Barbara Pompili : « C’est le bon moment pour gagner la bataille écologique » Rénovation thermique, parcs naturels, lutte contre la bétonisation : la ministre de la transition écologique détaille les mesures présentées en conseil de défense écologique, lundi 27 juillet. Propos recueillis par Rémi Barroux et Olivier Faye. Publié aujourd’hui à 10h44, mis à jour à 11h18 Temps de Lecture 10 min. Partage La ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, à Paris, le 24 juillet 2020. Guillaume Binet/ MYOP "POUR LE MONDE." La ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, est chargée d’organiser la mise en œuvre des mesures proposées par la convention citoyenne pour le climat, dans la loi et la réglementation. Elle estime que tous les moyens sont réunis pour mener à bien la transition écologique du pays. Lire notre portrait : Barbara Pompili, une écologiste ralliée à la Macronie Vous étiez critique ces derniers mois sur le bilan écologique du quinquennat : pourquoi avoir finalement accepté de devenir ministre ? Je suis arrivée ici parce que je veux gagner la bataille écologique, c’est le bon moment. Enfin, la prise de conscience est là. La volonté est là, les moyens sont là, tous les voyants sont au vert. Je fais de l’écologie depuis plus de vingt ans, jamais je n’ai vu l’écologie autant au cœur de la réponse d’un gouvernement à une crise. La crise du Covid a été un accélérateur. Les gens ont compris que nous sommes vulnérables et que, si nous ne faisons rien, après la crise sanitaire, nous aurons la crise écologique. Emmanuel Macron lui-même a évolué ? Oui, je le crois. Le fait que le président veuille aller au bout de ce qu’ont proposé les citoyens de la convention citoyenne pour le climat est un élément révélateur de cette évolution. Il a accepté de soumettre « sans filtre » 146 de leurs 149 propositions, c’est une prise de risque. C’est un point commun que j’ai avec lui : je sais que je prends un risque aussi en acceptant cette responsabilité de ministre de la transition écologique. Mais au moment où les planètes sont alignées, il faut y aller. Article réservé à nos abonnés. Lire aussi : Emmanuel Macron vante « une écologie du mieux » face à une « écologie du moins » Yannick Jadot dénonce un « quinquennat perdu pour le climat ». Qu’est-ce qui vous fait penser que vous allez réussir mieux qu’Elisabeth Borne, François de Rugy ou Nicolas Hulot ? La crise est une opportunité que nous pouvons saisir, c’est un point nouveau. Nous avons de l’argent pour le plan de relance. Et le pays est prêt. Il y a dix ans, les véhicules électriques ou sans émission de carbone n’étaient que des prototypes. Aujourd’hui, de grands constructeurs sont prêts à en construire massivement. Article réservé à nos abonnés. Lire aussi : Bilan d’Elisabeth Borne à l’écologie : la poursuite de la « politique des petits pas » Nicolas Hulot, ce n’était pas il y a dix ans… Nicolas Hulot n’avait pas pris la mesure d’un certain nombre d’obstacles qui existaient encore dans les administrations, dans la prise de décision. Il n’avait peut-être pas non plus pris la mesure du temps nécessaire pour traduire une volonté en actions concrètes : dans la réalité de la vie d’un gouvernement, on ne peut pas demander tout tout de suite. Il faut aussi marquer des étapes. Avec 600 jours devant vous, disposez-vous d’assez de temps pour impulser un vrai virage ? Il vous reste 81.08% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.