporairement, et au moment de la tentation ils font défection. Quant à ce qui est tombé sur les épines, ce sont ceux qui ont entendu, et qui en avançant sont étouffés par les soucis et la richesse et les plaisirs de la vie et ne produisent rien. Mais ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole avec un cœur noble et bon, retiennent la parole, et portent du fruit avec persévérance. Or personne, après avoir allumé une lampe, ne la cache sous un meuble, ou ne la place sous un lit, mais il la place sur un support. Car il n'y a rien de caché qui ne doive être manifesté, ni rien de secret qui ne doive être connu et mis en évidence. Prenez donc garde de quelle manière vous écoutez; car celui qui a, on lui donnera, et celui qui n'a pas, même ce qu'il s'imagine avoir lui sera enlevé.» Or sa mère et ses frères se rendirent auprès de lui, et ils ne pouvaient l'atteindre à cause de la foule. Et il lui fut dit: «Ta mère et tes frères sont là dehors, qui veulent te voir.» Mais il leur répliqua: «Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la pratiquent.» Or il advint un jour qu'il monta dans une barque, ainsi que ses disciples, et il leur dit: «Passons sur l'autre rive du lac;» et ils partirent. Mais pendant la traversée il s'endormit, et un tourbillon de vent se précipita sur le lac, et ils étaient submergés et en péril. Mais s'étant approchés ils l'éveillèrent en disant: «Maître, Maître, nous périssons.» Et lui s'étant réveillé, gourmanda le vent et l'agitation de l'eau; et ils cessèrent, et il survint du calme. Mais il leur dit: «Où est votre foi?» Et tout effrayés ils s'émerveillèrent en disant: «Quel est donc celui-ci, qu'il commande même aux vents et à l'eau?» Et ils abordèrent au pays des Géraséniens, qui est en face de la Galilée. Et lorsqu'il fut descendu à terre, vint à sa rencontre de l'intérieur de la ville un certain homme que possédaient des démons, et depuis longtemps il n'avait pas porté de vêtement, et il ne demeurait point dans une maison, mais dans les tombeaux. Or ayant aperçu Jésus, après avoir poussé un cri, il tomba à ses pieds, et dit à haute voix: «Qu'y a-t-il de commun entre moi et toi, Jésus, fils du Dieu Très-Haut? Je t'en prie, ne me torture pas.» En effet il avait enjoint à l'esprit impur de sortir de cet homme; car pendant longtemps il l'avait entraîné avec lui; et il était chargé de chaînes et d'entraves pour être bien gardé, et rompant ses liens il était emmené par le démon dans les déserts. Or Jésus lui demanda: «Quel est ton nom?» Et il dit: «Légion,» parce que plusieurs démons étaient entrés en lui. Et ils le sollicitaient de ne pas leur ordonner d'aller dans l'abîme. Or il y avait là un troupeau de nombreux pourceaux qui paissait dans la montagne; et ils le sollicitèrent de leur permettre d'entrer dans ces pourceaux; et il le leur permit. Or les démons étant sortis de cet homme entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se rua au bas du précipice dans le lac et se noya. Or ceux qui le faisaient paître, ayant vu ce qui était arrivé s'enfuirent et portèrent la nouvelle dans la ville et dans les campagnes. Or les gens sortaient pour voir ce qui était arrivé, et ils vinrent auprès de Jésus, et ils trouvèrent assis aux pieds de Jésus, vêtu, et raisonnable, l'homme duquel étaient sortis les démons; et ils furent saisis de terreur. Or les témoins leur rapportèrent de quelle manière le démoniaque avait été guéri. Et toute la population de la contrée voisine des Géraséniens le pria de s'éloigner d'eux, car ils étaient saisis d'une grande crainte. Et étant remonté dans une barque, il s'en retourna. Cependant l'homme duquel étaient sortis les démons le priait de le prendre avec lui, mais il le renvoya en disant : «Retourne dans ta maison, et raconte tout ce que Dieu a fait pour toi.» Et il s'en alla proclamant dans toute la ville tout ce que Jésus avait fait pour lui. Or comme Jésus revenait en arrière, il fut accueilli par la foule, car ils étaient tous à l'attendre. Et voici, survint un homme, dont le nom était Jaïrus, et c'était lui qui était chef de la synagogue; et étant tombé aux pieds de Jésus, il le sollicitait d'entrer dans sa maison, parce qu'il avait une fille unique âgée d'environ douze ans, et qu'elle se mourait. Or, comme il s'y rendait, la foule l'étouffait, et une femme malade depuis douze ans d'un flux de sang, laquelle n'avait pu être guérie par personne, s'étant approchée toucha par derrière la frange de son manteau, et tout à coup son flux de sang s'arrêta. Et Jésus dit: «Qui est-ce qui m'a touché?» Mais tous s'en défendant, Pierre dit: «Maître, la foule t'entoure et te presse!» Mais Jésus dit: «Quelqu'un m'a touché; car j'ai senti qu'une force est sortie de moi.» Et la femme, voyant qu'elle était découverte, s'approcha en tremblant, et s'étant jetée à ses pieds, elle déclara devant tout le peuple pour quel motif elle l'avait touché, et comment elle avait été tout à coup guérie. Mais il lui dit: «Ma fille, ta foi t'a sauvée, va-t-en en paix.» Comme il parlait encore, survint quelqu'un de chez le chef de synagogue, disant: «Ta fille est morte, n'importune plus le maître!» Ce que Jésus ayant ouï, il lui répliqua: «Ne crains point, crois seulement, et elle sera sauvée.» Or, étant entré dans la maison, il ne permit pas que personne entrât avec lui, sauf Pierre, et Jean et Jacques et le père de l'enfant et sa mère. Or tous pleuraient et se lamentaient sur elle, mais il leur dit: «Ne pleurez pas; car elle n'est pas morte, mais elle dort.» Et ils se moquaient de lui, sachant qu'elle était morte. Mais lui, ayant pris sa main, s'écria: «Enfant, lève-toi.» Et son esprit revint, et elle se leva immédiatement; et il commanda qu'on lui donnât à manger. Et ses parents furent stupéfaits; mais il leur enjoignit de ne parler à personne de ce qui était arrivé. Or ayant appelé les douze, il leur donna pouvoir et autorité sur tous les démons, et pour guérir des maladies. Et il les envoya prêcher le royaume de Dieu et opérer des guérisons; et il leur dit: «Ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni besace, ni pain, ni argent, et n'ayez pas deux tuniques; et dans quelque maison que vous entriez, c'est là que vous devez rester et de là que vous devez sortir. Et tous ceux qui ne vous recevront pas… étant sortis de cette ville-là, secouez la poussière de vos pieds en témoignage contre eux.» Or, étant partis, ils parcouraient les villages en annonçant la bonne nouvelle et en opérant partout des guérisons. Cependant Hérode le tétrarque apprit tout ce qui s'était passé, et il était très perplexe, parce que quelques-uns disaient que Jean était ressuscité des morts, quelques-uns qu'Élie était apparu, d'autres que l'un des anciens prophètes avait surgi. Mais Hérode dit: «Quant à Jean je l'ai fait décapiter; mais quel est celui-ci dont j'entends ainsi parler?» Et il cherchait à le voir. Et les apôtres étant revenus lui racontèrent tout ce qu'ils avaient fait. Et les prenant avec lui il se retira à l'écart dans une ville appelée Bethsaïda. Mais la foule l'ayant su le suivit, et les ayant accueillis il leur parlait du royaume de Dieu, et il guérissait ceux qui avaient besoin de guérison. Or, le jour commençait à baisser, mais les douze s'étant approchés lui dirent: «Renvoie la foule, afin qu'ils aillent dans les villages et dans les campagnes d'alentour pour s'héberger et trouver de la nourriture, car nous sommes ici dans un lieu désert.» Mais il leur dit: «Donnez-leur vous-mêmes à manger.» Et ils dirent: «Nous n'avons pas plus de cinq pains et de deux poissons, à moins que nous n'allions nous-mêmes acheter des vivres pour tout ce peuple.» Ils étaient en effet environ cinq mille hommes. Mais il dit à ses disciples: «Faites-les asseoir par rangs d'environ cinquante.» C'est ce qu'ils firent, et ils les firent tous asseoir. Or, après avoir pris les cinq pains et les deux poissons, ayant levé les yeux vers le ciel, il les bénit et les rompit, et il les donnait à ses disciples pour les offrir à la foule. Et ils mangèrent et furent tous rassasiés, et on emporta les morceaux qu'ils avaient eu de trop dans douze corbeilles. Et il advint, pendant qu'il priait à l'écart, que les disciples se réunirent à lui, et il les interrogea en disant: «Qui dit la foule que je suis?» Et ils répliquèrent: «Jean le baptiste; d'autres Élie; et d'autres qu'un des anciens prophètes a surgi.» Mais il leur dit: «Mais vous, qui dites-vous que je suis?» Or Pierre lui répliqua: «Le Christ de Dieu.» Mais, après leur avoir adressé des remontrances, il leur défendit de dire cela à personne, disant: «Il faut que le fils de l'homme souffre beaucoup, et qu'il soit réprouvé par les anciens et les grands prêtres et les scribes, et qu'il soit mis à mort, et qu'il ressuscite le troisième jour.» Mais il disait à tous: «Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, et qu'il prenne sa croix chaque jour, et qu'il me suive; car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui aura perdu sa vie à cause de moi, celui-là la sauvera; en effet que sert-il à un homme d'avoir gagné le monde entier, mais de s'être lui-même perdu ou ruiné? Quiconque en effet aura eu honte de moi et de mes paroles, le fils de l'homme aura honte de lui, quand il sera venu entouré de sa gloire et de celle de son Père et des saints anges. Or je vous déclare en vérité qu'il y a quelques-uns de ceux qui sont ici présents qui ne goûteront certainement pas la mort jusques à ce qu'ils aient vu le royaume de Dieu.» Or il advint, après ces discours, qu'au bout d'environ huit jours, prenant avec lui Pierre et Jean et Jacques, il monta sur la montagne pour prier. Et pendant qu'il priait, l'apparence de son visage changea et son vêtement devint de la blancheur de l'éclair. Et voici, deux hommes conversaient avec lui; c'étaient Moïse et Élie, qui apparaissant entourés de gloire parlaient de sa fin, qu'il allait accomplir à Jérusalem. Or Pierre et ses compagnons étaient appesantis par le sommeil; mais quand ils se furent réveillés ils virent sa gloire et les deux hommes qui se tenaient avec lui. Et il advint, pendant qu'ils se séparaient de lui, que Pierre dit à Jésus: «Maître, c'est une bonne chose pour nous que d'être ici; faisons trois tentes, une pour toi, et une pour Moïse, et une pour Élie,» ne sachant ce qu'il disait. Mais pendant qu'il parlait ainsi, une nuée survint, et elle les couvrait, et ils furent effrayés au moment où ils entrèrent dans la nuée. Et une voix sortit de la nuée disant: «Celui-ci est Mon Fils élu, écoutez-le.» Et après que la voix se fut fait entendre, Jésus se trouva seul. Et eux se turent et ne rapportèrent à personne, en ce temps-là, rien de ce qu'ils avaient vu. Or il advint le jour suivant, après qu'ils furent descendus de la montagne, qu'une foule nombreuse vint à sa rencontre; et voici, un homme s'écria du sein de la foule: «Maître, je te prie, jette un regard sur mon fils, car c'est mon fils unique, et voici, un esprit le saisit et aussitôt il crie; et il le jette en convulsion en le faisant écumer, et à peine cesse-t-il un moment de le maltraiter. Et j'ai prié tes disciples de le chasser et ils n'ont pas pu. Mais Jésus répliqua: «O génération incrédule et pervertie! Jusques à quand serai-je avec vous, et vous supporterai-je? Amène ici ton fils.» Et comme il s'approchait, le démon le terrassa et le jeta en convulsion. Mais Jésus réprimanda l'esprit impur, et guérit l'enfant, et le rendit à son père. Et tous étaient stupéfaits de la grandeur de Dieu. Mais, pendant que tous s'émerveillaient de tout ce qu'il faisait, il dit à ses disciples: «Pour vous, mettez-vous dans les oreilles ces paroles, c'est que le fils de l'homme va être livré aux mains des hommes.» Mais ils ne comprenaient pas cette parole, et elle leur demeurait cachée afin qu'ils ne la comprissent pas, et ils craignaient de l'interroger là-dessus. Or une pensée s'empara d'eux, à savoir lequel d'entre eux était le plus grand? Mais Jésus, connaissant la pensée de leur cœur, prit un petit enfant et le plaça auprès de lui, et il leur dit: «Quiconque aura reçu ce petit enfant en mon nom, me reçoit, et quiconque m'aura reçu, reçoit Celui qui m'a envoyé. Celui, en effet, qui parmi vous tous est le plus petit, c'est celui-là qui est grand.» Or Jean répliqua: «Maître, nous avons vu quelqu'un qui chassait des démons en ton nom, et nous l'en empêchions parce qu'il ne nous suit pas.» Mais Jésus lui dit: «Ne l'en empêchez pas; car celui qui n'est pas contre vous est pour vous.» Or il advint, lorsque l'époque de son enlèvement approchait de son terme, que lui-même prit la résolution de se rendre à Jérusalem, et il dépêcha des messagers devant lui. Et étant partis ils entrèrent dans un village des Samaritains pour lui préparer un logement; et on ne le reçut point, parce qu'il se dirigeait de sa personne vers Jérusalem. Or les disciples Jacques et Jean l'ayant vu, dirent: «Seigneur, veux-tu que nous disions qu'un feu descende du ciel et les consume?» Mais s'étant retourné vers eux, il les réprimanda, et ils se rendirent dans un autre village. Et pendant qu'ils étaient en chemin quelqu'un lui dit: «Je te suivrai où que ce soit que tu t'en ailles.» Et Jésus lui dit: «Les renards ont des terriers et les oiseaux du ciel des abris, mais le fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête.» Or il dit à un autre: «Suis-moi;» mais celui-ci dit: «Seigneur, permets-moi de m'en aller d'abord enterrer mon père.» Mais il lui dit: «Laisse les morts enterrer leurs morts, mais, pour toi, va-t-en annoncer le royaume de Dieu.» Or un autre encore dit: «Je te suivrai, Seigneur; mais permets-moi d'abord de prendre congé des gens de ma maison.» Mais Jésus dit: «Celui qui, après avoir mis la main à la charrue, regarde en arrière, n'est pas fait pour le royaume de Dieu.» Or après cela le seigneur désigna soixante et douze autres personnes, qu'il envoya deux par deux devant lui dans chaque ville et dans chaque lieu où il devait lui-même passer. Or il leur disait: «La moisson est considérable, il est vrai, mais les ouvriers sont en petit nombre. Priez donc le Maître de la moisson afin qu'il envoie des ouvriers dans Sa moisson. Allez! Voici, je vous envoie comme des agneaux parmi des loups. Ne portez point de bourse, ni de besace, ni de sandales, et ne saluez personne sur la route; mais dans quelque maison que vous entriez, dites d'abord: «Paix pour cette maison!» Et s'il se trouve là un enfant de paix, votre paix reposera sur lui, autrement, elle reviendra à vous. Mais demeurez dans cette maison-là en mangeant et buvant ce qui s'y trouve, car l'ouvrier mérite son salaire; ne passez point de maison en maison. Et dans quelque ville que vous entriez, si l'on vous reçoit, mangez ce qui vous est servi, et guérissez les malades qui s'y trouvent, et dites-leur: «Le royaume de Dieu s'approche de vous.» Mais dans quelque ville que vous entriez, si l'on ne vous reçoit pas, parcourez ses rues et dites : «La poussière même de votre ville, qui s'est attachée à nos pieds, nous l'essuyons pour vous la rendre; sachez cependant ceci, c'est que le royaume de Dieu s'approche.» Je vous déclare qu'en ce jour-là le sort de Sodome sera plus supportable que celui de cette ville-là. Malheur à toi, Chorazin! malheur à toi, Bedsaïda! Car si c'était dans Tyr et dans Sidon qu'eussent été faits les miracles qui ont été faits parmi vous, dès longtemps elles se seraient repenties en s'asseyant dans le sac et la cendre. Aussi le sort de Tyr et de Sidon sera-t-il plus supportable que le vôtre lors du jugement. Et toi Capharnaoum! Seras-tu élevée jusques au ciel? Tu descendras jusques dans le séjour des morts. Celui qui vous écoute, m'écoute, et celui qui vous rejette, me rejette; mais celui qui me rejette rejette Celui qui m'a envoyé.» Or les soixante-douze revinrent tout joyeux disant: «Seigneur, les démons mêmes se soumettent à nous en ton nom.» Mais il leur dit: «Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair. Voici, je vous ai donné l'autorité de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l'ennemi, et rien absolument ne vous pourra nuire. Ne vous réjouissez pas de ce que vous vous soumettez les esprits, mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux.» En ce moment même il fut rempli d'allégresse par l'Esprit saint, et il dit: «Je Te rends grâce, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que Tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents et de ce que Tu les a révélées aux simples; oui, ô Père, de ce que cela s'est ainsi trouvé bon à Tes yeux! Tout m'a été remis par mon Père, et personne ne connaît ce qu'est le Fils, si ce n'est le Père, et ce qu'est le Père, si ce n'est le Fils, et celui auquel le Fils veut le révéler.» Et s'étant tourné à part vers les disciples, il dit: «Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez! Car je vous déclare que plusieurs prophètes et plusieurs rois ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l'ont pas vu, et entendre de moi ce que vous entendez, et ne l'ont pas entendu.» Et voici, un certain légiste se leva pour le mettre à l'épreuve, en disant: «Maître, que ferai-je pour hériter la vie éternelle?» Mais il lui dit: «Qu'est-il écrit dans la loi? Comment lis-tu?» L'autre répliqua: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta force, et de toute ta pensée, et ton prochain comme toi-même.» Or il lui dit: «Tu as bien répondu; fais cela et tu vivras.» Mais l'autre voulant se justifier, dit à Jésus: «Eh bien, qui est mon prochain?» Jésus répliqua: «Un homme descendit de Jérusalem à Jéricho, et il tomba parmi des brigands, qui, après l'avoir non seulement dépouillé mais roué de coups, s'en allèrent, le laissant à demi-mort. Or un prêtre, qui d'aventure descendait par ce chemin, l'ayant aperçu passa devant lui sans s'arrêter; de même aussi un lévite étant venu en cet endroit et l'ayant aperçu passa devant lui sans s'arrêter. Mais un Samaritain que sa route conduisit vers lui l'ayant aperçu fut ému de compassion, et s'étant approché il banda ses blessures en y versant de l'huile et du vin, puis l'ayant fait monter sur sa propre bête, il le conduisit dans une hôtellerie et prit soin de lui. Et le lendemain ayant déboursé deux deniers, il les donna à l'hôtelier et lui dit: «Aie soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, c'est moi qui te le rembourserai à mon retour.» Lequel de ces trois-là te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé parmi les brigands?» Or l'autre dit: «Celui qui lui a donné des preuves de sa compassion.» Et Jésus lui dit: «Va, et toi aussi fais de même.» Pendant qu'ils poursuivaient leur route, il entra lui-même dans un village. Or une femme nommée Marthe le reçut; et elle avait une sœur appelée Marie, qui, se tenant aussi assise aux pieds du seigneur, écoutait ses paroles. Mais Marthe se laissait distraire par beaucoup d'occupations, et elle vint dire à Jésus: «Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse toute l'occupation? Dis-lui donc de me seconder.» Mais Jésus lui répliqua: «Marthe, Marthe, tu te fais des soucis et tu t'agites pour beaucoup de choses, mais il n'est besoin que de peu de choses, ou plutôt d'une seule; en effet, Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée.» Et il advint, pendant qu'il était lui-même en prière en quelque endroit, que, lorsqu'il eut fini, l'un de ses disciples lui dit: «Seigneur, enseigne-nous à prier, comme Jean aussi l'a enseigné à ses disciples.» Or il leur dit: «Quand vous priez, dites: «Père, que Ton nom soit sanctifié; que Ton royaume vienne; donne-nous chaque jour le pain de notre subsistance, et remets-nous nos péchés, car nous aussi nous remettons à tous ceux qui nous doivent; et ne nous expose pas à la tentation.» Et il leur dit: «Lequel de vous, ayant un ami et s'étant rendu auprès de lui sur le minuit pour lui dire: «Ami, prête-moi trois pains, parce qu'un mien ami venant de voyage est arrivé chez moi, et je n'ai rien à lui offrir; et l'autre lui ayant répondu de l'intérieur: «Ne me dérange pas, ma porte est déjà fermée, et mes petits enfants sont au lit avec moi, je ne puis pas me lever pour t'en donner…» Je vous déclare que, quoiqu'il ne se lève pas pour lui en donner comme étant son ami, du moins à cause de son indiscrétion il se lèvera pour lui en donner autant qu'il en demande. Eh bien, moi je vous dis, demandez et on vous donnera; cherchez et vous trouverez; heurtez et on vous ouvrira; car quiconque demande reçoit, et qui cherche trouve, et à celui qui heurte, on ouvre. Quel est parmi vous le père auquel son fils demandera un poisson, et qui, à la place d'un poisson, lui donnera un serpent? Ou encore, qui, s'il lui demande un œuf, lui donnera un scorpion? Si donc vous, tout méchants que vous êtes, savez donner de bons présents à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-Il l'Esprit saint à ceux qui le Lui demandent?» Et il chassait un démon muet; or il advint, lorsque le démon fut sorti, que le muet parla; et la foule fut émerveillée. Mais quelques-uns d'entre eux dirent: «C'est grâce à Béézéboul, le chef des démons, qu'il chasse les démons.» Mais d'autres, pour le mettre à l'épreuve, lui demandaient un signe qui vînt du ciel. Mais lui, connaissant leurs pensées, leur dit: «Tout royaume divisé contre lui-même est dévasté, et on y voit tomber maison sur maison; or si Satan aussi s'est divisé contre lui-même, comment son royaume subsistera-t-il? Car vous dites que c'est grâce à Béézéboul que je chasse les démons; mais si moi c'est grâce à Béézéboul que je chasse les démons, vos fils, grâce à qui les chassent-ils? C'est pourquoi ce sont eux qui seront vos juges. Mais si c'est par le doigt de Dieu que moi je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc parvenu jusqu'à vous. Lorsque l'homme fort, bien armé, garde sa propre cour, ce qu'il possède est en sûreté; mais s'il arrive qu'un plus fort que lui survienne et le vainque, il s'empare de toutes les armes auxquelles il se confiait, et il distribue ses dépouilles. Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. Quand l'esprit impur est sorti de l'homme, il parcourt les lieux arides, cherchant du repos, et n'en trouvant pas, il dit alors: «Je retournerai dans ma maison, d'où je suis sorti.» Et y revenant, il la trouve en paix, balayée et ornée. Alors il va et prend sept autres esprits plus méchants que lui-même, et après être entrés, ils y habitent; et la nouvelle condition de cet homme devient pire que la première.» Or il advint, pendant qu'il disait ces choses, qu'une femme, élevant sa voix du milieu de la foule, lui dit: «Heureux le sein qui t'a porté et les mamelles qui t'ont allaité!» Mais il dit: «Heureux bien plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l'observent!» Or comme la foule grossissait, il se mit à dire: «Cette génération est méchante; elle réclame un signe, et il ne lui sera donné d'autre signe que le signe de Jonas; car, de même que Jonas fut un signe pour les Ninévites, de même le fils de l'homme en sera aussi un pour cette génération. La reine du Midi ressuscitera lors du jugement avec les hommes de cette génération, et elle les condamnera; car elle vint des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon, et voici, il y a ici plus que Salomon. Les hommes de Ninive ressusciteront lors du jugement avec cette génération, et ils la condamneront; car ils se sont repentis à la prédication de Jonas, et voici, il y a ici plus que Jonas, Personne, après avoir allumé une lampe, ne la place dans un souterrain, ni sous le boisseau, mais sur son support, afin que ceux qui entrent en voient la lumière. Ton œil est la lampe du corps; quand ton œil est sain, tout ton corps aussi est illuminé, mais quand il est malade, ton corps aussi est ténébreux. Prends donc garde que la lumière qui est en toi ne soit ténèbres. Si donc tout ton corps est illuminé, n'ayant rien de ténébreux, il sera entièrement illuminé, comme lorsque la lampe t'éclaire par son rayonnement.» Or, pendant qu'il parlait, un pharisien le sollicite de faire collation chez lui; et y étant entré il se mit à table. Ce que le pharisien ayant vu, il fut étonné de ce qu'il ne s'était pas d'abord lavé avant la collation. Mais le seigneur lui dit: «Maintenant vous autres pharisiens vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, mais votre dedans est rempli de rapine et de méchanceté. Insensés! Est-ce que Celui qui a fait le dehors n'a pas fait aussi le dedans? Eh bien, donnez-en le contenu en aumônes, et voici, tout est net pour vous. Mais malheur à vous, pharisiens, car vous payez la dîme de la menthe, et de la rue, et de toutes les plantes potagères, et vous méprisez le jugement et l'amour de Dieu. Mais ce sont ces choses-ci qu'il fallait pratiquer, sans toutefois négliger celles-là. Malheur à vous, pharisiens, car vous aimez le premier siège dans les synagogues et les salutations dans les places publiques. Malheur à vous, car vous êtes comme les sépulcres masqués, et les hommes en marchant dessus ne s'en doutent pas.» Or un des légistes prenant la parole, lui dit: «Maître, en parlant de la sorte tu nous insultes aussi.» Mais il dit: «Malheur aussi à vous autres légistes, car vous chargez les hommes de fardeaux intolérables, et vous-mêmes vous ne touchez pas ces fardeaux d'un seul de vos doigts. Malheur à vous, car vous bâtissez les tombeaux des prophètes, et ce sont vos pères qui les ont fait mourir! Vous donnez donc votre témoignage et votre approbation aux œuvres de vos pères, car, tandis que de leur côté ils les ont fait mourir, du vôtre vous bâtissez! C'est pourquoi aussi la sagesse de Dieu a dit: Je leur enverrai des prophètes et des apôtres, dont ils tueront les uns et poursuivront les autres, afin qu'on redemande compte à cette génération du sang de tous les prophètes, versé dès la fondation du monde, depuis le sang d'Abel jusques au sang de Zacharie qui fut mis à mort entre l'autel et la maison. Oui, je vous le déclare, on en demandera compte à cette génération. Malheur à vous légistes, car vous avez enlevé la clef de la connaissance; vous-mêmes n'êtes pas entrés et vous avez empêché ceux qui voulaient entrer.» Et après qu'il fut sorti de là, les scribes et les pharisiens se mirent à l'obséder d'une manière terrible, et à le presser de questions, en lui dressant des pièges, pour attraper quelque parole sortie de sa bouche. Sur ces entrefaites les myriades de la multitude s'étant agglomérées de manière à se fouler réciproquement, il se mit à dire à ses disciples: «Avant tout tenez-vous en garde contre le levain, je veux dire l'hypocrisie, des pharisiens; mais il n'est rien de couvert qui ne doive être manifesté, ni rien de caché qui ne doive être connu. C'est pourquoi tout ce que vous avez dit dans les ténèbres sera entendu dans la lumière, et ce dont vous avez parlé à l'oreille dans les chambres sera proclamé sur les toits. Mais je vous dis, à vous qui êtes mes amis: Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, et qui, après cela, ne peuvent rien faire de plus; mais je vous montrerai qui vous avez à craindre. Craignez Celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne. Oui, je vous le dis, craignez Celui-là. Ne vend-on pas cinq passereaux pour deux as? Eh bien, pas un seul d'entre eux n'est oublié devant Dieu; mais les cheveux même de votre tête ont tous été comptés. Ne craignez point; vous valez mieux que beaucoup de passereaux. Or je vous déclare que quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, le fils de l'homme se déclarera aussi pour lui devant les anges de Dieu; mais celui qui m'aura renié devant les hommes sera renié devant les anges de Dieu. Et quiconque proférera une parole contre le fils de l'homme, il lui sera pardonné, mais à celui qui aura blasphémé contre le Saint-Esprit, il ne sera pas pardonné. Mais quand ils vous entraîneront devant les synagogues et les magistrats et les autorités, ne vous inquiétez point de la forme ni des moyens de votre défense, ni de ce que vous pourrez dire; car le Saint-Esprit vous enseignera à cette heure même ce qu'il faut dire.» Or quelqu'un de la foule lui dit: «Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage.» Mais il lui dit: «O homme! qui est-ce qui m'a établi sur vous juge ou arbitre?» Puis il leur dit: «Prenez garde, et préservez-vous de toute espèce de cupidité; car ce n'est pas parce qu'il a du superflu, que la vie de quelqu'un dépend de ce qu'il possède.» Or il leur adressa une parabole, en disant: «La terre d'un homme riche avait porté une abondante récolte, et il délibérait en lui-même, disant: «Que ferai-je? car je n'ai pas de place pour serrer mes fruits?» Et il dit: «Voici ce que je ferai; j'abattrai mes greniers et j'en bâtirai de plus grands, et j'y serrerai tout mon blé et mes biens, et je dirai à mon âme: Mon âme, tu as beaucoup de biens amassés pour beaucoup d'années, repose-toi, mange, bois, réjouis-toi.» Mais Dieu lui dit: «Insensé, cette nuit-ci on doit te redemander ton âme, mais ce que tu as mis en réserve, à qui sera-t-il?» Il en est ainsi de celui qui thésaurise pour lui-même et qui ne s'enrichit pas pour Dieu.» Puis il dit aux disciples: «C'est pourquoi je vous le déclare: ne vous inquiétez point pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous serez vêtus; car la vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement. Observez les corbeaux: car ils ne sèment, ni ne moissonnent, ils n'ont ni cellier ni grenier, et Dieu les nourrit. Combien ne valez-vous pas mieux que les oiseaux? Mais lequel de vous peut, par ses inquiétudes, ajouter une coudée à sa taille? Si donc vous ne pouvez pas même la moindre chose, pourquoi vous inquiétez-vous du reste? Observez les lys: comment croissent-ils? Ils ne travaillent ni ne filent; cependant je vous le déclare, Salomon dans toute sa gloire ne s'est pas même vêtu comme l'un d'eux. Or, si Dieu revêt ainsi dans là campagne l'herbe qui vit aujourd'hui et qui demain est jetée dans un four, à combien plus forte raison le fera-t-Il pour vous, gens de peu de foi? Ne cherchez pas non plus ce que vous mangerez et ce que vous boirez, et soyez sans inquiétude; car ce sont les nations de ce monde qui recherchent toutes ces choses, tandis que votre Père sait que vous en avez besoin. Eh bien cherchez Son royaume, et ces choses-là vous seront données par-dessus. Ne craignez point, petit troupeau; car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume; vendez ce que vous possédez et donnez-le en aumônes, faites-vous des bourses qui ne vieillissent point, un trésor inépuisable dans les cieux, là où le voleur n'approche point, et où la teigne ne détruit point; car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur. «Que vos reins soient ceints, et vos lampes allumées, et soyez vous-mêmes semblables à des hommes qui attendent le moment où leur maître reviendra des noces, afin que, lorsqu'il sera arrivé et qu'il aura heurté, ils lui ouvrent aussitôt. Heureux ces esclaves-là que le maître à son arrivée trouvera veillant! En vérité je vous déclare qu'il se ceindra, et les fera mettre à table, et qu'il viendra les servir. Et, soit qu'il vienne à la deuxième ou à la troisième veille, et qu'il les trouve en cet état, bien heureux sont-ils! Mais sachez ceci, c'est que si le chef de famille savait à quelle heure le voleur devait venir, il aurait veillé, et n'aurait pas laissé forcer sa maison. Vous aussi soyez prêts, car le fils de l'homme doit venir à l'heure dont vous ne vous doutez pas.». Mais Pierre dit: «Seigneur, est-ce à nous que tu adresses cette parabole, ou aussi à tous.» Et le seigneur dit: «Quel est donc l'économe fidèle et prudent que le maître établira sur ses gens pour donner la ration à propos? Heureux cet esclave que son maître, à son arrivée, trouvera agissant de la sorte! En vérité je vous déclare qu'il le mettra à la tête de tous ses biens. Mais si cet esclave-là se dit en son cœur: Mon maître tarde à venir, et qu'il se mette à battre les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s'enivrer, le maître de cet esclave arrivera le jour où il ne s'y attend pas, et à l'heure qu'il ne connaît pas, et il le pourfendra, et il lui assignera son lot parmi les infidèles. Mais cet esclave qui, ayant connu la volonté de son maître, ne s'est pas tenu prêt ou n'a pas agi selon sa volonté, sera battu de plusieurs coups; tandis que celui qui, ne l'ayant pas connue, a fait néanmoins des choses dignes de châtiment, sera battu de peu de coups. Or, à quiconque il a été beaucoup donné, il lui sera beaucoup redemandé, et à qui on a beaucoup confié, on lui demandera encore davantage. Je suis venu apporter du feu sur la terre, et qu'ai-je à désirer si déjà il est allumé? Mais il est un baptême dont je dois être baptisé; et dans quelle angoisse ne suis-je pas, jusques à ce qu'il ait été accompli! Vous imaginez-vous que je suis venu pour mettre la paix sur la terre? Non, vous dis-je, mais plutôt la discorde; car désormais il y en aura cinq dans une maison qui seront en discorde, trois contre deux, et deux contre trois; le père sera en discorde avec le fils et le fils avec le père, la mère avec la fille, et la fille avec la mère, la belle-mère avec sa bru, et la bru avec la belle-mère.» Or il disait aussi à la foule: «Quand vous voyez un nuage qui se lève au couchant, vous dites aussitôt: «la pluie va venir,» et c'est ce qui arrive; et quand vous voyez souffler le vent du midi, vous dites: «il y aura une grande chaleur,» et c'est ce qui arrive. Hypocrites! vous savez discerner l'aspect de la terre et du ciel, mais comment ne savez-vous pas discerner le temps actuel? Mais pourquoi ne jugez-vous pas non plus par vous-mêmes de ce qui est juste? Car lorsque tu vas avec ton adversaire devant un magistrat, fais tes efforts pendant la route pour te réconcilier avec lui, de peur qu'il ne te traîne devant le juge; et le juge te livrera au recors et le recors te jettera en prison. Je te déclare que tu ne sortiras certainement pas de là, que tu n'aies payé jusqu'à la dernière pite.» Or, en ce moment même, quelques personnes vinrent lui faire un rapport sur ces Galiléens, dont Pilate avait mêlé le sang avec celui de leurs victimes. Et il leur répliqua: «Vous imaginez-vous que ces Galiléens fussent plus pécheurs que tout le reste des Galiléens, parce qu'ils ont souffert de la sorte? Non, vous dis-je, mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous de même. Ou bien, ces dix-huit individus sur lesquels est tombée la tour dans les environs de Siloam, et qui en sont morts, vous imaginez-vous qu'ils fussent plus coupables que tous les hommes qui habitent Jérusalem? Non, vous dis-je, mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous de la même manière.» Or il disait cette parabole: «Quelqu'un possédait un figuier planté dans sa vigne, et il vint y chercher du fruit et n'en trouva pas; or il dit au vigneron: «Voici trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier et que je n'en trouve point; coupe-le; pourquoi occupe-t-il encore inutilement la place?» Mais l'autre lui répliqua: «Seigneur, laisse-le encore cette année, jusques à ce que j'aie creusé alentour et que j'y aie mis du fumier; peut-être portera-t-il du fruit l'an qui vient; autrement tu le feras couper.» Or il enseignait dans une des synagogues le jour du sabbat; et voici une femme possédée depuis dix-huit ans d'un esprit qui la rendait infirme, en sorte qu'elle se tenait courbée sans pouvoir se redresser du tout. Mais Jésus l'ayant vue, l'appela et lui dit: «Femme, sois délivrée de ton infirmité!» Et il lui imposa les mains, et immédiatement elle se redressa, et elle glorifiait Dieu. Mais le chef de la synagogue indigné de ce que Jésus avait opéré une guérison le jour du sabbat, disait à la foule: «Il y a six jours pendant lesquels il faut travailler, venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat.» Mais le Seigneur lui répliqua: «Hypocrites, est-ce que chacun de vous ne détache pas de la crèche son bœuf ou son âne le jour du sabbat, pour le mener boire? Et celle-ci, qui est une fille d'Abraham, et que Satan tenait liée voici dix-huit ans, il ne fallait pas la détacher de cette chaîne le jour du sabbat!» Et pendant qu'il parlait ainsi tous ses adversaires étaient couverts de confusion, et toute la foule se réjouissait de toutes les merveilles opérées par lui. Il disait donc: «A quoi ressemble le royaume de Dieu, et à quoi le comparerai-je? Il est semblable à un grain de moutarde, qu'un homme a pris et jeté dans son jardin, et il a crû et il est devenu un arbre, et les oiseaux du ciel se sont abrités dans ses branches.» Et il dit derechef: «A quoi comparerai-je le royaume de Dieu? Il est semblable à du levain qu'une femme a pris et pétri dans trois mesures de farine, jusques à ce que le tout fût levé.» Et il traversait villes et villages, enseignant et faisant route vers Jérusalem. Or quelqu'un lui dit: «Seigneur, ceux qui sont sauvés, sont-ils en petit nombre?» Mais il leur dit : «Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite, car beaucoup, je vous le déclare, chercheront à entrer et ne le pourront pas. Dès que le chef, de famille se sera levé et aura fermé la porte, et que vous commencerez à vous tenir dehors et à heurter à la porte, en disant: «Seigneur, ouvre-nous,» et qu'il vous répliquera: «Je ne sais pas d'où vous êtes,» alors vous vous mettrez à dire: «Nous mangions et nous buvions en ta présence, et c'est dans nos rues que tu as enseigné.» Et il vous dira: «Je ne sais d'où vous êtes; éloignez-vous de moi, vous tous qui êtes des ouvriers d'iniquité.» Là sera le pleur et le grincement des dents, lorsque vous verrez Abraham et Isaac et Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, tandis que vous serez, exclus. Et il en viendra d'orient et d'occident, et du nord et du midi, et ils se mettront à table dans le royaume de Dieu. Et voici, il y en a des derniers qui seront des premiers, et il y en a des premiers qui seront des derniers.» Au même moment quelques pharisiens survinrent qui lui dirent: «Sors, et éloigne-toi d'ici, car Hérode veut te faire périr.» Et il leur dit: «Allez dire à ce renard: Voici, je chasse les démons, et j'opérerai des guérisons aujourd'hui et demain; et le troisième jour j'ai fini; néanmoins il faut que je continue ma route aujourd'hui, demain, et le jour suivant, car il n'est pas reçu qu'un prophète meure hors de Jérusalem. Jérusalem, Jérusalem, qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui lui sont envoyés, que de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu! Voici, votre demeure vous est laissée; mais, je vous le déclare, vous ne me verrez certainement plus jusques à ce que vous disiez: «Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!» Et il advint, qu'étant entré dans la maison de l'un des chefs des pharisiens, un jour de sabbat, pour prendre un repas, ils étaient occupés à l'épier. Et voici, il y avait devant lui un homme hydropique; et Jésus prenant la parole dit aux légistes et aux pharisiens: «Est-il permis, oui ou non, d'opérer une guérison le jour du sabbat?» Mais ils se turent; et l'ayant pris à lui, il le guérit et le congédia; et il leur dit: «Lequel de vous, si son fils ou son bœuf tombe dans un puits, ne l'en retirera aussitôt le jour du sabbat?» Et ils ne purent de leur côté répondre à cela. Or il adressait aux conviés une parabole, après avoir remarqué comment ils choisissaient les premières places, en leur disant : «Lorsque tu auras été convié par quelqu'un à des noces, ne t'installe pas à la première place, de peur qu'un plus noble que toi n'ait été convié par lui, et que celui qui vous a conviés l'un et l'autre ne te dise: «Fais place à celui-ci,» et alors tu te mettras avec honte à occuper la dernière place. Mais quand tu auras été convié, va t'établir à la dernière place, afin que, lorsque celui qui t'a convié sera venu, il te dise: «Ami, monte plus haut.» Alors tu seras honoré en présence de tous ceux qui sont à table avec toi. Car quiconque s'élève lui-même sera abaissé et celui qui s'abaisse lui-même sera élevé.» Or il disait aussi à celui qui l'avait convié: «Quand tu donnes une collation ou un repas, n'invite ni tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins, de peur qu'eux aussi ne t'invitent à leur tour, et qu'on ne te rende la pareille. Mais quand tu donnes un festin, invite les pauvres, les estropiés les boiteux, les aveugles, et tu seras heureux de ce qu'ils ne peuvent te rendre la pareille, car elle te sera rendue lors de la résurrection des justes.» Mais après avoir entendu cela l'un des conviés lui dit: «Heureux quiconque prendra un repas dans le royaume de Dieu!» Mais il lui dit: «Un homme donnait un grand repas, et il invita plusieurs personnes, et il envoya son esclave à l'heure du repas dire aux conviés: «Venez, car c'est déjà prêt.» Et tous, d'un même accord, se mirent à s'excuser. Le premier lui dit: «J'ai acheté un champ, et je suis obligé d'aller le visiter; je te prie, veuille m'excuser.» Et un autre dit: «J'ai acheté cinq paires de bœufs, et je vais les essayer; je te prie, veuille m'excuser.» Et un autre dit: «J'ai pris femme, et à cause de cela je ne puis pas aller.» Et l'esclave vint rapporter cela à son maître. Alors le chef de famille irrité dit à son esclave: «Va promptement dans les rues et les ruelles de la ville, et amène ici les pauvres, et les estropiés, et les aveugles et les boiteux.» Et l'esclave dit: «Seigneur, ce que tu as ordonné est fait, et il y a encore de la place.» Et le maître dit à l'esclave: «Va le long des chemins et des clôtures, et contrains d'entrer afin que la maison soit pleine; je vous déclare en effet qu'aucun de ces hommes que j'avais conviés ne goûtera de mon repas.» Or une foule nombreuse cheminait avec lui, et s'étant retourné il leur dit : «Si quelqu'un vient à moi et ne hait pas son propre père, et sa mère, et sa femme, et ses enfants, et ses frères, et ses sœurs, et en outre encore sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Quiconque donc ne porte pas sa propre croix et ne marche pas derrière moi ne peut pas être mon disciple. Quel est en effet celui d'entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne s'asseye d'abord pour calculer la dépense et voir s'il a de quoi en venir à bout? De peur que, si, après avoir posé la fondation, il ne peut achever, tous les spectateurs ne se mettent à le bafouer, en disant : «Cet homme a commencé à bâtir et il n'a pu achever!» Ou bien quel est le roi qui, se mettant en marche pour faire la guerre à un autre roi, ne s'asseye d'abord afin de délibérer s'il peut avec dix mille hommes affronter celui qui s'avance contre lui avec vingt mille? Autrement, pendant que l'autre est encore éloigné, il lui envoie une ambassade pour demander la paix. Ainsi donc quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple. Le sel est donc bon; mais si le sel même s'est affadi, avec quoi l'assaisonnera-t-on? Il n'est bon ni pour la terre ni pour le fumier; on le jettera dehors. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. Or tous les publicains et les pécheurs s'approchaient de lui pour l'entendre, et les pharisiens et les scribes murmuraient en disant: «Celui-ci accueille des pécheurs et mange avec eux!» Mais il leur adressa cette parabole-ci, en disant : «Quel est parmi vous l'homme qui, possédant cent brebis, s'il vient à en perdre une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert, et n'aille après celle qui est perdue jusques à ce qu'il l'ait retrouvée? Et, quand il l'a retrouvée, il la place tout joyeux sur ses épaules, et, de retour chez lui, il appelle ses amis et ses voisins, en leur disant: «Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis qui était perdue.» Je vous déclare que, de même, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentance. Ou bien, quelle est la femme qui, possédant dix drachmes, si elle vient à en perdre une, n'allume une lampe, et ne balaye sa maison, et ne cherche soigneusement jusques à ce qu'elle la retrouve? Et, après l'avoir trouvée, elle appelle ses amies et ses voisines, en disant: «Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la drachme que j'avais perdue.» De même, je vous le déclare, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent.» Or il dit: «Un homme avait deux fils; le plus jeune d'entre eux dit à son père: «Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.» Et il leur partagea le bien. Et, au bout de quelques jours, le plus jeune fils, ayant tout réalisé, partit pour un lointain pays, et là il dissipa sa fortune en vivant dans la débauche. Mais quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays-là, et lui-même commença à se trouver dans le dénuement; et il s'en alla se mettre au service de l'un des citoyens de ce pays-là, et celui-ci l'envoya dans ses champs pour faire paître des pourceaux. Et il désirait se rassasier des gousses que mangeaient les pourceaux, et personne ne lui en donnait. Mais rentrant en lui-même il dit: Combien de mercenaires de mon père ont plus de pain qu'il ne leur en faut, tandis que moi je meurs ici de faim; je m'en irai vers mon père et je lui dirai: «Père, j'ai péché contre le ciel et devant toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils; traite-moi comme l'un de tes mercenaires.» Et il s'en alla vers son père. Or, comme il était encore à distance, son père l'aperçut et fut touché de compassion, et étant accouru il se jeta à son col et lui donna un tendre baiser. Mais le fils lui dit: «Père, j'ai péché contre le ciel et devant toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils; traite-moi comme l'un de tes mercenaires.» Mais le père dit à ses esclaves: «Apportez vite une robe, la plus belle, et revêtez-le, et mettez un anneau à sa main, et des sandales à ses pieds, et amenez le veau gras; tuez-le, et que nous nous réjouissions en le mangeant, car mon fils que voici était mort et il a vécu; il était perdu et il a été retrouvé.» Et ils se mirent à se réjouir. Or son fils aîné était aux champs, et lorsqu'à son retour il approcha de la maison, il entendit de la musique et des danses, et ayant appelé un des serviteurs il s'informait de ce que c'était. L'autre lui dit: «Ton frère est arrivé, et ton père a fait tuer le veau gras, parce qu'il l'a retrouvé en bonne santé.» Mais il se mit en colère et ne voulait pas entrer. Cependant son père étant sorti le sollicitait; mais il répliqua à son père: «Voici, il y a un si grand nombre d'années que je te sers, et je n'ai jamais transgressé aucun de tes ordres, et tu ne m'as jamais donné un chevreau, pour que je me réjouisse avec mes amis; mais quand ton fils que voici, qui a mangé ton bien avec des courtisanes, est arrivé, tu as fait tuer pour lui le veau gras!» Mais il lui dit: «Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi t'appartient; mais il fallait se réjouir et s'égayer, parce que ton frère que voici était mort et il a vécu, il était perdu et il a été retrouvé.» Or il disait aussi aux disciples: «Il y avait un homme riche, qui avait un économe; et celui-ci lui fut dénoncé comme dilapidant ce qui lui appartenait. Et l'ayant appelé il lui dit: «Qu'est-ce que j'apprends là sur toi? Rends compte de ta gestion, car tu ne peux plus l'exercer.» Mais l'économe se dit en lui-même: Que ferai-je, puisque mon maître m'enlève la gestion? Je ne puis pas labourer, et j'ai honte de mendier; je sais ce que je ferai, afin que, lorsque j'aurai été destitué de la gestion, il y ait des gens qui me reçoivent dans leurs maisons. Et ayant fait venir chacun des débiteurs de son maître, il disait au premier: «Combien dois-tu à mon maître?» Et l'autre dit: «Cent tonneaux d'huile.» Mais il lui dit: «Tiens ton obligation, assieds-toi, et écris immédiatement cinquante.» Ensuite il dit à un autre: «Et toi, combien dois-tu?» Et l'autre dit: «Cent mesures de blé.» Il lui dit: «Tiens ton obligation, et écris quatre-vingts.» Et le maître loua l'économe inique, parce qu'il avait prudemment agi; car les fils de ce siècle-ci sont plus prudents envers leur propre génération que les fils de la lumière. Moi aussi je vous dis: Faites-vous des amis au moyen du Mamôna d'iniquité, afin que, lorsqu'il vous manquera, ils vous reçoivent dans les tabernacles éternels. Celui qui est fidèle pour très peu de chose est aussi fidèle pour beaucoup; et celui qui est inique en très peu de chose est aussi inique dans beaucoup. Si donc vous ne vous êtes pas montrés fidèles pour la richesse inique, qui est-ce qui vous confiera la véritable? Et si vous ne vous êtes pas montrés fidèles pour le bien d'autrui, qui est-ce qui vous donnera le nôtre? Nul serviteur ne peut servir deux maîtres, car, ou bien il haïra l'un et aimera l'autre, ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre; vous ne pouvez servir Dieu et Mamôna.» Or les pharisiens, qui étaient amis de l'argent, entendirent toutes ces choses, et ils se moquaient de lui. Et il leur dit: «Vous êtes de ceux qui se justifient eux-mêmes devant les hommes, mais Dieu connaît vos cœurs; car l'arrogance chez l'homme est une abomination devant le Seigneur. La loi et les prophètes ont subsisté jusques à Jean; dès lors est annoncée la bonne nouvelle du royaume de Dieu, et chacun s'y introduit par violence. Or il est plus facile que le ciel et la terre disparaissent, qu'il ne l'est qu'un seul jambage de la loi soit anéanti. Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère, et celui qui épouse une femme répudiée par son mari commet un adultère. «Or il y avait un homme riche, lequel s'habillait de pourpre et de soie, menant chaque jour avec éclat une joyeuse vie; mais un pauvre, nommé Lazare, avait été jeté près de sa porte, tout couvert d'ulcères et désireux de se rassasier de ce qui tombait de la table du riche; mais les chiens même venaient lécher ses ulcères. Or il advint que ce pauvre mourut, et qu'il fut emporté par les anges dans le sein d'Abraham; mais le riche mourut aussi, et il fut enterré. Et dans le séjour des morts, ayant levé les yeux du milieu des tourments, il voit de loin Abraham et Lazare dans son sein; et il s'écria: «Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare afin qu'il trempe dans l'eau le bout de son doigt, et qu'il rafraîchisse ma langue, car je suis à la torture dans cette flamme.» Mais Abraham dit: «Mon enfant, rappelle-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et de même Lazare ses maux; mais maintenant il est ici consolé, tandis que toi, tu es à la torture; et d'ailleurs, entre nous et vous s'ouvre un vaste abîme, afin que ceux qui veulent passer d'ici vers vous ne le puissent pas, et que de là-bas ils ne traversent pas non plus vers nous.» Mais il dit: «Je te supplie donc, Père, de l'envoyer dans la maison de mon père, car j'ai cinq frères, afin qu'il les avertisse, de peur qu'eux aussi ne viennent dans ce lieu de tourment.» Mais Abraham dit: «Ils ont Moïse et les prophètes, qu'ils les écoutent! Mais l'autre dit: «Non, Père Abraham, mais si quelqu'un vient de chez les morts auprès d'eux, ils se repentiront.» Mais il lui dit: «S'ils n'écoutent ni Moïse ni les prophètes, ils ne se laisseront pas non plus persuader quand même quelqu'un ressusciterait des morts.» Or il dit à ses disciples: «Il est inévitable qu'il arrive des scandales, néanmoins malheur à celui par lequel ils arrivent; il lui est plus avantageux qu'on lui mette au col une pierre meulière, et qu'on le précipite dans la mer, que de scandaliser un seul de ces petits. Prenez garde à vous-mêmes: Si ton frère a péché, reprends-le, et s'il se repent, pardonne-lui; et si, sept fois le jour, il a péché contre toi, et que sept fois il revienne vers toi, en disant: «Je me repens,» tu lui pardonneras.» Et les apôtres dirent au seigneur: «Mets en nous plus de foi.» Mais le seigneur dit: «Si vous aviez de la foi, gros comme un grain de moutarde, vous diriez à ce mûrier-ci: «Déracine-toi, et plante-toi dans la mer;» et il vous obéirait. Mais lequel de vous, ayant un esclave qui conduit la charrue ou paît les troupeaux, lui dira, à son retour des champs: «Viens vite te mettre à table?» Est-ce qu'au contraire il ne lui dira pas: «Prépare-moi à manger, et ceins-toi pour me servir jusques à ce que j'aie mangé et bu, et après cela, toi, tu mangeras et tu boiras?» Est-ce qu'il sait gré à l'esclave de ce qu'il a fait ce qui lui était prescrit? De même vous aussi, quand vous aurez fait tout ce qui vous a été prescrit, dites: Nous sommes des esclaves inutiles, c'est ce que nous devions faire que nous avons fait.» Et il advint, pendant le voyage vers Jérusalem, qu'il passait entre la Samarie et la Galilée. Et comme il entrait dans un village, vinrent à sa rencontre dix hommes lépreux, qui se levèrent de loin, et ils haussèrent la voix en disant: «Jésus, maître, aie pitié de nous!» Ce que voyant, il leur dit: «Allez vous montrer aux prêtres.» Et il advint, pendant qu'ils s'y rendaient, qu'ils furent guéris. Or l'un d'entre eux voyant qu'il avait été guéri revint glorifiant Dieu à haute voix, et il tomba la face contre terre à ses pieds en lui rendant grâces; et c'était un Samaritain. Mais Jésus prenant la parole dit: «Les dix n'ont-ils pas été guéris? Mais les neuf où sont-ils? On ne les a pas vus revenir pour donner gloire à Dieu, sauf cet étranger.» Et il lui dit: «Lève-toi, va-t-en.» Or ayant été interrogé par les pharisiens sur l'époque de la venue du royaume de Dieu, il leur répliqua: «Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à être épié, et l'on ne dira point: «Le voici ici, ou là.» Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous.» Mais il dit aux disciples: «Des jours viendront, où vous désirerez voir un des jours du fils de l'homme, et vous ne le verrez pas; et on vous dira: «Le voici ici, ou le voilà là;» n'y courez pas, car, comme l'éclair flamboyant brille de l'une des extrémités du ciel jusques à l'autre extrémité du ciel, il en sera de même du fils de l'homme; mais il faut d'abord qu'il souffre beaucoup, et qu'il soit rejeté par cette génération. Et comme il est advenu du temps de Noé, de même adviendra-t-il aussi du temps du fils de l'homme; on mangeait, on buvait, les hommes prenaient des femmes et on donnait aux femmes des maris, jusques au jour où Noé entra dans l'arche; et le déluge survint et les fit tous périr. De même, comme il advint du temps de Lot, on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait, mais le jour où Lot sortit de Sodome, il tomba du ciel une pluie de feu et de soufre et elle les fit tous périr, de même en sera-t-il le jour où le fils de l'homme sera révélé. En ce jour-là, que celui qui sera sur le toit, et dont les ustensiles sont dans la maison, ne descende point pour les prendre, et que celui qui est aux champs ne revienne pas non plus en arrière : souvenez-vous de la femme de Lot. Mais celui qui aura cherché à rester en possession de sa vie la perdra, tandis que celui qui l'aura perdue la conservera. Je vous le déclare, cette nuit-là deux personnes seront sur un lit, l'une sera prise et l'autre sera laissée. Deux femmes moudront ensemble, l'une sera prise, mais l'autre sera laissée.» [Deux hommes seront dans la campagne, l'un sera pris et l'autre sera laissé.] Et prenant la parole ils lui dirent: «Où, Seigneur?» Mais il leur dit: «Là où est le corps, c'est là aussi que se rassembleront les aigles.» Or, pour leur montrer qu'il fallait toujours prier et ne pas perdre courage, il leur adressait une parabole en ces termes: «Il y avait dans une ville un certain juge qui ne craignait point Dieu et n'avait d'égards pour personne; or dans cette ville-là était une veuve, et elle venait lui dire: «Fais-moi justice de mon adversaire.» Et pendant longtemps il ne le voulait pas; mais ensuite il se dit en lui-même: Quoique je ne craigne point Dieu et que je n'aie non plus d'égards pour personne, cependant comme cette veuve me cause du tracas, je lui ferai justice, de peur qu'elle ne finisse par venir me donner des coups.» Or le seigneur dit: «Écoutez ce que dit le juge inique; mais Dieu ne fera-t-Il pas justice à Ses élus qui crient à Lui jour et nuit, et tarde-t-Il à leur égard? Je vous déclare qu'il leur fera justice au plus tôt. Toutefois le fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?» Or il dit aussi à quelques personnes qui possédaient pour elles-mêmes l'assurance d'être justes et qui méprisaient les autres, la parabole suivante : «Deux hommes montèrent au temple pour prier, l'un était pharisien, et l'autre publicain. Le pharisien, se tenant debout, faisait en lui-même cette prière: «O Dieu! Je Te rends grâce de ce que je ne suis pas comme les autres hommes qui sont spoliateurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain : je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tout ce que j'acquiers.» Mais le publicain se tenant à distance ne se permettait pas même de lever les yeux vers le ciel, mais il se frappait la poitrine en disant: «O Dieu, aie compassion de moi qui suis pécheur!» Je vous le déclare, celui-ci redescendit justifié dans sa maison à l'inverse de l'autre, car quiconque s'élève lui-même sera abaissé, tandis que celui qui s'abaisse lui-même sera élevé.» Or on lui apportait aussi les petits enfants, afin qu'il les touchât; ce que les disciples ayant vu ils les réprimandaient. Mais Jésus les appela à lui, en disant: «Laissez les petits enfants venir à moi, et ne les en empêchez pas, car c'est à ceux qui leur ressemblent qu'appartient le royaume de Dieu. En vérité je vous le déclare, celui qui n'aura pas reçu le royaume de Dieu comme un petit enfant n'y entrera certainement point.» Et un chef l'interrogea en disant: «Bon Maître, par quelle conduite hériterai-je la vie éternelle?» Mais Jésus lui dit: «Pourquoi m'appelles-tu bon? Nul n'est bon, si ce n'est un seul, Dieu. Tu connais les commandements: «Ne commets point d'adultère; ne tue point; ne dérobe point; ne fais point de faux témoignage; honore ton père et ta mère.» L'autre dit: «J'ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse.» Ce que Jésus ayant ouï, il lui dit: «Il te manque encore une chose: vends tout ce que tu possèdes, et distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux; puis viens, suis-moi.» Mais l'autre en entendant cela devint tout triste, car il était très riche. Or Jésus l'ayant regardé dit: «Avec quelle difficulté ceux qui possèdent les richesses entrent-ils dans le royaume de Dieu! Il est en effet plus facile qu'un chameau entre par un trou d'aiguille, qu'un riche n'entre dans le royaume de Dieu.» Mais les auditeurs dirent: «Et qui peut être sauvé?» Or il dit: «Ce qui est impossible quant aux hommes est possible quant à Dieu.» Or Pierre lui dit: «Voici, pour nous, après avoir abandonné nos propres biens, nous t'avons suivi.» Et il leur dit: «En vérité je vous déclare qu'il n'est personne qui, ayant abandonné maison, ou femme, ou frères, ou parents, ou enfants, à cause du royaume de Dieu, ne reçoive infiniment davantage dans ce temps-ci, et dans le siècle à venir la vie éternelle.» Et ayant pris les douze à part, il leur dit: «Voici, nous montons à Jérusalem, et tout ce qui a été écrit par les prophètes relativement au fils de l'homme s'accomplira; car il sera livré aux Gentils, et il sera bafoué et injurié, et on crachera sur lui, et après l'avoir fouetté ils le mettront à mort, et le troisième jour il ressuscitera.» Et pour eux ils ne comprenaient rien à cela, et cette parole leur était cachée, et ils ne saisissaient pas ce qui avait été dit. Or il advint, au moment où il approchait de Jéricho, qu'un aveugle se trouvait assis près du chemin pour mendier. Mais ayant entendu la foule qui passait devant lui, il s'informait de ce que c'était. On lui dit: «C'est Jésus le Nazaréen qui passe.» Et il s'écria: «Jésus, fils de David, aie pitié de moi.» Et ceux qui marchaient les premiers le réprimandaient pour le faire taire; mais lui criait de plus belle: «Fils de David, aie pitié de moi.» Et Jésus s'étant arrêté ordonna qu'on le lui amenât; et quand il se fut approché, il lui demanda: «Que veux-tu que je fasse pour toi?» Et l'autre dit: «Seigneur, que je recouvre la vue. Et Jésus lui dit: «Recouvre la vue; ta foi t'a guéri.» Et immédiatement il recouvra la vue, et il le suivait en glorifiant Dieu. Et tout le peuple voyant cela rendit louange à Dieu. Puis étant entré, il traversait Jéricho, et voici, un homme nommé Zachée, qui lui-même était chef des publicains et qui était riche, cherchait à voir quel était Jésus, et il ne pouvait y parvenir à cause de la multitude, car il était de petite taille. Et ayant couru en avant il monta sur un sycomore, afin de le voir, parce qu'il devait passer par là. Et lorsqu'il fut arrivé à cet endroit, Jésus levant les yeux lui dit: «Zachée, hâte-toi de descendre; car il faut que je demeure aujourd'hui dans ta maison.» Et il se hâta de descendre, et il le reçut avec joie. Et tous à cette vue murmuraient, en disant: «Il est allé se loger chez un pécheur.» Cependant Zachée, se tenant debout, dit au seigneur: «Voici, seigneur, je donne aux pauvres la moitié de ce qui m'appartient, et si j'ai extorqué quelque chose à quelqu'un, je l'en dédommage au quadruple.» Or Jésus lui dit: «Aujourd'hui le salut s'est réalisé pour cette maison, parce que lui aussi est un fils d'Abraham; car le fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.» Pendant qu'ils écoutaient ces choses, il prononça une nouvelle parabole, parce qu'il approchait de Jérusalem et qu'eux-mêmes s'imaginaient que le royaume de Dieu allait être immédiatement inauguré. Il dit donc: «Un homme de grande naissance se rendit dans un pays éloigné, pour s'y mettre en possession d'un royaume et pour revenir. Or ayant appelé dix de ses esclaves, il leur donna dix mines, et leur dit: «Faites-les valoir jusques à ce que je revienne.» Mais ses concitoyens le haïssaient, et ils envoyèrent une ambassade après lui pour dire: «Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous.» Et il advint, lorsqu'il fut de retour, après s'être mis en possession du royaume, qu'il manda auprès de lui ces esclaves auxquels il avait donné l'argent, afin de savoir comment ils l'avaient fait valoir. Or le premier se présenta en disant: «Seigneur, ta mine a rapporté dix mines.» Et il lui dit: «C'est bien, bon esclave, comme tu as été fidèle en peu de chose, aie autorité sur dix villes.» Et le second vint en disant: «Seigneur, ta mine a produit cinq mines,» Et il dit aussi à celui-ci: «Toi aussi, préside sur cinq villes.» Et l'autre vint en disant: «Seigneur, voici ta mine que j'avais mise dans un linge; car je te craignais, parce que tu es un homme sévère, tu retires ce que tu n'as pas déposé, et tu moissonnes ce que tu n'as pas semé.» Mais il lui dit: «C'est sur ta propre déclaration que je te juge, mauvais esclave; tu savais que je suis un homme sévère, retirant ce que je n'ai pas déposé et moissonnant ce que je n'ai pas semé; et pourquoi n'as-tu pas placé mon argent dans une banque, et à mon retour je l'aurais retiré avec intérêt?» Puis il dit à ceux qui étaient là: «Enlevez-lui la mine et donnez-la à celui qui a les dix mines.» Et ils lui dirent: «Seigneur, il a dix mines.» Je vous déclare qu'à quiconque a, il sera donné, mais à celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera enlevé. Cependant amenez ici ces ennemis de ma personne, qui n'ont pas voulu que je régnasse sur eux, et égorgez-les en ma présence.» Et après avoir dit ces choses, il continuait à marcher en avant, montant vers Jérusalem. Et il advint, lorsqu'il approcha du Bethsphagé et de Béthanie, vers la montagne appelée le Bois d'oliviers qu'il dépêcha deux des disciples, en disant : «Allez dans le village qui est en face; en y entrant vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun homme ne s'est jamais assis; et après l'avoir détaché amenez-le; et si quelqu'un vous demande: «Pourquoi le détachez-vous?» vous répondrez ainsi: «C'est parce que le seigneur en a besoin.» Or ceux qui étaient dépêchés étant partis, trouvèrent les choses comme il les leur avait dites. Mais, pendant qu'ils détachaient l'ânon, les propriétaires de celui-ci leur dirent: «Pourquoi détachez-vous cet ânon?» Or ils dirent: «C'est parce que le seigneur en a besoin.» Et ils l'amenèrent à Jésus, et après avoir jeté leurs manteaux sur l'ânon, ils firent monter Jésus. Or pendant qu'il s'acheminait, ils étendaient leurs manteaux sur le chemin; mais comme déjà il approchait, à la descente du mont des Oliviers, toute la multitude des disciples dans la joie se mit à louer Dieu à voix haute pour tous les miracles qu'ils avaient vus, en disant : «Béni soit le roi qui vient au nom du Seigneur! «Paix dans le ciel et gloire dans les lieux très-hauts!» Et quelques-uns des pharisiens de la foule lui dirent: «Maître, réprimande tes disciples!» Et il répliqua: «Je vous déclare que si ceux-ci viennent à se taire, les pierres crieront.» Et lorsqu'il fut proche, voyant la ville il pleura sur elle, en disant : «Que n'as-tu, toi aussi, connu, en ce jour-ci, ce qui procure la paix! Mais maintenant cela a été caché à tes yeux, car des jours viendront pour ta ruine, et tes ennemis élèveront un retranchement autour de toi, et ils te bloqueront, et ils te presseront de toutes parts, et ils te détruiront ainsi que tes enfants au dedans de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n'as pas connu le moment où tu as été visitée.» Et étant entré dans le temple il commença par chasser les trafiquants, en leur disant: «Il est écrit: Et Ma maison sera Une maison de prière, mais vous, vous en avez fait une caverne de brigands.» Et il enseignait chaque jour dans le temple; mais les grands prêtres et les scribes cherchaient à le perdre, ainsi que les principaux du peuple, et ils ne savaient pas quel parti prendre, car tout le peuple s'attachait à lui pour l'entendre, Et il advint, l'un des jours où il enseignait le peuple dans le temple et où il annonçait la bonne nouvelle, que les grands prêtres et les scribes survinrent avec les anciens, et lui dirent: «Dis-nous en vertu de quelle autorité tu fais ces choses, ou bien quel est celui qui t'a donné cette autorité?» Mais il leur répliqua: «Je vous adresserai de mon côté une question; dites-moi : Le baptême de Jean venait-il du ciel ou des hommes?» Mais ils conférèrent entre eux en disant: «Si nous disons: Du ciel, il nous dira: Pourquoi n'y avez-vous pas cru? Mais si nous disons: Des hommes, tout le peuple nous lapidera, car il est convaincu que Jean était un prophète.» Et ils répondirent ne pas savoir d'où. Et Jésus leur dit: «Moi non plus je ne vous dis pas en vertu de quelle autorité je fais ces choses.» Mais il se mit à adresser au peuple cette parabole: «Un homme planta une vigne, et il l'afferma à des vignerons, et il s'absenta pendant longtemps. Et au temps voulu il dépêcha un esclave aux vignerons, afin qu'ils lui donnassent une part de la récolte de la vigne; mais les vignerons, après l'avoir battu, le renvoyèrent les mains vides. Et il continua d'envoyer un autre esclave, mais eux, après l'avoir aussi battu et outragé, le renvoyèrent les mains vides. Et il continua d'en envoyer un troisième; mais eux, après l'avoir aussi blessé, l'expulsèrent. Or le propriétaire de la vigne dit: Que ferai-je? J'enverrai mon fils bien-aimé, peut-être le respecteront-ils. Mais les vignerons l'ayant vu délibéraient entre eux, en disant: «Celui-ci est l'héritier, tuons-le, afin que l'héritage nous appartienne.» Et l'ayant jeté hors de la vigne, ils le tuèrent. Que leur fera donc le propriétaire de la vigne? Il viendra, et fera périr ces vignerons, et il donnera la vigne à d'autres.» Ce qu'ayant ouï, ils dirent: «Qu'il n'en soit pas ainsi!» Mais lui, les ayant regardés, leur dit: «Que signifie donc ce passage de l'écriture: La pierre que les constructeurs ont rejetée est celle qui est devenue le sommet de l'angle?» Quiconque sera tombé sur cette pierre sera fracassé, tandis que celui sur lequel elle sera tombée, elle le fera voler en éclats. Et les scribes et les grands prêtres cherchèrent à mettre les mains sur lui en ce moment même; et ils craignirent le peuple. Ils avaient compris en effet que c'était contre eux qu'il avait prononcé cette parabole. Et s'étant mis à l'épier, ils dépêchèrent des gens subornés qui feignaient d'être justes, afin de surprendre une parole de lui, de manière à le livrer au magistrat et à l'autorité du gouverneur. Et ils l'interrogèrent en disant: «Maître, nous savons que tu parles et que tu enseignes comme il convient, et que tu ne fais point acception de personnes, mais que tu enseignes avec vérité la voie de Dieu. Nous est-il permis ou non de payer le tribut à l'empereur?» Mais ayant démêlé leur fourberie, il leur dit : «Montrez-moi un denier: de qui porte-t-il l'effigie et la légende?» Ils dirent: «De l'empereur.» Or il leur dit: «Eh bien, rendez à l'empereur ce qui est à l'empereur, et à Dieu ce qui est à Dieu.» Et ils ne purent rien reprendre à cette parole en présence du peuple, et émerveillés de sa réponse ils se turent. Or quelques-uns des sadducéens, qui disent qu'il n'y a pas de résurrection, s'étant approchés, l'interrogeaient en disant : «Maître, Moïse nous a prescrit que, si le frère de quelqu'un vient à mourir en ayant une femme, et qu'il soit sans enfant, son frère prenne la femme et suscite une postérité à son frère. Il y avait donc sept frères; et le premier ayant pris une femme est mort sans enfant; et le second et le troisième la prirent; mais de même aussi les sept n'ont point laissé d'enfants, et ils sont morts; enfin la femme aussi mourut. Cette femme donc, lors de la résurrection, duquel d'entre eux doit-elle devenir la femme? Car les sept l'ont eue pour femme.» Et Jésus leur dit: «Les fils de ce siècle-ci prennent des femmes et les femmes des maris, mais ceux qui auront été jugés dignes d'avoir part à ce siècle-là et à la résurrection d'entre les morts ne prennent point de femmes ni les femmes de maris, en effet ils ne peuvent plus mourir, car ils sont égaux aux anges, et ils sont fils de Dieu en étant fils de la résurrection. Mais, que les morts ressuscitent, c'est ce que Moïse même a indiqué dans le passage du buisson, lorsqu'il parle du Seigneur qui est le Dieu d'Abraham, et le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob. Or Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants, car pour Lui tous sont vivants.» Or quelques-uns des scribes prenant la parole dirent: «Maître, tu as bien parlé!» Car ils n'osaient plus lui adresser aucune question. Mais il leur dit: «Comment dit-on que le Christ est fils de David, car David lui-même a dit dans le livre des Psaumes: Le Seigneur a dit à mon seigneur: Assieds-toi à Ma droite, jusques à ce que J'aie mis tes ennemis comme un marchepied sous tes pieds? David l'appelle donc seigneur; eh bien, comment est-il son fils?» Or, comme tout le peuple l'écoutait, il dit aux disciples : «Soyez en garde contre les scribes qui aiment à se promener en robes, et les salutations dans les places publiques, et les premiers sièges dans les synagogues, et les premières places dans les repas. Ceux qui dévorent les maisons des veuves, et qui, par dissimulation, font de longues prières, ceux-là recevront une punition d'autant plus sévère.» Et ayant levé les yeux, il vit les riches qui jetaient dans le trésor leurs offrandes; mais il vit une certaine veuve indigente qui y jetait deux pites, et il dit: «En vérité je vous déclare que cette veuve pauvre a jeté plus que personne, car tous ceux-là ont jeté de leur superflu dans les offrandes, tandis que cette femme a jeté, de son dénuement, tout ce qu'elle avait pour sa subsistance.» Et quelques personnes disant à propos du temple, qu'il était orné de belles pierres et d'offrandes, il dit : «Ces choses que vous voyez…, des jours viendront où il ne sera laissé ici pierre sur pierre qui ne soit démolie.» Mais ils l'interrogèrent, en disant: «Maître, quand donc cela aura-t-il lieu? Et quel sera le signe qui indiquera que ces choses sont sur le point d'arriver?» Or il dit: «Prenez garde de ne pas vous laisser égarer; car plusieurs viendront en mon nom, disant: «C'est moi qui le suis, et le moment approche;» ne vous mettez pas à leur suite. Mais quand vous entendrez parler de guerres et de révolutions, ne vous en effrayez pas, car il faut que cela arrive premièrement, mais ce n'est pas tout aussitôt la fin.» Alors il leur disait: «Une nation s'élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume; et il y aura de grands tremblements de terre, et place par place des pestes et des famines; et il y aura des phénomènes effrayants et de grands signes qui viendront du ciel; mais avant toutes ces choses ils mettront les mains sur vous, et ils vous persécuteront, vous livrant aux synagogues et vous jetant en prison, vous traînant devant des rois et des gouverneurs à cause de mon nom. Cela sera pour vous l'occasion d'un témoignage; mettez donc en vos cœurs de ne pas songer d'avance à votre défense, car c'est moi qui vous donnerai une bouche et une sagesse, à laquelle tous vos adversaires ne pourront résister ni répliquer. Mais vous serez livrés même par vos parents, et par vos frères, et par des membres de votre famille, et par des amis, et ils en mettront à mort d'entre vous, et vous serez haïs de tous à cause de mon nom; et pas un cheveu de votre tête ne sera certainement perdu; c'est par votre patience que vous vous mettrez en possession de vos âmes. «Mais quand vous aurez vu Jérusalem investie par les armées, alors sachez que sa dévastation est proche. Alors que ceux qui sont en Judée s'enfuient dans les montagnes, et que ceux qui sont au milieu de la ville se retirent, et que ceux qui sont dans les campagnes n'y rentrent pas; car ce sont là des jours de châtiment, afin que tout ce qui a été écrit s'accomplisse. Malheur à celles qui sont enceintes et à celles qui allaitent en ces jours-là! Car il y aura une grande calamité sur la terre et de la colère contre ce peuple, et ils tomberont par le fil de l'épée, et ils seront emmenés captifs chez toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les Gentils, tant que dureront les temps des Gentils et jusques à ce qu'ils soient accomplis. «Et il y aura des signes dans le soleil, la lune et les astres, et sur la terre de l'angoisse parmi les nations inquiètes du fracas de la mer et des flots, les hommes expirant de frayeur à l'attente de ce qui menace la terre, car les puissances des cieux seront ébranlées. Et alors ils verront le fils de l'homme venant dans une nuée avec beaucoup de puissance et de gloire. Mais quand ces choses commenceront à se réaliser, redressez-vous et levez la tête, car votre délivrance approche.» Et il leur dit une parabole: «Voyez le figuier et tous les arbres : quand ils ont commencé à pousser, vous savez d'après eux en les regardant que déjà l'été est proche. De même, vous aussi, quand vous aurez vu ces choses se réaliser, sachez que le royaume de Dieu est proche. En vérité je vous déclare que cette génération-ci ne disparaîtra certainement point, jusques à ce que tout se soit réalisé. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront certainement point. Mais prenez garde à vous-mêmes, de peur que vos cœurs ne s'appesantissent dans les excès, dans l'ivresse, et dans les soucis de la vie, et que ce jour-là ne vous surprenne tout à coup comme un filet; car il surprendra tous ceux qui habitent la surface de toute la terre; mais veillez, priant en tout temps, afin que vous puissiez échapper à toutes ces choses qui doivent survenir, et vous trouver debout en présence du fils de l'homme.» Or, pendant le jour, il enseignait dans le temple, mais tous les soirs il sortait pour passer la nuit sur la montagne appelée Bois d'oliviers; et tout le peuple venait de bon matin vers lui dans le temple pour l'entendre. Or la fête des pains sans levain, dite la Pâque, approchait, et les grands prêtres et les scribes cherchaient comment ils pourraient se défaire de lui, car ils craignaient le peuple. Or Satan entra dans Judas, nommé Iscariote, qui était du nombre des douze, et il vint conférer avec les grands prêtres et les chefs des gardes sur la manière de le leur livrer. Et ils furent dans la joie, et ils convinrent de lui donner de l'argent, et il s'engagea. Et il cherchait une bonne occasion pour le leur livrer à l'insu de la foule. Cependant le jour des pains sans levain arriva, dans lequel il fallait immoler la pâque; et il dépêcha Pierre et Jean en disant: «Allez nous faire les préparatifs nécessaires pour que nous mangions la pâque.» Mais ils lui dirent: «Où veux-tu que nous fassions les préparatifs pour que tu manges la pâque?» Et il leur dit: «Voici, quand vous serez entrés dans la ville, vous rencontrerez un homme portant une cruche d'eau; suivez-le dans la maison où il entrera, et dites au chef de famille: «Le maître te fait dire: Où est la chambre où je dois manger la pâque avec mes disciples?» Et cet homme vous montrera une grande salle à manger garnie de lits; faites-y les préparatifs.» Or s'en étant allés ils trouvèrent tout comme il le leur avait dit, et ils préparèrent la pâque. Et lorsque l'heure fut arrivée, il se mit à table et les apôtres avec lui. Et il leur dit: «J'ai ardemment désiré manger cette pâque avec vous avant ma passion; car je vous déclare que je ne la mangerai certainement plus, jusques à ce qu'elle soit accomplie dans le royaume de Dieu.» Puis, ayant pris une coupe, il dit, après avoir rendu grâces: «Prenez ceci, et distribuez-le entre vous; car je vous déclare que je ne boirai certainement plus désormais du produit de la vigne, jusques à ce que le royaume de Dieu soit venu.» Puis ayant pris du pain, il le rompit, après avoir rendu grâces, et il le leur donna en disant: «Ceci est mon corps, qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi;» puis de même la coupe après le repas, en disant: «Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est versé pour vous. Néanmoins, voici, la main de celui qui me livre est avec moi sur la table; car le fils de l'homme s'en va, il est vrai, selon ce qui a été fixé, néanmoins malheur à cet homme par qui il est livré.» Et ils se mirent à rechercher entre eux quel était donc celui d'entre eux qui devait faire cela. Et il s'éleva encore parmi eux une discussion pour savoir lequel d'entre eux passait pour le plus grand; mais il leur dit: «Les rois des nations les dominent, et leurs potentats sont appelés bienfaiteurs; mais pour vous ne faites pas de même; au contraire, que le plus grand parmi vous devienne comme le plus jeune, et celui qui commande comme celui qui sert; car qui est le plus grand, celui qui est à table ou celui qui sert? N'est-ce pas celui qui est à table? Mais moi je suis au milieu de vous comme celui qui sert. Quant à vous, vous êtes ceux qui sont toujours demeurés avec moi dans mes tentations, et moi, de mon côté, je dispose en votre faveur du royaume, comme mon Père en a disposé en ma faveur, afin que vous mangiez et que vous buviez à ma table dans mon royaume, et que vous soyez assis sur des trônes, pour juger les douze tribus d'Israël. Simon, Simon, voici, Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le blé; mais moi j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point, et toi, après être une fois revenu, affermis tes frères.» Or il lui dit: «Seigneur, je suis prêt à aller avec toi et en prison et à la mort.» Mais il lui dit: «Pierre, je te le déclare, aujourd'hui le coq ne chantera pas, jusqu'à ce que, par trois fois, tu aies nié que tu me connais.» Et il leur dit: «Quand je vous ai envoyés sans bourse, ni besace, ni sandales, avez-vous manqué de quelque chose?» Et ils dirent: «De rien.» Mais il leur dit: «Maintenant, au contraire, que celui qui a une bourse la prenne, et de même aussi sa besace, et que celui qui n'en a pas vende son manteau et s'achète une épée; car je vous le déclare, il faut que ce passage de l'écriture s'accomplisse en ma personne: «Et c'est parmi des criminels qu'il a été compté; en effet ce qui me concerne va prendre fin.» Mais ils dirent: «Seigneur, voici, il y a ici deux épées.» Or il leur dit: «Cela suffit.» Et étant sorti il s'achemina, selon sa coutume, vers la montagne des Oliviers; or les disciples aussi le suivaient. Mais lorsqu'il fut arrivé en cet endroit, il leur dit: «Priez pour ne pas entrer en tentation.» Et lui-même s'éloigna d'eux à la distance d'environ un jet de pierre, et s'étant mis à genoux, il priait en disant: «Père, si Tu le veux, fais passer cette coupe loin de moi! Toutefois que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne, qui se fasse.» [ Or un ange venu du ciel lui apparut pour le fortifier, et étant entré en agonie, il priait avec plus d'instance; mais sa sueur devint comme des gouttes de sang, qui tombaient sur la terre.] Et s'étant levé après sa prière, il vint vers ses disciples qu'il trouva endormis de tristesse, et il leur dit: «Pourquoi dormez-vous? Levez-vous et priez afin que vous n'entriez pas en tentation.» Pendant qu'il parlait encore, voici venir une foule, et le nommé Judas, un des douze, la précédait, et il s'approcha de Jésus pour l'embrasser. Mais Jésus lui dit: «Judas, c'est par un baiser que tu livres le fils de l'homme!» Et ceux qui étaient avec lui voyant ce qui allait arriver dirent: «Seigneur, si nous frappions de l'épée?» Et l'un d'entre eux frappa l'esclave du grand prêtre et lui enleva l'oreille droite. Mais Jésus prenant la parole dit: «Attendez que ceci soit fait,» et lui ayant touché l'oreille, il le guérit. Or Jésus dit aux grands prêtres et aux chefs des gardes du temple et aux anciens qui s'étaient portés contre lui: «Vous êtes sortis, comme contre un brigand, avec des épées et des bâtons. Pendant que j'étais chaque jour avec vous dans le temple, vous n'avez pas mis les mains sur moi; mais c'est ici votre heure, et le règne des ténèbres.» Or l'ayant saisi, ils l'emmenèrent, et ils le conduisirent dans la maison du grand, prêtre. Mais Pierre le suivait de loin. Or après qu'ils eurent allumé un feu au milieu de la cour et qu'ils se furent assis ensemble, Pierre se trouvait assis au milieu d'eux. Mais une servante l'ayant vu assis à la lueur du feu et l'ayant regardé fixement, dit: «Celui-ci aussi était avec lui.» Mais lui le nia en disant: «Je ne le connais point, femme!» Et peu après un autre l'ayant vu, dit: «Toi aussi, tu en es.» Mais Pierre dit: «O homme, je n'en suis point!» Et au bout d'environ une heure un autre insistait en disant: «Certainement celui-ci aussi était avec lui; car il est aussi Galiléen.» Mais Pierre dit: «O homme, j'ignore ce dont tu parles.» Et tout à coup, comme il parlait encore, un coq chanta, et le seigneur s'étant retourné regarda Pierre, et Pierre se souvint de la parole du seigneur, qui lui avait dit: «Avant que le coq ait chanté aujourd'hui tu m'auras renié trois fois.» Et étant sorti il pleura amèrement. Et les hommes qui le tenaient le bafouaient après l'avoir frappé, et l'ayant couvert d'un voile, ils l'interrogeaient en disant: «Prophétise! Quel est celui qui t'a frappé?» Et ils disaient contre lui beaucoup d'autres injures. Et lorsque le jour fut venu, le corps des anciens du peuple se réunit ainsi que les grands prêtres et les scribes, et ils l'amenèrent devant leur propre tribunal, en disant: «Si tu es le Christ, dis-le nous.» Mais il leur dit: «Si je vous le disais, vous ne le croiriez certainement pas; si, d'un autre côté, je vous interrogeais, vous ne répondriez certainement pas. Mais désormais le fils de l'homme sera assis à la droite de la puissance de Dieu. « Or ils dirent tous: «Tu es donc le fils de Dieu?» Or il leur dit: «C'est vous-mêmes qui dites que je le suis.» Mais ils dirent: «Qu'avons-nous encore besoin de témoignage, puisque c'est nous-mêmes qui l'avons entendu de sa bouche?» Et s'étant soulevés en foule ils le conduisirent devant Pilate. Or ils se mirent à l'accuser en disant: «Nous avons trouvé celui-ci occupé à soulever notre nation, et empêchant de payer des impôts à l'empereur, et disant qu'il est lui-même Christ roi.» Or Pilate l'interrogea en disant: «Tu es le roi de Juifs?» Et il lui répliqua: «C'est toi qui le dis.» Or Pilate dit aux grands prêtres et à la foule: «Je ne trouve rien de coupable chez cet homme.» Mais ils insistaient, en disant: «Il agite le peuple, en enseignant dans toute la Judée, ayant même commencé par la Galilée jusques ici.» A ces mots Pilate demanda: «L'homme est-il Galiléen?» Et ayant appris qu'il était de la juridiction d'Hérode, il le renvoya devant Hérode, qui se trouvait aussi à Jérusalem en ces jours-là. Or Hérode en voyant Jésus fut dans une grande joie, car dès longtemps il désirait le voir, à cause de ce qu'il avait ouï dire sur son compte, et il espérait voir quelque miracle opéré par lui. Or il lui faisait subir un long interrogatoire, mais il ne répondait rien, tandis que les grands prêtres et les scribes étaient là qui l'accusaient sans relâche. Or, après qu'Hérode l'eut insulté et bafoué avec ses soldats, il le revêtit d'un brillant costume et le renvoya à Pilate. Or Hérode et Pilate devinrent ce jour même mutuellement amis, car auparavant il existait entre eux une inimitié réciproque. Cependant Pilate, ayant convoqué les grands prêtres et les chefs, et le peuple, leur dit: «Vous m'avez amené cet homme comme soulevant le peuple, et voici, après l'avoir examiné en votre présence, je ne l'ai, pour mon compte, trouvé coupable d'aucune des choses dont vous l'accusez; mais Hérode non plus, car il nous l'a renvoyé; et voici, il n'a rien fait qui soit digne de mort. Après l'avoir donc fait châtier je le relâcherai.» [ Il était obligé de leur relâcher lors d'une fête un prisonnier.] Mais ils s'écriaient en foule: «Fais périr celui-ci, mais relâche-nous Barabbas.» Cet homme avait été mis en prison à cause d'une sédition survenue dans la ville et d'un meurtre. Mais Pilate s'adressa derechef à eux, parce qu'il désirait relâcher Jésus; mais ils répondaient par des cris en disant: «Crucifie, crucifie-le.» Or il leur dit pour la troisième fois: «Eh! quel mal a fait cet homme? Je n'ai rien trouvé en lui qui mérite la mort; après l'avoir donc fait châtier je le relâcherai.» Mais ils insistaient en demandant à grands cris qu'il le crucifiât, et leurs cris prenaient le dessus, et Pilate prononça que leur requête était accordée; et il leur relâcha celui qui avait été mis en prison pour sédition et pour meurtre, lequel ils réclamaient, tandis qu'il leur livra Jésus pour en faire ce qu'ils voulaient. Et comme ils l'emmenaient, ils se saisirent d'un certain Simon de Cyrène qui venait des champs, et ils le chargèrent de la croix pour la porter derrière Jésus. Or une nombreuse multitude de peuple le suivait, ainsi que beaucoup de femmes qui s'affligeaient et se lamentaient sur lui. Mais s'étant retourné vers elles, Jésus dit: «Filles, de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi; mais pleurez sur vous et sur vos enfants, car voici, des jours viennent où l'on dira: Heureuses les stériles, et les ventres qui n'ont point enfanté, et les mamelles qui n'ont point nourri! Alors on commencera à dire aux montagnes: Tombez sur nous! et aux coteaux: Cachez-nous! Car si on fait ces choses à du bois vert, qu'adviendra-t-il à celui qui est sec?» Or on emmenait aussi deux autres malfaiteurs pour être mis à mort avec lui. Et lorsqu'ils furent arrivés à l'endroit appelé Crâne, ils le crucifièrent là avec les malfaiteurs, l'un à droite et l'autre à gauche. Or se partageant ses vêtements, ils tirèrent au sort. Et le peuple se tenait là à regarder; mais les chefs aussi se moquaient en disant: «Il en a sauvé d'autres, qu'il se sauve lui-même, s'il est le Fils, le Christ élu de Dieu!» Les soldats s'avançant le bafouèrent aussi, en lui offrant du vinaigre, et en disant: «Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même.» Et il y avait encore au-dessus de lui pour inscription: Celui-ci est le roi des Juifs. Or l'un des malfaiteurs pendus l'injuriait, en disant: «N'est-ce pas toi qui es le Christ? Sauve-toi toi-même et nous aussi!» Mais l'autre prenant la parole le réprimandait en disant: «Ne crains-tu point Dieu, car tu subis la même condamnation? Et quant à nous, ce n'est que justice, car nous recevons ce que méritent les choses que nous avons faites, tandis que celui-ci n'a rien fait de criminel.» Et il disait à Jésus: «Souviens-toi de moi quand tu seras entré dans ton royaume.» Et il lui dit: «En vérité je te le déclare, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis.» Et il était déjà environ la sixième heure, et des ténèbres survinrent sur toute la terre jusques à la neuvième heure, car le soleil s'éclipsait; et le rideau du sanctuaire se déchira par le milieu. Et Jésus parlant à haute voix, dit: «Père, c'est en Tes mains que je remets mon esprit!» Or en disant cela, il expira. Mais le centurion, voyant ce qui était advenu, glorifiait Dieu en disant: «Cet homme-ci était réellement juste.» Et toute la foule qui était venue là pour ce spectacle, ayant vu ce qui s'était passé, s'en retournait en se frappant la poitrine. Mais tous ceux de sa connaissance se tenaient dans l'éloignement, ainsi que les femmes qui l'accompagnaient depuis la Galilée, et elles contemplaient ces choses. Et voici, un homme nommé Joseph, qui était sénateur, homme bon et juste, lequel n'avait point connivé à leur décision et à leur conduite, originaire d'Arimathée, ville des Juifs, qui attendait le royaume de Dieu… cet homme s'étant rendu auprès de Pilate réclama le corps de Jésus, et l'ayant descendu il l'enveloppa d'un linceul et le déposa dans un sépulcre taillé dans le roc, où personne n'avait encore été mis. Et c'était le jour de la préparation, et le sabbat allait commencer. Or les femmes qui étaient venues avec lui de Galilée s'approchèrent pour regarder le sépulcre et la manière dont son corps y avait été déposé; et s'en étant retournées elles préparèrent des aromates et des parfums. Et pendant le sabbat elles demeurèrent en repos, selon la loi, mais le premier jour de la semaine, dès l'aube, elles vinrent au sépulcre portant les aromates qu'elles avaient préparés. Mais elles trouvèrent la pierre déplacée de devant le sépulcre, et étant entrées elles ne trouvèrent pas le corps du seigneur Jésus. Et il advint, pendant qu'elles ne savaient qu'en penser, que voici, deux hommes se présentèrent à elles, vêtus d'un habit étincelant; et, comme elles étaient saisies de crainte et abaissaient leurs visages vers la terre, ils leur dirent: «Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant? Il n'est pas ici, mais il est ressuscité; souvenez-vous de la manière dont il vous a parlé lorsqu'il était encore en Galilée, disant du fils de l'homme: il faut qu'il soit livré aux mains des hommes pécheurs, et qu'il soit crucifié, et qu'il ressuscite le troisième jour.» Et elles se souvinrent de ses paroles, et s'étant éloignées du sépulcre elles rapportèrent toutes ces choses aux onze et aux autres; or c'étaient la Magdalène Marie, et Jeanne, et Marie mère de Jacques; et les autres qui étaient avec elles disaient les mêmes choses aux apôtres, et ces paroles leur parurent du radotage, et ils ne les en croyaient pas. Mais Pierre s'étant levé courut au sépulcre, et s'étant courbé il vit les linges seuls; et il s'en retourna, émerveillé en lui-même de ce qui était advenu. Et voici, deux d'entre eux se rendaient le même jour dans un village éloigné de soixante stades de Jérusalem, et nommé Emmaous; et ils causaient ensemble de tous ces événements. Et il advint, pendant qu'ils causaient et discutaient, que Jésus s'étant approché cheminait avec eux, mais leurs yeux étaient offusqués de manière à ne le pas reconnaître. Mais il leur dit: «Quels sont ces discours que vous échangez entre vous, tout en marchant?» Et ils demeurèrent tout chagrins. Mais l'un d'eux, nommé Cléopas, lui répliqua: «Séjournes-tu seul à Jérusalem, que tu n'aies pas eu connaissance des choses qui s'y sont passées ces jours-ci?» Et il leur dit: «Lesquelles?» Or ils lui dirent: «Celles qui concernent Jésus le Nazarénien, qui fut un prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple, et comme quoi nos grands prêtres et nos chefs l'ont livré pour être condamné à mort, et l'ont crucifié, tandis que nous, nous espérions qu'il était celui qui doit racheter Israël. Mais avec tout cela, voici le troisième jour depuis que ces choses ont eu lieu; et de plus quelques femmes d'entre nous nous ont mis hors de nous-mêmes, car, s'étant rendues de grand matin au sépulcre, et n'ayant pas trouvé le corps, elles sont venues nous dire en outre qu'elles avaient vu une apparition d'anges qui disent qu'il est vivant; et quelques-uns de nos compagnons sont allés au sépulcre, et ont trouvé les choses telles que les femmes les avaient dites, mais quant à lui ils ne l'ont point vu.» Et lui-même leur dit: «O hommes sans intelligence, et dont le cœur est lent à croire tout ce dont ont parlé les prophètes! Ne fallait-il pas que le Christ soutînt ces choses, et qu'il entrât dans sa gloire?» Et ayant commencé depuis Moïse et depuis tous les prophètes, il leur interpréta dans toutes les écritures ce qui le concernait. Et ils approchèrent du village où ils se rendaient, et lui-même feignit de se rendre plus loin; et ils le retinrent de force, en disant: «Reste avec nous; car voici le soir, et le jour a déjà baissé.» Et il entra pour rester avec eux. Et il advint, au moment où il se mit à table avec eux, qu'ayant pris le pain il prononça une bénédiction, et après l'avoir rompu il le leur distribuait. Mais leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent, et lui-même devint invisible pour eux; et ils se dirent l'un à l'autre: «Est-ce que notre cœur ne brûlait pas quand il nous parlait en chemin, quand il nous expliquait les écritures?» Et s'étant levés sur l'heure même, ils retournèrent à Jérusalem, et trouvèrent réunis les onze et leurs compagnons, qui disaient: «Le Seigneur est réellement ressuscité, et il s'est fait voir à Simon.» Et eux-mêmes racontaient ce qui leur était arrivé en chemin, et comment il avait été reconnu par eux à la fraction du pain. Or, pendant qu'ils parlaient ainsi, lui-même se présenta au milieu d'eux, et leur dit: «Paix pour vous!» Mais saisis d'épouvante et de crainte ils s'imaginaient voir un esprit; et il leur dit: «Pourquoi êtes-vous troublés, et pourquoi des pensées montent-elles dans votre cœur? Voyez mes mains et mes pieds, car c'est bien moi-même; touchez-moi et voyez; car un esprit n'a ni chair ni os comme vous voyez que je les ai.» Et en disant cela il leur montra ses mains et ses pieds. Mais, comme dans leur joie ils doutaient encore et étaient émerveillés, il leur dit: «Avez–vous ici quelque chose à manger?» Or ils lui servirent une portion de poisson rôti; et l'ayant prise, il mangea devant eux. Mais il leur dit: «Ce sont ici les paroles que je vous ai adressées pendant que j'étais encore avec vous, vous disant qu'il fallait que fussent accomplies toutes les choses écrites à mon sujet dans la loi de Moïse, et dans les prophètes, et dans les psaumes.» Alors il leur ouvrit l'esprit pour comprendre les écritures, et il leur dit: «C'est ainsi qu'il a été écrit que le Christ souffrirait, et qu'il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance en vue de la rémission des péchés serait prêchée en son nom à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. C'est vous qui êtes témoins de ces choses, et voici, moi, j'envoie sur vous la promesse de mon Père, mais, pour vous, demeurez dans la ville jusques à ce que vous ayez été revêtus d'une puissance venue d'en haut.» Et il les conduisit hors de la ville jusques à Béthanie, et ayant élevé ses mains il les bénit. Et il advint, pendant qu'il les bénissait, qu'il se sépara d'eux; et il était enlevé au ciel; et eux, après l'avoir adoré, retournèrent à Jérusalem avec joie; et'ils étaient constamment dans le temple occupés à bénir Dieu. Amen! Au commencement était la Parole, et la Parole était auprès de Dieu, et la Parole était Dieu; c'est elle qui était au commencement auprès de Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et sans elle pas même une seule des choses qui ont été faites n'a été faite. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes; et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas reçue. Il y eut un homme, envoyé de Dieu, dont le nom était Jean; cet homme vint pour servir de témoin, afin de rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par son moyen. Ce n'est pas lui qui était la lumière, mais il devait rendre témoignage à la lumière; la lumière véritable qui illumine tous les hommes était venue dans le monde. La Parole était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l'a point connue; elle est venue chez elle, et les siens ne l'ont pas accueillie; mais à tous ceux qui l'ont reçue, elle a donné, parce qu'ils croient en son nom, le droit de devenir enfants de Dieu, eux qui ne sont nés ni du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu. Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire telle que doit être celle du Fils unique qui est né du Père; — Jean lui rend témoignage, et il s'écrie: «C'était de lui que j'ai dit: Celui qui vient après moi a été avant moi, car il existait plus tôt que moi;» — c'est en effet de sa plénitude que tous nous avons reçu grâce après grâce; car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. Personne n'a jamais vu Dieu; le Dieu Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui L'a révélé. Et voici quel fut le témoignage de Jean, lorsque les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites, afin de lui demander: «Toi, qui es-tu?» et qu'il déclara, (et il ne nia point) et qu'il déclara: «Pour moi, je ne suis point le Christ.» Et ils lui demandèrent: «Toi donc, qu'es-tu? Es-tu Élie?» Et il dit: «Je ne le suis point. — Es-tu le prophète?» — Et il répliqua: «Non.» Ils lui dirent donc: «Qui es-tu? afin que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même?» Il dit: «Je suis la voix de quelqu'un qui crie dans le désert: Redressez le chemin du Seigneur, comme a dit Ésaïe le prophète.» Et on avait envoyé des gens pris parmi les pharisiens, et ils l'interrogèrent et lui dirent: «Pourquoi donc baptises-tu, si tu n'es pas le Christ, ni Élie, ni le prophète?» Il leur répliqua: «Pour moi, je baptise avec de l'eau; au milieu de vous se trouve quelqu'un que vous ne connaissez pas, qui vient après moi, de la sandale duquel je ne suis pas digne de délier la courroie.» Ces choses se passèrent à Béthanie au delà du Jourdain, là où Jean baptisait. Le lendemain il voit Jésus venant à lui, et il dit: «Voilà l'agneau de Dieu qui enlève le péché du monde; c'est à propos de lui que j'ai dit: Après moi vient un homme qui a été avant moi, car il existait plus tôt que moi; et pour moi je ne le connaissais point, mais c'est afin qu'il fût manifesté à Israël que je suis venu, baptisant avec de l'eau.» Et Jean rendit témoignage en disant: «J'ai vu l'Esprit descendant du ciel comme une colombe, et il est demeuré sur lui; et pour moi je ne le connaissais point, mais Celui qui m'a envoyé pour baptiser avec de l'eau, Celui-là même m'a dit: Celui sur lequel tu auras vu l'Esprit descendre et demeurer, c'est celui qui baptise avec l'esprit saint. Et moi j'ai vu; et j'ai rendu ce témoignage: Celui-ci est le fils de Dieu.» Le lendemain Jean se trouvait là derechef, ainsi que deux de ses disciples, et ayant fixé ses regards sur Jésus qui passait, il dit: «Voilà l'agneau de Dieu.» Et les deux disciples l'entendirent pendant qu'il parlait, et ils suivirent Jésus; or Jésus s'étant retourné et les ayant vus qui le suivaient, il leur dit : «Que cherchez-vous?» Mais ils lui dirent: «Rabbi (ce qui étant traduit veut dire Maître), où demeures-tu?» Il leur dit: «Venez, et vous verrez.» Ils allèrent donc et ils virent où il demeurait, et ils demeurèrent ce jour-là auprès de lui; c'était environ la dixième heure. André, le frère de Simon Pierre, était l'un des deux disciples qui avaient entendu les paroles de Jean et qui l'avaient suivi; c'est lui qui trouve d'abord son propre frère Simon et qui lui dit: «Nous avons trouvé le Messie» (ce qui étant traduit signifie Christ). Il le conduisit auprès de Jésus; «Jésus ayant fixé sur lui ses regards dit: «Tu es Simon fils de Jean, tu seras appelé Céphas» (ce qui se traduit par Pierre). «Le lendemain il voulut se rendre en Galilée, et il trouve Philippe, et Jésus lui dit: «Suis-moi.» Or Philippe était de Bethsaïda, de la ville d'André et de Pierre; Philippe trouve Nathanaël et lui dit: «Celui dont Moïse a écrit dans la loi, ainsi que les prophètes, nous l'avons trouvé, c'est Jésus fils de Joseph, qui est de Nazareth.» «Nathanaël lui dit: «Est-ce que de Nazareth il peut venir quelque chose de bon?» Philippe lui dit: «Viens et vois,» Jésus vit Nathanaël venant à lui, et il dit de lui: «Voilà vraiment un Israélite dans lequel il n'y a pas de fraude.» Nathanaël lui dit: «D'où me connais-tu?» Jésus lui répliqua: «Avant que Philippe t'appelât, pendant que tu étais sous le figuier je t'ai vu.» Nathanaël répliqua: «Rabbi, tu es le fils de Dieu, tu es le roi d'Israël.» Jésus lui répliqua: «Est-ce parce que je t'ai dit que je t'avais vu sous le figuier, que tu crois? Tu verras de plus grandes choses que celles-ci.» Et il lui dit: «En vérité, en vérité, je vous le dis: vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et redescendre sur le fils de l'homme.» Et le troisième jour il y eut une noce à Cana de Galilée et la mère de Jésus s'y trouvait. Or Jésus avait aussi été invité à la noce ainsi que ses disciples. Et le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit: «Ils n'ont plus de vin;» et Jésus lui dit: «Qu'y a-t-il de commun entre moi et toi, femme? Mon heure n'est pas encore venue.» Sa mère dit aux serviteurs: «Quoique ce soit qu'il vous dise, faites-le.» Or il y avait là six vases de pierre destinés aux ablutions en usage chez les Juifs, contenant chacun deux ou trois métrètes. Jésus leur dit: «Remplissez ces vases d'eau.» Et ils les remplirent jusques en haut. Et il leur dit: «Puisez maintenant, et portez au chef de la salle à manger.» Et ils portèrent. Mais quand le chef de la salle à manger eut goûté l'eau devenue du vin, (et il ne savait d'où il venait, mais les serviteurs le savaient, eux qui avaient puisé l'eau), le chef de la salle à manger appelle l'époux et lui dit : «Tout le monde sert d'abord le bon vin, et quand on est ivre, le moins bon; toi, tu as gardé le bon vin jusques à présent.» Jésus fit ainsi son premier miracle à Cana de Galilée, et il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui; après cela il descendit à Capharnaoum, lui, et sa mère, et ses frères, et ses disciples, et ils y demeurèrent un petit nombre de jours. Et la Pâque des Juifs était proche; et Jésus monta à Jérusalem, et il trouva dans le temple ceux qui vendaient des bœufs et des brebis et des colombes, ainsi que des changeurs sur leurs sièges; et ayant fait un petit fouet avec des cordes, il les expulsa tous du temple ainsi que les brebis et les bœufs, et il dispersa la monnaie des changeurs et renversa leurs tables, et il dit à ceux qui vendaient les colombes: «Emportez cela d'ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic!» — Ses disciples se souvinrent qu'il est écrit: «Le zèle pour Ta maison me dévore.» — Les Juifs donc prirent la parole et lui dirent : «Quel signe nous montres-tu pour agir de la sorte?» Jésus leur répliqua: «Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai.» Les Juifs dirent donc: «Il a fallu quarante-six ans pour que ce sanctuaire fût construit et toi, tu le relèveras en trois jours!» — Mais lui parlait du sanctuaire de son corps; lors donc qu'il fut ressuscité des morts, ses disciples se souvinrent qu'il avait dit cela, et ils crurent à l'Écriture et à la parole qu'avait dite Jésus. – Or, pendant qu'il était à Jérusalem, durant la fête de Pâque, plusieurs crurent en son nom, en voyant les miracles qu'il opérait; mais, quant à Jésus, il ne se fiait pas à eux, parce qu'il connaissait tout le monde, et qu'il n'avait pas besoin que personne rendît témoignage sur tel ou tel homme; car lui-même savait ce qui était dans l'homme. Or il y avait un homme d'entre les pharisiens, dont le nom était Nicodème, et qui était un chef des Juifs; il vint vers lui de nuit et lui dit: «Rabbi, nous savons que tu es venu de Dieu comme docteur, car personne ne peut opérer les miracles que tu opères, si Dieu n'est avec lui.» Jésus lui répliqua: «En vérité, en vérité je te le déclare: si quelqu'un n'est né d'en haut, il ne peut voir le royaume de Dieu.» Nicodème lui dit: «Comment un homme peut-il naître, quand il est vieux? Est-ce qu'il peut entrer une seconde fois dans le sein de sa mère et naître?» Jésus répliqua: «En vérité, en vérité je te le déclare: si quelqu'un n'est né d'eau et d'esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu; ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit; ne t'étonne pas de ce que je t'ai dit: il vous faut naître d'en haut; le vent souffle où il veut, et tu en entends le son, mais tu ne sais d'où il vient et où il va; il en est de même pour quiconque est né de l'Esprit.» Nicodème lui répliqua: «Comment ces choses se peuvent-elles faire?» Jésus lui répliqua: «Tu es le docteur d'Israël, et tu ne connais pas ces choses! En vérité, en vérité je te déclare que ce que nous savons, nous le disons, et que ce que nous avons vu, nous en rendons témoignage, et vous ne recevez pas notre témoignage; si je vous ai parlé des choses terrestres, et que vous ne croyez pas, comment croirez-vous, si je vous parle des choses célestes? Et personne n'est monté au ciel, si ce n'est celui qui est descendu du ciel, le fils de l'homme. Et de même que Moïse a élevé le serpent dans le désert, ainsi faut-il que le fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. En effet Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais ait la vie éternelle; car Dieu n'a pas envoyé Son Fils dans le monde afin qu'il jugeât le monde, mais afin que le monde fût sauvé par lui. Celui qui croit en lui n'est point jugé; celui qui ne croit pas a déjà été jugé parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Or voici en quoi consiste ce jugement, c'est que la lumière est venue dans le monde, et que les hommes ont aimé les ténèbres plus que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises; car quiconque fait le mal hait la lumière et ne vient pas vers la lumière, afin que ses œuvres ne soient pas dévoilées; mais celui qui pratique la vérité vient vers la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées parce qu'elles sont faites en Dieu.» Après cela Jésus vient, ainsi que ses disciples, dans le pays de Judée et il y séjournait avec eux, et il baptisait. Or Jean baptisait aussi à Énon près de Salim, parce qu'il y avait là beaucoup d'eau; et on venait, et on se faisait baptiser; car Jean n'avait pas encore été jeté en prison. Il y eut donc de la part des disciples de Jean une dispute avec un Juif au sujet de l'ablution. Et ils vinrent vers Jean et lui dirent: «Rabbi, celui qui était avec toi au delà du Jourdain, auquel tu as rendu témoignage, c'est lui qui baptise, et tous viennent vers lui.» Jean répliqua: «Un homme ne peut pas s'attribuer la moindre chose, si cela ne lui a été donné du ciel; vous-mêmes vous m'êtes témoins que j'ai dit: Ce n'est pas moi qui suis le Christ, mais j'ai été envoyé devant lui. Celui qui possède l'épouse est l'époux; mais l'ami de l'époux, qui est présent et qui l'entend, est plein de joie à cause de la voix de l'époux; cette joie donc, qui est la mienne, a été accomplie; il faut qu'il croisse, mais que moi je diminue. Celui qui vient d'en haut est au-dessus de tous; celui qui est de la terre est de la terre et parle de la terre; celui qui vient du ciel, est au-dessus de tous; ce qu'il a vu et entendu, c'est ce dont il rend témoignage, et personne ne reçoit son témoignage! Celui qui a reçu son témoignage a scellé que Dieu est vrai; en effet celui que Dieu a envoyé profère les paroles de Dieu, car ce n'est pas avec mesure qu'il donne l'Esprit. Le Père aime le Fils, et Il a tout mis dans sa main; celui qui croit au Fils a la vie éternelle, mais celui qui désobéit au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. Lors donc que le Seigneur sut que les pharisiens avaient appris que Jésus faisait et baptisait plus de disciples que Jean, (toutefois ce n'était pas Jésus lui-même qui baptisait, mais ses disciples), il quitta la Judée, et se rendit en Galilée. Or il fallait qu'il traversât la Samarie. Il arriva donc dans une ville de Samarie nommée Sichar, près du champ que Jacob avait donné à Joseph son fils; or là se trouvait la source de Jacob. Jésus donc fatigué du voyage s'était tout simplement assis près de la source; c'était environ la sixième heure; survient une femme samaritaine pour puiser de l'eau; Jésus lui dit: «Donne-moi à boire.» Car ses disciples étaient allés à la ville afin d'acheter des vivres. La femme samaritaine lui dit donc: «Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme samaritaine?» — Les Juifs en effet ne frayent pas avec les Samaritains. Jésus lui répliqua : «Si tu connaissais le don de Dieu, et quel est celui qui te dit: Donne-moi à boire, c'est toi qui l'aurais sollicité, et il t'aurait donné de l'eau vive.» Elle lui dit: «Seigneur, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond; d'où as-tu donc cette eau vive? Es-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui lui-même en a bu, ainsi que ses fils et ses troupeaux?» Jésus lui répliqua: «Quiconque boit de cette eau-là aura de nouveau soif; tandis que celui qui aura bu de l'eau que je lui donnerai n'aura certainement plus jamais soif, mais l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau jaillissante jusque dans la vie éternelle.» La femme lui dit: «Seigneur, donne-moi cette eau-là, afin que je n'aie plus soif, et que je ne vienne plus puiser ici.» Il lui dit: «Va, appelle ton mari, et reviens ici.» La femme lui répliqua: «Je n'ai pas de mari.» Jésus lui dit: «Tu as eu raison de dire: je n'ai pas de mari; car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari; en cela tu as dit vrai.» La femme lui dit: «Seigneur, je vois que tu es un prophète; nos pères ont adoré sur cette montagne, et vous, vous dites que c'est à Jérusalem qu'est le lieu où il faut adorer.» Jésus lui dit: «Crois-moi, femme, l'heure vient où vous n'adorerez le Père, ni sur cette montagne, ni à Jérusalem. Pour vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs; mais l'heure vient, et elle est maintenant arrivée, où les véritables adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; ce sont en effet de tels adorateurs que demande aussi le Père; Dieu est Esprit, et il faut que ses adorateurs L'adorent en esprit et en vérité.» La femme lui dit: «Je sais que le Messie doit venir, celui qui est appelé Christ; lorsque celui-là sera venu, il nous apprendra toutes choses.» «Jésus lui dit: «C'est moi qui le suis, moi qui te parle.» Et là-dessus survinrent ses disciples, et ils s'étonnaient de ce qu'il parlait avec une femme. Nul cependant ne dit: «Que demandes-tu?» ou, «Pourquoi parles-tu avec elle?» La femme laissa donc sa cruche et s'en fut à la ville, et elle dit aux gens : «Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait; n'est-ce point lui qui est le Christ?» Ils sortirent de la ville, et ils venaient vers lui. Dans l'intervalle les disciples le sollicitaient en disant: «Rabbi, mange.» Mais il leur dit: «J'ai à manger un aliment que vous ne connaissez pas.» Les disciples se disaient donc les uns aux autres: «Est-ce que quelqu'un lui a apporté à manger?» Jésus leur dit: «Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé et d'achever Son œuvre. Ne dites-vous pas vous-mêmes: Encore quatre mois et la moisson arrive? Voici, je vous dis: Levez vos yeux, et voyez comme les campagnes blanchissent déjà pour la moisson. Le moissonneur reçoit un salaire, et il serre sa récolte pour la vie éternelle, afin que le semeur se réjouisse aussi bien que le moissonneur; car c'est ici que s'applique avec vérité la parole qui dit: «Autre est le semeur, et autre le moissonneur.» C'est moi qui vous ai envoyés moissonner ce que vous n'avez pas travaillé; d'autres ont travaillé, et vous, vous êtes entrés dans leur travail.» Or de cette ville-là il y eut plusieurs Samaritains qui crurent en lui, à cause de cette déclaration de la femme: «Il m'a dit tout ce que j'ai fait.» Lors donc que les Samaritains furent venus vers lui, ils le sollicitaient de demeurer auprès d'eux; et il demeura là deux jours. Et un beaucoup plus grand nombre crurent à cause de sa prédication, et ils disaient à la femme: «Ce n'est plus à cause de tes discours, que nous croyons, car nous avons ouï nous-mêmes, et nous savons que celui-ci est vraiment le sauveur du monde, le Christ.» Au bout de ces deux jours il sortit de là pour se rendre en Galilée. En effet Jésus lui-même avait déclaré qu'un prophète n'est point honoré dans sa propre patrie; lors donc qu'il arriva en Galilée, les Galiléens l'accueillirent parce qu'ils avaient vu tout ce qu'il avait fait à Jérusalem pendant la fête; car eux-mêmes aussi étaient venus à la fête. Il vint donc derechef à Cana de Galilée, où il avait de l'eau fait du vin. Et il y avait à Capharnaoum un officier royal, dont le fils était malade; cet homme, ayant appris que Jésus était arrivé de Judée en Galilée, se rendit auprès de lui, et il le sollicitait de venir guérir son fils; car il était sur le point de mourir. Jésus lui dit donc: «Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croyez absolument point.» L'officier royal lui dit: «Seigneur, descend avant que mon enfant ne meure.» Jésus lui dit: «Va, ton fils vit.» L'homme crut la parole que Jésus lui avait dite, et il s'acheminait; mais comme déjà il descendait, ses esclaves vinrent à sa rencontre en disant que son enfant vivait. Il s'informa donc de l'heure précise à laquelle il s'était trouvé mieux; ils lui dirent donc: «C'est hier, à la septième heure, que la fièvre l'a quitté.» Le père reconnut donc que c'était à cette heure-là que Jésus lui avait dit: «Ton fils vit;» et il crut, lui, et toute sa famille. Or ce fut là le second miracle que fit encore Jésus lorsqu'il fut venu de Judée en Galilée. Après cela eut lieu une fête des Juifs, et Jésus monta à Jérusalem. Or il existe à Jérusalem, près de la porte des brebis, une piscine, celle qui est nommée en hébreu Bethsaïda; elle est entourée de cinq portiques, dans lesquels était couchée une multitude de malades, aveugles, boiteux, paralysés. [Car un ange du Seigneur descendait de temps en temps dans la piscine et agitait l'eau; celui donc qui entrait le premier dans la piscine après l'agitation de l'eau était guéri, de quelque maladie qu'il fût atteint.] Or il se trouvait là un homme qui était depuis trente-huit ans en état de maladie; Jésus l'ayant vu couché, et ayant su qu'il l'était déjà depuis longtemps, lui dit: «Veux-tu être guéri?» Le malade lui répliqua: «Seigneur, je n'ai personne pour me jeter dans la piscine quand l'eau a été agitée; mais pendant que j'y vais moi-même un autre descend avant moi.» Jésus lui dit: «Lève-toi, emporte ta couchette, et marche.» Et aussitôt l'homme fut guéri, et il emporta sa couchette, et il marchait; or ce jour-là était un jour de sabbat. Les Juifs disaient donc au guéri: «C'est un jour de sabbat, il ne t'est pas permis d'emporter ta couchette.» Mais il leur répliqua: «Celui qui m'a guéri m'a dit lui-même: Emporte ta couchette, et marche.» Ils lui demandèrent: «Qui est l'homme qui t'a dit: Emporte, et marche?» Mais le guéri ne savait qui c'était, car Jésus s'était esquivé grâce à la foule qui se trouvait en cet endroit. Ensuite Jésus le trouve dans le temple et il lui dit: «Voici, tu as été guéri, ne pèche plus, afin qu'il ne t'arrive pas pire.» L'homme s'en alla, et il informa les Juifs que c'était Jésus qui l'avait guéri; c'est pourquoi les Juifs poursuivaient Jésus, parce qu'il avait fait cela un jour de sabbat. Mais Jésus leur répliqua: «Mon Père travaille jusques à maintenant, et moi aussi je travaille.» A cause de cela les Juifs cherchaient donc encore plus à le faire mourir, parce que non seulement il anéantissait le sabbat, mais encore parce qu'il appelait Dieu son propre père, se faisant lui-même égal à Dieu. Il reprit donc la parole et il leur disait: «En vérité, en vérité je vous le déclare: le Fils ne peut rien faire de lui-même, s'il ne le voit faire au Père; car quoi que fasse Celui-ci, le Fils aussi le fait pareillement; car le Père aime le Fils, et Il lui montre tout ce qu'il fait lui-même, et Il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez émerveillés; car comme le Père ressuscite et vivifie les morts, de même aussi le Fils vivifie qui il veut; le Père non plus ne juge personne, mais Il a remis au Fils le jugement tout entier, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père; celui qui n'honore point le Fils n'honore pas le Père qui l'a envoyé. En vérité, en vérité je vous déclare que celui qui écoute ma parole, et qui croit en Celui qui m'a envoyé possède la vie éternelle, et il ne subit pas de jugement, mais il est passé de la mort à la vie. En vérité, en vérité je vous déclare que l'heure vient, et elle est maintenant arrivée, où les morts entendront la voix du fils de Dieu, et ceux qui l'auront entendue vivront; car, comme le Père a la vie en Lui-même, ainsi Il a donné aussi au Fils d'avoir la vie en lui-même, et Il lui a donné pouvoir de juger, parce que c'est un fils d'homme. Ne vous en étonnez pas, car l'heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront, ceux qui auront fait le bien, pour une résurrection de vie, ceux qui auront fait le mal, pour une résurrection de jugement. Je ne puis, quant à moi, rien faire de moi-même; comme j'entends je juge, et mon jugement est juste, parce que je ne recherche pas ma propre volonté, mais la volonté de Celui qui m'a envoyé. Si c'est moi qui témoigne en ma faveur, mon témoignage n'est pas véridique; c'est un autre qui témoigne pour moi, et je sais que le témoignage qu'il porte en ma faveur est véridique. Pour vous, vous avez envoyé auprès de Jean, et il a rendu témoignage à la vérité; mais moi, ce n'est pas d'un homme que je reçois le témoignage qui m'est rendu; si j'en parle, c'est afin que vous soyez sauvés; il était la lampe qui brûle et qui luit, mais vous, vous avez voulu vous égayer un instant à sa lumière. Quant à moi, j'ai un témoignage qui est plus grand que celui de Jean, car les œuvres que le Père m'a données afin que je les accomplisse, ces œuvres mêmes que je fais témoignent pour moi que le Père m'a envoyé; et le Père qui m'a envoyé, c'est Lui qui a témoigné pour moi. Jamais vous n'avez entendu Sa voix, ni vous n'avez vu Sa figure, et vous n'avez pas Sa parole demeurant en vous, car vous ne croyez pas en celui que Lui-même a envoyé. Vous scrutez les Écritures, parce que vous pensez posséder en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui témoignent pour moi, et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie! Ce n'est pas que j'accepte une gloire dispensée par les hommes, mais j'ai connu que vous n'avez pas en vous l'amour de Dieu; moi, je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas; si un autre vient en son propre nom, celui-là, vous le recevrez. Comment pouvez-vous croire, vous qui acceptez une gloire que vous vous dispensez mutuellement, et qui ne cherchez pas la gloire qui vient de l'Unique? Ne pensez pas que ce soit moi qui vous accuserai auprès du Père; votre accusateur auprès du Père, c'est Moïse en qui vous avez espéré; car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, car il a écrit sur moi; mais si vous ne croyez pas à ses écrits, comment pouvez-vous croire à mes paroles?» Après cela Jésus s'en alla de l'autre côté de la mer de Galilée, de Tibériade. Or une foule nombreuse suivait, parce qu'elle voyait les miracles qu'il opérait sur les malades; mais Jésus monta sur la montagne, et il s'y tenait assis avec ses disciples. Or la Pâque était proche, la fête des Juifs. Jésus ayant donc levé les yeux et ayant vu qu'une foule nombreuse venait vers lui, il dit à Philippe: «Où pourrons-nous acheter des pains afin que ces gens-là se nourrissent?» — Or il parlait ainsi afin de l'éprouver, car pour lui il savait ce qu'il allait faire. — Philippe lui répliqua; «Deux cents deniers de pains ne leur suffisent pas pour que chacun en reçoive un peu.» Un de ses disciples, André, frère de Simon Pierre, lui dit : «Il y a ici un jeune enfant qui a cinq pains d'orge et deux poissons; mais qu'est-ce que cela pour tant de monde?» Jésus dit: «Faites étendre les gens.» Or il y avait beaucoup d'herbe en cet endroit. Les hommes au nombre d'environ cinq mille s'étendirent donc. Jésus prit donc les pains; et après avoir rendu grâces, il les distribua à ceux qui étaient couchés, de même fit-il aussi avec les poissons, tant qu'ils en voulaient. Mais lorsqu'ils furent repus, il dit à ses disciples: «Rassemblez les morceaux qui restent, afin que rien ne soit perdu.» Ils les rassemblèrent donc, et remplirent douze corbeilles avec les morceaux des cinq pains d'orge, que laissèrent ceux qui avaient mangé. Les gens ayant donc vu les miracles qu'il avait faits disaient: «Celui-ci est vraiment le prophète qui doit venir dans le monde.» Jésus donc, ayant su qu'ils devaient venir et l'enlever afin de le faire roi, se retira derechef seul sur la montagne. Mais, quand le soir fut venu, ses disciples descendirent vers la mer, et étant montés dans une barque ils se dirigeaient de l'autre côté de la mer vers Capharnaoum; et l'obscurité était déjà survenue, et Jésus n'était pas encore venu à eux, et la mer, sur laquelle soufflait un grand vent, était agitée. Après donc qu'ils eurent ramé pendant environ vingt-cinq ou trente stades, ils voient Jésus marchant sur la mer et arrivé près de la barque, et ils eurent peur. Mais il leur dit: «C'est moi, n'ayez pas peur.» Ils voulaient donc le prendre dans la barque, et aussitôt la barque aborda sur le rivage vers lequel ils se rendaient. Le lendemain, la foule qui se trouvait de l'autre côté de la mer vit qu'il n'y avait eu là de barque qu'une seule, et que Jésus n'était point entré dans la barque avec ses disciples, mais que ses disciples seuls étaient partis; d'autres barques étaient venues de Tibériade près de l'endroit où ils avaient mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâces. Lors donc que la foule vit que Jésus n'était pas là non plus que ses disciples, ils montèrent eux-mêmes dans les barques et vinrent à Capharnaoum à la recherche de Jésus; et l'ayant trouvé de l'autre côté de la mer, ils lui dirent: «Rabbi, quand es-tu venu ici?» Jésus leur répliqua: «En vérité, en vérité je vous le déclare, vous me recherchez, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés; travaillez à vous procurer, non la nourriture qui périt, mais la nourriture qui subsiste pour la vie éternelle, laquelle le fils de l'homme vous donnera; car c'est lui que le Père, je veux dire Dieu, a marqué de Son sceau.» Ils lui dirent donc: «Qu'avons-nous à faire pour accomplir l'œuvre de Dieu?» Jésus leur répliqua: «C'est ici l'œuvre de Dieu, que vous croyiez en celui qu'il a envoyé.» Ils lui dirent donc: «Quel miracle fais-tu donc, toi, afin que nous le voyions et que nous te croyions? Que travailles-tu à nous procurer? Nos pères ont mangé la manne dans le désert, comme il est écrit: Il leur a donné à manger du pain venu du ciel.» Jésus leur dit donc: «En vérité, en vérité je vous le déclare, ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel, mais mon Père vous donne le véritable pain venu du ciel; car le pain de Dieu est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde.» Ils lui dirent donc: «Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là.» Jésus leur dit: «C'est moi qui suis le pain de la vie; celui qui vient à moi n'aura certainement jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura certainement jamais soif; mais je vous ai dit que, quoique vous m'ayez vu, vous ne croyez cependant pas. Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et je ne me mettrai certainement pas dehors celui qui vient à moi, car je suis descendu du ciel, non pour faire ma propre volonté, mais la volonté de Celui qui m'a envoyé; or c'est ici la volonté de Celui qui m'a envoyé, que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour; car c'est ici la volonté de mon Père, que quiconque contemple le Fils et croit en lui possède la vie éternelle, et c'est moi qui le ressusciterai au dernier jour.» Les Juifs murmuraient donc à son sujet, parce qu'il avait dit: «Je suis le pain qui est descendu du ciel,» et ils disaient: «Est-ce que celui-ci n'est pas Jésus, le fils de Joseph, dont nous connaissons le père et la mère? Comment maintenant dit-il: je suis descendu du ciel?» Jésus leur répliqua: «Ne murmurez pas entre vous; personne ne peut venir à moi, à moins que le Père qui m'a envoyé ne l'attire, et c'est moi qui le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes: «Et ils seront tous enseignés de Dieu;» quiconque a écouté le Père et a été instruit par Lui vient à moi; ce n'est pas que personne ait vu le Père, si ce n'est celui qui est auprès de Dieu; celui-là a vu le Père. En vérité, en vérité je vous le déclare, celui qui croit possède la vie éternelle. C'est moi qui suis le pain de la vie; vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts; le pain qui descend du ciel est tel, qu'on doit en manger et ne point mourir; c'est moi qui suis le pain vivant qui est descendu du ciel; si quelqu'un mange de ce pain, il vivra pour l'éternité; mais le pain aussi que je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde.» Les Juifs discutaient donc entre eux en disant: «Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger?» Jésus donc leur dit: «En vérité, en vérité je vous le déclare, si vous ne mangez la chair du fils de l'homme, et si vous ne buvez son sang, vous n'avez pas la vie en vous-mêmes; celui qui mange ma chair et qui boit mon sang possède la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour; car ma chair est une vraie nourriture, et mon sang est un vrai breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi et moi en lui; de même que le Père qui est vivant m'a envoyé et que moi aussi je vis à cause du Père, de même aussi celui qui me mange vivra à cause de moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel; ce n'est pas comme les pères qui ont mangé et qui sont morts, celui qui mange ce pain-là vivra pour l'éternité.» Il dit ces choses en enseignant dans la synagogue à Capharnaoum. Plusieurs donc de ses disciples l'ayant ouï dirent: «Ce discours est choquant, qui peut l'écouter?» Mais Jésus, connaissant en lui-même que ses disciples murmuraient là-dessus, leur dit: «Cela vous scandalise-t-il? Si donc vous voyez le fils de l'homme remonter là où il était premièrement…? C'est l'esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien; les paroles que je vous ai adressées sont esprit et sont vie; mais il y en a quelques-uns parmi vous qui ne croient pas.» Jésus en effet savait dès le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas et quel était celui qui le livrerait, et il dit: «C'est à cause de cela que je vous ai dit que personne ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par le Père.» En conséquence plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ne marchaient plus avec lui. Jésus donc dit aux Douze: «Et vous aussi, ne voulez-vous point vous en aller?» Simon Pierre lui répliqua: «Seigneur, vers qui irions-nous? Tu possèdes les paroles de la vie éternelle, et nous, nous avons cru et nous avons connu que c'est toi qui es le saint de Dieu.» Jésus leur répliqua: «N'est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous les Douze? Et pourtant l'un d'entre vous est un traître!» — Or il parlait de Judas, fils de Simon Iscariote; car c'était lui qui devait le livrer, lui, un des Douze. – Et après cela Jésus parcourait la Galilée, car il ne voulait pas parcourir la Judée parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir. Or la fête des Juifs, celle des tabernacles, était proche : ses frères donc lui dirent: «Sors d'ici, et viens en Judée, afin que tes disciples aussi voient les œuvres que tu fais; car personne ne fait en cachette ce qu'il cherche en même temps à rendre public; puisque tu fais ces choses, manifeste-toi toi-même au monde.» En effet pas même ses frères ne croyaient en lui. Jésus leur dit donc: «Mon temps n'est pas encore venu, mais votre temps est toujours venu; le monde ne peut vous haïr, mais il me hait parce que je témoigne contre lui que ses œuvres sont mauvaises; pour vous, montez à la fête; quant à moi, je ne monte pas encore à cette fête, parce que mon temps n'est pas encore accompli.» Or, après leur avoir ainsi parlé, il restait en Galilée. Mais, lorsque ses frères furent montés à la fête, alors lui-même y monta aussi, non pas ouvertement, mais comme en cachette. Les Juifs donc le cherchaient dans la fête et disaient: «Où est-il?» Et il y avait parmi la foule un grand murmure à son sujet; tandis que les uns disaient: «Il est homme de bien, d'autres disaient: «Non; mais il égare la foule.» Cependant personne ne parlait librement de lui par crainte des Juifs. Or, comme on était déjà vers le milieu de la fête, Jésus monta au temple, et il enseignait. Les Juifs donc s'en émerveillaient, et disaient: «Comment celui-ci connaît-il les lettres, sans les avoir étudiées?» Jésus leur répliqua donc: «Ma doctrine n'est pas la mienne, mais celle de Celui qui m'a envoyé; si quelqu'un veut faire Sa volonté, il connaîtra, quant à ma doctrine, si elle vient de Dieu, ou si je parle de mon chef. Celui qui parle de son chef recherche sa propre gloire; mais celui qui recherche la gloire de celui qui l'a envoyé, celui-là est véridique, et il n'y a pas d'injustice en lui. Moïse ne vous a-t-il pas donné la loi? Et pourtant nul d'entre vous ne pratique la loi! Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir?» La foule lui répliqua: «Tu as un démon; qui est-ce qui cherche à te faire mourir?» Jésus leur répliqua: «J'ai fait une seule œuvre, et vous êtes tous dans l'étonnement à cause de cela. Moïse vous a donné la circoncision (non qu'elle vienne de Moïse, mais des pères), et vous circoncisez un homme un jour de sabbat; si l'homme subit la circoncision un jour de sabbat, afin que la loi de Moïse ne soit pas violée, pourquoi m'en voulez-vous de ce que j'ai guéri un homme tout entier un jour de sabbat? Ne jugez pas selon l'apparence, mais portez le juste jugement.» Quelques-uns des Hiérosolymitains disaient donc: «N'est-ce pas celui qu'ils cherchent à faire mourir? Et voici, il parle librement et ils ne lui disent rien; est-ce que par hasard les chefs ont vraiment reconnu que c'est lui qui est le Christ? Mais nous savons d'où sort celui-ci, tandis que lorsque le Christ vient personne ne sait d'où il sort.» Jésus éleva donc la voix dans le temple en enseignant et en disant: «Vous me connaissez et vous savez aussi d'où je sors; et ce n'est pas de mon chef que je suis venu, mais Celui qui m'a envoyé est véritable, lequel vous ne connaissez pas; moi, je Le connais, parce que je viens de Lui, et que c'est Lui qui m'a envoyé.» Ils cherchaient donc à le saisir, et personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n'était pas encore venue. Mais plusieurs de la foule crurent en lui, et ils disaient: «Le Christ, quand il sera venu, fera-t-il plus de miracles que celui n'en a fait?» Les pharisiens entendirent la foule qui murmurait ces paroles à son sujet, et les grands-prêtres et les pharisiens envoyèrent des huissiers afin de le saisir. Jésus dit donc: «Je suis encore avec vous pour un peu de temps, puis je m'en vais vers Celui qui m'a envoyé; vous me chercherez et vous ne me trouverez pas, et là où moi je suis, vous, vous n'y pouvez venir.» Les Juifs se dirent donc entre eux: «Où doit-il se rendre, que nous ne pourrons pas le trouver? Est-ce qu'il doit se rendre parmi ceux qui sont dispersés chez les Grecs, et enseigner les Grecs? Que signifie cette parole qu'il a proférée: Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas, et là où moi je suis, vous, vous n'y pouvez black venir?» Or le dernier jour de la fête, qui était le grand, Jésus s'avança et éleva la voix en disant: «Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive; celui qui croit en moi, comme a dit l'Écriture, des fleuves d'eau vive découleront de son ventre.» Or il dit cela relativement à l'Esprit que ceux qui ont cru en lui devaient recevoir; car l'esprit saint n'avait pas encore été donné, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié. — Des gens de la foule ayant donc entendu ces paroles, disaient: «Celui-ci est vraiment le prophète.» D'autres disaient: «Il est le Christ.» Mais les premiers disaient: «Est-ce qu'en effet le Christ doit venir de Galilée? L'Écriture n'a-t-elle pas dit que c'est de la race de David et de Bethléem, le village où était David, que doit sortir le Christ?» Il y eut donc dissentiment parmi la foule à son sujet; mais quelques-uns d'entre eux voulaient le saisir, toutefois personne ne mit la main sur lui. Les huissiers revinrent donc auprès des grands prêtres et des pharisiens, et ceux-ci leur dirent: «Pourquoi ne l'avez-vous pas amené?» Les huissiers répondirent: «Jamais homme n'a parlé de la sorte.» Les pharisiens répliquèrent: «Est-ce que, vous aussi, vous vous êtes laissés séduire? Est-ce que l'un des chefs ou des pharisiens a cru en lui? Mais cette foule qui ne connaît pas la loi est maudite.» Nicodème (celui qui était venu auprès de lui antérieurement et qui était l'un d'entre eux), leur dit : «Est-ce que notre loi juge l'homme sans l'avoir d'abord interrogé, et sans avoir constaté ce qu'il fait?» Ils lui répliquèrent: «Est-ce que toi aussi, tu sors de la Galilée? Examine, et vois qu'un prophète ne saurait surgir de la Galilée.» [Et chacun s'en alla dans sa maison. ] [Or Jésus se rendit sur la montagne des Oliviers; mais à l'aube il vint de nouveau dans le temple, et tout le peuple venait à lui, et s'étant assis il les enseignait. Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme prise en flagrant délit d'adultère, et l'ayant placée au milieu, ils lui disent: «Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d'adultère; or, dans la loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là; toi donc que prononces-tu?» Or ils parlaient ainsi pour l'éprouver, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus, s'étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. Mais comme ils persistaient à l'interroger, s'étant relevé il leur dit: «Que celui de vous qui est sans péché lui jette le premier la pierre.» Et s'étant baissé de nouveau il écrivait avec le doigt sur la terre. Mais eux, l'ayant entendu, et étant repris par leur conscience, ils sortirent l'un après l'autre, à commencer par les anciens jusques aux derniers, et Jésus fut laissé seul avec la femme qui était au milieu. Or Jésus s'étant relevé et n'ayant vu personne que la femme lui dit: «Femme, où sont-ils ces gens qui se sont faits tes accusateurs? Personne ne t'a-t-il condamnée?» Or elle dit: «Personne, Seigneur.» Et Jésus lui dit: «Moi non plus je ne te condamne pas, va, et ne pèche plus.» ] Jésus s'adressa donc derechef à eux en disant: «Je suis la lumière du monde, celui qui me suit ne marchera certainement point dans les ténèbres, mais il possédera la lumière de la vie.» Les pharisiens lui dirent donc: «Tu portes témoignage en ta faveur; ton témoignage n'est pas véridique.» Jésus leur répliqua: «Lors même que je porte témoignage en ma faveur, mon témoignage est véridique, parce que je sais d'où je suis venu et où je vais, mais vous, vous ne savez d'où je viens et où je vais. Pour vous, vous jugez selon la chair, pour moi je ne juge personne; mais d'ailleurs si je juge, mon jugement est véritable, parce que je ne suis pas seul, mais qu'avec moi est aussi le Père qui m'a envoyé. Et en outre dans votre loi il est écrit que le témoignage de deux hommes est véridique; c'est moi qui porte témoignage en ma faveur, et le Père qui m'a envoyé porte aussi témoignage en ma faveur.» Ils lui disaient donc: «Où est ton Père?» Jésus répliqua: «Vous ne connaissez ni moi, ni mon Père; si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père.» Il prononça ces paroles près du trésor, pendant qu'il enseignait dans le temple; et personne ne le saisit, parce que son heure n'était pas encore venue. Il leur dit donc derechef: «Je m'en vais, et vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché; là où moi je vais, vous, vous ne pouvez venir.» Les Juifs disaient donc: «Est-ce qu'il se tuera, qu'il dit: Là où moi je vais, vous, vous ne pouvez venir?» Et il leur disait: «Pour vous, vous êtes d'en bas, mais je suis d'en haut; vous, vous êtes de ce monde, moi, je ne suis pas de ce monde. Je vous ai donc dit que vous mourrez dans vos péchés; car si vous ne croyez pas que c'est moi qui le suis, vous mourrez dans vos péchés.» Ils lui disaient donc: «Toi, qui es-tu?» Jésus leur dit: «Cela même dont je vous parle dès le commencement. J'ai beaucoup à dire et à juger à votre égard, mais Celui qui m'a envoyé est véridique, et quant à moi, ce que j'ai entendu de Lui, c'est ce dont je parle dans le monde.» Ils ne comprirent pas qu'il leur parlait du Père. Jésus dit donc: «Quand vous aurez élevé le fils de l'homme, alors vous connaîtrez que c'est moi qui le suis, et que je ne fais rien de mon chef, mais que je parle comme mon Père m'a enseigné, et que Celui qui m'a envoyé est avec moi; Il ne m'a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui Lui plaît.» Pendant qu'il parlait ainsi, plusieurs crurent en lui. Jésus disait donc aux Juifs qui avaient cru en lui: «Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples, et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres.» Ils lui répliquèrent: «Nous sommes la postérité d'Abraham, et jamais nous ne fûmes esclaves de personne; comment peux-tu dire: vous deviendrez libres?» Jésus leur répliqua: «En vérité, en vérité je vous déclare que quiconque pratique le péché est esclave du péché; or l'esclave ne demeure pas éternellement dans la famille; le fils y demeure éternellement; si donc le fils vous délivre, vous serez réellement libres. Je sais que vous êtes la postérité d'Abraham, mais vous cherchez à me faire mourir, parce que ma parole ne trouve pas accès parmi vous. Pour moi, je parle de ce que j'ai vu auprès de mon Père; vous donc aussi, vous faites ce que vous avez appris de votre père.» Ils lui répliquèrent: «Notre père est Abraham.» Jésus leur dit: «Si vous étiez enfants d'Abraham, vous feriez les œuvres d'Abraham; mais maintenant vous cherchez à me faire mourir, moi, un homme qui vous ai annoncé la vérité que j'ai entendue de Dieu; c'est ce que n'a point fait Abraham; vous faites les œuvres de votre père.» Ils lui dirent: «Nous ne sommes point nés d'un commerce impudique, nous n'avons qu'un seul et unique père, qui est Dieu.» Jésus leur dit: «Si Dieu était votre père, vous m'aimeriez; en effet je suis issu de Dieu et je viens de Lui, car je ne suis point venu de mon chef, mais c'est Lui qui m'a envoyé. Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage? Parce que vous ne pouvez écouter ma parole; pour vous, vous êtes issus du père qui est le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père; il a été homicide dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui; lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, car il est menteur et en est le père. Mais moi, parce que je vous dis la vérité, vous ne me croyez pas. Qui d'entre vous me convainc de péché? Si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas? Celui qui est issu de Dieu écoute les paroles de Dieu; vous, vous ne les écoutez pas, parce que vous n'êtes pas issus de Dieu.» Les Juifs lui répliquèrent: «N'avons-nous pas raison de dire que tu es un Samaritain, et que tu as un démon?» Jésus répliqua: «Pour moi, je n'ai pas de démon, mais j'honore mon Père, et vous, vous me déshonorez; mais je ne recherche pas ma propre gloire; il y en a Un qui la recherche et qui juge. En vérité, en vérité je vous déclare que si quelqu'un a observé ma parole, il ne verra certainement jamais la mort.» Les Juifs lui dirent: «Maintenant nous reconnaissons que tu as un démon; Abraham est mort ainsi que les prophètes, et toi tu dis: Si quelqu'un a observé ma parole, il ne verra certainement jamais la mort. Est-ce que tu es plus grand que notre père Abraham, lequel est pourtant mort? Les prophètes aussi sont morts. Qui prétends-tu être?» Jésus répliqua: «Si c'est moi qui me glorifie moi-même, ma gloire n'est rien; c'est mon Père qui me glorifie, Lui que vous dites être votre Dieu, et cependant vous ne Le connaissez pas, mais moi je Le connais; et si je disais que je ne Le connais pas, je serais un menteur comme vous, mais je Le connais et j'observe Sa parole. Abraham votre père a tressailli de joie de ce qu'il verrait ma journée, et il l'a vue, et il s'est réjoui.» Les Juifs lui dirent donc: «Tu n'as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham!» Jésus leur dit: «En vérité, en vérité je vous le déclare, avant qu'Abraham existât, je suis.» Ils prirent donc des pierres pour les lui jeter; Jésus se cacha et sortit du temple. Et en passant il vit un homme aveugle de naissance; et ses disciples l'interrogèrent en disant: «Rabbi, qui est-ce qui a péché, celui-ci ou ses parents, pour qu'il naquît aveugle?» Jésus répliqua: «Ni celui-ci ni ses parents n'ont péché, mais c'est afin que les œuvres de Dieu fussent manifestées en lui; il nous faut travailler aux œuvres de Celui qui m'a envoyé, pendant qu'il est jour; la nuit vient où personne ne peut travailler; pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde.» Après avoir dit cela, il cracha à terre et fit de la boue avec cette salive, et il lui appliqua la boue qu'il avait faite sur les yeux, et il lui dit: «Va te laver dans la piscine de Siloam», (ce qui se traduit par envoyé). Il s'en alla voyant clair. Les voisins donc et ceux qui le voyaient auparavant faire le métier de mendiant, disaient: «N'est-ce pas celui qui était assis et qui mendiait?» D'autres disaient: «C'est lui.» D'autres disaient: «Non, mais il lui ressemble.» Pour lui il disait: «C'est bien moi.» Ils lui dirent donc: «Comment tes yeux se sont-ils ouverts?» Il répliqua: «L'homme qui est appelé Jésus a fait de la boue, et il a oint mes yeux, et il m'a dit: Va à Siloam, et lave-toi. M'en étant donc allé, après m'être lavé j'ai recouvré la vue.» Et ils lui dirent: «Où est-il?» Il dit: «Je ne sais pas.» Ils le conduisent auprès des pharisiens, lui qui naguère était aveugle. Or c'était un jour de sabbat que celui où Jésus avait fait la boue et lui avait ouvert les yeux. Les pharisiens aussi lui demandaient donc derechef comment il avait recouvré la vue; et il leur dit: «Il m'a appliqué de la boue sur les yeux, et je me suis lavé, et je vois.» Quelques-uns des pharisiens disaient donc: «Ce n'est pas de la part de Dieu que vient cet homme, car il n'observe pas le sabbat.» D'autres disaient: «Comment un homme pécheur peut-il faire de tels miracles?» Et il y eut dissentiment parmi eux. Ils disent donc derechef à l'aveugle: «Toi, que dis-tu de lui, pour t'avoir ouvert les yeux?» Et il dit: «C'est un prophète.» Les Juifs donc ne crurent pas qu'il eût été aveugle et qu'il eût recouvré la vue, jusques à ce qu'ils eussent appelé les parents de celui-là même qui avait recouvré la vue, et ils leur demandèrent: «Celui-ci est-il votre fils que vous dites être né aveugle? Comment donc voit-il maintenant?» Ses parents répliquèrent donc: «Nous savons que celui-ci est notre fils, et qu'il est né aveugle; mais comment il voit maintenant, nous ne le savons pas; ou bien qui est-ce qui lui a ouvert les yeux, c'est quant à nous ce que nous ne savons pas; interrogez-le lui-même, il a de l'âge, il parlera lui-même de ce qui le concerne.» Ses parents s'exprimèrent ainsi parce qu'ils craignaient les Juifs; car déjà les Juifs s'étaient entendus afin que si quelqu'un le reconnaissait pour le Christ, il fût mis au ban de la synagogue. C'est pour cela que ses parents dirent: «il a de l'âge, interrogez-le lui-même.» Ils appelèrent donc une seconde fois l'homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent: «Rends gloire à Dieu; nous savons que cet homme-là est un pécheur.» L'autre répliqua donc: «Si c'est un pécheur, je n'en sais rien; je sais une seule chose, c'est qu'ayant été aveugle, maintenant je vois.» Ils lui dirent donc: «Que t'a-t-il fait? Comment t'a-t-il ouvert les yeux?» Il leur répliqua: «Je vous l'ai déjà dit, et vous ne l'avez pas écouté; pourquoi donc voulez-vous l'entendre derechef? Est-ce que vous aussi vous voulez devenir ses disciples?» Et ils l'injurièrent et dirent: «C'est toi qui es le disciple de cet homme-là; mais pour nous c'est de Moïse que nous sommes les disciples; nous savons que Dieu a parlé à Moïse, mais pour celui-là nous ne savons d'où il vient.» L'homme leur répliqua: «Après ce qui s'est passé il est en effet étrange que vous ne sachiez d'où il vient, et cependant il a ouvert mes yeux : nous savons que Dieu n'écoute point les pécheurs, mais si quelqu'un est pieux et fait sa volonté, c'est celui-là qu'il écoute; jamais on n'a ouï dire que personne eût ouvert les yeux d'un aveugle-né. Si celui-ci n'était pas venu de la part de Dieu, il ne pouvait rien faire.» Ils lui répliquèrent: «Tu es né tout rempli de péchés, et tu nous fais la leçon!» Et ils l'expulsèrent. Jésus apprit qu'ils l'avaient expulsé, et l'ayant rencontré il dit: «Est-ce que tu crois au fils de l'homme?» «Et qui est-il,» dit-il, «Seigneur, afin que je croie en lui?» Jésus lui dit: «Non seulement tu l'as vu, mais celui-là même qui parle avec toi, c'est lui.» L'autre dit: «Je crois, Seigneur,» et il l'adora. Et Jésus dit: «C'est pour rendre un jugement que je suis venu dans ce monde, afin que ceux qui ne voient pas voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles.» Ceux des pharisiens qui étaient avec lui ouïrent ces paroles, et ils lui dirent: «Est-ce que nous aussi nous sommes aveugles?» Jésus leur dit: «Si vous étiez aveugles, vous n'auriez point de péché; mais maintenant vous dites: nous voyons! votre péché demeure. En vérité, en vérité je vous le déclare, celui qui n'entre pas par la porte dans l'enclos des brebis, mais qui l'escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un brigand; mais celui qui entre par la porte est le berger des brebis; c'est à lui qu'ouvre le portier, et les brebis entendent sa voix, et il appelle ses propres brebis par leur nom, et il les fait sortir; lorsqu'il les a toutes fait sortir, il marche devant elles, et ses brebis le suivent, parce qu'elles connaissent sa voie; mais elles ne suivront certainement pas un étranger, elles le fuiront au contraire, parce qu'elles ne connaissent pas la voix des étrangers.» Jésus leur adressa cette similitude, mais pour eux ils ne comprirent pas ce dont il leur parlait. Jésus dit donc derechef: «En vérité, en vérité je vous le déclare, c'est moi qui suis la porte des brebis; tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands; mais les brebis ne les ont point écoutés; c'est moi qui suis la porte; si quelqu'un est entré par moi, il sera sauvé, et il entrera et il sortira et il trouvera un pâturage. Le voleur ne vient que pour dérober, pour égorger et pour détruire; moi, je suis venu afin qu'elles aient la vie, et qu'elles l'aient surabondamment. C'est moi qui suis le bon berger; le bon berger sacrifie sa propre vie pour ses brebis; le mercenaire, qui n'est pas un berger et auquel les brebis n'appartiennent pas en propre, voit le loup venir, et il abandonne les brebis, et il s'enfuit, et le loup les enlève et les disperse, car c'est un mercenaire, et il n'a cure des brebis. C'est moi qui suis le bon berger, et je connais celles qui sont à moi, et celles qui sont à moi me connaissent comme mon Père me connaît et que moi je connais mon Père; et je sacrifie ma propre vie pour mes brebis. Je possède encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos; il faut que je les amène aussi, et elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger. Mon Père m'aime, parce que moi je sacrifie ma vie, afin de la reprendre; personne ne me l'a enlevée, mais je la sacrifie de moi-même; j'ai le pouvoir de la sacrifier, et j'ai le pouvoir de la reprendre; j'ai reçu cet ordre de mon Père.» Il y eut derechef dissentiment parmi les Juifs à cause de ces paroles; plusieurs d'entre eux disaient: «Il a un démon, et il est fou; pourquoi l'écoutez-vous?» D'autres disaient: «Ces paroles ne sont pas d'un démoniaque; est-ce qu'un démon peut ouvrir les yeux des aveugles?» Alors eut lieu à Jérusalem la fête de la Dédicace; c'était en hiver, et Jésus se promenait dans le temple, sous le portique de Salomon. Les Juifs l'entourèrent donc et ils lui disaient: «Jusques à quand tiens-tu notre âme en suspens? Si c'est toi qui es le Christ, dis-le-nous ouvertement.» Jésus leur répliqua: «Je vous l'ai dit, et vous ne l'avez pas cru. Les œuvres que je fais au nom de mon Père, voilà ce qui témoigne en faveur de moi; mais vous, vous ne croyez pas, car vous n'êtes pas de mes brebis; mes brebis entendent ma voix, et moi je les connais, et elles me suivent, et je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront certainement jamais, et personne ne les arrachera de ma main; ce que mon Père m'a donné est plus grand que toutes choses, et personne ne peut l'arracher de la main du Père. Moi et le Père nous sommes un.» Les Juifs apportèrent derechef des pierres, afin de le lapider. Jésus leur répliqua: «Je vous ai fait voir beaucoup de belles œuvres qui venaient du Père; pour laquelle de ces œuvres-là me lapidez-vous?» Les Juifs lui répliquèrent: «Ce n'est pas pour une belle œuvre que nous te lapidons, mais à cause d'un blasphème, et parce que, étant un homme, tu te fais Dieu.» Jésus leur répliqua: «N'est-il pas écrit dans votre loi: «J'ai dit: Vous êtes des Dieux?» Si elle a appelé Dieux ceux auxquels la parole de Dieu fut adressée (et l'Écriture ne peut être abolie), celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde, vous lui dites: tu blasphèmes, parce que j'ai dit: Je suis fils de Dieu! Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas, mais si je les fais, quand même vous ne me croiriez pas, croyez à ces œuvres, afin que vous appreniez et que vous sachiez que le Père est en moi, et que moi je suis dans le Père.» Ils cherchaient derechef à le saisir, et il échappa de leur main, et il s'en alla de nouveau au delà du Jourdain, dans l'endroit où se tenait Jean lorsqu'il commença à baptiser, et il demeurait là. Et plusieurs vinrent à lui, et ils disaient: «Il est vrai que Jean n'a fait aucun miracle, mais tout ce que Jean a dit de celui-ci était vrai.» Et plusieurs crurent en lui en ce lieu-là. Or il y avait un malade, Lazare de Béthanie, du village de Marie et de Marthe sa sœur. — Or Marie était celle qui oignit le Seigneur de parfum et qui essuya ses pieds avec ses cheveux; c'était son frère Lazare qui était malade. — Les sœurs envoyèrent donc auprès de lui en lui faisant dire: «Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade.» Ce que Jésus ayant ouï, il dit: «Cette maladie ne doit pas entraîner la mort, mais servir à la gloire de Dieu, afin que le fils de Dieu soit glorifié par elle.» Or Jésus aimait Marthe, et sa sœur, et Lazare. Lors donc qu'il eut appris qu'il était malade, il demeura, il est vrai, pour le moment pendant deux jours dans l'endroit où il se trouvait, puis ensuite il dit aux disciples: «Retournons en Judée.» Les disciples lui disent: Rabbi, naguère les Juifs cherchaient à te lapider, et tu retournes là derechef!» Jésus répliqua: «Est-ce qu'il n'y a pas douze heures au jour? Si quelqu'un marche pendant le jour, il ne bronche point, parce qu'il voit la lumière de ce monde; mais si quelqu'un marche pendant la nuit, il bronche, parce que la lumière n'est pas en lui.» Il parla ainsi, et après il leur dit: «Lazare notre ami s'est endormi, mais je vais pour l'éveiller.» Les disciples lui dirent donc: «Seigneur, s'il s'est endormi, il sera sauvé.» — Mais Jésus avait parlé de sa mort; tandis qu'eux s'imaginèrent qu'il parlait de l'assoupissement du sommeil. — Alors donc Jésus leur dit ouvertement: «Lazare est mort, et je me réjouis à cause de vous, afin que vous croyiez, de ce que je n'étais pas là; mais allons vers lui.» Thomas, qui est appelé Didymos, dit donc aux autres disciples: «Allons-y, nous aussi, afin que nous mourrions avec lui.» Jésus étant donc arrivé trouva qu'il était depuis déjà quatre jours dans le sépulcre. Or Béthanie était rapprochée de Jérusalem d'environ quinze stades, et plusieurs d'entre les Juifs étaient venus auprès de Marthe et de Marie, afin de les consoler au sujet de leur frère. Marthe donc, lorsqu'elle apprit que Jésus arrivait, vint à sa rencontre, tandis que Marie demeurait assise dans la maison. Marthe dit donc à Jésus: «Si tu avais été ici, mon frère ne serait point mort; et maintenant je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera.» Jésus lui dit: «Ton frère ressuscitera.» Marthe lui dit: «Je sais qu'il ressuscitera lors de la résurrection au dernier jour.» Jésus lui dit: «C'est moi qui suis la résurrection et la vie; celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort et tout vivant qui croit en moi ne mourra certainement jamais. Crois-tu cela?» Elle lui dit: «Oui, Seigneur, pour moi je crois que c'est toi qui es le Christ, le fils de Dieu, celui qui doit venir dans le monde.» Et après avoir dit cela elle s'en alla, et elle appela Marie sa sœur en lui disant en secret: «Le maître est ici et il t'appelle.» Celle-ci, dès qu'elle eut entendu, se leva en toute hâte et vint vers lui. Or Jésus n'était pas encore entré dans le village, mais il était encore à l'endroit où l'avait rencontré Marthe. Les Juifs donc qui étaient avec elle dans la maison et qui la consolaient, voyant que Marie s'était levée en toute hâte et était sortie, la suivirent en pensant qu'elle allait au sépulcre afin d'y pleurer. Marie donc, lorsqu'elle fut arrivée là où était Jésus, l'ayant vu tomba à ses pieds, en lui disant: «Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.» Jésus donc, lorsqu'il la vit pleurer, et les Juifs venus avec elle pleurer aussi, fut irrité en son esprit, et il tressaillit et dit: «Où l'avez-vous mis?» On lui dit: «Seigneur, viens et vois.» Jésus pleura. Les Juifs donc disaient: «Voyez comme il l'aimait.» Mais quelques-uns d'entre eux dirent: «Est-ce que celui-ci qui a ouvert les yeux de l'aveugle ne pouvait pas faire que celui-ci aussi ne mourût point?» Jésus donc, derechef irrité en lui-même, se rend au sépulcre; or c'était une grotte, et une pierre était placée dessus. Jésus dit: «Enlevez la pierre.» La sœur du mort, Marthe, lui dit: «Seigneur, il donne déjà de l'odeur; car voici quatre jours qu'il y est.» Jésus lui dit: «Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu?» Ils enlevèrent donc la pierre. Et Jésus leva les yeux en haut et dit: «Père, je Te rends grâce de ce que Tu m'as écouté; pour moi je savais bien que Tu m'écoutes toujours, mais c'est à cause de la foule qui m'entoure que j'ai parlé, afin qu'ils croient que c'est Toi qui m'as envoyé.» Et après avoir dit cela il s'écria à haute voix: «Lazare, viens dehors!» Le mort sortit, avec les pieds et les mains attachés par des bandelettes, et son visage était enveloppé d'un suaire. Jésus leur dit: «Déliez-le, et laissez-le aller.» Plusieurs donc d'entre les Juifs, qui étaient venus auprès de Marie, et qui avaient vu ce qu'il avait fait, crurent en lui; mais quelques-uns d'entre eux s'en allèrent vers les pharisiens et leur dirent ce qu'avait fait Jésus. Les grands prêtres et les pharisiens rassemblèrent donc le Sanhédrin et ils disaient: «Qu'y a-t-il à faire, car cet homme opère beaucoup de miracles? Si nous le laissons libre d'agir ainsi, tous croiront en lui, et les Romains viendront, et ils nous enlèveront et le lieu et la nation.» Or l'un d'entre eux, Caïaphas, qui était grand prêtre cette année-là, leur dit: «Vous n'y entendez rien, et vous ne réfléchissez pas qu'il vous convient mieux qu'un seul homme meure pour le peuple, et que la nation entière ne périsse pas.» — Or il ne dit point cela de lui-même, mais étant grand prêtre cette année-là il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation, et non pas seulement pour la nation, mais aussi afin de réunir en un seul corps les enfants de Dieu dispersés. — A partir donc de ce jour-là ils délibérèrent afin de le faire mourir. Jésus donc ne se montrait plus ouvertement parmi les Juifs, mais de là il s'en alla dans la contrée voisine du désert, dans la ville appelée Ephraïm. Et il y demeura avec les disciples. Or la Pâque des Juifs était proche, et plusieurs montèrent du reste du pays à Jérusalem avant la Pâque, afin de se purifier. Ils cherchaient donc Jésus et se disaient entre eux en se tenant dans le temple: «Que vous en semble? Ne viendra-t-il point du tout à la fête?» Cependant les grands prêtres et les pharisiens avaient donné des ordres, afin que si quelqu'un savait où il était, il en avertît, pour qu'ils le fissent saisir. Jésus donc, six jours avant la Pâque, vint à Béthanie, où était Lazare que Jésus avait ressuscité des morts. Ils lui préparèrent donc là un repas, et Marthe servait, tandis que Lazare était l'un de ceux qui étaient à table avec lui. Marie donc, ayant pris une livre d'un parfum de véritable nard, très précieux, oignit les pieds de Jésus, et elle essuya ses pieds avec ses cheveux; et toute la maison fut remplie de l'odeur du parfum. Mais Judas l'Iscariote, l'un de ses disciples, celui qui devait le livrer, dit : «Pourquoi ce parfum n'a-t-il pas été vendu trois cents deniers, et donné aux pauvres?» Or il dit cela, non pas qu'il eût souci des pauvres, mais parce qu'il était voleur, et que tenant la bourse il portait ce qu'on y mettait. Jésus dit donc: «Laisse-la en paix, afin qu'elle le garde pour le jour de ma sépulture; car vous devez toujours avoir les pauvres avec vous, mais vous ne devez pas m'avoir toujours.» La foule nombreuse des Juifs apprit donc qu'il était là, et ils vinrent, non à cause de Jésus seulement, mais afin de voir aussi Lazare qu'il avait ressuscité des morts. Mais les grands prêtres délibérèrent aussi afin de faire mourir aussi Lazare, parce que, à cause de lui, plusieurs des Juifs s'y rendaient, et croyaient en Jésus. Le lendemain, la nombreuse foule qui était venue à la fête, ayant appris que Jésus arrivait à Jérusalem, prit les rameaux des palmiers et sortit à sa rencontre; et ils criaient: «Hosanna, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, et le roi d'Israël!» Or Jésus ayant trouvé un ânon s'assit dessus, selon qu'il est écrit : «Ne crains point, fille de Sion, voici ton roi vient, assis sur le petit d'une ânesse. — Ses disciples ne comprirent pas cela d'abord, mais, lorsque Jésus eut été glorifié, alors ils se rappelèrent que cela avait été écrit de lui, et qu'on le lui avait fait. — La foule, qui était avec lui quand il avait évoqué Lazare du sépulcre et qu'il l'avait ressuscité des morts, rendait donc témoignage. La foule s'était portée à sa rencontre, parce qu'elle avait appris qu'il avait fait ce miracle. Les pharisiens se dirent donc les uns aux autres: «Vous voyez que vous n'avez rien gagné; voici, le monde s'en est allé après lui.» Or il y avait là quelques Grecs du nombre de ceux qui montaient pour adorer pendant la fête. Ils abordèrent donc Philippe qui était de Bethsaïda en Galilée, et ils le sollicitaient en disant: «Seigneur, nous désirons voir Jésus.» Philippe vient le dire à André, André et Philippe viennent le dire à Jésus; mais Jésus leur réplique: «L'heure est venue où le fils de l'homme doit être glorifié; en vérité, en vérité je vous le déclare, si le grain de blé ne meurt après être tombé dans la terre, il demeure seul; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perd, et celui qui hait sa vie en ce monde la conservera pour la vie éternelle. Si quelqu'un veut me servir qu'il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur; si quelqu'un veut me servir, le Père l'honorera… Maintenant mon âme est troublée… Et que dirai-je?… Père, délivre-moi de cette heure!… Mais c'est pour ceci que je suis parvenu jusqu'à cette heure. Père, glorifie mon nom!» Une voix vint donc du ciel: «Déjà Je l'ai glorifié, et Je le glorifierai encore.» La foule qui était présente et qui avait ouï disait que c'était un tonnerre; d'autres disaient: «Un ange lui a parlé.» Jésus répliqua: «Ce n'est pas à cause de moi que cette voix s'est fait entendre, mais à cause de vous. Maintenant il y a jugement sur ce monde; maintenant le chef de ce monde sera jeté dehors, et moi, si je suis élevé de dessus la terre j'attirerai tous les hommes à moi.» — Or il parlait ainsi pour indiquer par quel genre de mort il devait mourir. — La foule lui répliqua donc: «Nous avons appris par la loi que le Christ demeure éternellement, et comment, toi, dis-tu qu'il faut que le fils de l'homme soit élevé? Qui est ce fils de l'homme?» Jésus leur dit donc: «Pour peu de temps encore la lumière est parmi vous; marchez comme possédant la lumière, afin que les ténèbres ne vous surprennent point; celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va. Comme vous possédez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous deveniez fils de la lumière.» Après avoir ainsi parlé, Jésus s'en alla et se cacha à eux. Mais quoiqu'il eût fait tant de miracles devant eux, ils ne croyaient pas en lui, afm que fût accomplie la parole qu'a proférée Ésaïe le prophète: «Seigneur, qui est-ce qui a cru à ce qu'il entend de nous? Et le nom du Seigneur, à qui a-t-il été manifesté?» Aussi ne pouvaient-ils croire, parce que Ésaïe a dit encore : «Il a aveuglé leurs yeux et endurci leur cœur, afin qu'ils ne vissent point avec les yeux et ne comprissent point avec le cœur, et qu'ils ne se convertissent point, et que Je ne les guérisse point.» Ésaïe a dit cela lorsqu'il vit sa gloire, et il a parlé de lui. Néanmoins il y en eut plusieurs, même d'entre les chefs, qui crurent en lui, mais à cause des pharisiens ils ne l'avouaient pas, afin de n'être pas mis au ban de la synagogue; car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu. Jésus pourtant cria et dit: «Celui qui croit en moi ne croit pas en moi, mais en Celui qui m'a envoyé; et celui qui me voit voit Celui qui m'a envoyé. Je suis venu dans le monde comme une lumière, afin que celui qui croit en moi ne demeure point dans les ténèbres. Et si quelqu'un a entendu mes paroles et ne les a point gardées, ce n'est pas moi qui le juge; car je ne suis pas venu afin de juger le monde, mais afin de sauver le monde; celui qui me rejette et qui ne reçoit pas mes paroles a son juge, la parole que j'ai prêchée, voilà ce qui le jugera au dernier jour. Car pour moi je n'ai point parlé de mon chef, mais le Père qui m'a envoyé m'a lui-même prescrit ce que je devais dire et ce dont je devais parler; et je sais que ce qu'il prescrit est la vie éternelle. Ainsi les choses que je dis, je les dis comme mon Père me les a dites.» Or, avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue pour passer de ce monde à son Père, après avoir aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusques à la fin; et, pendant le repas (le diable ayant déjà mis en son cœur que Judas Iscariote fils de Simon le livrât), quoiqu'il sût que le Père lui a tout remis dans les mains, et qu'il est issu de Dieu, et qu'il s'en va vers Dieu, il se lève du repas et se dépouille de son manteau, et ayant pris un linge il s'en ceignit lui-même; puis il verse de l'eau dans le bassin, et il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge dont il s'était ceint. Il vient donc vers Simon Pierre, lequel lui dit: «Seigneur, est-ce à toi de me laver les pieds?» Jésus lui répliqua: «Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le connaîtras ensuite.» Pierre lui dit: «Tu ne me laveras certainement jamais les pieds!» Jésus lui répondit: «Si je ne te lave, tu n'as rien de commun avec moi.» Pierre Simon lui dit: «Seigneur, non seulement mes pieds, mais encore les mains et la tête!» Jésus lui dit: «Celui qui s'est baigné n'a pas besoin d'autre chose que de se laver les pieds, mais il est entièrement net; et vous, vous êtes nets, mais pas tous.» — Il connaissait en effet celui qui le livrait; c'est pourquoi il dit: «vous n'êtes pas tous nets.» — Lors donc qu'il eut lavé leurs pieds, et qu'il eut repris son manteau, et qu'il se fut de nouveau mis à table, il leur dit: «Savez-vous ce que je vous ai fait? Vous m'appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis; si donc je vous ai lavé les pieds, moi qui suis votre Maître et votre Seigneur, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres; car je vous ai donné un exemple, afin que comme j'ai fait pour vous, vous fassiez aussi; en vérité, en vérité je vous le déclare, un esclave n'est pas plus grand que son seigneur, ni un apôtre plus grand que celui qui l'a envoyé. Si vous savez ces choses vous êtes heureux, à condition que vous les pratiquiez. Je ne parle pas de vous tous; je sais quels sont ceux que j'ai choisis; mais il faut que ce passage de l'Écriture s'accomplisse: «Celui qui mange mon pain a levé son talon contre moi.» Je vous le dis dès à présent avant que cela ait eu lieu, afin que, lorsque cela aura eu lieu, vous croyiez que je le suis. En vérité, en vérité je vous déclare que celui qui reçoit celui que j'aurai envoyé me reçoit, et que celui qui me reçoit reçoit Celui qui m'a envoyé.» Après avoir ainsi parlé Jésus fut troublé en son esprit, et il porta témoignage et dit: «En vérité, en vérité je vous déclare que l'un de vous me livrera!» Les disciples se regardaient les uns les autres, ne sachant duquel il parlait. L'un de ses disciples était couché sur le sein de Jésus, c'était celui qu'aimait Jésus; Simon Pierre lui fait donc signe et lui dit: «Dis quel est celui dont il parle.» L'autre, qui était ainsi appuyé contre la poitrine de Jésus, lui dit: «Seigneur, lequel est-ce?» Jésus donc répond: «C'est celui pour lequel je tremperai le morceau et auquel je le donnerai.» Ayant donc trempé un morceau, il le prend et le donne à Judas fils de Simon Iscariote. Et le morceau pris, Satan entra alors en lui. Jésus donc lui dit: «Fais au plus tôt ce que tu as à faire.» — Aucun des convives ne comprit à propos de quoi il lui disait cela; car quelques-uns pensaient, parce que Judas tenait la bourse, que Jésus lui disait: «Achète ce dont nous avons besoin pour la fête,» ou bien qu'il voulait qu'il donnât quelque chose aux pauvres. — Ayant donc pris le morceau, Judas sortit immédiatement; or il faisait nuit. Lors donc qu'il fut sorti, Jésus dit: «Maintenant le fils de l'homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui, et Dieu le glorifiera en Lui-même, et Il le glorifiera bientôt. Petits enfants, je suis encore pour peu de temps avec vous; vous me chercherez, et, comme j'ai dit aux Juifs: là où je vais, vous ne pouvez venir, je vous le dis aussi à vous maintenant. Je vous donne un commandement nouveau, qui est de vous aimer les uns les autres, comme je vous ai aimés pour que, vous aussi, vous vous aimiez les uns les autres; c'est par là que tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour entre vous.» Simon Pierre lui dit: «Seigneur, où vas-tu?» Jésus répondit: «Là où je vais, tu ne peux maintenant me suivre, mais tu me suivras plus tard.» Pierre lui dit: «Seigneur, pourquoi ne puis-je te suivre maintenant? Je sacrifierai ma vie pour toi.» Jésus répond: «Tu sacrifieras ta vie pour moi! En vérité, en vérité je te le déclare, certainement le coq ne chantera pas avant que tu m'aies renié trois fois. «Que votre cœur ne se trouble point: croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père il y a plusieurs demeures; sinon, vous dirais-je que je vais vous préparer une place? Et si je vais et que je vous prépare une place, je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi; et là où je vais, vous en savez le chemin.» Thomas lui dit: «Seigneur, nous ne savons où tu vas, comment en savons-nous le chemin?» Jésus lui dit: «Je suis le chemin, et la vérité, et la vie; personne ne vient au Père que par moi; si vous m'aviez connu, vous auriez aussi connu mon Père; dès maintenant vous Le connaissez et vous L'avez vu.» Philippe lui dit: «Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit.» Jésus lui dit: «Depuis si longtemps je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe! Celui qui m'a vu a vu le Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père? Ne croiras-tu point que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? Les paroles que je vous adresse, je ne les profère pas de mon chef; mais le Père qui demeure en moi fait Ses propres œuvres; croyez-moi, quand je dis que je suis dans le Père et que le Père est en moi; sinon, croyez-moi à cause de Ses œuvres. En vérité, en vérité je vous le déclare, celui qui croit en moi, les œuvres que je fais, lui aussi les fera, et il en fera de plus grandes, parce que je m'en vais vers le Père; et, quoi que ce soit qu'on demande en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils; si vous me demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements, et moi je prierai le Père, et Il vous donnera un autre défenseur, pour être éternellement avec vous, l'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit point, ni ne le connaît point; pour vous, vous le connaissez, car il demeure près de vous, et il est en vous. Je ne vous laisserai point orphelins, je viens à vous; encore un peu de temps, et le monde ne me voit plus, mais vous, vous me verrez, parce que je vis, et que vous aussi vous vivrez; en ce jour-là vous connaîtrez que je suis en mon Père, et que vous êtes en moi, et que je suis en vous. Celui qui possède mes commandements et qui les garde, c'est celui-là qui m'aime; celui qui m'aime sera aimé par mon Père, et moi aussi je l'aimerai et je me manifesterai moi-même à lui.» Judas, non pas l'Iscariote, lui dit: «Seigneur, que s'est-il passé pour que tu doives te manifester à nous, et non pas au monde?» Jésus lui répliqua: «Si quelqu'un m'aime il gardera ma parole, et mon Père l'aimera, et nous viendrons vers lui et nous ferons un séjour chez lui; celui qui ne m'aime pas ne garde point mes paroles; et la parole que vous entendez n'est pas de moi, mais du Père qui m'a envoyé. Je vous ai dit ces choses pendant que je demeurais près de vous, mais le défenseur, l'Esprit Saint qu'enverra le Père en mon nom, celui-là vous instruira de tout, et vous remettra en mémoire tout ce que je vous ai dit. Pour moi, je vous laisse la paix, je vous donne ma paix; ce n'est pas comme donne le monde, que je vous donne. Que votre cœur ne se trouble point et qu'il ne s'effarouche point. Vous avez entendu que je vous ai dit: Je m'en vais, et, je viens à vous; si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais vers le Père, parce que le Père est plus grand que moi. Et maintenant, je vous l'ai dit avant que cela ait eu lieu, afin que, lorsque cela aura eu lieu, vous croyiez. Je ne parlerai plus de beaucoup de choses avec vous, car le chef du monde vient, et il ne me peut rien, mais, afin que le monde sache que j'aime le Père, et que j'agis conformément à l'ordre que le Père m'a donné, levez-vous, sortons d'ici.» «Je suis le véritable cep, et mon Père est le vigneron; tout sarment en moi qui ne porte point de fruit, Il le retranche, et tout sarment qui porte son fruit, Il le nettoie, afin qu'il porte plus de fruit. Déjà vous êtes nets, à cause de la parole que je vous ai adressée. Demeurez en moi, et moi en vous; comme le sarment ne peut porter du fruit de lui-même, s'il ne demeure au cep, vous non plus, si vous ne demeurez en moi. Moi, je suis le cep, vous, les sarments; celui qui demeure en moi et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit; car, séparés de moi, vous ne pouvez pas faire la moindre chose. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment, et il sèche; puis on les rassemble, et on les jette dans le feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. Pour que mon Père soit glorifié, il faut que vous portiez beaucoup de fruit, et que vous deveniez mes disciples. Comme mon Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés; demeurez dans mon amour; si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi j'ai gardé les commandements du Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit ces choses afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit complète. Voici quel est mon commandement: c'est que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés; il n'est personne qui ait un plus grand amour que celui qui porte quelqu'un à sacrifier sa propre vie pour ses amis; vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande; je ne vous appelle plus esclaves, parce que l'esclave ne sait pas ce que fait son seigneur; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon Père. Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, mais c'est moi qui vous ai choisis, et qui vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, Il vous le donne. Voici ce que je vous commande: c'est que vous vous aimiez les uns les autres.» «Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous; si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est sien; mais comme vous n'êtes pas du monde, mais que c'est moi qui vous ai choisis du milieu du monde, voilà pourquoi le monde vous hait. Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite: L'esclave n'est pas plus grand que son seigneur; s'ils m'ont poursuivi, ils vous poursuivront aussi; s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre; mais ils feront tout cela contre vous à cause de mon nom, parce qu'ils ne connaissent pas Celui qui m'a envoyé. Si je n'étais pas venu, et si je ne leur avais pas parlé, ils n'auraient pas de péché; mais maintenant ils n'ont pas d'excuse pour leur péché. Celui qui me hait hait aussi mon Père; si je n'avais pas fait parmi eux les œuvres que nul autre n'a faites, ils n'auraient pas de péché; mais maintenant, quoiqu'ils les aient vues, ils ont haï, et moi, et mon Père. Mais il fallait que fût accomplie la parole qui est écrite dans leur loi: «Ils m'ont haï gratuitement.» Quand sera venu le défenseur que je vous enverrai d'auprès du Père, l'Esprit de la vérité qui sort d'auprès du Père, c'est lui qui témoignera en ma faveur; mais, vous aussi, vous témoignerez, parce que vous êtes dès le commencement avec moi.» «Je vous ai dit ces choses, afin que vous ne trébuchiez pas. On vous mettra au ban de la synagogue; et même l'heure vient où quiconque vous fera mourir s'imaginera rendre un culte à Dieu; et ils agiront ainsi, parce qu'ils n'ont connu ni le Père, ni moi. Mais je vous ai dit ces choses, afin que, lorsque l'heure en sera venue, vous vous souveniez que je vous en ai parlé; si je ne vous en ai pas parlé dès le commencement, c'est que j'étais avec vous; mais maintenant je m'en vais vers Celui qui m'a envoyé, et nul de vous ne me demande: Où vas-tu? Mais parce que je vous ai dit ces choses, la tristesse a rempli votre cœur. Mais je vous dis la vérité: il vous convient que je parte; car si je ne pars pas, le défenseur ne viendra certainement pas à vous, mais si je m'en vais, je vous l'enverrai; et, quand il sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice, et de jugement : de péché, parce qu'ils ne croient pas en moi; de justice, parce que je m'en vais vers le Père et que vous ne me verrez plus; de jugement, parce que le chef de ce monde a été jugé. J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez les porter maintenant; mais quand celui-là, l'Esprit de vérité, sera venu, il vous introduira dans la vérité tout entière; car il ne parlera pas de son chef, mais il parlera de tout ce qu'il entendra et il vous annoncera les choses qui doivent arriver. C'est lui qui me glorifiera, car il prendra du mien et vous l'annoncera; tout ce que le Père possède est mien; c'est pourquoi j'ai dit qu'il prend du mien, et qu'il vous l'annoncera. Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus, puis, derechef un peu de temps, et vous me verrez.» Quelques-uns de ses disciples se dirent donc les uns aux autres: «Que signifie ce qu'il nous dit: Encore un peu de temps et vous ne me verrez pas, puis, derechef un peu de temps, et vous me verrez, et: Je m'en vais vers mon Père?» Ils disaient donc: «Nous ne savons ce que signifie ce qu'il dit: encore un peu de temps.» Jésus connut qu'ils voulaient l'interroger, et il leur dit: «Vous discutez entre vous sur ce que j'ai dit: Encore un peu de temps, et vous ne me verrez pas, puis, derechef peu de temps, et vous me verrez. En vérité, en vérité, je vous déclare que pour vous, vous pleurerez et vous vous lamenterez, mais que le monde se réjouira; vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse se transformera en joie; la femme, quand elle est près d'enfanter, éprouve de la tristesse parce que son heure est venue, mais, quand elle a mis le petit enfant au monde, elle ne se souvient plus de sa tribulation, à cause de sa joie, parce qu'un humain est né dans le monde. Vous donc aussi, vous avez maintenant, il est vrai, de la tristesse, mais je vous reverrai et votre cœur se réjouira, et nul ne vous enlèvera votre joie; et en ce jour-là vous ne m'interrogerez sur rien. En vérité, en vérité, je vous le déclare, si vous demandez quelque chose au Père, Il vous le donnera en mon nom; jusques à présent vous n'avez rien demandé en mon nom; demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit complète. Je vous ai parlé de ces choses par figures; l'heure vient où je ne vous parlerai plus par figures, mais où je vous entretiendrai ouvertement du Père; en ce jour-là vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis pas que c'est moi qui solliciterai le Père pour vous, car le Père Lui-même vous aime parce que vous m'avez aimé, et que vous avez cru que je suis issu du Père. Je suis issu du Père et je suis venu dans le monde; je quitte derechef le monde et je vais vers le Père.» Ses disciples disent: «Voici, maintenant tu parles ouvertement et tu n'emploies aucune figure; maintenant nous savons que tu sais tout, et que tu n'as pas besoin que personne t'interroge; c'est pourquoi nous croyons que tu es issu de Dieu.» Jésus leur répondit: «Maintenant vous croyez; voici, l'heure vient, et elle est venue, où vous serez dispersés, chacun chez soi, et où vous me laisserez seul; toutefois je ne suis pas seul, car le Père est avec moi. Je vous ai dit ces choses afin qu'en moi vous ayez la paix; vous devez avoir des tribulations dans le monde, mais ayez courage, c'est moi qui ai vaincu le monde.» Jésus proféra ces paroles, puis, après avoir levé les yeux vers le ciel, il dit: «Père, l'heure est venue! Glorifie Ton Fils, afin que Ton fils Te glorifie, selon que Tu lui as donné autorité sur toute chair, afin qu'à tous ceux que Tu lui as donnés, il donne la vie éternelle. Or voici ce qu'est la vie éternelle, c'est qu'ils Te connaissent comme le seul véritable Dieu, et, comme Christ, Jésus que Tu as envoyé. Pour moi, je T'ai glorifié sur la terre, en achevant l'œuvre que Tu m'as donnée à faire; et maintenant, à Ton tour, glorifie-moi, Père, auprès de Toi, par la gloire que je possédais auprès de Toi avant que le monde existât. J'ai manifesté Ton nom aux hommes que Tu m'as donnés du milieu du monde; ils étaient tiens, et Tu me les as donnés, et ils ont gardé Ta parole. Maintenant ils ont connu que tout ce que Tu m'as donné vient de Toi, car je leur ai donné les paroles que Tu m'as données, et ils les ont reçues, et ils ont vraiment connu que je suis issu d'auprès de Toi, et ils ont cru que c'est Toi qui m'as envoyé. C'est moi qui prie pour eux; je ne prie point pour le monde, mais pour ceux que Tu m'as donnés, parce qu'ils sont tiens, (et tout ce qui est mien est tien, et ce qui est tien est mien), et que j'ai été glorifié en eux. Et je ne suis plus dans le monde, et eux sont dans le monde, et moi je vais vers Toi. Père saint! maintiens-les fidèles à Ton nom que Tu m'as donné, afin qu'ils soient un comme nous. Lorsque j'étais avec eux, je les maintenais fidèles à Ton nom que Tu m'as donné, et je les ai gardés, et nul d'entre eux ne s'est perdu, sauf le fils de perdition, afin que l'Écriture fût accomplie. Mais maintenant je vais à Toi, et je dis ces choses dans le monde, afin qu'ils possèdent en eux-mêmes ma joie complète. C'est moi qui leur ai donné Ta parole, et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi-même je ne suis pas du monde. Je ne prie point pour que Tu les enlèves du monde, mais pour que Tu les garantisses du malin. Ils ne sont pas du monde, comme moi-même je ne suis pas du monde; consacre-les à la vérité; Ta parole est la vérité. De même que Tu m'as envoyé dans le monde, moi, de mon côté, je les ai envoyés dans le monde; et c'est pour eux que je me consacre moi-même, afin qu'eux aussi soient consacrés à la vérité. Mais ce n'est pas seulement pour ceux-là que je prie, mais encore pour ceux qui, par leur parole, croient en moi, afin que tous soient un, comme Toi, Père, Tu es en moi, et moi en Toi, afin qu'eux aussi soient en nous, pour que le monde croie que c'est Toi qui m'as envoyé. Pour moi, je leur ai donné la gloire que Tu m'as donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes un; je suis en eux, et Tu es en moi, afin qu'ils arrivent à une parfaite unité, pour que le monde connaisse que c'est Toi qui m'as envoyé, et que Tu les a aimés comme Tu m'as aimé. Père, ceux que Tu m'as donnés, je veux que là où je suis eux aussi y soient avec moi, afin qu'ils voient ma gloire, que Tu m'as donnée parce que Tu m'as aimé avant la création du monde, Père juste! Et le monde ne T'a pas connu, mais moi je T'ai connu, et ceux-ci ont connu que c'est Toi qui m'as envoyé; et je leur ai fait connaître Ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l'amour dont Tu m'as aimé soit en eux, et moi en eux!» Après avoir dit ces choses Jésus sortit avec ses disciples pour se rendre, au delà du torrent des cèdres, en un lieu où se trouvait un jardin dans lequel il entra, lui et ses disciples. Or Judas, qui le livrait, connaissait aussi l'endroit, parce que souvent Jésus s'y était réuni à ses disciples. Judas donc, ayant pris la cohorte et des satellites que lui avaient donnés les grands prêtres et les pharisiens, arrive en ce lieu avec des torches, des lanternes et des armes. Jésus donc, qui savait tout ce qui allait lui arriver, sortit et leur dit: «Qui cherchez-vous?» Ils lui répondirent: «Jésus le Nazoréen.» Il leur dit: «C'est moi qui suis Jésus.» Or Judas qui le livrait était aussi avec eux. Lors donc qu'il leur eut dit: «C'est moi qui le suis,» ils reculèrent en arrière et tombèrent par terre. Il leur demanda donc derechef: «Qui cherchez-vous?» Et ils dirent: «Jésus le Nazoréen.» Jésus répondit: «Je vous ai dit que c'est moi qui le suis, si donc vous me cherchez, laissez aller ceux-ci.» — Afin que fût accomplie la parole qu'il avait dite: ceux que tu m'as donnés, je n'en ai perdu aucun. — Simon Pierre qui avait une épée la tira donc et frappa l'esclave du grand prêtre et lui coupa l'oreille droite; or le nom de l'esclave était Malchus. Jésus dit donc à Pierre: «Remets l'épée dans le fourreau; la coupe que le Père m'a donnée, ne la boirai-je pas?» La cohorte, et le commandant, et les satellites des Juifs se saisirent donc de Jésus et le garrottèrent, et ils le conduisirent d'abord chez Annas; il était en effet beau-père de Caïaphas, qui était grand prêtre cette année-là. — Or Caïaphas était celui qui avait donné aux Juifs le conseil: il convient qu'un seul homme meure pour le peuple. — Cependant Simon Pierre suivait Jésus, avec un autre disciple; or ce disciple-ci était connu du grand prêtre, et il entra avec Jésus dans la cour du grand prêtre, mais Pierre se tenait dehors près de la porte. L'autre disciple, celui qui était connu du grand prêtre, sortit donc, et parla à la portière, et il fit entrer Pierre. La servante qui faisait office de portière dit donc à Pierre: «N'es-tu pas, toi aussi, des disciples de cet homme-là?» Il lui dit: «Je n'en suis point.» Cependant les esclaves et les satellites se tenaient auprès d'un brasier qu'ils avaient allumé, car il faisait froid, et ils se chauffaient; or Pierre se tenait aussi avec eux et se chauffait. Le grand prêtre interrogea donc Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine. Jésus lui répondit: «Pour moi, c'est publiquement que j'ai parlé au monde; j'ai constamment enseigné dans une synagogue et dans le temple où tous les Juifs se rassemblent, et je n'ai rien dit en cachette. Pourquoi m'interroges-tu? Interroge ceux qui ont entendu ce dont je leur ai parlé; voici, ce sont eux qui savent ce que j'ai dit.» Or quand il eut dit cela, un des satellites qui se trouvait là donna un soufflet à Jésus, en disant: «C'est ainsi que tu réponds au grand prêtre!» Jésus lui répondit: «Si j'ai mal parlé, porte témoignage du mal que j'ai dit, mais si c'est bien, pourquoi me frappes-tu?» Annas l'envoya donc garrotté à Caïaphas le grand prêtre. Cependant Simon Pierre était à se chauffer; ils lui dirent donc: «N'es-tu pas, toi aussi, de ses disciples?» Il le nia et dit: «Je n'en suis point.» Un des esclaves du grand prêtre, qui était parent de celui dont Pierre avait coupé l'oreille, dit: «Est-ce que je ne t'ai pas vu dans le jardin avec lui?» Pierre donc nia derechef, et aussitôt un coq chanta. Ils conduisent donc Jésus de chez Caïaphas au prétoire; or c'était le matin, et eux-mêmes n'entrèrent pas dans le prétoire, afin de ne pas se souiller, et de pouvoir manger la pâque. Pilate donc sortit pour se rendre auprès d'eux et dit: «Quelle accusation portez-vous contre cet homme?» Ils lui répliquèrent: «Si celui-ci n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré.» Pilate leur dit donc: «Prenez-le vous-mêmes, et jugez-le selon votre loi.» Les Juifs lui dirent: «Il ne nous est pas permis de mettre personne à mort.» — Afin que fût accomplie la parole par laquelle Jésus avait indiqué de quelle mort il devait mourir. — Pilate entra donc derechef dans le prétoire, et il appela Jésus, et lui dit: «Es-tu le roi des Juifs?» Jésus répondit: «Est-ce de toi-même que tu dis cela, ou bien d'autres te l'ont-ils dit de moi?» Pilate répondit: «Est-ce que je suis Juif? C'est ta nation et les grands prêtres qui t'ont livré à moi; qu'as-tu fait?» Jésus répondit: «Mon royaume n'est pas de ce monde; si mon royaume était de ce monde, mes satellites auraient combattu afin que je ne fusse pas livré aux Juifs; mais maintenant mon royaume n'est pas d'ici.» Pilate lui dit donc: «Tu es donc roi?» Jésus répondit: «Tu le dis; en effet je suis roi. C'est pour rendre témoignage à la vérité que je suis né et que je suis venu dans le monde; quiconque est de la vérité écoute ma voix.» Pilate lui dit: «Qu'est-ce que la vérité?» Et en disant cela il sortit derechef pour se rendre auprès des Juifs, et il leur dit: «Pour moi, je ne trouve en lui aucun crime; mais c'est votre coutume que je vous relâche quelqu'un à Pâque, voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs?» Ils s'écrièrent donc derechef: «Non pas celui-ci, mais Barabbas!» Or Barabbas était un brigand. Alors donc Pilate fit prendre et fustiger Jésus. Et les soldats, ayant tressé une couronne avec des épines, la posèrent sur sa tête, et ils le revêtirent d'un manteau de pourpre, et ils venaient vers lui et disaient: «Salut, roi des Juifs!» Et ils lui donnèrent des soufflets. Et Pilate sortit derechef et leur dit: «Voici, je vous l'amène, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime.» Jésus sortit donc, portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre. Et il leur dit: «Voici l'homme.» Lors donc que les grands prêtres et leurs satellites le virent, ils s'écrièrent: «Crucifie, crucifie!» Pilate leur dit: «Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le; car pour moi je ne trouve pas de crime en lui.» Les Juifs lui répondirent: «Nous avons une loi, et selon la loi il doit mourir, parce qu'il s'est fait fils de Dieu.» Lors donc que Pilate eut ouï cette parole, il craignit davantage, et il rentra dans le prétoire et dit à Jésus: «D'où es-tu?» Mais Jésus-ne lui fit pas de réponse. Pilate donc lui dit: «Tu ne me parles pas! Ne sais-tu pas que j'ai l'autorité de te relâcher, et que j'ai l'autorité de te crucifier?» Jésus lui répondit: «Tu n'aurais nulle autorité sur moi, si elle ne t'avait été donnée d'en haut; c'est pourquoi celui qui m'a livré à toi commet un plus grand péché.» Dès lors Pilate cherchait à le relâcher; mais les Juifs s'écrièrent: «Si tu relâches celui-ci, tu n'es pas ami de l'empereur; quiconque se fait roi se déclare contre l'empereur!» Pilate donc, quand il eut ouï ces paroles, fit sortir Jésus, et s'assit sur un tribunal dans un endroit appelé Pavé, mais en hébreu Gabbatha. Or c'était la préparation de la pâque; c'était environ la sixième heure, et il dit aux Juifs: «Voilà votre roi!» Ceux-ci s'écrièrent donc: «Fais-le mourir! Fais-le mourir! Crucifie-le!» Pilate leur dit: «Crucifierai-je votre roi?» Les grands prêtres lui répondirent: «Nous n'avons d'autre roi que l'empereur.» Alors donc il le leur livra pour être crucifié. et, portant lui-même sa croix, il sortit pour se rendre à l'endroit appelé du crâne, qui en hébreu est appelé Golgoth, où ils le crucifièrent, et avec lui deux autres, de droite et de gauche, et Jésus au milieu. Cependant Pilate composa aussi une inscription et la fit placer sur la croix; or elle était ainsi conçue: Jésus le nazoréen, le roi des juifs. Plusieurs des Juifs lurent donc cette inscription, parce que l'endroit où fut crucifié Jésus était près de la ville, et qu'elle était écrite en hébreu, en latin et en grec. Les grands prêtres des Juifs disaient donc à Pilate: «N'écris pas: Le roi des Juifs, mais qu'il a dit: Je suis roi des Juifs.» Pilate répondit: «Ce que j'ai écris, je l'ai écrit.» Les soldats donc, lorsqu'ils eurent crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat; ils prirent aussi la tunique. Or la tunique était sans couture, entièrement tissée du haut en bas; ils se dirent donc entre eux: «Ne la déchirons pas, mais tirons-la au sort, à qui l'aura.» — Afin que fût accompli le passage de l'Écriture: «Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré mon habit au sort.» — Les soldats firent donc ces choses, tandis que, près de la croix de Jésus, se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie femme de Clopas et Marie la Magdalène. Jésus donc, voyant sa mère, et près d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: «Femme, voici ton fils.» Ensuite il dit au disciple: «Voici ta mère.» Et dès ce moment le disciple la prit chez lui. Après cela Jésus, qui savait que tout était déjà accompli, — afin que l'Écriture fût accomplie, — dit: «J'ai soif.» Il y avait là un vase plein de vinaigre; on attacha donc une éponge pleine de ce vinaigre à une branche d'hysope et on l'approcha de sa bouche. Lors donc que Jésus eut pris le vinaigre, il dit: «C'est accompli,» et ayant penché la tête, il rendit l'esprit. Les Juifs donc (parce que c'était la préparation), afin que les corps ne demeurassent pas sur la croix pendant le sabbat (car le jour de ce sabbat était grand), les Juifs demandèrent à Pilate qu'on leur rompît les jambes et qu'on les enlevât. Les soldats vinrent donc, et rompirent les jambes du premier, et celles de l'autre crucifié avec lui, mais en venant à Jésus, comme ils virent qu'il était déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes; mais l'un des soldats lui perça le flanc avec une lance, et il en sortit aussitôt du sang et de l'eau. — Et c'est celui qui l'a vu qui en a porté témoignage, et son témoignage est véritable, et il sait qu'il dit vrai, afin que vous croyiez; car cela est advenu afin que ce passage de l'Écriture fût accompli: «Aucun de ses os ne sera brisé.» Et un autre passage de l'Écriture dit encore: «Ils verront celui qu'ils ont transpercé.» Or, après cela, Joseph d'Arimathée, qui était disciple de Jésus, mais en cachette par crainte des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Il vint donc et enleva son corps. Or Nicodème, qui était venu vers lui de nuit la première fois, vint aussi portant un rouleau de myrrhe et d'aloès, pesant environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus, et l'enveloppèrent de bandelettes avec les parfums, selon la coutume suivie par les Juifs pour la sépulture. Or il y avait dans l'endroit où il avait été crucifié un jardin, et dans le jardin un sépulcre neuf, dans lequel personne n'avait encore été déposé; ce fut donc là, à cause de la préparation des Juifs, parce que le sépulcre était proche, qu'ils déposèrent Jésus. Or le premier jour de la semaine, Marie la Magdalène vient de bon matin, pendant qu'il faisait encore obscur, vers le sépulcre, et elle voit la pierre enlevée du sépulcre. Elle court donc et vient vers Simon Pierre et vers l'autre disciple que Jésus aimait, et elle leur dit: «Ils ont enlevé le Seigneur du sépulcre, et nous ne savons où ils l'ont mis.» Pierre sortit donc, ainsi que l'autre disciple; et ils se rendaient vers le sépulcre; or ils couraient tous deux ensemble, et l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au sépulcre; et s'étant baissé il voit les bandelettes par terre; cependant il n'entra pas. Arrive donc aussi Simon Pierre qui le suivait, et il entra dans le sépulcre. Et il voit les bandelettes par terre, et le linge qui avait été sur sa tête, non point par terre avec les bandelettes, mais roulé à part dans un coin. Alors donc entra aussi l'autre disciple qui, le premier, était arrivé au sépulcre, et il vit et il crut; car ils n'avaient pas encore compris que, d'après l'Écriture, il fallait qu'il ressuscitât des morts. Les disciples s'en retournèrent donc chez eux. Mais Marie se tenait dehors près du sépulcre en pleurant; comme donc elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le sépulcre, et elle voit deux anges vêtus de blanc, assis, l'un à la tête, et l'autre aux pieds, là où avait été couché le corps de Jésus; et ils lui disent: «Femme, pourquoi pleures-tu?» Et elle leur dit: «Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et que je ne sais où ils l'ont mis.» Après avoir dit cela elle se retourna en arrière, et elle voit Jésus debout, et elle ne savait pas que ce fût Jésus. Jésus lui dit: «Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu?» Elle, s'imaginant que c'est le jardinier, lui dit: «Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et moi je l'irai prendre.» Jésus lui dit: «Marie!» S'étant retournée, elle lui dit en hébreu: «Rabbouni», ce qui signifie, Maître. Jésus lui dit: «Ne me touche pas; car je ne suis pas encore monté vers mon Père; mais va vers mes frères et dis-leur: Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu.» Marie la Magdalène vient annoncer aux disciples qu'elle a vu le Seigneur, et qu'il lui a dit ces choses. Le soir donc de ce premier jour de la semaine, et les portes de l'endroit où étaient les disciples étant closes par crainte des Juifs, Jésus vint et se tint au milieu d'eux, et il leur dit: «Paix pour vous!» Et après avoir dit cela, il leur montra et ses mains et son flanc. Les disciples furent donc dans la joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit donc derechef: «Paix pour vous! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie.» Et après avoir dit cela il souffla et leur dit: «Recevez l'esprit saint; à tous ceux dont vous aurez pardonné les péchés, ils leur sont pardonnés; à tous ceux dont vous les retenez, ils sont retenus.» Cependant Thomas, l'un des Douze, celui qui est appelé Didymos, n'était pas avec eux quand Jésus vint; les autres disciples lui disaient donc: «Nous avons vu le Seigneur.» Mais il leur dit: «Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son flanc, je ne croirai point.» Et huit jours après, ses disciples étaient de nouveau renfermés, et Thomas avec eux. Jésus vient, les portes étant closes, et il se tint au milieu d'eux, et dit: «Paix pour vous!» Ensuite il dit à Thomas: «Avance ton doigt ici, et regarde mes mains, et avance ta main, et mets-la dans mon flanc, et ne deviens pas incrédule, mais croyant.» Thomas lui répliqua: «Mon Seigneur, et mon Dieu!» Jésus lui dit: «Parce que tu m'as vu, tu as cru; heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru!» Jésus fit donc, en présence des disciples, encore beaucoup d'autres miracles, qui n'ont pas été écrits dans ce livre; mais ceux-ci ont été écrits afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le fils de Dieu, et afin qu'en croyant vous ayez la vie en son nom. Après cela Jésus se manifesta lui-même aux disciples près de la mer de Tibériade; or voici comment il se manifesta : Ensemble étaient Simon Pierre, et Thomas qui est appelé Didymos, et Nathanaël de Cana en Galilée, et les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon Pierre leur dit: «Je vais pêcher.» Ils lui disent: «Nous allons aussi avec toi.» Ils sortirent et montèrent dans la barque, et cette nuit-là ils ne prirent rien. Or, quand le matin fut venu, Jésus se trouva debout sur le rivage; cependant les disciples ne savaient pas que ce fût Jésus. Jésus leur dit donc: «Enfants! N'avez-vous rien à manger?» Ils lui répondirent: «Non.» Mais il leur dit: «Jetez le filet sur la droite de la barque, et vous trouverez.» Ils le jetèrent donc, et ils ne purent plus le retirer à cause de la quantité des poissons. Le disciple que Jésus aimait dit donc à Pierre: «C'est le Seigneur.» Simon Pierre, ayant donc appris que c'était le Seigneur, ceignit son sarrau, car il était nu, et il se jeta dans la mer. Mais les autres disciples vinrent avec la barque, (car ils n'étaient éloignés de la terre que d'environ deux cents coudées ), en entraînant le filet des poissons. Lors donc qu'ils furent descendus à terre, ils voient un brasier établi, et du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit: «Apportez quelques-uns des poissons que vous venez de prendre.» Simon Pierre monta donc, et il tira à terre le filet plein de cent cinquante-trois gros poissons; et, malgré ce grand nombre, le filet ne se déchira pas. Jésus leur dit: «Venez, faites collation.» Aucun des disciples n'osait lui demander: «Qui es-tu?» sachant bien que c'était le Seigneur. Jésus vient et prend le pain et le leur donne, et il fait de même des poissons. Ce fut là la troisième fois que Jésus apparut aux disciples, depuis qu'il fut ressuscité des morts. Lors donc qu'ils eurent fait collation, Jésus dit à Simon Pierre: «Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci? Il lui dit: «Oui, Seigneur; tu sais que je t'aime.» Il lui dit: «Pais mes agneaux.» Il lui redit une seconde fois: «Simon, fils de Jean, m'aimes-tu?» Il lui dit: «Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime.» Il lui dit: «Fais paître mes brebis.» Il lui dit pour la troisième fois: «Simon, fils de Jean, m'aimes-tu?» Pierre fut attristé de ce qu'il lui avait dit pour la troisième fois: «M'aimes-tu?» et il dit: «Seigneur, tu sais toutes choses, tu connais que je t'aime.» Jésus lui dit: «Pais mes brebis. En vérité, en vérité je te le déclare, lorsque tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras devenu vieux, tu étendras les mains, et un autre te ceindra et te portera là où tu ne veux pas.» Or il dit cela pour indiquer par quel genre de mort il glorifierait Dieu, et après avoir dit cela, il dit: «Suis-moi.» Pierre, s'étant retourné, se voit suivi par le disciple que Jésus aimait, et qui, pendant le repas, s'était appuyé contre sa poitrine, et qui avait dit: «Seigneur, quel est celui qui doit te livrer?» Pierre donc l'ayant vu dit à Jésus: «Seigneur, mais celui-ci, qu'en sera-t-il?» Jésus lui dit: «Si je veux qu'il demeure jusques à ce que je vienne, que t'importe? Quant à toi, suis-moi.» Le bruit se répandit donc parmi les frères, que ce disciple ne devait pas mourir; mais Jésus ne lui dit pas: «Il ne doit point mourir,» mais: «Si je veux qu'il demeure jusques à ce que je vienne, que t'importe?» C'est lui qui est le disciple qui atteste ces choses, et qui a aussi écrit ces choses, et nous savons que son témoignage est véridique; mais il y a encore beaucoup d'autres choses qu'a faites Jésus, lesquelles, si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres où elles seraient écrites. J'ai consigné dans mon premier écrit, ô Théophile, tout ce que Jésus avait commencé de faire et d'enseigner jusques au jour où, après avoir donné par l'esprit saint ses ordres aux apôtres qu'il avait choisis, il fut enlevé. Déjà, après sa passion, il leur avait fait voir par plusieurs indices qu'il était vivant, leur apparaissant pendant quarante jours, et leur parlant de ce qui concerne le royaume de Dieu. Et, pendant qu'il se trouvait avec eux, il leur ordonna de ne point s'éloigner de Jérusalem, mais d'y attendre la promesse du Père, «dont vous m'avez entendu parler; car, si Jean a baptisé avec de l'eau, pour vous, vous serez baptisés avec l'esprit saint, dans peu de jours d'ici.» Se trouvant donc réunis, ils l'interrogèrent en disant: «Seigneur, est-ce en ce temps-là que tu dois rétablir le royaume d'Israël?» Il leur dit: «Il ne vous appartient pas de connaître les temps ou les époques que le Père a fixés de Sa propre autorité, mais, quand le saint esprit sera venu sur vous, vous serez revêtus de puissance, et vous serez mes témoins, soit à Jérusalem, soit dans la Judée et la Samarie, et jusques à l'extrémité de la terre.» Et, après avoir ainsi parlé, il fut enlevé pendant qu'eux-mêmes regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux; et, comme leurs regards étaient fixés sur le ciel pendant qu'il s'éloignait, voici, deux hommes vêtus d'habits blancs s'étaient approchés d'eux, et leur dirent: «Galiléens, pourquoi vous tenez-vous là à regarder le ciel? Ce Jésus, qui vient d'être enlevé du milieu de vous dans le ciel, reviendra de la même manière dont vous l'avez vu monter au ciel.» Alors ils retournèrent à Jérusalem en quittant la montagne appelée le Bois d'oliviers, qui est près de Jérusalem, à la distance d'un chemin de sabbat. Et, lorsqu'ils furent entrés, ils montèrent dans la chambre haute où ils demeuraient, à savoir Pierre et Jean et Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemi et Matthieu, Jacques fils d'Alphée et Simon le zélote et Judas fils de Jacques. Tous ceux-là étaient ensemble assidus à la prière, avec des femmes et Marie la mère de Jésus, et avec ses frères. Et ce fut en ces jours-là que Pierre, s'étant levé au milieu des frères, dit (et le nombre des personnes réunies était d'environ cent vingt) : «Frères, il fallait que fût accomplie la parole de l'Écriture qu'a d'avance proférée l'esprit saint par la bouche de David, relativement à Judas qui a été le guide de ceux qui ont saisi Jésus, car il était compté parmi nous, et il a eu sa part de ce ministère; c'est lui qui a acheté un champ avec le prix de son crime; puis, étant tombé sur le visage, il a éclaté par le milieu et toutes ses entrailles se sont répandues; ceci a été su de tous les habitants de Jérusalem, en sorte qu'on a appelé ce champ dans leur idiome Akeldamach, ce qui signifie champ du sang. En effet il est écrit dans le livre des Psaumes: «Que son gîte devienne désert, et qu'il n'y ait personne qui l'habite! et: «Qu'un autre reçoive sa charge de surveillant!» Il faut donc que l'un des hommes qui ont été avec nous pendant tout le temps où le seigneur Jésus a été en rapport avec nous, à partir du baptême de Jean jusques au jour où il a été enlevé du milieu de nous, devienne avec nous un témoin de sa résurrection.» Et ils en proposèrent deux: Josès appelé Barsabbas, qui était surnommé Justus, et Matthias; et ils firent cette prière: «O Toi, Seigneur, qui connais tous les cœurs, montre-nous lequel de ces deux hommes Tu as choisi pour occuper, dans ce ministère et cet apostolat, la place dont Judas est sorti pour aller dans la place qui lui appartient.» Et ils leur donnèrent des bulletins, et le sort tomba sur Matthias, et il fut agrégé aux onze apôtres. Et, quand vint le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu, et il survint tout à coup du ciel un bruit semblable à celui d'un violent coup de vent, et il remplit toute la maison où ils étaient assis, et des langues séparées, qui semblaient de feu, leur apparurent, et il s'en posa une sur chacun d'eux, et ils furent tous remplis d'esprit saint, et ils commencèrent à parler en d'autres langues, selon que l'esprit leur donnait de s'exprimer. Or, se trouvaient établis à Jérusalem des Juifs pieux venus de chez toutes les nations qui habitent sous le ciel; et, quand ce bruit eut eu lieu, la multitude accourut, et elle fut confondue parce que chacun les entendait parler dans son propre idiome. Or tous étaient stupéfaits et ils disaient dans leur étonnement: «Voici, tous ces gens-là qui parlent ne sont-ils pas des Galiléens? Et comment chacun de nous entend-il dans son idiome natal — Parthes et Mèdes et Élamites, et ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée et la Cappadoce, le Pont et l'Asie, la Phrygie et la Pamphylie, l'Egypte et les régions de la Libye voisine de Cyrène, et les voyageurs venus de Rome, Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes, — comment les entendons-nous parler dans nos propres langues des hauts faits de Dieu?» Or tous étaient stupéfaits et incertains, se disant l'un à l'autre: «Que veut dire ceci?» tandis que d'autres raillaient et disaient: «C'est qu'ils sont pleins de vin doux.» Mais Pierre s'étant avancé avec les onze éleva la voix et leur dit: «Juifs, et vous tous qui habitez Jérusalem, comprenez bien ceci et prêtez l'oreille à mes paroles, car ces gens ne sont pas ivres, comme vous le supposez, puisque c'est la troisième heure du jour, mais ce qui se passe est ce qui a été prédit par l'entremise du prophète Joël : «Et il arrivera après cela, dit Dieu, que Je répandrai de Mon esprit sur toute chair, et vos fils et vos filles prophétiseront, et vos jeunes gens verront des visions, et vos vieillards auront des songes; et certes en ces jours-là Je répandrai de Mon esprit sur Mes serviteurs et sur Mes servantes, et ils prophétiseront; et J'opérerai des prodiges en haut dans le ciel, et des miracles en bas sur la terre, du sang et du feu et de la vapeur de fumée; le soleil sera changé en ténèbres et la lune en sang, avant qu'arrive la grande et éclatante journée du Seigneur; et il arrivera que quiconque aura invoqué le nom du Seigneur sera sauvé.» Israélites, écoutez mes paroles que voici: Jésus le Nazoréen, cet homme accrédité de Dieu auprès de vous par des miracles, des prodiges et des signes que Dieu a opérés par son moyen au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes, c'est lui que vous avez fait périr en le crucifiant par la main des impies, après qu'il eut été livré selon le dessein arrêté et la prescience de Dieu, et c'est lui que Dieu a ressuscité en dissipant les douleurs de la mort, en la puissance de laquelle il n'était, en effet, pas possible qu'il fût retenu; car David dit à propos de lui: «J'ai toujours vu le Seigneur devant moi, parce qu'il se tient à ma droite, afin que je ne sois point ébranlé, c'est pourquoi mon cœur a été dans la joie et ma langue dans l'allégresse; ma chair aussi se reposera encore avec espérance, parce que Tu n'abandonneras pas mon âme dans le séjour des morts et que Tu ne permettras point que celui qui T'est consacré voie la corruption. Tu m'as fais connaître les routes de la vie, Tu me combleras de joie par Ta présence.» Frères, il est permis de vous dire avec assurance, quant au patriarche David, qu'il est mort et qu'il a été enterré; aussi bien son sépulcre subsiste-t-il parmi nous jusques à ce jour. Étant donc prophète, et sachant que Dieu lui avait juré avec serment qu'il ferait asseoir un fruit de ses reins sur son trône, c'est par prévision qu'il a parlé de la résurrection du Christ, car celui-ci n'a pas été abandonné dans le séjour des morts et sa chair n'a pas vu la corruption; c'est ce Jésus que Dieu a ressuscité, ce dont, nous tous, nous sommes témoins. Ayant donc été élevé à la droite de Dieu, et ayant reçu du Père l'esprit saint qui avait été promis, il a répandu celui-ci comme vous-mêmes aussi vous le voyez et vous l'entendez. David, en effet, n'est point monté dans les cieux, mais il dit lui-même: «Le Seigneur a dit à mon seigneur: Assieds-toi à Ma droite, jusqu'à ce que J'aie fait de tes ennemis un marchepied pour tes pieds.» Que toute la maison d'Israël sache donc avec certitude que Dieu l'a fait et seigneur, et Christ, ce Jésus que vous, vous avez crucifié.» Ce qu'ayant ouï, ils furent piqués au cœur, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres: «Frères, qu'avons-nous à faire?» Sur quoi Pierre s'adressant à eux: «Repentez-vous, et que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus-Christ, pour la rémission de ses péchés, et vous recevrez le don du saint esprit; car c'est pour vous qu'est la promesse, et pour vos enfants, et pour tous ceux au loin qu'aura appelés à Lui le Seigneur notre Dieu.» Et il rendait témoignage par plusieurs autres paroles, et il les exhortait en disant: «Sauvez-vous en quittant cette génération pervertie.» Ceux donc qui eurent à gré ses paroles se firent baptiser, et il y eut ce jour-là environ trois mille personnes qui furent agrégées. Cependant ils étaient assidus à l'enseignement des apôtres et aux réunions communes, à la fraction du pain et aux prières. Or chacun était dans la crainte; mais il se faisait beaucoup de prodiges et de miracles par les apôtres. Et tous ceux qui avaient cru avaient en un même lieu toutes choses en commun, et ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils les distribuaient à tous selon les besoins de chacun. Tous les jours ils étaient ensemble assidus dans le temple, et, rompant le pain dans les maisons, ils prenaient leur nourriture avec allégresse et simplicité de cœur, louant Dieu, et trouvant faveur auprès de tout le peuple. Cependant le Seigneur agrégeait journellement au même corps ceux qui étaient sauvés. Or Pierre et Jean montaient au temple pour la prière de la neuvième heure, et l'on transportait un homme qui était boiteux de naissance et que l'on plaçait chaque jour près de la porte du temple dite la Belle, pour demander l'aumône à ceux qui entraient dans le temple. Cet homme, ayant vu Pierre et Jean sur le point d'entrer dans le temple, s'adressa à eux pour recevoir une aumône. Mais Pierre, après avoir fixé sur lui ses regards, ainsi que Jean, dit: «Regarde-nous.» Et il les regardait attentivement s'attendant à recevoir d'eux quelque chose. Mais Pierre dit: «Je n'ai ni argent ni or, mais ce que j'ai, je te le donne: au nom de Jésus-Christ le Nazoréen, marche!» Et l'ayant pris par la main droite, il le fit lever; aussitôt la plante de ses pieds et ses chevilles se consolidèrent, et il se tenait debout en sautant, et il marchait, et il entra avec eux dans le temple, marchant et sautant, et louant Dieu. Et tout le peuple le vit marcher et louer Dieu, mais ils le reconnurent pour celui qui était assis, pour demander l'aumône, près de la belle porte du temple, et ils furent remplis de stupeur et de surprise à propos de ce qui lui était arrivé. Or, comme il s'attachait à Pierre et à Jean, le peuple entier accourut vers eux tout stupéfait dans le portique dit de Salomon; ce que Pierre ayant vu, il répliqua au peuple: «Israélites, pourquoi vous étonnez-vous au sujet de cet homme? Ou pourquoi nous regardez-vous fixement, comme si, par notre propre puissance ou notre piété, nous l'avions fait marcher? Le Dieu d'Abraham, et d'Isaac, et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié Son serviteur Jésus, que vous, vous avez livré et renié devant Pilate, lorsque celui-ci résolut de le relâcher; mais c'est vous qui avez renié le saint et le juste, et qui avez demandé qu'on vous accordât la grâce d'un meurtrier, tandis que vous avez fait mourir le prince de la vie que Dieu a ressuscité des morts, ce dont nous sommes témoins. Eh bien, c'est par la foi en son nom que son nom a rétabli cet homme que vous voyez et connaissez, et c'est la foi qui vient de lui qui lui a procuré cette complète guérison en présence de vous tous. Et maintenant, frères, je sais que vous avez agi par ignorance, comme aussi vos chefs; mais Dieu a accompli de la sorte ce qu'il avait prédit par la bouche de tous les prophètes, à savoir que Son Christ devait souffrir. Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin qu'arrivent des époques de rafraîchissement de la part du Seigneur, et qu'il envoie celui qui vous a été destiné, Christ Jésus que le ciel doit retenir jusques aux temps de restauration universelle, dont Dieu a parlé par la bouche de Ses saints prophètes, de toute ancienneté. D'un côté Moïse a dit: «Le Seigneur Dieu vous suscitera d'entre vos frères un prophète comme moi; vous l'écouterez dans tout ce qu'il pourra vous dire, mais il arrivera que quiconque n'écoutera pas ce prophète-là sera exterminé du milieu du peuple.» Et, d'un autre côté, tous les prophètes qui ont parlé, depuis Samuel et ceux qui l'ont suivi, ont aussi annoncé ces jours-là. Pour vous, vous êtes les fils des prophètes et de l'alliance que Dieu a conclue avec vos pères, en disant à Abraham: «Et dans ta postérité seront bénies toutes les lignées de la terre. C'est à vous, d'abord que Dieu, après avoir suscité Son serviteur Jésus, l'a envoyé pour vous bénir en détournant chacun de ses méfaits.» Cependant, tandis qu'ils parlaient au peuple, survinrent contre eux les grands prêtres et le chef des gardes du temple, ainsi que les sadducéens, vexés de ce qu'ils enseignaient le peuple et lui annonçaient en la personne de Jésus la résurrection d'entre les morts, et ils mirent les mains sur eux, et ils les jetèrent en prison jusques au lendemain; car c'était déjà le soir. Mais plusieurs de ceux qui avaient entendu le discours crurent, et le nombre des hommes arriva à environ cinq mille. Or il advint le lendemain que leurs magistrats, leurs anciens, et leurs scribes se rassemblèrent à Jérusalem, ainsi que Annas le grand prêtre, et Caïaphas, et Jean, et Alexandre, et tous ceux qui étaient de la race des grands prêtres, et les ayant fait comparaître au milieu d'eux, ils leur demandaient: «En vertu de quelle puissance ou de quel nom avez-vous agi ainsi; vous autres?» Alors Pierre, rempli de l'esprit saint, leur dit: «Chefs du peuple et anciens, puisque nous avons à répondre aujourd'hui, à propos de la guérison d'un homme infirme, sur la manière dont il a été guéri, qu'il soit notoire à vous tous et à tout le peuple d'Israël, que c'est au nom de Jésus-Christ le Nazoréen, lui que vous avez crucifié, lui que Dieu a ressuscité d'entre les morts; c'est grâce à lui que cet homme se présente bien portant devant vous. C'est lui qui est la pierre qui, méprisée par vous; les constructeurs, est devenue le sommet de l'angle; et le salut ne se trouve en aucun autre; car il n'y a pas un autre nom sous le ciel, qui ait été donné parmi les hommes, par lequel vous deviez être sauvés.» Voyant l'assurance de Pierre et de Jean, et ayant appris que c'étaient des hommes sans instruction et du commun, ils étaient dans l'étonnement, et ils les reconnaissaient pour avoir été avec Jésus; et, comme ils voyaient debout à côté d'eux l'homme qui avait été guéri, ils n'avaient rien à objecter, Mais, leur ayant ordonné de sortir du sanhédrin, ils consultaient entre eux en disant: «Que pouvons-nous faire à ces hommes-là? Car un miracle notoire a été opéré par eux, il est évident pour tous les habitants de Jérusalem, et nous ne pouvons le nier; mais, afin qu'il ne se divulgue pas davantage parmi le peuple, ordonnons-leur avec menaces de ne plus parler en ce nom-là à personne.» Et les ayant rappelés, ils leur interdirent absolument de parler et d'enseigner au nom de Jésus. Mais Pierre et Jean leur répliquèrent: «Jugez s'il est juste devant Dieu de vous écouter plutôt que Dieu? Car, pour nous, nous ne pouvons pas ne point parler de ce que nous savons et de ce que nous avons entendu.» Mais ils les renvoyèrent avec de nouvelles menaces, ne trouvant aucun moyen de les punir à cause du peuple, parce que tout le monde glorifiait Dieu de ce qui était arrivé; car l'homme sur lequel s'était opéré le miracle de cette guérison avait plus de quarante ans. Or, quand ils eurent été renvoyés, ils vinrent auprès des leurs et racontèrent tout ce que les grands prêtres et les anciens leur avaient dit. Et les autres, après l'avoir ouï, élevèrent unanimement la voix vers Dieu, et dirent: «O Souverain, Toi, qui as créé le ciel et la terre et la mer et tout ce qui s'y trouve, qui, par l'esprit saint dans la bouche de notre père David Ton serviteur, as dit: «Pourquoi des nations ont-elles frémi de colère, et des peuples ont-ils formé de vains projets? Les rois de la terre se sont insurgés, et les magistrats se sont coalisés contre le Seigneur et contre Son oint;» — car Hérode et Ponce Pilate se sont effectivement coalisés dans cette ville-ci contre Ton saint serviteur Jésus que Tu as oint, avec des Gentils et avec les peuples d'Israël, pour exécuter tout ce que Ta main et Ton conseil avaient prédéterminé. — Et maintenant, Seigneur, surveille leurs menaces, et donne à Tes esclaves d'annoncer Ta parole avec toute assurance, en étendant Ta main pour qu'il s'opère des guérisons, et pour qu'il se fasse, par le nom de Ton saint serviteur Jésus, des miracles et des prodiges.» Et, après qu'ils eurent prié, le lieu où ils étaient réunis trembla, et ils furent tous remplis du saint esprit et ils annonçaient la parole de Dieu avec assurance. Or, la multitude de ceux qui avaient cru était un seul cœur et une seule âme, et pas même un seul d'entre eux ne disait que quoi que ce fût qu'il possédât lui appartînt en propre, mais tout leur était commun. Et les apôtres du seigneur Jésus rendaient avec une grande puissance témoignage de sa résurrection; et une grande grâce reposait sur eux tous. En effet, personne parmi eux n'était dans le besoin; car tous ceux qui possédaient des fonds de terre ou des maisons les vendaient et apportaient le prix de leurs ventes, et ils le déposaient aux pieds des apôtres; et l'on répartissait à chacun selon ses besoins. Or Joseph, surnommé par les apôtres Barnabas, ce qui signifie, étant traduit, fils d'exhortation, lévite, Cypriote d'origine, ayant vendu un champ qu'il possédait, apporta l'argent et le déposa aux pieds des apôtres. Mais un homme nommé Ananias, avec Sapphira sa femme, vendit une propriété, et il retint le prix de complicité avec sa femme, et, en ayant apporté une partie, il la déposa aux pieds des apôtres. Mais Pierre dit: «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, pour que tu mentisses à l'esprit saint en retenant le prix du fonds de terre? Est-ce qu'invendu, il ne te demeurait pas, et vendu, n'était-il pas à ta disposition? Pourquoi as-tu pris ce parti en ton cœur? Ce n'est pas aux hommes que tu as menti, mais à Dieu.» Or, en entendant ces paroles, Ananias tomba et expira. Et une grande crainte se répandit parmi tous les auditeurs. Cependant les plus jeunes s'étant levés l'enveloppèrent d'un linceul, et, l'ayant emporté, ils l'enterrèrent. Or il arriva, après un intervalle d'environ trois heures, que sa femme, ignorant ce qui était advenu, entra; et Pierre s'adressant à elle: «Dis-moi si c'est pour ce prix-là que vous avez vendu le fonds de terre?» Et elle dit: «Oui, c'est pour ce prix-là.» Sur quoi Pierre dit: «Pourquoi vous êtes-vous concertés pour tenter l'esprit du Seigneur? Voici, les pieds de ceux qui ont enterré ton mari sont à la porte, et ils t'emporteront aussi.» Or elle tomba aussitôt à ses pieds, et elle expira; mais les jeunes gens étant entrés la trouvèrent morte, et, l'ayant emportée, ils l'enterrèrent auprès de son mari. Et une grande crainte se répandit dans toute l'église, et parmi tous ceux qui entendaient parler de ces choses. Or il se faisait par les apôtres de nombreux miracles et de nombreux prodiges parmi le peuple; et ils se tenaient tous ensemble dans le portique de Salomon; toutefois aucun des autres n'osait s'attacher à eux, mais le peuple les exaltait. Cependant il s'agrégeait toujours plus de gens qui croyaient au Seigneur, des multitudes d'hommes et de femmes; en sorte que l'on apportait les malades même dans les rues, et qu'on les plaçait sur des couchettes et des grabats, afin que, au passage de Pierre, son ombre tout au moins couvrît quelqu'un d'eux. Or la multitude des villes voisines accourait aussi à Jérusalem, apportant des malades et des gens tourmentés par des esprits impurs, qui tous étaient guéris. Mais le grand prêtre s'étant levé, ainsi que tous les adhérents qui formaient le parti des sadducéens, ils furent remplis de jalousie; et ils mirent les mains sur les apôtres, et ils les jetèrent dans une prison publique. Mais un ange du Seigneur ouvrit de nuit les portes de la prison, et, les en ayant tirés, il dit : «Allez, et, vous tenant dans le temple, annoncez au temple toutes les paroles de cette vie.» Ce qu'ayant ouï, ils entrèrent au point du jour dans le temple, et ils enseignaient. Cependant le grand prêtre et ses adhérents s'étant réunis convoquèrent le sanhédrin et toute l'assemblée sénatorienne des fils d'Israël, et ils envoyèrent à la prison, pour qu'on les amenât. Mais, quand les satellites furent arrivés à la prison, ils ne les y trouvèrent point, et ils revinrent faire leur rapport, en disant : «Nous avons trouvé la prison fermée avec le plus grand soin, et les gardes debout devant les portes, mais, après avoir ouvert, nous n'avons trouvé dedans personne,» Quand le chef des gardes du temple et les grands prêtres eurent ouï ces paroles, ils étaient incertains, par rapport à eux, de ce que cela deviendrait. Mais quelqu'un étant survenu leur fit ce rapport: «Voici, les hommes que vous avez mis en prison sont dans le temple et ils enseignent le peuple.» Alors le chef des gardes étant parti avec ses satellites les ramena toutefois sans violence, car ils craignaient d'être lapidés par le peuple, et, les ayant amenés, ils les firent comparaître devant le sanhédrin. Et le grand prêtre les interrogea en disant : «Nous vous avons formellement défendu d'enseigner en ce nom-là, et voici, vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement, et vous voulez faire retomber sur nous le sang de cet homme-là.» Mais Pierre et les apôtres répliquèrent: «Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus que vous aviez tué en le pendant au bois; c'est lui que Dieu a élevé à Sa droite comme prince et sauveur, pour donner à Israël la repentance et la rémission des péchés; et c'est en sa personne que nous avons été témoins de ce que nous venons de dire, et Dieu a donné l'esprit saint à ceux qui lui obéissent.» Ce qu'ayant ouï, ils en étaient furieux, et ils voulaient les faire périr. Mais un certain pharisien, nommé Gamaliel, docteur de la loi fort estimé de tout le peuple, se leva dans le sanhédrin et demanda qu'on fit sortir pour un instant ces hommes; puis il leur dit: «Israélites, prenez garde à ce que vous allez faire relativement à ces hommes-là. En effet, il y a quelque temps qu'a surgi Theudas, qui se donnait pour un personnage important et auquel s'étaient ralliés environ quatre cents hommes; il a été tué, et tous ceux qui l'avaient suivi ont été mis en déroute et se sont réduits à rien. Après celui-là a surgi Judas le Galiléen, à l'époque du recensement, et il a entraîné du monde après lui; lui aussi a péri, et tous ceux qui l'avaient suivi ont été dispersés. Et maintenant je vous dis: Renoncez à vous occuper de ces hommes-là, et laissez-les aller, — car si cette entreprise ou cette œuvre vient des hommes, elle sera détruite, mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez les détruire, — de peur de vous montrer aussi les adversaires de Dieu.» Or ils se laissèrent persuader par lui, et ayant rappelé les apôtres, ils leur ordonnèrent, après les avoir fait fustiger, de ne point parler au nom de Jésus et ils les relâchèrent. Pour eux donc, ils se retiraient joyeux de devant le sanhédrin, parce qu'ils avaient été jugés dignes d'être traités avec ignominie pour le nom; et ils ne cessaient, chaque jour, d'enseigner et d'annoncer la bonne nouvelle de Christ Jésus, dans le temple et dans les maisons. Or en ce temps-là, comme le nombre des disciples s'augmentait, il y eut des plaintes des Hellénistes contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans le service journalier. Et les douze, ayant convoqué la multitude des disciples, dirent: «Il ne convient pas que nous abandonnions la parole de Dieu pour servir aux tables; mais recherchons, frères, sept hommes d'entre vous, qui aient l'approbation générale et soient remplis d'esprit et de sagesse, auxquels nous remettrons cette besogne; pour nous, nous vaquerons à la prière et au service de la parole.» Et la proposition trouva faveur auprès de toute la multitude, et ils élurent Etienne, homme rempli de foi et d'esprit saint, et Philippe, et Prochore, et Nicanor, et Timon, et Parménas, et Nicolas prosélyte d'Antioche, qu'ils présentèrent aux apôtres; et, après avoir prié, ils leur imposèrent les mains. Et la parole de Dieu prospérait, et le nombre des disciples s'accroissait beaucoup à Jérusalem, et une grande foule de prêtres embrassaient la foi. Cependant Etienne, rempli de grâce et de puissance, faisait de grands prodiges et de grands miracles parmi le peuple. Mais quelques membres de la synagogue dite des Affranchis, et de celles des Cyrénéens et des Alexandrins, et de Cilicie et d'Asie, entamèrent une discussion avec Etienne, et ils ne pouvaient résister à la sagesse et à l'esprit avec lesquels il parlait. Alors ils subornèrent des hommes qui dirent: «Nous l'avons entendu proférer des paroles blasphématoires contre Moïse et contre Dieu;» et ils émurent le peuple, ainsi que les anciens et les scribes, et s'étant jetés sur lui, ils l'entraînèrent et l'amenèrent dans le sanhédrin, et ils produisirent de faux témoins qui dirent: «Cet homme-ci ne cesse de proférer des paroles contre ce lieu saint et contre la loi; car nous l'avons entendu dire que ce Jésus le Nazoréen détruira ce lieu, et changera les coutumes que nous a transmises Moïse.» Et ayant fixé leurs regards sur lui, tous ceux qui étaient assis dans le sanhédrin virent que son visage ressemblait au visage d'un ange. Mais le grand prêtre dit: «Ces choses sont-elles exactes?» — Et il dit: «Frères et pères, écoutez: Le Dieu de la gloire est apparu à notre père Abraham, pendant qu'il se trouvait en Mésopotamie, avant de s'établir à Charran, et Il lui a dit: «Sors de ton pays et de ta famille, et rends-toi dans le pays que Je t'indiquerai.» Alors étant sorti du pays des Chaldéens il s'établit à Charran. De là, après que son père fut mort, il se transféra dans ce pays-ci que vous habitez maintenant, et Il ne lui y donna point d'héritage, pas même de quoi poser son pied; et Il lui promit qu'il l'en mettrait en possession, ainsi que sa postérité après lui, quoiqu'il n'eût pas d'enfant. Or voici comment Dieu s'exprima: «Sa postérité vivra en étrangère dans un pays étranger, et on l'asservira et on la maltraitera pendant quatre cents ans; et la nation par laquelle ils auront été asservis, c'est Moi qui la jugerai, dit Dieu; et après cela ils sortiront et Me rendront un culte dans ce lieu-ci.» Et Il lui donna l'alliance de la circoncision; et c'est ainsi qu'il engendra Isaac et qu'il le circoncit le huitième jour, et Isaac Jacob, et Jacob les douze patriarches. Et les patriarches, jaloux de Joseph, le vendirent pour être emmené en Egypte; et Dieu était avec lui, et Il le tira de toutes ses tribulations, et Il le dota de grâce et de sagesse en présence de Pharaon roi d'Egypte, et Il le plaça à la tête de l'Egypte et de toute cette maison. Or il survint une famine dans toute l'Egypte et dans Chanaan, et une grande tribulation, et nos pères ne trouvaient pas de quoi subsister. Mais Jacob, ayant appris qu'il y avait des vivres en Egypte, y envoya nos pères une première fois, et, au second voyage, Joseph fut reconnu par ses frères, et la race de Joseph devint manifeste pour Pharaon. Puis Joseph envoya chercher son père Jacob et toute sa famille, composée de soixante et quinze personnes. Or Jacob descendit, puis il mourut, lui et nos pères,» et ils furent transportés à Sichem, et déposés dans le sépulcre qu'Abraham avait acquis à prix d'argent des fils d'Emmor à Sichem. Mais, à mesure que s'approcha le temps de la promesse dont Dieu était convenu avec Abraham, le peuple s'accrut et se multiplia en Egypte, jusques à ce que surgit pour régner sur l'Egypte un autre roi qui ne savait rien de Joseph; ce roi, usant de ruse avec notre race, maltraita nos pères, afin de leur faire exposer leurs enfants pour qu'ils ne restassent pas en vie. Ce fut alors que naquit Moïse, et il était beau aux yeux de Dieu; il fut élevé pendant trois mois dans la maison de son père; mais ayant été exposé, la fille de Pharaon s'en chargea et l'éleva pour elle-même comme un fils. Et Moïse fut instruit dans toutes les branches de la sagesse des Égyptiens, et il était puissant par ses paroles et par ses œuvres. Mais, quand il eut atteint l'âge de quarante ans, il lui vint dans le cœur de visiter ses frères, fils d'Israël; et en ayant vu un qui était maltraité, il prit sa défense, et vengea celui qui était terrassé, en frappant l'Égyptien. Or il pensait que ses frères comprendraient que Dieu, par son moyen, leur procurait une délivrance; mais ils ne le comprirent pas. Et le jour suivant il se montra à eux comme ils se battaient, et il cherchait à les réconcilier pour qu'ils fissent la paix, en disant: «Vous êtes frères, pourquoi vous maltraitez-vous réciproquement?» Mais celui qui maltraitait son prochain le repoussa en disant: «Qui est-ce qui t'a établi chef et juge sur nous? Veux-tu me tuer comme tu as tué hier l'Égyptien?» Mais Moïse s'enfuit à ces mots et il vécut en étranger dans le pays de Madiam, où il engendra deux fils. Et, au bout de quarante ans, un ange lui apparut dans le désert du mont Sina dans la flamme d'un buisson en feu, Et Moïse l'ayant vu fut étonné de cette apparition, et comme il s'approchait pour examiner, une voix du Seigneur se fit entendre : «C'est Moi qui suis le Dieu de tes pères, le Dieu d'Abraham, et d'Isaac, et de Jacob!» Mais Moïse, saisi d'effroi, n'osait plus examiner. Et le Seigneur lui dit: «Détache la chaussure de tes pieds, car le lieu où tu te trouves est une terre sainte; J'ai vu de Mes yeux l'oppression de Mon peuple en Egypte, et J'ai entendu ses gémissements, et Je suis descendu pour le délivrer; et maintenant va, Je t'enverrai en Egypte.» Ce Moïse, qu'ils avaient renié en disant: «Qui est-ce qui t'a établi chef et juge?» c'est lui que Dieu envoya comme chef et comme libérateur avec l'assistance de l'ange qui lui était apparu dans le buisson; c'est lui qui les fit sortir, en opérant des prodiges et des miracles en Egypte, et dans la mer Rouge, et dans le désert, pendant quarante ans. C'est ce Moïse qui a dit aux fils d'Israël: «Dieu vous suscitera d'entre vos frères un prophète comme moi;» c'est lui qui, dans l'assemblée au désert, a eu affaire avec l'ange qui lui parlait sur le mont Sina, et avec nos pères, lui qui avait été choisi pour vous donner de vivants oracles; c'est à lui que nos pères refusèrent d'obéir, mais ils le repoussèrent et ils tournèrent leurs cœurs vers l'Egypte, en disant à Aaron: «Fais-nous des dieux qui marcheront devant nous; car ce Moïse qui nous a fait sortir du pays d'Egypte, nous ne savons ce qui lui est advenu.» Et ce fut alors qu'ils fabriquèrent un veau, et qu'ils offrirent un sacrifice à l'idole, et qu'ils se réjouissaient des œuvres de leurs mains. Mais Dieu se détourna, et Il les livra au culte de l'armée du ciel, comme il est écrit dans le livre des prophètes: «Ne M'avez-vous pas offert des sacrifices et des offrandes dans le désert pendant quarante ans, ô maison d''Israël, en même temps que vous transportiez le tabernacle de Moloch et l'étoile du dieu Rompha, ces images que vous aviez faites pour les adorer? Eh bien, Je vous déporterai par delà Babylone.» Le tabernacle du témoignage était, pour nos pères dans le désert, tel que Celui qui parlait à Moïse lui avait prescrit de le construire, d'après le modèle qu'il avait vu; nos pères, auxquels il fut transmis, l'introduisirent aussi avec Josué dans le pays conquis sur les nations que Dieu chassa de devant nos pères, jusques à l'époque de David, qui obtint grâce devant Dieu et demanda de trouver une demeure pour la maison de Jacob; mais ce fut Salomon qui Lui bâtit une maison. Toutefois le Très-Haut n'habite point dans des édifices faits de main d'homme, comme dit le prophète : «Le ciel est Mon trône, et la terre le marchepied de Mes pieds; quelle maison M'avez-vous bâtie, dit le Seigneur, ou quel est le lieu de Mon repos? N'est-ce pas Ma main qui a fait toutes ces choses?» Hommes de col roide, et incirconcis du cœur et des oreilles, vous aussi vous résistez toujours à l'esprit saint, comme vos pères. Quel prophète vos pères n'ont-ils pas persécuté? Et ils ont fait mourir ceux qui d'avance annonçaient la venue de ce juste envers lequel vous vous êtes montrés naguère traîtres et meurtriers, vous qui avez reçu la loi comme des commandements d'anges, et qui ne l'avez pas observée!» En entendant ces paroles ils devenaient furieux en leurs cœurs et grinçaient des dents contre lui. Mais, étant lui-même rempli d'esprit saint et fixant ses regards sur le ciel, il vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu, et il dit: «Voici, je vois les cieux ouverts et le fils de l'homme debout à la droite de Dieu.» Poussant alors de grands cris ils se bouchèrent les oreilles, puis ils se précipitèrent tous ensemble sur lui, et, l'ayant jeté hors de la ville, ils le lapidaient. Et les témoins déposèrent leurs manteaux aux pieds d'un jeune homme appelé Saul, et ils lapidaient Etienne, qui disait dans son invocation: «Seigneur Jésus, reçois mon esprit!» Puis, s'étant mis à genoux, il s'écria à haute voix: «Seigneur, ne leur impute point ce péché!» Et après ces mots il mourut. Or Saul avait pris plaisir à son supplice. Or, ce jour-là, une grande persécution fut dirigée contre l'église qui était à Jérusalem; mais tous se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie, sauf les apôtres. Toutefois des hommes pieux enterrèrent Etienne et le pleurèrent bruyamment. Saul, de son côté, ravageait l'église; envahissant les maisons, il en arrachait hommes et femmes et les livrait pour être jetés en prison. Ceux donc qui s'étaient dispersés s'en allèrent de côté et d'autre annonçant la bonne nouvelle de la parole. Or Philippe, étant venu dans la ville de Samarie, leur prêchait le Christ. La foule s'accordait à prêter attention à ce que disait Philippe, parce qu'elle entendait parler et était témoin des miracles qu'il faisait; en effet les esprits impurs sortirent de plusieurs de ceux qui en étaient possédés, en poussant de grands cris, tandis que plusieurs paralytiques et impotents furent guéris. Et ce fut une grande joie dans cette ville. Mais un homme nommé Simon, qui déjà auparavant habitait la ville, y exerçait la magie et tenait sous le charme la nation des Samaritains, en se disant un grand personnage. Tous, du petit au grand, lui prêtaient attention, et disaient: «Celui-ci est la puissance de Dieu, qui est appelée grande.» Et ils lui prêtaient attention, parce que pendant longtemps il les avait tenus sous le charme par ses sortilèges. Mais quand ils eurent cru Philippe, qui leur annonçait la bonne nouvelle du royaume de Dieu et du nom de Jésus-Christ, hommes et femmes se faisaient baptiser. Or Simon lui-même crut aussi, et après avoir été baptisé il s'attacha à Philippe; la vue des miracles et des grands prodiges qui s'opéraient le tenait sous le charme. Or, les apôtres qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie accueillait la parole de Dieu, leur envoyèrent Pierre et Jean, qui, lorsqu'ils furent arrivés, prièrent pour eux, afin qu'ils reçussent l'esprit saint; car il n'était encore tombé sur aucun d'eux, mais ils avaient seulement été baptisés au nom du seigneur Jésus; alors ils leur imposèrent les mains et ils recevaient l'esprit saint. Or Simon, ayant vu que l'esprit était donné par l'imposition des mains des apôtres, leur offrit de l'argent en disant : «Octroyez-moi aussi cette autorité, afin que celui à qui j'aurai imposé les mains reçoive l'esprit saint.» Mais Pierre lui dit: «Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru acquérir le don de Dieu avec de l'argent; il n'y a pour toi ni portion ni lot dans cette affaire, car ton cœur n'est pas droit devant Dieu; repens-toi donc de ta méchanceté dont tu viens de faire preuve, et prie le Seigneur, pour voir si le projet de ton cœur te sera pardonné; car je vois que tu te trouves dans du fiel amer et dans les nœuds de l'injustice.» Et Simon répliqua: «Priez vous-mêmes pour moi le Seigneur, afin que rien de ce dont vous avez parlé ne m'arrive.» Pour eux donc, après avoir rendu témoignage et proclamé la parole du Seigneur, ils revinrent à Jérusalem, et ils annoncèrent la bonne nouvelle dans plusieurs villages des Samaritains. Or, un ange du Seigneur s'adressa à Philippe en disant: «Lève-toi, et va du côté du midi sur la route qui descend de Jérusalem à Gaza; elle est déserte.» Et s'étant levé il se mit en chemin; et voici, un Éthiopien, principal eunuque de Candace, reine des Éthiopiens, et qui était son trésorier général, était venu à Jérusalem pour adorer. Or il s'en retournait, et, assis sur son char, il lisait le prophète Ésaïe; or l'Esprit dit à Philippe: «Approche-toi et tiens-toi collé à ce char.» Et Philippe étant accouru l'entendit qui lisait Ésaïe le prophète, et il dit: «Est-ce que tu comprends bien ce que tu lis?» Mais l'autre dit: «Eh, comment le pourrais-je, si personne ne me guide?» Et il invita Philippe à monter et à s'asseoir à côté de lui. Or voici quel était le contenu du texte qu'il lisait: «C'est comme une brebis qu'il a été conduit à la tuerie; et, de même qu'un agneau est muet devant celui qui le tond, de même il n'ouvre point la bouche; c'est dans l'humiliation que s'est consommé son jugement. Qui dépeindra les hommes de sa génération? Car sa vie est enlevée de dessus la terre.» L'eunuque s'adressant à Philippe: «Je te prie, dit-il, de qui le prophète parle-t-il ainsi? Est-ce de lui-même, ou de quelque autre?» Là-dessus Philippe, ouvrant la bouche et commençant par ce texte-là, lui annonça la bonne nouvelle de Jésus. Or, comme ils cheminaient le long de la route, ils arrivèrent vers de l'eau, et l'eunuque dit: «Voici de l'eau; qu'est-ce qui empêche que je ne sois baptisé?» Et il fit arrêter son char, et ils descendirent l'un et l'autre dans l'eau, Philippe et l'eunuque, et il le baptisa. Mais, quand ils furent ressortis de l'eau, l'esprit du Seigneur enleva Philippe, et l'eunuque ne le vit plus, car tandis qu'il continuait sa route plein de joie, Philippe se trouva dans Azot. Et il s'en allait de côté et d'autre, évangélisant toutes les villes jusques à ce qu'il arrivât à Césarée. Or Saul, respirant encore la menace et le meurtre contre les disciples du Seigneur, vint trouver le grand prêtre et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s'il trouvait quelques adhérents de la doctrine, hommes et femmes, il les ramenât chargés de chaînes à Jérusalem. Et, comme il était en chemin, il advint, lorsqu'il approchait de Damas, que, tout à coup, une lumière venue du ciel l'enveloppa comme un éclair, et qu'étant tombé à terre il entendit une voix qui lui disait: «Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu?» Mais il dit: «Qui es-tu, Seigneur?» Et lui: «Je suis Jésus que tu persécutes; mais lève-toi, et entre dans la ville, et l'on te dira ce qu'il faut que tu fasses.» Or les hommes qui faisaient route avec lui étaient demeurés muets; ils entendaient bien la voix, mais ils ne voyaient personne. Cependant Paul se releva de terre, mais, les yeux ouverts, il ne voyait rien, et ce fut en le conduisant par la main qu'on le fit entrer à Damas. Il resta trois jours sans voir clair, et il ne mangeait ni ne buvait. Or il y avait à Damas un disciple nommé Ananias, et le seigneur lui dit, dans une vision: «Ananias!» et il dit: «Me voici, Seigneur!» Mais le Seigneur lui dit: «Lève-toi, et va dans la rue appelée droite et cherche, dans la maison de Judas, un nommé Saul de Tarse; car, voici, il est en prière, et il a vu en vision un homme nommé Ananias, qui entrait et lui imposait les mains, afin qu'il recouvrât la vue.» Mais Ananias répliqua: «Seigneur, j'ai ouï parler à bien des gens de tous les maux que cet homme a fait souffrir à tes saints dans Jérusalem; et il apporte ici une autorisation des grands prêtres pour charger de chaînes tous ceux qui invoquent ton nom.» Mais le seigneur lui dit: «Va, parce que cet homme est pour moi un instrument de choix destiné à porter mon nom devant les Gentils et devant des rois, et devant les fils d'Israël; car je lui montrerai tout ce qu'il faut qu'il souffre pour mon nom.» Là-dessus Ananias s'en vint et entra dans la maison, et, lui ayant imposé les mains, il dit: «Saul, mon frère, c'est le Seigneur qui m'a envoyé, — Jésus qui t'est apparu sur la route par laquelle tu venais, — afin que tu recouvres la vue et que tu sois rempli d'esprit saint.» Et aussitôt il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue, et s'étant levé il fut baptisé, et ayant pris de la nourriture il se fortifia. Or il demeura quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas, et il prêchait immédiatement Jésus dans les synagogues en disant: «C'est lui qui est le fils de Dieu.» Mais tous ceux qui l'entendaient étaient dans l'étonnement, et ils disaient: «N'est-ce pas cet homme qui maltraitait dans Jérusalem ceux qui invoquent ce nom, et qui était venu ici dans le but de les amener chargés de chaînes devant les grands prêtres?» Quant à Saul, il prenait toujours plus de puissance, et il confondait les Juifs qui habitaient Damas en démontrant cette vérité: «C'est lui qui est le Christ.» Mais, au bout d'un certain temps, les Juifs complotèrent de le faire périr; mais leur projet vint à la connaissance de Saul. Or on faisait même la garde aux portes, jour et nuit, afin de le faire périr; mais ses disciples le prirent de nuit, et le firent descendre par la muraille en le dévalant dans une corbeille. Cependant, quand il fut arrivé à Jérusalem, il tâchait de frayer avec les disciples, et tous le craignaient, ne croyant pas qu'il fût disciple. Mais Barnabas s'étant emparé de lui le conduisit auprès des apôtres, et il leur raconta comment sur la route il avait vu le seigneur, et que celui-ci lui avait parlé, et comment à Damas il avait prêché avec assurance au nom de Jésus. Et il était en rapport avec eux dans Jérusalem, prêchant avec assurance au nom du seigneur; et il parlait et discutait avec les Hellénistes; mais ceux-ci tâchaient de le faire périr. Ce que les frères ayant su, ils le conduisirent à Césarée, et l'envoyèrent à Tarse. Tandis que l'Église était donc en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie, s'édifiant et marchant dans la crainte du Seigneur, et qu'elle s'accroissait par l'assistance du Saint Esprit, il advint que Pierre, qui faisait une tournée, arriva aussi auprès des frères qui habitaient Lydda, et il y trouva un homme nommé Énée couché depuis huit ans sur un grabat, et qui était paralytique; et Pierre lui dit: «Énée, Jésus-Christ te guérit; lève-toi, et fais-toi toi-même ton lit.» Et aussitôt il se leva, et tous ceux qui habitaient Lydda et la plaine de Saron le virent, lesquels se convertirent au seigneur. Or il y avait à Joppé, parmi les disciples, une femme nommée Tabitha, ce qui, étant traduit, signifie Gazelle; elle était riche des bonnes œuvres et des aumônes qu'elle faisait; mais il advint qu'en ce temps-là elle tomba malade et mourut; après l'avoir lavée on la déposa dans une chambre haute; mais, comme Lydda est près de Joppé, les disciples ayant appris que Pierre était dans cette ville, dépêchèrent auprès de lui deux hommes pour lui dire avec instances: «Ne tarde pas à venir jusques à nous.» Or Pierre s'étant levé revint avec eux. Dès qu'il fut arrivé, on le conduisit dans la chambre haute, et là se présentèrent à lui toutes les veuves en larmes, qui lui montraient toutes les tuniques et les manteaux auxquels Gazelle travaillait pendant qu'elle était avec elles. Mais Pierre fit sortir tout le monde, et, s'étant mis à genoux, il fit une prière, puis, s'étant tourné vers le corps, il dit: «Tabitha, lève-toi!» Celle-ci ouvrit les yeux, et ayant vu Pierre, elle s'assit; mais il lui donna la main, et la fit mettre debout, et, ayant appelé les saints et les veuves, il la leur présenta vivante. Cela fut connu de tout Joppé, et plusieurs crurent au seigneur. Or il resta plusieurs jours à Joppé chez un certain Simon corroyeur. Cependant, à Césarée, un homme nommé Cornélius, centurion de la cohorte qui est appelé Italienne, pieux et craignant Dieu ainsi que toute sa famille, lequel faisait de nombreuses aumônes au peuple et adressait à Dieu de constantes prières, vit clairement, dans une vision, environ vers la neuvième heure du jour, un ange de Dieu qui entrait vers lui et lui disait: «Cornélius!» mais ce dernier, ayant fixé sur lui ses regards, et étant saisi de crainte, dit: «Qu'est-ce, Seigneur?» Et il lui dit: «Tes prières et tes aumônes sont montées en témoignage devant Dieu; et maintenant envoie des gens à Joppé et fais-en venir un certain Simon, qui est surnommé Pierre; il loge chez un certain Simon corroyeur, dont la maison est proche de la mer.» Quand l'ange qui lui parlait fut parti, il appela deux de ses serviteurs et un soldat pieux d'entre ceux qui étaient attachés à sa personne, et, après leur avoir tout raconté, il les dépêcha à Joppé. Or, le lendemain, comme ils étaient en route et s'approchaient de la ville, Pierre monta sur le toit, vers la sixième heure, pour prier. Mais il eut faim, et il voulait manger; or, pendant qu'on préparait le repas, il tomba en extase, et il vit le ciel s'ouvrir, et descendre un objet semblable à une grande toile, lequel par quatre coins était abaissé vers la terre, et où se trouvaient tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre et les oiseaux du ciel. Et une voix lui dit: «Lève-toi, Pierre, tue et mange.» Mais Pierre dit: «Point du tout, Seigneur, car jamais je n'ai mangé quoi que ce soit de souillé, ni d'impur.» Et derechef la voix s'adressant à lui pour la seconde fois: «Ce que Dieu a purifié, ce n'est pas à toi de le déclarer souillé.» Or ceci se répéta trois fois, et aussitôt l'objet fut remonté dans le ciel. Mais, comme Pierre était incertain en lui-même sur ce que pouvait signifier la vision qu'il avait vue, voici, les hommes dépêchés par Cornélius, après s'être enquis où était la maison de Simon, se présentèrent devant le porche, et, après avoir appelé, ils demandèrent: «Est-ce que Simon, surnommé Pierre, loge ici?» Or, pendant que Pierre réfléchissait sur la vision, l'Esprit dit: «Voici, deux hommes te cherchent, mais lève-toi, descends, et pars avec eux sans hésiter, car c'est moi qui les ai envoyés.» Or, Pierre étant descendu dit à ces hommes: «Voici, c'est moi qui suis celui que vous cherchez; quel est le motif qui vous amène?» Et ils dirent: «Cornélius, centurion, homme juste et craignant Dieu, et auquel toute la nation des Juifs rend un bon témoignage, a été averti par un saint ange de te faire venir dans sa maison et d'écouter ce que tu diras.» Les ayant donc priés d'entrer, il les hébergea; mais le lendemain, il se leva pour partir avec eux; et quelques-uns des frères de Joppé l'accompagnèrent. Le lendemain il entra dans Césarée. Or Cornélius, qui les attendait, avait invité ses parents et ses intimes amis. Et, quand Pierre fut sur le point d'entrer, Cornélius allant à sa rencontre se jeta à ses pieds pour l'adorer; mais Pierre le releva en disant: «Lève-toi; moi-même aussi je suis un homme;» et il entra en s'entretenant avec lui, et il trouva beaucoup de gens rassemblés, et il leur dit: «Vous savez à quel point il est interdit à un Juif de frayer ou de s'aboucher avec un étranger, eh bien, quant à moi, Dieu m'a appris à n'appeler aucun homme souillé ou impur; c'est pourquoi je suis venu, sans même faire d'objections, sur l'invitation que j'ai reçue; informez-moi donc du motif pour lequel vous m'avez fait venir.» Et Cornélius dit: «Il y a quatre jours, à cette heure-ci, que je faisais dans ma maison la prière de la neuvième heure, et voici, un homme se présenta devant moi en habit blanc, et dit: «Cornélius! ta prière a été exaucée, et tes aumônes ont été remémorées devant Dieu; envoie donc à Joppé, et fais-en venir Simon qui est surnommé Pierre; il loge dans la maison de Simon corroyeur proche de la mer.» Aussitôt donc j'ai envoyé vers toi, et tu as bien fait de venir; maintenant donc nous sommes tous présents devant Dieu, pour entendre tout ce qui t'est prescrit par le Seigneur.» Et Pierre, ouvrant la bouche, dit: «Je comprends véritablement que Dieu ne fait pas acception de personnes, mais qu'en toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice Lui est agréable; Il a envoyé la parole aux fils d'Israël en leur annonçant la bonne nouvelle de la paix par Jésus-Christ; celui-ci est seigneur de tous. Vous savez ce qui s'est passé dans toute la Judée, à commencer par la Galilée après le baptême que Jean a prêché; vous savez, en ce qui concerne Jésus de Nazareth, comment Dieu l'a oint d'esprit saint et de force, lui qui s'en est allé de côté et d'autre faisant du bien, et guérissant tous ceux qui étaient tyrannisés par le diable, car Dieu était avec lui, et c'est nous qui sommes les témoins de tout ce qu'il a fait, soit dans le pays des Juifs, soit à Jérusalem; c'est lui qu'ils ont été jusqu'à mettre à mort en le pendant à une croix, et que Dieu a ressuscité au bout de trois jours; et Il a permis qu'il apparût, non pas à tout le peuple, mais aux témoins que Dieu avait élus d'avance, à nous qui avons mangé et bu avec lui, après qu'il fut ressuscité des morts; et il nous a ordonné de prêcher au peuple et d'attester que c'est lui qui a été désigné par Dieu comme juge des vivants et des morts. C'est de lui que tous les prophètes attestent que quiconque croit en lui reçoit par son nom la rémission des péchés.» Pendant que Pierre prononçait encore ces mots, l'esprit saint tomba sur tous ceux qui écoutaient la parole. Et les fidèles circoncis qui avaient accompagné Pierre étaient surpris que le don de l'esprit saint fût également répandu sur les Gentils; car ils les entendaient parler en langues et magnifier Dieu. Alors Pierre reprit : «Est-ce que quelqu'un peut retenir l'eau, afin que le baptême ne soit pas administré à ces hommes qui ont reçu l'esprit saint aussi bien que nous?» Et il ordonna qu'ils fussent baptisés au nom de Jésus-Christ. Alors ils le prièrent de séjourner quelques jours. Cependant les apôtres et les frères qui étaient en Judée apprirent que les Gentils avaient aussi reçu la parole de Dieu, et, quand Pierre fut revenu à Jérusalem, les circoncis le querellaient en disant: «Tu es entré chez des hommes incirconcis, et tu as mangé avec eux!» Pierre, reprenant dès le début, leur fit un exposé suivi, en disant : «J'étais en prière dans la ville de Joppé, et je vis en extase une vision, un objet qui descendait comme une grande toile, laquelle était abaissée du ciel par quatre coins, et elle vint jusques à moi; y ayant jeté les yeux je regardais avec attention, et je vis les quadrupèdes de la terre, et les bêtes féroces, et les reptiles, et les oiseaux du ciel; j'entendis aussi une voix qui me disait: «Lève-toi, Pierre, tue et mange.» Mais je dis: «Point du tout, Seigneur, car rien de ce qui est souillé ou impur n'est jamais entré dans ma bouche.» Mais une voix du ciel reprit pour la seconde fois: «Ce que Dieu a purifié, ce n'est pas à toi de le tenir pour souillé.» Et ceci se répéta trois fois, et tout fut de nouveau hissé dans le ciel. Et voici, aussitôt trois hommes se présentèrent devant la maison où nous étions, lesquels étaient envoyés de Césarée vers moi; or l'Esprit me dit de m'aboucher avec eux sans hésiter. Ils repartirent donc avec moi et les six frères que voici, et nous arrivâmes dans la maison du personnage. Il nous informa comment il avait vu dans sa maison l'ange qui s'était présenté à lui et lui avait dit: «Envoie à Joppé, et fais-en venir Simon qui est surnommé Pierre; il t'adressera des paroles par lesquelles tu seras sauvé, toi et toute ta famille.» Or, comme je commençais à parler, l'esprit saint tomba sur eux, ainsi qu'il était aussi tombé sur nous au commencement; et je me rappelai le mot du seigneur, lorsqu'il disait: «Jean a baptisé avec de l'eau, tandis que vous, vous serez baptisés avec l'esprit saint,» Puis donc que Dieu leur a fait le même don qu'à nous, pour avoir cru au seigneur Jésus-Christ, comment, moi, eussé-je été capable de m'opposer à Dieu?» Après avoir entendu cela, ils se calmèrent, et ils glorifièrent Dieu en disant: «Ainsi donc, Dieu a aussi donné aux Gentils la repentance pour les amener à la vie.» Ceux donc qui s'étaient dispersés par suite de la persécution survenue à propos d'Etienne, passèrent jusques en Phénicie, dans l'île de Chypre et à Antioche, n'annonçant la parole à personne qu'aux seuls Juifs. Toutefois quelques-uns d'entre eux étaient des Cypriotes et des Cyrénéens qui, arrivés à Antioche, s'adressèrent aussi aux Hellénistes en leur annonçant la bonne nouvelle du seigneur Jésus. Et la main du Seigneur était avec eux, et un grand nombre de croyants se convertit au Seigneur. Le bruit en vint aux oreilles de l'Église qui était à Jérusalem, et ils envoyèrent Barnabas jusques à Antioche. Lorsqu'il y fut arrivé et qu'il eut vu la grâce de Dieu, il fut réjoui, et il les exhortait tous à demeurer fidèles, dans le seigneur, à la résolution qu'ils avaient prise en leur cœur, car c'était un homme de bien, et rempli d'esprit saint et de foi. Et une foule considérable fut agrégée. Or il s'en fut à Tarse pour en tirer Saul, et, l'ayant trouvé, il le ramena à Antioche; et il leur arriva de passer jusques à une année tout entière ensemble dans l'église et d'enseigner une foule considérable; et ce fut à Antioche que, pour la première fois, on donna aux disciples le nom de chrétiens. Or, à la même époque des prophètes descendirent de Jérusalem à Antioche; et l'un d'eux, nommé Agabus, s'étant levé, il dévoilait par l'Esprit qu'une grande famine devait avoir lieu sur toute la terre, (laquelle eut lieu sous Claude ). Or, les disciples résolurent d'adresser, chacun selon ses moyens, un secours aux frères qui habitaient la Judée; ce qu'ils firent en l'envoyant aux anciens par l'entremise de Barnabas et de Saul. Or, ce fut en ce temps-là que le roi Hérode prit des mesures pour maltraiter quelques-uns des membres de l'Église. Il fit périr Jacques, le frère de Jean, par l'épée, et, voyant que cela plaisait aux Juifs, il fit en outre arrêter Pierre; (or c'étaient les jours des pains sans levain); l'ayant aussi fait saisir il le jeta en prison, en chargeant de le garder quatre escouades de quatre soldats, avec l'intention de le faire comparaître après la Pâque devant le peuple. Pierre donc était gardé dans la prison, tandis que l'Église adressait pour lui d'incessantes prières. Mais, lorsque Hérode allait le faire comparaître, Pierre se trouvait, cette nuit-là, endormi entre deux soldats; il avait été chargé d'une double chaîne, et des gardes placés devant la porte veillaient sur la prison. Et voici, un ange du Seigneur survint, et une lumière brilla dans le cachot, et ayant frappé Pierre sur le flanc il l'éveilla en disant: «Lève-toi promptement,» et les chaînes tombèrent de ses mains. Mais l'ange lui dit: «Ceins ta ceinture et chausse tes sandales;» c'est ce qu'il fît; puis il lui dit: «Enveloppe-toi de ton manteau, et suis-moi,» et étant sorti il le suivit. Et il ignorait que ce qui s'était fait par l'ange fût vrai, mais il s'imaginait avoir une vision. Après qu'ils eurent traversé la première et la seconde porte, ils arrivèrent à la porte de fer qui conduisait dans la ville; elle s'ouvrit d'elle-même devant eux, et étant sortis, ils s'avancèrent dans une rue, et aussitôt l'ange le quitta. Et Pierre étant revenu à lui, dit: «Maintenant je sais certainement que le Seigneur a envoyé Son ange, et qu'il m'a délivré des mains d'Hérode et de tout ce qu'attendait le peuple juif.» Après s'être reconnu, il vint à la maison de Marie mère de Jean surnommé Marc, où beaucoup de gens se trouvaient réunis en prière. Lorsqu'il eut heurté à la porte du porche, une servante, nommé Rhode, s'avança pour écouter, et, ayant reconnu la voix de Pierre, de la joie qu'elle en eut elle n'ouvrit pas le porche, et s'en vint tout courant raconter que Pierre était devant le porche. Mais on lui dit: «Tu es folle.» Mais elle affirmait qu'il en était ainsi, et on dit: «C'est son ange.» Cependant Pierre continuait à heurter, et ayant ouvert ils le virent et furent tout hors d'eux-mêmes; mais lui, leur ayant de la main fait signe de se taire, leur raconta comment le Seigneur l'avait tiré de la prison et il dit: «Informez-en Jacques et les frères.» Puis étant sorti, il se rendit dans un autre lieu. Cependant, quand le jour fut venu, une grande agitation s'empara des soldats qui ne savaient ce que Pierre était devenu. Quant à Hérode, après l'avoir fait quérir sans pouvoir le trouver, il fit faire aux gardes leur procès et ordonna qu'on les suppliciât; puis, ayant quitté la Judée, il séjournait à Césarée. Or, il se trouvait en hostilité avec les Tyriens et les Sidoniens; ceux-ci se rendirent ensemble auprès de lui, et, ayant gagné Blastus le chambellan du roi, ils sollicitaient la paix parce que leur pays tirait sa subsistance de celui du roi. Or, au jour fixé, Hérode, revêtu de ses habits royaux, les haranguait assis dans sa tribune, et le peuple s'écriait: «Voix de dieu et non d'homme!» Mais aussitôt un ange du Seigneur le frappa, pour n'avoir pas rapporté la gloire à Dieu, et il expira rongé des vers. Cependant la parole du seigneur croissait et grandissait. Et Barnabas et Saul revinrent à Jérusalem, après avoir rempli leur mission, et pris avec eux Jean surnommé Marc. Or, il y avait à Antioche, dans l'église qui s'y trouvait, des prophètes et des docteurs, à savoir Barnabas et Siméon appelé Niger, et Lucius le Cyrénéen, et Manahen compagnon d'enfance d'Hérode le tétrarque, et Saul. Et, pendant qu'ils étaient occupés au culte du Seigneur et qu'ils jeûnaient, l'esprit saint dit: «Mettez immédiatement à part pour moi Barnabas et Saul, en vue de l'œuvre à laquelle je les ai appelés.» Alors, après avoir jeûné et prié et leur avoir imposé les mains, ils les congédièrent. Eux donc, ayant été députés par le saint esprit, descendirent à Séleucie, et de là naviguèrent vers l'île de Chypre; arrivés à Salamine, ils annonçaient la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs; or ils avaient aussi Jean comme auxiliaire. Ayant ensuite traversé toute l'île jusques à Paphos, ils rencontrèrent un certain personnage, magicien et faux prophète, Juif, nommé Barjésus, lequel vivait auprès du proconsul Sergius Paulus, qui était un homme intelligent. Celui-ci, ayant fait venir Barnabas et Saul, témoigna le désir d'entendre la parole de Dieu. Mais Élymas, (le magicien, car c'est ainsi que se traduit son nom) s'opposait à eux, en cherchant à détourner le proconsul de la foi. Mais Saul, qui est aussi appelé Paul, rempli d'esprit saint, ayant fixé sur lui ses regards, dit : «O toi, qui es plein de toute espèce de ruse et de malice, fils du diable, ennemi de toute justice, ne cesseras-tu point de pervertir les voies droites du Seigneur? Et maintenant, voici, la main du Seigneur est sur toi, et tu seras aveugle et tu ne verras point le soleil pour un certain temps.» Aussitôt il fut enveloppé d'un brouillard et de ténèbres, et, allant ici et là, il cherchait des guides. Alors le proconsul, ayant vu ce qui s'était passé, crut, et il était tout rempli de stupéfaction de la doctrine du seigneur. Après s'être embarqués à Paphos, Paul et ses compagnons vinrent à Perge de Pamphylie. Mais Jean, s'étant séparé d'eux, retourna à Jérusalem. Pour eux, ayant, depuis Perge, poursuivi leur route, ils vinrent à Antioche de Pisidie, et, étant entrés dans la synagogue le jour du sabbat, ils s'assirent. Après la lecture de la loi et des prophètes, les chefs de la synagogue leur firent faire ce message: «Frères, si vous avez quelque parole d'exhortation à adresser au peuple, parlez.» Et Paul, s'étant levé et ayant fait signe de la main, dit: «Israélites, et vous qui craignez Dieu, écoutez : Le Dieu du peuple d'Israël S'est choisi nos pères, et Il a relevé le peuple pendant qu'il vivait en étranger dans le pays d'Egypte, et Il l'en a fait sortir à bras élevé, et, pendant environ quarante ans, Il s'est accommodé à eux dans le désert; après avoir anéanti sept nations dans le pays de Chanaan, Il les a mis en possession de leur territoire, pendant environ quatre cent cinquante ans; et, après cela, Il leur donna des juges jusques à Samuel le prophète. Ce fut alors qu'ils demandèrent un roi, et Dieu leur donna Saül, fil de Kis, membre de la tribu de Benjamin, pendant quarante ans; puis, l'ayant détrôné, Il leur suscita David pour roi, auquel Il a rendu témoignage en disant: «J'ai trouvé David fils de Jessé selon Mon cœur, il fera toute Ma volonté.» C'est de la postérité de celui-ci que Dieu, selon Sa promesse, a fait sortir Jésus pour être le sauveur d'Israël, après que Jean eut prêché, avant son avènement, un baptême de repentance à tout le peuple d'Israël. Et, comme Jean achevait sa course, il disait: «Ce que vous croyez que je suis, je ne le suis pas; mais, voici, il en vient un après moi, des pieds duquel je ne suis pas digne de délier la chaussure.» Frères, fils de la race d'Abraham, vous qui parmi eux craignez Dieu, c'est à nous que la parole de ce salut a été envoyée; car ceux qui habitent Jérusalem et leurs chefs l'ayant méconnu, ils ont aussi, en le condamnant, accompli les déclarations des prophètes qui se lisent chaque sabbat, et, sans avoir trouvé aucun motif de mort, ils ont prié Pilate de le faire périr; puis, quand ils eurent accompli tout ce qui a été écrit de lui, ils le placèrent, après l'avoir ôté de la croix, dans un sépulcre; mais Dieu l'a ressuscité des morts, et il est apparu pendant plusieurs jours à ceux qui étaient montés avec lui de Galilée à Jérusalem, lesquels sont ses témoins auprès du peuple. Et nous vous annonçons comme une bonne nouvelle, que la promesse faite à nos pères, Dieu l'a réalisée pour nos enfants, en ressuscitant Jésus, comme il est aussi écrit dans le second Psaume: «Tu es Mon fils, c'est Moi qui t'ai engendré aujourd'hui.» Mais, qu'il l'ait ressuscité des morts sans qu'il doive retomber encore dans la corruption, c'est ce qu'il dit en ces termes: «Je vous donnerai les choses saintes de David, qui sont certaines;» c'est pourquoi dans un autre encore il dit: «Tu ne permettras pas que Ton saint voie la corruption.» En effet, quant à David, après avoir, par la volonté de Dieu, servi sa propre génération, il est mort et a été réuni à ses pères, et il a vu la corruption, tandis que celui que Dieu a ressuscité n'a pas vu la corruption. Qu'il vous soit donc notoire, frères, que c'est à cause de cela que la rémission des péchés vous est annoncée, et que c'est en lui que tout croyant est justifié de tout ce dont vous ne pouviez être justifiés sous la loi de Moïse. Prenez donc garde que ne survienne pas ce qui a été dit dans les prophètes : «Voyez, ô contempteurs, et soyez étonnés et disparaissez, parce que, de votre temps, s'opère une œuvre, une œuvre à laquelle vous ne croiriez certainement pas, si quelqu'un vous la racontait.» Or, comme ils sortaient, on leur demanda de répéter le sabbat suivant les mêmes choses; puis, quand la congrégation se fut dispersée, plusieurs Juifs et prosélytes pieux suivirent Paul et Barnabas, qui, s'adressant à eux, les persuadaient de s'attacher à la grâce de Dieu. Et le sabbat suivant presque toute la ville se réunit pour entendre la parole de Dieu. Mais les Juifs, ayant vu cette foule, furent remplis de jalousie, et ils contredisaient les paroles de Paul en l'injuriant. Paul et Barnabas, tout remplis d'assurance, dirent: «C'est à vous qu'il fallait d'abord annoncer la parole de Dieu; puisque vous la repoussez, et que vous ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, voici, nous nous tournons vers les Gentils. Car, voici ce que nous a prescrit le Seigneur: «Je t'ai établi pour être la lumière des Gentils, afin que tu serves à répandre le salut jusques à l'extrémité de la terre.» En entendant cela les Gentils étaient dans la joie, et ils glorifiaient la parole de Dieu, et tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent. Cependant la parole du seigneur se répandait dans tout le pays; mais les Juifs excitèrent les grandes dames dévotes et les principaux de la ville, et provoquèrent une persécution contre Paul et Barnabas, et ils les chassèrent de leur territoire. Mais ceux-ci, ayant secoué contre eux la poussière de leurs pieds, se rendirent à Icone, et les disciples étaient remplis de joie et d'esprit saint. Or, il advint qu'à Icône ils entrèrent ensemble dans la synagogue des Juifs, et qu'ils parlèrent de manière qu'une grande multitude de Juifs et de Grecs crurent; mais ceux des Juifs qui refusèrent de croire soulevèrent et aigrirent l'esprit des Gentils contre les frères. Aussi, après que, pendant un long espace de temps, ils eurent agi avec une pleine assurance, grâce au Seigneur qui rendait témoignage à la parole de Sa grâce en permettant que des miracles et des prodiges s'opérassent par leurs mains, la multitude de l'endroit se divisa, les uns tenant pour les Juifs et les autres pour les apôtres. Mais, s'étant aperçus que les Gentils et les Juifs avec leurs chefs étaient prêts à les outrager et à les lapider, ils se réfugièrent dans les villes de Lycaonie, Lystre et Derbe, et dans le pays circonvoisin; et ils y prêchaient la bonne nouvelle. Et, à Lystre, se tenait assis un certain homme impotent des pieds, estropié de naissance qui jamais n'avait marché. Cet individu entendait parler Paul qui, ayant fixé ses regards sur lui, et ayant vu qu'il avait foi en sa guérison, lui dit à voix haute: «Lève-toi tout droit sur tes pieds;» et il sauta, et il marchait. Et la foule, ayant vu ce que Paul avait fait, éleva la voix en disant en lycaonien: «Les dieux, ayant pris la ressemblance des hommes, sont descendus vers nous;» et ils appelaient Barnabas Jupiter, et Paul Mercure, parce qu'il portait la parole. Et le prêtre du Jupiter qui est devant l'entrée de la ville, ayant amené vers les portes des taureaux avec des bandelettes, voulait offrir un sacrifice avec la foule; mais les apôtres Barnabas et Paul l'ayant appris déchirèrent leurs vêtements et se jetèrent au milieu de la foule, en s'écriant: « O hommes, pourquoi agissez-vous ainsi? Nous aussi, nous sommes des hommes de même espèce que vous, qui vous annonçons une bonne nouvelle pour que vous vous détourniez de toutes ces vanités, et que vous vous convertissiez au Dieu vivant, qui a fait le ciel et la terre, et la mer et tout ce qui s'y trouve; qui, dans les générations passées, a laissé tous les Gentils suivre leurs propres voies, quoiqu'il ne se soit pas laissé sans témoignage par Ses bienfaits, vous donnant du ciel des pluies et des saisons fertiles, remplissant vos cœurs d'aliments et de joie.» Et, tout en parlant ainsi, ils eurent grand peine à empêcher la foule de leur offrir un sacrifice. Mais il survint d'Antioche et d'Icône des Juifs qui gagnèrent la foule, et qui, après avoir lapidé Paul, le traînèrent hors de la ville, croyant qu'il était mort; mais, les disciples s'étant rangés en cercle autour de lui, il se leva et entra dans la ville, et le lendemain il partit avec Barnabas pour Derbe. Et, après avoir évangélisé dans cette ville et y avoir fait de nombreux disciples, ils revinrent à Lystre, et à Icône, et à Antioche, fortifiant l'âme des disciples, les exhortant à persister dans la foi, et leur apprenant que c'est par beaucoup de tribulations qu'il faut que nous entrions dans le royaume de Dieu. Puis, après avoir élu dans chaque église des anciens, ils les recommandèrent, par des prières accompagnées de jeûnes, au Seigneur en qui ils avaient cru. Et, ayant traversé la Pisidie, ils vinrent en Pamphylie, et, après avoir prêché la parole à Perge, ils descendirent à Attalie, et de là ils firent voile pour Antioche, d'où ils avaient été recommandés à la grâce de Dieu pour l'œuvre qu'ils venaient d'accomplir. Puis, après qu'ils furent arrivés et qu'ils eurent réuni l'église, ils racontaient tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment Il avait ouvert aux Gentils la porte de la foi. Or, pendant qu'ils faisaient un séjour assez prolongé auprès des disciples, quelques individus venus de Judée endoctrinaient les frères, en disant: «Si vous ne vous faites circoncire selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés.» Mais, comme il en résulta une querelle et une discussion assez vive entre Paul et Barnabas et eux, les frères résolurent que Paul, Barnabas et quelques autres d'entre les leurs monteraient à Jérusalem auprès des apôtres et des anciens pour traiter cette question. Après avoir donc été accompagnés par l'église, ils traversèrent la Phénicie et la Samarie en racontant la conversion des Gentils et ils causèrent une grande joie à tous les frères; arrivés à Jérusalem, ils furent reçus par l'église, les apôtres et les anciens, et ils racontèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux. Mais quelques membres du parti des pharisiens qui avaient embrassé la foi protestèrent, en disant: «Il faut les circoncire et exiger l'observation de la loi de Moïse.» Et les apôtres et les anciens se réunirent pour examiner ce sujet; mais une vive discussion s'étant engagée, Pierre se leva et leur dit: «Frères, vous savez que dès longtemps Dieu a fait Son choix parmi vous, pour que ce fût par ma bouche que les Gentils entendissent la parole de l'Évangile et qu'ils crussent. Et Dieu, qui connaît les cœurs, a témoigné pour eux en leur donnant l'esprit saint comme à nous, et Il n'a fait aucune différence entre nous et eux, ayant purifié leurs cœurs par la foi. Maintenant donc, pourquoi tentez-vous Dieu, dans le but de placer sur le col des disciples un joug que ni nos pères ni nous n'avons pu porter? Mais c'est par la grâce du seigneur Jésus que nous croyons être sauvés, de la même manière qu'eux,» Or toute l'assemblée garda le silence; et ils entendaient Barnabas et Paul raconter tous les miracles et les prodiges que Dieu avait opérés par leur moyen au milieu des Gentils. Mais, après qu'ils se furent tus, Jacques prit la parole, en disant: «Frères, écoutez-moi : Simon vous a raconté comment Dieu a d'abord pris soin de tirer du milieu des Gentils un peuple qui portât Son nom; et avec ce fait s'accordent les paroles des prophètes, selon qu'il est écrit : «Après cela Je reviendrai et Je rebâtirai le tabernacle de Dieu qui est tombé, et Je rebâtirai ses ruines et Je le relèverai, afin que le reste des hommes recherche le Seigneur, ainsi que toute les nations auxquelles est donné Mon nom, dit le Seigneur, qui fait ces choses,» lesquelles sont connues dès longtemps. C'est pourquoi j'estime qu'il ne faut point importuner ceux des Gentils qui se convertissent à Dieu, mais leur écrire pour qu'ils s'abstiennent des souillures des idoles, et de l'impudicité, et de tout animal étouffé, et du sang; car, dès les temps anciens, Moïse a, dans chaque ville, ses prédicateurs, puisqu'on le lit chaque sabbat dans les synagogues.» Alors il parut bon aux apôtres et aux anciens, avec toute l'église, de choisir parmi eux, pour les envoyer à Antioche avec Paul et Barnabas, Judas appelé Barsabbas, et Silas, hommes considérés parmi les frères, après avoir écrit, pour être remis par eux: «Les apôtres et les anciens, frères, aux frères d'entre les Gentils qui sont à Antioche, et en Syrie, et en Cilicie, salut! Ayant appris que quelques-uns des nôtres vous ont troublés en vous tenant des discours qui ont bouleversé vos âmes, sans avoir reçu de nous aucun mandat, il nous a paru bon, après nous être réunis tous ensemble, de choisir des représentants pour vous les envoyer avec nos bien-aimés Barnabas et Paul, ces hommes qui exposent leurs vies pour le nom de notre seigneur Jésus-Christ. Nous avons donc envoyé Judas et Silas, qui vous diront aussi de bouche les mêmes choses; car il a paru bon à l'esprit saint et à nous de ne vous imposer aucune charge nouvelle, sauf sur ces points-ci, qui sont indispensables : c'est que vous vous absteniez des viandes sacrifiées aux idoles, et de sang, et d'animaux étouffés, et d'impudicité, toutes choses contre lesquelles vous vous trouverez bien de vous tenir en garde. Portez-vous bien!» Eux donc, ayant pris congé, descendirent à Antioche, et, après avoir réuni la multitude, ils remirent la lettre. Or, après l'avoir lue, ils furent réjouis de l'encouragement qu'elle renfermait. Judas et Silas, qui étaient aussi prophètes, parlèrent longuement aux frères pour les encourager et les fortifier; puis, après être demeurés un certain temps, ils prirent en paix congé des frères pour revenir auprès de ceux qui les avaient envoyés. [Or il parut bon à Silas de demeurer là, et Judas seul partit. ] Mais Paul et Barnabas restèrent à Antioche, enseignant et annonçant, avec beaucoup d'autres, la bonne nouvelle de la parole du Seigneur. Or, au bout de quelques jours, Paul dit à Barnabas: «Retournons visiter les frères dans toutes les villes où nous avons annoncé la parole du seigneur, pour voir dans quel état ils se trouvent.» Or Barnabas voulait prendre aussi avec eux Jean qui est appelé Marc, mais Paul croyait convenable de ne point prendre avec eux celui qui s'était détaché d'eux en Pamphylie, et qui ne les avait pas secondés dans leur œuvre. Or, il en résulta de l'irritation, en sorte qu'ils se séparèrent l'un de l'autre, et que Barnabas, prenant Marc avec lui, s'embarqua pour l'île de Chypre. Paul, de son côté, ayant fait choix de Silas, partit, après avoir été recommandé à la grâce du Seigneur par les frères, et il parcourait la Syrie et la Cilicie, en fortifiant les églises; puis il se rendit aussi à Derbe, et à Lystre. Et voici, là se trouvait un disciple nommé Timothée, fils d'une femme juive croyante, mais d'un père grec, et auquel les frères de Lystre et d'Icône rendaient un bon témoignage. Paul voulut l'emmener avec lui, et, se l'étant attaché, il le circoncit à cause des Juifs qui étaient dans ces lieux-là, car tous savaient que son père était grec. Or, dans les villes qu'ils traversaient, ils transmirent, pour qu'on les observât, les décrets rendus par les apôtres et les anciens de Jérusalem. Quant aux églises, elles s'affermissaient donc dans la foi et croissaient en nombre de jour en jour. Cependant ils traversèrent la Phrygie et le pays de Galatie, après avoir été empêchés par le saint esprit d'annoncer la parole en Asie; mais, étant arrivés près de la Mysie, ils se préparaient à entrer en Bithynie, et l'esprit de Jésus ne le leur permit pas; alors, franchissant la Mysie, ils descendirent à Troas, et une vision apparut de nuit à Paul: un Macédonien se tenait debout et le sollicitait en disant: «Passe en Macédoine pour nous secourir.» Or, quand il eut vu la vision, nous cherchâmes aussitôt à parvenir en Macédoine, concluant que Dieu nous avait appelés à leur annoncer la bonne nouvelle. Étant donc partis de Troas, nous cinglâmes rapidement vers la Samothrace, et le lendemain nous arrivâmes à Néapolis, et de là à Philippes, qui est la première ville d'un district de Macédoine, et une colonie. Nous restâmes quelques jours dans cette ville, et le jour du sabbat nous vînmes, hors de la porte, près d'une rivière où nous pensions que se trouvait un lieu de prière, et nous étant assis nous parlions aux femmes qui y étaient rassemblées. Et une femme, nommée Lydie, marchande de pourpre de la ville de Thyatire, révérant Dieu, nous écoutait, et le Seigneur ouvrit son cœur pour qu'elle prêtât attention à ce que disait Paul. Or, dès qu'elle eut été baptisée ainsi que sa famille, elle nous sollicitait en disant: «Puisque vous avez jugé que j'avais foi au Seigneur, venez demeurer chez moi;» et elle nous y contraignit. Or, il advint, pendant que nous nous acheminions vers le lieu de prière, qu'une certaine servante possédée d'un esprit ventriloque, laquelle procurait à ses maîtres un profit considérable par ses divinations, nous rencontra. Cette femme, se mettant à suivre Paul et nous, s'écriait: «Ces hommes-là sont des serviteurs du Dieu très haut, qui vous annoncent le chemin du salut.» Or elle fit cela pendant plusieurs jours; mais Paul, importuné, se retourna et dit à l'esprit: «Je t'ordonne, au nom de Jésus-Christ, de sortir d'elle;» et il sortit au moment même. Et ses maîtres, ayant vu que l'espoir de leur profit s'en était allé, se saisirent de Paul et de Silas, les traînèrent sur la place publique devant les magistrats, et, après les avoir amenés aux préteurs, ils dirent: «Ces hommes-là troublent notre ville; ce sont des Juifs, et ils proclament des coutumes qu'il ne nous est permis, ni de recevoir, ni de suivre, nous qui sommes Romains.» Et la foule se souleva aussi contre eux, et les préteurs, leur ayant fait arracher leurs vêtements, ordonnèrent qu'on les battît de verges; puis, après leur avoir fait infliger plusieurs coups, ils les jetèrent en prison, en enjoignant au geôlier de les tenir sous bonne garde; celui-ci, après avoir reçu cette injonction, les jeta dans la prison intérieure et fixa leurs pieds dans les ceps. Or, sur le minuit, Paul et Silas étant en prière, chantaient des hymnes à Dieu, et les prisonniers les entendaient; mais, tout à coup, il se fit un grand tremblement de terre, en sorte que les fondements de la prison en furent ébranlés; puis toutes les portes s'ouvrirent et les chaînes de tous se détachèrent. Et le geôlier s'étant éveillé, et ayant vu les portes de la prison ouvertes, tira son épée, et il était sur le point de se tuer, croyant que les prisonniers s'étaient enfuis; mais Paul l'appela à haute voix en disant: «Ne te fais aucun mal; car nous sommes tous ici.» Et ayant demandé de la lumière, il s'élança et se jeta tout tremblant aux pieds de Paul et de Silas, et, les ayant fait sortir, il dit: «Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé?» Et ils lui dirent: «Crois au seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta famille;» et ils lui annoncèrent la parole de Dieu, ainsi qu'à tous ceux qui étaient dans sa maison. Et, les ayant pris avec lui à ce moment même de la nuit, il lava leurs plaies, et lui-même fut baptisé immédiatement ainsi que tous les siens; puis, les ayant conduits chez lui, il leur servit un repas, et il fut tout réjoui d'avoir cru en Dieu avec toute sa famille. Cependant, quand le jour fut venu, les préteurs dépêchèrent leurs licteurs, en disant: «Élargis ces hommes-là. « Or le geôlier transmit le message à Paul, en disant: «Les préteurs ont envoyé l'ordre de vous élargir; maintenant donc sortez, et allez en paix.» Mais Paul leur dit: «Après nous avoir fait battre de verges en public, sans jugement, nous qui sommes des Romains, ils nous ont jetés en prison, et maintenant ils nous font sortir secrètement! Non certes! Mais qu'ils viennent eux-mêmes nous mettre en liberté. « Les licteurs rapportèrent ces paroles aux préteurs, et ils furent effrayés en apprenant qu'ils étaient Romains, et ils vinrent les apaiser, et, après les avoir fait sortir, ils les prièrent de quitter la ville. Mais, quand ils furent sortis de la prison, ils entrèrent chez Lydie, et, après avoir vu et exhorté les frères, ils partirent. Or, après avoir traversé Amphipolis et Appollonie, ils arrivèrent à Thessalonique, où les Juifs avaient une synagogue. Or, selon l'habitude de Paul, il se rendit auprès d'eux, et, pendant trois sabbats, il discuta avec eux, démontrant et établissant d'après les Écritures qu'il fallait que le Christ souffrît et ressuscitât des morts, et disant: «Ce Christ, c'est le Jésus que je vous annonce.» Et quelques-uns d'entre eux furent persuadés et se rallièrent à Paul et à Silas, ainsi qu'une grande quantité des Grecs dévots, et bon nombre des premières dames de la ville. Mais les Juifs, émus de jalousie, ayant recruté quelques mauvais sujets parmi les batteurs de pavé, et ayant provoqué un rassemblement, répandirent l'agitation dans la ville, et, s'étant portés vers la maison de Jason, ils cherchèrent à les amener devant le peuple. Mais, ne les ayant pas trouvés, ils traînèrent Jason et quelques frères devant les magistrats municipaux en criant: «Ceux qui ont bouleversé le monde sont aussi venus ici, et Jason les héberge; et tous ils agissent contre les édits de l'empereur en disant qu'ils ont un autre roi, qui est Jésus.» Or ils émurent la foule ainsi que les magistrats municipaux qui entendaient ces paroles; et, après avoir exigé de Jason et des autres la caution nécessaire, ils les laissèrent aller. Mais les frères se hâtèrent de faire partir de nuit pour Bérée Paul et Silas, qui, à leur arrivée, se rendirent dans la synagogue des Juifs. Or, ces derniers étaient d'un plus noble caractère que ceux de Thessalonique, et ils accueillirent la parole avec beaucoup d'ardeur, examinant chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu'on leur disait était exact; plusieurs donc d'entre eux crurent, ainsi que des femmes grecques de distinction et bon nombre d'hommes. Mais, dès que les Juifs de Thessalonique surent que Paul prêchait également à Bérée la parole de Dieu, ils s'y rendirent pour y soulever et y agiter aussi la foule. Alors les frères firent immédiatement partir Paul, pour qu'il gagnât la mer; Silas et Timothée restèrent à Bérée. Or ceux qui escortaient Paul le conduisirent jusques à Athènes, et, après avoir reçu, pour Silas et Timothée, l'ordre qu'ils eussent à venir le rejoindre le plus tôt possible, ils s'en retournèrent. Mais, pendant que Paul les attendait à Athènes, son esprit s'irritait au dedans de lui, à la vue de cette ville toute remplie d'idoles. En conséquence, tandis que, d'un côté, il discutait dans la synagogue avec les Juifs et les dévots, et chaque jour, dans la place publique, avec les gens qu'il y rencontrait, d'un autre côté, quelques philosophes, tant épicuriens que stoïciens, conféraient aussi avec lui, et quelques-uns disaient: «Que veut donc dire ce bavard?» et d'autres: «Il paraît que c'est un prédicateur de divinités étrangères;» parce qu'il annonçait Jésus et la résurrection. Et s'étant saisis de lui, ils le conduisirent sur l'Aréopage, en disant: «Pouvons-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine que tu prêches? Car tu nous fais entendre des choses étranges; nous désirons donc savoir ce que cela peut être.» Or tous les Athéniens, et les étrangers qui résident parmi eux, ne passaient leur temps à autre chose qu'à raconter ou à ouïr ce qu'il y avait de plus nouveau. Paul s'étant placé au milieu de l'Aréopage dit: «Athéniens, je sais que vous êtes à tous égards on ne peut plus religieux; car, en faisant la revue et l'examen de vos objets sacrés, j'ai même découvert un autel sur lequel on avait inscrit: au dieu inconnu. Ce que vous révérez donc sans le connaître, c'est là ce que je vous annonce : Le Dieu qui a créé le monde et tout ce qui s'y trouve, Lui qui est le Maître du ciel et de la terre, n'habite point dans des sanctuaires construits de main d'homme, et Il n'est point non plus servi par des mains humaines, comme s'il avait besoin de rien, Lui qui donne à tous la vie, la respiration et toutes choses; Il a fait aussi que, sorties d'un seul, toutes les nations des hommes, habitassent sur toute la surface de la terre, ayant fixé, selon des périodes déterminées, les bornes mêmes de leur habitation, afin qu'elles cherchassent Dieu, pour voir si, en Le cherchant à tâtons, elles Le trouveraient, quoiqu'il ne soit pas loin de chacun de nous; car c'est en Lui que nous vivons, que nous nous mouvons et que nous sommes, comme l'ont dit aussi quelques-uns de nos poètes: «Car c'est de Lui que nous sommes aussi la race;» étant ainsi la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la Divinité soit semblable à de l'or, ou à de l'argent, ou à de la pierre, sculptés par l'art et l'invention de l'homme. Dieu, ne tenant donc pas compte des temps d'ignorance, fait maintenant savoir aux hommes que tous, en tous lieux, aient à se repentir, puisqu'Il a fixé un jour dans lequel Il doit juger la terre avec justice par l'homme qu'il a désigné; ce dont Il a donné à tous une garantie en le ressuscitant des morts…» Mais, lorsqu'ils entendirent parler d'une résurrection des morts, les uns raillaient, tandis que les autres dirent: «Nous t'entendrons sur ce sujet encore une autre fois.» Ce fut ainsi que Paul sortit du milieu d'eux. Mais quelques hommes s'étant attachés à lui crurent; parmi eux se trouvait Denys l'Aréopagite ainsi qu'une femme nommée Damaris, et d'autres avec eux. S'étant après cela éloigné d'Athènes, il vint à Corinthe, et y ayant trouvé un certain Juif, nommé Aquilas, originaire du Pont, récemment arrivé d'Italie avec Priscilla sa femme, à cause de l'injonction faite à tous les Juifs de quitter Rome, il s'associa à eux, et, comme ils exerçaient le même métier, il habita avec eux et ils travaillaient ensemble; ils étaient en effet faiseurs de tentes de leur métier. Cependant il discourait dans la synagogue chaque sabbat, et il persuadait Juifs et Grecs. Or, quand Silas et Timothée arrivèrent de Macédoine, Paul était tout occupé de la parole, et attestait aux Juifs que Jésus était le Christ, mais comme ceux-ci lui résistaient et l'injuriaient, il secoua ses vêtements et leur dit: «Que votre sang retombe sur votre tête; pour moi j'en suis net; dès ce moment j'irai auprès des Gentils.» Et, sortant de là, il se rendit dans la maison d'un nommé Titius Justus, adorateur de Dieu, dont la maison était contiguë à la synagogue. Cependant Crispus, le chef de la synagogue, crut au seigneur avec toute sa famille; et plusieurs Corinthiens qui aimaient l'entendre croyaient et recevaient le baptême. Or le Seigneur, dans une vision nocturne, dit à Paul: «Ne crains point, mais parle et ne te tais point, parce que je suis avec toi, et que personne ne se jettera sur toi pour te maltraiter, car je possède un peuple nombreux dans cette ville-ci.» Et il fit un séjour d'un an et six mois en enseignant parmi eux la parole de Dieu. Or, pendant que Gallion était proconsul de l'Achaïe, les Juifs se soulevèrent unanimement contre Paul, et ils l'amenèrent devant le tribunal, en disant: «Celui-ci persuade les hommes d'adorer Dieu contrairement à la loi.» Mais, au moment où Paul allait ouvrir la bouche, Gallion dit aux Juifs: «S'il s'agissait d'un crime ou d'un délit, ô Juifs, j'aurais naturellement accueilli votre plainte, mais, puisqu'il s'agit de questions relatives à une doctrine, à des noms propres, et à votre loi, vous aviserez vous-mêmes; pour moi, je ne veux pas me constituer juge de ces choses-là.» Et il les chassa du tribunal. Mais, s'étant tous saisis de Sosthène le chef de la synagogue, ils le frappaient devant le tribunal; et de tout cela Gallion ne prenait aucun souci. Cependant Paul, après avoir encore fait un long séjour, prit congé des frères, et s'embarqua pour la Syrie, et avec lui Priscilla et Aquilas, après s'être fait raser la tête à Cenchrées, car il avait fait un vœu. Or, quand ils furent arrivés à Éphèse, il les y laissa, tandis qu'étant entré lui-même dans la synagogue, il discuta avec les Juifs, et, comme ils lui demandaient de prolonger son séjour, il n'y consentit pas, mais, après avoir pris congé d'eux en disant: «Je reviendrai derechef auprès de vous, si Dieu le veut,» il partit d'Éphèse, et, étant débarqué à Césarée, il monta saluer l'église et redescendit ensuite à Antioche. Au bout d'un certain temps, il partit, et parcourut successivement le pays de Galatie et la Phrygie, fortifiant tous les disciples. Cependant un Juif, nommé Apollos, originaire d'Alexandrie, homme éloquent et très versé dans les Écritures, arriva à Éphèse. Il avait été instruit de la doctrine du seigneur, et était d'un esprit plein de ferveur; aussi prêchait-il et enseignait-il exactement ce qui concernait Jésus, quoiqu'il ne connût que le baptême de Jésus, et il se mit à parler librement dans la synagogue. Mais Priscilla et Aquilas l'ayant entendu le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la doctrine de Dieu. Cependant, comme il voulait passer en Achaïe, les frères, après l'y avoir encouragé, écrivirent aux disciples de lui faire un bon accueil. Une fois arrivé il se rendit très utile par la grâce de Dieu à ceux qui avaient cru, car il réfutait vigoureusement les Juifs en public, en démontrant par les Écritures que Jésus était le Christ. Or il advint, pendant qu'Apollos était à Corinthe, que Paul, après avoir parcouru le haut pays, arriva à Éphèse et y trouva quelques disciples auxquels il dit : «Avez-vous reçu le saint esprit, après avoir cru?» Mais ils lui dirent: «Nous n'avons pas même ouï dire qu'il existât un esprit saint.» Et il dit: «De quel baptême avez-vous donc été baptisés?» Et ils dirent: «Du baptême de Jean.» Mais Paul dit: «Jean a baptisé d'un baptême de repentance, en disant au peuple de croire en celui qui venait après lui, c'est-à-dire en Jésus.» Ce qu'ayant ouï, ils furent baptisés au nom du seigneur Jésus, et, après que Paul leur eut imposé les mains, l'esprit saint vint sur eux, et ils parlaient en langues, et ils prophétisaient. Or ils étaient en tout environ douze hommes. Cependant, après être entré dans la synagogue, il y parla librement durant trois mois, discutant avec persuasion sur le royaume de Dieu; mais comme quelques-uns se montraient endurcis et incrédules, et calomniaient la doctrine en présence de la multitude, il s'éloigna d'eux, sépara les disciples, et discourait chaque jour dans l'école de Tyrannus. Or ceci dura deux ans, en sorte que tous ceux qui habitaient l'Asie entendirent la parole du seigneur, tant Juifs que Grecs. Et Dieu faisait par l'entremise de Paul des miracles qui n'étaient pas ordinaires; c'est ainsi qu'on plaçait sur les malades des linges ou des mouchoirs qui avaient touché sa peau, et les maladies les quittaient et les esprits malins sortaient. Mais quelques-uns aussi des exorcistes juifs ambulants essayèrent d'invoquer sur ceux qui avaient des esprits malins le nom du seigneur Jésus en disant: «Je vous conjure par Jésus que Paul prêche!» (Ceux qui faisaient cela étaient sept fils d'un certain Scévas grand prêtre juif.) Mais l'esprit malin leur répliqua:» Je connais bien Jésus, et je sais qui est Paul; mais vous, qui êtes-vous?» Et l'homme dans lequel se trouvait l'esprit malin, sautant sur eux, s'empara de l'un et de l'autre, et les maltraita de telle sorte qu'ils s'enfuirent de cette maison-là nus et blessés. Or, ce fait vint à la connaissance de tous les Juifs et Grecs qui habitaient Ephèse, et tous furent saisis de crainte, et le nom du seigneur Jésus était magnifié, et plusieurs de ceux qui avaient cru venaient confesser et dénoncer leurs actions. Or, un très grand nombre de ceux qui avaient pratiqué les arts curieux ayant apporté leurs livres, les brûlaient en présence de tous; et ils en supputèrent le prix, et ils trouvèrent qu'il se montait à cinquante mille drachmes d'argent. C'est ainsi que, par la puissance du Seigneur, la parole croissait et prévalait. Mais, après que ces choses eurent eu lieu, Paul mit dans son esprit de se rendre à Jérusalem, après avoir traversé la Macédoine et l'Achaïe, disant: «Après que j'aurai été là, il faut aussi que je voie Rome.» Or, ayant dépêché en Macédoine deux de ses auxiliaires, Timothée et Éraste, il prolongea lui-même son séjour en Asie. Ce fut à cette époque que survint un tumulte assez grave à propos de la doctrine. En effet un nommé Démétrius, orfèvre, procurait aux artistes, par la fabrication de sanctuaires de Diane, un profit considérable; les ayant rassemblés, ainsi que les ouvriers employés dans ce genre d'industrie, il dit: «O hommes, vous savez que de ce profit découle notre bien-être, et vous voyez et entendez que non seulement à Éphèse, mais dans presque toute l'Asie, ce Paul a débauché par persuasion une foule considérable, en disant: «Ce ne sont pas des dieux, ceux qui se font à la main.» Or, ce n'est pas seulement cette branche de travail que nous sommes menacés de voir tomber en discrédit, mais c'est encore le temple de la grande déesse Diane qui risque d'être tenu pour rien, et d'être bientôt dépouillé de la majesté de celle que vénère toute l'Asie et la terre entière.» En entendant ces paroles, ils furent remplis de courroux, et ils s'écriaient: «Grande est la Diane des Éphésiens!» Et la ville fut remplie de confusion, et ils se portèrent tous ensemble vers le théâtre, en entraînant Gaïus et Aristarque, Macédoniens, compagnons de voyage de Paul. Mais, comme Paul voulait se présenter devant le peuple, les disciples ne le lui permirent pas, et quelques-uns des Asiarques, qui étaient de ses amis, le firent aussi prier de ne pas se rendre dans le théâtre. Cependant, tandis que les uns criaient une chose et les autres une autre, (car l'assemblée était en confusion, et la plupart ne savaient pas pourquoi ils s'étaient réunis), on tira du milieu de la foule Alexandre que les Juifs mettaient en avant; et Alexandre ayant fait signe de la main voulait adresser au peuple une apologie; mais, lorsqu'on eut appris qu'il était Juif, tous, d'une seule voix, crièrent pendant environ deux heures: «Grande est la Diane des Éphésiens! Grande est la Diane des Éphésiens!» Cependant le secrétaire ayant apaisé la multitude, dit: «Éphésiens! quel est l'homme qui ignore que la ville des Éphésiens est la néocore de la grande Diane et de son simulacre tombé du ciel? Puis donc que ces choses sont incontestables, il faut que vous vous apaisiez et que vous n'agissiez pas à l'étourdie; car vous avez traduit ici ces hommes qui ne sont coupables, ni d'avoir pillé le temple, ni d'avoir blasphémé notre déesse; si donc Démétrius et les artistes qu'il emploie ont quelque plainte à faire contre quelqu'un, les assises se tiennent et des proconsuls sont présents; qu'ils débattent contradictoirement leur accusation. Mais, s'il s'agit pour vous d'une question d'un autre ordre, elle se résoudra dans l'assemblée légale; nous risquons en effet d'être accusés de sédition pour ce qui se passe aujourd'hui, car il n'existe aucun motif qui nous permette de rendre compte de ce rassemblement.» Après avoir ainsi parlé il congédia l'assemblée. Mais, lorsque le tumulte eut cessé, Paul, ayant fait appeler les disciples, leur adressa des exhortations, et, après leur avoir dit adieu, il partit pour se rendre en Macédoine. Quand il eut parcouru ce pays-là, et qu'il leur eut adressé de nombreuses exhortations, il passa en Grèce, et, après trois mois de séjour, une embûche que lui tendirent les Juifs au moment où il allait s'embarquer pour la Syrie, lui fit prendre le parti de revenir par la Macédoine. Il était accompagné par Sopatros fils de Pyrrhus de Bérée, par les Thessaloniciens Aristarque et Secundus, par Gaïus de Derbe et Timothée, et par les Asiates Tychique et Trophime. Ceux-ci ayant pris les devants nous attendirent à Troas. Pour nous, nous nous embarquâmes à Philippes, après les jours des pains sans levain, et nous vînmes les rejoindre au bout de cinq jours à Troas, où nous séjournâmes sept jours. Or, le premier jour de la semaine, comme nous nous étions réunis pour rompre le pain, Paul discourait avec eux, comme devant partir le lendemain, et il prolongea son discours jusques à minuit. Or il y avait de nombreuses lampes dans la chambre haute où nous étions réunis; et un jeune homme, nommé Eutyche, qui était assis sur la fenêtre, fut saisi d'un profond sommeil pendant que Paul prolongeait son discours, et, entraîné par le sommeil, il tomba du troisième étage en bas, et il fut relevé mort. Mais Paul étant descendu se jeta sur lui, et l'ayant pris à bras-le-corps, il dit: «Ne vous troublez pas; car son âme est en lui.» Puis, étant remonté et ayant rompu le pain et pris part au repas, il conversa longtemps encore jusques à l'aube, après quoi il partit. Cependant on avait ramené l'enfant vivant, ce qui ne fut pas une médiocre consolation. Pour nous, ayant pris les devants avec le navire, nous nous embarquâmes pour Assos, où nous devions reprendre Paul; car cela avait été ainsi décidé, lui-même devant faire la route à pied. Or, lorsqu'il nous eut rejoints à Assos, nous touchâmes, après l'avoir pris, à Mitylène, et, après en être partis, nous arrivâmes le lendemain en face de Chios, le soir nous abordâmes à Samos, et le jour suivant nous parvînmes à Milet. Paul avait en effet résolu de passer devant Éphèse sans s'y arrêter, afin de ne pas perdre de temps en Asie; car il faisait diligence, afin de se trouver, si cela lui était possible, à Jérusalem le jour de la Pentecôte. Cependant de Milet il envoya à Éphèse, pour faire venir auprès de lui les anciens de l'église, et, lorsqu'ils furent arrivés auprès de lui, il leur dit: «Vous savez comment, dès le premier jour où je suis arrivé en Asie, je me suis, pendant tout le temps, comporté avec vous, m'asservissant au seigneur en toute humilité, au milieu des larmes et des épreuves qui me sont advenues par les embûches des Juifs; vous savez comment je n'ai rien supprimé de ce qui était utile, pour me dispenser de vous prêcher et de vous enseigner en public et de maison en maison, annonçant, soit aux Juifs, soit aux Grecs, la repentance envers Dieu et la foi en notre seigneur Jésus. Et maintenant, voici, me trouvant, quant à moi, contraint par l'Esprit, je me rends à Jérusalem, sans savoir ce qui m'y adviendra, si ce n'est que, de ville en ville, l'esprit saint m'atteste que des chaînes et des tribulations m'attendent. Mais je n'estime pas que ma vie vaille pour moi-même la peine d'en parler, pourvu que je puisse accomplir ma course et le ministère que j'ai reçu du seigneur Jésus d'annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu. Et maintenant, voici, je sais que vous ne verrez plus mon visage, vous tous parmi lesquels j'ai vécu en prêchant le royaume; c'est pourquoi je vous déclare aujourd'hui, que je suis net du sang de tous; car je ne me suis point soustrait à l'obligation de vous annoncer tout le conseil de Dieu. Veillez sur vous-mêmes et sur tout le troupeau, au milieu duquel l'esprit saint vous a établis évêques, pour paître l'Église de Dieu, qu'il S'est acquise par Son propre sang, car je sais qu'après mon départ s'introduiront parmi vous des loups dangereux, qui n'épargneront pas le troupeau, et que, du milieu de vous, surgiront des hommes qui prêcheront des doctrines perverses pour entraîner les disciples après eux. C'est pourquoi veillez, vous rappelant que, pendant trois ans, je n'ai pas cessé, nuit et jour, d'exhorter avec larmes chacun de vous. Et maintenant je vous remets au Seigneur et à la parole de Sa grâce, lui qui peut édifier et donner une part d'héritage parmi tous ceux qui ont été sanctifiés. Je n'ai convoité ni l'argent, ni l'or, ni le vêtement de personne; vous savez vous-mêmes que ce sont les mains que voilà qui ont pourvu à mes besoins et à ceux des personnes qui étaient avec moi; je vous ai montré qu'il faut, en travaillant ainsi, ménager les faibles et se rappeler les paroles du seigneur Jésus, car il a dit lui-même: «Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir.» Après avoir ainsi parlé, il se jeta à genoux et pria avec eux tous. Et ils versèrent tous d'abondantes larmes, et, s'étant jetés au cou de Paul, ils l'embrassaient tendrement, s'affligeant surtout de ce qu'il avait dit qu'ils ne verraient plus son visage, et ils l'accompagnèrent jusques au navire. Et, lorsque nous eûmes levé l'ancre, après nous être arrachés d'auprès d'eux, nous cinglâmes droit vers Cos, et le jour suivant vers Rhodes, et de là vers Patara. Et ayant trouvé un navire en partance pour la Phénicie, nous nous y embarquâmes, et nous partîmes. Ayant ensuite passé en vue de l'île de Chypre et l'ayant laissée sur notre gauche, nous poursuivîmes notre route vers la Syrie et nous abordâmes à Tyr; car c'était en ce lieu-là que le navire devait décharger sa cargaison. Or nous demeurâmes là sept jours après avoir découvert les disciples, qui dirent à Paul, au nom de l'Esprit, de ne pas monter à Jérusalem. Mais, quand nous eûmes atteint le terme de notre séjour, nous partîmes pour nous mettre en route, accompagnés d'eux tous avec femmes et enfants, jusques au dehors de la ville, et, après nous être jetés à genoux sur le rivage et avoir prié, nous prîmes congé les uns des autres, et nous montâmes sur le navire, tandis qu'eux-mêmes retournèrent chez eux. Pour nous, après avoir achevé la traversée, nous arrivâmes de Tyr à Ptolemaïs, et, ayant salué les frères, nous demeurâmes un jour auprès d'eux. Le lendemain nous partîmes pour Césarée, et, étant entrés dans la maison de Philippe l'évangéliste, qui était un des sept, nous demeurâmes chez lui; or il avait quatre filles vierges qui prophétisaient. Après que nous y fûmes demeurés plusieurs jours, un certain prophète, nommé Agabus, vint de Judée, et, s'étant rendu auprès de nous et ayant pris la ceinture de Paul, il s'en lia les pieds et les mains, et dit: «Voici ce que dit l'esprit saint: L'homme auquel appartient cette ceinture, les Juifs de Jérusalem le lieront de la même manière et le livreront aux mains des Gentils.» Or, lorsque nous eûmes entendu ces paroles, nous et les gens de l'endroit nous l'exhortâmes à ne pas monter à Jérusalem. Alors Paul répliqua: «A quoi bon verser des larmes et me briser le cœur? Car, pour moi, je suis tout prêt, non seulement à être enchaîné, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du seigneur Jésus.» Et, comme il ne se laissait pas persuader, nous nous tînmes tranquilles, en disant: «Que la volonté du Seigneur se fasse!» Or, au bout de ce temps-là, après avoir fait nos préparatifs, nous montâmes à Jérusalem, et quelques disciples de Césarée nous accompagnèrent et nous conduisirent chez un certain Mnasos de Chypre, ancien disciple, chez lequel nous devions loger. Or, quand nous fûmes arrivés à Jérusalem, les frères nous accueillirent avec joie, et le lendemain Paul se rendit avec nous auprès de Jacques, et tous les anciens s'y trouvèrent. Et, après les avoir salués, il racontait en détail ce que Dieu avait fait au milieu des Gentils par son ministère. Quant à eux, après l'avoir entendu, ils glorifiaient Dieu, et ils lui dirent: «Tu vois, frère, combien il y a parmi les Juifs de myriades de gens qui ont cru, et tous ils sont zélateurs de la loi; or, ils ont été informés, en ce qui te concerne, que tu enseignes à tous les Juifs qui se trouvent parmi les Gentils à se détacher de Moïse, leur disant de ne point circoncire leurs enfants et de ne point se conformer aux coutumes? Quel parti faut-il donc prendre? On apprendra certainement que tu es arrivé. Fais donc ce que nous allons te dire. Nous avons quatre hommes qui se sont imposé un vœu; prends-les avec toi et associe-toi à leur vœu, puis subviens à leur dépense, afin qu'ils puissent se faire raser la tête; et tous connaîtront que ce dont ils ont été informés à ton sujet ne signifie rien, mais que, toi aussi, tu te comportes en observateur de la loi. Quant aux Gentils qui ont cru, nous avons fait savoir par des députés que nous avions décidé qu'ils devaient s'abstenir de viandes sacrifiées aux idoles, de sang, d'animaux étouffés et d'impudicité.» Alors Paul, ayant pris ces hommes avec lui, et s'étant associé à leur vœu, se rendit dès le lendemain avec eux au temple, pour dénoncer la durée des jours du vœu, au bout desquels l'offrande serait offerte pour chacun d'eux. Or, lorsque les sept jours étaient sur le point d'expirer, les Juifs venus d'Asie, l'ayant vu dans le temple, soulevèrent toute la foule et mirent les mains sur lui, en criant: «Israélites, au secours! Voici l'homme qui, non content de prêcher partout et devant tous contre le peuple, la loi et ce lieu-ci, vient encore d'introduire des Grecs dans le temple et de souiller ce saint lieu.» En effet, ils avaient vu auparavant Trophime d'Éphèse dans la ville avec lui et ils croyaient que Paul l'avait fait entrer dans le temple. Et toute la ville fut en émoi, et il y eut un rassemblement populaire, et, s'étant saisis de Paul, ils le traînèrent hors du temple, dont les portes furent aussitôt fermées. Pendant qu'ils cherchaient à le mettre à mort, la nouvelle que toute la ville de Jérusalem était en confusion, parvint au commandant de la cohorte qui, prenant aussitôt des soldats et des centurions, descendit précipitamment vers eux; mais, dès qu'ils virent le commandant et ses soldats, ils cessèrent de frapper Paul. Alors le commandant s'étant approché le fit saisir et ordonna qu'on le chargeât d'une double chaîne, puis il demandait qui il était et ce qu'il avait fait; mais dans la foule les uns criaient une chose et les autres une autre, et, comme il ne pouvait rien apprendre de certain à cause du tumulte, il ordonna qu'on le conduisît au quartier. Mais, quand il fut sur les escaliers, il dut être porté par les soldats à cause de la violence delà foule, car la multitude du peuple suivait en criant: «A mort!» Quand Paul fut sur le point d'entrer au quartier, il dit au commandant: «M'est-il permis de te dire quelque chose?» L'autre lui dit: «Tu sais le grec? Tu n'es donc pas cet Égyptien qui naguère s'est révolté et a conduit au désert les quatre mille sicaires.» Mais Paul dit: «Pour moi, je suis un Juif de Tarse, citoyen d'une ville de Cilicie qui n'est pas sans renom; cependant, je te prie, permets-moi de parler au peuple.» Cette permission accordée, Paul, se levant debout sur les escaliers, fit signe de la main au peuple, et un profond silence s'étant établi, il prit la parole en langue hébraïque, en disant : «Frères et pères, écoutez la justification que je viens vous présenter.» Quand ils entendirent qu'il les haranguait en hébreu, ils redoublèrent de tranquillité, et il dit : «Je suis Juif, né à Tarse en Cilicie, mais élevé dans cette ville-ci, où j'ai été exactement instruit aux pieds de Gamaliel dans la loi de nos pères, et où je me suis montré zélateur de Dieu comme tous vous l'êtes aujourd'hui; aussi ai-je persécuté cette doctrine à mort, enchaînant et jetant en prison hommes et femmes, comme le grand prêtre et tout le corps des anciens m'en rendaient aussi le témoignage. En outre, ayant reçu d'eux des lettres pour les frères, je m'en allais à Damas, afin de ramener aussi à Jérusalem, chargés de chaînes, ceux qui se trouvaient là, pour qu'ils fussent punis; mais, pendant que j'étais en route, et comme j'approchais de Damas, tout à coup, vers midi, une grande lumière rayonna du ciel tout autour de moi, et je tombai sur le sol, et j'entendis une voix qui me disait: «Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu?» Et je répliquai: «Qui es-tu, Seigneur?» Et il me dit: «Je suis Jésus le Nazoréen que tu persécutes.» Or ceux qui étaient avec moi virent bien la lumière, mais ils n'entendirent pas la voix de celui qui me parlait. Et je dis: «Que dois-je faire, Seigneur?» Et le Seigneur me dit: «Lève-toi, et rends-toi à Damas, et là on te parlera de tout ce qu'il t'est ordonné de faire.» Or, comme je ne voyais rien à cause de l'éclat de cette lumière, ce fut en me conduisant par la main que mes compagnons me firent entrer à Damas. Cependant un certain Ananias, homme pieux selon la loi et auquel tous les Juifs de l'endroit rendaient un bon témoignage, vint auprès de moi, et, s'étant approché, il me dit: «Saul, mon frère, regarde.» Et à ce moment même je le regardai. Puis il me dit: «Le Dieu de nos pères t'a élu d'avance pour que tu connusses Sa volonté, que tu visses le juste, et que tu entendisses les paroles de sa bouche, parce que tu lui serviras de témoin auprès de tous les hommes pour ce que tu as vu et entendu. Et maintenant pourquoi tardes-tu? Lève-toi pour recevoir dans le baptême l'ablution de tes péchés, en invoquant son nom.» Or, lorsque je fus retourné à Jérusalem, il m'advint, comme je priais dans le temple, de me trouver en extase, et de le voir qui me disait: «Hâte-toi, et sors promptement de Jérusalem, parce qu'ils ne recevront pas ton témoignage sur moi.» Et je dis: «Seigneur, ils savent que je faisais emprisonner et battre de verges dans les synagogues ceux qui croient en toi, et, lorsque fut versé le sang d'Etienne ton témoin, moi-même j'étais aussi présent, applaudissant avec les autres et gardant les vêtements de ceux qui le faisaient mourir.» Et il me dit: «Va, car je t'enverrai au loin vers les Gentils…» Mais, après l'avoir écouté jusques à cette parole, ils élevèrent la voix en disant: «Ôte cet individu de dessus la terre, car il ne devrait pas vivre.» Et comme ils poussaient des cris, et se débarrassaient de leurs vêtements, et lançaient de la poussière en l'air, le commandant ordonna qu'on le fît entrer au quartier, après avoir enjoint qu'on lui donnât la question à coups de fouet, afin d'apprendre pour quel motif ils criaient ainsi contre lui. Mais, lorsqu'on l'eut exposé aux lanières, Paul dit au centurion qui se trouvait présent: «Est-ce qu'il vous est permis de flageller un citoyen romain, et encore sans jugement?» Ce que le centurion ayant ouï, il vint au commandant lui en faire rapport en disant: «Que vas-tu faire? Car cet homme est Romain.» Et le commandant étant venu lui dit: «Dis-moi, es-tu Romain?» Et il dit: «Oui.» Sur quoi le commandant reprit: «Pour moi, c'est au prix d'une grosse somme que j'ai acquis ce titre de citoyen.» Et Paul dit: «Quant à moi, je le possède par ma naissance.» En conséquence ceux qui devaient lui donner la question s'éloignèrent immédiatement de lui, et le commandant fut effrayé en réfléchissant qu'il était Romain, et qu'il l'avait fait charger de chaînes. Mais le lendemain, voulant savoir exactement à quoi s'en tenir sur ce dont il était accusé par les Juifs, il lui fit ôter ses chaînes, et ordonna que les grands prêtres et tout le sanhédrin se rassemblassent, et, ayant fait descendre Paul avec lui, il le plaça au milieu d'eux. Et Paul, fixant ses regards sur le sanhédrin, dit: «Frères, j'ai, jusques à ce jour, servi Dieu en toute bonne conscience…» Mais le grand prêtre Ananias ordonna à ceux qui se trouvaient près de lui de le frapper sur la bouche. Alors Paul lui dit: «C'est toi que Dieu frappera, muraille recrépie! Eh quoi! Tu sièges pour me juger selon la loi, et tu la transgresses en ordonnant que l'on me frappe!» Or les assistants dirent: «C'est le grand prêtre de Dieu que tu insultes.» Et Paul dit: «J'ignorais, frères, que ce fût le grand prêtre, car il est écrit: Tu ne diras pas de mal contre un chef de ton peuple.» Cependant, comme Paul savait que l'un des partis tenait pour les sadducéens, et l'autre pour les pharisiens, il s'écria au milieu du sanhédrin: «Frères, je suis pharisien, fils de pharisiens, c'est à cause de l'espérance et de la résurrection des morts que je suis mis en jugement.» Or, dès qu'il eut dit cela, il s'éleva une altercation entre les pharisiens et les sadducéens, et la multitude fut divisée. En effet, les sadducéens disent qu'il n'y a point de résurrection, ni d'ange, ni d'esprit, tandis que les pharisiens admettent les deux choses; or il se fit une violente clameur, et quelques scribes du parti des pharisiens s'étant levés prenaient sa défense en disant: «Nous ne trouvons rien qui soit mal chez cet homme-là. Qui sait si ce n'est point un esprit qui lui a parlé, ou un ange?» Mais, comme il s'engageait une vive altercation, le commandant, craignant qu'ils ne missent Paul en pièces, ordonna à sa troupe de descendre et de l'arracher du milieu d'eux, pour le ramener au quartier. La nuit suivante, le Seigneur étant venu à lui, dit: «Prends courage; car de la même manière que tu as, dans Jérusalem, rendu témoignage à ma cause, de même il faut que tu rendes aussi témoignage dans Rome.» Lorsque le jour eut paru, les Juifs ayant formé un complot s'engagèrent, sous peine d'anathème, à ne manger ni ne boire jusques à ce qu'ils eussent mis Paul à mort. Or, ceux qui formèrent cette conjuration étaient plus de quarante, lesquels, s'étant rendus auprès des grands prêtres et des anciens, dirent: «Nous nous sommes engagés, sous peine d'anathème, à ne prendre aucune nourriture jusques à ce que nous ayons mis Paul à mort; maintenant donc adressez-vous avec le sanhédrin au commandant, afin qu'il l'amène devant vous, sous prétexte que vous voulez examiner plus à fond son affaire; quant à nous, nous sommes prêts à le tuer avant qu'il approche.» Mais le fils de la sœur de Paul, ayant eu connaissance de ce guet-apens, se rendit au quartier et en informa Paul. Et Paul ayant appelé un des centurions dit: «Conduis ce jeune homme auprès du commandant, car il a un rapport à lui faire.» L'autre l'ayant donc pris avec lui le conduisit auprès du commandant et dit: «Le prisonnier Paul m'a fait venir pour me prier de t'amener ce jeune homme qui a quelque chose à te dire.» Le commandant l'ayant pris par la main et tiré à part lui demanda: «Quel rapport as-tu à me faire?» Et il dit: «Les Juifs ont comploté de s'adresser à toi, afin que demain tu amènes Paul devant le sanhédrin, comme devant te livrer, en ce qui le concerne, à une enquête plus approfondie; n'acquiesce donc pas à leur demande, car plus de quarante d'entre eux lui dressent un guet-apens, lesquels se sont engagés, sous peine d'anathème, à ne manger ni ne boire jusques à ce qu'ils l'aient fait périr, et maintenant ils sont tout prêts, attendant ta réponse.» Le commandant renvoya donc le jeune homme, après lui avoir défendu de divulguer à personne qu'il lui avait fait cette déclaration; et ayant fait venir deux des centurions, il dit: «Tenez deux cents soldats prêts à partir pour Césarée, à la troisième heure de nuit, ainsi que soixante et dix cavaliers et deux cents hommes de troupes légères,» ajoutant qu'ils eussent aussi à préparer des bêtes de somme, afin de pouvoir transporter Paul en sûreté auprès de Félix le gouverneur, auquel il avait écrit une lettre dont voici le texte : «Claudius Lysias au très excellent gouverneur Félix, salut! Comme cet homme, qui avait été saisi par les Juifs, était sur le point d'être mis à mort par eux, je suis intervenu avec ma troupe pour le délivrer, parce que j'avais appris qu'il était Romain; et voulant connaître le motif pour lequel ils l'accusaient, je l'ai conduit devant leur sanhédrin, et j'ai reconnu qu'il était accusé sur des points relatifs à leur loi, mais qu'il n'était l'objet d'aucune imputation qui méritât la mort ou les chaînes. Mais, ayant été averti qu'un guet-apens devait lui être tendu, je te l'ai immédiatement envoyé, après avoir aussi ordonné à ses accusateurs de prendre la parole contre lui devant toi.» Les soldats ayant donc pris Paul avec eux, selon l'ordre qu'ils en avaient reçu, le conduisirent de nuit à Antipatris, et le lendemain, ayant laissé les cavaliers poursuivre la route avec lui, ils rentrèrent au quartier. Lorsque ceux-là furent arrivés à Césarée et eurent remis la lettre au gouverneur, ils lui présentèrent aussi Paul; et après avoir lu et l'avoir interrogé sur la province à laquelle il appartenait, ayant appris qu'il était de Cilicie : «Je t'entendrai plus à fond, dit-il, lorsque tes accusateurs seront aussi venus;» et il ordonna qu'on le tînt en prison dans le prétoire d'Hérode. Or, au bout de cinq jours, arrivèrent le grand prêtre Ananias avec quelques anciens et un certain Tertullus, avocat, lesquels adressèrent au gouverneur leur plainte contre Paul. Celui-ci ayant été appelé, Tertullus entama l'accusation en disant : «Nous reconnaissons, excellent Félix, en tout temps et en tous lieux, avec toute sorte de gratitude, que c'est à toi et aux réformes que ta prudence t'a dictées en faveur de cette nation, que nous devons la paix profonde dont nous jouissons; mais, pour ne pas te retenir plus longtemps, je te prie de nous prêter, avec ta bonté ordinaire, un instant d'attention. Voici le fait: nous avons constaté que cet homme était une peste, qu'il provoquait des divisions parmi tous les Juifs de l'empire, et qu'il était le chef de la secte des Nazoréens; il a même tenté de profaner le temple, c'est pourquoi nous l'avons arrêté, [et nous avons voulu le juger d'après notre loi; mais le commandant Lysias étant survenu, l'a violemment arraché de nos mains et te l'a envoyé. ] Tu pourras toi-même apprendre de lui, en l'interrogeant, tout ce dont nous l'accusons.» Les Juifs de leur côté se joignirent à l'accusation, prétendant qu'en effet les choses étaient ainsi. Paul, après que le gouverneur lui eut fait signe de prendre la parole, répliqua: «Sachant que tu es, depuis plusieurs années, juge de cette nation, j'entreprends avec confiance ma propre justification; tu peux d'ailleurs t'assurer qu'il n'y a pas plus de douze jours que je suis arrivé pour adorer à Jérusalem, et ils ne m'ont point surpris discourant avec quelqu'un, ou cherchant à ameuter la foule dans le temple, ni dans les synagogues, ni dans la ville, et ils ne peuvent pas même établir devant toi ce dont ils m'accusent maintenant. Mais je te confesse que, conformément à la doctrine qu'ils appellent secte, je rends un culte au Dieu de mes pères, croyant ce qui est écrit dans la loi et dans les prophètes, et ayant en Dieu cette espérance, qu'eux-mêmes partagent aussi, qu'il y aura une résurrection, tant des justes que des injustes; en conséquence, je m'applique aussi moi-même à avoir constamment une conscience irréprochable devant Dieu et devant les hommes. C'est, lorsqu'au bout de plusieurs années, j'étais venu pour faire dans ma nation des aumônes et des offrandes, qu'on m'a trouvé dans le temple occupé de cette manière à accomplir un vœu, sans avoir occasionné ni rassemblement ni bruit; c'étaient quelques Juifs d'Asie; ils auraient dû se présenter devant toi et m'accuser s'ils avaient eu de quoi le faire. Ou bien, que ceux qui sont ici disent eux-mêmes de quel crime ils m'ont trouvé coupable, lorsque j'ai comparu devant le sanhédrin, si ce n'est de cette seule parole que j'ai proférée pendant que je comparaissais au milieu d'eux: «C'est à propos de la résurrection des morts que je suis aujourd'hui mis en jugement devant vous.» Mais Félix les ajourna, parce qu'il savait mieux à quoi s'en tenir sur ce qui concernait la doctrine, après avoir dit: «Quand le commandant Lysias sera venu, j'examinerai plus à fond votre affaire.» Puis il ordonna au centurion qu'il fût tenu en prison, en jouissant d'une certaine liberté, et qu'on n'empêchât aucun des siens de lui rendre quelque service. Cependant au bout de quelques jours il vint avec sa femme Drusille, qui était juive, et il fit appeler Paul, et il l'écouta parler de la foi en Christ-Jésus. Mais, comme il discourait sur la justice, la tempérance et le jugement à venir, Félix s'en effraya et dit: «Pour le moment va-t-en, mais, quand j'en trouverai l'occasion, je te rappellerai.» En même temps il espérait aussi qu'il recevrait de l'argent de Paul; aussi le faisait-il appeler à plus d'une reprise pour s'entretenir avec lui. Cependant, après que deux ans se furent écoulés, Félix reçut pour successeur Porcius Festus, et, voulant s'assurer de la gratitude des Juifs, Félix laissa Paul dans les chaînes. Lors donc que Festus fut arrivé dans sa province, il monta, au bout de trois jours, de Césarée à Jérusalem, et les grands prêtres et les principaux des Juifs lui adressèrent une plainte contre Paul, et ils le sollicitaient, en demandant contre celui-ci qu'il leur accordât la grâce de le faire venir à Jérusalem, parce qu'ils avaient dressé un guet-apens pour le tuer sur la route. Mais Festus répliqua que Paul était en prison à Césarée et que lui-même allait bientôt repartir : «Que les principaux d'entre vous, ajouta-t-il, descendent donc avec moi, et, s'il y a quelque crime à la charge de cet homme, qu'ils l'accusent.» Puis, après être demeuré parmi eux pas plus de huit à dix jours, il revint à Césarée, et, s'étant, dès le lendemain, assis sur son tribunal, il ordonna qu'on amenât Paul. Quand il fut arrivé, les Juifs, qui étaient venus de Jérusalem, l'entourèrent en l'accablant de nombreuses et graves inculpations qu'ils ne pouvaient prouver, parce que Paul se justifiait de tout méfait, soit contre la loi des Juifs, soit contre le temple, soit contre l'empereur. Mais Festus, voulant s'assurer la gratitude des Juifs, répliqua à Paul: «Veux-tu monter à Jérusalem pour y être jugé là-dessus, en ma présence?» Mais Paul dit: «C'est devant le tribunal de l'empereur que je comparais, c'est là que je dois être jugé; je n'ai commis nulle offense contre les Juifs, comme toi-même aussi tu le sais mieux que personne. Si donc je suis coupable, et si j'ai fait quelque chose qui mérite la mort, je ne refuse point de mourir; mais, si rien de ce dont ceux-ci m'accusent n'est vrai, personne ne peut me livrer à eux. J'en appelle à l'empereur.» Alors Festus, après avoir conféré avec son conseil, répliqua: «Tu en as appelé à l'empereur, tu iras devant l'empereur.» Cependant, au bout de quelques jours, le roi Agrippa et Bérénice vinrent à Césarée pour saluer Festus. Et, comme ils faisaient un assez long séjour, Festus exposa au roi l'affaire de Paul en disant: «Il y a un certain personnage que Félix a laissé prisonnier, et contre lequel, lorsque je suis allé à Jérusalem, les grands prêtres et les anciens des Juifs m'ont adressé une plainte, en demandant sa condamnation; je leur ai répondu que ce n'est pas l'usage des Romains de livrer un homme, avant que l'accusé ait été mis en présence de ses accusateurs et qu'il ait obtenu la faculté de se justifier de l'accusation. Eux donc s'étant réunis ici je ne perdis pas un moment, et, dès le jour suivant, m'étant assis sur mon tribunal, j'ordonnai qu'on amenât cet homme. Les accusateurs ayant comparu n'articulèrent contre lui aucun des crimes auxquels je m'attendais, mais ils l'attaquaient sur des questions relatives à leur propre religion, et à un certain Jésus mort que Paul prétendait être vivant. Pour moi, comme j'étais fort embarrassé pour faire une enquête sur ces questions, je lui demandai s'il voulait aller à Jérusalem pour y être jugé là-dessus; mais Paul ayant interjeté un appel qui le constitue prisonnier en réservant sa cause à la connaissance de Sa Majesté, j'ai ordonné qu'il demeurât en prison jusques à ce que je l'envoyasse à l'empereur.» Et Agrippa dit à Festus: «Je désirerais pour ma part entendre aussi cet homme.» — «Demain, dit-il, tu l'entendras.» Le lendemain donc, Agrippa et Bérénice étant arrivés en grande pompe, et s'étant rendus dans la salle d'audience avec les commandants militaires et les principaux personnages de la ville, Paul fut introduit sur l'ordre de Festus. Et Festus dit: «Roi Aprippa, et vous tous qui êtes présents, vous voyez cet homme au sujet duquel toute la multitude des Juifs m'a sollicité, soit à Jérusalem, soit ici, en criant qu'il ne devait plus rester en vie; mais, pour moi, j'ai compris qu'il n'avait rien fait qui méritât la mort; cependant, comme Paul lui-même en a appelé à Sa Majesté, j'ai résolu de le faire partir. Je ne sais pas trop qu'écrire de positif sur son compte à notre maître; c'est pourquoi je l'ai fait comparaître devant vous, et principalement devant toi, roi Agrippa, afin que, lorsqu'il aura été examiné, je puisse écrire quelque chose; car il me paraît absurde, en expédiant un prisonnier, de ne pas indiquer en même temps les crimes dont on l'accuse.» Agrippa dit à Paul: «Il t'est permis de parler pour te défendre.» Alors Paul, ayant étendu la main, se justifiait en ces termes : «Je m'estime heureux, roi Agrippa, d'avoir à me justifier aujourd'hui devant toi sur tout ce dont je suis accusé par les Juifs, parce que tu connais à fond toutes les coutumes et toutes les discussions qui existent parmi les Juifs. C'est pourquoi je te prie de m'écouter avec patience : Que j'aie, dès mon enfance, passé la première partie de ma vie au milieu de ma nation à Jérusalem, c'est ce que savent tous les Juifs qui, me connaissant dès l'origine, peuvent témoigner, s'ils le veulent, que j'ai vécu en pharisien, selon les principes de la secte la plus austère de notre religion. Et maintenant je suis mis en jugement pour avoir espéré en la promesse que Dieu a faite à nos pères, et dont nos douze tribus, qui rendent nuit et jour un culte fervent, attendent la réalisation. C'est pour cette espérance, ô roi, que je suis accusé par des Juifs! Pourquoi regarde-t-on parmi vous comme incroyable que Dieu ressuscite des morts? Pour en revenir à moi, j'ai cru devoir me livrer à toutes sortes d'attaques contre le nom de Jésus le Nazoréen; c'est pourquoi j'ai agi en conséquence à Jérusalem, et j'ai jeté plusieurs des saints dans les prisons, après en avoir reçu l'autorisation des grands prêtres, et, quand on les mettait à mort, j'y ai joint mon suffrage, et, dans toutes les synagogues, sévissant souvent contre eux, je les forçais de blasphémer; dans ma fureur envers eux je les ai même poursuivis jusques dans les villes étrangères. C'est en me rendant pour ce motif à Damas, muni de l'autorisation et de la permission des grands prêtres, qu'au milieu du jour je vis sur la route, ô roi, une lumière venant du ciel, d'un éclat plus vif que celui du soleil, et qui m'enveloppa ainsi que ceux qui voyageaient avec moi. Et, étant tous tombés à terre, j'entendis une voix qui me disait en hébreu: «Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? Il t'est dangereux de regimber contre des coups d'aiguillon.» Mais je dis: «Qui es-tu, Seigneur?» Et le seigneur dit: «Je suis Jésus que tu persécutes; mais lève-toi sur tes pieds; car je te suis apparu afin de te choisir pour ministre, et pour témoin tant de ce que tu as vu de moi, que de ce que je te ferai voir, en te protégeant contre le peuple et contre les Gentils, vers lesquels je t'envoie pour leur ouvrir les yeux, afin qu'ils passent des ténèbres à la lumière, et de l'autorité de Satan à Dieu, pour recevoir, par la foi en moi, la rémission des péchés et un lot parmi ceux qui ont été sanctifiés.» En conséquence, roi Agrippa, je ne résistai point à la céleste vision, mais, m'adressant d'abord à ceux qui étaient à Damas et à Jérusalem, et dans toute la Judée, puis aux Gentils, je les exhortai à se repentir et à se convertir à Dieu, en faisant des œuvres conformes à la repentance; c'est à cause de cela que des Juifs m'ayant surpris dans le temple voulaient se défaire de moi. C'est donc grâce à la protection de Dieu que j'ai subsisté jusques à ce jour, rendant témoignage devant petits et grands, sans rien dire qui fût contraire à ce qu'ont dit soit les prophètes, soit Moïse, sur ce qui devait arriver, à savoir si le Messie devait souffrir, si, ressuscité le premier d'entre les morts, il devait proclamer la lumière au peuple et aux Gentils…» A cet endroit de la justification, Festus s'écrie d'une voix forte: «Paul, tu es fou, ton grand savoir te jette dans le délire.» Mais Paul: «Je ne suis point fou, excellent Festus, mais je prononce des paroles vraies et réfléchies; car le roi est instruit sur ces sujets, et c'est à lui que je m'adresse avec assurance parce que je suis convaincu qu'il n'ignore rien de tout cela; car ce n'est pas une chose qui se soit passée dans un coin. Crois-tu aux prophètes, roi Agrippa?… Je sais que tu y crois.» Mais Agrippa dit à Paul: «C'est à peu de frais que tu veux me persuader de me faire chrétien.» Et Paul: «Plût à Dieu, qu'avec peu ou beaucoup de frais, non seulement toi, mais tous ceux qui m'écoutent aujourd'hui, vous devinssiez tels que je suis moi-même, sauf ces chaînes.» Et le roi, le gouverneur et Bérénice se levèrent, ainsi que ceux qui étaient assis avec eux, et s'étant retirés, ils se disaient entre eux: «Cet homme n'a rien fait qui mérite la mort ou les chaînes.» Et Agrippa dit à Festus: «Cet homme pouvait être relâché, s'il n'en avait appelé à l'empereur.» Or, quand il eut été décidé que nous nous rendrions par mer en Italie, on remit Paul et quelques autres prisonniers à un centurion nommé Julius, de la cohorte Auguste; puis nous étant embarqués sur un vaisseau d'Adramytte, qui devait faire escale dans les ports d'Asie, nous partîmes, ayant avec nous Aristarque, Macédonien de Thessalonique. Le jour suivant nous touchâmes à Sidon, et Julius, par bienveillance pour Paul, lui permit de se rendre auprès des amis pour profiter de leurs bons soins. Partis de là, nous rangeâmes la côte de Chypre parce que les vents étaient contraires, et, traversant la mer qui baigne la Cilicie et la Pamphylie, nous abordâmes à Myrrha en Lycie. Et là, le centurion ayant trouvé un vaisseau d'Alexandrie en partance pour l'Italie, il nous y embarqua. Mais, après plusieurs jours d'une lente navigation, nous arrivâmes à grand'peine à la hauteur de Cnide, et le vent ne nous ayant pas permis d'y aborder nous rangeâmes la côte de la Crète du côté de Salmone; et, après l'avoir côtoyée avec peine, nous arrivâmes à un endroit appelé Beauxports, près duquel était la ville de Lasée. Cependant, un temps considérable s'étant écoulé et la navigation étant devenue dangereuse, car l'époque même du jeûne était déjà passée, Paul leur adressait des représentations en disant : «Je prévois que c'est au péril et au grand détriment, non seulement de la cargaison et du navire, mais encore de nos vies, que se fera la navigation.» Mais le centurion se fia au pilote et au patron plutôt qu'à ce que disait Paul. D'ailleurs le port étant impropre pour un hivernage, la plupart émirent l'avis de s'en éloigner et de chercher à atteindre, pour passer l'hiver, Phénix, port de Crète qui regardait le sud-ouest et le nord-ouest. Le vent du sud s'étant légèrement levé, ils s'imaginèrent réussir dans leur projet, et, ayant levé l'ancre, ils côtoyèrent la Crète de plus près. Mais bientôt, un vent impétueux, nommé Euraquilon, se déchaîna contre le rivage, et, comme le navire était entraîné sans pouvoir tenir contre le vent, nous nous voyions aller à la dérive. Et, ayant dépassé une petite île nommé Cauda, nous réussîmes avec peine à nous rendre maîtres du canot; après l'avoir hissé, ils se servirent d'engins pour ceindre le navire. Puis, craignant d'être jetés sur la Syrte, ils descendirent les agrès et ils voguaient ainsi; mais, comme nous étions violemment battus par la tempête, ils lancèrent le lendemain la cargaison à la mer, et le jour suivant ils y jetèrent de leurs propres mains le mobilier du navire. Privés, pendant plusieurs jours, de la vue du soleil et des étoiles, et constamment en butte à une violente tempête, tout espoir de salut nous était ravi. Et, comme on se livrait à une grande abstinence, Paul, s'étant alors levé au milieu d'eux, dit: «Il aurait fallu, sans doute, suivre le conseil que je vous avais donné de ne point quitter la Crète, et éviter ainsi cette détresse et cette perte; toutefois, dans l'état des choses, je vous invite à prendre courage, car aucune de nos vies ne sera perdue, mais seulement le navire. En effet, cette nuit même, un ange du Dieu auquel j'appartiens et à qui je rends un culte, m'est apparu, en disant: «Ne crains point, Paul, il faut que tu comparaisses devant l'empereur, et voici, Dieu t'a octroyé tous ceux qui naviguent avec toi.» C'est pourquoi prenez courage, car j'ai cette foi en Dieu qu'il en sera comme il m'a été dit; c'est sur quelque île que nous devons être jetés.» Or, la quatorzième nuit, comme nous étions ballottés sur l'Adriatique, vers le milieu de la nuit, les matelots se crurent dans le voisinage d'une terre, et, ayant jeté la sonde, ils trouvèrent vingt brasses, puis, s'étant un peu éloignés et l'ayant jetée de nouveau, ils trouvèrent quinze brasses. Craignant alors que nous ne fussions jetés sur des récifs, ils jetèrent quatre ancres de la poupe et implorèrent l'arrivée du jour. Mais, comme les matelots cherchaient à s'enfuir du navire, et qu'ils avaient mis le canot à la mer, sous prétexte de porter en avant des ancres de la proue, Paul dit au centurion et aux soldats: «Si ces gens-là ne restent pas dans le navire, vous ne pouvez être sauvés.» Alors les soldats coupèrent les cordes du canot et le laissèrent s'éloigner. Cependant, en attendant le jour, Paul exhortait tout le monde à prendre de la nourriture, en disant: «Voici aujourd'hui le quatorzième jour d'attente que vous passez dans l'abstinence sans rien prendre; c'est pourquoi je vous invite aussi à prendre de la nourriture, car votre salut en dépend; en effet il ne se perdra pas un cheveu de la tête d'aucun de vous.» Après avoir ainsi parlé, il prit du pain, et ayant rendu grâces à Dieu devant tous, il le rompit et se mit à manger; et tous, reprenant courage, prirent aussi de la nourriture. Nous étions en tout dans le navire environ soixante-seize personnes. Quand ils se furent rassasiés de nourriture, ils allégèrent le navire en jetant les provisions à la mer. Mais, lorsque le jour fut venu, ils ne reconnaissaient pas la terre; cependant ils aperçurent un golfe avec une plage sur laquelle ils résolurent, si cela leur était possible, de mettre le navire à l'abri; puis, ayant coupé les ancres, ils les abandonnèrent à la mer; en même temps, relâchant les attaches des gouvernails, et mettant la voile au vent, ils se dirigèrent vers la plage. Mais, ayant touché sur une langue de terre, ils firent échouer le navire, et, tandis que, d'un côté, la proue soulevée demeurait hors de l'eau, de l'autre, la poupe était fracassée par la violence du choc. Alors les soldats formèrent le projet de tuer les prisonniers, de peur que l'un d'eux ne s'échappât à la nage; mais le centurion, qui voulait sauver Paul, les empêcha d'exécuter ce dessein, et il ordonna que ceux qui savaient nager se jetassent les premiers dans l'eau pour parvenir à terre, et, quant aux autres, qu'ils s'aidassent, ceux-ci de planches, et ceux-là de quelque pièce du navire. Et de cette manière il advint que tous arrivèrent à terre sains et saufs. Et, quand nous nous fûmes tirés d'affaire, nous reconnûmes que l'île s'appelait Malte; et les barbares nous montrèrent une humanité plus qu'ordinaire; car, ayant allumé un feu, ils nous en firent tous approcher à cause de la pluie qui était tout à coup survenue, et à cause du froid. Or Paul ayant saisi un paquet de broussailles et l'ayant mis dans le feu, la chaleur en fit sortir une vipère qui s'attacha à sa main; mais, lorsque les barbares virent l'animal suspendu à sa main, ils se dirent entre eux: «Certainement cet homme est un meurtrier que la Justice n'a pas voulu laissé vivre, après qu'il est sorti de la mer sain et sauf.» Quant à lui, ayant secoué l'animal dans le feu, il ne ressentait aucun mal, tandis que ces gens s'attendaient à ce qu'il enflerait ou tomberait mort incontinent. Mais, après avoir longtemps attendu, voyant qu'il ne lui arrivait aucun mal, ils changèrent d'opinion et dirent que c'était un dieu. Or, dans les environs de ce lieu-là se trouvaient des propriétés appartenant au premier personnage de l'île, appelé Poplius, qui nous fit un bon accueil et nous hébergea amicalement pendant trois jours. Or il advint que le père de Poplius était retenu au lit par des accès de fièvre et par une dyssenterie; Paul, s'étant rendu auprès de lui, lui imposa les mains après avoir prié et le guérit; là-dessus tous ceux qui, dans l'île, avaient des infirmités accoururent, et ils étaient guéris; ils nous rendirent aussi toute sorte d'honneurs, et, quand nous partîmes, ils nous fournirent ce dont nous avions besoin. Ce fut au bout de trois mois que nous partîmes sur un navire d'Alexandrie qui avait hiverné dans l'île et qui portait le signe des Dioscures. Arrivés à Syracuse, nous y restâmes trois jours; et de là, rangeant la côte, nous vînmes à Rhegio. Le lendemain, un vent du sud s'étant levé, nous arrivâmes en deux jours à Pouzzoles, où nous trouvâmes des frères qui nous pressèrent de rester avec eux sept jours, et c'est ainsi que nous arrivâmes à Rome. De cette dernière ville vinrent à notre rencontre, jusques au Forum d'Appius et aux Trois-Tavernes, des frères qui avaient entendu parler de nous; leur vue fut pour Paul une occasion de rendre grâces à Dieu et de prendre courage. Lorsque nous fûmes entrés dans Rome, on permit à Paul de demeurer seul avec le soldat qui le gardait. Cependant, au bout de trois jours, il convoqua les principaux des Juifs, et, quand ils furent réunis, il leur dit: «Frères, moi qui n'avais commis aucun crime, ni contre le peuple, ni contre les coutumes de nos pères, on m'a, de Jérusalem, livré comme prisonnier entre les mains des Romains, qui, après m'avoir interrogé, voulaient m'élargir parce qu'il n'y avait rien en moi qui méritât la mort; mais, les Juifs s'y étant opposés, j'ai été forcé d'en appeler à l'empereur, sans avoir toutefois l'intention de porter aucune plainte contre ma nation. C'est pourquoi donc je vous ai mandés afin de vous voir et de vous parler, car c'est à cause de l'espérance d'Israël que je porte cette chaîne.» Mais ils lui dirent: «Nous n'avons reçu à ton sujet aucune lettre de Judée, et il n'est venu aucun frère qui ait transmis sur ton compte un rapport ou un bruit défavorable; mais nous désirons apprendre de toi quelles sont tes opinions, car, quant à cette secte, nous savons qu'elle est partout contredite.» Ayant pris jour avec lui, ils se rendirent en plus grand nombre auprès de lui dans la maison de son hôte, et, du matin jusqu'au soir, il leur exposait, en rendant témoignage, le royaume de Dieu, cherchant à les persuader, d'après la loi de Moïse et les prophètes, de ce qui concerne Jésus. Et les uns se laissaient convaincre par ses paroles, tandis que les autres demeuraient incrédules. Comme ils étaient en désaccord entre eux, ils se séparèrent, après que Paul eut cité une seule autorité: «L'esprit saint a admirablement parlé par Ésaïe le prophète à vos pères, lorsqu'il dit : Va vers ce peuple, et dis: Vous entendrez par l'ouïe et vous ne comprendrez certainement pas, et en voyant vous verrez et vous n'apercevrez certainement pas, car le cœur de ce peuple s'est épaissi, et ils ont difficilement ouï avec les oreilles, et ils ont fermé leurs yeux; de peur qu'ils ne voient avec les yeux et qu'ils n'entendent avec les oreilles, et qu'ils ne comprennent avec le cœur, et qu'ils ne se convertissent, et Je les guérirai. Sachez donc que ce salut de Dieu a été envoyé aux Gentils; pour eux, certes, ils l'écouteront.» [Et quand il eut ainsi parlé, les Juifs s'en allèrent en ayant entre eux une vive discussion. ] Or, il resta deux années entières dans son logement à lui, et il recevait tous ceux qui venaient le voir, prêchant le royaume de Dieu et enseignant, avec une pleine assurance, ce qui concernait le seigneur Jésus-Christ, sans qu'on l'en empêchât. Paul, — esclave de Jésus-Christ, appelé à être apôtre, mis à part pour l'évangile de Dieu que d'avance Il avait promis par Ses prophètes dans les écritures saintes, concernant Son Fils, qui est né de la postérité de David, selon la chair, qui a été déclaré Fils de Dieu, avec puissance selon l'Esprit de sainteté, par la résurrection des morts, Jésus-Christ notre Seigneur, par lequel nous avons reçu la grâce et l'apostolat, pour prêcher en son nom l'obéissance de la foi parmi tous les Gentils, parmi lesquels vous êtes aussi, vous qu'a appelés Jésus-Christ, — à tous les bien-aimés de Dieu, appelés à être saints, qui sont à Rome: que la grâce et la paix vous soient données par Dieu notre Père et par le Seigneur Jésus-Christ! Je rends d'abord grâces à mon Dieu par Jésus-Christ, au sujet de vous tous, parce que votre foi est proclamée dans le monde entier. Car Dieu, auquel je rends un culte dans mon esprit en prêchant l'évangile de Son Fils, m'est témoin que je fais incessamment mention de vous, demandant constamment dans mes prières si je n'aurai point enfin le bonheur, par la volonté de Dieu, de venir jusques à vous. Car je désire ardemment vous voir, afin de vous communiquer quelque don spirituel pour vous affermir, ou plutôt pour trouver de l'encouragement au milieu de vous par la foi qui nous est commune à vous et à moi. Je ne veux pas toutefois que vous ignoriez, frères, que j'ai souvent formé le projet d'aller jusques à vous (et j'en ai été empêché jusques à présent), afin de recueillir quelque fruit parmi vous, aussi bien que parmi les autres Gentils : je me dois aux Grecs et aux Barbares, aux sages et aux ignorants. Ainsi, pour ce qui me concerne, je suis impatient de vous porter aussi la bonne nouvelle, à vous qui êtes à Rome. Je n'ai point honte, en effet, de l'évangile, car c'est une puissance de Dieu qui produit le salut pour tout croyant, Juif et Grec; parce que la justice de Dieu y est révélée par la foi pour la foi, selon qu'il est écrit: «Or celui qui est juste par la foi vivra.» En effet, la colère de Dieu est révélée du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui asservissent injustement la vérité, parce que ce que l'on connaît de Dieu leur est intérieurement manifesté, car Dieu le leur manifeste. En effet, ce qui en Lui est invisible, tant Sa puissance éternelle que Sa divinité, se fait voir depuis la création du monde par Ses œuvres, quand on y réfléchit; en sorte qu'ils sont inexcusables, parce qu'ayant connu Dieu, ils ne L'ont point glorifié comme Dieu, ni ne Lui ont rendu grâces, mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur cœur dépourvu d'intelligence s'est obscurci. Se donnant pour sages ils ont été atteints de folie, et ils ont échangé la gloire du Dieu incorruptible contre des simulacres faits à l'image de l'homme corruptible et des oiseaux et des quadrupèdes et des reptiles. C'est pourquoi Dieu les a livrés, dans les convoitises de leurs cœurs, à une impureté telle que leurs corps sont déshonorés parmi eux; eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et rendu des hommages et un culte à la créature à l'exclusion du Créateur, qui est béni pour les siècles! Amen! C'est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes: d'un côté, en effet, leurs femmes ont changé l'usage naturel en celui qui est contre nature, et de l'autre, les hommes, ayant aussi abandonné l'usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leur passion les uns pour les autres en perpétrant l'infamie d'hommes à hommes et recevant en eux-mêmes la rétribution qui était due à leur égarement. Et comme ils n'ont pas daigné retenir la connaissance de Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé, de sorte qu'ils font ce qui est indigne, étant remplis de toute espèce d'injustice, de méchanceté, de cupidité, de perversité; pleins d'envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de malveillance; délateurs, médisants, ennemis de Dieu, insulteurs, superbes, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, dépourvus d'intelligence, insensibles, impitoyables, lesquels, quoiqu'ils connaissent le décret de Dieu qui déclare dignes de mort ceux qui commettent de telles choses, non seulement les pratiquent, mais encore approuvent ceux qui les commettent. C'est pourquoi tu es inexcusable, ô homme, qui que tu sois, qui t'ériges en juge, car en jugeant les autres tu te condamnes toi-même; puisque toi qui juges, tu fais les mêmes choses. Or nous savons que le jugement de Dieu atteint infailliblement ceux qui commettent de telles choses. Mais penses-tu, ô homme, toi qui juges ceux qui commettent de telles choses et qui toi-même les pratiques, que tu échapperas pour ton compte au jugement de Dieu? Ou bien méprises-tu la richesse de Sa bonté, et Sa patience, et Sa longanimité, ignorant que la bonté de Dieu te pousse à la repentance? Mais, avec ton endurcissement et ton cœur impénitent, tu t'amasses une provision de colère pour le jour de la colère et de la révélation du juste jugement de Dieu, qui rendra à chacun selon ses œuvres : d'un côté, la vie éternelle, à ceux qui cherchent, en persévérant dans les bonnes œuvres, la gloire, l'honneur et l'incorruptibilité; mais pour les hommes d'intrigue, et qui, désobéissant à la vérité, obéissent à l'injustice, la colère et le courroux. Angoisse et tribulation pour l'âme de tout homme qui perpètre le mal, du Juif premièrement, puis du Grec! Mais gloire, honneur et paix pour quiconque accomplit le bien, pour le Juif d'abord, puis pour le Grec! Car il n'y a pas devant Dieu d'acception de personnes. En effet, tous ceux qui ont péché sans la loi, périront aussi sans la loi, et tous ceux qui ont péché sous la loi, seront jugés par la loi. Car ce ne sont pas ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu, mais ce sont ceux qui pratiquent la loi qui seront justifiés. En effet, quand les Gentils, qui n'ont pas la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ces hommes-là qui n'ont pas la loi se servent de loi à eux-mêmes, et montrent ainsi que l'œuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs; leur propre conscience joignant son témoignage, et leurs pensées les accusant ou les excusant aussi tour à tour, dans la journée où, selon mon évangile, Dieu doit juger par Christ-Jésus ce que cachent les hommes. Mais si toi, tu portes le nom de Juif; si tu te reposes sur la loi; si tu t'enorgueillis de Dieu; si tu connais Sa volonté; si, instruit par la loi, tu approuves ce qui est excellent; si tu as la confiance d'être le guide des aveugles, la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres, l'instituteur des insensés, le docteur des ignorants, possédant dans la loi le type de la science et de la vérité… toi donc qui instruis les autres, comment ne t'instruis-tu pas toi-même? Toi qui prêches qu'on ne doit pas dérober, tu dérobes! Toi qui dis qu'on ne doit pas commettre d'adultère, tu commets l'adultère! Toi qui as en abomination les idoles, tu pilles les temples! Toi qui t'enorgueillis de la loi, tu déshonores Dieu par la transgression de la loi! Car «le nom de Dieu est blasphémé à cause de vous parmi les Gentils,» comme il est écrit. En effet, si la circoncision est utile dans le cas où tu pratiques la loi, au contraire quand tu transgresses la loi, ta circoncision devient incirconcision. Si donc l'incirconcis observe les décrets de la loi, son incirconcision ne sera-t-elle pas comptée comme circoncision? Et l'incirconcision naturelle qui accomplit la loi ne te jugera-t-elle pas, toi qui, tout en possédant la lettre et la circoncision, transgresses la loi? Car ce n'est pas celui qui se montre tel extérieurement, qui est Juif, et ce n'est pas non plus la circoncision extérieure dans la chair, qui est la circoncision; mais c'est celui qui l'est intérieurement, qui est Juif, et la circoncision du cœur se fait par l'esprit et non selon la lettre; ce qui mérite une louange qui ne vient pas des hommes, mais de Dieu. Quelle est donc la prérogative du Juif? Ou quelle est l'utilité de la circoncision? Elle est grande de toute manière. Et d'abord, parce que les oracles de Dieu leur ont été confiés. Qu'importe en effet que quelques-uns aient été infidèles? Est-ce que leur infidélité anéantira la fidélité de Dieu? Loin de nous cette pensée! Mais au contraire; que Dieu soit tenu pour véridique et tout homme pour menteur selon qu'il est écrit: «Afin que Tu sois justifié dans Tes paroles, et que Tu triomphes quand on Te juge.» Mais si notre injustice établit la justice de Dieu, que dirons-nous? Est-ce qu'en laissant agir Sa colère Dieu est injuste? Je parle d'une manière tout humaine. Loin de nous cette pensée! Car en ce cas comment Dieu juge-t-Il le monde, puisque, si la vérité de Dieu a par mon mensonge surabondé pour Sa gloire, pourquoi suis-je moi-même encore condamné comme pécheur? Et que n'agissons-nous comme nous en sommes calomnieusement accusés, puisque quelques personnes prétendent que nous disons: Faisons le mal afin qu'il en résulte le bien; ce qui est digne de condamnation? Eh bien! Avons-nous quelque chose à alléguer? Absolument rien; car nous avons déjà convaincu les Juifs et les Grecs d'être tous sous l'empire du péché, selon qu'il est écrit: «Il n'existe point de juste, pas même un seul; il n'existe point de sage, il n'existe personne qui cherche Dieu; tous, ils se sont dévoyés, ils se sont tous ensemble pervertis; il n'en existe point qui fasse le bien, fût-ce même un seul. C'est un sépulcre béant que leur gosier; avec leurs langues ils ont rusé; un venin d'aspics est sous leurs lèvres; leur bouche est pleine de malédiction et d'amertume; leurs pieds sont rapides pour verser le sang; l'oppression et la misère sont sur leur route, et ils n'ont pas connu le chemin de la paix; la crainte de Dieu n'est pas devant leurs yeux.» Or nous savons que tout ce que dit la loi, elle l'adresse à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que le monde entier tombe sous le châtiment de Dieu, parce que personne ne sera justifié devant Lui par les œuvres de la loi; car c'est par la loi que vient la connaissance du péché. Or, maintenant c'est sans la loi qu'est manifestée la justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les prophètes, mais c'est la justice de Dieu par la foi en Christ pour tous ceux qui croient. En effet il n'y a point de différence, car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, étant gratuitement justifiés par Sa grâce, par le moyen de la rédemption accomplie en Christ-Jésus, dont Dieu a fait une victime expiatoire, par la foi en son propre sang, afin de manifester Sa justice, parce qu'il n'avait pas été tenu compte des péchés antérieurs à cause de l'indulgence de Dieu, afin de manifester, dis-je, Sa justice dans les circonstances présentes, pour se montrer Lui-même juste et justifiant celui qui croit en Jésus. Que devient donc la raison de s'enorgueillir? Elle a été exclue. Par quelle loi? Celle des œuvres? Non, mais par la loi de la foi. Nous pensons donc que l'homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi. Ou bien Dieu ne l'est-Il que des seuls Juifs? Ne l'est-Il pas aussi des Gentils? Oui, aussi des Gentils, puisqu'il n'y a qu'un seul Dieu qui justifiera la circoncision en conséquence de la foi, et l'incirconcision par le moyen de la foi. Anéantissons-nous donc la loi par la foi? Loin de nous cette pensée, au contraire nous établissons la loi. Que dirons-nous donc d'Abraham notre ancêtre selon la chair? Car si Abraham a été justifié en conséquence des œuvres, il a de quoi s'enorgueillir, mais non pas relativement à Dieu. En effet que dit l'écriture? «Or Abraham crut à Dieu, et cela lui fut compté pour justice.» Mais pour celui qui accomplit des œuvres, son salaire ne lui est pas compté à titre de grâce, mais de dette, tandis que pour celui qui n'accomplit pas d'œuvres, mais qui croit en Celui qui justifie l'impie, sa foi lui est comptée pour justice. C'est de même aussi que David parle de la béatitude de l'homme auquel Dieu attribue la justice sans les œuvres; «Heureux ceux dont les crimes ont été pardonnés et dont les péchés ont été couverts! Heureux l'homme auquel le Seigneur n'imputera certainement pas son péché!» Est-ce que cette béatitude n'a donc trait qu'à la circoncision, ou bien également à l'incirconcision? Nous disons en effet: La foi a été comptée à Abraham pour justice. Comment donc lui a-t-elle été comptée pour telle? Est-ce quand il était circoncis ou incirconcis? Ce n'est pas quand il eut été circoncis, mais lorsqu'il était incirconcis. Et il reçut le signe de la circoncision comme un sceau de la justice de la foi qu'il avait eue quand il était incirconcis, afin d'être le père de tous ceux qui croient, quoiqu'incirconcis, de sorte que la justice leur est attribuée; et afin d'être aussi le père de la circoncision, pour ceux qui non seulement sont circoncis, mais qui marchent sur les traces de la foi qu'a eue, quand il était incirconcis, notre père Abraham. En effet, ce n'est pas par la loi qu'a été faite à Abraham ou à sa postérité, la promesse qu'il serait héritier du monde, mais c'est par la justice de la foi; car, si ce sont ceux qui relèvent de la loi qui sont héritiers, la foi est mise à néant et la promesse abolie; en effet la loi produit la colère, mais là où n'est pas là loi il n'y a pas non plus de transgression; c'est pourquoi cela vient de la foi, afin que ce soit à titre de grâce, en sorte que la promesse est irréfragable pour toute la postérité, non seulement pour celle qui relève de la loi, mais encore pour celle qui se rattache à la foi d'Abraham qui est notre père à tous (selon qu'il est écrit: «Car J'ai fait de toi le père de plusieurs nations»), devant Celui auquel il a cru, le Dieu qui vivifie les morts, et qui évoque comme si elles existaient les choses qui n'existent point. Il a, contre toute espérance, cru avec espérance, en sorte qu'il est devenu le père de plusieurs nations, selon cette parole: Telle sera ta postérité,» et il a vu, sans faiblir dans sa foi, la caducité de son propre corps, âgé qu'il était d'environ cent ans, et celle des organes de Sarra; mais, relativement à la promesse de Dieu, il n'hésita point par incrédulité; il fut au contraire fortifié par la foi, rendant gloire à Dieu, et étant convaincu que ce qu'il promet, Il peut aussi l'accomplir. C'est pourquoi cela lui a été compté pour justice. Or ce n'est pas à cause de lui seul qu'il est écrit que «cela lui a été compté,» mais c'est aussi à cause de nous, auxquels cela doit être compté, pour autant que nous croyons en Celui qui a ressuscité d'entre les morts Jésus notre Seigneur, lequel a été livré pour nos fautes, et qui est ressuscité pour notre justification. Ayant donc été justifiés par la foi, soyons en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, par lequel nous avons aussi obtenu l'accès à cette grâce dans laquelle nous sommes établis; et nous nous enorgueillissons à cause de l'espérance de la gloire de Dieu, et non seulement à cause de cela, mais encore nous nous enorgueillissons des tribulations, sachant que la tribulation produit la patience, et la patience le mérite, et le mérite l'espérance. Or l'espérance ne trompe pas, parce que l'amour de Dieu a été versé dans nos cœurs par l'Esprit saint qui nous a été donné, s'il est vrai que Christ, alors que nous étions encore faibles, est mort au moment voulu pour des impies. C'est à grand'peine, en effet, que quelqu'un mourra pour un juste, car il se peut bien faire que quelqu'un se décide à mourir pour l'homme de bien; mais Il prouve Son amour envers nous, par ce fait-ci, que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous; à combien plus forte raison par conséquent, maintenant que nous avons été justifiés par son sang, serons-nous préservés par lui de la colère? Car, si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de Son Fils, à combien plus forte raison, une fois que nous avons été réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie! Non seulement nous le serons, mais ce sera encore en nous enorgueillissant en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, par lequel nous avons maintenant obtenu la réconciliation. C'est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde et par le péché la mort, et qu'ainsi la mort s'est étendue à tous les hommes, parce que tous ont péché, car jusques à la loi le péché a été dans le monde; … mais le péché n'est pas imputé là où n'est pas la loi, et cependant la mort a régné depuis Adam jusques à Moïse, même sur ceux qui n'ont pas commis de péchés semblables à la transgression d'Adam, lequel est l'image de celui qui devait venir… Mais il n'en est pas du pardon gratuit comme de la faute; car si par la faute d'un seul tous les autres sont morts, à combien plus forte raison la grâce de Dieu et Son don gratuit se sont-ils abondamment répandus par la grâce d'un seul homme, Jésus-Christ, sur tous les autres! Et il n'en est pas de ce don comme de ce qui est advenu par le fait d'un seul qui a péché; car tandis que c'est par une seule faute que le jugement est devenu condamnation, c'est en revanche par plusieurs fautes que le pardon gratuit est devenu acquittement. En effet, si, par la faute d'un seul, la mort a régné par lui seul, à combien plus forte raison ceux qui reçoivent en abondance la grâce et la justice, régneront-ils dans la vie par le seul Christ-Jésus! Ainsi donc, comme une seule faute a valu à tous les hommes la condamnation, de même aussi un seul acquittement a valu à tous les hommes la justification qui donne la vie; car, comme par la désobéissance d'un seul homme tous les autres ont été constitués pécheurs, de même aussi par l'obéissance d'un seul tous les autres seront constitués justes. Or la loi est intervenue afin que la faute abondât, mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé; afin que, comme le péché a régné dans la mort, de même aussi la grâce régnât par la justice pour la vie éternelle par Christ-Jésus notre Seigneur. Que dirons-nous donc? Demeurons dans le péché, afin que la grâce abonde? Loin de nous cette pensée! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché? Ou bien, ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Christ, c'est en sa mort que nous avons été baptisés? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, de même que Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous entrions dans un renouvellement de vie, car si nous nous sommes par ressemblance identifiés à sa mort, nous nous identifierons plus encore à sa résurrection. Sachant en outre que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps où règne le péché fût détruit, pour que nous ne fussions plus asservis au péché; car celui qui est mort est soustrait à la juridiction du péché. Mais si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, sachant que Christ, une fois ressuscité des morts, ne meurt plus; la mort n'a plus de puissance sur lui; car la mort qu'il a soufferte, c'est pour le péché qu'il l'a soufferte une fois pour toutes, tandis que la vie dont il vit, il en vit pour Dieu. De même, vous aussi, regardez-vous comme étant morts pour le péché, mais comme vivant pour Dieu en Christ-Jésus. Que le péché ne règne donc plus dans votre corps mortel, pour que vous obéissiez aux convoitises de celui-ci, et ne mettez pas non plus vos membres à la disposition du péché comme des instruments d'iniquité, mais mettez-vous vous-mêmes à la disposition de Dieu, comme de morts étant devenus vivants, et mettez aussi vos membres à la disposition de Dieu comme des instruments de justice. Car le péché n'aura pas de puissance sur vous, parce que vous n'êtes pas sous la loi, mais sous la grâce. Quoi donc? Péchons, parce que nous ne sommes pas sous la loi mais sous la grâce? Loin de nous cette pensée! Ne savez-vous pas qu'en vous mettant comme esclaves à la disposition de quelqu'un pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui auquel vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit de l'obéissance qui conduit à la justice? Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que vous, qui étiez esclaves du péché, vous avez obéi de cœur au modèle d'enseignement qui vous a été transmis, et de ce qu'après avoir été affranchis du péché vous avez été asservis à la justice; je parle d'une manière humaine à cause de la faiblesse de votre chair. Eh bien, de même que vous avez mis vos membres comme esclaves à la disposition de l'impureté et du désordre, de même mettez maintenant vos membres comme esclaves à la disposition de la justice pour parvenir à la sanctification. Car lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres quant à la justice. Quel fruit retiriez-vous donc alors des choses dont vous rougissez maintenant? Elles n'ont en effet d'autre résultat que la mort, tandis que maintenant que vous avez été affranchis du péché et asservis à Dieu, le fruit que vous retirez a pour effet la sanctification et pour résultat la vie éternelle. Car le salaire que paie le péché, c'est la mort, mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Christ-Jésus notre Seigneur. Ou bien ignorez-vous, frères (car je parle à des gens qui connaissent la loi), que la loi n'a puissance sur l'homme que pendant qu'il vit? En effet la femme mariée est liée par la loi à son mari tant qu'il vit, mais si le mari vient à mourir, elle est dégagée de la loi qui la liait au mari. C'est pourquoi, pendant la vie du mari, elle méritera le nom d'adultère si elle se donne à un autre mari; mais si son mari vient à mourir, elle est affranchie de la loi, en sorte qu'elle n'est pas adultère en se donnant à un autre mari. Ainsi donc, vous aussi, mes frères, vous avez été mis à mort en ce qui concerne la loi par le moyen du corps de Christ, pour que vous vous donniez à un autre, à celui qui est ressuscité d'entre les morts afin que nous portions des fruits pour Dieu; car lorsque nous vivions dans la chair, les passions des péchés provoquées par la loi agissaient dans nos membres, de manière à porter des fruits pour la mort. Mais maintenant nous avons été dégagés de la loi, en mourant à ce qui nous retenait captifs, en sorte que nous servons sous le régime nouveau de l'Esprit et non sous le régime ancien de la lettre. Que dirons-nous donc? Que la loi est un principe de péché? Loin de nous cette pensée! Cependant je n'aurais pas connu le péché sans l'entremise de la loi; et en effet je ne connaîtrais pas la convoitise, si la loi ne disait: «Tu ne convoiteras point.» Mais le péché saisissant l'occasion a développé en moi, grâce à ce commandement, toute sorte de convoitise; car sans la loi le péché est mort. Pour moi, je vivais une fois sans la loi; mais quand le commandement est survenu, le péché a repris vie, et moi je suis mort, et le commandement qui conduit à la vie s'est précisément trouvé pour moi conduire à la mort; car le péché saisissant l'occasion m'a trompé par le moyen du commandement, et m'a fait mourir par son moyen. Ainsi, la loi, il est vrai, est sainte, et le commandement est saint, juste et bon… Ce qui est bon est-il donc devenu pour moi une cause de mort? Loin de nous cette pensée! Mais c'est le péché; afin qu'il se manifestât comme péché en se servant de ce qui est bon pour me donner la mort, et qu'ainsi le péché devînt, par le moyen du commandement, excessivement pécheur. Nous savons en effet que la loi est spirituelle, mais, pour moi, je suis charnel, vendu au péché; en effet je ne sais pas ce que je fais, car je n'exécute point ce que je veux, mais c'est ce que je hais que je pratique. Or, si c'est ce que je ne veux pas que je pratique, je conviens avec la loi qu'elle est bonne. Mais maintenant ce n'est plus moi qui fais cela, mais c'est le péché qui habite en moi; car je sais qu'en moi, c'est-à-dire, en ma chair, il n'habite pas de bien; en effet, vouloir le bien m'est naturel, mais ce qui ne l'est pas, c'est de le faire; car le bien que je veux, je ne le pratique pas, mais c'est le mal que je ne veux pas, que j'exécute. Or, si c'est ce que je ne veux pas, que je pratique, ce n'est plus moi qui le fais, mais c'est le péché qui habite en moi. Je trouve donc en moi cette loi: que, lorsque je veux pratiquer le bien, c'est le mal qui m'est naturel; en effet j'acquiesce avec joie, à la loi de l'intelligence, selon l'homme intérieur, mais je vois une loi différente dans mes membres, laquelle lutte contre la loi de mon intelligence et me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres. Malheureux homme que je suis! Qui me délivrera du corps sujet à cette mort? Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur! Ainsi donc, laissé à moi-même, je m'asservis, il est vrai par l'intelligence, à la loi de Dieu, mais par la chair à la loi du péché. Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Christ-Jésus; car la loi de l'Esprit de vie t'a affranchi en Christ-Jésus de la loi du péché et de la mort. En effet, ce qui était impossible à la loi, parce que la chair la rendait impuissante, Dieu, en envoyant Son propre fils avec une chair semblable à celle du péché, et à cause du péché, a condamné le péché dans la chair, afin que ce qu'a décrété la loi s'accomplit en nous, qui ne nous conduisons pas selon la chair, mais selon l'Esprit. Car ceux qui vivent selon la chair s'intéressent aux choses de la chair, tandis que ceux qui vivent selon l'Esprit s'intéressent aux choses de l'Esprit. En effet l'affection de la chair donne la mort, tandis que l'affection de l'Esprit donne la vie et la paix, parce que l'affection de la chair est inimitié contre Dieu; en effet elle ne se soumet pas à la loi de Dieu; car aussi bien ne le peut-elle pas. Or ceux qui vivent dans la chair ne peuvent plaire à Dieu; mais pour vous, vous ne vivez pas dans la chair, mais dans l'Esprit, si du moins l'Esprit de Dieu habite en vous; mais si quelqu'un ne possède pas l'Esprit de Christ, celui-là ne lui appartient point. Au contraire, si Christ est en vous, votre corps est mort, il est vrai, à cause du péché, mais votre esprit est vie, à cause de la justice. Or, si l'Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité Christ d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels, à cause de Son Esprit qui habite en vous. Ainsi donc, frères, nous avons contracté une obligation, non pas envers la chair pour vivre selon la chair, car si vous vivez selon la chair, vous devez mourir, tandis que, si par l'esprit vous faites mourir les actes du corps, vous vivrez; car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu, ce sont ceux-là qui sont fils de Dieu. En effet vous n'avez pas reçu un esprit d'esclavage pour derechef vivre sous la crainte, mais vous avez reçu un esprit d'adoption, dans lequel nous nous écrions: Abba! Père! L'Esprit lui-même atteste avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers; héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ, si du moins nous souffrons avec lui, afin d'être aussi glorifiés avec lui. Car je pense que les souffrances du temps actuel ne méritent pas d'être mises en balance avec la gloire qui va nous être révélée; car la création, dans une inquiète expectative, attend avec impatience la révélation des fils de Dieu. La création a en effet été soumise à la vanité, non de son gré mais à cause de Celui qui l'y a soumise, avec l'espoir que la création, elle aussi, sera affranchie de l'esclavage de la corruption pour jouir de la liberté de la gloire des enfants de Dieu; car nous savons que la création tout entière est jusques à présent dans les gémissements et les douleurs de l'enfantement. Or, ce n'est pas elle seulement; mais nous-mêmes aussi, qui possédons les prémices de l'esprit; nous-mêmes aussi nous gémissons au dedans de nous en attendant avec impatience l'adoption, la rédemption de notre corps. En effet, c'est en espérance que nous avons été sauvés. Or, une espérance que l'on voit n'est pas une espérance, car ce que voit quelqu'un, qu'a-t-il affaire de l'espérer? Mais si c'est ce que nous ne voyons pas que nous espérons, nous l'attendons avec patience. De même, l'Esprit s'unit aussi à nous pour subvenir à notre faiblesse; car nous ne savons pas comment nous devons prier selon le besoin, mais c'est l'Esprit lui-même qui intercède par des soupirs inexprimables. Or, Celui qui sonde les cœurs sait quelle est la pensée de l'Esprit, parce que c'est selon Dieu qu'il intercède en faveur des saints. Or, nous savons que, pour ceux qui aiment Dieu, Dieu mène tout à bien, pour ceux, dis-je, qui sont appelés en vertu de Son décret; car ceux que d'avance Il a connus, Il les a aussi d'avance destinés à reproduire l'image de Son Fils, afin qu'il fût le premier-né parmi plusieurs frères; mais ceux qu'il a prédestinés, Il les a aussi appelés, et ceux qu'il a appelés, Il les a aussi justifiés, et ceux qu'il a justifiés, Il les a aussi glorifiés. Que dirons-nous donc de plus? Si Dieu est pour nous, qui est-ce qui est contre nous? Celui même qui n'a pas épargné Son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-Il pas encore gratuitement toutes choses avec lui? Qui est-ce qui accusera les élus de Dieu? C'est Dieu qui justifie! Qui les condamnera? C'est Christ qui est mort, bien plus, qui est aussi ressuscité; c'est lui qui se tient aussi à la droite de Dieu; c'est lui qui intercède aussi pour nous! Qui est-ce qui nous séparera de l'amour de Dieu manifesté en Christ-Jésus? Sera-ce la tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l'épée, selon qu'il est écrit: «Car c'est à cause de Toi que nous sommes mis à mort tout le long du jour; nous avons été regardés comme des brebis de tuerie?» Mais au contraire en tout cela nous sommes plus que vainqueurs grâce à Celui qui nous a aimés; car je suis convaincu que ni la mort ni la vie, ni anges ni dominations, ni choses présentes ni choses à venir, ni puissances, ni hauteur ni profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Christ-Jésus notre Seigneur. Je dis la vérité en Christ, je ne mens point, car ma conscience m'en rend témoignage par l'esprit saint : j'éprouve un profond chagrin, et il y a dans mon cœur une douleur continuelle, car je voudrais être moi-même anathème et séparé de Christ pour mes frères qui sont de ma race selon la chair; lesquels sont Israélites, auxquels appartiennent l'adoption, et la gloire, et l'alliance, et la promulgation de la loi, et le culte, et les promesses; auxquels se rattachent les pères, et desquels est issu Christ, en ce qui concerne la chair, lui qui est au-dessus de toutes choses Dieu béni pour les siècles! Amen! Or, ce n'est pas que la parole de Dieu ait été privée d'effet, car tous ceux qui descendent d'Israël ne sont pas Israël; et pour être la postérité d'Abraham, tous ne sont pas non plus ses enfants, mais: c'est en Isaac que se réalisera pour toi le nom de postérité; ce qui signifie que ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais que ce sont les enfants de la promesse qui sont regardés comme une postérité. C'est en effet une parole de promesse que celle-ci: «Vers cette époque-ci Je viendrai, et Sarra aura un fils.» Et non seulement cela, mais il en fut aussi de même pour Rebecca, qui n'avait commerce qu'avec un seul homme, Isaac notre père; car ses fils n'étaient pas encore nés et ils n'avaient fait ni bien ni mal, qu'il lui fût dit, (afin que le décret d'élection de Dieu eût tout son effet non par le fait des œuvres mais par le fait de Celui qui appelle): «Le plus grand sera asservi au moindre;» conformément à ce qui est écrit: «J'ai aimé Jacob, mais j'ai haï Ésaü.» Que dirons-nous donc? Est-ce qu'il y a de l'injustice en Dieu? Loin de nous cette pensée! Il dit en effet à Moïse: «Je ferai miséricorde à qui Je veux faire miséricorde, et J'aurai pitié de qui Je veux avoir pitié.» Ainsi donc cela ne dépend ni de la volonté ni de l'activité de l'homme, mais de Dieu qui fait miséricorde, car l'écriture dit à Pharaon: «C'est précisément pour manifester en toi Ma puissance, que Je t'ai suscité, et pour que Mon nom fût proclamé sur toute la terre.» Ainsi donc Il fait miséricorde à qui Il veut, mais Il endurcit qui Il veut. Tu me diras donc: «Pourquoi donc se montre-t-Il encore sévère? Car qui est-ce qui résiste à Sa volonté?» O homme, toi, qui es-tu donc pour contester avec Dieu? Est-ce que la poterie dira à celui qui l'a façonnée: Pourquoi m'as-tu faite ainsi? Ou bien le potier n'est-il pas le maître de sa glaise, pour, de la même masse, faire tel ustensile en vue d'un noble usage, et tel autre en vue d'un usage ignoble? Eh bien! que dire, si Dieu, voulant manifester Sa colère et faire connaître Sa puissance, a supporté avec beaucoup de longanimité des ustensiles de colère fabriqués pour la perdition, afin de faire connaître la richesse de Sa gloire à l'égard d'ustensiles de miséricorde, qu'il a d'avance préparés pour la gloire? C'est de nous que je parle, nous qu'il a encore appelés non seulement du milieu des Juifs, mais encore du milieu des Gentils, comme il le dit aussi à Osée: «J'appellerai Mon peuple celui qui n'est pas Mon peuple, et bien-aimée celle qui n'a pas été bien-aimée; et il arrivera que dans le lieu même où il a été dit: Vous n'êtes pas Mon peuple, ils seront appelés fils du Dieu vivant.» Mais Ésaïe s'écrie au sujet d'Israël: «Quand le nombre des fils d'Israël égalerait le sable de la mer, le moindre reste en sera sauvé; car le Seigneur exécutera pleinement et promptement Sa sentence sur la terre.» Et comme l'a prédit Ésaïe: «Si le Seigneur Sabaoth ne nous avait laissé une postérité, nous serions devenus comme Sodome et nous aurions été semblables à Gomorrhe.» Que dirons-nous donc? Nous dirons que les Gentils, qui n'aspiraient pas à la justice, ont obtenu la justice, j'entends la justice qui vient de la foi, tandis qu'Israël, qui aspirait à une loi qui donnât la justice, n'y est pas parvenu. Pourquoi? Parce que ce n'est pas de la foi qu'il l'a attendue; mais c'est en quelque sorte par les œuvres qu'ils ont heurté contre la pierre d'achoppement, selon qu'il est écrit: «Voici, je place en Sion une pierre d'achoppement et un roc de scandale, et celui qui fonde sa confiance sur elle n'aura pas à en rougir.» Frères, l'affection de mon cœur et mes prières à Dieu sont tournées vers leur salut, car je leur rends le témoignage qu'ils ont du zèle pour Dieu, mais non pas avec discernement; méconnaissant en effet la justice de Dieu, et cherchant à établir la leur propre, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu; car Christ met fin à la loi, pour donner la justice à celui qui croit, quel qu'il soit. Moïse en effet définit la justice qui vient de la loi, en disant que «l'homme qui les aura pratiqués vivra par elle,» tandis que la justice qui vient de la foi parle ainsi: «Ne dis pas en ton cœur: Qui est-ce qui montera au ciel?» (ce qui revient à en faire descendre Christ); ou bien: «Qui est-ce qui descendra dans l'abîme?» (ce qui revient à ramener Christ du milieu des morts). Mais que dit-elle? «La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur;» c'est-à-dire la parole de la foi que nous prêchons. Car si tu professes de ta bouche la déclaration que Jésus est Seigneur, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, tu seras sauvé, parce que c'est du cœur que l'on croit à la justice, et que c'est de la bouche que l'on fait profession pour le salut. L'écriture dit en effet: «Quiconque fonde sa confiance sur elle n'aura pas à en rougir;» car il n'y a aucune différence entre le Juif et le Grec, vu que tous ont le même Seigneur, qui est riche pour tous ceux qui L'invoquent; car quiconque aura invoqué le nom du Seigneur sera sauvé. Comment donc invoqueront-ils Celui auquel ils n'ont pas cru? Et comment croiront-ils en Celui dont ils n'ont pas ouï parler? Et comment en ouïront-ils parler sans prédicateur? Et comment y aura-t-il des prédicateurs, s'ils ne sont envoyés, conformément à ce qui est écrit: «Comme ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la bonne nouvelle de bonnes choses?» Mais tous n'ont pas obéi à la bonne nouvelle, car Ésaïe dit: «Seigneur, qui est-ce qui a cru à ce qu'il a entendu de nous?» Ainsi donc la foi provient de ce que l'on entend, et ce que l'on entend résulte de la parole de Christ. Mais je me dis: peut-être n'en ont-ils pas ouï parler? Bien au contraire: c'est à toute la terre qu'est parvenue leur voix, et c'est jusqu'aux extrémités du monde habité que sont allées leurs paroles. Mais je me dis: peut-être qu'Israël ne l'a pas su? Moïse le premier dit: «J'exciterai votre jalousie envers une nation qui ne l'est pas; Je provoquerai votre colère contre une nation sans intelligence.» Ésaïe de son côté s'enhardit jusqu'à dire: «J'ai été trouvé parmi ceux qui ne Me cherchaient point; J'ai apparu parmi ceux qui ne Me réclamaient point;» tandis que, relativement à Israël, il dit: «Tout le long du jour J'ai étendu Mes mains vers un peuple désobéissant et récalcitrant.» Je me dis donc: Dieu n'a-t-il point rejeté Son peuple? Loin de nous cette pensée! Car moi aussi je suis Israélite, de la postérité d'Abraham, de la tribu de Benjamin. Dieu n'a point rejeté Son peuple que d'avance Il avait élu. Ou bien ignorez-vous ce que dit l'Écriture dans le passage où Élie implore Dieu contre Israël? «Seigneur, ils ont tué Tes prophètes, ils ont renversé Tes autels; et moi je suis demeuré seul, et ils en veulent à ma vie.» Mais que lui dit la réponse divine? «J'ai laissé subsister pour Moi sept mille hommes, qui n'ont pas fléchi le genou devant la déesse Baal.» De même donc, il y a eu aussi dans les circonstances actuelles un restant selon l'élection de la grâce; mais si c'est par grâce, cela ne vient plus des œuvres; puisque dans ce cas la grâce ne serait plus grâce. Si, au contraire, cela vient des œuvres, il n'y a plus de grâce; puisque l'œuvre n'est plus une grâce. Qu'y a-t-il donc à dire? C'est que ce qu'Israël recherche, il ne l'a pas obtenu; mais les élus l'ont obtenu, tandis que les autres ont été endurcis, conformément à ce qui est écrit: «Dieu leur a donné un esprit d'étourdissement, des yeux pour ne point voir et des oreilles pour ne point entendre, jusques au jour d'aujourd'hui.» Et David dit: «Que leur table devienne pour eux un piège, une chasse, une pierre d'achoppement, et une rétribution; que leurs yeux soient plongés dans des ténèbres qui les empêchent de voir; et tiens leur dos constamment courbé.» Je me dis donc: n'ont-ils point trébuché, afin qu'ils tombassent? Loin de nous cette pensée! Mais c'est à leur faute qu'est dû le salut des Gentils, afin d'exciter leur jalousie. Or, si leur faute fait la richesse du monde, et si leur défaite fait la richesse des Gentils, à combien plus forte raison leur pleine restauration! Or, c'est pour vous, Gentils, que je parle. En tant que je suis donc l'apôtre des Gentils, je glorifie mon ministère en cherchant, s'il est possible, à exciter la jalousie de ma race et à en sauver quelques-uns. Car si leur rejet fut la réconciliation du monde, que sera leur réhabilitation, sinon une vie surgissant d'entre les morts? Or, si les prémices sont saintes, la pâte l'est aussi; et si la racine est sainte, les rameaux le sont aussi. Mais si quelques-uns des rameaux ont été arrachés, et si toi, qui es un olivier sauvage, tu as été greffé à leur place, et si tu as été mis en communication avec la racine d'où l'olivier tire son suc, ne prends pas les rameaux en pitié. Mais si tu le fais, sache que ce n'est pas toi qui portes la racine, mais que c'est la racine qui te porte. Tu diras donc: «Les rameaux ont été arrachés, afin que moi je fusse greffé.» Sans-doute; mais c'est pour cause d'incrédulité qu'ils ont été arrachés, et toi, c'est par la foi que tu subsistes; n'en conçois pas d'orgueil, mais sois dans la crainte; car si Dieu n'a pas épargné les rameaux naturels, Il ne t'épargnera pas non plus. Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu; d'un côté la sévérité envers ceux qui sont tombés; de l'autre envers toi la bonté de Dieu, si tu persistes à t'en montrer digne; autrement, toi aussi, tu seras retranché. Et eux de même, s'ils ne persistent pas dans l'incrédulité, seront greffés; car Dieu est puissant pour les greffer de nouveau. En effet, si toi, tu as été retranché de l'olivier naturellement sauvage, et as été greffé contre nature sur un olivier franc, à combien plus forte raison, ceux-ci, qui sont les rameaux naturels, seront-ils greffés sur leur propre olivier? Car je ne veux pas que vous ignoriez, frères, le mystère que voici, afin que vous ne vous complaisiez pas dans vos propres pensées: c'est que l'endurcissement s'est partiellement emparé d'Israël, jusques à ce que tout l'ensemble des Gentils soit entré; et c'est ainsi que tout Israël sera sauvé, selon qu'il est écrit: «Le libérateur viendra de Sion, il éloignera les impiétés de Jacob; et telle est l'alliance que Je leur octroierai, quand J'aurai enlevé leurs péchés.» D'un côté, en ce qui concerne l'évangile, ils sont ennemis à cause de vous; de l'autre, en ce qui concerne les promesses, ils sont aimés à cause de leurs pères; car les dons et l'appel de Dieu sont irrévocables. En effet, de même que vous avez jadis désobéi à Dieu, tandis que maintenant vous avez obtenu miséricorde à cause de leur désobéissance, de même ceux-ci ont aussi désobéi maintenant à cause de la miséricorde qui vous est faite, afin qu'eux aussi obtiennent maintenant miséricorde; car Dieu a renfermé tous les hommes sous la désobéissance, afin de faire miséricorde à tous. O profondeur de la richesse, et de la sagesse, et de la science de Dieu! Que Ses jugements sont incompréhensibles et Ses voies impénétrables! Car qui est-ce qui a connu la pensée du Seigneur; ou bien, qui est-ce qui a été Son conseiller; ou bien, qui est-ce qui d'avance Lui a rien donné, et on l'en dédommagera! Car c'est de Lui que procèdent, c'est par Lui et pour Lui que sont toutes choses. A lui soit rendue la gloire pour les siècles! Amen! Je vous invite donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu; c'est là le culte que vous devez raisonnablement rendre. Et ne vous modelez pas sur le siècle présent, mais soyez transfigurés par le renouvellement de votre intelligence, afin d'apprécier ce qu'est la volonté de Dieu, qui est bonne, agréable, et parfaite. Car, par la grâce qui m'a été donnée, j'invite chacun de vous à ne point nourrir des sentiments qui dépassent ceux qu'il faut avoir, mais à être animé de sentiments convenables, proportionnés à la mesure de foi que Dieu a départie à chacun. En effet, de même que, dans un seul corps, nous avons plusieurs membres, mais que tous les membres n'ont pas la même fonction, de même nous sommes, quoique plusieurs, un seul corps en Christ, tandis que nous sommes, chacun pris à part, les membres les uns des autres. Ayant ainsi des dons différents selon la grâce qui nous a été donnée, soit de prophétie, exerçons-le selon la proportion de la foi; soit de ministère, exerçons-le dans le ministère; soit qu'il s'agisse de celui qui enseigne, qu'il se livre à l'enseignement, ou de celui qui exhorte, qu'il se livre à l'exhortation; que celui qui distribue le fasse avec simplicité; que celui qui préside le fasse avec zèle; que celui qui compatit le fasse avec aménité. Que la charité soit sans hypocrisie. Ayez en haine le mal, attachez-vous fortement au bien. Quant à l'amour fraternel, soyez pleins d'affection les uns pour les autres; quant aux égards, devancez-vous réciproquement; quant au zèle, ne soyez pas indolents. Soyez bouillants d'esprit, asservis au Seigneur, joyeux par l'espérance, fermes dans la tribulation, persévérants dans la prière. Prenez part aux besoins des saints, exercez l'hospitalité. Bénissez les persécuteurs, bénissez et ne maudissez pas. Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent; pleurez avec ceux qui pleurent. Ayez, les uns pour les autres, des sentiments semblables. Ne visez pas aux grandeurs, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. Ne vous complaisez pas dans vos propres pensées. Ne rendez à personne mal pour mal; ayez à cœur ce qui est bon en présence de tous les hommes. S'il est possible, pour autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes. Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère; car il est écrit: «A Moi la vengeance; c'est Moi qui rétribuerai, dit le Seigneur. Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger; s'il a soif donne-lui à boire; car en agissant ainsi tu entasseras des charbons de feu sur sa tête.» Ne sois pas subjugué par le mal, mais subjugue le mal par le bien. Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures; car il n'existe d'autorité que par la volonté de Dieu, et celles qui existent sont instituées de Dieu; en sorte que celui qui s'oppose à l'autorité résiste à l'institution de Dieu. Or, ceux qui résistent attireront sur eux-mêmes une condamnation, car les magistrats ne sont pas une cause d'effroi pour la bonne conduite, mais pour la mauvaise. Veux-tu donc n'avoir pas à craindre l'autorité? Fais le bien, et tu recevras d'elle des éloges; car celui qui l'exerce est un serviteur de Dieu pour ton bien; mais si tu fais le mal, crains, car ce n'est pas pour rien qu'il porte l'épée; il est en effet un serviteur de Dieu chargé de punir, pour satisfaire la colère, celui qui pratique le mal. C'est pourquoi il y a nécessité de se soumettre, non seulement à cause de la colère, mais encore à cause de la conscience; c'est pour cela en effet que vous payez aussi des impôts, car c'est précisément en s'occupant de cet objet qu'ils sont ministres de Dieu. Rendez à tous ce qui leur est dû; l'impôt, à qui est dû l'impôt; le tribut, à qui est dû le tribut; la crainte, à qui est due la crainte; l'honneur, à qui est dû l'honneur. Vous ne devez rien à personne, si ce n'est de vous aimer les uns les autres; car celui qui aime autrui a accompli la loi. En effet les commandements: «Tu ne commettras point d'adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne convoiteras point,» et tout autre qu'on pourrait citer, se résument dans cette parole: «Tu aimeras ton prochain comme toi-même.» La charité ne pratique pas le mal envers le prochain; la charité est donc l'accomplissement de la loi. Cela importe d'autant plus que, connaissant les circonstances, vous savez que c'est le moment de vous réveiller enfin du sommeil; car maintenant le salut est plus près de nous que quand nous avons cru, la nuit s'avance et le jour s'approche. Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière; conduisons-nous convenablement, comme en plein jour, fuyant les excès et les orgies, le libertinage et les débauches, les disputes et les jalousies. Revêtez-vous au contraire de Christ-Jésus, et ne soignez pas la chair de manière à éveiller ses convoitises. Quant à celui qui est faible en sa persuasion, accueillez-le sans en venir à des querelles d'opinion : l'un croit pouvoir manger de tout, tandis que celui qui est faible ne mange que des légumes. Que celui qui mange ne méprise pas celui qui ne mange pas; mais que celui qui ne mange pas ne condamne pas celui qui mange, car Dieu l'a pris à Son service. Qui es-tu, toi qui condamnes un serviteur étranger? Qu'il reste debout ou qu'il tombe, cela regarde son propre maître; mais il restera debout, car son maître a le pouvoir de le faire tenir droit. L'un distingue un jour d'un autre jour, tandis que l'autre tient tous les jours pour égaux; que chacun soit dans sa propre intelligence pleinement persuadé. Celui qui met de l'importance à tel ou tel jour le fait pour le Seigneur; et celui qui mange mange pour le Seigneur, car il rend grâces à Dieu; et celui qui ne mange pas le fait en vue du Seigneur, et il rend grâces à Dieu. En effet nul de nous ne vit pour lui-même, et nul ne meurt pour lui-même; car, soit que nous vivions, nous vivons pour le Seigneur; soit que nous mourions, nous mourons pour le Seigneur; soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous appartenons au Seigneur; car Christ est mort et il a vécu afin de régner et sur les morts et sur les vivants, Mais toi, pourquoi condamnes-tu ton frère? Et toi, de ton côté, pourquoi méprises-tu ton frère? En effet nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Dieu : car il est écrit: «J'atteste sur Ma vie, dit le Seigneur, que devant Moi fléchira tout genou et que toute langue célébrera Dieu.» Ainsi chacun de nous rendra compte pour lui-même. Ne nous condamnons donc plus les uns les autres; mais prenez plutôt la résolution de ne pas mettre devant votre frère une pierre de scandale. Je sais, et j'ai dans le Seigneur Jésus la conviction, qu'en soi rien n'est souillé; ce n'est que pour celui qui pense qu'une chose est souillée, que cette chose-là est souillée. Eh bien! si, pour un aliment, ton frère est contristé, tu ne te conduis plus selon la charité; ne jette pas dans la perdition par ton aliment celui pour lequel Christ est mort. Que votre privilège ne soit donc pas calomnié; car ce qui constitue le royaume de Dieu, ce n'est pas le manger et le boire, mais la justice, et la paix, et la joie que donne l'Esprit Saint; car celui qui s'asservit ainsi à Christ est agréable à Dieu et aux hommes d'un mérite éprouvé. C'est ainsi donc que nous poursuivons ce qui procure la paix et l'édification mutuelle. Ne détruis pas pour un aliment l'œuvre de Dieu. Toutes choses sont pures il est vrai; mais c'est un mal pour l'homme qui en mange avec scandale. Il convient de ne point manger de viandes, de ne point boire de vin, et de s'abstenir de ce qui fait trébucher ou scandalise ou fait faiblir ton frère. Pour toi, conserve en toi-même devant Dieu la persuasion que tu as; heureux celui qui ne se juge pas lui-même dans le parti qu'il adopte! Mais celui qui hésite s'il doit ou non manger est condamné, parce qu'il n'agit pas par persuasion; or tout ce qui ne se fait pas par persuasion est un péché. Mais nous devons, nous qui sommes forts, supporter les faiblesses des faibles et ne pas nous complaire en nous-mêmes. Que chacun de nous complaise à son prochain, pour lui être utile en contribuant à son édification. Car ce n'est pas non plus en lui-même que Christ s'est complu, mais, selon qu'il est écrit: «Les outrages de ceux qui T'outragent sont retombés sur moi.» En effet tout ce qui a été écrit, a tout été écrit pour notre instruction, afin que, par la persévérance et par la consolation qui viennent des Écritures, nous possédions l'espérance qui procure la consolation. Cependant, que Dieu, qui accorde la persévérance et la consolation, vous donne d'être animés entre vous de sentiments semblables, selon Christ-Jésus, afin que tous ensemble, d'une seule bouche, vous glorifiez Dieu, qui est aussi le Père de notre Seigneur Jésus-Christ. C'est pourquoi occupez-vous les uns des autres, comme Christ s'est aussi occupé de nous pour la gloire de Dieu. Je déclare en effet que Christ est devenu ministre de la circoncision pour maintenir la véracité de Dieu en confirmant les promesses faites à nos pères, tandis que c'est pour avoir reçu miséricorde que les Gentils glorifient Dieu, selon qu'il est écrit: «C'est pourquoi je Te célébrerai parmi les nations et je chanterai Ton nom.» Et elle dit derechef: «Nations, réjouissez-vous avec Son peuple.» Et elle dit encore: «Vous, toutes les nations, louez le Seigneur, et que tous les peuples célèbrent Ses louanges.» Et Ésaïe dit encore: «La racine de Jessé apparaîtra; et celui qui se lève pour commander aux nations, c'est en lui que les nations espéreront.» Eh bien, que Dieu, qui donne l'espérance, vous fasse trouver une pleine certitude, avec une joie et une paix complètes, dans la foi en cette espérance, par la puissance de l'Esprit saint! Quoique je sois de mon côté convaincu, mes frères, en ce qui vous concerne, que vous êtes du vôtre remplis de bonnes dispositions, pleins de la connaissance parfaite, capables aussi de vous avertir les uns les autres, je vous ai cependant écrit sur certains points avec moins de ménagements, dans l'intention de réveiller vos souvenirs, à cause de la grâce que Dieu m'a donnée pour être le ministre de Christ-Jésus, faisant fonction de sacrificateur pour l'évangile de Dieu, afin que l'offrande des Gentils fût bien reçue, étant sanctifiée par l'Esprit saint. C'est donc en Christ que je m'enorgueillis de ce qui regarde le service de Dieu; car je n'ai pas l'audace de parler de choses que Christ n'ait pas opérées par ma prédication aux Gentils, soit en paroles soit en œuvres, grâce à la puissance des miracles et des prodiges par la puissance de l'Esprit; en sorte que, depuis Jérusalem et tout alentour jusques en Illyrie, j'ai pleinement répandu l'évangile de Christ. Mais je me fais un point d'honneur de prêcher la bonne nouvelle de telle sorte, que ce ne soit pas là où le nom de Christ a été proclamé, afin de ne pas bâtir sur un fondement étranger, mais, selon qu'il est écrit: «Ils verront, ceux auxquels on n'en a pas parlé, et ceux qui n'en n'ont rien ouï dire comprendront.» C'est pourquoi aussi j'ai souvent rencontré des obstacles qui m'ont empêché d'aller jusques à vous; mais maintenant n'ayant plus affaire dans ces pays-ci, et ayant depuis bien des années un vif désir d'aller jusques à vous lorsque je me rendrai en Espagne … J'espère en effet que je vous visiterai en passant, et que, après que je me serai imparfaitement rassasié de vous, vous me ferez faire escorte jusque-là. Mais pour le moment je me rends à Jérusalem pour le service des saints, parce que la Macédoine a bien voulu, ainsi que l'Achaïe, faire une collecte pour les pauvres d'entre les saints qui sont à Jérusalem; ils l'ont bien voulu en effet, comme étant leurs débiteurs, car, puisque les Gentils ont partagé leurs biens spirituels, ils doivent aussi les assister avec les biens charnels. Après donc que j'aurai terminé cette affaire et que je me serai déchargé de cette recette, je partirai pour l'Espagne en passant par chez vous. Or, je sais qu'en venant à vous j'y viendrai avec une pleine et entière bénédiction de Christ. En attendant je vous invite, par notre seigneur Jésus-Christ et par la charité qu'inspire l'Esprit, à combattre avec moi dans les prières qui s'adressent pour moi à Dieu, afin que je sois délivré des récalcitrants qui sont en Judée, et que le don que je porte à Jérusalem soit bien reçu par les saints, afin que ce soit dans la joie que je vienne à vous par la volonté du Seigneur Jésus. Or, que le Dieu de paix soit avec vous tous! Amen! Or, je vous recommande Phébé notre sœur, qui est aussi diaconesse de l'Église qui est à Cenchrées, afin que vous la receviez selon le Seigneur comme il convient aux saints, et que vous l'assistiez dans toute affaire où elle aura besoin de vous; car elle-même a été de son côté la protectrice de bien des gens, et la mienne en particulier. Saluez Prisca et Aquilas, mes coopérateurs en Christ-Jésus, qui ont offert leur propre tête pour sauver ma vie; ce n'est pas moi seul qui leur en rends grâces, mais encore toutes les églises des Gentils. Saluez aussi l'église qui se réunit dans leur maison. Saluez mon bien-aimé Epaïnetus, qui a été pour Christ les prémices de l'Asie. Saluez Marie qui s'est donnée beaucoup de peine pour vous. Saluez Andronicus et Junie, mes parents et mes compagnons de captivité, qui sont avantageusement connus parmi les apôtres, et qui se sont aussi avant moi attachés à Christ. Saluez Amplias, qui est aimé dans le Seigneur. Saluez Urbanus notre coopérateur en Christ, et mon bien-aimé Stachys. Saluez Apelles qui a fait ses preuves en Christ. Saluez ceux de la maison d'Aristobule. Saluez Hérodion mon parent. Saluez ceux de la maison de Narcisse qui sont amis du Seigneur. Saluez Tryphène et Tryphose qui travaillent pour le Seigneur. Saluez la chère Perside, qui a beaucoup travaillé pour le Seigneur. Saluez Rufus l'élu dans le Seigneur, ainsi que sa mère qui est aussi la mienne. Saluez Asyncritos, Phlégon, Hermès, Patrobas, Hermas, et les frères qui sont avec eux. Saluez Philologus et Julie, Nérée et sa sœur, et Olympas, et tous les saints qui sont avec eux. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Toutes les églises de Christ vous saluent. Je vous invite cependant, frères, à avoir l'œil sur ceux qui font naître les divisions et les occasions de chute, en s'opposant à l'enseignement que vous avez reçu. Éloignez-vous d'eux; car de tels hommes ne s'asservissent point à Christ notre Seigneur, mais à leur propre ventre; et, grâce à leurs beaux discours et à leurs bonnes paroles, ils trompent les cœurs des innocents. Car pour vous, votre obéissance est connue de tout le monde; j'ai donc de quoi me réjouir à votre sujet, mais je désire que vous soyez sages relativement à ce qui est bien et purs relativement à ce qui est mal. Or, le Dieu de paix broiera bientôt Satan sous vos pieds. Que la grâce de notre seigneur Jésus soit avec vous! Timothée mon coopérateur vous salue, ainsi que Lucius, Jason et Sosipatros mes parents. Moi, Tertius, qui ai écrit la lettre, je vous salue dans le Seigneur. Gaïus, mon hôte et celui de toute l'église, vous salue. Eraste le trésorier de la ville vous salue, ainsi que Quartus son frère. [Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous. Amen!] A Celui qui peut vous affermir dans l'attachement à mon évangile et à la prédication de Christ-Jésus, conformément à la révélation d'un mystère de tout temps tenu secret, mais manifesté maintenant, et porté à la connaissance de tous les Gentils par des écrits prophétiques, selon l'ordre du Dieu éternel et pour produire l'obéissance de la foi, — à Dieu seul sage, soit rendue la gloire par Christ-Jésus, pour les siècles! Amen! Paul, appelé à être apôtre de Christ Jésus par la volonté de Dieu, et le frère Sosthène, à l'église de Dieu qui est dans Corinthe, et dont les membres sanctifiés en Christ Jésus sont appelés à être saints, ainsi qu'à tous ceux qui invoquent le nom de notre seigneur Jésus-Christ en tous lieux, les leurs et les nôtres : que la grâce et la paix vous soient données par Dieu notre Père et par le seigneur Jésus-Christ! Je rends perpétuellement des actions de grâces à Dieu pour vous, à cause de la grâce de Dieu qui vous a été donnée en Christ Jésus, car vous avez été enrichis en lui de toute manière en tout ce qui concerne le discours et la connaissance, à proportion de ce que le témoignage de Christ s'est affermi en vous, en sorte que vous n'êtes dépourvus d'aucun don, vous qui attendez la révélation de notre seigneur Jésus-Christ, qui, de son côté, vous affermira jusques à la fin, de sorte que vous serez irrépréhensibles dans la journée de notre seigneur Jésus. Il est fidèle, Dieu par qui vous avez été appelés à être associés à Son fils Jésus notre Seigneur! Mais je vous exhorte, frères, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à tenir tous le même langage, et à ce qu'il n'y ait pas de divisions parmi vous, mais que vous soyez parfaitement unis d'intelligence et d'opinion. Car j'ai été informé en ce qui vous concerne, mes frères, par les gens de Chloé, qu'il y a des querelles parmi vous; je veux dire, que chacun de vous s'exprime ainsi: «Quant à moi je tiens pour Paul» — «Moi, c'est pour Apollos.» — «Moi, c'est pour Céphas.» — «Moi, c'est pour Christ.» Christ est-il partagé? Est-ce que Paul a été crucifié pour vous, ou bien est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés? Je rends grâces de ce que je n'ai baptisé aucun de vous, sauf Crispus et Gaïus, afin que personne ne dise que vous avez été baptisés en mon nom; j'ai bien encore baptisé la famille de Stéphanas; du reste je ne sache pas que j'aie baptisé quelque autre personne. En effet Christ ne m'a pas envoyé pour baptiser, mais pour annoncer la bonne nouvelle; mais non pas avec une sagesse éloquente, afin que la croix de Christ ne fût pas rendue vaine; car, tandis que la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent, pour nous qui sommes sauvés elle est une puissance de Dieu; en effet il est écrit: «Je détruirai la sagesse des sages, J'anéantirai l'intelligence des intelligents.» Où y a-t-il un sage? Où un scribe? Où un disputeur de ce siècle? Dieu n'a-t-Il pas frappé de folie la sagesse du monde?» Car, comme dans la sagesse de Dieu le monde n'a pas reconnu Dieu par la sagesse, Dieu a jugé bon de sauver les croyants par la folie de la prédication, puisque, tandis que les Juifs demandent des miracles et que les Grecs de leur côté recherchent la sagesse, du nôtre nous prêchons Christ crucifié, pour les Juifs un scandale, et pour les Gentils une folie, mais pour eux-mêmes, quand ils ont été appelés, soit Juifs soit Grecs, Christ puissance de Dieu et sagesse de Dieu; car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes. Considérez en effet, frères, que l'appel qui vous a été adressé ne concerne ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles; mais Dieu a choisi les choses folles du monde afin de confondre les sages, et Dieu a choisi les choses faibles du monde, afin de confondre les fortes, et Dieu a choisi les choses basses du monde et celles qui sont méprisées et celles qui ne sont rien, pour renverser celles qui sont, afin que personne ne s'enorgueillisse devant Dieu. Or c'est à Lui que vous devez d'être unis à Christ Jésus qui, par la volonté de Dieu, est devenu notre sagesse, notre justice, notre sanctification et notre rédemption, afin que, comme il est écrit: «Que celui qui s'enorgueillit s'enorgueillisse dans le Seigneur!» Et moi-même aussi, frères, quand je suis arrivé parmi vous, je suis venu sans vous annoncer avec une grande supériorité de langage ou de sagesse le témoignage de Dieu; car je ne me suis pas proposé de savoir quoi que ce soit parmi vous sauf Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. Et pour moi, c'est dans un état de faiblesse et de crainte et de grande perplexité, que j'ai vécu au milieu de vous, et mon langage et ma prédication n'ont point consisté en discours persuasifs dictés par la sagesse, mais en une démonstration d'esprit et de puissance, afin que votre foi ne reposât pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. C'est une sagesse, toutefois, que nous prêchons parmi les parfaits, mais une sagesse qui ne relève ni de ce siècle, ni des chefs de ce siècle qui sont anéantis; nous prêchons au contraire la sagesse secrète de Dieu, la sagesse cachée que Dieu a prédestinée avant les siècles pour notre gloire, qu'aucun des chefs de ce siècle n'a connue (car, s'ils l'eussent connue, ils n'auraient pas crucifié le Seigneur de la gloire), mais, comme il est écrit, «les choses qu'aucun œil n'a vues, et aucune oreille entendues, et qui ne sont montées dans le cœur d'aucun homme, toutes les choses que Dieu a préparées pour ceux qui L'aiment.» C'est à nous, en effet, que Dieu les a révélées par l'Esprit, car l'Esprit scrute tout, et même les profondeurs de Dieu. En effet, quel est parmi les hommes celui qui connaît ce qui se passe dans un homme, si ce n'est l'esprit de cet homme, qui est en lui? De même aussi personne n'a connu ce qui se passe en Dieu, si ce n'est l'esprit de Dieu. Or, quant à nous, nous n'avons pas reçu l'esprit du monde, mais l'esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions ce que, par Sa grâce, Dieu nous a donné. Et nous en parlons aussi, non avec des paroles enseignées par une sagesse humaine, mais enseignées par l'Esprit, rapprochant spirituellement les choses spirituelles; mais l'homme animal n'accepte pas ce qui vient de l'esprit de Dieu, car c'est pour lui une folie et il ne peut le comprendre, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. Or, le spirituel juge toutes choses, tandis qu'il n'est lui-même jugé par personne; car «qui est-ce qui a connu la pensée du Seigneur, pour pouvoir L'instruire?» Mais nous, nous possédons la pensée du Seigneur. Pour moi, frères, je n'ai pas pu vous parler comme à des spirituels, mais comme à des charnels, comme à des petits enfants. en Christ; je vous ai abreuvés de lait et non d'aliments solides, car vous n'en étiez pas encore capables; mais vous ne l'êtes pas même maintenant, car vous êtes encore charnels. En effet, tant qu'il y a parmi vous de la jalousie et des querelles, n'êtes-vous pas charnels, et ne vous conduisez-vous pas d'une manière tout humaine? Car, lorsque l'un dit: «Quant, à moi je tiens pour Paul;» et un autre: «Moi pour Apollos;» n'êtes-vous pas des hommes? Qu'est-ce donc qu'Apollos? Et qu'est-ce que Paul? Des ministres, par le moyen desquels vous avez cru, et cela, selon que le Seigneur a accordé à chacun. C'est moi qui ai planté, c'est Apollos qui a arrosé, mais c'est Dieu qui a fait croître, en sorte que celui qui plante n'est rien, non plus que celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître. Or celui qui plante et celui qui arrose sont égaux; mais chacun recevra sa propre rémunération, en raison de son propre travail; car c'est de Dieu que nous sommes coopérateurs; c'est de Dieu que vous êtes le champ, c'est de Dieu que vous êtes l'édifice. Selon la grâce de Dieu qui m'a été donnée, j'ai, comme un sage architecte, posé un fondement, mais un autre bâtit dessus; or c'est à chacun de voir comment il bâtit dessus. En effet personne ne peut poser un autre fondement que celui qui est posé, lequel est Jésus-Christ; mais si quelqu'un élève sur le fondement de l'or et de l'argent, des pierres précieuses, du bois, de l'herbe, du chaume, l'ouvrage de chacun sera mis en évidence, car la journée le manifestera, parce qu'elle se révèle par le feu; et le feu fera voir de quelle nature est l'ouvrage de chacun. Si l'ouvrage bâti par quelqu'un sur le fondement subsiste, il recevra sa récompense; si l'ouvrage de quelqu'un vient à être consumé, il le perdra, mais lui-même sera sauvé, toutefois comme au travers du feu. Ne savez-vous pas que vous êtes le sanctuaire de Dieu, et que l'esprit de Dieu habite en vous? Si quelqu'un détruit le sanctuaire de Dieu, Dieu le détruira lui-même, car le sanctuaire de Dieu est saint, ce que vous êtes vous-mêmes. Que personne ne s'abuse lui-même; si quelqu'un pense être sage parmi vous au jugement de ce siècle-ci, qu'il devienne fou pour devenir sage; en effet la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu, car il est écrit: «C'est Lui qui prend les sages dans leur propre finesse,» et: «Le Seigneur sait que les pensées des sages sont vaines.» Que personne donc ne mette son orgueil dans des hommes, car tout est à vous, soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit les choses présentes, soit les choses à venir, tout est à nous, mais nous, nous sommes à Christ, et Christ est à Dieu. Ainsi l'on doit nous regarder comme des employés de Christ et des administrateurs des mystères de Dieu. Ici, du reste, ce que l'on demande des administrateurs, c'est que chacun soit trouvé fidèle; mais il est pour moi tout à fait indifférent d'être jugé par vous ou par un tribunal humain, bien plus, je ne me juge pas même moi-même, car je ne me reproche rien, quoique ce ne soit pas par là que je suis justifié; mais celui qui me juge, c'est le Seigneur. Ainsi ne portez aucun jugement avant le temps, jusques à ce que le Seigneur soit venu, qui mettra aussi en lumière ce que cachent les ténèbres et qui manifestera les desseins du cœur; et alors la louange sera accordée à chacun de la part de Dieu. J'ai figurément rapporté ce qui précède à moi-même et à Apollos, à cause de vous, pour que, d'après nous, vous appreniez le précepte: «Pas au-dessus de ce qui est écrit;» afin que vous ne vous éleviez pas par orgueil en faveur de l'un contre l'autre. Car qui est-ce qui te distingue? Et que possèdes-tu, que tu n'aies reçu? Mais si, en effet, tu l'as reçu, pourquoi t'enorgueillis-tu, comme si tu ne l'avais pas reçu? Vous êtes déjà rassasiés; vous êtes déjà enrichis; c'est sans nous que vous avez été mis en possession du royaume; et puissiez-vous réellement avoir été mis en possession du royaume, afin que nous-mêmes aussi nous le soyons avec vous! Car il me semble que Dieu nous a placés, nous autres apôtres, au dernier rang des hommes, comme des condamnés à mort, car nous sommes devenus un spectacle pour le monde, pour les anges et les hommes. Quant à nous, nous sommes fous à cause de Christ, mais vous, vous êtes prudents en Christ; nous sommes faibles, mais vous êtes forts; vous êtes couverts de gloire, mais nous d'ignominie; jusques à l'heure présente nous souffrons et de la faim, et de la soif, et de la nudité; et nous sommes frappés de coups; et nous menons une vie errante; et nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains; insultés, nous bénissons; persécutés, nous supportons; calomniés, nous intercédons; nous sommes devenus comme les immondices du monde, le rebut de tous jusques à présent. Ce n'est pas pour vous faire honte que j'écris ces choses; mais je vous avertis comme mes chers enfants, Car, quand vous auriez en Christ dix mille précepteurs, vous n'avez cependant pas plusieurs pères, puisque c'est moi qui vous ai fait naître en Christ par l'Évangile; je vous en conjure donc: devenez mes imitateurs. C'est pourquoi je vous ai envoyé Timothée, mon enfant bien-aimé, et qui est fidèle dans le seigneur; il vous rappellera quelle est la route que je suis en Christ, quant à la manière dont j'enseigne partout dans chaque église. Or quelques-uns se sont enflés d'orgueil, comme si je ne devais pas venir chez vous; mais je viendrai bientôt chez vous, si le Seigneur le veut, et je connaîtrai alors, non les discours, mais la puissance de ceux qui se sont enflés d'orgueil, car le royaume de Dieu ne consiste pas en paroles, mais en puissance. Que voulez-vous? Que ce soit avec une verge que je vienne chez vous, ou bien avec charité et un esprit de douceur? Le bruit est généralement répandu qu'il y a parmi vous de l'impudicité, et une impudicité telle qu'elle n'existe pas même chez les Gentils, car elle va jusques au point que l'un de vous possède la femme de son père! Et vous êtes enflés d'orgueil! Et vous n'êtes pas plutôt dans le deuil, afin que celui qui a commis cette action soit ôté du milieu de vous? Car, pour moi, qui suis absent de corps, mais présent par l'esprit, j'ai déjà décidé, comme si j'étais présent, de livrer celui qui a commis cette action, après que mon esprit et vos personnes ont été rassemblés au nom de notre seigneur Jésus, de livrer, dis-je, un tel homme à Satan, par la puissance de notre Seigneur Jésus, pour détruire sa chair, afin que l'esprit soit sauvé dans la journée du seigneur. Votre orgueil est bien mal placé! Ne savez-vous pas qu'un peu de levain fait lever la pâte tout entière? Faites disparaître le vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle; aussi bien êtes-vous sans levain, car notre pâque aussi a été immolée, je veux dire Christ. Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de perversité et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité. Je vous ai écrit dans ma lettre de ne pas avoir commerce avec les impudiques, non pas absolument avec les impudiques de ce monde, ou les cupides et les ravisseurs, ou les idolâtres, puisque, dans ce cas, vous devriez sortir du monde; mais, en fait, je vous ai écrit de ne pas avoir de commerce avec celui qui, portant le titre de frère, serait impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, et de ne pas même manger avec un tel homme. Car en quoi cela me regarde-t-il de juger ceux du dehors? N'est-ce pas vous qui jugez ceux du dedans; tandis que ceux du dehors, c'est Dieu qui les jugera? Otez le méchant du milieu de vous. Quelqu'un de vous ose-t-il, quand il est en procès avec un autre, se faire juger par les injustes, et non par les saints? Ou bien ignorez-vous que ce sont les saints qui doivent juger le monde? Et, puisque c'est par vous que doit être jugé le monde, êtes-vous indignes de jugements bien moins importants? Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges? Et nous ne jugerions pas les affaires civiles? S'il s'agit donc pour vous de jugements civils, ce sont ceux qui sont méprisés dans l'Église que vous en chargez! C'est pour vous faire rougir que je le dis. Ainsi il n'existe parmi vous aucun prud'homme qui puisse prononcer sur la plainte de son frère! Mais un frère est en procès avec un frère, et cela devant des infidèles! Certes, c'est déjà un grand dommage pour vous que d'avoir entre vous des procès. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt une injustice? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt spolier? Mais c'est vous, au contraire, qui commettez l'injustice et qui pratiquez la spoliation, et cela, à l'égard de vos frères! Ou bien ignorez-vous que les injustes n'hériteront point le royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas: Ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs n'hériteront le royaume de Dieu. Et voilà ce que vous étiez, quelques-uns de vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés par le nom de notre seigneur Jésus-Christ, et par l'esprit de notre Dieu. Tout m'est permis, mais tout ne convient pas; tout m'est permis, mais ce n'est pas moi qui me laisserai dominer par rien. Les aliments sont faits pour le ventre, et le ventre pour les aliments, mais Dieu détruira soit l'un, soit les autres; tandis que le corps n'est pas fait pour l'impudicité, mais pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps; or Dieu qui a ressuscité le seigneur nous a aussi ressuscités par Sa puissance. Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres de Christ? Supprimerai-je donc les membres de Christ, pour en faire les membres d'une prostituée? Loin de moi cette pensée! Ou bien ignorez-vous que celui qui s'unit à la prostituée forme avec elle un seul et même corps? «Car les deux, est-il dit, deviendront une seule chair.» Mais celui qui est uni au seigneur est un seul et même esprit. Fuyez l'impudicité: quelque péché qu'un homme puisse commettre, il a lieu hors du corps, mais l'impudique pèche contre son propre corps. Ou bien ignorez-vous que votre corps est le sanctuaire de l'esprit saint qui est en vous et que vous tenez de Dieu, et que vous ne vous appartenez pas à vous-mêmes? Vous avez en effet été chèrement achetés; glorifiez donc Dieu dans votre corps. Quant aux points sur lesquels vous m'avez écrit, je réponds qu'il est bon pour un homme de s'abstenir de femme; toutefois que chacun, à cause des impudicités, ait sa propre femme, et que chacune ait son propre mari. Que le mari paie sa dette à sa femme, et la femme de même à son mari. La femme n'a pas autorité sur son propre corps, mais c'est le mari; de même aussi le mari n'a pas autorité sur son propre corps, mais c'est la femme; ne vous privez pas l'un de l'autre, si ce n'est momentanément d'un commun accord, afin de vaquer à la prière et de vous rapprocher de nouveau, afin que Satan ne vous séduise pas à la faveur de votre incontinence. Toutefois c'est par condescendance, et non comme un ordre, que je dis cela, car je voudrais que tous les hommes fussent comme moi; mais chacun tient de Dieu une grâce particulière, l'un d'une façon, et l'autre d'une autre. Or, je déclare à ceux qui ne sont pas mariés, et aux veuves, qu'il leur est bon de demeurer dans l'état où je suis aussi; mais s'ils manquent de continence, qu'ils se marient, car il vaut mieux se marier que de brûler. Quant à ceux qui sont mariés, je leur prescris (non pas moi toutefois, mais le Seigneur ), que la femme ne se sépare pas de son mari; (si toutefois elle s'en sépare, qu'elle demeure hors mariage, ou se réconcilie avec son mari); et que le mari ne répudie pas sa femme. Quant aux autres, c'est moi, et non le Seigneur, qui leur dis: si un frère a une femme incrédule, et que celle-ci consente à habiter avec lui, qu'il ne la répudie pas; et qu'une femme qui a un mari incrédule, si celui-ci consent à habiter avec elle, qu'elle ne répudie pas son mari; car le mari incrédule a été sanctifié par sa femme, et la femme incrédule a été sanctifiée par le frère, puisque autrement vos enfants seraient impurs, tandis qu'en fait ils sont saints. Mais si l'incrédule se sépare, qu'on le laisse faire; le frère ou la sœur ne sont pas asservis dans des cas pareils, mais c'est pour vivre dans la paix que Dieu nous a appelés. En effet que sais-tu, ô femme, si tu sauveras ton mari? Ou que sais-tu, ô homme, si tu sauveras ta femme? Seulement, que chacun se conduise selon le lot que le Seigneur lui a départi, selon l'appel que Dieu lui a adressé; et c'est ainsi que j'ordonne dans toutes les églises. Quelqu'un a été appelé étant circoncis, qu'il ne simule pas l'incirconcision. Quelqu'un a été appelé étant incirconcis, qu'il ne se fasse pas circoncire. La circoncision n'est rien, et l'incirconcision n'est rien, mais ce qui est tout, c'est d'observer les commandements de Dieu. Que chacun demeure en l'état où il était quand il a été appelé : as-tu été appelé étant esclave, ne t'en fais point de souci, mais, quand même tu peux devenir libre, reste plutôt ce que tu es, car l'esclave qui a été appelé dans le seigneur est un affranchi du seigneur; de même aussi l'homme libre qui a été appelé est un esclave de Christ. Vous avez été chèrement achetés; ne devenez pas esclaves des hommes. Frères, que chacun demeure devant Dieu dans l'état où il était lorsqu'il a été appelé. Quant à ceux qui sont vierges, je ne possède aucun ordre du seigneur, mais je donne un avis, comme ayant reçu de la miséricorde du Seigneur la grâce d'être fidèle : je pense donc qu'il est bon, vu l'imminente crise, qu'il est bon, dis-je, à un homme d'être en cet état. Es-tu lié à une femme? Ne cherche pas à t'en détacher. N'as-tu plus de femme? Ne recherche pas de femme. Toutefois, quand même tu t'es marié, tu n'as pas péché, et si quelqu'un qui est vierge s'est marié, il n'a pas péché; mais ceux qui agissent ainsi auront des tribulations en leur chair, tandis que moi je vous ménage. Or ce que je dis, frères, c'est que le temps qui reste est court, afin que ceux aussi qui ont des femmes soient comme n'en ayant pas, et ceux qui pleurent comme ne pleurant pas, et ceux qui se réjouissent comme ne se réjouissant pas, et ceux qui achètent comme ne possédant pas, et ceux qui usent du monde comme n'en abusant pas; car la figure de ce monde passe; or je voudrais que vous fussiez libres de toute inquiétude. Celui qui n'est pas marié s'inquiète des choses du Seigneur, et de la manière dont il plaira au Seigneur, tandis que celui qui est marié s'inquiète des choses du monde, et de la manière dont il plaira à sa femme, et il est partagé. La femme non mariée et la vierge s'inquiètent aussi des choses du Seigneur, afin d'être saintes, et de corps, et d'esprit, tandis que celle qui est mariée s'inquiète de la manière dont elle plaira à son mari. C'est dans votre intérêt que je vous parle ainsi, non pour vous prendre dans un filet, mais en vue de ce qui convient et de ce qui affermit dans le Seigneur sans distraction. Toutefois, si quelqu'un pense qu'il est inconvenant pour sa fille de la laisser dépasser la fleur de l'âge, et qu'il faut que cela se fasse ainsi, qu'il agisse comme il l'entend; il ne pèche pas; qu'ils se marient. Mais celui qui est parfaitement décidé en son cœur, qui, loin de subir aucune nécessité, possède le plein exercice de sa propre volonté, et qui a résolu en son cœur de conserver sa fille vierge, celui-là fera bien; en sorte que celui qui marie sa fille vierge fera bien, et celui qui ne la marie pas fera mieux. Une femme est liée pendant tout le temps que vit son mari; mais si son mari est venu à mourir, elle est libre de se marier à qui elle veut; seulement, que ce soit dans le seigneur; toutefois, si elle demeure comme elle est, elle est plus heureuse à mon avis, car je m'imagine que moi aussi je possède l'esprit de Dieu. Quant aux viandes sacrifiées aux idoles, nous savons que tous nous possédons la connaissance. — La connaissance inspire l'orgueil, tandis que la charité édifie; si quelqu'un s'imagine avoir connu quelque chose, il n'a pas encore connu comme il faut connaître; mais si quelqu'un aime Dieu, il est connu de Lui. — En ce qui concerne donc la manducation des viandes sacrifiées aux idoles, nous savons qu'il n'existe point d'idoles dans le monde, et qu'il n'existe point de Dieu, qu'Un Seul. Et, en effet, quand bien même il existe de soi-disant dieux, soit au ciel, soit sur la terre, comme effectivement il existe plusieurs dieux et plusieurs seigneurs, pour nous, nous n'avons qu'un seul Dieu, le Père par lequel existent toutes choses, et nous-mêmes pour Lui, et un seul seigneur, Jésus-Christ, à cause duquel toutes choses existent, et nous-mêmes par lui. Or la connaissance n'est pas le partage de tous, mais quelques-uns, par l'habitude qu'ils ont encore de l'idole, croient manger une viande sacrifiée à une idole, et leur conscience qui est faible en est souillée. Mais ce n'est pas un aliment qui déterminera notre place devant Dieu: si nous ne mangeons pas, nous n'avons nul désavantage, et, si nous mangeons, nous n'avons nulle supériorité. Toutefois, prenez garde que cette liberté qui vous appartient ne devienne pas une cause d'achoppement pour ceux qui sont faibles. En effet, si l'un d'eux voit celui qui possède la connaissance à table dans un temple idolâtre, est-ce que sa conscience, puisqu'il est faible, n'en sera pas édifiée au point de lui faire manger les viandes sacrifiées aux idoles? C'est en effet par la connaissance que périt celui qui est faible, le frère pour lequel Christ est mort. Mais en péchant ainsi contre vos frères, et en blessant leur conscience faible, vous péchez contre Christ. C'est pourquoi, si un aliment scandalise mon frère, je ne mangerai certainement jamais de viande, afin de ne pas scandaliser mon frère. Ne suis-je pas libre? Ne suis-je pas apôtre? Est-ce que je n'ai pas vu Jésus notre seigneur? N'êtes-vous pas vous-mêmes mon œuvre dans le seigneur? Si, pour d'autres, je ne suis pas un apôtre, en revanche du moins je le suis pour vous, car vous êtes le sceau de mon apostolat dans le seigneur. Voilà la justification que j'oppose à ceux qui me critiquent. Est-ce que nous n'avons pas le droit de manger et de boire? Est-ce que nous n'avons pas le droit de mener avec nous une sœur qui soit notre femme, comme le font aussi les autres apôtres, et les frères du seigneur, et Céphas? Ou bien, moi seul et Barnabas n'avons-nous pas le droit de ne point travailler? Qui est-ce qui fait le service militaire à ses propres dépens? Qui est-ce qui plante une vigne, et n'en mange pas le fruit? Qui est-ce qui fait paître un troupeau, et ne se nourrit pas du lait de ce troupeau? Est-ce d'un point de vue humain que je parle ainsi, ou bien la loi aussi ne dit-elle pas les mêmes choses? En effet il est écrit dans la loi de Moïse: «Tu n'emmusèleras pas le bœuf qui foule le grain.» Est-ce que Dieu prend souci des bœufs? Ou bien parle-t-Il uniquement à cause de nous? C'est à cause de nous en effet que cela a été écrit, car celui qui laboure doit labourer avec espérance, et celui qui foule le grain avec l'espérance d'en avoir sa part. Si, pour vous nous avons semé les choses spirituelles, est-il extraordinaire que nous moissonnions vos biens charnels? Si d'autres possèdent des droits sur vous, n'en possédons-nous pas nous-mêmes à plus forte raison? Mais nous n'avons pas usé de ces droits; au contraire nous endurons tout pour ne pas créer d'obstacle à l'évangile de Christ. Ne savez-vous pas que ceux qui vaquent aux sacrifices tirent leur nourriture du temple, et que ceux qui sont employés au service de l'autel entrent en partage avec l'autel? De même aussi le Seigneur a prescrit à ceux qui annoncent l'Évangile de vivre de l'Évangile. Pour moi je n'ai fait usage d'aucun de ces droits. Mais je n'écris pas ainsi afin que cela me soit appliqué, car mieux me vaudrait mourir; ou plutôt, ce qui est pour moi un motif de m'enorgueillir, personne ne le détruira. En effet, ce n'est pas de prêcher la bonne nouvelle, qui est pour moi un motif de m'enorgueillir, car c'est une nécessité qui m'est imposée; en effet, malheur à moi si je n'annonçais pas la bonne nouvelle! Car, si c'est volontairement que j'agis ainsi, je reçois une récompense, mais si c'est involontairement, c'est une administration qui m'est confiée. Quelle est donc ma récompense? C'est, en prêchant la bonne nouvelle, d'offrir gratuitement l'Évangile, afin de ne pas user de mes droits dans la prédication de l'Évangile. Car moi, qui suis indépendant de tous, je me suis asservi à tous, afin d'en gagner le plus grand nombre; et j'ai été pour les Juifs comme un Juif, afin de gagner les Juifs; pour ceux qui sont sous la loi comme étant moi-même sous la loi (quoique je ne sois point sous la loi), afin de gagner ceux qui sont sous la loi; pour ceux qui sont sans loi, comme étant moi-même sans loi (quoique je ne sois point sans la loi de Dieu et que je vive au contraire dans la loi de Christ), afin de gagner ceux qui sont sans loi; j'ai été faible pour les faibles, afin de gagner les faibles; j'ai été tout pour tous, afin d'en sauver sûrement quelques-uns. Or je fais tout à cause de l'Évangile, afin d'en prendre aussi ma part. Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, il est vrai, mais qu'un seul remporte le prix? Courez de manière à l'obtenir. Or tout athlète use d'une complète abstinence: ceux-là donc afin de remporter une couronne périssable, mais nous, une impérissable; je cours donc, mais non sans savoir où je vais; je lutte, mais de manière à ne pas battre l'air de mes coups; mais je frappe mon propre corps et je le traite en esclave, de peur qu'après avoir servi de héraut pour les autres, je ne sois moi-même mis de côté. En effet je ne veux pas que vous ignoriez, frères, que nos pères étaient tous sous la nuée et que tous ils ont traversé la mer, et que tous ils ont été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer, et que tous ils ont mangé le même aliment spirituel, et que tous ils ont bu le même breuvage spirituel, car ils s'abreuvaient à un rocher spirituel qui les suivait, or ce rocher était Christ. Toutefois ce ne fut pas au plus grand nombre d'entre eux que Dieu prit plaisir, car ils demeurèrent gisants dans le désert. Or toutes ces choses ont eu lieu pour nous servir d'exemples, afin que nous ne convoitions point de mauvaises choses, comme eux-mêmes l'ont fait. Ne devenez pas non plus idolâtres, comme quelques-uns d'entre eux, selon qu'il est écrit: «Le peuple s'assit pour manger et boire, et ils se levèrent pour jouer.» Ne nous livrons pas non plus à l'impudicité, comme s'y livrèrent quelques-uns d'entre eux, et ils périrent en un seul jour au nombre de vingt-trois mille. Ne tentons pas non plus le Seigneur, comme le tentèrent quelques-uns d'entre eux, et ils étaient tués par les serpents. Ne murmurez pas non plus, comme murmurèrent quelques-uns d'entre eux, et ils furent tués par l'exterminateur. Or ces choses leur arrivaient figurément, mais elles ont été écrites pour notre instruction, pour nous, auxquels a abouti la fin des siècles; ainsi donc que celui qui s'imagine rester debout prenne garde qu'il ne tombe! Vous n'avez pas été exposés à des tentations surhumaines, et, Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de vos forces; au contraire, avec la tentation Il vous donnera le moyen d'en sortir, afin que vous puissiez la supporter. C'est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l'idolâtrie. Je vous parle comme à des gens sensés; jugez vous-mêmes de ce que je dis : La coupe de la bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas une participation au sang de Christ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas une participation au corps de Christ? Car, comme il y a un seul pain, de même notre pluralité ne forme qu'un seul corps, car tous nous participons à ce seul pain. Voyez l'Israël selon la chair: est-ce que ceux qui se nourrissent des sacrifices n'entrent pas en partage avec l'autel? Que dis-je donc? Que la viande sacrifiée aux idoles est quelque chose, ou bien qu'une idole est quelque chose? Non, mais que ce qu'ils sacrifient, c'est à des démons, et non à Dieu, qu'ils le sacrifient; or je ne veux pas que vous entriez en partage avec les démons; vous ne pouvez boire la coupe du seigneur et la coupe des démons; vous ne pouvez prendre part à la table du seigneur et à la table des démons. Ou bien, voulons-nous provoquer le Seigneur? Est-ce que nous sommes plus forts que Lui? Tout est permis, mais tout ne convient pas; tout est permis, mais tout n'édifie pas. Que personne ne recherche son propre intérêt, mais celui d'autrui. Mangez de tout ce qui se vend au marché, sans vous enquérir de rien par motif de conscience, car c'est au Seigneur qu'appartient la terre et tout ce qui la remplit. Si un incrédule vous invite et que vous vouliez y aller, mangez de tout ce qui est servi, sans vous enquérir de rien par motif de conscience; mais si quelqu'un vous dit: «Ceci a été offert en sacrifice,» n'en mangez pas à cause de celui qui vous en a averti, et de la conscience, non que ce soit de votre conscience que je parle, mais de celle de l'autre. En effet, pourquoi ma liberté serait-elle jugée par une conscience étrangère? Si moi-même je prends part au repas avec action de grâces, pourquoi serais-je calomnié à propos de ce dont je rends grâces? Ainsi donc, soit que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque chose, faites tout pour la gloire de Dieu. Ne soyez en scandale ni aux Juifs, ni aux Grecs, ni à l'église de Dieu, comme moi-même je m'applique en toutes choses à plaire à tous, ne recherchant point mon avantage particulier, mais celui du plus grand nombre, afin qu'ils soient sauvés. Soyez mes imitateurs, comme je suis moi-même celui de Christ! Je vous loue de ce que vous vous souvenez de moi à tous égards, et de ce que vous retenez les traditions, telles que je vous les ai transmises. Je veux cependant que vous sachiez que la tête de tout homme c'est Christ, tandis que la tête d'une femme, c'est son mari, et que la tête de Christ, c'est Dieu. Tout homme qui prie ou qui prophétise en ayant la tête recouverte, déshonore sa tête, tandis que toute femme qui prie ou qui prophétise sans avoir la tête voilée, déshonore sa propre tête; car elle est une seule et même chose que la femme qui est rasée. En effet, si la femme n'est pas voilée, il faut qu'elle se fasse tondre ou qu'elle se fasse raser; mais s'il est honteux pour une femme d'être tondue ou rasée, il faut qu'elle soit voilée. En effet, si l'homme ne doit pas, parce qu'il est l'image et la gloire de Dieu, avoir la tête voilée, la femme en revanche est la gloire de l'homme; — en effet l'homme n'est pas issu de la femme, mais la femme de l'homme, car l'homme n'a pas été créé à cause de la femme, mais la femme à cause de l'homme; — c'est pourquoi la femme doit avoir une suprématie sur la tête à cause des anges. Néanmoins, ni la femme n'existe séparément de l'homme, ni l'homme séparément de la femme, dans le seigneur; car, de même que la femme est issue de l'homme, de même aussi l'homme naît par l'entremise de la femme, mais le tout procède de Dieu. Jugez-en par vous-mêmes: est-il convenable qu'une femme prie Dieu sans être voilée? La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que si l'homme porte une longue chevelure, c'est une honte pour lui, tandis que si la femme porte une longue chevelure, c'est une gloire pour elle, parce que la chevelure lui a été donnée en guise de voile. Mais si quelqu'un paraît disposé à contester, pour nous, telle n'est pas notre habitude, non plus que celle des églises de Dieu. Or ce sont ici des ordres, et non des éloges, que j'ai à vous donner, car vous faites tourner vos réunions, non à votre amélioration, mais à votre détriment. J'apprends en effet, en premier lieu, que, lorsque vous vous réunissez en assemblée d'église, il existe des divisions parmi vous, — et je le crois en partie, car il faut qu'il y ait aussi des schismes parmi vous, afin que l'on reconnaisse aussi ceux qui chez vous ont tenu bon; — lors donc que vous vous réunissez ensemble, on ne peut pas manger un repas dominical, car, en mangeant, chacun prend pour lui-même son propre repas, en sorte que l'un est affamé, tandis que l'autre est ivre. Est-ce que vous n'avez pas des maisons pour y manger et boire? Ou bien méprisez-vous l'église de Dieu, et voulez-vous outrager les indigents? Que vous dirai-je? Est-ce que je vous loue? Sur ce point, je ne vous loue pas, car j'ai moi-même reçu du seigneur ce que je vous ai aussi transmis, c'est que le seigneur, dans la nuit où il fut livré, prit un pain, et après avoir rendu grâces, il le rompit et dit: «Ceci est mon corps, qui est pour vous, faites ceci en mémoire de moi;» de même aussi la coupe après le repas, en disant: «Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, faites ceci, toutes les fois que vous en buvez, en mémoire de moi.» Toutes les fois, en effet, que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du seigneur, jusques à ce qu'il soit venu; en sorte que quiconque aura mangé le pain, ou bu la coupe du seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du seigneur. Mais que chacun s'examine lui-même, et qu'en conséquence il mange le pain et boive la coupe, car celui qui mange et boit mange et boit pour lui-même une condamnation, s'il ne reconnaît pas ce qu'est le corps; c'est pourquoi il y en a plusieurs parmi vous qui sont infirmes et malades, et qu'un grand nombre sont morts. Mais si nous nous examinions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés; toutefois en étant jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur afin de n'être pas condamnés avec le monde. Ainsi, mes frères, lorsque vous vous réunissez pour le repas, attendez-vous les uns les autres; si quelqu'un a faim qu'il mange chez lui, afin que vous ne vous réunissiez pas pour votre condamnation. Quant au reste, dès que je serai arrivé, je le réglerai. Mais en ce qui concerne les dons spirituels, je ne veux pas, frères, que vous soyez dans l'ignorance. Vous savez comment, lorsque vous étiez des gentils, vous vous laissiez entraîner vers les idoles muettes; c'est pourquoi je vous informe que personne, quand il parle par l'esprit de Dieu, ne dit: «Maudit est Jésus,» et que personne ne peut dire: «Jésus est seigneur,» que par l'esprit saint. Il y a cependant des diversités dans les dons, mais c'est le même Esprit; Il y a aussi des diversités dans les emplois, et le même seigneur; il y a aussi des diversités dans les opérations, et c'est le même Dieu qui les opère toutes en tous. Mais la manifestation de l'Esprit est donnée à chacun, en vue de ce qui est utile : en effet, à l'un est donnée par l'Esprit un discours de sagesse, tandis qu'à un autre c'est un discours de connaissance, conformément au même Esprit; à un autre est donnée la foi, grâce au même Esprit, tandis qu'à un autre ce sont des dons de guérisons, grâce au seul et unique Esprit; mais à un autre ce sont des opérations miraculeuses, à un autre une prophétie, à un autre des jugements d'esprits, à un autre des variétés de langues. Mais c'est le seul et même Esprit qui opère toutes ces choses, les dispensant en particulier à chacun comme il veut. En effet, de même que le corps forme un seul tout et possède plusieurs membres, mais que tous les membres du corps, bien qu'ils soient plusieurs, forment un seul corps, de même en est-il aussi de Christ; car c'est dans un seul Esprit que tous nous avons été baptisés pour ne former qu'un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et tous nous avons été abreuvés d'un seul Esprit. En effet le corps aussi n'est pas formé d'un seul membre, mais de plusieurs. Si le pied disait: «Parce que je ne suis pas une main, je ne fais pas partie du corps; il ne cesse pas pour cela de faire partie du corps. Et si l'oreille disait: «Parce que je ne suis pas un œil, je ne fais pas partie du corps;» elle ne cesse pas pour cela de faire partie du corps. Si le corps entier n'était qu'un œil, où serait l'ouïe? S'il n'était tout entier qu'ouïe, où serait l'odorat? Mais maintenant Dieu a disposé chacun des membres dans le corps comme Il l'a voulu; or si tous ils ne formaient qu'un seul membre, où serait le corps? Mais maintenant il y a plusieurs membres, tandis qu'il n'y a qu'un seul corps. Or l'œil ne peut pas dire à la main: «Je n'ai pas besoin de toi;» ou bien encore la tête dire aux pieds: «Je n'ai pas besoin de vous.» Combien plus au contraire les membres du corps qui semblent être plus faibles sont-ils nécessaires; et ceux qui nous semblent être les moins honorables du corps, ce sont ceux-là que nous entourons d'un plus grand honneur, et nos membres indécents sont couverts avec plus de décence, tandis que ceux qui sont décents n'en ont pas besoin. Or Dieu a composé le corps en donnant davantage à la partie qui a été privée de quelque chose, afin qu'il n'y eût pas de division dans le corps, mais que les membres eussent le même intérêt les uns pour les autres; et si un seul membre souffre de quoi que ce soit, tous les membres souffrent avec lui, et si un membre est honoré, tous les membres s'en réjouissent avec lui. Or, pour vous, vous êtes le corps de Christ, et partiellement ses membres; et Dieu a établi les uns dans l'église, d'abord comme apôtres, secondement comme prophètes, troisièmement comme docteurs, ensuite des miracles, ensuite des dons de guérisons, des emplois d'assistance, des fonctions de gouvernement, des variétés de langues. Est-ce que tous sont apôtres? Est-ce que tous sont prophètes? Est-ce que tous sont docteurs? Est-ce que tous font des miracles? Est-ce que tous possèdent des dons de guérisons? Est-ce que tous parlent en langues? Est-ce que tous interprètent? Ambitionnez cependant les dons les plus grands, et je vais encore vous indiquer une route excellente. Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas de charité, je suis un airain retentissant, ou une cymbale bruyante. Et quand j'aurais un don de prophétie, et que je connaîtrais tous les mystères et toute la connaissance, et quand j'aurais toute la foi qui déplace les montagnes, si je n'ai pas de charité, je ne suis rien. Et quand j'emploierais en libéralités tout ce que je possède, et quand je livrerais mon corps afin d'en tirer gloire, si je n'ai pas de charité, cela ne me sert de rien. La charité est patiente, la charité est bienveillante; elle n'est pas jalouse, elle ne s'en croit point, elle ne s'enfle point d'orgueil, elle n'agit point avec indécence, elle ne recherche point ce qui ne lui appartient pas, elle ne s'irrite point, elle ne tient pas compte du mal, elle ne se réjouit point de l'injustice, mais elle se réjouit avec la vérité; elle supporte tout, elle croit tout, elle espère tout, elle surmonte tout. La charité ne périt jamais; mais quant à la prophétie, elle sera détruite; quant aux langues, elles cesseront; quant à la connaissance, elle sera détruite; car c'est partiellement que nous connaissons, et c'est partiellement que nous prophétisons; mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel sera détruit. Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant; lorsque je suis devenu un homme, j'ai détruit ce qui était de l'enfant. Maintenant en effet nous voyons au moyen d'un miroir, d'une manière obscure, mais alors ce sera face à face; maintenant je connais partiellement, mais alors je connaîtrai comme j'ai été connu. Mais pour le moment ces trois choses demeurent: la foi, l'espérance, la charité; or la plus grande d'entre elles est la charité. Poursuivez la charité, tout en ambitionnant les dons spirituels, mais surtout celui de prophétie. En effet celui qui parle en langue ne parle pas pour les hommes mais pour Dieu, car personne ne l'entend, mais c'est en esprit qu'il profère des mystères, tandis que celui qui prophétise parle aux hommes pour les édifier, et les exhorter, et les consoler. Celui qui parle en langue s'édifie lui-même, tandis que celui qui prophétise édifie l'église. Je veux bien que tous vous parliez en langues, mais plus encore que vous prophétisiez. Or celui qui prophétise l'emporte sur celui qui parle en langues, à moins qu'il n'interprète afin que l'église en reçoive de l'édification. Et maintenant, frères, si je venais auprès de vous pour vous parler en langues, en quoi vous serais-je utile, à moins que je ne vous parlasse sous forme de révélation, ou de connaissance, ou de prophétie, ou d'instruction? Ainsi les objets inanimés qui rendent un son, une flûte par exemple, ou une harpe, s'ils n'expriment une diversité de ton, comment reconnaître ce que joue la flûte, ou ce que joue la harpe? Et en effet, si une trompette rend un son indistinct, qui est-ce qui se prépare au combat? De même aussi, si vous ne faites pas entendre avec la langue des paroles bien distinctes, comment reconnaîtra-t-on ce que vous dites, car vous parlerez en l'air? Combien ne peut-il pas y avoir de variétés d'idiomes dans le monde? et chacun est un langage; si donc je ne connais pas la valeur de l'idiome, je serai un barbare aux yeux de celui qui le parle, et celui-ci sera un barbare à mes yeux. Ainsi, vous aussi, puisque vous êtes ambitieux des esprits, cherchez, pour l'édification de l'église, à en posséder le plus qu'il est possible; c'est pourquoi, que celui qui parle en langue demande la grâce d'interpréter. Si je prie en langue, mon esprit prie, mais mon intelligence demeure stérile. Qu'y a-t-il donc à faire? Je prierai par l'esprit, mais je prierai aussi avec l'intelligence; je chanterai par l'esprit, je chanterai aussi avec l'intelligence. Autrement, si tu rends grâces par l'esprit, comment celui qui occupe la place du simple fidèle dira-t-il l'Amen après ton action de grâces, puisqu'il ne sait ce que tu dis? En effet, tu rends, il est vrai, d'excellentes actions de grâces, mais l'autre n'est pas édifié. J'en rends grâces à Dieu: je parle en langues plus que vous tous, mais j'aimerais mieux proférer dans une assemblée d'église cinq paroles avec mon intelligence, afin d'instruire aussi d'autres personnes, que dix mille paroles en langue. Frères, ne devenez pas de petits enfants pour le jugement, mais pour la malice restez en bas âge, tandis que pour le jugement il vous faut devenir des hommes. Il est écrit dans la loi: «C'est avec des gens d'une autre langue et avec les lèvres d'autres nations que Je parlerai à ce peuple, et même sous cette forme ils ne M'écouteront pas, dit le Seigneur.» Ainsi donc les langues sont destinées à être un signe, non pour ceux qui croient, mais pour les incrédules, tandis que la prophétie s'adresse, non aux incrédules, mais à ceux qui croient. Si donc l'église se réunissait tout entière, et que tous parlassent en langues, les simples fidèles qui pourraient survenir ne diront-ils pas que vous êtes en délire? Au contraire, si tous prophétisent, et qu'il survienne quelque incrédule ou un simple fidèle, il est censuré par tous, il est jugé par tous, les secrets de son cœur sont mis en lumière, de telle sorte que, tombant la face contre terre, il adorera Dieu, en proclamant que Dieu est réellement au milieu de vous. Qu'y a-t-il donc à faire, frères? Quand vous vous assemblez, chacun a un psaume, a une instruction, a une révélation, a une langue, a une interprétation; que tout se fasse en vue de l'édification. Quelqu'un parle-t-il en langue, qu'il n'y en ait que deux, ou tout au plus trois, qui le fassent, chacun à son tour, et qu'un seul interprète; mais s'il ne se trouve pas d'interprète, qu'il se taise dans l'assemblée d'église et qu'il parle pour lui-même et pour Dieu. Quant aux prophètes, que deux ou trois prennent la parole et que les autres en jugent; mais si l'un de ceux qui sont assis reçoit une révélation, que le premier se taise; car vous pouvez tous prophétiser l'un après l'autre, afin que tous soient instruits, et que tous soient encouragés; et les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes, car Dieu ne veut pas le désordre, mais la paix. Comme dans toutes les églises des saints, que les femmes se taisent dans les assemblées d'église; car il ne leur est pas permis de parler; mais qu'elles demeurent soumises, comme le dit aussi la loi; mais si elles veulent s'instruire sur quelque point, qu'elles interrogent chez elles leurs propres maris, car il est malséant pour une femme de parler dans une assemblée d'église. Ou bien est-ce de chez vous qu'est sortie la parole de Dieu? Est-ce à vous seul qu'elle est parvenue? Si quelqu'un s'imagine être prophète ou être en possession des dons spirituels, qu'il sache que ce que je vous écris est un commandement du seigneur; mais si quelqu'un l'ignore, qu'il l'ignore! Ainsi donc, mes frères, recherchez avec ardeur le don de prophétie, et n'empêchez pas qu'on parle en langues, mais que tout se fasse avec décence et avec ordre. Frères, j'attire votre attention sur l'évangile que je vous ai annoncé, que de votre côté vous avez reçu, auquel en outre vous êtes fermement attachés, et par lequel aussi vous êtes sauvés, si vous vous tenez aux paroles par lesquelles je vous l'ai annoncé, à moins que ce ne soit inutilement que vous avez cru! Je vous ai en effet transmis, avant tout, ce que de mon côté j'avais reçu, c'est que Christ est mort pour nos péchés, selon les écritures, et qu'il a été enseveli, et qu'il est ressuscité le troisième jour, selon les écritures, et qu'il a été vu par Céphas, puis par les douze; ensuite il a été vu par plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart vivent encore maintenant, mais dont quelques-uns sont morts; ensuite il a été vu par Jacques, puis par tous les apôtres, enfin, après eux tous, il a été vu aussi par moi, qui suis comme l'avorton, car je suis le moindre des apôtres, moi qui ne mérite pas de porter le nom d'apôtre, parce que j'ai persécuté l'église de Dieu. Mais c'est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis, et la grâce qu'il m'a faite n'a pas été vaine, mais j'ai travaillé plus qu'eux tous, non pas moi, toutefois, mais la grâce de Dieu avec moi. Ainsi donc, que ce soit moi, que ce soit eux, voilà ce que nous prêchons, et voilà ce que vous avez cru. Mais, si l'on prêche que Christ est ressuscité des morts, comment y a-t-il parmi vous des gens qui disent qu'il n'y a pas de résurrection des morts? Mais, s'il n'y a pas de résurrection des morts, Christ non plus n'est pas ressuscité; or, si Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, vaine aussi est votre foi, et il se trouve en outre que nous sommes de faux témoins à l'égard de Dieu, car nous avons témoigné contre Dieu qu'il a ressuscité Christ; tandis qu'il ne l'a pas ressuscité, si, en effet, les morts ne ressuscitent pas; car si les morts ne ressuscitent pas, Christ non plus n'est pas ressuscité; or si Christ n'est pas ressuscité, votre foi est chimérique, vous êtes encore dans vos péchés, et par conséquent aussi ceux qui sont morts en Christ ont péri. Si c'est seulement pendant cette vie-ci, que nous espérons en Christ, nous sommes plus à plaindre que tout le reste des hommes. Mais maintenant Christ est ressuscité des morts, comme prémices de ceux qui sont morts! En effet, comme la mort vient d'un homme, c'est d'un homme aussi que vient la résurrection des morts; car, de même que c'est en Adam que meurent tous les hommes, de même aussi c'est en Christ que tous ils reprendront vie, mais chacun dans son propre rang: les prémices, c'est Christ, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement; ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à Dieu son Père, après avoir détruit toute domination, toute autorité, et toute puissance; car il faut qu'il règne jusques à ce qu'il ait mis tous les ennemis sous ses pieds; comme dernier ennemi est détruite la mort, car Il a tout placé sous ses pieds. Or quand il aura dit: «tout est soumis,» il est évident que c'est sauf Celui qui lui a soumis toutes choses; mais quand toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils même sera soumis à Celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous. Ou bien que feront ceux qui se font baptiser pour les morts? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils encore baptiser pour eux? Pourquoi nous-mêmes, de notre côté, bravons-nous le péril à toute heure? Je meurs tous les jours; j'en atteste, frères, le droit de m'enorgueillir de vous, que je possède en Christ Jésus notre seigneur. Si c'est humainement que j'ai combattu contre les bêtes à Éphèse, quel avantage m'en revient-il? Si les morts ne ressuscitent point, mangeons et buvons, car demain nous mourrons. Ne vous laissez pas séduire: «mauvaises compagnies gâtent bonnes mœurs; soyez sobres, comme il convient, et ne péchez pas; car quelques-uns de vous ne connaissent pas Dieu; c'est à votre honte que je le dis. Mais, dira quelqu'un: «Comment ressuscitent les morts? Et avec quelle espèce de corps viennent-ils?» Insensé! Ce que, toi, tu sèmes ne reprend pas vie s'il ne meurt, et, quant à ce que tu sèmes, ce n'est pas le corps qui renaîtra, que tu sèmes, mais un simple grain, de blé peut-être, ou de toute autre semence; mais c'est Dieu qui lui donne un corps, selon qu'il Lui a plu, et à chaque semence un corps qui lui est propre. Toute chair n'est pas la même chair, mais autre est celle des hommes, autre la chair des quadrupèdes, autre la chair des volatiles, autre celle des poissons; et il y a des corps célestes et des corps terrestres; mais différente est la gloire des célestes et différente celle des terrestres; autre est l'éclat du soleil, et autre l'éclat de la lune, autre l'éclat des étoiles, car une étoile diffère en éclat d'une autre étoile. Il en est de même pour la résurrection des morts: il est semé dans la corruption, il ressuscite dans l'incorruptibilité; il est semé dans le déshonneur, il ressuscite dans la gloire; il est semé dans la faiblesse, il ressuscite dans la force; il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel; s'il existe un corps animal, il en existe aussi un spirituel; aussi est-il écrit: «Le premier Adam fut fait pour devenir une âme vivante,» le dernier Adam pour devenir un esprit vivifiant. Or ce qui est spirituel ne précède pas ce qui est animal, mais vient après; le premier homme tiré de la terre est terrestre, le second homme vient du ciel; tel qu'est le terrestre, tels aussi sont les terrestres; et tel qu'est le céleste, tels aussi sont les célestes; et de même que nous avons porté l'image du terrestre, nous porterons aussi l'image du céleste. Or je vous déclare ceci, frères, c'est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que la corruption n'héritera pas non plus l'incorruptibilité. Voici, je vous annonce un mystère: nous tous, nous ne mourrons pas, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d'œil, à la dernière trompette, car on sonnera de la trompette, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés; car il faut que ce corps corruptible revête l'incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l'immortalité; mais, quand ce corps corruptible aura revêtu l'incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l'immortalité, alors s'accomplira la parole de l'écriture: «La mort a été engloutie dans la victoire. Où est, ô mort, ta victoire? Où est, ô mort, ton aiguillon?» Or l'aiguillon de la mort, c'est le péché, tandis que la puissance du péché, c'est la loi; mais grâces soient rendues à Dieu qui nous donne la victoire par notre seigneur Jésus-Christ! Ainsi donc, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, travaillant toujours davantage à l'œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n'est pas inutile dans le Seigneur. Quant à la collecte destinée aux saints, suivez, de votre côté, les prescriptions que j'ai données aux églises de la Galatie : Que le premier jour de la semaine chacun de vous mette à part chez lui les épargnes qu'il lui plaît de faire, afin qu'on n'attende pas que je sois arrivé pour commencer les collectes. Mais quand je serai arrivé, ceux que vous aurez choisis, je les enverrai avec une lettre porter votre offrande à Jérusalem, et s'il convenait que je m'y rendisse aussi, ils feront route avec moi. Je viendrai chez vous quand j'aurai traversé la Macédoine; car je dois traverser la Macédoine, tandis que je séjournerai peut-être chez vous, ou même que j'y passerai l'hiver, afin que ce soit vous qui m'escortiez là où je me rendrai. Je ne veux pas en effet vous visiter maintenant en passant, car j'espère séjourner quelque temps parmi vous, si le Seigneur le permet; mais je séjournerai à Éphèse, jusques à la Pentecôte, car une grande et puissante porte m'a été ouverte, et les adversaires sont nombreux. Cependant si Timothée arrive, veillez à ce qu'il soit sans inquiétude parmi vous, car il travaille à l'œuvre du seigneur comme moi; que personne donc ne le méprise, mais escortez-le pacifiquement afin qu'il revienne vers moi, car je l'attends. Quant au frère Apollos, je l'ai souvent exhorté à se rendre auprès de vous avec les frères, mais la volonté de s'y rendre maintenant n'y était décidément pas; cependant il partira dès qu'il en aura l'occasion. Veillez, soyez fermes dans la foi, comportez-vous virilement, fortifiez-vous; que toutes vos affaires se fassent avec charité. Or je vous exhorte, frères,… vous savez que la famille de Stéphanas forme les prémices de l'Achaïe et qu'elle s'est elle-même consacrée au service des saints,… je vous exhorte, dis-je, à vous soumettre de votre côté à de tels ministres et à tous ceux qui agissent et travaillent avec eux. Pour moi, je me suis réjoui de l'arrivée de Stéphanas, de Fortounatus et d'Achaïcus, parce qu'ils ont suppléé à votre absence, car ils ont tranquillisé mon esprit et le vôtre; reconnaissez donc le mérite de tels hommes! Les églises d'Asie vous saluent. Aquilas et Prisca vous adressent de nombreuses salutations dans le seigneur, ainsi que l'église qui se trouve dans leur maison. Tous les frères vous saluent. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. La salutation de la main de moi Paul : Si quelqu'un n'aime pas le seigneur, qu'il soit anathème! Maranatha. Que la grâce du seigneur Jésus soit avec vous! Ma charité est avec vous tous en Christ Jésus. Paul, apôtre de Christ Jésus par la volonté de Dieu, et le frère Timothée, à l'église de Dieu qui est à Corinthe, ainsi qu'à tous les saints qui sont dans toute l'Achaïe : que la grâce et la paix vous soient données par Dieu notre Père, et par le seigneur Jésus-Christ! Béni soit Dieu, qui est aussi le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des compassions et le Dieu de toute consolation, qui nous console de toute notre tribulation, afin que nous puissions consoler ceux qui se trouvent dans toute espèce de tribulation par la consolation dont nous sommes nous-mêmes consolés par Dieu; car, de même que les souffrances de Christ surabondent en nous, c'est de même par Christ que surabonde aussi notre consolation. Mais, si nous sommes exposés à la tribulation, c'est pour votre consolation, laquelle résulte de votre patience à supporter les mêmes souffrances que nous souffrons nous-mêmes, et votre espérance demeure ferme en vous; si nous sommes consolés, c'est pour votre consolation et votre salut, sachant que, de même que vous participez aux souffrances, vous participez aussi à la consolation. Nous ne voulons pas en effet que vous ignoriez, frères, quant à ce qui concerne la tribulation à laquelle nous avons été exposés en Asie, que nous avons eu à supporter un fardeau entièrement au-dessus de nos forces, de telle sorte que nous avons désespéré même de conserver la vie, ou plutôt, nous portions en nous-mêmes la sentence de mort, afin de ne point placer notre confiance en nous, mais en Dieu qui ressuscite les morts; c'est Lui qui nous a délivrés et qui nous délivrera d'une mort semblable, Lui de qui nous espérons qu'il nous en délivrera encore, vous-mêmes aussi coopérant pour nous par la prière, afin que la grâce, obtenue pour nous par plusieurs personnes, fournisse à plusieurs l'occasion de rendre à votre sujet des actions de grâces. En effet voici ce qui nous donne le droit de nous enorgueillir: Notre conscience rend témoignage que c'est avec une sainteté et une pureté qui viennent de Dieu, et non avec une sagesse charnelle, mais selon la grâce de Dieu, que nous nous sommes conduits dans le monde, et plus encore parmi vous; car nous ne vous écrivons pas autre chose que ce que vous lisez. Mais j'espère que vous reconnaîtrez jusques à la fin, comme déjà vous l'avez fait pour nous en partie, que vous avez sujet de vous enorgueillir de nous, comme nous aussi de vous, dans la journée de notre Seigneur Jésus. Et c'était avec cette persuasion, que je voulais me rendre premièrement auprès de vous, afin que vous eussiez à deux reprises de la joie, et de chez vous passer en Macédoine, puis de Macédoine revenir auprès de vous, et être escorté par vous en Judée. Est-ce qu'en ayant cette volonté, j'ai réellement fait preuve de légèreté d'esprit? Ou bien, les projets que je forme, est-ce que je les forme selon la chair, afin d'avoir à ma disposition le oui, oui, et le non, non? Mais, grâce à la fidélité de Dieu, les paroles que nous vous adressons ne sont pas oui et non; car le fils de Dieu, Jésus-Christ, qui a été prêché par nous au milieu de vous, par moi, dis-je, et par Silvanus et par Timothée, n'a pas été oui et non, mais c'est oui qui est en lui; car toutes les promesses de Dieu ont en lui leur oui; c'est pourquoi c'est aussi par lui que l'Amen est prononcé par nous à la gloire de Dieu; mais celui qui nous affermit ainsi que vous en Christ, et qui vous a oints, c'est Dieu, qui nous a aussi scellés et qui a mis dans nos cœurs le gage de son esprit. Pour moi, j'atteste Dieu sur mon âme, que c'est afin de vous épargner que je ne suis pas encore revenu à Corinthe; non pas que nous dominions sur votre foi, mais nous devons coopérer à votre joie, car quant à la foi vous êtes fermes. J'ai, en effet, résolu pour moi-même, de ne pas revenir auprès de vous chargé de tristesse, car si moi je vous attriste, quel est alors celui qui me réjouit, sinon celui-là même qui est attristé par moi? Et j'ai écrit comme je l'ai fait, afin de n'avoir pas à mon arrivée à m'attrister sur ceux dont je devais attendre de la joie, ayant en vous tous cette confiance que ma joie est celle de vous tous. Car c'est sous l'influence d'une grande tribulation et angoisse de cœur, que je vous ai écrit au milieu de beaucoup de larmes, non pas afin que vous fussiez attristés, mais afin que vous connussiez l'excessive charité que j'ai pour vous. Or, si quelqu'un a été une cause de tristesse, ce n'est pas moi qu'il a attristé, mais jusques à un certain point, afin de ne rien exagérer, c'est vous tous. Il suffit pour un tel homme de cette réprimande qui lui a été infligée par la majorité, en sorte que vous devez au contraire lui faire grâce et l'encourager, de peur qu'il ne se laisse engloutir par l'excès de sa tristesse. C'est pourquoi je vous exhorte à rendre en sa faveur un décret de charité; car j'avais aussi écrit dans le but de connaître, en vous mettant à l'épreuve, que vous obéissez à tous égards; mais à qui vous faites grâce, moi de même; car pour moi la grâce que j'accorde, si j'en accorde quelqu'une, c'est à cause de vous en présence de Christ, afin que nous ne soyons pas dupés par Satan; car nous n'ignorons pas ses desseins. Eh bien, lorsque je fus arrivé à Troas pour l'évangile de Christ, quoiqu'une porte m'y fût ouverte dans le seigneur, je n'éprouvai aucun repos d'esprit parce que je n'y trouvai point Tite mon frère, mais, ayant pris congé d'eux, je partis pour venir en Macédoine. Or, qu'à Dieu soient rendues grâces, Lui qui nous fait constamment triompher en Christ, et qui manifeste par nous en tous lieux le parfum de sa connaissance, car nous sommes pour Dieu la bonne odeur de Christ, soit parmi ceux qui sont sauvés, soit parmi ceux qui sont perdus, pour les uns un parfum qui de la mort va à la mort, pour les autres un parfum qui de la vie va à la vie. Et pour cela qui est-ce qui suffit? Nous ne sommes pas en effet, comme le plus grand nombre, des falsificateurs de la parole de Dieu, mais c'est vraiment avec sincérité, mais c'est vraiment par l'action de Dieu, que nous parlons devant Dieu en Christ. Recommençons-nous à nous recommander nous-mêmes? Ou bien avons-nous peut-être besoin, comme quelques personnes, de lettres de recommandation qui vous soient adressées, ou qui viennent de vous? Notre lettre c'est vous, elle est écrite dans nos cœurs, connue et lue par tous les hommes, vous en qui l'on voit avec évidence que vous êtes une lettre de Christ remise à nos soins, et écrite, non avec de l'encre, mais avec l'esprit du Dieu vivant, non sur des tablettes de pierre, mais sur des tablettes qui sont des cœurs de chair. Or cette confiance-là, c'est par Christ que nous l'avons relativement à Dieu; non pas que par nous-mêmes nous soyons capables de penser comme de nous-mêmes, mais notre capacité vient de Dieu, qui nous a aussi rendus capables d'être ministres d'une nouvelle alliance, non de la lettre mais de l'esprit; car la lettre tue, tandis que l'esprit vivifie. Or, si le ministère de la mort, gravé avec des lettres sur des pierres, a été accompagné d'une gloire telle que les fils d'Israël ne pouvaient fixer leurs regards sur le visage de Moïse, à cause de la gloire de son visage, toute périssable qu'elle était, le ministère de l'esprit sera entouré de bien plus de gloire. Car, si le ministère de la condamnation a été glorieux, le ministère de la justice l'emporte bien davantage en gloire; car même ce qui a été glorieux est, à cet égard, privé de gloire, à cause de la gloire supérieure; en effet, si ce qui est périssable est accompagné de gloire, ce qui est permanent est bien plus glorieux. Ayant donc un tel espoir, nous sommes animés d'une grande assurance, et nous ne faisons pas comme Moïse qui plaçait un voile sur son visage, pour que les fils d'Israël ne fixassent pas leurs regards sur la disparition de ce qui était périssable; mais leurs esprits ont été endurcis, car jusques au jour d'aujourd'hui le même voile recouvre la lecture de l'ancienne alliance, sans qu'il soit dévoilé que c'est par Christ qu'elle est abolie; mais jusques à aujourd'hui, lorsqu'on lit Moïse, un voile reste étendu sur leur cœur, mais lorsqu'il s'est tourné vers le seigneur ce voile est enlevé; or le seigneur c'est l'esprit, et là où est l'esprit du seigneur, il y a liberté. Or nous tous qui, le visage découvert, contemplons dans un miroir la gloire du seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme cela doit se faire par le seigneur de l'esprit. C'est pourquoi, revêtus de ce ministère selon la miséricorde qui nous a été faite, nous ne perdons point courage, mais nous avons rejeté les secrètes manœuvres qui font rougir, ne nous conduisant point avec astuce, et ne falsifiant pas non plus la parole de Dieu, mais nous rendant nous-mêmes recommandables, par la manifestation de la vérité, à toute conscience humaine devant Dieu. Or si notre évangile est encore voilé, c'est parmi ceux qui périssent qu'il est voilé, parmi lesquels le dieu de ce siècle a aveuglé les esprits des incrédules, afin que pour, eux ne brillât point la lumière de l'évangile de la gloire de Christ, qui est l'image de Dieu. Car ce n'est pas nous-mêmes, mais c'est Christ Jésus que nous proclamons comme seigneur, et nous-mêmes au contraire comme vos esclaves à cause de Jésus, parce que Dieu qui a dit: «La lumière brillera du sein des ténèbres,» est Celui qui l'a fait briller dans nos cœurs pour que nous enseignions à reconnaître la gloire de Dieu sur le visage de Christ. Mais nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que la grandeur de la puissance soit attribuée à Dieu, et ne paraisse pas venir de nous; nous, qui de toutes manières sommes pressés, mais non pas réduits à l'extrémité; embarrassés, mais non pas désespérés; persécutés, mais non pas délaissés; renversés, mais non pas tués; portant constamment en notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps; car nous qui vivons nous sommes toujours livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle; en sorte que c'est la mort qui agit en nous, tandis que c'est la vie qui agit en vous. Mais ayant le même esprit de foi, selon qu'il est écrit: «J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé,» nous aussi nous croyons; et c'est aussi pour cela que nous parlons, sachant que Celui qui a ressuscité Jésus nous ressuscitera aussi avec Jésus et nous fera comparaître avec vous; car tout cela arrive à cause de vous, afin que la grâce, en se multipliant, fasse abonder, par la bouche du plus grand nombre, pour la gloire de Dieu, les actions de grâces. C'est pourquoi nous ne perdons point courage, mais, lors même que notre homme extérieur dépérit, notre homme intérieur au contraire se renouvelle de jour en jour; car la légère tribulation d'un moment nous procure avec abondance et surabondamment un poids éternel de gloire, si du moins nous n'arrêtons pas nos regards sur les choses visibles, mais sur les invisibles; car les choses visibles sont passagères, tandis que les invisibles sont éternelles. Nous savons en effet que, si la tente qui forme notre demeure terrestre vient à être détruite, nous possédons dans les cieux un édifice qui procède de Dieu, une demeure éternelle qui n'a pas été construite de main d'homme; car nous gémissons déjà dans celle-ci, désireux que nous sommes de revêtir le domicile qui nous vient du ciel, si toutefois nous sommes effectivement trouvés vêtus et non pas nus; car, dis-je, nous qui sommes dans cette tente, nous gémissons déjà dans l'angoisse, parce que nous ne voulons pas être dépouillés, mais être revêtus, afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie. Or, celui qui nous a préparés pour cela même, c'est Dieu, qui nous en a donné l'Esprit pour gage. Étant donc toujours pleins de confiance, et sachant qu'en demeurant dans le corps nous habitons loin du seigneur, car c'est par la foi que nous marchons, non par la vue… nous sommes, dis-je, pleins de confiance, et nous préférons émigrer du corps et demeurer auprès du seigneur. C'est pourquoi nous nous appliquons aussi, soit que nous demeurions, soit que nous émigrions, à lui être agréables, car il faut que tous nous apparaissions tels que nous sommes devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive la rétribution de ce qu'il a fait en son corps, selon le bien ou le mal qu'il a commis. Sachant donc quelle est la crainte qu'on doit avoir du seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes, mais aux yeux de Dieu nous apparaissons tels que nous sommes; j'espère toutefois que, tels aussi, nous apparaissons dans vos consciences. Nous ne nous recommandons pas derechef à vous, mais nous voulons nous donner une occasion de nous enorgueillir de vous, afin que vous vous en serviez contre ceux qui s'enorgueillissent des apparences et non du cœur. En effet, si nous sommes hors de sens, c'est pour Dieu; si nous sommes de bon sens, c'est pour vous; car l'amour de Christ nous subjugue, depuis que nous avons compris que, si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts, et qu'il est mort pour tous, afin que les vivants ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et qui est ressuscité pour eux; en sorte que, quant à nous, désormais nous ne connaissons personne selon la chair; quoique nous ayons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi. Ainsi donc, si quelqu'un est en Christ, c'est une nouvelle création; les choses anciennes sont passées, voici, il s'en est fait de nouvelles. Or tout cela vient de Dieu qui nous a réconciliés avec Lui-même par Christ, et qui nous a donné le ministère de la réconciliation; parce qu'en effet Dieu réconciliait en Christ le monde avec Lui-même, en ne leur imputant point leurs fautes, et Il a mis en nous la parole de la réconciliation. C'est donc pour Christ que nous faisons fonction d'ambassadeurs; c'est comme si Dieu exhortait par notre moyen; nous vous en conjurons pour Christ: Soyez réconciliés avec Dieu; celui qui ne connut pas le péché, c'est pour nous qu'il l'a traité comme un pécheur, afin qu'en lui nous, possédions la justice de Dieu. Mais, puisque nous sommes ses coopérateurs, nous vous exhortons aussi à ne pas recevoir inutilement la grâce de Dieu, (car il est dit: «Au temps favorable Je t'ai exaucé, et au jour du salut Je t'ai secouru;» voici, c'est maintenant le temps particulièrement favorable; voici, c'est maintenant le jour du salut), nous qui ne donnons prise sur aucun point, afin que le ministère ne soit pas critiqué, mais qui nous rendons recommandables à tous égards, comme il convient à des serviteurs de Dieu, par beaucoup de patience au milieu des tribulations, au milieu des calamités, au milieu des détresses, au milieu des coups, au milieu des prisons, au milieu des troubles, au milieu des fatigues, au milieu des veilles, au milieu des jeûnes; par la pureté, par la connaissance, par la longanimité, par la bienveillance, par un esprit saint, par une charité sincère, par la parole de la vérité, par la puissance de Dieu; employant les armes offensives et défensives de la justice, tirant parti de la gloire et de l'infamie, de la mauvaise et de la bonne renommée; tenus pour fourbes, quoiqu'étant véridiques; tenus pour inconnus, quoiqu'étant bien connus; tenus pour mourants, et voici, nous vivons; tenus pour châtiés, quoique n'étant point mis à mort; tenus pour désolés, mais étant toujours joyeux; tenus pour pauvres, mais rendant riches bien des hommes; tenus, pour ne rien avoir, quoique possédant toutes choses. Notre bouche s'est ouverte pour vous, Corinthiens, notre cœur s'est élargi; vous n'êtes point à l'étroit au dedans de nous, tandis que vous êtes à l'étroit dans vos propres entrailles; mais rendez-nous la pareille (je vous parle comme à mes enfants) en vous élargissant aussi. Ne portez pas, en vous unissant aux infidèles, un joug étranger; car quel rapport y a-t-il entre la justice et l'impiété, ou quelle communauté entre la lumière et les ténèbres? Mais encore quelle harmonie y a-t-il entre Christ et Béliar, ou quelle relation entre un fidèle et un infidèle? Mais enfin quel accord y a-t-il entre le sanctuaire de Dieu et les idoles? Car c'est nous qui sommes le sanctuaire du Dieu vivant, selon que Dieu a dit: «J'habiterai et Je marcherai parmi eux, et Je serai leur Dieu, et eux seront Mon peuple; c'est pourquoi sortez du milieu d'eux et tenez-vous à part, dit le Seigneur, et ne touchez pas à ce qui est impur, et c'est Moi qui vous accueillerai, et Je serai pour vous un père, et vous, vous serez pour Moi des fils et des filles, dit le Seigneur tout-puissant.» Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous nous-mêmes de toute souillure de la chair et de l'esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu. Faites-nous une place: nous n'avons fait tort à personne, nous n'avons ruiné personne, nous n'avons dupé personne; je ne parle pas dans un esprit de reproche, car je vous ai déjà dit que vous êtes dans nos cœurs pour mourir ou pour vivre avec nous; j'ai une grande confiance en vous, j'ai grand sujet de m'enorgueillir de vous; je suis rempli de consolation, je suis plus que comblé de joie au milieu de toute notre tribulation. En effet, lorsque nous fûmes arrivés en Macédoine, notre chair n'eut aucun repos, mais nous étions pressés de toutes parts: au dehors des combats, au dedans des terreurs; mais Celui qui console les humbles, Dieu nous a consolés par l'arrivée de Tite, et non seulement par son arrivée, mais encore par la consolation qu'il ressentait lui-même à votre sujet, en nous racontant votre vive impatience, votre chagrin, votre zèle pour moi, en sorte que j'en ai éprouvé encore plus de joie. Car, lors même que je vous ai attristés par ma lettre, je ne le regrette point; mais quoique j'aie eu du regret, (je vois que cette lettre vous a attristés, bien que ce ne fût qu'un instant), maintenant je me réjouis, non de ce que vous avez été attristés, mais de ce que vous avez été attristés de manière à vous repentir; en effet vous avez été attristés selon Dieu, afin que sur aucun point vous n'éprouviez quelque dommage de notre part; car la tristesse selon Dieu produit une repentance qui conduit à un salut qu'on ne regrette pas, tandis que la tristesse du monde produit la mort. Car, voici, le fait même d'avoir été attristés selon Dieu vous a inspiré, non seulement de l'empressement, mais une justification, mais de l'indignation, mais de la crainte, mais une vive impatience, mais du zèle, mais une vengeance; à tous égards vous avez montré que vous étiez vous-mêmes innocents dans l'affaire. Aussi, quoique je vous aie écrit, ce n'était pas à cause de l'offenseur, et pas davantage à cause de l'offensé, mais c'était pour que votre empressement pour nous fût manifesté parmi vous devant Dieu. C'est pourquoi nous avons été consolés. Mais, outre notre consolation, nous avons été encore beaucoup plus réjouis par la joie de Tite, dont l'esprit a été tranquillisé par vous tous, car, si je me suis un peu enorgueilli devant lui à propos de vous, je n'ai pas eu à en rougir; mais, de même que nous vous avons parlé de tout avec vérité, de même aussi l'orgueil que nous avons témoigné à votre sujet devant Tite est devenu une vérité, et son cœur redouble d'affection pour vous, quand il se rappelle votre universelle obéissance, car c'est avec crainte et tremblement que vous l'avez reçu. Je me réjouis d'être à tous égards rassuré sur vous. Nous vous informons cependant, frères, de la grâce de Dieu qui s'est manifestée parmi les églises de Macédoine, en sorte que, au milieu des nombreuses épreuves de la tribulation, l'excès de leur joie et leur profonde pauvreté ont abondé dans la richesse de leur libéralité, car c'est selon leur pouvoir, je l'atteste, et même au-dessus de leur pouvoir, que d'un mouvement spontané, nous priant avec de grandes instances de leur accorder la faveur de prendre part au secours destiné aux saints, et dépassant nos espérances, ils se sont donnés eux-mêmes tout d'abord au seigneur et à nous, par la volonté de Dieu, en sorte que nous avons invité Tite à achever aussi parmi vous, comme il avait commencé, cette œuvre de bienfaisance; afin que, de même que vous l'emportez à tous égards en ce qui concerne la foi, et le discours, et la connaissance, et l'empressement à tout faire, et la charité que nous vous avons inspirée, vous l'emportiez aussi dans cette œuvre de bienfaisance. Ce que j'en dis n'est pas pour vous donner un ordre, mais pour éprouver, par l'empressement des autres, ce que vaut à son tour votre charité; — car vous connaissez la grâce que vous a faite notre seigneur Jésus, et comment c'est à cause de vous qu'il s'est appauvri lorsqu'il était riche, afin que vous-mêmes par sa pauvreté vous devinssiez riches; — et c'est une opinion que je vous donne sur ce sujet, car cela vous est utile, à vous qui, dès l'an dernier, avez les premiers commencé non seulement à agir, mais encore à vouloir. Eh bien, maintenant, achevez aussi d'agir, afin que, comme il y a eu de votre part bonne volonté, il y ait aussi achèvement selon vos moyens; car, si la bonne volonté existe, elle plaît selon ce qu'elle a, et non selon ce qu'elle n'a pas, à sa disposition; car il ne s'agit point, pour soulager les autres, de vous écraser vous-mêmes, mais d'établir l'égalité; dans les circonstances actuelles votre superflu doit suppléer à leur dénuement, afin qu'à son tour leur superflu supplée à votre dénuement, pour que l'égalité s'établisse, selon qu'il est écrit: «Qui recueillait beaucoup n'avait pas plus, et qui recueillait peu n'avait pas moins.» Mais qu'à Dieu soient rendus grâces, Lui qui met dans le cœur de Tite le même empressement pour vous, car s'il a accédé à mon invitation, c'est pourtant à cause de l'empressement plus grand encore dont il est animé, qu'il va de son plein gré auprès de vous. Mais avec lui nous envoyons le frère, dont l'éloge, en ce qui concerne l'Évangile, est répandu dans toutes les églises, et qui, en outre, a été choisi par les églises comme notre compagnon de voyage dans cette œuvre de bienfaisance, à laquelle nous donnons nos soins pour la gloire du seigneur et pour montrer notre bonne volonté, désirant éviter que personne ne nous critique à propos de cette grosse somme que nous sommes chargés de recueillir; car nous recherchons ce qui est bien, non seulement devant le Seigneur, mais encore devant les hommes. Or avec eux nous vous envoyons notre frère, dont nous avons souvent reconnu l'empressement dans plusieurs occasions, mais que nous trouvons maintenant encore beaucoup plus empressé. Cependant la grande confiance que j'ai en vous me rassure, soit qu'il s'agisse de Tite, lui qui est mon compagnon et mon coopérateur auprès de vous, soit qu'il s'agisse de nos frères, eux qui sont envoyés des églises et la gloire de Christ; donnez-leur donc, à la face des églises, la preuve de votre charité, et du motif que nous avons eu de nous enorgueillir de vous. En effet, quant à ce qui concerne le secours destiné aux saints, il est superflu que je vous en écrive; car je connais votre bonne volonté qui me donne l'occasion de m'enorgueillir pour vous auprès des Macédoniens, de ce que l'Achaïe est prête depuis l'an dernier, et de ce que votre zèle a stimulé le plus grand nombre; mais j'ai envoyé les frères, afin que notre droit de nous enorgueillir de vous ne soit pas, sur ce point, mis à néant, et pour que, comme je l'ai dit, vous soyez prêts, de peur que des Macédoniens ne viennent avec moi et ne trouvent que vous n'êtes pas prêts, et que nous-mêmes (pour ne pas dire vous), nous n'ayons à rougir dans cette affaire. J'ai donc jugé nécessaire d'inviter les frères à me précéder auprès de vous, et à prendre au préalable, en ce qui concerne le bienfait promis d'avance de votre part, des mesures telles qu'on le trouve disponible comme un témoignage de bienfaisance et non de cupidité. Or c'est ici que celui qui sème chichement moissonnera aussi chichement, et que celui qui sème largement moissonnera aussi largement. Que chacun donne selon ce qu'il a d'avance résolu dans son cœur, non avec tristesse ou par contrainte, car Dieu aime un donateur joyeux. Or Dieu est puissant pour faire abonder sur vous toute espèce de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses une entière suffisance, vous subveniez abondamment à toute bonne œuvre, selon qu'il est écrit: «Il a répandu, il a donné aux pauvres, sa justice demeure pour l'éternité.» Or Celui qui fournit au semeur de la semence et du pain pour sa nourriture vous fournira et vous multipliera la semence, et Il fera croître les produits de votre justice, en sorte que vous serez riches à tous égards pour toutes les libéralités qui sont de nature à faire offrir, par notre moyen, des actions de grâces à Dieu; car le secours de cette contribution non seulement subvient aux besoins des saints, mais encore il surabonde par de nombreuses actions de grâces adressées à Christ. Et c'est pour ce méritoire secours qu'ils glorifient Dieu, à cause de votre obéissance dans la profession de l'évangile de Christ, et de la libéralité que vous inspire votre attachement pour eux et pour tous; tandis que, de leur côté, dans les prières qu'ils font pour vous, ils soupirent après vous à cause de la grâce de Dieu qui déborde sur vous. Grâces soient rendues à Dieu pour Son inénarrable bienfait! Or c'est moi-même Paul, qui vous exhorte, au nom de la mansuétude et de la clémence de Christ, moi qui parmi vous me montre sous d'humbles apparences, il est vrai, tandis qu'absent je prends envers vous un ton d'assurance; mais je vous prie que je n'aie pas, en étant présent, à prendre ce même ton avec la hardiesse dont je me propose d'user contre certaines gens qui nous regardent comme marchant selon la chair. En effet, si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair; car les armes de notre guerre ne sont pas charnelles, mais puissantes, grâces à Dieu, pour la destruction des ouvrages ennemis, en sorte que nous détruisons toute conception et tout rempart qui s'élève contre la connaissance de Dieu, et que nous rendons toute pensée prisonnière de l'obéissance de Christ, et que nous sommes prêts à punir toute espèce de désobéissance, quand votre obéissance sera devenue parfaite. Est-ce aux apparences que vous vous arrêtez? Si quelqu'un croit posséder l'assurance d'appartenir à Christ, qu'il réfléchisse aussi en lui-même que, de même qu'il appartient à Christ, nous aussi, nous lui appartenons; car, quand même je me serais enorgueilli, un peu plus qu'il ne faut, de l'autorité que le Seigneur nous a donnée pour votre édification et non pour votre destruction, je n'aurai point à en rougir, afin que je ne paraisse pas chercher à vous effrayer par mes lettres. On dit en effet: «ses lettres sont, il est vrai, sévères et fortes, mais, quand il est présent, sa personne est faible et sa parole méprisée.» Que celui qui parle delà sorte réfléchisse que, tels nous sommes en paroles par nos lettres lorsque nous sommes absents, tels aussi nous sommes par le fait quand nous sommes présents; car je n'ose point nous confondre ou nous comparer avec quelques-uns de ceux qui se recommandent eux-mêmes; mais, en se mesurant eux-mêmes à eux-mêmes, et en se comparant eux-mêmes à eux-mêmes, ils se montrent sans intelligence; mais, pour nous, nous ne nous enorgueillirons point hors de toute mesure, ce sera au contraire selon la mesure des limites au dedans desquelles Dieu nous a assigné notre lot, de manière à venir aussi jusques à vous. Est-ce qu'en effet, comme si nous ne venions pas à vous, nous dépassons nos limites? Mais c'est bien aussi jusques à vous que nous sommes parvenus en prêchant l'évangile de Christ, loin de nous enorgueillir, hors de toute mesure, de travaux étrangers, mais ayant l'espérance, notre foi allant croissant, de grandir de plus en plus à vos yeux, sans sortir de nos limites, en portant la bonne nouvelle plus loin que vous, non en nous enorgueillissant, dans des limites étrangères, d'un travail déjà fait. Du reste, que celui qui s'enorgueillit s'enorgueillisse dans le Seigneur; car ce n'est pas celui qui se recommande lui-même dont on reconnaît le mérite, mais celui que recommande le Seigneur. Puissiez-vous tolérer en moi un peu de déraison; mais, au fait, vous me tolérez, car j'ai pour vous une jalousie semblable à celle de Dieu; je vous ai en effet fiancés à un seul mari, qui est Christ, pour lui présenter une vierge chaste; mais je crains que, de même que le serpent trompa Ève par son astuce, vos pensées ne soient corrompues et détournées de la fidélité et de la chasteté qui sont dues à Christ; car si le premier venu prêche un autre Jésus que celui que nous avons prêché, ou si vous recevez un esprit différent de celui que vous avez reçu, ou un Évangile différent de celui que vous avez accepté, vous vous y prêtez admirablement. Or j'estime que je n'ai été inférieur en rien aux, apôtres de la plus haute volée, mais, quoique je sois étranger à l'éloquence, je ne le suis pas à la connaissance, au contraire nous l'avons mise en évidence parmi vous en tous points sur toutes choses. Ou bien ai-je commis un péché, m'abaissant moi-même afin que vous fussiez élevés, parce que je vous ai gratuitement annoncé l'évangile de Dieu? J'ai dépouillé d'autres églises en recevant d'elles un salaire pour vous servir, et pendant ma présence parmi vous, quoique dans le dénuement, je n'ai été à charge à personne, car ce sont les frères venus de Macédoine qui ont subvenu à mon dénuement, et sous tous les rapports je me suis gardé et je me garderai de vous être à charge. Une vérité dont Christ m'assure, c'est que ce motif de m'enorgueillir ne me sera point interdit dans les contrées de l'Achaïe. Pourquoi? Est-ce que je ne vous aime point? Dieu le sait! Mais ce que je fais, je continuerai de le faire, pour ôter ce prétexte à ceux qui veulent un prétexte, afin que ce soit sur ce dont ils s'enorgueillissent qu'on les juge, comme nous-mêmes. Ces gens-là, en effet, sont de faux apôtres, des ouvriers mensongers, déguisés en apôtres de Christ; et cela n'a rien d'étonnant; car Satan lui-même se déguise en ange de lumière; il n'y a donc rien d'étrange à ce que ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice, eux dont la fin sera conforme à leurs œuvres. Je le répète: que personne ne s'imagine que j'ai perdu la raison, ou bien, s'il en est autrement, acceptez-moi néanmoins comme dépourvu de raison, afin que moi aussi je m'enorgueillisse un peu. Ce que je dis, quand je parle de m'enorgueillir, je ne le dis pas selon le seigneur, mais comme dans un état de déraison : puisque plusieurs s'enorgueillissent selon la chair, moi aussi je m'enorgueillirai; car vous tolérez volontiers ceux qui manquent de raison, vous qui êtes raisonnables! En effet, si quelqu'un vous asservit, si quelqu'un vous dévore, si quelqu'un s'empare de vous, si quelqu'un vous domine, si quelqu'un vous frappe au visage, vous le tolérez. Je dis à notre honte que, pour nous, nous avons été faibles; toutefois tout ce que quelqu'un ose (je parle avec déraison) moi je l'ose aussi. Ils sont Hébreux? Moi aussi. Ils sont Israélites? Moi aussi. Ils sont la postérité d'Abraham? Moi aussi. Ils sont ministres de Christ (je parle en insensé)? Moi je le suis plus encore, par des travaux plus grands, par des emprisonnements plus nombreux, par des souffrances excessives, par de fréquents dangers de mort, (j'ai reçu cinq fois des Juifs quarante coups, moins un; j'ai été trois fois battu de verges; une fois j'ai été lapidé; trois fois j'ai fait naufrage; j'ai passé un jour et une nuit dans l'abîme), par de fréquents voyages, par des périls sur les fleuves, par des périls venus des brigands, par des périls venus de ma nation, par des périls venus des païens, par des périls dans les villes, par des périls dans les déserts, par des périls en mer, par des périls au milieu des faux frères, par le travail et la fatigue, par de fréquentes veilles, par la faim et la soif, par de fréquents jeûnes, par le froid et la nudité. Sans parler du reste, ma préoccupation journalière c'est le soin qu'il faut prendre de toutes les églises : Qui est faible, que je ne sois faible? Qui succombe à la tentation, que ce ne soit moi qui me consume? S'il faut s'enorgueillir, je m'enorgueillirai de ce qui fait ma faiblesse. Dieu, qui est aussi le Père du seigneur Jésus, sait, Lui qui est béni à jamais, que je ne mens point. A Damas, le gouverneur pour le roi Arétas faisait garder la ville des Damascéniens, afin de se saisir de moi, et je fus dévalé par une fenêtre dans une manne le long du mur, et j'échappai à ses mains. Faut-il s'enorgueillir? Il est vrai que cela n'est pas utile, néanmoins j'en viendrai même aux visions et aux révélations du Seigneur : je connais un homme en Christ qui, il y a quatorze ans, que ce fût avec son corps, je l'ignore, que ce fût sans son corps, je l'ignore, Dieu le sait, un homme, dis-je, qui fut enlevé jusqu'au troisième ciel. Et je sais que ce même homme, que ce fût avec son corps, que ce fût sans son corps, Dieu le sait, fut enlevé dans le paradis, et entendit d'ineffables paroles qu'il n'est pas permis à un homme de proférer. C'est pour cet homme-là que je m'enorgueillirai, mais pour moi-même je ne m'enorgueillirai point, si ce n'est de mes faiblesses, (ce n'est pas que, si je voulais m'enorgueillir, j'eusse perdu la raison, car je dirais la vérité, mais je m'en abstiens, afin que personne ne m'attribue plus que ce qu'il me voit faire ou m'entend dire) et si ce n'est de l'excès de mes révélations. C'est pourquoi, afin que je ne m'exalte point, il m'a été donné, comme une épreuve pour la chair, un ange de Satan, afin qu'il me soufflette pour que je ne m'exalte point; trois fois j'ai prié à son sujet le seigneur, afin qu'il s'éloignât de moi, et il m'a dit: «Ma grâce te suffit, car la puissance déploie tous ses effets dans la faiblesse.» Je m'enorgueillirai donc beaucoup plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. C'est pourquoi je prends plaisir aux faiblesses, aux injures, aux calamités, aux persécutions et aux détresses, à cause de Christ; car quand je suis faible, alors je suis puissant. Je me suis laissé aller à déraisonner; c'est vous qui m'y avez contraint, car quant à moi j'aurais dû être recommandé par vous; je n'ai en effet été inférieur en quoi que ce soit aux apôtres de la plus haute volée, quoique je ne sois rien. Les marques de l'apôtre se sont fait reconnaître parmi vous avec une pleine persévérance par des signes et des prodiges et des miracles. Car en quoi avez-vous été lésés par comparaison avec les autres églises, sauf en ce que moi-même je ne vous ai pas été à charge? Pardonnez-moi cette injustice. Voici, pour la troisième fois je suis prêt à me rendre auprès de vous, et je ne vous serai pas à charge, car ce n'est pas ce qui est à vous que je recherche, mais c'est vous; ce ne sont pas en effet les enfants qui doivent thésauriser pour leurs parents, mais les parents pour leurs enfants. Quant à moi, je dépenserai très volontiers, et je me dépenserai moi-même entièrement pour vos âmes, dussé-je, en vous aimant toujours plus, être toujours moins aimé. Eh bien! soit; je ne vous ai pas été personnellement à charge, mais, étant plein d'astuce, je me suis emparé de vous par ruse. Est-ce qu'aucun de ceux que je vous ai envoyés m'a servi à vous duper? J'ai encouragé Tite, et avec lui j'ai envoyé le frère; est-ce que Tite vous a dupés? N'avons-nous pas marché dans le même esprit et suivi les mêmes traces? Vous vous imaginez depuis longtemps que nous nous justifions devant vous; c'est devant Dieu que nous parlons en Christ, mais tout ce que nous disons, mes bien-aimés, c'est pour votre édification; car je crains qu'à mon arrivée je ne vous trouve pas tels que je désirerais, et que moi-même je ne sois pas trouvé par vous tel que vous désireriez; je crains de trouver des querelles, de la jalousie, des emportements, des intrigues, des calomnies, des délations, des vanteries, des révoltes. Est-ce qu'à mon arrivée mon Dieu m'humiliera de nouveau par rapport à vous, et aurai-je à pleurer sur beaucoup de ceux qui ont ci-devant péché, et qui ne se seront pas repentis de l'impureté, de l'impudicité, du débordement auxquels ils se sont livrés? C'est la troisième fois que je viens chez vous; sur la déclaration de deux ou de trois témoins toute affaire sera décidée. J'ai prévenu et je préviens, comme je l'ai fait lorsque j'étais présent pour la seconde fois, et maintenant que je suis absent, ceux qui ont ci-devant péché et tous les autres, que si j'arrive de nouveau je n'userai d'aucun ménagement, puisque vous cherchez à avoir la preuve que c'est Christ qui parle en moi, lequel n'est pas faible relativement à vous, mais il est puissant parmi vous. En effet, il a été crucifié à cause de sa faiblesse, mais il vit par la puissance de Dieu; eh bien, nous-mêmes aussi nous sommes faibles en lui, mais nous vivrons avec lui par la puissance de Dieu. Mettez-vous vous-mêmes à l'épreuve pour voir si vous êtes dans la foi; examinez-vous vous-mêmes. Ou bien est-ce que vous ne reconnaissez pas que Jésus-Christ est en vous? A moins peut-être que vous ne soyez réprouvés. Mais j'espère que vous connaîtrez que nous, nous ne sommes pas réprouvés. Cependant nous demandons à Dieu que vous ne fassiez rien de mal, non pas que notre propre mérite soit mis en évidence, mais que vous pratiquiez ce qui est bien, et que nous-mêmes nous soyons en quelque sorte tenus pour réprouvés; car nous ne pouvons rien contre la vérité, mais pour la vérité; nous nous réjouissons en effet quand nous, nous sommes faibles, et quand vous-mêmes, vous êtes forts; et ce que nous demandons dans nos prières, c'est votre perfectionnement. C'est pourquoi je vous écris ces choses pendant que je suis absent, afin que, quand je serai présent, je n'aie pas à agir avec rigueur selon l'autorité que le Seigneur m'a donnée pour édifier et non pour détruire. Du reste, frères, réjouissez-vous, perfectionnez-vous, consolez-vous, soyez animés des mêmes sentiments, vivez en paix, et le Dieu de la charité et de la paix sera avec vous. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Tous les saints vous saluent. Que la grâce du seigneur Jésus, et la charité de Dieu, et la communication du saint esprit soient avec vous tous! Paul, apôtre, non par le fait des hommes, ou par l'entremise d'un homme, mais par Jésus-Christ et Dieu le Père qui l'a ressuscité des morts, et tous les frères qui sont avec moi, aux églises de Galatie : Que la grâce et la paix vous soient données par Dieu le Père et par notre seigneur Jésus-Christ, qui s'est lui-même donné pour nos péchés, afin de nous arracher du présent siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père, auquel gloire soit rendue pour les siècles des siècles. Amen! Je m'étonne que vous désertiez si vite Celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre évangile; ce qui ne vient d'autre chose que de ce qu'il y a quelques personnes qui vous troublent, et qui veulent renverser l'évangile de Christ. Mais, à supposer que nous-mêmes, ou un ange venu du ciel vous prêchât un évangile différent de celui que nous vous avons prêché, qu'il soit anathème! Comme nous vous l'avons déjà dit, et comme je vous le redis maintenant: si quelqu'un vous prêche un évangile différent de celui que vous avez reçu, qu'il soit anathème! Eh bien, maintenant, est-ce la faveur des hommes que j'ambitionne, ou celle de Dieu? Ou bien, est-ce que je cherche à plaire aux hommes? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas un esclave de Christ; car je vous fais savoir, frères, que l'évangile qui a été prêché par moi n'a rien d'humain, car, moi non plus, ce n'est pas par un homme que je l'ai reçu, ou que j'ai été instruit, mais par une révélation de Jésus-Christ. Vous avez en effet ouï parler de la conduite que j'ai tenue jadis dans le judaïsme, comment je poursuivais à outrance l'église de Dieu, et comment je la dévastais, et comment j'étais plus avancé dans le judaïsme que plusieurs de mes compatriotes de mon âge, étant animé d'un beaucoup plus grand zèle pour les traditions de mes pères. Mais, quand Celui qui m'a mis à part dès le sein de ma mère, et qui m'a appelé par Sa grâce, jugea bon de me révéler intérieurement Son fils, afin que j'en annonçasse la bonne nouvelle parmi les Gentils, aussitôt, sans prendre conseil de la chair et du sang, sans me rendre non plus à Jérusalem auprès des apôtres qui m'ont précédé, je me rendis au contraire en Arabie, puis je revins à Damas. Ensuite, au bout de trois ans, je retournai à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas, et je restai quinze jours auprès de lui; mais je ne vis aucun autre des apôtres, sauf Jacques le frère du Seigneur. Ce que je vous écris là, voici, devant Dieu, je ne mens point. Ensuite je me rendis en Syrie et en Cilicie. Cependant j'étais inconnu de visage aux églises de la Judée qui sont en Christ, seulement elles entendaient dire: «Notre ancien persécuteur prêche maintenant la bonne nouvelle de la foi que jadis il dévastait;» et elles glorifiaient Dieu à mon sujet. Ensuite, après quatorze ans d'intervalle, je montai de nouveau à Jérusalem avec Barnabas, en prenant aussi Tite avec moi. Mais j'y montai par suite d'une révélation, et je leur exposai l'évangile que je prêche parmi les Gentils, mais je m'entretins séparément avec les plus considérés, afin de ne pas courir ou de n'avoir pas couru inutilement. Mais Tite qui m'accompagnait, et qui était Grec, ne put pas même être contraint de se faire circoncire, et ce fut à cause des faux frères intrus qui s'étaient furtivement introduits pour espionner la liberté que nous possédons en Christ Jésus, afin de nous asservir complètement; auxquels nous n'accordâmes, pas même un instant, la soumission qu'ils demandaient, afin que la vérité de l'évangile vous fût maintenue. Mais, de la part de ceux qui étaient tenus en haute considération… quels qu'ils aient été, cela ne me fait rien; Dieu ne fait pas acception de personnes… quant à moi en effet, les plus considérés ne me suggérèrent rien, mais au contraire, voyant que l'évangile de l'incirconcision m'a été confié, comme à Pierre celui de la circoncision, (en effet Celui qui a agi en faveur de Pierre pour l'apostolat de la circoncision a aussi agi en ma faveur parmi les Gentils), et reconnaissant la grâce qui m'a été donnée, Jacques, et Céphas, et Jean, qui sont tenus pour les colonnes, me donnèrent leurs mains droites ainsi qu'à Barnabas, en signe d'union, afin que, nous, nous allassions vers les Gentils, et eux vers les circoncis; demandant seulement que nous nous souvinssions des pauvres, ce que je me suis aussi appliqué à faire, précisément à cause de cela. Mais, lorsque Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu'il avait été condamné; en effet, avant l'arrivée de quelques personnes qui venaient d'auprès de Jacques, il mangeait en commun avec les Gentils, mais quand il fut venu, il s'esquivait et se tenait à l'écart par crainte des circoncis; et les autres Juifs s'associèrent à sa dissimulation, en sorte que Barnabas aussi fut entraîné par leur hypocrisie. Mais, lorsque je vis qu'ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l'évangile, je dis à Céphas en présence de tous: «Si toi, qui es Juif, tu vis en Gentil et non en Juif, comment contrains-tu les Gentils à judaïser? Pour nous, nous sommes Juifs de naissance, et non pas des pécheurs d'entre les Gentils; néanmoins, sachant que l'homme n'est point justifié par les œuvres de la loi, mais par la foi en Christ Jésus, nous aussi, nous avons cru en Jésus-Christ, afin d'être justifiés par la foi en Christ et non par les œuvres de la loi; car, par les œuvres de la loi personne ne sera justifié. Mais, si, en cherchant à être justifiés par Christ, nous-mêmes aussi nous étions trouvés pécheurs, Christ ne devient-il pas un ministre du péché? Loin de nous cette pensée! En effet, si ce que j'ai détruit, je le construis derechef, je me déclare moi-même un transgresseur; car, pour moi, c'est par la loi que je suis mort quant à la loi, afin de vivre pour Dieu; j'ai été crucifié avec Christ; si je vis, ce n'est plus moi, mais c'est Christ qui vit en moi; quant à la vie dont je vis maintenant dans ma chair, je vis dans la foi en Dieu et en Christ qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. Je ne rejette pas la grâce de Dieu; car, si c'est par la loi que s'obtient la justice, c'est donc pour rien que Christ est mort!» O Galates inintelligents! Qui est-ce qui vous a fascinés, vous, devant les yeux desquels a été clairement peint Jésus-Christ crucifié? Voici seulement ce que je veux apprendre de vous: est-ce par les œuvres de la loi que vous avez reçu l'Esprit, ou par la prédication de la foi? Etes-vous tellement inintelligents? Ayant commencé par l'esprit, finirez-vous maintenant par la chair? Avez-vous fait de si grandes expériences inutilement? Si ce n'était encore qu'inutilement! Celui donc qui vous dispense l'Esprit et qui développe en vous des forces miraculeuses, le fait-Il par les œuvres de la loi, ou par la prédication de la foi? C'est comme pour Abraham qui crut en Dieu, et auquel cela fut compté pour justice. Reconnaissez donc que ceux qui croient, ceux-là sont fils d'Abraham. Or l'Écriture, prévoyant que c'est par la foi que Dieu justifie les Gentils, a d'avance annoncé à Abraham cette bonne nouvelle: «Toutes les nations seront bénies en toi;» en sorte que ceux qui croient sont bénis avec Abraham le croyant; car tous ceux qui s'en tiennent aux œuvres de la loi, sont placés sous une malédiction, parce qu'il est écrit: «Maudit soit quiconque n'adhère pas à toutes les choses qui sont écrites dans le livre de la loi, pour les pratiquer.» Mais, que, sous la loi, personne ne soit justifié devant Dieu, c'est ce qui est évident, car c'est celui qui est juste par la foi qui vivra. Or la loi n'est pas de même nature que la foi, mais, au contraire, c'est celui qui les aura pratiqués qui vivra par eux. Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, en étant devenu malédiction pour nous (car il est écrit: «Maudit est quiconque est pendu au bois»), afin que la bénédiction donnée à Abraham se réalisât en Jésus-Christ pour les Gentils, afin que nous reçussions par la foi l'Esprit qui a été promis. Frères, je dis, pour parler humainement, que personne n'annule ou n'altère une convention dûment sanctionnée, quoiqu'elle ne soit que l'œuvre d'un homme; or, c'est à Abraham que les promesses ont été faites, et à sa postérité; il n'est pas dit: «et aux postérités,» comme s'il y en avait plusieurs, mais comme n'y en ayant qu'une seule: «et à ta postérité,» qui est Christ. Or, voici ce que je dis: une convention que Dieu a antérieurement sanctionnée, la loi, survenue quatre cent trente ans plus tard, ne l'abroge pas de manière que la promesse soit mise à néant; car, si l'héritage provient de la loi, ce n'est plus de la promesse: or, c'est par une promesse que Dieu en a gratuitement fait don à Abraham. — Qu'est-ce donc que la loi? — C'est à cause des transgressions qu'elle a été ensuite instituée, (jusques à ce que fut venue la postérité à laquelle ont été faites les promesses), ayant été mise en vigueur par des anges au moyen d'un médiateur. — Mais le médiateur ne représente pas une seule partie, tandis que Dieu est un seul. — La loi est-elle donc contre les promesses? Loin de nous cette pensée! En effet, si une loi eut été donnée, qui fût capable de procurer la vie, c'est réellement dans la loi qu'existerait la justice; mais, au contraire, l'Écriture a tout renfermé sous le péché, afin que la promesse se réalisât, par la foi en Jésus-Christ, pour ceux qui croient. Or, avant que vînt la foi, nous étions tous enfermés sous la garde de la loi, en attendant la foi qui devait être révélée; en sorte que la loi a été le pédagogue qui nous a conduits à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. Mais une fois la foi venue, nous ne sommes plus sous un pédagogue; car, tous, vous êtes fils de Dieu par la foi en Christ Jésus. Vous tous, en effet, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ; il n'y a ici ni Juif, ni Grec; il n'y a ni esclave, ni homme libre; il n'y a point de mâle et point de femme, car tous vous êtes un seul être en Christ Jésus. Mais, si vous appartenez à Christ, vous êtes donc de la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse. Or je dis que l'héritier, pendant tout le temps où il est encore un enfant, ne l'emporte en rien sur un esclave, quoiqu'il soit propriétaire universel, mais il est placé sous des tuteurs et des gérants jusques à l'époque fixée par son père. Nous aussi de même, quand nous étions des enfants, nous étions tenus en esclavage sous les rudiments du monde; mais, lorsque est arrivé l'accomplissement du temps, Dieu a envoyé Son fils, né d'une femme, né sous la loi, afin qu'il rachetât ceux qui sont sous la loi pour que nous reçussions l'adoption filiale. Or c'est parce que vous êtes des fils, qu'il a envoyé l'esprit de Son fils dans nos cœurs, lequel s'écrie: Abba! Père! En sorte que tu n'es plus un esclave, mais un fils; or, si tu es fils, tu es aussi héritier par la grâce de Dieu. Mais, tandis qu'alors, ne connaissant point Dieu, vous étiez esclaves de ceux qui, par leur nature, ne sont pas des Dieux, maintenant, que vous avez connu Dieu, ou plutôt que vous avez été connus par Lui, comment vous tournez-vous derechef vers les faibles et pauvres rudiments, auxquels vous voulez recommencer à vous asservir tout de nouveau? Vous observez les jours, et les mois, et les temps, et les années! Je crains pour vous d'avoir inutilement travaillé parmi vous. Devenez comme moi, je vous en prie, frères, car moi-même je suis devenu comme vous. Vous ne m'avez point offensé; mais vous savez que ce fut à cause d'une faiblesse de la chair que je vous ai pour la première fois annoncé la bonne nouvelle, et que vous n'avez alors ni méprisé, ni rejeté avec dégoût l'épreuve où vous avez été mis par ma chair, mais que vous m'avez reçu au contraire comme un ange de Dieu, comme Christ Jésus. Qu'est-ce donc qui faisait votre béatitude? Car je vous atteste que, si cela eût été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner. En sorte que je suis devenu votre ennemi en vous disant la vérité! Ce n'est pas avec un zèle louable qu'ils s'attachent à vous, mais ils veulent nous séparer, afin que vous vous attachiez avec zèle à eux. Mais c'est à ce qui est bien que vous devez vous attacher avec un zèle louable, en tout temps, et non pas seulement pendant que je me trouve parmi vous. Mes enfants, vous, pour qui je souffre derechef les douleurs de l'enfantement jusques à ce que Christ ait été formé en vous, je voudrais bien me trouver maintenant parmi vous et changer de ton, car je suis inquiet à votre sujet. Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, ne prêtez-vous point l'oreille à la loi? Car il est écrit qu'Abraham eut deux fils, un de la servante, et un de la femme libre; mais celui de la servante naquit selon la chair, tandis que celui de la femme libre naquit par l'effet de la promesse. Ce sont là des allégories; car ces femmes représentent deux alliances: l'une qui vient de la montagne de Sina, et qui engendré pour la servitude, c'est Agar, (or le mot Agar désigne en Arabie le mont Sina); mais elle correspond à la Jérusalem actuelle, car celle-ci est dans la servitude avec ses enfants, tandis que la Jérusalem d'en haut est libre; c'est elle qui est notre mère; car il est écrit: «Réjouis-toi stérile, qui n'enfantes point; éclate et crie, toi qui ne ressens pas les douleurs de l'enfantement! Car les enfants de la délaissée seront plus nombreux que ceux de la femme qui a le mari.» Pour vous, frères, comme Isaac, vous êtes enfants de la promesse; mais, de même qu'alors celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l'esprit, il en est encore ainsi maintenant. Mais que dit l'Écriture? «Chasse la servante et son fils; car le fils de la servante n'héritera certainement pas avec le fils de la femme libre.» C'est pourquoi, frères, nous ne sommes pas enfants d'une servante, mais de la femme libre; c'est pour la liberté que Christ nous a rendus libres; demeurez donc fermes, et ne vous soumettez pas derechef au joug de la servitude. Voici, moi Paul, je vous déclare que, si vous vous faites circoncire, Christ ne vous servira à rien; mais je proteste derechef à tout homme qui se fait circoncire, qu'il est tenu de pratiquer la loi tout entière. Vous avez complètement rompu avec Christ, vous tous qui êtes justifiés par la loi; vous êtes déchus de la grâce. En effet, quant à nous, c'est en esprit que nous saisissons par la foi l'espoir de la justice; car, en Christ, ni la circoncision n'a quelque valeur, ni l'incirconcision, mais la foi qui montre son efficace par la charité. Vous couriez bien; qui est-ce qui vous a empêchés d'obéir à la vérité? Cette influence ne vient pas de Celui qui vous appelle; un peu de levain fait lever la pâte tout entière. Pour moi, j'ai la confiance que vous ne penserez pas différemment, mais que celui qui vous trouble en portera la peine, quel qu'il soit. Quant à moi, frères, si je prêche encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté, puisque le scandale, de la croix a disparu? Puissent ceux qui vous bouleversent en venir à se mutiler tout à fait! Pour vous, frères, c'est bien à la liberté que vous avez été appelés; seulement ne faites pas de cette liberté une instigation pour la chair, mais asservissez-vous les uns aux autres par Sa charité; car toute la loi est accomplie dans une seule parole, qui est celle-ci: «Tu aimeras ton prochain comme toi-même;» tandis que si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres. Mais je dis: conduisez-vous selon l'esprit et ne satisfaites pas la convoitise de la chair; en effet la chair convoite contre l'esprit, et l'esprit contre la chair, car ils sont opposés l'un à l'autre, afin que vous ne fassiez pas ce que vous voudriez. Mais, si vous êtes conduits pur l'esprit, vous n'êtes pas sous la loi. Or les œuvres de la chair sont bien connues: ce sont l'impudicité, l'impureté, la débauche, l'idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, la jalousie, les emportements, les intrigues, les divisions, les sectes, les haines, les excès, les orgies, et tout ce qui leur ressemble; dont je vous dis d'avance, comme je vous l'ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n'hériteront point le royaume de Dieu. Mais le fruit de l'esprit est la charité, la joie, la paix, la longanimité, la bonté, la probité, la fidélité, la douceur, la tempérance. Ce n'est pas à de telles choses que s'oppose la loi. Or, ceux qui appartiennent à Christ Jésus ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises. Si nous vivons par l'esprit, marchons aussi selon l'esprit. Ne devenons pas glorieux, nous provoquant les uns les autres, nous enviant les uns les autres. Frères, quand même un homme est ouvertement surpris dans quelque faute, vous qui êtes spirituels, corrigez-le avec un esprit de douceur; prenant garde à toi-même, de peur que, toi aussi, tu ne sois tenté. Portez les fardeaux les uns des autres, et ainsi vous accomplirez la loi de Christ; car si quelqu'un s'imagine être quelque chose, quoiqu'il ne soit rien, il se déçoit lui-même; mais qu'il examine ses propres œuvres, et alors c'est par rapport à lui-même seulement qu'il aura de quoi s'enorgueillir, et non par rapport à autrui, car chacun portera sa propre charge; toutefois que celui auquel est enseignée la parole s'unisse à celui qui la lui enseigne pour tout ce qui est bien. Ne vous y trompez pas: on ne se moque pas de Dieu; car ce qu'un homme sème, c'est aussi ce qu'il moissonnera. En effet, celui qui sème pour sa propre chair moissonnera de la chair la perdition, tandis que celui qui sème pour l'esprit moissonnera de l'esprit la vie éternelle. Mais ne nous décourageons point de faire le bien, car nous moissonnerons au temps voulu, si nous ne nous relâchons point. Ainsi donc, tant que nous en aurons l'occasion, faisons ce qui est bien envers tous, mais surtout envers ceux qui composent la famille de la foi. Voyez avec quelles grandes lettres je vous ai écrit de ma propre main : Tous ceux, qui veulent se faire bien voir en ce qui tient à la chair, ce sont ceux-là qui vous contraignent de vous faire circoncire, uniquement afin de n'être pas persécutés pour la croix de Christ; car ces circoncis eux-mêmes n'observent pas davantage la loi, mais ils veulent que vous vous fassiez circoncire, afin de trouver en votre propre chair un motif de s'enorgueillir. Pour moi, qu'il ne m'arrive pas de m'enorgueillir d'autre chose que de la croix de notre seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde; car ce n'est ni d'être circoncis, ni d'être incirconcis, qui fait rien, mais d'être une nouvelle créature. Et tous ceux qui marcheront en suivant cette règle, que la paix et la miséricorde reposent sur eux et sur l'Israël de Dieu. Qu'à l'avenir personne ne me cause plus de soucis, car je porte sur mon corps les marques de Jésus. Frères, que la grâce du seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit. Amen! Paul, apôtre de Christ Jésus par la volonté de Dieu, aux saints qui sont aussi fidèles en Christ Jésus : Que la grâce et la paix vous soient données par Dieu notre Père et par le seigneur Jésus-Christ! Béni soit le Dieu de notre seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis par toute; espèce de bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ, selon qu'il nous a élus en lui avant la fondation du monde, pour que nous fussions saints et irrépréhensibles devant Lui, nous ayant prédestinés, dans Sa charité, à devenir, par Christ Jésus, Ses enfants d'adoption, suivant le bon plaisir de Sa volonté, à la louange de la gloire de Sa grâce, qu'il nous a gratuitement accordée par le bien-aimé en qui nous possédons la rédemption par son sang, le pardon de nos fautes, selon la richesse de Sa grâce, qu'Il a répandue abondamment sur nous par toute espèce de sagesse et d'intelligence, en nous faisant connaître le mystère de Sa volonté, selon le libre dessein qu'il avait d'avance formé en Lui-même, pour l'exécuter lors de l'accomplissement des temps, de rassembler toutes choses en Christ, tant celles qui sont aux cieux, que celles qui sont sur la terre, en lui, dis-je, en qui nous avons aussi été mis en possession de l'héritage, selon que nous y avions été prédestinés d'après le décret de Celui qui opère toutes choses suivant le dessein de Sa volonté, pour que nous servions à la louange de Sa gloire, nous, qui d'avance avons espéré en Christ, en qui, vous-mêmes aussi, depuis que vous avez ouï la parole de la vérité, la bonne nouvelle de votre salut, en qui, dis-je, vous-mêmes aussi ayant cru, vous avez été scellés par l'esprit saint qui avait été promis, lequel est un gage de notre héritage, pour avoir part à la rédemption de ceux que Dieu s'est acquis, à la louange de Sa gloire. C'est pourquoi, moi aussi, ayant appris quelle est votre foi au Seigneur Jésus et votre fidélité envers tous les saints, je ne cesse de rendre des actions de grâces pour vous, faisant mention de vous dans mes prières, afin que le Dieu de notre seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation; les yeux de votre cœur étant illuminés par sa connaissance, de telle sorte que vous sachiez quelle est l'espérance attachée à Son appel, quelle est la richesse de la gloire de Son héritage parmi les saints, et quelle est, envers nous qui croyons, l'excessive grandeur de Son pouvoir, qui se montre dans l'efficace puissante de Sa force, qu'il a déployée en Christ, en le ressuscitant des morts et en le faisant asseoir à Sa droite dans les cieux, au-dessus de toute espèce d'autorité, et de domination, et de puissance, et de seigneurie, et de tout nom donné, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans celui qui est à venir; et Il a tout placé sous ses pieds, et Il l'a donné comme chef universel à l'Église qui est son corps, la plénitude de Celui qui, de toutes manières, remplit toutes choses. Et vous, qui étiez morts par vos fautes et vos convoitises, dans lesquelles vous avez marché jadis selon le train de ce monde, selon le chef de la puissance de l'air, de l'esprit qui agit maintenant dans les fils de la désobéissance, parmi lesquels, nous aussi, nous nous livrions tous jadis aux convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions, par nature, des enfants de colère comme les autres… mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause de la grande charité dont Il nous a aimés, nous aussi, qui étions morts par nos fautes et nos convoitises, Il nous a rendus à la vie avec vous en Christ, (c'est par grâce que vous avez été sauvés), et Il nous a ensemble ressuscités et fait asseoir dans les lieux célestes en Christ Jésus, afin de montrer, dans les siècles à venir, l'excessive richesse de Sa grâce par Sa bonté, dont nous sommes les objets en Christ Jésus. Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, au moyen de la foi, et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu; ce n'est point par les œuvres, afin que personne ne s'enorgueillisse; car nous sommes Son ouvrage, ayant été créés en Christ Jésus pour de bonnes œuvres, que Dieu a d'avance préparées, afin que ce soit en elles que nous marchions. C'est pourquoi souvenez-vous que, naguère, vous, les païens par la chair, qui étiez appelés l'incirconcision par ce qui s'appelle la circoncision faite manuellement en la chair, que vous étiez, dis-je, en ce temps-là, sans Christ, étant en dehors de la société d'Israël et étrangers aux alliances de la promesse, n'ayant point d'espérance, et étant sans Dieu dans le monde. Mais maintenant, en Christ Jésus, vous qui étiez naguère éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ, car c'est lui qui est notre paix, lui, qui de l'un et de l'autre a fait un seul, et qui a détruit le mur qui formait la séparation, je veux dire la haine, en anéantissant par sa propre chair la loi des commandements donnés sous forme de décrets, afin de créer en lui, de tous les deux, un seul homme nouveau, en faisant la paix, et de les réconcilier l'un et l'autre, en un seul et même corps, avec Dieu par la croix, en détruisant la haine par elle. Et il est venu annoncer la bonne nouvelle de la paix à vous qui étiez éloignés, et à ceux qui sont près, car c'est par lui que nous avons, les uns et les autres, en un seul et même esprit, l'accès auprès du Père. Ainsi donc vous n'êtes plus étrangers et sans droit de cité, mais vous êtes concitoyens des saints et membres de la famille de Dieu, ayant été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, la pierre angulaire étant Christ Jésus même, en qui tout édifice, ayant ses parties bien ajustées, s'élève comme un sanctuaire sacré dans le seigneur, en qui, vous aussi, vous êtes tous édifiés ensemble pour devenir une habitation de Christ en esprit. C'est pour cela que, moi Paul, je suis le prisonnier de Christ Jésus pour vous, les Gentils, si, en effet, vous avez ouï parler de la manière dont m'a été dispensée la grâce de Dieu qui m'a été donnée pour vous; c'est par révélation que m'a été communiqué le mystère, tel que je l'ai ci-devant écrit en peu de mots; d'après quoi vous pouvez, en me lisant, comprendre que je suis versé dans le mystère de Christ, lequel n'a pas été communiqué en d'autres générations aux fils des hommes, comme il a été maintenant révélé à Ses saints et à Ses prophètes par l'Esprit; c'est à savoir, que les Gentils sont cohéritiers, et membres du même corps, et coparticipants de la promesse en Christ Jésus, par l'Évangile dont j'ai été fait ministre selon le don de la grâce de Dieu qui m'a été donnée, et selon l'efficace de Sa puissance. C'est à moi, le moindre de tous les saints, qu'a été donnée cette grâce d'annoncer aux Gentils la bonne nouvelle de la richesse impénétrable de Christ, et de les éclairer tous sur la dispensation du mystère caché de tout temps en Dieu qui a créé toutes choses, afin que, maintenant, la sagesse infiniment diverse de Dieu fût portée par l'Église à la connaissance des dominations et des autorités dans les lieux célestes, selon le dessein formé de tout temps qu'il a accompli en Christ Jésus notre seigneur, en qui nous possédons avec confiance la liberté et l'accès par la foi que nous avons en lui. Aussi je vous demande de ne point vous laisser décourager par les tribulations que je souffre pour vous, ce qui est votre gloire. C'est à cause de cela que je ploie les genoux devant le Père, duquel tire son nom toute lignée dans les cieux et sur la terre, afin qu'il vous donne, selon la richesse de Sa gloire, d'être puissamment fortifiés par Son esprit dans l'homme intérieur, en sorte que Christ habite par la foi dans vos cœurs, afin que, étant enracinés et fondés dans la charité, vous puissiez pleinement comprendre avec tous les saints quelle est la largeur et la longueur, et la profondeur et la hauteur, et connaître la charité de Christ qui surpasse la connaissance, afin que toute la plénitude de Dieu s'accomplisse. Or, qu'à Celui qui peut plus que tout faire, bien au delà de ce que nous demandons ou de ce que nous pensons, selon la puissance qui se déploie en nous, qu'à Lui soit rendue la gloire dans l'Église et en Christ Jésus, durant toutes les générations du siècle des siècles. Amen! Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le seigneur, à vous conduire d'une manière digne de l'appel qui vous a été adressé, avec toute espèce d'humilité et de mansuétude, avec longanimité, vous supportant les uns les autres avec charité, vous efforçant de conserver l'unité de l'esprit par le lien de la paix. Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme c'est à une seule espérance que se rapporte l'appel que vous avez reçu; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême; il y a un seul Dieu, Père de tous, qui est au-dessus de tous, et, par tous, en tous. Or à chacun de vous a été donnée la grâce selon la mesure du don de Christ; c'est pourquoi il est dit: «Après être monté en haut il a capturé des captifs, et il a donné des dons aux hommes.» Or l'expression «il est monté,» qu'emporte-t-elle, sinon qu'il est aussi descendu premièrement dans les parties plus basses de la terre? Celui qui est descendu, c'est lui aussi qui est monté au-dessus de tous les deux, afin de remplir toutes choses; et c'est lui qui a établi les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, ceux-ci comme évangélistes, ceux-là comme pasteurs et docteurs, afin d'accomplir, pour le perfectionnement des saints, l'œuvre du ministère, l'édification du corps de Christ, jusques à ce que, tous, nous soyons parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de l'âge de la plénitude de Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants, ballottés par les flots et emportés çà et là par tous les souffles de l'enseignement, grâce à la tricherie des hommes, à la fourberie qui favorise les manœuvres de l'erreur, mais que, proclamant la vérité avec charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ, par l'assistance duquel le corps entier, bien uni et bien compact, travaille à sa propre croissance, sous l'action multiple de cette assistance, avec une efficace proportionnée à chacune de ses parties, pour s'édifier lui-même dans la charité. Je dis donc, et j'en atteste le seigneur, que vous ne devez plus vous conduire comme les Gentils se conduisent dans l'inanité de leur intelligence, ayant l'entendement offusqué de ténèbres, étant étrangers à la vie de Dieu à cause de l'ignorance qui est en eux, à cause de l'endurcissement de leur cœur; en sorte que, devenus insensibles, ils se sont livrés à la débauche, pour commettre avec excès toute espèce d'impureté. Mais, pour vous, ce n'est pas ainsi que vous avez appris Christ, si, en effet, vous avez ouï parler de lui, et si c'est en lui que vous avez été instruits, selon que la vérité existe en Jésus, à dépouiller, en opposition à votre précédente conduite, le vieil homme qui se corrompt sous l'influence des convoitises que produit l'erreur, et à être renouvelés par l'Esprit dans votre intelligence, et à revêtir le nouvel homme, qui a été créé à l'image de Dieu avec la justice et la sainteté que produit la vérité. C'est pourquoi, ayant dépouillé, le mensonge, parlez avec vérité, chacun à votre prochain, car nous sommes membres les uns des autres. Soyez en colère, et toutefois ne péchez pas; que le soleil ne se couche pas sur votre courroux, et ne donnez pas non plus de prise au diable. Que le larron ne dérobe plus, mais que plutôt il prenne de la peine en travaillant de ses mains à ce qui est bien, afin qu'il ait de quoi donner à celui qui est dans le besoin. Qu'aucune mauvaise parole ne sorte de votre bouche, mais seulement celle qui peut être bonne pour l'édification selon le besoin, afin qu'elle soit un bienfait pour les auditeurs, n'attristez point l'esprit saint de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. Que toute espèce d'aigreur, et d'irritation, et de colère, et de cris, et de calomnie, soit enlevée du milieu de vous, ainsi que toute espèce de méchanceté. Devenez bons les uns pour les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement comme Dieu aussi nous a pardonné en Christ; devenez donc des imitateurs de Dieu, comme Ses enfants bien-aimés, et marchez dans la charité, comme Christ aussi vous a aimés et s'est livré lui-même pour vous à Dieu en offrande et en sacrifice, comme un parfum d'agréable odeur. Mais que l'impudicité et toute espèce d'impureté, ou la cupidité, ne soient pas même nommées parmi vous, comme il convient à des saints, non plus que l'impudeur et le bavardage, ou la bouffonnerie, qui sont choses inconvenantes, mais qu'on y entende plutôt l'action de grâce; car sachez et connaissez ceci, c'est que tout impudique, ou impur, ou cupide, ce qui veut dire un idolâtre, ne possède pas d'héritage dans le royaume de Christ et de Dieu. Que personne ne vous trompe par de vains discours: c'est bien à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de la désobéissance; ne vous associez donc pas à eux; car, si vous étiez autrefois ténèbres, vous êtes maintenant lumière dans le seigneur; conduisez-vous comme des enfants de lumière, (car le fruit de la lumière consiste en toute espèce de bonté, de justice et de vérité), examinant ce qui plaît au seigneur; et ne prenez point de part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais bien plutôt blâmez-les; il est vrai que ce qu'ils font en secret, il est honteux même d'en parler, mais quand toutes ces choses sont blâmées, c'est par la lumière qu'elles sont dévoilées, car tout ce qui est dévoilé est lumière; c'est pourquoi il est dit: «Réveille-toi, dormeur, et relève-toi d'entre les morts, et le Christ t'illuminera.» Prenez donc scrupuleusement garde à la manière dont vous vous conduisez, non pas comme des gens dépourvus de sagesse, mais comme des sages, mettant bien le temps à profit, car les jours sont mauvais. C'est pourquoi ne devenez pas déraisonnables, mais comprenez quelle est la volonté de notre seigneur, et ne vous enivrez pas de vin, ce qui entraîne avec soi le dérèglement; mais soyez remplis de l'Esprit, vous parlant les uns aux autres par des psaumes, et des hymnes, et des chants, chantant et célébrant en votre cœur le seigneur, rendant grâces constamment pour toutes choses, au nom de notre seigneur Christ Jésus, à Dieu le Père, nous soumettant les uns aux autres dans la crainte de Christ. Que les femmes le soient à leurs propres maris, comme au Seigneur, parce que le mari est chef de la femme, comme Christ aussi est chef de l'Église, lui sauveur du corps; mais, si l'Église est soumise à Christ, que, de même aussi, les femmes le soient à leurs maris en toute chose. Pour vous, maris, aimez vos femmes, comme Christ aussi a aimé l'Église et s'est lui-même livré pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l'avoir purifiée par l'ablution de l'eau, pour se présenter à lui-même l'Église glorieuse, n'ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais afin qu'elle soit sainte et irrépréhensible. De même les maris aussi doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps; celui qui aime sa femme s'aime lui-même, car personne n'a jamais haï sa propre chair, mais il l'entretient et en prend soin comme Christ aussi le fait pour l'Église, parce que nous sommes membres de son corps. C'est pour cela que l'homme quittera père et mère, et il s'unira étroitement à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ce mystère est grand, mais j'en parle relativement à Christ et à l'Église; néanmoins que, parmi vous aussi, chacun aime sa femme comme lui-même; quant à la femme, qu'elle craigne son mari. Enfants, obéissez à vos parents; car cela est juste. «Honore ton père et ta mère;» c'est le premier commandement qui soit accompagné d'une promesse : «afin que tu sois heureux, et que tu vives longtemps sur la terre.» Et vous, pères, n'irritez pas vos. enfants, mais élevez-les dans la discipline et l'admonition du Seigneur. Esclaves, obéissez à vos maîtres selon la chair, avec crainte et tremblement, dans la simplicité de votre cœur, comme à Christ, non point avec une soumission extérieure comme pour plaire aux hommes, mais comme des esclaves de Christ qui font de cœur la volonté de Dieu, vous asservissant avec empressement, comme au seigneur et non à un homme, sachant que ce que chacun aura fait de bon, il en recevra la rétribution de la part du Seigneur, que ce soit un esclave ou un homme libre. Et vous, maîtres, agissez de même envers eux, mettant de côté la menace, sachant que leur Maître et le vôtre est dans les cieux, et qu'il n'y a pas devant Lui acception de personnes. Au reste, fortifiez-vous dans le seigneur et par la puissance de sa force; revêtez-vous de toutes les armes de Dieu afin de pouvoir résister aux manœuvres du diable; car ce n'est pas contre le sang et la chair que vous avez à lutter, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les souverains de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. C'est pourquoi saisissez toutes les armes de Dieu, afin que vous puissiez résister dans le jour mauvais, et, après avoir tout mis en œuvre, tenir ferme. Tenez donc ferme, ayant ceint vos reins de la vérité, et ayant revêtu la cuirasse de la justice, et ayant pris pour chaussure de vos pieds le zèle qu'inspire l'Évangile de paix, saisissant en toute circonstance le bouclier de la foi, au moyen duquel vous pourrez éteindre tous les dards enflammés du malin; et munissez-vous du casque du salut et de l'épée de l'esprit, qui est la parole de Dieu; adressant en toute occasion toute sorte de prières et d'intercessions par l'esprit, et veillant à cela avec une entière persévérance, priant pour tous les saints et pour moi, afin qu'il me soit donné, en ouvrant la bouche, de parler avec liberté, pour faire connaître le mystère pour lequel je suis ambassadeur dans les chaînes, afin que je l'expose avec la liberté avec laquelle je dois parler. Mais, afin que, vous aussi, vous sachiez ce qui me concerne, et l'état où je suis, vous serez informés de tout par Tychique, le frère bien-aimé et le fidèle ministre dans le seigneur, que je vous ai envoyé, précisément afin que vous fussiez instruits de l'état de nos affaires, et qu'il consolât vos cœurs. Que la paix soit avec les frères, ainsi que la charité unie à la foi, de la part de Dieu le Père et du seigneur Jésus-Christ! Que la grâce soit avec tous ceux qui aiment notre seigneur Jésus-Christ d'une manière incorruptible! Paul et Timothée, esclaves de Christ Jésus, à tous les saints en Christ Jésus qui sont à Philippes, avec les évêques et les diacres : Que la grâce et la paix vous soient données par Dieu notre Père, et par le Seigneur Jésus-Christ! Je rends de constantes actions de grâces à mon Dieu dans chacune de mes prières pour tout le souvenir que je conserve de vous; Lui adressant avec joie ma prière pour vous tous, à cause de votre commun accord pour l'Évangile dès le premier jour jusques à maintenant, ayant la confiance positive que Celui qui a commencé en vous une œuvre excellente la consommera d'ici à la journée de Christ Jésus. Il est juste en effet que je pense ainsi sur vous tous, car je vous porte dans mon cœur, vous, qui tous, soit dans mes chaînes, soit dans la défense et la confirmation de l'Évangile, partagez avec moi la grâce qui m'est faite; car Dieu m'est témoin, que je vous chéris tous avec la tendresse de Christ Jésus. Et, ce que je demande dans mes prières, c'est que votre charité abonde encore plus en connaissance et en toute espèce de discernement, pour que vous appréciiez ce qui est excellent, afin d'être purs et irréprochables pour la journée de Christ, possédant pleinement par Jésus-Christ le fruit de la justice, à la gloire et à la louange de Dieu. Je veux cependant que vous sachiez, frères, que ma position a plutôt contribué aux progrès de l'Évangile, en sorte que, dans tout le prétoire et partout ailleurs, il est devenu manifeste que c'est pour Christ que je suis dans les chaînes, et la plupart des frères, prenant, grâce au Seigneur, confiance en mes chaînes, se sentent beaucoup plus enhardis à annoncer sans crainte la parole de Dieu. Quelques-uns, il est vrai, prêchent aussi Christ par un esprit d'envie et de dispute, tandis que quelques autres le font aussi par bienveillance : les uns agissent par charité, sachant que je suis chargé de la défense de l'Évangile; les autres, agissant par intrigue, annoncent Christ sans pureté, avec l'intention de provoquer une tribulation pour mes chaînes. Qu'importe? Car, de manière ou d'autre, avec ou sans arrière-pensée, Christ est annoncé, et c'est là ce dont je me réjouis, et ce dont je me réjouirai encore. Je sais d'ailleurs que cela me tournera à salut, grâce à vos prières et à l'assistance de l'Esprit de Jésus-Christ, selon ma vive attente et l'espoir où je suis que je n'aurai à rougir sur aucun point, mais que, maintenant comme toujours, Christ sera magnifié en mon corps avec une pleine franchise, soit par ma vie, soit par ma mort; car pour moi la vie est Christ, et la mort est un gain. Mais si la vie dans la chair était utile pour mon œuvre? En ce cas, je ne sais ce que je dois préférer; mais je suis pressé de part et d'autre, ayant le désir de partir et d'être avec Christ, car cela est de beaucoup le meilleur, mais toutefois le séjour en la chair est plus nécessaire à cause de vous. Et c'est parce que j'ai cette confiance, que je sais que je demeurerai, et que je resterai auprès de vous tous pour l'avancement et la joie de votre foi, afin que le motif de m'enorgueillir à votre sujet s'accroisse pour moi en Christ Jésus lors de mon retour parmi vous. Seulement, comportez-vous d'une manière digne de l'évangile de Christ, afin que, soit que je vienne et que je vous voie, soit que je sois absent, j'apprenne, en ce qui vous concerne, que vous demeurez fermes dans un seul et même esprit, luttant ensemble d'une seule et même âme pour la foi de l'Évangile, et ne vous laissant sur aucun point effrayer par les adversaires; ce qui est pour eux une démonstration de leur perdition, mais de votre salut; et cela vient de Dieu, car il vous a été fait la grâce, quant à Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui, en soutenant le même combat que vous m'avez vu soutenir, et que vous apprenez maintenant que je soutiens encore. Si donc il existe quelque consolation en Christ, s'il existe quelque soulagement de la charité, s'il existe quelque union d'esprit, s'il existe quelque tendresse et quelques compassions, rendez ma joie parfaite, afin d'être animés du même sentiment, ayant la même charité, formant une seule âme, étant animés d'un seul et même sentiment, et d'aucun de ceux qu'inspirent l'intrigue et la vaine gloire, mais regardant réciproquement les autres par humilité comme supérieurs à vous-mêmes, ne songeant point chacun à vos propres intérêts, mais chacun aussi à ceux des autres. Soyez animés au dedans de vous des sentiments dont fut aussi animé Christ Jésus, lequel, existant en forme de Dieu, n'a pas considéré comme une proie l'égalité avec Dieu, mais s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme d'esclave, en naissant d'une manière semblable aux hommes; et, après avoir été trouvé, quant à l'apparence, semblable à un homme, il s'est humilié lui-même en se montrant obéissant jusques à mourir, à mourir même sur une croix; c'est pourquoi aussi Dieu l'a haut élevé, et lui a octroyé le nom qui est au-dessus de toute espèce de nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre, et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, que ce ne soit pas seulement en ma présence, mais bien plus encore maintenant en mon absence, que vous travailliez à votre propre salut avec crainte et tremblement, car c'est Dieu qui effectue en vous, et la volonté, et l'action, d'après Son bon plaisir. Faites toutes choses sans murmures ni hésitations, afin de devenir irréprochables et purs, des enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d'une génération pervertie et corrompue, parmi laquelle vous brillez comme des luminaires dans le monde, en portant avec vous la parole de vie, ce qui sera pour moi un motif de m'enorgueillir, lors de la journée de Christ, de n'avoir ni couru en vain, ni travaillé en vain. Mais, dussé-je servir de libation en officiant dans le sacrifice de votre foi, je m'en réjouis, et je suis dans la joie avec vous tous; vous aussi, réjouissez-vous de même, et soyez avec moi dans la joie. Or, j'espère dans le Seigneur Jésus vous envoyer incessamment Timothée, afin que, moi aussi, je reprenne courage en apprenant ce qui vous concerne; car je n'ai ici personne qui, sentant de même, puisse prendre véritablement souci de ce qui vous concerne; tous, en effet, ils recherchent leurs propres intérêts, et non ceux de Christ Jésus; mais, quant à lui, vous savez qu'il a été mis à l'épreuve, en s'assujettissant avec moi, comme un enfant sous son père, au service de l'Évangile. C'est donc lui que j'espère vous envoyer, aussitôt que j'aurai pu juger de la tournure de mes affaires. Or, j'ai la confiance dans le Seigneur que, de mon côté aussi, j'arriverai incessamment. En attendant, j'ai cru nécessaire de vous expédier Épaphrodite, mon frère, mon compagnon d'œuvre et de combat, que vous aviez député pour pourvoir à mes besoins, car il soupirait après vous tous, et il se désespérait de ce que vous aviez ouï dire qu'il avait été malade; et en effet il a été malade à la mort; mais Dieu a eu compassion de lui, et non seulement de lui, mais aussi de moi, afin que je n'eusse pas tristesse sur tristesse. J'ai donc mis d'autant plus d'empressement à l'envoyer; afin que, en le voyant, vous redeveniez joyeux, et que, moi-même, je sois moins triste. Accueillez-le donc dans le Seigneur avec une joie entière, et honorez ceux qui lui ressemblent, car c'est pour l'œuvre de Christ qu'il a été à la mort, en exposant sa vie afin de suppléer à votre absence dans le service qui m'était rendu. Au reste, mes frères, réjouissez-vous dans le Seigneur. Je ne me lasse point, quant à moi, de vous écrire les mêmes choses, et, quant à vous, cela importe à votre sûreté. Prenez garde aux chiens, prenez garde aux mauvais ouvriers, prenez garde à l'incision, car c'est nous qui sommes la circoncision, nous qui, par l'Esprit de Dieu, rendons un culte, et qui nous glorifions en Christ Jésus, et qui ne mettons point notre confiance en la chair, quoique, pour moi, je puisse mettre aussi ma confiance en la chair; si quelque autre s'imagine mettre sa confiance en la chair, moi, je le puis davantage, moi, qui ai été circoncis le huitième jour, qui suis de la race d'Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu né d'Hébreux, quant à la loi, pharisien, quant au zèle, persécuteur de l'Église, quant à la justice qui gît dans la loi, demeuré irréprochable. Mais toutes les choses qui, pour moi, étaient des gains, je les ai regardées, à cause de Christ, comme une perte; mais il y a plus: je regarde même toutes choses comme une perte, à cause de l'excellence de la connaissance de Christ Jésus mon Seigneur, à cause duquel je les ai toutes perdues, et je les regarde comme des ordures, afin de gagner Christ et d'être trouvé uni à lui, ne possédant point pour ma justice celle qui vient de la loi, mais celle qui s'obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu en conséquence de la foi, afin de le connaître, et de connaître aussi la puissance de sa résurrection et l'union avec ses souffrances, en m'assimilant à sa mort, pour tâcher de parvenir à la résurrection d'entre les morts. Non que j'aie déjà remporté le prix, ou que je sois déjà arrivé à la perfection, mais je me hâte pour tâcher de le saisir, car c'est pour cela que j'ai été aussi saisi par Christ. Frères, pour moi, je ne crois point l'avoir moi-même saisi; mais, occupé d'une seule chose, oubliant ce qui est derrière moi et me portant vers ce qui est devant moi, je me hâte pour atteindre au but, et pour remporter le prix de l'appel que, d'en haut, Dieu nous adresse en Christ Jésus. Nous tous donc, qui sommes parfaits, soyons animés de ce sentiment, et, s'il est quelque point sur lequel vous soyez animés de sentiments contraires, Dieu vous le révélera aussi. En attendant, au point où nous sommes parvenus, marchez du même pas. Devenez tous ensemble mes imitateurs, et portez vos regards sur ceux qui se conduisent selon le modèle que vous avez en nous. Il en est en effet plusieurs qui se conduisent… eux dont je vous parlais souvent, et dont maintenant je parle encore avec larmes, les ennemis de la croix de Christ, qui n'ont à attendre que la perdition, qui ont pour dieu leur ventre, et qui mettent leur gloire dans leur infamie, les amateurs des choses de la terre; car, pour nous, notre société est dans les cieux, d'où nous attendons aussi, comme sauveur, le Seigneur Jésus-Christ qui transformera le corps de notre humiliation à la ressemblance du corps de sa gloire, selon l'efficace du pouvoir qu'il possède de s'assujettir même toutes choses. Ainsi donc, mes frères bien-aimés, après lesquels je soupire, vous qui êtes ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, mes bien-aimés! J'exhorte Évodie, et j'exhorte Syntyche à être animées des mêmes sentiments dans le Seigneur. Et même je t'en prie aussi, toi, digne collègue, intéresse-toi à elles, car elles ont combattu avec moi pour l'Evangile, ainsi que Clément et mes autres coopérateurs, dont les noms se trouvent dans le livre de vie. Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur; je vous le répète: Réjouissez-vous. Que votre mansuétude se fasse connaître à tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne vous inquiétez de rien, mais, qu'en toute chose, vos demandes se fassent connaître à Dieu par la prière et l'intercession, avec actions de grâces, et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, tiendra sous sa garde en Christ Jésus vos cœurs et vos pensées. Au reste, frères, que toutes les choses qui sont vraies, toutes celles qui sont honorables, toutes celles qui sont justes, toutes celles qui sont pures, toutes celles qui sont aimables, toutes celles qui sont approuvées, qu'en un mot toute vertu et toute louange fassent l'objet de vos pensées; et ce que vous avez appris et reçu, ouï et vu de moi, pratiquez-le; et le Dieu de paix sera avec vous. Quant à moi, je me suis grandement réjoui dans le Seigneur de ce que vous avez enfin repris de l'intérêt pour moi; vous y pensiez bien, mais l'occasion vous manquait. Ce n'est pas que je parle par motif de dénuement; car j'ai appris à me suffire à moi-même dans la position où je me trouve; je sais vivre dans l'humiliation, et je sais aussi vivre dans l'abondance; en toutes choses et en toutes circonstances, je suis initié, soit à être rassasié, soit à avoir faim, soit à vivre dans l'abondance, soit à vivre dans la disette; je peux tout en Celui qui me rend fort. Néanmoins, vous avez bien fait de prendre part à ma tribulation; d'ailleurs, vous aussi, Philippiens, vous savez que, au commencement de la prédication de l'Évangile, quand je quittai la Macédoine, aucune église n'ouvrit avec moi un compte réciproque de don et de recette, si ce n'est vous seuls, car, déjà à Thessalonique, vous m'avez envoyé, à deux reprises, de quoi subvenir à mes besoins. Ce n'est pas que je recherche les cadeaux, mais je recherche le fruit qui surabonde pour votre compte. D'ailleurs j'ai reçu tout ce qu'il me faut, et je suis dans l'abondance; je suis comblé, depuis que j'ai reçu par Épaphrodite ce qui vient de vous, parfum d'agréable odeur, sacrifice agréé et approuvé de Dieu. Mais c'est mon Dieu qui, selon Sa richesse, satisfera pleinement tous vos besoins avec gloire en Christ Jésus. Qu'à Dieu notre Père soit rendue la gloire pour les siècles des siècles. Amen! Saluez en Christ Jésus tous les saints. Les frères qui sont avec moi vous saluent. Tous les saints vous saluent, et principalement ceux de la maison de l'empereur. Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit! Paul, apôtre de Christ Jésus par la volonté de Dieu, et le frère Timothée, aux saints et fidèles frères en Christ, qui sont à Colosses: Que la grâce et la paix vous soient données par Dieu notre Père! Nous rendons de constantes actions de grâces à Dieu, le Père de notre seigneur Jésus, dans les prières que nous faisons pour vous; car nous avons appris quelle est votre foi en Christ Jésus et votre charité pour tous les saints, à cause de l'espérance qui vous est réservée dans les cieux, laquelle vous a déjà été annoncée par la parole de la vérité de l'Évangile qui est parvenu jusques à vous, de même qu'il fructifie et croît dans le monde entier comme parmi vous, depuis le jour où vous avez ouï et reconnu la grâce de Dieu dans la vérité, selon que vous l'avez apprise d'Épaphras, notre bien-aimé compagnon d'esclavage, qui est, pour nous, un fidèle ministre de Christ, et qui nous a aussi fait connaître la charité que l'Esprit vous inspire. C'est pourquoi, nous aussi, depuis le jour où nous en avons été informés, nous ne cessons point de prier pour vous, afin que vous soyez remplis de la connaissance de Sa volonté, avec toute sorte de sagesse et d'intelligence spirituelle, pour vous conduire d'une manière digne du Seigneur en vue de lui plaire parfaitement par toute espèce de bonnes œuvres: fructifiant et croissant par la connaissance de Dieu, étant puissamment fortifiés de toute manière, selon la force de Sa gloire, pour tout endurer et supporter, rendant en même temps avec joie des actions de grâces au Père, qui vous a appelés et qui vous a rendus capables d'avoir part au lot des saints dans la lumière; Lui, qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres, et qui nous a transportés dans le royaume du fils de Son amour, en qui nous possédons la rédemption, le pardon de nos péchés; qui est une image du Dieu invisible, premier-né de toute création, car c'est par lui qu'ont été créés toutes choses dans les cieux et sur la terre, les choses visibles et les choses invisibles, soit les trônes, soit les seigneuries, soit les dominations, soit les autorités; toutes choses ont été créées par lui et pour lui; et lui-même existe avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui; et lui-même est le chef du corps, de l'Église, lui qui en est le principe, comme premier-né d'entre les morts, afin qu'en toutes choses il occupe la première place. En effet Il a jugé bon que toute Sa plénitude habitât en lui, et de réconcilier par lui, en faisant la paix par le sang de sa croix, toutes choses avec Lui-même, soit les choses qui sont sur la terre, soit les choses qui sont dans les cieux, et vous aussi, qui, étrangers et ennemis par vos sentiments, viviez naguère dans vos mauvaises œuvres. Mais maintenant vous avez été réconciliés dans le corps de sa chair par la mort, pour vous présenter saints, irrépréhensibles et irréprochables devant lui, si, du moins, vous restez fondés et fermes dans la foi, sans vous écarter de l'espérance de l'Évangile que vous avez ouï, lequel a été prêché à toute la création qui est sous le ciel, et dont moi, Paul, j'ai été fait ministre. Maintenant je me réjouis de mes souffrances pour vous, et je supplée, dans ma chair, à ce qui manque aux souffrances de Christ pour son corps, qui est l'église, dont j'ai été fait ministre selon l'administration que Dieu m'a confiée par rapport à vous, afin d'accomplir la parole de Dieu, le mystère, qui, caché de tout temps et à toute génération, a été maintenant manifesté à Ses saints, auxquels Dieu a voulu faire connaître quelle est la richesse de la gloire de ce mystère parmi les Gentils, je veux dire: Christ en vous, l'espérance de la gloire; lui que nous annonçons en exhortant tous les hommes, et en les instruisant tous en toute sagesse, afin que nous présentions tous les hommes devenus parfaits en Christ. C'est à cela aussi que je travaille, luttant selon sa force qui déploie en moi son efficace avec puissance; car je veux que vous sachiez quelle grande lutte je soutiens pour vous, et ceux de Laodicée, et tous ceux qui n'ont pas vu mon visage en la chair, afin que leurs cœurs soient consolés, étant fortement unis dans la charité, et mis en possession de toutes les richesses de la certitude de l'intelligence, afin de connaître le mystère du Dieu de Christ, dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance. Je parle ainsi afin que personne ne vous égare par de beaux discours; car, tout en étant encore absent quant à la chair, je suis néanmoins avec vous par l'esprit, me réjouissant à la vue de votre bon ordre et de la solidité de votre foi en Christ. Ainsi donc, conformément à la manière dont vous avez reçu Christ Jésus le seigneur, conduisez-vous comme étant unis à lui, enracinés et édifiés en lui, et affermis par la foi selon l'enseignement que vous avez reçu, la possédant en abondance avec des actions de grâces. Prenez garde qu'il n'y ait personne qui fasse de vous sa proie par le moyen de la philosophie et d'une vaine erreur, selon la tradition des hommes, selon les rudiments du monde, et non selon Christ, car c'est en lui qu'habite corporellement toute la plénitude de la Divinité, et vous êtes par lui pleinement remplis, lui qui est le chef de toute domination et de toute autorité, lui, en qui aussi vous avez été circoncis par une circoncision qui n'a pas été faite manuellement, par le dépouillement du corps de la chair, par la circoncision de Christ, ayant été ensevelis avec lui dans le baptême; c'est encore en lui, et avec lui, que vous êtes ressuscités par la foi en la puissance de Dieu qui l'a ressuscité des morts, ainsi que vous, qui étiez morts par vos fautes et par l'incirconcision de votre chair. Il nous a vivifiés avec lui, en nous faisant grâce pour toutes nos fautes, après avoir effacé l'obligation qui nous rendait débiteurs des commandements, laquelle subsistait contre nous, et Il l'a fait disparaître en la clouant à la croix, après avoir dépouillé les dominations et les autorités; et Il les a données en spectacle en triomphant ouvertement d'elles par ce moyen. Que personne donc ne vous juge en ce qui concerne le manger et le boire, ou au sujet d'une fête, ou d'une néoménie, ou d'un sabbat, ce qui est une ombre des choses futures, tandis que le corps est à Christ. Que personne ne vous frustre à son gré du prix, au nom de l'humilité et du culte des anges, tandis que, se livrant à ses visions, il est enflé d'un vain orgueil par ses dispositions charnelles, et ne s'attache pas au chef, duquel tout le corps, rendu bien compact par l'assistance des nerfs et des muscles, tire l'accroissement que Dieu donne. Si vous êtes morts avec Christ aux rudiments du monde, pourquoi, comme si vous viviez encore dans le monde, vous impose-t-on les prescriptions suivantes : «Ne prends point, ne goûte point, ne touche point,» lesquelles tendent toutes à corrompre, quand on les pratique selon les commandements et les enseignements humains, qui, possédant, il est vrai, un renom de sagesse, en raison d'un culte arbitraire et d'une humilité dus au mépris du corps, non en raison d'aucun mérite, ne servent qu'à satisfaire la chair? Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d'en haut, là où Christ est assis à la droite de Dieu; intéressez-vous aux choses d'en haut, non à celles qui sont sur la terre, car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu; lorsque Christ aura été manifesté, lui qui est notre vie, alors, vous aussi, vous serez manifestés avec lui dans la gloire. Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre: l'impudicité, l'impureté, la luxure, la mauvaise convoitise, et la cupidité qui est une idolâtrie, toutes choses, à cause desquelles survient la colère de Dieu. C'est en elles que, vous aussi, vous avez marché naguère, lorsque vous viviez au milieu de ces choses; mais, maintenant, vous aussi, vous avez rejeté toutes ces choses: colère, emportement, malice, calomnie, langage grossier, les éloignant de votre bouche. N'usez pas de mensonge les uns envers les autres, ayant dépouillé le vieil homme avec ses actions, et vous étant revêtus du nouveau qui est renouvelé, quant à la connaissance, selon l'image de Celui qui l'a créé, et où il n'y a ni Grec ni Juif, ni circoncision ni incirconcision, ni Barbare ni Scythe, ni esclave ni libre, mais où Christ est tout et en tous. Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, des saints, des bien-aimés, d'entrailles compatissantes, de bonté, d'humilité, de mansuétude, de longanimité, vous supportant les uns les autres, et vous pardonnant réciproquement, si l'un a quelque motif de se plaindre de l'autre; de même que le seigneur vous a pardonné, faites-en autant vous-mêmes; mais par-dessus tout cela revêtez-vous de la charité, ce qui est le lien de la perfection. Et que la paix de Christ, à laquelle vous avez été aussi appelés en corps, règne dans vos cœurs; et devenez reconnaissants. Que la parole de Christ habite richement en vous; vous instruisant et vous exhortant les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, des hymnes et des chants spirituels, chantant en vos cœurs à Dieu sous l'influence de la grâce. Et, quoi que ce soit que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du seigneur Jésus, en rendant par lui à Dieu le Père des actions de grâces. Femmes, soyez soumises à vos maris, comme il convient dans le seigneur. Maris, aimez vos femmes, et ne vous aigrissez pas contre elles. Enfants, obéissez à vos parents en tous points, car cela est bienséant dans le seigneur. Pères, ne tourmentez pas vos enfants, afin qu'ils ne se découragent point. Esclaves, obéissez en tous points à vos maîtres selon la chair, non avec une soumission extérieure comme pour plaire aux hommes, mais avec simplicité de cœur, craignant le seigneur; quoi que ce soit que vous fassiez, travaillez de cœur, comme pour le Seigneur, non pour des hommes, sachant que c'est du seigneur que vous recevrez la rétribution de l'héritage; asservissez-vous à Christ le Seigneur, car celui qui commet l'injustice en portera la peine, et il n'y a pas d'acception de personnes. Maîtres, accordez à vos esclaves ce qui est juste et équitable, sachant que, vous aussi, vous avez un Maître dans le ciel. Persévérez dans la prière, y veillant avec actions de grâces, priant en même temps aussi pour nous, afin que Dieu nous ouvre une porte pour notre parole, afin d'annoncer le mystère de Dieu, (à cause de qui je suis aussi dans les chaînes), afin que je le manifeste comme il faut que je parle. Conduisez-vous avec sagesse envers ceux du dehors, mettant bien le temps à profit. Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, pour savoir comment il faut répondre à chacun. Vous serez informés de ce qui me concerne par Tychique, le frère bien-aimé, mon fidèle agent, et mon compagnon d'esclavage dans l'œuvre du seigneur, que je vous ai envoyé, précisément afin que vous fussiez instruits de l'état de nos affaires, et qu'il consolât vos cœurs, avec Onésime, le fidèle et bien-aimé frère, qui est des vôtres. Ils vous informeront de tout ce qui se passe ici. Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue, ainsi que Marc le cousin de Barnabas, au sujet duquel vous avez reçu des ordres, (s'il vient chez vous, accueillez-le), et aussi Jésus, surnommé Justus; ce sont les seuls d'entre les circoncis qui ont travaillé avec moi pour le royaume de Dieu, et ils ont été pour moi un réconfort. Épaphras, l'esclave de Christ Jésus, qui est des vôtres, vous salue; il lutte constamment pour vous dans ses prières, afin qu'étant parfaits et pleinement persuadés, vous demeuriez soumis à toute volonté de Dieu; car je lui rends le témoignage qu'il a de grands soucis pour vous, ainsi que pour ceux qui sont à Laodicée, et à Hiérapolis. Lucas, le médecin bien-aimé, vous salue, ainsi que Démas. Saluez les frères qui sont à Laodicée, et Nympha, et l'assemblée qui se tient chez elle. Puis, quand cette lettre aura été lue chez vous, faites en sorte qu'elle soit aussi lue dans l'église des Laodicéens, et que, de votre côté, vous lisiez celle de Laodicée, et dites à Archippe: «Fais attention au ministère que tu as reçu dans le Seigneur, afin de le bien remplir.» La salutation de la main de moi, Paul: Souvenez-vous de mes chaînes. Que la grâce soit avec vous! Paul, et Silvanus, et Timothée, à l'église des Thessaloniciens en Dieu le Père et dans le seigneur Jésus-Christ: Que la grâce et la paix vous soient données! Nous rendons à Dieu de constantes actions de grâces pour vous tous, faisant mention de vous dans nos prières, nous rappelant sans cesse l'œuvre de votre foi, et le travail de votre charité, et la persévérance de votre espérance en notre seigneur Jésus-Christ, devant Dieu notre Père; connaissant, frères bien-aimés de Dieu, votre élection, car notre Évangile ne vous a pas été prêché seulement en paroles, mais aussi avec puissance, et avec l'esprit saint, et avec une pleine persuasion, comme vous savez quels nous avons été parmi vous à cause de vous; et vous-mêmes vous avez été nos imitateurs et ceux du seigneur, ayant reçu la parole, au milieu d'une grande tribulation, avec joie et avec l'esprit saint, en sorte que vous avez été un modèle pour tous les fidèles de Macédoine et d'Achaïe. Car c'est de chez vous que la parole du Seigneur a retenti, non seulement en Macédoine et en Achaïe, mais qu'en tout lieu la foi que vous avez en Dieu s'est fait connaître, en sorte qu'il n'est pas nécessaire que vous en disiez rien; car eux-mêmes racontent, en ce qui vous concerne, ce qu'a été notre arrivée parmi vous, et comment vous vous êtes détournés des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et véritable, et pour attendre des cieux Son fils qu'il a ressuscité des morts, Jésus qui nous délivre de la colère à venir. Vous-mêmes, en effet, vous savez, mes frères, que notre arrivée parmi vous n'a pas été sans efficace; mais, après avoir auparavant souffert et avoir été maltraités à Philippes, comme vous le savez, nous avons pris assurance en notre Dieu pour vous annoncer, au milieu d'une grande lutte, l'évangile de Dieu. Notre prédication n'a, en effet, ni l'erreur ni l'impureté pour origine, ni la ruse pour objet, mais, comme Dieu nous a jugés dignes de nous confier l'Evangile, nous parlons en conséquence, non pour plaire aux hommes, mais à Dieu qui juge nos cœurs. Jamais, en effet, comme vous le savez, nous n'avons usé de paroles flatteuses, ni de prétextes intéressés, Dieu en est témoin; nous n'avons pas davantage recherché une gloire d'origine humaine, ni auprès de vous, ni auprès de personne, quoique nous eussions pu nous imposer comme apôtres de Christ; mais, au contraire, nous avons vécu en toute simplicité au milieu de vous. Comme une nourrice prend soin de ses propres enfants, de même, dans notre tendresse pour vous, nous voulions vous faire part non seulement de l'évangile de Dieu, mais encore de nos propres vies, parce que vous nous étiez devenus chers. Vous vous rappelez, en effet, frères, notre labeur et notre peine; c'est en travaillant jour et nuit, afin de n'être à charge à aucun de vous, que nous avons prêché parmi vous l'évangile de Dieu. Vous êtes témoins, ainsi que Dieu, de la manière pieuse, juste, et irréprochable, dont nous avons agi envers vous qui croyez, puisque vous savez que, comme un père le fait pour ses propres enfants, nous avons exhorté, et encouragé, et conjuré chacun de vous de se conduire d'une manière digne de Dieu, qui vous appelle à entrer dans Son propre royaume et dans Sa gloire. Et c'est pourquoi, nous aussi, nous rendons sans cesse des actions de grâces à Dieu, de ce qu'ayant accueilli la parole de Dieu que nous vous avons fait entendre, vous l'avez reçue, non comme une parole d'hommes, mais, ainsi qu'elle l'est vraiment, comme une parole de Dieu, laquelle aussi déploie son efficace en vous qui croyez. En effet, frères, vous êtes devenus les imitateurs des églises de Dieu qui sont en Christ Jésus dans la Judée, car, vous aussi, vous avez eu à souffrir, de la part de vos propres compatriotes, les mêmes souffrances qu'elles ont elles-mêmes endurées de la part des Juifs, qui, ayant aussi fait mourir le seigneur Jésus et les prophètes, et nous ayant persécutés, et déplaisant à Dieu, et étant hostiles à tous les hommes, nous empêchent de parler aux Gentils afin qu'ils soient sauvés, en sorte qu'ils mettent constamment le comble à leurs péchés. Mais la colère a fini par les atteindre. Pour nous, frères, après avoir été séparés un instant de vous, de visage et non de cœur, nous avons cherché, avec d'autant plus d'ardeur, à satisfaire notre vif désir de voir votre visage; c'est pourquoi nous avons voulu, je parle de moi, Paul, nous rendre à deux reprises auprès de vous, et Satan nous en a empêché. Qui sera en effet notre espérance, ou notre joie, ou notre couronne de glorification, si vous ne l'êtes aussi devant notre seigneur Jésus lors de son avènement? Car c'est vous qui êtes notre gloire et notre joie! C'est pourquoi, n'y tenant plus, nous avons jugé bon d'être laissé seul à Athènes, et nous avons envoyé Timothée, notre frère et notre coopérateur dans l'évangile de Christ, pour qu'il vous fortifiât, et qu'il vous exhortât dans l'intérêt de votre foi, afin qu'aucun de vous ne se laisse troubler par les tribulations présentes; car vous savez vous-mêmes que c'est à cela que nous sommes destinés. Et en effet, lorsque nous étions auprès de vous, nous vous prédisions que nous aurions à souffrir la tribulation, comme cela a eu lieu, et comme vous le savez. C'est pourquoi, moi aussi n'y tenant plus, j'ai envoyé afin de savoir ce qui en était de votre foi, craignant que le tentateur ne vous eût tentés et que notre travail ne fût devenu inutile. Mais, Timothée étant récemment revenu vers nous d'auprès de vous, et nous ayant donné de bonnes nouvelles sur votre foi et votre charité, et sur ce que vous conservez un bon et constant souvenir de nous, désirant nous voir comme nous désirons aussi vous voir, nous avons ainsi, frères, été consolés en ce qui vous concerne, au milieu de toute notre épreuve et de toute notre tribulation, grâce à votre foi, car maintenant nous vivons, si vous demeurez fermes dans le Seigneur. Car comment pouvons-nous rendre à Dieu assez d'actions de grâces pour nous-mêmes, à cause de toute la joie que nous éprouvons à votre sujet devant notre Dieu, priant jour et nuit outre mesure, afin de voir votre visage et de réparer les imperfections de votre foi? Mais que Dieu Lui-même notre Père, et notre Seigneur Jésus, aplanissent notre route pour aller à vous! Quant à vous, que le Seigneur vous fasse multiplier et abonder en charité les uns envers les autres, et envers tous, comme nous-mêmes envers vous, pour affermir vos cœurs, et les rendre irréprochables en sainteté, devant Dieu notre Père, lors de l'avènement de notre seigneur Jésus avec tous ses saints. Au reste, frères, nous vous prions et nous vous exhortons dans le Seigneur Jésus, que, conformément à ce que vous avez appris de nous sur la manière dont il faut vous conduire et plaire à Dieu, comme en effet vous le faites, nous vous exhortons, dis-je, que vous le fassiez toujours plus. Vous savez en effet quels ordres nous vous avons donnés au nom du Seigneur Jésus; car ce que Dieu veut, c'est votre sanctification; c'est que vous vous absteniez de l'impudicité; c'est que chacun de vous sache jouir de son propre vase dans la sanctification et l'honnêteté, et non avec une convoitise passionnée, comme les Gentils qui ne connaissent pas Dieu; c'est qu'il ne commette point de transgressions, ni ne fasse tort à son frère sur ce point; car le Seigneur punit toutes ces choses, comme nous vous en avons aussi prévenus, et comme nous vous l'avons attesté. En effet, ce n'est pas à l'impureté que Dieu nous a appelés, mais à la sanctification; par conséquent celui qui rejette ceci ne rejette pas un homme, mais Dieu qui vous donne Son esprit saint. Quant à l'amour fraternel, nous n'avions pas besoin de vous en écrire; car vous êtes vous-mêmes instruits de Dieu à vous aimer les uns les autres, et c'est en effet ce que vous faites aussi pour tous les frères qui sont dans la Macédoine entière. Mais nous vous exhortons, frères, à le faire toujours plus, et à mettre votre amour-propre à demeurer en paix, et à faire vos propres affaires, et à travailler de vos mains comme nous vous l'avons commandé, afin que vous vous conduisiez convenablement à l'égard de ceux du dehors, et que vous n'ayez besoin de personne. Or nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l'ignorance en ce qui concerne ceux qui sont morts, afin que vous ne vous affligiez pas comme les autres qui n'ont pas d'espérance; car, si nous croyons que Jésus est mort et qu'il est ressuscité, de même Dieu ramènera aussi par Jésus, pour être avec Lui, ceux qui sont morts. Nous vous déclarons en effet, selon une parole du seigneur, que, nous autres vivants, qui sommes laissés pour l'avènement de Jésus, nous ne devancerons certainement pas ceux qui sont morts, car le Seigneur lui-même, à un cri de commandement, à la voix d'un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts qui sont en Christ ressusciteront d'abord; ensuite nous autres vivants, qui sommes laissés, nous serons tous enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du seigneur dans l'air, et nous serons ainsi toujours avec le seigneur. Consolez-vous donc, les uns les autres, par ces paroles. Quant à ce qui concerne les temps et les époques, frères, vous n'avez pas besoin qu'on vous en écrive; car vous savez parfaitement vous-mêmes que le jour du seigneur doit venir, comme un voleur pendant la nuit. Or, quand ils diront: «Paix et sûreté!» alors une perdition subite les surprendra, comme le mal d'enfant la femme enceinte, et ils n'échapperont certainement pas. Mais, pour vous, frères, vous n'êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour vous surprenne comme des voleurs; car vous êtes tous fils de la lumière et fils du jour. Nous n'appartenons ni à la nuit, ni aux ténèbres; ainsi donc ne sommeillons pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres; car ceux qui sommeillent sommeillent la nuit, et ceux qui s'enivrent s'enivrent la nuit, mais nous, qui appartenons au jour, soyons sobres, ayant revêtu la cuirasse de la foi et de la charité, et, pour casque, l'espérance du salut, car Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à l'acquisition du salut, par notre seigneur Jésus qui est mort pour nous, afin que, soit que nous veillions, soit que nous sommeillions, nous vivions tous avec lui. C'est pourquoi consolez-vous les uns les autres, et édifiez-vous l'un l'autre, comme effectivement vous le faites. Toutefois nous vous prions, frères, de distinguer ceux qui travaillent parmi vous, et qui président sur vous dans le Seigneur, et qui vous avertissent, et d'avoir pour eux une charité sans bornes à cause de leur œuvre. Gardez la paix entre vous; toutefois nous vous y exhortons, frères: avertissez ceux qui vivent dans le désordre, consolez ceux qui sont découragés, supportez les faibles, soyez patients envers tous; prenez garde que personne ne rende à personne mal pour mal, mais poursuivez toujours le bien, soit entre vous, soit à l'égard de tous. Réjouissez-vous toujours; priez sans cesse; rendez pour toutes choses des actions de grâces; car telle est la volonté de Dieu en Christ Jésus à votre égard. N'éteignez pas l'Esprit, ne méprisez pas les prophéties, mais examinez toutes choses, retenez ce qui est bon. Abstenez-vous de toute espèce de mal. Or, que le Dieu de paix Lui-même vous sanctifie tout entiers, et que tout votre être, l'esprit, l'âme, et le corps, soient conservés sans reproche lors de l'avènement de notre seigneur Jésus-Christ. Celui qui vous appelle est fidèle, et c'est Lui aussi qui le fera. Frères, priez aussi pour nous. Saluez tous les frères par un saint baiser. Je vous en adjure au nom du Seigneur: que cette lettre soit lue à tous les frères. Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous! Paul, et Sylvanus, et Timothée, à l'église des Thessaloniciens, en Dieu notre Père et dans le seigneur Jésus-Christ : que la grâce et la paix vous soient données par Dieu le Père et par le seigneur Jésus-Christ! Nous devons rendre de constantes actions de grâces à Dieu à votre sujet, frères, comme il est juste, parce que votre foi prend un grand accroissement, et que la charité de chacun de vous tous, les uns pour les autres, s'augmente toujours plus, en sorte que nous-mêmes nous nous glorifions à propos de vous parmi les églises de Dieu, à cause de votre persévérance et de votre foi au milieu de toutes vos persécutions et des tribulations auxquelles vous êtes en butte, ce qui est un présage du juste jugement de Dieu qui vous déclarera dignes de Son royaume, pour lequel, vous aussi, vous souffrez; si du moins il est juste, de la part de Dieu, de rétribuer par la persécution ceux qui vous persécutent, et par la délivrance vous, qui êtes persécutés, et nous-mêmes aussi, lors de la révélation du Seigneur Jésus, venant du ciel avec les anges de sa puissance, entouré d'une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu, et ceux qui n'obéissent pas à l'évangile de notre Seigneur Jésus, lesquels subiront comme châtiment une perdition éternelle, loin de la face du seigneur et de la gloire de sa force, lorsqu'il sera venu pour être, en ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru, car le témoignage que nous avons porté devant vous a été cru. C'est en vue de cela aussi que nous adressons pour vous de constantes prières, afin que notre Dieu vous juge dignes de Son appel, et qu'il accomplisse avec puissance toute disposition de bien faire, et l'œuvre de la foi, afin que le nom de notre seigneur Jésus soit glorifié en vous, et vous en lui, selon la grâce de notre Dieu et du Seigneur Jésus-Christ. Mais nous vous prions, frères, en ce qui concerne l'avènement du seigneur Jésus-Christ, et notre réunion à lui, de ne pas vous laisser tout aussitôt jeter hors de votre bon sens, ni effrayer, soit par une inspiration, soit par des paroles ou une lettre qui nous seraient attribuées, comme si le jour du Seigneur était arrivé. Que personne ne vous égare d'aucune manière, car, tant que la défection n'aura pas eu lieu, et que n'aura pas été révélé l'homme de l'iniquité, le fils de la perdition, l'adversaire et celui qui s'élève au-dessus de tout ce qui est appelé Dieu ou adoré, en sorte qu'il s'assied dans le sanctuaire de Dieu, se proclamant lui-même Dieu… Ne vous souvenez-vous pas que, lorsque j'étais encore parmi vous, je vous disais ces choses? Et maintenant vous connaissez ce qui fait obstacle, afin qu'il ne soit révélé qu'en son temps; car le mystère de l'iniquité déploie déjà son efficace, attendant seulement qu'ait disparu celui qui fait obstacle pour le moment. Et alors sera révélé l'inique, que le Seigneur détruira par le souffle de sa bouche, et qu'il anéantira par l'apparition de son avènement, lui, dont l'avènement est accompagné, par la puissance de Satan, de toute espèce de miracles, et de signes, et de prodiges mensongers, et de toute espèce d'erreur née de l'injustice, pour ceux qui périssent parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés. Et c'est pour cela que Dieu leur envoie une efficace d'égarement, afin qu'ils croient au mensonge, pour que tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice, soient jugés. Mais, pour nous, nous devons rendre de constantes actions de grâces à Dieu à votre sujet, frères bien-aimés du seigneur, parce que Dieu vous a choisis comme prémices pour le salut, par la sanctification de l'esprit et la foi en la vérité, ce à quoi Il vous a appelés par notre Évangile, afin que vous entriez en possession de la gloire de notre seigneur Jésus-Christ. Ainsi donc, frères, demeurez fermes, et retenez les traditions que nous vous avons enseignées, soit de bouche, soit par lettre. Cependant, que notre Seigneur Christ Jésus, et Dieu notre Père, qui nous a aimés et qui nous a donné par Sa grâce une consolation éternelle et une bonne espérance, consolent vos cœurs, et vous affermissent en tout bonne œuvre et en toute bonne parole! Au reste, frères, priez pour nous, afin que la parole du seigneur coure, et soit glorifiée comme elle l'est parmi vous, et afin que nous soyons préservés des hommes déréglés et pervers, car tous n'ont pas la foi; mais le Seigneur, qui est fidèle, vous affermira et vous garantira du mal. Cependant nous avons, en ce qui vous concerne, la confiance dans le seigneur, que vous avez fait, et que vous faites, et que vous ferez ce que nous ordonnons; mais que le Seigneur dirige vos cœurs vers l'amour de Dieu et vers la persévérance de Christ! Or, nous vous ordonnons, frères, au nom du Seigneur Jésus-Christ, de vous éloigner de tout frère qui vit dans le désordre, et non selon la tradition que vous avez reçue de nous; vous-mêmes vous savez, en effet, comment il faut nous imiter, car nous n'avons pas vécu parmi vous dans le désordre, et ce n'est pas gratuitement que nous avons mangé le pain de personne, mais au prix de fatigues et de labeurs, en travaillant nuit et jour, afin de n'être à charge à aucun de vous; non, parce que nous n'en avons pas le droit, mais afin de nous donner nous-mêmes en exemple à vous, pour que vous nous imitiez; car, lorsque nous étions parmi vous, nous vous donnions aussi cet ordre: si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus. Nous apprenons, en effet, qu'il en est parmi vous qui vivent dans le désordre, qui ne travaillent point, mais qui s'occupent de choses inutiles, c'est à ceux de cette espèce, que nous ordonnons et que nous recommandons, au nom du Seigneur Jésus-Christ, de travailler avec tranquillité pour manger leur propre pain. Quant à vous, frères, ne vous découragez pas de bien faire; mais si quelqu'un n'obéit pas à votre injonction, signalez-le par votre lettre; n'ayez aucun rapport avec lui, afin qu'il se réforme; et ne le traitez pas en ennemi, mais avertissez-le comme un frère. Or, que le Seigneur de la paix vous donne lui-même la paix en tout temps, de toute manière! Que le Seigneur soit avec vous tous! La salutation est de la main de moi, Paul, ce qui sert de signe dans toute lettre; c'est ainsi que j'écris. Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous! Paul, apôtre de Jésus-Christ, selon le mandat de Dieu notre sauveur, et de Christ Jésus notre espérance, à Timothée, mon enfant légitime en la foi: Grâce, miséricorde, paix, de par Dieu le Père, et Christ Jésus notre seigneur! Conformément à l'exhortation que, en partant pour la Macédoine, je t'ai adressée de demeurer à Éphèse, afin d'enjoindre à certains hommes de ne pas enseigner d'autres doctrines, et de ne point s'attacher à des fables et à des généalogies sans fin, lesquelles favorisent les discussions plutôt que le plan de Dieu qui fait l'objet de la foi… Mais le but de cette injonction, c'est une charité issue d'un cœur pur, d'une bonne conscience et d'une foi sincère, toutes choses dont se sont éloignés, pour se jeter dans des chimères, certains hommes qui ont la prétention d'être des docteurs de la loi, bien qu'ils ne comprennent ni ce qu'ils disent, ni de quoi ils se tiennent pour assurés. Or nous savons que la loi est bonne, pourvu qu'on l'observe légalement, en sachant bien que ce n'est pas pour le juste qu'elle est faite, mais pour les criminels et les rebelles, les impies et les pécheurs, les sacrilèges et les profanes, les parricides, les meurtriers, les impudiques, les infâmes, les marchands d'hommes, les menteurs, les parjures, et pour toute autre infraction au salutaire enseignement, selon la bonne nouvelle de la gloire du Dieu bienheureux, que je suis chargé d'annoncer. Je rends grâce à celui qui m'a fortifié, Christ Jésus notre seigneur, de ce qu'il m'a jugé fidèle, puisqu'il m'a appelé au ministère, moi, qui auparavant étais un calomniateur, un persécuteur, et un oppresseur; mais il m'a été fait miséricorde, parce que, dans mon incrédulité, j'avais agi par ignorance; et la grâce de notre seigneur a surabondé avec la foi et la charité qui sont en Christ Jésus. C'est une vérité certaine et digne de toute créance, que Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier; mais si, néanmoins, il m'a été fait miséricorde, c'est afin qu'en moi le premier Christ Jésus manifestât toute sa patience, pour que je servisse d'exemple à ceux qui devaient croire en lui pour la vie éternelle. Or, qu'au Roi des siècles, incorruptible, invisible, seul Dieu, soient rendus l'honneur et la gloire pour les siècles des siècles! Amen! L'injonction que je t'adresse, Timothée, mon enfant, conformément aux prophéties antérieurement faites à ton sujet, c'est de combattre, d'après elles, le bon combat, en retenant la foi et une bonne conscience, dont certains hommes s'étant débarrassés, ils ont fait naufrage quant à la foi, du nombre desquels sont Hyménée et Alexandre que j'ai livrés à Satan, afin qu'ils apprennent à ne plus blasphémer. J'exhorte donc avant tout, que l'on adresse des oraisons, des prières, des supplications, et des actions de grâces pour tous les hommes, pour les rois, et pour tous ceux qui exercent le commandement, afin que nous menions une vie paisible et tranquille en toute piété et en toute honnêteté. C'est là une chose bonne et agréable aux yeux de Dieu notre sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et qu'ils parviennent à la connaissance de la vérité. Car il n'y a qu'un seul Dieu, et il n'y a aussi entre Dieu et les hommes qu'un seul médiateur, l'homme Christ Jésus qui s'est donné lui-même comme une rançon pour tous, au temps convenable, ce que j'ai été chargé d'annoncer, moi, qui suis prédicateur et apôtre (je dis la vérité, je ne mens point), et docteur des Gentils en esprit et en vérité. Je veux donc que les hommes prient en tout lieu, en élevant des mains pures, sans colère ni dispute, et que, de même, les femmes se parent avec pudeur et modestie d'un costume décent, non de tresses et d'or, ou de perles, ou de vêtements précieux, mais comme il sied à des femmes qui font profession de piété par de bonnes œuvres. Que la femme se laisse tranquillement instruire avec une parfaite soumission; mais je ne permets à une femme ni d'enseigner, ni de dominer sur l'homme, je veux, au contraire, qu'elle demeure tranquille, car Adam a été formé le premier, puis ensuite Ève; et ce n'est pas Adam qui a été séduit, mais c'est la femme qui, séduite, s'est rendue coupable de transgression; toutefois elle sera sauvée par l'enfantement, à condition de persévérer avec sagesse dans la foi, la charité et la sanctification. C'est une vérité certaine que, si quelqu'un aspire à l'épiscopat, il désire une œuvre excellente; il faut donc que l'évêque soit irréprochable, mari d'une seule femme, sobre, modéré, rangé, hospitalier, capable d'enseigner, ni buveur, ni emporté, mais doux, n'aimant ni les querelles ni l'argent, gouvernant bien sa propre maison, tenant ses enfants dans la soumission avec un parfait respect; (mais si quelqu'un ne sait pas gouverner sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l'église de Dieu?), n'étant pas un nouveau converti, de peur qu'enflé d'orgueil il ne donne prise au jugement du Diable, mais il faut qu'il reçoive aussi un bon témoignage de ceux du dehors, afin qu'il ne donne prise ni aux invectives, ni aux pièges du Diable. De même il faut que les diacres soient honnêtes, sans duplicité, point adonnés aux excès du vin, ni désireux d'un gain sordide, adhérant, avec une conscience pure, au mystère de la foi; mais il faut qu'eux aussi soient examinés d'abord; ensuite qu'on les admette comme diacres, s'ils sont irrépréhensibles. De même, il faut que les femmes soient honnêtes, point médisantes, sobres, et fidèles en toutes choses. Que les diacres soient maris d'une seule femme, qu'ils gouvernent bien leurs enfants et leurs propres maisons; car ceux qui ont bien rempli cet office acquièrent pour eux-mêmes une bonne place, et une grande assurance fondée sur la foi en Christ Jésus. Je t'écris ces choses, tout en espérant te rejoindre avant peu, mais, si je tarde, afin que tu saches comment il faut se comporter dans la maison de Dieu, qui est l'église du Dieu vivant, la colonne et le fondement de la vérité. Et, de l'aveu général, grand est le mystère de la piété: Celui qui a été manifesté en chair, a été justifié par l'esprit, il s'est montré aux anges, il a été prêché parmi les nations, on a cru en lui dans le monde, il a été enlevé dans la gloire; mais l'Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, certains hommes se détacheront de la foi, pour s'attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons, grâce à l'hypocrisie de faux docteurs, qui portent dans leur propre conscience la marque de la flétrissure, qui interdisent le mariage, prescrivent de s'abstenir d'aliments que Dieu a créés afin qu'ils fussent pris avec actions de grâces par les fidèles et ceux qui connaissent la vérité, car tout ce que Dieu a créé est bon, et rien ne doit être rejeté quand on le prend avec actions de grâces, puisque tout est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière. En rappelant ces choses aux frères tu seras un bon ministre de Christ Jésus, nourri des paroles de la foi et du bon enseignement que tu t'es attaché à suivre; mais repousse les fables profanes et extravagantes, et exerce-toi à la piété; en effet, l'exercice corporel n'est utile qu'à peu de chose, tandis que la piété est utile pour toutes choses, puisqu'elle possède la promesse de la vie présente et de celle qui est à venir; c'est là une vérité certaine et digne de toute créance; car c'est pour cela que nous travaillons et que nous luttons, parce que nous avons mis notre espérance dans le Dieu vivant qui est le sauveur de tous les hommes, et principalement des fidèles. Voilà ce que tu dois prescrire et enseigner. Que personne ne méprise ta jeunesse, mais deviens un modèle pour les fidèles, en paroles, en conduite, en charité, en foi, en pureté. Jusques à ce que j'arrive, applique-toi à la lecture, à l'exhortation, à l'enseignement. Ne néglige point le don spirituel qui est en toi, lequel t'a été donné par une prophétie avec l'imposition des mains du collège des anciens. Occupe-toi de ces choses, donne-t'y tout entier, afin que tes progrès soient manifestes pour tout le monde; veille sur toi-même et sur l'enseignement; persévères-y; car en agissant ainsi tu te sauveras toi-même ainsi que ceux qui t'écoutent. N'accable pas de reproches le vieillard, mais parle-lui comme à un père, aux jeunes gens comme à des frères, aux femmes âgées comme à des mères, aux jeunes femmes comme à des sœurs en toute pureté. Aie des égards pour les veuves, véritables veuves; mais si une veuve a des enfants ou des descendants, qu'ils apprennent avant tout à exercer la piété envers leur propre maison, et à reconnaître les soins de leurs ascendants, car cela est agréable aux yeux de Dieu. Mais celle qui est véritablement veuve, et isolée, a mis son espérance en Dieu, et elle persévère dans les oraisons et les prières nuit et jour, tandis que celle qui s'adonne aux plaisirs est morte, quoique vivante; voilà ce que tu dois aussi prescrire, afin qu'elles soient irréprochables. Mais si quelqu'un néglige les siens, et surtout ceux de sa famille, il a renié la foi et il est pire qu'un infidèle. Qu'une veuve ne soit portée sur le rôle, que si elle n'a pas moins de soixante ans, si elle n'a eu qu'un seul mari, si elle se recommande par de bonnes œuvres, comme d'avoir élevé ses enfants, exercé l'hospitalité, lavé les pieds des saints, assisté les malheureux, pratiqué toute bonne œuvre. Mais repousse les veuves plus jeunes, car, quand la volupté les détache de Christ, elles veulent se marier, et elles encourent ainsi le blâme d'avoir rompu leur premier engagement; mais en outre elles apprennent encore, dans leur fainéantise, à courir les maisons, et elles ne sont pas seulement fainéantes, mais de plus bavardes et intrigantes, disant ce qui ne convient pas. Je veux donc que les plus jeunes se marient, aient des enfants, gouvernent leur maison, ne donnent point à l'adversaire l'occasion de les calomnier, car quelques-unes déjà ont déserté pour suivre Satan. Si une fidèle a des veuves, qu'elle les assiste, et que l'église n'en ait pas la charge afin qu'elle puisse assister les véritables veuves. Que les anciens qui président bien soient honorés d'une double rémunération, surtout ceux qui s'appliquent à la prédication et à l'enseignement, car l'Écriture dit: «Tu n'emmusèleras point le bœuf qui foule le grain,» et l'ouvrier est digne de son salaire. Ne reçois pas d'accusation contre un ancien, à moins qu'elle ne repose sur le témoignage de deux ou trois personnes; mais ceux qui pèchent, réprimande-les devant tous les autres, afin que ces derniers aussi en conçoivent de la crainte. Je t'adjure devant Dieu, devant Christ Jésus, et devant les anges élus, d'observer cette règle sans prévention, et de ne rien faire par suggestion. N'impose précipitamment les mains à personne, et ne te rends pas complice des péchés des autres. Conserve-toi toi-même pur; ne continue plus à ne boire que de l'eau, mais use d'un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes incommodités. Les péchés de certains hommes sont évidents, avant même tout jugement, tandis que chez d'autres ils ne se manifestent qu'ensuite; de même aussi les bonnes actions sont évidentes, celles qui ne le sont pas d'abord ne peuvent rester secrètes. Que tous les esclaves qui sont sous le joug envisagent leurs propres maîtres comme dignes de tout respect, afin que le nom de Dieu et l'enseignement ne soient l'objet d'aucune calomnie; et, d'un autre côté, que ceux qui ont des fidèles pour maîtres ne les méprisent pas parce que ce sont des frères, mais qu'ils les servent d'autant mieux que ceux qui profitent de leur bonne conduite sont des fidèles et des bien-aimés. Voilà ce que tu dois enseigner et prescrire. Si quelqu'un enseigne une autre doctrine, et n'adhère pas aux saines paroles de notre seigneur Jésus-Christ et à l'enseignement conforme à la piété, il est enflé d'orgueil, ne sachant rien, mais étant maladivement épris de disputes et de querelles de mots, d'où résultent l'envie, les querelles, les calomnies, les mauvais soupçons, les vaines discussions d'hommes dont l'intelligence est corrompue, et qui sont privés de la vérité, parce qu'ils envisagent la piété comme une source de revenu. Il est vrai que la piété, accompagnée de contentement, est une grande source de revenu; car nous n'avons rien apporté en ce monde, parce que nous n'en pouvons non plus rien emporter; mais si nous avons de quoi vivre et nous couvrir, cela nous suffira; tandis que ceux qui veulent s'enrichir tombent dans la tentation, et dans des pièges, et dans une foule de convoitises insensées et funestes qui précipitent les hommes dans la ruine et la perdition; car l'amour de l'argent est la racine de tous les maux; possédés de cette passion, certains hommes se sont détournés de la foi et se sont transpercés eux-mêmes de douleurs infinies. Mais, pour toi, ô homme de Dieu, fuis ces choses, mais recherche la justice, la piété, la foi, la charité, le support, la douceur; combats le bon combat de la foi; saisis la vie éternelle à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait cette belle confession devant de nombreux témoins. Je t'enjoins, devant Dieu qui appelle toutes choses à l'existence, et devant Christ Jésus qui a prononcé devant Ponce Pilate cette belle confession, d'observer le commandement qui t'est fait, sans tache et sans reproche, jusques à l'apparition de notre seigneur Jésus-Christ, que manifestera, au temps convenable, le bienheureux et unique Souverain, le roi de ceux qui règnent, et le seigneur de ceux qui commandent, le seul qui possède l'immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n'a vu ni ne peut voir, auquel appartiennent l'honneur et la puissance éternelle. Amen! Enjoins aux riches dans le présent siècle de ne point s'enorgueillir, et de ne pas non plus fonder leur espoir sur l'incertitude de la richesse, mais sur Dieu qui nous procure richement toutes choses pour notre usage; enjoins-leur de faire de bonnes actions, d'être riches en bonnes œuvres, d'être généreux, libéraux, s'amassant, pour l'avenir, un trésor établi sur un fondement solide, afin d'entrer en possession de la véritable vie. O Timothée, garde le dépôt, en évitant les bavardages profanes et la polémique de la fausse science, dont font profession certains hommes qui se sont ainsi éloignés de la foi. Que la grâce soit avec vous! Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, pour annoncer la promesse de la vie qui est en Christ Jésus, à Timothée, mon enfant bien-aimé: Grâce, miséricorde, paix, de par Dieu le Père et Christ Jésus notre seigneur! J'offre des actions de grâces à Dieu, auquel je rends un culte héréditaire avec une conscience pure, de ce que je conserve de toi un perpétuel souvenir, dans mes prières nuit et jour; désirant te revoir quand je me rappelle tes larmes, afin d'être rempli de joie, me souvenant de la foi sincère qui est en toi, et qui habita d'abord dans ton aïeule Lois, puis dans ta mère Eunice, et qui, j'en suis persuadé, habite aussi en toi. C'est pourquoi je t'invite à ranimer le don de Christ, qui est en toi par l'imposition de mes mains; car Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de puissance, de charité et de sagesse. Ne rougis donc point du témoignage de notre seigneur, ni de moi son prisonnier, mais prends ta part des souffrances pour l'Évangile, selon la puissance de Dieu qui nous a sauvés, et qui nous a adressé un saint appel, non en raison de nos œuvres, mais suivant Son propre décret, et selon la grâce qui nous a été donnée en Christ Jésus avant les temps éternels, mais qui a été maintenant manifestée par l'apparition de notre sauveur Christ Jésus, qui, d'un côté, a détruit la mort, et qui, de l'autre, a mis en lumière la vie et l'immortalité par l'Évangile, pour lequel j'ai été établi prédicateur, apôtre et docteur, ce qui est cause que j'endure aussi ces souffrances; mais je n'en rougis point, car je sais en Qui j'ai cru, et je suis persuadé qu'il peut, par Sa puissance, garder mon dépôt pour ce jour-là. Retiens avec foi, et avec la charité qui est en Christ Jésus, ce modèle des vérités salutaires que tu m'as entendu prêcher; garde le bon dépôt par l'esprit saint qui habite en nous. Tu sais que tous ceux qui sont en Asie m'ont abandonné; parmi eux se trouvent Phygelle et Hermogène. Que le seigneur se montre miséricordieux envers la famille d'Onésiphore; car il m'a souvent réconforté, et il n'a point rougi de mes chaînes, mais, au contraire, dès son arrivée à Rome, il m'a cherché avec plus d'empressement que je ne pensais, et il m'a trouvé; que le seigneur lui accorde d'obtenir miséricorde de la part du seigneur en ce jour-là; d'ailleurs tu sais mieux que personne tous les services qu'il a rendus dans Éphèse. Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est en Christ Jésus; et, ce que tu m'as entendu dire devant plusieurs témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables d'en instruire aussi d'autres. Prends ta part des souffrances comme un bon soldat de Christ Jésus; aucun homme qui porte les armes ne se laisse entraver par les occupations de la vie ordinaire, afin de plaire à celui qui a rassemblé l'armée; de même encore nul athlète n'est couronné, s'il n'a lutté selon les règles; c'est le laboureur qui travaille, qui, le premier, doit avoir sa part des fruits. Réfléchis à ce que je dis; car le seigneur te donnera l'intelligence de toutes choses. Rappelle-toi Jésus-Christ ressuscité des morts, issu de la postérité de David, selon mon évangile, dans la prédication duquel je souffre jusques à être chargé de chaînes comme un malfaiteur; mais la parole de Dieu n'est point enchaînée; c'est pourquoi je supporte tout à cause des élus, afin qu'eux aussi obtiennent le salut qui est en Christ Jésus, avec une gloire éternelle. C'est une vérité certaine. En effet, si nous mourons avec lui, nous vivrons aussi avec lui; si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui; si nous le renions, lui aussi, il nous reniera; si nous sommes infidèles, lui, il demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même. Voilà ce que tu dois remémorer, en prenant le seigneur à témoin. Abstiens-toi des disputes de mots; cela ne sert de rien, c'est la ruine des auditeurs. Empresse-toi de te mettre à la disposition de Christ, comme un ouvrier qui n'a point à rougir et qui se conforme fidèlement à la parole de la vérité; mais évite les bavardages profanes, car ceux qui s'y livrent avanceront de plus en plus dans l'impiété, et leur parole rongera comme une gangrène; parmi eux se trouvent Hyménée et Philète, qui se sont éloignés de la vérité, prétendant que la résurrection a déjà eu lieu; et ils détruisent la foi de quelques personnes. Néanmoins le fondement que Dieu a posé demeure ferme, portant pour sceau ces paroles: «Le Seigneur connaît ceux qui Lui appartiennent,» et: Que quiconque prononce le nom du seigneur se détourne de l'injustice. Or, dans une grande maison, il n'y a pas seulement des ustensiles d'or et d'argent, mais aussi de bois et de terre; tandis que les uns sont destinés à un noble emploi, les autres le sont à un emploi ignoble. Si donc quelqu'un se purifie lui-même pour n'être pas de ceux-ci, il sera un ustensile destiné à un noble emploi, sanctifié, utile à son possesseur, préparé pour tout bon usage. Eh bien, fuis les convoitises juvéniles, mais recherche la justice, la foi, la charité, et la paix avec tous ceux qui aiment le Seigneur d'un cœur pur. Repousse, au contraire, les discussions folles et déréglées, sachant qu'elles engendrent des querelles; or, il ne faut point que l'esclave du Seigneur se querelle, mais qu'il soit doux avec tout le monde, capable d'enseigner, patient, redressant avec mansuétude les opposants, afin de voir si Dieu ne leur donnera peut-être point de se repentir, pour arriver à la connaissance de la vérité, et s'ils ne redeviendront point sages, en se dégageant des pièges du diable, par qui ils ont été capturés pour faire sa volonté. Or, sachez que, dans les derniers temps, surgiront des circonstances difficiles, car les hommes seront égoïstes, épris de l'argent, fanfarons, superbes, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, impies, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, impitoyables, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d'orgueil, plus amis du plaisir que de Dieu, ayant l'apparence de la piété, mais en ayant renié la puissance. Ceux-là aussi, repousse-les; car c'est de leurs rangs que sortent ceux qui se glissent dans les familles et captivent des femmelettes chargées de péchés, entraînées par des convoitises et des voluptés de tout genre, toujours occupées à apprendre, et ne pouvant jamais arriver à la connaissance de la vérité. Mais, comme Jannès et Jambrès résistèrent à Moïse, de même aussi ces hommes résistent à la vérité, corrompus qu'ils sont dans leur intelligence et réprouvés quant à la foi; mais ils ne feront pas de plus grands progrès, car leur pensée deviendra évidente pour tout le monde, comme le fut aussi celle des premiers. Quant à toi, tu t'es attaché à suivre mon enseignement, ma conduite, ma résolution, ma foi, ma constance, ma patience, mes persécutions, mes souffrances, telles que je les ai endurées à Antioche, à Icône, à Lystres. A quelles persécutions n'ai-je pas été en butte? Et le Seigneur m'a délivré de toutes! Mais tous ceux qui veulent vivre pieusement en Christ Jésus, seront aussi persécutés. Quant aux hommes méchants et aux imposteurs, ils iront de mal en pis, eux qui sont tout à la fois séducteurs et séduits. Pour toi, persévère dans ce que tu as appris et admis avec certitude, sachant de qui tu l'as appris, et que, dès l'enfance, tu connais les lettres sacrées qui peuvent te perfectionner pour le salut par la foi en Christ Jésus; toute écriture inspirée de Dieu étant utile pour instruire, pour reprendre, pour redresser, pour corriger selon la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. Je t'en adjure devant Dieu, et devant Christ Jésus qui doit juger les vivants et les morts, tant au nom de son apparition qu'au nom de son royaume : prêche la parole, insiste à propos et hors de propos, reprends, tance, exhorte avec toute sorte de patience et d'instruction. Car il y aura un moment où ils ne souffriront plus l'enseignement salutaire, mais où, selon leurs propres convoitises, ils se donneront une masse de docteurs, parce que leurs oreilles aiment à être flattées; et, tandis que, d'un côté, ils les fermeront à la vérité, de l'autre, ils se jetteront dans les fables. Quant à toi, sois modéré à tous égards, endure les souffrances comme un bon soldat de Christ Jésus, fais l'œuvre d'un évangéliste, acquitte-toi parfaitement de ton ministère. Car, pour moi, je sers déjà de libation, et le moment de mon départ approche; j'ai combattu le bon combat; j'ai achevé la course; j'ai gardé la foi; du reste, la couronne de justice m'est réservée; le seigneur, le juste juge, me l'accordera en ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui désirent son apparition. Tâche de me rejoindre promptement, car Démas m'a abandonné par préférence pour le présent siècle, et il est parti pour Thessalonique, Crescens pour la Galatie, Tite pour la Dalmatie; Lucas est seul avec moi. Prends Marc pour l'amener avec toi, car il m'est utile pour le ministère. Quant à Tychique, je l'ai envoyé à Éphèse. Apporte, quand tu viendras, le manteau que j'ai laissé à Troas chez Carpus, ainsi que les livres, surtout les parchemins. Alexandre le fondeur m'a témoigné beaucoup de malveillance (le seigneur lui rendra selon ses œuvres); tiens-toi aussi en garde contre lui, car il s'est fortement opposé à notre prédication. Dans ma première défense personne ne m'a assisté, mais tous m'ont abandonné; que cela ne leur soit pas imputé. Mais c'est le Seigneur qui m'a assisté et qui m'a fortifié, afin que par moi la prédication eût une pleine efficace, que tous les Gentils l'entendissent, et que je fusse tiré de la gueule du lion. Le seigneur me garantira de toute mauvaise action, et il me sauvera pour m'introduire dans son céleste royaume. A lui soit la gloire aux siècles des siècles! Amen! Salue Prisca et Aquilas, et la famille d'Onésiphore; Eraste est resté à Corinthe; quant à Trophime, ils l'ont laissé malade à Milet. Tâche de venir avant l'hiver. Euboulos te salue, ainsi que Pudens, et Linus, et Claudia, et tous les frères. Que le seigneur Jésus soit avec ton esprit! Que la grâce soit avec vous! Paul, — esclave de Dieu, et apôtre de Christ Jésus pour la foi des élus de Dieu, et pour la connaissance de la vérité qui s'accorde avec la piété, lesquelles se fondent sur l'espérance de la vie éternelle, que Dieu, qui ne ment point, nous a promise avant les temps éternels, tandis qu'à l'époque convenable Il a manifesté Sa parole, par la prédication qui m'a été confiée selon le mandat de Dieu notre sauveur, — à Tite, mon enfant légitime par une foi commune: Grâce, miséricorde, paix de par Dieu le Père, et Christ Jésus notre sauveur! Si je t'ai laissé eu Crète, c'est afin que tu presses les réformes qui restent à faire et que, dans chaque ville, tu établisses des anciens, aux conditions que je t'ai prescrites : être irréprochable, mari d'une seule femme, avoir des enfants croyants qui ne puissent être accusés de vivre dans la débauche, ou qui soient indisciplinés; car il faut que l'évêque soit irréprochable, comme économe de Dieu, qu'il ne soit ni insolent, ni colère, ni buveur, ni emporté, ni désireux d'un gain sordide, mais hospitalier, ami des gens de bien, sage, juste, pieux, tempérant, attaché à la parole qui est fidèlement conforme à la doctrine, afin qu'il soit capable, soit de consoler ceux qui sont en butte aux tribulations, soit de réfuter les objectants. En effet il y a beaucoup de gens indisciplinés, de discoureurs frivoles, et de séducteurs (surtout ceux de la circoncision), auxquels il faut fermer la bouche; ce sont eux qui bouleversent des familles entières en enseignant ce qui ne convient pas, en vue d'un gain sordide. L'un d'entre eux, qui a été leur propre prophète, a dit: «Les Crétois sont toujours menteurs, de méchantes bêles, des ventres paresseux.» Ce témoignage est vrai. C'est pourquoi reprends-les vertement, afin qu'ils aient une foi saine, et qu'ils ne s'attachent point à des fables juives et à des commandements d'hommes qui se détournent de la vérité. Tout est pur pour ceux qui sont purs, mais, pour ceux qui sont souillés et infidèles, rien n'est pur; or, leur intelligence et leur conscience sont souillées, ils professent de connaître Dieu, mais par leurs œuvres ils Le renient, étant abominables, rebelles, et incapables d'aucune bonne œuvre. Quant à toi, proclame ce qui est conforme à l'enseignement salutaire : Que les vieillards doivent être sobres, dignes, sages, attachés à une foi saine, à la charité, à la patience : Que les femmes âgées doivent de même avoir la tenue qui convient à des saints, n'être ni médisantes, ni asservies par les excès du vin; qu'elles doivent enseigner ce qui est bien, afin d'apprendre aux jeunes femmes à aimer leurs maris et leurs enfants, à être sages, chastes, bonnes ménagères, soumises à leurs propres maris, afin que la parole de Dieu ne soit point calomniée. Exhorte de même les jeunes gens à être sages, te montrant toi-même en toutes choses comme un modèle de bonnes œuvres, et faisant preuve dans l'enseignement de pureté, de dignité, d'une doctrine saine et irrépréhensible, afin que l'adversaire ait la confusion de ne pouvoir dire aucun mal de vous. Que les esclaves soient soumis à leurs propres maîtres, qu'ils leurs plaisent en toutes choses, qu'ils ne soient point récalcitrants, qu'ils ne détournent rien, mais qu'ils se montrent à tous égards honnêtes et fidèles, afin de faire honneur, sous tous les rapports, à l'enseignement de Dieu notre sauveur. Elle a été en effet manifestée, la grâce de Dieu, source du salut pour tous les hommes, et elle nous apprend, après que nous avons renoncé à l'impiété et aux convoitises mondaines, à vivre dans le présent siècle sagement, justement et pieusement, en attendant la réalisation de notre bienheureuse espérance et l'apparition de la gloire de notre grand Dieu et sauveur Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de s'acquérir, en le purifiant, un peuple qui lui appartînt, zélé pour les bonnes œuvres. Enseigne ces choses, exhorte, et reprends avec tout pouvoir; que personne ne te dédaigne. Mais invite-les à être soumis envers les puissances et les autorités, obéissants et prêts à toute bonne œuvre, à ne calomnier personne, à n'être point querelleurs, à se montrer équitables, à témoigner toute espèce de mansuétude à tous les hommes; car nous aussi, nous étions naguère insensés, rebelles, égarés, asservis à des convoitises et à des voluptés de tout genre, vivant dans la malice et dans l'envie, dignes de haine et nous haïssant les uns les autres; mais, quand la bonté et l'humanité de Dieu notre sauveur a été manifestée, ce n'est point en conséquence d'œuvres conformes à la justice que nous eussions faites nous-mêmes, mais en vertu de Sa propre miséricorde, qu'il nous a sauvés par l'ablution régénératrice, et par un renouvellement de l'esprit saint qu'il a richement répandu sur nous par Jésus-Christ notre sauveur, afin que, après avoir été justifiés par Sa grâce, nous devenions, en espérance, héritiers de sa vie éternelle. C'est une vérité certaine, et je veux que tu donnes ces choses pour assurées, afin que ceux qui ont cru en Dieu s'occupent à pratiquer de bonnes œuvres; voilà ce qui est bon et utile aux hommes, tandis que tu dois éviter les discussions folles, les généalogies, les querelles, et les disputes relatives à la loi; car elles sont inutiles et vaines. Abandonne l'homme hérétique après une ou deux admonestations, sachant que les gens de cette espèce sont pervertis, et qu'ils pèchent tout en se condamnant eux-mêmes. Lorsque je t'aurai envoyé Artémas ou Tychique, empresse toi de venir me rejoindre à Nicopolis, car c'est là que j'ai décidé de passer l'hiver. Préside avec soin au départ de Zénas le docteur de la loi, et d'Apollos, afin qu'il ne leur manque rien; mais il faut que les nôtres aussi apprennent à pratiquer de bonnes œuvres, lorsqu'il s'agit de besoins pressants, afin de n'être pas sans porter de fruits. Tous ceux qui sont avec moi te saluent. Saluez ceux qui nous aiment dans la foi. Que la grâce soit avec vous tous! Paul, prisonnier de Christ Jésus, et le frère Timothée, au bien-aimé Philémon, notre coopérateur, et à la sœur Apphia, et à Archippe notre compagnon de combat, et à l'église qui se réunit dans ta maison : que la grâce et la paix vous soient données par Dieu notre Père et par le Seigneur Jésus-Christ! J'adresse à mon Dieu de constantes actions de grâces, en faisant mention de toi dans mes prières, étant instruit de la charité et de la foi que tu témoignes envers le Seigneur Jésus, et envers tous les saints, afin que la communication de ta foi devienne efficace pour Christ, en faisant reconnaître en nous toute espèce de bien. J'ai, en effet, éprouvé une grande joie et une grande consolation à cause de ta charité, car grâce à toi, frère, le cœur des saints a été tranquillisé. C'est pourquoi, quoique j'aie en Christ une assurance assez grande pour t'enjoindre ce qui est convenable au nom de la nécessité, je préfère l'exhortation. C'est dans cet esprit que, comme Paul, âgé, et maintenant en outre prisonnier de Christ Jésus, je t'adresse une exhortation à propos de l'enfant que j'ai engendré dans les chaînes, Onésime, qui t'a été naguère nuisible, mais qui maintenant t'est utile ainsi qu'à moi, et que je t'ai renvoyé, lui, mes propres entrailles, que je voulais retenir auprès de moi, afin que, à ta place, il me rendît service dans les chaînes que je porte pour l'évangile, mais je n'ai rien voulu faire sans ton avis, afin que le bien que tu fais ne paraisse point le résultat de la nécessité, mais d'une volonté libre. Peut-être, en effet, n'a-t-il été momentanément séparé de toi, qu'afin que tu le retrouves pour l'éternité, non plus comme un esclave, mais, bien plus qu'un esclave, comme un frère bien-aimé, de moi surtout, et à bien plus forte raison de toi, soit dans la chair, soit dans le seigneur. Si donc tu me regardes comme étant étroitement uni à toi, accueille-le comme moi-même, et s'il t'a fait quelque tort, ou s'il a contracté envers toi quelque dette, mets-les à mon compte. C'est moi, Paul, qui ai écrit de ma propre main; c'est moi qui te rembourserai; pour ne pas te rappeler que c'est aussi de ta propre personne que tu es encore mon débiteur. Oui, frère, c'est moi qui voudrais tirer de toi ce profit dans le Seigneur; tranquillise mon cœur en Christ. C'est parce que je compte sur ton obéissance, que je t'ai écrit, sachant que tu feras encore au delà de ce que je demande; mais en outre prépare-moi un logement, car j'espère que, grâce à vos prières, je vous serai rendu. Epaphras, mon compagnon de captivité, te salue en Christ Jésus, ainsi que Marc, Aristarque, Démas et Luc, mes coopérateurs. Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit! Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans la période finale des jours actuels, nous a parlé par le Fils, qu'il a fait héritier de toutes choses, par lequel Il a aussi créé l'univers, et qui, étant un rayonnement de Sa gloire et une empreinte de Sa substance, et soutenant toutes choses par la parole de sa puissance, s'est assis, après avoir fait une purification des péchés, à la droite de la Majesté dans les hauts lieux, étant devenu d'autant supérieur aux anges, qu'il avait hérité un nom plus excellent qu'eux. Car auquel des anges a-t-Il jamais dit: «Tu es Mon fils, c'est Moi qui t'ai engendré aujourd'hui?» Et derechef: «Moi, Je serai pour lui un père, et lui sera pour Moi un fils?» Puis encore, quand Il introduit le premier-né dans le monde, Il dit: «Et que tous les anges de Dieu l'adorent!» Et, tandis qu'il dit aux anges: «Celui qui fait de Ses anges des vents et de Ses ministres une flamme de feu,» Il dit au contraire au Fils: «Ton trône, ô Dieu, subsiste pour l'éternité;» et: «C'est le sceptre de rectitude que le sceptre de son royaume; tu as aimé la justice, et tu as haï l'iniquité; c'est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t'a oint, plus que tes pairs, d'une huile d'allégresse;» et: «C'est Toi, Seigneur, qui, au commencement, as fondé la terre, et les cieux sont des œuvres de Tes mains; pour eux ils périront, tandis que Toi, Tu subsistes; et tous ils vieilliront comme un vêtement, et Tu les replieras comme une couverture, comme un vêtement, et ils seront changés; mais Toi, Tu es le même, et Tes années ne finiront point.» Enfin, auquel des anges a-t-Il jamais dit: «Assieds-toi à Ma droite, jusques à ce que J'aie fait de tes ennemis un marchepied pour tes pieds?» Est-ce qu'ils ne sont pas tous des esprits au service de Dieu, chargés de remplir un ministère pour ceux qui doivent hériter du salut? C'est pourquoi nous devons faire d'autant plus attention à ce que nous avons entendu, de peur que nous ne périssions; car, si la parole proclamée par des anges a été irréfragable, et si toute transgression et toute désobéissance ont reçu une juste rétribution, comment nous-mêmes échapperons-nous, si nous négligeons un si grand salut? Un salut qui, d'abord proclamé par le seigneur, nous a été annoncé d'une manière irréfragable par ceux qui l'ont entendu, Dieu y joignant Son témoignage par des signes, et des prodiges, et des miracles divers, et des communications de l'esprit saint, selon Sa volonté. En effet ce n'est point à des anges qu'il a soumis le monde nouveau dont nous parlons; mais quelqu'un a quelque part rendu ce témoignage: «Qu'est-ce que l'homme, pour que Tu te souviennes de lui? Ou le fils de l'homme, pour que Tu en prennes soin? Tu l'as un peu rabaissé au-dessous des anges; Tu l'as couronné de gloire et d'honneur; Tu lui as soumis toutes choses, les mettant sous ses pieds,» En effet, en soumettant toutes choses, Il n'a rien laissé qui ne lui fût soumis, et toutefois nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui soient soumises. Mais, celui qui a été un peu rabaissé au-dessous des anges, Jésus, nous le contemplons couronné de gloire et d'honneur à cause de la mort qu'il a soufferte, lui qui a dû, par la grâce de Dieu, goûter la mort pour tous. Car il était digne de Celui, à cause de qui et par qui toutes choses subsistent, puisqu'il voulait conduire à la gloire des fils nombreux, d'amener à la perfection par des souffrances le prince de leur salut. En effet celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés relèvent tous d'un Seul, c'est pourquoi il ne rougit pas de les appeler frères, lorsqu'il dit: «J'annoncerai Ton nom à mes frères, je Te célébrerai au milieu de l'assemblée;» et derechef: «Pour moi je me confierai en Lui;» et encore: «Me voici, moi, et les enfants que Dieu m'a donnés.» Ainsi donc, puisque les enfants ont en partage le sang et la chair, lui aussi y a de même participé, afin que, par la mort, il anéantît celui qui possède la puissance de la mort, c'est-à-dire le diable, et qu'il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient, durant toute leur vie, tenus en esclavage; car ce n'est certes point à des anges qu'il porte secours, mais c'est à la postérité d'Abraham; en sorte qu'il devait être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin de pouvoir être compatissant, et de devenir, dans le service de Dieu, un grand prêtre pour faire l'expiation des péchés du peuple; car c'est pour avoir été lui-même tenté dans ce qu'il a souffert, qu'il peut secourir ceux qui sont tentés. Ainsi donc, frères saints, vous auxquels est adressé un appel céleste, portez vos regards sur l'envoyé et le grand prêtre de notre confession, Jésus, qui est fidèle à Celui qui l'a créé, comme l'a été aussi Moïse, dans Sa maison. En effet il a été jugé d'autant plus digne d'une plus grande gloire que Moïse, que celui qui s'est construit une maison possède une plus grande gloire que la maison même; car toute maison est construite par quelqu'un, mais celui qui a construit toutes choses, c'est Dieu; et, tandis que Moïse a été fidèle dans toute Sa maison, comme un serviteur chargé de rendre témoignage à ce qui devait être proclamé, Christ l'est comme un fils à la tête de sa propre maison. C'est nous qui sommes sa maison, si nous persistons à être assurés et glorieux de notre espérance. C'est pourquoi, — selon ce que dit l'esprit saint: «Aujourd'hui, si vous entendez Sa voix n'endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la rébellion, le jour de la tentation dans le désert, où vos pères l'ont essayé par manière d'épreuve, et ils avaient vu Mes œuvres pendant quarante ans! C'est pourquoi J'ai été courroucé contre cette génération, et J'ai dit: Toujours leur cœur s'égare. Mais ils n'ont point connu Mes voies! Voici le serment que J'ai fait dans Ma colère: Jamais ils n'entreront dans Mon repos! — Prenez garde, frères, qu'il n'y ait peut-être chez quelqu'un de vous un cœur gâté par l'incrédulité jusques à abandonner le Dieu vivant; mais exhortez-vous réciproquement tous les jours, tant que l'on peut dire «aujourd'hui,» afin qu'aucun de vous ne soit endurci par la fourberie du péché; car nous sommes devenus participants de Christ, si du moins nous persistons fermement jusques à la fin dans notre conviction première, selon qu'il est dit: «Aujourd'hui, si vous entendez Sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la rébellion.» Car quels sont ceux qui, après avoir entendu, se sont rebellés? Est-ce que ce ne sont pas tous ceux que Moïse avait fait sortir d'Egypte? Et contre lesquels fut-Il courroucé pendant quarante ans? N'est-ce pas contre ceux qui avaient péché, et dont les membres jonchèrent le désert? Et contre lesquels fit-Il le serment qu'ils n'entreraient jamais dans Son repos, si ce n'est contre ceux qui avaient désobéi? Et nous voyons qu'ils ne purent y entrer à cause de leur incrédulité. Craignons donc, puisque la promesse d'entrer dans Son repos subsiste encore, que quelqu'un de vous ne paraisse y avoir renoncé; car, nous aussi, nous avons reçu cette bonne nouvelle comme ceux-là, mais la parole qu'ils ont ouïe ne leur a servi de rien, parce qu'ils ne se sont pas intimement unis par la foi à ceux qui l'ont écoutée : En effet, nous qui avons cru, nous entrons dans le repos, selon qu'il dit: «Voici le serment que J'ai fait dans Ma colère: Jamais ils n'entreront dans Mon repos,» quoique Ses œuvres fussent accomplies depuis la fondation du monde; car, touchant le septième jour, Il s'exprime quelque part ainsi: «Et Dieu se reposa le septième jour de toutes Ses œuvres; et Il dit, d'un autre côté, dans ce passage-là: «Jamais ils n'entreront dans Mon repos.» Puis donc qu'on doit encore s'attendre à ce que quelques-uns y entrent, et puisque ceux qui avaient, les premiers, reçu la bonne nouvelle n'y sont pas entrés à cause de leur désobéissance; Il fixe derechef un certain jour, «aujourd'hui,» en disant dans la personne de David, après un si long espace de temps, comme Il l'a dit ci-dessus: «Aujourd'hui, si vous entendez Sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs; en effet, si Josué leur avait donné le repos, Il n'aurait certes pas, après cela, parlé d'un autre jour. Ainsi un repos sabbatique attend encore le peuple de Dieu, car celui qui entre dans Son repos, se repose, lui aussi, de ses œuvres, comme Dieu s'est reposé des siennes. Appliquons-nous donc à entrer dans ce repos, afin que personne ne donne, en tombant, le même exemple de désobéissance; car la parole de Dieu est vivante, et évidente, et plus tranchante que toute épée à deux tranchants, et si pénétrante qu'elle divise l'âme et l'esprit, jusques dans les jointures et les moelles, et elle juge les pensées et les dispositions du cœur, et aucune créature ne lui est cachée; mais toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de Celui avec qui nous avons affaire. Ayant donc un grand prêtre suprême qui a traversé les cieux, Jésus le fils de Dieu, restons fermement attachés à notre confession; car nous n'avons pas un grand prêtre qui ne peut pas compatir à nos faiblesses, mais il a au contraire été tenté en toutes choses d'une manière semblable, sans pécher; approchons-nous donc, avec une ferme assurance, du trône de la grâce, afin de recevoir, par la miséricorde et la grâce, un secours opportun. En effet, tout grand prêtre, pris du milieu des hommes, est chargé pour les hommes du service de Dieu, afin de présenter des offrandes et des sacrifices pour les péchés, lui, qui peut montrer de l'indulgence pour ceux qui sont ignorants et égarés, puisqu'il est lui-même aussi enveloppé de faiblesse; et c'est à cause de cette faiblesse qu'il doit offrir pour lui-même, aussi bien que pour le peuple, des oblations pour les péchés. Et personne ne s'approprie de lui-même cette dignité, mais il y est appelé de Dieu, comme le fut aussi Aaron; de même aussi, ce n'est pas à lui-même que Christ a attribué la gloire d'avoir été fait grand prêtre, mais à Celui qui lui a dit: «Tu es Mon fils, c'est Moi qui t'ai engendré aujourd'hui;» comme Il dit encore dans un autre passage: «Tu es prêtre pour l'éternité selon le rang de Melchisédec;» lui, qui, dans les jours de sa chair, après avoir présenté, avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à Celui qui pouvait le sauver de la mort, et après avoir été exaucé à cause de sa piété, a appris, quoiqu'il fût fils, l'obéissance par ce qu'il a souffert, et qui, après avoir été amené à la perfection, est devenu, pour tous ceux qui lui obéissent, l'auteur d'un salut éternel, ayant reçu de Dieu le titre de grand prêtre selon le rang de Melchisédec. Nous avons là-dessus beaucoup de choses à vous dire, et elles sont difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus paresseux pour entendre. Et, en effet, vous, qui, depuis le temps, devriez, être des maîtres, vous avez derechef besoin que quelqu'un vous enseigne les rudiments des oracles de Dieu, et vous êtes devenus tels, que vous avez besoin de lait et non de nourriture solide; car quiconque en est encore au lait est sans expérience de la parole de justice; car il est un enfant; tandis que la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux qui, grâce à la capacité qu'ils ont acquise, ont les sens exercés à discerner ce qui est bien et ce qui est mal. C'est pourquoi, laissant, de côté les éléments de la parole de Christ, aspirons à l'état d'homme fait, sans jeter de nouveau, comme fondement de la renonciation aux œuvres mortes et de la foi en Dieu, la doctrine des ablutions, de l'imposition des mains, de la résurrection des morts et du jugement éternel. Et c'est là ce que nous ferons, si du moins Dieu le permet; car il est impossible que ceux qui ont été une fois illuminés, et qui ont goûté le don céleste, et qui sont devenus participants de l'esprit saint, et qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances de l'âge nouveau, et qui, ensuite, sont tombés, soient une seconde fois renouvelés pour éprouver de la repentance, eux qui crucifient de nouveau, à leur préjudice, et qui livrent à l'ignominie le fils de Dieu! En effet une terre qui a bu la pluie souvent tombée sur elle, et qui produit une herbe utile à ceux pour lesquels elle est aussi cultivée, participe à la bénédiction de Dieu, tandis que si elle porte des épines et des chardons, elle est réprouvée, et elle est près de recevoir la malédiction qui a pour terme la destruction par le feu. Mais, quoique nous parlions ainsi, nous comptons, bien-aimés, en ce qui vous concerne, sur quelque chose de mieux et qui aboutisse au salut; car Dieu est trop juste pour oublier votre travail, et l'affection que vous avez témoignée pour Son nom, par les services que vous avez rendus et que vous rendez aux saints. Nous désirons toutefois que chacun de vous montre jusques à la fin le même zèle pour arriver à la plénitude de l'espérance, afin que vous ne deveniez pas paresseux, mais qu'au contraire vous deveniez les imitateurs de ceux qui, par la foi et la persévérance, héritent des promesses. En effet, lorsqu'il fit Sa promesse à Abraham, Dieu, qui ne pouvait prêter serment en prenant à témoin personne de plus grand, jura en se prenant lui-même à témoin, en disant: «Certes Je te bénirai abondamment, et en te donnant l'accroissement Je te ferai prospérer abondamment.» Et ce fut ainsi, qu'ayant persévéré, la promesse se réalisa pour lui. Les hommes, en effet, prêtent serment en prenant à témoin Celui qui est plus grand qu'eux, et le serment met fin pour eux à toute contradiction en confirmant leur déclaration. Il en résulte que Dieu, voulant montrer avec plus d'évidence aux héritiers de Sa promesse l'immutabilité de Son décret, intervint par un serment, afin que, par deux faits immuables dans lesquels il est impossible que Dieu ait menti, nous ayons, nous qui nous sommes mis à l'abri, un puissant encouragement à retenir ferme l'espérance qui nous est offerte et que nous possédons comme une ancre de l'âme, sûre et solide, et qui pénètre au dedans du voile, là où Jésus est entré pour nous comme un précurseur, étant devenu pour l'éternité grand prêtre selon le rang de Melchisédec. En effet, ce Melchisédec, roi de Salem, prêtre du Dieu très haut, — lui, qui, après qu'il fut allé au-devant d'Abraham lorsque celui-ci revenait de la défaite des rois, et qu'il l'eut béni, reçut aussi d'Abraham une dîme prélevée sur tout, — lui, qui premièrement, d'après l'interprétation de son nom, est roi de justice, et ensuite, de plus, roi de Salem, c'est-à-dire roi de paix, — lui, qui est sans père, sans mère, sans généalogie, — lui, qui n'a ni commencement de temps, ni fin de vie, mais qui a été rendu semblable au fils de Dieu, — il demeure prêtre à perpétuité. Or considérez combien est grand ce personnage, auquel Abraham donna une dîme prise sur les prémices du butin, lui, le patriarche! Tandis que ceux des fils de Lévi qui exercent la prêtrise ont, d'après la loi, l'ordre de lever une dîme sur le peuple, c'est-à-dire sur leurs frères, quoique ceux-ci soient issus des reins d'Abraham, lui, qui ne tire point d'eux sa généalogie, il a levé la dîme sur Abraham, et il a béni celui qui possédait les promesses. Or, il est absolument incontestable que c'est l'inférieur qui est béni par le supérieur. Et, tandis qu'ici ce sont des hommes mortels qui perçoivent les dîmes, là, au contraire, c'est quelqu'un dont il est attesté qu'il est vivant; et c'est aussi, pour ainsi dire, sur Lévi, lui qui perçoit les dîmes, que, par l'intermédiaire d'Abraham, est levée la dîme; car il était encore dans les reins de son père, quand Melchisédec vint au-devant de celui-ci. Si donc la perfection eût été réalisée par la prêtrise lévitique, (car c'est à celle-ci que se rapporte la loi donnée au peuple), il n'eût pas encore été nécessaire que ce fût selon le rang de Melchisédec que s'installât un autre prêtre, et qu'il ne fût pas désigné selon le rang d'Aaron; car, une fois la prêtrise changée, il en résulte nécessairement aussi un changement de loi. Celui auquel s'appliquent ces paroles appartient, en effet, à une autre tribu, dont aucun membre n'a jamais fait le service de l'autel; car il est notoire que c'est de Juda qu'a surgi notre seigneur, tribu pour laquelle Moïse n'a rien dit qui concernât les prêtres. Et cela devient encore plus évident, si l'on remarque que c'est à la ressemblance de Melchisédec que s'installe un autre prêtre, qui l'est devenu, non pas selon la loi d'un commandement charnel, mais selon la puissance d'une vie impérissable; car voici le témoignage qui lui est rendu: «Tu es prêtre pour l'éternité selon le rang de Melchisédec.» En effet, tandis qu'un commandement antérieur est abrogé, à cause de son impuissance et de son inefficacité, (car la loi n'a rien amené à la perfection), il s'introduit en revanche une espérance meilleure, grâce à laquelle nous nous approchons de Dieu. Et, en tant que cela n'a pas eu lieu sans serment, — ( car, tandis que les autres sont devenus prêtres sans qu'il y ait eu de serment, pour lui, il l'est devenu avec un serment prêté par Celui qui lui dit: «Le Seigneur en a fait le serment, et Il ne s'en repentira pas: Tu es prêtre pour l'éternité»), — Jésus est, par cela même, devenu le garant d'une alliance d'autant plus excellente. Et, tandis que les autres ont formé une pluralité de prêtres, parce que la mort empêche la permanence, pour lui, comme il demeure pour l'éternité, il possède la prêtrise indéfectible, en sorte qu'il peut aussi sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, car il est toujours vivant pour intercéder pour eux. C'est bien, en effet, un tel grand prêtre qui nous convenait: saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs, et qui est devenu plus élevé que les cieux; il n'a pas journellement besoin, comme les grands prêtres, d'offrir des sacrifices, d'abord pour ses propres péchés, puis pour ceux du peuple; car ceci il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même en sacrifice. En effet, tandis que la loi institue, pour grands prêtres, des hommes pleins de faiblesse, la parole du serment, prêté après la loi, institue un Fils qui est parvenu à la perfection pour l'éternité. Mais le point capital de ce que nous disons, c'est que nous possédons un grand prêtre tel, qu'il s'est assis à la droite du trône de la Majesté dans les cieux, comme ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle qui a été dressé par le Seigneur, non par un homme. En effet tout grand prêtre est institué pour présenter des offrandes et des sacrifices, en sorte qu'il était nécessaire que celui-ci eût aussi quelque chose à présenter. Si donc il était sur la terre, il ne serait pas même prêtre, — puisque là se trouvent ceux qui présentent les offrandes selon la loi, lesquels rendent un culte à une copie et à une ombre des choses qui sont dans le ciel, selon l'oracle par lequel il fut répondu à Moïse, qui allait, construire le tabernacle: «Aie soin, dit-Il en effet, de tout exécuter selon le modèle qui t'a été montré sur la montagne;» — mais maintenant il a obtenu un ministère bien supérieur, d'autant plus qu'il est médiateur d'une alliance encore plus excellente, et dont la loi repose sur de bien meilleures promesses. En effet, si cette première loi était irréprochable, il n'y avait pas à chercher la place d'une autre, tandis que c'est d'un ton de reproche qu'il leur dit: «Voici, des jours viennent, dit le Seigneur, où Je conclurai avec la maison d'Israël et avec la maison de Juda une alliance nouvelle, non plus comme l'alliance que J'ai faite avec leurs pères dans le temps où Je les pris par la main pour les faire sortir de la terre d'Egypte, parce qu'ils n'ont pas persévéré dans Mon alliance, et que, de Mon côté, Je les ai négligés, dit le Seigneur. Car voici l'alliance que Je ferai avec la maison d'Israël, après ce temps-là, dit le Seigneur: Je mettrai Mes lois dans leur pensée, et Je les écrirai sur leurs cœurs, et Je serai leur Dieu, et ils seront Mon peuple; et ils n'enseigneront plus chacun son concitoyen, et chacun son frère, en disant: Apprends à connaître le Seigneur, car tous Me connaîtront parmi eux, depuis le petit jusqu'au grand, parce que Je me montrerai miséricordieux pour leurs injustices, et que Je ne me souviendrai absolument plus de leurs péchés.» En disant: «une nouvelle,» Il a frappé la première de décrépitude; or ce qui est décrépit et vieilli est près de disparaître. Sans doute la première possédait un culte légitime et le sanctuaire terrestre. En effet, un tabernacle avait été construit, (je parle du premier), dans lequel se trouvaient le candélabre, et la table, et le dépôt des pains, et l'autel d'or pour l'encens; et qui est appelé le lieu saint; puis, au delà du second voile, un tabernacle qui est appelé le lieu très saint, renfermant l'arche de l'alliance entièrement recouverte d'or, dans laquelle se trouvaient une cruche d'or contenant la manne, la verge d'Aaron qui avait bourgeonné, et les tables de l'alliance; puis, au-dessus d'elle, sont les chérubins de gloire qui ombragent le propitiatoire; autant d'objets sur lesquels il n'y a pas lieu de parler maintenant en détail. Les choses étant ainsi disposées, les prêtres qui desservent le culte entrent en tout temps dans le premier tabernacle, tandis que, dans le second, n'entre qu'une fois par an le grand prêtre seul, avec le sang dont il fait offrande pour lui-même et pour les transgressions du peuple; l'Esprit Saint montrant par là que la route du sanctuaire n'a pas encore été manifestée, tant que subsiste le premier tabernacle, qui est un symbole de l'époque actuelle, d'après lequel des offrandes et des sacrifices sont présentés qui ne peuvent point conduire à la perfection, en ce qui concerne la conscience, celui qui rend le culte, mais qui, avec les aliments, les boissons et les diverses ablutions, sont seulement aussi des institutions charnelles imposées jusques à une époque de réformation. Mais Christ est survenu comme grand prêtre des biens accomplis, et c'est en traversant le plus grand et le plus parfait tabernacle, qui n'est pas fait de main d'homme (c'est-à-dire qui n'appartient pas à cette création-ci), et en offrant, non pas le sang des boucs et des veaux, mais son propre sang, qu'il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire, après avoir obtenu une rédemption éternelle. En effet, si le sang des boucs et des taureaux, et si la cendre d'une vache dont on asperge ceux qui sont souillés, sanctifie suffisamment pour la purification de la chair, à combien plus forte raison le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s'est offert lui-même à Dieu comme une victime immaculée, purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes, pour que vous rendiez un culte au Dieu vivant et vrai. Et c'est pour cela qu'il est médiateur d'une nouvelle alliance, afin que, une mort ayant eu lieu pour la rédemption des transgressions commises sous la première alliance, ceux qui sont appelés voient se réaliser pour eux la promesse de l'héritage éternel; en effet, là où il y a un testament, il est nécessaire de constater la mort du testateur, car, pour être valable, un testament suppose la mort, puisqu'il n'a aucune force tant que vit le testateur. En sorte que, même la première alliance, n'a pas été inaugurée sans effusion de sang; car, après que Moïse eut proclamé devant tout le peuple chaque commandement selon la teneur de la loi, il prit le sang des veaux et des boucs, avec de l'eau, de la laine rouge et de l'hysope, et il aspergea le livre et tout le peuple, en disant: «Ceci est le sang de l'alliance que Dieu vous a imposée;» puis il aspergea également avec le sang le tabernacle et tous les ustensiles du culte. Et, d'après la loi, presque tout est purifié par du sang, et sans effusion de sang il n'y a pas de pardon. Il était donc nécessaire, puisque les copies des choses qui sont dans les cieux sont purifiées de cette manière, que les choses célestes elles-mêmes le fussent par des sacrifices bien supérieurs à ceux-là. En effet, ce n'est pas dans un sanctuaire fait de main d'homme, en imitation du véritable, que Christ est entré, mais dans le ciel même, afin de comparaître maintenant devant la face de Dieu pour nous; et il n'y est pas entré non plus pour s'offrir lui-même souvent en sacrifice, comme le grand prêtre entre chaque année dans le sanctuaire avec un sang étranger; autrement il aurait fallu qu'il souffrît souvent depuis la fondation du monde, tandis que maintenant, à l'époque de la consommation des siècles, il a été manifesté une seule fois pour anéantir le péché par son sacrifice. Et, en tant qu'il est imposé aux hommes de mourir une seule fois, puis après cela d'être jugés, de même aussi Christ, qui s'est une seule fois offert en sacrifice pour enlever les péchés de plusieurs, se montrera une seconde fois, sans péché, à ceux qui l'attendent avec foi pour être sauvés. En effet, la loi ne possédant que l'ombre des biens à venir, et non l'image même des choses, ils ne peuvent jamais, par les mêmes sacrifices qu'ils offrent perpétuellement chaque année, amener à la perfection ceux qui y prennent part; autrement, n'aurait-on pas cessé de les offrir, puisque ceux qui rendent ce culte, une fois purifiés, n'auraient plus eu aucune conscience de leurs péchés? Mais, au contraire, ces sacrifices ramènent chaque année le ressouvenir des péchés, car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs enlève les péchés. C'est pourquoi, en entrant dans le monde, il dit : «Tu n'as voulu ni sacrifice ni offrande, mais Tu m'as préparé un corps; Tu n'as eu à gré ni les holocaustes ni les oblations pour le péché; alors j'ai dit: Voici, je viens (dans le rouleau du livre il est question de moi) pour faire, ô Dieu, Ta volonté.» Il commence par dire: «Tu n'as pas voulu et Tu n'as point eu à gré les sacrifices, ni les offrandes, ni les holocaustes, ni les oblations pour le péché,» toutes choses qui se font selon la loi; puis il ajoute: «Voici, je viens pour faire Ta volonté;» il abolit l'un pour établir l'autre; c'est grâce à cette volonté que nous avons été sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes. Et, tandis que tout grand prêtre officie chaque jour et offre souvent les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais enlever les péchés, celui-ci, au contraire, après avoir offert pour les péchés un seul sacrifice, s'est assis pour toujours à la droite de Dieu, où il continue d'attendre que ses ennemis aient été mis comme un marchepied sous ses pieds. En effet, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. C'est d'ailleurs ce que l'Esprit Saint aussi nous atteste, car, après avoir dit : «Voici l'alliance que Je ferai avec eux après ce temps-là,» le Seigneur dit: «en mettant Mes lois dans leurs cœur; et Je les graverai dans leurs pensées, et Je ne me souviendrai absolument plus de leurs péchés, ni de leurs iniquités;» or, là où il y a pardon pour ces choses, il n'y a plus d'offrande à offrir pour le péché. Pouvant donc, frères, grâce au sang de Jésus, compter avec une ferme assurance sur l'entrée dans le sanctuaire, qu'il nous a ouverte, comme une route nouvelle et vivante au travers du voile, qui est sa chair, et ayant un prêtre suprême établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, nous qui avons reçu sur nos cœurs l'aspersion qui purifie d'une mauvaise conscience, et qui avons eu notre corps lavé d'une eau pure. Retenons, sans fléchir, la confession de notre espérance, car Celui qui a fait la promesse est fidèle; et étudions-nous les uns les autres pour rivaliser de charité et de bonnes œuvres, ne désertant point notre association, comme c'est la coutume de quelques-uns, mais nous exhortant réciproquement, et cela d'autant plus, que vous voyez s'approcher le jour. En effet, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais, au contraire, une redoutable attente du jugement, et l'ardeur d'un feu qui doit dévorer les adversaires. Celui qui a violé la loi de Moïse meurt, sans miséricorde, sur la déclaration de deux ou trois témoins; combien, (pensez-y), sera jugé digne d'un pire châtiment celui qui aura foulé aux pieds le fils de Dieu, regardé comme impur le sang de l'alliance, et insulté l'esprit de la grâce? Car nous connaissons Celui qui a dit: «A Moi la vengeance, c'est Moi qui rétribuerai, dit le Seigneur;» et derechef: «Car le Seigneur jugera Son peuple. Il est effrayant de tomber dans les mains du Dieu vivant. Mais souvenez-vous de ces premiers temps où, après avoir été illuminés, vous avez supporté une grande lutte de souffrances, étant, d'un côté, donnés en spectacle par des outrages et des tribulations, et vous associant, de l'autre, à ceux qui se trouvaient dans la même position. En effet, vous avez tour à tour compati aux souffrances des prisonniers, et accepté avec joie le rapt de vos biens, sachant que vous possédez une meilleure fortune, et qu'elle subsiste à toujours. Ne vous dépouillez donc point de votre ferme assurance, à laquelle est attachée une grande rémunération. C'est de patience, en effet, que vous avez besoin, afin que, après avoir accompli la volonté de Dieu, vous voyiez la promesse se réaliser pour vous. Car, encore très peu, très peu de temps: «Celui qui doit venir viendra, et il ne se fera certainement pas attendre; mais Mon juste vivra par la foi, et s'il fait défection, Mon âme ne prend pas plaisir en lui.» Pour nous, nous ne sommes pas sous l'empire de la défection pour périr, mais sous celui de la foi pour acquérir la vie. Or, la foi est une persuasion de ce qu'on espère, une conviction de choses qu'on ne voit point. C'est parce qu'ils possédaient une telle foi que les anciens ont reçu un bon témoignage. C'est par la foi que nous reconnaissons que l'univers a été formé par la parole de Dieu, en sorte que ce n'est pas de choses visibles que ce qu'on voit a été fait. C'est par la foi qu'Abel offrit à Dieu un sacrifice préférable à celui de Caïn; c'est par elle qu'il reçut le témoignage d'être juste, lui-même rendant témoignage à Dieu par ses offrandes; c'est par elle que, quoique trépassé, il parle encore. C'est par la foi qu'Enoch fut enlevé afin qu'il ne vît pas la mort, et on ne le trouva plus parce que Dieu l'avait enlevé; en effet, avant cet enlèvement, il lui est rendu le témoignage d'avoir plu à Dieu; or, sans la foi, il est impossible de Lui plaire, car il faut que celui qui s'approche de Dieu croie qu'il existe, et qu'il devient le rémunérateur de ceux qui Le cherchent. C'est par la foi que Noé, instruit par un oracle des choses qu'on ne voyait point encore, construisit avec une pieuse prévoyance une arche pour sauver sa famille; c'est par elle qu'il condamna le monde, et qu'il devint héritier de la justice que procure la foi. C'est par la foi que celui qui est appelé Abraham se soumit à émigrer dans le pays qu'il devait recevoir en héritage, et il émigra sans savoir où il allait; c'est par la foi qu'il s'établit dans la terre qui lui était promise comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes, ainsi qu'Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse; car il attendait avec impatience la ville qui a les fondements, celle dont Dieu est l'architecte et le fabricateur. C'est par la foi que Sara elle-même reçut, même au delà de l'âge ordinaire, la capacité de créer une postérité, parce qu'elle avait cru à la fidélité de Celui qui avait fait la promesse. De là vient encore que c'est d'un seul homme, et même d'un homme décrépit, qu'ils sont nés aussi nombreux que les étoiles du ciel et que le sable qui est sur le bord de la mer, lequel est innombrable. C'est dans la foi qu'ils sont tous morts, sans avoir vu se réaliser pour eux les promesses, mais après en avoir de loin aperçu et salué la réalisation, et avoir confessé qu'ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre.» Car ceux qui parlent ainsi montrent clairement qu'ils soupirent après leur patrie. Et, si c'eût été de celle qu'ils avaient quittée qu'ils faisaient mention, ils auraient eu le temps d'y retourner; mais on voit bien que c'en est une meilleure qu'ils désirent, je veux dire la patrie céleste; c'est pourquoi Dieu n'a point honte, en ce qui les concerne, d'être appelé «leur Dieu», car Il leur a préparé une ville. C'est par la foi qu'Abraham, mis à l'épreuve, a offert Isaac en sacrifice, et qu'il offrit son fils unique; lui, qui avait accepté les promesses, et auquel il avait été dit: «C'est en Isaac que se réalisera pour toi le nom de postérité;» mais il pensa que Dieu peut relever, même d'entre les morts; d'entre lesquels (figurément, il est vrai,) il recouvra son fils. C'est par la foi, et en vue de l'avenir, qu'Isaac bénit Jacob et Ésaü. C'est par la foi que Jacob, en mourant, bénit chacun des fils de Joseph, et qu'il adora, en s'appuyant sur l'extrémité de son bâton. — C'est par la foi que Joseph, en mourant, fit mention de la sortie des fils d'Israël, et donna des ordres relatifs à ses propres ossements. C'est par la foi que Moïse, après sa naissance, fut, pendant trois mois, tenu caché par ses parents (car ils voyaient la beauté de l'enfant), et qu'ils ne craignirent point le décret du roi. C'est par la foi que Moïse, étant devenu grand, se refusa à être appelé le fils d'une fille de Pharaon, aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu, que de goûter momentanément une jouissance coupable, et regardant comme une richesse plus grande que les trésors de l'Egypte l'opprobre de Christ, car il avait les yeux fixés sur la rémunération. C'est par la foi qu'il quitta l'Egypte, sans redouter le courroux du roi, car il tint ferme comme s'il voyait l'Invisible. C'est par la foi qu'il institua la pâque et l'aspersion du sang, afin que l'exterminateur ne touchât pas leurs premiers-nés. C'est par la foi qu'ils traversèrent la mer Rouge comme une terre sèche, tandis que les Égyptiens qui s'y risquèrent furent engloutis. C'est par la foi que les murs de Jéricho tombèrent, après avoir été investis pendant sept jours. C'est par la foi que Rahab l'impudique ne périt pas avec les rebelles, parce qu'elle avait pacifiquement reçu les espions. Et que dire encore? Car le temps me manquera si je parle de Gédéon, de Barac, de Samson, de Jephté, de David, et de Samuel, et des prophètes, qui, par la foi, ont conquis des royaumes, exercé la justice, obtenu des promesses, fermé la gueule des lions, éteint la puissance du feu, échappé au fil de l'épée, recouvré les forces perdues, montré leur vaillance dans la guerre et fait décamper l'ennemi. Des femmes entrepris, par une résurrection, possession de leurs morts; d'autres ont été torturés, après s'être refusés au rachat, afin d'obtenir une meilleure résurrection; d'autres ont eu à subir des outrages et des coups, et même des chaînes et la prison; ils ont été lapidés, sciés, tentés; ils sont morts par l'épée; ils ont erré, vêtus de peaux de mouton, de peaux de chèvre, dénués de tout, persécutés, maltraités; ils ont été, eux dont le monde n'était pas digne, errants dans les déserts, les montagnes, les cavernes, et les crevasses de la terre. Et tous ceux-là, quoiqu'ils eussent reçu, à cause de leur foi, un bon témoignage, n'ont point vu se réaliser pour eux les promesses, car Dieu avait d'avance arrêté pour nous quelque chose de meilleur, afin qu'ils ne fussent pas amenés à la perfection sans nous. Ainsi donc, nous aussi, puisque nous avons autour de nous une si grande nuée de témoins, après nous être débarrassés de tout ce qui nous alourdit et du péché qui nous enlace si aisément, courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les yeux fixés sur Jésus le chef et le consommateur de la foi, lui qui, à cause de la joie qui lui était offerte, a supporté la croix, méprisé l'ignominie, et s'est assis à la droite du trône de Dieu. Considérez en effet celui qui a supporté une telle opposition des pécheurs contre lui-même, afin que vous ne perdiez pas courage en laissant défaillir vos âmes. Vous n'avez pas encore résisté jusques au sang en luttant contre le péché; et avez-vous oublié l'exhortation qui vous est adressée comme à des fils: «Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, et ne te laisse pas non plus défaillir quand tu es repris par Lui, car celui que le Seigneur aime, Il le châtie, et Il fouette même tout fils qu'il reconnaît pour sien»? Attendez-vous au châtiment; c'est comme des fils que Dieu vous traite; car quel est le fils que son père ne châtie point? Mais, si vous demeurez exempts du châtiment dont tous ont eu leur part, vous êtes donc des bâtards et non pas des fils. D'ailleurs, nous qui avons pour nous châtier les pères de notre chair, et qui les avons respectés, ne nous soumettrons-nous pas à bien plus forte raison au Père des esprits pour avoir la vie? Les premiers, en effet, nous châtiaient pendant peu de temps comme bon leur semblait, tandis que Lui le fait pour notre bien, afin que nous participions à Sa sainteté. Il est vrai que tout châtiment ne paraît pas, au premier moment, être un sujet de joie, mais de tristesse, tandis que plus tard il rapporte à ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice. C'est pourquoi restaurez, les mains fatiguées et les genoux défaillants, et faites de droites ornières avec vos pieds, afin que ce qui est boiteux ne se détraque pas, mais bien plutôt se guérisse. Recherchez la paix avec tous et la sanctification sans laquelle nul ne verra le Seigneur, veillant à ce que personne ne se prive de la grâce de Dieu, à ce qu'aucune racine d'amertume, poussant des rejetons, ne produise du trouble, et que par elle le plus grand nombre ne soit souillé; à ce que personne ne soit impudique, ou profane comme Ésaü qui vendit pour un simple aliment ses droits de premier-né; vous savez en effet que, plus tard, lorsqu'il voulut recevoir la bénédiction, il fut rejeté, quoiqu'il la sollicitât avec larmes, car il ne trouva plus l'occasion de se repentir. Ce n'est pas, en effet, d'un feu tangible et brûlant que vous vous êtes approchés, ni de l'obscurité, ni des ténèbres, ni de la tempête, ni du retentissement de la trompette, ni du bruit des paroles qui fît refuser par ceux qui l'entendirent qu'on leur en adressât une de plus, car ils ne supportaient pas cette déclaration: «Si même un animal touche la montagne, il sera lapidé;» et l'apparition était si effrayante que Moïse dit: «Je suis effrayé et tout tremblant.» Ne vous êtes-vous pas, en effet, approchés de la montagne de Sion et de la ville du Dieu vivant qui est la Jérusalem céleste, et des myriades dont se compose le grand chœur des anges, de l'assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux, et du juge qui est le Dieu de tous, et des esprits des justes qui ont été amenés à la perfection, et de Jésus qui est le médiateur d'une nouvelle alliance, et du sang de l'aspersion qui parle mieux qu'Abel? Prenez garde de ne pas refuser d'écouter Celui qui parle; car si ceux-là n'échappèrent pas, pour avoir refusé d'écouter Celui qui, sur la terre, rendait des oracles, à combien plus forte raison n'échapperons-nous pas si nous nous détournons de Celui qui en rend du haut des cieux, Lui, dont la voix ébranla alors la terre, tandis que maintenant Il a fait cette promesse: «Une fois encore Je ferai trembler non seulement la terre, mais aussi le ciel.» Or les mots «une fois encore» indiquent le changement des choses qui peuvent être ébranlées parce qu'elles ont été faites. C'est pourquoi, comme nous sommes mis en possession d'un royaume inébranlable, soyons pénétrés d'une reconnaissance qui nous fasse rendre à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec vénération et avec crainte, car notre Dieu est aussi un feu dévorant. Que l'amour fraternel subsiste. N'oubliez pas l'hospitalité, car c'est par elle que quelques-uns, sans s'en douter, ont hébergé des anges. Souvenez-vous des prisonniers, comme si vous partagiez leurs chaînes, et de ceux qu'on maltraite, comme étant aussi vous-mêmes en possession d'un corps. Que le mariage soit respecté à tous égards, et la couche nuptiale exempte de souillure, car Dieu jugera les impudiques et les adultères. Que l'amour de l'argent vous soit étranger, vous contentant de ce que vous possédez, car Lui-même a dit: «Je ne t'abandonnerai certainement point, et Je ne te délaisserai certainement point non plus, en sorte que, pleins de confiance, nous disons: «Le Seigneur est mon aide, et je ne craindrai point; que me fera l'homme?» Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont prêché la parole de Dieu, et, puisque vous avez été témoins de l'issue de leur carrière, imitez leur foi. Jésus-Christ est le même hier et aujourd'hui et pour l'éternité; ne vous laissez pas entraîner par des doctrines diverses et étrangères, car il convient que ce soit par la grâce que le cœur soit affermi, et non par des aliments qui n'ont servi de rien à ceux qui s'y attachent; pour nous, nous avons un autel dont ceux qui rendent un culte dans le tabernacle n'ont point le droit de se nourrir, car les animaux, dont le sang est porté dans le sanctuaire par le grand prêtre, ont leur corps brûlé hors du camp; c'est pourquoi aussi Jésus, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert la mort hors de la porte. Ainsi donc sortons pour aller à lui hors du camp, en portant son opprobre, car nous n'avons point ici de ville permanente, mais nous aspirons à celle qui est à venir. Offrons donc continuellement à Dieu par lui un sacrifice de louanges, c'est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent Son nom; toutefois n'oubliez ni la bienfaisance, ni les libéralités, car ce sont à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir. Soyez obéissants et soumis à vos conducteurs, car ce sont eux qui veillent comme devant rendre compte de vos âmes, afin qu'ils le fassent avec joie et sans gémir; car cela vous serait désavantageux. Priez pour nous; car nous sommes sûrs d'avoir une bonne conscience, voulant en toutes choses nous bien conduire; mais je vous exhorte d'autant plus vivement à le faire, que d'autant plus vite je vous serai rendu. Or, que le Dieu de la paix, qui a retiré du milieu des morts le grand berger des brebis, avec le sang d'une alliance éternelle, notre Seigneur Jésus, vous rende capables de toute bonne œuvre et de toute bonne parole afin que vous fassiez Sa volonté, en faisant pour Lui-même en vous ce qui est agréable à Ses yeux, par Jésus-Christ, auquel soit rendue la gloire pour les siècles des siècles! Amen! Je vous exhorte, frères, à bien accueillir ces paroles d'exhortation, car c'est brièvement que je vous ai écrit. Vous savez que notre frère Timothée a été relâché; c'est avec lui, s'il vient assez tôt, que je vous visiterai. Saluez tous vos conducteurs et tous les saints. Ceux d'Italie vous saluent. La grâce soit avec vous tous! Amen! Jacques, esclave de Dieu et du seigneur Jésus-Christ, aux douze tribus qui sont dans la dispersion: Salut! Estimez, mes frères, que vous avez toute raison de vous réjouir quand vous vous trouverez en butte à des tentations de diverse nature, sachant que l'épreuve à laquelle est mise votre foi produit la constance. Mais que cette constance ait une efficace parfaite, afin que vous soyez parfaits et entièrement accomplis, ne laissant rien à désirer sous aucun rapport. Toutefois si l'un de vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu qui donne à tous simplement et sans reproches, et elle lui sera donnée; mais qu'il la demande avec foi, sans douter, car celui qui doute est semblable au flot de la mer soulevé et agité par le vent. Que cet homme-là ne pense pas en effet qu'il obtiendra quoi que ce soit du Seigneur; homme irrésolu, inconstant dans toutes ses voies! Or, que le frère d'humble condition se glorifie de son élévation, et le riche au contraire de son humiliation, car il passera comme la fleur de l'herbe; en effet le soleil s'est levé avec son ardente chaleur et il a desséché l'herbe, et sa fleur est tombée, et la beauté de son aspect a disparu; de la même manière aussi le riche se flétrira au milieu de ses poursuites. Heureux l'homme qui résiste avec constance à la tentation, car, lorsqu'il aura fait ses preuves, il recevra la couronne de vie qu'il a promise à ceux qui L'aiment. Que personne, lorsqu'il est tenté, ne dise: «C'est par Dieu que je suis tenté;» car Dieu ne peut être tenté par le mal, et Il ne tente Lui-même personne; mais chacun est tenté en se laissant entraîner et amorcer par sa propre convoitise; puis, la convoitise ayant conçu, met au monde le péché, et le péché arrivé à son terme, enfante la mort. Ne vous y trompez pas, mes frères bien-aimés : toute bonne libéralité et tout don parfait descendent d'en haut, du Père des lumières, chez Lequel il n'y a aucune variation, ni aucune ombre produite par quelque changement. C'est volontairement qu'il nous a enfantés par la parole de vérité, afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de Ses créatures; vous le savez, mes frères bien-aimés! car la colère de l'homme n'accomplit point la justice de Dieu. C'est pourquoi vous étant dépouillés de toute souillure, et de tout excès de malice, accueillez avec douceur la parole implantée qui peut sauver vos âmes. Mais soyez de ceux qui pratiquent, et non pas de ceux qui écoutent seulement la parole, en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements; car si quelqu'un écoute et ne pratique pas la parole, il ressemble à un homme qui étudie dans un miroir le visage qu'il tient de la nature; en effet, après s'être étudié, il s'en est allé et aussitôt il a oublié quel il était; tandis que celui qui aura plongé ses regards dans la loi parfaite, qui est celle de la liberté, et qui aura persévéré, en se montrant, non un auditeur oublieux, mais un observateur actif, celui-là sera heureux dans son activité. Si quelqu'un s'imagine être religieux, sans tenir sa langue en bride, mais en trompant son propre cœur, la religion de cet homme-là est vaine. La religion pure et immaculée aux yeux de Dieu notre Père, la voici: c'est de visiter les orphelins et les veuves dans leur tribulation, c'est de se conserver soi-même sans tache, en se préservant du monde. Mes frères, ne mêlez pas aux acceptions de personnes la foi en notre glorieux seigneur Jésus-Christ. En effet, s'il vient à entrer dans une de vos synagogues un homme à bagues d'or, en habit somptueux, tandis qu'il vient à entrer aussi un pauvre en méchant habit, mais que vous dirigiez vos regards sur celui qui porte l'habit somptueux et que vous disiez: «Toi, assieds-toi ici à ton aise,» et que vous disiez au pauvre: «Toi, tiens-toi debout, ou assieds-toi là sous mon marchepied,» vous avez douté en vous-mêmes, et vous êtes devenus des juges mal inspirés. Écoutez, mes frères bien-aimés: Dieu n'a-t-Il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde pour être riches dans la foi et héritiers du royaume qu'il a promis à ceux qui L'aiment? Mais vous, vous avez avili le pauvre! Est-ce que ce ne sont pas les riches qui vous oppriment, et n'est-ce pas eux qui vous traînent devant les tribunaux? N'est-ce pas eux qui calomnient le beau nom qui a été invoqué sur vous? Cependant si vous accomplissez la loi royale, selon le texte de l'écriture: «Tu aimeras ton prochain comme toi-même,» vous faites bien; mais si vous faites acception de personnes, vous commettez un péché, la loi vous convainquant d'être des transgresseurs; car quiconque aura observé la loi tout entière, mais aura failli sur un seul point, devient coupable sur tous. En effet Celui qui a dit: «Ne commets point d'adultère,» a dit aussi: «Ne commets point d'homicide.» Or, si tu ne commets pas d'adultère, mais que tu commettes un homicide, tu deviens un transgresseur de la loi. Parlez et agissez comme devant être jugés par une loi de liberté; car le jugement est sans miséricorde pour qui n'a pas fait miséricorde. La miséricorde brave le jugement! A quoi sert, mes frères, que quelqu'un dise qu'il a de la foi, tandis qu'il n'a pas d'œuvres? Est-ce que la foi peut le sauver? Si un frère ou une sœur se trouvent nus et privés de leur nourriture quotidienne, et que l'un d'entre vous leur dise: «Allez en paix, réchauffez-vous et vous rassasiez,» mais que vous ne leur donniez point ce dont le corps a besoin, à quoi cela sert-il? De même aussi la foi, si elle n'a pas d'œuvres, est morte en elle-même. Autrement quelqu'un dira: «Toi, tu as de la foi, et moi de mon côté j'ai des œuvres; montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi de mon côté c'est par les œuvres que je te montrerai ma foi; tu crois qu'il existe un seul Dieu, tu fais bien; les démons aussi le croient, et ils en frémissent; mais veux-tu apprendre, ô homme frivole, que la foi sans les œuvres est inutile? Abraham notre père n'a-t-il pas été justifié par les œuvres pour avoir offert Isaac son fils sur l'autel? Tu vois que la foi coopérait avec ses œuvres; et c'est par les œuvres que la foi a été parfaite; et ce texte de l'écriture a été accompli qui dit: Or, Abraham crut à Dieu, et cela lui fut compté pour justice; et il a été appelé ami de Dieu.» Vous voyez que c'est par les œuvres que l'homme est justifié, et non par la foi seulement. Or, n'est-ce pas aussi de la même manière que Rahab l'impudique a été justifiée par les œuvres, pour avoir reçu les messagers et les avoir fait sortir par un autre chemin? De même que le corps sans souffle est mort, de même aussi la foi sans œuvres est morte. Ne soyez pas un grand nombre à vous ériger en docteurs, mes frères, car vous savez que nous encourrons ainsi une plus grande condamnation. En effet, nous faillissons tous beaucoup; si quelqu'un ne faillit pas en parole, c'est un homme parfait, capable de tenir aussi en bride le corps tout entier. Or, si nous plaçons les mors des chevaux dans leurs bouches pour qu'il nous obéissent, nous dirigeons aussi leur corps tout entier. Voici, les vaisseaux même, qui sont si grands, quoique chassés par des vents violents, sont dirigés par un tout petit gouvernail là où veut les porter l'impulsion du pilote. De même aussi la langue est un petit membre, et elle a de quoi se targuer. Voici! quel grand feu embrase une si grande forêt! La langue aussi est un feu! C'est le monde de l'iniquité! La langue se montre parmi nos membres comme souillant le corps tout entier, et mettant en feu la roue de la vie, et étant mise en feu par la géhenne! En effet, toute espèce de bêtes et d'oiseaux, de reptiles et d'animaux marins sont domptés et ont été domptés par l'espèce humaine, mais nul homme ne peut dompter sa langue; fléau désordonné, pleine d'un venin mortel! Par elle nous bénissons le Seigneur notre Père, et par elle nous maudissons les hommes qui ont été faits à la ressemblance de Dieu; de la même bouche sort la bénédiction et la malédiction! Il ne faut pas, mes frères, que ces choses se passent ainsi. Est-ce que la source fait jaillir par la même ouverture l'eau douce et l'eau saumâtre? Est-ce qu'un figuier, mes frères, peut produire des olives, ou une vigne des figues? De l'eau salée ne peut pas non plus produire de l'eau douce. Qui est-ce qui est parmi vous sage et sensé? Qu'il montre ses œuvres par sa bonne conduite avec la douceur de la sagesse; mais si vous avez une envie amère et de l'intrigue dans votre cœur, ne vous glorifiez pas en bravant la vérité et ne mentez pas contre elle. Ce n'est pas là la sagesse qui descend d'en haut, mais une sagesse terrestre, animale, diabolique; car là où il y a de l'envie et de l'intrigue, il y a du désordre et toute espèce de mal. Au contraire la sagesse d'en haut est d'abord pure, puis pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, sans duplicité, sans hypocrisie. Or le fruit de la justice est semé dans la paix pour ceux qui procurent la paix. D'où viennent les querelles et d'où viennent les luttes parmi vous? N'est-ce pas de vos plaisirs qui guerroient dans vos membres? Vous convoitez, et vous ne possédez pas; vous êtes homicides et envieux, et vous ne pouvez pas obtenir; vous luttez et vous vous querellez. Vous ne possédez pas, parce que vous ne priez pas; vous priez et vous ne recevez pas, parce que vous priez à mauvaise intention, afin de dépenser pour vos plaisirs. Épouses adultères, ne savez-vous pas que l'amour pour le monde est ennemi de Dieu? Celui donc qui voudra être ami du monde, se montre ennemi de Dieu. Ou bien vous imaginez-vous que ce soit en vain que parle l'écriture? C'est avec jalousie qu'il chérit l'esprit qu'il a fait habiter en nous, mais aussi Il accorde une plus grande grâce; c'est pourquoi elle dit: «Dieu résiste aux orgueilleux, mais aux humbles Il accorde grâce.» Soumettez-vous donc à Dieu, mais résistez au diable, et il fuira loin de vous. Approchez-vous de Dieu, et Il s'approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs, et purifiez votre cœur, vous qui êtes irrésolus. Sentez votre malheur, et prenez le deuil et pleurez; que votre rire se change en deuil, et votre joie en abattement. Humiliez-vous devant le Seigneur, et Il vous élèvera. Ne dites pas de mal les uns des autres, frères; celui qui dit du mal d'un frère ou qui juge son frère, dit du mal de la loi et juge la loi; or, si tu juges la loi, tu n'es pas l'observateur, mais le juge de la loi. Un seul est législateur et juge, c'est Celui qui peut sauver et perdre; mais toi, qui es-tu, qui juges le prochain? Allons maintenant, vous qui dites: «Aujourd'hui ou demain nous irons dans telle ville, et nous y passerons une année, et nous trafiquerons, et nous gagnerons;» vous qui ne savez pas ce qui en sera de votre vie de demain! Car vous êtes une vapeur qui apparaît pour un peu de temps et qui ensuite disparaît. Au lieu de dire: «Si le Seigneur le veut, alors nous vivrons et nous ferons ceci ou cela.» Mais maintenant vous vous glorifiez dans vos forfanteries; toute gloriole de ce genre est mauvaise. Celui donc qui sait faire ce qui est bien et ne le fait pas est coupable de péché. Allons maintenant, les riches! Pleurez en poussant des cris à cause des malheurs qui vont survenir : vos richesses sont putréfiées, et vos vêtements ont été rongés par les vers, votre or et votre argent sont rouillés, et leur rouille portera témoignage contre vous, et elle dévorera vos chairs comme le feu. C'est au moment des derniers jours que vous avez thésaurisé! Voici, le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos campagnes, retenu par vous crie, et les clameurs des moissonneurs sont entrées dans les oreilles du Seigneur Sabaoth. Vous avez vécu sur la terre dans les délices et dans la débauche, vous avez repu vos cœurs en un jour de tuerie. Vous avez condamné, vous avez fait mourir le juste, il ne vous résiste pas. Prenez donc patience, frères, jusques à l'avènement du seigneur. Voici, l'agriculteur sait attendre le précieux fruit de la terre, prenant patience à son égard jusques à ce qu'il ait recueilli le précoce et le tardif. Vous aussi prenez patience, fortifiez vos cœurs, car l'avènement du Seigneur s'approche. Ne murmurez pas, frères, les uns contre les autres, afin que vous ne soyez pas jugés; voici, le juge est à la porte. Frères, prenez pour modèle de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. Voici, nous proclamons bienheureux ceux qui ont tenu ferme; vous avez ouï parler de la constance de Job, et vous avez vu l'issue donnée par le Seigneur, car le Seigneur a beaucoup d'entrailles, et Il est compatissant. Mais avant toutes choses, mes frères, ne jurez point, ni par le ciel, ni par la terre, ni par aucun autre serment; mais que votre oui soit oui, et votre non, non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement. Quelqu'un souffre-t-il parmi vous? qu'il prie! Quelqu'un est-il content? qu'il chante des cantiques! Quelqu'un est-il malade parmi vous? qu'il fasse venir les anciens de l'église, et qu'ils prient sur lui après avoir fait une onction d'huile en invoquant le nom; et la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera, et quand même il aurait commis des péchés, il lui sera pardonné. Confessez-vous donc réciproquement vos péchés, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris; la prière active d'un juste peut beaucoup. Élie était un homme de même nature que vous, et il fit une prière pour qu'il ne plût pas, et il ne plut pas sur la terre pendant trois ans et six mois, puis il pria derechef, et le ciel donna de la pluie, et la terre produisit son fruit. Mes frères, si quelqu'un parmi vous s'est laissé égarer loin de la vérité, et que quelqu'un l'y ait ramené, sachez que celui qui aura ramené un pécheur du chemin où il s'égarait sauvera une âme de la mort même, et couvrira une multitude de péchés. Pierre, apôtre de Jésus-Christ, aux voyageurs de la dispersion dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l'Asie, qui sont élus selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l'esprit, pour obéir, et pour recevoir l'aspersion du sang de Jésus-Christ: Que la grâce et la paix vous soient multipliées! Béni soit Dieu, qui est aussi le Père de notre seigneur Jésus-Christ, Lui qui, selon sa grande miséricorde, nous a fait renaître par la résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts pour une espérance vivante, pour un héritage incorruptible, immaculé, inaltérable, lequel est réservé dans les cieux pour vous, qui, grâce à la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi, en vue du salut prêt à être révélé dans l'époque dernière, dans laquelle vous devez tressaillir d'allégresse, après avoir été, pendant peu de temps encore, s'il le faut, attristés par des tentations de diverse nature, afin que l'épreuve à laquelle est mise votre foi, plus précieuse que l'or qui, tout périssable qu'il est, est cependant éprouvé par le feu, se tourne en louange, en gloire, et en honneur, lors de la révélation de Jésus-Christ, que vous aimez sans l'avoir vu, à l'égard duquel, sans le voir encore, mais en croyant, vous êtes transportés d'une joie inexprimable et glorieuse, parce que vous obtenez, ce qui est le terme de la foi, le salut des âmes. C'est de ce salut que se sont informés et enquis les prophètes qui ont prophétisé touchant la grâce qui vous était destinée, recherchant à quel moment ou à quelles circonstances faisait allusion l'esprit qui, en eux, attestait d'avance les souffrances à endurer pour Christ et les gloires dont elles seraient suivies. Il leur fut révélé que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu'ils étaient chargés des choses qui vous sont maintenant annoncées par l'entremise de ceux qui vous ont prêché la bonne nouvelle par l'esprit saint envoyé du ciel, et dans lesquelles les anges désirent plonger leurs regards. C'est pourquoi, ayant ceint les reins de votre pensée en étant sobres, fondez pleinement vos espérances sur la grâce qui doit vous être apportée lors de la révélation de Jésus-Christ. Comme des enfants obéissants, loin de vous conformer aux convoitises auxquelles, dans votre ignorance, vous vous êtes auparavant livrés, devenez au contraire, selon que Celui qui vous a appelés est saint, saints aussi dans toute espèce de genre de vie; en effet il est écrit: «Vous serez saints, car Moi Je suis saint.» Et si vous invoquez comme Père Celui qui, sans acception de personnes, juge selon l'œuvre de chacun, comportez-vous avec crainte pendant le temps de votre voyage, sachant que ce n'est pas par des choses corruptibles, à prix d'argent ou d'or, que vous avez été rachetés de la vaine conduite que vous aviez héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme agneau irréprochable et sans tache, déjà prédestiné avant la fondation du monde, mais manifesté dans le dernier des temps à cause de vous, qui, par lui, avez cru en Dieu qui l'a ressuscité des morts, et qui lui a donné la gloire, en sorte que votre foi et votre espérance se rapportent à Dieu. Ayant sanctifié vos âmes en obéissant à la vérité pour éprouver un amour fraternel sans hypocrisie, aimez-vous ardemment les uns les autres du fond du cœur, vous qui avez été régénérés, non par une semence corruptible mais incorruptible, par la vivante et permanente parole de Dieu; en effet toute chair est comme l'herbe, et toute sa gloire comme la fleur de l'herbe; l'herbe s'est séchée, et la fleur est tombée, mais la parole du Seigneur demeure pour l'éternité. Or cette parole, c'est celle de la bonne nouvelle qui vous a été prêchée. Vous étant donc dépouillés de toute malice et de toute ruse, et de l'hypocrisie, et des meurtres, et de toute calomnie, comme des enfants nouveau-nés désirez avec ardeur le lait pur de la parole, afin que par son moyen vous croissiez pour le salut, si vous avez goûté que le seigneur est bon. C'est en vous approchant de lui, la pierre vivante, que les hommes ont, il est vrai, rejetée, mais qui est devant Dieu choisie et honorée, que vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, vous êtes édifiés, maison spirituelle, pour former une prêtrise sainte, afin d'offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu par Jésus-Christ; en effet on trouve dans l'écriture: «Voici, Je place en Sion une pierre choisie, angulaire, honorée, et celui qui croit en elle n'aura certainement pas à en rougir.» C'est donc à vous qui croyez, qu'appartient l'honneur, tandis que pour les incrédules la pierre que les constructeurs ont rejetée, est celle qui est devenue le sommet de l'angle, et une pierre d'achoppement, et un roc de scandale, eux qui, par leur incrédulité, heurtent contre la parole; ce à quoi aussi ils ont été destinés; tandis que vous, vous êtes une race élue, une prêtrise royale, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous proclamiez les vertus de Celui qui, des ténèbres, vous a appelés à Son admirable lumière; vous qui autrefois n'étiez pas un peuple, mais qui êtes maintenant le peuple de Dieu, vous auxquels il n'avait pas été fait miséricorde, mais à qui maintenant il a été fait miséricorde. Bien-aimés! Je vous exhorte comme des étrangers et des voyageurs, à préserver des convoitises charnelles qui font la guerre à l'âme votre bonne conduite parmi les Gentils, afin que, sur les points où ils vous accusent calomnieusement de mal faire, ils glorifient Dieu, au jour de la visitation, à cause de vos bonnes œuvres, en y regardant de plus près. Soyez soumis à toute institution humaine à cause du Seigneur, soit au roi, comme au souverain, soit aux gouverneurs, comme à ceux qui sont délégués par lui pour châtier les malfaiteurs et pour approuver les gens de bien; car c'est ici la volonté de Dieu, qu'en faisant bien vous fermiez la bouche à l'ignorance des hommes dépourvus de sens. C'est comme étant libres, et non pas comme faisant de votre liberté un manteau pour votre malice, mais comme esclaves de Dieu, que vous devez honorer tous les hommes, aimer les frères, craindre Dieu, honorer le roi. Serviteurs, soyez soumis en toute crainte à vos maîtres, non seulement à ceux qui sont bons et indulgents, mais encore à ceux de difficile humeur; car c'est une grâce, que d'endurer des afflictions par motif de conscience envers Dieu, en souffrant injustement. Quelle gloire en effet vous reviendrait-il de supporter patiemment les coups que vous attirent vos péchés? Mais si vous supportez patiemment les souffrances que vous attirent vos bonnes actions, ceci est une grâce devant Dieu; car c'est à cela que vous avez été appelés, puisque Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un modèle afin que vous suiviez ses traces, lui, qui n'a point commis de péché, et dans la bouche duquel il ne s'est point trouvé de fraude; lui qui, insulté, ne rendait pas l'insulte, qui, maltraité, ne menaçait pas, mais s'en remettait à Celui qui juge avec justice; lui, qui a porté lui-même vos péchés en son corps sur le bois, afin qu'ayant rompu avec les péchés, nous vivions pour la justice; lui, par la meurtrissure duquel vous avez été guéris; vous erriez comme des brebis, mais maintenant vous vous êtes retournés vers le pasteur et le gardien de vos âmes. Femmes, soyez de même soumises à vos propres maris, afin que, si quelques-uns d'entre eux sont rebelles à la parole, ils soient gagnés sans paroles par la conduite de leurs femmes, lorsqu'ils auront vu de plus près votre chaste et scrupuleuse conduite; vous, dont la préoccupation doit être, non la parure extérieure qui consiste à se tresser les cheveux, et à se couvrir d'or, ou à revêtir de beaux vêtements, mais l'homme caché dans le cœur, avec les dispositions incorruptibles de l'esprit tranquille et doux qui est de grand prix devant Dieu; car c'est aussi de la sorte que jadis les saintes femmes qui espéraient en Dieu se paraient elles-mêmes, en restant soumises à leurs propres maris, comme Sara fut obéissante à Abraham qu'elle appelait son seigneur; c'est d'elle que vous êtes devenues les enfants, en faisant bien et en ne vous laissant pas effrayer par la moindre intimidation. Maris, de même comportez-vous avec discernement envers le sexe féminin, comme envers une créature plus faible, en lui rendant honneur, comme à qui est aussi héritier avec vous de la grâce de la vie, afin de n'être pas entravés dans vos prières. Enfin soyez tous animés des mêmes pensées et des mêmes sentiments, soyez remplis d'amour fraternel, de tendresse, d'humilité, ne rendant point mal pour mal, ou insulte pour insulte, mais au contraire, bénissant, car c'est à cela que vous avez été appelés, afin d'hériter la bénédiction. En effet, que celui qui veut aimer la vie et voir des jours favorables empêche sa langue de dire du mal et ses lèvres de proférer la fraude; mais qu'il s'éloigne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive; car les yeux du Seigneur sont ouverts sur les justes et Ses oreilles à leur prière, mais la face du Seigneur est contre ceux qui font de mauvaises choses. Et qui est-ce qui vous maltraitera, si vous devenez zélés pour le bien? Mais alors même que vous souffririez à cause de la justice, bienheureux êtes-vous? Toutefois n'ayez d'eux nulle crainte, mais sanctifiez en vos cœurs Christ le seigneur, étant toujours prêts à rendre compte à quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous; toutefois avec douceur et crainte, ayant une bonne conscience, afin que sur les points où vous êtes calomniés, ceux qui diffament votre bonne conduite en Christ, soient couverts de confusion. Car il vaut mieux que ce soit pour avoir bien fait que vous souffriez, si telle est la volonté de Dieu, que pour avoir mal fait. En effet Christ aussi a souffert pour les péchés une fois pour toutes, lui juste pour des injustes, afin de vous donner accès, ayant été il est vrai mis à mort quant à la chair, mais ayant été vivifié quant à l'esprit, par lequel aussi il est allé prêcher aux esprits qui sont en prison, lesquels s'étaient rebellés autrefois, quand la patience de Dieu temporisait lors de l'époque de Noé, pendant que se construisait l'arche, dans laquelle un petit nombre de personnes, c'est-à-dire huit, se sauvèrent au travers de l'eau, ce symbole qui vous sauve aussi maintenant dans le baptême (lequel n'est pas un nettoiement des souillures de la chair, mais l'engagement d'une bonne conscience envers Dieu), grâce à la résurrection de Jésus-Christ qui est à la droite de Dieu, étant entré dans le ciel après que les anges, et les autorités, et les puissances lui ont été soumis. Christ ayant donc souffert quant à la chair, armez-vous aussi des mêmes dispositions, car celui qui a souffert quant à la chair a été délivré quant aux péchés, en sorte que ce n'est plus sur les convoitises humaines, mais sur la volonté de Dieu, qu'il doit régler le temps qui lui reste à vivre en la chair; c'est assez, en effet, d'avoir pendant le temps passé accompli la volonté des Gentils en vivant dans la débauche, les convoitises, l'ivrognerie, les excès, les orgies et les idolâtries criminelles; aussi sont-ils étonnés de ce que vous ne vous précipitez pas avec eux dans le même débordement de dissolution, et ils vous calomnient, eux qui rendront compte à Celui qui va juger les vivants et les morts; car la bonne nouvelle a été annoncée aussi aux morts, afin que d'un côté ils fussent jugés comme les hommes, quant à la chair, et que de l'autre côté ils vécussent comme Dieu, quant à l'esprit. Or la fin de toutes choses approche; soyez donc sages et sobres pour vaquer aux prières; ayant avant tout, les uns pour les autres, une ardente charité, car la charité couvre une multitude de péchés; exerçant sans murmure l'hospitalité réciproque; chacun selon le don qu'il a reçu, le mettant au service des autres, comme de bons administrateurs des diverses grâces de Dieu; si quelqu'un parle, que ce soit comme il convient aux oracles de Dieu; si quelqu'un exerce un ministère, que ce soit comme usant de la force que Dieu dispense, afin qu'en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus-Christ, auquel appartiennent la gloire et le pouvoir aux siècles des siècles. Amen! Bien-aimés! Ne vous étonnez pas du feu allumé au milieu de vous pour vous induire en tentation, comme s'il vous advenait quelque chose d'étrange; mais, selon que vous prenez part aux souffrances de Christ, réjouissez-vous, afin que, lors de la révélation de sa gloire, vous vous réjouissiez aussi avec allégresse. Si vous êtes insultés à cause du nom de Christ, bienheureux êtes-vous, car l'esprit de gloire, qui est aussi l'esprit de Dieu, repose sur vous. Que nul de vous, en effet, ne souffre comme meurtrier ou voleur ou malfaiteur, ou comme s'immisçant dans les affaires d'autrui; mais, si c'est comme chrétien, qu'il n'en rougisse pas, mais que plutôt il glorifie Dieu de ce nom même. Le moment est en effet venu de commencer le jugement par la maison de Dieu, mais si d'abord c'est par vous, quelle sera la fin de ceux qui sont rebelles à l'évangile de Dieu? Et si c'est à grand'peine que le juste est sauvé, eh bien! l'impie et le pécheur où le verra-t-on? Ainsi donc, que ceux aussi qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leurs âmes au fidèle Créateur, en pratiquant ce qui est bien. J'exhorte donc les anciens qui sont parmi vous, moi qui suis ancien comme eux, et témoin des souffrances de Christ, et qui ai part aussi à la gloire qui va être révélée : Paissez le troupeau de Dieu qui vous est remis, non par contrainte, mais de bon gré, non en vue d'un gain honteux, mais avec dévouement; [non comme tyrannisant ceux qui vous sont échus, mais en devenant les modèles du troupeau ]; et, lorsque le pasteur suprême aura été manifesté, vous obtiendrez la couronne inaltérable de la gloire. De même, jeunes gens, soyez soumis aux anciens, et tous, les uns aux autres; enveloppez-vous d'humilité, car Dieu résiste aux orgueilleux, mais aux humbles Il accorde grâce; humiliez-vous donc sous la main puissante de Dieu, afin qu'il vous élève au moment convenable, ayant rejeté sur Lui tous vos soucis, car c'est Lui qui prend soin de vous. Soyez sobres, veillez: votre adversaire le diable, semblable à un lion rugissant, se promène en cherchant à dévorer; résistez-lui en étant fermes dans la foi, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à ceux de vos frères qui sont dans le monde; mais le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés en Christ à posséder Sa gloire éternelle, après que vous aurez souffert pour un peu de temps, vous perfectionnera Lui-même, vous affermira, vous fortifiera. A Lui soit le pouvoir, pour les siècles. Amen! C'est par l'entremise de Sylvanus, le fidèle frère à mon avis, que je vous ai brièvement écrit, affirmant et protestant que c'est bien à la véritable grâce de Dieu que vous êtes attachés. La réunion d'élus qui est à Babylone vous salue, ainsi que Marc mon fils; saluez-vous les uns les autres par le baiser de charité. La paix soit avec vous tous qui êtes en Christ! Simon Pierre, esclave et apôtre de Jésus-Christ, à ceux auxquels est échue une foi de même prix qu'à nous, grâce à la justice de notre Dieu et sauveur Jésus-Christ : que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre seigneur, dont la divine puissance nous donne gratuitement tout ce qui est nécessaire à la vie et à la piété, grâce à la connaissance de Celui qui nous a appelés par Sa gloire et Sa vertu, par lesquelles Il accomplit gratuitement pour nous les précieuses et suprêmes promesses, afin que par celles-ci vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise. Or, c'est aussi précisément pour cela que vous devez, en y mettant tout votre zèle, ajouter à votre foi la vertu, à la vertu la science, à la science la tempérance, à la tempérance la constance, à la constance la piété, à la piété l'amour fraternel, à l'amour fraternel la charité; car la possession et l'abondance de ces choses ne vous rend ni paresseux ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ. Celui, en effet, qui ne les possède point, est un aveugle, un myope qui a oublié la purification de ses anciens péchés. C'est pourquoi, frères, faites d'autant plus d'efforts pour consolider votre vocation et votre élection, car en agissant ainsi vous ne broncherez certainement jamais; c'est ainsi, en effet, que vous sera richement accordée l'entrée dans le royaume éternel de notre seigneur et sauveur Jésus-Christ. C'est pourquoi je devrai toujours vous remémorer ces choses, quoique vous les connaissiez, et que vous soyez affermis dans la vérité actuelle; mais je crois de mon devoir, tant que je suis dans cette tente, de vous tenir en éveil par le ressouvenir, sachant que pour moi le dépouillement de cette tente doit être subit, selon que notre seigneur Jésus-Christ me l'a aussi fait savoir. Mais je ferai encore mes efforts pour qu'en tout temps vous puissiez, après mon départ, vous ressouvenir de ces choses. Car ce n'est pas en suivant des fables ingénieusement conçues, que nous vous avons fait connaître la puissance et l'avènement de notre seigneur Jésus-Christ; mais c'est pour avoir été témoins oculaires de sa majesté; car, lorsqu'il reçut de Dieu son Père l'honneur et la gloire, une voix lui fut adressée en ces termes par la Gloire suprême: «Mon fils, Mon bien-aimé, c'est celui-ci en qui J'ai pris plaisir.» Et cette voix nous l'avons entendue venant du ciel, quand nous étions avec lui sur la sainte montagne, et nous en tenons pour plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusques à ce que le jour luise, et que l'étoile du matin se lève dans vos cœurs; sachant avant tout qu'aucune prophétie de l'écriture n'est le résultat d'une interprétation privée; car ce n'est pas de la volonté d'un homme qu'une prophétie est jamais sortie, mais c'est poussés par l'Esprit Saint, que des hommes ont parlé de la part de Dieu. Sans doute, il y a eu aussi de faux prophètes parmi le peuple, de même que parmi vous aussi il y aura de faux docteurs qui introduiront des hérésies pernicieuses, et qui, reniant le maître qui les a rachetés, attireront sur eux-mêmes une subite perdition; et leurs débauches trouveront de nombreux sectateurs, à cause desquels la voie de la vérité sera calomniée; et dans leur cupidité ils vous exploiteront au moyen de discours fallacieux; mais il y a longtemps que pour eux la sentence est prête, et que leur perdition ne sommeille plus. Car, si Dieu n'a pas épargné les anges qui ont péché, mais les a plongés dans les fosses obscures de l'enfer, où ils sont gardés pour le jugement; et s'il n'a pas épargné l'ancien monde, mais si, lorsqu'il a déchaîné le déluge sur le monde des impies, Il a préservé Noé, lui huitième, comme prédicateur de la justice; et s'il a condamné, en les réduisant en cendres, les villes de Sodome et de Gomorrhe, dont Il a fait pour les impies une préfiguration de l'avenir; et s'il a protégé le juste Loth, victime de la conduite débordée des hommes pervers, (car ce juste, qui habitait parmi eux, avait journellement son âme juste mise à la torture par les œuvres criminelles dont ses yeux et ses oreilles le rendaient témoin); le Seigneur sait délivrer de la tentation ceux qui sont pieux, et réserver les injustes pour être punis au jour du jugement, surtout ceux qui s'adonnent charnellement à une convoitise impure, et qui méprisent la Seigneurie. Audacieux, insolents, ils ne craignent pas de calomnier les gloires, tandis que les anges, qui sont plus grands en force et en puissance, ne portent pas contre elles devant le Seigneur un jugement calomniateur. Mais pour ceux-ci, comme des animaux privés de raison dont la nature est de naître pour être pris et tués, calomniant ce qu'ils ignorent, ils seront victimes de leur propre corruption, en recevant la rétribution due à l'injustice, eux qui mettent leur plaisir dans les délices du jour, hommes tarés et flétris qui se livrent aux excès dans leurs agapes en faisant bonne chère avec vous, qui ont les yeux fixés sur la femme adultère et insatiables de péché, qui prennent par leurs amorces les âmes mal affermies, qui ont un cœur exercé à la cupidité, enfants de malédiction! Après avoir abandonné le droit chemin, ils se sont égarés; ayant suivi le chemin de Balaam, fils de Béor, ils ont préféré la rétribution due à l'injustice; mais reçut une leçon pour sa propre prévarication: une bête de somme muette, s'étant exprimée par la voix au milieu des hommes, s'opposa à la démence du prophète. Ces gens-là sont des sources sans eau et des nuées chassées par un tourbillon; c'est à eux qu'est réservée l'obscurité des ténèbres; car, en proférant d'orgueilleux discours pleins d'inanité, ils prennent à l'amorce de la débauche, au sein des convoitises de la chair, les hommes qui viennent à peine d'échapper, qui vivent dans l'égarement, leur promettant la liberté, eux qui sont eux-mêmes esclaves de la corruption; car on est esclave de qui vous subjugue. Or, si, après avoir abandonné les souillures du monde, grâce à la connaissance du seigneur et sauveur Jésus-Christ, ils sont de nouveau enlacés et subjugués par elles, leur nouvelle condition est pire que la première; car il leur valait mieux n'avoir point connu la voie de la justice, que de se détourner, une fois qu'ils l'avaient connue, du saint commandement qui leur avait été transmis; en eux s'est réalisée la vérité du proverbe: «C'est un chien retourné à son propre vomissement, et c'est une truie lavée allant se vautrer dans la boue.» Je vous écris déjà, bien-aimés, cette seconde lettre, dans laquelle, comme dans l'autre, je ranime par le ressouvenir la pureté de vos pensées, afin que vous vous rappeliez les paroles ci-devant proférées par les saints prophètes et le commandement du seigneur et sauveur transmis par vos apôtres, sachant avant tout que dans les derniers jours des railleurs viendront armés de raillerie, qui suivront leurs propres convoitises, et qui diront: «Que devient la promesse de son avènement? Car depuis que les pères sont morts tout continue à subsister comme dès le commencement de la création.» En effet ils oublient volontairement que jadis ont existé des cieux, et une terre tirée de l'eau et formée au moyen de l'eau par la parole de Dieu et qu'en cet état le monde d'alors, submergé par l'eau, a été détruit; tandis que les cieux actuels et la terre sont conservés par la même parole, tenus en réserve pour le feu, étant gardés pour le jour du jugement et de la perdition des hommes impies. Mais il est une chose que vous ne devez pas oublier, bien-aimés: c'est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans comme un jour; le Seigneur ne tarde point dans l'accomplissement de la promesse, comme le pensent certaines gens, mais Il use de patience envers vous, ne voulant point que quelques-uns périssent, mais que tous viennent à résipiscence. Or, le jour du Seigneur viendra comme un voleur, et alors les cieux disparaîtront avec fracas, tandis que les éléments embrasés se dissoudront ainsi que la terre, et les œuvres qu'elle renferme seront découvertes. Puisque toutes ces choses doivent ainsi se dissoudre, quels ne faut-il pas être par la sainteté de la conduite et par la piété, attendant et hâtant l'avènement de la journée de Dieu, à cause de laquelle les cieux enflammés se dissoudront, et les éléments embrasés doivent se fondre? Mais selon Sa promesse nous attendons de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habite. C'est pourquoi, bien-aimés, efforcez-vous, dans cette attente, d'être trouvés par Lui sans tache et sans reproche dans la paix. Regardez aussi comme une occasion de salut la patience de notre Seigneur, selon que notre bien-aimé frère Paul, suivant la sagesse qui lui a été donnée, vous l'a aussi écrit comme dans toutes les autres lettres où il parle de ces choses, et où il se trouve quelques points difficiles à comprendre, que les ignorants et ceux qui ne sont pas affermis pervertissent pour leur propre perdition, comme le reste des écritures. Pour vous donc, bien-aimés, que vos prévisions vous mettent sur vos gardes, de peur qu'entraînés par l'égarement des pervers vous ne perdiez votre ferme assiette; mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre seigneur et sauveur Jésus-Christ. Qu'à lui soit la gloire, et maintenant, et pour le jour d'éternité! Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, relativement à la parole de vie, — et la vie a été manifestée, et ce que nous avons vu, nous vous l'attestons et nous vous l'annonçons, à savoir la vie éternelle qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée, — ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous; or notre communion est avec le Père et avec Son fils Jésus-Christ. Et nous écrivons ces choses, afin que notre joie soit parfaite. Et voici la nouvelle que nous avons apprise de lui et que nous vous annonçons: c'est que Dieu est lumière, et qu'il n'y a en Lui aucunes ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec Lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons et nous ne pratiquons pas la vérité; mais si nous marchons dans la lumière comme Il est Lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus, Son fils, nous purifie de tout péché. Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous; si nous confessons nos péchés, Il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés, et pour nous purifier de toute injustice. Si nous disons que nous n'avons pas péché, nous faisons de Lui un menteur, et Sa parole n'est point en nous. Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point; et si quelqu'un a péché, nous avons pour défenseur auprès du Père Jésus-Christ le juste; et il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non pas pour les nôtres seuls, mais encore pour le monde entier. Et voici à quoi nous connaissons que nous L'avons connu: c'est si nous observons Ses commandements; celui qui dit: «Je L'ai connu,» et qui n'observe pas Ses commandements, est un menteur, et la vérité n'est point en lui, tandis que celui qui observe Sa parole, l'amour de Dieu est véritablement accompli en lui; c'est ainsi que nous connaissons que nous sommes en Lui. Celui qui dit demeurer en Lui doit, comme celui-là s'est conduit, se conduire aussi lui-même. Bien-aimés, ce n'est point un commandement nouveau que je vous adresse, mais un commandement ancien que vous aviez dès le commencement; le commandement ancien, c'est la parole que vous avez entendue; pourtant c'est un commandement nouveau que je vous adresse, ce qui est vrai, soit quant à lui, soit quant à vous; car les ténèbres passent et la lumière véritable apparaît déjà; celui qui dit être dans la lumière et qui hait son frère continue à être dans les ténèbres; celui qui aime son frère, demeure dans la lumière, et il n'y a point de cause de chute en lui, tandis que celui qui hait son frère est dans les ténèbres, et il marche dans les ténèbres, et il ne sait où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux. Je vous écris, petits enfants, parce que vos péchés vous ont été pardonnés à cause de son nom; je vous écris, pères, parce que vous avez connu Celui qui est dès le commencement; je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le malin. Je vous ai écrit, petits enfants, parce que vous avez connu le Père; je vous ai écrit, pères, parce que vous avez connu ce qui est dès le commencement; je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts, et que la parole demeure en vous, et que vous avez vaincu le malin. N'aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde; si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est point en lui, parce que tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, et la convoitise des yeux, et la gloriole de la vie, ne relève point du Père, mais relève du monde; et le monde passe, ainsi que sa convoitise; tandis que celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour l'éternité. Petits enfants, voici l'heure dernière; et comme vous avez appris qu'un antechrist doit venir, maintenant aussi plusieurs antechrists se sont produits; c'est à quoi nous connaissons que voici l'heure dernière. Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n'étaient pas des nôtres, car s'ils eussent été des nôtres ils seraient demeurés avec nous; mais c'est afin de rendre manifeste que tous ne sont pas des nôtres; et quant à vous, vous possédez une onction qui vient de Celui qui est saint; vous le savez tous. Je ne vous ai pas écrit parce que vous ne connaissez point la vérité, mais parce que vous la connaissez, et que vous savez qu'aucun mensonge ne provient de la vérité. Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus soit le Christ? Celui-là est l'antechrist; il nie le Père et le Fils; quiconque nie le Fils ne possède pas non plus le Père; celui qui confesse le Fils possède aussi le Père. Pour vous, que ce que vous avez ouï dès le commencement demeure en vous! Si ce que vous avez ouï dès le commencement demeure en vous, vous aussi vous demeurerez dans le Fils et dans le Père; et la promesse que lui-même vous a faite, c'est la vie éternelle. Je vous ai écrit ces choses relativement à ceux qui vous.égarent; et quant à vous, la grâce que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n'avez pas besoin que personne vous instruise, mais la même onction vous instruit sur toutes choses, et elle est véritable et ce n'est pas un mensonge, et selon qu'elle vous a instruits, vous demeurez en lui. Et maintenant, petits enfants, demeurez en lui, afin que, lorsqu'il aura été manifesté, nous ayons une ferme assurance, et que nous n'ayons pas à nous éloigner de lui en rougissant, lors de son avènement. Si vous savez qu'il est juste, reconnaissez que quiconque pratique la justice est né de Lui. Voyez quel amour le Père vous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu, et nous le sommes. Si le monde ne nous connaît pas, c'est qu'il ne L'a pas connu. Bien-aimés, maintenant nous sommes enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté; nous savons que, lorsque cela aura été manifesté, nous Lui serons semblables, parce que nous Le verrons tel qu'il est; et quiconque fonde cette espérance sur Lui se purifie lui-même, comme celui-là est pur. Quiconque pratique le péché pratique aussi la violation de la loi, et le péché est la violation de la loi; et vous savez que celui-là a été manifesté afin d'enlever les péchés, et il n'y a pas de péché en lui; quiconque demeure en lui ne pèche point; quiconque pèche ne l'a point vu, ni ne l'a point connu. Petits enfants, que personne ne vous séduise! Celui qui pratique la justice est juste, comme celui-là est juste; celui qui pratique le péché relève du diable, car dès le commencement le diable pèche. C'est pour détruire les œuvres du diable, que le fils de Dieu a été manifesté. Quiconque est né de Dieu ne commet point de péché, parce que Sa semence demeure en lui, et il ne peut pas pécher, parce que c'est de Dieu qu'il est né. C'est à cela que se reconnaissent les enfants de Dieu et les enfants du diable. Quiconque ne pratique pas la justice n'est pas de Dieu, non plus que celui qui n'aime pas son frère; car voici le message que vous avez ouï dès le commencement: c'est que nous nous aimions les uns les autres, n'étant pas comme Caïn qui relevait du malin et qui égorgea son frère. Et pourquoi l'égorgea-t-il? Parce que ses œuvres à lui étaient mauvaises, tandis que celles de son frère étaient justes. Ne vous étonnez pas, frères, si le monde vous hait. Pour nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères; celui qui n'aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un homicide, et vous savez que nul homicide n'a en lui d'une manière durable la vie éternelle. Voici à quoi nous avons connu l'amour, c'est que celui-là a donné sa vie pour nous, et nous aussi nous devons donner notre vie pour nos frères. Aussi, celui qui possédant de quoi vivre en ce monde voit son frère dans le besoin, et lui aura fermé ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeure-t-il en lui? Petits enfants, n'aimons pas en paroles ni avec la langue, mais en fait et en vérité; c'est ainsi que nous connaîtrons que nous relevons de la vérité, et nous rassurerons notre cœur devant Lui, quelque condamnation que porte contre nous notre cœur, parce que Dieu est plus grand que notre cœur, et qu'il connaît toutes choses. Bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne pas, nous possédons une ferme assurance devant Dieu, et, quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevons de Lui, parce que nous observons Ses commandements, et que nous faisons ce qui est agréable à Ses yeux; et voici quel est Son commandement: c'est que nous croyions au nom de Son fils Jésus-Christ, et que nous nous aimions les uns les autres selon le commandement qu'Il nous a donné. Et celui qui observe Ses commandements demeure en Lui, et Lui en lui; et c'est grâce à l'Esprit qu'il nous a donné que nous connaissons qu'il demeure en nous. Bien-aimés, ne croyez pas à tout esprit; mais examinez les esprits pour voir s'ils sont de Dieu, car beaucoup de faux prophètes ont fait irruption dans le monde. Voici à quoi vous reconnaissez l'Esprit de Dieu: tout esprit qui confesse que Jésus-Christ est venu en chair est de Dieu; et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n'est pas de Dieu, et tel est celui de l'antechrist, dont vous avez ouï dire qu'il doit venir, et maintenant il est déjà dans le monde. Pour vous, petits enfants, vous êtes de Dieu, et vous les avez vaincus, parce que Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. Pour eux, ils sont du monde; c'est pourquoi ils parlent d'après le monde, et le monde les écoute. Pour nous, nous sommes de Dieu; celui qui connaît Dieu nous écoute; celui qui n'est pas de Dieu ne nous écoute point: c'est à cela que nous reconnaissons l'esprit de vérité et l'esprit d'égarement. Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, parce que l'amour vient de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu; «celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour. Voici comment l'amour de Dieu a été manifesté envers nous: c'est que Dieu a envoyé Son fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. Voici en quoi consiste cet amour: c'est que ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais que c'est Lui qui nous a aimés et qui a envoyé son fils comme victime expiatoire pour nos péchés. Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous aussi nous devons nous aimer les uns les autres. Personne n'a jamais contemplé Dieu; si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous et Son amour est accompli en nous. Voici à quoi nous connaissons que nous demeurons en Lui et Lui en nous: c'est qu'il nous a donné de Son Esprit. Et nous-mêmes nous avons vu, et nous l'attestons, que le Père a envoyé Son fils comme sauveur du monde. Quiconque aura confessé que Jésus-Christ est le fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu. Et nous-mêmes nous avons connu l'amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru; Dieu est amour, et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. Voici comment l'amour est accompli en nous, afin que nous ayons une ferme assurance lors du jour du jugement : c'est que tel qu'est celui-là, tels nous sommes aussi dans ce monde. Il n'y a pas de crainte dans l'amour, mais l'amour accompli chasse la crainte; car la crainte suppose le châtiment, et celui qui craint n'est pas accompli dans l'amour. Pour nous, nous devons aimer, parce qu'il nous a aimés le premier. Si quelqu'un dit: J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur; car celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, ne peut pas aimer Dieu qu'il ne voit pas. Et voici le commandement que nous tenons de Lui: c'est que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. Quiconque croit que Jésus est le Christ est né de Dieu, et quiconque aime Celui qui l'a fait naître, aime celui qui est né de Lui; voici à quoi nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu: c'est lorsque nous aimons Dieu et que nous pratiquons Ses commandements; car voici en quoi consiste l'amour de Dieu: c'est que nous observions Ses commandements; et Ses commandements ne sont point pénibles, car tout ce qui est né de Dieu remporte la victoire sur le monde; et la victoire qui a vaincu le monde, c'est notre foi. Or, quel est celui qui remporte la victoire sur le monde, sinon celui qui croit que Jésus est le fils de Dieu? C'est ce Jésus-Christ qui est venu avec de l'eau et du sang, non pas avec l'eau seule, mais avec l'eau et avec le sang; et l'Esprit est celui qui témoigne, parce que l'Esprit est la vérité; car ils sont trois ceux qui témoignent : l'Esprit, et l'eau, et le sang, et les trois s'accordent. Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand; car c'est le témoignage de Dieu, puisqu'il a rendu témoignage à Son fils. Celui qui croit au fils de Dieu possède en lui-même ce témoignage; celui qui ne croit pas Dieu en fait un menteur, puisqu'il ne croit pas au témoignage que Dieu a rendu à Son fils. Et voici en quoi consiste ce témoignage: c'est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est en Son fils; celui qui possède le Fils possède la vie; celui qui ne possède pas le fils de Dieu ne possède point la vie. Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous possédez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du fils de Dieu. Et voici la ferme assurance que nous avons en Lui: c'est que, si nous demandons quelque chose selon Sa volonté, Il nous écoute; et si nous savons qu'il nous écoute, quoi que ce soit que nous demandions, nous savons que c'est de Lui que nous obtenons les demandes que nous avons faites. Si quelqu'un voit son frère commettre un péché qui n'entraîne pas la mort, il priera, et Il lui donnera la vie, s'il s'agit de péchés qui n'entraînent pas la mort; il y a un péché qui entraîne la mort, ce n'est point pour celui-là que je dis qu'il intercède; toute injustice est un péché, et il y a un péché qui n'entraîne pas la mort. Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche point, mais celui qui est né de Dieu se garde lui-même, et le malin ne le trouve pas. Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde entier est sous la puissance du malin. Nous savons aussi que le fils de Dieu est venu, et qu'il nous a donné l'intelligence nécessaire pour connaître le Véritable, et nous sommes dans le Véritable, en étant dans Son fils Jésus-Christ. Celui-ci est le véritable Dieu et la vie éternelle. Petits enfants, préservez-vous des idoles! L'ancien, à Kyria l'élue et à ses enfants que j'aime véritablement (et non pas moi seul, mais encore tous ceux qui ont connu la vérité), à cause de la vérité qui demeure en nous et qui sera avec nous pour l'éternité : avec nous sera la grâce, la miséricorde et la paix de la part de Dieu le Père et de la part de Jésus-Christ le fils du Père, dans la vérité et dans l'amour! J'ai été très fort réjoui de trouver de tes enfants qui marchent dans la vérité, comme nous en avons reçu le commandement du Père. Et maintenant je te prie, Kyria (non point comme si je t'adressais un commandement nouveau, mais c'est celui que nous avions dès le commencement), que nous nous aimions les uns les autres. Et voici en quoi consiste l'amour: c'est que nous marchions selon Ses commandements; ce commandement existe, comme vous l'avez ouï dès le commencement, afin que vous y conformiez votre conduite. Comme plusieurs séducteurs ont fait irruption dans le monde, lesquels ne confessent point Jésus-Christ venu en chair (c'est là le séducteur et l'antechrist), prenez garde à vous-mêmes, afin que vous ne perdiez pas le fruit de notre travail, mais que vous receviez une pleine récompense. Quiconque va en avant et ne demeure pas attaché à l'enseignement de Christ ne possède point Dieu; celui qui demeure attaché à cet enseignement, celui-là possède et le Père et le Fils. Si quelqu'un vient à vous et n'apporte pas cet enseignement, ne le recevez pas dans votre maison et ne lui dites pas: salut; car celui qui lui dit: salut, participe à ses mauvaises œuvres, Quoique j'eusse beaucoup de choses à vous écrire, je n'ai pas voulu recourir au papier et à l'encre, mais j'espère me rendre auprès de vous et vous parler bouche à bouche, afin que votre joie soit complète. Les enfants de ta sœur l'élue te saluent. L'ancien, à Gaïus le bien-aimé que j'aime véritablement! Bien-aimé, je te souhaite qu'à tous égards tu prospères et sois en bonne santé, comme prospère ton âme; car j'ai été très fort réjoui de l'arrivée des frères qui ont rendu témoignage à ta vérité, à la manière, dis-je, dont tu marches dans la vérité. Je n'ai pas de plus grande grâce que d'apprendre que mes enfants marchent dans la vérité. Bien-aimé, tu accomplis fidèlement tout ce que tu as à faire pour les frères, bien qu'ils soient étrangers; lesquels ont rendu témoignage à ta charité à la face de l'église, et au voyage desquels tu feras bien de pourvoir d'une manière digne de Dieu; car c'est pour le nom qu'ils sont partis sans rien recevoir des Gentils. Nous devons donc nous intéresser à eux, afin de coopérer avec eux pour la vérité. Tu as écrit quelques mots à l'église; mais Diotrèphe, qui s'arroge parmi eux le premier rang, ne nous admet pas; c'est pourquoi, si je viens, je signalerai les actes auxquels il se livre, lui qui se répand contre nous en de méchants propos et qui non content de cela, non seulement n'accueille pas lui-même les frères, mais s'oppose à ceux qui veulent le faire et les chasse de l'église. Bien-aimé, n'imite pas le mal, mais le bien; celui qui fait le bien est de Dieu; celui qui fait le mal n'a point vu Dieu. Démétrius a pour lui le témoignage de tous et de la vérité elle-même; et nous aussi nous lui rendons témoignage, et tu sais que notre témoignage est véridique. J'aurais beaucoup de choses à t'écrire, mais je ne veux pas t'écrire avec l'encre et le roseau; mais j'espère te voir bientôt, et nous parlerons bouche à bouche. Judas, esclave de Jésus-Christ, et frère de Jacques, à ceux qui ont été appelés, qui sont aimés en Dieu le Père et gardés par Jésus-Christ : que la miséricorde, et la paix, et la charité vous soient multipliées! Bien-aimés, comme j'étais tout occupé du désir de vous écrire sur notre salut commun, j'ai été forcé de vous écrire afin de vous exhorter à combattre pour la foi, qui a été une fois pour toutes transmise aux saints. En effet certains hommes se sont glissés, qui d'avance ont été jadis désignés pour ce jugement: des impies, qui transforment en débauche la grâce de notre Dieu, et qui renient notre seul maître et seigneur, Jésus-Christ. Mais je veux vous rappeler, à vous qui savez tout une fois pour toutes, que Jésus, après avoir tiré le peuple hors du pays d'Egypte, fit, en second lieu, périr ceux qui n'avaient pas cru; et qu'il retient dans l'obscurité, par des chaînes éternelles, pour le jugement du grand jour, les anges qui n'ont pas conservé leur propre puissance, mais qui ont abandonné leur séjour naturel; que Sodome et Gomorrhe et les villes circonvoisines, qui, de la même manière, s'étaient livrées à l'impudicité et charnellement adonnées à des unions contre nature, subsistent sous le coup de leur châtiment comme une image du feu éternel. Néanmoins, ces hommes aussi, frappés d'hallucination, d'un côté souillent également la chair, de l'autre méprisent la Seigneurie et calomnient les gloires. Lorsque Michel l'archange, discutant jadis avec le diable, lui disputait le corps de Moïse, il n'osa pas porter contre lui un jugement calomniateur, mais il dit: «Que le Seigneur te réprimande!» Mais, pour eux, ils calomnient tout ce qu'ils ignorent, tandis que tout ce qu'ils connaissent naturellement comme les animaux privés de raison, c'est par là qu'ils se perdent. Malheur à eux, car ils ont suivi le chemin de Caïn, et ils se sont jetés en vue du gain, dans l'égarement de Balaam, et ils se sont perdus par la rébellion de Coré. Ce sont eux qui sont les écueils dans vos agapes, y faisant effrontément bonne chère, se paissant eux-mêmes: nuages sans eau poussés par les vents; arbres d'automne privés de fruits, deux fois morts, déracinés; flots de la mer furieux, rejetant l'écume de leurs propres infamies; astres errants, auxquels l'obscurité des ténèbres est réservée pour l'éternité. Or, c'est aussi pour eux qu'a prophétisé Enoch, le septième depuis Adam, en disant: «Voici, le Seigneur est venu avec Ses saintes myriades pour porter un jugement contre tous les hommes et pour faire rendre compte à tous les impies de toutes les œuvres d'impiété qu'ils ont commises, et de toutes les paroles insultantes qu'ont proférées contre Lui des pécheurs impies. Ce sont des mécontents qui murmurent sur leur sort; ils suivent leurs propres convoitises, et leur bouche profère d'orgueilleux, discours; ils admirent les gens par motif d'utilité. Mais, pour vous, bien-aimés, souvenez-vous des paroles qu'ont prononcées d'avance les apôtres de notre Seigneur Jésus-Christ; car ils vous disaient: «Dans l'époque dernière il y aura des railleurs, qui suivront leurs propres convoitises pleines d'impiété.» Ce sont ceux qui se séparent, hommes animaux qui n'ont pas l'esprit; mais, pour vous, bien-aimés, vous établissant vous-mêmes sur la base de votre très sainte foi, priant par l'esprit saint, maintenons-nous nous-mêmes dans la charité de Dieu, attendant la miséricorde de notre seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle. Et quant aux uns, ayez-en pitié; s'ils hésitent, sauvez-les, en les arrachant du feu; mais quant aux autres, ayez en pitié avec crainte, vous qui devez haïr, même la tunique souillée par la chair. Or, c'est à Celui qui peut vous préserver de tout faux pas, et vous faire paraître devant Sa gloire irrépréhensibles et pleins d'allégresse, au seul Dieu, notre Sauveur par Jésus-Christ notre seigneur, qu'appartiennent la gloire, la majesté, la force et l'autorité, dès avant toute la durée du temps, et maintenant, et pour tous les siècles. Amen! Révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à Ses esclaves ce qui doit arriver au plus tôt, et qu'il a fait connaître en l'envoyant, par Son ange Son esclave, à Jean qui a rendu témoignage à la parole de Dieu et au témoignage de Jésus-Christ en tout ce qu'il a vu. Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie et qui observent ce qui y est écrit, car le moment est proche! Jean aux sept Églises qui sont en Asie: La grâce et la paix vous soient données par Celui qui est et qui était et qui doit venir, et par les sept esprits qui sont devant Son trône, et par Jésus-Christ, lui qui est le témoin fidèle, le premier-né des morts et le chef des rois de la terre! A celui qui nous aime et qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, et il a fait pour nous un royaume, des prêtres pour Dieu son Père, à lui soit la gloire et la puissance pour les siècles. Amen! Voici, il vient avec les nuées, Et tout œil le verra, Et ceux entre autres qui l'ont transpercé. Et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de lui. Oui! Amen! «Je suis l'alpha et l'oméga», dit le Seigneur Dieu, Qui est et qui était et qui doit venir, Le Tout-Puissant. Moi, Jean, votre frère, qui ai part avec vous à la tribulation et au royaume et à la constance en Christ, je me suis trouvé dans l'île appelée Patmos, à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus. Je me trouvai inspiré dans la journée dominicale, et j'entendis derrière moi une voix forte comme d'une trompette qui disait: «Ce que tu vois, écris-le dans un livre et envoie-le aux sept Églises, à Éphèse, et à Smyrne, et à Pergame, et à Thyatire, et à Sardes, et à Philadelphie, et à Laodicée.» Et je me retournai pour voir la voix qui me parle, et après m'être retourné, je vis sept candélabres d'or, et au milieu des candélabres un être semblable à un fils d'homme, revêtu d'une longue robe, et ceint sur ses mamelles d'une ceinture d'or. Mais sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche comme neige; et ses yeux étaient comme une flamme de feu; et ses pieds étaient semblables à de l'airain brillant, comme dans le foyer d'une fournaise; et sa voix était comme un bruit de grosses eaux; et il y avait dans sa main droite sept étoiles; et de sa bouche sortait un glaive acéré à deux tranchants; et son visage était comme le soleil quand il brille dans sa force. Et lorsque je le vis, je tombai à ses pieds comme mort, et il posa sa main droite sur moi, en disant: «Ne crains point; c'est moi qui suis le premier-né et le dernier, et le vivant; et j'ai été mort, et voici, je suis vivant aux siècles des siècles; et je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts. Mets donc par écrit les choses que tu as vues et ce qu'elles sont, et celles qui doivent avoir lieu après celles-là, le mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite, et les sept candélabres d'or: les sept étoiles sont les anges des sept Églises, et les sept candélabres sont les sept Églises.» «Écris à l'ange de l'Église qui est dans Éphèse: Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept candélabres d'or : Je connais tes œuvres et ta peine et ta constance, car tu ne peux supporter les méchants; et tu as mis à l'épreuve ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont point, et tu les as trouvés menteurs. Et tu as de la constance, et tu as eu à souffrir à cause de mon nom, et tu n'as pas faibli. Mais je te reproche d'avoir abandonné ta charité première. Souviens-toi donc d'où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières œuvres; sinon, je vais venir à toi, et j'ôterai ton candélabre de sa place, à moins que tu ne te repentes. Mais tu as en ta faveur de haïr les œuvres des Nicolaïtes, et moi aussi je les hais. Que celui qui a une oreille entende ce que l'Esprit dit aux sept Églises: Au vainqueur je donnerai à manger de l'arbre de la vie, qui est dans le paradis de Dieu.» «Écris aussi à l'ange de l'Église qui est dans Smyrne: Voici ce que dit le premier-né et le dernier, qui a été mort et il a vécu : Je connais ta tribulation et ton indigence (pourtant tu es riche), et les calomnies de ceux qui disent qu'ils sont Juifs, et ils ne le sont point, mais ils sont une synagogue de Satan. Ne crains point les souffrances que tu vas endurer. Voici, le diable va jeter quelques-uns de vous en prison, afin que vous soyez mis à l'épreuve, et que vous souffriez une persécution de dix jours. Sois fidèle jusques à la mort, et je te donnerai la couronne de vie. Que celui qui a une oreille entende ce que l'Esprit dit aux Églises: Le vainqueur ne sera certainement point atteint par la seconde mort.» «Écris aussi à l'ange de l'Église qui est dans Pergame: Voici ce que dit celui qui tient le glaive acéré à deux tranchants : Je sais où tu habites, et que là se trouve le trône de Satan; cependant tu retiens mon nom, et tu n'as pas renié ma foi, même dans le temps d'Antipas, mon témoin, mon fidèle, qui a été mis à mort chez vous, là où habite Satan. Mais j'ai quelques reproches à te faire, car tu as là des gens qui retiennent la doctrine de Balaam, lequel enseignait au roi Balak, comme pierre d'achoppement devant les fils d'Israël, à manger des viandes offertes aux idoles, et à se livrer à l'impudicité. De même toi aussi tu as des gens qui retiennent d'une manière semblable la doctrine des Nicolaïtes. Repens-toi donc, sinon je vais promptement venir à toi, et je combattrai contre eux avec le glaive qui sort de ma bouche. Que celui qui a une oreille entende ce que l'Esprit dit aux Églises: Au vainqueur je donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc, et sur ce caillou est écrit un nouveau nom, que personne ne connaît, sinon celui qui le reçoit.» «Écris aussi à l'ange qui est dans Thyatire: Voici ce que dit le fils de Dieu, celui qui a les yeux comme une flamme de feu, et dont les pieds sont semblables à de l'airain brillant : Je connais tes œuvres et ta charité et ta foi et ton service et ta constance, et tes dernières œuvres plus nombreuses que les premières. Mais je te reproche de laisser faire ta femme, la Jésabel qui se dit prophétesse, et elle instruit et entraîne mes esclaves à se livrer à l'impudicité et à manger des viandes offertes aux idoles. Et je lui ai donné du temps afin qu'elle se repentît, et elle n'a pas voulu se repentir de son impudicité. Voici, je vais la jeter en prison, et ses complices adultères dans une grande tribulation, à moins qu'ils ne se repentent de leurs œuvres; je ferai mourir de mort ses enfants, et toutes les Églises sauront que c'est moi qui suis celui qui sonde les reins et les cœurs, et je vous rendrai à chacun selon vos œuvres. Mais je vous le déclare, à vous tous autres de Thyatire qui ne suivez pas cette doctrine, étant de ceux qui n'ont pas connu ce qu'ils appellent les profondeurs de Satan: je ne vous impose point d'autre fardeau. Seulement ce que vous avez, retenez-le jusques à ce que je vienne. Et le vainqueur, et celui qui observe jusques à la fin mes œuvres, je lui donnerai autorité sur les nations, et il les paîtra avec une verge de fer, comme sont brisés les vases d'argile. De même que moi de mon côté je l'ai reçue de mon Père, je lui donnerai l'étoile matinale. Que celui qui a une oreille entende ce que l'Esprit dit aux Églises.» «Écris aussi à l'ange de l'Église qui est dans Sardes: Voici ce que dit celui qui possède les sept esprits de Dieu et a les sept étoiles: Je connais tes œuvres; je sais que tu passes pour être vivant, tandis que tu es mort. Deviens vigilant et fortifie le reste qui s'en allait mourir, car je n'ai pas trouvé tes œuvres parfaites devant mon Dieu. Souviens-toi donc comment tu as reçu et entendu, et observe, et repens-toi. Si tu ne veilles donc pas, j'arriverai comme un voleur, et tu ne sauras point à quelle heure j'arriverai sur toi. Cependant tu as à Sardes un petit nombre de personnes qui n'ont pas souillé leurs vêtements, et qui marcheront avec moi dans des vêtements blancs, car elles en sont dignes. Le vainqueur sera ainsi revêtu de vêtements blancs, et je n'effacerai certainement point son nom du livre de la vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant Ses anges. Que celui qui a une oreille entende ce que l'Esprit dit aux Églises.» «Écris aussi à l'ange de l'Église qui est dans Philadelphie: Voici ce que dit le véritable, le saint, celui qui tient la clef de David, celui qui ouvre et personne ne fermera, qui ferme et personne n'ouvre : Je connais tes œuvres; voici, j'ai mis devant toi une porte ouverte que personne ne peut fermer; car tu as une faible puissance, et tu as observé ma parole, et tu n'as pas renié mon nom. Voici, je permets que de la synagogue de Satan, de ceux qui se disent eux-mêmes Juifs, et ils ne le sont pas, mais ils mentent…. voici, je ferai qu'ils viennent adorer à tes pieds, et qu'ils sachent que moi je t'ai aimé, et que tu as observé la leçon de constance que je t'ai donnée; et moi de mon côté je te préserverai de l'heure de la tentation, qui va venir sur l'univers entier afin de mettre à l'épreuve les habitants de la terre. Je vais venir promptement; retiens ce que tu as, afin que personne n'enlève ta couronne. Le vainqueur, j'en ferai une colonne dans le sanctuaire de mon Dieu, et il n'en sortira certainement plus, et j'écrirai dessus le nom de mon Dieu et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem, laquelle descend du ciel d'auprès de mon Dieu, et mon nouveau nom. Que celui qui a une oreille entende ce que l'Esprit dit aux Églises.» «Écris aussi à l'ange de l'Église qui est dans Laodicée: Voici ce que dit l' amen, le témoin qui est fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu : Je connais tes œuvres; je sais que tu n'es ni froid, ni bouillant. Ainsi parce que tu es tiède, et non pas froid ni bouillant, je vais te vomir de ma bouche. En effet tu dis: je suis riche et je me suis enrichi, et je n'ai besoin de rien; et tu ne sais pas que toi tu es le malheureux et le misérable, et pauvre, et aveugle, et nu! Je te conseille d'acheter de moi de l'or affiné au feu afin de t'enrichir, et des vêtements blancs afin de te vêtir et de ne pas laisser paraître la honte de ta nudité, et un collyre pour enduire tes yeux afin que tu voies. Pour moi, tous ceux que j'aime, je les reprends et je les châtie; sois donc zélé, et repens-toi. Voici, je me tiens auprès de la porte et je heurte: si quelqu'un entend ma voix et qu'il ouvre la porte, j'entrerai chez lui, et je souperai avec lui, et lui avec moi. Le vainqueur, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi de mon côté j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur Son trône. Que celui qui a une oreille entende ce que l'Esprit dit aux Églises.» Après cela je vis, et voici, une porte était ouverte dans le ciel, et la première voix que j'avais entendue, comme d'une trompette qui me parlait, disait: «Monte ici, et je te montrerai tout ce qui doit arriver après cela.» Aussitôt je me trouvai inspiré; et voici, un trône était dressé dans le ciel, et sur ce trône Quelqu'un était assis. Et Celui qui était assis était semblable par Son aspect à une pierre de jaspe et de cornaline, et il y avait autour du trône un arc-en-ciel semblable par son aspect à une émeraude. Et autour du trône je vis vingt-quatre trônes, et sur les vingt-quatre trônes des anciens assis, revêtus de vêtements blancs, et sur leurs têtes des couronnes d'or. Et du trône sortent des éclairs, et des voix, et des tonnerres; et sept lampes de feu brûlent devant le trône, qui sont les sept esprits de Dieu. Et devant le trône il y a comme une mer vitreuse semblable à du cristal; et au milieu du trône et autour du trône il y a quatre animaux pleins d'yeux par devant et par derrière. Et le premier animal est semblable à un lion, et le second animal est semblable à un veau, et le troisième animal a le visage comme d'un homme, et le quatrième animal est semblable à un aigle qui vole. Et les quatre animaux, chacun d'eux ayant six ailes, sont remplis d'yeux tout autour et intérieurement; et ils ne cessent jour et nuit de dire: «Saint, saint, saint, le Seigneur Dieu, Le Tout-Puissant, Qui était et qui est et qui doit venir!» Et tant que les animaux rendront gloire, honneur et actions de grâces à Celui qui est assis sur le trône, à Celui qui vit aux siècles des siècles, les vingt-quatre anciens se prosterneront devant Celui qui est assis sur le trône et adoreront Celui qui vit aux siècles des siècles, et jetteront leurs couronnes devant le trône en disant : «Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, De recevoir la gloire, et l'honneur, et la puissance; Car Tu as créé toutes choses, Et c'est par Ta volonté qu'elles ont eu l'être.» Puis je vis dans la main droite de Celui qui était assis sur le trône un livre écrit intérieurement et sur le revers, scellé de sept sceaux. Et je vis un ange puissant criant d'une voix forte: «Qui est-ce qui est digne d'ouvrir le livre, et d'en rompre les sceaux?» Et personne dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ne pouvait ouvrir le livre ni le regarder. Et moi je pleurais abondamment, en voyant qu'il ne se trouvait personne qui fût digne d'ouvrir le livre ni de le regarder. Et l'un des anciens me dit: «Ne pleure pas. Voici, il a réussi, le lion de la tribu de Juda, la racine de David, à ouvrir le livre et ses sept sceaux.» Et voici, au milieu du trône et des quatre animaux et au milieu des anciens, était un agneau qui paraissait immolé: il avait sept cornes, et sept yeux qui sont les esprits de Dieu envoyés sur toute la terre. Et il vint, et il prît de la main droite de Celui qui était assis sur le trône, et lorsqu'il eut pris le livre, les quatre animaux et les vingt-quatre anciens se prosternèrent devant l'agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d'or pleines de parfums, qui sont les prières des saints, et ils chantent un chant nouveau, en disant : «Tu es digne de prendre le livre et d'en ouvrir les sceaux, Car tu as été immolé, Et tu as racheté pour Dieu, par ton sang, Des gens de toute tribu, langue, peuple et nation, Et tu en as fait un royaume et des prêtres, Et ils règnent sur la terre.» Et je vis, et j'entendis la voix d'anges nombreux autour du trône et des animaux et des anciens; et leur nombre se comptait par myriades de myriades et par milliers de milliers. Ils disaient d'une voix forte : «L'agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, et la richesse, et la sagesse, et la force, et l'honneur, et la gloire, et la bénédiction!» Et tous les êtres créés qui sont dans le ciel et sur la terre et sous la terre et sur la mer, et toutes les choses qui s'y trouvent, je les entendis qui disaient: «A l'agneau qui est assis sur le trône appartiennent la bénédiction, l'honneur, la gloire, et la puissance, aux siècles des siècles!» Et les quatre animaux disaient: «Amen!» Et les anciens se prosternèrent et adorèrent. Et je vis lorsque l'agneau ouvrit un des sept sceaux, et j'entendis l'un des quatre animaux qui disait comme une voix de tonnerre: «Viens.» Et je vis, et voici venir un cheval blanc; et celui qui était assis dessus tenait un arc, et on lui donna une couronne, et il sortit en vainqueur, et pour remporter la victoire. Et lorsqu'il ouvrit le second sceau, j'entendis le second animal qui disait: «Viens.» Et il sortit un autre cheval de feu; et à celui qui était assis dessus il fut donné d'enlever la paix de la terre, et de les faire s'entr'égorger; et on lui donna une grande épée. Et lorsqu'il ouvrit le troisième sceau, j'entendis le troisième animal qui disait: Viens.» Et je vis, et voici venir un cheval noir, et celui qui était assis dessus tenait une balance dans sa main; et j'entendis comme une voix au milieu des quatre animaux, qui disait: «Une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d'orge pour un denier, et ne fais de mal ni à l'huile ni au vin.» Et lorsqu'il ouvrit le quatrième sceau, j'entendis la voix du quatrième animal qui disait: «Viens.» Et je vis, et voici venir un cheval livide; et celui qui était assis dessus s'appelait l'immortel, et le séjour des morts l'accompagnait, et il leur fut donné autorité sur le quart de la terre pourn faire périr par l'épée et par la famine et par la mortalité, même le quart des bêtes de la terre. Et lorsqu'il ouvrit le cinquième sceau, je vis sous l'autel les âmes de ceux qui ont été immolés à cause de la parole de Dieu, et du témoignage qu'ils avaient. Et ils crièrent d'une voix forte: «Jusques à quand, ô Souverain, Toi qui es saint et véritable, diffères-tu Ton jugement et la vengeance de notre sang sur les habitants de la terre?» Et il leur fut donné à chacun une robe blanche, et il leur fut dit de demeurer en repos encore pour un peu de temps, jusques à ce que fussent au complet et leurs compagnons de service et leurs frères, qui vont être mis à mort comme eux-mêmes l'ont été. Et je vis lorsqu'il ouvrit le sixième sceau, et voici, il se fit un grand tremblement de terre, et le soleil devint noir comme un sac de crin, et la lune entière devint comme du sang, et les étoiles de Dieu tombèrent sur la terre, comme un figuier laisse tomber ses figues tardives, quand il est secoué par un grand vent; le ciel se replia comme un livre qu'on enroule, et toutes les montagnes et toutes les îles furent déplacées des lieux qu'elles occupaient. Et les rois de la terre, et les grands, les généraux, et les riches, et les puissants, et tout esclave, et tout homme libre se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes, et ils disent aux montagnes et aux rochers: «Tombez sur nous, et cachez-nous aux regards de Celui qui est assis sur le trône, et à la colère de l'agneau; car il est arrivé le grand jour de sa colère. Et qui est-ce qui peut subsister?» Après cela je vis quatre anges debout aux quatre coins de la terre, retenant les quatre vents de la terre, afin qu'aucun vent ne soufflât, ni sur la mer, ni sur aucun arbre. Puis je vis un autre ange qui montait du côté où se lève le soleil, et qui tenait le sceau du Dieu vivant. Et il criait d'une voix forte aux quatre anges auxquels il avait été donné de faire du mal à la terre et à la mer, en disant: «Ne faites point de mal à la terre et à la mer, ni aux arbres, jusques à ce qu'avec le sceau nous ayons marqué au front les esclaves de notre Dieu.» Il y eut cent quarante-quatre mille marqués, pris de chaque tribu des fils d'Israël: De la tribu de Juda, douze mille marqués; de la tribu de Ruben, douze mille; de la tribu de Gad, douze mille; de la tribu d'Aser, douze mille; de la tribu de Nephthalim, douze mille; de la tribu de Manassé, douze mille; de la tribu de Siméon, douze mille; de la tribu de Lévi, douze mille; de la tribu d'Issachar, douze mille; de la tribu de Zabulon, douze mille; de la tribu de Joseph, douze mille; de la tribu de Benjamin, douze mille marqués. Après cela je vis une foule nombreuse, et personne ne pouvait la compter, tirée de chaque nation, et des tribus, des peuples, et des langues; ils se tenaient debout sur le trône et devant l'agneau, revêtus de robes blanches, et des palmes dans leurs mains; et ils s'écrient d'une voix forte : «Le salut de notre Dieu appartient à Celui qui est assis sur le trône et à l'agneau.» Et tous les anges se tenaient debout autour du trône et des anciens et des quatre animaux, et ils se prosternèrent devant le trône sur leurs visages et ils adorèrent Dieu en disant : «Amen! La bénédiction, et la gloire, et l'action de grâces, et l'honneur, et la puissance, et la force appartiennent à notre Dieu, aux siècles des siècles.» Amen! Et l'un des anciens, s'adressant à moi, reprit: «Ceux-là qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d'où sont-ils venus?» Et je lui répliquai: Seigneur, tu le sais.» Et il me dit: «Ceux-là sont ceux qui viennent d'une grande tribulation; et ils ont lavé leurs robes et ils les ont blanchies dans le sang de l'agneau; c'est pourquoi ils se tiennent devant le trône de Dieu, et L'adorent nuit et jour dans Son sanctuaire. Et Celui qui est assis sur le trône dressera au-dessus d'eux Sa tente; ils n'auront plus faim, ils n'auront plus soif; ni le soleil, ni aucune chaleur ne les frappera; parce que l'agneau qui est au milieu du trône les paîtra, et les conduira vers des sources d'eaux vivifiantes; et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux.» Et, lorsqu'il ouvrit le septième sceau, il y eut dans le ciel un silence d'environ une demi-heure. Et je vis les sept anges qui se tiennent debout devant Dieu, et on leur donna sept trompettes. Et un autre ange vint, et il se tint debout sur l'autel, tenant un encensoir d'or, et on lui donna beaucoup de parfums, afin qu'il les offrît, pour les prières de tous les saints, sur l'autel d'or qui est devant le trône, et la fumée des parfums monta, pour les prières des saints, de la main de l'ange devant Dieu. Et l'ange prit l'encensoir, et il le remplit du feu de l'autel, et ils le prirent pour le porter sur la terre; et il y eut des tonnerres et des éclairs et des voix et un tremblement de terre; et les sept anges qui tenaient les sept trompettes se préparèrent à sonner. Et le premier sonna de la trompette, et il y eut de la grêle et du feu, mêlés de sang, et ils furent jetés sur la terre; et le tiers de la terre fut brûlé, et le tiers des arbres fut brûlé, et toute herbe verte fut brûlée. Et le second ange sonna de la trompette, et une masse semblable à une grande montagne embrasée par le feu fut jetée dans la mer; et le tiers de la mer devint du sang, et le tiers des créatures habitant dans la mer qui ont vie mourut, et le tiers des navires fut détruit. Et le troisième ange sonna de la trompette, et une grande étoile, brûlant comme une lampe, tomba du ciel, et elle tomba sur le tiers des fleuves; et le nom de cette étoile est l'absinthe, et le tiers des eaux fut changé en absinthe, et la plupart des hommes moururent sur les eaux, parce qu'elles étaient devenues amères. Le quatrième ange sonna de la trompette; et le tiers du soleil fut frappé, ainsi que le tiers de la lune et le tiers des étoiles, afin que le tiers d'iceux fût dans les ténèbres, et que le jour ne donnât pas le quart de sa lumière, et la nuit de même. Et je vis, et j'entendis un aigle, qui volait dans le milieu du ciel, dire d'une voix forte: «Malheur, malheur, malheur aux habitants de la terre, à cause des autres voix de la trompette des trois anges qui vont sonner!» Et le cinquième ange sonna de la trompette, et je vis une étoile tomber du ciel sur la terre. Et on lui donna la clef du puits de l'abîme; et il ouvrit le puits de l'abîme; et une fumée monta du puits, fumée d'une grande fournaise, et le soleil et l'air furent obscurcis par la fumée du puits. Et de la fumée sortirent des sauterelles qui se répandirent sur la terre, et il leur fut donné une puissance semblable à la puissance que possèdent les scorpions de la terre. Et il leur fut dit de ne faire aucun mal à l'herbe de la terre, ni à aucune verdure, ni à aucun arbre, mais à ceux des hommes qui n'ont pas le sceau de Dieu sur leurs fronts. Et il leur fut donné, non pas de les faire périr, mais qu'ils fussent tourmentés pendant cinq mois; et le tourment qu'elles causent est semblable à celui que cause le scorpion lorsqu'il frappe un homme. Et en ces jours-là les hommes chercheront la mort, et ils ne la trouveront certainement pas, et ils désireront mourir, et la mort les fuit. Et les sauterelles ressemblaient à des chevaux harnachés pour la guerre; et sur leurs têtes il y avait comme des couronnes qui semblaient d'or, et leurs visages étaient comme des visages d'hommes, et elles avaient des cheveux comme des cheveux de femmes, et leurs dents étaient comme celles des lions; et elles portaient des cuirasses, qui semblaient des cuirasses de fer, et le bruit de leurs ailes était comme le bruit de chars à plusieurs chevaux courant au combat; et elles ont des queues semblables aux scorpions et des aiguillons; et c'est dans leurs queues que gît leur puissance de faire du mal aux hommes pendant cinq mois. Elles ont à leur tête, comme roi, le chef de l'abîme, l'ange dont le nom est en hébreu Abaddon, et en grec il porte le nom d'Apollyon. Le premier malheur est passé. Voici, il vient encore deux malheurs après cela. Et le sixième ange sonna de la trompette, et j'entendis une voix, sortant des cornes de l'autel d'or qui est devant Dieu, disant à l'ange: «Toi qui tiens la trompette, délie les quatre anges qui sont liés auprès du grand fleuve d'Euphrate.» Et les quatre anges, qui s'étaient tenus prêts pour l'heure et le jour et le mois et l'année, furent déliés afin de faire périr le tiers des hommes. Et le nombre des armées de la cavalerie est de deux myriades de myriades; j'en entendis le nombre. Et ainsi je vis les chevaux dans la vision, et ceux qui étaient assis dessus portant des cuirasses couleur de feu, d'hyacinthe et de soufre; et les têtes des chevaux sont comme des têtes de lions; et de leurs bouches sort du feu, et de la fumée, et du soufre. Par ces trois fléaux périt le tiers des hommes, grâce au feu et à la fumée et au soufre qui sortent de leurs bouches; car les lieux où gît leur puissance sont leurs bouches et leurs queues; leurs queues en effet sont semblables à des serpents, elles ont des têtes, et c'est par leur moyen qu'ils font du mal. Et les autres hommes, qui n'avaient pas péri par ces fléaux, ne se repentirent pas non plus des œuvres de leurs mains, pour ne plus adorer les démons, et les idoles d'or, et d'argent, et d'airain, et de pierre, et de bois, qui ne peuvent ni regarder, ni entendre, ni marcher, et ils ne se repentirent ni de leurs meurtres, ni de leurs sortilèges, ni de leur méchanceté, ni de leurs larcins. Et je vis un autre ange puissant, descendant du ciel, enveloppé d'un nuage, et l'arc-en-ciel était sur sa tête, et son visage était comme le soleil, et ses pieds comme des colonnes de feu. Et il tenait dans sa main un petit livre, et il mit son pied droit sur la mer, et le gauche sur la terre. Et il cria d'une voix forte comme rugit un lion, et lorsqu'il cria les sept tonnerres firent retentir leurs voix, et lorsque les sept tonnerres parlèrent j'allais écrire, et j'entendis une voix venant du ciel, qui disait: «Scelle ce dont ont parlé les sept tonnerres et ne l'écris point.» Et l'ange, que j'avais vu se tenir debout sur la mer et sur la terre, éleva sa main vers le ciel, et il jura par Celui qui vit aux siècles des siècles, qui a créé le ciel et les choses qui y sont: «Il n'y aura plus de délai, mais dans les jours de la voix du septième ange, quand il sera sur le point de sonner, alors aura été accompli le mystère de Dieu, selon la bonne nouvelle qu'il a donnée à Ses esclaves les prophètes.» Et la voix, que j'avais entendue venant du ciel, je l'entendis me parler derechef et me dire: «Va, prends le livre qui est ouvert dans la main de l'ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre.» Et j'allai vers l'ange, lui disant de me donner le petit livre, et il me dit: «Prends-le et avale-le, et il aigrira ton cœur, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel.» Alors je pris le petit livre de la main de l'ange, et je l'avalai, et il fut dans ma bouche doux comme du miel; et quand je l'eus mangé, mon estomac en fut aigri. Et ils me disent: «Il faut que tu prophétises derechef sur des peuples, et des nations, et des langues, et des rois nombreux.» Et l'on me donna un roseau semblable à un bâton, en disant: «Lève-toi, et mesure le sanctuaire de Dieu, et l'autel, et les adorateurs qui s'y trouvent; et laisse en dehors le parvis qui est en dehors du sanctuaire et ne le mesure point, car il a été donné aux nations, et elles mesureront la ville sainte pendant quarante-deux mois. Et je chargerai mes deux témoins de prophétiser pendant mille deux cent soixante jours, revêtus de sacs. Ce sont eux qui sont les deux oliviers et les deux candélabres qui se tiennent debout devant le Seigneur de la terre. Je lui dis: Que sont ces deux oliviers, à droite et à gauche du candélabre?…. Et il me dit: Ce sont les deux fils de l'huile (oints) qui se tiennent debout auprès du Seigneur de toute la terre»; et si quelqu'un veut leur faire du mal, du feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis, et si quelqu'un a voulu leur faire du mal, il faut qu'il périsse. Ils ont l'autorité de fermer le ciel, afin que la pluie ne tombe pas pendant les jours de leur prédication; et ils ont autorité sur les eaux, de manière à les tourner en sang, et ils peuvent frapper la terre de toute espèce de fléau, aussi souvent qu'ils le voudront. Et, lorsqu'ils auront terminé leur témoignage, la quatrième bête qui monte de l'abîme leur fera la guerre, et les vaincra, et les fera périr; et leur cadavre sera gisant sur la rue de la grande ville (qui est appelée dans un sens spirituel Sodome et Egypte), là où leur Seigneur aussi a été crucifié.» Et d'entre les peuples, et les tribus, et les langues, et les nations, il y en a qui regardent leur cadavre durant trois jours et demi, et ils ne permettent pas qu'on mette leurs cadavres dans un sépulcre; et les habitants de la terre se réjouissent à leur sujet, et ils sont dans la joie, et ils s'enverront les uns aux autres des présents, car ces deux prophètes ont tourmenté les habitants de la terre. Et, au bout des trois jours et demi, un esprit de vie venu de Dieu entra en eux, et ils se tinrent debout sur leurs pieds, et une grande frayeur s'empara de ceux qui les contemplaient. Et ils entendirent une voix forte sortant du ciel, qui disait: «Montez ici,» et ils montèrent au ciel dans la nuée, et leurs ennemis les ont contemplés. Et à cette heure-là il se fit un grand tremblement de terre, et la dixième partie de la ville croula, et sept mille personnes périrent par le tremblement de terre, et les autres furent remplis de crainte, et ils donnèrent gloire au Dieu du ciel. Le second malheur est passé. Voici, le troisième malheur va venir promptement. Et le septième ange sonna de la trompette, et il y eut dans le ciel de fortes voix qui disaient: «Le royaume du monde a été remis à notre Seigneur et à Son Christ, et Il régnera aux siècles des siècles.» Et vingt-quatre anciens, assis devant Dieu, sur leurs trônes, se prosternèrent sur leurs visages et adorèrent Dieu en disant : Nous Te rendons grâces, Seigneur Dieu tout-puissant, qui es et qui étais, De ce que Tu as pris Ta grande puissance, Et de ce que Tu as régné! Et les nations se sont irritées, Et Ta colère est survenue, Et aussi le moment pour que les morts soient jugés, Et pour que Tu récompenses Tes esclaves les prophètes, Et pour que les saints, et ceux qui craignent Ton nom, Petits et grands, Détruisent ceux qui détruisent la terre.» Alors le sanctuaire de Dieu qui est dans le ciel s'ouvrit, et l'on vit l'arche de Son alliance dans Son sanctuaire, et il y eut des éclairs, et des voix, et des tonnerres, et un tremblement de terre, et une forte grêle. Et un grand prodige apparut dans le ciel: Une femme enveloppée du soleil, et la lune sous ses pieds, et sur sa tête une couronne de douze étoiles. Et se trouvant enceinte, elle pousse des cris étant au mal d'enfant et dans les souffrances de l'enfantement. Et un autre prodige apparut dans le ciel, et voici, un grand dragon rouge, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes. Et sa queue entraîne le tiers des étoiles du ciel, et elle les a précipitées sur la terre; et le dragon se tint debout devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant quand elle aurait enfanté. Et elle enfanta un fils mâle, qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer; et son enfant fut enlevé auprès de Dieu et auprès de Son trône; et la femme s'enfuit au désert, où elle possède une place que Dieu a préparée, afin qu'on l'y nourrisse pendant mille deux cent soixante jours. Et il y eut guerre dans le ciel: Michel et ses anges pour combattre le dragon, et le dragon combattit ainsi que ses anges, et il ne fut pas le plus fort et l'on ne trouva même plus leur place dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, l'ancien serpent, celui qui est appelé le diable et Satan, celui qui séduit l'univers entier, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. Et j'entendis dans le ciel une voix forte qui disait: «Maintenant il est arrivé, le salut, Et la puissance et le royaume de notre Dieu, Et l'autorité de Son Christ! Car il a été précipité, l'accusateur de nos frères, Celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit. Et c'est eux qui l'ont vaincu, A cause du sang de l'agneau, Et de la parole de leur témoignage; Et ils n'ont pas préféré leur vie à la mort, C'est pourquoi réjouissez-vous, ô cieux, Et vous qui les habitez! Malheur à la terre et à la mer! Car le diable est descendu vers vous, Plein d'une grande fureur, Sachant qu'il a peu de temps.» Et quand le dragon vit qu'il avait été précipité sur la terre, il se mit à la poursuite de la femme qui avait enfanté l'enfant mâle. Et les deux ailes du grand aigle furent données à la femme, afin qu'elle s'envolât vers le désert dans la place qui lui est destinée, où elle doit être nourrie pendant un temps et des temps et la moitié d'un temps, loin de la présence du serpent. Et le serpent lança de sa bouche derrière la femme une eau comme un fleuve, afin de l'entraîner dans le fleuve. Et la terre vint au secours de la femme, et la terre ouvrit sa bouche et engloutit l'eau que le dragon avait lancée de sa bouche. Et le dragon fut irrité contre la femme, et il s'en alla faire la guerre aux restes de sa progéniture, à ceux qui observent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus; Et je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème. Et la bête que je vis était semblable à un léopard; et ses pieds étaient comme ceux d'un ours, et sa gueule comme une gueule de lion. Et le dragon lui donna sa puissance et son trône, et une grande autorité. Et je vis une de ses têtes comme frappée à mort, mais sa blessure mortelle fut guérie, et la terre entière fut dans l'admiration derrière la bête; et ils adorèrent le dragon parce qu'il avait donné l'autorité à la bête; et ils adorèrent la bête en disant: «Qui est-ce qui est semblable à la bête, et qui est-ce qui peut combattre avec elle?» Et il lui fut donné une bouche qui profère des paroles arrogantes et blasphématoires; et il lui fut donné autorité d'agir pendant quarante-deux mois. Et elle ouvrit sa bouche en blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer Son nom et ceux qui, dans le ciel, dressent Son tabernacle. Et il lui fut donné autorité sur toute tribu, et peuple, et langue, et nation. Et tous les habitants de la terre l'adoreront, ceux dont le nom n'a pas été écrit dans le livre de vie de l'agneau immolé dès la fondation du monde. Si quelqu'un a une oreille, qu'il entende : Quiconque mène en captivité, en captivité s'en va; quiconque met à mort par l'épée, il faut qu'il soit mis à mort par l'épée. Ici se trouve la constance et la foi des saints. Et je vis une autre bête qui montait de la terre, et elle avait deux cornes semblables à celles d'un agneau, et elle parlait comme un dragon; et elle exerce toute l'autorité de la première bête sous ses yeux; et elle agit pour que la terre et tous ses habitants adorent la première bête, dont la blessure mortelle a été guérie; et elle opère de grands prodiges, jusques à faire même descendre du ciel du feu sur la terre en présence des hommes; et elle égare les habitants de la terre grâce aux prodiges qu'il lui a été donné d'opérer sous les yeux de la bête, disant aux habitants de la terre de faire une image à la bête qui a reçu la blessure de l'épée, et qui a repris vie. Et il lui fut donné d'animer l'image de la bête, afin que l'image de la bête parlât même et qu'elle agît pour que tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la bête fussent mis à mort. Et elle agit pour qu'à tous, aux petits et aux grands, et aux riches et aux pauvres, et aux libres et aux esclaves, on leur imprime une marque sur leur main droite ou sur leur front, et pour que personne ne puisse acheter ou vendre, sinon celui qui a la marque, le nom de la bête, ou le nombre de son nom. C'est ici que se montre la sagesse: que celui qui a de l'intelligence calcule le nombre de la bête; car c'est le nombre d'un homme, et son nombre est six cent soixante-six. Et je vis, et voici, l'agneau se tenait debout sur la montagne de Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille personnes ayant son nom et le nom de son Père écrits sur leurs fronts. Et j'entendis une voix venant du ciel, comme un bruit de grosses eaux et comme le bruit d'un grand tonnerre, et la voix que j'entendis était comme celle de musiciens qui jouent sur leurs harpes; et ils chantent comme un hymne nouveau devant le trône, et devant les quatre animaux et les anciens. Et personne ne pouvait apprendre l'hymne, sinon les cent quarante-quatre mille, les rachetés de la terre qui ne se sont point souillés avec des femmes, car ils sont vierges. Ceux-ci, qui suivent l'agneau partout où il va, ceux-ci ont été rachetés d'entre les hommes, comme des prémices pour Dieu et pour l'agneau; et dans leur bouche il ne s'est point trouvé de mensonge; ils sont irrépréhensibles. Et je vis un autre ange volant dans le milieu du ciel, portant un évangile éternel pour annoncer une bonne nouvelle aux habitants de la terre, et à toute nation, et tribu, et langue, et peuple, en disant d'une voix forte: «Craignez Dieu et Lui donnez gloire, Car l'heure de Son jugement est arrivée, Et adorez Celui qui a fait le ciel et la terre, Et la mer et les sources d'eau,» Et un autre, un second ange suivit, qui disait: «Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, Qui, du vin capiteux de son impudicité, A abreuvé toutes les nations,» Et un autre, un troisième ange le suivit, qui disait, d'une voix forte : «Quiconque adore la bête et son image, et reçoit une marque sur son front ou sur sa main, lui aussi boira du vin capiteux de Dieu qui a été préparé sans mélange dans la coupe de Sa colère. Et ils seront tourmentés dans le feu et le soufre en présence des anges, et en présence de l'agneau; et la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles, et ils n'ont de repos, ni jour ni nuit, ceux qui adorent la bête et son image, et quiconque reçoit la marque de son nom. Ici se trouve la constance des saints, qui observent les commandements de Dieu et la foi de Jésus.» Et j'entendis une voix venant du ciel qui disait: «Écris: Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur, dès maintenant! Oui, dit l'Esprit; c'est pour qu'ils se reposent de leurs peines, car leurs œuvres les suivent.» Et je vis, et voici, un nuage blanc, et sur ce nuage était assis quelqu'un de semblable à un fils d'homme; il avait sur la tête une couronne et dans la main une faucille tranchante. Et un autre ange sortit du sanctuaire, criant d'une voix forte à celui qui était assis sur le nuage: «Lance ta faucille, et moissonne, car le moment de moissonner est venu, car la moisson de la terre est desséchée.» Et celui qui était assis sur le nuage jeta sa faucille sur la terre, et la terre fut moissonnée. Et un autre ange sortit du sanctuaire qui est dans le ciel, tenant aussi une faucille tranchante, et un autre ange d'auprès de l'autel (c'est celui qui a autorité sur le feu) s'adressa d'une voix forte à celui qui tenait la faucille tranchante, en disant: «Lance ta faucille tranchante, et vendange les grappes de la vigne de la terre, car ses raisins ont mûri.» Et l'ange jeta sa faucille sur la terre, et il vendangea la vigne de la terre; et il jeta la vendange dans le grand pressoir du courroux de Dieu. Et le pressoir fut foulé hors de la ville, et il sortit du sang du pressoir jusques aux mors des chevaux, sur un espace de mille six cent stades. Et je vis dans le ciel un autre prodige grand et merveilleux: sept anges tenant les sept fléaux, qui sont les derniers, parce qu'en eux est consommé le courroux de Dieu. Et je vis comme une mer vitreuse mêlée de feu, et les vainqueurs de la bête, et de son image, et du nombre de son nom, debout sur la mer vitreuse, ayant les harpes de Dieu, et ils chantent l'hymne de Moïse l'esclave de Dieu, et l'hymne de l'agneau, en disant: «Grandes et merveilleuses sont Tes œuvres, Seigneur Dieu tout-puissant! Justes et véritables sont Tes voies, O Roi des nations! Qui ne craindrait, Seigneur, et ne glorifiera Ton nom? Car seul Tu es saint. C'est pourquoi toutes les nations viendront, Et elles se prosterneront devant Toi, Seigneur, Parce que Tes décrets ont été manifestés.» Et après cela je vis, et le sanctuaire du tabernacle du témoignage s'ouvrit dans le ciel; et les sept anges qui tenaient les sept fléaux, sortirent du sanctuaire vêtus d'une pierre d'un pur éclat, et ceints autour de leurs poitrines de ceintures d'or. Et l'un des quatre animaux donna aux sept anges sept coupes d'or pleines du courroux de Dieu qui est vivant aux siècles des siècles; et le sanctuaire fut rempli de fumée à cause de la gloire de Dieu et de Sa puissance, et personne ne pouvait entrer dans le sanctuaire, jusques à ce que les sept fléaux des sept anges eussent été accomplis. Et j'entendis une voix forte, sortant du sanctuaire, qui disait aux sept anges: «Allez et versez sur la terre les sept coupes du courroux de Dieu.» Et le premier sortit et versa sa coupe sur la terre, et il y eut un ulcère, et il fut malfaisant pour les hommes qui portaient la marque de la bête et qui adoraient son image. Et le second versa sa coupe dans la mer, et elle devint comme le sang d'un mort, et tout être vivant mourut, ceux qui sont dans la mer. Et le troisième versa sa coupe dans les fleuves et les sources d'eau, et ils devinrent du sang. Et j'entendis l'ange des eaux qui disait: «Tu es juste, Toi qui es et qui étais saint, d'avoir rendu ce jugement, car ils ont versé le sang des saints et des prophètes. Et Tu leur as donné du sang à boire; ils en sont dignes!» Et j'entendis l'autel dire: «Oui, Seigneur Dieu tout-puissant, véritables et justes sont Tes jugements!» Et le quatrième versa sa coupe sur le soleil, et il lui fut donné de brûler les hommes par le feu; et les hommes furent brûlés d'une grande brûlure, et ils blasphémèrent en présence de Dieu, qui a autorité sur ces fléaux, et ils ne se repentirent point pour Lui rendre gloire. Et le cinquième versa sa coupe sur le trône de la bête; et son royaume fut plongé dans les ténèbres; de douleur ils mâchaient leurs langues; et ils blasphémèrent le Dieu du ciel à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères; et ils ne se repentirent point de leurs œuvres. Et le sixième versa sa coupe sur le grand fleuve, l'Euphrate, et son eau tarit, afin que fût prête la route des rois qui viennent de l'Orient. Et je vis sortir de la bouche du dragon, et de la bouche de la bête, et de la bouche du faux prophète, trois esprits impurs comme des grenouilles. Ce sont en effet des esprits de démons qui font des prodiges. Ils se rendent auprès des rois de l'univers entier afin de les rassembler pour la bataille du grand jour du Dieu tout-puissant. Voici, je viens comme un voleur; heureux celui qui veille et conserve ses vêtements, afin de ne pas marcher nu, et de ne pas laisser voir son indécence.» Et ils les rassemblèrent vers le fleuve qui est appelé en hébreu Harmagédon. Et le septième versa sa coupe dans les airs, et une voix sortit du sanctuaire d'auprès du trône, disant: «C'en est fait!» Et il y eut des éclairs, et des voix, et des tonnerres, et il se fit un grand tremblement de terre, tel qu'il ne s'est jamais fait, depuis que l'homme est sur la terre, un semblable tremblement de terre aussi grand. Et la grande ville fut séparée en trois parties, et les villes des nations croulèrent, et il fut fait commémoration de Babylone la grande devant Dieu, pour lui faire boire le calice du vin capiteux de Sa colère. Et toutes les îles s'enfuirent, et on ne trouva plus de montagnes; et une grêle grosse à peser un talent, descend du ciel sur les hommes, et les hommes blasphémèrent Dieu à cause du fléau de la grêle; car le fléau qu'elle cause est très grand. Et un des sept anges qui tiennent les sept coupes sortit, et il s'adressa à moi en disant: Viens, je te montrerai la condamnation de la grande impudique, qui est assise sur de nombreuses eaux, avec laquelle les rois la terre se sont livrés à l'impudicité; et les habitants de la terre se sont enivrés du vin de son impudicité.» Et il me transporta dans un désert en esprit. Et je vis une femme assise sur une bête écarlate pleine des noms de blasphème, et ayant sept têtes et dix cornes. Et la femme était revêtue de pourpre et d'écarlate, et couverte d'or, de pierres précieuses, et de perles, tenant dans sa main un calice d'or rempli d'abominations, et les souillures de son impudicité; et sur son front un nom était écrit, mystère: «Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre.» Et je vis la femme enivrée du sang des saints et du sang des témoins de Jésus, et je fus saisi en la voyant d'un grand étonnement, et l'ange me dit: Pourquoi t'es-tu étonné? Je te dirai, moi, le mystère de la femme et de la bête qui la porte, qui a sept têtes et dix cornes. «La bête que tu as vue était, et elle n'est plus, et elle va remonter de l'abîme, et elle s'en va à la perdition; et les habitants de la terre, dont le nom n'a pas été écrit dans le livre de vie dès la fondation du monde, seront étonnés en voyant la bête, parce qu'elle était, et qu'elle n'est plus, et qu'elle reparaîtra. C'est ici que se montre l'intelligence douée de sagesse: les sept têtes sont sept montagnes sur lesquelles la femme est assise. Ce sont aussi sept rois; les cinq premiers sont tombés, l'un subsiste, l'autre n'est pas encore venu, et quand il sera venu, il faut qu'il dure peu. Et la bête, qui était et qui n'est plus, est aussi elle-même le huitième, et elle est l'un des sept, et elle s'en va à la perdition. Et les dix cornes que tu as vues sont dix rois qui n'ont pas reçu de royaume, mais pendant une heure ils reçoivent autorité comme des rois avec la bête. Ils n'ont qu'une seule et même pensée, et ils donnent leur puissance et leur autorité à la bête. Ils combattront contre l'agneau, et l'agneau les vaincra, parce qu'il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois, ainsi que ceux qui sont avec lui, les appelés, les élus et les fidèles.» Et il me dit: Les eaux que tu as vues, où l'impudique est assise, sont des peuples, et des foules, et des nations, et des langues. Et les dix cornes que tu as vues et la bête, elles haïront l'impudique, et elles la dévasteront et la mettront à nu, et elles mangeront ses chairs, et elles la consumeront par le feu. Car Dieu a mis dans leurs cœurs d'exécuter Sa pensée, et de donner la royauté à la bête même, jusques à ce que les paroles de Dieu soient accomplies. Et la femme que tu as vue est la grande ville, qui possède la royauté sur les rois de la terre.» Après cela je vis un autre ange, descendant du ciel, ayant une grande autorité, et la terre fut illuminée de sa gloire, et il s'écria d'une voix puissante: Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande! Elle est devenue un habitacle de démons, et une prison pour tout esprit impur et odieux, et une prison pour toute bête impure et odieuse, parce que, grâce à l'ardeur de son impudicité, toutes les nations sont tombées, et que les rois de la terre se sont livrés avec elle à l'impudicité, et que les marchands de la terre se sont enrichis par la puissance de son luxe.» Et j'entendis une autre voix venant du ciel qui disait: «Sortez du milieu d'elle, mon peuple, afin que vous ne preniez point part à ses péchés, et que vous n'ayez point à souffrir de ses fléaux; car ses péchés se sont accumulés jusques au ciel, et Dieu s'est souvenu de ses iniquités! Payez la comme elle-même a payé, et doublez deux fois en raison de ses propres œuvres; dans le calice qu'elle a préparé, préparez-lui une double rasade; autant elle s'est glorifiée et plongée dans le luxe, autant donnez-lui de tourment et de deuil; car elle dit en son cœur: Je trône en reine et je ne suis point veuve, et je ne connaîtrai certainement pas le deuil. C'est pour cela qu'en un seul jour ses fléaux fondront sur elle: la mort, le deuil et la famine, et elle sera consumée par le feu; car Il est puissant le Dieu qui l'a jugée! Et les rois de la terre, qui se sont livrés avec elle à l'impudicité et au luxe, pleureront et se lamenteront sur elle, quand ils verront la fumée de son embrasement, se tenant à distance par crainte de son tourment, en disant: Malheur, malheur, ô la grande ville, ô Babylone, la ville puissante; car en une seule heure est survenue ta condamnation! Et les marchands de la terre pleurent et sont dans le deuil au milieu d'elle, parce que personne n'achète plus leur cargaison : cargaison d'or, et d'argent, et de pierres précieuses, et de perles, et de fin lin, et de soie, et d'écarlate; et toute espèce d'ustensiles en thuya, et toute espèce d'ustensiles en ivoire, et toute espèce d'ustensiles en pierre très précieuse, et en airain, et en fer, et en marbre; et l'encens, et les épices, et les parfums, et la myrrhe, et l'essence, et le vin, et l'huile, et la fine farine, et le blé, et le gros et le menu bétail; et cargaison de chevaux, et de chars, et de corps; et des vies humaines. Et le fruit que convoitait ton âme s'est éloigné de toi; et toutes les magnificences et les splendeurs t'ont été ravies, et ils ne les retrouveront certainement plus. Les marchands de ces choses, qui se sont enrichis grâce à elle, se tiendront à distance, par crainte de son tourment, dans les larmes et dans le deuil, en disant: Malheur, malheur, ô la grande ville revêtue d'écarlate, et de pourpre et de fin lin, et couverte d'or, et de pierres précieuses et de perles; car en une seule heure toute cette grande richesse a été détruite! Et tous les pilotes et tous ceux qui naviguent dans cette direction, et les matelots, et tous ceux qui exploitent la mer se tinrent à distance, et ils s'écrièrent en voyant la place de son embrasement: Laquelle est semblable à la grande cité? Et ils jetèrent de la poussière sur leurs têtes, et ils s'écrièrent: Malheur, malheur, ô la grande ville, où se sont enrichis, grâce à son opulence, tous ceux qui possèdent les vaisseaux sur la mer; car en une seule heure elle a été détruite! Réjouis-toi à son sujet, ô ciel, et vous les saints, et les apôtres, et les prophètes! Car, en la jugeant, Dieu vous a fait justice.» Alors un ange souleva une pierre semblable à une grande meule de moulin, et il la jeta dans la mer, en disant: «C'est ainsi qu'avec violence sera précipitée Babylone, la grande ville; on ne la trouvera certainement plus! Et la voix des joueurs de harpes, et des musiciens, et des joueurs de flûte et de trompette, ne sera certainement plus ouïe au milieu de toi; et aucun artisan ne sera certainement plus trouvé chez toi; et le bruit du moulin ne sera certainement plus ouï chez toi, et la voix de l'époux et de l'épouse ne sera certainement plus ouïe chez toi. C'est que les grands de la terre étaient tes marchands, c'est que toutes les nations ont été égarées par tes sortilèges. Et l'on a trouvé chez elle le sang des prophètes et des saints, et de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre.» Après cela j'entendis comme une forte voix d'une foule nombreuse dans le ciel, de gens qui disaient: «Allélouia! Le salut et la gloire, et la force appartiennent à notre Dieu, Parce que Ses jugements sont justes et véritables; Car Il a jugé la grande impudique Qui a corrompu la terre par son impudicité, Et Il a vengé sur elle le sang de Ses esclaves.» Et ils dirent une seconde fois: «Allélouia!» Et sa fumée monte aux siècles des siècles. Et les vingt-quatre anciens se prosternèrent, ainsi que les quatre animaux, et ils adorèrent Dieu assis sur le trône, en disant: «Amen, Allélouia!» Et une voix sortit du trône, disant: «Louez notre Dieu, vous tous qui êtes Ses esclaves et qui Le craignez, petits et grands.» Et j'entendis comme la voix d'une foule nombreuse, et la voix de nombreuses eaux, et comme la voix de forts tonnerres, disant: «Allélouia! Car Il a régné le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant! Réjouissons-nous et soyons dans l'allégresse, Et nous Lui donnerons gloire; Car les noces de l'agneau sont survenues, Et son épouse s'est préparée, Et il lui a été donné de revêtir un fin lin d'une éclatante pureté; Car le fin lin, c'est la justification des saints.» Et il me dit: «Écris: Heureux ceux qui ont été appelés au festin de noces de l'agneau.» Et il me dit: «Ces paroles sont les véritables paroles de Dieu.» Et je tombai à ses pieds pour l'adorer, et il me dit: «Garde-toi de le faire; je suis ton compagnon de service et celui de tes frères qui possèdent le témoignage de Jésus. Adore Dieu; car le témoignage de Jésus est l'Esprit de la prophétie.» Et je vis le ciel ouvert, et voici, un cheval blanc, et celui qui était assis dessus est fidèle et véritable, et c'est avec justice qu'il juge et qu'il combat. Or ses yeux étaient comme une flamme de feu, et sur sa tête il y avait plusieurs diadèmes; il avait un nom écrit que personne ne connaît que lui-même, et il était revêtu d'un vêtement teint de sang, et le nom dont il a été appelé est: «La Parole de Dieu.» Et les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, revêtues de fin lin d'une pure blancheur; et de sa bouche sort un glaive acéré, afin qu'il en frappe les nations; et lui-même les paîtra avec une verge de fer; et c'est lui qui foule le pressoir du vin capiteux de la colère du Dieu tout-puissant. Et il porte sur sa cuisse un nom écrit: «Roi des rois et Seigneur des seigneurs.» Et je vis un ange qui se tenait debout dans le soleil, et il cria d'une voix forte, en s'adressant à tous les oiseaux qui volent dans le milieu du ciel: «Venez, rassemblez-vous pour le grand festin de Dieu, afin de manger les chairs des rois, et les chairs des généraux, et les chairs des hommes vaillants, et les chairs des chevaux et de ceux qui sont assis dessus, et les chairs de tous les hommes, soit libres soit esclaves, soit petits soit grands.» Et je vis la bête, et les rois de la terre, et ses armées rassemblées pour faire la guerre contre celui qui était assis sur le cheval et contre son armée. Et la bête fut prise ainsi que ceux qui étaient avec elle, le faux prophète qui a opéré en sa présence les prodiges, par lesquels il a égaré ceux qui ont reçu la marque de la bête et qui adorent son image. Ils furent tous les deux jetés vivants dans l'étang de feu tout brûlant de soufre; et les autres furent mis à mort par le glaive de celui qui était assis sur le cheval, le glaive qui sort de sa bouche; et tous les oiseaux s'assouvirent de leurs chairs. Et je vis un ange descendre du ciel, tenant la clef de l'abîme et une grande chaîne dans sa main. Et il se saisit du dragon, l'ancien serpent, qui est le diable et Satan, et il le lia pour mille ans; et il le jeta dans l'abîme, et il l'enferma et le scella d'une manière permanente, afin qu'il n'égarât plus les nations, jusques à ce que les mille ans eussent été accomplis: après cela il faut qu'il soit délié pour un peu de temps. Et je vis des trônes; et ils s'assirent dessus, et il leur fut donné d'exercer le jugement; et je vis aussi les âmes de ceux auxquels on a fait la guerre à cause du témoignage de Jésus et de la parole de Dieu, et ceux entre autres qui n'ont point adoré la bête ni son image, et qui n'ont pas reçu sa marque sur leur front ni sur leur main; et ils vécurent et ils régnèrent avec le Christ pendant mille ans. Les autres morts ne vécurent point jusques à ce que les mille ans eussent été accomplis. C'est là la première résurrection. Heureux et saint celui qui a part à la première résurrection! La seconde mort n'a aucune autorité sur eux, mais ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils règnent avec lui pendant mille ans. Et, quand les mille ans auront été accomplis, Satan sera élargi de sa prison, et il sortira pour égarer les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, pour les rassembler pour la guerre, eux dont le nombre est comme le sable de la mer. Et ils montèrent sur la largeur de la terre, et ils investirent le camp des saints et la ville bien-aimée, et du feu descendit du ciel et il les consuma; et le diable qui les égare fut jeté dans l'étang de feu et de soufre, où sont aussi la bête et le faux prophète, et ils seront tourmentés jour et nuit aux siècles des siècles. Et je vis un grand trône blanc et Celui qui y était assis; de devant la face duquel s'enfuirent la terre et le ciel, et pour eux on ne trouva pas de place. Et je vis les morts, les grands et les petits, se tenant debout devant le trône, et des livres furent ouverts; et un autre livre fut ouvert, qui est le livre de vie, et les morts furent jugés selon leurs œuvres d'après ce qui est écrit dans les livres; et la mer rendit les morts qu'elle renferme, et la mort et le séjour des morts rendirent les morts qu'ils renferment, et ils furent jugés chacun selon leurs œuvres. Et la mort et le séjour des morts furent jetés dans l'étang de feu. C'est là la seconde mort, l'étang de feu. Et quiconque ne fut pas trouvé inscrit dans le livre de vie fut jeté dans l'étang de feu. Et je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre, car le premier ciel et la première terre ont disparu, et je ne vis plus la mer. Et je vis la ville sainte, Jérusalem nouvelle, descendant du ciel d'auprès de Dieu, préparée comme une épouse qui s'est faite belle pour son mari, et j'entendis sortir du trône une voix forte qui disait: «Voici le tabernacle de Dieu dressé parmi les hommes, Et Il habitera avec eux, et ils seront Ses peuples, Et Dieu Lui-même sera avec eux comme leur Dieu, Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. Et la mort ne sera plus; Il n'y aura plus ni deuil, ni cris, ni peine. Les premières choses ont disparu.» Et Celui qui est assis sur le trône dit: «Eh bien, voici, Je renouvelle toutes choses.» Et il dit: Écris, car ces paroles sont dignes de foi et véritables.» Et Il me dit: «C'est fait. C'est Moi qui suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin; à celui qui a soif Je donnerai gratuitement de l'eau de la vie. Le vainqueur possédera ces choses, et Je serai leur Dieu et il sera pour Moi un fils; mais quant aux lâches, et aux infidèles, et aux abominables, et aux meurtriers, et aux impudiques, et aux magiciens, et aux idolâtres et à tous les menteurs, ils auront en partage l'étang tout brûlant de feu et de soufre: ce qui est la seconde mort.» Et l'un d'entre les sept anges qui tiennent les sept coupes qui sont remplies des sept derniers fléaux survint, et s'adressant à moi il me dit: «Viens, je te montrerai l'épouse, la femme de l'agneau.» Et il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne, et il me montra la ville sainte, Jérusalem, descendant du ciel d'auprès de Dieu. Son luminaire était semblable à une pierre de très grand prix, comme à une pierre de jaspe cristallin. Elle avait une grande et haute muraille; elle avait douze portes, et des noms écrits, qui sont les noms des douze tribus des fils d'Israël. Du côté de l'orient trois portes, et du côté du nord trois portes, et du côté de l'occident trois portes, et du côté du midi trois portes. Et la muraille de la ville a douze bases et sur elles les douze noms des douze apôtres de l'agneau. Et celui qui me parlait avait pour mesure un roseau d'or, afin de mesurer la ville, et ses portes, et sa muraille; et la ville forme un carré, et sa longueur égale sa largeur; et il mesura la ville avec son roseau, ce qui donna douze mille stades. La longueur et la largeur et la hauteur en sont égales. Et il mesura sa muraille, ce qui donna cent quarante-quatre coudées, mesure d'homme, qui est celle de l'ange. Et les matériaux de sa muraille étaient de jaspe, et la ville était d'or pur, semblable à du pur cristal. Les bases de la muraille de la ville étaient ornées de toute espèce de pierres précieuses: la première base était de jaspe, la seconde de saphir, la troisième de chalcédoine, la quatrième d'émeraude, la cinquième de sardonyx, la dixième de sardoine, la septième de chrysolithe, la huitième de bérylle, la neuvième de topaze, la dixième de chrysopras, la onzième de hyacinthe, la douzième d'améthyste. Et les douze portes étaient douze perles; chaque porte prise à part était d'une seule perle; et la grande rue de la ville était d'or pur, comme du cristal transparent. Et je n'y vis point de sanctuaire; car le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, est son sanctuaire, ainsi que l'agneau. Et la ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune, pour qu'ils l'éclairent; car la gloire de Dieu l'a illuminée et l'agneau est son flambeau. Et les nations marcheront à sa lumière, et les rois transportent chez elle leur gloire, et ses portes ne seront point fermées de jour (car il n'y aura là pas de nuit), et ils apporteront chez elle la gloire et l'honneur des nations. Et il n'entrera certainement chez elle rien de souillé, ni personne qui pratique l'abomination et le mensonge, mais seulement ceux qui sont inscrits dans le livre de vie de l'agneau. Et il me montra un fleuve d'eau vive, clair comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l'agneau. Entre sa grande rue et le fleuve, d'ici et de là, est un arbre de vie qui porte douze récoltes, donnant chaque mois sa récolte, et les feuilles de l'arbre servent à la guérison des nations, et il n'y aura plus de malédiction. Et le trône de Dieu et de l'agneau sera au milieu d'elle; et Ses esclaves L'adoreront et contempleront Sa face; et Son nom sera sur leurs fronts. Et il n'y aura plus de nuit; et ils n'auront besoin ni de la lumière de la lampe, ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les illuminera, et ils régneront aux siècles des siècles. Et il me dit: «Ces paroles sont dignes de foi et véritables, et le Seigneur, qui est le Dieu des esprits des prophètes, a envoyé Son ange pour montrer à Ses esclaves ce qui doit arriver au plus tôt. Et voici, je viens bientôt. Heureux celui qui observe les paroles de la prophétie de ce livre.» Et c'est moi, Jean, qui entendais et regardais ces choses; et lorsque j'eus entendu et que j'eus vu, je me prosternai, pour adorer, aux pieds de l'ange qui me montrait ces choses. Et il me dit: «Garde-toi de le faire! Je suis ton compagnon de service et celui de tes frères les prophètes et de ceux qui observent les paroles de ce livre: Adore Dieu.» Et il me dit: «Ne scelle point les paroles de la prophétie de ce livre; car le moment est proche. Que celui qui commet l'injustice continue à la commettre, et que le juste continue à pratiquer la justice, et que celui qui est saint continue à se sanctifier. Voici, je viens bientôt, et ma rétribution est avec moi pour rendre à chacun selon ce qu'est son œuvre. C'est moi qui suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. Heureux ceux qui blanchissent leurs robes, afin d'avoir droit sur l'arbre de vie et d'entrer dans la ville par les portes. Dehors les chiens, et les magiciens, et les impudiques, et les meurtriers, et les idolâtres, et tous ceux qui aiment et qui pratiquent le mensonge! C'est moi, Jésus, qui ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Églises. Je suis la racine et la race de David, l'étoile brillante et matinale.» Et l'Esprit et l'épouse disent: «Viens.» Et que celui qui entend dise: «Viens.» Et que celui qui a soif vienne. Que celui qui le veut prenne gratuitement de l'eau de la vie. Pour moi j'atteste à tous ceux qui entendent les paroles de la prophétie de ce livre, que si quelqu'un y ajoute, Dieu lui ajoutera les fléaux décrits dans ce livre, et que si quelqu'un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l'arbre de vie et de la ville sainte, qui sont décrits dans ce livre. Celui qui atteste ces choses dit: «Oui, je viens bientôt.» Amen! Viens, Seigneur Jésus! La grâce du Seigneur Jésus soit avec tous!